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REVUE MILITAIRE
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ARMEES ETRANGERES
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PARU. — IMPRIXBRIS R. COÂPBLOT BT 0*, 2, RUB OHBISTINB.
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REVUE MILITAIRE
DBS
ARMÉES ÉTRANGÈRES
tiéélgét à l'Êtat-lajor de rArmée, î' Boreai
(Ancienne Revue militaire de l'Étranger)
I» .A.-R^ISB^NT O^OTIB I<E!S AXOI8
XXXVir ANNÉE
SOI3t-A.NTE ET ONZIÈME VOLUME
Janvier -Juin 1908
PARIS
j^ CHAPELOT ET O*, Imprimeurs-Éditeurs
30, Rue et PsLsaage Dauphine, 30
1908
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REVUE MILITAIRE
DES
ARMÉES ÉTRANGÈRES
K<^ 962 aan^ier «SI08
SOMMAIRE
La guerre russo-japonaise (à suivre). — Les forces mili-
taires anglaises en 1901 -1908 (à suivre). — La nouvelle
loi (C organisation militaire de la Confédération Suisse
{12 avril 1907). — Nouvelles militaires. — Biblio-
graphie.
LA
GUERRE RUSSO-JAPONAISE
CHAPITRE VI.
Bataille da Tala.
î< 1. — Stationnement de la i'® armée japonaise sur
le Yalu, — Préliminaires du passage du fleuve.
Le 17 avril, le général Kuroki recevait, du grand
quartier général de Tokio, le télégramme suivant :
« La II* armée commencera son débarquement vers
H Vembouchure du Ta-sha-ho (Pitsewo) à partir du
« !««• mai. La mise à terre, au complet, de tous ses élé-
« ments demandera 45 jours. La P® armée ne devra pas
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2 LA. GUERRE RUSSO-JAPONAISE. . N« 962.
« s'avancer au delà de Taig-chang-cheng. Se retran-
« chaot solidement en ce point, elle y attendra la fin du
« débarquement de la II® armée, avec laquelle elle
« devra ensuite coopérer. » (L'opération du passage
était, dit-on, fixée au 1«^ mai.)
L'intention primitive de Kuroki avait été de pousser
le détachement Sasaki de Chang-syeng sur Kuan-tien-
cheng et Saïmatse, pour faire tomber la défense du Yalu
par la menace sur ses communications, de passer le
fleuve avec son gros et de pousser au moins jusqu'à
Feng-hoang-cheng; l'ordre reçu lui imposait une
manœuvre plus modeste : l'arrêt à une étape à l'Ouest
du Yalu ne permettant pas d'atteindre les vallées don-
nant la communication latérale avec Sasaki, ce dernier
se serait trouvé fort exposé pendant une période proba-
blement longue; d'autre part, le commandant de la
V^ armée ne pouvait pas songer à lancer tout son monde
à la suite de Sasaki ; il était fixé sur l'impossibilité de
manœuvrer avec de gros effectifs dans les montagnes au
Nord de la route mandarine (1). Il prit dose le parti de
forcer le passage du fleuve en face de l'ennemi, toutes
forces réunies, en rappelant à lui sa flanc-garde de
droite; au dernier moment.
Les travaux d'étude sur le cours du fleuve commen-
cèrent immédiatement pour déterminer les points de
passage les plus avantageux, et en déduire le matériel à
employer.
Le procédé de passage était indiqué par l'expérience
de 1894; il consistait à grouper l'armée hors des vues
(1) Un voyage de cadres, exécuté en 1902 par Tétat-major japonais
dans la région Ruan-tien-cheng, Saïmatse, Hsin^-king (Sin-tsin-tin),
convainquit le commandement de l'impossibilité de faire manœuvrer
dans cette zone un effectif supérieur à deux divisions, faute de res-
sources locales et de chemins même rudimentaires.
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N* 968. LA OU1ESILE RUSSO- JAPONAISE. l
de renneeii pour lui faire franchir le grand bras du
&eu¥e à Tabri da feu, et n'avoir pins à sannonter an
combat que èes obstacles immédiatement franchis-
sables.
D'où nécessité d'occuper d'abord le massif du Hu^an
qui devait servir d'écran protecteur pour les opérations
sabséqnentes : la seule troupe qui pût manœuvrer dans
ceterraiti accidenté était la 12® division; de Tartillerie
serait postée dans Tlle de Kinteito, pour pouvoir éven-
taellement la soutenir de sou fen.
Le principe de la manœuvre étant admis, il restait à
détermûner la répsurtition du matériel de ponts entre les
onités. L'état-major de la I" armée réserva l'emploi du
matériel réglementaire, servi par un personnel exercé, à
la création de passages au cours même des opérations
tactiques, ou dans des conditions dangereuses, nécessi-
tant rapidité et sang-froid. Tous les ponts créés à loisir,
à l'abri ou sans grand danger, devaient être construits
avec du matériel auxiliaire (1).
Or, les trois équipages divisionnaires de 144 mètres
ne représentaient que 432 mètres, mis bout à bout,
c'est-à-dire ne donnaient même pas la possibilité de
ponter deux fois le grand bras du Yalu en amont de
Wiju, une seule fois en aval, et Ton ne savait pas si
l'Ai-ho serait guéable à la fin d'avril. Le grand quartier
général mit du matériel de la IP armée à la disposition
de Kuroki (2); de plus, il lui envoya du Japon des
barques et des bois de réquisîdou qui furent débarqués
à Yongampho.
Au même point, ou eut la chance de trouver des
approvisionnements de troncs et de billes équarries pro-
(1) Il faut tenir compte de ce fait que, depuis la guerre de 1894, J«i
portée de rarttUérie de campagne s^est notablement accrue.
(2) L'équipage de pont de la 3' division a été employé au Yalu,
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4 LA OUBRRB RUSSO-JAPONAISE. N« 962.
venaut de rancienne Société russe d'exploitation des
forêts du Yalu. La Corée fournit aussi son contingent
de barques de réquisition, de sorte que, dès le 21 avril,
un vaste chantier de construction de matériel de ponts,
monté à Yongampho par les ouvriers en bois et en fer
des troupes et de la flotte était en pleine activité.
Le génie de l'armée multipliait les reconnaissances et
les sondages sur le cours du fleuve, en amont et en aval
de Wiju.
Une flottille de canonnières, de torpilleurs et de cha-
loupes à vapeur faisait des démonstrations dans Tes-
tuaire du fleuve, et, au Sud, jusqu^à Takushan; des
transports croisaient en vue du même point; tout était
calculé pour maintenir le commandement russe dans
riucertitude sur le point de passage.
Les troupes de la P* armée furent maintenues à l'Est
des hauteurs bordant le Yalu; les avant-postes de
chaque division bordaient seuls le fleuve, avec interdic-
tion de faire des mouvements de jour; des masques arti-
ficiels judicieusement établis dissimulaient les allées et
venues des isolés.
Les communications étaient prises sur Li-ka-ho.
Le service des renseignements fonctionnait avec inten-
sité, doublé par des observatoires à puissantes lunettes,
sur les hauteurs du Sud de Wiju.
Renseignements connus le 22 avril :
L'ennemi compte 15,000 hommes d'infanterie, au
moins 5,000 cavaliers et 60 pièces de canon, répartis sur
les points suivants :
A Kiiiliencheng^ 4,000 à 5,000 hommes, avec 24 pièces
sur les hauteurs au Nord (une batterie visible à la
lunette).
A AntunÇy 3,000 à 4,000 hommes, 20 pièces (une bat-
terie visible au Sud).
A Saniaokou, 8 pièces ef des troupes de toutes armes.
A TatungkoUj 200 ou 300 cavaliers.
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N* 969.. LA GUBRRB RUSSO-JAPONAISE. 5
Entre TatnngkoueiTakushan^ 1,000 hommes de toutes
armes.
A TakushaUj au moins 300 cavaliers.
En arrière : vers Hamatang^ au moins 1,000 hommes
d'infanterie.
A Feng-hoang-cheng^ 3,000 hommes d'infanterie,
paraissant marcher sur Kiuliencheng, avec 12 canons
légers (1).
D'autres renseignements, arrivés Iç 24 avril, donnent :
A Feng-hoang-cheng, 15,000 hommes d'infanterie.
Dans le massif du Hushan, 1,000 hommes d'infanterie,
1,000 cavaliers et 6 canons.
A Tang-chang-cheng, 2,000 cavaliers et 8 pièces.
A Am-pi-ho, 100 cavaliers.
A Tchantaokou, 400 cavaliers.
A Tchosan, 400 à 500 cavaliers.
A Kuantiencheng (2), 1,000 fantassins, 1^000 cavaliers
et quelques pièces.
Enfin, on sait avec certitude que les forces ennemies
comprennent les 3« et 6® divisions de tirailleurs, avec la
brigade de Cosaques du Transbaïkal de Michtchenko.
Les travaux de défense de Kiuliencheng sont
connus.
§ 2. — Occupation des îles du Yalu;
construction des ponts.
Le commandant de la P® armée était suffisamment
orienté pour entamer les préliminaires du passage : il
s'agissait d'abord de s'emparer des lies du fleuve.
(1) Il s'agit des troisièmes bataillons, suivis de leurs Yoitures-cui-
sioes.
(2) Renseignement prématuré, sMl est vrai, et surpris à Liao-yang,
d'où devaient, en effet, partir pour Kuan-tien-cheng, le 28 avril, deux
bataillons du 23°^ et une demi>batterie de la 4/6.
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6 LA GUBRRB RUS6€-JAPOrf AISE. N* 962.
Nuit du 95 au 26. — Le 25, à 9 h. 43 du soir, le
bataillon 11/30 de la 2® division, transbordé sur bateaux
d'équipage, occupe Tlle deKinteifo (Samalioda), qm'éva-
eoent les patronilles du 12* groope d'éclaireurs montés.
Le 26, à 4 heures du matin, le bataillon II/4 de la
Garde se porte an Nord de Genkado; les 5« et 8« compa-
gnies, fractionnées par groupes de 20 hommes, passent,
en bateaux d'équipage, le petit bras du Yalu, large de
400 mètres, et se jettent dans Tlle de Kiurito, occupée
depuis la veille par le 22« groupe d'éclairerars sibériens ;
après nn engagement assez vif, Temiemi court à ses
barques et se réfugie dans le Husban (4); les deux com-
pagnies japonaises poussèrent vers le Nord-Ouest, mais
durent se terrer sous le fen parti do Hushan et de Pile
d'Osekito ; la tiraillerie dura toute la nwh, à la lueur des
incendies.
Journée du 26. — Les 6® et 7* compagnies, postées à
Rinmonken avec deux batteries du i2^ régiment pas-
sèrent dans rUe de Kiurito dès le matin du 26, tandis
que Le batailk» 1/4 de la Gairde s'installait dans Tile
d'Osekito; la manœuvre avait été protégée par le feu des
deux batteries de Riumonken et de deux batteries de la
Garde, placées l'une à TOuest de Genkado, l'autre au
Nord de Wiju, qui canonnèrent Osefcito, le Hushan et le
Meshan.
Le 26 au matin, des remorqueurs partis de Yongam-
pho amenèrent à Wiju des chapelets d'embarcations
chargées de matériel de ponts ; l'opération était courerte
par une flottille de deux canonnières et deux torpilleurs
(1) Les Japonais aecusent, comme pertes, 6 tués et 25 btcssés, plus
7 sapeurs pontonniers tués et 9 blessés; ils auraient pris 1 homme et
101 chenaux dont 95 blessés ; les Russes avaient 2 officiers et j 8 hommes
tués et blessés ; le groupe d'éclaireurs du 22^ fut tellemenl désorganisé
qu'il ne rallia son régiment que le 28.
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NP 96S. LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. 7
SOUS les ordres du capitaine de corvette Nakagawa, qui
eut un engagement vers Antaeskan (AmiMas.) avec la bat-
terie à cheval de Michtcheako.
Dans la nmily. 1« 2® b&taillon de sapeurs avait com-
mencé la CQUfitriLctioii d'un pcmt de chevalets (a) entre
Wiju et rUe de Kinteito (petit hras), tandis que le batail-
lon du génie de la Garde en construisait un sur le Tun-
ten-ho (6), et un autre sur le petit bras du Yalu {c)..
Les travaux du pont a, canonnés à partir de 10 heures
du matin par une batterie postée sur la hauteur au Nord
de EduheiàGheng, et recevant aussi quelques obus de la
hauteur du Meshan (1), furent suspendus jusqu'au soir,
malgré l'entrain des sapeurs ; le pont a ne fut terminé
que le 27.
Toutefois, on put continjuer à faire passer du monde
dans Kinieito, sur un pont valant (2), mais les troupes
durent rester cachées.,, et ce n'est que le soir que les tra-
vaux purent commencer pour créer des épaulements
d'artillerie et des tranchées d'infanterie sur la rive Ouest
de l'Ile.
Dans la soirée, une compagnie du 1/4 de la Garde,
passa dans le Meshan, et coupa une ligne télégraphique
russe qui mettait Kiuliencheng en communication avec
Am-pi-ho et Ku-lao>lse ; elle se retrancha dans le village
de Hushan, couvrant les reconnaissances préparatoires
au lancement d'un pont en j.
Journée du 27. — L'artillerie russe continue à canon-
ner pair intermittences le pont a et le pont b, ainsi que
rile de Kinteito.
Les troupes japonaises ne se montrent pas ; le IP ba-
(1) Il s'agit d'une Kction d'une baUerie de montagne prise en 1900
au Pé-tcfai-li, et qui est escortée par le i2l« groupe d'éclaireurs montés.
(2) Bataillon 1/30 et une compagnie du 2^ génie.
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8 LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. N« 962.
taillon da génie construit tranquillement un pont de
bateaux (rf) au Sud de Wiju.
Les renseignements se précisent sur les forces enne-
mies et leur répartition, accusant sur le front Tchosan-
Takusban (220 kilomètres), la présence de :
22 bataillons, 35 escadrons, 56 pièces de campagne,
13 pièces de montagne et 8 mitrailleuses (1).
Les chiffres sont exagérés, mais les emplacements
indiqués assez exacts.
Journée du 28. — Ordre d'opérations de la /" armée
pour le passage du Yalu. Daté de Shokodo, le 28 avril,
10 heures du matin.
1° La 12« division passera le fleuve à Suikochin (Shi-
gupu) le 29 dans la nuit ; le 30 au soir elle devra atteindre
la ligne Kareiroko, cote 291 (à TEst de Lits uen).
Un détachement (effectif à déterminer par le général
de division), descendant la rive droite du Yalu au pied
(1) Eq détail :
Ri^gion de Hoagensieng, Tchosan : 4 escadrons, et des bandits
montés (Madritov) ;
Kuan-tien-cheng, Kiuliuan, Shiaoputseho, Tcbantaokou : une com-
pagnie (du iO*), 8 escadrons, 8 pièces de canon;
Ku-Iao-tse, Am-pi-ho : 3 compagnies (du 24*);
Kiuliencheng et abords : le quartier général, i^ bataillons (9*, 12«,
21', 23*', régiments de tirailleurs), 8 escadrons, 8 canons, 8 mitrail-
leuses, 100 Yoitures et caissons;
Vers Laolungtou : 1 bataillon (du 24'), 1 escadron, 8 canons
courts (?) ;
A Antung et abords : 2 bataillons (10'), 14 canons de campagne,
5 canons courts (?), 2 hôpitaux de campagne;
A Santaokou, Tatubgkou : 1 bataillon (10'), 8 canons de campagne,
10 escadrons;
En arrière, à Hamatang, Tang-chang-cheng, Kaolimen, Feng-hoang-
cheng : 5 bataillons, 5 escadrons, 8 canons de campagne, 50 caisson«,
200 Toitures du train.
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«• 96Î. LA GUERRB RUSSO-JAPONAISE. 9
du Hushan, occupera les pentes Ouest de la hauteur
cotée 192 au Nord-Est du Meshan.
La 12^ division a pour première mission de couvrir le
passage du fleuve par les autres divisions. Ensuite, pour
participer à l'action générale, elle se portera le l^'^ mai
à Taube, sur la ligne Sairoshiko (Salankou), hauteur
291 incluse à TOuest de Litsuen. Elle dirigera par le
Nord un détachement sur Kiokako (Kiaokiakou) pour
menacer la gauche et les dernières de Tennemi.
2^ La 2^ division sera rassemblée le 30 à 10 heures du
matin à Shasando (à l'Est de Wiju); elle rompra le 30 à
minuit, et, se portant vers le Nord par le chemin qui
passe à TEst de Genkado, elle traversera les lies de
Kiurito et Osekilo, et occupera la ligne Hushan (village)-
Shakasen.
Le 2® régiment d'artillerie ira occuper les emplace-
ments préparés dans l'Ile de Kinteito, de façon à pouvoir
ouvrir le feu le 30 à la pointe du jour.
3^ La division de la Garde sera rassemblée le 30 à
10 heures du matin à l'Est de Wiju, à mi-chemin entre
Shasando et Genkado. Dans la nuit du 30, elle suivra
la 2® division, et ira se placer entre les 12^ et 2« divi-
sions.
4* Le régiment d'obusiers ira occuper ses emplace-
ments dans l'Ile de Kinteito dans la nuit du 29 au 30.
5® La réserve d'armée, 5 bataillons (2 B./4® Garde,
et le 30®, de la 2® division), 3 escadrons (régiment de la
Garde, 2 escadrons du 2«), sera rassemblée le i^^ mai à
4 heures du matin au Nord du village de Kiurito;
1 bataillon du 30® sera détaché dans File de Kinteito
pour couvrir l'artillerie (1).
(1) Nous reproduisons l'ordre du 28 tel qu*il a été communiqué par
Tétat-major de la P* armée; il est poss^ible qu'il diffère en quelques
parties de roriginal reçu par les troupes.
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10 LA GU'ERRS RUSaO-JAPONAISE. N« 962.
L'ordre est net, clair, et donne u&e idée suffisante de la
manœuvre projetée; nous devons faire remar()uer qu'il
organise, trois jours d'avance, un déploiement des trois
divisions en fornication préparatinre de combat devant
un adversaire dont la situation n'est encore connue que
par renseignements.
Conformément aux instruetioQS de l'armée, le génie
de la Gardfe a doublé de deux nouveaux ponts (é, /) les
deux ponts {b et e) du Tunteabo et du petit bras du
Yalu.
§ 3. — Action des Russes j du 95 au 99 avril.
Inquiétude, incertitude ; values efforts pour occuper
le Hushan, ce « mur derrière lequel il se passe quelque
cbotse », telle est le résumé de l'action russe pendant les
dernières joiimées qui précèdent la crise.
Journée du 26^ — Renseignements recueillis le 26 :
L'ennemi a pris pied dans la nuit dans les lies de
Kiurito, Osekito, Kinteito.
De k brigade Troukbine : L'ennemi a fraibcbi le Yalu
le 24, au Nord de Tcbantaokou avec au moins 2 compa-
gnies.
IVIiebtcbenko télégraphie de Kowankou que le 25,
après midi, la section d'artillerie à cheval de Kowan-
kou a eu un engagement avec une flottille ennemie ; que
le même fait s'est produit le 26 au matin devant Tatung-
kou, et que devant Kowankou, des files de barques por-
tant des troupes passent à la remorque de vapeurs.
Du Télégraphe, on voit des travaux de pont vers
Wiju; la batterie 3/6 ouvre le feu, ainsi que la demi-
batterie 2/6, postée vers Yokou, une quantité de soldats
arrivés en curieux sur les crêtes, contemplent le spec-
tacle à loisir car l'ennemi ne répond pas.
Les éclaireurs du 12^, postés au Meshan, couvrent une
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1<* ses. UA eUBKSE RUSSO-JAPONAISE. 44
section d'artillerie qui canonne aussi le pont de Wiju,
mais ils sont obligées de se terrer derrière la crête, car
des batteries masquées, postées au Nord de Wiju et rers
RiumonkeD, leur répondent avec vigueur»
Vers midi, les batteries du Télégraphe et de Yokou
prennent à partie une colonne qui chemine dans Kin-
teito, et qui disparaît.
Dans la journée, les éclaireurs du 12^ signalent, du
Hasban, des travaux de pont vers Genkado.
Pas de nouvelles des éclaireurs du 22^, qu'on sait
avoir évacué Kiurito à la suite d'une surprise de nuit.
Le soir, les éclaireurs du 12®, attaqués par une com-
pagnie (1/4 Garde), l&cbent le Meshan et se réfugient
dans Litsuen.
La communication télégraphique avec Am-pi*ho est
coupée.
Le général Troussov disposait alors à Eiuliencheng et
Makou, des forces suivantes :
2 bataillons du 12* (le troisième arrive à Kiuliencheng
le 26 an soir) ;
3 bataillons du 22^;
Les batteries 2/6 et 3 6 ;
Le groupe d'éclaireurs du 12^ ;
Le groupe d'éclaireurs du 10®, prêté par Kachtalinski,
et posté à Tucbengtse.
Il fait occuper la ligne de défense et prend une com-
pagnie du 22® pour la répartir entre Potetinza et Ching-
kou.
Puis il rend compte télégraphiquement à Zassoulitch
à Tien-tsu, émettant Topinion que Tennemi va forcer le
passage devant Kiuliencheng par une manœuvre enve-
loppante en forces supérieures contre son front et son
flanc gauche, réclamant du renfort ou Tautorisation de
battre en retraite à temps.
Zassoulitch lui répond à H heures du soir d'assurer
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12 LA aUBRRB RUSSO-JAPONAISE. N* 962.
son Aanc gauche en détachant à Ching-kou un régiment
et une batterie; il oublie de le prévenir qu'il lui a
envoyé, de sa réserve, le bataillon II/H à Tu-cheng-tse.
Troussov, nerveux, malade, télégraphie à 2 heures du
matin que Tattaque de Kiuliencheng a commencé, puis,
à 4 heures, que tout est calme; néanmoins, toutes ses
troupes ont passé la nuit sous les armes.
Pendant toute la journée, Zassoulitch a reçu télé-
gramme sur télégramme du quartier général de Liao-
yang, avec questions, conseils, remontrances, etc. (1).
(1) Qu'oDt fait les troupes ennemies passées à Shiaoputseho?
Vous ne m'en dites rien. C'est de toute importance Télégraphiez-
moi deux ou trois fois par jour Il ne faut pas perdre de Tue que,
pendant le passage, nous pouvons taire subir les plus grosses pertes <\
l'ennemi.
— Devant Timminence du passage à Matuzco (Chukodai), avez-vou^
pris des mesures pour faire subir des pertes à l'ennemi pendant l'opé-
ration?
— Réponse à Cexposé de la situation du 26 :
Je suis préoccupé de la pénurie de cavalerie devant noire centre. Ne
pourrait-on pas augmenter Tefûcacité des groupes d'éclaireurs en
appelant à participer au service sur le front une sotnia de chacun des
régiments de Tchita, d'Argoun et d'Oussouri? Cosaques et éclaireurs
seraient épaulés par de petits soutiens d'infanterie qui leur facilite-
raient le combat contre la cavalerie japonaise, il faut être réservé dans
remploi des éclaireurs, car, malgré leur bravoure insouciante, ils
manquent de préparation à Tulilisation du terrain et au service de
reconnaissance;:, témoin les rencontres passées, où ils ont subi des
pertes sérieuses sans résultat notable.
— Que le bataillon (du 24°) détaché à Am-pi-ho ne se fass^e pas battre
isolément.
Rétablissez la liaison avec le colonel Troukhine
Que la cavalerie des ailes garde le contact pendant la re-
traite
A-t-on fait quelque chose pour retarder le passage de l'ennemi
dans rile de Samalinda? En général, il faut éviter le feu d'artille-
rie contre de petits objectifs.
— 3 bataillons, 2 batteries et 3 sotnias partent vous renforcer (le
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N* 96t. L.A. aUBRRB RUSS0-JAP0NAI8B. 13
Journée du ^ . — Comme suite aux instructions du
commandant en chef, un officier d'état-major part porter
les ordres suivants :
1** Au colonel Letchitski, à Am-pi-ho : ne pas se
laisser accrocher à Am-pi-ho avec son bataillon (24«);
si l'ennemi occupe Litsuen, reculer [sur Hungsilas, en
se reliant à la brigade cosaque Troukhine.
2® Au colonel Troukhine, à Kiuliuan (1) : Se relier au
télégraphe de Feng-hoang-cbeng par une chaîne de
postes de correspondance passant par Kuan-tien-cheng .
Le colonel Gromov (du 22^) s'installe à Makou et
Potetinza avec le 22® et la batterie 3/6. Le soir, sur
Tordre de Zassoulitch, il détache 2 compagnies et
2 pièces à Ching-kou.
La batterie 2/6 (au Télégraphe) exécute toute la jour-
née un tir lent, coup par coup, sur des groupes isolés
aperçus dans Kinteito.
Renseignemenls du soir. — Le colonel Troukhine fait
savoir que, du côté de Tchantaokou, il n'y a que de
petites fractions ennemies qui aient passé le Yalu.
23% les quatrièmes batteries des 3* et 6® brigades, 3 sotoias de Nert-
chÎDsk no 2).
— Je ne trouve pas dans vos rapports de nouveaux renseignements
sur les forces de l'ennemi qui ont passé le Yalu; il faut garder un con-
tact intime, pour reconnaître ses forces, son groupement, ses inten-
lioDS. Une surveillance insuffisante et une entière passivité peuvent
conduire à des catastrophes. Exposez à vos sous-ordres que les entre-
prises de nuit sont des plus efûcaces pour alarmer l'ennemi, lui faire
prendre des dispositions de combat, détruire son repos
L'incident du 22^ groupe d'éclaireurs m'a péniblement impres-
sioooé I
(\) Troukhine s'était porté avec son gros à Ru-lao-tse, ne laissant que
t sotnias pour garder Tchantaokou, Shiaoputseho et Kiuliuan. Zassou-
litch lui prescrivit de se reporter à Kiuliuan pour tenir le chemin de
Kuao-tien-cheng. Son rôle de chef de détachement mixte au Nord-Ëst
de rAi-ho était dès lors terminé.
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U LA aUERRE RUSSO-JAPONAISE. N« 962.
Michtehenko télégraphie qu'il n'y a rien de nouveau
devant Takashan, qu'un transport débarque des pontons
à Yongampho et que le bruit court du roLssembltment de
35 transports à Hwlr-aH-dao [près des Ues EUiot),
Le général Troussov rend compte que des forces
importantes passent dans Vile de Kinteito, par le pont de
Wiju, ainsi que dans l'Ue de Kiurito.
De ce côté, on ne sait plus ce qui se passe, depuis que
les éclaireurs du 12® ont abandonné le Meshan. Ordre
est donné au capitaine d'état-major Svietchine de pous-
ser une reconnaissance dans le Hushan, pendant la
nuit du 27 au 28, avec le groupe d'éclaireurs du 10«,
relevé à Tuebengtse par le bataillon 11/11 .
Le 27 au soir, Zassoulitcb rendant compte de la situa-
tion au commandant en cbef, s'exprimait dans les termes
suivants :
« Devant l'aile gauche, l'ennemi ne s'est encore ren-
« forcé que dans l'Ile de Kiurito, et ne semble avoir
« poussé au delà du Yalu que des patrouilles de décou-
« verte Les mesures de sécurité prises sont plus
« amples que ne le comporte la situation, ce qui peut
« provoquer de la fatigue chez les troupes. »
Kouropatkine, après avoir vivement relevé cette der-
nière phrase (4), s'inquiète de savoir si l'extension du
(1) Strefffeur-EiTuehchHften, !!• et 12« faseicules :
« le suis tourmenté de TOtre rapport touchant des mesures de sécu-
rité exagérées capables de fatiguer les troupes. Ua chef calme et brave
doit savoir se rendre compte du degré du danger, et ménager à ses
troupes, par des tours de service judicieux, repos, sommeil et nourri-
ture. L'incident des éclaireurs du 2i« prouve que tout n'est [tas en
ordre dans ce régiment. Prenez des mesures pour ramener le calme et
une assiette normale ; faites sHl le faut des mutations dans le comman-
dement, mais prenez soin que les tirailleurs du 22<' se tirent à leur hon-
neur de répreuve qui les attend.
« Les détachements du 22« à Potetinza et à Tchingou n'affaiblissent-
ils pas trop, etc »
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KO m, LA aUEBRB RUSSO- JAPON AISE. 15
front russe vers la gauche n'affiiiblU pas Kiulie&cheog,
et si le cours de F Ai-ho est an obstacle sérieux.
Réponse : « La position de Kiulieiicheng est extrè-
« menieirt forte sur son front ; les quatre bataillons et la
« batterie qui s'y trouvent peuvent repousser toute
u attaque; les groupes de Potetinza et de Cbingkou
(( assurent le flanc de tout le détachement, aussi bien
« que celui de la position de Kiuliencheng. L'Ai-ho
« n'est franchissable qu'en certains points, bien connus;
« c*est un obstacle sérieux, quoiqu'à la rigueur franchis-
ff sable. 9
Journée du 28- — Le général Troussov, à bout de
forces, est évacué sur Tarrière, et le général Kachta-
linski prend le commandement du secteur de Kiulien-
cheng (c'est son troisième changement de poste depuis le
22 avril).
Préoccupé de sa gauche, il groupe à Chingkou tout le
I" bataillon du 22«.
Des modifications graves se sont produites dans le
Nord, hors de l'action du commandement :
Le colonel Troukhine, malade, a passé la main au
colonel Kartzev du régiment d'Oussouri, qui se trouve i
Kialiuan (1 ) avec 5 sotnias 1/2 des deux régiments et
6 pièces de la batterie de montagne; 2 sotnias 1/2 d'Ar-
goun gardent le fleuve, de Tchan-tao-kou à Shiao-po-
tse-ho.
La veille, le colonel Letchitski, avec son bataillon
du 24^, une section de la batterie de montagne et une
sotnia d'Oussouri, occupait Am-pi-ho, en liaison avec
Ku-lao-tse tenu par la compagnie du 10® et 2 sotnias
d'Oussouri.
Il a reçu l'ordre de Zassoulitch ; dans la nuit, une vive
(1) Ou Tsiuliuaa.
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46 LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. N' %2.
fusillade a éclaté à Litsuen, qu'il croit occupé par Ten-
nemi; il recule sur Huugsilas avec 3 compagnies.
Le Nord du massif du Hushan n'est plus tenu que par
le lieutenant-colonel Goussiev, . chef de la batterie de
montagne, avec 1 compagnie du 2i^j la compagnie du
10®, sa section d'artillerie et les 3 sotnias d'Oussourî, à
Am-pi-ho et Ku-lao-tse-
Renseignements reçus le 28 :
a) De Michtchenko : 4 remorqueurs, traînant des pon-
tons, remontent le fleuve; à l'embouchure, on aperçoit
i croiseur, 1 canonnière, 2 torpilleurs et 2 grands voi-
liers.
b) Du quartier général (Sakharov) : les 29 et 30, par-
tiront des renforts de Liao-yaug :
A destination de Feng-hoang-cheng, 1 bataillon du
23« (1), la batterie 4/3, la'moitié de la batterie 4/6.
A destination de Sai-ma-tse, 2 bataillons du 23® et la
moitié de la batterie 4/6.
c) Du capitaine Svietchine. — Svietchine avec son
groupe d'éclaireurs a franchi l'Ai-ho dans la nuit du
27 au 28 devant Li-tsùen ; ses patrouilles rendent compte
qu'une compagnie ennemie tient le Meshan, et que l'Ile
de Kiurilo est fortement occupée ; on ne voit pas le
Yalu, qui est en angle mort par rapport aux crêtes,
mais un bruit de haches et de marteaux fait présumer
que l'ennemi fait des travaux de pont. On aperçoit deux
ponts à rOuest de Wiju, et deux autres au Nord de
Genkado, et l'on entrevoit de gros rassemblements dans
la vallée du Tun-ten-ho (2) .
« (1) L'arrivée du 23" vous permettra de réduire Téparpillement de
la (>« division, et en particulier du 24® régiment, de façon que le
commandant de la division ait 7 ou au moins 6 bataillons à Tensy
(Tieiitsu) ».
(2) Il s'agit de la 12« division.
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N« 962. LA QUBRRB RUSSO-JAPONAISE. 17
Dans Taprès-midi, Svietchîne se replie devant des
groupes ennemis, et repasse TAi-ho ramenant trois
blessés.
L'inquiétude de Zassoulitch et son malaise ne font
que s'accroître. II prescrit une reconnaissance en forces
de la région du Hushan, pour déterminer jusqu'à quel
point Tennemi a pris pied sur la rive droite du Yalu.
L'opération est confiée au colonel Linda, chef d'état-
major de Kacbtalinski, qui dispose d'un bataillon du 22^,
et des éclaireurs montés des 22* et 12®, ces derniers,
accompa^és de leurs deux pièces.
Journée du 29. — Le colonel Linda passe l'Ai-ho le 29
avant le jour, tombe sur une compagnie ennemie postée
à Sinkiakou, et, avec Tappui de la batterie de Makou, la
refoule vers Kiurito.
Pris sous le feu de l'artillerie ennemie de Wiju, il
renonce à dépasser les crêtes, et se retranche au Meshan
et au Nord, lançant des patrouilles sur Âm-pi-ho et Hung-
silas.
La batterie de Makou, criblée de shrapnels, avait dû
se taire.
Renseigné sur la situation de Linda, le général Zas-
soulitch apprit de plus, à midi, que le colonel Goussiev
avait dû abandonner Am-pi-ho devant des forces supé-
rieures, après un court engagement, et que l'ennemi
jetait un pont devant ce point.
D'autre part, le colonel Kartzev annonçait qu'il
n'avait affaire qu'à de faibles groupes.
Le commandant du détachement de l'Est décida une
action combinée par Hunsilas, pour rejeter F ennemi dans
le Yalu : l'opération serait exécutée par Letchitski, avec
l'aide du colonel Gromov (du 22®) suivi d'un bataillon
du 22* et de quatre pièces de la batterie 3/6® ; la liai-
son avec Linda serait maintenue par les éclaireurs
du 22®.
2
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18 LA GUERRE RU8S0- JAPONAISE. N« 962.
Zassoulitch rend compte de ses intentions au comman-
dant en chef qui les approuve (1)\
Gromov passe FAi-ho le 29 au soir, laissant quatre
pièces à Makou, et s'arrête à Litsuen (2). En efiPet,
Letchitski fait savoir que l'ennemi est dans le Hushan
au Sud de TÂm-pi-ho, avec des troupes de toutes armes,
et Linda qui a quitté le Meshan pour venir faire lui-
même son compte rendu à Kachtalinski, lui apprend
que Tennemi est en forces dans Kiurito, avec du maté-
riel de ponts.
Éclairé par tous ces renseignements, Zassoulitch télé-
graphie le 29 au soir au commandant en chef qu'il con-
sidère l'attaque comme imminente. Eouropatkine par-
tage ses vues, et lui envoie ses dernières instructions,
qui sont à retenir :
« Les premiers contacts, même insignifiants, ont une
« grosse influence sur le moral des troupes pour les
« combats décisifs ultérieurs. Il est donc de toute impor-
« tance que nos premières rencontres^ même si elles se
« terminent par une retraite devant des forces plus nom-
« breuses^ mettent en relief la supérioté de nos troupes
(1) « — Assurez par tous les moyens le succès de Fentreprise de Let-
chitëki; les Cosaques de COussouri doÎTent y prendre part; tous leur
avez probablement donné mission de surveiller étroitement la Tallée du
Puyeho.
— Ne pensez-Yous pas que tirailleurs et Cosaques ont quitté
trop hâtivement Am-pi-ho pour se replier trop loin?.... il ne faut pour-
tant pas perdre le contact. Si le colonel Letchitski exécute votre ordre
avec succès, il sera judicieux de purger des petits détachements enae-
mis toute la zone entre Âi-ho et Puyeho. Jusqv^ici, je trouve V action
des Japonais peu énergique; les incidents survenus devant votre aile
gauche font plutôt l'impression d^wie démonstration. Exercez une sur-
Teillance ininterrompue sur toute la ligne, et soyez préparé à une attaque
Tigoureuse contre votre centre et votre aile gauche. »
(2) Sauf le bataillon de Chingkou, le ^Sl^ est donc sur la rive gaucho
de TAi-ho, ainsi que les lO'^, 12« et 22* groupes d'artilleurs montés.
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.V 962. LA. GUBRBB RUSSO- JAPONAISE. 49
(( Jusqu'ici je ne trouve pas dans les rapports
(( l*ezéeutioii des prescriptions sur la surveillance acUve
a et permanente, de jour et de nuit, des faits et gestes
« de l'ennemi le contact étroit est indispensable.
K Sous ce rapport, je retiens de vos comptes rendus que
a les performances des Cosaques de FOussouri et de
(( l'Argoun sont des plus faibles
« Je considère comme une condition du succès
<( la connaissance précise de ce qui se passe dans les
•( détachements qui sont/par la force des choses, très
«( dispersés, et avec lesquels il faut être en liaison
<( étroite »
Journée du 30 avril. — Le détachement Linda, vigou-
reusement canonné, au lever du jour, par des batteries
postées dans Kiurito, I&che le Meshan à 7 heures, et se
replie sur Litsuen, où il est recueilli par Gromov. Vers
10 heures, tandis qu'une canonnade violente éclate vers
le Sud, on voit déboucher devant le village de Hushan
un bataillon ennemi venant de l'Est, tandis qu'une tète
de colonne, plus au Nord, descend des crêtes et se
déploie, menaçant Litsuen. Gromov repasse TAi-ho à
midi, et renvoie tout son monde dans les positions de
Makou et de Potetinza. La liaison avec Letchitski était
perdue.
La batterie 2/6* et la demi-batterie 3/6® avaient ouvert
le feu à 10 heures sur des objectifs apparus dans les
lies; leur action déchaîna un véritable orage de projec*
tiies partis des abords de Wiju et de Kinteito. Réduites
au silence à 11 h. 30, les pièces russes reprirent la
parole à 1 heure, mais pour quelques instants seule-
ment : la partie était trop inégale ; les pertes en per-
sonnel servant s'accumulaient, et la batterie 2/6^ avait
une bouche à feu démontée. Le feu ennemi dura jusqu'à
la nuit.
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20 LA aUBRRB RUSSO-JAPONAISE. N« 962.
§ 4. — Côté japonais, — Journées du 29 et du 30. —
Passage du Valu par la 12^ division.
Journée du 29. — La 12* division quitta Wiju le 28
au soir, et arriva à minuit à Sbigupu (Suikocbin), où
deux compagnies du i2^ génie l'avaient devancée depuis
plusieurs jours.
Le 29 à midi, elle fut rejointe par le général Sasaki
arrivant de Tchang-syeng, où il avait été relevé par un
régiment de réservistes de la Garde à qui il laissa une
batterie et quelques cavaliers.
Au point cboisi pour le passage, le fleuve a une lar-
geur de 230 mètres, et le courant y atteint l'",8 à la
seconde ; le grand bras se trouve du côté Sud ; le bras
Nord est guéable.
Les quatre batteries disponibles sont mises en posi-
tion au Sud de Sbigupu, le 24® régiment commence
à s'installer dans des barques, et les sapeurs entament
la première partie du pont avec du matériel auxiliaire.
 11 heures, apparition d'une centaine de tirailleurs
sur la rive ennemie, et feu de deux pièces contre les
pontonniers.
Les quatre batteries répondent, ainsi qu'une compa-
gnie postée dans Tlle au Sud-Ouest de Sbigupu.
A midi, l'ennemi disparaît vers le Nord.
Le 24® régiment commence son passage en barques,
et va occuper les hauteurs de la rive droite (i).
Les travaux du pont marchent très lentement: bien
qu'on ait prévu deux ancres par bateau, il faut impro-
viser des moyens de retenue avec des paniers chargés
de pierres et des charrues coréennes ; on se trouve é.
(i) Le groupe russe du colonel Goussiev s'est disloqué : les 3 sotnias
soDt parties rejoiadre Kartsev à Kiuliuaa^ tandis que les 2 compagnies
Tont à Hungsilas, retrouver Letchitski.
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«• 96«. LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. %i
coart de bateaux ; bref on ne peut commencer le pas-
sage qu'à 3 heures du matin, le 30.
Journée du 30. — Conformément à Tordre de la
12* division, du 29 au soir (1), le franchissement du
pont s'exécute en trois échelons, avec des précautions
nécessitées par le pontage à grandes portées; les
hommes se suivent par un, les animaux de bat à cinq
pas de distance.
/«' échelon^ général Kigoshi (23« brigade), compre-
nant le 46®, une batterie, demi-compagnie sanitaire
(le 24' est déjà sur la rive Nord), entame le mouvement
à 3 heures, et a franchi le fleuve à 6 h. 30.
Une colonne, formée du 46®, de 4 pièces et des
troupes sanitaires, descend vers le Sud-Ouest le long de
la berge ; une autre colonne composée du 24® avec deux
pièces, remonte TAm-pi-ho pendant une lieue, tourne à
gauche, et par Manhoku, chemine entre les pitons du
Hushan.
La tète de la colonne de gauche arriva à 10 heures
du matin, en vue de la vallée de TAi-ho, échangeant des
coups de fusil avec un groupe ennemi (Gromov); les
queues de colonnes ne serrèrent qu'à 6 heures du soir;
la brigade bivouaqua sur les crêtes, sans eau ; la marche
avait été très dure et les troupes, harassées, n'eurent
que du riz cru à se mettre sous la dent.
5* échelon^ général Sasaki (12® brigade), compre-
nant le 47®, 1 batterie, 2 escadrons, demi-compagnie
sanitaire, passe le pont de 6 h. 30 à 8 h. 30, remonte
TAm-pi-ho, laisse une compagnie du 47® face ù Hungsilas,
et arrive à Rohenshoko à 5 h. 30 du soir.
5* échelon^ état-major et réserve de division (le
(1) Nous ne reproduisons pas cet ordre, qui est représenté exacte-
ment par son exécution.
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22 LA aUBRRB KUSSO- JAPON AISE. N* 962.
14*^, un groupe d'arlillerie, deux compagnies du génie),
descend le Yalu jusqu'à Hoku, tourne à droite, et va
bivouaquer au Sud-Ouest de Nanhoku.
Bombardement de la position de Kitdienche^ig , —
Le 30 au matin, le 2® régiment d'artillerie et le régi-
ment d'artillerie lourde (5 batteries de 4 pièces) sont en
position dans Kinteito (1) ; deux bataillons (I et 111/30®)
se tiennent à portée d'intervenir au cas échéant.
L'artillerie de la Garde a un groupe dans l'Ile de
Kiurito, l'autre à Genkado-Wiju.
Pour la première fois depuis quatre jours, les batte-
ries russes restent silencieuses. A 10 heures du matin,
une barque de pontonniers japonais commence des son-
dages devant Shukôdaî (Matuzeo) ; elle disparaît brus-
quement dans un nuage de shrapnels, pendant que des
éclairs accusent l'entrée en action de la batterie déjà
reconnue au Télégraphe. Toutes les batteries de Kinteito
ouvrent le feu, les obusiers allongeant le tir pour cribler
jusqu'aux contre-pentes, où Tobservatoire Sud signale du
monde et des tentes; tir alternatif, à obus et à shrap-
nels.
Une batterie russe de 4 pièces, vers Makou, tire sur
les travaux du pont entre Kiurito et Osekito; les batte-
ries de la Garde lui répondent immédiatement.
A il h. 30, l'artillerie ennemie paraissait réduite
au silence; elle eut un moment de résurrection vers
1 heure, mais sous un nouvel orage de projectiles, elle
se tut définitivement. Le bombardement dura jusqu'à
(1) Outre leg ponts a et (2, le 2^ génie a créé des pistes en fascines sur
le sol sablonneux de Tlle, des épaulements pour 56 pièces, des masques
artificiels en broussailles pour les dissimuler, des abris blindés pour
le personnel et les munitions, etc.; il a fallu matelasser de nattes le
pont a, pour assourdir le roulement des pièces et atténuer les chocs, et
de plus, appuyer les travces entre chevalets par des supports flottants.
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K« 9G2. LA aUBRRK RUSSO- JAPONAISE. S3
5 heures du soir (1 ). Les pertes de Tartillerie japonaise,
avaient été minimes; en particulier, les obusiers ne
furent pas repérés par Tennemi, grâce au soin pris d'ar-
roser le terrain en avant des pièces, pour éviter la pous-
sière.
Opérations diverses de la journée. — En vertu d'ins-
tructions de Tarmée, du 28, une compagnie du 2® génie
transporte en bateau le IP bataillon du 30^ dans Tlle de
Chukodai dans la matinée. A i heure, elle continue
Topëralion en chargeant une batterie du 2® régiment sur
ponts volants, ce qui provoque la reprise du feu efficace
de la batterie du Télégraphe ; la manœuvre est suspen-
due jusqu'à la nuit. On fait alors descendre devant Chu-
kodai 21 portières préparées à Genkado (2), et on trans-
borde le l*^*" groupe du 2® régiment; le second passera
le lendemain matin.
Deux batteries d'obusiers se reportent dans les épau-
lements libres du 2® régiment.
Les bataillons I et III/30® rentrent à la réserve
d'armée.
Suivant les mêmes instructions du 28, la Garde impé-
riale devait ponter le Yalu en h (grand bras) et j (petit
bras), au moyen de son équipage et de celui de la 2^ divi-
sion.
Les deux compagnies disponibles du 2^ génie devaient
construire un pont en i avec du matériel auxiliaire (3).
Le travail devait commencer le 30 à midi.
Le général Hasegawa, commandant la Garde, prescrit
le 29 que le P' bataillon du 4® régiment rejoindra le 30 à
(I) Le général Hamiltoa assure que le bombardement du 30 ne
paraissait pas indispensable à Tétat-major de la P^ armée, et qu'on
subordonna Touverture du feu à ce que ferait Penncmi.
(3) Probablement ayec du matériel de ponts de la 3° division, prêté
par la 11^ armée.
(3) Bateaux de réquisition apportés du Japon.
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24 LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. N* 962.
Taube sa compagnie déjà postée dans le Hushan, et
couvrira les travaux, et qu*il sera suivi le soir d'un déta-
chement de travailleurs (bataillon 1/2® Garde, personnel
d'artilleurs et de sapeurs), destiné à aménager des pistes
pour les voitures dans le Hushan, et à creuser des
épaulements sur la position choisie pour Tartillerie de la
Garde.
Puis la nouvelle arrive que la compagnie postée à
Hushan a été bousculée le 29 au matin et rejetée dans
Kiurito, et que l'ennemi tient les crêtes. Il faut suspendre
le passage du P' bataillon.
Le 30, à B h. 30 du matin, le groupe d'artillerie de la
Garde en position dans Kiurito canonne la colline du
Tigre, que l'ennemi évacue. A 9 heures, le bataillon 1/4®
Garde commence à passer le fleuve sur les barques du
2® génie devant Kiurito; le soir, en liaison avec la
gauche de la 12® division, il s'installe à Hushan et Sin-
kiakou.
Le détachement de travailleurs (major Ishisawa) est
transbordé de Eaurito dans Osekito par le génie de la
Garde,
La division de la Garde est au rassemblement au Sud-
Est de Genkado. Les travaux du pont A, commencés à
midi, par le génie de la Garde, sont terminés à 8 heures
du soir, malgré le feu de la batterie du Télégraphe, sur
laquelle le groupe d'artillerie au Nord de Wiju a vigou-
reusement tiré.
De son côté, le 2® génie avait commencé son pont; le
matériel était lourd, les ancres trop faibles; le pont prit
de l'oblique; la nuit tombée, la direction se perdit; bref,
quand le matériel fut épuisé, il restait 60 mètres à
ponter ; l'ouvrage ne fut terminé que le lendemain, trop
tard pour servir (1).
(4) Si on regarde dans l'ordre d^opérations du 28, l'horaire da pas-
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N» 9€2. LA 6UKRRE RUSSO-JAPONAISE. 85
Passage de la 2® division. — La 2« division devait
passer la première, obligée d'aller de nuit occuper ses
emplacements de combat en terrain découvert. Elle était
réduite à une brigade et demie, sans artillerie; ses
trains régimentaires marcheraient à la queue de la
colonne/suivis du train de combat divisionnaire (une sec-
tion de munitions d'infanterie, une d'artillerie, la com-
pagnie sanitaire et deux hôpitaux de campagne).
Elle rompit dans Taprès-midi son rassemblement de
Sbasando, commença à passer le pont A à 8 heures, le
pont/ après 11 heures, et occupa à 2 heures du matin ses
emplacements dans Tîle de Chukodai, où elle retrouva
la moitié de son artillerie et le bataillon II/30<^.
Les trains régimentaires et le train de combat de la
division restèrent dans l'Ile d'Osekito.
Passage de la division de la Garde. — La Garde suivit
la 2^ division, commença à passer le pont/ à 1 h. 30, et
occupa à 5 heures sa position de combat, les trains res-
tèrent dans rile d'Osekito (proportion en trains régimen-
taires et trains de combat analogue à celle de la 2® divi-
sion).
Le reste des parcs et les convois des deux divisions
n'ont pas franchi le Tuntenho.
Arrivée de la iS^ division. — La 12® division quitta
ses bivouacs vers 3 heures, s'installa à droite de la Garde
à 5 heures.
La réserve d'armée : Bataillons II et III du 4® de la
Garde, bataillons I et III du 30®, cavalerie de la Garde
et 2 escadrons du 2® se posta à l'Ouest de Kiurito.
sage de la 2« dhi&ion et de la Garde, on Yoit qu'il admettait Taffecta-
tioD d'un pont à chacune de ces divisions pour que le mouvement pût
^'exécuter dans la nuit. L*ordre a dû être modifié par suite du retard
daoB TachèTement du pont i.
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96 LA OUERRK RUSSO-JAPONAISE. N« 962.
Des patrouilles d'officiers de la i2« division avaient
déjà, dans la nuit du 29 au 30, atteint TAi-ho ; les recon-
naissances sont achevées dans la nuit du 30 au 1®' sur
tout le front, jusqu'à Chingkou, complétant les rapports
très précis des émissaires; la rivière est guéable sur
presque tout le front; les hommes, suivant leur taille,
auront de Teau jusqu'à la ceinture ou jusqu'aux épaules ;
le courant est assez fort, l'eau glaciale. Pour parer aux
accidents possibles, le commandement fait rassembler
tous les madriers, planches, cordes, barils, etc., qu'on
peut trouver.
Les sections de télégraphistes travaillent à relier les
états-majors de division au quartier général.
§ 5. — Situation des Russes le 30 avril au soir
et le /®' mai au matin.
La situation générale n'a point changé : un groupe
occupe Antung, un autre est en réserve à Tien-tsu ; un
troisième occupe Kiuliencheng et s'étend au Nord ; ce
dernier seul nous intéresse, car il va supporter tout
l'effort de Tennemi.
Le général-major Kachtalinski a organisé son sys-
tème de défense en secteurs.
Le premier:^ Kinliencheng-Yokou, est tenu par
4 bataillons et 7 pièces, sous les ordres du colonel
Tsibulski (du 12«).
Le second, Makou-Potetinza, est occupé par environ
2 bataillons avec 6 pièces, sous les ordres du colonel
Gromov (du 22«).
Le troisième, Tchingkou et abords, sera défendu par
1 bataillon et 2 pièces.
Malgré les événements du jour, le commandement ne
semble pas s'attendre à une attaque immédiate ; il n'est
donc adressé, le 30 au soir, que des instructions parti-
culières à chaque chef de secteur, portant sur les effec-
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N* 962. Ui OUERRB RU8SO-JAPONAISB. 27
tifs à maintenir dans les tranchées, les changements
(remplacement des batteries^ les reconnaissances rappro-
chées, etc., et dont le détail serait trop long à rap-
porter (1).
A 9 heores du soir le colonel Gromov annonce positi-
vement qu'on entend rouler des voitures sur un pont
derrière Sinkiakou, et demande un renfort d*artillerie ;
sa gauche est découverte depuis le départ des éclaireurs
montés (2) ; il est impossible de changer sa batterie de
place en pleine nuit.
Kachtalinski lui promet la compagnie de mitrail-
leuses ; il n'a pas de canons à lui donner; il lui prescrit
de couvrir sa gauche en envoyant une compagnie au
Nord (croope 77) ; en cas de combat sérieux, renvoyer
les trains sur Tchingkou (ligne de retraite étudiée
depuis le 24).
Puis c'est le colonel Tsibulski, arrivé de sa personne
à il heures du soir chez Kachtalinski pour exposer
l'état de son personnel à la suite de la canonnade de la
journée, qui déclare qu'en cas de nouveau bombarde-
ment, il ne répond pas d'opérer sa retraite en bon ordre
devant une attaque qui est certaine pour le lendemain,
par des forces supérieures.
Kachtalinski, impressionné, mais n'osant pas prendre
sur lui d'ordonner l'abandon des positions déjà repérées
par le feu de l'ennemi, télégraphie longuement à Zas-
soulich (3), pour lui exposer la situation et demander
des instructions pour un mouvement de repli éven-
tuel.
(1) Voir rétade publiée daos la Revue Streffîeur.
(2) Au retour des recoDuaissances Svietchin et Linda, les groupes
d*éclaireurs 10^, 12% 22% dont les chevaux sont harassés par le métier
qu'on leur fait faire jour et nuit depuis le 26, sont passés en réserve à
Kiuliencheng.
(3) « Le bombardement d'aujourd'hui, exécuté contre nos positions
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28 LA GUERRE RUSSO-JAPOiNAISE. N« 962.
Réponse télégraphique : « Le chef de détachement
prescrit que les troupes n'abandonnent les positions sous
aucun prétexte; dans le seul cas d'un nouveau bombar-
dement, les troupes sont autorisées à laisser des élé-
ments de sûreté dans les tranchées et à se replier vers
les hauteurs voisines de 200 à 400 mètres ; ceci dans le
seul but de se couvrir, mais non d'abandonner la posi-
tion. »
Situation des Russes le /«' mai au matin. — Le com-
mandement russe n'oppose que 7 bataillons et i compa-
gnie, iS pièces et 8 mitrailleuses, soit, en gros, 6,000
hommes, répartis sur un front de 12 kilomètres, à un
ennemi fort de 3 divisions et 128 pièces, c'est-à-dire de
42,000 combattants, auquel il attribue, par surcroit,
3 brigades de réserve de supplément.
de 10 h. 20 du matin à 5 h. 30 du soir, par 6 pièces de siège et au
moins 6 batteries de campagne, n'a pas causé aux troupes de dom-
mages sérieux, car le feu visait surtout les batteries, la localité de
Turencben et la zone présumée de nos réserves La moitié des
compagnies de tirailleurs se trouvait dans les tranchées, qui n'ont
pas été battues. A partir de 3 heures, ce ne sont guère que les pièces
lourdes qui ont tiré, arrosant une zone étendue où Ton escomptait sans
doute un recul de nos troupes et trains. Il est à présumer que ces bat-
teries ennemies s'avanceront cette nuit dans les lies, et seront en
mesure de battre efficacement nos tranchées demain. Dans de telles
conditions, nous ne pourrons que rester passifs, exposés à des pertes
dont l'importance est impossible à prévoir.
« D'accord a^ec un des commandants de secteurs, je crois indiqué
d'occuper ce soir, pendant qu'il en est temps encore, les hauteurs en
arrière de Turenchen, en ne laissant dans la ligne de défense actuelle
que des éléments de sûreté qui se replieraient au lever du jour.
« Je m'abstiens de toute appréciation sur la situation stratégique qui
est mieux connue de Votre Excellence que de moi.
« La batterie 3/6 a de lourdes pertes; elle a été réduite au silence en
16 minutes »
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N* 962. LA GUERRE RUSSO-JàPONâISE. 29
Dispositions de détaiL
A AuUmg : Colonel Schw£R1N, commandant la 3« brigade d'artillerie ;
2 bataillons 4/4 du iO«; 1 compagnie/24« ; batterie 1/3.
A Tientsu. — Réserve générale :
9« régiment; bataillons I et Ill/ii»;
Batteries 2/3 et 3/3; 2« compagnie du 2« bataillon du génie.
A Kiniiencheng-Yokou : Colonel Tsibulski, du 12« :
Localité de Kiuliencheng et hauteur au Sud ;
Lieutenant-colonel Yàblotschin, du 41*, a?ec :
Compagnies 5, 6, 8/llS 8/24«; E/H« et E/ii«.
Hauteur du Télégraphe :
Colonel TsiBULSKi, en personne, avec :
Compagnies 2, 3, 4, H, 9, 12/12* en première ligne ;
Compagnies 7, 8/12* à contre-pente;
Batterie 2/6*, lieutenant-colonel Maller (I).
Réserve de secteur :
Compagnies 1, 5, 10, 11/12*;
Coaipagnie de mitrailleuses.
A Makou-Potelinia : Colonel GaOJiOY du 22* :
A Makou (lieutenant-colonel Pokotilo) :
Conopagnies 10 etli/22* en première ligne;
Compagnies 6, 7, 8, 9/22* en réserve ;
Batterie 3/6 (lieutenant-colonel Pokotilo) (2).
A Potetinza, lieutenant-colooel Gornitzki du 22*.
Compagnies 7/11* et 12/22*.
A Chingkou :
Bataillon 1/22*;
2 pièces de la 3/6*.
{A suivre.) (189)
(1) 7 pièces.
(2) 6 pièces.
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LES
FORCES MILITAIRES ANGLAISES
EN 1907-08<*>
IV
LES GRANDS COMMANDEMENTS. — . REPARTITION TERRITORIALE
DES FORCES. — DÉFENSE DES COTES.
1" Les grands commandements. — Après de nombreux
tâtonnements, après avoir essayé notamment d'orga-
niser leur armée en corps d'armée et de diviser leur ter-
ritoire en grands commandements territoriaux analogues
à nos territoires de corps d'armée, les Anglais ont
finalement adopté l'organisation suivante :
Le territoire du Royaume-Uni a été divisé en huit
grands commandements : i^ celui d'Aldershot (le camp) \
20 celui du Sud; S» celui de l'Est ; 4*" celui du Nord;
o® celui de l'Ouest; 6^ celui d'Ecosse ; 7^ celui d'Irlande ;
8® le district de Londres.
Le commandement d'Aldershot et celui de Londres
n'ont comme territoire que le camp d'Aldershot et la
ville de Londres.
(1) Voir 1« aemestre 1907, p. 584; 2» semestre 1907, p. 54 et 558.
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N* 962. LES PORCB8 MILITAIRES ANQLAISBS BN 4907-08. 3f
Les autres se partagent l'ensemble du Royaume-
Uni,
Chacun d'eux comprend un certain nombre de districts
régimentaires de recrutement groupés, par trois ou
quatre, en groupesde districts (1).
Les généraux titulaires de ces commandements
exercent à la fois le commandement territorial et celui
des troupes stationnées sur le territoire, quelles que
soient leur nature et leur destination. (Armée régulière ;
forces auxiliaires ; troupes de campagne ou de défense
des côtes.)
Les généraux en chef sont secondés par deux états-
majors (2) : l'état-major général {General Staff) et Tétat-
major administratif {Administrative Staff).
L'état-major général, composé d'un chef d'état-major
général et d'un ou deux officiers d'état-major, s'occupe
exclusivement de la préparation à la guerre et des
questions qui s'y rapportent. (Manœuvres; opérations
offensives et défensives ; instruction des troupes.
L'état-major administratif, dirigé par un chef d'état-
major du grade de général de brigade, est chargé de
l'étude des questions administratives et du service cou-
rant qu'elles comportent.
Cet état-major comprend une dizaine d'officiers chefs
de services ou adjoints aux chefs de services. (Recrute-
ment; intendance et transports; santé; génie; artil-
lerie; comptabilité, etc.)
Le chef d'état-major administratif a {par délégation
du général en chef), le droit de correspondre directe-
ment avec le Ministère de la guerre pour toutes les
affaires qui n'entraînent pas une question de principe.
Le général en chef, ainsi débarrassé du souci des
(1) n existe 69 districts et 14 groupes de districts,
(î) Voir 4« semestre 1907, p. 47, 236.
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32 LES FORCES MILITAIRES ANGLAISES EN 1907-08. N* 962.
détails et du service courant, peut se consacrer tout
entier à l'instruction des troupes placées sous ses ordres
et à leur préparation à la guerre.
Il convient d'ailleurs de rappeler que les deux
branches de Tétat-major des Commandements corres-
pondent exactement à l'état-major général et. à Tétat-
major administratif qui fonctionnent au Ministère de la
guerre.
Cette harmonie facilite la prompte solution des affaires,
en évitant les transmissions inutiles, et en permettant à
* chacun de s'appliquer tout entier aux questions qui sont
de sa compétence.
2^ Répartition territoriale des forces. — La répartition
générale des forces régulières (à Texception toutefois
des unités affectées & la défense des côtes est la sui-
vante :
a) Camp d'Aldershot :
{ ^^ brigade de cavalerie ;
i^^ division d'infanterie ;
2« division d'infanterie (moins une brigade de la
Garde) ;
5 ou 6 compagnies du génie (en plus des compagnies
divisionnaires) rattachées à TËcole du génie du camp.
Les troupes réunies à Aldershot constituent en réalité
un véritable corps d'armée. Son commandement —
exercé jusqu'en ces derniers temps 'par le général
French — est toujours confié à un des généraux les plus
en vue de l'armée anglaise.
Cette réunion de forces forme un groupement idéal
pour l'instruction des officiers et des troupes et la mise
en pratique de la collaboration des trois armes.
Ce groupement correspond, d'ailleurs, aux nécessités
de la « politique militaire » (Military Policy) de l'Angle-
terre, qui doit toujours prévoir une expédition à orga-
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N* 962. LES POHCBS MILITAIRES ANGLAISES EN 4907-08. 33
niser oa ane rébellion à étouffer dans ses immenses
colonies.
Le corps d'armée d'Aldersbot, toujours à peu près
prêt à partir, sert à parer à Timprévu ; il constitue
ce que l'on appelle, en Angleterre, la Striking Force, la
force de choc que l'on peut diriger, au premier signal,
snr les points où les intérêts britanniques réclament son
emploi.
Son effectif est d'environ 2S,000 hommes.
Le camp est situé à 35 kilomètres au Sud-Ouest de
Londres.
Il ne ressemble en rien à nos camps d'instruction.
Il est formé par la juxtaposition des trois villes mili-
taires : Marlborough Unes, Stanhope Unes ; Wellington
Unes, formées elles-mêmes d'un très grand nombre de
baraquements élégants et confortables, séparés les uns
des autres et présentant plutôt l'aspect de cottages que
celui de casernes.
Le camp renferme un grand iiombre de bibliothèques,
d'églises, de salles de récréation, d'emplacements de
foot-ball et d'autres jeux parfaitement appropriés au
caractère et aux habitudes du soldat anglais.
Les terrains qui avoisinent les casernements se prêtent
bien aux manœuvres en terrain varié. Il semble cepen-
dant qu'ils soient un peu exigus pour l'énorme effectif
qui est appelé à les utiliser.
b) Commandement du Sud. Quartier général : Tid-
worth.
3^ division d'infanterie (Bulford) et troupes diverses,
an total de 12,000 à 15,000 hommes.
Le camp de Salisbury-Plain, un des grands centres
d'instruction de l'armée anglaise, se trouve établi sur le
territoire du commandement du Sud.
c) Commandement de l'Est. Quartier général : Lon-
dres.
3
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34 LBS FORCES MILITAIRES ANGLAISES EN 4907-08. N« 962.
2« et 4® brigades de cavalerie (Canterbury et Col-
chester), 4® division d'infanterie (Woolwich).
Le commandement de TËst fait face & la France et tire
de ce fcdt ane importance particulière. Douvres, Fol-
kestone et Tembouchure de la Tamise sont situés sur ce
territoire. L'effectif des troupes de campagne qui y sont
stationnées est de 40,000 à 15,000 hommes.
d) Commandement d'Irlande. Quartier général :
Dublin.
3® brigade de cavalerie (Curragh) ;
S® division d'infanterie (Curragh) ;
6® division d'infanterie (Cork) moins une brigade sta-
tionnée dans le commandement du Nord.
Troupes diverses.
Effectif total des troupes de campagne, de 20,000 à
25,000 hommes.
A signaler le camp de Curragh près de Dublin occupé
en permanence par 2 régiments de cavalerie et 1 bri-
gade d'infanterie.
é) Commandement du Nord, Quartier général : York.
48* brigade d'infanterie (fait partie de la 6® division
stationnée en Irlande).
Troupes diverses. Au total de 4,000 à 5,000 hommes.
/) Les commandements d' Ecosse [Edimbourg)^ 3,000
hommes environ et de l'Ouest (Pays de Galles) (Chester)
n'ont qu'une importance absolument secondaire.
La Garde (à pied et à cheval) est stationnée à peu
près en entier dans le district de Londres.
La Garde à pied forme 4 régiments soit 8 bataillons ;
2 bataillons sont détachés à Aldershot où ils font partie
de la 1" brigade d'infanterie (1'® division), les 6 autres
bataillons, sont stationnés dans le district de Londres ;
quatre de ces derniers forment la 4<^ brigade d'infanterie
(2^ division), deux sont indépendants.
La Garde à cheval, 3 régiments, est stationnée à Londres
et à Windsor.
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N« 962. LES FORCES MILITAIRES ANaLAISES EN 1907-08. 35
Total des troupes du district : 5,000 à 6,000 hommes.
Le total des troupes susceptibles d'entrer dans les for-
mations de campa^e est de 85,000 à 90,000 hommes
environ. La différence entre ce nombre et Teffectif total
stationné en Angleterre (115,000 à 120,000) (1) est cons-
titué par les troupes affectées à la défense des c6tes, les
dépôts, etc.
La défense des côtes.
Le territoire du Royaume-Uni a été divisé, au point
de vue de la défense des côtes, en un certain nombre de
secteurs, commandés par des colonels ou des généraux
de brigade.
Les commandants de secteur commandent en temps
de paix les unités d'artillerie et du génie (armée régu-
lière et forces auxiliaires) affectées à la défense de leurs
secteurs, pourvu qu'elles soient stationnées dans le com-
mandement militaire auquel appartient les secteurs. Ils
sont responsables de leur instruction.
Ils commandent également les unités d'infanterie affec-
tées à la défense du secteur et stationnées dans le com-
mandement militaire si le général en chef les a mises
sous leurs ordres.
Les unités affectées à la défense du secteur et sta-
tionnées dans un autre commandement militaire, doivent
être autant que possible placées, au point de vue de
l'instruction^ sous les ordres des commandants des sec-
teurs.
Lorsque ces officiers sont du grade de général de
brigade, ils commandent de droit les brigades de volon-
taires affectées à la défense de leurs secteurs.
Le commandant de secteur prépare les plans de
défense de son secteur et en assure l'exécution. Il est
(i) Non compris 1m 7,000 formaat les cadres des forces auxiliaires.
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36 LES FORGES MILITAIRES ANGLAISES EN 4907-08. N« 962.
directement responsable auprès du Conseil de Farmée^
de l'état de défense, de Tarmement des ouvrages, des
communications et en particulier des dispositions prises
pour communiquer avec la flotte et pour régler les mou-
vements entre les ports, en tant qu'ils intéressent les
opérations militaires.
Il correspond directement avec le War-Office pour
toutes ces questions (1).
V
DÉCOMPOSITION DE l' ARMÉE RÉGULIÈRE EN 1907-1908.
Avant d'examiner la composition de Tarmée régulière
anglaise sur le pied de guerre et d'étudier sa mobili-
sation, nous croyons devoir donner la décomposition
détaillée des forces de cette armée sur le pied de paix.
i^ Angleterre et colonies autres que les Indes. —
L'effectif budgétaire de l'armée régulière pour Tannée
1907-1908 se décompose de la manière suivante :
lofanterie 94,116 hommes.
Cavalerie 14,536 —
Artillerie de garniiion 14,609 —
Artillerie montée et à cheval 1^,315 —
Génie 9,150 —
Corps coloniaux (entreteous par le budget métro-
politain) 9,598 —
Train et Intendaoc** 6,824 —
Service de santé 4,819 —
Divers 2,754 —
Surnuméraire» 3,600 —
Soit au total pour les corps de troupe et assimilés . 179,321 hommes.
(1) Un tableau placé à l'annexe résume l'organisation de la défense
des c^tes.
(Nous ferons connaître, en traitant des a forces auxiliaires », les
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'■ip .' i" '
N« 962. LB8 FORCES MILITAIRES ANGLAISES EN 4907-08. 37
État-major permanent des forces auiiliaires
(fourni par Tarmée aetWe) 7,i91 hommes.
Étals-majors divers; recrutement; comptables;
aumôniers ; etc 1 ,949 —
Écoles; prisons; établissements divers 1 ,539 —
Total 190, 000 hommes.
2« Indes.
Infanterie 53,740 hommes.
Cavalerie 5,644 —
Artillerie 15,691 —
Génie 379 —
Senrice de santé 324 —
DiTers 189 —
Total 75,967hommes.
L'effectif budgétaire total est donc de 265,000 hommes
environ.
On peut admettre, sans erreur trop considérable, que
les effectifs présents se décomposent de la manière sui-
vante :
Royaume-Uni 125,000 hommes.
Colonies autres que les Indes 55,000 —
Total 180,000 hommes.
Iodes 75,000 hommes.
Total 255,000 hommes.
Ces chiffres sont des maxima. Ceux qui sont indiqués
pour les colonies et les Indes sont indépendants des
troupes locales, indigènes ou autres, qui sont stationnées
dans ces colonies.
reisources qu'elles mettraient à la disposition de la défense des
e6tei.)
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38 LES FORGES MILITÂIBES ANGLAISES EN 4907-08. N« 962.
CHAPITRE II
L'armée anglaise sur le pied de guerre. — La mobilisation.
Le corps expéditionnaire.
LA MOBILISATION.
La mobilisation des unités de rai*mée a lien dans des
centres dits : places de mobilisation, qui le plus souvent
sont les garnisons mêmes du temps de paix.
Les corps possèdent dans ces places des magasins où
sont conservés les effets d'habillement et d^équipement
nécessaires à Teffectif de paix, le matériel général de
mobilisation de Tunité et les approvisionnements en
munitions des hommes de Tarmée active.
Les corps se rendent dans leur place de mobilisation,
s'ils n'y sont déjà, et rappellent, s'il y a lieu, tous leurs
détachements.
Il est procédé immédiatement à une visite médicale
qui sert à éliminer les malades et les malingres inaptes
à faire campagne.
Pour être déclaré apte au service de guerre à rinté-
rieur le soldat doit :
\^ Être reconnu physiquement apte par le médecin;
2^ Avoir terminé le cours d'instruction du tir des
recrues ;
3<^ Être reconnu suffisamment entraîné par le com-
mandant de l'unité.
Pour le service à rextérieur, le soldat oit satisfaire
aux conditions précédentes et avoir plus de 20 ans ; on
admet que le déchet sera d'environ 10 p. 100 parmi les
soldats remplissant les conditions d'âge.
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X« 962. LBS FORCES IflLITAIRES ANGLAISKS EN 4907-06. 39
Les non-valeurs éliminées, on procède à l'habillement
et à réguipement dn personnel restant, au chargement
des voitures, à l'arrimage du matériel. Des cadres de
condoite vont chercher pendant ce temps les chevaux de
réquisition dont Tachât est prévu en temps de paix. Les
malingres sont formés en détachements et dirigés sur
les dépôts soas la conduite des cadres destinés A ramener
les réservistes.
Rappel des réservistes. — Au chef-lieu de chaque
groupe de districts^ se trouve un officier de recrutement,
chargé de la tenue des contrôles des réservistes appar-
tenant aux régiments dont les dépôts sont stationnés
dans les districts régimentaires du groupe.
Cet officier reçoit deux fois par an, de chaque chef de
corps intéressé, l'état des réservistes qui lui sont néces-
saires pour porter son unité à Teffectif de guerre.
L'officier chargé des contrôles prépare ses affectations
et ses ordres d'appel en conséquence ; il complète, s'il y
a lieu, les manquants d'un corps par les excédents d'un
antre corps du même groupe.
Aussitôt que la mobilisation est décidée, l'officier de
recrutement, prévenu télégraphiquement, adresse à
chaque réserviste dont il a l'administration :
!• Un ordre d^ appel lui marquant le jour et le lieu
où il doit rejoindre ;
2^' Un mandat-poste de 3 shillings (3 fr. 75), payable
dans tout bureau de poste.
Dès leur arrivée au dépôt, les réservistes subissent
une première visite médicale, qui permet d'éliminer
immédiatement ceux qui sont notoirement hors d'état de
faire campagne.
Les autres sont habillés, armés et dirigés sur leur
corps par détachements de 50 à 100 hommes, sous la
conduite des cadres qui ont amené les malingres.
Le procédé de mobilisation que nous venons d'indi-
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40 LES FORCES MILITAIRES ANGLAISES EN 1907-08. N* 962.
quer est celui qui est réglementaire pour Tinfanterie de
ligne et les chasseurs {rifles), pour rartîllerie, VArmy
Service Corps (intendance et train des équipages), et
une partie du génie, en somme, pour la majeure partie
de l'armée.
Toutefois la tenue des contrôles est centralisée en des
points spéciaux pour toute Tartillerie, le génie et VArmy
Service Corps.
Elle s'opère à Wooiwich pour Tartillerie montée et
à cheval ; à Douvres, pour Tartillerie de garnison. Les
réservistes du génie sont administrés par le bureau de
Ghatham ; ceux de VArmy Service Corps, par celui de
Wooiwich.
La mobilisation de la cavalerie repose sur les mêmes
principes généraux, mais les réservistes rejoignent
directement leurs unités sans passer par les dépôts.
Tous les réservistes des hussards sont administrés
par le bureau d'York ; tous ceux des lanciers et des dra-
gons par celui de Canterbury. Une partie du génie —
le service de santé — le service vétérinaire, etc., se
mobilisent comme la cavalerie. Les réservistes rejoi-
gnent directement leurs unités et sont administrés —
dans chaque arme — par un seul et même bureau pour
l'ensemble du territoire.
Quant aux officiers en déficit, les vacances en sont
comblées directement par le War-Office, sur demandes
adressées par les chefs de corps.
Animaux de complément. — Dans chaque grand
Commandement militaire, il est tenu un état des che-
vaux nécessaires aux unités se mobilisant sur le terri-
toire et un relevé des animaux reconnus à l'avance —
après entente amiable avec les propriétaires et moyen-
nant le versement d'une prime annuelle — suscep-
' tibles d'être achetés à la mobilisation.
Les corps préparent les cadres de conduite qui, au
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«•ses. LS8 FORCBS MILITAIRES ANGLAISES EN 4907-08. 41
moment voulu, se rendent aux points indiqués, pren-
nent livraison des animaux et les ramènent au corps.
Dès qa'an corps de Tarmée active, destiné à com-
battre à Yextérieur ou à la défense du territoire, est
mobilisé, c'est-à-dire qu'il a, en hommes et chevaux^ son
effectif de guerre augmenté d'un premier renforcement
de iO p. 100 j qui le suit sur la base d'opérations et est
destiné à combler les premiers vides, il attend dans sa
place de mobilisation l'ordre de se rendre au point d'em-
barquement ou à son poste de guerre à l'intérieur.
Les unités des Forces auxiliaires sont dirigées « auto-
matiquement » sur leurs postes de guerre du territoire,
aussitôt que leur mobilisation est terminée, et en confor-
mité des instructions et de l'ordre d'urgence fixés, dès
le temps de paix, par le War- Office.
Les unités des Forces auxiliaires destinées à la défense
des côtes se mobilisent dans la zone qu'elles doivent
défendre ; ces unités sont dirigées sur leurs postes le jour
même de leur mobilisation, avec des effectifs générale-
ment incomplets d'un tiers.
Le dernier tiers de reffeclif,qui rejoint après le départ
des unités, est maintenu au dépôt et sert de réserve.
Quel jour la mobilisation de l'armée régulière pour-
rait-elle être terminée?
Aucun document officiel ne donne, évidemment, de
renseignements précis à ce sujet et, d'autre part, les
déductions que Ton pourrait tirer des mobilisations par-
tielles nécessitées par la* campagne du Transvaal, n'ont
aucime portée.
Les réservistes arrivèrent au corps, en moyenne, le
iO* jour à partir de celui où avait été envoyé Tordre de
mobilisation; ils ne furent embarqués que du 11® au 33^
jour; mais les circonstances différaient totalement de
celles qui accompagneraient une conflagration générale
européenne.
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42 LB8 FORGES MILITAIRES ANGLAISES EN 1907-08. N« 902.
Dans ce dernier cas, les délais indiqués plus haut
subiraient certainement une réduction très considérable.
II
LE CORPS EXPÉDITIONNAIRE.
La composition du corps expéditionnaire, c'est-à-dire
de l'armée de campagne mobilisée que TAngletere pour-
rait mettre sur pied pour combattre à Y extérieur y a été
réglée par un ordre à P armée en date du l'^' jan-
vier 1907.
Cet ordre réglementait, en même temps, la composi-
tion et la répartition nouvelle de l'armée sur le pied de
paix, de façon qu'il y eût désormais correspondance
absolue entre les deux armées du pied de paix et du
pied de guerre, et que le passage de l'une à l'autre pût
se faire automatiquement, sans heurts ni bouleverse-
ments et avec le moins possible de créations nouvelles.
Nous avons exposé plus haut la composition de l'ar-
mée anglaise sur le pied de paix, on va constater que la
composition du corps expéditionnaire en découle natu-
rellement.
Lorsque son organisation sera complète, il compren-
dra, d'après Vordre précité :
1® Une division de cavalerie ;
2** Six divisions d'infanterie ;
3^ Des troupes d'armée (à la disposition du général
en chef;
4"* Des troupes d'étapes et de ligne de communication.
Nous donnons ci-après — ou nous rappelons sommai-
rement — la composition de ces diverses unités.
La division de cavalerie comprendra quatre brigades à
trois régiments (36 escadrons) et deux groupes à cheval.
Son effectif sera de 9,000 hommes environ.
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M* %%. LBS FOKCBS MILITAIRES ANGLAISES EN 4907-08. 43
Ce sera un Trai corps de cavalerie qu'il sera d'ailleurs
facile de fractionner d'après les circonstances.
Nous savons, d'antre part, que la division n'existe pas
en temps de paix ; les brigades seules sont formées en
temps ordinaire et l'endivisionnement se fera à la
mobilisation.
Chacune dès divisions d'infanterie (1) mobilisées sera
à trois brigades de quatre bataillons, quatre groupes
d'artillerie, etc., etc.
L'effectif de ces grandes unités sera de 20,000 hommes
environ dont près de 16,000 combattants.
Les troupes (f armée dont nous n'avons pas eu l'occa-
sion de parler jusqu'ici, sont, comme leur nom l'indique,
des organes spéciaux, à la disposition du général en
chef.
Elles seront constituées par :
â brigades d'infanterie montée (chacune d*elles, comprenant :
1 régiment de cavalerie et 2 bataillons d'infanterie montée) ;
1 bataillon d^infanterie;
î escadrons de yeomanry (escorte et service) ;
6 compagnies de télégraphistes (2 de télégraphie sans fil, 2 de
télégraphie avec câble, 2 de télégraphie aérienne) ;
3 compagnies d'aérostiers ;
2 équipages de pont ;
2 ambulances de campagne ;
2 colonnes de vivres.
Au total 9,000 hommes environ.
Pour calculer l'effectif des troupes d'étapes, Tétat-
major anglais est parti d'une ligne de communication
conventionnelle « a typical Une of communication » dont
les éléments sont les suivants :
(i) Nous avons déjà donné la composition détaillée des grandes unités
(2* semestre p. 569 et suivantes).
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4i LES F0RCE3 MILITAIRES ANGLAISES BN 4907-08. N« 962.
1® Une base maritime (sorte de station-magasin ou de
« dépôt éloigné »);
2® Une ligne de chemin de fer de 120 kilomètres
environ partant de cette base, s'enfonçant dans le pays à
la suite des troupes et se terminant par une tète de voie
(Railhead), sorte de tète d'étapes de guerre ;
3^ Deux lignes d'étapes s'embrancbant sur la tète
d'étapes de guerre et se prolongeant chacune vers les
troupes sur une longueur de 50 kilomètres environ, pour
se terminer par deux « dépôts avancés » ou tètes d'étapes
de route.
La ligne de communication ainsi définie est comme
on le voit purement arbitraire^ ce n'est qu'une indica-
tion, une base conventionnelle pour la détermination
des formations à mobiliser.
Ces formations sont très variées. Elles comprennent :
1® Le personnel d'exploitation :
3 compagnies de chemiD de fer et un personnel annexe destiné
à collaborera l'exploitation de la Yoie ferrée (railway district) ;
2 compagnies de télégraphistes ;
1 compagnie du génie de forteresse, etc
2® Le personnel et le matériel du service de santé :
6 navires-hôpitaux;
6 trains-ambulances;
là hôpitaux sédentaires;
12 hôpitaux généraux;
Des détachements sanitaires et de désinfection, etc
3' Le personnel de « VArmy Service Corps » {Intendance
et transports) :
8 sections de boulangerie ;
18 compagnies de transports auxiliaires;
Des détachements d'ouvriers;
i dépôt d'artillerie;
1 dépôt de remonte, etc
L'effectif total prévu est de 16,500 hommes environ.
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■Vii|i|ll . 111 IL
N* 962. LES FORCES MILITAIRES ANOLAISES EN 4907-08.
45
Quelle est la composition exacte de Farinée mobilisée
en hommes de l'armée active, réservistes et hommes
des forces auxiliaires?
On peut la déduire du Mémorandum que le Ministre
de la guerre, M. Haldane, a publié, le 8 avril dernier,
sur Torganisation de Tarmée territoriale.
Le corps expéditionnaire se trouve décomposé dans
ce document de la façon suivante :
Officiers 5,635
Hommes 160,581
Total de» force* 166,^17
Provenance.
GRADKS.
AmÉB
ACTITB.
RÉSKBVS.
POBCKS AUXILIA
1
IBES.
AiaiE
t«rritort«l«.
Officiers
4,962
60,928
65,890
85,023
85,023
673
M
7.369
7.27i
Hommes
Totaux
45,301
AU moment de la publication du Mémorandum^
M. Haldane comptait, comme nous l'avons dit au com-
mencement de cette étude, sur la création de r Armée
territoriale et du Contingent spécial.
L*armée territoriale seule a été créée; elle englobe
la yeomanry, les volontaires et une partie de la milice
comme nous le verrons plus loin.
Par contre, le projet relatif au contingent spécial a été
abandonné et la milice qu'il devait remplacer a été
maintenue, mais transformée de façon à pouvoir jouer
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46 LES FORCES MILITAIRES ANGLAISES EN 1907-08. N« 963.
dans l'organisatioD du corps expéditionnaire le rôle pri-
mitivement assigné par M. Haldane au contingent spécial.
Voyons quelle va être, dans ces conditions, la prove-
nance de 15,000 auxiliaires nécessaires au corps expédi-
tionnaire :
a) Les auxiliaires qui devaient provenir du contingent
spécial, seront fournis par des réservistes irréguliers.
Cette catégorie de réservistes -r- de création récente
— se composera d'hommes n'ayant en principe jamais
servi dans Tarmée régulière, anciens miliciens ou
hommes de Tarmée territoriale s'engageant à servir à
Textérieur en temps de guerre, et recevant en temps de
paix une instruction supplémentaire de quelques mois
(probablement six), qui les mettra à même d'assurer
certains services du corps expéditionnaire (parcs et con-
vois, sections de munitions).
