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Full text of "Revue militarie de l'étranger"

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HARVARD  COLLEGE  LIBRARY 


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the  fund  established 

in  memory  of 

GEORGE  S.  MUMFORD  '87 


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REVUE  MILITAIRE 


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ARMEES  ETRANGERES 


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PARU.     —    IMPRIXBRIS   R.    COÂPBLOT    BT    0*,    2,    RUB    OHBISTINB. 


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REVUE  MILITAIRE 


DBS 


ARMÉES  ÉTRANGÈRES 

tiéélgét  à  l'Êtat-lajor  de  rArmée,  î'  Boreai 

(Ancienne  Revue  militaire  de  l'Étranger) 

I» .A.-R^ISB^NT   O^OTIB    I<E!S    AXOI8 


XXXVir  ANNÉE 

SOI3t-A.NTE    ET    ONZIÈME     VOLUME 


Janvier -Juin  1908 


PARIS 

j^     CHAPELOT  ET   O*,  Imprimeurs-Éditeurs 
30,  Rue  et  PsLsaage  Dauphine,  30 


1908 


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REVUE  MILITAIRE 


DES 


ARMÉES   ÉTRANGÈRES 


K<^  962  aan^ier  «SI08 


SOMMAIRE 

La  guerre  russo-japonaise  (à  suivre).  —  Les  forces  mili- 
taires anglaises  en  1901 -1908  (à  suivre).  —  La  nouvelle 
loi  (C organisation  militaire  de  la  Confédération  Suisse 
{12  avril  1907).  —  Nouvelles  militaires.  —  Biblio- 
graphie. 


LA 

GUERRE  RUSSO-JAPONAISE 


CHAPITRE   VI. 
Bataille  da  Tala. 

î<  1.  —  Stationnement  de  la  i'®  armée  japonaise  sur 
le  Yalu,  —  Préliminaires  du  passage  du  fleuve. 

Le  17  avril,  le  général  Kuroki  recevait,  du  grand 
quartier  général  de  Tokio,  le  télégramme  suivant  : 

«  La  II*  armée  commencera  son  débarquement  vers 
H  Vembouchure  du  Ta-sha-ho  (Pitsewo)  à  partir  du 
«  !««•  mai.  La  mise  à  terre,  au  complet,  de  tous  ses  élé- 
«  ments  demandera  45  jours.  La  P®  armée  ne  devra  pas 


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2  LA.  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  .  N«  962. 

«  s'avancer  au  delà  de  Taig-chang-cheng.  Se  retran- 
«  chaot  solidement  en  ce  point,  elle  y  attendra  la  fin  du 
«  débarquement  de  la  II®  armée,  avec  laquelle  elle 
«  devra  ensuite  coopérer.  »  (L'opération  du  passage 
était,  dit-on,  fixée  au  1«^  mai.) 

L'intention  primitive  de  Kuroki  avait  été  de  pousser 
le  détachement  Sasaki  de  Chang-syeng  sur  Kuan-tien- 
cheng  et  Saïmatse,  pour  faire  tomber  la  défense  du  Yalu 
par  la  menace  sur  ses  communications,  de  passer  le 
fleuve  avec  son  gros  et  de  pousser  au  moins  jusqu'à 
Feng-hoang-cheng;  l'ordre  reçu  lui  imposait  une 
manœuvre  plus  modeste  :  l'arrêt  à  une  étape  à  l'Ouest 
du  Yalu  ne  permettant  pas  d'atteindre  les  vallées  don- 
nant la  communication  latérale  avec  Sasaki,  ce  dernier 
se  serait  trouvé  fort  exposé  pendant  une  période  proba- 
blement longue;  d'autre  part,  le  commandant  de  la 
V^  armée  ne  pouvait  pas  songer  à  lancer  tout  son  monde 
à  la  suite  de  Sasaki  ;  il  était  fixé  sur  l'impossibilité  de 
manœuvrer  avec  de  gros  effectifs  dans  les  montagnes  au 
Nord  de  la  route  mandarine  (1).  Il  prit  dose  le  parti  de 
forcer  le  passage  du  fleuve  en  face  de  l'ennemi,  toutes 
forces  réunies,  en  rappelant  à  lui  sa  flanc-garde  de 
droite;  au  dernier  moment. 

Les  travaux  d'étude  sur  le  cours  du  fleuve  commen- 
cèrent immédiatement  pour  déterminer  les  points  de 
passage  les  plus  avantageux,  et  en  déduire  le  matériel  à 
employer. 

Le  procédé  de  passage  était  indiqué  par  l'expérience 
de  1894;  il  consistait  à  grouper  l'armée  hors  des  vues 


(1)  Un  voyage  de  cadres,  exécuté  en  1902  par  Tétat-major  japonais 
dans  la  région  Ruan-tien-cheng,  Saïmatse,  Hsin^-king  (Sin-tsin-tin), 
convainquit  le  commandement  de  l'impossibilité  de  faire  manœuvrer 
dans  cette  zone  un  effectif  supérieur  à  deux  divisions,  faute  de  res- 
sources locales  et  de  chemins  même  rudimentaires. 


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N*  968.  LA  OU1ESILE  RUSSO- JAPONAISE.  l 

de  renneeii  pour  lui  faire  franchir  le  grand  bras  du 
&eu¥e  à  Tabri  da  feu,  et  n'avoir  pins  à  sannonter  an 
combat  que  èes  obstacles  immédiatement  franchis- 
sables. 

D'où  nécessité  d'occuper  d'abord  le  massif  du  Hu^an 
qui  devait  servir  d'écran  protecteur  pour  les  opérations 
sabséqnentes  :  la  seule  troupe  qui  pût  manœuvrer  dans 
ceterraiti  accidenté  était  la  12®  division;  de  Tartillerie 
serait  postée  dans  Tlle  de  Kinteito,  pour  pouvoir  éven- 
taellement  la  soutenir  de  sou  fen. 

Le  principe  de  la  manœuvre  étant  admis,  il  restait  à 
détermûner  la  répsurtition  du  matériel  de  ponts  entre  les 
onités.  L'état-major  de  la  I"  armée  réserva  l'emploi  du 
matériel  réglementaire,  servi  par  un  personnel  exercé,  à 
la  création  de  passages  au  cours  même  des  opérations 
tactiques,  ou  dans  des  conditions  dangereuses,  nécessi- 
tant rapidité  et  sang-froid.  Tous  les  ponts  créés  à  loisir, 
à  l'abri  ou  sans  grand  danger,  devaient  être  construits 
avec  du  matériel  auxiliaire  (1). 

Or,  les  trois  équipages  divisionnaires  de  144  mètres 
ne  représentaient  que  432  mètres,  mis  bout  à  bout, 
c'est-à-dire  ne  donnaient  même  pas  la  possibilité  de 
ponter  deux  fois  le  grand  bras  du  Yalu  en  amont  de 
Wiju,  une  seule  fois  en  aval,  et  Ton  ne  savait  pas  si 
l'Ai-ho  serait  guéable  à  la  fin  d'avril.  Le  grand  quartier 
général  mit  du  matériel  de  la  IP  armée  à  la  disposition 
de  Kuroki  (2);  de  plus,  il  lui  envoya  du  Japon  des 
barques  et  des  bois  de  réquisîdou  qui  furent  débarqués 
à  Yongampho. 

Au  même  point,  ou  eut  la  chance  de  trouver  des 
approvisionnements  de  troncs  et  de  billes  équarries  pro- 


(1)  Il  faut  tenir  compte  de  ce  fait  que,  depuis  la  guerre  de  1894,  J«i 
portée  de  rarttUérie  de  campagne  s^est  notablement  accrue. 

(2)  L'équipage  de  pont  de  la  3'  division  a  été  employé  au  Yalu, 


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4  LA  OUBRRB  RUSSO-JAPONAISE.  N«  962. 

venaut  de  rancienne  Société  russe  d'exploitation  des 
forêts  du  Yalu.  La  Corée  fournit  aussi  son  contingent 
de  barques  de  réquisition,  de  sorte  que,  dès  le  21  avril, 
un  vaste  chantier  de  construction  de  matériel  de  ponts, 
monté  à  Yongampho  par  les  ouvriers  en  bois  et  en  fer 
des  troupes  et  de  la  flotte  était  en  pleine  activité. 

Le  génie  de  l'armée  multipliait  les  reconnaissances  et 
les  sondages  sur  le  cours  du  fleuve,  en  amont  et  en  aval 
de  Wiju. 

Une  flottille  de  canonnières,  de  torpilleurs  et  de  cha- 
loupes à  vapeur  faisait  des  démonstrations  dans  Tes- 
tuaire  du  fleuve,  et,  au  Sud,  jusqu^à  Takushan;  des 
transports  croisaient  en  vue  du  même  point;  tout  était 
calculé  pour  maintenir  le  commandement  russe  dans 
riucertitude  sur  le  point  de  passage. 

Les  troupes  de  la  P*  armée  furent  maintenues  à  l'Est 
des  hauteurs  bordant  le  Yalu;  les  avant-postes  de 
chaque  division  bordaient  seuls  le  fleuve,  avec  interdic- 
tion de  faire  des  mouvements  de  jour;  des  masques  arti- 
ficiels judicieusement  établis  dissimulaient  les  allées  et 
venues  des  isolés. 

Les  communications  étaient  prises  sur  Li-ka-ho. 

Le  service  des  renseignements  fonctionnait  avec  inten- 
sité, doublé  par  des  observatoires  à  puissantes  lunettes, 
sur  les  hauteurs  du  Sud  de  Wiju. 

Renseignements  connus  le  22  avril  : 

L'ennemi  compte  15,000  hommes  d'infanterie,  au 
moins  5,000  cavaliers  et  60  pièces  de  canon,  répartis  sur 
les  points  suivants  : 

A  Kiiiliencheng^  4,000  à  5,000  hommes,  avec  24  pièces 
sur  les  hauteurs  au  Nord  (une  batterie  visible  à  la 
lunette). 

A  AntunÇy  3,000  à  4,000  hommes,  20  pièces  (une  bat- 
terie visible  au  Sud). 

A  Saniaokou,  8  pièces  ef  des  troupes  de  toutes  armes. 

A  TatungkoUj  200  ou  300  cavaliers. 


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N*  969..  LA  GUBRRB  RUSSO-JAPONAISE.  5 

Entre  TatnngkoueiTakushan^  1,000 hommes  de  toutes 
armes. 

A  TakushaUj  au  moins  300  cavaliers. 

En  arrière  :  vers  Hamatang^  au  moins  1,000  hommes 
d'infanterie. 

A  Feng-hoang-cheng^  3,000  hommes  d'infanterie, 
paraissant  marcher  sur  Kiuliencheng,  avec  12  canons 
légers  (1). 

D'autres  renseignements,  arrivés  Iç  24  avril,  donnent  : 

A  Feng-hoang-cheng,  15,000  hommes  d'infanterie. 

Dans  le  massif  du  Hushan,  1,000  hommes  d'infanterie, 
1,000  cavaliers  et  6  canons. 

A  Tang-chang-cheng,  2,000  cavaliers  et  8  pièces. 

A  Am-pi-ho,  100  cavaliers. 

A  Tchantaokou,  400  cavaliers. 

A  Tchosan,  400  à  500  cavaliers. 

A  Kuantiencheng  (2),  1,000  fantassins,  1^000  cavaliers 
et  quelques  pièces. 

Enfin,  on  sait  avec  certitude  que  les  forces  ennemies 
comprennent  les  3«  et  6®  divisions  de  tirailleurs,  avec  la 
brigade  de  Cosaques  du  Transbaïkal  de  Michtchenko. 

Les  travaux  de  défense  de  Kiuliencheng  sont 
connus. 

§  2.  —  Occupation  des  îles  du  Yalu; 
construction  des  ponts. 

Le  commandant  de  la  P®  armée  était  suffisamment 
orienté  pour  entamer  les  préliminaires  du  passage  :  il 
s'agissait  d'abord  de  s'emparer  des  lies  du  fleuve. 


(1)  Il  s'agit  des  troisièmes  bataillons,  suivis  de  leurs  Yoitures-cui- 
sioes. 

(2)  Renseignement  prématuré,  sMl  est  vrai,  et  surpris  à  Liao-yang, 
d'où  devaient,  en  effet,  partir  pour  Kuan-tien-cheng,  le  28  avril,  deux 
bataillons  du  23°^  et  une  demi>batterie  de  la  4/6. 


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6  LA  GUBRRB  RUS6€-JAPOrf AISE.  N*  962. 

Nuit  du  95  au  26.  —  Le  25,  à  9  h.  43  du  soir,  le 
bataillon  11/30  de  la  2®  division,  transbordé  sur  bateaux 
d'équipage,  occupe  Tlle  deKinteifo  (Samalioda),  qm'éva- 
eoent  les  patronilles  du  12*  groope  d'éclaireurs  montés. 

Le  26,  à  4  heures  du  matin,  le  bataillon  II/4  de  la 
Garde  se  porte  an  Nord  de  Genkado;  les  5«  et  8«  compa- 
gnies, fractionnées  par  groupes  de  20  hommes,  passent, 
en  bateaux  d'équipage,  le  petit  bras  du  Yalu,  large  de 
400  mètres,  et  se  jettent  dans  Tlle  de  Kiurito,  occupée 
depuis  la  veille  par  le  22«  groupe  d'éclairerars  sibériens  ; 
après  nn  engagement  assez  vif,  Temiemi  court  à  ses 
barques  et  se  réfugie  dans  le  Husban  (4);  les  deux  com- 
pagnies japonaises  poussèrent  vers  le  Nord-Ouest,  mais 
durent  se  terrer  sous  le  fen  parti  do  Hushan  et  de  Pile 
d'Osekito  ;  la  tiraillerie  dura  toute  la  nwh,  à  la  lueur  des 
incendies. 

Journée  du  26.  —  Les  6®  et  7*  compagnies,  postées  à 
Rinmonken  avec  deux  batteries  du  i2^  régiment  pas- 
sèrent dans  rUe  de  Kiurito  dès  le  matin  du  26,  tandis 
que  Le  batailk»  1/4  de  la  Gairde  s'installait  dans  Tile 
d'Osekito;  la  manœuvre  avait  été  protégée  par  le  feu  des 
deux  batteries  de  Riumonken  et  de  deux  batteries  de  la 
Garde,  placées  l'une  à  TOuest  de  Genkado,  l'autre  au 
Nord  de  Wiju,  qui  canonnèrent  Osefcito,  le  Hushan  et  le 
Meshan. 

Le  26  au  matin,  des  remorqueurs  partis  de  Yongam- 
pho  amenèrent  à  Wiju  des  chapelets  d'embarcations 
chargées  de  matériel  de  ponts  ;  l'opération  était  courerte 
par  une  flottille  de  deux  canonnières  et  deux  torpilleurs 


(1)  Les  Japonais  aecusent,  comme  pertes,  6  tués  et  25  btcssés,  plus 
7  sapeurs  pontonniers  tués  et  9  blessés;  ils  auraient  pris  1  homme  et 
101  chenaux  dont  95  blessés  ;  les  Russes  avaient  2  officiers  et  j  8  hommes 
tués  et  blessés  ;  le  groupe  d'éclaireurs  du  22^  fut  tellemenl  désorganisé 
qu'il  ne  rallia  son  régiment  que  le  28. 


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NP  96S.  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  7 

SOUS  les  ordres  du  capitaine  de  corvette  Nakagawa,  qui 
eut  un  engagement  vers  Antaeskan  (AmiMas.)  avec  la  bat- 
terie à  cheval  de  Michtcheako. 

Dans  la  nmily.  1«  2®  b&taillon  de  sapeurs  avait  com- 
mencé la  CQUfitriLctioii  d'un  pcmt  de  chevalets  (a)  entre 
Wiju  et  rUe  de  Kinteito  (petit  hras),  tandis  que  le  batail- 
lon du  génie  de  la  Garde  en  construisait  un  sur  le  Tun- 
ten-ho  (6),  et  un  autre  sur  le  petit  bras  du  Yalu  {c).. 

Les  travaux  du  pont  a,  canonnés  à  partir  de  10  heures 
du  matin  par  une  batterie  postée  sur  la  hauteur  au  Nord 
de  EduheiàGheng,  et  recevant  aussi  quelques  obus  de  la 
hauteur  du  Meshan  (1),  furent  suspendus  jusqu'au  soir, 
malgré  l'entrain  des  sapeurs  ;  le  pont  a  ne  fut  terminé 
que  le  27. 

Toutefois,  on  put  continjuer  à  faire  passer  du  monde 
dans  Kinieito,  sur  un  pont  valant  (2),  mais  les  troupes 
durent  rester  cachées.,,  et  ce  n'est  que  le  soir  que  les  tra- 
vaux purent  commencer  pour  créer  des  épaulements 
d'artillerie  et  des  tranchées  d'infanterie  sur  la  rive  Ouest 
de  l'Ile. 

Dans  la  soirée,  une  compagnie  du  1/4  de  la  Garde, 
passa  dans  le  Meshan,  et  coupa  une  ligne  télégraphique 
russe  qui  mettait  Kiuliencheng  en  communication  avec 
Am-pi-ho  et  Ku-lao>lse  ;  elle  se  retrancha  dans  le  village 
de  Hushan,  couvrant  les  reconnaissances  préparatoires 
au  lancement  d'un  pont  en  j. 

Journée  du  27.  —  L'artillerie  russe  continue  à  canon- 
ner  pair  intermittences  le  pont  a  et  le  pont  b,  ainsi  que 
rile  de  Kinteito. 

Les  troupes  japonaises  ne  se  montrent  pas  ;  le  IP  ba- 


(1)  Il  s'agit  d'une  Kction  d'une  baUerie  de  montagne  prise  en  1900 
au  Pé-tcfai-li,  et  qui  est  escortée  par  le  i2l«  groupe  d'éclaireurs  montés. 

(2)  Bataillon  1/30  et  une  compagnie  du  2^  génie. 


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8  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  N«  962. 

taillon  da  génie  construit  tranquillement  un  pont  de 
bateaux  (rf)  au  Sud  de  Wiju. 

Les  renseignements  se  précisent  sur  les  forces  enne- 
mies et  leur  répartition,  accusant  sur  le  front  Tchosan- 
Takusban  (220  kilomètres),  la  présence  de  : 

22  bataillons,  35  escadrons,  56  pièces  de  campagne, 
13  pièces  de  montagne  et  8  mitrailleuses  (1). 

Les  chiffres  sont  exagérés,  mais  les  emplacements 
indiqués  assez  exacts. 

Journée  du  28.  —  Ordre  d'opérations  de  la  /"  armée 
pour  le  passage  du  Yalu.  Daté  de  Shokodo,  le  28  avril, 
10  heures  du  matin. 

1°  La  12«  division  passera  le  fleuve  à  Suikochin  (Shi- 
gupu)  le  29  dans  la  nuit  ;  le  30  au  soir  elle  devra  atteindre 
la  ligne  Kareiroko,  cote  291  (à  TEst  de  Lits  uen). 

Un  détachement  (effectif  à  déterminer  par  le  général 
de  division),  descendant  la  rive  droite  du  Yalu  au  pied 


(1)  Eq  détail  : 

Ri^gion  de  Hoagensieng,  Tchosan  :  4  escadrons,  et  des  bandits 
montés  (Madritov)  ; 

Kuan-tien-cheng,  Kiuliuan,  Shiaoputseho,  Tcbantaokou  :  une  com- 
pagnie (du  iO*),  8  escadrons,  8  pièces  de  canon; 

Ku-Iao-tse,  Am-pi-ho  :  3  compagnies  (du  24*); 

Kiuliencheng  et  abords  :  le  quartier  général,  i^  bataillons  (9*,  12«, 
21',  23*',  régiments  de  tirailleurs),  8  escadrons,  8  canons,  8  mitrail- 
leuses, 100  Yoitures  et  caissons; 

Vers  Laolungtou  :  1  bataillon  (du  24'),  1  escadron,  8  canons 
courts  (?)  ; 

A  Antung  et  abords  :  2  bataillons  (10'),  14  canons  de  campagne, 
5  canons  courts  (?),  2  hôpitaux  de  campagne; 

A  Santaokou,  Tatubgkou  :  1  bataillon  (10'),  8  canons  de  campagne, 
10  escadrons; 

En  arrière,  à  Hamatang,  Tang-chang-cheng,  Kaolimen,  Feng-hoang- 
cheng  :  5  bataillons,  5  escadrons,  8  canons  de  campagne,  50  caisson«, 
200  Toitures  du  train. 


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«•  96Î.  LA  GUERRB  RUSSO-JAPONAISE.  9 

du  Hushan,  occupera  les  pentes  Ouest  de  la  hauteur 
cotée  192  au  Nord-Est  du  Meshan. 

La  12^  division  a  pour  première  mission  de  couvrir  le 
passage  du  fleuve  par  les  autres  divisions.  Ensuite,  pour 
participer  à  l'action  générale,  elle  se  portera  le  l^'^  mai 
à  Taube,  sur  la  ligne  Sairoshiko  (Salankou),  hauteur 
291  incluse  à  TOuest  de  Litsuen.  Elle  dirigera  par  le 
Nord  un  détachement  sur  Kiokako  (Kiaokiakou)  pour 
menacer  la  gauche  et  les  dernières  de  Tennemi. 

2^  La  2^  division  sera  rassemblée  le  30  à  10  heures  du 
matin  à  Shasando  (à  l'Est  de  Wiju);  elle  rompra  le  30  à 
minuit,  et,  se  portant  vers  le  Nord  par  le  chemin  qui 
passe  à  TEst  de  Genkado,  elle  traversera  les  lies  de 
Kiurito  et  Osekilo,  et  occupera  la  ligne  Hushan  (village)- 
Shakasen. 

Le  2®  régiment  d'artillerie  ira  occuper  les  emplace- 
ments préparés  dans  l'Ile  de  Kinteito,  de  façon  à  pouvoir 
ouvrir  le  feu  le  30  à  la  pointe  du  jour. 

3^  La  division  de  la  Garde  sera  rassemblée  le  30  à 
10  heures  du  matin  à  l'Est  de  Wiju,  à  mi-chemin  entre 
Shasando  et  Genkado.  Dans  la  nuit  du  30,  elle  suivra 
la  2®  division,  et  ira  se  placer  entre  les  12^  et  2«  divi- 
sions. 

4*  Le  régiment  d'obusiers  ira  occuper  ses  emplace- 
ments dans  l'Ile  de  Kinteito  dans  la  nuit  du  29  au  30. 

5®  La  réserve  d'armée,  5  bataillons  (2  B./4®  Garde, 
et  le  30®,  de  la  2®  division),  3  escadrons  (régiment  de  la 
Garde,  2  escadrons  du  2«),  sera  rassemblée  le  i^^  mai  à 
4  heures  du  matin  au  Nord  du  village  de  Kiurito; 
1  bataillon  du  30®  sera  détaché  dans  File  de  Kinteito 
pour  couvrir  l'artillerie  (1). 


(1)  Nous  reproduisons  l'ordre  du  28  tel  qu*il  a  été  communiqué  par 
Tétat-major  de  la  P*  armée;  il  est  poss^ible  qu'il  diffère  en  quelques 
parties  de  roriginal  reçu  par  les  troupes. 


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10  LA  GU'ERRS  RUSaO-JAPONAISE.  N«  962. 

L'ordre  est  net,  clair,  et  donne  u&e  idée  suffisante  de  la 
manœuvre  projetée;  nous  devons  faire  remar()uer  qu'il 
organise,  trois  jours  d'avance,  un  déploiement  des  trois 
divisions  en  fornication  préparatinre  de  combat  devant 
un  adversaire  dont  la  situation  n'est  encore  connue  que 
par  renseignements. 

Conformément  aux  instruetioQS  de  l'armée,  le  génie 
de  la  Gardfe  a  doublé  de  deux  nouveaux  ponts  (é,  /)  les 
deux  ponts  {b  et  e)  du  Tunteabo  et  du  petit  bras  du 
Yalu. 

§  3.  —  Action  des  Russes j  du  95  au  99  avril. 

Inquiétude,  incertitude  ;  values  efforts  pour  occuper 
le  Hushan,  ce  «  mur  derrière  lequel  il  se  passe  quelque 
cbotse  »,  telle  est  le  résumé  de  l'action  russe  pendant  les 
dernières  joiimées  qui  précèdent  la  crise. 

Journée  du  26^  —  Renseignements  recueillis  le  26  : 

L'ennemi  a  pris  pied  dans  la  nuit  dans  les  lies  de 
Kiurito,  Osekito,  Kinteito. 

De  k  brigade  Troukbine  :  L'ennemi  a  fraibcbi  le  Yalu 
le  24,  au  Nord  de  Tcbantaokou  avec  au  moins  2  compa- 
gnies. 

IVIiebtcbenko  télégraphie  de  Kowankou  que  le  25, 
après  midi,  la  section  d'artillerie  à  cheval  de  Kowan- 
kou a  eu  un  engagement  avec  une  flottille  ennemie  ;  que 
le  même  fait  s'est  produit  le  26  au  matin  devant  Tatung- 
kou,  et  que  devant  Kowankou,  des  files  de  barques  por- 
tant des  troupes  passent  à  la  remorque  de  vapeurs. 

Du  Télégraphe,  on  voit  des  travaux  de  pont  vers 
Wiju;  la  batterie  3/6  ouvre  le  feu,  ainsi  que  la  demi- 
batterie  2/6,  postée  vers  Yokou,  une  quantité  de  soldats 
arrivés  en  curieux  sur  les  crêtes,  contemplent  le  spec- 
tacle à  loisir  car  l'ennemi  ne  répond  pas. 

Les  éclaireurs  du  12^,  postés  au  Meshan,  couvrent  une 


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1<*  ses.  UA  eUBKSE  RUSSO-JAPONAISE.  44 

section  d'artillerie  qui  canonne  aussi  le  pont  de  Wiju, 
mais  ils  sont  obligées  de  se  terrer  derrière  la  crête,  car 
des  batteries  masquées,  postées  au  Nord  de  Wiju  et  rers 
RiumonkeD,  leur  répondent  avec  vigueur» 

Vers  midi,  les  batteries  du  Télégraphe  et  de  Yokou 
prennent  à  partie  une  colonne  qui  chemine  dans  Kin- 
teito,  et  qui  disparaît. 

Dans  la  journée,  les  éclaireurs  du  12^  signalent,  du 
Hasban,  des  travaux  de  pont  vers  Genkado. 

Pas  de  nouvelles  des  éclaireurs  du  22^,  qu'on  sait 
avoir  évacué  Kiurito  à  la  suite  d'une  surprise  de  nuit. 

Le  soir,  les  éclaireurs  du  12®,  attaqués  par  une  com- 
pagnie (1/4  Garde),  l&cbent  le  Meshan  et  se  réfugient 
dans  Litsuen. 

La  communication  télégraphique  avec  Am-pi*ho  est 
coupée. 

Le  général  Troussov  disposait  alors  à  Eiuliencheng  et 
Makou,  des  forces  suivantes  : 

2  bataillons  du  12*  (le  troisième  arrive  à  Kiuliencheng 
le  26  an  soir)  ; 

3  bataillons  du  22^; 
Les  batteries  2/6  et  3  6  ; 

Le  groupe  d'éclaireurs  du  12^  ; 

Le  groupe  d'éclaireurs  du  10®,  prêté  par  Kachtalinski, 
et  posté  à  Tucbengtse. 

Il  fait  occuper  la  ligne  de  défense  et  prend  une  com- 
pagnie du  22®  pour  la  répartir  entre  Potetinza  et  Ching- 
kou. 

Puis  il  rend  compte  télégraphiquement  à  Zassoulitch 
à  Tien-tsu,  émettant  Topinion  que  Tennemi  va  forcer  le 
passage  devant  Kiuliencheng  par  une  manœuvre  enve- 
loppante en  forces  supérieures  contre  son  front  et  son 
flanc  gauche,  réclamant  du  renfort  ou  Tautorisation  de 
battre  en  retraite  à  temps. 

Zassoulitch  lui  répond  à  H  heures  du  soir  d'assurer 


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12  LA  aUBRRB  RUSSO-JAPONAISE.  N*  962. 

son  Aanc  gauche  en  détachant  à  Ching-kou  un  régiment 
et  une  batterie;  il  oublie  de  le  prévenir  qu'il  lui  a 
envoyé,  de  sa  réserve,  le  bataillon  II/H  à  Tu-cheng-tse. 

Troussov,  nerveux,  malade,  télégraphie  à  2  heures  du 
matin  que  Tattaque  de  Kiuliencheng  a  commencé,  puis, 
à  4  heures,  que  tout  est  calme;  néanmoins,  toutes  ses 
troupes  ont  passé  la  nuit  sous  les  armes. 

Pendant  toute  la  journée,  Zassoulitch  a  reçu  télé- 
gramme sur  télégramme  du  quartier  général  de  Liao- 
yang,  avec  questions,  conseils,  remontrances,  etc.  (1). 


(1) Qu'oDt  fait  les  troupes  ennemies  passées  à  Shiaoputseho? 

Vous  ne  m'en  dites  rien.  C'est  de  toute  importance Télégraphiez- 
moi  deux  ou  trois  fois  par  jour Il  ne  faut  pas  perdre  de  Tue  que, 

pendant  le  passage,  nous  pouvons  taire  subir  les  plus  grosses  pertes  <\ 
l'ennemi. 

—  Devant  Timminence  du  passage  à  Matuzco  (Chukodai),  avez-vou^ 
pris  des  mesures  pour  faire  subir  des  pertes  à  l'ennemi  pendant  l'opé- 
ration? 

—  Réponse  à  Cexposé  de  la  situation  du  26  : 

Je  suis  préoccupé  de  la  pénurie  de  cavalerie  devant  noire  centre.  Ne 
pourrait-on  pas  augmenter  Tefûcacité  des  groupes  d'éclaireurs  en 
appelant  à  participer  au  service  sur  le  front  une  sotnia  de  chacun  des 
régiments  de  Tchita,  d'Argoun  et  d'Oussouri?  Cosaques  et  éclaireurs 
seraient  épaulés  par  de  petits  soutiens  d'infanterie  qui  leur  facilite- 
raient le  combat  contre  la  cavalerie  japonaise,  il  faut  être  réservé  dans 
remploi  des  éclaireurs,  car,  malgré  leur  bravoure  insouciante,  ils 
manquent  de  préparation  à  Tulilisation  du  terrain  et  au  service  de 
reconnaissance;:,  témoin  les  rencontres  passées,  où  ils  ont  subi  des 
pertes  sérieuses  sans  résultat  notable. 

—  Que  le  bataillon  (du  24°)  détaché  à  Am-pi-ho  ne  se  fass^e  pas  battre 
isolément. 

Rétablissez  la  liaison  avec  le  colonel  Troukhine 

Que  la  cavalerie  des  ailes  garde  le  contact  pendant  la  re- 
traite  

A-t-on  fait  quelque  chose  pour  retarder  le  passage  de  l'ennemi 

dans  rile  de  Samalinda? En  général,  il  faut  éviter  le  feu  d'artille- 
rie contre  de  petits  objectifs. 

—  3  bataillons,  2  batteries  et  3  sotnias  partent  vous  renforcer  (le 


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N*  96t.  L.A.  aUBRRB  RUSS0-JAP0NAI8B.  13 

Journée  du  ^ .  —  Comme  suite  aux  instructions  du 
commandant  en  chef,  un  officier  d'état-major  part  porter 
les  ordres  suivants  : 

1**  Au  colonel  Letchitski,  à  Am-pi-ho  :  ne  pas  se 
laisser  accrocher  à  Am-pi-ho  avec  son  bataillon  (24«); 
si  l'ennemi  occupe  Litsuen,  reculer  [sur  Hungsilas,  en 
se  reliant  à  la  brigade  cosaque  Troukhine. 

2®  Au  colonel  Troukhine,  à  Kiuliuan  (1)  :  Se  relier  au 
télégraphe  de  Feng-hoang-cbeng  par  une  chaîne  de 
postes  de  correspondance  passant  par  Kuan-tien-cheng . 

Le  colonel  Gromov  (du  22^)  s'installe  à  Makou  et 
Potetinza  avec  le  22®  et  la  batterie  3/6.  Le  soir,  sur 
Tordre  de  Zassoulitch,  il  détache  2  compagnies  et 
2  pièces  à  Ching-kou. 

La  batterie  2/6  (au  Télégraphe)  exécute  toute  la  jour- 
née un  tir  lent,  coup  par  coup,  sur  des  groupes  isolés 
aperçus  dans  Kinteito. 

Renseignemenls  du  soir.  —  Le  colonel  Troukhine  fait 
savoir  que,  du  côté  de  Tchantaokou,  il  n'y  a  que  de 
petites  fractions  ennemies  qui  aient  passé  le  Yalu. 


23%  les  quatrièmes  batteries  des  3*  et  6®  brigades,  3  sotoias  de  Nert- 
chÎDsk  no  2). 

—  Je  ne  trouve  pas  dans  vos  rapports  de  nouveaux  renseignements 
sur  les  forces  de  l'ennemi  qui  ont  passé  le  Yalu;  il  faut  garder  un  con- 
tact intime,  pour  reconnaître  ses  forces,  son  groupement,  ses  inten- 
lioDS.  Une  surveillance  insuffisante  et  une  entière  passivité  peuvent 
conduire  à  des  catastrophes.  Exposez  à  vos  sous-ordres  que  les  entre- 
prises de  nuit  sont  des  plus  efûcaces  pour  alarmer  l'ennemi,  lui  faire 
prendre  des  dispositions  de  combat,  détruire  son  repos 

L'incident  du  22^  groupe  d'éclaireurs  m'a  péniblement  impres- 

sioooé  I 

(\)  Troukhine  s'était  porté  avec  son  gros  à  Ru-lao-tse,  ne  laissant  que 
t  sotnias  pour  garder  Tchantaokou,  Shiaoputseho  et  Kiuliuan.  Zassou- 
litch lui  prescrivit  de  se  reporter  à  Kiuliuan  pour  tenir  le  chemin  de 
Kuao-tien-cheng.  Son  rôle  de  chef  de  détachement  mixte  au  Nord-Ëst 
de  rAi-ho  était  dès  lors  terminé. 


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U  LA  aUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  N«  962. 

Michtehenko  télégraphie  qu'il  n'y  a  rien  de  nouveau 
devant  Takashan,  qu'un  transport  débarque  des  pontons 
à  Yongampho  et  que  le  bruit  court  du  roLssembltment  de 
35  transports  à  Hwlr-aH-dao  [près  des  Ues  EUiot), 

Le  général  Troussov  rend  compte  que  des  forces 
importantes  passent  dans  Vile  de  Kinteito,  par  le  pont  de 
Wiju,  ainsi  que  dans  l'Ue  de  Kiurito. 

De  ce  côté,  on  ne  sait  plus  ce  qui  se  passe,  depuis  que 
les  éclaireurs  du  12®  ont  abandonné  le  Meshan.  Ordre 
est  donné  au  capitaine  d'état-major  Svietchine  de  pous- 
ser une  reconnaissance  dans  le  Hushan,  pendant  la 
nuit  du  27  au  28,  avec  le  groupe  d'éclaireurs  du  10«, 
relevé  à  Tuebengtse  par  le  bataillon  11/11 . 

Le  27  au  soir,  Zassoulitcb  rendant  compte  de  la  situa- 
tion au  commandant  en  cbef,  s'exprimait  dans  les  termes 
suivants  : 

«  Devant  l'aile  gauche,  l'ennemi  ne  s'est  encore  ren- 
«  forcé  que  dans  l'Ile  de  Kiurito,  et  ne  semble  avoir 
«  poussé  au  delà  du  Yalu  que  des  patrouilles  de  décou- 

«  verte Les  mesures  de  sécurité  prises  sont  plus 

«  amples  que  ne  le  comporte  la  situation,  ce  qui  peut 
«  provoquer  de  la  fatigue  chez  les  troupes.  » 

Kouropatkine,  après  avoir  vivement  relevé  cette  der- 
nière phrase  (4),  s'inquiète  de  savoir  si  l'extension  du 


(1)  Strefffeur-EiTuehchHften,  !!•  et  12«  faseicules  : 
«  le  suis  tourmenté  de  TOtre  rapport  touchant  des  mesures  de  sécu- 
rité exagérées  capables  de  fatiguer  les  troupes.  Ua  chef  calme  et  brave 
doit  savoir  se  rendre  compte  du  degré  du  danger,  et  ménager  à  ses 
troupes,  par  des  tours  de  service  judicieux,  repos,  sommeil  et  nourri- 
ture. L'incident  des  éclaireurs  du  2i«  prouve  que  tout  n'est  [tas  en 
ordre  dans  ce  régiment.  Prenez  des  mesures  pour  ramener  le  calme  et 
une  assiette  normale  ;  faites  sHl  le  faut  des  mutations  dans  le  comman- 
dement, mais  prenez  soin  que  les  tirailleurs  du  22<'  se  tirent  à  leur  hon- 
neur de  répreuve  qui  les  attend. 

«  Les  détachements  du  22«  à  Potetinza  et  à  Tchingou  n'affaiblissent- 
ils  pas  trop,  etc » 


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KO  m,  LA  aUEBRB  RUSSO- JAPON  AISE.  15 

front  russe  vers  la  gauche  n'affiiiblU  pas  Kiulie&cheog, 
et  si  le  cours  de  F Ai-ho  est  an  obstacle  sérieux. 

Réponse  :  «  La  position  de  Kiulieiicheng  est  extrè- 
«  menieirt  forte  sur  son  front  ;  les  quatre  bataillons  et  la 
«  batterie  qui  s'y  trouvent  peuvent  repousser  toute 
u  attaque;  les  groupes  de  Potetinza  et  de  Cbingkou 
((  assurent  le  flanc  de  tout  le  détachement,  aussi  bien 
«  que  celui  de  la  position  de  Kiuliencheng.  L'Ai-ho 
«  n'est  franchissable  qu'en  certains  points,  bien  connus; 
«  c*est  un  obstacle  sérieux,  quoiqu'à  la  rigueur  franchis- 
ff  sable.  9 

Journée  du  28-  —  Le  général  Troussov,  à  bout  de 
forces,  est  évacué  sur  Tarrière,  et  le  général  Kachta- 
linski  prend  le  commandement  du  secteur  de  Kiulien- 
cheng (c'est  son  troisième  changement  de  poste  depuis  le 
22  avril). 

Préoccupé  de  sa  gauche,  il  groupe  à  Chingkou  tout  le 
I"  bataillon  du  22«. 

Des  modifications  graves  se  sont  produites  dans  le 
Nord,  hors  de  l'action  du  commandement  : 

Le  colonel  Troukhine,  malade,  a  passé  la  main  au 
colonel  Kartzev  du  régiment  d'Oussouri,  qui  se  trouve  i 
Kialiuan  (1  )  avec  5  sotnias  1/2  des  deux  régiments  et 
6  pièces  de  la  batterie  de  montagne;  2  sotnias  1/2  d'Ar- 
goun  gardent  le  fleuve,  de  Tchan-tao-kou  à  Shiao-po- 
tse-ho. 

La  veille,  le  colonel  Letchitski,  avec  son  bataillon 
du  24^,  une  section  de  la  batterie  de  montagne  et  une 
sotnia  d'Oussouri,  occupait  Am-pi-ho,  en  liaison  avec 
Ku-lao-tse  tenu  par  la  compagnie  du  10®  et  2  sotnias 
d'Oussouri. 

Il  a  reçu  l'ordre  de  Zassoulitch  ;  dans  la  nuit,  une  vive 


(1)  Ou  Tsiuliuaa. 


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46  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  N'  %2. 

fusillade  a  éclaté  à  Litsuen,  qu'il  croit  occupé  par  Ten- 
nemi;  il  recule  sur  Huugsilas  avec  3  compagnies. 

Le  Nord  du  massif  du  Hushan  n'est  plus  tenu  que  par 
le  lieutenant-colonel  Goussiev, .  chef  de  la  batterie  de 
montagne,  avec  1  compagnie  du  2i^j  la  compagnie  du 
10®,  sa  section  d'artillerie  et  les  3  sotnias  d'Oussourî,  à 
Am-pi-ho  et  Ku-lao-tse- 

Renseignements  reçus  le  28  : 

a)  De  Michtchenko  :  4  remorqueurs,  traînant  des  pon- 
tons, remontent  le  fleuve;  à  l'embouchure,  on  aperçoit 
i  croiseur,  1  canonnière,  2  torpilleurs  et  2  grands  voi- 
liers. 

b)  Du  quartier  général  (Sakharov)  :  les  29  et  30,  par- 
tiront des  renforts  de  Liao-yaug  : 

A  destination  de  Feng-hoang-cheng,  1  bataillon  du 
23«  (1),  la  batterie  4/3,  la'moitié  de  la  batterie  4/6. 

A  destination  de  Sai-ma-tse,  2  bataillons  du  23®  et  la 
moitié  de  la  batterie  4/6. 

c)  Du  capitaine  Svietchine.  —  Svietchine  avec  son 
groupe  d'éclaireurs  a  franchi  l'Ai-ho  dans  la  nuit  du 
27  au  28  devant  Li-tsùen  ;  ses  patrouilles  rendent  compte 
qu'une  compagnie  ennemie  tient  le  Meshan,  et  que  l'Ile 
de  Kiurilo  est  fortement  occupée  ;  on  ne  voit  pas  le 
Yalu,  qui  est  en  angle  mort  par  rapport  aux  crêtes, 
mais  un  bruit  de  haches  et  de  marteaux  fait  présumer 
que  l'ennemi  fait  des  travaux  de  pont.  On  aperçoit  deux 
ponts  à  rOuest  de  Wiju,  et  deux  autres  au  Nord  de 
Genkado,  et  l'on  entrevoit  de  gros  rassemblements  dans 
la  vallée  du  Tun-ten-ho  (2) . 


«  (1)  L'arrivée  du  23"  vous  permettra  de  réduire  Téparpillement  de 
la  (>«  division,  et  en  particulier  du  24®  régiment,  de  façon  que  le 
commandant  de  la  division  ait  7  ou  au  moins  6  bataillons  à  Tensy 
(Tieiitsu)  ». 

(2)  Il  s'agit  de  la  12«  division. 


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N«  962.  LA  QUBRRB  RUSSO-JAPONAISE.  17 

Dans  Taprès-midi,  Svietchîne  se  replie  devant  des 
groupes  ennemis,  et  repasse  TAi-ho  ramenant  trois 
blessés. 

L'inquiétude  de  Zassoulitch  et  son  malaise  ne  font 
que  s'accroître.  II  prescrit  une  reconnaissance  en  forces 
de  la  région  du  Hushan,  pour  déterminer  jusqu'à  quel 
point  Tennemi  a  pris  pied  sur  la  rive  droite  du  Yalu. 

L'opération  est  confiée  au  colonel  Linda,  chef  d'état- 
major  de  Kacbtalinski,  qui  dispose  d'un  bataillon  du  22^, 
et  des  éclaireurs  montés  des  22*  et  12®,  ces  derniers, 
accompa^és  de  leurs  deux  pièces. 

Journée  du  29.  —  Le  colonel  Linda  passe  l'Ai-ho  le  29 
avant  le  jour,  tombe  sur  une  compagnie  ennemie  postée 
à  Sinkiakou,  et,  avec  Tappui  de  la  batterie  de  Makou,  la 
refoule  vers  Kiurito. 

Pris  sous  le  feu  de  l'artillerie  ennemie  de  Wiju,  il 
renonce  à  dépasser  les  crêtes,  et  se  retranche  au  Meshan 
et  au  Nord,  lançant  des  patrouilles  sur  Âm-pi-ho  et  Hung- 
silas. 

La  batterie  de  Makou,  criblée  de  shrapnels,  avait  dû 
se  taire. 

Renseigné  sur  la  situation  de  Linda,  le  général  Zas- 
soulitch apprit  de  plus,  à  midi,  que  le  colonel  Goussiev 
avait  dû  abandonner  Am-pi-ho  devant  des  forces  supé- 
rieures, après  un  court  engagement,  et  que  l'ennemi 
jetait  un  pont  devant  ce  point. 

D'autre  part,  le  colonel  Kartzev  annonçait  qu'il 
n'avait  affaire  qu'à  de  faibles  groupes. 

Le  commandant  du  détachement  de  l'Est  décida  une 
action  combinée  par  Hunsilas,  pour  rejeter  F  ennemi  dans 
le  Yalu  :  l'opération  serait  exécutée  par  Letchitski,  avec 
l'aide  du  colonel  Gromov  (du  22®)  suivi  d'un  bataillon 
du  22*  et  de  quatre  pièces  de  la  batterie  3/6®  ;  la  liai- 
son avec  Linda  serait  maintenue  par  les  éclaireurs 
du  22®. 

2 


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18  LA  GUERRE  RU8S0- JAPONAISE.  N«  962. 

Zassoulitch  rend  compte  de  ses  intentions  au  comman- 
dant en  chef  qui  les  approuve  (1)\ 

Gromov  passe  FAi-ho  le  29  au  soir,  laissant  quatre 
pièces  à  Makou,  et  s'arrête  à  Litsuen  (2).  En  efiPet, 
Letchitski  fait  savoir  que  l'ennemi  est  dans  le  Hushan 
au  Sud  de  TÂm-pi-ho,  avec  des  troupes  de  toutes  armes, 
et  Linda  qui  a  quitté  le  Meshan  pour  venir  faire  lui- 
même  son  compte  rendu  à  Kachtalinski,  lui  apprend 
que  Tennemi  est  en  forces  dans  Kiurito,  avec  du  maté- 
riel de  ponts. 

Éclairé  par  tous  ces  renseignements,  Zassoulitch  télé- 
graphie le  29  au  soir  au  commandant  en  chef  qu'il  con- 
sidère l'attaque  comme  imminente.  Eouropatkine  par- 
tage ses  vues,  et  lui  envoie  ses  dernières  instructions, 
qui  sont  à  retenir  : 

«  Les  premiers  contacts,  même  insignifiants,  ont  une 
«  grosse  influence  sur  le  moral  des  troupes  pour  les 
«  combats  décisifs  ultérieurs.  Il  est  donc  de  toute  impor- 
«  tance  que  nos  premières  rencontres^  même  si  elles  se 
«  terminent  par  une  retraite  devant  des  forces  plus  nom- 
«  breuses^  mettent  en  relief  la  supérioté  de  nos  troupes 


(1)  «  —  Assurez  par  tous  les  moyens  le  succès  de  Fentreprise  de  Let- 
chitëki;  les  Cosaques  de  COussouri  doÎTent  y  prendre  part;  tous  leur 
avez  probablement  donné  mission  de  surveiller  étroitement  la  Tallée  du 
Puyeho. 

— Ne  pensez-Yous  pas  que  tirailleurs  et  Cosaques  ont  quitté 

trop  hâtivement  Am-pi-ho  pour  se  replier  trop  loin?....  il  ne  faut  pour- 
tant pas  perdre  le  contact.  Si  le  colonel  Letchitski  exécute  votre  ordre 
avec  succès,  il  sera  judicieux  de  purger  des  petits  détachements  enae- 
mis  toute  la  zone  entre  Âi-ho  et  Puyeho.  Jusqv^ici,  je  trouve  V action 
des  Japonais  peu  énergique;  les  incidents  survenus  devant  votre  aile 
gauche  font  plutôt  l'impression  d^wie  démonstration.  Exercez  une  sur- 
Teillance  ininterrompue  sur  toute  la  ligne,  et  soyez  préparé  à  une  attaque 
Tigoureuse  contre  votre  centre  et  votre  aile  gauche.  » 

(2)  Sauf  le  bataillon  de  Chingkou,  le  ^Sl^  est  donc  sur  la  rive  gaucho 
de  TAi-ho,  ainsi  que  les  lO'^,  12«  et  22*  groupes  d'artilleurs  montés. 


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.V  962.  LA.  GUBRBB  RUSSO- JAPONAISE.  49 

(( Jusqu'ici  je  ne  trouve  pas  dans  les  rapports 

((  l*ezéeutioii  des  prescriptions  sur  la  surveillance  acUve 
a  et  permanente,  de  jour  et  de  nuit,  des  faits  et  gestes 

«  de  l'ennemi le  contact  étroit  est  indispensable. 

K  Sous  ce  rapport,  je  retiens  de  vos  comptes  rendus  que 
a  les  performances  des  Cosaques  de  FOussouri  et  de 
((  l'Argoun  sont  des  plus  faibles 

« Je  considère  comme  une  condition  du  succès 

<(  la  connaissance  précise  de  ce  qui  se  passe  dans  les 
•(  détachements  qui  sont/par  la  force  des  choses,  très 
«(  dispersés,  et  avec  lesquels  il  faut  être  en  liaison 
<(  étroite » 

Journée  du  30  avril.  —  Le  détachement  Linda,  vigou- 
reusement canonné,  au  lever  du  jour,  par  des  batteries 
postées  dans  Kiurito,  I&che  le  Meshan  à  7  heures,  et  se 
replie  sur  Litsuen,  où  il  est  recueilli  par  Gromov.  Vers 
10  heures,  tandis  qu'une  canonnade  violente  éclate  vers 
le  Sud,  on  voit  déboucher  devant  le  village  de  Hushan 
un  bataillon  ennemi  venant  de  l'Est,  tandis  qu'une  tète 
de  colonne,  plus  au  Nord,  descend  des  crêtes  et  se 
déploie,  menaçant  Litsuen.  Gromov  repasse  TAi-ho  à 
midi,  et  renvoie  tout  son  monde  dans  les  positions  de 
Makou  et  de  Potetinza.  La  liaison  avec  Letchitski  était 
perdue. 

La  batterie  2/6*  et  la  demi-batterie  3/6®  avaient  ouvert 
le  feu  à  10  heures  sur  des  objectifs  apparus  dans  les 
lies;  leur  action  déchaîna  un  véritable  orage  de  projec* 
tiies  partis  des  abords  de  Wiju  et  de  Kinteito.  Réduites 
au  silence  à  11  h.  30,  les  pièces  russes  reprirent  la 
parole  à  1  heure,  mais  pour  quelques  instants  seule- 
ment :  la  partie  était  trop  inégale  ;  les  pertes  en  per- 
sonnel servant  s'accumulaient,  et  la  batterie  2/6^  avait 
une  bouche  à  feu  démontée.  Le  feu  ennemi  dura  jusqu'à 
la  nuit. 


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20  LA  aUBRRB  RUSSO-JAPONAISE.  N«  962. 

§  4.  —  Côté  japonais,  —  Journées  du  29  et  du  30.  — 
Passage  du  Valu  par  la  12^  division. 

Journée  du  29.  —  La  12*  division  quitta  Wiju  le  28 
au  soir,  et  arriva  à  minuit  à  Sbigupu  (Suikocbin),  où 
deux  compagnies  du  i2^  génie  l'avaient  devancée  depuis 
plusieurs  jours. 

Le  29  à  midi,  elle  fut  rejointe  par  le  général  Sasaki 
arrivant  de  Tchang-syeng,  où  il  avait  été  relevé  par  un 
régiment  de  réservistes  de  la  Garde  à  qui  il  laissa  une 
batterie  et  quelques  cavaliers. 

Au  point  cboisi  pour  le  passage,  le  fleuve  a  une  lar- 
geur de  230  mètres,  et  le  courant  y  atteint  l'",8  à  la 
seconde  ;  le  grand  bras  se  trouve  du  côté  Sud  ;  le  bras 
Nord  est  guéable. 

Les  quatre  batteries  disponibles  sont  mises  en  posi- 
tion au  Sud  de  Sbigupu,  le  24®  régiment  commence 
à  s'installer  dans  des  barques,  et  les  sapeurs  entament 
la  première  partie  du  pont  avec  du  matériel  auxiliaire. 

  11  heures,  apparition  d'une  centaine  de  tirailleurs 
sur  la  rive  ennemie,  et  feu  de  deux  pièces  contre  les 
pontonniers. 

Les  quatre  batteries  répondent,  ainsi  qu'une  compa- 
gnie postée  dans  Tlle  au  Sud-Ouest  de  Sbigupu. 

A  midi,  l'ennemi  disparaît  vers  le  Nord. 

Le  24®  régiment  commence  son  passage  en  barques, 
et  va  occuper  les  hauteurs  de  la  rive  droite  (i). 

Les  travaux  du  pont  marchent  très  lentement:  bien 
qu'on  ait  prévu  deux  ancres  par  bateau,  il  faut  impro- 
viser des  moyens  de  retenue  avec  des  paniers  chargés 
de  pierres  et  des  charrues  coréennes  ;   on  se  trouve  é. 


(i)  Le  groupe  russe  du  colonel  Goussiev  s'est  disloqué  :  les  3  sotnias 
soDt  parties  rejoiadre  Kartsev  à  Kiuliuaa^  tandis  que  les  2  compagnies 
Tont  à  Hungsilas,  retrouver  Letchitski. 


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«•  96«.  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  %i 

coart  de  bateaux  ;  bref  on  ne  peut  commencer  le  pas- 
sage qu'à  3  heures  du  matin,  le  30. 

Journée  du  30.  —  Conformément  à  Tordre  de  la 
12*  division,  du  29  au  soir  (1),  le  franchissement  du 
pont  s'exécute  en  trois  échelons,  avec  des  précautions 
nécessitées  par  le  pontage  à  grandes  portées;  les 
hommes  se  suivent  par  un,  les  animaux  de  bat  à  cinq 
pas  de  distance. 

/«'  échelon^  général  Kigoshi  (23«  brigade),  compre- 
nant le  46®,  une  batterie,  demi-compagnie  sanitaire 
(le  24'  est  déjà  sur  la  rive  Nord),  entame  le  mouvement 
à  3  heures,  et  a  franchi  le  fleuve  à  6  h.  30. 

Une  colonne,  formée  du  46®,  de  4  pièces  et  des 
troupes  sanitaires,  descend  vers  le  Sud-Ouest  le  long  de 
la  berge  ;  une  autre  colonne  composée  du  24®  avec  deux 
pièces,  remonte  TAm-pi-ho  pendant  une  lieue,  tourne  à 
gauche,  et  par  Manhoku,  chemine  entre  les  pitons  du 
Hushan. 

La  tète  de  la  colonne  de  gauche  arriva  à  10  heures 
du  matin,  en  vue  de  la  vallée  de  TAi-ho,  échangeant  des 
coups  de  fusil  avec  un  groupe  ennemi  (Gromov);  les 
queues  de  colonnes  ne  serrèrent  qu'à  6  heures  du  soir; 
la  brigade  bivouaqua  sur  les  crêtes,  sans  eau  ;  la  marche 
avait  été  très  dure  et  les  troupes,  harassées,  n'eurent 
que  du  riz  cru  à  se  mettre  sous  la  dent. 

5*  échelon^  général  Sasaki  (12®  brigade),  compre- 
nant le  47®,  1  batterie,  2  escadrons,  demi-compagnie 
sanitaire,  passe  le  pont  de  6  h.  30  à  8  h.  30,  remonte 
TAm-pi-ho,  laisse  une  compagnie  du  47®  face  ù  Hungsilas, 
et  arrive  à  Rohenshoko  à  5  h.  30  du  soir. 
5*   échelon^   état-major  et   réserve    de    division    (le 


(1)  Nous  ne  reproduisons  pas  cet  ordre,  qui  est  représenté  exacte- 
ment par  son  exécution. 


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22  LA  aUBRRB  KUSSO- JAPON  AISE.  N*  962. 

14*^,  un  groupe  d'arlillerie,  deux  compagnies  du  génie), 
descend  le  Yalu  jusqu'à  Hoku,  tourne  à  droite,  et  va 
bivouaquer  au  Sud-Ouest  de  Nanhoku. 

Bombardement  de  la  position  de  Kitdienche^ig ,  — 
Le  30  au  matin,  le  2®  régiment  d'artillerie  et  le  régi- 
ment d'artillerie  lourde  (5  batteries  de  4  pièces)  sont  en 
position  dans  Kinteito  (1)  ;  deux  bataillons  (I  et  111/30®) 
se  tiennent  à  portée  d'intervenir  au  cas  échéant. 

L'artillerie  de  la  Garde  a  un  groupe  dans  l'Ile  de 
Kiurito,  l'autre  à  Genkado-Wiju. 

Pour  la  première  fois  depuis  quatre  jours,  les  batte- 
ries russes  restent  silencieuses.  A  10  heures  du  matin, 
une  barque  de  pontonniers  japonais  commence  des  son- 
dages devant  Shukôdaî  (Matuzeo)  ;  elle  disparaît  brus- 
quement dans  un  nuage  de  shrapnels,  pendant  que  des 
éclairs  accusent  l'entrée  en  action  de  la  batterie  déjà 
reconnue  au  Télégraphe.  Toutes  les  batteries  de  Kinteito 
ouvrent  le  feu,  les  obusiers  allongeant  le  tir  pour  cribler 
jusqu'aux  contre-pentes,  où  Tobservatoire  Sud  signale  du 
monde  et  des  tentes;  tir  alternatif,  à  obus  et  à  shrap- 
nels. 

Une  batterie  russe  de  4  pièces,  vers  Makou,  tire  sur 
les  travaux  du  pont  entre  Kiurito  et  Osekito;  les  batte- 
ries de  la  Garde  lui  répondent  immédiatement. 

A  il  h.  30,  l'artillerie  ennemie  paraissait  réduite 
au  silence;  elle  eut  un  moment  de  résurrection  vers 
1  heure,  mais  sous  un  nouvel  orage  de  projectiles,  elle 
se  tut  définitivement.  Le  bombardement  dura  jusqu'à 


(1)  Outre  leg  ponts  a  et  (2,  le  2^  génie  a  créé  des  pistes  en  fascines  sur 
le  sol  sablonneux  de  Tlle,  des  épaulements  pour  56  pièces,  des  masques 
artificiels  en  broussailles  pour  les  dissimuler,  des  abris  blindés  pour 
le  personnel  et  les  munitions,  etc.;  il  a  fallu  matelasser  de  nattes  le 
pont  a,  pour  assourdir  le  roulement  des  pièces  et  atténuer  les  chocs,  et 
de  plus,  appuyer  les  travces  entre  chevalets  par  des  supports  flottants. 


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K«  9G2.  LA  aUBRRK  RUSSO- JAPONAISE.  S3 

5  heures  du  soir  (1  ).  Les  pertes  de  Tartillerie  japonaise, 
avaient  été  minimes;  en  particulier,  les  obusiers  ne 
furent  pas  repérés  par  Tennemi,  grâce  au  soin  pris  d'ar- 
roser le  terrain  en  avant  des  pièces,  pour  éviter  la  pous- 
sière. 

Opérations  diverses  de  la  journée.  —  En  vertu  d'ins- 
tructions de  Tarmée,  du  28,  une  compagnie  du  2®  génie 
transporte  en  bateau  le  IP  bataillon  du  30^  dans  Tlle  de 
Chukodai  dans  la  matinée.  A  i  heure,  elle  continue 
Topëralion  en  chargeant  une  batterie  du  2®  régiment  sur 
ponts  volants,  ce  qui  provoque  la  reprise  du  feu  efficace 
de  la  batterie  du  Télégraphe  ;  la  manœuvre  est  suspen- 
due jusqu'à  la  nuit.  On  fait  alors  descendre  devant  Chu- 
kodai 21  portières  préparées  à  Genkado  (2),  et  on  trans- 
borde le  l*^*"  groupe  du  2®  régiment;  le  second  passera 
le  lendemain  matin. 

Deux  batteries  d'obusiers  se  reportent  dans  les  épau- 
lements  libres  du  2®  régiment. 

Les  bataillons  I  et  III/30®  rentrent  à  la  réserve 
d'armée. 

Suivant  les  mêmes  instructions  du  28,  la  Garde  impé- 
riale devait  ponter  le  Yalu  en  h  (grand  bras)  et  j  (petit 
bras),  au  moyen  de  son  équipage  et  de  celui  de  la  2^  divi- 
sion. 

Les  deux  compagnies  disponibles  du  2^  génie  devaient 
construire  un  pont  en  i  avec  du  matériel  auxiliaire  (3). 

Le  travail  devait  commencer  le  30  à  midi. 

Le  général  Hasegawa,  commandant  la  Garde,  prescrit 
le  29  que  le  P'  bataillon  du  4®  régiment  rejoindra  le  30  à 


(I)  Le  général  Hamiltoa  assure  que  le  bombardement  du  30  ne 
paraissait  pas  indispensable  à  Tétat-major  de  la  P^  armée,  et  qu'on 
subordonna  Touverture  du  feu  à  ce  que  ferait  Penncmi. 

(3)  Probablement  ayec  du  matériel  de  ponts  de  la  3°  division,  prêté 
par  la  11^  armée. 

(3)  Bateaux  de  réquisition  apportés  du  Japon. 


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24  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  N*  962. 

Taube  sa  compagnie  déjà  postée  dans  le  Hushan,  et 
couvrira  les  travaux,  et  qu*il  sera  suivi  le  soir  d'un  déta- 
chement de  travailleurs  (bataillon  1/2®  Garde,  personnel 
d'artilleurs  et  de  sapeurs),  destiné  à  aménager  des  pistes 
pour  les  voitures  dans  le  Hushan,  et  à  creuser  des 
épaulements  sur  la  position  choisie  pour  Tartillerie  de  la 
Garde. 

Puis  la  nouvelle  arrive  que  la  compagnie  postée  à 
Hushan  a  été  bousculée  le  29  au  matin  et  rejetée  dans 
Kiurito,  et  que  l'ennemi  tient  les  crêtes.  Il  faut  suspendre 
le  passage  du  P'  bataillon. 

Le  30,  à  B  h.  30  du  matin,  le  groupe  d'artillerie  de  la 
Garde  en  position  dans  Kiurito  canonne  la  colline  du 
Tigre,  que  l'ennemi  évacue.  A  9  heures,  le  bataillon  1/4® 
Garde  commence  à  passer  le  fleuve  sur  les  barques  du 
2®  génie  devant  Kiurito;  le  soir,  en  liaison  avec  la 
gauche  de  la  12®  division,  il  s'installe  à  Hushan  et  Sin- 
kiakou. 

Le  détachement  de  travailleurs  (major  Ishisawa)  est 
transbordé  de  Eaurito  dans  Osekito  par  le  génie  de  la 
Garde, 

La  division  de  la  Garde  est  au  rassemblement  au  Sud- 
Est  de  Genkado.  Les  travaux  du  pont  A,  commencés  à 
midi,  par  le  génie  de  la  Garde,  sont  terminés  à  8  heures 
du  soir,  malgré  le  feu  de  la  batterie  du  Télégraphe,  sur 
laquelle  le  groupe  d'artillerie  au  Nord  de  Wiju  a  vigou- 
reusement tiré. 

De  son  côté,  le  2®  génie  avait  commencé  son  pont;  le 
matériel  était  lourd,  les  ancres  trop  faibles;  le  pont  prit 
de  l'oblique;  la  nuit  tombée,  la  direction  se  perdit;  bref, 
quand  le  matériel  fut  épuisé,  il  restait  60  mètres  à 
ponter  ;  l'ouvrage  ne  fut  terminé  que  le  lendemain,  trop 
tard  pour  servir  (1). 


(4)  Si  on  regarde  dans  l'ordre  d^opérations  du  28,  l'horaire  da  pas- 


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N»  9€2.  LA  6UKRRE  RUSSO-JAPONAISE.  85 

Passage  de  la  2®  division.  —  La  2«  division  devait 
passer  la  première,  obligée  d'aller  de  nuit  occuper  ses 
emplacements  de  combat  en  terrain  découvert.  Elle  était 
réduite  à  une  brigade  et  demie,  sans  artillerie;  ses 
trains  régimentaires  marcheraient  à  la  queue  de  la 
colonne/suivis  du  train  de  combat  divisionnaire  (une  sec- 
tion de  munitions  d'infanterie,  une  d'artillerie,  la  com- 
pagnie sanitaire  et  deux  hôpitaux  de  campagne). 

Elle  rompit  dans  Taprès-midi  son  rassemblement  de 
Sbasando,  commença  à  passer  le  pont  A  à  8  heures,  le 
pont/  après  11  heures,  et  occupa  à  2  heures  du  matin  ses 
emplacements  dans  Tîle  de  Chukodai,  où  elle  retrouva 
la  moitié  de  son  artillerie  et  le  bataillon  II/30<^. 

Les  trains  régimentaires  et  le  train  de  combat  de  la 
division  restèrent  dans  l'Ile  d'Osekito. 

Passage  de  la  division  de  la  Garde.  —  La  Garde  suivit 
la  2^  division,  commença  à  passer  le  pont/  à  1  h.  30,  et 
occupa  à  5  heures  sa  position  de  combat,  les  trains  res- 
tèrent dans  rile  d'Osekito  (proportion  en  trains  régimen- 
taires et  trains  de  combat  analogue  à  celle  de  la  2®  divi- 
sion). 

Le  reste  des  parcs  et  les  convois  des  deux  divisions 
n'ont  pas  franchi  le  Tuntenho. 

Arrivée  de  la  iS^  division.  —  La  12®  division  quitta 
ses  bivouacs  vers  3  heures,  s'installa  à  droite  de  la  Garde 
à  5  heures. 

La  réserve  d'armée  :  Bataillons  II  et  III  du  4®  de  la 
Garde,  bataillons  I  et  III  du  30®,  cavalerie  de  la  Garde 
et  2  escadrons  du  2®  se  posta  à  l'Ouest  de  Kiurito. 


sage  de  la  2«  dhi&ion  et  de  la  Garde,  on  Yoit  qu'il  admettait  Taffecta- 
tioD  d'un  pont  à  chacune  de  ces  divisions  pour  que  le  mouvement  pût 
^'exécuter  dans  la  nuit.  L*ordre  a  dû  être  modifié  par  suite  du  retard 
daoB  TachèTement  du  pont  i. 


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96  LA  OUERRK  RUSSO-JAPONAISE.  N«  962. 

Des  patrouilles  d'officiers  de  la  i2«  division  avaient 
déjà,  dans  la  nuit  du  29  au  30,  atteint  TAi-ho  ;  les  recon- 
naissances sont  achevées  dans  la  nuit  du  30  au  1®'  sur 
tout  le  front,  jusqu'à  Chingkou,  complétant  les  rapports 
très  précis  des  émissaires;  la  rivière  est  guéable  sur 
presque  tout  le  front;  les  hommes,  suivant  leur  taille, 
auront  de  Teau  jusqu'à  la  ceinture  ou  jusqu'aux  épaules  ; 
le  courant  est  assez  fort,  l'eau  glaciale.  Pour  parer  aux 
accidents  possibles,  le  commandement  fait  rassembler 
tous  les  madriers,  planches,  cordes,  barils,  etc.,  qu'on 
peut  trouver. 

Les  sections  de  télégraphistes  travaillent  à  relier  les 
états-majors  de  division  au  quartier  général. 

§  5.  —  Situation  des  Russes  le  30  avril  au  soir 
et  le  /®'  mai  au  matin. 

La  situation  générale  n'a  point  changé  :  un  groupe 
occupe  Antung,  un  autre  est  en  réserve  à  Tien-tsu  ;  un 
troisième  occupe  Kiuliencheng  et  s'étend  au  Nord  ;  ce 
dernier  seul  nous  intéresse,  car  il  va  supporter  tout 
l'effort  de  Tennemi. 

Le  général-major  Kachtalinski  a  organisé  son  sys- 
tème de  défense  en  secteurs. 

Le  premier:^  Kinliencheng-Yokou,  est  tenu  par 
4  bataillons  et  7  pièces,  sous  les  ordres  du  colonel 
Tsibulski  (du  12«). 

Le  second,  Makou-Potetinza,  est  occupé  par  environ 
2  bataillons  avec  6  pièces,  sous  les  ordres  du  colonel 
Gromov  (du  22«). 

Le  troisième,  Tchingkou  et  abords,  sera  défendu  par 
1  bataillon  et  2  pièces. 

Malgré  les  événements  du  jour,  le  commandement  ne 
semble  pas  s'attendre  à  une  attaque  immédiate  ;  il  n'est 
donc  adressé,  le  30  au  soir,  que  des  instructions  parti- 
culières à  chaque  chef  de  secteur,  portant  sur  les  effec- 


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N*  962.  Ui  OUERRB  RU8SO-JAPONAISB.  27 

tifs  à  maintenir  dans  les  tranchées,  les  changements 
(remplacement  des  batteries^  les  reconnaissances  rappro- 
chées, etc.,  et  dont  le  détail  serait  trop  long  à  rap- 
porter (1). 

A  9  heores  du  soir  le  colonel  Gromov  annonce  positi- 
vement qu'on  entend  rouler  des  voitures  sur  un  pont 
derrière  Sinkiakou,  et  demande  un  renfort  d*artillerie  ; 
sa  gauche  est  découverte  depuis  le  départ  des  éclaireurs 
montés  (2)  ;  il  est  impossible  de  changer  sa  batterie  de 
place  en  pleine  nuit. 

Kachtalinski  lui  promet  la  compagnie  de  mitrail- 
leuses ;  il  n'a  pas  de  canons  à  lui  donner;  il  lui  prescrit 
de  couvrir  sa  gauche  en  envoyant  une  compagnie  au 
Nord  (croope  77)  ;  en  cas  de  combat  sérieux,  renvoyer 
les  trains  sur  Tchingkou  (ligne  de  retraite  étudiée 
depuis  le  24). 

Puis  c'est  le  colonel  Tsibulski,  arrivé  de  sa  personne 
à  il  heures  du  soir  chez  Kachtalinski  pour  exposer 
l'état  de  son  personnel  à  la  suite  de  la  canonnade  de  la 
journée,  qui  déclare  qu'en  cas  de  nouveau  bombarde- 
ment, il  ne  répond  pas  d'opérer  sa  retraite  en  bon  ordre 
devant  une  attaque  qui  est  certaine  pour  le  lendemain, 
par  des  forces  supérieures. 

Kachtalinski,  impressionné,  mais  n'osant  pas  prendre 
sur  lui  d'ordonner  l'abandon  des  positions  déjà  repérées 
par  le  feu  de  l'ennemi,  télégraphie  longuement  à  Zas- 
soulich  (3),  pour  lui  exposer  la  situation  et  demander 
des  instructions  pour  un  mouvement  de  repli  éven- 
tuel. 


(1)  Voir  rétade  publiée  daos  la  Revue  Streffîeur. 

(2)  Au  retour  des  recoDuaissances  Svietchin  et  Linda,  les  groupes 
d*éclaireurs  10^,  12%  22%  dont  les  chevaux  sont  harassés  par  le  métier 
qu'on  leur  fait  faire  jour  et  nuit  depuis  le  26,  sont  passés  en  réserve  à 
Kiuliencheng. 

(3)  «  Le  bombardement  d'aujourd'hui,  exécuté  contre  nos  positions 


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28  LA  GUERRE  RUSSO-JAPOiNAISE.  N«  962. 

Réponse  télégraphique  :  «  Le  chef  de  détachement 
prescrit  que  les  troupes  n'abandonnent  les  positions  sous 
aucun  prétexte;  dans  le  seul  cas  d'un  nouveau  bombar- 
dement, les  troupes  sont  autorisées  à  laisser  des  élé- 
ments de  sûreté  dans  les  tranchées  et  à  se  replier  vers 
les  hauteurs  voisines  de  200  à  400  mètres  ;  ceci  dans  le 
seul  but  de  se  couvrir,  mais  non  d'abandonner  la  posi- 
tion. » 

Situation  des  Russes  le  /«'  mai  au  matin.  —  Le  com- 
mandement russe  n'oppose  que  7  bataillons  et  i  compa- 
gnie, iS  pièces  et  8  mitrailleuses,  soit,  en  gros,  6,000 
hommes,  répartis  sur  un  front  de  12  kilomètres,  à  un 
ennemi  fort  de  3  divisions  et  128  pièces,  c'est-à-dire  de 
42,000  combattants,  auquel  il  attribue,  par  surcroit, 
3  brigades  de  réserve  de  supplément. 


de  10  h.  20  du  matin  à  5  h.  30  du  soir,  par  6  pièces  de  siège  et  au 
moins  6  batteries  de  campagne,  n'a  pas  causé  aux  troupes  de  dom- 
mages sérieux,  car  le  feu  visait  surtout  les  batteries,  la  localité  de 

Turencben  et  la  zone  présumée  de  nos  réserves La  moitié  des 

compagnies  de  tirailleurs  se  trouvait  dans  les  tranchées,  qui  n'ont 
pas  été  battues.  A  partir  de  3  heures,  ce  ne  sont  guère  que  les  pièces 
lourdes  qui  ont  tiré,  arrosant  une  zone  étendue  où  Ton  escomptait  sans 
doute  un  recul  de  nos  troupes  et  trains.  Il  est  à  présumer  que  ces  bat- 
teries ennemies  s'avanceront  cette  nuit  dans  les  lies,  et  seront  en 
mesure  de  battre  efficacement  nos  tranchées  demain.  Dans  de  telles 
conditions,  nous  ne  pourrons  que  rester  passifs,  exposés  à  des  pertes 
dont  l'importance  est  impossible  à  prévoir. 

«  D'accord  a^ec  un  des  commandants  de  secteurs,  je  crois  indiqué 
d'occuper  ce  soir,  pendant  qu'il  en  est  temps  encore,  les  hauteurs  en 
arrière  de  Turenchen,  en  ne  laissant  dans  la  ligne  de  défense  actuelle 
que  des  éléments  de  sûreté  qui  se  replieraient  au  lever  du  jour. 

«  Je  m'abstiens  de  toute  appréciation  sur  la  situation  stratégique  qui 
est  mieux  connue  de  Votre  Excellence  que  de  moi. 

«  La  batterie  3/6  a  de  lourdes  pertes;  elle  a  été  réduite  au  silence  en 
16  minutes » 


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N*  962.  LA  GUERRE  RUSSO-JàPONâISE.  29 

Dispositions  de  détaiL 

A  AuUmg  :  Colonel  Schw£R1N,  commandant  la  3«  brigade  d'artillerie  ; 
2  bataillons  4/4  du  iO«;  1  compagnie/24«  ;  batterie  1/3. 

A  Tientsu.  —  Réserve  générale  : 
9«  régiment;  bataillons  I  et  Ill/ii»; 
Batteries  2/3  et  3/3;  2«  compagnie  du  2«  bataillon  du  génie. 

A  Kiniiencheng-Yokou  :  Colonel  Tsibulski,  du  12«  : 
Localité  de  Kiuliencheng  et  hauteur  au  Sud  ; 
Lieutenant-colonel  Yàblotschin,  du  41*,  a?ec  : 
Compagnies 5,  6,  8/llS  8/24«;  E/H«  et  E/ii«. 

Hauteur  du  Télégraphe  : 
Colonel  TsiBULSKi,  en  personne,  avec  : 
Compagnies  2,  3,  4,  H,  9,  12/12*  en  première  ligne  ; 
Compagnies  7,  8/12*  à  contre-pente; 
Batterie  2/6*,  lieutenant-colonel  Maller  (I). 
Réserve  de  secteur  : 
Compagnies  1,  5,  10,  11/12*; 
Coaipagnie  de  mitrailleuses. 

A  Makou-Potelinia  :  Colonel  GaOJiOY  du  22*  : 
A  Makou  (lieutenant-colonel  Pokotilo)  : 

Conopagnies  10  etli/22*  en  première  ligne; 

Compagnies  6,  7,  8,  9/22*  en  réserve  ; 

Batterie  3/6  (lieutenant-colonel  Pokotilo)  (2). 
A  Potetinza,  lieutenant-colooel  Gornitzki  du  22*. 

Compagnies  7/11*  et  12/22*. 

A  Chingkou  : 
Bataillon  1/22*; 
2  pièces  de  la  3/6*. 

{A  suivre.)  (189) 


(1)  7  pièces. 

(2)  6  pièces. 


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LES 


FORCES  MILITAIRES  ANGLAISES 

EN   1907-08<*> 


IV 


LES  GRANDS  COMMANDEMENTS.  — .  REPARTITION  TERRITORIALE 
DES  FORCES.  —  DÉFENSE  DES  COTES. 

1"  Les  grands  commandements.  —  Après  de  nombreux 
tâtonnements,  après  avoir  essayé  notamment  d'orga- 
niser leur  armée  en  corps  d'armée  et  de  diviser  leur  ter- 
ritoire en  grands  commandements  territoriaux  analogues 
à  nos  territoires  de  corps  d'armée,  les  Anglais  ont 
finalement  adopté  l'organisation  suivante  : 

Le  territoire  du  Royaume-Uni  a  été  divisé  en  huit 
grands  commandements  :  i^  celui  d'Aldershot  (le  camp)  \ 
20  celui  du  Sud;  S»  celui  de  l'Est  ;  4*"  celui  du  Nord; 
o®  celui  de  l'Ouest;  6^  celui  d'Ecosse  ;  7^  celui  d'Irlande  ; 
8®  le  district  de  Londres. 

Le  commandement  d'Aldershot  et  celui  de  Londres 
n'ont  comme  territoire  que  le  camp  d'Aldershot  et  la 
ville  de  Londres. 


(1)  Voir  1«  aemestre  1907,  p.  584;  2»  semestre  1907,  p.  54  et  558. 


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N*  962.       LES  PORCB8  MILITAIRES  ANQLAISBS  BN  4907-08.  3f 

Les  autres  se  partagent  l'ensemble  du  Royaume- 
Uni, 

Chacun  d'eux  comprend  un  certain  nombre  de  districts 
régimentaires  de  recrutement  groupés,  par  trois  ou 
quatre,  en  groupesde  districts  (1). 

Les  généraux  titulaires  de  ces  commandements 
exercent  à  la  fois  le  commandement  territorial  et  celui 
des  troupes  stationnées  sur  le  territoire,  quelles  que 
soient  leur  nature  et  leur  destination.  (Armée  régulière  ; 
forces  auxiliaires  ;  troupes  de  campagne  ou  de  défense 
des  côtes.) 

Les  généraux  en  chef  sont  secondés  par  deux  états- 
majors  (2)  :  l'état-major  général  {General  Staff)  et  Tétat- 
major  administratif  {Administrative  Staff). 

L'état-major  général,  composé  d'un  chef  d'état-major 
général  et  d'un  ou  deux  officiers  d'état-major,  s'occupe 
exclusivement  de  la  préparation  à  la  guerre  et  des 
questions  qui  s'y  rapportent.  (Manœuvres;  opérations 
offensives  et  défensives  ;  instruction  des  troupes. 

L'état-major  administratif,  dirigé  par  un  chef  d'état- 
major  du  grade  de  général  de  brigade,  est  chargé  de 
l'étude  des  questions  administratives  et  du  service  cou- 
rant qu'elles  comportent. 

Cet  état-major  comprend  une  dizaine  d'officiers  chefs 
de  services  ou  adjoints  aux  chefs  de  services.  (Recrute- 
ment; intendance  et  transports;  santé;  génie;  artil- 
lerie; comptabilité,  etc.) 

Le  chef  d'état-major  administratif  a  {par  délégation 
du  général  en  chef),  le  droit  de  correspondre  directe- 
ment avec  le  Ministère  de  la  guerre  pour  toutes  les 
affaires  qui  n'entraînent  pas  une  question  de  principe. 

Le  général  en  chef,  ainsi  débarrassé  du  souci   des 


(1)  n  existe  69  districts  et  14  groupes  de  districts, 
(î)  Voir  4«  semestre  1907,  p.  47,  236. 


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32  LES  FORCES  MILITAIRES  ANGLAISES  EN  1907-08.       N*  962. 

détails  et  du  service  courant,  peut  se  consacrer  tout 
entier  à  l'instruction  des  troupes  placées  sous  ses  ordres 
et  à  leur  préparation  à  la  guerre. 

Il  convient  d'ailleurs  de  rappeler  que  les  deux 
branches  de  Tétat-major  des  Commandements  corres- 
pondent exactement  à  l'état-major  général  et. à  Tétat- 
major  administratif  qui  fonctionnent  au  Ministère  de  la 
guerre. 

Cette  harmonie  facilite  la  prompte  solution  des  affaires, 
en  évitant  les  transmissions  inutiles,  et  en  permettant  à 
*  chacun  de  s'appliquer  tout  entier  aux  questions  qui  sont 
de  sa  compétence. 

2^  Répartition  territoriale  des  forces.  —  La  répartition 
générale  des  forces  régulières  (à  Texception  toutefois 
des  unités  affectées  &  la  défense  des  côtes  est  la  sui- 
vante : 

a)  Camp  d'Aldershot  : 

{ ^^  brigade  de  cavalerie  ; 

i^^  division  d'infanterie  ; 

2«  division  d'infanterie  (moins  une  brigade  de  la 
Garde)  ; 

5  ou  6  compagnies  du  génie  (en  plus  des  compagnies 
divisionnaires)  rattachées  à  TËcole  du  génie  du  camp. 

Les  troupes  réunies  à  Aldershot  constituent  en  réalité 
un  véritable  corps  d'armée.  Son  commandement  — 
exercé  jusqu'en  ces  derniers  temps  'par  le  général 
French  —  est  toujours  confié  à  un  des  généraux  les  plus 
en  vue  de  l'armée  anglaise. 

Cette  réunion  de  forces  forme  un  groupement  idéal 
pour  l'instruction  des  officiers  et  des  troupes  et  la  mise 
en  pratique  de  la  collaboration  des  trois  armes. 

Ce  groupement  correspond,  d'ailleurs,  aux  nécessités 
de  la  «  politique  militaire  »  (Military  Policy)  de  l'Angle- 
terre, qui  doit  toujours  prévoir  une  expédition  à  orga- 


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N*  962.      LES  POHCBS  MILITAIRES  ANGLAISES  EN  4907-08.  33 

niser  oa  ane  rébellion  à  étouffer  dans  ses  immenses 
colonies. 

Le  corps  d'armée  d'Aldersbot,  toujours  à  peu  près 
prêt  à  partir,  sert  à  parer  à  Timprévu  ;  il  constitue 
ce  que  l'on  appelle,  en  Angleterre,  la  Striking  Force,  la 
force  de  choc  que  l'on  peut  diriger,  au  premier  signal, 
snr  les  points  où  les  intérêts  britanniques  réclament  son 
emploi. 

Son  effectif  est  d'environ  2S,000  hommes. 

Le  camp  est  situé  à  35  kilomètres  au  Sud-Ouest  de 
Londres. 

Il  ne  ressemble  en  rien  à  nos  camps  d'instruction. 

Il  est  formé  par  la  juxtaposition  des  trois  villes  mili- 
taires :  Marlborough  Unes,  Stanhope  Unes  ;  Wellington 
Unes,  formées  elles-mêmes  d'un  très  grand  nombre  de 
baraquements  élégants  et  confortables,  séparés  les  uns 
des  autres  et  présentant  plutôt  l'aspect  de  cottages  que 
celui  de  casernes. 

Le  camp  renferme  un  grand  iiombre  de  bibliothèques, 
d'églises,  de  salles  de  récréation,  d'emplacements  de 
foot-ball  et  d'autres  jeux  parfaitement  appropriés  au 
caractère  et  aux  habitudes  du  soldat  anglais. 

Les  terrains  qui  avoisinent  les  casernements  se  prêtent 
bien  aux  manœuvres  en  terrain  varié.  Il  semble  cepen- 
dant qu'ils  soient  un  peu  exigus  pour  l'énorme  effectif 
qui  est  appelé  à  les  utiliser. 

b)  Commandement  du  Sud.  Quartier  général  :  Tid- 
worth. 

3^  division  d'infanterie  (Bulford)  et  troupes  diverses, 
an  total  de  12,000  à  15,000  hommes. 

Le  camp  de  Salisbury-Plain,  un  des  grands  centres 
d'instruction  de  l'armée  anglaise,  se  trouve  établi  sur  le 
territoire  du  commandement  du  Sud. 

c)  Commandement  de  l'Est.  Quartier  général  :  Lon- 
dres. 

3 


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34  LBS  FORCES  MILITAIRES  ANGLAISES  EN  4907-08.       N«  962. 

2«  et  4®  brigades  de  cavalerie  (Canterbury  et  Col- 
chester),  4®  division  d'infanterie  (Woolwich). 

Le  commandement  de  TËst  fait  face  &  la  France  et  tire 
de  ce  fcdt  ane  importance  particulière.  Douvres,  Fol- 
kestone  et  Tembouchure  de  la  Tamise  sont  situés  sur  ce 
territoire.  L'effectif  des  troupes  de  campagne  qui  y  sont 
stationnées  est  de  40,000  à  15,000  hommes. 

d)  Commandement  d'Irlande.  Quartier  général  : 
Dublin. 

3®  brigade  de  cavalerie  (Curragh)  ; 
S®  division  d'infanterie  (Curragh)  ; 
6®  division  d'infanterie  (Cork)  moins  une  brigade  sta- 
tionnée dans  le  commandement  du  Nord. 
Troupes  diverses. 

Effectif  total  des  troupes  de  campagne,  de  20,000  à 
25,000  hommes. 

A  signaler  le  camp  de  Curragh  près  de  Dublin  occupé 
en  permanence  par  2  régiments  de  cavalerie  et  1  bri- 
gade d'infanterie. 

é)  Commandement  du  Nord,  Quartier  général  :   York. 

48*  brigade  d'infanterie  (fait  partie  de  la  6®  division 

stationnée  en  Irlande). 

Troupes  diverses.  Au  total  de  4,000  à  5,000  hommes. 

/)  Les  commandements  d' Ecosse  [Edimbourg)^   3,000 

hommes  environ  et  de  l'Ouest  (Pays  de  Galles)  (Chester) 

n'ont  qu'une  importance  absolument  secondaire. 

La  Garde  (à  pied  et  à  cheval)  est  stationnée  à  peu 
près  en  entier  dans  le  district  de  Londres. 

La  Garde  à  pied  forme  4  régiments  soit  8  bataillons  ; 
2  bataillons  sont  détachés  à  Aldershot  où  ils  font  partie 
de  la  1"  brigade  d'infanterie  (1'®  division),  les  6  autres 
bataillons,  sont  stationnés  dans  le  district  de  Londres  ; 
quatre  de  ces  derniers  forment  la  4<^  brigade  d'infanterie 
(2^  division),  deux  sont  indépendants. 

La  Garde  à  cheval,  3  régiments,  est  stationnée  à  Londres 
et  à  Windsor. 


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N«  962.      LES  FORCES  MILITAIRES  ANaLAISES  EN  1907-08.  35 

Total  des  troupes  du  district  :  5,000  à  6,000  hommes. 

Le  total  des  troupes  susceptibles  d'entrer  dans  les  for- 
mations de  campa^e  est  de  85,000  à  90,000  hommes 
environ.  La  différence  entre  ce  nombre  et  Teffectif  total 
stationné  en  Angleterre  (115,000  à  120,000)  (1)  est  cons- 
titué par  les  troupes  affectées  à  la  défense  des  c6tes,  les 
dépôts,  etc. 

La  défense  des  côtes. 

Le  territoire  du  Royaume-Uni  a  été  divisé,  au  point 
de  vue  de  la  défense  des  côtes,  en  un  certain  nombre  de 
secteurs,  commandés  par  des  colonels  ou  des  généraux 
de  brigade. 

Les  commandants  de  secteur  commandent  en  temps 
de  paix  les  unités  d'artillerie  et  du  génie  (armée  régu- 
lière et  forces  auxiliaires)  affectées  à  la  défense  de  leurs 
secteurs,  pourvu  qu'elles  soient  stationnées  dans  le  com- 
mandement militaire  auquel  appartient  les  secteurs.  Ils 
sont  responsables  de  leur  instruction. 

Ils  commandent  également  les  unités  d'infanterie  affec- 
tées à  la  défense  du  secteur  et  stationnées  dans  le  com- 
mandement militaire  si  le  général  en  chef  les  a  mises 
sous  leurs  ordres. 

Les  unités  affectées  à  la  défense  du  secteur  et  sta- 
tionnées dans  un  autre  commandement  militaire,  doivent 
être  autant  que  possible  placées,  au  point  de  vue  de 
l'instruction^  sous  les  ordres  des  commandants  des  sec- 
teurs. 

Lorsque  ces  officiers  sont  du  grade  de  général  de 
brigade,  ils  commandent  de  droit  les  brigades  de  volon- 
taires affectées  à  la  défense  de  leurs  secteurs. 

Le  commandant  de  secteur  prépare  les  plans  de 
défense  de  son  secteur  et  en  assure  l'exécution.  Il  est 


(i)  Non  compris  1m  7,000  formaat  les  cadres  des  forces  auxiliaires. 


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36  LES  FORGES  MILITAIRES  ANGLAISES  EN  4907-08.      N«  962. 

directement  responsable  auprès  du  Conseil  de  Farmée^ 
de  l'état  de  défense,  de  Tarmement  des  ouvrages,  des 
communications  et  en  particulier  des  dispositions  prises 
pour  communiquer  avec  la  flotte  et  pour  régler  les  mou- 
vements entre  les  ports,  en  tant  qu'ils  intéressent  les 
opérations  militaires. 

Il  correspond  directement  avec  le  War-Office  pour 
toutes  ces  questions  (1). 


V 

DÉCOMPOSITION  DE  l' ARMÉE  RÉGULIÈRE  EN  1907-1908. 

Avant  d'examiner  la  composition  de  Tarmée  régulière 
anglaise  sur  le  pied  de  guerre  et  d'étudier  sa  mobili- 
sation, nous  croyons  devoir  donner  la  décomposition 
détaillée  des  forces  de  cette  armée  sur  le  pied  de  paix. 

i^  Angleterre  et  colonies  autres  que  les  Indes.  — 
L'effectif  budgétaire  de  l'armée  régulière  pour  Tannée 
1907-1908  se  décompose  de  la  manière  suivante  : 

lofanterie 94,116  hommes. 

Cavalerie 14,536  — 

Artillerie  de  garniiion 14,609  — 

Artillerie  montée  et  à  cheval 1^,315  — 

Génie 9,150  — 

Corps  coloniaux  (entreteous  par  le  budget  métro- 
politain)   9,598  — 

Train  et  Intendaoc** 6,824  — 

Service  de  santé 4,819  — 

Divers 2,754  — 

Surnuméraire» 3,600  — 

Soit  au  total  pour  les  corps  de  troupe  et  assimilés .     179,321  hommes. 


(1)  Un  tableau  placé  à  l'annexe  résume  l'organisation  de  la  défense 
des  c^tes. 
(Nous  ferons  connaître,    en  traitant  des   a  forces  auxiliaires  »,  les 


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N«  962.       LB8  FORCES  MILITAIRES  ANGLAISES  EN  4907-08.  37 

État-major    permanent    des    forces     auiiliaires 

(fourni  par  Tarmée  aetWe) 7,i91  hommes. 

Étals-majors   divers;  recrutement;   comptables; 

aumôniers  ;  etc 1 ,949      — 

Écoles;  prisons;  établissements  divers 1 ,539      — 

Total 190, 000  hommes. 

2«  Indes. 

Infanterie 53,740  hommes. 

Cavalerie 5,644      — 

Artillerie 15,691      — 

Génie 379      — 

Senrice  de  santé 324      — 

DiTers 189      — 

Total 75,967hommes. 

L'effectif  budgétaire  total  est  donc  de  265,000  hommes 
environ. 

On  peut  admettre,  sans  erreur  trop  considérable,  que 
les  effectifs  présents  se  décomposent  de  la  manière  sui- 
vante : 

Royaume-Uni 125,000  hommes. 

Colonies  autres  que  les  Indes 55,000      — 

Total 180,000  hommes. 

Iodes 75,000  hommes. 

Total 255,000  hommes. 

Ces  chiffres  sont  des  maxima.  Ceux  qui  sont  indiqués 
pour  les  colonies  et  les  Indes  sont  indépendants  des 
troupes  locales,  indigènes  ou  autres,  qui  sont  stationnées 
dans  ces  colonies. 


reisources   qu'elles   mettraient  à  la    disposition   de  la   défense   des 
e6tei.) 


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38  LES  FORGES  MILITÂIBES  ANGLAISES  EN  4907-08.      N«  962. 


CHAPITRE  II 

L'armée  anglaise  sur  le  pied  de  guerre.  —  La  mobilisation. 
Le  corps  expéditionnaire. 


LA     MOBILISATION. 

La  mobilisation  des  unités  de  rai*mée  a  lien  dans  des 
centres  dits  :  places  de  mobilisation,  qui  le  plus  souvent 
sont  les  garnisons  mêmes  du  temps  de  paix. 

Les  corps  possèdent  dans  ces  places  des  magasins  où 
sont  conservés  les  effets  d'habillement  et  d^équipement 
nécessaires  à  Teffectif  de  paix,  le  matériel  général  de 
mobilisation  de  Tunité  et  les  approvisionnements  en 
munitions  des  hommes  de  Tarmée  active. 

Les  corps  se  rendent  dans  leur  place  de  mobilisation, 
s'ils  n'y  sont  déjà,  et  rappellent,  s'il  y  a  lieu,  tous  leurs 
détachements. 

Il  est  procédé  immédiatement  à  une  visite  médicale 
qui  sert  à  éliminer  les  malades  et  les  malingres  inaptes 
à  faire  campagne. 

Pour  être  déclaré  apte  au  service  de  guerre  à  rinté- 
rieur  le  soldat  doit  : 

\^  Être  reconnu  physiquement  apte  par  le  médecin; 

2^  Avoir  terminé  le  cours  d'instruction  du  tir  des 
recrues  ; 

3<^  Être  reconnu  suffisamment  entraîné  par  le  com- 
mandant de  l'unité. 

Pour  le  service  à  rextérieur,  le  soldat  oit  satisfaire 
aux  conditions  précédentes  et  avoir  plus  de  20  ans  ;  on 
admet  que  le  déchet  sera  d'environ  10  p.  100  parmi  les 
soldats  remplissant  les  conditions  d'âge. 


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X«  962.      LBS  FORCES  IflLITAIRES  ANGLAISKS  EN  4907-06.  39 

Les  non-valeurs  éliminées,  on  procède  à  l'habillement 
et  à  réguipement  dn  personnel  restant,  au  chargement 
des  voitures,  à  l'arrimage  du  matériel.  Des  cadres  de 
condoite  vont  chercher  pendant  ce  temps  les  chevaux  de 
réquisition  dont  Tachât  est  prévu  en  temps  de  paix.  Les 
malingres  sont  formés  en  détachements  et  dirigés  sur 
les  dépôts  soas  la  conduite  des  cadres  destinés  A  ramener 
les  réservistes. 

Rappel  des  réservistes.  —  Au  chef-lieu  de  chaque 
groupe  de  districts^  se  trouve  un  officier  de  recrutement, 
chargé  de  la  tenue  des  contrôles  des  réservistes  appar- 
tenant aux  régiments  dont  les  dépôts  sont  stationnés 
dans  les  districts  régimentaires  du  groupe. 

Cet  officier  reçoit  deux  fois  par  an,  de  chaque  chef  de 
corps  intéressé,  l'état  des  réservistes  qui  lui  sont  néces- 
saires pour  porter  son  unité  à  Teffectif  de  guerre. 

L'officier  chargé  des  contrôles  prépare  ses  affectations 
et  ses  ordres  d'appel  en  conséquence  ;  il  complète,  s'il  y 
a  lieu,  les  manquants  d'un  corps  par  les  excédents  d'un 
antre  corps  du  même  groupe. 

Aussitôt  que  la  mobilisation  est  décidée,  l'officier  de 
recrutement,  prévenu  télégraphiquement,  adresse  à 
chaque  réserviste  dont  il  a  l'administration  : 

!•  Un  ordre  d^ appel  lui  marquant  le  jour  et  le  lieu 
où  il  doit  rejoindre  ; 

2^'  Un  mandat-poste  de  3  shillings  (3  fr.  75),  payable 
dans  tout  bureau  de  poste. 

Dès  leur  arrivée  au  dépôt,  les  réservistes  subissent 
une  première  visite  médicale,  qui  permet  d'éliminer 
immédiatement  ceux  qui  sont  notoirement  hors  d'état  de 
faire  campagne. 

Les  autres  sont  habillés,  armés  et  dirigés  sur  leur 
corps  par  détachements  de  50  à  100  hommes,  sous  la 
conduite  des  cadres  qui  ont  amené  les  malingres. 

Le  procédé  de  mobilisation  que  nous  venons  d'indi- 


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40  LES  FORCES  MILITAIRES  ANGLAISES  EN  1907-08.       N*  962. 

quer  est  celui  qui  est  réglementaire  pour  Tinfanterie  de 
ligne  et  les  chasseurs  {rifles),  pour  rartîllerie,  VArmy 
Service  Corps  (intendance  et  train  des  équipages),  et 
une  partie  du  génie,  en  somme,  pour  la  majeure  partie 
de  l'armée. 

Toutefois  la  tenue  des  contrôles  est  centralisée  en  des 
points  spéciaux  pour  toute  Tartillerie,  le  génie  et  VArmy 
Service  Corps. 

Elle  s'opère  à  Wooiwich  pour  Tartillerie  montée  et 
à  cheval  ;  à  Douvres,  pour  Tartillerie  de  garnison.  Les 
réservistes  du  génie  sont  administrés  par  le  bureau  de 
Ghatham  ;  ceux  de  VArmy  Service  Corps,  par  celui  de 
Wooiwich. 

La  mobilisation  de  la  cavalerie  repose  sur  les  mêmes 
principes  généraux,  mais  les  réservistes  rejoignent 
directement  leurs  unités  sans  passer  par  les  dépôts. 

Tous  les  réservistes  des  hussards  sont  administrés 
par  le  bureau  d'York  ;  tous  ceux  des  lanciers  et  des  dra- 
gons par  celui  de  Canterbury.  Une  partie  du  génie  — 
le  service  de  santé  —  le  service  vétérinaire,  etc.,  se 
mobilisent  comme  la  cavalerie.  Les  réservistes  rejoi- 
gnent directement  leurs  unités  et  sont  administrés  — 
dans  chaque  arme  —  par  un  seul  et  même  bureau  pour 
l'ensemble  du  territoire. 

Quant  aux  officiers  en  déficit,  les  vacances  en  sont 
comblées  directement  par  le  War-Office,  sur  demandes 
adressées  par  les  chefs  de  corps. 

Animaux  de  complément.  —  Dans  chaque  grand 
Commandement  militaire,  il  est  tenu  un  état  des  che- 
vaux nécessaires  aux  unités  se  mobilisant  sur  le  terri- 
toire et  un  relevé  des  animaux  reconnus  à  l'avance  — 
après  entente  amiable  avec  les  propriétaires  et  moyen- 
nant le  versement  d'une  prime  annuelle  —  suscep- 
'  tibles  d'être  achetés  à  la  mobilisation. 

Les  corps  préparent  les  cadres   de  conduite  qui,  au 


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«•ses.       LS8  FORCBS  MILITAIRES  ANGLAISES  EN  4907-08.  41 

moment  voulu,  se  rendent  aux  points  indiqués,  pren- 
nent livraison  des  animaux  et  les  ramènent  au  corps. 

Dès  qa'an  corps  de  Tarmée  active,  destiné  à  com- 
battre à  Yextérieur  ou  à  la  défense  du  territoire,  est 
mobilisé,  c'est-à-dire  qu'il  a,  en  hommes  et  chevaux^  son 
effectif  de  guerre  augmenté  d'un  premier  renforcement 
de  iO  p.  100 j  qui  le  suit  sur  la  base  d'opérations  et  est 
destiné  à  combler  les  premiers  vides,  il  attend  dans  sa 
place  de  mobilisation  l'ordre  de  se  rendre  au  point  d'em- 
barquement ou  à  son  poste  de  guerre  à  l'intérieur. 

Les  unités  des  Forces  auxiliaires  sont  dirigées  «  auto- 
matiquement »  sur  leurs  postes  de  guerre  du  territoire, 
aussitôt  que  leur  mobilisation  est  terminée,  et  en  confor- 
mité des  instructions  et  de  l'ordre  d'urgence  fixés,  dès 
le  temps  de  paix,  par  le  War- Office. 

Les  unités  des  Forces  auxiliaires  destinées  à  la  défense 
des  côtes  se  mobilisent  dans  la  zone  qu'elles  doivent 
défendre  ;  ces  unités  sont  dirigées  sur  leurs  postes  le  jour 
même  de  leur  mobilisation,  avec  des  effectifs  générale- 
ment incomplets  d'un  tiers. 

Le  dernier  tiers  de  reffeclif,qui  rejoint  après  le  départ 
des  unités,  est  maintenu  au  dépôt  et  sert  de  réserve. 

Quel  jour  la  mobilisation  de  l'armée  régulière  pour- 
rait-elle être  terminée? 

Aucun  document  officiel  ne  donne,  évidemment,  de 
renseignements  précis  à  ce  sujet  et,  d'autre  part,  les 
déductions  que  Ton  pourrait  tirer  des  mobilisations  par- 
tielles nécessitées  par  la*  campagne  du  Transvaal,  n'ont 
aucime  portée. 

Les  réservistes  arrivèrent  au  corps,  en  moyenne,  le 
iO*  jour  à  partir  de  celui  où  avait  été  envoyé  Tordre  de 
mobilisation;  ils  ne  furent  embarqués  que  du  11®  au  33^ 
jour;  mais  les  circonstances  différaient  totalement  de 
celles  qui  accompagneraient  une  conflagration  générale 
européenne. 


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42  LB8  FORGES  MILITAIRES  ANGLAISES  EN  1907-08.       N«  902. 

Dans  ce  dernier  cas,  les  délais  indiqués  plus  haut 
subiraient  certainement  une  réduction  très  considérable. 


II 

LE  CORPS  EXPÉDITIONNAIRE. 

La  composition  du  corps  expéditionnaire,  c'est-à-dire 
de  l'armée  de  campagne  mobilisée  que  TAngletere  pour- 
rait mettre  sur  pied  pour  combattre  à  Y  extérieur  y  a  été 
réglée  par  un  ordre  à  P armée  en  date  du  l'^'  jan- 
vier 1907. 

Cet  ordre  réglementait,  en  même  temps,  la  composi- 
tion et  la  répartition  nouvelle  de  l'armée  sur  le  pied  de 
paix,  de  façon  qu'il  y  eût  désormais  correspondance 
absolue  entre  les  deux  armées  du  pied  de  paix  et  du 
pied  de  guerre,  et  que  le  passage  de  l'une  à  l'autre  pût 
se  faire  automatiquement,  sans  heurts  ni  bouleverse- 
ments et  avec  le  moins  possible  de  créations  nouvelles. 

Nous  avons  exposé  plus  haut  la  composition  de  l'ar- 
mée anglaise  sur  le  pied  de  paix,  on  va  constater  que  la 
composition  du  corps  expéditionnaire  en  découle  natu- 
rellement. 

Lorsque  son  organisation  sera  complète,  il  compren- 
dra, d'après  Vordre  précité  : 

1®  Une  division  de  cavalerie  ; 

2**  Six  divisions  d'infanterie  ; 

3^  Des  troupes  d'armée  (à  la  disposition  du  général 
en  chef; 

4"*  Des  troupes  d'étapes  et  de  ligne  de  communication. 

Nous  donnons  ci-après  —  ou  nous  rappelons  sommai- 
rement —  la  composition  de  ces  diverses  unités. 

La  division  de  cavalerie  comprendra  quatre  brigades  à 
trois  régiments  (36  escadrons)  et  deux  groupes  à  cheval. 

Son  effectif  sera  de  9,000  hommes  environ. 


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M*  %%.       LBS  FOKCBS  MILITAIRES  ANGLAISES  EN  4907-08.  43 

Ce  sera  un  Trai  corps  de  cavalerie  qu'il  sera  d'ailleurs 
facile  de  fractionner  d'après  les  circonstances. 

Nous  savons,  d'antre  part,  que  la  division  n'existe  pas 
en  temps  de  paix  ;  les  brigades  seules  sont  formées  en 
temps  ordinaire  et  l'endivisionnement  se  fera  à  la 
mobilisation. 

Chacune  dès  divisions  d'infanterie  (1)  mobilisées  sera 
à  trois  brigades  de  quatre  bataillons,  quatre  groupes 
d'artillerie,  etc.,  etc. 

L'effectif  de  ces  grandes  unités  sera  de  20,000  hommes 
environ  dont  près  de  16,000  combattants. 

Les  troupes  (f  armée  dont  nous  n'avons  pas  eu  l'occa- 
sion de  parler  jusqu'ici,  sont,  comme  leur  nom  l'indique, 
des  organes  spéciaux,  à  la  disposition  du  général  en 
chef. 

Elles  seront  constituées  par  : 

â  brigades  d'infanterie  montée  (chacune  d*elles,  comprenant  : 
1  régiment  de  cavalerie  et  2  bataillons  d'infanterie  montée)  ; 

1  bataillon  d^infanterie; 

î  escadrons  de  yeomanry  (escorte  et  service)  ; 

6  compagnies  de  télégraphistes  (2  de  télégraphie  sans  fil,  2  de 

télégraphie  avec  câble,  2  de  télégraphie  aérienne)  ; 
3  compagnies  d'aérostiers  ; 

2  équipages  de  pont  ; 

2  ambulances  de  campagne  ; 
2  colonnes  de  vivres. 
Au  total  9,000  hommes  environ. 

Pour  calculer  l'effectif  des  troupes  d'étapes,  Tétat- 
major  anglais  est  parti  d'une  ligne  de  communication 
conventionnelle  «  a  typical  Une  of  communication  »  dont 
les  éléments  sont  les  suivants  : 


(i)  Nous  avons  déjà  donné  la  composition  détaillée  des  grandes  unités 
(2*  semestre  p.  569  et  suivantes). 


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4i  LES  F0RCE3  MILITAIRES  ANGLAISES  BN  4907-08.       N«  962. 

1®  Une  base  maritime  (sorte  de  station-magasin  ou  de 
«  dépôt  éloigné  »); 

2®  Une  ligne  de  chemin  de  fer  de  120  kilomètres 
environ  partant  de  cette  base,  s'enfonçant  dans  le  pays  à 
la  suite  des  troupes  et  se  terminant  par  une  tète  de  voie 
(Railhead),  sorte  de  tète  d'étapes  de  guerre  ; 

3^  Deux  lignes  d'étapes  s'embrancbant  sur  la  tète 
d'étapes  de  guerre  et  se  prolongeant  chacune  vers  les 
troupes  sur  une  longueur  de  50  kilomètres  environ,  pour 
se  terminer  par  deux  «  dépôts  avancés  »  ou  tètes  d'étapes 
de  route. 

La  ligne  de  communication  ainsi  définie  est  comme 
on  le  voit  purement  arbitraire^  ce  n'est  qu'une  indica- 
tion, une  base  conventionnelle  pour  la  détermination 
des  formations  à  mobiliser. 

Ces  formations  sont  très  variées.  Elles  comprennent  : 

1®  Le  personnel  d'exploitation  : 

3  compagnies  de  chemiD  de  fer  et  un  personnel  annexe  destiné 
à  collaborera  l'exploitation  de  la  Yoie ferrée (railway  district)  ; 
2  compagnies  de  télégraphistes  ; 
1  compagnie  du  génie  de  forteresse,  etc 

2®  Le  personnel  et  le  matériel  du  service  de  santé  : 

6  navires-hôpitaux; 

6  trains-ambulances; 
là  hôpitaux  sédentaires; 
12  hôpitaux  généraux; 
Des  détachements  sanitaires  et  de  désinfection,  etc 


3'  Le  personnel  de  «  VArmy  Service  Corps  »  {Intendance 
et  transports)  : 

8  sections  de  boulangerie  ; 
18  compagnies  de  transports  auxiliaires; 
Des  détachements  d'ouvriers; 

i  dépôt  d'artillerie; 

1  dépôt  de  remonte,  etc 

L'effectif  total  prévu  est  de  16,500  hommes  environ. 


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■Vii|i|ll .  111   IL 


N*  962.      LES  FORCES  MILITAIRES  ANOLAISES  EN  4907-08. 


45 


Quelle  est  la  composition  exacte  de  Farinée  mobilisée 
en  hommes  de  l'armée  active,  réservistes  et  hommes 
des  forces  auxiliaires? 

On  peut  la  déduire  du  Mémorandum  que  le  Ministre 
de  la  guerre,  M.  Haldane,  a  publié,  le  8  avril  dernier, 
sur  Torganisation  de  Tarmée  territoriale. 

Le  corps  expéditionnaire  se  trouve  décomposé  dans 
ce  document  de  la  façon  suivante  : 

Officiers 5,635 

Hommes 160,581 

Total  de»  force* 166,^17 


Provenance. 


GRADKS. 

AmÉB 

ACTITB. 

RÉSKBVS. 

POBCKS  AUXILIA 

1 

IBES. 

AiaiE 

t«rritort«l«. 

Officiers 

4,962 
60,928 

65,890 

85,023 
85,023 

673 

M 

7.369 

7.27i 

Hommes 

Totaux 

45,301 

AU  moment  de  la  publication  du  Mémorandum^ 
M.  Haldane  comptait,  comme  nous  l'avons  dit  au  com- 
mencement de  cette  étude,  sur  la  création  de  r Armée 
territoriale  et  du  Contingent  spécial. 

L*armée  territoriale  seule  a  été  créée;  elle  englobe 
la  yeomanry,  les  volontaires  et  une  partie  de  la  milice 
comme  nous  le  verrons  plus  loin. 

Par  contre,  le  projet  relatif  au  contingent  spécial  a  été 
abandonné  et  la  milice  qu'il  devait  remplacer  a  été 
maintenue,  mais  transformée  de  façon  à  pouvoir  jouer 


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46  LES  FORCES  MILITAIRES  ANGLAISES  EN  1907-08.      N«  963. 

dans  l'organisatioD  du  corps  expéditionnaire  le  rôle  pri- 
mitivement assigné  par  M.  Haldane  au  contingent  spécial. 
Voyons  quelle  va  être,  dans  ces  conditions,  la  prove- 
nance de  15,000  auxiliaires  nécessaires  au  corps  expédi- 
tionnaire : 

a)  Les  auxiliaires  qui  devaient  provenir  du  contingent 
spécial,  seront  fournis  par  des  réservistes  irréguliers. 

Cette  catégorie  de  réservistes  -r-  de  création  récente 
—  se  composera  d'hommes  n'ayant  en  principe  jamais 
servi  dans  Tarmée  régulière,  anciens  miliciens  ou 
hommes  de  Tarmée  territoriale  s'engageant  à  servir  à 
Textérieur  en  temps  de  guerre,  et  recevant  en  temps  de 
paix  une  instruction  supplémentaire  de  quelques  mois 
(probablement  six),  qui  les  mettra  à  même  d'assurer 
certains  services  du  corps  expéditionnaire  (parcs  et  con- 
vois, sections  de  munitions). 

Ces  réservistes  irréguliers  ne  seront,  en  fait,  qu'une 
annexe  de  la  milice  à  laquelle  ils  seront  assimilés  (1). 

b)  Les  auxiliaires  que  M.  Haldane  avait  rangés  sous  la 
rubrique  «  Armée  territoriale  »  dans  son  Mémorandum 
du  8  avril,  seront  aussi  des  réservistes  irréguliers,  ils 
auront  la  même  origine  que  les  précédents,  devront 
comme  eux  servir  à  l'extérieur,  mais  leur  instruction, 
inférieure  à  celle  de  ces  derniers,  ne  sera  sans  doute  pas 
très  différente  de  celle  que  reçoivent  les  hommes  de 
V armée  territoriale. 

Ils  seront  réservés  aux  services  qui  ne  réclament  pas 
un  dressage  aussi  complet  que  ceux  que  doivent  assurer 
les  irréguliers  de  la  première  catégorie.  Comme  ces  der- 
niers, ils  ne  formeront  eux-mêmes  qu'une  annexe  de  la 
milice  (2). 


(1)  Loi  du  2  août  1907. 

(â)  Nous  reviendrons  plus  loin  sur  la  constitution  et  le  rôle  de  ces 
deux  catégories  de  réservistes  irréguliers. 


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•"^r^ 


H*  962.       LB8  FORCES  MILITAIRES  ANGLAISES  EN  1907-48.  47 

La  comparaison  des  chiffres  donnés  plus  haut  indique 
que  la  proportion  des  diverses  catégories  sera  la  sui- 
vante : 

Hommes  de  l'armée  active 39  p.  400. 

—      de  la  réserve 52      — 

Forces  auxiliaires 9      — 

Les  combattants  comprennent  un  nombre  tout  à  fait 
négligeable  d'hommes  des  forces  auxiliaires  (yeomanry)  ; 
on  peut  admettre  sans  erreur  sensible  qu'ils  seront  consti- 
tués par  45  p.  100  d'hommes  de  l'armée  active  et  55  p.  100 
de  réservistes. 

Le  nombre  des  non-combattants  est  de  40,000  hommes 
environ.  Ils  comprennent  :  13,000  réservistes  irrégu- 
liers (4),  et  des  éléments  fournis  soit  par  la  réserve 
régulière,  soit  par  Tarmée  active. 

Pour  constituer  le  corps  expéditionnaire  dans  de 
bonnes  conditions,  le  Ministre  de  la  guerre  a  d'ailleurs 
besoin,  en  hommes  de  l'active  et  en  réservistes,  de 
presque  toutes  les  ressources  disponibles  que  lui  offre 
l'armée  anglaise ,  telle  qu'elle  est  constituée  en  ce 
moment-ci.  Elle  comprend  : 

4®  115,000  hommes  environ  (armée  régulière),  dont 
85,000  appartiennent  à  l'armée  de  campagne  et  30,000 
aux  dépôts ,  défense  des  côtes ,  services  divers  du  terri- 
toire, etc.; 

2^  120,000  réservistes. 

Ce  dernier  nombre  descendrait  assez  rapidement  à 
90,000  par  le  jeu  normal  de  la  loi  actuelle,  mais  au 
moyen  des  rengagements,  le  Ministre  le  maintiendra 
à  115,000  ou  même  à  120,000  {Mémoraiidum  du  8  avril). 


(1)  Les  15,000  réservistes  irréguliers  du  corps  expéditionnaire  com- 
prennent les  13,000  hommes  ci-dessus,  plus  2,000  de  la  yeomanry 
formant  la  cavalerie  divisionnaire. 


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48  LBS  FORCES  MILITAIRES  ANGLAISES  EN  4907-08.       N«  %2. 

Quant  aux  IS,000  hommes  des  forces  auxiliaires  qui 
entrent  en  majeure  partie  dans  les  non-combattants  et 
les  services  du  corps  expéditionnaire,  il  sera  très  facile 
au  Ministre  de  les  trouver  parmi  les  hommes  provenant 
de  la  milice  ou  de  Tarmée  territoriale,  et  de  créer  les 
réservistes  irréguliers  dont  nous  avons  parlé  plus  haut. 
Personne  n'a  jamais  émis  en  Angleterre  de  doutes  très 
sérieux  à  cet  égard. 

Tel  est  Tensemble  du  corps  expéditionnaire  que 
Tarmée  anglaise  pourra  mettre  sur  pied  lorsqu'elle  dis- 
posera de  tous  ses  moyens.  On  peut  admettre  que  son 
organisation,  dont  la  majeure  partie  est  déjà  achevée, 
sera  terminée  dans  le  courant  de  Tannée  1908. 

Forces  restant  en  Angleterre  après  le  départ  du  corps 
expéditionnaire.  '- —  Il  est  intéressant  d'examiner  quel 
serait  Teffectif  restant  en  Angleterre  pour  assurer  la 
défense  du  territoire  après  le  départ  du  corps  expédi- 
tionnaire. 

1®  Armée  régulière.  —  L'armée  active  et  sa  réserve 
sont  respectivement  égales,  à  l'heure  actuelle,  à 
120,000  hommes  environ.  Ces  nombres  doivent  d'ailleurs 
rester  sensiblement  les  mêmes  à  l'avenir. 

Le  corps  expéditionnaire  absorbant,  d'autre  part, 
66,000  hommes  de  l'armée  active  et  8S,000  de  la 
réserve,  il  restera  en  Angleterre,  après  le  départ  de 
l'armée  mobilisée,  un  total  de  54,000  hommes  de  l'ar- 
mée active  et  de  35,000  réservistes,  soit  89,000  hommes. 

Quelle  sera  leur  valeur?  Elle  sera  médiocre. 

Les  54,000  hommes  de  l'armée  comprendront  : 

15,000  hommes  des  dépôts,  16,000  de  troupes  char- 
gées de  la  défense  des  côtes  et  des  divers  services  du 
territoire  (service  de  santé,  arsenaux,  etc.).  Le  reste 
sera  formé,  pour  la  plus  grande  partie,  par  les  déchets 
des  régiments  mobilisés  (malingres,  malades,  hommes 
insuffisamment  instruits,  trop  jeunes,  etc.). 


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!!•  962.       LES  FORCES  MILITAIRES  ANGLAISES  EN  4907-08.  49 

Les  35,000  réservistes  seront,  pour  la  moitié  environ, 
des  non- valeurs  (malades,  absents,  etc.). 

2*  Forces  auxiliaires  (1).  —  Les  forces  auxiliaires  res- 
teront presque  en  entier  en  Angleterre  pour  assurer  la 
défense  du  territoire. 

Elles  comprennent  à  Theure  actuelle. 

MiGcieiw 90,000  hommes. 

Volontaires 250,000       — 

Yeomen 25,000        — 

Total 365,000  hommes. 

La  nouvelle  organisation  que  vont  recevoir  ces  forces, 
et  leur  répartition  en  Milice  et  en  Armée  territoriale  ne 
changeront  pas  grand'cbose,  comme  nous  le  verrons 
plus  loin,  aux  chiffres  que  nous  venons  de  donner. 

La  Milice  et  l'Armée  territoriale  auront  une  force  totale 
variant  de  350,000  à  400,000  hommes.  C'est  l'effectif 
des  forces  auxiliaires  sur  lequel  l'Angleterre  pourrait 
compter  pour  défendre  son  territoire  (2) . 

(A  suivre.)  (182) 


(1)  Aucune  de  ces  forces  ne  peut  être  envoyée  à  V étranger  sans  son 
consentement. 

(2)  La  nouTelle  milice  —  80,000  hommes  environ  —  sera  maintenue 
dans  le  Royaume-Uni  au  début  de  la  mobilisation,  mais  comme  nous 
le  Terronij,  les  nouveaux  miliciens  devront  s'engager  d*avanc€  à  servir 
à  ^étranger  si  leur  concours  est  nécessaire.  La  milice  deviendra  une 
force  à  double  fin. 


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50 


LB8  P0RCB8  MIUTAIHBS  ANGLAISES  BN  4907-08       N*  962. 


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N*  m.      LBS  FORCBS  MIL1TAIRB8  ANOULISBS  KM  1907^. 


51 


ARMËE  ANGLAISE.  —  Annexe  no  2. 


QiuBtiUs  approzimatiTts  de  miBltioni  emportées  en  campagne. 
1«  Artillerie  (4). 


BATURB 


Bs  LA  ytftci. 


CanoD  de  13  lifres  (artillerie 
à  chefal) 

C*non  de  48  livres  (artillerie 
moDtée) 

Obasier  de  425  millimètres. . 

Pièce  lourde  de  60  livres 


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1 

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70 

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70 

80 

250 

250 

4,000 

4,000 
500 
500 


2«  Armes  portatiTes. 


SUB 
L'HOMHB. 

A  LA 
BàSEBVE 

MNTAIIE. 

AUX 
SECTIONS 

de 
MoaiTiona 

«  de 
groupe  » 
•{'artillerie. 

AUX 

SECTIONS 

de 

MUKITIONS 

divi- 
sionnaires. 

TOTAL. 

Caialerîe 

400 

445 

50 

50 

400 

20 

400 
400 

» 

60 
400 

400 
400 

» 
» 

100 
» 

400 

100 

» 
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400 

» 

400 

lofaoterie 

415 

ArliUerie         

50 

Géoie                  

lofanlerie  montée 

Train 

400 
20 

(1)  Chaqae  groupe  monté  oa  k  cheval  diipott  d'ane  lectlon  do  manltloos  «  de  groupe  ». 


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52 


LES  FOKCBS  MILITAIRES  ANGLAISES  EN  4907-08.       N*  962. 


MltraUlenses. 


POUR  CHAQUE  PIÈCE. 


CaTalerie 

Infanterie  montée 
Infanterie 


AVEC 
A  PIÈCE. 


3,500 
3,500 
3,500 


A  LA 
RÉSERVE 

HIKTAïai. 


16,000 

16.000 

8,000 


AUX 

AUX 

TOTAL 

SECTIONS 

SECTIONS 

de 

de 

KM    ATAHT 

MONlTlONt 

de   1«    tèU 

a  de 
groape  » 

MORITION* 

dlTi- 

d'élapes 

d'artiUerie. 

slonnaires. 

en  guerre. 

40,000 

10,000 

39,500 

10.000 

10,000 

39,500 

10,000 

10,000 

31,500 

Le  nombre  de  cartouches  à  emporter  en  campagne  est  de  500  par 
homme  (troupes  d'étapes  et  non-combattants  compris).  Les  munitions 
de  mitrailleuses  sont  comprises  dans  le  total  précédent.  Le  complément 
à  500  est  échelonné  sur  la  ligne  de  communication. 


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LA 


NOUVELLE  LOI  D^ORGANISATION  MILITAIRE 


CONFÉDÉRATION    SUISSE 


HISTORIQUE  DE  LA  QUESTION. 

En  1870,  au  début  de  la  guerre  franco-allemande,  la 
Suisse,  pour  imposer  aux  belligérants  le  respect  de  sa 
neutralité,  mobilisa,  en  quatre  jours,  du  46  au  19  juil- 
let, cinq  divisions  et  leur  confia  la  garde  de  ses  frontières 
Nord  et  Ouest. 

A  l'étranger,  on  fut  vivement  frappé  de  la  rapidité  de 
cette  mobilisation.  Mais  les  autorités  nationales  et  plus 
particulièrement  le  général  Herzog,  commandant  en 
chef  de  l'armée,  durent  reconnaître  que  l'opération  avait 
donné  lieu  à  bien  des  déboires  :  la  cohésion  et  l'instruc- 
tion de  plus  d'un  corps  de  troupe  avaient  paru  absolu- 
ment insuffisantes;  l'organisation  de  nombreux  points 
essentiels  tout  à  fait  négligée  :  en  particulier,  beaucoup 
d'approvisionnements  avaient  fait  défaut. 

«  Faire  la  guerre  avec  de  telles  troupes  serait  une 
entreprise  d'un  genre  à  part  »,  put  dire  le  général 
Herzog. 


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54  LA  NOUVELLE  LOI  D'ORGANISATION  MILITAIRE       N»  962. 

Bref,  une  fois  passée  l'alerte  provoquée  par  la  lutte 
entre  France  et  Allemagne,  on  songea  sérieusement  en 
Suisse  à  se  mettre  en  garde  contre  les  dangers  d'une 
organisation  par  trop  rudimentaire. 

Loi  du  8  mai  i850.  —  La  loi  militaire  en  vigueur 
datait  du  8  mai  1850. 

D'après  cette  loi,  les  différents  cantons  jouissaient,  en 
matière  militaire,  d'une  autonomie  presque  absolue.  Ils 
recrutaient,  à  leur  guise,  leurs  contingents  avec  la  seule 
obligation  de  ne  pas  dépasser  le  nombre  légal  d'appelés. 
Ils  instruisaient  eux-mêmes  leur  infanterie  et  choisis- 
saient leurs  instructeurs,  sous  la  simple  condition  pour 
ceux-ci  d'avoir  suivi  les  cours  d'une  école  militaire  fédé- 
rale. Ils  fournissaient  encore  la  plus  grande  partie  du 
matériel  nécessaire  aux  troupes  et  services  et  en  avaient 
la  libre  administration. 

Or,  la  Suisse  <:K>mprend  25  cantons.  Chacun  d'eux 
s'organisant  à  sa  guise,  on  obtenait,  avec  un  tel  sys- 
tème, de  multiples  manières  d'assorer  le  recrutement 
et  de  donner  l'instruction  des  troupes.  Aucune  unité  non 
plus  dans  l'organisation  du  personnel,  ni  dans  l'admi- 
nistration du  matériel. 

Loi  du  i3  novembre  1814.  —  Le  13  novembre  1874, 
une  nouvelle  loi  est  votée.  Elle  vise  à  transformer  les 
contingents  cantonaux^  inégaux  et  sans  cohésion,  en  une 
armée  unique.  A  cet  effet,  elle  édicté  pour  l'ensemble 
du  territoire  suisse  un  mode  de  recrutement  uniforme  ; 
elle  donne  une  méthode  d'instruction  commune  à  tous 
les  corps  de  l'armée. 

Mais,  pour  ménager  les  susceptibilités  des  cantons  et 
laisser  à  la  Constitution  nationale  son  caractère  de  fédé- 
ration, la  loi  décide  en  même  temps  que  Confédération 
et  cantons  procéderont  de  concert  à  l'application  des 
articles. 


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N*  962.  DE  LA  CONFÉDÉRATION  8UI88E.  55 

An  point  de  Tue  recrutement,  la  loi  divise  la  Suisse 
en  huit  arrondissements  de  division.  Chaque  arrondisse- 
ment  de  division  comprend  plusieurs  cantons,  qui  se 
subdivisent  enx-mèmes  en  arrondissements  de  recrute- 
ment. 

A  la  tète  de  l'arrondissement  de  division  est  placé, 
pour  la  levée  des  recrues,  un  officier  supérieur,  dit  offi- 
cier de  recrutement^  agent  fédéral  et  nommé  par  le 
Département  militaire  fédéral.  A  la  tète  de  chaque 
arrondissement  de  recrutement,  un  commandant  d'ar- 
rondissement, agent  cantonal,  et  nommé  par  les  autori- 
tés du  canton. 

L'officier  de  recrutement  est  chargé  de  veiller,  au 
cours  des  opérations  du  recrutement,  à  l'application 
des  règlements  en  vigueur.  Les  opérations  même  du 
recrutement  sont  conduites,  dans  chaque  arrondisse- 
ment de  recrutement,  par  Tofficier  d'arrondissement. 
Au  point  de  vue  de  Tinstruction,  un  corps  permanent 
d'instructeurs,  nommés  par  le  Conseil  fédéral,  est  orga- 
nisé. 

Ces  instructeurs  ont  pour  mission  de  former  les 
cadres  de  Tarmée  fédérale  et  d'en  développer  l'instruc- 
tion professionnelle. 

Ils  dirigent,  dans  les  écoles  de  recrues,  les  officiers  et 
sous-officiers  de  troupe  chargés  d'instruire  les  jeunes 
soldats. 

D'autre  part,  les  officiers  et  sous-officiers  de  troupe  — 
généralement  nommés  par  les  cantons  —  instruisent  et 
conduisent  seuls  les  unités  constituées  rassemblées  à 
l'occasion  des  cours  de  répétition. 

La  loi  de  1874  organise  encore  l'instruction  mili- 
taire de  la  jeunesse  et  modifie,  en  l'augmentant,  la 
durée  du  temps  de  service  imposé  à  chaque  citoyen. 
Alors  qu'avec  la  législation  de  1850,  ce  temps  com- 
portait un  total  de  journées  de  présence  sous  les 
armes  variant  entre  68  et   75  jours,  il   atteint,  avec 


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56  LA  NOUVELLE  LOI  D'ORGANISATION  MILITAIRE        N»  962. 

celle  de  1874,  un  total  de  journées  s'élevant  entre  480 
et  20S  :  presque  le  triple  (1). 

Projet  de  1895.  —  La  loi  de  1874  réussit,  comme  l'es- 
pérait ses  auteurs,  à  développer  dans  la  milice  suisse 
cette  cohésion  et  cette  homogénéité  qui  avaient  paru  lui 
faire  défaut  en  1870.  Cependant  elle  ne  tarda  pas  à  subir 
à  son  tour  de  nombreuses  retouches,  visant  plus  parti- 
culièrement l'amélioration  des  procédés  d'instruction, 
Torganisation  du  landsturm  (1886)  et  tendant,  d'autre 
part,  à  une  centralisation  administrative  de  plus  en  plus 
marquée. 

Un  nouveau  projet  de  loi  fut  élaboré  en  1895. 

D'après  ce  projet,  l'armée  suisse  devenait  unique- 
ment Tarmée  de  la  Confédération  ;  les  troqpes  cantonales 
étaient  supprimées. 

La  composition  des  corps  de  troupe,  la  nomination 
des  officiers  des  corps,  jusque-là  du  ressort  des  cantons, 
passaient  dans  les  attributions  de  la  Confédération. 

Enfin  les  places  d'armes,  les  bâtiments  militaires 
existant  dans  les  cantons  et  leur  appartenant,  devenaient, 
moyennant  une  indemnité,  propriété  de  la  Confédéra- 
tion. 

Une  lutte  très  vive  s'engagea.  Les  partisans  de  la 
centralisation  voyaient,  dans  l'organisation  proposée,  un 
moyen  de  fortifier  l'armée  et  de  la  rendre  plus  apte  à 
l'offensive.  Les  partisans  de  l'autonomie  cantonale 
jugeaient  que  la  centralisation  militaire  absolue  serait 
une  première  atteinte  aux  principes  constitutionnels.  Ils 
firent  valoir  que,  désintéresser  les  cantons  de  leur  colla- 
boration aux  institutions  militaires,  afi'aiblirait  l'armée 
en  la  privant  d'un  concours  indispensable. 


(1)  Nous  verrons  du  reste  que  la  loi  de  1907  entraîne  encore  une 
nouvelle  augmentation  du  temps  de  service  militaire. 


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N*  962.  DE  LA  CONFÉDÉRATION  SUISSE.  67 

Voté  par  rAssemblée  fédérale,  le  projet  fut  soumis 
aa  référendum  qui  le  rejeta  par  270,000  voix  contre 
193,000. 

La  loi  de  1907.  —  Mais  ce  vote  avait  été  plutôt  d'ordre 
politique  que  d'ordre  militaire.  L'opposition  avait  affirmé 
très  haut  son  patriotisme  et  ses  sympathies  pour  l'ar* 
mée  ;  au  fond,  tout  le  monde  était  d'accord  pour  recon- 
naître qu'une  remise  au  point  des  institutions  militaires 
s'imposait. 

La  lutte  pour  la  réforme  de  la  loi  de  1 874  continua. 

Les  9  juin  et  8  octohre  1897,  TÂssemhlée  fédérale 
invitait  le  Conseil  fédéral  à  proposer  une  nouvelle  revi- 
sion de  Forganisation  militaire. 

Le  Département  militaire  se  mit  de  suite  à  l'œuvre. 
Dès  1903,  les  études  préliminaires  furent  assez  avancées 
pour  permettre  à  la  conférence  des  commandants  supé- 
rieurs et  des  chefs  de  service  du  Département  militaire 
d'en  aborder  la  discussion. 

En  1904,  le  chef  du  Département  militaire  rendit 
public  Favant-projet  basé  sur  les  décisions  des  confé- 
rences de  1903  :  tous  les  citoyens  désireux  d'apporter 
une  proposition,  de  formuler  une  objection  furent  invités 
à  adresser  au  Département  militaire  un  rapport  à  cet  effet. 

Sept  mois  durant,  les  sociétés  d'officiers  et  de  sous- 
officiers,  les  sociétés  de  gymnastique,  des  commerçants, 
des  industriels,  les  cercles  politiques,  étudièrent  le 
projet  et  le  discutèrent  avec  ardeur. 

En  1905,  nouvelle  conférence  des  autorités  militaires 
supérieures;  elles  apprécient  les  rapports  intéressants 
adressés  en  1904  et  élaborent  un  projet  définitif  qu'elles 
soumettent  à  la  décision  de  la  Commission  de  défense 
nationale  (i).  Cette  Commission  l'adopte  à  Funanimité. 


(i)  Cette  GommissioQ  est  présidée  par  le  chef  du  Département  mili- 

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58  LA  NOUYBLLB  LOI  D*OROANI8ATION  MILITAIRE       N*  962. 

En  1906  et  au  début  de  1907,  le  Conseil  national  et  le 
Conseil  des  États  discutent  à  leur  tour  le  projet,  qui  est 
finalement  voté  à  la  presque  unanimité  par  FAssemblée 
fédérale  le  12  avril  1907. 

Une  demande  de  référendum  signée  de  88,000  citoyens 
ayant  été  apportée  au  Conseil  fédéral,  il  fut  décidé  que 
le  peuple  suisse,  juge  en  dernier  ressort,  serait  consulté 
le  3  novembre  1907. 

De  ce  dernier  vote,  il  résulte  enfin  que  la  loi  est 
acceptée  par  326,000  voix  contre  264,000,  soit  par  plus 
de  60,000  voix  de  majorité.  Elle  entrera  en  vigueur  dans 
le  courant  de  1908. 


II 

BASES  DE  LA  NOUVELLE  LOI. 

Les  bases  de  Tétat  militaire,  telles  que  les  a  posées  la 
Constitution  fédérale  de  1874,  demeurent  sans  change- 
ment. L'armée  est  toujours  une  milice  :  les  droits  et  les 
obligations,  en  matière  militaire,  restent  partagés  entre 
la  Confédération  et  les  cantons. 

La  loi  de  1907  s*est  proposé  d^atteindre  trois  buts 
principaux  : 

1°  Rétablir  runité  dans  la  législation  çn  coordonnant 
€/  en  simplifiant  les  jiombreuses  lois  spéciales  qui  ont 
développé,  complété  et  parfois  transformé  F  organisation 
militaire  de  1814, 

A  cet  effet,  tout  ce  qui  concerne  l'armée  a  été  réuni 
dans  la  nouvelle  loi  sous  les  cinq  titres  suivants  :  obliga- 
tions militaires;  organisation  de  Tarraée;  instruction  de 
Tarmée  ;  administration  militaire  ;  service  actif. 


taire  et  composée  des  commandants  de  corps  d'armée,   du  chef  de 
service  de  rétat-major  général  et  du  chef  de  service  de  l'infanterie . 


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N«  962.  DE  LA  OONFàDÉRATION  SUISSB.  59 

2^  Créer  une  union  plus  intime  entre  i' administration 
permanente  et  le  commandement  des  milices^  ainsi 
qu'entre  lés  armes  et  les  services  de  l'armée. 

La  loi  de  1874  avait  organisé  une  administration  de 
fonctionnaires  permanents  en  même  temps  qn^un  cadre 
milimn  de  commandement  de  troupe.  Mais,  entre  ces 
deux  groupes,  la  séparation  était  à  peu  près  complète  et, 
en  particulier,  l'obligation  pour  les  officiers  des  milices 
de  se  familiariser,  en  des  périodes  très  courtes,  avec  leurs 
fonctions  d'instructeur,  les  amenait  peu  à  peu  à  se  désin- 
téresser de  Torganisation  et  de  l'administration  de  leurs 
imités. 

La  nouvelle  loi  oblige  les  commandants  des  unités 
d'armée  et  les  commandants  de  troupes  à  veiller  à  ce 
que  leurs  éléments  soient  toujours  à  l'efFectif  prescrit; 
elle  leur  ordonne  de  contrôler  le  maintien  au  complet  et 
le  bon  état  de  l'équipement  personnel,  de  l'armement 
et  de  l'équipement  de  corps  de  leurs  troupes.  Us  doivent 
à  ce  sujet  adresser  des  rapports  et  des  propositions  à 
l'autorité  militaire  supérieure. 

D'autre  part,  la  loi  de  4874,  en  créant  les  instructeurs 
d'arme  y  puis  les  armes  et  les  services  de  l'armée, 
n'avait  rien  fait  pour  assurer  la  liaison  entre  ces  divers 
éléments  :  d'où,  pour  chacun  d'eux,  une  spécialisation 
néfaste  au  bon  fonctionnement  de  l'ensemble  et  particu- 
lièrement sensible  dans  les  manœuvres  où  toutes  les 
armes  doivent  travailler  de  concert  et  tendre  vers  un 
but  unique. 

La  nouvelle  loi  dit  que  les  instructeurs  peuvent  être 
appelés  à  servir  dans  une  arme  autre  que  la  leur,  et 
employés  dans  les  écoles  centrales  de  toutes  armes  et 
même  dans  l'administration  militaire  (art.  107). 

Elle  dit  de  même  (art.  135)  que  les  officiers  de  troupe 

peuvent  être  appelés  à  des  écoles  ou  à  des  cours  dans 

d'autres  armes  que  la  leur  ou  dans  des  services  spéciaux. 

3®  Réorganiser  l'instruction  de  la  troupe  et  des  cadres 


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60  LA  NOUVELLE  LOI  D'ORGANISATION  MILITAIRE       N«  962. 

de  façon  à  les  mettre  à  hauteur  des  exigences  de  la  guerre 
moderne. 

A  ce  sujet,  le  message  du  Conseil  fédéral  à  l'As- 
semblée fédérale  (40  mars  1906)  s'exprime  ainsi  : 

«  Dans  notre  armée  de  milices,  nous  pouvons  aussi 
«  bien  qu'ailleurs  mettre  et  maintenir  à  hauteur  des 
((  besoins  l'armement,  l'équipement  et  l'administration. 
«  Mais  beaucoup  plus  graves  sont  les  obstacles  à  sur- 
ce  monter  pour  que  l'instruction  de  l'armée  réponde  aux 
«  nécessités  de  la  guerre. 

«  Dans  l'espace  des  trente  dernières  années,  on  a 
«  exigé  de  l'enseignement  militaire  des  résultats  tou- 
«  jours  meilleurs.  Ce  n'est  pas  seulement  une  consé- 
<(  quence  du  perfectionnement  des  armes;  c'est  tout 
«  autant  une  résultante  des  changements  auxquels  a 
«  conduit  l'étude  plus  approfondie  et  plus  rationnelle 

«  des  formes  de  la  guerre  contemporaine L'homme 

«  a  besoin  d'un  sérieux  entraînement  aussi  bien  pour  le 
«  service  de  son  arme  que  pour  se  protéger  habilement 
«  contre  les  effets  du  feu  de  l'adversaire. 

«  L'instruction  des  chefs  doit  se  préoccuper  non  seule- 
ce  ment  des  perfectionnements  tactiques,  mais  encore 
«  des  progrès  de  la  science  militaire. 

((  Dès  le  début,  alors  que  ces  exigences  n'étaient  pas 
u  ce  qu'elles  sont  aujourd'hui,  le  temps  consacré  à  l'ins- 
«  truction  de  notre  armée  représentait  le  minimum  né- 
«  cessaire  pour  enseigner  quelque  chose  d'à  peu  près 
(<  utilisable.  Les  exigences  s'étant  accrues,  ce  temps 
«  minimum  n'a  plus  suffi  et  le  désir  de  former  néan- 
«  moins  des  troupes  et  des  chefs  aptes  à  la  guerre 
«  engendra  la  précipitation  et  la  nervosité  dans  le  ser- 
«  vice.  De  là,  un  surmenage  fréquent  provoquant  du 
c<  mécontentement.  » 

Ces  considérations  ont  conduit  aux  modifications  sui- 
vante : 

1^  En  ce  qui  concerne  les  soldats  : 


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N*  %2.  DK  LA.  CONFÉDÉRATION  SUISSE.  61 

a)  AugmentatioD  de  la  durée  de  l'école  des  recrues 
(10, 15  ou  20  jours  en  plus  selon  les  armes).  On  ji'ensei- 
gnera  pas  plus  de  choses  au  soldat,  mais  on  les  lui 
enseignera  plus  posément,  avec  moins  d'efforts  et  plus 
de  profits  pour  tout  le  monde  ; 

b)  Les  cours  de  répétition,  jusqu'alors  bisannuels, 
sauf  pour  la  cavalerie,  deviennent  annuels  pour  tout  le 
monde,  pendant  les  sept  premières  années  qui  suivent 
Tècole  des  recrues.  La  durée  des  cours  est  abrégée. 

On  escompte  que  «  cette  périodicité  plus  rapprochée 
K  des  convocations  succédant  à  une  première  instruction 
«  plus  approfondie,  aura  pour  résultat  de  maintenir 
((  plus  longtemps  intacte  cette  instruction  et  d'accroître 
«  sensiblement  la  discipline  et  la  mobilité  et  peut-être 
«  l'endurance  des  troupes  (1)  »; 

c)  Les  hommes  de  la  landwehr  n'ont  plus  qu'un  seul 
cours  de  répétition  à  accomplir;  il  est  de  onze  jours  au 
lien  de  deux  cours  de  cinq  jours  chacun. 

2®  En  ce  qui  concerne  les  cadres  : 

«  Un  des  plus  graves  inconvénients  de  la  loi  de  1874, 
<t  dit  encore  le  message  du  Conseil  fédéral,  est  la  disper- 
«  sion  en  de  nombreuses  écoles  et  cours  de  l'enseigne- 
ci  ment  donné  aux  officiers,  si  bien  qu'ils  n'apprennent 
«  jamais  rien  de  complet  et  de  définitif.  Des  majors 
«  et  des  lieutenants-colonels  sont  appelés  à  des  «  écoles  » 
«  pour  apprendre  ce  qu'en  réalité  ils  devraient  déjà 
«  savoir  (2) » 

Dans  la  nouvelle  loi,  la  base  de  l'instruction  de  l'offi- 
cier lui  est  fournie  à  l'école  d'officiers,  sensiblement 
prolongée,   dans  l'infanterie  notamment.  L'école  cen- 


(4)  Lieutenant-colonel  Feyler.  Revue  militaire  suisse. 

(2)  ÂYec  la  loi  de  1874,  les  ofGciers  supérieurs  suivaient  en  effet 
les  cours  de  quatre  écoles  centrales  :  un  comme  lieutenant,  un  comme 
capitaine,  un  comme  major,  un  enfin  comme  lieutenant-colonel. 


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69  LA  NOUVELLE  LOI  D'OROANISATION  MILITAIRE        N*  962. 

traie  I  (suivie  par  les  premiers  lieutenants  proposés  pour 
capitaine)  procure  Tinstruction  préparatoire  théoriqae 
pour  la  conduite  d'une  unité.  L'école  centrale  II  (suivie 
par  les  capitaines  proposés  pour  major)  assure  la  pré- 
paration de  la  mission  de  Tofficier  supérieur. 

Mais  surtout,  les  convocations  des  officiers  (les  offi- 
ciers assistent  chaque  année  à  un  cours  de  répétition), 
devenues  annuelles  au  lieu  d'être  bisannuelles,  permet- 
tent aux  cadres  de  prendre  un  contact  plus  fréquent  de 
leur  troupe  et  les  mettent  en  état  constant  d'entraî- 
nement. 

Enfin  des  écoles  de  tir  et  des  cours  tactiques  pour 
officiers  seront  institués  par  T Assemblée  fédérale. 

RajeunissemerU  de  t armée.  —  Cependant,  la  loi  qui 
aggrave  quelque  peu  les  obligations  du  citoyen  suisse, 
a  voulu  du  moins  faire  peser  ces  obligations  sur  les 
classes  les  plus  jeunes,  sur  celles  qui  ont  généralement 
les  charges  économiques  les  moins  lourdes. 

Tandis  qu'avec  la  loi  de  i874  les  hommes  de  l'élite 
étaient  convoqués  aux  cours  de  répétition  jusqu'à  leur 
trentième  année ,  ces  mêmes  hommes  se  trouveront 
désormais  avoir  rempli  toutes  leurs  obligations  mili- 
taires dans  l'élite  à  27  ans.  Dans  la  landwehr,  la  nou- 
velle loi  réunit  en  une  seule  les  deux  périodes  prévues 
par  la  loi  de  1874. 

D'autre  part,  le  soldat  sort  de  la  landwehr  &  40  ans 
au  lieu  de  n'en  sortir  qu'à  44  ans,  comme  cela  se  passait 
avec  la  précédente  loi  ;  il  sort  du  landsturm  à  48  ans  au 
lieu  de  SO. 

Même  rajeunissement  pour  les  cadres.  Les  lieutenants 
et  premiers  lieutenants  passent  dans  la  landwehr  à 
32  ans  au  lieu  de  34  ;  dans  le  landsturm,  les  officiers 
servent  jusqu'à  52  ans  au  lieu  de  55. 

Enfin,  l'impôt  militaire,  payé  jusqu'à  44  ans,  cessera 
d'être  demandé  aux  hommes  ayant  plus  de  40  ans. 


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N*  9b*2.  DB  UL  CONFÉDÉRATION  BUI8SB.  63 

III 

INNOYATIONS  DE   DÉTAIL  DE  LA  NOUVELLE  LOI. 

Les  principales  innovations  de  détail  sont  les  sui- 
vantes : 

Titre  P'.  —  Obligations  militaires. 

Art.  8.  —  Cet  article  spécifie  nettement  les  obligations 
militaires  des  hommes  aptes  au  service.  Ils  ont  à  fournir 
d'une  part  :  a)  le  service  d'instruction,  d'autre  part  : 
b)  le  service  actif,  soit  la  défense  de  Tindépendaiice  de 
la  patrie  contre  l'étranger  et  de  Tordre  à  l'intérieur. 

L'article  10  rappelle  que  tout  militaire  peut  être  tenu 
d'accepter  un  grade,  d'accomplir  les  services  que  ce 
grade  comporte,  et  de  se  charger  d'un  commandement. 

Services  complémentaires.  —  L'article  20  précise  l'em- 
ploi, en  cas  de  mobilisation,  des  services  complémen- 
taires (ancien  landsturm  non  armé).  Les  hommes  de 
cette  catégorie,  qui  ne  font  aucun  service  d'instruction, 
sont  destinés  à  compléter,  suivant  les  besoins  de  l'armée 
et  dans  le  service  actif,  les  travaux  de  pionniers,  le  ser- 
vice sanitaire,  le  service  des  subsistances,  des  rensei- 
gnements et  des  transports. 

Assurances.  —  Art.  21  à  29.  —  La  Confédération 
assure  les  militaires  contre  les  maladies  et  contre  les 
accidents. 

Les  seconrs  sont  assurés  aux  familles  des  militaires 
malades  ou  blessés  par  les  communes  où  résident  les 
familles.  Les  dépenses  engagées  par  les  communes  leur 
sont  remboursées,  trois  quarts  par  la  Confédération,  un 
quart  par  le  canton. 


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64  LA  NOUVELLE  LOI  D'ORGANISATION  MILITAIRE       N»  962, 

TiTBE  II.  —  Organisation  de  Varmée. 

Différentes  catégories.  —  Art.  35.  —  La  loi  de  1874 
revisée  admettait  quatre  catégories  :  Télite,  landwehr- 
!•'  ban,  iandwehr-2«  ban,  landsturm.  On  voulait  pouvoir 
classer,  puis  utiliser  chacun  suivant  ses  aptitudes  phy- 
siques du  moment.  Mais  on  arrivait  ainsi  à  un  remanie- 
ment trop  fréquent  des  unités  et,  par  suite,  à  un  mauvais 
encadrement. 

Il  n'y  aura  plus  désormais  que  trois  catégories  armées  : 
l'élite,  la  landwehr,  le  landsturm. 

Troupes  de  montagne.  —  Art.  48.  —  Pour  la  première 
fois,  en  Suisse,  on  constitue  de  véritables  troupes  de 
montagne  ;  elles  reçoivent  une  instruction  et  un  équipe- 
ment appropriés  au  rôle  qui  leur  est  réservé  pendant  le 
service  actif. 

Gendarmerie  de  campagne.  —  Art.  62.  —  La  loi  pré- 
voit Torganisation  d'une  gendarmerie  de  campagne, 
formée  d  agents  des  corps  de  police,  et  chargée  du  ser- 
vice de  police  auprès  des  troupes. 

Chevaux  de  service.  —  Art.  73  et  77.  —  Dans  le  but 
d'amener  les  chefs  de  corps  et  les  officiers  d'état-major 
à  s'entretenir  dans  la  pratique  du  cheval,  la  loi  leur 
donne  droit  à  une  indemnité  annuelle  pour  un  cheval 
de  selle  en  leur  possession. 

Armement  et  équipement  personnel.  —  Art.  87  à  101. 
—  D'après  l'article  94,  l'homme  qui  a  accompli  son  ser- 
vice personnel  devient,  à  son  licenciement  de  l'armée, 
propriétaire,  non  seulement  de  ses  effets,  mais  encore 
de  son  armement  et  de  son  équipement. 

Art.  95.  —  Les  officiers  se  procurent  eux-mêmes  leur 
habillement,  mais  la  Confédération  leur  en  assure  le 
remboursement  suivant  un  tarif  établi  par  le  Conseil 


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N*  962.  DE  LA  CONFÉDÉRATION  SUISSE.  65 

fédéral.  La  Confédération  fournit  aussi  gratuitement  aux 
officiers  Téquipement  personnel ,  Tarmement  et,  s'ils 
sont  montés,  l'équipement  du  cheval. 

Titre  III.  —  Instruction  de  F  armée. 

Instruction  préparatoire.  —  D'après  l'article  81  delaloi 
de  1874,  les  jeunes  gens  de  10  à  15  ans  devaient  rece- 
voir l'enseignement  de  la  gymnastique,  considérée  comme 
branche  d'instruction  obligatoire  (instruction  du  1*''  degré 
de  10  à  12  aus  ;  instruction  du  2®  degré  de  13  à  15  ans). 
La  loi  prévoyait  encore  pour  les  jeunes  gens  de  15  à 
20  ans  une  instruction  du  3*  degré,  préparation  directe 
au  service  militaire.  Mais  l'expérience  a  démontré  que 
la  mise  en  pratique  de  cet  enseignement  au  3^  degré 
était  des  plus  difficiles  et  que  «  l'obligation  »  en  la 
circonstance  était  une  utopie. 

Aussi  la  nouvelle  loi,  tout  en  conservant  (art.  102) 
Tobligation  de  la  gymnastique  pendant  les  années 
d*école,  se  contente  (art.  103)  de  décider  que  désor- 
mais la  Confédération  encouragera  toute  association  et 
en  général  tout  effort  poursuivant  le  développement 
corporel  des  jeunes  gens  après  la  sortie  de  l'école 
et  leur  préparation  au  service  militaire.  Elle  veille 
(art.  104)  à  ce  que,  dans  ces  associations,  renseigne- 
ment du  tir  tienne  la  première  place  :  elle  leur  fournit  à 
cet  effet  gratuitement  les  armes,  les  munitions  et  l'équi- 
pement. 

Corps  des  instructeurs.  —  Tandis  que  l'instruction  des 
unités  qu'ils  auront  à  conduire  sur  le  terrain  est  confiée 
aux  commandants  de  corps,  le  corps  des  instructeurs 
garde  la  direction  des  écoles  de  recrues  et  des  écoles  de 
cadres. 

Les  instructeurs  en  chef  sont  supprimés  :  leurs  fonc- 
tions seront  désormais  remplies  par  les  chefs  des  ser- 
vices au  Département  militaire  fédéral. 

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66  LA  NOUVELLE  LOI  D'ORGANISATION  MILITAIRE       N«  962. 

Enfin,  alors  que  la  loi  de  1874  permettait  à  un  quart 
seulement  des  instructeurs  d'exercer  un  commandement 
réel  dans  les  cadres  de  l'armée,  et  qu'elle  imposait  une 
hiérarchie  particulière  au  corps,  l'article  107  de  la  nou- 
velle loi  décide  que  tous  les  instructeurs  seront  désor- 
mais incorporés  dans  l'armée  et  promus  comme  les 
autres  officiers. 

Art.  109  à  145.  -^  Instruction  de  f  armée.  Écoles.  — 
On  a  déjà  examiné,  au  début  de  ce  travail,  les  modifica- 
tions nombreuses  apportées  par  la  nouvelle  loi  i  la 
méthode  d'instruction,  à  la  durée  des  appels. 

Il  importe  de  signaler  cependant  l'article  123,  d'après 
lequel  l'Assemblée  fédérale  est  autorisée  à  ordonner, 
pour  des  fractions  du  landsturm  et  pour  des  tâches  spé- 
ciales, des  exercices  de  un  à  trois  jours. 

C'est  la  première  fois,  en  Suisse,  que  l'on  admet  la 
possibilité  d'une  période  d'instruction  pour  le  landsturm. 

TiTRB  IV.  —  Administration  militaire. 

Les  droits  et  les  obligations  de  la  Confédération  et  des 
cantons  demeurent,  dans  l'ensemble,  tels  qu'ils  étaient 
sous  la  législation  de  187-^.  Cependant  une  modification 
importante  est  introduite  :  toutes  les  batteries  de  cam- 
pagne et  toutes  les  compagnies  de  position  deviennent 
unités  fédérales.  Jusqu'ici,  un  tiers  des  batteries  de 
campagne  seulement  étaient  recrutées  par  la  Confédé- 
ratioUj  les  deux  autres  tiers  l'étaient  par  les  cantons. 
Mais  cette  organisation  se  justifiait  en  1874,  parce  qu'à 
cette  époque,  une  partie  du  matériel  des  batteries  prove- 
nait des  arsenaux  cantonaux.  Aujourd'hui  le  matériel  est 
tout  entier  fourni  par  la  Confédération  si  bien  que,  dans 
les  batteries  cantonales,  le  personnel  seul  est  cantonal 
tandis  que  le  matériel  est  fédéral.  Enfin  certains  cantons 
ont  des  difficultés  pour  recruter  le  nombre  suffisant  de 
conducteurs. 


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N*  969.  DS  LA  OONFâDÉRAllON  SUISSE.  67 

Tous  les  inconvénients  résultant  de  cette  situation  mal 
définie  disparaissent  avec  Torganisation  des  batteries  en 
unités  fédérales. 

Une  constatation  analogue  a  conduit  à  l'adoption  des 
compagnies  de  position  fédérales.  Là  encore,  le  ma- 
tériel est  fédéral,  tandis  que  le  personnel  était  jusqu^ici 
cantonal. 

Titre  V.  —  Service  actif. 

L'organisation  prévue  parla  loi  de  1874  est  maintenue. 

Coût  de  farmée  après  la  réorganisation. 

Le  budget  fédéral  pour  l'année  1 907  se  caractérisait  par 
un  excédent  présumé  de  dépenses  de  2,140,000  francs, 
le  total  des  recettes  prévues  s'élevant  à  la  somme  de 
132,223,000  francs  et  celui  des  dépenses  à  la  somme 
de  134,365,000  francs. 

En  particulier,  les  recettes  du  Département  militaire 
ont  été  évaluées  à  3,840,000  francs,  les  dépenses  à 
39,570,000  francs,  soit  une  dépense  nette  de  33,670,000 
francs. 

Le  message  du  Conseil  fédéral  sur  la  nouvelle  loi 
prévoit  que  la  mise  en  application  de  la  loi  entraînera 
une  augmentation  de  dépenses  que  ce  docuinent  évalue 
à  3,200,000  francs.  C'est  évidemment  là  un  minimum,  et 
Ton  peut  sans  exc^ération  admettre  que  Taugmentation 
des  dépenses  atteindra  5,000,000  de  francs. 

L'armée  coûterait  donc  désormais  environ  40  millions 
par  an,  soit  près  du  tiers  du  budget  total  de  la  Confédé- 
ration. 

(190) 


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N*962. 


DB  LA  CONFÉDÉBATION  SUISSE. 


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NOUVELLES   MILITAIRES 


AUTRIGHB-HONOBIE. 

AvANCBMBifT  (1).  —  On  sait  que,  dans  Tarmée  austro-hongroise, 
pour  arriver  au  grade  de  leutnant  (2),  les  candidats  officiers  peuvent 
suivre  plusieurs  voies  différentes  : 

i®  Entrer  dans  une  académie  militaire,  après  examen,  de  17  à 
20  aas,  et,  après  3  années  d'études,  être  nommés  sous-lieutenants  si 
Tezamen  de  sortie  a  été  satisfaisant,  ou,  dans  le  cas  contraire,  cadets 
suppléants-officiers  (3),  ou  même  simples  cadets; 

2*^  Entrer  dans  une  école  de  cadets,  après  examen,  de  14  à  17  ans, 
et,  après  À  années  d'études  (3  ans  pour  l'Ëcole  de  la  cavalerie,  où  Tad- 
.  mission  a  lieu  de  15  à  18  ans),  être  nommés  cadets  suppléants>officiers 
ou  cadets  ; 

3^  Se  présenter  directement  comme  sous-officiers,  simples  soldats  ou 
civils,  à  l'examen  de  sortie  des  écoles  de  cadets,  et  être  nommés 
cadets,  ou,  exceptionnellement,  cadets  suppléants-officiers.  Cette  caté- 
gorie est  peu  nombreuse. 

Les  cadets  suppléants-officiers  sont  promus  sous-lieutenants  après 
1  an  de  service.  Ils  sont  considérés  comme  sous-officiers,  de  même 
que  les  cadets.  Ces  derniers  ont  le  grade  de  caporal  ou  brigadier 
et  sont  promus  cadets  suppléants-officiers  au  fur  et  à  mesure  des 
vacances. 

La  promotion  annuelle  de  sortie  des  académies  militaires  et  des 
écoles  de  cadets  a  été  publiée  le  18  août  dernier. 


(1)  Verordnungsblatt  fur  das  k,  u.  k,  Heer,  18  août  1907. 

(2)  Ce  grade  correspond  à  celui  de  sous-lieutenant  de  l'armée  fran- 
çaise. 

(3)  Il  y  a  un  cadet  suppléant-ofQcier  par  compagnie  d'infanterie,  par 
régiment  de  cavalerie  de  l'armée  commune,  par  escadron  de  landwehr, 
par  batterie  de  campagne  ou  de  forteresse,  par  compagnie  de  chemins 
de  fer,  par  escadron  du  train  et 'dans  certaines  compagnies  de  pion- 
niers. 


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5*  96i.  NOUVBLLB8  MILITAIRES.  73 

Ont  été  promus  sous-lieutenaDts,  300  élèves  des  académies  militaires  : 

131  de  TAcadémie  de  Marie-Thérèse  (Wiener-Neustadt)  :  73  dans 
rinfanterie,  12  dans  les  chasseurs,  39  dans  la  cavalerie  (armée  com- 
mune); 5  dans  l'infanterie,  2  dans  la  cavalerie  (landwehr  autri- 
chienne). 

78  de  TAcadémie  technique  (Môdling)  :  30  dans  TartiUerie  de  cam- 
pagne, iÀ  dans  Tartillerie  de  forteresse,  26  dans  les  pionniers,  5  dans 
le  régiment  des  chemins  de  fer  et  télégraphes,  3  dans  la  cavalerie 
(armée  commune). 

91  de  TAcadémie  hongroise  Ludovica  (Budapest)  :  4  dans  l'infante- 
rie, iA  dans  la  cavalerie  (hussards)  (armée  commune);  62  dans  Tinfan- 
terie.  Il  dans  la  cavalerie  (landwehr  hongroise). 

Ont  été  promus  aspirants-ingénieurs  des  constructions  militaires, 

2  élèves  de  FAcadémie  technique. 

Ont  été  promus  cadets  suppléants-officiers,  1,132  élèves  des  écoles  de 
cadets  : 

859  des  18  écoles  de  l'armée  commune  :  574  dans  Tinfanterie,  67 
dans  les  chasseurs,  38  dans  la  cavalerie,  89  dans  l'artillerie  de  cam- 
paiçne,  34  dans  l'artillerie  de  forteresse,  17  dans  le  train,  27  dans  les 
pionniers,  5  dans  le  régiment  des  chemins  de  fer  et  télégraphes,  6  dans 
les  troupes  sanitaires  (armée  commune)  ;  2  dans  Tinfanterie  (landwehr 
autrichienne). 

129  de  l'École  de  la  landwehr  autrichienne  :  121  dans  l'infanterie, 
8  dans  la  cavalerie. 

144  des  deux  Écoles  de  la  landwehr  hongroise  :  23  dans  Tinranterie, 

3  dans  les  chasseurs,  3  dans  la  cavalerie  (hussards),  i  dans  le  train 
(armée  commune);  108  dans  l'infanterie,  6  dans  la  cavalerie  (landwehr 
hoogroise). 

Ont  été  promus  cadets,  19  élèves  des  écoles  de  cadets  : 

3  des  écoles  de  l'armée  commune  :  1  dans  l'infanterie,  2  dans  la 
eaialerie. 

14  de  l'École  de  la  landwehr  hongroise  :  1  dans  les  chasseurs,  13 
dans  Tinfanterie. 

2  de  l'École  de  la  landwehr  autrichienne  :  2  dans  l'infanterie. 


CouBS  DB  TtLÉGBAPHiB  (1).  —  Le  cours  de  télégraphie  pour  l'in- 
fanterie et  celui  de  télégraphie  pour  la  cavalerie  ont  été  réouverts  à 
TuIId  le  1*'  novembre  dernier.  On  a  désigné  : 


(1)  Neuefreie  Presse,  25  octobre. 


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74  NOUVELLES  MILITAIRES.  N*  962. 

1°  Pour  le  premier  : 

Gomme  directeur,  1  capitaine  du  régiment  des  chemins  de  fer  et  télé- 
graphes ; 

Gomme  professeurs,  2  lieutenants  en  premier  et  2  lieutenants  ; 

Gomme  professeurs  adjoints,  20  sous-officiers  ; 

Gomme  élèves,  9  officiers  subalternes,  et,,  en  outre,  1  sous-officier 
par  régiment  d'infanterie,  par  régiment  de  chasseurs  tyroliens  et 
par  bataillon  de  chasseurs. 

2«  Four  le  second  : 

Gomme  directeur,  i  capitaine  de  cavalerie; 
Gomme  professeurs,  2  lieutenants  en  premier  ; 
Gomme  professeurs  adjoints,  15  caporaux; 
Comme  élèves,  10  lieutenants  et  84  sous-officiers. 


Organisation  dd  landstcrm  bn  Autriche.  —  Le  journal  officiel 
(Reiclisgesetzblatt)  du  26  juin  a  publié  une  nouvelle  édition,  légèrement 
modifiée,  de  la  loi  relative  à  l'organisation  du  landsturm  en  Autriche. 
Les  modifications  apportées  ont  surtout  pour  but  de  simplifier  le  tra- 
vail des  bureaux  du  landsturm.  La  plus  importante  est  celle  qui  a  trait 
à  la  nomination  des  officiers;  jusqu'à  présent,  les  personnes  n'ayant 
accompli  aucun  service  actif  pouvaient  néanmoins,  après  avoir  passé 
un  examen  particulier,  être  nommées  officiers  ou  fonctionnaires  du 
landsturm.  Désormais  il  n'en  sera  plus  de  même;  pourront  seuls 
être  nommés  officiers  ou  fonctionnaires  du  landsturm,  ceux  qui  auront 
effectivement  appartenu  à  l'armée  active  (exception  est  faite  seulement 
pour  les  médecins). 

Les  anciens  sous-officiers  pourront  être  nommés  officiers  du  land- 
sturm, à  condition  d'avoir  obtenu  le  breyet  d'aptitude  aux  fonctions  de 
chef  de  section  et  de  posséder  les  qualités  générales  de  caractère  et 
d'instruction  nécessaires. 

Le  nouveau  texte  de  loi  réglemente  également  la  formation  des  corps 
francs  et  la  désignation  de  leurs  officiers. 


GuisiNES  ROULANTES  DE  CAMPAGNE.  —  La  presse  autrichienne  a 
annoncé  (1)  que  T Administration  de  la  guerre  s'est  prononcée  en  prin- 
cipe pour  l'adoption  de  cuisines  roulantes  de  campagne. 


(i)  Neue  frrie  Presse,  30  octobre. 


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X*  m,  NOUYKLLBB  MILITAIRES.  75 

Poar  la  guerre  de  montagne,  on  adopterait  des  marmites  d'un  genre 
spécial,  portées  à  dos  de  mulet. 


NouTn.LB  TENUE  POUR  L'nfFANTBRiE.  —  L'infanterie  de  Tarmée 
commune  et  celle  des  régiments  bosniaques  va  recevoir  la  nouvelle 
tenue,  adoptée  récemment. 

Dèâ  maintenant,  cette  tenue  entrera  progressivement  dans  la  com- 
position des  approvisioanements  de  mobilisation,  mais  elle  ne  sera 
portée,  en  temps  de  paix,  qu'après  utilisation  complète  des  anciens 
uniformes. 

La  tenue  de  parade  actuelle  est  provisoirement  conservée  (1). 

La  nouvelle  tenue  comprend  une  casquette,  une  blouse,  un  pantalon, 
des  guêtres  et  un  manteau;  tous  ces  effets  sont  de  couleur  grise.  La 
blouse  a  des  poches  de  poitrine;  le  col  droit  a  été  maintenu.  Le  cein- 
turon est  en  cuir  fauve. 

Les  chasseurs,  les  pionniers,  la  landwehr  autrichienne,  les  troupes 
d'administration  portaient  déjà  uue  tenue  grise. 

On  estime  (2)  qu'il  faudra  dix  ans  pour  que  les  magasins  de  mobi- 
lisation soient  uniquement  composés  avec  des  effets  de  la  nouvelle 
tenae. 

Les  trois  régiments  alpins,  de  nouvelle  organisation,  avaient  déjà 
reçu,  il  y  a  quelque  temps,  une  tenue  de  couleur  grise  (3). 


Détachements  de  mitrailleuses  de  MO^TAG^E.  —  D'après  des  ren- 
seignements de  presse  et  des  documents  orfici^'ls  publiés  au  moment  des 
manœuvres  impériales  de  1907,  l'armée  austro-hongroise  comprendrait 
18  détachements  de  mitrailleuses  de  montagne  : 

15  dans  l'armée  commune,  à  2  pièces  (6  au  14*  corps,  4  au  3^,  3  au 
15%  2  en  Dalmatie); 

3  dans  la  landwehr  autrichienne,  à  4  pièces  (régiments  alpins  :  2  au 
14*  corps,  i  au  3«). 

Dans  les  3^  et  14®  corps,  les  10  détachements  de  l'armée  commune 
sont  rattachés  aux  corps  ci-après  : 


(1)  Neue  freie  Presse,  18  octobre  1907. 

(2)  Miliiàr  Zeitung,  2  novembre  1907. 

(3)  Voir  2«  semestre  1907,  p.  285. 


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76  NOXTYBLLES  MILITAIRES.  N*  962. 

14*  corps. 

i*'  régiment  de  chasseurs  tyroliens  (détachement  n<>  1),  à  Innsbrûck; 

2«  régiment  de  chasseurs  tyroliens  (détachement  n»  2),  à  Roveredo  ; 

3*  régiment  de  chasseurs  tyroliens  (détachement  n»  3),  à  Botzen; 

48*  régiment  d'infanterie  (détachement  n*  4),  à  Brûneck; 

59*  régiment  dUnfanterie  (détachement  n*  14),  à  Linz; 

4*  régiment  de  chasseurs  tyroliens  (détachement  n^  15),  à  Salzbourg. 

3*  corps, 

47*  régiment  d'infanterie  (détachement  n*  10),  à  Gôritz; 
17*  régiment  d'infanterie  (détachement  n*  11),  à  Klagenfurt; 
8*  bataillon  de  chasseurs  (détachement  n°  12),  à  Kôtschach; 
5*  bataillon  de  chasseurs  (détachement  n*  13),  à  Tarris. 

Sauf  les  détachements  n**  1,  14,  15,  tous  sont  en  garnison  dans  la 
zone  la  plus  proche  de  la  frontière  italienne,  oii  bont  aussi  stationnés 
les  3  détachements  de  mitrailleuses  de  landwehr  (1). 

Une  prochaine  augmentation  du  nombre  de  ces  détachements  est 
annoncée  par  la  presse  autrichieune. 

Il  y  aurait  bientôt  un  détachement  de  4  mitrailleuses  pour  chacun 
des  11  bataillons  alpins  et  non  plus  pour  chacun  des  3  régiments 
alpins.  Eq  outre,  les  15  détachements  de  l'armée  commune  seraient 
portés  à  39  (2). 


L'àutomobilismb  dans  L'ARHfiB  (3).  —  Des  négociations  se  pour- 
suivent entre  les  autorités  et  les  associations  d'automobilistes  pour  créer 
un  corps  d'automobilistes  volontaires  hongrois.  Un  projet  de  statuts  a 
été  élaboré,  analogue  à  celui  du  corps  autrichien,  mais  rien  n'est  encore 
définitivement  arrêté. 

Les  expériences  faites  en  1906  se  sont  renouvelées  l'automne  dernier 
aux  manœuvres  impériales  de  Garinthie. 

L'autorité  militaire  disposait  de  : 

lo  Deux  trains  lourds,  constitués  chacun  avec  une  locomotive  rou- 


(1)  Voir,  au  sujet  des  mitrailleuses,  novembre  1903,  janvier  1904, 
mai  1906,  juillet  1907. 

(2)  Neue  miliiàrische  Blàiter,  2  décembre  1907. 

(3j  1*' semestre  1906,  p.  388;  2*  semestre  1906,  p.  360  et   431; 
1*'  semestre  1907,  p.  480. 


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N»  968.  NOUVELLES  MIHTAIRE8.  77 

tière,  cinq  Toitiires  de  transport,  une  Toitare  à  eau  (poids  utile  approxi- 
matif par  train  :  25  tonnes); 

h  Quatre  traiiis  automobiles  à  benxine,  chacun  de  une  voiture 
motrice,  deux  à  trois  voitures  de  transport  (poids  utile  :  6  à  8  tonnes 
par  train)  ; 

3«  Cinq  voitures  à  benzine  pour  poids  lourds  (poids  utile  :  2  à  5  tonnes 
par  voiture)  ; 

4^  Divers  accessoires,  notamment  : 

a)  Pour  chacun  des  trois  trains  automobiles  d^étapes,  une  voiture  à 
b«Dzine  pour  poids  légers  (poids  utile  approximatif  :  \  tonne).  Cette 
Toiture  servait  au  transport  du  matériel  nécessaire  aux  trains  automo- 
biles (benzine  en  barils,  huile,  graisse,  etc.); 

b)  Environ  huit  motocycles,  dont  deux  de  la  construction  la  plus 
récente  (deux  vitesses),  comme  moyen  de  transport  pour  les  chefs  des 
trains  d^étapes^  comme  organe  de  renseignement  et  de  commandement 
dans  ces  mêmes  trains; 

e)  Un  nouvel  atelier  automobile,  qui  est  à  proprement  parler  un 
garage  mobile  avec  des  mécaniciens  et  tous  les  instruments  mécaniques 
nécessaires;  même  une  dynamo  actionnée  par  le  moteur  de  la  voiture 
y  figure,  pour  pouvoir  travailler  la  nuit  à  la  lumière  électrique.  En 
outre,  un  petit  détachement  pour  les  réparations  comptait  au  quartier 
général  du  iA^  corps. 

Les  trains  lourds  de  locomotives  routières  se  sont  montrées  d'un 
poids  trop  élevé.  Ils  n'ont  pu  passer  certains  ponts  (1). 


Colonnes  RtGiHBNTAiRKS  de  kunitjons.  --  L^orgauisation  des 
colonnes  de  munitions  est  actuellement  la  suivante  : 

\^  Pour  chaque  division  (Tinfanteriey  un  parc  divisionnaire  mobilisé 
par  le  régiment  d'artillerie  divisionnaire  :  une  colonne  de  munitions 
d'infanterie,  deux  colonnes  de  munitions  d'artillerie; 

2«  Pour  chaque  corps  (Tarmée,  un  parc  de  corps,  mobihsé  par  le 
régiment  d'artillerie  de  corps.  Il  est  semblable  au  parc  divisionnaire  et 
fournit  des  munitions  au  régiment  d'artillerie  de  corps,  aux  colonnes 
de  munitions  divisionnaires  d'infanterie,  à  la  ca?alerie  et  aux  troupes 
techniques. 

3^  Pour  chaque  division  de  cavalerie,  une  colonne  de  munitions  d'in- 
fanterie, d'artillerie  et  de  cavalerie. 


(i)  Gazette  de  V  Allemagne  du  Nord,  18  septembre;  Militar  Zeitung^ 
27  septembre  1907. 


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78  NOUVBLLiES  MlLITÀmSS.  N«  962. 

Le  projet  de  règlement  de  manœuvres  d*artillerie,  paru  récemment, 
a  prescrit  une  modification  à  Temploi  des  colonnes  de  munitions  d'ar- 
tillerie, dans  le  but  de  rapprocher  celles-ci  des  batteries  : 

«  En  général,  dit-il,  il  y  a  lieu  de  mettre  à  la  disposition  de  chaque 
régiment  d*artillerie  une  colonne  de  munitions  d'artillerie,  à  titre  de 
colonne  régimentaire  de  munitions  et  de  la  faire  suivre  à  la  queue  des 
troupes.  Suivant  les  circonstances,  ces  colonnes  pourront  aussi  marcher 
immédiatement  derrière  les  régiments  (batteries  de  combat),  surtout 
lorsqu'on  peut  prévoir  que  le  transport  des  munitions  jusqu'aux  batte- 
ries en  action  pourrait  être  rendu  difficile  par  le  feu  ennemi. 

«  Les  colonnes  régimentaires  peuvent  aussi  être  fractionnées  d'après 
la  répartition  des  batteries  d'un  même  régiment  entre  les  difflérentes 
colonnes 

«  Ces  colonnes  de  munitions  ne  dolTent  pas,  au  combat,  ôtre  à  plus 
de  600  mètres  de  la  ligne  de  feu.  » 

Cette  mesure  présente  une  certaine  analogie  avec  l'organisation  aile- 
mande  des  colonnes  légères  de  munitions,  affectées  à  chaque  groupe  de 
batteries. 

Adoption  d'un  pistolbt  autobi atique.  —  D'après  certaines  informa^ 
tiens  (1),  les  revolvers  modèle  70-74  et  modèle  98  doivent  être  rempla- 
cés par  un  pistolet  automatique  dans  l'armée  commune  et  les  deux 
landwehrs. 

Les  avantages  de  la  nouvelle  arme  seraient  les  suivants  :  légèreté  et 
maniabilité  plus  grandes,  tir  plus  rapide  et  plus  sûr. 

Le  budget  du  Ministère  autrichien  de  la  Défense  pour  i908  contient 
une  demande  de  80,000  couronnes  (2)  pour  la  fabrication  de  ces  pisto- 
lets automatiques. 

ÉCOLES  DB  roBPS  d'àrméb.  —  Un  emploi  d'inspecteur  général  a  été 
créé  pour  les  écoles  de  corps  d'armée  (3). 

Ces  écoles,  communes  à  toutes  les  armes,  sont  destinées  h  perfec- 
tionner l'instruction  tactique  des  lieutenants.  Il  y  en  a  une  par  corps 
d'armée.  Les  cours  sont  ouverts  du  !•''  janvier  au  !•'  juillet.  Seuls,  les 
officiers  admis  à  l'École  de  guerre  ou  iiu  cours  supérieur  d'artillerie  et 
du  génie  sont  dispensés  de  les  suivre. 


(i)  Neue  freie  Presse,  13  novembre. 

(2)  La  couronne  vaut  environ  1  fr.  05. 

(3)  Verordnungsblatt,  18  octobre  1907. 


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N»  m.  NOtJTBLLBS  MILITAIRES.  79 

Sociétés  db  vétérans.  ^  D'après  une  information  de  la  presse  (1), 
il  y  aurait,  en  Autriche,  270,000  anciens  militaires  réunis  en  sociétés 
de  vétérans. 


McTinoTlB  DANS  LB  HAUT  coMiiÀNDBMBNT.  —  Les  feldzeugmeistera 
TOa  LaUcher,  Ministre  de  la  Défense  en  Autriche,  et  Ton  Geldern,  ins- 
pecteur général  du  génie,  ont  été  relevés  de  leurs  fonctions  sur  leur 
demande  pour  raison  de  santé  et  remplacés  respectivement  par  les  feld- 
maréchaux-lieutenants  Ton  Georgi  et  Ton  Leithner  (2). 


Création  d'unb  dirbction  du  génib  sur  la  prontièrb  italienne. 
—  Une  nouTelle  direction  du  génie  a  été  créée  le  l^^*"  janTier  i908  à 
Riva,  dans  le  Tvrol  méridional. 


AÉORGARISATION  DBS  ÉTATS-HAJORS  ET  DBS  ÉCOLES  CORRESPONDANTES. 

—  La  Bévue  des  Armées  étrangères  a  déjà  signalé  (3)  diTerses  réformes 
accomplies,  depuis  son  entrée  en  fonctions,  par  le  nouveau  chef  d*état- 
major  général,  dans  l'état-major  et  à  l'École  de  guerre. 

Des  décrets  «  provisoires  »,  datés  du  A  octobre,  ont  réorganisé  le 
corps  d'état-major,  l'École  de  guerre,  les  cours  supérieurs  d'artillerie 
et  du  génie,  l'état-major  du  génie,  et  créé  un  état-major  de  Tartil- 
ierie. 

^organisation  de  l'état-major  général.  —  Les  pouToirs  du  chef 
d'état-major  général  sont  un  peu  étendus  (correspondance  directe  avec 
Iç  commandant  de  la  marine  pour  les  mesures  relatiTes  à  la  coopéra- 
tion de  l'armée  et  de  la  flotte,  et  avec  les  deux  ministres  des  landwehrs). 

Les  officiers  d'état-major  sont  remplacés,  dans  les  brigades  et  direc- 
tions d'artillerie,  par  des  officiers  de  l'état-major  de  l'artillerie. 

Les  stagiaires  d*état-iuajor  comprendront  : 

1°  Des  officiers  n'ayant  pas  passé  par  l'École  de  guerre,  mais  seule- 
>o<^Dt  par  les  écoles  des  corps  d'armée  ; 

^  Des  officiers  n'ayant  accompli  que  deux  ans  d'études  à  l'Ecole  de 
gwerre; 

3^  Les  officiers  sortis  de  l'École  de  guerre  après  trois  ans  d'études. 


(i)  Neue  freie  Presse,  20  novembre  1907. 

(2)  Verordnungsblatl,  3  et  18  décembre  1907. 

(3)  1»  semestre  1907,  p.  484;  2«  semestre  1907,  p.  71  et  S03. 


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iPiv'S""  Ji 


NOUVELLES  MILITAIRES.  N«  962 . 


Ceux  des  deux  premières  catégories  ne  pourront  être  admis  dans  le 
corps  d'état-major.  Leur  stage  terminé,  ils  rentreront  dans  la  troupe. 

Le  corps  d*état-major  se  recrutera  uniquement  par  des  officiers  de  la 
dernière  catégorie,  à  condition  qu'ils  aient  obtenu  à  l'École  de  guerre, 
et  pendant  le  stage  d'état-major,  la  mention  «  très  bien  ».  Après  le 
stage,  de  deux  ans  et  demi  à  trois  ans,  ils  seront  nommés  capitaines 
dans  le  corps  d'état-major,  et  ne  feront  leur  temps  de  troupe  que 
comme  capitaines  d^jà  anciens,  de  façon  à  être  assurés  d'exercer  efifec- 
tivement  le  commandement  d'une  unité.  Un  second  temps  deyra  être 
accompli  dans  un  des  grades  d'officier  supérieur. 

Certains  capitaines  de  troupe,  ayant  passé  avec  succès  l'exameii 
d'officier  supérieur  d*élat-major,  pourront  être  nommés  exceptionnelle- 
ment commandants  dans  le  corps  d'état-major. 

Le  nombre  des  officiers  d'état-major  sera  le  suivant  : 

Organistiion 
ancienne.       nouvelle.        En  plu.     En  moins. 

Colonels 37  41  4  >» 

Lieutenants-colonels  et  com- 
mandants   iél  \6i  15  » 

Capitaines 211  209  »  2 

Stagiaires 217  209  »  8 

Total 642         621  19         10 

La  nouvelle  organisation  l'augmente  donc,  d'autant  plus  que  certains 
emplois,  tenus  jusqu'à  présent  par  des  officiers  d'état-major,  seront 
confiés  désormais  à  des  officiers  de  l'état-major  de  Tartillerie. 

Réorganisation  de  fÉcole  de  guerre.  —  Cette  réorganisation  a  été 
exposée  précédemment  dans  la  Revue  des  Afmées  étrangères  (1).  Il  suf- 
fira d'en  rappeler  ici  les  principes  essentiels  : 

Augmentation  de  la  durée  des  cours,  trois  ans  au  lieu  de  deux; 

Réduction  du  nombre  des  élèves,  140  environ  au  lieu  de  300; 

Spécialisation  de  TËcole  de  guerre  comme  École  d'état-major,  par  le 
rétablissement  des  cours  supérieurs  de  l'artillerie  et  du  génie,  désor- 
mais distincts  de  l'École  de  guerre  comme  avant  1901  et  1905; 

Admission  à  quatre  ans  au  moins  de  grade  d'officier,  dont  trois  dans 
une  unité,  et  à  l'âge  maximum  de  28  ans,  donc,  pratiquement,  entre  25 
et  28  ans  ; 

Examen  d'entrée  à  deux  degrés,  non  renouvelable  en  principe  ; 


(1)  1»  semestre  1907,  p.  484. 


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H«  962.  N0U7BLLB8  MIUTAIRBS.  84 

Examen  annuel. 

  la  fia  de  la  troisième  année,  iospection  par  .le  chef  d'état-major 
général,  puis  nomination  de  stagiaire  ou  renvoi  dans  la  troupe. 

Il  est  à  noter  que,  dans  le  choix  définitif  des  officiers  pour  le  service 
d'état-major,  le  caractère  (qualités  militaires,  énergie,  activité,  valeur 
générale)  doit  entrer  en  ligne  de  compte  au  même  titre  que  le  succès 
des  études. 

Réorganisation  des  cours  techniques  supérieurs.  —  Ces  cours  (cours  du 
génie,  d'artillerie,  des  ingénieurs,  des  contremaîtres)  seront  dorénavant 
tout  à  fait  séparés  de  l'École  de  guerre. 

Chacun  d'eux  est  autonome,  avec  un  commandant  et  des  professeurs 
spéciaux. 

Les  cours  du  génie  et  de  l'artillerie  ont  une  organisation  à  peu  près 
identique,  analogue  à  celle  de  1* École  de  guerre.  On  ne  peut  y  entrer 
après  30  ans.  Les  études  durent  trois  ans.  Chaque  cours  .relève  de 
l'iospecteur  général  de  l'arme»  qui  décide  l'admission  au  stage,  puis 
rentrée  définitive  dans  le  cadre  d'état-major  particulier. 

Les  deux  autres  cours,  cours  d^instruction,  durent  également  trois 
ans. 

Aux  cours  techniques  sont  rattachés,  pour  ordre,  les  officiers  qui  ont 
obtenu  Fautorisation  de  suivre,  pendant  un  an  ou  deux  les  cours  d'un 
établissement  civil  scientifique  ou  de  fréquenter  un  établissement  tech- 
nique. Us  devront  avoir  accompli  quatre  ans  de  service  dans  la  troupe, 
au  lieu  de  trois  exigés  jusqu'à  présent. 

Réorganisation  de  C état-major  du  génie,  —  Cet  état-major  ne  reçoit, 
dans  la  nouvelle  organisation,  que  des  modifications  de  détail. 

A  l'inverse  de  l'état-major  général  et  de  l'état-major  de  l'artillerie, 
destinés  à  être  la  pépinière  des  hauts  commandements,  l'état-major  du 
génie  constitue  un  cadre  spécial  où  les  officiers  restent  jusqu'à  la  fin 
de  leur  carrière.  Par  suite,  ils  ne  sont  astreints  qu'à  un  temps  de 
troupe,  comme  capitaine.  La  proportion  des  grades  a  d'ailleurs  été 
réglée  de  façon  à  assurer  un  avancement  avantageux  : 

Organisation 
de  1894.     de  1907.     Bn  pins.  Bn  moins. 

Généraux 3 

Colonel» 10 

Lieutenants-coloneLfl 15 

Commandants 18 

CapiUines HO 

Stagiaires 40 


4 

1 

» 

15 

5 

» 

16 

1 

» 

22 

4 

» 

65 

5 

» 

32 

» 

8 
6 

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81  NOETELLBS  MIUTAmBS.  N»  962. 

Trois  Douvelles  «  directions  de  coDstruction  de  fortifications  »  sont 
créées  à  Budapest,  Zara,  Lesaberg^, 

Création  dun  état-major  lU  l^artilUrit,  —  Cet  état-major  avait  déjà 
eiisté  jusqu'en  1895.  Il  est  commun  à  l'artillerie  de  eampi^oe  et  à  l'ar- 
tillerie de  fiorteresse. 

Il  diffSre  du  corps  des  ingénieurs  d'artillerie  en  ce  que  ces  derniers 
sont  étroitement  spécialisés  dans  le  serrice  des  établissements,  la  cens- 
traction  et  Tentretien  du  matériel,  tandis  que  les  ol&cien  4e  l'état- 
major  de  rartiHerie  sont  sTanf  tout  des  combattants,  les  metteurs  en 
œuvre  de  ce  matériel.  lU  seront  des  auiiliaircs  spécian  clu  comman- 
dement pour  tout  ce  qui  ceoceme  le  matériel,  Torganisation,  la  tacti- 
que de  l'artillerie. 

L'état-major  de  l'artillerie  est  seos  la  direelion  de  l'inspedenr  géné- 
ral de  Fartillerie,  qui  jouit  k  son  égard  des  mêmes  prérogaltiYCS  qne  le 
chef  d'état-major  général  à  l'égard  du  corps  d*oNlciers  d'état-mjor. 

Il  se  recrute  par  le  cours  supérieur  de  l^artillerie. 

Les  principaux  emplois  auxquels  sont  affectés  les  officiers  de  TétaC- 
major  de  Partâlerie  sont  : 

Bureaux  de  Partillerie  au  Ministère  de  la  guerre; 

Bureaux  de  rartillerie  au  Comité  techniq[ue  militaire; 

École  de  tir  de  rartîTlerie; 

Cours  techniques  et  certaines  écoles; 

Auprès  des  directeurs  d*artillerie  de  forteresse  ; 

A  chaque  quartier  général  de  corps  d'armée  (1  officier); 

A  TéCat-major  de  chaque  brigade  d'artillerie. 


BELGIQUE. 


Yons  FniRfiBS  KNTRB  LA  Bblgiqui  bt  l'Allbmaciib.  —  VEisenbafuk 
Verordmmgs  Blatt  a  publié  récemment  le  texte  d'une  conTentinn 
signée  le  15  août  1903  entre  T Allemagne  et  la  Belgique. 

D'après  cet  accordi  les  communications  «ntre  Bruxelles  et  Cologne 
seront  améliorées  par  la  construction  d'une  ^oie  ferrée  entre  Louvain 
et  Welkenraedt  et  un  chemin  de  fer  à  voie  unique  sera  établi  entre 
Malmédy  et  Stavelot  (1). 


(1)  Zeitung  des  Vereùis  Deutscher  EisenhahnverwaltungeR,   4  dé- 
cembre 1907. 


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m  tel.  NOUYSLLB8  MIUTâIRBS.  tt 

Gom  l'AVTOflOBiLtsns  TOLOirrAiKES.  —  La  formatioii  d'un  corps 
d'automobilistes  et  de  motocyclistes  volontaires  a  été  mise  à  Tétude  an 
■Nia  de  déeembre  dentier. 


Coois  COLONUL.  —  L*État  du  Congo  a  organisé  à  Bnixalles  un 
coors  colonial  y  en  vue  de  préparer  à  leurs  fonctions  ses  futurs  agents. 

Tous  les  agents  de  TÉtat  doirent  suivre  ce  cours  pendant  une  session 
(deux  mois)  avant  de  s'embarquer. 

En  1907,  la  3*  sessîoo  a  compris,  parmi  ses  auditeurs,  1 3  officiers  et 
11  sous-officiers. 

Pour  les  officiers,  le  programme  comprend  : 

1*  L*étude  de  Torganisation  de  TÉtat  du  Congo  et  du  fonctionne- 
ment de  son  administration  ; 

^  L'étude  des  ressources  du  pays  ; 

3*  La  géographie  des  territoires  de  TÉtat  et  des  pays  limitrophes  ; 

4*  L'étude  des  traités  internationaux  relatifs  au  Congo  ; 

5«  Des  notions  générales  de  droit  international,  d'organisation  judi- 
ciaire ; 

6*  L'étude  des  règlements  militaires  de  la  force  publique,  et  de  la 
conduite  des  opérations  militaires  au  Congo  ; 

7*  L'hyg^ne  coloniale. 

Pour  les  sous-officiers,  le  programme  tient  compte  de  leur  rôle  plus 
spécial.  On  s'attache  à  former  des  militaires  capables  de  commander 
des  noirs  (2). 

Noutbàu  BÈGLEsnrr  d'infanterib.  —  Un  nouveau  règlement 
d'exercices  et  de  manœuvres  pour  Tinfanterie  a  paru  en  1907. 

U  se  distingue  du  règlement  qu'il  remplace  par  une  plus  grande 
importance  donnée  aux  prescriptions  relatives  aux  exercices  de  combat. 


Tu  GOHTiis  LES  BALLOSS  (3).  —  Dans  plusieurs  armées  étrangères, 
des  expériences  de  tir  ont  été  faites  contre  des  ballons,  dont  l'emploi  à 
It  guerre,  comme  moyen  d'information,  prend  de  plus  en  plus  d'im- 
portance. 

Ces  essais  ont  eu  lieu  en  Autriche  avec  des  canons  de  12  centimètres, 
en  Allemagne  avec  des  pièces  de  10  centimètres. 


(1)  Étoile  belge,  25  juillet  1907. 

(2)  Notice  sur  le  Cours  colonial. 

(3)  Voir  2«  semestre  1907,  p.  207. 


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84  NOUVELLES  MILITAIRES.  H*  962. 

L'armée  belge  en  a  exécuté,  ea  1907,  sur  le  polygone  de  Brasschaet, 
près  d'ADYers. 

«  Les  objectifs  étaieut  constitués  par  de  tieux  ballons  de  la  compa- 
gnie d'aérostiers,  de  10  mètres  de  diamèlre  environ,  poufant  monter 
jusqu'à  une  hauteur  maxima  de  400  A  500  mètres  (1).  » 

Les  résultats  ci-après  sont  extraits  du  journal  la  Post  : 

i«»  tir  {2  obusiers  de  15  centimètres). 

Distance  :  5,000  mètres.  —  Altitude  :  350  mètres.   —  Postes  d'ob- 
servation latéraux. 
Hausse  de  départ  :  5,000  mètres. 

3*  salve  (4,600  mètres)  longue  ;  4«  saUe  (4,200  mètres),  courte. 
A  ia  5«  saWe  (4,400  mètres),  le  ballon  est  atteint  et  tombe  très  vite. 
Une  6*  saUe  est  tirée  pendant  la  chute. 
46  atteintes,  dont  deux  très  sérieuses. 

2^  tir  (4  canons  de  12  centimètres,  modèle  1889). 

.Distance  :  3,000  mètres. 

SaWe  de  batterie  à  3,000,  puis  3  salves  de  section  à  3,000,  2,900  et 
3,000  mètres. 

Le  ballon  tombe  à  la  3®  salve  de  section  ;  2  salves  de  batterie,  puis 
2  coups  par  pièce  à  3,000  mètres,  sont  tirés  pendant  la  chute. 

5»  tir  {canons  de  ^»,7). 

A  une  distance  moyenne  de  2,950  mètres»  l'enveloppe  du  ballon  est 
atteinte  124  fois  en  19  minutes  ;  11  coups  ont  détérioré  les  mailles  du 
filet  et  les  cordes. 

A  3,350  mètres,  en  16  minutes,  Tenveloppe  reçoit  235  atteintes  ;  en 
outre  9  coups  ont  coupé  les  mailles  du  filet  et  deux  autres  les  cordes. 

D'après  les  officiers  belges,  «  le  tir  contre  les  ballons  captifs  doit, 
avant  tout,  empêcher  les  aéronautes  d'observer  le  terrain  et  les  mou- 
vements des  troupes  ennemies.  Le  feu  doit  donc  commencer  aussitôt 
que  possible  et  être  conduit  avec  la  plus  grande  rapidité.  En  outre, 
dès  que  l'on  a  réussi  à  trouver  la  distance  exacte  du  ballon,  et  à  l'en- 
cadrer entre  deux  salves  pour  passer  aussitôt  après  au  tir  d'efficacité, 
l'observation  du  ballon  n'est  plus  possible,  en  raison  du  grand  nombre 
d'obus  tirés  en  un  temps  très  court  (1).  » 

Les  expériences  doivent  se  continuer  à  Brasschaet  avec  des 
canons  de  12  centimètres  et  à  une  distance  de  5,000  à  6,000  mètres. 


(1)  Posty  a  août  1907. 


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4  ■■PII 


K*  m.  NOUVELLES  MILITAIRES.  85 


BMPIRK  ALLBMAND. 

NouTELLE  VOIE  FERRÉE  BN  ÀLSACB-LoB RAINE  (i).  —  La  Direction 
géoérale  des  chemioB  de  fer  ea  Alsace^Lorraine  a  été  autorisée  à  exé- 
eoter les  trayaux  préparatoires' en  yue  d'un  chemin  de  fer  à  Toie  nor- 
male entre  Saint-ÀTold  et  Wadgassen. 