Ces réservistes irréguliers ne seront, en fait, qu'une
annexe de la milice à laquelle ils seront assimilés (1).
b) Les auxiliaires que M. Haldane avait rangés sous la
rubrique « Armée territoriale » dans son Mémorandum
du 8 avril, seront aussi des réservistes irréguliers, ils
auront la même origine que les précédents, devront
comme eux servir à l'extérieur, mais leur instruction,
inférieure à celle de ces derniers, ne sera sans doute pas
très différente de celle que reçoivent les hommes de
V armée territoriale.
Ils seront réservés aux services qui ne réclament pas
un dressage aussi complet que ceux que doivent assurer
les irréguliers de la première catégorie. Comme ces der-
niers, ils ne formeront eux-mêmes qu'une annexe de la
milice (2).
(1) Loi du 2 août 1907.
(â) Nous reviendrons plus loin sur la constitution et le rôle de ces
deux catégories de réservistes irréguliers.
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•"^r^
H* 962. LB8 FORCES MILITAIRES ANGLAISES EN 1907-48. 47
La comparaison des chiffres donnés plus haut indique
que la proportion des diverses catégories sera la sui-
vante :
Hommes de l'armée active 39 p. 400.
— de la réserve 52 —
Forces auxiliaires 9 —
Les combattants comprennent un nombre tout à fait
négligeable d'hommes des forces auxiliaires (yeomanry) ;
on peut admettre sans erreur sensible qu'ils seront consti-
tués par 45 p. 100 d'hommes de l'armée active et 55 p. 100
de réservistes.
Le nombre des non-combattants est de 40,000 hommes
environ. Ils comprennent : 13,000 réservistes irrégu-
liers (4), et des éléments fournis soit par la réserve
régulière, soit par Tarmée active.
Pour constituer le corps expéditionnaire dans de
bonnes conditions, le Ministre de la guerre a d'ailleurs
besoin, en hommes de l'active et en réservistes, de
presque toutes les ressources disponibles que lui offre
l'armée anglaise , telle qu'elle est constituée en ce
moment-ci. Elle comprend :
4® 115,000 hommes environ (armée régulière), dont
85,000 appartiennent à l'armée de campagne et 30,000
aux dépôts , défense des côtes , services divers du terri-
toire, etc.;
2^ 120,000 réservistes.
Ce dernier nombre descendrait assez rapidement à
90,000 par le jeu normal de la loi actuelle, mais au
moyen des rengagements, le Ministre le maintiendra
à 115,000 ou même à 120,000 {Mémoraiidum du 8 avril).
(1) Les 15,000 réservistes irréguliers du corps expéditionnaire com-
prennent les 13,000 hommes ci-dessus, plus 2,000 de la yeomanry
formant la cavalerie divisionnaire.
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48 LBS FORCES MILITAIRES ANGLAISES EN 4907-08. N« %2.
Quant aux IS,000 hommes des forces auxiliaires qui
entrent en majeure partie dans les non-combattants et
les services du corps expéditionnaire, il sera très facile
au Ministre de les trouver parmi les hommes provenant
de la milice ou de Tarmée territoriale, et de créer les
réservistes irréguliers dont nous avons parlé plus haut.
Personne n'a jamais émis en Angleterre de doutes très
sérieux à cet égard.
Tel est Tensemble du corps expéditionnaire que
Tarmée anglaise pourra mettre sur pied lorsqu'elle dis-
posera de tous ses moyens. On peut admettre que son
organisation, dont la majeure partie est déjà achevée,
sera terminée dans le courant de Tannée 1908.
Forces restant en Angleterre après le départ du corps
expéditionnaire. '- — Il est intéressant d'examiner quel
serait Teffectif restant en Angleterre pour assurer la
défense du territoire après le départ du corps expédi-
tionnaire.
1® Armée régulière. — L'armée active et sa réserve
sont respectivement égales, à l'heure actuelle, à
120,000 hommes environ. Ces nombres doivent d'ailleurs
rester sensiblement les mêmes à l'avenir.
Le corps expéditionnaire absorbant, d'autre part,
66,000 hommes de l'armée active et 8S,000 de la
réserve, il restera en Angleterre, après le départ de
l'armée mobilisée, un total de 54,000 hommes de l'ar-
mée active et de 35,000 réservistes, soit 89,000 hommes.
Quelle sera leur valeur? Elle sera médiocre.
Les 54,000 hommes de l'armée comprendront :
15,000 hommes des dépôts, 16,000 de troupes char-
gées de la défense des côtes et des divers services du
territoire (service de santé, arsenaux, etc.). Le reste
sera formé, pour la plus grande partie, par les déchets
des régiments mobilisés (malingres, malades, hommes
insuffisamment instruits, trop jeunes, etc.).
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!!• 962. LES FORCES MILITAIRES ANGLAISES EN 4907-08. 49
Les 35,000 réservistes seront, pour la moitié environ,
des non- valeurs (malades, absents, etc.).
2* Forces auxiliaires (1). — Les forces auxiliaires res-
teront presque en entier en Angleterre pour assurer la
défense du territoire.
Elles comprennent à Theure actuelle.
MiGcieiw 90,000 hommes.
Volontaires 250,000 —
Yeomen 25,000 —
Total 365,000 hommes.
La nouvelle organisation que vont recevoir ces forces,
et leur répartition en Milice et en Armée territoriale ne
changeront pas grand'cbose, comme nous le verrons
plus loin, aux chiffres que nous venons de donner.
La Milice et l'Armée territoriale auront une force totale
variant de 350,000 à 400,000 hommes. C'est l'effectif
des forces auxiliaires sur lequel l'Angleterre pourrait
compter pour défendre son territoire (2) .
(A suivre.) (182)
(1) Aucune de ces forces ne peut être envoyée à V étranger sans son
consentement.
(2) La nouTelle milice — 80,000 hommes environ — sera maintenue
dans le Royaume-Uni au début de la mobilisation, mais comme nous
le Terronij, les nouveaux miliciens devront s'engager d*avanc€ à servir
à ^étranger si leur concours est nécessaire. La milice deviendra une
force à double fin.
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50
LB8 P0RCB8 MIUTAIHBS ANGLAISES BN 4907-08 N* 962.
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N* m. LBS FORCBS MIL1TAIRB8 ANOULISBS KM 1907^.
51
ARMËE ANGLAISE. — Annexe no 2.
QiuBtiUs approzimatiTts de miBltioni emportées en campagne.
1« Artillerie (4).
BATURB
Bs LA ytftci.
CanoD de 13 lifres (artillerie
à chefal)
C*non de 48 livres (artillerie
moDtée)
Obasier de 425 millimètres. .
Pièce lourde de 60 livres
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L'HOMHB.
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BàSEBVE
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AUX
SECTIONS
de
MoaiTiona
« de
groupe »
•{'artillerie.
AUX
SECTIONS
de
MUKITIONS
divi-
sionnaires.
TOTAL.
Caialerîe
400
445
50
50
400
20
400
400
»
60
400
400
400
»
»
100
»
400
100
»
i>
400
»
400
lofaoterie
415
ArliUerie
50
Géoie
lofanlerie montée
Train
400
20
(1) Chaqae groupe monté oa k cheval diipott d'ane lectlon do manltloos « de groupe ».
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52
LES FOKCBS MILITAIRES ANGLAISES EN 4907-08. N* 962.
MltraUlenses.
POUR CHAQUE PIÈCE.
CaTalerie
Infanterie montée
Infanterie
AVEC
A PIÈCE.
3,500
3,500
3,500
A LA
RÉSERVE
HIKTAïai.
16,000
16.000
8,000
AUX
AUX
TOTAL
SECTIONS
SECTIONS
de
de
KM ATAHT
MONlTlONt
de 1« tèU
a de
groape »
MORITION*
dlTi-
d'élapes
d'artiUerie.
slonnaires.
en guerre.
40,000
10,000
39,500
10.000
10,000
39,500
10,000
10,000
31,500
Le nombre de cartouches à emporter en campagne est de 500 par
homme (troupes d'étapes et non-combattants compris). Les munitions
de mitrailleuses sont comprises dans le total précédent. Le complément
à 500 est échelonné sur la ligne de communication.
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LA
NOUVELLE LOI D^ORGANISATION MILITAIRE
CONFÉDÉRATION SUISSE
HISTORIQUE DE LA QUESTION.
En 1870, au début de la guerre franco-allemande, la
Suisse, pour imposer aux belligérants le respect de sa
neutralité, mobilisa, en quatre jours, du 46 au 19 juil-
let, cinq divisions et leur confia la garde de ses frontières
Nord et Ouest.
A l'étranger, on fut vivement frappé de la rapidité de
cette mobilisation. Mais les autorités nationales et plus
particulièrement le général Herzog, commandant en
chef de l'armée, durent reconnaître que l'opération avait
donné lieu à bien des déboires : la cohésion et l'instruc-
tion de plus d'un corps de troupe avaient paru absolu-
ment insuffisantes; l'organisation de nombreux points
essentiels tout à fait négligée : en particulier, beaucoup
d'approvisionnements avaient fait défaut.
« Faire la guerre avec de telles troupes serait une
entreprise d'un genre à part », put dire le général
Herzog.
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54 LA NOUVELLE LOI D'ORGANISATION MILITAIRE N» 962.
Bref, une fois passée l'alerte provoquée par la lutte
entre France et Allemagne, on songea sérieusement en
Suisse à se mettre en garde contre les dangers d'une
organisation par trop rudimentaire.
Loi du 8 mai i850. — La loi militaire en vigueur
datait du 8 mai 1850.
D'après cette loi, les différents cantons jouissaient, en
matière militaire, d'une autonomie presque absolue. Ils
recrutaient, à leur guise, leurs contingents avec la seule
obligation de ne pas dépasser le nombre légal d'appelés.
Ils instruisaient eux-mêmes leur infanterie et choisis-
saient leurs instructeurs, sous la simple condition pour
ceux-ci d'avoir suivi les cours d'une école militaire fédé-
rale. Ils fournissaient encore la plus grande partie du
matériel nécessaire aux troupes et services et en avaient
la libre administration.
Or, la Suisse <:K>mprend 25 cantons. Chacun d'eux
s'organisant à sa guise, on obtenait, avec un tel sys-
tème, de multiples manières d'assorer le recrutement
et de donner l'instruction des troupes. Aucune unité non
plus dans l'organisation du personnel, ni dans l'admi-
nistration du matériel.
Loi du i3 novembre 1814. — Le 13 novembre 1874,
une nouvelle loi est votée. Elle vise à transformer les
contingents cantonaux^ inégaux et sans cohésion, en une
armée unique. A cet effet, elle édicté pour l'ensemble
du territoire suisse un mode de recrutement uniforme ;
elle donne une méthode d'instruction commune à tous
les corps de l'armée.
Mais, pour ménager les susceptibilités des cantons et
laisser à la Constitution nationale son caractère de fédé-
ration, la loi décide en même temps que Confédération
et cantons procéderont de concert à l'application des
articles.
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N* 962. DE LA CONFÉDÉRATION 8UI88E. 55
An point de Tue recrutement, la loi divise la Suisse
en huit arrondissements de division. Chaque arrondisse-
ment de division comprend plusieurs cantons, qui se
subdivisent enx-mèmes en arrondissements de recrute-
ment.
A la tète de l'arrondissement de division est placé,
pour la levée des recrues, un officier supérieur, dit offi-
cier de recrutement^ agent fédéral et nommé par le
Département militaire fédéral. A la tète de chaque
arrondissement de recrutement, un commandant d'ar-
rondissement, agent cantonal, et nommé par les autori-
tés du canton.
L'officier de recrutement est chargé de veiller, au
cours des opérations du recrutement, à l'application
des règlements en vigueur. Les opérations même du
recrutement sont conduites, dans chaque arrondisse-
ment de recrutement, par Tofficier d'arrondissement.
Au point de vue de Tinstruction, un corps permanent
d'instructeurs, nommés par le Conseil fédéral, est orga-
nisé.
Ces instructeurs ont pour mission de former les
cadres de Tarmée fédérale et d'en développer l'instruc-
tion professionnelle.
Ils dirigent, dans les écoles de recrues, les officiers et
sous-officiers de troupe chargés d'instruire les jeunes
soldats.
D'autre part, les officiers et sous-officiers de troupe —
généralement nommés par les cantons — instruisent et
conduisent seuls les unités constituées rassemblées à
l'occasion des cours de répétition.
La loi de 1874 organise encore l'instruction mili-
taire de la jeunesse et modifie, en l'augmentant, la
durée du temps de service imposé à chaque citoyen.
Alors qu'avec la législation de 1850, ce temps com-
portait un total de journées de présence sous les
armes variant entre 68 et 75 jours, il atteint, avec
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56 LA NOUVELLE LOI D'ORGANISATION MILITAIRE N» 962.
celle de 1874, un total de journées s'élevant entre 480
et 20S : presque le triple (1).
Projet de 1895. — La loi de 1874 réussit, comme l'es-
pérait ses auteurs, à développer dans la milice suisse
cette cohésion et cette homogénéité qui avaient paru lui
faire défaut en 1870. Cependant elle ne tarda pas à subir
à son tour de nombreuses retouches, visant plus parti-
culièrement l'amélioration des procédés d'instruction,
Torganisation du landsturm (1886) et tendant, d'autre
part, à une centralisation administrative de plus en plus
marquée.
Un nouveau projet de loi fut élaboré en 1895.
D'après ce projet, l'armée suisse devenait unique-
ment Tarmée de la Confédération ; les troqpes cantonales
étaient supprimées.
La composition des corps de troupe, la nomination
des officiers des corps, jusque-là du ressort des cantons,
passaient dans les attributions de la Confédération.
Enfin les places d'armes, les bâtiments militaires
existant dans les cantons et leur appartenant, devenaient,
moyennant une indemnité, propriété de la Confédéra-
tion.
Une lutte très vive s'engagea. Les partisans de la
centralisation voyaient, dans l'organisation proposée, un
moyen de fortifier l'armée et de la rendre plus apte à
l'offensive. Les partisans de l'autonomie cantonale
jugeaient que la centralisation militaire absolue serait
une première atteinte aux principes constitutionnels. Ils
firent valoir que, désintéresser les cantons de leur colla-
boration aux institutions militaires, afi'aiblirait l'armée
en la privant d'un concours indispensable.
(1) Nous verrons du reste que la loi de 1907 entraîne encore une
nouvelle augmentation du temps de service militaire.
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N* 962. DE LA CONFÉDÉRATION SUISSE. 67
Voté par rAssemblée fédérale, le projet fut soumis
aa référendum qui le rejeta par 270,000 voix contre
193,000.
La loi de 1907. — Mais ce vote avait été plutôt d'ordre
politique que d'ordre militaire. L'opposition avait affirmé
très haut son patriotisme et ses sympathies pour l'ar*
mée ; au fond, tout le monde était d'accord pour recon-
naître qu'une remise au point des institutions militaires
s'imposait.
La lutte pour la réforme de la loi de 1 874 continua.
Les 9 juin et 8 octohre 1897, TÂssemhlée fédérale
invitait le Conseil fédéral à proposer une nouvelle revi-
sion de Forganisation militaire.
Le Département militaire se mit de suite à l'œuvre.
Dès 1903, les études préliminaires furent assez avancées
pour permettre à la conférence des commandants supé-
rieurs et des chefs de service du Département militaire
d'en aborder la discussion.
En 1904, le chef du Département militaire rendit
public Favant-projet basé sur les décisions des confé-
rences de 1903 : tous les citoyens désireux d'apporter
une proposition, de formuler une objection furent invités
à adresser au Département militaire un rapport à cet effet.
Sept mois durant, les sociétés d'officiers et de sous-
officiers, les sociétés de gymnastique, des commerçants,
des industriels, les cercles politiques, étudièrent le
projet et le discutèrent avec ardeur.
En 1905, nouvelle conférence des autorités militaires
supérieures; elles apprécient les rapports intéressants
adressés en 1904 et élaborent un projet définitif qu'elles
soumettent à la décision de la Commission de défense
nationale (i). Cette Commission l'adopte à Funanimité.
(i) Cette GommissioQ est présidée par le chef du Département mili-
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58 LA NOUYBLLB LOI D*OROANI8ATION MILITAIRE N* 962.
En 1906 et au début de 1907, le Conseil national et le
Conseil des États discutent à leur tour le projet, qui est
finalement voté à la presque unanimité par FAssemblée
fédérale le 12 avril 1907.
Une demande de référendum signée de 88,000 citoyens
ayant été apportée au Conseil fédéral, il fut décidé que
le peuple suisse, juge en dernier ressort, serait consulté
le 3 novembre 1907.
De ce dernier vote, il résulte enfin que la loi est
acceptée par 326,000 voix contre 264,000, soit par plus
de 60,000 voix de majorité. Elle entrera en vigueur dans
le courant de 1908.
II
BASES DE LA NOUVELLE LOI.
Les bases de Tétat militaire, telles que les a posées la
Constitution fédérale de 1874, demeurent sans change-
ment. L'armée est toujours une milice : les droits et les
obligations, en matière militaire, restent partagés entre
la Confédération et les cantons.
La loi de 1907 s*est proposé d^atteindre trois buts
principaux :
1° Rétablir runité dans la législation çn coordonnant
€/ en simplifiant les jiombreuses lois spéciales qui ont
développé, complété et parfois transformé F organisation
militaire de 1814,
A cet effet, tout ce qui concerne l'armée a été réuni
dans la nouvelle loi sous les cinq titres suivants : obliga-
tions militaires; organisation de Tarraée; instruction de
Tarmée ; administration militaire ; service actif.
taire et composée des commandants de corps d'armée, du chef de
service de rétat-major général et du chef de service de l'infanterie .
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N« 962. DE LA OONFàDÉRATION SUISSB. 59
2^ Créer une union plus intime entre i' administration
permanente et le commandement des milices^ ainsi
qu'entre lés armes et les services de l'armée.
La loi de 1874 avait organisé une administration de
fonctionnaires permanents en même temps qn^un cadre
milimn de commandement de troupe. Mais, entre ces
deux groupes, la séparation était à peu près complète et,
en particulier, l'obligation pour les officiers des milices
de se familiariser, en des périodes très courtes, avec leurs
fonctions d'instructeur, les amenait peu à peu à se désin-
téresser de Torganisation et de l'administration de leurs
imités.
La nouvelle loi oblige les commandants des unités
d'armée et les commandants de troupes à veiller à ce
que leurs éléments soient toujours à l'efFectif prescrit;
elle leur ordonne de contrôler le maintien au complet et
le bon état de l'équipement personnel, de l'armement
et de l'équipement de corps de leurs troupes. Us doivent
à ce sujet adresser des rapports et des propositions à
l'autorité militaire supérieure.
D'autre part, la loi de 4874, en créant les instructeurs
d'arme y puis les armes et les services de l'armée,
n'avait rien fait pour assurer la liaison entre ces divers
éléments : d'où, pour chacun d'eux, une spécialisation
néfaste au bon fonctionnement de l'ensemble et particu-
lièrement sensible dans les manœuvres où toutes les
armes doivent travailler de concert et tendre vers un
but unique.
La nouvelle loi dit que les instructeurs peuvent être
appelés à servir dans une arme autre que la leur, et
employés dans les écoles centrales de toutes armes et
même dans l'administration militaire (art. 107).
Elle dit de même (art. 135) que les officiers de troupe
peuvent être appelés à des écoles ou à des cours dans
d'autres armes que la leur ou dans des services spéciaux.
3® Réorganiser l'instruction de la troupe et des cadres
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60 LA NOUVELLE LOI D'ORGANISATION MILITAIRE N« 962.
de façon à les mettre à hauteur des exigences de la guerre
moderne.
A ce sujet, le message du Conseil fédéral à l'As-
semblée fédérale (40 mars 1906) s'exprime ainsi :
« Dans notre armée de milices, nous pouvons aussi
« bien qu'ailleurs mettre et maintenir à hauteur des
(( besoins l'armement, l'équipement et l'administration.
« Mais beaucoup plus graves sont les obstacles à sur-
ce monter pour que l'instruction de l'armée réponde aux
« nécessités de la guerre.
« Dans l'espace des trente dernières années, on a
« exigé de l'enseignement militaire des résultats tou-
« jours meilleurs. Ce n'est pas seulement une consé-
<( quence du perfectionnement des armes; c'est tout
« autant une résultante des changements auxquels a
« conduit l'étude plus approfondie et plus rationnelle
« des formes de la guerre contemporaine L'homme
« a besoin d'un sérieux entraînement aussi bien pour le
« service de son arme que pour se protéger habilement
« contre les effets du feu de l'adversaire.
« L'instruction des chefs doit se préoccuper non seule-
ce ment des perfectionnements tactiques, mais encore
« des progrès de la science militaire.
(( Dès le début, alors que ces exigences n'étaient pas
u ce qu'elles sont aujourd'hui, le temps consacré à l'ins-
« truction de notre armée représentait le minimum né-
« cessaire pour enseigner quelque chose d'à peu près
(< utilisable. Les exigences s'étant accrues, ce temps
« minimum n'a plus suffi et le désir de former néan-
« moins des troupes et des chefs aptes à la guerre
« engendra la précipitation et la nervosité dans le ser-
« vice. De là, un surmenage fréquent provoquant du
c< mécontentement. »
Ces considérations ont conduit aux modifications sui-
vante :
1^ En ce qui concerne les soldats :
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N* %2. DK LA. CONFÉDÉRATION SUISSE. 61
a) AugmentatioD de la durée de l'école des recrues
(10, 15 ou 20 jours en plus selon les armes). On ji'ensei-
gnera pas plus de choses au soldat, mais on les lui
enseignera plus posément, avec moins d'efforts et plus
de profits pour tout le monde ;
b) Les cours de répétition, jusqu'alors bisannuels,
sauf pour la cavalerie, deviennent annuels pour tout le
monde, pendant les sept premières années qui suivent
Tècole des recrues. La durée des cours est abrégée.
On escompte que « cette périodicité plus rapprochée
K des convocations succédant à une première instruction
« plus approfondie, aura pour résultat de maintenir
(( plus longtemps intacte cette instruction et d'accroître
« sensiblement la discipline et la mobilité et peut-être
« l'endurance des troupes (1) »;
c) Les hommes de la landwehr n'ont plus qu'un seul
cours de répétition à accomplir; il est de onze jours au
lien de deux cours de cinq jours chacun.
2® En ce qui concerne les cadres :
« Un des plus graves inconvénients de la loi de 1874,
<t dit encore le message du Conseil fédéral, est la disper-
« sion en de nombreuses écoles et cours de l'enseigne-
ci ment donné aux officiers, si bien qu'ils n'apprennent
« jamais rien de complet et de définitif. Des majors
« et des lieutenants-colonels sont appelés à des « écoles »
« pour apprendre ce qu'en réalité ils devraient déjà
« savoir (2) »
Dans la nouvelle loi, la base de l'instruction de l'offi-
cier lui est fournie à l'école d'officiers, sensiblement
prolongée, dans l'infanterie notamment. L'école cen-
(4) Lieutenant-colonel Feyler. Revue militaire suisse.
(2) ÂYec la loi de 1874, les ofGciers supérieurs suivaient en effet
les cours de quatre écoles centrales : un comme lieutenant, un comme
capitaine, un comme major, un enfin comme lieutenant-colonel.
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69 LA NOUVELLE LOI D'OROANISATION MILITAIRE N* 962.
traie I (suivie par les premiers lieutenants proposés pour
capitaine) procure Tinstruction préparatoire théoriqae
pour la conduite d'une unité. L'école centrale II (suivie
par les capitaines proposés pour major) assure la pré-
paration de la mission de Tofficier supérieur.
Mais surtout, les convocations des officiers (les offi-
ciers assistent chaque année à un cours de répétition),
devenues annuelles au lieu d'être bisannuelles, permet-
tent aux cadres de prendre un contact plus fréquent de
leur troupe et les mettent en état constant d'entraî-
nement.
Enfin des écoles de tir et des cours tactiques pour
officiers seront institués par T Assemblée fédérale.
RajeunissemerU de t armée. — Cependant, la loi qui
aggrave quelque peu les obligations du citoyen suisse,
a voulu du moins faire peser ces obligations sur les
classes les plus jeunes, sur celles qui ont généralement
les charges économiques les moins lourdes.
Tandis qu'avec la loi de i874 les hommes de l'élite
étaient convoqués aux cours de répétition jusqu'à leur
trentième année , ces mêmes hommes se trouveront
désormais avoir rempli toutes leurs obligations mili-
taires dans l'élite à 27 ans. Dans la landwehr, la nou-
velle loi réunit en une seule les deux périodes prévues
par la loi de 1874.
D'autre part, le soldat sort de la landwehr & 40 ans
au lieu de n'en sortir qu'à 44 ans, comme cela se passait
avec la précédente loi ; il sort du landsturm à 48 ans au
lieu de SO.
Même rajeunissement pour les cadres. Les lieutenants
et premiers lieutenants passent dans la landwehr à
32 ans au lieu de 34 ; dans le landsturm, les officiers
servent jusqu'à 52 ans au lieu de 55.
Enfin, l'impôt militaire, payé jusqu'à 44 ans, cessera
d'être demandé aux hommes ayant plus de 40 ans.
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N* 9b*2. DB UL CONFÉDÉRATION BUI8SB. 63
III
INNOYATIONS DE DÉTAIL DE LA NOUVELLE LOI.
Les principales innovations de détail sont les sui-
vantes :
Titre P'. — Obligations militaires.
Art. 8. — Cet article spécifie nettement les obligations
militaires des hommes aptes au service. Ils ont à fournir
d'une part : a) le service d'instruction, d'autre part :
b) le service actif, soit la défense de Tindépendaiice de
la patrie contre l'étranger et de Tordre à l'intérieur.
L'article 10 rappelle que tout militaire peut être tenu
d'accepter un grade, d'accomplir les services que ce
grade comporte, et de se charger d'un commandement.
Services complémentaires. — L'article 20 précise l'em-
ploi, en cas de mobilisation, des services complémen-
taires (ancien landsturm non armé). Les hommes de
cette catégorie, qui ne font aucun service d'instruction,
sont destinés à compléter, suivant les besoins de l'armée
et dans le service actif, les travaux de pionniers, le ser-
vice sanitaire, le service des subsistances, des rensei-
gnements et des transports.
Assurances. — Art. 21 à 29. — La Confédération
assure les militaires contre les maladies et contre les
accidents.
Les seconrs sont assurés aux familles des militaires
malades ou blessés par les communes où résident les
familles. Les dépenses engagées par les communes leur
sont remboursées, trois quarts par la Confédération, un
quart par le canton.
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64 LA NOUVELLE LOI D'ORGANISATION MILITAIRE N» 962,
TiTBE II. — Organisation de Varmée.
Différentes catégories. — Art. 35. — La loi de 1874
revisée admettait quatre catégories : Télite, landwehr-
!•' ban, iandwehr-2« ban, landsturm. On voulait pouvoir
classer, puis utiliser chacun suivant ses aptitudes phy-
siques du moment. Mais on arrivait ainsi à un remanie-
ment trop fréquent des unités et, par suite, à un mauvais
encadrement.
Il n'y aura plus désormais que trois catégories armées :
l'élite, la landwehr, le landsturm.
Troupes de montagne. — Art. 48. — Pour la première
fois, en Suisse, on constitue de véritables troupes de
montagne ; elles reçoivent une instruction et un équipe-
ment appropriés au rôle qui leur est réservé pendant le
service actif.
Gendarmerie de campagne. — Art. 62. — La loi pré-
voit Torganisation d'une gendarmerie de campagne,
formée d agents des corps de police, et chargée du ser-
vice de police auprès des troupes.
Chevaux de service. — Art. 73 et 77. — Dans le but
d'amener les chefs de corps et les officiers d'état-major
à s'entretenir dans la pratique du cheval, la loi leur
donne droit à une indemnité annuelle pour un cheval
de selle en leur possession.
Armement et équipement personnel. — Art. 87 à 101.
— D'après l'article 94, l'homme qui a accompli son ser-
vice personnel devient, à son licenciement de l'armée,
propriétaire, non seulement de ses effets, mais encore
de son armement et de son équipement.
Art. 95. — Les officiers se procurent eux-mêmes leur
habillement, mais la Confédération leur en assure le
remboursement suivant un tarif établi par le Conseil
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N* 962. DE LA CONFÉDÉRATION SUISSE. 65
fédéral. La Confédération fournit aussi gratuitement aux
officiers Téquipement personnel , Tarmement et, s'ils
sont montés, l'équipement du cheval.
Titre III. — Instruction de F armée.
Instruction préparatoire. — D'après l'article 81 delaloi
de 1874, les jeunes gens de 10 à 15 ans devaient rece-
voir l'enseignement de la gymnastique, considérée comme
branche d'instruction obligatoire (instruction du 1*'' degré
de 10 à 12 aus ; instruction du 2® degré de 13 à 15 ans).
La loi prévoyait encore pour les jeunes gens de 15 à
20 ans une instruction du 3* degré, préparation directe
au service militaire. Mais l'expérience a démontré que
la mise en pratique de cet enseignement au 3^ degré
était des plus difficiles et que « l'obligation » en la
circonstance était une utopie.
Aussi la nouvelle loi, tout en conservant (art. 102)
Tobligation de la gymnastique pendant les années
d*école, se contente (art. 103) de décider que désor-
mais la Confédération encouragera toute association et
en général tout effort poursuivant le développement
corporel des jeunes gens après la sortie de l'école
et leur préparation au service militaire. Elle veille
(art. 104) à ce que, dans ces associations, renseigne-
ment du tir tienne la première place : elle leur fournit à
cet effet gratuitement les armes, les munitions et l'équi-
pement.
Corps des instructeurs. — Tandis que l'instruction des
unités qu'ils auront à conduire sur le terrain est confiée
aux commandants de corps, le corps des instructeurs
garde la direction des écoles de recrues et des écoles de
cadres.
Les instructeurs en chef sont supprimés : leurs fonc-
tions seront désormais remplies par les chefs des ser-
vices au Département militaire fédéral.
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66 LA NOUVELLE LOI D'ORGANISATION MILITAIRE N« 962.
Enfin, alors que la loi de 1874 permettait à un quart
seulement des instructeurs d'exercer un commandement
réel dans les cadres de l'armée, et qu'elle imposait une
hiérarchie particulière au corps, l'article 107 de la nou-
velle loi décide que tous les instructeurs seront désor-
mais incorporés dans l'armée et promus comme les
autres officiers.
Art. 109 à 145. -^ Instruction de f armée. Écoles. —
On a déjà examiné, au début de ce travail, les modifica-
tions nombreuses apportées par la nouvelle loi i la
méthode d'instruction, à la durée des appels.
Il importe de signaler cependant l'article 123, d'après
lequel l'Assemblée fédérale est autorisée à ordonner,
pour des fractions du landsturm et pour des tâches spé-
ciales, des exercices de un à trois jours.
C'est la première fois, en Suisse, que l'on admet la
possibilité d'une période d'instruction pour le landsturm.
TiTRB IV. — Administration militaire.
Les droits et les obligations de la Confédération et des
cantons demeurent, dans l'ensemble, tels qu'ils étaient
sous la législation de 187-^. Cependant une modification
importante est introduite : toutes les batteries de cam-
pagne et toutes les compagnies de position deviennent
unités fédérales. Jusqu'ici, un tiers des batteries de
campagne seulement étaient recrutées par la Confédé-
ratioUj les deux autres tiers l'étaient par les cantons.
Mais cette organisation se justifiait en 1874, parce qu'à
cette époque, une partie du matériel des batteries prove-
nait des arsenaux cantonaux. Aujourd'hui le matériel est
tout entier fourni par la Confédération si bien que, dans
les batteries cantonales, le personnel seul est cantonal
tandis que le matériel est fédéral. Enfin certains cantons
ont des difficultés pour recruter le nombre suffisant de
conducteurs.
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N* 969. DS LA OONFâDÉRAllON SUISSE. 67
Tous les inconvénients résultant de cette situation mal
définie disparaissent avec Torganisation des batteries en
unités fédérales.
Une constatation analogue a conduit à l'adoption des
compagnies de position fédérales. Là encore, le ma-
tériel est fédéral, tandis que le personnel était jusqu^ici
cantonal.
Titre V. — Service actif.
L'organisation prévue parla loi de 1874 est maintenue.
Coût de farmée après la réorganisation.
Le budget fédéral pour l'année 1 907 se caractérisait par
un excédent présumé de dépenses de 2,140,000 francs,
le total des recettes prévues s'élevant à la somme de
132,223,000 francs et celui des dépenses à la somme
de 134,365,000 francs.
En particulier, les recettes du Département militaire
ont été évaluées à 3,840,000 francs, les dépenses à
39,570,000 francs, soit une dépense nette de 33,670,000
francs.
Le message du Conseil fédéral sur la nouvelle loi
prévoit que la mise en application de la loi entraînera
une augmentation de dépenses que ce docuinent évalue
à 3,200,000 francs. C'est évidemment là un minimum, et
Ton peut sans exc^ération admettre que Taugmentation
des dépenses atteindra 5,000,000 de francs.
L'armée coûterait donc désormais environ 40 millions
par an, soit près du tiers du budget total de la Confédé-
ration.
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NOUVELLES MILITAIRES
AUTRIGHB-HONOBIE.
AvANCBMBifT (1). — On sait que, dans Tarmée austro-hongroise,
pour arriver au grade de leutnant (2), les candidats officiers peuvent
suivre plusieurs voies différentes :
i® Entrer dans une académie militaire, après examen, de 17 à
20 aas, et, après 3 années d'études, être nommés sous-lieutenants si
Tezamen de sortie a été satisfaisant, ou, dans le cas contraire, cadets
suppléants-officiers (3), ou même simples cadets;
2*^ Entrer dans une école de cadets, après examen, de 14 à 17 ans,
et, après À années d'études (3 ans pour l'Ëcole de la cavalerie, où Tad-
. mission a lieu de 15 à 18 ans), être nommés cadets suppléants>officiers
ou cadets ;
3^ Se présenter directement comme sous-officiers, simples soldats ou
civils, à l'examen de sortie des écoles de cadets, et être nommés
cadets, ou, exceptionnellement, cadets suppléants-officiers. Cette caté-
gorie est peu nombreuse.
Les cadets suppléants-officiers sont promus sous-lieutenants après
1 an de service. Ils sont considérés comme sous-officiers, de même
que les cadets. Ces derniers ont le grade de caporal ou brigadier
et sont promus cadets suppléants-officiers au fur et à mesure des
vacances.
La promotion annuelle de sortie des académies militaires et des
écoles de cadets a été publiée le 18 août dernier.
(1) Verordnungsblatt fur das k, u. k, Heer, 18 août 1907.
(2) Ce grade correspond à celui de sous-lieutenant de l'armée fran-
çaise.
(3) Il y a un cadet suppléant-ofQcier par compagnie d'infanterie, par
régiment de cavalerie de l'armée commune, par escadron de landwehr,
par batterie de campagne ou de forteresse, par compagnie de chemins
de fer, par escadron du train et 'dans certaines compagnies de pion-
niers.
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5* 96i. NOUVBLLB8 MILITAIRES. 73
Ont été promus sous-lieutenaDts, 300 élèves des académies militaires :
131 de TAcadémie de Marie-Thérèse (Wiener-Neustadt) : 73 dans
rinfanterie, 12 dans les chasseurs, 39 dans la cavalerie (armée com-
mune); 5 dans l'infanterie, 2 dans la cavalerie (landwehr autri-
chienne).
78 de TAcadémie technique (Môdling) : 30 dans TartiUerie de cam-
pagne, iÀ dans Tartillerie de forteresse, 26 dans les pionniers, 5 dans
le régiment des chemins de fer et télégraphes, 3 dans la cavalerie
(armée commune).
91 de TAcadémie hongroise Ludovica (Budapest) : 4 dans l'infante-
rie, iA dans la cavalerie (hussards) (armée commune); 62 dans Tinfan-
terie. Il dans la cavalerie (landwehr hongroise).
Ont été promus aspirants-ingénieurs des constructions militaires,
2 élèves de FAcadémie technique.
Ont été promus cadets suppléants-officiers, 1,132 élèves des écoles de
cadets :
859 des 18 écoles de l'armée commune : 574 dans Tinfanterie, 67
dans les chasseurs, 38 dans la cavalerie, 89 dans l'artillerie de cam-
paiçne, 34 dans l'artillerie de forteresse, 17 dans le train, 27 dans les
pionniers, 5 dans le régiment des chemins de fer et télégraphes, 6 dans
les troupes sanitaires (armée commune) ; 2 dans Tinfanterie (landwehr
autrichienne).
129 de l'École de la landwehr autrichienne : 121 dans l'infanterie,
8 dans la cavalerie.
144 des deux Écoles de la landwehr hongroise : 23 dans Tinranterie,
3 dans les chasseurs, 3 dans la cavalerie (hussards), i dans le train
(armée commune); 108 dans l'infanterie, 6 dans la cavalerie (landwehr
hoogroise).
Ont été promus cadets, 19 élèves des écoles de cadets :
3 des écoles de l'armée commune : 1 dans l'infanterie, 2 dans la
eaialerie.
14 de l'École de la landwehr hongroise : 1 dans les chasseurs, 13
dans Tinfanterie.
2 de l'École de la landwehr autrichienne : 2 dans l'infanterie.
CouBS DB TtLÉGBAPHiB (1). — Le cours de télégraphie pour l'in-
fanterie et celui de télégraphie pour la cavalerie ont été réouverts à
TuIId le 1*' novembre dernier. On a désigné :
(1) Neuefreie Presse, 25 octobre.
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1
74 NOUVELLES MILITAIRES. N* 962.
1° Pour le premier :
Gomme directeur, 1 capitaine du régiment des chemins de fer et télé-
graphes ;
Gomme professeurs, 2 lieutenants en premier et 2 lieutenants ;
Gomme professeurs adjoints, 20 sous-officiers ;
Gomme élèves, 9 officiers subalternes, et,, en outre, 1 sous-officier
par régiment d'infanterie, par régiment de chasseurs tyroliens et
par bataillon de chasseurs.
2« Four le second :
Gomme directeur, i capitaine de cavalerie;
Gomme professeurs, 2 lieutenants en premier ;
Gomme professeurs adjoints, 15 caporaux;
Comme élèves, 10 lieutenants et 84 sous-officiers.
Organisation dd landstcrm bn Autriche. — Le journal officiel
(Reiclisgesetzblatt) du 26 juin a publié une nouvelle édition, légèrement
modifiée, de la loi relative à l'organisation du landsturm en Autriche.
Les modifications apportées ont surtout pour but de simplifier le tra-
vail des bureaux du landsturm. La plus importante est celle qui a trait
à la nomination des officiers; jusqu'à présent, les personnes n'ayant
accompli aucun service actif pouvaient néanmoins, après avoir passé
un examen particulier, être nommées officiers ou fonctionnaires du
landsturm. Désormais il n'en sera plus de même; pourront seuls
être nommés officiers ou fonctionnaires du landsturm, ceux qui auront
effectivement appartenu à l'armée active (exception est faite seulement
pour les médecins).
Les anciens sous-officiers pourront être nommés officiers du land-
sturm, à condition d'avoir obtenu le breyet d'aptitude aux fonctions de
chef de section et de posséder les qualités générales de caractère et
d'instruction nécessaires.
Le nouveau texte de loi réglemente également la formation des corps
francs et la désignation de leurs officiers.
GuisiNES ROULANTES DE CAMPAGNE. — La presse autrichienne a
annoncé (1) que T Administration de la guerre s'est prononcée en prin-
cipe pour l'adoption de cuisines roulantes de campagne.
(i) Neue frrie Presse, 30 octobre.
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X* m, NOUYKLLBB MILITAIRES. 75
Poar la guerre de montagne, on adopterait des marmites d'un genre
spécial, portées à dos de mulet.
NouTn.LB TENUE POUR L'nfFANTBRiE. — L'infanterie de Tarmée
commune et celle des régiments bosniaques va recevoir la nouvelle
tenue, adoptée récemment.
Dèâ maintenant, cette tenue entrera progressivement dans la com-
position des approvisioanements de mobilisation, mais elle ne sera
portée, en temps de paix, qu'après utilisation complète des anciens
uniformes.
La tenue de parade actuelle est provisoirement conservée (1).
La nouvelle tenue comprend une casquette, une blouse, un pantalon,
des guêtres et un manteau; tous ces effets sont de couleur grise. La
blouse a des poches de poitrine; le col droit a été maintenu. Le cein-
turon est en cuir fauve.
Les chasseurs, les pionniers, la landwehr autrichienne, les troupes
d'administration portaient déjà uue tenue grise.
On estime (2) qu'il faudra dix ans pour que les magasins de mobi-
lisation soient uniquement composés avec des effets de la nouvelle
tenae.
Les trois régiments alpins, de nouvelle organisation, avaient déjà
reçu, il y a quelque temps, une tenue de couleur grise (3).
Détachements de mitrailleuses de MO^TAG^E. — D'après des ren-
seignements de presse et des documents orfici^'ls publiés au moment des
manœuvres impériales de 1907, l'armée austro-hongroise comprendrait
18 détachements de mitrailleuses de montagne :
15 dans l'armée commune, à 2 pièces (6 au 14* corps, 4 au 3^, 3 au
15% 2 en Dalmatie);
3 dans la landwehr autrichienne, à 4 pièces (régiments alpins : 2 au
14* corps, i au 3«).
Dans les 3^ et 14® corps, les 10 détachements de l'armée commune
sont rattachés aux corps ci-après :
(1) Neue freie Presse, 18 octobre 1907.
(2) Miliiàr Zeitung, 2 novembre 1907.
(3) Voir 2« semestre 1907, p. 285.
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76 NOXTYBLLES MILITAIRES. N* 962.
14* corps.
i*' régiment de chasseurs tyroliens (détachement n<> 1), à Innsbrûck;
2« régiment de chasseurs tyroliens (détachement n» 2), à Roveredo ;
3* régiment de chasseurs tyroliens (détachement n» 3), à Botzen;
48* régiment d'infanterie (détachement n* 4), à Brûneck;
59* régiment dUnfanterie (détachement n* 14), à Linz;
4* régiment de chasseurs tyroliens (détachement n^ 15), à Salzbourg.
3* corps,
47* régiment d'infanterie (détachement n* 10), à Gôritz;
17* régiment d'infanterie (détachement n* 11), à Klagenfurt;
8* bataillon de chasseurs (détachement n° 12), à Kôtschach;
5* bataillon de chasseurs (détachement n* 13), à Tarris.
Sauf les détachements n** 1, 14, 15, tous sont en garnison dans la
zone la plus proche de la frontière italienne, oii bont aussi stationnés
les 3 détachements de mitrailleuses de landwehr (1).
Une prochaine augmentation du nombre de ces détachements est
annoncée par la presse autrichieune.
Il y aurait bientôt un détachement de 4 mitrailleuses pour chacun
des 11 bataillons alpins et non plus pour chacun des 3 régiments
alpins. Eq outre, les 15 détachements de l'armée commune seraient
portés à 39 (2).
L'àutomobilismb dans L'ARHfiB (3). — Des négociations se pour-
suivent entre les autorités et les associations d'automobilistes pour créer
un corps d'automobilistes volontaires hongrois. Un projet de statuts a
été élaboré, analogue à celui du corps autrichien, mais rien n'est encore
définitivement arrêté.
Les expériences faites en 1906 se sont renouvelées l'automne dernier
aux manœuvres impériales de Garinthie.
L'autorité militaire disposait de :
lo Deux trains lourds, constitués chacun avec une locomotive rou-
(1) Voir, au sujet des mitrailleuses, novembre 1903, janvier 1904,
mai 1906, juillet 1907.
(2) Neue miliiàrische Blàiter, 2 décembre 1907.
(3j 1*' semestre 1906, p. 388; 2* semestre 1906, p. 360 et 431;
1*' semestre 1907, p. 480.
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H"".^^
N» 968. NOUVELLES MIHTAIRE8. 77
tière, cinq Toitiires de transport, une Toitare à eau (poids utile approxi-
matif par train : 25 tonnes);
h Quatre traiiis automobiles à benxine, chacun de une voiture
motrice, deux à trois voitures de transport (poids utile : 6 à 8 tonnes
par train) ;
3« Cinq voitures à benzine pour poids lourds (poids utile : 2 à 5 tonnes
par voiture) ;
4^ Divers accessoires, notamment :
a) Pour chacun des trois trains automobiles d^étapes, une voiture à
b«Dzine pour poids légers (poids utile approximatif : \ tonne). Cette
Toiture servait au transport du matériel nécessaire aux trains automo-
biles (benzine en barils, huile, graisse, etc.);
b) Environ huit motocycles, dont deux de la construction la plus
récente (deux vitesses), comme moyen de transport pour les chefs des
trains d^étapes^ comme organe de renseignement et de commandement
dans ces mêmes trains;
e) Un nouvel atelier automobile, qui est à proprement parler un
garage mobile avec des mécaniciens et tous les instruments mécaniques
nécessaires; même une dynamo actionnée par le moteur de la voiture
y figure, pour pouvoir travailler la nuit à la lumière électrique. En
outre, un petit détachement pour les réparations comptait au quartier
général du iA^ corps.
Les trains lourds de locomotives routières se sont montrées d'un
poids trop élevé. Ils n'ont pu passer certains ponts (1).
Colonnes RtGiHBNTAiRKS de kunitjons. -- L^orgauisation des
colonnes de munitions est actuellement la suivante :
\^ Pour chaque division (Tinfanteriey un parc divisionnaire mobilisé
par le régiment d'artillerie divisionnaire : une colonne de munitions
d'infanterie, deux colonnes de munitions d'artillerie;
2« Pour chaque corps (Tarmée, un parc de corps, mobihsé par le
régiment d'artillerie de corps. Il est semblable au parc divisionnaire et
fournit des munitions au régiment d'artillerie de corps, aux colonnes
de munitions divisionnaires d'infanterie, à la ca?alerie et aux troupes
techniques.
3^ Pour chaque division de cavalerie, une colonne de munitions d'in-
fanterie, d'artillerie et de cavalerie.
(i) Gazette de V Allemagne du Nord, 18 septembre; Militar Zeitung^
27 septembre 1907.
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78 NOUVBLLiES MlLITÀmSS. N« 962.
Le projet de règlement de manœuvres d*artillerie, paru récemment,
a prescrit une modification à Temploi des colonnes de munitions d'ar-
tillerie, dans le but de rapprocher celles-ci des batteries :
« En général, dit-il, il y a lieu de mettre à la disposition de chaque
régiment d*artillerie une colonne de munitions d'artillerie, à titre de
colonne régimentaire de munitions et de la faire suivre à la queue des
troupes. Suivant les circonstances, ces colonnes pourront aussi marcher
immédiatement derrière les régiments (batteries de combat), surtout
lorsqu'on peut prévoir que le transport des munitions jusqu'aux batte-
ries en action pourrait être rendu difficile par le feu ennemi.
« Les colonnes régimentaires peuvent aussi être fractionnées d'après
la répartition des batteries d'un même régiment entre les difflérentes
colonnes
« Ces colonnes de munitions ne dolTent pas, au combat, ôtre à plus
de 600 mètres de la ligne de feu. »
Cette mesure présente une certaine analogie avec l'organisation aile-
mande des colonnes légères de munitions, affectées à chaque groupe de
batteries.
Adoption d'un pistolbt autobi atique. — D'après certaines informa^
tiens (1), les revolvers modèle 70-74 et modèle 98 doivent être rempla-
cés par un pistolet automatique dans l'armée commune et les deux
landwehrs.
Les avantages de la nouvelle arme seraient les suivants : légèreté et
maniabilité plus grandes, tir plus rapide et plus sûr.
Le budget du Ministère autrichien de la Défense pour i908 contient
une demande de 80,000 couronnes (2) pour la fabrication de ces pisto-
lets automatiques.
ÉCOLES DB roBPS d'àrméb. — Un emploi d'inspecteur général a été
créé pour les écoles de corps d'armée (3).
Ces écoles, communes à toutes les armes, sont destinées h perfec-
tionner l'instruction tactique des lieutenants. Il y en a une par corps
d'armée. Les cours sont ouverts du !•'' janvier au !•' juillet. Seuls, les
officiers admis à l'École de guerre ou iiu cours supérieur d'artillerie et
du génie sont dispensés de les suivre.
(i) Neue freie Presse, 13 novembre.
(2) La couronne vaut environ 1 fr. 05.
(3) Verordnungsblatt, 18 octobre 1907.
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"mrmF.
N» m. NOtJTBLLBS MILITAIRES. 79
Sociétés db vétérans. ^ D'après une information de la presse (1),
il y aurait, en Autriche, 270,000 anciens militaires réunis en sociétés
de vétérans.
McTinoTlB DANS LB HAUT coMiiÀNDBMBNT. — Les feldzeugmeistera
TOa LaUcher, Ministre de la Défense en Autriche, et Ton Geldern, ins-
pecteur général du génie, ont été relevés de leurs fonctions sur leur
demande pour raison de santé et remplacés respectivement par les feld-
maréchaux-lieutenants Ton Georgi et Ton Leithner (2).
Création d'unb dirbction du génib sur la prontièrb italienne.
— Une nouTelle direction du génie a été créée le l^^*" janTier i908 à
Riva, dans le Tvrol méridional.
AÉORGARISATION DBS ÉTATS-HAJORS ET DBS ÉCOLES CORRESPONDANTES.
— La Bévue des Armées étrangères a déjà signalé (3) diTerses réformes
accomplies, depuis son entrée en fonctions, par le nouveau chef d*état-
major général, dans l'état-major et à l'École de guerre.
Des décrets « provisoires », datés du A octobre, ont réorganisé le
corps d'état-major, l'École de guerre, les cours supérieurs d'artillerie
et du génie, l'état-major du génie, et créé un état-major de Tartil-
ierie.
^organisation de l'état-major général. — Les pouToirs du chef
d'état-major général sont un peu étendus (correspondance directe avec
Iç commandant de la marine pour les mesures relatiTes à la coopéra-
tion de l'armée et de la flotte, et avec les deux ministres des landwehrs).
Les officiers d'état-major sont remplacés, dans les brigades et direc-
tions d'artillerie, par des officiers de l'état-major de l'artillerie.
Les stagiaires d*état-iuajor comprendront :
1° Des officiers n'ayant pas passé par l'École de guerre, mais seule-
>o<^Dt par les écoles des corps d'armée ;
^ Des officiers n'ayant accompli que deux ans d'études à l'Ecole de
gwerre;
3^ Les officiers sortis de l'École de guerre après trois ans d'études.
(i) Neue freie Presse, 20 novembre 1907.
(2) Verordnungsblatl, 3 et 18 décembre 1907.
(3) 1» semestre 1907, p. 484; 2« semestre 1907, p. 71 et S03.
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iPiv'S"" Ji
NOUVELLES MILITAIRES. N« 962 .
Ceux des deux premières catégories ne pourront être admis dans le
corps d'état-major. Leur stage terminé, ils rentreront dans la troupe.
Le corps d*état-major se recrutera uniquement par des officiers de la
dernière catégorie, à condition qu'ils aient obtenu à l'École de guerre,
et pendant le stage d'état-major, la mention « très bien ». Après le
stage, de deux ans et demi à trois ans, ils seront nommés capitaines
dans le corps d'état-major, et ne feront leur temps de troupe que
comme capitaines d^jà anciens, de façon à être assurés d'exercer efifec-
tivement le commandement d'une unité. Un second temps deyra être
accompli dans un des grades d'officier supérieur.
Certains capitaines de troupe, ayant passé avec succès l'exameii
d'officier supérieur d*élat-major, pourront être nommés exceptionnelle-
ment commandants dans le corps d'état-major.
Le nombre des officiers d'état-major sera le suivant :
Organistiion
ancienne. nouvelle. En plu. En moins.
Colonels 37 41 4 >»
Lieutenants-colonels et com-
mandants iél \6i 15 »
Capitaines 211 209 » 2
Stagiaires 217 209 » 8
Total 642 621 19 10
La nouvelle organisation l'augmente donc, d'autant plus que certains
emplois, tenus jusqu'à présent par des officiers d'état-major, seront
confiés désormais à des officiers de l'état-major de Tartillerie.
Réorganisation de fÉcole de guerre. — Cette réorganisation a été
exposée précédemment dans la Revue des Afmées étrangères (1). Il suf-
fira d'en rappeler ici les principes essentiels :
Augmentation de la durée des cours, trois ans au lieu de deux;
Réduction du nombre des élèves, 140 environ au lieu de 300;
Spécialisation de TËcole de guerre comme École d'état-major, par le
rétablissement des cours supérieurs de l'artillerie et du génie, désor-
mais distincts de l'École de guerre comme avant 1901 et 1905;
Admission à quatre ans au moins de grade d'officier, dont trois dans
une unité, et à l'âge maximum de 28 ans, donc, pratiquement, entre 25
et 28 ans ;
Examen d'entrée à deux degrés, non renouvelable en principe ;
(1) 1» semestre 1907, p. 484.
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H« 962. N0U7BLLB8 MIUTAIRBS. 84
Examen annuel.
 la fia de la troisième année, iospection par .le chef d'état-major
général, puis nomination de stagiaire ou renvoi dans la troupe.
Il est à noter que, dans le choix définitif des officiers pour le service
d'état-major, le caractère (qualités militaires, énergie, activité, valeur
générale) doit entrer en ligne de compte au même titre que le succès
des études.
Réorganisation des cours techniques supérieurs. — Ces cours (cours du
génie, d'artillerie, des ingénieurs, des contremaîtres) seront dorénavant
tout à fait séparés de l'École de guerre.
Chacun d'eux est autonome, avec un commandant et des professeurs
spéciaux.
Les cours du génie et de l'artillerie ont une organisation à peu près
identique, analogue à celle de 1* École de guerre. On ne peut y entrer
après 30 ans. Les études durent trois ans. Chaque cours .relève de
l'iospecteur général de l'arme» qui décide l'admission au stage, puis
rentrée définitive dans le cadre d'état-major particulier.
Les deux autres cours, cours d^instruction, durent également trois
ans.
Aux cours techniques sont rattachés, pour ordre, les officiers qui ont
obtenu Fautorisation de suivre, pendant un an ou deux les cours d'un
établissement civil scientifique ou de fréquenter un établissement tech-
nique. Us devront avoir accompli quatre ans de service dans la troupe,
au lieu de trois exigés jusqu'à présent.
Réorganisation de C état-major du génie, — Cet état-major ne reçoit,
dans la nouvelle organisation, que des modifications de détail.
A l'inverse de l'état-major général et de l'état-major de l'artillerie,
destinés à être la pépinière des hauts commandements, l'état-major du
génie constitue un cadre spécial où les officiers restent jusqu'à la fin
de leur carrière. Par suite, ils ne sont astreints qu'à un temps de
troupe, comme capitaine. La proportion des grades a d'ailleurs été
réglée de façon à assurer un avancement avantageux :
Organisation
de 1894. de 1907. Bn pins. Bn moins.
Généraux 3
Colonel» 10
Lieutenants-coloneLfl 15
Commandants 18
CapiUines HO
Stagiaires 40
4
1
»
15
5
»
16
1
»
22
4
»
65
5
»
32
»
8
6
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81 NOETELLBS MIUTAmBS. N» 962.
Trois Douvelles « directions de coDstruction de fortifications » sont
créées à Budapest, Zara, Lesaberg^,
Création dun état-major lU l^artilUrit, — Cet état-major avait déjà
eiisté jusqu'en 1895. Il est commun à l'artillerie de eampi^oe et à l'ar-
tillerie de fiorteresse.
Il diffSre du corps des ingénieurs d'artillerie en ce que ces derniers
sont étroitement spécialisés dans le serrice des établissements, la cens-
traction et Tentretien du matériel, tandis que les ol&cien 4e l'état-
major de rartiHerie sont sTanf tout des combattants, les metteurs en
œuvre de ce matériel. lU seront des auiiliaircs spécian clu comman-
dement pour tout ce qui ceoceme le matériel, Torganisation, la tacti-
que de l'artillerie.
L'état-major de l'artillerie est seos la direelion de l'inspedenr géné-
ral de Fartillerie, qui jouit k son égard des mêmes prérogaltiYCS qne le
chef d'état-major général à l'égard du corps d*oNlciers d'état-mjor.
Il se recrute par le cours supérieur de l^artillerie.
Les principaux emplois auxquels sont affectés les officiers de TétaC-
major de Partâlerie sont :
Bureaux de Partillerie au Ministère de la guerre;
Bureaux de rartillerie au Comité techniq[ue militaire;
École de tir de rartîTlerie;
Cours techniques et certaines écoles;
Auprès des directeurs d*artillerie de forteresse ;
A chaque quartier général de corps d'armée (1 officier);
A TéCat-major de chaque brigade d'artillerie.
BELGIQUE.
Yons FniRfiBS KNTRB LA Bblgiqui bt l'Allbmaciib. — VEisenbafuk
Verordmmgs Blatt a publié récemment le texte d'une conTentinn
signée le 15 août 1903 entre T Allemagne et la Belgique.
D'après cet accordi les communications «ntre Bruxelles et Cologne
seront améliorées par la construction d'une ^oie ferrée entre Louvain
et Welkenraedt et un chemin de fer à voie unique sera établi entre
Malmédy et Stavelot (1).
(1) Zeitung des Vereùis Deutscher EisenhahnverwaltungeR, 4 dé-
cembre 1907.
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m tel. NOUYSLLB8 MIUTâIRBS. tt
Gom l'AVTOflOBiLtsns TOLOirrAiKES. — La formatioii d'un corps
d'automobilistes et de motocyclistes volontaires a été mise à Tétude an
■Nia de déeembre dentier.
Coois COLONUL. — L*État du Congo a organisé à Bnixalles un
coors colonial y en vue de préparer à leurs fonctions ses futurs agents.
Tous les agents de TÉtat doirent suivre ce cours pendant une session
(deux mois) avant de s'embarquer.
En 1907, la 3* sessîoo a compris, parmi ses auditeurs, 1 3 officiers et
11 sous-officiers.
Pour les officiers, le programme comprend :
1* L*étude de Torganisation de TÉtat du Congo et du fonctionne-
ment de son administration ;
^ L'étude des ressources du pays ;
3* La géographie des territoires de TÉtat et des pays limitrophes ;
4* L'étude des traités internationaux relatifs au Congo ;
5« Des notions générales de droit international, d'organisation judi-
ciaire ;
6* L'étude des règlements militaires de la force publique, et de la
conduite des opérations militaires au Congo ;
7* L'hyg^ne coloniale.
Pour les sous-officiers, le programme tient compte de leur rôle plus
spécial. On s'attache à former des militaires capables de commander
des noirs (2).
Noutbàu BÈGLEsnrr d'infanterib. — Un nouveau règlement
d'exercices et de manœuvres pour Tinfanterie a paru en 1907.
U se distingue du règlement qu'il remplace par une plus grande
importance donnée aux prescriptions relatives aux exercices de combat.
Tu GOHTiis LES BALLOSS (3). — Dans plusieurs armées étrangères,
des expériences de tir ont été faites contre des ballons, dont l'emploi à
It guerre, comme moyen d'information, prend de plus en plus d'im-
portance.
Ces essais ont eu lieu en Autriche avec des canons de 12 centimètres,
en Allemagne avec des pièces de 10 centimètres.
(1) Étoile belge, 25 juillet 1907.
(2) Notice sur le Cours colonial.
(3) Voir 2« semestre 1907, p. 207.
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84 NOUVELLES MILITAIRES. H* 962.
L'armée belge en a exécuté, ea 1907, sur le polygone de Brasschaet,
près d'ADYers.
« Les objectifs étaieut constitués par de tieux ballons de la compa-
gnie d'aérostiers, de 10 mètres de diamèlre environ, poufant monter
jusqu'à une hauteur maxima de 400 A 500 mètres (1). »
Les résultats ci-après sont extraits du journal la Post :
i«» tir {2 obusiers de 15 centimètres).
Distance : 5,000 mètres. — Altitude : 350 mètres. — Postes d'ob-
servation latéraux.
Hausse de départ : 5,000 mètres.
3* salve (4,600 mètres) longue ; 4« saUe (4,200 mètres), courte.
A ia 5« saWe (4,400 mètres), le ballon est atteint et tombe très vite.
Une 6* saUe est tirée pendant la chute.
46 atteintes, dont deux très sérieuses.
2^ tir (4 canons de 12 centimètres, modèle 1889).
.Distance : 3,000 mètres.
SaWe de batterie à 3,000, puis 3 salves de section à 3,000, 2,900 et
3,000 mètres.
Le ballon tombe à la 3® salve de section ; 2 salves de batterie, puis
2 coups par pièce à 3,000 mètres, sont tirés pendant la chute.
5» tir {canons de ^»,7).
A une distance moyenne de 2,950 mètres» l'enveloppe du ballon est
atteinte 124 fois en 19 minutes ; 11 coups ont détérioré les mailles du
filet et les cordes.
A 3,350 mètres, en 16 minutes, Tenveloppe reçoit 235 atteintes ; en
outre 9 coups ont coupé les mailles du filet et deux autres les cordes.
D'après les officiers belges, « le tir contre les ballons captifs doit,
avant tout, empêcher les aéronautes d'observer le terrain et les mou-
vements des troupes ennemies. Le feu doit donc commencer aussitôt
que possible et être conduit avec la plus grande rapidité. En outre,
dès que l'on a réussi à trouver la distance exacte du ballon, et à l'en-
cadrer entre deux salves pour passer aussitôt après au tir d'efficacité,
l'observation du ballon n'est plus possible, en raison du grand nombre
d'obus tirés en un temps très court (1). »
Les expériences doivent se continuer à Brasschaet avec des
canons de 12 centimètres et à une distance de 5,000 à 6,000 mètres.
(1) Posty a août 1907.
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4 ■■PII
K* m. NOUVELLES MILITAIRES. 85
BMPIRK ALLBMAND.
NouTELLE VOIE FERRÉE BN ÀLSACB-LoB RAINE (i). — La Direction
géoérale des chemioB de fer ea Alsace^Lorraine a été autorisée à exé-
eoter les trayaux préparatoires' en yue d'un chemin de fer à Toie nor-
male entre Saint-ÀTold et Wadgassen.
Lb BECBUTEHBiiT DE l'irm6b Bif 1906. — Le Compte rendu officiel
des opérations du recrutement en 1906, présenté au Reichstag le
14 novembre 1907, accuse les résultats suivants :
Le nombre des jeunes gens sur lesquels les conseils de révision ont
en à statuer en 1906 a été de 1,145,386 (2), se décomposant comme il
soit :
Jeunes gens de 20 ans à examiner pour la pre-
mière fois 511^209
Jeunes gens de 21 ans 337,836
Jeunes gens de 22 ans 256,761
Jeunes gens plus âgés 39,580
Total 1,145,386
Ces jeunes gens, inscrits sur les listes de recrutement, au titre de
l'année 1906 et des années précédentes se répartissent comme il suit :
Exclus 921
Réformés 33,327
Ajournés 658,870
Hommes de 20 ans ou plus âgés ayant devancé
l'appel comme engagés volontaires 31 , 189 (3)
Reconnus bons pour le service 421 ,079
Total 1,145,3»6
Les 421,079 jeunes gens reconnus bons pour le service ont été classés
comme il suit :
(1) Eisenbahrt'Verordnungs-BlaUy 5 décembre 1907.
(2) Oans ce chiffre ne sont pas compris les insoumis et les introu*
^les, dont le nombre n'est plus donné dans le document depuis 1903
et qui s'élevait à cette époque à 130,000.
(3) Savoir : 29»828 dans l'armée de terre et 1,361 dans Tarmée de
mer.
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m NocrnxBs muTànu». n« $ei
Dans le landsturm (i^' ban) :
1" En raison de leur situation ciTÎle $33 j
2« En surnombre (i) 19 | 110,584
3* Pow éUvers motifs 116^032 )
Dans PErsatz (réserve de Farmée de terre) :
i^ En raison de leur situation ciTÎle 7,572 \
2«» En surnombre (1) 1 ,802 > 82,846
3« Pour divers motifs 73,472 )
Dans l*Ersatz (résenre de Tannée de mer) :
1® En raison de leur situation clTÎle 80 ]
2* En surnombre (1) 7> 1 ,654
3» Pour divers motifs 1,567 )
Dans Tarmée de ien« :
!• An service armé (2) 207,935 \ ^ . ^
2* Au service non armé 3,158 ) '
Dam Tannée de mer : v ^||^ ^^
1* Jeunes gens de Tintérieur. 5,758 \
2» Jeunes gens provenant de ( » û02
la population maritime i '
on semi-maritime 3,144 /
Total 421»i79
Au point de vue de Vkge, les jeunes gens à incorporer dans les
armées de terre el de aier se répartissent en :
Jeunes gens de 20 ans 103,962
Jeunes gens de 21 ans 52,954
iennes gens de 22 ans 61 ,108
Jeunes gens plus âgés 1 ,971
Total 219^995
(1) Les jeunes gens classés dans la catégorie en surnombre (Ofier-
gàhUf) sont susceptibles d'être appelée sous les drafeaHT en eas de
déficit dane les bommes classés dans les armées de terre et de mer.
(2) Savoir : 2,214 pour un an de service (train), 492,954 pour de«z
ans de service (tronpes autree que la cavalerie et Tartîllerie à cheval),
12»767 pour trois ans (cavalerie et artillerie à cheval).
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rm. NouyBUJus MiLiTjjRKa. 87
Le nombre des engagés Tolooiaires au cours de Taïuiée 1906 a été de
S2,00i dans rarmée de terre et de 3,406 dans Tarniée de mer. Ces
engagements se répartissent comme il suit :
Anmée de terre,
Engagés Tolontaires d^un an :
ÀTantSOans 1,283]
AîOans 9,550) '^^
lostitateurs et candidats à des fonctions de l'enseigne-
Beat pnblie non compris dans la catégorie précédente :
A^mt 20 SDS
^!
kfùUÈM 840 ' ^"^
Catégories diyerses :
iTantaOans 20,884] .n ^^^ .,^
lîOaBs 49,348) *">^*(')
Total 52,002
Armée de mer.
Engagés volontarres d'un an 579
Catégories diverses. 2,827
Total 3,406
En ce qui concerne plus particulièrement Tarmée de terre, le total
des jeunes gens entrés dans Tarmée active en 1906 a donc été de :
Bommes iocorporés , 219,995
Hoounes de 20 ans ou plus Agés ayant dcTancé
rappel comme engagés volontaires 29,828 (2)
Engagés Toiontaires avant 20 ans 22, 174 (2)
Total 271,997
L'examen comparatif des coropites rendus du recrutement en 1905(3)
H en 1906 firit ressortir que, dans Tespaoe d*iine année, le nombre des
(1) Dont 30,780 pour deux ans et 9,542 pour trois ans.
(2) Y compris les yolontaires d'un an.
(3) Voir i" semestre 1907, p. 492.
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88 NOUVELLES MILITAIRES. N* 96t.
jeunes gens inscrits sur les listes de recrutement a augmenté de 39,570
et que le nombre des incorporations, dans l'armée de terre seule, s*est
accru de 10,117.
Certains journaux allemands font remarquer que dans les dÎTerses
catégories de jeunes gens non incorporés, il s'en trouve un très grand
nombre qui sont bons pour le serrice et que, si le recrutement était
fait en Allemagne avec la même rigueur qu'en France, le contingent
annuel pourrait facilement être accru de 100,000 hommes.
Officiers automobilistes de réserve. — La presse allemande
signale le projet d'organisation d'un corps spécial d'officiers automobi-
listes de réiierve [Reserveoffizierkorps der Kraftwagenabteilung), qui
serait composé d'officiers de réserve, aptes à ce service, pris dans toutes
les armes. La nécessité de cette création se ferait sentir en raison de
l'insuffisance d'effectif du corps des automobilistes volontaires, qui
serait loin de répondre aux besoins considérables du temps de guerre
et dont les membres pourraient n'être pan immédiatement disponibles
au moment de la mobilisatioo. La mission en campagne du corps des
officiers automobilistes de réserve serait analogue à celle du corps des
chasseurs de campagne {Feidjâgerkorps).
Cette création serait complétée ultérieurement par la réunion dans
une catégorie spéciale du Beuriaubtenstand des sous-officiers et des
hommes ayant fait leur service dans le détachement d'automobiles des
troupes de communications ainsi que de ceux qui exercent dans la vie
civile les professions de chauffeur ou de mécanicien d'automobiles.
TÉLfiGUAPHiE SANS FIL. — Les stations de télégraphie sans fil pour
la cavalerie construites par la maison « Telefunken-Gesellschaft » de
Berlin, auraient subi cette année d'importants perfectionnements.
Sans dépasser le poids total de 200 kilogrammes, elles permettraient
d'établir une communication télégraphique à 75 kilomètres. Le mât
aurait été réduit de 15 mètres à 12 mètres. La station entière peut être
transportée par quatre animaux de bât ou par huit hommes. L'Angle-
terre, les États-Unis, le Mexique, la République argentine et la Chine
se seraient rendus acquéreurs de semblables stations.
£n Allemagne même, les derniers progrès ont permis, dans une
expérience récente, d'établir des communications télégraphiques à
75 kilomètres (de Berlin à Rheinsberg) avec un màt de 26 mètres
de hauteur seulement.
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N* 962 NOUVELLBS MILITAIRBS. 89
AuiGBiKifT DE LA MiriAiLLEtiSB Maxim. — D aprèff la Kriegs^
teehnUehe ZeiUchrift (i), la mitrailleuse Maxim aurait subi deroière-
meot des modifications ayant pour but d^alléger considérablement son
poids, sans lai enlever, en aucune manière, sa précision ou sa solidité.
Les mitrailleuses ainsi modifiées auraient été expérimentées pendant
l(s dernières grandes manœuvres allemandes, et auraient donné toute
satisfaction.
Les poids des différentes parties de l'arme seraient les suivants !
Mitrailleuse proprement dite, i&^ffi au lieu de 26 kilogrammes;
Âffût-tralneau, 24 kilogrammes au lieu de 56 kilogrammes;
AtTût- trépied, 18 kilogrammes au lieu de 25^s,5.
Les changements introduits dans la mitrailleuse proprement dite
porteraient sur les points ci-après :
1« Le manchon refroidisseur est désormais constitué par une mince
feuille ^*acier cannelée; il présente une aussi grande résistance que
précédemment et sa surface de refroidissement est augmentée ;
2^ Le bloc des tourillons, au lieu d*ôtre constitué en fonte malléable,
est en acier et reçoit par là un allégement appréciable ;
3^ La pièce qui sert à l'introduction des cartouches (Zufûhrer), éga-
lement constituée en acier, perd les deux prolongements latéraux
[miuchel) qui devaient guider le ruban à cartouches, et dont l'usage a
révéler inutilité;
4* La poignée en acier est reliée par une charnière à la boite de
fermeture et peut être rabattue vers l'arrière. Cette disposition facilit
et rend plus rapide un changement du canon ;
5« La tige de détente est en acier et a reçu une forme plus appro-
priée à sa destination; il est maintenant impossible que des résidus
s'accumulent devant la détente et amènent le départ accidentel d'un
coup sans qu*il soit exercé une pression sur la poignée ;
6* Le logement protégeant le ressort de tractioo, jadis en bronze,
est fabriqué en acier au nickel, et reçoit de ce fait une importante
diminution de poids ;
7^ La base de la boite de fermeture, en acier, est plus mince qu'au-
paravant ;
8<> La pièce servant à augmenter le recul du canon dans le tir à
blanc (Rûckstossverstârker) a reçu une meilleure forme qui rend le
nettoyage plus facile ;
9* La fermeture améliorée comprend un nombre de pièces inférieur
de sept par rapport à l'ancienne, et est construite de telle sorte qu'avec
(1) N* 10 de 1907.
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M NOUTXLLEft MILITAIRES. N« 9Gft.
Taide d'uBe simple goupille arrondie on peut la démonter et la
remonter. Toutes les petites goupilles de sûreté ont disparu.
Lorsque la cartouche est placée dans le magasin à cartouches, la
pièœ de fermeture «e meut encore vers favant^ pendant que le support
de cartouche a terminé ëon mouvement d'ascension ; on peut, par
suite, tenir la fermeture un peu plus étroite que précédemment, ce qui
permet d'éviter plus complètement les déchirures ou les ruptures de la
douille.
Pour élever encore le rendement de la mitrailleuse, la maison Karl
Zeiss, d'Iéna, aurait construit une lunette que Ton fixerait sur la paroi
gauche de la boite de fermeture.
L'emploi de cette luaette présente sur la hausse et le guidon (qui
d'ailleurs restent sur l'arme) les avantages suivants :
i^ l\ n'y a plus d'accommodation de Tceil à des distances différentes ;
2^ Le grossissement de la lunette permet de découvrir plus rapide-
ment l'objectif qu'à l'œil nu ;
30 Les points d'arrivée des projectiles sont plus visibles ; on peut
éviter par là un gaspillage des munitions ;
4° En visant avec la lunette, on aperçoit tout le terrain en avant,
depuis la mitrailleuse jusqu'au but; au contraire, le terrain est caché
par l'arme quand on pointe à la hausse, et il est difficile de découvrir
immédiatement les objectifs surgissant inopinément dans la campagne.
£nfin et toujours d'après la Krieg$techni$che Zeitschri/t, on aurait
encore fabriqué des équipements légers et solides pour le transport de
la mitrailleuse et de son affût; ces équipements permettraient d'em-
porter en même temps trois caisses à cartouches. Il serait alors possible,
avec quelques hommes, de transporter la mitrailleuse avec affût et
munitions, sur de grands parcours, même en rampant.
L'ÉTAT SANITAIRB DANS l'armêe. — Le rapport sur le service de
santé dans l'armée vient d'être publié pour la période qui s'étend du
i" octobre 1904 au 30 septembre 1905. De ce document officiel nous
extrayons les renseignements suivants :
Sur un effectif total de 525,711 hommes (contingents prussiens^
saxons et wurtembergeoi^) il y a eu dans la période considérée 339,000
malades en traitement à l'infirmerie ou à l'hôpital. Le chiffre le plus
élevé (28,929) est fourni par le corps de la Garde, le plus bas (iO,6l5J
par le X1X« corps. La moyenne est de 16,580 cas de maladie par corps
d'armée.
La moyenne journalière du nombre des malades de l'armée entière
sMlève à 13,665 ce qui représente une proportion de 26 p. 1,000.
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^ 962. tfOUTSLLBB KIUTAIRBS. 9i
Les trois armes prnoîpaiss ont fourni ehaouse U proportion «lifonte
de malades, calculée sur i,000 hommes de leur effectif : ctTalerie
664,1 p. 1,000; artillerie de campagne, €62,2 p. 1000 ; infanterie, 613*4
p. 1,000.
Comparée aux années précédentes, cette statistique aosose «bo pro-
gression régulîèremeot décroissante du nombre des cas de maladies :
En 1873-74 le nombre des bommes sonmis à nn traitement médical
s'est en effet éloTé à 1,^11, 8 p. 1,000, c*est4hêire que chaque homme a
étë malade plus d'une fois dans l'année. En 1883, la proportion attei-
gnait seulement 845 p. 1,000; elle est descendue actneltemoMt à
630,8 p. 1 ,000, ce qui indique une amélioration sansiWe dans les oon»
ditioos hygéniqnes 4e la troupe.
La nature même des différentes affections dépend au premier cM
des mnladits régnantes et en second Hen des intempéries, at qni est à
préfoir étant données les conditions portionlières du serTÎce militaire.
Les maladies de la poitrine, du cœur, du système nerveux, des «reïKes,
peuvent élre classées parmi celles qui résistent le mieux aux efforts
faits par le service de santé pour améliorer Fétat sanitaire de Tarmée.
En revanche» on peut signaler la décroissance de toutes les autres
maladies, notamment des midadies contagieuses, y compris la tuber-
cuktse, succès dû en grande partie aux mesures prophylactiques, la
diminution des maladies d'origine traumatique doit être attribuée à
une meilleure surveillance pendant les exercices.
Le nombre des cas de mort présente également une régression mar-
quée. En 1873-74 le nombre des décès était de 6,7 p. 1,000 de l'effec-
tif, en 1904-05, il, n'est plus que de 3 p. 1,000. Les accidents mortels
ont diminué de plus de moitié, les suicides sont passés de 0,50 p. 1,000
l 0,39 p. 1,000.
B8PAONB.
Statiors RADioTÉLtGKAPHiQUBS. — Denx statUms militaires de télé-
graphie sans fil vont être construites à Almeria et Melilla.
Le personnel comprendra pour chacune d'elles :
1 lieutenant en premier du génie, chef de poste;
3 radiotélégraphistes de 1'* classe ;
i mécanicien;
i plantons;
1 soldat ordonnance pour l'officier.
£d outre, une troisième station, organisée à Ghamartin de la Rosa,
servira aux études radiotélégraphiques de l'École électrotechnique et
des communications militaires.
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92 NOXJYBLLEB MILITAIRES. N* 96S.
Tous ces postes doivent être installés par la Société « Telefunken »
de Berlin.
RfiABMEME^T DB l'irtillbrib bspagi^Olb. — 1^ Artillerie de cam-
pagne. — On sait (i) que la loi du 11 janvier 1906 a autorisé l'achat,
par le GouTemement espagnol, de 50 batteries (200 piècet^) de oam-
pagne à tir rapide, système Schneider-Ganet, modèle PD,.
La livraison de ce matériel, échelonné sur une période de trois
années, doit avoir lieu dans les conditions suivantes :
1907 : 6 batteries, au 2« régiment;
1908 : 18 batteries, à raison de 6 pour chacun des 8S 9* et 10« régi-
ments ;
1909 : 26 batteries, dont 6 pour les 4«, 7« et 12« régiments, les
8 batteries en excédent étant provisoirement entreposées au parc de la
!'• région.
â*» Arttlletie de montagne, — Aux termes de la loi du 7 décembre
1907, un crédit de 1 ,555,000 pesetas vient également d'être affecté au
réarmement de rartillerie de montagne. Les batteries en service dans
les 3 régiments de montagne, système Krupp, modèle 1896, seront à
bref délai remplacées par 12 batteries à tir rapide, système Scbneider-
Ganet, au total 48 pièces.
HOLLANDE.
Mutations dins lb haut coMMANDBiiBifT. — Le général-lieutenant
A. Eool, chef de Tétat-major général, a été nommé au commandement
de Tarmée de campagne et remplacé à la tête de Tétat-major par le
général-lieutenant Sabron.
Le général Kool, aide de camp général de la Reine, a 70 ans. Le
général Sabron est Agé de 58 ans.
PbOJBTS de loi BELATIFS lUX FORTIFICATIONS. — DcUX projets de
loi ont été déposés au mois de septembre au sujet des dépenses néces-
saires à l'achèvement du système de fortifications.
Le premier est relatif à la position d'Amsterdam. Le total des
(1) Voir 1« semestre, 1906, p. 404.
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N» 961. NODYBLLRS MILITAIRB8, 93
dépenses préfues pour acheyer les trayaux e^t de 4,120,000 francs. Une
iomme de 1,780,000 francs est portée à cet effet au budget de la guerre
de 1908.
Le second se rapporte aux autres fortifications et comprend
120,000 francs de dépenses, dont 73,000 pour la Nieuwe EoUandscke
Waterlinie.
Budget de là gobrrb pour 1908. — Le projet de budget pour
1908 s'élève à 57,830,000 francs enyiron, supérieur de 1,925,000 francs
à «loi de 1907.
Budget ds la gusire des Indes NteiLÂRDAiSES pour 1908. -*
Le projet de budget s'élève à 68,300,000 francs environ, supérieur de
1,300,000 francs à celui de 1907.
ITAUB,
AUGMENTATION DE LA SOLDE DES OPFICIERS INFÉRIEURS. — La SOlde
des officiers inférieurs a été remaniée et augmentée par une loi du
U juillet 1907. Le nouveau régime constitue une notable amélioration
Tis-à-vis du précédent, fixé en 1904 (1).
Les nouveaux traitements sont les suivants :
Sous-lieutenant et chef de musique fr. 2,000
Lieutenant 2,400
Lieutenant ayant 5 ans de grade 2,800
Lieutenant ayant 10 ans de grade 3,200
Capitaine 3,400
Capitaine ayant 5 ans de grade 3,800
Capitaine ayant 10 ans de grade 4,300
Les chefs de musique ont droit à une augmentation de solde de
300 francs tous les cinq ans.
L'augmentation de dépenses pour l'exercice 1907-1908 s'élève à
l»d00,000 francs.
(1) Voir 2« semestre 1904, p. 173.
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94 KOUTBLLES HIUTânEBS. î^ 96^
Modifications a la loi sur L*ATAifCiiiB!fT. — La loi sw Favaiiee-
ment du 2 juillet 1896 (i) a été modtftée par la Un du U jw»-
let 1907.
Les sous-lieutenants de toales armes sont promut lieateoantt au
bout de 3 ans (î) : exception nellemcnft, «t eomme par le passé, les
sous-lieutenants d'artillerie et du génie, ayant subi avec twxêf les
examens de l'École d'application, sont promus lieutenants à leur sortie
de rËcole; les sous-lieutenanU du oorps midical sont promus lieute-
iMuits ao bout de 2 ans.
Uniforme des officiers. — Les officiers montés sont autorisés à
faire usage de jambières à oourreies du modète déjà adopté peur les
maréebeai d'artillerie. La jambière pourra être portée ca tenue d'exer-
cice et en petite tenue, aTec des souliers laeés du modèle des alpins.
Le port des jambières à boucles, à boutons ou à lacets visibles est
interdit (3).
Stations radiotélégraphiotes. — Un crédit de 600,000 francs pour
l'exercice 190&-i907 est inscrit au budget de la marine ea Tue de l'éta-
blissement de sUtions de télégrapbie sans fil dans le Bénadir et l'Erj-
tkrée.
A partir de l'exercice 1907-1908, «se somme ansuelle de 110,000
francs sera prévue pour reiploitatioa de ces atatioB&(4).
Nouveaux effectifs du corps royal de troupes colonliles. —
Un décret du â septembre 1907 a modifié les effectifs du corps royal de
troupes coloniales, qui sont ramenés à un total légèrement inférieur à
celui qu'ils représentaient auparavant (5). A part cette réduction, la
seule modification importante introduite dans l'organisation du corps
con!4iâte dans la suppression de la compagnie entière et son remplace-
ment par une compagnie frontière.
(1) Voir 2« semestre 189«>, p. 89.
(2) Par mesure transitoire, Tancienneté des lieutenants qui seront
re^tés plus de 3 ans sous-lieutenants sera décomptée à partir de l'expi-
ration de leur troisième année de grade de sous-lieutenants,
(.^) Circulaire du 17 août 1907.
(4) Loi du 14 juillet 1907.
(5) Voir :2« semestre 190fj, p. 589.
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96 NOUVBLLBB MILITAIRES. M* 962.
Institut de bibnpaisancb VlCTOR-EHMA^UBL III pour les officiers
PENSIONNfiS DE TERRE ET DE MER fcT LEURS FAMILLES. — Un décret
royal du 14 juillet 1907 (i) acréé à Rome, sous le titre précité, un ins-
titut destiné à fournir des secours aux oFôciers pensionnés et à leurs
familles.'
Les secours peuvent être permanents ou périodiques.
Le capital de Tinstitut sera constitué à l'aide de 500,000 livres pro-
Tenant de Tancienne société mutuelle d*habillemettt des ofQciers ; à ce
fonds Tiendront s'ajouter les capitaux provenant de la liquidation défi-
nitive de cette société, de dons, de legs, etc.
Le siège de L'institut est établi auprès de la société des officiers pen-
sionnés de terre et de mer.
Les caisses précédemment instituées pour consentir des prêts aux
officiers pensionnés sont supprimées (2).