Lb  BECBUTEHBiiT  DE  l'irm6b  Bif  1906.  —  Le  Compte  rendu  officiel 
des  opérations  du  recrutement  en  1906,  présenté  au  Reichstag  le 
14  novembre  1907,  accuse  les  résultats  suivants  : 

Le  nombre  des  jeunes  gens  sur  lesquels  les  conseils  de  révision  ont 
en  à  statuer  en  1906  a  été  de  1,145,386  (2),  se  décomposant  comme  il 
soit  : 

Jeunes  gens  de  20  ans  à  examiner  pour  la  pre- 
mière fois 511^209 

Jeunes  gens  de  21  ans 337,836 

Jeunes  gens  de  22  ans 256,761 

Jeunes  gens  plus  âgés 39,580 

Total 1,145,386 

Ces  jeunes  gens,  inscrits  sur  les  listes  de  recrutement,  au  titre  de 
l'année  1906  et  des  années  précédentes  se  répartissent  comme  il  suit  : 

Exclus 921 

Réformés 33,327 

Ajournés 658,870 

Hommes  de  20  ans  ou  plus  âgés  ayant  devancé 

l'appel  comme  engagés  volontaires 31 ,  189  (3) 

Reconnus  bons  pour  le  service 421 ,079 

Total 1,145,3»6 

Les  421,079  jeunes  gens  reconnus  bons  pour  le  service  ont  été  classés 
comme  il  suit  : 


(1)  Eisenbahrt'Verordnungs-BlaUy  5  décembre  1907. 

(2)  Oans  ce  chiffre  ne  sont  pas  compris  les  insoumis  et  les  introu* 
^les,  dont  le  nombre  n'est  plus  donné  dans  le  document  depuis  1903 
et  qui  s'élevait  à  cette  époque  à  130,000. 

(3)  Savoir  :  29»828  dans  l'armée  de  terre  et  1,361  dans  Tarmée  de 
mer. 


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m  NocrnxBs  muTànu».  n«  $ei 

Dans  le  landsturm  (i^'  ban)  : 

1"  En  raison  de  leur  situation  ciTÎle $33  j 

2«  En  surnombre  (i) 19  |  110,584 

3*  Pow  éUvers  motifs 116^032  ) 

Dans  PErsatz  (réserve  de  Farmée  de  terre)  : 

i^  En  raison  de  leur  situation  ciTÎle 7,572  \ 

2«»  En  surnombre  (1) 1 ,802  >    82,846 

3«  Pour  divers  motifs 73,472  ) 

Dans  l*Ersatz  (résenre  de  Tannée  de  mer)  : 

1®  En  raison  de  leur  situation  clTÎle 80  ] 

2*  En  surnombre  (1) 7>      1 ,654 

3»  Pour  divers  motifs 1,567  ) 

Dans  Tarmée  de  ien«  : 

!•  An  service  armé  (2) 207,935  \  ^  .  ^ 

2*  Au  service  non  armé 3,158  )        ' 

Dam  Tannée  de  mer  :  v  ^||^  ^^ 

1*  Jeunes  gens  de  Tintérieur.  5,758  \ 
2»  Jeunes  gens  provenant  de  (      »  û02 

la  population  maritime  i        ' 

on  semi-maritime 3,144  / 

Total 421»i79 

Au  point  de  vue  de  Vkge,  les  jeunes  gens  à  incorporer  dans  les 
armées  de  terre  el  de  aier  se  répartissent  en  : 

Jeunes  gens  de  20  ans 103,962 

Jeunes  gens  de  21  ans 52,954 

iennes  gens  de  22  ans 61 ,108 

Jeunes  gens  plus  âgés 1 ,971 

Total 219^995 


(1)  Les  jeunes  gens  classés  dans  la  catégorie  en  surnombre  (Ofier- 
gàhUf)  sont  susceptibles  d'être  appelée  sous  les  drafeaHT  en  eas  de 
déficit  dane  les  bommes  classés  dans  les  armées  de  terre  et  de  mer. 

(2)  Savoir  :  2,214  pour  un  an  de  service  (train),  492,954  pour  de«z 
ans  de  service  (tronpes  autree  que  la  cavalerie  et  Tartîllerie  à  cheval), 
12»767  pour  trois  ans  (cavalerie  et  artillerie  à  cheval). 


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rm.  NouyBUJus  MiLiTjjRKa.  87 

Le  nombre  des  engagés  Tolooiaires  au  cours  de  Taïuiée  1906  a  été  de 
S2,00i  dans  rarmée  de  terre  et  de  3,406  dans  Tarniée  de  mer.  Ces 
engagements  se  répartissent  comme  il  suit  : 

Anmée  de  terre, 

Engagés  Tolontaires  d^un  an  : 

ÀTantSOans 1,283] 

AîOans 9,550)         '^^ 

lostitateurs  et  candidats  à  des  fonctions  de  l'enseigne- 
Beat  pnblie  non  compris  dans  la  catégorie  précédente  : 
A^mt  20  SDS 


^! 


kfùUÈM 840   '  ^"^ 

Catégories  diyerses  : 

iTantaOans 20,884]     .n  ^^^  .,^ 

lîOaBs 49,348)     *">^*(') 

Total 52,002 

Armée  de  mer. 

Engagés  volontarres  d'un  an 579 

Catégories  diverses. 2,827 

Total 3,406 

En  ce  qui  concerne  plus  particulièrement  Tarmée  de  terre,  le  total 
des  jeunes  gens  entrés  dans  Tarmée  active  en  1906  a  donc  été  de  : 

Bommes  iocorporés , 219,995 

Hoounes  de  20  ans  ou  plus  Agés  ayant  dcTancé 

rappel  comme  engagés  volontaires 29,828  (2) 

Engagés  Toiontaires  avant  20  ans 22, 174  (2) 

Total 271,997 

L'examen  comparatif  des  coropites  rendus  du  recrutement  en  1905(3) 
H  en  1906  firit  ressortir  que,  dans  Tespaoe  d*iine  année,  le  nombre  des 


(1)  Dont  30,780  pour  deux  ans  et  9,542  pour  trois  ans. 

(2)  Y  compris  les  yolontaires  d'un  an. 

(3)  Voir  i"  semestre  1907,  p.  492. 


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88  NOUVELLES  MILITAIRES.  N*  96t. 

jeunes  gens  inscrits  sur  les  listes  de  recrutement  a  augmenté  de  39,570 
et  que  le  nombre  des  incorporations,  dans  l'armée  de  terre  seule,  s*est 
accru  de  10,117. 

Certains  journaux  allemands  font  remarquer  que  dans  les  dÎTerses 
catégories  de  jeunes  gens  non  incorporés,  il  s'en  trouve  un  très  grand 
nombre  qui  sont  bons  pour  le  serrice  et  que,  si  le  recrutement  était 
fait  en  Allemagne  avec  la  même  rigueur  qu'en  France,  le  contingent 
annuel  pourrait  facilement  être  accru  de  100,000  hommes. 


Officiers  automobilistes  de  réserve.  —  La  presse  allemande 
signale  le  projet  d'organisation  d'un  corps  spécial  d'officiers  automobi- 
listes de  réiierve  [Reserveoffizierkorps  der  Kraftwagenabteilung),  qui 
serait  composé  d'officiers  de  réserve,  aptes  à  ce  service,  pris  dans  toutes 
les  armes.  La  nécessité  de  cette  création  se  ferait  sentir  en  raison  de 
l'insuffisance  d'effectif  du  corps  des  automobilistes  volontaires,  qui 
serait  loin  de  répondre  aux  besoins  considérables  du  temps  de  guerre 
et  dont  les  membres  pourraient  n'être  pan  immédiatement  disponibles 
au  moment  de  la  mobilisatioo.  La  mission  en  campagne  du  corps  des 
officiers  automobilistes  de  réserve  serait  analogue  à  celle  du  corps  des 
chasseurs  de  campagne  {Feidjâgerkorps). 

Cette  création  serait  complétée  ultérieurement  par  la  réunion  dans 
une  catégorie  spéciale  du  Beuriaubtenstand  des  sous-officiers  et  des 
hommes  ayant  fait  leur  service  dans  le  détachement  d'automobiles  des 
troupes  de  communications  ainsi  que  de  ceux  qui  exercent  dans  la  vie 
civile  les  professions  de  chauffeur  ou  de  mécanicien  d'automobiles. 


TÉLfiGUAPHiE  SANS  FIL.  —  Les  stations  de  télégraphie  sans  fil  pour 
la  cavalerie  construites  par  la  maison  «  Telefunken-Gesellschaft  »  de 
Berlin,  auraient  subi  cette  année  d'importants  perfectionnements. 
Sans  dépasser  le  poids  total  de  200  kilogrammes,  elles  permettraient 
d'établir  une  communication  télégraphique  à  75  kilomètres.  Le  mât 
aurait  été  réduit  de  15  mètres  à  12  mètres.  La  station  entière  peut  être 
transportée  par  quatre  animaux  de  bât  ou  par  huit  hommes.  L'Angle- 
terre, les  États-Unis,  le  Mexique,  la  République  argentine  et  la  Chine 
se  seraient  rendus  acquéreurs  de  semblables  stations. 

£n  Allemagne  même,  les  derniers  progrès  ont  permis,  dans  une 
expérience  récente,  d'établir  des  communications  télégraphiques  à 
75  kilomètres  (de  Berlin  à  Rheinsberg)  avec  un  màt  de  26  mètres 
de  hauteur  seulement. 


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N*  962  NOUVELLBS  MILITAIRBS.  89 

AuiGBiKifT  DE  LA  MiriAiLLEtiSB  Maxim.  —  D  aprèff  la  Kriegs^ 
teehnUehe  ZeiUchrift  (i),  la  mitrailleuse  Maxim  aurait  subi  deroière- 
meot  des  modifications  ayant  pour  but  d^alléger  considérablement  son 
poids,  sans  lai  enlever,  en  aucune  manière,  sa  précision  ou  sa  solidité. 

Les  mitrailleuses  ainsi  modifiées  auraient  été  expérimentées  pendant 
l(s  dernières  grandes  manœuvres  allemandes,  et  auraient  donné  toute 
satisfaction. 

Les  poids  des  différentes  parties  de  l'arme  seraient  les  suivants  ! 

Mitrailleuse  proprement  dite,  i&^ffi  au  lieu  de  26  kilogrammes; 

Âffût-tralneau,  24  kilogrammes  au  lieu  de  56  kilogrammes; 

AtTût- trépied,  18  kilogrammes  au  lieu  de  25^s,5. 

Les  changements  introduits  dans  la  mitrailleuse  proprement  dite 
porteraient  sur  les  points  ci-après  : 

1«  Le  manchon  refroidisseur  est  désormais  constitué  par  une  mince 
feuille  ^*acier  cannelée;  il  présente  une  aussi  grande  résistance  que 
précédemment  et  sa  surface  de  refroidissement  est  augmentée  ; 

2^  Le  bloc  des  tourillons,  au  lieu  d*ôtre  constitué  en  fonte  malléable, 
est  en  acier  et  reçoit  par  là  un  allégement  appréciable  ; 

3^  La  pièce  qui  sert  à  l'introduction  des  cartouches  (Zufûhrer),  éga- 
lement constituée  en  acier,  perd  les  deux  prolongements  latéraux 
[miuchel)  qui  devaient  guider  le  ruban  à  cartouches,  et  dont  l'usage  a 
révéler  inutilité; 

4*  La  poignée  en  acier  est  reliée  par  une  charnière  à  la  boite  de 
fermeture  et  peut  être  rabattue  vers  l'arrière.  Cette  disposition  facilit 
et  rend  plus  rapide  un  changement  du  canon  ; 

5«  La  tige  de  détente  est  en  acier  et  a  reçu  une  forme  plus  appro- 
priée à  sa  destination;  il  est  maintenant  impossible  que  des  résidus 
s'accumulent  devant  la  détente  et  amènent  le  départ  accidentel  d'un 
coup  sans  qu*il  soit  exercé  une  pression  sur  la  poignée  ; 

6*  Le  logement  protégeant  le  ressort  de  tractioo,  jadis  en  bronze, 
est  fabriqué  en  acier  au  nickel,  et  reçoit  de  ce  fait  une  importante 
diminution  de  poids  ; 

7^  La  base  de  la  boite  de  fermeture,  en  acier,  est  plus  mince  qu'au- 
paravant ; 

8<>  La  pièce  servant  à  augmenter  le  recul  du  canon  dans  le  tir  à 
blanc  (Rûckstossverstârker)  a  reçu  une  meilleure  forme  qui  rend  le 
nettoyage  plus  facile  ; 

9*  La  fermeture  améliorée  comprend  un  nombre  de  pièces  inférieur 
de  sept  par  rapport  à  l'ancienne,  et  est  construite  de  telle  sorte  qu'avec 


(1)  N*  10  de  1907. 


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M  NOUTXLLEft  MILITAIRES.  N«  9Gft. 

Taide  d'uBe  simple  goupille  arrondie  on  peut  la  démonter  et  la 
remonter.  Toutes  les  petites  goupilles  de  sûreté  ont  disparu. 

Lorsque  la  cartouche  est  placée  dans  le  magasin  à  cartouches,  la 
pièœ  de  fermeture  «e  meut  encore  vers  favant^  pendant  que  le  support 
de  cartouche  a  terminé  ëon  mouvement  d'ascension  ;  on  peut,  par 
suite,  tenir  la  fermeture  un  peu  plus  étroite  que  précédemment,  ce  qui 
permet  d'éviter  plus  complètement  les  déchirures  ou  les  ruptures  de  la 
douille. 

Pour  élever  encore  le  rendement  de  la  mitrailleuse,  la  maison  Karl 
Zeiss,  d'Iéna,  aurait  construit  une  lunette  que  Ton  fixerait  sur  la  paroi 
gauche  de  la  boite  de  fermeture. 

L'emploi  de  cette  luaette  présente  sur  la  hausse  et  le  guidon  (qui 
d'ailleurs  restent  sur  l'arme)  les  avantages  suivants  : 

i^  l\  n'y  a  plus  d'accommodation  de  Tceil  à  des  distances  différentes  ; 

2^  Le  grossissement  de  la  lunette  permet  de  découvrir  plus  rapide- 
ment l'objectif  qu'à  l'œil  nu  ; 

30  Les  points  d'arrivée  des  projectiles  sont  plus  visibles  ;  on  peut 
éviter  par  là  un  gaspillage  des  munitions  ; 

4°  En  visant  avec  la  lunette,  on  aperçoit  tout  le  terrain  en  avant, 
depuis  la  mitrailleuse  jusqu'au  but;  au  contraire,  le  terrain  est  caché 
par  l'arme  quand  on  pointe  à  la  hausse,  et  il  est  difficile  de  découvrir 
immédiatement  les  objectifs  surgissant  inopinément  dans  la  campagne. 

£nfin  et  toujours  d'après  la  Krieg$techni$che  Zeitschri/t,  on  aurait 
encore  fabriqué  des  équipements  légers  et  solides  pour  le  transport  de 
la  mitrailleuse  et  de  son  affût;  ces  équipements  permettraient  d'em- 
porter en  même  temps  trois  caisses  à  cartouches.  Il  serait  alors  possible, 
avec  quelques  hommes,  de  transporter  la  mitrailleuse  avec  affût  et 
munitions,  sur  de  grands  parcours,  même  en  rampant. 


L'ÉTAT  SANITAIRB  DANS  l'armêe.  —  Le  rapport  sur  le  service  de 
santé  dans  l'armée  vient  d'être  publié  pour  la  période  qui  s'étend  du 
i"  octobre  1904  au  30  septembre  1905.  De  ce  document  officiel  nous 
extrayons  les  renseignements  suivants  : 

Sur  un  effectif  total  de  525,711  hommes  (contingents  prussiens^ 
saxons  et  wurtembergeoi^)  il  y  a  eu  dans  la  période  considérée  339,000 
malades  en  traitement  à  l'infirmerie  ou  à  l'hôpital.  Le  chiffre  le  plus 
élevé  (28,929)  est  fourni  par  le  corps  de  la  Garde,  le  plus  bas  (iO,6l5J 
par  le  X1X«  corps.  La  moyenne  est  de  16,580  cas  de  maladie  par  corps 
d'armée. 

La  moyenne  journalière  du  nombre  des  malades  de  l'armée  entière 
sMlève  à  13,665  ce  qui  représente  une  proportion  de  26  p.  1,000. 


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^  962.  tfOUTSLLBB  KIUTAIRBS.  9i 

Les  trois  armes  prnoîpaiss  ont  fourni  ehaouse  U  proportion  «lifonte 
de  malades,  calculée  sur  i,000  hommes  de  leur  effectif  :  ctTalerie 
664,1  p.  1,000;  artillerie  de  campagne,  €62,2  p.  1000  ;  infanterie,  613*4 
p.  1,000. 

Comparée  aux  années  précédentes,  cette  statistique  aosose  «bo  pro- 
gression régulîèremeot  décroissante  du  nombre  des  cas  de  maladies  : 
En  1873-74  le  nombre  des  bommes  sonmis  à  nn  traitement  médical 
s'est  en  effet  éloTé  à  1,^11, 8  p.  1,000,  c*est4hêire  que  chaque  homme  a 
étë  malade  plus  d'une  fois  dans  l'année.  En  1883,  la  proportion  attei- 
gnait seulement  845  p.  1,000;  elle  est  descendue  actneltemoMt  à 
630,8  p.  1 ,000,  ce  qui  indique  une  amélioration  sansiWe  dans  les  oon» 
ditioos  hygéniqnes  4e  la  troupe. 

La  nature  même  des  différentes  affections  dépend  au  premier  cM 
des  mnladits  régnantes  et  en  second  Hen  des  intempéries,  at  qni  est  à 
préfoir  étant  données  les  conditions  portionlières  du  serTÎce  militaire. 
Les  maladies  de  la  poitrine,  du  cœur,  du  système  nerveux,  des  «reïKes, 
peuvent  élre  classées  parmi  celles  qui  résistent  le  mieux  aux  efforts 
faits  par  le  service  de  santé  pour  améliorer  Fétat  sanitaire  de  Tarmée. 
En  revanche»  on  peut  signaler  la  décroissance  de  toutes  les  autres 
maladies,  notamment  des  midadies  contagieuses,  y  compris  la  tuber- 
cuktse,  succès  dû  en  grande  partie  aux  mesures  prophylactiques,  la 
diminution  des  maladies  d'origine  traumatique  doit  être  attribuée  à 
une  meilleure  surveillance  pendant  les  exercices. 

Le  nombre  des  cas  de  mort  présente  également  une  régression  mar- 
quée. En  1873-74  le  nombre  des  décès  était  de  6,7  p.  1,000  de  l'effec- 
tif, en  1904-05,  il,  n'est  plus  que  de  3  p.  1,000.  Les  accidents  mortels 
ont  diminué  de  plus  de  moitié,  les  suicides  sont  passés  de  0,50  p.  1,000 
l  0,39  p.  1,000. 


B8PAONB. 


Statiors  RADioTÉLtGKAPHiQUBS.  —  Denx  statUms  militaires  de  télé- 
graphie sans  fil  vont  être  construites  à  Almeria  et  Melilla. 
Le  personnel  comprendra  pour  chacune  d'elles  : 
1  lieutenant  en  premier  du  génie,  chef  de  poste; 
3  radiotélégraphistes  de  1'*  classe  ; 
i  mécanicien; 
i  plantons; 
1  soldat  ordonnance  pour  l'officier. 

£d  outre,  une  troisième  station,  organisée  à  Ghamartin  de  la  Rosa, 
servira  aux  études  radiotélégraphiques  de  l'École  électrotechnique  et 
des  communications  militaires. 


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92  NOXJYBLLEB  MILITAIRES.  N*  96S. 

Tous  ces  postes  doivent  être  installés  par  la  Société  «  Telefunken  » 
de  Berlin. 


RfiABMEME^T  DB  l'irtillbrib  bspagi^Olb.  —  1^  Artillerie  de  cam- 
pagne. —  On  sait  (i)  que  la  loi  du  11  janvier  1906  a  autorisé  l'achat, 
par  le  GouTemement  espagnol,  de  50  batteries  (200  piècet^)  de  oam- 
pagne  à  tir  rapide,  système  Schneider-Ganet,  modèle  PD,. 

La  livraison  de  ce  matériel,  échelonné  sur  une  période  de  trois 
années,  doit  avoir  lieu  dans  les  conditions  suivantes  : 

1907  :  6  batteries,  au  2«  régiment; 

1908  :  18  batteries,  à  raison  de  6  pour  chacun  des  8S  9*  et  10«  régi- 
ments ; 

1909  :  26  batteries,  dont  6  pour  les  4«,  7«  et  12«  régiments,  les 
8  batteries  en  excédent  étant  provisoirement  entreposées  au  parc  de  la 
!'•  région. 

â*»  Arttlletie  de  montagne,  —  Aux  termes  de  la  loi  du  7  décembre 
1907,  un  crédit  de  1 ,555,000  pesetas  vient  également  d'être  affecté  au 
réarmement  de  rartillerie  de  montagne.  Les  batteries  en  service  dans 
les  3  régiments  de  montagne,  système  Krupp,  modèle  1896,  seront  à 
bref  délai  remplacées  par  12  batteries  à  tir  rapide,  système  Scbneider- 
Ganet,  au  total  48  pièces. 


HOLLANDE. 


Mutations  dins  lb  haut  coMMANDBiiBifT.  —  Le  général-lieutenant 
A.  Eool,  chef  de  Tétat-major  général,  a  été  nommé  au  commandement 
de  Tarmée  de  campagne  et  remplacé  à  la  tête  de  Tétat-major  par  le 
général-lieutenant  Sabron. 

Le  général  Kool,  aide  de  camp  général  de  la  Reine,  a  70  ans.  Le 
général  Sabron  est  Agé  de  58  ans. 


PbOJBTS  de  loi  BELATIFS  lUX  FORTIFICATIONS.  —  DcUX  projets  de 

loi  ont  été  déposés  au  mois  de  septembre  au  sujet  des  dépenses  néces- 
saires à  l'achèvement  du  système  de  fortifications. 

Le  premier  est  relatif  à  la  position  d'Amsterdam.   Le  total  des 


(1)  Voir  1«  semestre,  1906,  p.  404. 


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N»  961.  NODYBLLRS  MILITAIRB8,  93 

dépenses  préfues  pour  acheyer  les  trayaux  e^t  de  4,120,000  francs.  Une 
iomme  de  1,780,000  francs  est  portée  à  cet  effet  au  budget  de  la  guerre 
de  1908. 

Le  second  se  rapporte  aux  autres  fortifications  et  comprend 
120,000  francs  de  dépenses,  dont  73,000  pour  la  Nieuwe  EoUandscke 
Waterlinie. 


Budget  de  là  gobrrb  pour  1908.  —  Le  projet  de  budget  pour 
1908  s'élève  à  57,830,000  francs  enyiron,  supérieur  de  1,925,000  francs 
à  «loi  de  1907.  

Budget  ds  la  gusire  des  Indes  NteiLÂRDAiSES  pour  1908.  -* 
Le  projet  de  budget  s'élève  à  68,300,000  francs  environ,  supérieur  de 
1,300,000  francs  à  celui  de  1907. 


ITAUB, 


AUGMENTATION  DE  LA  SOLDE  DES  OPFICIERS  INFÉRIEURS.  —  La  SOlde 

des  officiers  inférieurs  a  été  remaniée  et  augmentée  par  une  loi  du 
U  juillet  1907.  Le  nouveau  régime  constitue  une  notable  amélioration 
Tis-à-vis  du  précédent,  fixé  en  1904  (1). 
Les  nouveaux  traitements  sont  les  suivants  : 

Sous-lieutenant  et  chef  de  musique fr.  2,000 

Lieutenant 2,400 

Lieutenant  ayant  5  ans  de  grade 2,800 

Lieutenant  ayant  10  ans  de  grade 3,200 

Capitaine 3,400 

Capitaine  ayant  5  ans  de  grade 3,800 

Capitaine  ayant  10  ans  de  grade 4,300 

Les  chefs  de  musique  ont  droit  à  une  augmentation  de  solde  de 
300  francs  tous  les  cinq  ans. 

L'augmentation  de  dépenses  pour  l'exercice  1907-1908  s'élève  à 
l»d00,000  francs. 


(1)  Voir  2«  semestre  1904,  p.  173. 


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94  KOUTBLLES  HIUTânEBS.  î^  96^ 

Modifications  a  la  loi  sur  L*ATAifCiiiB!fT.  —  La  loi  sw  Favaiiee- 
ment  du  2  juillet  1896  (i)  a  été  modtftée  par  la  Un  du  U  jw»- 
let  1907. 

Les  sous-lieutenants  de  toales  armes  sont  promut  lieateoantt  au 
bout  de  3  ans  (î)  :  exception nellemcnft,  «t  eomme  par  le  passé,  les 
sous-lieutenants  d'artillerie  et  du  génie,  ayant  subi  avec  twxêf  les 
examens  de  l'École  d'application,  sont  promus  lieutenants  à  leur  sortie 
de  rËcole;  les  sous-lieutenanU  du  oorps  midical  sont  promus  lieute- 
iMuits  ao  bout  de  2  ans. 


Uniforme  des  officiers.  —  Les  officiers  montés  sont  autorisés  à 
faire  usage  de  jambières  à  oourreies  du  modète  déjà  adopté  peur  les 
maréebeai  d'artillerie.  La  jambière  pourra  être  portée  ca  tenue  d'exer- 
cice et  en  petite  tenue,  aTec  des  souliers  laeés  du  modèle  des  alpins. 
Le  port  des  jambières  à  boucles,  à  boutons  ou  à  lacets  visibles  est 
interdit  (3).  

Stations  radiotélégraphiotes.  —  Un  crédit  de  600,000  francs  pour 
l'exercice  190&-i907  est  inscrit  au  budget  de  la  marine  ea  Tue  de  l'éta- 
blissement de  sUtions  de  télégrapbie  sans  fil  dans  le  Bénadir  et  l'Erj- 
tkrée. 

A  partir  de  l'exercice  1907-1908,  «se  somme  ansuelle  de  110,000 
francs  sera  prévue  pour  reiploitatioa  de  ces  atatioB&(4). 


Nouveaux  effectifs  du  corps  royal  de  troupes  colonliles.  — 
Un  décret  du  â  septembre  1907  a  modifié  les  effectifs  du  corps  royal  de 
troupes  coloniales,  qui  sont  ramenés  à  un  total  légèrement  inférieur  à 
celui  qu'ils  représentaient  auparavant  (5).  A  part  cette  réduction,  la 
seule  modification  importante  introduite  dans  l'organisation  du  corps 
con!4iâte  dans  la  suppression  de  la  compagnie  entière  et  son  remplace- 
ment par  une  compagnie  frontière. 


(1)  Voir  2«  semestre  189«>,  p.  89. 

(2)  Par  mesure  transitoire,  Tancienneté  des  lieutenants  qui  seront 
re^tés  plus  de  3  ans  sous-lieutenants  sera  décomptée  à  partir  de  l'expi- 
ration de  leur  troisième  année  de  grade  de  sous-lieutenants, 

(.^)  Circulaire  du  17  août  1907. 

(4)  Loi  du  14  juillet  1907. 

(5)  Voir  :2«  semestre  190fj,  p.  589. 


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96  NOUVBLLBB  MILITAIRES.  M*  962. 

Institut  de  bibnpaisancb  VlCTOR-EHMA^UBL  III  pour  les  officiers 

PENSIONNfiS  DE   TERRE   ET   DE   MER    fcT  LEURS    FAMILLES.    —   Un  décret 

royal  du  14  juillet  1907  (i)  acréé  à  Rome,  sous  le  titre  précité,  un  ins- 
titut destiné  à  fournir  des  secours  aux  oFôciers  pensionnés  et  à  leurs 
familles.' 

Les  secours  peuvent  être  permanents  ou  périodiques. 

Le  capital  de  Tinstitut  sera  constitué  à  l'aide  de  500,000  livres  pro- 
Tenant  de  Tancienne  société  mutuelle  d*habillemettt  des  ofQciers  ;  à  ce 
fonds  Tiendront  s'ajouter  les  capitaux  provenant  de  la  liquidation  défi- 
nitive de  cette  société,  de  dons,  de  legs,  etc. 

Le  siège  de  L'institut  est  établi  auprès  de  la  société  des  officiers  pen- 
sionnés de  terre  et  de  mer. 

Les  caisses  précédemment  instituées  pour  consentir  des  prêts  aux 
officiers  pensionnés  sont  supprimées  (2). 


Le  routeau  Ministre  de  la  guerre.  —  Le  général  Vigano,  démis- 
sionnaire, a  été  remplacé  pnr  M.  SeTerino  Casana,  sénateur. 

M.  SeTerino  Casana,  le  premier  Ministre  de  la  guerre  ciTil  qu'ait  eu 
l'Italie,  est  ingénieur.  Né  à  Turin  en  1842,  il  contribua,  de  1864  à 
1868,  à  l'établissement  du  réseau  ferré  de  Lombardie  et  appartint 
ensuite  comme  professeur  à  l'École  d'application  des  ingénieurs  à 
Turin. 

Député  en  1881 ,  il  siégea  au  centre  droit  et  représenta  successÎTe^ 
ment  les  collèges  de  Novare  et  de  Pallanza  jusqu'en  1898,  époque  à 
laquelle  il  fut  élu  sénateur. 

M.  Casana  aTait  su  acquérir  à  la  Chambre  d'abord,  puis  au  Sénat, 
une  situation  des  plus  en  vue.  Il  était  membre  de  la  Commission 
d'enquête  sur  l'administration  de  l'armée. 

Le  Ministre  de  la  guerre  a  confié  le  portefeuille  de  sous-secrétaire 
d'État  au  major  général  Segato,  commandant  la  brigade  de  Galabre. 
Le  général  Segato  sort  du  corps  d'état-major;  il  a  été  professeur  et 
commandant  en  second  à  l'École  de  guerre,  professeur  d*art  militaire  à 
l'Académie  navale  et  est  connu  dans  l'armée  pour  ses  publications 
militaires.  Né  en  1856,  il  est  un  des  plus  jeunes  officiers  généraux 
italiens. 


(1)  Cf.  Giomale  militare  ufficiale,  1907,  p.  561. 

(2)  Circulaire  du  16  août  1907. 


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V*  962.  NOUVBLLBS  MILITAIRES.  97 


RUSSIE. 

Aembmbrt  ds  la  gendàeiibrib. —  Un  prîkaz  du  23  mai/5  juin  4907 
(n*  287)  annonce  l'adoption  d'une  carabine  de  3  lignes  (7™'°,62) 
(modèle  du  lieutenant-colonel  IourloT)et  d'un  poignard  (kinjal)  recourbé 
pour  les  hommes  de  troupes  du  corps  de  la  gendarmerie  en  remplace- 
ment du  fusil  des  Cosaques,  du  revolver  et  du  sabre  dont  ils  étaient 
précédemment  armé^. 

Toutefois  les  Yakbmistres  et  les  trompettes  conserTeront  le  reyoWer; 
le  labre  sera  également  conserré  par  les  Yakbmistres,  et  par  les  gradés 
des  gendarmes  des  détachements  de  forteresse  et  des  unités  de  la  gen- 
darmerie. 


Écoles  db  «feldchibs»  TfiTÉRiNAiRBS  dans  les  corps  db  troupe. 
^  On  sait  qu*il  existe  en  Russie  une  catégorie  spéciale  d'hommes  de 
troupe  appelés  feldchers  qui  secondent  les  médecins,  les  pharmaciens  et 
les  vétérinaires  militaires  (i)  et  les  remplacent  même  dans  les  postes 
peu  importants. 

Des  écoles  spéciales  existent  pour  les  feldchers  médecins  et  pharma- 
ciens (i)  et,  quant  aux  feldchers  Tétérinaires,  un  prikax  (n^  109)  du 
3i  mars/H  avril  1869,  avait  prescrit  d'organiser  des  cours  à  leur  usage 
(durant  trois  ans)  dans  les  corps  de  cavalerie  pourvus  d'infirmeries  vété- 
rinaires. 

Un  prikaz  (n«  486)  du  12/25  septembre  1907  publie  un  nouveau 
règlement  concernant  ces  derniers  et  pouvant  se  résumer  comme  il 
suit  : 

La  préparation  des  feldchers  vétérinaires  se  fera,  dans  toutes  les  cir- 
conscriptions militaires,  dans  des  écoles  (cours)  créées  dans  les  infir- 
meries vétérinaires  des  troupes  de  cavalerie  (Cosaques  compris)  et  d'ar- 
tillerie. 

Le  commandant  de  la  circonscription  fixe  les  époques  du  commence- 
ment et  de  la  fin  des  cours  annuels,  sur  la  proposition  du  vétérinaire 
inspecteur  de  la  circonscription. 

U  flie  également  de  la  même  manière  le  nombre  d'élèves  à  fournir 


(1)  Voir  Revue  fniiitaire  de  l* Étranger,  2«  semestre  1873,  p.  22  et  48. 
Eo  principe,  chaque  unité  :  compagnie,  escadron  et  batterie  a  un  feld- 
cher  médecin  et  chaque  unité  montée  a  en  outre  un  feldcher  vétéri- 
naire (non  compris  ceux  qui  comptent  au  petit  état-major  du  corps  de 
troupe). 

7 


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99  NOtJYSLLBS  MILITAIRBS.  N*  962  « 

par  les  corps  de  troupe  intéressés,  de  sorte  qu*il  y  en  ait  20  au  plus  et 
^  au  moins  pour  chaque  école  créée. 

Les  élèves  entrent  à  i*école  à  la  fin  de  la  première  période  d* instruc- 
tion, c'est-à-dire  quatre  mois  après  leur  incorporation,  de  maniàce  à  ne 
pas  arriver  à  l'école  après  la  fin  de  mai. 

Les  élèves  doivent  savoir  très  bien  lire  et  écrira,  être  aptes  à  l'em- 
ploi, avoir  une  bonne  conduite  et  le  désir  de  s'instruire. 

Ils  sont  choisis  dans  les  corps  par  les  vétérinaires  intéressés  avec 
Tassentiment  des  chefs  de  corps. 

Les  cours  durent  un  an  et  demi. 

Ils  sont  faits  par  le  vétérinaire  du  corps  où  l'école  est  installée  (par 
le  moins  ancien  de  ces  vétérinaires  sous  la  direction  du  chef  de  service, 
s'il  y  a  deux  vétérinaires  dans  le  corps). 

Les  élèves  continuent  h  compter  à  leur  corps  d'origine  ;  ils  sont  réunis 
en  un  peloton  spécial  et  ne  doivent  pas  être  distraits  du  service  vétéri- 
naire pendant  la  durée  des  cours. 

A.  lai  fin  de»  cours  il»  passent  de»  examens  et  reçoivent,  le  cas  échéant, 
un  certificat  de  feldoher  vétérinaire.  Une  partie  de  ceux  qui  en  sont 
pourvus  est  nommée  aux  emplois  vacants  dans  la  circonscription  oomme 
jeunes  feldchêrs  vétérinaires,  le  reste  rentre  à  son  coi^s  et  sert  à  com- 
bler les  vacanfle»  ultérieuEes. 


Cession  de  chevaux  d'artillerie  et  de  cavalerie  a  d'autres 
CORPS  DE  TROUPE.  —  Un  prikaz  n®  242,  de  1888,  avait  fixé  les  prix 
auxquels  les  chevaux  déclassés  dans  les  armes  à  cheval  seraient  cédés 
aux  autres  armes. 

Un  prikaz  n^*  33;  du  18/31  janvier,  modifie  ces  prix  de  la  manière 
suivante  :  chevaux  de  la  Garde  55  roubles,  dievaux  d'artillerie 
39'  roubles  (25  roubles  au  Turkestan  et  dans  les  circonscriptions  d'Omsk 
et  d'Irkoutsk). 

En  outre,  pour  les  cessions  à  faire  aux  officiers  des  autres  corp»  de 
troupe,  un  prikaz  n9  362,  du  6/19  juillet  1907,  fbit  connaître  que  les 
chevaux  de  cavalerie  déclassés  seront  cédés  aux  officiers  d'infanterie, 
d'artillerie,  de  la  garde  firontière,  des  établissements  dlnstruction  et 
de  la  police  montée  aux  prix  suivants  pendant  la  période  des  trois 
années  1907,  1908,  1909. 

Chevaux  provenant  de  la  Garde,  de  l'École  d'officiers  de  cavalerie  et . 
de  l'Ëcole  de  cavalerie  Nicolas,  50  roubles. 

Chevaux  provenant  de  l'armée,  35  roubles. 


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N»  96e.  NOUTSLUEa  HIUTAUUBS*  90 

Socitrt  iHYÊmiALE  mo9SE  d'sistotek  militairb.  —  Non»  empcu»- 
toQs  au  Rousski  Invalid  (1)  les  renseignenwAts  raiTtoti  OMMiuant  nmt 
«  Société  ruite  d'histoire  militaire  »  qui  a  été  ooottituée  réoemnest  à 
Sawt-Ktersbonrg. 

D*aprè8  tes  statuts,  apprvuTés  par  l'eaipertar  le  27  aoAt/9  septembn 
1907,  le  but  de  la  société  est  d'étudier  le  passé  historiqjue  du  peuple 
rasse  dans  toute»  ses  nanifesUon».  La  société  lorme  des  seetiens 
locales  :  elle  coatribue  à  la  couftîtntioa  des  archives,  à  Térectioa  et  à 
IVntretîen  des  monuments  historique»;  elle  fait  eiéeuter  des  fouilles  et 
organise  des  râites  auv  champs  de  bataille;  elle  crée  des  musées, 
des  bibfiotiièques,  ete.;  elle  peut  orji^aniiser  des  confidences,  publier  un 
journal  et  des  onvrages  trartaut  de  Thistoire  militaire. 

Elle  comprend  ées  nrembres  honoraires  et  des  membres  eflfectt&» 
C«ùx-ci  versent  une  cotisation  annuelle  de  5  roubles  (13  fr.  30). 

Un  conseil,  composé  du  présideat,  du  viee-président  et  de  10  mem- 
bres, est  chargé  des  mesures  d'eiécution.  Il  est  contrôlé  par  une  corn- 
misBioo  de  cinq  membres. 

Les  assemblées  générales  se  tieauent  au  moins  une  fois  par  an. 

Une  première  assemblée  générale  a  eu  lieu  le  29  septembre/ 12  oo- 
tftbre  dans  une  des  salies  de  l'état-major  du  ministère  de  la  guerre. 
Ehe  a  procédé  à  réiection  du  conseil.  Ont  été  nommés  : 

Président,  le  général-lieutenant  Dmitri-Antonoyitch  Skalon  ; 

Vice-président,  le  général-lieutenant  Mjchlaevski,  général  de  jour  à 
Tétat-major  du  ministère  de  la  guerre  ; 

Secrétaire,  le  lieutenant-colonel  Strouk.ov,  directeur  du  Musée  his- 
torique d'artillerie. 

A  la  date  du  20  octobre/2  novembre,  TEmpereur  a  accepté  le  titre 
de  président  hononûre  de  la  sooiété,  qui  portera  dé^rmais  la  dénomi- 
aatioo  de  SoeiiU  impériale  russe  dUhistoire  militaire. 


Réorganisation  de  l'état-majur  général  russe.  —  Au  milieu 
dr-  l'année  1905  (2)  Tétat-major  général  russe,  organe  du  ministère  de 
U  guerre,  a  été  scindé  en  deux  éléments  (3)  : 

!•  V état-major  du  ministère  de  la  guerre  (gla^nyi  chtab)  subordonné 


(I)  N»  206^  211,  212,  t\a,  2i0  et  241  de  1907. 

(2j  Voir  2*  semestre  L905,  p.  197.  On  trouvera,  en  outre,,  à  la  fin  de 
cet  article,  l'historique  succinct  des  transformations  du  ministère  de  la 
guerre  depuis  1802. 

(3)  Afin  de  nous  rapprocher  le  plus  possible  de   la  terminologie 


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100  NOUVELLES  MILITAIRES.  N«  962. 

au  Ministère  de  la  guerre,  et  formant  une  direction  analogue  aux 
autres  directions  du  ministère; 

f^  Léiai-majùr  général  (generalnyi  chtab)  placé  sous  les  ordres 
d'un  chef  nouTeau,  créé  à  cette  époque,  le  chef  de  Cétat-major 
général  (i)  indépendant  du  ministère  de  la  guerre  et  relevant  directe- 
ment de  TEmpereur. 

Dans  le  courant  de  Tannée  1906,  après  quelques  mots  de  fonctionne- 
ment, la  nouvelle  organisation  a  été  réglée  d'une  façon  définitive  par 
deux  prikaz,  n**  252  et  611,  qui  ont  déterminé  les  compositions  du 
personnel  et  les  attributions  respectives  des  deux  éléments  précités. 

D'une  manière  générale,  Tétat-major  du  ministère  de  la  guerre  est 
chargé  des  travaux  de  chancellerie  et  de  service  courant,  Tétat-major 
général  traite  toutes  les  questions  relatives  à  la  préparation  à  la  guerre 
et  au  service  d'état-major  proprement  dit. 

La  présente  note  a  pour  but  d'exposer  sommairement  cette  nouvelle 
organisation. 

Létat-major  du  ministère  de  la  guerre,  —  L'état-major  du  ministère 
est  placé  sous  les  ordres  immédiats  du  chef  de  Tétat-major  du  minis- 
tère, dont  le  cabinet  comprend  le  personnel  suivant  :  un  officier  supé- 
rieur ou  subalterne,  officier  d'ordonnance,  cinq  fonctionnaires  classés 
(dont  deux  non  rétribués)  pour  missions  spéciales,  un  secrétaire  et  son 
adjoint. 

L'état-major  du  ministère  compte  en  outre  deux  généraux  de  brigade 
dont  l'emploi  n'est  pas  défini. 

L'état-major  du  ministère  centralise  toutes  les  questions  relatives  i 
l'organisation  et  à  la  composition  des  troupes,  au  personnel  et  au 
recrutement  de  l'armée,  à  l'instruction,  au  service,  à  la  répartition,  à 
l'équipement,  à  l'armement,  à  T  habillement  et  à  l'administration  des 
troupes;  il  a  la  haute  surveillance  sur  les  prisons  dépendant  du  minis- 
tère de  la  guerre. 


employée  dans  les  do/^uments  russes  publiés  en  français,  on  a  modifié 
les  appellations  qui  avaient  été  données  à  ces  deux  éléments,  dans  la 
Revue,  au  moment  de  leur  création  en  1905.  (Voir  V  semestre  1905, 
p.  197  et  1«'  semestre  1906,  p.  192.) 

(1)  Le  chef  de  l'état-major  général  a,  en  outre,  sous  ses  ordres,  en 
dehors  de  la  direction  de  l'état-major  général  dont  il  est  question  au 
cours  de  cet  article,  l'Académie  d'état-major  Nicolas,  les  officiers  d'état- 
major,  le  personnel  employé  normalement  dans  l'état-major,  les  ofd- 
ciers  du  corps  des  topographes  militaires,  les  troupes  de  chemins  de  fer 
ainsi  que  les  troupes  techniques  de  liaison.  (Voir  2«  semestre  1905, 
p.  197.) 


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»•  962.  NOUVELLES  MILITAIRES.  401 

n  86  oompose  de  deux  directions  (oupravlenie)  et  de  deux  dirigions 
(otdiel). 

a)  La  direction  du  quartier-maître  général  ; 

b)  La  diTÎsion  de  mobilisation  ; 

c)  La  division  d'Asie  ; 

d)  La  direction  du  général  de  jour. 

Font  également  partie  de  Tétat-major  du  ministère  : 

c)  Le  comité  de  mobilisation  ; 

/)  Le  comité  de  l'économat. 

g)  L'imprimerie  militaire  avec  le  magasin  de  librairie  et  de  cartograf- 
pbie  des  pnblications  de  l'état-major  du  ministère  de  la  guerre,  de  la 
direction  do  Tétat- major  général  et  du  comité  de  l'instruction  des 
troupes. 

Soot  de  plus  rattachés  à  l'état-major  du  ministère  : 

1*  Le  personnel  de  la  rédaction  de  la  revue  militaire  russe  Vœnnyi 
Sbomik  et  du  journal  Roustki  Invaiid  ; 

2^  Le  corps  des  courriers  de  campagne  dont  le  but  et  l'organisation 
sont  déterminés  par  un  règlement  particulier  (1). 

La  composition  et  les  attributions  des  directions  et  divisions  de  Tétat- 
mijor  du  ministère  sont  les  suivantes  : 

a)  La  direction  du  quartier-moitre  général  comprend  trois  sections  et 
le  service  des  mouvements  de  prisonniers  par  étapes. 

1"  SBCTiON.  —  Organisation  des  troupes.  —  Organisation  des 
troupes,  étude  des  mesures  à  prendre  pour  augmenter  la  préparation 
de  l'armée  i  la  guerre.  Effectifs.  Écoles  de  jounkers.  Habillement,  arme- 
menty  équipement. 

i  colonel  d'état-major  chef  de  section  et  2  officiers  supérieurs,  dont 

1  d'état-msjor,  adjoints;  3  lieutenants- colonels  chefs  de  bureau  et 

2  officiers  subalternes  adjoints. 

2«  SBCTioif.  —  Répartition  et  service  de^  troupes.  —  Répartition  des 
troupe».  Réunion  des  troupes  pour  les  exercices'  d'été  et  les  manœuvres. 
Concours  de  tir.  Courses.  Acquisitions  de  terrains  pour  les  camps  et 
ebamps  de  tir.  Sociétés  de  tir.  Service  des  places.  Détachements,  dépu* 
tations.  Revues  et  parades. 

1  colonel  d'état-major  chef  de  section  et  3  officiers  supérieurs,  dont  i 
d'état- major,  adjoints;  3  lieutenants-colonels  chefs  de  bureau  et  2  offi- 
ciers subalternes,  adjoints;  2  dessinateurs,  2  topographes  classés  déta- 
chés de  la  direction  de  topographie  militaire. 


(1)  Voir  f  semestre  i903,  p.  306. 


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} 


4 os  NOUVBIiUBB  MlUTAIBaS.  N«  968. 

3*'S«CTI0H.  :^  Administration.  —  Solde  et  cfteernemeDl.  Àdmhiis- 
tratîon  intérieure.  Serrice  de  santé.  Cercles  d'officiers.  Sociétés  écono- 
miques. 

1  colonel  chef  de  section  et  2  officiers  wipéneurs  adjoints  ;  5  lieute- 
nants-colonels chefs  de  bureau;  4  officiers  subalternes  et  2  fonetionnaires 
classés  adjoints. 

Service  des  mouvements  de  prisonniers  par  étapes.  —  Formation  des 
couTois  de  détenus.  Règles  pour  le  service  des  convois.  Prélèvements 
dans  les  troupes  pour  Tescorte  de  ces  convois.  Mouvements  par  étapes 
des  hommes  de  troupe  et  des  recrues. 

i  général  de  brigade  ou  de  division,  en  méine  temps  înspeetear 
général  des  mouvements  de  détenus;  1  lieuitenant-colonel  chef  de 
bureau. 

b)  La  division  de  mobilisation  comprend  cinq  bureaux  et  un  secréta- 
riat. 

d*'  bureau,  —  Service  militaire,  tirage  au  sort,  engagés  condition- 
nels, engagés  volontaires.  Calcul  et  répartition  du  contingent  annuel 
des  recrues.  Rengagements.  Passage  des  hommes  de  troupe  dans  la 
réserve. 

2*  bureau,  —  Efiectif  des  officiers  fonctionnaires  classés:,  hommes  de 
troupe  et  chevaux  de  l'armée  active.  Effectif  et  règ4es  d*appel  des 
hommes  de  troupe  de  la  réserve.  Examen,  au  point  de  vue  de  la  mobi- 
lisation, des  comptes  rendus  des  commandants  des  troupes. 

3«  bureau.  —  Officiers  de  réserve  ;  répartition  des  olficiers  de  réserve 
ainsi  que  des  engagés  conditionnels  de  i'*  catégorie  et  des  sous-offi- 
ciers de  réserve  dans  les  emplois  d'officier.  Personnel  de  complément 
des  services  de  l'armée  en  cas  de  mobilisation. 

4*  bureau.  -^  Préparation  des  instructions  sur  la  mobilisation  ;  cod- 
trôle  de  la  préparation  des  troupes  à  la  mobilisation.  Fourniture  de 
miatériel  aux  services  de  l'armée.  Comptabilité  des  réserves  de  guerre. 
Réquisition  des  chevaux  et  voitures. 

5«  bureau,  —  Effectifs  et  cadres  de  la  milice.  Périodes  d'instruction 
4es  hommes  de  la  réserve  et  de  la  milice.  Formation  des  oorps  de 
troupe  de  la  milice. 

La  division  de  mobilisation  comprend  le  personnel  suivant  : 

1  général  de  division  ou  de  brigade  d'état-major,  chef  de  la  dÎTimm  ; 
-5  colonels,  dont  3  d'état-major,  chefs  de  bureau;  8 officiers  supérieurs, 
dont  4  d'état-major,  adjoints  ;  1  officier  subalterne,  secrétaire,  et  deux 
adjoints;  i  commis  d*ordre,  i  topographe  classé  détaché  de  la  directioa 
de  topographie  militaire. 

c)  La  division  tCAsie,  qui  comprend  deux  boréaux,  a  la  direcftiom  des 


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M*  968.  NOmrSLLBS  HILIXAIRKS.  403 

affaires  d'«rdre  administratif  et  militaire  local  dang  les  localités  qui 
dépeadent  du  ministère  de  la  guerre  et  traite  les  questions  politiques 
qui  s*y  rattachent. 

Son  personnel  est  le  suimnt  : 

i  général  âe  brigade  d'état^najor,  «hef  de  dif  ision  ;  I  colonel  d'état- 
major  et  1  fonctionnaire  classé,  chefs  de  bureau;  1  officier  supérieur  et 
1  fonctionnaire  classé,  adjoints;  1  secrétaire;  i  topographe  civil  détaché 
de  la  direction  de  topographie  militaire.  Les  officiers  et  les  fonction- 
DBÎreg  de  cette  division  sont  choisis  parmi  ceux  qui  ont  servi  en 
Orient. 

ij  La  direction  du  général  de  Jour  est  placée  sous  les  ordres  du  géné- 
ral de  jour  (général  de  diidsion)  assisté  d'un  général  de  brigade  comme 
a4}oiAt;  elle  comprend  six  sections,  les  archives  générales,  la  chanceU 
lerie,  les  services  de  la  comptabilité,  de  la  trésorerie  et  des  détails. 

4*  SBCnoif  (1).  —  Personnel  des  afficiers  et  fonctionnaires  classés.  — 
^emotiens,  mutations.  Passage  dans  la  réserve. 

1  colonel,  ohef  de  section;  i  offioter  supérieur,  adjoint;  3  lientenamfts- 
txflonek,  cbefis  de  bureau  ;  5  officiers  subalternes  et  2  foncttonnaires 
classés,  adjoints. 

5*  SECTION.  —  Affectation  des  officiers  et  fonctionnaires  classés,  — 
Affectations.  Établissement  des  «  attestations  ». 

\  colonel,  chef  de  section  ;  i  officier  supérieur,  adjoint  ;  2  lieutenants- 
colonels,  chefs  de  bureau  ;  2  officiers  subalternes,  1  fonctionnaire  classé, 
adjoints. 

6«  SBCTiOM.  —  Récompenses  et  seemars.  —  Décorations.  Secours. 
Bourses  des  enfants  de  miHtnres. 

i  chef  de  section  et  son  adjoint,  i  lieutenant-colonel  et  i  fonction- 
naire classé  chef  de  bureau,  i  officiers  subalternes  et  2  fonctionnaires 
classés  adjoints. 

1*  SICTION.  —  Justice  militaire,  —  Droits  civîk  des  militaires.  Main- 
tien ée  la  discipline  et  de  Vordre  intérieur  dans  )es  troupes.  Examen 
des  plaitftes.  Renvoi  du  service  sur  arrêt  des  tribunaux  de  corps  d'offi- 
ciers et  par  mesure  disciplinaire. 

i  eelenel  chef  de  section  et  i  officier  supérieur  adjoint,  i  lieutenaDt- 
«dIoobI  (hd  de  bnreav,  1  officier  subalterne  et  1  fonctionnaire  classé 
adjoint. 


(1)  Ce  numérotage  fait  suite  à  celui  des  sections  de  la  direction  da 
quartier-raaltre  général  de  Tétat-major  du  ministère. 


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104  NOUVELLES  1IILITAIRB8.  N«  962. 

8«  SECTION.  —  Mise  à  la  retraite  des  officiers  et  fonctionnaires  classés. 
Pensions  et  assistance  aux  hommes  de  troupe  et  à  leur  famille.  — 
Emplois  civils.  Comité  Alexandre  pour  les  blessés. 

1  chef  de  section,  2  adjoints  ;  3  lieutenants-colonels  et  1  fonction- 
naire classé  chef  de  bureau;  4  officiers  subalternes  et  2  fonctionnaires 
classés  adjoints. 

9*  SECTION.  —  Registres  du  personnel,  —  Établissement  des  prikaz 
et  ukaz  concernant  le  personnel.  Vacances  d*officiers  dans  les  corps 
d'infanterie  et  de  cavalerie.  Tenue  des  états  de  services. 

i  chef  de  section,  i  adjoint  ;  2  chefs  de  bureau,  3  adjoints. 

Archives  générales  :  1  chef  des  archives  ayant  sous  ses  ordres  : 

La  section  de  Pétersbourg  :  1  chef  de  section,  2  chefs  de  bureau. 

La  section  de  Moscou  :  1  chef  de  section,  2  chefs  de  bureau, 
2  adjoints. 

La  Chancellerie  administre  tout  le  personnel  de  Tétat-major  du 
ministère  et  des  organes  qui  lui  sont  rattachés;  établit  le  rapport 
annuel  sui*  les  travaux  de  Tétat-major  du  ministère  ;  assure  rezpédition 
des  affaires  soulevées  dans  les  rapports  du  comité  Alexandre  pour  les 
blessés,  tient  la  comptabilité  de  l'imprimerie  militaire. 

i  colonel,  directeur  de  la  chancellerie,  i  officier  supérieur  adjoint  ; 
1  lieutenant-colonel,  1  fonctionnaire  classé  chef  de  bureau,  2  officiers 
subalternes,  i  fonctionnaire  classé  adjoint. 

Sont  rattachés  à  la  chancellerie  : 

i^  Le  service  de  la  correspondance,  chargé  de  Tenvoi  aux  troupefrdes 
lois,  prikaz  et  autres  publications  :  i  directeur,  2  adjoints  ; 

2<*  Le  service  de  V  enregistrement  y  qui  reçoit,  enregistre  et  expédie  les 
papiers,  tient  les  registres,  et  en  particulier  ceux  de  la  correspondance 
secrète  :  i  commis  d'ordre,  3  adjoints. 

Le  Service  de  la  comptabilité  établît  les  demandes  de  crédit  de  Tétat- 
major  du  ministère,  tient  les  comptes  de  la  trésorerie  :  i  directeur, 
1  comptable,  1  adjoint. 

Le  service  de  la  trésorerie  est  chargé  de  la  réception  et  de  la  remise 
des  fonds,  décorations,  objets  de  valeur, fournitures  de  chancellerie; 

1  trésorier,  1  adjoint. 

Le  Service  des  détails  (1)  est  chargé  de  recevoir  les  demandes  de  toute 
nature  et  de  fournir  les  renseignements,  il  convoque  à  Tétat-major  du 


(1)  Les  attributions  de  ce  service  viennent  d'être  étendues  par  circu- 
laire du  iS/28  février  1907,  n»  85  de  Tétat-major  du  ministère  de  la 
guerre  et  son  personnel  augmenté  de  5  officiers  détachés  des  corps  de 


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N*963.  NOUVELLES  MILITAIRES.  105 

ministère  pour  afiPaires  de  service  les  officiers  qui  se  trouvent  temporai- 
rement à  Saint-Pétersbourg  : 

i  officier  supérieur-directeur;  i  lieutenant-colonel  et  i  officier  subal- 
terne adjoints. 

Le  général  de  jour  a  également  sous  ses  ordres  : 

1*  La  librairie  militaire  avec  le  magasin  de  librairie  et  de  carto- 
graphie qui  imprime  tous  les  documents  nécessaires  au  Département 
de  la  guerre  (son  fonctionnement  et  son  administration  font  Tobjet 
d'on  règlement  particulier)  ; 

2«  Le  secrétariat  particulier  qui  reçoit  et  examine  les  requêtes 
adressés  au  Ministre  de  la  guerre  : 

1  chef  de  bureau^  i  adjoint; 

3*  Le  penonnel  hors  rang,  comprenant  : 

I  officier  supérieur,  commandant  le  personnel  hors  rang  ;  2  lieute* 
nants-coloneU  adjoints,  1  médecin,  i  prêtre,  1  diacre,  1  psalmiste, 
i  sergent-major  et  son  adjoint,  1  fourrier,  2  feldchers,  224  scribes. 

e)  Le  Comité  de  mobilisation  est  chargé  de  réunir  toutes  les  données 
relatives  à  la  préparation  à  la  guerre.  Il  est  présidé  par  le  chef  d'état- 
major  du  ministère  et  comprend  i4  membres  permanent  : 

3  de  l'état-major  du  ministère  :  le  quartier-maître  général,  le  général 
de  jour  et  le  chef  de  la  division  de  mobilisation;  3  de  la  direction  de 
Tétat-major  général  :  le  1*'  ober-quartier-maltre,  son  adjoint  et  le  chef 
de  la  direction  des  communicalious  militaire»,  l'adjoint  du  chef  de  la 
chaDcellerie  du  ministère  de  la  guerre,  i  adjoint  de  chacun  des  chefs 
des  directions  générales  de  l'intendance,  de  rartillerie,  du  génie,  de 
santé  militaire  et  des  troupes  cosaques,  i  représentant  des  Comités 
généraux  de  fortification  et  de  santé  militaire. 

D'autres  personnes  peuvent  y  siéger  dans  des  cas  spéciaux. 

L'expédition  des  a£faires  est  assurée  par  la  division  de  mobilisation 
de  l'état-major  du  ministère. 

/)  Le  Comité  de  ^économat  administre  les  bâtiments  de  l'état-major 
du  ministère  et  de  la  direction  de  l'état-major  général,  il  est  subor- 
donné directement  au  chef  de  l'état-major  du  ministère. 

II  comprend  7  membres,  le  président  et  4  membres  désignés  par  le 
chef  de  l'état-major  du  ministère,  les  2  autres  membres  désignés  par 
le  chef  de  l'état-major  général. 

Le  personnel  de  l'économat  proprement  dit   comprend  l'adminis- 


troupes  (lieutenants  ou  capitaines  en  second),  relevés  tous  les  six  mois, 
1«  1"  janvier  et  le  4"  juillet. 


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iÙ%  NOUYBUiBB  UIUTAIRBS.  N*  962. 

trateur  des  bâtiments  et  son  adjoint,  1  architecte,  1  électricien, 
3  scribes. 

Le  periwmel  de  la  rédaction  de  la  Bevtie  militaire  ruese  «  Vœnnyi 
Sbomik  )>  et  du  journal  Bousski  Invalid,  est  sous  les  ordres  immédiats 
du  chef  de  Tétat-major  dn  ministère,  il  comprend  :  1  rédacteur  général 
•de  brigade  ou  général  de  dÎTision  et  son  adjoint,  colonel  on  général  de 
brigade^  3  secrétaires. 

En  résumé  Tétat-maJor  du  ministère  comprend  le  personnel  saÎTant  : 
9  officiers  généraux,  65  officiers  supérieurs,  27  officiers  subaltemes, 
66  fonctionnaires  classés. 

L*fiTAT-HAJOR  GÉNÉRAL. 

La  direction  de  V état-major  général  (1  )  «st  placée  sons  la  direetion 
immédiate  du  chef  de  l'état-major  général  qni  dispose  du  personnel 
suivant  : 

1  officier  é'^n-donnance,  officier  supérieur  ou  subalterne  ;  3  officiers 
d'état-major  pour  missions  spéciales  dont  1  général  de  brigade  ou  de 
division  et  2  officiers  supérieurs. 

Cette  direction  se  compose  de  : 

1^  La  direction  du  quartier-maître  général  de  Tétat-major  général  ; 

2®  La  direction  des  communications  militaires  ; 

3^  La  direction  de  la  topographie  militaire. 

i^  La  direction  du  quartier-maître  général  de  r-état-major  général 
traite  toutes  les  questions  relatives  à  la  préparation  à  la  guerre,  à 
rétude  des  différents  tfhéfttres  d'opérations  et  à  Torganisation  des 
armées  étrangères;  elle  est  chargée  de  la  préparation  des  grandes 
manœuvres  auxquelles  participent  la  flotte  ou  des  troupes  de  plusieurs 
circonscriptions  et  de  Vinstroction  des  officiers  d'état-major  (Académie 
d'état-major  Nicolas)  (2). 

Le  quartier-maître  gt^néral  d*état-major  général,  qui  en  est  le  chef,  esft 
désigné  par  l'Empereur  sur  la  présentation  du  chef  de  l'état-mjgor 
général  dont  il  est  le  subordonné  direct.  Il  dirige  les  travaux  scientifi- 
ques des  officiers  d'état-major  et  les  voyages  de  forteresse  d'état-major^ 
si  le  chef  de  Tétat-major  géuéral  n'en  prend  pas  lui-même  la  direction, 
s'occupe  de  développer  et  de  perfectionner  les  connaissances  des  offi- 
ciers d'état-major. 


(1)  Voir  2«  semestre  1906,  p.  192, 

<2)  Voir  2«  semestre  1890,  p.  73  et  1"  semestre  1907,  p.  101  pour 
les  conditions  d'admission  à  l'Académie  d'état^major  Nicolas. 


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R*  9<S.  NOUVELLES  MIUTéURBS.  107 

La  direction  du  quartiei^inaltre  général  de  Tétat-mi^or  général  com- 
prend quatre  senrieeg  placés  chacun  sous  les  ordres  d'un  ober-^quartiep- 
maltre. 

Le  Service  du  î"^  cher  quartier-maitrê  coordonne  les  IraTauK  de  la 
direction  de  Tétat-major  général  concernant  les  opérations  «t  Tadminis- 
tration  a^iec  les  traTaux  semblables  des  autres  directions  du  ministère 
de  la  guerre  et  des  autres  ministères,  conformément  aux  ordres  donnés 
par  l'Empereur  pour  la  défense  de  Tempire. 

Ce  service  est  divisé  en  cinq  bureaux  : 

jer  bureau.  —  Questions  générales  se  rapportant  à  la  préparation  à  la 
gwrre, 
2"  bureau.  —  Forteretees. 
3*  bureau.  —  Mçàtiisation  et  organisation. 
4*  bureau.  —  Répartition  et  instruction  des  troupes. 
5«  bureau.  —  Benseignements. 

Après  approbation  du  cbef  de  TétaUmajor  général,  les  travaux  de  ce 
service  sont  Innsmis  pour  étude  complémentaire  et  exécution  auc  ser- 
Tioes  intéreseés  de  la  diFectton  du  quartier- maître  général  de  i'étai- 
major  général  ou  aux  autres  directions  de  la  direction  de  TétatHnajor 
général. 

Personnel,  —  Le  1"  ober-quartier-mattre,  général  de  brigade  ou 
colonel  d*état-major»  i  colonel  d*état-major,  5  chefs  de  bureau  et 
6  adjoints,  officiers  supérieurs  d'état-major. 

Les  services  des  JP«  et  3^  obers-quartiers-maîtres  sont  chargés  de  Texa- 
men  approfondi  et  de  Tétude  de  toutes  les  questions  relatives  aux  opé- 
rations sur  les  différents  théâtres  d^opérations,  en  même  temps  que  de 
la  réunion  des  données  statistiques  sur  les  parties  de  l'Empire  ou  les 
pays  étrangers  correspondant  à  ces  théâtres  d^opérations. 

Ces  deux  services  se  divisent  cbacun  en  six  bureaux,  quatre  pour  les 
opérations,  deux  de  statistique. 

Les  bureaux  d'opérations  établissent  dans  tous  ses  détails  le  plan  de 
concentration  des  armées  sur  le  front  ou  le  théâtre  d'opérations  indi- 
qués, répartissent  entre  les  circonscriptions  correspondantes  les  travaux 
concernant  les  opérations  et  Tadministration  et  en  assurent  le  contrôle 
et  la  coordination. 

Les  bureaux  de  statistique  réunissent  en  vue  des  opérations  les  rensei- 
gnements de  statistique  militaire  dans  la  zone  de  TEmpire  et  dans  les 
pajs  étrangers  qui  leur  sont  attribués,  et  dirigent  à  ce  point  de  vue  les 
travaux  des  circonscriptions  militaires  dont  ils  sont  chargés  d'assurer 
le  contrôle  et  la  coordination. 

Service  du  2*  ober-quarticr-maitre,  —  Le  2«  ober-quartier-maltre. 


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108  NOUVELLES  MIUTAIRE8.  N*  962. 

général  de  brigade  ou  colonel  d*état-major,  6  chefs  de  bureau  et 
iO  adjoints,  officiers  supérieurs  d*état-major. 

Service  du  3*  oher-quartier-mat-re.  —  Le  3*  ober-quartier-maltre, 
général  de  brigade  ou  colonel  d'état-major,  6  chefo  de  bureau  et 
9  adjoints,  officiers  sopérieurs  d*état-major. 

Service  du  4^  ober-quartier-maitre,  —  Ce  service  comprend  trois  sec- 
tions :  section  historique  militaire,  section  du  service  d*état-major, 
section  du  personnel  et  de  l'administrât  ion  de  la  direction  de  Tétat- 
major  général. 

Section  historique  militaire.  —  Organisation  des  travaux  d'histoire 
militaire  exécutés  par  des  commissions  particulières.  Réunion  et  publi- 
cation des  documents  d'histoire  militaire.  Historiques  des  corps  de 
troupe.  Administration  des  crédits  alloués  pour  Tédition  des  travaux 
d'histoire  militaire  et  l'acquisition  de  livres  pour  la  bibliothèque  de 
l'état-major  général  : 

1  colonel  d'état-major,  chef  de  section,  ^  chefs  de  bureau,  2  adjoints. 

Section  du  service  d'état-major.  —  Étude  de  toutes  les  questions  se 
rapportant  au  service  d'état-major;  travaux  scientifiques  des  officiers 
d'état-major  et  perfectionnement  de  leur  instruction.  Académie  d'état- 
major  Nicolas.  Mutations  des  officiers  d'état-major  : 

1  colonel  d'état-major,  chef  de  section  ;  2  lieutenants-colonels,  chefs 
de  bureau  ;  2  officiers  subalternes,  adjoints. 

Section  du  personnel  et  de  l'administration  de  la  direction  de  V état- 
major  général.  —  Correspondance  concernant  le  personnel  de  la  direc- 
tion de  l'état-major  général  et  celui  qui  s'y  trouve  détaché.  Compte 
rendu  annuel  des  travaux  de  la  direction  de  l'état-major  général  : 

i  colonel,  chef  de  section,  2  chefs  de  bureau,  3  adjoints,  3  topo- 
graphes militaires,  1  trésorier,  i  rédacteur,  i  commis  d'ordre  et  son 
adjoint,  1  médecin. 

L'état-major  général  comprend  en  résumé  le  personnel  suivant  : 

7  officiers  généraux,  51  officiers  supérieurs,  2  officiers  subalternes, 
48  fonctionnaires  classas. 

Le  personnel  troupe  se  compose  de  : 

1  sergent-major,  1  fourrier,  1  feldcher,  70  scribes. 

2^  et  3®  La  composition  et  le  fonctionnement  de  la  direction  des  com- 
munications militaires  et  de  la  direction  de  la  topographie  militaire  n'ont 
subi  aucune  modification  (1). 


(I)  Voir  2«  semestre  1903,  p.  302. 


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N*  962.  NOUYBLLBS  MILITAIRES.  109 

GaOUPBMBNT  BN  BRIGADE  DBS  UNITÉS  D'WFANTBMB  DB  FOETERB^SB  DB 

YabsotibbtdbNovogboegibtsk.  — Un  prikaz  no  141,  du  9  mars  1907, 
a  prescrit  le  groupement  des  régiments  d* infanterie  de  forteresse  de 
Varsovie  et  de  NoTOgeorgievsk  en  brigades  d'infanterie  de  forteresse  et 
la  constitution  d^états-majors  pour  ces  brigades. 

Les  généraux  commandant  ces  brigades  sont  les  subordonnés  directs 
des  commandants  des  deux  forteresses  précitées  qui  ontTis-à-Tis  d*eux 
les  droits  de  commandant  de  corps  d'armée. 

Leur  état-major  comprend  1  colonel  ou  lieutenant-colonel  d*état- 
major,  1  officier  d'ordonnance  pris  parmi  les  officiers  subalternes  des 
régiments  de  la  brigade,  S  secrétaires. 

Les  nouTeaux  états-majors  ont  commencé  à  fonctionner  le  49  mai  à 
Varsovie  et  le  !«'  avril  à  Novogeorgievsk. 


Adoption  d'un  drap  ALifiaÉ  pour  lb  mantbau.  —  Un  prikax 
n^  419,  du  4/17  août  1907,  prescrit  l'adoption  d'un  modèle  nouveau  de 
drap  allégé  pour  le  manteau  de  troupe. 

Le  drap  ancien  avait  donné  lieu  à  des  plaintes  en  raison  de  sa  gros- 
ûèreté  et  de  son  poids  et  une  commission  chargée  d'étudier  la  question 
a  reconnu,  après  avoir  consulté  les  fabricants,  qu'il  était  possible  d'ob- 
tenir un  drap  de  bonne  qualité  au  moyen  des  matières  d'origine  russe 
existant  en  quantité  suffisante  sur  le  marché. 

Par  suite,  la  laine  de  mouton  sera  remplacée  dans  cet  effet  par  un 
mélange  convenable  de  laine  fine,  de  poils  fins  provenant  de  moutons 
de  la  race  Ordyn  et  de  poils  fins  de  chameaux  exempts  de  crins. 

Ce  drap  est  de  même  teinte  grise  que  l'ancien.  La  chaîne  a  1,000  fils 
(aa  lieu  de  900)  pour  un  lé  de  30  Terchoks  (1™,33).  Le  nouveau  man- 
teau pèse  2*«,960.  

Cbéation  d'un  noutbau  bataillon  de  discipline.  —  Un  prikax  du 
3/16  juin  i907  (n«  296)  prescrit  la  création  d'un  nouveau  bataillon  de 
discipline  à  6  compagnies  au  Ti liage  de  Medvied  du  gouvernement  de 
Novgorod. 

Le  cadre  permanent  comprendra  14  officiers,  5  médecins  ou  fonction- 
naires, 96  hommes  de  troupe  et  4  chevaux  de  corvée.  Le  bataillon 
pourra  recevoir  1,200  disciplinaires. 

Les  autres  troupes  de  discipline  existant  actuellement  en  Russie  sont 
les  suivantes  :  1  bataillon  (4  compagnies)  à  Bobrouisk,   1   bataillon 


(1)  Voir  1«  semestre  1906,  p.  210. 


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4iO  NOT7TBLLB0  MILITAIRBB.  N*  962. 

(d  compagnies)  k  Kheraoo,  1  batainon  (4  compagnies)  à.Ekalcriiiograd, 
i  détachement  à  Orenbourg  et  1  compagnie  dan»  ohaoune  des  ▼illes 
d'Omsk,  Irkoutsk  et  Taohkent. 


Cours  db  skis.  —  La  feuille  militaire  fédérale  publie  une  décision 
du  département  militaire  diaprés  laquelle  la  Goofédération  subvention- 
nera  désormais  les  cours  de  skis  organisés  par  des  officiers  ou  des  sous- 
officiers,  sous  les  conditions  suivantes  : 

Les  cours  auront  une  durée  maiima  de  huit  à  dix  jours;  ils  pourront 
être  suivis  par  12  ou  15  participants  au  plus. 

Un  officier  compétent  dirigera  le  cours  suivant  un  programme  d'ins- 
truction qui  sera  au  préalable  soumis  à  Tapprobation  du  Département 
militaire  fédéral.  Ce  programme  comprendra  notamment  :  un  enseigne- 
ment théorique  sur  ïe  service  d'exploration  et  de  sûreté,  des  exercices 
pratiques  sur  le  terrain,  des  théories  pratiques  sur  remploi,  l'entretien 
et  la  réparation  des  ski^. 


BAGLBBKKT  pour  lis  TR0UPB9  BT  LUS  CONVOIS  DB  HDffTAGNB.  —  Pour 
répondre  aux  desiderata  de  l'article  48  de  la  nouvelle  loi  militaire,  qui 
demande  qu'il  soit  tenu  compte  des  nécessités  de  la  guerre  en  mon- 
tagne, le  Département  militaire  a  fait  paraître,  à  la  date  du  18  août  1907, 
une  instruction  provisoire  pour  l'emploi  de  l'équipement  de  montagne 
et  pour  l'organisation  et  le  service  des  convois  de  montagne.  Ct*tte 
instruction  donne  la  description  de  l'équipement  de  montagne  et  des 
renseignements  sur  l'emploi  des  objets  spéciaux  qui  le  composent  (skis, 
raquettes,  planches  à  neige,  alpenstocks,  etc.). 

IL  indique  ensuite  les  procédés  à  employer  et  les  précautions  à 
prendre  pour  La  marche  en  pays  de  montagne  (sur  la  neige,  sur  la 
glace,  pendant  la  nuit  ou  pendant  le  brouillard,  ea  cas  d^ava- 
lanche,  etc.). 

Enfin,  L'instruction  prévoit  l'organisation  des  convois  (convois  de 
porteurs^  convois  d'animaux  de  bât)  et  l'emploi  à  en  faire  suivant  les 
circonstances. 


CouBs  SPÉCIAUX  POUR  OFFiUERS  INSTRUCTEURS.  —  Les  offlcieis  ins- 
tructeurs de  L'arma  de  l'infanterie  devront  suivre  à  Berne^  pendant 
l'hiver  1907-1908,  deux  cours  spéciaux,  d'une  durée  de  six  jours 
chacun. 


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M»  96Î.  NOUVELLES  MILITAIRES.  iU 

LVnseîg-nement  donné  dan»  le  premier  des  cours  portera  plus  spécia- 
lement :  i<*  sur  l'étude  et  la  fabrication  des  armes  à  feu  (fusil  et  pis- 
tolet) actuellement  en  «erfirse  tant  en  Suisse  qu'à  l'étranger;  2<>  sur 
les  mitrailleuses  ;  3®  sur  les  poudres  et  explosifs.  Les  cours  auront  lieu 
à  la  fabrique  d'armes  de  Berne  et  dureront  de  sept  à  huit  heures  par 
jour. 

Dans  le  second  cours,  on  enseignera  aux  instructeurs  la  nouvelle 
gymnastique  militaire.  Cette  gymnastique  se  distingue  par  son  extrême 
limpUcité  ;  elle  ne  comporte  que  quatre  leçons,  et  comporte  une  série 
dVxercices  analogues  à  ceux  du  jiu-jitsu. 


TURQUIB. 


ReuTB  CiiEROSfiABLB  Ds  BAfiDAD  A  Auip.  ~  Le  1  «'  Septembre  dernier, 
jour  anaÎTersaire  de  TaTènemf^nt  au  trône  du  Sultan,  a  été  inaugurée 
b  nouvelle  route  carrossable  conduisant  de  Bagdad  à  Alep. 

Ce  n'est  pas,  à  proprement  parler,  une  voie  de  communication  nou- 
Tel)i>  qui  a  éVé  créée  entre  ces  deux  points  importants  de  l'Empire  turc. 
On  ^*est  borné  à  réparer  l'ancienne  piste  existante  et  à  en  rectifier  le 
profit,  poup  rofulre  le  parcours  plus  oommode. 

Lf's  travaux  entrepris  ont  eu  pour  ré^uiltat  de  raccourcir  considéra- 
bleui<*iit  la  durée  du  trajet,  qui,  au  lieu  de  vingt-deux  jours,  n'en 
demande  plus  aotuellement  que  dix.  Afirès  Teioécutioa  de  certains 
autrn»  travaux  de  nivellement  sur  la  nouvelle  route,,  le  voyage  pouiTa 
mêuia  s'effectuer  en  sept  jours. 

Il  »era  possible  alors  d'aller  de  ConstanlinopLe  k  Bagdad  en  une  quin- 
zaine de  jours. 


>  iGNBTÉLÉGEAPHiQUB  CoNSTAifTiNOPLB— BuDAPKST.  —  Le  16  août  der- 
nier a  eu  lieu,  au  bureau  de  Pérn,  rinauguratioii  de  la  nouvelle  ligne 
téit'Kraphique  directe  entre  Gon^tantiuople  et  Bu'lapest. 

U  longueur  de  cette  ligne,  qui  traverse  la  Bulgarie  et  la  Serbie,  est 
d'environ  iJSOO  kilomètres. 

Sun  importance  provient,  non  seulement  de  ce  qu'elle  assure  la  cor- 
res|iondanee  directe  entre  les  dfux  capitales,  mais  aussi  de  ce  qu'elle 
constiiu6y  avec  la  ligne  direotR  Lotidres — Budapest,  d'une  part,  et  celle 
Coniiantinople^FaOf  d'autre  part,  un  nouveau  moyen  de  communica- 
Uou  directe  entre  l'Angleterre  et  les  Indes. 


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BIBLIOGRAPHIE. 


BIBUOGRAPHIE. 


KoEZBN-KuEHif.  —  Waff£NLBHRB.  Yolame  XIII-6.  Ver 
geschûtze  und  derea  Paoxerungen  (Bouches  à  feu  de  plao 
cuirassements).  —  Vienne,  Seidel  und  Sohn,  1908.  1  vol.  5  ( 

ÀTec  le  présent  volume,  dont  Tauteur  est  l'ingénieur 
Korzen,  professeur  à  TEcole  de  guerre,  se  continue  la  ren 
série  de  Korzeu  et  Kûhn,  consacrée  aux  armes  à  feu  de  toud 
Il  traite  uniquement  de  l'armement  des  bouches  à  feu  de 
l'armement  des  forteresses  de  terre.  Après  un  premier  cfa 
considérations  générales,  Tient  une  étude  d'ensemble  sur  l'org 
des  canons  de  place  et  des  organes  destinés  à  les  protéger.  Un  < 
et  dernier  chapitre,  qui  n'est  pas  le  moins  intéressant,  traite  dd 
ment  de  place  en  Autriche-Hoogrie  et  des  bouches  à  feu  qui  ; 
service.  Une  suite  nombreuse  de  planches  accompagne  le  tq 
facilite  la  lecture. 

Dix  Zukunpt  Œstbrreich-Ungarns  und  die  Haltung  dbrI 
MAGHTE.  —  Leipzig  et  Vienne,  Franz  Deuticke,  1908  ;  i  kr.  60 

Œuvre  d'un  écrivain  anglais  qui  a  pris  le  pseudonyme  de 
Viator,  traduit  en  allemand  par  Eisa  Brockhausen,  ce  liyre  do 
aperçu  fort  intéressant  des  relations  de  TAutriche-Hongrie  avec  < 
des  puissances  voisines^  et  de  celles,  à  l'intérieur  de  la  moi 
entre  l'Autriche  et  la  Hongrie. 


ERRATA. 

No  960.  novembre  i907,  page  455,  ligne  19,  au  lieu  de  :  3,600 1 
lire  :  5,600  mètres.  1\ 

No  961,  décembre  1907,  page  539,  note(1),  ligne  i,  au  lieu  de: 
lire  :  1864.  V/ 

Même  page,  même  nofe,  ligne  2,  au  lieu  de:  1865,  lire:  1866.  p- 

Le  Gérant  :  R.  Chipblot. 
Paris.  —  Imprimerie  R.  Chapilot  et  0«,  t,  rne  Christine. 


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1 

i 


REVUE  MILITAIRE 


i>Ba 


ARMÉES  ÉTRANGÈRES 


]«•  OII3  Février  1908 


SOMMAIRB 

La  guerre  russo-japonaise  (à  suivre).  —  Les  forces  mili- 
taires  anglaises  en  1901-1908  (^r^).  —  Les  Musuimans 
et  le  sei*vice  obligatoire  en  Bosnie-Herzégovine.  — 
Nouvel/es  militaires.  —  Bibliographie. 


LA 


GUERRE  RUSSO-JAPONAISE 


CHAPITRE  VI. 
BataiUe  da  Tala  (Suite). 

§  6.  —  Combat  du  /«'  mai. 

La  nuit  a  été  claire  et  froide;  la  lune  a  favorisé  la 
reconnaissance  des  gués  et  des  tranchées  ennemies  ;  au 
matin,  les  vallées  disparaissent  dans  une  mer  de  brouil- 
lard d'où  émergent  seuls  les  pitons  les  plus  élevés. 

A  5  h.  20,  l'artillerie  de  la  2^  division  et  les  obusiers 
ouvrent  le  feu  sur  Kiuliencheng  et  ses  abords,  puis 
s'interrompent,    devant   l'impossibilité   d'observer   les 

8 


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414  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  N»  963. 

coups  ;  rennemi  ne  donne  pas  signe  de  vie,  aa  grand 
désappointement  du  commandement. 

Les  premiers  groupes  de  patrouilleurs  japonais'  se 
détachent  et  progressent  vers  TAi-ho;  vers  6  h.  45  ceux 
de  la  Garde  reçoivent  des  coups  de  fuâl  de  Potetinza  ; 
une  batterie  ennemie  se  démasque  vers  le  Télégraphe  ; 
les  batteries  des  lies,  aux  aguets,  sautent  dessus  <(  comme 
le  chat  sur  la  souris  (1)  »  et  la  réduisent  au  silence  en 
cinq  minutes  (c'est  la  batterie  2®/6®,  que  les  Russes  reti- 
rent derrière  le  Hantuhotse);  elle  ne  donnera  plus  signe 
de  vie. 

A  7  heures,  une  autre  batterie  (376*)  se  révèle  au  Snd 
de  Makou,  tirant  sur  l'artillerie  de  la  Garde  qui  la  crible 
immédiatement  et  la  fait  taire. 

L'impuissance  de  Fartillerie  ennemie  étant  dAment 
constatée,  Kurokî  donne  Tordre  de  Taftaque  générale 
pour  8  heures  (2). 

A  la  suite  du  déploiement  de  la  nuit,  les  divisions 
sont  en  bataille  (3). 

Première  phase.  —  Passa^re  de  TAi-ho. 

i2*  divùion. 

6  bataillons  en  i'^  ligne  ; 
3  bataillons  en  2«  ligoe; 

2  bataillons  en  3*  ligne  (réserve  et  dhision)  ; 

1  bataillon  (I1I«/14«)  détaché  à  droite. 

Garde, 

7  bataillons  en  V^  Kgne; 

2  bataillons  en  2«  ligne  ; 

1  baftafllon  en  3"  ligne  (réserve  de  divisron)  ; 

2  betailioas  à  le  réflenre  d'année. 


(i)  Général  sir  Jan  Hamilton  (A  Staff  officer's  Scrap  Book). 
(2f)  Kuroki  est  h  Genkado,  Kachtalinski  au  Téfégraphe  où  Zassoulitch 
▼lent  le  rejeindre. 
(3)  Creqnie  h«  i2. 


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N»  963.  Ul  ChUntRE  RCSSO^APOKAISE.  4f6 

2«  division. 

8  bataillons  eo  j^«  ligne  (y  compris  le  U*/2Ù^)  ; 
i  bataillon  en  2«  ligne  (IIl«/t6<'); 
I  bataillon  en  3f  ligne  (réserye  de  division  :  III*/!^®)  ; 
S  batatUoss  i  la  réserre  d* armée. 

Dans  les  bataillons  de  1">  ligne  les  compagnies  sont 
entièrement  déployées  en  tiraîUeurrs,  les  hommes  à  i  ou 
2  pas  d'intervalles;  les  batadDons  de  2^  ligne  marche- 
ront, co»pagnîes  déployées  sar  deux  rangs,  ou  en 
colonne  par  le  flanc  des  pelotons  ;  tes  échelons  les  pins 
él(»gBé9  (résenres  de  divisions),  en  colonnes  donbles 
par  le  flâne  des  pelotons.  La  marche  d'approche  n'a  pas 
à  redoiiler  le  fea  d'artillerie,  car  les  canons  japonais 
continuent  à  battre  les  épanleinrents  de  batteries,  et  les 
tranchées  de  l'ennemi. 

Toate  \a  i^  ligne  vient  border  l'Ai-ho  entre  8  heures 
et  8  h.  30  ;  contrairement  aux  précisions ^  la  droite  est  un 
peu  en  retard. 

Les  Rosées  ouvrirent  le  feu  lorsque  l'ennemi  se  trouva 
i  la  difitattce  de  l,5M  à  1,000  mètres  ;  feu  par  salves,  qui 
dégénéra  en  feu  i  volonté  lorsque  les  Japonais  arrivè- 
rent sur  l'Ai-ho,  et  que  des  échelons  couchés  commen- 
cèrent le  feu  à  volonté  pour  protéger  le  passage  de  la 
rivière  par  des  éebelons  d'attaque.  Le  franchissement 
du  cours  d'eau,  difficile,  se  fit  forcément  «c  i  volonté  »  ; 
les  hommes,  amenési  à  se  grouper  sur  les  points  de  pas- 
sage les  plus  favorables^  formèrent  des  objectifs  denses 
très  vulnérables  ;  progressivement  uoe  chaîne  épaisse  se 
forma  sous  la  berge  ennemie,  et  ouvrit  le  feu  pendant 
que  les  derniers  échelons  traversaient  à  leur  tour. 

2*  division,  —  La  2«  division  vise  le  front  Kiulien- 
cheng,  Yokou.  Progressant  en  terrain  découvert  et 
battu  par  le  feu,  elle  est  amenée  à  précipiter  le  mourve- 
ment  pour  diminuer  ses  pertes,  et  prend  l'avance  sur  le 


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U6  LA  GUBRRE  RUSSO-JAPONAISE.  N*  963, 

reste  de  Tarmée  ;  quand  elle  arrive  sur  rAi-ho  et  ouvre  le 
feu,  tout  son  monde  est  en  chaîne,  sauf  le  bataillon  111^/29*; 
à  8  h.  15  elle  prend  pied  sur  la  rive  droite,  et  part  à  l'at* 
taque  des  tranchées  du  Télégraphe  (Suribashi-yama). 

De  face,  elle  reçoit  un  feu  violent  des  compagnies 
2«,  3«,  4«,  9*/12«,  que  Kachtalinski  prolonge  à  8  heures 
par  les  compagnies  5*,  10*,  IP/IS®  de  sa  réserve;  de 
Yokou,  elle  est  fusillée  par  les  compagnies  6^  et  12®  du| 
12®;  de  la  gauche,  elle  est  prise  en  écharpe  par  le  g'roupe 
d'infanterie  Yablotschin  (compagnie  8724®,  2  sections  de 
la  6VH®,  i  section  de  la  5Vl  1®). 

Le  2®  régiment  d'artillerie  crible  de  front  les  tranchées 
du  Télégraphe,  enfile  celles  du  versant  Nord,  et  bat 
celles  des  unités  de  Yablotschin,  qui  disparaissent  dans 
un  nuage  de  poussière  et  de  fumée. 

La  2®  division  progresse  donc  vers  les  hauteurs  sans 
trop  de  peine;  sa  gauche  (bataillons  IIP/16*  etII«/30*) 
tiraille  contre  la  garnison  de  Kiuliencheng. 

Garde.  —  L'offensive  de  la  Garde  vise  le  front  Makou- 
Potetinza  ;  le  mouvement  commence  à  7  h.  30  pour  la 
gauche,  à  8  heures  pour  la  droite.  L'artillerie  bat  les 
tranchées,  où  personne  ne  se  montre;  à  8  heures,  obser- 
vant un  renforcement  de  la  ligne  ennemie  sur  la  pente 
Nord  du  Télégraphe  (1),  elle  consacre  son  2®  groupe  à 
ce  nouvel  objectif. 

A  8  h.  15,  la  batterie  russe  de  Makou  (3*/6*)  ouvre  le 
feu,  battant  la  l'®  ligne  de  la  brigade  de  gauche  (2®);  le 
!«'  groupe  d'artillerie  de  la  Garde  la  fait  taire  en  quel- 
ques instants. 

Les  troupes  commencent  à  passer  l'Ai- ho. 


(i)  Dans  la  nomenclature  japonaise,  la  hauteur  du  Télégraphe  est 
baptisée  Suribashiyama,  «  colline  de  la  Terrine  (renyersée)  »,  à  cause 
de  son  pro61. 


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^*  963.  LA  GUERRE  RUSSO -JAPONAISE.  117 

12^  division.  —  L'artillerie  tire  quelques  coups  de 
canon  sur  la  croupe  au  Sud  de  Potetiuza  et  la  crdupe  au 
Nord  (cote  77);  vers  8  heures,  la  division  s'ébranle, 
brigade  Kigoshi  à  gauche,  brigade  Sasaki  à  droite  (1)  ; 
le  détachement  de  garde-flanc,  au  Nord  (bataillon  IIP/14* 
et  12'*  régiment  de  cavalerie)  reçoit  des  shrapnels  de 
Chingkou,  se  défile  avec  peine  dans  la  montagne,  et  ne 
reparaîtra  que  dans  Taprès-midi  à  Tuanshantse. 

La  12*  division  commence  à  passer  l'Ai-ho  vers 
8  h.  30,  sans  grande  opposition  de  Tennemi;  elle  reçoit 
quelques  coups  de  fusil  de  patrouilleurs,  quelques 
shrapnels  de  Chingkou;  la  rivière  est  plus  large 
(400  mètres)  et  plus  profonde  que  cfevant  les  autres  divi- 
sions (2);  les  troupes  viennent  de  passer  trois  nuits 
blanches,  et  la  marche  de  la  veille  les  a  épuisées  ;  bref, 
le  mouvement  traîne  en  longueur. 

Deuxième  phase.  —  Attaque  des  hauteurs 
de  la  rive  droite. 

Suffisamment  édifié  par  le  début  de  Faction,  le  général 
Zassoulitch  se  décide  à  faire  replier  le  détachement  de 
TEst;  il  va  lui-même  se  porter  à  Tensy  (Tientsu)  où  se 
trouve  son  télégraphe,  pour  expédier  ses  ordres;  il  laisse 
les  instructions  suivantes  à  Kachtalinski  :  pour  gagner 
le  temps  nécessaire  h  la  retraite  du  détachement  d'An- 
tuBg,les  troupes  engagées  seront  ramenées  sur  une  posi- 
tion reconnue  à  l'Ouest  du  ruisseau  de  Hantuhotse,  où 
elles  opposeront  une  nouvelle  résistance  ;  la  position  sera 
de  suite  jalonnée  par  la  batterie  2^/6®  et  la  compagnie  de 
mitrailleuses,  renforcées  de  deux  bataillons  du  1 1®  et  de  la 


(1)  Par  erreur,  le  bataillon  I«/24*  de  la  brigade  de  gauche,  s'est 
iflterealé  la  nuit  entre  les  bataillons  II«  et  I1IV47«,  de  la  brigade  de 
droite. 

(2)  Un  relèTement  du  lit  de  l'Ai-ho  forme  gué  devant  Poletinza. 


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14S  LA  ^V9iBAK  BW0O*JAJE>OlfAI8B.  N*  963. 

batterie  3®/3®  qu'un  officier  ^aurt  chercher  à  Tientsu 
(à  plus  de  8  kilooiétres  eu  arrière).  Pour  permettre  aux 
réserves  d'arriver^  Lea  troupes  au^agées  marquepoot, 
dans  leur  recul,  un  premier  temps  d'arrêt  sur  les  crèies. 
Zassoulilch  quitte  KAchtalinski  à  9  heiixes* 
L'ennemi  ne  va  malAeureusement  pas  laisser  le  temps 
au  commandement  de  mettre  tous  les  chefs  de  secteur  au 
fait  de  ses  combinaisons  nouvelles^  et  il  semble  que  for- 
dre  de  retraite  n'ait  touché  que  le  colonel  Tsiiulshi. 

Action  de  la  2^  division  japonaise,  —  Les  troupes  sont 
arrivées  4  une  distance  variant  de  200  i  400  mètres  de 
Tennemi  ;  dans  la  retraite  du  groupe  Tsibuiski,  ce  qai 
arriva  était  à  prévoir  :  les  troupes  des  tranchées  accro- 
chées sous  le  feu  à  petite  distance  se  décident  avec  peiz^ 
à  sortir  de  leurs  abris,  souffrent  cruellement  en  gravis^ 
sant  les  pentes  sous  les  balles,  et  sont  complètement  dé- 
sorganisées (la  compagnie  6*/2«  préféra  même  faire  volte- 
face  et  contre-attaquerà200  mètres  au  supplice  de  faire 
une  pareille  retraite  ;  [elle  y  resta  d'ailleurs  presque  tout 
entière  ;  des  eorps  à  corps  de  détail  eurent  lieu  pour  le 
même  motif  sur  le  Télégraphe  et  dans  Kîuliencheng)  ;  les 
troupes  qui  ont  renforcé  la  gauche  (4«,  5*,  10*,  11*/12«), 
restées  plus  près  des  crêtes,  trouvent  vite  un  abri,  filent 
rapidement,  et  permettent  à  des  éléments  ennemis 
(3«  régiment  de  la  Garde)  de  se  glisser  dans  la  faille  qui 
sépare  Yokou  de  Makou,  coupant  ainsi  Tsibulski  de 
Grromov. 

Tout  cela  s^est  passé  en  quelques  instants  ;  à  9  h.  IS, 
la 2®  diviaon  japonaise  occupait  les  crêtes  du  Télégraphe. 
Les  imprudents  qui  poussent  plus  loin  sont  vigoureuse- 
ment salués  par  une  batterie  ennemie  (276®)  ;  la  première 
ligne  s'arrête  et  se  retranche  (1)  ;  en  attendant  l'arrivée 


(1)  Croquie  n»  13, 


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N«  963.  LA.  OUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  119 

ducanoiL,  le  commandement  s^efforce  de  rétablir  de  Tor- 
dre dans  les  unités  :  toutes  les  troupes  j»ont  en  li^ne  et 
confondaes. 

Action  de  la  Garde.  —  C'est  la  droite  qui  progresse  le 
plus  vite,  la  brigade  Asada  enlevant  les  croupes  au  Nord 
et  au  Sud  de  Potetioza,  insuffisamment  occupées;  de  son 
côté,  la  brigade  Watanabé  attaquait  la  croupe  de  Makou, 
accxx>chant  les  compagnies  10^22^  et  1 1^/22%  soutien  de  la 
batterie  3^/6®,  et  s'infiltrant  dans  les  fonds  entre  Makou  et 
Yokou  (yoir  plus  haut). 

L'engagement  de  détail  du  22®  régiment  russe,  simple 
épisode  en  apparence,  est  d'un  intérêt  considérable  pour 
Tinstruction  militaire  :  il  montre  par  la  succession  logi- 
que des  événements  comment  un  sous-ordre  animé  des 
meilleures  intentions  peut  amener  une  catastrophe  pour 
ses  frères  d*armes,  ^uand  le  commandement,  après  lui 
avoir  donné  une  mission  inexécutable,  l'abandonne  à  sa 
propre  inspiration,  sans  orienter  son  initiative. 

Voici  comment  se  déroula  cette  action  : 

Le  colonel  Gromov  (du  22®)  avait  commencé  par  se  ren- 
dre à  7  heures  à  la  batterie  Pokotilo  (3V6®),  dont  le  chef 
lai  exposa  son  impuissance  devant  l'artillerie  adverse  : 
«  Je  lui  répondis  en  lui  renouvelant  Tordre  du  général 
»  Kachtalinski,  et  en  lui  signalant  la  nécessité  de  se  bor- 
«  ner  à  tirer  sur  l'infanterie,  particulièrement  sur  les 
(c  masses  (1).  » 

Gromov  se  porte  ensuite  auprès  du  lieutenant-colonel 
Gomitzki  (compagnies  7®|H®  et  i2®/22«),  et  voit  toute 
l'attaque  de  la  Garde  :  «  Il  était  clair  que  l'ennemi  diri- 
«  geait  son  principal  effort  sur  mon  flanc  gauche...  et 
«  sur  les  derrières  de  la  position.  » 


(1)  Rapport  Grocnov.  —  Cité  dans  les  Conférences  d«  rAcadémie 
Nicolas. 


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120  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  N*  963. 

II  se  décide  à  replier  sa  gauche  sur  le  chemin  de  crête 
Makou,  cote  353,  et  court  à  sa  réserve  (1),  à  Makou  (com- 
pagnies 6*,  7®,  8«,  9'/22«),  pour  lui  faire  occuper  cette 
position  de  repli,  qu'il  indique  ((  de  la  main  ». 

A  ce  moment  (vers  8  h.  45),  arrive  Pokotilo  :  «  Il  est 
«  nécessaire  de  commencer  la  retraite,  si  on  ne  veut  pas 
«  perdre  la  batterie...  Tennemi  déborde  le  flanc  droit 
«  (Garde  japonaise).  » 

Les  compagnies  5«/22«,  12^22%  7«/H«  et  ilV22«  ont 
commencé  à  céder  à  la  pression  ennemie. 

Gromov,  sans  ordres  (9  heures)  de  Kachtalinski, 
décide  la  retraite  sur  Ghingkou  et  le  chemin  de  Liu 
Kiakou,  conformément  aux  instructions  des  jours  passés 
(reconnaissance  des  trois  routes  de  retraite)  : 

Ordre  à  la  réserve  d'aller  occuper  la  crête  au  Sud  du 
(t  secteur  de  Ghingkou  »  (au  Sud  de  la  cote  353). 

Même  ordre  aux  compagnies  5722®,  12«/22«,  7®/H«. 

Ordre  (verbal)  à  Pokotilo  (2)  :  retraite  vers  353  ;  les 
compagnies  7722®  (de  la  réserve)  et  10/22  lui  sont  atta- 
chées, pour  retirer  et  couvrir  les  pièces  ;  les  voitures  à 
cartouches,  médicales  et  cuisines,  le  suivront. 

La  retraite  précipitée  commence  alors  : 

Pokotilo  part  à  la  poursuite  de  sa  batterie,  qui  vient 
d'atteler  d'elle-même  et  de  partir  pour  Kiuliencheng, 
suivie  de  la  compagnie  10®  122®. 

Gromov  court  rallier  et  mettre  en  direction  ses  compa- 
gnies de  gauche  en  pleine  retraite  (7®/ll®  et  Hc/22®), 
puis  les  quitte  pour  aller  en  faire  autant  de  celles  de  Tex- 
trême    gauche    (12®/22®   et  5®/22®),    qu'il  ramène  à  sa 


(i)  Il  n'y  a  que  3  éclaireurs  montés  pour  le  service  des  liaisons. 

(2)  «  Dès  la  Teille,  je  lui  avais  dit  qu'en  cas  de  nécessité,  nous  nous 
retirerions  sur  Tchiogou,  où  se  trouvaient  en  position  des  fractions  de 
sa  batterie  et  de  mon  régiment,  et  où  j*avais  renvoyé  la  nuit  mon  train 
régimentaire.  »  (Rapport  Gromov.) 


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M*  963.  LA  GUERRE  RUSSO- JAPONAISE.  124 

réserve  (6%  8%  9V22«)  sur  la  crête  au  Sud  de  353  (après 
qu'il  les  eut  quittées,  les  Tjil^  et  H722«)  prirent  tran- 
quillement  la  direction  du  Sud-Ouest,  vers  la  route  prin- 
cipale, et  la  HV22*  se  montrera  dans  la  journée  vers 
Hamatang). 

Gromov  réussit  donc  à  rallier  son  monde  avec  mille 
peines,  au  cours  d'une  mtirche  en  terrain  difficile,  ralen- 
tie par  le  transport  des  blessés .  En  arrivant  sur  la  crête 
au  Sud  de  353,  il  aperçoit  tout  le  mouvement  débor- 
dant de  la  12®  division,  qu'il  ne  soupçonnait  pas.  Il  était 
trop  tard  pour  atteindre  Gbingkou,  dont  la  garnison  se 
trouvait  déjà  aux  prises.  Gromov  fait  prendre  la  direc- 
tion de  Laofangkou,  pour  occuper  le  col  de  la  route  et  y 
recueillir  son  détachement  de  Gbingkou. 

La  Garde  japonaise  ne  le  poursuit  pas  ;  elle  s'arrête 
aux  premières  hauteurs  conquises  ;  Tétat-major  est  à  la 
croupe  77. 

Destruction  de  la  batterie  Pokotilo.  —  Le  Ueutenant- 
colonel  Pokotilo,  ayant  remis  la  main  sur  ses  pièces, 
leur  avait  fait  faire  contre-marche,  direction  au  Nord, 
au  trot.  Après  avoir  dépassé  Makou,  il  reçoit  des  coups 
de  fusil  de  la  crête  au  Sud  de  Potetinza  :  demi-tour,  pour 
s'échapper  par  le  Sud  ;  on  casise  des  timons.  Dans  le  col 
au  Sud  de  Makou,  une  vive  fusillade  arrive  de  l'Est,  et 
38  chevaux  sur  90  sont  abattus;  l'ennemi  n'est  qu'à 
300  mètres  ;  le  matériel  est  perdu,  le  chef  de  batterie 
fait  avarier  les  six  pièces,  et  on  donne  Tordre  au  person- 
nel de  s'échapper  vers  l'Ouest  avec  les  attelages  valides. 

Le  soutien  d'infanterie  (7®  et  10^22^)  a  pris,  suivant 
Tordre,  la  direction  de  Gbingkou. 

Action  de  la  13^  division.  —  La  12^  division  a  franchi 
l'Ai-ho  tant  bien  que  mal;  sa  droite  a  reçu  quelques 
shrapnels  de  Gbingkou.  et  s'est  infléchie  dans  cette 
direction  (47^,  suivi  des  deux  bataillons  du  14^);  le  mou- 


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1 


ifi  LA.  OOKRBJE  RUflUM>-JAPOHAIS£.  N*  963. 

yement  6e  communique  à  la  brigade  de  gauche  dont  la 
tête  (24^),  marche  à  gauche  et  à  hauteur  du  47%  direc- 
tion :  ]*  eréte  au  Sud  de  365  ;  les  cinq  batteries  remontent 
la  rive  droite  de  TAi-ho  ;  le  46®  suit  en  arrière  et  loin 
du  24«. 

Vers  10  heures,  le  iV  s'engage  devant  Ghingkoo,  tan- 
dis que  le  2V  menace  de  déborder  le  village  par  le  Sud  ; 
après  un  combat  rapide  et  très  chaud,  le  47*  occupe  la 
localité  à  il  heures,  la  traverse,  et  suit  la  garnison  en 
retraite  vers  le  Sud. 

Entre  temps,  l'oi^e  était  arrivé  de  l'armée  de  diriger 
la  42®  division  sur  Talungfang  (Dairobo  des  cartes  japo- 
naises), pour  couper  la  principale  route  de  retraite  de 
l'ennemi.  De  fait,  le  mouvement  se  trouvait  déjà  amorcé, 
et  il  n'y  avait  qu'A  laisser  aller  les  troupes. 

C'est  alors  (11  h.  30)  que  Gromov  arrivait  au  col  de 
Laofangkou  avec  ses  cinq  compagnies,  bientôt  rejoint 
par  les  deux  dernières  (7®  et  10®),  à  temps  pour  recueil- 
lir son  I^  bataillon,  ralliant  donc  tout  son  22*  (moins  la 
11«  compagnie). 

Il  organise  la  retraite,  faisant  filer  ses  blessés,  ses  voi- 
tures, la  section  d'artillerie  et  repliant  son  infanterie  par 
échelons  successifs,  en  bon  ordre.  Pensant  toujours  res- 
ter dans  l'esprit  de  ses  instructions  (1),  il  embranche  sa 
colonne  sur  le  chemin  de  Liukiakou  (Liouchigoou  des 
Busses)  ;  la  route  est  déjà  coupée  par  l'ennemi  (un  déta- 
chement du  47«). 


0)  «  En  me  gnidant  sur  les  indications  données  par  le  com- 
mandant de  la  6"  diyision,  qu*«n  cas  de  retraite,  on  se  reUrerait  sur 
Liouchigoou J'avais  reçu  un  papier  daté  de  11  h.  30,  du  lieute- 
nant colonel  Lind  du   10'^  régiment  {Linda,   chef  d'état-major  de 

Kachtalinski) me  disant  :  <c  Si  tous  tous  repliez,  faites-le  direc- 

«  tement  sur  Tchingoou,  Signé  :  Lind.  »  —  Le  même  cÀTalier  m*ap- 
portait  de  la  part  du  chef  d*état-major  du  général  Kachtalinski  Taris 
da  commencement  de  la  retraite.  »  (Rapport  de  Gromov.) 


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M  963.  LÀ  «CBaUtS  aU8SO-JAJPONAISE.  123 

La  marche  est  reprise  vers  le  Sud  ;  à  midi  et  demi, 
Gromov  rend  compte  à  Kachtalinski  qu'il  se  replie  sur 
Teosy  (Tientsu)  ;  compte  rendu  parvenu  à  4  heures. 

Vers  i  heure,  Gromov  voit  arriver  le  groupe  des 
éclaireurs  montés  du  12%  envoyé  en  reconnaissance  par 
Kachtalinski  ;  il  apprend  par  son  chef  la  fin  de  renga- 
gement du  matin  et  l'évacuation  de  la  position  de  Kiu- 
Uencheng. 

Peu  après,  c'est  le  capitaine  Jarov,  de  rétat-inajor  de 
Zassoulitch,  qui  se  présente,  porteur  de  Tordre  de  retraite 
sur  le  gîte  d'étapes  n^  7  (Tangchangcheng). 

La  colonne  est  alors  à  Talungfang  ;  son  chef  lui  fait 
prendre  le  chemin  de  Laochutun  (Louchoudoun),  et 
retombe  dans  l'après-midi  sur  la  grande  route  d'étapes, 
où  il  s'intercale,  derrière  le  12^,  dans  les  colonnes  en 
retraite. 

La  roule  du  Sud  était  ouverte  à  la  12^  division  japo- 
naise, qui  jusque-là  avait  suivi  assez  mollement  le  22«  ; 
une  catastrophe  allait  en  résulter  pour  le  détachement 
de  TEst  (!). 

En  effet,  la  brigade  Kigoshî,  qui  avait  pris  de  l'avance 
sur  sa  voisine  après  le  passage  de  la  crête  365-353, 
s'engageait  vers  Talungfang  à  1  h.  30  contre  un  groupe 
d'infanterie  montée  (éclaireurs  du  12^),  détachait  le 
bataillon  1*^/46®  aux  trousses  de  Gromov,  et  poussait  vers 
le  Sud  son  groupe  de  tète,  assez  disloqué  par  suite  des 
difficultés  du  terrain^  Ce  groupe,  comprenant  4  compa- 
gnies du  24^  et  le  bataillon  11746^,  arrivait  à  2  heures 
en  vue  de  la  grande  route,  apercevait  une  masse  confuse 
de  piétons,  de  caissons  et  de  fourgons  en  retraite  vers 
FËst,  se  déployait,  et  ouvrait  le  feu  dans  la  direction 
de  Hamatang  (nous    verrons  plus    loin    son   action). 


m  Le  cfllinol  Grom^w,  induit  plus  tard  dcvaDt  un  conseil  d'eaquète, 
se  suicida. 


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'wv^qr< 


484  LA  OUBRRB  RUSSO-JâPONAISB.  N«  963. 

Troisième  phase.  —  Combat  de  Hamatang.  —  Destraction 
de  r  arrière-garde  rasse. 

Le  général  Kuroki,  installé  au  village  de  Hushan  à 
9  heures  du  matin,  avait  expédié  les  ordres  suivants,  par 
officiers  montés  : 

La  Garde,  se  remettant  en  marche  immédiatement ,  ira 
s'établir  sur  les  hauteurs  autour  de  Hamatang  (ordre 
parvenu  à  9  h.  20). 

La  S^  division  se  dirigera  sur  Antung,  qu'elle  occupera; 
elle  assurera  sa  liaison  avec  la  flottille  Nakagawa  (1). 
(Ordre  parvenu  à  9  h.  30  au  Télégraphe). 

La  /2*  division  gagnera  les  hauteurs  à  l'Ouest  de  Dai- 
robo  {Talungfang)  ;  un  détachement  à  droite^  passera  par 
Chingkou  (ordre  parvenu  à  10  heures  à  la  croupe  à 
rOuest  de  Litsuan,  où  est  encore  Tétat-major). 

On  a  vu  l'action  de  la  12*  division. 

La  Garde  et  la  2*  division  ne  dépassent  pas  les  crêtes  ; 
les  hommes  mangent  leur  repas  (2)  ;  on  a  reçu  des  coups 
de  canon  et  des  salves  de  mitrailleuses  de  la  hauteur  à 
l'Ouest  du  Hantuhotse  ;  les  chefs  attendent  de  Tartillerie 
pour  reprendre  l'attaque. 

Le  premier  groupe  du  2*  d'artillerie  s'est  déplacé  de 
Ghukodai  vers  le  Sud,  pour  avoir  des  vues  sur  la 
deuxième  position  russe,  mais,  de  Shakasen,  son  tir  (à 
5,000  mètres)  est  inefficace. 

Le  deuxième  groupe,  passé  de  l'Ile  de  Kinteito  dans 
celle  de  Ghukodai,  est  en  détresse  sur  TAi-ho  devant 
Kiulienchang  ;  ce  n'est  qu'à  midi  que  la  découverte  d'un 


(1)  La  flottille  Nakagawa  est  Tenue  manifester  Ters  Utaokou,  déta- 
chant un  canot  armé  qui,  yers  9  h.  30,  lança  quelques  obus  dans 
Antung. 

(2)  Le  même  fait  s'est  reproduit  souvent  chez  les  Japonais,  au  cours 
de  la  campagne,  après  le  succès  d*iine  attaque. 


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N«  963.  LA  OUBRRB  RUSSO-JâPONAISB.  125 

gué  à  2,000  mètres  au  Nord  permet  de  franchir  pénible- 
ment la  rivière,  les  pièces  complètement  noyées. 

L'artillerie  de  la  Garde  est  arrêtée  par  le  bras  gauche 
de  TAi-ho,  qu'elle  franchit  à  1  heure  sur  un  pont  de 
34  mètres  lancé  devant  le  Meshan  (/)  ;  elle  est  ensuite 
retardée  par  le  bras  droit,  qu'elle  passe  à  gué,  car  il  n'y 
a  plus  de  matériel  d'équipage  disponible  (1). 

Les  obusiers  tirent  sur  la  2®  position  russe,  sans  effet 
appréciable. 

La  réserve  d'armée,  sous  les  ordres  du  colonel  Ume- 
zawa,  est  arrivée  à  Kiulienchang  &  10  h.  30,  bientôt 
suivie  par  Tétat-major  de  l'armée. 

On  a  dit  (2)  que  le  général  Nishi,  commandant  la 
2^  division,  serait  venu  trouver  vers  midi  le  général 
Kuroki,  pour  lui  exposer  l'impossibilité  de  prendre  la 
route  d'Ântung,  commandée  par  le  feu  de  l'arrière- 
garde  russe,  la  nécessité  de  déloger  celle-ci  avant  de 
rien  faire  d'autre,  par  suite,  l'obligation  d'attendre  du 
canon. 

Le  commandant  de  la  Garde  a  sans  doute  trouvé  de 
bonnes  raisons  pour  suspendre  lui  aussi  son  action. 

Le  général  Kuroki  a  peut-être  été  inspiré  de  l'idée 
que  le  mouvement  tournant  de  la  12*  division  amènerait 
de  grands  résultats,  si  on  lui  donnait  le  temps  de  s'effec- 
tuer en  s'abstenant  de  presser  l'ennemi  de  front.  Peut- 
être  a-t-il  subi  quelque  dépression  passagère  de  la 
volonté  qu'il  ne  nous  est  pas  possible  d'apprécier  (3). 

On  a  en  tout  cas  l'impression  que  le  commandant  de 
la  l^  armée  a  a  laissé  faire  ». 


(1)  Certains  auteurs  accusent  la  construction  d*un  pont  devant  Eiu- 
lienebeng^;  nous  n'en  avons  pas  trouvé  trace  dans  rindication  des  tra- 
vaux des  pontonniers  le  i"  mai. 

(î)  Voir  Jan  Hamilton,  A  Staff  officer's  Scrap  Book,  t.  i",  p.  117. 

(3)  Ibid, 


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426  LA  GtJintRB  RUSSO-JAPONAIBK.  IV  963. 

Da  eôlé  rosse,  le  groupe  Tsibulski  a  doue  bénéficié 
d'un  répit  bienfaisant;  sur  les  i6  compagnies  engagées 
le  matin,  4  (i),  sont  renoes  se  rallier  à  la  batterie  276^ 
et  à  la  compagnie  de  mitrailleuses  ;  le  reste  se  rassemble. 

Kacbtalinski  fait  mettre  deux  pièces  en  batterie  avec 
un  petit  soutien  aô  Nord  du  Hantubotse,  laisse  lout  le 
reste  sur  la  rive  Sud,  et  attend.  Les  premiers  groupes 
ennemis  qui  se  montrent  sur  les  crêtes  reçoivent  quelques 
bordées  et  disparaissent  ;  on  voit  arriver  de»  lies 
quelques  rares  projectiles,  assez  inoffenaifs  ;  à  li  heures, 
tout  est  calme. 

Kacbtalinski  laisse  alors  le  commandement  du  petit 
groupe  à  son  chef  d'état -major  (Heotesant^olonel 
LÂnda),  et  part  reconnaître  une  nouvelle  positî^Mi  de 
replia  Tusage  des  troupes  appelées  de  Tientsu. 

C'est  ainsi  qu'à  midi,  rencontrant  sur  la  hauteur  à 
l'Est  de  Hamatang  un  feldcher  (médecin  auxiliaire) 
de  la  6®  division,  il  apprend,  fortement  dramatisés,  les 
incidents  du  groupe  Gromov,  et  Toccupation  par  Ven- 
nemi  de  Chingkou  et  de  Linkiakou. 

Kacbtalinski  lance  alors  les  éclaireors  montés  du  12^ 
en  reconnaissance  vers  le  Nord  (2),  et  en  reçoit  l'avis 
qu'une  colonne  ennemie  forte  d'environ  1  régÎDMnt  et 
3  escadrons  descend  de  Laofangkou  vers  le  Sud. 

Il  dépèche  immédiatement  les  ordres  suivioiis  : 

Au  lieutenant- colonel  Linda  de  ramener  son  groupe 
sur  Hamatang  ;  au  colonel  Laiming,  qui  arrive  de  Tientsa 
avec  2  bataillons  du  ii'  et  la  batterie  3y3^  (lieuteMot- 
colonel  Mouravski),  d'occuper  la  hauteur  co4é«  192,  es 
laissant  la  batterie  sur  la  route  au  Sud,  en  position 
d'attente. 


(1)  8Vll«;l",5%  7V12«. 

(2)  Les  éclaireurs  du  10'  oui  été  eiiTOyés  vers  Tebaopto,  en  liaison 
avec  Antung. 


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N*  963.  LA  ecntRE  BUS90-JAP0NAISB.  127 

Puis  il  se  porte  un  peu  au  Nord,  et  voit  déboucher 
Veunemi  aof  Sud  de  Laofangkou  ;  le  temps  presse  Tisible- 
ment.  En  rentrauly  il  cueille  au  passage  la  compagnie 
i  17220,  qrn  arrive  de  Makou,  et  l'envoie  prolpnger  la 
gauche  du  11',  sur  la  pente  Nord-Ouest  de  192  (1). 

Pendant  son  absence,  le  colonel  Tsibulskî  est  arrivé 
au  Sud  de  la  hauteur  192  en  retraite  avec  ce  qnll  a  pu 
ralHer  de  son  12%  quatre  compagnies  environ  (2). 

Kacbfalinski  organise  alors  la  retraite  : 

Ordre  à  la  batterie Mouravskî  (3«/3«),  de  filer  vers  FOuest 
parla  gnmàe  roote.  Tsibulski  suivra;  Linda  viendra 
ensuite.  Le  mouvement  sera  couvert,  au  Nord  par  le  !!• 
(1*'  bataillon  en  ligne  à  192,  IIP  bataillon  en  réserve),  à 
Ventrée  Est  du  défilé,  par  une  section  de  la  batterie 
Moaravski  eoaverte  parla  moitié  de  la  compagnie 3^1 1®. 

C'est  alors  qu'arrive  l'ordre  de  Zassoulitch  :  Retraite 
sur  Peng-hoang-cheng. 

Le  mouvement  commence  vers  1  h.  30,  dès  que  Linda 
fait  savcHT  qu^il  est  en  marche  pour  rejoindre. 

Attaque  de  la  i^  division.  —  Le  colonel  Mouravski 
fait  d'abord  partir  ses  caissons  :  arrivant  en  terrain 
déeoavert  près  de  Hamatang,  ils  reçoivent  des  feux 
éloignés^  prennent  le  trot  et  disparaissent  ;  quand  la  bat^ 
terie  se  présente  à  son  tour,  elle  est  en  butte  à  une  fusil- 
lade plus  rapprochée  ;  la  section  de  tète  se  met  en  bat- 
terie et  ouvre  le  feu,  les  quatre  autres  pièces  perdent  des 
chevaux,  renoncent  à  passer  et  prennent  position  auprès 
des  deux  premières  ;  le  feu  commence,  alimenté  par  les 
seules  munitiona  des  avant-trains. 
C'est  la  tète  de  la  brigade  Kigosbi  qui  arrive  aiguil- 


(i)  Il  semble  que,  comme  le  matin,  cette  compagnie  11^12^* ait  repris 
sa  retraite,  le  général  disparu,  car  on  a*e&  entend  pla9  parler  de  la 
joofttéc. 

(2>  6%  »•,  9-,  If/H*. 


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428  Lk  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  N«  963. 

lonnée  par  le  colonel  Harada  (1)  du  24®;  les  compa- 
gnies 10®  et  H®/24®  ouvrent  une  première  fois  le  feu  à 
1 ,800  mètres,  font  un  bond  jusqu'aux  pentes  Nord  de  192, 
qu'elles  trouvent  inoccupées,  se  couchent  et  ouvrent  une 
deuxième  fois  le  feu  sur  Hamatang,  à  700  mètres  ;  ce  sont 
elles  qui  arrêtent  la  batterie  Mouravski.  Elles  sont  pro- 
longées à  droite  par  les  compagnies  4«  et  7®/24®  qui  cou- 
rent aux  crêtes  au  Nord  de  Hamatang,  à  gauche  par  la 
compagnie  5®/24®  qui  marche  sur  le  piton  192.  Toute 
cette  ligne  mince,  accueillie  par  les  shrapnels  et  la  fusil- 
lade se  cramponne  aux  crêtes  et  entretient  le  feu.  En 
arrière,  arrive  à  2,000  mètres  le  bataillon  IP/46®;  dans 
le  lointain  apparaît  le  gros  de  la  brigade  Kigoshi  (moins 
le  I«'^/46*),  qui  descend  vers  le  Sud. 

Tsibulski  se  présente  alors  à  la  sortie  Ouest  du  défilé  ; 
il  déploie  ses  quatre  compagnies,  dans  Tordre  :  9®,  !"> 
6®,  8®/i2*,  face  au  Nord,  attaque,  avec  le  renfort  des 
7«/12«  et  l'«/i2«,  têtes  de  la  petite  colonne  Linda,  et 
refoule  Fennemi  en  arrière  des  crêtes,  en  liaison  à  droite 
avec  le  PVl^^  V^^^  après  un  feu  violent,  attaque  à  la 
baïonnette  et  fait  plier  la  gauche  japonaise  (2).  L'issue 
est  momentanément  libre,  et  les  six  compagnies  du  12' 
en  profitent  pour  s'échapper  vers  le  Sud-Ouest,  mais  il 
faut  ramener  le  I«'/H«  vers  la  hauteur  162,  car  une  atta- 
que nouvelle  se  dessine,  venant,  cette  fois,  de  TËst. 

Attaque  de  la  Garde.  —  C'est  seulement  vers  1  heure 
de  l'après-midi  que  la  Garde  et  la  12«  division,  après 
une  pause  de  plus  de  trois  heures,  prennent  des  mesures 
pour  exécuter  Tordre  de  Tarmée  de  9  heures  du  matin. 

La  2^  division  quitte  Kiuliencheng  vers   2  heures, 


(1)  Ancien  élève  de  Saint-Cyr. 

(2)  La  compagnie  japonaise  5^/24*  perd  tous  ces  orficiers,  la  moitié 
de  son  effectif  et  brûle  toutes  ses  munitions  avant  de  céder  le  terrain. 


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M*  963.  JJL  GUERRE  RUSSO -JAPONAISE.  1S9 

descendant  sur  Antung  le  long  du  fleuve,  avec  une  flanc- 
garde  formée  par  le  29®  régiment  marchant  directement 
sur  Tuchengtse. 

La  Garde  constitue,  sous  les  ordres  du  général  de 
brigade  Watanabé,  un  «  groupe  de  poursuite  »,  avec 
la  réserve  d'armée  amenée  par  le  colonel  Umezawa 
(I*MII«/30%  Il«,IIP/4«  Garde, cavalerie  de  la  Garde)  et  le 
l^r  groupe  du  2®  d'artillerie  ;  itinéraire  :  la  grande 
route  de  Kiuliencheng  à  Hamatang  ;  flanc-garde  de 
droite,  les  compagnies  9®,  11*^/4®  Garde  ;  flanc-garde  de 
gauche,  compagnie  10®/4«  Garde. 

Le  gros  de  la  colonne  se  formera  derrière,  sur  la  route  ; 
2«  brigade  de  la  Garde  en  tète  (le  P'/4«  Garde  et  le 
3'  Garde  descendent  droit  vers  le  Sud-Ouest  à  travers 
ehamps),  1'^  brigade  en  queue  (les  deux  régiments  vont 
prendre  la  grande  route,  Tun  par  l'Ouest,  l'autre  par 
l'Est  du  Télégraphe). 

Vers  2  h.  30,  le  groupe  Umezawa  s'engageait  de  front 
contre  les  défenseurs  de  la  hauteur  192  et  du  hameau  de 
Suanshantse  au  Sud. 

Derniers  moments  de  r arrière-garde  russe.  —  Du  côté 
delà  12<'  division,  le  bataillon  IIV46®,  forçant  l'allure 
poDr  soutenir  les  cinq  compagnies  engagées  du  24*, 
avait  jeté  sa  1^  compagnie  droit  au  Sud  vers  Hamatang, 
et  prolongé  la  ligne  à  droite  avec  les  trois  autres. 

L'arrière-garde  russe  était  dans  la  situation  suivante  : 
sur  la  hauteur  192,  le  bataillon  P'/H®  déployé  en  demi- 
eercle  face  à  l'Ouest ,  au  Nord  et  à  l'Est  ;  le  batail- 
lon IIP/Il*  en  réserve  derrière  ;  à  l'issue  Est  du  défilé, 
la  section  de  la  batterie  3«/3«  et  la  demi-compagnie  37H®; 
à  l'issue  Nord-Ouest,  la  batterie  3«/3«  (6  pièces  en  état). 

Le  colonel  Linda  est  arrivé  avec  la  batterie  2^/6*,  la 
compagnie  de  mitrailleuses  et  les  compagnies  8^/11*  et 
5«/12^  La  compagnie  8«/H«  se  déploie  sur  l'éperon  Nord 
de  la  crête  au  Sud  de  la  route,  dite  «  la  Lame  de  cou- 

9 


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130  LA  aUBRRB  RUS8(WAP0NAI8E.  N*  963. 

teau  »,  cotée  94-i54-l76;  la  5^li2^  en  réserve.  La  batte- 
rie â*/6^  essaye  de  percer  sur  Hamatang,  mais  en  vain  ; 
Linda  lui  fait  faire  demi-tour  pour  essayer  de  la  sauver 
par  un  sentier  qui  franchit  la  crête  à  TOoest  de  Saans- 
hantse,  mais  Ta  tâche  est  impossible  ;  il  faut  rebrousser 
chemin  ;  la  batterie  2^^^  est  mise  en  position  à  bras  sur 
le  versant  Nord  de  la  «  Lame  de  couteau  ».  La  compa- 
gnie de  mitrailleuses  est  déjà  en  action  à  gauche  de  la 
batterie  3/3*  (1);  les  compagnies  5«/12«et  8^/1 1«  couvrent 
les  pièces.  Le  tout  balaye  le  front  de  la  brigade  Kigoshi, 
qui  ne  progresse  plus. 

A  ce  moment  (2  h.  30),  on  aperçoit  du  sommet  de  192 
un  vaste  déploiement  vers  l'Est  (Watanabe-Umesawa); 
on  apprend,  par  le  lO*  groupe  d'éclaireurs  (en  retraite  de 
Tchanpao  sur  Tientsu)  qu'une  forte  colonne  ennemie 
(2^  division)  marche  sur  Antung,  et  que  cette  localité  est 
évacuée. 

Il  n'y  avait  plus  de  motif  pour  continuera  tenir. 
Le  colonel  Laiming,  du  11«,  déploie  face  au  Nord  à 
l'abri  des  pentes  son  bataillon  intact  (IllYH«),  dispose 
derrière,  la  compagnie  n®  1  avec  le  drapeau,  la  musique 
et  les  blessés  ;  en  troisième  ligne,  les  trois  autres  compa- 
gnies du  !•' bataillon.  Il  se  place  devant  la  première  ligne 
avec  le  pope  du  régiment  qui  tient  la  croix  haute,  et 
part  à  l'attaque  de  Hamatang,  au  son  de  l'hymne  impé- 
rial, sous  la  fusillade  des  crêtes  et  les  shrapnels  qui 
arrivent  du  Nord  (2).  La  charge  est  appuyée  par  la  batte- 
rie 2«/6'  (6  pièces  en  état),  les  mitrailleuses  et  la  bat- 
terie 3V3*  (une  seule  pièce  en  action,  faute  de  muni- 
tions). 


(1)  Les  mitrailleuses  brûlèrent  33,000  cartouches. 

(2)  Le  i2*  d*artiUerie  venait  de  mettre  deux  batteries  ea  position 
vers  TaluDg-fang  ;  heureusement  pour  les  Russes,  elles  n'ayaient  pas  de 
vues  directes  sur  le  terrain  de  Tattaque. 


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flUi'I 


N*  963.  Ul  aUBRRB  RUI^SO-JAPONAISE.  134 

La  ligne  ennemie  fléchit,  et  la  percée  da  11^  réussit, 
malgré  des  pertes  sanglantes  :  le  colonel,  le  pope,  la 
plupart  des  officiers  et  un  tiers  des  hommes  sont  tombés. 

Il  était  3  heures. 

Les  débris  des  batteries  276®,  3^3®  et  delà  compagnie 
de  mitrailleuses  restaient  seuls,  ayec  la  compagnie 
5V12^(l)<lQi  se  creusait  hâtivement  des  tranchées.  L'en- 
nemi couronne  la  hauteur  192  et  déverse  une  grêle  de 
plomb  dans  le  fond  de  la  vallée.  On  tourne  contre  lui 
la  pièce  de  la  3^3®  et  deux  pièces  de  la  276%  et  la  lutte 
continue. 

Au  bout  d'une  heure,  des  feux  arrivent  du  Sud-Est, 
c'est  la  gauche  de  la  Garde  (IIVA*  Garde  et  compagnies 
10'  et  12*/4*  Garde),  qui  vient  d'enlever  le  petit  groupe 
laissé  à  Soanehantse,  et  qui  progresse  vers  le  Nord- 
Ouest  le  long  de  la  «  Lame  de  couteau  )>;  on  tourne 
enc(Mi*e  de  ce  côté  deux  pièces  de  la  2^/6*,  tandis  que  la 
compagnie  5712*  se  porte  au-devant  de  ce  nouvel 
ennemi. 

liais  c'est  la  fin  ;  les  munitions  sont  épuisées  ;  le  per- 
sonnel des  pièces  et  des  mitrailleuses  est  saigné  à  blanc, 
les  attelages  détruits,  les  chemins  coupés;  il  n'y  a  pas  à 
songer  à  emmener  le  matériel*  On  met  hors  de  service 
ce  qui  peut  être  avarié,  et  les  quelques  survivants 
valides  (40  hommes  et  i  officiers),  gravissant  pénible- 
ment la  «  Lame  de  couteau  »,  s'échappent  vers  le  Sud- 
Oaest. 

Retraite  du  groupe  d'Antuag  et  du  détachement  de 
FEst.  —  A  40  heures,  le  colonel  Schwerin  reçut  de 
Zassoulitch  par  télégraphe  l'ordre  de  quitter  Antung, 
avec  mission  de  former  ultérieurement  l'arrière-garde 
du  détachement  de  l'Est.  Les  transmissions  d'ordres, 


(1)  U  semble  que  la  compag^nie  8711"  &it  suivi  son  régiment. 


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43S  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  N*  963. 

rassemblements,  destructioDS  d'approvisionnements,  etc. , 
prirent  du  temps  ;  le  mouvement  ne  commença  qu'à 
midi  30. 

A  Tientsu,  Schwerin  rejoignit  la  réserve  générale  (le 
9*  et  la  batterie  2^/3^),  qui  Tavait  attendu,  et  la  colonne 
se  forma,  :  les  trains  prirent  la  tète,  suivis  du  9^  tirail- 
leurs, des  batteries  2V3^  et  l'^VS^  et  de  la  compagnie  du 
24*.  Le  10*  tirailleurs  venait  en  queue. 

A  Loukoungtien,  on  trouva  Kachtalinski,  occupé  à 
recueillir  tout  ce  qui  sortait  du  défilé  de  Hamatang,  pour 
canaliser  la  retraite  sur  la  route  d'étapes. 

Au  Nord,  le  22*  arrivait  avec  Gromov  à  Laochutun. 
La  colonne  s'enQe,  s'allonge,  le  mouvement  traîne  avec 
des  à-coups;  une  tentative  malheureuse  pour  faire  filer 
l'artillerie  par  un  chemin  latéral  amène  encore  du 
désordre. 

Pour  parer  au  danger  possible  d'une  attaque  de  l'Est, 
le  colonel  Schwerin  détache  son  bataillon  de  queue 
(II7IO*)  sur  les  crêtes  à  droite  de  la  route,  son  bataillon 
III71O*  au  Nord-Est  de  Laochutun,  et  laisse  sur  la  route, 
face  au  Sud-Est  son  bataillon  I*V10*  avec  une  section  de 
la  batterie  376*.  Le  bataillon  IP/lO*  eut  un  combat  de 
feux  très  chaud  contre  la  droite  de  la  brigade  Kigoshi 
(II748*),  de  2  h.  30  à  S  heures  du  soir,  et  la  tint  en  res- 
pect, ce  qui  permit  de  recueillir  les  derniers  débris  du 
11«  régiment. 

La  retraite  reprit  à  la  chute  du  jour,  sans  être  inquié- 
tée; à  2  heures  du  matin,  la  queue  de  la  colonne  dépas- 
sait Tang-chang-cheng.  Après  un  long  repos,  la  marche 
recommença  à  4  h.  30;  le  gros  de  la  colonne  poussa  jus- 
qu'à Feng-hoang-cheng,  tandis  que  les  9*  et  10*  régiments 
marquaient  un  temps  d'arrêt  sur  la  position  préparée  au 


(1)  Les  éléments  détachés  au  Sud  d^Antung  se  replièrent  directement 
sur  Tang-chang-cheng. 


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K*  963,  LA.  OUBRRB  RUSSO- JAPONAISE.  133 

défilé  de  Kaolimèn  (1).  L'ennemi  ne  donnait  toujours  pas 
signe  de  vie  (2). 


§  7.  —  Mesures  prises  par  le  commandement  russe  après 
la  bataille. 

Au  reçu  des  nouvelles  du  combat,  Kouropatkine, 
escomptant  une  poursuite  active  de  Tennemi,  se  hâta  de 
constituer  des  postes  de  recueil  pour  le  détachement  de 
FEst,  tout  en  barrant  les  routes  d'accès  sur  Liao-Yang, 
il  puisa,  dans  ce  but,  dans  tous  les  corps  disponibles. 

La  grande  route  sera  tenue  &  Lîenshankwan  par  un 
groupe  formé  sous  les  ordres  du  général-major  Roma- 
nov  :  3  compagnies  du  139^  (3S^  division),  1  bataillon 
du  124«  (31«  division),  batterie  473*  et  demi-batterie  4V6S 
des  tirailleurs  (3)  ;  le  reste  de  la  2®  brigade  de  la  35*  divi- 
sion avec  3  batteries  suivra  s'il  le  faut. 

La  brigade  Rennenkampf,  des  Cosaques  du  Transbaï- 
kal,  se  portera  le  2  mai  sur  Feng-hoang-cheng,  pour 
agir,  soit  vers  le  Nord,  contre  le  flanc  droit  de  Tennemi, 
soit  vers  le  Sud,  contre  des  formations  japonaises  dont  le 
débarquement  est  attendu  à  Takushan. 

La  direction  de  Kuantiencheng  sera  tenue,  au  carre- 
four de  Saimatse,  par  le  colonel  Volkov,  avec  2  batail- 
lons du  23*  tirailleurs  et  la  2*  demi-batterie  4V6*. 

De  même,  la  route  Takushan-Haicheng  sera  barrée  à 
partir  du  4  mai  par  le  18*  tirailleurs  et  une  batterie  de  la 
5*  brigade  à  la  passe  de  Taling. 

Toutes  ces  mesures  sont  annoncées  à  Zassoulitch, 
auquel  on  recommande  de  conserver  son  calme,  et  de 


(1)  Kao-U  (Corée)  mèn  (porte). 

(2)  Les  rapports  japonais  accusent  un  engagement  à  Kaolimèn^  dans 
la  nuit  du*  l**"  au  2,  entre  Russes  qui  se  seraient  mutuellement  pris 
pour  des  Japonais.  Les  rapports  russes  sont  muets  sur  ce  point. 

(3)  En  route  depuis  le  30  a^ril  pour  aller  renforcer  Zassoulitch. 


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434  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  I)*  %'^^ 

continuer  sa  mission  de  couvertare  et  de  reconnaissance. 
Dans  ces  circonstances,  on  ne  peut  qu'admirer  l'égalité 
d'àme  du  commandant  en  chef,  dont  la  correspondance 
connue  ne  trahit  ni  aigreur,  ni  énervemeut  devant  le 
premier  revers  sérieux  de  la  campagne. 

La  cavalerie  du  détachement  de  l'Est  parait  avoir  sin- 
gulièrement compris  son  rôle  dans  la  retraite. 

La  brigade  Michtchenko  s'était  repliée  surFeng-hoang- 
cheng,  ramenant  de  Takushan  le  2i^  tirailleurs  et  la 
batterie  V^/6*  ;  il  fallut  un  télégramme  de  Kouropatkine 
pour  la  renvoyer  sur  Salikiaputse  (i)  et  le  Tayanho  à 
sa  mission  de  surveillance  du  littoral. 

La  brigade  Kartzev  s'était  également  rabattue  sur 
Feng-hoang-cheng  ;  elle  reçut  l'ordre  de  repartir  pour 
Kuantiencheng,  passant  sous  les  ordres  de  Rennenkampf 
qui  avait  finalement  la  mission  d'opérer  sur  le  flanc  droit 
de  Kuroki. 

Le  colonel  Letchitski,  abandonné  sans  nouvelles  à 
Hungsilas  jusqu'au  3  et  renseigné  sur  la  retraite  du  gros 
par  ses  seules  patrouilles,  avait  eu  la  chance  de  rentrer 
à  Feng-hoang-cheng  avec  tout  son  monde. 

Le  colonel  Madritov  est  parti  depuis  le  26  avril  de 
Tchosan  ;  se  désintéressant  de  l'observation  du  flanc 
droit  de  la  I'*  armée  japonaise,  il  a  conçu  le  projet  ambi- 
tieux de  porter  un  coup  sur  sa  ligne  de. communications 
et  il  se  dirige  par  Kicheng  sur  Anju  où  il  arrive  le 
li)  mai  avec  400  hommes  environ. 

Les  communications  de  Kuroki  étaient  prises  depuis 
la  fin  d'avril  sur  Likaho  et  Yongampho.  Anju  n'était 
tenu  que  par  une  centaine  d'hommes  :  éclopés,  réser- 
vistes, coolies  militarisés,  sous  les  ordres  d'un  vieux  lieu- 
tenant retraité,  mais  la  cité  chinoise  crénelée  permettait 
une  bonne  résistance. 


(1)  Alias  Likiapou. 


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N*  963.  LA  GUERRE  RUS80- JAPONAISE.  135 

Un  combat  eut  lieu  le  10  ;  le  11  des  secours  arrivèrent 
aux  Japonais  ;  bref,  Madritov  fit  demi-tour,  sans  autre 
résultat  qu'une  tentative  infructueuse  pour  brûler  le  pont 
de  bateaux. 

Le  31  mai,  il  repassait  le  Yalu  au  Nord  de  Tchosan,  et 
se  portait  à  Hoaijiensieng. 

Dès  le  4  mai,  le  général  Zassoulitcb,  jugeant  sa  situa- 
tion dangereuse  à  Feng-hoang-cheng  obtint  l'autorisation 
de  se  replier  sur  lienshankv^an  (1). 

Les  Japonais,  après  leur  victoire,  avaient  couché  sur 
le  champ  de  bataille  :  quartier  général  à  Kiuliencheng, 
2«  division  à  Antung,  12®  division  à  Talungfang  et  Lao- 
fangkou  ;  Garde  et  groupe  Umezawa  à  Hamatang  et 
environs.  Le  détachement  de  Liukiakou  (IlP/li®  et  12'' de 
cavalerie)  pousse  le  lendemain  sur  Tang-chang-cheng. 

Le  2,  le  quartier  général  se  transporte  à  Antung. 

On  rapporte  les  sacs  déposés  par  les  troupes  ;  on  fait 
serrer  les  colonnes  de  munitions  et  les  colonnes  de  vivres 
(les  troupes  étaient  allées  au  combat  avec  un  jour  et  demi 
de  vivres  et  les  convois  n'en  portaient  que  trois),  et  on 
amène  par  chalands  des  approvisionnements  à  Antung, 
point  de  départ  de  la  future  route  d'étapes. 

Les  travaux  d'assainissement  du  champ  de  bataille 
prennent  les  journées  du  3  et  du  4. 

Le  4,  la  cavalerie  de  la  Garde  se  porte  sur  Kaolimèn, 
qu'elle  trouve  évacué  ;  le  5,  elle  est  en  vue  de  Feng- 
hoang-cheng,  également  libre,  et  pousse  à  quelques  kilo- 
mètres au  delà. 

Le  2^  régiment  de  cavalerie  descend  le  long  de  la 
côte,  vers  Tatnngkou. 

Kuroki  câbla  alors  à  Tokio  au  grand  quartier  général, 
pour  obtenir  Tautorisation  de  pousser  jusqu'à  Feng- 


(1)  Liandiausan  des  Russes. 


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136  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  N*  96:(. 

hoang-cheng,  contrairement  aux  instructions  qui  l'arrê- 
taient à  Tang-chang-cheng.  Au  reçu  de  la  réponse,  il 
mit  en  route  la  2^  division  le  8,  la  Garde  et  la  i2«  divi- 
sion le  9  ;  le  11,  toute  la  I"  armée  était  installée  à  Feng- 
hoang-cheng  et  abords,  couverte  à  quelques  kilomètres 
par  des  avant-postes  ;  la  répartition,  de  la  droite  à  la 
gauche  était  la  suivante  :  12^^  division,  2^  division,  Garde. 

Tout  le  monde  était  cantonné. 

Les  troupes  se  consacrèrent  aux  travaux  de  fortifica- 
tion (très  sérieux)  des  hauteurs  environnantes,  d'assai- 
nissement de  la  ville,  de  construction  de  magasins,  d'hô- 
pitaux, d'écuries,  d'améliorations  des  routes,  etc.). 

Le  commandement  s'appliqua  à  l'organisation  de  la 
ligne  d'étapes,  en  rassemblant  des  vivres,  des  coolies  et 
des  charrettes  indigènes. 

Un  détachement  comprenant  1  bataillon  de  réserve  et 
la  batterie  de  la  12^  division  franchit  le  Yalu  à  Tchang- 
Syeng  et  entra  le  10  mai  &  Kuantiencheng,  après  un 
engagement  contre  quatre  sotnias  ennemies  soutenues 
par  quatre  pièces. 

Conclusion, 

Nous  avons  exposé  l'historique  de  la  manœuvre  du 
Yalu  avec  plus  d'ampleur  qu'il  ne  nous  sera  possible  de 
le  faire  pour  le  reste  de  la  campagne  ;  c'est  qu'en  effet, 
cette  première  rencontre  des  deux  adversaires  constitue 
une  opération  complète,  sur  une  zone  de  terrain  et  dans 
une  période  de  temps  assez  limitées  pour  laisser  au  lec- 
teur une  impression  d'ensemble  qu'il  ne  retrouvera  que 
difficilement  dans  la  suite  ;  c'est  aussi  parce  que  ce  pre- 
mier choc  de  l'Europe  contre  l'Asie  produisit  une  sensa- 
tion profonde  dans  le  monde,  sans  qu'on  sût  exactement 
dans  quelles  conditions  il  avait  eu  lieu  ;  c'est  enfin  parce 
qu'on  y  trouve  en  réduction  toutes  les  caractéristiques 
de  la  campagne  qui  s'ouvre. 


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N*  963.  LA.  QUEBRE  RUSSO- JAPONAISE.  137 

Est-il  nécessaire  de  faire  suivre  de  loDgs  commentaires 
le  récit  des  événements,  nous  ne  le  croyons  pas,  esti- 
mant que  les  faits  parlent  d'eux-mêmes. 

Toutefois,  nous  pensons  devoir  attirer  l'attention  sur 
certains  points. 

Du  côté  japonais,  le  plan  de  manœuvre,  adopté  après 
mûre  réflexion,  est  suivi  méthodiquement  et  ponctuelle- 
ment, jusqu'à  complète  exécution,  après  une  préparation 
matérielle  parfaite. 

Mais  le  commandement  parait  avoir  péché  par  exagé- 
ration, en  poussant,  jusqu'au  déploiement  avant  la  lettre 
de  toute  son  armée,  la  volonté  d'imposer  sa  manœuvre  à 
l'ennemi. 

Le  succès  n'a  pas  été  exploité  ;  abstraction  faite  des 
(acteurs  psychologiques,  sur  lesquels  nous  ne  pouvons 
faire  que  des  hypothèses,  l'action  du  commandement 
semble  avoir  été  paralysée  par  le  manque  de  réserves 
disponibles  au  moment  voulu. 

En  particulier,  la  manifestation  de  la  42«  division  con- 
tre un  front  reconnu  comme  virtuellement  inoccupé  (1), 
s'explique  mal.  La  garnison  russe  de  Ghingkou,  même 
estimée  à  un  régiment  et  une  batterie,  ne  méritait  pas 
d'attirer  onze  bataillons  et  cinq  batteries  ;  en  tout  cas, 
si  on  voulait  lui  faire  l'honneur  d'une  attaque  sérieuse, 
il  n'en  était  pas  moins  très  possible  de  réserver  une  bri- 
gade et  trois  batteries  (sur  chevaux  de  bât),  dont  l'ap- 
point lui  eût  été  précieux  pour  mettre  immédiatement  à 
profit  le  succès  de  l'attaque  de  front  en  piquant  droit  sur 
Hamatang  pour  couper  la  retraite  aux  Russes. 

L'artillerie  de  la  12®  division,  déployée  pour  couvrir 
le  passage  de  l'Ai-ho  par  sa  division  n'a  tiré  que  quelques 
coups  de  canon  ;  plus  tard,  dans  l'attaque  de  Ghingkou, 
cUe  ne  trouva  pas  de  terrain  où  s'employer;  au  der- 


(i)  Ne  pas  oublier  que  le  commandemeut  sait  ce  qu*il  a  devant  lui. 


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438  LA  OUERRB  RUSSO-JAPONAISE.  N*  963. 

nier  acte,  à  Hamatang,  deux  batteries  seulement  prirent 
la  parole,  sans  grand  effet,  au  moment  du  dénoue- 
ment. A-t-elle  rendu  plus  de  services  que  si  elle  avait 
été  réservée  en  partie  dès  le  début  jusqu'à  une  occasion 
favorable. 

Nous  serions  donc  tentés  de  reprocher  au  commande- 
ment japonais  d'avoir  été  prodigue  de  ses  forces  pour 
assurer  la  réussite  du  début  de  l'opération.  N'ou- 
blions pas,  d'autre  part,  qu'il  livrait  le  premier  combat 
de  la  guerre,  que  l'issue  de  l'engagement  devait  avoir  un 
grand  retentissement  et  que  ce  fait  brutal  du  franchisse- 
ment du  Yalu  était  un  succès  ;  réserver  des  forces,  jouer 
la  finesse  dans  l'espoir  d'un  triomphe  plus  complet, 
c'était  peut-être  risquer  un  échec,  chose  grave  pour  un 
pays  qui  faisait  la  guerre  à  crédit  en  puisant  dans  les 
coffres  de  l'étranger. 

Du  côté  russe,  l'éparpillement  initial  des  forces,  con- 
séquence de  la  perte  de  la  mer,  dérive  pourtant  d'un 
concept  erroné,  à  savoir  la  possibilité  pour  l'ennemi 
de  faire  débarquer  par  surprise,  sur  un  point  de  son 
choix,  des  forces  composées  de  toutes  armes,  pour  pou- 
voir combattre,  pourvues  de  tous  leurs  services,  pour 
pouvoir  vivre,  et  de  continuer  à  les  entretenir  à  loisir. 

La  création  du  détachement  de  F  Est,  trop  faible  pour 
lutter  contre  une  armée,  trop  lourd  pour  opérer  comme 
couverture,  trop  éloigné  du  gros  pour  pouvoir  être  sou- 
tenu, répondait  peut-être  à  une  idée  politique  :  sauve- 
garder le  prestige  russe  vis-à-vis  des  populations  indi- 
gènes (1)  ;  comme  organe  stratégique,  son  rôle  se  justifie 
mal  ;  les  éléments  nous  manquent  pour  affirmer  que  le 
commandant  en  chef  des  troupes  russes  soit  seul  respon- 
sable de  la  mission  confiée  à  ce  détachement 


(i)  Voir   la  discussion   si   serrée  et   si  humoristique  du  général 
Hamilton. 


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N*  963.  LA  eUBRRS  RUS80-JAP0NAISB.  439 

Toutefois  son  intervention  (approbation  vaut  ordre)  est 
inséparable  des  mesures  d'exécution  adoptées  par  le 
chef  du  détachement  de  l'Est,  et  qui  ont  abouti  à  donner 
la  bataille  avec  5,000  hommes  et  15  pièces  opposés  à 
oO,000  hommes  soutenus  par  128  bouches  à  feu. 

Dans  le  domaine  parement  tactique,  la  bataille  du 
Yalu  ne  fournit  guère  d'enseignements  : 

Du  côté  japonais,  la  supériorité  numérique  était  telle 
que  les  troupes,  malgré  leur  belle  ardeur,  n'ont  pas  eu  à 
donner  tous  leurs  moyens,  qu'elles  ont  même  pu  se  dis- 
penser de  certaines  précautions  (densité  des  chaînes,  des 
formations  de  seconde  ligne,  etc.). 

Du  côté  russe,  on  trouve  surtout  des  exemples  de 
fautes  à  éviter  :  emploi  défectueux  de  la  cavalerie  avant, 
pendant  et  après  la  lutte,  mauvaise  utilisation  de  l'infan- 
terie et  de  Tartillerie  dans  un  combat  inégal,  organisation 
insuffisante  du  commandement  et  des  liaisons,  d'où  la 
discordance  dans  les  efforts  et  la  paralysie  des  bonnes 
volontés. 

Néanmoins,  tout  militaire  anxieux  de  son  rôle  et  de  ses 
devoirs  au  combat  doit  une  profonde  reconnaissance  aux 
troupes  sibériennes  engagées  dans  l'action  du  !«'  mai 
pour  avoir  montré  ce  que  des  braves  peuvent  encore  faire 
sous  le  feu,  à  notre  époque  d'armement  perfectionné, 
et  la  quantUé  de  terreur  (1)  qu'ils  sont  susceptibles  d'ab- 
sorber sans  défaillir. 

{Asuwre.)  .    (189) 


(1)  Colonel  Ardant  du  Picq. 


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440  LA  QUBRRE  RUSSO-JAPONAISE.  N*  963. 


ANNEXE   N»   1. 


Consommation  des  munitions. 

Infanterie  japonaise. 

Le  16«  régiment  (2*  dÎTisioo)  consomma  35  cartouches  par  homme. 

Le  2®  régiment  de  la  Garde,  15  cartouches  par  homme. 

Le  3*  régiment  de  la  Garde,  encore  moins. 

La  12*  di?i8ion  ne  consomma  pas  10  cartouches  par  homme,  sauf  au 
24*^  régiment,  où  la  5*  compagnie,  par  exemple,  brûla  toutes  ses  car- 
touches (200  par  homme). 

AriiUerie  japonaise. 

Le  30  a^ril  et  le  l***  mai,  le  2«  régiment  d'artillerie  tira  une  moyenne 
journalière  de  140  coups  par  batterie,  soit  23  coups  par  pièce. 

Le  régiment  de  la  Garde  eut  une  consommation  analogue. 

Le  12*  régiment  atteignit  un  chiffre  très  inférieur. 

Le  régiment  d*artillerie  lourde  tira  40  coups  par  pièce  pour  i*en- 
semble  des  deux  journées,  dont  un  tiers  environ  d*obus  explosifs. 

Effectifs, 

Pour  les  Japonais,  calculer  sur  le  complet  de  guerre. 

Pour  les  Russes,  les  effectifs  yarient  : 

A  la  3*  division,  les  réserTÏstes  sont  en  partie  arrivés,  ce  qui  met  les 
régiments  à  un  peu  plus  de  2,500  hommes,  tandis  que  dans  les  batte- 
ries, le  nombre  des  chevaux  varie  entre  200  et  300. 

A  la  6*  division,  il  y  a  plus  de  vides  dans  les  rangs. 

Les  régiments  cosaques  ne  dépassent  pas  700  hommes. 


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«•963. 


LA  OUBRRB  RUSSO- JAPONAISE. 


144 


ANNEXE  N»  2.  —  Pertes  des  30  avril  et  1«'  mai. 


JAPONAIS. 


Divisions. 


Garde 

«• 

1î« 

Total 


OFFICIERS. 

TROOPB.      1 

Ta*«. 

Ble»- 
sés. 

ToéB. 

séi. 

i 

8 

47 

4fi3 

4 

46 

93 

336 

3 

9 

78 

294 

5 

33 

248 

783 

4,( 

)39 

OBSBBVATIOirs. 


ChiflWt  oBclcli  Japo- 
niiB. 


RUSSES. 


OFFiaiRS. 

TIODPE. 

rrwwÊa 

^ 

b.«^S«irt 

^ 

**  '^""^ . 

OBSBRVATIOirS. 

Tnét. 

Blet. 

DU- 

Tués. 

Bles- 

Dis- 

(Chiffres rasset.  ) 

%ét. 

parus. 

sés. 

parus. 

lOrégimeDt. 

» 

n 

3 

9 

» 

Le  rapport  Japonais  si- 

44*     id.... 

44 

44 

» 

206 

360 

m 

gnale  I36t  cadavres  russes 

^^      id.... 

44 

40 

2 

273 

3o2 

242 

enterrés  sur   le  champ  de 

îi-      id.... 
Ballcrie  3/3. 

3 

• 

23 
24 

45« 
68 

34 

» 

bataille,    18    officiers    et 
895    hommes    de    troupe 
faits  prisoBOiers,  doat  475 

!  Batterie  2/6. 

2 

» 

32 

39 

» 

blessés. 

;  Batterie  3/6. 

» 

» 

8 

17 

» 

Xitnilleases. 
Total 

n 

» 

16 

35 

» 

30 

34 

i 

584 

4,022 

624 

93 

fc^        — 





Butin  des  Japonais. 

Au  Yalu  :  21  pièces  (1)  et  19  caissons,  avec  1,400  coups  de  canoo» 
8  mitrailleuses  et  37,000  cartouches,  1,000  fusils  et  35,000  cartouches 
plus  des  Tètemeats,  approfisionnemeatSy  fourgons,  etc.,  dont  8  toi- 
tores-cuisines. 

A  Peog-hoang-cheDg  :  200,000  cartouches,  magasins  de  Tivrei*,  d'ha- 
billement et  matériel. 


(1)  On  put  reconstituer  une  batterie  de  6  pièces  prêtes  à  servir. 


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•rrr^ 


us 


LA.  GUERRE  RUSSO-JAPOIf  AISE. 


N»963. 


ANNEXE  V  3.  —  Tnrraux  de  pontage. 


as 

g 

i 

met. 

a 

236 

h 

33 

c 

103 

d 

80 

e 

34 

f 

H3 

9 

SÔO 

h 

237 

i 

310 

J 

90 

k 

129 

l 

34 

coosiauc- 

TEUR. 


2»  génie.,, 

Garde 

Gard© 

2*  génie. . . 

Garde 

Garde 

12<  génie.. 


Garde. 


2«  génie... 

Garde 

2*  génie. . . 
Garde 


MATÉRIEL 

■■PlQTi. 


Auxiliaire,  61  che- 
Tilets. 

.Auxiliaire,  6  che- 
valets. 


Auxiliaire,  20  che- 
valets. 

Auxiliaire,  2  cheva- 
lets, 18  bateaux. 

Auxiliaire,  7  che- 
valets. 

Auxiliaire,  25  che- 
valets. 

Matériel  régulier  et 
auxiliaire,  8  che- 
valets, 53  bat*. 

Matériel    régulier, 
équipages    de   la 
Garde  et  2*  D., 
77  bateaux. 

Auxiliaire,  26  che- 
valets, 27  bat». 

Matériel  régulier, 
27  bateaux. 

Matériel  régulier. 


Matériel    régulier, 
7  bateaux. 


• 
DATE 

DURÉE 

de 

DU     TftA- 

LA  C«HBTa(JCTION. 

TAIt. 

h.  min. 

Du  2ô  au  27,  sur- 
tout de  nuit. 

45  00 

26 

4  00 

26-27| 

13  30 

27-28 

7  4o 

28 

845 

28-29 

11  30 

29-30 

12  00 

30 

8  00 

30-1" 

46  00 

30 

3  00 

30-1" 

? 

{•'  mai. 

«00 

OBSER- 
VATIORS. 


Canonnépar 
l'ennemi. 

De  jour. 
De  nuit. 
De  nuit.      j 


De  nuit,  ra- 
nonné. 

De  nuit,  ca- 
nonné. 

Jour  «t  nuit. 


De  jour. 

JouretBuit. 
De  nuit. 


Pontvolaot. 
canonné. 

De  jour. 


I 


S  995  avec  du  matériel  auxiliaire, 
634  avec  du  matériel  d'équipage,  dont  l'équi- 
tage  :  1629  mètres,  dont  1     page  de  la  3«  division  et  probablement  celui 
'     de  la  1"  division  de  la  !!•  année. 


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1IPII.I  IIPI 


L.BS 


FORCES  MIUTAIRES  ANGLAISES 

EN   1907-08'*> 


CHAPITRE  III 

i^  Les  forces  auxiliaires  actuelles  ;  2°  leur  transformation. 


LES  FORCES  AUXILIAIRES  ACTUELLES. 

Les  forces  auxiliaires  sont  une  des  caractéristiques  les 
plus  remarquables  de  Tarmée  anglaise. 
Elles  comprennent  [pour  quelque  temps  encore)  : 

La  noilice  ; 

La  yeomanry  ; 

Les  volontaires. 

Ce  ne  sont  (sous  des  noms  différents)  que  des  milices 


(i)  Voir  i«  semestre  1907,  p.  584;  i»  semestre  1907,  p.  54  et  558; 
i»  semestre  1908,  p.  30. 


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144  LES  FORCES  MILITAIRES  ANGLAISES  EN  4907-08       N*  963. 

volontaires  destinées  à  la  défense  du  territoire  natio- 
nal hors  duquel  elles  ne  sont  pas  tenues  de  servir  sans 
leur  consentement. 

1»  Milice.  —  La  milice  est  recrutée  parmi  les  hommes 
âgés  de  18  à  35  ans,  la  durée  de  l'engagement  est  de  six 
ans.  Les  soldats  de  l'armée  régulière  et  les  miliciens  sont 
admis  à  contracter  des  engagements  de  quatre  ans  jus- 
qu'à Vkge  de  45  ans. 

Les  obligations  du  milicien  sont  les  suivantes  : 

a)  Immédiatement  après  l'engagement,  une  période 
d'instruction  préparatoire  au  dépôt  du  corps. 

Cette  période  ne  doit  pas  dépasser  six  mois.  Dans  la 
pratique  elle  est  de  deux  mois  environ  ; 

b)  Chaque  année  une  période  d'instruction  de  vingt 
et  un  à  vingt-huit  jours  et  un  cours  de  tir. 

Ces  périodes  d'instruction  sont  en  général  suivies  avec 
beaucoup  de  bonne  volonté  et  d'assiduité. 

Le  nombre  des  manquants  ne  dépasse  pas  iO  p.  100, 
la  plupart  autorisés. 

Le  milicien  a,  en  général,  l'esprit  posé  et  réfléchi  qui 
caractérise  le  soldat  anglais  et  il  accomplit  très  sérieuse- 
ment les  devoirs  militaires  qu'il  s'est  volontairement 
imposés. 

Ces  qualités,  jointes  à  la  pratique  que  son  temps  de 
service  sous  les  drapeaux  lui  fait  acquérir,  lui  permet- 
traient de  devenir,  au  bout  de  quelque  temps,  un  soldat 
suffisant,  si  son  instruction  du  tir  était  plus  développée, 
mais  faute  de  champs  de  tir  suffisants,  celle-ci  est  un 
peu  négligée.  L'encadrement  laisse  aussi  quelque  peu  à 
désirer. 

On  a  toujours  considéré,  en  Angleterre,  la  milice 
comme  une  espèce  de  réserve  de  l'armée  active,  comme 
une  troupe  de  2®  ligne  destinée  à  combler  les  vides 
de  cette  armée,  même  lorsque  cette  dernière  combat  à 
fétranger. 


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N«  963.      LBS  FORCES  MILITAIRES  ANGLAISES  RN  1907-08.  445 

Les  unités  de  milice  ne  peuvent  être  envoyées  hors 
du  Royaume-Uni  sans  leur  consentement j  comme  nous 
Tavons  vu  plus  haut  (1)^  mais,  dans  la  pratique,  elles  n'ont 
guère  marchandé  ce  consentement.  M.  Haldane  s'est 
souvenu  de  ce  dévouement  patriotique  dont  la  milice  a 
donné  tant  d'exemples,  lorsqu'il  a  organisé  le  corps 
expéditionnaire  et  posé  une  des  bases  de  la  réforme  mili- 
taire dont  nous  parlerons  plus  loin. 

Afin  de  mieux  voir  les  perfectionnements  qui  peuvent 
être  introduits  dans^l'instruction  de  la  milice,  20  batail- 
lons de  cette  Force  ont  été  convoqués  à  la  fin  de  1906, 
pour  une  première  période  d'instruction  de  six  mois  (au 
lieu  de  deux). 

Les  résultats  de  cette  expérience  ont  été  excellents  et 
ont  donné  à  M.  Haldane  des  indications  précieuses  pour 
Texécution  de  la  Réforme  qu'il  achève  en  ce  moment. 

La  milice  comprend  près  de  95,000  hommes  (effectif 
réel)  pour  un  effectif  prévu  de  130,000  hommes  envi- 
ron. 

Elle  forme  :  124  bataillons  d'infanterie  à  effectif 
variable  rattachés  aux  régiments  de  l'armée  régulière, 
organisés  et  armés  comme  les  bataillons  réguliers  ; 
32  corps  ou  bataillons  d'artillerie  de  garnison  et  un 
groupe  de  3  batteries  de  campagne;  2  bataillons  du 
génie. 

2®  Teomanry.  —  La  yeomanry  était  autrefois  un  corps 
de  cavalerie  volontaire,  elle  est  aujourd'hui  réorganisée 
en  corps  d'infanterie  montée. 

Les  hommes  y  sont  admis  de  17  à  35  ans.  La  durée  de 
l'engagement  est  de  trois  ans.  En  principe,  les  yeomen 
doivent  s'équiper  et  se  remonter  à  leurs  frais. 

Ils  sont  astreints  annuellement  à  vingt  exercices  dans 


(1)  Ne  pas  oublier  que  les  renseignements  ci-dessus  se  rapportent  à 

laMUieeac/ue//e. 

10 


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r^'mwF 


146  LBS  FORGKS  MIUTAIKBS  AJ^OLAISBS  BN  49074».      N*  963. 

rannée  dô  leur  eagagement  et  à  dix  les  années  soiTantes. 
Ils  doivent  faire  en  ontre  un  séjour  annuel  de  quatorze 
jours  pleins  dans  un  camp  d'instruction  et  assister  à  un 
cours  de  tir. 

En  temps  de  guerre,  les  escadrons  de  yeomanry  four- 
niront, entre  autres  services,  comme  nous  Tavons  déji 
vu,  la  cavalerie  divisionnaire  des  divisions  d'infanterie 
actives  auxquelles  ils  seront  adjoints. 

La  yeomanr}'  forme  51  régiments  à  quatre  escadrons  ; 
Teffectif  de  chaque  régiment  est  de  450  hommes  envi- 
ron^ soit  un  total  de  25,0ft0  hommes  environ. 

3®  Volontaires.  —  Les  engagements  sont  reçus  dans 
les  corps  de  volontaires,  de  il  à  35  ans.  Ces  engage- 
ments n'ont  pas  de  durée  limitée  et  ils  peuvent  être 
rompus  à  ioul  moment^  à  condition  que  Tintéressé  pré- 
vienne çnaiarze  jours  à  l'avance. 

La  grande  majorité  des  volontaires  forme  226  batail- 
lons d'infanterie  rattachés  aux  régiments  de  Tarmée 
régulière  ;  il  existe  aussi  68  corps  ou  bataillons  d'artil- 
lerie de  garnison,  et  35  corps  du  génie. 

Les  Volontaires  sont  tenus  d'assister  à  vingt  exercices 
la  première  année  et  à  dix  les  années  suivantes.  Ils 
doivent  faire  en  outre  un  séjour  annuel  de  six  jours 
pleins  dans  un  camp  d'instruction.  Ce  séjour  peut  être 
remplacé  par  un  certain  nombre  d'exercices.  En  pra- 
tique, les  corps  de  Volontaires  sont  réunis  dans  les 
camps  tous  les  deux  ans. 

Les  Volontaires  servent  avec  goût.  Ils  considèrent  leurs 
périodes  d'instruction  comme  une  occupation  sportive  et 
y  assistent  avec  asseï  d'empressement. 

Leurs  camps,  généralement  établis  en  des  endroits 
agréables,  offrent  un  séjour  attrayant. 

La  plupart  des  Volontaires,  entraînés  par  la  pratique 
des  sports  dans  la  vie  civile,  n'ont  nullement  l'aspect  de 
recrues  mal  dégrossies. 


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N*  963.      LBS  FORGES  MILITAIRES  ÂNGLAïaSS  BN.  4907-0&  147 

Leur  toiaft  est  élégante,  leur  démarche  crÀiue,  ils 
semblent  plein»  d'entrain  et  de  vigoear. 

Aa  bout  de  quelques  semaines  de  eampagne^  ils  ren- 
draient Tcaiaeniblablement  de  gmuDda  serviaesv 

Udj  grand  nombre  d^entre  eux,  comme  d'sôlleuss  les 
miliciens  et  les  yeomen,  tonb  partie  de  sociétés  de  tir,  qui 
se  déyeloppent  tons  les  jaurs  en  Angleterre*. 

Lss  â26  baitaiUon£Fd*in6inteTie  Yolontaiceformentr44  bri- 
gades, dont  19  sont  chargée»  de  la  défense  des  côtes  et 
2S  seTaienÉL  a£Eeetées  à  la  défense  du  termtoioe  (réserve 
disponible). 

Recrtuement  des.  officiers  des  Forces  auxiliaires. — Les 
officiers  des  forces  auxiliaires  se  recrutent  directement,,  à 
la  suite  d'examens  spéeianx.  ou  parmi  d'anciens  officiers 
de  Tarmée  régulière. 

Les  officiers  de  la  milice  font^^.au  début  de  leur  carrière, 
des  stages  d'instruction  dans  des  corps  réguliers*  Les 
officiers  des  Forces  auxiliaires  n'ont  que  des  occasions 
assez  rares  d'instruire.  Leurs  hommes;  malgré  leur 
dévouement  et  leur  bonne  volonté  leur  valeur  profes^ 
sionnelle  laisse  k  désirer. 

Nous  verrons,  par  la  suite,  que  M.  flaldane  vient  de 
remédier  à  cette  lacune,  par  la  création  des  «  centres  » 
et  des  écoles  d'instruction  dont  le  besoin  se  faisait  sentir 
depuis  longtemps. 

Telle  est,  pour  quelque  temps  encore,  la  situation  des 
Forces  auxiliaires. 

Nous  avons  déjà  signalé  quelques  défauts  de  leur  orga- 
nisation. Leur  manque  d'homogénéité  est  complet  et 
lear  inaptitude  à  la  guerre,  a  été  signalée  à  plusieurs 
reprises  par  le  Ministre  de  la  guerre  lui-même. 

Ces  forces  ont  été  mises  sur  pied  par  à-coups  succes*- 


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448  LB8  FORCES  MILITAIRES  ANGLAISES  BN  1907-08.      N*  963. 

sifs,  sans  méthode  ni  plan  bien  précis,  au  hasard  des 
besoins,  de  l'inspiration  ou  des  circonstances. 

«  Elles  ont  poussé  ça  et  là  comme  des  champi- 
gnons (1)  »,  d'autant  plus  nombreuses  que  le  patriotisme 
des  diverses  couches  de  la  population  était  plus  chaud. 

Recrutement,  organisation,  solde,  tout  diffère,  san» 
que  rien  justifie  un  particularisme  aussi  excessif. 

Aucune  des  catégories  composant  les  forces  auxiliaires 
n'est  organisée  comme  un  tout  complet  capable  de  se 
suffire  à  lui-même  et  la  juxtaposition  des  trois  éléments 
(milice,  volontaires,  yeomanry)  ne  corrige  pas  Timper- 
fection  des  détails. 

L'ensemble  est  aussi  mal  organisé  pour  la  guerre  que 
chacune  des  parties  qui  le  composent. 

La  milice  comprend  :  124  bataillons  d*infanterie  ; 
2  bataillons  du  génie  ;  32  corps  d'artillerie  de  garnison  ; 
1  groupe  seulement  d'artillerie  de  campagne. 

Les  volontaires  :  226  bataillons  d'infanterie  ;  34  corps 
ou  bataillons  du  génie;  68  corps  ou  bataillons  d'artillerie 
de  garnison  ;  pas  d'artillerie  de  campagne. 

La  yeomanry  ne  comprend  que  de  l'infanterie  montée. 

Dans  l'ensemble,  rartillerie  de  campagne  manque 
donc  à  peu  près  complètement.  Par  contre,  il  y  a  sura- 
bondance d'artillerie  de  garnison  ;  «  aucun  rôle  n'est 
assigné  en  temps  de  guerre  à  cet  excédent  et  on  ne  peut 

lui  en  assigner  aucun  (2)  »,  etc. . . 

I 

La  répartition  des  Forces  auxliaires  n'est  pas  non  plus  j 
très  heureuse.  I 

L'artillerie  de  côte  abonde  dans  des  régions  où  elle  oe  | 
doit  pas  trouver  d'emploi  en  temps  de  guerre,  dans  le 


(i)  M.  Haldane.  Discours  de  Haaley,  M  décembre  1907. 

(2)  Le  Système  militaire  de  l'avenir  (Journal  of  the  Royal  United 
Service),  octobre  1907.  Article  publié  à  la  demande  du  Mioistre  de  la 
guerre  anglais. 


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N«  963.      LES  FORCES  MILITAIRES  ANGLAISES  EN  1907-08.  U9 

Nord  de  FAiigleterre,  par  exemple  ;  par  contre,  il  en 
existe  peu  sur  la  côte  Sad,  où  Miliciens  et  Volontaires 
aiment  mieux  servir  dans  d'autres  armes  ou  d'autres 
spécialités. 

Il  en  résulte  tous  les  ans,  à  Tépoque  des  périodes 
d'instruction,  des  déplacements  d'unités,  onéreux  pour 
le  Trésor  et  une  situation  inquiétante  aux  premiers  jours 
de  la  mobilisation. 

Les  bataillons  de  milice  et  les  régiments  de  yeomanry 
ne  sont  ni  embrigadés  ni  endivisionnés. 

Les  bataillons  de  Volontaires  sont  embrigadés  depuis 
un  an  seulement  ;  ils  étaient,  avant  cette  époque,  disper* 
ses  sans  aucun  lien  sur  toute  Tétendue  de  la  Grande- 
Bretagne. 

Les  diverses  unités  qui  composent  les  forces  auxi- 
liaires n*ont,  d'ailleurs,  presque  aucune  occasion  d'exé- 
cuter, pendant  leurs  périodes  d'instruction,  des  opéra- 
tions tactiques  comprenant  l'emploi  des  trois  armes. 

En  résumé  c<  les  Forces  auxiliaires  ont  été  levées  et 
«  ont  continué  à  exister  sans  aucun  plan,  sans  aucun  prin- 
«  cipe;  on  ne  pouvait  tarder  plus  longtemps  &  les  orga- 
«  niser  sur  une  base  rationnelle  (1)  ». 


II 

LA  TRANSFORMATION  DES  FORCES  AUXILIAIRES. 

i*  U  TAA1C8F0I1IATI01I    DE   LÀ    MILICK.    — '    3»    LÀ   CBÉàTION    DB    l'àBMBB 
TBRRITORIALB. 


1®   LA  TRÀNSPOBHATION  DB  LA  MIUCB. 

Nous  avons  déjà  exposé  les  grandes  lignes  du  plan  de 
M.  Haldane. 


(i)  Le  Système  militaire  de  Vavenir.  Voir  la  note  précédente. 


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450  LES  FORCES  MILITAIRES  ANGLAISES  EN  4907*08.       N*  963. 

Au  moment  où  il  a  été  présenté  à  la  «anciâon  du  IW- 
leroent,  sa  forme  était  lia  suivante  : 

lo  La  nûlioe  était  supprimée  en  temps  que  force  auio- 
nome  et  indépendante  ;  elle  était  remplacée  par  un  Con- 
tinrent  spécial^  simple  annexe,  simple  réserve  de  Tarmée 
r^olière. 

Ce  CofiUingent  spécial  xxiâqKJi^meJïi  composé  d^liommes 
susceptibles  de  servir  à  l'étranger  en  temps  de  gxierre, 
devait  fournir  à  Taranéerégxdière  mobilisée  uike  paiiie  de 
ses  services,  et  les  relèves  des  six  premiers  mois  de  «cam- 
pagne. 

Le  'Contingent  spécial  devait  d'ailleurs  se  recruter, 
dans  la  pensée  du  Ministre,  parmi  les  éléments  qui  four- 
nissaient antérieurement  la  milice. 

2^  Les  Volontaires  et  la  Yeomanry,  étaient  désormais 
fvsioiinés  pour  former  YAmiée  ierritof*iale. 

Cette  armée  était  essentiellement  destinée  à  la  défense 
du  territoire  nationaL 

Le  projet  de  M.  Haldane  répartissait  donc  les  forces 
anglaises  em  deux  catégories  : 

l'^  L'Armée  (régulière  renforcée  paa*ia  réserve  ncM^male 
et  par  le  Contingent  spécial. 

2^  L'Armée  territoriale  dont  les  éléments,  bien  amal- 
gamés et  bien  fondus  entre  eux,  devaient  être  organisés 
sur  le  modèle  de  Tarmée  régulière,  embrigadés  et  endi- 
visionnés,  avec  une  proportion  des  trois  armes  rationnel- 
lement calculée  et  tous  les  services  nécessaires. 

Le  Parlement  anglais  devait  adapter  intégralement  le 
projet  relatif  à  la  constitution  de  l'Armée  territoriale  ; 
nous  allons  voir  qu'il  ne  s'est  pas  prêté  aussi  facilement 
à  la  suppression  de  la  Milice. 

La  Milice  est  «  la  vieille  force  constitutionndle  »  de 
l'Angleterre  ;  elle  est  très  populaire  dans  le  Royaume- 
Uni.  L'Anglais  y  est  attaché  comme  à  toutes  ses  tra- 
ditions, il  y  «ert  avec  plaisir* 


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■vil  m 


N*  $63.       LES  FORCES  MILITAIRES  ANOLAISBS  BN  4907-08.  151 

Sans  quitter  leurs  occupations  de  la  vie  civile,  les  offi* 
ciers  de  la  milice  trouvent  dans  leurs  fonctions  militaires 
une  charge  honorable  et  honorée  :  ils  sont  fiers  de  leur 
titre. 

Bien  des  lords  anglais  et  de  grands  propriétaires 
terriens,  considèrent  comme  une  tradition  de  famille, 
d*exercer  un  commandement  dans  la  milice. 

Le  projet  de  suppression  formé  par  M.  Haldane  sou- 
leva —  notamment  dans  les  rangs  du  parti  conservateur 
et  parmi  les  officiers  intéressés  —  une  hostilité  qui  se 
traduisit  par  une  campagne  des  plus  violentes. 

Devant  une  agitation  dont  il  comprenait  toute  la  portée 
—  en  en  respectant  d'ailleurs  les  motifs  —  M.  Haldane 
eut  Vhabileté  de  ne  pas  s'obstiner  outre  mesure. 

Craignant  de  rencontrer  finalement  à  la  Chambre  des 
Lords  une  résistance  irréductible  qui  eût  fait  échouer 
tout  son  plan  de  réforme  militaire,  le  Ministre  de  la 
guerre  sut  modifier  la  forme  de  son  projet en  con- 
servant le  bénéfice  du  fond. 

On  peut  dire  —  sans  trop  exagérer  —  qu'il  accepta 
de  conserver  la  milice  ;  mais  en  lui  confiant  le  rôle 
qu'il  avait  tout  d'abord  réservé  au  Contingent  spécial. 
Après  ^entente  avec  les  membres  de  l'opposition,  il  fut 
décidé  que  désormais  les  miliciens,  tout  en  gardant, 
dans  une  certaine  mesure,  leur  mode  de  recrute- 
ment et  leur  organisation  seraient  susceptibles  d'être 
envoyés  d  f extérieur  en  temps  de  guerre;  et  que 
cette  obligation  ferait  partie  des  conditions  nouvelles 
qui  leur  seraient  imposées  au  moment  de  leur  engage^ 
tnent. 

Ces  principes  ont  été  définitivement  consacrés  par  la 
loi  du  2  aoftt  1907  et  par  Y  ordre  à  l'armée  du  23  décembre 
dernier  qui  en  règle  l'application. 

Par  leur  résistance  acharnée,  les  partisans  de  la  Milice 
<uit  sauvé,  ou  à  peu  près,  l'existence  de  cette  force  ;  par 
sa  souplesse  et  son  habileté,  le  Ministre  de  la  guerre  a 


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162  LES  FORCES  MILITAIRES  ANGLAISES  EN  1907-08.      N«  963. 

sauvegardé  les  principes  qui  formaient  le  fond  de  son 
plan  de  réforme. 

Voyons  comment  la  Milice  ainsi  transformée  va  jouer 
le  rôle  du  Contingent  spécial^  en  fournissant  au  corps 
expéditionnaire  : 

\  ®  Une  partie  de  ses  services  au  moment  de  la  mobi- 
lisation ; 

2"*  Les  relèves  des  six  premiers  mois. 

D'une  manière  générale^  la  milice^  en  conservant^  dans 
une  certaine  mesure^  son  eocistence  propre^  ses  garnisons, 
ses  traditions,  est  transformée  en  Réserve  spéciale,  en 
réserve  de  S^  ligne  de  l'armée  régulière. 

Son  personnel  comprendra  deux  catégories  d^hommes 
assez  distinctes. 

Les  uns  (/'®  catégorie),  seront  destinés  à  fournir  des 
éléments  de  mobilisation  et  de  relève  aux  armes  combat- 
tantes, les  autres  (2®  catégorie),  serviront  au  même  titre 
dans  les  services  non  combattaîits. 

Nous  allons  examiner  le  fonctionnement  du  nouveau 
système  pour  toutes  les  armes  et  tous  les  services  inté- 
ressés (1). 

1®  Armes  combattantes.  —  Réservistes  spéciaux 
de  la  /"  catégorie. 

Infanterie.  —  a)  Mobilisation.  —  L'infanterie  possède 
en  hommes  de  Farmée  active  et  en  réservistes  réguliers, 
les  ressources  suffisantes  pour  mobiliser  toutes  ses  uni- 
tés. La  Réserve  spéciale  n'aura  pas  à  intervenir. 

b)  Relèves.  —  Les  relèves  seront  fournies  par  les 
quelques  ressources  que  Tarmée  régulière  et  sa  réserve 
laisseront  derrière  elles  et  par  la  Réserve  spéciale. 

(1)  Les  iodications  ci-dessous  constituent  une  mise  au  point  et  une 
rectification  des  renseignements  donnés  dans  l'article  précédent  sur  les 
résen^istes  irréguliers  (p.  45  et  suiv.)- 


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n^i^ijvjiu    M 


n*  963.       LES  FORCES  MILITAIRES  ANGLAISES  EN  1907-08.  4&3 

Cette  Jtéserve  ne  comprendra,  nons  le  répétons,  que 
des  hommes  s*engageant  à  servir  à  F  extérieur  en  temps 
de  guerre. 

Elle  sera  constituée  par  les  anciens  miliciens  qui^  avec 
leur  consentement  (1),  seront  transférés  aux  nouvelles 
formations  et  par  les  nouveaux  engagés  volontaires  qui  y 
entreront  de  plain-pied. 

Le  transfert  des  anciens  miliciens  à  la  Réserve  spéciale 
s'effectuera  pendant  l'été  de  1908  ;  les  nouveaux  engage- 
ments directs  seront  reçus  pour  cette  réserve,  à  partir  du 
15  janvier  de  la  même  année.  Les  engagements  sont 
reçus  pour  six  ans,  les  rengagements  pour  quatre.  Les 
hommes  peuvent  s'engager  de  18  à  35  ans.  Ils  peuvent 
rester  au  service  jusqu'à  40(2).  Les  unités  de  cette  nou- 
velle Milice  remplaceront  avantageusement,  en  temps 
de  guerre,  les  bataillons  provisoires  ou  autres  forma- 
tions de  fortune  que  l'Angleterre  a  toujours  été  obligée 
d'improviser  à  la  hâte,  pendant  les  dernières  grandes 
guerres  qu'elle  a  subies  ou  entreprises. 

Organisation.  —  Les  bataillons  de  Milice  devenus 
bataillons  de  la  Réserve  spéciale  resteront  rattachés 
comme  par  le  passé,  aux  régiments  de  l'Armée  régu- 
lière,  mais  leur  liaison  avec  ces  derniers  deviendra  plus 
intime,  ils  en  feront  désormais  partie  intégrante. 

Les  124  bataillons  de  miliciens  existant  actuellement 
seront  réduits  à  101. 

74  de  ces  bataillons  seront  affectés  comme  2««  batail- 
lons aux  régiments  d'infanterie  de  l'Armée  régulière 
(66  en  Angleterre,  8  en  Irlande). 

Les  27  bataillons   supplémentaires  {extra- bat  talions) 


({)  Le  consentement  des  Miliciens  ne  fait  d'ailleurs  aucun  doule. 
(2)  Ces  conditions  sont  les  mêmes  pour  toutes  les  armes  et  tous  les 
serrices  de  la  Réserye  spéciale. 


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154  LES  FORCES  MILITAIKKS  ANGLAISES  EN  1907-08.      N»  «63. 

formeront  des  4"  et  même  des  5*«  bataillons,  de  quelques- 
uns  de  ces  mêmes  régiments. 

23  bataillons  sont  supprimés  purement  et  simplement. 

Chaque  3®  bataillon  fournira,  ^n  principe^  toutes  les 
relèves  et  renforts  nécessaires  au  bataillon  régulier  cor- 
respondant mobilisé. 

Les  27  bataillons  supplémentaires  (4**  et  S**  bataillons) 
fourniront  les  garnisons  des  places  fortes  en  territoire 
national,  remplaceront  aux  colonies,  les  bataillons 
réguliers  qui  pourraient  être  envoyés  sur  le  théâtre  des 
opérations,  enfin,  en  cas  de  besoin,  ils  seront  appelés  i 
fournir  quelques  éléments  aux  services  des  étapes  de 
Tarmée  de  campagne,  ou  même  des  relèves,  lorsque  les 
premières  ressources  auront  été  épuisées. 

Les  3^^  bataillons  des  régiments  réguliers  stationoés 
en  entier  aux  colonies  (i)  sont  assimilés  aux  27  bataillons 
supplémentaires  dont  nous  venons  de  parler. 

Tous  les  bataillons  de  la  Réserve  spéciale,  sans  excep- 
tion, sont  d'ailleurs  astreints  à  l'obligation  de  servir  hors 
du  territoire  national,  en  temps  de  guerre. 

Effectif.  —  L'effectif  des  bataillons  {jpied  de  paix)  sera 
de  579  hommes  (dont  34  officiers  et  47  sous-officiers). 

L'armée  régulière  sera  représentée  dans  ce  nombre 
par  9  officiers,  23  sous-officiers,  16  caporaux  et  50  sol- 
dats ;  soit  une  centaine,  environ,  d'officiers  ou  d'hommes 
de  troupe. 

Au  moment  de  la  mobilisation^  les  bataillons  de  la 
Réserve  spéciale  recevront  les  malingres^  les  hommes 
trop  jeunes  ou  insuffisamment  instruits  et  tous  les  hommes 
non  susceptibles  de  faire  caanpagne  du  régiment  actif 
coîrespondant. 

Leur  effectif  sera  d'un  millier  d'hommes  environ  ;  de 


(1)  Régiments  qui  ne  participent  pas  par  conséquent  à  la  formatioa 
du  corps  expéditionnaire  mobilisé  en  Angleterre.  Cas  exceptionnel. 


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■W!?^ 


N«  963.       LBS  FORCES  MILITAIRES  ATIOLAJSES  EN  1907-08.  165 

plus,  les  dépôts  lenr  passeront  pendant  la  durée  de 
la  campagne  tous  les  hommes  de  reorae  qu'ils  rece- 
vront. 

Instructioji.  —  Les  obligations  des  hommes  de  la 
"éserve  spéciale  seront  les  suivantes  : 

i^  Immédiatement  après  rengagement,  une  période 
d'instruction  de  six  mois  accomplie  au  dépôt  du  corps 
actif; 

2»  Chaque  année  suivanrte,  pendant  toute  la  durée  de 
l'engagement  et  du  rengagement,  une  période  de  répé- 
tition de  quinze  jours,  plus  un  cours  de  tir  de  six  jours. 

Les  bataillons  de  réserve  spéciale  seront  convoqués 
chaque  ann'ée  pour  l'accomplissement  de  cette  péiiode 
de  répétition  de  vingt  et  un  jours. 

Fendant  cette  période,  l'instruction  sera  donnée  par 
les  cadres  du  bataillcm,  le  dépôt  du  régiment  actif 
ii'a«ra  pas  à  intervenir. 

Les  bataillons  de  Réserve  spéciale  (3^*  bataillons)  ser- 
vent de  Centres  d'instruction  pour  les  officiers  et  sous- 
officiers  4e  la  réserve  spéciale  et  même  pour  ceuK  de 
y  Armée  territoriale  (1), 

Cavalerie.  —  Pour  la  cavalerie  rien  de  semblable 
ii*existera,  les  réservistes  réguliers  étant  en  nombre 
suffisant  pour  porter  les  escadrons  actifs  à  leur  effectif 
de  guerre  ^et  leur  fournir  la  relève  des  six  premiers 
iBois, 

Ces  relèves  seront  instruites  et  expédiées  par  les  soins 
des  escadrons  de  dépôts  ou  i^^  escadrons  des  régiments 
de  Tarmée  active. 

Artillerie.  — a)  Mobilisation,  — L'artillerie  ne  dispose 
pas  des  ressources  suffisantes  pour  mobiliser  ses  colonnes 


(i)  Ordre  à  V armée  du  23  norembre  11  907. 


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456  LES  FORCES  MILITAIRES  ANGLAISES  EN  1907-08.      N*  963. 

de  munition  divisionnaires  et  quelques  autres  éléments 
de  peu  d'importance.  Elle  empruntera  à  la  Milice,  deve- 
nue Réserve  spéciale,  le  personnel  qui  lui  manque. 

b)  Relèves.  —  Les  relèves  seront  fournies  simulta- 
nément par  les  dépôts  de  Tarmée  régulière  et  par  les 
unités  de  Idi  Réserve  spéciale  qui  va  recevoir  rorganisation 
exposée  ci-après. 

Organisation  et  effectif.  —  La  milice  actuelle  ne 
compte  qu'une  proportion  infime  (un  seul  groupe)  d'artQ- 
lerie  de  campagne  ;  elle  comprend  en  revanche  32  corps 
ou  bataillons  d'artillerie  de  garnison  ou  de  côte. 

La  plupart  de  ces  unités  constituent  un  véritable  excé- 
dent qui  ne  trouverait  que  difficilement  son  emploi  à  la 
mobilisation. 

Dans  le  courant  de  1908,  29  de  ces  corps  (1)  seront 
transformés  en  corps  de  Réserve  spéciale  d'artillerie  mon- 
tée, dans  des  conditions  analogues  &  celles  que  noas 
avons  exposées  pour  l'infanterie  de  la  milice. 

Les  corps  ainsi  transformés  conservent  leur  auto- 
nomie, leurs  emplacements,  leurs  noms  particuliers,  etc. 
Rien  ne  sera  changé  à  l'organisation  intérieure,  de  façon 
que  les  Miliciens,  en  devenant  des  Réservistes  spéciaux^ 
s'aperçoivent  le  moins  possible  de  la  transformation 
accomplie  et  que  le  passage  d'un  système  à  l'autre  se 
fasse  sans  à-coup. 

Les  engagements  directs  seront  reçus  à  partir  du 
15  janvier  1908,  comme  pour  l'infanterie.  L'effectif 
des  bataillons  ainsi  transformés  sera  de  15,000  à 
20,000  hommes. 


(1)  Les  trois  corps  restants  (stationnés  en  Irlande)  seront  également 
transformés  en  unités  de  «  réserre  spéciale  »  mais  conserveront  leur 
spécialité  d'artillerie  de  côte.  Le  groupe  (unique)  d'artillerie  de  cam* 
pagne  de  la  milice  est  également  transformé  en  corps  de  réserve  spé- 
ciale et  porte  à  30  le  nombre  de  ces  nouYelles  unités  de  campagne. 


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I^vnvcv" 


N*  963.      LES  FORCES  MILITAIRES  ANOLAISES  EN  4907-08.  167 

Instruction,  —  Pour  l'instruction  des  nouvelles  unités 
de  carapace,  on  utilisera  les  groupes  d'instruction 
(Training  Brigade)  de  Tartillerie  de  campagne  de  l'Àr- 
mée  régulière. 

Il  existe  onze  de  ces  groupes  à  trois  batteries  chacun. 

Leur  effectif  est  respectivement  de  \  84  hommes  et 
17  officiers. 

Ces  groupes  sont  d'ailleurs  en  excédent  des  batteries 
prévues  par  le  corps  expéditionnaire. 

Chacun  de  ces  groupes  constituera  une  école  dHnstruC" 
tion  pour  les  unités  de  la  nouvelle  Réserve  spéciale  qui 
loi  seront  rattachées  (par  deux  ou  par  trois). 

Gomme  par  le  passé,  les  officiers  de  ces  dernières 
unités  seront  responsables  de  Tadministration  et  de  la 
discipline  de  leur  troupe,  mais  Tinstruction  sera  désor- 
mais donnée  sous  la  direction  des  cadres  de  ï école  d'itis- 
truc  tion  j  qui  en  seront  responsables. 

Les  périodes  d'instruction  comprendront  : 

l*"  Six  mo25 immédiatement  après  l'engagement; 

2*  Quinze  jours  de  répétition  {Armual  Training)  les 
années  suivantes,  pendant  toutes  les  années  de  rengage- 
ment (ou  du  rengagement).  Toutes  ces  périodes  sont 
accomplies  à  V école  cC instruction. 

Les  recrues  seront  dirigées  sur  cette  école,  immédia- 
tement après  avoir  été  incorporées  et  habillées  par  leurs 
unités  et  ces  unités  s'y  rendront  elles-mêmes  tous  les 
ans,  après  s'être  rassemblées  dans  leur  garnison  nor- 
male. 

Vécole  constituera  d'ailleurs  un  cours  cPinstruction 
permanent  pour  les  officiers  et  les  sous -officiers  des 
unités  de  réserve  spéciale  d'artillerie  de  campagne. 

Génie.  —  a)  Mobilisation.  —  Les  réservistes  réguliers 
sont  suffisants  pour  assurer  la  mobilisation  des  unités 
de  sapeurs  et  de  télégraphistes,  mais  il  n'en  est  pas  de 
même  pour  les  trois  compagnies  de  chemins  de  fer  de 


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1o8  LB8  FORCES  MILITAIRES  ANaLAISES  EN  1907-08.       N*  963. 

campagne  et  surtout  pour  deux  compagnies  de  siège 
qu'on  se  propose  de  créer  de  toutes  pièce»  à  la  mobili- 
sation . 

La  Réserve  spéciale  fournira  à  ces  cinq  dernières  com- 
pagnies' les  éléments  qui  lui  manquent^ 

b)  Relèves.  —  Les  relèves  proviendront  siaiultané- 
ment  des  ressources  de  Tarmée  régulière  et  des.  usités  de 
hi  Réserve  spéciale  du  génie,  qui  sera  désormais  organisée 
comme  il  suit. 

Organisation  et  effectif.  —  A.  Theure  aetuelle,  la  Milice 
comprend  deux  bataillons  du  génie,  ceux  d'Anglesey  et 
de  Monmouthsbire.  Ces.  deux  bataillons  vont  —  tout  en 
conservant  leur  autonomie  —  être  transformés  en  batail- 
lons de  Réserve  spéciale  du  génie. 

Le  bataillon  d*Anglesey  fournira  :  une  compagnie  de 
chemins  de  fer,  une  compagnie  de  siège,,  une  compagnie 
de  dépôt. 

Le  bataillon  de  Montmouth  :  deux  compagnies  de 
chemins  de  Cer,  une  compagnie  de  siège^une  compagnie 
de  dépôt. 

Les  compagnies  de  chemins  de  fer  de  la  Réserve  spé- 
ciale fourniront  leurs  éléments^  complémentaires  de 
mobilisation  aux  compagnies  correspondantes  de  che- 
mins de  fer  de  campagne.  Les  compagnies  de  siège 
seront  mobilisées  da  toutes  pièces,  par  les  deux  bataillons 
ei-dessus. 

Instruction. — Après  leur  tranrfert  à  Isl  Réserve  spéciale 
Les  deux  bataillons  de  Montmouih  et  d'Anglesey  devien- 
dront des  Centres  d*instruction  pour  toute  la  réserve  spé- 
ciale du  génie. 

Les  périodes  d'instruction  comprendront  six  mois 
Tannée  de  l'engagement,  quinze  jours  de  répétition  les 
années  suivantes,  pendant  toute  la  durée  de  rengage- 
ment et  du  rengagement. 


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N*  963.      LES  FORCES  MIUTAIRES  ANGLAISES  EN  4907-08.  459 

2^  Servkes  non  comôaitanis  proprement  dits 
{3^  catégorie  de  réservistes  spéciaux). 

Ces  services  (intendance  et  train)  {Army  Service  Corps)^ 
services  médical  et  vétérinaire,  postes,  etc.)  demande- 
ront 27,000  ou  28,000  hommes  à  la  mobilisation. 

Sur  ce  nombre,  un  quart  environ  devront  être  emprun- 
tés à  la  Réserve  spéciale. 

Les  unités  qui  seront  créées  dans  ces  diverses  spécia- 
lités serviront  également  t  alimenter  les  formations 
mobilisées,  pendant  la  période  des  opérations. 

Les  effectifs  de  ces  unités  n'ont  pas  encore  été  publiés, 
pas  plus  d'ailleurs  que  la  durée  des  périodes  d'instruc- 
tion auxquelles  seront  soumis  les  réservistes  spéciaux  de 
cette  2«  catégorie. 