Le routeau Ministre de la guerre. — Le général Vigano, démis-
sionnaire, a été remplacé pnr M. SeTerino Casana, sénateur.
M. SeTerino Casana, le premier Ministre de la guerre ciTil qu'ait eu
l'Italie, est ingénieur. Né à Turin en 1842, il contribua, de 1864 à
1868, à l'établissement du réseau ferré de Lombardie et appartint
ensuite comme professeur à l'École d'application des ingénieurs à
Turin.
Député en 1881 , il siégea au centre droit et représenta successÎTe^
ment les collèges de Novare et de Pallanza jusqu'en 1898, époque à
laquelle il fut élu sénateur.
M. Casana aTait su acquérir à la Chambre d'abord, puis au Sénat,
une situation des plus en vue. Il était membre de la Commission
d'enquête sur l'administration de l'armée.
Le Ministre de la guerre a confié le portefeuille de sous-secrétaire
d'État au major général Segato, commandant la brigade de Galabre.
Le général Segato sort du corps d'état-major; il a été professeur et
commandant en second à l'École de guerre, professeur d*art militaire à
l'Académie navale et est connu dans l'armée pour ses publications
militaires. Né en 1856, il est un des plus jeunes officiers généraux
italiens.
(1) Cf. Giomale militare ufficiale, 1907, p. 561.
(2) Circulaire du 16 août 1907.
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^m^^^
V* 962. NOUVBLLBS MILITAIRES. 97
RUSSIE.
Aembmbrt ds la gendàeiibrib. — Un prîkaz du 23 mai/5 juin 4907
(n* 287) annonce l'adoption d'une carabine de 3 lignes (7™'°,62)
(modèle du lieutenant-colonel IourloT)et d'un poignard (kinjal) recourbé
pour les hommes de troupes du corps de la gendarmerie en remplace-
ment du fusil des Cosaques, du revolver et du sabre dont ils étaient
précédemment armé^.
Toutefois les Yakbmistres et les trompettes conserTeront le reyoWer;
le labre sera également conserré par les Yakbmistres, et par les gradés
des gendarmes des détachements de forteresse et des unités de la gen-
darmerie.
Écoles db «feldchibs» TfiTÉRiNAiRBS dans les corps db troupe.
^ On sait qu*il existe en Russie une catégorie spéciale d'hommes de
troupe appelés feldchers qui secondent les médecins, les pharmaciens et
les vétérinaires militaires (i) et les remplacent même dans les postes
peu importants.
Des écoles spéciales existent pour les feldchers médecins et pharma-
ciens (i) et, quant aux feldchers Tétérinaires, un prikax (n^ 109) du
3i mars/H avril 1869, avait prescrit d'organiser des cours à leur usage
(durant trois ans) dans les corps de cavalerie pourvus d'infirmeries vété-
rinaires.
Un prikaz (n« 486) du 12/25 septembre 1907 publie un nouveau
règlement concernant ces derniers et pouvant se résumer comme il
suit :
La préparation des feldchers vétérinaires se fera, dans toutes les cir-
conscriptions militaires, dans des écoles (cours) créées dans les infir-
meries vétérinaires des troupes de cavalerie (Cosaques compris) et d'ar-
tillerie.
Le commandant de la circonscription fixe les époques du commence-
ment et de la fin des cours annuels, sur la proposition du vétérinaire
inspecteur de la circonscription.
U flie également de la même manière le nombre d'élèves à fournir
(1) Voir Revue fniiitaire de l* Étranger, 2« semestre 1873, p. 22 et 48.
Eo principe, chaque unité : compagnie, escadron et batterie a un feld-
cher médecin et chaque unité montée a en outre un feldcher vétéri-
naire (non compris ceux qui comptent au petit état-major du corps de
troupe).
7
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99 NOtJYSLLBS MILITAIRBS. N* 962 «
par les corps de troupe intéressés, de sorte qu*il y en ait 20 au plus et
^ au moins pour chaque école créée.
Les élèves entrent à i*école à la fin de la première période d* instruc-
tion, c'est-à-dire quatre mois après leur incorporation, de maniàce à ne
pas arriver à l'école après la fin de mai.
Les élèves doivent savoir très bien lire et écrira, être aptes à l'em-
ploi, avoir une bonne conduite et le désir de s'instruire.
Ils sont choisis dans les corps par les vétérinaires intéressés avec
Tassentiment des chefs de corps.
Les cours durent un an et demi.
Ils sont faits par le vétérinaire du corps où l'école est installée (par
le moins ancien de ces vétérinaires sous la direction du chef de service,
s'il y a deux vétérinaires dans le corps).
Les élèves continuent h compter à leur corps d'origine ; ils sont réunis
en un peloton spécial et ne doivent pas être distraits du service vétéri-
naire pendant la durée des cours.
A. lai fin de» cours il» passent de» examens et reçoivent, le cas échéant,
un certificat de feldoher vétérinaire. Une partie de ceux qui en sont
pourvus est nommée aux emplois vacants dans la circonscription oomme
jeunes feldchêrs vétérinaires, le reste rentre à son coi^s et sert à com-
bler les vacanfle» ultérieuEes.
Cession de chevaux d'artillerie et de cavalerie a d'autres
CORPS DE TROUPE. — Un prikaz n® 242, de 1888, avait fixé les prix
auxquels les chevaux déclassés dans les armes à cheval seraient cédés
aux autres armes.
Un prikaz n^* 33; du 18/31 janvier, modifie ces prix de la manière
suivante : chevaux de la Garde 55 roubles, dievaux d'artillerie
39' roubles (25 roubles au Turkestan et dans les circonscriptions d'Omsk
et d'Irkoutsk).
En outre, pour les cessions à faire aux officiers des autres corp» de
troupe, un prikaz n9 362, du 6/19 juillet 1907, fbit connaître que les
chevaux de cavalerie déclassés seront cédés aux officiers d'infanterie,
d'artillerie, de la garde firontière, des établissements dlnstruction et
de la police montée aux prix suivants pendant la période des trois
années 1907, 1908, 1909.
Chevaux provenant de la Garde, de l'École d'officiers de cavalerie et .
de l'Ëcole de cavalerie Nicolas, 50 roubles.
Chevaux provenant de l'armée, 35 roubles.
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N» 96e. NOUTSLUEa HIUTAUUBS* 90
Socitrt iHYÊmiALE mo9SE d'sistotek militairb. — Non» empcu»-
toQs au Rousski Invalid (1) les renseignenwAts raiTtoti OMMiuant nmt
« Société ruite d'histoire militaire » qui a été ooottituée réoemnest à
Sawt-Ktersbonrg.
D*aprè8 tes statuts, apprvuTés par l'eaipertar le 27 aoAt/9 septembn
1907, le but de la société est d'étudier le passé historiqjue du peuple
rasse dans toute» ses nanifesUon». La société lorme des seetiens
locales : elle coatribue à la couftîtntioa des archives, à Térectioa et à
IVntretîen des monuments historique»; elle fait eiéeuter des fouilles et
organise des râites auv champs de bataille; elle crée des musées,
des bibfiotiièques, ete.; elle peut orji^aniiser des confidences, publier un
journal et des onvrages trartaut de Thistoire militaire.
Elle comprend ées nrembres honoraires et des membres eflfectt&»
C«ùx-ci versent une cotisation annuelle de 5 roubles (13 fr. 30).
Un conseil, composé du présideat, du viee-président et de 10 mem-
bres, est chargé des mesures d'eiécution. Il est contrôlé par une corn-
misBioo de cinq membres.
Les assemblées générales se tieauent au moins une fois par an.
Une première assemblée générale a eu lieu le 29 septembre/ 12 oo-
tftbre dans une des salies de l'état-major du ministère de la guerre.
Ehe a procédé à réiection du conseil. Ont été nommés :
Président, le général-lieutenant Dmitri-Antonoyitch Skalon ;
Vice-président, le général-lieutenant Mjchlaevski, général de jour à
Tétat-major du ministère de la guerre ;
Secrétaire, le lieutenant-colonel Strouk.ov, directeur du Musée his-
torique d'artillerie.
A la date du 20 octobre/2 novembre, TEmpereur a accepté le titre
de président hononûre de la sooiété, qui portera dé^rmais la dénomi-
aatioo de SoeiiU impériale russe dUhistoire militaire.
Réorganisation de l'état-majur général russe. — Au milieu
dr- l'année 1905 (2) Tétat-major général russe, organe du ministère de
U guerre, a été scindé en deux éléments (3) :
!• V état-major du ministère de la guerre (gla^nyi chtab) subordonné
(I) N» 206^ 211, 212, t\a, 2i0 et 241 de 1907.
(2j Voir 2* semestre L905, p. 197. On trouvera, en outre,, à la fin de
cet article, l'historique succinct des transformations du ministère de la
guerre depuis 1802.
(3) Afin de nous rapprocher le plus possible de la terminologie
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100 NOUVELLES MILITAIRES. N« 962.
au Ministère de la guerre, et formant une direction analogue aux
autres directions du ministère;
f^ Léiai-majùr général (generalnyi chtab) placé sous les ordres
d'un chef nouTeau, créé à cette époque, le chef de Cétat-major
général (i) indépendant du ministère de la guerre et relevant directe-
ment de TEmpereur.
Dans le courant de Tannée 1906, après quelques mots de fonctionne-
ment, la nouvelle organisation a été réglée d'une façon définitive par
deux prikaz, n** 252 et 611, qui ont déterminé les compositions du
personnel et les attributions respectives des deux éléments précités.
D'une manière générale, Tétat-major du ministère de la guerre est
chargé des travaux de chancellerie et de service courant, Tétat-major
général traite toutes les questions relatives à la préparation à la guerre
et au service d'état-major proprement dit.
La présente note a pour but d'exposer sommairement cette nouvelle
organisation.
Létat-major du ministère de la guerre, — L'état-major du ministère
est placé sous les ordres immédiats du chef de Tétat-major du minis-
tère, dont le cabinet comprend le personnel suivant : un officier supé-
rieur ou subalterne, officier d'ordonnance, cinq fonctionnaires classés
(dont deux non rétribués) pour missions spéciales, un secrétaire et son
adjoint.
L'état-major du ministère compte en outre deux généraux de brigade
dont l'emploi n'est pas défini.
L'état-major du ministère centralise toutes les questions relatives i
l'organisation et à la composition des troupes, au personnel et au
recrutement de l'armée, à l'instruction, au service, à la répartition, à
l'équipement, à l'armement, à T habillement et à l'administration des
troupes; il a la haute surveillance sur les prisons dépendant du minis-
tère de la guerre.
employée dans les do/^uments russes publiés en français, on a modifié
les appellations qui avaient été données à ces deux éléments, dans la
Revue, au moment de leur création en 1905. (Voir V semestre 1905,
p. 197 et 1«' semestre 1906, p. 192.)
(1) Le chef de l'état-major général a, en outre, sous ses ordres, en
dehors de la direction de l'état-major général dont il est question au
cours de cet article, l'Académie d'état-major Nicolas, les officiers d'état-
major, le personnel employé normalement dans l'état-major, les ofd-
ciers du corps des topographes militaires, les troupes de chemins de fer
ainsi que les troupes techniques de liaison. (Voir 2« semestre 1905,
p. 197.)
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»• 962. NOUVELLES MILITAIRES. 401
n 86 oompose de deux directions (oupravlenie) et de deux dirigions
(otdiel).
a) La direction du quartier-maître général ;
b) La diTÎsion de mobilisation ;
c) La division d'Asie ;
d) La direction du général de jour.
Font également partie de Tétat-major du ministère :
c) Le comité de mobilisation ;
/) Le comité de l'économat.
g) L'imprimerie militaire avec le magasin de librairie et de cartograf-
pbie des pnblications de l'état-major du ministère de la guerre, de la
direction do Tétat- major général et du comité de l'instruction des
troupes.
Soot de plus rattachés à l'état-major du ministère :
1* Le personnel de la rédaction de la revue militaire russe Vœnnyi
Sbomik et du journal Roustki Invaiid ;
2^ Le corps des courriers de campagne dont le but et l'organisation
sont déterminés par un règlement particulier (1).
La composition et les attributions des directions et divisions de Tétat-
mijor du ministère sont les suivantes :
a) La direction du quartier-moitre général comprend trois sections et
le service des mouvements de prisonniers par étapes.
1" SBCTiON. — Organisation des troupes. — Organisation des
troupes, étude des mesures à prendre pour augmenter la préparation
de l'armée i la guerre. Effectifs. Écoles de jounkers. Habillement, arme-
menty équipement.
i colonel d'état-major chef de section et 2 officiers supérieurs, dont
1 d'état-msjor, adjoints; 3 lieutenants- colonels chefs de bureau et
2 officiers subalternes adjoints.
2« SBCTioif. — Répartition et service de^ troupes. — Répartition des
troupe». Réunion des troupes pour les exercices' d'été et les manœuvres.
Concours de tir. Courses. Acquisitions de terrains pour les camps et
ebamps de tir. Sociétés de tir. Service des places. Détachements, dépu*
tations. Revues et parades.
1 colonel d'état-major chef de section et 3 officiers supérieurs, dont i
d'état- major, adjoints; 3 lieutenants-colonels chefs de bureau et 2 offi-
ciers subalternes, adjoints; 2 dessinateurs, 2 topographes classés déta-
chés de la direction de topographie militaire.
(1) Voir f semestre i903, p. 306.
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}
4 os NOUVBIiUBB MlUTAIBaS. N« 968.
3*'S«CTI0H. :^ Administration. — Solde et cfteernemeDl. Àdmhiis-
tratîon intérieure. Serrice de santé. Cercles d'officiers. Sociétés écono-
miques.
1 colonel chef de section et 2 officiers wipéneurs adjoints ; 5 lieute-
nants-colonels chefs de bureau; 4 officiers subalternes et 2 fonetionnaires
classés adjoints.
Service des mouvements de prisonniers par étapes. — Formation des
couTois de détenus. Règles pour le service des convois. Prélèvements
dans les troupes pour Tescorte de ces convois. Mouvements par étapes
des hommes de troupe et des recrues.
i général de brigade ou de division, en méine temps înspeetear
général des mouvements de détenus; 1 lieuitenant-colonel chef de
bureau.
b) La division de mobilisation comprend cinq bureaux et un secréta-
riat.
d*' bureau, — Service militaire, tirage au sort, engagés condition-
nels, engagés volontaires. Calcul et répartition du contingent annuel
des recrues. Rengagements. Passage des hommes de troupe dans la
réserve.
2* bureau, — Efiectif des officiers fonctionnaires classés:, hommes de
troupe et chevaux de l'armée active. Effectif et règ4es d*appel des
hommes de troupe de la réserve. Examen, au point de vue de la mobi-
lisation, des comptes rendus des commandants des troupes.
3« bureau. — Officiers de réserve ; répartition des olficiers de réserve
ainsi que des engagés conditionnels de i'* catégorie et des sous-offi-
ciers de réserve dans les emplois d'officier. Personnel de complément
des services de l'armée en cas de mobilisation.
4* bureau. -^ Préparation des instructions sur la mobilisation ; cod-
trôle de la préparation des troupes à la mobilisation. Fourniture de
miatériel aux services de l'armée. Comptabilité des réserves de guerre.
Réquisition des chevaux et voitures.
5« bureau, — Effectifs et cadres de la milice. Périodes d'instruction
4es hommes de la réserve et de la milice. Formation des oorps de
troupe de la milice.
La division de mobilisation comprend le personnel suivant :
1 général de division ou de brigade d'état-major, chef de la dÎTimm ;
-5 colonels, dont 3 d'état-major, chefs de bureau; 8 officiers supérieurs,
dont 4 d'état-major, adjoints ; 1 officier subalterne, secrétaire, et deux
adjoints; i commis d*ordre, i topographe classé détaché de la directioa
de topographie militaire.
c) La division tCAsie, qui comprend deux boréaux, a la direcftiom des
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M* 968. NOmrSLLBS HILIXAIRKS. 403
affaires d'«rdre administratif et militaire local dang les localités qui
dépeadent du ministère de la guerre et traite les questions politiques
qui s*y rattachent.
Son personnel est le suimnt :
i général âe brigade d'état^najor, «hef de dif ision ; I colonel d'état-
major et 1 fonctionnaire classé, chefs de bureau; 1 officier supérieur et
1 fonctionnaire classé, adjoints; 1 secrétaire; i topographe civil détaché
de la direction de topographie militaire. Les officiers et les fonction-
DBÎreg de cette division sont choisis parmi ceux qui ont servi en
Orient.
ij La direction du général de Jour est placée sous les ordres du géné-
ral de jour (général de diidsion) assisté d'un général de brigade comme
a4}oiAt; elle comprend six sections, les archives générales, la chanceU
lerie, les services de la comptabilité, de la trésorerie et des détails.
4* SBCnoif (1). — Personnel des afficiers et fonctionnaires classés. —
^emotiens, mutations. Passage dans la réserve.
1 colonel, ohef de section; i offioter supérieur, adjoint; 3 lientenamfts-
txflonek, cbefis de bureau ; 5 officiers subalternes et 2 foncttonnaires
classés, adjoints.
5* SECTION. — Affectation des officiers et fonctionnaires classés, —
Affectations. Établissement des « attestations ».
\ colonel, chef de section ; i officier supérieur, adjoint ; 2 lieutenants-
colonels, chefs de bureau ; 2 officiers subalternes, 1 fonctionnaire classé,
adjoints.
6« SBCTiOM. — Récompenses et seemars. — Décorations. Secours.
Bourses des enfants de miHtnres.
i chef de section et son adjoint, i lieutenant-colonel et i fonction-
naire classé chef de bureau, i officiers subalternes et 2 fonctionnaires
classés adjoints.
1* SICTION. — Justice militaire, — Droits civîk des militaires. Main-
tien ée la discipline et de Vordre intérieur dans )es troupes. Examen
des plaitftes. Renvoi du service sur arrêt des tribunaux de corps d'offi-
ciers et par mesure disciplinaire.
i eelenel chef de section et i officier supérieur adjoint, i lieutenaDt-
«dIoobI (hd de bnreav, 1 officier subalterne et 1 fonctionnaire classé
adjoint.
(1) Ce numérotage fait suite à celui des sections de la direction da
quartier-raaltre général de Tétat-major du ministère.
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104 NOUVELLES 1IILITAIRB8. N« 962.
8« SECTION. — Mise à la retraite des officiers et fonctionnaires classés.
Pensions et assistance aux hommes de troupe et à leur famille. —
Emplois civils. Comité Alexandre pour les blessés.
1 chef de section, 2 adjoints ; 3 lieutenants-colonels et 1 fonction-
naire classé chef de bureau; 4 officiers subalternes et 2 fonctionnaires
classés adjoints.
9* SECTION. — Registres du personnel, — Établissement des prikaz
et ukaz concernant le personnel. Vacances d*officiers dans les corps
d'infanterie et de cavalerie. Tenue des états de services.
i chef de section, i adjoint ; 2 chefs de bureau, 3 adjoints.
Archives générales : 1 chef des archives ayant sous ses ordres :
La section de Pétersbourg : 1 chef de section, 2 chefs de bureau.
La section de Moscou : 1 chef de section, 2 chefs de bureau,
2 adjoints.
La Chancellerie administre tout le personnel de Tétat-major du
ministère et des organes qui lui sont rattachés; établit le rapport
annuel sui* les travaux de Tétat-major du ministère ; assure rezpédition
des affaires soulevées dans les rapports du comité Alexandre pour les
blessés, tient la comptabilité de l'imprimerie militaire.
i colonel, directeur de la chancellerie, i officier supérieur adjoint ;
1 lieutenant-colonel, 1 fonctionnaire classé chef de bureau, 2 officiers
subalternes, i fonctionnaire classé adjoint.
Sont rattachés à la chancellerie :
i^ Le service de la correspondance, chargé de Tenvoi aux troupefrdes
lois, prikaz et autres publications : i directeur, 2 adjoints ;
2<* Le service de V enregistrement y qui reçoit, enregistre et expédie les
papiers, tient les registres, et en particulier ceux de la correspondance
secrète : i commis d'ordre, 3 adjoints.
Le Service de la comptabilité établît les demandes de crédit de Tétat-
major du ministère, tient les comptes de la trésorerie : i directeur,
1 comptable, 1 adjoint.
Le service de la trésorerie est chargé de la réception et de la remise
des fonds, décorations, objets de valeur, fournitures de chancellerie;
1 trésorier, 1 adjoint.
Le Service des détails (1) est chargé de recevoir les demandes de toute
nature et de fournir les renseignements, il convoque à Tétat-major du
(1) Les attributions de ce service viennent d'être étendues par circu-
laire du iS/28 février 1907, n» 85 de Tétat-major du ministère de la
guerre et son personnel augmenté de 5 officiers détachés des corps de
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N*963. NOUVELLES MILITAIRES. 105
ministère pour afiPaires de service les officiers qui se trouvent temporai-
rement à Saint-Pétersbourg :
i officier supérieur-directeur; i lieutenant-colonel et i officier subal-
terne adjoints.
Le général de jour a également sous ses ordres :
1* La librairie militaire avec le magasin de librairie et de carto-
graphie qui imprime tous les documents nécessaires au Département
de la guerre (son fonctionnement et son administration font Tobjet
d'on règlement particulier) ;
2« Le secrétariat particulier qui reçoit et examine les requêtes
adressés au Ministre de la guerre :
1 chef de bureau^ i adjoint;
3* Le penonnel hors rang, comprenant :
I officier supérieur, commandant le personnel hors rang ; 2 lieute*
nants-coloneU adjoints, 1 médecin, i prêtre, 1 diacre, 1 psalmiste,
i sergent-major et son adjoint, 1 fourrier, 2 feldchers, 224 scribes.
e) Le Comité de mobilisation est chargé de réunir toutes les données
relatives à la préparation à la guerre. Il est présidé par le chef d'état-
major du ministère et comprend i4 membres permanent :
3 de l'état-major du ministère : le quartier-maître général, le général
de jour et le chef de la division de mobilisation; 3 de la direction de
Tétat-major général : le 1*' ober-quartier-maltre, son adjoint et le chef
de la direction des communicalious militaire», l'adjoint du chef de la
chaDcellerie du ministère de la guerre, i adjoint de chacun des chefs
des directions générales de l'intendance, de rartillerie, du génie, de
santé militaire et des troupes cosaques, i représentant des Comités
généraux de fortification et de santé militaire.
D'autres personnes peuvent y siéger dans des cas spéciaux.
L'expédition des a£faires est assurée par la division de mobilisation
de l'état-major du ministère.
/) Le Comité de ^économat administre les bâtiments de l'état-major
du ministère et de la direction de l'état-major général, il est subor-
donné directement au chef de l'état-major du ministère.
II comprend 7 membres, le président et 4 membres désignés par le
chef de l'état-major du ministère, les 2 autres membres désignés par
le chef de l'état-major général.
Le personnel de l'économat proprement dit comprend l'adminis-
troupes (lieutenants ou capitaines en second), relevés tous les six mois,
1« 1" janvier et le 4" juillet.
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iÙ% NOUYBUiBB UIUTAIRBS. N* 962.
trateur des bâtiments et son adjoint, 1 architecte, 1 électricien,
3 scribes.
Le periwmel de la rédaction de la Bevtie militaire ruese « Vœnnyi
Sbomik )> et du journal Bousski Invalid, est sous les ordres immédiats
du chef de Tétat-major dn ministère, il comprend : 1 rédacteur général
•de brigade ou général de dÎTision et son adjoint, colonel on général de
brigade^ 3 secrétaires.
En résumé Tétat-maJor du ministère comprend le personnel saÎTant :
9 officiers généraux, 65 officiers supérieurs, 27 officiers subaltemes,
66 fonctionnaires classés.
L*fiTAT-HAJOR GÉNÉRAL.
La direction de V état-major général (1 ) «st placée sons la direetion
immédiate du chef de l'état-major général qni dispose du personnel
suivant :
1 officier é'^n-donnance, officier supérieur ou subalterne ; 3 officiers
d'état-major pour missions spéciales dont 1 général de brigade ou de
division et 2 officiers supérieurs.
Cette direction se compose de :
1^ La direction du quartier-maître général de Tétat-major général ;
2® La direction des communications militaires ;
3^ La direction de la topographie militaire.
i^ La direction du quartier-maître général de r-état-major général
traite toutes les questions relatives à la préparation à la guerre, à
rétude des différents tfhéfttres d'opérations et à Torganisation des
armées étrangères; elle est chargée de la préparation des grandes
manœuvres auxquelles participent la flotte ou des troupes de plusieurs
circonscriptions et de Vinstroction des officiers d'état-major (Académie
d'état-major Nicolas) (2).
Le quartier-maître gt^néral d*état-major général, qui en est le chef, esft
désigné par l'Empereur sur la présentation du chef de l'état-mjgor
général dont il est le subordonné direct. Il dirige les travaux scientifi-
ques des officiers d'état-major et les voyages de forteresse d'état-major^
si le chef de Tétat-major géuéral n'en prend pas lui-même la direction,
s'occupe de développer et de perfectionner les connaissances des offi-
ciers d'état-major.
(1) Voir 2« semestre 1906, p. 192,
<2) Voir 2« semestre 1890, p. 73 et 1" semestre 1907, p. 101 pour
les conditions d'admission à l'Académie d'état^major Nicolas.
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R* 9<S. NOUVELLES MIUTéURBS. 107
La direction du quartiei^inaltre général de Tétat-mi^or général com-
prend quatre senrieeg placés chacun sous les ordres d'un ober-^quartiep-
maltre.
Le Service du î"^ cher quartier-maitrê coordonne les IraTauK de la
direction de Tétat-major général concernant les opérations «t Tadminis-
tration a^iec les traTaux semblables des autres directions du ministère
de la guerre et des autres ministères, conformément aux ordres donnés
par l'Empereur pour la défense de Tempire.
Ce service est divisé en cinq bureaux :
jer bureau. — Questions générales se rapportant à la préparation à la
gwrre,
2" bureau. — Forteretees.
3* bureau. — Mçàtiisation et organisation.
4* bureau. — Répartition et instruction des troupes.
5« bureau. — Benseignements.
Après approbation du cbef de TétaUmajor général, les travaux de ce
service sont Innsmis pour étude complémentaire et exécution auc ser-
Tioes intéreseés de la diFectton du quartier- maître général de i'étai-
major général ou aux autres directions de la direction de TétatHnajor
général.
Personnel, — Le 1" ober-quartier-mattre, général de brigade ou
colonel d*état-major» i colonel d*état-major, 5 chefs de bureau et
6 adjoints, officiers supérieurs d'état-major.
Les services des JP« et 3^ obers-quartiers-maîtres sont chargés de Texa-
men approfondi et de Tétude de toutes les questions relatives aux opé-
rations sur les différents théâtres d^opérations, en même temps que de
la réunion des données statistiques sur les parties de l'Empire ou les
pays étrangers correspondant à ces théâtres d^opérations.
Ces deux services se divisent cbacun en six bureaux, quatre pour les
opérations, deux de statistique.
Les bureaux d'opérations établissent dans tous ses détails le plan de
concentration des armées sur le front ou le théâtre d'opérations indi-
qués, répartissent entre les circonscriptions correspondantes les travaux
concernant les opérations et Tadministration et en assurent le contrôle
et la coordination.
Les bureaux de statistique réunissent en vue des opérations les rensei-
gnements de statistique militaire dans la zone de TEmpire et dans les
pajs étrangers qui leur sont attribués, et dirigent à ce point de vue les
travaux des circonscriptions militaires dont ils sont chargés d'assurer
le contrôle et la coordination.
Service du 2* ober-quarticr-maitre, — Le 2« ober-quartier-maltre.
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108 NOUVELLES MIUTAIRE8. N* 962.
général de brigade ou colonel d*état-major, 6 chefs de bureau et
iO adjoints, officiers supérieurs d*état-major.
Service du 3* oher-quartier-mat-re. — Le 3* ober-quartier-maltre,
général de brigade ou colonel d'état-major, 6 chefo de bureau et
9 adjoints, officiers sopérieurs d*état-major.
Service du 4^ ober-quartier-maitre, — Ce service comprend trois sec-
tions : section historique militaire, section du service d*état-major,
section du personnel et de l'administrât ion de la direction de Tétat-
major général.
Section historique militaire. — Organisation des travaux d'histoire
militaire exécutés par des commissions particulières. Réunion et publi-
cation des documents d'histoire militaire. Historiques des corps de
troupe. Administration des crédits alloués pour Tédition des travaux
d'histoire militaire et l'acquisition de livres pour la bibliothèque de
l'état-major général :
1 colonel d'état-major, chef de section, ^ chefs de bureau, 2 adjoints.
Section du service d'état-major. — Étude de toutes les questions se
rapportant au service d'état-major; travaux scientifiques des officiers
d'état-major et perfectionnement de leur instruction. Académie d'état-
major Nicolas. Mutations des officiers d'état-major :
1 colonel d'état-major, chef de section ; 2 lieutenants-colonels, chefs
de bureau ; 2 officiers subalternes, adjoints.
Section du personnel et de l'administration de la direction de V état-
major général. — Correspondance concernant le personnel de la direc-
tion de l'état-major général et celui qui s'y trouve détaché. Compte
rendu annuel des travaux de la direction de l'état-major général :
i colonel, chef de section, 2 chefs de bureau, 3 adjoints, 3 topo-
graphes militaires, 1 trésorier, i rédacteur, i commis d'ordre et son
adjoint, 1 médecin.
L'état-major général comprend en résumé le personnel suivant :
7 officiers généraux, 51 officiers supérieurs, 2 officiers subalternes,
48 fonctionnaires classas.
Le personnel troupe se compose de :
1 sergent-major, 1 fourrier, 1 feldcher, 70 scribes.
2^ et 3® La composition et le fonctionnement de la direction des com-
munications militaires et de la direction de la topographie militaire n'ont
subi aucune modification (1).
(I) Voir 2« semestre 1903, p. 302.
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N* 962. NOUYBLLBS MILITAIRES. 109
GaOUPBMBNT BN BRIGADE DBS UNITÉS D'WFANTBMB DB FOETERB^SB DB
YabsotibbtdbNovogboegibtsk. — Un prikaz no 141, du 9 mars 1907,
a prescrit le groupement des régiments d* infanterie de forteresse de
Varsovie et de NoTOgeorgievsk en brigades d'infanterie de forteresse et
la constitution d^états-majors pour ces brigades.
Les généraux commandant ces brigades sont les subordonnés directs
des commandants des deux forteresses précitées qui ontTis-à-Tis d*eux
les droits de commandant de corps d'armée.
Leur état-major comprend 1 colonel ou lieutenant-colonel d*état-
major, 1 officier d'ordonnance pris parmi les officiers subalternes des
régiments de la brigade, S secrétaires.
Les nouTeaux états-majors ont commencé à fonctionner le 49 mai à
Varsovie et le !«' avril à Novogeorgievsk.
Adoption d'un drap ALifiaÉ pour lb mantbau. — Un prikax
n^ 419, du 4/17 août 1907, prescrit l'adoption d'un modèle nouveau de
drap allégé pour le manteau de troupe.
Le drap ancien avait donné lieu à des plaintes en raison de sa gros-
ûèreté et de son poids et une commission chargée d'étudier la question
a reconnu, après avoir consulté les fabricants, qu'il était possible d'ob-
tenir un drap de bonne qualité au moyen des matières d'origine russe
existant en quantité suffisante sur le marché.
Par suite, la laine de mouton sera remplacée dans cet effet par un
mélange convenable de laine fine, de poils fins provenant de moutons
de la race Ordyn et de poils fins de chameaux exempts de crins.
Ce drap est de même teinte grise que l'ancien. La chaîne a 1,000 fils
(aa lieu de 900) pour un lé de 30 Terchoks (1™,33). Le nouveau man-
teau pèse 2*«,960.
Cbéation d'un noutbau bataillon de discipline. — Un prikax du
3/16 juin i907 (n« 296) prescrit la création d'un nouveau bataillon de
discipline à 6 compagnies au Ti liage de Medvied du gouvernement de
Novgorod.
Le cadre permanent comprendra 14 officiers, 5 médecins ou fonction-
naires, 96 hommes de troupe et 4 chevaux de corvée. Le bataillon
pourra recevoir 1,200 disciplinaires.
Les autres troupes de discipline existant actuellement en Russie sont
les suivantes : 1 bataillon (4 compagnies) à Bobrouisk, 1 bataillon
(1) Voir 1« semestre 1906, p. 210.
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4iO NOT7TBLLB0 MILITAIRBB. N* 962.
(d compagnies) k Kheraoo, 1 batainon (4 compagnies) à.Ekalcriiiograd,
i détachement à Orenbourg et 1 compagnie dan» ohaoune des ▼illes
d'Omsk, Irkoutsk et Taohkent.
Cours db skis. — La feuille militaire fédérale publie une décision
du département militaire diaprés laquelle la Goofédération subvention-
nera désormais les cours de skis organisés par des officiers ou des sous-
officiers, sous les conditions suivantes :
Les cours auront une durée maiima de huit à dix jours; ils pourront
être suivis par 12 ou 15 participants au plus.
Un officier compétent dirigera le cours suivant un programme d'ins-
truction qui sera au préalable soumis à Tapprobation du Département
militaire fédéral. Ce programme comprendra notamment : un enseigne-
ment théorique sur ïe service d'exploration et de sûreté, des exercices
pratiques sur le terrain, des théories pratiques sur remploi, l'entretien
et la réparation des ski^.
BAGLBBKKT pour lis TR0UPB9 BT LUS CONVOIS DB HDffTAGNB. — Pour
répondre aux desiderata de l'article 48 de la nouvelle loi militaire, qui
demande qu'il soit tenu compte des nécessités de la guerre en mon-
tagne, le Département militaire a fait paraître, à la date du 18 août 1907,
une instruction provisoire pour l'emploi de l'équipement de montagne
et pour l'organisation et le service des convois de montagne. Ct*tte
instruction donne la description de l'équipement de montagne et des
renseignements sur l'emploi des objets spéciaux qui le composent (skis,
raquettes, planches à neige, alpenstocks, etc.).
IL indique ensuite les procédés à employer et les précautions à
prendre pour La marche en pays de montagne (sur la neige, sur la
glace, pendant la nuit ou pendant le brouillard, ea cas d^ava-
lanche, etc.).
Enfin, L'instruction prévoit l'organisation des convois (convois de
porteurs^ convois d'animaux de bât) et l'emploi à en faire suivant les
circonstances.
CouBs SPÉCIAUX POUR OFFiUERS INSTRUCTEURS. — Les offlcieis ins-
tructeurs de L'arma de l'infanterie devront suivre à Berne^ pendant
l'hiver 1907-1908, deux cours spéciaux, d'une durée de six jours
chacun.
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r
M» 96Î. NOUVELLES MILITAIRES. iU
LVnseîg-nement donné dan» le premier des cours portera plus spécia-
lement : i<* sur l'étude et la fabrication des armes à feu (fusil et pis-
tolet) actuellement en «erfirse tant en Suisse qu'à l'étranger; 2<> sur
les mitrailleuses ; 3® sur les poudres et explosifs. Les cours auront lieu
à la fabrique d'armes de Berne et dureront de sept à huit heures par
jour.
Dans le second cours, on enseignera aux instructeurs la nouvelle
gymnastique militaire. Cette gymnastique se distingue par son extrême
limpUcité ; elle ne comporte que quatre leçons, et comporte une série
dVxercices analogues à ceux du jiu-jitsu.
TURQUIB.
ReuTB CiiEROSfiABLB Ds BAfiDAD A Auip. ~ Le 1 «' Septembre dernier,
jour anaÎTersaire de TaTènemf^nt au trône du Sultan, a été inaugurée
b nouvelle route carrossable conduisant de Bagdad à Alep.
Ce n'est pas, à proprement parler, une voie de communication nou-
Tel)i> qui a éVé créée entre ces deux points importants de l'Empire turc.
On ^*est borné à réparer l'ancienne piste existante et à en rectifier le
profit, poup rofulre le parcours plus oommode.
Lf's travaux entrepris ont eu pour ré^uiltat de raccourcir considéra-
bleui<*iit la durée du trajet, qui, au lieu de vingt-deux jours, n'en
demande plus aotuellement que dix. Afirès Teioécutioa de certains
autrn» travaux de nivellement sur la nouvelle route,, le voyage pouiTa
mêuia s'effectuer en sept jours.
Il »era possible alors d'aller de ConstanlinopLe k Bagdad en une quin-
zaine de jours.
> iGNBTÉLÉGEAPHiQUB CoNSTAifTiNOPLB— BuDAPKST. — Le 16 août der-
nier a eu lieu, au bureau de Pérn, rinauguratioii de la nouvelle ligne
téit'Kraphique directe entre Gon^tantiuople et Bu'lapest.
U longueur de cette ligne, qui traverse la Bulgarie et la Serbie, est
d'environ iJSOO kilomètres.
Sun importance provient, non seulement de ce qu'elle assure la cor-
res|iondanee directe entre les dfux capitales, mais aussi de ce qu'elle
constiiu6y avec la ligne direotR Lotidres — Budapest, d'une part, et celle
Coniiantinople^FaOf d'autre part, un nouveau moyen de communica-
Uou directe entre l'Angleterre et les Indes.
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Ui
BIBLIOGRAPHIE.
BIBUOGRAPHIE.
KoEZBN-KuEHif. — Waff£NLBHRB. Yolame XIII-6. Ver
geschûtze und derea Paoxerungen (Bouches à feu de plao
cuirassements). — Vienne, Seidel und Sohn, 1908. 1 vol. 5 (
ÀTec le présent volume, dont Tauteur est l'ingénieur
Korzen, professeur à TEcole de guerre, se continue la ren
série de Korzeu et Kûhn, consacrée aux armes à feu de toud
Il traite uniquement de l'armement des bouches à feu de
l'armement des forteresses de terre. Après un premier cfa
considérations générales, Tient une étude d'ensemble sur l'org
des canons de place et des organes destinés à les protéger. Un <
et dernier chapitre, qui n'est pas le moins intéressant, traite dd
ment de place en Autriche-Hoogrie et des bouches à feu qui ;
service. Une suite nombreuse de planches accompagne le tq
facilite la lecture.
Dix Zukunpt Œstbrreich-Ungarns und die Haltung dbrI
MAGHTE. — Leipzig et Vienne, Franz Deuticke, 1908 ; i kr. 60
Œuvre d'un écrivain anglais qui a pris le pseudonyme de
Viator, traduit en allemand par Eisa Brockhausen, ce liyre do
aperçu fort intéressant des relations de TAutriche-Hongrie avec <
des puissances voisines^ et de celles, à l'intérieur de la moi
entre l'Autriche et la Hongrie.
ERRATA.
No 960. novembre i907, page 455, ligne 19, au lieu de : 3,600 1
lire : 5,600 mètres. 1\
No 961, décembre 1907, page 539, note(1), ligne i, au lieu de:
lire : 1864. V/
Même page, même nofe, ligne 2, au lieu de: 1865, lire: 1866. p-
Le Gérant : R. Chipblot.
Paris. — Imprimerie R. Chapilot et 0«, t, rne Christine.
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\N?\\
- -. /
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1
i
REVUE MILITAIRE
i>Ba
ARMÉES ÉTRANGÈRES
]«• OII3 Février 1908
SOMMAIRB
La guerre russo-japonaise (à suivre). — Les forces mili-
taires anglaises en 1901-1908 (^r^). — Les Musuimans
et le sei*vice obligatoire en Bosnie-Herzégovine. —
Nouvel/es militaires. — Bibliographie.
LA
GUERRE RUSSO-JAPONAISE
CHAPITRE VI.
BataiUe da Tala (Suite).
§ 6. — Combat du /«' mai.
La nuit a été claire et froide; la lune a favorisé la
reconnaissance des gués et des tranchées ennemies ; au
matin, les vallées disparaissent dans une mer de brouil-
lard d'où émergent seuls les pitons les plus élevés.
A 5 h. 20, l'artillerie de la 2^ division et les obusiers
ouvrent le feu sur Kiuliencheng et ses abords, puis
s'interrompent, devant l'impossibilité d'observer les
8
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414 LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. N» 963.
coups ; rennemi ne donne pas signe de vie, aa grand
désappointement du commandement.
Les premiers groupes de patrouilleurs japonais' se
détachent et progressent vers TAi-ho; vers 6 h. 45 ceux
de la Garde reçoivent des coups de fuâl de Potetinza ;
une batterie ennemie se démasque vers le Télégraphe ;
les batteries des lies, aux aguets, sautent dessus <( comme
le chat sur la souris (1) » et la réduisent au silence en
cinq minutes (c'est la batterie 2®/6®, que les Russes reti-
rent derrière le Hantuhotse); elle ne donnera plus signe
de vie.
A 7 heures, une autre batterie (376*) se révèle au Snd
de Makou, tirant sur l'artillerie de la Garde qui la crible
immédiatement et la fait taire.
L'impuissance de Fartillerie ennemie étant dAment
constatée, Kurokî donne Tordre de Taftaque générale
pour 8 heures (2).
A la suite du déploiement de la nuit, les divisions
sont en bataille (3).
Première phase. — Passa^re de TAi-ho.
i2* divùion.
6 bataillons en i'^ ligne ;
3 bataillons en 2« ligoe;
2 bataillons en 3* ligne (réserve et dhision) ;
1 bataillon (I1I«/14«) détaché à droite.
Garde,
7 bataillons en V^ Kgne;
2 bataillons en 2« ligne ;
1 baftafllon en 3" ligne (réserve de divisron) ;
2 betailioas à le réflenre d'année.
(i) Général sir Jan Hamilton (A Staff officer's Scrap Book).
(2f) Kuroki est h Genkado, Kachtalinski au Téfégraphe où Zassoulitch
▼lent le rejeindre.
(3) Creqnie h« i2.
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N» 963. Ul ChUntRE RCSSO^APOKAISE. 4f6
2« division.
8 bataillons eo j^« ligne (y compris le U*/2Ù^) ;
i bataillon en 2« ligne (IIl«/t6<');
I bataillon en 3f ligne (réserye de division : III*/!^®) ;
S batatUoss i la réserre d* armée.
Dans les bataillons de 1"> ligne les compagnies sont
entièrement déployées en tiraîUeurrs, les hommes à i ou
2 pas d'intervalles; les batadDons de 2^ ligne marche-
ront, co»pagnîes déployées sar deux rangs, ou en
colonne par le flanc des pelotons ; tes échelons les pins
él(»gBé9 (résenres de divisions), en colonnes donbles
par le flâne des pelotons. La marche d'approche n'a pas
à redoiiler le fea d'artillerie, car les canons japonais
continuent à battre les épanleinrents de batteries, et les
tranchées de l'ennemi.
Toate \a i^ ligne vient border l'Ai-ho entre 8 heures
et 8 h. 30 ; contrairement aux précisions ^ la droite est un
peu en retard.
Les Rosées ouvrirent le feu lorsque l'ennemi se trouva
i la difitattce de l,5M à 1,000 mètres ; feu par salves, qui
dégénéra en feu i volonté lorsque les Japonais arrivè-
rent sur l'Ai-ho, et que des échelons couchés commen-
cèrent le feu à volonté pour protéger le passage de la
rivière par des éebelons d'attaque. Le franchissement
du cours d'eau, difficile, se fit forcément «c i volonté » ;
les hommes, amenési à se grouper sur les points de pas-
sage les plus favorables^ formèrent des objectifs denses
très vulnérables ; progressivement uoe chaîne épaisse se
forma sous la berge ennemie, et ouvrit le feu pendant
que les derniers échelons traversaient à leur tour.
2* division, — La 2« division vise le front Kiulien-
cheng, Yokou. Progressant en terrain découvert et
battu par le feu, elle est amenée à précipiter le mourve-
ment pour diminuer ses pertes, et prend l'avance sur le
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U6 LA GUBRRE RUSSO-JAPONAISE. N* 963,
reste de Tarmée ; quand elle arrive sur rAi-ho et ouvre le
feu, tout son monde est en chaîne, sauf le bataillon 111^/29*;
à 8 h. 15 elle prend pied sur la rive droite, et part à l'at*
taque des tranchées du Télégraphe (Suribashi-yama).
De face, elle reçoit un feu violent des compagnies
2«, 3«, 4«, 9*/12«, que Kachtalinski prolonge à 8 heures
par les compagnies 5*, 10*, IP/IS® de sa réserve; de
Yokou, elle est fusillée par les compagnies 6^ et 12® du|
12®; de la gauche, elle est prise en écharpe par le g'roupe
d'infanterie Yablotschin (compagnie 8724®, 2 sections de
la 6VH®, i section de la 5Vl 1®).
Le 2® régiment d'artillerie crible de front les tranchées
du Télégraphe, enfile celles du versant Nord, et bat
celles des unités de Yablotschin, qui disparaissent dans
un nuage de poussière et de fumée.
La 2® division progresse donc vers les hauteurs sans
trop de peine; sa gauche (bataillons IIP/16* etII«/30*)
tiraille contre la garnison de Kiuliencheng.
Garde. — L'offensive de la Garde vise le front Makou-
Potetinza ; le mouvement commence à 7 h. 30 pour la
gauche, à 8 heures pour la droite. L'artillerie bat les
tranchées, où personne ne se montre; à 8 heures, obser-
vant un renforcement de la ligne ennemie sur la pente
Nord du Télégraphe (1), elle consacre son 2® groupe à
ce nouvel objectif.
A 8 h. 15, la batterie russe de Makou (3*/6*) ouvre le
feu, battant la l'® ligne de la brigade de gauche (2®); le
!«' groupe d'artillerie de la Garde la fait taire en quel-
ques instants.
Les troupes commencent à passer l'Ai- ho.
(i) Dans la nomenclature japonaise, la hauteur du Télégraphe est
baptisée Suribashiyama, « colline de la Terrine (renyersée) », à cause
de son pro61.
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^* 963. LA GUERRE RUSSO -JAPONAISE. 117
12^ division. — L'artillerie tire quelques coups de
canon sur la croupe au Sud de Potetiuza et la crdupe au
Nord (cote 77); vers 8 heures, la division s'ébranle,
brigade Kigoshi à gauche, brigade Sasaki à droite (1) ;
le détachement de garde-flanc, au Nord (bataillon IIP/14*
et 12'* régiment de cavalerie) reçoit des shrapnels de
Chingkou, se défile avec peine dans la montagne, et ne
reparaîtra que dans Taprès-midi à Tuanshantse.
La 12* division commence à passer l'Ai-ho vers
8 h. 30, sans grande opposition de Tennemi; elle reçoit
quelques coups de fusil de patrouilleurs, quelques
shrapnels de Chingkou; la rivière est plus large
(400 mètres) et plus profonde que cfevant les autres divi-
sions (2); les troupes viennent de passer trois nuits
blanches, et la marche de la veille les a épuisées ; bref,
le mouvement traîne en longueur.
Deuxième phase. — Attaque des hauteurs
de la rive droite.
Suffisamment édifié par le début de Faction, le général
Zassoulitch se décide à faire replier le détachement de
TEst; il va lui-même se porter à Tensy (Tientsu) où se
trouve son télégraphe, pour expédier ses ordres; il laisse
les instructions suivantes à Kachtalinski : pour gagner
le temps nécessaire h la retraite du détachement d'An-
tuBg,les troupes engagées seront ramenées sur une posi-
tion reconnue à l'Ouest du ruisseau de Hantuhotse, où
elles opposeront une nouvelle résistance ; la position sera
de suite jalonnée par la batterie 2^/6® et la compagnie de
mitrailleuses, renforcées de deux bataillons du 1 1® et de la
(1) Par erreur, le bataillon I«/24* de la brigade de gauche, s'est
iflterealé la nuit entre les bataillons II« et I1IV47«, de la brigade de
droite.
(2) Un relèTement du lit de l'Ai-ho forme gué devant Poletinza.
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14S LA ^V9iBAK BW0O*JAJE>OlfAI8B. N* 963.
batterie 3®/3® qu'un officier ^aurt chercher à Tientsu
(à plus de 8 kilooiétres eu arrière). Pour permettre aux
réserves d'arriver^ Lea troupes au^agées marquepoot,
dans leur recul, un premier temps d'arrêt sur les crèies.
Zassoulilch quitte KAchtalinski à 9 heiixes*
L'ennemi ne va malAeureusement pas laisser le temps
au commandement de mettre tous les chefs de secteur au
fait de ses combinaisons nouvelles^ et il semble que for-
dre de retraite n'ait touché que le colonel Tsiiulshi.
Action de la 2^ division japonaise, — Les troupes sont
arrivées 4 une distance variant de 200 i 400 mètres de
Tennemi ; dans la retraite du groupe Tsibuiski, ce qai
arriva était à prévoir : les troupes des tranchées accro-
chées sous le feu à petite distance se décident avec peiz^
à sortir de leurs abris, souffrent cruellement en gravis^
sant les pentes sous les balles, et sont complètement dé-
sorganisées (la compagnie 6*/2« préféra même faire volte-
face et contre-attaquerà200 mètres au supplice de faire
une pareille retraite ; [elle y resta d'ailleurs presque tout
entière ; des eorps à corps de détail eurent lieu pour le
même motif sur le Télégraphe et dans Kîuliencheng) ; les
troupes qui ont renforcé la gauche (4«, 5*, 10*, 11*/12«),
restées plus près des crêtes, trouvent vite un abri, filent
rapidement, et permettent à des éléments ennemis
(3« régiment de la Garde) de se glisser dans la faille qui
sépare Yokou de Makou, coupant ainsi Tsibulski de
Grromov.
Tout cela s^est passé en quelques instants ; à 9 h. IS,
la 2® diviaon japonaise occupait les crêtes du Télégraphe.
Les imprudents qui poussent plus loin sont vigoureuse-
ment salués par une batterie ennemie (276®) ; la première
ligne s'arrête et se retranche (1) ; en attendant l'arrivée
(1) Croquie n» 13,
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N« 963. LA. OUERRE RUSSO-JAPONAISE. 119
ducanoiL, le commandement s^efforce de rétablir de Tor-
dre dans les unités : toutes les troupes j»ont en li^ne et
confondaes.
Action de la Garde. — C'est la droite qui progresse le
plus vite, la brigade Asada enlevant les croupes au Nord
et au Sud de Potetioza, insuffisamment occupées; de son
côté, la brigade Watanabé attaquait la croupe de Makou,
accxx>chant les compagnies 10^22^ et 1 1^/22% soutien de la
batterie 3^/6®, et s'infiltrant dans les fonds entre Makou et
Yokou (yoir plus haut).
L'engagement de détail du 22® régiment russe, simple
épisode en apparence, est d'un intérêt considérable pour
Tinstruction militaire : il montre par la succession logi-
que des événements comment un sous-ordre animé des
meilleures intentions peut amener une catastrophe pour
ses frères d*armes, ^uand le commandement, après lui
avoir donné une mission inexécutable, l'abandonne à sa
propre inspiration, sans orienter son initiative.
Voici comment se déroula cette action :
Le colonel Gromov (du 22®) avait commencé par se ren-
dre à 7 heures à la batterie Pokotilo (3V6®), dont le chef
lai exposa son impuissance devant l'artillerie adverse :
« Je lui répondis en lui renouvelant Tordre du général
» Kachtalinski, et en lui signalant la nécessité de se bor-
« ner à tirer sur l'infanterie, particulièrement sur les
(c masses (1). »
Gromov se porte ensuite auprès du lieutenant-colonel
Gomitzki (compagnies 7®|H® et i2®/22«), et voit toute
l'attaque de la Garde : « Il était clair que l'ennemi diri-
« geait son principal effort sur mon flanc gauche... et
« sur les derrières de la position. »
(1) Rapport Grocnov. — Cité dans les Conférences d« rAcadémie
Nicolas.
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120 LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. N* 963.
II se décide à replier sa gauche sur le chemin de crête
Makou, cote 353, et court à sa réserve (1), à Makou (com-
pagnies 6*, 7®, 8«, 9'/22«), pour lui faire occuper cette
position de repli, qu'il indique (( de la main ».
A ce moment (vers 8 h. 45), arrive Pokotilo : « Il est
« nécessaire de commencer la retraite, si on ne veut pas
« perdre la batterie... Tennemi déborde le flanc droit
« (Garde japonaise). »
Les compagnies 5«/22«, 12^22% 7«/H« et ilV22« ont
commencé à céder à la pression ennemie.
Gromov, sans ordres (9 heures) de Kachtalinski,
décide la retraite sur Ghingkou et le chemin de Liu
Kiakou, conformément aux instructions des jours passés
(reconnaissance des trois routes de retraite) :
Ordre à la réserve d'aller occuper la crête au Sud du
(t secteur de Ghingkou » (au Sud de la cote 353).
Même ordre aux compagnies 5722®, 12«/22«, 7®/H«.
Ordre (verbal) à Pokotilo (2) : retraite vers 353 ; les
compagnies 7722® (de la réserve) et 10/22 lui sont atta-
chées, pour retirer et couvrir les pièces ; les voitures à
cartouches, médicales et cuisines, le suivront.
La retraite précipitée commence alors :
Pokotilo part à la poursuite de sa batterie, qui vient
d'atteler d'elle-même et de partir pour Kiuliencheng,
suivie de la compagnie 10® 122®.
Gromov court rallier et mettre en direction ses compa-
gnies de gauche en pleine retraite (7®/ll® et Hc/22®),
puis les quitte pour aller en faire autant de celles de Tex-
trême gauche (12®/22® et 5®/22®), qu'il ramène à sa
(i) Il n'y a que 3 éclaireurs montés pour le service des liaisons.
(2) « Dès la Teille, je lui avais dit qu'en cas de nécessité, nous nous
retirerions sur Tchiogou, où se trouvaient en position des fractions de
sa batterie et de mon régiment, et où j*avais renvoyé la nuit mon train
régimentaire. » (Rapport Gromov.)
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M* 963. LA GUERRE RUSSO- JAPONAISE. 124
réserve (6% 8% 9V22«) sur la crête au Sud de 353 (après
qu'il les eut quittées, les Tjil^ et H722«) prirent tran-
quillement la direction du Sud-Ouest, vers la route prin-
cipale, et la HV22* se montrera dans la journée vers
Hamatang).
Gromov réussit donc à rallier son monde avec mille
peines, au cours d'une mtirche en terrain difficile, ralen-
tie par le transport des blessés . En arrivant sur la crête
au Sud de 353, il aperçoit tout le mouvement débor-
dant de la 12® division, qu'il ne soupçonnait pas. Il était
trop tard pour atteindre Gbingkou, dont la garnison se
trouvait déjà aux prises. Gromov fait prendre la direc-
tion de Laofangkou, pour occuper le col de la route et y
recueillir son détachement de Gbingkou.
La Garde japonaise ne le poursuit pas ; elle s'arrête
aux premières hauteurs conquises ; Tétat-major est à la
croupe 77.
Destruction de la batterie Pokotilo. — Le Ueutenant-
colonel Pokotilo, ayant remis la main sur ses pièces,
leur avait fait faire contre-marche, direction au Nord,
au trot. Après avoir dépassé Makou, il reçoit des coups
de fusil de la crête au Sud de Potetinza : demi-tour, pour
s'échapper par le Sud ; on casise des timons. Dans le col
au Sud de Makou, une vive fusillade arrive de l'Est, et
38 chevaux sur 90 sont abattus; l'ennemi n'est qu'à
300 mètres ; le matériel est perdu, le chef de batterie
fait avarier les six pièces, et on donne Tordre au person-
nel de s'échapper vers l'Ouest avec les attelages valides.
Le soutien d'infanterie (7® et 10^22^) a pris, suivant
Tordre, la direction de Gbingkou.
Action de la 13^ division. — La 12^ division a franchi
l'Ai-ho tant bien que mal; sa droite a reçu quelques
shrapnels de Gbingkou. et s'est infléchie dans cette
direction (47^, suivi des deux bataillons du 14^); le mou-
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1
ifi LA. OOKRBJE RUflUM>-JAPOHAIS£. N* 963.
yement 6e communique à la brigade de gauche dont la
tête (24^), marche à gauche et à hauteur du 47% direc-
tion : ]* eréte au Sud de 365 ; les cinq batteries remontent
la rive droite de TAi-ho ; le 46® suit en arrière et loin
du 24«.
Vers 10 heures, le iV s'engage devant Ghingkoo, tan-
dis que le 2V menace de déborder le village par le Sud ;
après un combat rapide et très chaud, le 47* occupe la
localité à il heures, la traverse, et suit la garnison en
retraite vers le Sud.
Entre temps, l'oi^e était arrivé de l'armée de diriger
la 42® division sur Talungfang (Dairobo des cartes japo-
naises), pour couper la principale route de retraite de
l'ennemi. De fait, le mouvement se trouvait déjà amorcé,
et il n'y avait qu'A laisser aller les troupes.
C'est alors (11 h. 30) que Gromov arrivait au col de
Laofangkou avec ses cinq compagnies, bientôt rejoint
par les deux dernières (7® et 10®), à temps pour recueil-
lir son I^ bataillon, ralliant donc tout son 22* (moins la
11« compagnie).
Il organise la retraite, faisant filer ses blessés, ses voi-
tures, la section d'artillerie et repliant son infanterie par
échelons successifs, en bon ordre. Pensant toujours res-
ter dans l'esprit de ses instructions (1), il embranche sa
colonne sur le chemin de Liukiakou (Liouchigoou des
Busses) ; la route est déjà coupée par l'ennemi (un déta-
chement du 47«).
0) « En me gnidant sur les indications données par le com-
mandant de la 6" diyision, qu*«n cas de retraite, on se reUrerait sur
Liouchigoou J'avais reçu un papier daté de 11 h. 30, du lieute-
nant colonel Lind du 10'^ régiment {Linda, chef d'état-major de
Kachtalinski) me disant : <c Si tous tous repliez, faites-le direc-
« tement sur Tchingoou, Signé : Lind. » — Le même cÀTalier m*ap-
portait de la part du chef d*état-major du général Kachtalinski Taris
da commencement de la retraite. » (Rapport de Gromov.)
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M 963. LÀ «CBaUtS aU8SO-JAJPONAISE. 123
La marche est reprise vers le Sud ; à midi et demi,
Gromov rend compte à Kachtalinski qu'il se replie sur
Teosy (Tientsu) ; compte rendu parvenu à 4 heures.
Vers i heure, Gromov voit arriver le groupe des
éclaireurs montés du 12% envoyé en reconnaissance par
Kachtalinski ; il apprend par son chef la fin de renga-
gement du matin et l'évacuation de la position de Kiu-
Uencheng.
Peu après, c'est le capitaine Jarov, de rétat-inajor de
Zassoulitch, qui se présente, porteur de Tordre de retraite
sur le gîte d'étapes n^ 7 (Tangchangcheng).
La colonne est alors à Talungfang ; son chef lui fait
prendre le chemin de Laochutun (Louchoudoun), et
retombe dans l'après-midi sur la grande route d'étapes,
où il s'intercale, derrière le 12^, dans les colonnes en
retraite.
La roule du Sud était ouverte à la 12^ division japo-
naise, qui jusque-là avait suivi assez mollement le 22« ;
une catastrophe allait en résulter pour le détachement
de TEst (!).
En effet, la brigade Kigoshî, qui avait pris de l'avance
sur sa voisine après le passage de la crête 365-353,
s'engageait vers Talungfang à 1 h. 30 contre un groupe
d'infanterie montée (éclaireurs du 12^), détachait le
bataillon 1*^/46® aux trousses de Gromov, et poussait vers
le Sud son groupe de tète, assez disloqué par suite des
difficultés du terrain^ Ce groupe, comprenant 4 compa-
gnies du 24^ et le bataillon 11746^, arrivait à 2 heures
en vue de la grande route, apercevait une masse confuse
de piétons, de caissons et de fourgons en retraite vers
FËst, se déployait, et ouvrait le feu dans la direction
de Hamatang (nous verrons plus loin son action).
m Le cfllinol Grom^w, induit plus tard dcvaDt un conseil d'eaquète,
se suicida.
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'wv^qr<
484 LA OUBRRB RUSSO-JâPONAISB. N« 963.
Troisième phase. — Combat de Hamatang. — Destraction
de r arrière-garde rasse.
Le général Kuroki, installé au village de Hushan à
9 heures du matin, avait expédié les ordres suivants, par
officiers montés :
La Garde, se remettant en marche immédiatement , ira
s'établir sur les hauteurs autour de Hamatang (ordre
parvenu à 9 h. 20).
La S^ division se dirigera sur Antung, qu'elle occupera;
elle assurera sa liaison avec la flottille Nakagawa (1).
(Ordre parvenu à 9 h. 30 au Télégraphe).
La /2* division gagnera les hauteurs à l'Ouest de Dai-
robo {Talungfang) ; un détachement à droite^ passera par
Chingkou (ordre parvenu à 10 heures à la croupe à
rOuest de Litsuan, où est encore Tétat-major).
On a vu l'action de la 12* division.
La Garde et la 2* division ne dépassent pas les crêtes ;
les hommes mangent leur repas (2) ; on a reçu des coups
de canon et des salves de mitrailleuses de la hauteur à
l'Ouest du Hantuhotse ; les chefs attendent de Tartillerie
pour reprendre l'attaque.
Le premier groupe du 2* d'artillerie s'est déplacé de
Ghukodai vers le Sud, pour avoir des vues sur la
deuxième position russe, mais, de Shakasen, son tir (à
5,000 mètres) est inefficace.
Le deuxième groupe, passé de l'Ile de Kinteito dans
celle de Ghukodai, est en détresse sur TAi-ho devant
Kiulienchang ; ce n'est qu'à midi que la découverte d'un
(1) La flottille Nakagawa est Tenue manifester Ters Utaokou, déta-
chant un canot armé qui, yers 9 h. 30, lança quelques obus dans
Antung.
(2) Le même fait s'est reproduit souvent chez les Japonais, au cours
de la campagne, après le succès d*iine attaque.
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N« 963. LA OUBRRB RUSSO-JâPONAISB. 125
gué à 2,000 mètres au Nord permet de franchir pénible-
ment la rivière, les pièces complètement noyées.
L'artillerie de la Garde est arrêtée par le bras gauche
de TAi-ho, qu'elle franchit à 1 heure sur un pont de
34 mètres lancé devant le Meshan (/) ; elle est ensuite
retardée par le bras droit, qu'elle passe à gué, car il n'y
a plus de matériel d'équipage disponible (1).
Les obusiers tirent sur la 2® position russe, sans effet
appréciable.
La réserve d'armée, sous les ordres du colonel Ume-
zawa, est arrivée à Kiulienchang & 10 h. 30, bientôt
suivie par Tétat-major de l'armée.
On a dit (2) que le général Nishi, commandant la
2^ division, serait venu trouver vers midi le général
Kuroki, pour lui exposer l'impossibilité de prendre la
route d'Ântung, commandée par le feu de l'arrière-
garde russe, la nécessité de déloger celle-ci avant de
rien faire d'autre, par suite, l'obligation d'attendre du
canon.
Le commandant de la Garde a sans doute trouvé de
bonnes raisons pour suspendre lui aussi son action.
Le général Kuroki a peut-être été inspiré de l'idée
que le mouvement tournant de la 12* division amènerait
de grands résultats, si on lui donnait le temps de s'effec-
tuer en s'abstenant de presser l'ennemi de front. Peut-
être a-t-il subi quelque dépression passagère de la
volonté qu'il ne nous est pas possible d'apprécier (3).
On a en tout cas l'impression que le commandant de
la l^ armée a a laissé faire ».
(1) Certains auteurs accusent la construction d*un pont devant Eiu-
lienebeng^; nous n'en avons pas trouvé trace dans rindication des tra-
vaux des pontonniers le i" mai.
(î) Voir Jan Hamilton, A Staff officer's Scrap Book, t. i", p. 117.
(3) Ibid,
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426 LA GtJintRB RUSSO-JAPONAIBK. IV 963.
Da eôlé rosse, le groupe Tsibulski a doue bénéficié
d'un répit bienfaisant; sur les i6 compagnies engagées
le matin, 4 (i), sont renoes se rallier à la batterie 276^
et à la compagnie de mitrailleuses ; le reste se rassemble.
Kacbtalinski fait mettre deux pièces en batterie avec
un petit soutien aô Nord du Hantubotse, laisse lout le
reste sur la rive Sud, et attend. Les premiers groupes
ennemis qui se montrent sur les crêtes reçoivent quelques
bordées et disparaissent ; on voit arriver de» lies
quelques rares projectiles, assez inoffenaifs ; à li heures,
tout est calme.
Kacbtalinski laisse alors le commandement du petit
groupe à son chef d'état -major (Heotesant^olonel
LÂnda), et part reconnaître une nouvelle positî^Mi de
replia Tusage des troupes appelées de Tientsu.
C'est ainsi qu'à midi, rencontrant sur la hauteur à
l'Est de Hamatang un feldcher (médecin auxiliaire)
de la 6® division, il apprend, fortement dramatisés, les
incidents du groupe Gromov, et Toccupation par Ven-
nemi de Chingkou et de Linkiakou.
Kacbtalinski lance alors les éclaireors montés du 12^
en reconnaissance vers le Nord (2), et en reçoit l'avis
qu'une colonne ennemie forte d'environ 1 régÎDMnt et
3 escadrons descend de Laofangkou vers le Sud.
Il dépèche immédiatement les ordres suivioiis :
Au lieutenant- colonel Linda de ramener son groupe
sur Hamatang ; au colonel Laiming, qui arrive de Tientsa
avec 2 bataillons du ii' et la batterie 3y3^ (lieuteMot-
colonel Mouravski), d'occuper la hauteur co4é« 192, es
laissant la batterie sur la route au Sud, en position
d'attente.
(1) 8Vll«;l",5% 7V12«.
(2) Les éclaireurs du 10' oui été eiiTOyés vers Tebaopto, en liaison
avec Antung.
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N* 963. LA ecntRE BUS90-JAP0NAISB. 127
Puis il se porte un peu au Nord, et voit déboucher
Veunemi aof Sud de Laofangkou ; le temps presse Tisible-
ment. En rentrauly il cueille au passage la compagnie
i 17220, qrn arrive de Makou, et l'envoie prolpnger la
gauche du 11', sur la pente Nord-Ouest de 192 (1).
Pendant son absence, le colonel Tsibulskî est arrivé
au Sud de la hauteur 192 en retraite avec ce qnll a pu
ralHer de son 12% quatre compagnies environ (2).
Kacbfalinski organise alors la retraite :
Ordre à la batterie Mouravskî (3«/3«), de filer vers FOuest
parla gnmàe roote. Tsibulski suivra; Linda viendra
ensuite. Le mouvement sera couvert, au Nord par le !!•
(1*' bataillon en ligne à 192, IIP bataillon en réserve), à
Ventrée Est du défilé, par une section de la batterie
Moaravski eoaverte parla moitié de la compagnie 3^1 1®.
C'est alors qu'arrive l'ordre de Zassoulitch : Retraite
sur Peng-hoang-cheng.
Le mouvement commence vers 1 h. 30, dès que Linda
fait savcHT qu^il est en marche pour rejoindre.
Attaque de la i^ division. — Le colonel Mouravski
fait d'abord partir ses caissons : arrivant en terrain
déeoavert près de Hamatang, ils reçoivent des feux
éloignés^ prennent le trot et disparaissent ; quand la bat^
terie se présente à son tour, elle est en butte à une fusil-
lade plus rapprochée ; la section de tète se met en bat-
terie et ouvre le feu, les quatre autres pièces perdent des
chevaux, renoncent à passer et prennent position auprès
des deux premières ; le feu commence, alimenté par les
seules munitiona des avant-trains.
C'est la tète de la brigade Kigosbi qui arrive aiguil-
(i) Il semble que, comme le matin, cette compagnie 11^12^* ait repris
sa retraite, le général disparu, car on a*e& entend pla9 parler de la
joofttéc.
(2> 6% »•, 9-, If/H*.
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428 Lk GUERRE RUSSO-JAPONAISE. N« 963.
lonnée par le colonel Harada (1) du 24®; les compa-
gnies 10® et H®/24® ouvrent une première fois le feu à
1 ,800 mètres, font un bond jusqu'aux pentes Nord de 192,
qu'elles trouvent inoccupées, se couchent et ouvrent une
deuxième fois le feu sur Hamatang, à 700 mètres ; ce sont
elles qui arrêtent la batterie Mouravski. Elles sont pro-
longées à droite par les compagnies 4« et 7®/24® qui cou-
rent aux crêtes au Nord de Hamatang, à gauche par la
compagnie 5®/24® qui marche sur le piton 192. Toute
cette ligne mince, accueillie par les shrapnels et la fusil-
lade se cramponne aux crêtes et entretient le feu. En
arrière, arrive à 2,000 mètres le bataillon IP/46®; dans
le lointain apparaît le gros de la brigade Kigoshi (moins
le I«'^/46*), qui descend vers le Sud.
Tsibulski se présente alors à la sortie Ouest du défilé ;
il déploie ses quatre compagnies, dans Tordre : 9®, !">
6®, 8®/i2*, face au Nord, attaque, avec le renfort des
7«/12« et l'«/i2«, têtes de la petite colonne Linda, et
refoule Fennemi en arrière des crêtes, en liaison à droite
avec le PVl^^ V^^^ après un feu violent, attaque à la
baïonnette et fait plier la gauche japonaise (2). L'issue
est momentanément libre, et les six compagnies du 12'
en profitent pour s'échapper vers le Sud-Ouest, mais il
faut ramener le I«'/H« vers la hauteur 162, car une atta-
que nouvelle se dessine, venant, cette fois, de TËst.
Attaque de la Garde. — C'est seulement vers 1 heure
de l'après-midi que la Garde et la 12« division, après
une pause de plus de trois heures, prennent des mesures
pour exécuter Tordre de Tarmée de 9 heures du matin.
La 2^ division quitte Kiuliencheng vers 2 heures,
(1) Ancien élève de Saint-Cyr.
(2) La compagnie japonaise 5^/24* perd tous ces orficiers, la moitié
de son effectif et brûle toutes ses munitions avant de céder le terrain.
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M* 963. JJL GUERRE RUSSO -JAPONAISE. 1S9
descendant sur Antung le long du fleuve, avec une flanc-
garde formée par le 29® régiment marchant directement
sur Tuchengtse.
La Garde constitue, sous les ordres du général de
brigade Watanabé, un « groupe de poursuite », avec
la réserve d'armée amenée par le colonel Umezawa
(I*MII«/30% Il«,IIP/4« Garde, cavalerie de la Garde) et le
l^r groupe du 2® d'artillerie ; itinéraire : la grande
route de Kiuliencheng à Hamatang ; flanc-garde de
droite, les compagnies 9®, 11*^/4® Garde ; flanc-garde de
gauche, compagnie 10®/4« Garde.
Le gros de la colonne se formera derrière, sur la route ;
2« brigade de la Garde en tète (le P'/4« Garde et le
3' Garde descendent droit vers le Sud-Ouest à travers
ehamps), 1'^ brigade en queue (les deux régiments vont
prendre la grande route, Tun par l'Ouest, l'autre par
l'Est du Télégraphe).
Vers 2 h. 30, le groupe Umezawa s'engageait de front
contre les défenseurs de la hauteur 192 et du hameau de
Suanshantse au Sud.
Derniers moments de r arrière-garde russe. — Du côté
delà 12<' division, le bataillon IIV46®, forçant l'allure
poDr soutenir les cinq compagnies engagées du 24*,
avait jeté sa 1^ compagnie droit au Sud vers Hamatang,
et prolongé la ligne à droite avec les trois autres.
L'arrière-garde russe était dans la situation suivante :
sur la hauteur 192, le bataillon P'/H® déployé en demi-
eercle face à l'Ouest , au Nord et à l'Est ; le batail-
lon IIP/Il* en réserve derrière ; à l'issue Est du défilé,
la section de la batterie 3«/3« et la demi-compagnie 37H®;
à l'issue Nord-Ouest, la batterie 3«/3« (6 pièces en état).
Le colonel Linda est arrivé avec la batterie 2^/6*, la
compagnie de mitrailleuses et les compagnies 8^/11* et
5«/12^ La compagnie 8«/H« se déploie sur l'éperon Nord
de la crête au Sud de la route, dite « la Lame de cou-
9
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130 LA aUBRRB RUS8(WAP0NAI8E. N* 963.
teau », cotée 94-i54-l76; la 5^li2^ en réserve. La batte-
rie â*/6^ essaye de percer sur Hamatang, mais en vain ;
Linda lui fait faire demi-tour pour essayer de la sauver
par un sentier qui franchit la crête à TOoest de Saans-
hantse, mais Ta tâche est impossible ; il faut rebrousser
chemin ; la batterie 2^^^ est mise en position à bras sur
le versant Nord de la « Lame de couteau ». La compa-
gnie de mitrailleuses est déjà en action à gauche de la
batterie 3/3* (1); les compagnies 5«/12«et 8^/1 1« couvrent
les pièces. Le tout balaye le front de la brigade Kigoshi,
qui ne progresse plus.
A ce moment (2 h. 30), on aperçoit du sommet de 192
un vaste déploiement vers l'Est (Watanabe-Umesawa);
on apprend, par le lO* groupe d'éclaireurs (en retraite de
Tchanpao sur Tientsu) qu'une forte colonne ennemie
(2^ division) marche sur Antung, et que cette localité est
évacuée.
Il n'y avait plus de motif pour continuera tenir.
Le colonel Laiming, du 11«, déploie face au Nord à
l'abri des pentes son bataillon intact (IllYH«), dispose
derrière, la compagnie n® 1 avec le drapeau, la musique
et les blessés ; en troisième ligne, les trois autres compa-
gnies du !•' bataillon. Il se place devant la première ligne
avec le pope du régiment qui tient la croix haute, et
part à l'attaque de Hamatang, au son de l'hymne impé-
rial, sous la fusillade des crêtes et les shrapnels qui
arrivent du Nord (2). La charge est appuyée par la batte-
rie 2«/6' (6 pièces en état), les mitrailleuses et la bat-
terie 3V3* (une seule pièce en action, faute de muni-
tions).
(1) Les mitrailleuses brûlèrent 33,000 cartouches.
(2) Le i2* d*artiUerie venait de mettre deux batteries ea position
vers TaluDg-fang ; heureusement pour les Russes, elles n'ayaient pas de
vues directes sur le terrain de Tattaque.
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flUi'I
N* 963. Ul aUBRRB RUI^SO-JAPONAISE. 134
La ligne ennemie fléchit, et la percée da 11^ réussit,
malgré des pertes sanglantes : le colonel, le pope, la
plupart des officiers et un tiers des hommes sont tombés.
Il était 3 heures.
Les débris des batteries 276®, 3^3® et delà compagnie
de mitrailleuses restaient seuls, ayec la compagnie
5V12^(l)<lQi se creusait hâtivement des tranchées. L'en-
nemi couronne la hauteur 192 et déverse une grêle de
plomb dans le fond de la vallée. On tourne contre lui
la pièce de la 3^3® et deux pièces de la 276% et la lutte
continue.
Au bout d'une heure, des feux arrivent du Sud-Est,
c'est la gauche de la Garde (IIVA* Garde et compagnies
10' et 12*/4* Garde), qui vient d'enlever le petit groupe
laissé à Soanehantse, et qui progresse vers le Nord-
Ouest le long de la « Lame de couteau )>; on tourne
enc(Mi*e de ce côté deux pièces de la 2^/6*, tandis que la
compagnie 5712* se porte au-devant de ce nouvel
ennemi.
liais c'est la fin ; les munitions sont épuisées ; le per-
sonnel des pièces et des mitrailleuses est saigné à blanc,
les attelages détruits, les chemins coupés; il n'y a pas à
songer à emmener le matériel* On met hors de service
ce qui peut être avarié, et les quelques survivants
valides (40 hommes et i officiers), gravissant pénible-
ment la « Lame de couteau », s'échappent vers le Sud-
Oaest.
Retraite du groupe d'Antuag et du détachement de
FEst. — A 40 heures, le colonel Schwerin reçut de
Zassoulitch par télégraphe l'ordre de quitter Antung,
avec mission de former ultérieurement l'arrière-garde
du détachement de l'Est. Les transmissions d'ordres,
(1) U semble que la compag^nie 8711" &it suivi son régiment.
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43S LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. N* 963.
rassemblements, destructioDS d'approvisionnements, etc. ,
prirent du temps ; le mouvement ne commença qu'à
midi 30.
A Tientsu, Schwerin rejoignit la réserve générale (le
9* et la batterie 2^/3^), qui Tavait attendu, et la colonne
se forma, : les trains prirent la tète, suivis du 9^ tirail-
leurs, des batteries 2V3^ et l'^VS^ et de la compagnie du
24*. Le 10* tirailleurs venait en queue.
A Loukoungtien, on trouva Kachtalinski, occupé à
recueillir tout ce qui sortait du défilé de Hamatang, pour
canaliser la retraite sur la route d'étapes.
Au Nord, le 22* arrivait avec Gromov à Laochutun.
La colonne s'enQe, s'allonge, le mouvement traîne avec
des à-coups; une tentative malheureuse pour faire filer
l'artillerie par un chemin latéral amène encore du
désordre.
Pour parer au danger possible d'une attaque de l'Est,
le colonel Schwerin détache son bataillon de queue
(II7IO*) sur les crêtes à droite de la route, son bataillon
III71O* au Nord-Est de Laochutun, et laisse sur la route,
face au Sud-Est son bataillon I*V10* avec une section de
la batterie 376*. Le bataillon IP/lO* eut un combat de
feux très chaud contre la droite de la brigade Kigoshi
(II748*), de 2 h. 30 à S heures du soir, et la tint en res-
pect, ce qui permit de recueillir les derniers débris du
11« régiment.
La retraite reprit à la chute du jour, sans être inquié-
tée; à 2 heures du matin, la queue de la colonne dépas-
sait Tang-chang-cheng. Après un long repos, la marche
recommença à 4 h. 30; le gros de la colonne poussa jus-
qu'à Feng-hoang-cheng, tandis que les 9* et 10* régiments
marquaient un temps d'arrêt sur la position préparée au
(1) Les éléments détachés au Sud d^Antung se replièrent directement
sur Tang-chang-cheng.
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K* 963, LA. OUBRRB RUSSO- JAPONAISE. 133
défilé de Kaolimèn (1). L'ennemi ne donnait toujours pas
signe de vie (2).
§ 7. — Mesures prises par le commandement russe après
la bataille.
Au reçu des nouvelles du combat, Kouropatkine,
escomptant une poursuite active de Tennemi, se hâta de
constituer des postes de recueil pour le détachement de
FEst, tout en barrant les routes d'accès sur Liao-Yang,
il puisa, dans ce but, dans tous les corps disponibles.
La grande route sera tenue & Lîenshankwan par un
groupe formé sous les ordres du général-major Roma-
nov : 3 compagnies du 139^ (3S^ division), 1 bataillon
du 124« (31« division), batterie 473* et demi-batterie 4V6S
des tirailleurs (3) ; le reste de la 2® brigade de la 35* divi-
sion avec 3 batteries suivra s'il le faut.
La brigade Rennenkampf, des Cosaques du Transbaï-
kal, se portera le 2 mai sur Feng-hoang-cheng, pour
agir, soit vers le Nord, contre le flanc droit de Tennemi,
soit vers le Sud, contre des formations japonaises dont le
débarquement est attendu à Takushan.
La direction de Kuantiencheng sera tenue, au carre-
four de Saimatse, par le colonel Volkov, avec 2 batail-
lons du 23* tirailleurs et la 2* demi-batterie 4V6*.
De même, la route Takushan-Haicheng sera barrée à
partir du 4 mai par le 18* tirailleurs et une batterie de la
5* brigade à la passe de Taling.
Toutes ces mesures sont annoncées à Zassoulitch,
auquel on recommande de conserver son calme, et de
(1) Kao-U (Corée) mèn (porte).
(2) Les rapports japonais accusent un engagement à Kaolimèn^ dans
la nuit du* l**" au 2, entre Russes qui se seraient mutuellement pris
pour des Japonais. Les rapports russes sont muets sur ce point.
(3) En route depuis le 30 a^ril pour aller renforcer Zassoulitch.
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434 LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. I)* %'^^
continuer sa mission de couvertare et de reconnaissance.
Dans ces circonstances, on ne peut qu'admirer l'égalité
d'àme du commandant en chef, dont la correspondance
connue ne trahit ni aigreur, ni énervemeut devant le
premier revers sérieux de la campagne.
La cavalerie du détachement de l'Est parait avoir sin-
gulièrement compris son rôle dans la retraite.
La brigade Michtchenko s'était repliée surFeng-hoang-
cheng, ramenant de Takushan le 2i^ tirailleurs et la
batterie V^/6* ; il fallut un télégramme de Kouropatkine
pour la renvoyer sur Salikiaputse (i) et le Tayanho à
sa mission de surveillance du littoral.
La brigade Kartzev s'était également rabattue sur
Feng-hoang-cheng ; elle reçut l'ordre de repartir pour
Kuantiencheng, passant sous les ordres de Rennenkampf
qui avait finalement la mission d'opérer sur le flanc droit
de Kuroki.
Le colonel Letchitski, abandonné sans nouvelles à
Hungsilas jusqu'au 3 et renseigné sur la retraite du gros
par ses seules patrouilles, avait eu la chance de rentrer
à Feng-hoang-cheng avec tout son monde.
Le colonel Madritov est parti depuis le 26 avril de
Tchosan ; se désintéressant de l'observation du flanc
droit de la I'* armée japonaise, il a conçu le projet ambi-
tieux de porter un coup sur sa ligne de. communications
et il se dirige par Kicheng sur Anju où il arrive le
li) mai avec 400 hommes environ.
Les communications de Kuroki étaient prises depuis
la fin d'avril sur Likaho et Yongampho. Anju n'était
tenu que par une centaine d'hommes : éclopés, réser-
vistes, coolies militarisés, sous les ordres d'un vieux lieu-
tenant retraité, mais la cité chinoise crénelée permettait
une bonne résistance.
(1) Alias Likiapou.
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N* 963. LA GUERRE RUS80- JAPONAISE. 135
Un combat eut lieu le 10 ; le 11 des secours arrivèrent
aux Japonais ; bref, Madritov fit demi-tour, sans autre
résultat qu'une tentative infructueuse pour brûler le pont
de bateaux.
Le 31 mai, il repassait le Yalu au Nord de Tchosan, et
se portait à Hoaijiensieng.
Dès le 4 mai, le général Zassoulitcb, jugeant sa situa-
tion dangereuse à Feng-hoang-cheng obtint l'autorisation
de se replier sur lienshankv^an (1).
Les Japonais, après leur victoire, avaient couché sur
le champ de bataille : quartier général à Kiuliencheng,
2« division à Antung, 12® division à Talungfang et Lao-
fangkou ; Garde et groupe Umezawa à Hamatang et
environs. Le détachement de Liukiakou (IlP/li® et 12'' de
cavalerie) pousse le lendemain sur Tang-chang-cheng.
Le 2, le quartier général se transporte à Antung.
On rapporte les sacs déposés par les troupes ; on fait
serrer les colonnes de munitions et les colonnes de vivres
(les troupes étaient allées au combat avec un jour et demi
de vivres et les convois n'en portaient que trois), et on
amène par chalands des approvisionnements à Antung,
point de départ de la future route d'étapes.
Les travaux d'assainissement du champ de bataille
prennent les journées du 3 et du 4.
Le 4, la cavalerie de la Garde se porte sur Kaolimèn,
qu'elle trouve évacué ; le 5, elle est en vue de Feng-
hoang-cheng, également libre, et pousse à quelques kilo-
mètres au delà.
Le 2^ régiment de cavalerie descend le long de la
côte, vers Tatnngkou.
Kuroki câbla alors à Tokio au grand quartier général,
pour obtenir Tautorisation de pousser jusqu'à Feng-
(1) Liandiausan des Russes.
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136 LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. N* 96:(.
hoang-cheng, contrairement aux instructions qui l'arrê-
taient à Tang-chang-cheng. Au reçu de la réponse, il
mit en route la 2^ division le 8, la Garde et la i2« divi-
sion le 9 ; le 11, toute la I" armée était installée à Feng-
hoang-cheng et abords, couverte à quelques kilomètres
par des avant-postes ; la répartition, de la droite à la
gauche était la suivante : 12^^ division, 2^ division, Garde.
Tout le monde était cantonné.
Les troupes se consacrèrent aux travaux de fortifica-
tion (très sérieux) des hauteurs environnantes, d'assai-
nissement de la ville, de construction de magasins, d'hô-
pitaux, d'écuries, d'améliorations des routes, etc.).
Le commandement s'appliqua à l'organisation de la
ligne d'étapes, en rassemblant des vivres, des coolies et
des charrettes indigènes.
Un détachement comprenant 1 bataillon de réserve et
la batterie de la 12^ division franchit le Yalu à Tchang-
Syeng et entra le 10 mai & Kuantiencheng, après un
engagement contre quatre sotnias ennemies soutenues
par quatre pièces.
Conclusion,
Nous avons exposé l'historique de la manœuvre du
Yalu avec plus d'ampleur qu'il ne nous sera possible de
le faire pour le reste de la campagne ; c'est qu'en effet,
cette première rencontre des deux adversaires constitue
une opération complète, sur une zone de terrain et dans
une période de temps assez limitées pour laisser au lec-
teur une impression d'ensemble qu'il ne retrouvera que
difficilement dans la suite ; c'est aussi parce que ce pre-
mier choc de l'Europe contre l'Asie produisit une sensa-
tion profonde dans le monde, sans qu'on sût exactement
dans quelles conditions il avait eu lieu ; c'est enfin parce
qu'on y trouve en réduction toutes les caractéristiques
de la campagne qui s'ouvre.
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N* 963. LA. QUEBRE RUSSO- JAPONAISE. 137
Est-il nécessaire de faire suivre de loDgs commentaires
le récit des événements, nous ne le croyons pas, esti-
mant que les faits parlent d'eux-mêmes.
Toutefois, nous pensons devoir attirer l'attention sur
certains points.
Du côté japonais, le plan de manœuvre, adopté après
mûre réflexion, est suivi méthodiquement et ponctuelle-
ment, jusqu'à complète exécution, après une préparation
matérielle parfaite.
Mais le commandement parait avoir péché par exagé-
ration, en poussant, jusqu'au déploiement avant la lettre
de toute son armée, la volonté d'imposer sa manœuvre à
l'ennemi.
Le succès n'a pas été exploité ; abstraction faite des
(acteurs psychologiques, sur lesquels nous ne pouvons
faire que des hypothèses, l'action du commandement
semble avoir été paralysée par le manque de réserves
disponibles au moment voulu.
En particulier, la manifestation de la 42« division con-
tre un front reconnu comme virtuellement inoccupé (1),
s'explique mal. La garnison russe de Ghingkou, même
estimée à un régiment et une batterie, ne méritait pas
d'attirer onze bataillons et cinq batteries ; en tout cas,
si on voulait lui faire l'honneur d'une attaque sérieuse,
il n'en était pas moins très possible de réserver une bri-
gade et trois batteries (sur chevaux de bât), dont l'ap-
point lui eût été précieux pour mettre immédiatement à
profit le succès de l'attaque de front en piquant droit sur
Hamatang pour couper la retraite aux Russes.
L'artillerie de la 12® division, déployée pour couvrir
le passage de l'Ai-ho par sa division n'a tiré que quelques
coups de canon ; plus tard, dans l'attaque de Ghingkou,
cUe ne trouva pas de terrain où s'employer; au der-
(i) Ne pas oublier que le commandemeut sait ce qu*il a devant lui.
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438 LA OUERRB RUSSO-JAPONAISE. N* 963.
nier acte, à Hamatang, deux batteries seulement prirent
la parole, sans grand effet, au moment du dénoue-
ment. A-t-elle rendu plus de services que si elle avait
été réservée en partie dès le début jusqu'à une occasion
favorable.
Nous serions donc tentés de reprocher au commande-
ment japonais d'avoir été prodigue de ses forces pour
assurer la réussite du début de l'opération. N'ou-
blions pas, d'autre part, qu'il livrait le premier combat
de la guerre, que l'issue de l'engagement devait avoir un
grand retentissement et que ce fait brutal du franchisse-
ment du Yalu était un succès ; réserver des forces, jouer
la finesse dans l'espoir d'un triomphe plus complet,
c'était peut-être risquer un échec, chose grave pour un
pays qui faisait la guerre à crédit en puisant dans les
coffres de l'étranger.
Du côté russe, l'éparpillement initial des forces, con-
séquence de la perte de la mer, dérive pourtant d'un
concept erroné, à savoir la possibilité pour l'ennemi
de faire débarquer par surprise, sur un point de son
choix, des forces composées de toutes armes, pour pou-
voir combattre, pourvues de tous leurs services, pour
pouvoir vivre, et de continuer à les entretenir à loisir.
La création du détachement de F Est, trop faible pour
lutter contre une armée, trop lourd pour opérer comme
couverture, trop éloigné du gros pour pouvoir être sou-
tenu, répondait peut-être à une idée politique : sauve-
garder le prestige russe vis-à-vis des populations indi-
gènes (1) ; comme organe stratégique, son rôle se justifie
mal ; les éléments nous manquent pour affirmer que le
commandant en chef des troupes russes soit seul respon-
sable de la mission confiée à ce détachement
(i) Voir la discussion si serrée et si humoristique du général
Hamilton.
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N* 963. LA eUBRRS RUS80-JAP0NAISB. 439
Toutefois son intervention (approbation vaut ordre) est
inséparable des mesures d'exécution adoptées par le
chef du détachement de l'Est, et qui ont abouti à donner
la bataille avec 5,000 hommes et 15 pièces opposés à
oO,000 hommes soutenus par 128 bouches à feu.
Dans le domaine parement tactique, la bataille du
Yalu ne fournit guère d'enseignements :
Du côté japonais, la supériorité numérique était telle
que les troupes, malgré leur belle ardeur, n'ont pas eu à
donner tous leurs moyens, qu'elles ont même pu se dis-
penser de certaines précautions (densité des chaînes, des
formations de seconde ligne, etc.).
Du côté russe, on trouve surtout des exemples de
fautes à éviter : emploi défectueux de la cavalerie avant,
pendant et après la lutte, mauvaise utilisation de l'infan-
terie et de Tartillerie dans un combat inégal, organisation
insuffisante du commandement et des liaisons, d'où la
discordance dans les efforts et la paralysie des bonnes
volontés.
Néanmoins, tout militaire anxieux de son rôle et de ses
devoirs au combat doit une profonde reconnaissance aux
troupes sibériennes engagées dans l'action du !«' mai
pour avoir montré ce que des braves peuvent encore faire
sous le feu, à notre époque d'armement perfectionné,
et la quantUé de terreur (1) qu'ils sont susceptibles d'ab-
sorber sans défaillir.
{Asuwre.) . (189)
(1) Colonel Ardant du Picq.
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440 LA QUBRRE RUSSO-JAPONAISE. N* 963.
ANNEXE N» 1.
Consommation des munitions.
Infanterie japonaise.
Le 16« régiment (2* dÎTisioo) consomma 35 cartouches par homme.
Le 2® régiment de la Garde, 15 cartouches par homme.
Le 3* régiment de la Garde, encore moins.
La 12* di?i8ion ne consomma pas 10 cartouches par homme, sauf au
24*^ régiment, où la 5* compagnie, par exemple, brûla toutes ses car-
touches (200 par homme).
AriiUerie japonaise.
Le 30 a^ril et le l*** mai, le 2« régiment d'artillerie tira une moyenne
journalière de 140 coups par batterie, soit 23 coups par pièce.
Le régiment de la Garde eut une consommation analogue.
Le 12* régiment atteignit un chiffre très inférieur.
Le régiment d*artillerie lourde tira 40 coups par pièce pour i*en-
semble des deux journées, dont un tiers environ d*obus explosifs.
Effectifs,
Pour les Japonais, calculer sur le complet de guerre.
Pour les Russes, les effectifs yarient :
A la 3* division, les réserTÏstes sont en partie arrivés, ce qui met les
régiments à un peu plus de 2,500 hommes, tandis que dans les batte-
ries, le nombre des chevaux varie entre 200 et 300.
A la 6* division, il y a plus de vides dans les rangs.
Les régiments cosaques ne dépassent pas 700 hommes.
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«•963.
LA OUBRRB RUSSO- JAPONAISE.
144
ANNEXE N» 2. — Pertes des 30 avril et 1«' mai.
JAPONAIS.
Divisions.
Garde
«•
1î«
Total
OFFICIERS.
TROOPB. 1
Ta*«.
Ble»-
sés.
ToéB.
séi.
i
8
47
4fi3
4
46
93
336
3
9
78
294
5
33
248
783
4,(
)39
OBSBBVATIOirs.
ChiflWt oBclcli Japo-
niiB.
RUSSES.
OFFiaiRS.
TIODPE.
rrwwÊa
^
b.«^S«irt
^
** '^""^ .
OBSBRVATIOirS.
Tnét.
Blet.
DU-
Tués.
Bles-
Dis-
(Chiffres rasset. )
%ét.
parus.
sés.
parus.
lOrégimeDt.
»
n
3
9
»
Le rapport Japonais si-
44* id....
44
44
»
206
360
m
gnale I36t cadavres russes
^^ id....
44
40
2
273
3o2
242
enterrés sur le champ de
îi- id....
Ballcrie 3/3.
3
•
23
24
45«
68
34
»
bataille, 18 officiers et
895 hommes de troupe
faits prisoBOiers, doat 475
! Batterie 2/6.
2
»
32
39
»
blessés.
; Batterie 3/6.
»
»
8
17
»
Xitnilleases.
Total
n
»
16
35
»
30
34
i
584
4,022
624
93
fc^ —
Butin des Japonais.
Au Yalu : 21 pièces (1) et 19 caissons, avec 1,400 coups de canoo»
8 mitrailleuses et 37,000 cartouches, 1,000 fusils et 35,000 cartouches
plus des Tètemeats, approfisionnemeatSy fourgons, etc., dont 8 toi-
tores-cuisines.
A Peog-hoang-cheDg : 200,000 cartouches, magasins de Tivrei*, d'ha-
billement et matériel.
(1) On put reconstituer une batterie de 6 pièces prêtes à servir.
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•rrr^
us
LA. GUERRE RUSSO-JAPOIf AISE.
N»963.
ANNEXE V 3. — Tnrraux de pontage.
as
g
i
met.
a
236
h
33
c
103
d
80
e
34
f
H3
9
SÔO
h
237
i
310
J
90
k
129
l
34
coosiauc-
TEUR.
2» génie.,,
Garde
Gard©
2* génie. . .
Garde
Garde
12< génie..
Garde.
2« génie...
Garde
2* génie. . .
Garde
MATÉRIEL
■■PlQTi.
Auxiliaire, 61 che-
Tilets.
.Auxiliaire, 6 che-
valets.
Auxiliaire, 20 che-
valets.
Auxiliaire, 2 cheva-
lets, 18 bateaux.
Auxiliaire, 7 che-
valets.
Auxiliaire, 25 che-
valets.
Matériel régulier et
auxiliaire, 8 che-
valets, 53 bat*.
Matériel régulier,
équipages de la
Garde et 2* D.,
77 bateaux.
Auxiliaire, 26 che-
valets, 27 bat».
Matériel régulier,
27 bateaux.
Matériel régulier.
Matériel régulier,
7 bateaux.
•
DATE
DURÉE
de
DU TftA-
LA C«HBTa(JCTION.
TAIt.
h. min.
Du 2ô au 27, sur-
tout de nuit.
45 00
26
4 00
26-27|
13 30
27-28
7 4o
28
845
28-29
11 30
29-30
12 00
30
8 00
30-1"
46 00
30
3 00
30-1"
?
{•' mai.
«00
OBSER-
VATIORS.
Canonnépar
l'ennemi.
De jour.
De nuit.
De nuit. j
De nuit, ra-
nonné.
De nuit, ca-
nonné.
Jour «t nuit.
De jour.
JouretBuit.
De nuit.
Pontvolaot.
canonné.
De jour.
I
S 995 avec du matériel auxiliaire,
634 avec du matériel d'équipage, dont l'équi-
tage : 1629 mètres, dont 1 page de la 3« division et probablement celui
' de la 1" division de la !!• année.
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1IPII.I IIPI
L.BS
FORCES MIUTAIRES ANGLAISES
EN 1907-08'*>
CHAPITRE III
i^ Les forces auxiliaires actuelles ; 2° leur transformation.
LES FORCES AUXILIAIRES ACTUELLES.
Les forces auxiliaires sont une des caractéristiques les
plus remarquables de Tarmée anglaise.
Elles comprennent [pour quelque temps encore) :
La noilice ;
La yeomanry ;
Les volontaires.
Ce ne sont (sous des noms différents) que des milices
(i) Voir i« semestre 1907, p. 584; i» semestre 1907, p. 54 et 558;
i» semestre 1908, p. 30.
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144 LES FORCES MILITAIRES ANGLAISES EN 4907-08 N* 963.
volontaires destinées à la défense du territoire natio-
nal hors duquel elles ne sont pas tenues de servir sans
leur consentement.
1» Milice. — La milice est recrutée parmi les hommes
âgés de 18 à 35 ans, la durée de l'engagement est de six
ans. Les soldats de l'armée régulière et les miliciens sont
admis à contracter des engagements de quatre ans jus-
qu'à Vkge de 45 ans.
Les obligations du milicien sont les suivantes :
a) Immédiatement après l'engagement, une période
d'instruction préparatoire au dépôt du corps.
Cette période ne doit pas dépasser six mois. Dans la
pratique elle est de deux mois environ ;
b) Chaque année une période d'instruction de vingt
et un à vingt-huit jours et un cours de tir.
Ces périodes d'instruction sont en général suivies avec
beaucoup de bonne volonté et d'assiduité.
Le nombre des manquants ne dépasse pas iO p. 100,
la plupart autorisés.
Le milicien a, en général, l'esprit posé et réfléchi qui
caractérise le soldat anglais et il accomplit très sérieuse-
ment les devoirs militaires qu'il s'est volontairement
imposés.
Ces qualités, jointes à la pratique que son temps de
service sous les drapeaux lui fait acquérir, lui permet-
traient de devenir, au bout de quelque temps, un soldat
suffisant, si son instruction du tir était plus développée,
mais faute de champs de tir suffisants, celle-ci est un
peu négligée. L'encadrement laisse aussi quelque peu à
désirer.
On a toujours considéré, en Angleterre, la milice
comme une espèce de réserve de l'armée active, comme
une troupe de 2® ligne destinée à combler les vides
de cette armée, même lorsque cette dernière combat à
fétranger.
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N« 963. LBS FORCES MILITAIRES ANGLAISES RN 1907-08. 445
Les unités de milice ne peuvent être envoyées hors
du Royaume-Uni sans leur consentement j comme nous
Tavons vu plus haut (1)^ mais, dans la pratique, elles n'ont
guère marchandé ce consentement. M. Haldane s'est
souvenu de ce dévouement patriotique dont la milice a
donné tant d'exemples, lorsqu'il a organisé le corps
expéditionnaire et posé une des bases de la réforme mili-
taire dont nous parlerons plus loin.
Afin de mieux voir les perfectionnements qui peuvent
être introduits dans^l'instruction de la milice, 20 batail-
lons de cette Force ont été convoqués à la fin de 1906,
pour une première période d'instruction de six mois (au
lieu de deux).
Les résultats de cette expérience ont été excellents et
ont donné à M. Haldane des indications précieuses pour
Texécution de la Réforme qu'il achève en ce moment.
La milice comprend près de 95,000 hommes (effectif
réel) pour un effectif prévu de 130,000 hommes envi-
ron.
Elle forme : 124 bataillons d'infanterie à effectif
variable rattachés aux régiments de l'armée régulière,
organisés et armés comme les bataillons réguliers ;
32 corps ou bataillons d'artillerie de garnison et un
groupe de 3 batteries de campagne; 2 bataillons du
génie.
2® Teomanry. — La yeomanry était autrefois un corps
de cavalerie volontaire, elle est aujourd'hui réorganisée
en corps d'infanterie montée.
Les hommes y sont admis de 17 à 35 ans. La durée de
l'engagement est de trois ans. En principe, les yeomen
doivent s'équiper et se remonter à leurs frais.
Ils sont astreints annuellement à vingt exercices dans
(1) Ne pas oublier que les renseignements ci-dessus se rapportent à
laMUieeac/ue//e.
10
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r^'mwF
146 LBS FORGKS MIUTAIKBS AJ^OLAISBS BN 49074». N* 963.
rannée dô leur eagagement et à dix les années soiTantes.
Ils doivent faire en ontre un séjour annuel de quatorze
jours pleins dans un camp d'instruction et assister à un
cours de tir.
En temps de guerre, les escadrons de yeomanry four-
niront, entre autres services, comme nous Tavons déji
vu, la cavalerie divisionnaire des divisions d'infanterie
actives auxquelles ils seront adjoints.
La yeomanr}' forme 51 régiments à quatre escadrons ;
Teffectif de chaque régiment est de 450 hommes envi-
ron^ soit un total de 25,0ft0 hommes environ.
3® Volontaires. — Les engagements sont reçus dans
les corps de volontaires, de il à 35 ans. Ces engage-
ments n'ont pas de durée limitée et ils peuvent être
rompus à ioul moment^ à condition que Tintéressé pré-
vienne çnaiarze jours à l'avance.
La grande majorité des volontaires forme 226 batail-
lons d'infanterie rattachés aux régiments de Tarmée
régulière ; il existe aussi 68 corps ou bataillons d'artil-
lerie de garnison, et 35 corps du génie.
Les Volontaires sont tenus d'assister à vingt exercices
la première année et à dix les années suivantes. Ils
doivent faire en outre un séjour annuel de six jours
pleins dans un camp d'instruction. Ce séjour peut être
remplacé par un certain nombre d'exercices. En pra-
tique, les corps de Volontaires sont réunis dans les
camps tous les deux ans.
Les Volontaires servent avec goût. Ils considèrent leurs
périodes d'instruction comme une occupation sportive et
y assistent avec asseï d'empressement.
Leurs camps, généralement établis en des endroits
agréables, offrent un séjour attrayant.
La plupart des Volontaires, entraînés par la pratique
des sports dans la vie civile, n'ont nullement l'aspect de
recrues mal dégrossies.
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N* 963. LBS FORGES MILITAIRES ÂNGLAïaSS BN. 4907-0& 147
Leur toiaft est élégante, leur démarche crÀiue, ils
semblent plein» d'entrain et de vigoear.
Aa bout de quelques semaines de eampagne^ ils ren-
draient Tcaiaeniblablement de gmuDda serviaesv
Udj grand nombre d^entre eux, comme d'sôlleuss les
miliciens et les yeomen, tonb partie de sociétés de tir, qui
se déyeloppent tons les jaurs en Angleterre*.
Lss â26 baitaiUon£Fd*in6inteTie Yolontaiceformentr44 bri-
gades, dont 19 sont chargée» de la défense des côtes et
2S seTaienÉL a£Eeetées à la défense du termtoioe (réserve
disponible).
Recrtuement des. officiers des Forces auxiliaires. — Les
officiers des forces auxiliaires se recrutent directement,, à
la suite d'examens spéeianx. ou parmi d'anciens officiers
de Tarmée régulière.
Les officiers de la milice font^^.au début de leur carrière,
des stages d'instruction dans des corps réguliers* Les
officiers des Forces auxiliaires n'ont que des occasions
assez rares d'instruire. Leurs hommes; malgré leur
dévouement et leur bonne volonté leur valeur profes^
sionnelle laisse k désirer.
Nous verrons, par la suite, que M. flaldane vient de
remédier à cette lacune, par la création des « centres »
et des écoles d'instruction dont le besoin se faisait sentir
depuis longtemps.
Telle est, pour quelque temps encore, la situation des
Forces auxiliaires.
Nous avons déjà signalé quelques défauts de leur orga-
nisation. Leur manque d'homogénéité est complet et
lear inaptitude à la guerre, a été signalée à plusieurs
reprises par le Ministre de la guerre lui-même.
Ces forces ont été mises sur pied par à-coups succes*-
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448 LB8 FORCES MILITAIRES ANGLAISES BN 1907-08. N* 963.
sifs, sans méthode ni plan bien précis, au hasard des
besoins, de l'inspiration ou des circonstances.
« Elles ont poussé ça et là comme des champi-
gnons (1) », d'autant plus nombreuses que le patriotisme
des diverses couches de la population était plus chaud.
Recrutement, organisation, solde, tout diffère, san»
que rien justifie un particularisme aussi excessif.
Aucune des catégories composant les forces auxiliaires
n'est organisée comme un tout complet capable de se
suffire à lui-même et la juxtaposition des trois éléments
(milice, volontaires, yeomanry) ne corrige pas Timper-
fection des détails.
L'ensemble est aussi mal organisé pour la guerre que
chacune des parties qui le composent.
La milice comprend : 124 bataillons d*infanterie ;
2 bataillons du génie ; 32 corps d'artillerie de garnison ;
1 groupe seulement d'artillerie de campagne.
Les volontaires : 226 bataillons d'infanterie ; 34 corps
ou bataillons du génie; 68 corps ou bataillons d'artillerie
de garnison ; pas d'artillerie de campagne.
La yeomanry ne comprend que de l'infanterie montée.
Dans l'ensemble, rartillerie de campagne manque
donc à peu près complètement. Par contre, il y a sura-
bondance d'artillerie de garnison ; « aucun rôle n'est
assigné en temps de guerre à cet excédent et on ne peut
lui en assigner aucun (2) », etc. . .
I
La répartition des Forces auxliaires n'est pas non plus j
très heureuse. I
L'artillerie de côte abonde dans des régions où elle oe |
doit pas trouver d'emploi en temps de guerre, dans le
(i) M. Haldane. Discours de Haaley, M décembre 1907.
(2) Le Système militaire de l'avenir (Journal of the Royal United
Service), octobre 1907. Article publié à la demande du Mioistre de la
guerre anglais.
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N« 963. LES FORCES MILITAIRES ANGLAISES EN 1907-08. U9
Nord de FAiigleterre, par exemple ; par contre, il en
existe peu sur la côte Sad, où Miliciens et Volontaires
aiment mieux servir dans d'autres armes ou d'autres
spécialités.
Il en résulte tous les ans, à Tépoque des périodes
d'instruction, des déplacements d'unités, onéreux pour
le Trésor et une situation inquiétante aux premiers jours
de la mobilisation.
Les bataillons de milice et les régiments de yeomanry
ne sont ni embrigadés ni endivisionnés.
Les bataillons de Volontaires sont embrigadés depuis
un an seulement ; ils étaient, avant cette époque, disper*
ses sans aucun lien sur toute Tétendue de la Grande-
Bretagne.
Les diverses unités qui composent les forces auxi-
liaires n*ont, d'ailleurs, presque aucune occasion d'exé-
cuter, pendant leurs périodes d'instruction, des opéra-
tions tactiques comprenant l'emploi des trois armes.
En résumé c< les Forces auxiliaires ont été levées et
« ont continué à exister sans aucun plan, sans aucun prin-
« cipe; on ne pouvait tarder plus longtemps & les orga-
« niser sur une base rationnelle (1) ».
II
LA TRANSFORMATION DES FORCES AUXILIAIRES.
i* U TAA1C8F0I1IATI01I DE LÀ MILICK. — ' 3» LÀ CBÉàTION DB l'àBMBB
TBRRITORIALB.
1® LA TRÀNSPOBHATION DB LA MIUCB.
Nous avons déjà exposé les grandes lignes du plan de
M. Haldane.
(i) Le Système militaire de Vavenir. Voir la note précédente.
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450 LES FORCES MILITAIRES ANGLAISES EN 4907*08. N* 963.
Au moment où il a été présenté à la «anciâon du IW-
leroent, sa forme était lia suivante :
lo La nûlioe était supprimée en temps que force auio-
nome et indépendante ; elle était remplacée par un Con-
tinrent spécial^ simple annexe, simple réserve de Tarmée
r^olière.
Ce CofiUingent spécial xxiâqKJi^meJïi composé d^liommes
susceptibles de servir à l'étranger en temps de gxierre,
devait fournir à Taranéerégxdière mobilisée uike paiiie de
ses services, et les relèves des six premiers mois de «cam-
pagne.
Le 'Contingent spécial devait d'ailleurs se recruter,
dans la pensée du Ministre, parmi les éléments qui four-
nissaient antérieurement la milice.
2^ Les Volontaires et la Yeomanry, étaient désormais
fvsioiinés pour former YAmiée ierritof*iale.
Cette armée était essentiellement destinée à la défense
du territoire nationaL
Le projet de M. Haldane répartissait donc les forces
anglaises em deux catégories :
l'^ L'Armée (régulière renforcée paa*ia réserve ncM^male
et par le Contingent spécial.
2^ L'Armée territoriale dont les éléments, bien amal-
gamés et bien fondus entre eux, devaient être organisés
sur le modèle de Tarmée régulière, embrigadés et endi-
visionnés, avec une proportion des trois armes rationnel-
lement calculée et tous les services nécessaires.
Le Parlement anglais devait adapter intégralement le
projet relatif à la constitution de l'Armée territoriale ;
nous allons voir qu'il ne s'est pas prêté aussi facilement
à la suppression de la Milice.
La Milice est « la vieille force constitutionndle » de
l'Angleterre ; elle est très populaire dans le Royaume-
Uni. L'Anglais y est attaché comme à toutes ses tra-
ditions, il y «ert avec plaisir*
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■vil m
N* $63. LES FORCES MILITAIRES ANOLAISBS BN 4907-08. 151
Sans quitter leurs occupations de la vie civile, les offi*
ciers de la milice trouvent dans leurs fonctions militaires
une charge honorable et honorée : ils sont fiers de leur
titre.
Bien des lords anglais et de grands propriétaires
terriens, considèrent comme une tradition de famille,
d*exercer un commandement dans la milice.
Le projet de suppression formé par M. Haldane sou-
leva — notamment dans les rangs du parti conservateur
et parmi les officiers intéressés — une hostilité qui se
traduisit par une campagne des plus violentes.
Devant une agitation dont il comprenait toute la portée
— en en respectant d'ailleurs les motifs — M. Haldane
eut Vhabileté de ne pas s'obstiner outre mesure.
Craignant de rencontrer finalement à la Chambre des
Lords une résistance irréductible qui eût fait échouer
tout son plan de réforme militaire, le Ministre de la
guerre sut modifier la forme de son projet en con-
servant le bénéfice du fond.
On peut dire — sans trop exagérer — qu'il accepta
de conserver la milice ; mais en lui confiant le rôle
qu'il avait tout d'abord réservé au Contingent spécial.
Après ^entente avec les membres de l'opposition, il fut
décidé que désormais les miliciens, tout en gardant,
dans une certaine mesure, leur mode de recrute-
ment et leur organisation seraient susceptibles d'être
envoyés d f extérieur en temps de guerre; et que
cette obligation ferait partie des conditions nouvelles
qui leur seraient imposées au moment de leur engage^
tnent.
Ces principes ont été définitivement consacrés par la
loi du 2 aoftt 1907 et par Y ordre à l'armée du 23 décembre
dernier qui en règle l'application.
Par leur résistance acharnée, les partisans de la Milice
<uit sauvé, ou à peu près, l'existence de cette force ; par
sa souplesse et son habileté, le Ministre de la guerre a
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162 LES FORCES MILITAIRES ANGLAISES EN 1907-08. N« 963.
sauvegardé les principes qui formaient le fond de son
plan de réforme.
Voyons comment la Milice ainsi transformée va jouer
le rôle du Contingent spécial^ en fournissant au corps
expéditionnaire :
\ ® Une partie de ses services au moment de la mobi-
lisation ;
2"* Les relèves des six premiers mois.
D'une manière générale^ la milice^ en conservant^ dans
une certaine mesure^ son eocistence propre^ ses garnisons,
ses traditions, est transformée en Réserve spéciale, en
réserve de S^ ligne de l'armée régulière.
Son personnel comprendra deux catégories d^hommes
assez distinctes.
Les uns (/'® catégorie), seront destinés à fournir des
éléments de mobilisation et de relève aux armes combat-
tantes, les autres (2® catégorie), serviront au même titre
dans les services non combattaîits.
Nous allons examiner le fonctionnement du nouveau
système pour toutes les armes et tous les services inté-
ressés (1).
1® Armes combattantes. — Réservistes spéciaux
de la /" catégorie.
Infanterie. — a) Mobilisation. — L'infanterie possède
en hommes de Farmée active et en réservistes réguliers,
les ressources suffisantes pour mobiliser toutes ses uni-
tés. La Réserve spéciale n'aura pas à intervenir.
b) Relèves. — Les relèves seront fournies par les
quelques ressources que Tarmée régulière et sa réserve
laisseront derrière elles et par la Réserve spéciale.
(1) Les iodications ci-dessous constituent une mise au point et une
rectification des renseignements donnés dans l'article précédent sur les
résen^istes irréguliers (p. 45 et suiv.)-
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n^i^ijvjiu M
n* 963. LES FORCES MILITAIRES ANGLAISES EN 1907-08. 4&3
Cette Jtéserve ne comprendra, nons le répétons, que
des hommes s*engageant à servir à F extérieur en temps
de guerre.
Elle sera constituée par les anciens miliciens qui^ avec
leur consentement (1), seront transférés aux nouvelles
formations et par les nouveaux engagés volontaires qui y
entreront de plain-pied.
Le transfert des anciens miliciens à la Réserve spéciale
s'effectuera pendant l'été de 1908 ; les nouveaux engage-
ments directs seront reçus pour cette réserve, à partir du
15 janvier de la même année. Les engagements sont
reçus pour six ans, les rengagements pour quatre. Les
hommes peuvent s'engager de 18 à 35 ans. Ils peuvent
rester au service jusqu'à 40(2). Les unités de cette nou-
velle Milice remplaceront avantageusement, en temps
de guerre, les bataillons provisoires ou autres forma-
tions de fortune que l'Angleterre a toujours été obligée
d'improviser à la hâte, pendant les dernières grandes
guerres qu'elle a subies ou entreprises.
Organisation. — Les bataillons de Milice devenus
bataillons de la Réserve spéciale resteront rattachés
comme par le passé, aux régiments de l'Armée régu-
lière, mais leur liaison avec ces derniers deviendra plus
intime, ils en feront désormais partie intégrante.
Les 124 bataillons de miliciens existant actuellement
seront réduits à 101.
74 de ces bataillons seront affectés comme 2«« batail-
lons aux régiments d'infanterie de l'Armée régulière
(66 en Angleterre, 8 en Irlande).
Les 27 bataillons supplémentaires {extra- bat talions)
({) Le consentement des Miliciens ne fait d'ailleurs aucun doule.
(2) Ces conditions sont les mêmes pour toutes les armes et tous les
serrices de la Réserye spéciale.
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154 LES FORCES MILITAIKKS ANGLAISES EN 1907-08. N» «63.
formeront des 4" et même des 5*« bataillons, de quelques-
uns de ces mêmes régiments.
23 bataillons sont supprimés purement et simplement.
Chaque 3® bataillon fournira, ^n principe^ toutes les
relèves et renforts nécessaires au bataillon régulier cor-
respondant mobilisé.
Les 27 bataillons supplémentaires (4** et S** bataillons)
fourniront les garnisons des places fortes en territoire
national, remplaceront aux colonies, les bataillons
réguliers qui pourraient être envoyés sur le théâtre des
opérations, enfin, en cas de besoin, ils seront appelés i
fournir quelques éléments aux services des étapes de
Tarmée de campagne, ou même des relèves, lorsque les
premières ressources auront été épuisées.
Les 3^^ bataillons des régiments réguliers stationoés
en entier aux colonies (i) sont assimilés aux 27 bataillons
supplémentaires dont nous venons de parler.
Tous les bataillons de la Réserve spéciale, sans excep-
tion, sont d'ailleurs astreints à l'obligation de servir hors
du territoire national, en temps de guerre.
Effectif. — L'effectif des bataillons {jpied de paix) sera
de 579 hommes (dont 34 officiers et 47 sous-officiers).
L'armée régulière sera représentée dans ce nombre
par 9 officiers, 23 sous-officiers, 16 caporaux et 50 sol-
dats ; soit une centaine, environ, d'officiers ou d'hommes
de troupe.
Au moment de la mobilisation^ les bataillons de la
Réserve spéciale recevront les malingres^ les hommes
trop jeunes ou insuffisamment instruits et tous les hommes
non susceptibles de faire caanpagne du régiment actif
coîrespondant.
Leur effectif sera d'un millier d'hommes environ ; de
(1) Régiments qui ne participent pas par conséquent à la formatioa
du corps expéditionnaire mobilisé en Angleterre. Cas exceptionnel.
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■W!?^
N« 963. LBS FORCES MILITAIRES ATIOLAJSES EN 1907-08. 165
plus, les dépôts lenr passeront pendant la durée de
la campagne tous les hommes de reorae qu'ils rece-
vront.
Instructioji. — Les obligations des hommes de la
"éserve spéciale seront les suivantes :
i^ Immédiatement après rengagement, une période
d'instruction de six mois accomplie au dépôt du corps
actif;
2» Chaque année suivanrte, pendant toute la durée de
l'engagement et du rengagement, une période de répé-
tition de quinze jours, plus un cours de tir de six jours.
Les bataillons de réserve spéciale seront convoqués
chaque ann'ée pour l'accomplissement de cette péiiode
de répétition de vingt et un jours.
Fendant cette période, l'instruction sera donnée par
les cadres du bataillcm, le dépôt du régiment actif
ii'a«ra pas à intervenir.
Les bataillons de Réserve spéciale (3^* bataillons) ser-
vent de Centres d'instruction pour les officiers et sous-
officiers 4e la réserve spéciale et même pour ceuK de
y Armée territoriale (1),
Cavalerie. — Pour la cavalerie rien de semblable
ii*existera, les réservistes réguliers étant en nombre
suffisant pour porter les escadrons actifs à leur effectif
de guerre ^et leur fournir la relève des six premiers
iBois,
Ces relèves seront instruites et expédiées par les soins
des escadrons de dépôts ou i^^ escadrons des régiments
de Tarmée active.
Artillerie. — a) Mobilisation, — L'artillerie ne dispose
pas des ressources suffisantes pour mobiliser ses colonnes
(i) Ordre à V armée du 23 norembre 11 907.
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456 LES FORCES MILITAIRES ANGLAISES EN 1907-08. N* 963.
de munition divisionnaires et quelques autres éléments
de peu d'importance. Elle empruntera à la Milice, deve-
nue Réserve spéciale, le personnel qui lui manque.
b) Relèves. — Les relèves seront fournies simulta-
nément par les dépôts de Tarmée régulière et par les
unités de Idi Réserve spéciale qui va recevoir rorganisation
exposée ci-après.
Organisation et effectif. — La milice actuelle ne
compte qu'une proportion infime (un seul groupe) d'artQ-
lerie de campagne ; elle comprend en revanche 32 corps
ou bataillons d'artillerie de garnison ou de côte.
La plupart de ces unités constituent un véritable excé-
dent qui ne trouverait que difficilement son emploi à la
mobilisation.
Dans le courant de 1908, 29 de ces corps (1) seront
transformés en corps de Réserve spéciale d'artillerie mon-
tée, dans des conditions analogues & celles que noas
avons exposées pour l'infanterie de la milice.
Les corps ainsi transformés conservent leur auto-
nomie, leurs emplacements, leurs noms particuliers, etc.
Rien ne sera changé à l'organisation intérieure, de façon
que les Miliciens, en devenant des Réservistes spéciaux^
s'aperçoivent le moins possible de la transformation
accomplie et que le passage d'un système à l'autre se
fasse sans à-coup.
Les engagements directs seront reçus à partir du
15 janvier 1908, comme pour l'infanterie. L'effectif
des bataillons ainsi transformés sera de 15,000 à
20,000 hommes.
(1) Les trois corps restants (stationnés en Irlande) seront également
transformés en unités de « réserre spéciale » mais conserveront leur
spécialité d'artillerie de côte. Le groupe (unique) d'artillerie de cam*
pagne de la milice est également transformé en corps de réserve spé-
ciale et porte à 30 le nombre de ces nouYelles unités de campagne.
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I^vnvcv"
N* 963. LES FORCES MILITAIRES ANOLAISES EN 4907-08. 167
Instruction, — Pour l'instruction des nouvelles unités
de carapace, on utilisera les groupes d'instruction
(Training Brigade) de Tartillerie de campagne de l'Àr-
mée régulière.
Il existe onze de ces groupes à trois batteries chacun.
Leur effectif est respectivement de \ 84 hommes et
17 officiers.
Ces groupes sont d'ailleurs en excédent des batteries
prévues par le corps expéditionnaire.
Chacun de ces groupes constituera une école dHnstruC"
tion pour les unités de la nouvelle Réserve spéciale qui
loi seront rattachées (par deux ou par trois).
Gomme par le passé, les officiers de ces dernières
unités seront responsables de Tadministration et de la
discipline de leur troupe, mais Tinstruction sera désor-
mais donnée sous la direction des cadres de ï école d'itis-
truc tion j qui en seront responsables.
Les périodes d'instruction comprendront :
l*" Six mo25 immédiatement après l'engagement;
2* Quinze jours de répétition {Armual Training) les
années suivantes, pendant toutes les années de rengage-
ment (ou du rengagement). Toutes ces périodes sont
accomplies à V école cC instruction.
Les recrues seront dirigées sur cette école, immédia-
tement après avoir été incorporées et habillées par leurs
unités et ces unités s'y rendront elles-mêmes tous les
ans, après s'être rassemblées dans leur garnison nor-
male.
Vécole constituera d'ailleurs un cours cPinstruction
permanent pour les officiers et les sous -officiers des
unités de réserve spéciale d'artillerie de campagne.
Génie. — a) Mobilisation. — Les réservistes réguliers
sont suffisants pour assurer la mobilisation des unités
de sapeurs et de télégraphistes, mais il n'en est pas de
même pour les trois compagnies de chemins de fer de
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1o8 LB8 FORCES MILITAIRES ANaLAISES EN 1907-08. N* 963.
campagne et surtout pour deux compagnies de siège
qu'on se propose de créer de toutes pièce» à la mobili-
sation .
La Réserve spéciale fournira à ces cinq dernières com-
pagnies' les éléments qui lui manquent^
b) Relèves. — Les relèves proviendront siaiultané-
ment des ressources de Tarmée régulière et des. usités de
hi Réserve spéciale du génie, qui sera désormais organisée
comme il suit.
Organisation et effectif. — A. Theure aetuelle, la Milice
comprend deux bataillons du génie, ceux d'Anglesey et
de Monmouthsbire. Ces. deux bataillons vont — tout en
conservant leur autonomie — être transformés en batail-
lons de Réserve spéciale du génie.
Le bataillon d*Anglesey fournira : une compagnie de
chemins de fer, une compagnie de siège,, une compagnie
de dépôt.
Le bataillon de Montmouth : deux compagnies de
chemins de Cer, une compagnie de siège^une compagnie
de dépôt.
Les compagnies de chemins de fer de la Réserve spé-
ciale fourniront leurs éléments^ complémentaires de
mobilisation aux compagnies correspondantes de che-
mins de fer de campagne. Les compagnies de siège
seront mobilisées da toutes pièces, par les deux bataillons
ei-dessus.
Instruction. — Après leur tranrfert à Isl Réserve spéciale
Les deux bataillons de Montmouih et d'Anglesey devien-
dront des Centres d*instruction pour toute la réserve spé-
ciale du génie.
Les périodes d'instruction comprendront six mois
Tannée de l'engagement, quinze jours de répétition les
années suivantes, pendant toute la durée de rengage-
ment et du rengagement.
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N* 963. LES FORCES MIUTAIRES ANGLAISES EN 4907-08. 459
2^ Servkes non comôaitanis proprement dits
{3^ catégorie de réservistes spéciaux).
Ces services (intendance et train) {Army Service Corps)^
services médical et vétérinaire, postes, etc.) demande-
ront 27,000 ou 28,000 hommes à la mobilisation.
Sur ce nombre, un quart environ devront être emprun-
tés à la Réserve spéciale.
Les unités qui seront créées dans ces diverses spécia-
lités serviront également t alimenter les formations
mobilisées, pendant la période des opérations.
Les effectifs de ces unités n'ont pas encore été publiés,
pas plus d'ailleurs que la durée des périodes d'instruc-
tion auxquelles seront soumis les réservistes spéciaux de
cette 2« catégorie.
On sait seulement que ces périodes ne différeront pas
smisiblement — bien qu'un peu plus longues — de celles
qui sont imposées aux hommes de V Armée territoriale
dont nous parlerons plus loin (1).
C'est dire que cette 2* catégorie recevra une instruc-
tion bien moins sérieuse que celle des hommes de la
première destinés aux armes combattantes (2).
(i) C'est probahlemont pour cette raison que cette 2" catégorie de
résenistes spéciaux avait été rangée sous la rubrique armée territoriale
dans le Mémorandum du 8 avril 1907, qui n'était lui-même qu'uo
avant-projet et une simple indication. On voit que ces hommes n'ap-
partiennent nullement à l'Armée territoriale mais bien à la Réserve
(i) L'effectif total prévu et entreteoa pour la ^ catégorie sera vrai-
semblablement de 10,000 à 15,000. Une certaine indécision règne encore
daos tous ces chiffres qui n'ont pas été publiés. Nous ne pouvons les
établir que par comparaison et recoupement : ils sont d'ailleurs peu
importants en eux-mêmes. Le principe seul et l'organisation de la
Réserve spéciale en deux catégories est à retenir.
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460 LES FORCES MIUTAIBES ANGLAISES EN 1907-08. N* 963.
Effectifs. — Les eflfeclifs de la Réserve spéciale peuvent
se décomposer de la manière suivante (pied de paix) :
^^ . / Infanterie (101 bat.), de S$5,000 à 60,000 h.
1 •catégorie l ^^m^^j^ /jg v ^^ ^^ç^ ^ ^^ ^
(xmtTucixon inten^x^), \ ^^^.^ ^^ ^^^^^ ^J^^ ^
2« catégorie i SerTices non combattants (traio, intendance,
{instruction réduite). [ santé, etc.), de 10,000 à 15,000 h.
Soit 90,000 hommes environ.
Sur le pied de guerre pendant la période des opéra-
tions, Teffectif dépendra évidemment des relèves four-
nies et des hommes incorporés.
2» CitATlON DE L'AlMtE TERRITORIALE.
Armée territoriale. — Le Parlement anglais a voté,
sans trop de difficulté, le projet (f Armée territoriale pré-
senté par M. Haldane. Cette Armée est destinée, comme
nous Tavons dit, à remplacer les Volontaires et la Yeo-
manry actuels qu'elle doit englober en entier.
La loi, promulguée le 2 août 1907, indique seulement
les principes de son recrutement et de son administra-
tian, en laissant au Ministre le soin de régler^ sous le
contrôle du Parlement, sa composition détaillée et sa
répartition. Nous allons analyser ci-après le recrutement,
Torganisation et la composition de TÂrmée territoriale,
tels qu'ils résultent de la loi du 2 août dernier et du
Mémorandum publié par M. Haldane au commencement
de 1907.
La composition indiquée plus loin n'est quune compo-
sition théorique qui ne sera complètement réalisée, qu'au
moment où la loi sera mise complètement en vigueur.
(i) Voir la note précédente.
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N* 903. LBS FORCES MIUTAIRBS ANGLUSES EN 4907-08. 161
Recrutement de Varmée territoriale. — Les engage-
ments seront reças dans V Armée territoriale pour une
durée de quatre ans ; les hommes peuvent s'engager de
17 à 35 ans. Ils sont admis à contracter des rengage-
ments variant de un à quatre ans, dans leur dernière
année de service. Les hommes non gradés doivent quit-
ter Tarmée à 40 ans (exceptionnellement à 45), les sous-
officiers à 50 (exceptionnellement à 55). Les engagés
peuvent choisir le corps dans lequel ils veulent servir
et même Tunité à laquelle ils désirent être affectés, si le
corps en compte plusieurs.
Tout soldat territorial peut rompre son engagement
aux conditions suivantes :
1** Prévenir son chef de corps trois mois à l'avance ;
2o Payer une amende qui peut aller jusqu'à 125 francs;
3<^ Faire la remise, en bon état de conservation, des
armes et des effets dont il est détenteur ou en rembour-
ser la valeur.
En cas de raison urgente ou grave, l'intéressé peut
être dispensé des deux dernières conditions énumérées
ci-dessus.
Tout soldat territorial peut être renvoyé d'office et
rayé des contrôles par son chef de corps, pour désobéis-
sance ou négligence dans le service, mauvaise conduite
sous les drapeaux, ou toute autre raison que cet officier
JQge suffisante.
Le soldat territorial renvoyé de l'armée par son chef
de corps, peut en appeler au Conseil de Varmée qui
prononce en dernier ressort.
Aucun homme de l'armée territoriale ne peut deman-
der son licenciement, lorsque cette armée est appelée à
Faciivité {mobilisation). Tout homme arrivé au terme
Bormal de son engagement, peut être maintenu sous les
drapeaux pendant un an, en cas de danger national
saffisant pour déterminer le rappel de la réserve de
Varmée régulière.
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162 LBS FQKCIIS MILITAIRES AN&LAISBS EK 4^6(7-08. N« 963.
£ armée territoriale sera constituée pcar le tnmsf^t de$
Volontaires et des Yemnen qm forment la mctfewre partie
des forces auxiliaires actuelles et par les dégagements
directs.
Le transfert des volontaires et des feomen ne peut se
faire s6b»s leur consentement. Ils auront à se pronmuer
da/ns quelques semaimes^ prodaUesnent le 3i mars pro^
chedni^
Les Associaticms de Comté. — P«ir mener à bien
Tœuvre colossale qu'il vient d'entreprendre» le Ministre a
soi^év dès la première keure, à &ire appel a» dèvad-
ment de tous. Il n'ignore pas que le risultmt pmei de la
réforme militaire qa'il poursuit» sera propartkmnë à la
bonne volonté du pays tout entier.
Le Parlentent est entré dans ses vues et afin de sus-
citer entre les prcnrînees de la Grande-Bretagne,, une
émulation plus vive, il a confié à chaque Comté le soin
d^orgamiser et cF administrer tes troupes levées sur aen
territoire, sous la hairte direetion et la svrreiUaitee da
Conseil de f armée.
Pratiquement, cette décentralisatioD a été résolue par
la création des; Associations de comté instituées' par la
loi do 2 aoÀt »907.
Cette loi détermine ainsi leurs attributions :
1^ Veiller à l'organisation et à l'admijustration des
troupes du comté, en dehors des périodes : a) d'instruc-
tion dans les camps [iraining), b) de guerriâ, c), d'appel
à l'activité ;
2® Prendre les mesures voulues, pour assiaver le recru-
tement de Tarmée territoriale, en temps de paix comme
en temps de guerre;
S"" Entretenir les champs de tir, les camps d'instruc-
tion,, tes casernes et les magasins;
4° Trouver des terrains pour les grandes maiiœnvres
(arrangements à l'amiable avec les propriétaire») ;
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:<• 969. U» POBCE3 MILITAmBS ANOLAISES EN 19074)8. 103
9^ S*eiiteDdr« avec le« industriels et les patrons pour
les ooBgés à d<»iDep aux employés et ouvriers engagés
dans l'armée territoriale, en vue de leur faciliter leurs
périodes d'instruction. Déterminer les époques ou les
périodes qui se prêteront le mieux aux exigences de la
vie civile ;
6^ Gréer des bataiUons ou des corps de oadets, des
sociétés de tir, etc., et leur venir en aide ;
7* Assurer en temps de paix, la remonte de l'armée
territoriale ;
8* Assurer en temps de paix Temmagasinement et la
garde de Tarmement et de l'équipement ;
9^ Pourvoir aux besoins de la mobilisation, dans une
mesure que le War-Office fera connaître ultérieure-
ment;
iO* Payer aux familles des hommes de l'armée terri-
toriale les indemnités qui leur sont dues ;
11® Aider les autorités militaires à préparer le classe-
ment des chevaux, leur achat à la mobilisation ;
12« Veiller aux intérêts des réservistes et àes soldats
libérés.
Les A$soeieiions de Comté devront soumettre tous les
ans leur projet de budget au Conseil de l'armée.
Ce Conseil opérera les réductions ou les augmenta-
tions qu'il jugera convenables et créditera V Association
de la somme totale inscrite au budget ainsi rectifié.
Les sommes mises à la disposition des associations
sont prélevées sur le budget de la guerre voté par le
Parlement.
Le Conseil de l'armée peut autoriser les associations à
faire des virements. Elles rendent leurs comptes tous les
ans.
Les membres ne sont pas pécuniairement responsables
des opérations qu'ils ont approuvées pour assurer Texé*
cution de la loi.
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461 LES FORCES MILITAIRES ANGLAISES EN 4907-08. N« 963.
Remarquons que les associations de comté jouissent
en quelque sorte de la personnalité civile. Elles peuvent
acquérir des terrains ; contracter des emprunts ; accepter
des dons en argent ou en nature.
Le Conseil de l'armée pourra d'ailleurs faire paraître
à ce sujet toutes les réglementations de forme qu'il
jugera convenables, après les avoir soumises au Parle-
ment.
Le Conseil de Tarmée pourra prendre des mesures
pour faciliter la coopération des Associations entre elles
et avec les administrations civiles, la formation de
comités ou délégations mixtes destinés à assurer l'unité
de vues dans l'organisation et Tadministration des
divisions, brigades, etc.
Il pourra également donner des instructions qui régle-
ront le mode d'affiliation à Tarmée territoriale, des corps
ou bataillons de cadets, sociétés de tir, etc.
Instruction. — Tout jeune soldat de l'armée territo-
riale recevra pendant la première année de son service,
Vinstruction préparatoire.
Cette instruction comprendra un certain nombre de
séances d'exercices (dnll)y non déterminées par la loi,
mais qui seront d'une vingtaine probablement.
Les années suivantes, il recevra Tinstruction normale
qui comprendra :
lo Un séjour au camp d'instruction [training) variant
de huit à quinze jours pour l'infanterie et de huit à dix-
huit jours pour les armes montées ;
2* Un certain nombre d'exercices de détail (rfn7/),pro-
bablement une dizaine.
Une décision royale peut porter la période de séjour
au camp à trente jours, la réduire à moins de huit et
même la supprimer complètement pour tout ou partie de
V Armée territoriale.
Mais toute décision royale prolongeant la période nor-
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N* 963. LES FORCES MILITAIRES ANGLAISES EN 4907-08. 165
maie de séjour au camp {trainmg) ou fixant la durée du
séjour que comporte Vinstruction préparatoire n'est exé-
cutoire que si le Parlement n'a pas fait de remontrances
i ce sujet.
Appel à r activité en cas de guerre. — En cas de guerre,
FArmée territoriale est appelée sous les drapeaux dans
le mois qui suit l'appel de la réserve de l'armée active.
Hais rappel à l'activité de l'Armée territoriale doit être
approuvé par le Parlement, à moins cT urgence absolue.
Si le Parlement est en vacances, il est convoqué dans
les dix jours qui suivent le rappel de la réserve de
Tarmée régulière, pour qu'il puisse se prononcer à
temps.
Le renvoi dans leurs foyers des hommes de l'armée
territoriale est prononcé par une proclamation royale.
Mais avant cette proclamation de licenciement général,
le Conseil de F armée peut licencier, de sa propre auto-
rité, certaines unités de l'armée territoriale, les rappeler
à l'activité si elles ont déjà été licenciées, ou même appe-
ler directement à l'activité certains corps qui ne l'avaient
pas été.
Rappelons que F Armée territoriale ne sera pas tenue de
servir hors du territoire national sans son consentement.
Pénalités. — Tout homme de l'armée territoriale qui
manque, sans autorisation ou sans motif suffisant, à la
période d'instruction au camp (traîning), ou qui n'accom-
plit pas le nombre d'exercices de détail (drill) prescrit, est
passible d'une amende qui peut aller jusqu'à 125 francs.
S'il ne répond pas à la convocation en cas d'appel à l'acti-
vité {mobilisation)^ il peut être traduit devant la Cour
martiale, pour désertion ou absence illégale.
Composition de V armée territoriale. — La composition
des grandes unités est calquée sur celle des grandes
unités de l'armée régulière :
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HC LitB rORCBS MILITAIRES ikNêLAISSS SN 1«»7-4& N« M.
1<^ Ciwaierie {3^^000 cavaliers et «rtilleurs entiitMi):
14 bikgades (& 3 régiments et i batterie) ;
2^ Infanitrie (260,000 homines environ) ; 14 divi-
sions à 3 brigades (12 bataillons), 3 groupes d*artiilerie
de campagne, 1 groupe lourd (2 batteries d'obusiers et
1 batterie lourde) ; 3 compagnies du génie (2 de sapeurs
et 1 de télégraphistes), etc.
Les services qui sont compris dans les totaux précé-
dents sont les mêmes que ceux des divisions de Tarmée
régulière ; '
3^ Troupes d'armée (à la disposition du général en
chef) : 2 régiments de cavalerie ; 8 compagnies de télé-
graphistes^ 1 compagnie d*aérostiers;
4** Troupes de défense des côtes (20,000 hommes envi-
ron) : m batteries ou compagnies d'artillerie de cAtes;
65 compagnies du génie ;
S^ Unités de yeomanry (mises à la disposition de
Farmée régulière mobilisée, 2,100 hommes) : Il esca-
drons.
Soit un total de 315,000 hommes environ.
Il suffit d'un simple coup d'oeil sur le tableau précé-
dent, pour se convaincre de la différence radicale qui
existera entre V Armée territoriaie et les Forces auxiliaires
(Volontaires et Yeomanry) qu'elle est appelée à remplacer.
VArmée territoriale ne sera plus constituée par un
mélange plus ou moins heureux de bataillons d'inian-
terie, des batteries de côtes, de bataillons du génie ou d'ia-
fanterie montée ; ce sera une armée réellement organisée
pour la guerre, pourvue de tous ses services et dont les
divers éléments pourront travailler ensemble^ dès le
temps de paix, et recevoir simultanément une instruction
tactique beaucoup plus sérieuse que celle qui est don-
née aujourd'hui aux volontaires et aux yeomeu*
Pour être absolument complète, TorgaAisation de ïu*^
mée territoriale demandera plusieurs aimées. La tra&s-
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N* 963« LES POBCES MTLTffâlRBS iLNtGOAIBBB MSi 1^7^!$. 167
fondation qui se pcépace ne se boamera pas à un simple
ehaii^meiit d'éiîqiiette ; elle jiécessiieflia une iaranifor-
mation proloode, elle idecnjoidera des corëations impor-
tailes. Ces créations me peuFeAt s'aococraplir ea quelques
D'aiUenrSy c'»t vcaisemblablenKent par retouches et
modifieaiiims successives^ que le War-Office passera de
roi^anisation actuelle à Torganisation nouTelle dont
lUMifi Tetiotts d'exposer r^nsemble.
Bépartiiion des divisions de formée territoriale en
Grande-Bretagne, — La répartition sur le teiritoire de la
Grande-Bretagne des divisions territoriaiefi sera la sui-
vante :
Commandemeni d'Ecosse : 2 divisions.
Cofmmmndiemewt de i'Ouest : 3 iliviisians.
Commandemeni du Nord : 3 idi visions.
Commemdemeni du Sîsd: 2 diviaioms.
Commandement de CEst : 2 divisions.
Disirict de Londres :2 divisions.
€es li divisions constituent à la fois des commande-
ments de troupes et des commandements territoriaux.
Essayons maintenant de résumer en quelques lignes la
série déjà longue des articles que nous avons publiés
snr la reconstitution des forces anglaises et de donner
aae idée génémk de la situation.
Lorque la Réforme militaire sera terminée, TensefBible
des forces stationnées dans le Royaume -Uni com-
prendra:
/ L'Armée régulière (il 5,000 à 120^000 h.) enviroQ.
En 1" ligne. ] La Résenre régulière (115,000 à 120,000 h.) do
\ LaUéBcrve spéciale (90,1)00 h.) d*
En 2* ligne. . L'Armée territoriale (315,000 h.) d^»
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168 LES FORCES MILITAIRES ANGLAISES EN 4907-08. N* 963.
En temps de paix V Armée régulière stationnée dans le
Royaume-Uni aura, comme par le passé, pour mission
principale d'alimenter les garnisons coloniales (1).
En temps de guerre, cette armée renforcée par ses deux
réserves, régulière et spéciale, constituera un Corps expé-
ditionnaire de iôSjOOO hommesj prêt à être dirigé sur
tous les points où les intérêts britanniques réclameront
son emploi.
h' Armée territoriale mobilisée à peu près en même
temps que TÂrmée régulière se tiendra prête à parer à
toute éventualité après le départ du corps expédition-
naire et à faire face à toutes les attaques dirigées contre
le territoire national.
En cas de circonstances graves, nul doute d'ailleurs
que des unités de cette armée ne demandent délies-
mêmes à aller renforcer le corps expéditionnaire. Les
exemples donnés autrefois par les Volontaires ne seront
pas perdus pour la jeune Armée territoriale qui demain
doit les remplacer.
Après Tachèvement de la réforme militaire, l'armée
anglaise ne sera plus une simple juxtaposition, un€
« collection fortuite » d'éléments disparates distribués aa
hasard, sur toute l'étendue du Royaume -Uni. Elle
constituera un organisme bien harmonieux et bien
vivant, un organisme à grand rendement, car les frotte-
ments y deviendront de plus en plus rares et les efforts
de tous pourront concourir au but commun.
L'état-major général, aidé par l'état-major adminis-
tratif, donnera la direction générale et l'impulsion ini-
tiale avec un personnel d'élite et peu nombreux.
Les troupes enfin organisées et instruites en vue de la
guerre travailleront dans un but déterminé et tangible ;
(1) Ces garnisons comprennent 75,000 Réguliers anglais dans Tlnde
et 45,000 Réguliers anglais dans les Colonies autres que Tlnde (sans
parler, bien entendu, des troupes indigènes et des milices locales).
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N* 963. LES FORCES MILITAIRES ANGLAISES EN 1907-08. 469
tous les organes parasites ayant peu à peu disparu, cha-
cun aura une fonction déterminée à laquelle il pourra
appliquer à bon escient toute son activité.
La mobilisation de TArmée n'aura plus le caractère
d'une improvisation plus ou moins hasardée.
Grâce à TiDgéuieuse organisation des services ima-
ginée par M. Haldane, l'Armée régulière pourra mobi-
liser, sans efforts, un corps expéditionnaire de 165,000
hommes; alors que, récemment encore, cette même
Armée n'aurait pu mettre plus de 100,000 hommes sur
pied dès les premiers jours de la mobilisation (1).
La nouvelle armée mobilisée disposera désormais
d'une excellente réserve de 2« ligne la Réserve spéciale^
alors que Tancienne armée n'eût pu compter que sur ses
dépôts et sur la ressource aléatoire que lui auraient offerte
les bataillons de milice.
Le progrès réalisé est évident, il n'est plus nié par
personne, l'armée anglaise devient une force avec
laquelle il sera désormais impossible A qui que ce soit
de ne pas compter.
L'armée de 2« ligne, V Armée territoriale^ organisée sur
le modèle de V Armée régulière et recrutée de façon à
utiliser toutes les bonnes volontés du pays, sera, après
l'achèvement complet de la Réforme, plus forte et
infiniment mieux organisée que les Volontaires et la
Yeomanry actuels. On peut même dire, sans exagérer,
qu'en temps de guerre, son rendement serait supérieur
à celui de toutes les forces auxiliaires actuelles j milice
comprise.
Mais n'oublions pas que cette Armée territoriale, orga-
nisée théoriquemetit dans ses moindres détails, ne devien-
dra une réalité vivante que lorsque les volontaires et les
(I) Disoonra miaistériel, féTrier 1907.
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470 LBS FORCES MILITAIRES ÀXQUMEB BN 4907-Oa. N* 963.
yeomea, qui doivemt la conpaaer, auront i{oMne/e«r fodhé-
siûn au nouvemi système.
Ils auront à se pnottoneer dêuu fnelçues mais et ce
réféffeiMluai décidera de la portée praitique de la loi
votée par le Parfeneni.
En attendant ce moment décisif, tous les poavoirs
publics et les amis du mûdstère libéral nultîplieotkiiffs
efforts po«r qae VoJonttires et Yeonen entrent en masse
et sans bésitatîoa dans la nouvelle Armée teriîtoriak.
La plupart des adversaires poliiMiues du cabinet, raettaat
de côté toute rancune et toute divergence <d'«pinion«
secondent d'ailleurs leurs efforts.
Le mouvement grandiose qui règne dans tooie l'An-
gleterre en faveur de la loi n<Mivelfe est fort intéressant
A étudier.
S. M. le roi Edouard YII a donné TeKemple et lesigntL
Quelques semaines après 1 adoption de la loi, le Roi a
rénni A Londres les lords-lieutenants des comtés, pour
ieur signaler lui-même, dans une allocation chaleureuse,
la portée de la loi nouvelle, Timportance du rôle qui
leur était dévolu dans son application et le bon résultat
qu'il attendait de leur action personnelle.
Les loids-lieutenants rentrés dans les Comtés ont pro-
voqué des réunions oà des officiers supérieurs du War-
Office, véritables délégués du Minisitre de la ^guerre,
ont expliqué dans lesmaindies détails le rôle des jiss^
dations de Comtés l'esprit de l'organisation de Tannée
territoriale, son but, son rôle, etc.
Les grands dignitaires de l'armée : le duc de Coo-
naught,le général French,le maréchal White, etc., etc.,
appelés à présider les cérémonies militaires, les distri-
butions de réooimpenses aux sociétés de iir^ etc., coft
accompagné leurs discours de panég^'riques ardents de
la réforme militaire. Les applaudissements et les mou-
vements d'enthousiasme qu'ils ont déterminés, per-
mettent de bien augurer de l'avenir.
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K* 96a, LB8 FORCES MIUTAIRB8 ÂNOLJUBES EN 4907-08. 171
Peadâot co temps le War-Offîce d6 restait pas iaactîf«
Des flaflciculeS) expliquant au public rorganisation de
rÂrmée territoriale et son fonctionnement, étaient rédigés
et répaodtts en masse* Chaque volontaire et chaque
yeoman €mx recerait des exemplaires. Tous peuvent
désormais agir en pleine connaissance de cause, la bonne
foi de personne ne peut être surprise.
M. Haldane, déployant dans l'exécution l'ardeur et
rhabiletë consommées qu'il a montrées dans la discus-
sion, est l'Ame de cette campagne; il organise et dirige
Teffori décisif dont le but est bien simple : démontrer au
peuple anglais que le système militaire que le Parle*
ment et le Boi viennent d'adopter est nécessaire pour
assurer la défense nationale et suffisant pour le mettre^
an moins pendant longtemps encore, à l'abri de la cons*
cription.
La Presse militaire anglaise elle-même, jusqu'ici
assez hostile au projet du Ministre, a changé d'attitude
et de langage après le vote du Parlement et surtout
après la sanction solennelle du Roi.
Les grands Périodiques militaires ont compris que
toute agitation et toute campagne ultérieures, tout en
restant sans grand profit pour leurs idées, ne pourraient
que nuire à la Défense nationale, en divisant les
efforts du pays et en troublant l'opinion publique, encore
un peu flottante.
La Presse militaire anglaise a donné un grand exemple
de patriotisme. La Presse antiministérielle Ta, en géné-
ral, imitée.
Le TimeSj entre autres, oubliant toute querelle de
parti, a mis discrètement son action au service des idées
nouvelles.
Par sa clarté incisive et sa vigoureuse argumentation,
son rédacteur militaire, le colonel Repington, a contri-
bué, plus qu'aucun autre, à dégager le système de
M. Haldane des polémiques et des discussions qui l'obs-
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172 LES FORCES MILITAIRES ANGLAISES EN 4907-08. N« 963.
curcissaient, parfois systématiquement, à ses débuts ; il
Ta expliqué au grand public anglais, en a signalé la
haute valeur (sans lui épargner les critiques) et finale-
ment, il semble l'avoir imposé à Topinion de ce grand
public dont il est devenu le véritable éducateur militaire.
Le dernier mot est aux Volontaires, aux Yeomen, à la
partie la plus jeune et la plus virile du pays.
Leur bonne volonté, et la bonne volonté de la nation
tout entière, peuvent seules assurer la réussite définitive
de la réforme militaire si vaillamment entreprise et si
habilement conduite par M. Haldane. Autant qu'on peut
en juger à distance, le succès parait d'ailleurs certain.
Le Pays est plein de confiance dans le patriotisme de sa
jeunesse, FAngleterre est sûre « que chacun fera son
devoir ».
(182)
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LES MUSULMANS
ET
LE SERVICE OBLIGATOIRE
EN BOSNIE-HERZÉGOVINE
Dans sa séance du 28 juin 1878, le Congrès de Berlin
décidait de confier à rAutriche-Hongrie radministration
des provinces turques de Bosnie et d^Herzégovine, et, les
délibérations du congrès terminées, le traité de Berlin
spécifiait (art. 25) : «< Les proyiuces de Bosnie et d'Her-
zégovine seront occupées et administrées par rAutriche-
Hongrie. «
C'était la fin de la domination turque dans ces régions.
Elle avait duré quatre cent quinze ans.
La prise de possession fut, du reste, difficile pour
rAutriche. Une véritable campagne dut être faite, et
Teffectif des troupes austro-bongroises, primitivement
fixé à 82,000 hommes, fut bientôt porté à 145,000 com-
battants, 4,500 chevaux, 300 canons (1). Trois ans
(1) Pertes subies pendant cette campagne (71 combats du 3 août
aa 30 octobre 1878) :
Taés. Blessés. Dlspsros. Total.
Officiers 44 131 3 178
Bommes 902 3,849 269 5,020
(Die Okkupaiion Bosniens und der Bercegovina^ publication de Tétat-
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474 LES MUSULMANS ET LB SERVICE OBLIGATOIEB N» 963.
après, une insurrection éclata en Herzégovine, causée
en partie par l'institution du service obligatoire. Elle
nécessita encore de la part du gouvernement austro-
hongrois un sérieux effort militaire. Depuis lors, la tran-
quillité n'a plus été troublée.
LE pats; les habitants.
D'une superficie de 51,000 kilomètres carrés, soit
environ le dixième de celle de la France, la Bosnie-
Herzégovine est peuplée par 1,721,720 (1) habitants.
« A l'exception des Juifs, des Tsiganes et de quelques
Osmanlis, qui vivent dans les villes les plus populeuses
de la Bosnie, tous les habitants des Alpes illyriennes sont
de race slave
« Si les Bosniaques sont, pour la plupart, unis par l'ori-
gine, ils sont divisés par la religion Malgré les avan-
tages que présentent le sol et le climat au point de vue
de la défense, toutes les tentatives de révolte qu'on a
faites contre les Turcs ont lamentablement échoué. C'est
que les musulmans et les chrétiens bosniaques sont enne-
mis les uns des autres, et que, parmi les chrétiens eux-
mêmes, les catholiques grecs, régis par leurs popes, et
les catholiques de Rome, qui obéissent aveuglément à
leurs prêtres franciscains, se détestent et se trahissent
mutuellement (2). »
A peu près la moitié de la population (43 p. 100 exac-
tement) professe la religion grecque-orthodoxe ; un peu
major général, Vienne, 1879). En trois mois, les dépenses pour cette
campagne ont atteint 210 millions de francs.
(1) Chiffre de 1904.
(2) Elisée Reclus. Géographie universelle.
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N" 913. BN BOSNIB-HERZÉGOTtNS. 475
QM3ÎBS du qaart (32 p. 100) est catholique ; plus du tieis
(34 p. iftO) est musulman ; les protestants (0,3 p. 100),
les Israélites (0,7 p. lOd) sont en très petit nombare (1).
Lors de la conqoète par les Turcs, la majorité des
anciens propriétaires bosniaques, de race slave, abjura
le christianisme, embrassa la religion musulmane, pour
conserver ses biens et privilèges, et convertit de force
ses serviteurs.
D*autre part, à cette époque, l'immigration turque
amena dans le pays un élément musulman pur, mais,
après 1878, beaucoup de mahométans retoumèipeitt en
terce dlslam, pour se soQstradre â la domination ehrén
tiemie.
Par suite, les musalmans de Bosnie-Heirzégavine eom-
prennent aujourd'hui les familles de Tancienne aristo*
craiie slave, qui a abjuré volontairement le christianisme
a[Hrès la oonquéte turqee, et les descendants de quelques
chefs militaires tores, originaires d'Asie^Slineure ou de
Syrie.
Ils habitent sortiHit le Centre, le Sud et l'Est du pays.
Eq raison même de leur origine, ils forment la partie
riche de la p(^ulation.
Ils ont une instruction religieuse très limitée. Ils célè-
brent la fête chrétienne de Saint-€reorges, patron des
Slaves.
« Antipathiques aux Ottomans par suite de leur ori-
gine et malgré la communauté de religion, les begs
bosniaques n'ont pas adopté toutes les exigences de Tisla-
misaie. La polygamie est rare chez eux et les femmes ne
sont pas astreintes an voile (2), »
11 y a donc, en Bosnie-Herzégovine, unité de race
— race slave — et diversité de croyances. Parmi ces
()) Chiffres extraits da Tasckenatlas d'Hickmann.
{i) Géaéral Nioi:, Europe centrale.
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176 LES MUSULMANS ET LE SERVICE OBLIGATOIRE N* 963.
croyances, au point de vue du nombre des adeptes,
l'islam ne vient qu'au second rang, et dans le tiers de
la population, groupé sous l'égide du Coran, les musul-
mans d'origine forment une très faible minorité.
II
l'organisation MILITAmE TURQUE.
Pendant plus de quatre siècles, la Turquie a dominé
en Bosnie-Herzégovine. Depuis 1826, et, d'une façon
plus complète depuis 1843, les sujets turcs professant la
religion musulmane étaient, sauf dans certaines provinces
privilégiées de l'empire du sultan, régulièrement astreints
au service militaire.
« Constituée d'après les principes du Coran et destinée
au triomphe de la religion, l'armée turque ne pouvait,
sans danger pour elle, et sans honte pour l'Islam,
admettre dans ses rangs les infidèles des pays conquis
Les hommes d'État de la Turquie, cédant aux pressantes
sollicitations de l'Europe prirent bien en 1856 l'enga-
gement de rendre le service militaire obligatoire pour
tous les sujets de la Turquie, sans distinction de croyances,
mais les faits prouvent qu'ils n'ont jamais songé à mettre
cette clause en pratique.
« Après avoir officiellement supprimé l'impôt de capi-
tation payé par les chrétiens, et fixé pour la forme i
16,000 le chiffre des recrues à fournir, le gouvernement
substitua à ce contingent un nouvel impôt, réparti sur
toutes les communautés chrétiennes, qui les déchar-
geait de la conscription.
« En Bosnie, au début, et afin d'accoutumer au ser-
vice la masse de la population musulmane, on organisa
avec des volontaires le régiment -frontière bosniaque,
progressivement porté à 4 bataillons, puis le bataillon-
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N*963. EN BOSNIE-HBRZâGOYINB. 177
frontière d'Herzégovine. En 4865, on introduisit la cons-
cription et on créa une brigade de milice bosniaque,
formée de 2 régiments à 3 bataillons. Pour commencer,
Tobligation du service militaire apparut avec toutes sortes
de restrictions et de privilèges. Puis, à la fin de 1869,
soas le couvert de la réorganisation générale de l'armée
ottomane, les troupes bosniaques furent mises sur le
même pied que les autres troupes de l'empire. En 1870,
on créa un nouveau bataillon-frontière. Ainsi, en moins
de dix ans, on a introduit le recrutement en Bosnie et on
a réussi à former 18 bataillons : 6 du nizam (armée active),
6 du redif (armée de réserve), levés par la conscription
et 6 de volontaires (1). »
Lors de la prise en charge de Fadministration de ces
provinces par l'Autriche-Hongrie, la situation était donc,
au point de vue militaire, la suivante : les musulmans
astreints depuis 1865 au service obligatoire, avec de
nombreuses facilités (exemptions, remplacement, etc.),
les chrétiens dispensés du service, mais assujettis en
échange au payement d'un impôt spécial.
Le pays était divisé en districts militaires.
En outre, pour maintenir la sécurité et aider les auto-
rités administratives, la Porte avait organisé un régi-
ment de gendarmes (zaptiés) recrutés parmi les musul-
mans bosniaques. Ce régiment comprenait 7 bataillons :
3,090 hommes, dont 500 montés à leurs frais (2).
(1) Voennyi Sbornik (Recueil militaire), organe de Tétat-major
général ru«ge, octobre 1873, cité dan» la Revue des Armées étrangères,
mars 1874.
(2) Geschichte der Sidierheitstruppen in Bosnien und dcr Uercego-
tcna; Vienne, 1898.
12
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il» LES MUSUUAAiN» BX IhS aCSLl^I^Ul^ OBUGATOIRB N« 96^^.
lU
l'oeoaiîîisation austro-hongroise.
Dans la monarchie austro-hongroise, la Bosnie-Her-
zég^viae-^. territoire d'occupaiion {Okkupatiansg^ebiet)^
n'est rattachée ni à T Au triche,, ni à la Hongrie.
Ail point de vue administraliC,, elle dépend du Hiniistre
commun des finances & Vienne. Sous les ordres de ce
derniei!,. un. officier général, gouverneur civil et com-
mandant des troupes, dirige Tadministrationdu payset
commande les forces militaires. Il réside à Sarajevo. Il
a deux adjoints: un général^ comme dans les autres
régions de corps d'armée,, et, pour diriger l'administra-
tion civile, un haut fonctionnaire civil.
Aux débuts der roccupatioa,,radminis4iiration fut pure-
ment militaire, avec le concours dû £onctionjiaireis indi-
gènes restés à leur poste et. de fonctionnaire& austro-
hongrois appelés de Tintérieur de la monarchie.
Ce système transitoire subsiste encore en partie. Le
gouverneur est un officier général ;. les transports du ser-
vice des postes sont assurés par des soldats du train ;
une voie ferréa (Banjaluksu-DobeElia) est exploitée mili-
tairement.
Le territoire est divisé en 6 cercles, les anciens sand-
jaks turcs, subdivisés eux-mêmes en S4 districts. Les
premiers correspondent à nos départements, les seconds
à nos arrondissements. A leur tête sont placés des fonc-
tionnaires austro-hongrois. Le chef de district est assisté
d'un conseil consultatif composé de notables désignés
par le gouvernement. Il dispose d'un médecin cfvil et^
comme auxiliaire pour les affaires militaires, d'un sous-
officier. Le* service de l'état civilt est complètement orga-
nisé depuis 1885. Les registres sont tenues aa district ;
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N- 963. M» BOSKBMISBZÉOaVIU. 47<»
par ^ud po«r les «sagesi des mnsulmuis, les femme»
n'y sont inscrites que numériquementy sans indicatioii
deium»
AunlesBons des dicrtricts sont l«s ccnniDuiies : cch»-
»iio€9 organisées (STT localités importantes), am con^
mones de campe^ne*
Dans les premières, le maire, les adjoints, une partie
du conseil mtmicqpal sont nommés par l'administra-
tioa.
Cbaqae religioii est représentée a« eoosevl dans la
même prfifK>rtioo que parmii les babitasts. IKans les
Tilles, Téléme»! mnsulmaD domine ; presque tons les
maires sont musulmans.
Dans les secondes, le maire est nommé aussi par Tad-
ministration, mais tout le conseil est élu.
Dans les unes et les autres, les maires n'ont aucun
droit administratif. Chaque semaine, à jour fixe, tous
les maires du district se réunissent au chef-lieu pour
rendre compte des événements (changements dans Uétat
cini, par exemple) survenus dans sa commune et rece-
voir les instructions du chef du district.
La représentation élue des intérêts de la population
est donc extrêmement faibfe.
L'État reconnaît quatre religions : catholique, ortho-
doxe» musulmane, Israélite* Il a laissé aux musulmans
les biens de mainmorte, dont le revenu est assez élevé
(1,500,000 francs en 1891). De cette façon, FÉtat n'a
pas à intervenir dans les questions relatives aux écoles
confessionnelles, aux institutions de eharité, au recrute-
ment et à Tentrelien du clergé inférieur du culte
Hrasuflim.
An point de vue militaire, le territoire de la Bosnie-
Herzégovine forme le 15® eorps de Tarmée autco-hon-
groise.
Ce coffps est composé, pour la plus grande partie,
d'éléments étrangers au pays. Il est très fortement cons-
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180 LES MUSULMANS ET LE SERVICE OBLIGATOIRE N* 963.
titué et a reçu une organisation adaptée à la nature mon-
tagneuse de la région (1).
Sous le rapport du recrutement, le territoire est divisé
en 4 districts. Chacun d'eux est commandé par un offi-
cier supérieur, assisté d'un capitaine, d'un officier subal-
tenie, de quelques sous-officiers. Comme il a été dit plus
haut, un sous-officier est adjoint au chef de chacun des
54 districts administratifs. L'officier supérieur, chef du
district de recrutement, dirige les affaires de recrute-
ment et l'administration des réservistes. Les districts de
recrutement se subdivisent en cercles de classement,
pour lesquels il n'y a pas d'autorité militaire spéciale.
IV
LA LOI DE RECRUTEMENT POUR LES INDIGÈNES.
La Bosnie-Herzégovine n'appartient pas en propre à
rAutriche-Hongrie, qui a simplement assumé la charge
de l'administrer. La loi de recrutement en vigueur dans
la monarchie ne pouvait donc être appliquée intégrale-
ment dans le territoire d'occupation.
Le service militaire des indigènes est réglé par la loi
provisoire du 24 octobre 1881, complétée, en ce qui
concerne le délit d'insoumission, par la loi du 28 no-
vembre 1904. Les détails d'application en ont été fixés
par l'ordonnance impériale du 1«' novembre 1881.
l^ Dispositions générales.
Aux termes de la loi, « tout indigène bosniaque,
(1) Composition du \^^ corps : 35 batatUoos, 2 escadrons, il batte-
ries de montagae, 4 batteries de forteresse, 2 compagnies de pionniers,
13 escadrons du train ; répartis en 2 divisioas et 10 brigades de mon-
tagne.
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N* 963, EN BOSNIB-HBRZÉQOVINB. 481
capable de porter les armes est tenu de participer per-
sonnellement à la défense de son pays et de la monar-
chie, qui donne protection et sécurité aux pays adminis-
trés par elle. » (Art. l*'.)
Cette obligation commence au 1" janvier de Tannée
(calendrier grégorien) où l'homme a 20 ans accomplis.
Le service imposé aux indigènes de Bosnie-Herzégo*
vine, chrétiens, musulmans, israélites, est donc /?er-
sotmel et obligatoire.
2^ Appels.
Fixation et répartition du contingent, — Le contingent
est fixé chaque année par le Ministère commun des
finances, chargé de l'administration de la Bosnie -
Herzégovine, de concert avec celui de la guerre. Le
gouverneur le répartit entre les districts d'après le
chiffre de la population*
Classes cTâge. — Tous les jeunes gens nés dans une
année forment une classe d'^ge; celle-ci est désignée
d'après Tannée de la naissance.
Quatre classes sont astreintes à la re vision annuelle :
les première, deuxième, troisième et quatrième (1). La
première comprend les hommes qui entrent dans leur
20* année ; la deuxième, ceux qui entrent dans leur
21% etc.
Recensement. — Les listes comprenant, par commune,
tous les jeunes gens soumis à Tappel, sont établies par
le chef du district administratif. Elles sont affichées,
dans chaque commune, du i®' au 15 janvier, de façon
que chacun puisse en prendre connaissance.
Après avoir statué sur les demandes de dispenses, le
(1) Troiii seulement en Autriche-Hongrie.
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1
4^ LES MUSULM AI^ XCT IJS SERV^iCE <>BLiaATOIRB H" 983.
I
chef du 4lî«trict publie, dam ie courant de février, les
noms des hommes appelée à tiner au sort et à passeï*
devant le conseil de vevJsicHi.
Conseil de r^visi&n. — Comme dans Tintérieur de la
monarchie^ ce conseil comprend le chef du district de
^ reerutemetii, un officier de ce district, un médecin mili-
. taire, et, comme P^irésentants de l'autorité divile, le
chef du district administratif, le médecin du district, un
ministre de chacun des cultes reconnus par l'État, deux
membres du conseil consultatif du district.
Les maires sont convoqués pour donner leur avis sur
les cas de dispenses invoqués. Ils doivent aider les auto-
rités pour tout ce qui concerne la révision.
La taille minima exigée est de 1™,551(1).
Tirage au sorf . — Une disposition spéciale existe au
sujet du tirage au sort. En Autriche-Hongrie, un appelé
ne peut se désister de ce tirage, qui a pour but de fixer
Tordre d'après lequel les appelés sont classés comme
recrues ou réservistes de Tem^\a.cemeni[ersatzreservisten)
et affectés à Tarmée commune ou à la land^ehr.
En Bosnie-Herzégovine, l'appelé peut renoncer au
tirage, et, à cette condition, il peut choisir le corps ou il
désire entrer (2).
Le tirage au sort comprend seulement les hommes de
la première classe d'âge. Les numéros tirés par ceux-ci
leur servent lorsqu'ils sont dans la deuxième, troisième
ou quatrième classe.
Les indigènes astreints au service, .qui ne sont pas
aptes au service de guerre, mais, par suite de leur pro-
fession civile, peuvent rendre des services en vue de la
(1) Pour rarmée commune, elle est de l'^.SS.
(2) Schmid, professeur de droit à TUniversité d'Inasbrûck : Dos Eté*
resrecht, 1903.
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Ri 963. BN BOSHn-BBRZiOOFVSKE. <S3
guerre, •pewefnA, «en <c«s de mobilisalioa, être mppetés
ympi'êL'oe qu'ils aient 32 ans révolm.
Dispenses» — La loi a prévu des cas nombreux de dis-
penses accordées, les unes par suite des fonctions exer-
cées, les «utres par raison de famille.
Elle exempte du service actif :
l^ En raison des fonctions exercées (dispenses défi-
nitives) :
a) Les candidats a.ux emfplois eocLéstastiqoes des
quatre religions reconnues par TÉtat, A. condition pour
eux de justifier qu'ils suivent les -études religieuses d'un
établissement d'instruction désigné par le Ministère^
En cas de mobilisation, ils ne sont pas appelés .coaune
réseoristes s'ik 9e trouvent «encore dans «ces conditions
et s'ils Je (HK>u9ent chaque année aux antorités chargées
du recrutement ;
b) Les pypêtres «t pastenrs des religions reooanraes^ les
fonctiansMÔres «cdésiastÎQues et xnagîstrats musulmans.
S'ils perdent la dignité ecclésiastique, ou s'ils i)essent
leur fanction, ils scout soumis à la l^i militaire eamme les
hommes de leur classe^ et passenrt dans la réserve à leur
sortie de la 4® classe d'âge ;
c) Les professeurs des diverses nationalités, les hodzas
musulmans ^in font des cours dans les écoles iprîmaires
secomiues par la loi scolcdne ;
d) Les médecins, vétérinaires et pharmaciens diplé-
mes, qui exercent leur profession avec l'assentiment du
gouvernement local. S'ils ne la contùiuent pas, ils sont
rappelés au service dans les mêmes conditions que les
prêtres et les pasteurs.