On  sait  seulement  que  ces  périodes  ne  différeront  pas 
smisiblement  —  bien  qu'un  peu  plus  longues  —  de  celles 
qui  sont  imposées  aux  hommes  de  V Armée  territoriale 
dont  nous  parlerons  plus  loin  (1). 

C'est  dire  que  cette  2*  catégorie  recevra  une  instruc- 
tion bien  moins  sérieuse  que  celle  des  hommes  de  la 
première  destinés  aux  armes  combattantes  (2). 


(i)  C'est  probahlemont  pour  cette  raison  que  cette  2"  catégorie  de 
résenistes  spéciaux  avait  été  rangée  sous  la  rubrique  armée  territoriale 
dans  le  Mémorandum  du  8  avril  1907,  qui  n'était  lui-même  qu'uo 
avant-projet  et  une  simple  indication.  On  voit  que  ces  hommes  n'ap- 
partiennent nullement  à  l'Armée  territoriale  mais  bien  à  la  Réserve 

(i)  L'effectif  total  prévu  et  entreteoa  pour  la  ^  catégorie  sera  vrai- 
semblablement de  10,000  à  15,000.  Une  certaine  indécision  règne  encore 
daos  tous  ces  chiffres  qui  n'ont  pas  été  publiés.  Nous  ne  pouvons  les 
établir  que  par  comparaison  et  recoupement  :  ils  sont  d'ailleurs  peu 
importants  en  eux-mêmes.  Le  principe  seul  et  l'organisation  de  la 
Réserve  spéciale  en  deux  catégories  est  à  retenir. 


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460  LES  FORCES  MIUTAIBES  ANGLAISES  EN  1907-08.      N*  963. 

Effectifs. — Les  eflfeclifs  de  la  Réserve  spéciale  peuvent 
se  décomposer  de  la  manière  suivante  (pied  de  paix)  : 

^^  .  /  Infanterie  (101  bat.),  de  S$5,000  à  60,000  h. 

1  •catégorie         l  ^^m^^j^  /jg         v   ^^  ^^ç^  ^  ^^  ^ 

(xmtTucixon  inten^x^),  \  ^^^.^  ^^  ^^^^^  ^J^^  ^ 

2«  catégorie  i  SerTices  non  combattants  (traio,  intendance, 

{instruction  réduite).  [      santé,  etc.),  de  10,000  à  15,000  h. 

Soit  90,000  hommes  environ. 

Sur  le  pied  de  guerre  pendant  la  période  des  opéra- 
tions, Teffectif  dépendra  évidemment  des  relèves  four- 
nies et  des  hommes  incorporés. 


2»  CitATlON  DE  L'AlMtE  TERRITORIALE. 

Armée  territoriale.  —  Le  Parlement  anglais  a  voté, 
sans  trop  de  difficulté,  le  projet  (f  Armée  territoriale  pré- 
senté par  M.  Haldane.  Cette  Armée  est  destinée,  comme 
nous  Tavons  dit,  à  remplacer  les  Volontaires  et  la  Yeo- 
manry  actuels  qu'elle  doit  englober  en  entier. 

La  loi,  promulguée  le  2  août  1907,  indique  seulement 
les  principes  de  son  recrutement  et  de  son  administra- 
tian,  en  laissant  au  Ministre  le  soin  de  régler^  sous  le 
contrôle  du  Parlement,  sa  composition  détaillée  et  sa 
répartition.  Nous  allons  analyser  ci-après  le  recrutement, 
Torganisation  et  la  composition  de  TÂrmée  territoriale, 
tels  qu'ils  résultent  de  la  loi  du  2  août  dernier  et  du 
Mémorandum  publié  par  M.  Haldane  au  commencement 
de  1907. 

La  composition  indiquée  plus  loin  n'est  quune  compo- 
sition théorique  qui  ne  sera  complètement  réalisée,  qu'au 
moment  où  la  loi  sera  mise  complètement  en  vigueur. 


(i)  Voir  la  note  précédente. 


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N*  903.      LBS  FORCES  MIUTAIRBS  ANGLUSES  EN  4907-08.  161 

Recrutement  de  Varmée  territoriale.  —  Les  engage- 
ments seront  reças  dans  V Armée  territoriale  pour  une 
durée  de  quatre  ans  ;  les  hommes  peuvent  s'engager  de 
17  à  35  ans.  Ils  sont  admis  à  contracter  des  rengage- 
ments variant  de  un  à  quatre  ans,  dans  leur  dernière 
année  de  service.  Les  hommes  non  gradés  doivent  quit- 
ter Tarmée  à  40  ans  (exceptionnellement  à  45),  les  sous- 
officiers  à  50  (exceptionnellement  à  55).  Les  engagés 
peuvent  choisir  le  corps  dans  lequel  ils  veulent  servir 
et  même  Tunité  à  laquelle  ils  désirent  être  affectés,  si  le 
corps  en  compte  plusieurs. 

Tout  soldat  territorial  peut  rompre  son  engagement 
aux  conditions  suivantes  : 

1**  Prévenir  son  chef  de  corps  trois  mois  à  l'avance  ; 

2o  Payer  une  amende  qui  peut  aller  jusqu'à  125  francs; 

3<^  Faire  la  remise,  en  bon  état  de  conservation,  des 
armes  et  des  effets  dont  il  est  détenteur  ou  en  rembour- 
ser la  valeur. 

En  cas  de  raison  urgente  ou  grave,  l'intéressé  peut 
être  dispensé  des  deux  dernières  conditions  énumérées 
ci-dessus. 

Tout  soldat  territorial  peut  être  renvoyé  d'office  et 
rayé  des  contrôles  par  son  chef  de  corps,  pour  désobéis- 
sance ou  négligence  dans  le  service,  mauvaise  conduite 
sous  les  drapeaux,  ou  toute  autre  raison  que  cet  officier 
JQge  suffisante. 

Le  soldat  territorial  renvoyé  de  l'armée  par  son  chef 
de  corps,  peut  en  appeler  au  Conseil  de  Varmée  qui 
prononce  en  dernier  ressort. 

Aucun  homme  de  l'armée  territoriale  ne  peut  deman- 
der son  licenciement,  lorsque  cette  armée  est  appelée  à 
Faciivité  {mobilisation).  Tout  homme  arrivé  au  terme 
Bormal  de  son  engagement,  peut  être  maintenu  sous  les 
drapeaux  pendant  un  an,  en  cas  de  danger  national 
saffisant  pour  déterminer  le  rappel  de  la  réserve  de 
Varmée  régulière. 


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162  LBS  FQKCIIS  MILITAIRES  AN&LAISBS  EK  4^6(7-08.      N«  963. 

£  armée  territoriale  sera  constituée  pcar  le  tnmsf^t  de$ 
Volontaires  et  des  Yemnen  qm  forment  la  mctfewre  partie 
des  forces  auxiliaires  actuelles  et  par  les  dégagements 
directs. 

Le  transfert  des  volontaires  et  des  feomen  ne  peut  se 
faire  s6b»s  leur  consentement.  Ils  auront  à  se  pronmuer 
da/ns  quelques  semaimes^  prodaUesnent  le  3i  mars  pro^ 
chedni^ 

Les  Associaticms  de  Comté.  —  P«ir  mener  à  bien 
Tœuvre  colossale  qu'il  vient  d'entreprendre»  le  Ministre  a 
soi^év  dès  la  première  keure,  à  &ire  appel  a»  dèvad- 
ment  de  tous.  Il  n'ignore  pas  que  le  risultmt  pmei  de  la 
réforme  militaire  qa'il  poursuit»  sera  propartkmnë  à  la 
bonne  volonté  du  pays  tout  entier. 

Le  Parlentent  est  entré  dans  ses  vues  et  afin  de  sus- 
citer entre  les  prcnrînees  de  la  Grande-Bretagne,,  une 
émulation  plus  vive,  il  a  confié  à  chaque  Comté  le  soin 
d^orgamiser  et  cF administrer  tes  troupes  levées  sur  aen 
territoire,  sous  la  hairte  direetion  et  la  svrreiUaitee  da 
Conseil  de  f  armée. 

Pratiquement,  cette  décentralisatioD  a  été  résolue  par 
la  création  des;  Associations  de  comté  instituées'  par  la 
loi  do  2  aoÀt  »907. 

Cette  loi  détermine  ainsi  leurs  attributions  : 

1^  Veiller  à  l'organisation  et  à  l'admijustration  des 
troupes  du  comté,  en  dehors  des  périodes  :  a)  d'instruc- 
tion dans  les  camps  [iraining),  b)  de  guerriâ,  c),  d'appel 
à  l'activité  ; 

2®  Prendre  les  mesures  voulues,  pour  assiaver  le  recru- 
tement de  Tarmée  territoriale,  en  temps  de  paix  comme 
en  temps  de  guerre; 

S""  Entretenir  les  champs  de  tir,  les  camps  d'instruc- 
tion,, tes  casernes  et  les  magasins; 

4°  Trouver  des  terrains  pour  les  grandes  maiiœnvres 
(arrangements  à  l'amiable  avec  les  propriétaire»)  ; 


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:<•  969.      U»  POBCE3  MILITAmBS  ANOLAISES  EN  19074)8.  103 

9^  S*eiiteDdr«  avec  le«  industriels  et  les  patrons  pour 
les  ooBgés  à  d<»iDep  aux  employés  et  ouvriers  engagés 
dans  l'armée  territoriale,  en  vue  de  leur  faciliter  leurs 
périodes  d'instruction.  Déterminer  les  époques  ou  les 
périodes  qui  se  prêteront  le  mieux  aux  exigences  de  la 
vie  civile  ; 

6^  Gréer  des  bataiUons  ou  des  corps  de  oadets,  des 
sociétés  de  tir,  etc.,  et  leur  venir  en  aide  ; 

7*  Assurer  en  temps  de  paix,  la  remonte  de  l'armée 
territoriale  ; 

8*  Assurer  en  temps  de  paix  Temmagasinement  et  la 
garde  de  Tarmement  et  de  l'équipement  ; 

9^  Pourvoir  aux  besoins  de  la  mobilisation,  dans  une 
mesure  que  le  War-Office  fera  connaître  ultérieure- 
ment; 

iO*  Payer  aux  familles  des  hommes  de  l'armée  terri- 
toriale les  indemnités  qui  leur  sont  dues  ; 

11®  Aider  les  autorités  militaires  à  préparer  le  classe- 
ment des  chevaux,  leur  achat  à  la  mobilisation  ; 

12«  Veiller  aux  intérêts  des  réservistes  et  àes  soldats 
libérés. 

Les  A$soeieiions  de  Comté  devront  soumettre  tous  les 
ans  leur  projet  de  budget  au  Conseil  de  l'armée. 

Ce  Conseil  opérera  les  réductions  ou  les  augmenta- 
tions qu'il  jugera  convenables  et  créditera  V Association 
de  la  somme  totale  inscrite   au  budget  ainsi  rectifié. 

Les  sommes  mises  à  la  disposition  des  associations 
sont  prélevées  sur  le  budget  de  la  guerre  voté  par  le 
Parlement. 

Le  Conseil  de  l'armée  peut  autoriser  les  associations  à 
faire  des  virements.  Elles  rendent  leurs  comptes  tous  les 
ans. 

Les  membres  ne  sont  pas  pécuniairement  responsables 
des  opérations  qu'ils  ont  approuvées  pour  assurer  Texé* 
cution  de  la  loi. 


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461  LES  FORCES  MILITAIRES  ANGLAISES  EN  4907-08.      N«  963. 

Remarquons  que  les  associations  de  comté  jouissent 
en  quelque  sorte  de  la  personnalité  civile.  Elles  peuvent 
acquérir  des  terrains  ;  contracter  des  emprunts  ;  accepter 
des  dons  en  argent  ou  en  nature. 

Le  Conseil  de  l'armée  pourra  d'ailleurs  faire  paraître 
à  ce  sujet  toutes  les  réglementations  de  forme  qu'il 
jugera  convenables,  après  les  avoir  soumises  au  Parle- 
ment. 

Le  Conseil  de  Tarmée  pourra  prendre  des  mesures 
pour  faciliter  la  coopération  des  Associations  entre  elles 
et  avec  les  administrations  civiles,  la  formation  de 
comités  ou  délégations  mixtes  destinés  à  assurer  l'unité 
de  vues  dans  l'organisation  et  Tadministration  des 
divisions,  brigades,  etc. 

Il  pourra  également  donner  des  instructions  qui  régle- 
ront le  mode  d'affiliation  à  Tarmée  territoriale,  des  corps 
ou  bataillons  de  cadets,  sociétés  de  tir,  etc. 

Instruction.  —  Tout  jeune  soldat  de  l'armée  territo- 
riale recevra  pendant  la  première  année  de  son  service, 
Vinstruction  préparatoire. 

Cette  instruction  comprendra  un  certain  nombre  de 
séances  d'exercices  (dnll)y  non  déterminées  par  la  loi, 
mais  qui  seront  d'une  vingtaine  probablement. 

Les  années  suivantes,  il  recevra  Tinstruction  normale 
qui  comprendra  : 

lo  Un  séjour  au  camp  d'instruction  [training)  variant 
de  huit  à  quinze  jours  pour  l'infanterie  et  de  huit  à  dix- 
huit  jours  pour  les  armes  montées  ; 

2*  Un  certain  nombre  d'exercices  de  détail  (rfn7/),pro- 
bablement  une  dizaine. 

Une  décision  royale  peut  porter  la  période  de  séjour 
au  camp  à  trente  jours,  la  réduire  à  moins  de  huit  et 
même  la  supprimer  complètement  pour  tout  ou  partie  de 
V Armée  territoriale. 

Mais  toute  décision  royale  prolongeant  la  période  nor- 


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N*  963.      LES  FORCES  MILITAIRES  ANGLAISES  EN  4907-08.  165 

maie  de  séjour  au  camp  {trainmg)  ou  fixant  la  durée  du 
séjour  que  comporte  Vinstruction  préparatoire  n'est  exé- 
cutoire que  si  le  Parlement  n'a  pas  fait  de  remontrances 
i  ce  sujet. 

Appel  à  r activité  en  cas  de  guerre.  —  En  cas  de  guerre, 
FArmée  territoriale  est  appelée  sous  les  drapeaux  dans 
le  mois  qui  suit  l'appel  de  la  réserve  de  l'armée  active. 
Hais  rappel  à  l'activité  de  l'Armée  territoriale  doit  être 
approuvé  par  le  Parlement,  à  moins  cT urgence  absolue. 

Si  le  Parlement  est  en  vacances,  il  est  convoqué  dans 
les  dix  jours  qui  suivent  le  rappel  de  la  réserve  de 
Tarmée  régulière,  pour  qu'il  puisse  se  prononcer  à 
temps. 

Le  renvoi  dans  leurs  foyers  des  hommes  de  l'armée 
territoriale  est  prononcé  par  une  proclamation  royale. 

Mais  avant  cette  proclamation  de  licenciement  général, 
le  Conseil  de  F  armée  peut  licencier,  de  sa  propre  auto- 
rité, certaines  unités  de  l'armée  territoriale,  les  rappeler 
à  l'activité  si  elles  ont  déjà  été  licenciées,  ou  même  appe- 
ler directement  à  l'activité  certains  corps  qui  ne  l'avaient 
pas  été. 

Rappelons  que  F  Armée  territoriale  ne  sera  pas  tenue  de 
servir  hors  du  territoire  national  sans  son  consentement. 

Pénalités.  —  Tout  homme  de  l'armée  territoriale  qui 
manque,  sans  autorisation  ou  sans  motif  suffisant,  à  la 
période  d'instruction  au  camp  (traîning),  ou  qui  n'accom- 
plit pas  le  nombre  d'exercices  de  détail  (drill)  prescrit,  est 
passible  d'une  amende  qui  peut  aller  jusqu'à  125  francs. 
S'il  ne  répond  pas  à  la  convocation  en  cas  d'appel  à  l'acti- 
vité {mobilisation)^  il  peut  être  traduit  devant  la  Cour 
martiale,  pour  désertion  ou  absence  illégale. 

Composition  de  V armée  territoriale.  —  La  composition 
des  grandes  unités  est  calquée  sur  celle  des  grandes 
unités  de  l'armée  régulière  : 


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HC  LitB  rORCBS  MILITAIRES  ikNêLAISSS  SN  1«»7-4&      N«  M. 

1<^  Ciwaierie  {3^^000  cavaliers  et  «rtilleurs  entiitMi): 
14  bikgades  (&  3  régiments  et  i  batterie)  ; 

2^  Infanitrie  (260,000  homines  environ)  ;  14  divi- 
sions à  3  brigades  (12  bataillons),  3  groupes  d*artiilerie 
de  campagne,  1  groupe  lourd  (2  batteries  d'obusiers  et 
1  batterie  lourde)  ;  3  compagnies  du  génie  (2  de  sapeurs 
et  1  de  télégraphistes),  etc. 

Les  services  qui  sont  compris  dans  les  totaux  précé- 
dents sont  les  mêmes  que  ceux  des  divisions  de  Tarmée 
régulière  ;  ' 

3^  Troupes  d'armée  (à  la  disposition  du  général  en 
chef)  :  2  régiments  de  cavalerie  ;  8  compagnies  de  télé- 
graphistes^ 1  compagnie  d*aérostiers; 

4**  Troupes  de  défense  des  côtes  (20,000  hommes  envi- 
ron) :  m  batteries  ou  compagnies  d'artillerie  de  cAtes; 
65  compagnies  du  génie  ; 

S^  Unités  de  yeomanry  (mises  à  la  disposition  de 
Farmée  régulière  mobilisée,  2,100  hommes)  :  Il  esca- 
drons. 

Soit  un  total  de  315,000  hommes  environ. 

Il  suffit  d'un  simple  coup  d'oeil  sur  le  tableau  précé- 
dent, pour  se  convaincre  de  la  différence  radicale  qui 
existera  entre  V Armée  territoriaie  et  les  Forces  auxiliaires 
(Volontaires  et  Yeomanry)  qu'elle  est  appelée  à  remplacer. 

VArmée  territoriale  ne  sera  plus  constituée  par  un 
mélange  plus  ou  moins  heureux  de  bataillons  d'inian- 
terie,  des  batteries  de  côtes,  de  bataillons  du  génie  ou  d'ia- 
fanterie  montée  ;  ce  sera  une  armée  réellement  organisée 
pour  la  guerre,  pourvue  de  tous  ses  services  et  dont  les 
divers  éléments  pourront  travailler  ensemble^  dès  le 
temps  de  paix,  et  recevoir  simultanément  une  instruction 
tactique  beaucoup  plus  sérieuse  que  celle  qui  est  don- 
née aujourd'hui  aux  volontaires  et  aux  yeomeu* 

Pour  être  absolument  complète,  TorgaAisation  de  ïu*^ 
mée  territoriale  demandera  plusieurs  aimées.  La  tra&s- 


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N*  963«      LES  POBCES  MTLTffâlRBS  iLNtGOAIBBB  MSi  1^7^!$.  167 

fondation  qui  se  pcépace  ne  se  boamera  pas  à  un  simple 
ehaii^meiit  d'éiîqiiette  ;  elle  jiécessiieflia  une  iaranifor- 
mation  proloode,  elle  idecnjoidera  des  corëations  impor- 
tailes.  Ces  créations  me  peuFeAt  s'aococraplir  ea  quelques 


D'aiUenrSy  c'»t  vcaisemblablenKent  par  retouches  et 
modifieaiiims  successives^  que  le  War-Office  passera  de 
roi^anisation  actuelle  à  Torganisation  nouTelle  dont 
lUMifi  Tetiotts  d'exposer  r^nsemble. 

Bépartiiion  des  divisions  de  formée  territoriale  en 
Grande-Bretagne,  — La  répartition  sur  le  teiritoire  de  la 
Grande-Bretagne  des  divisions  territoriaiefi  sera  la  sui- 
vante : 

Commandemeni  d'Ecosse  :  2  divisions. 
Cofmmmndiemewt  de  i'Ouest  :  3  iliviisians. 
Commandemeni  du  Nord  :  3  idi visions. 
Commemdemeni  du  Sîsd:  2  diviaioms. 
Commandement  de  CEst  :  2  divisions. 
Disirict  de  Londres  :2  divisions. 

€es  li  divisions  constituent  à  la  fois  des  commande- 
ments de  troupes  et  des  commandements  territoriaux. 

Essayons  maintenant  de  résumer  en  quelques  lignes  la 
série  déjà  longue  des  articles  que  nous  avons  publiés 
snr  la  reconstitution  des  forces  anglaises  et  de  donner 
aae  idée  génémk  de  la  situation. 

Lorque  la  Réforme  militaire  sera  terminée,  TensefBible 
des  forces  stationnées  dans  le  Royaume -Uni  com- 
prendra: 

/  L'Armée  régulière  (il 5,000  à  120^000  h.)  enviroQ. 
En  1"  ligne.  ]  La  Résenre  régulière  (115,000  à  120,000  h.)      do 

\  LaUéBcrve  spéciale  (90,1)00  h.) d* 

En  2*  ligne. .      L'Armée  territoriale  (315,000  h.)  d^» 


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168  LES  FORCES  MILITAIRES  ANGLAISES  EN  4907-08.      N*  963. 

En  temps  de  paix  V Armée  régulière  stationnée  dans  le 
Royaume-Uni  aura,  comme  par  le  passé,  pour  mission 
principale  d'alimenter  les  garnisons  coloniales  (1). 

En  temps  de  guerre,  cette  armée  renforcée  par  ses  deux 
réserves,  régulière  et  spéciale,  constituera  un  Corps  expé- 
ditionnaire de  iôSjOOO  hommesj  prêt  à  être  dirigé  sur 
tous  les  points  où  les  intérêts  britanniques  réclameront 
son  emploi. 

h' Armée  territoriale  mobilisée  à  peu  près  en  même 
temps  que  TÂrmée  régulière  se  tiendra  prête  à  parer  à 
toute  éventualité  après  le  départ  du  corps  expédition- 
naire et  à  faire  face  à  toutes  les  attaques  dirigées  contre 
le  territoire  national. 

En  cas  de  circonstances  graves,  nul  doute  d'ailleurs 
que  des  unités  de  cette  armée  ne  demandent  délies- 
mêmes  à  aller  renforcer  le  corps  expéditionnaire.  Les 
exemples  donnés  autrefois  par  les  Volontaires  ne  seront 
pas  perdus  pour  la  jeune  Armée  territoriale  qui  demain 
doit  les  remplacer. 

Après  Tachèvement  de  la  réforme  militaire,  l'armée 
anglaise  ne  sera  plus  une  simple  juxtaposition,  un€ 
«  collection  fortuite  »  d'éléments  disparates  distribués  aa 
hasard,  sur  toute  l'étendue  du  Royaume -Uni.  Elle 
constituera  un  organisme  bien  harmonieux  et  bien 
vivant,  un  organisme  à  grand  rendement,  car  les  frotte- 
ments y  deviendront  de  plus  en  plus  rares  et  les  efforts 
de  tous  pourront  concourir  au  but  commun. 

L'état-major  général,  aidé  par  l'état-major  adminis- 
tratif, donnera  la  direction  générale  et  l'impulsion  ini- 
tiale avec  un  personnel  d'élite  et  peu  nombreux. 

Les  troupes  enfin  organisées  et  instruites  en  vue  de  la 
guerre  travailleront  dans  un  but  déterminé  et  tangible  ; 


(1)  Ces  garnisons  comprennent  75,000  Réguliers  anglais  dans  Tlnde 
et  45,000  Réguliers  anglais  dans  les  Colonies  autres  que  Tlnde  (sans 
parler,  bien  entendu,  des  troupes  indigènes  et  des  milices  locales). 


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N*  963.      LES  FORCES  MILITAIRES  ANGLAISES  EN  1907-08.  469 

tous  les  organes  parasites  ayant  peu  à  peu  disparu,  cha- 
cun aura  une  fonction  déterminée  à  laquelle  il  pourra 
appliquer  à  bon  escient  toute  son  activité. 

La  mobilisation  de  TArmée  n'aura  plus  le  caractère 
d'une  improvisation  plus  ou  moins  hasardée. 

Grâce  à  TiDgéuieuse  organisation  des  services  ima- 
ginée par  M.  Haldane,  l'Armée  régulière  pourra  mobi- 
liser, sans  efforts,  un  corps  expéditionnaire  de  165,000 
hommes;  alors  que,  récemment  encore,  cette  même 
Armée  n'aurait  pu  mettre  plus  de  100,000  hommes  sur 
pied  dès  les  premiers  jours  de  la  mobilisation  (1). 

La  nouvelle  armée  mobilisée  disposera  désormais 
d'une  excellente  réserve  de  2«  ligne  la  Réserve  spéciale^ 
alors  que  Tancienne  armée  n'eût  pu  compter  que  sur  ses 
dépôts  et  sur  la  ressource  aléatoire  que  lui  auraient  offerte 
les  bataillons  de  milice. 

Le  progrès  réalisé  est  évident,  il  n'est  plus  nié  par 
personne,  l'armée  anglaise  devient  une  force  avec 
laquelle  il  sera  désormais  impossible  A  qui  que  ce  soit 
de  ne  pas  compter. 

L'armée  de  2«  ligne,  V Armée  territoriale^  organisée  sur 
le  modèle  de  V Armée  régulière  et  recrutée  de  façon  à 
utiliser  toutes  les  bonnes  volontés  du  pays,  sera,  après 
l'achèvement  complet  de  la  Réforme,  plus  forte  et 
infiniment  mieux  organisée  que  les  Volontaires  et  la 
Yeomanry  actuels.  On  peut  même  dire,  sans  exagérer, 
qu'en  temps  de  guerre,  son  rendement  serait  supérieur 
à  celui  de  toutes  les  forces  auxiliaires  actuelles j  milice 
comprise. 

Mais  n'oublions  pas  que  cette  Armée  territoriale,  orga- 
nisée théoriquemetit  dans  ses  moindres  détails,  ne  devien- 
dra une  réalité  vivante  que  lorsque  les  volontaires  et  les 


(I)  Disoonra  miaistériel,  féTrier  1907. 


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470  LBS  FORCES  MILITAIRES  ÀXQUMEB  BN  4907-Oa.      N*  963. 

yeomea,  qui  doivemt  la  conpaaer,  auront  i{oMne/e«r  fodhé- 
siûn  au  nouvemi  système. 

Ils  auront  à  se  pnottoneer  dêuu  fnelçues  mais  et  ce 
réféffeiMluai  décidera  de  la  portée  praitique  de  la  loi 
votée  par  le  Parfeneni. 

En  attendant  ce  moment  décisif,  tous  les  poavoirs 
publics  et  les  amis  du  mûdstère  libéral  nultîplieotkiiffs 
efforts  po«r  qae  VoJonttires  et  Yeonen  entrent  en  masse 
et  sans  bésitatîoa  dans  la  nouvelle  Armée  teriîtoriak. 
La  plupart  des  adversaires  poliiMiues  du  cabinet,  raettaat 
de  côté  toute  rancune  et  toute  divergence  <d'«pinion« 
secondent  d'ailleurs  leurs  efforts. 

Le  mouvement  grandiose  qui  règne  dans  tooie  l'An- 
gleterre en  faveur  de  la  loi  n<Mivelfe  est  fort  intéressant 
A  étudier. 

S.  M.  le  roi  Edouard  YII  a  donné  TeKemple  et  lesigntL 

Quelques  semaines  après  1  adoption  de  la  loi,  le  Roi  a 
rénni  A  Londres  les  lords-lieutenants  des  comtés,  pour 
ieur  signaler  lui-même,  dans  une  allocation  chaleureuse, 
la  portée  de  la  loi  nouvelle,  Timportance  du  rôle  qui 
leur  était  dévolu  dans  son  application  et  le  bon  résultat 
qu'il  attendait  de  leur  action  personnelle. 

Les  loids-lieutenants  rentrés  dans  les  Comtés  ont  pro- 
voqué des  réunions  oà  des  officiers  supérieurs  du  War- 
Office,  véritables  délégués  du  Minisitre  de  la  ^guerre, 
ont  expliqué  dans  lesmaindies  détails  le  rôle  des  jiss^ 
dations  de  Comtés  l'esprit  de  l'organisation  de  Tannée 
territoriale,  son  but,  son  rôle,  etc. 

Les  grands  dignitaires  de  l'armée  :  le  duc  de  Coo- 
naught,le  général  French,le  maréchal  White,  etc.,  etc., 
appelés  à  présider  les  cérémonies  militaires,  les  distri- 
butions de  réooimpenses  aux  sociétés  de  iir^  etc.,  coft 
accompagné  leurs  discours  de  panég^'riques  ardents  de 
la  réforme  militaire.  Les  applaudissements  et  les  mou- 
vements d'enthousiasme  qu'ils  ont  déterminés,  per- 
mettent de  bien  augurer  de  l'avenir. 


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K*  96a,      LB8  FORCES  MIUTAIRB8  ÂNOLJUBES  EN  4907-08.  171 

Peadâot  co  temps  le  War-Offîce  d6  restait  pas  iaactîf« 
Des  flaflciculeS)  expliquant  au  public  rorganisation  de 
rÂrmée  territoriale  et  son  fonctionnement,  étaient  rédigés 
et  répaodtts  en  masse*  Chaque  volontaire  et  chaque 
yeoman  €mx  recerait  des  exemplaires.  Tous  peuvent 
désormais  agir  en  pleine  connaissance  de  cause,  la  bonne 
foi  de  personne  ne  peut  être  surprise. 

M.  Haldane,  déployant  dans  l'exécution  l'ardeur  et 
rhabiletë  consommées  qu'il  a  montrées  dans  la  discus- 
sion, est  l'Ame  de  cette  campagne;  il  organise  et  dirige 
Teffori  décisif  dont  le  but  est  bien  simple  :  démontrer  au 
peuple  anglais  que  le  système  militaire  que  le  Parle* 
ment  et  le  Boi  viennent  d'adopter  est  nécessaire  pour 
assurer  la  défense  nationale  et  suffisant  pour  le  mettre^ 
an  moins  pendant  longtemps  encore,  à  l'abri  de  la  cons* 
cription. 

La  Presse  militaire  anglaise  elle-même,  jusqu'ici 
assez  hostile  au  projet  du  Ministre,  a  changé  d'attitude 
et  de  langage  après  le  vote  du  Parlement  et  surtout 
après  la  sanction  solennelle  du  Roi. 

Les  grands  Périodiques  militaires  ont  compris  que 
toute  agitation  et  toute  campagne  ultérieures,  tout  en 
restant  sans  grand  profit  pour  leurs  idées,  ne  pourraient 
que  nuire  à  la  Défense  nationale,  en  divisant  les 
efforts  du  pays  et  en  troublant  l'opinion  publique,  encore 
un  peu  flottante. 

La  Presse  militaire  anglaise  a  donné  un  grand  exemple 
de  patriotisme.  La  Presse  antiministérielle  Ta,  en  géné- 
ral, imitée. 

Le  TimeSj  entre  autres,  oubliant  toute  querelle  de 
parti,  a  mis  discrètement  son  action  au  service  des  idées 
nouvelles. 

Par  sa  clarté  incisive  et  sa  vigoureuse  argumentation, 
son  rédacteur  militaire,  le  colonel  Repington,  a  contri- 
bué,  plus  qu'aucun  autre,  à  dégager  le  système  de 
M.  Haldane  des  polémiques  et  des  discussions  qui  l'obs- 


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172  LES  FORCES  MILITAIRES  ANGLAISES  EN  4907-08.      N«  963. 

curcissaient,  parfois  systématiquement,  à  ses  débuts  ;  il 
Ta  expliqué  au  grand  public  anglais,  en  a  signalé  la 
haute  valeur  (sans  lui  épargner  les  critiques)  et  finale- 
ment, il  semble  l'avoir  imposé  à  Topinion  de  ce  grand 
public  dont  il  est  devenu  le  véritable  éducateur  militaire. 

Le  dernier  mot  est  aux  Volontaires,  aux  Yeomen,  à  la 
partie  la  plus  jeune  et  la  plus  virile  du  pays. 

Leur  bonne  volonté,  et  la  bonne  volonté  de  la  nation 
tout  entière,  peuvent  seules  assurer  la  réussite  définitive 
de  la  réforme  militaire  si  vaillamment  entreprise  et  si 
habilement  conduite  par  M.  Haldane.  Autant  qu'on  peut 
en  juger  à  distance,  le  succès  parait  d'ailleurs  certain. 
Le  Pays  est  plein  de  confiance  dans  le  patriotisme  de  sa 
jeunesse,  FAngleterre  est  sûre  «  que  chacun  fera  son 
devoir  ». 

(182) 


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LES    MUSULMANS 

ET 

LE  SERVICE  OBLIGATOIRE 

EN     BOSNIE-HERZÉGOVINE 


Dans  sa  séance  du  28  juin  1878,  le  Congrès  de  Berlin 
décidait  de  confier  à  rAutriche-Hongrie  radministration 
des  provinces  turques  de  Bosnie  et  d^Herzégovine,  et,  les 
délibérations  du  congrès  terminées,  le  traité  de  Berlin 
spécifiait  (art.  25)  :  «<  Les  proyiuces  de  Bosnie  et  d'Her- 
zégovine seront  occupées  et  administrées  par  rAutriche- 
Hongrie.  « 

C'était  la  fin  de  la  domination  turque  dans  ces  régions. 
Elle  avait  duré  quatre  cent  quinze  ans. 

La  prise  de  possession  fut,  du  reste,  difficile  pour 
rAutriche.  Une  véritable  campagne  dut  être  faite,  et 
Teffectif  des  troupes  austro-bongroises,  primitivement 
fixé  à  82,000  hommes,  fut  bientôt  porté  à  145,000  com- 
battants, 4,500  chevaux,  300  canons  (1).   Trois   ans 


(1)  Pertes  subies  pendant  cette  campagne  (71  combats  du  3  août 
aa  30  octobre  1878)  : 

Taés.  Blessés.         Dlspsros.  Total. 

Officiers 44  131  3  178 

Bommes 902         3,849         269         5,020 

(Die  Okkupaiion  Bosniens  und  der  Bercegovina^  publication  de  Tétat- 


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474  LES  MUSULMANS  ET  LB  SERVICE  OBLIGATOIEB       N»  963. 

après,  une  insurrection  éclata  en  Herzégovine,  causée 
en  partie  par  l'institution  du  service  obligatoire.  Elle 
nécessita  encore  de  la  part  du  gouvernement  austro- 
hongrois  un  sérieux  effort  militaire.  Depuis  lors,  la  tran- 
quillité n'a  plus  été  troublée. 


LE  pats;  les  habitants. 

D'une  superficie  de  51,000  kilomètres  carrés,  soit 
environ  le  dixième  de  celle  de  la  France,  la  Bosnie- 
Herzégovine  est  peuplée  par  1,721,720  (1)  habitants. 

«  A  l'exception  des  Juifs,  des  Tsiganes  et  de  quelques 
Osmanlis,  qui  vivent  dans  les  villes  les  plus  populeuses 
de  la  Bosnie,  tous  les  habitants  des  Alpes  illyriennes  sont 
de  race  slave 

«  Si  les  Bosniaques  sont,  pour  la  plupart,  unis  par  l'ori- 
gine, ils  sont  divisés  par  la  religion Malgré  les  avan- 
tages que  présentent  le  sol  et  le  climat  au  point  de  vue 
de  la  défense,  toutes  les  tentatives  de  révolte  qu'on  a 
faites  contre  les  Turcs  ont  lamentablement  échoué.  C'est 
que  les  musulmans  et  les  chrétiens  bosniaques  sont  enne- 
mis les  uns  des  autres,  et  que,  parmi  les  chrétiens  eux- 
mêmes,  les  catholiques  grecs,  régis  par  leurs  popes,  et 
les  catholiques  de  Rome,  qui  obéissent  aveuglément  à 
leurs  prêtres  franciscains,  se  détestent  et  se  trahissent 
mutuellement  (2).  » 

A  peu  près  la  moitié  de  la  population  (43  p.  100  exac- 
tement) professe  la  religion  grecque-orthodoxe  ;  un  peu 


major  général,  Vienne,  1879).  En  trois  mois,  les  dépenses  pour  cette 
campagne  ont  atteint  210  millions  de  francs. 

(1)  Chiffre  de  1904. 

(2)  Elisée  Reclus.  Géographie  universelle. 


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N"  913.  BN  BOSNIB-HERZÉGOTtNS.  475 

QM3ÎBS  du  qaart  (32  p.  100)  est  catholique  ;  plus  du  tieis 
(34  p.  iftO)  est  musulman  ;  les  protestants  (0,3  p.  100), 
les  Israélites  (0,7  p.  lOd)  sont  en  très  petit  nombare  (1). 

Lors  de  la  conqoète  par  les  Turcs,  la  majorité  des 
anciens  propriétaires  bosniaques,  de  race  slave,  abjura 
le  christianisme,  embrassa  la  religion  musulmane,  pour 
conserver  ses  biens  et  privilèges,  et  convertit  de  force 
ses  serviteurs. 

D*autre  part,  à  cette  époque,  l'immigration  turque 
amena  dans  le  pays  un  élément  musulman  pur,  mais, 
après  1878,  beaucoup  de  mahométans  retoumèipeitt  en 
terce  dlslam,  pour  se  soQstradre  â  la  domination  ehrén 
tiemie. 

Par  suite,  les  musalmans  de  Bosnie-Heirzégavine  eom- 
prennent  aujourd'hui  les  familles  de  Tancienne  aristo* 
craiie  slave,  qui  a  abjuré  volontairement  le  christianisme 
a[Hrès  la  oonquéte  turqee,  et  les  descendants  de  quelques 
chefs  militaires  tores,  originaires  d'Asie^Slineure  ou  de 
Syrie. 

Ils  habitent  sortiHit  le  Centre,  le  Sud  et  l'Est  du  pays. 
Eq  raison  même  de  leur  origine,  ils  forment  la  partie 
riche  de  la  p(^ulation. 

Ils  ont  une  instruction  religieuse  très  limitée.  Ils  célè- 
brent la  fête  chrétienne  de  Saint-€reorges,  patron  des 
Slaves. 

«  Antipathiques  aux  Ottomans  par  suite  de  leur  ori- 
gine et  malgré  la  communauté  de  religion,  les  begs 
bosniaques  n'ont  pas  adopté  toutes  les  exigences  de  Tisla- 
misaie.  La  polygamie  est  rare  chez  eux  et  les  femmes  ne 
sont  pas  astreintes  an  voile  (2),  » 

11  y  a  donc,  en  Bosnie-Herzégovine,  unité  de  race 
—  race  slave  —  et  diversité  de  croyances.  Parmi  ces 


())  Chiffres  extraits  da  Tasckenatlas  d'Hickmann. 
{i)  Géaéral  Nioi:,  Europe  centrale. 


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176  LES  MUSULMANS  ET  LE  SERVICE  OBLIGATOIRE      N*  963. 

croyances,  au  point  de  vue  du  nombre  des  adeptes, 
l'islam  ne  vient  qu'au  second  rang,  et  dans  le  tiers  de 
la  population,  groupé  sous  l'égide  du  Coran,  les  musul- 
mans d'origine  forment  une  très  faible  minorité. 


II 

l'organisation   MILITAmE   TURQUE. 

Pendant  plus  de  quatre  siècles,  la  Turquie  a  dominé 
en  Bosnie-Herzégovine.  Depuis  1826,  et,  d'une  façon 
plus  complète  depuis  1843,  les  sujets  turcs  professant  la 
religion  musulmane  étaient,  sauf  dans  certaines  provinces 
privilégiées  de  l'empire  du  sultan,  régulièrement  astreints 
au  service  militaire. 

«  Constituée  d'après  les  principes  du  Coran  et  destinée 
au  triomphe  de  la  religion,  l'armée  turque  ne  pouvait, 
sans  danger  pour  elle,  et  sans   honte   pour  l'Islam, 

admettre  dans  ses  rangs  les  infidèles  des  pays  conquis 

Les  hommes  d'État  de  la  Turquie,  cédant  aux  pressantes 
sollicitations  de  l'Europe prirent  bien  en  1856  l'enga- 
gement de  rendre  le  service  militaire  obligatoire  pour 
tous  les  sujets  de  la  Turquie,  sans  distinction  de  croyances, 
mais  les  faits  prouvent  qu'ils  n'ont  jamais  songé  à  mettre 
cette  clause  en  pratique. 

«  Après  avoir  officiellement  supprimé  l'impôt  de  capi- 
tation  payé  par  les  chrétiens,  et  fixé  pour  la  forme  i 
16,000  le  chiffre  des  recrues  à  fournir,  le  gouvernement 
substitua  à  ce  contingent  un  nouvel  impôt,  réparti  sur 
toutes  les  communautés  chrétiennes,  qui  les  déchar- 
geait de  la  conscription. 

«  En  Bosnie,  au  début,  et  afin  d'accoutumer  au  ser- 
vice la  masse  de  la  population  musulmane,  on  organisa 
avec  des  volontaires  le  régiment -frontière  bosniaque, 
progressivement  porté  à  4  bataillons,  puis  le  bataillon- 


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N*963.  EN  BOSNIE-HBRZâGOYINB.  177 

frontière  d'Herzégovine.  En  4865,  on  introduisit  la  cons- 
cription et  on  créa  une  brigade  de  milice  bosniaque, 
formée  de  2  régiments  à  3  bataillons.  Pour  commencer, 
Tobligation  du  service  militaire  apparut  avec  toutes  sortes 
de  restrictions  et  de  privilèges.  Puis,  à  la  fin  de  1869, 
soas  le  couvert  de  la  réorganisation  générale  de  l'armée 
ottomane,  les  troupes  bosniaques  furent  mises  sur  le 
même  pied  que  les  autres  troupes  de  l'empire.  En  1870, 
on  créa  un  nouveau  bataillon-frontière.  Ainsi,  en  moins 
de  dix  ans,  on  a  introduit  le  recrutement  en  Bosnie  et  on 
a  réussi  à  former  18  bataillons  :  6  du  nizam  (armée  active), 
6  du  redif  (armée  de  réserve),  levés  par  la  conscription 
et  6  de  volontaires  (1).  » 

Lors  de  la  prise  en  charge  de  Fadministration  de  ces 
provinces  par  l'Autriche-Hongrie,  la  situation  était  donc, 
au  point  de  vue  militaire,  la  suivante  :  les  musulmans 
astreints  depuis  1865  au  service  obligatoire,  avec  de 
nombreuses  facilités  (exemptions,  remplacement,  etc.), 
les  chrétiens  dispensés  du  service,  mais  assujettis  en 
échange  au  payement  d'un  impôt  spécial. 

Le  pays  était  divisé  en  districts  militaires. 

En  outre,  pour  maintenir  la  sécurité  et  aider  les  auto- 
rités administratives,  la  Porte  avait  organisé  un  régi- 
ment de  gendarmes  (zaptiés)  recrutés  parmi  les  musul- 
mans bosniaques.  Ce  régiment  comprenait  7  bataillons  : 
3,090  hommes,  dont  500  montés  à  leurs  frais  (2). 


(1)  Voennyi  Sbornik  (Recueil  militaire),  organe  de  Tétat-major 
général  ru«ge,  octobre  1873,  cité  dan»  la  Revue  des  Armées  étrangères, 
mars  1874. 

(2)  Geschichte  der  Sidierheitstruppen  in  Bosnien  und  dcr  Uercego- 
tcna;  Vienne,  1898. 

12 


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il»  LES  MUSUUAAiN»  BX  IhS  aCSLl^I^Ul^  OBUGATOIRB      N«  96^^. 

lU 

l'oeoaiîîisation  austro-hongroise. 

Dans  la  monarchie  austro-hongroise,  la  Bosnie-Her- 
zég^viae-^.  territoire  d'occupaiion  {Okkupatiansg^ebiet)^ 
n'est  rattachée  ni  à  T  Au  triche,,  ni  à  la  Hongrie. 

Ail  point  de  vue  administraliC,,  elle  dépend  du  Hiniistre 
commun  des  finances  &  Vienne.  Sous  les  ordres  de  ce 
derniei!,.  un.  officier  général,  gouverneur  civil  et  com- 
mandant des  troupes,  dirige  Tadministrationdu  payset 
commande  les  forces  militaires.  Il  réside  à  Sarajevo.  Il 
a  deux  adjoints:  un  général^ comme  dans  les  autres 
régions  de  corps  d'armée,,  et,  pour  diriger  l'administra- 
tion civile,  un  haut  fonctionnaire  civil. 

Aux  débuts  der  roccupatioa,,radminis4iiration  fut  pure- 
ment militaire,  avec  le  concours  dû  £onctionjiaireis  indi- 
gènes restés  à  leur  poste  et.  de  fonctionnaire&  austro- 
hongrois  appelés  de  Tintérieur  de  la  monarchie. 

Ce  système  transitoire  subsiste  encore  en  partie.  Le 
gouverneur  est  un  officier  général  ;.  les  transports  du  ser- 
vice des  postes  sont  assurés  par  des  soldats  du  train  ; 
une  voie  ferréa  (Banjaluksu-DobeElia)  est  exploitée  mili- 
tairement. 

Le  territoire  est  divisé  en  6  cercles,  les  anciens  sand- 
jaks  turcs,  subdivisés  eux-mêmes  en  S4  districts.  Les 
premiers  correspondent  à  nos  départements,  les  seconds 
à  nos  arrondissements.  A  leur  tête  sont  placés  des  fonc- 
tionnaires austro-hongrois.  Le  chef  de  district  est  assisté 
d'un  conseil  consultatif  composé  de  notables  désignés 
par  le  gouvernement.  Il  dispose  d'un  médecin  cfvil  et^ 
comme  auxiliaire  pour  les  affaires  militaires,  d'un  sous- 
officier.  Le*  service  de  l'état  civilt  est  complètement  orga- 
nisé depuis  1885.  Les  registres  sont  tenues  aa  district  ; 


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N-  963.  M»  BOSKBMISBZÉOaVIU.  47<» 

par  ^ud  po«r  les  «sagesi  des  mnsulmuis,  les  femme» 
n'y  sont  inscrites  que  numériquementy  sans  indicatioii 
deium» 

AunlesBons  des  dicrtricts  sont  l«s  ccnniDuiies  :  cch»- 
»iio€9  organisées  (STT  localités  importantes),  am  con^ 
mones  de  campe^ne* 

Dans  les  premières,  le  maire,  les  adjoints,  une  partie 
du  conseil  mtmicqpal  sont  nommés  par  l'administra- 
tioa. 

Cbaqae  religioii  est  représentée  a«  eoosevl  dans  la 
même  prfifK>rtioo  que  parmii  les  babitasts.  IKans  les 
Tilles,  Téléme»!  mnsulmaD  domine  ;  presque  tons  les 
maires  sont  musulmans. 

Dans  les  secondes,  le  maire  est  nommé  aussi  par  Tad- 
ministration,  mais  tout  le  conseil  est  élu. 

Dans  les  unes  et  les  autres,  les  maires  n'ont  aucun 
droit  administratif.  Chaque  semaine,  à  jour  fixe,  tous 
les  maires  du  district  se  réunissent  au  chef-lieu  pour 
rendre  compte  des  événements  (changements  dans  Uétat 
cini,  par  exemple)  survenus  dans  sa  commune  et  rece- 
voir les  instructions  du  chef  du  district. 

La  représentation  élue  des  intérêts  de  la  population 
est  donc  extrêmement  faibfe. 

L'État  reconnaît  quatre  religions  :  catholique,  ortho- 
doxe»  musulmane,  Israélite*  Il  a  laissé  aux  musulmans 
les  biens  de  mainmorte,  dont  le  revenu  est  assez  élevé 
(1,500,000  francs  en  1891).  De  cette  façon,  FÉtat  n'a 
pas  à  intervenir  dans  les  questions  relatives  aux  écoles 
confessionnelles,  aux  institutions  de  eharité,  au  recrute- 
ment et  à  Tentrelien  du  clergé  inférieur  du  culte 
Hrasuflim. 

An  point  de  vue  militaire,  le  territoire  de  la  Bosnie- 
Herzégovine  forme  le  15®  eorps  de  Tarmée  autco-hon- 
groise. 

Ce  coffps  est  composé,  pour  la  plus  grande  partie, 
d'éléments  étrangers  au  pays.  Il  est  très  fortement  cons- 


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180  LES  MUSULMANS  ET  LE  SERVICE  OBLIGATOIRE      N*  963. 

titué  et  a  reçu  une  organisation  adaptée  à  la  nature  mon- 
tagneuse de  la  région  (1). 

Sous  le  rapport  du  recrutement,  le  territoire  est  divisé 
en  4  districts.  Chacun  d'eux  est  commandé  par  un  offi- 
cier supérieur,  assisté  d'un  capitaine,  d'un  officier  subal- 
tenie,  de  quelques  sous-officiers.  Comme  il  a  été  dit  plus 
haut,  un  sous-officier  est  adjoint  au  chef  de  chacun  des 
54  districts  administratifs.  L'officier  supérieur,  chef  du 
district  de  recrutement,  dirige  les  affaires  de  recrute- 
ment et  l'administration  des  réservistes.  Les  districts  de 
recrutement  se  subdivisent  en  cercles  de  classement, 
pour  lesquels  il  n'y  a  pas  d'autorité  militaire  spéciale. 


IV 

LA  LOI  DE  RECRUTEMENT  POUR  LES  INDIGÈNES. 

La  Bosnie-Herzégovine  n'appartient  pas  en  propre  à 
rAutriche-Hongrie,  qui  a  simplement  assumé  la  charge 
de  l'administrer.  La  loi  de  recrutement  en  vigueur  dans 
la  monarchie  ne  pouvait  donc  être  appliquée  intégrale- 
ment dans  le  territoire  d'occupation. 

Le  service  militaire  des  indigènes  est  réglé  par  la  loi 
provisoire  du  24  octobre  1881,  complétée,  en  ce  qui 
concerne  le  délit  d'insoumission,  par  la  loi  du  28  no- 
vembre 1904.  Les  détails  d'application  en  ont  été  fixés 
par  l'ordonnance  impériale  du  1«'  novembre  1881. 

l^  Dispositions  générales. 
Aux  termes  de  la  loi,   «  tout    indigène  bosniaque, 


(1)  Composition  du  \^^  corps  :  35  batatUoos,  2  escadrons,  il  batte- 
ries de  montagae,  4  batteries  de  forteresse,  2  compagnies  de  pionniers, 
13  escadrons  du  train  ;  répartis  en  2  divisioas  et  10  brigades  de  mon- 
tagne. 


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N*  963,  EN  BOSNIB-HBRZÉQOVINB.  481 

capable  de  porter  les  armes  est  tenu  de  participer  per- 
sonnellement  à  la  défense  de  son  pays  et  de  la  monar- 
chie, qui  donne  protection  et  sécurité  aux  pays  adminis- 
trés par  elle.  »  (Art.  l*'.) 

Cette  obligation  commence  au  1"  janvier  de  Tannée 
(calendrier  grégorien)  où  l'homme  a  20  ans  accomplis. 

Le  service  imposé  aux  indigènes  de  Bosnie-Herzégo* 
vine,  chrétiens,  musulmans,  israélites,  est  donc  /?er- 
sotmel  et  obligatoire. 

2^  Appels. 

Fixation  et  répartition  du  contingent,  —  Le  contingent 
est  fixé  chaque  année  par  le  Ministère  commun  des 
finances,  chargé  de  l'administration  de  la  Bosnie - 
Herzégovine,  de  concert  avec  celui  de  la  guerre.  Le 
gouverneur  le  répartit  entre  les  districts  d'après  le 
chiffre  de  la  population* 

Classes  cTâge.  —  Tous  les  jeunes  gens  nés  dans  une 
année  forment  une  classe  d'^ge;  celle-ci  est  désignée 
d'après  Tannée  de  la  naissance. 

Quatre  classes  sont  astreintes  à  la  re vision  annuelle  : 
les  première,  deuxième,  troisième  et  quatrième  (1).  La 
première  comprend  les  hommes  qui  entrent  dans  leur 
20*  année  ;  la  deuxième,  ceux  qui  entrent  dans  leur 
21%  etc. 

Recensement.  —  Les  listes  comprenant,  par  commune, 
tous  les  jeunes  gens  soumis  à  Tappel,  sont  établies  par 
le  chef  du  district  administratif.  Elles  sont  affichées, 
dans  chaque  commune,  du  i®'  au  15  janvier,  de  façon 
que  chacun  puisse  en  prendre  connaissance. 

Après  avoir  statué  sur  les  demandes  de  dispenses,  le 


(1)  Troiii  seulement  en  Autriche-Hongrie. 


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1 


4^  LES  MUSULM AI^  XCT  IJS  SERV^iCE  <>BLiaATOIRB      H"  983. 


I 


chef  du  4lî«trict  publie,  dam  ie  courant  de  février,  les 
noms  des  hommes  appelée  à  tiner  au  sort  et  à  passeï* 
devant  le  conseil  de  vevJsicHi. 

Conseil  de  r^visi&n.  —  Comme  dans  Tintérieur  de  la 
monarchie^  ce  conseil  comprend  le  chef  du  district  de 
^  reerutemetii,  un  officier  de  ce  district,  un  médecin  mili- 
.  taire,  et,  comme  P^irésentants  de  l'autorité  divile,  le 
chef  du  district  administratif,  le  médecin  du  district,  un 
ministre  de  chacun  des  cultes  reconnus  par  l'État,  deux 
membres  du  conseil  consultatif  du  district. 

Les  maires  sont  convoqués  pour  donner  leur  avis  sur 
les  cas  de  dispenses  invoqués.  Ils  doivent  aider  les  auto- 
rités  pour  tout  ce  qui  concerne  la  révision. 

La  taille  minima  exigée  est  de  1™,551(1). 

Tirage  au  sorf .  —  Une  disposition  spéciale  existe  au 
sujet  du  tirage  au  sort.  En  Autriche-Hongrie,  un  appelé 
ne  peut  se  désister  de  ce  tirage,  qui  a  pour  but  de  fixer 
Tordre  d'après  lequel  les  appelés  sont  classés  comme 
recrues  ou  réservistes  de  Tem^\a.cemeni[ersatzreservisten) 
et  affectés  à  Tarmée  commune  ou  à  la  land^ehr. 

En  Bosnie-Herzégovine,  l'appelé  peut  renoncer  au 
tirage,  et,  à  cette  condition,  il  peut  choisir  le  corps  ou  il 
désire  entrer  (2). 

Le  tirage  au  sort  comprend  seulement  les  hommes  de 
la  première  classe  d'âge.  Les  numéros  tirés  par  ceux-ci 
leur  servent  lorsqu'ils  sont  dans  la  deuxième,  troisième 
ou  quatrième  classe. 

Les  indigènes  astreints  au  service, .qui  ne  sont  pas 
aptes  au  service  de  guerre,  mais,  par  suite  de  leur  pro- 
fession civile,  peuvent  rendre  des  services  en  vue  de  la 


(1)  Pour  rarmée  commune,  elle  est  de  l'^.SS. 

(2)  Schmid,  professeur  de  droit  à  TUniversité  d'Inasbrûck  :  Dos  Eté* 
resrecht,  1903. 


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Ri  963.  BN  BOSHn-BBRZiOOFVSKE.  <S3 

guerre,  •pewefnA,  «en  <c«s  de  mobilisalioa,  être  mppetés 
ympi'êL'oe  qu'ils  aient  32  ans  révolm. 

Dispenses»  —  La  loi  a  prévu  des  cas  nombreux  de  dis- 
penses accordées,  les  unes  par  suite  des  fonctions  exer- 
cées, les  «utres  par  raison  de  famille. 

Elle  exempte  du  service  actif  : 

l^  En  raison  des  fonctions  exercées  (dispenses  défi- 
nitives) : 

a)  Les  candidats  a.ux  emfplois  eocLéstastiqoes  des 
quatre  religions  reconnues  par  TÉtat,  A.  condition  pour 
eux  de  justifier  qu'ils  suivent  les  -études  religieuses  d'un 
établissement  d'instruction  désigné  par  le  Ministère^ 

En  cas  de  mobilisation,  ils  ne  sont  pas  appelés  .coaune 
réseoristes  s'ik  9e  trouvent  «encore  dans  «ces  conditions 
et  s'ils  Je  (HK>u9ent  chaque  année  aux  antorités  chargées 
du  recrutement  ; 

b)  Les  pypêtres  «t  pastenrs  des  religions  reooanraes^  les 
fonctiansMÔres  «cdésiastÎQues  et  xnagîstrats  musulmans. 

S'ils  perdent  la  dignité  ecclésiastique,  ou  s'ils  i)essent 
leur  fanction,  ils  scout  soumis  à  la  l^i  militaire  eamme  les 
hommes  de  leur  classe^  et  passenrt  dans  la  réserve  à  leur 
sortie  de  la  4®  classe  d'âge  ; 

c)  Les  professeurs  des  diverses  nationalités,  les  hodzas 
musulmans  ^in  font  des  cours  dans  les  écoles  iprîmaires 
secomiues  par  la  loi  scolcdne  ; 

d)  Les  médecins,  vétérinaires  et  pharmaciens  diplé- 
mes,  qui  exercent  leur  profession  avec  l'assentiment  du 
gouvernement  local.  S'ils  ne  la  contùiuent  pas,  ils  sont 
rappelés  au  service  dans  les  mêmes  conditions  que  les 
prêtres  et  les  pasteurs. 

**  Poz/r  raison  de  famiUe  (dispenses  temporaires)  : 
n)  De  fils  «miqne,  wi  à  défaut,  le  beau-fils  unî^e 

d'-an  ^ère  âgé  de  70  «ns  «ou  incapa:ble  de  travailler,  'ou 

d'une  mère  veuv«  ; 
b)  Après  la  mort  du  père,   le  petit-fils  unique  d'an 


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484  LES  MUSULMANS  ET  LE  SERVICE  OBUOATOIRE      N*  963. 

grand-père  âgé  de  70  ans  ou  incapable  de  travailler,  oa 
d'une  grand'mère  veuve,  si  le  grand-père  ou  la  grand'- 
mère  n'a  pas  de  fils  vivant  ; 

c)  Un  frère  dans  une  famille  où  les  enfants  sont  orphe- 
lins de  père  et  de  mère. 

Le  fils,  petit-fils  ou  frère  ne  peut  prétendre  à  l'exemp- 
tion du  service  qu'au  cas  où  il  remplit  effectivement  les 
devoirs  de  soutien  indispensable  de  famille  vis-à-vis  de 
ses  parents,  grands-parents  ou  frères  et  sœurs. 

Un  fils  naturel  ne  peut  être  exempté  que  s'il  remplit 
effectivement  les  mêmes  devoirs  vis-à-vis  de  sa  mère. 

Dans  les  mêmes  conditions,  il  y  a  lieu  de  considérer 
comme  assimilé  au  fils,  au  petit-fils  unique,  au  frère,  ceax 
dont  le  frère  unique  —  ou  plusieurs  frères — est  au  service 
actif  ou  dans  la  réserve,  ont  moins  de  ISans,  ou,  par  suite 
d'infirmités  morales  ou  corporelles,  sont  incapables  de 
travailler. 

d)  Celui  qui  se  marie  avec  l'autorisation  du  gouverne- 
ment local  avant  d'avoir  accompli  complètement  son  ser- 
vice militaire.  Si  la  femme  n'a  pas  de  père,  frère  ou 
beau- frère  capable  de  travailler,  si  le  mari  vit  avec  elle 
en  communauté  maritale  et  est  indispensable  pour  sub- 
venir à  son  existence,  il  est  mis  en  congé  en  temps  de 
paix. 

Si,  sans  répondre  entièrement  à  ce  qui  est  exigé  pour 
la  dispense  du  service,  la  situation  de  famille  ou  de  for- 
tune d'un  appelé  mérite  cependant  une  attention  parti- 
culière, la  mise  en  congé  peut  être  accordée  à  titre  tem- 
poraire ou  définitif,  mais  seulement  pour  le  temps  de 
paix. 

Ajournement.  —  L'ajournement  peut  être  demandé 
afin  de  poursuivre  des  études  commencées.  Il  peut  être 
accordé  par  le  général  commandant  le  15*  corps  jus- 
qu'à l'automne  de  l'année  où  l'homme  a  23  ans  accom- 
plis. 


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N*  963.  BN  BOSNIE-HBRZÉOOYINE.  185 

Un  ajoumemeDt  de  plus  de  deux  ans  pour  Tenirée  au 
service  actif  ne  compte  pas  dans  le  temps  total  de  ser- 
yice. 

Remplacement.  —  Tout  appelé,  qui  a  passé  devant 
le  conseil  de  revision,  peut,  pendant  trois  mois  à  partir 
du  jour  où  il  a  été  déclaré  bon  pour  le  service,  présenter 
un  remplaçant. 

Celui-ci  doit  remplir  certaines  conditions,  notamment 
être  originaire  de  Bosnie-Herzégovine,  avoir  moins  de 
32  ans,  ne  pas  être  soutien  de  famille. 

II  n'y  a  aucune  limite  au  nombre  des  remplaçants  ;  il 
est  généralement  très  faible,  30  en  moyenne  sur  un  con- 
tingent annuel  de  3,500  hommes. 

L'autorité  n'a  pas  à  intervenir  dans  le  contrat  entre  le 
remplacé  et  le  remplaçant.  Si  ce  dernier  reçoit  une 
prime,  il  en  dépose  le  montant  dans  une  caisse  du  gou- 
vernement, qui  en  devient  responsable  et  en  sert  les 
intérêts.  Cette  prime  est  remise  au  remplaçant,  pour 
moitié  lors  de  la  fin  de  son  service  actif,  et  par  sixièmes, 
après  ses  3®,  6®  et  9®  années  de  service  dans  la  réserve. 

Si  le  remplaçant  se  mutile  volontairement  ou  déserte, 
la  prime  est  versée  dans  le  premier  cas  au  Trésor,  et, 
dans  le  second  au  remplacé .  Celui-ci  doit  alors  accom- 
plir en  personne  le  temps  de  service  restant  à  faire  ou 
présenter  un  autre  remplaçant. 

Incorporation.  —  Les  hommes  reconnus  bons  pour  le 
service  sont  affectés  à  l'armée  active.  On  incorpore 
d'abord  ceux  qui  doivent  être  incorporés  d'office,  puis, 
par  ordre  de  tirage  au  sort,  ceux  de  chacune  des  quatre 
classes  d'âge,  jusqu'à  concurrence  du  nombre  de  recrues 
fixé  pour  le  district. 

Lorsque  le  contingent  désigné  pour  le  service  actif  est 
complété,  les  appelés  en  excédent  sont  ûberzàhlig.  Ceux 
des    trois    premières   classes    restent   en    congé  dans 


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1 


iM  LES  MUSULMANS  ET  LK  SEUVICE  OBLIGATOIRE      M*  ^63. 

leurs  foyers  jusqu'à  l'année  suivante  •  -©©ax  de  ia  qua- 
triènw  passent  dans  la  réserve,  où  «h  comp4e»t  jasqu'à 
32  ans. 

Lors  de  son  incorporation,  tout  indigène  doit  prêter 
Berawnt  en  ^es  termes  :  «  Devant  Dieu  tool-pmssant,  je 
jure  que  je  serai  Mète  4  Sa  Majesté  l'Empereur  et  Roi, 
«t  «que  j'obéirai  à  tous  les  ordres  de  mes  chefs,  même  aa 
péril  de  ma  vie  (1).  » 

3^  T^Axe  militaire.  —  £o  Atitriche-Hongrie,  tomte  pe^ 
sonne  exonérée,  en  totalité  ou  en  partie,  du  service  mili- 
taire  pour  incapacité  ou  émigralioa,  est  astreinte  au 
payement  d'une  taxe  militaire  qui  varie,  en  Antncbe,  de 
2  à  200  couronnes,  et,  en  flongrie,  de  S  à  244  cou- 
ronnes (2). 

En  Bosnie-Herzégovine,  il  n'existe  aucune  taxe  mili- 
taine. 

4®  Buses  du  service.  —  Le  service  des  indigènes  est 
réglé  ainsi  qu'il  sait  :  3  ans  dans  l'armée  activa,  9  ans 
dans  la  réserve,  €n  tout  12  ans. 

Dans  le  reste  d«  ia  monarchie,  le  servioe  nilitaire 
comprend  :  3  ans  dans  l'armée  active,  7  ans  dans  la 
réserve,  2  ans  dans  la  landwehr,  en  tout  12  ans. 

Mais,  juisqu'à  42  ans,  l'bomne  compte  dans  le  laads- 
turm,  tandis  qu'en  Bosnie-Hersëgovin^,  1«  landstarm 
n'existe  pas,  non  plus  que  la  landwehr  ou  l'ersatz- 
réserve. 

Le  service  des  indigènes  s'accomplît  exclusivement 
dans  les  troupes  bosniaques,  et  cominence  au  jour  ou 
l'appelé  est  déclaré  bon  pour  le  service  (assentirt)^  alors 


(1)  Circulaire  du  18  mai  1882. 

(2)  Voir  !•'  semestre  1*904,  p.  72.  —  La  t^ouronoe  Tant  1  fr.  05  en- 
-firon. 


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H»  %3.  EN  BOSKiX-HEKeÉQO'VIKE.  <«7 

que,  dans  le  reste  de  la  moitarcliie,  il  date  seulement  du 
jour  de  l'incorporation. 

L'homme  peut  être  libéré  dn  service  : 

1*  Si  la  révision  a  été  faite  illégalement; 

2*  S'il  devient  incapable  de  servir  ; 

3*  S'a  devient  susceptible  d'être  dispensé  du  service 
actif. 

Les  périodes  d'instruction  des  réservistes  bosniaques 
sont  réglées  chaque  année  par  des  dispositions  spé- 
ciales. 

5^*  Engagements  et  rengagements.  —  Tout  indigène 
peut  contracter  un  engagement  volontaire,  à  condition 
d'être  âgé  de  17  ans  accomplis  au  moins,  de  36  ans  au 
plus,  et,  pour  les  mineurs,  d'avirir  le  consentement  du 
père  ou  du  tuteur. 

Sont  seuls  exclus  de  la  faculté  de  s^engager,  ceux  qui 
ont  été  punis  pour  un  crime  on  pour  un  délit  causé 
parTamour  du  gain. 

L'engagé  a  le  droit  de  choisir  son  régiment. 

Il  n'existe  pas  de  volontaires  bosniaques  d'un  an. 

Les  rengagements  sont  régis  par  les  mêmes  disposi- 
tions que  dans  Tarmée  commune.  Les  sous-officiers  qui 
ont  douze  ans  de  service  actif,  dont  huit  au  moins  comme 
sons-officiers,  reçoivent  un  certificat,  et  peuvent  pré- 
tendre à  un  emploi  public  ou  à  une  situation  dans  une 
entreprise  subventionnée  par  l'État. 

€ette  durée  est  fixée  à  huit  ans  de  service,  dont  cinq 
comme  sous-officier,  lorsque  ces  huit  ans  ont  été  passés 
en  Bosnie-Herzégovine,  et  c'est  alors  à  un  emploi  dans 
l'administration  de  ces  mêmes  provinces  qu'elle  donne 
(boit.  Le  nombre  des  sous-officiers  en  mesure  d''en  profiter 
est  anjourdliui  fort  restreint,  par  suite  des  relèves  régu- 
lières des  troupes  détachées  dans  le  territoire  d'occupa- 
tion. Les  indigènes  sont  rarement,  pour  ainsi  dire  jamais, 
dans  les  conditions  voulues,  puisque  la  presque  totalité 


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488  LES  MUSULMANS  BT  LB  SERVICE  OBLIGATOIRE      K*  963. 

des  troupes  bosniaques  tient  garnison  dans  Tintérieur  de 
la  monarchie. 

Tout  homme  qui  a  terminé  son  service  actif  et  à  qui 
(c  son  maintien  dans  le  service  actif  apparaît  comme 
avantageux  »  peut  rengager  d'année  en  année  pendant 
la  durée  et  même  au  delà  de  la  durée  de  son  service  dans 
la  réserve. 

6®  Dispositions  pénales.  —  Tout  indigène  insoumis 
perd  le  bénéfice  du  tirage  au  sort  et  celui  de  toute  dis- 
pense, jusqu'à  36  ans,  il  doit  être  recherché  et  ramené 
devant  le  conseil  de  révision.  S'il  est  reconnu  bon  pour 
le  service  et  ne  peut  justifier  son  absence,  mais  s'il  s'est 
présenté  volontairement,  il  sert  un  an  de  plus  que  les 
trois  ans  du  service  actif  normal;  deux  ans  de  plus,  s'il 
ne  s'est  pas  présenté  volontairement. 

S'il  n'est  pas  reconnu  bon  pour  le  service,  il  est  pas- 
sible d'une  amende  maxima  de  150  florins  (1),  et,  s'il  ne 
peut  la  payer,  d'un  emprisonnement  d'un  mois. 

Si  l'indigène  insoumis  est  âgé  de  plus  de  36  ans, 
l'amende  peut  être  élevée  à  1,000  florins  et  la  durée 
de  l'emprisonnement  à  six  mois. 

Les  complices  d'un  insoumis  sont  passibles  d'une 
amende  maxima  de  500  florins,  de  1,000  florins  dans 
certaines  circonstances,  et,  en  cas  d'insolvabilité,  d'un 
emprisonnement  de  trois  ou  six  mois. 

Si,  dans  une  commune,  il  y  a  un  nombre  assez  grand 
d'insoumis,  des  mesures  spéciales  sont  à  prendre  par  le 
gouvernement  local  contre  cette  commune.  £1  existe  donc, 
dans  certains  cas,  une  responsabilité  communale  collec- 
tive. 

Les  indigènes  appelés  qui  se  mutilent  volontairement 
sont,  autant  qu'ils  peuvent  encore  servir,  déclarés  bons 


(1)  Uq  florin  vaut  2  fr.  10. 


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nfWr^^r^^^^^ 


N*  963.  EN  BOSNIE-HBRZÉQOVINB.  489 

pour  le  service  et  font  cinq  ans  de  service  actif  au  lieu 
de  trois. 

Toat  indigène  de  Tarmée  active  ou  de  la  réserve, 
astreint  par  le  serment  au  service,  qui  répond  avec  un 
retard  de  plus  de  quatorze  jours  à  un  ordre  d*appel  au 
service  actif  comme  jeune  soldat,  ou  à  un  ordre  de 
rappel  de  la  réserve  par  décision  impériale,  est  puni  de 
trois  à  douze  mois  de  cellule  en  temps  de  paix,  de  un  an 
à  cinq  ans,  en  cas  de  mobilisation  ou  en  temps  de  guerre. 

Lorsque,  appelé  au  service  actif  comme  jeune  soldat, 
il  rejoint  avec  un  retard  inférieur  à  quatorze  jours,  ou 
lorsque,  réserviste,  il  arrive  en  retard  pour  une  période 
d'instruction,  il  est  puni  d'un  à  trois  mois  de  prison* 


RESSOURCES  MILITAIRES  FOURNIES  PAR  LA  LOI 
DE  RECRUTEMENT. 

Les  statistiques  du  recrutement  ne  sont  plus  publiées 
en  Autriche  depuis  1894.  Il  est  néanmoins  possible 
d'arriver  à  certaines  conclusions  approchées. 

En  1894,  pour  une  population  austro-hongroise  de 
42,800,000  habitants,  le  nombre  des  jeunes  gens  inscrits 
sur  les  listes  de  revision  était  de  365,000.  En  1907,  pour 
une  population  de  48,000,000  d'habitants  environ,  ce 
nombre  doit  être  approximativement  de  408,000  (1). 

Sur  ce  total,  210,000  ont  été  reconnus  complètement 
bons  :  130,000  incorporés  dans  l'armée  active,  80,000 
classés  dans  V  ersatz-ré  serve. 


(1)  Recensement  de  1890  :  41»360,000  habitants;  recensement 
de  i900  :  45,420,000.  Augmentation  annuelle,  en  chiffres  ronds  : 
400,000  habitanU. 


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490»  LES  MUSULMJhjrS  EF  LB  aBBYICB.  OBLIGATOIRE      N*  963. 

Si  CCS  proporfkxM  aont  admises  pour  la  Bosnie,  il  y  a, 
dans  ce  pays,  14,500  inscrits,  dont  7,500  complëteinent 
botta^  et,  «Toe  là  elagsea,  en  tenant  compte  de& déchets, 
ld^,0(M^  hoDftBies  ap4es  à  poster  le»  aroEkes  en  temps  de 
guêtre. 

Ce  chiffre  de  7Q^(M)0  doit,  être  un  minimum,,  car  «  les 
indigèfnes  recoQ»its,  i  la  revisiui,.  inaptes  ait  aendce,  sont 
des esceptioBs  (1)  ». 

Ces.  10,006'  hommes  ne  9omà  pas  tous  MiUtaîremeit 
iostrnîts.  L'obligation  dn  service  personnel  a  été,  en  effet, 
imposé  aux  Bosniaques  avec  beaucoup  de  ménagements. 
Le  cemkÎDgent  anniiel,  de  ij2iiè  hemmes  au  début,  n'a  été 
augmenté  que  d'une  iaçea  très  progressive.  Depuis  pla- 
sieurs  années,  il  est  de  3,500  hommes  environ. 

Si,  pour  chaque  classe,  les  déchets  sont  calculés 
d'après  la  méthode  austro-hongroise,  qui  les  estime  uni- 
formément à  4  p.  100  par  année,  le  nombre  des  soldats 
indigènes  instnrits,  disponibles  poar  une  molÀIisatioD, 
est  de  : 

3^  classes  ac&iTCft.. 9,660  hommei. 

d  classea  de  réserfe 21 ,420       — 

ToTiO. ^/kymh  kMimes. 

Par  rapport  &  la  population  indigèn^^  la  ^roportioB. 
esi  don»  de  : 

1  appelé  pour  492  habitants.;  1  HoLàaJL  mobilisable 
(actif  o«  réserviste)  pour  &5  habitants^  alora  que,  dans  le 
reste  de  La  monarchie,  elle  est  de  : 

i  appelé  pour  354  habitants  ;  1  soldat  mobiliâable  (de 
l'armée  active,  de  la  réserve,,  de  l'ersat^-réserve,  delà 
landwehr,  non  compris  le  landsturm)  pour  26  habi- 
tants. 


(i)  Danzer,  Unter  den  Fahnen;  Vienne,  1889. 


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"•^^p^p^^'^v 


N*  m.  BN  BQSNIB-HBRZAOOYIIUL,  49* 


VI 


IMPRESSION    PRODiUITS    PAR    LA    LOI    MILITAIRE 
SUR  LES  POPULATIONS  BOSNIAQUES. 

Pour  les  mdSg-ëiies  musulmans,  la  loi  proyisoire  de 
1881  ne  faiisait,  en  somme,  que  reproduire  les  prescrip- 
tions cle  la  loi  turque,  d'après  laquelle  tout  musulman 
doîl  ïe  service  militaire.  Pbur  les  chrétiens,  elle  substi-^ 
tnait  simplement  le  service  personnel  à  la  taxe  militaire 
imposée  par  les  Tures. 

Pour  tous,  elle  prévoyait  de  nombreux  cas  de  dis- 
pense, définitive  ou  temporaire  ;  elle  admettait  Tajourne- 
ment,  te  remplacement  ;  elle  était  donc  conçue  dans  un 
esprit  très  large.  De  plus,  une  instruction  détaillée, 
pubHée  en  même  temps  que  la  loi,  édictait  des  disposi- 
tions spéciales  pour  le  respect  die  la  religion  musul- 
mane (f),  et,  par  une  proclamation,  le  gouverneur 
général,  baron  Dahlen,  s'était  attaché  à  rassurer  les 
populations  : 

«  Cette  loi  militaire  q^ui  prévoit  Texemption  et  tout  ce 
qui  est  de  nature  à  en  rendre  Texécution  moins  pénible 
pour  vous,  disait- il,  contient  aussi.  Les  prescriptions 
nécessaires  pour  qua  nul  de  vous,  à  quelque  croyance 
qa'il  appartienne,  ne  puisse  être  empêché  par  le  service 
militaire  de  remplir  ses  devoh's  religieux. 

«  Sa  Majiesté  TEn^ereur  et  Roi  vous  prouve  noble- 
ment ainsi  qu'il  sait  tenir  compte  de  vos  mœuiTS,  de  vos 
coutumes  et  de  la  situation  du  pays^  qu'il  respecte  éga- 
lement la  convijdtion  et  le  sentiment  religieux  de  chacun, 
et  que,  toul  en  voulant  ne  favoriser  aucune  religion  aux 


(i)  Voir  cette  instruction  aux.  AnoAxe». 


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492  LBS  MUSULMANS  BT  LE  SERVICE  OBLIGATOIRE      N*  963. 

dépens  d'une  autre,  il  entend  aussi  qu^on  ait  les  plus 
grands  égards  pour  tous  les  cultes.  » 

D'autre  part,  Tautorité  austro-hongroise  espérait  qu'un 
certain  nombre  de  ses  musulmans,  réservistes  turcs, 
licenciés  en  1878,  rentreraient  volontiers  dans  l'armée, 
moyennant  des  avantages  pécuniaires.  Ils  auraient  formé 
en  partie  les  premières  levées  et  les  Bosniaques  auraient 
été  habitués  ainsi  peu  à  peu  à  l'idée  du  service  militaire. 

Malgré  les  dispositions  gouvernementales  larges  et 
bienveillantes,  malgré  les  circonstances  locales  relative- 
ment favorables  —  habitude,  pour  les  musulmans,  à 
servir,  pour  les  chrétiens,  de  payer  une  taxe  mili- 
taire —  la  loi  de  recrutement  fut  mal  accueillie. 

Les  catholiques  et  les  israélites  s'y  soumirent  assez 
vite.  Par  contre,  les  orthodoxes  prétendirent  qu'elle 
favorisait  surtout  les  musulmans,  et  ceux-ci,  les  Bos- 
niaques les  plus  riches  et  les  plus  intelligents,  se  mon- 
trèrent rebelles,  non  pas  tant  à  l'idée  du  service  mili- 
taire, qu'à  celle  de  servir  dans  une  même  unité,  avec  des 
chrétiens,  sous  les  ordres  de  chefs  chrétiens. 

Au  temps  des  Turcs,  les  musulmans  seuls  constituaient 
l'armée.  Il  n'y  avait  donc  pas,  dans  celle-ci,  mélange  des 
religions.  De  plus,  les  chefs  étaient  tous  musulmans. 
«  L'armée  turque  est  réellement  une  armée  nationale, 
qui  voit  dans  le  Padischah,  non  seulement  le  chef  mili- 
taire, mais  aussi  le  successeur  du  Prophète,  personnifi- 
cation de  ridée  religieuse  (1).  »  Quoi  qu'il  en  soit,  dès 
que  la  loi  fut  connue,  une  partie  de  la  population  musul- 
mane é migra  en  terre  d'Islam.  Ce  départ  avait  une  gra- 
vité spéciale,  en  raison  même  de  la  situation  toute  parti- 
culière, en  Bosnie,  des  musulmans,  qui  emportèrent  ainsi 
avec  eux  une  partie  de  la  richesse  du  pays. 

Eq  outre,  au  mois  de  décembre  4881,  un  mois  après 


(1)  Gazette  de  Cologne^  14  décembre  1907. 


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N*  963.  BN  BOSNIB-HERZÉOOVINE.  193 

la  promulgation  de  la  loi,  un  soulèvement  éclata  en 
flerzégovine.  Les  Slaves  de  la  Dalmatie  méridionale,  voi- 
sine de  l'Herzégovine,  avaient  déjà  obtenu,  en  1869, 
après  une  résistance  de  trois  mois,  que  le  gouvernement 
autrichien  renoncerait  provisoirement  à  leur  imposer, 
non  pas  même  le  service  actif,  mais  simplement  celui 
dans  la  landwehr.  En  1881,  il  essaya  d'exiger  d'eux  de 
Doaveau  le  service  dans  la  landwehr.  Les  montagnards 
dâlmates  reprirent  aussitôt  les  armes,  et  leur  exemple 
gagna  les  Slaves  d'Herzégovine,  que  la  loi  venait  d'as- 
treindre au  service  personnel. 

Ce  soulèvement  était  l'œuvre  de  chrétiens  en  majorité, 
auxquels  se  joignirent  un  assez  grand  nombre  de  musul- 
mans, Slaves  d'origine.  L'obligation  du  service  mili- 
taire en  était  la  cause  immédiate.  Une  cause  plus  pro- 
fonde était  le  dépit  des  populations  slaves  de  ne  pas 
avoir  conquis  l'indépendance,  qui  aurait  permis  la  forma- 
tion d'un  grand  État  slave,  but  de  l'insurrection  de  1875. 

Le  corps  d'occupation  dut  être  reporté  à  60,000 
hommes,  des  crédits  furent  ouverts  jusqu'à  concurrence 
de  2l  millions  de  francs. 

Au  mois  de  mai  1882,  la  pacification  ayant  fait  de 
grands  progrès,  les  opérations  du  recrutement  commen- 
cèrent les  24  et  25  mai  dans  trois  des  six  cercles.  Ceux  de 
Sarajevo,  Dolajna-Tuzia  et  Banjaluka,  c'est-à-dire  le 
centre  et  le  Nord  de  la  Bosnie.  Dans  le  cercle  de  Mostar, 
la  loi  ne  fut  appliquée  qu'à  partir  du  20  juin  pour  les 
districts  du  Nord  qui  avaient  pris  peu  de  part  à  l'in- 
surrection, et  seulement  dans  le  courant  de  juillet  pour 
le  reste  de  l'Herzégovine  (l). 

Les  revisions  de  1883-1885  «  se  passèrent  en  grand 
ordre  et  avec  le  concours  de  la  population  (2)  ». 


(1)  Revue  des  Armées  étrangères,  i6  juin  1882. 

(2)  Danzer,  ioc.  cit. 


i3 


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194  LES  MUSULMANS  ET  LE  SERVICE  OBLIGATOIRE      N»  963. 

A  la  fin  de  Tannée  1884,  lors  de  la  discussion  du  bud- 
get pour  1885»  le  Ministre  des  finances  déclara  devant 
les  Délégations  qu'une  des  meilleures  preuves  à  donner 
de  Tapaisement  des  esprits,  de  Tamélioration  de  la  situa- 
tion politique  en  général,  était  la  facilité  avec  laquelle 
s'opérait  le  recrutement  dans  toutes  les  confessions  et 
dans  toutes  les  classes  de  la  société.  Avant  1884,  les 
mahométans,  dit-il,  semblaient  décidés  à  s'y  soustraire, 
même  par  Témigration. 

D'après  le  Pester  Lloyd  (mai  1885),  Tamélioration  de 
la  situation  politique  suivait  une  progression  lente,  mais 
continue.  «  Au  point  de  vue  de  l'armée,  le  zèle  des  indi- 
gènes pour  Taccomplissement  de  leurs  devoirs  militaires 
est  digne  de  remarque  (1).  » 

Depuis  rinsurrection  de  1882,  aucune  agitation  ne 
s'est  produite  en  Bosnie-Herzégovine.  Les  indigènes  des 
diverses  confessions  ont  accepté  l'obligation  du  service. 
Les  rivalités  de  race  et  de  religion,  pourtant  si  vives 
dans  ces  contrées,  n'influent  pas  sur  la  discipline  des 
troupes  bosniaques  en  temps  de  paix  ;  en  serait-il  de 
même  en  temps  de  guerre,  lors  d'une  lutte  contre  des 
populations  voisines  avec  lesquelles  les  Bosniaques  ont 
d'étroites  affinités  ethniques  ou  religieuses  ? 
Aucun  fait  ne  permet  de  supposer  le  contraire. 
Les  soldats  bosniaques  sont  très  disciplinés,  adroits  j 
tireurs,  très  résistants  lorsqu'ils  sont  dans  leurs  mon-| 
tagnes,  mais,  par  contre,  moins  aptes  à  supporter  les| 
fatigues  quand  ils  servent  en  Autriche  ou  en  Hongrie. 
Ils  montrent  du  zèle  à  s'instruire.  «  Bien  qu'ils  aient pea 
été  à  l'école,  ils  montrent  cependant  une  aptitude  natu^ 
relie  dans  les  écoles  organisées  dans  les  casernes.  Beau- 
coup y  apprennent  à  lire,  écrire  et  compter  couramment 
en  allemand  (2).  » 


(1)  Revue  des  Armées  étrangères,  15  mai  1885. 

(2)  Danzer,  loc.  cit. 


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N*  963.  EN  BOSNIB-HERZÉGOVINE.  495 

£n  échange  de  Tobligation  de  service,  les  Bosniaques 
n'ont  reçQ  aucun  droit  spécial.  En  aucune  façon,  ils  ne 
sont  citoyens  austro-hongrois.  Leurs  droits  électifs  se 
bornent,  dans  certaines  communes  seulement,  à  l'élec- 
tion du  conseil  municipal.  Le  conseil  consultatif  placé 
auprès  du  chef  de  district  est  nommé  par  le  gouverne- 
ment. Les  indigènes  n'ont  aucun  représentant  auprès  du 
pouvoir.  Ils  sont  tout  à  fait  en  tutelle. 

Il  peut  sembler  surprenant  qu'en  échange  de  l'impôt 
du  sang,  aucun  droit  civil  ou  politique  n'ait  été  accordé. 

L'administration  austro-hongroise  a  beaucoup  amé- 
lioré la  situation  des  indigènes.  L'instruction  populaire, 
qui  n'existait  pour  ainsi  dire  pas,  a  été  organisée.  Toutes 
les  confessions  religieuses  ont  été  traitées  avec  un  esprit 
«  d'égalité  complète,  avec  les  mêmes  droits  pour  tous  (1  )  ». 
L'équité  a  été  mise  dans  l'administration.  Des  encou- 
ragements à  l'agriculture,  la  construction  de  routes 
et  de  voies  ferrées  ont  considérablement  développé  la 
prospérité  économique.  La  sécurité  matérielle  a  été 
assurée. 

Ces  améliorations  ont  été  estimées  assez  appréciables 
pour  pouvoir  imposer  aux  Bosniaques  le  service  mili- 
taire, sans  leur  donner,  comme  compensation,  des  avan- 
tages d'autre  sorte. 

Il  ne  faut  pas  oublier  du  reste  que,  en  passant  sous 
l'autorité  de  l'Autriche,  les  Bosniaques  restaient  en  droit 
sujets  ottomans.  D'autre  part,  habitués  par  les  Turcs,  les 
uns  — les  musulmans — à  servir  dans  l'armée,  les  autres 
—  les  chrétiens  —  à  acquitter  une  taxe  militaire,  ils 
devaient,  après  une  période  plus  ou  moins  longue, 
accepter  assez  facilement  d'être  astreints  au  service.  Et 
de  fait,  après  le  mouvement  d'émigration  musulmane  et 
l'insurrection  surtout  chrétienne  de  1881-1882,  rien  n'a 


(1)  Proclamation  impériale  de  1878. 


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496  LBS  MUSULMANS  ET  LE  SERVICE  OBLIGATOIRE       N*  963. 

été  signalé  qui  puisse  faire  croire  à  un  échec  de  la  loi 
de  recrutement  dans  le  «  territoire  d'occupation». 

L'autorité  austro-hongroise  ne  néglige  du  reste  rien 
pour  arriver  à  ce  résultat.  A  côté  des  tempéraments 
nombreux  apportés  par  la  loi  militaire  dans  TobligatioD 
du  service  personnel,  un  des  plus  sérieux  éléments  du 
succès  a  été  a  l'action  pleine  de  tact,  bienveillante, 
sévère  en  cas  de  besoin,  mais  toujours  absolument 
juste,  des  officiers  sur  les  jeunes  soldats  bosniaques  (1)  ». 


VU 

ORGANISATION  DES  TROUPES  BOSNUQUES. 

1°  Dispositions  générales.  —  Les  indigènes  de  Bosnie- 
Herzégovine  ne  sont  pas  répartis  dans  les  corps  de  troupe 
de  Tarmée  commune.  Affectés  uniquement  à  Tinfanterie 
et  au  train  des  équipages  (2),  ils  forment  des  corps  spé- 
ciaux :  quatre  régiments  d*infanterie,  un  bataillon  de 
chasseurs,  des  détachements  du  train.  Ces  derniers  n'ont 
pas,  à  proprement  parler,  une  existence  indépendante. 
Rattachés  à  un  des  quatre  régiments  d'infanterie,  ils  en 
portent  le  numéro.  En  temps  de  paix,  les  indigènes  qui 
y  servent  sont  placés  dans  les  escadrons  du  train  sta- 
tionnés en  Bosnie-Herzégovine.  A  leur  passage  dans  la 
réserve,  ils  sont  affectés  comme  conducteurs  à  un  régi- 
ment d'infanterie  bosniaque. 

La  formation  de  ces  troupes  s'est  faite  d'une  façon  très 
progressive.  «  Au  début,  en  1882,  on  créa,  dans  chaque 
district  de  recrutement,    une    compagnie  d'infanterie 


(1)  Danzer,  loc,  cil. 

(2)  11  est  possible  qu*à  partir  de  11)08,  ils  soient  aussi  incorporés  dans 
les  batteries  de  montagne  ou  de  forteresse  et  les  détachements  de 
mitrailleuses  stationnés  en  Bosnie-Herzégovine. 


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K«  ?63.  EN  BOSNIE-HERZÉGOVINE.  197 

comme  détachement  d^iDstruction  et  un  détachement  du 
train. . .  En  1885,  on  constitua  dans  chaque  district  une 
Donvelle  compagnie  d'infanterie  et  un  état-major  de 
bataillon  (4)  ». 

En  1889,  4  nouveaux  bataillons  furent  formés,  4  autres 
en  1892.  Le  !«'  janvier  1894,  ces  12  bataillons  étaient 
répartis  en  4  régiments  (2),  augmentés  chacun,  deux  ans 
après,  d'un  bataillon,  et,  le  1«' octobre  1902,  d'une  17®  com- 
pagnie. Le  1«' octobre  1903,  les  quatre  17"  compagnies 
étaient  réunies  pour  composer  un  bataillon  de  chas- 
sears. 

La  situation  actuelle  est  la  suivante  : 

4  régiments  d'infanterie  à  4  bataillons  de  4  compa- 
gnies et  1  bataillon  cadre  de  dépôt  ; 

1  bataillon  de  chasseurs  à  4  compagnies  et  1  compa- 
gnie cadre  de  dépôt. 

Chaque  régiment  se  recrute  dans  un  des  quatre  dis- 
tricts de  recrutement  du  territoire  d'occupation,  où  il  a 
toujours  un  bataillon.  Le  district  de  Sarajevo  fournit  en 
outre  des  recrues  au  bataillon  de  chasseurs. 

Trois  bataillons  de  chaque  régiment  sont  donc  en 
garnison  hors  de  la  Bosnie-Herzégovine,  ainsi  que  le 
bataillon  de  chasseurs  (3). 


(1)  Danzer,  loe,  cit. 

(2)  )•'  régiment  formé  ayec  les  batailloDs  formant  corps  n^  1  (créé 
en  1885),  no  5  (en  1889),  n«  9  (en  189i)  ; 

2«  régiment  formé  avec  les  baUillons  n»  2  (créé  en  i885),  n^  6  (en 
1889),  n»  10  (en  1892); 

3«  régiment  formé  ayec  les  bataillons  n«  3  (créé  en  1885),  n^  7  (en 
t889),  non  (en  1892]; 

i*  régiment  forn  é  atec  les  bataillons  n^  4  (créé  en  1885),  n^  8  (en 
1889),  no  12  (en  1892). 

(3)  Garnisons  des  troupes  bosniaques  :  bataillon  de  chasseurs  à 
Wiener-Nenstadt  ;  1*'  régiment  (3  bataillons  à  Vienne,  1  bataillon  à 
Saraf ejo)  ;  2*  régiment  (3  bataillons  à  Graz,  1  bataillon  à  Banjaluka) , 
3*  régiment  (3  bataillons  à  Budapest,  1  bataillon  à  Doljna  Tuzla)  ; 


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198  LES  MUSULMANS  ET  LE  SBBVIOB  OBLIGATOIRE      N«  963. 

Ces  régiments  n'ont  ni  musique,  ni  drapeau,  et  portent 
un  uniforme  spécial  (1). 

2®  Gradés  indigènes,  —  «  Lorsque  le  cadre  de  sous- 
officiers  et  d'ouvriers  ne  peut  être  constitué  avec  des 
indigènes,  on  peut  affecter  aux  corps  bosniaques  dessous- 
officiers  et  soldats  de  Tarmée  commune  (2).  » 

La  totalité  des  emplois  peut  être  donnée  à  des  sous- 
officiers  ou  soldats  de  Tarmée  commune,  en  ce  qui  con- 
cerne les  sergents-majors  clairons  et  sergents  clairons 
montés,  les  sergents-majors,  les  sous-officiers  compta- 
bles, les  vaguemestres,  les  secrétaires,  les  musiciens. 

Dans  chaque  compagnie  ou  bataillon  cadre  de  dépôt, 
2  hommes  (tailleur,  cordonnier),  et  dans  chaque  compa- 
gnie, la  moitié  des  sergents,  peuvent  provenir  de  l'armée 
commune. 

A  grade  égal,  le  militaire  austro-hongroi^  a  droit  de 
commandement  sur  Imdigène  (3). 

3°  Officiers  indigènes,  —  Dès  1879,  un  pensionnat 
militaire  avait  été  fondé  à  Sarajevo.  Simple  école  pri- 
maire de  huit  classes  au  début,  il  fut  réorganisé  en  1883, 
de  façon  à  posséder  un  cours  spécial  préparatoire  aux 
écoles  de  cadets  d'infanterie. 

On  y  accepte  les  fils  des  meilleures  familles  indigènes 
qui  désirent  entrer  dans  une  école  de  cadets  ou  veulent 
'  acquérir  les  connaissances  qu'ils  devraient  aller  cher- 
cher dans  une  école  secondaire.  On  y  reçoit  aussi  les 
fils  des  officiers  et  des  fonctionnaires  civils  ou  militaires. 

En  dehors  des  conditions  d'aptitude. physique,  lecan- 


4«  régiment  (3  bataillons  à  Vienne,  1  bataillon  à  Mostar).  Au  prin- 
temps prochain,  le  4^  régiment  quittera  Vienne  pour  Trieste. 

(1)  Voir  à  l'annexe  II,  les  détails  des  effectirs  de  paix. 

(3)  Glûckmann,  loc,  cit. 

(3)  Statut  provisoire  sur  l'organisation  des  troupes  bosniaques; 
Verordnungsblatt  du  18  mai  1882. 


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^^WPWP*P»1« 


K*  963.  BN  BOSNIE-HERZÉGOVINE.  499 

didat  à  ce  pensionnat  doit  avoir  au  moins  9  ans.  Pour 
entrer  dans  la  1^  ou  la  2*  classe,  il  ne  doit  pas  avoir 
dépassé  43  ans,  et  15  pour  entrer  dans  la  3®. 

A  la  fin  de  4  881 ,  ce  pensionnat  comptait  déjà  84  élèves  : 
9  mahométans,  33  catholiques,  48  orthodoxes,  4  juifs. 

Les  indigènes  peuvent  être  nommés  officiers  dans 
Farmée  active,  dans  la  réserve,  ou  en  non-activité  à  titre 
exceptionnel,  lorsqu'ils  se  recommandent  par  «  une 
situation  sociale,  un  caractère,  un  loyalisme,  une  manière 
de  servir  hors  de  pair  »  et  lorsqu'ils  remplissent  «  les 
conditions  fixées  par  le  règlement  sur  l'avancement  dans 
Tarmée  autrichienne  (4)  ». 

Jusqu'à  présent,  ce  droit  semble  rester  dans  le  domaine 
théorique.  Il  y  a  fort  peu  d'officiers  indigènes  dans  les 
troupes  bosniaques  actives.  Par  contre,  il  existe  69  offi- 
ciers ou  cadets  dans  le  cadre  de  réserve  de  ces  troupes, 
et  ce  nombre  est  en  augmentation. 

Les  indigènes  astreints  au  service,  de  conduite  exempte 
de  tout  reproche,  peuvent  passer  un  examen  devant  une 
commission  spéciale,  ou  être  admis  à  prouver,  par  des 
certificats,  un  certain  degré  d'instruction  correspondant 
à  on  programme  fixé  par  le  général  commandant  le 
i3^  corps.  En  cas  de  succès,  ils  sont,  après  décision  de 
laotorité  militaire,  acceptés  au  cours  d'instruction  pour 
les  officiers  de  réserve.  Ce  cours  est  organisé  à  Sarajevo. 
11  reçoit  15  candidats  en  moyenne  par  an. 

Lorsque  ces  indigènes  sont  capables  de  devenir  offi- 
ciers de  réserve,  ils  passent,  après  un  an  de  service, 
l'examen  d'officier  de  réserve»  Si  le  résultat  leur  est 
favorable,  ils  sont  nommés  à  ce  grade,  au  fur  et  à  mesure 
des  vacances. 

4^  Aumôniers  militaires  pour  les  indigènes,  —  «  Comme 
l'administration  s'efforce  de   rendre  réelle  l'égalité  de 


(1)  SUtutdei882. 


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%00  LBS  MUSULMANS  ET  LE  SERVICE  OBLIGATOIRE      N«  963. 

tous  devant  la  loi,  un  traitement  égal  est  accordé,  dans 
les  troupes  bosniaques,  à  toutes  les  confessions  {{).  » 

A  cet  effet,  les  aumôniers  militaires  comprennent, 
non  seulement  des  prêtres  catholiques  et  orthodoxes, 
mais  aussi  des  prêtres  musulmans.  Deux  imans  mili- 
taires assurent  le  service  religieux  des  musulmans  incor- 
porés. Ils  dépendent  du  général  commandant  le  15^  corps. 
Ils  sont  justiciables  des  tribunaux  militaires,  et  assimilés 
aux  chapelains  militaires  de  2^  classe  (capitaines  de 
2"  classe) . 

5*  Emploi  des  troupes  bosniaques  hors  du  territoire  de 
la  Bos7iie-Herzégovine.  —  Jusqu'en  1890,  ces  troupes 
restèrent  sur  le  territoire  de  la  Bosnie.  Cette  année-là, 
pour  la  première  fois,  deux  bataillons  vinrent  en  Autriche 
prendre  part  aux  manœuvres  du  14^  corps. 

Les  lois  du  29  décembre  1890  et  du  24  mars  1891  ont 
autorisé,  «  en  vue  d'une  instruction  militaire  plus  com- 
plète »,  le  stationnement  des  troupes  bosniaques  en 
Autriche  ou  en  Hongrie  (2). 

L'emploi  de  ces  troupes  est  fixé  exclusivement  par 
l'Empereur.  Elles  peuvent  être  utilisées  au  même  titre 
qu'un  corps  quelconque  de  l'armée  commune. 

6*  Règlements  applicables  aux  troupes  bosniaques,  — 
Ces  règlements  sont  ceux  de  l'armée  autrichienne,  s'ils 
ne  sont  pas  modifiés  par  des  décisions  spéciales  aux 
troupes  bosniaques  (3). 

7®  Justice  militaire  pour  les  indigènes. —  Le  Code  de 
justice  militaire  est  applicable  aux  indigènes  depuis  1882, 
avec  certaines  modifications. 


(1)  Danzer,  loc,  cit, 

(2)  Verordrmngsblatt  fur  dos  R.  m.  K.  Heer^  9  mai  1891. 

(3)  Statut  de  1882. 


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N*  963.  EN  BOSNIB-HBRZÉGOYINB.  201 

Eq  ce  qui  concerne  la  désertion,  tout  indigène,  homme 
de  troupe,  est  déserteur  pour  un  des  motifs  ci-après  : 

Absence  illégale  de  trois  mois,  étant  en  service  actif; 

Dépassement  de  congé  de  trois  mois  ; 

Refus  de  répondre  dans  un  délai  de  trois  mois  à  un 
ordre  d'appel  à  Tactivité. 

Dans  les  troupes  bosniaques  seules,  le  mutilé  volon- 
taire est  envoyé  dans  une  compagnie  dé  discipline.  Cette 
punition  existait  autrefois  pour  toute  l'armée  austro-hon- 
groise. 

8®  Pensions  militaires  pour  les  indigènes.  —  La  loi  du 
12  mars  1899  a  fixé  les  pensions  des  hommes  de  troupe 
indigènes  ainsi  que  celles  de  leurs  veuves  et  orphe- 
lins (1)  : 

a)  Pension  annuelle  d'invalidité.  —  Les  hommes  de 
troupe  ont  droit  à  une  pension  d'invalidité  après  dix  ans 
de  service,  ou,  lorsqu'avant  ce  terme,  ils  sont  mis  hors 
d*état  de  servir  par  suite  d'une  blessure  ou  d'un  accident 
survenu  en  service  commandé. 

La  pension  peut  être  provisoire  et  dans  ce  cas,  accor- 
dée pour  trois  ans  au  plus. 

Après  tlix-huit  ans  de  service,  les  sous -officiers  ont 
droit  A  une  pension  sans  avoir  A  témoigner  de  leur  inva* 
lidité. 

b)  Supplément  pour  blessures  reçues  à  V ennemi  ou  en 
service  commandé.  —  Ce  supplément  varie,  suivant  la 
nature  de  la  blessure,  de  96  à  288  couronnes  par  an. 

c)  Pensions  annuelles  aux  veuves.  —  La  veuve  d'un 
homme  de  troupe  reçoit  une  pension,  variable  d'après  le 
grade  de  son  mari. 

S'il  s'agit  d'un  militaire  musulman  polygame,  la  pen* 
sion  est  partagée  entre  ses  veuves. 


(I)  Voir  les  tarifs  à  Vannexe  III. 


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30a  LES  MUSULMANS  ET  LR  SERVICE  OBLIGATOIRE      N«  963. 

Si  le  militaire  a  été  tué  à  rennemi  ou  est  mort,  dans 
le  délai  d'un  an,  de  blessures  reçues  au  feu  ou  de  mala- 
dies causées  par  la  guerre,  la  veuve  reçoit  un  supplé- 
ment de  50  p.  100.  Si  elle  est  incapable  de  travailler  et 
sans  ressources,  elle  reçoit  en  outre,  pour  tout  le  temps 
où  elle  est  dans  cette  situation,  un  supplément  annuel  de 
96  couronnes. 

d)  Secours  d'instruction  pour  les  orphelins.  —  Ce 
secours  est  de  48  couronnes  par  an.  Les  orphelins  de 
père  et  de  mère  reçoivent  en  outre  un  supplément  de 
SO  p.  100.  La  somme  totale  ne  doit  pas  dépasser  360  cou- 
ronnes pour  une  même  famille. 

9*  Effectifs  et  dépenses  d'entretien  des  troupes  bos- 
niaques. —  Toutes  les  compagnies  bosniaques  sont, 
jusqu'à  présent,  à  effectif  normal  de  paix  (1). 

L'effectif  budgétaire  total  est  de  400  officiers  ou  fonc- 
tionnaires, 6,800  hommes  de  troupe  (2). 

Le  budget  des  troupes  bosniaques  est  une  partie  de 
celui  du  territoire  d'occupation.  Ce  dernier  n'est  pas 
publié  en  détail.  Dans  la  pratique,  il  est  présenté 
aux  Délégations  à  simple  titre  de  renseignement,  sans 
qu'elles  aient  un  droit  de  contrôle  à  son  égard. 

Les  allocations  en  deniers  et  en  nature  des  troupes 
bosniaques  sont  absolument  les  mêmes  que  celles  des 
autres  troupes  d'infanterie. 

Avec  les  frais  de  recrutement,  les  pensions  des  mili- 
taires indigènes,  les  dépenses  d'entretien  des  troupes 
bosniaques  s'élèvent  à  5,400,000  francs  (budget  de  1907). 

10®  Gendarmerie  bosniaque.  — En  dehors  des  troupes 
bosniaques,  les  indigènes  peuvent  aussi  faire  partie  d'un 
corps  de  gendarmerie  locale,  organisé  en  1879.  Ce  corps, 


(1)  Circulaire  du  5  décembre  1893. 

(2)  Veltzés  Armee-Almanach,  Yienue,  1907. 


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N*  963.  BN  BOSNIB-HBRZÉGOYINE.  303 

payé  par  le   budget   local,    comprend  52  officiers  et 
2,360  hommes,  dont  26  montés  (1). 


VIII 

CONCLUSION. 

Trois  ans  après  avoir  pris  en  mains  Tadministration  du 
pays,  l'Autriche  a  donc  établi,  pour  les  indigènes,  l'obli- 
gation du  service  militaire. 

Dans  la  pratique,  cette  obligation  a  été  entourée  de 
beaucoup  de  ménagements  :  contingent  très  faible  au 
début,  augmenté  peu  à  peu  jusqu'à  la  proportion  de 
1  recrue  pour  SOO  habitants  ;  —  dispenses  très  nom- 
breuses ;  —  ajournement  et  remplacement  autorisés  ;  — 
pas  de  taxe  militaire  ;  —  respect  scrupuleux  des  devoirs 
religieux,  en  particulier  de  ceux  des  soldats  mahomé- 
tans. 

Pour  les  indigènes  musulmans,  cette  obligation  n'était 
pas  une  nouveauté,  mais  la  continuation  même  du  sys- 
tème édicté  en  Bosnie  par  les  Turcs  depuis  1865.  Pour 
les  indigènes  chrétiens,  elle  était  la  simple  transforma- 
tion de  la  taxe  militaire  turque  en  service  personnelle- 
ment dû.  Aucun  droit  civil  ou  politique  n'a  été  accordé, 
en  échange,  aux  uns  ou  aux  autres. 

Cette  législation,  appliquée  à  une  population  de 
1  J00,000  habitants,  a  accru  de  plus  de  30,000  hommes 
instruits  les  ressources  militaires  de  T Autriche-Hongrie, 
disponibles  pour  une  mobilisation. 

Les  conditions  locales  étaient  il  est  vrai,  assez  favo- 
rables. Si  les  Bosniaques  étaient  de  race  homogène,  de 
longues  et  anciennes  rivalités  religieuses  avaient  créé 


(1)  GlûckmaiiD,  loc,  cit. 


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S04  LES  MUSULMANS  ET  LB  SERVICE  OBLiaATOIRB      N*  963. 

parmi  eux  des  dissentiments  et  des  haines  vivaces  qui  les 
empêchaient  de  s'unir  étroitement  contre  Fenvahisseur. 
S'ils  ont,  en  1878,  lutté  avec  assez  d'énergie  contre  l'oc- 
cupation autrichienne,  ils  n'ont  pas,  à  beaucoup  près, 
résisté  aussi  longtemps  que  d'autres  musulmans  à  une 
conquête  chrétienne. 

D'autre  part,  pendant  quatre  siècles,  les  Turcs  avaient 
effectivement  occupé  la  Bosnie,  et  lui  avaient  donné  une 
organisation  administrative  et  militaire  qui  n'existait  pas 
dans  toutes  les  contrées  soumises  à  la  domination  otto- 
mane. 

La  situation  de  l'Autriche  en  Bosnie  n'était  donc  pas 
complètement  analogue  à  celle  d'autres  puissances  euro- 
péennes vis-à-vis  de  pays  musulmans  dont  ils  ont  fait  la 
conquête. 

Il  n'en  est  pas  moins  intéressant  de  constater  que, 
presque  aussitôt  après  avoir  occupé  une  région  peuplée 
pour  un  tiers  de  musulmans,  T Autriche  a  astreint  les 
indigènes  au  service  obligatoire  et  personnel,  très  adouci 
du  reste  dans  la  réalité,  et  qu'après  une  agitation  de  très 
courte  durée,  cette  obligation,  acceptée  de  tous,  donne  à 
TAutriche,  en  cas  de  guerre,  un  appoint  de  30,000  fan- 
tassins. 

(187) 


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s»  963.  EN  BOSNIE-HERZÉGOVINE.  205 

ANNEXE  n'  1.  —  Dispositions  spéciales  relatives 
aux  musulmans  (1). 

Le  Teadredi  est  accordé  comme  jour  de  repos  à  toa^  les  soldats  de 
la  religioQ  mahomérane  ;  il  leur  est  laissé,  ea  outre»  trois  jours  de 
liberté  à  la  fête  du  Rhamadan  Bairam  et  du  Gourban  Bairam.  Toute- 
fois, comme  leurs  loiit  religieuses  ne  contieuDent  aucune  défense  à  cet 
égard,  les  soldats  musulmans  seront  tenus  de  marcher,  lorsqu'ils 
seront  commandés  pour  un  service  militaire  un  des  jours  consacrés  à 
ces  grandes  fêtes. 

Les  soldats  musulmans  auront  le  droit  de  faire  leur  cuisioe  à  part 
et  d'acheter  eux-mêmes  leurs  denrées,  quand  elles  ne  seront  pas  four- 
nies par  l'Élat.  On  leur  distribuera  des  marmites  neuves,  estampillées 
d'une  marque  distincte  ;  ces  marmites  seront  remplacées  immédiate- 
ment, si  elles  viennent  à  être  souillées  par  le  contact  d'un  corps  pros- 
crit par  le  Coran. 

La  surveillance  de  Tordinaire  sera  bornée  à  la  constatation  de  rem- 
ploi intégral  des  fonds  alloués  ;  on  ne  devra  pas  oublier  que  l'usage  du 
▼in,  de  la  viande  de  porc  ou  de  la  viaode  d'un  animal  quelconque  qui 
n'a  pas  été  saigoé  est  interdit  aux  musulmans. 

La  visite  médicale  des  soldats  mahométans  sera  passée  dans  une 
pièce  séparée,  ot  l'bomme  visité  sera  seul  avec  le  médecin. 

Lorsque  les  soldats  musulmans,  ne  seront  pas  de  service,  on  devra 
leur  faciliter  le  moyen  de  faire,  le  vendredi  et  pendant  les  fêtes  des 
-deux  Bairam,  les  prières  ordonnées  par  le  Koran.  Dans  les  localités  où 
il  ne  se  trouve  pas  de  mosquée,  on  assignera  aux  musulmans  une  pièce 
spéciale  de  la  caserne,  pour  y  faire  leurs  prières. 

Pour  leurs  ablutions  religieuses,  on  mettra  à  leur  disposition  des 
bassins  de  métal  en  nombre  suffisant. 

11  n'y  aura  à  l'enterrement  des  soldats  musulmans,  ni  musique,  ni 
tambour,  ni  clairon,  le  Coran  interdisant  toute  manifestation  bruyante 
dans  les  cérémonies  funèbres. 

lorsque  l'on  constituera  des  corps  de  troupe  recrutés  uniquement 
sur  le  territoire  de  la  Bosnie  et  de  l'Herzégovine,  il  leur  sera  affecté, 
poar  le  service  religieux,  deux  imams,  qui  auront  le  traitement  de 
chapelain  militaire  de  deuxième  classe  ;  dans  le  cas  oix  quelqu'un  de  ces 
corps  n'aurait  pas  d*imam,  les  soldats  désigneront  l'un  d'entre  eux 
pour  en  tenir  lieu  et  faire  la  prière  à  haute  vois. 

Dès  que  le  premier  contingent  de  recrues  aura  terminé  son  éducation 
militaire,  on  détachera  un  certain  nombre  de  soldats  musulmans  dans 
les  hôpitaux  militaires,  afin  d'y  faire  un  stage  comme  infirmiers,  de 
manière  à  être  plus  tard  à  même  de  soigner  leurs  coreligionnaires. 


(1)  Circulaire  du  4  novembre  1881  ;  VerordnungshlaU,  même  date. 


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206 


LES  MUSULMANS  ET  LB  SERVICE  OBLIGATOIRE      K«  9Ô3. 


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K.«4P.V 


N«  963.  EN  BOSNIE-HERZÉGOVINE.  207 

b)  Compagnie  active  d'infanterie  ou  de  chasseurs. 

EffeeUf 
normtl.     renforcé. 

Capitaine i  1 

Officiers  subalternes 3  3 

Cadet  suppléant  officier i  i 

Sergent-major 1  i 

Sous-officier  comptable 4  i 

Sergents 2  3 

Caporaux 6  8 

Gefreite 6  9 

SoldaU 70  iOO 

Clairon i  1 

Tambour 1  i 

Ordonnances  d'officiers 4  4 

-,  (Officiers 4  4 

lOTÀL....  lu^n^n,^ 93        ^29 

Le  eadet,  le  sergent-major,  le  sous-officier,  le  tambour  et  les  ordon- 
Dances  ne  sont  pas  armés  du  fusil. 

c)  Personnel  cfiargé  du  magasin  de  mobilisation. 

Ce  personnel  (1  capitaine,  1  lieutenant  en  premier,  1  sous-officier 
comptable,  1  caporal,  2  ordonnances,  6  soldats  pour  un  régiment  d*in- 
fanterie  ;  1  sous-officier  comptable,  i  caporal,  2  soldats  pour  le  batail- 
lon de  chasseurs)  fait  partie  des  unités  cadres  de  dépôt  et  est  compris 
dans  leur  effectif.  Chaque  régiment,  ainsi  que  le  bataillon  de  chasseurs, 
diiipose  en  outre,  depuis  i900,  d*un  u  officier  de  magasin  »,  officier 
subalterne  de  VArmeestand  ou  du  Ruhestand  (1). 

Les  magasins  de  mobilisation  des  troupes  bosniaques  sont  tous  en 
dehors  du  territoire  de  Bosnie-Herzégovioe  (2)  : 
1*^'  et  3*  régiments  à  Budapest  ; 
,  2*  régiment  à  Graz  ; 
4«  régiment  et  bataillon  de  chasseurs  à  Vienne. 


(1)  VArmeestand  comprend  les  officiers  qui,  par  suite  d'inaptitude 
physique,  ne  peuvent  plus  faire  de  service  actif,  et  le  Ruhestand,  les 
officiers  retraités. 

(2)  Glûckmann,  op,  cit. 


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S08 


LB8  MUSULMANS  ET  LE  SERVICE  OBLiaATOIRE.      N*  963. 


ANNEXE  N<^  3*  —  Pensions  dans  les  troupes  bosniaques. 


i^  Pension  annuelle  d'invalidité  pour  les  hommes  de  troupe  (1). 


▲RlfÉKS 

ACCOMFLIII 

de 
service. 

CADBT 

IDFFLiANT 

ofBcier. 

sBBGBirr- 

MAJOR. 

SBBGBIfT. 

CAPOBAL. 

GBFBEITE. 

SOLDÂT. 

40 

216 

168 

144 

420 

96 

72 

42 

252 

496 

168 

440 

142 

84 

46 

288 

224 

492 

460 

128 

96 

48 

324 

252 

246 

480 

444 

408 

81 

360 

280 

240 

200 

160 

120 

24 

396 

308 

264 

220 

476 

432 

27 

432 

336 

283 

240 

192 

444 

30 

468 

364 

312 

260 

203 

156 

2®  Pension  annuelle  pour  les  veuves, 

VeuTe  d*uii  cadet 200     couronnes. 

—  d'un  sergent-major 100-120        — 

—  d*un  sergent 96  — 

—  d'un  caporal 80  — 

—  d*un  gefreite 64  — 

—  d'un  soldat 48  — 


(1)  Exprimée  en  couronnes  (1  fr.  05). 


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NOUVELLES   MILITAIRES 


AHOIATBRIIB. 

BcDGBT  MiUTÀiRB  ANGLAIS"  (1)  (i«'  avril  1907,  3i  mars  1908).  — 
Le  budget  de  la  gaerre  anglais  a  été  Toté  presque  sans  discussion  ;  il 
présente  une  économie  de  50  millions  environ  sur  celui  de  l'année 
dernière. 
Le  total  se  répartit  ainsi  : 

Budget  ordinaire fr.     681,800,000 

Budget  extraordinaire  (réfection  du   matériel 
d'artillerie) 12,200,000 

Total 694,000,000 

En  1906-07,  les  crédits  correspondants  étaient  : 

Budget  ordinaire fr.     715,223,000 

Budget  extraordinaire 29,675,000 

Total 744,900,000 

Mais  la  somme  de  694,000,000  de  francs  est  loin  de  représenter  le  total 
des  dépenses  militaires  de  TAngleterre  pour  l'année  1907-08. 

Il  convient  d'y  ajouter:  1<*82,059,150  francs,  de  dépenses  spécialement 
supportées  par  les  colonies  et  11,289,275  francs  de  dépenses  militaires 
aecf'ssoires  inscrites  à  différents  chapitres  des  budgets  des  services  civils. 

Le  prix  de  revient  total  de  Y  armée  anglaise  sera  donc  en  1907-08  de 
787,348,425  francs. 

Il  était  l'année  dernière  de  838,000,000  de  francs  environ. 

L*arraée  des  Iodes  et  les  armées  coloniales  locales  ont  d'ailleurs 
leurs  budget»  particuliers  absolument  distincts  du  budget  anglais. 

Les  sommes  inscrites  à  ces  différents  budgets  au  titre  militaire  étant 
de  475,000,000  de  francs  environ,  le  total  des  dépenses  militaires  de  la 
GranderBretagne  s'élèvent  à  1,262  millions  de  francs. 


(1)  N'a  pu  être  publié  antérieurement  en  raison  de  Tabondance  des 
matières. 

14 


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210  NOUVELLES  MILITAIRES.  N*  963. 

En  même  temps,  les  crédits  demandés  cette  année  pour  la  marine 
sont  de  823,000,000  de  francs.  Ils  sont  inférieurs  de  50  millions  à 
ceux  de  l'année  dernière. 

Le  prix  total  de  revient  de  la  défense  nationale  britannique  pour 
1907-08  s'élèTera  dont  à  2  milliards  85  millions  de  francs. 


AUTmicaB[a->HoiiaRiB. 

Eiftoi  M  Tftoi]Pis  8fja  LA  FBonriJkai  itauihnb  st  réoiiction  dbs 
OTSCnFS  %m  U  fro«tièm  aussi.  —  Une  étude^  parue  récemment 
dans  la  Revue  (J),  a  montré  comment,  depuis  1903,  les  corps  de  la 
frontière  italienne  et  des  côtes  dalmates  ont  été  peu  à  peu  augmeotés 
de: 

17  bataillons; 
1  escadron; 

3  batteries  de  montagne; 
8  batteries  de  campagne  (2)  ; 
3  batteries  de  forteresse; 
15  détachements  de  mitrailleuses; 
3  escadrons  du  train  ; 
au  total  :  12,000  hommes. 

Les  changements  de  garnison,  annoncés  par  la  presse  autrichienne 
pour  1908,  accentueront  encore  cette  augmentation. 

D'une  importance  particulière,  ils  mettent  en  mouvement,  54  batail- 
lons d'infanterie,  13  bataillons  de  chasseurs,  59  escadrons,  7  batteries 
de  campagne,  25  batteries  de  forteresse,  6  compagnies  de  pionniers. 

Lorsqu'ils  auront  été  effectués,  au  mois  d'avril  prochain,  1m  oorps 
de  la  frontière  du  Sud-Ouest  auront  reçu,  comme  nouveaux  renforts  : 


14«  corps  (Tyrol) 

3*  corps  (Styrie,Garinthie,IstrIe). 

Commandement  militaire  de  Dal- 

matie 


BaUU- 

lOBI. 

Btet- 

droDf. 

BiUerlas  Coaptfoies 
d«              «le 

1 

» 

4           1 

5 

6 

8           3 

Totaux 6  6        14 


(i)  Voir  2«  semestre  1907,  p.  248,  372  et  472« 
(2)  Dont  deux  à  l'état  d'unités-cadres* 


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a«  963.  N0UVKLLE3  MIUTÀIRES.  844 

!M>it  eoTiroQ  5,300  hommes.  L'Autriche  accroît  doac,  en  une  seule 
fois,  de  près  de  50  p.  100,  Teffectif  lentement  euToyé  par  elle  depuis 
cinq  ans  sur  la  frontière  italienne. 

En  outre,  si  les  projets  de  budget  pour  1908  sont  acceptés  intégra- 
lement, les  3*  et  14*  corps  et  les  troupes  de  Dalmatie  recevront^  en 
1906,  comme  unités  de  nouvelle  formation  : 

13  détachements  de  mitrailleuses; 
2  batteries  de  campagne; 

6  —      de  montagne. 

Ce  serait  donc,  par  rapport  au  1«'  janvier  1903«  une  augmentation 
totale  de  : 

23  bataillons; 

7  escadrons; 

9  batteries  de  montagne; 
10  batteries  de  campagne  ; 
17  batteries  de  forteresse  ; 
28  détachements  de  mitrailleuses  ; 

4  compagnies  de  pionniers  ; 

B  escadrons  du  train. 

Un  commandement  de  place  vient  d'être  créé  à  fiosen  le  12  décembre 
dernier;  on  doit  en  créer  un  à  Riva,  où  a  été  déjà  installée  une  direc- 
tion du  génie,  il  y  a  peu  de  temps. 

Les  troupes  dirigées  en  avril  1908  sur  la  frontière  italienne  seront 
presque  tontes  placées  dans  la  zone  le  plus  proche  de  la  frontière  (1)  : 


i4«  corps. 


Battaries  Compagnies 
B«UU-  Ksca-  de  <!•■ 

loni.  droD5.     forteroiie.  pionnien. 


Î   Trente »  »  2(1)  » 

Riva »  »>  2  1 

Franzenaf este . .  1/4  »  »  » 

n    * -*u  1     (  Brûneck.......  1/2  »  »  » 

Posterthal . .  J   ..  .' 

(  Lienz 1/4  »  »  » 


(1)  Voir  le  croquis  indiquant  les  garnisons  autrichiennes,  2*  semestre 
1907,  p.  372. 


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ai2  NOUVELLES  MILITAIRES.  N«  963. 

5*  cùrps, 

BattariM  Compapdei 
BtUU-  Biea-  d«  d« 

loBf.  dron*.      fattencM.  pioBOien. 

Garinthie ....    Klagenfurt 1  »  i»  » 

Garniole Laibach »  1  »  » 

n^      A  n      i  Gôrz »  2  »  2 

Gôn  et  Gra-\   ^     ,.  ... 

,.  <   Gradisca 1/4  »  »  » 

{  Roachi 3/4  »  »  » 

Trieste i  »  »  » 

SesaDa i  »  »  » 

Tgtrie \  Parenxo i/4  »  »  » 

RoTigDO 3/4  »  »  » 

Pola »  B  8  \ 

Dalmatie. . . .    Gattaro »  »  2  » 

Dans  le  i4*^  corps,  les  états-majors  de  la  18'  division  et  de  la 
15*  brigade  seront  transférés  tous  deux  d'Innsbrûck  à  Bozen,  dans  le 
Tyrol  méridional. 

Hors  de  cette  tone,  trois  escadrons  sont  envoyés  à  Radkersburg,  près 
de  Graz. 

En  dehors  de  Fintérét  général  qui  s'attache  à  un  envoi  aussi  important 
de  troupes,  il  y  a  lieu  de  noter  le  renforcement  très  sérieux  des  unités 
de  couverture  du  3*  corps,  entre  la  mer  et  les  défilés  de  Garinlhie 
(3  bataillons,  3  escadrons,  2  compagnies  de  pionniers  (i)  en  plus);  ~ 
l'accroissement  considérable  de  Tartillerie  de  forteresse  dans  les  places 
voisines  de  la  frontière  (Trente,  Riva)  et  dans  les  ports  de  guerre 
(Pola,  Gattaro)  (2);—  Tenvoi  dans  ces  mêmes  places  de  5**  compagaies 
de  pionniers,  c'est-à-dire  de  compagnies  affectées  au  service  des  forte- 
resses (3). 

La  diminution  d'effectifs  sur  la  frontière  russe  a  été  déjà  signalée  (4). 


(i)  Ces  deux  compagnies  sont  des  compagnies  de  campagne.  Le 
3*  corps  dispose  donc  maintenant,  de  six  compagnies  de  pionniers  des- 
tinées aux  formations  de  campagne  au  lieu  de  quatre. 

(2)  Riva,  3  batteries  au  lieu  de  1  ;  Trente,  6  au  lieu  de  4;  Pola,  16  au 
lieu  de  8  ;  Gattaro,  8  au  lieu  de  6. 

(3)  A  ce  point  de  vue,  la  situation  des  places  voisines  de  la  frontière, 
ou  des  ports  de  guerre,  est  la  suivante  :  Riva,  i  compagnie  de  pion- 
niers; Trente,  i;  Pola,  2;  Gattaro,  1. 

(4)  Voir  !•  semestre  4907,  p.  259. 


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1V«963«  NOUYBLLBS  MILITAIRES.  213 

Au  printemps  prochain»  les  trois  corps  en  garnison  en  Galieie  et  Buko- 
TJne  perdront  de  nouveau  : 


Le  i**  corps  (CracoTie) 

Le  10*  corps  (Przemysl) 

Le  11*  corps  (Lemberg) 

Totaux 

La  réduction  de  l'artillerie  de  fort<>resse  dans  les  grandes  places  de 
Graeo?ie  et  de  Przemysl,  au  profit  de  Trente,  Pola  et  Riva,  est  carac- 
téristique, de  mômp  que  le  transfert,  de  la  frontière  ru^se  dans  Tinté- 
rieur,  de  deux  états-majors  de  cavalerie  :  l'un  de  la  division  de  Lem- 
berg à  Preiibourg,  l'autre,  de  la  18*  brigade,  de  Z'oczow  à  Vienne.  Les 
trois  corps  de  la  frontière  russe  auront,  en  mai  1908,  les  effectifs  sui- 
vants : 


B«Uil- 
Ions. 

Esca- 
drons. 

Batteries  Compagnies 

de              de 
forteresse,  pionniers. 

1 

» 

4 

» 

3 

» 

4 

2 

1 

6 

)» 

>» 

5 

6 

8 

2 

tallloai. 

,     Escadrons. 

Batteries 

de 

campagne. 

Batteries  Compagnies 

de              de 
forteresse,  pionniers. 

32 

24 

18 

8           S 

«7 

24 

18 

8           8 

29 

48 

18 

»                      » 

1«»  corps  (CracoTie) . . 
10*  corps  (Przemysl) . 
11*  corps  (Lemberg).. 

Totaux 88  96  54         16         13 

Au  renforcement  de  la  frontière  italienne,  a  donc  correspondu  pendant 
ces  dernières  années  un  affaiblissement  de  la  frontière  russe  qui  se 
chiffre  par  : 

16  bataillons; 
48  escadrons; 

8  batteries  de  forteresse  ; 

2  compagnies  de  pionniers. 

En  résumé,  depuis  1903,  iSftOO  hommes  environ  ont  été  envoyés 
sur  la  frontière  italienne;  iO^OOOy  par  contre,  ont  été  retirés  de  la 
frontière  russe.  Ces  chiffres,  établis  d*après  les  effectifs  organiques 
indiqués  par  le  général  Glûckmann  (1),  sont  des  minima,  car  ils  ont 
été  calculés  sans  tenir  compte  des  unités  à  effectif  renforcé  (2). 


(1)  Heerwesen,  1907. 

(2)  Par  suite  des  changements  de  garnison  du  printemps  prochain 


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214  NOUVELLES  MILITAIRES.  N*  963. 

La  réorganisation,  projetée  pour  1908,  de  rartillerie  austro-hongroise 
accentuera  encore  cette  situation  par  la  suppression  de  Teffectif  ren* 
forcé  pour  les  batteries  des  trois  corps  de  Galicie. 


.  Réoioànisàtio!!  db  l'artillsaib.  —  D'après  le  budget  de  la  guerre 
(armée  commune  et  landwehr)  pour  1908,  la  construction  du  nouteau 
matériel  d*artillerie  de  campagne,  —  canon  de  8  centimètres  (2) 
modèle  i905  —  sera  terminée  en  1908.  La  distribution  de  cette  pièce 
aux  42  régiments  dÎTisionnaires  doit  commencer  au  mois  de  mars  pro- 
chain. 

A  cette  occasion,  Tadministration  de  la  guerre  projette  une  réorga- 
nisation de  presque  toute  Tartillerie  :  batteries  de  campagne,  batteries 
de  montagne,  diTisions  d'obusiers  de  siège. 

Certaines  indications  ont  déjà  été  données  sous  ce  rapport  par  la 
presse  autrichienne  et  la  presse  allemande  (2).  Si  ce  projet  de  réorga- 


les  cartes  d'emplacement  des  troupes  (2*  semestre  1907,  p.  373  et  375) 
sont  à  rectifier  ainsi  qu'il  suit  : 

14^  corps.  —  Trente,  6  batteries  de  forteresse  au  lieu  de  4;  Rira, 
3  au  lieu  de  1 ,  en  plus  1  compagnie  de  pionniers  ;  Fransensfeste,  en 
plus  1  compagnie;  Brûneck,  6  compagnies  au  lieu  de  4;  Lienx,  5  au 
lieu  de  4. 

3*  corps,  —  Klagenfurt,  7  bataillons  au  lieu  de  6  ;  Laibach,  en  plus 
1  escadron  ;  Gôrz,  en  plus  2  escadrons,  2  compagnies  de  pionoiers; 
Gradisca,  4  compagnies  au  lieu  de  3;  Ronchi,  4  au  lieu  de  1  ;  Trieste, 
7  bataillons  au  lieu  de  6;  Pola,  16  batteries  de  forteresse  au  lieu  de  8 
et  2  compagnies  de  pionniers  au  lieu  de  1. 

Dalmatie,  —  Gattaro,  8  batteries  de  forteresse  au  lieu  de  6. 

Sur  le  territoire  du  3*  corps,  quatre  no u Telles  garnisons  sont  &  indi- 
quer :  Sesana  (1  bataillon)  au  Nord-Est  et  près  de  Trieste  ;  Parenzo 
(1  compagnie)  et  RoTigno  (3  compagnies)  sur  la  côte,  entre  Trieste  et 
Pola;  Radkersburg  (3  escadrons),  entre  Graz  et  Pettau. 

En  outre,  une  compagnie  de  pionniers,  mentionnée  p.  374, 
2®  semestre  1907,  est  à  porter  sur  la  carte  de  la  p.  375,  à  Gattaro. 

(i)  Le  calibre  exact  est  de  76"",5. 

(2)  Neue  frète  Presse,  20  décembre;  Fremdenblatty  21  décembre, 
Po«^  25  jauYier;  Militàr-Wochenbiatt,  25  janvier;  Neue  militârùckf 
Blditer^  2  décembre,  etc. 


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N*  963.  NOTTYBLLES  MILITAmBS.  SIS 

Diaitioli  est  adopté  inté^alement,  il  en  résultera  une  augmentatioa 
notable  de  Fartillerie  austro-hongroise. 

I.  ^  État  actuel  de  rartiUerie, 

i»  Artillerie  de  campagne.  — •  Dans  chacun  des  14  premiers  corps, 
noe  brigade  :  1  régiment  de  corps,  à  4  iMtteries  montées  de  6  obusiers 
delOSnaillimètres;  3  régiments  diTisionnaires,  à  4  batteries  montées 
de  8  canons  de  87  millimètres. 

Dans  8  régiments  de  corps  :  un  groupe  de  2  batteries  à  oheyal  de 
6  canons  de  87  milimètres. 

Dans  chacune  des  8  ditisions  de  landwehr  autrichienne  :  une  bat- 
terie montée  de  8  canons  de  87  millimètres. 

2^  Artillerie  de  montagne»  —  Pour  les  brigades  de  montagne  de 
Bosnie-HenégoTÎne  (i5«  corps),  ii  batteries  de  4  canons  de  72*"*,5. 

Dans  le  i4*  corps  (Tyrol),  une  division  d^artillerie  de  3  batteries 
analogues. 

Dans  le  3*  corps  (Carinthie  et  Styrie),  3  batteries  analogues. 

3*  Artillerie  de  forteresse.  —  6  régiments  et  3  bataillons  indépen- 
dants, en  tout  18  bataillons  de  4  compagnies;  5  cadres  pour  diTisions 
mobiles  d'obusiers  de  siège  (artillerie  lourde  de  campagne)  (1). 

4«  Effectif  total.  —  232  batteries  montées  (56  d'obusiers  à  6  pièces, 
176  de  canons  à  8  pièces);  16  batteries  à  cheval,  à  6  pièces;  17  batte- 
ries de  montagne,  à  4  pièces  ;  72  batteries  de  forteresse;  5  cadres  pour 
divisions  d*artillerie  lourde. 

A  ces  chifflres  il  y  a  probablement  lieu  d'ajouter,  en  Tyrol,  2  batte- 
ries-cadres de  campagne  à  voie  étroite. 

II.  —  Réorganisation  de  l'artillerie  de  campagne. 

Dans  chacun  des  56  régiments  de  campagne,  on  créera  deux  états* 
majon  de  groupe. 

Chaque  groupe  à  cheval  comprendra  dorénavant  3  batteries  de  4  piè- 
ces; reifectif  d*une  batterie  à  cheval  sera  de  4  officiers,  107  hommes, 
102  chevaux,  au  lieu  de  5  officiers,  122  hommes,  117  chevaux. 

L'effectif  du  régiment  auquel  est  rattachée  chaque  année  l'école  de 
tir  de  Fartillerie  sera  augmenté,  de  façon  à  pouvoir  y  constituer  des 
groupes  sur  pied  de  guerre. 

Dans  la  landwehr  autrichienne,  8  batteries  nouvelles  seront  formées. 


(1)  Voir  2«  semestre  1907,  p.  506. 


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216  NOUVELLES  MILITAIRES.  N«  963. 

Chaque  diTÎgion  de  cette  landwehr  disposera  donc,  à  la  fin  de  1908, 
de  2  batteries  de  8  canons. 


m.  —  Réorganisation  de  VartUkrie  de  montagne. 

Elle  comprendra  désormais  trois  régiments  en  Tyrol,  Gariathie  et 
Styrie  :  deux  régiments  à  4  batteries  de  montagne;  un  régiment  à 
3  batteries  de  montagne  et  2  batteries  de  4  canons  de  campagne  à 
Toie  étroite  (1»J3). 

Dans  chacun  d*eux,  il  y  aura  un  cadre  de  parc  de  munitions  et  uq 
cadre  de  remplacement. 

Une  nouvelle  batterie  de  montagne  sera  créée  en  Dalmatie  pour  les 
troupes  de  Gattaro. 

L'effectif  d'une  batterie  de  montagne,  jusqu'alors  de  4  officiers, 
86  hommes,  20  cheTaux  (frontière  italienne),  2  officiers^  60  hommes, 
20  chevaux  (Bosnie-Herzégovine),  sera,  pour  toutes  les  batteries,  de  : 

3  officiers,  79  hommes  30  chevaux. 

L'effectif  d'une  batterie  à  voie  étroite  sera  de  :  3  officiers,  70  hommes, 
23  chevaux. 

Cette  réorganisation  augmentera  de  6  le  nombre  des  batteries  de 
montagne  et  consacrera  Texistence  dans  le  Tyrol  des  2  batteries  mon- 
tées à  Toie  étroite  dont  la  formation  n'avait  jamais,  jusqu'à  présent,  été 
annoncée  officiellement  (1). 

IV.  —  Réorganisation  de  Vartillerie  lourde  de  campagne. 

Les  cinq  cadres  actuels  pour  divisions  mobiles  d'obusiers  de  siège 
comprennent  chacun  :  5  officiers,  59  hommes,  23  chevaux  et  forment, 
à  la  mobilisation,  un  certain  nombre  de  batteries  d'obusiers  lourds  et 
de  colonnes  de  munitions. 

Us  seront  transformés  en  cinq  groupes  d^obusiers  de  siège,  composés 
chacun  d'un  état-major,  de  3  batteries,  et  d'un  cadre  de  dépât. 

La  batterie  aura  un  effectif  de  :  3  officiers,  8i  hommes,  40  chevaux, 

4  obusiers  (dans  trois  de.  ces  groupes);  3  officiers,  59  hommes,  28  che- 
vaux, 2  obusiers  (dans  les  deux  autres  groupes). 

Dès  le  temps  de  paix,  l'artillerie  lourde  comprendra  donc  9  batteries 
de  4  obusiers,  6  batteries  de  2  obusiers  de  15  centimètres. 

V.  —  Augmentation  de  l'effectif  de  paix  de  l*artiUerie. 
Pour  cette  réorganisation,  l'effectif  de  paix  devra  être  augmenté, 


(i)  Voir  2«  semestre  1907,  p.  387. 


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N«  963.  NOUYBLLES  MILTTÀIRBS.  217 

dans  Tartillerie  de  campagne  et  de  rnootagae,  de  :  95  officiers, 
2,566  hommes,  492  ehcTaux  et,  dans  rartillerie  lourde  (artillerie  de 
forteresse),  de  :  75  offteiers,  942  hommes,  451  cheraux,  soit,  au  total  : 
170  officiers,  3,598  hommes,  943  ohoTauz. 

Si  le  Parlement  n'accorde  pas  une  augmentation  correspondante  du 
eontingent,  ces  hommes  seront  prélevés  sur  Tiofanterie  et,  pour  les 
batteries  stationnées  en  Bosnie-Herzégovine,  un  plus  large  appel  sera 
fait  à  Félément  indigène,  soumis  depuis  4881,  comme  on  sait,  au  ser- 
liee  obligatoire.  Il  y  aura  là  une  innovation,  car,  jusqu^ici,  les  Bosnia* 
qutô  servaient  uniquement  dans  l'infanterie  ou  le  train. 

VI.  —  Conchmon, 

L^augmentation  totale  sera  de  :  i42  états-majors  dégroupe,  31  batte- 
ries (8  à  cheval  dans  rartillerie  de  campagne  ;  6  de  montagne,  2  mon- 
tées à  voie  étroite,  dans  Tartillerie  de  montagne,  15  d'obusiers  de  siège 
dans  l'artillerie  lourde  de  campagne),  soit,  en  plus,  32  pièces  d'artillerie 
de  montagne  et  48  pièces  d'artillerie  lourde  de  campagne. 


BMPIRB  ALLEMAND. 

Mutations  dans  lb  haut  commandement.  —  Par  ordre  de  cabinet 
daté  du  14  décembre  1907  le  général -lieutenant  von  Bemhardi,  com- 
mandant  la  V  division  d'infanterie  à  Magdebourg,  est  chargé  du  com- 
mandement  du  VII®  corps  d'armée  à  Munster  en  remplacement  du 
général  von  Bissing  placé  sur  sa  demande  dans  la  position  lur  Dispo- 
tition. 

Le  général-major  Fasbendery  commandant  la  9*  brigade  d'infanterie 
bavaroise,  a  été  nommé  chef  d'étal-major  de  l'armée  bavaroise,  en  rem- 
placement du  général  BiUer  von  Endres  décédé  le  24  décembre  1907. 


Nouveau  règlement  sur  le  sbryice  en  campagne.  —  La  Revue  a 
signalé  (1)  qu'une  commisition  était  chargée  de  rédiger  un  nouveau 
règlement  sur  le  service  en  campagne.  D'après  des  renseignements  de 
presse  cette  commission  serait  réunie  à  Berlin  sous  la  présidence  du 
général  von  Eichhorn,  commandant  le  XVI1I«  corps  d'armée.  Elle  com- 
prendrait en  outre  le  général  von  Bernhardi,  commandant  la  7*  division 


(1)  Voir  î»  semestre  1907,  p.  182. 


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S48  N0UVBLLB8  MILITAmBS.  N*  963. 

d'infiuiterie  (i),  le  géaéral  TonBelow,  sout-ohef  d'état-major  général,  le 
général  Ton  Lindenau,  eommandant  la  76*  brigade  d'infanterie,  le 
colonel  Ton  Larisch,  commandant  le  4*  régiment  à  pied  de  la  Garde, 
le  colonel  Lauenstein  (de  l'artillerie  de  campagne),  aide  de  camp  de 
^'Empereur,  le  colonel  Wandel  (de  l'infanterie)  et  le  lieutenant-colonel 
Ton  Krane  (de  la  oaTalerie),  chefs  de  section  au  Ministère  de  la  guerre, 
les  majors  Ton  Sohreibershofen  (infanterie)  du  Grand  État-Major, 
Ritter  und  Edler  Ton  Braun  (infanterie)  du  Ministère  de  la  guerre,  le 
conseiller  Schulie,  du  serTi'oe  des  subsistances  au  Ministère  de  la 
guerre. 

Les  armées  baTaroise,  saxonne  et  wurtembergeoise  seraient  repré- 
sentées par  un  lieutenantnsolonel  de  caTalerie  baTarois,  un  colonel  d*iD- 
fanterie  saxon  et  un  colonel  d'infanterie  wurtembergeois. 

La  commission  ne  comprendrait  ainsi  aucun  représentant  de  TartiU 
lerieà  pied,  des  pionniers,  des  troupes  de  communication  et  du  train. 


Déficit  DANS  lisgàdrisdes  officiers  subalternes  btdbsmêdbcois 
miutàirbs.  —  On  signale  que  sur  les  7,727  emplois  de  lieutenant  que 
dcTrait  comporter  budgétairement  l'armée  prussienne,  plus  de  700 
seraient  actuellement  Tacants.  Ce  déficit  de  près  de  10  p.  i 00  porterait 
en  grande  partie  sur  l'arme  de  l'infanterie.  Pour  remédier  à  cet  iocon- 
Ténient  des  instructions  auraient  été  adressées  aux  commandants  des 
régiments  d'artillerie  de  campagne,  leur  prescriTant  de  ne  plus  incor- 
porer aucun  Fahnenjunker  et  d'engager  les  jeunes  gens  qui  se  présente- 
raient à  ce  titre  à  s'adresser  de  préférence  aux  régiments  d'infanterie 
où  il  y  a  le  plus  grand  déficit  de  lieutenants. 

Le  corps  des  médecins  militaires  comporterait  également,  dans  tous 
les  États  allemands,  un  déficit  considérable  qui  s'élèTerait  à  230  pour  la 
Prusse  seule.  Le  serTice  des  manquants  serait  assuré  par  des  médecias 
auxiliaires  et  en  partie  par  des  médecins  de  la  résenre  couToqués  à  eet 
effet.  

Le  rbcrutehert  de  l'armée  en  1906.  •—  Le  tableau  relatif  au  total 
des  jeunes  gens  entrés  dans  l'armée  de  terre  seule  en  1906,  qui  se 
trouve  au  bas  de  la  page  87  du  précédent  numéro  de  la  Remt^  (2) 
doit  être  modifié  ainsi  qu'il  suit  : 


(1)  Nommé  au  commandement  du  VU*  corps  d'armée  le  44  dé- 
cembre 1907.  Voir  môme  semestre. 

(2)  Voir  1«  semestre  1908,  p.  87. 


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5*  963.  NOUVELLES  MILITAIRES.  219 

Hommes  incorporés 211 ,093 

Hommes  de  20  ans  ou  plus  âgés  ayant  devancé  l'appel 

comme  engagés  volontaires 29,828  (1  ) 

Engagés  volontaires  avant  20  ans 22,174  (1) 

Total 263,095 

n  en  résulte  que  l'augmentation  du  nombre  des  jeunes  gens  inscrits 
rar  les  listes  de  recrutement  par  rapport  à  190S  reste  de  39,570,  mais 
que  r&ecroissement  du  nombre  des  incorporations  dans  Farmée  de  terre 
$eule  doit  être  ramené  au  chififre  de  1,215. 


AcTOMOBlLBs  FOCTt  POIDS  LOUEDS.-—  L'administration  militaire  aurait 
l'intention  d'allouer  &  l'avenir  des  subventions  annuelles  aux  possesseurs 
d'automobiles  pour  poids  lourds,  à  la  condition  que  ces  dernières  rem- 
plissent aux  points  de  vue  largeur  de  voie,  vitesse,  capacité  de  charge- 
ment, certaines  conditions  qui  seront  publiées  prochai nement*  Les  voi- 
tures subventionnées  par  l'État  constitueront  en  partie  les  parcs  mobiles 
nécessaires  aux  troupes  en  cas  de  mobilisation  et  aussi  aux  manœuvres. 
Le  budget  de  la  guerre  pour  1908  porte  au  titre  des  tlépenses  ordinaires 
un  crédit  destiné  à  ces  subventions  sous  la  rubrique  «  entreprises 
militaires  importantes  dans  le  domaine  de  technique  des  communica- 
tions ». 

La  Bévue  a  déjà  fait  ressortir  (2)  Vimpossibilité,  reconnue  par  Tad- 
ministration  militaire  allemande,  d'acquérir,  à  grands  frais,  dès  le  temps 
de  paix,  un  parc  d'automobiles  assez  important  pour  répondre  aux 
nécessités  de  la  guerre,  qui  se  trouverait  bientôt  démodé  par  suite  des 
progrès  de  l'industrie  automobile.  Par  la  voie  de  subventions  on  espère 
au  eontraire  avoir  à  la  disposition  de  l'autorité  militaire,  dès  la  décla- 
ration de  la  guerre,  un  matériel  en  quantité  suffisante  et  répondant 
(empiétement  aux  exigences  de  la  guerre. 


VoTAGBS  d'état-majoh  db  FORTERESSE  EN  1908.  — Un  voyage  d'état- 
major  de  forteresse  aura  lieu  en  1908  dans  chacun  des  T®'  (Eœnigsberg) 
etXVlI*  (Danzig)  corps  d'armée. 


(1)  Y  compris  les  volontaires  d'un  an. 

(2)  Voir  2*  semestre  1906,  p.  204. 


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220  NOXJVELLES  MILITAIRES.  N»  963. 

ITALIB. 

La  noutellb  loi  sur  le  rbcrutembict.  —  Le  reroaDiement  de  la 
loi  sur  le  recrutement  de  1888,  dont  on  parle  depuis  longtemps,  a  été 
partiellement  effectué  par  une  loi  du  15  décembre  dernier.  La  question 
est  des  plus  importantes,  car  elle  a  pour  but  d'augmenter  les  effectifs 
de  l'armée  italienne  et  de  diminuer  la  durée  du  service  militaire. 

On  sait  que  d'après  les  règles  admises  en  1888  (1),  les  inscrits  reconnus 
aptes  au  service  militaire  étaient  partagés  en  3  catégories  :  i^  caté- 
gorie, hommps  destinés  à  être  incorporés;  2;  hommes  ne  devant  pas 
être  incorporés  en  temps  de  paix  ;  3*,  hommes  bénéficiant  d'un  cas 
d'exemption.  Les  dpux  premières  catégories  étaient  déterminées  par 
Toie  de  tirage  au  sort.  En  principe,  la  S*  catégorie  devait  serrir  à 
compléter  en  temps  de  guerre  les  troupes  de  l'armée  permanente  et 
celles  de  la  milice  mobile.  Lps  ressources  du  recrutement  parurent  en 
1888  sufflsantes  pour  permettre  de  ne  pas  incorporer  en  temps  de  paix 
tous  les  hommes  valides,  abstraction  faite  de  ceux  qui  pouvaient  invo- 
quer un  des  nombreux  cas  d'exemption  prévus  par  la  loi.  Mais  par 
suite  de  la  sévérité  plus  grande  des  conseils  de  revision  au  point  de 
vue  de  l'aptitude  physique,  de  l'émigration  sans  cesse  croissante  et  peut- 
être  d'un  certain  dépérissement  de  la  race,  le  nombre  des  jeunes  gens 
susceptibles  d'être  incorporés  a  diminué  considérablement  depuis  cette 
époque. 

Pour  maintenir  les  effectifs  de  paix  à  leur  taux  normal,  on  a  dû 
diminu'er  en  conséquence  le  nombre  des' inscrits  à  classer  en  2*  caté- 
gorie et  il  est  tombé  de  17,000  en  1891,  à  2,000  en  1905.  Cette 
catégorie  n'existait  donc  plus  que  de  nom,  pendant  ces  dernières 
années,  et  la  i^^  suffisait  à  peine  pour  les  besoins  du  service,  lorsqu'on 
commença  à  étudier  la  substitution  du  service  de  2  ans  au  service  de 
3  ans.  La  réduction  du  temps  passé  sous  les  drapeaux  amenait  néces- 
sairement à  augmenter  les  contingents  annuels  et,  pour  obtenir  ce 
résultat,  il  fallait  à  défaut  d'autres  ressources  supprimer  radicalement 
un  certain  nombre  des  cas  de  dispenses  prévus  par  la  loi,  que  tout  le 
monde  s'accordait  d'ailleurs  k  reconnaître  trop  large  sur  ce  point. 

C'est  dans  ce  sens  qu'on  a  apporté  une  première  modification  i  la 
loi  de  1888,  en  attendant  que  les  Chambres  se  prononcent  défioitire- 
ment  sur  la  réduction  du  service  à  2  ans. 

Nous  allons  résumer  les  principales  dispositions  de  la  loi  du  15  dé- 
cembre 1907. 


(1)  Voir  2«  semestre,  1888,  p.  1. 


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N*  963.  NOUYBLLB8  MILITAIRES.  %i1 

A)  Sont  affectés  &  la  2"  catégorie  : 

1*  Le  fils  unique  de  père  âgé  de  moÎDS  de  64  ans; 

2*  La  fils  aîné  de  père  âgé  de  moins  de  64  ans  et  a*ayant  pas  d*aatre 
fils  âgé  de  it  ans  au  moins  ; 

3*  Le  pelit-fils  unique  de  grand-père  &gé  de  moins  de  69  ans  et 
n'ayant  pas  de  fils  vivant. 

B)  Sont  affectés  à  la  3*  catégorie  : 

1*  Le  fils  unique  ou  aîné  de  père,  entré  dans  65*  année,  ou 
infirme; 

2^  Le  fils  unique  ou  aîné  de  véuTe  ; 

3*  Le  petit-fils  unique  ou  aîné  de  grand-père  entré  dans  sa  70*  année 
et  n'ayant  pas  de  fils  vivant  ; 

4*  Le  pelitrfils  unique  ou  aîné  de  grand'mère  yeuve  et  n'ayant  pas 
de  fils  vivant; 

5*  L'alné  d'orphelins  de  père  et  de  mère  ; 

6<*  Le  frère  unique  de  sceurs  orphelines  de  père  et  de  mère,  céliba- 
taires ou  veuves  sans  enfants  ayant  au  moins  12  ans  ; 

7<>  Le  dernier  né  d'orphelins  de  père  et  de  mère,  ayant  un  frère 
infirme,  et  dont  les  autres  frères  sont  déclarés  absents. 

G)  Esit  affecté  à  la  2*  ou  à  la  3*  catégorie,  suivant  le  cas,  l'inscrit 
ayant  un  frère  sous  les  drapeaux,  qui  a  renoncé  à  ses  droits  d'affectation 
à  Tune  de  ces  catégories. 

D)  Les  enfants  naturels  reconnus,  dont  le  père  ou  la  mère  se  trouvent 
dans  les  conditions  prévues  aux  articles  A)  et  B),  sont  affectés  suivant 
les  cas  aux  2*  et  3*  catégories,  à  condition  qu'ils  aient  été  reconnus  avant 
Tàge  de  10  ans,  et,  lorsque  la  dispense  est  conférée  par  la  mère,  que 
celle-ci  soit  fille  ou  veuve;  ils  ne  peuvent  bénéficier  de  la  dispense  quand 
leur  père  ou  leur  mère  ont  des  fils  légitimes. 

E)  L'inscrit  ayant  un  frère  engagé  volontaire  ou  se  trouvant  dans  les 
conditions  de  l'article  88  de  la  loi  de  1888  (1)  est  affecté  de  droit  à  la 
i*  catégorie,  pourvu  qu'il  n'ait  pas  eu  d'autre  frère  déjà  versé  dans  cette 
catégorie  ou  dans  la  3*  et  encore  astreint  au  service. 

En  temps  de  paix,  lorsque  deux  frères  se  trouvent  appelés  à  servir  en 


(1)  Cet  article  spécifie  le  droit  à  Taffectation  à  la  3*  catégorie  pour 
llkomme  qui  a  un  frère  :  en  retraite  pour  blessures  ou  infirmités  con- 
tractées dans  le  service;  ou  mort  sous  les  drapeaux;  ou  mort  en  congé 
illimité  des  suites  de  blessures  ou  infirmités  contractées  dans  le  service; 
ou  mort  en  réforme,  après  avoir  été  mis  dans  cette  position  par  suite  de 
blessores  ou  infirmités  contractées  dans  le  service. 


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«te  NOUYBLLBS  MILITURBS.  K*  963. 

mémo  lemps^  rincorporation  de  l'un  d'eux  peat  être  différte  sur  demande 
de  la  famille  jusqu'à  oe  que  l'autre  ait  aobevé  sou  serrice. 

F)  Dans  rezamen  des  droits  au  classement  en  S*  ou  en  3*  catégorie, 
on  considère  comme  non  existants  les  membres  de  la  famille  de  Tin- 
téressé  qui  se  trourent  dans  une  des  situations  tuiTantes  : 

!•  Atteints  d'infirmités  incurables  ou  incapables  de  traTailler; 
2*  Absents  légalement; 

3^  Incarcérés  pour  plus  de  douze  ans  au  moment  de  Tinscription  de 
l'intéressé. 

G)  Les  jeunes  gens  élètes  des  écoles  supérieures  des  beaoz-arts,  de 
musique,  de  l'agriculture,  de  l'industrie  et  du  commercOi  continuent 
à  bénéficier  de  l'autorisation  qui  leur  était  antérieurement  concédée  de 
n'être  incorporés  qu'à  l'âge  de  26  ans. 

H)  Les  insoumis,  en  attente  de  jugement,  au  lieu  d'être  d^enos  eo 
prévention  dans  une  prison  militaire  sont  immédiatement  affaotés  à  un 
corps  de  troupe. 

Ces  dispositions  Tont  être  appliquées  dès  cette  année,  avec  quelques 
tempéraments,  à  titre  de  mesure  transitoire. 


RU88IB. 

Transformation  db  bataillons  db  résbryb.  —  Toutes  les  brigades 
d'infanterie  de  réserre  d'Europe  étaient  constituées  jusqu'à  présent  en 
bataillons  à  quatre  compagnies^  sauf  les  brigades  numérotées  de  SSi 
64  qui  comprenaient  chacune  quatre  bataillons  à  cinq  compagnies. 

Un  prikaz  n»  407,  du  29  juillet/!  i  août  1907,  Tient  de  prescrire  h 
transformation  de  ces  derniers  bataillous  en  bataillon  à  quatre  compa- 
gnies. Le  prikaz  n'indique  pas  si  les  brigades  en  question  oontinnerost 
à  former  à  la  mobilisation  deux  dirisions  de  réserve  chacune  (une  du 
1*'  tour,  une  du  2*  tour)  ou  si  elle  ne  formeront  qu'une  seule  dirisioji 
de  réserve. 


SUISSE. 

BuDGBT  DU  Départbmbnt  MiLiTAlRB  BN  1908.^  La  mise  en  vigueur 
en  1908  de  la  loi  d'organisation  militaire  votée  en  1907  entraîne  une 
nouvelle  augmentation  de  dépenses  au  titre  du  budget  de  la  guerre  et 
la  marche  ascendante  de  ce  budget,  signalée  depuis  plusieurs  années 
par  la  Revue  (1),  s'accentue  encore  davantage  cette  année. 


(1)  Voir  2«  semestre  1906,  p.  292  et  !•>  semestre  1907,  p.  316. 


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N«  963.  NOUYKLLBS  MILITAIRES.  Jli3 

Ba  effet,  le  budget  de  1907  (1)  —  déduction  faite  des  dépenses 
extraordinaires  —  s'éleTait»  en  dépenses,  à  34,470>000  francs  (2). 

Le  nouveau  budget  —  sans  les  dépenses  extraordinaires  —  atteint 
38,200,000  francs  (2),  soit  une  augmentation  de  3,730,000  francs 
sur  1907.  Mais  il  ne  s'agit  encore  que  de  préTisions  et  «i  Ton  peut  con- 
sidérer, dit  le  message  du  Conseil  fédérai  aux  Chambres,  de  légers 
dépassements  comme  n'étant  pas  du  domaine  de  l'impossible  ». 

La  prolongation  de  l'école  des  recrues,  les  cours  de  répétition  devenus 
annuels  au  lieu  d'être  seulement  bisannuels,  de  plus  larges  subventions 
aux  sociétés  de  tir  et  aux  sociétés  militaires,  le  règlement  des  secours 
accordé*  aux  familles  des  militaires  dans  le  dénuement,  telles  sont  les 
principales  causes  de  l'accroissement  des  dépenses. 

On  donne  ici  la  liste  de  ces  dépenses  par  chapitres  : 


Chapitre  1«'.  —  Administration. 


Par  rapport 
à  1901. 


a)  Personnel  d'administration fr.  1 ,336,775  +  58,695 

6)  Personnel  d'instrucUon 1 ,439,246  +  ^^0 

c)  Instruction 16,3i5,064  +  i, 427, 673 

(f)  HabiUement 4,640,770  +  416,795 

é)  Armement  et  équipement 1 ,454,962  —  10,536 

/)  Équipement  d'officiers 590,956  +  66,274 

g)  Chevaux  de  cavalerie 3,203,767  +  104,688 

h)  Subventions  aux  sociétés  de  tir  et  à 

des  sociétés  militaires 1 ,775,550  +  363,520 

i)  Matériel  de  guerre 5,427 ,978  —  2,668,560 

k)  Établissements  militaires  et  rortifi- 

cations 40,000  +  300 

I)  Fortifications    (  Saint- Gothard    et 

Saint-Maurice) 1,373,099  —  133,650 

m)  Service  topographique 449,750  —  9,655 

'>,  o,p,  g,  r)  Divers 284,400  +  45,500 

1)  Allocation  à  la  régie  des  chevaux..  74,556  —  73,142 

0  Assurance  des  miUUires 950,200  -h  168,400 

u)  Frais  de  remplacement  des  inutitu- 

teurs 30,000  -|-  30,000 

v)  Secours  aux  iamiUes  indigentes. . .  300,000  +  300,000 

w)  Imprévu 2,500  » 

(1)  Dépenses  toUles  du  budget  de  1907  :  39,572,951  francs. 

(2)  En  chiffres  ronds. 


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2S4  BIBLIOORAPHIB.     •  N«  963 

Chapitres  U  à  VIII. 

Établissements  tels  que  :  intendance  des  poudres,  régie  des  chevaux 
fabriques  de  munitions  et  d'armes.  (Les  dépenses  prévues  pour  ces  éta 
blissements  sont  balancées  par  les  recettes  provenant  de  la  vente  de 
animaux  qui  y  sont  élevés  ou  des  objets  qui  y  sont  fabriqués) 
12,831,956  —  5,346,090  par  rappqrt  à  1907. 

Ajoutons  enfin  que,  au  cours  des  débats  devant  les  Chambres  pou 
le  vote  du  budget,  il  a  été  décidé  qu'un  rapport  donnant  Tensemble  d 
Torganisation  défensive  du  pays  serait  établi  pour  être  soumis  à  l'As 
semblée  fédérale.  «  Il  est  indispensable  de  mettre  un  frein  aux  dépense 
affectées  aux  fortifications  ;  nous  voulons  maintenir  en  bon  état  celle 
qui  existent,  mais  refuser  absolument  toute  extension  des  travau] 
actuels  n,  a  dit,  à  ce  sujet,  l'auteur  de  la  proposition. 


BIBLIOGRAPHIE. 


Capitaine  P.  PoLLACCHi,  détaché  au  service  géographique  de  l'armée 

—  LiCTURB  DESCARTBS  ANGLAISBS  ET  DBS  ËtaTS-UnIS,  Recueii  d*indica- 

tions  lioguistiques,  géographiques  et  topographiques.  —  R.  Chapelot, 
30,  rue  et  passage  D^uphine.  Prix,  8  francs. 

Cet  ouvrage  fait  suite  à  la  Lecture  des  cartes  russes,  précédemmeo 
publiée  par  le  même  auteur. 

Capitaine  Lbbbdbv.  —  Taktitchbskob  rotxob  octchbitib  (lostruc 
tion  pour  le  combat  de  la  compagnie).  —  A  Pétersbourg,  librairie  de.' 
troupes  de  la  Garde  et  de  la  circonscription  de  Saint-Pétersbourg,  1907, 

Le  capitaine  Lebedev  est  un  écrivain  militaire  déjà  connu  par  sod 
livre  Vei's  l'Inde.  Son  instruction  pour  le  combat  de  la  compagnie  est 
un  opuscule  de  28  pages  destiné  à  servir  de  guide  aux  jeunes  officier 
et  aux  commandants  de  compagnie  pour  le  dressage  de  leur  troupe 
Elle  est  basée  sur  les  données  de  la  guerre  russo-japonaise  et  a  ét^ 
publiée  en  Russie  sous  les  auspices  du  Comité  pour  Tinstruction  dei 
troupes. 

Le  Gérant  :  R.  Chapblot. 
Paris.  ~  Imprimerie  R.  Chapblot  et  0*,  t»rae  Chriatine. 


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Croquis  N°  I  i^ 


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i{Ja      Ambuisnce  russe 

-y*-     CompÉgnie  de  mitrailleuses 

^        Poste  téléphonique 


La/  GiLerre/  Jtusso  -  •/aponaùsey 

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^I^T" 


REVUE  MILITAIRE 


DBS 


ARMËËS  ÉTRANGÈRES 


N^  964  MarB  1908 


sommaire: 

Les  $ous- officiers  rengagés  et  les  emplois  civils  en 
Autriche-Hongrie.  —  Les  manœuvres  impériales  alle- 
mandes en  1907  (à  suivre).  —  Les  grandes  manœuvres 
italiennes  en  1907.  —  Nouvelles  militaires.  —  Biblio- 
graphie. 


LES  m-OFFIGIERS  RENGAGÉS 

ET 

LES    EMPLOIS   CIVILS 

EN  AUTRICHE- HONGRIE 


La  nécessité  de  Torganisation  d'un  corps  excellent  et 
nombreux  de  sous-officiers  rengagés,  corollaire  absolu- 
ment indispensable  de  la  réduction  du  service,  se  fait  de 
plus  en  plus  sentir  pour  rAutriche-Hongrie,  comme 
pour  les  autres  puissances  militaires. 

L'opinion  est  unanime  sur  la  nécessité  d'accroître  Iç 
nombre  des  sous-officiers  de  carrière.  Il  n'est  pas  tout  à 

15 


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2Î6  LES  SOUS-OFPICIERS  RENGAGÉS  N»  964. 

fait  de  32,A0t.  Gomme  Its  aous-officiera,  rengagés  oa 
non  (1),  sont  environ  5^,000,  la  proportion  de  rengagés 
ne  s'élève  pas  à  plus  de  la  moitié  de  l'effectif  total  (2). 
L'adoption  possible  du  service  de  deux  ans,  dans  un 
avenir  plus  ou  moins  rapproché,  rend  la  «piestîon  encore 
plus  pressante. 

Or,  malgré  certains  sacrifices  consentis  dans  les  bud- 
gets de  ces  dernières  années,  —  relèvement  des  hantes 
payes  mensuelles,  subvention  (20,000  couronnes  en 
1907)  à  la  caisse  de  secours  des  sous-officiers,  —  «  la 
question  des  sous-officiers  est  un  des  c6tés  faibles  de 
Farmée  austro-hongroise  (3)  ». 

Au  régiment,  les  sous-officiers  ont  peu  d'avantages, 
en  ce  qui  concerne  la  vie  matérielle.  Dans  la  plupart  des 
corps,  les  sous-officiers,  même  rengagés,  vivent  à  l'ordi- 
naire, et  il  en  sera  vraisemblablement  ainsi  tant  que 
rÉtat  ne  se  décidera  pas  à  allouer,  au  moins  comme  pre- 


(1)  Eq  Autriche-Hongrie,  les  caporaux  ou  brigadiers  sont  compris 
parmi  les  sous-officiers. 

(2)  Nombre  de  sous-officiers  rengagés  : 

Armée  commune fQ^SilO 

Landwehr  autrichienne 2, SIC 

Landwerh  hongroise 2,320 

Total 21,700 

Sommes  prévues  aux  budgets  de  Tarmée  commune  et  des  landwehrs 
pour  le  payement  des  hautes  payes  mensuelles  et  des  primes  donoées, 
à  la  libération  du  service,  aux  sous-ofûciers  rengagés  : 

CoOTMLlieV 

Armée  commune 6,970,000 

Landwehr  autrichieane 1,527,070 

Landwehr  hongroise 1 ,121 ,780 

Total 9,618,830 

La  courenne  vaut  1  fr.  05  environ. 

(3)  Die  Vedette,  5  septembre  1903. 


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N*  964.     ET  LBS  EMPLOIS  CIVILS  BN  AUTRICHE-HONGRIE.  827 

mière  mise,  une  somme  destinée  à  raménagement  des 
locaax  et  i  Tachai  du  matériel.  L'autorité  militaire  se 
borne  à  laisser  aux  ehe£s  de  corps  une  initîatÎTe  eoaiplète 
pour  décider  si  les  sous-officiers  vivent  à  l'ordinaire  ou 
forment  des  tables  spéciales.  Le  procédé  qui  consiste  à 
les  faire  nourrir  par  les  cantines  est  rarement  employé. 
Les  allocations  en  nature  et  les  indemnités  représenta- 
tives sont  les  mêmes  que  pour  les  hommes  de  troupe,  et 
les  ressources  dont  le  chef  de  corps  dispose  pour  amé- 
liorer cette  situation  sont  à  peu  près  nulles. 

En  outre,  les  tarifs  de  solde,  de  hautes  payes,  sont 
fort  modiques.  La  haute  paye  mensuelle  n'est  progres- 
sive que  pour  les  sous-officiers  servant  d'une  manière 
effective  dans  les  unités  combattantes  et  dans  les  cadres 
(le  dépôt  de  la  cavalerie.  Elle  est  du  reste  peu  élevée, 
car  le  sergent-major  reçoit  par  mois,  haute  paye  com- 
prise^ un  maximum  de  66  couronnes,  et  le  sergent,  un 
maximum  de  55  couronnes.  A  sa  libération,  le  sous- 
officier  n'a  aucune  pension  proportionnelle,  mais  seule- 
Qient  une  somme  d'argent,  une  fois  payée.  Cette  prime 
est  due  à  partir  de  la  sixième  année  de  service.  Progres- 
sive d'après  Tancienneté,  elle  est,  à  12  ans,  de  1,080  cou- 
ronnes. En  outre,  si  la  libération  a  lieu  après  18  ans  de 
service,  le  sous-officier  a  droit  à  une  pension  annuelle 
d'invalidité  de  250  couronnes  en  moyenne. 

Enfin,  et  surtout,  les  sous-officiers  n'ont  pas  la  certi- 
tude d'obtenir  une  situation  civile  à  leur  départ  de  Tar- 
mée,  et  les  situations  offertes  sont  souvent  assez  médio- 
cres. La  loi  reconnaît  bien  au  sous-officier,  dans  certaines 
conditions  d'ancienneté,  le  droit  à  une  place  dans  les 
administrations  de  TÉtat  ou  dans  certaines  administra- 
tions qui  relèvent  de  l'État,  mais,  dans  la  pratique,  le 
nombre  des  places  réservées  est  insuffisant.  Le  sous- 
officier  classé  pour  un  emploi  civil  doit  parfois  attendre 
des  années  avant  de  Tobtenir,  et,  la  plupart  du  temps, 
cet  emploi  si  attendu  n'est  qu'une  place  de  garçon  de 


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t28  LB3  SOUS-OFFICIERS  RENGAGÉS  M«  964. 

bureau,  ou  du  même  ordre,  mal  rémunérée.  Au  couft 
de  la  discussion  du  budget  de  1907,  le  Ministre  a  déclaré 
à  la  Délégation  autrichienne  que  80  sous-officiers  ren- 
gagés quittaient  annuellement  le  service,  sans  avoir  pu  | 
obtenir,  en  dépit  de  démarches  répétées,  l'emploi  civil 
auquel  la  loi  leur  donne  droit. 


Gomme  les  autres  puissances  européennes,  TÂutriche- 
Hongrîe  a  cherché  à  attirer  des  sous-officiers  rengagés 
dans  les  rangs  de  Tarmée,  surtout  par  la  perspective 
d'emplois  civils  assurés  à  la  libération  du  service  mili- 
taire. 

Actuellement,  les  sous-officiers  austro-hongrois,  qui 
ont  12  ans  de  service,  dont  8  au  moins  comme  soas- 
officier,  peuvent  prétendre  À  un  emploi  dans  les  admi- 
nistrations de  l'Etat,  ou  dans  celles  qu'il  subventionne 
(chemins  de  fer,  navigation,  etc.).  Peuvent  y  prétendre 
également,  sans  égard  à  la  durée  de  leurs  services,  les 
sous-officiers  blessés  à  Tennemi  ou  dans  Texécution  d'un 
service  de  sûreté  publique,  incapables,  par  suite,  de 
rester  dans  Tarmée,  sans  toutefois  être  impropres  aux 
services  civils. 

Certains  emplois  sont  réservés  exclusivement  aux 
sous-officiers.  Pour  d'autres,  ils  ont,  vis-à-vis  de  leurs 
concurrents  civils,  un  simple  droit  de  préférence. 

Les  premiers  sont  : 

V  Tous  les  postes  de  serviteurs  et  de  surveillants  dans 
les  administrations  de  l'État,  les  tribunaux,  bureaux, 
établissements  pénitentiaires,  entretenus  en  totalité  ou 
en  partie  aux  frais  de  l'État  ; 

2°  Les  postes  de  serviteurs  de  bureau  ou  de  chancel- 
lerie, et  ceux  du  service  inférieur  de  surveillance  ou 


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N»  964.    ET  LES  EMPLOIS  CIVILS  EN  AUTRICHE-HONGRIE.  ÎÎ9 

d'exploitation,  dans  les  compagnies  de  chemins  de  fer, 
de  Davigation,  etc.,  subventionnées  ou  garanties  par 
l'État,  et  qui  se  sont  engagées,  soit  dans  leurs  statuts, 
soit  dans  leurs  demandes  de  concession,  ou  de  toute 
autre  manière,  à  employer  d'anciens  sous-officiers  pour 
les  postes  désignés  plus  haut. 

La  seconde  catégorie  d'emplois  comprend  certaines 
places  d'employés  de  bureau  ou  de  copistes  dans  les 
administrations  ou  entreprises  citées  précédemment. 

La  perte  ou  Textinction  du  droit  de  demander  un 
emploi  réservé  ou  de  solliciter  la  préférence  pour  une 
place  de  la  seconde  catégorie,  a  lieu  : 

1®  Par  renonciation  volontaire  ; 

2*"  Par  jugement  (si  le  sous-officier  est  placé  dans  un 
cas  où  la  loi  décrète  la  perte  du  titre  d'employé  de  TËtat 
ou  des  services  publics)  ; 

3<>  Après  45  ans  d'âge  pour  les  postes  dont  les 
appointements  sont  payés,  en  totalité  ou  en  partie,  par 
l'État; 

40  Après  37  ans  d'âge  pour  les  autres  postes. 

Tout  sous-officier  qui  aspire  à  un  emploi  civil  doit 
demander  d'abord  un  certificat,  délivré  par  le  Minis- 
tère commun  de  la  Guerre,  ou  par  le  Ministère  de  la 
Défense  du  pays  dont  il  dépend.  La  demande,  jointe 
à  un  formulaire  indiquant  les  aptitudes  particulières 
du  sous-officier,  est  instruite  par  une  commission.  Si 
elle  est  acceptée,  le  sous-officier  est  inscrit  sur  un 
registre  comprenant  tous  ceux  auxquels  la  qualité  de 
candidat  à  un  emploi  est  reconnue.  Il  reçoit  alors  son 
certificat. 

Le  sous-officier  peut,  à  ce  moment,  demander  un  ou 
plusieurs  emplois. 

Les  diverses  administrations  adressent  au  Ministère 
de  la  Guerre  et  aux  Ministères  de  la  Défense  la  liste  des 
vacances,  en  indiquant  s'il  y  a  déjà  ou  non  des  sous- 
of&ciers  inscrits  pour  ces  places  et  en  quel  nombre.  Les 


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230  LB8  BOUS-OFFICIERS  RfiNOAGÉB  N*  964. 

Ministères  informent  les  autorités  militaires  et  ceDes-ci 
les  intéressés,  par  la  voie  de  Tordre. 

Pour  laisser  aux  postulants  le  temps  de  produire  leurs 
demandes,  les  Tacances  ne  sont  comblées  que  quatre 
semaines  après  le  jour  où  elles  ont  éf  é  ouvertes.  Dans 
les  cas  urgents,  ce  délai  peut  descendre  à  deux  semaines, 
mais  il  n'est  jamais  inférieur  à  ce  dernier  chiffre* 

Les  sous-officiers  nommés  prennent  immédiatemeot 
possession  de  leur  poste.  La  liste  en  est  publiée  de 
suite. 

Si,  ayant  d'entrer  en  fonctions,  le  sous-officier  est 
soumis,  soit  à  un  stage,  soit  à  une  épreuve  pratique,  il 
peut  obtenir  un  congé  de  six  mois.  P^idant  ce  temps,  il 
continue  à  recevoir  sa  solde  miliiaire,  au  cas  où  Tadmi- 
nistration  dans  laquelle  il  fait  ce  stage  ne  lui  domie  pas 
d*appointements. 

Si  un  sous-officier,  noa  encore  pourvu  du  oertificat  de 
candidat  à  un  emploi  civil,  aspire  à  un  poste  pour  Tob* 
tention  duquel  on  exige  un  examen  ou  une  épreuve  pra- 
tique, il  peut,  sur  sa  demande,  et  pour  la  préparation  de 
son  examen,  être  mis  en  congé  de  six  mois.  Les  condi- 
tions sont  les  mêmes  que  dans  le  cas  précédent,  mais  ce 
congé  ne  peut  être  délivré  que  pendant  la  dernière 
année  du  service  militaire  due  par  ce  sous-H)fficier  à 
rÉtat. 

Le  sous-officier  nommé  à  un  emploi  civil  est  envoyé 
en  congé  définitif,  s'il  a  achevé  la  durée  de  son  renga- 
gement. 

Sinon,  il  est  mis  en  congé  sans  solde  jusqu'à  k  fin  de 
son  rengagement. 

Pour  les  places  d'employés,  accordées  de  préférence 
aux  anciens  sous-officiers,  les  conditions  sont,  en  général, 
les  suivantes  : 

1^  Un  stage  préliminaire  de  trois  ou  six  mois,  accom- 
pli avec  succès  ; 

2^  La  preuve  d'études  antérieures,  qui  correspondent 


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N»  WV.      ET  LES  EMPLOIS  CIVILS  «N  AUTRICHB-HONQRIE.  583^ 

leplas  souvent  an  programme  des  Untergymnasien  {{) 
on  des  Unttrmilitàrrtalschulen  (2). 

Peur  être  admis  dans  les  postes  et  télégraphes,  le 
stage  est  de  six  mois;  il  y  a  en  outre  à  subir  un  exa- 
men qai  comporte  deux  épreuves,  tme  écrite  et  une 
orale. 

Pour  entrer  dans  le  service  des  chemins  de  fer,  les 
sous-offîciers  doivent  effectuer  un  versement  deeitiné  à 
alimenter  le  fonds  de  pension.  Ce  versement  varie  d'im- 
portance d'après  les  appointements  du  sous-officier  et  la 
durée  totale  de  son  service  dans  l'armée. 


D'aotpe  part,  les  sous-officiers,  candidats  aux  emplois 
civils  et  possesseurs  du  certificat,  peuvent  trouver  des 
situations  dans  certaines  branches  de  l'administration 
militaire  : 

1®  La  Miiitàrregistraiur,  chargée  de  la  tenue  des  regis- 
tres et  de  l'expédition  des  affaires  dans  les  bureaux  des 
commandements  territoriaux,  du  Ministère  commun  de  la 
Guerre,  des  états-majors  et  des  tribunaux  militaires. 


(\)  Les  Unter-  et  Ohergymnasien  correspondent  à  nos  lycées  de  ren- 
seignement secondaire.  Les  premiers  comprennent  les  classes  jusqu'à 
la  quatrième,  inclusivement  ;  les  seconds,  celles  de  troisième,  seconde, 
première,  jusqu'à  la  Matura,  équivalant  à  notre  baccalauréat. 

(2)  Les  MilitârreaUchulen  sont  des  établissements  d'instruction  spé- 
cialement destinés  aux  futurs  ofGciers.  Ils  dépendent  du  ministère  de 
la  guerre  et  correspondent  à  notre  Prytanée  militaire  de  La  Flèche. 
Toutefois,  ils  admettent  beaucoup  plus  d'élèves  que  ce  dernier,  et, 
comme  les  Gymnasien,  sont  diviflés  en  deux  degrés:  Ober-  et  Unkrmi- 
liiàrreaUehylen,  Dans  les  écoles  du  second  degré,  les  études  équivalent 
à  celles  de  nos  classes  depuis  la  septième  jusqu'à  la  quatrième  inclu- 
sivement. Dans  l'école  —  unique  pour  toute  la  monarchie  —  du  pre- 
mier degré,  les  classes  équivalent  à  celles  de  nos  classes  de  troisième, 
seconde  et  première. 


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"^^i^^l 


232  LBS  80US-OFFICIBRS  RENGAGÉS  N*  964. 

Les  sous-officiers  y  entrent  en  qualité  de  surnumé- 
raires après  une  épreuve  pratique  de  six  mois,  s'ils  ont 
auparavant  satisfait  au  programme  d'études  d'un  Ober- 
gymnasium, 

2®  La  Verp flegsbr anche ^  service  des  subsistances. 

Les  sous-officiers  y  entrent  après  un  stage  de  six  mois 
et  sont  alors  nommés  surnuméraires  s^ils  satisfont  à  un 
examen. 

Si,  antérieurement,  ils  ont  suivi  avec  auccès  le  coars 
d'un  établii^ement  économique,  d'une  école  d'agricul- 
ture, d'une  école  de  commerce,  d'un  Obergymnasium^on 
d'une  école  professionnelle  supérieure,  ils  n'ont  pas  à 
faire  de  stage  préalable,  et  sont  admis,  après  examen, 
en  qualité  de  surnuméraires. 

3®  La  Rechnungs-Kontrollbranche^  contrôle  de  la  comp- 
tabilité des  commandements,  corps  de  troupe  et  établis- 
sements. 

Les  sous-officiers  peuvent  y  entrer  s'ils  ont  satisfait 
antérieurement  aux  programmes  d'un  Obergymnasttm, 
d'une  école  professionnelle  supérieure  ou  d'une  école  de 
commerce,  ou  s'ils  s'engagent  à  y  satisfaire  dans  les 
deux  premières  années  de  leur  emploi,  ou  encore  s'ils 
ont  passé  l'examen  de  Trtippenrechnungsfûhrer  (comp- 
table des  corps  de  troupe),  et  s'ils  sont  classés  pour  une 
place  de  sous-lieutenant  comptable. 

4°  Le  Militârbaudiensty  service  de  construction  et 
d'entretien  des  bâtiments  militaires. 

Les  sous-officiers  y  entrent  comme  surnuméraires, 
après  un  stage  de  trois  mois,  s'ils  ont  suivi  avec  succès 
les  cours  d'une  école  professionnelle  supérieure,  ou 
après  un  stage  de  six  mois  dans  une  direction  du  génie 
ou  une  direction  des  constructions  militaires. 

On  sait  qu'en  Autriche-Hongrie  l'état-major  particu- 
lier du  génie  est  uniquement  chargé  de  la  construction 
des  ouvrages  de  fortification,  et  que  tous  les  autres  tra- 
vaux  de  constructions    militaires  relèvent  d'un  corps 


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N«  964.      KT  LES  EMPLOIS  CIVILS  EN  AUTRICHE-HONGRIE.  233 

spécial,  celui  des  ingénieurs-constructeurs   militaires, 
ayant  une  hiérarchie  et  un  avancement  spéciaux. 


De  ce  court  exposé,  il  résulte  que  les  places  d'em- 
ployés, offertes  aux  sous-officiers,  sont  relativement  peu 
nombreuses,  et  que,  pour  toutes,  les  conditions  d'ins- 
truction première  exigées  sont  souvent  difficiles  à  rem- 
plir. 

Or,  en  Autriche-Hongrie,  le  sous-officier  combattant, 
celui  qui  sert  dans  le  rang,  celui-là  même  qu'il  convien- 
drait de  retenir  dans  l'armée  le  plus  possible  pour  avoir 
des  cadres  inférieurs  solides  et  nombreux,  ce  sous- 
officier  a  peu  d'instruction  première.  En  fin  de  carrière, 
il  n'obtient  donc,  en  réalité,  que  des  places  de  surveillant, 
de  garçon  de  bureau,  ou  autres  analogues. 

De  plus,  eu  égard  au  faible  nombre  de  places  d'em- 
ployés mises  à  leur  disposition,  ou  pour  lesquelles  ils 
ont  la  préférence,  beaucoup  de  sous-officiers,  munis  du 
certificat,  ne  peuvent  arriver  à  se  placer.  Ces  certificats 
ne  sont  donc  pas  toujours  très  utiles,  car  ils  ne  confèrent 
pas  des  droits  absolus. 

Les  comptables  trouvent  plus  facilement  leur  voie 
dans  les  grandes  administrations  civiles  ou  dans  les 
branches  de  l'administration  militaire  dont  il  a  été  parlé. 
Aussi,  les  places  de  comptable  ont-elles  toutes  les  pré- 
férences des  sous-officiers  qui  désirent  rengager. 

Pour  faciliter  à  tous  les  sous-officiers  rengagés,  comp- 
tables ou  non,  l'accès  d'emplois  civils  rémunérateurs,  il 
faudrait  donc  perfectionner  leur  instruction  générale 
pendant  la  durée  de  leur  service  militaire,  et,  à  cet  effet, 
organiser  pour  eux  des  cours  spéciaux  dans  les  régi- 
ments ou  les  garnisons. 

Un  essai  avait  été  fait,  dans  ce  sens,  pendant  l'hiver 


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234  LBS  B0US-0PPIC(ER8  RENGAGÉS  N*  964. 

1905-1906,  à  Kaschaa  (6^  corps),  pour  les  sous-oCficien 
rengagés  de  la  garnison  (4). 

Cette  tentative  n'a  pas  donné  les  résultats  espérés,  et 
le  Ministre  de  la  Guerre  a  renoncé  à  poursuivre  et  à 
renouveler  l'expérience  tentée  dans  le  6®  corps  sur  la 
demande  même  des  sous-officiers  intéressés. 

La  garnison  de  Easchau  (2)  comprend  environ  une 
centaine  de  sous-officiers  rengagés.  Dans  une  région  de 
corps  d'armée  en  majeure  partie  agricole  comme  celle 
de  Kaschau,  la  plupart  d'entre  eux  sont  des  fils  de 
paysan,  et,  comme  l'instruction  publique  est  loin  d'avoir 
atteint  en  Hongrie  le  même  développement  que  dans 
l'Earope  occidentale,  un  certain  nombre  de  ces  sous- 
officiers  ne  possèdent  guère  que  les  rudiments  des  con- 
naissances primaires.  Il  y  a  des  différences  considé- 
rables dans  le  degré  d^instruction  initiale  des  uns  et  des 
autres. 

Il  est  donc  nécessaire  de  former  trois  ou  quatre  classes 
de  sous-officiers  élèves  et  par  suite  de  trouver  des  offi- 
ciers professeurs  en  assez  grand  nombre.  Comme  le 
cours  est  un  service  accessoire  et  facultatif,  il  ne  peut 
avoir  lieu  qu'aux  heures  où  les  intéressés,  profes- 
seurs et  élèves,  sont  libres,  et  on  ne  saurait  astreindre 
le  même  officier  à  de  trop  nombreuses  heures  d'ensei- 
gnement. 

Ici  intervient  une  grosse  difficulté,  celle  des  langues. 
Un  calcul,  établi  d'après  les  statistiques  du  professeur 
Hickmann,  donne  pour  la  garnison  de  Kaschau  la  com- 
position ethnique  suivante,   en  chiffres  approximatifs  : 


(i)  Voir  i"  semestre  1906,  p.  389. 

(2)  Quatre  états-raajors  (6®  corps,  division  et  brigade  d'infanterie, 
brigade  d'artillerie),  un  régiment  d'infanterie,  un  d'artillerie,  uac  din- 
sion  du  train. 


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N*  964,      ET  LES  EMPLOIS  CIVILS  EN  AUTRICHE- HONGRIE.  235 

Magyars 68  p.  100 

Slovaques 18     — 

Ruthènes 6    — 

Allemands 5    — 

Roumains 3    — 

Sujets  hongrois,  les  sous-officiers,  candidats  à  des 
emplois  civils,  ont,  avant  tout,  à  apprendre  à  manier 
correctement  la  langue  d'État  hongroise.,  le  magyar. 
C'est  donc  en  hongrois  que  doivent  être  professés  les 
leçons  du  cours.  Mais,  dans  les  corps  de  troupe  hongrois 
de  larmée  commune,  si  la  plupart  des  officiers  savent 
assez  de  hongrois  pour  se  faire  comprendre,  il  en  est 
peu  qui  le  possèdent  suffisamment  pour  pouvoir  profes- 
ser dans  cette  langue.  La  désignation  des  professeurs 
devient  très  compliquée. 

On  se  trotuve  ainsi  en  face  de  difficultés  complexes. 
Elle  ne  sont  pas  insurmontables,  mais  Teffort  nécessaire 
pour  les  résoudre  ne  parait  pas  en  rapport  avec  le 
nombre,  en  somme  assez  limité,  des  sous-officiers  appelés 
à  en  profiter,  ni  avec  le  bénéfice  que  leur  instruction  en 
retirera,  en  raison  du  peu  de  temps  qu*ils  pourront 
consacrer  à  ce  travail  supplémentaire. 

Dans  ces  conditions  particulières,  inhérentes  à  la 
constitution  spéciale  de  Tarmée  austro-hongroise,  pour 
que  l'institution  de  cours  à  l'usage  des  sous-officiers  ren- 
gagés fût  vraiment  utile,  il  semble  qu'il  faudrait  pouvoir 
la  généraliser,  y  faire  participer  les  sous-officiers  des 
autres  garnisons  du  corps  d'armée,  par  conséquent, 
créer  pour  l'ensemble  du  corps,  ou  par  division,  de 
véritables  écoles,  où  professeurs  et  élèves  seraient  entiè- 
rement détachés  durant  un  temps  déterminé.  Ce  serait 
alors  toute  une  organisation  à  créer,  une  dépense  assez 
élevée  à  engager,  un  dérangement  à  infliger  aux  corps 
de  troupe,  privés  périodiquement  d'un  certain  nombre 
de  leurs  sous-officiers. 

L'oi^nisati<m,  à  titre  d'essais,  du  cours  de  Kaschau, 


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236  LBS  SOUS-OPFICIBRS  RENGAGÉS  N«  96i. 

n'a  donc  pas  fait  avancer,  comme  on  Tespéraît,  la  ques- 
tion des  sous-officiers  rengagés. 


Du  reste,  une  tendance  nouvelle  et  originale  de  Tad- 
ministration  militaire  austro-hongroise  se  fait  jour  en  ce 
moment.  Au  lieu  de  s'attacher  à  retenir,  jusqu'à  douze 
ans  et  plus,  les  mêmes  sous-officiers,  elle  parait  surtout 
préoccupée  d'avoir  un  grand  nombre  de  sous- officiers 
accomplissant  six  ans  de  service. 
-  Après  entente  avec  les  deux  Ministres  de  la  Défense,  le 
Ministre  de  la  Guerre  a  prescrit,  Tannée  dernière,  un  cer- 
tain nombre  de  mesures  spécialement  conçues  à  cet  effet. 

A  l'expiration  de  leur  sixième  année,  les  sous-officiers 
dont  la  conduite  a  donné  toute  satisfaction  reçoivent, 
du  commandant  de  corps  d'armée,  un  certificat  attestant 
leurs  bons  services.  L'autorité  militaire  s'emploie  à 
faciliter  leur  établissement.  Pour  cela,  elle  se  met  en 
rapport  avec  toutes  les  grandes  administrations  pu- 
bliques ou  privées  du  pays  et  s'efforce  de  déterminer 
celles-ci  à  réserver,  si  elles  n'y  sont  pas  déjà  astreintes 
par  la  loi,  le  plus  de  places  possible  aux  anciens  sous- 
officiers.  Elle  tient  le  contrôle,  d'une  part,  des  places 
offertes,  de  l'autre,  des  sous-officiers  pourvus  du  cer- 
tificat de  six  ans  et  candidats  à  un  emploi.  En  somme, 
elle  remplit,  pour  ces  derniers,  l'office  d'une  vaste 
agence  de  placement.  En  Autriche,  ce  service  est  assuré, 
pour  les  sous  -  officiers  de  l'armée  commune  et  de 
la  landwehr,  par  le  commandant  de  corps  d'armée 
dans  toute  l'étendue  de  la  région  territoriale.  En  Hon- 
grie, au  contraire,  le  service  de  placement  est  centra- 
lisé, aussi  bien  pour  Tarmée  commune  que  pour  la 
honved,  au  Ministère  de  la  Défense,  à  Budapest,  excep- 
tion faite  pour  le  corps  de  Croatie-Slavonie,  où  ce  ser- 


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mj^TTW^y^r-JW^rv- 


N»  964.     BT  LES  EMPLOIS  CIVILS  EN  AUTRICHE-HONGRIE.  237 

vice  dépend    da  commandant  du  district   de  honved 
d'Agram. 

Les  résultats  obtenus  paraissent  être  assez  encoura- 
geants. 

Depuislel*'aoûtjusqu'au20  septembre  1907, 500  places 
ont  été  offertes  par  des  entreprises  privées  à  d'anciens 
sous-officiers.  Sans  doute,  il  en  est,  dans  le  nombre,  qui 
paraissent  peu  faites,  en  raison  de  la  médiocrité  des  con- 
ditions, pour  attirer  d'ancieus  sous-officiers,  mais,  en 
revanebe,  plusieurs  sont  vraiment  avantageuses.  Dans 
la  liste  des  administrations  et  entreprises  qui  font  des 
demandes,  on  relève  nombre  de  municipalités  (places 
de  commissaires,  d'agents  de  police,  de  gardes  cham- 
pêtres, de  secrétaires,  etc.),  et  aussi  plusieurs  établis- 
sements particuliers,  usines,  banques,  exploitations  agri- 
coles, qui  offrent  des  places  de  concierges,  cochers, 
gardiens^  surveillants,  etc. 

L'autorité  militaire  a  rencontré  auprès  des  adminis- 
trations et  entreprises  civiles  une  grande  bonne  volonté, 
cela  est  certain;  cela  semble  indiquer  que,  de  leur  côté, 
ces  administrations  et  entreprises  .trouvent  leur  avan- 
tage à  un  système  qui  leur  donne,  pour  le  recrutement 
de  leurs  employés,  de  grandes  facilités  et  des  garanties 
de  premier  ordre. 

Ainsi  chacun  y  trouve  son  compte.  Le  sous-officier 
quitte  le  régiment  pour  une  place  assurée,  dont  il  a  pu 
d'avance  débattre  les  conditions.  De  son  c6té,  l'autorité 
militaire  espère,  é  juste  titre,  déterminer  par  ce  moyen 
un  grand  nombre  de  sous-officiers  à  rengager  pour  par- 
faire six  ans  de  service.  Enfin,  le  budget  est  déchargé, 
vis-à-vis  de  ces  sous-offiûiers,  du  payement  de  primes  de 
libération  ou  de  pensions.  C'est  une  solution  économique 
du  problème  des  sous-officiers  rengagés.  Sera-t-élle  suf- 
fisante par  elle-même?  Fournira-t-elle  à  l'armée  austro- 
hongroise  le  total  de  sous-officiers  rengagés  dont  celle- 
ci  a  besoin?  Gela  est  douteux  malgré  un  heureux  début. 


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238  LEa  SOUS-OFFIGIBRS  RENX}A.C»fc8  N«  964. 

En  tout  cas,  elle  parait  devoir  accroître  conaidérable- 
ment  leur  nombre. 

Les  détails  d'application  Aes  dispositions  rappelées 
plus  haut  sont  bien  compris  :  les  renseignements  publiés 
aux  annexes  du  Verordnungsblati  sur  le»  places  offertes, 
les  conditions  d*Àgpe,  d'instraetion,  etc.,  exigées,  les 
avantages  pécuniaires  proposés  sont  complets,  clairs  et 
permettent  aux  sous-officiers  intéressés  d'entrer  en  pour- 
parlers ou  même  de  se  décider  de  suite  en  connaissance 
de  cause. 

D'autre  part,  TAdminiâtration  austro-hongroise  de  la 
Guerre  cherche  i  recruter  ua  nombre  plus  considérable 
de  sous-officiers  rengagés,  sans  trop  grever  le  bud- 
get, en  encourageant  et  subventionnant  les-  sociétés  de 
secours  mutuels  à  Tusage  des  sous-officiers. 

Au  budget  de  l'année  eomniune  peur  1907  a  été  ins- 
crit, pour  la  première  fois,  ua  crédit  de  20,000  cou- 
ronnes,, comme  subvention  da  Ministère  de  la  Guerre  à 
la  caisse  de  secours  des  sous-officiers. 