** Poz/r raison de famiUe (dispenses temporaires) :
n) De fils «miqne, wi à défaut, le beau-fils unî^e
d'-an ^ère âgé de 70 «ns «ou incapa:ble de travailler, 'ou
d'une mère veuv« ;
b) Après la mort du père, le petit-fils unique d'an
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484 LES MUSULMANS ET LE SERVICE OBUOATOIRE N* 963.
grand-père âgé de 70 ans ou incapable de travailler, oa
d'une grand'mère veuve, si le grand-père ou la grand'-
mère n'a pas de fils vivant ;
c) Un frère dans une famille où les enfants sont orphe-
lins de père et de mère.
Le fils, petit-fils ou frère ne peut prétendre à l'exemp-
tion du service qu'au cas où il remplit effectivement les
devoirs de soutien indispensable de famille vis-à-vis de
ses parents, grands-parents ou frères et sœurs.
Un fils naturel ne peut être exempté que s'il remplit
effectivement les mêmes devoirs vis-à-vis de sa mère.
Dans les mêmes conditions, il y a lieu de considérer
comme assimilé au fils, au petit-fils unique, au frère, ceax
dont le frère unique — ou plusieurs frères — est au service
actif ou dans la réserve, ont moins de ISans, ou, par suite
d'infirmités morales ou corporelles, sont incapables de
travailler.
d) Celui qui se marie avec l'autorisation du gouverne-
ment local avant d'avoir accompli complètement son ser-
vice militaire. Si la femme n'a pas de père, frère ou
beau- frère capable de travailler, si le mari vit avec elle
en communauté maritale et est indispensable pour sub-
venir à son existence, il est mis en congé en temps de
paix.
Si, sans répondre entièrement à ce qui est exigé pour
la dispense du service, la situation de famille ou de for-
tune d'un appelé mérite cependant une attention parti-
culière, la mise en congé peut être accordée à titre tem-
poraire ou définitif, mais seulement pour le temps de
paix.
Ajournement. — L'ajournement peut être demandé
afin de poursuivre des études commencées. Il peut être
accordé par le général commandant le 15* corps jus-
qu'à l'automne de l'année où l'homme a 23 ans accom-
plis.
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N* 963. BN BOSNIE-HBRZÉOOYINE. 185
Un ajoumemeDt de plus de deux ans pour Tenirée au
service actif ne compte pas dans le temps total de ser-
yice.
Remplacement. — Tout appelé, qui a passé devant
le conseil de revision, peut, pendant trois mois à partir
du jour où il a été déclaré bon pour le service, présenter
un remplaçant.
Celui-ci doit remplir certaines conditions, notamment
être originaire de Bosnie-Herzégovine, avoir moins de
32 ans, ne pas être soutien de famille.
II n'y a aucune limite au nombre des remplaçants ; il
est généralement très faible, 30 en moyenne sur un con-
tingent annuel de 3,500 hommes.
L'autorité n'a pas à intervenir dans le contrat entre le
remplacé et le remplaçant. Si ce dernier reçoit une
prime, il en dépose le montant dans une caisse du gou-
vernement, qui en devient responsable et en sert les
intérêts. Cette prime est remise au remplaçant, pour
moitié lors de la fin de son service actif, et par sixièmes,
après ses 3®, 6® et 9® années de service dans la réserve.
Si le remplaçant se mutile volontairement ou déserte,
la prime est versée dans le premier cas au Trésor, et,
dans le second au remplacé . Celui-ci doit alors accom-
plir en personne le temps de service restant à faire ou
présenter un autre remplaçant.
Incorporation. — Les hommes reconnus bons pour le
service sont affectés à l'armée active. On incorpore
d'abord ceux qui doivent être incorporés d'office, puis,
par ordre de tirage au sort, ceux de chacune des quatre
classes d'âge, jusqu'à concurrence du nombre de recrues
fixé pour le district.
Lorsque le contingent désigné pour le service actif est
complété, les appelés en excédent sont ûberzàhlig. Ceux
des trois premières classes restent en congé dans
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1
iM LES MUSULMANS ET LK SEUVICE OBLIGATOIRE M* ^63.
leurs foyers jusqu'à l'année suivante • -©©ax de ia qua-
triènw passent dans la réserve, où «h comp4e»t jasqu'à
32 ans.
Lors de son incorporation, tout indigène doit prêter
Berawnt en ^es termes : « Devant Dieu tool-pmssant, je
jure que je serai Mète 4 Sa Majesté l'Empereur et Roi,
«t «que j'obéirai à tous les ordres de mes chefs, même aa
péril de ma vie (1). »
3^ T^Axe militaire. — £o Atitriche-Hongrie, tomte pe^
sonne exonérée, en totalité ou en partie, du service mili-
taire pour incapacité ou émigralioa, est astreinte au
payement d'une taxe militaire qui varie, en Antncbe, de
2 à 200 couronnes, et, en flongrie, de S à 244 cou-
ronnes (2).
En Bosnie-Herzégovine, il n'existe aucune taxe mili-
taine.
4® Buses du service. — Le service des indigènes est
réglé ainsi qu'il sait : 3 ans dans l'armée activa, 9 ans
dans la réserve, €n tout 12 ans.
Dans le reste d« ia monarchie, le servioe nilitaire
comprend : 3 ans dans l'armée active, 7 ans dans la
réserve, 2 ans dans la landwehr, en tout 12 ans.
Mais, juisqu'à 42 ans, l'bomne compte dans le laads-
turm, tandis qu'en Bosnie-Hersëgovin^, 1« landstarm
n'existe pas, non plus que la landwehr ou l'ersatz-
réserve.
Le service des indigènes s'accomplît exclusivement
dans les troupes bosniaques, et cominence au jour ou
l'appelé est déclaré bon pour le service (assentirt)^ alors
(1) Circulaire du 18 mai 1882.
(2) Voir !•' semestre 1*904, p. 72. — La t^ouronoe Tant 1 fr. 05 en-
-firon.
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H» %3. EN BOSKiX-HEKeÉQO'VIKE. <«7
que, dans le reste de la moitarcliie, il date seulement du
jour de l'incorporation.
L'homme peut être libéré dn service :
1* Si la révision a été faite illégalement;
2* S'il devient incapable de servir ;
3* S'a devient susceptible d'être dispensé du service
actif.
Les périodes d'instruction des réservistes bosniaques
sont réglées chaque année par des dispositions spé-
ciales.
5^* Engagements et rengagements. — Tout indigène
peut contracter un engagement volontaire, à condition
d'être âgé de 17 ans accomplis au moins, de 36 ans au
plus, et, pour les mineurs, d'avirir le consentement du
père ou du tuteur.
Sont seuls exclus de la faculté de s^engager, ceux qui
ont été punis pour un crime on pour un délit causé
parTamour du gain.
L'engagé a le droit de choisir son régiment.
Il n'existe pas de volontaires bosniaques d'un an.
Les rengagements sont régis par les mêmes disposi-
tions que dans Tarmée commune. Les sous-officiers qui
ont douze ans de service actif, dont huit au moins comme
sons-officiers, reçoivent un certificat, et peuvent pré-
tendre à un emploi public ou à une situation dans une
entreprise subventionnée par l'État.
€ette durée est fixée à huit ans de service, dont cinq
comme sous-officier, lorsque ces huit ans ont été passés
en Bosnie-Herzégovine, et c'est alors à un emploi dans
l'administration de ces mêmes provinces qu'elle donne
(boit. Le nombre des sous-officiers en mesure d''en profiter
est anjourdliui fort restreint, par suite des relèves régu-
lières des troupes détachées dans le territoire d'occupa-
tion. Les indigènes sont rarement, pour ainsi dire jamais,
dans les conditions voulues, puisque la presque totalité
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488 LES MUSULMANS BT LB SERVICE OBLIGATOIRE K* 963.
des troupes bosniaques tient garnison dans Tintérieur de
la monarchie.
Tout homme qui a terminé son service actif et à qui
(c son maintien dans le service actif apparaît comme
avantageux » peut rengager d'année en année pendant
la durée et même au delà de la durée de son service dans
la réserve.
6® Dispositions pénales. — Tout indigène insoumis
perd le bénéfice du tirage au sort et celui de toute dis-
pense, jusqu'à 36 ans, il doit être recherché et ramené
devant le conseil de révision. S'il est reconnu bon pour
le service et ne peut justifier son absence, mais s'il s'est
présenté volontairement, il sert un an de plus que les
trois ans du service actif normal; deux ans de plus, s'il
ne s'est pas présenté volontairement.
S'il n'est pas reconnu bon pour le service, il est pas-
sible d'une amende maxima de 150 florins (1), et, s'il ne
peut la payer, d'un emprisonnement d'un mois.
Si l'indigène insoumis est âgé de plus de 36 ans,
l'amende peut être élevée à 1,000 florins et la durée
de l'emprisonnement à six mois.
Les complices d'un insoumis sont passibles d'une
amende maxima de 500 florins, de 1,000 florins dans
certaines circonstances, et, en cas d'insolvabilité, d'un
emprisonnement de trois ou six mois.
Si, dans une commune, il y a un nombre assez grand
d'insoumis, des mesures spéciales sont à prendre par le
gouvernement local contre cette commune. £1 existe donc,
dans certains cas, une responsabilité communale collec-
tive.
Les indigènes appelés qui se mutilent volontairement
sont, autant qu'ils peuvent encore servir, déclarés bons
(1) Uq florin vaut 2 fr. 10.
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nfWr^^r^^^^^
N* 963. EN BOSNIE-HBRZÉQOVINB. 489
pour le service et font cinq ans de service actif au lieu
de trois.
Toat indigène de Tarmée active ou de la réserve,
astreint par le serment au service, qui répond avec un
retard de plus de quatorze jours à un ordre d*appel au
service actif comme jeune soldat, ou à un ordre de
rappel de la réserve par décision impériale, est puni de
trois à douze mois de cellule en temps de paix, de un an
à cinq ans, en cas de mobilisation ou en temps de guerre.
Lorsque, appelé au service actif comme jeune soldat,
il rejoint avec un retard inférieur à quatorze jours, ou
lorsque, réserviste, il arrive en retard pour une période
d'instruction, il est puni d'un à trois mois de prison*
RESSOURCES MILITAIRES FOURNIES PAR LA LOI
DE RECRUTEMENT.
Les statistiques du recrutement ne sont plus publiées
en Autriche depuis 1894. Il est néanmoins possible
d'arriver à certaines conclusions approchées.
En 1894, pour une population austro-hongroise de
42,800,000 habitants, le nombre des jeunes gens inscrits
sur les listes de revision était de 365,000. En 1907, pour
une population de 48,000,000 d'habitants environ, ce
nombre doit être approximativement de 408,000 (1).
Sur ce total, 210,000 ont été reconnus complètement
bons : 130,000 incorporés dans l'armée active, 80,000
classés dans V ersatz-ré serve.
(1) Recensement de 1890 : 41»360,000 habitants; recensement
de i900 : 45,420,000. Augmentation annuelle, en chiffres ronds :
400,000 habitanU.
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490» LES MUSULMJhjrS EF LB aBBYICB. OBLIGATOIRE N* 963.
Si CCS proporfkxM aont admises pour la Bosnie, il y a,
dans ce pays, 14,500 inscrits, dont 7,500 complëteinent
botta^ et, «Toe là elagsea, en tenant compte de& déchets,
ld^,0(M^ hoDftBies ap4es à poster le» aroEkes en temps de
guêtre.
Ce chiffre de 7Q^(M)0 doit, être un minimum,, car « les
indigèfnes recoQ»its, i la revisiui,. inaptes ait aendce, sont
des esceptioBs (1) ».
Ces. 10,006' hommes ne 9omà pas tous MiUtaîremeit
iostrnîts. L'obligation dn service personnel a été, en effet,
imposé aux Bosniaques avec beaucoup de ménagements.
Le cemkÎDgent anniiel, de ij2iiè hemmes au début, n'a été
augmenté que d'une iaçea très progressive. Depuis pla-
sieurs années, il est de 3,500 hommes environ.
Si, pour chaque classe, les déchets sont calculés
d'après la méthode austro-hongroise, qui les estime uni-
formément à 4 p. 100 par année, le nombre des soldats
indigènes instnrits, disponibles poar une molÀIisatioD,
est de :
3^ classes ac&iTCft.. 9,660 hommei.
d classea de réserfe 21 ,420 —
ToTiO. ^/kymh kMimes.
Par rapport & la population indigèn^^ la ^roportioB.
esi don» de :
1 appelé pour 492 habitants.; 1 HoLàaJL mobilisable
(actif o« réserviste) pour &5 habitants^ alora que, dans le
reste de La monarchie, elle est de :
i appelé pour 354 habitants ; 1 soldat mobiliâable (de
l'armée active, de la réserve,, de l'ersat^-réserve, delà
landwehr, non compris le landsturm) pour 26 habi-
tants.
(i) Danzer, Unter den Fahnen; Vienne, 1889.
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"•^^p^p^^'^v
N* m. BN BQSNIB-HBRZAOOYIIUL, 49*
VI
IMPRESSION PRODiUITS PAR LA LOI MILITAIRE
SUR LES POPULATIONS BOSNIAQUES.
Pour les mdSg-ëiies musulmans, la loi proyisoire de
1881 ne faiisait, en somme, que reproduire les prescrip-
tions cle la loi turque, d'après laquelle tout musulman
doîl ïe service militaire. Pbur les chrétiens, elle substi-^
tnait simplement le service personnel à la taxe militaire
imposée par les Tures.
Pour tous, elle prévoyait de nombreux cas de dis-
pense, définitive ou temporaire ; elle admettait Tajourne-
ment, te remplacement ; elle était donc conçue dans un
esprit très large. De plus, une instruction détaillée,
pubHée en même temps que la loi, édictait des disposi-
tions spéciales pour le respect die la religion musul-
mane (f), et, par une proclamation, le gouverneur
général, baron Dahlen, s'était attaché à rassurer les
populations :
« Cette loi militaire q^ui prévoit Texemption et tout ce
qui est de nature à en rendre Texécution moins pénible
pour vous, disait- il, contient aussi. Les prescriptions
nécessaires pour qua nul de vous, à quelque croyance
qa'il appartienne, ne puisse être empêché par le service
militaire de remplir ses devoh's religieux.
« Sa Majiesté TEn^ereur et Roi vous prouve noble-
ment ainsi qu'il sait tenir compte de vos mœuiTS, de vos
coutumes et de la situation du pays^ qu'il respecte éga-
lement la convijdtion et le sentiment religieux de chacun,
et que, toul en voulant ne favoriser aucune religion aux
(i) Voir cette instruction aux. AnoAxe».
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492 LBS MUSULMANS BT LE SERVICE OBLIGATOIRE N* 963.
dépens d'une autre, il entend aussi qu^on ait les plus
grands égards pour tous les cultes. »
D'autre part, Tautorité austro-hongroise espérait qu'un
certain nombre de ses musulmans, réservistes turcs,
licenciés en 1878, rentreraient volontiers dans l'armée,
moyennant des avantages pécuniaires. Ils auraient formé
en partie les premières levées et les Bosniaques auraient
été habitués ainsi peu à peu à l'idée du service militaire.
Malgré les dispositions gouvernementales larges et
bienveillantes, malgré les circonstances locales relative-
ment favorables — habitude, pour les musulmans, à
servir, pour les chrétiens, de payer une taxe mili-
taire — la loi de recrutement fut mal accueillie.
Les catholiques et les israélites s'y soumirent assez
vite. Par contre, les orthodoxes prétendirent qu'elle
favorisait surtout les musulmans, et ceux-ci, les Bos-
niaques les plus riches et les plus intelligents, se mon-
trèrent rebelles, non pas tant à l'idée du service mili-
taire, qu'à celle de servir dans une même unité, avec des
chrétiens, sous les ordres de chefs chrétiens.
Au temps des Turcs, les musulmans seuls constituaient
l'armée. Il n'y avait donc pas, dans celle-ci, mélange des
religions. De plus, les chefs étaient tous musulmans.
« L'armée turque est réellement une armée nationale,
qui voit dans le Padischah, non seulement le chef mili-
taire, mais aussi le successeur du Prophète, personnifi-
cation de ridée religieuse (1). » Quoi qu'il en soit, dès
que la loi fut connue, une partie de la population musul-
mane é migra en terre d'Islam. Ce départ avait une gra-
vité spéciale, en raison même de la situation toute parti-
culière, en Bosnie, des musulmans, qui emportèrent ainsi
avec eux une partie de la richesse du pays.
Eq outre, au mois de décembre 4881, un mois après
(1) Gazette de Cologne^ 14 décembre 1907.
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N* 963. BN BOSNIB-HERZÉOOVINE. 193
la promulgation de la loi, un soulèvement éclata en
flerzégovine. Les Slaves de la Dalmatie méridionale, voi-
sine de l'Herzégovine, avaient déjà obtenu, en 1869,
après une résistance de trois mois, que le gouvernement
autrichien renoncerait provisoirement à leur imposer,
non pas même le service actif, mais simplement celui
dans la landwehr. En 1881, il essaya d'exiger d'eux de
Doaveau le service dans la landwehr. Les montagnards
dâlmates reprirent aussitôt les armes, et leur exemple
gagna les Slaves d'Herzégovine, que la loi venait d'as-
treindre au service personnel.
Ce soulèvement était l'œuvre de chrétiens en majorité,
auxquels se joignirent un assez grand nombre de musul-
mans, Slaves d'origine. L'obligation du service mili-
taire en était la cause immédiate. Une cause plus pro-
fonde était le dépit des populations slaves de ne pas
avoir conquis l'indépendance, qui aurait permis la forma-
tion d'un grand État slave, but de l'insurrection de 1875.
Le corps d'occupation dut être reporté à 60,000
hommes, des crédits furent ouverts jusqu'à concurrence
de 2l millions de francs.
Au mois de mai 1882, la pacification ayant fait de
grands progrès, les opérations du recrutement commen-
cèrent les 24 et 25 mai dans trois des six cercles. Ceux de
Sarajevo, Dolajna-Tuzia et Banjaluka, c'est-à-dire le
centre et le Nord de la Bosnie. Dans le cercle de Mostar,
la loi ne fut appliquée qu'à partir du 20 juin pour les
districts du Nord qui avaient pris peu de part à l'in-
surrection, et seulement dans le courant de juillet pour
le reste de l'Herzégovine (l).
Les revisions de 1883-1885 « se passèrent en grand
ordre et avec le concours de la population (2) ».
(1) Revue des Armées étrangères, i6 juin 1882.
(2) Danzer, ioc. cit.
i3
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194 LES MUSULMANS ET LE SERVICE OBLIGATOIRE N» 963.
A la fin de Tannée 1884, lors de la discussion du bud-
get pour 1885» le Ministre des finances déclara devant
les Délégations qu'une des meilleures preuves à donner
de Tapaisement des esprits, de Tamélioration de la situa-
tion politique en général, était la facilité avec laquelle
s'opérait le recrutement dans toutes les confessions et
dans toutes les classes de la société. Avant 1884, les
mahométans, dit-il, semblaient décidés à s'y soustraire,
même par Témigration.
D'après le Pester Lloyd (mai 1885), Tamélioration de
la situation politique suivait une progression lente, mais
continue. « Au point de vue de l'armée, le zèle des indi-
gènes pour Taccomplissement de leurs devoirs militaires
est digne de remarque (1). »
Depuis rinsurrection de 1882, aucune agitation ne
s'est produite en Bosnie-Herzégovine. Les indigènes des
diverses confessions ont accepté l'obligation du service.
Les rivalités de race et de religion, pourtant si vives
dans ces contrées, n'influent pas sur la discipline des
troupes bosniaques en temps de paix ; en serait-il de
même en temps de guerre, lors d'une lutte contre des
populations voisines avec lesquelles les Bosniaques ont
d'étroites affinités ethniques ou religieuses ?
Aucun fait ne permet de supposer le contraire.
Les soldats bosniaques sont très disciplinés, adroits j
tireurs, très résistants lorsqu'ils sont dans leurs mon-|
tagnes, mais, par contre, moins aptes à supporter les|
fatigues quand ils servent en Autriche ou en Hongrie.
Ils montrent du zèle à s'instruire. « Bien qu'ils aient pea
été à l'école, ils montrent cependant une aptitude natu^
relie dans les écoles organisées dans les casernes. Beau-
coup y apprennent à lire, écrire et compter couramment
en allemand (2). »
(1) Revue des Armées étrangères, 15 mai 1885.
(2) Danzer, loc. cit.
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N* 963. EN BOSNIB-HERZÉGOVINE. 495
£n échange de Tobligation de service, les Bosniaques
n'ont reçQ aucun droit spécial. En aucune façon, ils ne
sont citoyens austro-hongrois. Leurs droits électifs se
bornent, dans certaines communes seulement, à l'élec-
tion du conseil municipal. Le conseil consultatif placé
auprès du chef de district est nommé par le gouverne-
ment. Les indigènes n'ont aucun représentant auprès du
pouvoir. Ils sont tout à fait en tutelle.
Il peut sembler surprenant qu'en échange de l'impôt
du sang, aucun droit civil ou politique n'ait été accordé.
L'administration austro-hongroise a beaucoup amé-
lioré la situation des indigènes. L'instruction populaire,
qui n'existait pour ainsi dire pas, a été organisée. Toutes
les confessions religieuses ont été traitées avec un esprit
« d'égalité complète, avec les mêmes droits pour tous (1 ) ».
L'équité a été mise dans l'administration. Des encou-
ragements à l'agriculture, la construction de routes
et de voies ferrées ont considérablement développé la
prospérité économique. La sécurité matérielle a été
assurée.
Ces améliorations ont été estimées assez appréciables
pour pouvoir imposer aux Bosniaques le service mili-
taire, sans leur donner, comme compensation, des avan-
tages d'autre sorte.
Il ne faut pas oublier du reste que, en passant sous
l'autorité de l'Autriche, les Bosniaques restaient en droit
sujets ottomans. D'autre part, habitués par les Turcs, les
uns — les musulmans — à servir dans l'armée, les autres
— les chrétiens — à acquitter une taxe militaire, ils
devaient, après une période plus ou moins longue,
accepter assez facilement d'être astreints au service. Et
de fait, après le mouvement d'émigration musulmane et
l'insurrection surtout chrétienne de 1881-1882, rien n'a
(1) Proclamation impériale de 1878.
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496 LBS MUSULMANS ET LE SERVICE OBLIGATOIRE N* 963.
été signalé qui puisse faire croire à un échec de la loi
de recrutement dans le « territoire d'occupation».
L'autorité austro-hongroise ne néglige du reste rien
pour arriver à ce résultat. A côté des tempéraments
nombreux apportés par la loi militaire dans TobligatioD
du service personnel, un des plus sérieux éléments du
succès a été a l'action pleine de tact, bienveillante,
sévère en cas de besoin, mais toujours absolument
juste, des officiers sur les jeunes soldats bosniaques (1) ».
VU
ORGANISATION DES TROUPES BOSNUQUES.
1° Dispositions générales. — Les indigènes de Bosnie-
Herzégovine ne sont pas répartis dans les corps de troupe
de Tarmée commune. Affectés uniquement à Tinfanterie
et au train des équipages (2), ils forment des corps spé-
ciaux : quatre régiments d*infanterie, un bataillon de
chasseurs, des détachements du train. Ces derniers n'ont
pas, à proprement parler, une existence indépendante.
Rattachés à un des quatre régiments d'infanterie, ils en
portent le numéro. En temps de paix, les indigènes qui
y servent sont placés dans les escadrons du train sta-
tionnés en Bosnie-Herzégovine. A leur passage dans la
réserve, ils sont affectés comme conducteurs à un régi-
ment d'infanterie bosniaque.
La formation de ces troupes s'est faite d'une façon très
progressive. « Au début, en 1882, on créa, dans chaque
district de recrutement, une compagnie d'infanterie
(1) Danzer, loc, cil.
(2) 11 est possible qu*à partir de 11)08, ils soient aussi incorporés dans
les batteries de montagne ou de forteresse et les détachements de
mitrailleuses stationnés en Bosnie-Herzégovine.
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K« ?63. EN BOSNIE-HERZÉGOVINE. 197
comme détachement d^iDstruction et un détachement du
train. . . En 1885, on constitua dans chaque district une
Donvelle compagnie d'infanterie et un état-major de
bataillon (4) ».
En 1889, 4 nouveaux bataillons furent formés, 4 autres
en 1892. Le !«' janvier 1894, ces 12 bataillons étaient
répartis en 4 régiments (2), augmentés chacun, deux ans
après, d'un bataillon, et, le 1«' octobre 1902, d'une 17® com-
pagnie. Le 1«' octobre 1903, les quatre 17" compagnies
étaient réunies pour composer un bataillon de chas-
sears.
La situation actuelle est la suivante :
4 régiments d'infanterie à 4 bataillons de 4 compa-
gnies et 1 bataillon cadre de dépôt ;
1 bataillon de chasseurs à 4 compagnies et 1 compa-
gnie cadre de dépôt.
Chaque régiment se recrute dans un des quatre dis-
tricts de recrutement du territoire d'occupation, où il a
toujours un bataillon. Le district de Sarajevo fournit en
outre des recrues au bataillon de chasseurs.
Trois bataillons de chaque régiment sont donc en
garnison hors de la Bosnie-Herzégovine, ainsi que le
bataillon de chasseurs (3).
(1) Danzer, loe, cit.
(2) )•' régiment formé ayec les batailloDs formant corps n^ 1 (créé
en 1885), no 5 (en 1889), n« 9 (en 189i) ;
2« régiment formé avec les baUillons n» 2 (créé en i885), n^ 6 (en
1889), n» 10 (en 1892);
3« régiment formé ayec les bataillons n« 3 (créé en 1885), n^ 7 (en
t889), non (en 1892];
i* régiment forn é atec les bataillons n^ 4 (créé en 1885), n^ 8 (en
1889), no 12 (en 1892).
(3) Garnisons des troupes bosniaques : bataillon de chasseurs à
Wiener-Nenstadt ; 1*' régiment (3 bataillons à Vienne, 1 bataillon à
Saraf ejo) ; 2* régiment (3 bataillons à Graz, 1 bataillon à Banjaluka) ,
3* régiment (3 bataillons à Budapest, 1 bataillon à Doljna Tuzla) ;
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198 LES MUSULMANS ET LE SBBVIOB OBLIGATOIRE N« 963.
Ces régiments n'ont ni musique, ni drapeau, et portent
un uniforme spécial (1).
2® Gradés indigènes, — « Lorsque le cadre de sous-
officiers et d'ouvriers ne peut être constitué avec des
indigènes, on peut affecter aux corps bosniaques dessous-
officiers et soldats de Tarmée commune (2). »
La totalité des emplois peut être donnée à des sous-
officiers ou soldats de Tarmée commune, en ce qui con-
cerne les sergents-majors clairons et sergents clairons
montés, les sergents-majors, les sous-officiers compta-
bles, les vaguemestres, les secrétaires, les musiciens.
Dans chaque compagnie ou bataillon cadre de dépôt,
2 hommes (tailleur, cordonnier), et dans chaque compa-
gnie, la moitié des sergents, peuvent provenir de l'armée
commune.
A grade égal, le militaire austro-hongroi^ a droit de
commandement sur Imdigène (3).
3° Officiers indigènes, — Dès 1879, un pensionnat
militaire avait été fondé à Sarajevo. Simple école pri-
maire de huit classes au début, il fut réorganisé en 1883,
de façon à posséder un cours spécial préparatoire aux
écoles de cadets d'infanterie.
On y accepte les fils des meilleures familles indigènes
qui désirent entrer dans une école de cadets ou veulent
' acquérir les connaissances qu'ils devraient aller cher-
cher dans une école secondaire. On y reçoit aussi les
fils des officiers et des fonctionnaires civils ou militaires.
En dehors des conditions d'aptitude. physique, lecan-
4« régiment (3 bataillons à Vienne, 1 bataillon à Mostar). Au prin-
temps prochain, le 4^ régiment quittera Vienne pour Trieste.
(1) Voir à l'annexe II, les détails des effectirs de paix.
(3) Glûckmann, loc, cit.
(3) Statut provisoire sur l'organisation des troupes bosniaques;
Verordnungsblatt du 18 mai 1882.
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^^WPWP*P»1«
K* 963. BN BOSNIE-HERZÉGOVINE. 499
didat à ce pensionnat doit avoir au moins 9 ans. Pour
entrer dans la 1^ ou la 2* classe, il ne doit pas avoir
dépassé 43 ans, et 15 pour entrer dans la 3®.
A la fin de 4 881 , ce pensionnat comptait déjà 84 élèves :
9 mahométans, 33 catholiques, 48 orthodoxes, 4 juifs.
Les indigènes peuvent être nommés officiers dans
Farmée active, dans la réserve, ou en non-activité à titre
exceptionnel, lorsqu'ils se recommandent par « une
situation sociale, un caractère, un loyalisme, une manière
de servir hors de pair » et lorsqu'ils remplissent « les
conditions fixées par le règlement sur l'avancement dans
Tarmée autrichienne (4) ».
Jusqu'à présent, ce droit semble rester dans le domaine
théorique. Il y a fort peu d'officiers indigènes dans les
troupes bosniaques actives. Par contre, il existe 69 offi-
ciers ou cadets dans le cadre de réserve de ces troupes,
et ce nombre est en augmentation.
Les indigènes astreints au service, de conduite exempte
de tout reproche, peuvent passer un examen devant une
commission spéciale, ou être admis à prouver, par des
certificats, un certain degré d'instruction correspondant
à on programme fixé par le général commandant le
i3^ corps. En cas de succès, ils sont, après décision de
laotorité militaire, acceptés au cours d'instruction pour
les officiers de réserve. Ce cours est organisé à Sarajevo.
11 reçoit 15 candidats en moyenne par an.
Lorsque ces indigènes sont capables de devenir offi-
ciers de réserve, ils passent, après un an de service,
l'examen d'officier de réserve» Si le résultat leur est
favorable, ils sont nommés à ce grade, au fur et à mesure
des vacances.
4^ Aumôniers militaires pour les indigènes, — « Comme
l'administration s'efforce de rendre réelle l'égalité de
(1) SUtutdei882.
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%00 LBS MUSULMANS ET LE SERVICE OBLIGATOIRE N« 963.
tous devant la loi, un traitement égal est accordé, dans
les troupes bosniaques, à toutes les confessions {{). »
A cet effet, les aumôniers militaires comprennent,
non seulement des prêtres catholiques et orthodoxes,
mais aussi des prêtres musulmans. Deux imans mili-
taires assurent le service religieux des musulmans incor-
porés. Ils dépendent du général commandant le 15^ corps.
Ils sont justiciables des tribunaux militaires, et assimilés
aux chapelains militaires de 2^ classe (capitaines de
2" classe) .
5* Emploi des troupes bosniaques hors du territoire de
la Bos7iie-Herzégovine. — Jusqu'en 1890, ces troupes
restèrent sur le territoire de la Bosnie. Cette année-là,
pour la première fois, deux bataillons vinrent en Autriche
prendre part aux manœuvres du 14^ corps.
Les lois du 29 décembre 1890 et du 24 mars 1891 ont
autorisé, « en vue d'une instruction militaire plus com-
plète », le stationnement des troupes bosniaques en
Autriche ou en Hongrie (2).
L'emploi de ces troupes est fixé exclusivement par
l'Empereur. Elles peuvent être utilisées au même titre
qu'un corps quelconque de l'armée commune.
6* Règlements applicables aux troupes bosniaques, —
Ces règlements sont ceux de l'armée autrichienne, s'ils
ne sont pas modifiés par des décisions spéciales aux
troupes bosniaques (3).
7® Justice militaire pour les indigènes. — Le Code de
justice militaire est applicable aux indigènes depuis 1882,
avec certaines modifications.
(1) Danzer, loc, cit,
(2) Verordrmngsblatt fur dos R. m. K. Heer^ 9 mai 1891.
(3) Statut de 1882.
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N* 963. EN BOSNIB-HBRZÉGOYINB. 201
Eq ce qui concerne la désertion, tout indigène, homme
de troupe, est déserteur pour un des motifs ci-après :
Absence illégale de trois mois, étant en service actif;
Dépassement de congé de trois mois ;
Refus de répondre dans un délai de trois mois à un
ordre d'appel à Tactivité.
Dans les troupes bosniaques seules, le mutilé volon-
taire est envoyé dans une compagnie dé discipline. Cette
punition existait autrefois pour toute l'armée austro-hon-
groise.
8® Pensions militaires pour les indigènes. — La loi du
12 mars 1899 a fixé les pensions des hommes de troupe
indigènes ainsi que celles de leurs veuves et orphe-
lins (1) :
a) Pension annuelle d'invalidité. — Les hommes de
troupe ont droit à une pension d'invalidité après dix ans
de service, ou, lorsqu'avant ce terme, ils sont mis hors
d*état de servir par suite d'une blessure ou d'un accident
survenu en service commandé.
La pension peut être provisoire et dans ce cas, accor-
dée pour trois ans au plus.
Après tlix-huit ans de service, les sous -officiers ont
droit A une pension sans avoir A témoigner de leur inva*
lidité.
b) Supplément pour blessures reçues à V ennemi ou en
service commandé. — Ce supplément varie, suivant la
nature de la blessure, de 96 à 288 couronnes par an.
c) Pensions annuelles aux veuves. — La veuve d'un
homme de troupe reçoit une pension, variable d'après le
grade de son mari.
S'il s'agit d'un militaire musulman polygame, la pen*
sion est partagée entre ses veuves.
(I) Voir les tarifs à Vannexe III.
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30a LES MUSULMANS ET LR SERVICE OBLIGATOIRE N« 963.
Si le militaire a été tué à rennemi ou est mort, dans
le délai d'un an, de blessures reçues au feu ou de mala-
dies causées par la guerre, la veuve reçoit un supplé-
ment de 50 p. 100. Si elle est incapable de travailler et
sans ressources, elle reçoit en outre, pour tout le temps
où elle est dans cette situation, un supplément annuel de
96 couronnes.
d) Secours d'instruction pour les orphelins. — Ce
secours est de 48 couronnes par an. Les orphelins de
père et de mère reçoivent en outre un supplément de
SO p. 100. La somme totale ne doit pas dépasser 360 cou-
ronnes pour une même famille.
9* Effectifs et dépenses d'entretien des troupes bos-
niaques. — Toutes les compagnies bosniaques sont,
jusqu'à présent, à effectif normal de paix (1).
L'effectif budgétaire total est de 400 officiers ou fonc-
tionnaires, 6,800 hommes de troupe (2).
Le budget des troupes bosniaques est une partie de
celui du territoire d'occupation. Ce dernier n'est pas
publié en détail. Dans la pratique, il est présenté
aux Délégations à simple titre de renseignement, sans
qu'elles aient un droit de contrôle à son égard.
Les allocations en deniers et en nature des troupes
bosniaques sont absolument les mêmes que celles des
autres troupes d'infanterie.
Avec les frais de recrutement, les pensions des mili-
taires indigènes, les dépenses d'entretien des troupes
bosniaques s'élèvent à 5,400,000 francs (budget de 1907).
10® Gendarmerie bosniaque. — En dehors des troupes
bosniaques, les indigènes peuvent aussi faire partie d'un
corps de gendarmerie locale, organisé en 1879. Ce corps,
(1) Circulaire du 5 décembre 1893.
(2) Veltzés Armee-Almanach, Yienue, 1907.
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N* 963. BN BOSNIB-HBRZÉGOYINE. 303
payé par le budget local, comprend 52 officiers et
2,360 hommes, dont 26 montés (1).
VIII
CONCLUSION.
Trois ans après avoir pris en mains Tadministration du
pays, l'Autriche a donc établi, pour les indigènes, l'obli-
gation du service militaire.
Dans la pratique, cette obligation a été entourée de
beaucoup de ménagements : contingent très faible au
début, augmenté peu à peu jusqu'à la proportion de
1 recrue pour SOO habitants ; — dispenses très nom-
breuses ; — ajournement et remplacement autorisés ; —
pas de taxe militaire ; — respect scrupuleux des devoirs
religieux, en particulier de ceux des soldats mahomé-
tans.
Pour les indigènes musulmans, cette obligation n'était
pas une nouveauté, mais la continuation même du sys-
tème édicté en Bosnie par les Turcs depuis 1865. Pour
les indigènes chrétiens, elle était la simple transforma-
tion de la taxe militaire turque en service personnelle-
ment dû. Aucun droit civil ou politique n'a été accordé,
en échange, aux uns ou aux autres.
Cette législation, appliquée à une population de
1 J00,000 habitants, a accru de plus de 30,000 hommes
instruits les ressources militaires de T Autriche-Hongrie,
disponibles pour une mobilisation.
Les conditions locales étaient il est vrai, assez favo-
rables. Si les Bosniaques étaient de race homogène, de
longues et anciennes rivalités religieuses avaient créé
(1) GlûckmaiiD, loc, cit.
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S04 LES MUSULMANS ET LB SERVICE OBLiaATOIRB N* 963.
parmi eux des dissentiments et des haines vivaces qui les
empêchaient de s'unir étroitement contre Fenvahisseur.
S'ils ont, en 1878, lutté avec assez d'énergie contre l'oc-
cupation autrichienne, ils n'ont pas, à beaucoup près,
résisté aussi longtemps que d'autres musulmans à une
conquête chrétienne.
D'autre part, pendant quatre siècles, les Turcs avaient
effectivement occupé la Bosnie, et lui avaient donné une
organisation administrative et militaire qui n'existait pas
dans toutes les contrées soumises à la domination otto-
mane.
La situation de l'Autriche en Bosnie n'était donc pas
complètement analogue à celle d'autres puissances euro-
péennes vis-à-vis de pays musulmans dont ils ont fait la
conquête.
Il n'en est pas moins intéressant de constater que,
presque aussitôt après avoir occupé une région peuplée
pour un tiers de musulmans, T Autriche a astreint les
indigènes au service obligatoire et personnel, très adouci
du reste dans la réalité, et qu'après une agitation de très
courte durée, cette obligation, acceptée de tous, donne à
TAutriche, en cas de guerre, un appoint de 30,000 fan-
tassins.
(187)
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s» 963. EN BOSNIE-HERZÉGOVINE. 205
ANNEXE n' 1. — Dispositions spéciales relatives
aux musulmans (1).
Le Teadredi est accordé comme jour de repos à toa^ les soldats de
la religioQ mahomérane ; il leur est laissé, ea outre» trois jours de
liberté à la fête du Rhamadan Bairam et du Gourban Bairam. Toute-
fois, comme leurs loiit religieuses ne contieuDent aucune défense à cet
égard, les soldats musulmans seront tenus de marcher, lorsqu'ils
seront commandés pour un service militaire un des jours consacrés à
ces grandes fêtes.
Les soldats musulmans auront le droit de faire leur cuisioe à part
et d'acheter eux-mêmes leurs denrées, quand elles ne seront pas four-
nies par l'Élat. On leur distribuera des marmites neuves, estampillées
d'une marque distincte ; ces marmites seront remplacées immédiate-
ment, si elles viennent à être souillées par le contact d'un corps pros-
crit par le Coran.
La surveillance de Tordinaire sera bornée à la constatation de rem-
ploi intégral des fonds alloués ; on ne devra pas oublier que l'usage du
▼in, de la viande de porc ou de la viaode d'un animal quelconque qui
n'a pas été saigoé est interdit aux musulmans.
La visite médicale des soldats mahométans sera passée dans une
pièce séparée, ot l'bomme visité sera seul avec le médecin.
Lorsque les soldats musulmans, ne seront pas de service, on devra
leur faciliter le moyen de faire, le vendredi et pendant les fêtes des
-deux Bairam, les prières ordonnées par le Koran. Dans les localités où
il ne se trouve pas de mosquée, on assignera aux musulmans une pièce
spéciale de la caserne, pour y faire leurs prières.
Pour leurs ablutions religieuses, on mettra à leur disposition des
bassins de métal en nombre suffisant.
11 n'y aura à l'enterrement des soldats musulmans, ni musique, ni
tambour, ni clairon, le Coran interdisant toute manifestation bruyante
dans les cérémonies funèbres.
lorsque l'on constituera des corps de troupe recrutés uniquement
sur le territoire de la Bosnie et de l'Herzégovine, il leur sera affecté,
poar le service religieux, deux imams, qui auront le traitement de
chapelain militaire de deuxième classe ; dans le cas oix quelqu'un de ces
corps n'aurait pas d*imam, les soldats désigneront l'un d'entre eux
pour en tenir lieu et faire la prière à haute vois.
Dès que le premier contingent de recrues aura terminé son éducation
militaire, on détachera un certain nombre de soldats musulmans dans
les hôpitaux militaires, afin d'y faire un stage comme infirmiers, de
manière à être plus tard à même de soigner leurs coreligionnaires.
(1) Circulaire du 4 novembre 1881 ; VerordnungshlaU, même date.
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206
LES MUSULMANS ET LB SERVICE OBLIGATOIRE K« 9Ô3.
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K.«4P.V
N« 963. EN BOSNIE-HERZÉGOVINE. 207
b) Compagnie active d'infanterie ou de chasseurs.
EffeeUf
normtl. renforcé.
Capitaine i 1
Officiers subalternes 3 3
Cadet suppléant officier i i
Sergent-major 1 i
Sous-officier comptable 4 i
Sergents 2 3
Caporaux 6 8
Gefreite 6 9
SoldaU 70 iOO
Clairon i 1
Tambour 1 i
Ordonnances d'officiers 4 4
-, (Officiers 4 4
lOTÀL.... lu^n^n,^ 93 ^29
Le eadet, le sergent-major, le sous-officier, le tambour et les ordon-
Dances ne sont pas armés du fusil.
c) Personnel cfiargé du magasin de mobilisation.
Ce personnel (1 capitaine, 1 lieutenant en premier, 1 sous-officier
comptable, 1 caporal, 2 ordonnances, 6 soldats pour un régiment d*in-
fanterie ; 1 sous-officier comptable, i caporal, 2 soldats pour le batail-
lon de chasseurs) fait partie des unités cadres de dépôt et est compris
dans leur effectif. Chaque régiment, ainsi que le bataillon de chasseurs,
diiipose en outre, depuis i900, d*un u officier de magasin », officier
subalterne de VArmeestand ou du Ruhestand (1).
Les magasins de mobilisation des troupes bosniaques sont tous en
dehors du territoire de Bosnie-Herzégovioe (2) :
1*^' et 3* régiments à Budapest ;
, 2* régiment à Graz ;
4« régiment et bataillon de chasseurs à Vienne.
(1) VArmeestand comprend les officiers qui, par suite d'inaptitude
physique, ne peuvent plus faire de service actif, et le Ruhestand, les
officiers retraités.
(2) Glûckmann, op, cit.
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S08
LB8 MUSULMANS ET LE SERVICE OBLiaATOIRE. N* 963.
ANNEXE N<^ 3* — Pensions dans les troupes bosniaques.
i^ Pension annuelle d'invalidité pour les hommes de troupe (1).
▲RlfÉKS
ACCOMFLIII
de
service.
CADBT
IDFFLiANT
ofBcier.
sBBGBirr-
MAJOR.
SBBGBIfT.
CAPOBAL.
GBFBEITE.
SOLDÂT.
40
216
168
144
420
96
72
42
252
496
168
440
142
84
46
288
224
492
460
128
96
48
324
252
246
480
444
408
81
360
280
240
200
160
120
24
396
308
264
220
476
432
27
432
336
283
240
192
444
30
468
364
312
260
203
156
2® Pension annuelle pour les veuves,
VeuTe d*uii cadet 200 couronnes.
— d'un sergent-major 100-120 —
— d*un sergent 96 —
— d'un caporal 80 —
— d*un gefreite 64 —
— d'un soldat 48 —
(1) Exprimée en couronnes (1 fr. 05).
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NOUVELLES MILITAIRES
AHOIATBRIIB.
BcDGBT MiUTÀiRB ANGLAIS" (1) (i«' avril 1907, 3i mars 1908). —
Le budget de la gaerre anglais a été Toté presque sans discussion ; il
présente une économie de 50 millions environ sur celui de l'année
dernière.
Le total se répartit ainsi :
Budget ordinaire fr. 681,800,000
Budget extraordinaire (réfection du matériel
d'artillerie) 12,200,000
Total 694,000,000
En 1906-07, les crédits correspondants étaient :
Budget ordinaire fr. 715,223,000
Budget extraordinaire 29,675,000
Total 744,900,000
Mais la somme de 694,000,000 de francs est loin de représenter le total
des dépenses militaires de TAngleterre pour l'année 1907-08.
Il convient d'y ajouter: 1<*82,059,150 francs, de dépenses spécialement
supportées par les colonies et 11,289,275 francs de dépenses militaires
aecf'ssoires inscrites à différents chapitres des budgets des services civils.
Le prix de revient total de Y armée anglaise sera donc en 1907-08 de
787,348,425 francs.
Il était l'année dernière de 838,000,000 de francs environ.
L*arraée des Iodes et les armées coloniales locales ont d'ailleurs
leurs budget» particuliers absolument distincts du budget anglais.
Les sommes inscrites à ces différents budgets au titre militaire étant
de 475,000,000 de francs environ, le total des dépenses militaires de la
GranderBretagne s'élèvent à 1,262 millions de francs.
(1) N'a pu être publié antérieurement en raison de Tabondance des
matières.
14
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210 NOUVELLES MILITAIRES. N* 963.
En même temps, les crédits demandés cette année pour la marine
sont de 823,000,000 de francs. Ils sont inférieurs de 50 millions à
ceux de l'année dernière.
Le prix total de revient de la défense nationale britannique pour
1907-08 s'élèTera dont à 2 milliards 85 millions de francs.
AUTmicaB[a->HoiiaRiB.
Eiftoi M Tftoi]Pis 8fja LA FBonriJkai itauihnb st réoiiction dbs
OTSCnFS %m U fro«tièm aussi. — Une étude^ parue récemment
dans la Revue (J), a montré comment, depuis 1903, les corps de la
frontière italienne et des côtes dalmates ont été peu à peu augmeotés
de:
17 bataillons;
1 escadron;
3 batteries de montagne;
8 batteries de campagne (2) ;
3 batteries de forteresse;
15 détachements de mitrailleuses;
3 escadrons du train ;
au total : 12,000 hommes.
Les changements de garnison, annoncés par la presse autrichienne
pour 1908, accentueront encore cette augmentation.
D'une importance particulière, ils mettent en mouvement, 54 batail-
lons d'infanterie, 13 bataillons de chasseurs, 59 escadrons, 7 batteries
de campagne, 25 batteries de forteresse, 6 compagnies de pionniers.
Lorsqu'ils auront été effectués, au mois d'avril prochain, 1m oorps
de la frontière du Sud-Ouest auront reçu, comme nouveaux renforts :
14« corps (Tyrol)
3* corps (Styrie,Garinthie,IstrIe).
Commandement militaire de Dal-
matie
BaUU-
lOBI.
Btet-
droDf.
BiUerlas Coaptfoies
d« «le
1
»
4 1
5
6
8 3
Totaux 6 6 14
(i) Voir 2« semestre 1907, p. 248, 372 et 472«
(2) Dont deux à l'état d'unités-cadres*
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a« 963. N0UVKLLE3 MIUTÀIRES. 844
!M>it eoTiroQ 5,300 hommes. L'Autriche accroît doac, en une seule
fois, de près de 50 p. 100, Teffectif lentement euToyé par elle depuis
cinq ans sur la frontière italienne.
En outre, si les projets de budget pour 1908 sont acceptés intégra-
lement, les 3* et 14* corps et les troupes de Dalmatie recevront^ en
1906, comme unités de nouvelle formation :
13 détachements de mitrailleuses;
2 batteries de campagne;
6 — de montagne.
Ce serait donc, par rapport au 1«' janvier 1903« une augmentation
totale de :
23 bataillons;
7 escadrons;
9 batteries de montagne;
10 batteries de campagne ;
17 batteries de forteresse ;
28 détachements de mitrailleuses ;
4 compagnies de pionniers ;
B escadrons du train.
Un commandement de place vient d'être créé à fiosen le 12 décembre
dernier; on doit en créer un à Riva, où a été déjà installée une direc-
tion du génie, il y a peu de temps.
Les troupes dirigées en avril 1908 sur la frontière italienne seront
presque tontes placées dans la zone le plus proche de la frontière (1) :
i4« corps.
Battaries Compagnies
B«UU- Ksca- de <!•■
loni. droD5. forteroiie. pionnien.
Î Trente » » 2(1) »
Riva » »> 2 1
Franzenaf este . . 1/4 » » »
n * -*u 1 ( Brûneck....... 1/2 » » »
Posterthal . . J .. .'
( Lienz 1/4 » » »
(1) Voir le croquis indiquant les garnisons autrichiennes, 2* semestre
1907, p. 372.
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ai2 NOUVELLES MILITAIRES. N« 963.
5* cùrps,
BattariM Compapdei
BtUU- Biea- d« d«
loBf. dron*. fattencM. pioBOien.
Garinthie .... Klagenfurt 1 » i» »
Garniole Laibach » 1 » »
n^ A n i Gôrz » 2 » 2
Gôn et Gra-\ ^ ,. ...
,. < Gradisca 1/4 » » »
{ Roachi 3/4 » » »
Trieste i » » »
SesaDa i » » »
Tgtrie \ Parenxo i/4 » » »
RoTigDO 3/4 » » »
Pola » B 8 \
Dalmatie. . . . Gattaro » » 2 »
Dans le i4*^ corps, les états-majors de la 18' division et de la
15* brigade seront transférés tous deux d'Innsbrûck à Bozen, dans le
Tyrol méridional.
Hors de cette tone, trois escadrons sont envoyés à Radkersburg, près
de Graz.
En dehors de Fintérét général qui s'attache à un envoi aussi important
de troupes, il y a lieu de noter le renforcement très sérieux des unités
de couverture du 3* corps, entre la mer et les défilés de Garinlhie
(3 bataillons, 3 escadrons, 2 compagnies de pionniers (i) en plus); ~
l'accroissement considérable de Tartillerie de forteresse dans les places
voisines de la frontière (Trente, Riva) et dans les ports de guerre
(Pola, Gattaro) (2);— Tenvoi dans ces mêmes places de 5** compagaies
de pionniers, c'est-à-dire de compagnies affectées au service des forte-
resses (3).
La diminution d'effectifs sur la frontière russe a été déjà signalée (4).
(i) Ces deux compagnies sont des compagnies de campagne. Le
3* corps dispose donc maintenant, de six compagnies de pionniers des-
tinées aux formations de campagne au lieu de quatre.
(2) Riva, 3 batteries au lieu de 1 ; Trente, 6 au lieu de 4; Pola, 16 au
lieu de 8 ; Gattaro, 8 au lieu de 6.
(3) A ce point de vue, la situation des places voisines de la frontière,
ou des ports de guerre, est la suivante : Riva, i compagnie de pion-
niers; Trente, i; Pola, 2; Gattaro, 1.
(4) Voir !• semestre 4907, p. 259.
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1V«963« NOUYBLLBS MILITAIRES. 213
Au printemps prochain» les trois corps en garnison en Galieie et Buko-
TJne perdront de nouveau :
Le i** corps (CracoTie)
Le 10* corps (Przemysl)
Le 11* corps (Lemberg)
Totaux
La réduction de l'artillerie de fort<>resse dans les grandes places de
Graeo?ie et de Przemysl, au profit de Trente, Pola et Riva, est carac-
téristique, de mômp que le transfert, de la frontière ru^se dans Tinté-
rieur, de deux états-majors de cavalerie : l'un de la division de Lem-
berg à Preiibourg, l'autre, de la 18* brigade, de Z'oczow à Vienne. Les
trois corps de la frontière russe auront, en mai 1908, les effectifs sui-
vants :
B«Uil-
Ions.
Esca-
drons.
Batteries Compagnies
de de
forteresse, pionniers.
1
»
4
»
3
»
4
2
1
6
)»
>»
5
6
8
2
tallloai.
, Escadrons.
Batteries
de
campagne.
Batteries Compagnies
de de
forteresse, pionniers.
32
24
18
8 S
«7
24
18
8 8
29
48
18
» »
1«» corps (CracoTie) . .
10* corps (Przemysl) .
11* corps (Lemberg)..
Totaux 88 96 54 16 13
Au renforcement de la frontière italienne, a donc correspondu pendant
ces dernières années un affaiblissement de la frontière russe qui se
chiffre par :
16 bataillons;
48 escadrons;
8 batteries de forteresse ;
2 compagnies de pionniers.
En résumé, depuis 1903, iSftOO hommes environ ont été envoyés
sur la frontière italienne; iO^OOOy par contre, ont été retirés de la
frontière russe. Ces chiffres, établis d*après les effectifs organiques
indiqués par le général Glûckmann (1), sont des minima, car ils ont
été calculés sans tenir compte des unités à effectif renforcé (2).
(1) Heerwesen, 1907.
(2) Par suite des changements de garnison du printemps prochain
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214 NOUVELLES MILITAIRES. N* 963.
La réorganisation, projetée pour 1908, de rartillerie austro-hongroise
accentuera encore cette situation par la suppression de Teffectif ren*
forcé pour les batteries des trois corps de Galicie.
. Réoioànisàtio!! db l'artillsaib. — D'après le budget de la guerre
(armée commune et landwehr) pour 1908, la construction du nouteau
matériel d*artillerie de campagne, — canon de 8 centimètres (2)
modèle i905 — sera terminée en 1908. La distribution de cette pièce
aux 42 régiments dÎTisionnaires doit commencer au mois de mars pro-
chain.
A cette occasion, Tadministration de la guerre projette une réorga-
nisation de presque toute Tartillerie : batteries de campagne, batteries
de montagne, diTisions d'obusiers de siège.
Certaines indications ont déjà été données sous ce rapport par la
presse autrichienne et la presse allemande (2). Si ce projet de réorga-
les cartes d'emplacement des troupes (2* semestre 1907, p. 373 et 375)
sont à rectifier ainsi qu'il suit :
14^ corps. — Trente, 6 batteries de forteresse au lieu de 4; Rira,
3 au lieu de 1 , en plus 1 compagnie de pionniers ; Fransensfeste, en
plus 1 compagnie; Brûneck, 6 compagnies au lieu de 4; Lienx, 5 au
lieu de 4.
3* corps, — Klagenfurt, 7 bataillons au lieu de 6 ; Laibach, en plus
1 escadron ; Gôrz, en plus 2 escadrons, 2 compagnies de pionoiers;
Gradisca, 4 compagnies au lieu de 3; Ronchi, 4 au lieu de 1 ; Trieste,
7 bataillons au lieu de 6; Pola, 16 batteries de forteresse au lieu de 8
et 2 compagnies de pionniers au lieu de 1.
Dalmatie, — Gattaro, 8 batteries de forteresse au lieu de 6.
Sur le territoire du 3* corps, quatre no u Telles garnisons sont & indi-
quer : Sesana (1 bataillon) au Nord-Est et près de Trieste ; Parenzo
(1 compagnie) et RoTigno (3 compagnies) sur la côte, entre Trieste et
Pola; Radkersburg (3 escadrons), entre Graz et Pettau.
En outre, une compagnie de pionniers, mentionnée p. 374,
2® semestre 1907, est à porter sur la carte de la p. 375, à Gattaro.
(i) Le calibre exact est de 76"",5.
(2) Neue frète Presse, 20 décembre; Fremdenblatty 21 décembre,
Po«^ 25 jauYier; Militàr-Wochenbiatt, 25 janvier; Neue militârùckf
Blditer^ 2 décembre, etc.
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N* 963. NOTTYBLLES MILITAmBS. SIS
Diaitioli est adopté inté^alement, il en résultera une augmentatioa
notable de Fartillerie austro-hongroise.
I. ^ État actuel de rartiUerie,
i» Artillerie de campagne. — • Dans chacun des 14 premiers corps,
noe brigade : 1 régiment de corps, à 4 iMtteries montées de 6 obusiers
delOSnaillimètres; 3 régiments diTisionnaires, à 4 batteries montées
de 8 canons de 87 millimètres.
Dans 8 régiments de corps : un groupe de 2 batteries à oheyal de
6 canons de 87 milimètres.
Dans chacune des 8 ditisions de landwehr autrichienne : une bat-
terie montée de 8 canons de 87 millimètres.
2^ Artillerie de montagne» — Pour les brigades de montagne de
Bosnie-HenégoTÎne (i5« corps), ii batteries de 4 canons de 72*"*,5.
Dans le i4* corps (Tyrol), une division d^artillerie de 3 batteries
analogues.
Dans le 3* corps (Carinthie et Styrie), 3 batteries analogues.
3* Artillerie de forteresse. — 6 régiments et 3 bataillons indépen-
dants, en tout 18 bataillons de 4 compagnies; 5 cadres pour diTisions
mobiles d'obusiers de siège (artillerie lourde de campagne) (1).
4« Effectif total. — 232 batteries montées (56 d'obusiers à 6 pièces,
176 de canons à 8 pièces); 16 batteries à cheval, à 6 pièces; 17 batte-
ries de montagne, à 4 pièces ; 72 batteries de forteresse; 5 cadres pour
divisions d*artillerie lourde.
A ces chifflres il y a probablement lieu d'ajouter, en Tyrol, 2 batte-
ries-cadres de campagne à voie étroite.
II. — Réorganisation de l'artillerie de campagne.
Dans chacun des 56 régiments de campagne, on créera deux états*
majon de groupe.
Chaque groupe à cheval comprendra dorénavant 3 batteries de 4 piè-
ces; reifectif d*une batterie à cheval sera de 4 officiers, 107 hommes,
102 chevaux, au lieu de 5 officiers, 122 hommes, 117 chevaux.
L'effectif du régiment auquel est rattachée chaque année l'école de
tir de Fartillerie sera augmenté, de façon à pouvoir y constituer des
groupes sur pied de guerre.
Dans la landwehr autrichienne, 8 batteries nouvelles seront formées.
(1) Voir 2« semestre 1907, p. 506.
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216 NOUVELLES MILITAIRES. N« 963.
Chaque diTÎgion de cette landwehr disposera donc, à la fin de 1908,
de 2 batteries de 8 canons.
m. — Réorganisation de VartUkrie de montagne.
Elle comprendra désormais trois régiments en Tyrol, Gariathie et
Styrie : deux régiments à 4 batteries de montagne; un régiment à
3 batteries de montagne et 2 batteries de 4 canons de campagne à
Toie étroite (1»J3).
Dans chacun d*eux, il y aura un cadre de parc de munitions et uq
cadre de remplacement.
Une nouvelle batterie de montagne sera créée en Dalmatie pour les
troupes de Gattaro.
L'effectif d'une batterie de montagne, jusqu'alors de 4 officiers,
86 hommes, 20 cheTaux (frontière italienne), 2 officiers^ 60 hommes,
20 chevaux (Bosnie-Herzégovine), sera, pour toutes les batteries, de :
3 officiers, 79 hommes 30 chevaux.
L'effectif d'une batterie à voie étroite sera de : 3 officiers, 70 hommes,
23 chevaux.
Cette réorganisation augmentera de 6 le nombre des batteries de
montagne et consacrera Texistence dans le Tyrol des 2 batteries mon-
tées à Toie étroite dont la formation n'avait jamais, jusqu'à présent, été
annoncée officiellement (1).
IV. — Réorganisation de Vartillerie lourde de campagne.
Les cinq cadres actuels pour divisions mobiles d'obusiers de siège
comprennent chacun : 5 officiers, 59 hommes, 23 chevaux et forment,
à la mobilisation, un certain nombre de batteries d'obusiers lourds et
de colonnes de munitions.
Us seront transformés en cinq groupes d^obusiers de siège, composés
chacun d'un état-major, de 3 batteries, et d'un cadre de dépât.
La batterie aura un effectif de : 3 officiers, 8i hommes, 40 chevaux,
4 obusiers (dans trois de. ces groupes); 3 officiers, 59 hommes, 28 che-
vaux, 2 obusiers (dans les deux autres groupes).
Dès le temps de paix, l'artillerie lourde comprendra donc 9 batteries
de 4 obusiers, 6 batteries de 2 obusiers de 15 centimètres.
V. — Augmentation de l'effectif de paix de l*artiUerie.
Pour cette réorganisation, l'effectif de paix devra être augmenté,
(i) Voir 2« semestre 1907, p. 387.
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N« 963. NOUYBLLES MILTTÀIRBS. 217
dans Tartillerie de campagne et de rnootagae, de : 95 officiers,
2,566 hommes, 492 ehcTaux et, dans rartillerie lourde (artillerie de
forteresse), de : 75 offteiers, 942 hommes, 451 cheraux, soit, au total :
170 officiers, 3,598 hommes, 943 ohoTauz.
Si le Parlement n'accorde pas une augmentation correspondante du
eontingent, ces hommes seront prélevés sur Tiofanterie et, pour les
batteries stationnées en Bosnie-Herzégovine, un plus large appel sera
fait à Félément indigène, soumis depuis 4881, comme on sait, au ser-
liee obligatoire. Il y aura là une innovation, car, jusqu^ici, les Bosnia*
qutô servaient uniquement dans l'infanterie ou le train.
VI. — Conchmon,
L^augmentation totale sera de : i42 états-majors dégroupe, 31 batte-
ries (8 à cheval dans rartillerie de campagne ; 6 de montagne, 2 mon-
tées à voie étroite, dans Tartillerie de montagne, 15 d'obusiers de siège
dans l'artillerie lourde de campagne), soit, en plus, 32 pièces d'artillerie
de montagne et 48 pièces d'artillerie lourde de campagne.
BMPIRB ALLEMAND.
Mutations dans lb haut commandement. — Par ordre de cabinet
daté du 14 décembre 1907 le général -lieutenant von Bemhardi, com-
mandant la V division d'infanterie à Magdebourg, est chargé du com-
mandement du VII® corps d'armée à Munster en remplacement du
général von Bissing placé sur sa demande dans la position lur Dispo-
tition.
Le général-major Fasbendery commandant la 9* brigade d'infanterie
bavaroise, a été nommé chef d'étal-major de l'armée bavaroise, en rem-
placement du général BiUer von Endres décédé le 24 décembre 1907.
Nouveau règlement sur le sbryice en campagne. — La Revue a
signalé (1) qu'une commisition était chargée de rédiger un nouveau
règlement sur le service en campagne. D'après des renseignements de
presse cette commission serait réunie à Berlin sous la présidence du
général von Eichhorn, commandant le XVI1I« corps d'armée. Elle com-
prendrait en outre le général von Bernhardi, commandant la 7* division
(1) Voir î» semestre 1907, p. 182.
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S48 N0UVBLLB8 MILITAmBS. N* 963.
d'infiuiterie (i), le géaéral TonBelow, sout-ohef d'état-major général, le
général Ton Lindenau, eommandant la 76* brigade d'infanterie, le
colonel Ton Larisch, commandant le 4* régiment à pied de la Garde,
le colonel Lauenstein (de l'artillerie de campagne), aide de camp de
^'Empereur, le colonel Wandel (de l'infanterie) et le lieutenant-colonel
Ton Krane (de la oaTalerie), chefs de section au Ministère de la guerre,
les majors Ton Sohreibershofen (infanterie) du Grand État-Major,
Ritter und Edler Ton Braun (infanterie) du Ministère de la guerre, le
conseiller Schulie, du serTi'oe des subsistances au Ministère de la
guerre.
Les armées baTaroise, saxonne et wurtembergeoise seraient repré-
sentées par un lieutenantnsolonel de caTalerie baTarois, un colonel d*iD-
fanterie saxon et un colonel d'infanterie wurtembergeois.
La commission ne comprendrait ainsi aucun représentant de TartiU
lerieà pied, des pionniers, des troupes de communication et du train.
Déficit DANS lisgàdrisdes officiers subalternes btdbsmêdbcois
miutàirbs. — On signale que sur les 7,727 emplois de lieutenant que
dcTrait comporter budgétairement l'armée prussienne, plus de 700
seraient actuellement Tacants. Ce déficit de près de 10 p. i 00 porterait
en grande partie sur l'arme de l'infanterie. Pour remédier à cet iocon-
Ténient des instructions auraient été adressées aux commandants des
régiments d'artillerie de campagne, leur prescriTant de ne plus incor-
porer aucun Fahnenjunker et d'engager les jeunes gens qui se présente-
raient à ce titre à s'adresser de préférence aux régiments d'infanterie
où il y a le plus grand déficit de lieutenants.
Le corps des médecins militaires comporterait également, dans tous
les États allemands, un déficit considérable qui s'élèTerait à 230 pour la
Prusse seule. Le serTice des manquants serait assuré par des médecias
auxiliaires et en partie par des médecins de la résenre couToqués à eet
effet.
Le rbcrutehert de l'armée en 1906. •— Le tableau relatif au total
des jeunes gens entrés dans l'armée de terre seule en 1906, qui se
trouve au bas de la page 87 du précédent numéro de la Remt^ (2)
doit être modifié ainsi qu'il suit :
(1) Nommé au commandement du VU* corps d'armée le 44 dé-
cembre 1907. Voir môme semestre.
(2) Voir 1« semestre 1908, p. 87.
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5* 963. NOUVELLES MILITAIRES. 219
Hommes incorporés 211 ,093
Hommes de 20 ans ou plus âgés ayant devancé l'appel
comme engagés volontaires 29,828 (1 )
Engagés volontaires avant 20 ans 22,174 (1)
Total 263,095
n en résulte que l'augmentation du nombre des jeunes gens inscrits
rar les listes de recrutement par rapport à 190S reste de 39,570, mais
que r&ecroissement du nombre des incorporations dans Farmée de terre
$eule doit être ramené au chififre de 1,215.
AcTOMOBlLBs FOCTt POIDS LOUEDS.-— L'administration militaire aurait
l'intention d'allouer & l'avenir des subventions annuelles aux possesseurs
d'automobiles pour poids lourds, à la condition que ces dernières rem-
plissent aux points de vue largeur de voie, vitesse, capacité de charge-
ment, certaines conditions qui seront publiées prochai nement* Les voi-
tures subventionnées par l'État constitueront en partie les parcs mobiles
nécessaires aux troupes en cas de mobilisation et aussi aux manœuvres.
Le budget de la guerre pour 1908 porte au titre des tlépenses ordinaires
un crédit destiné à ces subventions sous la rubrique « entreprises
militaires importantes dans le domaine de technique des communica-
tions ».
La Bévue a déjà fait ressortir (2) Vimpossibilité, reconnue par Tad-
ministration militaire allemande, d'acquérir, à grands frais, dès le temps
de paix, un parc d'automobiles assez important pour répondre aux
nécessités de la guerre, qui se trouverait bientôt démodé par suite des
progrès de l'industrie automobile. Par la voie de subventions on espère
au eontraire avoir à la disposition de l'autorité militaire, dès la décla-
ration de la guerre, un matériel en quantité suffisante et répondant
(empiétement aux exigences de la guerre.
VoTAGBS d'état-majoh db FORTERESSE EN 1908. — Un voyage d'état-
major de forteresse aura lieu en 1908 dans chacun des T®' (Eœnigsberg)
etXVlI* (Danzig) corps d'armée.
(1) Y compris les volontaires d'un an.
(2) Voir 2* semestre 1906, p. 204.
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220 NOXJVELLES MILITAIRES. N» 963.
ITALIB.
La noutellb loi sur le rbcrutembict. — Le reroaDiement de la
loi sur le recrutement de 1888, dont on parle depuis longtemps, a été
partiellement effectué par une loi du 15 décembre dernier. La question
est des plus importantes, car elle a pour but d'augmenter les effectifs
de l'armée italienne et de diminuer la durée du service militaire.
On sait que d'après les règles admises en 1888 (1), les inscrits reconnus
aptes au service militaire étaient partagés en 3 catégories : i^ caté-
gorie, hommps destinés à être incorporés; 2; hommes ne devant pas
être incorporés en temps de paix ; 3*, hommes bénéficiant d'un cas
d'exemption. Les dpux premières catégories étaient déterminées par
Toie de tirage au sort. En principe, la S* catégorie devait serrir à
compléter en temps de guerre les troupes de l'armée permanente et
celles de la milice mobile. Lps ressources du recrutement parurent en
1888 sufflsantes pour permettre de ne pas incorporer en temps de paix
tous les hommes valides, abstraction faite de ceux qui pouvaient invo-
quer un des nombreux cas d'exemption prévus par la loi. Mais par
suite de la sévérité plus grande des conseils de revision au point de
vue de l'aptitude physique, de l'émigration sans cesse croissante et peut-
être d'un certain dépérissement de la race, le nombre des jeunes gens
susceptibles d'être incorporés a diminué considérablement depuis cette
époque.
Pour maintenir les effectifs de paix à leur taux normal, on a dû
diminu'er en conséquence le nombre des' inscrits à classer en 2* caté-
gorie et il est tombé de 17,000 en 1891, à 2,000 en 1905. Cette
catégorie n'existait donc plus que de nom, pendant ces dernières
années, et la i^^ suffisait à peine pour les besoins du service, lorsqu'on
commença à étudier la substitution du service de 2 ans au service de
3 ans. La réduction du temps passé sous les drapeaux amenait néces-
sairement à augmenter les contingents annuels et, pour obtenir ce
résultat, il fallait à défaut d'autres ressources supprimer radicalement
un certain nombre des cas de dispenses prévus par la loi, que tout le
monde s'accordait d'ailleurs k reconnaître trop large sur ce point.
C'est dans ce sens qu'on a apporté une première modification i la
loi de 1888, en attendant que les Chambres se prononcent défioitire-
ment sur la réduction du service à 2 ans.
Nous allons résumer les principales dispositions de la loi du 15 dé-
cembre 1907.
(1) Voir 2« semestre, 1888, p. 1.
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N* 963. NOUYBLLB8 MILITAIRES. %i1
A) Sont affectés & la 2" catégorie :
1* Le fils unique de père âgé de moÎDS de 64 ans;
2* La fils aîné de père âgé de moins de 64 ans et a*ayant pas d*aatre
fils âgé de it ans au moins ;
3* Le pelit-fils unique de grand-père &gé de moins de 69 ans et
n'ayant pas de fils vivant.
B) Sont affectés à la 3* catégorie :
1* Le fils unique ou aîné de père, entré dans 65* année, ou
infirme;
2^ Le fils unique ou aîné de véuTe ;
3* Le petit-fils unique ou aîné de grand-père entré dans sa 70* année
et n'ayant pas de fils vivant ;
4* Le pelitrfils unique ou aîné de grand'mère yeuve et n'ayant pas
de fils vivant;
5* L'alné d'orphelins de père et de mère ;
6<* Le frère unique de sceurs orphelines de père et de mère, céliba-
taires ou veuves sans enfants ayant au moins 12 ans ;
7<> Le dernier né d'orphelins de père et de mère, ayant un frère
infirme, et dont les autres frères sont déclarés absents.
G) Esit affecté à la 2* ou à la 3* catégorie, suivant le cas, l'inscrit
ayant un frère sous les drapeaux, qui a renoncé à ses droits d'affectation
à Tune de ces catégories.
D) Les enfants naturels reconnus, dont le père ou la mère se trouvent
dans les conditions prévues aux articles A) et B), sont affectés suivant
les cas aux 2* et 3* catégories, à condition qu'ils aient été reconnus avant
Tàge de 10 ans, et, lorsque la dispense est conférée par la mère, que
celle-ci soit fille ou veuve; ils ne peuvent bénéficier de la dispense quand
leur père ou leur mère ont des fils légitimes.
E) L'inscrit ayant un frère engagé volontaire ou se trouvant dans les
conditions de l'article 88 de la loi de 1888 (1) est affecté de droit à la
i* catégorie, pourvu qu'il n'ait pas eu d'autre frère déjà versé dans cette
catégorie ou dans la 3* et encore astreint au service.
En temps de paix, lorsque deux frères se trouvent appelés à servir en
(1) Cet article spécifie le droit à Taffectation à la 3* catégorie pour
llkomme qui a un frère : en retraite pour blessures ou infirmités con-
tractées dans le service; ou mort sous les drapeaux; ou mort en congé
illimité des suites de blessures ou infirmités contractées dans le service;
ou mort en réforme, après avoir été mis dans cette position par suite de
blessores ou infirmités contractées dans le service.
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«te NOUYBLLBS MILITURBS. K* 963.
mémo lemps^ rincorporation de l'un d'eux peat être différte sur demande
de la famille jusqu'à oe que l'autre ait aobevé sou serrice.
F) Dans rezamen des droits au classement en S* ou en 3* catégorie,
on considère comme non existants les membres de la famille de Tin-
téressé qui se trourent dans une des situations tuiTantes :
!• Atteints d'infirmités incurables ou incapables de traTailler;
2* Absents légalement;
3^ Incarcérés pour plus de douze ans au moment de Tinscription de
l'intéressé.
G) Les jeunes gens élètes des écoles supérieures des beaoz-arts, de
musique, de l'agriculture, de l'industrie et du commercOi continuent
à bénéficier de l'autorisation qui leur était antérieurement concédée de
n'être incorporés qu'à l'âge de 26 ans.
H) Les insoumis, en attente de jugement, au lieu d'être d^enos eo
prévention dans une prison militaire sont immédiatement affaotés à un
corps de troupe.
Ces dispositions Tont être appliquées dès cette année, avec quelques
tempéraments, à titre de mesure transitoire.
RU88IB.
Transformation db bataillons db résbryb. — Toutes les brigades
d'infanterie de réserre d'Europe étaient constituées jusqu'à présent en
bataillons à quatre compagnies^ sauf les brigades numérotées de SSi
64 qui comprenaient chacune quatre bataillons à cinq compagnies.
Un prikaz n» 407, du 29 juillet/! i août 1907, Tient de prescrire h
transformation de ces derniers bataillous en bataillon à quatre compa-
gnies. Le prikaz n'indique pas si les brigades en question oontinnerost
à former à la mobilisation deux dirisions de réserve chacune (une du
1*' tour, une du 2* tour) ou si elle ne formeront qu'une seule dirisioji
de réserve.
SUISSE.
BuDGBT DU Départbmbnt MiLiTAlRB BN 1908.^ La mise en vigueur
en 1908 de la loi d'organisation militaire votée en 1907 entraîne une
nouvelle augmentation de dépenses au titre du budget de la guerre et
la marche ascendante de ce budget, signalée depuis plusieurs années
par la Revue (1), s'accentue encore davantage cette année.
(1) Voir 2« semestre 1906, p. 292 et !•> semestre 1907, p. 316.
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N« 963. NOUYKLLBS MILITAIRES. Jli3
Ba effet, le budget de 1907 (1) — déduction faite des dépenses
extraordinaires — s'éleTait» en dépenses, à 34,470>000 francs (2).
Le nouveau budget — sans les dépenses extraordinaires — atteint
38,200,000 francs (2), soit une augmentation de 3,730,000 francs
sur 1907. Mais il ne s'agit encore que de préTisions et «i Ton peut con-
sidérer, dit le message du Conseil fédérai aux Chambres, de légers
dépassements comme n'étant pas du domaine de l'impossible ».
La prolongation de l'école des recrues, les cours de répétition devenus
annuels au lieu d'être seulement bisannuels, de plus larges subventions
aux sociétés de tir et aux sociétés militaires, le règlement des secours
accordé* aux familles des militaires dans le dénuement, telles sont les
principales causes de l'accroissement des dépenses.
On donne ici la liste de ces dépenses par chapitres :
Chapitre 1«'. — Administration.
Par rapport
à 1901.
a) Personnel d'administration fr. 1 ,336,775 + 58,695
6) Personnel d'instrucUon 1 ,439,246 + ^^0
c) Instruction 16,3i5,064 + i, 427, 673
(f) HabiUement 4,640,770 + 416,795
é) Armement et équipement 1 ,454,962 — 10,536
/) Équipement d'officiers 590,956 + 66,274
g) Chevaux de cavalerie 3,203,767 + 104,688
h) Subventions aux sociétés de tir et à
des sociétés militaires 1 ,775,550 + 363,520
i) Matériel de guerre 5,427 ,978 — 2,668,560
k) Établissements militaires et rortifi-
cations 40,000 + 300
I) Fortifications ( Saint- Gothard et
Saint-Maurice) 1,373,099 — 133,650
m) Service topographique 449,750 — 9,655
'>, o,p, g, r) Divers 284,400 + 45,500
1) Allocation à la régie des chevaux.. 74,556 — 73,142
0 Assurance des miUUires 950,200 -h 168,400
u) Frais de remplacement des inutitu-
teurs 30,000 -|- 30,000
v) Secours aux iamiUes indigentes. . . 300,000 + 300,000
w) Imprévu 2,500 »
(1) Dépenses toUles du budget de 1907 : 39,572,951 francs.
(2) En chiffres ronds.
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2S4 BIBLIOORAPHIB. • N« 963
Chapitres U à VIII.
Établissements tels que : intendance des poudres, régie des chevaux
fabriques de munitions et d'armes. (Les dépenses prévues pour ces éta
blissements sont balancées par les recettes provenant de la vente de
animaux qui y sont élevés ou des objets qui y sont fabriqués)
12,831,956 — 5,346,090 par rappqrt à 1907.
Ajoutons enfin que, au cours des débats devant les Chambres pou
le vote du budget, il a été décidé qu'un rapport donnant Tensemble d
Torganisation défensive du pays serait établi pour être soumis à l'As
semblée fédérale. « Il est indispensable de mettre un frein aux dépense
affectées aux fortifications ; nous voulons maintenir en bon état celle
qui existent, mais refuser absolument toute extension des travau]
actuels n, a dit, à ce sujet, l'auteur de la proposition.
BIBLIOGRAPHIE.
Capitaine P. PoLLACCHi, détaché au service géographique de l'armée
— LiCTURB DESCARTBS ANGLAISBS ET DBS ËtaTS-UnIS, Recueii d*indica-
tions lioguistiques, géographiques et topographiques. — R. Chapelot,
30, rue et passage D^uphine. Prix, 8 francs.
Cet ouvrage fait suite à la Lecture des cartes russes, précédemmeo
publiée par le même auteur.
Capitaine Lbbbdbv. — Taktitchbskob rotxob octchbitib (lostruc
tion pour le combat de la compagnie). — A Pétersbourg, librairie de.'
troupes de la Garde et de la circonscription de Saint-Pétersbourg, 1907,
Le capitaine Lebedev est un écrivain militaire déjà connu par sod
livre Vei's l'Inde. Son instruction pour le combat de la compagnie est
un opuscule de 28 pages destiné à servir de guide aux jeunes officier
et aux commandants de compagnie pour le dressage de leur troupe
Elle est basée sur les données de la guerre russo-japonaise et a ét^
publiée en Russie sous les auspices du Comité pour Tinstruction dei
troupes.
Le Gérant : R. Chapblot.
Paris. ~ Imprimerie R. Chapblot et 0*, t»rae Chriatine.
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Croquis N° I i^
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HunffsïlaiS
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Hunffsïlsus
i
CroquisN? !2
i{Ja Ambuisnce russe
-y*- CompÉgnie de mitrailleuses
^ Poste téléphonique
La/ GiLerre/ Jtusso - •/aponaùsey
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^I^T"
REVUE MILITAIRE
DBS
ARMËËS ÉTRANGÈRES
N^ 964 MarB 1908
sommaire:
Les $ous- officiers rengagés et les emplois civils en
Autriche-Hongrie. — Les manœuvres impériales alle-
mandes en 1907 (à suivre). — Les grandes manœuvres
italiennes en 1907. — Nouvelles militaires. — Biblio-
graphie.
LES m-OFFIGIERS RENGAGÉS
ET
LES EMPLOIS CIVILS
EN AUTRICHE- HONGRIE
La nécessité de Torganisation d'un corps excellent et
nombreux de sous-officiers rengagés, corollaire absolu-
ment indispensable de la réduction du service, se fait de
plus en plus sentir pour rAutriche-Hongrie, comme
pour les autres puissances militaires.
L'opinion est unanime sur la nécessité d'accroître Iç
nombre des sous-officiers de carrière. Il n'est pas tout à
15
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2Î6 LES SOUS-OFPICIERS RENGAGÉS N» 964.
fait de 32,A0t. Gomme Its aous-officiera, rengagés oa
non (1), sont environ 5^,000, la proportion de rengagés
ne s'élève pas à plus de la moitié de l'effectif total (2).
L'adoption possible du service de deux ans, dans un
avenir plus ou moins rapproché, rend la «piestîon encore
plus pressante.
Or, malgré certains sacrifices consentis dans les bud-
gets de ces dernières années, — relèvement des hantes
payes mensuelles, subvention (20,000 couronnes en
1907) à la caisse de secours des sous-officiers, — « la
question des sous-officiers est un des c6tés faibles de
Farmée austro-hongroise (3) ».
Au régiment, les sous-officiers ont peu d'avantages,
en ce qui concerne la vie matérielle. Dans la plupart des
corps, les sous-officiers, même rengagés, vivent à l'ordi-
naire, et il en sera vraisemblablement ainsi tant que
rÉtat ne se décidera pas à allouer, au moins comme pre-
(1) Eq Autriche-Hongrie, les caporaux ou brigadiers sont compris
parmi les sous-officiers.
(2) Nombre de sous-officiers rengagés :
Armée commune fQ^SilO
Landwehr autrichienne 2, SIC
Landwerh hongroise 2,320
Total 21,700
Sommes prévues aux budgets de Tarmée commune et des landwehrs
pour le payement des hautes payes mensuelles et des primes donoées,
à la libération du service, aux sous-ofûciers rengagés :
CoOTMLlieV
Armée commune 6,970,000
Landwehr autrichieane 1,527,070
Landwehr hongroise 1 ,121 ,780
Total 9,618,830
La courenne vaut 1 fr. 05 environ.
(3) Die Vedette, 5 septembre 1903.
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N* 964. ET LBS EMPLOIS CIVILS BN AUTRICHE-HONGRIE. 827
mière mise, une somme destinée à raménagement des
locaax et i Tachai du matériel. L'autorité militaire se
borne à laisser aux ehe£s de corps une initîatÎTe eoaiplète
pour décider si les sous-officiers vivent à l'ordinaire ou
forment des tables spéciales. Le procédé qui consiste à
les faire nourrir par les cantines est rarement employé.
Les allocations en nature et les indemnités représenta-
tives sont les mêmes que pour les hommes de troupe, et
les ressources dont le chef de corps dispose pour amé-
liorer cette situation sont à peu près nulles.
En outre, les tarifs de solde, de hautes payes, sont
fort modiques. La haute paye mensuelle n'est progres-
sive que pour les sous-officiers servant d'une manière
effective dans les unités combattantes et dans les cadres
(le dépôt de la cavalerie. Elle est du reste peu élevée,
car le sergent-major reçoit par mois, haute paye com-
prise^ un maximum de 66 couronnes, et le sergent, un
maximum de 55 couronnes. A sa libération, le sous-
officier n'a aucune pension proportionnelle, mais seule-
Qient une somme d'argent, une fois payée. Cette prime
est due à partir de la sixième année de service. Progres-
sive d'après Tancienneté, elle est, à 12 ans, de 1,080 cou-
ronnes. En outre, si la libération a lieu après 18 ans de
service, le sous-officier a droit à une pension annuelle
d'invalidité de 250 couronnes en moyenne.
Enfin, et surtout, les sous-officiers n'ont pas la certi-
tude d'obtenir une situation civile à leur départ de Tar-
mée, et les situations offertes sont souvent assez médio-
cres. La loi reconnaît bien au sous-officier, dans certaines
conditions d'ancienneté, le droit à une place dans les
administrations de TÉtat ou dans certaines administra-
tions qui relèvent de l'État, mais, dans la pratique, le
nombre des places réservées est insuffisant. Le sous-
officier classé pour un emploi civil doit parfois attendre
des années avant de Tobtenir, et, la plupart du temps,
cet emploi si attendu n'est qu'une place de garçon de
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t28 LB3 SOUS-OFFICIERS RENGAGÉS M« 964.
bureau, ou du même ordre, mal rémunérée. Au couft
de la discussion du budget de 1907, le Ministre a déclaré
à la Délégation autrichienne que 80 sous-officiers ren-
gagés quittaient annuellement le service, sans avoir pu |
obtenir, en dépit de démarches répétées, l'emploi civil
auquel la loi leur donne droit.