Cette  caisse  est  alimentée  par  des  dons  et  souscrip- 
tions volontaires,  par  les  versements  des  sous-officiers 
adhérents,  par  la  subventicm  du  Ministère  de  la  Guerre 
et  par  une  subvention  de  S0,000  couronnes  prélevée  sur 
la  loterie  d'Etat  annuelle,  instituée  en  faveur  des  établis- 
sements militaires  de  bienfaisance. 

Elle  a  pour  objet  de  fournir  à  ses  membres,  lors  de  la 
mise  en  réforme  ou  à  la  retraite,  ou  aux  héritiers  des 
membres  décédés,  un  secours  destiné  à  amiéliorer  la 
gratification  ou  la  pension  d'invalidité  ou  de  retraite.  Ce 
secours,  alloué  pour  une  seule  fois,  varie  de  200  à 
1,000  couronnes. 

Plus  tard,  lorsque  cette  institution  se  sera  développée, 
on  espère  qu'elle  pourra  organiser  pour  ses  membres  ua 


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N«  964.     ET  LES  EMPLOIS  CIVILS  BN  AUTRICHE-HONQRIB.  239 

service  de  rentes  viagères.  A  cet  effet,  le  Ministre  de  la 
Guerre  a  invité  les  chefs  de  corps  à  faire,  auprès  des 
sous-oCficiers  rengagés,  une  active  propagande  en  vue 
de  leur  adhésion  à  la  caisse  de  secours. 

Cette  dernière  est  administrée  par  un  comité,  en  par- 
tie nommé  par  le  Ministre,  en  partie  élu.  Elle  est  sou- 
mise au  conatrôle  du  Ministre. 

A  Toceasion  du  quarantième  anniversaire  du  couron- 
aement,  comme  roi  de  Hongrie,  de  Tempereur  Fran- 
çois-Joseph, une  caisse  analogue  a  été  créée  dans  la 
landwehr  hongroise,  pour  les  sous-officiers  rengagés. 
Elle  reçoit  des  dons  particuliers,  une  subvention  du 
Ministère  hongrois  de  la  Défense,  et  les  versements  des 
soos-offieiers  adhérents  (4  couronnes  par  an).  Elle  a 
pour  objet  de  venir  en  aide  aux  sous-officiers  devenus 
infirmes  ou  invalides,  ou  à  leurs  héritiers,  ainsi  qu'aux 
sous-officiers  libérés,  jusqu'au  moment  où  ils  obtiennent 
une  situation  civile. 

En  outre,  dans  quelques  garnisons,  il  existe,  pour  les 
sons-offiieiers,  des  caisses  de  secours  mutuels,  entre- 
prises privées  sur  lesquelles  Tautorité  militaire  n'exerce 
qu'une  surveillance  d'ordre  général.  Elles  sont,  du  reste, 
peu  nombreuses  et  paraissent  destinées  à  se  fondre  dans 
la  caisse  instituée  par  le  Ministère  de  la  Guerre. 


<(  La  question   des  sous-officiers  rengagés   (1)   est, 

avant  tout,  une  question  d'argent Mais,  à  côté  de 

ce  point  essentiel,  qui  la  domine  tout  entière,  il  faut 
aussi  s'efforcer  d^assurer  au  sous-officier,  sur  la  troupe, 
«ne  autorité  incontestée  en  élevant  ses   connaissances 


(1)  Pester  Lloyd. 


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140  LES  SOUS-OFFICIERS  RENGAGÉS  N*  964. 

techniques.  Il  faut,  de  plus,  lui  donner  le  moyen  d'aug- 
menter son  instruction  générale,  de  façon  à  lui  fournir 
ainsi  une  base  sur  laquelle  il  pourra  travailler  person- 
nellement et  acquérir  des  connaissances  spéciales  enyoe 
d*un  emploi  civil. 

«  Toutes  les  mesures  qui  tendent  à  donner  au  soas- 
officier  une  situation  militaire  et  sociale  sont  des  ques- 
tions d'argent.  Elles  dépendent  de  la  munificence  des 
représentants  du  peuple.  La  création  d'écoles,  pour  les 
sous-officiers  de  carrière,  est  aussi  une  chose  néces- 
saire  Malgré  le  plus  grand  zèle,  le  sous-officier, 

livré  à  lui-même,  ne  peut  généralement  pas  s'occuper  de 
questions  scientifiques  en  même  temps  que  de  son  ser- 
vice militaire.  Elles  lui  restent  donc  étrangères  durant 

des  années D'autre  part,  les  connaissances  exigées 

du  sous-officier,  pour  sa  mission  de  remplaçant  éventuel 
de  Tofficier,  deviennent  de  plus  en  plus  considérables. 
Des  écoles  permanentes,  avec  un  personnel  spécial, 
pourront  seules  permettre  d'enseigner  aux  sous-officiers 
leurs  devoirs  de  carrière,  et  aussi  de  les  préparer  avec 
méthode  à  la  carrière  qu'ils  suivront  à  leur  libération  du 
service  militaire.  » 

La  question  du  rengagement  des  sous-officiers  se  pose 
donc  en  Autriche-Hongrie  avec  autant  d'acuité  qu'ail- 
leurs. On  y  déplore  a  l'insuffisance  en  sous-officiers 
rengagés  (1)  »,  dont  le  résultat  est  «  qu'encore  aujour- 
d'hui, l'officier  subalterne  est  obligé  de  diriger  absolu- 
ment seul  l'instruction  de  détail  dans  toutes  ses 
branches;  même  dans  les  parties  purement  pratiques  de 
l'instruction  et  pour  les  plus  petits  détails  de  l'éducation 
de  l'homme  de  troupe,  l'officier  doit  renoncer  au  con- 
cours du  sous- officier  (2)  ». 


(1)  Pester  Lloyd. 

(2)  Ibid. 


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N»  964.     ET  LES  EMPLOIS  CIVILS  EN  A.UTRICHE-H0NGR4B.  241 

Le  niveau  de  Tinstructioa  militcdre  du  sous-officier 
rengagé  doit  être  élevé,  pour  mettre  ce  gradé  à  hautear 
de  remplir  sa  tâche,  comme  remplaçant  de  Tofficier,  en 
temps  de  paix  comme  instructeur,  en  temps  de  guerre 
comme  chef  de  section  et  même  de  compagnie.  D'autre 
part,  ses  connaissances  générales  doivent  être  augmen- 
tées, de  façon  qu'il  puisse  «  aspirer  aux  situations  les 
meilleures  et  les  mieux  rétribuées  que  lui  offre  TÉtat  (1  )  » . 
Si  Ton  ne  veut,  pour  les  sous-officiers,  créer  des 
écoles  comme  le  demande  le  Pester  Lloyd^  peut-être 
sera-t-on  amené  à  reprendre  Texpérience  faite  à  Eas- 
chau,  et  à  étendre  à  toute  Tarmée  une  organisation  mé- 
thodique de  cours  analogues.  Le  principe  en  est  entiè- 
rement judicieux.  Le  succès  d'une  application  partielle 
et  isolée,  comme  celle  de  Kaschau  en  1906,  a  toutefois 
été  rendu  difficile  par  diverses  causes  inhérentes  à  la 
constitution  spéciale  de  l'armée  austro-hongroise,  notam- 
ment la  question  des  langues  et  le  peu  de  développe- 
ment de  l'instruction  publique  dans  certaines  régions  de 
la  monarchie. 

Si  le  service  de  deux  ans  doit  être  adopté  en  Autriche- 
Hongrie,  il  est  possible  que,  pour  susciter  un  courant 
sérieux  de  rengagements,  l'on  soit  alors  obligé  d'aug- 
menter le  nombre  des  emplois  civils  réservés  aux  sous- 
ofticiers,  et  d'améliorer  la  qualité  de  ces  emplois. 

Aujourd'hui  les  conditions  du  combat  moderne  gran- 
dissent, à  la  guerre,  la  mission  du  sous-officier  et  surtout 
du  sous-officier  rengagé,  qui  peut  être  appelé  à  prendre 
le  commandement  des  mains  de  l'officier  mis  hors  de 
combat.  Les  perfectionnements  et  les  modifications  con- 
tinus de  l'armement,  la  réduction  du  service  compli- 
quent son  rôle  en  temps  de  paix.  Sa  tâche  devient,  par 
suite,  plus  difficile.  Il  faut  donc,  logiquement,  lui  faire 


(1)  Voir  i«  semestre  1006,  p.  389. 

16 


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itô 


LES  SOUS-OPFICIES3  UENGA6ÉS. 


N«  964. 


une  situation  matérielle  et  morale  plus  élevée,  amé- 
liorer le  plus  possible  soq  état  militaire  et  lui  donner, 
pour  le  moment  où  il  quittera  Tarmée,  la  certitude 
absolue  d'un  emploi  rémunérateur,  qui  assure  digne- 
ment son  existence. 

(187) 


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LES 


MANOEUVRES  IMPÉRIALES  ALLEMANDES 

EN   1907 


Les  manœuvres  impériales  de  1907  se  sont  déroulées 
du  9  au  11  septembre. 

Elles  ont  mis  en  présence  les  YIP  et  X^  corps  d'armée 
portés  chacun  à  trois  divisions  et  renforcés  par  une 
artillerie  lourde  d'armée  de  campagne;  chaque  corps 
disposait  en  outre  d'une  division  de  cavalerie. 

Le  parti  bleu^  sous  les  ordres  du  général  de  la  cava- 
lerie von  Bissing,  comprenait  le  VIP  corps  d'armée 
(Munster)  et  la  division  de  cavalerie  Â. 

Le  parti  rcfuge^  à  la  tête  duquel  se  trouvait  le  général 
de  la  cavalerie  von  StUnzner  était  composé  du  X*  corps 
d'armée  (Hanovre)  et  de  la  division  de  cavalerie  B. 

Les  personnalités  des  deux  commandants  de  parti, 
la  vieille  réputation  de  résistance  et  de  haute  valeur 
morale  des  troupes  mises  en  présence,  provenant  des 
recrutements  westphalien ,  hanovrien ,  hanséatique , 
avaient  depuis  longtemps  appelé  l'attention  sur  ces 
manœuvres  ;  d'ailleurs,  an  même  degré  que  leurs  devan- 
cières, elles  présentaient  un  intérêt  technique  tout  parti- 
cuUer.  L'infanterie,  par  la  transformation  de  ses  métho- 
des de  combat,  devait  montrer  les  progrès  réalisés  au 


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-TV^ 


SU  LES  MANŒUVRES  IMPÉRIALES  ALLEMANDES  N*  964. 

cours  de  ces  dernières  années  ;  rartillerie,  dotée  depuis 
peu  de  temps  du  canon  96  n/A  allait  appliquer  pour  la 
première  fois  les  principes  de  son  nouveau  règlement; 
enfin,  l'organisation  de  détachements  spéciaux  répon- 
dait aux  essais  de  mise  en  application  pratique  de  décou- 
vertes scientifiques  récentes. 

Les  opérations,  favorisées  par  un  temps  exceptionnel- 
lement beau,  se  sont  développées  dans  une  zone  de 
terrain  limitée  à  TEst  par  la  Weser,  à  TOuest  par  les 
collines  de  TËgge-Gebirge,  au  Nord  par  la  ligne  Holx- 
minden,  Paderborn  et  au  Sud  par  la  vallée  de  la  Diemel. 
(Voir  croquis  n^  1  et  carte  d'ensemble.) 

Le  pays,  sur  lequel  les  troupes  ont  eu  à  se  mouvoir, 
est  coupé  par  le  cours  de  plusieurs  petites  rivières,  cou- 
lant d'abord  du  Nord  au  Sud  en  longeant  les  collines  de 
TEgge,  puis  de  FOuest  à  TEst  pour  se  jeter  dans  la 
Weser.  Tel  est  le  cours  de  la  Nèthe,  dont  la  vallée  forme 
la  plus  importante  coupure.  Cette  rivière  coule  dans 
une  dépression  profonde  ;  les  hauteurs  qui  la  dominent 
au  Nord  comme  au  Sud,  dans  la  partie  de  son  cours 
orientée  Ouest-Est,  s'élèvent  parfois  à  200  mètres 
au-dessus  du  fond  de  la  vallée. 

Entre  Nèthe  et  Diemel,  la  région  présente  l'aspect 
d'un  plateau  dans  lequel  s'enfoncent  médiocrement 
quelques  vallées  ou  ravins  dont  les  berges  sont  analo- 
gues à  celles  de  la  Nèthe;  toutefois  les  troupes  à  cheval 
peuvent  circuler  assez  facilement  sur  ces  pentes  ;  au  Sud 
les  berges  de  la  vallée  de  la  Diemel,  vallée  profonde  d'une 
centaine  de  mètres,  sont  inclinées  en  pentes  douces. 

Le  dessus  du  plateau  légèrement  mouvementé,  à 
ondulations  longues,  est  couvert  de  bouquets  de  bois 
vers  le  Nord  ;  dans  sa  partie  méridionale,  il  est  parsemé 
de  villages  noyés  dans  la  verdure.  Quelques  fossés  de 
drainage  sont  creusés  au  fond  des  dépressions,  mais  de 
nombreux  ponceaux  en  permettent  le  passage  aux  trois 


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Situation   le   9  sept^ 


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)re    (4    heures    malin). 


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N*  964.  BN  1907.  246 

armes.  Le  sol,  dans  ces  fonds,  pourrait  être  maréca- 
geux, mais  la  saison  a  été  très  sèche  et  les  plus  lourdes 
Toitures  peuvent  circuler  partout. 

C'est  un  pays  de  cultures,  sans  haies  ou  autres  clô- 
tures. Les  vues  sont  donc  étendues,  sauf  vers  le  Nord. 

La  région  est  sillonnée  de  bonnes  routes  dans  tous  les 
sens. 

I 

ORGANISATION    DES    MANŒUVRES 

Direction  des  manœuvres.  —  Gomme  en  4906,  le 
général  de  Moltke,  chef  du  Grand  État«Major,  chargé  de 
lorganisation  et  de  la  direction  des  manœuvres,  s'est 
efforcé  par  le  choix  des  dispositions  initiales  de  placer 
les  chefs  de  parti  dans  des  conditions  se  rapprochant  le 
plus  possible  de  celles  qui  pourraient  se  présenter  à  la 
guerre. 

La  région  où  devaient  se  dérouler  les  opérations,  la 
situation  générale  de  départ,  la  composition  des  éléments 
prenant  part  aux  manœuvres,  n'ont  été  connues  qu'au 
moment  même  du  groupement  définitif  des  forces  de 
chaque  parti. 

Afin  de  laisser  sur  ces  différents  points  une  incerti- 
tade  suffisante,  les  parades  traditionnelles  eurent  lieu 
longtemps  avant  le  début  des  manœuvres  impériales  : 
le  27  août  à  Hanovre  pour  le  X®  corps  et  la  division  de 
cavalerie  B;  le  30  août  à  Munster  pour  le  VII®  corps  et 
la  division  de  cavalerie  A. 

A  la  suite  de  ces  parades,  les  corps  d'armée  et  divi- 
sions de  cavalerie  exécutèrent  pour  leur  compte  particu- 
lier des  manœuvres  de  brigade  et  de  division  :  le  X®  corps 
autour  de  Hameln,  le  VIP  corps  près  de  Soest,  les  deux 
divisions  de  cavalerie  (réduites  chacune  à  deux  briga- 
des) entre  Brunswick  et  Gassel. 


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i46  LES  MANŒUVRES  IMPÉRIALES  ALLEMANDES  M*  96i. 

Le  X®  corps  d'armée  était  rendu  à  pied  d'œuvre  ;  le 
Vn*  eorps  fut  transporté  par  voie  ferrée  à  proximité  du 
terrain  des  manœuvres;  il  en  fut  de  même  des  onités 
empruntées  à  différents  corps  d'armée  pour  donner  à 
chaque  parti  la  composition  prévue.  Les  transports 
étaient  en  cours  d'exécution  le  8  au  soir.  De  chaque  cMé 
le  commandement  était  libre  de  modifier  à  son  gré  les 
points  de  débarquements  des  éléments  transportés  par 
chemin  de  fer. 

Une  liberté  d'action  absolue  était  laissée  aux  comman- 
dants de  parti  pendant  les  trois  journées  de  manœuvres 
qui  ne  devaient  comporter  aucune  suspension  d'hosti- 
lités. La  direction  n^apportait  aucune  restriction  parti- 
culière et  ne  devait  nullement  intervenir  depuis  Theare 
fixée  pour  Fouverture  des  opérations  jusqu'au  moment 
où  le  signal  donné  par  le  ballon  mettrait  fin  le  11  sep- 
tembre aux  manœuvres  impériales. 

L'Empereur  était  chef  des  arbitres  ;  il  disposait  d'un 
personnel  très  fortement  constitué  comprenant  :  4  géné- 
raux arbitres;  16  généraux  et  colonels  sous-arbitres; 
60  colonels,  majors  et  capitaines  adjoints;  20 officiers  de 
renseignements. 


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K*%^. 


EN  4907. 


»7 


Composition  des  partis. 


Parti  bleu. 

Commandant  du  parti  :  général  de  la  cavalerie  von  Bissing. 


ÉLÉMENTS  CONSTITUTIFS. 


yil*  CORPS  D'ARUÉB. 

43*  division. 

25-  et  26»  brig.  d'inf.  (13s  66%  16«  et55«), 

Détachement  de  mitrailleuses  n^  10  (i) 

Régiment  de  hussards  n*  8 

13*  brigade  d'artillerie  (tî*  et  58«) 

i  compagnies  du  bat.  de  pionniers  n*  7. . . . 
1  détachement  de  téléphonistes 


44*  division. 

27«  et  28*  brigades  d'inf.  (i6*,  53%  39*,  57*). I  12 

Bataillon  de  chasseurs  n*  7 I    1 

Régiment  de  cuirassiers  n°  4 ... 

U<  brigade  d'trifllerie 

1  compagnie  do^bataillon  de  pionniers  no7 

4  détachement  de  télépbenistes >» 


12 


41*  ditision. 


79*  et  42*  brrg.  d'inf.  (158*,  459%  82s  83-). 

Régiment  de  dragons  n*  5 

Régiment  d'artillerie  de  campagne  n*  14.. . 
1  compagnie  du  bataillon  de  pionniers  n<>  7. 
4  détachement  de  téiéphoniâtes 


EUmenls  non  endivitionnés. 


1  compagnie  cycliste 

1  détachement  de  télégraphie 

1  détachement  de  téléphonistes 

1  détachement  d'aérostiers 

1  détachement  de  projecteurs 

4*'  bataillon  du  régiment  d'artillerie  à  pied 
n*7 


A  rsportêr., 


42 


42(>) 


11(») 


SS 


T] 


37 


1B 


29 


(t)  Affecté  i  la  tS*  brigade. 
(1)  Doat  1  groape  dV 
(S)  DoDt  S  k  cheval. 


(1)  Doat  1  groape  d'obaalers  légers. 


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'  ^"»  jyjnvi^ 


248 


LES  MANŒUVRES  IMPÉRULBS  ALLEMANDES  N*  964. 


ÉLiUEIfTS  CONSTITUTIFS. 

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37 

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37 

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15 

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» 

4 

i 

2 

IhTISIOIl  DE  CATALERIE  A  (i). 

?•  brig.  de  caYal.  (2«  cuirassiers,  40»  hus- 
sards)   

U«  brig.  decaval.  M1«  hussards,  5«uhlaDs). 

16«  brig.  de  csTal.  (7*  dragoDs,  7*  ublans). . 

Groupe  à  cheval  du  régimeot  d'artillerie  de 

campagoe  n*  1 1 

Détachemeot  de  mitrailleuses  d»  2 

i/i  détachement  de  signaleurs  de  campagne. 
4  détachement  de  pionniers  de  c«Talerie. . . 

Totaux 

(i)  DivUioD  provisoire  formée  d'éléments  empruat 

«s  à  différents  corps 

d'armée.                   1 

Parti  rouge. 

Commandant  du  parti  :.  général  de  la  caralerie  Ton  StUnzner. 


ÂLéUENTS   CONSTITUTIFS. 

•à 
K 

S 

i 

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X«  CORPS  d'armée. 

19*  divUion. 

37eet38«  brig.  d'inf.  (78-,  94-,  73« 
Régiment  de  hussards  d*>  17 

«t74«). 

12 

» 
» 

» 
42 

19»  brigade  d'arlillerie  (26«  et  62«) 

2  compagnies  du    bataillon   de   pionniers 
n»  10 

V 

1  détachement  de  téléphonistes 

, 

A  reporter 

■ 

(i)  Dont  1  groupe  d'obusiers  légers. 


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N«964. 


EN  4907. 


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ÉLÉMKHTS    C01IST1TDTIF8. 

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Report 

20*  diwion, 

39«  ct40«  brigades  d'infanterie  (79%  164% 

77-et92«) 

DéUrhemeot  de  mitrailleuses  n«  3(i) 

Réftiment  de  draaons  n*  16. 

20*  brigade  d'arUllerie  (10*  et  46«) 

1   compagnie    do  bataillon    de    pionnien 
n*  40 

1  détachement  de  télépbonistes 

17«  divition. 

33*  et  34»  brigades  d'infanterie  (76«,  76% 
89«el90«) 

Bataillon  de  chasseurs  n*  9. 

R^ffiment  de  hussards  n*>  15 

47-  brigade  d'artillerie  (2i«  e!  60') 

4  compagnie  du   bataillon    de   pionniers 
n«  4u.             

1  détacbem»  nt  de  télépbonistes 

ÉlémenU  non  endivisionnés. 

1  compagnie  cycliste 

4  délachemenl  de  téléaranhie    

4  détachement  de  téléphonistes, 

1  détachement  de  télégraphie  sans  fil 

1  délachement  d'aérostiers 

4«'  bataillon  du  régiment  d'artillerie  à  pied 
de  la  Garde             

BlYISIOH   DE  CAVALKRIE  B  (<). 

5*  brig.  decaTalerie  (2*  dragons,  3«  ublans). 

47*  brig.  de  cafalerie  r4>  et  48-  dragons). 

49*  brigi<de    de   caTalerie    (I9«  dragons, 

43«Qhlans) 

Groupe  à  cboTal  du  rég.  d'artillerie  de  cam- 
pagne n*  4  0 

DéUchement  de  mitrailleuses  n»  44 

V^  détachement  de  signaleurs  de  cam- 
pagne  .-... 

4  déUchement de  pionniers  de  caTalerie 

Totaux 

(1)  Affecté  à  U  8»e  brigade. 

(1)  Division  provisoire  formée  d'éléments  empruntés  i  dlfférenU  corps  d'armée. 

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tte  LES  MANŒUVRES  IMPÉRIALES  ALLEMANDES  N*  9tt. 

Tous  les  régiments  d'infanterie  sont  à  trois  bataillons. 
Les  458^,  159^,  164^,  normalement  à  deux  bataillons,  ont 
constitué  un  troisième  bataillon  au  moyen  des  rései-vistes 
encadrés  par  des  officiers  et  des  sous-officiers  préleyés 
sur  les  bataillons  actifs. 

L'effectif  des  compagnies  d'infanterie  est  porté  à 
200  hommes  environ,  ce  qui  représente  une  moyenne  de 
70  réservistes  par  unité  active. 

Les  réservistes  ont  été  convoqués  au  milieu  d'août  ;  ils 
ont  été  préparés  pour  les  parades  de  TEmpereur,  pois 
entraînés,  par  les  manœuvres  de  brigade  et  de  divisioD, 
aux  fatigues  des  manœuvres  impériales. 

Les  escadrons  de  cavalerie  comptent  de  70  à  80  sabres. 

Les  batteries  attellent  quatre  ou  six  pièces,  sans  cais- 
sons, sauf  dans  les  batteries  à  cheval  ;  elles  sont  toutes 
armées  du  nouveau  matériel. 

L'effectif  de  chacun  des  partis  est  sensiblement  équi- 
valent et  s'élève  à  50>000  hommes  environ. 

A  remarquer  le  rattachement  d'un  détachement  de 
mitrailleuses  à  une  brigade  d'infanterie  dans  chaque 
parti,  l'affectation  à  toutes  les  divisions  d 'infanterie  d'un 
détachement  de  téléphonistes,  l'adjonctioD  à  chaque 
corps  d'armée  d'une  compagnie  cycliste  et  d'un  bataillon 
d'artillerie  à  pied  formant  quatre  batteries  d'obusiers 
lourds  de  15  modèle  1902  (à  quatre  pièces);  enBn  au 
VII®  corps  est  affecté  un  détachement  de  projecteurs 
et  au  X®  corps  un  détachement  de  télégraphie  sans  fil. 

Thèmes  de  manœuvre. 

La  situation  générale  est  la  suivante  :  une  armée  rouge 
a  été  battue,  les  5  et  6  septembre,  par  une  armée  bleue, 
entre  Dûlmen  et  Lûnen  ;  elle  a  été  rejetée  vers  le  Teuto- 
bûrger-Wald.  (Voir  croquis  n®  1.) 

Situation  particulière  au  parti  bleu.  —  La  division  de 

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N*  964.  BN 1907.  254 

cavalerie  A,  appartenant  à  un  corps  de  cavalerie  lancé  à 
la  poursuite  de  l'ennemi ,  a  atteint  le  7  septembre  la 
région  de  Lippstadt  ;  elle  a  reconnu  que  l'aile  gauche  de 
l'adversaire  s'est  retirée,  par  Hamm,  sur  Wiedenbriick. 
Au  Sud  de  cette  ligne  elle  ne  s'est  heurtée  qu'à  de 
faibles  détachements  de  cavalerie. 

En  conséquence,  le  transport  du  VII®  corps,  venant 
du  Rhin,  est  prolongé  jusque  dans  la  région  de  War- 
burg  :  13*  et  14®  divisions  d'infanterie  par  Hagen-Arns- 
berg,  41®  division  d'infanterie  par  Marburg-Cassel  ;  les 
débarquements  commencent  dès  le  8  septembre  au 
matin.  La  protection  des  voies  de  transport  et  des  pre- 
miers débarquements  est  assurée  par  la  division  de 
cavalerie  A  mise  à  la  disposition  du  commandant  du 
VII®  corps  ;  la  mission  antérieure  de  cette  division  est 
confiée  à  une  autre  cavalerie. 

Le  commandant  du  VII®  corps  reçoit  la  mission  de  se 
porter  contre  le  flanc  et  les  derrières  de  l'ennemi. 

A  l'arrivée  du  général  commandant  le  VII®  corps  à 
Warburg,  le  9  septembre,  à  3  heures  du  matin,  la  situa- 
tion des  éléments  du  parti  bleu  est  la  suivante  :  état- 
major  delà  41®  division  et  79®  brigade  près  de  Liebenau; 
13®  division  et  artillerie  lourde  autour  de  Warburg  ;  divi- 
sion de  cavalerie  A  à  Lichtenau.  De  4  heures  du  matin  à 
5  heures  du  soir  le  reste  de  la  41®  division  débarquera  à 
Hofgeismar  et  Humme,  la  14®  division  à  Warburg  et 
Scherfede. 

Le  commandant  en  chef  de  l'armée,  à  Drensteinfurt, 
fait  connaître  que  les  arrière-gardes  de  l'ennemi  se  trou- 
vaient le  8  septembre  au  soir  sur  la  ligne  Wiedenbrûck 
— Glandorf;  l'armée  bleue  doit  continuer  sa  marche 
offensive  le  9  septembre  en  partant  de  la  ligne  Beckum 
■— Telgte,  l'aile  droite  se  dirigeant  sur  Wiedenbrttck. 

La  division  de  cavalerie  A  a  rendu  compte  de  la 
marche  d'une  longue  colonne  de  toutes  armes,  sans 
doute  l'aile  gauche  de  l'ennemi,  sur  la  route  Wieden- 


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262  LES  MANŒUVRES  IMPÉBULB8  ALLEMANDES  N*  96i. 

bruck-Neuenkirchen  le  8  septembre  après  midi.  Horo 
n'était  pas  occupé  par  l'ennemi  ;  par  contre  des  patrouilles 
durent  se  retirer  devant  de  forts  détachements  de  cava- 
lerie ennemie  près  de  Schwalenberg  et  de  Blomberg. 

Des  patrouilles  de  la  13®  division  d'infanterie  s'étaient 
heurtées  entre  Brakel  et  Yôrden'à  des  détachements 
de  cavalerie  ;  au  Sud  de  la  Nèthe  on  n'a  va  que  des 
patrouilles  ennemies. 

Situation  particulière  au  parti  rouge. —  L'armée  rouge 
reçoit  des  renforts  de  la  rive  droite  de  la  Weser  ;  elle  a 
l'intention  de  reprendre  le  combat  sur  le  Teutobtlrgcr- 
Wald. 

A  l'aile  gauche  de  ces  renforts  se  trouve  le  X®  corps 
d'armée  avec  la  division  de  cavalerie  B. 

Le  8  septembre  au  soir  la  situation  est  la  suivante  :  le 
X®  corps  a  une  division  sur  la  route  Hameln-Lûgde,  une 
division  sur  la  route  Bodenwerder-Rischenau  ;  la  divi- 
sion de  cavalerie  B  est  entre  Stadtoldendorf  et  flolz- 
minden. 

A  8  heures  du  soir,  le  général  commandant  le  corps 
d'armée  reçoit,  à  Grohnde,  le  télégramme  suivant  : 

Grand  quartier  général,  Bielefeld,  8  septembre,  7  h.  30  soir. 

L*armée  a  arrêté  ses  arrière-gardes  sur  la  ligne  Glandorf— Wieden- 
brûck  ;  elle  doit  se  retirer  demain  sur  leTeutobûrger-Wald,  Taile  gauche 
sur  Detmold. 

L^ennemi  a  atteint  Beckum,  aujourd'hui,  aTec  son  aile  droite.  Une 
forte  cavalerie  ennemie  a  été  signalée  en  marche  de  Lippstadt  sur 
Wewelsbourg  par  Geseke;  sauf  cela  la  région  entre  Paderborn  et  Lipp- 
stadt était  libre.  D*après  des  renseignements  certains,  un  corps  d'armée 
ennemi,  au  moins,  proTenant  du  Rhin,  est  transporté  par  Toie  ferrée 
par  Hagen.  Des  débarquements  s'effectuent  depuis  ce  matin  à  Scherfede 
et  Warburg. 

Votre  mission  est  de  rejeter  l'ennemi  Tenant  de  cette  direction. 

La  i7«  division  d'infanterie  est  mise  à  voire  disposition  comme  ren- 
fort. Elle  est  amenée  par  voie  ferrée  à  Hanovre  où  le  premier  train 
arrivera  le  9  septembre  à  minuit  30;  les  trains  se  succéderont  de  demi- 


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N«  964.  EN  1907.  253 

heure  en  demi-heure.  Il  vous  appartient  de  donner  les  ordres  n^'ces- 
siires  pour  le  transport  ultérieur  à  partir  de  Hanovre. 

Le  Général  commandant  Varmée^ 
X.,. 

Des  patrouilles  se  sont  retirées,  le  8  septembre,  devant 
le  service  d'exploration  du  X®  corps  dans  la  direction  de 
Dribarg.  La  division  de  cavalerie  B  a  reconnu  de  faibles 
détachements  de  cavalerie  près  de  Brakel  et  de  Beve- 
ruDgen. 


II 

OPÉRATIONS. 

Journée  du  9  septembre. 

N,  B.  —  L'ouverture  des  hostilités  a  lieu  de  part  et 
d'autre  le  9  septembre  à  4  heures  du  matin  ;  toutefois  les 
éléments  du  serviced'exploration(escadrons  etpatrouilles) 
peuvent  sortir  des  cantonnements  dès  2  h.  30  du  matin. 

Inienliofis  des  chefs  de  parti.  —  Parti  bleu,  —  Afin  de 
pouvoir  attaquer  Tennemi  sur  ses  derrières,  le  général 
von  Bissing  a  tout  d'abord  l'intention  de  s'emparer  des 
passages  de  la  Nèthe.  Dans  ce  but,  il  met  en  marche 
vers  cette  rivière  dès  6  heures  du  matin  la  division  de 
cavalerie  A  et  les  troupes  disponibles  du  VIP  corps  : 

La  division  de  cavalerie  A,  à  laquelle  est  rattachée  la 
compagnie  de  cyclistes,  doit  se  porter  de  Willebadessen 
et  Neuenheerse  par  Brakel  sur  Yôrden  ; 

La  43*  division  d'infanterie  avec  Tartillerie  lourde,  de 
Hohenwepel  par  Peckelsheim  sur  Brakel  ; 

La  41*  division  d'infanterie  (état-major  et  79*  brigade) 
de  Korbecke  par  Borgentreich  sur  Hembsen;  le  reste  de 
la  division,  après  son  débarquement,  se  rassemblera  à 
Borgentreich. 


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251  LES  MANŒUVRES  IMPÉRIALES  ALLEMANDES  N«  964. 

La  14^  division  d'infanterie  se  rassemblera  à  Peckels- 
heim;  le  débarquement  prévn  pour  la  28*  brigade  à 
Scherfede  est  transporté  en  avant  à  Eissen  sur  Tordre  du 
général  commandant  le  corps  d'armée . 

Parti  rouge.  —  Le  commandant  du  parti  rouge  a  Iln- 
tention  de  s'emparer  des  passages  de  la  Nèthe  dès  le 
9  septembre.  Départ  à  4  heures  du  matin. 

Itinéraires.  —  Division  de  cavalerie  B,  de  Holzminden 
par  HOxter  sur  la  rive  sud  de  la  Nèthe  dans  la  région 
Frohnhausen-Natingen,  afin  d'assurer  les  débouchés  sur 
la  rive  droite  de  la  rivière  aux  19®  et  20®  divisions  d'infan- 
terie ; 

19®  division  d'infanterie,  de  Fischanger  (S  kilomètres 
Sud  de  Lûgde)  par  Schwalenberg,  Holzhausen  sur 
Brakel  ; 

20®  division  d'infanterie  et  artillerie  lourde  de  Lowen- 
dorf  par  Vôrden,  Bokendorf  sur  Hembsen. 

La  17®  division  d'infanterie  est  amenée  par  voie  ferrée 
jusqu'à  HOxter,  Holzminden,  Stadtoldendorf  et  y  débarque 
depuis  3  h.  30  du  matin  jusqu'à  5  heures  du  soir.  Elle 
doit  pouvoir,  aussitôt  que  possible  et  même  partiellement, 
prendre  part  à  tout  combat  engagé  sur  la  coupure  de  la 
Nèthe.  Ses  premiers  débarquements  sont  couverts  par  I& 
compagnie  cycliste  du  X®  corps. 

Exécution  de  la  manœuvre.  —  Parti  bleu.  —  Mises  en 
marche,  dès  6  heures  du  matin,  les  avant-gardes  des 
colonnes  du  parti  bleu  devaient  atteindre  la  Nèthe  vers 
11  heures  du  matin  :  la  division  de  cavalerie  A,  dont  le 
rôle  semblait  être  d'assurer  les  débouchés  au  delà  àe 
la  rivière  aux  colonnes  de  son  parti,  pouvait,  dès  8  heures 
du  matin,  se  trouver  vers  Brakel-Hembsen  et,  de  là,  en 
gagnant  du  terrain  vers  le  Nord,  il  lui  était  possible, 
dans  cette  région  difficile,  de  ralentir  considérablement 
la  marche  des  troupes  du  parti  rouge. 


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N*  964.  EN  1^7.  S55 

Cette  diTision,  après  s'être  réunie  le  matin  près  de 
Dringenberg,  se  porte  par  Schmechten  et  Riesel  an  Sud 
de  Brakel;  elle  s'arrête  dans  les  prairies  situées  entre 
cette  localité  et  la  Nèthe  où  elle  parait  s'être  immobilisée 
pendant  toute  la  matinée. 

Vers  8  heures  du  matin,  le  commandant  du  parti  bleu 
est  avisé  que  les  hauteurs  de  la  rive  droite  de  la  Nèthe 
sont  tenues,  vers  la  ligne  Hampenhausen-Auenhausen- 
Natingeo,  par  des  éléments  de  cavalerie  ennemie  appuyés 
par  de  Tartillerie  et  des  mitrailleuses. 

Dès  8  h.  30,  Tennemi  ouvre  le  feu  à  grande  distance 
sur  la  tête  de  la  79®  brigade  et  sur  la  colonne  de  la  i  3* divi- 
sion qui,  par  Peekelsheim,  se  porte  dans  la  vallée  de  la 
Nèthe. 

Afin  de  chasser  l'ennemi  des  positions  qu'il  occupe,  le 
général  von  Bissing  prescrit  à  la  79®  brigade  de  marcher 
sur  Natingen  et  ramène  la  13®  division,  dont  la  tête  va 
atteindre  Rheder,  sur  les  hauteurs  de  Hampenhausen. 
La  79®  brigade  se  déploie  et  progresse  vers  Natingen 
en  obligeant  les  fractions  de  cavalerie  ennemie  à  reculer 
devant  elle  ;  mais  bientôt,  la  marche  de  cette  brigade, 
qtd  ne  dispose  d'aucune  artillerie,  est  définitivement 
arrêtée  par  des  troupes  d'infanterie  ennemie  appuyées 
d'artillerie  et  de  mitrailleuses  qui  viennent  d'occuper  la 
ligne  des  hauteurs  de  la  cote  323. 

La  13®  division,  déjà  engagée  dans  la  vallée  de  la 
Nèthe,  se  porte  sur  le  plateau  en  trois  colonnes  par  les 
roates  Rheder-Erkeln,  Gehrden- Hampenhausen  et 
Niesen-Frohnhausen. 

La  colonne  du  centre  se  déploie  immédiatement  après 
être  sortie  de  la  vallée  et,  suivie  de  l'artillerie  de  la 
division,  se  dirige  sur  Hampenhausen  en  refoulant 
devant  elle  les  forces  de  cavalerie  ennemie  qui  reculent 
abonne  distance  dans  la  directiondu  Hampenhâuserberg. 
L'infanterie  dépasse  Hampenhausen  et  marche  dans 
la  direction  du  Nord  à  la  suite  de  la  cavalerie  ennemie. 


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866  LES  MANŒUVRES  IMPÉRIALES  ALLEMANDES         N«  9S4. 

La  marche  est  appuyée  par  l'artillerie  de  la  division  qai 
établit  un  régiment  à  l'Est  et  près  de  Hampenhausen,  un 
régiment  au  Nord  de  la  cote  318  (Nord  d'Auenhansen). 

Au  moment  où  la  1*^  ligne  d'infanterie,  qui  marche 
par  unités  accolées  et  déployées,  atteint  la  cote  275  elle 
est  chargée  par  de  nombreux  escadrons  ennemis  qui 
débouchent  subitement  de  la  ligne  marquée  parle  chan- 
gement de  pente  Nord  du  Hampenhauserberg. 

Cette  attaque  de  cavalerie  ne  peut  qu'arrêter  momen- 
tanément la  marche  de  Tinfanterie  et  les  escadrons  se 
replient  vers  le  Nord. 

L'infanterie  bleue  continue  son  mouvement  et  atteint 
la  ligne  précédemment  indiquée  du  Hampenhftuserberg; 
là,  elle  se  trouve  subitement  devant  de  fortes  colonnes 
d'une  infanterie  ennemie  qui  a  débouché  d'Erkeln.  Elle 
ouvre  le  feu  contre  cette  infanterie,  repousse  une  attaque 
à  la  baïonnette  dirigée  sur  les  pentes  Nord>Est  da 
Hampenhauserberg  et  oblige  les  troupes  ennemies  â 
reculer,  partie  vers  la  lisière  Ouest  du  bois  de  l'Osterberg, 
partie  au  Nord  d'Erkeln. 

Pendant  que  la  colonne  du  centre  gagnait  ainsi  du 
terrain  vers  le  Nord,  la  3®  colonne  de  la  13®  division, 
avec  l'artillerie  lourde,  s'était  avancée  sur  Frohnhausen: 
de  là,  elle  se  laissait  attirer  sur  Natingen;  mais  l'infan- 
terie, peu  après  avoir  dépassé  Auenhausen,  était  arrêtée 
par  des  troupes  du  parti  rouge,  infanterie  et  artillerie, 
qui  occupaient  la  région  de  Natingen. 

L'artillerie  lourde  avait  essayé  de  contre-battre  Tar- 
tillerie  ennemie  placée  sur  les  hauteurs  323  ;  dans  ce 
but,  elle  s'était  mise  en  batterie  dans  le  vallonnement 
situé  au  Nord-Ouest  de  Auenhausen  (Ouest  cote  318)  (i)- 


(1)  Situation  assez  particulière  où  Tartillerie  lourde  se  trouve  derrière 
le  centre  de  Tartillerie  de  la  13*  division,  ayant  une  direction  de  tir 
perpendiculaire  à  celui  des  batteries  de  campagne. 


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N«  964.  KN  1907.  257 

Telle  est  la  situation,  vers  11  heures:  arrêt  devant 
Natingen,  succès  sur  le  Hampenhaûserberg. 

A  ce  moment,  le  commandant  du  parti  bleu  est  informé 
que  la  tête  d'une  forte  colonne  de  toutes  armes  en  marche 
par  Holzhausen  approche  de  Brakel.  Le  général  von 
Bissing  se  décide  à  rompre  le  combat  et  donne  Tordre  à 
ses  troupes  de  se  replier  sur  la  ligne  Ëissen-Peckelsheim, 

Le  mouvement  de  retraite  entamé  aussitôt  s'effectue 
sans  aucun  incident  et  sans  poursuite  de  la  part  de  Fad- 
versaire.  Les  unités  du  parti  bleu,  engagées  dans  la 
matinée,  s'arrêtent  définitivement  vers  1  heure  de 
Taprès-midi  sur  la  ligne  Peckelsheim-Natzungen,  sur 
laquelle  sont  dirigés  les  renforts  dont  les  débarquements 
durèrent  jusqu'à  S  heures  du  soir. 

La  division  de  cavalerie  Â  s'était  conformée  au  mouve- 
ment de  recul  des  troupes  de  son  parti  ;  elle  se  repliait 
par  les  hauteurs  de  la  rive  gauche  de  la  Nèthç  en 
essayant  d'arrêter  par  ses  feux  le  mouvement  d'une 
colonne  rouge  qui  marchait  de  Brakel  sur  Rheder. 

Cette  division  s'installait  vers  1  heure  après  midi,  au 
bivouac,  dans  la  région  de  Gehrden. 

Parti  rouge.  —  Les  mouvements  commencent  dès 
4  heures  du  matin. 

La  division  de  cavalerie  B  se  porte  d'Holzminden  sur 
les  hauteurs  de  la  rive  droite  de  la  Nèthe  ;  reconnaissant 
la  marche  de  colonnes  de  toutes  armes  dans  la  direction 
du  Nord,  elle  s'établit  sur  laligne  Hampenhausen-Natin* 
gea  dont  elle  occupe  les  points  d*appui,  soutenue  par 
son  artillerie  à  cheval  et  son  détachement  de  mitrail- 


Lacompagoie  cycliste,  qui  a  protégé  A  HOxter  les  pre- 
miers débarquements  des  troupes  arrivant  par  voie  fer- 
rée, rejoint  bientêt  la  division,  l'aide  dans  sa  marche, 
et,  finalement,  semble  avoir  occupé  Brakel. 

Dès  8  h.  30  du  matin,  les  éléments  de  la  division  de 


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888  LB8  MANŒUVRES  IMPERIALES  ALLEMANDES         N«  96i. 

câYâlerie  ouvrent  le  feu  i  longue  distance. sur  les  colon- 
nes ennemies  marchant  d'une  part  sur  Natingen,  d'autre 
part  par  Peckelsheim  vers  la  vallée  de  la  Nèthe.  Par  le 
combat  à  pied,  elle  oblige  les  troupes  adverses  à  se 
déployer;  mais  bientôt  elle  recule  devant  des  unités 
d'infanterie  qui,  de  la  vallée  de  la  Nèthe,  marchent  sur 
Frohnhavsen-Hampenhausen. 

Comme  à  ce  moment  Tavant-garde  de  la  20*  division 
occupe  la  région  de  Natingen,  la  division  de  cavalerie  B  se 
replie  en  entier  dans  la  direction  du  Hampenhaûserberg. 

Vers  9  heures  du  matin,  en  effet,  Tavant-garde  de  la 
SO*  division,  comprenant  un  régiment  d'infanterie,  qd 
régiment  d'artillerie  et  un  détachement  de  mitrailleuses, 
occupe  les  hauteurs  de  la  cote  323  au  Nord  de  Natingen, 
sur  lesquelles  s'établissent  l'artillerie  et  les  mitrailleases. 
Cette  avant-garde  arrête  définitivement  dans  cette  région 
la  marche  des  troupes  ennemies  qui,  d'abord  par  le  Sad« 
progressent  vers  Natingen  et  plus  tard,  par  Auenhausen 
essayent  d'avancer  vers  la  cote  323  et  Natingen. 

La  division  de  cavalerie  B,  cédant  d'assez  loin  le  ter- 
rain devant  l'ennemi,  vient  s'arrêter  au  delà  de  la  ligne 
de  changement  de  pente  accusé  au  Nord  du  Hampen- 
haûserberg. 

De  là,  à  contre-pente,  elle  se  porte  à  l'attaque  des 
unités  d'infanterie  déployées  et  intactes  qui  viennent 
d'atteindre  la  cote  275.  Cette  attaque,  exécutée  dans  des 
conditions  peu  favorables  ne  peut  réussir,  mais  elle  pa^ 
vient  cependant  à  ralentir  un  instant  la  marche  de  l'in- 
fanterie ennemie  et  permet  à  une  partie  du  gros  de  U 
20^  division  de  se  rassembler  au  débouché  d'Erkeln. 

Le  gros  de  cette  division,  séparé  de  son  avant-garde, 
surpris  par  l'arrivée  de  l'infanterie  ennemie  sur  le  fiam- 
penhftuserberg,  veut  se  porter  à  l'attaque  de  ces  hau- 
teurs; mais  l'assaut,  bien  qu'exécuté  avec  entrain, 
échoue  et  le  gros  de  la  20^  division  recule,  partie  sur 
la  lisière  Ouest  du  bois  de  l'Osterberg,  partie  au  Nord 


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N«%4.  EN  1907,  iBSB 

d'Erkeln,  sous  la  protection  de  son  artillerie  et  de  Tar- 
tillerie  lourde  installées  vers  le  Hembserberg, 

Vers  11  heures  du  matiu,  au  moment  où  la  20®  divi- 
sion est  mise  en  échec,  Favant-garde  de  la  19®  division 
(74®  d'infanterie)  atteint  Brakel. 

C'est  à  ce  moment  que  toutes  les  troupes  du  parti  bleu 
rompent  le  combat  et  se  replient  vers  le  Sud. 

Il  n'y  eut  pas  de  poursuite  organisée  par  le  parti 
rouge  ;  au  sortir  de  Brakel,  la  19®  division  en  colonnes 
de  route  se  porte  sur  Hampenhausen  et  Rheder;  des 
troupes  de  cavalerie  ennemie  essayent,  sans  résultat,  de 
ralentir  en  la  canonnant  la  colonne  qui  marche  sur  Rhe- 
der- 

Le  gros  de  la  20®  division  se  rassemble  autour  d'Er- 
keln.  Les  premiers  éléments  de  la  17®  division,  dès  leur 
débarquement,  sont  portés  vers  Amelunxen  et  Drenke, 
sans  pouvoir  prendre  part  à  la  lutte. 

Dès  1  heure  de  Taprës-midi  les  hostilités  cessent 
partout  et  les  troupes  sont  mises  au  repos. 

Du  c6té  du  parti  rouge,  les  troupes  d'infanterie  étaient 
exténuées,  une  partie  d'entre  elles  étaient  en  marche 
depuis  2  heures  du  matin  et  avaient  exécuté  des  trajets 
de  60  à  65  kilomètres. 

Aucun  coup  de  feu  ne  fut  plus  tiré  de  la  journée, 
exception  faite  pour  la  19®  division  qui,  à  la  tombée  du 
jour,  s'emparait  encore  de  Siddessen. 

Dans  la  soirée  du  9  septembre  la  situation  des  deux 
partis  est  la  suivante  (voir  croquis  n®  2)  : 

Parii  bleu,  —  Quartier  général  à  Niesen. 

41®  divisioD  autour  de  Natzungen  ;  13®  division  à  Wil- 
legassen,  Schweckhausen  ;  14®  division  dans  la  région 
Niesen-Peckelsheim  ;  division  de  cavalerie  A  autour  de 
Gehrden  (compagnie  cycliste  à  Gehrden). 

La  ligne  des  avant-postes  passe  par  Dalhausen,  Bor- 
gholz,  Frohnhausen,  cote  2S6  (N.  Charlottenhof). 


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260 


LES  MANŒUVRES  IMPÉRIALES  ALLEMANDES         N«  964. 


Parli  rouge.  —  Quartier  général  Hainhausen  (Sud  de 
Bokendorf). 

Division  de  cavalerie  B  :  Herste-Istrup  ;  —  19«  divi- 
sion Rheder  et  à  FEst  ;  —  20*  division  Ërkeln,  Hembseu  ; 
17®  division  autour  de  Drenke. 

Situation  le  9  septembre  au  soir. 

Croquù  n»  2. 


o   Bcàtffdarf 
•  Hainhsn. 

Rheder l 

bref  en     •  Ttùhnhsn 


fheke/shàmi 


Xchdic 


ûaryeûtre/eh 


■/û 


fS/(/A 


Les  avant-postes  tiennent  la  ligne  Siddessen,  HampeD- 
hausen,  Rothe,  Roggenthal  (compagnie  cycliste). 

La  Direction  a  fait  connaître  :  au  parti  bleu  que  l'ar- 
mée bleue  a  atteint  Wiedenbrûck  avec  son  aile  droite; 
—  au  parti  rouge  que  Farmée  rouge  s'est  retirée  sur  le 
Teutobûrger-Wald. 


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N»  964.  BN  1907.  «6< 

Journée  du  10  septembre. 

Intentions  des  chefs  de  parti.  —  Parti  bleu.  —  Le 
commandant  du  parti  bleu,  afin  de  reprendre  la  coupure 
de  la  Nèthe,  se  décide  à  attaquer  dès  4  heures  du  matin 
les  positions  occupées  par  l'ennemi  en  portant  son 
effort  principal  sur  l'aile  gauche  de  l'adversaire  vers 
Tietelsen. 

Une  attaque  primitivement  exécutée  dans  la  nuit  par 
la  28^  brigade  dans  le  but  de  s'emparer  de  Hampen- 
hausen  a  échoué. 

Conformément  aux  ordres  donnés  pour  le  9  sep- 
tembre : 

La  41^  division,  franchissant  la  ligne  des  avant-postes 
à  4  heures  du  matin  s'avancera  par  Dalhausen  et  Bor- 
gholz  sur  le  Schmerberg  et  Rothe  ; 

La  43^  division  se  tiendra  entre  Borgholz  et  le  bois  de 
Bannenberg  ; 

La  44^  division  avec  l'artillerie  lourde  se  rassemblera 
entre  Frohnhausen  et  Hegge  ; 

La  division  de  cavalerie  A  se  portera  contre  l'aile 
droite  ennemie. 

Parti  rouge.  —  Le  X«  corps  doit  se  tenir  prêt,  dès 
5  heures  du  matin,  sur  la  ligne  Siddessen — TodtenkOpfe 
—Tietelsen  à  repousser  toute  attaque  de  l'ennemi  ou  à 
prendre  l'offensive  si  Tennemi  n'attaque  pas. 

La  division  de  cavalerie  B  surveillera  la  région  Drin- 
genberg,  Altenheerse. 

Exécution  de  la  manœuvre.  —  Parti  bleu.  —  Dès 
4  h.  30  du  matin,  en  pleine  nuit,  les  régiments  de  la 
79^  brigade  (41®  division)  qui  se  sont  avancés  par  Dal- 
hausen et  Borgholz  attaquent  au  Schmerberg  et  à 
Rothe  les  avant-postes  ennemis  fortement  établis  sur  les 
pentes  Sud  de  la  cote  336  et  autour  du  village. 


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tt3  LES  MANŒUVRES  IMPÉRIALES  ALLEMANDES  N»  9S4. 

Ils  parviennent  tout  d'abord  à  repoasser  les  fractions 
avancées  de  Tennemi;  mais  bientôt,  qnoique  sootenus 
par  le  gros  de  la  41*  division,  ils  sont  arrêtés  au  Schmer- 
berg  et  devant  Hetelsen. 

Dès  les  premières  lueurs  de  l'aube,  la  41*  division, 
qui  ne  dispose  que  d'un  régiment  d'artillerie,  est  vîolçm- 
ment  contre-attaquée  sur  sa  droite  par  des  forces  consi- 
dérables d'infanterie  soutenues  par  une  forte  artillerie 
qui  débouchent  du  Schmerberg;  prise  de  flanc,  la  droite 
de  la  41*  division,  sous  les  feux  de  l'adversaire,  aban- 
donne le  Schmerberg  et  rétrograde  vers  Borgholz. 
Au  même  instant,  la  gauche  arrêtée  devant  Tietelsen 
est  rejetée  sur  Rothe  par  des  troupes  ennemies  qui 
s'avancent  par  Tietelsen  et  les  hauteurs  de  la  cote  332. 

Dans  un  désordre  extrême,  les  unités  rétrogradent 
par  Rotbe,  déjà  aux  mains  de  Tennemi,  et  la  Warte-T. 
sur  Borgholz  où  la  41*  division  parviendra  enfin  à  se 
reformer. 

La  13*  division,  de  son  cêté,  est  péniblement  arrivée 
de  nuit,  dans  la  région  qui  lui  été  assignée  ;  afin  d*aider 
la  41®  division,  elle  veut  au  petit  jour  se  porter  vers 
Rothe  ;  mais  elle  est  retardée  dans  sa  marche  par  les 
difficultés  du  terrain  et  le  sort  de  la  41*  division  est  déjà 
décidé  lorsque  ses  premiers  éléments  sont  en  mesure 
d'aborder  Fennemi.  Son  attaque,  dirigée  vers  Rothe, 
est  arrêtée  sur  la  crête  de  la  Warte-T.  par  des  troupes 
ennemies  qui  débouchent  du  village  et,  malgré  les 
renforts  poussés  sur  la  crête,  la  marche  de  la  13*  division 
est  définitivement  enrayée. 

A  ce  moment,  des  hauteurs  autour  de  Rothe,  une  ligne 
de  batteries  ouvre  le  feu  contre  la  13®  division;  en  même 
temps,  des  troupes  d'infanterie  nombreuses  s'avancent 
entre  Natingen  et  Rothe  soutenues  par  une  artillerie 
établie  au  Nord  de  Natingen  qui  est  aux  mains  de 
l'ennemi. 

Dans  ces  conditions,  quoique  aidée  par  le  feu  de  son 


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N«  964.  EN  4907.  283 

artillerie  qui  a  pris  position  au  Nord-Est  de  Natsungea 
et  par  le  tir  de  l'artillerie  lourde,  en  batterie  au  Sud  dn 
bois  du  Bannenberg,  sur  le  chemin  de  Frohnhausen  à 
Natzmigen,  la  13^  division  est  obligée  de  battre  précipi- 
taounent  en  retraite  sur  Borgholz. 

A  l'Ouest  du  champ  de  bataille,  dès  4  heures  du 
matin,  la  14^  division  se  tenait  entre  Hegge  et  Frohn- 
hausen ;  afin  d'aider  les  divisions  de  l'aile  droite  de  son 
corps  d'armée,  alors  que  l'action  était  depuis  longtemps 
engagée,  cette  division  essayait  de  se  porter  vers  Natin* 
gen  en  dirigeant  une  brigade  par  le  Nord  de  la  forêt 
du  Bannenberg,  l'autre  par  le  Sud. 

La  brigade  du  Nord  (27*)  a  à  peine  commencé  son 
mouvement  qu'elle  est  obligée  de  faire  face  à  une  forte 
attaque  ennemie  débouchant  de  la  région  de  Hampen* 
hausen  :  l'artillerie  de  la  division  qui  appuie  cette  bri- 
gade est  contre*battue  par  une  artillerie  ennemie  qui 
prend  sur  elle  la  supériorité.;  l'infanterie  arrêtée  en 
avant  de  Hampenhausen,  contre-attaquée  sur  sa  gauche 
par  des  forces  ennemies  venant  de  Siddessen,  est  obligée  ' 
de  se  replier  sur  Frohnhausen.  Son  mouvement  est 
heureusement  favorisé  par  l'intervention  de  la  division 
de  cavalerie  A  qui  put  suspendre  momentanément  la 
marche  de  l'infanterie  ennemie. 

Il  est  à  peine  8  heures.,  les  troupes  du  parti  bleu  ont 
échoué  dans  toutes  leurs  attaques. 

Le  général  von  Bissing  donne  à  ses  unités  l'ordre  de 
battre  en  retraite  sur  la  ligne  Borgentreich-Eissen. 

Le  mouvement  s'exécute  sans  difficultés  pour  les  41^  et 
13«  divisions  ;  du  côté  de  la  14«  division,  la  27®  brigade, 
qui  s'est  retirée  par  Niesen,  a  sa  route  barrée  près  de 
Peckelsheim  par  de  nombreux  escadrons  ennemis  qui 
sont  bientôt  repoussés  par  la  cavalerie  divisionnaire  et 
deux  brigades  de  la  division  de  cavalerie  A. 

Le  commandant  du  parti  bleu  arrête  définitivement 
ses  troupes  sur  la  ligne  Hohenwepel,  Dôssel,  Daseburg 


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'-r^ 


«64  LES  MANŒUVRES  IMPÉRIALES  ALLEMANDES  N*  964. 

qu'elles  atteignent  vers  midi  et  dont  rorganisation  défen- 
sive commence  aussitôt. 


Parti  rouge.  —  Le  général  von  Kirchbach,  comman- 
dant la  17*  division,  est  avisé  de  très  bonne  heure  par 
la  compagnie  cycliste  de  la  marche  de  colonnes  enne- 
mies vers  le  Schmerberg  et  Rotbe. 

Attaqués  dès  4  h.  30  du  matin,  les  avant-postes,  forte- 
ment installés  sur  les  pentes  du  Schmerberg  et  à  Rothe, 
reculent  tout  d'abord  devant  les  troupes  bleues,  rétro- 
gradant sur  les  hauteurs  de  la  cote  336  et  vers  Tietelsen. 

Dès  les  premières  lueurs  du  jour,  la  17®  division,  qui 
tient  à  Tietelsen,  exécute  par  le  Schmerberg  une  contre- 
attaque  contre  les  troupes  bleues  et,  les  prenant  de 
flanc,  sous  le  feu  de  son  infanterie  et  de  son  artillerie, 
les  oblige  à  rétrograder  sur  Rothe  et  Borgholz. 

La  20®  division,  de  son  c6té,  s'est  portée  à  Taide  de  la 
17®  division  et  marche  sur  Natingen  et  Rothe  qu'occupe 
un  de  ses  régiments,  en  arrière  des  fractions  ennemies 
encore  engagées  vers  Tietelsen  ;  appuyée  par  son  artil- 
lerie établie  au  Nord  de  Natingen,  elle  arrête  les  troupes 
ennemies  qui  ;de  la  région  Bannenberg,  Borgholz 
essayent  de  se  porter  vers  Rothe  par  les  hauteurs  de  la 
Warte-T. 

Grâce  aux  efforts  des  deux  divisions,  toutes  les  troupes 
bleues  qui  se  sont  avancées  à  l'Est  de  Natingen  sont 
repoussées  et  obligées  de  battre  précipitamment  en 
retraite  vers  Borgholz. 

La  19*  division,  à  l'aile  droite  du  corps  d'armée, 
s'était  d'abord  maintenue  autour  de  Hampenhausen, 
lorsqu'elle  aperçoit  des  troupes  bleues  qui,  par  Frohn- 
hausen,  cherchent  à  progresser  dans  la  direction  de 
Natingen  par  la  lisière  Nord  du  bois  du  Bannenberg. 

Appuyée  par  rartillerie,  qui  s'établit  sur  la  crête  au 
Nord  de  Hampenhausen-Auenhausen,  l'infanterie  se 
porte  par   ces  deux  villages  à  l'attaque   de  l'ennemi. 


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N»  964.  BN  4907.  265 

L'artillerie  de  la  19^  division  prend  bientôt  la  supério- 
rité sur  la  ligne  de  batteries  ennemies  placées  au  Sud 
de  Frohnhausen;  une  attaque  enveloppante  exécutée 
contre  la  gauche  ennemie  par  une  brigade  s'avance  de 
Siddessen  sur  Frohnhausen  et  force  les  troupes  bleues  à 
rétrograder. 

Le  commandant  du  parti  rouge  a  dès  lors  l'avantage 
sur  toutes  les  parties  du  champ  de  bataille  ;  il  se  décide 
à  poursuivre  Tennemi  avec  toutes  les  troupes  disponibles 
par  Niesen,  Schweckhausen,  Willegassen,  Natzungen, 
Borgholz.  Mais  Textrème  confusion  dans  laquelle  se 
trouvent  les  troupes  du  parti  rouge  entraîne  tout 
d'abord  un  arrêt  assez  long;  ce  n'est  qu'après  avoir 
repris  un  peu  de  cohésion  que  les  colonnes  entament 
la  poursuite  de  l'ennemi  que  l'artillerie  se  borne  é 
canonner  de  très  loin. 

L'ennemi  s'arrête  sur  la  ligne  Hohenwepel-Dossel- 
Daseburg;  le  général  von  Stûnzner  Jugeant  ses  troupes 
trop  fatiguées  pour  leur  faire  attaquer,  le  jour  même, 
une  position  assez  forte,  arrête  son  corps  d'armée  au 
Nord  de  l'Eder. 

Dans  l'après-midi,  afin  d'interrompre  les  travaux  que 
les  troupes  bleues  exécutent  sur  la  ligne  Hohenwepel- 
Daseburg,  le  commandant  du  parti  rouge  les  fait  canon- 
ner, sans  résultat  d'ailleurs,  par  l'artillerie  de  la  19®  divi- 
sion placée  près  de  Alfredshohe  et  du  Hûssenberg. 

A  1  h.  30,  la  division  de  cavalerie  B  qui,  dans  la 
matinée,  après  avoir  essayé  d'arrêter  k  Peckelsheim  la 
retraite  d'une  colonne  d'infanterie  bleue,  avait  été 
rejetée  sur  Willebadessen,  reprend  la  poursuite.  De 
Willebadessen-Helmern  elle  marche  par  Bonenburg  sur 
Ikenhausen  où  elle  est  arrêtée  par  la  cavalerie  bleue. 
Elle  se  retire  à  Borlinghausen. 

Le  10  septembre  au  soir  la  situation  des  deux  partis 
est  la  suivante  (voir  croquis  n°  3)  : 


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i^ 


LES  MANŒUVRES  IMPÉRIALES  ALLEMANDES 


N«9(i. 


Parti  bleu.  —  Quartier  général  à  Warburg. 

41^  division  autour  de  Daseburg  ;  13®  division  dans  la 
région  Dôssel-Warbui^  ;  14®  division  à  Hohenwepel- 
Menne;  division  de  cavalerie  A  à  Norde  et  Rimbeck. 

Situation  le  10  septembre  au  soir. 

Croquii  n»  5< 


^^et^^o    ^^A 


XcbtUe 


to  tfXi/. 


Les  avant-postes  tiennent  la  ligne  ROsebeck,  Tan- 
nen-kopf,  Riepen-Gut,  Engar,  Scherfede. 

Le  commandant  du  parti  bleu  est  informé  que  l'armée 
bleue  a  attaqué  Tennemi  ce  même  jour,  sans  effet  décisif, 
sur  le  Teutobûrger-Wald.  La  bataille  doit  continuer 
le  11. 

Le  commandant  en  chef  fait  connaître  au  VIP  corps 
qu'il  compte  sur  lui  pour  couvrir  le  flanc  droit  de 
l'armée  bleue  contre  toutes  les  attaques  possibles  des 


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*  964  EN  1907.  967 

>rces  ennemies  avec  lesquelles  ce  corps  est  lui-même 
ngagé  dans  la  région  de  Natingen. 

Parti  rouge.  —  Quartier  général  à  Borgentreich. 

Division  de  cavalerie  B  à  Ikenbausen,  Bonenburg, 
{orlinghansen  ;  19®  division  :  dans  la  région  Ldwen,  Pec- 
Leisheim;  20®  division  dans  la  zone  Eissen-Maiof; 
IT'  division  autour  de  Borgentreich. 

La  ligne  des  avant-postes  passe  par  Ikenbausen,  au 
Sord  de  Grosseneder,  au  Brokelberg  et  par  Marienburg. 

Le  commandant  du  parti  apprend  que  dans  la  journée 
les  deux  armées  ont  été  aux  prises,  que  le  H  septembre 
Tannée  rouge  entend  reprendre  l'offensive. 


Journée  du  11  septembre. 

Intentions  des  chefs  de  parti.  —  Parti  bleu.  —  Le 
Vile  corps  est  décidé  à  accepter  le  combat,  le  11  sep- 
tembre, sur  la  position  Daseburg-HobenwepeL 

Parti  rouge.  —  Le  X®  corps  a  Tintention  de  prendre 
l'offensive  dans  la  journée  du  11  septembre. 

Nota.  —  Des  deux  côtés  aucun  mouvement  ne  com- 
mence avant  6  heures  du  matin.  Un  brouillard  épais 
couvre  les  vallées  de  la  Diemel  et  de  l'Eder,  le  temps  ne 
s  éclaircit  que  vers  8  heures  du  matin. 

exécution  de  la  manœuvre.  —  Parti  bleu.  —  Le 
VII*  corps  se  tient  sur  la  défensive. 

l*a  soirée  du  10  septembre  et  la  nuit  du  10  au  11  ont 
été  employées  àétablir  des  tranchées-abri  (exclusivement 
ponr  tireur  debout)  et  des  épaulements  de  batterie.  Le 
village  de  flohenwepel  en  particulier  est  très  solidement 
organisé. 

La  14*  division  occupe  Hohenwepel,  face  au  Nord  : 
«He  a  envoyé  vers  le  Nord,  à  faible  distance,  un  déta- 


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S68  LES  MANŒUVRES  IMPÉRIALES  ALLEMANDES  R*  9(4. 

cheroent  de  trois  bataillons  et  un  groupe,  détacbemest 
bientôt  renforcé  de  deax  bataillons.  i 

L*artillerie  de  la  division  est  établie  face  au  Nord,  la 
gauche  à  Hohenwepel  sur  la  crête,  cotée  243,  s'étendant 
vers  l'Est. 

La  13*  division  appuie  sa  gauche  vers  Sch.  (grange) 
(Est  de  Hohenwepel)  et  s'étend  par  DOssel  dans  la  direc- 
tion de  Daseburg;  son  artillerie  est  installée  sur  la  croupe 
au  Sud-Est  du  village. 

L'artillerie  lourde,  au  Sud  de  Dossel  a  mis  en  batterie 
à  cheval  sur  la  route  de  Warburg  à  gauche  de  l'artil- 
lerie de  la  13®  division. 

La  41®  division  autour  de  Daseburg  reçoit  la  mission 
de  marcher  par  Liebenau  et  KOrbecke  pour  menacer 
l'aile  gauche  ennemie. 

A  7  h.  30  du  matin,  la  cavalerie  divisionnaire  fait 
connaître  au  général  von  Bissing  que  de  fortes  colonnes 
ennemies  s'avancent  au  Nord-Ouest  de  Hohenwepel. 

Le  commandant  de  la  14®  division  reçoit  Tordre  d'oc- 
cuper avec  toutes  ses  forces  disponibles  la  position  au 
Nord-Ouest  de  ce  village. 

A  7  h.  4S,au  moment  où  le  brouillard  se  dissipe,  des 
masses  d'infanterie  ennemie  débouchent  de  Engar-Goi 
et  de  Norde  se  dirigeant  sur  Hohenwepel. 

Devant  cette  attaque,  le  détachement  de  la  14®  division 
poussé  au  Nord-Ouest  du  village  recule  presque  sans 
combat;  il  entraîne  avec  lui  toutes  les  troupes  de  ia 
14®  division  qui,  attaquée  de  front  et  sur  sa  gaache, 
rétrograde  par  Menne  sur  Germete  -  Warburg  pour  y 
défendre  la  coupure  de  la  Diemel.  Il  n'est  pas  9  heures 

Pendant  ce  temps,  la  13®  division  s'est  déployée  aatour 
de  Dôssel  contre  une  attaque  menée  par  des  troupes 
rouges  venant  dans  la  direction  Nord-Sud  et  fortement 
appuyées  par  de  l'artillerie. 

Au  même  moment  débouche  également  de  Menne  et 


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"^'Tfi' 


•  964.  EN  1907.  269 

lohenwepel  une  nombreuse  infanterie  ennemie  dont  la 
(larche  ne  peut  être  arrêtée,  malgré  le  tir  de  l'artillerie 
ourde. 

Devant  ces  attaques,  la  13®  division  doit  bientôt  battre 
n  retraite;  elle  se  replie  sur  Warburg  Ubelngônne, 
»rotég^éepar  son  artillerie  et  Farlillerie  lourde  qui  vient 
l'établir  vers  la  cote  220  sur  la  route  de  Warburg. 

De  son  c6té,  la  44®  division  s'avançait  à  l'Est  de 
Daseburg,  lorsqu'elle  dut  se  porter  à  Tattaque  de  forces 
rouges  appuyées  par  une  forte  cavalerie  qui  marchaient 
sur  R{)sebeck  et  Daseburg,  Obligée  d'abandonner  ROse- 
beck  (tenu  primitivement  par  les  avant -postes)  puis 
Daseburg,  la  41®  division,  occupant  les  hauteurs  du 
Kalkenberg,  parvenait  enfin  vers  9  h.  30,  de  ce  côté  du 
champ  de  bataille,  à  arrêter  momentanément  Tennemi. 
(Aucun  compte  rendu  de  presse  ne  signale  la  part 
prise  par  la  division  de  cavalerie  A  aux  opérations  de  la 
matinée.) 

Parti  rouge.  —  Le  parti  rouge  prend  l'offensive  dès 
6  heures  du  matin.  Le  général  von  Stûnzner  avait  eu 
primitivement  l'intention  de  prononcer  son  effort  sur 
Vaile  droite  ennemie,  mais,  sur  les  renseignements  de 
sa  cavalerie  il  renonce  à  sa  première  idée  et  va  exé- 
cuter un  mouvement  enveloppant  sur  la  gauche  du  parti 
bleu. 

Il  prend  en  conséquence  les  dispositions  suivantes  : 

La  20®  division  se  portera  contre  Ltttgeneder  Dôssel, 
son  aile  droite  s'appuyant  au  chemin  de  terre  de  Gros- 
seneder  à  DOssel  par  la  cote  205. 

La  19®  division  est  chargée  de  faire  le  mouvement 
enveloppant  sur  l'aile  gauche  ennemie  de  manière  à 
attaquer  Hohenwepel  par  le  Nord,  TOuest  et  même  à 
revers  si  possible. 

Un  détachement  composé  d'un  régiment  d'infanterie, 
UQ  groupe  d'artillerie,  formé  par  la  20®  division  se  por- 


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^70  LES  MANŒUVRES  IMPÉRIALES  ALLEMANDES  : 

tera  sur  Grosseneder  pour  assurer  la  liaison  des  àe 
divisions. 

L'artillerie  lourde  s'établit  au  Sud  de  Ëissen  derrièn 
le  contrefort  du  Hussenberg  qui  s'étend  vers    l*Est; 
l'artillerie  de  la  20^  division  prolonge  vers  TEst  la  Ug^l 
de  l'artillerie  lourde. 

A  l'aile  gauche  du  X^  corps  la  17"  division  marche 
sur  Rôsebeck  et  Daseburg. 

Le  brouillard  favorise  la  marche  de  la  19"  division;] 
par  Bonenburg  elle  peut  gagner  l'abri  des  bois  et,   il 
7  h.  45f  ses  masses   débouchent  en   bon    ordre    pari 
Engar-Gut  et  les  bois  de  Norde  dans  la  direi^ion  de 
llohenwepel. 

Devant  cette  attaque,  exécutée  avec  entrain,  les  troapes 
bleues  se  retirent  rapidement  par  Menne  dans  la  direc- 
tion de  Warburg. 

La  20"  division  s'est  également  portée  en  avant;  son 
attaque  menée  vers  Dôssel  débouche  des  hauteurs  an 
Sud  de  Grosseneder  au  moment  où  la  19*  division, 
maltresse  de  Hohenwepel  et  de  Menne  progresse  elle- 
même  sur  Dôssel. 

Devant  ces  attaques  les  troupes  bleues  rétrogradent 
sur  la  Diemel  vers  Warbui^  et  UbelngOnne. 

Pendant  ce  temps,  la  17*  division  s'est  portée  sur 
ROsebeck-Daseburg  ;  elle  est  obligée  de  faire  face  à 
l'attaque  de  troupes  bleues  qui  l'assaillent  vers  sa 
gauche . 

Aidée  par  la  division  de  la  cavalerie  B,  qui  de  grand 
matin  a  été  appelée  à  la  gauche  du  parti  ronge,  la 
17^  division  s'empare  de  Rôsebeck,  puis  de  Daseburg, 
mais  elle  est  arrêtée  par  les  troupes  ennemies  établies 
sur  les  hauteurs  du  Kalkenberg. 

11  est  à  peine  10  heures  du  matin,  le  ballon  de  la 
Direction  donne  le  signal  de  la  cessation  des  hostilités  : 
les  manœuvres  impériales  de  1907  sont  terminées. 


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N*  964.  EN  1907.  271 

Dislocation.  —  A  Texception  d'un  nombre  très  res- 
treint d'unités  en  garnison  à  proximité  du  terrain  des 
manœuvres  et  qui  rejoignirent  par  voie  de  terre,  les 
troupes  furent  transportées  en  chemin  de  fer. 

La  marche  offensive  continue  du  parti  bleu,  avait 
entraîné  les  troupes  beaucoup  plus  loin  vers  le  Sud  que 
la  Direction  ne  Tavait  escompté  et  les  avait  éloignées  des 
centres  d'embarquement  prévus. 

«  Pour  une  grande  partie  des  troupes,  pour  Finfan- 
terie  du  X^  corps  d'armée,  le  commencement  des  trans- 
ports de  dislocaticm  dut  être  reculé  de  24  heures  parce 
que  les  unités  ne  pouvaient  plus  atteindre  dans  la 
journée  les  gares  d'embarquement  prévues. 

((  Le  1^'  jour  (11  septembre)  de  6  heures  à  minuit 
47  trains  enlevèrent  1,500  officiers,  54,000  hommes, 
1,400  chevaux,  770  voitures. 

«  L'embarquement  des  unités  du  X^'  corps  eut  lieu  le 
12  septembre,  et,  du  13  au  16  septembre  une  partie  des 
troupes  montées  fut  enlevée  à  des  gares  assez  éloignées 
du  terrain  des  manœuvres  (1).  d 

(A  suivre.)  (192) 


(1)  Kôhiische  Zeitung, 


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GRANDES   MANŒUVRES    ITALIENNES 

EN   1907 


I 

LE  TERRAIN  DES  MANŒUVRES. 

Les  grandes  manœuvres  de  1907  se  sont  déroulées 
au  centre  d'un  trapèze  dont  les  sommets  seraient  :  au 
Nord,  Domodossola  et  Ivrée;  au  Sud,  Novare  et  Verceil. 
(Voir  croquis  n^  1  et  carte  au  1/100, 000«.) 

Un  simple  coup  d*œil  jeté  sur  la  carte  suffit  pour  cod- 
stater  que  cette  zone,  sillonnée  du  Nord  au  Sud  par  les 
vallées  de  TAgogna,  de  la  Sesia,  du  Cervo,  est  divisée 
en  deux  parties  bien  distinctes  par  une  ligne  qui  join- 
drait Cavaglia  à  Borgomanero,  parallèlement  aux  deax 
bases  du  trapèze.  Au  Nord,  les  nombreux  contreforts 
qui  se  détachent  du  mont  Rosa  constituent  une  région 
accidentée,  couverte  de  bois  et  de  vignobles,  éminem- 
ment propre  à  des  opérations  défensives;  les  voies  de 
communication,  à  pentes  souvent  très  fortes,  y  sont  dif- 
ficilement praticables,  surtout  après  de  fortes  pluies. 
Au  Sud  de  cette  ligne,  au  contraire,  les  affluents  de  la 
rive  gauche  du  Pô  arrosent  la  plaine  lombarde,  d*une 
fertilité  proverbiale  et  pourvue  de  nombreuses  voies  de 
communication;  mais   les  récoltes,   encore  sur  pied  à 


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N«  964.     LBS  GRANDES  MANŒUVRES  ITALIENNES  EN  1907.  273 

cette  époque  de  Tannée,  interdisent  d'une  façon  pres- 
que absolue  de  quitter  les  routes.  Une  grande  partie  de 
cette  région  est  du  reste  couverte  de  rizières  imprati- 
cables aux  armes  montées  et  même  à  Tinfanterie. 

En  fait,  le  terrain  réellement  disponible  pour  les  évo- 
lutions était  donc  des  plus  restreints. 

Deux  excellentes  routes  permettent  de  franchir  les 
Alpes  Pennines  et  de  déboucher  dans  la  zone  considérée 
sur  le  front  Ivrée-Novare  : 

A  rOuest,  le  Grand  Saint-Bernard,  route  carrossable; 
à  TEst,  le  Simplon,  route  carrossable  et  voie  ferrée. 


II 

LE    THÈME. 

Le  directeur  des  manœuvres,  général  Saletta,  repre- 
oant  une  situation  générale  analogue  à  celles  déjà  étu- 
diées au  cours  des  grandes  manœuvres  de  1903  et  de 
1905  (1)  avait  admis  que  des  forces  ennemies  (parti 
rouge)  débouchant  en  Italie  par  le  Grand  Saint-Bernard 
et  le  Simplon  avaient  atteint  respectivement  Ivrée  et 
Domodossola. 

Les  forces  nationales  (parti  bleu)  concentrées  autour 


(1)  Thème  de  1903.  —  Le  parti  rouge  (envahisseur)  débouche  sur 
deux  eoloones,  Tune  par  la  vallée  de  la  Piave,  l'autre  par  Vittorio.  Le 
parti  bleu,  concentré  à  Padoue,  a  pour  mission  d'empêcher  le  débouché 
de  ces  eolonnea  et  de  les  battre  séparément. 

Thème  de  1905,  —  Le  parti  rouge  (deux  divisions  d'infanterie  et 
une  brigade  de  cavalerie)  débarque  en  Campanie;  le  parti  bleu  est  ras» 
semblé  en  deux  masses  :  deux  divisions  à  Vinchiaturo,  une  à  Bene- 
▼enL  Le  parti  rouge  reçoit  Tordre  de  se  porter  à  la  rencontre  des 
forces  bleues  et  d'en  battre  les  deux  tronçons  avant  qu'ils  aient  pu 
opérer  leur  jonction.  L'analogie  de  cette  situation  avec  celle  de  1907 
est  évidente. 

18 


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9ri  LES  6RJkN1>E8  MANŒUVRES  rtALlENNHS  BN  4907.      N«  964. 

de  Novare  avaient  pour  mission  d'empêcher  la  réunion 
des  deux  colonnes  ennemies  et  de  les  battre  séparé- 
ment. 

L'bypotbèse  choisie  supposait  évidemment  une  inva- 
sion do  territoire  italien  :  soit  par  des  troupes  suisses 
rassemblées  dans  la  haote  vallée  du  Rhône,  soit  par  des 
troupes  françaises  après  violation  de  la  neotralité  suisse. 


m 

ORGANISATION  DES  MANŒUVRES. 

Direction  des  manœuvres.  —  La  direction  des  manœu- 
vres avait  été  confiée  au  lieutenant  général  Saletta,  chef 
d'état-major  de  Tarmée,  assisté  de  6  officiers  d'état- 
major  et  de  3  officiers  adjoints.  Les  différents  services 
(intendance,  santé,  génie,  transports,  service  automo- 
bile, télégraphique  et  postal)  étaient  représentés  par  un 
total  de  23  officiers  auprès  du  directeur  des  manœuvres 
qui  avait  en  outre  â  sa  disposition  des  détachements  de 
troupes  spéciales  comprenant  : 

Une  compagnie  de  télégraphistes  ; 

Un  parc  de  radiotélégraphie  ; 

Deux  compagnies  de  chemins  de  fer  pourvues  de 
quais  militaires  démontables  et  de  phares  Wells  ; 

Un  parc  d'automobiles. 

Arbitres.  —  20  officiers  généraux,  à  chacun  desquels 
étaient  adjoints  2  ou  3  officiers,  étaient  chargés,  sous  la 
direction  du  général  Pedotti,  de  remplir  les  fonctions 
d'arbitres  [giudici  di  campo). 

Des  officiers  d'état-major  informateurs  {informatori), 
du  grade  de  major,  de  capitaine  ou  de  lieutenant»  placés 
sous  les  ordres  du  colonel  Ruelle,  du  corps  d'état-major, 
devaient  mettre  journellement  la  Direction  au  conraDt 


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tnéral  Majnoni  d'Intignaiso. 


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ArUUerùdeQups  CfTdtjr 

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PARTI  BLEU.    —   Lieu! 


'-•fV'     ^  '"    "■"!*!"<   !' 4HiP';^>!t7^>n^ 


5?  Division 
Brytade,  cUCaffliàn  Bri^^dc  dij  AaiSa 

6y  7i« 


6»» 


Groupes  iùnj 
\<  \y 

~      El 


C^Stpeurs 


CfijUMuMims^i  SeaSm.     SêctSuàs 


3^  Béj-s^ 


Troupes  non  end( 


Services    du  Corps 

p:ïï7i      b      d       Ô 


/•   Dlvlsl< 


Bri^tU  eue  P<înm 


Groupes  du^ts 


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Division  de  CaV 

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N«  96i.      LES  GRANDES  MANŒUVRES  ITAUENNES  EN  1907.  275 

de  la  situation  générale  des  deux  partis  en  recueillant 
sur  le  terrain  tous  les  renseignements  concernant  les 
mouvements  et  les  emplacements  des  troupes. 

Composition  des  deux  partis  (voir  tableau)  (1).  — 
Le  parti  rouge,  sous  les  ordres  du  général  Majnoni 
d'Intignano,  était  représenté  par  les  1*'  et  3*  corps 
d'armée,  soit  un  total  de  53  bataillons  d'infanterie  (2) 
(ligne  et  bersagliers),  42  escadrons  de  cavalerie,  32  bat- 
teries et  4  compagnies  du  génie  ;  35,000  bommes  en- 
viron. 

Le  parti  bleu,  commandé  par  le  général  Rogîer,  com- 
prenait  3  divisions  d'infanterie  (le  2*  corps  d'armée, 
une  division  du  7*  corps)  et  une  division  de  cavalerie  à 
2  brigades  de  2  régiments,  2  batteries  à  cheval  et  une 
compagnie  cycliste,  soit  :  37  bataillons  (3)  d'infan- 
terie, 30  escadrons  de  cavalerie,  23  batteries  et  2  com- 
pagnies du  génie  représentant  un  total  de  près  de 
20,000  hommes. 

Tous  les  corps  d'infanterie  et  de  bersagliers  prenant 
part  aux  manœuvres  avaient  été  renforcés  par  les 
«  richiamati  »  provenant  des  six  premiers  corps  d'armée 
et  appartenant  aux  classes  1879,  1881,  1882. 

Un  graud  nombre  de  ces  «  richiamati  »,  pour  la 
plupart  émigrés  sans  s'être  mis  en  règle  vis-à-vis  des 
autorités  militaires,  ne  répondirent  pas  à  l'ordre  de  con- 
vocation qui  leur  avait  été  adressé  ;  le  déchet  fut  surtout 
sensible  dans  l'infanterie,  où  l'effectif  des  compagnies, 


(1)  On  remarquera  qu'aucun  détachement  de  troupes  alpines  ne  prit 
part  aux  grandes  manœuvres. 

(2)  Un  bataillon  du  44*  régiment  d'infanterie  (3«  corps),  détaché  sur 
le  territoire  du  2*  corps,  n'assistait  pas  aux  manœuvres. 

(3)  Un  bataillon  du  72*  régiment  d'infanterie  (S^*  division)  et 
un  bataillon  du  49*  (7*  division),  stationnés  sur  le  territoire  de  corps 
d'armée  voisins,  ne  furent  pas  convoqués. 


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276  LES  GRANDES    MANŒUYBES  ITALIENNES  EN  4907.     N«  964. 

qui  devait  être  porté  à  430  hommes,  ne  dépassa  guère 
80  à  90  hommes  (1). 

Principes  généraux.  —  Pour  laisser  aux  chefs  de  parti 
une  liberté  d*action  aussi  complète  que  possible,  la 
Direction  se  borna  à  fixer  la  répartition  initiale  et  la  mis- 
sion générale  des  forces  en  présence,  laissant  ensuite 
aux  arbitres  le  soin  de  constater  chaque  jour  les  résul- 
tats acquis. 

Aucun  ordre  ne  fut  donné  par  le  directeur,  soit  pour 
la  cessation,  soit  pour  la  reprise  de  la  manœuvre,  qui  se 
déroulait  naturellement  en  exécution  des  ordres  donnés 
la  veille  par  les  chefs  de  parti  et  des  décisions  succes- 
sives prises  par  les  arbitres.  Lorsqu'un  engagement 
avait  acquis  .son  entier  développement,  ou  lorsque  Fac- 
tion présentait  un  caractère  tel  qu'il  devenait  impossible 
de  prévoir  le  résultat  final,  les  arbitres  arrêtaient  le 
combat  et  les  troupes  cantonnaient  ou  bivouaquaient 
pour  reprendre  la  lutte  le  lendemain. 

L'ouverture  des  hostilités  avait  été  fixée  au  27  août, 
6  heures  du  soir. 

La  reprise  des  opérations  devait  avoir  lieu  chaque 
jour  à  5  heures  du  matin. 


IV 

OPÉRATIONS. 

Situation  initiale  le  37  août  au  soir. 

Parti  rouge.  —  1"  corps  d'armée,  à  FEst  dlvrée,  sa 
cavalerie  (régiment  de  Montferrat)  à  Borriana  ;  3«  corps 

(1)  Die  italienischen  Armeemanôver,  Wien,  4907,  von  einemK.v-^' 
offizier. 


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N«  9frl.      LES  GRANDES  MANŒUVRES  ITALIENNES  EN  1907. 


277 


d'année,  au  Sud  de  Domodossola,  couvert  par  le 
11®  bersagliers  à  Pallanzeno  et  par  le  régiment  de 
cavalerie  de  Nice  à  Omavasso.  (Voir  croquis  n^  2.) 

Parti  bleu.  —  2®  corps,  7*  division  d'infanterie  et  divi- 
sion de  cavalerie  autour  de  Novare,  sans  dispositif  de 
sûreté. 


Situation  le  27  août  au  soir. 


Croquis  n«  2, 


Oûmû  d  ûâsoù 


/^'////"  bien. 


Journée  du  28  août. 

Varii  rouge.  —  {i^^  corps).  —  Maître  des  routes  qui 
permettent  de  déboucher  de  la  vallée  de  la  Doire  dans 


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278  LES  GRANDES  MANŒUVRES  ITAUENNBS  SN  1907.    N<  964. 

les  plaines  du  P6,  le  1^'  corps,  sensiblement  plus  rap- 
proché que  le  3^  du  parti  bleu  (1),  pouvait  : 

Ou  prendre  l'offensive  dans  la  direction  de  Novare 
pour  faciliter  la  marche  du  3^^  corps  ; 

Ou  attendre  sur  la  ligne  Ivrée — Biella  que  le  3*  corps 
eût  atteint,  de  son  côté,  les  abords  de  la  plaine  lombarde 
3ur  la  ligne  Gozzano-Arona  ; 

Ou  enfin  se  diriger  vers  le  Nord-Est  par  Biella  et 
Borgosesia  pour  se  rapprocher  du  3®  corps  et  effectuer 
au  plus  tôt  sa  jonction  avec  lui  au  Sud  du  lac  d'Orta. 

G^est  à  ce  dernier  parti  que  s'arrête  le  général  MaJDom 
d'Intignano.  Le  soir  du  28,  le  1*'  corps  se  trouve  donc 
échelonné  entre  Biella  et  Bioglio,  couvert  : 

Sur  son  front,  vers  Mossomaria,  par  le  l^**  bersagliers 
et  un  escadron  du  régiment  de  Monferrat; 

Sur  son  flanc  droit,  par  2  bataillons  de  la  brigade  de 
Vérone  portés  sur  Vallanzengo. 

3^  corps.  —  Poursuit  ce  jour-là  sa  marche  vers  le  Sud 
et  se  concentre  autour  de  Gravellona,  couvert  : 

Sur  la  rive  Est  du  lac  d'Orta,  vers  Aurano,  par  le 
11®  bersagliers; 

Sur  la  rive  Ouest,  vers  Greggio,  par  deux  bataillons 
du  29®  et  deux  escadrons  du  régiment  de  Nice  qui  occo- 
peut  Nonio.  Un  détachement  a  en  outre  été  poussé  dans 
la  direction  de  Varallo  (vallée  de  la  Sesia)  pour  chercher 
la  liaison  avec  le  1®'  corps. 

Parti  bleu.  —  Pendant  que  les  deux  tronçons  des 
forces  rouges  se  dirigent  rapidement  vers  la  région 
Gozzano-Borgomanero  pour  opérer  leur  jonction,  que 
fait  le  commandant  des  forces  bleues  ? 


(1)  60  kilomètres  de  Novare  à  Ivr4e  ;  90  kilomètres  de  Novare  à 
Domodossola. 


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>•  961.     LBB  GRANDES  MANŒUVIiSS  ITAUSNNSS  £N  1907.  S79 

Il  avait,  en  primdpe,  un  intérêt  de  premier  ordre  à 
profiter  de  la  séparation  momentanée  du  parti  adverse 
endetix  groupes  pour  attaquer  le  plus  rapproché  —  celui 
d'Ivxée  —  avec  la  majeure  partie  de  ses  forces,  pendant 
qae  des  éléments  légers  (bersagliers,  cyclistes,  mitrail- 
leuses etq[QeIqaes  escadrons) poussés  rapidement  vers  le 
lac  d'Orla  auraient  cherché  à  ralentir  le  plus  possible  la 
marche  du  groupe  Nord.  Tout  au  moins  pouvait-îl,  sans 
rien  compromettre,  pousser  son  gros  vers  la  sone  pro- 
bable de  réunion  des  forces  rouges,  au  Sud  du  lac 
d'Orta,  et  agir  alors,  selon  les  circonstances,  soit  contre 
le  i«%  soit  contre  le  3®  corps. 

Mais  le  général  Rogier,  réservant  sa  décision,  attend 
pour  orienter  son  offensive  que  les  événements  du  28  lui 
fournissent  quelques  renseignements  sur  les  mouve- 
ments de  Tennemi  (1).  Il  se  contente  donc  ce  jour-là  : 

à)  De  prendre  solidement  le  contact  avec  les  deux 
fractions  du  parti  rouge  ; 

b)  D'amorcer  le  mouvement  ultérieur  de  son  ^ros  en 
détachant  une  avant-garde  sur  chacune  des  directions 
probables  de  marche.  £n  conséquence  (Y.  croquis  n""  3]  : 

a)  Au  Nordj  le  régiment  de  cavalerie  du  2^  corps 
(guides),  la  compagnie  cycliste  du  4*  bersagliers  et  un 
détachement  du  génie  avec  son  parc  sont  dirigés  au  plus 
vite  (le  génie  et  les  bersagliers  par  voie  ferrée)  (2)  sur 
Orta  et  Omegna.  Les  cyclistes,  ne  pouvant  détruire  le 


(1)  Selon  certains  jourDaux,  cette  attitude  lui  aurait  été  imposée  par 
le  Directeur  des  manœuyres  désireux,  d'une  part,  de  retarder  le 
dénouement,  d'autre  part,  d'amener  l'action  &  se  dérouler  dans  une 
région  'favorable  aux  évolutions  des  grandes  unités. 

(2)  Le  transport  par  voie  ferrée  de  ces  détachements  dans  la  nuit  du 
27  au  28  se  termina  à  Borgomanero.  Les  troupes  débarquées  à  l'aide 
de  «iniB  dérovalaiyl»  continuèrent  eiksuite  par  voie  de  terre  jusqu'à 
Orta  et  Pella. 


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S80 


LES  GRANDES  MANŒUVRES  ITALIENNES  EN  4907.     N*  96i. 


pont  d'Omegna,  font  sauter  celui  de  Pettenasco  et  occn- 
pent  les  hauteurs  d'Aroeno,  au  Sud  d'Orta.  Sur  la  rive 
occidentale  du  lac,  le  pont  jeté  sur  le  torrent  Peliina 
(route  d'Omegna  à  Gozzano  par  Gesara  et  San  Maurizio] 
est  également  coupé  par  le  génie  et  les  bersagliers  qui 
repoussent  deux  escadrons  de  cavalerie  rouge.  Eq6o, 
dans  la  vallée  de  la  Sesia,  Borgosesia  est  occupé  par 
une  compagnie  cycliste,  deux  escadrons  et  une  section 
de  mitrailleuses. 


Situation  le  28  août  au  soir. 


Croquis  n**  3. 


3*Corp5 


A  rOuest^  la  division  de  cavalerie,  chargée  de  recon- 
naître la  direction  de  marche  du  groupe  dlvrée  et  de  le 


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N«  964.      LKS  GRANDES  MANŒUVRES  ITALIENNES  EN  1907.  281 

retarder  au  cas  où  il  se  dirigerait  vers  le  Nord-Est,  se 
porte  d'nn  trait  dans  la  matinée  du  28  sur  Cavaglia  et 
Salassola.  Le  contact  est  pris  sur  la  ligne  Piverone, 
Cerrione,  Massazza. 

b)  Deux  avant-gardes  sont  poussées  :  Tune  (brigade  de 
Toscane)  à  Momo,  sur  la  route  du  lac  d'Orta,  l'autre 
(brigade  de  Parme)  à  Para,  sur  la  route  de  Borgosesia. 
Le  gros  reste  cantonné  autour  de  Novare. 

Journée  du  29  août. 

Parti  rouge.  —  Le  1*'  corps  continue  sa  marche  vers 
Borgosesia  sans  rencontrer  d'autre  résistance  que  celle 
du  régiment  de  cavalerie  (une  section  de  mitrailleuses) 
qui  a  occupé  ce  point  la  veille.  Il  est  échelonné  le  soir 
du  29  entre  Croce  di  Mosso  et  Crevacuore,  avec  une  forte 
arrière-garde  (brigade  de  Calabre)  à  Biella. 

Le  3*  corps  poursuit  son  mouvement  vers  le  Sud  :  à 
droite,  la  5®  division  longe  la  rive  occidentale  du  lac 
d'Orta  ;  à  gauche,  la  6®  division  suit  la  rive  orientale. 
Toutes  les  deux  ont  assez  facilement  raison  des  éléments 
avancés  du  parti  bleu(4®bersagliers,un  bataillon  du  77% 
régiment  de  cavalerie  des  guides)  qui  essayent  de  s'op- 
poser à  leur  marche. 

Dans  la  soirée,  la  5®  division  est  réunie  autour  d'Arola, 
la  6*  autour  d'Orta.  (Voir  croquis  n°  4.) 

Parti  bleu. — Renseigné  sur  les  intentions  de  l'ennemi, 
le  parti  bleu  se  porte  vers  le  Nord  par  les  deux  routes 
Novare-BorgomanerO'Gozzano  et  Novare-Romagnano* 
Borgosesia.  Les  avant-gardes  occupent  Gozzano  (bri- 
gade de  Toscane)  et  Griguasco  (brigade  de  Parme).  Les 
tètes  de  colonne  du  gros  atteignent  la  ligne  Ghemme — 
Fontaneto — Gressa. 

La  division  de  cavalerie,  dirigée  avec  beaucoup  de 
décision  contre  la  ligne  de  communication  du  parti  rouge, 


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?62 


LBS  GRAHDBS  1IAMŒUY&B3  iTALIENliBS  £N  1907.     N»  964. 


attaqae  Biella,  défendu  par  trois  bataillons  et  ane  batte- 
rie. £Ue  réussit  i  détruire  quelques  approvisioiuiements 
mais  se  retire  devant  une  vigoureuse  oontre-atUque  des 
bataillons  rouges. 


Situation  le  29  août  au  soir. 


Croquis  n»  4. 


'''^'  <^MSsûL 


Le  29  au  soir,  la  liaison  est  effectuée  entre  les  deux 
colonnes  du  parti  envahisseur  (15  kilomètres  à  vol  d'oi- 
seau entre  Crevacuore  et  Arto),  et  il  ne  reste  plus  aui 
forces  bleues  qu'à  se  jeter  sur  la  plus  menaçante,  celle 
qui  débouche  par  les  deux  rives  du  lac  d'Orta. 

Journée  du  30  août. 
Parti  bleu.  —  Laissant,  en  conséquence,  à  sa  division 


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N«  964.      LBS  O&kNDSS  MANŒUVRES  ITALIENNES  EN  1907.  S83 

de  cavalerie  le  soin  d'agir  sur  le  flanc  droit  du  i"  corps 
et  de  retarder  le  plus  possible  sa  marche  sur  Borgosesia, 
le  commandant  du  parti  bleu  prononce ,  le  30  au  matin, 
une  offensive  énei^ique  sur  tout  son  front  : 

A  droite^  la  k^  division  réussit  à  arrêter  la  6^  division 
(rouge)  et  occupe  fortement,  au  Sud  de  Gozzano,  les 
hauteurs  de  San  Colombano  et  d'Orio. 

Au  centre^  la  3®  division  refoule  la  5^  division  (rouge) 
au  Nord  de  San  Maurizio  et  reste  maîtresse  de  la 
Hadona  délia  Guardia,  qui  commande  la  route  de  Val- 
duggia^  par  où  doit  déboucher  le  \^^  corps. 

A  gauche^  la  7*  division  essaye  vainement  avec  une 
brigade  (Parme)  et  le  régiment  de  cavalerie  de  Rome 
d'interdire  à  la  colonne  dlvrée  la  route  de  Valduggia. 
Attaquée  de  front  par  les  troupes  du  1^'  corps,  menacée 
sur  son  flanc  par  des  partis  de  cavalerie  (régiment  de 
Nice,  3*  corps)  venus  du  lac  d'Orta,  elle  est  obligée  de 
se  replier  sur  Romagnano. 

Les  tentatives  de  la  division  de  cavalerie  pour  arrêter 
au  Nord  de  Sostegno  la  marche  du  1*'  corps  n*ont  aucun 
succès. 

Journée  du  31  août. 

Un  jour  de  repos  est  accordé  aux  troupes,  fatiguées 
par  les  longues  marches  exécutées  sur  des  routes  pous- 
siéreuses et  sous  un  soleil  ardent.  La  journée  est  en  outre 
utilisée  pour  remettre  un  peu  d*ordre  dans  les  deux 
partis. 

Journée  du  1^'  septembre. 

Situation  générale  le  /•'  septembre  au  matin. 

Parti  rouge.  —  La  jonction  est  faite  entre  les  1*'''  et 
3®  corps.  Le  1*'  corps,  qui  a  parcouru  en  trois  jours  plus 
de  60  kilomètres,  est  concentré  entre  Borgosesia  et  Gre- 


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284 


LBS  GRANDES  MANŒUVRES  ITALIENNES  EN  1907.     N*  96(. 


vacuore  (avant-postes  à  Serravalle,  Ara,  Valduggia)  et  se 
relie  au  3®  corps  (8  kilomètres  de  Valduggia  à  San  Mau- 
rizio).  Le  3«  corps,  à  cheval  sur  le  lac  d'Orta,  n'a  pas 
encore  pu  s'emparer  des  débouchés  des  routes  qai  en 
longent  les  deux  rives.  (Voir  croquis  n®  5.) 


Situation  le  i^^  septembre  au  soir. 

Croquis  n*  5. 


J^oniâ^rikuo 


Parti  bleu.  —  A  mis  trois  jours  pour  franchir  les 
35  kilomètres  qui  séparent  Novare  du  lac  d'Orta  et  tient 
solidement  avec  deux  divisions  (3^  corps)  les  hauteurs 
qui  commandent  la  route  de  Borgomanero  :  Madooa 
délia  Guardia  et  Bugnate  à  l'Ouest,  San  Colombano  et  la 
Croce  à  l'Est.  La  7«  division  forme  échelon  en  arrière 
à  gauche,  sur  la  ligne  Grignasco — Maggiora. 

La  situation  du  parti  bleu,  menacé  de  front  et  de  flanc 


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N*  964.     JLES  GRANDES  MANŒUVRES  ITALIENNES  EN  1907.  S8& 

parles  forces  rouges  numériquement  supérieures,  est  évi- 
demment très  compromise.  Le  général  Rogier  se  décide 
cependant  à  prendre  Toffensive  contre  la  6®  division 
qui  débouche  par  la  rive  orientale  du  lac  d'Orta  et 
arrête,  pour  la  matinée  du  {"septembre,  les  dispositions 
suivantes  : 

La  3*  division,  sur  les  hauteurs  de  la  Madonna  Délia 
Guardia,  empêchera  la  8®  division  (rouge)  de  déboucher 
sur  Gozzano  et  de  se  joindre  aux  colonnes  du  1"  corps 
venant  de  Yalduggia. 

La  4®  division,  maintenant  avec  une  brigade  (Tos- 
cane) Toccupation  des  hauteurs  San  Colombano-Orio, 
dirigera  avec  l'autre  brigade  (Sienne),  appuyée  par 
10  batteries,  une  vigoureuse  attaque  contre  le  flanc 
gauche  de  la  6®  division  dans  la  direction  d'Âmeno. 

La  7®  division  et  la  division  de  cavalerie  auront  pour 
mission  de  menacer  constamment  le  flanc  droit  du 
1*'  corps  et  de  ralentir  sa  marche  le  plus  possible. 

Le  mouvement  de  la  brigade  de  Sienne,  exécuté  avec 
beaucoup  de  décision,  est  bientôt  enrayé  par  une 
contre-attaque  de  la  6®  division  contre  la  brigade  de  Tos- 
cane qui  se  replie  sur  Borgomanero,  laissant  la  brigade 
de  Sienne  complètement  en  Tair,  dans  une  situation 
assez  critique.  Au  même  moment,  la  3®  division,  attaquée 
de  front  par  la  5*^  et  sur  son  flanc  gauche  par  Tavant* 
garde  du  <•' corps,  est  obligée  de  se  retirer  au  Sud  de 
Gargallo. 

La  division  de  cavalerie  essaye  de  se  porter  par  Sos* 
tegno  sur  Crevacuore,  puis  d'appuyer  Tattaque  de  la 
brigade  de  Parme  sur  Borgosesia  :  la  nature  difficile  du 
terrain  et  les  mesures  prises  par  le  1^'  corps  pour  assurer 
la  sécurité  de  son  flanc  droit  paralysent  Faction  du  parti 
bleu  et  Tempéchent  d^obtenir  de  ce  côté  un  résultat 
appréciable. 

Le  1^'  septembre  au  soir,  les  forces  bleues  ont  donc 
été  repoussées  dans  un  certain  désordre  au  Sud  de  la 


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286  LBS  OBÂNDES  MANŒUTRK8  ITALIENNES  BN  1907.     N«  964. 

ligne  Gargallo-Maggiate  ;  le  parti  envahissenr,  maître 
des  débouchés  au  Sud  du  lac  d^Orta,  occupe  avec  trois 
divisions  (2®,  5®,  6^)  le  front  Bugnate-Gozzano-Invorio  ; 
sa  4®  division  est  à  Borgosesia  et  Yalduggia. 


Journée  du  2  septembre. 

La  division  de  cavalerie  bleue,  portée  de  la  gauche  à 
la  droite  du  champ  de  bataille  par  Borgomanero  et 
Invorioy  essaye  vainement  d'enrayer  l'offensive  du  parti 
rouge.  Le  2®  corps,  pressé  de  front  par  les  5*  et  6*  divi- 
sions, à  gauche  par  Tavant-garde  du  !«'  corps,  est  obligé 
par  une  pluie  battante  de  se  replier  en  désordre  (1)  sur 
Fontanetto  sous  la  protection  de  la  7«  division. 

A  midi  les  manœuvres  prenaient  fin  et  les  troupes 
recevaient  Tordre  de  rejoindre  leurs  cantonnements. 


OBSERVATIONS. 

a)  Infanterie.  —  Les  opérations  du  28  au  30  août  ont 
permis  de  constater  dans  Tinfanterie  des  deux  corps 
d'armée  rouges  une  réelle  aptitude  i  la  marche  ainsi 
que  les  qualités  d'endurance  et  d'entrain  qui  caractéri- 
sent le  fantassin  italien. 

En  revanche,  le  commandement  ne  parait  pas  encore 
pénétré  des  enseignements  de  la  guerre  mandchou- 
rienne.  «  En  marche,  le  service  de  sûreté  est  souvent 


(1)  Un  officier  autrichien  qoi  a  suivi  les  manœuvres  dépeint  aimi  i^ 
retraite  du  parti  bleu  dans  la  matinée  du  2  septembre  :  «  Amis  et 
ennemis  se  heurtent  en  formations  massées  sur  ce  terrain  couTert;  des 
colonnes  défilent  sous  le  feu  de  rartillerie  ennemie  sans  avoir  l'air  de 
s'en  douter  ;  la  Direction  fait  complètement  défaut  aussi  bien  chez  les 

poursuivants  que  chez  les  poursuivis »  (Die  italtenischen  Amee- 

manôver.  Wien,  1907). 


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N*  964.     LES  ORANDRS  MANŒUVRES  ITALIENNES  EN  IMl.  387 

«  iosaffisant.  Les  longues  eoloDoes  d'infanterie  hésitent 
c(  à  quitter  les  routes  quand  elles  arriyent  dans  le  roisi- 
«  nage  de  l'ennemi  ;  des  fractions  en  ordre  serré  d'un 
«  effectif  eonsidéraUe  s'aventurent  encore  dans  la  zone 
<(  des  feax  et  se  déploient  ensuite  avec  une  précipitation 
it  telle  qa'i  maintes  reprises  les  arbitres  ont  dû  ramener 
«  les  troupes  &  leur  point  de  départ » 

(r  L'infanterie  a  toujours  progressé  en  formations 
«  denses,  visibles  de  plus  d'un  kilomètre  (I).  » 

La  cause  de  ces  errements  semble  devoir  être  attri- 
buée, d'une  part  à  l'indifférence  de  certains  chefs  qui, 
approebant  de  la  limite  d'âge,  sont  naturellem«it 
enclins  à  considérer  les  fautes  commises  «  avec  une 
résignation  par  trop  musulmane  (2)  »,  en  second  lieu  à 
l'ignorance  où  sont  souvent  laissés  les  officiers  subal- 
ternes de  la  «itnation  générale,  enfin  à  l'adoption  récente 
(mai  1905)  d'un  règlement  de  manœuvres  faisant  un 
appel  constant  k  l'initiative  d^officiers  trop  longtemps 
élevés  i  Técole  du  rang  serré  et  du  formalisme  (3). 

ittcAtemMiit(4).— Les  richiamati  paraissent  avoir  beau- 
coup BÛeux  supporté  que  les  années  précédentes  les 
fatigues  des  manc&uvres.  D'après  certains  journaux  (S) 
la  proportion  des  hommes  évacués  n'aurait  pas  dépassé 
dans  la  plupart  des  corps  1  p.  tOO  par  jour,,  la  plupart 


(1)  Perseveranza^  1  septembre»  Opinion  d'im  offkier  supérieur. 

(2)  Ibid. 

(3)  «  L'infanterie  italienne  possède  depuis  1905  un  règlement  provi- 
soire en  karmonîe  ayee  les  idéçs  modernes  sur  le  combat;  mais,  dans 
lapratiqne,!!  est  rarement  appliqué,  n  (Die  itûlienisehen  Armeemanôver, 
Wien,  i907). 

(4)  On  sait  que  les  hommes  incorporés  appartiennent  à  Tarmée 
actife  pendant  environ  8  ans  dont  2  ou  3  dans  Tarmée  active  et  Le 
reste  en  congé.  On  désigne  sous  le  nom  «  richiamati  »  les  hommes 
en  congé  rappelés  sous  les  drapeanx  pour  une  période  d'instruction. 

(tk)  Borna,  2  septembre. 


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S88  LES  GRANDES  MANŒUVRES  ITALIENNES  EN  1907.     N*  %l. 

pour    blessures  ou    excoriations   occasionnées  par  des 
chaussures  défectueuses. 

Habillement  et  équipement.  —  L'habillement  et  l'équi- 
pement continuent  à  donner  lieu  à  de  nombreuses  criti- 
ques. Rappelons  à  ce  sujet  que  l'infanterie  vient  d'être 
dotée  d'un  nouveau  modèle  de  havresac  (1^^  août  1907) 
et  qu'une  nouvelle  tenue,  de  couleur  grise,  a  été  mise  en 
essai  au  S®  bersagliers. 

Outils  portatifs.  —  Les  corps  d'infanterie  avaient  été 
pourvus  d'outils  portatifs  dont  l'emploi  intensif  avait  été 
recommandé  par  la  Direction  des  manœuvres.  On  ne 
parait  pas  s'en  être  beaucoup  servi. 

à)  Gavalerte.  —  Son  action  a  été  fréquemment  con- 
trariée par  le  terrain,  soit  dans  la  plaine  lombarde,  soit 
dans  la  région  accidentée  où  se  sont  déroulées  les  opé- 
rations des  30  août,  1^'  et  2  septembre.  Mais,  toutes  les 
fois  qu'elle  en  trouve  l'occasion,  elle  se  montre  manœu- 
vrière,  entreprenante  et  se  fait  particulièrement  remar- 
quer par  une  indiscutable  rapidité  de  mouvement 
(marche  de  la  division  bleue  le  28  août,  de  Novare  sur 
Biella  —  60  kilomètres  —  suivie  d'un  hardi  coup  de  main 
sur  cette  ville.  Opérations  des  30  août  et  l^^  septembre 
contre  le  flanc  droit  du  l^^  corps.  —  Contre-attaque  du 
2  septembre  à  l'extrême  droite  du  champ  de  bataille 
pour  arrêter  l'offensive  de  la  6«  division). 

c)  Artillerie.  —  Elle  comprenait  par  corps  d'armée  : 
Artillerie  divisionnaire  :  deux  groupes  de  75  A,  l'un 
à  trois  batteries,  l'autre  à  deux; 

Artillerie  de  corps  :  deux  groupes  de  87  B  à  trois  bat- 
teries chacune.  Au  parti  bleu  avait  été  rattachée  la  bat- 
terie de  75  Krupp  modèle  1906  récemment  expérimentée 
au  camp  de  Nettuno  et  qui  devait,  au  cours  des  manœu- 


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-ijM.i"»' 


iN*  964.     1,BS  GRANDB8  MANQSUYRBS  ITALIENNES  EN  4907.  289 

vres,  faire  Tobjet  d'une  étude  toute  particulière  de  la 
part  de  la  Commission  d'enquête  parlementaire. 

Les  appréciations  parues  dans  les  divers  journaux  sur 
la  manière  dont  s'est  comportée  cette  pièce  sont  trop 
contradictoires  pour  qu'il  soit  possible  d'être  fixé  à  ce 
sajetavec  quelque  précision. 

d)  MitraiUeases.  —  Deux  types  devaient  être  primi- 
tivement expérimentés  :  la  mitrailleuse  Maxim  et  une 
mitrailleuse  de  construction  italienne.  La  dernière 
n'ayant  pu  être  prête  à  temps,  le  type  Maxim  fut  seul  mis 
en  essai. 

Trois  sections  furent  organisées  et  attribuées  :  les 
deux  premières,  de  deux  pièces  chacune,  à  la  division  de 
cavalerie  du  parti  bleu,  la  troisième,  de  quatre  pièces,à 
un  régiment  d'infanterie  du  l^^  corps  (rouge).  Cette  der- 
nière fut  attelée  et  servie  par  des  chasseurs  alpins  du 
5*  régiment  (1).  Les  sections  de  mitrailleuses  compre- 
naient, l'une  (2)  :  2  officiers,  58  hommes,  41  chevaux  ; 
l'autre  :  1  officier,  28  hommes,  14  chevaux. 

é)  Alimentation.  —  Le  ravitaillement  semble  avoir 
été  assuré  dans  des  conditions  bien  meilleures  que  les 
années  précédentes  (3),   en  particulier  qu'en  1905. 

La  ration  journalière  comprenait  :  750  grammes  de 
pain;  250  grammes  de  viande  de  bœuf;  180  grammes 
de  p&tes  de  riz,  15  grammes  de  lard,  20  grammes  de 
sel,  deux  rations  de  café  ou  une  ration  de  vin  et  une  de 
café. 

Chaque  parti  disposait,  pour  assurer  le  ravitaillement, 
des  organes  suivants  : 


(1)  5eco^,  1"  septembre. 

(2)  Carrière  délia  Sera,  27  août. 

(3)  Tribuna^O  septembre. 

19 


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S90  LS8  0BANDB8  MANŒUVRES  ITALIENNES  EN  1907.     N*  964. 

10  Uu  magasin  à  vivres  avec  parc  de  bétail  et  bou- 
langerie ; 

2^  Dans  chaque  division,  et  pour  les  éléments  non 
endivisionnés,  une  «  section  de  subsistances  »  ; 

3^  Pour  effectuer  les  transports  du  magasin  à  vivres 
aux  sections  de  subsistances,  une  colonne  de  vivres  cons> 
tituée  avec  des  voitures  de  louage. 

En  résumé,  les  troupes  recevaient  de  l'arrière  le  pain, 
les  pâtes  ou  le  riz,  le  lard,  le  sel,  le  sucre,  le  café  et 
Tavoine  ;  elles  se  procuraient  sur  place  le  vin,  les 
légumes,  le  bois,  les  fourrages  et  la  paille  de  couchage. 

A  titre  d'essai,  dix-neuf  camions  automobiles  avaient 
été  mis  à  la  disposition  des  sections  de  subsistances 
pour  assurer  le  ravitaillement  journalier  en  viande 
fraîche,  à  raison  de  deux  voitures  par  section  division- 
naire, soit  quatorze  en  tout,  et  cinq  pour  la  division  de 
cavalerie. 

Divers  types  de  voitures  pour  le  transport  de  la  viande 
à  la  suite  des  troupes  furent  également  expérimentés  par 
le  3®  corps  (trois  types  distincts)  et  par  les  sections  de 
subsistances  des  1®'  et  2®  corps. 

Enfin,  deux  camions  automobiles  pouvant  transporter 
Fun  2,000  kilogrammes,  l'autre  S,000  •  kilogrammes, 
ravitaillaient  quotidieimement  la  division  de  cavalerie  en 
pain  et  en  avoine. 

Le  service  des  subsistances  avait  mis  en  essai  «  trois 
«  fours  roulants  du  système  Weiss  et  deux  du  système 
«  Lemaire  et  Gavin.  Ils  suivent  les  troupes  en  marche  et 
«  peuvent  travailler  jusqu'au  moment  du  départ.  Pen- 
(i  dant  la  marche,  on  peut  préparer  la  levure  et  com- 
«  mencer  le  chauffage.  Les  anciens  fours  demandent  i 
((  peu  près  six  heures  pour  être  installés  et  chauffés.  Les 
((  nouveaux  marquent  donc  un  grand  progrès  (1)  ». 


g^  (1)  Revue  militaire  suisse,  octobre  i907. 


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N*  964.     LB8  aBANDBS  MAI>IŒUYRE8  ITALIENNES  EN  1907.  i91 

/)  Cuisines  roulantes.  —  Les  29®  et  71*  régiments  d'in- 
fanterie avaient  été  chargés  d'expérimenter  un  nou- 
veau modèle  de  cuisine  roulante  dû  au  lieutenant 
Gonelia. 

11  comprend  un  fourneau  léger,  une  marmite  à  ferme- 
tare  hermétique  et  un  caisson  isolant  constitué  par  un 
récipient  à  doubles  parois  séparées  par  une  couche  de 
laine  comprimée. 

Le  fourneau  permet,  avec  3  kilogrammes  de  bois,  de 
porter  en  trente  minutes  à  TébuUition  les  42  litres  de 
liquide  contenus  dans  la  marmite.  Au  bout  de  quelques 
minutes  de  cuisson,  la  marmite  est  enlevée  du  fourneau 
et  placée  dans  le  caisson  isolant  :  deux  heures  plus  tard 
la  viande  est  cuite  et  le  bouillon,  d'un  goût  parfait,  est  à 
la  température  de  90  degrés.  On  peut  même  conserver 
la  viande  dans  ces  conditions  pendant  vingt- quatre 
heures  sans  risquer  de  la  désagréger;  le  bouillon  est 
encore  à  60  degrés  environ. 

Deux  repas  chauds  ont  ainsi  pu  être  distiîbués  jour- 
nellement pendant  toute  la  durée  des  manœuvres  aux 
unités  pourvues  de  cet  appareil. 

g)  Service  sanitaire. —  De  grandes  précautions  avaient 
été  prises  en  vue  d'éviter  la  propagation  des  maladies 
épidémiques;  à  noter,  en  particulier,  l'attribution  à 
chaque  bataillon  d'un  véhicule  portant  un  tonneau  d'eau 
pure.  Le  montant  des  frais  de  location  de  chariots  et 
d'acquisition  de  fûts  (revendus  ensuite  à  moitié  prix), 
s'éleva  à  près  de  100,000  francs: 

Il  y  a  lieu  également  de  signaler  le  concours  prêté 
par  la  Croix-Rouge  à  la  Direction  du  service  de  santé 
qui  put  affecter,  en  dehors  des  formations  sanitaires 
réglementaires  : 

Au  parti  rouge,  une  ambulance  de  montagne,  trois 
hôpitaux  de  campagne  de  50  lits  chacun,  un  hôpital  de 
guerre  de  même  contenance  et  deux  hôpitaux  de  réserve, 


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29â  LBS  GRANDES  MANŒUVRES  ITALIENNES  EN  1907.      N*  964. 

Tun  de  200  lits  à  Domo  d'Ossola  et  l'autre  de  100  lits  à 
Ivrée. 

Au  parti  bleu  :  deux  hôpitaux  de  campagne  et  im 
hôpital  de  guerre  de  50  lits  chacun,  un  hôpital  de 
réserve  de  100  lits  à  Novare. 

Grâce  aux  précautions  prises,  la  proportion  des  mala- 
des est  restée,  paralt-il,  un  peu  inférieure  à  ce  qu'elle 
est  normalement  en  garnison. 

h)  Automobiles.  —  L'emploi  des  automobiles  a  été  fait 
en  grand  au  cours  des  manœuvres  de  1907.  Sur  les 
61  voitures  qui  y  ont  pris  part,  23  appartenaient  A  l'admi- 
nistration de  la  guerre,  les  autres  à  des  particuliers; 
elles  furent  réparties  entre  la  Direction,  les  quartiers 
généraux  de  corps  d'armée,  les  officiers  étrangers,  les 
arbitres  et  les  «  informateurs  ». 

Les  camions  automobiles  au  nombre  de  19,  dont 
6  militaires,  furent  particulièrement  affectés  au  ravitail- 
lement en  vivres  et  fourrages.  (Y.  p.  290  :  Alimentation.) 

i)  Service  télégraphique  et  téléphonique.  —  Six  stations 
radiotélégraphiques  avaient  été  organisées  pour  la  durée 
des  manœuvres  :  trois  à  Borgomanero,  une  à  Novare 
(20  kilomètres),  une  &  Biella  (35  kilomètres),  la  troi- 
sième à  Omegna  (20  kilomètres).  Celles  de  Borgoma- 
nero, placées  à  4  ou  5  kilomètres  les  unes  des  autres, 
étaient  installées  de  manière  à  permettre  la  communica- 
tion simultanée  avec  les  trois  postes  de  Novare,  de  Biella 
et  d'Omegna. 

Chaque  poste  comprenait  1  officier,  10  hommes, 
8  chevaux  et  3  voitures,  Tune  transportant  l'appareil  pro- 
ducteur de  l'énergie  électrique,  une  autre  les  appareils 
de  transmission  et  de  réception,  la  troisième  le  matériel 
aérien.  La  station  de  Biella  était  automobile,  le  moteur 
du  chariot  transporteur  des  appareils  produisant  lui- 
même  Ténergie  électrique  nécessaire. 


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N«  964.      LKS  QRANDKS  MANŒUVRES  ITALIENNES  EN  1907.  S593 

j)  Chiens  de  guerre.  —  Parmi  les  divers  essais  aux- 
quels il  a  été  procédé  cette  année,  il  convient,  pour 
terminer,  de  noter  l'emploi  par  le  1«'  régiment  de  ber- 
sagliers  d'une  patrouille  de  chiens  de  guerre  dressés 
par  le  3®  régiment  alpin.  Ces  animaux,  susceptibles  de 
rendre  des  services  très  appréciables  comme  agents  de 
communication  ont  été,  par  contre,  presque  inutilisables 
toutes  les  fois  qu'on  a  voulu  les  employer  aux  avant- 
postes. 

Conclusions, 

Dans  la  conférence  faite  le  4  septembre  à  Borgoma- 
nero,  en  présence  de  S.  M.  le  roi  d'Italie  et  des  officiers, 
généraux  et  supérieurs  des  trois  premiers  corps  d'armée, 
le  général  Saletta,  après  avoir,  d'après  le  Corriere  délia 
Sera,  hautement  manifesté  sa  satisfaction  des  résultats 
obtenus,  crut  néanmoins  devoir  attirer  l'attention  du 
commandement  sur  la  négligence  fréquemment  apportée 
dans  la  rédaction  et  la  transmission  des  ordres.  Tout  en 
rendant  hommage  à  la  force  de  résistance  de  l'infan- 
terie, il  exprima  le  regret  de  l'avoir  vue  trop  souvent 
rester  à  découvert  sons  le  feu  de  l'ennemi  et  oublier  de 
s'éclairer  dans  ses  mouvements  en  avant.  La  cavalerie, 
peu  favorisée  par  le  terrain,  s'est  cependant  montrée 
capable  de  parcourir  avec  de  gros  effectifs  une  moyenne 
journalière  de  plus  de  50  kilomètres.  L'artillerie  a  été 
bien  employée. 

Ces  appréciations,  très  élogieuses  dans  leur  ensemble, 
ne  sauraient  faire  oublier  les  nombreuses  critiques  qui 
se  sont  fait  jour  à  l'issue  des  manœuvres,  aussi  bien  dans 
la  presse  italienne  qu'à  l'étranger  (1),  tout  particulière- 


(1)  Awenire  cTItalia,   7  septembre.   —  Die  italienischen  Armée- 
'nariOTcr.  Wien,  i907.  Von  einem  K.  u.  K.  offizier. 


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2d4  LES  GRANDES  MANŒUTRBS  ITAUENNES  EN  4907.     N*  964. 

ment  en  ce  qui  concerne  rhabillement  et  réquipement 
de  rinfanterie,  ainsi  que  l'armement  de  Tartillerie.  Il  ne 
nous  appartient  pas  de  rechercher  ici  jusqu^à  quel  point 
elles  sont  fondées  ;  reconnaissons  toutefois  que,  en 
dépit  des  symptômes  inquiétants  constatés  récemment 
dans  le  corps  des  sous--officiers  et  aussi  dans  celui  des 
officiers  subalternes,  les  troupes  des  trois  premiers 
corps  d'armée  ont  affirmé  au  cours  des  manœuvres  de 
réelles  qualités  de  discipline,  d'entrain  et  d^endurance. 
A  ce  titre,  les  résultats  des  épreuves  auxquelles  elles 
viennent  d'être  soumises  ne  peuvent  que  justifier  la 
confiance  de  la  nation  italienne  dans  la  solidité  de  son 
armée. 

(191) 


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•"^V^iv"    M 


NOUVELLES   MILITAfRES 


AUTRICHB-HONGBIB. 

NODTBAU  MATÉRIEL  D'aRTILLBRIB  DE  CAMPAGNE  AUSTRO-HONGROIS.  — 

D'après  certaines  informations  de  presse,  on  aurait  commencé  à  distri- 
buer aux  régiments  d'artillerie  le  nouveau  canon  de  campagne  à  tir 
rapide  (1). 

Les  renseignements  donnés  ci -dessous  sur  ce  matériel  ont  pour  but 
de  compléter  ceux  qui  ont  déjà  paru  dans  la  Revue  (3)  sur  le  même 
sujet. 

La  bouche  à  feu  est  désignée  sous  le  nom  de  canon  de  campagne  de 
8  centimètres  M.  5. 

Elle  se  compose  d'un  tube  en  bronze  forgé  (Schmiedebronze)  du 
calibre  de  76"™,5,  qui  a  une  longueur  de  2™,295,  soit  30  calibres. 

La  fermeture  est  à  coin  horizontal  et  possède  un  mécanisme  de 
sûreté  pour  empêcher  la  mise  de  feu  prématurée. 

Les  rayures,  au  nombre  de  30  sont  progressives  ;  leur  pas  varie  de 
^  à  25  calibres. 

Le  tube,  y  compris  sa  fermeture  et  ses  glissières  pèse  355  kilo- 
grammes. 

L'aff&t,  construit  pour  un  long  recul  se  compose  de  Taffût  supérieur 
el  de  l'affût  inférieur. 

i°  L'affût  supérieur,  sur  lequel  glisse  le  canon  reçoit  le  frein  et  le 
luécanisme  de  retour  en  batterie.  Ce  frein  est  hydraulique;  son  cylindre 
est  entraîné  en  arrière  par  le  canon  pendant  le  recul  de  celui-ci  ;  le 
piston  reste  fixé  par  sa  tige  à  la  partie  antérieure  de  l'affût  supérieur. 
Le  frein  possède  une  contre-tige,  qui,  pénétrant  dans  la  tige  creuse  du 
piston  pendant  le  retour  en  batterie  en  atténue  la  violence.  Le  méca- 
nisme de  retour  en  batterie  se  compose  de  cinq  ressorts  à  boudin 
placés  bout  à  bout,  enroulés  autour  du  cylindre  du  frein  et  maintenus 
eux-mêmes  dans  une  enveloppe  cylindrique.  L'affût  supérieur  possède 


H)  Voir  i«  semestre,  1908,  p.  214. 
(2)  Voir  2«  semestre  1903,  p.  182, 


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296  NOUVELLES  MILITAIBE8.  N*95(. 

à  sa  partie  inférieure  un  pivot  Tertical.  Le  recul  normal  pendant  le  tir 
est  de  i"*,230;  le  plus  grand  recul  possible  est  de  i"*,3IO; 

2®  L'affât  inférieur  se  compose  d*an  corps  d'affût  avec  essieu  et  roaes, 
d'un  support  d'affût  supérieur,  des  mécanismes  de  pointage  en  direc- 
tion et  en  hauteur;  il  possède  un  frein  de  route  à  patins,  deux  sièges 
d'essieu,  un  bouclier,  et  deux  sièges  d'affût  pour  le  service  de  la  boache 
à  feu. 

Le  corps  d'cffûl,  semblable  à  un  affût  ordinaire  à  flasques,  possède 
deux  bêches  de  crosse,  lune  fixe,  petite  et  massive,  pour  les  terraioi 
durs,  l'autre  beaucoup  plus  large  et  plus  mince,  pour  les  terrains 
ordinaires;  cette  dernière  est  amovible;  elle  est  relevée  pendant  les 
routes  et  est  mise  en  place  au  moment  du  tir  quand  l'ordre  en  est 
donné. 

Un  levier  de  pointage  métallique  peut  être  fixé  au  bout  de  la  flèche 
par  simple  pivotement  autour  d'une  charnière. 

Les  roues  ont  un  diamètre  de  i'^ySO;  la  voie  de  la  voiture  est  de 
i»,53. 

Le  support  d'affût  supérieur  possède  un  logement  dans  lequel 
pénètre  le  pivot  vertical  de  l'aff ât  supérieur.  Ce  système,  analogue  à 
celui  de  l'affût  allemand  permet  de  faire  tourner  Taffût  supérieur  sur 
son  support  et  par  conséquent  d'effectuer  le  pointage  final  en  direction 
au  moyen  du  mécanisme  de  pointage  en  direction. 

Le  mécanisme  de  pointage  en  hauteur  permet  de  déplacer  l'en- 
semble constitué  par  l'affût  supérieur  et  son  support,  autour  de  l'essieu, 
par  rapport  à  l'affût  inférieur. 

Les  mécanismes  de  pointage  permettent  les  déplacements  suivants  : 

En  direction,  3<>  de  part  et  d'autre  de  la  position  médiane  de  TaiTût 
supérieur  ; 

En  hauteur,  de  —  7«30  à  +  18«. 

Le  bouclier  en  acier,  d*une  épaisseur  de  Â^^fi,  se  compose  de  trois 
parties,  la  partie  médiane  est  établie  à  poste  fixe  sur  l'affût  à  hauteur 
de  l'essieu  et  légèrement  inclinée  vers  l'arrière.  Au  moment  de  la  mise 
en  batterie,  la  partie  supérieure  est  relevée  et  la  partie  inférieure 
rabattue;  la  hauteur  totale  du  bouclier  au-dessus  du  sol  est  alors  d'en- 
viron 1™,60,  tandis  que  la  partie  inférieure  arrive  à  10  centimètres  de 
terre. 

Les  instruments  de  pointage  comprennent  une  hausse  et  un  guidon 
portés  par  l'affût  supérieur.  La  hausse  est  courbe  ;  son  centre  est  au 
guidon.  Elle  possède  un  niveau  pour  la  mesure  de  l'angle  de  site  et  un 
dispositif  pour  corriger  la  différence  de  niveau  des  roues.  Sur  sa 
partie  supérieure  peut  être  fixée,  en  remplacement  de  la  planchette  des 
dérives,  une  lunette  panoramique  Gœrz.  La  lunette  panoramique 
permet  au  pointeur  de  diriger  la  ligne  de  mire  sur  un  point  quelconque 


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N-  964.  NOUVELLES  MIUTAIRES.  297 

du  terrain  quel  que  soit  son  azimut,  sans  déranger  la  position  de 
i'œil  à  l'ocalaire. 

Enfin  ehaque  batterie  possède  un  arc  de  pointage  (Richtbogen)  qui, 
placé  sur  le  tonnerre,  sert  à  donner  Tinclinaison  à  la  pièce  ou  à  mesurer 
cette  inclinaison  et  qu'on  emploie  uniquement  dans  le  but  de  Térlfier, 
le  cas  échéant,  les  indications  de  la  hausse. 

De  même  que  pour  le  canon  allemand,  on  Toit  donc  que,  dans  le 
matériel  autrichien,  il  n*eiiste  aucun  moyen  de  faire  mouvoir  en  bau- 
feur  l'affût  supérieur  par  rapport  à  son  support;  on  ne  peut  pas  y 
donner  séparément  l'angle  de  site  et  Tangle  de  tir  correspondant  à  la 
distance;  il  n'y  a  donc  pas  de  ligne  de  mire  indépendante. 

Le  fait  a  été  rappelé  dans  une  conférence  militaire  faite  à  Vienne  le 
7  février  1908,  par  le  colonel  Gsicserics  (i),  de  TËtat-major  général, 
qui  a  reproché  au  canon  à  tir  rapide  austro-hongrois,  pour  cette  raison 
et  aussi  parce  que  son  tube  est  en  bronze,  de  ne  pas  être  à  hauteur 
des  derniers  progrès  de  la  technique  moderne. 

On  sait  en  effet  que  depuis}  longtemps  l'Autriche  est  fidèle  au 
bronze  qu'elle  a  continué  à  employer  comme  métal  à  canons,  lorsque 
ses  officiers  d*artillerie  eurent  inventé  les  moyens  d'en  augmenter  la 
résistance. 

Elle  y  trouve  d'ailleurs  un  avantage  pécuniaire,  la  fabrication  du 
bronze  Torgé  dans  les  ateliers  de  l'État  revenant  meilleur  marché  que 
celle  de  l'acier. 

En  ce  qui  concerne  la  ligne  de  mire  indépendante,  la  raison  qui, 
paralt-il,  a  empêché  son  adoption  serait  qu'à  l'époque  où  le  canon 
était  déjà  arrêté  dans  ses  détails,  la  question  de  l'avantage  de  cette  dis- 
position n'était  pas  définitivement  tranchée  et  qu'il  n'y  avait  pas  unani- 
mité d'avis  à  ce  sujet. 

Le  canon  sur  son  avant-train  pèse  i,010  kilogrammes. 

L'avant-train,  de  forme  ordinaire,  contient  30  coups  et  pèse,  chargé 
en  guerre,  824  kilogrammes. 

Le  caisson  se  compose  d*un  avant-train  du  modèle  semblable  à  celui 
du  canon  et  d'un  arrière-train  qui  n'est  pas  à  renversement. 

Cet  arrière-train  s'ouvre  du  côté  opposé  à  la  volée  et  possède  un 
bouclier  qui,  se  rabattant  vers  le  bas,  couvre  jusqu'au  sol  la  partie 
inférieure  du  corps  des  servants;  les  deux  portes  du  coffre  forment 
aussi  boucliers  latéraux  quand  elles  sont  ouvertes. 

La  paroi  avant  de  l'arrière-train  (du  cêté  de  la  volée)  est  blindée. 

La  hauteur  totale  de  protection  de  la  voiture,  pour  les  servants 
placés  derrière,  est  d'environ  i™,45. 


(i)  Neue  frète  Presse  des  8  et  9  février  1908. 


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39B  NOUVELLES  MILITAIRES.  N*  964. 

L'anrière-traiD  contient  60  coups. 
Le  caisson  chargé  en  guerre  pèse  i,844  kilogrammes. 
Lorsque  les  servants  sont  sur  les  coffres  et  sur  les  sièges  d'essieu, 
les  poids  des  Toitures  de  combat  de  la  batterie  sont  les  suivants  : 

Voiture  pièce  (5  hommes  à  73  kilog.) 2, 465  kilogrammes. 

Voiture  caisson  (3  hommes  à  73  kilog.). .     2,064  — 

Le  projectile  est  réuni  à  la  charge  par  une  douille  en  laiton  dans 
laquelle  il  est  serti. 

Le  canon  tire,  à  la  vitesse  initiale  de  SOO  mètres  un  shrapnel  ou  uo 
obus  tous  deux  du  poids  de  6^,680. 

Le  shrapnel,  du  système  à  charge  arrière  {Bodenkammer)  contient 
316  balles  de  9  grammes  et  16  éclats  de  13  grammes.  Sa  charge 
d'éclatement  est  de  85  grammes  de  poudre.  La  fumée,  à  double  effet 
est  graduée  jusqu'à  6,100  mètres  pour  le  tir  fusant. 

L'obus  est  chargé  en  ammonal  ;  le  poids  de  sa  charge  d'éclatement 
est  de  535  grammes.  La  fusée  est  identique  à  celle  du  shrapnel. 

Enfin  le  poids  de  la  charge  de  la  cartouche  est  de  530  grammes  de 
poudi'e  en  tubes  (Rôhrenpulver). 


RÉORGANISATIOlf    DES    DIVISIONS    ET   BRIGADES  D'IKFàRTKRIK  SUR  U 

FROMTJÈBB  ITALIENNE.  —  La  Revue  a  signalé  (1)  l'importance  dei 
changements  de  garnison  annoncés  pour  le  mois  d'avril  prochain. 

A  cette  occasion,  les  grandes  unités  d'infanterie  des  3^  et  14*  corps 
(frontière  italienne)  subiront  certains  remaniements  (2). 

Lorsque  ces  changements  de  garnison  auront  été  effectués,  l'infaD- 
terie  de  ces  deux  corps  sera  répartie  comme  il  est  indiqué  dans  le 
tableau  ci-contre  (3). 


(1)  Voir  1"  semestre  1908,  p.  210. 

(2)  Verordnungsblattf  annexes,  18  janvier. 

(3)  Comparer  avec  les  indications  des  p.  262  et  373  du  2*  semestre 
4907. 


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N«964. 


NOUYBLLBS  MIUTAIRBS. 


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300  NOUVELLES  MILITAIRES.  N*  964. 

Il  7  a  lieu  de  remarquer  : 

!«  L'effectif  très  fort  de  la  $8<*  diWgion  (Laibach).  Dans  une  étude 
précédente  sur  la  frontière  italienne  (1),  on  a  déjà  fait  ressortir  qoe  si 
la  région  Tolmein-Trieste,  seule  de  tous  les  secteurs-frontière,  n'avait 
pas  été  pourvue  de  fortifications,  les  troupes  mobiles  y  avaient  été  consi- 
dérablement renforcées  depuis  4903.  Les  changements  de  garnisoa 
d'avril  i908  accentueront  encore  cette  situation. 

2<^  Le  nombre  de  brigades  entre  lesquelles  est  répartie  la  frontière  : 
4  au  44*  corps,  5  au  3*  corps,  soit  9,  sur  un  total  de  12  brigades. 


Lignes  pebrêes  en  Dalvatib.  —  Dans  une  étude  précédente  (2),  la 
Revue  a  fait  ressortir  Tintérèt  que  présenterait  pour  la  défense  de  la 
Dalmatie  l'établissement  d*une  communication  ferrée,  entre  cette  pro- 
yince  et  Tintérieur  de  la  monarchie,  par  une  autre  Toie  que  la  ligne, 
étroite  et  accidentée,  qui  traverse  la  Bosnie-Herzégovine. 

Celte  question  a  été  réglée  par  un  accord  entre  TAutriche  et  la  Hod- 
grie,  signé  à  la  fin  de  Tannée  dernière.  Cet  accord  fait  partie  deFea- 
semble  des  traités  désignés  sous  le  nom  collectif  de  compromis  éco- 
nomique. Le  tracé  adopté  part  de  Rudolfswert,  terminus  actuel  de 
la  ligne  venant  de  Laibach,  se  dirige  sur  Karlstadt,  où  il  rejoint 
la  grande  ligne  Budapest-Fiume,  suit  cette  même  ligne  Jusqu*à  Toanj 
ou  à  Ogulin,  puis,  de  là,  se  dirige  à  travers  la  Croatie  méridionale,  par 
Ottocac,  Gospic,  jusqu'à  Knin,  où  il  rejoint  la  ligne  existant  déjà  de 
Knin  à  Spalato,  d'une  part,  à  Sebenico,  de  l'autre.  L'accord  en  ques- 
tion prévoit  l'achèvement  complet  des  travaux  en  1911  ;  on  évalue  à 
une  trentaioe  de  millions  les  travaux  en  territoire  autrichien  (Ganiiole 
et  Dalmatie)  et  à  une  centaine  ceux  en  territoire  hongrois  (Croatie). 

La  construction  d*une  ligne  reliant  la  Dalmatie  avec  le  reste  de  TEoi* 
pire  était  en  discussion  depuis  plusieurs  années;  elle  aura,  au  point  de 
Tue  de  la  défense  de  cette  province  et  du  développement  futur  du  port 
militaire  de  Sebenico,  une  importance  considérable.  On  s'occupe  d'ail- 
leurs, du  c6té  autrichien,  dès  maintenant,  de  relier  cette  grande  ligne 
future  avec  celle  de  la  Dalmatie  méridionale  et  de  l'Herzégovine,  parla 
construction  de  la  section  Spalato-Metkowitx^  ce  qui  a>surerait  la  jonc- 
tion ininterrompue,  à  l'intérieur  des  terres,  et  par  suite  à  l'abri  de 
l'insulte  d'une  flotte  ennemie,  du  centre  de  l'Empire  avec  la  région 
fortifiée  de  Cattaro.  Les  chemins  de  fer  de  la  Dalmatie  méridionale  et 


(1)  Voir  2«  semestre  1907,  p.  248,  372,  472. 

(2)  Voir  2«  semestre  1907,  p.  486. 


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N»  96i. 


NOUVELLES  MILITAIRES. 


301 


de  rHenégOTÎne  sont  à  Toie  étroite  ;  il  en  serait  saos  doute  de  même 
de  la  section  à  construire  Spalato-Metkowitz,  tandis  que  la  grande 
ligne  austro-croato-dalmate,  prévue  par  le  compromis  de  1907,  sera  à 
Toie  normale. 


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L'importance  de  cet  accord  a  été  signalée  par  la  presse  autrichienne 
et  allemande.  «  Le  rapport  rédigé  par  la  Chambre  des  Seigneurs,  dit 
la  Zeitung  des  Vereins  DeuUcher  Eùenbahnverwaltungen,  exprime  la 
satisfaction  que  le  Gouvernement,  et  en  particulier  le  Ministre  des  che- 
mins de  fer,  ait  réussi  à  surmonter  la  résistance  qui  s'opposait  à  la 
jonction  de  la  Dalmatie  avec  le  réseau  ferré  croate  et  autrichien  et  à 
persuader  l'administration  hongroise  de  TaTantage  de  cette  liaison  pour 
la  Dalmatie  et  la  Croatie,  comme  aussi  de  sa  nécessité  pour  l'ensemble 
de  rËtat  austro-hongrois.  » 


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302  NOUVELLES  MILITAIRES.  N*  964. 

MODIFICATIOIIS  A  L*0BGAlflSATION  DB  LA  GAYALEBIB.  —  Par  suite  des 

changementê  de  garnison  annoncés  pour  le  printemps  de  1908,  des 
modîGcations  seront  apportées  à  certains  grands  commandements  de 
caTalerie  (1). 

A  partir  du  mois  d'aTril  prochain,  Torganisation  de  la  cavalerie  sera 
la  suivante  : 

1®  Armée  commune,  —  Cinq  divisions,  comprenant  chacune  2  ou 
3  brigades  à  2  ou  3  régiments  et  2  batteries  à  cheval  ;  deux  de  c« 
divisions  ont  en  outre  un  détachement  de  4  mitrailleuses  (24  régimenti 
en  tout)  ;  8  brigades  de  2  ou  3  régiments  (iS  régiments)  (2). 

2o  Landwehr  autrichienne.  —  2  brigades  de  3  régiments. 

3<^  Landtvehr  hongroise,  —  4  brigades  de  2  ou  3  régiments  (10  régi- 
ments). 

Il  est  à  remarquer  que  les  trois  régiments  du  3^  corps  (frontière 
italienne  entre  Trieste  et  Tarvis)  sont  rattachés  désormais  à  la  division 
nouvellement  créée  à  Presbourg  (ancienne  division  de  Lemberg). 


Mutations  dans  le  haut  coMMAifDBMBifT.  —  Les  feldzeugmeisters 
Galgotzy,  un  des  trois  inspecteurs  généraux  des  troupes,  et  von  Gel- 
dern-Egmond,  inspecteur  général  du  génie,  ont  été  admis  à  la  retraite 
sur  leur  demande,  le  premier  le  7  janvier,  le  second,  le  17  février. 


(1)  Verordnungsblatt,  annexes,  18  Janvier. 

(2)  1*',  10*  corps  (frontière  russe),  chacun  une  division  de  2  bri- 
gades (4  régiments)  ; 

11  «  corps  (frontière  russe)  une  division  de  2  brigades  (4  régiments) 
et  une  brigade  de  3  régiments  ; 

2^  corps  (Vienne),  une  division  de  3  brigades  (6  régiments); 

3^,  4*,  5*  corps  (Graz,  Budapest,  Presbourg),  chacun  une  brigade  de 
3  régiments;  les  2  brigades  des  3*  et  5*  corps  forment  une  division 
dont  Tétat-major  est  à  Presbourg  ; 

6%  7«,  8%  9%  12%  13«  corps,  chacun  une  brigade  de  2  régi- 
ments. 

Les  deux  corps  des  régions  montagneuses,  i4«  en  Tyrol,  15*  eo 
Bosnie,  n*ont  pas  de  cavalerie  leur  appartenant  en  propre  (au  14*  corps, 
un  régiment  détaché  de  la  division  de  Vienne;  au  IS*  corps,  2  esca- 
drons détachés). 


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H<  964.  NOUVELLES  MILITAIRES.  303 

Organisation  dépinitltb  ve  DÉTACHniENTS  de  hitraillbusbs  (1). 
—  Actuellement  l'armée  austro-hongroise  comprend  dix-huit  déta- 
chements-cadres de  montagne  : 

Quinze,  à  2  pièces,  dans  l'armée  commune  :  sii  au  14*  corps  et  quatre 
au  S*'  (frontière  italienne);  trois  au  i5*  corps  (Bosnie);  deui  en  Dal- 
matie; 

Trois,  à  4  pièces,  dans  la  landwehr  autrichienne  :  deux  au  14*  corps 
et  QD  au  3*  (frontière  italienne). 

Un  détachement  de  caTalerie^  à  4  pièces,  est  rattaché  à  la  division  de 
CETaleriede  Vienne. 

Les  détachements  de  mitrailleuses  n'avaient  pas,  jusqu'ici,  de  carac- 
tère permanent  et  définitif.  Ce  caractère  Tient  de  leur  être  donné  par 
une  décision  impériale,  en  âate  du  26  décembre  dernier  (2). 

Désormais  il  y  aura  dans  l'armée  commune  : 

1*  Pour  l'infanterie,  un  détachement  à  2  pièces  par  régiment  ou 
bataillon  formant  corps,  soit  143  détachements  ; 

2*  Pour  la  cavalerie,  un  certain  nombre  de  détachements  à  4  pièces, 
probablement  un  par  division  ou  brigade  indépendante,  soit  14  déta- 
chements environ. 

Pour  ne  pas  trop  grever  le  budget,  ces  créations  seront  échelonnées 
sur  plusieurs  années. 

Des  deux  systèmes  en  présence,  —  unités  autonomes  à  la  disposition 
du  haut  commandement,  comme  en  Russie  au  début  de  la  guerre  de 
Mandchourie  et  encore  aujourd'hui  en  Allemagne,  —  mitrailleuses 
rattachées  aux  corps  de  troupe,  organisation  qui  existe  maintenant  en 
Russie  (3),  bientôt  probablement  en  Allemagne  (4),  —  le  premier  a  été 
adopté  pour  les  mitrailleuses  de  cavalerie,  le  second  pour  celles  de  l'in- 
fanterie. 

«  Avec  ses  grandes  étendues,  ses  fronts  interrompus,  ses  luttes  par 
groupes,  le  combat  moderne,  dit  la  Revue  de  Streffleur  (5),  exige  la 
répartition  de  mitrailleuses  sur  tout  le  front.  Par  suite,  l'organisation 
la  meilleure,  pour  l'infanterie,  est  celle  de  mitrailleuses  régimen- 
taires. 


(1)  Voir  î*  semestre  1903,  p.  341;  1"  semestre  1904,  p.  76; 
1"  semestre  1906,  p.  496;  2*  semestre  1907,  p.  70  et  174;  1"  semestre 
1908,  p.  75. 

(2)  Yerordnungshîatty  8  janvier. 

(3)  Voirl"  semestre  1907,  p.  312. 

(4)  Voir  2*  semestre  1907,  p.  180  et  510. 

(5)  Numéro  de  janvier  1908. 


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304  NOUVELLES  MILITAIRES.  N*  964. 

tt  Dant  la  caTalerie,  les  difBculUfl  de  formationy  d'iastruettoa  et  d'em- 
ploi lont  seasiblement  plus  grandes  que  dans  l'iafanterie  ;  le  meilleur 
moyen  d'y  parer  sera  de  constituer  des  unités  autonomes,  à  la  dispo- 
sition du  commandant  de  la  cavalerie.  » 

i"  Commandement  et  administration.  —  Dans  l'infanterie,  le  déli- 
ehement  de  mitrailleuses  forme,  pour  tout  ce  qui  concerne  la  prépan- 
tion  à  la  guerre,  Tinstruetion,  le  serrice,  une  unité  plaoée  sous  U 
direction  d*un  ofGcier  supérieur.  Au  point  de  Tue  administratif,  il  «t 
rattaché  à  une  compagnie. 

Dans  la  cavalerie,  il  forme  une  unité  autonome,  sous  le  rapport  da 
commandement  comme  sous  celui  de  l'administration. 

2"  Effectifs.  —  a)  Effectif  de  paix. 

UfanUrlt.        Caralcne. 

^j«  .  ^Capitaine »  1 

(  Lieutenant  ou  sous-lieutenant ...  1  2 

!  Maréchal  des  logis  chef »  1 

Sergents  ou  maréchaux  des  logis.  i  2 

Sous-officier  compuble »  1 

Caporaux 2  3 

Chefs  de  patrouille »  4 

Armurier v I  1 

Servants  et  conducteurs 7  39  (t| 

Hommes {  Trompette »  1 

Ordonnance^ i  3  (2) 

Maréchal »  1  (2' 

Sellier »  1(2) 

/  de  selle i  43 

CheTaux |  de  bât 4  (3)  « 

(  haut-le-pied »  2 

/  Officiers 1  3 

Totaux I  Hommes  de  troupe 12  57 

(  Chevaux 5  57 

b)  Effectif  de  manœuvres  (pour  les  détachements  d*infanterîe  «euls). 
—  Cet  effectif  est  celui  de  paix  augmenté  de  iO  hommes  (sous-officiers, 
gefreite,  soldats)  dont  4  conducteurs. 


(!)  25  montés,  14  non  montés. 

(2)  Non  montés. 

(3)  Ou  mulets. 


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N«  964.  liOUYBLLBS  MILITAIRES.  305 

c)  Effectif  de  guerre,  —  11  est  fixé  par  TiDStruction  sur  la  mobilisa- 
tion. 

3»  Approvisionnement  de  munitions  en  temps  de  guerre.  —  i 0,000 
cartouches  par  mitrailleuse  d'infauterie,  15,000  par  mitrailleuse  de 
caTalerie,  20  par  homme  armé  de  la  carabine,  30  par  homme  armé  du 
reToUer. 

A**  Instruction  du  personnel,  —  Les  officiers  et  sous-officiers  doivent 
aroir  reçu  à  l'école  de  tir  une  instruction  spéciale. 

Les  hommes  reçoivent  Tinstruction  du  fantassin  ou  du  cavalier  pen- 
dant leur  première  année  de  service,  et  ne  sont  affectés  aux  détache- 
ments de  mitrailleuses  qu'à  la  fin  de  cette  année. 

Comme  réservistes,  ils  font  leurs  périodes  d'instruction  dans  ces  déta- 
chements. 

5^  Armement,  habillement^  équipement.  —  Les  hommes  ont,  comme 
arme  i  feu,  le  revolver  (ta  carabine  pour  les  conducteurs,  dans  les 
détachements  affectés  à  F  infanterie). 

L'habiQement  et  l'équipement,  pour  les  détachements  de  cavalerie, 
seront  fixés  après  les  essais  en  cours.  Dans  l'infanterie,  ils  sont  ceux 
du  corps  de  troupe  auquel  est  rattaché  le  détachement.  Les  hommes 
ne  portent  pas  le  sac,  mais  simplement  leurs  armes  et  un  étui-musette. 

6^  Remonte,  —  Le  système  des  animaux  m  en  congé  n,  en  usage 
dans  la  cavalerie,  est  étendu  aux  animaux  de  bàl  de  ces  détachements. 
On  sait  que  ce  système  permet  aux  régiments  de  se  procurer,  lors  d'une 
mobilisation,  les  chevaux  dressés  dont  ils  ont  un  besoin  immédiat,  en 
mettant,  après  quelques  mois  de  dressage,  un  certain  nombre  de  che- 
vaux en  dépôt  chez  de^  particuliers  à  proximité  de  la  garnison.  Ceux-ci 
doivent  représenter  ces  animaux  à  toute  réquisition  et  en  deviennent 
propriétaires  après  5  ou  6  ans. 

Les  chevaux  ou  mulets  ne  sont  affectés  aux  détachements  de  mitrail- 
leuses, sur  ordre  ministériel,  qu*après  être  restés  un  certain  temps  dans 
les  troupes  montées. 

7»  Formations  en  i908.  —  En  1908,  il  sera  formé,  dans  l'armée 
commune,  à  la  date  du  1*'  mars  (1)  : 

39  détachements  d'infanterie  (28  de  ligne,  4  de  chasseurs  tyroliens, 
7  de  bataillons  de  chasseurs)  ; 

2  détachements  de  cavalerie. 

De  ces  41  détachements,  15  d'infanterie,  1  de  cavalerie  existent  déjà 
depuis  1906  ou  1907,  à  titre  provisoire. 


(1)  VerordwMn^*Wa</,  8  janvier. 


20 


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806  NOUVXLIiBS  MllJII^TKBB.  N«  964. 

Ces  89  dëUchemeotB  d*infanterie  seront  répartis  oioBi  quUl  «oît  : 
9  au  3*  corps  (Graz)  frontière  italienne; 
7  au  14*  Qocps  (Innsbrûok),  froitiière  italienne  ; 
'8  au  iS^  corps  (Bosnie-Herzégovine)  ; 
3  au  2*  corps  (Vienne); 
1  en  Dalmatie  ; 
1  dans  chacun  des  autres  corps  d*armée. 

Les  2  détacliemeDts  de  caTalerie  seront  affectés  aux  dinsîons  de 
cavalerie  de  Presbourg  (ancienne  dirision  de  Lenïberg)  et  de  Vienne. 

Par  décision  du  15  Joirrier,  l'induction  préparatoire  du  personnel- 
cadre  des  détachemetfts  d'infanterie  est  faite  dans  on  cours  spécial,  dn 
i«^  au  31  mars,  à  Técole  de  tir  de  Brûck.  Les  cadres  dunouTeau  déU- 
chement  de  caTalerie  sont  instruits,  du  1*'  au  28  fémer,  dans  le 
détachement  déjà  formé  à  Vienne. 

Dans  la  land^ehr  autrichienne,  le  budget  de  1906préfoit  la  oréation 
de  1 1  détachements  à  4  pièces  —  un  par  bataillon  alpin  —  pnmi  les- 
quels seront  compris  les  3  détachements  actuels  des  régiments  alpins. 
Ces  détachements  de  landwehr  comprendraient  (1)  doffiGieift,44iiomm£St 
f)  mulets. 

Si  le  personnel  nécessaire  pour  ces  nouvelles  «formations  (armée  com- 
mune et  landwehr)  ne  ,peut  être  obtenu  par  une  augmentation  du  coq- 
tingent,  il  sera  prélevé  sur  les  corps  d'infanterie. 

8<^  Conclusion,  —  En  résumé,  l'armée  auBtro-hoogroise  compneiidra. 
en  1908  : 

SO  détachements  d'itffamterie  (39  <\  2  pièces,  il  à  4  pièces)  ; 
2  détachements  de  cavalerie,  \  4  'pièces. 

Plus  de  la  moitié  de  ces  unités  sera  plaeée  sur  la  frootièFe  italieuie. 

Les  3'  et  14*  corps  et  les  troupes  de  Balmatie,  ^qui  comptaient  jik- 
qu^à  présent  IS  détachements^cadres  de  mitrailleuses,  ^eomprendroat 
désormais  28  détachements  constitués,  soit  une  augmentatioD  de 
r;o  p.  iOO  (2). 

De  ce  fait,  4Somme  de  celui  du  renforoemedt,  annoncé  pAur  1908,  de 
l'artillerie  de  montagne,  en  Tyrol,  en  Garinthie  et  en  Dalmatie  (3),  U 
situation  militaire  de  l'Autriche  sur  la  frontière  italienne  lecevsa  une 
nouvelle  et  sérieuse  amélioration. 


(1)  Neue  77iilit,  Blâtter,  2  décembre  1907. 

(2)  Voir  1"  semestre  1908,  p.  211. 

(3)  Ibid.,  p.  216. 


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N*  964.  NOUVELLE»  HiLnTÀfntSB.  :807 

BBLÛiQUS. 

Voies  ferries  entre  la  Belgique  et  l'Alleiagne  (1).  ~  Le 
Moniteur  belge  (Jouraal  officie])  da  i9  jaoyier  1908  a  publié  le  texte  de 
la  loi  du  26  août  1907,  approuvant  la  coaTention  conclue  à  Berlin  le 
13  août  i9§3,  entre  H  Prusse  ift  la  Belgîqne,  pour  PaméHoration  des 
eonnnmiîoations  par  wes  ferrées  «ntre  œB'deuK  pay8<(Rgne8  Loorain — 
Welkemmdt  A  Stwelot— Halm«dy). 


JS  ALUBMAim. 

Mutations  dahs  le  haut  coMVAifDEXBNT.  —  Par  ordre  de  Gahinet 
du  27  janvier  1908,  le  lieutenant  général  von  Mackensen,  commandant 
la  36^  division  d'infanterie  est  promu  général  de  la  cavalerie  et  nommé 
an  commaBdement  au  XVII"  oorps  d'armée  à  Daotzig  en  remplacement 
du  général  van  firaniDBclrweig  mis  sur  sa  demande  zur  Bisposition.  Le 
général  von  Mackensen  est  âgé  de  58  ans. 

Par  le  même  ^irdxie,  le  lieiilenaiit  général  von  Setmkardi,  chargé  du 
commandement  du  VIP  corps  «d'année  à  Munster,  >est  promu  général 
de  la  oovalene  ^  mamtenv  à  titre  définitif  au  commandement  de  ce 
corps  d'armée.  Le  >g5néral  von  Barahardi  est  âgé  de  S8  ans. 

Par  ardre  de  Gabineit  do  18  février  d908»  le  lieutenant  gén^atl  von 
Lœwenféld  eit  promu  général  de  Tinfauterie  «it  muntenu  à  titre  défi- 
lûtÈf  au  tcammandement  du  K*  oorps  jd'armée  .à  (Hanovre  oii  il  avait 
succédé  le  9  février  au  général  von  Stûnzner  placé  sur  sa  demande  -xur 
JHspositimu  Letgânécal  t^vd.  Loerarenfeld  qjii  était  précédemment  adju- 
dant général  de  TEnipereur  et  oammandant  de  la  1^  division  d*infan- 
terie  de  la^iourde  ent.ftgé  de  â9;ans. 


Nouvelle  couleur  du  lATfiRiEL  roulaivt  de  caupagne.  ~  Une 
décision  ministérielle  du  23  janvier  1908  prescrit  que  toutes  les  voi- 
tures des  corps  de  troupes,  du  train  des  équipages  (y  compris  celles  du 
service  de  santé),  des  détachements  de  nûtrailleuses,  des  pion&iers  et 
des  troupes  de  communications  seront  pelotes  désounais  en  .gris  ver- 
dàtre  dit  feld  grau. 

11  en  sera  de  même  pour  les  oljets  acceasoires  des  matériels  ^précités 


(1)  Voir  1*'  semestre  1908,  p.  Si. 


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308  NOUVELLES  MILITAIRES.  N*  9». 

et  de  celui  du  service  de  Banté  qui  étaient  antérieurement  pebts  en 
gris,  bleu  et  brun,  ainsi  que  pour  certaines  garnitures,  boulou, 
chaînes,  etc.,  qui  étaient  en  noir. 


OpriciEBS  AUToaOBiLiSTis  DE  RtSERYB.  —  Un  ordre  de  Cabinet  da 
27  janvier  i908  prononce  raifectation  de  52  officiers  de  réserve  aa 
corps  d'automobilistes  {KraftfaJiriruppen)  dont  la  Bévue  a  signalé  der- 
nièrement (i)  le  projet  d^organisation.  Ces  officiers  se  répartisseot 
ainsi  :  5  lieutenants  en  premier  (3  de  rinfan(erie,  1  de  TartiUerie  à 
pied,  1  des  troupes  de  communications)  et  47  lieutenants  (19  de  l'io- 
fanterie,  2  de  la  cavalerie,  10  de  Tartillerie  de  campagne,  1  de  Tar- 
tillerie  à  pied,  12  des  troupes  de  communications,  2  du  train,  1  da 
service  des  arsenaux). 


Création  d*um  nouyeau  commandement  db  ligne.  —  Le  proj<>t  de 
budget  de  TEmpire  pour  1908  comporte  la  création,  à  Halle  sur  la 
Saale,  d*un  nouveau  commandement  de  ligne. 

Cette  mesure  portera  à  25  le  nombre  de  ces  commandements,  doat 
la  liste  a  été  donnée  en  1906  par  la  Revue  (2), 

Leur  rôle  est  d*assurer  les  relations  entre  les  autorités  militaires 
supérieures  des  chemins  de  fer  —  chef  du  grand  état-major*  sectioD 
des  chemins  de  fer  du  grand  état-major,  dont  Teffectif  est,  d'après  le 
projet  de  budget  pour  1908,  de  43  olHcier^  (3),  —  et  les  administra- 
tions» —  directions  d'exploitation  —  des  Toies  ferrées  placées  dans  leur 
circonscription. 

Ils  règlent  les  transports  militaires  et  prennent,  dès  letempsdepaii, 
les  mesures  nécessaires  en  vue  de  la  mobilisation  (4). 

Chaque  commandement  de  ligne  comprend  une  ou  plusieurs  directioo» 
de  chemins  de  fer  et  quelques  compagnies  privées.  Il  se  compose  d'an 
officier  supérieur  de  F  armée  active  et  d*uu  haut  fonctionnaire  des  che- 
mins de  fer,  assistés  d*un  fonctionnaire  subalterne  et  d'un  sous-officier. 


(1)  Voir  1"  semestre  1908,  p.  88. 

(2)  Voir  2«  semestre  1906,  p.  74. 

(3)  38  officiers  supérieurs  (29  pour  la  Prusse,  2  pour  la  Saxe.  2  pour 
le  Wurtemberg,  5  pour  la  Bavière)  et  5  capitaines  pour  la  Prusse;  les 
commandants  de  ligne  sont  compris  dans  ces  chiffri'S. 

(4)  Militdr-Eisenbahn'Ordnung. 


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N*  964.  NOUVELLES  MIUTÀIRBS.  309 

Vom  FBRRftES  OUVEtTBS  ▲  L'kXPLOITATIOH   EN  1907  (PrUSSB  RHÊ- 

KA5B)  (I).  —  Ligne  Sarrebrûck— Furstenhausen^Gr.  Rosselle  (17  kilo- 
mètres). 
Ligne  Neuerburg— Pronsfeld — Waxweiler  (33  kilomètres). 


ConSTRDCTKXf    DB    DBUX    PONTS    SUR    LB    RhIN   A  COLOGNB.  —  Le 

conseiller  BeermanOy  de  la  Direction  des  chemins  de  fer,  yient  de 
traiter,  dans  une  conférence,  la  question  des  nouveaux  ponts  de 
Cologne. 

Jusqu'à  ce  jour,  tout  le  trafic,  entre  les  deux  rives  du  Rhin,  devait 
se  faire  par  la  double  voie  de  l'unique  pont  fixe.  Or,  la  situation  de 
Touvrage,  à  Tentrée  Sud-Ouest  de  la  gare  principale  de  Cologne,  cons- 
titae  pour  l'exploitation  une  difficulté  presque  insurmontable. 

De  là  l'idée  de  remplacer  le  pont  actuel  par  un  nouveau  pont  com- 
portant, avec  le  passage  de  la  route  de  Deutz,  une  quadruple  voie  ferrée 
réservée  uniquement  aux  trains  de  voyageurs.  Quant  au  trafic  des  mar- 
chandises, il  sera  dévié  au  moyen  d'un  raccordement  à  double  voie  qui 
doit  relier  la  gare  de  Cologne-Sud  (rive  gauche  du  Rhin)  à  la  gare  en 
construction  de  Kalk-Nord  (rive,  droite)  en  franchissant  le  Rhin  sur  un 
pont  à  établir  au  Sud  de  Cologne. 

Les  travaux  commencés  dès  Tété  dernier  seront  terminés  au  cours  de 
Tannée  1910. 

Il  y  aura  donc,  à  ce  moment,  à  Cologne,  un  pont  (4  voies)  pour  les 
trains  de  voyageurs  et  un  pont  (2  voies)  pour  les  trains  de  marchan* 
dites. 


Instruction  sur  l'emploi  dbs  signaux.  —  Une  décision  ministérielle 
du  16  janvier  1908,  prescrit  que  l'instruction  des  signaleurs  sera  faite 
dorénavant  uniquement  d'après  l'alphabet  Morse  suivant  les  indications 
da  projet  de  règlement  pour  l'emploi  des  fanions  (2).  Le  règlement  pour 
l'emploi  des  pavillons  rigides,  avec  lesquels  l'alphabet  comportait  un 
signe  particulier  pour  chaque  lettre,  est  abrogé. 


Nouveau  règlrmbnt  d'eibrcicbs  pour  lr  tbain.  —  L'Empereur  a 
approuvé  par  ordre  de  cabinet  du  19  décembre  1907,  un  nouveau  règle- 


(1)  Post,  16  février  1908. 

(2)  Voir  2<  semestre  1906,  p.  70. 


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ai«  NOfTTBtLES  MILITAIltBS.  N*  964. 

m£nt  d'execcices  pour  le  tiaia  qui  remplace  le  projet  de  lèg^ment 
d'exercices  de  cette  trme  du  8  décembre  1904. 


ATANcmiifT  DBS  sous-OPHCms  M  iteBiTB.  —  Les  anciens  Tolon- 
taires  d'un  an  qui  n'ont  pu  obtenir  pendant  la  durée  de  leur  serrioe 
actif  le  cettifioaCder  capacité  d'aspinnè  seas-officMr  pourrooi,  oRrtnire- 
mnt  a«x  prescriptiom  anÉérteures,  éfcee  novinâi  aspirant  sous-efitier 
à  la  fin  de  leur  prenière  période  é'eiercices  dap  huit  semaines  s'ils  f»Bt 
preuYe  de  l'aptitude  requine.  Leur  promotion  au  grade  de  sous-officier 
pourra  aveiv  lieu  lors  de  leur  devzièoie  période  d'exerdees  de  boit  | 
senoines  s'ils  remplissent  les  conditions  exigéeffpar  les  poeseriptioas  es 
TÎgueur. 


BhoraQt'iifS  ATEC  GDÊTns  POCE  OFPicmB».  —  Un  ordre  de  cabinet 
du  16  janvier  1908^  autorise  les  officiers  d^nfanterie,  des  ehassean,  des 
détachements  de'  roitrailleuses,  dir  corps  des  ing éaieurs  et  pionniers  et 
d<e8  troupes  de  eonmHinîcations  à  porter  les  brodequins  svec  g«é1re»iie 
euir*  bruni  &  la  place  de  k  botte  dans  Ite  sertice  d'à  garnison,  au  serrice 
en  campagne,  au  tir  et  à  la  manœuvre,  j  compris  Fes  inspeetions.  Le 
cuir  Tenri  est  interdit.  Les  officiers  montés  porteront  a^fec  eette  chaus- 
sure l'éperon  à  la  cheyalière.  L'uniformité  de  chaussure  ne  pourra  plu» 
être  exigée  à  l'intérieur  des  unités  «hins  les  ciroonstanises  où  le  hraift- 
quitt  et  la  guêtre  sont  autorisés. 


SSPAGNB. 


Effectif  BUDGÊrainB  bb  L^Aivfis  pbrvai^bntb  foui  1906.  ^  U*^ 

Toi  du  26'  décembre  1907  a  fixé  à  80,000  hommes  Teffeetif  de  rannét 
permanente  en  1908. 

Le  Ministre  de  la  guerre  est  nutorisé  à  porter  ce  chiffre  à  t40,0(H^ 
hommes  durant  certaines  périodes  de  Tannée,  sous  réserve  de  compenser 
Taugmentation  de  dépenses  qui  en  résultera  par  TenYoi  en  congé,  à 
d'autres  époques,  du.  nombre  d'hommes  nécessaire  pous  ramea^r  les 
£caLs  d'eataetien  au  eUfire  ù%é  par  la  loi.de  finances. 


Réarmement  de  la  cavalerie.  —  La  lance  nouTeau  modèls,  doot 
l'adoption  a  été  décidée  par  Tordre  royal  du  11  septembre  1995,  ^d^ 


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N*  964.  NOtnrBLLBS  MXLtTAIRBBw.  314 

d*étre  distribuât  aux  trois  régiments  de  Itmcier»  portant  les  n<^  1,  4  et 
SOsnoiers  du  Roi,,  de  Dtorik)n  et  de  Fameiio). 


ÛTMTB-XnOB   D'AMÉDRIQUIBL 

RfiOMANfiBLnoif  DE  liA-  ■iiJCKDBB  ÉtATs-Uifi8%  —  L*ordrû  général 
n«  2i2  du  Défiartement:  de  la  guerve  à  Washington,,  en  date  du 
2  noTunbre  lâûJv  oéorganise  la*  milice  des-  ÉtaU*Unifr.d!aprèft.les  prin- 
cipes posés  par  la  loi  Dick,  du  21  janvier  1903,.  cet  ordre  est  exécutoire 
à  partir  du:  21  janwer  1008. 

On  sait  diuner  nmniàre  générale  que,  en  dehoivide  Tarmée  régulière, 
forte  d'environ  6D|00€L  Tolontaires,  tous  Iw  citoyens  des  États-Unis 
doiTenli  le  aerrice  dans. la.  milice,  de  16  à  4S  ans.  Ge  contingent  de 
citoyens,  fort  de  plus  de.  12!  millions  d*hommes»  se  divise  en  milice 
organisée  (la  centième  partie  du  contingent  total}  et  la  réserve  de  la 
milice. 

En  fait,  il  n'y  a  que  la  milice  organisée  qui  compte;  laréëerre  de  la 
milice  est  une  masse  d'hommes  sans  instruction  militaiire,  ni  organi- 
sation. Il  n'en  est  d'ailleurs  jamais  fait  mention. 

La  milice  organisée  se  recrute  par  engagements  volbntàires  ;  les  con- 
ditions de  rengagement  varient  dans  les  diEFérents  ÉtSits. 

Aux  termes  de  la  loi  de  1903,  les  hommes  de  la  milice  doivent  fkire 
un  séjour  dans  les  camps  d'instruction  de  5  jours  au  moins,  et  assister 
à  24  séances  de  tir  par  année,  au  minimum. 

(Les  gouverneurs  peu?ent  d'ailleurs  les  en  dispenser.) 

Les  unités  de.  la  milice  dépendent  essentiellement  des  gouverneurs 
desÉtats^  et  le  gouvernement  fédéral  n'a  sur  elle  qu^un  droit  de  con«^ 
trôle  des  plus  faibles,  qui  se  heurte  toujour»  à  l'esprit  particulariste 
des  gouverneurs.  Aussi  c^s  unités  ont  toujours  eu  tendance  à  s'orga- 
niser en  unités  isolées,  portant  des  noms  plus  ou  moins  avantageux, 
où  les  hommes  trouvaient  une  discipline  facile,  avec  l'occasion  de 
parader  en  des  uniformes  fantaisistes  et  flatteurs..  La  proportion  des. 
officiers  y  était  exagérée.  On  comptait  en.  moyenne  un  officier  pour 
13  hommes,  un  gradé  pour  4  hommes. 

n  y  arvait,  d'un  État  à  Fautre,  et  môme  dans  chaque  État  particu- 
lier, des  différences  considérables  dans  Porganisation  des  unités.  Les- 
régiments  d'infanterie  comptaient  S,  3  bataillons;  les  bataillon»  : 
2, 3,  4  ou  5  compagnies.  Les  efifbetift  variaient  à<  l'infini,  et'  surtout, 
on  comptait  un  nombre  tout  à  fait  fâdieux  de  petites  unités  isolées. 
Dans  ces  conditions»  il  était  tout  à  fait  impossible  de  préparer  la  con- 
stitution de  grandes  unités  du  temps  de  guerre. 


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312  NOUVELLES  MILITAIRES.  N*  96i. 

La  loi  du  21  janyier  1903  autorisait  le  GouTernement  fédéral  à 
uniformiser  Torg^anisation  des  unités  de  la  milice,  à  réglementer  li 
proportion  des  officiers  et  à  fixer  le  minimum  des  effectif  de  chaque 
unité. 

C'est  cette  réorganisation  qu*a  eue  en  Tue  l'ordre  général  n«  222. 
dont  nous  donnons  ci-dessous  une  rapide  analyse. 

La  milice  organisée  comprend  : 

Un  état-major  général  et  différents  étatis-majors  et  département», 
correspondant  aux  départements  et  états-majors  de  l'armée  régulière; 

Des  divisions  commandées  par  des  majors  généraux,  assistés  diaeuo 
d'un  état-major  d'une  composition  déterminée; 

Chaque  division  comprend  deux  brigades  (ou  davantage)  ; 

Chaque  brigade  comprend  deux  régiments  d'infanterie  (ou  davantage) 
et  est  commandée  par  un  brigadier  général  assisté  d'un  état-major; 

L'ordre  organise  le  service  de  santé,  le  corps  des  hôpitaux,  le  corps 
du  génie  et  le  corps  des  signaux  de  la  milice. 

Infanterie,  —  L'infanterie  derra  être  organisée  en  régiments  de  trois 
bataillons  à  quatre  compagnies,  les  compagnies  restantes  formant  des 
bataillons  isolés. 

Les  effectifs  minima  seront  : 

Pour  une  compagnie  :  3  officiers,  58  hommes  de  troupe  ; 

Pour  un  bataillon  :  3  officiers  de  l'état^major  du  bataillon  et  quatre 
compagnies  (233  hommes)  ; 

Pour  un  régiment  :  6  officiers  de  Tétat-major  du  régiment,  et  trois 
bataillons  (732  hommes); 

En  plus,  un  certain  nombre  de  médecins. 

Cavalerie.  —  La  cavalerie  sera  organisée  en  régiments  de  trois  esca- 
drons de  quatre  troops  (le  troop  est  analogue  à  un  de  nos  escadrons), 
les  troops  restants,  formant  des  escadrons  isolés. 

Les  effectifs  minima  seront  : 

Un  troop  :  3  officiers,  58  hommes  ; 

Un  escadron  :  3  officiers,  quatre  troops  (233  hommes)  ; 

Un  régiment  :  6  officiers,  3  escadrons  (732  hommes)  ; 

En  plus,  un  certain  nombre  de  médecins. 

Artillerie  de  campagne.  —  Sera  organisée   en  régiments  de  deax 
bataillons  de  trois  batteries  chaque. 
Les  effectifs  minima  seront  : 
Une  batterie  :  5  officiers,  133  hommes; 
Un  bataillon  :  3  officiera' ,  3  batteries  (401  hommes)  ; 
Un  régiment  :  5  officiers,  2  bataillons  (835  hommes)  ; 
En  plus,  un  certain  nombre  de  médecins. 


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»•  964.  NOUVELLES  MILITAIRES.  343 

Artillerie  de  côte.  —  Formera  un  corps  ayec  une  organisation  spé- 
ciale, un  état-major  particulier  et  un  certain  nombre  de  compagnies. 

Telle  sera,  dès  le  21  Janyier  1908  la  nouTelle  constitution  des  unités 
de  la  milice  organisée  aux  États-Uoifl,  nouyelle  organisation  qui,  com- 
parée à'  l'ancienne^  si  confuse,  marque  un  très  sensible  progrès  dans  la 
voie  de  la  préparation  et  de  l'organisation  des  grandes  unités  du  temps 
de  guerre. 

Le  31  décembre  1906,  la  milice  organisée  comptait  112,390  officiers 
et  hommes  de  troupe.  Le  Secrétaire  militaire  du  Département  de  la 
guerre  estimait  alors  que  80  p.  100  de  cet  effectif  répondraient  à  un 
appel  en  cas  d^invasion  du  territoire  national,  ou  d'insurrection  contre 
l'autorité  fédérale. 

Ce  chiffre  est  intéressant  à  retenir,  car  c'est  la  seule  réserve  immé- 
diatement disponible  sur  laquelle  le  Gouvernement  puisse  compter  en 
cas  de  guerre,  —  bien  entendu,  en  cas  de  guerre  extérieure,  ~  les 
unités  de  la  milice  ne  pouvant  être  employées  comme  unités  constituées 
qu*après  leur  consentement  préalable. 


HOLLANDE. 


Le  poutbau  MimsTEt  de  la  gubbrb.  —  Le  général-lieutenant 
Sabron  est  Ministre  de  la  guerre  dans  le  nouveau  cabinet. 

Originaire  de  l'infanterie,  il  a  débuté  dans  cette  arme  comme  lieute- 
Daot  en  1870.  Après  avoir  passé  par  l'École  supérieure  de  guerre,  il  fut 
nommé  à  l'état-major  général  et  a  fait  la  plus  grande  partie  de  sa  car- 
rière dans  les  écoles.  11  en  était  inspecteur  général  comme  général- 
major,  lorsque,  lors  de  la  réorganisation  du  haut  commandement,  il  a 
remplacé  le  général-lieutenant  Gool  à  la  tète  de  l'état-major. 


ITALIE. 


NouYBàU  Règlement  sdr  l'instruction  individuelle  dans  la 
CiTALERiB.  —  La  II*  partie  du  règlement  de  1901  sur  les  exercices  de 
caTalerie  (Instruction  à  cheval)  a  été  remplacée  par  un  projet  de  règle- 
ment daté  de  janvier  1907  (1). 


(1)  Regolamento  di  Esercizi  per  la  Cavalleria,  tomo  I,  parte  lia,  chez 
^era  Enrico.  Roma,  1 907. 


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•^n 


ai  4  NOVTHLIUBS  MHJTAIRBS.  M«%i. 

Les  procédés  d'instruetioa  du  ofttalier  n*oiit  pas  été  sensî&Umffit 
modifiés;  toutofoi»»  le  projet  simptifie  la  progression  siirvit  jusqa'akrs 
et  7  apporta  un  peu  pius  da  métikode.  Il  eompreMi  trois  ^pitres  : 
Chapitre  l*^  ;  instmetîoift  de  rhomme  da  recrue.  —  Ghapilre  Uiltisr 
truction  des  anoiens.  —  Chapitre  HI  :  Dressage  des  dusmac,  et  m 
Appendice  relatif  aux  .exercice»  de  numège. 

CHAflTiv  I«'.  —  Tnstrwetion  d»  V  homme  es  reerue. 

Il  reproduit,  dans  son  ensemble,  le  texte  de  la  I'*  partie  de  TancieD 
règlement.  A  noter,,  cependant,  TimportaDce  de  plus  en.  plus  prépon- 
dérante attachée  par  le  projet  à  Tinstruction  indÎTiduelie,  qui  doit  ètn 
aussi  parfaite  que  possible  :  «  C'est  seulement,  affirme-t-il,  a^ec  des 
cavaliers  bien  instruits  indiTiduelIement  qu'on  pourra  réaliser  Tidéal 
de  toute  action  de  caTalerie,  Tharmonie  dans  l'ensemble  et  la  force 
^iie  dans  la  masse  au  moment  de  raction 

«  Pour  atteindre  ce  but,  le  travail  indivlduef  doit  être  la  règle,  le 
travail  collectif  Téxception.  » 

Chapitre  H.  —  Instruction  des  anciens. 

Le  chapitre  II  du  nouveau  règlement  a  fondu,  en  quelque  sorte,  en 
les  résumant,  les  deux  parties  de  Tancienne  progression  (Exercices 
individuels.  —  Exercices  complémentaires)  et  8*est  enrichi  de  deux 
paragraphes  placés  autrefois  à  la  IV*^  partie  concernant  :  Tun,  le  travail 
à  la  longe,  Tautre  les  exercices  d'application  à  Textérieus.  Ils. constituent 
le  complément  naturel  et  logique  de  Tinstruction  du  cavalier  et  se 
trouvent,  en  conséquence,,  parfaitement  à  leur  place  &  la  fin  du  cha- 
pitre IL 

Chapitri  m.  —  Dressage  des  ckeBmês, 

Divisé  par  la  progression  de  1901  en  trois  périodes  (Période  dite 
«  d^ apprivoisement.  »  —  Travail  en  bridon.  —  Travail  en  bride),  le 
dressage  des  jeunes  chevaux  n'en  comprend  actuellement  que  deux  : 
la  période  d'  <c  apprivoisement  »  et  la  période  de  travail.  En  ce  qui  cod- 
cerne  cette  dernière,  le  projet  érite  à  dessein  d'enteer  dans  k  toie 
d'une  réglementation  trop  précise  et,  après  avoir  énoncé  quelques  pria- 
cipes  généraux,  abandonne  le  dioix  des  moyens  à  rîMtiotiw  et  à  l'a- 
périence  des  capitaines  commandant^.  La  duséo  totala  de  la  p^iods  de 
dressage  est  de  douze  mois. 

((  La  plus  grande  liberté  est  laissée  aux  capitaines  commandants  pour 
l'emploi  de  ces  douze  mois.  L'amour  du  cheval  et  la  pratique  ont  dâ 
leur  inculquer  h  ce  sujet  toutes  les  connaissances  qui  leur  sont  néces- 
saires. }) 


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E^jmjv^-'é%\ 


»  %^.  MOUYBLLBS  MILITAIBB».  Ifâ 

Ces  trois  ehopitTeff  sont  complétés  par  un  Appendioe  consacré  aus 
esercicev  desanège  {Equitaxione  di  Sûuoîa),  qui  raçoitent  u&  déTâlop- 
pemnit  assM  etmdérable.  La  règlement  entend  toutefois  réserver  eee 
eienices  à  de»  gpradés  ou  à  dei  hammes  soigBeuflement  choisis  :  c<  Aveo 
de  la  bonne  volonté  et  de  la  hardiesse  on  peut  facilement  former  ua 
cemèattant  à  «hoTai  ;  maÎB  cbv  qualités  ne  suffisent  plus  pouir  faire  un 
bon  cavalier  d'éeeW.  II  faut  po«r  cek  des  dons  naturels  auxquels  on  ne 
saurait  suppléer  par  l'eneefgnenDeniy  «vaut  tout  dn  doigté  et  le  sentie 
ment  en  citcval,  qualités  cpie  possèdent  pe»  da  oaTaliers»  » 

n  est  faci^  de  constater,  par  cette  courte  ava^sev  que  le  nouveau 
règlement  procède  directement  dé  celui  de  1901 .  La  IV*  partie  a  dis- 
paru ;  les  enseignements  qui  y  étaient  contenus  se  retrouvent  en  partie 
dans  le  projet,  soit,  comme  nous  l'avons  vu,  aw  chapitrer li  (loatructibn 
des  anciens)  pour  ce  qui  concerne  les  exercices  extérieurs  et  k*  travail  h 
la  longe,  soit  au  chapitre  III  (Dsessage  des  jeunes  ofaevam).  Les  pres- 
criptien»  relatives  au  dressage  des  chevaux  victevx  ne  figurent  phis 
dans  le  nonvean  règlement  qui  les  considère,  sans  doute,  comme  peu 
sasceptièles  de  figurer  dans  un  programme  d'instnietien  et  préfère,  kk 
encore,  s'en  rapporter  dans  chaque  cas  partfeul&er  à  ITmilialm  et  k 
l'expérience  des  capitaines  commandants. 

En  résumé,  les  rédacteurs  du  nouveau  règlement  ont  visiblement 
cherché  à  compléter  par  la  simplification  des  méthodes  d'instruction 
l'effort  considérable  déjà  accompli  en  1901.  Gomme  leurs  prédéces- 
seoFs,  ils  cherchent  dans  la  perfection  de  L'instructiAn  individuelle  et 
dans  la  pratique-  du  travail  à  l'extérieur,,  le  moyen  de  former  de  soiides 
«  combattante  à  chevaL  »  et  atteignent  ce  résultat  bien  moins  par  des 
modifications  profonde»  dans  les  méthodtis  d'instruction  t^ue  par  une 
disposition  plus  simple  et  plus  rationnelle  des  prescriptions  déjà  en 
vigueur. 


ttàBT  eoMMANMiUNT..  —  Par  décret  du  2  février,  le  lieutenant 
général  Vigano,  ancien  llftinistre  de  la  guevre,  a  été  nommé  comman- 
daai  du  VIU*  corps  d'armée  (Florence),  en  remplacement  du  lieutenant 
général  Lamberti,  placé  en  positiAn  auxiliaire  par  linûte  d'ige. 


MONTÉNÉGBO. 


Jonction  du  Monténégro  avec  les  chemins  de  fbr  autricsiins 
DE  Dalmitie.  —  Parmi  les  projets  de  communications  nouvelles  envi- 
sagés dans  les  communications  du  Ministre  commun  des  affaires  étran- 


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316  NO0VELLBS  MILITAIRES.  N*  964. 

gères,  M.  d* AehreQthal ,  aux  Délégations  austro-hongroises  (1),  flgureol 
la  jonction  des  Yoies  ferrées  de  Dalmatie  (2)  avec  la  côte  monténégrine, 
aiosi  que  rétablissement  d'une  route  allant  de  Bùano  (au  fond  des 
Bouches  de  Gattaro)  à  Niksic,  c'est-à-dire  au  centre  même  du  Mon- 
ténégro. 

Tout  en  se  défendant  de  youloir  s'opposer  aux  concessions  déjà  obte- 
nues par  des  sociétés  italiennes  en  territoire  monténégrin,  la  presse 
officieuse  autrichienne  rappelle  les  stipulations  de  l'article  29  du  traité 
de  Berlin  :  «  Le  Monténégro  deyra  s'entendre  avec  l'Autriche-Hongrie 
sur  le  droit  de  construire  et  d'entretenir  à  travers  le  nouveau  territoire 
monténégrin  (c'est-à-dire  «  Antivari  et  son  littoral  »)  une  route  et  an 
chemin  de  fer.  » 

D'après  les  explications  données  par  II.  d'Aehrenthal  dans  la  séance 
des  Délégations  du  27  février  u  le  droit  mentionné  ne  fut  pas  accordé 
exclusivement  à  l'Autriche-Hongrie  et,  selon  l'accord  obtenu  avee  le 
Monténégro,  la  monarchie  n'a  pas  le  droit  de  construire  un  chemin  de 
fer  d'Antivari  dans  l'intérieur  du  pays,  mais  seulement  de  la  frontière 
austro-monténégrine  à  la  frontière  turco-monténégrine.  Ce  droit  sob- 
siste  aujourd'hui  intégralement  ». 


RUSSIE. 


Avantages  accordés  aux  sous-officiers  rbugagés.  —  Un  prikai 
n<»  410,  du  4/17  août  1907,  prescrit  que  les  sous-officiers  rengagés  cesse- 
ront de  recevoir  en  nature  les  allocations  de  vivres.  Il  leur  sera  alloué  en 
remplacement  un  supplément  de  solde  de  102  roubles  (271  fr.  30  )  ptr 
an,  somme  à  peu  près  équivalente. 

Par  suite  de  cette  modification  au  règlement  en  rigueur  actuelle 
ment  (3),  les  sous-officiers  rengagés  toucheront  les  première  et  deuiième 
années  une  indemnité  de  282  roubles  (au  lieu  de  180),  342  roubles 
(au  lieu  de  240)  pendant  les  trois  années  de  service  comme  sous-enseignes 
et  402  roubles  (au  lieu  de  300)  les  années  suivantes. 

En  outre,  les  effets  d'habillemeni:,  les  draps,  etc.,  deviennent  iear 
propriété  au  bout  de  leur  durée  légale  Tariable  suivant  les  objets  et 
différant  légèrement  de  celle  qui  existait  auparavant. 


(1)  NeueFreie  Presse,  1"  février  1908. 

(2)  Voir  2«  semestre  1906,  p.  227  et  suiv. 

(3)  Voir  1"  semestre  1906,  p.  210. 


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n<  964.  nouvelles  militaires.  317 

Transfoematiok  db  Régiments  de  dragons  kn  uhlans  et  hus- 
sards. —  D'après  uo  prikaz  du  6/19  décembre  1907  une  ptrtie  des 
régiments  de  dragons  russes  est  transformée  en  régiments  de  uhlans 
et  en  régiments  de  hussards. 

La  cavalerie  russe  comptait  jusque-là  S5  régiments  de  dragons 
Domérotés  de  i  à  55,  qui  se  répartissent  ainsi  qu*il  suit  d'après  le 
prikaz  précité  :  20  régiments  de  dragons,  17  régiments  de  uhlans, 
18  régiments  de  hussards. 

D'une  manière  générale,  les  régiments  de  dragons  1,  4,  7,  etc.,  sont 
restés  dragons;  les  régiments  2,  5,  8,  sont  devenus  uhlans;  les  régi- 
ments 3,  6,  9,  sont  devenus  hussards. 

Les  i5  premières  divisions  de  cavalerie  se  composeront  donc  chacune 
d'un  régiment  de  dragons,  d'un  régiment  de  uhlans,  d'un  régiment 
de  hussards  et  d'un  régiment  cosaque,  la  16*  (Caucase)  de  trois  régi- 
ments de  dragons  et  d'un  régiment  cosaque,  la  division  miite  de  cava- 
lerie (circonscription  de  Varsovie)  de  deux  régiments  de  la  Garde 
(uhlans  et  hussards)  et  de  deux  régiments  de  l'armée  (uhlans  et 
hussards). 

Le  régiment  de  dragons  de  la  Province  maritime  et  le  régiment  de 
dragons  de  Grimée,  qui  ne  portent  pas  de  numéro,  ne  sont  pas  trans- 
formés. 


NOOYBAUX  UNIFORMES  DANS  L*ARMÊB  RUSSE.  —  Un  prikaz  n*  613  du 

1*7 12  décembre  1907  a  apporté  les  modiûcations  suivantes  aux  uni- 
formes de  l'armée  russe  : 

1^  Les  corps  de  la  Garde  (infanterie,  artillerie  et  génie),  porteront 
désormais  les  anciennes  tuniques  du  temps  de  Tempereur  Alexandre  II, 
avec  revers  boutonnés,  qui  avaient  été  supprimées  en  1882.  En  outre 
le  régiment  des  chasseurs  de  la  Garde,  les  régiments  de  la  Garde,  de 
Finlande  et  de  Voihynie,  porteront,  le  premier  des  revers  de  couleur 
verte,  les  deux  autres  des  revers  de  couleur  vert  sombre. 

1^  L'infanterie  de  l'armée  et  tous  les  corps  d'artillerie  et  du  génie 
(excepté  la  Garde  et  rartillerie  à  cheval)  auront  désormais  la  tunique  à 
deux  rangs  de  6  boutons  avec  fente  par  derrière,  et  pattes  sur  les 
poches  avec  4  boutons. 

3**  Ces  deux  espèces  de  tunique  se  porteront  avec  le  pantalon  court 
et  les  hautes  hottes.  Les  officiers  auront  le  pantalon  court  ou  long  noir 
au  lieu  d'être  vert  sombre. 

A^  Le  drap  distinctif  de  l'infanterie  de  forteresse  sera  de  couleur 
jaune  foncée,  au  lieu  d'être  couleur  cannelle. 

5®  Le  drap  distinctif  des  4^*  régiments  de  toutes  les  divisions  d'in- 


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3«8  NOUVELLES  MOJTAJRBB.  N-  ^, 

faoterie  et  des  brigades  de  réserve  sera  de  cmileur  ▼«rU^  aa  lieu  d  être 
vert  BMnbre. 

6*  Dans  tous  les  corps  de  trou|»e,  directions  et  établissemeDU  da 
Ministère  de  guerre,  les  combattants  et  non-«oniJbattaiits  porteront  sur 
ie  bord  de  la  casquette  des  cocardes  nouveau  nu>dèl£i«  au  lieu  -de 
cbiiires. 


NOUTIAU  lÉGIMBIlT  D*IIfrAIfTBBll  MIXTB  POUR  LB  flRflCK 

N  l'Ehkmub.  —  Un  nouvesM  régiment  d'iofanlerie  portant  ie  nsm 
de  K  Régiment  d*in&nterie  miite  personnel  de  Sa  M^îeslé  Is^iriak  » 
a  été  cré/i  par  prikaz  n»  448  du  2i  aoèt  1907. 

Ce  régiment,  placé  soub  les  ordres  du  i^onveraeur  du  ^ais  in^péiii'. 
a  pour  but  d*as8urer  k  senrice  auprès  de  la  jiorstnne  de  l'Jùvpereur. 

il  camprend  un  état- major  et  •deux  bataillons  de  quatre  onmpagaifô 
dent  le  personnel  est  recruté  dans  tous  les  corps  d'i&faaterie  de  U 
Garde  et  de  TanBée,  le  batafllon  de  eapenrs  de  la  £arde  jei  Jes  mum 
de  la  Garde,  d'après  un  taur  déterminé. 

Il  est  à  Teffectif  de  :  30  officiers  (dont  13  de  la  Garde)  ;  850  hoaunea^ 
de  troupe  (dont  ^72  de  la  Garde). 


TURQUIE. 


Jonction  noiSTÉB  des  £Bbmhs  m,  feu.  bb  MjiiAaoïiw  luc  us 
EtifiKMJX  AiiXâJCEiBN  ET  ftnEC.  —  Dsns  Tei^osé  présenté  le  27  janvier 
1908  aux  Délégations  d'Autriche-Hongrie  par  M.  d'Aehrentbal,  Miniitre 
commun  des  Aifaires  étrangères  de  i*£mpirc^  se  trouve  un  long  passage 
relatif  à  rétablissement  de  nouvelles  voies  de  communication  dans  les 
Balkans. 

Le  Ministre  envisage  tout  d*abord  la  jonction  du  réseau  bosniaque  (1) 
avec  celui  des  chemins  de  fer  orientaux  par  la  construction  du  tronçon 
Uvac—AîitroviUa  (132  kilomètres  à  vol  d'oiseau),  pour  laquelle  Fogré- 
ment  du  Sultan  a  été  demandé.  (Cet  agrément  a  été  donné  par  iradé 
du  5  février  dernier.)  Il  ajoute  qu'il  espère  voir  se  réaliser  d'ici  peu  la 
jonction  Salonique — Larissa,  qui  mettra  Athènes  et  le  Pirée  en  com- 
munication directe,  par  voie  ferrée,  avec  l'^Europe  centrale. 

En  réponse  à  certaines  critiques  de  son  eiposé  visant  les  dîTficaîttés 
d'entente  avec  la  Turquie.  M.  d*Aehreothal  déclare  (2)  :  «  Je  n'aurais 
pas  soulevé  celte  question,  si  je  n'avais  eu  Timpression  que  le  consen- 


(1)  Voir  â«  semestre  19«6,  p.  225  à  229. 

(2)  Neue  Frcie  Presse,  i"  février  1908. 


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!•  964.  JOBLIO&RAPaiE.  31» 

uneot  (de  la  Tiivqiii^  serait  acquis  avec  Je  temps,  tout  en  me  jreudant 
larfaitemeat  eaoïpte  des  ^iiCficultés  qui  restent  encore  à  surmonter, 
laîs  il  eut  été  faux  de  renoncer  pour  ce  nMtif  à  traiter  la  question 
ntière.  » 

((  £n  ce  qui  4MMiceuie  en  particulier  la  jonction  Larissa — Salonique , 
9  ferai  remarquer  que  des  capitaux  français  8*7  intéressent,  capitaux 
|ui  disposent  à  Gonstantinqple  d'une  certaine  influence.  » 

La  presse  autrichienne  insiste  sur  Timportanoe  économique  et  civili- 
atrice  des  projets  autrichiens  pour  la  Bosnie,  le  Sandjak  de  Notî- 
iazar  et  la  Macédoine  entière.  Si  Ton  sgoute  que  la  jonction  du  réseau 
uitrichien  avec  la  cAte  monténégrine  a  été  également  envisagée,  on 
ibtient  on  Téri table  pUm  d'ensemble  d*uae  «  politique  de  communi- 
étions  »  (ein  umfaflsender  verkebrBpolitiBwher  Plai^)  (1)« 

La  presse  eCficieuse  de  Vienne  a  fait  remarquer  à  plusieurs  reprises 
|ue  les  projets  de  M.  d'Àehrenthal  n'innovaient  rien  quant  au  statu  quo 
dans  les  Balkans,  Tartide  25  du  traité  de  Berlin  réservant  à  TAutriche- 
Hongrie  «  le  droit  de  tenir  garnison  et  d'avoir  des  routes  militaires  et 
commerciales  sur  toute  l'étendue  de  celte  partie  de  l'ancien  Yilayet  de 
Bosnie  »  c'est-à-dire  u  du  Sandjak  de  Novi-Bazar  qui  s'étend  entre  la 
Serbie  et  le  Monténégro  dans  la  direction  Sud-Ëst  jusqu'au  delà  de 
Mîtrovitia  ». 

Il  y  aurait  (2)  deux  tracés  en  présence  :  l'un  de  195  kilomètres  de 
développement  par  Novipaxar,  Sienica  (altitude  1 ,069  mètres)  eiPriboj; 
l'autre  de  218  kilomètres  par  la  vallée  de  176ar,  Rozaj  (altitude  1,003 
ttètras.),  ia  vallée  de  Lmif  en  avant  de  £erane,  jusqu'à  Priboj  et  Uvac, 
Ce  dernier  tracé  faciliterait  une  jonction  ultérieure  avec  le  réseau  mon- 
ténégrin projeté  vers  Andrijevica.  Dans  les  deux  cas  la  ligne  comporte- 
rait une  section  de  près  de  25  kilomètres  à  des  altitudes  supérieures  à 
i,UOO  mètres. 


BIBLIOGflAPfllË. 


Lieutenant-colonel  Séliyatcbeff.  —  Lb  régiment  de  Péteowskt 
SIR  LA  COLLINE  PouTiLOFF,  traduit  du  fusse  par  le  capitaine  d*infan- 
lerie  breveté  Chiyot.  —  Paris,  Lavauxelle,  1908,  1  vol.  broché,  80  p., 
9  croquis,  i  fr.  50. 


(1)  Neue  Freie  Presse,  28  janvier  4908. 

(2)  Neue  Freie  Presse,  28  février  1908. 


1 


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I 

320  BIBLIOGRAPHIE.  N*  9â 

Géoéral  Litzmànn.  —  Thèmes  tactiques  et  Jeu  de  la  gubri. 
traduit  de  l'allemaod  par  le  capitaine  Gortbts,  du  140*  régiment  d*ii 
faoterie.  —  Paris,  i907,  LaTauzelle,  éditeur.  1  vol.  in-d**  213  p.,  tm 
croquis.  Prix  :  5  francs. 

L'ouvrage  du  général  Litzinann  contient  Texposé  de  plusieurs  thèm 
tactiques,  méthodiquement  étudiés  et  discutés;  il  donne  en  outre,  < 
les  appliquant  à  des  exemples,  quelques  conseils  pratiques  sur  Torgao 
sation  et  Texécution  des  exercices  sur  la  carte. 

GHBYTâOT.  —  SRAYniTELNOB  IZSLIBDOYAlf  11  lAPONSKlKH    I  RODSSKl 

ATAK  T  TOiNOU  1904-1905  GODA.  (Étude  comparative  des  attaques  jap< 
naises  et  russes  pendant  la  guerre  de  1904-1905).  —  Librairie  d 
journal  La  vie  des  officiers,  61  p.,  Varsoyie,  60  kopeks. 

Intéressante  étude  où  Tauteur  établit  par  des  exemples  tirés  de  ! 
guerre  de  Mandchourie  un  parallèle  entre  les  attaques  des  Japonais  i 
celles  des  Russes.  L'auteur  attribue  la  supériorité  des  attaques  japa 
u aises  au  soutien  mutuel  et  à  la  liaison  entre  les  diverses  unités,  i 
rinitiative  développée  des  chefs,  à  la  Taleur  offensive  indiyiduelle  À 
soldat  japonais. 

Quant  à  l'insuccès  des  attaques  russes,  il  l'attribue  aux  causes  sal 
vantes:  1^  manque  de  développement  du  soldat  russe;   2®  abseocj 
d'initiative  chez  les  chefs  en  sous-ordre;  3<*  préparation  tactique 
inférieure. 


<4 


Baron  de  Rtckel,  major  d'état- major.  —  Historique  de  l'établi» j 
SEMENT  MILITAIRE  DE  LA  BELGIQUE.  —  Gand,  librairie  von  Dusselaerri 
1907.  2  vol.  in-8.  Prix  :  20  fr.,  port  en  sus.  ^ 

Ce  livre  est  un  exposé  historique  détaillé  des  transformations  suecei 
sives  de  l'armée,  de  la  garde  civique  et  des  forteresses  de  la  Belgique  ! 
C'est  une  source  de  renseignements  précieux  pour  quiconque  ve^j 
étudier  les  questions  militaires  belges;  24  cartes,  dessinées  avec  grao 
soin,  permettent  de  suivre  facilement  les  changements  ou  les  progi^. 
réalisés  dans  le  système  défensif.  La  réorganisation  de  1902,  d*où  M 
sortie  Tarmée  actuelle^  forme  un  des  chapitres  les  plus  intéressants  4 
cet  ouvrage. 


Le  Gérant  :  R.  Ghapklot. 


pAris.  ^  Imprimerie  R.  Chapilot  et  C*,  2,  rae  Christine. 


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\l.i^r>    -VI 


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Y 


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REVUE  MILITAIRE 


DEf 


ARMÉES   ÉTRANGÈRES 


N^  965  AtpII  f  908 


SOMMAIRE 

La  guerre  russo-japonaise  (à  suivre).  —  Les  manceuvres 
impériales  allemandes  en  1901  (fin).  —  Le  nouveau 
règlement  sur  les  manœuvres  de  f  infanterie  italienne. 
—  Nouvelles  militaires.  —  Bibliographie. 


LA 

GUERRE  RUSSO-JAPONAISE 


CHAPITRE  VIL 
Bataille  de  Nanshan  et  enlèvement  de  risthme  de  Kinchéon. 

§  i*"".  —  Premières  dispositions  de  la  défense. 

Le  13/26  mars,  le  général  Stôssel,  commandant  le 
III^  corps  sibérien  annonçait  aux  troupes  du  «  secteur 
fortifié  du  Kouang-toung  »  et  de  la  place  de  Port-Arthur 
qu'il  était  investi  du  commandement  supérieur  de  la 
région  (1). 

(1)  Ce  n^est  quele  5/18  juin  qu'il  reçut  le  premier  télégramme  lu 

21 


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d2S  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  N*  965. 

Il  dispoiait  de  forces  mobiles  comprenant  : 

La  4*  division  de  tirailleurs  (général  Fock)  :  12  ba- 
taillons et  4  batteries  de  75  T.  R.  ; 

La  7«  division  de  tirailleurs  (général  Kontdrat- 
chenko),  12  bataillons  et  3  batteries  de  75  T.  R.  ; 

Le  5*  régiment  de  tirailleurs  :  3  bataillons. 

Soit  29,000  hommes,  56  pièces  de  75  millimètres,  uDe 
batterie  irrégulière  de  57  millimètres  et  deux  demi-bat- 
teries de  sortie  de  85  millimètres. 

Il  n'y  avait  pas  de  quoi  atteler  les  autres  pièces  de 
85  millimètres,  nombreuses  dans  la  forteresse. 

La  7^  division  était  occupée  aux  travaux  inachevés 
de  fortifications  de  la  place  ;  en  février  et  mars,  elle 
fournissait  8,000  travailleurs  par  jour,  et  en  avril- 
mai,    2,000. 

Donc,  la  4®  division  seule  était  disponible  avec  le 
5*  régiment. 

Le  commandement  russe  (i  ),  attendant  chaque  jour  la 
nouvelle  d'un  débarquement  de  troupes  ennemies  desti- 
nées à  marcher  sur  Port-Arthur,  résolut  de  porter  la 
défense  éloignée  de  la  place  à  Tisthme  de  Kinchéou,  pour 
y  barrer  éventuellement  le  passage  à  l'adversaire. 

Le  choix  de  ce  point,  défilé  à  flancs  inaccessibles,  de 
3,500  mètres  de  largeur,  résultait  de  ce  que  le  comman- 
dement comptait  consacrer  peu  de  monde  à  sa  défense, 
qui  serait  appuyée  par  la  flotte  de  Port-Arthur. 

L'isthme,  dans  sa  partie  médiane,  se  relève  en  un 
nœud  de  collines,  dit  Nanshan,  figurant  en  plan  une 
main  ouverte  en  éventail,  dont  les  cinq  doigts  seraient 
séparés  par  des  ravins  aux  parois  abruptes,  le  dos  de  la 
main  correspondant  à  une  hauteur  cotée  115  mètres. 


ordonnant   de  laisser  le  commanderaent  de  Port-Arthur  au   général 
Smirnov  et  de  rejoindre  Tarmée  de  Mandchou  rie. 
(1)  Se  reporter  aux  articles  de  la  Revue,  de  janvier  à  ayril  1907. 


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N*  965.  LA  «UBBRB  RUSSO-JAPONAISB.  3S3 

Des  travaux  de  défense,  ouvrages  de  campagne,  oat 
été  exécalés  sommairement  en  1900  sur  ce  point. 

A  la  suHe  de  TinspecitioB  de  Kouffopatkine,  un  plan  de 
fortification  permanente^  a  été  élaboré  en  1903  par  le 
capitaine  du  génie  von  Schwartz,  sans  être  réalisé,  faate 
de  crédits. 

Une  reconnaissance  exécutée  le  3  février  1904  par  Le 
général  Eondratchenko  commandant  la  V  division  de 
tirailleurs  (officier  issu  de  Tarme  du  génie],  le  colonel 
Trétiakov,  du  5^  tirailleurs  en  garnison  à  Kinchéou,  et 
le  capitaine  von  Schwartz,  conclut  à  Taménagement  de 
la  dié  chinoise  de  Kinchéou  et  au  perfectionnement  des 
fortifications  de  1900,  par  Torganisation  d'une  position 
fermée  à  la  gorge  :  fortification  de  campagne  renforcée, 
avec  tranchées,  redoutes,  batteries  du  type  semi-perma- 
nent, abris  à  Tépreuve  du  canon  de  campagne  ;  garnison 
prévue  :  trois  bataillons. 

Les  travaux  seraient  exécutés  par  le  5®  tirailleurs  et 
des  indigènes  embauchés . 

Les  crédits  nécessaires,  50,000  francs,  sont  refusés  par 
le  «  Conseil  régional  »  le  6  février.  Le  9,  Tattaque  de 
Port-Arthur  supprime  toute  discussion,  et  le  travail  com- 
mence. 

L'organisation  de  la  position  (1)  fut  terminée  le  4  avril, 
après  des  retards  dus  à  la  congélation  du  terrain,  à  sa 
nature  rocheuse  et  au  manque  de  travailleurs; la  dépense 
s'éleva  à  130,000  francs. 

Description  sommaire  des  travaux  (2).  —  D*une 
manière  générale,  les  faces  Nord  et  Est  de  la  position 
paraissant  plus  exposées  à  une  attaque  que  le  flanc  Ouest, 


(1)  Betme  des  Armées  étrangères,  livraison  de  mars  1907,  croquis 
annexes. 

(^  Consulter  les  articles  paras  dans  la  Rs\}ue  en  1906  et  1907  sous 
lasignatore  181. 


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au  LA.  aUERRB  RUSSO-JAPONAISB.  Iï«  965 

ce  sont  ces  faces  que  Ton  renforce  avec  le  plas  de  soin 
(trois  lunettes,  réseaux  de  fils  de  fer,  chapelets  de  fon* 
gasses),  pendant  qu'on  barre  la  baie  de  Hand  par  des 
mines  sous-marines. 

Les  fortifications  forment  trois  lignes  de  feu  : 
l^  Au  pied  des  pentes,  une  ligne  continue  de  tran- 
chées, se  terminant  à  la  mer  sur  chaque  flanc,  renfor- 
cée et  flanquée  par  les  redoutes  1  et  2  et  les  lunettes  3 
et  4,  sur  le  front  Est,  par  les  batteries  1  et  18,  sur  les 
flancs  ; 

2^  A  mi-côte,  ligne  discontinue  de  tranchées,  redoutes 
et  batteries  (ouvrages  de  1900  réfectionnés),  renforcée 
des  redoutes  8  et  9  sur  le  front  Nord  ; 

3^  Aux  sommets,  redoute  centrale,  entourée  des  bat- 
teries 2,  3,  4,  5,  face  à  TEst  ;  9,  10,  11,  12,  face  au  Nord 
et  à  l'Ouest;  13  et  14,  face  au  Sud. 

Enfin  la  position  est  fermée  au  Sud  par  une  longue 
tranchée,  renforcée,  à  son  saillant  Sud-Ouest,  de  lalunette 
n«5. 

Les  fronts  Nord  et  Est  sont  protégés  par  des  réseaux 
de  fils  de  fer  ;  sur  le  front  Ouest,  on  n'a  barré  de  cette 
façon  que  l'entrée  des  ravins  qui  peuvent  servir  de  cou- 
loirs de  cheminement  à  l'attaque. 

Les  lunettes  placées  en  première  ligne  présentent  ud 
fossé  avec  réseau  de  fils  de  fer. 

Des  communications  en  zig-zag  relient  les  différentes 
lignes,  entre  lesquelles  les  ravins  donnent  parfois  des 
liaisons  naturelles. 

Les  fougasses  sont  sur  le  front  Est  ;  un  orage  en  a  fait 
sauter  vingt-sept  le  27  février  ;  elles  ont  été  rétablies  le 
2  mars  (1). 


(1)  Elles  ne  purent  pas  fonctionner  Ion  du  combat,  les  fils  électiîqaes 
ayant  été  coupés  par  des  sapeun  du  génie  japonais,  ou  saÎTant  certains 
auteurs,  par  des  espions  chinois. 


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•  965.  LA  GtJBRRB  RUSSO-JAPONAISE.  325 

Les  lanettes,  redoutes  et  batteries  ont  été  pourvues 
les  traverses,  abris  blindés  et  niches  à  munitions,  clas- 
iques  dans  la  fortification  de  campagne. 

Enfin,  presque  partout,  les  tranchées  ont  été  pourvues 
Tun  dispositif  abritant  les  troupes  du  tir  à  shrapnels  ou 
i  obus  de  campagne  (toits  pare-éclats)  ou  même  per- 
nettant  le  tir  de  Finfanterie  sous  le  feu  de  l'artillerie 
mnemie  (embrasures  avec  visières)  (I). 

Les  remparts  crénelés  de  la  «  cité  »  de  Kinchéou  ont 
^té  renforcés  d'une  banquette  intérieure  en  terre,  à  hau- 
;enr  d'homme,  et  les  organes  de  flanquement,  orillons 
?t  bastions  d*angle,  pourvus  d'abris  blindés. 

Armement  de  la  position. 

Batterie  n^  1 8  canons  de  campagne  de  87  millimètres. 

—  no  2 4  canons  de  campagne  de  87  millimètres. 

—  n<*  3 4  canons  de  106  millimètres. 

—  n»  4 2  canons  de  87  millimètres. 

(4  canons  de  15  centimètres  Ganet. 
\  4  mortiers  de  15  centimètres. 
~        n<^    9 4  canons  de  campagne  de  87  millimètres. 

—  n^  10 4  canons  lourds  de  87  millimètres. 

4  canons  de  campagne  de  87  millimètres. 


" n 


•  canons  lourds  de  87  millimètres 

n®  13 2  canons  de  campagne  de  87  millimètres. 

n<>  14 2  canons  de  campagne  de  87  millimètres. 

6  canons  de  campagne  de  87  millimètres. 


^   **  canons  lourds  de  87  millimètres. 

Total  sur  la  position.    54  pièce^i . 

^  plus  :  sur  les  murailles  de  Kinchéou,  2  pièces  de  87  millimètres 
sur  les  hauteurs  de  Nankwanling  (au  Sud),  4  pièces  de  87  millimètres; 
dao»  les  forts  chinois  de  Talienwan,  2  canons  de  152  millimètres  et 
ScanoDsde  106(2). 


{^)  Voir  Tarticle  de  mars  1907. 

(2)  ProTenant  de  la  canonnière  Zabiaca. 


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3K  LÀ  OUKRRK  RU880-JAP0NAI8B.  S*  96:>. 

Troméf  depuis  par  las  Japonais  :  aox  ciserAet  an  Sud  de  NanshiD, 
4  pièce»  de  1S2  et  2  pièces  de  120;  à  la  redoute  centrale,  1  caioo  éc 
marioe  de  152  dont  l'aflfût  à  recul  seul  a  été  monté. 


Idées  successives  du  commandement  sur  les  opératium 
dam  le  Kouang^toung.  —  En  1903  la  supériorité  de  li 
flotte  rosse  ne  fait  pas  de  doute. 

Les  troupes  d'occupation  du  Kouan-toung  compreû- 
nent  trois  brigades  de  tirailleurs  (à  mobiliser  en  din- 
sîons  à  quatre  régiments). 

Une  d'elles  (la  7^)  formera  la  garnison  de  la  place. 

Les  deux  autres  (3«  et  4')  sont  disponibles  pour  opérer 
contre  tout  débarquement  japonais  dans  la  presqu'île, 
laissant  un  régiment  à  l'occupation  de  la  garnison  de 
Tisthme  de  Kinchéou. 

En  mai  1904,  la  flotte  russe  de  Port-Arthur  est  ou  se 
croit  impuissante. 

La  3*  division,  envoyée  sur  le  Yalu,  est  en  retraile 
vers  Liao-yang. 

La  place,  inachevée,  réclame  les  bras  de  la  7*  division 
entière. 

La  4®  division  est  seule  disponible  pour  repousser  ua 
débarquement  au  Sud  de  Tisthme  de  Kinchéou,  idée  qui 
hante  le  commandement  russe  ;  celui-ci  répugne  à  pous- 
ser jusqu'à  risthme,  à  deux  étapes  de  Port- Arthur,  une 
force  de  cette  importance,  qu'un  débarquement  eunenii 
exécuté  à  l'improviste  sur  ses  derrières,  pourrait  couper 
de  la  place  (1);  il  admet  même  que  celle-ci,  va  sod 
manque  de  préparation,  pourrait  être  prise  d'assaut  p^^ 
ledit  corps  de  débarquement  (2). 


(1)  Cette  conception  étrange  se  fait  jour  nettement  dans  les  dépo^ 
tiens  des  généraux  Stôsbel,  SmyruoT  et  Fock  lors  du  procès  du  général 
Stô>sel;  toujours  la  méconnaissance  de  Topération  que  représente  ^ 
débarquement  en  forces  au  contact  de  renneint. 

(2)  Ibid.  Déposition  de  Koaropatkine. 


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N«  963.  LA  0URRRB  RUSSO-JAPONAISB.  397 

Conclusion  :  On  défendra  Fisthme  —  avec  un  régi- 
ment —  la  4^  division  pouvant  soutenir  la  défense,  sans 
se  laisser  entraîner  à  une  action  opiniâtre,  de  façon  à 
pouvoir  évacuer  la  position  «  à  tempSy  pour  ne  pas  placer 
la  forteresse  dans  une  situation  désavantageuse  ».  (Télé- 
gramme du  17  mai  de  Eouropatkine  à  StOssel,  et  instruc- 
tions directes  d'Âlexéiev  au  général  Fock.) 

Situation  des  forces  russes  au  commencement  de  mai. 
—  Comme  suite  aux  résolutions  prises  par  le  comman- 
dementy  nous  trouvons  au  début  de  mai  le  5®  régiment 
de  tirailleurs  (colonel  Trétiakov)  logé  sur  la  position  for- 
tifiée qu'il  a  organisée  (casernes-pavillons  au  Sud,  et 
abris  ou  baraques  divers)  avec  deux  compagnies  dans 
Kinchéou,  et  la  4«  division  (général  Fock),  cantonnée 
plus  au  Sud,  à  Dalny,  Talienwan  (Lîushutun),  Tafang- 
shin  et  Nankwanliog. 

Le  littoral  est  surveillé,  au  Sud  de  Pitsewo,  par  les 
éclaîreurs  montés  du  i3®  régiment  de  tirailleurs  (lieute- 
nant Voit)  ;  à  Pitsewo,  par  une  sotnia  de  gardes-fron- 
tières (capitaine  Leding),  qui  se  relie  au  Nord-Ouest  à 
Pulantien  avec  un  détachement  de  la  2^  brigade  de 
Cosaques  de  Sibérie  du  général  Samsonov. 

Le  2  mai  le  général  Fock  recevait  àKinchéou,  du  lieu- 
tenant Voit,  l'avis  de  l'apparition  d'un  grand  nombre  de 
transports  japonais  au  Sud  de  Pitsewo,  puis,  du  capi- 
taine Leding,  des  télégrammes  prévenant  du  commen- 
cement des  débarquements  ennemis  vers  Pitsewo. 

Fock  envoie  les  éclaireurs  montés  des  5®,  14®  et  16* 
régiments  en  reconnaissance  sur  Pitsewo  et  San-cheu-li- 
pou,  et  reste  dans  Texpectative,  estimant  le  point  de 
débarquement  de  l'ennemi  comme  trop  éloigné  pour 
pouvoir  agir. 


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328  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  N*  965. 

§  2.  —  Côté  japonais.  Concentration^  transport 
et  débarquement  de  la  11^  armée. 

Le  plan  d'opérations  initial  du  grand  état-major  japo- 
nais semble  avoir  comporté  le  débarquement  de  la 
1I«  armée  dans  le  lâao-toung,  sous  la  couverture  indi- 
recte de  l'armée  du  Yalu,  puis,  après  la  création  d'une 
base,  la  marche  de  la  II<^  armée,  de  concert  avec  lal*^, 
contre  les  forces  ennemies  rassemblées  à  FenghoaDg- 
cheng  et  Liao-yang. 

Ce  plan  aurait  subi  des  modifications  imposées  par 
diverses  raisons  : 

La  I"  armée  se  trouve  de  force  à  enlever  le  Yalu  et  à 
tenir  en  respect  les  forces  ennemies  de  Liao-Yang. 

On  reconnaît  l'impossibilité  de  garder  une  rade 
foraine  comme  base  pour  la  IP  armée  et  la  nécessité  de 
lui  assurer  un  port  abrité,  favorable  à  son  entretien, 
c'est-à-dire  la  baie  de  Talienwan  contenant  les  ports 
de  Liushutun  et  de  Dalny.  Il  faut  donc  forcer  l'isthme 
de  Kinchéou. 

La  IP  armée  peut  être  exposée  à  l'attaque  de  forces 
venant  du  Nord  et  signalées  vers  Eaïping  au  milieu  de 
mai.  11  lui  faut  donc  se  garder  vers  le  Nord,  et  sus- 
pendre son  attaque  de  Kinchéou  jusqu'au  débarquement 
de  nouvelles  forces  destinées  à  la  couvrir  indirectement 
sur  ses  derrières  ;  ce  rôle  est  dévolu  à  la  IV*  armée, 
dont  la  mise  à  terre  commencera  le  19  mai  àTakushan; 
cette  force  sera,  d'autre  part,  en  situation  d'appuyer 
éventuellement  la  I"  armée. 

Cet  exposé  explique  l'action  assez  hésitante  de  la 
IP  armée  pendant  le  mois  de  mai  après  son  débarque- 
ment. 

L'ordre  de  mobilisation  de  la  II®  armée,  portant  sur 
les  i'*',  3^  et  4«  divisions,  fut  donné  le  7  mars  ;  les  trans- 


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N«  966.  LA  GUERRE  RUSSO- JAPONAISE.  329 

ports  de  concentration  par  Toie  ferrée  sur  Hiroshima 
commencèrent  le  19. 

Le  18  avril  un  premier  échelon  comprenant  les  élé- 
ments combattants  des  1^  et  3^  divisions  et  la  1^®  brigade 
indépendante  d'artillerie,  avec  une  partie  des  trains, 
était  prête  h  embarquer  à  Ujina  (port  de  Hiroshima)  ;  la 
i«  division  s'embarquait  à  Osaka. 

Date  des  embarquements  : 

4^*  division,  à  Osaka,  les  19,  20  et  21  avril; 

1"  division,  à  Ujina,  les  20,  21  et  22  avril  ; 

S^"  division,  à  Ujina,  les  22,  23  et  24  avril. 

La  II*  armée  est  sous  les  ordres  du  général  baron 
Oku,  secondé  parle  général  Ochial,  chef  d'état-major. 

Le  général  Oku,  grand,  osseux,  les  traits  durs,  les 
yeux  brillants  et  fixes,  est  l'énergie  et  l'obstination  incar- 
nées. L'histoire  de  ses  jeunes  années  dans  la  carrière 
militaire  est  une  suite  de  coups  d*audace  et  de  bra- 
voure. 

Les  divisions  ont  la  composition  normale  (14,000 
combattants). 

La  3«  division  et  probablement  la  l'«  ont  prêté  leurs 
équipages  de  ponts  à  l'armée  du  Yalu  ;  on  les  a  dotées 
chacune  d'un  détachement  de  six  mitrailleuses. 

La  brigade  indépendante  d'artillerie  de  campagne 
(général  Uchiyama),  comprend  les  13®,  14*  et  15*  régi- 
ments (6  groupes  ;  18  batteries,  108  pièces). 

Le  chef  de  la  II*  armée  s'embarqua  le  21  avril  à 
Ujina,  et  arriva  le  25  à  Chinnanpo,  où  se  trouvaient 
réunis  le  30  les  26  transports  de  son  premier  échelon 
d'armée  (1). 

Avant  de  partir,  il  avait  reçu  les  instructions  suivantes 
du  grand  quartier  général  : 


(1)  L^escadre  Kamiroura  garda  le  détroit  de  Corée  pendant  le  passage 
des  convois. 


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330  LA  OUERBB  RUSSO-JAPONAISE.  N**  9fô. 

La  11*  année,  en  coopération  avec  Vannée  navale,  doit  se  eonâtitwr 
une  base  d* opérations  dans  la  partie  méridionale  de  la  presqji^ile  de  Uth- 
toung;  elle  devra  s* établir  sur  la  ligne  Port-Adams,  rivière  Tashak 
(Taisaka),  vers  le  Nord,  et  sur  la  ligne  Kinchéou — Dalny  vers  le  Std, 
constituant  aitisi  la  base  d^opérations  dtoù  elle  pourra,  en  eoopératm 
avec  la  i^  armée,  marcher  à  P ennemi. 

Les  navires  de  transport  seront,  au  préalable,  concentrés  à  Cembau- 
chure  de  la  rivière  de  Chinnanpo,  prêts  à  en  déboucher,  au  moment  few- 
rable,  pour  effectuer  le  débarquement  entre  l*embouchure  du  Taskûk 
et  la  baie  de  Yentaowan  (En-dai-ho). 

La  situation  de  V ennemi  est  actuellement  la  suivante  : 

La  flotte  russe  se  trouve  à  ^intérieur  de  Port- Arthur,  où  les  travaux  de 
fortifications  continuent. 

Des  retranchements  ont  été  établis  sur  la  position  de  Nanshan,  à 
risthme  de  Kinchéou,  et  quelques  canons  de  gros  calibre  y  mi  tlé 
montés. 

Le  littoral  entre  Dalny  et  l'embouchure  du  Yalu  est  surveillé  par  de< 
détachements  d*une  force  de  300  hommes  environ  chacun, 

Port-Adams  est  occupé. 

Des  dispositions  sont  prises  par  l'ennemi  pour  défendre  Yin-kov 
contre  des  attaques  de  terre  et  de  mer. 

Les  Busses  paraissent  se  concentrer  à  Liao-yang,  Kaiping  et  Fent 
hoang^cheng. 

Suivent  diverses  instructions  destinées  à  assurer  le 
contact  entre  le  général  Oku  et  le  chef  de  Farmée  naTale 
dans  le  but  de  protéger  le  transport  et  le  débarquement 
des  troupes. 

A  Chinnanpo,  le  général  Oku  recevait,  le  29  avril,  an 
cablogramme  de  Tokio  lui  annonçant  que  la  !!•  année 
était  renforcée  des  5*  et  11«  divisions,  de  la  1"  brigade 
de  cavalerie  indépendante  et  d'un  détachement  d« 
mitrailleuses  ;  la  i  '•  brigade  de  cavalerie  et  les  derniers 
éléments  de  la  4®  division  étaient  acheminés  sur  Hiro- 
shima depuis  le  13  avril  (1).  Le  reste  suivrait  da  i"aû 
10  mai. 


(1)  Des  éléments  de  la  4*  division,  jusqu'alors  en  garnison  en  Ceré^> 
rejoignirent  à  Chinnanpo. 


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H»  965.  LA  GUERRE  RUSSO- JAPON  AISE.  33< 

Après  entente  avec  Famiral  Togo,  le  point  de  débar- 
quement choisi  fut  la  plage  de  Hon-tu-shi  (Kotosekî)  ; 
les  transports  se  mettront  en  rouie  le  3  mai,  dans  Tordre 
indiqué  par  le  commandant  du  port  de  Chinnanpo, 
qui  sera  à  partir  du  4  en  liaison  télégraphique  (sous- 
marine)  avec  le  commandant  désigné  du  port  de  débar- 
quement. 

I>es  compagnies  de  débarquement  de  la  marine  pren- 
dront terre  les  premières  en  occupant  les  collines  de  Ta- 
shan  (Dai-san). 

Une  flottille  escortera  les  transports. 
Enfin  Togo  exécuta  dans  la  nuit  du  2  au  3,  à  2  heures 
du  matin,  une  tentative  d'embouteillage  {i  )  avec  douze 
vapeurs  de  commerce  contre  la  passe  de  Port-Arthur,  et 
resserra  le  blocus  du  front  de  mer. 

Débarquement  de  la  //®  armée.  —  Le  général  Oku 
réunit  le  !«'  mai  les  chefs  d'état-major  des  divisions  et  le 
général  commandant  la  1'®  brigade  d'artillerie,  pour  leur 
communiquer  les  renseignements  connus,  les  disposi- 
tions prises,  et  pour  leur  donner  ses  instructions  som- 
maires : 

Les  transports  commenceront  le  3  mai  ;  la  3*  division  prendra  terre 
la  première  à  Hontushi,  relèvera  les  marins  postés  au  Ta-shan  et  cou- 
vrira les  débarquements  de  Tarmée,  en  occupant  une  li^ne  partant  de 
l'embouchure  du  Tashaho,  passant  par  Makiatung,  Sukiatung,  et  abou- 
tissant à  la  mer  à  Songkiachutse  ;  des  partis  seront  envoyés  en  recon- 
naissance sur  Pit!>ewo  et  Pulantien  ;  ils  s*efforceront  de  détruire  les 
Vignes  de  communication  de  Tennemi. 

La  A*  division,  après  son  débarquement,  relèvera  les  postes  de  lal<^, 
daas  le  secteur  Sukiatung-SoDgkiachutse. 

Nouveaux  renseignements  sur  Tennemi. 


(1)  La  troisième  depuis  le  début  des  hostilités;  elle  ne  réussit  pas, 
malgré  le  sacrifice  de  12  navires  ;  la  tempête  amena  la  perte  presque 
totale  des  équipages  de  volontaires  qui  les  montaient. 


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331  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  N*  965. 

Environ  cinq  divisions  entre  Moukden,  Lâao-ysDg  et 
Kaiping  ; 

Environ  deux  divisions  sur  le  Yalu  ; 

Des  détachements  à  Fouchéou  et  Pulantien; 

Environ  deux  bataillons  et  trois  batteries  près  de  Km- 
chéoo  ; 

Des  détachements  sur  le  littoral. 

Le  !•'  mai,  un  télégramme  de  Kurokidaté  de  Wijo, 
U  h.  10  matin,  arrive  à  midi,  annonçant  le  franchis- 
sement du  Yalu  ;  il  est  porté  à  la  connaissance  des 
troupes. 

Le  3,  les  navires  s'ébranlent  (1),  et  le  5,  après  des  haltes 
dues  à  la  tempête  et  an  brouillard,  ils  arrivent  devant 
Hontushi  ;  les  marins  ont  occupé  le  Tashan  à  8  heures, 
sans  opposition. 

La  3«  division  commence  à  débarquer  à  8  heures. 

Les  atterrages,  sans  profondeur  à  marée  basse, 
obligeaient  les  hommes  à  faire  1,200  mètres  dansTeau, 
après  que  les  allèges  avaient  touché  le  fond  ;  le  3*  ba- 
taillon du  génie,  débarqué  dès  le  début  avec  du  maté- 
riel préparé  d'avance,  construisit  sir  jetées  avant 
2  heures  du  soir,  mais  elles  ne  furent  utilisables  qu'à  la 
haute  mer. 

On  ne  put  donc  débarquer  que  des  hommes,  avec  leurs 
armes  et  vivres. 

Vers  midi,  le  général  commandant  la  3*  division  avait 
pris  terre,  avec  son  état-major,  ses  deux  généraux  de 
brigade,  un  régiment  et  demi  d'infanterie,  Tétat-major 
et  une  compagnie  et  demie  de  son  bataillon  de  sapeurs. 

Il  libéra  de  suite  les  troupes  de  marine,  en  faisant 
occuper  le  Tashan. 


(1)  Ua  échelon  de  transports  parait  avoir  maDÎfesté  du  19  au  25aTriI 
du  côté  de  l*embouchure  du  Yalu,  pour  faire  croire  à  un  débarquement 
Ters  Takushan. 


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N»  965.  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  333 

Vers  le  soir,  son  dispositif  était  le  suivant  : 

Un  régiment,  au  Nord-Ouest,  tenait  la  ligne  Makia- 
tun — likiatun  (exclus). 

Un  régiment,  au  centre,  tenait  la  ligne  Likiatun — 
Sunkiatun. 

Un  bataillon,  au  Sud,  tenait  Taoyuen. 

Les  troupes  débarquées  se  rassemblaient  à  Sunkiatun. 

Un  détachement  (un  bataillon  et  un  peloton  de  sapeurs) 
partait  à  4  h.  30,  arrivait  le  6  à  Pitsewo,  abandonné  la 
veille  par  les  Russes,  coupait  le  télégraphe  reliant  Pit- 
seTi^o  et  Pulantien,  et  rentrait  le  soir  à  sa  division. 

Un  détachemeut  (un  bataillon  et  demi,  trois  escadrons, 
un  peloton  de  sapeurs),  parti  le  5  à  7  heures  du  soir, 
arrivait  le  lendemain  6,  à  8  heures  du  soir  à  la  gare  de 
Pulantien,  chassant  un  petit  groupe  ennemi  ;  après  une 
destruction  sommaire  de  la  voie  ferrée  et  du  télégraphe, 
il  rentrait  le  7  à  sa  division. 

Le  6  mai  s'éleva  une  tempête  qui  causa  des  accidents, 
arrêta  les  opérations  du  débarquement  et  coupa  toute 
communication  entre  la  flotte  et  les  troupes  débarquées, 
dont  la  situation,  en  cas  d'attaque  de  Tennemi,  eût  été 
des  plus  risquées. 

Le  point  de  débarquement,  reconnu  nettement  défa- 
vorable, fut  reporté  à  8  kilomètres  au  Sud-Ouest,  à 
SuDkiachutse  ;  le  bataillon  de  Taoyuen  se  porta  à 
Changkiatun,  pour  couvrir  les  opérations  de  mise  à  terre, 
qui  recommencèrent  le  7,  les  hommes  ayant  moitié 
moins  de  chemin  que  précédemment  à  franchir  dans 
Teau. 

Le  même  jour,  la  3^  division  envoya  un  bataillon  avec 
une  escouade  de  sapeurs  couper  le  chemin  de  fer  vers 
Lung-kao  (Ryuko)  (1)  ;  après  une  escarmouche,  le  déta- 
chement remplit  sa  mission  et  rentra  le  soir. 


(1)  Le  9  mai,  un  train  de  munitions  et  de  mitrailleuses,  commandé 


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334  LA  OUEBRB  RUSSO-JAPONAIS B.  N*  96â. 

Le  8,  le  général  Oku  et  son  quartier  général  débar- 
quent et  s'installent  à  Yukiatung. 

Le  10,  les  débarquements  de  la  3®  diTision  soiMt 
presque  achevés  ;  ceux  de  la  1'^  division  sont  en  cours 
(trois  régiments  d'infanterie  et  le  bataillon  de  sapeurs); 
ceux  de  la  4^^  division  commencent  ;  le  commandement 
d'étapes  de  port  de  débarquement  fonctionne  (i). 

Le  général  Oku  élargit  sa  lone  de  cantonnements  et 
de  sûreté,  poussant  au  Nord-Ouest  jusqu'à  la  route  Kia- 
chéou — Pitsewo,  couvert  à  droite  par  la  rivière  Taskaho, 
à  gauche  par  la  rivière  Lilanho. 

La  3*  division  tient  Mafanshan  (Mabansan),  avec  un 
poste  au  bac,  Iluayenmiao  (Kegonbio)  et  Shakiaiung 
(Sokaion). 

La  i'^  division  borde  le  Lilanho  jusqu'à  la  mer. 

La  4^  cantonne  autour  de  Tingkiatung  (Ghinka- 
ton). 

La  l'*^  brigade  d'artillerie  cantonne  avec  la  4^^  difi- 
sion. 

Le  quartier  général  est  à  Tachiaokiatung  (Daichio- 
katon). 

Les  il,  12, 13,  les  débarquements  des  3^,  1'®  divisions, 
4^  division  (infanterie),  1'®  brigade  d'artillerie,  sont  ter- 
minés ;  le  2®  échelon  des  transports  se  présente  à  son 
tour. 

On  n'a  encore  vu  de  l'ennemi  que  quelques  cava- 
liers. 


par  le  colonel  Spiridonov,  réussit  encore  à  passer  et  à  gagner  Port- 
Arthur,  grâce  à  la  précaution  prise  d'amener  un  peloton  du  i*'  bataillon 
de  chemins  de  fer,  qui  put  réparer  la  voie. 

Le  H,  un  train  venant  de  Dalny  avec  des  familles  à  évacuer  sur  le 
Nord,  dut  rebrousser  chemin. 

(1)  G*est  seulement  le  10  que  la  communication  télégraphique  fut 
assurée  entre  la  II*'  armée  et  le  câble  du  Japon  aboutissant  aux  ile< 
EUiott. 


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-■^17" 


N«  965.  LA  GUSRRB  RUSSO-JAPONAISB.  335 


§  3.  —  La  W  armée  se  met  en  mouvement. 

iS  mai.  —  Renseignements  sur  Tennemi  : 

Une  brigade  à  iLinchéou — Nanshan,  avec  détache- 
ments à  Gbeusanlitai  (Jusanridai)  et  à  liukiaten  (Riu- 
katen). 

Des  forces  à  Dalny  et  Talienwan. 

A  Pnliantien  (Port-Adams),  deux  compagnies  d'infan- 
terie et  deux  pelotons  de  cavalerie. 

Au  Nord  vers  Wafangou,  une  compagnie ,  un  escadron 
et  quatre  pièces. 

Oku  pense  pouvoir,  sans  attendre  le  débarquement  de 
ses  trains,  enlever  Kinchéou  avec  une  division,  ce  qui 
permettra  d'installer  sa  base  future  dans  Texcellente 
baie  de  Talienwan,  pendant  que  son  gros,  cantonné  le 
long  du  Tasbaho  et  vers  Port-Adams,  restera  prêt  à 
marcher  ensuite  vers  le  Nord. 

Son  ordre  du  13  mai,  8  heures  soir,  porte  sur  les  points 
suivants  : 

La  3*  division^  le  15  Ters  7  heures  matin,  bordera  le  Tashaho,  de 
Hoalufaag  (Kajibo)  à  Tashantse  (Daisanji),  avec  un  poste  au  bac  de  la 
route  de  Pitsewo  ;  une  reconnaissance  d'infanterie  et  cavalerie  poussera 
au  Nord  sur  Wafangtien. 

La  4*  division  (moins  deux  bataillons)  s'établira  à  gauche  de  la  1'*, 
de  Sunkiatung  à  Pulantien  ;  un  groupe  de  la  1'"  brigade  d'artillerie  et 
une  compagnie  du  3"  bataillon  du  génie  lui  sont  rattachés  (1). 

La  i'*  diimion  franchira  le  Lilanho  (Riranka)  à  6  heures  du  matin» 
et  marchera  sur  Kinchéou,  le  gros  parla  route  Pitsewo—- Kinchéou,  un 
détachement  par  la  route  Pulantien — Kinchéou. 

La  réserve  générale  sera  rassemblée  à  9  heures  du  matin  à  Ghuan 
chiaofan  (Tengakubo)  :  un  régiment  de  la  3*  division;  deux  batail- 
lons de  la  4*  division;  i'*  brigade  d'artillerie  (moins  trois  batteries). 


(1)  La4«  division  ne  compte  encore  que  des  troupes  d'infanterie. 


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336  LA.  OUBRRB  RUSSO-JAPONAISE.  N*  965. 

Les  ordres  des  généraux  de  division,  envoyés  le  14, 
mettent  les  troupes  en  mouvement  le  15  au  matin. 

Mais,  le  14,  de  midi  à  minuit,  le  quartier  général  a 
reçu  de  nouveaux  renseignements,  qui  modifient  la 
situation  : 

L'ennemi,  dans  le  Nord,  n'est  pas  inquiétant;  par 
contre,  au  Sud,  la  garnison  de  Kinchéou  est  renforcée  à 
Teffectif  d'une  division. 

Le  principal  effort  doit  donc  être  dirigé  sur  Kinchéou; 
les  1'®  et  4*  divisions  (celle-ci  renforcée  du  13*  régiment 
d'artillerie)  y  seront  consacrées;  elles  occuperont  le  15 
et  le  16  le  cercle  de  hauteurs  dominant  la  ville  ;  l'atta- 
que de  la  position  commencera  le  17  à  2  heures  du 
matin,  avec  la  coopération  de  la  flotte  sur  les  flancs  (1). 

Une  diversion  destinée  à  inquiéter  les  Russes  sera 
exécutée  par  la  flotte  qui  bombardera  la  côte  le  16  entre 
Yinkow  et  Kaiping  (2). 

En  conséquence,  le  18  à  6  heures  du  matin,  le  général 
Oku  expédie  de  Takiaokiatung  son  ordre  au  chef  de  la 
4*  division. 

Vous  allez  rejoindre  la  l**^  difision  pour  coopérer  à  son  attaque  sur 
KiDohéou.  Les  troupes  placées  sous  votre  commandement  sont  :  la 
7*  brigade,  le  9*  régiment  d'infanterie  (moins  un  bataillon),  le  13*  ré- 
giment d'artillerie,  la  2*  compagnie  du  3*  bataillon  du  génie,  une 
demi -compagnie  de  brancardiers  et  une  demi- ambulance  diTÎsionnaire 
de  la  3*^  divisioo. 

Itinéraire  :  Sanfangshintung,  Likiatung,  Tawangkao,  route  manda- 
rine jusqu^aux  hauteurs  au  Nord  de  Kinchéou.  Cet  ordre  est  envoyé  en 
communication  à  la  i'«  brigade  d*artillerie  ;  le  i3*  régiment  emmèoera 
comme  escorte  un  bataillon  du  8*  de  ligne. 


(1)  L'entente  atec  la  flotte  est  assurée  par  le  télégraphe,  doublé  de 
deux  ofQciers  de  liaison. 

(2)  Opération  exécutée  les  16  et  17  vers  Kaiping,  par  la  3«  escadre 
(contre-amiral  Togo)  qui  drague  également  des  mines  dans  la  baie  de 
Kinchéou,  et  canonne  le  chemin  de  fer. 


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N»  965.  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  337 

Ordre  envoyé  au  général  commandant  la  19®  brigade 
d'infanterie  :  il  passe  sous  le  commandement  direct  du 
général  en  chef;  ses  forces  comprennent  le  1"  bataillon 
du  9«,  les  l*""  et  2«  bataillons  du  38®;  il  se  portera  vers 
Pulantien  avec  un  détachement  vers  Sunkiatung  en 
liaison  avec  la  3®  division. 

Le  quartier  général  se  transporte  à  Chuanchiaofan 
(Tengakubo). 

Mouvements  du  15,  —  3®  division  :  exécute  Tordre  du 
14,  et  borde  le  Tashaho,  de  Hoalufang  à  Tashantse  ; 
une  reconnaissance  (3®  régiment  de  cavalerie,  un  batail- 
lon et  demi  du  6®  i)  pousse  à  Shakiatung,  à  12  kilo- 
mètres au  Sud  de  Wafangtien  et  rentre  le  soir  à  Wang- 
kiaten. 

4*  division.  —  Au  reçu  de  Tordre,  à  6  h.  20,  le  géné- 
ral Ogawa  disloque  à  Ghukiakao  sa  division  déjà  en 
marche.  Il  dirige  vers  le  Nord  le  général  commandant  la 
19®  brigade,  qui  sera  à  3  heures  du  soir  à  Chuyenkiatse. 
Lui-même  arrive  le  soir  à  la  route  mandarine  vers 
Ucheulipou  (Gojuliho)  après  une  marche  pénible  dans 
la  boue  et  sous  la  pluie  ;  Tartillerie,  en  détresse,  n'a  pu 
suivre,  malgré  Taide  du  génie,  et  prévient  qu'elle  ne 
ralliera  que  le  lendemain. 

Cantonnements-bivouacs,  avant-postes  face  au  Sud. 

1"  division.  —  Une  reconnaissance  par  la  route 
Pitsewo-Kinchéou,  et  une  autre  par  la  route  Sud-Est, 
poussent  sur  Ikiatung  et  Liukiakao,  refoulant  quelques 
éclaireurs  montés  et  à  pied. 

La  division  suit,  sur  plusieurs  colonnes,  vu  le  mauvais 
état  des  routes  : 

Avant-garde  :  un  régiment  d'infanterie,  un  peloton  et 
demi  de  cavalerie,  deux  batteries,  une  compagnie  du 
génie,  route  Pitsev^ro-Kinchéou. 

Colonne  de  droite  :  un  régiment  d'infanterie,  un  pelo- 

23 


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338  LA  QUnOUI  RU8SO-JAPONUSB.  N*  965. 

ton  de  cavalerie,  deux  compagnies  du  génie,  chemin  de 
Hsikiatnn  à  Kaolitnn. 

Colonne  de  gauche  :  deux  bataillons  dlnfanterie,  an 
peloton  de  cavalerie,  chemin  de  Kaokiatun  à  Sukiatan. 

Le  reste  des  troupes,  derrière  Tavant-garde. 

Un  détachement  (deux  escadrons  et  une  compagnie, 
extrême  droite,  par  Talaitun  et  Sukiatun  vers  Sancheu- 
lipou. 

Le  soir,  la  1"  division  bivouaque  sur  le  front  Talaitnn 
(escarmouche  à  la  gare  de  Sukiatun),  Kaolitun,  Ikiatun, 
Sukiatun. 

Quartier  général  à  Shahotun  (Shiakaton). 

Journée  du  16  :  Combat  de  Cheusanlitai  (Jusanridaii. 
—  Le  général  Fock  était  renseigné  le  \  5  sur  la  marche 
de  Tennemi  ;  il  prend  la  résolution,  sur  la  proposition  de 
Skessel  par  téléphone,  de  reconnaître  les  Japonais  en  Ie.< 
attendant  dans  les  défilés  où  passent  la  route  mandarine 
(Cheusanlitai)  et  la  route  de  Pitsewo  (Chinkatun)  en  se 
couvrant  à  droite  entre  le  mont  Sampson  et  la  mer. 

Il  a  une  avant-garde  sur  chacune  de  ces  directions  :  à 
gauche  deux  compagnies  du  5®  régiment  et  les  éclai- 
reurs  du  5®;  à  droite  deux  compagnies  du  5«,  et  les  écki- 
reurs  du  16*.  [ 

Le  3*  bataillon  du  5®  est  dans  Tintervalle  ;  le  3*  du  V  \ 
occupe  Kinchéou  et  pousse  une  compagnie  et  des  édai- 
reurs  avec  2  pièces  de  57  millimètres  entre  le  mont 
Sampson  et  la  mer. 

Le  16'  est  à  Dalny  ;  le  14«  à  TOuest  (Tottgpalickan)  ;  le 
13*5  avec  deux  batteries  couche  à  Tafangshin  au  Sud  de 
Kinchéou;  le  15®,  arrivant  de  Port-Arthur  débarque  à  la 
gare  de  Kinchéou. 

Le  16  au  matin,  Tavant-garde  de  gauche  est  renforcée 
d'une  batterie  de  4  pièces  de  l'artillerie  de  forteresse  du 
Kouangtung,  puis  de  la  3® batterie  delà  indivision  (lieu- 


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5*  965.  LA  aUERRB  RUSS O. JAPONAISE .  339 

teiwBt'CoIoxiel  Romanovsky)  ;  le  géDéral  de  brigade 
Nadéine  en  prend  la  direetion. 

L'avant-garde  de  droite  est  sous  les  ordres  du  lieu- 
tenant-colonel Maehtabéli  (arrivé  avec  un  bataillon 
duli*). 

La  i''^  division  japonaise  s'était  mise  en  marche  à 
Taube  :  la  colonne  de  droite  (un  régiment  et  un  peloton 
de  cavalerie]  visait  Cbeusanlitai;  Tavant-garde  du  gros 
(un  régiment^  un  peloton,  deux  batteries,  2  pelotons  du 
génie)  visait  les  hauteurs  entre  les  deux  routes;  la 
colonne  de  gauche  (deux  bataillons,  on  peloton  du 
génie,  un  peloton  de  cavalerie)  visait  les  crêtes  au  Sud- 
Est  de  la  route  de  Pitsewo. 

Le  reste  de  la  division  se  rassemblait  vers  Ikaton. 

L^attaque  commence  à  14  h.  30. 

Fock  a  renforcé  son  avant-garde  de  gauche  d'un  batail- 
lon du  i6^;  puis  de  deux  bataillons  do  14^  et  d'un  batail- 
lon du  1 5®  ;  il  lui  envoie  encore  une  batterie  de  campagne. 

A  midi  40,  soos  le  feu  d'un  groupe  d'artillerie  ennemi, 
les  batteries  russes  souffrant  beaucoup,  se  repliaient 
vers  le  Sud(l).  L'artillerie  japonaise  avait  fait  de  grosses 
pertes  et  son  action  s'en  ressentait  ;  l'attaque  d'infanterie 
traînait. 

L'avant^garde  de  droite  russe,  débordée  sur  son.  flanc 
droit,  se  repliait  à  hauteur  de  Chingkaton  ;  craignant  de 
la  voir  coupée  de  Kinchéou,  le  général  Fock  la  renforça 
de  deux  bataillons  du  13®  avec  deux  batteries  de  75  à  tir 
rapide. 

Vers  2  heures,  l'ennemi  progresse  avec  quatorze  com- 
pagnies, appuyées  par  le  2e  groupe  du  l*^"^  régiment  d'ar- 
tillerie, dans  la  direction  de  Chingkaton. 


(1)  La  batterie  Z*/Â*  du  lieutenant-colonel  Romanotsky,  ayant  pris 
imprudemment  position  à  découvert,  perdit  en  un  quart  d'heure  tous 
ses  offlciers. 


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340  LA.  aUBRRB  RUSSO-JAPONAISE.  K-  965. 

Le  général  Fock  donne  Tordre  de  battre  en  retraite 
sur  Kinchéou,  en  laissant  quelques  éclaireurs  à  Tissoe 
des  défilés. 

Vers  3  heures,  les  troupes  de  la  i'®  division  japoDaise 
occupaient  les  crêtes  qui  dominent  Kinchéou  au  Nord  et 
au  Nord-Est. 

La  4*  division  avait  quitté  Ucheulipou  vers  9  heures; 
huit  pièces  d'artillerie  seulement  purent  rejoindre;  faoie 
de  cavalerie,  la  marche  fut  prudente,  et  à  2  h.  30,  Tavasi- 
garde  atteignit  seulement  les  hauteurs  au  Sud  de  San- 
cheulipou  (Sanjuriho). 

Le  quartier  général  s'est  transporté  de  Shiakiatong  à 
Tungshiaosankou  (Toshosauko)  au  Nord  de  Sancheu- 
lipou. 

Le  soir,  la  4*  division  a  ses  avant-postes  sur  les  haa- 
teurs  à  TOuest  de  Kiulicheng  (Kulisho)  ;  la  l''*  division, 
à  sa  gauche,  tient  la  route  mandarine  et  la  route  de 
Pitsev«ro  vers  Kankaton. 

La  flotte,  canonnant  le  littoral  oriental,  a  fait  refluer 
vers  le  Sud  de  petits  détachements  ;  elle  drague  les  tor- 
pilles mouillées  dans  les  baies  Kerr  et  Deep,  besogne 
dangereuse  qui  lui  coûte  un  torpilleur  le  12,  et  Taviso 
Miyako  le  14;  le  même  jour,  en  croisant  au  large  de 
Port-Arthur,  les  deux  grands  cuirassés  Hatsusè  et 
Yashima  sautent  sur  des  mines  sous-marines,  et  le  croi- 
seur Yoshino  sombre  dans  un  abordage  avec  le  Nùshin. 

§  4.  —  Préliminaires  du  combat  de  Nanshan. 

Le  général  Oku  savait  niainteuant  que  Tisthme  de 
Kinchéou  était  fortement  défendu,  et  qu'il  n'était  pas 
question  de  Tenlever  avec  ses  présentes  forces. 

Il  résolut  d'attaquer  avec  les  1F«,  3*  et  4*  divisions,  et 
la  1'^  brigade  d'artillerie,  dès  qu'elles  seraient  complé- 
tées par  le  débarquement  du  2^  échelon  de  transports 
(combattants  autres  que  l'infanterie,  de  la  4^  division, 


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N*  965.  LA.  GUERRK  KUSSO- JAPONAISE.  341 

ses  trains,  ceux  des  i^  et  3*  divisions;  en6n,  le  parc  de 
la  !"•«  brigade  d'artillerie). 

La  couverture  vers  le  Nord  serait  assurée  parla  1'®  bri- 
gade de  cavalerie  à  trois  régiments  (général  Akiyama) 
qui  commencera  à  débarquer  le  i8,  et  par  des  éléments 
de  la  5*  division,  qui  prendront  terre  à  partir  du  19  (1). 

Enfin,  comme  les  troupes  sont  réduites  à  leurs  trains 
de  combat  et  trains  régimentaires,  on  constituera  auprès 
d'elles  des  dépôts  de  vivres  et  de  munitions. 

L'ordre  d'armée  du  21  traduit  ces  diverses  dispositions  : 

La  couTerture  de  l'armée  Ters  le  Sud  reste  confiée  à  la  1'*  division 
avec  la  brigade  de  la  4*,  sous  le  commandement  d*ensemble  du  prince 
Foshimi. 

La  3"  division ,  laissant  dans  le  Nord  un  régiment,  deux  escadrons  et 
un  groupe  d*artillerie  partira  le  22  de  façon  à  atteindre  le  23  Shao- 
changtse  (près  la  baie  Deep),  où  elle  relèvera  un  détachement  de  flanc 
de  la  i'«  division. 

La  4®  division,  laissant  dans  le  Nord  un  bataillon  et  deux  escadrons, 
devra  se  grouper  à  Gheusanlitai  le  23,  avec  le  13*  régiment  d'artillerie* 

Le  23,  la  répartition  des  avant-postes  sera  :  3*  division,  entre  la 
mer  et  le  Oshaoshan  (mont  Sampson)  ;  4*  division  à  TOuest  de  la 
route  mandarine,  à  hauteur  de  Kiulichan  ;  la  1'*  division  au  centre. 

La  i'«  brigade  d'artillerie  (moins  le  13«)  sera  rendue  le  23  à  Tong- 
taokiakou  (Nishitonkako)  ;  escorte  :  un  bataillon  de  la  3*  division,  et 
deux  compagnies  du  5<*  bataillon  du  génie  (de  la  5*  division). 

Ordre  pour  le  général  commandant  la  5®  division. 

Avec  les  forces  déjà  débarquées  de  la  5*  division,  celles  qui  débar- 
queront encore,  la  V  brigade  de  cavalerie  et  les  éléments  des  3*  divi- 
sion (un  régiment,  deux  escadrons,  un  groupe  d'artillerie)  et  4*  division 
(un  bataillon  et  deux  escadrons),  couvrir  l'armée  au  Nord  sur  la  ligne 
Port- Adam s^rivière  Tashaho. 

Le  quartier  général  est  à  Liuklaten  (route  de  Pitsewo). 


(i)  La  5*  division,  dont  la  mobilisation  a  commencé  le  7  février, 
s'embarque  à  Ujina  les  15,  16  et  17  mai. 

Elle  sera  suivie  de  la  11  «  dont  la  mobilisation  a  été  ordonnée  le 
22  février,  et  qui  est  prêle. 


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ut  LÀ  GUBB&E  itUSSO-JAPONJLISB.  «•  915. 

Du  17  au  24,  on  a  fait  des  reoon«aissances  de  la  posi- 
tion russe  ;  des  éléments  de  la  4®  division  se  sont  infil- 
trés et  installés  dans  le  faubourg  Nord  de  Kîncfaéoa  ;  des 
tentatives  faites  les  21  et  23  nui,  pour  faire  saater  la 
porte  Nord  et  enlever  la  cité  •chinoise,  ont  échoué 
devant  la  résistance  de  la  garoîsoa  russe  (deux  oompa> 
nies  et  du  caDon). 

Les  observations  faites  à  la  liiaette,  les  rapports  d'es- 
pions, etc.,  ont  rensdgaé  sur  la  nature  des  défenses  de 
la  hauteur  de  Nansb&n  ;  l'examen  des  projectiles  tirés 
par  Fennemi  (1  )  donnent  des  indications  sur  son  arme- 
ment ;  certaines  batteries  ont  été  repérées.  Les  feux  d  un 
projecteur  électrique  placé  à  Nanshan  interdisent  l'ap- 
proche des  reconnaissances  la  nuit,  mais  on  a  pu  sassa- 
rer  qu'il  n'y  a  de  réseaux  de  fils  de  fer  que  sur  les  fronls 
Nord  et  Est  de  la  position. 

Journée  du  24  mai,  —  A  10  heures  du  matin  arrive 
de  l'amiral  Togo  l'avis  suivant  :  les  23  et  26,  une  flot- 
tille sera  détachée  dans  la  baie  de  Kinchéou,  pour 
appuyer  l'attaque  de  Tarmée  eft  bombardant  la  positioii 
russe.  En  cas  de  mauvais  temps  ou  de  brume,  ne  pas 
compter  sur  cette  coopération.  Dès  que  les  hauteurs 
seront  enlevées,  arborer  le  drapeau  japonais  pour  éviter 
toute  méprise. 

La  flottille  comprendra  les  canonnières  Tsukushi 
(deux  canons  de  25  centimètres  et  quatre  canons  de 
It)  centimètres),  Heiyen  (un  canon  de  27  cenfimètreset 
deux  canons  de  IS  centimètres),  Akagi  (quatre  canons 
de  12  centimètres),  Chokai  (un  canon  de  21  centimètres 
et  un  canon  de  12  oentimètres),  et  quelques  torpilleurs 
(pièces  de  47  millimètres)  (2). 


(1)  Projectiles  de  20  et  15  oentimètres,  105,  85  et  75  miUimè^- 

(2)  Les  canonnières  ont  aussi  des  pièces  de  47  et  37  miflimètres- 


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:  j'  •!■  yrjw^i" 


N*  96S.  Ul  &UBB&E  RU8SO-JlAPONAISB.  343 

Le  génésal  Ok'U  4éoîde  d'aita<|uer  le  lendemain  2â,  et 
donne  son  ordre  à  1  heure  de  Taprès-midi  : 

i»  La  l'«  division  (moin«  un  régisnejït)  profitera  de  la 
nuit  povr  pousser  de  petites  unités  dans  la  aone  comprise 
emiï»  la  rouie  jikandarine  (exdue)  à  TOtiest,  et  la  ligne 
Chaoyangt»!— Palichuang,  à  TËst;  le  23,  à  3  h.  âO  du 
maitia,  elie  ocoiq^era  ie  front  jalonné  par  un  point  A 
SOO  mètres  an  Nord-Est  de  Eiocbéoii,  Hsiaoshinsan,  et 
la  erèle  à  TËat  de  Tangwangtun.  Le  gros  prendra  une 
position  d'atAenie  défilée  de  Tartillerie  ennemie,  et  se 
tiendra  prêt  à  attaquer.  Une  partie  de  son  artillerie  sera 
à  3  h.  30  du  matin  sur  un  emplacement  abrité  de  Nanshan 
et  permettant  de  battre  Kincfaéoii. 

2^  La  4®  division  manœuvrera  à  TOiiest  de  la  roule 
mandaisne,  et  en  liaison  à  gauche  avec  la  i'^  division. 
Elle  profitera  de  la  nuit  pour  occuper  les  hauteurs  de 
Lungwangmiao  (Biuobio)  avant  3  h.  30  du  matin,  son 
gros  oocnpant  une  position  d'attente  à  Tabri  de  l'artil- 
lerie ennemie,  prêt  à  attaquer.  Une  partie  de  son  artil- 
lerie occupera  un  emplacement  défilé  de  Nanshan,  mais 
permettant  de  ]»aWjre  Kinohéon. 

Kincbéou  devra  être  enlevé  dans  la  nuit. 

*\^  La  *6^  division  progressera  dans  la  nuit  au  Sud  du 
Ochaoshan  (mont  Sampson),  elle  tiendra  à  3  h.  30  du 
matin  le  village  de  Wangchiatun  et  les  crêtes  au  Nord- 
Ouest;  le  gros  sera  rassemblé  à  rabri  des  feux  de 
Nanshan. 

Deux  compagnies  d'infanterie  seront  rattachées  &  la 
1'®  imgade  d'artillerie  de  campagne. 

4^  La  i'®  brigade  d'artillerie  de  campagne  (moins  le 
13^  régiment),  quittant  Shaochangtse,  suivra  le  mouve- 
ment de  kl  3®  division,  et  occupera  une  position  d'attente, 
en  se  préqparant  à  entrer  en  action  contre  Nanshan. 

Deux  compagnies  d'infanterie  de  la  3^  divigion,  et 
deux  compagnies  du  5^  bataillon  du  génie  (3^  division) 
lai  sont  a&ctées  oomme  soutien. 


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344  UL  OUSRRB  RUSSO- JAPONAISE.  H*  9t5. 

Le  13*  régiment  d'artillerie  reste  attaché  à  la  i^divi- 
sion. 

5^  Réserve  générale  :  Un  régiment  d'infanterie  de  la 
1'*  division,  rassemblé  à  Chinkiaton  à  3  b.  30  da  matin. 

Une  deuxième  partie  de  l'ordre,  formant  ordre  d  en- 
gagement, préparée  d'avance,  ne  fut  pas  envoyée  aui 
troupes  le  24;  en  effet,  la  4«  division  ne  voyait  pas 
arriver  son  artillerie  ni  son  génie,  qui  venaient  de  déba^ 
quer,  et  elle  faisait  savoir  que  Kincbéou  était  fortement 
occupé  ;  d'autre  part,  la  coopération  de  la  flotte  était  fort 
aléatoire. 

Journée  du  25,  —  Une  nouvelle  tentative  d'assaut  de 
Kincbéou  a  écboué;  à  S  b.  30  du  matin,  une  partie  des 
IS**  et  1«'  régiments  d'artillerie  postés  vers  Cbilichuang 
et  Sbimentse  commencent  à  canonner  les  murailles; 
l'ennemi  répond  avec  deux  pièces,  et  faucbe  avec  ses 
mitrailleuses  une  attaque  lancée  contre  la  face  Nord 
dans  la  matinée. 

L'artillerie  russe  en  position  à  Nansban  répond  au 
feu,  tirant  sans  grand  effet  (6,000  mètres)  sur  l'artillerie 
japonaise  et  fouillant  le  terrain  vers  Lungwangmiao, 
Quelques  batteries  japonaises  prennent  Nansban  pour 
objectif  (tir  percutant,  les  fusées  ne  pouvant  plus  être 
déboucbées  au  delà  de  5,000  mètres). 

La  canonnade,  assez  intense,  fait  quelques  victimes  à 
la  4^  division  et  au  13*  d'artillerie  ;  du  côté  japonais,  elle 
se  ralentit,  et  finit  par  s'éteindre;  du  côté  russe,  elle 
continue  par  intermittences  jusqu'au  soir,  ce  qui  permet 
à  l'ennemi  de  repérer  l'emplacement  exact  des  batte- 
ries. 

Par  suite  du  brouillard,  la  flottille  japonaise  ne  s'est 
pas  risquée  dans  la  baie  de  Kincbéou  ;  vers  7  beures  du 
soir,  quelques  torpilleurs  font  une  pointe  prudente,  exé- 
cutent des  sondages,  puis  disparaissent. 

Le  général  Oku,  décidé  à  en  finir,  avec  ou  sans  coopé- 


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K*  965.  LA.  GXJSRBB  RUSSO-JAPONAISE.  345 

ration  de  la  flotte  doDoa  à  3  h.  30  son  ordre  d'attaque 
pour  le  26  : 

1®  La  i'®  division  occupera  demain  le  front  compris 
entre  l'angle  Sud-Est  de  la  cité  de  Kinchéou  et  un  point 
k  500  mètres  au  Sud  de  Chilichuang  (Ichiricho).  Son 
attaque  visera  la  position  ennemie,  de  l'angle  Nord-Est 
des  ouvrages  de  Nansban,  au  village  de  Yengchiatun. 

2^  La  4*  division  s'avancera  à  partir  de  4  h.  30,  à 
droite  de  la  1''*  division  et  en  liaison  avec  celle-ci  ;  après 
avoir  atteint  le  ruisseau  sans  nom  au  Sud  de  Kincbéou, 
elle  exécutera  son  attaque  en  visant  l'enveloppement  de 
la  position  ennemie  par  le  Sud-Ouest. 
La  ville  de  Kincbéou  devra  être  enlevée  avant  minuit. 
3o  La  3*  division,  quittant  sa  position  actuelle  à  4  h.  30, 
en  liaison  à  droite,  avec  la  l'®  division,  visera  le  front 
Mikiatun  Yingcbiakeu,  attaquant  la  position  par  l'Est. 

4*  Toute  l'artillerie  de  l'armée  (les  artilleries  divi- 
sionnaires et  la  brigade  indépendante)  est  placée  sous 
les  ordres  du  général  commandant  l'artillerie  de  la 
11^  armée  (1).  Elle  occupera  les  emplacements  choisis  et 
désignés  par  ce  dernier,  et  ouvrira  le  feu  à  4  b.  30  pour 
soutenir  la  marcbe  de  Tinfanterie. 

5^  La    réserve   générale   de  l'armée,    rassemblée    à 
Chincbiaton,  sera  rendue  à  Hsiaosbinsban  avant  4  b.  30; 
6<^  Le  quartier  général  (état-major)  passera  la  nuit  à 
Chincbiaton. 

Les  généraux  de  division  donnèrent  aussitôt  leurs 
ordres,  dont  voici  le  résumé  : 

4^  division.  —  49®  brigade,  à  gauche  (moins  deux 
bataillons)  (2),  reçoit  un  peloton  du  génie,  avec  des 
explosifs;  elle  est  chargée  d'entrer  à  Kincbéou  avant 


(1)  Général  Saisho,  ancien  élèTe  de  TÉcole  de  Fontainebleau. 

(2)  Un  bataillon  du  9*  et  deux  escadrons  sont  à  Port-Âdams. 


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I  II  I    ji  "y.'f  pPB 


ZkS  LA  aUB&aK  ROSSO-JAPONAISB.  N«  965. 

minuit,  et  d*y  laisser  un  détachement  ;  som  gros  com- 
mencera son  mouvement  à  3  h.  30,  par  TOuest  de 
Kinchféou,  et  visera  les  pentes  Nord  de  Nanshan. 

La  7*  brigade  (moins  an  bataillon),  à  droite^  de?ra 
avoir  atteint  à  4  h.  30«  le  ruisseau  à  sec  au  Sod-Oaesl 
de  Kinchéou;  elle  prendra  pour  objectifs  les  pentes 
Nord-Ouest  de  Nanshan  qu'elle  s'efforcera  d'envelopper. 

Les  4*  et  43"  régiments  d'artillerie  ouvrifont  le  feu  à 
4  h.  30  du  matin,  conformément  aux  instructioas  da 
général  commandant  l'artillerie. 

Le  4"  bataillon  du  génie  (moins  an  peloton)  est  mis  bd 
service  de  l'artillerie. 

Le  2®  bataillon  du  9",  réserve  «de  division,  sera  ras- 
semblé à  4  k.  30  sons  le  mur  Nord  de  la  •cité  chinoise. 

/"  divmon.  —  La  1"  division  devra  occuper  le  36  à 
4  h,  30  du  matin  la  ligne  :  angle  Sud-Est  de  Ja  cité, 
ruisseau  au  Sud  de  Ghilichuang. 

Colonne  de  di*oite,  l'«  brigade  (moins  deux  bataillons), 
une  compagnie  du  génie  ;  objectif  :  l'angle  Nord-£st  de 
Nanshan. 

Colonne  de  gauche^  2'  brigade  (moins  le  3^  régi- 
ment) (i),  une  compagoie  du  génie  marchant  en  liaison 
avec  la  colonne  de  droite  ;  objectif  :  la  redoute  centrale 
de  Nanshan  (2). 

L'artillerie,  en  batterie  sur  les  pentes  Ouest  du 
Hsiaoshinshan,  ouvrira  le  feu  à  4  h.  30  et  appuiera  le 
mouvement  de  la  division,  >conforméiiMQt  aux  instruc- 
tions du  général  commandant  l'artillerie. 

La  réserve  de  la  division  (2  bataillons  et  une  compagnie 
du  génie),  rassemblée  à  Tangwangtun  A  4  h.  36  da 
matin,  sera  prête  à  suivre  le  mouvement. 


(1)  La  3*  d'infanterie  est  rhene  d'armée. 

(2)  Très  tieible,  gràoe  à  sa  position  «ir  un  mamelon  eonique. 


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WF'  '.     TFT^ 


N*  965.  LA  HOOtES  RI3BS0-JAPONA1S&.  34Y 

Le  1«'  régiment  de  cavalerie  restera  rassemblé  jus- 
qu'à nouvel  ordre  aux  environs  de  Sanlichan  (au  Nord- 
Est  de  Kinchéou. 

3^  division. —  Colonne  de  droite  :  5*  brigade  (moins  un 
bataillon),  quittera  Wangchiatun  (Okaton)  le  25  à 
10  h»  30  du  soir  pour  se  porter,  à  bauteur  de  Sbinkia- 
tim,  au  Nord  du  cbemin,  en  liaison  avec  la  gaucbe  de  la 
1'®  division  et  couvrira  le  mouvement  de  la  !'•  brigade 
d'artillerie;  un  demi-peloton  de  cavalerie  et  un  peloton 
de  sapeurs  lui  sont  rattachés. 

Colonne  de  gauche.  —  18®  régiment  d'infanterie  (1) 
(moins  deux  compagnies),  quittant  Wangchiatun  à 
10  h.  30  du  soir,  prendra  position  vers  Yokatun,  en 
liaison  à  droite  avec  la  5®  brigade;  trois  pelotons  de 
cavalerie  et  un  peloton  de  sapeurs  lui  sont  adjoints. 

Le  3«  régiment  d'artillerie  (moins  un  groupe)  sera  en 
batterie  à  4  heures  à  TEst  de  Yokatun;  il  dirigera  son  tir 
d'après  les  instructions  du  général  commandant  lartil-* 
lerie  de  l'armée.  Une  compagnie  de  sapeurs  lui  est 
affectée. 

Réserve  de  la  division  :  bataillon  P'/G®  et  une  com- 
pagnie du  génie,  rassemblée  à  minuit  à  l'abri  de  la 
croupe  au  Nord  de  Yochiatun. 

Objectif  de  l'attaque  de  la  division  :  le  front  Yenchia- 
ton-Makiatu  (Bakaton)  jusqu'au  rivage  (2). 


(1)  Le  34*  régiment  d'iDranterie,  deux  escadrons  et  un  groupe  d'ar- 
tillerie sont  en  couverture  dans  le  Nord,  sur  le  Tashaho. 

(2)  Forces  japonaises  présentes  au  combat  : 
4  régiments  d'infanterie  (12  batailloos)  ; 

4'*  diTision.  \  i  régiment  de  cavalerie; 

1  régiment  d'artillerie  (6  batteries). 

3  régiments  d'infanterie  (9  bataillons)  ; 
3*  division .  ^  1  escadron  de  cavalerie  ; 

groupe  d'artillerie  (3  batteries). 

(V.  I««l»«ep.  348). 


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348  LA  OUBRRB  RUSSO-JAPONAIS B.  N*  965. 


§  5.  —  Dispositions  du  côté  russe. 

Le  général  Koaropalkine  a  télégraphié  et  écrit  A  St6s- 
sel  le  4/17  mai  d'évacuer  à  temps  la  position. 

Le  vice-roi  a  envoyé  à  Fock  Tordre  de  se  retirer  à 
tempSy  pour  ne  pas  placer  la  forteresse  dans  une  situa- 
tion désavantageuse. 

StOssel,  renseigné  depuis  le  5  mai  sur  le  véritable 
point  de  débarquement  de  l'ennemi,  juge  qu'il  n'y  a 
plus  à  craindre  de  le  voir  prendre  pied  au  Sud  de  KId- 
chéou,  et  donne  à  Fock  V ordre  ferme  de  défendre  à 
outrance  la  position^  mais  il  ne  donne  cet  ordre  que  le 
26  mai  A  9  heures  du  matin. 

Fock  était  d'avis  de  reporter  la  défense  à  hauteur  du 
montSampson,  de  bousculer  les  forces  ennemies,  et  de 
pousser  vers  le  Nord,  pour  faire  la  jonction  vers  Wafaa- 
gou  avec  l'armée  de  Mandchourie.  Mais  ses  instructions 
jusqu'au  25  mai  inclus  lui  imposent  la  défense  de  la 
position  de  Kinchéou  avec  une  retraite  à  temps.  II 
estime  inutile  de  consacrer  plus  d'un  régiment  à  cette 
mission. 

Ses  dispositions,  à  la  veille  du  combat,  sont  donc  les 
suivantes  (1  )  : 

Ville  de  Kinchéou,  —  La  10«  compagnie,  la  moitié  de 
la  9*  compagnie  et  deux  pelotons  d'éclaireurs  du  5*  régi- 


l  4  régiments  d'iDfanterie  (11  bataillons)  ; 
4^  ditisioD.  |  1  escadron  de  cavalerie; 

(  1  régiment  d'artillerie  (6  batteries). 
1  brigade  d'artillerie  de  campagne  (18  batteries). 
4  bataillons  du  génie. 

Total  des  combattants,  38,000  hommes  environ  avec  198  pièces  de 
campagne, 
(i)  D'après  le  Compte  rendu  russe  de  ReventloT. 


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N*  965.  LÀ  GUERRE  RUSSO^APONÂISE.  349 

ment    de    tirailleurs.    Deux    pièces  de   campagne    de 
85  millimètres  et  quatre  mitrailleuses  (400  fusils). 

Position  de  Nanshan.  —  Le  5^  régiment  de  tirailleurs, 
colonel  Trétiakov  : 

Plane  droit.  —  De  Tafangsbin  à  la  batterie  n^  2  : 
2,600  mètres,  900  fusils  ;  2%  12®  et  S*"  compagnies;  un 
peloton  d'éclaireurs  du  5*  régiment  (puis  deux  compa- 
gnies dii  13®,  et  la  compagnie  des  gardes-frontières). 

Centre.  —  De  la  batterie  n®  2  (exclue)  à  la  redoute 
no  9  :  2,000  mètres;  900  fusils;  4«,  6%  %^  compagnies 
(puis  la  demi-9®  compagnie  de  la  réserve). 

Gauche.  —  De  la  redoute  n®  9  (exclue)  à  la  batterie 
D^^  45,  2,000  mètres,  600  fusils;  5«  et  1^  compagnies; 
éclaireurs  des  13®  et  14®  régiments. 

Réserves  partielles.  —  Au  centre,  la  11®  et  la  moitié 
de  la  9®  compagnie,  deux  compagnies  du  13®  en  arrière 
de  la  droite  et  deux  compagnies  du  14®  en  arrière  de  la 
gauche. 

Personnel  de  fartillerie.  —  350  hommes. 

Mitrailleuses.  —  8  marins  chefs  de  pièce. 

Reste  de  la  4®  division  :  le  16®  régiment  et  une  batterie 
de  75,  à  la  station  de  Nankuanling.  Auprès  de  lui  et  un 
peu  au  Nord,  le  14®,  une  batterie  de  75,  et  une  batterie 
de  six  pièces  de  57  millimètres.  Au  village  de  Nankuan- 
ling, le  15®,  et  sur  la  hauteur  au  Nord-Est,  une  batterie 
de  75;  à  l'Est,  le  13®,  une  batterie  de  75,  et  deux  batte- 
ries prêtées  par  la  7®  division. 

Le  général  Fock  est  absent;  le  commandement  des 
troupes  est  exercé  par  le  général  de  brigade  Nadéine  ;  le 
commandement  de  la  position  est  confié  au  colonel  Tré- 
tiakov du  5®  régiment,  posté  à  la  batterie  n®  13.  Des  fils 
téléphoniques  le  relient  avec  diverses  redoutes  et  batte- 
ries. 


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360  LA  GUERRE  RUSSO-JAPOff AISE.  R»  965. 

L'artillerie  est  paoryue  de  150  coups  par  piice; 
60  coups  par  pièce  de  gros  calibre  (15  centimètres). 

Un  train  de  munitions  est  arrivé  de  Port-Arthur  à  la 
station  de  Nankuanling,  tn^  tard  pour  qu'on  puisse  le 
décharger  et  envoyer  son  contenu  sur  la  position. 

La  canonnière  Bo^,  venant  de  Port-Arthur,  mouilk  i 
Dalny  dans  la  nuit. 


§  6.  —  Journée  du  2fi  mat.  Bataille  de  Nanshan, 

Côté  japonais.  —  Les  ordres  donnés  pour  les  mouve- 
ments de  la  nuit  n'ont  pu  être  exécutés  qu'en  partie; 
un  orage  terrible  a  causé  des  retards^ 

A  la  gauche,  la  3«  division  s'est  ébranlée  à  11  h.  30 
du  soir,  marchant  sur  deux  colonnes;  à  droite,  la  5* bri- 
gade (moins  un  bataillon);  à  gauche,  le  18^  régiment 
(moins  deux  compagnies)  :  après  des  tâtonnements  et 
quelques  erreurs,  elle  occupe  à  3  heures  du  matin  le 
front  Yingchiatun,  Yokiatun  et  l'infanterie  creuse  des 
tranchées,  pendant  que  le  génie  organise  les  épaule- 
ments  des  batteries,  car  l'artillerie  n'a  pas  à  compter 
sur  des  défilements  naturels. 

Au  centre,  la  i''^'  division  a  marché  sur  deux  cotonnes: 
à  droite,  la  1'®  brigade  (moins  deux  bataillons)  ;  àgaachet 
la  2*  brigade  (moins  te  3®  régiment).  En  arrivant  à 
Hsiaoshinshan,  on  apprend  que  Kinchéou  est  tonjours 
aux  mains  des  Russes,  et  que  la  4^  division  ne  réussit 
pas  à  enlever  l'enceinte  par  le  Nord. 

Le  général  commandant  la  l'^  brigade  fait  faire  an 
détachement  par  le  1*'  régiment  :  deux  compagnies  et 
un  peloton  du  génie  attaquent  la  porte  Est,  la  font  sau- 
ter, et  pénètrent  dans  la  ville  à  5  h.  20  ;  rennemi  se 
replie  en  hÀte  sur  Nanshan,  laissant  deux  canons  démon- 
tés sur  les  murs,  mais  enlevant  ses  mitrailleuses. 

L'affaire  a    provoqué  du    retard,    et    ce   n'est  qa'à 


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N*  965.  LA  OUBRRB  RUSSO -JAPONAISE.  351 

6  heures  que  la  i"  dÎTÎsîbn  occupe  Te  front  prescrit  dans 
Tordre. 

4^  division.  —  La  4®  division  est  à  minuit  en  forma- 
tion semi-déployée  derrière  la  crête  k  TEst  de  Lung- 
wangmiao;  une  attaque  effectuée  par  la  19*  brigade 
(IIP  bataillon  du  38^)  contre  la  porte  Nord  de  Kincbéou, 
aboutit  à  un  échee  sanglanl  Au  lever  du  jour,  les  13®  et 
4^  régiments  d'artillerie  bombardent  la  muraille  erène- 
lée,  sans  grand  effet.  Ce  n'est  qu'à  5  h.  20,  après  le 
départ  de  Feimemi,  qu'on  pénètre  dans  la  ville. 

Mais  la  4®  division  est  en  retard,  et  va  être  oUigée  de 
traverser  dLe  jour  la  zone  à  TOuest  de  Kincbéou,  qu'on 
pensait  franchir  dans  l'obscurité.  L'artillerie  de  la 4®  divi- 
sion n'occupe  pas  non  plus  l'emplacement  désigné  pour 
battre  efficacement  Nansban. 

Le  quartier  général  s'installe  à  4  heures  au  piton  de 
Chiaoyantse,.  derrière  le  Sampson;  ce  n'est  qu'à 
10  heures  qu'il  pourra  gagner  le  Hsiaoshinshan. 

Attaque  de  Nanshan,  —  Première  période  :  Bombar^ 
dément  de  la  position  et  progression  de  l'infanterie.  — 
Le  terrain  de  l'attaque  est  moins  défavorable  que  ne 
pourrait  le  faire  croire  la  simple  inspection  de  la  carte. 

A  rOuest  de  Kincbéou,  et  sous  la  muraille,  le  terrain 
est  couvert  de  vergers,  de  boqueteaux,  de  maisonnettes, 
de  clôtures  de  jardins  en  terre  ou  pierres  sèches. 

A  l'Est  de  la  ville  et  de  la  voie  ferrée,  qui  est  en  rem- 
blai, Tinfanterie  trouve  de  nombreux  ravinements,  des 
mnrettes  de  pierres,  des  limites  de  champs  formées  de 
petits  talus,  fournissant  des  abris  où  il  est  possible  de  se 
terrer  pour  souffler  pendant  la  progression.  Les  cultures 
de  kaoliang  o»t  déjà  60  à  80  centimètres  de  haut. 

Toute  la  campagne  est  couverte  d'un  épais  brouillard. 
A  5  h.  10,  on  commence  à  y  voir. 

L'artillerie  de  la  4®  division  a  pu,  dans  la  brume,  venir 


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352  LA.  OUBRRB  RUSSO-JAPONAISB.  M*  9fô. 

s'installer  au  Nord-Ouest  de  Kinchéou,  entre  la  ville  et 
la  mer. 

Toute  Tartillerie  japonaise  ouvre  le  feu,  en  commen- 
çant par  le  !«'  régiment. 

L'artillerie  ennemie  répond,  avec  une  grande  effica- 
cité. 

Le  trouble  apporté  dans  le  service  des  pièces  japo- 
naises est  tel  que,  malgré  leur  nombre,  elles  restent 
plus  d'une  heure  sans  pouvoir  prendre  le  dessus.  Ce 
n'est  qu'à  6  heures  que  leur  tir  s'améliore,  et  que  le  fea 
de  l'ennemi  commence  à  se  ralentir. 

A  la  même  heure,  la  flottille,  qui  a  pénétré  dans  la 
baie  de  Kinchéou,  ouvre  le  feu  sur  la  position  de  Nan- 
shan,  et  plus  spécialement  sur  la  batterie  n^  (5. 

La  4*  division  se  trouve  dès  lors  en  bonne  posture,  et 
elle  commence  l'attaque:  la  19*  brigade  progresse  assez 
facilement  en  terrain  couvert,  et  atteint  à  7  h.  40  le  lit 
desséché  du  ruisseau  au  Nord  de  Kauchiakua,  où  une 
chaîne  épaisse  se  forme  peu  A  peu.  A  sa  droite,  la  7^  bri- 
gade est  très  en  retrait,  progressant  péniblement  en  ter- 
rain découvert,  sous  le  feu  du  canon  russe  ;  l'aile  droite 
chemine  sur  une  plage  blanche,  où  les  silhouettes  se 
détachent  avec  netteté,  fournissant  des  objectifs  favo- 
rables, et  elle  souffre  beaucoup. 

Les  i^  et  13*  régiments  d'artillerie  se  déplacent  vers  le 
Sud,  pour  venir  appuyer  l'attaque  de  plus  près,  et  à 

7  h.  10  ils  sont  en  position  à  l'Ouest  de  Kinchéou. 
L'ennemi     donne    quelques    signes     de   trouble;  à 

8  heures,  on  voit  quatre  pièces  de  campagne  se  retirer 
de  Nanshan  vers  le  Sud  pour  prendre  position  derrière 
la  crête  au  Sud  de  Senchiatun,  d'où  elles  recommencent 
à  tirer  (1). 

A  8  h.  30,  des  fractions  du  1II79®  prennent  pied  dans 


(!)  Rapport  japonais. 


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H*  965.  LA  0UBBRB  RUSSO-JAPONAISB.  3ft3 

le  village  de  Kauchiakua,  sans  pouvoir  progresser  plus 
loin. 

A  8  h.  45,  deux  nouvelles  batteries  ennemies  quittent 
Nanshan  et  gagnent  les  crêtes  au  Sud-Ouest  (1). 

A  9  heures,  presque  toutes  les  pièces  de  position  de 
Fennemi  sont  réduites  au  silence. 

Le  4®  régiment  d'artillerie  fait  alors  un  nouveau  bond 
de  500  mètres,  et  prend  position  au  Sud  de  Hsikuanwai. 

La  droite  de  la  4*  division  est  toujours  tenue  en  respect 
par  le  feu  de  deux  batteries  ennemies  postées  près  de 
de  Nankuanling,  qui  échangent  également  des  coups 
avec  les  canonnières. 

La  1'®  division,  qui  occupait  à  6  heures  le  front  pres- 
crit, s'était  trouvée  en  flèche  par  rapport  à  ses  voisines, 
et  forcée  de  les  attendre;  pour  se  soustraire  au  feu  de 
Vartillerie  adverse,  elle  se  retrancha  sommairement  et 
souffrit  peu. 

A  8  h.  20,  voyant  une  accalmie  dans  la  canonnade 
ennemie,  la  première  ligne  part  à  Tattaque,  entre  dans 
la  zone  meurtrière  du  feu  de  finfanterie  et  des  mitrail- 
leuses, et  continue  à  progresser  jusqu'à  une  distance 
variant  de  600  à  400  mètres  des  tranchées  russes  ;  puis 
les  hommes  se  couchent  et  ouvrent  le  feu  ;  des  tranchées 
s'ébauchent  rapidement  (2). 

Le  1*1'  régiment  d'artillerie,  posté  à  Hsiaoshinshan,  et 
le  14^,  à  Chiulichuang,  ont  couvert  la  marche  d'ap- 
proche. 

A  10  h.  30,  le  !•'  régiment  se  déplace  pour  venir  se 
poster  à  Chiulichuang,  à  meilleure  portée  de  la  position 
ennemie. 


(t)  Rttpport  japonais. 

(2)  Les  Japonais  se  plai^oeot  de  la  péouiie  d^outils  portatifs  à  Nan- 
»han.  La  proportion  (un  outil  de  terrassier  pour  trois  hommes)  fut 
augmentée  après  le  mois  de  juin. 

23 


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3U  LA.  OVBRB£.  RUSaiWAPQMAISK  N*  965. 

La  i'*  diykta»  a  déjà  àH  «ombler  les  inâ«s  de  la  ligne 
de  feu  au  moyen  de  ses  réserves  partielles,  et  le  général 
Oka  rtmet  i  aadÛ3positkMi.8DAfégjmeiitd*iafamterieB^3, 
moins  un  Htailloa. 

A  k.  3^  division,  rartiUecie  oiifvse  k  feu  à  S^  k.  30, 
tandis  que  Tinfanterie  reste  tervée  dant  ses  ttancbies. 

A  7  k.  56v  les  ehances  paraiâseiik  £avocabLe&  ;  ki  pre- 
mière ligne  se  porta-  en  avant;  à  droite,  k  6^  d'infaa- 
tffie  atteint  W  tak»  die  la  vaie  Cetvée,  au  Sud  de  la  sta- 
tion de  Kinehéou  ;  le  centre  et  la  gauche  sont  sujr  la 
ligne  Mikktun-Yingchiakeu  ;  la  g^aehe  souffre  partieu- 
lièrement  du  feu  des  tranchées  de  Ckichiatun^  et  de 
l'artillerie  en  position  au  Sud  de  Tabngshin. 

Oa.  fait  appel  aux  réserves  partielles^  le  première  ligiae 
repari  et,  à  9  Ikeiures,  elle  tient  la  ligne  :  YimgcfaiatuE 
(talus  de  la  voie),  village  de  Kouakiatun,  et  chemin  de 
fer  à  rOuest,  village  de  Makiatun,  Yingchiaken.. 

Impossible  de  progressttr  plus  loin^  sous  ie  feu  vio- 
lent parti  des  tranchées  ;  Tenneoii  sa  renforce  sur  son 
aile  droite  ;  à  9  h.  30  une  batterie  à  tir  rapide  (8  piècesi 
postée  au  Sud  de  Tafangshin,  erihle  la  gauche  du 
18*  régiment;  uB/e  canonnière  ennemie  (Ifi  Boàr)  dé- 
bouche de  derrière  le  {H'omontoixe  de  Talienwan^  et 
prend  les  troupes  à  revers  sous  soa  feu.  La  3.^  division 
se  trouve  paralysée,  et  tou&  ses  éléAents,  engagés  «o 
non,  ne  peuvent  que  s'abriter^  A  11  heures,  la  commaa- 
dement  la  renforce  du  2*  bataillon  du  3®  d'infanterie 
(moins  la  6®  compagnie,  dernière  réserve).  , 

Suc  tout  le  front  de  la  3^  division,  des  tentatives  d'as-    I 
saut  se  produisent  sans  succès  :  le  feu  et  les  défenses 
accessoires  les  font   échouer,   et  les   pertes   s'accamu- 
lent  (1);  l'artillerie  de  campagne  est  sans  effet  sur  les 
ouvrages  russes,  bien  qu'elle   se  soit   rapprochée  par 


(1)  Heureusement  les  fougasses  ne  jouèirâLt  ptft« 


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N«  9GI>.  Uk  aVSBRB  RUSSO-JAPONAISE.  366 

boùâa  soeoesaifs  de  500  à  800  mètre»  d*ampUtude, 
aussitôt  que  le  génie  a  pu  lui  préparer  des  épaulements 
nouveaux.  Des  projeetiles  japonais  des  canonnières 
dépassent  la  crête  ennemie  et  viennent  éclater  dans  les 
troupes  de  la  3*  division;  à  1  heure,  quatre  chaloupes  à 
vapeur  russes,  chargées  de  troupes,  font  ui^  menace  de 
débarquement  vers  Uoantai  ;  on  leur  oppose  en  hÀte 
quelques  pelotons,  de  cavalerie  pied  à  terre. 

La  situation  se prolcmge,  sans  modifications;  l'inutilité 
des  attaques  étant  manifeste,  les  chefs  des  fractions  de 
première  ligne  font  couvrir  leurs  hommes  et  se  bornent 
é  rester  aux  aguets,  prêts  à  appuyer  la  première  attaque 
partielle  qui  prendra  pied  sur  la  position  ennemie. 

Voyons  maintenant  ce  qui  se  passe  du  cêté  russe  : 
Le  colonel  Trétiakov  a  posté  tout  son  monde  dans  les 
tranchées;  en  arrière  de  la  batterie  n^  15,  à  sa  gauche, 
il  a  gardé  comme  réserve  deux  compagnies  du  14®.  Il 
est,  de  sa  personne,,  à  la  redoute  n^  13. 

La  première  nouvelle  de  Tattaque  du  matin  lui  par- 
vient en  même  temps  que  rentrent  les  défenseurs  de 
Kinchéou. 

Presque  aussit6t  les  projectiles  ennemis  commencent 
à  tomber  sur  les  batteries,  qui  disparaissent  dans  des 
nuages  de  poussière  et  de  famée.  Toutes  les  communica- 
tions téléphoniques  aériennes  sont  hachées  ;  il  est  impos* 
sible  de  donner  aux  batteries  de  la  défense  une  direc- 
tion d'ensemble  ;  force  est  de  les  laisser  agir  isolément. 
Le  colonel  essaye  vainement  de  se  tenir  en  liaison  avec 
elles  par  des  plantons  à  pied  :  presque  tous  les  porteurs 
d  ordres  tombent  en  route. 

La  gauche  souffre  particulièrement  du  tir  des  pièces 
de  gros  calibre  des  canonnières;  la  batterie  n®  15  est 
bouleversée,  et  les  tranchées  de  la  grève  deviennent 
inhabitables,  il  faut  les  évacuer  (éclaireurs  des  13^  et 
14®  régiments). 


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356  LÀ  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  N*  965. 

Peu  à  peu  les  munitions  se  font  rares,  le  tir  se  ralentit 
pour  cesser  vers  9  heures,  sauf  à  la  batterie  n®  5,  qui 
continue  le  feu  par  intermittences  jusqu^à  (1  heures; 
plusieurs  dépôts  de  projectiles  ont  sauté. 

L*attaque  de  Tinfanterie  ennemie  se  produit  sur  un 
vaste  demi-cercle  ;  on  voit  les  chaînes  marcher  en  bon 
ordre,  se  coucher  pour  respirer,  et  repartir  sans  cesser 
de  se  rapprocher  des  tranchées  (1).  La  canonnade  japo- 
naise ne  s'interrompt  pas  un  instant,  les  shrapnels 
alternant  avec  les  obus  explosifs  (2). 

Vers  10  heures,  sur  le  flanc  gauche,  Tadversaire  est 
à  400  pas  ;  sur  le  centre*  il  est  i  600  pas,  et  multiplie 
les  attaques  contre  la  lunette  n?  4  ;  sur  le  flanc  droit,  il 
s*est  approché  à  800-1,200  pas. 

Les  tirailleurs  disposés  dans  les  tranchées,  et  bien 
abrités  contre  le  feu  d'artillerie,  out  commencé  à  cribler 
les  chaînes  ennemies  à  longue  portée  ;  leur  tir,  d'abord 
assez  lent,  augmente  d'intensité  à  mesure  que  l'attaque 
se  rapproche;  à  10  heures,  il  atteint  toute  sa  puissance 
et  le  fracas  devient  assourdissant. 

Le  tir  de  Tartillerie  ennemie  s'est  reporté  presque 
exclusivement  sur  les  ouvrages  intérieurs  de  la  position, 
par  crainte  d'atteindre  les  troupes  de  Fattaque,  en  bat- 
tant les  tranchées  de  première  ligne. 

Le  feu  des  canonnières  japonaises,  par  contre,  bat 
tour  à  tour  les  tranchées,  les  abris  blindés  et  les  batte- 
ries, favorisant  la  marche  enveloppante  de  la  4*  division, 
dont  la  droite  (8«  et  37^  régiments),  entre  11  heures  et 
midi,  prend  pied  dans  les  tranchées  du  rivage  abandon- 
nées par  les  Russes  ;  une  partie  des  troupes  ont  cheminé 
dans  la  mer. 
A  midi,  une  accalmie  se  produit  dans  le  feu  de  ^a^ 


(1)  Rapport  russe  sur  la  défense  de  Riochéou. 

(2)  Jbid. 


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i-r-l- 


N*  %5.  LA  aUBRRE  RUSSO- JAPONAISE.  357 

tillerie  japonaise,  les  canonnières  ont  été  contraintes, 
par  la  marée  descendante,  à  s'éloigner  du  rivage. 

Le  colonel  Trétiakov  put  enfin  faire  parvenir  ses  rap- 
ports au  général  Nadéioe  :  «  La  situation  n^est  pas  com- 
promise ;  toutefois,  il  est  nécessaire  de  renforcer  le 
3«  régiment,  surtout  vers  le  flanc  gauche,  car  les  réserves 
partielles  ont.  été  engagées.  » 

Nadéine  fut  asse^  surpris,  car,  sur  la  foi  d'un  rensei- 
gnement non  contrôlé,  il  avait  déjà  télégraphié  de 
Tafangshin  à  StOssel  à  Port-Arthur  que  Tennemi,  battu, 
se  repliait  (4).  Néanmoins,  il  donna  Tordre  à  deux  batail- 
lons du  14®,  sous  les  ordres  du  lieutenant-colonel  prince 
Machtabéli,  de  se  porter  vers  le  flanc  gauche,  à  la  dis- 
position du  colonel  Trétiakov. 

C'est  alors  (midi)  que  le  général  Fock  fait  son  appari- 
tion. Il  commence  par  arrêter  les  renforts  envoyés  par 
Nadéine,  s'entètant  dans  son  parti-pris  :  dans  une  dis- 
cussion antérieure  avec  Trétiakov  au  sujet  des  effectifs 
nécessaires  pour  occuper  la  position,  il  a  déclaré  qu'elle 
est  défendable  avec  deux  compagnies,  en  espaçant  les 
tirailleurs  à  vingt  pas  d'intervalle. 

Il  se  porte  sur  la  hauteur  à  l'Ouest  de  Tafangshin,  et  se 
rend  compte  de  la  situation;  précisément,  à  1  h.  30,  le 
feu  de  l'ennemi  recommence  avec  intensité,  et  la  posi- 
tion disparaît  de  nouveau  dans  un  nuage  de  fumée  et 
de  poussière.  Fock  se  décide  à  envoyer  les  6®  et  7®  com- 
pagnies du  14*  à  Trétiakov,  vers  la  batterie  n®  15,  avec 
recommandation  d'éviter  de  les  pousser  dans  les  tran- 
chées de  gauche,  visiblement  inhabitables;  il  réitère 
Tordre  de  tenir  à  tout  prix. 

Puis  il  télégraphie  è  Stôssel  :  «  La  situation  est  beau- 
coup plus  mauvaise  qu'à  Chipka  (2).  » 


(1)  Procès  de  Stôssel,  déposition  du  général  Fock. 

(2)  Guerre  russo-turque. 


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368  hk  OUERRB  KUS80-JAP0NAISB.  V  9S^. 

Il  retourne  à  Tafangshin,  où  il  restera  jusqu'au  «sr, 
agitant  de  vagues  projeta  de  contre-offensive,  refitsant 
des  renforts,  bref,  ne  se  décidant  à  rien. 

A  3  heures,  le  télégramme  suivant  loi  parnent  de 
Stôssel  : 

Inutile  de  pousser  le  combat  jusqu'à  subir  de  grandes  pertes;  Tisms- 
tant  est  de  ne  pas  permettre  à  Vennemi  d'investir  étroitement  Pi/ri- 
Arthur. 

Côté  japonais^  deuxième  période  de  f  attaque.  —  L'en- 
gagement, de  midi  au  coucher  du  soleil,  garde  les 
B[>èmes  caractères  :  canonnade  intermittente,  car  les 
munitions  commencent  à  se  &ire  rares,  appel  à  des 
volontaires  pour  des  offensives  partielles,  qui  se  brisent 
devant  les  défenses  accessoires  et  la  fusillade  de  la 
défense;  énervement  jusqu^an  désespoir  des  cadres- 
troupes;  angoisses  du  commandement.  On  sVffbrce 
d'approvisionner  les  batteries  en  envoyant  les  caissons 
se  reoompléter  sur  les  magasins  créés  avant  la  bataille, 
puisqu'il  n'y  a  pas  de  parcs. 

Le  temps  se  perd  et  le  jour  baisse . 

Quelques  batteries  se  rapprochent  A  4,200  ou  4,500 
mètres  des  tranchées  ennemies  pour  tâcher  de  détruire 
les  abris  de  mitrailleuses;  elles  ne  parviennent  même 
pas  à  les  repérer. 

Aux  comptes  rendus  des  divisions,  le  général  Oku 
répond  en  maintenant  Tordre  d'attaquer. 

Dans  la  baie  de  Kinchéou,  la  flottille  se  rapproche  de 
terre,  avec  la  marée,  et  recommence  son  tir;  la  droite 
de  la  4«  division  (7®  brigade)  gagne  du  terrain,  s'infiltre 
dans  les  trois  dojigas  (crevasses)  qui  descendent  des 
batteries  10  et  il,  et  prend  pied  dans  les  tranchées 
situées  sous  ces  batteries.  Enfin,  à  4  h.  30,  un  groupe 
déterminé  saute  sur  la  batterie  n®  10,  et  y  plante  le  dra- 
peau japonais  ;  la  première  brèche  est  ouverte  dans  la 
défense  ennemie. 


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j 


H*  965.  rA  G'DEBItE  ITDSSO- JAPONAISE.  359 

Du  oMé  Tiïsse,  1^8  impressions  traduiles  par  des 
témoÎDs  oculaires  ne  sont  pas  mokrs  poignairtes. 

Les  tîraîlleurs  sont  toujours  en  action,  dans  leurs  tran- 
chées, avec  des  périodes  de  «aime  et  des  périodes  et  Hk 
assez  intesse  pour  que  les  boîs  de  fmsils  brùleirt';  les 
eirploflàons  incessantes,  uvec  pluie  de  baltes,  mitraille 
d'éduts  4e  métal  et  de  'eaaiikmx,  vapeurs  délétères,  agis- 
sent pmssamn'ent  sur  tes  nerSs  de  tous;  la  fatigne,  la 
faim,  la  soif  se  font  sentir  (t).  Les  compagnies  ^u  flanc 
gat^che  soDft  particulière  ment  éprouvées  ;  hachées  pen- 
dant toute  la  matinée  sous  le  feu  des  canonnières, 
dans  les  tranchées  prises  d'écharpe,  elles  ont  dû  se 
replier  sur  les  retranchements  de  deuxième  ligne,  où 
Aies  Bont,  é  pattir  de  midi,  sous  la  menace  de  l'abor- 
daçe  ;  toujours  battues  au  Nord  par  Tartillerie  de  cam- 
pagne, elles  recommencent,  A  3  heures,  à  souffrir  du  feu 
de  la  flottille. 

L'aftîllerie  lusse  ^cinq  batteries),  des  hauteurs  de 
Nankuanling,  est  trop  loin  pour  soutenir  efficacement  la 
défense. 

Le  eokmel  Trétiakov  a  fait  passer  quelques  rapports 
par  des  plantons  à  pied,  sans  receroir  de  réponse. 

A  4  iKures,  il  expédie  un  cauonnier  monté  (nommé 
Yanov)  avec  demande  de  secours  ;  le  messager  atteint  le 
général  Nad^ine,  qui  le  renvoie  au  général  Fock,  lequel 
l'accueille  par  des  injures  (2)  • 

A  5  heures,  le  capitaine  du  génie  von  Schwartz,  qui 
s'est  tenu  toute  la  journée  auprès  de  Trétiakov,  part  à 
son  tour,  pour  implorer  du  secours  ;  le  général  Nadéine 
lui  répond  que  Fock  a  arrêté  les  renforts  envoyés  par 
lui. 
Schwartz  oourt  s^adresser  au  général  Fock,   lequel 


{])  11  n'y  a  pus  3*eaa  àNanshan,  et  les  réservoirs  ont  étë  détruits. 
(2)  Procès  'Slôssel,  déposition  de  TrétialLor. 


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360  LA  QUBRRB  RU880.JAPONAISB.  M*  965. 

Taccueille  également  avec  violence  et  déclare  qu'il  n  en- 
verra pas  un  homme,  et  que  d'ailleurs  un  télégramme, 
reçu  à  3  h.  30,  de  StOssel,  prescrit  de  ne  pas  faire  ane 
défense  à  outrance;  toutefois,  à  6  heures,  il  envoie 
encore  deux  compagnies  du  i4®  au  flanc  gauche. 

Fock  expédie,  vers  6  h.  (5,  un  messager  i  Trétiakov, 
pour  ordonner  la  retraite;  le  planton,  cheminant  poarse 
défiler  du  feu,  vient  tomber  dans  la  tranchée  en  avant 
de  la  batterie  n°  11,  au  milieu  de  la  compagnie  7/5% 
d'où  on  le  renvoie  à  Trétiakov,  à  la  batterie  n^  13  ;  mais 
il  a  eu  le  temps  de  causer,  et  le  bruit  s'est  répanda, 
comme  une  traînée  de  poudre,  que  Tordre  de  retraite  est 
enfin  arrivé. 

Spontanément,  la  compagnie  7/5*  et  sa  voisine,  la  5/5% 
se  replient  sur  la  batterie  n^  12,  tandis  que  l'ennemi  se 
jette  sur  les  tranchées  et  la  batterie  n^  1 1 . 

Trétiakov  donne  l'ordre  de  déployer  les  deux  compa- 
gnies du  14®,  qui  viennent  d'arriver,  pour  contre-atta- 
quer  là  droite  japonaise  entre  les  batteries  n^  15  et  n^  42, 
mais  elles  se  bornent  à  tirailler  sans  avancer. 

En  outre,  sentant  l'impossibilité  d'une  retraite,  de 
jour,  sous  le  feu,  il  prescrit  de  tenir  les  tranchées  jus- 
qu'à la  nuit,  mais  les  circonstances  sont  plus  fortes  que 
sa  volonté. 

Les  défenseurs  de  la  redoute  n®  9,  fusillés  A  revers, 
lâchent  pied,  et  filent  par  le  ravin,  sur  la  redoute  cen- 
trale; le  mouvement  s'étend  de  proche  en  proche  jus- 
qu'au flanc  droit;  les  tranchées  sont  évacuées,  et,  i 
7  h.  30,  une  cohue  informe  dévale  vers  le  Sud,  franchis- 
sant ravins  et  obstacles,  sous  le  feu  meurtrier  des  élé- 
ments les  plus  avancés  desl'*  et  3®  divisions  japonaises, 
qui  gagnent  les  hauteurs  et  tirent  dans  le  tas. 

A  la  gauche,  les  défenseurs  de  la  batterie  n*  15 
viennent  dans  l'obscurité  se  jeter  dans  les  réseaux  de  fils 
de  fer  qui  couvrent  le  revers  de  la  position,  s'arrétenl, 
tourbillonnent,   et  sont  presque  anéantis  par  le  feu  de 


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N*  965.  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  364 

rennemi.  (Éclairears  des  13®  et  14^  :  sur  115  hommes,  il 
n'en  réchappe  que  18.) 

Les  Japonais  ne  poursuivent  pas  et  se  bornent  à 
occuper  les  défenses  du  front  Sud,  amenant  quelques 
pièces  entre  les  batteries  2  et  3. 

Un  bataillon  du  14®,  déployé  sur  la  crête  à  l'Est  de 
NaokuanliDg,  et  un  autre,  du  15®,  à  sa  gauche,  recueil- 
laient les  débris  du  5®  régiment. 

Dans  l'obscurité,  une  panique  se  produisit,  et  les 
troupes  se  fusillèrent  entre  elles  ;  on  tira  également  sur 
un  train  de  blessés  au  Sud  de  la  gare  de  Tafangshin. 

Quelques  éléments  s'étaient  portés  sur  Liushutun,  où 
on  les  embarqua  pour  Dalny. 

Les  troupes  japonaises  stationnèrent  sur  place  :  la 
4®  division,  à  TOuest  de  la  redoute  n®  13,  jusqu'au 
rivage;  la  1*^®  à  sa  gauche  jusqu'au  pied  des  pentes,  la 
3®  jusqu'à  la  baie  de  Hand. 

Une  partie  de  la  brigade  Nakamura,  de  la  1'®  division, 
portée  à  2,000  mètres  au  Sud,  formait  couverture  som- 
maire. 

Le  27,  Dalny  fut  évacué  par  les  Russes,  après  destruc- 
tion partielle  des  quais  par  la  mine  ;  les  arrière-gardes 
russes  quittèrent,  à  8  heures  du  matin,  les  hauteurs  de 
Tafangshin  et  de  Nankuanling  ;  la  retraite  continua  par 
ordre  jusqu'aux  positions  préparées  aux  défilés  des  mon- 
tagnes du  Loup,  qu'on  atteignit  le  29. 

Conclusion. 

Le  commandement  russe,  avons-nous  dit,  était  hanté, 
même  avant  la  guerre,  par  l'inquiétude  de  voir  des 
débarquements  ennemis  s'opérer  par  surprise  au  Sud  de 
l'isthme  de  Kinchéou,  dans  le  but  d'emporter  Port- 
Arthur  de  vive  force,  et  pourtant,  à  cette  époque, 
l'amiral  Alexéiev  affirmait  qu'une  défaite  de  la  flotte 


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362  LÀ  aUERfCS  RUnO-JAPONAI&B.  1*965. 

russe  par  la  flotte  japonaise  ne  paraissait  pas  possible. 
L'idée  dominante  était  donc  de  réserver  le  maxirnsm  de 
forces  à  la  défense  mobile,  et  d*en  consacrer  le  mini- 
main  i  la  défense  fixe  éloignée  de  la  place  ;  d'où  le  choix 
du  point  de  barrage  le  plus  étroit,  l'isthme  de  Kinchéon 
(ooBcIosion  de  Kouropatlâse  i  la  saite  de  son  voytge 
d^inspection  de  1903  et  des  manœuvres  de  forteresse 
exécutées  sous  sa  direction). 

Pour  quiconque  a  visité  le  terrain  de  Naasbaa,  il  est 
certain  que  l'isthme  est  une  excelleiifte  positioB  poar  an 
fort  d'arrèit  moderne,  avec  logements  et  abris  bétonnés 
et  artillerie  sous  cuirasse,  tena  par  nne  garnison  res- 
treinte, mais  bien  approvisionnée  en  vivres  et  en  muni- 
tions. 

C'est  encore  une  position  possiJ^e,  avec  des  organisa- 
tions semi-permanentes,  à  conditioB  qoe  sa  Hgne  de  feu 
puisse  être  prolongée  sur  les  flancs  par  la  coopération 
d'une  flotte,  c'est-àrdire  que  le  paiti  de  la  défense  soit 
maître  de  la  mer.  Autrement  son  artillerie,  forcément 
limitée  par  le  terrain  à  un  nombre  de  pièces  restreint, 
est  vouée  à  l'impuissance  devant  une  artillerie  adverse 
pratiquement  illimitée,  de  niêTne  que  son  infanterie, 
obligée  par  le  canon  ennemi  de  laisser  parvenir  l'attaqne 
jusqu'aux  petites  distances,  n'est  pas  maîtresse  de  s'en 
aller  «  à  temps  )». 

€e  n'est  pas  un  raisonnement  après  coup,  l'histoire 
en  main,  mais  un  point  de  doctrine. 

Il  est  certain  que  c'est  en  comptant  sur  la  maîtrise  de 
la  mer  qu'on  étudia  et  qu'on  entreprit  les  défenses  de 
Nanshan. 

Après  la  surprise  du  8  février,  après,  surtout,  la  mort 
de  l'amiral  Makarov,  le  13  avril,  la  flotte  russe  s'avona 
vaincue* 

Dès  lors,  quelle  que  fût  la  valenr  des  travaux  exé- 
cutés, la  défense  de  la  position  de  Nanshan  ne  se  jus- 
tifiait plus  :  elle  ne  valait  pas  l'anéantissement  possible 


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N«  965.  LA  GUBRRB  KX7880-JAPONAISE.  363 

d  un  régiment  (1),  quelles  que  fussent  les  pertes  infli- 
gées à  Tattaque,  parce  que  c'était  l'effort  d'un  jour,  sans 
suites  possibles  pour  le  lendemain  ;  le  général  Fock  le 
sentait  si  bien  qu'instinctivement  il  se  refusa  à  soutemr 
le  S^  régiment;  sans  vouloir  diminuer  Tbérolsme  de  cette 
brave  troupe  qui  atteignit,  dans  le  combat  du  M  mai, 
le9  limites  des  forces  humaines,  il  nous  est  permis  de 
croire  que  l'acharnement  de  sa  défense  est  dû  en  partie 
au  sentiment  de  tous,  du  colonel  Trétiakov  jusqu'aa  der- 
nier tirailleur  qu'il  était  impossible  de  quitter  la  place 
avant  la  nuit. 

Il  va  de  soi,  d'autre  part,  que  le  choix  de  Nanshan  ne 
se  prêtait  pas  à  une  idée  de  contre-offensive,  si  jamais 
elle  a  existé  dans  l'esprit  du  commandement  russe. 

Si  le  bon  sens  suffisait  à  prouver,  a  priori^  que  des 
débarquements  sérieux  n'auraient  pas  lieu  au  Sud  de 
Kinchéou,  en  tout  cas,  à  dater  des  renseignements  du 
6  mai,  les  doutes  disparaissaient,  et  toute  la  4*  division 
(au  moins)  devenait  disponible  pour  la  défense  éloignée 
de  Port- Arthur,  avec  l'appoint  de  l'artillerie  de  la  7®  divi- 
sion. Avec  un  effectif  pareil,  c'est  la  ligne  des  crêtes  de 
Nankuanling  qui  devenait  la  véritable  position  de  résis- 
tance, avec  Nanshan  comme  poste  avancé.  Le  comman- 
dement avait  10,000  travailleurs  disponibles  pour  l'amé- 
nager, et  n'eùt-il  joui  que  d*une  semaine  de  répit,  que  le 
but  à  atteindre  valait  l'effort. 

L'armée  japonaise,  réduite  à  déboucher  de  l'isthme 
sur  3,500  mètres  de  front,  sans  emplacements  pour  son 
artillerie,  à  4,000  mètres  de  distance  d'une  position  de 
front  double,  garnie  de  60  pièces  fixes  appuyées  par 
56  pièces  mobiles  à  tir  rapide,  assurant  de  bons  champs 
de  tir  à  Tinfanterie,  ainsi  que  des  masques  pour  la 
manœuvre  des  réserves,  l'armée  japonaise  aurait  eu. 


(1)  La  garnison  bloquée  ne  se  renouvelle  pas  comme  l'attaque. 


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364  LA  OUBRRB  RU680-JAP0NAI8B.  H*  965. 

pour  triompher,  à  résoudre  un  problème  singulièremeui 
ardu. 

£n  dehors  de  ces  considérations  générales,  y  a4-il  an 
enseignement  pratique  à  tirer  de  la  bataille  de  Nanshan? 
Non,  si  l'on  se  restreint  au  seul  point  de  vue  manœuvre: 
Tenlèvement  de  Tisthme  de  Kinchéou  ne  comportait 
qu'une  vaste  action  de  front,  tous  moyens  réunis,  avec 
Tespoir  que  la  résistance  finirait  par  crever  quelque 
part.  Oui,  si  on  considère  Tétude  du  combat,  du  obié 
japonais,  comme  une  leçon  de  caractère  :  la  volonté, 
Tentètement  même  du  commandement,  Ténergie  et 
Tesprit  de  sacrifice  des  sous-ordres  ont  eu  à  s'exercer 
sur  la  tâche  la  plus  ingrate  qui  soit,  l'action  brutale  et 
sans  combinaisons  d'une  lutte  exclusivement  d'asare, 
et  sans  l'excitation  de  la  bataille  en  rase  campagne  où 
l'acharnement  même  du  combat  de  front  assure  la  possi- 
bilité d'entamer  la  manœuvre  qui  pourra  être  décisive. 

{A  suivre.)  (189) 


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*r^WW*k'    r  ^^ 


N«%5. 


LA  GUBRRB  RUSSO-JAPONAISE. 


366 


ANNEXE  N«  1. 


Pbrtis  DB8  Russes. 

Ofli«i<n.  Tro«p«. 

Taég 7  7*8  (1) 

Disparus 10  » 

Blessés 7  564 

Total 24  1,312 

Les  Japonais  enterrèrent  700  cadavres  russes,  et  firent  quelques  pri- 
sonniers, tous  blessés. 

Tués  pendant  le  combat  (2) 3S0 

Pendant  la  retraite 650 


PiRTBS  DBS  Japonais. 

Offleien 


Troape 


Tm««.  BlaMé*. 

!'•  division 14  41 

3«  division 6  32 

4*  division 8  38 

1**  brigade  d*artillerie »  5 

5«  bataillon  du  génie 1  » 

Total 29  116 


Tués.        BlMséi. 


202 

161 

298 

15 

5 


1,142 

1,222 

1,303 

43 

8 


681      3,718 


(1)  Y  compris  les  disparus. 

(2)  D'après  le  capitaine  von  Schwartz. 


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366  LA  aU£BRS  BUâSO-JAJPOHAiaB.  H*  965. 


ANNEXR  Ko  2. 


GoilSOMMAXIOlf  0B8  KOBITIOIIS. 

Russes. 

Artillerie  de  la  position 7,297  coups. 

Artillerie  à  tir  rapide  de  campag^ne (?) 

Cartouche* 738,000 

Japonais. 

ArUUerle.  Skrapnela.   Obw«irM<** 

i ^  division 6,015  430 

3«  division 3,249  462 

4«  division 5,000  806 

i  «  brigade  d'artillerie 46,038  2,029 

Total 30,302     3,747 

Total  efiNÉftAL 34,049 

Total  des  pièces  en  ligne  :  498  (de  campagne). 
Nombre  de  coups  tirés  par  pièce  :  172  (153  shrapnels,  19  (^us). 
(Pour  mémoire  :  approvisionnement  de  la  batterie  dans  le  régiment  : 
197  coups  par  pièce.) 


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N*  %5.  LÀ  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  367 


ANNEXE  No  3. 


Ordre  de  bataille  de  la  U*  armée  japonaise. 

Général  baron.  ÛEU,  commandant  en  cheL 
GéBéfiil  dm  hri^td*  Qcbuu,  obof  (Tétat-majar. 

ire  dîuùion  (ToJdo). 

Général  prince  Fushimi,  commandant. 
Colonel  HosHiNO»  chef  d'état-major. 

ir«  brigade  d^infanterie,  général  Matsuhura. 
i"'  et  15*  régiments. 

2«  brigade  d*infanterie,  général  Nakamura. 
2*  et  3*  régiments  d'infantenic. 

i«r  régiment  de  cavalerie; 

i^r  régiment  d'artillerie; 

1*'  bataillon  du  génie  ; 

!"•  bataillon  du  train; 

Détachement  de  mitrailleuses. 

3*  division  (Nagoya). 

Général  OemEM,  tomnandani. 
Caiooel  SHUiiàliORA,  ehe£  d'étai-major. 
5*  brigaile  d'infanterie^  général  Yahagushu 

6«  et  33*  régiments. 
17'  brigade  d'infanterie,  colonel  Ishihara. 

i8*  et  31*  régiments. 
3*  végtmant  de  aaTalarie,  etc. 
Délach^meiMb  de  ndtrailleusaa.. 

4"  division  (Osaka). 

7*  brigade  d'infanterie,  général  Nishijika. 

8«  et  37»  régiments, 
i^  brigade  d'infanterie/ général  AiiDO. 

9«  et  38*  régiments. 
4^  régimeat  da  oavalerie,  etc. 
1'*  brigade  d'artillerie  de  campagne,  général  (JcHlTAMAr 

13%  li«  et  15*  régiments. 


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T-  r^    V»  ■< 


L.BS 


MANOEUVRES  IMPÉRIALES  ALLEMANDES 

EN    1907 


III 

OBSERVATIONS. 

La  direction  des  manœuvres.  —  L'abandon  des  erre- 
ments anciens,  se  rapportant  au  rôle  de  la  direction 
des  manœuvres,  imposé  par  le  général  de  Moltke  dès 
son  arrivée  à  la  tète  du  Grand  État-Major  avait  été  una- 
nimement approuvé  après  les  manœuvres  de  1906. 
Aussi,  longtemps  avant  la  période  des  manœuvres 
de  1907,  la  presse  allemande  signalait  les  heureux  résul- 
tats que  cette  modification  avait  déjà  produits  ;  elle  lais- 
sait entendre  qu'aux  manœuvres  impériales  prochaines, 
plus  encore  qu'aux  précédentes,  les  chefs  de  parti  et  les 
troupes  seraient  placés  dans  des  conditions  tout  à  fait 
conformes  à  celles  de  la  guerre  ;  dans  ce  but,  la  direc- 
tion ne  ferait  connaître  qu'au  dernier  moment  les  zones 
de  concentration,  les  situations  générale  et  particulières 
des  deux  adversaires. 

Il  ne  faudrait  cependant  pas  s'exagérer  la  discrétion 
observée  sur  ces  derniers  points.  D'une  part,  les 
comptes  rendus  de  la  presse  avaient  donné  depuis  long- 
temps la  composition  générale  des  partis,  de  force  équi- 


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N*  965.  LES  MANŒUVRES  IMPÉRIALES  ALLEMANDES  369 

valeote,  etreoseigné  sur  les  emplacements  des  quartiers 
généraux  de  l'Empereur,  du  Ministre  de  la  guerre  et  de 
la  Direction  ;  d'autre  part,  la  préparation  artificielle  du 
terrain  (réseau  télégraphique,  magasins  de  vivres  et  de 
fourrages...)  complétait  ces  renseignements.  On  con- 
naissait ainsi  le  terrain  sur  lequel  les  opérations  devaient 
se  dérouler  et  on  pouvait,  à  l'avance,  se  faire  une  idée 
même  de  ces  opérations  qui  se  trouvaient  limitées,  dans 
leur  amplitude  et  dans  leur  direction,  par  le  choix  d'un 
terrain  si  spécial. 

  part  ces  indiscrétions  d'ordre  général  inévitables, 
la  concentration  des  deux  partis  et  leurs  ordres  de 
bataille  définitifs  n'ont  été  connus  en  réalité,  semble-t-il, 
de  chacun  des  adversaires  que  le  jour  même  de  l'ouver- 
ture des  hostilités. 

Afin  de  laisser  en  particulier  une  plus  large  part  à 
l'initiative  des  commandants  de  parti,  la  Direction 
leur  a  laissé  le  soin  de  fixer  les  points  de  débarquements 
des  troupes  tirées  de  régions  assez  lointaines,  venues 
pour  augmenter  les  effectifs  normaux  des  YII®  et 
X^  corps.  C'est  là  une  innovation  d'un  caractère  tout 
spécial  ;  son  exécution  pratique  n'a  présenté  aucune  dif- 
ficulté. 

Au  cours  des  deux  premières  journées  des  manœuvres, 
fidèle  à  son  principe  de  non-intervention,  le  général  de 
Moltke  a  laissé  carte  blanche  aux  deux  partis. 

Ce  fait  est  incontestable  et,  dès  le  début,  les  opéra- 
tions se  sont  déroulées  dans  des  conditions  bien  diffé- 
rentes de  celles  qui  avaient  été  prévues  à  Berlin  :  dès  la 
deuxième  journée  le  parti  rouge  dépassait  de  beaucoup, 
vers  le  Sud,  la  zone  prévue  pour  sa  dislocation  et  ses 
embarquements,  tandis  que  le  général  von  Bissing, 
cédant  dans  chacune  de  ces  journées  des  zones  pro- 
fondes de  terrain,  dépassait  la  ligne  des  magasins  de 
ravitaillement  de  son  parti. 

24 


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370  LB8  UANŒUYRBS  IMFÉBLLLBS  ALLEUA19DBS        N*  9». 

Ces  observations  n*ont  évidanment  qu'an  intérêt 
relatif,  mais  elles  permettent  de  penser  que  la  Diiec> 
ti<Hi,  en  n'imposant  aucune  condition  particnlière  de 
manœuvre,  a  peut-être  été  la  cause  du  sormenage 
physique  de  la  troupe,  qui  a  caractérisé  cette  première 
période. 

En  outre,  de  ces  magasins,  placés  sur  le  terrain 
occupé  par  Tennemi,  allaient  partir  vers  les  troupes 
rouges  les  convois  de  vivres  journaliers;  ces  convois, 
obligés  de  se  mouvoir,  neutralisés  il  est  vrai,  à  tra?erâ 
les  lignes  ennemies,  devaient  donner  à  la  forme  exté- 
rieure du  ravitaillement  un  aspect  bien  élMgné  de  la 
M  Kriegsmftssigkeit  ». 

La  fatigue  des  troupes,  auxquelles  des  efforts  considé- 
rables avaient  été  imposés  au  cours  des  deux  premières 
joumées;  Textrème  confusion  dans  laquelle  s'étaient 
trouvées  une  grande  partie  des  troupes  à  la  suite  de 
la  manœuvre  de  nuit  du  9  au  10  serptembre,  manœuvre 
à  laquelle  TErapereur  devait  réserver  une  sévère  cri- 
tique; la  surprise  de  voir  les  troupes  bleues»  placées 
dans  une  situation  bien  déterminée,  se  dérober  par  la 
distance  aux  coups  du  parti  rouge, . . .  ont  provoqué, 
vraisemblablement,  dès  le  deuxième  jour  au  soir  Tin- 
tervention  de  la  Direction. 

De  fait,  pour  la  troisième  journée,  aucun  mouvement 
ne  commença  avant  6  heures  du  matin  et  il  semble  avssi 
qu'une  certaine  pression  exercée  par  la  Direction  sur  le 
commandement  du  parti  rouge  l'ait  conduit  à  changer 
une  décision  déjà  prise  pour  la  manœuvre  de  cette 
journée. 

On  a  beaucoup  critiqué,  en  Allemagne,  l'organisation 
générale  de  nos  dernières  manœuvres,  préparées  encore 
trop  minutieusement.  Les  feuilles  allemandes  ont  insisté 
sur  l'action  continue  de  la  Direction  des  manœuvres  sur 
les  chefs  de  parti,  sans  doute  dans  le  but  de  faire  res- 


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-^"^mm^^m 


sortir  la  différence  des  méthodes  actuellement  em- 
ployées dans  les  deux  armées. 

Certes,  on  ne  saurait  laisser  trop  d'initiative  anx  chefs 
de  parti,  mais  à  la  gnerre,  ponr  limiter  les  efforts  et  arrê- 
ter les  invraisemblances,  il  intervient  quantité  de  facteurs 
qui  ne  se  manifestent  pas  en  temps  de  paix  et  que  ne 
saurait  remplacer  l'arbitrage  le  mieux  organisé. 

Entre  un  enserrement  trop  étrmt,  détruisant  tout 
allant,  et  une  liberté  absolue  avec  laquelle  on  peut 
oublier  le  maximum  d'efforts  à  demander  aux  troupes, 
composées  en  partie  de  réservistes  et  que  ne  soutient 
pas  le  moral  particulier  qui  prend  naissance  à  la  guerre, 
il  y  a  un  pas  bien  grand.  C'est,  semble-t-il,  entre  ces 
deux  limites  extrêmes  que  la  Direction,  par  une  inter^ 
vention  opportune,  peut  guider  l'activité  des  chefs  de 
parti  au  mieux  de  l'intérêt  général. 

Les  ai^fntres.  —  L'arbitrage  s'est  fait,  au  cours  de  ces 
manceuvres,  sous  une  forme  nouvelle  qui  mérite  d'être 
particulièrement  mentionnée. 

L'Empereur,  chef  des  arbitres,  disposait  de  quatre 
généraux  arbitres  du  grade  de  commandant  de  corps 
d'armée  ;  auprès  de  ces  arbitres  fonctionnaient  des  états- 
majors  spéciaux  comprenant  au  total  i6  généraux  et 
colonels  sous-arbitres,  60  colonels,  majors  et  capitaines 
adjoints,  20  officiers  de  renseignements  et,  éventuelle- 
ment, des  officiers  de  tous  grades  prélevés  temporaire- 
ment sur  les  corps  de  troupe. 

A  chaque  état-major  étaient  rattachés  des  estafettes, 
cyclistes,  motocyclistes,  automobiles  et  des  détache- 
ments de  télégraphistes  munis  d'appareils  optiques. 

Pour  chaque  journée  de  manœuvre  le  terrain  des  opé- 
rations était  réparti,  par  zones  perpendiculaires  au  front, 
entre  les  arbitres  tenus  en  communication  constante  avec 
TEmpereur. 

Dans  sa  zone,  l'arbitre  est  continuellement  mis  au 


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372  LES  MANŒUVRES  IMPÉRIALES  ALLEMANDES         N«  965. 

courant  des  intentions  du  commandement  et  des  com- 
mandants des  grosses  unités;  d'après  les  mouvements 
des  troupes  et  les  dispositions  prises,  il  impose  ses  déci- 
sions après  en  avoir  —  s'il  est  utile  —  référé  à  l'Em- 
pereur. 

Cette  manière  de  procéder  exclut  toute  considération 
de  détail  et  oblige  l'arbitrage  à  limiter  son  action  aa 
mouvement  d'unités  d'un  ordre  déjà  élevé;  les  situa- 
tions sont,  pour  ainsi  dire,  kriegspielées  par  l'arbitre  et 
le  résultat  de  son  examen  est  transmis  immédiatement 
au  commandement.  Il  a  pu  en  résulter  de  la  part  des 
commandants  de  parti  des  décisions  b&tives,  traduites 
par  des  ordres  d'exécution  immédiate,  qui  n'ont  peut- 
être  pas  été  étrangères  à  la  précipitation  avec  laquelle 
se  sont  déroulés  les  événements. 

Emploi  des  différentes  armes.  —  L'emploi  des  troupes 
a  été  celui  qui  est  généralement  de  mise  aux  grandes 
manœuvres  et  n'a  présenté  aucune  particularité  intéres- 
sante ;  dans  chaque  parti,  dès  que  les  forces  sont  par- 
venues à  pied-d'œuvre,  on  retrouve  le  déploiement 
linéaire  de  ces  forces,  par  divisions  (y  compris  les 
divisions  de  cavalerie)  opérant  à  la  même  hauteur,  sur 
des  zones  de  terrain  parallèles  et  bien  définies. 

Aucun  groupement  ne  répond  autrement  à  l'idée  de 
manœuvre  ;  celle-ci  se  manifeste  uniquement  par  la 
recherche  directe  et  préconçue  de  l'enveloppement  d'une 
aile  de  l'adversaire,  manœuvre  qui  n'a  d'ailleurs  été 
tentée  et  exécutée  qu'au  cours  de  la  dernière  journée. 

Dans  chaque  parti,  le  front  de  combat  proprement 
dit  est  de  10  à  12  kilomètres  pour  les  trois  divisions 
d'infanterie  ;  la  répartition  des  troupes  est  uniforme, 
aucune  réserve  générale  n'est  maintenue  à  la  disposi- 
tion du  commandement. 

Ces  errements  semblent,  d'ailleurs,  avoir  été  rigou- 
reusement suivis  au  cours  des  manœuvres  d'automne, 


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N*  966.  EN  1907.  373 

en  général,  et  on  peut  dès  lors  se  demander  s'ils  n'ont 
pas  conduit  certains  écrivains  allemands  à  penser 
qu'il  était  nécessaire  de  montrer  le  danger  d'une  telle 
doctrine. 

En  particulier,  dans  un  article  récent  (4)  le  général 
Z.  D.  von  Falkenhausen  a  démontré  à  l'aide  d'exemples 
historiques  la  nécessité  de  la  réserve  générale,  seul 
moyen  pour  le  commandement,  dans  les  grandes 
comme  dans  les  petites  unités,  de  pouvoir  faire  sentir 
son  action  au  moment  voulu. 

II  rappelle  à  ce  sujet  l'article  suivant  du  règlement 
d'infanterie,  reproduit  en  partie  dans  le  règlement  récent 
d'artillerie  de  campagne  : 

«  Le  meilleur  moyen  que  possède  le  chef  d'agir  sur 
«  la  marche  du  combat  réside  dans  les  forces  qu'il  n'a 
«  pas  encore  employées  :  dans  la  réserve.  Gr&ce  à  elle 
«  il  peut  transporter  où  il  lui  plaît  le  centre  de  gravité 
«  du  combat;  étayer  les  parties  du  front  où  cela  est 
«  nécessaire  ; . . .  et  finalement  amener  la  décision. 

«c  La  réserve  ne  doit  pas  être  constituée  trop  faible- 
«  ment;  on  devra  éviter  de  rompre  les  liens  tactiques. 

«  Dans  les  grandes  unités  on  pourra  aussi  placer  tout 
«  d'abord  une  partie  de  l'artillerie  à  la  réserve.  » 

L*auteur  reconnaît,  qu'en  présence  des  difficultés  de 
toutes  sortes  que  soulève  la  dislocation  des  unités  orga- 
niques (divisions,  brigades  d'infanterie  et  d'artillerie), 
«  le  commandement  renonce  à  la  constitution  de  réserves, 
«  dont  il  ne  reconnaît  pas  la  nécessité...  Gela  peut  à  coup 
«  sûr  réussir  dans  les  manœuvres  du  temps  de  paix, 
«  parce  que  les  événements  s'y  déroulent  avec  une  grande 
«  rapidité ...  et  que  la  nécessité  de  l'intervention  parti- 
«  culière  du  commandement  n'y  saute  pas  aux  yeux  ;  — 


(1)  Vierteljahreshefte  fOr  Truppenfùhrung  und  Heereskunde,  1907. 
Beft  IV,  uZurûckgehaltene  Krafte,» 


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374  LES  MANŒUVRES  IMPÉRIALES  ALLEMANDES        N*965. 

«  au  contraire,  on  y  a  l'impression  que  des  forces  réser- 
a  vées  agiraient  trop  tard  (1)  ». 

€'est  en  effet  U  un  point  spécial  de  la  «  doctrine  de 
manœuvres  »  commune  à  bien  des  armées,  qui  engendre 
des  habitudes  dont  on  ne  saura  que  difficilement  se 
débarrasser. 

La  coupure  de  la  Nèthe  a  été  pour  les  deux  chefs  de 
parti  Tobjectif  de  la  manœuvre  de  la  l'«  journée. 

n  parait  résulter  de  la  situation  générale  et  des  zones 
de  concentration  des  éléments  de  chaque  parti  que,  si  la 
possession  des  passages  de  cette  rivière  avait  un  intérêt 
particulier  pour  le  parti  bleu,  il  ne  semblait  pas  en  être 
de  même  pour  le  parti  rouge. 

Tout  d'abord,  la  distance  qui  sépare  de  la  Nèthe  les 
éléments  de  ce  dernier  parti  va  imposer  aux  unités  d'in- 
fanterie des  marches  extrêmement  pénibles  dans  cette 
contrée  montagneuse  ;  en  outre,  l'idée  de  s'emparer  des 
passages  de  la  Nèthe  et  le  désir  d'agir  par  divisions 
accolées,  a  conduit  le  commandant  du  parti  rouge  à 
pousser  la  tête  des  débarquements  de  la  17^  division 
(amenée  par  chemin  de  fer)  à  Hoxter,  où  ils  commencent 
dès  3  h.  30  du  matin  sous  la  seule  protection  d'une 
compagnie  cycliste. 

Cette   opération,  faite  en  avant   des  cantonnements 


(1)  Article  cité  page  précédente.  Dans  ce  même  article,  l'auteur 
s*élevant  au-dessus  des  grosses  uoités,  pose,  pour  une  procbaîne  guerre 
européenne,  le  problèoM  du  groupement  stratégique  dee  forces  eu  pro- 
fondeur. Son  idée,  Bans  répondre  à  un  but  de  manœuTro  stral^ue, 
semble  éveillée  par  Timpo^sibilité  éventuelle  du  déploiement  linéaire 
des  masses  actuelles  allemandes  si  considérables  ;  impossibilité  qui 
résultera  de  la  limitation  géographique  du  front  et  des  difficultés 
matérielles  des  transports.  Le  problème  est  simplement  posé  :  derra- 
t-on,  pourra-t-on  organiser  avec  les  masses  de  l'avenir  des  armées 
réservées  à  la  disposition  du  haut  commandement  et  comment  eofio» 
sëra-t-il  possible  de  les  faire  intervenir  en  tenops  touIu? 


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N*  96S.  m  4907.  375 

avancés^  à  2S  kilomètres  d'an  ennemi  entreprenant,  cou- 
rait de  grands  risques  ;  mais  la  division  de  caTalerie  A 
va  s'immobiliser  dans  les  prairies  de  Brakel,  et  la 
79*  brigade,  à  la  droite  du  parti  bleu,  va  opérer  sans  un 
seul  canon,  ayant  près  d'elle  à  sa  gaucbe  une  colonne 
richement  pourvue  en  artillerie  de  campagne  et  en  artil- 
lerie lourde. 

La  manœuvre  de  cette  journée  offre  peu  d'intérêt; 
toutefois  on  s'imagine  difficilement  les  motifs  qui  ont 
entraîné  le  commandant  du  parti  bleu  à  rompre  subite* 
ment  un  combat  où  il  avait,  à  sa  gauche,  obtenu  de 
sérieux  avantages. 

Quoi  qu'il  en  soit  et  comme  il  arrive  souvent  aux 
manœuvres...  et  à  la  guerre...  l'opération  très  osée  du 
commandant  du  parti  rouge  réussissait  pleinement. 

La  manœuvre  de  nuit  exécutée  par  le  général  von  Bis- 
sing  dans  la  nuit  du  9  au  10  septembre  avait  pour  but 
de  bousculer  avec  sa  droite  le  parti  rouge  afin  de  le 
refouler  et  de  reprendre  les  passages  de  la  Nèthe. 

Nous  avons  vu  (4)  quel  avait  été  le  résultat  d'une  telle 
attaque,  menée  en  pleine  nuit,  par  une  division  dans  un 
terrain  inconnu  et  très  difficile.  II  fut  relativement  facile 
aux  colonnes  de  cette  division  {ii%  disposant  de  deux 
bonnes  routes,  d'atteindre  sans  trop  de  difficultés  la  ligne 
des  avant-postes  ennemis;  mais  la  division  voisine  (13®) 
obligée  de  se  mouvoir  en  terrain  inconnu^  en  dehors  des 
chemins,  ne  put  se  trouver  en  temps  voulu  dans  la  situa- 
tion qui  pouvait  lui  permettre,  même  au  lever  du  jour, 
d'aider  la  41*  division  ou  tout  au  moins  de  limiter  son 
échec. 

On  ne  saurait  trop  appeler  l'attention  sur  les  causes 
évidentes  de  Finsuccès  auquel  couraient  les  41®  et  13" 
divisions. 


(1)  Voir  1«  semestre  1908,  p.  262. 


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376  LB8  MANŒUVRES  niPÉRIALRS  ALLEMANDES        N"  9&. 

D'après  la  presse  (1)  TEmpereur  aurait  Tivement  cri- 
tiqué cette  manœuvre  et  fait  ressortir  les  dangers  d'opé- 
rations si  délicates  ;  dans  le  cas  particulier,  cette  opéra- 
tion a  été  menée  d*après  des  procédés  en  opposition  avec 
les  enseignements  des  guerres  modernes  et,  aussi,  avec 
les  prescriptions  du  règlement  d'infanterie  allemand: 
«  Les  combats  de  nuit  rendent  la  direction  difficile,  SQ^ 
a  tout  dans  les  grandes  unités,  ils  nécessitent  une  mino- 
«  tieuse  préparation  et  l'emploi  des  formations  les  plus 
<c  simples.  Le  hasard  y  joue  un  rôle  bien  plus  considé- 
«  rable  que  pendant  le  jour.  » 

L'échec  des  deux  divisions  de  droite  du  parti  bleu, 
suivi  bientôt  d'une  attaque  malheureuse  de  la  division 
de  gauche,  laisse  encore  la  supériorité  au  parti  roage  et 
les  troupes  du  générai  von  Bissing  se  portent  firanche- 
ment  en  arrière  vers  une  ligne  très  forte  qu^elles  vont 
renforcer  par  des  travaux  de  fortification  de  campag^ne. 

La  manœuvre  de  la  3*  journée  ne  présente  aucun  inté- 
rêt particulier;  —  afin  d'éviter  le  retour  de  faits  sem- 
blables à  ceux  des  deux  premiers  jours  et  pour  limiter 
la  fatigue  des  troupes,  la  Direction  semble,  comme  nous 
Tavons  déjà  dit,  avoir  prescrit  qu'aucun  mouvement 
n'aurait  lieu  avant  6  heures  du  matin. 

Une  manœuvre  enveloppante  exécutée  par  une  divi- 
sion rouge  sur  Taile  gauche  du  parti  bleu  entratne 
encore  les  troupes  de  ce  parti  à  se  retirer  sur  Warburg. 

Les  manœuvres  impériales  se  terminaient,  ce  jour 
même,  dès  10  heures  du  matin. 

On  ne  saurait  préjuger  l'impression  laissée  au  Chef 
suprême  de  l'armée  par  la  conduite  des  opérations  et 
on  ne  saurait  dire  si  les  sanctions  récentes,  concernant 
le  haut  commandement,  en  ont  été  la  conséquence.  Ce 
qui  est  certain,  c'est  que  peu  de  jours  après  les  ma- 

(i)  Berliner  Tageblatt,  U  septembre  1907. 


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N«  965.  EN  1907.  377 

nœuvres  impériales,  la  presse  annonçait  la  retraite  pro- 
chaine du  commandant  du  parti  bleu.  Et  de  fait,  par 
ordre  du  Cabinet  en  date  du  12  décembre,  le  général  von 
Bissing  était,  sur  sa  demande j  mis  à  la  disposition  et 
remplacé  dans  son  commandement  par  le  général  von 
Bemhardi.  Plus  récemment,  par  ordre  du  Gabioet  du 
7  février,  le  général  von  Stûnzner  vient  d'être  également 
placé,  sur  sa  demande,  à  la  disposition.  Enfin,  la  presse 
a  fait  connaître  dernièrement  le  départ  de  Tarmée,  dans 
les  mêmes  conditions,  du  général  von  Treskow. 

Infanterie,  —  Le  cours  rapide  des  événements,  les  cir- 
constances particulières  de  terrain,  et  surtout  le  cadre 
de  ce  genre  de  grandes  manœuvres  sont  peu  favorables 
au  développement  du  combat  moderne  de  Tinfanterie. 
On  a  beaucoup  reproché,  cette  année,  à  Finfanterle  alle- 
mande d'avoir  employé  des  formations  et  des.  méthodes  de 
combat  surannées  :  déploiements  instantanés  d'unités 
entières,  marche  de  lignes  très  denses  de  tirailleurs, 
emploi  de  colonnes  épaisses,  etc..  A  vrai  dire  il  ne  pou- 
vait guère  en  être  autrement  pour  les  raisons  énoncées 
précédemment,  auxquelles  on  doit  ajouter  les  ordres  très 
sévères  donnés  pour  éviter  les  dégâts  dans  des  cultures 
en  partie  encore  sur  pied  par  suite  du  retard  de  la  mois- 
son. Avec  le  déroulement  à  la  vapeur  des  combats  jour- 
naliers, on  est  naturellement  appelé  à  se  demander  s'il 
était  possible  aux  fantassins  de  trouver  le  temps  et  les 
espaces  nécessaires  pour  appliquer  les  mesures  si  spé- 
ciales de  précautions  et  les  procédés  de  marche  prescrits 
par  les  règlements. 

Le  premier  essai  d'emploi  de  projecteurs,  du  genre  de 
nos  appareils  Yial,  destinés  à  donner  aux  troupes  Tindi- 
calion  qu'elles  sont  placées  sous  les  rafales  de  l'artillerie 
a  été  fait  à  ces  manœuvres.  Mais,  d'après  la  presse  (I), 

(i)  Kdlnùche  Zeitung. 


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378  LES  MâNŒUVRBS  IMPARIALES  ALLEMANDES         »•  165. 

rinfanterie  n'aurait  |^  été  prévenue  de  cette  iADOvt- 
tion...  et  alorSy  commeiit  lui  reprocher  de  n'avoir  d'eUe- 
même  tenu  compte  des  effets  du  Ceu. 

On  connaît  assez  les  grandes  difficultés  que  prétoite 
dans  les  manœuvres,  même  lorsqu'on  dispose  de  béas- 
coup  de  temps,  la  stricte  application  des  principes  aino- 
tieux  imposés  par  le  combat  moderne  pour  la  coodaite 
de  Tinfanterie  ;  il  faut  surtout  une  attention  constante  et 
pénible  de  la  part  des  troupes  et  des  cadres  pour  mettre 
contiouellement  en  jeu  une  imaginatiom  qui  remplaee 
les  effets  réels  du  feu  et  les  forces  morales.  Il  serait  donc 
dangereux  de  porter  à  la  suite  de  telles  manœuvres  on 
jugement  sérieux  sur  la  valeur  de  la  tactique  de  Fiiifan- 
terie  allemande.  On  risquerait  de  s^exposer  à  de  graves 
erreurs,  car  un  tel  jugement  ne  s'appliquerait  qu'à  la 
tactique  si  spéciale  de  «  manœuvres  »  et  ne  saurait  avoir 
d'autre  portée. 

Toutefois,  il  faut  reconnaître  le  degré  d'endurance,  et 
les  qualités  d'ordre  et  de  cohésion  que  l'infanterie  a 
montrés.  Tous  ses  mouvements  se  sont  exécutés  avec  un 
ordre  parfait  auquel  la  presse  a  adressé,  à  juste  titre,  les 
plus  vives  louanges.  Les  performances  de  marche  et  de 
combat  réalisées,  en  particulier,  par  des  unités  de  la 
19^  division  sont  tout  à  fait  remarquables.  Certains  régi- 
ments, après  avoir  parcouru  le  9  septembre  des  distances 
de  60  à  65  kilomètres,  ont  encore  pris  part  à  des  assauts 
dès  leur  arrivée  sur  le  terrain  du  combat.  Certes,  ces 
unités,  où  paraissaient  de  nombreux  réservistes,  ont 
laissé  en  arrière  d'elles  un  assez  grand  nombre  de  traî- 
nards et  déclopés  ;  mais  ces  déchets,  inévitables,  ne 
sauraient  modifier  le  jugement  sur  Tentralnement  géné- 
ral de  la  masse  qu'on  ne  saurait  trop  admirer. 

Aucun  exercice  de  ravitaillement  n'a  été  exécuté  au 
cours  des  manœuvres. 

Artillerie.  —  Les  VIP  et  X«  corps  paraissaient  aux 


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N*  965.  BN  1907.  379 

maïUBUYres,  pour  la  première  fois,  avec  le  canon  de  cam- 
pagne à  tir  rapide  96  n/A  ;  les  unités  d'artillerie  allaient 
avoir  à  appliquer,  en  ce  qui  concerne  la  préparation  du 
tir  et  l'emploi  tactique  de  Tarme,  les  idées  du  nouveau 
règlement. 

Nous  savons  (1)  déjà  que  les  batteries  d*artillerie  de 
campagne,  à  Texception  des  batteries  à  cheval  des  divi- 
sions de  cavalerie,  n'attelaient  que  six  pièces,  sans  cais- 
sona.  De  ce  fait,  la  manœuvre  était  bien  simplifiée  et 
facilitée  ;  si  encore  on  se  rappelle  les  circonstances  spé- 
ciales dans  lesquelles  a  dû  se  mouvoir  l'artillerie,  ayant 
&  agir  avec  une  rapidité  inouïe  pour  suivre  les  incidents 
des  combats  journaliers,  on  conviendra  que  les  éléments 
font  défaut  pour  porter  un  jugement  sur  la  valeur  tacti- 
que de  cette  arme. 

Ce  qu'on  peut  simplement  dire,  c'est  que  les  artilleurs 
adoptant  un  moyen  terme  entre  les  mises  en  batterie 
découvertes  et  les  mises  en  batterie  complètement  défi*^ 
lées  ont  très  généralement  montré  une  prédilection  toute 
particulière  pour  la  position  demi-masquée  (2). 

En  dehors  des  états-majors  de  régiment,  toutes  ces 
batteries  étaient  munies  de  jumelles  à  prismes  k  char- 
nières  ayant  un  fort  grossissement. 

La  liabon  des  groupes  avec  les  états-majors  de  régi- 
ment et  de  brigade  était  assurée  par  le  téléphone  ou  au 
moyen  des  pavillons  de  signaux.  Les  batteries  étaient 
également  reliées  téléphoniquement  aux  postes  d'obser- 
vation poussés  en  avant 

Cavalerie.  —  La  distance  de  40  kilomètres,  à  vol 
d'oiseau^  qui  séparait  les  deux  partis  le  premier  jour 
des  manœuvres  ne  devait  laisser  aux  deux  divisions  de 


(1)  Voir  1"  semestre  4908,  p.  250. 

(2)  Voir  2«  semestre  1907,  p.  270. 


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380  LES  MANŒUVRES  IMPÉRIALES  ALLEMANDES        M*  965. 

cavalerie  qu'une  seule  journée  pour  les  opératioDS  parti- 
culières  et  à  grande  envergure. 

Au  cours  de  cette  journée  la  division  B  court  au  Sud 
de  la  Nèthe  pour  reconnaître  et  retarder  la  marche  des 
colonnes  ennemies,  combat  à  pied,  et  charge  dans  des 
conditions  assez  invraisemblables  une  division  d'infante- 
rie absolument  fraîche;  la  division  de  cavalerie  A,  de 
son  côté,  s'immobilise  auprès  de  Brakel. 

Il  est  difficile,  devant  ces  opérations,  de  se  défendre 
d'un  certain  étonnement  surtout  si  on  considère  que  les 
deux  divisions,  sont  dès  8  h.  30  du  matin,  placées  dos  à 
dos  et  séparées  par  une  distance  ;de  6  kilomètres  à 
peine. 

Nous  sommes  loin,  il  semble,  de  Fidée  émise  récem- 
ment par  le  général  von  Bernhardi  (\)  :  «  Pour  pouvoir 
«  explorer  sûrement  et  rapidement,  nous  devrons  domi- 
«  ner  le  pays  et,  dans  ce  but,  en  chasser  tout  d'abord  la 
«  cavalerie  adverse » 

Pendant  les  autres  journées  des  manœuvres  les  divi- 
sions de  cavalerie  opèrent  aux  ailes  des  partis,  face  à  face, 
sur  un  terrain  peu  favorable,  dans  des  conditions  ne  per- 
mettant de  relever  aucun  fait  intéressant,  ni  aucun  ensei- 
gnement. 

Cette  conduite  des  gros  de  cavalerie  aurait,  d'après  la 
presse  (2),  été  sévèrement  critiquée  par  TEmpereur. 

Les  services  d'exploration  et  de  sûreté,  dans  leurs 
détails,  ne  paraissent  pas  avoir  été  non  plus  à  l'abri 
de  toute  critique.  £u  ce  qui  concerne  particulièrement 
les  patrouilles  ou  reconnaissances  d'officiers  et  de  sous- 
officiers,  la  Kôlnische  Zeitung  s'exprimait  ainsi  :  «  Ces 
«  groupes  de  cavaliers  montrent,   sans  contredit,  un 


(i)  OrganUation  und  Ambîldung  der  Kavallerie  fttr  denmodemen 
Krieg  (1907). 

(2)  Berliner  Tagehlatt,  14  septembre  1907. 


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N»  965.  EN  1907.  381 

«  esprit  cavalier  tout  exclusif  qui  se  payerait  cher  en 
«  campagne  et  enlèverait  la  possibilité  de  faire  parvenir 
((  aucun  renseignement » 

En  résumé,  on  peut  dire  que  les  manœuvres  impériales 
de  1907  n'ont  mis  en  lumière  aucune  innovation  intéres- 
sante au  point  de  vue  des  idées,  de  la  tactique  générale 
et  de  la  tactique  des  différentes  armes.  Pour  des  raisons 
déjà  indiquées  on  doit,  d'ailleurs,  s'abstenir  de  porter 
sur  ces  manœuvres  un  jugement  d'ensemble  et  se  borner 
à  celui  que  suggèrent  les  excellentes  qualités  de  cohé- 
sion et  de  parfaite  discipline  de  toute  la  troupe. 

Cyclistes.  —  Une  compagnie  cycliste  a  été  affectée 
cette  année  à  chacun  des  partis.  Ces  unités,  organisées 
temporairement,  étaient  composées,  comme  pour  les 
manœuvres  de  1906,  d*hommes  pris  dans  tous  les  régi*- 
meuts. 

Les  missions  données  à  ces  compagnies  ont  varié 
essentiellement  chaque  jour;  il  est  à  remarquer  qu'elles 
n'ont  pas  été  affectées  spécialement  aux  divisions  de 
cavalerie. 

On  semble  toujours  peu  porté,  en  Allemagne,  vers  la 
création  d'unités  cyclistes;  leur  utilité  n'a  pas  encore 
parue  suffisante  pour  justifier  une  organisation  défini- 
tive ;  d'ailleurs,  les  services  rendus  par  ces  compagnies 
formées  d'hommes  réunis  au  dernier  moment,  montés 
sur  des  machines  à  cadre  rigide  ne  peuvent  être  que  de 
minime  importance  et  ne  sont  pas  faits  pour  mettre  en 
faveur  des  formations  absolument  liées  aux  routes. 

Mitrailleuses.  —  Une  brigade  d'infanterie  de  chaque 
parti  disposait  d'un  détachement  de  mitrailleuses  atte- 
lées à  quatre  chevaux,  comme  celles  des  détachements 
affectés  aux  divisions  de  cavalerie.  Ces  mitrailleuses  ont 
été  entendues  fréquemment,  mais  ont  surtout  servi  à 


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38S  LES  MANŒUVRES  IMPÉRIALES  ALLEMANDES        N*  9S5. 

flanquer  rartillerie,  dans  le  voisinage  de  laquelle  les 
détachements  marchaient.  On  ne  peut  donc  rien  dire  an 
sujet  de  leur  emploi  particulier  en  liaison  immédiate 
avec  les  unités  d'infanterie. 

Pionniers.  —  Ni  les  compagnies  de  pionniers,  ni  les 
détachements  affectés  aux  divisions  de  cavalerie  n'ont 
été,  faute  d'occasion,  utilisés  d'une  façon  technique  par- 
ticulière. 

Les  compagnies  de  pionniers  furent  employées  à  la 
construction  de  travaux  de  fortification  de  campagne 
et  combattirent  dans  la  journée  comme  les  autres 
troupes. 

Les  détachements  de  pionniers,  forts  d^environ 
40  hommes,  affectés  aux  divisions  de  cavalerie,  se  com- 
posaient comme  par  le  passé  de  cavaliers,  ayant  reçu 
une  instruction  technique  spéciale,  encadrés  par  des 
officiers  et  des  sous-officiers  de  pionniers.  Les  hommes 
de  ces  détachements  portaient  la  casquette,  une  litewka 
grise  et  des  guêtres  avec  éperons  à  la  chevalière. 

Communications.  —  Avant  le  commencement  des 
manœuvres,  comme  les  années  précédentes,  la  Direction 
avait  fait  installer  pour  son  usage  spécial  un  réseau  télé- 
graphique et  téléphonique  neutralisé.  Ce  réseau,  placé 
par  les  bataillons  de  télégraphie,  avait  une  étendue  de 
plusieurs  centaines  de  kilomètres  et  comprenait  30  stations 
neutralisées.  Par  ce  moyen,  la  direction  était  en  liaison 
avec  le  Quartier  impérial  à  Wilhelmshôhe. 

Les  détachements  de  télégraphie  de  corps,  affectés 
au  corps  d'armée,  se  composaient  de  trois  sections  et 
devaient  établir  la  liaison  entre  les  commandants  de 
parti  et  la  Direction. 

Les  détachements  de  téléphonie  composés  dWficiers, 
de  sous-officiers  et  de  soldats  pris  dans  la  troupe  et 
ayant  reçu   une   instruction  particulière  assurèrent  an 


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N*  964.  BN  1907.  38^ 

cours  des  opérations,  arec  une  activité  digne  de  tout 
éloge,  la  liaison  constante  des  divisions  avec  les  com- 
mandants de  parti. 

Dans  Taprès-midi,  dès  que  les  troupes  étaient  mises 
au  repos  et  les  avant-postes  placés,  la  commnnieatiott 
téléphonique  était  immédiatement  établie  entre  les  quar- 
tiers généraux  des  divisions,  les  états-majors  de  bri- 
gade et  les  éléments  les  plus  avancés  du  service  de 
sàreté. 

La  télégraphie  optique  a  été  elle-même  fort  employée. 
Les  détachements  de  signaleurs  de  campagne,  composés 
uniquement  d'officiers  et  de  sons-officiers  de  cavalerie, 
ont  rendu  d^excellents  services  et  ont  parfaitement  opéré. 
Au  point  de  vue  de  la  cavalerie  surtout,  les  avantages  de 
la  télégraphie  optique  sont  nombreux  ;  ils  résultent  de 
la  facilité  de  transport  et  d'installation  des  postes,  de 
rétendue  de  leur  rayon  d'action,  de  la  rapidité  des  com- 
munications et  de  la  sûreté  des  transmissions  contre  les 
indiscrétions. 

Le  détachement  de  télégraphie  sans  fil,  affecté  au 
X®  corps,  se  composait  de  quatre  sections  et  assurait  la 
liaison  entre  le  commandant  du  parti  et  les  états-majors 
des  divisions.  Aux  postes  transmetteurs  et  récepteurs 
on  utilisait  comme  porte-antenne  des  ballons  ou  des 
cerfs-Tolants  ;  le  détachement  a  également  fait  usage, 
comme  récepteur,  d'un  màt  composé  de  plusieurs  tubes 
placés  bout  à  bout. 

Automobiles-motoeycleites,  —  Pour  la  troisième  fois 
le  corps  des  automobilistes  volontaires  a  paru  aux  ma- 
nœuvres impériales  ;  il  a  mis,  cette  année,  40  voitures 
environ  à  la  disposition  de  la  Direction. 

Ces  voitures  ont  été  réparties  entre  la  Direction,  les 
arbitres  et  les  états-majors  des  deux  partis. 

Il  est  inutile  d'insister  sur  TutiKté  bien  connue  de  ces 
moyens  de  loccnnotioD,  d'autant  plus  qu'au  point  de  vue 


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384  LES  MANŒUVRES  IMPâRULES  ALLEMANDES         M*  9&5. 

de  raatomobilisme  rien  de  particulièrement  intéressant 
n'a  été  signalé  an  cours  de  ces  manœuvres. 

Par  contre  un  détachement  d'essai  de  25  motocyclistes 
formé  par  V  «  Union  motocycliste  allemande  »  était  mis, 
pour  la  première  fois,  à  la  disposition  de  la  Direction. 
Ces  hommes,  destinés  au  transport  des  renseignements, 
ont  été  affectés  à  la  Direction,  aux  états-majors  des  com- 
mandants de  parti  et  aux  divisions  de  cavalerie.  N'ayant 
pas  d'uniforme  particulier  ils  portaient,  comme  signe 
distinctif,  un  brassard  blanc  avec  le  numéro  du  corps  ou 
la  lettre  «  M  »  {Manôverleitung) . 

Les  motocyclistes  pouvant,  plus  facilement  que  les 
automobiles  ou  les  cyclistes,  surmonter  les  difficultés 
particulières  du  terrain,  ont  montré  les  services  qnon 
pouvait  attendre  d'eux.  Aussi  on  peut  prévoir,  dans  un 
avenir  très  rapproché,  la  création  d'un  corps  spécial  de 
((  motocyclistes  volontaires  ». 

Le  temps  passé  aux  manœuvres  a  été  décompté,  pour 
ces  hommes,  comme  une  période  d'instruction  d'une 
durée  de  dix  jours.  Ils  ont  reçu  une  indemnité  journa- 
lière de  30  marks  et  une  indemnité  kilométrique. 

Subsistances.  —  Le  service  des  subsistances  fonction- 
nait sous  la  direction  du  général-major  von  Lochov, 
chef  du  Département  de  l'administration  de  l'armée  au 
Ministère  de  la  guerre. 

Huit  magasins  spéciaux  avaient  été  installés  d'avance 
à  proximité  du  terrain  des  manœuvres  ;  chacun  d'eux 
était  affecté  à  une  division.  Pour  le  parti  bleu,  magasins 
de  Manrode,  Liebenau,  Ossendorf  et  Bonnenburg; 
pour  le  parti  rouge,  magasins  de  Pyrmont,  Yahlbruch, 
Holzminden  et  Boffzen. 

Le  ravitaillement  des  troupes  était  assuré,  pour 
chaque  division,  par  deux  colonnes  de  subsistances  et 
deux  colonnes  de  bivouac.  Des  deux  colonnes  de  subsis- 
tances, Tune  était  attelée  et  conduite  par  des  bataillons 


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N»  965.  EN  4907.  385 

da  train  (1),  l'autre,  formée  de  voitures  de  location, 
était  encadrée  par  un  personnel  prélevé  sur  ces  batail- 
lons. Les  colonnes  de  bivouac  (2)  étaient  uniquement 
composées  de  voitures  de  location. 

Pour  le  ravitaillement  en  pain  et  en  viande  il  avait  été 
formé,  au  moyen  d'bommes  provenant  des  réserves, 
deux  coJonnes  de  boulangerie  de  campagne  et  des  abat 
toirs  de  campagne.  Chaque  colonne  de  boulangerie 
comprenait  12  fours  transportables  et  comptait,  en 
dehors  des  hommes  du  train,  environ  120  boulangers 
appelés  pour  cinq  ou  dix  jours  ;  ces  formations  spéciales 
fonctionnaient  auprès  des  magasins  de  manœuvres. 

Les  différentes  colonnes  de  vivres  ou  de  bivouac, 
neulratisées,  gagnaient,  dès  la  fin  de  la  manœuvre,  les 
bivouacs  des  troupes  auxquels  elles  étaient  affectées. 

Essais  divers.  —  Comme  expérience  à  signaler  il  faut 
faire  mention  d'essais  de  cuisines  roulantes  au  3*  batail- 
lon du  55®  et  au  3*  bataillon  du  74®.  Les  quatre  voitures 
de  modèles  différents,  mises  à  la  disposition  de  chacune 
de  ces  unités,  paraissent  avoir  donné  d'excellents  résul* 
tats. 

Aucun  essai  particulier,  concernant  les  uniformes,  n*a 
été  fait  au  cours  de  ces  manœuvres. 

(192) 


(1)  Bataillonfl  du  train,  n^*  7,  14,  11  et  15  pour  le  parli  bleu; 
n»"  10,  4,  9  et  Garde  pour  le  parti  rouge. 

(2)  Le  bivouac  est  de  règle  générale  aux  manœuTres  inopériales  ;  1rs 
colonnes  de  bivouac  servent  au  transport  de  la  paille  et  du  bois  néces- 
saires aux  unités. 


25 


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LE  NOUVEAU  RÈGLEMENT 


LES  MANŒUVRES  DE  rCiFÂNTEBIE  ITÂLK 


Le  règlement  provisoire  du  mois  de  mai  1905  sur  les 
manœuvres  de  l'infanterie  vient  d'être  remplacé  par  un 
règlement  définitif  qui  porte  la  date  du  16  juin  1907. 

On   reprochait   avec   raison   au  règlement  de  1905 
d'avoir  éliminé  d'une  manière  absolue  toutes  les  pres- 
criptions relatives  à  l'emploi  du  feu  sur  le  champ  de 
bataille  et  au  ravitaillement  en  munitions.  Les  rédac- 
teurs du  nouveau  règlement,  tout  en  conservant  intactes 
les  grandes  lignes  du  règlement  provisoire,  ont  compris 
que  l'emploi  de  l'infanterie  au  combat  ne  pouvait  être 
réglementé  indépendamment  de   l'arme   qui  constitue 
son  moyen  d'action  le  plus  important.  Dans  la  réalité, 
en  effet,  le  mouvement  et  le  feu  sont  intimement  liés 
l'un  à  l'autre  ;  et  s'il  est  logique  d'abandonner  au  règle- 
ment sur  le  tir  le  soin  de  former  le  tireur,  il  est  en  même 
temps  indispensable  de  fixer,  dans  un  règlement  tactique 
élaboré  en  vue  du  combat,  les  règles  générales  permet- 
tant au  feu  d'infanterie  de  produire  sur  le  champ  de 
bataille  son  maximum  de  rendement. 

Dans  un  ordre  d'idées  analogue,  il  a  paru  rationnel  de 
déterminer  les  principes  du  ravitaillement  en  munitions 
et  de  l'emploi  des  outils  portatifs,  d'un  usage  si  fréquent 


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N*  963.  LK  NOUVEAU  RÈGLEMENT  :M7 

sur  les  champs  de  bataille  moderneB.  Si  l'on  ajoute  quel- 
ques simplifications  apportées  à  Tinstruction  indivi* 
duelle,  on  aura  un  aperçu  de  Tensemble  des  innovations 
introduites  dans  le  nouveau  texte,  innovations  que  nous 
allons  maintenant  exposer  avec  quelques  détails. 


I 

INSTRUCTION  SUR  LE  TERRAIN  DE  MANŒUVRES. 

Règles  générales, — Elles  reproduisent,  sans  y  apporter 
de  modifications  appréciables,  les  prescriptions  du  règle- 
ment provisoire. 

Notons  les  principales  : 

Il  est  absolument  interdit  de  modifier  en  quoi  que  ce 
soit  cette  partie  du  règlement. 

Lobligation  de  terminer  fréquemment  Tinstruction 
par  un  exercice  de  défilé  est  supprimée. 

En  vue  de  perfectionner  le  dressage  des  cadres,  il  y  a 
lieu  de  constituer  fréquemment  des  unités  sur  pied  de 
guerre  en  réunissant  des  hommes  de  compagnies  diffé- 
rentes. 

Instructioti  individuelle.  —  L'entraînement  des  hommes 
au  pas  gymnastique  est  jugé  suffisant  lorsqu'ils  sont  en 
état  de  faire  en  tenue  de  campagne  : 

Jnfanterie  de  ligne  et  alpins  :  trois  reprises,  de  trois  minutes  cha«ane, 
au  pas  gymnastique,  alternaDt  avec  deux  reprises  de  deux  minutes  au 
pas  (1). 

Bertagliers  ;  trois  reprises  de  quatre  miouies  au  pag  gymoa^tiqui^ 
alternant  aTcc  deux  reprises  de  deux  minutes  au  pajs  (2). 


(1)  Soit,  approximativement,  i,700  mètres  en  treize  minutes. 

(2)  Soit,  environ,  2,600  mètres  en  seize  minutes. 


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388  LB  NOUVEAU  RÈGLBMBNT  SUR  LES  MANŒUVRES    N*  966. 

Dans  les  courses  de  vitesse,  les  hommes  exercés  doi- 
vent pouvoir  parcourir  :  200  mètres  dans  l'infanterie  de 
ligne  et  les  alpins,  300. mètres  dans  les  bersagliers. 

Mouvements  avec  Carme.  —  Le  port  d'arme  (fianc'arm) 
introduit  en  1901  dans  l'ancien  règlement  est  supprimé, 
d'où  réduction  notable  du  programme  de  l'instruction 
individuelle. 

Les  positions  de  Tarme  actuellement  réglementaires 
sont  donc  :  Farme  au  pied  (pied'arm)^  l'arme  à  la  maia 
(bilanc'arm)^  l'arme  à  la  bretelle  {braoc'arm)  et  celle  de  : 
présentez  arme,  qui  est  prise  en  partant  de  la  position  de 
Tarme  au  pied.  Ce  dernier  mouvement  et  le  mouvement 
inverse  sont  les  deux  seuls  qui  soient  décomposés  en 
«  temps  »  et  pour  Texécution  desquels  on  doive  exiger 
de  la  précision. 

Feux.  —  L'instruction  du  tireur  a  été  notablement 
simplifiée.  Conformément  aux  prescriptions  de  l'instruc- 
tion sur  le  tir  (1),  la  charge  ne  s'exécute  coup  par  coup 
que  dans  des  circonstances  tout  à  fait  exceptionnelles.  Le 
fusil  italien  étant  une  arme  à  chargeur,  cette  opération 
a  toujours  lieu  par  chargeurs  entiers  au  commandement 
de  «  chargez  ». 

Dans  le  même  ordre  d'idées,  les  divers  genres  de  fea 
prévus  par  le  règlement  du  i  1  février  1892  sont  réduits 
à  un  seul  :  le  feu  à  volonté,  en  utilisant  les  cartoaches 
du  chargeur.  Les  seuls  commandements  relatifs  à  l'exé- 
cution du  feu  sont  donc  ceux  de  :  «  Feu  »  et  «  Cessez  le 
feu.  » 

Instfniction  du  peloton.  —  A  Tinstruction,  le  peloton  a 
la  composition  suivante  : 


(I)  Islriaione  suite  armi  e  sut  tiro,  juillet  1906. 


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N«  965.  DB  L'INFANTBRIB  ITALIENNK,  389 

i  officier  OU  80U8* officier; 
i  à  4  gradés  chefii  d'escouade  ; 
^  à  60  caporaux  et  soldats  (i). 

Aucnne  modification  notable  n'a  été  introduite  dans 
l'instruction  à  rangs  serrés. 

L'instruction  en  ordre  dispersé  débute  par  le  dressage 
préalable  de  Tescouade  qui  est  obtenu  par  les  moyens  et 
aux  commandements  prescrits  antérieurement.  Toutefois, 
au  lieu  de  se  déployer  face  à  Tennemi  en  cas  d'arrêt, 
quelle  que  soit  la  formation  de  l'escouade,  les  bommes 
doivent  désormais  s'arrêter  da7is  la  formation  où  ils  se 
trouvent^  chacun  d'eux  choisissant  la  position  qui  lui 
parait  la  mieux  appropriée  au  terrain. 

Peux.  —  La  doctrine  des  rédacteurs  du  nouveau 
règlement  est,  pour  ainsi  dire,  contenue  tout  entière 
dans  la  règle  suivante,  placée  en  tête  de  l'instruction  du 
peloton  : 

Lorsqu'une  troupe  exécute  un  feu,  chaque  homme 
tire  un  nombre  de  coups  ajustés  qui  dépend  à  la  fois 
de  ses  aptitudes  personnelles  et  des  circonstances  (posi- 
tion, état  physique  et  moral,  distance  et  visibilité  du 
but,  etc.). 

En  un  mot,  aucune  règle  fixe.  Au  commandement  de  : 
Feu,  chaque  homme  exécute  un  feu  à  volonté  et  brûle 
le  nombre  de  cartouches  qui  lui  convient,  sous  réserve 
«  d'exécuter  rapidement  les  mouvements  de  la  charge, 
«  de  viser  attentivement  et  de  faire  feu  avec  calme  » 
(Instruction  de  l'escouade,  92)  (2). 


(1)  Le  règlement  provisoire  fixait  à  48  hommes  l'effectif  maximum 
du  pelotoo,  celai  de  Tescouade  variant  de  8  à  12  hommes. 

(2)  L'officier  n'a  donc  aucune  action  sur  la  vitesse  du  tir  collectif 
<lui  résulte,  automatiquement,  du  nombre  de  cartouches  brûlées  par 
chaque  homme  dans  l'unité  de  temps. 


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390  LE  NOUVEAU  RÈaLBM BNT  SUR  LES  MANŒUVRES    N*  965. 

II  semble  donc  que,  prenant  définitivement  parti  dans 
la  querelle  qui  divise  depuis  longtemps  chez  nous  les 
partisans  du  feu  rapide  et  du  feu  lent,  le  règlement 
italien  se  soit  arrêté  à  une  formule  mixte  qui  peut  être 
définie  ainsi  «  charge  et  mise  en  joue  rapides,  pointage 
et  feu  lents  ».  Reconnaissons  toutefois  que,  dans  la  pra- 
tique, il  est  bien  difficile,  surtout  avec  le  service  à  court 
terme,  d'empêcher  que  la  hâte  apportée  dans  les  opéra- 
tions de  la  charge  et  de  la  mise  en  joue  ne  se  communi- 
que au  pointage  et  à  l'action  du  doigt  sur  la  détente.  Ce 
qui  revient  &  dire  que  la  vitesse  du  tir  et  la  consomma- 
tion effrayante  de  muoitions  qui  en  est  la  conséquence 
sont  un  mal  inévitable  dont  il  faut  prendre  son  parti  et 
auquel  on  ne  peut  remédier  que  par  Torganisation  de 
nombreux  et  puissants  échelons  de  ravitaillement. 

Notons,  enfin,  l'obligation  imposée  aux  chefs  d'ea- 
couade  de  répéter  en  ordre  dispersé  le  commandement 
ou  le  signal  de  «  cessez  le  feu  »  du  chef  de  section.  Us 
doivent  également  faire  cesser  d'eux-mêmes  le  feu  de 
leur  escouade  lorsqu'elle  n'a  plus  de  raison  de  tirer. 

Si,  par  suite  de  l'excitation  produite  par  un  tir  pro- 
longé ou  pour  toute  autre  cause,  le  feu  dégénère  en  un 
gaspillage  de  munitions,  le  chef  de  peloton  ou  même 
les  chefs  d'escouade  le  font  cesser  au  sifflet  pour  le  faire 
ensuite  reprendre  au  commandement. 

Instruction  de  la  compagnie,  —  L'école  de  compagnie 
en  ordre  serré  du  règlement  provisoire  est  reproduite 
dans  un  ordre  un  peu  difi'érent.  Le  nouveau  règlement 
place,  en  eflTet,  en  tête  de  la  progression  les  mouvements 
de  la  ligne  de  pelotons  par  le  flanc  [plotoni  afflancaii)^^ 
de  la  colonne  par  quatre  [linea  di  fianco\  qu'il  considère 
comme  les  formations  les  plus  importantes,  la  colonne  de 
compagnie  et  la  ligne  déployée  ne  devant  être  utilisées 
que  dans  des  cas  tout  à  fait  exceptionnels. 

Feux,  —  Comme  à  l'école  de  peloton,  le  règlement  se 


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N*  965.  DB  L'INFANTERIE  ITAX.IENNB.  391 

borne  à  donner  quelques  brèves  indications  destinées  à 
préciser  le  rôle  du  capitaine  et  des  chefs  de  section  dans 
la  conduite  du  feu  : 

En  ordre  serré.  —  Le  capitaine  indigue  le  but,  la 
hausse,  et,  si  le  but  est  étendu,  sa  répartition  entre  les 
sections.  Il  fait  ensuite  les  commandements  relatifs  à 
Touverture  et  à  la  cessation  du  feu,  qui  est  exécuté  dans 
chaque  peloton  conformément  aux  prescriptions  de 
Fécole  de  peloton. 

En  ordre  dispersé.  —  Le  capitaine  se  borne  à  indiquer 
le  but  ;  les  chefs  de  peloton  déterminent  la  hausse,  com* 
mandent  et  règlent  le  feu. 

Instruction  du  bataillon,  —  Les  formations  prévues 
normalement  sont  au  nombre  de  trois  :  la  colonne,  la 
colonne  double  et  la  ligne  de  colonnes. 

Dans  chacune  d'elles,  les  compagnies  sont  en  principe 
en  ligne  de  pelotons  par  quatre  ;  elles  peuvent  égale- 
ment avoir  leurs  pelotons  en  ligne. 

La  ligne  déployée  et  tous  les  mouvements  qui  s'y  rap- 
portent sont  supprimés. 

Feux.  —  Le  bataillon  en  formation  de  combat  n'ouvre 
lefeu  que  sur  C  ordre  du  chef  de  bataillon.  Les  comman- 
dants de  compagnie  de  première  ligne  déterminent  alors 
leur  objectif  et  font  cesser  et  reprendre  le  feu  quand  ils 
le  jugent  convenable.  Ils  sont  également  autorisés  à 
ouvrir  le  feu  sous  leur  propre  responsabilité  en  cas  d'at- 
taque imprévue. 

On  ne  peut  s'empêcher  d'être  un  peu  surpris  de  Tétroi- 
tesse  de  ces  prescriptions  si  peu  en  harmonie  avec  les 
conditions  du  combat  moderne  ;  il  serait  sans  doute  facile 
d'en  trouver  l'explication  dans  la  volonté  bien  arrêtée 
d'empêcher  l'ouverture  prématurée  du  feu  et  la  consom- 
mation de  munitions  qui  en  est  la  conséquence. 


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392  I.B  NOUVEAU  RËGLKMBNT  SUR  LRS  MANŒUVRES     N«  965. 

II 

DRESSAGE  ET  EMPLOI  TACTIQUE  DE  L'aRME. 

La  IP  partie  du  nouveau  règlement  ne  diffère  goère 
de  la  partie  correspondante  du  règlement  provisoire  que 
par  une  exposition  plus  rationnelle  et  plus  détaillée  des 
principes  relatifs  à  Temploi  tactique  de  larme.  Elle 
complète,  en  outre,  les  généralités  sur  le  combat  par 
l'indication  des  règles  coucernant  l'utilisation  des  outils 
portatifs,  la  conduite  du  feu  et  le  ravitaillement  en 
munitions. 

Instruction  de  f  escouade.  —  L'école  d'escouade  conti- 
nue à  être  considérée  comme  la  base  fondamentale  de  la 
préparation  de  la  troupe  au  combat  :  «  Il  importe  de 
«  développer,  chez  les  chefs  d'escouade  comme  dans  la 
»  troupe,  l'esprit  de  solidarité  qui  doit  unir  chaque 
a  homme  à  ses  camarades  et  à  son  chef,  quelles  qae 
«  soient  les  vicissitudes  du  combat. 

«  Le  chef  d'escouade  ne  perdra  pas  de  vue  que  sa 
«  troupe  doit  toujours  être  déployée  si  elle  veut  faire 
«  usage  de  ses  armes  et  que,  par  contre,  elle  doit,  en 
«  principe,  se  former  en  colonne  par  un  pour  se  porter 
K  en  avant.  Aux  distances  rapprochées,  lorsque  l'effica- 
«  cité  du  feu  de  l'ennemi  est  telle  que  des  déplacements 
«  rapides  et  de  peu  d'étendue  deviennent  seuls  pos- 
«  sibles,  l'escouade  doit  toutefois  progresser  en  restant 
«  déployée.  Les  bonds  sont  exécutés  dans  ce  cas  soit 
«  par  toute  l'escouade  à  la  fois,  soit  par  petits 
«  groupes,  les  hommes  restés  en  arrière  suspendant 
«  leur  feu  pour  ne  pas  risquer  de  blesser  ceux  qui  se 
«  trouvent  en  avant  d'eux.  » 

Instruction  et  emploi  tactique  du  groupe.  —  Les  règles 


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I^^WIP? 


N*  965.  DE  LINFANTERIB  ITALIENNE.  393 

générales  dont  Texposé  précédait,  dans  le  règlement  pro- 
visoire, le  combat  de  chacune  des  unités  ont  reçu  un 
assez  grand  développement,  particulièrement  en  ce  qui 
concerne  la  marche  par  bonds.  Les  caractères  de  Tas- 
saut,  définis  antérieurement  au  combat  du  peloton,  font 
maintenant  Tobjet  d'un  article  spécial  ajouté  très  logi- 
quement aux  «  Généralités  ». 

Bo7ids.  —  Sous  le  feu,  la  troupe  progresse  par  bonds. 
Ed  principe,  tant  que  l'intensité  du  feu  le  permet,  les 
bonds  sont  effectués  par  compagnies,  ou  au  moins  par 
pelotons  entiers,  les  escouades  par  le  flauc  en  colonne 
par  un.  Ils  doivent  être  aussi  étendus  que  le  permet  une 
bonne  utilisation  du  terrain. 

Si  l'intensité  du  feu  de  l'adversaire  ou  les  mélanges 
d'unités  survenus  sur  la  ligne  de  feu  ne  permettent  plus 
de  porter  en  avant  des  fractions  entières,  les  bonds  sont 
effectués  par  escouades  déployées  ou  fractions  corres- 
pondantes de  la  chaîne,  au  pas  gymnastique  ou  au  pas 
de  course. 

Enfin,  aux  distances  rapprochées,  il  y  aura  lieu,  pour 
diminuer  les  pertes,  de  progresser  par  petits  groupes  forts 
de  quelques  hommes  seulement.  Les  chefs  de  pelo- 
ton doivent,  dans  tous  les  cas,  précéder  leur  unité  ;  les 
chefs  d'escouade  veillent  à  ce  que  personne  ne  reste  en 
arrière. 

Assaut.  —  L'assaut  est  le  dénouement  par  le  choc  à 
1  arme  blanche  d'une  action  préparée  par  le  feu.  11  doit 
être  poussé  à  fond,  avec  la  plus  grande  vigueur  et  d'un 
seul  élan. 

Les  prescriptions  qui  s'y  rapportent  étaient  déjà  con- 
tenues dans  le  règlement  provisoire,  mais  avec  moins 
de  développements.  Il  semble  également  que,  plus 
encore  que  par  le  passé,  le  règlement  se  soit  efforcé 
de  mettre  en  lumière  l'utilité  du  défilement,  des  mou- 
vements rapides  par  petits  groupes,  enfin  et  surtout  la 


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394  LE  NOUVEAU  RÈaLBMBNT  SUR  LES  MANŒUVRES    K' 9&5. 

nécessité,  pour  toute  troupe  quiattaque,  d'allier  étroite- 
ment le  feu  et  le  mouvement.  On  a  défini  Tattaque  :  an 
feu  qui  marche  ;  les  rédacteurs  du  nouveau  règlement 
ont  visiblement  cherché  à  orienter  dans  ce  sens  les 
méthodes  de  dressage  de  Finfanterie  en  vue  du  comtjat. 

Emploi  des  outils  portatifs.  —  Le  règlement  recom- 
mande remploi  de  la  fortification  sur  le  champ  de 
bataille  à  condition  que  les  travaux  ainsi  exécutés  cor- 
respondent à  une  idée  tactique  et  ne  risquent  pas  de 
ralentir  Toffensive  ou  de  gêner  la  contre-attaque. 

Lorsqu'un  engagement  est  à  prévoir,  ou  au  cours  de  la 
lutte,  tous  les  gradés,  du  chef  d'escouade  au  capitaine 
ou  au  chef  de  bataillon,  doivent  faire  exécuter,  de  leur 
propre  initiative,  les  travaux  susceptibles  d'augmenter 
l'efficacité  du  tir  ou  de  diminuer  les  effets  du  feu  deVad- 
versaire.  Si  la  situation  vient  à  se  modifier,  ces  travanx 
sont  abandonnés  dès  qu'ils  ne  répondent  plus  au  but  en 
vue  duquel  ils  ont  été  construits. 

Dans  l'offensive,  ouvrir  des  passages  à  travers  les  obs- 
tacles qui  retardent  la  marche  ;  détruire  ceux  qui  gênent 
le  tir  ;  improviser  de  petits  abris  artificiels,  tout  cela 
dans  la  mesure  strictement  nécessaire  pour  ne  pas  briser 
l'élan  de  l'attaque  et  pour  ne  pas  occasionner  une  perte 
de  temps  qui  tournerait  à  l'avantage  de  la  défense. 

La  coopération  des  troupes  du  génie  ne  doit  être  récla- 
mée que  pour  les  travaux  d'un  caractère  technique  ou 
pour  ceux  dont  l'exécution  n'est  possible  qu'à  l'aide 
d'outils  autres  que  ceux  de  Tinfanterie. 

Ces  prescriptions  font  incontestablement  ressortir 
d'une  façon  très  nette  le  but  de  la  fortification  passagère 
et  précisent  très  heureusement  la  mesure  dans  laquelle 
elle  peut  contribuer  à  augmenter  la  puissance  offensive 
de  l'infanterie. 

Le  feu  de  rinfanterie  au  combat.  —  Gomme  le  règle- 
ment de  1892,  mais  avec  plus  de  méthode  et  de  clarté. 


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N*  965.  DB  LlNPANTERIB  ITALIENNE.  395 

le  noavean  règlement  a  jugé  indispensable  de  terminer 
Texposé  des  principes  concernant  le  mode  d'emploi  de 
Tinfanterie  au  combat  par  quelques  brèves  indications 
sur  la  conduite  du  feu  et  les  circonstances  susceptibles 
d'en  modifier  Tefficacité. 

Sans  établir  aussi  nettement  que  certains  règlements 
étrangers  (1)  la  différence  qui  existe  entre  la  conduite  et 
la  discipline  du  feu,  le  règlement  italien  admet,  lui  aussi, 
comme  principe  fondamental,  que  les  résultats  du  tir 
dépendent  à  la  fois  du  chef  qui  dirige  le  feu  et  de  la 
troupe  qui  Texécute.  Le  premier  fait  ouvrir  et  cesser  le 
feu,  détermine  l'objectif  et  la  hausse  à  prendre.  Les  com- 
mandants des  bataillons  de  première  ligne  décident, 
nous  l'avons  vu,  de  l'ouverture  du  feu.  Chaque  groupe 
dirige  en  principe  son  tir  sur  l'adversaire  qui  le  menace 
le  plus  directement.  Il  est  recommandé  toutefois  aux 
chefs  de  groupe  de  ne  pas  perdre  de  vue  l'ensemble  de 
l'action  et  de  favoriser  par  tous  les  moyens  possibles  les 
progrès  des  fractions  voisines  ;  si  l'une  de  ces  dernières 
se  porte  en  avant,  le  feu  des  éléments  restés  en  position 
devra  donc  être  dirigé  de  préférence  sur  la  partie  de  la 
ligne  adverse  qui  peut  le  mieux  contrarier  ce  mouvement 
offensif. 

La  vitesse  du  tir  étant,  en  quelque  sorte,  imposée  à 
l'homme  par  les  circonstances,  l'intensité  du  feu  (nombre 
de  coups  dirigés  dans  l'unité  de  temps  sur  un  but  déter- 
miné) dépend  uniquement  du  nombre  de  fusils  mis  en 
ligne.  II  appartient  donc  au  chef  de  fixer,  dans  chaque 
cas  particulier,  l'effectif  nécessaire  pour  obtenir  sur  un 
objectif  déterminé  le  résultat  maximum  dans  le  moins 
de  temps  possible. 

L'appréciation  préalable  des  distances  et  le  repérage 


(i)  Règlemeot  de  manœuTres  de  Tinfaoterie  allemande  du  29  mai 
1906. 


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396  LR  NOUVFAU  RÈGLEMENT  SUR  LES  MANŒUVRES     N*  965. 

da  terrain  sont  recommandés  toutes  les  fois  que  les  cir- 
constances le  permettent.  Si  la  distance  n'a  pu  être  éva- 
luée exactement,  l'emploi  des  hausses  échelonnées  esta 
éviter,  la  dispersion  en  profondeur  étant  déjà  largemeot 
suffisante  pour  qu'il  n'y  ait  pas  lieu  de  l'augmenter  par 
remploi  simultané  de  deux  ou  plusieurs  hausses. 

Les  prescriptions  relatives  à  la  cessation  et  à  la  reprise 
du  feu  dénotent  un  souci  tout  particulier  d'habituer  les 
chefs  de  groupe  et  la  troupe  à  ouvrir  le  feu  sur  des 
objectifs  momentanés  et  difficilement  saisissables^  tels  que 
ceux  qui  se  présenteront  généralement  au  combat. 

Il  y  a  lieu  d'ouvrir  le  feu  lorsque  l'ennemi  se  décou- 
vre, ralentit  ou  cesse  son  tir,  c'est-à-dire  lorsqu'il  s'ap- 
prête à  exécuter,  exécute,  ou  vient  d'exécuter  un  bond. 
II  appartient  au  chef  d'avoir  l'œil  fixé  sur  ses  mouve- 
ments et  de  saisir  avec  à-propos  l'instant  où  il  est  vulné- 
rable. L'action  par  le  feu  prend  ainsi  un  caractère  inter- 
mittent, la  fusillade  alternant  avec  les  arrêts  plus  ou 
moins  prolongés. 

Afin  d'exercer  la  troupe  à  rester  au  combat  dans  la 
main  de  ses  chefs,  il  est  bon  de  l'exercer  très  fréquem- 
ment en  temps  de  paix  à  cesser  le  feu,  même  s'il  est 
nécessaire  de  le  reprendre  aussitôt  après.  Cette  pratique 
est  également  recommandable  lorsque  le  feu  s'accélère 
au  point  de  dégénérer  en  un  véritable  gaspillage  de 
munitions. 

Ravitaillement  en  munitions  ster  le  champ  de  bataUk- 
—  L'approvisionnement  en  munitions  pour  armes  porta- 
tives comprend  : 

!•  Sur  l'homme 162  cartouches. 

2°  Sur  les  voitures  de  bataillon 24         — 

3<*  A  la   colonne  divisionnaire  des  munitions 

(3«  section) 40         - 

4®  Au  parc  de  corps  d'armée 5i         — 

Soit,  dans  le  corps  d*armée,  un  total  par  fusil  de      280  cartouche*. 


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N»  96-5.  DE  L'INFANTERIE  ITALIENNE.  397 

Les  principes  posés  par  le  règlement  pour  assurer  le 
boa  fonctionnement  de  ces  divers  organes  de  ravitaille- 
ment sont  les  suivants  : 

a)  Voitures  de  bataillon.  —  Lorsqu'un  engagement 
est  à  prévoir,  les  chefs  de  corps  font  distribuer  les  bis- 
sacs  à  cartouches  contenus  dans  les  caisses  des  voitures 
de  bataillon  (1  ).  Ils  sont  répartis  entre  les  compagnies  et 
les  pelotons  et  confiés  de  préférence  aux  caporaux 
n'exerçant  pas  de  commandement;  ceux-ci,  en  échange, 
déposent  leur  sac  sur  la  voiture  après  en  avoir  retiré  au 
préalable  leurs  vivres  de  réserve  qu'ils  placent  dans  la 
musette  {tasca  a  pane)  et  leurs  cartouches  qui  sont 
réparties  entre  les  hommes  de  la  compagnie,  de  préfé- 
rence les  meilleurs  tireurs. 

Les  bissacs  à  cartouches  sont  portés  alternativement 
par  les  caporaux  et  soldats  de  la  compagnie  ;  les  cartou- 
ches qu'ils  contiennent  sont  distribuées  sur  l'ordre  du 
chef  de  peloton  dès  que  le  besoin  s'en  fait  sentir. 

Si  le  ravitaillement  en  munitions  devient  nécessaire, 
les  commandants  d'unité  dirigent  les  porteurs  de  bissacs, 
convenablement  encadrés,  sur  les  unités  non  engagées 
qui  se  trouvent  dans  le  voisinage.  Le  réapprovisionne- 
ment a  lieu  par  échange  de  bissacs  vides  contre  un 
nombre  équivalent  de  bissacs  pleins. 

Au  cas  où  la  nature  du  terrain  ou  l'intensité  du  feu  de 
Tennemi  rendraient  cette  opération  trop  dangereuse,  les 
commandants  de  compagnie  de  première  ligne  s'adres- 
sent aux  fractions  en  réserve  qui  sont  tenues  de  pousser 
leurs  porteurs  de  bissacs  jusque  sur  la  ligne  de  feu. 