Gomme les autres puissances européennes, TÂutriche-
Hongrîe a cherché à attirer des sous-officiers rengagés
dans les rangs de Tarmée, surtout par la perspective
d'emplois civils assurés à la libération du service mili-
taire.
Actuellement, les sous-officiers austro-hongrois, qui
ont 12 ans de service, dont 8 au moins comme soas-
officier, peuvent prétendre À un emploi dans les admi-
nistrations de l'Etat, ou dans celles qu'il subventionne
(chemins de fer, navigation, etc.). Peuvent y prétendre
également, sans égard à la durée de leurs services, les
sous-officiers blessés à Tennemi ou dans Texécution d'un
service de sûreté publique, incapables, par suite, de
rester dans Tarmée, sans toutefois être impropres aux
services civils.
Certains emplois sont réservés exclusivement aux
sous-officiers. Pour d'autres, ils ont, vis-à-vis de leurs
concurrents civils, un simple droit de préférence.
Les premiers sont :
V Tous les postes de serviteurs et de surveillants dans
les administrations de l'État, les tribunaux, bureaux,
établissements pénitentiaires, entretenus en totalité ou
en partie aux frais de l'État ;
2° Les postes de serviteurs de bureau ou de chancel-
lerie, et ceux du service inférieur de surveillance ou
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N» 964. ET LES EMPLOIS CIVILS EN AUTRICHE-HONGRIE. ÎÎ9
d'exploitation, dans les compagnies de chemins de fer,
de Davigation, etc., subventionnées ou garanties par
l'État, et qui se sont engagées, soit dans leurs statuts,
soit dans leurs demandes de concession, ou de toute
autre manière, à employer d'anciens sous-officiers pour
les postes désignés plus haut.
La seconde catégorie d'emplois comprend certaines
places d'employés de bureau ou de copistes dans les
administrations ou entreprises citées précédemment.
La perte ou Textinction du droit de demander un
emploi réservé ou de solliciter la préférence pour une
place de la seconde catégorie, a lieu :
1® Par renonciation volontaire ;
2*" Par jugement (si le sous-officier est placé dans un
cas où la loi décrète la perte du titre d'employé de TËtat
ou des services publics) ;
3<> Après 45 ans d'âge pour les postes dont les
appointements sont payés, en totalité ou en partie, par
l'État;
40 Après 37 ans d'âge pour les autres postes.
Tout sous-officier qui aspire à un emploi civil doit
demander d'abord un certificat, délivré par le Minis-
tère commun de la Guerre, ou par le Ministère de la
Défense du pays dont il dépend. La demande, jointe
à un formulaire indiquant les aptitudes particulières
du sous-officier, est instruite par une commission. Si
elle est acceptée, le sous-officier est inscrit sur un
registre comprenant tous ceux auxquels la qualité de
candidat à un emploi est reconnue. Il reçoit alors son
certificat.
Le sous-officier peut, à ce moment, demander un ou
plusieurs emplois.
Les diverses administrations adressent au Ministère
de la Guerre et aux Ministères de la Défense la liste des
vacances, en indiquant s'il y a déjà ou non des sous-
of&ciers inscrits pour ces places et en quel nombre. Les
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230 LB8 BOUS-OFFICIERS RfiNOAGÉB N* 964.
Ministères informent les autorités militaires et ceDes-ci
les intéressés, par la voie de Tordre.
Pour laisser aux postulants le temps de produire leurs
demandes, les Tacances ne sont comblées que quatre
semaines après le jour où elles ont éf é ouvertes. Dans
les cas urgents, ce délai peut descendre à deux semaines,
mais il n'est jamais inférieur à ce dernier chiffre*
Les sous-officiers nommés prennent immédiatemeot
possession de leur poste. La liste en est publiée de
suite.
Si, ayant d'entrer en fonctions, le sous-officier est
soumis, soit à un stage, soit à une épreuve pratique, il
peut obtenir un congé de six mois. P^idant ce temps, il
continue à recevoir sa solde miliiaire, au cas où Tadmi-
nistration dans laquelle il fait ce stage ne lui domie pas
d*appointements.
Si un sous-officier, noa encore pourvu du oertificat de
candidat à un emploi civil, aspire à un poste pour Tob*
tention duquel on exige un examen ou une épreuve pra-
tique, il peut, sur sa demande, et pour la préparation de
son examen, être mis en congé de six mois. Les condi-
tions sont les mêmes que dans le cas précédent, mais ce
congé ne peut être délivré que pendant la dernière
année du service militaire due par ce sous-H)fficier à
rÉtat.
Le sous-officier nommé à un emploi civil est envoyé
en congé définitif, s'il a achevé la durée de son renga-
gement.
Sinon, il est mis en congé sans solde jusqu'à k fin de
son rengagement.
Pour les places d'employés, accordées de préférence
aux anciens sous-officiers, les conditions sont, en général,
les suivantes :
1^ Un stage préliminaire de trois ou six mois, accom-
pli avec succès ;
2^ La preuve d'études antérieures, qui correspondent
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N» WV. ET LES EMPLOIS CIVILS «N AUTRICHB-HONQRIE. 583^
leplas souvent an programme des Untergymnasien {{)
on des Unttrmilitàrrtalschulen (2).
Peur être admis dans les postes et télégraphes, le
stage est de six mois; il y a en outre à subir un exa-
men qai comporte deux épreuves, tme écrite et une
orale.
Pour entrer dans le service des chemins de fer, les
sous-offîciers doivent effectuer un versement deeitiné à
alimenter le fonds de pension. Ce versement varie d'im-
portance d'après les appointements du sous-officier et la
durée totale de son service dans l'armée.
D'aotpe part, les sous-officiers, candidats aux emplois
civils et possesseurs du certificat, peuvent trouver des
situations dans certaines branches de l'administration
militaire :
1® La Miiitàrregistraiur, chargée de la tenue des regis-
tres et de l'expédition des affaires dans les bureaux des
commandements territoriaux, du Ministère commun de la
Guerre, des états-majors et des tribunaux militaires.
(\) Les Unter- et Ohergymnasien correspondent à nos lycées de ren-
seignement secondaire. Les premiers comprennent les classes jusqu'à
la quatrième, inclusivement ; les seconds, celles de troisième, seconde,
première, jusqu'à la Matura, équivalant à notre baccalauréat.
(2) Les MilitârreaUchulen sont des établissements d'instruction spé-
cialement destinés aux futurs ofGciers. Ils dépendent du ministère de
la guerre et correspondent à notre Prytanée militaire de La Flèche.
Toutefois, ils admettent beaucoup plus d'élèves que ce dernier, et,
comme les Gymnasien, sont diviflés en deux degrés: Ober- et Unkrmi-
liiàrreaUehylen, Dans les écoles du second degré, les études équivalent
à celles de nos classes depuis la septième jusqu'à la quatrième inclu-
sivement. Dans l'école — unique pour toute la monarchie — du pre-
mier degré, les classes équivalent à celles de nos classes de troisième,
seconde et première.
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"^^i^^l
232 LBS 80US-OFFICIBRS RENGAGÉS N* 964.
Les sous-officiers y entrent en qualité de surnumé-
raires après une épreuve pratique de six mois, s'ils ont
auparavant satisfait au programme d'études d'un Ober-
gymnasium,
2® La Verp flegsbr anche ^ service des subsistances.
Les sous-officiers y entrent après un stage de six mois
et sont alors nommés surnuméraires s^ils satisfont à un
examen.
Si, antérieurement, ils ont suivi avec auccès le coars
d'un établii^ement économique, d'une école d'agricul-
ture, d'une école de commerce, d'un Obergymnasium^on
d'une école professionnelle supérieure, ils n'ont pas à
faire de stage préalable, et sont admis, après examen,
en qualité de surnuméraires.
3® La Rechnungs-Kontrollbranche^ contrôle de la comp-
tabilité des commandements, corps de troupe et établis-
sements.
Les sous-officiers peuvent y entrer s'ils ont satisfait
antérieurement aux programmes d'un Obergymnasttm,
d'une école professionnelle supérieure ou d'une école de
commerce, ou s'ils s'engagent à y satisfaire dans les
deux premières années de leur emploi, ou encore s'ils
ont passé l'examen de Trtippenrechnungsfûhrer (comp-
table des corps de troupe), et s'ils sont classés pour une
place de sous-lieutenant comptable.
4° Le Militârbaudiensty service de construction et
d'entretien des bâtiments militaires.
Les sous-officiers y entrent comme surnuméraires,
après un stage de trois mois, s'ils ont suivi avec succès
les cours d'une école professionnelle supérieure, ou
après un stage de six mois dans une direction du génie
ou une direction des constructions militaires.
On sait qu'en Autriche-Hongrie l'état-major particu-
lier du génie est uniquement chargé de la construction
des ouvrages de fortification, et que tous les autres tra-
vaux de constructions militaires relèvent d'un corps
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N« 964. KT LES EMPLOIS CIVILS EN AUTRICHE-HONGRIE. 233
spécial, celui des ingénieurs-constructeurs militaires,
ayant une hiérarchie et un avancement spéciaux.
De ce court exposé, il résulte que les places d'em-
ployés, offertes aux sous-officiers, sont relativement peu
nombreuses, et que, pour toutes, les conditions d'ins-
truction première exigées sont souvent difficiles à rem-
plir.
Or, en Autriche-Hongrie, le sous-officier combattant,
celui qui sert dans le rang, celui-là même qu'il convien-
drait de retenir dans l'armée le plus possible pour avoir
des cadres inférieurs solides et nombreux, ce sous-
officier a peu d'instruction première. En fin de carrière,
il n'obtient donc, en réalité, que des places de surveillant,
de garçon de bureau, ou autres analogues.
De plus, eu égard au faible nombre de places d'em-
ployés mises à leur disposition, ou pour lesquelles ils
ont la préférence, beaucoup de sous-officiers, munis du
certificat, ne peuvent arriver à se placer. Ces certificats
ne sont donc pas toujours très utiles, car ils ne confèrent
pas des droits absolus.
Les comptables trouvent plus facilement leur voie
dans les grandes administrations civiles ou dans les
branches de l'administration militaire dont il a été parlé.
Aussi, les places de comptable ont-elles toutes les pré-
férences des sous-officiers qui désirent rengager.
Pour faciliter à tous les sous-officiers rengagés, comp-
tables ou non, l'accès d'emplois civils rémunérateurs, il
faudrait donc perfectionner leur instruction générale
pendant la durée de leur service militaire, et, à cet effet,
organiser pour eux des cours spéciaux dans les régi-
ments ou les garnisons.
Un essai avait été fait, dans ce sens, pendant l'hiver
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234 LBS B0US-0PPIC(ER8 RENGAGÉS N* 964.
1905-1906, à Kaschaa (6^ corps), pour les sous-oCficien
rengagés de la garnison (4).
Cette tentative n'a pas donné les résultats espérés, et
le Ministre de la Guerre a renoncé à poursuivre et à
renouveler l'expérience tentée dans le 6® corps sur la
demande même des sous-officiers intéressés.
La garnison de Easchau (2) comprend environ une
centaine de sous-officiers rengagés. Dans une région de
corps d'armée en majeure partie agricole comme celle
de Kaschau, la plupart d'entre eux sont des fils de
paysan, et, comme l'instruction publique est loin d'avoir
atteint en Hongrie le même développement que dans
l'Earope occidentale, un certain nombre de ces sous-
officiers ne possèdent guère que les rudiments des con-
naissances primaires. Il y a des différences considé-
rables dans le degré d^instruction initiale des uns et des
autres.
Il est donc nécessaire de former trois ou quatre classes
de sous-officiers élèves et par suite de trouver des offi-
ciers professeurs en assez grand nombre. Comme le
cours est un service accessoire et facultatif, il ne peut
avoir lieu qu'aux heures où les intéressés, profes-
seurs et élèves, sont libres, et on ne saurait astreindre
le même officier à de trop nombreuses heures d'ensei-
gnement.
Ici intervient une grosse difficulté, celle des langues.
Un calcul, établi d'après les statistiques du professeur
Hickmann, donne pour la garnison de Kaschau la com-
position ethnique suivante, en chiffres approximatifs :
(i) Voir i" semestre 1906, p. 389.
(2) Quatre états-raajors (6® corps, division et brigade d'infanterie,
brigade d'artillerie), un régiment d'infanterie, un d'artillerie, uac din-
sion du train.
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N* 964, ET LES EMPLOIS CIVILS EN AUTRICHE- HONGRIE. 235
Magyars 68 p. 100
Slovaques 18 —
Ruthènes 6 —
Allemands 5 —
Roumains 3 —
Sujets hongrois, les sous-officiers, candidats à des
emplois civils, ont, avant tout, à apprendre à manier
correctement la langue d'État hongroise., le magyar.
C'est donc en hongrois que doivent être professés les
leçons du cours. Mais, dans les corps de troupe hongrois
de larmée commune, si la plupart des officiers savent
assez de hongrois pour se faire comprendre, il en est
peu qui le possèdent suffisamment pour pouvoir profes-
ser dans cette langue. La désignation des professeurs
devient très compliquée.
On se trotuve ainsi en face de difficultés complexes.
Elle ne sont pas insurmontables, mais Teffort nécessaire
pour les résoudre ne parait pas en rapport avec le
nombre, en somme assez limité, des sous-officiers appelés
à en profiter, ni avec le bénéfice que leur instruction en
retirera, en raison du peu de temps qu*ils pourront
consacrer à ce travail supplémentaire.
Dans ces conditions particulières, inhérentes à la
constitution spéciale de Tarmée austro-hongroise, pour
que l'institution de cours à l'usage des sous-officiers ren-
gagés fût vraiment utile, il semble qu'il faudrait pouvoir
la généraliser, y faire participer les sous-officiers des
autres garnisons du corps d'armée, par conséquent,
créer pour l'ensemble du corps, ou par division, de
véritables écoles, où professeurs et élèves seraient entiè-
rement détachés durant un temps déterminé. Ce serait
alors toute une organisation à créer, une dépense assez
élevée à engager, un dérangement à infliger aux corps
de troupe, privés périodiquement d'un certain nombre
de leurs sous-officiers.
L'oi^nisati<m, à titre d'essais, du cours de Kaschau,
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236 LBS SOUS-OPFICIBRS RENGAGÉS N« 96i.
n'a donc pas fait avancer, comme on Tespéraît, la ques-
tion des sous-officiers rengagés.
Du reste, une tendance nouvelle et originale de Tad-
ministration militaire austro-hongroise se fait jour en ce
moment. Au lieu de s'attacher à retenir, jusqu'à douze
ans et plus, les mêmes sous-officiers, elle parait surtout
préoccupée d'avoir un grand nombre de sous- officiers
accomplissant six ans de service.
- Après entente avec les deux Ministres de la Défense, le
Ministre de la Guerre a prescrit, Tannée dernière, un cer-
tain nombre de mesures spécialement conçues à cet effet.
A l'expiration de leur sixième année, les sous-officiers
dont la conduite a donné toute satisfaction reçoivent,
du commandant de corps d'armée, un certificat attestant
leurs bons services. L'autorité militaire s'emploie à
faciliter leur établissement. Pour cela, elle se met en
rapport avec toutes les grandes administrations pu-
bliques ou privées du pays et s'efforce de déterminer
celles-ci à réserver, si elles n'y sont pas déjà astreintes
par la loi, le plus de places possible aux anciens sous-
officiers. Elle tient le contrôle, d'une part, des places
offertes, de l'autre, des sous-officiers pourvus du cer-
tificat de six ans et candidats à un emploi. En somme,
elle remplit, pour ces derniers, l'office d'une vaste
agence de placement. En Autriche, ce service est assuré,
pour les sous - officiers de l'armée commune et de
la landwehr, par le commandant de corps d'armée
dans toute l'étendue de la région territoriale. En Hon-
grie, au contraire, le service de placement est centra-
lisé, aussi bien pour Tarmée commune que pour la
honved, au Ministère de la Défense, à Budapest, excep-
tion faite pour le corps de Croatie-Slavonie, où ce ser-
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mj^TTW^y^r-JW^rv-
N» 964. BT LES EMPLOIS CIVILS EN AUTRICHE-HONGRIE. 237
vice dépend da commandant du district de honved
d'Agram.
Les résultats obtenus paraissent être assez encoura-
geants.
Depuislel*'aoûtjusqu'au20 septembre 1907, 500 places
ont été offertes par des entreprises privées à d'anciens
sous-officiers. Sans doute, il en est, dans le nombre, qui
paraissent peu faites, en raison de la médiocrité des con-
ditions, pour attirer d'ancieus sous-officiers, mais, en
revanebe, plusieurs sont vraiment avantageuses. Dans
la liste des administrations et entreprises qui font des
demandes, on relève nombre de municipalités (places
de commissaires, d'agents de police, de gardes cham-
pêtres, de secrétaires, etc.), et aussi plusieurs établis-
sements particuliers, usines, banques, exploitations agri-
coles, qui offrent des places de concierges, cochers,
gardiens^ surveillants, etc.
L'autorité militaire a rencontré auprès des adminis-
trations et entreprises civiles une grande bonne volonté,
cela est certain; cela semble indiquer que, de leur côté,
ces administrations et entreprises .trouvent leur avan-
tage à un système qui leur donne, pour le recrutement
de leurs employés, de grandes facilités et des garanties
de premier ordre.
Ainsi chacun y trouve son compte. Le sous-officier
quitte le régiment pour une place assurée, dont il a pu
d'avance débattre les conditions. De son c6té, l'autorité
militaire espère, é juste titre, déterminer par ce moyen
un grand nombre de sous-officiers à rengager pour par-
faire six ans de service. Enfin, le budget est déchargé,
vis-à-vis de ces sous-offiûiers, du payement de primes de
libération ou de pensions. C'est une solution économique
du problème des sous-officiers rengagés. Sera-t-élle suf-
fisante par elle-même? Fournira-t-elle à l'armée austro-
hongroise le total de sous-officiers rengagés dont celle-
ci a besoin? Gela est douteux malgré un heureux début.
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238 LEa SOUS-OFFIGIBRS RENX}A.C»fc8 N« 964.
En tout cas, elle parait devoir accroître conaidérable-
ment leur nombre.
Les détails d'application Aes dispositions rappelées
plus haut sont bien compris : les renseignements publiés
aux annexes du Verordnungsblati sur le» places offertes,
les conditions d*Àgpe, d'instraetion, etc., exigées, les
avantages pécuniaires proposés sont complets, clairs et
permettent aux sous-officiers intéressés d'entrer en pour-
parlers ou même de se décider de suite en connaissance
de cause.
D'autre part, TAdminiâtration austro-hongroise de la
Guerre cherche i recruter ua nombre plus considérable
de sous-officiers rengagés, sans trop grever le bud-
get, en encourageant et subventionnant les- sociétés de
secours mutuels à Tusage des sous-officiers.
Au budget de l'année eomniune peur 1907 a été ins-
crit, pour la première fois, ua crédit de 20,000 cou-
ronnes,, comme subvention da Ministère de la Guerre à
la caisse de secours des sous-officiers.
Cette caisse est alimentée par des dons et souscrip-
tions volontaires, par les versements des sous-officiers
adhérents, par la subventicm du Ministère de la Guerre
et par une subvention de S0,000 couronnes prélevée sur
la loterie d'Etat annuelle, instituée en faveur des établis-
sements militaires de bienfaisance.
Elle a pour objet de fournir à ses membres, lors de la
mise en réforme ou à la retraite, ou aux héritiers des
membres décédés, un secours destiné à amiéliorer la
gratification ou la pension d'invalidité ou de retraite. Ce
secours, alloué pour une seule fois, varie de 200 à
1,000 couronnes.
Plus tard, lorsque cette institution se sera développée,
on espère qu'elle pourra organiser pour ses membres ua
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N« 964. ET LES EMPLOIS CIVILS BN AUTRICHE-HONQRIB. 239
service de rentes viagères. A cet effet, le Ministre de la
Guerre a invité les chefs de corps à faire, auprès des
sous-oCficiers rengagés, une active propagande en vue
de leur adhésion à la caisse de secours.
Cette dernière est administrée par un comité, en par-
tie nommé par le Ministre, en partie élu. Elle est sou-
mise au conatrôle du Ministre.
A Toceasion du quarantième anniversaire du couron-
aement, comme roi de Hongrie, de Tempereur Fran-
çois-Joseph, une caisse analogue a été créée dans la
landwehr hongroise, pour les sous-officiers rengagés.
Elle reçoit des dons particuliers, une subvention du
Ministère hongrois de la Défense, et les versements des
soos-offieiers adhérents (4 couronnes par an). Elle a
pour objet de venir en aide aux sous-officiers devenus
infirmes ou invalides, ou à leurs héritiers, ainsi qu'aux
sous-officiers libérés, jusqu'au moment où ils obtiennent
une situation civile.
En outre, dans quelques garnisons, il existe, pour les
sons-offiieiers, des caisses de secours mutuels, entre-
prises privées sur lesquelles Tautorité militaire n'exerce
qu'une surveillance d'ordre général. Elles sont, du reste,
peu nombreuses et paraissent destinées à se fondre dans
la caisse instituée par le Ministère de la Guerre.
<( La question des sous-officiers rengagés (1) est,
avant tout, une question d'argent Mais, à côté de
ce point essentiel, qui la domine tout entière, il faut
aussi s'efforcer d^assurer au sous-officier, sur la troupe,
«ne autorité incontestée en élevant ses connaissances
(1) Pester Lloyd.
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140 LES SOUS-OFFICIERS RENGAGÉS N* 964.
techniques. Il faut, de plus, lui donner le moyen d'aug-
menter son instruction générale, de façon à lui fournir
ainsi une base sur laquelle il pourra travailler person-
nellement et acquérir des connaissances spéciales enyoe
d*un emploi civil.
« Toutes les mesures qui tendent à donner au soas-
officier une situation militaire et sociale sont des ques-
tions d'argent. Elles dépendent de la munificence des
représentants du peuple. La création d'écoles, pour les
sous-officiers de carrière, est aussi une chose néces-
saire Malgré le plus grand zèle, le sous-officier,
livré à lui-même, ne peut généralement pas s'occuper de
questions scientifiques en même temps que de son ser-
vice militaire. Elles lui restent donc étrangères durant
des années D'autre part, les connaissances exigées
du sous-officier, pour sa mission de remplaçant éventuel
de Tofficier, deviennent de plus en plus considérables.
Des écoles permanentes, avec un personnel spécial,
pourront seules permettre d'enseigner aux sous-officiers
leurs devoirs de carrière, et aussi de les préparer avec
méthode à la carrière qu'ils suivront à leur libération du
service militaire. »
La question du rengagement des sous-officiers se pose
donc en Autriche-Hongrie avec autant d'acuité qu'ail-
leurs. On y déplore a l'insuffisance en sous-officiers
rengagés (1) », dont le résultat est « qu'encore aujour-
d'hui, l'officier subalterne est obligé de diriger absolu-
ment seul l'instruction de détail dans toutes ses
branches; même dans les parties purement pratiques de
l'instruction et pour les plus petits détails de l'éducation
de l'homme de troupe, l'officier doit renoncer au con-
cours du sous- officier (2) ».
(1) Pester Lloyd.
(2) Ibid.
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N» 964. ET LES EMPLOIS CIVILS EN A.UTRICHE-H0NGR4B. 241
Le niveau de Tinstructioa militcdre du sous-officier
rengagé doit être élevé, pour mettre ce gradé à hautear
de remplir sa tâche, comme remplaçant de Tofficier, en
temps de paix comme instructeur, en temps de guerre
comme chef de section et même de compagnie. D'autre
part, ses connaissances générales doivent être augmen-
tées, de façon qu'il puisse « aspirer aux situations les
meilleures et les mieux rétribuées que lui offre TÉtat (1 ) » .
Si Ton ne veut, pour les sous-officiers, créer des
écoles comme le demande le Pester Lloyd^ peut-être
sera-t-on amené à reprendre Texpérience faite à Eas-
chau, et à étendre à toute Tarmée une organisation mé-
thodique de cours analogues. Le principe en est entiè-
rement judicieux. Le succès d'une application partielle
et isolée, comme celle de Kaschau en 1906, a toutefois
été rendu difficile par diverses causes inhérentes à la
constitution spéciale de l'armée austro-hongroise, notam-
ment la question des langues et le peu de développe-
ment de l'instruction publique dans certaines régions de
la monarchie.
Si le service de deux ans doit être adopté en Autriche-
Hongrie, il est possible que, pour susciter un courant
sérieux de rengagements, l'on soit alors obligé d'aug-
menter le nombre des emplois civils réservés aux sous-
ofticiers, et d'améliorer la qualité de ces emplois.
Aujourd'hui les conditions du combat moderne gran-
dissent, à la guerre, la mission du sous-officier et surtout
du sous-officier rengagé, qui peut être appelé à prendre
le commandement des mains de l'officier mis hors de
combat. Les perfectionnements et les modifications con-
tinus de l'armement, la réduction du service compli-
quent son rôle en temps de paix. Sa tâche devient, par
suite, plus difficile. Il faut donc, logiquement, lui faire
(1) Voir i« semestre 1006, p. 389.
16
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itô
LES SOUS-OPFICIES3 UENGA6ÉS.
N« 964.
une situation matérielle et morale plus élevée, amé-
liorer le plus possible soq état militaire et lui donner,
pour le moment où il quittera Tarmée, la certitude
absolue d'un emploi rémunérateur, qui assure digne-
ment son existence.
(187)
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LES
MANOEUVRES IMPÉRIALES ALLEMANDES
EN 1907
Les manœuvres impériales de 1907 se sont déroulées
du 9 au 11 septembre.
Elles ont mis en présence les YIP et X^ corps d'armée
portés chacun à trois divisions et renforcés par une
artillerie lourde d'armée de campagne; chaque corps
disposait en outre d'une division de cavalerie.
Le parti bleu^ sous les ordres du général de la cava-
lerie von Bissing, comprenait le VIP corps d'armée
(Munster) et la division de cavalerie Â.
Le parti rcfuge^ à la tête duquel se trouvait le général
de la cavalerie von StUnzner était composé du X* corps
d'armée (Hanovre) et de la division de cavalerie B.
Les personnalités des deux commandants de parti,
la vieille réputation de résistance et de haute valeur
morale des troupes mises en présence, provenant des
recrutements westphalien , hanovrien , hanséatique ,
avaient depuis longtemps appelé l'attention sur ces
manœuvres ; d'ailleurs, an même degré que leurs devan-
cières, elles présentaient un intérêt technique tout parti-
cuUer. L'infanterie, par la transformation de ses métho-
des de combat, devait montrer les progrès réalisés au
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SU LES MANŒUVRES IMPÉRIALES ALLEMANDES N* 964.
cours de ces dernières années ; rartillerie, dotée depuis
peu de temps du canon 96 n/A allait appliquer pour la
première fois les principes de son nouveau règlement;
enfin, l'organisation de détachements spéciaux répon-
dait aux essais de mise en application pratique de décou-
vertes scientifiques récentes.
Les opérations, favorisées par un temps exceptionnel-
lement beau, se sont développées dans une zone de
terrain limitée à TEst par la Weser, à TOuest par les
collines de TËgge-Gebirge, au Nord par la ligne Holx-
minden, Paderborn et au Sud par la vallée de la Diemel.
(Voir croquis n^ 1 et carte d'ensemble.)
Le pays, sur lequel les troupes ont eu à se mouvoir,
est coupé par le cours de plusieurs petites rivières, cou-
lant d'abord du Nord au Sud en longeant les collines de
TEgge, puis de FOuest à TEst pour se jeter dans la
Weser. Tel est le cours de la Nèthe, dont la vallée forme
la plus importante coupure. Cette rivière coule dans
une dépression profonde ; les hauteurs qui la dominent
au Nord comme au Sud, dans la partie de son cours
orientée Ouest-Est, s'élèvent parfois à 200 mètres
au-dessus du fond de la vallée.
Entre Nèthe et Diemel, la région présente l'aspect
d'un plateau dans lequel s'enfoncent médiocrement
quelques vallées ou ravins dont les berges sont analo-
gues à celles de la Nèthe; toutefois les troupes à cheval
peuvent circuler assez facilement sur ces pentes ; au Sud
les berges de la vallée de la Diemel, vallée profonde d'une
centaine de mètres, sont inclinées en pentes douces.
Le dessus du plateau légèrement mouvementé, à
ondulations longues, est couvert de bouquets de bois
vers le Nord ; dans sa partie méridionale, il est parsemé
de villages noyés dans la verdure. Quelques fossés de
drainage sont creusés au fond des dépressions, mais de
nombreux ponceaux en permettent le passage aux trois
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Situation le 9 sept^
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)re (4 heures malin).
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N* 964. BN 1907. 246
armes. Le sol, dans ces fonds, pourrait être maréca-
geux, mais la saison a été très sèche et les plus lourdes
Toitures peuvent circuler partout.
C'est un pays de cultures, sans haies ou autres clô-
tures. Les vues sont donc étendues, sauf vers le Nord.
La région est sillonnée de bonnes routes dans tous les
sens.
I
ORGANISATION DES MANŒUVRES
Direction des manœuvres. — Gomme en 4906, le
général de Moltke, chef du Grand État«Major, chargé de
lorganisation et de la direction des manœuvres, s'est
efforcé par le choix des dispositions initiales de placer
les chefs de parti dans des conditions se rapprochant le
plus possible de celles qui pourraient se présenter à la
guerre.
La région où devaient se dérouler les opérations, la
situation générale de départ, la composition des éléments
prenant part aux manœuvres, n'ont été connues qu'au
moment même du groupement définitif des forces de
chaque parti.
Afin de laisser sur ces différents points une incerti-
tade suffisante, les parades traditionnelles eurent lieu
longtemps avant le début des manœuvres impériales :
le 27 août à Hanovre pour le X® corps et la division de
cavalerie B; le 30 août à Munster pour le VII® corps et
la division de cavalerie A.
A la suite de ces parades, les corps d'armée et divi-
sions de cavalerie exécutèrent pour leur compte particu-
lier des manœuvres de brigade et de division : le X® corps
autour de Hameln, le VIP corps près de Soest, les deux
divisions de cavalerie (réduites chacune à deux briga-
des) entre Brunswick et Gassel.
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i46 LES MANŒUVRES IMPÉRIALES ALLEMANDES M* 96i.
Le X® corps d'armée était rendu à pied d'œuvre ; le
Vn* eorps fut transporté par voie ferrée à proximité du
terrain des manœuvres; il en fut de même des onités
empruntées à différents corps d'armée pour donner à
chaque parti la composition prévue. Les transports
étaient en cours d'exécution le 8 au soir. De chaque cMé
le commandement était libre de modifier à son gré les
points de débarquements des éléments transportés par
chemin de fer.
Une liberté d'action absolue était laissée aux comman-
dants de parti pendant les trois journées de manœuvres
qui ne devaient comporter aucune suspension d'hosti-
lités. La direction n^apportait aucune restriction parti-
culière et ne devait nullement intervenir depuis Theare
fixée pour Fouverture des opérations jusqu'au moment
où le signal donné par le ballon mettrait fin le 11 sep-
tembre aux manœuvres impériales.
L'Empereur était chef des arbitres ; il disposait d'un
personnel très fortement constitué comprenant : 4 géné-
raux arbitres; 16 généraux et colonels sous-arbitres;
60 colonels, majors et capitaines adjoints; 20 officiers de
renseignements.
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K*%^.
EN 4907.
»7
Composition des partis.
Parti bleu.
Commandant du parti : général de la cavalerie von Bissing.
ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS.
yil* CORPS D'ARUÉB.
43* division.
25- et 26» brig. d'inf. (13s 66% 16« et55«),
Détachement de mitrailleuses n^ 10 (i)
Régiment de hussards n* 8
13* brigade d'artillerie (tî* et 58«)
i compagnies du bat. de pionniers n* 7. . . .
1 détachement de téléphonistes
44* division.
27« et 28* brigades d'inf. (i6*, 53% 39*, 57*). I 12
Bataillon de chasseurs n* 7 I 1
Régiment de cuirassiers n° 4 ...
U< brigade d'trifllerie
1 compagnie do^bataillon de pionniers no7
4 détachement de télépbenistes >»
12
41* ditision.
79* et 42* brrg. d'inf. (158*, 459% 82s 83-).
Régiment de dragons n* 5
Régiment d'artillerie de campagne n* 14.. .
1 compagnie du bataillon de pionniers n<> 7.
4 détachement de téiéphoniâtes
EUmenls non endivitionnés.
1 compagnie cycliste
1 détachement de télégraphie
1 détachement de téléphonistes
1 détachement d'aérostiers
1 détachement de projecteurs
4*' bataillon du régiment d'artillerie à pied
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248
LES MANŒUVRES IMPÉRULBS ALLEMANDES N* 964.
ÉLiUEIfTS CONSTITUTIFS.
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Groupe à cheval du régimeot d'artillerie de
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Détachemeot de mitrailleuses d» 2
i/i détachement de signaleurs de campagne.
4 détachement de pionniers de c«Talerie. . .
Totaux
(i) DivUioD provisoire formée d'éléments empruat
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Parti rouge.
Commandant du parti :. général de la caralerie Ton StUnzner.
ÂLéUENTS CONSTITUTIFS.
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(i) Dont 1 groupe d'obusiers légers.
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N«964.
EN 4907.
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20* brigade d'arUllerie (10* et 46«)
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1 détachement de télépbonistes
17« divition.
33* et 34» brigades d'infanterie (76«, 76%
89«el90«)
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R^ffiment de hussards n*> 15
47- brigade d'artillerie (2i« e! 60')
4 compagnie du bataillon de pionniers
n« 4u.
1 détacbem» nt de télépbonistes
ÉlémenU non endivisionnés.
1 compagnie cycliste
4 délachemenl de téléaranhie
4 détachement de téléphonistes,
1 détachement de télégraphie sans fil
1 délachement d'aérostiers
4«' bataillon du régiment d'artillerie à pied
de la Garde
BlYISIOH DE CAVALKRIE B (<).
5* brig. decaTalerie (2* dragons, 3« ublans).
47* brig. de cafalerie r4> et 48- dragons).
49* brigi<de de caTalerie (I9« dragons,
43«Qhlans)
Groupe à cboTal du rég. d'artillerie de cam-
pagne n* 4 0
DéUchement de mitrailleuses n» 44
V^ détachement de signaleurs de cam-
pagne .-...
4 déUchement de pionniers de caTalerie
Totaux
(1) Affecté à U 8»e brigade.
(1) Division provisoire formée d'éléments empruntés i dlfférenU corps d'armée.
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tte LES MANŒUVRES IMPÉRIALES ALLEMANDES N* 9tt.
Tous les régiments d'infanterie sont à trois bataillons.
Les 458^, 159^, 164^, normalement à deux bataillons, ont
constitué un troisième bataillon au moyen des rései-vistes
encadrés par des officiers et des sous-officiers préleyés
sur les bataillons actifs.
L'effectif des compagnies d'infanterie est porté à
200 hommes environ, ce qui représente une moyenne de
70 réservistes par unité active.
Les réservistes ont été convoqués au milieu d'août ; ils
ont été préparés pour les parades de TEmpereur, pois
entraînés, par les manœuvres de brigade et de divisioD,
aux fatigues des manœuvres impériales.
Les escadrons de cavalerie comptent de 70 à 80 sabres.
Les batteries attellent quatre ou six pièces, sans cais-
sons, sauf dans les batteries à cheval ; elles sont toutes
armées du nouveau matériel.
L'effectif de chacun des partis est sensiblement équi-
valent et s'élève à 50>000 hommes environ.
A remarquer le rattachement d'un détachement de
mitrailleuses à une brigade d'infanterie dans chaque
parti, l'affectation à toutes les divisions d 'infanterie d'un
détachement de téléphonistes, l'adjonctioD à chaque
corps d'armée d'une compagnie cycliste et d'un bataillon
d'artillerie à pied formant quatre batteries d'obusiers
lourds de 15 modèle 1902 (à quatre pièces); enBn au
VII® corps est affecté un détachement de projecteurs
et au X® corps un détachement de télégraphie sans fil.
Thèmes de manœuvre.
La situation générale est la suivante : une armée rouge
a été battue, les 5 et 6 septembre, par une armée bleue,
entre Dûlmen et Lûnen ; elle a été rejetée vers le Teuto-
bûrger-Wald. (Voir croquis n® 1.)
Situation particulière au parti bleu. — La division de
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N* 964. BN 1907. 254
cavalerie A, appartenant à un corps de cavalerie lancé à
la poursuite de l'ennemi , a atteint le 7 septembre la
région de Lippstadt ; elle a reconnu que l'aile gauche de
l'adversaire s'est retirée, par Hamm, sur Wiedenbriick.
Au Sud de cette ligne elle ne s'est heurtée qu'à de
faibles détachements de cavalerie.
En conséquence, le transport du VII® corps, venant
du Rhin, est prolongé jusque dans la région de War-
burg : 13* et 14® divisions d'infanterie par Hagen-Arns-
berg, 41® division d'infanterie par Marburg-Cassel ; les
débarquements commencent dès le 8 septembre au
matin. La protection des voies de transport et des pre-
miers débarquements est assurée par la division de
cavalerie A mise à la disposition du commandant du
VII® corps ; la mission antérieure de cette division est
confiée à une autre cavalerie.
Le commandant du VII® corps reçoit la mission de se
porter contre le flanc et les derrières de l'ennemi.
A l'arrivée du général commandant le VII® corps à
Warburg, le 9 septembre, à 3 heures du matin, la situa-
tion des éléments du parti bleu est la suivante : état-
major delà 41® division et 79® brigade près de Liebenau;
13® division et artillerie lourde autour de Warburg ; divi-
sion de cavalerie A à Lichtenau. De 4 heures du matin à
5 heures du soir le reste de la 41® division débarquera à
Hofgeismar et Humme, la 14® division à Warburg et
Scherfede.
Le commandant en chef de l'armée, à Drensteinfurt,
fait connaître que les arrière-gardes de l'ennemi se trou-
vaient le 8 septembre au soir sur la ligne Wiedenbrûck
— Glandorf; l'armée bleue doit continuer sa marche
offensive le 9 septembre en partant de la ligne Beckum
■— Telgte, l'aile droite se dirigeant sur Wiedenbrttck.
La division de cavalerie A a rendu compte de la
marche d'une longue colonne de toutes armes, sans
doute l'aile gauche de l'ennemi, sur la route Wieden-
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262 LES MANŒUVRES IMPÉBULB8 ALLEMANDES N* 96i.
bruck-Neuenkirchen le 8 septembre après midi. Horo
n'était pas occupé par l'ennemi ; par contre des patrouilles
durent se retirer devant de forts détachements de cava-
lerie ennemie près de Schwalenberg et de Blomberg.
Des patrouilles de la 13® division d'infanterie s'étaient
heurtées entre Brakel et Yôrden'à des détachements
de cavalerie ; au Sud de la Nèthe on n'a va que des
patrouilles ennemies.
Situation particulière au parti rouge. — L'armée rouge
reçoit des renforts de la rive droite de la Weser ; elle a
l'intention de reprendre le combat sur le Teutobtlrgcr-
Wald.
A l'aile gauche de ces renforts se trouve le X® corps
d'armée avec la division de cavalerie B.
Le 8 septembre au soir la situation est la suivante : le
X® corps a une division sur la route Hameln-Lûgde, une
division sur la route Bodenwerder-Rischenau ; la divi-
sion de cavalerie B est entre Stadtoldendorf et flolz-
minden.
A 8 heures du soir, le général commandant le corps
d'armée reçoit, à Grohnde, le télégramme suivant :
Grand quartier général, Bielefeld, 8 septembre, 7 h. 30 soir.
L*armée a arrêté ses arrière-gardes sur la ligne Glandorf— Wieden-
brûck ; elle doit se retirer demain sur leTeutobûrger-Wald, Taile gauche
sur Detmold.
L^ennemi a atteint Beckum, aujourd'hui, aTec son aile droite. Une
forte cavalerie ennemie a été signalée en marche de Lippstadt sur
Wewelsbourg par Geseke; sauf cela la région entre Paderborn et Lipp-
stadt était libre. D*après des renseignements certains, un corps d'armée
ennemi, au moins, proTenant du Rhin, est transporté par Toie ferrée
par Hagen. Des débarquements s'effectuent depuis ce matin à Scherfede
et Warburg.
Votre mission est de rejeter l'ennemi Tenant de cette direction.
La i7« division d'infanterie est mise à voire disposition comme ren-
fort. Elle est amenée par voie ferrée à Hanovre où le premier train
arrivera le 9 septembre à minuit 30; les trains se succéderont de demi-
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N« 964. EN 1907. 253
heure en demi-heure. Il vous appartient de donner les ordres n^'ces-
siires pour le transport ultérieur à partir de Hanovre.
Le Général commandant Varmée^
X.,.
Des patrouilles se sont retirées, le 8 septembre, devant
le service d'exploration du X® corps dans la direction de
Dribarg. La division de cavalerie B a reconnu de faibles
détachements de cavalerie près de Brakel et de Beve-
ruDgen.
II
OPÉRATIONS.
Journée du 9 septembre.
N, B. — L'ouverture des hostilités a lieu de part et
d'autre le 9 septembre à 4 heures du matin ; toutefois les
éléments du serviced'exploration(escadrons etpatrouilles)
peuvent sortir des cantonnements dès 2 h. 30 du matin.
Inienliofis des chefs de parti. — Parti bleu, — Afin de
pouvoir attaquer Tennemi sur ses derrières, le général
von Bissing a tout d'abord l'intention de s'emparer des
passages de la Nèthe. Dans ce but, il met en marche
vers cette rivière dès 6 heures du matin la division de
cavalerie A et les troupes disponibles du VIP corps :
La division de cavalerie A, à laquelle est rattachée la
compagnie de cyclistes, doit se porter de Willebadessen
et Neuenheerse par Brakel sur Yôrden ;
La 43* division d'infanterie avec Tartillerie lourde, de
Hohenwepel par Peckelsheim sur Brakel ;
La 41* division d'infanterie (état-major et 79* brigade)
de Korbecke par Borgentreich sur Hembsen; le reste de
la division, après son débarquement, se rassemblera à
Borgentreich.
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251 LES MANŒUVRES IMPÉRIALES ALLEMANDES N« 964.
La 14^ division d'infanterie se rassemblera à Peckels-
heim; le débarquement prévn pour la 28* brigade à
Scherfede est transporté en avant à Eissen sur Tordre du
général commandant le corps d'armée .
Parti rouge. — Le commandant du parti rouge a Iln-
tention de s'emparer des passages de la Nèthe dès le
9 septembre. Départ à 4 heures du matin.
Itinéraires. — Division de cavalerie B, de Holzminden
par HOxter sur la rive sud de la Nèthe dans la région
Frohnhausen-Natingen, afin d'assurer les débouchés sur
la rive droite de la rivière aux 19® et 20® divisions d'infan-
terie ;
19® division d'infanterie, de Fischanger (S kilomètres
Sud de Lûgde) par Schwalenberg, Holzhausen sur
Brakel ;
20® division d'infanterie et artillerie lourde de Lowen-
dorf par Vôrden, Bokendorf sur Hembsen.
La 17® division d'infanterie est amenée par voie ferrée
jusqu'à HOxter, Holzminden, Stadtoldendorf et y débarque
depuis 3 h. 30 du matin jusqu'à 5 heures du soir. Elle
doit pouvoir, aussitôt que possible et même partiellement,
prendre part à tout combat engagé sur la coupure de la
Nèthe. Ses premiers débarquements sont couverts par I&
compagnie cycliste du X® corps.
Exécution de la manœuvre. — Parti bleu. — Mises en
marche, dès 6 heures du matin, les avant-gardes des
colonnes du parti bleu devaient atteindre la Nèthe vers
11 heures du matin : la division de cavalerie A, dont le
rôle semblait être d'assurer les débouchés au delà àe
la rivière aux colonnes de son parti, pouvait, dès 8 heures
du matin, se trouver vers Brakel-Hembsen et, de là, en
gagnant du terrain vers le Nord, il lui était possible,
dans cette région difficile, de ralentir considérablement
la marche des troupes du parti rouge.
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N* 964. EN 1^7. S55
Cette diTision, après s'être réunie le matin près de
Dringenberg, se porte par Schmechten et Riesel an Sud
de Brakel; elle s'arrête dans les prairies situées entre
cette localité et la Nèthe où elle parait s'être immobilisée
pendant toute la matinée.
Vers 8 heures du matin, le commandant du parti bleu
est avisé que les hauteurs de la rive droite de la Nèthe
sont tenues, vers la ligne Hampenhausen-Auenhausen-
Natingeo, par des éléments de cavalerie ennemie appuyés
par de Tartillerie et des mitrailleuses.
Dès 8 h. 30, Tennemi ouvre le feu à grande distance
sur la tête de la 79® brigade et sur la colonne de la i 3* divi-
sion qui, par Peekelsheim, se porte dans la vallée de la
Nèthe.
Afin de chasser l'ennemi des positions qu'il occupe, le
général von Bissing prescrit à la 79® brigade de marcher
sur Natingen et ramène la 13® division, dont la tête va
atteindre Rheder, sur les hauteurs de Hampenhausen.
La 79® brigade se déploie et progresse vers Natingen
en obligeant les fractions de cavalerie ennemie à reculer
devant elle ; mais bientôt, la marche de cette brigade,
qtd ne dispose d'aucune artillerie, est définitivement
arrêtée par des troupes d'infanterie ennemie appuyées
d'artillerie et de mitrailleuses qui viennent d'occuper la
ligne des hauteurs de la cote 323.
La 13® division, déjà engagée dans la vallée de la
Nèthe, se porte sur le plateau en trois colonnes par les
roates Rheder-Erkeln, Gehrden- Hampenhausen et
Niesen-Frohnhausen.
La colonne du centre se déploie immédiatement après
être sortie de la vallée et, suivie de l'artillerie de la
division, se dirige sur Hampenhausen en refoulant
devant elle les forces de cavalerie ennemie qui reculent
abonne distance dans la directiondu Hampenhâuserberg.
L'infanterie dépasse Hampenhausen et marche dans
la direction du Nord à la suite de la cavalerie ennemie.
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866 LES MANŒUVRES IMPÉRIALES ALLEMANDES N« 9S4.
La marche est appuyée par l'artillerie de la division qai
établit un régiment à l'Est et près de Hampenhausen, un
régiment au Nord de la cote 318 (Nord d'Auenhansen).
Au moment où la 1*^ ligne d'infanterie, qui marche
par unités accolées et déployées, atteint la cote 275 elle
est chargée par de nombreux escadrons ennemis qui
débouchent subitement de la ligne marquée parle chan-
gement de pente Nord du Hampenhauserberg.
Cette attaque de cavalerie ne peut qu'arrêter momen-
tanément la marche de Tinfanterie et les escadrons se
replient vers le Nord.
L'infanterie bleue continue son mouvement et atteint
la ligne précédemment indiquée du Hampenhftuserberg;
là, elle se trouve subitement devant de fortes colonnes
d'une infanterie ennemie qui a débouché d'Erkeln. Elle
ouvre le feu contre cette infanterie, repousse une attaque
à la baïonnette dirigée sur les pentes Nord>Est da
Hampenhauserberg et oblige les troupes ennemies â
reculer, partie vers la lisière Ouest du bois de l'Osterberg,
partie au Nord d'Erkeln.
Pendant que la colonne du centre gagnait ainsi du
terrain vers le Nord, la 3® colonne de la 13® division,
avec l'artillerie lourde, s'était avancée sur Frohnhausen:
de là, elle se laissait attirer sur Natingen; mais l'infan-
terie, peu après avoir dépassé Auenhausen, était arrêtée
par des troupes du parti rouge, infanterie et artillerie,
qui occupaient la région de Natingen.
L'artillerie lourde avait essayé de contre-battre Tar-
tillerie ennemie placée sur les hauteurs 323 ; dans ce
but, elle s'était mise en batterie dans le vallonnement
situé au Nord-Ouest de Auenhausen (Ouest cote 318) (i)-
(1) Situation assez particulière où Tartillerie lourde se trouve derrière
le centre de Tartillerie de la 13* division, ayant une direction de tir
perpendiculaire à celui des batteries de campagne.
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N« 964. KN 1907. 257
Telle est la situation, vers 11 heures: arrêt devant
Natingen, succès sur le Hampenhaûserberg.
A ce moment, le commandant du parti bleu est informé
que la tête d'une forte colonne de toutes armes en marche
par Holzhausen approche de Brakel. Le général von
Bissing se décide à rompre le combat et donne Tordre à
ses troupes de se replier sur la ligne Ëissen-Peckelsheim,
Le mouvement de retraite entamé aussitôt s'effectue
sans aucun incident et sans poursuite de la part de Fad-
versaire. Les unités du parti bleu, engagées dans la
matinée, s'arrêtent définitivement vers 1 heure de
Taprès-midi sur la ligne Peckelsheim-Natzungen, sur
laquelle sont dirigés les renforts dont les débarquements
durèrent jusqu'à S heures du soir.
La division de cavalerie  s'était conformée au mouve-
ment de recul des troupes de son parti ; elle se repliait
par les hauteurs de la rive gauche de la Nèthç en
essayant d'arrêter par ses feux le mouvement d'une
colonne rouge qui marchait de Brakel sur Rheder.
Cette division s'installait vers 1 heure après midi, au
bivouac, dans la région de Gehrden.
Parti rouge. — Les mouvements commencent dès
4 heures du matin.
La division de cavalerie B se porte d'Holzminden sur
les hauteurs de la rive droite de la Nèthe ; reconnaissant
la marche de colonnes de toutes armes dans la direction
du Nord, elle s'établit sur laligne Hampenhausen-Natin*
gea dont elle occupe les points d*appui, soutenue par
son artillerie à cheval et son détachement de mitrail-
Lacompagoie cycliste, qui a protégé A HOxter les pre-
miers débarquements des troupes arrivant par voie fer-
rée, rejoint bientêt la division, l'aide dans sa marche,
et, finalement, semble avoir occupé Brakel.
Dès 8 h. 30 du matin, les éléments de la division de
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888 LB8 MANŒUVRES IMPERIALES ALLEMANDES N« 96i.
câYâlerie ouvrent le feu i longue distance. sur les colon-
nes ennemies marchant d'une part sur Natingen, d'autre
part par Peckelsheim vers la vallée de la Nèthe. Par le
combat à pied, elle oblige les troupes adverses à se
déployer; mais bientôt elle recule devant des unités
d'infanterie qui, de la vallée de la Nèthe, marchent sur
Frohnhavsen-Hampenhausen.
Comme à ce moment Tavant-garde de la 20* division
occupe la région de Natingen, la division de cavalerie B se
replie en entier dans la direction du Hampenhaûserberg.
Vers 9 heures du matin, en effet, Tavant-garde de la
SO* division, comprenant un régiment d'infanterie, qd
régiment d'artillerie et un détachement de mitrailleuses,
occupe les hauteurs de la cote 323 au Nord de Natingen,
sur lesquelles s'établissent l'artillerie et les mitrailleases.
Cette avant-garde arrête définitivement dans cette région
la marche des troupes ennemies qui, d'abord par le Sad«
progressent vers Natingen et plus tard, par Auenhausen
essayent d'avancer vers la cote 323 et Natingen.
La division de cavalerie B, cédant d'assez loin le ter-
rain devant l'ennemi, vient s'arrêter au delà de la ligne
de changement de pente accusé au Nord du Hampen-
haûserberg.
De là, à contre-pente, elle se porte à l'attaque des
unités d'infanterie déployées et intactes qui viennent
d'atteindre la cote 275. Cette attaque, exécutée dans des
conditions peu favorables ne peut réussir, mais elle pa^
vient cependant à ralentir un instant la marche de l'in-
fanterie ennemie et permet à une partie du gros de U
20^ division de se rassembler au débouché d'Erkeln.
Le gros de cette division, séparé de son avant-garde,
surpris par l'arrivée de l'infanterie ennemie sur le fiam-
penhftuserberg, veut se porter à l'attaque de ces hau-
teurs; mais l'assaut, bien qu'exécuté avec entrain,
échoue et le gros de la 20^ division recule, partie sur
la lisière Ouest du bois de l'Osterberg, partie au Nord
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N«%4. EN 1907, iBSB
d'Erkeln, sous la protection de son artillerie et de Tar-
tillerie lourde installées vers le Hembserberg,
Vers 11 heures du matiu, au moment où la 20® divi-
sion est mise en échec, Favant-garde de la 19® division
(74® d'infanterie) atteint Brakel.
C'est à ce moment que toutes les troupes du parti bleu
rompent le combat et se replient vers le Sud.
Il n'y eut pas de poursuite organisée par le parti
rouge ; au sortir de Brakel, la 19® division en colonnes
de route se porte sur Hampenhausen et Rheder; des
troupes de cavalerie ennemie essayent, sans résultat, de
ralentir en la canonnant la colonne qui marche sur Rhe-
der-
Le gros de la 20® division se rassemble autour d'Er-
keln. Les premiers éléments de la 17® division, dès leur
débarquement, sont portés vers Amelunxen et Drenke,
sans pouvoir prendre part à la lutte.
Dès 1 heure de Taprës-midi les hostilités cessent
partout et les troupes sont mises au repos.
Du c6té du parti rouge, les troupes d'infanterie étaient
exténuées, une partie d'entre elles étaient en marche
depuis 2 heures du matin et avaient exécuté des trajets
de 60 à 65 kilomètres.
Aucun coup de feu ne fut plus tiré de la journée,
exception faite pour la 19® division qui, à la tombée du
jour, s'emparait encore de Siddessen.
Dans la soirée du 9 septembre la situation des deux
partis est la suivante (voir croquis n® 2) :
Parii bleu, — Quartier général à Niesen.
41® divisioD autour de Natzungen ; 13® division à Wil-
legassen, Schweckhausen ; 14® division dans la région
Niesen-Peckelsheim ; division de cavalerie A autour de
Gehrden (compagnie cycliste à Gehrden).
La ligne des avant-postes passe par Dalhausen, Bor-
gholz, Frohnhausen, cote 2S6 (N. Charlottenhof).
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260
LES MANŒUVRES IMPÉRIALES ALLEMANDES N« 964.
Parli rouge. — Quartier général Hainhausen (Sud de
Bokendorf).
Division de cavalerie B : Herste-Istrup ; — 19« divi-
sion Rheder et à FEst ; — 20* division Ërkeln, Hembseu ;
17® division autour de Drenke.
Situation le 9 septembre au soir.
Croquù n» 2.
o Bcàtffdarf
• Hainhsn.
Rheder l
bref en • Ttùhnhsn
fheke/shàmi
Xchdic
ûaryeûtre/eh
■/û
fS/(/A
Les avant-postes tiennent la ligne Siddessen, HampeD-
hausen, Rothe, Roggenthal (compagnie cycliste).
La Direction a fait connaître : au parti bleu que l'ar-
mée bleue a atteint Wiedenbrûck avec son aile droite;
— au parti rouge que Farmée rouge s'est retirée sur le
Teutobûrger-Wald.
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N» 964. BN 1907. «6<
Journée du 10 septembre.
Intentions des chefs de parti. — Parti bleu. — Le
commandant du parti bleu, afin de reprendre la coupure
de la Nèthe, se décide à attaquer dès 4 heures du matin
les positions occupées par l'ennemi en portant son
effort principal sur l'aile gauche de l'adversaire vers
Tietelsen.
Une attaque primitivement exécutée dans la nuit par
la 28^ brigade dans le but de s'emparer de Hampen-
hausen a échoué.
Conformément aux ordres donnés pour le 9 sep-
tembre :
La 41^ division, franchissant la ligne des avant-postes
à 4 heures du matin s'avancera par Dalhausen et Bor-
gholz sur le Schmerberg et Rothe ;
La 43^ division se tiendra entre Borgholz et le bois de
Bannenberg ;
La 44^ division avec l'artillerie lourde se rassemblera
entre Frohnhausen et Hegge ;
La division de cavalerie A se portera contre l'aile
droite ennemie.
Parti rouge. — Le X« corps doit se tenir prêt, dès
5 heures du matin, sur la ligne Siddessen — TodtenkOpfe
—Tietelsen à repousser toute attaque de l'ennemi ou à
prendre l'offensive si Tennemi n'attaque pas.
La division de cavalerie B surveillera la région Drin-
genberg, Altenheerse.
Exécution de la manœuvre. — Parti bleu. — Dès
4 h. 30 du matin, en pleine nuit, les régiments de la
79^ brigade (41® division) qui se sont avancés par Dal-
hausen et Borgholz attaquent au Schmerberg et à
Rothe les avant-postes ennemis fortement établis sur les
pentes Sud de la cote 336 et autour du village.
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tt3 LES MANŒUVRES IMPÉRIALES ALLEMANDES N» 9S4.
Ils parviennent tout d'abord à repoasser les fractions
avancées de Tennemi; mais bientôt, qnoique sootenus
par le gros de la 41* division, ils sont arrêtés au Schmer-
berg et devant Hetelsen.
Dès les premières lueurs de l'aube, la 41* division,
qui ne dispose que d'un régiment d'artillerie, est vîolçm-
ment contre-attaquée sur sa droite par des forces consi-
dérables d'infanterie soutenues par une forte artillerie
qui débouchent du Schmerberg; prise de flanc, la droite
de la 41* division, sous les feux de l'adversaire, aban-
donne le Schmerberg et rétrograde vers Borgholz.
Au même instant, la gauche arrêtée devant Tietelsen
est rejetée sur Rothe par des troupes ennemies qui
s'avancent par Tietelsen et les hauteurs de la cote 332.
Dans un désordre extrême, les unités rétrogradent
par Rotbe, déjà aux mains de Tennemi, et la Warte-T.
sur Borgholz où la 41* division parviendra enfin à se
reformer.
La 13* division, de son cêté, est péniblement arrivée
de nuit, dans la région qui lui été assignée ; afin d*aider
la 41® division, elle veut au petit jour se porter vers
Rothe ; mais elle est retardée dans sa marche par les
difficultés du terrain et le sort de la 41* division est déjà
décidé lorsque ses premiers éléments sont en mesure
d'aborder Fennemi. Son attaque, dirigée vers Rothe,
est arrêtée sur la crête de la Warte-T. par des troupes
ennemies qui débouchent du village et, malgré les
renforts poussés sur la crête, la marche de la 13* division
est définitivement enrayée.
A ce moment, des hauteurs autour de Rothe, une ligne
de batteries ouvre le feu contre la 13® division; en même
temps, des troupes d'infanterie nombreuses s'avancent
entre Natingen et Rothe soutenues par une artillerie
établie au Nord de Natingen qui est aux mains de
l'ennemi.
Dans ces conditions, quoique aidée par le feu de son
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N« 964. EN 4907. 283
artillerie qui a pris position au Nord-Est de Natsungea
et par le tir de l'artillerie lourde, en batterie au Sud dn
bois du Bannenberg, sur le chemin de Frohnhausen à
Natzmigen, la 13^ division est obligée de battre précipi-
taounent en retraite sur Borgholz.
A l'Ouest du champ de bataille, dès 4 heures du
matin, la 14^ division se tenait entre Hegge et Frohn-
hausen ; afin d'aider les divisions de l'aile droite de son
corps d'armée, alors que l'action était depuis longtemps
engagée, cette division essayait de se porter vers Natin*
gen en dirigeant une brigade par le Nord de la forêt
du Bannenberg, l'autre par le Sud.
La brigade du Nord (27*) a à peine commencé son
mouvement qu'elle est obligée de faire face à une forte
attaque ennemie débouchant de la région de Hampen*
hausen : l'artillerie de la division qui appuie cette bri-
gade est contre*battue par une artillerie ennemie qui
prend sur elle la supériorité.; l'infanterie arrêtée en
avant de Hampenhausen, contre-attaquée sur sa gauche
par des forces ennemies venant de Siddessen, est obligée '
de se replier sur Frohnhausen. Son mouvement est
heureusement favorisé par l'intervention de la division
de cavalerie A qui put suspendre momentanément la
marche de l'infanterie ennemie.
Il est à peine 8 heures., les troupes du parti bleu ont
échoué dans toutes leurs attaques.
Le général von Bissing donne à ses unités l'ordre de
battre en retraite sur la ligne Borgentreich-Eissen.
Le mouvement s'exécute sans difficultés pour les 41^ et
13« divisions ; du côté de la 14« division, la 27® brigade,
qui s'est retirée par Niesen, a sa route barrée près de
Peckelsheim par de nombreux escadrons ennemis qui
sont bientôt repoussés par la cavalerie divisionnaire et
deux brigades de la division de cavalerie A.
Le commandant du parti bleu arrête définitivement
ses troupes sur la ligne Hohenwepel, Dôssel, Daseburg
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'-r^
«64 LES MANŒUVRES IMPÉRIALES ALLEMANDES N* 964.
qu'elles atteignent vers midi et dont rorganisation défen-
sive commence aussitôt.
Parti rouge. — Le général von Kirchbach, comman-
dant la 17* division, est avisé de très bonne heure par
la compagnie cycliste de la marche de colonnes enne-
mies vers le Schmerberg et Rotbe.
Attaqués dès 4 h. 30 du matin, les avant-postes, forte-
ment installés sur les pentes du Schmerberg et à Rothe,
reculent tout d'abord devant les troupes bleues, rétro-
gradant sur les hauteurs de la cote 336 et vers Tietelsen.
Dès les premières lueurs du jour, la 17® division, qui
tient à Tietelsen, exécute par le Schmerberg une contre-
attaque contre les troupes bleues et, les prenant de
flanc, sous le feu de son infanterie et de son artillerie,
les oblige à rétrograder sur Rothe et Borgholz.
La 20® division, de son c6té, s'est portée à Taide de la
17® division et marche sur Natingen et Rothe qu'occupe
un de ses régiments, en arrière des fractions ennemies
encore engagées vers Tietelsen ; appuyée par son artil-
lerie établie au Nord de Natingen, elle arrête les troupes
ennemies qui ;de la région Bannenberg, Borgholz
essayent de se porter vers Rothe par les hauteurs de la
Warte-T.
Grâce aux efforts des deux divisions, toutes les troupes
bleues qui se sont avancées à l'Est de Natingen sont
repoussées et obligées de battre précipitamment en
retraite vers Borgholz.
La 19* division, à l'aile droite du corps d'armée,
s'était d'abord maintenue autour de Hampenhausen,
lorsqu'elle aperçoit des troupes bleues qui, par Frohn-
hausen, cherchent à progresser dans la direction de
Natingen par la lisière Nord du bois du Bannenberg.
Appuyée par rartillerie, qui s'établit sur la crête au
Nord de Hampenhausen-Auenhausen, l'infanterie se
porte par ces deux villages à l'attaque de l'ennemi.
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N» 964. BN 4907. 265
L'artillerie de la 19^ division prend bientôt la supério-
rité sur la ligne de batteries ennemies placées au Sud
de Frohnhausen; une attaque enveloppante exécutée
contre la gauche ennemie par une brigade s'avance de
Siddessen sur Frohnhausen et force les troupes bleues à
rétrograder.
Le commandant du parti rouge a dès lors l'avantage
sur toutes les parties du champ de bataille ; il se décide
à poursuivre Tennemi avec toutes les troupes disponibles
par Niesen, Schweckhausen, Willegassen, Natzungen,
Borgholz. Mais Textrème confusion dans laquelle se
trouvent les troupes du parti rouge entraîne tout
d'abord un arrêt assez long; ce n'est qu'après avoir
repris un peu de cohésion que les colonnes entament
la poursuite de l'ennemi que l'artillerie se borne é
canonner de très loin.
L'ennemi s'arrête sur la ligne Hohenwepel-Dossel-
Daseburg; le général von Stûnzner Jugeant ses troupes
trop fatiguées pour leur faire attaquer, le jour même,
une position assez forte, arrête son corps d'armée au
Nord de l'Eder.
Dans l'après-midi, afin d'interrompre les travaux que
les troupes bleues exécutent sur la ligne Hohenwepel-
Daseburg, le commandant du parti rouge les fait canon-
ner, sans résultat d'ailleurs, par l'artillerie de la 19® divi-
sion placée près de Alfredshohe et du Hûssenberg.
A 1 h. 30, la division de cavalerie B qui, dans la
matinée, après avoir essayé d'arrêter k Peckelsheim la
retraite d'une colonne d'infanterie bleue, avait été
rejetée sur Willebadessen, reprend la poursuite. De
Willebadessen-Helmern elle marche par Bonenburg sur
Ikenhausen où elle est arrêtée par la cavalerie bleue.
Elle se retire à Borlinghausen.
Le 10 septembre au soir la situation des deux partis
est la suivante (voir croquis n° 3) :
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i^
LES MANŒUVRES IMPÉRIALES ALLEMANDES
N«9(i.
Parti bleu. — Quartier général à Warburg.
41^ division autour de Daseburg ; 13® division dans la
région Dôssel-Warbui^ ; 14® division à Hohenwepel-
Menne; division de cavalerie A à Norde et Rimbeck.
Situation le 10 septembre au soir.
Croquii n» 5<
^^et^^o ^^A
XcbtUe
to tfXi/.
Les avant-postes tiennent la ligne ROsebeck, Tan-
nen-kopf, Riepen-Gut, Engar, Scherfede.
Le commandant du parti bleu est informé que l'armée
bleue a attaqué Tennemi ce même jour, sans effet décisif,
sur le Teutobûrger-Wald. La bataille doit continuer
le 11.
Le commandant en chef fait connaître au VIP corps
qu'il compte sur lui pour couvrir le flanc droit de
l'armée bleue contre toutes les attaques possibles des
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* 964 EN 1907. 967
>rces ennemies avec lesquelles ce corps est lui-même
ngagé dans la région de Natingen.
Parti rouge. — Quartier général à Borgentreich.
Division de cavalerie B à Ikenbausen, Bonenburg,
{orlinghansen ; 19® division : dans la région Ldwen, Pec-
Leisheim; 20® division dans la zone Eissen-Maiof;
IT' division autour de Borgentreich.
La ligne des avant-postes passe par Ikenbausen, au
Sord de Grosseneder, au Brokelberg et par Marienburg.
Le commandant du parti apprend que dans la journée
les deux armées ont été aux prises, que le H septembre
Tannée rouge entend reprendre l'offensive.
Journée du 11 septembre.
Intentions des chefs de parti. — Parti bleu. — Le
Vile corps est décidé à accepter le combat, le 11 sep-
tembre, sur la position Daseburg-HobenwepeL
Parti rouge. — Le X® corps a Tintention de prendre
l'offensive dans la journée du 11 septembre.
Nota. — Des deux côtés aucun mouvement ne com-
mence avant 6 heures du matin. Un brouillard épais
couvre les vallées de la Diemel et de l'Eder, le temps ne
s éclaircit que vers 8 heures du matin.
exécution de la manœuvre. — Parti bleu. — Le
VII* corps se tient sur la défensive.
l*a soirée du 10 septembre et la nuit du 10 au 11 ont
été employées àétablir des tranchées-abri (exclusivement
ponr tireur debout) et des épaulements de batterie. Le
village de flohenwepel en particulier est très solidement
organisé.
La 14* division occupe Hohenwepel, face au Nord :
«He a envoyé vers le Nord, à faible distance, un déta-
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S68 LES MANŒUVRES IMPÉRIALES ALLEMANDES R* 9(4.
cheroent de trois bataillons et un groupe, détacbemest
bientôt renforcé de deax bataillons. i
L*artillerie de la division est établie face au Nord, la
gauche à Hohenwepel sur la crête, cotée 243, s'étendant
vers l'Est.
La 13* division appuie sa gauche vers Sch. (grange)
(Est de Hohenwepel) et s'étend par DOssel dans la direc-
tion de Daseburg; son artillerie est installée sur la croupe
au Sud-Est du village.
L'artillerie lourde, au Sud de Dossel a mis en batterie
à cheval sur la route de Warburg à gauche de l'artil-
lerie de la 13® division.
La 41® division autour de Daseburg reçoit la mission
de marcher par Liebenau et KOrbecke pour menacer
l'aile gauche ennemie.
A 7 h. 30 du matin, la cavalerie divisionnaire fait
connaître au général von Bissing que de fortes colonnes
ennemies s'avancent au Nord-Ouest de Hohenwepel.
Le commandant de la 14® division reçoit Tordre d'oc-
cuper avec toutes ses forces disponibles la position au
Nord-Ouest de ce village.
A 7 h. 4S,au moment où le brouillard se dissipe, des
masses d'infanterie ennemie débouchent de Engar-Goi
et de Norde se dirigeant sur Hohenwepel.
Devant cette attaque, le détachement de la 14® division
poussé au Nord-Ouest du village recule presque sans
combat; il entraîne avec lui toutes les troupes de ia
14® division qui, attaquée de front et sur sa gaache,
rétrograde par Menne sur Germete - Warburg pour y
défendre la coupure de la Diemel. Il n'est pas 9 heures
Pendant ce temps, la 13® division s'est déployée aatour
de Dôssel contre une attaque menée par des troupes
rouges venant dans la direction Nord-Sud et fortement
appuyées par de l'artillerie.
Au même moment débouche également de Menne et
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"^'Tfi'
• 964. EN 1907. 269
lohenwepel une nombreuse infanterie ennemie dont la
(larche ne peut être arrêtée, malgré le tir de l'artillerie
ourde.
Devant ces attaques, la 13® division doit bientôt battre
n retraite; elle se replie sur Warburg Ubelngônne,
»rotég^éepar son artillerie et Farlillerie lourde qui vient
l'établir vers la cote 220 sur la route de Warburg.
De son c6té, la 44® division s'avançait à l'Est de
Daseburg, lorsqu'elle dut se porter à Tattaque de forces
rouges appuyées par une forte cavalerie qui marchaient
sur R{)sebeck et Daseburg, Obligée d'abandonner ROse-
beck (tenu primitivement par les avant -postes) puis
Daseburg, la 41® division, occupant les hauteurs du
Kalkenberg, parvenait enfin vers 9 h. 30, de ce côté du
champ de bataille, à arrêter momentanément Tennemi.
(Aucun compte rendu de presse ne signale la part
prise par la division de cavalerie A aux opérations de la
matinée.)
Parti rouge. — Le parti rouge prend l'offensive dès
6 heures du matin. Le général von Stûnzner avait eu
primitivement l'intention de prononcer son effort sur
Vaile droite ennemie, mais, sur les renseignements de
sa cavalerie il renonce à sa première idée et va exé-
cuter un mouvement enveloppant sur la gauche du parti
bleu.
Il prend en conséquence les dispositions suivantes :
La 20® division se portera contre Ltttgeneder Dôssel,
son aile droite s'appuyant au chemin de terre de Gros-
seneder à DOssel par la cote 205.
La 19® division est chargée de faire le mouvement
enveloppant sur l'aile gauche ennemie de manière à
attaquer Hohenwepel par le Nord, TOuest et même à
revers si possible.
Un détachement composé d'un régiment d'infanterie,
UQ groupe d'artillerie, formé par la 20® division se por-
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^70 LES MANŒUVRES IMPÉRIALES ALLEMANDES :
tera sur Grosseneder pour assurer la liaison des àe
divisions.
L'artillerie lourde s'établit au Sud de Ëissen derrièn
le contrefort du Hussenberg qui s'étend vers l*Est;
l'artillerie de la 20^ division prolonge vers TEst la Ug^l
de l'artillerie lourde.
A l'aile gauche du X^ corps la 17" division marche
sur Rôsebeck et Daseburg.
Le brouillard favorise la marche de la 19" division;]
par Bonenburg elle peut gagner l'abri des bois et, il
7 h. 45f ses masses débouchent en bon ordre pari
Engar-Gut et les bois de Norde dans la direi^ion de
llohenwepel.
Devant cette attaque, exécutée avec entrain, les troapes
bleues se retirent rapidement par Menne dans la direc-
tion de Warburg.
La 20" division s'est également portée en avant; son
attaque menée vers Dôssel débouche des hauteurs an
Sud de Grosseneder au moment où la 19* division,
maltresse de Hohenwepel et de Menne progresse elle-
même sur Dôssel.
Devant ces attaques les troupes bleues rétrogradent
sur la Diemel vers Warbui^ et UbelngOnne.
Pendant ce temps, la 17* division s'est portée sur
ROsebeck-Daseburg ; elle est obligée de faire face à
l'attaque de troupes bleues qui l'assaillent vers sa
gauche .
Aidée par la division de la cavalerie B, qui de grand
matin a été appelée à la gauche du parti ronge, la
17^ division s'empare de Rôsebeck, puis de Daseburg,
mais elle est arrêtée par les troupes ennemies établies
sur les hauteurs du Kalkenberg.
11 est à peine 10 heures du matin, le ballon de la
Direction donne le signal de la cessation des hostilités :
les manœuvres impériales de 1907 sont terminées.
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N* 964. EN 1907. 271
Dislocation. — A Texception d'un nombre très res-
treint d'unités en garnison à proximité du terrain des
manœuvres et qui rejoignirent par voie de terre, les
troupes furent transportées en chemin de fer.
La marche offensive continue du parti bleu, avait
entraîné les troupes beaucoup plus loin vers le Sud que
la Direction ne Tavait escompté et les avait éloignées des
centres d'embarquement prévus.
« Pour une grande partie des troupes, pour Finfan-
terie du X^ corps d'armée, le commencement des trans-
ports de dislocaticm dut être reculé de 24 heures parce
que les unités ne pouvaient plus atteindre dans la
journée les gares d'embarquement prévues.
(( Le 1^' jour (11 septembre) de 6 heures à minuit
47 trains enlevèrent 1,500 officiers, 54,000 hommes,
1,400 chevaux, 770 voitures.
« L'embarquement des unités du X^' corps eut lieu le
12 septembre, et, du 13 au 16 septembre une partie des
troupes montées fut enlevée à des gares assez éloignées
du terrain des manœuvres (1). d
(A suivre.) (192)
(1) Kôhiische Zeitung,
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GRANDES MANŒUVRES ITALIENNES
EN 1907
I
LE TERRAIN DES MANŒUVRES.
Les grandes manœuvres de 1907 se sont déroulées
au centre d'un trapèze dont les sommets seraient : au
Nord, Domodossola et Ivrée; au Sud, Novare et Verceil.
(Voir croquis n^ 1 et carte au 1/100, 000«.)
Un simple coup d*œil jeté sur la carte suffit pour cod-
stater que cette zone, sillonnée du Nord au Sud par les
vallées de TAgogna, de la Sesia, du Cervo, est divisée
en deux parties bien distinctes par une ligne qui join-
drait Cavaglia à Borgomanero, parallèlement aux deax
bases du trapèze. Au Nord, les nombreux contreforts
qui se détachent du mont Rosa constituent une région
accidentée, couverte de bois et de vignobles, éminem-
ment propre à des opérations défensives; les voies de
communication, à pentes souvent très fortes, y sont dif-
ficilement praticables, surtout après de fortes pluies.
Au Sud de cette ligne, au contraire, les affluents de la
rive gauche du Pô arrosent la plaine lombarde, d*une
fertilité proverbiale et pourvue de nombreuses voies de
communication; mais les récoltes, encore sur pied à
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tn
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N« 964. LBS GRANDES MANŒUVRES ITALIENNES EN 1907. 273
cette époque de Tannée, interdisent d'une façon pres-
que absolue de quitter les routes. Une grande partie de
cette région est du reste couverte de rizières imprati-
cables aux armes montées et même à Tinfanterie.
En fait, le terrain réellement disponible pour les évo-
lutions était donc des plus restreints.
Deux excellentes routes permettent de franchir les
Alpes Pennines et de déboucher dans la zone considérée
sur le front Ivrée-Novare :
A rOuest, le Grand Saint-Bernard, route carrossable;
à TEst, le Simplon, route carrossable et voie ferrée.
II
LE THÈME.
Le directeur des manœuvres, général Saletta, repre-
oant une situation générale analogue à celles déjà étu-
diées au cours des grandes manœuvres de 1903 et de
1905 (1) avait admis que des forces ennemies (parti
rouge) débouchant en Italie par le Grand Saint-Bernard
et le Simplon avaient atteint respectivement Ivrée et
Domodossola.
Les forces nationales (parti bleu) concentrées autour
(1) Thème de 1903. — Le parti rouge (envahisseur) débouche sur
deux eoloones, Tune par la vallée de la Piave, l'autre par Vittorio. Le
parti bleu, concentré à Padoue, a pour mission d'empêcher le débouché
de ces eolonnea et de les battre séparément.
Thème de 1905, — Le parti rouge (deux divisions d'infanterie et
une brigade de cavalerie) débarque en Campanie; le parti bleu est ras»
semblé en deux masses : deux divisions à Vinchiaturo, une à Bene-
▼enL Le parti rouge reçoit Tordre de se porter à la rencontre des
forces bleues et d'en battre les deux tronçons avant qu'ils aient pu
opérer leur jonction. L'analogie de cette situation avec celle de 1907
est évidente.
18
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9ri LES 6RJkN1>E8 MANŒUVRES rtALlENNHS BN 4907. N« 964.
de Novare avaient pour mission d'empêcher la réunion
des deux colonnes ennemies et de les battre séparé-
ment.
L'bypotbèse choisie supposait évidemment une inva-
sion do territoire italien : soit par des troupes suisses
rassemblées dans la haote vallée du Rhône, soit par des
troupes françaises après violation de la neotralité suisse.
m
ORGANISATION DES MANŒUVRES.
Direction des manœuvres. — La direction des manœu-
vres avait été confiée au lieutenant général Saletta, chef
d'état-major de Tarmée, assisté de 6 officiers d'état-
major et de 3 officiers adjoints. Les différents services
(intendance, santé, génie, transports, service automo-
bile, télégraphique et postal) étaient représentés par un
total de 23 officiers auprès du directeur des manœuvres
qui avait en outre â sa disposition des détachements de
troupes spéciales comprenant :
Une compagnie de télégraphistes ;
Un parc de radiotélégraphie ;
Deux compagnies de chemins de fer pourvues de
quais militaires démontables et de phares Wells ;
Un parc d'automobiles.
Arbitres. — 20 officiers généraux, à chacun desquels
étaient adjoints 2 ou 3 officiers, étaient chargés, sous la
direction du général Pedotti, de remplir les fonctions
d'arbitres [giudici di campo).
Des officiers d'état-major informateurs {informatori),
du grade de major, de capitaine ou de lieutenant» placés
sous les ordres du colonel Ruelle, du corps d'état-major,
devaient mettre journellement la Direction au conraDt
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N« 96i. LES GRANDES MANŒUVRES ITAUENNES EN 1907. 275
de la situation générale des deux partis en recueillant
sur le terrain tous les renseignements concernant les
mouvements et les emplacements des troupes.
Composition des deux partis (voir tableau) (1). —
Le parti rouge, sous les ordres du général Majnoni
d'Intignano, était représenté par les 1*' et 3* corps
d'armée, soit un total de 53 bataillons d'infanterie (2)
(ligne et bersagliers), 42 escadrons de cavalerie, 32 bat-
teries et 4 compagnies du génie ; 35,000 bommes en-
viron.
Le parti bleu, commandé par le général Rogîer, com-
prenait 3 divisions d'infanterie (le 2* corps d'armée,
une division du 7* corps) et une division de cavalerie à
2 brigades de 2 régiments, 2 batteries à cheval et une
compagnie cycliste, soit : 37 bataillons (3) d'infan-
terie, 30 escadrons de cavalerie, 23 batteries et 2 com-
pagnies du génie représentant un total de près de
20,000 hommes.
Tous les corps d'infanterie et de bersagliers prenant
part aux manœuvres avaient été renforcés par les
« richiamati » provenant des six premiers corps d'armée
et appartenant aux classes 1879, 1881, 1882.
Un graud nombre de ces « richiamati », pour la
plupart émigrés sans s'être mis en règle vis-à-vis des
autorités militaires, ne répondirent pas à l'ordre de con-
vocation qui leur avait été adressé ; le déchet fut surtout
sensible dans l'infanterie, où l'effectif des compagnies,
(1) On remarquera qu'aucun détachement de troupes alpines ne prit
part aux grandes manœuvres.
(2) Un bataillon du 44* régiment d'infanterie (3« corps), détaché sur
le territoire du 2* corps, n'assistait pas aux manœuvres.
(3) Un bataillon du 72* régiment d'infanterie (S^* division) et
un bataillon du 49* (7* division), stationnés sur le territoire de corps
d'armée voisins, ne furent pas convoqués.
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276 LES GRANDES MANŒUYBES ITALIENNES EN 4907. N« 964.
qui devait être porté à 430 hommes, ne dépassa guère
80 à 90 hommes (1).
Principes généraux. — Pour laisser aux chefs de parti
une liberté d*action aussi complète que possible, la
Direction se borna à fixer la répartition initiale et la mis-
sion générale des forces en présence, laissant ensuite
aux arbitres le soin de constater chaque jour les résul-
tats acquis.
Aucun ordre ne fut donné par le directeur, soit pour
la cessation, soit pour la reprise de la manœuvre, qui se
déroulait naturellement en exécution des ordres donnés
la veille par les chefs de parti et des décisions succes-
sives prises par les arbitres. Lorsqu'un engagement
avait acquis .son entier développement, ou lorsque Fac-
tion présentait un caractère tel qu'il devenait impossible
de prévoir le résultat final, les arbitres arrêtaient le
combat et les troupes cantonnaient ou bivouaquaient
pour reprendre la lutte le lendemain.
L'ouverture des hostilités avait été fixée au 27 août,
6 heures du soir.
La reprise des opérations devait avoir lieu chaque
jour à 5 heures du matin.
IV
OPÉRATIONS.
Situation initiale le 37 août au soir.
Parti rouge. — 1" corps d'armée, à FEst dlvrée, sa
cavalerie (régiment de Montferrat) à Borriana ; 3« corps
(1) Die italienischen Armeemanôver, Wien, 4907, von einemK.v-^'
offizier.
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•■-T
N« 9frl. LES GRANDES MANŒUVRES ITALIENNES EN 1907.
277
d'année, au Sud de Domodossola, couvert par le
11® bersagliers à Pallanzeno et par le régiment de
cavalerie de Nice à Omavasso. (Voir croquis n^ 2.)
Parti bleu. — 2® corps, 7* division d'infanterie et divi-
sion de cavalerie autour de Novare, sans dispositif de
sûreté.
Situation le 27 août au soir.
Croquis n« 2,
Oûmû d ûâsoù
/^'////" bien.
Journée du 28 août.
Varii rouge. — {i^^ corps). — Maître des routes qui
permettent de déboucher de la vallée de la Doire dans
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278 LES GRANDES MANŒUVRES ITAUENNBS SN 1907. N< 964.
les plaines du P6, le 1^' corps, sensiblement plus rap-
proché que le 3^ du parti bleu (1), pouvait :
Ou prendre l'offensive dans la direction de Novare
pour faciliter la marche du 3^^ corps ;
Ou attendre sur la ligne Ivrée — Biella que le 3* corps
eût atteint, de son côté, les abords de la plaine lombarde
3ur la ligne Gozzano-Arona ;
Ou enfin se diriger vers le Nord-Est par Biella et
Borgosesia pour se rapprocher du 3® corps et effectuer
au plus tôt sa jonction avec lui au Sud du lac d'Orta.
G^est à ce dernier parti que s'arrête le général MaJDom
d'Intignano. Le soir du 28, le 1*' corps se trouve donc
échelonné entre Biella et Bioglio, couvert :
Sur son front, vers Mossomaria, par le l^** bersagliers
et un escadron du régiment de Monferrat;
Sur son flanc droit, par 2 bataillons de la brigade de
Vérone portés sur Vallanzengo.
3^ corps. — Poursuit ce jour-là sa marche vers le Sud
et se concentre autour de Gravellona, couvert :
Sur la rive Est du lac d'Orta, vers Aurano, par le
11® bersagliers;
Sur la rive Ouest, vers Greggio, par deux bataillons
du 29® et deux escadrons du régiment de Nice qui occo-
peut Nonio. Un détachement a en outre été poussé dans
la direction de Varallo (vallée de la Sesia) pour chercher
la liaison avec le 1®' corps.
Parti bleu. — Pendant que les deux tronçons des
forces rouges se dirigent rapidement vers la région
Gozzano-Borgomanero pour opérer leur jonction, que
fait le commandant des forces bleues ?
(1) 60 kilomètres de Novare à Ivr4e ; 90 kilomètres de Novare à
Domodossola.
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>• 961. LBB GRANDES MANŒUVIiSS ITAUSNNSS £N 1907. S79
Il avait, en primdpe, un intérêt de premier ordre à
profiter de la séparation momentanée du parti adverse
endetix groupes pour attaquer le plus rapproché — celui
d'Ivxée — avec la majeure partie de ses forces, pendant
qae des éléments légers (bersagliers, cyclistes, mitrail-
leuses etq[QeIqaes escadrons) poussés rapidement vers le
lac d'Orla auraient cherché à ralentir le plus possible la
marche du groupe Nord. Tout au moins pouvait-îl, sans
rien compromettre, pousser son gros vers la sone pro-
bable de réunion des forces rouges, au Sud du lac
d'Orta, et agir alors, selon les circonstances, soit contre
le i«% soit contre le 3® corps.
Mais le général Rogier, réservant sa décision, attend
pour orienter son offensive que les événements du 28 lui
fournissent quelques renseignements sur les mouve-
ments de Tennemi (1). Il se contente donc ce jour-là :
à) De prendre solidement le contact avec les deux
fractions du parti rouge ;
b) D'amorcer le mouvement ultérieur de son ^ros en
détachant une avant-garde sur chacune des directions
probables de marche. £n conséquence (Y. croquis n"" 3] :
a) Au Nordj le régiment de cavalerie du 2^ corps
(guides), la compagnie cycliste du 4* bersagliers et un
détachement du génie avec son parc sont dirigés au plus
vite (le génie et les bersagliers par voie ferrée) (2) sur
Orta et Omegna. Les cyclistes, ne pouvant détruire le
(1) Selon certains jourDaux, cette attitude lui aurait été imposée par
le Directeur des manœuyres désireux, d'une part, de retarder le
dénouement, d'autre part, d'amener l'action & se dérouler dans une
région 'favorable aux évolutions des grandes unités.
(2) Le transport par voie ferrée de ces détachements dans la nuit du
27 au 28 se termina à Borgomanero. Les troupes débarquées à l'aide
de «iniB dérovalaiyl» continuèrent eiksuite par voie de terre jusqu'à
Orta et Pella.
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S80
LES GRANDES MANŒUVRES ITALIENNES EN 4907. N* 96i.
pont d'Omegna, font sauter celui de Pettenasco et occn-
pent les hauteurs d'Aroeno, au Sud d'Orta. Sur la rive
occidentale du lac, le pont jeté sur le torrent Peliina
(route d'Omegna à Gozzano par Gesara et San Maurizio]
est également coupé par le génie et les bersagliers qui
repoussent deux escadrons de cavalerie rouge. Eq6o,
dans la vallée de la Sesia, Borgosesia est occupé par
une compagnie cycliste, deux escadrons et une section
de mitrailleuses.
Situation le 28 août au soir.
Croquis n** 3.
3*Corp5
A rOuest^ la division de cavalerie, chargée de recon-
naître la direction de marche du groupe dlvrée et de le
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N« 964. LKS GRANDES MANŒUVRES ITALIENNES EN 1907. 281
retarder au cas où il se dirigerait vers le Nord-Est, se
porte d'nn trait dans la matinée du 28 sur Cavaglia et
Salassola. Le contact est pris sur la ligne Piverone,
Cerrione, Massazza.
b) Deux avant-gardes sont poussées : Tune (brigade de
Toscane) à Momo, sur la route du lac d'Orta, l'autre
(brigade de Parme) à Para, sur la route de Borgosesia.
Le gros reste cantonné autour de Novare.
Journée du 29 août.
Parti rouge. — Le 1*' corps continue sa marche vers
Borgosesia sans rencontrer d'autre résistance que celle
du régiment de cavalerie (une section de mitrailleuses)
qui a occupé ce point la veille. Il est échelonné le soir
du 29 entre Croce di Mosso et Crevacuore, avec une forte
arrière-garde (brigade de Calabre) à Biella.
Le 3* corps poursuit son mouvement vers le Sud : à
droite, la 5® division longe la rive occidentale du lac
d'Orta ; à gauche, la 6® division suit la rive orientale.
Toutes les deux ont assez facilement raison des éléments
avancés du parti bleu(4®bersagliers,un bataillon du 77%
régiment de cavalerie des guides) qui essayent de s'op-
poser à leur marche.
Dans la soirée, la 5® division est réunie autour d'Arola,
la 6* autour d'Orta. (Voir croquis n° 4.)
Parti bleu. — Renseigné sur les intentions de l'ennemi,
le parti bleu se porte vers le Nord par les deux routes
Novare-BorgomanerO'Gozzano et Novare-Romagnano*
Borgosesia. Les avant-gardes occupent Gozzano (bri-
gade de Toscane) et Griguasco (brigade de Parme). Les
tètes de colonne du gros atteignent la ligne Ghemme —
Fontaneto — Gressa.
La division de cavalerie, dirigée avec beaucoup de
décision contre la ligne de communication du parti rouge,
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?62
LBS GRAHDBS 1IAMŒUY&B3 iTALIENliBS £N 1907. N» 964.
attaqae Biella, défendu par trois bataillons et ane batte-
rie. £Ue réussit i détruire quelques approvisioiuiements
mais se retire devant une vigoureuse oontre-atUque des
bataillons rouges.
Situation le 29 août au soir.
Croquis n» 4.
'''^' <^MSsûL
Le 29 au soir, la liaison est effectuée entre les deux
colonnes du parti envahisseur (15 kilomètres à vol d'oi-
seau entre Crevacuore et Arto), et il ne reste plus aui
forces bleues qu'à se jeter sur la plus menaçante, celle
qui débouche par les deux rives du lac d'Orta.
Journée du 30 août.
Parti bleu. — Laissant, en conséquence, à sa division
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N« 964. LBS O&kNDSS MANŒUVRES ITALIENNES EN 1907. S83
de cavalerie le soin d'agir sur le flanc droit du i" corps
et de retarder le plus possible sa marche sur Borgosesia,
le commandant du parti bleu prononce , le 30 au matin,
une offensive énei^ique sur tout son front :
A droite^ la k^ division réussit à arrêter la 6^ division
(rouge) et occupe fortement, au Sud de Gozzano, les
hauteurs de San Colombano et d'Orio.
Au centre^ la 3® division refoule la 5^ division (rouge)
au Nord de San Maurizio et reste maîtresse de la
Hadona délia Guardia, qui commande la route de Val-
duggia^ par où doit déboucher le \^^ corps.
A gauche^ la 7* division essaye vainement avec une
brigade (Parme) et le régiment de cavalerie de Rome
d'interdire à la colonne dlvrée la route de Valduggia.
Attaquée de front par les troupes du 1^' corps, menacée
sur son flanc par des partis de cavalerie (régiment de
Nice, 3* corps) venus du lac d'Orta, elle est obligée de
se replier sur Romagnano.
Les tentatives de la division de cavalerie pour arrêter
au Nord de Sostegno la marche du 1*' corps n*ont aucun
succès.
Journée du 31 août.
Un jour de repos est accordé aux troupes, fatiguées
par les longues marches exécutées sur des routes pous-
siéreuses et sous un soleil ardent. La journée est en outre
utilisée pour remettre un peu d*ordre dans les deux
partis.
Journée du 1^' septembre.
Situation générale le /•' septembre au matin.
Parti rouge. — La jonction est faite entre les 1*''' et
3® corps. Le 1*' corps, qui a parcouru en trois jours plus
de 60 kilomètres, est concentré entre Borgosesia et Gre-
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284
LBS GRANDES MANŒUVRES ITALIENNES EN 1907. N* 96(.
vacuore (avant-postes à Serravalle, Ara, Valduggia) et se
relie au 3® corps (8 kilomètres de Valduggia à San Mau-
rizio). Le 3« corps, à cheval sur le lac d'Orta, n'a pas
encore pu s'emparer des débouchés des routes qai en
longent les deux rives. (Voir croquis n® 5.)
Situation le i^^ septembre au soir.
Croquis n* 5.
J^oniâ^rikuo
Parti bleu. — A mis trois jours pour franchir les
35 kilomètres qui séparent Novare du lac d'Orta et tient
solidement avec deux divisions (3^ corps) les hauteurs
qui commandent la route de Borgomanero : Madooa
délia Guardia et Bugnate à l'Ouest, San Colombano et la
Croce à l'Est. La 7« division forme échelon en arrière
à gauche, sur la ligne Grignasco — Maggiora.
La situation du parti bleu, menacé de front et de flanc
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N* 964. JLES GRANDES MANŒUVRES ITALIENNES EN 1907. S8&
parles forces rouges numériquement supérieures, est évi-
demment très compromise. Le général Rogier se décide
cependant à prendre Toffensive contre la 6® division
qui débouche par la rive orientale du lac d'Orta et
arrête, pour la matinée du {"septembre, les dispositions
suivantes :
La 3* division, sur les hauteurs de la Madonna Délia
Guardia, empêchera la 8® division (rouge) de déboucher
sur Gozzano et de se joindre aux colonnes du 1" corps
venant de Yalduggia.
La 4® division, maintenant avec une brigade (Tos-
cane) Toccupation des hauteurs San Colombano-Orio,
dirigera avec l'autre brigade (Sienne), appuyée par
10 batteries, une vigoureuse attaque contre le flanc
gauche de la 6® division dans la direction d'Âmeno.
La 7® division et la division de cavalerie auront pour
mission de menacer constamment le flanc droit du
1*' corps et de ralentir sa marche le plus possible.
Le mouvement de la brigade de Sienne, exécuté avec
beaucoup de décision, est bientôt enrayé par une
contre-attaque de la 6® division contre la brigade de Tos-
cane qui se replie sur Borgomanero, laissant la brigade
de Sienne complètement en Tair, dans une situation
assez critique. Au même moment, la 3® division, attaquée
de front par la 5*^ et sur son flanc gauche par Tavant*
garde du <•' corps, est obligée de se retirer au Sud de
Gargallo.
La division de cavalerie essaye de se porter par Sos*
tegno sur Crevacuore, puis d'appuyer Tattaque de la
brigade de Parme sur Borgosesia : la nature difficile du
terrain et les mesures prises par le 1^' corps pour assurer
la sécurité de son flanc droit paralysent Faction du parti
bleu et Tempéchent d^obtenir de ce côté un résultat
appréciable.
Le 1^' septembre au soir, les forces bleues ont donc
été repoussées dans un certain désordre au Sud de la
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286 LBS OBÂNDES MANŒUTRK8 ITALIENNES BN 1907. N« 964.
ligne Gargallo-Maggiate ; le parti envahissenr, maître
des débouchés au Sud du lac d^Orta, occupe avec trois
divisions (2®, 5®, 6^) le front Bugnate-Gozzano-Invorio ;
sa 4® division est à Borgosesia et Yalduggia.
Journée du 2 septembre.
La division de cavalerie bleue, portée de la gauche à
la droite du champ de bataille par Borgomanero et
Invorioy essaye vainement d'enrayer l'offensive du parti
rouge. Le 2® corps, pressé de front par les 5* et 6* divi-
sions, à gauche par Tavant-garde du !«' corps, est obligé
par une pluie battante de se replier en désordre (1) sur
Fontanetto sous la protection de la 7« division.
A midi les manœuvres prenaient fin et les troupes
recevaient Tordre de rejoindre leurs cantonnements.
OBSERVATIONS.
a) Infanterie. — Les opérations du 28 au 30 août ont
permis de constater dans Tinfanterie des deux corps
d'armée rouges une réelle aptitude i la marche ainsi
que les qualités d'endurance et d'entrain qui caractéri-
sent le fantassin italien.
En revanche, le commandement ne parait pas encore
pénétré des enseignements de la guerre mandchou-
rienne. « En marche, le service de sûreté est souvent
(1) Un officier autrichien qoi a suivi les manœuvres dépeint aimi i^
retraite du parti bleu dans la matinée du 2 septembre : « Amis et
ennemis se heurtent en formations massées sur ce terrain couTert; des
colonnes défilent sous le feu de rartillerie ennemie sans avoir l'air de
s'en douter ; la Direction fait complètement défaut aussi bien chez les
poursuivants que chez les poursuivis » (Die italtenischen Amee-
manôver. Wien, 1907).
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N* 964. LES ORANDRS MANŒUVRES ITALIENNES EN IMl. 387
« iosaffisant. Les longues eoloDoes d'infanterie hésitent
c( à quitter les routes quand elles arriyent dans le roisi-
« nage de l'ennemi ; des fractions en ordre serré d'un
« effectif eonsidéraUe s'aventurent encore dans la zone
<( des feax et se déploient ensuite avec une précipitation
it telle qa'i maintes reprises les arbitres ont dû ramener
« les troupes & leur point de départ »
(r L'infanterie a toujours progressé en formations
« denses, visibles de plus d'un kilomètre (I). »
La cause de ces errements semble devoir être attri-
buée, d'une part à l'indifférence de certains chefs qui,
approebant de la limite d'âge, sont naturellem«it
enclins à considérer les fautes commises « avec une
résignation par trop musulmane (2) », en second lieu à
l'ignorance où sont souvent laissés les officiers subal-
ternes de la «itnation générale, enfin à l'adoption récente
(mai 1905) d'un règlement de manœuvres faisant un
appel constant k l'initiative d^officiers trop longtemps
élevés i Técole du rang serré et du formalisme (3).
ittcAtemMiit(4).— Les richiamati paraissent avoir beau-
coup BÛeux supporté que les années précédentes les
fatigues des manc&uvres. D'après certains journaux (S)
la proportion des hommes évacués n'aurait pas dépassé
dans la plupart des corps 1 p. tOO par jour,, la plupart
(1) Perseveranza^ 1 septembre» Opinion d'im offkier supérieur.
(2) Ibid.
(3) « L'infanterie italienne possède depuis 1905 un règlement provi-
soire en karmonîe ayee les idéçs modernes sur le combat; mais, dans
lapratiqne,!! est rarement appliqué, n (Die itûlienisehen Armeemanôver,
Wien, i907).
(4) On sait que les hommes incorporés appartiennent à Tarmée
actife pendant environ 8 ans dont 2 ou 3 dans Tarmée active et Le
reste en congé. On désigne sous le nom « richiamati » les hommes
en congé rappelés sous les drapeanx pour une période d'instruction.
(tk) Borna, 2 septembre.
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S88 LES GRANDES MANŒUVRES ITALIENNES EN 1907. N* %l.
pour blessures ou excoriations occasionnées par des
chaussures défectueuses.
Habillement et équipement. — L'habillement et l'équi-
pement continuent à donner lieu à de nombreuses criti-
ques. Rappelons à ce sujet que l'infanterie vient d'être
dotée d'un nouveau modèle de havresac (1^^ août 1907)
et qu'une nouvelle tenue, de couleur grise, a été mise en
essai au S® bersagliers.
Outils portatifs. — Les corps d'infanterie avaient été
pourvus d'outils portatifs dont l'emploi intensif avait été
recommandé par la Direction des manœuvres. On ne
parait pas s'en être beaucoup servi.
à) Gavalerte. — Son action a été fréquemment con-
trariée par le terrain, soit dans la plaine lombarde, soit
dans la région accidentée où se sont déroulées les opé-
rations des 30 août, 1^' et 2 septembre. Mais, toutes les
fois qu'elle en trouve l'occasion, elle se montre manœu-
vrière, entreprenante et se fait particulièrement remar-
quer par une indiscutable rapidité de mouvement
(marche de la division bleue le 28 août, de Novare sur
Biella — 60 kilomètres — suivie d'un hardi coup de main
sur cette ville. Opérations des 30 août et l^^ septembre
contre le flanc droit du l^^ corps. — Contre-attaque du
2 septembre à l'extrême droite du champ de bataille
pour arrêter l'offensive de la 6« division).
c) Artillerie. — Elle comprenait par corps d'armée :
Artillerie divisionnaire : deux groupes de 75 A, l'un
à trois batteries, l'autre à deux;
Artillerie de corps : deux groupes de 87 B à trois bat-
teries chacune. Au parti bleu avait été rattachée la bat-
terie de 75 Krupp modèle 1906 récemment expérimentée
au camp de Nettuno et qui devait, au cours des manœu-
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-ijM.i"»'
iN* 964. 1,BS GRANDB8 MANQSUYRBS ITALIENNES EN 4907. 289
vres, faire Tobjet d'une étude toute particulière de la
part de la Commission d'enquête parlementaire.
Les appréciations parues dans les divers journaux sur
la manière dont s'est comportée cette pièce sont trop
contradictoires pour qu'il soit possible d'être fixé à ce
sajetavec quelque précision.
d) MitraiUeases. — Deux types devaient être primi-
tivement expérimentés : la mitrailleuse Maxim et une
mitrailleuse de construction italienne. La dernière
n'ayant pu être prête à temps, le type Maxim fut seul mis
en essai.
Trois sections furent organisées et attribuées : les
deux premières, de deux pièces chacune, à la division de
cavalerie du parti bleu, la troisième, de quatre pièces,à
un régiment d'infanterie du l^^ corps (rouge). Cette der-
nière fut attelée et servie par des chasseurs alpins du
5* régiment (1). Les sections de mitrailleuses compre-
naient, l'une (2) : 2 officiers, 58 hommes, 41 chevaux ;
l'autre : 1 officier, 28 hommes, 14 chevaux.
é) Alimentation. — Le ravitaillement semble avoir
été assuré dans des conditions bien meilleures que les
années précédentes (3), en particulier qu'en 1905.
La ration journalière comprenait : 750 grammes de
pain; 250 grammes de viande de bœuf; 180 grammes
de p&tes de riz, 15 grammes de lard, 20 grammes de
sel, deux rations de café ou une ration de vin et une de
café.
Chaque parti disposait, pour assurer le ravitaillement,
des organes suivants :
(1) 5eco^, 1" septembre.
(2) Carrière délia Sera, 27 août.
(3) Tribuna^O septembre.
19
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S90 LS8 0BANDB8 MANŒUVRES ITALIENNES EN 1907. N* 964.
10 Uu magasin à vivres avec parc de bétail et bou-
langerie ;
2^ Dans chaque division, et pour les éléments non
endivisionnés, une « section de subsistances » ;
3^ Pour effectuer les transports du magasin à vivres
aux sections de subsistances, une colonne de vivres cons>
tituée avec des voitures de louage.
En résumé, les troupes recevaient de l'arrière le pain,
les pâtes ou le riz, le lard, le sel, le sucre, le café et
Tavoine ; elles se procuraient sur place le vin, les
légumes, le bois, les fourrages et la paille de couchage.
A titre d'essai, dix-neuf camions automobiles avaient
été mis à la disposition des sections de subsistances
pour assurer le ravitaillement journalier en viande
fraîche, à raison de deux voitures par section division-
naire, soit quatorze en tout, et cinq pour la division de
cavalerie.
Divers types de voitures pour le transport de la viande
à la suite des troupes furent également expérimentés par
le 3® corps (trois types distincts) et par les sections de
subsistances des 1®' et 2® corps.
Enfin, deux camions automobiles pouvant transporter
Fun 2,000 kilogrammes, l'autre S,000 • kilogrammes,
ravitaillaient quotidieimement la division de cavalerie en
pain et en avoine.
Le service des subsistances avait mis en essai « trois
« fours roulants du système Weiss et deux du système
« Lemaire et Gavin. Ils suivent les troupes en marche et
« peuvent travailler jusqu'au moment du départ. Pen-
(i dant la marche, on peut préparer la levure et com-
« mencer le chauffage. Les anciens fours demandent i
(( peu près six heures pour être installés et chauffés. Les
(( nouveaux marquent donc un grand progrès (1) ».
g^ (1) Revue militaire suisse, octobre i907.
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N* 964. LB8 aBANDBS MAI>IŒUYRE8 ITALIENNES EN 1907. i91
/) Cuisines roulantes. — Les 29® et 71* régiments d'in-
fanterie avaient été chargés d'expérimenter un nou-
veau modèle de cuisine roulante dû au lieutenant
Gonelia.
11 comprend un fourneau léger, une marmite à ferme-
tare hermétique et un caisson isolant constitué par un
récipient à doubles parois séparées par une couche de
laine comprimée.
Le fourneau permet, avec 3 kilogrammes de bois, de
porter en trente minutes à TébuUition les 42 litres de
liquide contenus dans la marmite. Au bout de quelques
minutes de cuisson, la marmite est enlevée du fourneau
et placée dans le caisson isolant : deux heures plus tard
la viande est cuite et le bouillon, d'un goût parfait, est à
la température de 90 degrés. On peut même conserver
la viande dans ces conditions pendant vingt- quatre
heures sans risquer de la désagréger; le bouillon est
encore à 60 degrés environ.
Deux repas chauds ont ainsi pu être distiîbués jour-
nellement pendant toute la durée des manœuvres aux
unités pourvues de cet appareil.
g) Service sanitaire. — De grandes précautions avaient
été prises en vue d'éviter la propagation des maladies
épidémiques; à noter, en particulier, l'attribution à
chaque bataillon d'un véhicule portant un tonneau d'eau
pure. Le montant des frais de location de chariots et
d'acquisition de fûts (revendus ensuite à moitié prix),
s'éleva à près de 100,000 francs:
Il y a lieu également de signaler le concours prêté
par la Croix-Rouge à la Direction du service de santé
qui put affecter, en dehors des formations sanitaires
réglementaires :
Au parti rouge, une ambulance de montagne, trois
hôpitaux de campagne de 50 lits chacun, un hôpital de
guerre de même contenance et deux hôpitaux de réserve,
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29â LBS GRANDES MANŒUVRES ITALIENNES EN 1907. N* 964.
Tun de 200 lits à Domo d'Ossola et l'autre de 100 lits à
Ivrée.
Au parti bleu : deux hôpitaux de campagne et im
hôpital de guerre de 50 lits chacun, un hôpital de
réserve de 100 lits à Novare.
Grâce aux précautions prises, la proportion des mala-
des est restée, paralt-il, un peu inférieure à ce qu'elle
est normalement en garnison.
h) Automobiles. — L'emploi des automobiles a été fait
en grand au cours des manœuvres de 1907. Sur les
61 voitures qui y ont pris part, 23 appartenaient A l'admi-
nistration de la guerre, les autres à des particuliers;
elles furent réparties entre la Direction, les quartiers
généraux de corps d'armée, les officiers étrangers, les
arbitres et les « informateurs ».
Les camions automobiles au nombre de 19, dont
6 militaires, furent particulièrement affectés au ravitail-
lement en vivres et fourrages. (Y. p. 290 : Alimentation.)
i) Service télégraphique et téléphonique. — Six stations
radiotélégraphiques avaient été organisées pour la durée
des manœuvres : trois à Borgomanero, une à Novare
(20 kilomètres), une & Biella (35 kilomètres), la troi-
sième à Omegna (20 kilomètres). Celles de Borgoma-
nero, placées à 4 ou 5 kilomètres les unes des autres,
étaient installées de manière à permettre la communica-
tion simultanée avec les trois postes de Novare, de Biella
et d'Omegna.
Chaque poste comprenait 1 officier, 10 hommes,
8 chevaux et 3 voitures, Tune transportant l'appareil pro-
ducteur de l'énergie électrique, une autre les appareils
de transmission et de réception, la troisième le matériel
aérien. La station de Biella était automobile, le moteur
du chariot transporteur des appareils produisant lui-
même Ténergie électrique nécessaire.
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N« 964. LKS QRANDKS MANŒUVRES ITALIENNES EN 1907. S593
j) Chiens de guerre. — Parmi les divers essais aux-
quels il a été procédé cette année, il convient, pour
terminer, de noter l'emploi par le 1«' régiment de ber-
sagliers d'une patrouille de chiens de guerre dressés
par le 3® régiment alpin. Ces animaux, susceptibles de
rendre des services très appréciables comme agents de
communication ont été, par contre, presque inutilisables
toutes les fois qu'on a voulu les employer aux avant-
postes.
Conclusions,
Dans la conférence faite le 4 septembre à Borgoma-
nero, en présence de S. M. le roi d'Italie et des officiers,
généraux et supérieurs des trois premiers corps d'armée,
le général Saletta, après avoir, d'après le Corriere délia
Sera, hautement manifesté sa satisfaction des résultats
obtenus, crut néanmoins devoir attirer l'attention du
commandement sur la négligence fréquemment apportée
dans la rédaction et la transmission des ordres. Tout en
rendant hommage à la force de résistance de l'infan-
terie, il exprima le regret de l'avoir vue trop souvent
rester à découvert sons le feu de l'ennemi et oublier de
s'éclairer dans ses mouvements en avant. La cavalerie,
peu favorisée par le terrain, s'est cependant montrée
capable de parcourir avec de gros effectifs une moyenne
journalière de plus de 50 kilomètres. L'artillerie a été
bien employée.
Ces appréciations, très élogieuses dans leur ensemble,
ne sauraient faire oublier les nombreuses critiques qui
se sont fait jour à l'issue des manœuvres, aussi bien dans
la presse italienne qu'à l'étranger (1), tout particulière-
(1) Awenire cTItalia, 7 septembre. — Die italienischen Armée-
'nariOTcr. Wien, i907. Von einem K. u. K. offizier.
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2d4 LES GRANDES MANŒUTRBS ITAUENNES EN 4907. N* 964.
ment en ce qui concerne rhabillement et réquipement
de rinfanterie, ainsi que l'armement de Tartillerie. Il ne
nous appartient pas de rechercher ici jusqu^à quel point
elles sont fondées ; reconnaissons toutefois que, en
dépit des symptômes inquiétants constatés récemment
dans le corps des sous--officiers et aussi dans celui des
officiers subalternes, les troupes des trois premiers
corps d'armée ont affirmé au cours des manœuvres de
réelles qualités de discipline, d'entrain et d^endurance.
A ce titre, les résultats des épreuves auxquelles elles
viennent d'être soumises ne peuvent que justifier la
confiance de la nation italienne dans la solidité de son
armée.
(191)
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•"^V^iv" M
NOUVELLES MILITAfRES
AUTRICHB-HONGBIB.
NODTBAU MATÉRIEL D'aRTILLBRIB DE CAMPAGNE AUSTRO-HONGROIS. —
D'après certaines informations de presse, on aurait commencé à distri-
buer aux régiments d'artillerie le nouveau canon de campagne à tir
rapide (1).
Les renseignements donnés ci -dessous sur ce matériel ont pour but
de compléter ceux qui ont déjà paru dans la Revue (3) sur le même
sujet.
La bouche à feu est désignée sous le nom de canon de campagne de
8 centimètres M. 5.
Elle se compose d'un tube en bronze forgé (Schmiedebronze) du
calibre de 76"™,5, qui a une longueur de 2™,295, soit 30 calibres.
La fermeture est à coin horizontal et possède un mécanisme de
sûreté pour empêcher la mise de feu prématurée.
Les rayures, au nombre de 30 sont progressives ; leur pas varie de
^ à 25 calibres.
Le tube, y compris sa fermeture et ses glissières pèse 355 kilo-
grammes.
L'aff&t, construit pour un long recul se compose de Taffût supérieur
el de l'affût inférieur.
i° L'affût supérieur, sur lequel glisse le canon reçoit le frein et le
luécanisme de retour en batterie. Ce frein est hydraulique; son cylindre
est entraîné en arrière par le canon pendant le recul de celui-ci ; le
piston reste fixé par sa tige à la partie antérieure de l'affût supérieur.
Le frein possède une contre-tige, qui, pénétrant dans la tige creuse du
piston pendant le retour en batterie en atténue la violence. Le méca-
nisme de retour en batterie se compose de cinq ressorts à boudin
placés bout à bout, enroulés autour du cylindre du frein et maintenus
eux-mêmes dans une enveloppe cylindrique. L'affût supérieur possède
H) Voir i« semestre, 1908, p. 214.
(2) Voir 2« semestre 1903, p. 182,
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296 NOUVELLES MILITAIBE8. N*95(.
à sa partie inférieure un pivot Tertical. Le recul normal pendant le tir
est de i"*,230; le plus grand recul possible est de i"*,3IO;
2® L'affât inférieur se compose d*an corps d'affût avec essieu et roaes,
d'un support d'affût supérieur, des mécanismes de pointage en direc-
tion et en hauteur; il possède un frein de route à patins, deux sièges
d'essieu, un bouclier, et deux sièges d'affût pour le service de la boache
à feu.
Le corps d'cffûl, semblable à un affût ordinaire à flasques, possède
deux bêches de crosse, lune fixe, petite et massive, pour les terraioi
durs, l'autre beaucoup plus large et plus mince, pour les terrains
ordinaires; cette dernière est amovible; elle est relevée pendant les
routes et est mise en place au moment du tir quand l'ordre en est
donné.
Un levier de pointage métallique peut être fixé au bout de la flèche
par simple pivotement autour d'une charnière.
Les roues ont un diamètre de i'^ySO; la voie de la voiture est de
i»,53.
Le support d'affût supérieur possède un logement dans lequel
pénètre le pivot vertical de l'aff ât supérieur. Ce système, analogue à
celui de l'affût allemand permet de faire tourner Taffût supérieur sur
son support et par conséquent d'effectuer le pointage final en direction
au moyen du mécanisme de pointage en direction.
Le mécanisme de pointage en hauteur permet de déplacer l'en-
semble constitué par l'affût supérieur et son support, autour de l'essieu,
par rapport à l'affût inférieur.
Les mécanismes de pointage permettent les déplacements suivants :
En direction, 3<> de part et d'autre de la position médiane de TaiTût
supérieur ;
En hauteur, de — 7«30 à + 18«.
Le bouclier en acier, d*une épaisseur de Â^^fi, se compose de trois
parties, la partie médiane est établie à poste fixe sur l'affût à hauteur
de l'essieu et légèrement inclinée vers l'arrière. Au moment de la mise
en batterie, la partie supérieure est relevée et la partie inférieure
rabattue; la hauteur totale du bouclier au-dessus du sol est alors d'en-
viron 1™,60, tandis que la partie inférieure arrive à 10 centimètres de
terre.
Les instruments de pointage comprennent une hausse et un guidon
portés par l'affût supérieur. La hausse est courbe ; son centre est au
guidon. Elle possède un niveau pour la mesure de l'angle de site et un
dispositif pour corriger la différence de niveau des roues. Sur sa
partie supérieure peut être fixée, en remplacement de la planchette des
dérives, une lunette panoramique Gœrz. La lunette panoramique
permet au pointeur de diriger la ligne de mire sur un point quelconque
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N- 964. NOUVELLES MIUTAIRES. 297
du terrain quel que soit son azimut, sans déranger la position de
i'œil à l'ocalaire.
Enfin ehaque batterie possède un arc de pointage (Richtbogen) qui,
placé sur le tonnerre, sert à donner Tinclinaison à la pièce ou à mesurer
cette inclinaison et qu'on emploie uniquement dans le but de Térlfier,
le cas échéant, les indications de la hausse.
De même que pour le canon allemand, on Toit donc que, dans le
matériel autrichien, il n*eiiste aucun moyen de faire mouvoir en bau-
feur l'affût supérieur par rapport à son support; on ne peut pas y
donner séparément l'angle de site et Tangle de tir correspondant à la
distance; il n'y a donc pas de ligne de mire indépendante.
Le fait a été rappelé dans une conférence militaire faite à Vienne le
7 février 1908, par le colonel Gsicserics (i), de TËtat-major général,
qui a reproché au canon à tir rapide austro-hongrois, pour cette raison
et aussi parce que son tube est en bronze, de ne pas être à hauteur
des derniers progrès de la technique moderne.
On sait en effet que depuis} longtemps l'Autriche est fidèle au
bronze qu'elle a continué à employer comme métal à canons, lorsque
ses officiers d*artillerie eurent inventé les moyens d'en augmenter la
résistance.
Elle y trouve d'ailleurs un avantage pécuniaire, la fabrication du
bronze Torgé dans les ateliers de l'État revenant meilleur marché que
celle de l'acier.
En ce qui concerne la ligne de mire indépendante, la raison qui,
paralt-il, a empêché son adoption serait qu'à l'époque où le canon
était déjà arrêté dans ses détails, la question de l'avantage de cette dis-
position n'était pas définitivement tranchée et qu'il n'y avait pas unani-
mité d'avis à ce sujet.
Le canon sur son avant-train pèse i,010 kilogrammes.
L'avant-train, de forme ordinaire, contient 30 coups et pèse, chargé
en guerre, 824 kilogrammes.
Le caisson se compose d*un avant-train du modèle semblable à celui
du canon et d'un arrière-train qui n'est pas à renversement.
Cet arrière-train s'ouvre du côté opposé à la volée et possède un
bouclier qui, se rabattant vers le bas, couvre jusqu'au sol la partie
inférieure du corps des servants; les deux portes du coffre forment
aussi boucliers latéraux quand elles sont ouvertes.
La paroi avant de l'arrière-train (du cêté de la volée) est blindée.
La hauteur totale de protection de la voiture, pour les servants
placés derrière, est d'environ i™,45.
(i) Neue frète Presse des 8 et 9 février 1908.
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39B NOUVELLES MILITAIRES. N* 964.
L'anrière-traiD contient 60 coups.
Le caisson chargé en guerre pèse i,844 kilogrammes.
Lorsque les servants sont sur les coffres et sur les sièges d'essieu,
les poids des Toitures de combat de la batterie sont les suivants :
Voiture pièce (5 hommes à 73 kilog.) 2, 465 kilogrammes.
Voiture caisson (3 hommes à 73 kilog.). . 2,064 —
Le projectile est réuni à la charge par une douille en laiton dans
laquelle il est serti.
Le canon tire, à la vitesse initiale de SOO mètres un shrapnel ou uo
obus tous deux du poids de 6^,680.
Le shrapnel, du système à charge arrière {Bodenkammer) contient
316 balles de 9 grammes et 16 éclats de 13 grammes. Sa charge
d'éclatement est de 85 grammes de poudre. La fumée, à double effet
est graduée jusqu'à 6,100 mètres pour le tir fusant.
L'obus est chargé en ammonal ; le poids de sa charge d'éclatement
est de 535 grammes. La fusée est identique à celle du shrapnel.
Enfin le poids de la charge de la cartouche est de 530 grammes de
poudi'e en tubes (Rôhrenpulver).
RÉORGANISATIOlf DES DIVISIONS ET BRIGADES D'IKFàRTKRIK SUR U
FROMTJÈBB ITALIENNE. — La Revue a signalé (1) l'importance dei
changements de garnison annoncés pour le mois d'avril prochain.
A cette occasion, les grandes unités d'infanterie des 3^ et 14* corps
(frontière italienne) subiront certains remaniements (2).
Lorsque ces changements de garnison auront été effectués, l'infaD-
terie de ces deux corps sera répartie comme il est indiqué dans le
tableau ci-contre (3).
(1) Voir 1" semestre 1908, p. 210.
(2) Verordnungsblattf annexes, 18 janvier.
(3) Comparer avec les indications des p. 262 et 373 du 2* semestre
4907.
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N«964.
NOUYBLLBS MIUTAIRBS.
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300 NOUVELLES MILITAIRES. N* 964.
Il 7 a lieu de remarquer :
!« L'effectif très fort de la $8<* diWgion (Laibach). Dans une étude
précédente sur la frontière italienne (1), on a déjà fait ressortir qoe si
la région Tolmein-Trieste, seule de tous les secteurs-frontière, n'avait
pas été pourvue de fortifications, les troupes mobiles y avaient été consi-
dérablement renforcées depuis 4903. Les changements de garnisoa
d'avril i908 accentueront encore cette situation.
2<^ Le nombre de brigades entre lesquelles est répartie la frontière :
4 au 44* corps, 5 au 3* corps, soit 9, sur un total de 12 brigades.
Lignes pebrêes en Dalvatib. — Dans une étude précédente (2), la
Revue a fait ressortir Tintérèt que présenterait pour la défense de la
Dalmatie l'établissement d*une communication ferrée, entre cette pro-
yince et Tintérieur de la monarchie, par une autre Toie que la ligne,
étroite et accidentée, qui traverse la Bosnie-Herzégovine.
Celte question a été réglée par un accord entre TAutriche et la Hod-
grie, signé à la fin de Tannée dernière. Cet accord fait partie deFea-
semble des traités désignés sous le nom collectif de compromis éco-
nomique. Le tracé adopté part de Rudolfswert, terminus actuel de
la ligne venant de Laibach, se dirige sur Karlstadt, où il rejoint
la grande ligne Budapest-Fiume, suit cette même ligne Jusqu*à Toanj
ou à Ogulin, puis, de là, se dirige à travers la Croatie méridionale, par
Ottocac, Gospic, jusqu'à Knin, où il rejoint la ligne existant déjà de
Knin à Spalato, d'une part, à Sebenico, de l'autre. L'accord en ques-
tion prévoit l'achèvement complet des travaux en 1911 ; on évalue à
une trentaioe de millions les travaux en territoire autrichien (Ganiiole
et Dalmatie) et à une centaine ceux en territoire hongrois (Croatie).
La construction d*une ligne reliant la Dalmatie avec le reste de TEoi*
pire était en discussion depuis plusieurs années; elle aura, au point de
Tue de la défense de cette province et du développement futur du port
militaire de Sebenico, une importance considérable. On s'occupe d'ail-
leurs, du c6té autrichien, dès maintenant, de relier cette grande ligne
future avec celle de la Dalmatie méridionale et de l'Herzégovine, parla
construction de la section Spalato-Metkowitx^ ce qui a>surerait la jonc-
tion ininterrompue, à l'intérieur des terres, et par suite à l'abri de
l'insulte d'une flotte ennemie, du centre de l'Empire avec la région
fortifiée de Cattaro. Les chemins de fer de la Dalmatie méridionale et
(1) Voir 2« semestre 1907, p. 248, 372, 472.
(2) Voir 2« semestre 1907, p. 486.
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N» 96i.
NOUVELLES MILITAIRES.
301
de rHenégOTÎne sont à Toie étroite ; il en serait saos doute de même
de la section à construire Spalato-Metkowitz, tandis que la grande
ligne austro-croato-dalmate, prévue par le compromis de 1907, sera à
Toie normale.
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L'importance de cet accord a été signalée par la presse autrichienne
et allemande. « Le rapport rédigé par la Chambre des Seigneurs, dit
la Zeitung des Vereins DeuUcher Eùenbahnverwaltungen, exprime la
satisfaction que le Gouvernement, et en particulier le Ministre des che-
mins de fer, ait réussi à surmonter la résistance qui s'opposait à la
jonction de la Dalmatie avec le réseau ferré croate et autrichien et à
persuader l'administration hongroise de TaTantage de cette liaison pour
la Dalmatie et la Croatie, comme aussi de sa nécessité pour l'ensemble
de rËtat austro-hongrois. »
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302 NOUVELLES MILITAIRES. N* 964.
MODIFICATIOIIS A L*0BGAlflSATION DB LA GAYALEBIB. — Par suite des
changementê de garnison annoncés pour le printemps de 1908, des
modîGcations seront apportées à certains grands commandements de
caTalerie (1).
A partir du mois d'aTril prochain, Torganisation de la cavalerie sera
la suivante :
1® Armée commune, — Cinq divisions, comprenant chacune 2 ou
3 brigades à 2 ou 3 régiments et 2 batteries à cheval ; deux de c«
divisions ont en outre un détachement de 4 mitrailleuses (24 régimenti
en tout) ; 8 brigades de 2 ou 3 régiments (iS régiments) (2).
2o Landwehr autrichienne. — 2 brigades de 3 régiments.
3<^ Landtvehr hongroise, — 4 brigades de 2 ou 3 régiments (10 régi-
ments).
Il est à remarquer que les trois régiments du 3^ corps (frontière
italienne entre Trieste et Tarvis) sont rattachés désormais à la division
nouvellement créée à Presbourg (ancienne division de Lemberg).
Mutations dans le haut coMMAifDBMBifT. — Les feldzeugmeisters
Galgotzy, un des trois inspecteurs généraux des troupes, et von Gel-
dern-Egmond, inspecteur général du génie, ont été admis à la retraite
sur leur demande, le premier le 7 janvier, le second, le 17 février.
(1) Verordnungsblatt, annexes, 18 Janvier.
(2) 1*', 10* corps (frontière russe), chacun une division de 2 bri-
gades (4 régiments) ;
11 « corps (frontière russe) une division de 2 brigades (4 régiments)
et une brigade de 3 régiments ;
2^ corps (Vienne), une division de 3 brigades (6 régiments);
3^, 4*, 5* corps (Graz, Budapest, Presbourg), chacun une brigade de
3 régiments; les 2 brigades des 3* et 5* corps forment une division
dont Tétat-major est à Presbourg ;
6% 7«, 8% 9% 12% 13« corps, chacun une brigade de 2 régi-
ments.
Les deux corps des régions montagneuses, i4« en Tyrol, 15* eo
Bosnie, n*ont pas de cavalerie leur appartenant en propre (au 14* corps,
un régiment détaché de la division de Vienne; au IS* corps, 2 esca-
drons détachés).
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H< 964. NOUVELLES MILITAIRES. 303
Organisation dépinitltb ve DÉTACHniENTS de hitraillbusbs (1).
— Actuellement l'armée austro-hongroise comprend dix-huit déta-
chements-cadres de montagne :
Quinze, à 2 pièces, dans l'armée commune : sii au 14* corps et quatre
au S*' (frontière italienne); trois au i5* corps (Bosnie); deui en Dal-
matie;
Trois, à 4 pièces, dans la landwehr autrichienne : deux au 14* corps
et QD au 3* (frontière italienne).
Un détachement de caTalerie^ à 4 pièces, est rattaché à la division de
CETaleriede Vienne.
Les détachements de mitrailleuses n'avaient pas, jusqu'ici, de carac-
tère permanent et définitif. Ce caractère Tient de leur être donné par
une décision impériale, en âate du 26 décembre dernier (2).
Désormais il y aura dans l'armée commune :
1* Pour l'infanterie, un détachement à 2 pièces par régiment ou
bataillon formant corps, soit 143 détachements ;
2* Pour la cavalerie, un certain nombre de détachements à 4 pièces,
probablement un par division ou brigade indépendante, soit 14 déta-
chements environ.
Pour ne pas trop grever le budget, ces créations seront échelonnées
sur plusieurs années.
Des deux systèmes en présence, — unités autonomes à la disposition
du haut commandement, comme en Russie au début de la guerre de
Mandchourie et encore aujourd'hui en Allemagne, — mitrailleuses
rattachées aux corps de troupe, organisation qui existe maintenant en
Russie (3), bientôt probablement en Allemagne (4), — le premier a été
adopté pour les mitrailleuses de cavalerie, le second pour celles de l'in-
fanterie.
« Avec ses grandes étendues, ses fronts interrompus, ses luttes par
groupes, le combat moderne, dit la Revue de Streffleur (5), exige la
répartition de mitrailleuses sur tout le front. Par suite, l'organisation
la meilleure, pour l'infanterie, est celle de mitrailleuses régimen-
taires.
(1) Voir î* semestre 1903, p. 341; 1" semestre 1904, p. 76;
1" semestre 1906, p. 496; 2* semestre 1907, p. 70 et 174; 1" semestre
1908, p. 75.
(2) Yerordnungshîatty 8 janvier.
(3) Voirl" semestre 1907, p. 312.
(4) Voir 2* semestre 1907, p. 180 et 510.
(5) Numéro de janvier 1908.
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304 NOUVELLES MILITAIRES. N* 964.
tt Dant la caTalerie, les difBculUfl de formationy d'iastruettoa et d'em-
ploi lont seasiblement plus grandes que dans l'iafanterie ; le meilleur
moyen d'y parer sera de constituer des unités autonomes, à la dispo-
sition du commandant de la cavalerie. »
i" Commandement et administration. — Dans l'infanterie, le déli-
ehement de mitrailleuses forme, pour tout ce qui concerne la prépan-
tion à la guerre, Tinstruetion, le serrice, une unité plaoée sous U
direction d*un ofGcier supérieur. Au point de Tue administratif, il «t
rattaché à une compagnie.
Dans la cavalerie, il forme une unité autonome, sous le rapport da
commandement comme sous celui de l'administration.
2" Effectifs. — a) Effectif de paix.
UfanUrlt. Caralcne.
^j« . ^Capitaine » 1
( Lieutenant ou sous-lieutenant ... 1 2
! Maréchal des logis chef » 1
Sergents ou maréchaux des logis. i 2
Sous-officier compuble » 1
Caporaux 2 3
Chefs de patrouille » 4
Armurier v I 1
Servants et conducteurs 7 39 (t|
Hommes { Trompette » 1
Ordonnance^ i 3 (2)
Maréchal » 1 (2'
Sellier » 1(2)
/ de selle i 43
CheTaux | de bât 4 (3) «
( haut-le-pied » 2
/ Officiers 1 3
Totaux I Hommes de troupe 12 57
( Chevaux 5 57
b) Effectif de manœuvres (pour les détachements d*infanterîe «euls).
— Cet effectif est celui de paix augmenté de iO hommes (sous-officiers,
gefreite, soldats) dont 4 conducteurs.
(!) 25 montés, 14 non montés.
(2) Non montés.
(3) Ou mulets.
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N« 964. liOUYBLLBS MILITAIRES. 305
c) Effectif de guerre, — 11 est fixé par TiDStruction sur la mobilisa-
tion.
3» Approvisionnement de munitions en temps de guerre. — i 0,000
cartouches par mitrailleuse d'infauterie, 15,000 par mitrailleuse de
caTalerie, 20 par homme armé de la carabine, 30 par homme armé du
reToUer.
A** Instruction du personnel, — Les officiers et sous-officiers doivent
aroir reçu à l'école de tir une instruction spéciale.
Les hommes reçoivent Tinstruction du fantassin ou du cavalier pen-
dant leur première année de service, et ne sont affectés aux détache-
ments de mitrailleuses qu'à la fin de cette année.
Comme réservistes, ils font leurs périodes d'instruction dans ces déta-
chements.
5^ Armement, habillement^ équipement. — Les hommes ont, comme
arme i feu, le revolver (ta carabine pour les conducteurs, dans les
détachements affectés à F infanterie).
L'habiQement et l'équipement, pour les détachements de cavalerie,
seront fixés après les essais en cours. Dans l'infanterie, ils sont ceux
du corps de troupe auquel est rattaché le détachement. Les hommes
ne portent pas le sac, mais simplement leurs armes et un étui-musette.
6^ Remonte, — Le système des animaux m en congé n, en usage
dans la cavalerie, est étendu aux animaux de bàl de ces détachements.
On sait que ce système permet aux régiments de se procurer, lors d'une
mobilisation, les chevaux dressés dont ils ont un besoin immédiat, en
mettant, après quelques mois de dressage, un certain nombre de che-
vaux en dépôt chez de^ particuliers à proximité de la garnison. Ceux-ci
doivent représenter ces animaux à toute réquisition et en deviennent
propriétaires après 5 ou 6 ans.
Les chevaux ou mulets ne sont affectés aux détachements de mitrail-
leuses, sur ordre ministériel, qu*après être restés un certain temps dans
les troupes montées.
7» Formations en i908. — En 1908, il sera formé, dans l'armée
commune, à la date du 1*' mars (1) :
39 détachements d'infanterie (28 de ligne, 4 de chasseurs tyroliens,
7 de bataillons de chasseurs) ;
2 détachements de cavalerie.
De ces 41 détachements, 15 d'infanterie, 1 de cavalerie existent déjà
depuis 1906 ou 1907, à titre provisoire.
(1) VerordwMn^*Wa</, 8 janvier.
20
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806 NOUVXLIiBS MllJII^TKBB. N« 964.
Ces 89 dëUchemeotB d*infanterie seront répartis oioBi quUl «oît :
9 au 3* corps (Graz) frontière italienne;
7 au 14* Qocps (Innsbrûok), froitiière italienne ;
'8 au iS^ corps (Bosnie-Herzégovine) ;
3 au 2* corps (Vienne);
1 en Dalmatie ;
1 dans chacun des autres corps d*armée.
Les 2 détacliemeDts de caTalerie seront affectés aux dinsîons de
cavalerie de Presbourg (ancienne dirision de Lenïberg) et de Vienne.
Par décision du 15 Joirrier, l'induction préparatoire du personnel-
cadre des détachemetfts d'infanterie est faite dans on cours spécial, dn
i«^ au 31 mars, à Técole de tir de Brûck. Les cadres dunouTeau déU-
chement de caTalerie sont instruits, du 1*' au 28 fémer, dans le
détachement déjà formé à Vienne.
Dans la land^ehr autrichienne, le budget de 1906préfoit la oréation
de 1 1 détachements à 4 pièces — un par bataillon alpin — pnmi les-
quels seront compris les 3 détachements actuels des régiments alpins.
Ces détachements de landwehr comprendraient (1) doffiGieift,44iiomm£St
f) mulets.
Si le personnel nécessaire pour ces nouvelles «formations (armée com-
mune et landwehr) ne ,peut être obtenu par une augmentation du coq-
tingent, il sera prélevé sur les corps d'infanterie.
8<^ Conclusion, — En résumé, l'armée auBtro-hoogroise compneiidra.
en 1908 :
SO détachements d'itffamterie (39 <\ 2 pièces, il à 4 pièces) ;
2 détachements de cavalerie, \ 4 'pièces.
Plus de la moitié de ces unités sera plaeée sur la frootièFe italieuie.
Les 3' et 14* corps et les troupes de Balmatie, ^qui comptaient jik-
qu^à présent IS détachements^cadres de mitrailleuses, ^eomprendroat
désormais 28 détachements constitués, soit une augmentatioD de
r;o p. iOO (2).
De ce fait, 4Somme de celui du renforoemedt, annoncé pAur 1908, de
l'artillerie de montagne, en Tyrol, en Garinthie et en Dalmatie (3), U
situation militaire de l'Autriche sur la frontière italienne lecevsa une
nouvelle et sérieuse amélioration.
(1) Neue 77iilit, Blâtter, 2 décembre 1907.
(2) Voir 1" semestre 1908, p. 211.
(3) Ibid., p. 216.
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j
N* 964. NOUVELLE» HiLnTÀfntSB. :807
BBLÛiQUS.
Voies ferries entre la Belgique et l'Alleiagne (1). ~ Le
Moniteur belge (Jouraal officie]) da i9 jaoyier 1908 a publié le texte de
la loi du 26 août 1907, approuvant la coaTention conclue à Berlin le
13 août i9§3, entre H Prusse ift la Belgîqne, pour PaméHoration des
eonnnmiîoations par wes ferrées «ntre œB'deuK pay8<(Rgne8 Loorain —
Welkemmdt A Stwelot— Halm«dy).
JS ALUBMAim.
Mutations dahs le haut coMVAifDEXBNT. — Par ordre de Gahinet
du 27 janvier 1908, le lieutenant général von Mackensen, commandant
la 36^ division d'infanterie est promu général de la cavalerie et nommé
an commaBdement au XVII" oorps d'armée à Daotzig en remplacement
du général van firaniDBclrweig mis sur sa demande zur Bisposition. Le
général von Mackensen est âgé de 58 ans.
Par le même ^irdxie, le lieiilenaiit général von Setmkardi, chargé du
commandement du VIP corps «d'année à Munster, >est promu général
de la oovalene ^ mamtenv à titre définitif au commandement de ce
corps d'armée. Le >g5néral von Barahardi est âgé de S8 ans.
Par ardre de Gabineit do 18 février d908» le lieutenant gén^atl von
Lœwenféld eit promu général de Tinfauterie «it muntenu à titre défi-
lûtÈf au tcammandement du K* oorps jd'armée .à (Hanovre oii il avait
succédé le 9 février au général von Stûnzner placé sur sa demande -xur
JHspositimu Letgânécal t^vd. Loerarenfeld qjii était précédemment adju-
dant général de TEnipereur et oammandant de la 1^ division d*infan-
terie de la^iourde ent.ftgé de â9;ans.
Nouvelle couleur du lATfiRiEL roulaivt de caupagne. ~ Une
décision ministérielle du 23 janvier 1908 prescrit que toutes les voi-
tures des corps de troupes, du train des équipages (y compris celles du
service de santé), des détachements de nûtrailleuses, des pion&iers et
des troupes de communications seront pelotes désounais en .gris ver-
dàtre dit feld grau.
11 en sera de même pour les oljets acceasoires des matériels ^précités
(1) Voir 1*' semestre 1908, p. Si.
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308 NOUVELLES MILITAIRES. N* 9».
et de celui du service de Banté qui étaient antérieurement pebts en
gris, bleu et brun, ainsi que pour certaines garnitures, boulou,
chaînes, etc., qui étaient en noir.
OpriciEBS AUToaOBiLiSTis DE RtSERYB. — Un ordre de Cabinet da
27 janvier i908 prononce raifectation de 52 officiers de réserve aa
corps d'automobilistes {KraftfaJiriruppen) dont la Bévue a signalé der-
nièrement (i) le projet d^organisation. Ces officiers se répartisseot
ainsi : 5 lieutenants en premier (3 de rinfan(erie, 1 de TartiUerie à
pied, 1 des troupes de communications) et 47 lieutenants (19 de l'io-
fanterie, 2 de la cavalerie, 10 de Tartillerie de campagne, 1 de Tar-
tillerie à pied, 12 des troupes de communications, 2 du train, 1 da
service des arsenaux).
Création d*um nouyeau commandement db ligne. — Le proj<>t de
budget de TEmpire pour 1908 comporte la création, à Halle sur la
Saale, d*un nouveau commandement de ligne.
Cette mesure portera à 25 le nombre de ces commandements, doat
la liste a été donnée en 1906 par la Revue (2),
Leur rôle est d*assurer les relations entre les autorités militaires
supérieures des chemins de fer — chef du grand état-major* sectioD
des chemins de fer du grand état-major, dont Teffectif est, d'après le
projet de budget pour 1908, de 43 olHcier^ (3), — et les administra-
tions» — directions d'exploitation — des Toies ferrées placées dans leur
circonscription.
Ils règlent les transports militaires et prennent, dès letempsdepaii,
les mesures nécessaires en vue de la mobilisation (4).
Chaque commandement de ligne comprend une ou plusieurs directioo»
de chemins de fer et quelques compagnies privées. Il se compose d'an
officier supérieur de F armée active et d*uu haut fonctionnaire des che-
mins de fer, assistés d*un fonctionnaire subalterne et d'un sous-officier.
(1) Voir 1" semestre 1908, p. 88.
(2) Voir 2« semestre 1906, p. 74.
(3) 38 officiers supérieurs (29 pour la Prusse, 2 pour la Saxe. 2 pour
le Wurtemberg, 5 pour la Bavière) et 5 capitaines pour la Prusse; les
commandants de ligne sont compris dans ces chiffri'S.
(4) Militdr-Eisenbahn'Ordnung.
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N* 964. NOUVELLES MIUTÀIRBS. 309
Vom FBRRftES OUVEtTBS ▲ L'kXPLOITATIOH EN 1907 (PrUSSB RHÊ-
KA5B) (I). — Ligne Sarrebrûck— Furstenhausen^Gr. Rosselle (17 kilo-
mètres).
Ligne Neuerburg— Pronsfeld — Waxweiler (33 kilomètres).
ConSTRDCTKXf DB DBUX PONTS SUR LB RhIN A COLOGNB. — Le
conseiller BeermanOy de la Direction des chemins de fer, yient de
traiter, dans une conférence, la question des nouveaux ponts de
Cologne.
Jusqu'à ce jour, tout le trafic, entre les deux rives du Rhin, devait
se faire par la double voie de l'unique pont fixe. Or, la situation de
Touvrage, à Tentrée Sud-Ouest de la gare principale de Cologne, cons-
titae pour l'exploitation une difficulté presque insurmontable.
De là l'idée de remplacer le pont actuel par un nouveau pont com-
portant, avec le passage de la route de Deutz, une quadruple voie ferrée
réservée uniquement aux trains de voyageurs. Quant au trafic des mar-
chandises, il sera dévié au moyen d'un raccordement à double voie qui
doit relier la gare de Cologne-Sud (rive gauche du Rhin) à la gare en
construction de Kalk-Nord (rive, droite) en franchissant le Rhin sur un
pont à établir au Sud de Cologne.
Les travaux commencés dès Tété dernier seront terminés au cours de
Tannée 1910.
Il y aura donc, à ce moment, à Cologne, un pont (4 voies) pour les
trains de voyageurs et un pont (2 voies) pour les trains de marchan*
dites.
Instruction sur l'emploi dbs signaux. — Une décision ministérielle
du 16 janvier 1908, prescrit que l'instruction des signaleurs sera faite
dorénavant uniquement d'après l'alphabet Morse suivant les indications
da projet de règlement pour l'emploi des fanions (2). Le règlement pour
l'emploi des pavillons rigides, avec lesquels l'alphabet comportait un
signe particulier pour chaque lettre, est abrogé.
Nouveau règlrmbnt d'eibrcicbs pour lr tbain. — L'Empereur a
approuvé par ordre de cabinet du 19 décembre 1907, un nouveau règle-
(1) Post, 16 février 1908.
(2) Voir 2< semestre 1906, p. 70.
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ai« NOfTTBtLES MILITAIltBS. N* 964.
m£nt d'execcices pour le tiaia qui remplace le projet de lèg^ment
d'exercices de cette trme du 8 décembre 1904.
ATANcmiifT DBS sous-OPHCms M iteBiTB. — Les anciens Tolon-
taires d'un an qui n'ont pu obtenir pendant la durée de leur serrioe
actif le cettifioaCder capacité d'aspinnè seas-officMr pourrooi, oRrtnire-
mnt a«x prescriptiom anÉérteures, éfcee novinâi aspirant sous-efitier
à la fin de leur prenière période é'eiercices dap huit semaines s'ils f»Bt
preuYe de l'aptitude requine. Leur promotion au grade de sous-officier
pourra aveiv lieu lors de leur devzièoie période d'exerdees de boit |
senoines s'ils remplissent les conditions exigéeffpar les poeseriptioas es
TÎgueur.
BhoraQt'iifS ATEC GDÊTns POCE OFPicmB». — Un ordre de cabinet
du 16 janvier 1908^ autorise les officiers d^nfanterie, des ehassean, des
détachements de' roitrailleuses, dir corps des ing éaieurs et pionniers et
d<e8 troupes de eonmHinîcations à porter les brodequins svec g«é1re»iie
euir* bruni & la place de k botte dans Ite sertice d'à garnison, au serrice
en campagne, au tir et à la manœuvre, j compris Fes inspeetions. Le
cuir Tenri est interdit. Les officiers montés porteront a^fec eette chaus-
sure l'éperon à la cheyalière. L'uniformité de chaussure ne pourra plu»
être exigée à l'intérieur des unités «hins les ciroonstanises où le hraift-
quitt et la guêtre sont autorisés.
SSPAGNB.
Effectif BUDGÊrainB bb L^Aivfis pbrvai^bntb foui 1906. ^ U*^
Toi du 26' décembre 1907 a fixé à 80,000 hommes Teffeetif de rannét
permanente en 1908.
Le Ministre de la guerre est nutorisé à porter ce chiffre à t40,0(H^
hommes durant certaines périodes de Tannée, sous réserve de compenser
Taugmentation de dépenses qui en résultera par TenYoi en congé, à
d'autres époques, du. nombre d'hommes nécessaire pous ramea^r les
£caLs d'eataetien au eUfire ù%é par la loi.de finances.
Réarmement de la cavalerie. — La lance nouTeau modèls, doot
l'adoption a été décidée par Tordre royal du 11 septembre 1995, ^d^
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N* 964. NOtnrBLLBS MXLtTAIRBBw. 314
d*étre distribuât aux trois régiments de Itmcier» portant les n<^ 1, 4 et
SOsnoiers du Roi,, de Dtorik)n et de Fameiio).
ÛTMTB-XnOB D'AMÉDRIQUIBL
RfiOMANfiBLnoif DE liA- ■iiJCKDBB ÉtATs-Uifi8% — L*ordrû général
n« 2i2 du Défiartement: de la guerve à Washington,, en date du
2 noTunbre lâûJv oéorganise la* milice des- ÉtaU*Unifr.d!aprèft.les prin-
cipes posés par la loi Dick, du 21 janvier 1903,. cet ordre est exécutoire
à partir du: 21 janwer 1008.
On sait diuner nmniàre générale que, en dehoivide Tarmée régulière,
forte d'environ 6D|00€L Tolontaires, tous Iw citoyens des États-Unis
doiTenli le aerrice dans. la. milice, de 16 à 4S ans. Ge contingent de
citoyens, fort de plus de. 12! millions d*hommes» se divise en milice
organisée (la centième partie du contingent total} et la réserve de la
milice.
En fait, il n'y a que la milice organisée qui compte; laréëerre de la
milice est une masse d'hommes sans instruction militaiire, ni organi-
sation. Il n'en est d'ailleurs jamais fait mention.
La milice organisée se recrute par engagements volbntàires ; les con-
ditions de rengagement varient dans les diEFérents ÉtSits.
Aux termes de la loi de 1903, les hommes de la milice doivent fkire
un séjour dans les camps d'instruction de 5 jours au moins, et assister
à 24 séances de tir par année, au minimum.
(Les gouverneurs peu?ent d'ailleurs les en dispenser.)
Les unités de. la milice dépendent essentiellement des gouverneurs
desÉtats^ et le gouvernement fédéral n'a sur elle qu^un droit de con«^
trôle des plus faibles, qui se heurte toujour» à l'esprit particulariste
des gouverneurs. Aussi c^s unités ont toujours eu tendance à s'orga-
niser en unités isolées, portant des noms plus ou moins avantageux,
où les hommes trouvaient une discipline facile, avec l'occasion de
parader en des uniformes fantaisistes et flatteurs.. La proportion des.
officiers y était exagérée. On comptait en. moyenne un officier pour
13 hommes, un gradé pour 4 hommes.
n y arvait, d'un État à Fautre, et môme dans chaque État particu-
lier, des différences considérables dans Porganisation des unités. Les-
régiments d'infanterie comptaient S, 3 bataillons; les bataillon» :
2, 3, 4 ou 5 compagnies. Les efifbetift variaient à< l'infini, et' surtout,
on comptait un nombre tout à fait fâdieux de petites unités isolées.
Dans ces conditions» il était tout à fait impossible de préparer la con-
stitution de grandes unités du temps de guerre.
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312 NOUVELLES MILITAIRES. N* 96i.
La loi du 21 janyier 1903 autorisait le GouTernement fédéral à
uniformiser Torg^anisation des unités de la milice, à réglementer li
proportion des officiers et à fixer le minimum des effectif de chaque
unité.
C'est cette réorganisation qu*a eue en Tue l'ordre général n« 222.
dont nous donnons ci-dessous une rapide analyse.
La milice organisée comprend :
Un état-major général et différents étatis-majors et département»,
correspondant aux départements et états-majors de l'armée régulière;
Des divisions commandées par des majors généraux, assistés diaeuo
d'un état-major d'une composition déterminée;
Chaque division comprend deux brigades (ou davantage) ;
Chaque brigade comprend deux régiments d'infanterie (ou davantage)
et est commandée par un brigadier général assisté d'un état-major;
L'ordre organise le service de santé, le corps des hôpitaux, le corps
du génie et le corps des signaux de la milice.
Infanterie, — L'infanterie derra être organisée en régiments de trois
bataillons à quatre compagnies, les compagnies restantes formant des
bataillons isolés.
Les effectifs minima seront :
Pour une compagnie : 3 officiers, 58 hommes de troupe ;
Pour un bataillon : 3 officiers de l'état^major du bataillon et quatre
compagnies (233 hommes) ;
Pour un régiment : 6 officiers de Tétat-major du régiment, et trois
bataillons (732 hommes);
En plus, un certain nombre de médecins.
Cavalerie. — La cavalerie sera organisée en régiments de trois esca-
drons de quatre troops (le troop est analogue à un de nos escadrons),
les troops restants, formant des escadrons isolés.
Les effectifs minima seront :
Un troop : 3 officiers, 58 hommes ;
Un escadron : 3 officiers, quatre troops (233 hommes) ;
Un régiment : 6 officiers, 3 escadrons (732 hommes) ;
En plus, un certain nombre de médecins.
Artillerie de campagne. — Sera organisée en régiments de deax
bataillons de trois batteries chaque.
Les effectifs minima seront :
Une batterie : 5 officiers, 133 hommes;
Un bataillon : 3 officiera' , 3 batteries (401 hommes) ;
Un régiment : 5 officiers, 2 bataillons (835 hommes) ;
En plus, un certain nombre de médecins.
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»• 964. NOUVELLES MILITAIRES. 343
Artillerie de côte. — Formera un corps ayec une organisation spé-
ciale, un état-major particulier et un certain nombre de compagnies.
Telle sera, dès le 21 Janyier 1908 la nouTelle constitution des unités
de la milice organisée aux États-Uoifl, nouyelle organisation qui, com-
parée à' l'ancienne^ si confuse, marque un très sensible progrès dans la
voie de la préparation et de l'organisation des grandes unités du temps
de guerre.
Le 31 décembre 1906, la milice organisée comptait 112,390 officiers
et hommes de troupe. Le Secrétaire militaire du Département de la
guerre estimait alors que 80 p. 100 de cet effectif répondraient à un
appel en cas d^invasion du territoire national, ou d'insurrection contre
l'autorité fédérale.
Ce chiffre est intéressant à retenir, car c'est la seule réserve immé-
diatement disponible sur laquelle le Gouvernement puisse compter en
cas de guerre, — bien entendu, en cas de guerre extérieure, ~ les
unités de la milice ne pouvant être employées comme unités constituées
qu*après leur consentement préalable.
HOLLANDE.
Le poutbau MimsTEt de la gubbrb. — Le général-lieutenant
Sabron est Ministre de la guerre dans le nouveau cabinet.
Originaire de l'infanterie, il a débuté dans cette arme comme lieute-
Daot en 1870. Après avoir passé par l'École supérieure de guerre, il fut
nommé à l'état-major général et a fait la plus grande partie de sa car-
rière dans les écoles. 11 en était inspecteur général comme général-
major, lorsque, lors de la réorganisation du haut commandement, il a
remplacé le général-lieutenant Gool à la tète de l'état-major.
ITALIE.
NouYBàU Règlement sdr l'instruction individuelle dans la
CiTALERiB. — La II* partie du règlement de 1901 sur les exercices de
caTalerie (Instruction à cheval) a été remplacée par un projet de règle-
ment daté de janvier 1907 (1).
(1) Regolamento di Esercizi per la Cavalleria, tomo I, parte lia, chez
^era Enrico. Roma, 1 907.
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•^n
ai 4 NOVTHLIUBS MHJTAIRBS. M«%i.
Les procédés d'instruetioa du ofttalier n*oiit pas été sensî&Umffit
modifiés; toutofoi»» le projet simptifie la progression siirvit jusqa'akrs
et 7 apporta un peu pius da métikode. Il eompreMi trois ^pitres :
Chapitre l*^ ; instmetîoift de rhomme da recrue. — Ghapilre Uiltisr
truction des anoiens. — Chapitre HI : Dressage des dusmac, et m
Appendice relatif aux .exercice» de numège.
CHAflTiv I«'. — Tnstrwetion d» V homme es reerue.
Il reproduit, dans son ensemble, le texte de la I'* partie de TancieD
règlement. A noter,, cependant, TimportaDce de plus en. plus prépon-
dérante attachée par le projet à Tinstruction indÎTiduelie, qui doit ètn
aussi parfaite que possible : « C'est seulement, affirme-t-il, a^ec des
cavaliers bien instruits indiTiduelIement qu'on pourra réaliser Tidéal
de toute action de caTalerie, Tharmonie dans l'ensemble et la force
^iie dans la masse au moment de raction
« Pour atteindre ce but, le travail indivlduef doit être la règle, le
travail collectif Téxception. »
Chapitre H. — Instruction des anciens.
Le chapitre II du nouveau règlement a fondu, en quelque sorte, en
les résumant, les deux parties de Tancienne progression (Exercices
individuels. — Exercices complémentaires) et 8*est enrichi de deux
paragraphes placés autrefois à la IV*^ partie concernant : Tun, le travail
à la longe, Tautre les exercices d'application à Textérieus. Ils. constituent
le complément naturel et logique de Tinstruction du cavalier et se
trouvent, en conséquence,, parfaitement à leur place & la fin du cha-
pitre IL
Chapitri m. — Dressage des ckeBmês,
Divisé par la progression de 1901 en trois périodes (Période dite
« d^ apprivoisement. » — Travail en bridon. — Travail en bride), le
dressage des jeunes chevaux n'en comprend actuellement que deux :
la période d' <c apprivoisement » et la période de travail. En ce qui cod-
cerne cette dernière, le projet érite à dessein d'enteer dans k toie
d'une réglementation trop précise et, après avoir énoncé quelques pria-
cipes généraux, abandonne le dioix des moyens à rîMtiotiw et à l'a-
périence des capitaines commandant^. La duséo totala de la p^iods de
dressage est de douze mois.
(( La plus grande liberté est laissée aux capitaines commandants pour
l'emploi de ces douze mois. L'amour du cheval et la pratique ont dâ
leur inculquer h ce sujet toutes les connaissances qui leur sont néces-
saires. })
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E^jmjv^-'é%\
» %^. MOUYBLLBS MILITAIBB». Ifâ
Ces trois ehopitTeff sont complétés par un Appendioe consacré aus
esercicev desanège {Equitaxione di Sûuoîa), qui raçoitent u& déTâlop-
pemnit assM etmdérable. La règlement entend toutefois réserver eee
eienices à de» gpradés ou à dei hammes soigBeuflement choisis : c< Aveo
de la bonne volonté et de la hardiesse on peut facilement former ua
cemèattant à «hoTai ; maÎB cbv qualités ne suffisent plus pouir faire un
bon cavalier d'éeeW. II faut po«r cek des dons naturels auxquels on ne
saurait suppléer par l'eneefgnenDeniy «vaut tout dn doigté et le sentie
ment en citcval, qualités cpie possèdent pe» da oaTaliers» »
n est faci^ de constater, par cette courte ava^sev que le nouveau
règlement procède directement dé celui de 1901 . La IV* partie a dis-
paru ; les enseignements qui y étaient contenus se retrouvent en partie
dans le projet, soit, comme nous l'avons vu, aw chapitrer li (loatructibn
des anciens) pour ce qui concerne les exercices extérieurs et k* travail h
la longe, soit au chapitre III (Dsessage des jeunes ofaevam). Les pres-
criptien» relatives au dressage des chevaux victevx ne figurent phis
dans le nonvean règlement qui les considère, sans doute, comme peu
sasceptièles de figurer dans un programme d'instnietien et préfère, kk
encore, s'en rapporter dans chaque cas partfeul&er à ITmilialm et k
l'expérience des capitaines commandants.
En résumé, les rédacteurs du nouveau règlement ont visiblement
cherché à compléter par la simplification des méthodes d'instruction
l'effort considérable déjà accompli en 1901. Gomme leurs prédéces-
seoFs, ils cherchent dans la perfection de L'instructiAn individuelle et
dans la pratique- du travail à l'extérieur,, le moyen de former de soiides
« combattante à chevaL » et atteignent ce résultat bien moins par des
modifications profonde» dans les méthodtis d'instruction t^ue par une
disposition plus simple et plus rationnelle des prescriptions déjà en
vigueur.
ttàBT eoMMANMiUNT.. — Par décret du 2 février, le lieutenant
général Vigano, ancien llftinistre de la guevre, a été nommé comman-
daai du VIU* corps d'armée (Florence), en remplacement du lieutenant
général Lamberti, placé en positiAn auxiliaire par linûte d'ige.
MONTÉNÉGBO.
Jonction du Monténégro avec les chemins de fbr autricsiins
DE Dalmitie. — Parmi les projets de communications nouvelles envi-
sagés dans les communications du Ministre commun des affaires étran-
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316 NO0VELLBS MILITAIRES. N* 964.
gères, M. d* AehreQthal , aux Délégations austro-hongroises (1), flgureol
la jonction des Yoies ferrées de Dalmatie (2) avec la côte monténégrine,
aiosi que rétablissement d'une route allant de Bùano (au fond des
Bouches de Gattaro) à Niksic, c'est-à-dire au centre même du Mon-
ténégro.
Tout en se défendant de youloir s'opposer aux concessions déjà obte-
nues par des sociétés italiennes en territoire monténégrin, la presse
officieuse autrichienne rappelle les stipulations de l'article 29 du traité
de Berlin : « Le Monténégro deyra s'entendre avec l'Autriche-Hongrie
sur le droit de construire et d'entretenir à travers le nouveau territoire
monténégrin (c'est-à-dire « Antivari et son littoral ») une route et an
chemin de fer. »
D'après les explications données par II. d'Aehrenthal dans la séance
des Délégations du 27 février u le droit mentionné ne fut pas accordé
exclusivement à l'Autriche-Hongrie et, selon l'accord obtenu avee le
Monténégro, la monarchie n'a pas le droit de construire un chemin de
fer d'Antivari dans l'intérieur du pays, mais seulement de la frontière
austro-monténégrine à la frontière turco-monténégrine. Ce droit sob-
siste aujourd'hui intégralement ».
RUSSIE.
Avantages accordés aux sous-officiers rbugagés. — Un prikai
n<» 410, du 4/17 août 1907, prescrit que les sous-officiers rengagés cesse-
ront de recevoir en nature les allocations de vivres. Il leur sera alloué en
remplacement un supplément de solde de 102 roubles (271 fr. 30 ) ptr
an, somme à peu près équivalente.
Par suite de cette modification au règlement en rigueur actuelle
ment (3), les sous-officiers rengagés toucheront les première et deuiième
années une indemnité de 282 roubles (au lieu de 180), 342 roubles
(au lieu de 240) pendant les trois années de service comme sous-enseignes
et 402 roubles (au lieu de 300) les années suivantes.
En outre, les effets d'habillemeni:, les draps, etc., deviennent iear
propriété au bout de leur durée légale Tariable suivant les objets et
différant légèrement de celle qui existait auparavant.
(1) NeueFreie Presse, 1" février 1908.
(2) Voir 2« semestre 1906, p. 227 et suiv.
(3) Voir 1" semestre 1906, p. 210.
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n< 964. nouvelles militaires. 317
Transfoematiok db Régiments de dragons kn uhlans et hus-
sards. — D'après uo prikaz du 6/19 décembre 1907 une ptrtie des
régiments de dragons russes est transformée en régiments de uhlans
et en régiments de hussards.
La cavalerie russe comptait jusque-là S5 régiments de dragons
Domérotés de i à 55, qui se répartissent ainsi qu*il suit d'après le
prikaz précité : 20 régiments de dragons, 17 régiments de uhlans,
18 régiments de hussards.
D'une manière générale, les régiments de dragons 1, 4, 7, etc., sont
restés dragons; les régiments 2, 5, 8, sont devenus uhlans; les régi-
ments 3, 6, 9, sont devenus hussards.
Les i5 premières divisions de cavalerie se composeront donc chacune
d'un régiment de dragons, d'un régiment de uhlans, d'un régiment
de hussards et d'un régiment cosaque, la 16* (Caucase) de trois régi-
ments de dragons et d'un régiment cosaque, la division miite de cava-
lerie (circonscription de Varsovie) de deux régiments de la Garde
(uhlans et hussards) et de deux régiments de l'armée (uhlans et
hussards).
Le régiment de dragons de la Province maritime et le régiment de
dragons de Grimée, qui ne portent pas de numéro, ne sont pas trans-
formés.
NOOYBAUX UNIFORMES DANS L*ARMÊB RUSSE. — Un prikaz n* 613 du
1*7 12 décembre 1907 a apporté les modiûcations suivantes aux uni-
formes de l'armée russe :
1^ Les corps de la Garde (infanterie, artillerie et génie), porteront
désormais les anciennes tuniques du temps de Tempereur Alexandre II,
avec revers boutonnés, qui avaient été supprimées en 1882. En outre
le régiment des chasseurs de la Garde, les régiments de la Garde, de
Finlande et de Voihynie, porteront, le premier des revers de couleur
verte, les deux autres des revers de couleur vert sombre.
1^ L'infanterie de l'armée et tous les corps d'artillerie et du génie
(excepté la Garde et rartillerie à cheval) auront désormais la tunique à
deux rangs de 6 boutons avec fente par derrière, et pattes sur les
poches avec 4 boutons.
3** Ces deux espèces de tunique se porteront avec le pantalon court
et les hautes hottes. Les officiers auront le pantalon court ou long noir
au lieu d'être vert sombre.
A^ Le drap distinctif de l'infanterie de forteresse sera de couleur
jaune foncée, au lieu d'être couleur cannelle.
5® Le drap distinctif des 4^* régiments de toutes les divisions d'in-
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3«8 NOUVELLES MOJTAJRBB. N- ^,
faoterie et des brigades de réserve sera de cmileur ▼«rU^ aa lieu d être
vert BMnbre.
6* Dans tous les corps de trou|»e, directions et établissemeDU da
Ministère de guerre, les combattants et non-«oniJbattaiits porteront sur
ie bord de la casquette des cocardes nouveau nu>dèl£i« au lieu -de
cbiiires.
NOUTIAU lÉGIMBIlT D*IIfrAIfTBBll MIXTB POUR LB flRflCK
N l'Ehkmub. — Un nouvesM régiment d'iofanlerie portant ie nsm
de K Régiment d*in&nterie miite personnel de Sa M^îeslé Is^iriak »
a été cré/i par prikaz n» 448 du 2i aoèt 1907.
Ce régiment, placé soub les ordres du i^onveraeur du ^ais in^péiii'.
a pour but d*as8urer k senrice auprès de la jiorstnne de l'Jùvpereur.
il camprend un état- major et •deux bataillons de quatre onmpagaifô
dent le personnel est recruté dans tous les corps d'i&faaterie de U
Garde et de TanBée, le batafllon de eapenrs de la £arde jei Jes mum
de la Garde, d'après un taur déterminé.
Il est à Teffectif de : 30 officiers (dont 13 de la Garde) ; 850 hoaunea^
de troupe (dont ^72 de la Garde).
TURQUIE.
Jonction noiSTÉB des £Bbmhs m, feu. bb MjiiAaoïiw luc us
EtifiKMJX AiiXâJCEiBN ET ftnEC. — Dsns Tei^osé présenté le 27 janvier
1908 aux Délégations d'Autriche-Hongrie par M. d'Aehrentbal, Miniitre
commun des Aifaires étrangères de i*£mpirc^ se trouve un long passage
relatif à rétablissement de nouvelles voies de communication dans les
Balkans.
Le Ministre envisage tout d*abord la jonction du réseau bosniaque (1)
avec celui des chemins de fer orientaux par la construction du tronçon
Uvac—AîitroviUa (132 kilomètres à vol d'oiseau), pour laquelle Fogré-
ment du Sultan a été demandé. (Cet agrément a été donné par iradé
du 5 février dernier.) Il ajoute qu'il espère voir se réaliser d'ici peu la
jonction Salonique — Larissa, qui mettra Athènes et le Pirée en com-
munication directe, par voie ferrée, avec l'^Europe centrale.
En réponse à certaines critiques de son eiposé visant les dîTficaîttés
d'entente avec la Turquie. M. d*Aehreothal déclare (2) : « Je n'aurais
pas soulevé celte question, si je n'avais eu Timpression que le consen-
(1) Voir â« semestre 19«6, p. 225 à 229.
(2) Neue Frcie Presse, i" février 1908.
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!• 964. JOBLIO&RAPaiE. 31»
uneot (de la Tiivqiii^ serait acquis avec Je temps, tout en me jreudant
larfaitemeat eaoïpte des ^iiCficultés qui restent encore à surmonter,
laîs il eut été faux de renoncer pour ce nMtif à traiter la question
ntière. »
(( £n ce qui 4MMiceuie en particulier la jonction Larissa — Salonique ,
9 ferai remarquer que des capitaux français 8*7 intéressent, capitaux
|ui disposent à Gonstantinqple d'une certaine influence. »
La presse autrichienne insiste sur Timportanoe économique et civili-
atrice des projets autrichiens pour la Bosnie, le Sandjak de Notî-
iazar et la Macédoine entière. Si Ton sgoute que la jonction du réseau
uitrichien avec la cAte monténégrine a été également envisagée, on
ibtient on Téri table pUm d'ensemble d*uae « politique de communi-
étions » (ein umfaflsender verkebrBpolitiBwher Plai^) (1)«
La presse eCficieuse de Vienne a fait remarquer à plusieurs reprises
|ue les projets de M. d'Àehrenthal n'innovaient rien quant au statu quo
dans les Balkans, Tartide 25 du traité de Berlin réservant à TAutriche-
Hongrie « le droit de tenir garnison et d'avoir des routes militaires et
commerciales sur toute l'étendue de celte partie de l'ancien Yilayet de
Bosnie » c'est-à-dire u du Sandjak de Novi-Bazar qui s'étend entre la
Serbie et le Monténégro dans la direction Sud-Ëst jusqu'au delà de
Mîtrovitia ».
Il y aurait (2) deux tracés en présence : l'un de 195 kilomètres de
développement par Novipaxar, Sienica (altitude 1 ,069 mètres) eiPriboj;
l'autre de 218 kilomètres par la vallée de 176ar, Rozaj (altitude 1,003
ttètras.), ia vallée de Lmif en avant de £erane, jusqu'à Priboj et Uvac,
Ce dernier tracé faciliterait une jonction ultérieure avec le réseau mon-
ténégrin projeté vers Andrijevica. Dans les deux cas la ligne comporte-
rait une section de près de 25 kilomètres à des altitudes supérieures à
i,UOO mètres.
BIBLIOGflAPfllË.
Lieutenant-colonel Séliyatcbeff. — Lb régiment de Péteowskt
SIR LA COLLINE PouTiLOFF, traduit du fusse par le capitaine d*infan-
lerie breveté Chiyot. — Paris, Lavauxelle, 1908, 1 vol. broché, 80 p.,
9 croquis, i fr. 50.
(1) Neue Freie Presse, 28 janvier 4908.
(2) Neue Freie Presse, 28 février 1908.
1
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I
320 BIBLIOGRAPHIE. N* 9â
Géoéral Litzmànn. — Thèmes tactiques et Jeu de la gubri.
traduit de l'allemaod par le capitaine Gortbts, du 140* régiment d*ii
faoterie. — Paris, i907, LaTauzelle, éditeur. 1 vol. in-d** 213 p., tm
croquis. Prix : 5 francs.
L'ouvrage du général Litzinann contient Texposé de plusieurs thèm
tactiques, méthodiquement étudiés et discutés; il donne en outre, <
les appliquant à des exemples, quelques conseils pratiques sur Torgao
sation et Texécution des exercices sur la carte.