(\)  Chaque  iroitore  de  bataillon  transporte  trois  caisses,  contenant 
chacune  1,620  cartouches,  soit  4,860.  Elle  contient  en  outre  soixante- 
<\uatre  bissacs  à  288  cartouches,  soit  un  total  de  près  de  24,000  car- 
touches par  Toiture. 


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398  LE  NOUVEAU  BieOLBMBMT  SUR  LES  MANŒUVRES     H*  NI. 

b)  Colonnes  de  munitions.  —  Chaque  corps  d'armée 
comprend  une  colonne  de  munitions  par  division  et  aoe 
pour  les  éléments  non  endivisionnés.  Dans  chacnne 
d'elles,  une  section  portant  le  n®  3,  commandée  par  an 
officier,  est  spécialement  affectée  au  ravitaillement  cq 
munitions  pour  armes  portatives  (1). 

En  principe,  cette  section  se  rassemble  dès  le  débat 
de  l'engagement  dans  le  voisinage  des  réserves  de  la 
division  et  détache,  au  fur  et  à  mesure  des  besoins,  les 
groupes  de  voitures  nécessaires  pour  ravitailler  les  unités 
engagées.  Les  gradés  qui  commandent  ces  éléments 
avancés  se  mettent  en  relation  avec  les  bataillons  de 
deuxième  ligne  et  se  conforment  à  leurs  mouvements  en 
restant  autant  que  possible  à  couvert  et  sans  jamais  s'en 
éloigner  à  plus  d'un  kilomètre.  Liorsque  le  besoin  de 
munitions  se  fait  sentir,  des  caissons  en  nombre  sofiS- 
sant  et  conduits  par  des  gradés  intelligents  et  énei^- 
ques  sont  poussés  vers  les  bataillons  de  deuxième  ligne 
qui  envoient  au  ravitaillement  les  porteurs  de  bissacs  à 
cartouches  constitués  en  détachements  convenablement 
encadrés. 

Les  sections  sont  ravitaillées  parle  parc  d'artillerie da 
corps  d'armée. 

Ces  principes  appellent  quelques  commentaires. 

a)  Comme  nos  voitures  de  compagnie  —  ou  nos  cais- 
sons de  bataillon  —  les  voitures  de  bataillon  transpor- 
tent un  premier  «  complément  de  munitions  »  mais  ne 
constituent  par  un  «  échelon  de  ravitaillement  » . 

b)  Les  unités  de  première  ligne  se  ravitaillent  norma* 
lement  par  échange  de  bissacs  avec  les  unités  voisines 
non  engagées,  qui  remplissent  les  bissacs  à  cartouches 


(1  )  Cette  section  comprend  quatône  ou  quatre  Mimons,  selon  qsVie 
appartient  à  une  division  ou  aux  éléments  non  endifisionnés.  Chaque 
caisson  contient  euTiron  35,000  cartouches. 


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-VTr;« 


N»  96o.  DE  L'INFANTERIE  ITALIENNE. 


ainsi  vidés  en  demandant  aux  sections  de  munitions  le 
nombre  de  caissons  nécessaires. 

On  remarquera  que  les  commandants  des  compagnies 
engagées  interviennent  seuls  dans  le  ravitaillement  de 
leurs  unités  et  que  ni  les  chefs  de  bataillon  ni  les  chefs 
de  corps  ne  paraissent  avoir  à  s'immiscer  dans  cette 
opération.  Cette  prescription  semble  peu  rationnelle  si 
l'on  réfléchit  que  ces  officiers,  soustraits  en  partie  aux 
émotions  de  k  ligne  de  feu,  paraissent  au  contraire  tout 
désignés  pour  diriger  le  ravitaillement  des  compagnies 
de  première  ligne,  dont  les  commandants  sont  entière- 
ment absorbés  par  le  développement  de  Faction. 

c)  Les  liaisons  ne  semblent  pas  indiquées  avec  une 
précision  suffisante.  Il  est  bien  spécifié  que,  dès  leur 
arrivée  sur  leur  emplacement,  les  sections  ou  groupés 
de  voitures  se  «  mettent  en  relation  »  avec  les  bataillons 
de  première  ligne;  mais  les  agents  chargés  d'assurer 
cette  liaison  ne  sont  pas  désignés. 


Le  nouveau  règlement  sur  les  manœuvres  de  Tinfan- 
terie  confirme  et  accentue  le  progrès  réalisé  par  le 
règlement  provisoire  de  1905.  Sans  doute,  il  y  aurait 
encore  bien  des  modifications  à  y  apporter  pour  en  faire 
exclusivement  un  manuel  de  la  conduite  des  troupes  sur 
le  champ  de  bataille;  mais  il  faut  reconnaître  que  Tin- 
fanterie  italienne  recherche  de  plus  en  plus  des  méthodes 
d'instruction  orientées  dans  le  sens  de  la  préparation 
à  la  guerre.  Qu'il  s'agisse,  en  eflfet,  du  dressage  de 
l'homme  et  de  l'unité  ou  de  Temploi  de  la  troupe  au 
combat,  nous  avions  déjà  pu  constater,  en  étudiant  le 
règlement  de  1903,  la  préoccupation  constante  de  mettre 
à  la  disposition  du  commandement  et  des  exécutants  des 
procédés  de  combat  en  harmonie  avec  les  effets  de  Tar- 


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400 


LE  NOUVEAU  RÈGLEMENT  SUR  LES  MANŒUVRES.  N'9l>>. 


mement  moderne  ;  sous  les  réserves  formulées  au  cours 
de  la  présente  étude,  il  est  permis  d'affirmer  que  le  règle- 
ment de  1907  marque  un  nouveau  pas  dans  cette  voie  et 
a  su  très  heureusement  combler  les  lacunes  du  règle- 
ment précédent. 

091) 


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NOUVELLES   MILITAIRES 


AUTRIGHB-HONOBIB. 

Utilisation  dbs  bnsbignbmbnts  db  la  gubrrb  russo-japonaisb. 
—  Dans  un  discours  prononcé  le  6  février  devant  la  Commission  autri- 
chienne de  Tarmée,  le  Ministre  de  la  guerre  a  montré  comment,  dans 
Varmée  commune,  ont  été  utilisés  les  enseignements  de  la  guerrd  de 
Mandchourie. 

i*  Puissance  du  feu  de  rinfanterie,  —  Soins  apportés  à  l'instruction 
du  tir;  développement  donné  à  Técole  de  tir  (1);  création,  dans  Tin- 
fanterie,  de  détachements  de  mitrailleuses  (2). 

2«  Importance  pour  la  cavalerie  du  combat  à  pied,  —  Augmentation 
du  nombre  des  cartouches  k  halle  tirées  annuellement;  création,  dans 
les  grandes  unités  de  cavalerie,  de  détachements  de  mitrailleuses  (3). 

S»  Efficacité  de  V artillerie,  —  Adoption  d'un  nouveau  matériel  à  tir 
rapide  et  à  boucliers  (4)  ;  perfectionnement  des  mojens  de  pointage  ; 
établissement  de  liaisons  téléphoniques  (5)  ;  réorganisation  de  l'artil- 
lerie lourde  de  campagne  et  augmentation  de  l'artillerie  de  mon- 
tagne (6)» 

4*  Importance  croissante  da  rôle  des  troupes  techniques  pendant  le 
combat,  —  Instruction  intensive  donnée  aux  pionniers  d'infanterie  et 
de  cavalerie  (7)  pour  seconder  les  bataillons  de  pionniers,  dont  le  nom- 
bre —  quinze  —  est  très  faible. 

5*  Vide  du  champ  de  bataille.  —  Adoption  d'une  nouvelle  tenue  de 


(1)  Voir  2«  semestre  4907,  p,  498. 

(2)  Voir  2«  semestre  4907,  p.  70;  1«'  semestre  4908,  p.  75  et  303. 

(3)  md. 

(4)  Voir  2«  semestre  1907,  p.  400;  1"  semestre  4908,  p.  295. 

(5)  Voir  !•'  semestre  1907,  p.  279  ;  2?  semestre  1907,  p.  591. 

(6)  Voir  1"  semestre  4908,  p.  214. 

(7)  Voir  2<'  semestre  1907,  p.  502  et  611. 

26 


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402  NOUVELLES  MIUTAIRE8.  »•  965. 

campagne  moins  yUible  (1);  mise  en  service  de  jumelles  et  deliuiettes 
dans  tous  les  états-majors  et  dans  les  troupes  (2). 

6®  Importance  d'un  système  de  communications  rapides  par  tuiu  à 
Vextension  des  fronts  de  combat,  —  Développement  du  corps  d'aato- 
mobilistes  Tolontaires  (3)  ;  augmentation  du  matériel  téléphonique  et 
télégraphique  (4)  ;  création  de  postes  mobiles  de  télégraphie  sans 
fll  (5). 

Le  général  SchÔnaich  a  conclu  en  annonçant  la  publication,  ao  prin- 
temps prochain,  des  premiers  résultats  obtenus  dans  la  revisioD  géoé- 
raie  des  règlements  d'instruction  et  de  combat  ordonnée  par  l'Empe- 
reur après  la  guerre  russo-japonaise. 


Lbs  DtPBNSBS  iiaiTAiiiKS  DB  1890  A  4907.  —  De  ld90  à  i907,  les 
dépenses  des  divers  ministères  se  sont  accrues  dans  la  proportion  sui- 
vante (6)  : 

Intérieur iO«  p.  lOô. 

Instruction  publique 111  — 

Finances 81  — 

Chemins  de  fer  et  Commerce 279  — 

Agriculture 111  — 

Justice 83  — 

Guerre 35  — 

L'augmentation  de  Tartillerie  et  des  approvisionnements  de  maai- 
tions,  celle  des  unités  de  chemins  de  fer  et  de  télégraphes,  la  ciéation 
de  détachements  de  mitrailleuses,  rendront  de  nouveaux  sacrifices 
nécessaires.  «  Un  budget  militaire  plus  élevé  est  abaoliimeiit  indispeo- 
sable  (6).  » 

D'après  des  chififres  cités  devant   la  Commission  autrichienae  «la 


(1)  Voir  2»  semestre  1907,  p.  587  ;  1"  semestre  1908,  p.  75. 

(2)  Voir  plus  loin,  p.  140. 

(3)  Voir  1"  semestre  1907,  p.  480;  2«  semestre  1907«  p.  502  et  996; 
!•'  semestre  1908,  p.  76. 

(4)  Voir  2«  semestre  1907,  p.  504  et  590. 

(5)  Voir  2«  semestre  1905,  p.  470. 

(6)  Discours  du  Ministre  austrp^hongrois  de  la  Guerre,  le  6  férrier 
1908. 


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N*  965.  NOUVELLES  MIUTAIRBS«  403 

budget,  TAutriche^Hongrie  serait  la  puissance  la  plus  fayori^ée  80u«  le 
rapport  des  dépenses  militaires  (1  ). 

Proportion 
det  dipenios  milltairai  Mpentes  militalret 
p«r  rapport  (en  coaronnet) 

par 
dépoBMi  totales.  h 

Autriehe-Hongrie. 

Allemagne 

France 

Russie 

iUlie 


(poBMi  totales. 

habitant. 

44  p.  100 

9,6  (2) 

18    — 

19 

28    — 

26 

25    — 

12,5 

îi    ~ 

12 

Manoeovsbs  iMPtauLKS  Df  1908  (3).  —  Elles  auront  lieu  en  Hon^ 
grie,  entre  Odenboorg,  Raab»  Steinamanger  et  Yersprim,  entre  les  4%  5* 
et  13*  corps. 

ACGMENTATION    DE    L^SFFBCTIF    DE    PAU     DE    L*ART1LLBRIE.    —   LeS 

ehiflPres  indiqués  dans  le  numéro  de  férrier,  p.  217,  doiTeat  être  recti- 
fiés ainsi  qu'il  suit  : 

1*  Augmentatim  (Te/feclif  nécessitée  par  la  réorganisation  de  Var- 
tillerie  : 


(  i 


de  montagne. . . . 

àcheTal 

Batteries  <  montées 

f  lourdes  d*armée. 
\  de  forteresse 


OBBdm 
et  aesimilé». 

Honmes 
do  troape. 

Cttevanx 
de  troupe. 

67 

1,162 

518 

16 

632 

576 

84 

4,640 

—  H6 

75 

1,142 

451 

» 

2 

» 

242         4,578  1,429 


(1)  Neue  freie  Presse,  7  février. 

(î)  La  couronne  vaut  enTiron  1  fr.  05.  —  A  rapprocher  de  ces  chif- 
fres l'évaluation  du  lieutenant-colonel  allemand  Goltz  {Militâr-Wochen- 
blait  du  15  février  1908)  : 

Autriche-Hongrie fr.    11  85 

Allemagne 25  25 

France 35  45 

Russie 8  65 

lUIie 12  40 

(3)  Neue  milit.  Blatter,  2  décembre  1907. 


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404  NOUVELLES  MILITAIRES.  N*  965. 


*»  Effectifs  en  Î908,  comparés  à  ceux  de  i907  : 

Offleien  Hoa 

et  •itlmllés.  de  ir 

demoDtagDe +67  +I,i62     +   518 

àchefal —8  -f    176      +  Î40 

montées +84  —    267      —4,898 

lourdes  d'armée +75  +    93*      +   451 


offleien  Homies  Gkcni\ 

et  «ielmllés.      de  irovpe.         de  troipt. 


+248      +2,005 


Mlgl  BN  SBRYICB  DU  NOUVEAU  CANON  DE    CAMPAGNE.    —    D'après  la 

presse  autrichienne  (l),  on  a  commencé,  au  mois  de  mars,  à  distribuer 
le  nouveau  canon  de  campagne  aux  42  régiments  diTisionnair».  Oo 
sait  que  les  14  régiments  de  corps  sont  armés  en  obusiers  de  104  mil- 
limètres.  Le  réarmement  des  régiments  dÎTisionnaires  doit  être  ter- 
miné en  1908. 

En  même  temps,  on  a  pris  les  premières  mesures  destinées  à  réaliser 
la  nouvelle  organisation  de  Tartillerie,  signalée  précédemment  daos  la 
Rtvue  (2).  

GoKTOCATiON  DE  RÉSERVISTES  BN  1908.  —  Les  principes  saivis  à  Cet 
égard,  à  titre  dressai,  en  1907,  seront  appliqués  en  1908. 

Les  réservistes  seront  convoqués  entre  les  mois  de  mars  et  de  sep- 
tembre, de  façon  à  renforcer,  pendant  cette   période,  l'effectif  de» 
unités  actives.  278,000  réservistes  seront  rappelés  en  1908  : 
172,200  dans  Tinfanterie  pour  13  jours; 
63,500  dans  rinfanterie  pour  17  jours; 
4,900  dans  Tinfanterie  pour  28  jours; 
8,400  dans  la  cavalerie  pour  25  jours  ; 
9,400  dans  l'artillerie  de  campagne  pour  17  jours; 
5,600  dans  Tartillerie  de  forteresse  pour  17  jours; 
5,700  dans  les  pionniers  (5,450  pour  17  jours,  250  pour  28  jours); 
2,3U0  dans  le  régiment  des  chemins  de  fer  et  télégraphes  poar 

17  jours; 
6,000  dans  le  train  pour  17  jours  ; 

4,900  officiers  de  réserve  accompliront  des  périodes  d'instruc- 
tion de  28  jours  (3). 


(1)  Neue  freie  Presse ,  17  mars. 

(2)  Voir  1«'  semestre  1908,  p.  214. 

(3)  Budget  de  l'armée  commune  pour  1908. 


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N*  965.  NOUVELLES  MILITAIRES.  405 

En  outre,  6t,400  ersatz-réservistes  seront  appelés  pour  la  première 
fois  (pour  8  semaioes). 


Atakcbmsnt  des  ofpicibrs  (1).  —  Les  durées  moyennes  de  séjour 
dans  chaque  grade  sont»  actucllement,.les  suivantes  : 

ArUllerle 
État-major.     Infanterie.     Cavalerie,  de  campagne. 

Officier  subalterne  (sous-lieute- 
nant et  lieutenant) 10  Hi  17  16  17  H 

Capitaine 9  13  13  »6  13  Ji 

GomniADdant 4  5  4%  5  H 

Lieutenant-colonel 3  3  3  3 

Ces  durées  sont  moindres  d'un  an  à  deux  ans  pour  la  landwebr 
autrichienne,  et  d'un  à  trois  ans  pour  la  landwebr  hongroise  (2). 

Les  colonels  restent  six  ans  dans  ce  grade  ;  les  généraux  de  brigade 
quatre  ans;  les  généraux  de  division,  six  ans. 


Lb  kodtxau  règlbmbnt  sur  l'avapicexent.  —  Le  règlement  du 
19  janyier  1908  sur  Tavancement  (3)  ne  constitue  pas  une  réforme  à 
grande  portée,  mais  un  simple  remaniement  des  anciennes  prescrip- 
tions, destiné  à  corriger  certains  abus  et  à  innover  quelques  mesures 
de  détail  utiles,  sans  toucher  aux  principes. 

1*  Officiers  de  carrière. 

Accès  à  la  qualité  d'officier.  —  Cet  accès  reste  ouvert,  comme  par  le 
pa.<sé,  uniquement  aux  jeunes  gens  issus  des  académies  militaires  ou 
des  écoles  de  cadets,  du  volontariat,  ou  —  très  exceptionnellement  — 
à  ceux  qui  auront  passé  directement  Texamen  de  cadet.  Un  sous-offi- 
cier ne  peut  être  promu  officier  qu*en  temps  de  guerre  et  pour  action 
d'éclat. 

Choix  et  ancienneté,  —  L'avancement  a  lieu  en  principe  à  Tancien- 
ueté,  par  exceplion  au  choix.  Il  en  était  déjà  ainsi  avec  le  décret  de 
iS'iS,  maïs  celui-ci  laissait  dans  le  vague  les  conditions  du  choix. 


(1)  Voir  2»  semestre  1907,  p.  73. 

(2)  MUitar-Wochenhlatt,  23  novemble  1907. 

(3)  Verordnungblatt  du  8  février.  Voir  2«  semestre  1907,  p.  75, 610; 
1"  semestre  1908,  p.  72. 


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406  NOUVKLLBS  UILITAmES.  N*  965. 

Désormais,  dans  les  grades  subalternes  ^  lieutenant,  lieutenint  en 
premier,  capitaine —  TaTancement  des  officiers  de  troupe  se  fera  cidu- 
éiTement  à  rancienDeté  (i). 

Dans  les  grades  supérieurs,  seuls,  ceux  de  commandant  et  de  lieute- 
nant-colonel pourront,  en  dehors  des  états-major»,  être  obtenus  ao 
choix.  Pour  chacun  de  ces  grades,  les  promotions  au  choix  ne  deTTont 
pas  dépasser  le  cinquième  des  Tacances.  Les  capitaines  et  commandants 
ne  pourront  être  proposés  pour  le  choix  que  quand  ils  se  trouveront 
dans  le  quart  le  plus  ancien  du  cadre  de  leur  arme  et  de  leur  grade. 

Dans  le  corps  d*état-major  et  les  états-majors  de  rartillerie  et  da 
génie,  Vavancement  à  tous  les  grades  se  fera  exclusiTement  à  rancien- 
neté.  Pendant  leurs  stages  temporaires  de  troupe,  les  officiers  d'état- 
major  continuent  à  compter  dans  le  corps  d*état-major. 

Résultatt  probables. 

a)  Four  les  officiers  dC état-major,  —  Admission  à  TÉcole  de  guerre, 
de  quatre  à  sept  ans  de  grade  d*officier;  sortie,  de  sept  à  dix  ans;  stage 
d'état-major  et  nomination  au  grade  de  capitaine,  de  dix  à  treize  ans; 
à  partir  de  ce  moment,  avancement,  dans  le  corps  d*état-major,  à  l'an- 
cienneté, commandant,  après  neuf  ans  de  grade  de  capitaine;  lieute- 
nant-colonel» après  quatre  ans  de  grade  de  commandant;  colonel,  après 
trois  ans  de  lieutenant-colone);  général  de  brigade,  après  six  ans  de 
grade  de  colonel. 

b)  Pour  les  officiers  de  troupe,  —  Aucun  avantage  n'est  fait  aui 
meilleurs  élèves  des  écoles  de  corps  d^armée,  ou  à  ceux  qui  ont  pa^ 
deux  ans  à  l'École  de  guerre,  ou  à  ceux  qui  se  sont  signalés  d*aoe  foçoo 
quelconque.  Il  ne  pourra  y  avoir  de  différence  dans  l'avancement  des 
officiers  qu'après  la  nomination  au  grade  de  commandant.  Dans  ces 
conditions,  l'officier  de  troupe  ne  pourra  guère  être  colonel  à  moins  de 
35  ans  de  service,  donc,  dans  le  cas  le  plus  favorable,  à  moins  de 
55  ans  d'âge.  Il  pourra  difficilement  arriver  au  grade  de  général  de 
division  (2). 


(1)  Sauf  pour  les  lieutenants  sortant  de  TÉcole  de  guerre  ou  des 
cours  supérieurs  et  reconnus  aptes  au  service  d'état-major.  Cette  pro- 
portion sera,  du  reste,  très  faible,  car  presque  tous  les  officiers  qui 
sortent  de  1  École  de  guerre  sont  lieutenants  en  premier. 

(2)  Il  faut  signaler  la  suppression  de  l'examen  pour  le  passage  du 
grade  de  capitaine  à  celui  d'officier  supérieur,  pour  tous  les  officiers 

autres  que  ceux  des  états-majors. 


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N*  966.  NOUYBLLBS  MILITAIRES.  407 

Conclusion,  —  Selon  toutes  probabilités,  les  grades  élevés  resteront, 
comme  aujourd'hui,  Tapanage  des  officiers  issus  des  états-majors.  Il  y 
a  lieu  de  remarquer  que  le  recrutement  de  l'Éeole  de  guerre  ou  des 
cours  supérieurs  se  fait  parmi  de  jeunes  ofQciers  — *  quatre  à  sept  ans 
de  grade  d'officier  —  et  que  Texamen  d'entrée  à  TÉcole  de  guerre  n*est 
pas  renouTelable. 

L'admission  directe,  dans  le  corps  d*état-major,  ayec  le  grade  de 
commandant,  d'officiers  provenant  de  la  troupe  et  ayant  passé  avec 
succès  l'examen  de  ce  grade,  sera  un  palliatif  à  la  rigidité  du  nouveau 
système. 

Ce  procédé  existait  jusqu'à  présent  et  n'a  été  d'ailleurs  employé 
qu'à  titre  tout  à  fait  eiceptionnel. 

En  résumé,  le  décret  du  19  janvier  empêchera  le  retour  d'abus  qui 
s'étaient  produits  avec  celui  de  4895,  dans  les  nominations  au  choix, 
et,  à  cet  égard,  il  constitue  une  amélioration,  mais  il  laisse  subsister, 
entre  Tofficier  d'état^major  et  l'officier  de  troupe,  au  détriment  du 
second,  une  inégalité  telle  que  celui-ci  pourra  rarement  recevoir  le 
grade  de  général  de  division. 

2®  Officiers  de  réserve. 

Le  décret  du  19  janvier  supprime  la  nomination  directe  au  grade  de 
lieutenants  de  réserve  des  volontaires  d'un  an  qui  ont  obtenu,  à 
l'examen,  la  mention  «  excellent  ».  Il  y  avait  là  un  écart  excessif 
avec  le  reste  des  volontaires  qui  restaient  au  moins  quatre  ans  cadets 
de  réserve. 

La  promotion  des  lieutenants  de  réserve  au  grade  de  lieutenant  en 
premier  est  facilitée,  en  ce  qu'ils  ne  seront  plus  astreints  qu'à  un  stage 
volontaire  de  trois  mois,  au  lieu  de  six,  en  outre  des  trois  périodes 
d'instruction. 

Le  lieutenant  de  carrière,  démissionnaire,  pourra  être  nommé 
lieutenant  en  premier  de  réserve,  s'il  compte  un  an  de  service 
comme  officier  «-  au  lieu  des  quatre  ans  exigés  jusqu'à  présent  —  ou 
simplement  s'il  fait  preuve  de  capacités  au  cours  d'une  période  d'ins- 
truction . 

3®  Grades  honoraires, 

La  faveur  de  pouvoir  solliciter,  au  moment  de  la  mise  à  la  retraite, 
le  grade  supérieur  —  réservé  jusqu'à  présent  aux  officiers  qui  étaient 
dans  le  sixième  le  plus  ancien  du  cadre  de  leur  grade  —  est  étendue  à 
tous  les  officiers,  à  partir  du  moment  ott  leurs  contemporains  d'an< 
cienneté  demeurés  en  activité  auront  été  promus. 

Cette  mesure  présente  de  l'importance  en  cas  de  décès  de  l'intéressé. 


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408  N0UVXLLB8  MILITAIRES.  M»  M. 

c«r  la  pension  de  la  \euTe  ou  de  Torphelin  se  règle  diaprés  la  solde  da 
grade  honoraire. 

Kn  reTanche,  le  grade  de  felseugmeister  ne  pourra  plus  être  donné 
à  titre  honoraire  qu'exceptionnellement,  par  mesure  gracieuse  du  son- 
yeraini  et  Tofficier  ne  pourra  plus  prendre  Tinitiative  de  solliciter  cette 
fafeur. 

4»  Soui^fficiers. 

La  seule  innovation  intéressant  les  sous-officiers  n'est,  en  somme, 
que  la  réglementation  d'un  fait  depuis  longtemps  réalisé  dans  la  pn- 
tique  :  le  grade  de  sergent-major  est  désormais  réservé  aux  sous-officien 
rengagés. 


DâTILOPPBIIBirr  DONNÉ  À  L'INSTRUCTION  DBS  PIONNlBftS  D*INPANTnff 

BT  DB  càtalbbib  (I).  ^  En  temps  de  paix,  chaque  régiment  ou  bataillon 
formant  corps  comprend  un  lieutenant,  chargé  du  service  des  pionoien, 
appelé  «  officier  pionnier  •»  et,  par  compagnie,  4  hommes  pourras 
d'outils  de  terrassier  et  de  charpentier.  En  temps  de  guerre,  les  piot- 
niers  de  chaque  corps  sont  réunis  en  un  «  détachement  régimenUire 
de  pionniers  »  sous  les  ordres  de  l'officier  pionnier,  assisté  de  2  capo- 
raux par  bataillon. 

Dans  h  cavalerie,  en  tout  temps,  chaque  régiment  comprend  w 
peloton  de  pionniers,  dont  Teffectif  est,  en  temps  de  paix,  de  i  officier 
subalterne,  i  maréchal  des  logis,  3  brigadiers,  21  cavaliers.  Les  outils 
sont  transportés  sur  une  voiture,  les  eiplosifs,  sur  un  cheval  de  b&t. 
En  outre,  4  «  pionniers  d'escadron  n  sont  exercés  aux  travaux  les  plos 
simples.  Les  régiments  de  landwehr,  autrichienne  ou  hongroiseiSe 
comptent  qu'un  cadre  de  peloton  de  pionniers. 

Jusqu'ici,  rinstruction  des  pionniers  d'infanterie  ou  de  caTalerie  » 
faisait  en  détachant  dans  les  bataillons  de  pionniers  les  fantassins  poar 
deux  mois,  les  cavaliers  pour  un  mois,  réunis  par  division  ou  par  hii' 
gade.  Pendant  le  reste  de  Tannée,  ces  hommes  ne  recevaient  guèrti 
dans  leur  corps,  qu'une  instruction  théorique. 

Désormais,  Tinstruction  pratique  durera  toute  l'année,  sous  la  dire^ 
tion  d'un  officier  pionnier  détaché  dans  chaque  division.  Les  officien 
d'inranterie  seront  détachés  dans  les  bataillons  de  pionniers  pendant 
un  an,  ceux  de  cavalerie  pendant  six  mois,  pour  perfectionner  leor 
instruction.  Des  sous-officiers  rengagés  pourront  aussi  y  être  détaehéi. 


(i)  Eevue  de  Streffleur^  février  1908. 


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»•  Ô65.  NOUVELLES  MIUTAIRBS.  409 

Sbryici  télépboniqui  daks  l'infantbrib  (1).  —  Des  cours  de  télé- 
pboDie  doWeDt  être  institués,  d'abord  à  titre  d*essai,  dans  chaque  divi- 
sion d*infanterie  (armée  commune  et  landwehrs). 

Ces  cours  soDt  destinés  h  instruire  le  personnel  chargé  du  matériel 
téléphonique  dans  l'infanterie.  Ils  dureront  six  semaines  et  seront  pro- 
fessés, sous  la  direction  des  chefs  d*état-major  intéressés,  par  des  offi- 
ciera et  sous-officiers  qui  auront  suivi  un  cours  de  télégraphie  à  Tulln. 

Chaque  régiment  ou  bataillon  de  chasseurs  détachera  un  sous-lieu- 
tenant et  quelques  hommes  au  cours  de  téléphonie. 

D*aprèi  la  Neue  freie  Presse  du  23  janvier,  une  patrouille  télépho- 
nique serait  formée  sous  peu  dans  chaque  corps  d'infanterie.  Elle 
remplacerait  la  patrouille  de  12  signaleurs  que  comptait  jusqu*à  pré- 
sent chaque  régiment  ou  bataillon  formant  corps,  et  comprendrait 
4  téléphonistes  et  8  télégraphistes  (télégraphie  optique). 

Cette  mesure  sera  un  nouveau  déreloppement  donné  au  service  télé- 
phonique dan9  Tarmée  austro-hongroise. 

En  1907,  un  cours  de  téléphonie  d'artillerie  avait  été  créé  à  Vienne, 
et  des  patrouilles  de  téléphonistes  avaient  été  organisées  dans  chaque 
régiment  d'artillerie  pour  les  manœuvres  impériales. 


TêUgeaphib  sans  fil.  —  D'après  VAllgemeine  schweiierische  Mili- 
tàrzeilung  (2),  l'armée  commune  possède  deux  postes  mobiles  de  télé- 
gi^phie  sans  fil  pour  les  troupes  de  campagne.  Ultérieurement,  un 
po<»te  mobile  doit  être  affecté  à  chaque  quartier  général  d'armée,  de 
corps  d'armée  ou  de  division  de  cavalerie. 

Les  troupes  de  montagne  auraient  reçu  récemment  des  postes  de  télé- 
graphie sans  fi],  transportables  à  dos  de  mulet  (10  mulets  par  station). 

Le  projet  de  budget  de  1908  pour  la  landwebr  autrichienne  prévoit 
un  crédit  de  64,750  couronnes  pour  la  constitution  d'un  poste  mobile. 


C»Uno!f  D'un  NOUVEAU  MATÉRIEL  OPTIQUE.  —  Depuis  la  guerre  de 
Nandchourie,  le  a  vide  du  champ  de  bataille  »  est  devenu  une  expres- 
Mon  courante.  Pour  remédier  aux  difficultés  qui  en  résultent,  Tadmi- 
oistration  militaire  austro-hongroise  a  procédé,  dans  ces  derniers  temps, 
«  la  constitution  d'un  matériel  optique  distribué  aux  états-majors  et  aux 
troupes. 


(1)  Voir  V  semestre  1907,  p.  504. 

(2)  il  janvier  1908. 


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410  NOUVELLES  MILITAIRES.  H*  965. 

Ce  matériel  comprend  : 

Dans  chaque  état-major  de  corps  d'armée  et  de  diyisioOy  une  jumelle 
à  prismes  à  charnières,  d*iui  modèle  facile  à  porter  par  un  cavalier  oa 
un  fantassin  ; 

Dans  chaque  compagnie  d'infanterie  et  escadron  de  cavalerie,  deoi 
jumelles  ordinaires  dans  Tinfanterie,  à  prismes  dans  la  caTalerie; 

Dans  chaque  détachement  de  mitrailleuses  d'infanterie,  deux  ju- 
melles ordinaires. 

Dans  chaque  détachement  de  mitrailleuses  de  cavalerie,  quatre  ja- 
melles  à  prismes. 

Pour  l'artillerie,  la  dotation  n'est  pas  encore  fixée. 

Dans  les  troupes,  ces  jumelles  sont  destinées  à  être  utilisées  par  les 
sous-officiers  (1). 


Grenades  a  main.  —  Certains  régiments  d'artillerie  de  forteresse 
ont  expérimenté,  à  la  fin  de  1907,  des  grenades  à  main  sphériques 
pesant  i^fiOO  et  de  8  centimètres  de  diamètre.  Elles  sont  chargées  de 
100  grammes  d'explosif  et  munies  d'un  appareil  d'allumage. 

Des  courroies  y  sont  fixées  ;  elles  sont  reliées  à  l'appareil  d'allumage, 
de  façon  à  mettre  ce  dernier  en  action  dès  que  la  grenade  est  lancée. 
L'explosion  se  produit  environ  4  secondes  après. 

Des  hommes  exercés  peuvent  lancer  ces  grenades  à  20  mètres  de 
distance,  à  50  mètres  en  se  servant  d'un  appareil  analogue  à  uoe 
fronde  (2). 


BELGIQUB. 


PaOJBTS  DE  CHEMIN  DE  FER  ÉLECTRIQUE  ENTRE  BRUXELLES  ET  ANVBIS 

—  Ces  projets  existent  depuis  plusieurs  .années  déjà.  Un  nouteau 
projet  vient  d'être  soumis  au  gouvernement  belge;  il  serait  plus  écono- 
mique que  les  précédents  et  coûterait  seulement  IS  millions  de  francs. 
La  ligne  aurait  43  kilomètres  et  le  trajet  durerait  30  minutes  (3). 


(1)  Revue  de  Streffleur,  mars  1908. 

(2)  Neue  militàrische  Blâiter,  24  décembre  1907. 

(3)  Zeitung  des  Vereins  Deuischen  Eisenbahnverwaltungen^  1"  JM- 
vier  1908. 


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N»  965.  NOUVELLES  MILITAIRES.  411 

Makgeuyres  bn  1908  (1).  —  15-21  mai,  manœuTres  de  régiment, 
brij^ade  et  dÎYisioa  (4^  diTÎsion  d'armée),  camp  de  Beverloo  ; 

26  iuin-2  juillet,  manœuvres  de  régiment,  brigade  et  dlTision 
(1»«  division  d'armée),  camp  de  Beyerloo  ; 

5-11  août,  manœuvres  de  régiment,  brigade  et  division  (3®  dirision 
d'armée),  camp  de  Beverloo  ; 

4-iO  septembre,  manœuvres  en  terrain  varié  (2*  division  de  cava- 
lerie), camp  de  Bererloo  ; 

3-9  juillet,  manœuvres  de  régiment,  brigade  et  division  (2*  division 
d'armée),  camp  d'Arlon. 

4-10  septembre,  manœuvres  dans  les  positions  fortifiées  d'Anvers,  de 
Liège  et  de  Namur. 

Chacun  des  quatre  régiments  de  la  1'*  division  de  cavalerie,  manœu- 
vres pendant  8  jours  au  camp  de  Beverloo  ou  d'Arlon  avec  une  division 
d'armée. 


EMPIRB  ALI^BMAlf  D. 

Lbs  grandes  mangeuyrbs  bit  1908.  —  Un  ordre  de  Cabinet  du 
20  février  dernier  contient  les  prescriptions  suivantes  au  sujet  des 
grandes  manœuvres  prochaines  en  Prusse  : 

Les  XV«  et  XV1«  corps  d'armée  manœuvreront  l'un  contre  l'autre  en 
présence  de  l'Empereur.  En  vertu  d'un  accord  intervenu  avec  le  prince 
régent  de  Bavière,  la  3*  division  d'infanterie  (Landau)  et  une  division 
de  cavalerie  de  l'armée  bavaroise  participeront  à  ces  manœuvres  : 

Quatre  autres  divisons  de  cavalerie  seront  constituées. 

La  division  A  (XYI'  corps)  par  les  brigades  de  cavalerie  n^  28 
(Carlsruhe  et  Bruchsal),  n«  30  (Sarrebourg)  et  n«  34  (Metz  et  Saint- 
Avold),  le  détachement  de  mitrailleuses  n^  2  (Bitche),  le  groupe  à 
cheval  du  8®  régiment  d'artillerie  de  campagne  (Sarrebrûck)  et  un 
détachement  de  pionniers  de  cavalerie  du  XVI^'  corps  d'armée. 

Les  divisions  B,  C  et  D  seront  formées  respectivement  dans  les  V', 
VII«  et  Vni®  corps  d'armée. 

En  outre  la  division  de  cavalerie  de  la  Garde  aura  pour  les  manœu- 
vres la  composition  suivante  :  les  1'«,  2«  et  3®  brigades  de  cavalerie  de 
la  Garde,  le  détachement  de  mitrailleuses  n»  i  de  la  Garde  et  un 
groupe  à  cheval  du  1*'  régiment  d'artillerie  de  campagne  de  la  Garde. 

La  division  de  la  Garde  et  les  divisions  B,  C  et  D  exécuteront  des 


(1)  Belgique  militaire,  19  janvier  1908. 


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412  NOUVELLES  MILITAIRES.  N*  965. 

manœuvres  spéciales  de  cayalerie  dans  les  camps  d'instruction  de 
Dôberiti,  Posen,  Senne  et  Elsenborn. 

La  division  de  cavalerie  B  (à  Texclusioii  des  formations  d'autres 
armes  qui  lui  sont  rattachées)  exécutera,  sous  la  direction  de  rinspec- 
teur  général  de  la  cavalerie,  une  manœuvre  d'exploration  et  de  sûreté 
contre  la  brigade  de  cavalerie  n»  11  (Breslau)  qui  est  à  3  régiments  et 
sera  renforcée  par  le  4*  régiment  de  dragons  (Lûben).  A.  la  division  B 
sera  rattaché  pour  cette  manœuvre  un  détachement  de  pionniers  de 
cavalerie  du  ¥•  corps. 

Les  régiments  de  cavalerie  des  XV*  et  XVI"  corps  entrant  dans  la 
composition  de  la  division  A  prendront  part  aux  manœuvres  de  brigade 
et  de  division  de  leur  corps  d*armée  ;  les  régiments  de  cavalerie  de 
cette  division  appartenant  à  d'autres  corps  d'armée  ne  prendront  part 
qu'aux  manœuvres  impériales. 

Les  divisions  A  et  B  di:}po«eront  chacune  d'un  crédit  de  SOO  fraoci 
pour  les  exercices  spéciaux  des  détachements  de  pionniers  qui  leur  sont 
attribués. 

Il  sera  exécuté  au  corps  de  la  Garde,  aux  IX*"  corps  et  III«  bavarois  de 
exercices  spéciaux  d'attaque  avec  participation  d'artillerie  lourde;  œs 
exercices  auront  lieu  au  corps  de  la  Garde  et  au  III*  bavarois  avec  tir 
réel.  Le  XII*  corps  exécutera  un  exercice  analogue  pour  lequel  ud 
bataillon  d'obusiers  lourds  du  S*  régiment  d'artillerie  à  pied  et  des 
formations  des  troupes  de  communications  lui  seront  rattachés. 

Dps  manœuvres  d'ensemble  de  pionniers  auront  lieu  sous  la  dire^ 
tion  de  l'inspecteur  des  pionniers  à  Thorn,  Wesel  et  Mayence. 

Les  deux  inspections  des  troupes  de  télégraphie  exécuteront  chacaoe 
un  exercice  de  transmission  des  renseignements  d'une  durée  de  trois 
Jours. 

Des  voyages  d'instruction  de  cavalerie  auront  lieu  dans  les  corps 
d'armée  suivants  :  Garde,  11%  VII%  IX*  X*,  XV*.  XVII*  et  XVIII*.  n  est 
alloué  pour  ces  voyages  des  indemnités  de  4.025  francs  pour  la  Garde, 
3,025  francs  pour  le  XVII*  corps  et  2,012  fr.  50  pour  les  autres. 

L'époque  des  manœuvres  daos  les  corps  d'armée  qui  ne  participent 
pas  aux  manœuvres  impériales  sera  fixée  en  tenant  compte  le  plus 
possible  des  travaux  de  la  moisson.  Pour  le  choix  du  terrain  et  la 
nature  des  exercices,  on  s'attachera  à  limiter  les  dégâts. 

Les  troupes  à  pied  devront  être  rentrées  dans  leurs  garnisons  an 
plus  tard  le  30  septembre,  date  extrême  de  libération  de  la  classe. 


BeNVOI    de    la    classe    kT    APPEL    DU    CONTINGENT    IN    1908.    — 

Dates  de  iibéraiion  et  d'incorporation.  —  La  classe  de  recrutement,  ({^ 


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K*  9e5.  NOUYBLLBS  MILITAIRES.  413 

termioe  actuellement  son  temps  de  service  actif,  sera  renvoyée  le 
30  septembre  au  plus  tard.  Dans  les  corps  de  troupe  prenant  part  aux 
manœuvres  d'automne  la  libération  aura  lieu,  en  principe,  deux  jours 
après  le  retour  dans  les  garnisons  ou  la  fin  de  ces  manœuvres  ;  les 
hommes  de  l'artillerie  à  pied,  qui  n'y  participent  pas,  seront  renvoyés, 
en  général,  à  la  même  date  que  ceux  des  corps  d'infanterie  de  la  môme 
garnison.  Ceux  qui  servent  dans  le  train  et  dans  les  commandements 
de  district,  les  ouTriers  hors  rang  et  les  infirmiers  militaires  seront 
libérés  le  30  septembre. 

Le  contingent  qui  doit  être  appelé  en  1908  sera  incorporé  à  des  dates 
Tariables  suivant  les  armes.  Les  hommes  désignés  pour  le  service  armé 
et  affectés  i  la  cavalerie,  à  Tartillerie  montée,  aux  groupes  d'attelages 
de  Tartillerie  à  pied,  aux  détachements  de  mitrailleuses  (conducteurs 
seolement)  ou  au  train,  rejoindront  leurs  corps  aux  dates  fixées  par 
les  commandants  de  corps  d'armée,  aussitôt  que  possible  après  le 
i"  octobre,  mais  cependant,  en  principe,  pas  avant  le  retour  des  corps 
dans  leurs  garnisons,  à  la  suite  des  manœuvres  d'automne.  Les 
hommes  de  recrue  destinés  au  régiment  d'artillerie  à  pied  u^  2,  aux 
commandements  de  district,  aux  écoles  de  sous-officiers,  ou  levés 
comme  ouvriers  hors  rang  ou  comme  intirmiers  militaires,  seront  incor- 
porés le  i*""  octobre.  Pour  tous  les  autres,  la  date  sera  ultérieurement 
fixée  par  le  Ministre  de  la  guerre,  de  manière  qu'ils  soient  appelés  dans 
le  courant  du  mois  d'octobre  (1). 

Chiffres  normaux  des  recrues  à  incorporer,  —  a)  Dans  les  batailloas 
d'iofanterie,  de  chasseurs,  de  tirailleurs,  les  batteries  montées,  les 
bataillons  d'artillerie  à  pied,  y  compris  les  compagnies  qui  leur  sont 
rattachées  et  leurs  groupes  d'attelages,  les  bataillons  de  pionniers, 
ceai  des  régiments  de  chemins  de  fer,  ceux  de  télégraphie  (1),  le 
bataillon  d'aérostiers  (2),  les  bataillons  du  train  (pour  le  personnel 
faisant  deux  ans  de  sernce),  on  incorporera  comme  chiffre  normal, 
poar  le  service  armé,  la  moitié  de  l'effectif  budgétaire  total  des  obcr- 
gefreile,  yefreite,  simples  soldats  et  gefreiie  infirmiers,  défalcation 
faite  des  rengagés  entretenus  en  place  de  gefreiie,  simples  soldats  et 
9«/re27tf  infirmiers  ;  dans  les  bataillons  du  train,  on  défalquera  égale- 
ment, pour  ce  calcul,  l'effectif  supplémentaire  prévu  pour  la  constitu- 
tion des  groupes  d'attelages  du  bataillon  d'aérostiers  et  des  troupes  de 
télégraphie  ainsi  que  du  détachement  du  train  de  l'École  de  télégraphie 
de  cavalerie. 


(1)  Ils  ont  été  appelés  du  8  au  11  octobre  en  1907. 

(2)  Non  compris  les  groupes  d'attelages  affectés  à  ces  bataillons. 

(3)  Non  compris  le  groupe  d'attelage  rattaché  à  ce  bataillon. 


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444  NOUVELLES  MILITAIRES.  M«965. 

On  incorporera  en  outre  pour  le  senrice  armé  : 

i^  Dans  les  éléments  ci-dessus  indiqués,  un  nombre  de  recnieségil 
à  celui  des  emplois  iracants  de  rengagés; 

2»  Pour  le  recrutement  des  détachements  de  mitrailleuses,  dau 
chaque  bataillon  auquel  est  rattachée  une  unité  de  ce  genre,  un  sup- 
plément de  2i  tirailleurs  et  de  i3  conducteurs; 

3*  Pour  le  recrutement  de  TÉcole  de  tir  de  Tartillerie  de  campagne, 
dans  chaque  régiment  de  cette  arme,  un  supplément  de  8  ou  9  houuseï 
de  recrue  (i)  à  classer  dans  les  batteries  montées; 

4®  Pour  le  recrutement  de  TÉcole  de  tir  de  Tartillerie  à  pied  et  de 
la  compagnie  attachée  à  la  commission  d'expériences  de  cette  arme,  ud 
supplément  de  il  ou  42  recrues  (3)  dans  les  bataillons  désignés; 

5*  Pour  le  recrutement  de  la  section  d'exploitation  de  la  brigade  de 
chemins  de  fer  et  de  la  compagnie  d'expériences  des  troupes  de  com- 
munications, un  supplément  de  43  recrues  dans  chaque  bataillon  des 
régiments  de  chemins  de  fer  n***  i  à  3,  ainsi  que  dans  le  i«'  bataillon 
du  régiment  n®  2;  de  23  recrues  dans  les  compagnies  prussiennes  da 
2«  bataillon  de  ce  dernier  régiment  ; 

6^  Pour  l'entretien  de  Tefifectif  supplémentaire  du  train  préTu  pour 
les  groupes  d'attelages  du  bataillon  d'aérostiers  et  des  troupes  de  télé- 
graphie, ainsi  que  pour  le  détachement  du  train  de  l'École  de  télégra- 
phie de  cayalerie,  9  ou  iO  hommes  faisant  deux  ans  de  service  par 
bataillon  (3). 

On  incorporera  pour  le  service  armé  : 

b)  Dans  les  régiments  de  cavalerie  à  effectif  fort,  au  moins  160 
recrues;  dans  ceux  à  effectif  faible,  au  moins  450. 

c)  Dans  les  batteries  à  cheval  à  effectif  fort,  au  moins  32  hommes; 
à  effectif  faible,  au  moins  24. 

Pour  ces  deux  armes  oh  fonctionne  le  service  de  trois  ans  le  cki/fn 
normal  de  recrues  à  incorporer  dans  chaque  corps  de  troupe  est  calculé 
de  manière  que  son  effectif  en  gefreite,  simples  soldats  et  gefreite  ïaût- 
miers,  y  compris  les  rengagés,  soil  porté  au  complet  par  Tincorpon- 
tion  des  recrues  et  des  engagés  volontaires,  après  déduction  des  hommes 


(i)  9  hommes  dans  un  régiment  de  chaque  corps  d'armée,  8  dans  les 
autres. 

(2)  12  dans  les  bataillons  du  corps  de  la  Garde  et  des  I^*",  II*,  IVS 
Y",  VI»,  VII«  et  V1II«  corps  d'armée,  il  dans  les  bataillons  des  corps 
numérotés  de  XIV  à  XVIII. 

(3)  9  dans  le  bataillon  de  la  Garde  et  dans  les  bataillons  n^  i,  â,3, 
4,  7,  8  et  16;  10  dans  les  autres. 


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*H 


N*  965.  NOUYELUSS  MILITAIRES.  415 

libérés  ao  départ  de  la  classe,  et  éTentuellement  de  ceux  renvoyés  par 
aatkipatiott  eo  congé  dans  leurs  foyers  {Disposilionsurlauber). 

d)  Pour  un  an  de  service,  comme  soldats  du  train,  90  hommes  par 
bataillon  du  train. 

Comme  ouvriers  hors  rang,  tous  les  corps  de  troupe  recevront  un 
nombre  de  recrues  égal  à  la  moitié  de  reffectif  budgétaire  du  personnel 
de  cette  catégorie;  comme  infirmiers  militaires,  chaque  corps  d*armée 
incorporera  un  nombre  d'hommes  égal  à  la  moitié  de  l'effectif  prévu 
par  le  budget,  défalcation  faite  des  rengagés. 

Incorporations  en  sits  de  reffectif,  —  Indépendamment  de  ces  recrues 
qui  constituent  l'effectif  normal»  chaque  corps  de  troupe  doit  recevoir 
OH  certain  nombre  d'hommes  désignés  comme  recrues  en  sus  du  con- 
tingent (ire6ertf//i^«m(Xf«tp«)  et  destinés  à  couvrir  les  déchets  résultant  de 
décès,  réformes,  etc.,  survenus  au  cours  de  l'année,  ainsi  que  les  ces- 
siooi,  faites  par  le  corps  aux  commandements  de  district,  de  soldats 
instruits  exerçant  certaines  professions  (boulangers,  etc.). 

Le  nombre  de  ces  recrues  s'élève  dans  l'infanterie  à  8  p.  iOO,  dans 
les  autres  armes  à  9  p.  100  du  chiffre  normal  ,à  incorporer,  tel  qu'il  a 
été  indiqué  ci-dessus  pour  les  diverses  armes. 

Les  instituteurs  et  aspirants  instituteurs  incorporés  pour  un  an  dans 
Tinfanterie  sont  considérés  comme  recrues  en  sus  du  contingent,  mais 
ne  comptent  pas  dans  la  majoration  de  8  p.  100  indiquée  ci-dessus. 

Les  recrues  en  sus  du  contingent  appelées  pour  le  service  non  armé 
lont  au  nombre  de  3  par  corps  d'armée  pour  les  infirmiers  militaires  ; 
pour  les  ouvriers  hors  rang,  le  chiffre  est  fixé  par  chaque  commandant 
de  corps  d'armée  pour  l'ensemble  des  unités  sous  ses  ordres  :  ces 
ouvriers  sont  affectés  au  magasin  d'habillement  du  corps  d'armée. 

H  est  rappelé  que  les  hommes  dont  l'aptitude  au  service  n'est  pas 
établie  ne  doivent  pas  être  conservés  sous  les  drapeaux  plus  longtemps 
qu'il  n'est  nécessaire  ;  les  commandants  de  corps  d'armée  ont  à  prendre 
le  plus  rapidement  possible  les  mesures  voulues  pour  assurer  leur  libé- 
ration. 


GONTOCATIOlf  DK  RÉSBRYISTES  ET  DE  ULNDWBHRIENS  EN  PrCSSB,  EN 

1908.  —  Catégories  â^ hommes  à  convoquer.  —  L'instruction  sur  les  exer- 
cices du  Beurlaubtensiand  en  1908  reproduit  exactement  les  prescrip- 
tions de  1907  (1)  pour  tout  ce  qui  concerne  les  catégories  d'hommes  à 
convoquer,  l'époque  des  convocations,  la  nature  des  exercices.  Comme 
les  années  précédentes  elle  définit  le  but  de  ces  exercices  :  le  rappel 


(1)  Voir  i«  semestre  1907,  p.  683. 


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416  NOUVELLES  MILITAIRES.  N*965. 

de  ce  qui  a  été  appris  antérieurement,  raffermissement  de  la  disetpUiie, 
le  perfection nement  de  Tinstruction  des  hommes  en  Tue  da  combtL 
Elle  ajoute  que  pour  atteindre  ce  résultat  «  les  hommes  doi?ent  étr« 
astreints  seulement  à  des  services  qui  se  rapportent  immédiatement  à 
leur  instruction  en  vue  de  la  guerre  ». 

Répartition  des  hommes  convoqués,  —  Les  hommes  sont  ioeorporét 
dans  les  unités  du  temps  de  paix  ou  groupés  en  unités  spéciales  m 
Tant  les  principes  indiqués  en  4907  (1). 

Dans  tous  les  régiments  d'infanterie  à  deux  bataillons,  il  sera  formé 
pour  les  manœuvres  un  troisième  bataillon  au  moyen  de  réserriite» 
convoqués  pour  Tingt-huit  jours. 

Dans  le  corps  de  la  Garde,  les  corps  numérotés  de  I  à  XI  et  de  XIV 
à  XVIII,  c'est-à-dire  dans  les  17  corps  prussiens  auxquels  s^appliqoe 
l'instruction,  il  sera  constitué  un  régvnent  d'infanterie  de  réserve.  H 
n'en  ayait  été  constitué  que  12  en  4907. 

Un  groupe  de  réserve  d'artillerie  de  campagne  sera  formé  dans  les 
mêmes  corps  d'armée  à  l'exception  des  XV*  et  XVI*,  soit  au  total  dus 
15  corps  d'armée. 

Il  sera  également  constitué  cette  année  des  régiments  de  résertt  tt 
de  landwehr  de  Vartillerie  à  pied  au  moyen  d'hommes  convoqués  poor 
vingt-huit  jours. 

Les  bataillons  d'infanterie,  de  chasseurs  et  de  pionniers  du  XV*  corps 
seront  portés  pour  les  manœuvres  à  l'effectif  de  800  hommes  par  rio- 
corporation  de  réservistes  convoqués  pour  vingt-huit  jours. 

Pour  la  première  fois  cette  année,  chaque  compagnie  d'in&nterie 
recevra  pour  les  manœuvres  10  réservistes  convoqués  pour  vingt-huit 
jours.  Gomme  les  années  précédentes,  chaque  compagnie  de  chas^ears 
en  recevra  15.  Ces  chiffres  ne  s'appliquent  pas  aux  unités  prenant  part 
aux  manœuvres  impériales  qui  reçoivent  un  plus  grand  nombre  d^ 
réservistes  convoqués  pour  vingt-huit  jours. 

Les  prescriptions  relatives  à  la  cavalerie,  à  l'artillerie  de  campagne, 
à  l'artillerie  à  pied,  aux  ingénieurs  et  pionniers  sont  identiques  à  eciltf 
de  1907.  Tous  les  réservistes  des  pionniers  font  comme  précédemmeat 
une  période  de  vingt-huit  jours. 

Les  télégraphistes  de  forteresse  (au  nombre  de  675,  y  compris  Is 
Saxons  et  les  Wurtembergeois)  sont  convoqués  en  trois  séries  de  42  jours 
chacune  dans  les  diverses  places  fortes  de  l'Empire  et  au  télégraphe 
militaire  de  Berlin. 

Les  hommes  des  sections  de  travailleurs  (au  nombre  de  864)  aoot 
appelés  comme  les  années  précédentes  :  les  réservistes  pour  vingt-hnit 

(1)  Voir  1"  semestre  1907,  p.  683. 


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N*965.  NOUVELLBS  UIUTAIRBS.  417 

jours,  les  landwehriens  pour  quatorze  jours»  à  Neisse  et  dans  différent» 
camps  d'instruction. 

Les  inârmiers  et  gardes-malades  ainsi  que  les  hommes  de  VErsats-» 
réserve  sont  conToqués  dans  les  mêmes  conditions  qu'en  1907. 

Les  prescriptions  relatives  aux  convocations  des  officiers  et  à  Tenca* 
drement  des  formations  d'exercice  sont  également  reproduites  sans 
modification. 

Nombre  et  durée  des  convocations.  —  Pour  les  17  corps  d'armée  du  con- 
tingent prussien  les  hommes  convoqués  se  répartissent  ainsi  qu'il  suit  : 

Infanterie 187,5i0  (1) 

Chasseurs 6,080  (1) 

Groupes  de  mitrailleuses ()65  (1) 

Artillerie  de  campagne 32,160  (1) 

Artillerie  à  pied 17,760  (1) 

Pionniers 11,890  (1) 

Brigade  de  chemins  de  fer 2,1^  (3) 

Automobilistes 220  (3) 

Aéiostiers 277  (4) 

Télégraphistes 1 ,045  (5) 

Train 9,610  (6) 

Total 269,832 

Ce  total  présente  par  rapport  à  celui  de  1907  une  augmentation  de 
26,988. 

Aux  termes  de  Tinstruction,  il  doit  se  décomposer  en  deux  tiers  de 
réservistes  et  un  tiers  de  landwehriens.  Le  nombre  des  landwehriens 
convoqués  serait  donc  d'environ  90,000. 

Le  surplus  (180,000)  ne  représente  pas  le  noipbre  des  réservistes,  car 
les  chiffres  cindessus  donnent  simplement  le  nombre  de  journées  que 
les  commandants  de  corps  d'armée  ne  doivent  pas  dépasser  dans  leurs 
convocations.  L'instruction  spécifie  que  les  prolongations  de  période 
prévues  dans  les  différents  cas  énumérés  ci-dessus  (troisièmes  bataillons 
des  petits  régiments,  bataillons  portés  à  l'effectif  de  800  hommes, 
10  réservistes  par  compagnie  d'infanterie,  pionniers,  etc.),  doivent  être 


(1)  Pour  14  jours. 

(2)  1,887  réserviiites  pour  28  jours,  698  landwehriens  pour  14  jours. 

(3)  220  réservistes  pour  42  à  56  jours. 

(4)  277  réservistes  pour  21  à  28  jours. 

(5)  700  réservistes  pour  42  jours,  345  landwehriens  pour  14  jours. 

(6)  1,270  pour  20  jours,  8,340  pour  14  jours. 

27 


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418  NOUVELLES  MILITAIRBB.  N«  965. 

compensées  par  un  moins  grand  nombre  de  Oonyocations.  Ce  chiffre  de 
180,000,  si  l'on  tient  compte  des  périodes  de  ¥ingtr-huit  jours  et  pln^ 
préfues  dans  le  tableau  ci-dessus  (brigade  de  chemins  de  fer,  auton»- 
bilistes,  etc.),  représente  environ  190,000  périodes  de  qoatorae  joun. 
On  peut  évaluer  approximativement  à  60,000  le  nombre  des  boaunes 
des  différentes  catégories  convoqués  pour  vingt-buit  Jours  on  plus,  ce 
qui  absorbe  120,000  périodes  de  quatorze  jours;  il  resterait  donc  eo^i- 
ron  70,000  hommes  convoqués  pour  quatorze  jours. 

En  outre,  aux  termes  de  la  même  instruction,  les  chiffres  du  tableau 
ci-desitus  ne  comprennent  pas  :  les  réservistes  de  complément  pour  le? 
manœuvres  impériales  ou  les  exercices  spéciaux  de  la  cavalerie  (vind- 
huit  jours),  les  anciens  volontaires  d'un  an  (huit  semaines),  les  miniâtre» 
des  différents  cultes  convoqués  dans  les  hôpitaux,  les  infirmiers  et 
gardes-malades,  les  boulangers  et  bouchers,  les  télégraphistes.  \iî 
aérostîers  et  mitrailleurs  de  forteresse,  etc.  Ces  additions  amènertient 
à  un  total  approximatif  de  80,000  le  chiffre  des  réservistes  convoqués 
pour  vingt-huit  jours  ou  plus,  ainsi  que  celui  des  réservistes  convoqués 
pour  quatorze  jours. 

Le  nombre  des  convocations  en  1908  8*élèverait  donc,  d'après  «§ 
évaluations  approximatives,  k  160,000  réservistes  environ,  dont  moitié 
pour  quatorze  jours  et  moitié  pour  vingt-huit  jours  ou  plus  et  i 
90,000  landwehriens.  Ces  calculs  ne  s*appliquent  d'ailleurs  qa'aui 
17  corps  d'armée  prussiens  à  l'exclusion  des  6  corps  wurtembei^i^. 
saxons  et  bavarois.  Pour  obtenir  les  totaux  relatifs  à  l'arraée  allemande 
entière,  il  y  aurait  donc  lieu  de  majorer  tous  les  chiffres  d'un  tiers  eméon- 

Munitions  d* exercice.  —  Les  cartouches  sont  allouées  conformémefit 
au  règlement  sur  les  munitions  d'exercice,  toutefois  dans  l'infanterie  et 
les  chasseurs  le  nombre  des  cartouches  à  blanc  est  porté  de  35  à  ^ par 
homme. 

Dans  l'artillerie  de  campagne,  il  est  alloué  par  100  hommes  convo- 
qués (à  l'exclusion  de  ceux  provenant  de  la  cavalerie)  qui  peaveflt 
prendre  part  à  une  école  à  feu  de  batterie  :  40  obus  96  et  60  shrap- 
nels  96  au  lieu  de  24  et  42  en  1907.  Dans  une  batterie  de  chaque  eorp» 
d'armée  ces  munitions  peuvent  être  remplacées  par  40  obus  d'exer- 
cice 98  et  60  shrapnels  98  pour  obusier  léger. 

Il  est  alloué  pour  chaque  batterie  d'un  groupe  de  réserve  d*artiliene 
de  campagne  350  projectiles  96  (shrapnels  et  obus)  et  300  coups  à 
blanc. 


Mutations  dans  lb  haut  GOHHÂUDEiiBifT.  —  Par  ordre  de  Cabinet 
du  25  février  1908,  le  duc  AlbrecM  de  Wurtemberg  général  de  la 
cavalerie,  commandant  le  Xl«  corps  d'armée  à  Gassei,  est  nommé  au 


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N*  965.  NOUVELLES  MIUTAIRBS.  449 

oaramandement  du  XI1I«  corps  à  Stuttgart  en  remplacement  du  général 
Too  Fallois  misjmr  Disposition  sur  sa  demande.  Le  duc  Albrecht,  héri- 
tier da  trône  de  Wurtemberg  est  âgé  de  43  ans. 

Par  ordre  de  Cabinet  du  5  mars  1908,  le  général  lieotenant  von 
Scheffer-Boyadel,  commandant  la  S*  dlTÎsion  d'infanterie  de  la  Garde 
est  «hargé  du  commandement  du  XI*  corps  d'armée  à  Gassel  en  rem- 
placement du  dnc  Albrecht  de  Wurtemberg.  Le  général  von  Scheffer- 
Boyadel  est  &gé  de  57  ans. 


AlUgbhbkt  du  paqubtagb  du  fantassin.  —  L'Empereur  aurait 
approuvé,  d'après  la  presse,  Tallégement  du  paquetage  du  fantassin, 
qoi  serait  obtenu  par  les  mesures  suivantes  : 

Transport  sur  les  cuisines  roulantes,  dont  Tadoption  est  projetée»  de 
la  troisième  ration  des  vivres  de  réserve.  Allégement  du  havresac  et 
du  manteau.  Réduction  des  ustensiles  de  propreté  et  de  nettoyage  du 
fusil.  Suppression  dans  chaque  compagnie  à  Teffectif  de  guerre  de 
80  toiles  de  tente.  Transport  d'une  partie  des  outils  et  des  instruments 
téléphoniques  sur  les  voitures  à  munitions  de  compagnie.  Allégement 
de  la  voiture  à  bagages  de  compagnie  par  la  suppression  de  la  plus 
grande  partie  des  imprimés  et  des  approvisionnements  de  réserve  et 
utilisation  de  la  place  ainsi  rendue  disponible  pour  le  transport  de 
iOÛ  manteaux  et  de  100  toiles  de  tente  ou  de  SO  sacs  complets  et  de 
H5  outils  ou  de  9>000  cartouches  enlevés  aux  hommes  les  moins  résis- 
tants de  la  compagnie. 


JBSPAGNB» 


^GBT  DB  LA  GUBRRB  POUR  1908.  —  La  loi  du  31  décembre  1907 
&  fixé  à  157,578,3^  pesetas  les  crédits  du  budget  de  la  guerre  pour 
l  exercice  1908,  soit  une  diminution  de*  1,500,000  pesetas  environ  par 
rapport  aux  crédits  votés  Tannée  dernière  (1). 

^Qr  répartition  est  la  suivante  : 

^  et  2.  Administration  (  Personnel 2,836,524 

centrale (  Matériel 394,840 

3  et  4.  Administration  (  Personnel 13,003,844 

provinciale (  Matériel 473,173 

A  reporter 16,710,381 


(1)  Yoirl"  semestre  1907,  p.  288. 

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490  N0UVBLLB6  MILITAIRES.  K«9$5. 

Report 16,710,381 

5.  Corps  permanents,   recrutement,    excédent    de 

cadres 83,783,ia 

6.  Pénitencier  militaire  de  llahon 9i,9C>l 

7 .  Services  administratifs 24,799,836 

8.  Transports  miliUircs 2,000,6(4 

9.  Élevage  et  remonte 3,014.395 

10.  Matériel  d'artillerie 5,5IO,00J 

îi .  Matériel  du  génie 4,872,900 

i2.  Dépenses  diverses  et  imprévues 417,000 

13.  Traitements  pour  décorations 325,765 

14.  Primes  d'engagement  et  de  rengagement 1 ,950,000 

15.  Location  de  bâtiments  militaires 306,Gti2 

16.  Matériel  des  divers  corps  de  l'armée 200,00(1 

17.  Officiers  retirés  du  service  par  application  des 

lois  du  8  janvier  et  6  février  1902 8,470,000 

18.  Obligations  découlant  de  la  loi  sur  les  accidents 

du  travail » 

19.  Exercices  clos 40,7!5 

Chapitres  additionnels. 

i»  Matériel  d^artillerie  à  tir  rapide 5,016,613 

2^  Frais  de  délimitation  de  la  frontière  portugaise. . .  8,000 

Total 157,578,3i3 

La  diminution  provient  surtout  de  la  réduction  du  crédit  attribué  i 
l'achat  du  nouveau  matériel  d'artillerie  à  tir  rapide  dont  le  pajeaeot 
a  été  échelonné  sur  un  intervalle  de  quatre  années.  Le  taux  de  ^a^ 
nuité,  fixé  pour  les  deux  premières  années  à  un  peu  plus  de  6  milIioB»* 
tombe  cette  année  à  5  millions,  et  ne  sera  plus  l'année  prochaine  qui 
de  3,700,000  francs. 

Achat  db  mitrailleusks.  —  Les  20  mitrailleuses  Hotchkiss  récem- 
ment achetées  en  France  seront  réparties  par  groupe  de  4  pièces  deU 
manière  suivante  : 

2  groupes  à  la  !''«  division  (division  renforcée,  quartier  général  i 
Madrid;, 

i  groupe  à  la  1'«  brigade  de  chasseurs  (Madrid); 

i  groupe  à  la  2«  brigade  de  chasseurs  (camp  de  Gibraltar,  Sui 
Roque)  ; 

Le  dernier  groupe  à  TÉcole  centrale  de  tir. 


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K*  9C5.  NOUVELLES  MILITAIRES.  itti 


GRËGB. 

Chbmjh  de  fer  Piréb-Làrissâ  (1).  —  Le  23  mars  dernier  a  été 
inaugurée  la  Toie  ferrée  Pirée- Larissa,  dont  les  travaux,  commencés 
en  ^901,  ont  été  exécutés  en  majeure  partie  sous  la  direction  d'ingé- 
nieurs français. 

Cette  ligne,  qui  est  à  voie  normale  (toutes  les  autres  lignes  grecques 
d'intérêt  général  sont  à  Toie  de  1  mètre),  dessert  les  parties  les  plus 
l'ithes  de  la  Grèce  :  Béotie,  Phtiotide,  Thessalie.  Pat  Athènes {kWom.  40) 
Skimatari  (kilom.  72,  embranchement  de  t\  kilom.  sur  Chalkis)^ 
Thibes  (kilom.  iOO),  les  dessèchements  du  lac  Copals,  elle  gagne 
lianoklndt  (kilom.  222,  embranchement  de  20  kilom.  sur  Lamia  et 
Stylida);  elle  traverse  ensuite  avec  de  nombreux  lacets  la  région 
difBcile  des  Monts  Oihrys  pour  croiser  à  Dimirly  (kilom.  304)  la  ligne 
Vo/o  (à  79  l\\om.)'-Kalahaka  et  atteindre  Larissa  (kilom.  349),  déjà 
reliée  directement  à  Volo. 

Le  prolongement  de  la  voie  au  delà  de  Larissa  vers  la  frontière 
turque,  à  Karalik,  (à  46  kilom.  de  Larissa,  à  Tentrée  du  golfe  de 
Salooique)  par  la  vallée  de  Tempe  (2)  se  poursuit  activement. 

Le  21  mars  1908  le  représentant  de  la  Grèce  à  Gonstantinople  remet- 
lait  à  la  Sublime  Porte  une  note  demandant  le  raccordement  de  la 
iigne  grecque  de  Larissa  avec  les  lignes  turques  aboutissant  à 
Salonique  (3) . 

Ce  raccordement,  qui  passerait  par  Piatamona,  entre  les  pentes 
orientales  de  l'Olympe  (altitude  2,989  mètres)  et  la  côte  du  golfe  de 
Salonique,  gagnerait  à  90  kilom.  de  Karalik  la  station  de  Gida  sur  la 
ligne  de  Salonique  (à  43  kilom.)  à  Monastir. 

La  distance  totale  de  Salonique  au  Pirée,  par  Larissa,  serait  ainsi  de 
328  kilom  «  D*après  la  presse  grecque  les  travaux  pourraient  être  termi- 
nés en  moins  de  deux  ans,  c'est-à-dire  pour  1910. 


(1)  Voir  2«  semestre  1904,  p.  831. 

(2)  Défilé  entre  les  hauteurs  de  l'Olympe,  au  Nord,  et  de  l'Ossa,  au 
Sud,  que  le  Salamvrias  (ancien  Peneios)  traverse  avant  d'atteindre  la 
n>fr.  (Tempe  =  coupure,  vallon). 

(3)  Voir  1"  semestre  1908,  p.  318. 


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421  NOinrBLLB&  MtUTAIBBS.  M*  963. 

HOUJkMDE. 

MiTRAiLLBtJSis.  —  Eq  f  907»  riofoiiterk  et  la  cavalerie  ont  eu  à  ïeasii 
detu  seotk^s  de  mitarailleuMs  autriohieonef  Sefawanlose.  Elles  panisBest 
aTeir  doaaé  de  boDS  résultat». 


Effectifs  m  L'AiMte  m  i908.  —  D'après  le  projet  de  bwket 
en  1908  (i),  Teffectif  de  paix  sera  de:  54S  officiers,  M,645  faomiDes, 
5,109  chevaux. 

Eu  cas  de  mobilisation  cet  effectif  serait  porté  à  :  3,77S  officiers. 
175^16  hommes,  14^484  chevaux  (S). 

Tous  ces  hommes  n*ont  pas  reçu  la  même  instructtoii  militaire.  Us 
UM  sont  rectés  au  aervioe  actif  pendant  4  moia»  8  mois  i/2  ou  12  moi» 
(troupes  à  pied),  les  autres  pendant  18  ou  i4  mois  (troupes  montée»)- 

D'autre  part,  pendant  3  mois  1/2  de  Tannée,  Teifoctif  présefitfood 
au  point  de  rendre  fort  diffieite  Pinstructien  militaire  (3). 


XTAiaB. 


Stations  màdiotêlêgraphiqubs  bn  Ertthbéb  kt  âu  Bbnâdu.  - 
Vers  la  un  de  décembre  1907,  VAlessandro  Volta  a  débarqué  à  Massaoa 
le  matériel  nér.e8»aire  pour  l'établissement  de  cinq  stations  ndio^t- 
graphiques  à  Asmara  (Erythrée),  à  Giumbo»  Merca,  Brava  et  Mogadiscio 
(Benadir). 

Les  stations  d' Asmara  et  de  Mogadiscio  seront  ultra-puîssant»,  de 
manière  à  pouvoir  communiquer  entre  elles  (1600  milles).  Âinan 
communiquera  à  son  tour  avec  la  station  de  Monte  Mario  à  Rom«.  A 
Giumbo,  Merca  et  Brava  seront  installés  des  appareils  d^une  portée  de 
300  à  400  kilomètres. 

On  espère  que  le  réseau  pourra  fonctionner  avant  la  prochaine  saiioo 
de  la  mousson  (juin  1908). 

COBHISSION  PERMANENTE  DU  SERTICB  RADIOTftLÉGRAPHIQUB.  —  ^^^ 

commission  permanente  de  radiotélégraphie  vient  d*étre  orguâsk  ^ 


(1)  Voir  !•'  semestre  1908,  p.  93. 

(2)  DeutscheS'Offizierblati,  2  janvier  1908. 

(3)  Ueberall,  janvier  1908. 


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'9d5.  NOUVELLES  MILITAIRES.  423 

Home  auprès  du  Ministère  de  la  marine.  Elle  est  chargée  d'étudier  les 
fuestioDs  relatives  à  l'installatioa  et  à  l'exploitation  des  stations  de 
télégraphie  sans  fil,  et  de  régler  les  relations  internationales  à  l'aide 
de  ce  proeédé  de  communication. 

La  composition  de  la  commission  est  la  suivante  : 

Le  président  est  inamovible  et  choisi  parmi  les  citoyens,  non-fonc* 
tioanairesy  d'une  compétence  scientifique  notoire  et  ayant  une  haute 
cituatiou  politique.  Les  membres  au  nombre  de  6  appartiennent  à  la 
marine,  i  la  guerre  et  anx  postes  et  télégraphes,  savoir  : 

Marine.  —  Le  chef  de  division  des  défenses  sous-marines,  du  maté- 
riel électrique  et  du  service  radiotélégraphique  du  ministère; 

Un  officier  de  vaisseau  attaché  à  l'état-major  du  Ministre. 

Guerre.  —  Un  officier  supérieur  attaché  au  commandement  du  corps 
d'état-major  ; 

Un  des  officiers  supérieurs  du  génie  sous  les  ordres  desquels  se 
trouve  placé  le  détachement  chargé  du  service  de  radiotélégraphie  dans 
l'armée. 

boitez  et  télégraphes,  —  Le  chef  de  division  du  service  radiotélégra- 
phique du  ministère  ; 

Le  directeur  de  l'institut  électrique  central  du  ministère. 

En  outre  trois  secrétaires,  choisis  respectivement  dans  chacun  des 
<lépartements  ministériels  intéressés,  sont  adjoints  à  la  commission 
sans  voix  consultative. 


Nouvelle  ligne  exploitée  par  les  sapeurs  de  chemins  de  fer.  — 
L'Ecole  des  chemins  de  fer  de  Pignerol  vient  de  prendre  pour  neuf  ans 
le  service  de  la  ligne  Rome-Frascati.  L'exploitation  de  cette  ligne  (sauf 
en  ce  qui  concerne  le  transport  des  marchandises)  sera  exclusivement 
assuré  par  des  militaires,  comme  cela  se  pratique  déjà  sur  la  ligne 
Pignerol-Torrc  Pellice.  Le  personnel  se  compose  d'un  chef  de  gare 
(lieutenant),  de  9  machinistes  ou  chauffeurs,  12  employés  de  train  et 
14  de  station. 


^tORGANlSATlON    DE    LA     COMMISSION     SUPÉRIEURE    DE    DÉFENSE    DE  j 

LÊTAT.  —  La  Commission  supérieure  instituée  par  décret  du  19  juil-  j 
l«t  ig99  ^f  ^^  q'i^  ^I^  réunie  que  très  rarement,  et  ne  parait  pas  avoir 

^pondu  aux    grandes   espérances  que   sa  création  avait  fait  naître.  ' 

Exclusivement  composée  de  généraux  et  d'amiraux  en  activité  de  ser-  ' 


0)  Voir  1899,  p.  768. 


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4S4  NOUVELLES  MIUTAIRES.  M  965. 

TÎce,  9aD8  la  participation  d*aucun  organe  politique  susceptible  d'oiiea- 
ter  leufâ  travaux,  elle  ne  pouvait  aborder  dans  ses  études  que  le  c6té 
technique  des  questions  intéressant  la  Défense  nationale,  si  intimement 
liées  aux  conditions  politiques  dans  lesquelles  elles  se  développent  Ces 
études  devaient  incontestablement  manquer  d'une  orientation  néces- 
sAire. 

Ke  nouveau  Ministre  de  la  guerre  vient  de  remédier  k  cet  état  de 
choses  et  de  revivifier  cet  organe  important  en  y  introduisant  de  hantes 
personnalités  politiques,  savoir  :  le  président  du  Conseil  des  raÎDistres, 
el  les  Ministres  de  la  guerre  et  de  la  marine.  La  présidence  de  la  com- 
mission est  dévolue  au  Président  du  Conseil,  et  en  son  absence,  à  Tan 
des  ministres  ;  toutefois,  aucun  de  ces  trois  personnages  ne  prend  part 
au  vote  dans  les  discussions. 
En  outre,  la  commission  doit  se  réunir  au  moins  une  fois  paraa. 
D'après  le  décret  du  2  février  J908,  elle  aura  dorénavant  la  compo- 
sition suivante  : 

Le  Président  du  Conseil  des  ministres  ; 

Le  Ministre  de  la  guerre  ; 

Le  Ministre  de  la  marine  ; 

Le  Chef  d'état-major  de  Tarmée  ; 

Les  Commandants  d'armée  désignés; 

S.  A.  R.  le  duc  de  Gènes,  amiral  ; 

Le  Chef  d'état-major  de  la  marine  ; 

Les  Commandants  désignés  des  forces  navales  en  cas  de  guerre; 

Des  Officiers  généraux  et  amiraux,  membres  consultatifs; 

Un  Bureau  de  secrétariat. 


Cr6aiion  d'un  Conseil  de  l'arhéb.  —  En  même  temps  qu'on 
réorganisait  la  Commission  suprême  de  Défense,  un  décret  du  2  février 
i908  instituait  un  nouvel  organe,  le  Conseil  de  V Armée,  Ce  Conseil 
est  destiné  à  émettre  son  avis  sur  les  questions  intéressant  l'armée, qui 
sont  soumises  au  Ministre  de  la  guerre. 

Il  comprend  les  hautes  personnalités  suivantes  : 

Le  Ministre  de  la  guerre,  président  ; 

Le  sous-secrétaire  d'État,  vice -président; 

Le  chef  de  l'état-major  de  l'armée  ; 

Les  officiers  généraux  désignés  pour  commander  une  armée  en  temps 
de  guerre. 

Peuvent  être  appelés  au  Conseil,  à  titre  consultatif: 

Les  inspecteurs  généraux  de  Tartillerie,  du  génie,  de  la  cavalerie  et 
du  corps  de  santé  militaire;  le  chef  de  la  division  de  l'intendaoce  aa 
commandement  du  corps  d'état-major. 


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N*  966.  NOUVfiLLBS  MILITAIRES.  425 

Le  Hinigtre  et  le  sous-secrétaire  d*Éf at  assistent  aux  séances,  mais  ne 
prennent  pas  part  au  irote. 

Le  Conseil  sera  convoqué  par  le  Ministre  au  moins  trois  fois  par 
semestre. 


ÉCOLE  RAYALB  DE  GUERRE.  —  Par  décision  du  i9  janvier  dernier,  le 
Ministre  de  la  marine  vient  de  décider  l'organisation,  sous  le  nom 
à*  <(  École  navale  de  guerre  »  de  conférences,  suivies  de  discussions, 
sur  la  tactique  navale,  avec  applications  au  moyen  du  jeu  de  la  guerre. 

Ces  conférences,  placées  sous  la  haute  direction  du  Chef  d'état-major 
delà  marine,  seront  faites  par  des  officiers  soit  volontaires,  soit  désignés 
d'office.  Elles  seront  développées  au  siège  des  chefs-lieux  d'arrondisse- 
ment maritime  ou  à  bord  d'un  bâtiment.  Elles  devront  répondre  à  un 
programme  publié  annuellement  par  l'état-mojor  général  de  la  marine 
et  traiter  uniquement  de  tactique  navale. 

Après  chaque  conférence,  les  officiers  qui  se  seront  préalablement  fait 
inscrire  pour  prendre  la  parole  seront  admis  à  discuter  les  conclusions 
du  conférencier;  le  Président  résumera  ensuite  les  opinions  émises. 

Enfin,  la  RivUia  maritima  publiera  intégralement  les  conférences  et 
les  discussions  n^ayant  pas  un  caractère  confidentiel. 


NOUTBLLB  ORGANISATION   DU   CORPS  DB   SANTÉ  MILITAIRE.  —  Une  loi 

du  5  janvier  1908  vient  de  réorganiser  le  corps  de  santé  militaire.  La 
comparaison  des  deux  tableaux  ci -dessous  permet  de  se  rendre  compte 
des  modifications  introduites  par  la  nouvelle  loi  dans  la  composition  du 
corps  d'officiers  qui  appartiennent  à  ce  service. 

Ancienne  loi.    Nouvelle  loi. 

Officiers  généraux  médecins 3  4 

Officiers  supérieurs  médecins 114  170 

Capitaines  médecins 280  273 

Autres  officiers  subalternes  médecine 286  216 

Totaux 683  663 

II  ressort  de  ces  chiffres  que,  dans  le  but  évident  de  remédier  à  la 
crise  de  l'avancement,  la  proportion  des  officiers  supérieurs  a  été  sensi- 
blement augmentée  (environ  9  p.  100).  Le  corps  de  santé  comprendra 
maintenant  i  lieutenant  général  (nouvelle  création)  et  3  majors  géné- 
raux. Le  lieutenant  général  médecin  remplira  les  fonctions  d'inspecteur 
général  du  service  de  santé. 


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426  NOUYBLLBS  MIUTAIRBS.  N«  965. 


RU88IK. 

StaGBS  dans  LB  GtNIB  D'OFPICIERS  ET  HOMMES  DE  TROUPE  d'iSTIS- 

TBRIE.  —  Afin  de  doter  les  corps  de  troupe  d'infaDterie  d^un  personnel 
au  courant  des  travaux  du  géoie  et  capable  de  guider  utilement  m 
troupes,  au  point  de  Tue  technique,  dans  l'exécution  des  retranche- 
ments et  trayaux  de  fortification,  le  Conseil  de  la  guerre  a  décidé,  arec 
l'approbation  de  l'Empereur,  qu'à  titre  d'expérience  pour  une  année, 
des  officiers  et  des  hommes  de  troupe  d'infanterie  iraient  faire  un  sta^e 
dans  les  brigades  de  sapeurs. 
-    Ces  stages  sont  ainsi  réglés  : 

1*  Officiert  supérieurs,  —  Un  par  division  dinfanterie  et  de  tirail- 
leurs, et  un  par  brigade  indépendante  ; 

î"  Officiers  subalternes.  —  Un  par  régiment  d'infanterie  et  de  tirail- 
leurs et  un  par  bataillon  formant  corps; 

3»  Hommes  de  troupe,  —  Un  homme  par  compagnie  dans  les  régi- 
ment d'infanterie,  de  tirailleurs,  de  réserTe,  dans  les  bataillons  formant 
corps  et  un  sous-officier  rengagé  par  bataillon. 

Les  officiers  subalternes  sont  pris  parmi  les  capitaines  en  second  et, 
autant  que  possible,  parmi  ceux  qui  doivent  recevoir  bientdt  le  com- 
mandement d'une  compagnie. 

Les  hommes  de  troupe  sont  pris,  dans  la  deuxième  année  de  senice, 
parmi  ceux  qui  ont  suivi  le  peloton  d'in&truetion,  ou  qui,  en  tout  cas, 
savent  lire  et  écrire. 

Les  généraux  commandant  les  circonscriptions  déterminent  Tépoqae 
de  ces  stages  dont  la  durée  est  fixée  à  un  mois. 

Pendant  ces  stages  les  hommes  de  troupe  sont  formés  en  compagnies 
(une  par  corps  d'armée,  32  sous-officiers,  128  hommes)  dont  le  cadre 
est  constitué  par  les  plus  anciens  des  officiers  subalternes  désignés  pour 
ces  stages. 

L'instruction  est  dirigée  par  des  officiers  du  génie,  désignés  par  le 
commandant  de  la  brigade  de  sapeurs  qui  en  est  personnellement  res- 
ponsable . 

École  du  génie  Nicolas.  —  L'École  du  génie  Nicolas  comprenait 
jusqu'à  présent  trois  cours  d'une  année  chacun,  le  cours  inférieur,  le 
cours  supérieur  et  le  cours  complémentaire. 

Sur  400  élèves  entrant  chaque  année  à  l'école,  50  à  la  fin  du  cours 
supérieur  étaient  versés  comme  sous-lieutenants  dans  les  unités  da 
génie,  les  50  premiers  du  cours  seulement  étaient  admis  à  suivre  \t 
cours  complémentaire  et  faisaient  une  troisième  année  d'école. 

D'après  un  prikaz  n^  603  du  2/15  octobre  1906,  les  trois  cours  de 


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N«  965.  NOtJTBLLBS  MIUTAIRBS.  427 

récole  s'appelleront  désormais  cours  inférieur,  cours  moyen,  cours 
supérieur  et  dureront  également  un  an  chacun,  mais  la  troisième  année 
d'école  sera  obligatoire  pour  tous  les  élèves.  Cette  mesure  a  commencé 
à  être  appliquée  en  i906  aux  younkers  de  deuxième  année  qui  ne  sor- 
tiront qu'en  i907. 


GrOUPBHBNT    DBS    UNITÉS    DU    GÉNIE    BN    SiBÉRIE    BT    EN   ExTRÉMB- 

Oribnt.  —  D'après  un  prikaz  du  5  juillet  1907  n°  391,  les  unités  du 
génie  appartenant  aux  circonscriptions  d'Omsk,  d'Irkoutsk  et  de  l'Amour 
sont  groupés  comme  il  suit  (1)  : 

A)  Troupes  du  génie  de  campagne, 

1«  Brigade  de  sapeurs  d'Omsk  : 
État-major  de  brigade  ; 
4^  bataillon  de  sapeurs  de  la  Sibérie  orientale  ; 
1*'  bataillon  d'aérostiers  de  campagne  de  la  Sibérie  orientale; 
Parc  du  génie  de  campagne  d'Omsk. 

2*  Brigade  de  sapeurs  d*lrkoutsk  : 
État-major  de  brigade; 

2%  5*,  6*^  bataillons  de  sapeurs  de  la  Sibérie  orientale  ; 
2*,  3°  bataillons  de  pontonniers  de  la  Sibérie  orientale; 
2«  bataillon  de  télégraphistes  de  la  Sibérie  orientale  ; 
2*  bataillon  d'aérostiers  de  campagne  de  la  Sibérie  orientale; 
2«  compagnie  de  télégraphie  sans  fil  de  la  Sibérie  orientale; 
Parc  du  génie  de  campagne  d'Irkoutsk. 

3^  Brigade  de  sapeurs  de  V Amour  : 
Ëtat-major  de  brigade  ; 

l»"',  3*  bataillons  de  sapeurs  de  la  Sibérie  orientale; 
1*'  bataillon  de  pontonniers  de  la  Sibérie  orientale; 
1^  bataillon  de  télégraphistes  de  la  Sibérie  orientale; 
3*  bataillon  d'aérostiers  de  campagne  de  la  Sibérie  orientale  ; 
1'«  compagnie  de  télégraphie  sans  fil  de  la  Sibérie  orientale; 
Pare  du  génie  de  campagne  de  l'Amour  ; 
Parc  du  génie  de  siège  de  la  Sibérie  orientale. 


(i)  La  réunion  en  brigades  des  unités  du  génie  de  ces  circonscriptions 
a  été  décidée  par  prikaz  n»  45,  du  30  janTier/12  fétrierl907.  Pour  l'orga- 
nisation générale  des  troupes  du  génie  dans  l'armée  russe,  voir 
1"  semestre  1892,  p.  459. 


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kiS  NOUVELLES  MILITAIRES.  H*  963. 

B)  Unités  de  forteresse  n'entrant  pas  dans  la  composition 
des  brigades  de  sapeurs  : 

BataiiioQ  da  génie  (1  )  de  forteresse  de  VladÎTOstok  ; 
Batailloo  de  sapeurs  (2)  mineurs  de  forteresse  de  VladiTOstok; 
Compagnie  de  télégraphie  de  forteresse  de  Vladivostok; 
Détachement  de  télégraphie  de  forteresse  de  Nikolaet>k; 
Compagnie  de  mineurs  de  l'Amour; 
Compagnie  d'aérostiers  de  forteresse  de  Vladivostok. 

Le  prikaz  précité  a  apporté  en  outre  quelques  modiûeatioos  k  Torga- 
nisation  des  unités  du  génie  d'Extrême-Orient. 

i^  Le  bataillon  du  génie  de  réserve  de  Sibérie  et  la  compagnie 
d'aérostiers  de  forteresse  de  Nikolaevsk  qui  ne  sont  pas  encore  forméi 
seront  constitués  au  fur  et  à  mesure  que  le  Ministre  de  la  guerre  en 
donnera  l'ordre. 

2*^  L'effectif  des  conducteurs,  des  hommes  et  chevaux  du  train  des 
bataillons  de  pontonniers  et  de  télégraphistes  de  la  Sibérie  orientale  a 
été  augmenté  et  l'effectif  de  ces  bataillons  est  désormais  le  suivant  : 

Bataillon  de  pontonniers  (3),  pied  de  paix  (de  guerre)  :  13  (i3)  offi- 
ciers, 2  (3)  fonctionnaires  classée,  275  (887)  hommes  de  troupe  doot 
27  (148)  non  combattants  12  (864)  chevaux. 

Bataillon  de  télégraphistes  (4),  pied  de  paix  (de  guerre)  :  20 (26) offi- 
ciers, 2  (3)  fonctionnaires  classés,  461  (111  S)  hommes  de  troope, 
16  (498)  chevaux. 


Allocations  db  thé.  —  Jusqu'en  1905  les  allocations  de  thé 
n'avaient  qu'un  caractère  exceptionnel  dans  l'armée  russe.  C'est  en  i8S6 
seulement  qu'on  décida  de  donner  aux  troupes  stationnées  dans  cer- 
taines régions  (du  Turkestan,  de  Sibérie,  du  Caucase  et  de  la  Ras»» 
orientale)  du  thé  pour  remplacer  la  ration  de  vin. 

Le  thé  et  le  sucre  néce>saires  étaient  délivrés  trois  fois  par  semaioe 
et  la  ration  comprenait  3^,07  de  thé  et  10  grammes  de  sucre  par 
homme. 

En  1891,  les  distributions  furent  étendues  à  la  circonscription  mili- 
taire de  Saint-Pétersbourg. 


(1)  Créé  par  prikaz  n«  45,  du  30  janvier/12  février  1907. 

(2)  Jbid. 

(3)  Voir  1"  semestre  1905,  p.  269. 

(4)  Voir  2«  semestre  1906,  p.  377. 


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N*  965.  NOUVELLES  MILITAIRES.  4'ii9 

En  1892,  OD  distribua  du  thé  tous  les  jours  à  titre  de  mesure  préTen- 
tÎTe  contre  le  choléra  daus  toutes  les  garnisons  où  celui-ci  atait  fait 
une  apparition  en  laissant  les  commandants  des  circonscriptions  juges 
de  l'époque  à  laquelle  les  distributions  devaient  cesser. 

C'est  en  1905  que  lea  distributions  de  thé  et  de  sucre  furent  déûni- 
tÎTement  adoptées  d'une  façon  permanente  pour  toute  l'armée  russe  (i) 
et  le  taux  de  la  ration  journalière  fixé  à  ^,0i  de  thé  et  25^,60  de 
sucre  par  homme. 

Un  prikaz  n<>  278  du  26  août/8  septembre  1907  prescrit  d'adopter  ce 
taux  uniforme  dans  tout  l'Empire  en  abrogeant  les  taux  différents  anté- 
rieurement en  Tigueur  dans  certaines  régions. 


TURQUIE. 


Projets  de  chehivs  db  pbe  dans  la  Péninsulb  balkaeiqub.  — 

Ligfie  Danube-Adriatique  (projet  serbe).  —  Le  Ministre  de  Serbie  à 
GoDstantinople  a  remis  le  10  mars  1908  à  la  Sublime-Porte  une  note 
demandant  la  mise  à  l'étude  du  «  raccordement  de  la  future  ligne 
serbe  allant  du  Danube  à  la  frontière  turque  avec  la  future  ligne  turque 
se  dirigeant  par  Prizren  vers  TAdriatique  ».  Cette  démarche  aurait 
l'appui  d'un  certain  nombre  de  grandes  puissances,  en  particulier  de  la 
Russie. 

D'après  les  renseignements  de  presse  (2)  la  ligne  serait  à  Toie  nor- 
male et  le  tracé  proposé  serait  le  suiyant  : 

232  kilomètres  en  territoire  serbe,  de  Prahovo  sur  le  Danube,  par  la 
vallée  du  Timok,  sur  Zajecar,  Knjazevac,  un  col  de  500  mètres  environ 
d'altitude,  Nich  (sur  la  grande  ligne  Yieune-Belgrade-Sophia-Constan- 
ttoople)  ;  puis  ensuite  par  la  vallée  de  la  Toplica,  affluent  de  la  Morava, 
sur  Prokuplja  et  Mrdare  (frontière  turque,  à  une  altitude  inférieure  à 
80O  mètres).  Le  tracé  Heraît  fait  et  les  travaux  pourraient  commencer 
incessamment;  leur  montant  s'élèverait  à  28,500,0(K)  francs  environ, 
soit  un  prix  kilométrique  moyen  de  1^3,000  francs. 

Les  260  kilomètres  du  trajet  turc  se  décomposeraient  ainsi  : 

Mrdare-Pristina,  par  la  vallée  du  Lab,  38  kilomètres  à  130,000  fr.; 
Prislina-Lipljan,  sur  la  ligne  ferrée  Mitrovica-Uskub,  20  kilomètres  à 
120,000  francs  ;  Lipljan-Priiren  par  le  col  deDulje  (altitude  915  mètres), 
57  kilomètres  à  160,000  francs.  De  Prizren,  la  tracé  descendrait  le 


(1)  Voir  1"  semestre  1906,  p.  210. 

(2)  Journal  de  Saint-Pétersbourg,  17  et  24  mars  1908. 


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430  N0UYBLLB8  MIUTAIRBS.  N*  9â5. 

cours  du  Dria  blanc  (Drin-i-ban),  remonterait  ensuite  le  Drin  noir 
(DrÎD-i-zi)  (1)  pour  gagner  par  un  col  à  800  mètres  d'altitude  environ 
la  Tallée  de  Fani  Vogelej  affluent  du  fleuve  entier  MaHy  jusqu'à 
Nerfousa  :  105  kilomètres  à  190,000  francs.  De  Nerfousa  à  AUssio  et 
San-Giovanni  di  Medua  (Saini^Jean  de  Medua,  Sinjin)^  40  kilomètrei 
à  130,000  francs  (2). 

Le  montant  des  dépenses  en  territoire  turc  8*é lèverait  ainsi  à 
41.500.000  francs. 

Un  embranchement  pourrait  desservir  Scutari  (T Albanie  {Skodia) 
ainsi  que  les  ports  monténégrins  de  Duleigno  (Uljcin)  et  Antîvari  (Bark 

La  concession  des  travaux  à  exécuter  en  Turquie  serait  demandée 
par  la  Compagnie  ottomane  Jonction-Salonique-Constantinople  (à  capi- 
taux français);  un  consortium  interoational  fournirait  les  capitaux 
nécessaires  à  Texécution  de  Tensemble  du  projet  (70  millions  de  francs 
pour  un  développement  total  de  49t  kilomètres). 

Projet  italien  Valona-Monastir,  —  Dans  les  déclarations  portées  à  la  j 
tribune  italienne,  le  11  mars  1908,  par  M.  Tittoni,  Ministre  des  affairei 
étrangères  du  royaume,  il  est  fait  mention  à  plusieurs  reprises  d*oa 
projet  de  voie  ferrie  Valona-Monastir,  qui  aurait  «  toutes  les  sympa- 
thies »  de  ritalie. 

Valona  n'est  en  effet  qu'à  72  milles  marins  (132  kilomètres)  de  Brio- 
disi  et  à  52  milles  (96  kilomètres)  d'Otrante,  c'est-è-dire  à  quatre  hear» 
de  traversée  environ;  de  Valooa  à  Monastir  il  y  a  i70  kilomètres i  vol 
d'oiseau,  de  Monastir  à  Salonique  la  voie  ferrée  se  développe  sur 
220  kilomètres. 

D'après  la  Neue  freie  Presse,  du  13  mars  1908,  le  tracé  italien  pro- 
jeté partirait  de  Yalona,  (ou  Avlona,  en  face  de  l'Ile  grecque  de  Saseoo) 
rade  naturelle  excellente,  pour  remonter  vers  le  Nord-Nord^Est,  ea 
laissant  Berat  à  20  kilomètres  environ  au  Sud-Ouest,  jusqu'au  cours 
du  Skumbi,  qui  sépare  les  Albanais  ghègues  du  Nord  des  Albanais 
tosques  du  Sud  (3).  Dans  toute  cette  partie,  le  terrain  est  relativemeot 
facile.    Le  tracé  atteint  ensuite  (108  kilomètres)  Elbasan,  yériUhk 


(1    Évitant  ainsi  les  gorges  très  difûciles  du  cours  inférieur  du  Drin. 

(2)  Ce  tracé  suit  jusqu'à  Kukus,  confluent  des  deux  Drin,  la  route 
romaine  qui  joignait  l'Adriatique  au  Danube  par  Scodra  (Scutari), 
Vlpiana  (Lipljan?),  Naissus  (Nissa,  Nich),  (Knjazevac),  (Zajecar), 
Ad  Aquas  (Prahovo)  et  Ratiaria  (Brza  Palanka).  route  dont  de  nom- 
breux restes  subsistent  encore  actuellement ,  en  particulier  entre 
Scutari  et  Prizren  (deux  ponts  sur  le  Drin,  etc.). 

(3)  D'après  Hahn,  Albanesische  Studien,    les    Ghègues  seraient  les 


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I 


\»  %5.  NOXJVELLKS  MILITAIRES.  434 

apitale  de  l'Albanie,  et  s'infléchit  Ters  TEst,  en  remontant  le  cours  du 
^kumbi.  Après  avoir  franchi  un  seuil  de  d|000  mètres  d'altitude 
nTÎron,  il  gagnerait  Struga  et  Okrida  (190  kilomètres)  sur  le  lac  du 
Qéme  nom,  à  une  altitude  de  700  mètres  environ.  Un  autre  seuil  à 
,180  mètres,  puis  la  localité  de  Rese^x  (219  kilomètres),  près  du  lac 
^respa  (altitude  environ  900  mètres),  encore  un  seuil  de  i,000  mètres 
nviron  et  le  tracé  atteindrait  (250  kilomètres)  Monastir  (altitude 
>i8  mètres,  en  bulgare  Bitolia),  La  haute  plaine  de  Monastir  est  très 
iche  et  susceptible  d*un  grand  développement  économique.  De  plus, 
ta  situation  géographique,  les  souvenirs  historiques  qui  sV  rattachent 
in  font  la  véritable  région  centrale  de  la  Macédoine  (1). 

La  ligne  Monastir-Salonique  (220  kilomètres),  donne  actuellement  un 
rendement  très  satisfaisant,  plutôt  supérieur  à  celui  de  la  ligne  Uskub- 
Salonique.  Ouverte  en  entier  depuis  1894,  elle  est  exploitée  par  la 
Société  des  chemins  de  fer  Orientaux,  mais  appartient  à  la  <(  Société 
ottomane  du  chemin  de  fer  Salonique-Monastir  »,[  société  allemande, 
fondée  sous  les  auspices  de  la  «  Deutsche  Bank  ».  D'après  l'acte  de 
concession  cette  société  aurait  un  droit  dé  préférence  pour  la  construc- 
tion d'un  prolongement  Monastir- Valona.  Le  projet  italien  impliquerait 
par  suite  la  nécessité  d*une  entente  préalable  avec  la  société  conces- 
sionnaire allemande. 

En  se  basant  sur  les  données  numériques  indiquées  ci-dessus  pour  la 
ligne  Danube-Adriatique,  le  coût  total  du  projet  italien  peut  être  évalué 
à  40  millions  de  francs  environ. 


smssB. 

ExPÉiiBNClS  DANS  LB  G&NiB  suiSSB.  —  Les  expériences  suivantes 
seront  faites,  en  1908,  dans  l'arme  du  génie  en  Suisse  : 

Essai  de  deux  nouveaux  bateaux  en  tdle  d*acier  (système  français  et 
système  allemand)  ; 


anciens  Illyriens  et  les  Tosques,  les  anciens  Épirotes  ;  la  limite  de  sépa- 
ration n'aurait  pas  changé  depuis  Strabon. 

(i)  Ce  tracé  n'est  autre  que  celui  de  l'ancienne  voie  romaine,  la  Via 
^gnalia,  qui  de  Dyrrhachium  (anciennement  Epidamnus,  actuellement 
Durazzo)^  avec  embranchement  sur  Apollonia  et  Aulon  (Avlona), 
remontait  le  cours  du  Genusus  (Skumbi),  passait  à  Lychnîdus  (au  Sud 
d'Ohrida),  Héraclée  (Monastir),  Edessa  (Aegae,  actuellement  Yodena), 
Petla,  Thessalomque ,  Amphipolù,  à  Tembouchure  du  Strymon 
(Stroama),  Philippes  et,  longeant  la  côte,  aboutissait  à  Byzance. 


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432  BIBLIOaRAPHIS.  N«  96^ 

Exercices  de  transport  de  matériel  en  moniagae  au  moyen  de  càbli 
Iransporleura  ; 

Essai  d*UD  nouTeau  hayresac  démontable  en  deux  parties  :  Tan 
destinée  à  être  placée  sur  les  voitures  renfermerait  les  effets  4 
rechange  ;  l'autre  portée  par  l'homme  servirait  au  transport  de  la  ratio 
journalière,  des  effets  de  toilette,  des  munitions  et  des  outils. 

Enfin  les  expériences  poursuivies  depuis  deux  ans  pour  la  construQ 
tion  de  ponts  de  bateaux  au  moyen  d'une  cinquenelle  ont  donné  de  boit 
résultats  et  seront  continuées  cette  année  (1). 


BIBLIOGRAPHIE. 


Lieutenant-colonel  breveté  Guioific.  —  Rïflbxiozis  sur  la  odeii: 
DB  Mandchouiie.  —  PaHs,  Lavauzelle,  1908,  1  vol.  broché,  115  p* 
9  croquis.  Prix  :  2  fr.  50. 

Exposé  très  clair  des  procédés  de  combat  des  Russes  et  des  Japond 
et  des  enseignements  à  tirer  de  la  guerre  de  Mandchourie. 


(1)  D'après  le  journal  Der  Bund,  du  24  février  1908. 


Le  Gérant  :  R.  Ghâpklot. 


Paris.  —  Imprixneri»  B.  Chàpblot  et  C*,  rué  Ghristijie,  2. 


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REVUE  MILITAIRE 


DBS 


ARMÉES  ÉTRANGÈRES 


N»  9ee  Mai  1908 


sommaire: 

La  guerre  russo-japonaise  (à  suivre).  —  Venseignement 
du  tir  efi  Suisse.  —  Milice  et  gendarmerie  Cretoises. 
—  Nouvelles  militaires.  —  Bibliographie. 


LA 


GUERRE  RUSSO-JAPONAISE 


CHAPITRE  VIII. 
Combat  de  Wafangon  (Teline  oa  Wafang-Kéou)  14-15  juin  1904. 

§  1- 

Malgré  son  affirmation  qu'il  n^y  aura  rien  avant  le 
mois  dl'août^  sa  volonté  d'attendre  la  concentration  de 
ses  forces  à  Liao-Yang  pour  attaquer,  le  général  Kouro- 
patkine  va  se  trouver  forcé  d'agir  contre  son  sentiment 
intime  ;  des  rapports  alarmistes  arrivent  à  StOssel, 
représentant  la  situation  critique  de  Port-Arthur,  mal 
organisé  et  insuffisamment  approvisionné  (l'efFectif  actuel 

28 


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434  LA  OUBRRB  RUSSO-JAPONAISE.  N*  966. 

des  déténsears  est  double  de  celui  qui  avait  été 
prévu). 

Porl-Arthur,  Dalny,  sont  toute  la  raison  d'être  de 
Toccupation  russe  de  la  Mandchourie,  la  fin  naturelle 
du  Transsib^en,  le  but  obligé  d'une  flotte  de  secours 
partie  d'Europe,  Tasile  de  la  malheureuse  escadre  du 
Pacifique.  Le  vice-roi  Alexeiev  est  obsédé  par  l'idée  de 
l'anéantissement  possible  de  son  arsenal,  de  sa  flotte;  la 
question  stratégique  le  touche  de  moins  près.  Il  a 
cherché  à  faire  partager  ses  vues  à  Kouropatkine,  et  dès 
le  milieu  de  mai  il  y  a  entre  eux  deux  une  ce  question  de 
Port- Arthur  ». 

La  bataille  de  Nanshan  et  Tenlèvement  de  l'isthme  de 
Kinchéou  par  l'ennemi  provoquent  la  crise,  et  le  télé- 
graphe joue  activement  entre  Moukden,  quartier  général 
du  lieutenant  impérial  et  Pétersbourg. 

Le  4  juin  parvenait  à  Moukden  le  télégramme  suivant 
de  l'Empereur  qui  tranchait  la  question  (1). 

A  Moukden,  au  général^adjudant  Alexeiev. 

Le  sort  de  Port^Arthur  éveille  des  craintes  sérieuses ,  c*esl  pourquoi  je 
considère  comme  absolument  indispensable  de  prendre  les  mesures  les  ph^s 
décisives  pour  en  écarter  le  choc  des  troupes  japonaises.  Je  n* indique  ni 
le  mode,  ni  la  direction  à  suivre,  ni  les  nnoyens  à  employer  pour  réaliste 
Vaide  à  Port- Arthur,  attendu  que  je  laisse  cda  à  la  décision  de  la  per- 
sonne qui  a  été  investie  des  pleins  pouvoirs  de  général  en  chef,  mats 
f  estime  que  la  question  du  passage  de  formée  de  M<mdchourie  aax  opé- 
rations actives  se  présente  dans  Us  circonstances  actuelles  comme  cm- 
plèiement  mûre,  car  une  attente  plus  prolongée  de  renforts  peut  conduire 
à  ceci,  qu'au  commencement  de  la  période  des  pluies,  nous  soyons  tou- 
jours en  position  d* expectative,  et  que  Port- Arthur  ne  reçoive  oyfu» 
appui  de  la  part  de  Varmée.  Transmettes  an  général  Konropatkiiie 
qne  je  fais  reposer  snr  loi  tonte  la  responsabilité  pour  le  sort  de 
Port-Arthnr. 

Nicolas. 


(1)  Invalide  russe  n»  15,  de  !908.  Procès  de  SWssel. 


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BATAILLE     D 


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:      AVAFANGOU 


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N*  966.  LA  GUERRE  RUSSO- JAPONAISE.  435 

Cet  ordre  pouvait  recevoir  deax  solutions  : 
io  Se  borner  à  surveiller  Farinée  d'Oku  par  un  élément 
léger  et  manœuvrier,  la  distance  qui  sépare  Liao-Yang 
de  Port-Adams  (10  étapes),  donnant  déjà  une  sécurité  ; 
agir,  dès  lors  contre  Kuroki,  toutes  forces  réunies  :  la 
I'^  armée  japonaise  compte  en  fin  mai  9  escadrons, 
39  bataillons  (dont  3  de  réserve)  et  108  pièces;  Kouro- 
patkine  dispose  au  même  moment,  à  Liao-Yang-Haicheng 
et  au  détachement  de  TEst,  de  100  bataillons,  70  esca- 
drons et  36  batteries  (288  pièces)  ; 

2*  Se  couvrir  contre  Kuroki,  vers  l'Est,  et  porter  le 
gros  des  forces  vers  le  Sud,  contre  l'armée  d*Oku,  en 
tenant  compte  de  la  menace  créée  sur  le  flanc  gauche 
par  les  débarquements  ennemis  signalés  depuis  le  19  mai 
à  Takushan. 

Le  premier  mode  d'opérer,  tendant  à  provoquer  la 
retraite  précipitée,  avec  ou  sans  combat,  de  Kuroki  vers 
le  Yalu,  forçait  le  haut  commandement  japonais  à  con- 
sacrer tous  ses  renforts  à  cette  région  du  thé&tre  d'opé- 
rations, d'où  soulagement  indirect  pour  la  garnison  de 
Port- Arthur. 

Kouropatkine  avait  déjà  repoussé  cette  solution  pro- 
posée par  Alexeiev  en  mai  (!),  parce  qu'il  ne  possédait 
pas  les  convois  nécessaires  A  l'entretien  des  troupes,  et 
que  la  retraite  de  Kuroki  eût  entraîné  toute  Tarmée 
russe  vers  le  Yalu,  ce  qui,  k  son  avis,  était  dangereux, 
et  même  risqué. 

Nous  ne  saurions  adopter  cette  manière  de  voir  :  le 
système  de  couverture  disposé  dans  les  cols  de  Fengs- 
huiling  sous  les  ordres  du  général  Keller  comptait  à  la  fin 
de  mai  plus  de  40  bataillons  et  autant  d'escadrons  :  le 
«  détachement  de  l'Est  »  vivait  sur  des  magasins  tètes 


({)  D'aprèa  le  général  Gilînski,  chef  d'état-major  du  yice-roi.  Con- 
férences de  rAcadémie  Nicolas. 


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436  LA  OUBRRE  RUSSO-JAPONÂISB.  N«  966. 

d'étapes  de  routes,  régulièrement  alimentés  par  des 
convois,  et  que  rien  n'empêchait  d'enfler  en  vue  d'une 
manœuvre  à  prévoir  pour  des  effectifs  doubles  ;  c'était 
une  pure  question  d'argent  :  les  charrettes  du  pays, 
celles  de  la  plaine  du  Liao-Ho,  et  de  la  Chine  même 
étaient  à  louer  en  nombre  illimité. 

On  pouvait,  de  même,  constituer,  pour  la  marche  au 
delà  des  magasins,  des  sections  de  convois  administratifs 
sur  véhicules  indigènes,  toutes  les  voitures  réglemen- 
taires restant  affectées  aux  corps  de  troupes  (1). 

Après  tout,  de  Lâao-Yang  aux  avant-gardes  russes  sar 
les  crêtes,  il  n'y  avait  que  cinq  étapes;  à  deux  étapes 
plus  loin,  on  prenait  le  contact  de  l'ennemi,  deux  étapes 
de  plus  amenaient  sur  le  Yalu. 

La  question  des  ravitaillements  ne  semble  donc  pas 
avoir  été  insoluble,  et  si  le  commandant  en  chef  russe  a 
répugné  à  tenter  la  manœuvre,  n'est-ce  pas  simplement 
sous  l'effet  de  l'appréhension  d'une  action  en  terrain  mon- 
tagneux, contraire  au  tempérament  de  la  troupe  russe, 
aux  méthodes  du  commandement  de  ses  chefs? 

Le  second  mode  d'opérer  provoquait  fatalement  la 
division  des  forces,  vu  l'obligation  de  parer  par  de  gros 
détachements  aux  menaces  des  armées  du  Yalu  et  de 
Takushan;  pourtant,  la  manœuvre  projetée  contre  l'ar- 
mée d'Oku  n'avait  de  raison  d'être  qu'avec  la  ferme 
volonté  d'attaquer,  d*où  nécessité  d'y  consacrer  quatre 
divisions  au  moins;  le  fait  de  suivre  le  chemin  de  fer 
ne  simplifiait  guère  la  question  des  équipages,  car  la 
viabilité  précaire  des  routes  du  pays  contraignait  à  la 
marche  sur  plusieurs  colonnes  parallèles,  pour  éviter 
des  allongements  démesurés,  et  le  ravitaillement  des 
colonnes  des  ailes  à  la  voie  ferrée  ne  pouvait  être  assuré, 


(1)  Procédés  employés  largement  par  le  commandement  japonais  au 
cours  de  la  guerre. 


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N*  966.  Là  guerre  RUSSO-JAPONAISE.  437 

en  cours  de  marche,  par  les  seuls  trains  régîmentaires 
faute  de  communications  latérales.  Enfin,  le  chemin  de 
fer  ne  pouvait  guère  débiter  que  deux  trains  journaliers 
au  Sud  de  Liao-Yang,  où  continuaient  à  se  faire  les 
débarquements  de  concentration  (troupes  et  matériel)  ; 
ce  n'était  donc  pas  un  organe  de  transport  de  troupes. 

Remarquons  enfin  que  le  «  détachement  du  Sud  »  se 
trouvait  a  priori  lancé  à  dix  étapes  de  Liao- Yang,  avant 
de  pouvoir  prendre  contact  avec  Tennemi. 

C*est  pourtant  à  cette  deuxième  solution  que  se  rangea 
le  commandement  russe,  et  dans  les  conditions  que  nous 
verrons  plus  loin. 

Nota. 

Forets  reçues  par  V armée  russe  de  la  fin  (T avril  au  milieu  de  juin  : 

DWisioD  de  cavalerie  cosaque  du  Transbalkal  (général  Rennenkampf), 
4  régiments  ; 

DiTision  de  caTalerie  cosaque  de  Sibérie  (général  SéimonoT), 
6  régimenU  ; 

Les  deuxièmes  brigades  des  31  «  et  3S«  dÎTisions  d'Europe,  i6  batail- 
lons; 

La  i'*  division  (de  réserve)  d'infanterie  de  Sibérie,  i6  bataillons; 

Les  2*  et  3«  divisions  (de  réserve)  d'infanterie  de  Sibérie,  32  batail- 
lons; 

La  division  de  cavalerie  cosaque  d*Orenbourg  commence  à  débar- 
quer au  milieu  de  juin. 


§2. 

Premières  rencontres  de  cavalerie.  —  Le  groupe  russe 
poussé  le  plus  au  Sud,  à  la  station  de  Wafangou  vers  le 
25  mai,  comprenait  deux  éléments  distincts  : 

1^  Les  troupes  de  gardes-frontières,  attachés  à  la  pro- 
tection de  la  voie  ferrée  et  qui  relevaient  du  colonel 
Spiridonov,  commandant  le  4^  bataillon  de  chemins  de 
fer  du  Transamour  (6  compagnies,  2,000  hommes)  et  de 
son  second,  le  lieutenant-colonel  Kotchouba  ;  il  y  a  À 


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438  LA  aUERRB  RUSSO-JAPONiJSE.  N*  966. 

Wafangou  deux  de  ces  compagnies  (oa  sotnîas]  la  41^  et 
la  42^,  avec  une  batterie  (1)  ; 

2^  Des  troupes  de  cavalerie,  sous  les  ordres  du  géné- 
ral-major Samsonov  :  régiment  de  dragons  Primorski, 
à  6  escadrons,  8^  régiment  de  Cosaques  de  Sibérie, 
80  éclaireurs  montés  du  13^  régiment  de  tirailleurs  et 
12  Cosaques  du  régiment  de  Yerkhné-Oudinsk,  coupés 
de  Port-Arthur. 

Sous  la  direction  du  général  Samsonov,  homme  de 
valeur  qui  vient  de  commander  pendant  huit  ans  FÉcole 
de  Younkers  de  cavalerie  d'Elisavetgrad,  la  cavalerie 
russe  montre  de  l'activité,  et  garde  le  contact  de  l'en- 
nemi, sur  le  Tashaho  et  vers  Port-Adams;  mais  elle  se 
fatigue  beaucoup. 

Progressivement,  on  va  la  renforcer  des  4^  et  5*  régi- 
ments de  Cosaques  sibériens  et  de  la  l'®  batterie  à  cheval 
des  Cosaques  du  Transbalkal,  mais  ces  corps  ne  connais- 
sent pas  Samsonov  et  n'en  sont  pas  connus.  Le  général, 
qui  en  temps  de  paix  commandait  la  brigade  de  TOas- 
sourî  (dragons  Primorski,  régiments  cosaques  de  l'Ar- 
goun,  de  TOussouri  et  de  l'Amour)  n'a  plus  que  le 
premier  de  ces  corps  sous  ses  ordres  ;  tout  le  reste  est 
dispersé  sous  d'autres  chefs. 

Une  opération  de  cavalerie  japonaise.  —  Nous  avons 
vu  l'armée  du  général  Oku  exécuter  l'attaque  de  Tisthme 
de  Kinchéou,  couverte  au  Nord  sur  le  Tashaho  et  Port- 
Adams,  par  des  éléments  placés  sous  les  ordres  da 
général  commandant  la  5®  division. 


(1)  Les  batteries  des  gardes-frontières,  pièces  de  montagne  de  65  milli- 
mètres ne  peuvent  pas  se  raTitiiller  sur  les  parcs  de  l'armée;  leur 
dépdt  de  munitionft  est  à  Harbin,  et  elles  ne  possèdent  que  180  coups 
par  pièce  à  la  batterie;  les  gardes-frontières  relèvent  du  Ministre  des 
finances  et  de  la  Compagnie  du  chemin  de  fer  de  l'Est  chinois,  poor 
Tadminisfration. 


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N«  966.  LA  OUKRBLK  KUS80-JAP0NAISK.  439 

Nous  croyons  savoir  qu'on  discuta  au  grand  état- 
major,  à  Tokîo,  la  suite  à  donner  aux  opérations;  il 
aurait  été  question  de  profiter  de  la  victoire  de  Nanshan 
pour  pousser  Tarmée  d'Oku  sur  Port-Arthur  sans  laisser 
le  temps  à  l'ennemi  d'achever  les  travaux  de  la  place. 

La  crainte  de  laisser  plus  longtemps  l'armée  de 
Kuroki  dans  Tisolement  à  deux  jours  de  l'ennemi,  dicta 
une  autre  résolution  :  constituer  une  armée  de  siège  de 
Port-Arthur,  avec  le  noyau  formé  des  1"^^  et  H®  divisions, 
sous  les  ordres  du  général  Nogi;  l'armée  d'Oku,  dite 
II®  armée,  poussée  vers  le  Nord,  serait  constituée  par  les 
3S  4®  et  5®  divisions,  renforcées  de  la  6*;  opérant  avec 
l'armée  de  Takushan  (dite  IV®  armée  sous  les  ordres  du 
général  Nozu),  elle  provoquerait  la  division  des  forces 
ennemies. 

Des  instructions  dans  ce  sens  avaient  été  envoyées  au 
général  Oku  ;  dès  le  27  mai,  il  prescrivit  au  général 
commandant  la  5®  division  (général  Ueda)  de  faire  recon- 
naître la  région  Fouchéou-Wafangou,  et  de  pousser  des 
partis  au  Nord,  en  vue  d'une  manœuvre  ultérieure  de 
l'armée. 

Le  général  Ueda  disposait  depuis  le  23  mai  de  la 
ire  brigade  de  cavalerie  indépendante  (général  Aki- 
yama)  (1),  comprenant  les  i3®  et  14*  régiments  et  une 
batterie  de  6  mitrailleuses  attelées  ;  la  brigade,  après  son 
débarquement  à  Songkiaehutse  était  venue  cantonner  à 
Sonkaton  près  du  Tashabo. 

OeMI  du  6ÉNtiRA,L  UbDA   AU  GÉRfiVAL    ASYTAIIEA. 

Quartier  général  de  la  5*  divisioa,  Chokatoa,  28  mai  4904,  2  heures  soir. 

Quittant  vos  cantonnements  actuels  demain  29  mai  de  grand  matin, 
vous  vous  porterez  avec  votre  brigade  sur  Kyokaten  (Chukialien)  (2),  où 
vous  vous  établirez  avec  votre  gros, 

(1)  Ancien  stagiaire  à  Saint-Gyr  et  à  Saumur. 

(2)  Entrée  Sud  du  défilé  de  Wafangou. 


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440  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  N«  966. 

Vovs  dirigerez  un  détachement  sur  Fukushu  (i)  (Fouchéou)  ou  ses 
environs,  et  vous  lancerez  vers  Tugakujo  {Siungyuecheng,  Séniovttkm) 
des  partis  de  découverte  qui  pousseront  le  plus  au  Nord  possible. 

Deux  compagnies  du  i  i*  régiment  vous  sont  affectées  comme  sou- 
tien. 

Les  vivres  (2)  et  fourrages  qui  vous  sont  nécessaires  seront  acheminés 
à  partir  de  demain  matin  sur  Bochisan  (Lalseshan)  ;  vous  y  laisserest  à 
la  garde  de  ce  dépôt,  un  détachement  mixte  de  cavalerie  et  d'infanterie 
sous  le  commandement  d^un  officier. 

Journée  du  29  mai.  —  La  brigade  est  à  Latseshan  à 
4  heures  du  soir;  Tescadron  Hasegawa  du  14®  se  dirige 
sur  Fouchéou  ;  une  compagnie  du  41*  (5*  division)  qui 
rentre  de  reconnaissance  signale  un  parti  de  200  cava- 
liers (3)  ennemis  refoulé  par  elle  au  Nord  de  Latseshan. 
Une  patrouille  d^officier  part  à  leur  suite. 

Journée  du  30  mai,  —  Renseignements  procurés  avant 
4  heures  du  matin  : 

a)  Par  la  patrouille  d'officier  :  le  parti  ennemi  a  passé 
la  nuit  à  Kyokaton  ; 

b)  Par  les  habitants  :  vers  Wafangou,  il  y  a  un  millier 
de  cavaliers  ennemis. 

La  brigade  part  à  8  h.  30  du  matin. 

Dispositions  prises  :  Un  officier  avec  un  peloton  da 
14*  est  parti  à  l'aube  pour  Kyokaton. 

Un  peloton  du  13®  est  envoyé  vers  l'Ouest,  en  liaison 
avec  le  groupe  Hasegawa. 

Un  peloton  du  13®  reste  avec  deux  sections  d'infan- 
terie (4)  à  Latseshan,  avec  les  trains  régimentaires. 


(1)  Le  premier  nom  est  orthographié  à  la  japonaise;  le  second,  à  la 
chinoise. 

(2)  Le  soldat  japonais,  quoique  sobre,  s'accommode  difficilement  des 
ressources  locales. 

(3)  42*  sotnia  de  gardes-frontières. 

(4)  La  compagnie  japonaise  est  à  trois  sections. 


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l'T  *•• 


M*  966.  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  444 

Avant-garde  :  Un  escadron  du  14®. 

Gros  :  Un  escadron  et  trois  pelotons  du  14®,  deux  esca- 
drons et  deux  pelotons  du  13®,  batterie  de  mitrailleuses, 
une  compagnie  et  une  section  du  11®. 

Après  avoir  dépassé  Eyokaton  sans  incident,  la  bri- 
gade est  à  midi  5  dans  la  plaine  au  Nord  d'Okaton  (1). 

A  ce  moment  arrive  un  renseignement  daté  de 
10  h.  40,  de  la  reconnaissance  d'officier,  arrivée  à 
Wa&ngou. 

Telisse  est  tenu  par  une  centaine  de  cavaliers  ennemis,  à  pied  (2) 
derrière  des  barricades;  je  continue  à  observer  le  front  et  les  derrières  de 
Vennemi, 

Le  général  Akiyama  résolut  de  s'ouvrir  le  passage. 

Il  renforça  son  avant-garde  des  3®  et  4®  escadrons  du 
14®,  sous  les  ordres  du  colonel  Toyobe  (du  14®),  lui  pres- 
crivant de  pousser  sur  Hokaton  (Lungkiaton). 

Ordre  au  13®  et  à  l'infanterie  de  suivre  le  mouve- 
ment. 

A  midi  20,  renseignement  du  commandant  de  Tavant- 
garde  : 

La  cavalerie  ennemie  occupe  Denkaton  (3)  (Tienkiatien) ;  je  fais 
occuper  par  des  hommes  à  pied  la  hauteur  au  Nord  de  Hokaton,  (cote 
30 î) pour  protéger  le  retour  en  arrière  de  la  reconnaissance  d'officier. 

Une  fusillade  assez  lente  s'échange  à  partir  de 
midi  30,  secondée  à  midi  40  par  la  batterie  de  mitrail- 
leuses, qui  s'installe  à  hauteur  de  Shorokaton,  et  crible 
la  lisière  de  Denkaton;  une  section  d'infanterie  s'ins- 
talle à  1  h.  15  plus  au  Nord,  aux  crêtes  du  Toshisan 


{i)  Nous  employons  la  nomenclature  des  croquis  japonais,  la  plupart 
de  ces  noms  ne  se  retrouvant  pas  sur  la  carte  russe. 

(2)  Une  demi- compagnie  de  gardes-frontières. 

(3)  Une  demi-sotnia  de  gardes-frontières  et  quelques  dragons. 


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us  LA  OUBRRS  BUSSO-JAPONÂISS.  N*  966. 

(cote  293);  la  compagnie  12^11®  relève  leseavaliersà 
pied  sur  la  crâte  au  Nord  de  Rôkaton;  le  13^  régiment 
reste  dissimulé  derrière  ce  village. 

Vers  1  h.  30,  rennemi  commence  à  évacuer  Denkaton 
par  fractions.  Le  général  Akiyama,  resté  auprès  do  13^ 
donne  au  colonel  Tamura  Tordre  verbal  de  faire  pour- 
suivre par  un  escadron. 

Le  2^  escadron  du  (3^  part  au  trot,  le  long  et  à  TOuest 
de  la  voie  ferrée,  direction  Denkaton. 

A  ce  moment  arrive  au  colonel  Toyobe  le  renseigne- 
ment suivant  :  Dans  la  plaine,  au  Nord  de  Denkaton,  on 
voit  environ  deux  escadrons  ennemis;  un  demi-escadron 
environ  occupe  Kankaton  (à  TEst). 

Akiyama  donne  aussitôt  Tordre  au  colonel  Tamara  de 
suivre  son  2®  escadron  avec  les  trois  autres. 

Les  hommes  à  pied  du  14®  et  les  mitrailleuses  se  por- 
tent en  avant. 

A  1  h.  37,  les  hommes  du  14®  atteignirent  les  boque- 
teaux au  Sud  de  Chokaton. 

Le  13®  se  trouve  fractionné  de  la  façon  suivante  : 

1®'  échelon  :  le  2®  escadron  (moins  son  2®  peloton); 

2®  échelon  :  le  3®  escadron  (moins  son  2®  peloton); 

3®  échelon  :  les  1®'  et  4®  escadrons. 

Au  moment  où  le  2®  escadron  débouche  au  Nord  de 
Chokaton,  il  aperçoit  devant  lui  une  soixantaine  de  cava- 
liers ennemis  qui  battent  en  retraite  sur  Ryu-o-bio;  il 
part  à  la  charge  et  galope  jusqu'à  environ  200  mètres  au 
Sud  de  Ryu-o-bio. 

A  ce  moment  apparaît  sur  la  gauche  une  lign^ 
ennemie  forte  de  300  cavaliers,  avec  4  fanions  d'esca- 
dron (1),  qui  franchit  le  remblai  de  la  voie  ferrée, 
charge  au  galop  et  enveloppe  Tescadron  japonais,  assailli 


(i)  Rapport  japonai»;  en  réalité,  2  sotnias  cosaqaes  coamaïKlées par 
le  lieutenant-coloael  Zélioutehioe. 


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N«  966.  LA  ÙVEKRR  RUS80-JAPONÂISB.  443 

de  front  par  un  aatre  escadron  descendu  de  la  crête  de 
Ryu-o-bio.  Le  premier  élément  comprend  deux  sotnias 
du  8®  Cosaques  de  Sibérie,  armées  de  la  lance,  le  second 
est  on  escadron  des  dragons  Primorski. 

Les  Cosaques,  les  rênes  enroulées  autour  de  la  cein- 
ture (1),  maniaient  leurs  lances  à  deux  mains,  assénant, 
avec  la  hampe,  des  coups  violents  sur  la  main  de  bride 
des  cavaliers  japonais,  ils  les  désarçonnaient,  et  une  fois 
leurs  adversaires  à  terre,  leur  portaient  avec  adresse  des 
coups  de  pointe. 

La  mêlée  dura  trois  minutes,  après  quoi  Tescadron 
japonais  dévala  en  désordre  vers  le  Sud  (2). 

Les  2«  et  3«  échelons  du  13*  arrivent  trop  tard;  l'en- 
nemi  s'est  éclipsé  vers  le  Nord. 

Le  1®'  peloton  du  2®  escadron,  et  le  3«  escadron  du 
13®  poussent  au  delà  de  la  crête  de  Ryu-o-bio;  accueillis 
par  le  feu  rapide  d'une  troupe  à  pied  postée  dans  un 
bois  à  rOuest  de  Roshoko  (3)  (Loutschagou),  ils  sont 
forcés  de  se  défiler;  le  peloton  du  2®  escadron  revient 
derrière  la  crête  de  Ryu-o-bio  ;  le  3®  escadron  traverse  la 
rivière  et  vient  se  réfugier  dans  les  boqueteaux  de  Dai- 
boshin  (Tafangshin). 

Le  3»  échelon  du  13?  s'était  arrêté  à  Ryu-o-bio,  et  ses 
hommes,  postés  à  pied  sur  la  crête,  ouvraient  le  feu  sur 
Roshoko;  la  section  d'infanterie  du  Tosbisan  venait  à  la 
rescousse. 

A  1  h.  40,  Tennemi  démasque   6  pièces  (4)  dans  le 


(1)  Rapport  japonais. 

(2)  Les  Russes  disent  a^oir  tué  77  Japonais  et  pris  37  chcTaux  ;  les 
Japonais  accusent  comme  pertes  totales  du  30  mai  62  officiers  et  soldats 
(i  officier  et  19  hommes  tués,  38  hommes  blessés,  dont  41  frappés  par 
l'arme  blanche);  les  Russes,  2  tués  et  27  blessés. 

(3)  Il  s*agit  des  éclaireurs  montés  du  13«  tirailleurs,  et  de  2  esca- 
drons de  dragons  à  pied. 

(4)  Batteries  des  gardes-frontières. 


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4U  L4  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  N«  966. 

bois  au  Nord-Ouest  de  Roshoko;  les  deux  flancs  du 
village  et  sa  lisière  sont  tenus  par  des  tirailleurs  (!];  le 
feu  ennemi  se  concentre  sur  la  croupe  de  Ryu-o-bio;  les 
cavaliers  japonais  perdent  du  monde  et  commencent  à 
manquer  de  cartouches  ;  à  1  h.  50,  deux  mitrailleuses 
viennent  les  soutenir;  à  2  h.  10,  les  premières  fractions 
d'infanterie  se  montrent  sur  les  crêtes  à  l'Est  de  Ryo-o- 
bio  et  progressent  sur  un  front  très  étendu. 

Vers  3  heures,  l'ennemi,  intimidé  par  ces  trois  sec- 
tions (les  rapports  russes  indiquent  trois  bataillons),  se 
repliait  sur  la  station  de  Telisse. 

Le  général  Akiyama  ayant  appris,  à  5  heures  da 
soir,  l'arrivée  à  la  station  de  deux  trains  de  40  à  50  wa- 
gons chacun,  contenant  peut-être  des  renforts  ennemis, 
se  replia  sur  Kyokaton,  où  il  avait  fait  venir  une  nou- 
velle section  d'infanterie  de  Latseshan;  un  escadron  du 
14^  restait  au  contact  pendant  la  nuit,  à  Ryu-o-bio;nn 
autre  escarmouchait  vers  Chinkaton  le  1^' juin. 

Ce  combat  du  30  mai,  insignifiant  par  lui-même, 
marque  le  point  de  départ  de  la  nouvelle  tactique  de  la 
cavalerie  japonaise;  employer  le  combat  à  pied,  puis- 
qu'il n'est  pas  possible  d'affronter  à  cheval  le  choc  de 
l'ennemi,  procédé  modeste  (2),  mais  que  la  nature  do 
pays  allait  rendre  très  efficace. 

§  3.  —  Bataille  de  Wafangou  (Telisse)  (3). 

Le  27  mai,  Kouropatkine  décida  une  action  vers  le 
Sud,  contre  la  IP  armée  japonaise.  La  direction  de 
l'opération  serait  confiée  au  général  baron  de  Stackel- 


(1)  Les  5  escadrons  de  dragons  Primorski,  UTec  les  gardes-frontières* 

(2)  «  On  fait  ce  qu'on  peut  »  disait  en  riant  le  général  Akiyama  qui 
parle  français  a^ec  une  aisance  parfaite. 

(3)  Tokuriji,  style  japonais. 


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FKI"-?- 


N«  966.  LA  OUBBRE  RUSSO-JAPONAISE.  445 

berg  (1),  commandant  le  1<^'  corps  d'armée  sibérien, 
dont  les  troupes  étaient  groupées  à  Haïcbeng,  Tachikiao, 
Ynkow  et  Kalping;  son  exécution  était  différée,  mais 
tout  le  monde  en  parlait  librement,  et  les  espions  au 
camp  russe  n'eurent  que  la  peine  d'ouvrir  les  oreilles. 

La  cavalerie,  dans  le  Sud,  reçut  des  renforts  :  au  début 
de  juin,  elle  comprenait  les  dragons  Primorski,  les  4®, 
5^  et  8*  régiments  cosaques  de  Sibérie,  et  la  i'^  batterie 
des  Cosaques  du  Transkalkal  ;  les  41®  et  42<^  sotnias  de 
gardes-frontières  et  leur  batterie  lui  étaient  toujours 
adjointes  (2).  Le  7  juin,  elle  reçut  un  chef  nouveau,  le 
général  Séimonov  (3),  commandant  la  division  cosaque 
de  Sibérie,  et  le  général  Samâonov  se  trouva  sans  attri- 
butions déterminées. 

Dès  le  1«^  juin,  le  36®  régiment  de  tirailleurs  (9®  divi- 
sion) débarquait  à  Wafangou,  suivi  de  la  i'^  division  de 
tirailleurs  dont  les  tranports  alternaient  avec  ceux  des 
Cosaques  de  Sibérie;  puis,  du  5  au  11,  Tenvoi  des 
troupes  fut  suspendu,  à  la  suite  de  démonstrations  faites 
par  une  escadre  japonaise  (contre-amiral  Togo),  qui 
canonna  le  chemin  de  fer  au  Sud  de  Eaïping,  et  fit 
redouter  un  débarquement  vers  Ynkow;  du  11  au  15, 
l'arrivée  des  troupes  destinées  au  général  Stackelberg 
reprit,  à  raison  d'environ  un  régiment  et  une  batterie 
par  jour. 

La  cavalerie  se  porta  le  8  à  Wafangtien  ;  très  fatiguée 
par  le  contact   incessant  gardé   avec  l'ennemi  sur  le 


(i)  Agé  de  53  ans,  le  général  de  division  de  Stackelberg  est  issu  de 
Tarme  de  la  cavalerie  ;  il  a  commandé  en  1901  et  1902  le  II*  corps 
d'armée  sibérien;  en  dernier  lieu,  il  était  à  la  tête  du  1<^' corps  de  cava- 
lerie,  à  Varsovie. 

(2)  Sans  oublier  les  éclaireurs  du  19"  tirailleurs,  Cosaques  de  Ver- 
khné-Oudinsk,  etc. 

(3)  Le  général  Séimonov,  depuis  quinze  ans,  n'a  occupé  que  des 
postes  administratifs. 


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446  LA  OUERRB  RUSSO-JAPOKAISE.  N*  966. 

Tashaho  et  vers  Pulantien,  c*est  seulement  le  10  juin 
qu'elle  fut  rejointe  par  la  l'^  brigade  des  tirailleurs 
(1'^  division),  qui  vint  la  relever  en  partie  du  service 
d'avant-postes  ;  à  partir  de  ce  moment,  la  ligne  de  sur- 
veillance fut  poussée  au  Sud  vers  Siaokiatien,  sur  on 
front  de  40  kilomètres,  entre  les  rivières  Lankéouho  et 
Tchinsioiho  ;  le  système  comprenait  trois  secteurs  dans 
chacun  desquels  un  poste  mixte  variant  d'une  section 
à  une  compagnie,  avec  un  peloton  de  cavalerie,  tenait 
chaque  village  principal,  avec  une  réserve  de  secteur 
d'une  à  deux  compagnies  et  un  ou  deux  pelotons. 

Une  fraction  de  jour  (une  compagnie  et  deux  pièces) 
stationnait  sur  la  voie  ferrée  à  3  kilomètres  au  Sud  de 
Wafangtien. 

Un  escadron  est  à  Fouchéou;  un  autre,  vers  TEst, 
dans  la  vallée  du  Piliho. 

Gaspillage  de  forces  (1),  serait-on  tenté  de  dire,  mais, 
dans  ce  pays,  à  la  population  étrange,  vaguement  hos- 
tile, de  langue  inconnue,  les  cavaliers  russes  isolés  per- 
daient toute  confiance,  et  il  fallait  consacrer  un  peloton 
à  une  mission  qui,  en  Europe,  eût  convenu  à  une  simple 
patrouille. 

Le  service  d'espionnage  était  insuffisant,  mais,  tels 
quels,  les  renseignements  fournis  par  la  cavalerie  snrle 
front  de  l'ennemi  et  ses  mouvements  étaient  nombreux 
et  exacts. 

Le  5  juin  au  soir,  le  général  de  Stackelberg  arriva  en 
chemin  de  fer  À  la  station  de  Wafangou. 

Sa  mission  comportait,  d'après  les  instructions  de 
Kouropatkine,  une  offensive  contre  la  II*  armée  japo- 


(i)  Les  dragons  Primorskt,  sur  pied  depuis  deux  mois,  ne  eompteot 
plus  que  90  sabres  par  escadron.  Les  Cosaques  de  Sibérie»  aouTdleaient 
arrivés,  sont  à  140  hommes  par  sotnia. 


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N»  %6.  LA  OUBRRE  RUSSO- JAPONAISE.  447 

naise,  après  concentra tîon  de  toutes  les  troupes  à 
Wafangou  (1). 

Cette  concentration  ne  pouvait  être  achevée  que  le 
16  juin,  vu  le  rendement  du  chemin  de  fer  :  de  fait,  la 
brigade  de  la  35®  division  n'arrive  que  le  13  juin;  les 
34®  et  35®  régiments  de  tirailleurs,  dans  la  journée  et  la 
nuit  du  14  juin,  les  premiers  éléments  de  la  3®  division 
de  réserve  de  Sibérie,  le  IS  au  matin. 

L'offensive  n'était  donc  possible  que  le  17  juin. 

On  comprend  que  le  général  de  Stackelberg  soit 
resté  dans  l'expectative,  en  donnant  l'ordre  de  fortifier 
une  position  d'aUenle  choisie  par  lui,  le  8  juin,  à  4  kilo- 
mètres au  Sud  de  la  station,  pour  un  effectif  de  deux 
divisions,  sur  un  front  de  12  kilomètres,  dont  7  à  occuper 
effectivement.  Les  travaux  commencèrent  le  9. 

Les  ouvrages,  fort  simples  (tranchées  d'infanterie, 
épaulements  de  pièces)  étaient  pénibles  à  exécuter  : 
sauf  dans  la  plaine  sablonneuse  du  Fouchéou-ho(2),  par- 
tout, il  fallut  tailler  dans  le  roc  vif  ou  la  pierraille  ;  cer- 
taines rampes  d'accès  pour  les  batteries  (hauteurs  à 
l'Ouest  de  la  rivière),  représentent  un  travail  considé- 
rable effectué  en  quatre  jours. 

(1)  iDStructions  Terbales,  confirmées  par  une  lettre  du  7  juin  : 

a  Le  corps  placé  sons  les  ordres  de  Votre  Excellence  a  pour  mission 
de  86  porter  Ters  Port-Arthur  dans  le  but  d'attirer  sur  lui  le  plus  pos- 
sible des  forces  ennemies,  et  d'afiaiblir  d'autant  l'armée  japonaise  opé- 
rant dans  le  Kouang^Toung. 

a  Votre  mouvement  au-devant  des  forces  de  couverture  ennemies 
poussées  vers  le  Nord,  doit  donc  être  brusque  et  énergique,  de  manière 
à  les  battre,  si,  bien  entendu,  elles  paraissent  faibles. 

(c  En  cas  de  rencontre  de  forces  supérieures,  éviter  d*entamer  un 
combat  décisif  et  d'engager  les  réserves  tant  que  la  situation  restera 
obscure. 

<c  Le  but  final  de  notre  mouvement  vers  le  Sud  est  Tenlèvement  de 
la  position  de  Kinchéou  et  la  marche  ultérieure  sur  Port-Ârthur.  » 

(2)  En  patois  mandchou,  le  mot  «  ho  »,  rivière,  se  prononce  u  hé  n 
ou  «  khé  V. 


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44a  Lâ  GUBRRE  RU880- JAPONAISE.  JH»^. 

Forces  mises  à  la  disposition  du  général  Staekelberg. 

a)  i*'  eorpi  d*armée  de  Sibérie  (1)  : 

1**  dÎTisîon  de  tirailleurs  de  Sibérie  orientale,  géoéral-major  Gœ- 

G1068. 

in  brigade  (!•'  et  2^  régiments)^  oompagnie  de  mitrùlleosei. 
général-major  Routkotski  ; 

2*  brigade  (3*  et  4*  régiments),  général-major  Maximovitch. 

1  ^  brigade  d*artitlerie  des  tirailleurs  de  Sibérie  orientile  (4  bat- 
teries), général-major  Loutcokotski. 

9^  division  de  tirailleurs  de  Sibérie  orientale,  général-major  KoNNi- 

TOTITCH  : 

V  brigade  (33«  (2)  et  34*  régiments),  général-major  Kiiu»; 
2*  brigade  (35*  et  36^),  général-major  Ztkot; 
9*  brigade  d'artillerie  des  tirailleurs,  etc.,  (3  batteries)  (3),  géoé- 
ral-major Mroiotski. 
i*'  bataiUon  de  sapeurs  de  Sibérie  orientale,  colonel  SoROKun. 

b)  2*  brigade  de  la   35*  diTiston  d'Europe  (i7«  corps),  génénl- 
major  Glasko  : 

139*  régiment  de  Morchansk;  i40«  de  Zaraîsk  (à  4  batailtoos); 
Un  groupe  dVtillerie  (une  batterie  et  demie),  colonel  Olkotskt. 

c)  Détachement  de  cavalerie  du  général  SftiHO:iOT  : 
Régiment  de  dragons  Primorski  (6  escadrons)  ; 
8*  régiment  cosaque  de  Sibérie  (6  sotnias)  ; 

4«  et  5*  régiments  cosaques  de  Sibérie  (8  sotnias); 

Un  peloton  du  régiment  cosaque  Verkhné-Oudinsk  (4)  ; 

Un  groupe  d*éclaireurs  montés  du  13*  tirailleurs  (8); 

Deux  sotnias  de  garder-frontières  et  leur  batterie  de  montagne 

(6  pièces)  ; 
2*  batterie  à  cheval  des  Cosaques  du  Transbalkal  (6  pièces). 


(1)  Chef  d*état-major,  le  général-major  Ivanov,  ancien  chef  d'étit- 
major  de  la  province  Maritime  ;  sous-chef,  le  colonel  Gourko,  qui  ^ 
suivi  la  campagne  du  Transvaal. 

(2)  Deux  bataillons. 

(3)  Une  batterie  est  restée  à  Yinkow. 

(4)  Coupé  de  la  sotnia  de  Port-Arthur. 

(5)  Coupés  de  Port-Arthur. 


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N*  966.  LA  GUBBBE  RUSSO-JÀPONAISK.  «49 

d)  Arrivé  en  fia  de  combat  :  le  régimeat  de  Tobolsk,  de  la  3^  divi- 
sion de  réserve  d'infanterie  de  Sibérie. 

Total  :  31  (35)  bataillons  (27.000  h.);  22  escadrons  ou  sotnias 
(2,500  b.)  ;  80  pièces. 

e)  Détachement  de  la  Groix-Rouge  dirigé  par  Técuver  Rodzianko  (t). 

Renseignements  sur  f  ennemi f  (T après  le  grand  quartier 
général.  —  L'ennemi,  au  Sud,  ne  forme  qu'un  rideau 
d'une,  ou,  au  maximum,  deux  divisions. 

Les  foi^ces  débarquées  à  Takushan,  qui  occupent 
Siuyen,  ne  comptent  qu'une  division,  la  couverture  et  la 
protection  sont  assurées  de  ce  côté  par  la  brigade  de 
cavalerie  Micbtchenko,  avec  le  21®  régiment  de  tirail- 
leurs, et  une  brigade  de  la  2®  division  d'infanterie  de 
Sibérie. 

Le  12  juin,  le  général  de  Stackelberg  venait  en  chemin 
de  fer  à  Wafangtien,  où  se  trouvait  le  général  Séimonov, 
avec  la  l'^.  brigade  des  tirailleurs,  deux  batteries,  les 
dragons,  les  8®  et  4®  cosaques,  et  leur  batterie  à  cheval, 
le  tout  constituant  une  sorte  d'avant-garde  derrière  les 
postes  mixtes  dont  nous  avons  parlé. 

Le  général  annonçait  que  le  (4  on  entamerait  V offen- 
sive vers  le  Sud. 

Le  général  Oku  ne  devait  pas  lui  en  laisser  le  temps. 

Offensive  de  la  W  armée  japonaise.  —  Le  13  juin, 
l'armée  d'Oku  se  mettait  en  marche  vers  le  Nord,  sur 
trois  colonnes  ;  le  soir,  les  avant-gardes  atteignaient  : 

3®  division  :  Taipingshan  (vallée  du  Tashaho)  et  Kouan- 

katon; 
5**  division  :  Latseshan  (voie  ferrée)  ; 

4«  division  :  Ukaton  (route  de  Pitsewo). 


(1)  Pour  mémoire,  cité  à  cause  des  services  rendus  spécialement  à  la 
cavalerie,  qui  ne  dispose  pas  d'ambulances. 

29 


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MO  Uk  auBiHbs  itusso- jAPONJUss.  N«  m. 

Sur  tout  le  firont  (1)  ayaient  eu  lieu  de  petits  engage- 
ments  avec  des  groupes  enoemis  ;  le  plus  sérieux  s'était 
produit  à  Ukaton(uQ  bataillon  environ  de  chaque  côté). 

La  brigade  de  cavalerie  Akiyama  [13^  et  14*  régi- 
ments, la  batterie  de  mitrailleuses,  la  f  "  batterie  (de 
montagne)  de  la  5*  division, le  bataillon  1/6^  (3^  divisioa) 
s'est  portée  de  Wankiaton  à  Suimentsemiao. 

Le  quartier  général  vient  de  Ghukiaion  à  Ukaton  Sud 

Ordrt  de  motwemerU  pour  la  journée  du  14. 

Ukaton  Sud,  13  juin,  7  heures  sûr. 

i .  L'armée  t&  s'aTancer,  en  refoulant  l'eonenii,  sur  le  front  Cbu- 
kiaton  Est  (Sokaton),  Liudiagon. 

î.  La  3'  diyision  (moins  un  régiment  d'infanterie)  quittera  à  5  heures 
du  matin  la  ligne  Tokaton— Yuenkaton:  sa  zone  de  marche  est  limitée 
à  l'Ouest  par  la  route  :  Yuenkaton,  Ghoanchofeng,  Chukiaton  Ouest 
(Kyokaten);  elle  devra  atteindre  finalement  la  ligne  Ghinkatos,  Ryu-o-bi» 
(Lunffwaagmiao). 

La  i**  brigade  d'artillerie,  moius  ua  régiment^  adjointe  à  U 
3*  division  sera  rendue  avant  5  heures  du  matin  au  village  de  Kooaa- 
katon. 

3.  La  3^  division  (moins  un  régiment  d'infanterie  et  deux  pelotons 
de  cavalerie),  quittera  à  5  heures  du  matin  la  ligne  Hokaton — Saochakaa 
et  marchera  sur  Kyokaten  (voie  ferrée),  pour  aboutir  au  !ltx>atRyu-o-lNo- 
Liudiagou,  k  gauche  de  la  3>*  divùsioa. 

4.  La  4*  division  quittera  Ukaton  de  grand  matin,  et  marchera  à 
rOuest  de  la  ligne  Ukaton-Liudiagoa«  En  aiTivant  sur  k  rivièn  de 
FoucbéoUy  elle  se  tiendra  en  position  d'attente,  prête  à  agir  sur  le  flaflc 
et  les  derrières  de  l'ennemi.  Elle  aura  une  attention  particulière  à  se 
couvrir  vers  le  Nord. 

Un  régiment  (14«)  de  la  brigade  d'artillerie  est  donné  à  la  4^  diri- 
sion;  ce  régiment  quittera  le  village  de  Kwaimachan  par  la  route  ds 
Fouchéou. 


(!)  Nous  ne  pouvons  entrer  dans  le  détail  des  combats  de  cavalerie 
et  de  détachements  mixtes  qui  ont  eu  lieu  du  4«'  au  12' juin  sur  le  front 
des  avant-postes  russes. 


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N»  966.  Ul  O0SR&E  RUSSO^l^PONAISB.  4SI 

5.  Les  résenres  de  Tarmée  sont  forméeâ  des  : 

6«  régimeiit  d'infanterie  [moins  un  bataillon  (1)]  de  la  3*  diûsioii; 
il«  régiment,  de  la  5'  division  ; 
Deux  pelotons  de  cayalerie  du  5*  régiment. 

Elles  seront  rassemblées!  avant  5  b.  30  du  matin  à  Liukaton  (au  Sud 
de  Latzecban). 

6.  La  brigade  de  cavalerie  se  j^rtera  sur  Sbabosbi  (Sbapaotse)  en  vue 
de  menacer  le  flanc  gaucbe  et  les  derrières  de  Tennemi;  elle  poussera 
des  reconnaissances  vers  le  Nord. 

7.  Bulletin  de  renseignements  sur  Tennemi  (teneur  inconnue)u 

Situation  des  Hiisses.  —  L'armée  japonaise  Ta  rencon- 
trer, le  14  juin,  le  «  détachement  du  Sud  »  placé  dans 
les  conditions  suivantes  : 

L'avant-garde,  à  la  gare  de  Wafangtien  (l"' brigade 
de  tirailleurs,  1"  batterie  de  la  l'«  brigade  d'artillerie), 
sous  les  ordres  du  général  Routkovsky  (i^^  brigade). 

La  cavalerie  de  Séimonov^  au  même  point,  avec  ses 
postes  au  contact  des  avant-gardes  ennemies. 

Derrière,  le  gros  des  troupes^  à  cheval  sur  la  voie  fer- 
rée, à  hauteur  du  Ryu-o-bio,  réparties  entre  deux  «  sec- 
teurs »  limités  par  la  rivière. 

Secteur  de  F  Est,  général  Gemgross,  avec  la  2«  brigade 
de  la  l''^  division,  et  ses  trois  batteries  restantes. 

Secteur  de  f  Ouest ^  général  Loutchkovski  (commandant 
la  i'*  brigade  d'artillerie),  avec  les  36*  et  33«  régiments 
et  deux  batteries  de  la  9*  division  de  tirailleurs  ;  le  reste 
de  la  9®  division  n'est  pas  arrivé,  non  plus  que  son 
cheL 

La  2^  brigade  de  la  35«  division,  et  une  batterie  et 
demie,  arrivée  le  12,  envoyée  à  l'Est  vers  Fikiaton,  a  été 
rappelée  vers  Wafangou  ;  son  chef,  le  général  Glasko,  a 
l'ordre  de  former  réserve  générale. 

Le  but  du  baron  Stackelberg  est  d'amorcer  avec  son 

(1)  ûétaebé  à  la  brigade  de  cavalerie. 


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k&t  Là  aUBRBE  RUSSO-JAPONAISE.  N*  966. 

avant-garde  l'eDnemi    vers   la  position  principale,  de 
Fuser,  et  de  contre-attaquer,  sur  Tun  ou  l'autre  flanc. 
Son  ordre  n^'  193,  du  13  juin,  dit  : 

L'adTersaire,  fort  de  deux  diTisions  entiron,  marche  du  Sud  sur  it 
station  de  Wafangtien.  Je  prescris  aux  troupes  du  i*'  corps,  en  cas 
d'offensiTe  de  l^eanemi  sur  la  station  de  Wafangou,  d'occuper  la  posi- 
tion organisée  au  Nord  de  Youtsiatoun  des  deux  côtés  de  la  voie 
ferrée. 

Instruction  à  la  cavalerie  :  u  Se  retirant  sur  le  TÎllage  de  Tafang- 
shin,  elle  s'installera  à  l'Ouest  de  celui-ci,  et  couvrira  le  fiaoc  droit  de 
la  position,  en  obserrant  les  routes  et  vallées  dans  la  région  Tafaog* 
shin,  Nenguetoun  (Mingiatun),  Tsiout^iatoun  (Tchidiatun). 

En  conséquence,  le  14  au  matin,  nous  voyons  les  forces 
russes  ainsi  placées  : 

Secteur  de  T Ouest.  —  Un  bataillon  du  36«,  en  avancée, 
au  mamelon  fortifié  au  Nord  de  Tafangshin  (une  compa- 
gnie organise  et  tient  le  village),  et  des  patrouilles  vers 
le  Sud;  trois  compagnies  du  33^  dans  des  tranchées 
entre  Santsui  et  le  chemin  de  fer;  deux  batteries  dans  la 
plaine,  au  Nord-Est  de  Santsui,  bien  dissimulées  daos 
des  boqueteaux  ;  une  troisième  sur  le  versant  Est  de  la 
croupe  485  (au  Nord  de  Tafangshin),  également  bien 
masquée  (deux  emplacements  de  batteries  sont  préparés 
en  échelons,  sur  deux  croupes  successives,  au  défilement 
de  l'homme  debout). 

Secteur  de  F  Est.  —  Des  tranchées  courent  à  mi-pente 
de  la  croupe  à  TEst  de  Ryu-o-bio,  jusqu'en  face  du  pic  448 
(une  espèce  de  redoute  fermée  avec  deux  lignes  étagées 
termine  le  flanc  Est).  Les  villages  au  pied  des  pentes 
sont  crénelés  et  occupés)^ 

Le  tout  est  tenu  par  le  4®  régiment  à  TOuest  (1),  le 
3e  àFEst. 


(i)  Dispositions  du  4*  régiment  :  cinq  compagnies  dans  les  tran- 


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iTPW^ 


N*  966.  LA  GUBRRB  RUSSO- JAPONAISE.  453 

Quatre  épaulements  de  batteries,  creusés  à  la  crête 
topographique,  seront  occupés  de  l'Ouest  à  l'Est,  par  les 
batteries  3,  2,  4/1 '«  Br. 

Par  suite  de  la  coufiguration  du  terrain,  le  combat 
sur  la  position  choisie  devait  se  localiser  dans  chaque 
secteur,  puisque  la  vallée  de  Wafangou,  commandée  par 
les  hauteurs  293  et  301,  était  interdite  à  tout  mouve- 
ment transversal  de  troupes,  sous  le  feu  de  Tartillerie 
ennemie  (1). 

Il  n'y  aurait  pas  eu  grand  inconvénient  à  cette  situa- 
tion, si  le  général  Stackelberg  avait  été  assez  riche 
eu  artillerie  pour  consacrer  six  ou  sept  batteries  au  bar- 
rage de  la  vallée,  avec  une  simple  couverture  d'infan- 
terie ;  pendant  le  combat  de  jour,  la  vallée  du  Fouchéou- 
ho  serait  restée  un  de  ces  espaces  morts  du  champ  de 
bataille,  où  personne  n'attaque. 

Par  contre,  il  fallait  avoir  de  quoi  manœuvrer  dans  les 
massifs  montagneux  sur  les  deux  flancs,  et  le  poids  du 
matériel  d'artillerie  russe  contraignait  à  employer  les 
batteries  dans  le  voisinage  immédiat  des  chemins,  sans 
possibilité  de  les  déplacer  à  volonté. 

Journée  du  i4  juin. 

COTÉ  JAPONAIS. 

Exécution  de  Pordre  de  mouvement.  —  La  3®  division 
marche  en  deux  colonnes  :  à  droite,  un  régiment  (34^), 
un  peloton  de  cavalerie,  une  batterie,  direction  Kokaton; 
à  gauche,  le  reste  de  Ja  division  suit  la  voie  ferrée  à 
l'Est. 


chéed,  trois  compagnies  dans  les  localités,  deux  compagnies  en  réserve 
derrière  les  pièces  (?)  ;   deux  compagnies  à  Roshoiio,  avec  les  trains 
régimentaires. 
(1)  La  rivière  de  Foochéou  n*est  pas  un  obstacle. 


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.PIV.Il'J^^'l 


454  LA  QUBRRB  RUSSO-JAPONAISE.  N*  966. 

La  S^  division,  à  sa  gauche,  chemine  à  TOuesi  do 
chemin  de  fer. 

La  4«  division  plus  à  l'Ouest,  marche  vers  Fouchéoo. 

Le  quartier  général  quitte  Ukaton  i  S  heures  pour 
gagner  Liukaton. 

A  8  heures  du  matin,  arrive  un  rapport  du  général 
Okubo,  commandant  la  6^  division  :  une  partie  de  ses 
troupes  sont  débarquées  (au  même  point  que  la  IP  armée), 
et  il  les  dirige  à  la  suite  de  Tarmée  (le  23®  régiment  d'in- 
fanterie, avec  le  général  de  brigade  Koizumi).  Oku 
répond,  en  leur  fixant  comme  point  de  direction  Lai- 
seshan. 

Début  de  f  engagement.  —  A  10  heures,  la  eok>nne  de 
gauche  de  la  3«  division  a  un  court  engagement  vers  la 
gare  de  Wafangtien,  contre  un  groupe  ennemi,  qui  tire 
quelques  coups  de  canon,  puis  s'éclipse  ;  c'est  le  2«  régi- 
ment de  tirailleurs  avec  la  batterie  4/i,  qui  forme  déta- 
chement avancé,  pendant  que  le  1^  régiment  à  6  heures 
du  matin,  se  replie  derrière  la  gauche  de  la  2^  brigade, 
déjà  en  position  ;  les  dragons  Primorski  se  rendent  à 
Tafangshin.  Séimonov  n'est  pas  là;  Samsonov  ramène 
toute  la  cavalerie  à  Tafangshin  par  le  chemin  à  l'Ouest 
du  pic  301 . 

Le  mouvement  de  repli  se  fait  en  bon  ordre,  et,  à 
1  heure,  toute  la  l'®  division  de  tirailleurs  est  ralliée  à  la 
position  fortifiée  du  secteur  Est  :  Gemgross  a  ses  régi- 
ments 4  et  3  dans  les  tranchées  et  villages  ;  ses  batteries 
3,  2  et  4  derrière  la  crête,  à  quelques  pas  de  leurs  épau- 
lements;  il  met  le  i^^  tirailleurs  à  gauche  du  3«,  en 
potence  face  à  la  vallée  de  Wafangopeng  ;  il  garde  en 
réserve  derrière  le  centre,  le  2®  tirailleurs  et  la  i**  bat- 
terie. 

A  1  h.  05,  Gemgross  et  son  état-major,  à  pied,  se 
trouvaient  bien  en  vue  sur  le  versant  Sud  de  la  crête  de 
Fartillerie  ;  une  batterie  ennemie  paraissant  isolée,  arri- 


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TT*  ^66.  LA  aUBBRE  ItOSSO-ÏA^POKAISS.  kS6 

vait  en  coionne  à  TOoest  de  Kyokaten,  prenait  position, 
renvoyait  ses  voitores  derrièi^  le  village  à  la  plw 
gTEMi^  «curiosité  des  Russes;  en  deux  salv<es  de  sedtron, 
«lie  encadrait  la  crête,  ^ssaH  a«  tir  d'«ffi:cacité,  et 
balayaî>t  là  croupe  ;  heureusement^  Oemgross  no  fut  4{ue 
légèrement  bltessé. 

Les  trois  batteries  rasses,  mises  en  position  à  bras, 
répoodaîent  vivement,  et  contraignaient  les  servants 
enterais  à  «quitter  leurs  pièces  pour  chercher  abri  dans 
le  villagie,  où  les  shrapnels  continuèrent  à  les  immobi* 
liser. 

Ot  incident  assez  curieux  était  provoqué  par  l'arrivée 
de  l'avant-garde  de  la  5*  division  (use  brigad<e  et  deux 
batteries)  ;  le  major  commandant  les  batteries,  qui,  natu* 
rellement,  n'avait  fHS  pris  part  à  la  prise  de  Nanshan, 
vouhit  avoir  sa  bataille;  voyant  lennenii  se  replier,  il 
^tast  parti  à  49a  suite,  sans  rien  vouloir  entendre,  «t,  ina*- 
letnettl,  s^était  engagé  (fous  les  conditions  les  plus  impra*- 
dentes. 

Oeureusenient,  la  colonne  de  gauche  de  la  3^  division 
arrivait,  avec  S  batteries,  qui  prenaient  position,  un 
groupe  à  Kyokaten,  l'autre  à  800  mètres  au  Sud  (faute 
de  place),  avec  un  groupe  du  13«  à  sa  gauche,  et  les 
8  batteries,  d'abord  engagées  au  fur  et  A  mesure  de  leur 
arrivée,  entamèrent  à  4  h.  30  une  action  d'ensemble  sur 
l'artillerie  russe,  qui,  au  bout  d'ane  heure,  était  réduite 
an  silence",  la  batterie  4/i  n'avait  plus  d'ofSciers,  et  dut 
en  emprunter  aux  autres. 

Les  hommes  du  4«  tirailleurs,  employés  à  faire  la 
chaîne  entre  les  caissons  et  les  batteries,  avaient  subi  de 
folies  pertes,  ainsi  que  les  réserves  placées  en  arrière 
des  pentes,  et  qui  reçurent  tous  les  coups  longs  dépas* 
sant  la  créle. 

Les  avant-gardes  prennent  possession  du  terrain,  ^^hes 
avant-gardes  de  la  3^  division  avaient  pris  possession 


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456  LA  GUBRBE  RUSSO-JAPONAISE.  K*  966. 

des  pentes  Est  du  rocher  301 ,  où  s'installe  le  33^  régi- 
ment, de  la  hauteur  293,  où  se  place  le  18®,  du  village 
de  Shotogaton  et  de  la  croupe  au  Nord.  La  colonne  de 
droite  (34*),  passée  par  Kokaton  et  Sokaro,  s*empare  de 
Sokaton  après  une  courte  lutte  contre  2  sotnias  cosaques 
(probablement  du  4®  régiment  de  Sibérie)  ;  un  bataillon 
se  jette  sur  le  rocher  427,  et  s'y  inscruste,  en  creusant 
des  tranchées,  avec  Taide  d'une  compagnie  du  génie; 
un  bataillon  pousse  sur  Wafangwopeng  et  Shukaso;  pris 
en  flanc  par  le  feu  du  3*  tirailleurs,  de  front  parle  l^ 
qui  se  déploie  sur  la  crête,  il  se  replie  sur  la  crête  au 
Nord  de  Sokaton,  et  s'y  retranche;  des  coups  de  canon 
arrivent  de  la  direction  de  Janjagou  (au  Nord-Est)  vers 
6  heures  du  soir. 

La  5®  division,  après  avoir  recueilli  son  groupe  d'artil- 
lerie si  éprouvé,  avait  poussé  une  batterie,  avec  un 
bataillon  sur  les  pentes  Ouest  du  pic  301  ;  un  autre 
bataillon,  à  gauche,  surveillait  la  rivière  vers  Yuhoton; 
le  deuxième  groupe  du  13«  et  le  45«  d'artillerie,  en 
position  vers  la  crête  175,  au  Sud,  tiraient  quelques 
coups  sur  des  groupes  aperçus  au  Nord-Ouest  de  la 
rivière. 

Le  détachement  de  la  cote  301  signalait  avoir  reçu  des 
shrapnels  de  deux  ou  trois  batteries  ennemies  visibles 
par  des  lueurs  dans  la  plaine,  vers  Santsui. 

La  nuit  tombait,  les  troupes  prirent  le  bivouac. 

La  4^^  division  avait  dépassé  Cheusansheulipou  à  midi, 
précédée  du  4®  régiment  de  cavalerie,  qui,  avec  un  petit 
soutien  d'infanterie,  entrait  à  la  même  heure  à  Fouchéou, 
refoulant  vers  le  Nord  une  sotnia  ennemie. 

A  l'extrême  droite,  la  brigade  de  cavalerie  Akiyama 
s'est  arrêtée  pour  la  nuit  à  Shapaotse,  couverte  parla 
rivière. 

Le  quartier  général  après  s'être  porté  sur  Latseshan, 
arrive  à  3  h.  30  s'installer  à  Wafangtien. 


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N»  965.  LA  aUEKKE  RUSSO-JAPONAISB.  457 

Ordres  pour  le  15.  —  A  il  heures  du  soir,  Oku  donne 
ses  ordres  pour  l'attaque  du  lendemain  (1)  : 

La  5*  dmsion  opérera  gur  la  rite  droite  du  Fouchéou-ho;  elle 
prendra  ses  dispositions,  à  la  faveur  de  la  nuit,  pour  attaquer  les  hau- 
teurs de  Tafangshin,  en  prenant  garde  de  oe  pas  se  laisser  entraîner  Ters 
le  Nord,  dans  les  déûlés. 

La  3*  dÎTision  devra  lier  son  action  à  celle  de  la  5*  ;  elle  attendra 
donc  les  premiers  résultats  de  l'offensive  de  celle-ci  avant  de  commencer 
à  agir  contre  le  front  et  la  gauche  russes. 

La  4^  division  reçoit  un  ordre  spécial  :  Oku  s'atten- 
dait à  un  effort  sérieux  de  Tennemi  sur  sa  gauche,  où  le 
terrain  était  relativement  facile  (vers  Fouchéou  et  le 
Nord-Est)  ;  il  avait  donc  donné  une  mission  de  couver- 
ture à  la  4^^  division,  en  lui  recommandant  de  faire  par- 
ticiper si  possible,  une  fraction  de  ses  forces  à  l'action 
des  deux  autres  divisions,  contre  le  flanc  droit  ennemi. 

Sur  le  renseignement  qu'on  n'a  vu  qu«  de  la  cavalerie 
et  quelques  fractions  d'infanterie  à  l'Ouest  de  Tafangshin, 
il  envoie  à  la  4*  division  Vordre  ferme  de  détacher  au 
moins  nne  brigade  dans  la  direction  de  Telisse,  pour 
agir  en  liaison  avec  ia  5^  division,  dans  le  flanc  de  l'en- 
nemi.  L'ordre  fut  transmis  par  deux  officiers,  qui  eurent 
la  chance  de  ne  pas  s'égarer  la  nuit. 

COTÉ    RUSSE. 

Décision  du  général  Stackelberg,  —  Après  avoir  assisté 
à  l'action  dirigée  contre  la  1'®  division  de  Sibérie,  Stac- 
kelberg estime  que  c'est  là  que  se  produira  le  gros 
effort  ennemi.    . 

Le  général  Stackelberg  a  reçu  des  rapports  du  sec- 


(i)  Les  renseignements  sur  Tennemi,  fournis  par  une  Toie  indirecte, 
étaient  très  complets. 


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458  LA  GCXRRB  RUSSCMAPONÀI8E.  N*  966. 

teur  de  TOuest;  à  2  heures,  le  général  LoutchkoTski  a 
cédé  le  commandement  du  secteur  au  général  Mrozovski 
(commandant  la  9*  brigade  d'artillerie).  Celui-ci  a 
laissé  les  troupes  d'infanterie  dans  la  situation  pres- 
crite par  son  prédécesseur;  disposant  des  batteries 
!'•  et  3«/9«  Br.  et  3*/35«  Br.,  il  a  fait  tirer  quelques 
coups  de  canon  sur  les  crêtes  à  TEst  et  à  FOuest  de  la 
hauteur  301,  et  reçu  quelques  coups  d'une  batterie 
ennemie  visible  par  de  la  poussière,  à  TOuest  de  cette 
hauteur;  bref,  son  action  n'a  pas  eu  à  se  manifester 
sérieusement,  et  l'ennemi  ne  semble  pas  menaçant  de 
son  côté. 

La  cavalerie  de  Séimonov,  à  Tafangshin  et  Lungko, 
ne  signale  rien  ;  sa  batterie  à  cheval  a  tiré  quelques 
coups  de  canon,  de  Lungko,  sur  la  crête  A  l'Ouest  de  301 
vers  4  h.  15. 

De  la  sotnia  de  Fouchéou,  pas  de  nouvelles. 

Personnellement ,  Stackelberg  a  assisté  à  l'action 
engagée  dans  le  secteur  de  l'Est,  entre  2  et  3  heures; le 
général  Gerngross  lui  a  fait  un  compte  rendu  des  pins 
rassurants  :  les  pertes  sont  faibles,  et  la  l'^  division  n'a 
pas  besoin  de  secours. 

Stackelberg,  après  avoir  apprécié  la  situation,  prend, 
le  soir  du  14,  la  résolution  d'attaquer  l'ennemi  le  15,  en 
débordant  son  flanc  droit.  L'attaque  sera  exécutée  par  la 
1"  division  de  tirailleurs,  avec  la  coopération  de  la  bri- 
gade Glasko  de  la  35®  division. 

Son  procédé  pour  faire  connaître  sa  décision  à  ses 
subordonnés,  consista,  croyons-nous,  à  employer  des 
ordres  particuliers. 

Un  ordre  écrit  daté  du  14  juin,  S  h.  50  du  soir,  charge 
le  général  Mrozovski  de  continuer  le  combat  de  front,  en 
résistant  sur  la  position  fortifiée,  rfonc,  dans  les  secteurs 
de  CEst  et  de  FOuest^  où  P unité  de  commandement,  nous 
f  avons  vUj  ne  pouvait  pas  s'exercer. 

Par  un  autre  ordre,  verbal,  donné  au  général  Glasko, 


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N*  966.  LA.  OUERKB  RUSSO-JAPONAISE.  459 

à  4  h.  30,  à  la  station  de  Wafangoo,  Stackelberg  lui  pres- 
crit de  se  porter  à  Chinkaton,  pour  assurer  la  sécurité  da 
flanc  gauche  du  général  Gemgross,  que  les  Japonais 
cherchent  à  déborder. 

La  brigade,  arrivée  à  Ohiukaton,  stationne,  couverte 
par  deux  avant-gardes  : 

a)  Un  bataillon  du  139*  (Morchansk)  et  quatre  pièces, 
au  col  de  Fikiaton  ; 

b)  Un  bataillon  du  139*  (Morchansk),  un  bataillon 
du  HO*  (Zaralsk)  et  quatre  pièces,  au  col  de  Shiaochin- 
katon. 

Cette  dernière  intervint,  par  son  canon,  vers  6  heures 
dn  soir,  contre  la  droite  du  34*  japonais  occupant  la 
hauteur  427. 

Vers  9  heures,  le  général  Glasko  reçoit  du  corps 
d'armée  une  note  (n^  4)  datée  de  6  heures  du  soir, 
disant  : 

((  J'envoie  un  bataillon  du  34^^  soutenir  votre  détache- 
«  ment.  Votre  mission,  après  vous  être  entendu  avec  le 
((  général  Gerngross,  est  d'attaquer  en  flanc  les  Japo- 
<c  nais  qui  combattent  près  de  Wafangwopeng  contre 
«  le  général  Gerngross.  En  cas  de  nécessité  de  vous 
«  replier. . .  »  (Suit  l'indication  d'un  chemin  de  retraite 
à  3  kilomètres  à  l'Est  du  chemin  de  fer.) 

Glasko  envoie  de  suite  son  officier  d'ordonnance  à 
Gerngross,  pour  avoir  des  ordres  plus  nets  ;  il  rentre 
vers  minuit,  porteur  de  cette  réponse  : 

«  Je  me  trouve  sur  le  chemin  entre  Wafangwopeng  et 
«  Youtsiatoun  (voie  ferrée).  Si  le  commandant  de  corps 
«  d'armée  désire  donner  F  attaque  au  point  du  jour^  il  sera 
«  possible  de  le  faire  avec  succès.  » 

Nous  concluons  de  cette  pièce  que,  vers  9  heures  du 
soir,  le  général  Gerngross  lui-même  n'avait  pas  d'indi- 
cations nettes  sur  sa  mission  pour  le  lendemain. 

Nous  ne  savons  donc  pas   dans  quelles   conditions 


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460  LA  GUERRB  RUSSO-JAPONAISB.  K«  966. 

l'ordre  d  attaque  w®  194 y  du  14  juin  (1),  pour  le  15,  a 
touché  les  troupes;  il  avait  pourtant  sou  importance, 
fixant  la  nuit  entre  1  et  2  heures,  ou,  au  plus  tard  l'aube, 
pour  le  début  de  l'opération. 

En  tout  cas,  le  général  Gemgross  laisse  aux  ordres  de 
Alrozovski  son  4^  régiment  de  tirailleurs  et  ses  batte- 
ries 3  et  4,  à  la  défense  de  la  ligne  fortifiée  de  3  kilo- 
mètres de  front  occupée  la  veille  par  trois  régiments;  il 
dispose  des  trois  autres  régiments  avec  deux  batteries  et 
demie  (2),  pour  l'attaque  de  Wafangwopeng  et  de  la  hau- 
teur 427. 

Quant  au  général  Mrozovski,  nous  savons  qu'il  a  été 
prévenu  à  7  heures  de  son  nouveau  rôle  ;  ses  ordres 
aboutissent  à  l'occupation  de  la  position  fortifiée  le  II  i 
3  h.  30  du  matin,  dans  les  conditions  suivantes  : 

Secteur  de  gauche  :  4«  tirailleurs,  batteries  3*,  4*/4^; 

Secteur  du  centre  :  trois  compagnies  du  33®,  batte- 
ries 1",  379*  (lieutenant-colonel  Panioutine)  ; 

Secteur  de  droite  :  cinq  compagnies  du  33^  batte- 
ries 479*  (colonel  Linooski)  ; 

Secteur  avancé  de  droite  :  un  bataillon  du  36*  (colo- 
nel Batchinsky); 

Réserve  générale  :  six  compagnies  du  36®  (général- 
major  Krauzé). 

Le  reste  est  réserve  du  corps  d'armée. 

Les  34®  et  35®  tirailleurs  débarquent  de  chemin  de  fer 
dans  la  journée  et  la  nuit,  et,  avec  eux,  le  général  Koa- 
dratovitch,  commandant  la  9®  division.  Ce  dernier  se  pré- 
sente immédiatement  au  général  Stackelberg,  qui  lui 
indique  ses  intentions  pour  le  iS,  et,  très  nettement,  l'of- 
fensive de  Gerngross,  avec  la  1'®  division,  la  brigade 


(1)  Invoqué  par  Stackelberg  pour  8a  justiftcatioQ  (Conférences  deTAca* 
demie  Nicolas). 

(2)  La  moitié  de  la  batterie  des  gardes- frontières. 


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N»  966.  LA.  GUERRE  RUSSO- JAPON  AISE.  461 

Glasko  et  le  34®  (1);  si  Kondratovitch,  le  15,  a  affaire  à 
trop  forte  partie,  sa  mission  est  de  se  replier  lentement 
sur  la  station,  en  interdisant  à  Tennemi  d'atteindre  le 
débouché  Nord-Ouest  du  défilé  venant  du  Sud-£st,  de 
Chinkaton,  nécessaire  à  la  retraite  du  reste  des  troupes; 
le  35^  restait  réserve  générale  du  corps  d'armée,  à  la 
gare. 

Faute  de  documents  précis,  nous  sommes  obligés  de 
procéder  par  induction,  dans  Tinterpré talion  de  toutes 
ces  conversations,  mais  nous  pouvons  estimer  que  le 
général  Stackelberg  n'a  pas  une  volonté  offensive  très^ 
arrêtée. 

Très  sagement,  le  général  Kondratovitch  ne  manifeste 
pas  pendant  la  nuit  sa  prise  de  commandement  de  la 
position  fortifiée. 

La  cavalerie  recevait  l'ordre,  déjà  inexécutable,  de 
pousser,  le  lendemain,  de  Tafangshin  par  Peshanchintsu 
sur  Kyokaton. 

Journée  du   15  juin. 

ATPAQUE    JAPONAISE. 

Le  quartier  général  part  de  Wafangtien,  à  2  heures,  et 
se  porte  à  Shukaton. 

Secteur  de  l'Est  : 

3*  division.  —  Nous  la  retrouvons  retranchée,  dans  les 
positions  occupées  la  veille  au  soir,  de  la  hauteur  417, 
par  les  crêtes  au  Sud  de  Shukaso  et  la  hauteur  293,  aux 
pentes  £st  de  301  ;  la  division  n'a  en  réserve  que  la  moi- 
tié du  18®  d'infanterie, 

AS   h.  25,   malgré  un  léger   brouillard,   l'artillerie 


(1)  En  réalité,  an  bataillon  du  34*,  les  deux  autres  ayant  reçu  depuis 
un  contre-ordre. 


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462  LÀ  QUBRRE  RUSBO-JAPONAISB.  N*  %6. 

prend  k  pan^  ;  le  3*  régimeat,  échelonné  sur  deax 
lignes,  faute  de  plaee,  et  u  groupe  du  13^,  tirent  sur  la 
crête  de  Ryu-o-bio  (1). 

L'antre  groupe  du  13^,  et  le  15®,  tirent  Ters  le  Nord, 
sur  les  hauteurs  de  Tafangshin. 

La  3^  division  a  ordre  de  ne  pas  attaquer  avant  Tei- 
trée  en  action  de  la  5®  ;  d'ailleurs,  dès  8  heures,  elle 
voit  déboucher  une  ligne  ennemie  sur  le  iront  448, 
Hokaton  ;  deux  batteries  russes  tirent  par  intermitteoces, 
de  la  crête  de  Ryu-o-bio,  deux  autres,  de  Hokatoo,  une 
cinquième  de  Tachinkaton. 

C'est  Gemgross  qui  prend  l'offensive  avec  ses  2*  et 
3«  régiments,  le  !•',  en  réserve,  vers  448;  sa  première 
ligne  marche  en  tirailleurs  coude  à  coude,  ne  s'arrètant 
que  pour  faire  des  feux  de  salve;  puis,  sous  Teffet  des 
pertes,  le  mouvement  d'ensemble  dégénère  en  bonds  de 
petits  groupes  qui  viennent  reconstituer  des  lignes  bri- 
sées dans  les  accidents  du  sol,  ouvrent  le  feu  i  volonté, 
repartent  jusqu'à  un  nouvel  accident  de  terrain,  rejoints 
par  leurs  réserves  partielles  que  leurs  chefs  ne  peuvent 
pas  retenir,  bref,  formant  une  chaîne  unique,  épaisse, 
assez  confuse,  qui  occupe  Shukaso,  la  crête  au  Nord- 
Ëst,  et  Wafangwopeng  ;  la  gauche,  en  angle  mort  par 
rapport  aux  tranchées  japonaises  de  la  hauteur  427,  fvo- 
gre^sejusquà  quelques  pas  de  l'ennemi,  puis,  épuisée, 
énervée,  se  couche  et  se  borne  à  cribler  de  balles  les 
crêtes  à  quelques  mètres  en  contre-haut. 

Les  Japonais,  peu  soucieux  de  sortir  la  tète  et  le  buste 
de  leurs  abris,  faisaient  rouler  une  grêle  de  pierres  sur 
les  assaillants,  mais  ils  devaient  plusieurs  fois  repousser 
des  tentatives  d'assaut  partielles,  qui  provoquèrent  des 


(i)  Les  deux  batteries  russes  soat  mieux  couTertes  que  la  ireille;  I^ 
4*  a  même  changé  de  position  ;  elles  peuvent  donc  tirer  par  intennit* 
tences. 


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N«  W6.  UL  GUBRRS  RUSSO-JAPONAISS.  kSà 

corps  à  corps  et  des  cmnlMits  singaKers  entre  offi- 
ciers (1). 

A  11  heures,  une  attaque  oouTelIe  se  dessine,  arri* 
vant  de  la  hauteur  422 ,  pendant  que  les  batteries  enne- 
mies de  Hokaton  et  Tachinkaton  redoublent  d'activité. 
C'est  le  général  Glasko  qui  prend  enfin  l'offensive  avec 
sa  brigade. 

Glasko  avait  envoyé  deux  fois,  dans  la  nuit,  demander 
des  ordres  au  quartier  général,  sans  succès.  Après  avoir 
tenu  conseil  à  Faube,  avec  quekjues  sous-ordres^  il 
donjMi,  à  6  h.  40,  Tordre  suivant  : 

Lavant-garde  de  gauche,  portée  à  deux  bataillons^  se  portera  sur 
Wafangwopeng ,  par  Chinkiashinnanton  et  le  chemin  au  Sud  de  427  ; 
Cavant*^arde  de  droite^  portée  à  trois  bataillons,  poussera  d»  Tachinkaton 
SUT  Wafangwopeng  ;  la  réserve  {trois  bataiUom),  suivra  l*avant-garde  de 
droite. 

Au  moment  où  le  mouvement  commence,  arrive  une 
note  de  Gerngross  : 

Prenez  VoffenstvCy.  nouâ  vous  soutiendrons  des  montagnes. 

Puis,  vers  8  heures,  un  ordre  du  corps  d'armée,  qui 
vient  saper  le&  bonniss  résolutions  : 

Dans  le  cas  où  les  Japonais  prendraient  l^offensive  avec  des  forces 
supérieures  sur  le  centre  de  la  position  ou  dans  une  autre  direction,  le 
i"  corps  se  retirera  lentement  sur  Vantselin,  En  ce  cas,  le  détachement 
du  général  Glasko  se  maintiendra  le  plus  longtemps  possible  sur  la  ligne 
Tsioutsiatoun  (Chinkaton)  Koudiatoun^etc^...  (en  résumé,  pour  former 
flanc- garde  au  débouché  Sud  du  déûlé  de  Chinkaton,  pendant  la  retraite 
du  gros  sur  Wafangou). 

Si  les  Japonais  se  replient,  les  troupes  resteront  sur  leurs  empla- 
cements actuels  jusqu'au  reçu  de  nouveaux  ordres. 

Signé:  Stàckblbbrg. 


(1)  'Eémoins  oculaires  japonais,  et  rapport  du  général  de  brigade 
Kodama. 


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464  LA  OUBRRB  RUSSO-JAPONAIS B.  V  9S6 

Pendant  ce  temps,  Tavant-garde  de  droite  s'engage  à 
422,  et  l'avant-garde  de  gauche  est  prise  i  partie  vers 
Chokaro  par  la  cavalerie  ennemie. 

Personne  ne  sait  plus  que  faire  ;  on  prend  la  décision 
la  plus  simple,  ne  rien  faire. 

A  40  heures,  arrivée  du  colonel  Zapolski,  de  Fétat- 
major  de  Stackelberg,  avec  Tordre  de  marcher  énergi- 
quement  en  avant.  Mais,  à  ce  moment,  la  droite  dn 
corps  d*armée  se  trouvait  déjà  dans  une  position  cri- 
tique  et  Toccasion  était  passée. 

Elle  avait  été  belle,  si  on  en  croit  les  rapports  japo- 
nais :  dès  8  heures,  le  général  Kodama  (17®  brigade. 
3®  division),  renforcé  de  deux  compagnies,  rendant 
compte  de  Timportance  de  Tattaque  qui  le  menaçait, 
exprimait  son  espoir  de  pouvoir  tenir  tant  qu'il  aurait 
des  munitions  (1). 

Son  général  de  division  n'a  plus  qu'un  bataillon  en 
réserve  et  ne  se  décide  pas  à  l'engager.  Il  rend  compta 
au  général  Oku,  lequel  n'a  que  deux  bataillons  à  sa  dis- 
position et  en  envoie  un,  ce  qui  permet  à  la  3®  division 
d'envoyer  au  feu  sa  dernière  fraction. 

A  midi,  arrive  un  officier  du  23*  (6*  division):  le 
1®'  bataillon  arrivera  à  Shukaton  à  3  heures  ;  en  réalité 
à  2  heures  on  l'apercevait  déjà,  ce  qui  permet  d'envoyer 
à  la  3®  division  le  dernier  élément  de  la  réserve  de  Tar- 
mée,  dont  il  va  prendre  la  place. 

A  ce  moment,  d'ailleurs,  la  décision  était  déjà  presque 
acquise  dans  la  zone  Ouest  du  champ  de  bataille. 

Secteur  de  r Ouest.  —  Opérations  de  la  5*  division. 

D'après  l'ordre  du  général  Ueda,  l'attaque  du  15  visera 
lefront  Tayankou,  Talungko;  les  mouvements  prélimi- 
naires se  feront  avant  le  jour. 


(1)  Style  japonais,  euphémisme  pour  exprimer  qu*ua  renfort  sera  le 
bienvenu. 


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N*  966.  LA  GUERRE  RUSSO- JAPONAISE.  46ë 

A  4  heures  du  matin,  nous  retrouvons  Tavant-garde 
de  droite  (un  bataillon  du  41*,  un  escadron,  une  bat- 
terie, une  section  du  génie)  installée  sur  la  crête  301, 
Okaton.  La  colonne  du  centre  (deux  bataillons  et  demi 
de  la  9*  brigade,  un  escadron  et  une  compagnie  du 
génie,  passe  la  rivière  à  Sukaton  et  pousse  vers  le  Nord  ; 
la  colonne  de  gauche  :  la  21*  brigade  moins  un  bataillon, 
un  demi-peloton  de  cavalerie,  une  compagnie  du  génie, 
atteint  Shosukaton  à  5  h.  30  ;  la  réserve  (11*  régiment), 
a  franchi  la  rivière  et  se  masse  au  Sud-Ouest  de  Shosi . 

A  7  heures,  on  tient  les  hauteurs  de  Tayankou  à 
Tofanshin,  après  des  tirailleries  contre  de  petits  groupes 
ennemis,  puis  l'action  s'arrête. 

L'artillerie  a  rejoint  :  deux  groupes  du  5*,  réduits  à 
quatre  batteries,  sont  sur  la  hauteur  entre  Tafangshin 
et  Tayankou. 

L'ennemi  a  des  troupes  d'infanterie  à  la  cote  185,  au 
Nord  de  Tafangshin  (le  bataillon  du  36*),  avec  une  bat- 
terie; deux  autres  batteries  à  1,000  mètres  au  Nord- 
Est  dans  la  plaine;  deux  batteries  à  TËst  de  Ryu-o-bio; 
tous  ces  objectifs  sont  visibles,  et  on  les  canonne  vigou- 
reusement à  partir  de  7  heures. 

Une  autre  batterie  (à  cheval)  se  démasque  vers 
Talungko,  quelques  pièces  derrière  Tokaton,  (demi-bat- 
terie des  gardes-frontières).  Tout  cela,  au  bout  de  quel- 
ques instants,  est  réduit  au  silence  (i). 

Deux  escadrons  russes,  venus  de  Tokaton  à  Tofanshin, 
repartent  vivement  vers  le  Nord-Ouest,  poursuivis  par 
les  shrapnels,  trois  autres  se  retirent  de  Talungko  vers 
Lungko  (2);  la  hauteur  18S  est  toujours  occupée^;  on 


(1)  Les  rapports  russes  accusent  peu  de  pertes  dans  les  batteries, 
grâce  aux  précautions  prises  pour  abriter  le  personnel  et  les  attelages  ; 
l'effet  voulu  était  néanmoins  produit  par  les  batteries  japonaises  : 
réduire  le  canon  ennemi  à  l'inaction. 

(2)  Lungko,  ou  (long)  Lungko. 

30 


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466  LA  eURRRB  RUBBO-JAPONAISK.  N»  966. 

voit,  sur  les  crêtes  au  Nord  et  au  Nord-Ouest  des  tra- 
vailleurs occupés  à  creuser  des  tranchées;  l'enBemi 
semble  se  renforcer  vers  sa  droite,  son  artillerie  ne 
répond  plus. 

La  5*  division  est  très  circonspecte,  le  commandement 
éprouve  visiblement  de  l'hésitation  à  lancer  son  monde 
dans  ce  réseau  de  traquenards  qu'est  le  terrain  soi»  ses 
yenx. 

Depuis  8  heures,  on  entend  vers  TEst  un  fracas  a8soa^ 
dissant  sur  le  front  de  la  3*  division,  qui  évidemmentest 
engagée  à  fond  ;  il  faut  bien  se  décider  à  faire  quelque 
chose. 

Le  général  Ueda  donne  ses  ordres  :  la  droite  va  enlever 
Tafangshin  et  la  cote  185  ;  la  gauche  attaquera  Tokaton 
et  les  crêtes  au  Nord -Est. 

Peu  à  peu,  l'artillerie  a  rejoint  :  à  10  heures,  un 
groupe  du  13«  et  un  groupe  du  15«  viennent  encadrer  la 
batterie  du  5*,  sur  la  crête  301-Okaton;  Tantregroope 
du  15®,  à  rOuest  d'Okaton,  tire  sur  Ryu-o-bio,  vers  le 
Nord-Est. 

Vers  9  h.  45,  la  hauteur  185  enveloppée  de  trois  côtés 
était  enlevée,  sans  grande  difficulté,  ainsi  que  Ryukaro 
et  la  moitié  de  Tokaton  ;  un  vide  s'est  produit  entre  les 
deux  groupes  d'attaque  ;  le  général  Ueda  jette  au  pas  de 
course  son  11«  régiment,  qui  gagne  Ryukaro,  Tokaton. 
et  forme  le  centre  de  la  ligne  qui  attaque  le  front  190- 
Lungko. 

Le  5«  d'artillerie  fait  un  bond,  ses  deux  groupes  venant 
s'installer  respectivement  à  TOuest  et  à  TËst  de  la  ban- 
teur  185. 

Le  5^  régiment  de  cavalerie  occupe  Makiafangshin, 
pour  couvrir  la  gauche. 

L'aile  droite  descend  de  la  crête  d'Okaton,  et  se 
porte  à  hauteur  et  à  l'Est  de  Tafangshin,  deax  compa- 
gnies, face  à  l'Est,  battent  Ryu-o-bio  et  enfilent  les  tran- 
chées du  4®  régiment  russe. 


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!|,i«VJV,„n|   .     r-.»»>'  •'.r'» 


N*  966.  Lk  ttUBUSE  RUSSO^AJPONAISB.  467 

L'artillerie  bat  le  front  :  190,  Santsuî,  Ryu-o-bio. 

A  midi  y  la  5*  division  prenait  pied  sur  le  front  Peikou, 
cote  190,  croDpe  au  Sud  de  Lungko,  mais,  à  bout  de 
forces,  ne  progressait  plus.  Heureusement,  la  4®  division 
entrait  en  action,  vers  la  gauche. 

Du  côté  russe,  voici  ce  qui  s'est  passé. 

Kèndratovitch,  arrivant  à  6  heures,  à  la  croupe  190, 
au  Nord  de  Santsui,  recevait  le  commandement  des 
mains  de  Mrozovski,  et  voyait  venir  les  événements, 
sans  rien  changer  aux  dispositifs  :  un  bataillon  du  36^ 
est  à  Taftingshin  et  185,  avec  la  batterie  4/9  ;  cinq  com- 
pagnies du  33*,  à  1 90  et  au  Nord-Ouest,  achèvent  des 
tranchées  ;  dans  la  plaine,  vers  Santsui,  trois  compagnies 
du  33«  et  les  batteries  1  et  3/9«. 

Réserves  partielles,  deux  compagnies  du  36®  et  quatre 
du  33®.  Réserve  générale,  six  compagnies  du  36®  avec  le 
générai  Krauzé. 

Pas  de  nouvelle  de  la  cavalerie. 

A  7  heures,  arrive  un  ordre  au  corps  d'armée  (n"  8)  : 

En  cas  tCo/feruive  par  des  forces  ennemiet  supérieures^  les  troupes  du 
secteur  de  VOuest  retraiteront  lentement  vers  la  gare. 

De  7  heures  à  8  h.  30,  arrivent  trois  rapports  du  colonel 
Batchinski  du  bataillon  de  Tafangshin,  qui  annonce  dès 
7  h.  30  qu'il  a  affaire  à  deux  ou  trois  régiments  et 
40  pièces,  puis,  que  la  direction  de  Lungko  est  menacée, 
enfin,  à  8  h.  30,  qu'il  est  canonné  à  185,  de  trois  côtés, 
sans  pouvoir  répondre  au  feu. 

Kondratovitch  le  maintient  à  185,  et  envoie  en  hâte 
deux  compagnies  du  36®  sur  Lungko;  il  rend  compte 
téléphoniquement  à  Stackelberg,  et  lui  envoie  un  officier 
d'état-major. 

Vers  9  h.  30,  le  colonel  Batchinski  se  replie  sur 
Santsui,  avec  la  batterie  4/9;  la  ligne  Santsui,  190, 
Lungko  est  donc  tenue  par  six  compagnies  du  36®,  et 


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468  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  N*  966. 

neuf  compagnies  du  33^  ;  les  deux  compagnies  du  36' 
envoyées  à  Lungko  n'ont  même  pas  le  temps  d'y  arriver, 
et  sont  forcées  de  se  replier,  sous  une  fusillade  violente. 

Toute  la  ligne  russe  est  criblée  par  une  canonnade 
serrée,  les  explosions  d*obus  alternant  avec  celles  des 
shrapnels. 

Les  trois  batteries  de  la  9*  division  qui  se  sont  repor- 
tées à  TEst  de  Rikaten,  répondent  par  intermittences, 
sans  résultat  appréciable  (elles  ont  subi  des  pertes  pen- 
dant le  moment  critique  du  changement  de  position). 

A  10  heures,  arrive  le  colonel  Gourko,  soas-chef 
d'état-major  du  corps  d*armée,  porteur  de  Tavis  soi- 
vaut  : 

Le  général  Stackdberg  remet  à  la  disposition  de  Kondralovitch  «f 
34^  {deux  bataillons)  et  35*  régiments,  pour  arrêter  le  mouvement  tov- 
nant  de  t ennemi  sur  sa  droite, 

Kondratovitch  fait  demander  au  commandant  de  corps 
d*armée  ia  permission  de  ne  se  sefvtr  que  du  35^  pour  le 
moment^  tant  que  la  situation  ne  sera  pas  éclaircie;  en 
même  temps,  il  donne  ordre  au  35*  de  se  porter  vers 
Lungko,  et  de  s'engager. 

Compte  rendu  du  colonel  Zinoosky  (du  33®)  :  «  Unnoa- 
veau  régiment  ennemi  déborde  Lungko  vers  le  Nord.  « 

Ordre  de  Kondratovitch  au  général  Krauzé  :  »  Partez 
pour  Lungko  avec  la  dernière  réserve  (bataillon  111/36*): 
je  vais  vous  faire  soutenir  par  le  35®,  » 

Puis  Kondratovitch  se  porte  vers  Rikaten,  où  il  pense 
trouver  Stackelberg,  ainsi  que  les  34*  et  3S*;  il  n'y  a  plus 
personne.  Renseignement  pris,  il  repart  vers  le  Nord- 
Ouest  et  trouve  Stackelberg  à  la  hauteur  248,  isous  un 
feu  violent  ;  le  général  en  chef  vient  d'amener  lui-même 
en  ce  point  le  35®  avec  une  batterie  de  la  35*  brigade 
d'artillerie  (nouvellement  débarquée)  et  a  placé  le  tout 
sous  les  ordres  du  général  Zykov  ;  il  a  prolongé  à  gauche 
le  35^  par  les  deux  batailloi^s  du  34*  fort  à  propos,  car  le 


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N'  966.  l.k  GUERRR  RUSSO-JiiLPONAISE-  469 

général  Kraiizé  ne  pouvait  déboucher  au  Sud  surLungko 
avec  son  bataillon. 

Il  était  midi,  et  les  affaires  paraissaient  en  bonne  voie 
du  côté  russe;  l'offensive  japonaise  semblait  calmée. 

A  //  heures  y  on  avait  eu  enfin  des  nouvelles  de  la 
cavalerie  :  un  compte  rendu  du  général  Séimonov,  daté 
de  7  heures  du  matin,  annonçait  l'approche  de  forces 
ennemies  considérables  venant  du  Sud-Ouest. 

Cette  cavalerie,  avons-nous  vu,  avait  échangé  quelques 
coups  de  canon  avec  Tennemi,  le  matin;  vers  8  heures, 
on  la  retrouve  vers  Sonkaton;  puis  elle  se  porte  à 
Lungko,  suivie  des  gardes-frontières  et  de  leur  batterie, 
ensuite,  elle  aurait  été  ramenée  à  la  gare,  par  erreur. 
Samsonov,  qui  suivait  le  général  Séimonov,  à  proximité, 
mais  sans  rôle  défini,  serait  intervenu^  aurait  reconduit 
deux  régiments  au  Nord  de  Lungko,  détaché  le  8*  cosa- 
ques de  Sibérie  au  Nord-Ouest,  vers  Khova,  où  on 
signale  une  colonne  ennemie,  et  placé  les  dragons  Pri* 
morski  au  col  à  TOuest  de  392  (chemin  de  Lontaikou). 

Cette  cavalerie  aurait,  sans  aucun  doute,  pu  s'em- 
ployer plus  utilement. 

Intervention  de  la  4^  division  japonaise,  —  La  4*  divi- 
sion a  passé  la  nuit  à  Shiao-su-katon  et  environs. 

Au  reçu  de  l'ordre  de  l'armée,  le  général  Ogawa  cons- 
tituait un  groupe  mixte  comprenant  la  19*  brigade,  un 
gi*oupe  d'artillerie,  un  escadron,  une  compagnie  du 
génie,  sous  les  ordres  du  général  Ando. 

Le  détachement  quitte  Pankaton  le  15  à  6  heures  du 
matin,  avec  mission  d'aller  se  lier  à  la  gauche  de  la 
S«  division;  à  9  heures,  il  atteint  Wankiatun  et  trouve 
le  combat  en  pleine  activité,  à  en  juger  par  les  écla- 
tements aperçus  vers  l'Est.  Il  prend  contact  à  Yojuko 
avec  la  5*  division. 

Le  général  Ando  se  porte  sur  Makiafangshin,  pous- 
sant un  bataillon  et  demi  sur  Lungko  ;  un  gros  rassem- 


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470  LA  OUBRRB  RUSSO-JAPOMAISS.  N*  966. 

blement  de  cavalerie  ennemi,  surpris,  file  Ters  le  Nord 
(division  SéimoDov)  ;  un  petit  groupe  ennemi  tient  ii 
crête  à  TEst  de  Luogko. 

Le  général  Ando  renforce  sa  première  ligne,  ne  garde 
qu'un  bataillon  en  réserve,  et  met  son  artillerie  en  bat- 
terie à  rOnest  de  Makiafangshin  (10  h.  30);  puis  il 
attaque  vivemeùt  ;  à  midi,  il  tenait  la  hauteur  248  et  k 
crête  à  l'Est  de  Lungko. 

L'ennemi  tient  bon,  sur  la  crête  à  l'Ouest  de  RyokatoD, 
puis  se  renforce  d'un  bataillon,  d'un  second  (SS*  rosse), 
d'une  batterie  (35*  brigade  d'artillerie),  de  deux 
Maxims  (1);  il  attaque,  progresse,  enveloppe  lagaoche 
japonaise;  il  faut  envoyer  deux  compagnies  de  la  réserve 
en  échelon  vers  le  Nord  de  la  hauteur  248,  pour  arrêter 
cette  attaque. 

Les  efforts  russes  recommencèrent  jusqu'à  2  h.  20;  ia 
gauche  japonaise  éprouvant  des  pertes  sanglantes. 

A3  heures,  Tartillerie  russe  amenait  les  avanirtraini 
puis  l'infanterie,  'à  son  tour,  se  repliait,  lentement  et  en 
bon  ordre,  par  échelons. 

APRÈS   MIDI. 

Secteur  de  fEst.  —  Devant  la  3«  division  japonaise,  le 
4^  tirailleurs  et  les  batteries  russes  se  trouvaient  soumis, 
depuis  9  heures  du  matin,  au  feu  d'infanterie  et  d'artil- 
lerie de  la  S'  division,  pris  en  enfilade  et  presque  i 
revers  ;  cette  action,  doublée  de  celle  de  la  5®  brigade 
(3®  division)  et  de  ses  cinq  batteries,  sur  le  front,  devint 
Intolérable.  A  midi  30,  le  4®  régiment  russe  quittait  sa 
position  de  Ryu-o-bio  et  se  repliait,  sans  désordre,  sur 
Roshoko  et  Wafangou.  Les  batteries,  sur  la  crête,  ne 
purent  pas  être  retirées  sous  le  feu  et  les  pièces  forent 
perdues. 

(i)  Rapports  japonais. 


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N*  966.  LA  013BRRS  RUSSO-JAPONAISS.  474 

La  5*  brigade  japonaise  prend  pied  sur  la  position 
ennemie  et  pousse  des  éléments  à  la  crête  Roshoko-302  ; 
quatre  batt^ies  viennent  immédiatement  sur  la  crête 
de  Ryu-o-bio  et  canonnent  les  troupes  en  retraite  et  la 
gare. 

U  est  2  h.  30 y  le  général  Gerngross,  voyant  le  recul 
du  4<^  régiment,  donne  Tordre  de  la  retraite,  et  prescrit 
à  la  2*  brigade  de  la  3â*  division  de  former  arrière-garde 
à  Chinkaton. 

C^est  à  ce  moment  qu'un  bataillon  du  1^'  tirailleurs, 
dans  un  élan  désespéré^  part  du  vallon  au  Sud  de  448, 
pour  attaquer  Sbukaso  et  la  crête  au  Sud  sur  laquelle  il 
rejette  le  34«  japonais,  épuisé  par  sa  lutte  de  deux  jours. 
Une  mêlée  furieuse  s'engage.  Le  général  Oshima  envoie 
sur  le  flanc  droit  des  Ruases  un  bataillon  du  33^  par  le 
Nord  du  293;  le  bataillon  russe,  pris  à  revers,  fut 
anéanti  (tous  les  pris^onniers  étaient  blessés). 

Cet  effort  héroïque  était  malheureusement  stérile  à 
cette  période  de  la  bataille. 

La  brigade  de  cavalerie  Akiyama,  dès  9  heures  du 
matin,  arrivait  à  Ryukako  et  intervenait  par  le  feu  du 
canon  et  des  mitrailleuses  contre  de  la  cavalerie  et  une 
batterie  (i^  cosaques  de  Sibérie)  signalées  entre  Fikaton 
et  Jaojiagou. 

Ensuite,  avisé  du  mouvement  de  la  2®  brigade  de  la 
35«  division  ruase  et  de  la  situation  critique  du  3®  régi- 
ment de  cavalerie  qui  couvrait,  h  Cbinkashoten  la  droite 
de  la  3®  division^  le  général  Akiyama  résolut  d'arrêter 
loffensive  ennemie  en  menaçant  son  flanc  gauche;  il 
fit  partir  son  bataillon  d'infanterie  pour  Chinkaton, 
avec  sa  batterie  et  deux  sections  de  mitrailleuses,  le 
14®  régiment  de  cavalerie  se  plaçant  en  réserve  à  Chinka- 
ton; sa  droite  était  couverte  à  Kokaton,  par  le  13®  régi- 
ment de  cavalerie  et  une  section  de  mitrailleuses.  De 
10  h.  45  à  2  heures,  l'action  se  borna  à  des  feux  à 
grande  distance  et  à  une  canonnade  intermittente  contre 


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472  LA  OUERRB  RUSSO-JAPONAISB.  N«  966. 

une  batterie  russe  portée  au  Nord  de  Shiaochikanton; 
rennemî  était  stationnaire. 

De  2  heures  à  2  h.  50,  la  lutte  fut  plus  chaude,  car 
on  remarquait  un  mouvement  de  retraite  chez  l'ennemi; 
le  bataillon  d'infanterie  attaque  Yanjiagou;  la  brigade 
de  cavalerie,  rassemblée  à  sa  droite,  se  portait  sur 
Hoshanton. 

Devant  l'attitude  de  Tennemi  qui  se  retirait  en  ordre, 
la  brigade  Akiyama  en  resta  là  et  passa  la  nuit  à  Yan- 
jiagou et  Hoshanton. 

Derniers  moments  de  la  bataille.  —  La  dernière  phase 
de  la  lutte  allait  donc  se  passer  dans  le  sectear  de 
rOuest  : 

Le  général  Stackelberg  avait  reçu,  comme  dernier  ren- 
fort, dans  la  matinée  du  15,  le  régiment  de  Tobolsk 
(réserve  de  Sibérie)  ;  par  son  ordre,  deux  bataillons, 
débarqués  à  5  kilomètres  au  Nord  de  Télisse,  allaient 
barrer  le  défilé  de  Lontaikou,  relevant  la  cavalerie  de 
Samsonov  vers  la  cote  392  ;  deux  autres  étaient  portés, 
face  à  rOuest,  à  la  hauteur  au  Nord-Est  de  Télisse. 

Le  général  Kondratovitch  faisait  tenir  la  crête  391 
par  le  34^,  la  batterie  4^9*  et  la  batterie  à  cheval  des 
Cosaques  (derrière  Sisan)  sous  les  ordres  du  général 
Mrozovski. 

En  arrière,  il  faisait  tenir  par  le  général  Krauzé  avec 
le  36®  une  autre  position  de  repli. 

L'évacuation  de  la  gare  était  terminée  à  1  h.  30. 

Les  échelons  successifs  de  la  9*  division  se  retiraient 
en  bon  ordre. 

Kondratovitch  n'avait  pas  pu  rester  en  communication 
avec  le  4®  régiment,  et  n'apprit  sa  retraite,  avec  l'aban- 
don des  deux  batteries  de  la  1'®  brigade  d'artillerie, 
qu'après  le  fait  accompli. 

Un  orage  violent  avec  des  torrents  de  pluie,  arrêta  la 
poursuite  des  Japonais,  qui  étaient  d'ailleurs  à  bout  de 


I 


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N*  966.  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  473 

forces.  Ce  n'est  que  le  lendemain  qu'ils  occupèrent  la 
gare  de  Télisse. 

Les  Russes,  marchant  sur  trois  colonnes  par  la  vallée 
du  chemin  de  fer  et  deux  sentiers  à  l'Est,  avaient  gagné 
la  station  de  Wantselin. 

L'arrière-garde  était  formée  par  le  36*  tirailleurs,  les 
dragons  Primorski,  six  sotnias  de  4*  et  5®  cosaques  et 
leur  batterie,  et  deux  sotnias  de  gardes-frontières,  sous 
les  ordres  de  Sam  sono  v.  Elle  passa  la  nuit  à  Siounchou- 
toun,  se  replia  le  16  sur  Wantselin,  où  elle  fut  rejointe  par 
le  8^  cosaques  ;  le  19,  elle  était  à  Sénioutchen,  tandis  que 
le  1«'  corps  de  Sibérie  continuait  la  retraite  sur  Ealping. 

Le  gros  de  la  4*  division  japonaise  avait  poussé  jus- 
qu'à Sukaton;  une  petite  avant-garde  (deux  compagoies 
et  une  batterie)  à  Funkiaton,  put  canonner  le  8^  cosaques 
de  Sibérie  et  le  rejeter  dans  le  Nord-Est,  en  lui  interdi- 
sant la  vallée  de  Fouchéou. 

Conclusion. 

L'opération  du  1^'  corps  sibérien  avait  abouti  à  un 
sanglant  échec.  Cet  insuccès  a  été  mis  au  compte  du 
général  Stackelberg,  contre  qui  la  calomnie  s'est  donné 
libre  cours  (il  serait  resté  dans  son  wagon-salon,  loin  du 
danger,  etc.,  etc.). 

Il  est  certain  que  le  combat  ne  semble  pas  avoir  été 
dirigé  par  le  commandement  :  le  système  employé  pour 
la  rédaction  des  ordres  est  des  plus  défectueux;  il  y  a 
des  conversations,  des  parlottes,  des  échanges  de  vues, 
mais  pas  d'ordres  nets. 

La  cavalerie  est  mal  employée  et  peu  commandée  ;  il 
n'est  pas  étonnant  qu'elle  n'ait  rien  rendu  ;  il  ne  faut  pas 
oublier  non  plus  que,  sauf  les  dragons,  cette  cavalerie 
est  composée  de  réservistes  des  2*  et  3*  tours,  et  que, 
suivant  un  mot  bien  connu,  ses  Cosaques  sont  pères  de 
famille  et  propriétaires  de  leurs  chevaux. 


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1 


474  LA  ttUSR&K  RCS80-JA.P0MiJSK.  N*  966. 

L'artillerie  est  mal  employée  ;  les  chefs  de  batterie  ne 
connaissent  pas  leur  matériel,  ni  ses  propriétés  permet- 
tant de  faire  da  tir  masqué  contre  une  artillerie  sopé- 
rieure  ;  ce  n'est  pas  leur  faute  :  oa  n'improvise  pas  des 
commandants  de  batteries. 

L'infanterie,  extrêmement  brare,  mais  sans  souplesse, 
est  mal  instruite  pour  le  cod&ibat  moderne. 

Mais  au-dessus  de  tout  cela,  11  y  a  encore  aatre 
chose  :  la  mission  imposée  au  général  Stadcelberg  com- 
prenait deux  articles  : 

a)  Prendre  i  offenaiye,  pour  attirer  sur  sot  U  plus 
grande  partie  des  forces  ennemies,  et  diminuer  la  pres- 
sion exercée  sur  Port- Arthur  ; 

d)  Se  dérober  à  l'engagement  contre  des  forces  supé- 
rieures. 

Pour  remplir  la  première  partie  de  sa  mission,  on  lai 
donne  trente-deux  bataillons  et  huit  batteries  et  demie» 
que  le  chemin  de  fer  lui  déverse  goutte  à  goutte  pendant 
une  douzaine  de  jours  à  deux  étapes  d'un  ennemi  ren- 
seigné sur  ces  mouvements  ;  résultat,  c'est  l'ennemi  qui 
devance  l'offensive  de  Stackelberg,  et  qui  en  réalité  le 
surprend. 

Pour  agir  conformément  à  l'article  2^  avant  de  se 
dérober,  encore  lui  fallait-il  savoir  si  l'ennemi  était  ea 
forces  supérieures.  Or,  le  service  de  renseignements  par 
l'espionnage  n  existait  pas. 

Restait  la  cavalerie.  Jusqu'au  12,  k  rideau  d'avaat- 
postes  japonais  à  Pulantien  (Port-Adams)  Tashaho,  est 
impénétrable  aux  pointes  les  plus  hardies.  Le  13  et 
le  14,  dans  la  matinée,  une  cavalerie  de  premier  ordre 
aurait  peut-être  pu  saisir  par  ses  reconnaissances  la 
marche  des  quatre  colonnes  japonaises,  elle  n'aurait  cer- 
tainement pas  donné  leur  effectif,  et  les  renseignements, 
en  supposant  qu'ils  fussent  tous  parvenus  au  commande- 
ment  russe,  l'auraient  touché  dans  la  nuit  du  13  au  14  et 
le  14. 


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N«  966.  LA  QCSHRB  RU880-JAFO7ÏAISE.  '      475 

Étaient-ils  safEsants  pour  justifier  le  14  un  ordre  de 
retraite,  sans  eombat  !  On  aurait  aocusé  Stackelberg  de 
pusilianimité. 

Le  combat  seul  pouvait  lui  donner  le  renseigneuMut 
sur  les  effectifs  ennemis. 

Il  semble  que  le  procédé  à  employer  eût  été,  vu  le 
terrain,  Faction  de  détachements  mixtes  sur  chaque  tète 
de  colonne  ennemie;  il  nécessitait  des  troupes  manœu- 
vrières,  pourvues  d'artillerie,  de  trains  et  de  parcs 
mobiles,  conduites  par  des  chefs  de  premier  ordre,  dis- 
posant d'un  système  complet  de  liaisons.  Nous  savons 
que,  rien  qu'au  point  de  vue  matériel,  ces  éléments 
n'existaient  pas,  du  côté  russe. 

Le  combat  de  Wafangou-Télisse  se  présente,  pour 
nous,  avec  un  aspect  qui  rappelle  singulièrement  ]a 
bataille  sur  le  Yalu. 

Ici,  également,  nous  trouvons  un  élément  lourd, ^um 
corps  d'armée,,  poussé  à  dix  jours  de  marche  du  gros  de 
Tarmée,  au  contact  d'un  ennemi  supérieur.  Refusera-t-il 
le  combat?  Un  élément  plus  faible  en  eût  fait  tout  autant. 
L'acceptera-t-il  ?  Ce  sera  sur  un  front  exagéré,  échap- 
pant à  l'action  du  commandement;  inévitabl^nenl,  ceiv 
laines  fractions  seront  accrochées;  les  autres  devront 
les  secourir;  donc,  sur  l'ensemble,  pèsera  la  menace 
complexe  de  la  percée  sur  un  ou  plusieurs  points  du 
front,  ajoutée  à  celle  de  l'enveloppement  sur  les  ailes. 

De  fait,  le  désastre  a  été  évité  aux  Russes,  gr&ce  à  la 
qualité  de  leurs  troupes,  mais,  au  point  de  vue  moral,  la 
retraite,  après  unë^  bataille  sanglante,  en  abandonnant 
«me  partie  des  blessés  et  du  matériel,  est  une  défaite. 
Les  troupes  affronteront-elles  l'adversaire,  la  prochaine 
fois,  avec  la  même  vaillance  ? 

(A  suivre,)  (189) 


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476 


LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE. 


N«966. 


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N«  966. 


LA  OUBRRB  RUSSO-JAPONAISE. 


ANNEXE   N«  2. 


2 

» 


3U7 

8 

30 

8 


PERTES   JAPONAISES. 

Tué«.  Blessés. 

ÉUm«DU.  onei«n.  Troupe,        OIBcien.        Troope. 

/  Infanterie 2  77 

o«  j-  •  -        )  Cavalerie »  2 

3«  division.  {   .  ..,,    .  . 

i  ArtiUene »  4 

V  Génie »  2 

Totaux 2  85 

Infanterie 1  73 

,.   j.  .  .         I  Cavalerie »  » 

4«  division.  \  .  ^.„    . 

Artillerie n  » 

.  Génie »  » 

Totaux i  73 

Infanterie 4  38 

-.,...        f  Cavalerie »  i 

5«  division.  {  ._^.„    .  . 

Artillerie »  i 

,  Génie »  » 

Totaux 4  38 

Brigade  de  cavalerie »  » 

Brigade  d'artillerie »  » 

Totaux  GÉNÉBAUX 7  196     44   1,0i2 


13 

353 

14 

266 

1 

73 

» 

i 

» 

» 

15 

340 

10 

219 

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15 

» 

14 

)» 

» 

10 

248 

» 

2 

6 

59 

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L'ENSEIGNEMENT  DU  TIR  EN  SUISSE 


I 

A  Tétranger,  les  Suisses  jouissent  de  la  réputation 
d'excellents  tireurs.  Mais  les  autorités  fédérales,  respon- 
sables de  Torganisatiou  de  la  défense  nationale  et  exac- 
tement renseignées  par  Texamen  attentif  des  résultats 
obtenus  annuellement  dans  Tarmée  et  dans  les  sociétés 
de  tir,  ne  semblent  pas  partager  cet  optimisme.  Il  leur 
est  apparu  au  contraire  que,  par  hâte  d'arriver  rapide- 
ment à  Texécution  des  feux  de  guerre,  on  négligeait, 
dans  les  écoles  de  recrues,  le  tir  individuel,  base  indis- 
pensable de  l'instruction  du  tireur.  «  Le  tir  de  précision 
n'était  plus  pratiqué.  Les  inspecteurs  ne  s'en  occupaient 
guère  :  toute  leur  attention  se  portait  sur  le  service  en 
campagne  :  nous  n'avons  jamais  vu  un  inspecteur  sur  la 
place  du  tir. 

«  Le  tir  à  conditions  commençait  dès  la  deuxième 
semaine  après  l'arrivée  des  recrues;  des  jours  étaient 
fixés  à  l'avance  où  les  compagnies  devaient  tirer  coûte 
que  coûte;  il  s'agissait  d'avoir  terminé  le  tir  indivi- 
duel au  milieu  de  l'école.  Dans  ces  conditions,  le  tir 
n'était  pas  enseigné  sur  des  bases  sérieuses  ;  le  soldat 
inhabile  se  décourageait  et,  après  son  service,  allait 
grossir  le  nombre  des  mauvais  tireurs  et  des  mécon- 
tents (1).  » 


(1)  Revue  Militaire  suisse,  février  1908,  p.  12  et  suiv. 


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M*  966.  L'BNSBIONBMENT  BU  TIR  EN  SUIS8B.  479 

Bans  le  but  de  remettre  en  konaetir  dans  l'armée  le 
tir  individuel,  le  Département  militaire  yient  de  modifier 
les  programmes  de  tir  de  Tinfanterie. 

Une  commission  composée  d'officiers  instructeurs  et 
d'officiers  de  troupe,  et  présidée  par  l'instructeur  d'ar- 
rondissement de  la  l'®  division,  a  élaboré  les  nouveaux 
programmes  qui  ont  été  approuvés  le  18  janvier  dernier 
et  entrent  immédiatement  en  vigueur. 

Ces  programmes  visent  à  donner  au  commandement 
les  moyens  suffisants  pour  faire  de  l'officier  et  du  soldat 
de  bons  tireurs  de  stand  ;  puis  pour  s'assurer  que  Tun  et 
l'autre  gardent,  aussi  longtemps  qu'ils  appartiennent  à 
l'éUte  et  à  la  landwebr,  les  qualités  de  tireur  acquises 
au  cours  de  l'école  des  recrues. 

Us  comportent  ensuite  l'exécution  des  feux  de  guerre. 
Ils  tendent  enfin  à  développer  de  plus  en  plus  le  goût  du 
tir  en  Suisse. 


II 

Désormais,  l'instruction  du  tir  en  Suisse  sera  donnée 
conformément  aux  dispositions  exposées  ci-après  : 

a)  Instruction  militaire  préparatoire  de  la  jeunesse.  — 
On  lit  dans  la  loi  d'organisation  militaire  du  i  2  avril  1 907, 
article  484  : 

«  La  Confédération  subventionne  les  associations  et, 
en  général,  tous  les  efforts  ayant  pour  but  l'instruction 
militaire  préparatoire  des  jeunes  gens  avant  Tàge  du 
service  militaire.  Elle  veille  à  ce  que  l'enseignement  du 
tir  y  tienne  la  première  place  ;  elle  fournit  gratuitement 
les  armes,  les  munitions  et  l'équipement.  Le  Conseil 
fédéral  arrête  les  prescriptions  nécessaires.  » 

Ces  prescriptions,  pour  1908,  sont  les  suivantes  : 

Les  jeunes  gens  participant  aux  cours  préparatoires 


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480  L'ENSBiaNBMBNT  DU  TIR  EN  SUISSE.  N«  966. 

sont  divisés  en  deux  classes.  La  première  classe  (qui  cooi- 
prend  les  plus  jeunes  élèves),  dispose  de  15  cartouches 
pour  les  tirs  préparatoires  et  de  18  pour  les  tirs  princi- 
paux. 

Tirs  principaux, 

{•  K  200  mètres  couché»  avec  appui,  cible  A  (1)  (6  cartouches); 
2^  A.  300  mètres  couché,  avec  appui,  cible  A  (6  cartouches); 
3»  A  300  mètres  couché,  sans  appui,  cible  A  (6  cartouches. 

La  deuxième  classe  reçoit  10  cartouches  pour  les  tirs 
préparatoires  et  24  pour  les  tirs  principaux. 

Tirs  principaux. 

i^  k  200  mètres  à  terre,  avec  appui,  cible  B  (1)  (6  cartouches); 

2«  A  300  mètres  à  terre,  avec  appui,  cible  B  (6  cartouches); 

3^  A  300  mètres  à  terre,  sans  appui,  cible  B  (6  cartouches)  ; 

4**  A  300  mètre  à  genou,  pans  appui,  cible  A  (6  cartouches). 

Les  élèves,  peu  vigoureux  physiquement,  sont  auto- 
risés, sur  leur  demande,  à  exécuter  tous  leurs  tirs  sar 
appui. 

Il  convient  d'ajouter,  pour  être  exact,  que  tous  les 


(1  )  Les  différentes  cibles  réglementaires  en  Suisse  sont  : 

Pour  le  tir  au  fusil  :  !•  La  cible  A.  Cible  carrée  de  1",80  de  côté. 
Sur  cette  cible,  sont  tracés  quatre  cercles  concentriques  ayant  respec- 
tivement 0»,40,  0»,60  ,1  mètre,  i»,50  de  diamètre  :  les  deux  cerdes 
intérieurs  sont  noircis.  Cible  en  papier  blanc; 

2«  La  cible  B.  Cible  carrée  de  l'^,80  de  côté.  Deux  cercles  concen- 
triques ayaot  respectivement  O^'.TO  et  1  mètre  de  diamètre;  dans  le 
cercle  intérieur  est  tracée  une  silhouette  d*homme  couché  de  0'*,50  de 
haut  et  de  0™,45  de  large.  Cible  en  papier  gris  ; 

3<*  La  cible  C.  Cible  carrée  de  l'^ySOde  côté.  Au-dessous  d'une  ligne 
horizontale  tracée  à  0°^,50  au-dessous  du  bord  supérieur  de  la  cible 
sont  dessinées  trois  silhouettes  d'homme  couché  (0^,50  X  0',45)  sépa- 
rées les  unes  des  autres  par  des  interyalles  de  0°^,I0.  Papier  gris; 

4o  La  cible  D.  Cible  carrée  de  1^,80  de  côté.  Au-dessous  d'uneligne 
horixontale  tracée  à  0°^,20  du  bord  supérieur  de  la  cible  sont  dessinées 


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N*  966.  L'BNSBIONBMBNT  DU  TIR  EN  SUISSE.  481 

jeunes  gens  ne  reçoivent  pas,  avant  leur  entrée  au  ser- 
vice, cet  enseignement  préparatoire  du  tir,  qui  estfacul* 
tatif.  De  16,000  à  18,000  jeunes  gens  sont  annuellement 
incorporés  dans  Tarmée  ;  6,000  environ  d'entre  eux  ont 
au  préalable  suivi  les  cours  préparatoires  et  exécuté  les 
tirs  des  deux  classes. 

b)  École  des  recrues.  —  1<>  Tirs  préparatoires.  —  Ils 
ne  peuvent  commencer  avant  la  troisième  semaine 
d'instruction  (1). 

Les  allocations  jusqu'ici  prévues  pour  ces  tirs  ne 
dépassaient  pas  15  cartoucbes  par  fusil.  Ce  nombre  a 
paru  tout  à  fait  insuffisant  pour  permettre  aux  instruc- 
teurs de  mettre  leurs  recrues  en  état  d'exécuter  les  tirs 
plus  difficiles  de  Tinstruction. 

Désormais,  les  allocations  pour  les  tirs  préparatoires 
sont  portées  à  50  cartouches  par  fusil.  L'instructeur  est 
laissé  libre  de  répartir  les  munitions  entre  ses  recrues  au 


trois  silhouettes  d^homme  à  genou  (hauteur  :  1  mètre»  largeur  :  0°^,45, 
ioter?al le  entre  leit  ^silhouettes  :  0™,10). 

Pour  le  tir  au  recolver  :  Cible  P.  Cible  carrée  de  1  mètre  de  côt^. 
Quatre  cercles  concentriques  ayant  respectivement  O^'ySO,  0*^,30  et 
i  mètre  de  diamètre. 

Le  règlement  prescrit  de  compter  : 

Kytc  les  cibles  Â  et  P  :  4  points  par  balle  mise  dans  le  cercle  le  plus 
petit;  3  points,  2,  1,  re8pecti?ement  pour  une  balle  mise  dans  Tun  des 
autres  cercles,  du  plus  petit  au  plus  grand. 

Avec  la  cible  B  :  3  points  pour  une  balle  mise  dans  la  silhouette; 
2  points  et  1  point  respectivement  dans  l'un  des  deux  cercles,  du  plus 
petit  au  plus  grand. 

Avec  la  cible  C  :  2  points  dans  la  zone  des  silhouettes  ;  1  point  dans 
la  zone  comprise  entre  le  pied  des  silhouettes  et  une  ligne  horizontale 
tracée  à  0",50  au-dessous. 

Avec  la  cible  D  :  2  points  dans  la  zone  des  silhouettes  ;  1  point  en 
dessous  de  cette  zone. 

(1)  On  rappelle  ici  que  Técole  des  recrues  d'infanterie  a  une  durée 
de  (>5  jours. 

31 


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482  LIMBKiaNBBfBirr  DU  (TIR  KK  fimflSR.  19"  ^. 

mieux  des  intérêts  généraux  de  Tuniié  qu'il  doit  ins- 
truire ;  il  organise  lui-même  le  programme  des  tirs; i 
dispose  à  son  gré  des  cibles  A,B,  C,  D.  Une  seule  res- 
triction ;  même  si  une  recrue  a  obtenu,  dans  sespreaûets 
tirs,  des  résultats  tout  à  fait  satisCsisaiiks,  elle  ne  sen 
considérée  comme  ayant  terminé  ses  tirs  prépaiatoirfe 
qu'après  avoir  au  moins  consommé,  au  cours  de  ces  tirs. 
25  cartouches. 

2^*  Tir  dressai.  —  C'est  le  véritable  tir  d'examen  indi- 
viduel ou  «  tir  à  conditions  ». 

Si,  dans  ce  tir,  la  recrue  parvient  à  remplir  les  condi- 
tions prescrites  par  le  règlement,  elle  passe  ensaite  aai 
tirs  principaux,  aux  tirs  de  combat  individuels  et  m 
tirs  de  subdivision.  Sinon,  elle  reprend  les  tirs  prépara- 
toires et  cela  aussi  longtemps  qu'elle  n'aura  pas  réussi 
à  satisfaire  aux  conditious  du  tir  d'essai. 

Le  tir  d'essai  s'exécute  à  300  mètres,  à  genou  od 
couché  (à  la  volonté  du  tireur),  sans  appui,  cible  A. 
6  (1)  cartouches. 

Les  conditions  à  remplir  au  tir  dressai  pour  être  admis 
à  exécuter  les  tirs  suivants  sont  d'avoir  au  moins  5  balles 
mises  et  12  points. 

3^  Tirs  principaux.  —  Ils  permettent  d'établir,  m 
point  de  vue  du  tir,  le  classement  entre  eux  des  hommes 
d'une  même  compagnie. 

Ils  comportent  quatre  tirs  : 

4<>  A  300  mètres  à  genou,  sans  appui,  cible  A  (6  oartoucbes); 
â«  A  300  mètres  couché,  avec  appui,  cible  B  (6  cartouches); 
3°  A  300  mètres  debout,  sans  appui,  cible  C  (6  cartouches,; 
4^  A  400  mètres  couché,  sans  appui,  cible  D  (6  cartouches). 


(1)  Le  nouveau  règlement  d'infanterie  ne  prévoit  qu'un  seul  mode 
de  chargement  de  Tarme  :  la  charge  par  le  magasin.  Or  le  étr^ 
contient  6  cartouches  :  il  a  paru  logique  de  consommer,  dans  chaque 
tir,  toutes  les  cartouches  d*un  chargeur. 


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N«   966.  LlfiNSBIONEMENT  DU7riR7BN  SnESSB.  483 

Chaque  compagnie  exécute -tous 'ses  (tiiss  priacipaux  en 
une.aeùLe  journée,  iilune(de  (oelles  jcompmses  dans  los 
deuxidamiëFes.^emaines  de  Fécdle.  (Chaque  homme  ibe 
sans  interruption  les  6  cartouches  d'un  même  tir. 

4®  Tirs  individuels  de  combat.  — ,  Ils  sont  destinés  à 
habituer  l'homme  à  tirer  sur  des  buts  tels  qu'ils  se  pré- 
sentent au  combat. 

20  cartouches  par  homme,  à  consommer  en  deux  ou 
trois  tirs,  à  distance  connue  ou  inconnue  (inférieure  tou- 
tefois à  500  mètres).  Cibles  tombantes  et  buts  à  éclipse. 

5^  Tirs f de  subdivision.  — Ils  visent  à , préparer  Toffi- 
cier  à  son  rôle  de  directeur  du  feu  et  à  habituer  Thomme 
A  tirer  dans. le  rap^,  à  lawolonté  de  son. chef. 

Allocation  de  dlOO^oartouches  ^par  ifusil  : 

20  cartouches  à  consommer  au  cours  de  deux  ou  trois  tirs  pré- 
paratoires par  section  (diitance  connue)  ; 
•  40  («artouches  à  consommer  auioours  de  d«ax  ou  trois  itips  :par 

sectiao  (distance  inconnue).  ; 
40  cartouches  à  consommer  au  xours  de  deux. tirs  de  combat  par 
compagnie. 

11  est  recommandé  de  prendre  des  objectifs  représen- 
tant des  éléments  d'infanterie.  On  ne  doit  pas  tirer  sur 
des  objectifs  d'artillerie. 

6^  Tirs  des  officiera  et  des  sous-^officiers.  —  Les  offi- 
ciers et  sous-officiers  de  troupe  employés  dans  une 
école  de  recrues. tireilt  en  moyenne  une  fois  par  semaine, 
sous  la  direction  des  officiers  instructeurs. 

Ils  exécutent  d'abord  le  tir  d'essai.  Suivant  que,  dans 
ce  tir,  ils  ont  ou  non  rempli  les  conditions  exigées  (au 
moins  5  balles  mises  et  12  points),  ils  passent  ensuite 
aux  tirs  plus  difficiles  ou  reprennent,  comme  les  soldats, 
les  tirs  préparatoires. 

Ceux  qui  sont  porteurs  du  revolver  brûlent,  avec  cette 
arme,  48  oartouches  (exercices  préparatoires  de  8  coups 


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484  L'ENSEIGNEMENT  DU  TIR  EN  SUISSE^  N*  966. 

chacun,  à  50  mètres  sur  la  cible  A;  exercices  suivant  lé 
programme  établi  par  le  commandant  de  Téco  le,  à  25  et  i 
50  mètres  sur  la  cible  P  et  sur  des  cibles  de  campagne). 

c)  Cours  de  répétition.  —  Le  fantassin  suisse  doit  faire 
sept  cours  de  répétition  de  onze  jours  dans  Télite;  un 
cours  de  onze  jours  dans  la  landwehr.  Mais,  les  sept 
cours  de  répétition  de  l'élite  n'ont  pas  tous  le  même 
caractère.  Successivement,  d'année  en  année,  le  soldat 
suit  un  cours  par  régiment  (le  régiment  étant  la  plus 
forte  unité  concentrée),  un  cours  par  brigade,  un  cours 
par  division,  un  cours  par  corps  d'armée  ;  après  quoi,  le 
cycle  recommence. 

C'est  durant  les  cours  de  répétition  par  division  et  par 
corps  d'armée  qu'ont  lieu  les  manœuvres  d'automne  et 
l'on  n'y  trouve  pas  le  temps  nécessaire  pour  s'occuper  en 
outre  de  l'instruction  pratique  du  tireur. 

Aussi,  le  règlement  limite-t-il  l'exécution  des  tirs; 
ceux  de  subdivision  sont  exécutés  dans  les  cours  jusqu'à 
la  brigade  inclusivement  et  au  cours  de  landwehr;  les 
tirs  individuels  le  sont  aux  seuls  cours  par  régiment 
dans  l'élite  et  au  cours  de  landwehr. 

Les  allocations  en  munitions  sont  les  suivantes  : 

Cours  par  régiment  et  cours  de  landwehr.  Pour  chaque 
cours,  75  cartouches  :  15  en  moyenne  pour  le  tir  indivi- 
duel (tir  d'essai  et,  s'il  y  a  lieu,  reprise  des  tirs  prépara- 
toires); 60  pour  les  tirs  de  subdivision. 

Cours  par  brigade  :  60  cartouches  pour  les  tirs  de 
subdivision. 

d)  Tirs  olligatoires  dans  les  sociétés  de  tir.  —  L'ar- 
ticle 124  de  la  loi  d'organisation  militaire  spécifie  que  : 
«  Les  sous-officiers  appointés  et  soldats  de  Téiite  et  de 
la  landwehr  armés  du  fusil  ou  du  mousqueton  et  les  offi- 
ciers subalternes  de  ces  catégories  de  troupe  sont  tenus 
de  faire,   chaque  année,  dans  une  société  de  tir,  les 


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N*  966.  L'BNSEiaNBMBNT  DU  TIR  EN  SUISSE.  486 

exercices  de  tir  prescrits.  Celui  qai  ne  fait  pas  son  tir  est 
appelé  au  cours  de  tir  spécial,  sans  solde.  » 

Les  tirs  à  exécuter  obligatoirement  chaque  année  sont 
les  suivants  : 

Conditions  k  remplir  : 
tToir  an  moins 

Points.     Btlios  misés. 

1<^  A  300  mètres  debout,  sans  appui,  cible  A  . . .  7  4 

2<>  A  400  mètres  à  terre,  sans  appui,  mble  A 8  4 

3<*  A  300  mètres  à  terre,  avec  appui,  cible  B. . . .  10  5 
4*  A  300  métrés  à  terre  ou  à  genou,  sans  appui, 

cible  A 12  5 

Les  conditions  doivent  être  remplies  en  six  coups  con- 
sécutifs. A  défaut,  le  tireur  est  autorisé  à  consommer 
une  7«,  u  ne  8*,  une  9^  et  même  une  10*  cartouche  jusqu'à 
ce  que  les  conditions  aient  été  remplies  dans  les  six 
derniers  coups. 

Dès  que  les  conditions  ont  été  remplies,  le  tireur  passe 
au  tir  suivant;  il  y  passe  dans  tous  les  cas,  après  avoir 
tiré  dix  coups  dans  un  même  tir,  quels  que  soient  les 
résultats  obtenus. 

Chaque  société  fixe  au  minimum  trois  journées  pour 
l'exécution  des  tirs  obligatoires. 

Tout  tireur  qui  n'a  pas  rempli  les  conditions  d'un  tir 
est  marqué  comme  resté  à  ce  tir.  Tout  tireur  resté  à 
deux  tirs  ne  peut,  le  même  jour,  exécuter  les  tirs  sui- 
vants. 

Les  tireurs  plus  heureux  sont,  par  contre,  autorisés  à 
faire  dans  une  seule  journée  tous  leurs  tirs  obligatoires 
de  l'année. 

Pour  chacun  de  ses  membres  ayant  exécuté  les  tirs 
obligatoires,  la  société  de  tir  reçoit  de  la  Confédération 
un  subside  annuel  de  2  francs. 

En  raison  de  la  facilité  que  les  citoyens  suisses  trouvent 
dans  les  sociétés  de  tir  pour  l'exécution  de  leurs  tirs 
obligatoires,  ces  sociétés  ont  pris  un  grand  développe- 


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490  L'ENSEIGNEMENT  DC  TtB:  EN  SUIB8E;.  N*  966. 

ment.  Il  existe  aotuellemeiit  en  Suisse  plus  de  3,1<U)  so- 
ciétésdetir;  150,000  citoyens deTélite- et  dslaland^webr 
y.  exécutent  leucstirs  ohligatoices.. 

Tirs  obligatoires  hors  des  sociétés.  —  Il  peut  arriver 
cependant  qu'un  Suisse,  membre  d'une  société^  néglige 
de  fkire  ses  tirs  de  Tannée  au  stand  de  sa  société.  Il  peut 
arriver  aussi  qu'un,  citoyen  appartenant  à  l'élite  ou  à  la 
landwehr  ne  fasse  pa»  partie  d'une. société.. 

Pour  ces  deux  catégories,  la  loi  presorifr^,  conmie  il  a 
déjà  été  dit  plus  haut,  un  cours  de  tir  spécial  sans  solde. 
Les  intéressés  sont  convoqués,  en  automne,  pour  une 
dhrée  de  trois  jours.  Ils  n'ont  droit  ni  à  l'indemnité  de 
ronte,  ni  à  la-  solde,  mais  seulement  aux  viivres. 

30' cartouches  sont  allouée»  à  chacun  dfacescc  retar^- 
dataires  ».  Us  exécutent  lés  tirs  obligatbipesdes  sociétés: 
les  munitions  restantes  devant  être  utilisées  par  le  com- 
mandement' pour  rinstk^ction  complémentaire  des 
tireurs  les  plus  faibles. 

Si  maintenant,  nous  récapitulons  tous  les  tirs  obligsr 
foires  imposés  au'  fantassin  suisse  depuis  son  entrée 
à  Técole  des  recrues  jusqu'à  sonpassage  dan»  le  lands- 
t'urm,  et  si  nous  cherchons  à  déterminer  Ib  nombre  total 
minimum*  d'e  cartouches  que  les  réglementai  Lui  pres- 
crivent» de  tirer,  nous  arnivons  aux  constatations  sui- 
vantes : 

Tirs  préparatoires  (1) , 25  cartouche». 

Tir  d'essai 6  — 

Tirs  principaux 24  — 

Tirs  individuel»^  db  combat* 20'         — 

Tirs*  de-  subdivision 100  — 

A  reporter i75  cartoudies. 


(i)  Bflnimum,  25' cartouches  ;  maximum;  50; 


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N«   966^  L*BN8BIQ»EMiBNT  DQ  TIR  B»>  amaSeE.  487 

ReporL iltSf^  cartûimliBg.. 

Tin  individitôl»^  ek  tira  .de  subdiviûoa  aux 

cours  de  répétitÎQu  par  régiment  (2  X  ^^)  •        i^O  — 

Tirs  de  subdivision  aux  cours  de  répétition 

par  brigade  (2X  60) 120  — 

Tirs  ihdÎTiduels  et  tirs  de    subdivision   du- 

oouro  de  landwehr X5^         — 

Tirs  obligatoires  dans   les  sociétés   de   tir 

(Î4X20)  (1) 480         - 

ToTÂii tyOOO  cartoudieff. 

Mais  ca  n'est  pas  tout. 

Nous  diivonS'  vu  déjà  q^e  beaucoup,  de  jeunes*  gens 
participent  avant  leur  entrée  au  service  aux  coucs  pré- 
paratoires o4  ils  consomment  75.  eartouches  enfviron. 

D'autre  part,  la  Confédération  alloue  aux  sociétés  de 
\ir  une  somma  de  1  fr.  50  pac  tireur  pour  tout  membne 
de  la  société  qui  consent  à  exécuter,  ehaque  année  et  en 
outce  de' ses  tirs  obligatoires^.  la  sénie  suivante  de»  tirs 
dits  «  tirs. faenltatifis  ». 

Tirs  facultatifs  des  sociétés. 

I<*  A  300  mètres  debout^  sans  appui,  cible  B  (6  cartouches}^; 
2<*  A  300  mètres  à  genou»  sans  appui,  cible  B  (6.  cartouches); 
3^  Feu  de  série  (durée,.  40  secondes),  300  mètres  à  genou,  cible  B 
(6  cartouches). 

Plus  de  80,000  citoyens  exécutent  annuellement  les 
tirs  facultatifs. 


III 

House  i^enon»  de  voir  comment  les  autorités  militaires-, 
€31  obligeant  le  fantassin  suisse  à  une  longue  et  fréquente 


(1):  Minimums,  480' cartouches:;  masimum,  800. 


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488  L'ENSEIONBMBNT  DU  TIR  EN  SUISSE.  N*  9G6. 

pratique  du  tir,  s'efforcent  de  faire  de  ce  dernier  un 
tireur  adroit  et  expérimenté.  Let  règlement  d'infanterie 
nous  montre  d'antre  part  que  l'instruction  tactique  da 
tireur  est  faite  également  avec  beaucoup  de  soins.  On 
apprend  notamment  au  fantassin  à  occuper  et  à  organiser 
une  position  pour  mieux  échapper  au  feu  de  l'adversaire 
et  faciliter  son  propre  tir;  à  estimer  les  distances,  à  sus- 
pendre et  à  reprendre  le  tir  de  lui-même  ou  au  comman- 
dement, à  régler  enfin  la  rapidité  de  son  tir. 

En  ce  qui  concerne  le  sous-officier  et  l'officier  de 
troupe,  nous  savons  déjà  qu'outre,  pour  eux,  l'obli- 
gation d'exécuter  tous  les  tirs  d'école  comme  recrue, 
puis  plus  tard  les  tirs  obligatoires  annuels  dans  les 
sociétés,  ils  sont  astreints  encore  quand  ils  sont  attachés 
avec  leur  grade  à  une  école  de  recrues  à  prendre  part, 
sous  la  direction  d'officiers  instructeurs,  à  des  tirs  et 
à  des  exercices  tactiques  de  tir. 

Nous  avons  vu  aussi  qu'ils  sont  appelés  soit  comme 
sous-officier  ou  comme  officier  d'une  école  de  recrues, 
soit  pendant  les  cours  de  répétition  par  régiment  oa  par 
brigade,  soit  enfin  aux  cours  de  répétition  de  landwehr, 
à  diriger  les  feux  de  subdivision. 

Mais  on  leur  demande  davantage.  Ils  subissent  une 
préparation  spéciale,  tant  comme  lireur  que  conime 
directeur  de  tir,  durant  leur  école  de  sous- officier  et 
durant  leur  école  préparatoire  d'officier. 

A  l'école  de  sous-officiers,  ils  exécutent  les  tirs  prépa- 
ratoires (30  cartouches),  le  tir  d'essai  (6  cartouches)  et 
les  tirs  principaux  (24  cartouches).  En  tout  60  car- 
touches. 

Puis  ils  sont  appelés  à  résoudre  au  moins  une  fois 
comme  chef  de  groupe  un  problème  tactique  comportant 
le  tir  de  combat  :  100  cartouches  sont  allouées  à  la 
troupe  placée  sous  leurs  ordres. 

A  l'école  d'officiers  :  tirs  préparatoires  (50  cartouches), 
tir  d'essai  (6  cartouches),  tirs  principaux  (30  cartouches), 


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N«  966.  L'ENSEIGNBMBNT  DU  TIR  EN  SUISSE.  489 

tir  de  combat  individuel  (34  cartouches).  En  tout 
120  cartouches  pour  les  tirs  individuels  au  fusil,  plus 
80  cartouches  pour  le  tir  au  revolver. 

Chaque  élève  officier  doit  d'autre  part  diriger  au 
moins  un  tir  de  section  à  Teffectif  de  guerre  :  300  car- 
touches par  fusil  sont  allouées  pour  ces  tirs  à  la  compa- 
gnie mise  à  la  disposition  de  Técole. 

Enfin  les  officiers  d'infanterie  doivent  encore  suivre 
les  cours  des  écoles  de  tir. 

Sous  le  régime  de  la  loi  de  1874,  les  lieutenants  d'in- 
fanterie suivaient  pendant  trente  jours  les  cours  de  tir  de 
TEcole  de  Wallenstadt,  aussitôt  que  possible  après  leur 
école  préparatoire  d officiers;  cette  dernière  école  ne 
durait  en  effet  que  quarante-quatre  jours  et  ce  court 
laps  de  temps  était  jugé  insuffisant  pour  permettre  de 
donner,  en  même  temps  que  renseignement  général, 
une  instruction  de  tir  convenable. 

Les  officiers  supérieurs  et  les  capitaines  d'infanterie 
revenaient  également  à  l'école  de  tir  pendant  une  période 
de  dix  jours. 

Actuellement ,  l'école  préparatoire  d'officiers  doit 
durer  quatre-vingts  jours,  les  aspirants  officiers  rece- 
vront rinstruction  du  tir  dans  cette  école.  On  n'enverra 
plus  à  l'École  de  Wallenstadt  que  les  lieutenants  pro- 
posés pour  le  grade  de  capitaine  (la  durée  du  cours  n'est 
pas  encore  fixée,  elle  sera  de  quinze  à  vingt  jours). 

Les  officiers  supérieurs  d'infanterie  suivront  également 
à  Wallenstadt  un  cours  de  tir  de  dix  à  douze  jours. 

Les  années  1908  et  19C9  seront  années  de  transition 
entre  l'ancien  et  le  nouveau  régime. 

Tous  les  lieutenants  qui  n'ont  pas  suivi  jusqu'ici  les 
cours  de  l'École  de  tir  de  Wallenstadt  y  seront  appelés 
en  1908  ou  en  1909. 

Un  certain  nombre  d'officiers  supérieurs  et  de  capi- 
taines suivront,  en  même  temps  que  les  lieutenants,  les 
cours  pendant  douze  jours. 


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400  L'BIfaBIGNBlifgtfT  DU  !!&'  BS  SmSBE.  M*  966. 

Dans  les  écoles  de  tir,  les  officiers  reçoivent  i  la  fois 
UQ  enseignement  théorique  et  une  instruction^  praiiqae. 

Enseignement  théorique.  —  Étude  de  Farmement, 
connaissance  approfondie  du  fusil  et  du  revolver,  tac- 
tique de  tir,  administration  militaire  et  comptabilité  da 
tir. 

Instruction  pratique.  —  Exécution  de  tirs,  conduite  du 
feu,  étude  des  effets  du  feu,  méthode  de  direction  dn 
tir  dans  les  sociétés. 

Une  compagnie,  avec  ses  cadres,  est  mise,  pour  la 
durée  de  chaque  école,  à  la  disposition  du  personnel 
enseignant. 

Cours  de  maUr es  de  tir.. —  Une  étude  sur  l'enseigne- 
ment  du  tir  en  Suisse  ne  serait  pas^  complète  â  Ton  n  y 
signalait  pas  les  cours  de  maîtres  de  tic,  céceauneni 
organisés  en  exécution  de  Tarticle  12S  de  la  nouvelle 
loi  d'organisation  milifaire» 

Il  a  paru,  en  effet,  que  la  tâche  très  lounde  imposée 
aux  directeurs  des  tirs  dans  les  sociétés  ne  pourrait 
aboutir  à  des  résultats  également  satisfaisants  sur  Tea- 
semble  du  territoire  si  une  impulsion  imiforme  n'était 
assurée  par  la  Confédéra^tion  à  la  direction  des  sociétés. 
D'où  l'institution  des  cours  de  maîtres  de  tir.. 

Ces  cours  ont  lieu  par  arrondissement  de  divifflonet 
sont  dirigés  par  les  officiers  de  tir  de  chaque  diviâon. 
Ils  durent  trois  jours  et  sont  organisés  de  manière  qn'na 
tiers  des  sociétés  puissent  y  envoyer  amiueUemenl  un  de 
leurs  représentants. 

L'enseignement  donné,  qjui  revêt  le  plus,  possible  nn 
caractère  pratique,  tend  à  mettre  les;  maîtres  de  tir  an. 
état: 

l""  De  diriger  et  de  faire  exécuien  conrectem«nt  des 
tirs  en  plein  champ  et  au  stand;, 

2^  De  développer  riDstructioniiidividuelle:des>tireiirs; 


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N»  966.  L'ENSEIONEMSNT  DU  TIR  EN  SUISSE.  491 

3^  De  tenir  les  contrôles  et  de  dresser  les  rapports 
relatifs  au  tir; 

4<>  De  donner  les  instructions  nécessaires  sur  rentre- 
tien  et  le  nettoyage  de  l'arme. 


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MILICE  ET  GENDARMERIE  CRÉTOI 


Avant  d'étudier  Torganisation  de  la  milice  Cretoise,  il 
parait  nécessaire  d'exposer  succinctement  la  situation 
générale  dans  laquelle  se  trouve  l'Ile  de  Crète  depuis 
les  événements  de  1896. 

La  Revue  a  indiqué  (1)  les  conditions  dans  lesquelles 
la  Crète,  à  la  suite  des  soulèvements  de  1896  et  du  débar- 
quement des  troupes  grecques  dans  Tlle,  avait  obtenu  un 
régime  autonome,  sous  la  suzeraineté  du  sultan,  grâce  i 
rintervention  des  grandes  puissances  :  Allemagne,  An- 
gleterre, Autriche-Hongrie,  France,  Italie,  Russie. 

A  la  fin  de  1898,  les  puissances  protectrices  (2)  réali- 
saient véritablement  l'autonomie  de  la  Crète,  en  obtenant 
du  sultan  : 

1*"  L'évacuation  de  l'Ile  par  les  troupes  turques  ; 

2°  La  désignation  d'un  gouverneur  chrétien,  le  prince 
Georges  de  Grèce,  avec  le  titre  de  Haut  Commissaire  (3). 

Le  pavillon  turc  qui  flotte  actuellement  sur  un  Ilot  de 
la  baie  de  la  Sude  marque  la  suzeraineté  du  sultan. 

Dès  son  entrée  en  fonction,  le  Haut  Commissaire  devait 


(1)  Voir  1"  semestre,  p.  348  et  suiv. 

(2)  L'Allemagne  et  rAutriche  retirèrent,  au  commencement  de  1898, 
les  contingents  qu'elles  avaient  débarqués  dans  Ttle. 

(3)  Nommé  Haut  Commissaire,  le  21  décembre  1898,  pour  trois  ans, 
le  prince  Georges  a  tu  son  mandat  renouvelé  en  i901  et  en  1904. 


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N»  966.  MILICB  ET  GENDARMERIE  CRÂTOISES.  493 

procéder  à  Torganisation  d'aae  gendarmerie  et  d'une 
milice  locale  capables  de  maintenir  Tordre. 

En  1899,  un  corps  de  gendarmerie  Cretoise  dont  la 
Revue  a  exposé  l'organisation  (1),  a  été  constitué  sous 
la  direction  d'officiers  italiens. 

Dans  la  même  année  (février),  l'Ile  (2)  était  dotée  d'une 
constitution,  d'un  conseil  des  Ministres  et  d'une  Chambre 
des  députés  au  nombre  de  188  (dont  ^0  mahométans), 
élus  directement  pour  trois  ans. 

Cette  constitution  a  été  modifiée  plusieurs  fois.  D'après 
la  dernière  constitution  qui  date  du  26  février  1907,  la 
Chambre  (Boulé),  comprend  65  membres  élus  par  district 
pour  trois  ans,  à  raison  de  1  député  par  5,000  habitants, 
et  elle  est  convoquée  tous  les  ans  pour  deux  mois. 

La  Chambre  Cretoise  a  poursuivi  depuis  sa  création 
Tœuvre  de  réorganisation  de  l'Ile,  à  peu  près  achevée 
aujourd'hui. 

V  Dans  Pordre  judiciaire  :  création  de  justices  de 
paix,  de  tribunaux  de  première  instance,  d'une  cour 
d'appel,  d'une  juridiction  criminelle  et  correctionnelle, 
promulgation  ou  refonte  des  Codes  civil,  commercial, 
pénal  et  de  procédure  ; 

2"*  Dans  f  ordre  administratif  :  services  municipaux, 
services  sanitaires  et  d'hygiène  publique,  police  des 
ports,  travaux  publics,  etc.  ; 

3**  Dans  C ordre  financier  :  création  de  toutes  pièces  des 


(1)  Voir  1"  semestre  1905,  p.  475. 

(t)  D'aprèi)  le  dernier  recenâemeot,  la  population  est  de  320,000  ha- 
bitants, dont  6,500  étrangers,  280,000  chrétiens  et  33,500  musulmans. 
La  langue  grecque  parlée  dans  toute  Tlle  est  considérée  comme  langue 
officielle. 

Depuis  la  déclaration  d^autonomie,  40,000  musulmans  ont  quitté  l'Ile 
sans  esprit  de  retour. 

En  1906,  le  commerce  toUl  de  Tiie  s'est  élevé  à  36,661,062  drachmes, 


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494  MILICE  BTOBNDARlilIRIfi  CRÉTOI8BS.  N*  W6. 

services  financiers  de&tinés  à  remplacer i*ancienne  orga- 
nisation ottomane. 

A  plusieurs  repoises  la  Chambre  -orétoise  ;a  iormulé 
des  vœux  unanimes  en  faveur  de  Tunion  avec  la  Grâce. 
Les  puissances  protectrices  .se  sont  toujours  opposées  à 
leur  réalisation.  On  peut  cherclier  dans  ce  refus  des  Piiis- 
sances  la  cause  de  l'insurrection,  vite  réprimée,  de  1901 
tO,000  insurgés  se  soulevèrent  contre  \b  priaoe  Georges 
de  Grèce,  réclamant  des  réformes  et  surtout  T union  de 
rUe  au  royaume  de  Grèce. 

En  1906,,  M.  Zalmis,  ancien  président  du  conseil  et 
ancien  Ministre  des  .affaires  étrangères  de  Grèce,  suc- 
céda au  j>riace  Georges  de  Grèce  comme  Haut  Com- 
missaire. 

'Les  puissances  protectrices  occupent  File  depuis  1897. 
Le  corps  d'occupation  dont  le  commandement  supérieur 
a  été  exercé  depuis  la  pacification  de  4898  jusqu'à 
aujourd'hui  par  des  colonels  français  (1),  comprend  : 

Un  bataillon  français  :  La  Canée^  La  Sude,  Siiia  ; 

:Un  ibataîUon  italien  :  La  Canée. 

Un  régiment  de  tîradlleurs  russe  à  deux  bataillons  (2) 


19,270,053  à  rimportation,  17,391,009  à  rezportalioD.  Les  habitoats»» 
livrent  surtout  à  l'agriculture. 

Le  budget  de  1908  s'élève  î\  5,930,332  drachme»  ôt  prévoit  une  dépense 
de  1,056,457  xlrachmes  pour  la  gendavinerie  et  1,1S9,016  drachmes 
pour  la  milice. 

La  Giète  possède  de  nombreuses  mines  de  cuivre,  fer,  manganèse, 
soufre,  plomb,  lignite,  encore  inexploitées. 

(1)  Le  Gouvernement  français  vient  d'envoyer  en 'Crète  une  mis^on 
géodésique  composée  de  3  officiers  pour  exéouter  k  lever  de  la  carte  de 
nie.  La  partie  astronomique  et  géodésique  commenoée  à  la  finde1907 
se  continue  actuellement  et  doit  être  achevée  dans  les  «ecteurs  fiançai) 
et  anglais  au  mois  de  juin  1908. 

(2)  Le  détachement  russe  comprenait  les  deux 'bataillons  au  tompkt 
jusqu'en  février  1908.  Deux  compagnies  ont  été  rappelées  à  la  portioD 
centrale  i\  Odessa. 


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496  MILICK  ET  GENDARMERIE  CRETOISES.  M*  960. 

(6  compagnies),  Rethymo  (5  compagnies),  La  Canéf. 
(1  compagnie)  ; 

Un  bataillon  anglais  :  Candie^  La  Canée  (1  compa- 
gnie). 

Chacune  des  puissances  occupe  un  secteur  de  Tlle. 

Les  Italiens  sont  établis  à  TOuest,  les  Russes  et  les 
Anglais  au  Centre,  les  Français  à  TËst. 

La  Canée  constitue  un  secteur  international. 

Des  détachements  de  gendarmerie  française,  italienne 
et  russe  constituent  à  La  Canée  l'escorte  internationale 
du  Haut  Commissaire. 

La  France,  Tltalie  et  la  Russie  entretiennent  chacune 
un  stationnaire  dans  les  eaux  Cretoises. 

LA  MILICE. 

La  milice  Cretoise  (1)  a  été  constituée  par  une  série  de 
décrets  provisoires  rendus  par  le  Haut  Commissaire,  en 
vertu  de  l'article  ii6  de  la  Constitution,  et  par  diffé- 
rentes lois  que  la  Chambre  a  votées,  avec  les  crédits 
nécessaires  à  leur  exécution. 

Les  décrets  règlent  l'organisation  et  le  recrutement  de 
la  milice  ;  les  lois  concernant  l'encadrement  de  la  milice 
par  des  officiers  grecs,  l'armement,  l'habiUelment,  etc.. 

I.  ~  Orsranisation  de  la  milice. 
La  milice,  dit  le  décret  constitutif,  est  un  corps  mili- 


(1)  Une  milice  analogue  existe  au  Liban.  Elle  eompreod  deux 
batailioos  d^infaoterie  et  ud  peu  de  cavalerie.  Cette  police  mixte  est 
recrutée  à  raison  de?  hommes  pari, 000  habitants*  iL 'organisation  eo 
question  date  de  l'accord  du  9  juin  i86i  obtenu  à  la  suite  de  ^inte^ 
vention  de  la  France.  Cet  accord,  signé  par  les  cinq  grandes  puisiaoees 
et  par  la  Turquie,  a  fait  du  Liban  un  mutessariflik  spécial  doté  de  pri- 
Tiièges  particuliers  et  ayant  à  sa  tête  un  gouverneur  chrétien  oomm^ 
pour  dix  ans. 


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N«  966.  MILICE  RT  GENDARMERIB  CRETOISES.  497 

taire  et  doit  exécuter  tout  service  militaire  et  toute  mis- 
sion incombant  à  sa  qualité. 

Elle  se  compose  de  la  milice  active  et  de  la  réserve. 

Elle  comprend  : 

l*"  Le  commandement; 

2''  Les  deux  bataillons  ; 

d*"  Les  quatre  bureaux  de  recrutement  ; 

i""  Les  différents  services  :  intendance,  service  sani* 
taire,  dépôts,  etc.  ; 

5^  La  justice  militaire. 

1®  Commandement.  — La  milice  est  en  totalité,  troupes 
et  services,  sous  les  ordres  du  commandant  de  la  gen- 
darmerie Cretoise. 

A  cet  effet,  il  est  constitué  auprès  de  cet  officier  supé- 
rieur trois  sections  formant  une  sorte  d'état-major  de  la 
milice  :  une  «  section  de  recrutement  n  qui  tient  les 
contrôles  des  appelés  et  des  réservistes  de  la  milice  ;  une 
«  section  administrative  »  chargée  de  tout  le  travail 
concernant  la  chancellerie  et  les  services  ;  une  «  section 
sanitaire  »,  ayant  dans  ses  attributions  le  service  médi- 
cal de  la  gendarmerie  et  de  la  milice. 

Les  deux  premières  sections  sont  dirigées  chacune  par 
un  lieutenant  ou  sous-lieutenant,  aidé  de  deux  sous- 
officiers,  la  3®,  par  un  médecin-major  de  2®  classe  et  un 
aide-major. 

2®  Troupes.  —  La  milice  est  formée  en  2  bataillons  de 
4  compagnies.  Les  bataillons  portent  les  n^'^  1  et  2.  Les 
compagnies  de  chaque  bataillon,  les  n®*  1  à  4.  Chaque 
bataillon  a  une  marque  distinctive. 

L'état-major  du  bataillon  comporte  : 

1  chef  de  bataillon  ou  capitaine  commandant  le  batail- 
lon ;  1  sous-lieutenant  secrétaire ,  dirigeant  en  même 
.temps  le  bureau  de  recrutement  ;  1  sous-lieutenant 
comptable,  officier  de  détail  et  trésorier  ;  t  aide-major 

32 


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496  M ILICB  BT  OBNDÂRMBBIB  CRETOISES.  M*  966. 

de  l***  oa  2^  classe  ;  2  sous-officiers  aides  des  officiers 
secrétaire  et  comptable^ 
Le  cadre  des  compagnies  comprend  : 

I  capitaine  ou  lieutenant  commandant  la  compagnie; 
2  sous-lieutenants  chefs  de  peloton  ;  1  sergent-major  ; 
5  sergents  dont  1  fourrier. 

Les  affectations  des  officiers  sont  signées  par  le  Haut 
Commissaire,  celles  des  sous-officiers  par  le  comman- 
dant de  la  gendarmerie,  sur  la  proposition  des  che& 
de  bataillon. 

L'effectif  de  la  milice  a  été  fixé  par  la  loi  du  19  octobre 
dernier. 

II  s^élève  pour  Tannée  financière  1907  (jusqu'au 
1«'  septembre  1908)  à  1,155  hommes  (1),  savoir  :  41  offi- 
ciers, 114  sous-officiers,  1,000  soldats. 

L'augmentation  de  cet  effectif,  dit  la  loi,  est  permise 
dans  les  circonstances  prévues  par  les  décrets  snr  le 
recrutement  et  sur  la  réserve  de  la  milice,  c'est-à-dire 
dans  les  circonstances  exceptionnelles, 

30  Administration  de  la  milice.  —  Chaque  bataillon 
s'administre  séparément.  A  cet  effet,  le  chef  de  bataillon 
et  Toffîcier  comptable  forment  un  conseil  d'administra- 
tion. Chacun  détient  une  clef  de  la  caisse  et  du  dépôt  du 
matériel  et  tous  les  deux  sont  solidairement  responsables 
de  la  bonne  gestion  des  deniers  et  matières. 

Les  bataillons  rendent  compte  de  leur  administration 
au  commandant  de  la  gendarmerie. 

Chaque  bataillon  a  un  magasin  ou  dépôt  dans  lequel 
est  gardé  le  matériel  d'armement,  habillement,  campe- 
ment, munitions,  médicaments,  etc.,  nécessaire  à  son 
efiectif. 


(1)  D'après  les  derniers  renseignements,  l'instruction  de  la  milice 
Cretoise  fait  de  sérieux  progrès  et  cette  troupe  s'est  présentée  très  hoD<H 
rabiement  le  6  janvier  dernier  à  Toccagion  de  la  fête  de  TÉpiphanie. 


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N»  966.  MILICE  ET  OBNDARIIERIIS  CRETOISES.  499 

II.  —  Da  reemtement  de  la  milice. 

1*  Dispositions  générales.  —  Tout  Cretois  doit  le  ser- 
vice personnel  dans  la  milice.  Le  remplacement  est 
interdit. 

Sont  exelm  de  la  milice  : 

à)  Les  condamnés  à  une  peine  criminelle  ; 

b)  Les  condamnés  à  une  peine  correctionnelle  d'un  an 
au  moins  et  ceux  qui  sont  privés  par  un  jugement  pénal 
de  tout  du  partie  de  leurs  droits  civils. 

Sont  exemptés  :  les  inaptes  physiquement. 

Sont  dispensés  :  comme  dans  là  loi  française  de  1889, 
les  aînés  d'orphelins,  fils  unique  ou  aine  de  veuve  ou 
petit-fils,  Talné  de  deux  frères  appartenant  au  même 
recrutement,  etc.  ; 

Ceux  qui  n'ont  pas  la  taille  de  l'^jGO  ; 

Ceux  qui  ont  servi  plus  d'un  an  dans  la  gendar- 
merie. 

Les  dispensés  sont  versés  dans  la  réserve. 

Sont  également  dispensés  du  service  militaire,  les 
ministres  de  tous  grades  de  tous  les  cultes  reconnus, 
à  condition  qu'ils  restent  en  fonctions  pendant  dix  ans, 
et  les  élèves  des  séminaires  de  tous  les  cultes  reconnus, 
s'ils  s'engagent  avant  le  tirage  au  sort  à  entrer  dans  la 
carrière  sacerdotale. 

Des  sursis  d'appel  peuvent  être  accordés  sur  leur 
demande  : 

Aux  étudiants  de  l'Université  et  de  TÉcole  polytech- 
nique (d'Athènes),  aux  élèves  des  écoles  normales, 
d'agriculture  et  des  forêts,  des  lycées,  et  aux  élèves  des 
écoles  militaires  à  l'étranger. 

2""  Recensement.  —  Les  maires  établissent  chaque 
année  sous  leur  responsabilité,  et  sur  la  déclaration  des 
parents,  la  liste  alphabétique  de  tous  les  jeunes  gens 
âgés  de  21  ans  et,  à  titre  de  contrôle,  une  deuxième 


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500  MIUCE  ET  GENDARMERIE  CRETOISES»  K*  966. 

liste  contenant  les  nom,  prénoms  et  profession  de  leur 
père. 

Le  travail  des  maires  est  envoyé  au  préfet  du  départe- 
ment qui  le  fait  vérifier  dans  q^iaque  commune  par  une 
commission  composée  du  maire  ou  de  son  adjoint^  du 
juge  de  paix,  du  chef  de  la  section  de  gendarmerie,  du 
curé  de  la  paroisse  ou,  pour  les  musulmans  ou  israélites, 
de  Timan  ou  du  rabbin.  Il  le  transmet  ensuite  au  com- 
mandant de  la  gendarmerie  qui  s'en  sert  pour  établir  la 
liste  de  recrutement  de  chaque  commune,  destinée  au 
conseil  de  revision. 

a*'  Conseil  de  révision.  —  Constitué  dans  chaque 
département  par  le  commandant  de  la  gendarmerie, 
président;  le  secrétaire  de  la  préfecture  ;  un  juge  nommé 
par  la  Direction  de  la  justice  ;  un  docteur  en  médecine 
désigné  par  la  Direction  de  Tintérieur;  un  sous-officier 
de  gendarmerie  servant  de  greffier. 

Le  conseil  se  réunit  au  chef-lieu  de  la  préfecture  et  se 
transporte  dans  les  chefs-lieux  de  commune  désignés. 

La  séance  commence  par  le  tirage  au  sort,  fait  {»ar 
commune. 

Les  conscrits  sont  ensuite  examinés  au  point  de  vue 
de  l'aptitude  physique.  Le  conseil  décide  sur  les  exemp- 
tions ainsi  que  sur  les  exclusions  et  les  dispenses,  sur  le 
vu  des  pièces  justificatives.  Il  établit  le  contrôle  définitif 
du  recrutement  de  chaque  commune  qui  est  affiché  dans 
les  15  jours  qui  suivent. 

Les  intéressés  ou  le  conseiller  de  Tintérieur  peuvent 
interjeter  appel  des  décisions  du  conseil  de  revision  sauf 
en  ce  qui  concerne  l'aptitude  physique  dont  celui-ci 
décide  souverainement. 

L'appel  est  présenté  au  juge  de  paix  du  domicile  de 
l'appelant.  Celui-ci  le  soumet  au  procureur  du  tribunal 
de  1^^  instance  (à  La  Canée,  au  président  de  la  Cour 
d'appel).  Une  commi3sioncomposee.de  ce  président  et 


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N»  966.  MILICE  ET  GENDARMERIE  CRETOISES.  501 

du  commandant  de  gendarmerie  émet  un  avis  et  transmet 
le  dossier  au  président  de  la  Cour  d*appel. 

4®  Bureaux  de  recrutement.  —  L*lle  est  divisée  en 
quatre  circonscriptions  de  recrutement  ayant  leur  siège 
aux  chef-lieux  des  quatre  commandements  de  la  gendar- 
merie :  La  Ganée,  Rethymo,  Candie,  Lassithî. 

Le  bureau  de  recrutement,  dirigé  par  le  commandant, 
tient  à  jour  les  registres  matricules  de  la  milice. 

5**  Du  service  militaire.  —  Tout' Cretois  apte  au  service 
militaire  et  non  dispensé  doit  servir  : 

Un  an  dans  la  milice  active  ; 

Onze  ans  dans  la  réserve  de  la  milice  ; 

Huit  ans  dans  la  Garde  de  l'État; 

Dix  ans  dans  la  réserve  de  la  Garde  de  TÉtat. 

La  milice  active  comprend  les  engagés,  les  rengagés 
et  le  contingent  annuel. 

La  réserve  de  la  milice  comprend  :  ' 

l""  Les  hommes  qui  ont  fait  un  an  de  service  ou  les 
dispensés  après  trois  mois  de  service  ; 

2''  Les  hommes  ayant  obtenu  des  sursis  ou  ajournés. 

La  réserve  de  la  milice  est  destinée  à  renforcer  les 
deux  bataillons  de  la  milice  active. 

Le  décret  sur  la  réserve  prévoit  une  convocation 
annuelle  des  réservistes  pour  les  manœuvres  d'une  durée 
maximum  de  quarante  jours. 

La  Garde  de  l'État  ne  peut  être  mobilisée  qu'en  cas 
de  besoin  extraordinaire.  Sa  réserve  en  cas.de  nécessité 
absolue.  Les  hommes  de  la  Garde  de  l'État  sont  appelés 
la  quatrième  et  la  huitième  année  de  leur  service  pour 
des  exercices  dont  la  durée  ne  peut  dépasser  quinze 
jours. 

La  date  de  l'incorporation  est  fixée  au  l***  octobre,  mais 
peut  être  retardée  jusqu'au  i^"^  décembre.  De  même  les 
miliciens  peuvent  être  libérés  après  leur  huitième  mois 
de  service. 


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fiOS  M ILICB  BT  aBNDARMERlB  CRftTOISES.  N«  966. 

Le  nombre  des  hommes  déclarés  chaque  amiée  bons 
poar  le  service  dépasse  d'environ  un  tiers  Teffectif  à 
incorporer  (1). 

Les  jeunes  gens  non  appelés  sont  versés  dans  la 
réserve  mais  peuvent  être  convoqués  pour  remplir  les 
vides  qui  se  produiraient  dans  la  milice  active  par  suite 
d'iusoumissionSi  radiations,  etc. 

A)  Engagements  volontaires.  —  La  loi  prévoit  des 
engagements  volontaires  : 

a)  D'un  an  dans  la  milice  ; 

b)  De  deux  à  six  ans  dans  la  musique  militaire  (mu- 
sique de  la  gendarmerie); 

c)  De  trois  d  cinq  ans  dans  la  gendarmerie  ; 

B)  Rengagement.  —  Les  sous-officiers  et  les  clairons 
de  la  gendarmerie  et  de  la  milice  "peuvent  dans  leur 
dernier  mois  de  service,  sur  Favis  d'une  commission 
d'officiers,  rengager  pour  un  an  jusqu'à  Tâge  de  50  ans. 

Les  musiciens  et  ouvriers  spéciaux  jusqu'à  55  ans. 

Les  sous-officiers  ayant  servi  dix  ans  dans  la  gendar- 
merie ou  la  milice  dont  quatre  ans  comme  sous-officiers 
peuvent  être  classés  pour  un  emploi  civil. 

6"*  Sommes  à  verser  par  les  exemptés^  dispensés  et 
insoumis.  —  Les  jeunes  gens  non  astreints  au  service 
dans  la  milice  active  versent  à  titre  de  compensation  une 
somme  variant  de  20  à  135  francs  suivant  la  catégorie; 

T  Peines  infligées  aux  insoumis  où  retardataires. — 
Sont  punis  d'une  amende  ceux  qui  ne  se  présentent  pas 
au  conseil  de  revision. 

Sont  déclarés  insoumis  les  conscrits  qui  ne  se  sont  pas 


(i)  D'après  les  listes  de  receasement  des  communes  le  nombre  d» 
jeunes  gens  atteignant  21  ans  en  1907  s*élèverait  à  2,570. 


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N*  966.  MIUCB  ET  OENDARMBRIE  CRETOISES.  603 

présentés  au  corps  dans  les  quinze  jours  de  leur  convo- 
cation. 

Indépendamment  d'une  amende  de  100  francs,  ils  sont 
astreints,  quand  ils  rentrent,  à  un  service  supplémen* 
taire  de  trois  mois,  s*iis  ont  eu  un  retard  d'un  mois,  de 
neuf  mois  si  le  retard  a  été  de  six  mois,  d'un  an,  s'il  a 
élé  de  plus  de  six  mois. 

Les  hommes  arrivés  en  retard  de  trois  jours  i  la  con- 
vocation font  un  mois  de  service  supplémentaire. 

Dans  la  durée  de  service  ne  comptent  pas  les  permis- 
sions régulières  de  convalescence  de  plus  d'un  mois,  le 
temps  passé  en  prison,  en  traitement  à  l'hôpital,  à  Tinfir- 
merie  ou  à  domicile. 

m.  —  Tenue.  —  Armement. 

Après  de  longues  discussions,  la  Chambre  a  adopté 
pour  la  milice  l'armement  de  l'infanterie  grecque  et  un 
uniforme  sensiblement  analogue. 

La  tenue  comporte  :  pantalon  gris,  veste  bleue  foncée, 
képi  bleu  à  visière  légèrement  inclinée  en  cuir  vemi| 
bottes  Cretoises  blanches  en  été,  noires  en  hiver. 

Tenue  d'été  :  veste  et  pantalon  khaki. 

L'armement  est  le  fusil  Mannlicher. 

Le  fusil  Gras  a  de  nombreux  partisans  en  raison  de 
l'économie  qui  devait  en  résulter,  mais  la  majorité  a  fini 
par  se  rallier  à  la  proposition  du  gouvernement  qui 
demandait  le  Mannlicher. 

IV.  —  Encadrement. 

Les  cadres  de  la  milice  comprennent  des  officiers  et 
des  sous-officiers  hellènes  (1),  ainsi  que  des  officiers  et 
des  sous-officiers  crétois. 


(1)  Les  ofOciers  et  sous-officiers  hellènes  en  serricedaas  la  miliciv  et 


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M  MILICB  BT  GENDARM KRIE  CRÂTOISES.  N*  966. 

Les  officiers  grecs  sont  répartis  comme  suit  à  Tétat- 
major  et  dans  les  bataillons  de  la  milice  : 

A  Tétat-major  du  commandement  de  la  milice  :  1  lieu- 
tenant gérant  du  matériel  ;  1  sous-lieutenant  i  la  section 
administrative  ;  1  sous-lieutenant  à  la  section  du  recru- 
tement. 

Dans  chaque  bataillon  :  1  capitaine  commandant  k 
bataillon;  4  lieutenants  commandant  les  compagnies; 
S  sous-Ueulenants  officiers  de  peloton  ;  1  sous-lieutenant 
comptable. 

De  plus,  un  décret  du  Haut  Commissaire  a  prononcé 
le  passage  dans  la  milice  de  6  sous-lieutenants  crétois  de 
la  gendarmerie  et  de  2  adjudants. 

Une  loi  votée  par  la  Chambre,  à  la  date  du  31  octobre, 
a  sanctionné  cette  mesure,  fixé  les  règles  d*après  les- 
quelles peuvent  se  faire  ces  mutations  et  déterminé  les 
grades  attribués  aux  militaires  de  la  gendarmerie  placés 
dans  la  milice. 

Les  sous-lieutenants  et  les  adjudants  conservent  la 
dénomination  de  leur  grade,  les  brigadiers  y  sont  nom- 
més sergents-majors,  les  sous-brigadiers  sergents,  et  les 
simples  gendarmes  caporaux. 

Sur  les  114  sous-officiers  prévus  à  l'effectif  de  la 
milice,  S3  appartiennent  à  l'armée  grecque.  En  autori- 
sant Taffectation  d'officiers  grecs  À  la  milice,  les  poi»- 
sauces  ont  imposé  la  condition  que  ceux-ci  soient  rayés 
des  cadres  de  Tarmée  hellénique. 

GENDARMERIE    (1). 

Deux  lois  votées  par  la   Chambre  des   députés,  le 


dans  la  gendarmerie  Cretoise  conseryent  runiforme  de  Tarme  à  laqoeUe 
ils  appartiennent  dans  Tarinée  grecque. 
{i)  Voir  1«  semestre  1905,  p.  475. 


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N«  966.  MILICE  ET  OENDARMERIE  CRETOISES.  505 

14  octobre  1907,  ont  augmenté  Tefifectif  de  la  gendar- 
merie et  modifié  sa  répartition. 

L'effectif  de  la  gendarmerie  est  porté  à  : 

Officiers 37 

Adjudants,  dont  2  à  cheval ^ 

Brigadiers,  dont  3  à  cheval ^20 

Sous-brigadiers,  dont  3  à  cheval 86 

Gendarmes,  dont  49  à  cheval 946 

Élèves  gendarmes 20 

Soit,  officiers  ou  hommes  de  troupes i  ,255 

C'est  une  augmentation  de  plus  de  100  unités. 

Cet  effectif  comprend  Jes  officiers,  sous-officiers  et 
gendarmes  employés  dans  les  bureaux  de  recrutement, 
lesquels  sont  rattachés  aux  commandements  des  com- 
pagnies de  gendarmerie. 

La  gendarmerie  Cretoise  est  divisée  en  5  compagnies  : 
deux  d  La  Canée,  une  interne  et  une  externe,  et  une  au 
chef-lieu  des  préfectures,  à  Rethymo,  à  Candie  et  à  San- 
Nicolo  (département  de  Lassithi).  Chaque  compagnie 
est  commandée  par  un  capitaine  et  comprend  une,  deux, 
ou  trois  sous- compagnies,  des  sections  et  des  brigades 
en  nombre  variable. 

La  nouvelle  loi  sur  la  répartition  de  la  gendarmerie 
supprime  quelques  sous-compagnies  et  en  crée  de  nou- 
velles. Elle  décide  que  le  personnel  sera  réparti  entre 
les  divers  postes  proportionnellement  aux  besoins  par 
décret  du  Haut  Commissaire,  provoqué  par  le  conseiller 
de  rintérieur,  sur  la  proposition  du  commandant  de  la 
gendarmerie. 

La  gendarmerie  Cretoise  armée  jusqu'ici  du  fusil  Gras 
vient  d'être  dotée  du  fusil  Mannlicber. 

(188) 


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NOUVELLES   MILITAIRES 


amox«xt: 

ElVSBlGNBMIinr  DB  L*HTGIÈRI  DANS  L'aKHÊI  ÀlIGUISB.  —  Un  ordre 
à  Vannée  en  date  du  1*'  janTter  1908  a  réglé  de  la  manière  saWante 
l'enseignement  de  l'hygiène  dans  Tarmée  anglatie. 

Dans  les  corps  de  troupe  les  officiers  suivroaty  tons  les  aas,  on 
cours  d'hygiène.  Ce  cours  comprendra  plusieurs  oonISrences  qui  seroat 
faites  :  au  chef-lieu  du  Commandement  militaire  par  le  directeur  da 
service  de  santé  du  commandement;  dans  les  autres  garnisons  par  as 
médecin  militaire  désigné  à  cet  effet. 

Uo  Manuel  d'hygiène  militaire  a  d'ailleurs  été  distribué  à  tous  les 
officiers  intéressés. 

Les  examens  du  choix  que  doivent  subir  les  lieutenants  avant  d'être 
promus  au  grade  supérieur,  comprendront  désormais  une  intenrogatioa 
sur  l'hygiène.  Les  officiers  de  compagnie  et  d*escadron  donneront 
enx-mèmes  à  leurs  hommes  Tinstruction  d'hygiène. 

Les  cadres  des  troupes  composant  le  oorpa  d'Aldershot  recevront 
l'instruction  ci-dessus  dans  des  conditions  spéciales  et  particalièrement 
favorables,  en  raison  du  voisinage  de  VÉcole  tTftygiéne  militaire^  éta* 
Mie  dans  le  camp  : 

1^  Les  officiers  suivront  les  cours  par  groupes  de  24  au  plus.  Os 
cours  dureront  un  mois  et  se  termineront  par  des  examens  réservés 
aux  lieutenants  candidats  au  grade  supérieur; 

f^  Il  sera  formé  des  classes  de  sous-offioiers  et  d'hommes.  Ces  olasies 
comprendront  45  élèves  au  plus.  Dans  chaque  régiment  de  cavalerie, 
bataillon  d*infaoterie,  groupe  d'artillerie,  un  sous-officier  et  Luit 
hommes  devront  avoir  reçu  Tiostruction  d'hygiène; 

3*  Des  classes  spéciales  d'hygiène  seront  formées  pour  les  soos-offi- 
ciers  et  les  hommes  du  service  de  santé.  Elles  seront  de  25  élèves  ao 
plus  et  les  cours  porteront  spécialement  sur  l'hygiène  en  campagne  et 
la  stérilisation  de  l'eau. 

Dans  les  écoles,  l'enseignement  de  l'hygiène  sera  réglé  de  la  manière 
suivante  : 

A  l'École  d'état-major»  12  conférences  seront  faites  aux  élèves  par 


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^m*^ 


N*  966.  N0T7TELLBS  MIUTAIRBS.  607 

an  médedn  spécialement  désigné.  À  TÉcole  de  Woolwich  et  à  TÉcole 
de  Sandhurat  les  cours  comporteront  10  conférences  liûtes  par  un  méde- 
cin de  l'école  on  par  un  médecin  spécialement  désigné. 

A  leur  sortie,  les  élèves  auront  à  subir  un  examen  portant  sur  les 
matières  contenues  dans  le  Manuel  d'hygiène. 

A  la  mobilisation,  il  est  formé  une  commission  d'Inspection  sani- 
taire composée  d'un  officier  supérieur  d'une  arme  combattante  (prési- 
dent), d'un  officier  supérieur  du  génie  et  d'un  médecin  militaire  ayant 
rang  d'officier  supérieur.  Cette  commission  est  placée  sous  les  ordres 
du  général  en  chef. 

i^  Cette  commission  doit  s'assurer  que  le  matériel  nécessaire  au  serrice 
sanitaire  (hygiène)  de  l'armée  est  à  la  disposition  des  troupes  et  prendre 
les  mesures  nécessaires  à  son  remplacement. 

2<>  Aider  les  officiers  généraux  et  le  serrice  médical  à  maintenir  la 
santé  de  l'armée  en  coordonnant  non  seulement  l'action  des  différents 
serrices,  mais  aussi  celle  des  diverses  organisations  sanitaires  des  pays 
occupés. 

Faire  des  propositions  relatives  aux  mesures  générales  d'hygiène  et 
servir  de  commission  consultative  dans  toutes  les  questions  d'hygiène. 

Visiter  les  rassemblements  de  troupes  et  donner  aux  autorités  locales 
toutes  les  indications  voulues  au  sujet  des  mesures  sanitaires  à 
prendre. 

La  commission  doit  signaler  au  quartier  général  toutes  les  mesures 
locales  qu'elle  considère  comme  générales,  mais  qu'elle  ne  peut  prendre 
de  sa  propre  autorité. 


▲UTlUCHB-HOirORnB. 

Création  d'un  bureau  db  la  prbssb  au  ministèrb  db  la  gubrrb. 
—  Ce  bureau  a  été  créé  le  16  décembre  dernier.  U  est  dirigé  par  un 
capitaine  d'état-major,  assisté  de  deux  officiers  (I). 


NoTBS  DBS  OFFiciBRS.  —  Un  nouveau  décret  (2)  vient  de  remanier 
celui  de  1883,  relatif  aux  notes  des  officiers. 

Désormais,  ce  sera  le  Ministre  de  la  guerre  —  et  non  le  général  du 
grade  le  plus  élevée  appelé  à  apostiller  les  notes  —  qui  décidera  s'il  y  a 


{i)  Armeeblatt,  n<»  52. 

(î)  Verordnungsblatt,  8  février. 


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'  I^MF" 


608  NOUVELLES  MIUTAIRBS.  N«  966. 

lieu  de  porter  à  la  connais^aDce  de  l'officier  les  défauts  ou  insuffisance» 
-signalés  dans  ses  actes.  Ce  sera  également  lui  qui  aTÎsera  l'officier  dm 
reconnu  susceptible  d'aTancement  de  cette  décision  de  se^  chefs.  L'oni- 
cier  reste  d'ailleurs  toujours  libre  de  demander  communication  de  telle 
ou  telle  partie  de  ses  notes. 


Gavalbeib  de  la  larpwshr  AUTEiCBlBRiiB.  —  A  la  date  du  io  mirs, 
le  siège  de  l'état-major  de  la  i  ^*  brigade  de  caTalerie  de  la  landvehr  % 
été  transféré  de  Vienne  à  Wels. 

Le  général-major  von  Verer  a  été  nommé  inspecteur  de  la  caTtlerie 
de  la  landwehr  (décision  du  5  mars). 


MuTATiORS  DAR8  LB  HAUT  COHHANDIMBIIT.  —  Le  feldmaréchal- 
lieutenant  Ton  Wuicb,  président  du  Comité  militaire  technique,  i 
été  admis  à  la  retraite  et  remplacé  par  le  général- major  Zedoik  tod 
Zeldegg.  

Manœuvres  impéeulbs  en  4908.  —  Les  troupes  de  l'armée  com- 
mune participant  à  ces  manœuvres  comprendront,  au  total  :  84  batail- 
lons, 4S  escadrons,  48  batteries  montées  (12  d'obusiers  légers,  36  de 
canons),  2  groupes  d'obusîers  lourds,  14  compagnies  de  pionniers. 

En  outre,  la  houTed  fournira  trois  ou  quatre  divisions  d'infaoterie  et 
deux  brigades  de  caTalerie. 

Entre  autres  particularités,  on  doit  expérimenter,  pendant  ces 
manœuvres,  des  cuisines  roulantes,  des  automobiles  légères  pour  le 
transport  des  blessés  et  des  munitions,  des  voitures  d'un  nouveau  type 
pour  les  sections  d'aérostiers,  etc. 


CBÉ4TI0N   DE  NOUVELLIS  BATTERIES  DB  LANDWEHR  (1).  —  Huit  DOU- 

velles  batteries  montées  ont  été  créées  le  1  *'  avril  dans  la  iandwebr 
autrichienne.  Chacune  des  huit  divisions  de  landvrehr  dispose  donc 
actuellement  de  deux  batteries. 


Création   d'un  nouvel  escadron  en  Dalmatie.  —  Par  décisloo 
impériale  du  23  mars,  un  état-major  de  division,  un  second  escadron 


(i)  Neue  frète  Presse^  28  mars. 


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N*  966.  NOUVELLES  MIUTAIRBS.  509 

et  un  cadre  de  dépôt  ont  été  oréési^  à  la  date  du  1^'  aTril,  en  Dal- 
matie,  où  il  n'existait  jusqu'à  présent  qu'un  escadron  de  tirailleurs 
dalmates. 

Depuis  cinq  ans,  les  troupes  de  Dalmatie  auront  donc  été  augmen- 
tées d*un  bataillon,  d*un  escadron,  d'une  batterie  de  montagne,  de  deui 
batteries  de  forteresse. 


Nouvelle  oeganisation  de  l'artillerie  de  campagne  et  de 
MONTAGNE.  —  Le  Verordnungsblatt  du  14  avril  a  publié  les  m  Disposi- 
tions organiques  provisoires  »  pour  l'artillerie  de  campagne  et  de  mon- 
tagne. C'est,  à  peu  de  chose  près,  la  réalisation  du  projet  précédem- 
ment signalé  dans  la  Bévue  (i). 

Toutefois,  il  convient  de  noter,  par  rapport  à  ce  projet,  les  modifi- 
cations suivantes  : 

V  Les  régiments  montés  ne  se  désignent  plus  sous  le  nom  de  u  divi- 
sionnaire »  ou  «  de  corps  »,  mais  sous  celui  de  régiment  «  de  canons  » 
ou  u  d'obusiers  légers  »  ; 

2®  Les  24  batteries  à  cheval  sont  réunies  en  8  groupes  formant  corps  ; 

3"  Lei  12  batteries  de  montagne  de  Bosnie-Herzégovine  et  de  Dal^ 
inatie  sont  réunies  en  3  régiments-, 

4<>  Les  anciennes  directions  d'artillerie  dlnnsbrûck  et  de  Sarajevo 
deviennent  les  1'*  et  2^  brigades  d'artillerie  de  montagne,  chacune  à 

3  régiments  ; 

5^  Les  2  batteries  montées  à  voie  étroite  sont  armées  non  avec  des 
canons,  mais  avec  des  obusiers  de  104  millimètres  et  sont  désignées 
sous  le  nom  de  «  batteries  d'obusiers  de  montagne  »  ; 

6^  A  quatre  des  cinq  groupes  d'artillerie  lourde,  seront  rattachés 

4  groupes-cadres  analogues,  comprenant  chacun,  en  temps  de  paix, 
3  officiers,  48  hommes,  25  chevaux,  2  pièces  ; 

"t^  Les  14  brigades  d'artillerie  de  campagne  comprennent  les  régi- 
ments montés  (canons  ou  obusiers  légers),  les  groupes  à  cheval  et  les 
groupes  d'obusiers  lourds  ; 

8®  Les  régiments  montés  ou  de  montagne,  les  groupes  lourds  dépen- 
dent, par  l'intermédiaire  du  commandant  de  la  brigade  d*artillerie,  des 
commandants  des  divisions  d'infanterie  ;  les  groupes  à  cheval  dépendent, 
dans  les  mêmes  conditions,  des  commandants  des  divisions  ou  brigades 
de  cavalerie  ;  les  batteries  de  montagne  peuvent  aussi  être  rattachées 
aux  brigades  de  montagne. 

L'artillerie  de  campagne  ou  de  montagne  austro-hongroise  comprend 
donc  désormais  : 

(1)  Voir  1*'  semestre  1908,  p.  214. 


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540  NOinrSLLBS  MILITAIRK8.  N*  966. 

<•  Dans  r armée  commune  : 
At  régiments  de  canons  à  4  batteries  de  4  pièces  (!)  (76*",5).- 
14  régiments  d*obusiers   légers  à  4  batteries  de  4  pièces  (1) 
(104  millimètres)  ; 
8  groupes  à  cheTal  à  3  batterie:!  de  4  pièces  (76b*,5)  ; 
5  groupes  d'obusiers  lourds  :  3  de  3  batteries  de  2  pièces  (S) 
et  2  de  3  batteries  de  4  (15  centimètres)  ; 

4  groupes-cadres  d'obusiers  lourds  ; 

5  régiments  de  montagne  à  4  batteries  de  canons  de  4  pièces 

(72»-,5); 
1  régiment  de  montagne  à  3  batteries  de  canons  de  4  pièces 
(72™",5)  et  2  batteries  d'obusiers  à  voie  étroite  de  4  pièces 
(104  millimètres); 

2<*  Dans  la  landwehr  autrichienne  : 
1 6  batteries  de  canons,  dont  le  nombre  doit  être  doublé  en  1910. 


BBLGIQUS. 


Lb  nouyiau  canon  dk  campagnb.  —  D'après  la  Belgique  mUitaire 
du  26  janyier,  la  distribution  du  canon  de  campagne  de  75  millimètres 
à  tir  rapide  Ta  commencer  incessamment. 

On  sait  (3)  que  ce  canon,  système  Erupp,  à  boudiers  et  siège  d'es- 
sieu, a  été  construit  en  grande  partie  en  Belgique,  par  les  usines 
Gockerill,  après  un  concours  auquel  participèrent  les  maisons  Krapp, 
Saint-Chamond  et  Gockerill. 

u  D'après  les  stipulations  du  concours,  la  commande  do  nouveaa 
matériel  devait  être  confiée  à  Tindustrie  belge.  Les  bénéfices  assignés 
à  la  firme  étrangère  yictoriense  devaient  consister  en  une  commande 
d*au  moins  2,000,000  de  francs,  portant,  pour  la  maison  Empp,  sur 
les  appareils  de  frein,  et,  pour  le  surplus,  sur  la  quantité  Touloe  de 
shrapnels  avec  fusée  à  double  effet  (4).  » 

Le  concours  se  termina  au  début  de  1906  par  le  succès  de  la  maison 
Krupp.  Les  essais  durèrent  toute  l'année  1906.  Ce  ne  fut  qu*alors  qu'on 
put  «  arrêter  définitiTement  toutes  les  parties  du  système  et  en  entre- 


(1)  6  en  temps  de  guerre. 

(2)  4  en  temps  de  guerre. 

(3)  Voir  1"  semestre  1906,  p.  499. 

(4)  Belgique  militaire,  26  janvier. 


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N«  966.  NOUTBLLBS  MIUTAIIIBS.  511 

prendre  la  fabricatioD  active  et  eontinue Une  Boizantaine  de  mai- 
sons belges  et  nos  établissements  militaires  contribuèrent  à  ce  résultat, 
par  la  mise  en  œuvre  de  leurs  spécialités  et  la  fourniture  d'accessoires 
aux  usines  Gockerill  qui,  outre  Tusinage  des  parties  métalliques,  mon- 
tèrent toutes  les  pièces  et  constituèrent  les  voitures  (1)  ». 

La  distribution  du  nouveau  matériel  se  fera  aux  34  batteries  de 
campagne  de  la  façon  suivante. 

On  remettra  à  chacune  déciles  une  pièce  complètement  équipée, 
pour  pouvoir  faire  Tinstruction  du  personnel;  les  cinq  autres  pièces  de 
chaque  batterie  lui  seront  données  ensuite,  avec  le  reste  de  ses  voitures. 

Le  réarmement  complet  doit  être  terminé  en  1908.  La  construction 
et  la  distribution  aux  batteries  du  canon  de  75  millimètres  auront  donc 
été  conduites  très  rt^idement. 

La  mise  en  service  de  ce  nouveau  matériel  conduira  peut-être  à  une 
réorganisation  de  Tartillerie  de  campagne  belge  (2). 

Actuellement,  celle-ci  se  compose  de  quatre  régiments,  de  sept  ou  huit 
batteries  montées  à  six  pièces,  affeclés  en  temps  de  guerre  aux  quatre 
divisions  d'armée.  Deux  de  ces  régiments  comprennent  en  outre  chacun 
deux  batteries  à  cheval  à  six  pièces,  destinées  aux  deux  divisions  de 
cavalerie. 

La  réorganisation  projetée  porterait  le  nombre  des  batteries  à  qua- 
rante-huit ;  le  personnel  nécessaire  serait  obtenu  par  prélèvement  sur 
les  autres  armes,  si  les  Chambres  restent  hostiles  à  une  augmentation 
du  contingent. 

GOKTINGBNT  POUE  1908.  —  Le  contingent  de  la  levée  de  milice, 
pour  1908,  est  6xé  à  13,300  hommes  (loi  du  21  décembre  1907). 


BuDGBT  DB  Là  GUERRE  POUR  1908.  —  La  loi  du  5  février  a  fixé  le 
budget  de  la  guerre  pour  1908  aux  chiffres  ci-après  : 

Dépenses  ordinaires 50,551 ,274  \     -7  h^  «71  f- 

Dépenses  exceptionneUes 6,565,700  j     ^'>"^»^'*  ^^• 

Le  budget  de  la  gendarmerie  s'élève  à 8,854,428 

Le  total  général  est  donc  de 65,971,402  fr. 


(1)  Belgique  mUiiaire,  26  janvier. 

(2)  Voir  2*  semestre  1907,  p.  287. 


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512  MOirVBLLBB  M IUT1IRB8.  N*  966. 

iKDBmriTfiS  D8  DftPLACaMBNT  DBS  0FFICIBB8.  —  Dn  DOUTeaa  règle- 
meot  a  élé  mis  en  vigueur  le  i*'  mare.  Il  consacre  de  nombreiues 
améliorations  :  augmeutatiou  du  taux  des  indemoitég,  élargissement  dn 
droit  aux  indemnités  etc.  (I). 


Abmbmbnt  db  Là  gaedb  civique.  —  D'après  la  presse  belge  (2), 
les  deux  régiments  d'infanterie  de  la  garde  ciTÎque  de  Bruxelles  reœ- 
Traient  incessamment  le  fusil  Mauser,  de  7™™,65.  On  sait  que  la  garde 
civique  est  encore  armée  en  partie,  avec  le  fusil  Gomblain,  de  il  milli- 
mètres. 


NouYBLLE  OBGANiSATiOif  DU  SuNB-FAiiG-TOUÉ.  —  Depuis  quelque 
temps  le  Mini:itère  de  la  guerre  chinois  8*était  préoccupé  d'apporter  an 
peu  plus  d*uniformité  dans  l'organisation  des  force  de  Sune-fangtoui 
(police)  chargées  de  maintenir  l'ordre  à  l'intérieur  des  proTÎnces  et  de 
protéger  les  lignes  de  communication. 

Un  édit  impérial  du  15  septembre  1907,  publié  récemment  yieotde 
codifier  les  différentes  mesures  déjà  prises  dans  ce  but. 

Cet  édit  pose  en  principe  que  l'armée  nationale,  le  LourKiun^  doitu 
consacrer  exclusÎTcment  à  la  préparation  à  la  guerre  et  être  déchargée, 
dans  la  mesure  du  possible,  du  maintien  de  l'ordre  local  qui  doit 
incomber  &  des  troupes  proTinciales  dépendant  des  Tice-rois  et  gou?er- 
neurs. 

Ces  troupes  seront  placées  cependant  sous  le  contrôle  supérieur  du 
Ministre  de  la  guerre  qui  pourra  les  faire  inspecter  par  des  déléguée  de 
Pékin. 

En  cas  de  guerre»  elles  passeront  sous  les  ordres  des  commandints 
des  troupes  de  Lou-Kiun  et  coopéreront  aux  opérations  de  campagne 
se  déroulant  sur  le  territoire  où  elles  sont  normalement  stationnée!. 

Le  Sune-fang-toué  detra  avoir  un  armement  uniforme  dans  chaqae 
province  ;  il  exécutera  des  grandes  manœuvres  tous  les  deux  ans.  H  as 
comprendra  que  des  bataillons  d'infanterie  (ying)  et  des  escadrons  de 
cavalerie  (tchi). 

L'effectif  du  bataillon  est  fixé  à  301  officiers  et  hommes  de  troupe 


(1)  Belgique  militaire,  1«'  marp. 

(2)  Ibid,,  6  mars. 


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N*  966.  NOUVELLES  M IUTAIRB8.  543 

répartis  en  trois  compagnies;  celui  de  Tescadroa  à  181  hommes  et 
133  chevaux  groupés  en  trois  pelotons. 

Les  hommes  de  troupe  seront  pris  dans  les  anciennes  formations 
parmi  les  sujets  les  plus  robustes  âgés  de  plus  de  20  ans  et  de  moins 
de  35  ans. 

Dans  chaque  province,  on  groupera  les  bataillons  et  escadrons  en 
cioq  (I)  détachements  ou  /ou,  de  dix  unités  au  maximum  et  commandés 
chacun  par  un  colonel. 

L'édit  du  15  septembre  est  déjà  en  voie  d'exécution  dans  les  diffé- 
rentes provinces.  Il  ne  vise  pas  les  troupes  de  police  fluviale  et  la 
flottille  du  Yang-tseu,  mais  il  s'applique  aux  milices  de  la  Mongolie. 

Détail  des  effectifs. 

État-major  de  détachement  (lou)  :  4  colonel,  1  offlcier  adjoint,  i  offi- 
cier d'intendance,  1  secrétaire,  2  scribes,  2  ordonnances,  14  hommes 
d'escorte,  2  cuisiniers.  Total  :  24. 

Bataillon  d'infanterie,  —  Bataillon  organisé  en  trois  compagnies  (chao) 
de  8  escouades  (peung)  de  9  hommes  de  troupe  combattants  :  1  com- 
mandant de  bataillon,  3  capitaines,  3  lieutenants  (I  par  compagnie), 
24  sous-officiers,  216  soldats,  1  secrétaire,  5  scribes,  1  sous-officier 
clairon,  6  soldats  clairons,  1  sous-officier  d'escorte,  16  soldats  d'escorte, 
24  cuisiniers.  Total  :  301. 

Escadron  de  cavalerie,  —  1  commandant,  3  capitaines,  3  lieutenants, 
42  sous-officiers,  108  soldats,  1  secrétaire,  5  scribes,  1  sous-officier 
trompette,  6  trompettes,  1  sous-officier  d'escorte,  16  soldats  d'escorte, 
13  cuisiniers,  12  mafous  (palefreniers).  Total  :  181. 

Insignes  de  grade,  —  Commandant,  5  galons;  commandant  en 
second,  4  galons;  capitaine,  3  galons;  lieutenant,  4  galon. 


BMPIRE  ALUiMAIVD. 


Cours  de  tie  pour  officiers  GfiNfiRAUx  et  supérieurs  de  l'artil- 
lerie A  PIED.  —  Un  ordre  de  Cabinet  du  24  octobre  1907  prescrit  : 

1<»  Qu*un  général  de  l'artillerie  à  pied  sera  désigné  pour  suivre  cha- 
cun des  cours  d'information  pour  officiers  généraux  qui  ont  lieu  à 
l'École  de  tir  de  l'infanterie  et  à  l'École  de  tir  de  l'artillerie  de  cam- 
pagne ; 


(1)  Avant,  arrière,  droite,  gauche,  centre» 

33 


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514  NOtJTBLLBS  MlUTAmBS.  If96(. 

2*  Qa*aii  comma&^iit  4e  régiment  et  deux  coamandants  de 
bataillon  de  rartillerie  à  pied  gèrent  désignés  pour  suitre  ehaci»  An 
cours  pour  ofieiers  anctens  qui  oM  lieu  à  FÉecle  de  tir  de  rartilkrie 
de  campagne. 

Cette  mesure  a  pour  but  d'assurer,  par  Tuniformité  d'instnwtioo  des 
ofAeiers,  la  liaison  de  TaftiHerie  à  pied  avne  les  autres  armes,  prêcoiù- 
•ée  par  les  nouveaux  règlemoats.  En  outre,  afin  de  foire  eanniltre 
aux  officiers  généraux  des  autres  armes  les  effets  du  matériet  d'artil- 
lerie lourde  de  eampi^^e,  le  même  ordre  de  Cabinet  présent  qee,  pen- 
dant la  durée  de  leur  Oovrs  d'information  4  l'École  de  tir  de  Tartillflie 
de  uampagno,  les  olicien  généraux  assistoroni  à  quelques  tirs  d'instm^ 
tion  à  l'Ecole  de  tir  de  l'artillerie  à  pied. 


Noutnxi  lumnoN  pour  ix  tir  nÉnuiT.  —  Une  décision  ministé- 
rielle du  22  janTÎer  1908  prescrit  la  mise  en  sertice  d'une  cartoaehe 
pour  le  tir  réduit,  dite  modèle  1907  (Zietmuniiian  07)  qui  reupUce 
Tancienne  caiioucbe  modèle  1888. 

La  nouvelle  uaiinîtion  peut  être  tirée  atec  les  fusils  et  earalMKS  eo 
serrice  et  ne  nécessite  plus,  comme  TaDcienne,  l'emploi  de  fasik  et  de 
carabines  ^>éciaux  pour  riostrnction  de  pointage. 


Préparation  dbs  officiers  aux  fonctions  de  jugb  miutaiu.  - 
La  presse  annonce  qu'à  l'avenir  tous  les  officiers  désignés  pour  fiire 
partie  des  conseils  de  corps  {Siandgerichi),  juridiction  inférieure  de  la 
Justice  militaire,  seront  avisés  de  cette  désignation  trois  mois  à  rsTtncd 
afin  de  pouvoir  se  préparer  à  leurs  fonctions.  On  leur  donnera  les  faci- 
lités nécessaires  pour  assister  aux  débats  des  tribunaux  militaires  de 
leur  garnison,  notamment  à  ceux  des  conseils  de  guerre.  Enfin,  le^ 
conseillers  de  justice  militaire,  rattachés  aux  conseils  de  guerre  de» 
divisions,  feront  semestriellement,  aux  rapporteurs  et  aux  juges  à& 
conseils  de  corps,  des  conférences  dans  lesquelles  seront  discales  le» 
divers  cas  de  cassation  dont  auront  été  l'objet  les  jugements  prononcés 
par  la  juridiction  inférieure.  Ces  mesures  ont  pour  but  de  diaÛDuer  ces 
cas  de  cassation,  qui  étaient  très  nombreux  jusqu'ici,  par  suite  <te 
l'ignorance  des  questions  de  droit  et  de  procédure  dans  laquelle  » 
trouvaient  les  présidents,  juges  et  commissaires  du  Gouvernement  de 
ces  conseils  de  corps,  composés  en  totalité  d'officiers  à  l'exelusioa  de 
tout  juriste. 


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N*  966.  NOUVELLES  MILITAIRES.  645 

Lb  nouveau  eèglkmbnt  du  train.  —  Un  nouveau  règlement  de 
manœuvres  pour  le  train  vient  de  paraître  à  la  date  du  19  décembre 
1907,  remplaçant  le.  projet  de  règlement  du  8  décembre  1904. 

Ce  nouveau  règlement  comprend  cinq  parties  : 

i*  Instruction  à  pied,  emploi  du  sabre  à  cheval;  ; 

2«  Défense  des  colonnes  ; 

3*  Instruction  des  voitures  attelées  ; 

4»  Exercices  de  guerre; 

5^  Revues  et  honoeurs. 

I*^  partie.  —  «  La  manœuvre  à  pied  doit  être  limitée  au  minimum 
indispensable  pour  Tinstruction  de  l'homme  isolé,  pour  le  maintien  de 
la  discipline  et  pour  les  nécessités  du  service  de  place  et  des  revues.  » 

L'instruction  individuelle  est  donc  la  préoccupation  principale; 
récole  de  compagnie  n'est  qu'un  moyen  d'obtenir  la  cohésion  de  la 
troupe  ;  la  réunion  des  compagnies  en  bataillon  ne  se  fait  que  pour  les 
revues. 

11^  partie.  —  Le  nouveau  règlement  introduit  ici  —  en  les  rédui- 
sant et  les  simplifiant  —  les  méthodes  du  règlement  d'infanterie  de 
ld06. 

Les  unités  du  train  doivent  pourvoir  elles-mêmes  à  leur  sûreté  en 
marche,  au  cantonnement,  au  bivouac  puisque  ce  n'est  qu'en  de  rares 
occasions  qu'un  soutien  leur  est  affecté;  par  contre  il  ne  faut  pas 
perdre  de  vue  dans  l'instruction  que  le  train  n'aura  en  général  à  se 
servir  de  ses  carabines  que  pour  sa  défense  propre. 

i/i*  partie,  —  Se  subdivise  en  école  de  conduite  des  voitures  et 
manœuvres.  Elle  reproduit  les  dispositions  anciennes  en  les  groupant 
un  peu  différemmant. 

La  /V«  partie  au  contraire  donne  au  nouveau  règlement  son  carac- 
tère par  les  considérations  générales  qu'elle  présente  et  qui  s'inspirent 
d'ailleurs  des  prescriptions  similaires  du  règlement  d'infanterie. 

u  Les  exercices  de  guerre,  dit  l'alinéa  214,  donnent  au  train  son  apti- 
tude à  la  guerre  et  instruisent  tout  le  personnel,  officiers,  sous-officiers, 
hommes  de  troupe,  aux  fonctions  qui  lui  incombent  en  campagne.  » 

Avant  tout  il  faut  que  chacun  se  convainque  que  dans  les  tâches  si 
variées  en  face  desquelles  il  peut  se  trouver,  il  doit  chercher  ses 
mesures  non  pas  dans  la  comparaison  avec  un  modèle-type  mais  dans 
l'examen  des  circonstances  présentes. 

«  La  tendance  à  obtenir  par  des  moyens  factices  la  régularité  et 
l'uniformité  dans  les  manœuvres  est  à  combattre  partout  —  plus  les 
incidents  se  présentent,  plus  l'instruction  en  profite,  plus  la  valeur  de 
l'initiative  personnelle  se  fait  sentir.  —  Les  manœuvres  se  déroulant 
dans  un  ordre  fixé  à  l'avance  sont  interdites  (art.  216).  » 


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516  NOUYBLLBS  MILITAIRBS.  N*  966. 

Ces  exercices  comprennent  la  formation  des  unités  du  train  sur  1^ 
pied  de  guerre,  Texéeution  de  longues  marches,  la  conduite  à  tenir  en 
cas  d*attaque,  te  serrice  de  si^reté  en  marche,  l'occupation  des  cantoii- 

nements  et  bivouacs,  les  opérations  de  ravitaillement ;  ils  sont 

difficiles  à  organiser  si  l'on  tient  compte  des  faibles  effectifs  en  cheTaui 
du  temps  de  paîx,  aussi  sera-t-il  nécessaire  de  flgurer  par  des  csTalien 
avec  fanions  les  éléments  manquants. 

Tous  les  lieutenants  de? ront  successivement  passer  par  l'emploi  de 
chef  de  colonne,  tous  les  capitaines  par  l'emploi  de  chef  d'écheloo. 

Pour  l'exécution  de  ces  exercices,  il  faudra  partir  d'une  situation  de 
guerre  simple,  assigner  une  mission  très  nette  ;  il  faudra  fréquemmeol 
représenter  l'ennemi,  enfin  il  y  aura  lieu  de  quitter  la  garnison  pour 
plusieurs  jours,  de  manière  à  opérer  en  pays  relativement  inconoo. 

De  cette  partie  du  noureau  règlement  se  dégage  non  seulement  la 
nécessité  pour  le  train  de  se  plier  le  plus  possible  aux  conditions  de  U 
guerre,  d'exercer  les  officiers  des  réserves  aussi  bien  que  de  l'aetiTe  à 
leurs  fonctions  si  variées,  mais  encore  la  tendance  à  se  suffire  à  lai- 
même,  indépendamment  des  autres  armes. 


MoDincATiONS  À  l'organisation  de  l'arméb.  —  L'étude  du  badget 
de  la  guerre  de  l'Empire  allemand  pour  l'exercice  1908,  qui  sert  pro- 
chainement publié  par  la  Revue,  indiquera  les  principales  modifications 
apportées  par  la  loi  de  finances  à  l'organisation  de  l'armée.  Toutefois, 
il  est  intéressant  de  signaler  dès  maintenant  les  créations  nouvelles 
ordonnées  par  cette  loi  et  édictées  à  la  date  du  31  mars  dernier.  Les 
plus  importantes  sont  les  suivantes  : 

Il  est  créé  h  la  date  du  1»  avril  1908  : 

1*  Au  Ministère  de  la  guerre,  une  nouvelle  section,  dite  «  section 
des  communications  »  ; 

2*  Au  bataillon  d^aérostiers,  à  Berlin,  une  troisième  compagnie,  dite 
u  compagnie  d'expériences  ». 

11  sera  créé  à  la  date  du  1«'  octobre  1908  : 

1»  Un  état-major  de  brigade  de  cavalerie  (39«)  à  Colmar,  pour  la 
39*  division  d'infanterie,  qui  ne  possédait  jusqu'ici  qu'un  seul  régiment. 
Cette  brigade  se  composera  du  régiment  de  dragons  u9  14  et  du  régi- 
ment de  chasseurs  à  cheval  u^  3,  stationnés  tous  deux  à  Colmar; 

2<^  Un  régiment  de  cavalerie  à  effectif  fort,  à  Mulhouse,  dénommé 
«  régiment  de  chasseurs  à  cheval  n9  5  ».  Ce  régiment  remplacera,  à 
la  29'  brigade  de  cavalerie  (Mulhouse),  le  régiment  de  dragons  n*  14i 
qui  passe  h  la  39*  brigade; 

3*  Un  bataillon  de  pionniers  à  Cologne,  qui  reçoit  la  dénomioation 
de  «  1*'  bataillon  de  pionniers  westphaliens  n<>  24  »; 


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N«  966.  NOUVELLES  MILITAIRES.  517 

4^  Un  étatrmajor  de  régimeDt  de  pionniers  (Commandement  des 
pionniers  du  Y1I«  corps  d'armée)  à  Cologne,  subordonné  à  la  3*  Ins- 
pection de  pionniers  et  comprenant  les  bataillons  de  pionniers  n^*  7 
et  24. 

li  sera,  en  outre,  créé  en  Saxe  un  troisième  bataillon  à  effectif  faible 
au  HT  régiment  d*i|ifanterie  (Dresde). 


Nouvelle  tenub  de  campagne  de  la  cavalebib.  —  Une  nouTelle 
tenue  de  campagne  pour  la  cavalerie  a  été  mise  en  serrice,  à  titre 
d'essai,  au  régiment  des  hussards  de  la  Garde  du  corps,  à  Potsdam.  La 
presse  donne  à  ce  sujet  les  renseignements  suivants  : 

L'habillement  est  de  couleur  gris  vert  et  coupé  en  forme  de  vareuse. 
Les  différentes  pièces  d'équipement  sont  en  cuir  bruni.  Le  sabre  est 
remplacé  par  un  court  sabre-baïonnette,  conformément  aux  enseigne- 
ments tirés  des  expéditions  dans  le  sud-ouest  africain.  Le  ceinturon  est 
remplacé  par  une  ceinture  à  cartouchières.  La  carabine,  fixée  jusqu'ici 
à  la  selle,  sera  désormais  portée  en  bandoulière.  La  lanse  est  conser- 
vée, mais  les  fanions  sont  supprimés.  La  coiffure  comportera,  à  l'avenir,' 
une  casquette  avec  jugulaire. 


Camp  d'iustruction  pour  le  IIP  corps  d'armée  bavarois.  —  Le 
nouveau  camp  d'instruction  du  III^  corps  bavarois  reçoit  la  désignation 
de  Ci  camp  d'instruction  de  Grafenwôhr  i>.  Il  y  est  installé,  à  partir  du 
i«'  avril  1908,  une  administration  de  garnison. 

Grafenvirôhr  est  situé  dans  le  Haut-Palatinat,  au  Sud-Est  deBayreuth. 


Manoeuvres  bn  terrain  varié  pour  les  garnisons  des  grandbs 
VILLES.  —  L'administration  militaire  et  celle  des  chemios  de  fer  sont 
autorisées  à  s'entendre  pour  la  mise  en  marche  de  trains  militaires 
spéciaux,  à  tarif  réduit,  destinés  à  transporter  à  une  station  voisine  les 
corps  de  troupes  qui  tiennent  garnison  dans  les  grandes  villes,  afin  de 
leur  permettre  de  manœuvrer  plus  fréquemment  en  terrain  varié  ou 
dans  les  camps  d'instruction.  Ces  dispositions  ne  se  rapportent  pas  aux 
manœuvres  dans  les  camps  d'instruction  qui  tiennent  les  troupes  éloi- 
gnées de  la  garnison  pendant  un  temps  assez  long  :  il  s'agit  unique- 
ment des  exercices  qui  ne  peuvent  être  exécutés  avec  intérêt  dans  le 
voisinage  même  de  la  garnison,  en  raison  du  développement  progressif 
de  la  culture  dans  cette  zone. 


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518  NOUVELLES  MILITAIRBS.  N*966. 

Le   «  ScHBflBNFnifROHB  »   DANS    L*ÀBHÉK  ALLEHAHDB.  —  D'après  1& 

prefse  allemande,  chaque  batterie  de  campagne  possède  actuellement  one 
Jumelle  à  prismes  à  charnières,  dite  «  Scherenferarobr  ».  Il  en  eit  de 
même  de  chaque  élat-major  de  groupe  et  de  chaque  état-major  de 
régiment.  Dans  peu  de  temps,  les  états -majors  des  dÎTisions  et  des 
corps  d*armée  doivent  en  être  également  pourras. 

Le  <f  Scberenfernrohr  »  comporte,  en  dehors  d*un  système  de  deux 
oculaires,  deux  tubes  de  jumelles  longs  d'enTÎron  SO  centimètres  ï 
l'extrémité  desquels  se  trouvent  les  objectifs.  Ces  tubes,  mobiles  cha- 
cun autour  de  l'axe  optique  de  l'oculaire  qui  lui  correspond  peuvent 
donc  occuper,  dans  un  même  plan,  toutes  les  directions  possibles  Tun 
par  rapport  à  l'autre. 

Les  deux  positions  extrêmes  sont  les  suivantes  : 

i*  L<es  deux  tubes  sont  places  horixontalement. 

Les  objectifs  sont  alors  à  leur  maximum  d'écartement,  environ  ds 
mètre  ;  par  suite  de  cet  écartement,  l'image  vue  dans  les  oculaires 
donne  une  très  forte  impression  de  relief;  elle  est  siéréoseopique ti 
on  peut  y  distinguer  nettement  les  différents  plans. 

2o  Les  deux  tubes  sont  placés  verticalement  et  à  leur  maximum  de 
rapprochement  ;  ils  sont  parallèles  Tun  à  Tautre  et  les  objeeUls  sont 
alors  à  leur  écartement  minimum,  égal  à  celui  des  oculaires  ;  lorsque 
l'observateur  regarde  dans  la  lunette  les  objectifs  sont  placés  à  environ 
50  centimètres  au-dessus  des  oculaires;  cette  disposition  permet  d'ob- 
server le  terrain  en  se  plaçant  derrière  un  obstacle  (mur,  levée  de 
terre),  dont  la  hauteur  n'est  pas  supérieure  à  celle  des  objectifs  au-des- 
sus du  soL 

Le  grossissement  de  l'instrument  est  égal  à  10. 

Le  <r  Scberenfernrohr  »  est  installé  sur  un  trépied  et  constitue,  pour 
les  unités  d'artillerie,  l'analogue  de  notre  lunette  de  batterie. 

Chacun  des  instruments  délivrés  aux  batteries  possède,  dans  un  des 
oculaires,  un  micromètre  destiné  à  mesurer  les  hauteurs  d'édatemeot. 
Il  possède  également  un  dispositif  permettant  de  mesurer  les  angles  de 
site. 


NouTELLB  MUNITION  D'BiBRacB  (abtillbbib).  —  Des  renseigD^ 
ments  de  presse  font  connaître  que  plusieurs  régiments  d'artillerie  de 
campagne  doivent  recevoir,  pour  l'expérimenter,  une  nouvelle  eir* 
touche  d'exercice  (Manôverkartuschen).  Les  essais  seraient  aussi  conti- 
nués pendant  les  prochaines  manœuvres  d'automne. 

La  nouvelle  cartouche,  sensiblement  plus  courte  que  l'ancienne, 
serait  fermée  par  un  courercle  en  carton  (Pressspandeckel).  Une  noo- 
Telle  espèce  de  poudre  y  serait  également  employée.  Rappelons  qoe 


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N»  966.  NOUYSLU»  MIUTAIEBS.  5^9 

raneienne  cartouche  était  fermée  par  uq  disque  en  aluminium  et  con- 
tenait de  la  poudre  en  tubes  (HaDATenr<UkreDpuWer). 

Les  ayantages  qu'on  trouTcrait  à  cette  substitution  seraient  de  deux 
sortes: 

1o  II  deviendrait  possible  d'emporter,  sons  le  même  Tolume,  18  car- 
touches du  nouveau  modèle  au  lieu  de  12  de  Tancien  ; 

2®  Au  moment  du  tir,  le  couTcrde  en  carton  est  immédiatement 
réduit  en  miettes,  et  Ton  éviterait  ainsi  les  chances  d^accident  dues  à 
la  projection  de  certaines  parcelles  du  disque  en  aluminium  de  Tan- 
cienne  cartouche. 


RtPABTITION    m    RÉSEAU    #BRRÉ    ÀLLUlAIfD    limtB    LBS    DIYBRSBS 

GOHMissiONs  DR  UGNBS*  —  Le  tableau  donné  en  1906  dans  la 
Bévue  (I)  est,  d'après  les  indications  de  VArmee-Verordnwigsblatt  (2), 
à  modifier  ainsi  qu'il  suit  : 

Commission  Kj  (Munich)  :  chemins  de  fer  du  royaume  de  Bavière 
(Directions  d'Augsbourg,  à  l'eiception  des  sections  de  Memmingea  et 
Hergatz  à  la  frontière  wurtembergeoise,  de  Munich  ;  section  Ulm  — 
frontière  baTaroise,  des  chemins  de  fer  du  royaume  de  Wurtemberg)  ; 

Commission  K^  (Munich)  :  chemins  de  fer  du  royaume  de  Bavière 
(Directions  de  Nuremberg,  Ratisbonne,  Wunbourg,  k  rexoeption  des 
sections  Nôrdlingen  —  frontière  wurtembergeoise  et  Amorbaoh-MIlten- 
berg  ;  section  Crailsheim  —  frontière  bavaroise  des  chemins  de  fer  du 
royaume  de  Wurtemberg]  ; 

Commission  T  (Magdebourg)  :  Direction  de  Nagdebourg»  moins  la 
section  de  Lobourg^Altengrabow  ; 

Commission  U,  créée  .en  1908  (Halle*«ur^la-Saale)  :  Direction  de 
Halle,  moins  la  section  Rôderau-Zeithain. 


COKSTRCCnOIV  d'un   ROUViAU   PONT  SUR    LE   RhIN   A  RUHRORT.    — 

D'après  la  Zeitung  des  Vereins  deuUcher  Eisenkahnverwaltungtn  (3), 
un  nouveau  pont  de  chemin  de  fer  doit  être  construit  sur  le  Rhin,  à 
Ruhrort. 


(1)  Voir  2*  semestre  1906,  p.  74. 

(2)  Voir  n»  8  du  !•'  avril  1908. 

(3)  Numéro  du  11  avril. 


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520  NOUVELLES  MILITAIRES  M*  966. 


B8PA6NB 

MooinCÀTiONB  APPORTfifiS  AUX  EFFECTIFS  DB  PAIX.  —  Par  suite  de  11 
réduction  de  Teffectil  budgétaire  (1),  la  composition  namérique  d«s 
diverses  unités  de  l'armée  vient  d'être  modifiée  par  ordre  rojtl  du 
30  janvier  et  a  été  fixée  aux  chiffres  suivants  pour  chacune  des  armes 
et  services  : 

Hommes.  Cbevaoïi. 

Troupes  de  la  Maison  du  Roi 425  152 

(Péninsule 33,i07  S42 

Afrique 7,940  63 

Baléares 2,925  31 

Canaries 1,745  31 

Cavalerie i2,236  H,091 

Artillerie 13,066  5,366 

Génie 4,«73  5îO 

Administration 1,534  432 

Santé 911  615 

Milices  volontaires  (CeuU  et  Melilla) 318  67 

Brigade  d'ouvriers  et  de  topographes 420  » 

Plantons  du  ministère 318  » 

Écoles 852  613 

Totaux 70,070       19,323 

Un  décret  du  7  février  a  également  fixé  les  nouveaux  effectifs  pour  le 
corps  des  carabiniers  qui  doit  comprendre  :  89  officiers  supériean, 
589  subalternes  et  14,293  hommes  de  troupe. 


HOU.ANDB. 


Création  d'on  Conseil  de  défensb.  —  Par  un  arrêté  royal  do 
16  avril  1908,  un  Conseil  de  défense  a  été  institué  pour  donner  son  avis 
sur  tout  ce  qui  concerne  les  intérêts  des  armées  de  terre  et  de  mer 
ainsi  que  tous  les  autres  moyens  défensiCs  de  l'État. 

Ce  Conseil  comprend  :  le  chef  d'état-major  général  ;  les  commandants 
des  places  d'Amsterdam  et  du  Helder,  ceux  des  Bouches  de  la  Meuse 
et  du  flaringvliet;  le  chef  d'état-major  de  la  marine;  les  inspecteurs 


(1)  Voir  1"  semestre  1908,  p.  310. 


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N*  966.  NOUVELLES  MILITAIRES.  521 

des  différentes  armes  ;  le  directeur-commandant  de  la  marine  à  Amster* 
dam;  quatre  membres  non  militaires,  à  nommer  par  la  Reine. 

Le  Conseil  est  dinsé  en  trois  sections  :!'*  section  :  intérêts  généraux 
de  la  défense;  1^  section  :  questions  concernant  Farmée  de  terre; 
3*  section  :  questions  concernant  la  marine. 

Les  Ministres  de  la  guerre  et  de  la  marine  ont  le  droit  d'assister  aux 
délibérations  de  la  i'*  section  ;  le  Ministre  de  la  guerre  a  seul  le  droit 
d'assister  aux  délibérations  de  la  2*  ;  celui  de  la  Marine,  aux  délibéra- 
tions de  la  3'.  Ils  sont  alors,  de  droit,  présidents  de  la  section  et  y  ont 
Toix  délibératiye. 


ITAI.IS. 

RBfVFORGBlIBIfT    DBS    GABNISONS    SUR   LÀ   FBONTIÈRB   ORIBNTALB.  ~ 

A  Toccasion  du  départ  des  troupes  alpines  pour  leurs  emplacements 
d'été,  VEsercito  italiano  du  1*'  mai  signale  le  départ  définitif  de  Coni 
pour  la  Vénétie  de  la  6"  compagnie  alpine  (1^'  régiment)  et  de  la  12« 
(2*  régiment]. 

Ces  deux  compagnies  Tont  concourir  à  la  formation  d'un  nouveau 
bataillon,  destiné  à  renforcer  proTisoirement  le  7*>  régiment  alpin 
(Conegliano)  et  à  constituer  ultérieurement  le  noyau  d'un  8'  régiment, 
qui  serait  stationné  en  permanence  sur  la  frontière  orientale. 


CRiATiOR  D'un  BATAILLON  CTCLISTB.  —  Le  1«'  avril,  les  compagnies 
cyclistes  des  3*,  5*,  6®  et  9*  régiments  de  bersagliers  ont  été  réunies  à 
Bologne  pour  constituer  un  bataillon,  rattaché  administrativement  au 
5'  régiment  de  bersagliers.  C'est  pour  la  première  fois  qu'une  unité 
cycliste  de  cette  importance  est  organisée  en  Italie  d'une  manière  per- 
manente. 

On  se  préoccupe  de  trouver  un  modèle  de  bicyclette  pliante  plus 
satisfaisant  que  ceux  qui  sont  employés  actuellement  (Car^rano  eiMelli- 
Rossi),  Ceux-ci,  construits  trop  légèrement,  donnent  lieu  à  de  fré- 
quentes réparations. 

Il  est  également  question  de  doter  le  commandant  du  bataillon,  les 
capitaines,  l'adjudant-major  et  le  médecin  d'une  motocyclette  (proba- 
blement une  Motosacoche),  Enfin  le  bataillon  sera  pourvu  de  deux 
camions  automobiles  pour  le  transport  des  vivres  et  des  bagages. 


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fia»  NOinrSLLBS  M IUTAIBX8.  M*  966. 


Ruasia. 

TeaRSPORVàTION   PtOGEB88ITB  M8  BGOLBS  DB  TOOIIUU  W  fiCOLD 

MILITAIRES.  —  La  Revue  a  indiqué  (1)  les  mesures  prises  pour  ami> 
liorer  le  nÎTeau  d'instruction  des  officiers. 

On  s'efforce  d'attirer  dans  les  écoles  de  younkers  des  jeuEei  g«i 
ayant  reçu  une  instruction  secondaire  en  créant  dass  ces  éeoWt  de» 
sections  où  ces  Jeunes  gens  suivent  un  cours  spécial,  analogue  i  eelui 
des  écoles  militaires,  et  acquièrent  à  la  sortie  des  droits  égaux  àoeax 
des  youokers  de  ces  écoles. 

Cette  mesure,  prise  pour  la  première  fois  en  1886,  à  l'École  de  youa- 
kers  de  Moscou,  amena  au  bout  de  quelque  temps  la  transformation  de 
trois  écoles  de  younkers  (Écoles  d'infanterie  de  Moscou  et  de  Kier, 
École  de  cayalerie  d'Elisabeth grad)  en  écoles  militaires.  En  1907,  de 
pareilles  sections  ont  été  ouvertes  dans  les  écoles  de  younkers  d'infan- 
terie de  Saint-Pétersbourg  et  de  Kazan  et,  en  1908,  on  en  créera  égal^ 
ment  à  l'École  de  caTalorie  de  TTcr. 

En  1904»  on  a  élevé  les  programmes  d'entrée  dans  presque  toates  ici 
matières  au  niveau  de  la  cinquième  classe  des  écoles  réaies. 

£n  1907,  grâce  au  meilleur  recrutement  des  écoles  de  younkers,  on 
a  uniformisé  leurs  programmes  pour  les  matières  d'instruction  militaire 
avec  ceux  des  écoles  militaires. 

Cette  année,  on  a  reconnu  qu'il  était  possible  d'élever  le  niveau  des 
examens  d'entrée  à  celui  de  la  sixième  classe  des  écoles  réaies,  d'intro- 
duire l'enseignement  obligatoire  d'une  langue  étrangère  et  d'augmenter 
les  programmes  des  autres  branches  de  façon  que  les  officiers  sortis  de» 
écoles  de  younkers  soient,  non  seulement  au  point  de  vue  de  l'iostrue- 
tion  militaire,  mais  au  point  de  vue  de  l'instruction  générale,  sur  le 
même  pied  que  les  officiers  sortis  des  écoles  militaires. 

Ces  dernières  modifications,  qui  seront  appliquées  à  partir  de  1908, 
ont  fait  l'objet  d'un  prikax  n«  665  du  31  décembre  1907/13  janvieri908. 
D'après  ce  prikaï,  en  1911,  en  fin  de  cours,  c'est-à-dire  quand  les 
jeunes  gens  entrés  en  1908  dans  la  classe  générale  des  écoles  de  yoao^ 
kers  avec  les  nouveaux  programmes  termineront  leur  troisième  année, 
les  officiers,  à  leur  sortie  des  écoles  de  younkers  et  des  écoles  militaires 
seront  sur  le  pied  d'égalité  pour  le  classement  en  catégories  et  pour 
l'ancienneté  de  grade. 


(1)  Voir  2«  semestre  1902,  p.  191. 


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N«  966.  NOUVELLES  MILITAIRES.  513 

NOUYIAU   PROGRAMME  D'BNSBIGIIBMENT  BANS  LES  ÉGOLBS  MILtTÀIRKS 

ST  LB8  ÉGOLBS  DB  TOUIVKBRS  (i).  — -  Dnns  le  coorant  de  l'année  1907, 
une  commission  composée  des  commandants  des  écoles  militaires,  des 
écoles  de  younkers  et  des  inspecteurs  de  l'enseignement  dans  ces 
écoles,  s'est  réunie  à  Saint-Pétersbourg  sous  la  présidence  successiTe 
de  S.  A.  I.  le  grand-duc  Constantin  GonstantînoTiioh,  chef  des  établis- 
sements d'instruction  militaire  et  du  général  Polivanov,  adjoint  du 
Ministre  de  la  guerre. 

Cette  commission  a  élaboré  de  nouTeaux  programmes  d'enseignement 
pins  conformes  aux  exigences  actuelles  du  râle  de  l'officier  et  basés  sur 
les  principes  suivants  : 

Par  suite  de  la  réduction  du  temps  de  service,  le  r6le  de  l'officier 
est  devenu  plus  difficile  —  le  jeune  officier  doit  arriTer  au  régiment 
prêt  à  remplir  ses  fonctions.  L'école  doit  le  préparer  au  rôle  d'instruc- 
teur et  d'éducateur  du  soldat,  ainsi  qu'au  r6le  de  chef  de  la  fraction 
qu'il  aurait  à  conduire  en  cas  de  guerre. 

La  réforme  a  porté  sur  les  cours  de  tactique,  d'histoire  militaire, 
d'artillerie,  de  fortification,  de  to|M>graphie,  d'administration,  de  légis- 
lation, de  géographie  militaire  et  d'hygiène  militaire. 

Les  nouTeaux  cours  sont  conçus  dans  un  sens  tout  à  fait  pratique  ; 
ils  comportent  une  augmentation  des  exercices  pratiques  et  une  réduc- 
tion de  la  partie  théorique,  qui  était  jusque-là  la  plus  déTeloppée;  les 
renseignements  d'ordre  général  que  contenait  cette  dernière  ont  été 
souTent  réunis  sous  forme  d'annexés  au  cours. 

En  résumé,  les  nouYeaux  cours,  en  déTeloppant  les  connaissances 
pratiques  du  jeune  officier,  foroot  de  lui,  dès  son  arrivée  au  régiment,  un 
auxiliaire  vraiment  utile  à  son  capitaine,  ils  le  mettent  d'autre  part  en 
possession  de  toutes  les  données  nécessaires  au  déTeloppement  ulté- 
rieur de  son  éducation  militaire. 


l  Signaux  optiques  dans  lbs  corps  db  troupes.  —  Un  prikaz  de  1904 
avait  prescrit  de  former  dans  les  corps  de  troupes  des  signaleurs,  qui 
devaient  être  exercés  à  l'emploi  des  signaux  dits  sémaphoriques  (2). 
Ce  système  n'a  pas  donné  toute  satisfaction  en  raison  de  la  difficulté 
qu'éprouvaient  les  hommes  de  troupe  à  bien  retenir  les  signaux,  et  de 
la  lenteur  de  la  transmission.  Il  faut,  en  effet,  que  les  fanions  soient 
placés   exactement  à  la  position  convenable  si  l'on  veut  éviter  les 


(i)  Rousski  Invalid  n«  293  de  1907  et  suivants. 
(2)  Voir  i«  semestre  1905,  p.  87. 


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69(  NOUVELLBS  MILITAIRES.  N*966. 

erreurs,  et  que  rhomme  se  découvre  complètemeDt  pour  que  la 
signaux  soient  lisibles  ;  on  ne  peut  d'ailleurs,  avec  ce  système,  faire  da 
signaux  pendant  la  marche. 

Aussi  un  prikaz  n»  79,  du  14/27  fémer  1908,  modifie-t-il  les  dispo- 
sitions antérieures  en  prescrivant  l'emploi  exclusif  des  signaux  Uwit, 
dont  la  connaissance  permet,  en  particulier,  de  lire  les  dépêches  daoi 
les  bureaux  télégraphiques  évacués  par  l'ennemi.  Le  nouveau  règle- 
ment peut  se  résumer  comme  il  suit  : 

Les  signaux  optiques  ont  pour  but  de  constituer  un  moyen  de  lisinii 
entre  le  commandement  et  les  troupes  en  campagne.  Ils  consisteot  à 
transmettre  à  distance,  au  moyen  de  fanions  ou  de  lanternes  dei 
signaux  correspondant  aux  lettres  de  l'alphabet  (système  alphabétique), 
ou  représentant  des  ordres  ou  comptes  rendus  abrégés  (système 
abrégé). 

Le  système  alphabétique  doit  être  appris  dans  les  corps  de  troupes 
par  tous  les  officiers,  sous-officiers,  ainsi  que  par  les  hommes  des  pelo- 
tons d'instruction,  les  chasseurs -édaireurs,  les  sapeurs  de  cavalerie  et 
les  estafettes  de  cavalerie.  En  outre»  dans  chaque  unité  (compagnie, 
escadron,  sotnia  et  batterie),  il  doit  y  avoir  en  tout  temps  au  moins 
huit  excellents  signaleurs  (deux  par  section),  pris  de  préférence  psnni 
les  hommes  de  troupe  de  classes  différentes. 

Le  système  abrégé  doit  être  su  par  tous  les  militaires  indiqués 
ci-dessus  et  par  tous  les  hommes  de  troupe  dans  leur  deuxième  année 
de  service  (pour  le  début  des  rassemblements  partiels  d'été). 

L'enseignement  est  donné  par  les  chefs  qui  sont  chargés  de  donner 
l'instruction  individuelle. 

Système  alphabétique.  —  On  emploie  l'alphabet  Morse.  Le  point  est 
figuré  par  un  fanion  (lanterne)  blanc,  le  trait  par  deux  fanions  (lan- 
ternes) l'un  blanc,  l'autre  de  couleur. 

Chaque  ligne  de  transmission  est  constituée  au  moyen  de  postes  de 
signaux,  avec  des  postes  intermédiaires  ou  de  transit,  au  besoin. 

Chaque  poste  comprend  au  moins  trois  signaleurj  dont  un  est  chef 
de  poste  ;  en  outre,  aux  postes  extrêmes,  on  place  une  ou  deux  esta- 
fettes à  cheval,  vélocipédistes  ou  plantons. 

Le  matériel  de  chaque  poste  comprend  : 

Deux  fanions,  deux  lanternes,  un  cahier  de  dépêches  enregistreur 
avec  crayon,  et  autant  que  possible  une  jumelle  et  une  montre. 

Les  fanions  et  les  lanternes  sont  établis  à  volonté  ;  ils  sont  de  deux 
couleurs  :  a)  blanche  ;  b)  orange  clair  ou  rouge  clair  (incarnat). 

Les  fanions  sont  carrés  et  ont  54  centimètres  de  côté,  le  manche  i 
1™,06  de  longueur. 

La  difiérence  des  couleurs  n'a  d'importance  qu'aux  grandes  dis- 


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N*  966.  NOUVELLES  MILITAIRES.  6^ 

tances  ;  elle  a  pour  but  de  rendre  les  signaux  plus  lisibles  ;  à  la  rigueur 
on  peut  se  contenter  d'ujie  seule  couleur  et  employer  aussi  des  mou- 
choirs, des.casquette«,  etc.,  à  défaut  de  fanions.  On  admet  aussi  rem- 
ploi d'appareils  analogues  à  Théliographe  et  transmettant  des  points  et 
des  traits  (par  exemple  fanion  à  éclipse  apparaissant  plus  ou  moins 
longtemps). 

Système  abrégé.  —  Le  système  abrégé  est  employé  pour  la  transmis- 
sion d'ordres  ou  de  comptes  rendus  d'un  emploi  fréquent  dans  la 
zone  d^action  des  unités  quand  il  permet  d*accélérer  les  communica- 
tions et  de  diminuner  le  nombre  des  plantons  et  d'estafettes. 

Les  signaux  conTentionnels  employés  dans  ce  cas  sont  communs  à 
toutes  les  armes  (sauf  quelques-uns  qui  sont  particuliers  à  la  cayalerie 
et  à  l'artillerie).  Ils  sont  énumérés  dans  une  annexe  au  prikaz,  et  com- 
posée au  moyen  de  lettres  de  l'alphabet  Morse. 

Il  est  interdit  de  former  d'autres  signaux  conTentionnels  que  ceux 
indiqués  dans  l'annexe  précitée  ou  de  modifier  la  signification  de 
ceux-ci. 

NOUYBAU  RÈGLEMENT  SUR  LES  SOLDATS  ORDONNANCES  (1).  —  Un  prikaz 

n^  126  du  18  mars  dernier  publie  un  nouveau  règlement  sur  les  ordon- 
nances qui  doit  entrer  en  vigueur  le  i^^  janvier  1909. 

Ce  règlement,  qui  a  pour  but  de  diminuer  le  nombre  des  hommes 
distraits  du  service,  réduit  de  53,000  à  20,000  le  nombre  des  ordon- 
nances, mais  il  accorde  une  indemnité  de  dix  roubles  par  mois  aux 
officiers  et  fonctiooaires  dont  Tordonnance  est  supprimée. 

Les  principales  disposilions  de  ce  règlement  sont  résumées  ci-après  : 

1<»  En  temps  de  paix,  un  ordonnance  par  officier  est  attribué  à  tous 
les  généraux,  officiers  supérieurs  et  subalternes  des  corps  de  troupes  et 
des  états-majors  de  campagne  et  de  forteresse. 

En  outre,  les  généraux  ont  droit  à  deux  indemnités  et  les  officiers 
supérieurs  à  une  indemnité  pour  u  louage  de  domestique  ». 

Les  fonctionnaires  civils  du  ministère  de  la  guerre  et  les  popes  des 
corps  de  troupes  et  des  état8*majors  visés  plus  haut  n'ont  pas  droit  à  un 
ordonnance; 

20  Les  officiers  qui  ont  droit  en  temps  de  paix  à  un  ordonnance  con- 
servent ce  droit  en  cas  de  campagne,  et  leur  famille  en  temps  de  guerre 
touche  l'indemnité  de  dix  roubles  par  mois  ; 


(1)  Le  nouveau  règlement  rétablit  l'ancienne  appellation  de  «  dent- 
chick  »  qui  date  de  Pierre-le-Grand  et  qui,  en  1881  avait  été  rem- 
placée par  celle  de  «  Kazennaia  prislouga  »  domestique  payé  par  l'État. 


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tm  NOUYBLLBS  M1UTAIRE8.  N*  966. 

3*  En  tempf  de  guerre,  les  officiers  des  régions  oi-dessoiu  sont  aat»* 
risés  à  laisser  leur  ordonnance  à  leur  fi&miile  :  circonscription  du  Cta- 
ca«e,  Transoauoasie,  territoire  du  Térek  et  du  Daghestan,  toutes  les 
localités  des  etroonscriptîons  d'Omsk,  d^lrkoutsk,  du  Turkestao  et  de 
la  Province  maritime.  Ils  ont  pendant  ce  temps  un  planton  «  fie»- 
toToî  »  ; 

4*  Les  ordonnances  sont  pris  parmi  les  moins  bons  soldats  du  rang 
jouissant  d'une  bonne  santé,  d^une  moralité  sans  reproche,  intelligents 
et  de  préférence  parmi  les  volontaires.  Ils  sont  aux  ordres  immédiats 
de  leur  officier  qui  a  sur  eux,  au  point  de  vue  disciplinaire,  les  droits 
correspondants  à  son  grade  ; 

5^  Les  ordonnances  sont  désignés  et  supprimés  par  la  voie  de 
l'ordre  (du  corps  de  troupe),  sur  la  présentation  du  commandant  de 
compagnie.  Ils  doivent  appartenir  à  la  aiôaie  unité  que  Tofficier.  Les 
jeunes  soldats  ne  peuvent  être  pris  comme  ordonnance  qu'après  leur 
premier  rassemblement  d'été.  A  leur  libération,  mention  est  faite  sur 
leur  fascicule  de  leur  qualité  d'ordonnance,  et  ils  sont  eoaipris  parmi 
les  non-combattants;  ^ 

6®  Les  ordonnances  peuvent  être  admis  à  rengager,  mais  sans  que  le 
rengagement  leur  confère  aucun  droit; 

7°  L'ordonnance  est  tenu  de  servir  son  officier  et  sa  famille,  d'entre- 
tenir leurs  effets,  et  de  faire  tout  ce  qu'on  lui  commande  pour  le  ser- 
Tice  de  la  maison  ; 

8^  Les  ordonnances  doivent  toujours  porter  la  tenue  qui  leur  est 
prescrite.  Il  est  absolument  interdit  de  leur  faire  porter  une  tenue  quel- 
conque non  d*uniforme  (de  laquais,  de  cocher,  etc.),  l'officier  en  cit 
responsable  ; 

9^  L'ordonnance  adroit  aux  mêmes  allocations  que  les  autres  hommes; 
ceux  qui,  avec  l'autorisation  de  leur  officier,  ne  vivent  pas  à  l'ordinaire, 
reçoivent  l'indemnité  correspondante  en  argent,  mais  dans  tous  les  cas, 
ils  doivent  avoir  des  repas  chauds  ; 

10^  £o  cas  de  mutation,  l'officier  peut  emmener  son  ordonnaoœ; 

li^  L'officier  qui  a  un  ordonnance  doit  surveiller  sa  santé  et  sa 
conduite  ; 

12<^  A  titre  de  punition,  les  commandants  de  division  peuvent  pri- 
ver l'officier  de  son  ordonnance  pour  une  demi-année  au  plus.  Dans  ce 
cas  rofficier  n'a  pas  droit  à  l'indemnité  visée  plus  haut. 


Modifications  a  l'organisation  dbs  trocpss  di  chbmins  de  fii.  — 

D'importantes  modifications  viennent  d'être  apportées  à  rorganisatioo 
des  troupes  de  chemins  de  fer. 


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N*  966.  NOUVRLLBS  IHLITJLIRES.  5X7 

Par  prikmi  «•  646  du  22  décembre  1907/4  JMiyier  1908,  Tétat-majer 
de  U  brigade  d'Europe  a  été  dissous.  Les  bataillom  qui  la  oomposaienl 
sont  plAoés  sous  rautorité  immédiate  du  chef  de  ta  sectioa  des  ehemins 
de  fer,  dans  ^éla^major  du  commandemenl  de  leur  dtstrieC  militaire. 
Les  3*  et  4*  bataillons  ii«  sont  phn  chargés  de  la  BMbilnation  du  bataii*- 
km  die  réserve  iwiresposdaat.  Les  S**  compagnies  de  oes  deux  batail- 
loMi  ont  été  rénaies  an  2*  bataillon,  à  BaranoYttchiy  district  militaire  de 
ViliM  ;  ce  bataiUoa  comporte  dès  lors  sept  compagnies  dont  quatre  oons* 
titnent  le  2*  èaitailkm  de  chemins  de  fer  de  campagne  et  trois  sont 4(2?- 
tiaées  à  former  les  noyaux  des  bataillons  de  réserve  n^  2,  3  et  4. 

En  Asie  orientsAoy  on  prejette  la  création  de  deux  bataillons  de  che- 
mins de  fer  Est-Sibériens  (prikaz  n»  658  du  28  décembre  1907/10  jan- 
Tier  1908).  Provisoirement,  on  a  tiré  du  4*  bataillon  les  éléments  d*une 
M  compagnie  de  chemins  de  fer  â^Irkoutsk  »  pour  le  district  de  ce  nom; 
en  outre,  5  officiers  et  261  hommes  de  la  brigade  des  chemins  de  fer 
de  rOussouri  ont  formé  «  une  compagnie  des  chemins  de  fer  de  cam- 
pagne du  Priamaur  ». 

U  existe  donc  actuellement  en  Russie  comme  troupes  de  chemins  de 
fer  de  campagne  : 

4  iMrtûllotts  en  Europe  à  5  compagnies 20  compagnies. 

La  compagirie  *de  chemins  de  fer  de  campagne 

dlrkoiitsk 1  — 

La  oompagnîe^de -chemins  de  fer  de  campagne  «du 

Priamour 1  — 

La  brigade  de  «hemins  «de  fer  du  Torkestan  à 

2  bataâUoBS  de  5  compagnies 10  ~ 

La  compagnie  de  chemins  de  fer  de  campagne  de 

Kouchka  (ligne  de  Merv) 1  — 

La  brigade  de  ehemins  do  fer  de  l'Oussouri  à 
2  bataillons  de  4  compagnies ,...h 8  — 

Total 41  compagnies. 

groupées  en  8  bataillons  et  3  compagnies  indépendantes. 


SUISSE. 
Effectifs  de  L'iRlifiB  suissi  (1).  —  Au  !•'  janvier  1908  :(2),  les 


(1)  Voir  1"  semestre  1067,  p.  525. 

(2)  D'après  VAllgemeine  Schweize^'ische  MiUtàneitung,  n«  15,  avril 
1908,  p.  119. 


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5ï8 


BIBLIOORAPHIB. 


effectifs  de  l'armée  de  campagne  saisse  s'élevaient  à  204,569  }\^^      1 
dont  138,252  homme»  de  l'élite  et  66,317  de  la  landwehr.        ^  i^       ■- 

Ces  effectifs  se  trouvaient  répartis  à  raison  de  :  72  p.  100  d« 
fanterie,  4,5  p.  100  dans  la  catalerie,  14  p.  100  dans  l'ai 
4  p.  100  dans  le  génie,  5,5  p.  100  dans  les  services* 

A  cette  même  date  (I),  le  landsturm  comprenait  304,428  1 
dont  54,450  affectés  aux  formations  armées  (baUillons   de 
compagnies  de  carabiniers,  troupes  d'artillerie  de  position)  ;  le 
élémenU  de  landsturm  étant  classés  dans  les  services  complémd 
(personnel  destiné  à  compléter  les  troupes  employées  aux  travi 
pionniers,  au  service  sanitaire,  aux  services  des  subsistances,  i 
des  renseignements  et  des  transports). 


H 


BIBLIOGRAPHIE. 


Commandant  Mordacq,  breveté   d'état-major,  —   La   gdbi 
Maroc.  2«  édition.  —  Paris,  Lavauzelle,  1908,  1  vol.  iii-8  de  264| 

Le  commandant  Mordacq  vient  de  publier  une  deuxième  édi 
son  livre  «c  La  guerre  au  Maroc  »  paru  pour  la  première  fo| 
1904(2). 

Or,  plus  que  jamais,  1q  Maroc  est  d'actualité  :  en  ce  moment  si 
chacun  s'efforce  de  se  bien  pénétrer  des  procédés  tactiques  qui, 
qu'ici,  ont  assuré  aux  troupes  européennes  la  victoire  sur  les  contii 
marocains. 

L'ouvrage  du  commandant  Mordacq,  considérablement  auj 
dans  sa  deuxième  édition,  donne  Torganisation  des  corps  ex| 
naires  français  et  espagnols  qui  ont  respectivement  opéré  au  Mai 
1844  et  en  1859-60;  il  fait  connaître  le  mode  de  stationnemi 
méthodes  de  marche  et  de  combat  des  Européens  et  des  Man 
c'est  un  livre  à  lire  et  à  méditer  par  tous  ceux  qui  s'inléresseï 
questions  marocaines. 

(1)  D'après  le  journal  le  Bund  du  3  avril  1908. 

(2)  Voir  2*  semestre  1904,  p.  383. 

Le  Gérant  :  R.  ChapilotJ 
Paris.  ^  Imprimerie  R.  CHiPBLOTet  C*,  S,rae  Christiiie. 


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N  LE  1 


Croquis  N?  1 9 


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v^r^^^^:>i^ 


Légende 

cr: J'^Jsqu  à  7*! 

tzB juscju'à  Midi. 

■■ Hpr6i;  Midi 

±  __    b attend. 


-J2l^£U.l  n  a  . 


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REVUE  MILITAIRE 


UE8 


ARMÉES   ÉTRANGÈRES 


N*  967  Juin  1908 


SOMMAIRES 

Lautomobilisme  militaire  en  Allemagjie  {poids  lourds). 
—  La  réforme  militaire  en  Belgique,  —  Le  nouveau 
règlement  d'exercices  pour  f  infanterie  suisse,  —  Nou- 
velles militaires.  —  Bibliographie.  —  Table  analytique 
des  matières. 


rAUTOMOBILlSMË  MILITAIRE  EN  ALLIHAGl 

(POIDS    LOURDS) 

EXPÉRIENCES    DE    L'aUTOMNE    1907. 

L'autorité  militaire  allemande  a  effectué,  en  septembre 
et  octobre  1907,  des  expériences  très  importantes  de 
transport  de  poids  lourds,  au  moyen  d'automobiles  ou 
de  trains  automobiles. 

On  ignore  actuellement  quelles  conclusions  fermes  ont 
été  tirées  par  elle  de  ces  expériences,  mais  il  semble 
qu'il  y  ait  intérêt  à  en  faire  connaître  le  programme, 
les  conditions  et  les  détails  d'exécution. 

Le  compte  rendu  ci-après  a  été  extrait  pour  la  plus 

34 


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530  L'AUTOMOBIUSMR  MILITAIRE  EN  ALLEMAGNE        N*  967. 

grande  part  d'une  série  d*articles  pabliés  dans  VÀllge- 
meine  Automobile Zeiiung{i  )  sous  le  titre  :  «  Die  Transport- 
versuche  der  Militftr-behôrden  mit  Automobilen  »,  ei 
d'un  article  publié  dans  VUeberall  du  5  février  1908, 
intitulé  :  «  Das  Laat  Automobil  im  Heeresdieost  ». 


*ûGASaf 


tffrmr 


Les  expériences  avaient  pour  but  de  mettre  en  lumière 
les  qualités  et  les  défauts  des  différents  systèmes  de 
transport  ou  de  traction  au tomobiie,  construits  par  Tin- 
dustrie  civile  et  appliqués  aux  besoùis  de  Tarmée,  Elles 
devaient  avoir  une  durée  suffisante  et,  pour  se  rappro- 
cher des  conditions  de  la  guerre,  files  devaient  mettre 
les  machines  en  présence  des  difficultés  résultant,  soit 


(1)  Numéros  du  6  septembre  et  des  ib,  22  et  29  BOfemJbre  1907. 


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N«  967.  (POIDS  LOURDS).  631 

des  fortes  pentes,  soit  d^ane  viabilité  médiocre  du  réseau 
routier  employé. 

Elles  ont  été  divisées  en  trois  parties  : 

i^  Parcours  de  l'itinéraire  Berlin — ^Posen  (terrain 
plat); 

2^  Participation  à  la  manœuvre  de  forteresse  exécutée 
autour  de  Posen  (transport  de  munitions  et  approvision- 
nements) ; 

30  Retour  de  Posen  à  Berlin  par  différents  itinéraires 
passant  par  Glatz  (terrain  tour  à  tour  plat,  coUinaire  et 
montagneux). 

La  durée  totale  des  essais  a  été  d'environ  sept  semaines 
dont  quatre  pour  la  troisième  partie. 

La  longueur  du  parcours,  sans  tenir  compte  des  trans- 
ports exécutés  autour  de  Posen,  était  d'environ  1 ,000  kilo- 
mètres. 

RÉPARTITION    DES    MACHINES. 

Suivant  leur  modèle,  les  machines  ont  été  réparties 
en  deux  colonnes,  une  colonne  lourde  et  une  colonne 
légère,  pour  lesquelles  les  programmes  des  essais  ont 
été  différents. 

Colonne  lourde.  —  Sa  composition  était  la  suivante  : 

Poidt  utile  remorqué 
en  tonnes. 

Un  train  Siemens- Schuckert  (cinq  remorques) 13,5 

Un  train  système  Ton  Âlten  (quatre  remorques). . .  13,5 

Un  train  semblable 13,5 

Une  locomotive   routière  système   Fowler    (deux 

remorques  ) 10,0 

Une  locomotive  du  même  système  (une  remorque) .  5,0 

Une  machine  de  la  «  Neue  Automobil  Gesellschaft  », 
traînant  une  remorque,  servait  d'atelier  mobile  de  répa- 
rations à  la  colonne  lourde. 


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532  L'AUTOMOBIUSMB  MIUTAIRE  EN  ALLEMAGNE         If*  S6T. 

II  est  utile  de  dire  quelques  mots  sur  les  caracté- 
ristiques de  chacun  des  trains  précédemment  énu- 
mérés. 

Le  train  Siemens-Schuckert  appartient  à  la  catégorie 
des  trains  électriques.  «  Le  moteur  à  benzine  alimente 
«  une  dynamo  qui,  presque  sans  perte  de  force  et  au 
«  moyen  d'une  canalisation  électrique  actionne  le  moteur 
a  placé  sur  chacune  des  voitures-remorques,  et  par  suite 
«  Tessieu  sur  lequel  ce  moteur  est  calé  (1).  » 

Les  avantages  et  les  inconvénients  de  ce  genre  de 
trains  sont  ainsi  décrits  par  Stavenhagen  : 

«  Le  train  a  une  transmission  commode  ;  il  marche  à 
u  une  vitesse  de  8  kilomètres  sur  les  routes  plates,  peut 
<c  monter  des  pentes  sérieuses,  possède  un  grand  rayon 
<(  d'action  et  peut  traîner  de  10  à  15  tonnes  de  poids 
«  utile.  Mais  les  frais  d'achat  et  d'entretien  sont  encore 
«  élevés  ;  le  personnel  doit  être  bien  exercé  ;  les  mau- 
«  vaises  routes  entravent  considérablement  le  rende- 
«  ment  ;  il  est  difficile  d'accommoder  la  vitesse  de  chaque 
«  voiture,  marchant  avec  sa  propre  force  de  propulsion, 
«  à  la  vitesse  de  l'ensemble  du  système,  d'où  accidents 
«  possibles  ;  il  n'est  pas  possible  au  train  de  faire  demi- 
((  tour  sur  une  route  étroite,  de  même  qu'il  ne  peut 
«  reculer.  » 

D'autre  part,  voici  ce  qu'en  dit  l'article  de  YUeberall 
précédemment  cité  : 

<( Nous  voyons  dans  le  train  Siemens-Schuckert, 

«  un  moteur  de  60  chevaux,  c'est-à-dire  d'une  puissance 
((  qui  n'est  pas  proportionnée  au  poids  i  tirer.  Pour 
«  remorquer  une  telle  charge,  on  doit  disposer  d'un 
«  moteur  d'au  moins  80  chevaux,  d'autant  plus  qu'il 
((  faut  compter,  en  campagne,  sur  de  l'essence  impure. 


(1)  Der  gleislosc  Kraftwagen  in  milildrùcher  Be'euchtang  (Suvea- 
bageo). 


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N»  967.  (POIDS  LOURDS).  533 

«  avec  laquelle  le  moteur  ne  peut  pas  utiliser  complète- 
«  ment  sa  capacité  de  rendement.  » 

Le  prix  du  train  Siemens-Schuckert  est  de  60,000  marks. 

Le  train  système  von  Alten  dit  «  Freibahozug  »  se 
compose  d'un  certain  nombre  de  chariots  à  un  seul 
essieu  et  à  grandes  roues,  réunis  généralement  par  trois 
au  moyen  d'une  liaison  longitudinale  ;  ces  chariots  sont 
traînés  par  une  locomotive  à  vapeur  à  un  essieu  réunie  à 
un  tender  qui  possède  également  un  essieu.  Ces  deux 
essieux  sont  moteurs.  Le  train  est  très  souple  et  de  con- 
duite facile. 

La  machine  possède  deux  moteurs  à  simple  efiPet,  sys- 
tème SerpoUet,  actionnant  chacun,  sans  différentiel, 
l'essieu  de  la  locomotive  et  celui  du  tender.  Le  chauf- 
fage a  lieu  à  l'huile  lourde  et  la  consommation  d*eau  est 
limitée  de  façon  à  augmenter  le  plus  possible  le  rayon 
d'action.  £n  principe,  les  chariots-remorques  sont  asso- 
ciés par  trois,  le  chariot  médian  portant  un  frein. 

Généralement  le  train  est  composé  de  deux  groupes 
de  trois  remorques,  soit,  avec  la  machine,  de  huit  essieux. 
Le  poids  utile  traîné  est  de  15  tonnes.  La  mobilité  du 
train  est  très  grande  ;  la  locomotive  peut  marcher  en 
avant  et  en  arrière,  et  le  train  peut,  même  dans  ce  der- 
nier cas,  prendre  toutes  les  courbes  et  se  garer  sur  tous 
les  chemins  latéraux. 

Eu  pays  montagneux  la  force  de  traction  peut  être 
portée  jusqu*au  double  de  sa  valeur  par  la  mise  en  jeu 
commode  d*un  engrenage  intérieur  ;  la  vitesse  de  marche 
est  alors  diminuée. 

Lorsque  les  pentes  dépassent  1/15,  le  train  doit  être 
partagé  ;  la  machine  peut  encore  traîner  10  tonnes  sur 
des  pentes  de  1/12  et  même  de  1/10,  sur  de  petits  par- 
cours. Lorsque  la  pente  dépasse  1/10,  la  machine  la  monte 
seule,  puis  hisse  ensuite  ses  remorques  au  moyen  d'un 
treuil. 

Dans  des  circonstances  extraordinaires,  sur  des  ter- 


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534  L*AUTOMOBILISMB  MILITAIRE  BN  ALLEMAGNE        N«  967. 

rains  glissants  on  pour  des  pentes  sopérienres  à  1/6,  la 
machine  pourrait  se  haler  elle-même  sur  un  câble  métal- 
lique préalablement  fixé  en  haut  de  la  pente  (I). 

On  remarquera  que,  pour  les  essais  de  Posen,  chaque 
tt  Freibahnzug  »  ne  comportait  que  quatre  remorques, 
soit  en  tout  six  essieux.  Le  poids  utile  traîné  s'élevait 
néanmoins  à  13  t  5. 

Le  système  von  Alten  qui  parait  séduisant  au  premier 
abord,  n'est  pas  sans  présenter  de  sérieux  inconvénients. 
En  effet,  la  locomotive  et  le  tender  possèdent  chacuD 
deux  machines  motrices  indépendantes  ;  il  en  existe  éga- 
lement une  pour  le  treuil  ;  chaque  machine  motrice  pos- 
sède quatre  cylindres.  C'est  donc  un  ensemble  de  viogt 
cylindres  que  comporte  un  «  Freibahnzug  ».  Le  méca- 
nisme en  est  donc  très  compliqué  ;  de  plus  la  consom- 
mation de  vapeur  est  fort  grande  et  s'accroit  considéra- 
blement dans  les  montées.  Enfin,  le  prix  d'un  train  von 
Alten  s'élève  à  90,000  marks  (2). 

La  locomotive  «  Fowler  »  (3)  a  depuis  longtemps  fait 
ses  preuves.  Elle  a  été  souvent  employée  par  les  Anglais 
dans  leurs  colonies  et  en  particulier  dans  le  Sud-Afri- 
cain. Les  Italiens  s'en  servent  depuis  1875  pour  les 
besoins  de  l'armée  en  même  temps  que  d'autres  systèmes 
de  locomotives  routières. 

Elle  comporte  plusieurs  types  de  grandeur  et  de  puis- 
sance différentes. 

Les  deux  modèles  expérimentés  en  Allemagne  en  1907 


(1)  Lcr  gleislose  Kraftwagen  in  milUàriseher  Beleuchtung  (SUfen- 
hagen). 

(2)  Ueberall,  du  5  février  1908. 

(3)  La  maisoQ  anglaise  Fowier  possède  une  filiale  à  Magdebourg. 
C*est  de  la  filiale  de  Magdebourg  que  proviennent  les  deux  modèles 
utilisés  par  les  Allemands  en  1907.  Voir  aussi  Der  gleislose  Kraft- 
tcagen,  etc...,  déjà  cité  et  les  Betrachtungen  ûher  die  Zukunft  its 
mechanischen  ZugeSt  de  Otfried  Layriz. 


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JIK'F.  ViJKy**,  J  ff  »  vu-  '  n     .;,>•.■.  é\      .1   .-"'•.  ^'.•*»*V<B^r'*  >îr.''r.-*   ^ 


N<»  967.  (POIDS  LOURDS),  536 

sont  Tun  du  type  (c  David  »  traînant  S  tonnes  de  poids 
utile^  Tantre  du  type  «  Mongo  »  qui  en  remorque  10. 

«  Comme  machines  militaires  à  Iratner  des  fardeaux, 
«  dit  à  leur  sujet  Stavenhagen,  les  «  Fowler  »  ont,  le 
<c  plus  souvent,  au  moins  deux  cylindres  couplés  avec 
«  un  poids,  en  ordre  de  marche,  de  9  t.  1/2,  14  tonnes 
«  ou  17  t.  1/2  pour  des  poids  utiles  remorqués  qui  sont 
((  respectivement  de  12,  18  ou  24  tonnes;  la  vitesse 
«  moyenne  est  de  6^,5  à  7  kilomètres  à  Theure,  la  plus 
«  grande  vitesse,  de  10  à  11  kilomètres.  Le  rayon  d'ac- 
«  tien  varie  de  13  à  20  kilomètres.  La  capacité  moyenne 
«  de  rendement  journalier  s'élève  pour  dix  heures  de 
«  marche  à  60  ou  65  kilomètres,  avec  une  dépensé  de 
«  300  à  500  kilogr.  de  charbon .  » 

c(  Enfin,  dit*il  plus  loin,  une  machine  «  Fowler  », 
<c  encore  plus  légère,  nommée  «  David  »  est  en  expé- 
«  rience.  Vide  elle  pèse  4  t.  9,  en  ordre  de  marche  5  t.  7. 
«  Le  diamètre  de  ses  roues  de  derrière  est  seulement  de 
«  1",52,  celui  des  roues  de  devant  de  1™,07,  la  largeur 
«  de  ces  dernières  est  de  0™,l3 

«  Sa  vitesse  de  marche  varie  de  3'',2  à  8  kilomètres  ; 
«  son  rayon  d*action  normal  est  de  15  kilomètres;  elle 
«  traîne  en  principe  8  tonnes  de  poids  utile  et  brûle 
«  environ  200  kilogr.  de  charbon  en  dix  heures.  Le  con- 
«  tenu  du  tender  est  de  455  litres  d'eau  et  80  kilogr.  de 
«  charbon  ». 

«  Des  deux  trains  à  vapeur  système  «  Fowler  »,  dit 
((  VUeberallj  la  machine  «  Mongo  »  mérite  avant  tout 
«  l'attention  générale,  car  elle  réunit  à  une  force  consi- 
«  dérable  de  traction,  la  plus  grande  simplicité  de  cons- 
«  traction,  la  solidité  de  fabrication  de  ses  différentes 
«  parties,  ainsi  qu'un  bas  prix  de  revient  (16,000  marks)  ; 
«  c'est  de  plus,  le  seul  véhicule  qui  ait  pour  lui  Texpé- 
«  rience  de  la  guerre.  Dans  la  guerre  sud-africaine, 
«  quinze  trains  «  Fowler  »,  sous  le  commandement  du 
«  colonel  Templer,  furent  employés  avec  succès.  L'autre 


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536  L'AUTOMOBILISMB  MILITAIRB  EN  ALLEMAGNE        N«  967. 

«  machine  «  Fowler  »,  dénommée  «  David  »,  est  égale- 
«  ment  bien  et  solidement  construite,  mais  sa  force  de 
«  traction  et  son  rendement  qui  sont  moindres,  par  suite 
c<  de  son  plus  faible  poids,  s'opposent  à  son  adoption  sur 
«  une  grande  échelle.  » 

On  voit  que  les  moteurs  à  vapeur  dominent  dans  la 
colonne  lourde.  On  peut  remarquer  aussi  qu'au  point  de 
vue  du  chargement  des  voitures  remorques,  les  «  Fow- 
ler »  l'emportent  de  beaucoup  sur  les  trains  rivaux.  Le 
poids  utile  transporté  par  une  remorque  des  «  Fowler  » 
est  en  effet  de  5  tonnes,  tandis  qu'il  est  de  2  t.  7  seule- 
ment dans  le  train  «  Siemens-Schuckert  »  et  de  3 1.  375 
dans  chacun  des  deux  trains  «  von  Alten  ».  Les  disposi- 
tions des  trains  «  Fowler  »  sont  avantageuses  dans  le  cas 
du  transport  de  lourds  fardeaux  indivisibles.  Elles  per- 
mettent également,  pour  un  même  poids  utile  traîné, 
d'avoir  une  longueur  de  convoi  beaucoup  moins  consi- 
dérable et  par  conséquent,  de  faire  plus  aisément  demi- 
tour. 

Colonne  légère.  —  La  colonne  légère  se  composait  de 
deux  types  de  voitures  : 

i^  Des  voitures  motrices  traînant  chacune  un  certain 
nombre  de  remorques  ; 

2®  Des  voitures  motrices  portant  une  charge  déter- 
minée (poids  lourds  ordinaires). 

Sa  constitution  était  la  suivante  : 

Poidi  atOe  remor^é 


1  moteur  à  quatre   roues   motrices  de  la  Société 

Daimler  (trois  remorques) 8,0 

1  moteur  semblable  (trois  remorques) 8,0 

i  moteur  (45  chevaux)  h  deux  roues  motrices  de  la 

même  société  (deux  remorques) 6,0 

5  moteurs  semblables  (deux  remorques) 6,0 

1  moteur  Stoltz  (au  coke)  (uoe  remorque) 6,0 

i  moteur  Stolz  modèle  1907  (uue  remorque) 6,0 

1  moteur  Stolz  modèle  1906  (une  remorque) 5,0 


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N«  967.  (POIDS  LOURDS).  537 

Poidi  ntt1«  renoriiaé 
eo  tonnti. 

1  voiture  Bûssing 3,0 

1  Toiture  Dûrkopp 3,5 

i  Toiture  Ducommun 3,5 

i  Toiture  Gaggenau 3,0 

Un  moteur  Daimler,  modèle  190S,  attelé  é  une  remor- 
que servait  d*atelier  mobile  de  réparations  à  la  colonne 
légère. 

De  plus,  pour  le  remplacement  rapide  du  personnel 
de  conduite,  ainsi  que  pour  le  transport  des  matières 
premières  nécessaires  au  fonctionnement  des  moteurs, 
OD  avait  ajouté  à  cette  colonne  un  omnibus  à  27  places, 
un  moteur  portant  1  tonne  i/2  de  poids  utile  et  enfin 
une  voiture  de  livraison  Argus,  portant  750  kilogrammes 
de  poids  utile,  cette  dernière  pour  le  transport  des 
accessoires. 

On  ne  parlera  pas  d^un  certain  nombre  d'automobiles 
destinées  à  transporter  les  spectateurs  ou  les  membres 
de  la  commission  d'expériences,  ainsi  que  de  quelques 
motocyclettes  qu'on  avait  jointes  au  convoi. 

La  majeure  partie  des  moteurs  de  la  colonne  légère 
étaient  des  moteurs  à  explosion.  Seules  les  trois  machi- 
nes Stoltz  employaient  la  vapeur,  et  on  peut  s'étonner 
qu'elles  aient  été  affectées  à  la  colonne  légère,  d'autant 
plus  que  la  grande  capacité  de  chargement  de  Tunique 
voiture  remorquée  par  chacune  d'elles  (5  ou  6  tonnes) 
semblait  plutôt  les  destiner  au  transport  de  fardeaux 
lourds  et  indivisibles.  L'événement  a  d'ailleurs  prouvé 
qu'on  avait  eu  tort  de  ne  pas  les  comprendre  dans  la 
colonne  lourde,  car  elles  n'ont  pas  supporté  les  épreuves 
forcées  que  les  conditions  du  programme  imposaient  à 
la  colonne  légère. 

Parmi  les  moteurs  à  essence  on  remarquera  les  deux 
moteurs  Daimler  à  4  roues  motrices  et  à  6  cylindres 
qui  présentent  les  premiers  essais  tentés  en  Allemagne 


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538  L'AUTOIIOBILISME  MILITAIBB  EN  ALLBMAONK        N*  »7. 

en  Tue  de  rapplicatlon  pratique  aux  besoins  militaires 
du  système  de  2  essieux  moteurs.  On  se  proposait  de 
rechercher  si  les  avantages  théoriques  de  cette  dispo- 
sition n'étaient  pas  contre-balancés  par  l'augmentatioa 
de  poids  qui  en  résulte  pour  la  voiture,  et  c'est  probable- 
ment pour  étudier  à  fond  cette  question,  en  soumettant 
les  moteurs  à  de  dures  épreuves,  qu'on  les  a  compris 
dans  la  colonne  légère. 

Enfin,  signalons  encore  qu'on  n'avait  pas  jugé  à 
propos  d'affecter  i  la  colonne  lourde  (comme  on  l'avait 
fait  pour  la  colonne  légère)  une  voiture  légère  de  trans- 
port pour  les  matières  premières,  l'eau  ou  le  chaii)on 
nécessaires  pendant  la  route.  Chaque  moteur  s'est  vu 
obligé  de  s'approvisionner  d'eau  en  cours  de  route  aux 
sources,  ruisseaux  ou  étangs  qu'il  rencontrait,  de  même 
qu'il  devait  se  procurer  le  combustible  nécessaire.  Il 
aurait  cependant  été  facile  d'adjoindre  à  la  colonne 
lourde  une  voiture  d'arrosage  ordinaire  sur  laquelle  on 
aurait  pu  charger  des  sacs  de  charbon.  On  aurait  tout 
au  moins  évité  des  retards  ainsi  que  la  dislocation  de  la 
colonne  au  cours  d'une  étape,  si,  profitant  de  la  marche 
plus  rapide  d'une" des  nombreuses  automobiles  à  per- 
sonnes qui  accomplissaient  le  parcours,  on  avait  fait  ras- 
sembler d'avance,  sur  des  points  déterminés,  Teau  et  le 
combustible  nécessaires  pour  le  ravitaillement. 


PROGRAMME  DES  ESSAIS  ET  ITINERAIRES. 

Les  voitures  étaient  tenues  d'accomplir  les  parcours 
journaliers  suivants  : 

Colonne  lourde.  —  En  pays  plat,  60  kilomètres;  en 
pays  collinaire,  45  kilomètres;  en  pays  montagneux, 
30  kilomètres. 

Colonne  légère,  —  En  pays  plat,  400  kilomètres;  en 


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N»  967.  (POIDS  LOURDS).  639 

pays  collinaire,  80   kilomètres;  en  pays  montagneux, 
60  kilomètres. 

L'itinéraire  :  Berlin-Posen,  suivi  par  la  colonne  lourde, 
passait  par  Kûstrin  et  Schwerin.  La  colonne  légère 
l'abandonnait  à  la  S''  étape  pour  se  diriger  par  Samter 
sur  Rogasen,  sans  passer  par  Posen.  De  Posen,  après 
avoir  pris  part  aux  manœuvres  de  siège  autour  de  cette 
.place,  les  colonnes  se  dirigeaient  sur  Breslau  par  un 
même  itinéraire,  passant  par  Kosten,  Lissa,  Rawitsch, 
Trebnitz.  De  Breslau,  la  colonne  lourde  se  dirigeait  droit 
sur  Glatz  par  Heidersdorf  et  Wartha  ;  la  colonne  légère  y 
parvenait  aussi  par  le  détour  :  Ohlau,  Grottkau,  Neisse, 
Patsehkau.  La  colonne  lourde  allait  ensuite  de  Glatz  à 
Neurode  par  la  route  directe,  et  la  colonne  légère  s'y 
rendait  par  Reinerz,  Cudowa.  Les  deux  colonnes  ren- 
traient enfin  par  la  route  :  Neurode,  Friedland,  Lan- 
desbut,  Hirschberg,  Lauban,  GOrlitz,  Spremberg,  Kott- 
bus,  Lûbben,  Berlin.  Sur  le  trajet  divergent  :  Gôrlitz, 
Bunzlau,  Thomaswaldau,  eurent  lien  des  exercices  d'évi- 
tement  et  de  dépassement  de  colonnes  (4). 

Opérations  de  la  colonne  lourde.  —  La  distance  de 
Berlin  à  Posen  est  d'environ  250  kilomètres.  Sar  Titiné- 
raire  fixé,  les  pentes  sont  en  général  faibles.  Partant  de 
la  cote  58  à  la  sortie  Est  de  Berlin,  la  route  atteint 
70  mètres  vers  Mûncheberg  pour  redescendre  à  iO  mètres 
au  passage  de  TOder  à  £t)strin.  L'altitude  se  relève 
ensuite  d'une  manière  générale  ;  la  route  passe  à  la  cote 
100  vers  Pniewy  ou  Pinne,  pour  aboutira  80  à  l'entrée 
Ouest  de  Posen. 

C'est  le  30  août  que  la  colonne  lourde  part  de  Berlin. 
Dès  les  premières  marches,  malgré  le  peu  d'importance 
des  pentes,  certaines  différences  s'accusent  déjà.  Les 


(1)  Voir  le  croquis. 


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540  L*AUTOMOBILlSME  MILITAIRE  EN  ALLEMAGNE        N*  967. 

trains  von  Alten,  en  particulier,  qai  circulent  en  terrain 
plan  en  employant  seulement,  comme  essieu  moteur, 
celui  de  la  locomotive,  sont  obligés  d'actionner  Tessieu 
du  tender  dès  que  la  pente  se  fait  tant  soit  peu  sentir. 
Le  train  Siemens-Schuckert,  grâce  à  sa  grande  adhérence 
et  à  la  souplesse  de  son  mécanisme  de  propulsion,  se 
comporte  bien  ;  néanmoins  on  se  rend  déjà  compte  qu'il 
lui  sera  difficile  d'aborder  des  parcours  plus  accidentés. 
Les  locomotives  Fowler  ne  donnent  lieu  à  aucune  cri- 
tique. 

Dès  son  arrivée  é  Posen,  et  pendant  la  durée  de  la 
manœuvre  de  forteresse,  la  colonne  lourde  est  employée 
au  transport  des  munitions.  Dans  cette  période,  le  train 
von  Alten  n^  2  fut  bientôt  hors  d'état  de  fonctionner  et 
dans  le  trajet  de  la  gare  de  Rogasen  à  Trapanow,  la 
locomotive  «  Mongo  »,  bien  que  traînant  déjà  iO  tonnes 
d'obus  pour  son  propre  compte,  fut  obligée  de  s'atteler 
devant  lui  à. cinq  reprises  différentes  et  de  le  remorquer 
sur  un  parcours  de  6  kilomètres.  Au  bout  de  quelques 
jours  ce  train  interrompit  son  service  et  fut  réexpédié  sur 
Berlin. 

De  Posen  à  Breslau  (175  kilomètres  environ),  la  route 
est  peu  accidentée;  elle  se  maintient  entre  la  cote  64 
(passage  du  canal  de  l'Obra)  et  la  cote  120  (Breslau), 
sauf  cependant  aux  environs  de  Trebnitz  où  elle  franchit 
les  Katzen  Gebirge  et  atteint  la  cote  200,  dans  la  tra- 
versée de  Trebnitz. 

Cette  partie  de  l'itinéraire  s'effectue  convenablement 
et  la  colonne  lourde  entre  tout  entière  et  sans  à-coup  à 
Breslau . 

C'est  à  partir  de  Breslau  que  commence  la  véritable 
épreuve  pour  cette  colonne.  La  route  Breslau-Glatz 
(91  kilomètres),  par  Nimptsch,  Frankenstein  et  Wartha, 
part  de  la  cote.  420  et  s'élève  progressivement  pour 
atteindre  300  vers  Nimptsch  et  redescendre  à  250  avant 
d'arriver  à  Wartha,  puis  elle  remonte  jusqu'à  440  au  col 


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N»  967.  (POIDS  LOURDS).  5i1 

de  Wartha  et  aboutit  vers  300  à  Glatz.  La  distance 
entre  Wartha  et  Glatz,  partie  dans  laquelle  se  rencon- 
trent les  plus  grandes  différences  de  niveau  n'est  que  de 
i\  kilomètres. 

Les  deux  locomotives  Fowler  réussirent  seules  à 
atteindre  le  col  avec  leur  chargement  complet.  Quant 
au  train  Siemens-Schuckert,  ainsi  qu*au  train  von  Alten 
n^  1,  ils  durent  être  déchargés  à  Wartha.  De  plus,  un 
accident  qui  s'est  d'ailleurs  renouvelé  assez  fréquem- 
ment au  cours  des  expériences,  se  produisit  au  train 
Siemens-Schuckert  :  deux  contacts  électriques  fondirent. 
Le  train  put  continuer  sa  route  jusqu'à  Glatz  avec  un 
chargement  fictif  représenté  par  des  tonneaux  vides.  Le 
train  von  Âlten  n"*  i ,  ne  put  dépasser  Wartha. 

Le  1®'  octobre  on  se  proposait  de  passer  à  Glatz  une 
inspection  des  moteurs  à  laquelle  devaient  assister  le 
colonel  von  Werner,  chef  de  la  Section  d'expériences 
des  troupes  de  communication  et  le  général  von Lyncker, 
inspecteur  des  troupes  de  communication.  Par  suite  de 
l'indisponibilité  du  train  von  Âlten,  l'inspection  fut  retar- 
dée jusqu'au  3,  car  on  pensait  que  ce  jour-là  ce  train 
pourrait  rejoindre  Glatz  ;  il  n'en  fut  rien. 

Au  cours  de  l'inspection,  les  trois  trains  restants 
durent  monter  à  travers  la  ville  jusqu'au  cimetière  de 
garnison  par  de  fortes  pentes  pavées. 

Les  deux  locomotives  Fowler  s'acquittèrent  bien  de 
leur  mission  et  remorquèrent  leur  charge  complète  ;  il 
fut  cependant  nécessaire  de  garnir  de  chiffons  les  roues 
de  derrière  et  de  répandre  du  sable  sur  la  route  pour 
augmenter  l'adhérence.  Le  train  ^iemens-Schuckert  ne 
put  monter  qu'une  partie  de  la  pente,  quoiqu'il  mar- 
chât à  vide.  On  fut  obligé  de  le  diviser  ;  le  moteur  suivi 
de  trois  remorques  put  gagner  le  cimetière  ;  les  deux 
autres  remorques  furent  ensuite  hissées  au  moyen  d'un 
câble. 

L'itinéraire  de  retour  est  accidenté  jusqu'à  Hirschberg; 


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542  L'AUTOMOBILISlfB  MILITAIRE  EN  ALLEMAGNE        N*  967. 

la  route  s'élève  jusqu'à  660  mètres,  entre  Neurode  et 
Friedland.  Aucun  incident  remarquable  ne  se  produisit 
jusqu'à  Landeshut.  Le  train  Siemens-Schuckert,  mar- 
chant à  vide,  put  suivre  les  deux  Fowler  qui  conti- 
nuaient à  remorquer  leur  chaîne  entière.  A  LAndeshat, 
la  colonne  fut  enfin  rejointe  par  le  train  von  Alten.  Ce 
dernier,  quoique  ne  remorquant  aucune  charge,  ne  put, 
le  lendemain,  franchir  facilement  les  pentes  de  la  route 
dans  retape  de  Landeshut  à  Hirschberg'.  A  l'arrivée  à 
GOrlitz,  il  resta  en  panne  dans  une  rue  de  la  ville  et  on 
fut  obligé  d'atteler  devant  lui  la  locomotive  «  Mongo  » 
pour  le  dégager. 

La  rentrée  à  Berlin  s'effectua  ensuite  sans  difficulté. 

Les  enseignements  à  tirer  des  expériences  faites  avec 
la  colonne  lourde  sont  de  deux  sortes  : 

lo  Un  seul  genre  de  tracteur  s'est  montré  véritable- 
ment apte  à  satisfaire  aux  besoins  de  la  guerre.  C'est  la 
locomotive  routière  Fowler  qui,  dans  n'importe  qael  ter- 
rain, a  traîné  sans  effort  la  charge  qui  lui  était  assignée. 
Au  point  de  vue  économique,  elle  est  également  de  beau- 
coup supérieure  aux  autres  tracteurs;  jon  trouve  partout 
l'eau  et  le  combustible  nécessaire  pour  réduire  l'eau  en 
vapeur;  de  plus  le  prix  de  revient  de  la  machine 
(16,000  marks),  est  incomparablement  inférieur  i  ceux 
des  trains  Siemens-Schuckert  (60,000  marks)  et  von 
Alten  (90,000  marks). 

Des  deux  locomotives  Fowler  qui  ont  été  essayées, 
c'est  le  type  «  Mongo  »  qui  est  le  plus  avantageux  ;  il 
revient  bien  meilleur  marché  que  le  type  «  David  »  eu 
égard  à  son  rendement,  double  de  celui  de  ce  dernier 
type. 

2^  Les  nombreux  incidents  de  manœuvre  qui  se  sont 
produits  au  cours  des  expériences  ont  montré  la  néces- 
sité d'affecter  aux  différents  tracteurs,  des  conducteurs 
habiles  et  connaissant  le  maniement  de  la  machine  qu'ils 


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N«  %7.  (POIDS  LOURDS).  543 

ont  à  piloter  ;  de  préférence  on  doit  employer  des  auto- 
mobilistes appartenant  aux  maisons  de  constructions  qui 
fônmissent  des  machines  ponr  les  expériences.  Une 
bonne  moitié  des  accidents  sarvenns  était  due  à  la  mala- 
dresse des  conducteurs  des  troupes  de  communication 
qui  ne  voulaient  pas  ou  ne  pouvaient  pas  se  ccmlbrmer 
aux  indications  des  conducteurs  de  Tindustrie  privée 
voyageant  avec  eux. 

Opérations  de  la  colonne  légère.  —  La  colonne  légère 
quitte  Berlin  le  2  septembre  et  se  rend  en  treize  heures, 
pauses  comprises,  à  Kûstrin  {9ù  kilomètres).  Dès  cette 
première  journée,  les  moteurs  i  vapeur  Stoltz,  dont  le 
rayon  d'action  est  assez  laible,  doivent  s'arrêter  apo^s 
avoir  parcouru  une  trentaine  de  kilomètres  pour  s'appro- 
visionner en  eau.  C'était  évidemment  une  erreur  de  les 
avoir  affectés  à  la  colonne  légère,  dont  toutes  les  autres 
voitures  avaient  des  moteurs  à  explosion,  possédant  un 
rayon  d'action  beaucoup  plus  considérable. 

La  deuxième  étape,  de  Kustrin  à  Gorzyn  (93  kilo- 
mètres), s'effectue  sans  incident. 

La  troisième  étape,  de  Gorzyn  i  Sam  ter,  ne  oompte 
que  60  kilomètres,  mais  une  pluie  battante  qui  rend 
bientôt  les  routes  inégales  et  glissantes,  ne  cesse  de  tom- 
ber. Les  traversées  des  villages,  le  plus  souvent  pavées 
de  cailloux  pointus,  sont  pénibles.  Les  deux  trains 
Daimler,  à  deux  essieux  moteurs,  montrent  leur  supé- 
riorité dans  cette  journée;  ils  franchissent  sans  diffi- 
cultés les  plus  mauvais  pas. 

La  quatrième  et  dernière  étape  de  cette  partie  des 
essais,  de  Samter  à  Rogasen,  comporte  40  kilomètres, 
avec  d'assez  fortes  pentes.  Elle  s'effectue  convenable- 
ment et  la  eolonne  arrive  en  assez  bon  état  à  Rogasen, 
où  ses  voitures  vont  effectuer  des  transports  de  muni- 
tioits  pour  la  manœuvre  de  siège  de  Posen. 

Le  24  septembre,  la  colonne  quitte  Rogasen  pour  se 


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"•^w? 


544  L'AUTOMOBILISME  MILITAIBE  EN  ALLEMAGNE         N*  967. 

porter  sur  Glatz,  où  elle  arrive  le  30.  Quelques  incidents 
se  produisent  en  cours  de  route  ;  c*est  ainsi  qu'à  la  pre- 
mière étape,  trois  voitures  (un  omnibus  Stoltz  i  vapeur, 
une  voiture  de  3  tonnes  et  un  autre  omnibus]  restent 
en  panne  pour  des  causes  diverses.  Le  26  septembre,  aa 
passage  à  Breslau  (au  cours  de  la  marche  de  Prausnitz  à 
Grottkau)  a  lieu  la  présentation  de  la  colonne  aux  offi- 
ciers de  Tétat-major  du  6^  corps.  Deux  voitures  à  vapeur 
Stoltz  ne  peuvent  s'y  rendre:  Tune,  chauffée  au  coke  est 
restée  au  ravitaillement  à  Schmiegel,  l'autre,  marchant 
au  pétrole,  s'est  arrêtée  pour  la  même  raison  à  Rawitsch. 

Le  30  septembre,  la  colonne  doit  parcourir  l'itioé- 
raire  :  Reichenstein,  Glatz,  Frankenstein,  avec  retour  à 
Glatz  (66  kilomètres).  Dans  la  traversée  de  Glatz,  où  se 
trouve  une  chaussée  pavée  avec  des  pentes  de  40  à 
12  p.  100,  les  voitures  ne  peuvent  gagner  le  haut  de  la 
pente,  par  suite  du  patinage  des  roues  sur  le  pavé.  On 
arme  alors  les  roues  de  derrière  avec  des  chaînes  à  gros 
maillons  (Gliederketten),  pour  former  des  sortes  de  pans 
de  roue.  Puis  on  se  met  en  route,  sans  décrocher  les 
remorques,  ce  qui  était  une  manœuvre  assez  risquée. 

Par  suite  du  passage  brusque  des  roues  de  derrière 
d'un  maillon  à  l'autre,  il  arrivait  que  la  partie  antérieure 
de  la  voiture  était  projetée  en  l'air  à  chaque  secousse  et 
retombait  ensuite  sur  le  côté.  Cette  manière  de  procéder, 
peut-être  un  peu  incorrecte  au  point  de  vue  technique, 
eut  tout  au  moins  l'avantage  de  faire  connaître  tout  ce 
qu'on  pouvait  demander  aux  voitures  motrices  sans  cou- 
rir de  grandes  chances  d'accident. 

De  plus,  l'expérience  montra  que  des  voitures  portant 
plus  de  charge  utile  (4  à  5  tonnes)  et  possédant  un 
moteur  moins  puissant  étaient  relativement  plus  aptes  à 
franchir  de  fortes  pentes  pavées,  que  des  trains  automo- 
biles pourvus  de  forts  moteurs  et  traînant  des  remorques. 
Il  faut  cependant  faire  exception  pour  les  trains  dont  la 
voiture  motrice  a  ses  deux  essieux  moteurs,  car  de  ce 


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N*  967.  (POIDS  LOURDS).  545 

fait,  Tadhérence  de  cette  voiture  est  fortement  aug- 
mentée. 

Le  1^'  octobre,  la  colonne  légère  repartant  dans  la 
direction  de  Neisse  va  jusqu'à  Patschkau  et  retourne  le 
soir  à  Glatz. 

Le  2,  a  lieu  à  Glatz,  une  présentation  des  voitures. 
Elle  est  précédée  d'une  conférence  du  capitaine  Meyer  (1) 
sur  l'automobile  pour  poids  lourds  et  ses  applications. 
Le  capitaine  Jurisch  (2)  présente  ensuite  isolément  les 
voitures.  La  journée  se  termine  par  la  marche  de  Glatz 
sur  Cudowa,  par  Reinerz  (35  kilomètres). 

L'étape  du  3  octobre  s'annonçait  comme  devant  être 
pénible. 

De  Cudowa  (400  mètres  d'altitude  environ)  la  route 
s'élève  jusqu'à  la  cote  920  à  la  traversée  des  Heuscheuer- . 
Gebirge,  puis  redescend  sur  Wûnschelburg  (375  mètres). 
L'itinéraire  de  la  colonne  légère  se  confond,  peu  après 
Wûnschelburg,  avec  celui  de  la  colonne  lourde. 

La  marche  doit  être  poussée  jusqu'à  Friedland  (77  ki- 
lomètres). La  route,  argileuse,  est  molle  et  glissante  et 
il  est  nécessaire  de  garnir  les  roues  de  crampons.  La 
colonne  n'arrive  à  Friedland  qu'à  la  nuit. 

L'étape  du  4  conduit  la  colonne  à  Hirschberg. 

On  est  alors  sorti  du  pays  montagneux  proprement 
dit,  mais  les  marches  pénibles  des  jours  précédents  ont 
beaucoup  fatigué  les  moteurs  Stoltz. 

La  marche  suivante  exécutée  le  7,  de  Hirschberg  à 
Lauban  permet  d'expérimenter  un  dispositif  pour  hisser 
les  remorques  sur  une  pente  raide. 

Près  d'Hirschberg,  la  route  présente  à  la  fois   une 


(1)  AetaellemeDt  major  et  adjudant  du  générai  inspecteur  des  troupes 
de  communication. 

(2)  Chef  du  détachement  d'automobiles  créé  en  1907  auprès  de  la 
Section  d'eipériences  des  troupes  de  communication.  Voir  2*  semestre 
1907,  p.  143. 

35 


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545  L'AUTOMOBILISME  MILITAIRB  BN  ALLEMAGNE         N«  967. 

forte  courbe  et  une  courte  pente  forte  de  13  p.  100.  Les 
trains  à  deux  essieux  moteurs  se  tirent  fort  bien  de  la 
difficulté.  Les  machines  à  un  seul  essieu  moteur  gravis- 
sent la  pente  après  qu'on  a  répandu  du  sable  sur  la  route 
et  qu'on  a  détaché  une  remorque.  Des  expériences  sont 
alors  faites  en  vue  de  monter  une  voiture  au  moyen  d'un 
câble  enroulé  sur  un  treuil'sur  lequel  s'exerce  le  moteur; 
elles  donnent  de  bons  résultats. 

Le  lendemain,  8  octobre  la  colonne  se  rend  à  Gorlitz 
où  a  lieu  une  inspection  des  voitures,  et  pousse  ensuite 
jusqu'à  Bunzlau. 

Sur  le  parcours  GOrlitz-Bunzlau,  les  deux  colonnes 
lourde  et  légère,  sont  réunies  pendant  3  jours  pour  se 
prêter  à  des  essais  sur  les  doublements  et  les  croise- 
ments de  colonnes.  On  cherche  en  même  temps  à  fixer  la 
puissance  de  traction  des  machines  suivant  les  pentes. 
Des  expériences  faites  avec  des  moteurs  à  45  chevaux 
(Daimler  à  deux  roues  motrices),  montrent  qu'en  terrain 
plat  ces  moteurs  peuvent  traîner  cinq  remorques  à  la 
4^  vitesse,et  que  par  des  pentes  de  4  p.  100,  ils  peuvent 
en  tirer  quatre  à  la  2®  vitesse. 

Le  reste  de  la  marche  de  retour,  effectué  sans  inci- 
dents, en  terrain  plat,  ne  présente  pas  d'intérêt. 

Pendant  ces  épreuves  les  voitures  Daimler  et  la  voi- 
ture Blkssing  se  sont  particulièrement  bien  comportées  ; 
il  en  a  été  d'ailleurs  de  même  pour  toutes  les  voitures 
munies  de  moteurs  à  explosion. 

Il  faut  faire  une  mention  spéciale  pour  les  voitures  à 
deux  essieux  moteurs  qui  ont  pu  monter  toutes  les  pentes 
sans  efi^orts,  et  n'ont  presque  pas  eu  à  souffrir  du  pati- 
nage sur  les  chemins  glissants  ou  humides.  Néanmoins 
il  semble  qu'il  aurait  été  préférable  de  doter  ces  voi- 
tures de  moteurs  à  quatre  cylindres  seulement.  Les 
moteurs  à  six  cylindres  qui  étaient  inaugurés  à  cette 
occasion  ont  été  proportionnellement   plus  sujets  aux 


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N*  967,  (POIDS  LOURDS).  547 

avaries  que  les  moteurs  à  quatre  cylindres  des  machines 
A  un  seul  essieu  moteur. 


CONCLUSIONS. 

Ces  expériences  importantes  ont  confirmé  la  possi- 
bilité de  Tutilisation  de  Tautomobile  pour  les  transports 
militaires. 

Quelles  conclusions  pratiques  en  ont  été  tirées  par 
l'administration  militaire  allemande?  Par  quels  actes  se 
sont  traduites  jusqu'à  présent  ses  idées  sur  Tapplication 
militaire  des  trains  mécaniques;  ou  des  voitures  poids 
lourds? 

La  Revue  a  déjà  mentionné  (1)  l'intention  qu'avait 
l*autorité  militaire  d^allouer  à  Tavenir  des  subventions 
annuelles  aux  possesseurs  d'automobiles  pour  poids 
lourds,  à  condition  que  ces  dernières  soient  établies 
dans  certaines  limites  de  capacité,  de  chargement,  de 
vitesse,  etc. 

L'un  des  derniers  numéros  de  VAllgemeine  Automobile 
Zeitung  (1)  annonce,  dans  les  termes  qui  suivent,  une 
décision  d'un  ordre  un  peu  différent  : 

a  Les  excellents  résultats  obtenus  avec  les  deux 
«  machines  Fowler,  n'ont  d'ailleurs  pas  été  sans  influen- 
ce cer  sur  l'attitude  adoptée  par  l'administration  en  fait 
«  de  législation  routière  et  on  doit  approuver  en  pre- 
«  mière  ligne  les  efforts  de  l'autorité  militaire  ;  celle-ci 
«  désire  qu'un  nombre  beaucoup  plus  grand  qu'autre* 
«  fois  de  ces  locomotives  soit  toi\jours  tenu  prêt  à  être 
«  utilisé  pour  les  besoins  de  la  'guerre  et  elle  a  obtenu 
a  du  Gouvernement  un  décret  aux  termes  duquel  les 
<c  machines   routières,    d'un  poids  ne   dépassant   pas 


(i)  Voir  1"  semestre  1908,  p.  219. 
(2)  Numéro  da  13  mars  1908. 


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648  L*AtrrOMOBIU8ME  MILITAIRE  BN  ALLEM AONE       K«  967. 

c(  7  t.  4/2,  pourront  circuler  sans  autorisation  sur  toutes 
«  les  routes  de  Prusse.  Le  résultat  de  ce  décret,  qui  doit 
H  être  accueilli  avec  joie  dans  l'intérêt  du  développe- 
«  ment  de  la  traction  automobile  pour  poids  lourds,  sera 
«  tel  que  l'industrie  et  Tagriculture  chercheront  A  se 
«  procurer  de  semblables  moyens  de  transport,  qui  ponr- 
«  ront  être  réquisitionnés  à  la  mobilisation  par  Tauto- 
«  rite  militaire.  Le  Ministère  de  la  guerre  a  même  l'inten- 
<(  tion  d'aller  plus  loin  dans  cette  voie,  car  il  cherche  en 
a  ce  moment  à  faire  accorder  des  subventions  aux  entre- 
«  preneurs  possédant  des  locomotives  routières  d'an 
((  poids  allant  jusqu'à  7  t.  4/2.  Ces  machines  trouveront 
a  leur  emploi  non  seulement  dans  le  service  de  la  trac- 
«  tion  des  lourds  fardeaux,  mais  encore  pour  remorquer 
((  des  cuisines  roulantes  de  campagne,  des  voitures  de 
«  ponts,  d'équipages,  etc.  » 

Il  faut  donc  s'attendre  à  voir  l'autorité  militaire  alle- 
mande adopter  des  mesures  ayant  toutes  pour  but  la 
création  d'un  grand  nombre  de  moteurs  pour  poids 
lourds,  remplissant  certaines  conditions  techniques  A 
déterminer  et  susceptibles  d'être  réquisitionnés  A  la 
mobilisation  pour  les  besoins  de  l'armée. 


EXPÉRIENCES  D'HIVER  DANS  LE  HARZ    (FÉVRIER  1908). 

Le  Harz,  qui  a  souvent  servi  de  terrain  d'expériences 
aux  automobiles  pour  poids  lourds,  a  été  encore  une  fois 
choisi  pour  les  essais  d'hiver  effectués  en  février  1908. 

Les  moteurs  réunis  à  cette  occasion  comprenaient  : 

Quatre  des  trains  Daimler  qui  avaient  déjà  seryi  aux 
expériences  de  Posen,  le  train  Siemens-Schuckert,  une 
voiture  Daimler,  une  voiture  Bûssing  et  un  train  à  vapeur 
Fowler  avec  locomotive  David. 

Disons  tout  de  suite  que  les  essais  ont  été  de  courte 
durée  et  qu'on  n'en  peut  tirer  aucune  conclusion  pratique. 


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v-viiyp    ■        T    .-•    1FIW.I 


N»  967.  (POIDS  LOURDS).  549 

Ils  ont  été  en  effet  interrompus  brusquement  sous  pré- 
texte que  la  neige  des  routes  commençait  à  fondre  au 
moment  où  les  expériences  ont  commencé. 

Il  faut  plutôt  croire  qu'A  ce  moment  la  région  du  Harz 
est  fréquentée  par  de  nombreux  touristes,  amateurs  de 
sports  d'hiver  (skis,  etc.),  et  que  le  passage  de  nom- 
breuses voitures  automobiles  sur  les  routes  contribuait  à 
les  rendre  impropres  A  l'exercice  de  ces  sports. 

Quoi  qu'il  en  soit,  les  voitures  réunies  A  Blankenburg 
le  9  février,  sous  le  commandement  du  capitaine  Jurisch, 
étaient  transportées  par  voie  ferrée  jusqu'A  Tanne.  La 
seule  épreuve  consista  A  parcourir  la  distance  :  Tanne- 
Braunlage,  par  une  route  recouverte  de  0™,30  de  neige. 
Les  moteurs  ne  purent  traîner  chacun  qu^une  remorque, 
l'autre  resta  à  Tanne,  où  sa  machine  alla  la  chercher  le 
lendemain. 

Il  fallut  ensuite  retourner  par  le  même  chemin  à 
Tanne  où  les  voitures  furent  embarquées  par  voie  ferrée 
et  réexpédiées  A  Berlin. 


(179) 


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LA 


RÉFOME  MILITAIRE  EN  BELGIQUE 


I 

LA  LOI  DE  1902.   —  LE  SYSTÈME  ACTL^L  DE  RECRLrTEMENT. 

Avant  la  loi  de  1902,  le  recrutement  de  Tannée 
belge  était  assuré  par  Tappel  annuel  des  jeunes  Belges, 
après  tirage  au  sort  et  avec  faculté  de  remplacement, 
dans  Tannée  où  ils  avaient  20  ans  révolus. 

Ceux-ci  pouvaient  du  reste  devancer  Tappel  en  sous- 
crivant on  engagement  volontaire,  entre  le  !•'  octobre 
de  Tannée  où  ils  avaient  19  ans  et  Tépoque  du  tirage 
au  sort  de  Tannée  suivante . 

La  durée  du  service  sous  les  drapeaux  était  de  : 

28  mois  dans  Tinfaiiterie  de  ligne,  les  chasseurs  à  pied,  ietraio, 

3  ans  dans  les  grenadiers,  les  carabiniers^  l'artillerie  de  forteresse, 

le  génie,  les  artiOciers,  les  troupes  d*administration; 

4  ans  dans  la  cayalerie,  Tartillerie  de  campagne. 

Les  bommes  libérés  faisaient  partie  de  Tarmée  active 
jusqu'à  la  fin  de  leur  8®  année  de  service  et  de  la  réserve 
jusqu'à  la  fin  de  la  13^. 

Ce  système  fournissait  un  efifectif  budgétaire  moyen  de 
45,000  bommes,  dont  3,300  officiers  environ  (1)  et  pou- 

(1)  Non  compris  la  gendarmerie. 


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N»  967.  LA  RÉFORME  MILITAIRE  EN  BELGIQUE.  65j 

vait  donner  à  la  Belgique,  en  temps  de  guerre,  128,000 
hommes,  auxquels  s'ajoutaient  145,000  hommes  de  la 
garde  civique  (43,000  actifs  et  100,000  non  actifs). 

En  1900,  une  commission  mixte  (1)  fut  instituée  par 
arrêté  royal  du  10  novembre  pour  «  étudier  l'adaptation 

éventuelle  aux  forces  nationales  belges des  modifia 

cations  apportées  à  Torganisation  et  au  mode  de  recru- 
tement des  armées  étrangères. ....  qui ont    subi 

presque  partout  l'épreuve  d'une  pratique  suffisante  (2)». 

Trois  questions  principales  devaient  attirer  l'attention 
de  la  commission  :  «  le  mode  de  recrutement  de  Tar- 
mée,  son  efifectif  en  temps  de  paix  et  en  temps  de  guerre, 
la  durée  du  service  actif  (2)  ». 

Cette  commission  termina  ses  travaux  le  30  avril  1901. 

Dans  sa  séance  de  clôture,  elle  avait  voté  les  résolu- 
tions essentielles  suivantes  : 

«  Le  recrutement  de  l'armée  a  lieu  par  des  engage- 
ments volontaires,  et,  pour  le  surplus,  par  des  appels 
annuels 

<(  Les  miliciens  appelés  par  le  sort  à  faire  partie  du 
contingent  doivent  servir  en  personne,  sauf  les  immuni- 
tés qui  seront  jugées  nécessaires.  Nul  ne  peut  se  dispen- 
ser du  service  militaire  à  prix  d'argent. 

((  La  durée  effective  de  la  présence  sous  les  drapeaux 
sera  réduite  à  ce  qui  est  nécessaire  pour  l'éducation  du 
soldat 

«  L'efPectif  actuel  de  l'armée  sur  le  pied  de  paix  sera 
maintenu.  Une  augmentation  éventuelle  du  contingent 


(i)  Composition  de  cette  commission  :  7  membres  du  Sénat,  dont 
2  ministres,  13  membres  de  la  Chambre  des  représentants,  dont  2  mi- 
nistres, 13  généraux  ou  assimilés,  1  colonel,  1  lieutenant-colonel,  le 
directeur  de  la  garde  civique  et  de  la  milice  au  Ministère  de  Tintérieur, 
soit  36  membres. 

(2)  Discours  du  général  Cousebant  d'AIkemade,  Ministre  de  la 
guerre,  à  la  séance  d'ouverture,  16  novembre  1900. 


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052  LA  RÉFORME  MILITAIRE  EN  BELGIQUE.  N*  967. 

compensera  la  réduction  de  la  durée  effective  du  ser- 
vice. 

«  La  durée  totale  du  service  reste  fixée  à  13  ans,  tant 
pour  les  volontaires  que  pour  les  miliciens. 

«  L'effectif  de  Tarmée  sur  pied  de  guerre  est  de 
180,000  hommes  (f).  » 

La  loi  du  21  mars  1902  sanctionna  ces  dispositions,  sauf 
en  ce  qui  concerne  le  remplacement  à  prix  d'argent,  qui 
fut  maintenu.  Le  prix  maximum  du  remplacement  fut 
fixé  à  1,800  francs. 


Le  service  militaire  personnel  et  obligatoire,  réclamé 
par  le  parti  libéral,  était  donc  rejeté.  Le  volontariat 
devenait  la  base  du  recrutement.  «  Le  recrutement  de 
Tarmée  a  lieu  par  des  engagements  volontaires.  Des 
appels  annuels  suppléent,  s'il  y  a  lieu^  à  rinsufflsance  du 
nombre  de  ces  engagements.  »  (Art.  !•'  de  la  loi.)  Un 
tirage  au  sort  règle  Tordre  dans  lequel  les  inscrits  sont 
appelés  à  faire  partie  du  contingent  annuel.  Ce  tirage  n'a 

pas  lieu  «  si  le  nombre  des  volontaires égale  ou 

dépasse  le  contingent  à  fournir  par  le  canton  ». 

La  durée  du  service  militaire  reste  la  même  qu'aupa- 
ravant, mais  le  temps  de  séjour  sous  les  drapeaux  est 
sensiblement  réduit.  Il  comprend  : 

1®  Pour  les  miliciois  : 

20  mois  dans  rinfanterie; 

36    —    dans  la  cayalerie  et  l'artillerie  à  cheval  ; 

!28    —    dans  l'artillerie  montée  et  le  train  ; 

22    —    dans  l'artillerie  de  forteresse,  les  compagnies  spéciales»  le 

génie. 
24    —    dans  les  troupes  d'administration. 

{i)  Procès-verbaux  des  séances  de  la  Corhmission,i90[. 


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N«  967.  LA  RÉFORME  MILITAIRE  EN  BELGIQUE,  553 

soit,  en  moyenne,  23  mois,  au  lieu  de  33  mois  1/2, 
moyenne  précédente. 

2®  Pour  les  volontaires  :  en  moyenne  4  ans,  au  lieu 
de  5  1/2. 

Les  volontaires  sont  de  diverses  sortes  : 

Volontaires  de  carrière  :  engagés,  entre  16  et  40  ans, 
pour  5,  4  ou  3  ans,  suivant  qu'ils  s'engagent  avant  (7, 
18  ou  après  18  ans,  envoyés  ensuite  en  congé  jusqu'à  la 
fin  de  leur  8«  année  de  service. 

Volontaires  du  contingent  :  jeunes  gens  appelés  à 
participer  au  tirage  au  sort  annuel,  assimilés  aux  mili- 
ciens au  point  de  vue  du  service  actif,  des  rappels  et  des 
congés. 

Volontaires  de  réserve  :  volontaires,  miliciens  ou  rem- 
plaçants qui,  moyennant  une  rémunération,  consentent, 
au  moment  de  leur  envoi  en  congé  après  le  service  actif, 
à  proroger  de  2  ou  4  ans  la  date  de  leur  licenciement  de 
la  réserve. 

Volontaires  avec  prime  :  remplaçants  recrutés  par 
l'État. 

Tous  les  miliciens,  volontaires  et  remplaçants  peuvent 
rengager  pour  des  périodes  renouvelables  de  deux 
années. 

La  loi  de  1902  alloue -en  outre  aux  miliciens  et  volon- 
taires une  indemnité  mensuelle  de  «  rémunération  »  : 

25  francs  pour  les  miliciens  des  troupes  à  pied; 

30     —     pour  les  miliciens  des  troupes  montées  ; 

30     —     pour  les  Yolontaires  du  contingent  ; 

35     —     pour  les  Yolontaires  de  carrière  et  les  rengagés; 

40     —     pour  les  caporaux  et  brigadiers; 

50     —     pour  les  sous-officiers. 

Seuls,  les  volontaires  avec  prime,  c'est-à-dire  les  rem- 
plaçants, ne  reçoivent  pas  cette  allocation . 


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654  LA  RÉFORME  MILITAIRE  EN  BELGIQUE.  N*  967. 

Ils  reçoivent  une  prime  qui,  depuis  le  l*' octobre  1907, 
est  de  i,800  francs  (1),  et,  en  outre,  depuis  le  printemps 
de  1907,  une  haute  paye  mensuelle  de  10  francs. 

Depuis  1902,  le  recrutement  de  Tarmée  belge  se 
caractérise  donc  par  : 

Des  engagements  volontaires  et  des  rengagements  ; 

£n  cas  d'insuffisance  numérique  des  volontaires,  levée 
annuelle  ; 

Rémunération  pécuniaire  des  hommes  au  service  ; 

Réduction  du  temps  de  présence  sous  les  drapeaux. 


II 

LES   EFFECTIFS    DE    PAIX. 

«  La  réduction  du  temps  de  service  actif  produisait 
une  diminution  considérable  du  nombre  des  nûlidens, 
volontaires  avec  prime,  volontaires  du  contingent  et 
remplaçants.  Cette  perte  était  compensée  par  une  aug- 
mentation notable  du  nombre  des  volontaires  de  carrière 
et  des  rengagés,  et  par  l'emploi  de  1,800  ouvriers  civils 
à  la  place  de  soldats  (2).  » 

D'après  les  tableaux  présentés  aux  Chambres  en  1902 
par  le  Gouvernement,  les  effectifs  de  paix  ne  devaient 
d'ailleurs  subir  presque  aucune  variation  : 

Avant  190t.       Aprts  1»0S. 

Miliciens  Tolontaireg  avec  prime,  rempla- 
çants, volontaires  du  contingent 33,669        24,500 

Volontaires  de  carrière  avec  durée  normale 
de  service 4,592         7,200 

(1)  Étoile  belge  y  d«'  novembre;  Belgique  militaire,  5  novembre 
1907. 

(2)  LôbelVs  Jahresberichte,  1902,  par  le  général  von  Pelel-Nar- 
bonne. 


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N«  967.  LA  RÉFORME  MILITAIRE  EN  BELGIQUE.  555 

Avaot  1901.      Apre»  190S. 

Volontâirec  de  earrière  aTee  durée  8u|m^ 

rieure 3,237  6,900 

Autres  rengagés »  2,000 

Miliciens  yolootaires i  ,000             » 

Pupilles 400             400 

OuTTÎers  cÎTils >»  i  ,800 

Totaux 42,898       42,800 

Si  les  effectifs  totaux  n'ont  été  diminués  par  la  loi 
du  21  mars  1902  que  dans  une  faible  proportion,  la 
réforme  organique  réalisée  par  l'arrêté  royal  du  24  no- 
vembre suivant  a  réduit  notablement  Teffectif  de  chaque 
unité,  sauf  en  ce  qui  concerne  Tartillerie.  Elle  a,  en  effet, 
augmenté  d'une  façon  très  sensible  le  nombre  des  batail- 
lons et  des  batteries,  par  la  création  de  19  bataillons 
d'infanterie,  3  du  génie  et  par  la  formation  de  11  batte- 
ries. 

11  est  vrai  que  les  nouveaux  bataillons  et  les  nouvelles 
batteries  sont  des  unités-cadres  et  ne  comprennent 
qu'un  très  petit  nombre  d'hommes.  Néanmoins  la  réduc- 
tion de  l'effectif  de  paix  a  placé  les  unités  belges  d'in- 
fanterie et  de  cavalerie  dans  une  situation  assez  difficile 
au  point  de  vue  de  l'instruction  (1).  <(  Toute  diminution 


Avant       Après  En  En 

1801.       1901.       moins.         plus. 

(1)    Compagnie  active  de  carabiniers  et 

de  grenadiers 127        97        30          » 

Compagnie  active  de  chasseurs  et  de 

ligne d03 

Escadron  de  cavalerie 140 

Batterie  de  campagnie  active  à  cheval.  107 

Batterie  de  campagne  active  montée.  86 

Batterie  de  forteresse  active  d'Anvers.  .66 
Batterie  de   forteresse  de  Liège  et 

de  Namur 66 


97 

6 

» 

130 

10 

» 

lU 

» 

7 

97 

» 

11 

55 

11 

n 

75 

» 

9 

{y- 

ta  smite 

p.  8I«.> 

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656  LA  RÉFORME  MILITAIRE  BN  BELGIQUE.  K*  967. 

d'effectif  est  préjudiciable  à  Tinstruction  des  cadres, 
lesquels  perdraient  ainsi  une  bonne  partie  de  leur  valeur, 
résultat  qui  aurait  évidemment  sa  répercussion  sur  1  ms- 
truction  des  hommes,  car,  il  ne  faut  pas  Toublier,  ren- 
seignement est  réciproque  :  le  gradé  s'instruit  et  se 
forme  par  le  maniement  de  la  troupe,   comme  celle-ci 

s'exerce  et  s'entraîne  sous  l'impulsion  de  ses  chefs 

Il  faut  veiller  scrupuleusement  à  ce  que  les  unités  aient 
des  effectifs  suffisants.  A  ce  prix  seul,  on  pourra  exiger 
des  officiers  l'ensemble  des  vertus  nécessaires  à  Texer- 
cice  du  commandement  (1).  » 

La  réforme  organique  de  1 902  a  eu  pour  but  principal 
d'augmenter  le  nombre  des  bataillons  et  batteries  mobi- 
lisables, en  constituant,  dès  le  temps  de  paix,  des  unités- 
cadres  qui  se  compléteraient  par  des  réservistes,  en  cas 
de  mobilisation.  Pour  ces  nouvelles  créations,  elle  a 
diminué  les  effectifs  permanents  des  unités  d'infanterie, 
de  cavalerie  et  du  train  des  équipages.  Ce  remaniement 
a  permis,  par  contre,  d'accroître,  de  quelques  hommes, 
les  batteries  de  campagne  et  les  compagnies  de  campa- 
gne du  génie,  et,  dans  l'artillerie  de  forteresse,  de  ren- 
forcer les  batteries  de  la  Meuse  par  prélèvement  sur 
celles  d'Anvers. 


Compagnie  (  active  de  campagne, 
du        <  active  de  forteresse. . 

génie       (  de  réserve 

Compagnie  du  train 53 

(i)  Procès-verbaux  y  1901.   Rapport  de  la  sous-commission  militaire 
sur  rorganisation  de  l*armée. 


Avant 
1901. 

Après 
1901. 

En 
moiai. 

prtf. 

81 

92 

i> 

41 

81 

77 

4 

» 

6 

2 

4 

» 

53 

37 

16 

» 

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K«  967.  LA.  RÉFORME  MILITÂIRB  BN  BELGIQUE.  K57 

LES  EFFECTIFS  DE  GUERRE. 

Dans  la  séance  du  26  avril  1901  de  la  commission 
chargée  de  Tétude  des  questions  relatives  à  la  situation 
militaire,  le  colonel  Ducame,  directeur  général  des 
opérations  militaires  et  de  l'instruction  de  Tarmée  au 
Ministère  de  la  guerre  (1),  s'exprimait  ainsi  : 

«  L'armée  doit  être  suffisamment  forte  pour  écarter 
tout  danger,  assurer  notre  neutralité  et  défendre  notre 
indépendance  assez  longtemps  pour  donner  à  nos  garants 
le  temps  d'intervenir. 

«  L'effectif  de  l'armée  de  campagne  doit  être  tel  que 
le  détachement  à  faire  par  l'ennemi  éventuel  pour  nous 
observer,  nous  repousser  et  avoir  définitivement  raison 
de  nous,  le  mette  en  infériorité  manifeste  vis-à-vis  de  son 
adversaire.  Ce  résultat  sera  obtenu  avec  une  armée  de 
campagne  d'environ  100,000  hommes,  laquelle  oblige- 
rait l'un  de  nos  voisins  à  distraire  trois  corps  d'armée  au 
minimum  pour  s'assurer  la  certitude  absolue  de  nous 
réduire.  Je  dis  la  certitude  absolue,  car  une  défaite 
contre  nous  serait  un  désastre  pour  lui.  » 

Et,  dans  le  mémoire  rédigé  par  le  colonel  sur  <(  la 
question  des  effectifs  sur  le  pied  de  paix  et  sur  le  pied  de 
guerre  »,  cet  officier  ajoutait  : 

«  Avec  nos  74,000  hommes  d'armée  de  campagne 
actuels  (1900) tout  concourt  à  nous  placer  dans  l'al- 
ternative ou  d'accomplir  scrupuleusement  nos  devoirs, 
au  risque,  s'il  y  a  bataille,  de  perdre  notje  armée  ;  ou  de 

(1)  Actuellement  lieutenant  général,   chef  du  corps  d'état-major. 


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558  lUL  BAFORME  HILITÂIRB  BN  BBLQIQUB.  N*  967. 

remplir  incomplètement  nos  obligations  les  plus  for- 
melles, par  crainte  d'exposer,  à  temps  et  assez  loin,  nos 
faibles  effectifs. 

«  Pour  sortir  de  cet  irréfragable  dilemme,  il  n'y  a 
qu'un  remède  :  augmenter  raisonnablement  nos  forces 
de  campagne  pour  les  mettre  à  hauteur  de  toutes  les 
exigences,  de  tous  les  devoirs  et  de  tous  les  périls.  Il 
faut  les  porter  à  100,000  hommes. 

«  100,000  hommes,  en  effet,  ne  pourraient  être  con- 
tenus que  par  deux  corps  d'armée  (à  deux  divisions) 
allemands  ou  français,  au  moins.  Il  faudrait,  au  mini- 
mum, trois  de  ces  corps  pour  les  attaquer. 

a  Or,  si  Tun  des  belligérants  doit  distraire  trois  corps 
vers  nous,  non  seulement  il  arrivera  inférieur  en  nombre 
vis-à-vis  de  l'autre,  mais  il  risquera  de  garder  cette  infé- 
riorité durant  toute  la  campagne.  Et  si  la  rencontre  se 
produit  chez  nous  et  que  nous  jetions  notre  armée  dans 
la  bataille  décisive,  nous  donnerons  un  double  appoint  à 
Tarmée  à  laquelle  nous  nous  joindrons,  par  rapport  à 
celle  contre  laquelle  nous  nous  tournerons.  A  elle  seule, 
cette  éventualité  détournera  nos  voisins  de  toute  idée  de 
passer  par  notre  pays  ;  car  une  défaite,  en  Belgique,  au 
début  de  la  campagne,  serait  d'un  effet  désastreux  pour 
celui  des  deux  adversaires  qui  la  subirait 

«  Une  armée  de  campagne  de  100,000  hommes,  bien 
conduite,  suffisamment  manœuvrière,  appuyée  sur  trois 
places  fortes  de  premier  ordre  comme  Anvers,  Liège  et 
Namur,  constituera  toujours  une  puissance  militaire 
redoutable 

«  100,000  bons  soldats,  bien  disciplinés,  conduits  par 
des  chefs  habiles  et  expérimentés,  et  faisant  campagne 
dans  leur  propre  pays,  sont  en  état  de  lutter  défensive- 
ment,  sans  désavantage,  contre  des  forces  triples,  grâce 
à  l'armement  contemporain 

«  Dans  l'éventualité  d'une  invasion  de  notre  terri- 
toire par  une  puissante  armée,  poursuivant  un  but  de 


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N*  967.  LA  RÉFORME  MILITAIRB  BN  BELGIQUE.  559 

conquête,  100,000  hommes,  manœuvrant  habilement  et 
livrant  des  batailles  défensives,  lui  tailleront  une  bien 
rude  besogne.  » 

La  répartition  de  ces  100,000  hommes  entre  les 
grandes  unités  de  Tarmée  de  campagne  pouvait  se  faire 
de  deux  façons  différentes  : 

l^  Constituer  chaque  division  d'armée  avec  deux  bri- 
gades d'infanterie  à  deux  régiments  de  quatre  bataillons, 
plus  un  bataillon  de  carabiniers;  le  i^  bataillon  de 
chaque  régiment,  non  constitué  en  temps  de  paix,  eût 
été  c(  semi-actif  »  ; 

2®  Ou  bien  avec  trois  brigades,  dont  une  de  réserve. 

C'est  ce  système  qui  a  été  adopté.  Il  a  l'avantage  de 
ne  pas  former  les  régiments  à  quatre  bataillons,  ce  qui 
«  présentait  de  sérieux  inconvénients  soit  à  cause  de 
l'étendue  considérable  de  front  confiée  à  la  direction  des 
colonels  sur  le  champ  de  bataille,  soit  à  cause  de  la 
densité  d'une  pareille  formation  en  profondeur  (1)  ».  En 
outre,  il  introduit  dans  les  divisions  d'armée  la  combi- 
naison ternaire,  «  modification  qui parait  désirable 

à  beaucoup  d'égards et  répond  mieux  que  la  com- 
binaison binaire  aux  nécessités  de  guerre  (2)  ». 

Depuis  1902,  l'organisation  des  troupes  de  campagne 
belges  est  donc  la  suivante  : 

l*'  Quatre  divisions  d'armée,  comprenant  chacune  : 

2  brigades  actWes  d'infanterie,  de  6  bataillons. . 

1  brigade  de  réserve  dlnfanterie,  de  4  bataillons.  .    ji«  t^  ^  -ii 

1  bataillon  de  carabiniers  à  4  compagnies,  dont  r 

1  compagnie  cycliste 

1  escadron  de  gendarmerie. 

1  régiment  de  7  ou  8  batteries  montées. 

i  compagnie  du  génie. 


(i)  Procès-verbaux  des  séances,  1901. 
(2)  Ibid. 


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660  LA.  RÉFORME  MILITAIRE  EN  BELGIQUE.  M*  967. 

2^  Deux  divisions  de  cavalerie  comprenant  chacune  : 

2  brigades  de  iO  escadrons; 
2  batteries  à  cbeTal. 

Quant  aux  troupes  de  forteresse,  réparties  entre  Liège, 
Namur  et  Anvers,  elles  forment  un  total  de  70,000  hom- 
mes environ  (1).  Elles  pourraient  être  augmentées  par  la 
garde  civique,  mais,  de  Faveu  même  des  généraux 
belges,  cette  garde  peut  rendre  difficilement  les  mêmes 
services  que  les  troupes  de  Tarmée,  car  elle  est  com- 
posée de  «  citoyens  qui  n*ont  même  pas  Tarmement  de 
Tarmée  et  dont  toute  Tinstruction  se  borne  à  quelques 
exercices  de  parade  le  dimanche  (2)  »,  et,  «  bien  qu'il  soit 
possible  de  puiser  dans  les  rangs  de  la  garde  civique 

des  auxiliaires  pour  les  troupes  de  forteresse ,  il  ne 

saurait  être  question  de  faire  défendre  les  places  fortes 
par  des  troupes  où  l'élément  <(  garde  civique  »  serait  en 
majorité  (3)  ». 

((  G'est-il  dire  que  la  garde  civique  ne  pourra  pas 
coopérer  à  la  défense  de  nos  forteresses?  Évidemment 
non  ;  mais,  à  part  les  corps  de  volontaires,  elle  ne  sau- 
rait être  utilisée  dans  la  partie  active  des  opérations  du 
siège.  Les  autres  corps  de  la  milice  citoyenne,  présents 
dans  la  place  ou  dans  le  voisinage,  pourront  être  utili- 
sés à  des  services  secondaires :  surveiller  et  garder 

tous  les  établissements  militaires  et  bâtiments  civils  dont 
dépend  la  sécurité  de  la  ville  (4)  >>. 
,    Il  est  donc  probable  que  les  corps  de  ligne  de  la  garde 
civique  seraient  employés  «  &  proximité  de  leurs  foyers, 


(1)  Annuaire  statistique  de  la  Belgique. 

(2)  Général  DéjardÎD. 

(3)  Procès-verbaux  des  séances  de  la  commission  chargée  de  Vétude  des 
questions  relatives  à  la  situation  militaire.  1901. 

(4)  Mémoire  du  colonel  Ducarne,  annexé  aux  Procés-verbaux  des 
séancestle  ta  Commission  de  1900-1901. 


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,t'    ^wt. 


N*  967.  LA  RÉFORME  MILITAIRE  EN  BELGIQUE.  661 

là  où  ils  sont  stimulés  par  le  désir  de  protéger  leurs  pro- 
priétés, leurs  familles,  leur'  cité  (1)  »,  et  que  seuls  les 
corps  volontaires  de  cette  garde  seraient  appelés  dans 
u  certains  postes  situés  en  dehors  de  leur  résidence  (2)  »« 
Or,  ces  volontaires  sont  au  nombre  de  7,000  seulement 
pour  toute  la  Belgique.  L'appoint  fourni  par  la  garde 
civique  pour  la  défense  des  forteresses  serait  donc  assez 
faible. 

«  Le    général   Déjardin    estime   que   le   chiffre    de 
165,000    hommes    représentée    le  maximum   que    peut 

atteindre  Tarmée  belge  sur  pied  de  guerre Dans 

ce  cas,  le  haut  commandement  ne  serait  pas  en  situation 
d'organiser  une  armée  de  campagne  de  100,000  hommes, 
et  140,000  hommes  de  troupes  de  forteresse  :  30,000 
pour  chacune  des  places  de  Namur  et  Liège  (le  péri- 
mètre de  la  première  est  de  37  kilomètres,  celui  de  la 
seconde,  de  46;  à  800  hommes  par  kilomètre,  6S,000 

hommes  sont  nécessaires),  80,000  pour  Anvers En 

outre,  d'après  la  constitution  défensive  du  théâtre  de  la 
guerre  en  Belgique,  les  opérations  entraîneront  inévita- 
blement des  combats  autour  d'une  ou  plusieurs,  peut- 
être  de  toutes  les  forteresses  du  pays,  et  la  défense 
mobile  de  ces  forteresses  incombe  presque  exclusive- 
ment aux  classes  les  plus  âgées.  Il  s'ensuit  que  des 
troupes,  qui,  d'après  leur  âge,  feraient  partie,  en  Alle- 
magne, du  deuxième  ban  de  la  landwehr,  ou,  en  France, 
de  l'armée  territoriale,  sont  désignées  pour  participer 
en  Belgique,  pour  la  plus  grande  part,  à  l'acte  décisif. 
Ce  ne  peut  naturellement  être  un  avantage,  s'il  s'agit  à 
une  heure  grave  des  intérêts  les  plus  importants  de  la 
défense  du  pays  (3).  » 

(1)  Mémoire  du  colonel  Ducarne. 

(2)  Règlement  organique  pour  les  corps  des  volontaires,  16  février 
1900. 

(3)  Post,  7  septembre  1906. 

36 


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561  LA.  RÉPORM B  ICIUTAIRB  EN  BELGIQUE.  N*  967. 

En  résumé,  les  effectifs  de  guerre  (troupes  de  cam- 
pagne et  de  forteresse)  qui,  avant  1902,  étaient  de 
130,000  à  140,000  hommes,  sont,  depuis  cette  date,  de 
170,000  à  180,000  hommes,  dont  100,000  pourrarmée 
de  campague. 

IV 

RÉSULTATS  DE  LA  RÉFORME  DE  1902. 

Si  la  réforme  de  1902  semble  avoir  atteint  son  but, 
en  ce  qui  concerne  l'augmentation  des  effectifs  mobili- 
sables (1),  au  point  de  vue  du  nouveau  système  de 
recrutement,  elle  ne  parait  pas  avoir  produit  les  résul- 
tats attendus. 

On  pensait  que,  grâce  à  une  propagande  active  et  des 
sacrifices  pécuniaires  importants,  les  volontaires  de  car- 
rière se  présenteraient  en  nombre  considérable,  de  façon 
à  permettre,  sinon  la  suppression  totale,  du  moins  une 
diminution  sensible  du  contingent  annuel  de  miliciens 
appelés  par  tirage  au  sort. 

Or,  en  décembre  1902,  un  contingent  de  13,300  hom- 
mes a  dû  être  voté  pour  1903.  C'était  le  chiffre  des  années 
précédentes,  avant  la  loi  de  1902.  Il  est  resté  le  même 
pour  1907  et  1908.  C'est  une  proportion  de  0,19  p.  100 
de  la  population.  Dès  1905,  «  la  mise  en  pratique  de  la 
loi  de  1902  sur  la  milice  montrait  que  le  contingent 
•  annuel  de  miliciens  ne  pouvait  subir  qu'une  réduction 
minime,  et  qu'il  n'y  avait  aucun  espoir  d'en  arriver  au 
volontariat  exclusif,  comme  le  rêvaient  certains  utopistes. 
L'opinion  générale  est  que  la  cause  du  service  personnel 
et  obligatoire  a  gagné  de  nombreux  adhérents  (2)  ». 


(1)  Augmentation  du  temps  de  service  dans  la  milice,  porté  de  8  à 
13  ans  ;  création  de  volontaires  de  réserve,  etc. 

(2)  LùhelVs  Jahresberichte,  1905. 


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N*  967.  LA  BÉFORliB  MmiTAIRE  BN  BELaïQUE.  563 

Diaprés  les  chiffres  fournis  par  le  Département  de  la 
gaerre,  dit  VÉtoile  belge  (l),  il  s'est  engagé,  comme 
volontaires  de  carrière,  volontaires  du  contingent  et 
volontaires  avec  prime  : 

Du  1»  octobre  i902  au  1»  octobre  1903 4,483  Jeunes  gens  (2). 

—  1903  —         1904....  3,971  — 

—  1904  —         1905....  3,904         — 

—  1905  —         1906....  2,985         — 

«  Cette  année  (1907)  le  nombre  des  volontaires  a  été 
de  nouveau  extraordinairement  faible,  dit  la  revue  alle- 
mande Ueberall  (3)  ;  plusieurs  ont  dû  être  écartés  pour 
incapacité  physique.  La  prime  annuelle  n'a  plus  aucun 
attrait;  l'insuffisance  du  système  de  recrutement  est 
manifeste.  » 

«  Au  !«'  janvier  1907,  d'après  les  renseignements 
fournis  par  le  Département  de  la  guerre,  il  y  avait  aous 
les  drapeaux  : 

Volontaires  de  carrière 12,654 

Yoloataires  du  contingent '  47 

Volontaires  avec  prime 3,115 

Total 15,816 

«  Et  l'armée  belge,  en  temps  de  paix,  comptait  au 
1*'  janvier  : 

Officiers 3,427 

Hommes  de  troupe 4f  ,036 

Citils  militarisés 1 ,281 

Total 45,744 

«  Les  volontaires  entrent  dans  ce  total  pour  un  tiers, 


(1)  1«  féTrier  1907. 

(2)  Étoile  belge,  11  décembre  1907. 

(3)  Décembre  1907. 


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564  LA.  RÉFORME  MILITAIRE  EN  BELGIQUE.  N*  967. 

et  cette  proportion  a  une  tendance  manifeste  à  dimi- 
nuer d'année  en  année  (1).  » 

Par  exemple,  à  Anvers,  il  aurait  fallu,  d'après  la 
Dépèche  de  Bruxelles  (2),  1,800  yolontaires  environ  pour 
rendre  inutile  le  tirage  au  sort.  Or,  «  en  1906,  Anvers  a 
fourni  140  volontaires  ;  en  1907,  120  ;  en  1908,  86  (2)  ». 

Le  nombre  des  remplaçants  a  décru  chaque  année  : 
«  1,200  il  y  a  quatre  ans,  1,080  en  1903,  984  en  1906, 
un  peu  plus  de  800  depuis  le  1*'  octobre  1906  (3)  ». 

On  avait  cependant  cherché  à  créer  un  courant  d'en- 
gagements volontaires  et  de  rengagements,  en  recon- 
naissant aux  engagés  et  rengagés  un  droit  de  préférence 
pour  certains  emplois  civils  et  en  allouant  une  pension 
viagère  aux  sous-officiers  qui  n'obtiendraient  pas  d'em- 
ploi, à  condition,  pour  eux,  d'avoir  au  moins  vingt  ans  de 
service  et  40  ans  d'Age. 

De  plus,  on  a  porté  à  1,800  francs  la  prime  à  attribuer 
aux  volontaires  avec  prime  enrôlés  après  le  1"  octobre 
1907,  en  maintenant  la  haute  paye  mensuelle  de  10  francs 
fixée  pour  eux  au  printemps  de  1907  (4).  Depuis  l'adop- 
tion de  cette  mesure,  «  le  recrutement  des  volontaires 
avec  prime,  par  rapport  à  la  période  correspondante  de 
1906,  est  en  augmentation  de  50  p.  100  (5)  )>,  mais  la 
presse  belge  a  fait  remarquer  qu'il  en  résultait  v  un  sur- 
croit de  dépenses  annuelles  de  200,000  francs,  c'est-à- 
dire  ce  que  coûterait  au  pays  un  nouveau  supplément  de 
contingent  de  250  miliciens  (6)  ». 

En  résumé,  diminution  du  nombre  des  remplaçants, 


(1)  Étoile  belge j  1"  février  1907. 

(2)  14  février  1908. 

(3)  Belgique  militaire,  3  noTembre  1907. 

(4)  Moniteur  beige,  23  octobre  1907. 

(5)  Déclaration  du  Ministre  de  la  guerre  (Ëtoile  belge,  11  décembre 
1907). 

(6)  Belgique  militaire,  3  novembre  1907. 


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N*  967.  LA  RÉFORME  MIUTAIRE  EN  BELGIQUE.  565 

insuffisance  numérique  des  volontaires  de  carrière,  mal- 
gré les  palliatifs  employés,  par  suite,  nécessité  d'un  con- 
tingent annuel  de  miliciens  comme  avant  1902,  tels  sont, 
au  point  de  vue  du  recrutement,  les  principaux  résul- 
tats de  la  réforme  de  1902. 

D'autre  part,  dès  1882,  le  lieutenant  général  Brial- 
mont  écrivait  : 

«  On  a  longtemps  cru  et  Ton  répète  encore  aujourd'hui 
que  ce  mercenaire  (le  remplaçant)  finit  par  devenir  un 
excellent  soldat,  parce  qu'il  aime  sa  profession  et  qu'il  a 
les  aptitudes  nécessaires  pour  l'exercer. 

«  Or,  la  statistique  des  conseils  de  guerre  prouve  : 

«  !<>  Que  de  1866  à  1870,  964  remplaçants  ont  été 
condamnés  comme  voleurs  ; 

<c  2^  Que  de  1861  à  1865,  102  remplaçants  et  seule- 
ment 14  miliciens  ont  été  renvoyés  pour  inconduite  habi- 
tuelle ; 

«  3*  Qu'à  nombre  égal,  il  y  a  vingt  fois  plus  de  rem- 
plaçants que  de  miliciens  se  rendant  coupables  d'actes 
d^insubordination  grave. 

«  L'effectif  sous  les  armes  était,  en  juin  1870,  de 
79,608  hommes,  dont  21,936  appartenaient  à  la  caté- 
gorie des  remplaçants  et  des  substituants.  Du  1®'  oc- 
tobre 1870  jusqu'à  la  fin  d'avril  1871,  1,190  de  ces  der- 
niers désertèrent.  Dans  le  quatrième  trimestre  de  cette 
même  année,  il  y  eu  eut  3S2  qui  se  firent  condamner. 
De  ce  chef  et  du  chef  de  désertion,  l'armée  perdit  donc 
par  mois  287  substituants  et  remplaçants,  soit  3,444  par 
an,  ou  16  p.  100 

((  Actuellement  (en  1882),  les  volontaires  avec  prime 
fournissent,  proportion  gardée,  deux  fois  plus  de  condam- 
nés aux  prisons  que  les  miliciens,  et  les  remplaçants,  huit 
fois  plus  (1).  »  Le  nombre   des  remplaçants  est  trop 


(1)  Situation  militaire  de  la  Belgique, 


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666  LA  RÉFORME  Mn.ITÀIRB  BN  BELGIQUE.  N*  967. 

faible  et,  si  Ton  en  croit  le  général  Brialmont,  leur  qua- 
lité est  défectueuse. 

En  1904,  lors  de  la  discussion,  devant  la  Chambre,  du 
cootiogent  de  1905,  le  Ministre  de  la  guerre  avait  déji 
parlé  de  la  nécessité  de  revenir  aux  dispositions  anté- 
rieures à  1902,  sur  le  recrutement  de  Tarmée^  si  le 
nombre  des  engagements  volontaires  ne  répondait  pas  à 
Fattente. 

Au  cours  de  la  discussion  du  budget  de  la  guerre 
pour  1908,  le  Ministre  a  déclaré  qu'il  se  prononcerait,  en 
octobre  1908,  sur  les  résultats  de  la  loi  de  1902  en  ce 
qui  concerne  le  «  loyal  essai  »  du  volontariat. 

((  Tout  le  monde  est  fixé  aujourd'hui  sur  les  résultats 

pratiques  de  cet  essai Le  système  du  volontariat, 

imaginé  en  1902  parla  droite,  a  donné  de  mauvais  résul- 
tats, puisque  le  nombre  des  volontaires  de  carrière  dimi- 
Due  et  que,  d'autre  part,  il  y  a  moins  de  volontaires  avec 
prime,  parce  que  les  conditions  faites  aux  volontaires  de 
carrière  sont  trop  belles  (1).  » 


CONCLUSION. 

La  question  est  donc  posée,  'dès  maintenant,  entre  les 
partisans  du  volontariat  avec  remplacement  et  ceux  da 
service  personnel  et  obligatoire. 

((  Le  recrutement  en  Belgique,  disent  ces  derniers  (2), 
doit  être  selon  la  formule  vraiment  nationale  :  appeler 
tous  ses  enfants  à  s  instruire  dans  l'armée,  les  renvoyer 
aussitôt  que  possible  aux  travaux  de  la  paix  avec  quelques 


(1)  Correspondance  de  Bruxelles  au  Temps,  15  décembre  4907. 

(2)  Petit  Bleu  de  Bruxelles,  U  octobre  i907. 


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»•  967,  J.A.  RÉFORME  BIILITAIRB  EN  BELGIQUE.  567 

rappels  échelonnés  pour  les  tenir  à  hauteur  des  devoirs 
militaires. 

c(  Le  nombre  d'années  d'obligation  du  service  étant 
réduit  à  dix,  on  aurait  33,000  hommes  de  contingent 
annuel,  une  armée  de  campagne  jeune,  solide,  et  les 
troupes  de  forteresse  nécessaires.  Le  prolongement  du 
service  de  l'armée  dans  la  garde  civique  apporterait  les 
éléments  nécessaires  pour  tous  les  services  de  l'arrière 
et,  en  partie,  pour  la  garnison  de  sûreté  des  forteresses, 
puisque  tous  ces  hommes  auraient  reçu  l'instruction 
militaire  dans  l'armée;  on  aurait,  enfin,  une  réserve 
d'alimentation,  ce  qui  est  indispensable 

«  L'avenir  n'est  plus  au  système  volontariat,  milice, 
remplacement;  il  est  au  service  personnel  et  géné- 
ral (1) 

«  L'heure  ne  tardera  pas  à  sonner  où  les  Belges  com- 
prendront enfin  que  le  patriotisme  commande  de  défendre 
son  pays  autrement  que  par  une  procuration  donnée  à  la 
partie  pauvre  de  la  population.  Le  service  général  s'im- 
posera comme  une  mesure  de  salut  public  et  de  justice 
sociale  (2).  » 

La  Belgique  est,  avec  l'Angleterre,  la  seule  puissance 
européenne  qui  n'ait  pas  encore  adopté  le  service  per- 
sonnel et  obligatoire.  Le  principe  de  son  système  de 
recrutement  est  le  volontariat,  mais,  pour  remédier  à 
l'insuffisance  du  nombre  des  volontaires,  elle  est  obligée 
de  lever,  chaque  année,  un  contingent  de  miliciens  dont 
un  certain  nombre  sont  exonérés  de  tout  service  actif  ou 
dans  la  réserve,  moyennant  le  payement  de  1,600  francs 
et  que  l'État  est  obligé  de  remplacer  en  offrant  une  prime 
plus  élevée  (1,800  francs). 


(1)  Echo  de  V armée  belge. 

(2)  Article  signé  lord  Wah,  paru   dans  V Armée  belge,  décembre 
1907. 


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668  LÀ  RÉFORME  MILITAIRE  EN  BELGIQUE.  K*  SST. 

La  Belgique  adoptera-t-elle  le  service  obligatoire? 
S'en  tiendra-t-elle  au  volontariat  ?  La  question  sera  sans 
doute  tranchée  prochainement.  Les  déclaratioDS  pro- 
mises par  le  Ministre  de  la  guerre  à  ce  sujet  pour  le  mois 
d'octobre  seront  de  la  plus  haute  importance,  car  le  se^ 
vice  obligatoire  augmenterait  de  façon  considérable  les 
effectifs  que  la  Belgique  pourrait  mobUiser  en  temps  de 
guerre,  pour  faire  respecter  sa  neutralité. 

(187) 


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LE 


NOUVEAU  RÈGLEMENT  D'EXERCICES 


L'INFANTERIE    SUISSE 


Une  commission  présidée  par  le  colonel  Isler,  chef 
d'arme  de  l'infanterie  et  composée  de  douze  officiers 
supérieurs,  avait  reçu  en  1905  la  mission  de  reviser  le 
règlement  d'exercices  d'infanterie  du  23  octobre  1890. 

Cette  commission  vient  de  terminer  ses  travaux  ;  son 
projet  définitif  a  été  approuvé  le  31  décembre  dernier 
par  le  Conseil  fédéral,  qui  en  a  prescrit  la  mise  en  pra- 
tique  immédiate. 

Avant  d'aborder  l'étude  de  détail  du  nouveau  règle- 
ment, il  convient  tout  d'abord  de  le  comparer  à  celui  du 
23  octobre  1890  qu'il  est  appelé  à  remplacer. 

Le  règlement  de  1890  a  la  préoccupation  constante 
des  formes  fondamentales  ;  le  chapitre  relatif  au  combat 
y  énonce  surtout  les  principes  permettant  d'appliquer 
ces  formes  au  combat.  Ce  document  précise,  en  les 
justifiant  à  sa  manière,  les  distances  et  les  intervalles 
qui,  au  cours  des  différentes  phases  de  la  lutte,  doivent 
séparer  les  unités  d'une  même  ligne  ou  les  échelons  suc- 
cessifs :  c'est  un  guide  commode,  sinon  exact,  pour  les 
chefs  de  tous  grades. 


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*70  LE  NOUVEAU  RÈGLEMENT  D'EXERCICES  H*  967. 

Le  règlement  de  1907,  tenant  compte  des  nécessités 
tactiques  imposées  à  Tinfanterie  par  les  plus  récentes 
transformations  du  matériel  de  guerre  —  fusil  et  canon 
à  tir  rapide,  poudre  sans  fumée  —  laisse  à  l'initiative  des 
combattants  —  chef  ou  soldat  —  le  soin  d'agir  sur  le 
champ  de  bataille  au  mieux  des  intérêts  communs. 
Plus  de  solutions  théoriques,  mais  Tobligation  pour 
chacun  d'avoir  à  se  bien  pénétrer  de  sa  mission  partica- 
lière  et  de  s'efforcer  de  la  remplir  en  utilisant  les  pro- 
cédés qu'il  juge  les  plus  appropriés  aux  circonstances 
du  moment.  «  Le  fractionnement  et  le  déploiement  des 
«  forces  dépendent  de  la  situation  et  du  terrain.  11 
«  est  impossible  de  donner  des  règles  fixes  touchant  le 
«  fractionnement  et  le  déploiement  »  ;  les  sous-ordres 
ont  le  choix  des  moyens  à  employer  pour  accomplir  leur 
tâche. 

Bref,  comme  c*est  parfaitement  logique,  chacun  des 
deux  règlements  subit  l'impulsion  des  idées  tactiques  en 
faveur  au  moment  de  sa  rédaction  :  il  en  est  l'expression 
écrite. 

Cependant,  il  n'a  pas  échappé  aux  rédacteurs  du  nou- 
veau règlement  que  le  libre  jeu  des  initiatives  indivi- 
duelles pouvait  devenir  dangereux  si  tous  les  efforts  ne 
tendaient  pas  en  même  temps  vers  le  même  but.  Aussi 
demande-t-il  tout  d'abord  à  une  troupe  d'infanterie 
d'être  disciplinée,  et,  pour  affermir  la  discipline,  il  donne 
un  moyen  :  le  dressage^  «  exécution  instantanée,  exacte 
«  et  simultanée  de  certains  mouvements  en  y  employant 
«  toutes  ses  forces  ». 

Il  veut  ensuite  que  «  la  troupe  possède  les  connais- 
«  sances  et  l'habileté  nécessaires  pour  faire  la  guerre  « 
Vexercice  permettra  de  réaliser  ces  desiderata  :  ins- 
truction individuelle,  instruction  de  la  section,  de  la 
compagnie  et  des  unités  plus  fortes.  «  L'infanterie  doit 
«  arriver  à  se  mouvoir  aisément  dans  les  terrains  diffi- 
«  ciles.  » 


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■T  ■»" 


N«  967.  POUR  L'INFANTBRIB  SUISSE.  671 

Une  autre  caractéristique  du  règlement  du  31  décembre 
1907  s'impose  également  très  vite  à  qui  aborde  l'étude 
de  ce  document  :  c'est  Tesprit  d'offensive  qui  Tanime. 
On  y  lit  en  effet  :  «  Le  combat  a  pour  but  la  destruction 
«  de  l'ennemi.  — Le  chef  qui  veut  vaincre  doit  engager 
«  résolument  ses  forces,  même  s'il  n'a  aucun  renseigne- 
«  ment  certain  sur  l'activité  de  l'ennemi  :  seule  l'offen* 
«  sive  conduit  à  un  résultat  décisif.  —  Chaque  soldat 
«  doit  posséder  la  volonté  inébranlable  d'obtenir  la  vic- 
«  toire.  —  Le  succès  n'est  que  d'un  effet  passager  s'il 
i<  n'est  pas  suivi  d'une  poursuite  implacable  loin  au  delà 
«  du  champ  de  bataille.  » 

Enfin,  le  nouveau  règlement,  tout  en  affirmant  que 
«  l'infanterie  est  Tarme  principale,  »  la  rappelle  sans 
cesse  à  la  nécessité  de  la  camaraderie  du  combat  entre 
toutes  les  armes  :  à  cet  effet,  il  indique  nettement,  dans 
l'exposé  de  la  tactique  de  combat,  le  rôle  respectif  de 
l'artillerie  et  de  la  cavalerie  et  en  réduit  la  mission  par- 
ticulière qui  incombe  plus  spécialement  à  l'infanterie  : 
c'est  le  rôle  décisif. 


INTRODUCTION. 

Le  règlement  du  31  décembre  1907  comporte  une 
introduction  et  trois  chapitres  :  chap.  L  L'instruction; 
chap.  II.  Le  combat  ;  chap.  III.  L'inspection^  le  défilé^  la 
prise  du  drapeau. 

Dans  l'introduction,  le  règlement  précise  le  but  de 
riustruction  militaire  qui  est  de  former  la  troupe  et  les 
chefs  pour  la  guerre.  Ce  but  est  atteint  lorsque  la  troupe 
est  disciplinée  et  qu'elle  possède  les  connaissances  et 
l'habileté  nécessaires  pour  faire  campagne. 

Il  insiste  ensuite  sur  la  nécessité  de  l'instruction 
«  approfondie  »  de  la  recrue,  condition  indispensable 
pour  faire  de  cette  dernière  un  soldat  utilisable. 


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578  LE  NOUVBA.U  RÈGLEMENT  D'EXERCICES  K»  967. 

Puis  il  fait  connaître  à  chacun  son  devoir  et  la 
méthode  à  employer  pour  le  bien  remplir. 

Ici  se  place  un  vigoureax  portrait  du  chef  «  respon- 
sable ».  «  La  personnalité  du  chef  exerce  pendant  la 
«  paix  comme  en  temps  de  guerre,  une  influence  déter- 
«  minante  sur  Tattitude  des  subordonnés  :  son  exemple 
a  sert  de  modèle.  —  L'expression  de  sa  volonté  doit  être 
«  précise,  son  langage  clair  et  décidé.  —  Le  chef  s'ef- 
«  force  en  même  temps  de  développer  Tesprit  d'initia- 
«  live  de  ses  sous-ordres.  » 

Enfin,  dans  les  derniers  paragraphes  de  Tintroduction 
au  règlement  se  trouvent  définies  la  nature  et  la  raison 
d'être  des  commandements,  des  ordres  et  des  signaux. 

Au  combat,  sur  chaque  ligne,  les  signaux  sont  faits 
soit  avec  le  bras,  soit  au  moyen  du  sabre;  d'une  ligne  à 
l'autre,  on  emploie  les  fanions-signaux. 


I 

l'instruction. 

1**  Instruction  individuelle.  —  Le  règlement  insiste  à 
nouveau  sur  la  nécessité  de  donner  aux  recrues  une  ins- 
truction individuelle  approfondie  :  «  Les  imperfections 
«  de  l'instruction  individuelle  ne  peuvent  être  corrigées 
«  par  des  exercices  d'ensemble.  » 

Mais  en  Suisse,  la  durée  des  écoles  de  recrues  est  fort 
courte  (65  jours  dans  l'infanterie).  Dans  ces  conditions, 
il  est  difficile  aux  officiers  instructeurs  de  consacrer  de 
longues  séances  à  l'instruction  individuelle.  Aussi  le 
règlement  a-t-il  réduit  au  minimum  indispensable  le 
nombre  des  mouvements  à  enseigner  au  soldat,  ce  qai 
permet  de  les  lui  apprendre  avec  plus  de  soins. 

L'enseignement  comporte  : 

a)  La  marche,  —  Tandis  que  le  règlement  de  1890 


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i>lir  '7    i^"i»'. 


N»  967.  POUR  L'INFANTKRIK  SUISSE.  573 

prévoyait  six  pas  de  longueur  et  de  vitesse  différentes, 
le  nouveau  règlement  n'en  admet  plus  que  trois  de 
même  longueur  (80  centimètres).  Ce  sont  :  le  pas  de 
manœuvre,  qui  est  le  pas  habituel  (vitesse  :  116  à  120 
pas  à  la  minute);  le  pas  cadencé  (même  vitesse,  mais 
avec  la  jambe  tendue),  pour  le  dressage  et  dans  les 
défilés;  le  pas  gymnastique  (vitesse  :  160  pas  à  la 
minute),  utilisé  seulement  sur  des  parcours  restreints. 

b)  Le  tir.  —  Le  règlement  de  1890  admettait  le  feu 
d'une  cartouche  avec  chargement  coup  par  coup  (maga- 
sin fermé)  et  le  feu  rapide  avec  chargement  par  le 
magasin.  Désormais,  il  n'y  aura  plus  qu'une  seule 
manière  de  charger  :  la  charge  par  le  magasin  qui  sera 
toujours  ouvert. 

Un  seul  tir  aussi,  le  tir  individuel  :  l'instructeur 
indique  le  but  à  viser,  la  hausse  à  prendre,  puis  il 
ordonne  le  commencement  du  feu.  Au  commandement 
de  :  feul  l'homme  met  en  joue,  vise  et  fait  partir  le 
coup.  —  La  mise  en  joue  doit  se  faire  sans  précipita- 
tion :  le  tirailleur  ne  tire  que  lorsqu'il  peut  le  faire 
((  tranquillement  ». 

c)  Le  maniement  d* armes.  —  A  l'exercice,  un  seul 
mouvement  de  maniement  d'armes.  Avec  le  règlement 
de  1890,  c'était  le  :  suspendez-arme  (port  de  l'arme  à  la 
bretelle)  ;  désormais,  ce  sera  le  :  portez  arme  (arme  sur 
l'épaule  gauche)  déjà  pratiqué  avec  les  anciens  règle- 
ments. 

Bien  entendu,  dans  les  manœuvres  en  ordre  dispersé 
et  dans  les  marches,  on  pourra  mettre  l'arme  à  la  bre- 
telle sur  l'une  ou  l'autre  épaule  ou,  pour  ramper,  l'arme 
suspendue  au  cou;  mais  ces  dernières  manières  de 
porter  l'arme  ne  sont  pas  comprises  comme  maniement 
d'armes. 

d)  L instruction  pour  le  combat  en  tirailleurs. — Il  faut 


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57ft  LE  NOUYIIàU  BËOLEMBNT  D'BXRRCICES  N*  967. 

que,  au  combat,  rhomme  soit  à  même  d'agir  de  lui- 
même  quand  la  direction  supérieure  vient  à  lui  manquer. 
Il  doit  savoir  occuper  et  organiser  des  positions  (le  feu 
restant  cependant  la  meilleure  des  [protections)  ;  il  doit 
être  capable  d'estimer  les  distances  de  tir,  être  dressé  à 
suspendre  le  feu  et  à  le  reprendre,  i  régler  la  rapidité 
de  son  tir. 

Faisant  appel  i  la  camaraderie  de  combat,  le  règle- 
ment ajoute  encore  :  «  Le  tirailleur  remarque-t-il  que  ses 
voisins  ne  prennent  pas  correctement  la  hausse,  ou  qa'ils 
tirent  trop  vite,  il  les  y  rend  attentifs  ;  il  les  empêche  de 
continuer  à  tirer  dans  le  cas  où  ils  négligeraient  de  ces- 
ser le  feu  à  temps.  » 

2^  La  section,  a)  Composition.  —  La  section  est  for- 
mée de  groupes,  chaque  groupe  comprenant  en  principe 
quatre  files  pleines  et  étant  commandé  par  un  caporal  ou 
un  appointé.  Le  chef  de  groupe  se  place  au  premier 
rang  de  la  file  de  droite. 

b)  Ordre  serré.  —  La  section  en  ordre  serré  a  deoi 
formations  de  rassemblement  :  la  ligne  sur  deux  rangs 
(le  second  rang  à  1  mètre  de  distance  du  premier)  ;  la 
colonne  de  marche  (colonne  par  4,  ou  par  2,  ou  par  1). 

Les  sergents  sont  hors  du  rang  et  font  généralement 
fonction  de  serre-files. 

Le  règlement  de  1907  conserve  les  commandements 
et  dispositions  prévus  par  celui  de  4890  pour  les  aligne- 
ments, la  marche,  les  conversions,  les  passages  d'une  for- 
mation à  une  autre.  Toutefois,  la  marche  en  colonne 
étant  en  principe  la  règle,  on  n'étudie  plus,  à  l'exercice, 
la  marche  oblique  de  la  section  formée  en  ligne,  ni  les 
conversions  dans  cette  formation. 

c)  Ordre  dispersé.  —  La  dispersion  en  tirailleurs  se 
fait  aux  mêmes  commandements  ou  signaux  que  précé- 
demment. Mais,  tenant  compte  de  l'expérience  des  der- 


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N«  »67.  POUR  L'INFANTERIK  SUISSE.  675 

nières  guerres,  le  nouveau  règlement  admet  que  les 
bonds  pourront  parfois  être  exécutés  par  petits  groupes 
et  même  homme  par  homme. 

De  même,  tandis  que  le  règlement  de  1890  voulait  des 
bonds  en  avant  d'une  longueur  de  100  pas  environ,  au 
pas  de  gymnastique,  le  règlement  de  1907  dit,  avec  juste 
raison,  que  n  l'étendue  d'un  bond  dépend  du  terrain, 
de  Teffet  du  feu  ennemi  et  de  Tétat  des  hommes  et  qu'en 
outre,  le  mouvement  doit  s'exécuter  avec  la  plus  grande 
rapidité  »  •  Enfin,  le  règlement  précise  que  les  réserves  se 
meuvent  également  dans  la  formation  en  tirailleurs. 

d)  Exécution  des  feux.  —  Le  règlement  de  1890  don- 
nait au  commandant  de  la  compagnie  la  direction  du  feu, 
celui  de  1907  laisse  cette  direction  au  chef  de  section  qui 
se  placera  sur  la  ligne  de  feu,  exceptionnellement  der- 
rière, et  qui  devra  s'abriter  comme  ses  hommes,  pour 
ne  pas  trahir  l'emplacement  de  sa  troupe. 

Le  chef  de  section  ordonne  l'ouverture  du  feu,  déter- 
mine la  hausse,  observe  l'effet  du  feu  et  en  règle  la  rapi- 
dité. Il  est  secondé  par  les  sous-officiers  serre-files  et 
par  les  chefs  de  groupe  (ces  derniers  prennent  part  au 
feu  de  leur  groupe). 

Tout  officier  ou  tout  sous-officier  doit  être  muni  d'une 
jumelle  et  d'un  sifflet  (le  sifflet  sert  à  indiquer  la  cessa- 
tion du  feu,  lorsque  tous  les  autres  moyens  d'arrêter  le 
feu  sont  sans  effet). 

Le  règlement  ne  se  soucie  pas  de  demander  au  tirail- 
leurs des  feux  trop  rapides.  C'est,  dit-il,  par  un  feu  tran- 
quille, qu*à  toutes  les  distances  on  obtient  les  meilleurs 
résultats;  chaque  homme  ne  tire  que  lorsqu'il  est  sûr  de 
son  coup.  En  principe,  chaque  subdivision  tire  sur  le 
but  qui  se  trouve  en  face  d'elle. 

On  peut  tirer  utilement  :  jusqu'à  500  mètres  contre 
tous  les  buts;  jusqu'à  1,000  mètres  contre  des  hgnes 
de  tirailleurs  ou  des  buts  isolés  importants  ;  jusqu'à 


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676  LE  NOUVEAU  RÈOLBMBNT  D'BXBRCICBS  ^*  967. 

1,500  mètres  contre  des  compagnies  en  ordre  serré,  des 
batteries,  des  escadrons. 

Aux  distances  inférieures  à  400  mètres  on  tire  avec 
((  la  hausse  baissée  ». 

Enfin,  l'emploi  simultané  de  deux  hausses  n'est  admis 
qu'aux  distances  supérieures  i  800  mètres  et  seulement 
lorsque  la  situation  tactique  oblige  à  tirer  avant  qu'on 
ait  eu  le  temps  et  les  moyens  de  déterminer  la  hausse 
exacte. 

Le  règlement  insiste  beaucoup  sur  la  nécessité  de  la 
recherche  minutieuse  de  la  hausse  exacte  et  il  ajoute  à 
ce  sujet  :  «  Plus  une  troupe  tirera  bien,  moins  elle  tou- 
chera si  elle  n'a  pas  la  hausse  exacte,  mais,  d'autre  part, 
plus  une  troupe  tire  bien,  plus  il  est  facile  de  recon- 
naître si  la  hausse  choisie  est  juste  ou  fausse.  » 

3^  La  compagnie.  —  La  compagnie  se  compose  de 
quatre  sections,  chaque  section  ayant  au  maximum 
50  fusils. 

En  ordre  serré,  la  compagnie  se  rassemble  ou 
manœuvre  : 

1^  En  ligne,  les  quatre  sections  en  ligne  sur  le  même 
front  :  intervalle  de  3  mètres  entre  deux  sections; 

2°  En  colonne  de  compagnie,  les  quatre  sections  en 
colonne  de  marche,  accolées  les  unes  aux  autres,  avec 
intervalle  de  3  mètres  d'une  section  à  une  autre  ; 

3o  En  formation  de  marche  (colonne  par  quatre  ou 
par  deux). 

Les  mouvements  ont  lieu  conformément  aux  prescrip- 
tions déjà  données  par  la  section. 

Le  capitaine  indique  la  formation  à  prendre,  le  front  A 
occuper,  la  direction  de  la  marche  ;  chaque  section,  con- 
duite par  son  chef,  se  rend,  par  le  chemin  le  plus  court, 
à  sa  place  dans  la  nouvelle  formation. 

Au  combat,  le  capitaine  donne,  pour  le  déploiement 
de  sa  compagnie,  un  ordre  de  combat  dans  lequel  il  fait 


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N»  «67.  POUR  L*INFANTERIK  SUISSE.  577 

connaître  ses  intentions  ;  il  assigne  à  chaque  section  son 
secteur  et  sa  tâche  particulière. 

S'il  y  a  lieu,  il  conserve  à  sa  disposition  une  réserve, 
qu'il  fera  iotervenir  quand  il  le  jugera  convenable. 

Mais  ce  sont  les  chefs  de  section  qui  ont  mission  4e 
prescrire,  en  temps  opportun,  le  déploiement  de  leur 
unité  et,  le  plus  souvent,  l'ouverture  du  feu  dans  leur 
secteur  respectif. 

Par  l'intermédiaire  des  hommes  de  liaison,  le  capi- 
taine assure  la  concordance  des  efforts  de  ses  quatre  sec- 
tions  vers  le  même  but. 

4^  Le  bataillon.  —  Plusieurs  compagnies  (3,  4  ou  S), 
constituent  un  bataillon. 

Les  formations  du  bataillon  en  ordre  serré  sont  : 

La  ligne  de  colonnes  (colonnes  de  compagnie  sur  le 
même  front  séparées  les  unes  des  autres  par  des  inter- 
valles de  10  mètres)  ; 

La  colonne  de  bataillon  (les  compagnies  en  colonne 
de  marche  sur  le  même  front  et  séparées  par  des  inter- 
valles de  10  mètres)  ; 

Les  formations  de  marche. 

Le  drapeau  (en  Suisse,  il  y  a  un  drapeau  par  bataillon) 
se  tient,  dans  les  formations  en  ligne  de  colonnes  et  dans 
la  colonne  de  bataillon,  sur  le  front,  au  centre  du  batail- 
lon. 

11  est  placé  en  tête  de  l'avant-dernière  compagnie  dans 
les  formations  de  marche. 

Le  chef  de  bataillon  fait  manœuvrer  le  bataillon  au 
moyen  d'ordres  adressés  aux  commandants  de  compa- 
gnie, soit  directement,  soit  par  l'intermédiaire  de  l'adju- 
dant de  bataillon  (lieutenant  adjoint  au  chef  de  bataillon). 

Au  combat,  le  bataillon  se  fractionne,  autant  que  pos- 
sible avant  d'entrer  dans  la  zone  battue  par  le  feu  ennemi. 

Suivant  les  circonstances,  le  chef  détermine  le  grou- 
pement des  compagnies. 

37 

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878  LE  NOUVEAU  RÈaLEMBNT  D'EXERCICES  N*  967. 

5^  Le  régiment  (de  deux  à  quatre  bataillons)  et  la  bri- 
gade (de  deux  à  trois  régiments)  manœuvrent  d'après 
Les  mêmes  principes. 


II 

LE  COMBAT. 

Neutralisée  depuis  les  traités  de  1815,  la  Suisse  n'en- 
tretient une  armée  que  pour  «  assurer  la  défense  de 
rindépendanee  de  la  patrie  contre  l'étranger  »  (art.  8  de 
la  loi  d'organisation  militaire).  La  Confédération  ne 
désire  donc  pas  porter  la  guerre  chez  ses  voisins  :  elle 
semble,  en  principe,  disposée  i  la  défensive  stratégique. 

Mais,  réduite,  pour  garantir  son  honneur  et  son  indé- 
pendance, à  Tobligation  de  prendre  les  armes  et  délivrer 
combat,  elle  entend  s'y  comporter  offensivement,  parce 
que,  au  combat,  l'offensive  seule  conduit  à  un  résultat 
décisif:  a  Le  combat,  dit  le  règlement,  a  pour  but  la  des- 
truction de  l'ennemi  ;  en  cas  de  victoire,  il  sera  sûvi 
d'une  poursuite  implacable  afin  d'écraser  l'ennemi.  » 

Aussi,  de  la  première  à  la  dernière  page,  le  chapitre 
du  combat,  dans  le  règlement  d'infiinterie  que  nous  étu- 
dions ici,  développe-t-il  cette  idée  que,  toutes  les  fois 
qu'il  le  pourra,  le  chef  devra  rechercher  Yoffensive  lac- 
tique ,  caractérisée  par  un  mouvement  énergique  en 
avant  et  par  la  volonté  inébranlable  de  vaincre. 

L'étude  de  détail  de  ce  chapitre  permet  d'y  relever  les 
intéressantes  prescriptions  suivantes  : 

Rôle  et  place  du  chef.  —  Le  chef  doit  exercer  une 
influence  immédiate  sur  la  marche  de  Faction  ;  mais  il 
doit  laisser  à  ses  sous-ordres  le  choix  des  moyens  i 
employer  pour  accomplir  leur  t^he. 

Au  début  du  combat,  le  chef  devra  se  tenir  en  avant 


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••^  J^m.  I. 


N«  967.  .     POUR  LiNFANTERIE  SUISSB.  679 

afin  que  les  renseignements  lui  arrivent  rapidement, 
qu'il  puisse  voir  lui-même,  s'orienter,  et  diriger  le  pre- 
mier déploiement.  Plus  tard,  il  devra  se  placer  de 
manière  k  pouvoir  suivre  la  marche  ;d'en8emble  et  à 
présider  à  Facte  décisif.  Il  évitera  de  changer  fréquem- 
ment de  place  de  façon  à  pouvoir  être  toujours  trouvé 
facilement. 

La  décision.  —  Le  chef,  bien  éclairé  sur  sa  propre 
situation,  se  renseigne  le  mieux  possible  sur  celle  de 
Fennemi  et  sur  le  terrain,  puis  il  prend  sa  décision,  même 
s'il  n'a  aucun  renseignement  sur  «  l'activité  de  l'en- 
nemi ». 

Cette  décision,  une  fois  prise,  il  doit  la  poursuivre 
résolument,  sans  se  laisser  influencer  par  les  mesures 
contraires  prises  par  son  adversaire. 

Toutes  les  forces  disponibles  doivent  être  tenues  prêtes 
à  prendre  part  au  combat;  les  forces  principales  sont 
engagées  là  où  l'on  cherche  la  décision. 

En  général,  une  attaque  dirigée  exclusivement  sur  le 
front  de  l'ennemi  rencontrera  les  plus  grandes  diffi- 
cultés ;  il  convient  le  plus  souvent  de  la  combiner  avec 
une  attaque  de  flanc. 

Les  ordres  et  les  liaisons.  —  Les  ordres  pour  le  com- 
bat sont  donnés  de  vive  voix  :  le  règlement  n'en  prévoit 
la  confirmation  écrite  que  pour  les  corps  de  troupes 
importants,  si,  toutefois,  ajoute-t-il  encore,  on  a  le  temps 
de  les  multiplier. 

On  fera  un  large  usage  de  tous  les  moyens  destinés  à 
faciliter  la  liaison  entre  les  différents  échelons  du  com- 
mandement. 

Vo/fensive.  —  Dans  le  combat  offensif,  toutes  les 
troupes  engagées  recherchent  la  décision  :  le  commande- 
ment supérieur  concentre  l'action  des  forces  principales 
sur  le  point  qu'il  considère  comme  «  décisif  ». 


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680  LB  NOUVEAU  RÈOLBMBNT  D'BXERCICBS  N«  9b7. 

Le  règlement  conçoit  deux  cas  différents  de  combai 
offensif  : 

l^  Le  combat  de  rencontre f  choc  de  colonnes  en  marche 
contre  un  adversaire  lui-même  en  mouvement. 

La  tÀche  de  Tavant-garde  y  est  des  plus  considérables 
(prendre  possession  des  points  d'appui,  assurer  au  gros 
l'espace  nécessaire  à  son  déploiement,  éclaircir  la  situa- 
tion). Le  règlement  juge  même  cette  mission  si  impor- 
tante qu'il  laisse  au  commandement  supérieur  le  soin  de 
régler  lui-même  l'attitude  de  Tavant-garde. 

L'artillerie  du  gros  vient  le  plus  tôt  possible  aug- 
menter la  force  de  résistance  des  premiers  éléments 
engagés. 

Puis  le  gros  avance  sans  arrêt,  se  déploie  et  entre- 
prend l'attaque. 

En  somme,  ce  que  veut  le  règlement,  c'est  «  de  ne  pas 
perdre  de  temps  »  et  d'eogager  une  action  rapide,  très 
énergique  pour  obliger  l'ennemi  à  se  mettre  sur  la  défen- 
sive. 

2®  V attaque  d'une  position  fortifiée.  —  L^attaque  sera 
précédée  d'une  reconnaissance  minutieuse  de  la  posi- 
tion (étendue  du  front,  emplacements  des  positions  d  ar- 
tillerie, des  postes  avancés,  obstacles,  nature  du  terrain 
d'attaque). 

Des  postes  d'officiers  surveillent  constamment  la  posi- 
tion ennemie. 

L'artillerie  et  le  génie  étudient  le  terrain  en  vue  de 
l'emploi  ultérieur  de  leurs  troupes. 

La  nuit,  on  utilise  les  projecteurs. 

Les  ordres  sont  transmis  par  le  télégraphe,  le  télé- 
phone, les  signaux  optiques,  les  estafettes. 

Des  subdivisions  d'infanterie,  munies  de  mitrailleuses, 
sont  poussées  en  avant,  pour  protéger  et  masquer  les 
préparatifs  d'attaque. 

On  refoule  d'abord  les  troupes  avancées  de  Tennemi 
sur  la  position  principale  ;  puis  on  procède  à  l'attaque. 


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N»  967.  POUR  L'INFANTERIK  SUISSE.  584 

Cette  attaque,  caractérisée,  surtout  par  un  assaut,  se 
fera  exceptionueUemeBt  de  jour,  grâce  à  une  active 
coopération  de  lartillerie ;  elle  aura  lieu  plus  ordinaire- 
ment la  nuit,  surtout  en  terrain  découvert  ou  mieux 
encore  au  lever  du  jour. 

La  défensive,  —  Elle  s'emploie  dans  le  combat  de  ren- 
contre lorsque  l'ennemi  à  réussi  à  prendre  une  avance 
considérable  dans  son  déploiement. 

A  hauteur  de  lavant-garde  ou  en  arrière,  si  cela  est 
nécessaire,  on  s'empresse  d'occuper  les  points  d'appui 
les  plus  importants.  L'artillerie  est  de  suite  engagée. 
Une  réserve  générale,  la  plus  forte  possible,  est  consti- 
tuée. 

Une  position  défensive  est  bonne  lorsque  l'ennemi  ne 
peut  passer  devant  elle  sans  combattre;  elle  doit,  d'autre 
part,  permettre  au  défenseur  de  prendre  facilement  l'of- 
fensive. 

Le  règlement  n'est  pas  partisan  des  positions  avan- 
cées par  rapport  à  la  position  principale.  Il  en  admet 
cependant  l'emploi  dans  quelques  cas  particuliers,  quand 
il  s'agit  par  exemple  de  barrer  un  défilé  ou  de  recueillir 
la  cavalerie. 

La  poursuite.  —  Après  la  poursuite  sur  le  champ  de 
bataille  par  le  feu  de  l'infanterie  et  de  l'artillerie  de  pre- 
mière ligne,  le  règlement  veut  une  poursuite  énergique 
parla  cavalerie  et  par  des  colonnes  de  toutes  armes,  qui 
s'efforcent  d'atteindre  l'ennemi  sur  ses  flancs  et  même 
de  lui  couper  la  retraite. 

Le  combat  contre  la  cavalerie.  —  Le  règlement  attire 
L'attention  des  commandants  des  troupes  d'infanterie 
sur  ce  fait  que  l'infanterie  ne  doit  pas  se  laisser  détour- 
ner de  sa  mission  par  une  attaque  de  cavalerie  ;  si  cette 
dernière  réussissait  seulement  à  ralentir  le  mouvement 


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582  LB  N0X7YSAU  RÈOLBMBNT  D'EXERCICES  N*  967. 

de  rinfanterie,  elle  aurait  la  plupart  du  temps  atteint  le 
but  auquel  elle  yise. 

Il  eonseille,  en  conséquence,  à  Finfiinterie  de  n'oppo- 
ser à  la  ea Valérie  que  juste  le  nombre  de  fusils  ntees* 
saires  pour  briser  son  effort.  Le  feu  peut  être  ouvert  à 
800  mètres  ;  on  tirera  sans  déplacer  la  hausse. 

Le  combat  contre  F  artillerie  et  contre  les  mitraillemes, 
—  L'infanterie  ne  peut  obtenir  un  effet  utile  contre  Tar- 
tillerie  que  si  elle  réussit  à  s'en  rapprocher  à  moins  de 
500  mètres  et  surtout  à  la  prendre  sous  un  feu  d'en- 
filade. 

L'infanterie  tentera  donc  d'opérer  une  marche  d'ap- 
proche défilée  suivie  d'un  déploiement  à  l'abri  des  vues 
de  l'artillerie  ;  la  distance  de  tir  et  la  répartition  des 
buts  seront  déterminées  avant  l'occupation  de  la  posi- 
tion de  tir  ;  le  feu  sera  ouvert  simultanément  par  tous  les 
fusils. 

Les  mêmes  principes  s'appliquent  pour  le  combat 
contre  les  mitrailleuses  ;  mais,  comme  aux  courtes 
distances,  il  suffit  de  quelques  bons  tireurs  pour 
mettre  une  mitrailleuse  hors  de  combat,  on  emploient  à 
cet  effet  de  simples  patrouilles  qui  tireront  sur  les  ser- 
vants. 

III 

l'inspection,  le  défilé,  la  prise  du  drapeau. 

Pour  une  inspection  (revue),  les  troupes  sont  formées 
en  ligne  ou  en  ligne  de  colonnes,  suivant  qu'il  s'agit 
de  petites  ou  de  grosses  unités. 

Pendant  Tinspection,  les  troupes  restent  l'arme  m 
pied,  baïonnette  au  canon. 

Le  commandant  d'une  troupe  qui  défile,  vient,  après 
son  défilé  personnel,  se  placer  auprès  de  rinspecteorà 


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'•■*'.  y* 


N«  967.  POUR  L'INFANTBRIE  SUISSE.  583 

qui  il  fait  connalfre  le  Buméro  de  la  troupe  ainsi  que  les 
noms  des  officiers  supérieurs,  au  fur  et  à  mesure  du  pas- 
sage de  ces  derniers  devant  Tinspecteur. 

Chaque  fois  que  le  drapeau  doit  sortir,  le  bataillon 
le  fait  prendre  par  une  section  avec  quelques  tambours 
et  son  escorte.  A  l'arrivée  du  drapeau  devant  le  front 
des  troupes,  le  bataillon  rend  les  honneurs,  Tarme  au 
pied. 

On  adopte  le  même  cérémonial  pour  rapporter  le  dra- 
peau. 

(190) 


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NOUVELLES   MILITAIRES 


▲UTRIGHB-HOHGRnE. 

ÉCOLB  DB  TIR  DE  BiûGK  Blf  1908.  —  L*orgADi8ation  des  coure  d'in- 
formatioD  et  d*iDStrucUoD,  pour  le  tir  du  fusil  et  de  la  carabine,  reste  à 
peu  près  le  même  qu'en  1907.  Le  nombre  des  instructeurs,  celui  des 
officiers  et  des  sous-officiers  désignés  pour  suiTre  les  cours  sont  aug- 
mentés sensiblement;  quatre  compagnies  d'instruction  sont  formées  au 
lieu  de  deux. 

En  ce  qui  concerne  les  mitrailleuses,  il  est  créé  une  organisation 
normale,  dite  «  école  des  mitrailleuses  ».  Elle  comprend,  comme  ins- 
tructeurs, 2  capitaines  et  3  lieutenants,  et,  comme  troupe  de  maoœuTre, 
cinq  détachements  de  mitrailleuses  d'infanterie,  empruntés  aux  régi- 
ments les  plus  proches  de  Brûck. 

Le  personnel  désigné  pour  suiTre  les  cours  en  1908  se  compose  de  : 
108  officiers  (66  dinfanterie  et  3  de  la  cayalerie  de  Tarmée  commuoe, 
27  de  la  landwehr  autrichienne,  10  de  la  landwebr  hongroise,  2deU 
marine);  211  sous-officiers  (137  de  Tinfanterie  et  8  de  la  earalerie  de 
l'armée  commune,  36  de  la  landwehr  autrichienne,  30  de  la  landwehr 
hongroise). 

GafiATIOI^    DE    IXOUYBAUX    DÉTACHEMENTS  DE   MITRAILLEUSES  (1).  — 

D'après  la  Neue  freie  Presse  du  3  aTril,  chaque  régiment  d'infanterie  de 
la  landwehr  autrichienne  reccTrait  sous  peu  un  détachement  de  deux 
mitrailleuses,  à  l'effectif  de  1  officier,  9  sous-officiers,  20  hommes. 

Seraient  seuls  exceptés  de  cette  mesure  les  3  régiments  alpins  qui 
possèdent  déjà  11  sections  de  quatre  mitrailleuses. 

Après  la  formation  de  ces  36  nouveaux  détachements,  l'armée  austro- 
hongroise  comprendra  88  détachements  de  mitrailleuses  : 

39  à  deux  pièces  dans  l'infanterie  de  Tarmée  commune; 
2  à  quatre  pièces  dans  l'infanterie  de  l'armée  commune; 


(1)  Voir1«'  semestre  1908,  p.  305. 


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N*  967.  NOUVELLES  MILITAIRES.  585 

3^  à  deux  pièces  dans  rinfanterie  de  la  landwehr  autrichienne  ; 
il  à  quatre  pièces  dans  les  régiments  alpins  de  la  landwehr  autri- 
chienne. 


Gbéation  db  brigades  d*abtillbrib  de  fortbbbssb.  —  Cinq  bri- 
gades d*artillerie  de  forteresse  ont  été  créées  le  30  aTril  à  Vienne 
(n»  1),  Cracovie  (n»  2),  Trente  (n*  3),  Pola  (n»  4),  Catlaro  (n»  5). 

Gomme  on  le  sait,  Tartillerie  de  forteresse  austro-hongroise  com- 
prend :  3  régiments  à  3  bataillons,  3  régiments  à  2  bataillons,  3  batail- 
lons formant  corps,  en  tout  18  bataillons  de  4  compagnies;  rétablisse- 
ment d'aérostation  de  Vienne;  des  cadres  pour  des  sections  d'aérostiers 
et  d^éclairage. 

Parmi  les  18  bataillons,  3  i/2  sont  à  Vienne  ou  dans  les  places  du 
Danube  (Comorn,  Budapest,  Peterwardein),  4  sont  en  Galicie.  Tous  les 
autres  se  trouvent  dans  le  Sud- Ouest  de  la  monarchie:  3  dans  le 
Tyrol,  4  à  Pola  (Istrie),  2  1/2  en  Dalmatie  méridionale,  1  en  Bosnie- 
HenégOTÎne. 

La  plus  grande  partie  de  l'artillerie  de  forteresse  est  donc  affectée  à 
la  défense  des  frontières  italienne,  serbe  et  monténégrine,  ou  à  la 
défense  des  c^tes  (t). 

La  création  de  brigades  de  cette  arme  mettra  de  Tunité  dans  son 
organisation  supérieure  et  assurera  rhomogénéité  de  son  instruction. 


Gréàtion  de  commandements  de  places  portes.  —  Trois  nouveaux 
commandements  de  places  fortes  ont  été  créés,  le  30  avril,  en  Bosnie- 
Herzégovine,  à  Sarajevo,  Mostar  et  Trebinje,  où  cette  fonction  incom- 
bait, ju&qu'A  présent,  au  commandant  d'armes. 

D'autres  part,  le  commandant  de  la  place  forte  de  Trente  sera  désor- 
mais désigné  sous  le  nom  d'  u  inspecteur  des  fortifications  du  Tyrol  ». 


BBLOIOUB. 


Nominations  dans  le  haut  GOMMANDBME^T.  —  Le  général-major 
Ducarne,  chef  du  corps  d*état-maJor,  a  été  nommé  lieutenant  général 
au  mois  de  mars  dernier.  Agé  de  63  ans,  il  avait  été  promu  au  grade 
de  général-major  le  26  septembre  1903. 


(1)  Voir  !•'  semestre  4908,  p.  211. 


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686  NCruVBLLKS  1CILITAIRE8.  N*%7. 

PosiTiOH  FOETiPlti  D'ÀNTIift.  —  A  l'avenir,  le  «  Président  du 
Comité  d*étudef  d*AnTerg  »  portera  le  titre  de  «  ComiDandasit  supérieur 
de  la  position  fortifiée  d'Anters  (1).  » 


BULOARR. 


RtORfiANiSATiON  DB  L*ÊTAT-HAJOR  DE  l'auiéb.  —  Un  ukax  princier 
da  3i  décembre  1907/12  janrier  1908  fixe  comme  suit  la  nouTeUe  com- 
position de  rétat-miyjor  de  Tarmée  bulgare  : 

a)  Bureau  des  opérations,  avec  cinq  sections  :  des  opérations  (3  offi- 
ciers), des  renseignements  (i  officiers),  des  communications  militaires 
(3  officiers),  de  l'intendance  (3  officiers),  des  informations  (égalemeot 
chargé  de  la  censure  (4  officiers)  ; 

b)  Serrice  de  la  mobilisation  (3  officiers)  ; 

c)  Institut  militaire  cartogrt^pbiqne  (3  officiers,  15  fonctionuaires)  ; 

d)  Chancellerie  (3  officiers,  5  fonctionnaires). 


Contingent  de  4908.  —  Les  opérations  du  recrutement  en  1967  ont 
porté  sur  40,000  jeunes  gens  bons  pour  le  serrice.  Sur  ce  total,  le  con- 
tingent appelé  du  1*'  mars  au  l*'  aTnl  a  été  réparti  comme  soit  psr  le 
Ministre  : 

Première  portion  du  contingent.  —  Hommes  appelés  pour  deux  ans 
dans  rinfanterie  et  pour  trois  ans  dans  les  autres  armes. 
Infanterie.  —  15,540  hommes,  à  raison  de  420  hommes  par  régiment 
et  de   630  dans  chacun  des  deux  régimeorts  de  la  bri- 
gade de  Sofia '. 15,510 

Cavalerie.  —  2,210  hommes,  à  raison  de  180  hommes  pour 
chacun  des  six  régiments  de  cavalerie  à  six  escadrons, 
240  hommes  pour  chacun  des  quatre  régiments  à  quatre 
escadrons  et  170  hommes  pour  le  régiment  decaTalerie  de 

la  Garde 2,210 

Artillerie.  —  2,721  hommes,  à  raison  de  2i8  pour  chacun 
des  neuf  régiments  d'artillerie  de  campagne,  94  ponr 
chacun  des  trois  groupes  d'artillerie  de  montagne, 
129  hommes  pour  diacun  des  trois  bataillons  d'artillerie 

de  forteresse 2,721 

Arsenal  d'artillerie  et  dépôts  de  munitions 124 


(1)  Moniteur,  16  mars. 


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"ï  •  TV 


N«  967.  NOUVELLES  IIILITAIRES.  587 

Génie.  — 1,445  hommes,  à  rauoa  de  136  pour  ebacun  des 
neuf  bataillons  de  pionniers,  250  pour  le  régiment  de 
chemins  de  fer,  71  hommes  pour  le  bataillon  de  ponton- 
nier»         1 ,445 

Hôpitaoz  ditisioBoaires  et  école  militaire,  éeole  d*offtciers  de 
réserve. 110 

Flottille  do  Danube  et  flotte  de  la  mer  Noire 420 

Total 22,893 

La  deuxième  portion  du  contingent  appelée  pour  quatre  à  m  mois  et 
seolement  dans  Tinfanterie  el  formée  en  principe  des  éléments  moins 
résistants  de  recrutement  comprend,  en  1908,  17,107  hommes  (22,400 
en  1907),  9,720  d'entre  eux  à  raison  de  270  par  régiment,  ont  été 
incorporés  en  même  temps  que  la  première  portion. 


GoHPAGNiBS  HONTfiES.  —  Parmi  les  nombreuses  créations  projetées 
par  le  précédent  Ministre  de  la  guerre,  général  Savov,  quelques-unes 
n'ont  pu  être  réalisées,  faute  de  ressources  ou  de  personnel.  L'organi- 
saiioift  des  compagnies  d'infanterie  montée,  préYue  au  budget  de 
1901  (1),  avait  été  ajournée  par  le  nouveau  Ministre,  général  Nicolaiey  ; 
un  uka2  récent  vient  de  rapporter  définitivement  la  mesure  projetée. 
D'après  des  informations  de  presse,  il  semblerait  que  la  Bulgarie  ait 
l'intention  de  confier  le  service  d'éclaireurs  à  courte  distance  à  des 
détachements  formés  au  moyen  des  nombreux  gendarmes  k  cheval 
(konoî  strajari)  dont  elle  dispose. 


BCDGBT  DE  LA  auiRfts  POUR  1908.  —  Le  budget  de  la  guerre  de  la 
Principauté  pour  1908  s'élève  à  30,086,000  francs,  en  augmentation  de 
1,264,196  francs  (2). 

Les  principales  augmentations  portent  sur  la  solde  des  officiers  et  de 
la  troupe  :  740,000  francs.  Cette  augmentation  se  traduira  par  un 
accroissement  des  effectifs  réels,  qui,  cependant,  resteront  vraisembla- 
blement inférieurs  aux  efiectifs  budgétaires  prévus.  Les  autres  aug- 
mentations se  répartissent  entre  divers  chapitres,  matériel  d'artillerie, 
alimentation,  etc. 

La  principale  diminution  qui  s'élève  à  250,000  francs  réduit  les 


(1)  Voir  1"  semestre  1907,  p.  489. 

(2)  Voir  1«  semestre  1907,  p.  487. 


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588  NOUVELLES  MILITAIRB8.  N*  96?. 

états-majon  des  trois  inspections  (1)  et  les  états-majors  des  brigades  à 
un  seul  officier  ayant  respectiTement  les  grades  de  major  d'état-major 
et  de  capitaine  en  premier. 

Il  confient  de  remarquer  que  les  crédits  supplémentaires  Totés  dans 
le  courant  de  chaque  année  sont  assex  considérables.  En  1907,  par 
exemple,  le  total  s'est  élcTé  à  10,140,585  francs  pour  l'exerdoe  1906 
et  à  7,274,000  francs  pour  Texercice  1907.  Si  Ton  admet  le  diiffre 
moyen  de  9  millions  pour  les  crédits  supplémentaires  qui  seront  totés 
dans  le  1"  semestre  1908,  et  à  ajouter  au  budget  de  1907  qui  s'élère  à 
28,084,801  francs,  on  Toit  que  le  budget  de  la  guerre  s'élèTera  en 
réalité  à  45  millions  environ  sur  un  budget  total  de  121,983,000  francs. 

Il  n'est  pas  tenu  compte  dans  ce  chiffre  du  Crédit  extraordinaire  de 
32,000,000  pour  l'armement  qui  a  été  prélevé  sur  l'emprunt  de  con- 
version de  i907. 

Budget  de  1908. 

Chapitret.  Natare  des  crédits.  1908.  1907. 

1.  Solde  du  personnel 15,2î6,0OO  14,465,700 

2.  Nourriture    et  habillement  de 

l'armée 

3.  Équipement  troupe  et  cheyaux. 
4-5.     Réparation  et  entretien  de  l'ar- 
mement et  des  munitions  de 
guerre  

6 .  Service  de  santé 

7.  Eoseignement 

8.  Entretien    de   l'arsenal   et   des 

ateliers 

9.  Chauffage  et  éclairage 

9,     Literie 

9.  Divers 

10.  Achat  de  chevaux 

iO,  Casernement 

10.  Traosports  militaires 

10.  Frais  de  route 

10.  Flotte 

10.  Divers 

1 1 .  Dépenses  diverses 

Total :JO,086,000         28,821 ,804 

En  augmentation  pour  1908. .  «  1 ,264,196 


(1)  Voir  1"  semestre  1907,  p.  488. 


9,880,000 

9,840,000 

200,000 

200,000 

(        492,000 

465,000 

(          90,000 

80,000 

150,000 

150,000 

285,000 

297,500 

112,500 

104,500 

600,000 

500,000 

238,000 

228,000 

347,200 

337,200 

450,000 

450,000 

300,000 

300,000 

50,000 

50,000 

400,000 

400,000 

315,000 

225,000 

19«),989 

182,900 

760,311 

546,004 

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K*  967. 


NOUVBLLBS  MILITAIRES. 


Effectif»  budgétaires  pour  Vannée  1907, 


m 

S 

5 

l4 

•  £ 

••  - 

M 

K 

S  ** 

■  ^ 

SIRVICES. 

NOMBRE. 

5 

S 

l 

S 

II 

e  - 

TOTAL. 

Ministère  de  la  guerre» 
élal-major  de  Tarmée 

et  direction  des  ser- 

vice»   

» 

80 
87 

62 
39 

4 
89 

212 

84 

388 

Écoles 

Inspections  d*infanterie. 

3 

6 

» 

3 

» 

» 

Dirisions  d'infanterie . . 

9 

63 

28 

73 

V 

» 

Brigades  d'inranterie. . . 

18 

36 

D 

48 

48 

M 

Bégiments  d'infanterie. 

34  régiments   à 
2  bataillons. 

4,764 

72 

2.336 

29,898 

34,174 

Inspection  de  cavalerie. 

4    régiments    à 

h 

2 

» 

» 

» 

Régiments  de  cavalerie. 

4  balaillons. 

6    régiments    à 

3  bataillons. 

280 

6 

499 

6,286 

6,063 

/9    régiments    â 

/     6  batteries. 

i 

1  3  groupes  de 

1 

i     montagne  à 

f 

1     3  batteries. 

Artilli»rin                         /3     bataillons 
^"'"^"^ \     d'artillerie  dey 

;    468 

9 

654 

8,496 

9,615 

i     forteresseà 

f     3  compagnies. 

[  1    arsenal    avec 

l      2  compagnies 

\     d'ouvriers. 

Inspection  du  génie i 

6 

4 

» 

a 

» 

1     régiment    dcN 

cheminsdefor. 

Génie 

9    bataillons  de  1 
pionniers.        i 

Ï03 

2 

422 

4,639 

5,268 

4     bataillon    de  1 

pontonniers.    , 

Service  de  santé 9  hftpitoux  divi- 

■68 

» 

142 

291 

465 

sionnaires. 

Justice  militaire 

3     conseils    de  i 
guerre.            ' 

22 

M 

20 

109 

M\ 

Flolte 

]» 

400 
3,296 

52 

273 

366 

4,179 

1,696 

Total 

4,504 

50,110 

57,906 

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IM  MOUTBLLXS  M lUT^IRBS.  Jf  •  961. 

Création  d*i;ns  Inspbctio!!  du  gênik.  —  Un  autre  uiaz  da  même 
Jour  coQstitae,  au  Ministère  de  la  guerre  une  Inspection  du  génie,  en 
remplacement  de  la  «  Section  du  génie  »  qai  lataait  aopanvsnt  partie 
de  Tétat-major  de  l'armée  et  qui  Tient  d'être  supprimée.  Elle  com- 
prend :  i  général-major,  inapeeteur,  4  offieiers,  1  fonetionnaire. 


Formation  o'un  rêgimint  m  ymmpib  m  chimins  de  rr.  —  Les 
deux  bataillons  de  troupes  de  chemins  de  Car  (i)  ont  été  réuni  en  na 
régiment,  stationné  à  Sofia,  depuis  le  i*'  janvier  1908,  à  Tefieetir  de 
26  ofOciers,  58  sous-officiers  rengagés  spécialistes  (méetaîciens,  chauf- 
feurs, chefs  de  gare,  chefs  de  train,  télégraphistes,  etc.),  t5  RMÉ-offi- 
eiers  rengagés  non  spécialistes  (fonctions  administratiTee  et  anlNs), 
82  sous-ofGciers  non  rengagés,  109  caporaux,  526  soldati,  44  ciairons 
et  employés  divers. 

Annexe  provisoire  m  l'Égole  militaire  de  Kniajbto.  —  Au 

début  de  Tannée  scolaire  de  1907-1908  un  cours  spécial  avait  été  ins- 
titué à  rÉcole  préparatoire  des  officiers  de  réserve  de  Kniajevo  sous  le 
nom  d'  (c  Annexe  provisoire  de  l'École  militaire  de  S.  A.  R.  ».  Ce  cours 
était  destiné  à  recevoir  les  jeunes  gens  du  contingent  pourvus  au  moins 
du  certificat  de  maturité,  en  vue  de  combler  les  vacances  d'officiers 
dans  Tinfanterie  de  l'armée  active.  Après  avoir  fonctionné  pendant 
seize  mois,  il  vient  d'être  supprimé. 

La  promotion  comprenait  au  début  du  cours  200  élèves.  172  ont  été 
promus  sous-lieutenants  d^infanterie.  15  Aèves  ayant  obtenu  de  moins 
bonnes  notes  sont  nommés  younkers  porte-épée,  et  seront  nommés 
sous-lieutenants  au  bout  de  six  mois.  Enfin  8  élèves  sont  renvoyés 
dans  leurs  régiments  pour  achever  leurs  deux  années  de  service  actif. 

Gomme  conséquence  de  cette  promotion  extraordinaire  dans  Finfan- 
terie,  les  élèves  de  l'École  militaire  de  Sofia  (2)  seront,  en  1908,  touâ 
affectés  aux  armes  spéciales. 


Candidats  officiers  de  réserve.  -~  Jusqu'ici  les  candidats  officiers 
de  réserve  d'infanterie  qui  suivaient  comme  tels  les  cours  de  l'École 
préparatoire  de  Kniajevo  comprenaient  denx  catégories,  les  jeunes  gens 
pourvus  des  diplômes  de  l'enseignement  supérieur  qui  étaient  promus 


(1)  Voir  4"  semestre  1907,  p.  491, 

(2)  Voir  Bévue  militaire  de  V Étranger^  2«  semestre  1881,  p.  157. 


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M*  967.  NOtJYBLLBS  MILITAIRES.  091 

sout-lieatenanU  de  réserve  et  libérés  du  service  après  use  année  de 
cours  à  l'École,  et  les  appelés  possédait  les  certificats  d'instruction 
■ecoodaire  qui»  après  un  an  de  cours  à  KniaJeTo,  accomplissaient  leur 
deuxième  année  de  serrice  dans  les  régiments  d'infanterie  comme 
yottnkers  porte-épée,  avant  d'être  libérés  comme  sous-lieutenants  de 
réserve. 

Le  délai  d'un  an  ayant  été  reconnu  insuffisant  pour  l'éducation  d'un 
officier  de  réserve»  une  décision  mUiUtérieUe  n«  142,  du  19  avril  1908, 
prescrit  que  désormais  les  jeunes  gens  provenant  de  l'instruction  supé- 
rieure continueront  à  jouir  de  la  dispense  d'un  an  de  service,  à  condi- 
tion de  contracter  l'engagement  de  se  consacrer  pendant  huit  ans  à  leur 
spécialité  ;  ils  accompliront  à  ce  titre  une  seule  année  de  service  dans 
la  troupe»  sans  pouvoir  être  promus  officiers  de  réserve. 

Ceux  qui  seraient  candidats  officiers  de  réserve  devront  contracter 
un  engagement  de  deux  ans  et  suivront  seuls  les  cours  de  l'École 
préparatoire  de  Kniajevo  en  même  temps  que  les  appelés  provenant 
des  gymnases  d'instruction  secondaire  ou  de  certaines  écoles  profes- 
sionnelles. 


■MPCRB  ALLJBICJJID. 

Nouveau  règlement  sur  le  service  en  campagne.  —  Le  nouveau 
règlement  sur  le  service  en  campagne,  élaboré  par  la  Commission  dont 
la  composition  a  été  indiquée  (i),  a  été  approuvé  par  l'Empereur  à  la 
date  du  22  mars  1906.  Cet  important  document  fera  prochainement 
Fobjet  d'une  étude  dans  la  Bévue. 


Emploi  du  mt  dans  l'armée.  —  L'usage  du  thé  va  être  généralisé 
dans  l'armée  allemande.  Déjà  dans  beaucoup  de  cantines  régimentaires, 
particulièrement  au  corps  de  la  Garde,  il  est  fait  des  distributions  régu- 
lières de  thé  et  cette  boisson  est  accueillie  avec  faveur  par  la  troupe. 
Le  nouveau  règlement  sur  le  service  en  campagne  tient  compte  de 
cette  tendance,  qui  serait  due  à  l'initiative  personnelle  de  l'Empereur, 
en  indiquant  que  les  distributions  de  thé  par  les  cuisines  roulantes,  — 
comme  celles  de  café,  —  sont  à  recommander  pendant  les  longues 
marches. 


(1)  Voir  2«  semestre  1907,  p.  182  et  1"  semestre  1908,  p.  217. 


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59i  NOUVELLES  MILITAIRES*  N*  967. 

GouviRNBMBliT  DU  PLACES  POlTis.  —  Le  gouTernement  de  Mayeoee 
serait  attribué  doréDavant,  comme  cela  a  été  réalisé  déjà  pour  Metz  et 
Strasbourg,  à  un  officier  général  pourvu  de  la  patente  de  général  de 
Tinfanterie  (de  la  cavalerie  ou  de  rartillerîe).  Les  gouTemenrs  de 
ces  trois  places  n'étaient  antérieurement  que  «  caractérisés  »,  ce  qui 
les  plaçait  dans  une  situation  inférieure  à  celle  des  commandants  de 
corps  d*armée.  Seules  les  trois  places  fortes  de  Cologne,  Tbom  et  Uim 
auront  désormais  comme  gouverneur  des  généraux  «  caractérisés  ». 

L'importance  attribuée  aux  trois  grandes  places  de  Mets,  Strasbourg 
Mayence  amènerait  en  même  temps  une  augmentation  du  nombre 
d'officiers  d'état-major  attachés  aux  gouverneurs  de  ces  places.  Une 
mesure  analogue  serait  prise  pour  l'état-major  des  trois  grands  com- 
mandements de  Graudenz,  Kônigsberg  et  Posen. 


L'alihbrtatioii  Bit  PAIN  DB  LA  TKOUPB.  —  La  presse  allemande  a 
publié  l'information  suivante  : 

Des  essais  sont  faits  en  ce  moment  par  l'administration  militaire 
pour  remplacer  le  pain  de  munition  actuellement  en  usage.  On  a 
déclaré  souvent  que  le  pain  de  munition  était  trop  difficile  à  digérer 
et  devait  être  remplacé  par  un  pain  plus  léger.  Il  faut  cependant  reeoo- 
naître  que  le  pain  actuel  remplit  son  but  et  constitue  une  partie 
importante  de  Taltmentation  de  la  troupe. 

Les  hommes  qui  ne  peuvent  pas  supporter  le  pain  de  munition 
reçoivent^  sur  la  proposition  du  médecin  du  corps,  une  indemnité 
représentative  avec  laquelle  ils  peuvent  acheter  un  autre  pain.  Dans 
ces  derniers  temps  on  a  introduit  sous  ce  rapport  de  plus  grandes  faci- 
lités en  permettant  aux  hommes  de  vendre  leur  pain  de  munition,  par 
l'intermédiaire  du  corps,  et  de  se  procurer  eux-mêmes  d'autre  pain. 
Comme  il  est  dans  la  nature  de  l'homme  de  préférer  ce  qu'il  achète 
directement  à  ce  qui  lui  est  distribué,  il  est  fait  un  large  usage  de  cette 
tolérance.  La  vente  directe  du  pain  par  les  hommes  est  seule  interdite  et, 
pour  des  raisons  de  discipline,  il  y  a  lieu  de  maintenir  cette  restriction. 

Le  nouveau  pain  mis  en  essai  dans  quelques  régiments  d'infanterie 
ressemble  au  pain  de  seigle  des  boulangers  civils.  Les  essais  montre- 
ront s'il  répond  aux  conditions  à  exiger  d'un  pain  de  troupe.  Un  pain 
de  munition  doit,  en  effet,  non  seulement  posséder  une  grande  valeur 
nutritive  et  se  bien  digérer  ;  il  faut  encore  qu'il  offre  au  travail  de 
Testomac  une  résistance  suffisante  pour  le  remplir  un  certain  temps  et 
exclure  toute  sensation  de  faim  pendant  les  fatigues.  A  ce  dernier 
point  de  vue  les  qualités  du  pain  actuel  pourront  difficilement  être 
surpassées. 


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W»967. 


NOUVBLLBS  MILITAIRES. 


593 


Les  illbttrés  dans  l*arméb  allemande.  —  Le  tableau  guidant  ren- 
ferme les  données  statistiques  concernant  le  degré  d'instruction  générale 
des  recrues  incorporées  dans  l'armée  allemande  en  1906. 


Praue 

Banôre 

Saie 

Wurtemberg 

Bade 

Heoa 

HecklembonrgoSehwerin 

Saxe-Weimar 

Mecklemboiirg-StreliU 

Oldenboorg 

Braniwiek 

Saxe-Meiningen 

Saxe-AItenboorg 

Saxe-Goboorg-^tba 

Aohalt 

Sebwarxboiirg-SoDdenliansen 

Schwanbonrg-Rodolstadt 

Waldeck 

ReuM  (branche  aloèe) 

Rems  (branehe  cadette) 

Schaaenboorg-Lippe 

Ijppe 

Labeek 

Brdme 

Hambourg 

Alsace-Lorcaine 

Net  à  l'étranger 

TOTABX 


5.8 


I6S.3I3 

29,649 

16,910 

40,455 

8.173 

4,980 

2,887 

1,602 

420 

1,748 

2,228 

1,194 

866 

1,223 

1,750 

371 

423 

332 

316 

609 

225 

1,158 

302 

804 

1.556 

8,003 

1,203 


261,893 


92 


ë^a 


10 
41 


73 


162,574 

22.649 

16,911 

10,461 

8,174 

4,980 

2,887 

1,602 

420 

1,748 

2,229 

1,195 

866 

1,S23 

1,750 

371 

423 

332 

316 

609 

225 

1,158 

302 

804 

1,556 

8,017 

1,276 


262,058  0,035 


PROPOBTION 
p.   100  D'iLtimis. 


1906.    1890.    1889 


0,02 
0,02 
0,01 
0,06 
0,01 


0,04 
0,08 


0,05 
J.51 


0,16 
0,02 
0,02 
0,03 
0.02 
0,10 
0.05 
» 
0,29 
0,10 
0.11 
0,09 


0,10 
19,10 


0.11 


1,23 
0,03 
0.02 

» 
0,02 
0,06 
0,79 

» 

0,89 
0,09 

» 
0.11 


0,29 
0,42 


0,87 
0,2i 


0,17 
0,25 
14,29 


0,73 


Ces  chiffres,  comparés  à  ceux  de  Tannée  dernière  (1),  permettent  de 
constater  la  décroissance  constante  du  nombre  des  jeunes  gens  sans 
instruction  dans  l'Empire. 


(1)  Voir  1"  semestre  1906,  p.  496. 


38 


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594  N0UTKLLB8  MIUTAmKS.  N«  957. 


ITAX.IB. 

Attributions  du  chip  d'état-major  GftntRix  di  l'armés,  oc 

COMMANDANT    EN    SICOND    DU    CORPS    D*ÉTAT-MAJOR    BT    DE    L*OPFlCIEi 

GfiNftRAL  ADJOINT.  —  Uq  décret  du  5  mars  1908  Tient  de  modifier  les 
altributioDS  du  chef  de  rétat-m^or  de  rarmée,  précédemmeot  fixrei 
par  le  décret  du  Â  mars  1906  (1).  Nous  en  résumerons  les  principales 
dispositions. 

Le  chef  d*état-major  dirige,  en  temps  de  paix,  toutes  les  études  faites 
et  toutes  les  mesures  prises  en  Tue  de  la  préparation  à  la  guerre.  Il 
doit,  en  conséquence,  être  tenu  au  courant  de  la  politique  générale 
du  pays. 

11  doit  se  concerter  avec  le  Ministre  de  la  guerre  avant  de  prendre 
des  mesures  entraînant  des  dépenses  pour  TÉtat  et  concernant  les  plans 
de  mobilisation  et  de  concentration  de  Tarmée. 

Ses  fonctions,  en  temps  de  guerre,  sont  précisées  par  le  règlement 
sur  le  serrice  en  campagne. 

Le  chef  d'état-major  général  a  normalement  dans  ses  attributions 
les  questions  suiirantes  : 

a)  Organisation  et  équipement  de  Tarmée  en  temps  de  guerre  (et, 
par  suite,  instruction  des  troupes  (2),  service  d'état-major,  troupes 
coloniales,  Croix-Rouge,  etc.),  mobilisation  des  corps  et  services,  sauf 
oe  qui  concerne  Tappel  des  classes  ; 

b)  Plans  de  concentration  générale  ou  partielle  de  l'armée  ; 

c)  Installation  et  fonctionnement  des  services  de  l'inteodance pendant 
la  mobilisation  et  la  concentration; 

d)  Protection  des  voies  ferrées  et  surveillance  des  cAtes»  de  concert 
avec  le  Ministre  de  la  marine  ; 

e)  Interruption  des  voies  de  communication. 

Le  chef  d'état-major  général  donne  aux  autorités  techniques  les 
directives  nécessaires  pour  faire  les  études  que  peuvent  entraîner  les 
délibérations  de  la  Commission  supérieure  mixte  pour  la  défense  de 
l'État.  La  répartition  des  sommes  à  inscrire  au  budget  pour  cette 
défense  est  faite  par  le  chef  d'état-major,  après  approbation  du  Ministre 
de  la  guerre  et  conformément  aux  avis  émis  par  la  commission  pré- 
citée. 

Il  s'entend  directement  avec  le  chef  d*état-major  général  de  la  marine 


(1)  Voir  1906,  1"  partie,  p.  524. 

(2)  Pour  les  règlements  d'instruction  des  troupes»  il  doit  prendre 
l'avis  du  Conseil  de  l'armée. 


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N*  967.  NOUVELLES  MILITAIRES.  596 

au  sujet  des  études  et  des  mesures  qui  impliquent  la  nécessité  d'un 
aeeord  entre  les  deux  Départements  ;  an  sujet  des  dispositions  relatives 
à  Texécution  éventuelle  d'expéditions  outre-mer  et  enfin  au  sujet  de 
r organisation  défensive  des  places  maritimes. 

Le  chef  d'état-major  général  rédige  et  présente  au  Ministre  toutes  les 
propositions  qu'il  juge  opportunes  en  Tue  de  la  préparation  de  la  guerre 
ou  des  modifications  à  apporter  aux  lois  ou  aux  règlements,  ainsi  qu'au 
budget  de  la  guerre.  De  son  côté,  le  Ministre  doit  toujours  le  consulter 
quand  il  s'agit  de  modifier  les  lois  et  règlements  concernant  le  recru- 
tement du  personnel  et  l'avancement  des  officiers.  Le  chef  d'état-major 
fait  partie  de  droit  de  toutes  les  commissions  extraordinaires  d'officiers 
généraux  de  l'armée  ou  de  la  marine  que  le  Gouvernement  peut  réunir; 
leur  réunion  peut  d'ailleurs  avoir  lieu  sur  sa  proposition. 

Il  fixe  les  affectations,  en  temps  de  guerre,  de  tous  les  officiers  géné- 
raux. Chaque  année,  d'après  les  crédits  mis  à  la  disposition  du  Ministre, 
le  chef  d'état  major  établit  les  programmes  d'ensemble  des  grandes 
manœuvres,  y  compris  ceux  des  manœuvres  combinées  entre  l'armée 
et  la  flotte,  quand  celle-ci  n'y  joue  qu'un  réle  secondaire;  il  fixe,  de 
concert  avec  les  inspecteurs  généraux,  les  manœuvres  à  exécuter  par  la 
cavalerie  et  les  armes  spéciales  ;  enfin  il  arrête,  de  concert  avec  les 
commandants  de  corps  d'armée,  les  divers  exercices  que  ceux-ci  auront 
à  faire  exécuter  (tirs  collectifs,  camps  de  brigade,  manœuvres  de  divi- 
sion et  de  corps  d'armée). 

La  haute  direction  des  grandes  manœuvres  est  confiée  soit  au  chef 
d'état-major  général,  soit  à  un  des  officiers  généraux  désignés  pour 
commander  une  armée  en  temps  de  guerre. 

Les  attributions  du  chef  d*état-major  général  vis-à-vis  des  troupes 
du  génie  restent  les  mêmes  que  par  le  passé. 

Aucune  modification  n'a  été  apportée  aux  fonctions  du  commandant 
en  second  du  corps  d'état-major  et  de  l'officier  général  adjoint. 


Ls  Mouviuu  CHiF  d'étât-major  GtNiAÀL.  —  Le  lieutenant  général 
Pollio,  commandant  la  division  de  Gênes,  vient  d'être  désigné  pour 
remplacer  comme  chef  d'état-major  de  l'armée,  le  général  Saletta,  qui 
aura  68  ans  le  28  juin. 

Le  général  Pollio,  né  en  1852,  est  un  des  plus  jeunes  lieutenants 
généraux  de  l'armée  italienne. 


Orgahibation  m  la  Somalie  italibune.  —  Une  loi  do  5  avril  4908 
a  fixé  les  bases  générales  de  l'organisation  de  la  colonie  italienne  de 


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896  NOUYBLLB8  MILITAIRBS.  N*  967. 

Somalie,  qui  comprend  les  territoires  située  entre  le  sultanat  d'Obbit  et 
le  fleuTe  Giuba^au  Sud,  et  oeux  situés  entre  Tooéan  Indien,  TÊthiopie 
et  la  Somalie  anglaise,  au  Nord. 

A  la  tête  de  la  colonie  est  placé  un  gouverneur  eivO,  qui  exerce  &k 
même  temps  le  protectorat  italien  sur  le  sultanat  d'Obbia»  sur  le  terri- 
toire de  Nogal  et  sur  le  sultanat  de  Migiurtini,  endaTés  dans  U 
Somalie  italienne. 

La  défense  et  la  sécurité  de  la  colonie  sont  confiées  au  carpi  rùyûl 
deê  iroupei  coloniales  de  la  Somalie  italienne^  composé  de  troupes  indi- 
gènes sous  le  commandement  d'officiers  pris  dans  l'armée  métropoli- 
taine ;  au  corps  de  police  de  la  Somalie  italienne^  composé  d'agents 
indigènes  encadrés  par  des  officiers  et  des  gradés  de  Parme  des  cara- 
biniers royaux,  et  enfin  aux  navires  de  la  flotte  stationnaires  on  de  pas- 
sage dans  les  eaux  de  la  cAle  de  Somalie. 


Réclàkations  dis  HILITUEB8.  —  Un  décret  du  9  avril  1908  vient 
d'instituer  près  du  ministère  de  la  guerre  une  commission  spéciale 
chargée  d'examiner  les  réclamations  présentées  par  des  militaires  ou 
des  fonctionnaires  de  Tadministration  de  la  guerre  qui  se  trouveraient 
lésés  par  l'application  de  certaines  mesures  réglementaires.  Le  Ministre 
se  réserve  de  consulter  éventuellement  cette  commission  au  sujet  des 
réclamations  de  tout  genre  qui  pourraient  lui  être  adressées. 

La  commission  a  la  composition  suivante  : 

Un  lieutenant  général  en  service  actif  ou  en  position  de  service  auxi- 
liaire» président; 

Uq  conseiller  d'Etat; 

Un  chef  de  division  du  ministère  ; 

Un  officier  ou  un  fonctionnaire  du  ministère,  secrétaire. 

Quand  la  commission  ne  croira  pas  devoir  admettre  une  réclamation, 
elle  devra  faire  connaître  les  motifs  de  son  refus  h  l'intéressé. 

Toute  réclamation  de  nature  à  être  portée  ultérieurement  devant  le 
Conseil  d'État  devra  être  examinée  par  la  commission  dans  un  délai  de 
trente  jours. 


NOUYBAU  RÈGLBMBIIT  DB  DISCIPLINE.  —  LbS  PUNITIONS  DANS  L'ARMtB 

ITALIBNNB.  —  Le  règlement  de  discipline  du  25  juillet  1907  se  distingue 
surtout  du  précédent  par  certaines  modifications  apportées  au  chapitre 
des  punitions. 

On  y  insiste  en  particulier  sur  l'obligation  pour  celui  qui  inÛige  une 
punition  de  demander  au  coupable  toutes  les  explications  qu'il  pouirait 


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N*  967.  N0DYELLB8  MILITAIRBS.  597 

avoir  à  donner  pour  se^  justifier,  et  pour  Tautorité  supérieure,  chargée 
de  fiier  la  nature  et  la  durée  de  la  punition,  de  s*entourer  de  tous  les 
renseignements  nécessaires  pour  éclairer  son  jugement;  sur  les  incon- 
vénients d*infliger  une  punition  en  présence  d'inférieurs  en  grade  à 
celui  qui  en  fait  l'objet.  En  outre,  tout  gradé  doit  s'abstenir  d'infliger 
une  punition  en  présence  de  ses  supérieurs  à  moins  d'y  avoir  été  auto- 
risé  par  eux. 

D'après  l'ancien  règlement,  les  punitions  des  officiers  comprenaient» 
entre  autres,  des  arrêts  simples  (d'un  à  quatre-vingt-dix  jours),  et  des 
arrêts  de  rigueur  (de  trois  à  quinze  jour&)  ;  ces  deux  punitions  ont  été 
remplacées  par  une  seule,  qui  porte  le  nom  d'arrêts  et  ne  peut  être 
infligée  que  pour  une  durée  d'un  à  vingt  jours.  La  durée  maximum 
des  arrêts  de  forteresse  a  été  réduite  de  trois  mois  à  vingt  jours.  Ces 
dispositions  marquent  bien  l'importance  qu'on  s'est  efforcé  de  donner 
au  caractère  moral  de  la  répression  ;  le  règlement  ajoute  que  pour  les 
officiers  d'un  certain  âge,  déjà  mûrs  et  sérieux,  il  suffira  généralement, 
sans  recourir  aux  arrêts,  de  les  punir  de  la  réprimande  simple  ou 
solennelle. 

Les  punitions  de  la  troupe  ont  été  également  réduites.  La  consigne 
qui  pouvait  aller  jusqu'à  quatre-vingt-dix  jours  est  ramenée  à  trente; 
la  prison  de  rigueur  a  été  supprimée  et  la  prison  ordinaire  ramenée  de 
trente  jours  à  un  maximum  de  vingt. 


ÉCOLE  D'ÉLÈVES  OFFICIERS    DB  GARABIRIERS.   ^  Une    écolc   d'élèveS 

officiers  de  carabiniers  royaux  vient  d'être  organisée  à  Rome  sous  la 
dépendance  directe  du  commandant  général  de  l'arme. 

Le  personnel  militaire  de  l'école  comprend  :  un  major,  commandant, 
un  capitaine  et  deux  lieutenants,  adjoints,  et  un  certain  nombre  de 
carabiniers  pour  la  comptabilité,  la  surveillance,  etc. 

Le  personnel  enseignant  se  compose  de  six  professeurs  de  l'Univer* 
site,  de  lycée  ou  d'institut,  désignés  par  le  Ministre  de  l'intérieur. 

L'enseignement  porte  en  particulier  sur  les  codes,  sur  la  législation, 
sur  l'organisation  administrative  et  judiciaire  du  royaume  et  sur  la 
police  scientifique. 

Un  personnel  spécial  donne  aux  élèves  des  leçons  d'équitation,  d'es- 
crime et  de  gymnastique. 

La  durée  des  cours  est  de  neuf  mois  ;  ils  commencent  le  1*'  octobre. 


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NOUYBLLSa  MIUTAUtBS.  N*  9S7. 


R178SXX. 


AUGUniTÂTIOH  M   LA   80LDI  DIS  OFTICUnS  EN  ExTlÊMI-OlIIRT.  — 

D'après  un  prikai  n^  61,  da  49  féTrier  (3  mara)  1908,  tous  les  officiers  et 
fonctionnaires  disses  de  la  cireonseriptîon  de  V Amour ^  jusqu'au  gprade 
de  chef  de  bataillon  inclus,  recevront  un  supplément  de  solde  sous  forme 
de  secours  annuel  variant  suivant  les  garnisons  :  de  250  à  500  roubles 
pour  les  cheCi  de  bataillon,  de  135  à  300  roubles  pour  les  ofSders 
subalternes. 

Les  officiers  et  fonctionnaires  classés  de  la  circonscription  d'Irkoutsk 
recevront  un  secours  une  fois  donnée  variable  également  suivant  les  gar- 
nisons :  de  62  roubles  50  kopecks  à  250  roubles  pour  les  chefs  de 
bataillon,  de  40  à  180  roubles  pour  les  officiers  subalternes. 


Compte  ebndu  de  l'appel  du  coirriNGBirr  en  1907.— Le  contingent 
à  prélever  pour  Tensemble  des  forces  de  terre  et  de  mer  en  1907  dans 
les  régions  soumises  à  la  loi  de  recrutement  général  est  de  463,050 
hommes. 

Ce  contingent  dépasse  ceux  des  années  qui  ont  précédé  la  guerre 
avec  le  Japon. 

Depuis  1904  Taugmentation  a  été  d'environ  150,000  hommes,  par 
suite  des  besoins  de  la  guerre,  puis  de  la  réduction  à  trois  ans  de  la 
durée  du  service  actif  :  1902,  318,745;  1903,  320,832;  1904,  447,402; 
1905,  475,346;  1906,  469,716  hommes. 

La  classe  1907  se  décompose  ainsi  : 

Inscrits  sur  les  listes  de  recrutement 1 ,204,868 

Ajournés  et  n'ayant  pas  tiré  au  sort 93,138 

Total 1,298,006 

Ce  chififre  augmente  chaque  année  en  rapport  avec  la  populatioD,  il 
était  : 

En  1903,  de 1 ,155,354 

En  1904,  de , 1 ,168,049 

En  1905,  de 1 ,249,415 

En  1906,  de 1 ,249,486 

La  classe  de  1907  se  répartit  ainsi  par  religion  : 

Chrétiens 1 ,100,778 

Israélites 63,309 

Kafaîms 103 

Mahométans 38,321 

Païens 1 ,857 


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^T-rr 


N«  967.  NOUVELLES  MILITAIRES.  599 

Les  dispensés  pour  des  raisons  de  famille  sont  au  nombre  de  : 

V  catégorie 273,855        22,7Î  p.  iOO. 

2*  catégorie 238,526        19,79    — 

En  tout 589,383       48,91  p.  100. 

En  1907,  le  nombre  des  hommes  qui  ne  se  présentèrent  pas  a  été  de 
87,292  hommes  (7,24  p.  100),  parmi  lesquels  20,977  israélites,  soit 
24,08  p.  100  d*entre  eux  et  33,13  p.  100  du  nombre  total  des  Israélites 
du  contingent. 
Les  commissions  ont  eu  à  examiner,  en  1907,  701,914  jeunes  gens. 
Le  résultat  de  cet  examen  a  été  le  suiTant  : 
Reconnus  complètement  impropres  nu 

service 76,150        10,84  p.  100. 

Classés  dans  la  milice  (2*  ban)  pour 
manque  de  taille,  maladie  ou  défaut 

de  constitution 61,314  8,73    — 

Ajournés 74,*73        10,58    — 

Pris  à  l'essai 34,333  4,89    — 

Soumis  à  un  second  examen  médical..        4,503  0,64    •— 

Sur  les  463,050  hommes  du  contingent,  19,557  ne  se  sont  pas  pré- 
sentés, soit  4,22  p.  100;  440,236  ont  été  Tersés  dans  les  troupes  ; 
3,249  ont  été  tersés  dans  la  réserve,  par  suite  de  la  profession  qu'ils 
exercent  ;  8  jouissaient  de  quittances  de  recrutement. 
Les  19,557  manquants  se  répartissent  ainsi  : 

Chrétiens 7,505         38,37  p.  100. 

Israélites 10,789  55,16    ^ 

Karalms 12  0,06    — 

Mahométans 1,168  6,07    -- 

Païens 83  0,42    — 

Le  nombre  des  manquants  a  augmenté  pendant  ces  quatre  dernières 
années,  parmi  ceux-ci  la  moitié  est  constituée  par  les  israélites. 

Les  appelés  se  répartissent  ainsi  par  religion  : 

Chrétiens 407,:U1  92,52  p.  100. 

Israélites 17,740  4,02    — 

Karaïms 25  0,01    — 

Mahométans 14,390  3,26    — 

Païens 740  0,16    — 

Ao  point  de  Toe  de  Tinstruction,  la  proportion  des  hommes  sachant 
lire  et  écrire  augmente  chaque  année,  comme  Tindique  le  tableau 
suivant  : 


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600  N0UTBLLB8  MILITAIRB8 .  N*  967. 

1901.  !••<.  IMS.  1M<. 

Incorporés 314,798        424,875        443,969        445,455 

Sachant  lire 21 ,968         36,560         59,245  40,977 

Sachant  écrire 102,547        132,927        144,709        163,886 

Total 124,515       169,487       183,954       204,863 

Pour  cent 39,4  39,9  41,4  46 

Il  ressort  des  indications  ci-dessus  qu'un  tiers  seulement  de  la  popu- 
lation (36,52  p.  100)  est  soumis  aux  charges  du  senrice  militaire  com- 
plet, le  reste  de  la  population  n*est  appelé  qu*en  cas  de  guerre. 


Cours  di  tir  pour  lis  OFFiaiRS  d'irpantsrii.  —  Un  prikax  n«  22 
du  19  jan?ier/l«''  février  1908  a  créé,  à  titre  d'expérience,  des  cours  de 
tir  pour  les  capitaines  en  second  d'infanterie,  trois  dans  la  circonsorip- 
tion  de  Moscou,  deux  dans  celle  de  Yilna. 

Ces  cours  sont  destinés  à  préparer  les  candidats  aux  fonctions  de 
commandant  de  campagnie  dans  Tinfanterie,  au  point  de  vue  du  tir« 

Conditions  d'admission.  —  Le  nombre  des  capitaines  détachés  est  de 
deux  par  régiment  à  quatre  bataillons  ;  les  officiers  désignés  doiTent 
être  très  bien  notés  au  point  de  vue  du  serrice,  être,  pour  le  tir,  an 
moins  de  la  force  d'un  tireur  de  2*  classe,  saToir  montrer  personnelle- 
ment tous  les  exercices  de  gymnastique,  Teserime  à  la.  J^aîoaoette  et 
Texercice  du  sabre. 

Ils  sont  soumis,  aux  états-majors  de  corps  d'armée,  à  des  examens 
préparatoires  sur  les  règlements,  iostructions,  et  sur  les  sciences  mili- 
taires, de  façon  qu'il  n*y  ait  aucun  temps  perdu  au  cours.. 

Organisation,  — L'organisation  générale  des  cours  est  la  suivante  : 

Les  exercices  comportent  avant  tout  un  caractère  pratique. 

Ils  comprennent  des  séances  journalières  de  tir,  complétées  par  des 
exercices  en  campagne  permettant  de  perfectionner  les  officiers  dans  la 
direction  du  feu  et  de  développer  leurs  connaissances  tactiques. 

Les  exercices  théoriques  sont  limités  aux  communications  les  plos 
élémentaires  sur  les  diverses  branches  et  au  jeu  de  la  Guerre. 

La  faible  durée  du  cours  (six  semaines)  ne  permet  pas  d'organiser 
une  instruction  systématique  des  capitaines  en  second  dans  l'art  da  tir 
au  fusil  et  au  revolver.  Mais  on  leur  donne  une  allocation  spéciale  de 
cartouches,  avec  lesquelles  ils  peuvent  s'exercer  au  tir  pendant  leun 
moments  de  liberté* 


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N*  967.  NOUVELLES  MILITAIRES.  601 

Ea  outre,  une  allocation  importante  de  cartouches  est  prévue  pour 
les  tirs  de  démonstration  avec  fusil  et  mitrailleuse,  pour  les  feux  de 
guerre  avec  participation  de  Tartillerie  ;  des  cartouches  à  blanc  sont 
allouées  également  pour  les  exercices  tactiques. 

Les  exercices  de  direction  du  feu  comprennent  : 

i<^  Des  exercices  préparatoires  aux  tirs  de  guerre,  a^ec  troupes; 

2®  Deux  tirs  de  guerre  comportant  une  manœuvre  avec  troupes; 

3*  Des  tirs  de  guerre  avec  manœuvre  de  détachements  de  toutes 
armes  (au  moins  trois  fois  pendant  la  durée  du  cours)  ; 

4®  Des  tirs  de  démonstration. 

Pour  l'exécution  de  ces  tirs  les  troupes  doivent  être  à  effectif  renforcé, 
au  moins  soixante-quatre  files  par  compagnie. 

Les  officiers  sont  divisés  en  groupes  de  dix  qui  commandent  à  tour 
de  rôle  les  sections,  les  pelotons  et  les  compagnie?. 

Pour  donner  plus  d'intérêt  aux  exercices,  les  polygones  doivent  être 
pourvus  en  abondance  de  buts  variés,  de  silhouettes  mobiles,  appa- 
raissant et  disparaissant,  pour  représenter  les  différents  épisodes  du 
combat. 

Ces  exercices  doivent  toujours  se  terminer  par  une  critique  des  fautes 
commises  indiquant  le  moyen  d'y  remédier. 

Les  officiers  sont  exercés  k  l'appréciation  des  distances,  ils  sont  éga- 
lement familiarisés  avec  le  tir  des  mitrailleuses,  et  avec  le  matériel, 
montage,  démontage,  action  du  mécanisme,  causes  d*enrayage  et 
moyens  de  les  éviter. 

Personnel,  —  Le  personnel  du  cours  comprend  : 

Un  général  ou  colonel  directeur  ; 

Deux  officiers  supérieurs  par  dix  officiers,  remplissant  les  fonctions 
d'instructeurs  l'un  pour  le  tir,  l'autre  pour  la  tactique  ; 

Un  officier  supérieur  d'artillerie  et  un  officier  du  génie  pour  Ten- 
semble  du  cours  ; 

Un  officier  subalterne,  officier  d'armement  et  chargé  de  la  corres- 
pondance. 

A  titre  d'exemple,  en  4908,  la  circonscription  de  Moscou  a  trois 
cours  de  tir  :  le  cours  n«  i  pour  le  corps  des  grenadiers,  vingt-huit 
capitaines  en  second;  le  cours  n<^  2  pour  les  troupes  du  13*  et  du 
17*  corps  d*armée,  tous  les  deux  au  polygone  d'artillerie  de  Klemen- 
tiev. 

Seront  détachés  à  ce  polygone  pendant  la  durée  des  cours  une  bri- 
gade d'infanterie,  un  groupe  d'artillerie,  deux  escadrons  de  cavalerie. 


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60t  NOUVELLES  MILITAIRES.  M»  967. 

École  de  Tim  des  opficibks  d'aetillbkie.  —  Un  prifcai  a*  327  du 
49  juiD/1«'  juillet  i907  a  réorganisé  l'École  de  tir  des  offieiera  d'artil- 
lerie ii)  de  la  manière  suifante  : 

L'École  a  pour  but  ; 

i  *  L'instruction  théorique  et  pratique  des  capitaines  et  des  officiers 
supérieurs  d'artillerie  dans  la  conduite  du  tir  de  la  batterie  et  da 
groupe  ; 

2<>  Le  déTeloppement  et  le  perfectionnement  des  méthodes  dn  tir  et 
de  la  manœuvre  et  l'établissement  des  règles  rationnelles  à  obserrer 
pour  l'emploi  du  feu  de  l'artillerie  dans  le  combat  ; 

3*  La  recherche  des  prescriptions  relatives  à  renseignement  dn  tir 
et  des  exercices. 

Les  deux  batteries  attachées  à  jnËeole  auront  la  composition  suivante  : 

Batterie  montée  :  six  canons  à  tir  rapide  de  campagne  et  trois  cais- 
sons attelés;  elle  disposera  du  matériel  suivant  non  attelé  :  deux 
canons  à  tir  rapide  de  Ctimpagne,  cinq  caissons,  quatre  canons  à  tir 
rapide  de  montagne,  deux  obusiers  à  tir  rapide  de  campagne,  hait 
canons  légers  avec  quatre  caissons  à  munitions  et  une  cuisine  de  cam- 
pagne du  type  léger. 

Batterie  à  cheval  :  six  canons  à  tir  rapide  et  deux  Caissons  attelés; 
elle  dispose  en  outre  du  matériel  suivant  non  attelé  :  quatre  caissons, 
six  canons  de  batterie  h  cheval  avec  deux  caissons  à  munitions  corres- 
pondants, deux  canons  à  cheval  de  montagne  et  une  cuisine  de  cam- 
pagne du  type  léger. 

Le  personnel  temporairement  détaché  se  compose  de  capitaines  d'ar- 
tillerie (Garde,  armée  et  Cosaques)  susceptibles  de  devenir  comman- 
dants de  batterie  (2)  et  d'of6ciers  supérieurs  commandants  de  batterie 
susceptibles  de  devenir  commandants  de  groupe. 

Leur  nombre  est  fixé  d'après  les  besoins  par  la  Direction  principale 
de  rartillerie. 

L'École  est  placée  sous  la  haute  surveillance  du  général  inspecteur 
de  l'artillerie. 

Tous  les  ans  une  commission  nommée  par  le  Ministre  et  comprenant 
des  officiers  supérieurs  d'infanterie,  de  cavalerie,  d'artillerie  et  d'états 
major  vient  assister  aux  tirs  pendant  dix  jours  et  examiner  les  exercices 
des  officiers  de  l'École. 


(1)  Voir  1"  semestre  1905,  p.  375. 

(2)  En  Russie,  les  batteries  sont  commandées  par  des  lieutenants- 
colonels  (le  grade  de  commandant  n'existe  plus)  et  les  groupes  par  de< 
colonels. 


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-W\-  -^ w   1 


N*  967.  BIBLIOaRÂPHIB. 


BIBUOGRAPHIE. 


Général  Litzhahn.  —  Exbrcicbs  de  combat  exécutés  par  des  sec- 
tions, compagnies  et  bataillons  à  l'effectif  de  guerre  (traduit  de  Talle- 
xnand  par  le  capitaine  Gorteys»  du  i40*  régiment  d'infanterie).  Paris, 
1908,  LaTauzelle  ,  1  toL  in-8^,  175  p.,  4  croquis.  Prix  :  4  francs. 

L'ouTrage  du  général  Litxmann  a  pour  but  d'indiquer  aux  officiers 
une  métbode  permettant  de  poursuivre,  au  cours  de  l'année,  Tinstruo- 
tion  de  la  troupe  et  des  cadres  subalternes.  Les  exemples  vécus  relatés 
dans  cet  ouvrage  sont  très  intéressants.  Ils  donnent  des  idées  pour  l'or- 
ganisation d'exercices  semblables  pouvant  être  exécutés  à  toutes  les 
époques  de  l'année  et  limités  à  l'emploi  du  bataillon.  Au  cours  des 
exemples  on  trouve  l'interprétation  des  articles  du  règlement  d'infan- 
terie auquel  l'ouvrage  renvoie  constamment.  Ce  livre  nouTeau  du 
général  Litxmann  (ancien  directeur  de  l'Académie  de  guerre  de  Berlin) 
appelle  l'attention.  Il  peut  rendre  de  très  bons  services  dans  les  corps 
de  troupes  ;  sa  lecture  facile  et  fort  instructive  est  à  recommander. 

La  Revue  a  déjà  signalé  (I)  un  ouvrage  du  môme  auteur  :  Thèmes 
tactiques  et  jeu  de  la  Guerre. 

KiLTALUSHiiVERWENDUNG  M  ÛBERiTALiEN,  par  le  général  Tersz- 
TYAN8ZKT  DE  Nadas.  — -  Vienne,  Konegen  1908,  1  broch.  29  p.  Prix  : 
1  fr.  25. 

Die  italienischb  Gefahr.  —  Vienne,  Danzer,  1908, 1  brocb.  17  p. 
Prix  :  i  fr.  05. 

Ces  brochures  sont  une  nouvelle  manifestation  de  l'intérêt  porté  par 
les  milieux  militaires  autrichiens  aux  questions  relatives  à  la  frontière 
italienne  et  aux  conditions  de  la  guerre  dans  l'Italie  septentrionale.  La 
première  est  à  rapprocher  des  articles  parus  en  octobre  et  novembre 
1907  dans  la  Bévue  de  Stref fleur,  intitulés  ;  Der  Infanteriekampf  in  der 
oberitalienischen  Tiefebene,  par  un  officier  d'état-major. 

Colonel  M.  Grouley.  —  Dans  les  Etats-majors  et  sur  les  champs 
DE  BATAILLE  DE  l'Extrêmb-Orient  (V  Chtabakh  i  na  Poliakh  Dalniago 
Vostoka)  V.  Berszovsky.  —  Saint-Pétersbourg,  Kolokolnaïa,  14, 1908. 

Le  colonel  Groulev,  chef  d'état-major  d'une  division  d'infanterie  au 


(1)  Voir  !•»  semestre  1908,  p.  320. 


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604  BIBLIOGRAPHIE,  V  962. 

moment  où  éclata  la  guerre  russo-Japonaise,  et  nommé  au  eommande- 
ment  du  régiment  de  Pskov  (17*  corps  d'armée)  au  moment  où  le 
régiment  était  embarqué  pour  l'Extrême-Orient ,  fait  paraître  sous  ce 
titre  un  Tolume  d'intéressants  souvenirs,  accompagnés  de  quelques  cha- 
pitres relatifs  &  l'établissement  de  la  Russie  en  Mandchourie,  aux  négo- 
ciations russo-japonaises  et  aux  préparatifs  de  la  guerre. 

Le  régiment  de  Pskov,  à  peine  débarqué  près  de  Liao-Yang,  a  été 
détaché  à  Bensikou  (à  une  cinquantaine  de  kilomètres,  Est  de  Lîao- 
Yang)  pour  couvrir  le  flanc  gaudie  de  l'armée  russe.  Puis  il  prend  part 
avec  la  54*  division  d'infanterie  (général  Orlov),  au  combat  de  Tentai 
dont  le  résultat  devait  avoir  tant  d'influence  sur  l'issue  de  la  bataille  de 
Liao-Yang;  de  là,  il  forme  l'arrière -garde  durant  la  retraite  vers  le 
Nord,  et  reste  aux  avant-postes  Jusqu'au  moment  de  roffensive  qui 
amena  la  bataille  du  Gha-ho.  C'est  à  ce  moment  que,  malheureusement, 
s'arrêtent  les  souvenirs  du  colonel  Groulev. 

L'auteur  ne  se  borne  pas  à  donner  des  renseignements  d'ordre  spé- 
cialement militaire  sur  les  événements  auxquels  il  a  pris  part.  Ses  sou- 
venirs sont  également  curieux  en  ce  qu'il  y  a  reproduit  les  impressions 
éprouvées,  les  conversations  avec  ses  supérieurs,  ses  collègues,  ses 
camarades,  les  renseignements  divers  qu^il  a  pu  recueillir.  Il  donne 
ainsi  un  document  précieux  sur  l'état  d'esprit  des  officiers*  de  l'armée 
russe  en  Mandchou  rie.  Le  colonel  Groulev,  du  reste,  en  raison  de  ses 
services  antérieurs  et  des  missions  qu*il  avait  remplies  auparavant  en 
Extrême-Orient  était  particulièrement  au  courant  de  ce  qui  avait  trait 
aux  frontières  russo-chinoises  et  aux  rapports  de  la  Russie  avec  le 
Japon,  et  il  s'exprime  à  cet  égard  avec  une  entière  liberté. 


Le  Gérant  :  R.  Ghapklot. 


Puis.  —  Imprimerie  R.  CHAPaLOTet  G*,  2,rae  Ohnstiae. 


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TABLE  ANALYTIQUE 

DES 

MATIÈRES   CONTENUES   DANS  LE    SOIXANTE   ET    ONZIÈME   VOLUME 

DB  LA 

BEVUB    MIIiITAIRB 

DES 

ARMÉES  ÉTRANGÈRES. 


(NUMÉBOS  %d  À  967.) 


n.  B,  —  Les  ArHelêê  sont  précédés  d'on  astérisque,  qui  permet  de  les  distinguer 
des  Nouvelles  m%HUnr$s, 


Administration. 

Paçes. 

Cuisines  roulantes  de  campagne  {ÂiUriehe-BongrU) 74 

Augmentation  de  la  solde  des  officiers  inférieurs  (lialiê) 93 

Allocations  de  thé  (Rusiie) 428 

Indemnités  de  déplacement  des  officiers  (Belgique) 642 

Emploi  du  thé  dans  l'armée  {Bmfire  allemaud). 694 

L'alimentation  en  pain  de  la  troupe  (Empire  allemand) 592 

Augmentation  de  la  solde  des  officiers  Extrême-Orient  {Ruuie) 598 

Aérostation, 

Tir  contre  les  ballons  (Belgique) 83 

Angleterre. 

*  Les  forces  militaires  anglaises  en  1907-1908 30,  143 

Budget  militaire  anglais  (l»  avril  4907-31  mars  1908) 209 

Enseignement  de  l'hygiène  dans  l'armée  anglaise  ,% 506 


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II  TABLE  DES  MATIÈRES. 

Armes  portatives.  —  Tir.  —  Miinitions. 

Colonnes  régtmentaires  de  munitions  {AutrieKe-Efam^e) T7 

Adoption  d'un  pistolet  automatique  {Autriehs-Homgrie) 78 

Armement  de  la  gendarmerie  (Rmstiê) 97 

Réarmement  delà  eavalerie (#<p«9»e) 310 

*  L'enseignement  du  tir  es  Sttisse(5«w«) 478 

Armement  de  la  garde  civique  {Belgique) 5«2 

Nouvelle  munition  pour  le  tir  réduit  {Empire  aUemutmd) oU 

École  de  tir  de  Brttck  en  4908  (Autriche-Bongrie) 584 

Cours  de  tir  pour  les  officiers  d'infuiterie  {Ruêtie) 600 

ArtiUerie. 

Tir  contre  les  ballons  (Bt/yi^ue) 83 

Réarmement  de  l'artillerie  espagnole  (Etpagne) 92 

Cession  de  chevaux  d'artillerie  et  cavmlerie  à  d'autres  corps  de  troupes 

(««##!>) 98 

Réorganisation  de  l'artillerie  {Auirieh^-Bimgrm) SU 

Nouveau  matériel  d'artillerie  de  campagne  austro -hongrois  (Auirt«Ae- 

Bongrie) 295 

Nouvelle  couleur  de  matériel  roulant  de  campagne  {Empire  allemand).  307 

Augmentation  de  TelTectir  de  paii  de  l'anUlerie  {Autriehê-Bongrie)....  403 

Mise  en  service  du  nouveau  canon  de  campagne  {Autriche-Bongrie),..  404 

Création  de  nouvelles  batteries  de  landwehr  {A^riehe-BongrU) 508 

Nouvelle  organisation  de  l'artillerie  de  campagne  et  de  montagne 

{A  utrichê-Bongrie) 509 

Le  nouveau  canon  de  campagne  {Belgiguê) 510 

Cours  de  tir  pour  ortlciers  généraux  et  supérieurs  de  rartiilerie  à 

pied  {Empire  allemand) 543 

Le  «  Scherenfernrohr  »  dans  l'armée  allemande  {Empire  allemand) 518 

Nouvelle  munition  d'exercice  (artillerie)  {Empire  allemand) 518 

Création  de  brigades  d'artillerie  de  forteresse  {Autriche-Bongrie) 535 

École  de  tir  des  officiers  d'artillerie  {Rusde) 602 

Art  militaire.  —  Tactique.  —  Btraiégiie. 

Utilisation  des  enseignements  de  la  guerre  russe -japonaise  (Aw<rtcA«- 

Hongrie , , 40i 

Autriche-Hongrie. 

Avancement 72 

Cours  de  télégraphie 73 

Organisation  du  landsturm  en  Autriche 74 

Cuisines  roulantes  de  campagne 74 

Nouvelle  tenue  pour  l'infanterie 75 

Détachements  de  mitrailleuses  de  montague 75 

L'automobilisme  dans  l'armée 76 

Colonnes  régimentaires  de  munitions 77 

Adoption  d'un  pistolet  automatique , . . .  78 

Écoles  de  corps  d'armée 78 


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TABLE  DES  MATIÈRES.  III 

Pages. 

Sociétés  de  vélérans "9 

Mutations  dans  le  baut  commandement 79 

Création  d'une  direction  du  génie  sur  la  frontière  italienne 79 

Réorganisation  des  états-majors  et  des  écoles  correspondantes 79 

*  Les  miisulmans  et  le  service  obligatoire  en  Bosnie -Herzégovine 474 

Envoi  de  troupes  sur  la  frontière  italienne  et  réduction  des  effectifs 

sur  la  frontière  russe 240 

lléorganisation  de  rarlillerie 244 

*  Les  sous-olTiciers  rengagés  et  les  emplois  civils  en  Autriche 225 

Nouveau  matériel  d'artillerie  de  campagne  austro-bongrois. 295 

Réorganisation  des  divisions  et  brigades  d'infanterie  sur  la  frontière 

italienne 298 

Lignes  ferrées  en  Dalmalie 30O 

Modifications  à  Torganisation  de  la  cavalerie 302 

Mutations  dans  le  haut  commandement 302 

Organisation  définitive  de  détachements  de  mitrailleuses 303 

Jonction  du  Monténégro  avec  les  chemins  de  fer  autrichiens  de  Dalmatie 

{Mtmténésiro) 315 

Jonction  projetée  des  chemins  de  fer  de  Macédoine  avec  les  réseaux 

autrichien  et  grec  {Twrquie) 348 

Utilisation  des  enseignements  de  la  guerre  russo-japonaise 404 

Les  dépenses  miliuires  1890  à  1907 402 

Manœuvres  impériales  en  4908 403 

Augmentation  de  reffectif  de  paix  de  l'artillerie 403 

Mise  en  service  du  nouveau  canon  de  cam(>agne 404 

Convocation  de  réservistes  en  4908 404 

Avancement  des  officiers 405 

La  nouveau  règlement  sur  l'avancement 405 

Développement  donné  à  1* instruction  des  pionniers  d'infanterie  et  de 

cavalerie 408 

Service  téléphonique  dans  l'infanterie 409 

Télégraphie  sans  fil 409 

Création  d'un  nouveau  matériel  optique !..  409 

Grenades  à  main 410 

Création  d'un  bureau  de  la  Presse  au  Ministère  de  la  guerre 507 

Notes  des  officiers 607 

Cavalerie  de  la  landwehr  autrichienne 508 

Mutations  dans  le  haut  commandement 508 

Manœuvres  impériales  en  4908 508 

Création  de  nouveJles  batteries  de  landwehr 508 

Création  d'un  nouvel  escadron  en  Dalmatie 508 

Nouvelle  organisation  de  l'artillerie  de  campagne  et  de  montagne 509 

École  de  tir  de  BrUck  en  4  908 584 

Création  de  nouveaux  détachements  de  mitrailleuses 584 

Créations  de  brigades  d'artillerie  de  forteresse 585 

Création  de  commandements  de  places  fortes 585 


IBélgiqne. 

Voies  ferrées  entre  la  Belgique  et  l'Allemagne 82,  307 


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lY  TABLE  DES  MATIÈRES. 

PafM. 

Corps  d'automobilistes  TolonUiires 83 

Cours  colonial 83 

Nouveau  réglemem  d'infaoterie 83 

Tir  contre  les  ballons 83 

Projet  de  chemin  de  fer  électrique  entre  Bruxelles  et  Anvers 440 

Manœuvres  en  4  908 44< 

Le  nouveau  canon  de  campagne 640 

Contingent  pour4908 644 

Budget  de  la  guerre  pour  4908 644 

iDdemnités  de  déplacement  des  officiers 64S 

Armement  de  la  garde  civique 64i 

*  La  réforme  militaire  en  Belgique 550 

Nomination  dans  le  haut  commandement 686 

Position  fortifiée  d'Anvers 686 

Biblioffraphia. 

Bibliographie 448,  Mt,  319,  43«,  6»,  603 

.    Badffets. 

Budget  de  la  guerre  pour  4908  {BoUmnéU) 93 

Budget  de  la  guerre  des  Indes  néerlandaises  pour  4908  {BoUamdê) 93 

Budget  miliUire  anglais  (4  •'  avril  4  907-34  mars  4908  (AngleUrf) 309 

Budget  du  Département  militaire  en  4908  (Suiêiê) ttS 

Effectif  budgétaire  de  l'armée  permanente  pour  4908  (Espagne) 340 

Les  dépenses  militaires  de  4890  à  4907  (Autriche-Hongrie) 40S 

Budget  de  la  guerre  pour  4908  (Espagne) 449 

Budget  de  la  guerre  pour  4908  (Belgique) 644 

Budget  de  la  guerre  pour  4908  (Bulgarie) 587 

Effectifs  budgétaires  pour  l'année  4908  (Bulgarie) 689 

Bulgarie. 

Coniingentde  1908 686 

Réorganisation  de  l'état-major  de  Tarmée 686 

Bud get  de  la  gue rre  po ur  4  908 587 

Compagnies  montées 587 

Effectifs  budgétaires  pour  l'année  4908 589 

Création  d'une  inspection  du  génie 690 

Formation  d'un  régiment  de  troupes  de  chemins  de  fer 690 

Annexe  provisoire  de  l'École  militaire  de  Kni^ûevo 690 

Candidats  officiers  de  réserve 690 


Camps.  -^  Rassemblements  d'exercices.  —  Manœuvres. 

Voyages  d'état-major  de  forteresse  en  4908  (Empire  alUwMn^ 219 

*  Les  manœuvres  impériales  allemandes  en  4907  (Empire  allemand),  243,  368 

*  Les  grandes  manœuvres  italiennes  en  4  907  (Italie) 278 

Manœuvres  impériales  en  i  908  (Auêriche-Hongrie) 403 


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TABLK  DBS  MATIÈRES.  V 

Pages. 

MaDOBUvre^  en  4908  (Belgique) 411 

Les  grandes  manœuvres  en  1908  (Empiré  alUmand) 444 

Manœuvres  impériales  en  4908  (Auêriehê-Bongrie) 508 

Camp  d'instruction  pour  le  Kl*  corps  d*armée  bavarois  (Empire  alle- 
mand)   517 

Manœuvres  en  terrain  varié  pour  les  garnisons  des  grandes  villes  (^ai- 

pire  allemand) 547 

Cartes  et  croquis. 

*  La  guerre  russo-japonaise  : 

Bataille  du  Yalu.  Situation  le  30  avril  au  soir  (Russie  et  Japon) ...  442 

Bouille  du  Yalu  ^l*»'  mai  4  904) »4 

Croquis  n*  12.  —  Situation  de  6  heures  à  8  heures  du  matin 224 

Croquis  n»  43.  —  Situation  vers  40  heures  matin  et  2  heures  soir.  224 

Croquis  n*  44.  —  Situation  de  2  à  4  heures  soir,  et  après 4  heures.  224 
Croquis  n*  15.  —  Débarquement  de  la  II*  armée  et  opérations  du 

•5  au  26  mai  1904 432 

Croquis  n«  46.  —  Bataille  de  Nanshan,  26  mai  1904.  Bataille  de 

Wafangou  (Télisse)  44-45  juin  1904 432 

Carte  17.  —  Marche  de  l'armée  japonaise  le  43  et  le  44  juin  4904.  628 

Carte  48.  —  Situation  le  14  juin : 528 

Carte  49.  —  Situation  le  45  juin 528 

Croquis  pris  sur  le  terrain 434 

*  («es  manœuvres  impériales  allemandes  en  1907  : 

Croquis  n»  4 244 

Croquis  n»  2 260 

Croquis  n«  3 266 

Carte 320 

*  Les  grandes  manœuvres  italiennes  en  4907  : 

Une  carte 320 

Croquis  n«  1 272 

Tableau 274 

Croquis  n»  2 277 

Croquis  n»  3 280 

Croquis  n»  4 282 

Croquis  n»  5 284 

Lignes  ferrées  en  Dalmatie  (Autriefie-Hongrie)  : 

Croquis 301 

'*'  Milices  et  gendarmerie  Cretoises  (Turquie)  : 

Croquis 496 

Cavalerie.  —  Remonte. 

Écoles  de  «  feldchers  »  vétérinaires  dans  les  corps  de  troupes  (Aume).  97 
Cession  de  chevaux  d*artillfrie  et  de  cavalerie  à  d'autres  corps  de 

troupes  (Ruseie) 98 

Modiûcations  à  l'organisation  de  la  cavalerie  (Autriche-Hongrie) 302 

39 


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VI  TABLE  DBS  MATIÈRES. 

RétrmemeDt  delà  cavalerie  {Etpagne) 340 

Nouveau  réglemeot  sur  rinstruction  imliTiduelle  dans   la  caTilerie 

iftnlie) 343 

Transformation   de   régiments    de  dragons  en  uhlana   et   hussards 

{Rustte) 34  7 

Développemeni  donné  i  Tinstruetion  des  pionniers  d'infanterie  et  de 

cavalerie  {Autriche- Hongrie) 4*18 

Cavalerie  de  la  landwchr  autrichienne  (Autrteke^Htmgrie) SC^ 

Création  d'un  nouvel  escadron  en  Dalmatie  {Amiriêh^Bongriê) S08 

Nouvelle  tenue  de  campagne  de  la  cavalerie  {Bwtpir*  mllêmtmnd) 547 

GhemiBB  de  fer.  —  CananT. 

Voies  ferrées  entre  la  Belgique  et  TAIIemagne  (Belgiqme) 307,  8â 

Nouvelle  voie  ferrée  en  Alsace-Lorraine  (Bmpin  mUêwuimij 8S 

Route  carrossable  de  Bagdad  4  Aiop  (Twr^U) 444 

Lignes  ferrées  en  Dalmatie  (Autriche-Bmi^griê) 300 

Création  d'un  nouveau  commandement  de  ligne  (Smpin  ^Uêmmmi) 3C^ 

Voies  ferrées  ouvertes  4  raxploiution  en  4907  (Prusse  rhénane)  {EwÊpin 

allemand) 309 

Construction  de  deux  ponts  sur  le  Rhin,  à  Cologne  {Ewtfirt  «iie- 

mand) 309 

Jonction  du  Monténégro  avec  les  chemins  de  fèr  autrichiens  de  ï^àï' 

m&iie  {Monténégro) , 345 

Bruxelles  et  Anvers  {Belgique) 440 

Chemin  de  fer  Pirée-Larissa  ((?r^ 4â1 

Nouvelle  ligne  exploitée  par  les  sapeurs  de  chemins  de  fer  {lêaUs) 4â3 

ProjeU  de  chemins  de  fer  dans  la  Péninsule  balkanique  (r»r{«iM) 429 

Répartition  du  réseau  ferré  allemand  entre  les  diverses  cooifflisàoas 

de  lignes  {Empire  allemand) 549 

Construction  d'un  nouveau  pont  sur  le  Rhin,  à  Ruhrort  {Empire  «22e- 

mand) 649 

Moditications  à  l'organisation  des  troupes  de  chemins  de  fer  (Mmeth) . .  526 

Formation  d'un  régiment  de  troupes  de  ehemins  de  fer  {Eutgmrie),. . .  590 

Chine. 

Nouvelle  organisation  du  Sune-Fang-Toué 54â 

Acoles  militaires. 

Écoles  de  corps  d'armée  {Autriehê-Hongrie) 78 

Réorganisation  des  états-majors  et  des  écoles  correspondantes  (Ati- 

triche- Hongrie) 79 

Cours  spéciaux  pour  officiers  instructeurs  {Suiseê) 440 

Transformation  progressive  des  écoles  de  Tounkersen  écoles  militaires 

{Russie) sa 

Nouveaux  programmes  d'enseignement  dans  les  écoles  militaires  de 

Younkers  {Russie) 533 

École  de  tir  de  Bruck  en  4908  {Autriehe-Hongrie) 58 

Annexe  provisoire  de  TËcole  miiiuire  de  Kniajevo  (Bulgarie) 59 


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TABLE  DBS  MATIÈRES*  VII 

Emplacements  des  tronpes. 

Pages. 

Création  d'une  Direction  du  génie  sur  la  frontière  italienne  {Àutrieke» 

HtmgrU) 79 

Oroupement  en  brigades  des  unités  dMnfanterie  de  forteresse  de  Var- 
sovie et  de  Novogeorgievsk  (Ruttie) 409 

Envois  de  troupes  sur  la  frontière  italienne  et  réduction  des  efTectirssur 

la  frontière  russe  ( Autriche- fftmgrie) 240 

Réorganisation  des  divisions  et  brigades  d'infanterie  sur  la  frontière 

italienne  {Auirich^Bofngriê) 298 

Groupement  des  unités  du  génie  en  Sibérie  et  en   Extrême-Orient 

(Ruêtiê) 427 

Création  de  nouvelles  batteries  de  landwehr  {Auirieh9'Himgrie) 508 

Création  d'an  nouvel  escadron  en  Dalmatie  [Autriche- Hongrie) 508 

Empire  allemand. 

Voies  ferrées  entre  la  Belgique  et  l'Aliemagne  {Belgique) 82,  307 

Nouvelle  voie  ferrée  en  Alsace-Lorraine 85 

Le  recrutement  de  l'armée  en  4906 85 

Officiers  automobilistes  de  réserve 88 

Télégrapliie  sans  Ql 88 

Allégement  de  la  mitrailleuse  Maxim 89 

L*état  sanitaire  dans  l'armée 90 

Mutations  dans  le  haut  commandement 247 

Nouveau  règlement  sur  le  service  en  campagne  217 

Déficit  dans  les  cadres  des  ofQciers  subalternes  et  des  médecins  mili- 
taires   218 

Le  recrutement  de  l'armée  en  4906 248 

Automobiles  pour  poids  lourds 249 

Voyages  d'éut-major  de  forteresse  en  1908 219 

*  Les  manœuvres  impériales  allemandes  en  1907 243,  368 

IfutatioDS  dans  le  haut  commandement 307 

Nouvelle  couleur  de  matériel  roulant  de  campagne 307 

Officiers  automobilistes  de  réserve 308 

Création  d'un  nouveau  eommaadefflent  de  lignes « 308 

Voies  ferrées  ouvertes  à  l'exploitation  en  1907  (Prusse  rhénane). 309 

Construction  de  deux  ponts  sur  le  Rhin,  à  Cologne 309 

Instruction  sur  l'emploi  dessignaujL 309 

Nouveau  règlement  d'exercice  pour  le  train 309 

Avancement  des  sous-officiers  de  réserre 340 

Brodequins  avec  guêtres  pour  officiers 310 

Les  grandes  manœuvres  en  1908 411 

Renvoi  de  la  classe  et  appel  du  contingent  en  4908 412 

Gonvocstion  de  réservistes  et  de  landwehriens  en  Prusse  en  1908 415 

Mutations  dans  le  haut  commandement 418 

Allégement  du  paquetage  du  fantassin 449 

Cours  de  tir  pour  officiers  généraux  et  supérieurs  de  l'artillerie  à  pied.  513 

Nouvelle  munition  pour  le  tir  réduit 544 

Préparation  des  officiers  aux  fonctions  de  juge  militaire 514 

Le  nouveau  règlement  du  train 34  5 


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VIII  TABLE  DBS  MATIÈRES. 

ModiÛctlions  4  rorgânîMtion  de  l'armée W6 

Nouvelle  tenue  de  campagne  de  la  cavalerie 517 

Camp  d'instruction  pour  le  III»  corps  d'armée  bavarois 517 

Manœuvres  en  terrain  varié  pour  les  garnisons  des  grandes  villes 517 

Le  «  Scherenfemrohr  »  dans  Tarmée  allemand  e 518 

Nouvelle  munition  d'exercice  (artillerie) 518 

Répartition  du  réseau  ferré  allemand  entre  les  diverses  commissions 

de  ligne *'^ 

Construction  d'un  nouveau  pont  sur  le  Rhin  4  Ruhrort 519 

*  L'automobilisme  militaire  en  Allemagne  (poids  lourds) 539 

Nouveau  règlement  sur  le  service  en  campagne 594 

Emploi  du  thé  dans  l'armée. 594 

Gouvernement  des  places  forte» 592 

L'alimenution  en  pain  de  la  troupe 59î 

Les  illettrés  dans  l'armée  allemande , 593 

Espagne. 

Sutions  radio-télégraphiques 9< 

Réarmement  de  l'artillerie  espagnole 9i 

Effectif  budgéulre  de  l'armée  permanente  pour  4908 310 

Réarmement  de  la  cavalerie.. 340 

Budget  de  la  guerre  pour  1 908 4^5 

Achat  de  mitrailleuses *^ 

Modifications  apportées  aux  effectifs  de  paix 520 

itat-major. 

Mutations  dans  le  haut  commandement  (Aulrieke-Hamgrie) "9 

Réorga  nisatioo  des  étata-maij o rs  et  des  écoles  correspondantes  (A  utriehe- 

Hongrie) "^ 

Mutations  dans  le  haut  commandement  (Hollande) 9â 

Le  nouveau  Ministre  de  la  guerre  [Italie) ^ 

Réorganisation  de  l'éutrmajor  général  russe  (Ruttit) 99 

Voyages  d'état-roajor  de  forteresse  en  1 908  [Empire  allêw%and) W 

Haut  commandement  ([talie) , • .  345 

Mutations  dans  le  haut  commandement  [Empiré  allemand) « 418 

Réorganisation  de  la  commission  supérieure  de  défense  de  l'État  (lialiê).  423 

Création  d'un  conseil  de  l'armée  (Italie) 424 

Mutations  dans  le  haut  commandement  {Autriche- Hongrie) . .  508 

Création  d'un  conseil  de  défense  (Hollande) 5â0 

Nominations  dans  le  haut  commandement  [Belgique) 585 

Réorganisation  de  l'état-major  de  l'armée  [Bulgarie) 586 

Attributions  du  chef  d'éut-major  général  de  l'armée  [Italie) 69* 

Le  nouveau  chef  d'état-major  général  (Italie) 593 

États-Unis  d'Amérique. 

Réorganisation  de  la  milice  des  États-Unis 31 4 


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^1 


TABLE  DES  MATIÈRES.  IX 

Événements  de  guerre  contemporains. 

Pagei. 

♦  La  guerre  russo-japonaise 1,  113,  321,  433 

Utilisation  des  enseignements  de  la  guerre  russo-japonaise  (Autriche" 

Hongri») 401 

Gendarmerie. 

Armement  de  la  gendarmerie  (Rutêie) 97 

'^  Milice  et  gendarmerie  Cretoises  (Ttcr^M) 498 

École  d'élèves  officiers  de  carabiniers  (Italie) 597 

Génie.  —  Fortifications. 

Création  d'une  Direction  du  génie  sur  la  frontière  italienne  (Autriche' 

Hongrie) 79 

Projets  de  lois  relatifs  aux  fortiûcstions  (Hollande) 9S 

Groupement  en  brigades  des  unités  d'infanterie  de  forteresse  de  Var- 
sovie et  de  Novogeorgievsk  fHtMfte) 109 

Développement  donné  à  l'instruction  des  pionniers  d'infanterie  et  de 

cavalerie  (Autriehe-Hongrié) 408 

Grenades  à  main  {Amtriehe-Hongrie) 410 

Stages  dans  le  génie  d'ofllciers  et  hommes  de  troupe  d'infanterie  (Ruuit)  4S6 

École  du  génie  Nicolas  (Ruuio) 426 

Groupement  des  unités  du  génie  en  Sibérie  et  en  Kxtrême-Orient(Au««t«).  427 

Expériences  dans  le  génie  suisse  (Suine) 431 

Modiûcations  à  l'organisation  des  troupes  de  chemin  de  fer  (Aufite) ....  526 

Création  de  commandements  de  places  fortes  (Autriche- Hongrie) 585 

Position  fortifiée  d'Anvers  (Belgique) 586 

Création  d'une  inspection  du  génie  (Bulgarie) 590 

Formation  d'un  régiment  de  troupe  de  chemins  de  fer  (Bulgarie) 590 

Gouvernements  des  places  fortes  (Empire  allemmad) 592 

Grèce. 

Jonction  projetée  des  chemins  de  fer  de  Macédoine  avec  les  réseaux 

autrichiens  et  grecs 318 

Chemin  da  fer  Pirée-Larissa 421 

*  Milice  et  gendarmerie  Cretoises 492 

Habillement.  —  Équipement. 

Uniforme  des  officiers  (Italie) 94 

Adoption  d'un  drap  léger  pour  le  manteau  (Rustie) 109 

Brodequins  avec  guêtres  pour  officiers  (Empire  allemand) 310 

Nouveaux  unifcfrmes  dans  l'armée  russe  (  Rustie) 31 7 

Allégement  du  paquetage  du  fantassin  (Empire  allemand) 419 

Nouvelle  tenue  de  campagne  de  la  cavalerie  (Empire  allemand) 517 

Histoire  militaire. 

Société  impériale  russe  d'Histoire  militaire  (Rustie) 99 


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X  TABIJI  DKB  UAJTÈStMS. 

Hollande. 

Mutatlons  dans  le  htut  commaQdement ^ 

Projeu  de  lois  relatifs  aux  fortifications ^ 

Budget  de  la  guerre  pour  4908 93 

Budget  de  la  guerre  des  Indes  néerlandaises  pour  4908 93 

Le  nouveau  Ministre  de  la  guerre 343 

Mitrailleuses *^ 

Effectife  de  l'armée  en  4908 42Î 

Création  d'un  conseil  de  défense 8S0 

Infanterie. 

Nouvelle  tenue  pour  l'infanterie  (AuêrieKê-Himgrié) 75 

Nouveau  règlement  d'Infanterie  (Belgique) 83 

Cours  de  skis  (Suiste) 410 

Règlement  pour  les  troupes  et  les  combats  de  montagne  {Smue) 410 

Héorganisation  des  divisions  et  brigades  d'infanterie  sur  U  frontière 

italienne  {Autriche- Hongrie) 298 

Nouveau  régiment  d'infanterie  mixte  pour  le  service  personnel  de 

l'Empereur  {Huttie) 348 

*  Le  nouveau  règlement  sur  les  manœuvres  de  l'iniànterie  italienne 

{Italie) 386 

Développement  donné  à  l'instruction  des  pionniers  de  cavalerie  et  d'in- 
fanterie (Autriehe-Efongrie) 408 

Service  téléphonique  de  l'infanterie  (Aniriehe'Bongrie) 109 

Allégement  du  paquetage  du  Aintassin  (AlUmaguê) 449 

Stages  dans  le  génie  d'ofQciers  et  hommes  de  troupe  d'mfanterie 

{Ruêtie) 426 

*  Enseignemeut  du  tir  en  Suisse  (5iMMe) 478 

Signaux  optiques  dans  les  corps  de  troupes  (Ruseiê) 523 

*  Nouveau  règlement  d'exercices  pour  Tiofanterie  suisse  {Suiue) 669 

Compagnies  montées  {Bulgarie) 587 


Institutions  de  prévoyance. 

tut  de  bienfaisance  Victor-Emmanuel  III  pour  les  officiers  pen- 
sionnés de  terre  et  de  mer  et  leur  famille  {ttaUe) 96 


Instruction  militaire. 

Écoles  de  corps  d'armée  (Autriehe-Bongriê) 78 

Utilisation  des  enseignements  de  la  guerre  russo-japonaise  (AHiriehe- 

Hongrie) 404 

Cours  de  tir  pour  officiers  généraux  et  supérieurs  de  l'artillerie  à  pied 

(Empire  allemand) W3 

Cours  de  tir  pour  ofQciers  d'infanterie  (Ruêtie) 600 

École  de  tir  des  officiers  d'artillerie  {Bu$nê) 60i 

ItaUe. 

Augmentation  de  la  solde  des  ofQciers  inférieurs 93 


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TABLE  DES  MATIÈRES.  XI 

Page». 

Modification  à  la  loi  sur  l'avancemeot 94 

Uniforme  des  officiers 94 

Stations  radio-télégraphiques 94 

Nouveaux  effectifs  du  corps  royal  de  troupes  coloniales 94 

Institut  de  bienfaisance  Victor-Emmanuel  III  pour  les  officiers  pension- 
nés de  terre  et  de  mer  et  leur  famille 96 

Nouveau  Ministre  de  la  guerre ^ 96 

Envoi  de  troupes  sur  la  frontière  italienne  et  réduction  des  effectif 

sur  la  frontière  russe  {Autriche -Hongrie) Î40 

La  nouvelle  loi  sur  le  recrutement ...  320 

*  Les  grandes  manœuvres  italiennes  en  1907 S72 

Réorganisation  des  divisions  et  brigades  d'infanterie  sur  la  frontière 

italienne  (Autnché-Hongrié) 298 

Nouveau  règlement  sur  Tinstruction  individuelle  dans  la  cavalerie  ....  313 

Haut  commandement 315 

*  Le  nouveau  règlement  sur  les  manœuvres  de  l'infanterie  italienne. .  3S6 

Stations  radio-télégraphiques  en  Erythrée  et  au  Bénadir 482 

Commission  permanente  du  service  radio-télégraphique 422 

Nouvelle  ligne  exploitée  par  les  sapeurs  de  chemins  de  fer 423 

Réorganisation  de  la  commission  supérieure  de  défense  de  l'Étal 423 

Création  d'un  conseil  de  l'armée 424 

Écoles  navales  de  guerre 425 

Nouvelle  organisation  du  corps  de  santé  militaire 425 

Renforcement  des  garnisons  sur  la  frontière  orientale 521 

Création  d'un  bataillon  de  cyclistes '.  521 

Attributions  du  chef  d'état-major  général  de  l'armée,  du  commandant 

en  second,  du  corps  d'état-major,  et  de  l'oflicier  général  adjoint. .  594 

Nouveau  chef  d'étatrmajor  général 595 

Organisation  de  la  Somalie  italienne 595 

Réclamations  des  militaires 596 

Nouveau  règlement  de  discipline.  —  Les  punitions  dans  l'armée  ita- 
lienne   596 

École  d'élèves  ofllciers  de  carabiniers 597 

Japon. 

*  La  guerre  russo-japonaise 4, 113,  321,  433 

Justice  militaire. 

Préparation  des  officiers   aux  fonctions  de  juge  militaire  (Empire 

allemand) 514 

Marine. 

Écoles  navales  de  guerre  (Italie) 425 

Ministère  de  la  Guerre. 

Création  d'un  bureau  de  la  Presse  au  ministère  de  la  guerre  (Aniriehe- 

Hon^rie).,,. 507 


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XII  TABLK  DBS  MATIÈRES. 

RéorgaaiMtion  de  Tétat-major  de  l'armée  (Bulgarie) f  86 

Création  d'une  inspection  du  génie  (Bulgarie) 590 

MitraiUeosM. 

Détachements  de  mitrailleuses  de  montagne  (àuiriekê'Hcmsrie) 75 

Allégement  de  la  mitrailleuse  Maxim  (Bmpirê  aUewimtid) 89 

Organisation  déûnitive  des  déiacbements  de  mitrailleuses  {Amtncho' 

Hongrie) 303 

Achat  de  mitraiileui es  (Btpagnf) 430 

Mitrailleuses  (^o//att<i«) 422 

Création  de  nouveaux  détachements  de  mitrailleuses  {Autrieh^Hmtgriê).  584 

Monténégro. 

Jonction  du  Monténégro  avec  les  chemins  autrichiens  de  Dalmatie 346 

Officiers  et  assimilés. 

Avancement  (Amiriehê-B^grie) 7Î 

Mutations  dans  le  haut  commandement  (Autriehe-Uongrie) 79 

Mutations  dans  le  haut  commandement  (iïo//aiMle) 93 

Augmentation  de  la  solde  des  cfllcicrs  inférieurs  (Italie) 93 

Modifications  à  la  loi  sur  Tavancement  (lulie) 94 

Uniforme  des  officiers  (Italie) • 94 

Cours  spéciaux  pour  officiers  instructeurs  (Suieee). 140 

Mutations  dans  le  haut  commandement  (Empiré  allemand) 247 

Déflcrt  dans  les  cadres  des  officiers  subalternes  et  des  médecins  mili- 
taires (Empire  allemand) 218 

Mutations  dans  le  haut  commandenient  (Autriche- Himgrie) dOÈ 

Mutations  dans  le  haut  commandement  (Empire  allemand) 307 

Brodequ  JDS  avec  guêtres  pour  officiers  (Empire  allemand) 340 

Le  nouveau  Ministre  de  la  guerre  (Hollande) 343 

Haut  commandement  (Italie) 345 

Avancement  des  officiers  (Autrieke-Bongrie) 405 

Nouveau  règlement  sur  l'avancement  (Autriche-Hongrie) 405 

M  utations  dans  le  haut  commandement  (Empire  allemand) 448 

Notes  des  officiers  (Autriche-Hongrie) 807 

Mutations  dans  le  haut  commandement  (Autriehe-Hongrié) 608 

Indemnités  de  déplacement  des  officiers  (Belgique) 542 

Nomination  dans  le  haut  commandement  (Belgique) 585 

Annexe  provisoire  de  TÉcoIe  militaire  de  Kuiajevo  (Bulgarie) 590 

Candidats  officiers  de  réserve  (Bulgarie) 590 

Gouvernement  des  places  fortes  (Empire  allemand) 592 

Le  nouveau  chef  d'élat-mojor  généml  (Italie) 595 

École  d'élèves  officiers  de  carabiniers  (Italie) 597 

Augmentation  de  la  solde  des  officiers  en  Ëxtiéme-Orient  (Ruteie) 598 

Organisation  générale  des  armées. 

*  Les  forces  militaires  anglaises  en  1907-4908  (Angleterre) 30 


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TABLE  DES  MATIÈRES*  XIII 

Page». 

*  Les  nouvelles  lois  d*organlsation  militaire  de  la  Confédération  suisse 

(Suitte) 53 

Organisation  du  landsturm  en  Autriche  (Autriche-Bongrie) 74 

Détachements  de  mitrailleuses  de  montagne  (Auiriche-Bangrie) 75 

Réorganisation  des  états-majors  et  des  écoles  correspondantes  (Auiri- 

ehe-Hongrié) 79 

Réorganisation  de  l'état-major  général  russe  (Rustie) 99 

Groupement  en  brigades  des  unités  d'infanterie  de  forteresse  de  Var- 
sovie et  de  Novogeorgievsk  (Rutne) 409 

Création  d'un  nouveau  bataillon  de  discipline  (Ruisie) i 09 

*  Les  forces  militaires  anglaises  eu  4907*4908  (Angleterre) 443 

*  Les  musulmans  et  le  service  obligatoire  en  Bosnie-Herzégovine  (Au- 

triehe'Hongrie) 473 

Transformation  de  batnillons  de  réserve  {Rtutie) SâS 

Nouveau  régiment  d'infanterie  mixte  pour  le  service  personnel  de 

l'Empereur  {Rutsie) 348 

Augmentation  de  l'eflfctif  de  paix  de  Tartillerie  (Autriehê-Hongriê), . . .  403 

ECTectif  de  l'armée  en  4  908  {Bollmnde) 422 

Réorganisation  de  la  commission  supérieure  de  défense  de  l'État  (Italie),  423 

Création  d'un  conseil  de  l'armée  (Italie) 424 

*  Milice  et  gendarmerie  Cretoises  (Turçut*) 492 

Nouvelle  organisation  de  l'artillerie  de  campagne  et  de  montagne  (Au- 

triehê'Htmgrie), 509 

Nouvelle  organisation  du  Sune-Faog-Toué  (China) 542 

Modiflcations  à  l'organisation  de  l'armée  {Empire  allemand) 516 

ModiQcations  apportées  aux  effectifs  de  paix  (Btpagne) 520 

Création  d'un  conseil  de  défense  (Hollande) 520 

Effectifs  de  l'armée  suisse  (Suiete) 527 

*  La  réforme  militaire  en  Belgique  (Belgique) 550 

Création  de  brigades  d'artillerie  de  forteresse  (Autriche-Hongrie) 585 

Création  de  commandements  de  places  fortes  {Autriche- Hongrie) 585 

Compagnies  montées  {Bulgarie) 587 

Effectifs  budgétaires  pour  l'année  i 908  (Bulgarie) 589 

Reomtement. 

Le  recrutement  de  l'armée  en  1906  (Empire  alUmand) 85 

*  Les  musulmans  et  le  service  obligatoire  en  Bosnie-Herzégovine  (Au- 

triche-Hongrie)   473 

Le  recrutement  de  l'armée  en  4906  (Empire  allemand) 248 

La  nouvelle  loi  sur  le  recrutement  (Italie) 220 

Renvoi  de  la  classe  et  appel  du  contmgent  en  1908  (Empire  allemand).  442 

Contingent  pour  4908  (Belgique) 611 

Contingent  de  1908  (Bulgarie) 586 

Compte  rendu  de  l'appel  du  contingent  en  1907  (Runie) 598 

RéserTes-milices. 

Organisation  du  landsturm  en  Autriche  (Autriche-Hongrie) 74 

Sociétés  de  vétérans  (Autriche- Hongrie) 79 


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XIV  TABUI  DBS  HATIÈBB8. 

Pans. 

TraDstormiUoD  de  btUUlouf  de  résdnre  <iliMne) Sa 

OOIciers  tutomobilistes  de  réserve  (Empire  allemand) 308 

A  vanoemeDt  des  sout-ofliciers  de  réserve  (Empire  aUewamnd) 3S0 

RéorgiDtuiUon  de  la  milice  dec  ÊUto-Uiiis  {Éitê-Unis  drAmériqm») M 

CoDvooatioa  de  réservistes  en  4908  (Auêriêk^'Hamfriê) 404 

Convocation  de  réservistes  et  de  landwehrtena  eo   Prusse  en  4908 

( Empire  allemand) 446 

*  Slilice  et  gendarmerie  Cretoises  (Tiêr^me) 192 

Cavalerie  de  la  landwehr  autrichienne  (Auêrteka-Bee^rie) 508 

Création  de  nouvelles  batteries  de  landwehr  (Anêricha-Bem^rie) §08 

Armement  de  la  garde  civique  {Hel^que) 54â 

Annexe  provisoire  de  l'École  miliulre  de  Kniajevo  {Bnlgaria). 590 

Candidats  officiers  de  réserve  (Bmlgarie) 590 


Russie. 

*  La  guerre  russo-japonaise 1,  143.  394,  433 

Armement  de  la  gendarmerie 97 

École  de  «  Feldcbers  •  vétérinaires  dans  les  corpa  de  troapea 97 

Cession  de  chevaux  d*artillerie  et  de  eavalerie  è  d'autres  corps  de 

troupes ^ 

Société  impériale  russe  d'Histoire  miliUire 99 

Réorganisation  de  l'état-major  russe 99 

Groupement  en  brigade  des  unités  d'inlknterie  de  forteresse  de  Var- 
sovie et  Novogeorgievsk 109 

Adoption  d'un  drap  léger  pour  le  manteau 409 

Création  d'un  nouveau  bataillon  de  dtselpline 409 

*  Envoi  de  troupes  sur  la  frontière  itslienne  et  réduction  des  effectifs 

sur  la  frontière  russe  (A «/mJU-£r«»yri#) 240 

Transformation  de  bataillons  de  réserve 9tt 

Avantages  accordés  aux  sous-ofQciers  rengagés 346 

Transformation  de  régiments  do  dragons  en  uMans  et  hussards 317 

Nouveaux  uniformes  dans  l'armée  russe 317 

Nouveau  régiment  d'infanterie  mixte  pour  le  service  personnel  de 

l'Empereur 348 

Stages  dans  le  génie  d'ofDciers  et  hommes  de  troupe  d'infanterie 4^ 

École  du  génie  Nicolas 496 

Groupenient  des  unités  du  génie  en  Sibérie  et  en  fixtréme-Orieat.. . . .  427 

Allocations  de  thé 4S8 

Transformation  progressive  des   écoles  de  «  ToualLers  •  en  écoles 

militaires 5^ 

Nouveaux  programmes  d'enseign<?ment  dans  les  écoles  militaires  et  les 

écoles  de  «  Younkers  » 693 

Signaux  optiques  dans  les  corps  de  troupes 693 

Nouveau  règlement  sur  les  soldats  ordonnances 596 

Modiflcations  à  l'organisation  des  troupes  de  chemins  de  fer 696 

Augmentation  de  la  solde  des  officiers  en  Extrême-Orient 698 

Compte  rendu  de  l'appel  du  contingent  en  4907 598 

Cours  de  tir  pour  les  officiers  d'infanterie €00 

Écoles  de  tir  des  officiers  d'artillerie 609 


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TABLB  DES  MATIÈRES.  XV 

Service  en  campagne  c 

Pagei. 

Règlement  pour  les  troupes  et  les  coavois  de  montagne  {Su%t§e) 440 

Nouveau  règlement  sur  le  service  en  campagne  {Bmpir9  allemtmd)    247,  594 

Service  intériear. 

Nouveau  règlement  sur  les  soldats  ordonnances  (Ruirié) 615 

Réclamations  des  militaires  (Italie) 596 

Nouveau  règlement  sur  la  discipline.  —  Les  punitions  dans  l'armée 

italienne  (/(«ii#j 596 

Service  de  Santé. 

t'eut  sanitaire  dans  l'armée  (^mptr»  «UmmhmI) 90 

Déflcit  dans  les  cadres  des  ofQciers  subalternes  et  des  médecins  mili- 

Uires  (Empire  allêwtmnd) 84  8 

Nouvelle  organisation  du  corps  de  santé  militaire  (Italie) 425 

Allocations  de  thé  (Ruteie) 428 

Emploi  du  thé  dans  l'armée  (Empire  aliememd) 594 

Signalenrs. 

instruction  sur  l'emploi  des  signaux  (Empire  allemand) 309 

Signaux  optiques  dans  les  corps  de  troupes  (Ruttie) 524 

Sociétéa. 

Sociétés  de  vétérans  (Autricf^e- Hongrie) 79 

Société  impériale  russe  d'Histoire  militaire  (Ruttie) 99 

Soas-offloiera. 

*  Les  sous-ofQciers  rengagés  et  les  emplois  civils  en  Antricbe-Hongrie 

(Au^ehe-Hon^) 226 

Avancement  des  sous-officiers  de  réserve  (Empire  allem&Hd) 310 

Avantages  accordés  aux  sous-officiers  rengagés  (Ruttie) 31 6 

Statistique. 

Les  illettrés  dans  l'armée  allemande  (Empire  allewMnd) 593 

Suisse. 

*  La  nouvelle  loi  d'organisation  militaire  de  la  confédération  suisse ...  53 

Cours  de  skis 440 

Règlement  pour  les  troupes  et  les  convois  de  montagne 440 

Cours  spéciaux  pour  officiers  instructeurs 440 

Budget  du  Département  militaire  en  4908 222 

Expériences  dans  le  génie  suisse 434 


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XVI  TABLE  DES  MATIÈRES. 

*  L'enseignemeot  du  tir  en  Suisse 478 

Effectif  de  l'armée  suisse 527 

*  Le  nouveau  règlement  d'exercices  pour  rinfaDterie  suisse 569 

Télégraphie.  — .  Téléphone.  —  Pigeons  voya^reors. 

Cours  de  télégraphie  (Auirieh$*nongriê) 73 

Télégraphie  sans  fli  {Emfnrê  alUmand) 88 

Stations  radio-télégraphiques  (Etpagne) 94 

Stations  radio-télégraphiques  (Italie) 94 

Service  téléphonique  dans  l'infanterie  (Autriche-Hongrie) t.  409 

Télégraphie  sans  flI  (Autriche- Bongrie) 44Ï9 

Création  d'un  nouvenu  matériel  optique  (Autriche -Hongrie) 409 

Stations  radio-télégraphiques  en  Erythrée  et  au  Benadir  (Italie) 492 

Commission  permanente  du  service  radio- télégraphique  (limlie) 422 

Signaux  optiques  dans  les  corps  de  troupes  (JI«Mi>) 523 

Train. 

Nouvelle  couleur  de  matériel  roulant  de  campagne  (Empire  aiUwuuti).  307 

Nouveau  règlement  d'exercice  pour  le  train  (Empire  allewtaud) 309 

Le  nouveau  règlement  du  triiin  (Empire  allemand) 546 

Troupes  coloniales. 

Cours  colonial  (Belgique) 83 

Budget  de  la  guerre  des  Indes  néerlandaises  pour  1908  (Hollande) 93 

Nouveaux  effectifs  du  corps  royal  de  troupes  coloniales  (Italie) '94 

Organisation  de  la  Somalie  itelienne  (Italie) 595 

Tarqnie. 

Route  carrossable  de  Bagdad  à  Alep ^<< 

Ligne  télégraphique  Constantioople-Budapesl 444 

*  Les  musulmans  et  le  service  obligatoire  en  Bosnie-Herzégovine  (Au- 

triche-Hongrie)   17S 

Projets  de  chemins  de  fer  dans  la  Péninsule  balkani  {ue 429 

*  Milice  et  gendarmerie  Cretoises 492 

Vélocipédie  militaire.  —  Antomobilisme. 

L'automobi  isme  dans  l'armée  (Aulrichê- Hongrie) 76 

Corps  d'automobilistes  volontaires  (Belgique) 83 

Officiers  automobilistes  de  réserve  (Empira  allemand) 88 

Automobiles  pour  poids  lourds  (Empire  allemand) Î19 

Officiers  automobilistes  de  réserve  (Empire  allemand) 308 

Création  d'Un  batuillon  cycliite  (Italie) 624 

*  L'automobilisme  militaire  en  Allemagne  (Allemagne) 5i9 


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