GHBYTâOT. — SRAYniTELNOB IZSLIBDOYAlf 11 lAPONSKlKH I RODSSKl
ATAK T TOiNOU 1904-1905 GODA. (Étude comparative des attaques jap<
naises et russes pendant la guerre de 1904-1905). — Librairie d
journal La vie des officiers, 61 p., Varsoyie, 60 kopeks.
Intéressante étude où Tauteur établit par des exemples tirés de !
guerre de Mandchourie un parallèle entre les attaques des Japonais i
celles des Russes. L'auteur attribue la supériorité des attaques japa
u aises au soutien mutuel et à la liaison entre les diverses unités, i
rinitiative développée des chefs, à la Taleur offensive indiyiduelle À
soldat japonais.
Quant à l'insuccès des attaques russes, il l'attribue aux causes sal
vantes: 1^ manque de développement du soldat russe; 2® abseocj
d'initiative chez les chefs en sous-ordre; 3<* préparation tactique
inférieure.
<4
Baron de Rtckel, major d'état- major. — Historique de l'établi» j
SEMENT MILITAIRE DE LA BELGIQUE. — Gand, librairie von Dusselaerri
1907. 2 vol. in-8. Prix : 20 fr., port en sus. ^
Ce livre est un exposé historique détaillé des transformations suecei
sives de l'armée, de la garde civique et des forteresses de la Belgique !
C'est une source de renseignements précieux pour quiconque ve^j
étudier les questions militaires belges; 24 cartes, dessinées avec grao
soin, permettent de suivre facilement les changements ou les progi^.
réalisés dans le système défensif. La réorganisation de 1902, d*où M
sortie Tarmée actuelle^ forme un des chapitres les plus intéressants 4
cet ouvrage.
Le Gérant : R. Ghapklot.
pAris. ^ Imprimerie R. Chapilot et C*, 2, rae Christine.
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\l.i^r> -VI
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Y
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REVUE MILITAIRE
DEf
ARMÉES ÉTRANGÈRES
N^ 965 AtpII f 908
SOMMAIRE
La guerre russo-japonaise (à suivre). — Les manceuvres
impériales allemandes en 1901 (fin). — Le nouveau
règlement sur les manœuvres de f infanterie italienne.
— Nouvelles militaires. — Bibliographie.
LA
GUERRE RUSSO-JAPONAISE
CHAPITRE VIL
Bataille de Nanshan et enlèvement de risthme de Kinchéon.
§ i*"". — Premières dispositions de la défense.
Le 13/26 mars, le général Stôssel, commandant le
III^ corps sibérien annonçait aux troupes du « secteur
fortifié du Kouang-toung » et de la place de Port-Arthur
qu'il était investi du commandement supérieur de la
région (1).
(1) Ce n^est quele 5/18 juin qu'il reçut le premier télégramme lu
21
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d2S LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. N* 965.
Il dispoiait de forces mobiles comprenant :
La 4* division de tirailleurs (général Fock) : 12 ba-
taillons et 4 batteries de 75 T. R. ;
La 7« division de tirailleurs (général Kontdrat-
chenko), 12 bataillons et 3 batteries de 75 T. R. ;
Le 5* régiment de tirailleurs : 3 bataillons.
Soit 29,000 hommes, 56 pièces de 75 millimètres, uDe
batterie irrégulière de 57 millimètres et deux demi-bat-
teries de sortie de 85 millimètres.
Il n'y avait pas de quoi atteler les autres pièces de
85 millimètres, nombreuses dans la forteresse.
La 7^ division était occupée aux travaux inachevés
de fortifications de la place ; en février et mars, elle
fournissait 8,000 travailleurs par jour, et en avril-
mai, 2,000.
Donc, la 4® division seule était disponible avec le
5* régiment.
Le commandement russe (i ), attendant chaque jour la
nouvelle d'un débarquement de troupes ennemies desti-
nées à marcher sur Port-Arthur, résolut de porter la
défense éloignée de la place à Tisthme de Kinchéou, pour
y barrer éventuellement le passage à l'adversaire.
Le choix de ce point, défilé à flancs inaccessibles, de
3,500 mètres de largeur, résultait de ce que le comman-
dement comptait consacrer peu de monde à sa défense,
qui serait appuyée par la flotte de Port-Arthur.
L'isthme, dans sa partie médiane, se relève en un
nœud de collines, dit Nanshan, figurant en plan une
main ouverte en éventail, dont les cinq doigts seraient
séparés par des ravins aux parois abruptes, le dos de la
main correspondant à une hauteur cotée 115 mètres.
ordonnant de laisser le commanderaent de Port-Arthur au général
Smirnov et de rejoindre Tarmée de Mandchou rie.
(1) Se reporter aux articles de la Revue, de janvier à ayril 1907.
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N* 965. LA «UBBRB RUSSO-JAPONAISB. 3S3
Des travaux de défense, ouvrages de campagne, oat
été exécalés sommairement en 1900 sur ce point.
A la suHe de TinspecitioB de Kouffopatkine, un plan de
fortification permanente^ a été élaboré en 1903 par le
capitaine du génie von Schwartz, sans être réalisé, faate
de crédits.
Une reconnaissance exécutée le 3 février 1904 par Le
général Eondratchenko commandant la V division de
tirailleurs (officier issu de Tarme du génie], le colonel
Trétiakov, du 5^ tirailleurs en garnison à Kinchéou, et
le capitaine von Schwartz, conclut à Taménagement de
la dié chinoise de Kinchéou et au perfectionnement des
fortifications de 1900, par Torganisation d'une position
fermée à la gorge : fortification de campagne renforcée,
avec tranchées, redoutes, batteries du type semi-perma-
nent, abris à Tépreuve du canon de campagne ; garnison
prévue : trois bataillons.
Les travaux seraient exécutés par le 5® tirailleurs et
des indigènes embauchés .
Les crédits nécessaires, 50,000 francs, sont refusés par
le « Conseil régional » le 6 février. Le 9, Tattaque de
Port-Arthur supprime toute discussion, et le travail com-
mence.
L'organisation de la position (1) fut terminée le 4 avril,
après des retards dus à la congélation du terrain, à sa
nature rocheuse et au manque de travailleurs; la dépense
s'éleva à 130,000 francs.
Description sommaire des travaux (2). — D*une
manière générale, les faces Nord et Est de la position
paraissant plus exposées à une attaque que le flanc Ouest,
(1) Betme des Armées étrangères, livraison de mars 1907, croquis
annexes.
(^ Consulter les articles paras dans la Rs\}ue en 1906 et 1907 sous
lasignatore 181.
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au LA. aUERRB RUSSO-JAPONAISB. Iï« 965
ce sont ces faces que Ton renforce avec le plas de soin
(trois lunettes, réseaux de fils de fer, chapelets de fon*
gasses), pendant qu'on barre la baie de Hand par des
mines sous-marines.
Les fortifications forment trois lignes de feu :
l^ Au pied des pentes, une ligne continue de tran-
chées, se terminant à la mer sur chaque flanc, renfor-
cée et flanquée par les redoutes 1 et 2 et les lunettes 3
et 4, sur le front Est, par les batteries 1 et 18, sur les
flancs ;
2^ A mi-côte, ligne discontinue de tranchées, redoutes
et batteries (ouvrages de 1900 réfectionnés), renforcée
des redoutes 8 et 9 sur le front Nord ;
3^ Aux sommets, redoute centrale, entourée des bat-
teries 2, 3, 4, 5, face à TEst ; 9, 10, 11, 12, face au Nord
et à l'Ouest; 13 et 14, face au Sud.
Enfin la position est fermée au Sud par une longue
tranchée, renforcée, à son saillant Sud-Ouest, de lalunette
n«5.
Les fronts Nord et Est sont protégés par des réseaux
de fils de fer ; sur le front Ouest, on n'a barré de cette
façon que l'entrée des ravins qui peuvent servir de cou-
loirs de cheminement à l'attaque.
Les lunettes placées en première ligne présentent ud
fossé avec réseau de fils de fer.
Des communications en zig-zag relient les différentes
lignes, entre lesquelles les ravins donnent parfois des
liaisons naturelles.
Les fougasses sont sur le front Est ; un orage en a fait
sauter vingt-sept le 27 février ; elles ont été rétablies le
2 mars (1).
(1) Elles ne purent pas fonctionner Ion du combat, les fils électiîqaes
ayant été coupés par des sapeun du génie japonais, ou saÎTant certains
auteurs, par des espions chinois.
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• 965. LA GtJBRRB RUSSO-JAPONAISE. 325
Les lanettes, redoutes et batteries ont été pourvues
les traverses, abris blindés et niches à munitions, clas-
iques dans la fortification de campagne.
Enfin, presque partout, les tranchées ont été pourvues
Tun dispositif abritant les troupes du tir à shrapnels ou
i obus de campagne (toits pare-éclats) ou même per-
nettant le tir de Finfanterie sous le feu de l'artillerie
mnemie (embrasures avec visières) (I).
Les remparts crénelés de la « cité » de Kinchéou ont
^té renforcés d'une banquette intérieure en terre, à hau-
;enr d'homme, et les organes de flanquement, orillons
?t bastions d*angle, pourvus d'abris blindés.
Armement de la position.
Batterie n^ 1 8 canons de campagne de 87 millimètres.
— no 2 4 canons de campagne de 87 millimètres.
— n<* 3 4 canons de 106 millimètres.
— n» 4 2 canons de 87 millimètres.
(4 canons de 15 centimètres Ganet.
\ 4 mortiers de 15 centimètres.
~ n<^ 9 4 canons de campagne de 87 millimètres.
— n^ 10 4 canons lourds de 87 millimètres.
4 canons de campagne de 87 millimètres.
" n
• canons lourds de 87 millimètres
n® 13 2 canons de campagne de 87 millimètres.
n<> 14 2 canons de campagne de 87 millimètres.
6 canons de campagne de 87 millimètres.
^ ** canons lourds de 87 millimètres.
Total sur la position. 54 pièce^i .
^ plus : sur les murailles de Kinchéou, 2 pièces de 87 millimètres
sur les hauteurs de Nankwanling (au Sud), 4 pièces de 87 millimètres;
dao» les forts chinois de Talienwan, 2 canons de 152 millimètres et
ScanoDsde 106(2).
{^) Voir Tarticle de mars 1907.
(2) ProTenant de la canonnière Zabiaca.
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3K LÀ OUKRRK RU880-JAP0NAI8B. S* 96:>.
Troméf depuis par las Japonais : aox ciserAet an Sud de NanshiD,
4 pièce» de 1S2 et 2 pièces de 120; à la redoute centrale, 1 caioo éc
marioe de 152 dont l'aflfût à recul seul a été monté.
Idées successives du commandement sur les opératium
dam le Kouang^toung. — En 1903 la supériorité de li
flotte rosse ne fait pas de doute.
Les troupes d'occupation du Kouan-toung compreû-
nent trois brigades de tirailleurs (à mobiliser en din-
sîons à quatre régiments).
Une d'elles (la 7^) formera la garnison de la place.
Les deux autres (3« et 4') sont disponibles pour opérer
contre tout débarquement japonais dans la presqu'île,
laissant un régiment à l'occupation de la garnison de
Tisthme de Kinchéou.
En mai 1904, la flotte russe de Port-Arthur est ou se
croit impuissante.
La 3* division, envoyée sur le Yalu, est en retraile
vers Liao-yang.
La place, inachevée, réclame les bras de la 7* division
entière.
La 4® division est seule disponible pour repousser ua
débarquement au Sud de Tisthme de Kinchéou, idée qui
hante le commandement russe ; celui-ci répugne à pous-
ser jusqu'à risthme, à deux étapes de Port- Arthur, une
force de cette importance, qu'un débarquement eunenii
exécuté à l'improviste sur ses derrières, pourrait couper
de la place (1); il admet même que celle-ci, va sod
manque de préparation, pourrait être prise d'assaut p^^
ledit corps de débarquement (2).
(1) Cette conception étrange se fait jour nettement dans les dépo^
tiens des généraux Stôsbel, SmyruoT et Fock lors du procès du général
Stô>sel; toujours la méconnaissance de Topération que représente ^
débarquement en forces au contact de renneint.
(2) Ibid. Déposition de Koaropatkine.
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N« 963. LA 0URRRB RUSSO-JAPONAISB. 397
Conclusion : On défendra Fisthme — avec un régi-
ment — la 4^ division pouvant soutenir la défense, sans
se laisser entraîner à une action opiniâtre, de façon à
pouvoir évacuer la position « à tempSy pour ne pas placer
la forteresse dans une situation désavantageuse ». (Télé-
gramme du 17 mai de Eouropatkine à StOssel, et instruc-
tions directes d'Âlexéiev au général Fock.)
Situation des forces russes au commencement de mai.
— Comme suite aux résolutions prises par le comman-
dementy nous trouvons au début de mai le 5® régiment
de tirailleurs (colonel Trétiakov) logé sur la position for-
tifiée qu'il a organisée (casernes-pavillons au Sud, et
abris ou baraques divers) avec deux compagnies dans
Kinchéou, et la 4« division (général Fock), cantonnée
plus au Sud, à Dalny, Talienwan (Lîushutun), Tafang-
shin et Nankwanliog.
Le littoral est surveillé, au Sud de Pitsewo, par les
éclaîreurs montés du i3® régiment de tirailleurs (lieute-
nant Voit) ; à Pitsewo, par une sotnia de gardes-fron-
tières (capitaine Leding), qui se relie au Nord-Ouest à
Pulantien avec un détachement de la 2^ brigade de
Cosaques de Sibérie du général Samsonov.
Le 2 mai le général Fock recevait àKinchéou, du lieu-
tenant Voit, l'avis de l'apparition d'un grand nombre de
transports japonais au Sud de Pitsewo, puis, du capi-
taine Leding, des télégrammes prévenant du commen-
cement des débarquements ennemis vers Pitsewo.
Fock envoie les éclaireurs montés des 5®, 14® et 16*
régiments en reconnaissance sur Pitsewo et San-cheu-li-
pou, et reste dans Texpectative, estimant le point de
débarquement de l'ennemi comme trop éloigné pour
pouvoir agir.
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.«^■■1* vqg;
328 LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. N* 965.
§ 2. — Côté japonais. Concentration^ transport
et débarquement de la 11^ armée.
Le plan d'opérations initial du grand état-major japo-
nais semble avoir comporté le débarquement de la
1I« armée dans le lâao-toung, sous la couverture indi-
recte de l'armée du Yalu, puis, après la création d'une
base, la marche de la II<^ armée, de concert avec lal*^,
contre les forces ennemies rassemblées à FenghoaDg-
cheng et Liao-yang.
Ce plan aurait subi des modifications imposées par
diverses raisons :
La I" armée se trouve de force à enlever le Yalu et à
tenir en respect les forces ennemies de Liao-Yang.
On reconnaît l'impossibilité de garder une rade
foraine comme base pour la IP armée et la nécessité de
lui assurer un port abrité, favorable à son entretien,
c'est-à-dire la baie de Talienwan contenant les ports
de Liushutun et de Dalny. Il faut donc forcer l'isthme
de Kinchéou.
La IP armée peut être exposée à l'attaque de forces
venant du Nord et signalées vers Eaïping au milieu de
mai. 11 lui faut donc se garder vers le Nord, et sus-
pendre son attaque de Kinchéou jusqu'au débarquement
de nouvelles forces destinées à la couvrir indirectement
sur ses derrières ; ce rôle est dévolu à la IV* armée,
dont la mise à terre commencera le 19 mai àTakushan;
cette force sera, d'autre part, en situation d'appuyer
éventuellement la I" armée.
Cet exposé explique l'action assez hésitante de la
IP armée pendant le mois de mai après son débarque-
ment.
L'ordre de mobilisation de la II® armée, portant sur
les i'*', 3^ et 4« divisions, fut donné le 7 mars ; les trans-
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N« 966. LA GUERRE RUSSO- JAPONAISE. 329
ports de concentration par Toie ferrée sur Hiroshima
commencèrent le 19.
Le 18 avril un premier échelon comprenant les élé-
ments combattants des 1^ et 3^ divisions et la 1^® brigade
indépendante d'artillerie, avec une partie des trains,
était prête h embarquer à Ujina (port de Hiroshima) ; la
i« division s'embarquait à Osaka.
Date des embarquements :
4^* division, à Osaka, les 19, 20 et 21 avril;
1" division, à Ujina, les 20, 21 et 22 avril ;
S^" division, à Ujina, les 22, 23 et 24 avril.
La II* armée est sous les ordres du général baron
Oku, secondé parle général Ochial, chef d'état-major.
Le général Oku, grand, osseux, les traits durs, les
yeux brillants et fixes, est l'énergie et l'obstination incar-
nées. L'histoire de ses jeunes années dans la carrière
militaire est une suite de coups d*audace et de bra-
voure.
Les divisions ont la composition normale (14,000
combattants).
La 3« division et probablement la l'« ont prêté leurs
équipages de ponts à l'armée du Yalu ; on les a dotées
chacune d'un détachement de six mitrailleuses.
La brigade indépendante d'artillerie de campagne
(général Uchiyama), comprend les 13®, 14* et 15* régi-
ments (6 groupes ; 18 batteries, 108 pièces).
Le chef de la II* armée s'embarqua le 21 avril à
Ujina, et arriva le 25 à Chinnanpo, où se trouvaient
réunis le 30 les 26 transports de son premier échelon
d'armée (1).
Avant de partir, il avait reçu les instructions suivantes
du grand quartier général :
(1) L^escadre Kamiroura garda le détroit de Corée pendant le passage
des convois.
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330 LA OUERBB RUSSO-JAPONAISE. N** 9fô.
La 11* année, en coopération avec Vannée navale, doit se eonâtitwr
une base d* opérations dans la partie méridionale de la presqji^ile de Uth-
toung; elle devra s* établir sur la ligne Port-Adams, rivière Tashak
(Taisaka), vers le Nord, et sur la ligne Kinchéou — Dalny vers le Std,
constituant aitisi la base d^opérations dtoù elle pourra, en eoopératm
avec la i^ armée, marcher à P ennemi.
Les navires de transport seront, au préalable, concentrés à Cembau-
chure de la rivière de Chinnanpo, prêts à en déboucher, au moment few-
rable, pour effectuer le débarquement entre l*embouchure du Taskûk
et la baie de Yentaowan (En-dai-ho).
La situation de V ennemi est actuellement la suivante :
La flotte russe se trouve à ^intérieur de Port- Arthur, où les travaux de
fortifications continuent.
Des retranchements ont été établis sur la position de Nanshan, à
risthme de Kinchéou, et quelques canons de gros calibre y mi tlé
montés.
Le littoral entre Dalny et l'embouchure du Yalu est surveillé par de<
détachements d*une force de 300 hommes environ chacun,
Port-Adams est occupé.
Des dispositions sont prises par l'ennemi pour défendre Yin-kov
contre des attaques de terre et de mer.
Les Busses paraissent se concentrer à Liao-yang, Kaiping et Fent
hoang^cheng.
Suivent diverses instructions destinées à assurer le
contact entre le général Oku et le chef de Farmée naTale
dans le but de protéger le transport et le débarquement
des troupes.
A Chinnanpo, le général Oku recevait, le 29 avril, an
cablogramme de Tokio lui annonçant que la !!• année
était renforcée des 5* et 11« divisions, de la 1" brigade
de cavalerie indépendante et d'un détachement d«
mitrailleuses ; la i '• brigade de cavalerie et les derniers
éléments de la 4® division étaient acheminés sur Hiro-
shima depuis le 13 avril (1). Le reste suivrait da i"aû
10 mai.
(1) Des éléments de la 4* division, jusqu'alors en garnison en Ceré^>
rejoignirent à Chinnanpo.
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H» 965. LA GUERRE RUSSO- JAPON AISE. 33<
Après entente avec Famiral Togo, le point de débar-
quement choisi fut la plage de Hon-tu-shi (Kotosekî) ;
les transports se mettront en rouie le 3 mai, dans Tordre
indiqué par le commandant du port de Chinnanpo,
qui sera à partir du 4 en liaison télégraphique (sous-
marine) avec le commandant désigné du port de débar-
quement.
I>es compagnies de débarquement de la marine pren-
dront terre les premières en occupant les collines de Ta-
shan (Dai-san).
Une flottille escortera les transports.
Enfin Togo exécuta dans la nuit du 2 au 3, à 2 heures
du matin, une tentative d'embouteillage {i ) avec douze
vapeurs de commerce contre la passe de Port-Arthur, et
resserra le blocus du front de mer.
Débarquement de la //® armée. — Le général Oku
réunit le !«' mai les chefs d'état-major des divisions et le
général commandant la 1'® brigade d'artillerie, pour leur
communiquer les renseignements connus, les disposi-
tions prises, et pour leur donner ses instructions som-
maires :
Les transports commenceront le 3 mai ; la 3* division prendra terre
la première à Hontushi, relèvera les marins postés au Ta-shan et cou-
vrira les débarquements de Tarmée, en occupant une li^ne partant de
l'embouchure du Tashaho, passant par Makiatung, Sukiatung, et abou-
tissant à la mer à Songkiachutse ; des partis seront envoyés en recon-
naissance sur Pit!>ewo et Pulantien ; ils s*efforceront de détruire les
Vignes de communication de Tennemi.
La A* division, après son débarquement, relèvera les postes de lal<^,
daas le secteur Sukiatung-SoDgkiachutse.
Nouveaux renseignements sur Tennemi.
(1) La troisième depuis le début des hostilités; elle ne réussit pas,
malgré le sacrifice de 12 navires ; la tempête amena la perte presque
totale des équipages de volontaires qui les montaient.
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331 LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. N* 965.
Environ cinq divisions entre Moukden, Lâao-ysDg et
Kaiping ;
Environ deux divisions sur le Yalu ;
Des détachements à Fouchéou et Pulantien;
Environ deux bataillons et trois batteries près de Km-
chéoo ;
Des détachements sur le littoral.
Le !•' mai, un télégramme de Kurokidaté de Wijo,
U h. 10 matin, arrive à midi, annonçant le franchis-
sement du Yalu ; il est porté à la connaissance des
troupes.
Le 3, les navires s'ébranlent (1), et le 5, après des haltes
dues à la tempête et an brouillard, ils arrivent devant
Hontushi ; les marins ont occupé le Tashan à 8 heures,
sans opposition.
La 3« division commence à débarquer à 8 heures.
Les atterrages, sans profondeur à marée basse,
obligeaient les hommes à faire 1,200 mètres dansTeau,
après que les allèges avaient touché le fond ; le 3* ba-
taillon du génie, débarqué dès le début avec du maté-
riel préparé d'avance, construisit sir jetées avant
2 heures du soir, mais elles ne furent utilisables qu'à la
haute mer.
On ne put donc débarquer que des hommes, avec leurs
armes et vivres.
Vers midi, le général commandant la 3* division avait
pris terre, avec son état-major, ses deux généraux de
brigade, un régiment et demi d'infanterie, Tétat-major
et une compagnie et demie de son bataillon de sapeurs.
Il libéra de suite les troupes de marine, en faisant
occuper le Tashan.
(1) Ua échelon de transports parait avoir maDÎfesté du 19 au 25aTriI
du côté de l*embouchure du Yalu, pour faire croire à un débarquement
Ters Takushan.
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N» 965. LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. 333
Vers le soir, son dispositif était le suivant :
Un régiment, au Nord-Ouest, tenait la ligne Makia-
tun — likiatun (exclus).
Un régiment, au centre, tenait la ligne Likiatun —
Sunkiatun.
Un bataillon, au Sud, tenait Taoyuen.
Les troupes débarquées se rassemblaient à Sunkiatun.
Un détachement (un bataillon et un peloton de sapeurs)
partait à 4 h. 30, arrivait le 6 à Pitsewo, abandonné la
veille par les Russes, coupait le télégraphe reliant Pit-
seTi^o et Pulantien, et rentrait le soir à sa division.
Un détachemeut (un bataillon et demi, trois escadrons,
un peloton de sapeurs), parti le 5 à 7 heures du soir,
arrivait le lendemain 6, à 8 heures du soir à la gare de
Pulantien, chassant un petit groupe ennemi ; après une
destruction sommaire de la voie ferrée et du télégraphe,
il rentrait le 7 à sa division.
Le 6 mai s'éleva une tempête qui causa des accidents,
arrêta les opérations du débarquement et coupa toute
communication entre la flotte et les troupes débarquées,
dont la situation, en cas d'attaque de Tennemi, eût été
des plus risquées.
Le point de débarquement, reconnu nettement défa-
vorable, fut reporté à 8 kilomètres au Sud-Ouest, à
SuDkiachutse ; le bataillon de Taoyuen se porta à
Changkiatun, pour couvrir les opérations de mise à terre,
qui recommencèrent le 7, les hommes ayant moitié
moins de chemin que précédemment à franchir dans
Teau.
Le même jour, la 3^ division envoya un bataillon avec
une escouade de sapeurs couper le chemin de fer vers
Lung-kao (Ryuko) (1) ; après une escarmouche, le déta-
chement remplit sa mission et rentra le soir.
(1) Le 9 mai, un train de munitions et de mitrailleuses, commandé
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334 LA OUEBRB RUSSO-JAPONAIS B. N* 96â.
Le 8, le général Oku et son quartier général débar-
quent et s'installent à Yukiatung.
Le 10, les débarquements de la 3® diTision soiMt
presque achevés ; ceux de la 1'^ division sont en cours
(trois régiments d'infanterie et le bataillon de sapeurs);
ceux de la 4^^ division commencent ; le commandement
d'étapes de port de débarquement fonctionne (i).
Le général Oku élargit sa lone de cantonnements et
de sûreté, poussant au Nord-Ouest jusqu'à la route Kia-
chéou — Pitsewo, couvert à droite par la rivière Taskaho,
à gauche par la rivière Lilanho.
La 3* division tient Mafanshan (Mabansan), avec un
poste au bac, Iluayenmiao (Kegonbio) et Shakiaiung
(Sokaion).
La i'^ division borde le Lilanho jusqu'à la mer.
La 4^ cantonne autour de Tingkiatung (Ghinka-
ton).
La l'*^ brigade d'artillerie cantonne avec la 4^^ difi-
sion.
Le quartier général est à Tachiaokiatung (Daichio-
katon).
Les il, 12, 13, les débarquements des 3^, 1'® divisions,
4^ division (infanterie), 1'® brigade d'artillerie, sont ter-
minés ; le 2® échelon des transports se présente à son
tour.
On n'a encore vu de l'ennemi que quelques cava-
liers.
par le colonel Spiridonov, réussit encore à passer et à gagner Port-
Arthur, grâce à la précaution prise d'amener un peloton du i*' bataillon
de chemins de fer, qui put réparer la voie.
Le H, un train venant de Dalny avec des familles à évacuer sur le
Nord, dut rebrousser chemin.
(1) G*est seulement le 10 que la communication télégraphique fut
assurée entre la II*' armée et le câble du Japon aboutissant aux ile<
EUiott.
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-■^17"
N« 965. LA GUSRRB RUSSO-JAPONAISB. 335
§ 3. — La W armée se met en mouvement.
iS mai. — Renseignements sur Tennemi :
Une brigade à iLinchéou — Nanshan, avec détache-
ments à Gbeusanlitai (Jusanridai) et à liukiaten (Riu-
katen).
Des forces à Dalny et Talienwan.
A Pnliantien (Port-Adams), deux compagnies d'infan-
terie et deux pelotons de cavalerie.
Au Nord vers Wafangou, une compagnie , un escadron
et quatre pièces.
Oku pense pouvoir, sans attendre le débarquement de
ses trains, enlever Kinchéou avec une division, ce qui
permettra d'installer sa base future dans Texcellente
baie de Talienwan, pendant que son gros, cantonné le
long du Tasbaho et vers Port-Adams, restera prêt à
marcher ensuite vers le Nord.
Son ordre du 13 mai, 8 heures soir, porte sur les points
suivants :
La 3* division^ le 15 Ters 7 heures matin, bordera le Tashaho, de
Hoalufaag (Kajibo) à Tashantse (Daisanji), avec un poste au bac de la
route de Pitsewo ; une reconnaissance d'infanterie et cavalerie poussera
au Nord sur Wafangtien.
La 4* division (moins deux bataillons) s'établira à gauche de la 1'*,
de Sunkiatung à Pulantien ; un groupe de la 1'" brigade d'artillerie et
une compagnie du 3" bataillon du génie lui sont rattachés (1).
La i'* diimion franchira le Lilanho (Riranka) à 6 heures du matin»
et marchera sur Kinchéou, le gros parla route Pitsewo—- Kinchéou, un
détachement par la route Pulantien — Kinchéou.
La réserve générale sera rassemblée à 9 heures du matin à Ghuan
chiaofan (Tengakubo) : un régiment de la 3* division; deux batail-
lons de la 4* division; i'* brigade d'artillerie (moins trois batteries).
(1) La4« division ne compte encore que des troupes d'infanterie.
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336 LA. OUBRRB RUSSO-JAPONAISE. N* 965.
Les ordres des généraux de division, envoyés le 14,
mettent les troupes en mouvement le 15 au matin.
Mais, le 14, de midi à minuit, le quartier général a
reçu de nouveaux renseignements, qui modifient la
situation :
L'ennemi, dans le Nord, n'est pas inquiétant; par
contre, au Sud, la garnison de Kinchéou est renforcée à
Teffectif d'une division.
Le principal effort doit donc être dirigé sur Kinchéou;
les 1'® et 4* divisions (celle-ci renforcée du 13* régiment
d'artillerie) y seront consacrées; elles occuperont le 15
et le 16 le cercle de hauteurs dominant la ville ; l'atta-
que de la position commencera le 17 à 2 heures du
matin, avec la coopération de la flotte sur les flancs (1).
Une diversion destinée à inquiéter les Russes sera
exécutée par la flotte qui bombardera la côte le 16 entre
Yinkow et Kaiping (2).
En conséquence, le 18 à 6 heures du matin, le général
Oku expédie de Takiaokiatung son ordre au chef de la
4* division.
Vous allez rejoindre la l**^ difision pour coopérer à son attaque sur
KiDohéou. Les troupes placées sous votre commandement sont : la
7* brigade, le 9* régiment d'infanterie (moins un bataillon), le 13* ré-
giment d'artillerie, la 2* compagnie du 3* bataillon du génie, une
demi -compagnie de brancardiers et une demi- ambulance diTÎsionnaire
de la 3*^ divisioo.
Itinéraire : Sanfangshintung, Likiatung, Tawangkao, route manda-
rine jusqu^aux hauteurs au Nord de Kinchéou. Cet ordre est envoyé en
communication à la i'« brigade d*artillerie ; le i3* régiment emmèoera
comme escorte un bataillon du 8* de ligne.
(1) L'entente atec la flotte est assurée par le télégraphe, doublé de
deux ofQciers de liaison.
(2) Opération exécutée les 16 et 17 vers Kaiping, par la 3« escadre
(contre-amiral Togo) qui drague également des mines dans la baie de
Kinchéou, et canonne le chemin de fer.
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N» 965. LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. 337
Ordre envoyé au général commandant la 19® brigade
d'infanterie : il passe sous le commandement direct du
général en chef; ses forces comprennent le 1" bataillon
du 9«, les l*"" et 2« bataillons du 38®; il se portera vers
Pulantien avec un détachement vers Sunkiatung en
liaison avec la 3® division.
Le quartier général se transporte à Chuanchiaofan
(Tengakubo).
Mouvements du 15, — 3® division : exécute Tordre du
14, et borde le Tashaho, de Hoalufang à Tashantse ;
une reconnaissance (3® régiment de cavalerie, un batail-
lon et demi du 6® i) pousse à Shakiatung, à 12 kilo-
mètres au Sud de Wafangtien et rentre le soir à Wang-
kiaten.
4* division. — Au reçu de Tordre, à 6 h. 20, le géné-
ral Ogawa disloque à Ghukiakao sa division déjà en
marche. Il dirige vers le Nord le général commandant la
19® brigade, qui sera à 3 heures du soir à Chuyenkiatse.
Lui-même arrive le soir à la route mandarine vers
Ucheulipou (Gojuliho) après une marche pénible dans
la boue et sous la pluie ; Tartillerie, en détresse, n'a pu
suivre, malgré Taide du génie, et prévient qu'elle ne
ralliera que le lendemain.
Cantonnements-bivouacs, avant-postes face au Sud.
1" division. — Une reconnaissance par la route
Pitsewo-Kinchéou, et une autre par la route Sud-Est,
poussent sur Ikiatung et Liukiakao, refoulant quelques
éclaireurs montés et à pied.
La division suit, sur plusieurs colonnes, vu le mauvais
état des routes :
Avant-garde : un régiment d'infanterie, un peloton et
demi de cavalerie, deux batteries, une compagnie du
génie, route Pitsev^ro-Kinchéou.
Colonne de droite : un régiment d'infanterie, un pelo-
23
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338 LA QUnOUI RU8SO-JAPONUSB. N* 965.
ton de cavalerie, deux compagnies du génie, chemin de
Hsikiatnn à Kaolitnn.
Colonne de gauche : deux bataillons dlnfanterie, an
peloton de cavalerie, chemin de Kaokiatun à Sukiatan.
Le reste des troupes, derrière Tavant-garde.
Un détachement (deux escadrons et une compagnie,
extrême droite, par Talaitun et Sukiatun vers Sancheu-
lipou.
Le soir, la 1" division bivouaque sur le front Talaitnn
(escarmouche à la gare de Sukiatun), Kaolitun, Ikiatun,
Sukiatun.
Quartier général à Shahotun (Shiakaton).
Journée du 16 : Combat de Cheusanlitai (Jusanridaii.
— Le général Fock était renseigné le \ 5 sur la marche
de Tennemi ; il prend la résolution, sur la proposition de
Skessel par téléphone, de reconnaître les Japonais en Ie.<
attendant dans les défilés où passent la route mandarine
(Cheusanlitai) et la route de Pitsewo (Chinkatun) en se
couvrant à droite entre le mont Sampson et la mer.
Il a une avant-garde sur chacune de ces directions : à
gauche deux compagnies du 5® régiment et les éclai-
reurs du 5®; à droite deux compagnies du 5«, et les écki-
reurs du 16*. [
Le 3* bataillon du 5® est dans Tintervalle ; le 3* du V \
occupe Kinchéou et pousse une compagnie et des édai-
reurs avec 2 pièces de 57 millimètres entre le mont
Sampson et la mer.
Le 16' est à Dalny ; le 14« à TOuest (Tottgpalickan) ; le
13*5 avec deux batteries couche à Tafangshin au Sud de
Kinchéou; le 15®, arrivant de Port-Arthur débarque à la
gare de Kinchéou.
Le 16 au matin, Tavant-garde de gauche est renforcée
d'une batterie de 4 pièces de l'artillerie de forteresse du
Kouangtung, puis de la 3® batterie delà indivision (lieu-
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5* 965. LA aUERRB RUSS O. JAPONAISE . 339
teiwBt'CoIoxiel Romanovsky) ; le géDéral de brigade
Nadéine en prend la direetion.
L'avant-garde de droite est sous les ordres du lieu-
tenant-colonel Maehtabéli (arrivé avec un bataillon
duli*).
La i''^ division japonaise s'était mise en marche à
Taube : la colonne de droite (un régiment et un peloton
de cavalerie] visait Cbeusanlitai; Tavant-garde du gros
(un régiment^ un peloton, deux batteries, 2 pelotons du
génie) visait les hauteurs entre les deux routes; la
colonne de gauche (deux bataillons, on peloton du
génie, un peloton de cavalerie) visait les crêtes au Sud-
Est de la route de Pitsewo.
Le reste de la division se rassemblait vers Ikaton.
L^attaque commence à 14 h. 30.
Fock a renforcé son avant-garde de gauche d'un batail-
lon du i6^; puis de deux bataillons do 14^ et d'un batail-
lon du 1 5® ; il lui envoie encore une batterie de campagne.
A midi 40, soos le feu d'un groupe d'artillerie ennemi,
les batteries russes souffrant beaucoup, se repliaient
vers le Sud(l). L'artillerie japonaise avait fait de grosses
pertes et son action s'en ressentait ; l'attaque d'infanterie
traînait.
L'avant^garde de droite russe, débordée sur son. flanc
droit, se repliait à hauteur de Chingkaton ; craignant de
la voir coupée de Kinchéou, le général Fock la renforça
de deux bataillons du 13® avec deux batteries de 75 à tir
rapide.
Vers 2 heures, l'ennemi progresse avec quatorze com-
pagnies, appuyées par le 2e groupe du l*^"^ régiment d'ar-
tillerie, dans la direction de Chingkaton.
(1) La batterie Z*/Â* du lieutenant-colonel Romanotsky, ayant pris
imprudemment position à découvert, perdit en un quart d'heure tous
ses offlciers.
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340 LA. aUBRRB RUSSO-JAPONAISE. K- 965.
Le général Fock donne Tordre de battre en retraite
sur Kinchéou, en laissant quelques éclaireurs à Tissoe
des défilés.
Vers 3 heures, les troupes de la i'® division japoDaise
occupaient les crêtes qui dominent Kinchéou au Nord et
au Nord-Est.
La 4* division avait quitté Ucheulipou vers 9 heures;
huit pièces d'artillerie seulement purent rejoindre; faoie
de cavalerie, la marche fut prudente, et à 2 h. 30, Tavasi-
garde atteignit seulement les hauteurs au Sud de San-
cheulipou (Sanjuriho).
Le quartier général s'est transporté de Shiakiatong à
Tungshiaosankou (Toshosauko) au Nord de Sancheu-
lipou.
Le soir, la 4* division a ses avant-postes sur les haa-
teurs à TOuest de Kiulicheng (Kulisho) ; la l''* division,
à sa gauche, tient la route mandarine et la route de
Pitsev«ro vers Kankaton.
La flotte, canonnant le littoral oriental, a fait refluer
vers le Sud de petits détachements ; elle drague les tor-
pilles mouillées dans les baies Kerr et Deep, besogne
dangereuse qui lui coûte un torpilleur le 12, et Taviso
Miyako le 14; le même jour, en croisant au large de
Port-Arthur, les deux grands cuirassés Hatsusè et
Yashima sautent sur des mines sous-marines, et le croi-
seur Yoshino sombre dans un abordage avec le Nùshin.
§ 4. — Préliminaires du combat de Nanshan.
Le général Oku savait niainteuant que Tisthme de
Kinchéou était fortement défendu, et qu'il n'était pas
question de Tenlever avec ses présentes forces.
Il résolut d'attaquer avec les 1F«, 3* et 4* divisions, et
la 1'^ brigade d'artillerie, dès qu'elles seraient complé-
tées par le débarquement du 2^ échelon de transports
(combattants autres que l'infanterie, de la 4^ division,
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N* 965. LA. GUERRK KUSSO- JAPONAISE. 341
ses trains, ceux des i^ et 3* divisions; en6n, le parc de
la !"•« brigade d'artillerie).
La couverture vers le Nord serait assurée parla 1'® bri-
gade de cavalerie à trois régiments (général Akiyama)
qui commencera à débarquer le i8, et par des éléments
de la 5* division, qui prendront terre à partir du 19 (1).
Enfin, comme les troupes sont réduites à leurs trains
de combat et trains régimentaires, on constituera auprès
d'elles des dépôts de vivres et de munitions.
L'ordre d'armée du 21 traduit ces diverses dispositions :
La couTerture de l'armée Ters le Sud reste confiée à la 1'* division
avec la brigade de la 4*, sous le commandement d*ensemble du prince
Foshimi.
La 3" division , laissant dans le Nord un régiment, deux escadrons et
un groupe d*artillerie partira le 22 de façon à atteindre le 23 Shao-
changtse (près la baie Deep), où elle relèvera un détachement de flanc
de la i'« division.
La 4® division, laissant dans le Nord un bataillon et deux escadrons,
devra se grouper à Gheusanlitai le 23, avec le 13* régiment d'artillerie*
Le 23, la répartition des avant-postes sera : 3* division, entre la
mer et le Oshaoshan (mont Sampson) ; 4* division à TOuest de la
route mandarine, à hauteur de Kiulichan ; la 1'* division au centre.
La i'« brigade d'artillerie (moins le 13«) sera rendue le 23 à Tong-
taokiakou (Nishitonkako) ; escorte : un bataillon de la 3* division, et
deux compagnies du 5<* bataillon du génie (de la 5* division).
Ordre pour le général commandant la 5® division.
Avec les forces déjà débarquées de la 5* division, celles qui débar-
queront encore, la V brigade de cavalerie et les éléments des 3* divi-
sion (un régiment, deux escadrons, un groupe d'artillerie) et 4* division
(un bataillon et deux escadrons), couvrir l'armée au Nord sur la ligne
Port- Adam s^rivière Tashaho.
Le quartier général est à Liuklaten (route de Pitsewo).
(i) La 5* division, dont la mobilisation a commencé le 7 février,
s'embarque à Ujina les 15, 16 et 17 mai.
Elle sera suivie de la 11 « dont la mobilisation a été ordonnée le
22 février, et qui est prêle.
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ut LÀ GUBB&E itUSSO-JAPONJLISB. «• 915.
Du 17 au 24, on a fait des reoon«aissances de la posi-
tion russe ; des éléments de la 4® division se sont infil-
trés et installés dans le faubourg Nord de Kîncfaéoa ; des
tentatives faites les 21 et 23 nui, pour faire saater la
porte Nord et enlever la cité •chinoise, ont échoué
devant la résistance de la garoîsoa russe (deux oompa>
nies et du caDon).
Les observations faites à la liiaette, les rapports d'es-
pions, etc., ont rensdgaé sur la nature des défenses de
la hauteur de Nansb&n ; l'examen des projectiles tirés
par Fennemi (1 ) donnent des indications sur son arme-
ment ; certaines batteries ont été repérées. Les feux d un
projecteur électrique placé à Nanshan interdisent l'ap-
proche des reconnaissances la nuit, mais on a pu sassa-
rer qu'il n'y a de réseaux de fils de fer que sur les fronls
Nord et Est de la position.
Journée du 24 mai, — A 10 heures du matin arrive
de l'amiral Togo l'avis suivant : les 23 et 26, une flot-
tille sera détachée dans la baie de Kinchéou, pour
appuyer l'attaque de Tarmée eft bombardant la positioii
russe. En cas de mauvais temps ou de brume, ne pas
compter sur cette coopération. Dès que les hauteurs
seront enlevées, arborer le drapeau japonais pour éviter
toute méprise.
La flottille comprendra les canonnières Tsukushi
(deux canons de 25 centimètres et quatre canons de
It) centimètres), Heiyen (un canon de 27 cenfimètreset
deux canons de IS centimètres), Akagi (quatre canons
de 12 centimètres), Chokai (un canon de 21 centimètres
et un canon de 12 oentimètres), et quelques torpilleurs
(pièces de 47 millimètres) (2).
(1) Projectiles de 20 et 15 oentimètres, 105, 85 et 75 miUimè^-
(2) Les canonnières ont aussi des pièces de 47 et 37 miflimètres-
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: j' •!■ yrjw^i"
N* 96S. Ul &UBB&E RU8SO-JlAPONAISB. 343
Le génésal Ok'U 4éoîde d'aita<|uer le lendemain 2â, et
donne son ordre à 1 heure de Taprès-midi :
i» La l'« division (moin« un régisnejït) profitera de la
nuit povr pousser de petites unités dans la aone comprise
emiï» la rouie jikandarine (exdue) à TOtiest, et la ligne
Chaoyangt»!— Palichuang, à TËst; le 23, à 3 h. âO du
maitia, elie ocoiq^era ie front jalonné par un point A
SOO mètres an Nord-Est de Eiocbéoii, Hsiaoshinsan, et
la erèle à TËat de Tangwangtun. Le gros prendra une
position d'atAenie défilée de Tartillerie ennemie, et se
tiendra prêt à attaquer. Une partie de son artillerie sera
à 3 h. 30 du matin sur un emplacement abrité de Nanshan
et permettant de battre Kincfaéoii.
2^ La 4® division manœuvrera à TOiiest de la roule
mandaisne, et en liaison à gauche avec la i'^ division.
Elle profitera de la nuit pour occuper les hauteurs de
Lungwangmiao (Biuobio) avant 3 h. 30 du matin, son
gros oocnpant une position d'attente à Tabri de l'artil-
lerie ennemie, prêt à attaquer. Une partie de son artil-
lerie occupera un emplacement défilé de Nanshan, mais
permettant de ]»aWjre Kinohéon.
Kincbéou devra être enlevé dans la nuit.
*\^ La *6^ division progressera dans la nuit au Sud du
Ochaoshan (mont Sampson), elle tiendra à 3 h. 30 du
matin le village de Wangchiatun et les crêtes au Nord-
Ouest; le gros sera rassemblé à rabri des feux de
Nanshan.
Deux compagnies d'infanterie seront rattachées & la
1'® imgade d'artillerie de campagne.
4^ La i'® brigade d'artillerie de campagne (moins le
13^ régiment), quittant Shaochangtse, suivra le mouve-
ment de kl 3® division, et occupera une position d'attente,
en se préqparant à entrer en action contre Nanshan.
Deux compagnies d'infanterie de la 3^ divigion, et
deux compagnies du 5^ bataillon du génie (3^ division)
lai sont a&ctées oomme soutien.
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344 UL OUSRRB RUSSO- JAPONAISE. H* 9t5.
Le 13* régiment d'artillerie reste attaché à la i^divi-
sion.
5^ Réserve générale : Un régiment d'infanterie de la
1'* division, rassemblé à Chinkiaton à 3 b. 30 da matin.
Une deuxième partie de l'ordre, formant ordre d en-
gagement, préparée d'avance, ne fut pas envoyée aui
troupes le 24; en effet, la 4« division ne voyait pas
arriver son artillerie ni son génie, qui venaient de déba^
quer, et elle faisait savoir que Kincbéou était fortement
occupé ; d'autre part, la coopération de la flotte était fort
aléatoire.
Journée du 25, — Une nouvelle tentative d'assaut de
Kincbéou a écboué; à S b. 30 du matin, une partie des
IS** et 1«' régiments d'artillerie postés vers Cbilichuang
et Sbimentse commencent à canonner les murailles;
l'ennemi répond avec deux pièces, et faucbe avec ses
mitrailleuses une attaque lancée contre la face Nord
dans la matinée.
L'artillerie russe en position à Nansban répond au
feu, tirant sans grand effet (6,000 mètres) sur l'artillerie
japonaise et fouillant le terrain vers Lungwangmiao,
Quelques batteries japonaises prennent Nansban pour
objectif (tir percutant, les fusées ne pouvant plus être
déboucbées au delà de 5,000 mètres).
La canonnade, assez intense, fait quelques victimes à
la 4^ division et au 13* d'artillerie ; du côté japonais, elle
se ralentit, et finit par s'éteindre; du côté russe, elle
continue par intermittences jusqu'au soir, ce qui permet
à l'ennemi de repérer l'emplacement exact des batte-
ries.
Par suite du brouillard, la flottille japonaise ne s'est
pas risquée dans la baie de Kincbéou ; vers 7 beures du
soir, quelques torpilleurs font une pointe prudente, exé-
cutent des sondages, puis disparaissent.
Le général Oku, décidé à en finir, avec ou sans coopé-
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K* 965. LA. GXJSRBB RUSSO-JAPONAISE. 345
ration de la flotte doDoa à 3 h. 30 son ordre d'attaque
pour le 26 :
1® La i'® division occupera demain le front compris
entre l'angle Sud-Est de la cité de Kinchéou et un point
k 500 mètres au Sud de Chilichuang (Ichiricho). Son
attaque visera la position ennemie, de l'angle Nord-Est
des ouvrages de Nansban, au village de Yengchiatun.
2^ La 4* division s'avancera à partir de 4 h. 30, à
droite de la 1''* division et en liaison avec celle-ci ; après
avoir atteint le ruisseau sans nom au Sud de Kincbéou,
elle exécutera son attaque en visant l'enveloppement de
la position ennemie par le Sud-Ouest.
La ville de Kincbéou devra être enlevée avant minuit.
3o La 3* division, quittant sa position actuelle à 4 h. 30,
en liaison à droite, avec la l'® division, visera le front
Mikiatun Yingcbiakeu, attaquant la position par l'Est.
4* Toute l'artillerie de l'armée (les artilleries divi-
sionnaires et la brigade indépendante) est placée sous
les ordres du général commandant l'artillerie de la
11^ armée (1). Elle occupera les emplacements choisis et
désignés par ce dernier, et ouvrira le feu à 4 b. 30 pour
soutenir la marcbe de Tinfanterie.
5^ La réserve générale de l'armée, rassemblée à
Chincbiaton, sera rendue à Hsiaosbinsban avant 4 b. 30;
6<^ Le quartier général (état-major) passera la nuit à
Chincbiaton.
Les généraux de division donnèrent aussitôt leurs
ordres, dont voici le résumé :
4^ division. — 49® brigade, à gauche (moins deux
bataillons) (2), reçoit un peloton du génie, avec des
explosifs; elle est chargée d'entrer à Kincbéou avant
(1) Général Saisho, ancien élèTe de TÉcole de Fontainebleau.
(2) Un bataillon du 9* et deux escadrons sont à Port-Âdams.
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I II I ji "y.'f pPB
ZkS LA aUB&aK ROSSO-JAPONAISB. N« 965.
minuit, et d*y laisser un détachement ; som gros com-
mencera son mouvement à 3 h. 30, par TOuest de
Kinchféou, et visera les pentes Nord de Nanshan.
La 7* brigade (moins an bataillon), à droite^ de?ra
avoir atteint à 4 h. 30« le ruisseau à sec au Sod-Oaesl
de Kinchéou; elle prendra pour objectifs les pentes
Nord-Ouest de Nanshan qu'elle s'efforcera d'envelopper.
Les 4* et 43" régiments d'artillerie ouvrifont le feu à
4 h. 30 du matin, conformément aux instructioas da
général commandant l'artillerie.
Le 4" bataillon du génie (moins an peloton) est mis bd
service de l'artillerie.
Le 2® bataillon du 9", réserve «de division, sera ras-
semblé à 4 k. 30 sons le mur Nord de la •cité chinoise.
/" divmon. — La 1" division devra occuper le 36 à
4 h, 30 du matin la ligne : angle Sud-Est de Ja cité,
ruisseau au Sud de Ghilichuang.
Colonne de di*oite, l'« brigade (moins deux bataillons),
une compagnie du génie ; objectif : l'angle Nord-£st de
Nanshan.
Colonne de gauche^ 2' brigade (moins le 3^ régi-
ment) (i), une compagoie du génie marchant en liaison
avec la colonne de droite ; objectif : la redoute centrale
de Nanshan (2).
L'artillerie, en batterie sur les pentes Ouest du
Hsiaoshinshan, ouvrira le feu à 4 h. 30 et appuiera le
mouvement de la division, >conforméiiMQt aux instruc-
tions du général commandant l'artillerie.
La réserve de la division (2 bataillons et une compagnie
du génie), rassemblée à Tangwangtun A 4 h. 36 da
matin, sera prête à suivre le mouvement.
(1) La 3* d'infanterie est rhene d'armée.
(2) Très tieible, gràoe à sa position «ir un mamelon eonique.
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WF' '. TFT^
N* 965. LA HOOtES RI3BS0-JAPONA1S&. 34Y
Le 1«' régiment de cavalerie restera rassemblé jus-
qu'à nouvel ordre aux environs de Sanlichan (au Nord-
Est de Kinchéou.
3^ division. — Colonne de droite : 5* brigade (moins un
bataillon), quittera Wangchiatun (Okaton) le 25 à
10 h» 30 du soir pour se porter, à bauteur de Sbinkia-
tim, au Nord du cbemin, en liaison avec la gaucbe de la
1'® division et couvrira le mouvement de la !'• brigade
d'artillerie; un demi-peloton de cavalerie et un peloton
de sapeurs lui sont rattachés.
Colonne de gauche. — 18® régiment d'infanterie (1)
(moins deux compagnies), quittant Wangchiatun à
10 h. 30 du soir, prendra position vers Yokatun, en
liaison à droite avec la 5® brigade; trois pelotons de
cavalerie et un peloton de sapeurs lui sont adjoints.
Le 3« régiment d'artillerie (moins un groupe) sera en
batterie à 4 heures à TEst de Yokatun; il dirigera son tir
d'après les instructions du général commandant lartil-*
lerie de l'armée. Une compagnie de sapeurs lui est
affectée.
Réserve de la division : bataillon P'/G® et une com-
pagnie du génie, rassemblée à minuit à l'abri de la
croupe au Nord de Yochiatun.
Objectif de l'attaque de la division : le front Yenchia-
ton-Makiatu (Bakaton) jusqu'au rivage (2).
(1) Le 34* régiment d'iDranterie, deux escadrons et un groupe d'ar-
tillerie sont en couverture dans le Nord, sur le Tashaho.
(2) Forces japonaises présentes au combat :
4 régiments d'infanterie (12 batailloos) ;
4'* diTision. \ i régiment de cavalerie;
1 régiment d'artillerie (6 batteries).
3 régiments d'infanterie (9 bataillons) ;
3* division . ^ 1 escadron de cavalerie ;
groupe d'artillerie (3 batteries).
(V. I««l»«ep. 348).
ii
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348 LA OUBRRB RUSSO-JAPONAIS B. N* 965.
§ 5. — Dispositions du côté russe.
Le général Koaropalkine a télégraphié et écrit A St6s-
sel le 4/17 mai d'évacuer à temps la position.
Le vice-roi a envoyé à Fock Tordre de se retirer à
tempSy pour ne pas placer la forteresse dans une situa-
tion désavantageuse.
StOssel, renseigné depuis le 5 mai sur le véritable
point de débarquement de l'ennemi, juge qu'il n'y a
plus à craindre de le voir prendre pied au Sud de KId-
chéou, et donne à Fock V ordre ferme de défendre à
outrance la position^ mais il ne donne cet ordre que le
26 mai A 9 heures du matin.
Fock était d'avis de reporter la défense à hauteur du
montSampson, de bousculer les forces ennemies, et de
pousser vers le Nord, pour faire la jonction vers Wafaa-
gou avec l'armée de Mandchourie. Mais ses instructions
jusqu'au 25 mai inclus lui imposent la défense de la
position de Kinchéou avec une retraite à temps. II
estime inutile de consacrer plus d'un régiment à cette
mission.
Ses dispositions, à la veille du combat, sont donc les
suivantes (1 ) :
Ville de Kinchéou, — La 10« compagnie, la moitié de
la 9* compagnie et deux pelotons d'éclaireurs du 5* régi-
l 4 régiments d'iDfanterie (11 bataillons) ;
4^ ditisioD. | 1 escadron de cavalerie;
( 1 régiment d'artillerie (6 batteries).
1 brigade d'artillerie de campagne (18 batteries).
4 bataillons du génie.
Total des combattants, 38,000 hommes environ avec 198 pièces de
campagne,
(i) D'après le Compte rendu russe de ReventloT.
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N* 965. LÀ GUERRE RUSSO^APONÂISE. 349
ment de tirailleurs. Deux pièces de campagne de
85 millimètres et quatre mitrailleuses (400 fusils).
Position de Nanshan. — Le 5^ régiment de tirailleurs,
colonel Trétiakov :
Plane droit. — De Tafangsbin à la batterie n^ 2 :
2,600 mètres, 900 fusils ; 2% 12® et S*" compagnies; un
peloton d'éclaireurs du 5* régiment (puis deux compa-
gnies dii 13®, et la compagnie des gardes-frontières).
Centre. — De la batterie n® 2 (exclue) à la redoute
no 9 : 2,000 mètres; 900 fusils; 4«, 6% %^ compagnies
(puis la demi-9® compagnie de la réserve).
Gauche. — De la redoute n® 9 (exclue) à la batterie
D^^ 45, 2,000 mètres, 600 fusils; 5« et 1^ compagnies;
éclaireurs des 13® et 14® régiments.
Réserves partielles. — Au centre, la 11® et la moitié
de la 9® compagnie, deux compagnies du 13® en arrière
de la droite et deux compagnies du 14® en arrière de la
gauche.
Personnel de fartillerie. — 350 hommes.
Mitrailleuses. — 8 marins chefs de pièce.
Reste de la 4® division : le 16® régiment et une batterie
de 75, à la station de Nankuanling. Auprès de lui et un
peu au Nord, le 14®, une batterie de 75, et une batterie
de six pièces de 57 millimètres. Au village de Nankuan-
ling, le 15®, et sur la hauteur au Nord-Est, une batterie
de 75; à l'Est, le 13®, une batterie de 75, et deux batte-
ries prêtées par la 7® division.
Le général Fock est absent; le commandement des
troupes est exercé par le général de brigade Nadéine ; le
commandement de la position est confié au colonel Tré-
tiakov du 5® régiment, posté à la batterie n® 13. Des fils
téléphoniques le relient avec diverses redoutes et batte-
ries.
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■ !■•. WW PH«
360 LA GUERRE RUSSO-JAPOff AISE. R» 965.
L'artillerie est paoryue de 150 coups par piice;
60 coups par pièce de gros calibre (15 centimètres).
Un train de munitions est arrivé de Port-Arthur à la
station de Nankuanling, tn^ tard pour qu'on puisse le
décharger et envoyer son contenu sur la position.
La canonnière Bo^, venant de Port-Arthur, mouilk i
Dalny dans la nuit.
§ 6. — Journée du 2fi mat. Bataille de Nanshan,
Côté japonais. — Les ordres donnés pour les mouve-
ments de la nuit n'ont pu être exécutés qu'en partie;
un orage terrible a causé des retards^
A la gauche, la 3« division s'est ébranlée à 11 h. 30
du soir, marchant sur deux colonnes; à droite, la 5* bri-
gade (moins un bataillon); à gauche, le 18^ régiment
(moins deux compagnies) : après des tâtonnements et
quelques erreurs, elle occupe à 3 heures du matin le
front Yingchiatun, Yokiatun et l'infanterie creuse des
tranchées, pendant que le génie organise les épaule-
ments des batteries, car l'artillerie n'a pas à compter
sur des défilements naturels.
Au centre, la i''^' division a marché sur deux cotonnes:
à droite, la 1'® brigade (moins deux bataillons) ; àgaachet
la 2* brigade (moins te 3® régiment). En arrivant à
Hsiaoshinshan, on apprend que Kinchéou est tonjours
aux mains des Russes, et que la 4^ division ne réussit
pas à enlever l'enceinte par le Nord.
Le général commandant la l'^ brigade fait faire an
détachement par le 1*' régiment : deux compagnies et
un peloton du génie attaquent la porte Est, la font sau-
ter, et pénètrent dans la ville à 5 h. 20 ; rennemi se
replie en hÀte sur Nanshan, laissant deux canons démon-
tés sur les murs, mais enlevant ses mitrailleuses.
L'affaire a provoqué du retard, et ce n'est qa'à
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N* 965. LA OUBRRB RUSSO -JAPONAISE. 351
6 heures que la i" dÎTÎsîbn occupe Te front prescrit dans
Tordre.
4^ division. — La 4® division est à minuit en forma-
tion semi-déployée derrière la crête k TEst de Lung-
wangmiao; une attaque effectuée par la 19* brigade
(IIP bataillon du 38^) contre la porte Nord de Kincbéou,
aboutit à un échee sanglanl Au lever du jour, les 13® et
4^ régiments d'artillerie bombardent la muraille erène-
lée, sans grand effet. Ce n'est qu'à 5 h. 20, après le
départ de Feimemi, qu'on pénètre dans la ville.
Mais la 4® division est en retard, et va être oUigée de
traverser dLe jour la zone à TOuest de Kincbéou, qu'on
pensait franchir dans l'obscurité. L'artillerie de la 4® divi-
sion n'occupe pas non plus l'emplacement désigné pour
battre efficacement Nansban.
Le quartier général s'installe à 4 heures au piton de
Chiaoyantse,. derrière le Sampson; ce n'est qu'à
10 heures qu'il pourra gagner le Hsiaoshinshan.
Attaque de Nanshan, — Première période : Bombar^
dément de la position et progression de l'infanterie. —
Le terrain de l'attaque est moins défavorable que ne
pourrait le faire croire la simple inspection de la carte.
A rOuest de Kincbéou, et sous la muraille, le terrain
est couvert de vergers, de boqueteaux, de maisonnettes,
de clôtures de jardins en terre ou pierres sèches.
A l'Est de la ville et de la voie ferrée, qui est en rem-
blai, Tinfanterie trouve de nombreux ravinements, des
mnrettes de pierres, des limites de champs formées de
petits talus, fournissant des abris où il est possible de se
terrer pour souffler pendant la progression. Les cultures
de kaoliang o»t déjà 60 à 80 centimètres de haut.
Toute la campagne est couverte d'un épais brouillard.
A 5 h. 10, on commence à y voir.
L'artillerie de la 4® division a pu, dans la brume, venir
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352 LA. OUBRRB RUSSO-JAPONAISB. M* 9fô.
s'installer au Nord-Ouest de Kinchéou, entre la ville et
la mer.
Toute Tartillerie japonaise ouvre le feu, en commen-
çant par le !«' régiment.
L'artillerie ennemie répond, avec une grande effica-
cité.
Le trouble apporté dans le service des pièces japo-
naises est tel que, malgré leur nombre, elles restent
plus d'une heure sans pouvoir prendre le dessus. Ce
n'est qu'à 6 heures que leur tir s'améliore, et que le fea
de l'ennemi commence à se ralentir.
A la même heure, la flottille, qui a pénétré dans la
baie de Kinchéou, ouvre le feu sur la position de Nan-
shan, et plus spécialement sur la batterie n^ (5.
La 4* division se trouve dès lors en bonne posture, et
elle commence l'attaque: la 19* brigade progresse assez
facilement en terrain couvert, et atteint à 7 h. 40 le lit
desséché du ruisseau au Nord de Kauchiakua, où une
chaîne épaisse se forme peu A peu. A sa droite, la 7^ bri-
gade est très en retrait, progressant péniblement en ter-
rain découvert, sous le feu du canon russe ; l'aile droite
chemine sur une plage blanche, où les silhouettes se
détachent avec netteté, fournissant des objectifs favo-
rables, et elle souffre beaucoup.
Les i^ et 13* régiments d'artillerie se déplacent vers le
Sud, pour venir appuyer l'attaque de plus près, et à
7 h. 10 ils sont en position à l'Ouest de Kinchéou.
L'ennemi donne quelques signes de trouble; à
8 heures, on voit quatre pièces de campagne se retirer
de Nanshan vers le Sud pour prendre position derrière
la crête au Sud de Senchiatun, d'où elles recommencent
à tirer (1).
A 8 h. 30, des fractions du 1II79® prennent pied dans
(!) Rapport japonais.
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H* 965. LA 0UBBRB RUSSO-JAPONAISB. 3ft3
le village de Kauchiakua, sans pouvoir progresser plus
loin.
A 8 h. 45, deux nouvelles batteries ennemies quittent
Nanshan et gagnent les crêtes au Sud-Ouest (1).
A 9 heures, presque toutes les pièces de position de
Fennemi sont réduites au silence.
Le 4® régiment d'artillerie fait alors un nouveau bond
de 500 mètres, et prend position au Sud de Hsikuanwai.
La droite de la 4* division est toujours tenue en respect
par le feu de deux batteries ennemies postées près de
de Nankuanling, qui échangent également des coups
avec les canonnières.
La 1'® division, qui occupait à 6 heures le front pres-
crit, s'était trouvée en flèche par rapport à ses voisines,
et forcée de les attendre; pour se soustraire au feu de
Vartillerie adverse, elle se retrancha sommairement et
souffrit peu.
A 8 h. 20, voyant une accalmie dans la canonnade
ennemie, la première ligne part à Tattaque, entre dans
la zone meurtrière du feu de finfanterie et des mitrail-
leuses, et continue à progresser jusqu'à une distance
variant de 600 à 400 mètres des tranchées russes ; puis
les hommes se couchent et ouvrent le feu ; des tranchées
s'ébauchent rapidement (2).
Le 1*1' régiment d'artillerie, posté à Hsiaoshinshan, et
le 14^, à Chiulichuang, ont couvert la marche d'ap-
proche.
A 10 h. 30, le !•' régiment se déplace pour venir se
poster à Chiulichuang, à meilleure portée de la position
ennemie.
(t) Rttpport japonais.
(2) Les Japonais se plai^oeot de la péouiie d^outils portatifs à Nan-
»han. La proportion (un outil de terrassier pour trois hommes) fut
augmentée après le mois de juin.
23
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3U LA. OVBRB£. RUSaiWAPQMAISK N* 965.
La i'* diykta» a déjà àH «ombler les inâ«s de la ligne
de feu au moyen de ses réserves partielles, et le général
Oka rtmet i aadÛ3positkMi.8DAfégjmeiitd*iafamterieB^3,
moins un Htailloa.
A k. 3^ division, rartiUecie oiifvse k feu à S^ k. 30,
tandis que Tinfanterie reste tervée dant ses ttancbies.
A 7 k. 56v les ehances paraiâseiik £avocabLe& ; ki pre-
mière ligne se porta- en avant; à droite, k 6^ d'infaa-
tffie atteint W tak» die la vaie Cetvée, au Sud de la sta-
tion de Kinehéou ; le centre et la gauche sont sujr la
ligne Mikktun-Yingchiakeu ; la g^aehe souffre partieu-
lièrement du feu des tranchées de Ckichiatun^ et de
l'artillerie en position au Sud de Tabngshin.
Oa. fait appel aux réserves partielles^ le première ligiae
repari et, à 9 Ikeiures, elle tient la ligne : YimgcfaiatuE
(talus de la voie), village de Kouakiatun, et chemin de
fer à rOuest, village de Makiatun, Yingchiaken..
Impossible de progressttr plus loin^ sous ie feu vio-
lent parti des tranchées ; Tenneoii sa renforce sur son
aile droite ; à 9 h. 30 une batterie à tir rapide (8 piècesi
postée au Sud de Tafangshin, erihle la gauche du
18* régiment; uB/e canonnière ennemie (Ifi Boàr) dé-
bouche de derrière le {H'omontoixe de Talienwan^ et
prend les troupes à revers sous soa feu. La 3.^ division
se trouve paralysée, et tou& ses éléAents, engagés «o
non, ne peuvent que s'abriter^ A 11 heures, la commaa-
dement la renforce du 2* bataillon du 3® d'infanterie
(moins la 6® compagnie, dernière réserve). ,
Suc tout le front de la 3^ division, des tentatives d'as- I
saut se produisent sans succès : le feu et les défenses
accessoires les font échouer, et les pertes s'accamu-
lent (1); l'artillerie de campagne est sans effet sur les
ouvrages russes, bien qu'elle se soit rapprochée par
(1) Heureusement les fougasses ne jouèirâLt ptft«
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N« 9GI>. Uk aVSBRB RUSSO-JAPONAISE. 366
boùâa soeoesaifs de 500 à 800 mètre» d*ampUtude,
aussitôt que le génie a pu lui préparer des épaulements
nouveaux. Des projeetiles japonais des canonnières
dépassent la crête ennemie et viennent éclater dans les
troupes de la 3* division; à 1 heure, quatre chaloupes à
vapeur russes, chargées de troupes, font ui^ menace de
débarquement vers Uoantai ; on leur oppose en hÀte
quelques pelotons, de cavalerie pied à terre.
La situation se prolcmge, sans modifications; l'inutilité
des attaques étant manifeste, les chefs des fractions de
première ligne font couvrir leurs hommes et se bornent
é rester aux aguets, prêts à appuyer la première attaque
partielle qui prendra pied sur la position ennemie.
Voyons maintenant ce qui se passe du cêté russe :
Le colonel Trétiakov a posté tout son monde dans les
tranchées; en arrière de la batterie n^ 15, à sa gauche,
il a gardé comme réserve deux compagnies du 14®. Il
est, de sa personne,, à la redoute n^ 13.
La première nouvelle de Tattaque du matin lui par-
vient en même temps que rentrent les défenseurs de
Kinchéou.
Presque aussit6t les projectiles ennemis commencent
à tomber sur les batteries, qui disparaissent dans des
nuages de poussière et de famée. Toutes les communica-
tions téléphoniques aériennes sont hachées ; il est impos*
sible de donner aux batteries de la défense une direc-
tion d'ensemble ; force est de les laisser agir isolément.
Le colonel essaye vainement de se tenir en liaison avec
elles par des plantons à pied : presque tous les porteurs
d ordres tombent en route.
La gauche souffre particulièrement du tir des pièces
de gros calibre des canonnières; la batterie n® 15 est
bouleversée, et les tranchées de la grève deviennent
inhabitables, il faut les évacuer (éclaireurs des 13^ et
14® régiments).
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356 LÀ GUERRE RUSSO-JAPONAISE. N* 965.
Peu à peu les munitions se font rares, le tir se ralentit
pour cesser vers 9 heures, sauf à la batterie n® 5, qui
continue le feu par intermittences jusqu^à (1 heures;
plusieurs dépôts de projectiles ont sauté.
L*attaque de Tinfanterie ennemie se produit sur un
vaste demi-cercle ; on voit les chaînes marcher en bon
ordre, se coucher pour respirer, et repartir sans cesser
de se rapprocher des tranchées (1). La canonnade japo-
naise ne s'interrompt pas un instant, les shrapnels
alternant avec les obus explosifs (2).
Vers 10 heures, sur le flanc gauche, Tadversaire est
à 400 pas ; sur le centre* il est i 600 pas, et multiplie
les attaques contre la lunette n? 4 ; sur le flanc droit, il
s*est approché à 800-1,200 pas.
Les tirailleurs disposés dans les tranchées, et bien
abrités contre le feu d'artillerie, out commencé à cribler
les chaînes ennemies à longue portée ; leur tir, d'abord
assez lent, augmente d'intensité à mesure que l'attaque
se rapproche; à 10 heures, il atteint toute sa puissance
et le fracas devient assourdissant.
Le tir de Tartillerie ennemie s'est reporté presque
exclusivement sur les ouvrages intérieurs de la position,
par crainte d'atteindre les troupes de Fattaque, en bat-
tant les tranchées de première ligne.
Le feu des canonnières japonaises, par contre, bat
tour à tour les tranchées, les abris blindés et les batte-
ries, favorisant la marche enveloppante de la 4* division,
dont la droite (8« et 37^ régiments), entre 11 heures et
midi, prend pied dans les tranchées du rivage abandon-
nées par les Russes ; une partie des troupes ont cheminé
dans la mer.
A midi, une accalmie se produit dans le feu de ^a^
(1) Rapport russe sur la défense de Riochéou.
(2) Jbid.
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i-r-l-
N* %5. LA aUBRRE RUSSO- JAPONAISE. 357
tillerie japonaise, les canonnières ont été contraintes,
par la marée descendante, à s'éloigner du rivage.
Le colonel Trétiakov put enfin faire parvenir ses rap-
ports au général Nadéioe : « La situation n^est pas com-
promise ; toutefois, il est nécessaire de renforcer le
3« régiment, surtout vers le flanc gauche, car les réserves
partielles ont. été engagées. »
Nadéine fut asse^ surpris, car, sur la foi d'un rensei-
gnement non contrôlé, il avait déjà télégraphié de
Tafangshin à StOssel à Port-Arthur que Tennemi, battu,
se repliait (4). Néanmoins, il donna Tordre à deux batail-
lons du 14®, sous les ordres du lieutenant-colonel prince
Machtabéli, de se porter vers le flanc gauche, à la dis-
position du colonel Trétiakov.
C'est alors (midi) que le général Fock fait son appari-
tion. Il commence par arrêter les renforts envoyés par
Nadéine, s'entètant dans son parti-pris : dans une dis-
cussion antérieure avec Trétiakov au sujet des effectifs
nécessaires pour occuper la position, il a déclaré qu'elle
est défendable avec deux compagnies, en espaçant les
tirailleurs à vingt pas d'intervalle.
Il se porte sur la hauteur à l'Ouest de Tafangshin, et se
rend compte de la situation; précisément, à 1 h. 30, le
feu de l'ennemi recommence avec intensité, et la posi-
tion disparaît de nouveau dans un nuage de fumée et
de poussière. Fock se décide à envoyer les 6® et 7® com-
pagnies du 14* à Trétiakov, vers la batterie n® 15, avec
recommandation d'éviter de les pousser dans les tran-
chées de gauche, visiblement inhabitables; il réitère
Tordre de tenir à tout prix.
Puis il télégraphie è Stôssel : « La situation est beau-
coup plus mauvaise qu'à Chipka (2). »
(1) Procès de Stôssel, déposition du général Fock.
(2) Guerre russo-turque.
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368 hk OUERRB KUS80-JAP0NAISB. V 9S^.
Il retourne à Tafangshin, où il restera jusqu'au «sr,
agitant de vagues projeta de contre-offensive, refitsant
des renforts, bref, ne se décidant à rien.
A 3 heures, le télégramme suivant loi parnent de
Stôssel :
Inutile de pousser le combat jusqu'à subir de grandes pertes; Tisms-
tant est de ne pas permettre à Vennemi d'investir étroitement Pi/ri-
Arthur.
Côté japonais^ deuxième période de f attaque. — L'en-
gagement, de midi au coucher du soleil, garde les
B[>èmes caractères : canonnade intermittente, car les
munitions commencent à se &ire rares, appel à des
volontaires pour des offensives partielles, qui se brisent
devant les défenses accessoires et la fusillade de la
défense; énervement jusqu^an désespoir des cadres-
troupes; angoisses du commandement. On sVffbrce
d'approvisionner les batteries en envoyant les caissons
se reoompléter sur les magasins créés avant la bataille,
puisqu'il n'y a pas de parcs.
Le temps se perd et le jour baisse .
Quelques batteries se rapprochent A 4,200 ou 4,500
mètres des tranchées ennemies pour tâcher de détruire
les abris de mitrailleuses; elles ne parviennent même
pas à les repérer.
Aux comptes rendus des divisions, le général Oku
répond en maintenant Tordre d'attaquer.
Dans la baie de Kinchéou, la flottille se rapproche de
terre, avec la marée, et recommence son tir; la droite
de la 4« division (7® brigade) gagne du terrain, s'infiltre
dans les trois dojigas (crevasses) qui descendent des
batteries 10 et il, et prend pied dans les tranchées
situées sous ces batteries. Enfin, à 4 h. 30, un groupe
déterminé saute sur la batterie n® 10, et y plante le dra-
peau japonais ; la première brèche est ouverte dans la
défense ennemie.
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j
H* 965. rA G'DEBItE ITDSSO- JAPONAISE. 359
Du oMé Tiïsse, 1^8 impressions traduiles par des
témoÎDs oculaires ne sont pas mokrs poignairtes.
Les tîraîlleurs sont toujours en action, dans leurs tran-
chées, avec des périodes de «aime et des périodes et Hk
assez intesse pour que les boîs de fmsils brùleirt'; les
eirploflàons incessantes, uvec pluie de baltes, mitraille
d'éduts 4e métal et de 'eaaiikmx, vapeurs délétères, agis-
sent pmssamn'ent sur tes nerSs de tous; la fatigne, la
faim, la soif se font sentir (t). Les compagnies ^u flanc
gat^che soDft particulière ment éprouvées ; hachées pen-
dant toute la matinée sous le feu des canonnières,
dans les tranchées prises d'écharpe, elles ont dû se
replier sur les retranchements de deuxième ligne, où
Aies Bont, é pattir de midi, sous la menace de l'abor-
daçe ; toujours battues au Nord par Tartillerie de cam-
pagne, elles recommencent, A 3 heures, à souffrir du feu
de la flottille.
L'aftîllerie lusse ^cinq batteries), des hauteurs de
Nankuanling, est trop loin pour soutenir efficacement la
défense.
Le eokmel Trétiakov a fait passer quelques rapports
par des plantons à pied, sans receroir de réponse.
A 4 iKures, il expédie un cauonnier monté (nommé
Yanov) avec demande de secours ; le messager atteint le
général Nad^ine, qui le renvoie au général Fock, lequel
l'accueille par des injures (2) •
A 5 heures, le capitaine du génie von Schwartz, qui
s'est tenu toute la journée auprès de Trétiakov, part à
son tour, pour implorer du secours ; le général Nadéine
lui répond que Fock a arrêté les renforts envoyés par
lui.
Schwartz oourt s^adresser au général Fock, lequel
{]) 11 n'y a pus 3*eaa àNanshan, et les réservoirs ont étë détruits.
(2) Procès 'Slôssel, déposition de TrétialLor.
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360 LA QUBRRB RU880.JAPONAISB. M* 965.
Taccueille également avec violence et déclare qu'il n en-
verra pas un homme, et que d'ailleurs un télégramme,
reçu à 3 h. 30, de StOssel, prescrit de ne pas faire ane
défense à outrance; toutefois, à 6 heures, il envoie
encore deux compagnies du i4® au flanc gauche.
Fock expédie, vers 6 h. (5, un messager i Trétiakov,
pour ordonner la retraite; le planton, cheminant poarse
défiler du feu, vient tomber dans la tranchée en avant
de la batterie n° 11, au milieu de la compagnie 7/5%
d'où on le renvoie à Trétiakov, à la batterie n^ 13 ; mais
il a eu le temps de causer, et le bruit s'est répanda,
comme une traînée de poudre, que Tordre de retraite est
enfin arrivé.
Spontanément, la compagnie 7/5* et sa voisine, la 5/5%
se replient sur la batterie n^ 12, tandis que l'ennemi se
jette sur les tranchées et la batterie n^ 1 1 .
Trétiakov donne l'ordre de déployer les deux compa-
gnies du 14®, qui viennent d'arriver, pour contre-atta-
quer là droite japonaise entre les batteries n^ 15 et n^ 42,
mais elles se bornent à tirailler sans avancer.
En outre, sentant l'impossibilité d'une retraite, de
jour, sous le feu, il prescrit de tenir les tranchées jus-
qu'à la nuit, mais les circonstances sont plus fortes que
sa volonté.
Les défenseurs de la redoute n® 9, fusillés A revers,
lâchent pied, et filent par le ravin, sur la redoute cen-
trale; le mouvement s'étend de proche en proche jus-
qu'au flanc droit; les tranchées sont évacuées, et, i
7 h. 30, une cohue informe dévale vers le Sud, franchis-
sant ravins et obstacles, sous le feu meurtrier des élé-
ments les plus avancés desl'* et 3® divisions japonaises,
qui gagnent les hauteurs et tirent dans le tas.
A la gauche, les défenseurs de la batterie n* 15
viennent dans l'obscurité se jeter dans les réseaux de fils
de fer qui couvrent le revers de la position, s'arrétenl,
tourbillonnent, et sont presque anéantis par le feu de
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N* 965. LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. 364
rennemi. (Éclairears des 13® et 14^ : sur 115 hommes, il
n'en réchappe que 18.)
Les Japonais ne poursuivent pas et se bornent à
occuper les défenses du front Sud, amenant quelques
pièces entre les batteries 2 et 3.
Un bataillon du 14®, déployé sur la crête à l'Est de
NaokuanliDg, et un autre, du 15®, à sa gauche, recueil-
laient les débris du 5® régiment.
Dans l'obscurité, une panique se produisit, et les
troupes se fusillèrent entre elles ; on tira également sur
un train de blessés au Sud de la gare de Tafangshin.
Quelques éléments s'étaient portés sur Liushutun, où
on les embarqua pour Dalny.
Les troupes japonaises stationnèrent sur place : la
4® division, à TOuest de la redoute n® 13, jusqu'au
rivage; la 1*^® à sa gauche jusqu'au pied des pentes, la
3® jusqu'à la baie de Hand.
Une partie de la brigade Nakamura, de la 1'® division,
portée à 2,000 mètres au Sud, formait couverture som-
maire.
Le 27, Dalny fut évacué par les Russes, après destruc-
tion partielle des quais par la mine ; les arrière-gardes
russes quittèrent, à 8 heures du matin, les hauteurs de
Tafangshin et de Nankuanling ; la retraite continua par
ordre jusqu'aux positions préparées aux défilés des mon-
tagnes du Loup, qu'on atteignit le 29.
Conclusion.
Le commandement russe, avons-nous dit, était hanté,
même avant la guerre, par l'inquiétude de voir des
débarquements ennemis s'opérer par surprise au Sud de
l'isthme de Kinchéou, dans le but d'emporter Port-
Arthur de vive force, et pourtant, à cette époque,
l'amiral Alexéiev affirmait qu'une défaite de la flotte
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362 LÀ aUERfCS RUnO-JAPONAI&B. 1*965.
russe par la flotte japonaise ne paraissait pas possible.
L'idée dominante était donc de réserver le maxirnsm de
forces à la défense mobile, et d*en consacrer le mini-
main i la défense fixe éloignée de la place ; d'où le choix
du point de barrage le plus étroit, l'isthme de Kinchéon
(ooBcIosion de Kouropatlâse i la saite de son voytge
d^inspection de 1903 et des manœuvres de forteresse
exécutées sous sa direction).
Pour quiconque a visité le terrain de Naasbaa, il est
certain que l'isthme est une excelleiifte positioB poar an
fort d'arrèit moderne, avec logements et abris bétonnés
et artillerie sous cuirasse, tena par nne garnison res-
treinte, mais bien approvisionnée en vivres et en muni-
tions.
C'est encore une position possiJ^e, avec des organisa-
tions semi-permanentes, à conditioB qoe sa Hgne de feu
puisse être prolongée sur les flancs par la coopération
d'une flotte, c'est-àrdire que le paiti de la défense soit
maître de la mer. Autrement son artillerie, forcément
limitée par le terrain à un nombre de pièces restreint,
est vouée à l'impuissance devant une artillerie adverse
pratiquement illimitée, de niêTne que son infanterie,
obligée par le canon ennemi de laisser parvenir l'attaqne
jusqu'aux petites distances, n'est pas maîtresse de s'en
aller « à temps )».
€e n'est pas un raisonnement après coup, l'histoire
en main, mais un point de doctrine.
Il est certain que c'est en comptant sur la maîtrise de
la mer qu'on étudia et qu'on entreprit les défenses de
Nanshan.
Après la surprise du 8 février, après, surtout, la mort
de l'amiral Makarov, le 13 avril, la flotte russe s'avona
vaincue*
Dès lors, quelle que fût la valenr des travaux exé-
cutés, la défense de la position de Nanshan ne se jus-
tifiait plus : elle ne valait pas l'anéantissement possible
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N« 965. LA GUBRRB KX7880-JAPONAISE. 363
d un régiment (1), quelles que fussent les pertes infli-
gées à Tattaque, parce que c'était l'effort d'un jour, sans
suites possibles pour le lendemain ; le général Fock le
sentait si bien qu'instinctivement il se refusa à soutemr
le S^ régiment; sans vouloir diminuer Tbérolsme de cette
brave troupe qui atteignit, dans le combat du M mai,
le9 limites des forces humaines, il nous est permis de
croire que l'acharnement de sa défense est dû en partie
au sentiment de tous, du colonel Trétiakov jusqu'aa der-
nier tirailleur qu'il était impossible de quitter la place
avant la nuit.
Il va de soi, d'autre part, que le choix de Nanshan ne
se prêtait pas à une idée de contre-offensive, si jamais
elle a existé dans l'esprit du commandement russe.
Si le bon sens suffisait à prouver, a priori^ que des
débarquements sérieux n'auraient pas lieu au Sud de
Kinchéou, en tout cas, à dater des renseignements du
6 mai, les doutes disparaissaient, et toute la 4* division
(au moins) devenait disponible pour la défense éloignée
de Port- Arthur, avec l'appoint de l'artillerie de la 7® divi-
sion. Avec un effectif pareil, c'est la ligne des crêtes de
Nankuanling qui devenait la véritable position de résis-
tance, avec Nanshan comme poste avancé. Le comman-
dement avait 10,000 travailleurs disponibles pour l'amé-
nager, et n'eùt-il joui que d*une semaine de répit, que le
but à atteindre valait l'effort.
L'armée japonaise, réduite à déboucher de l'isthme
sur 3,500 mètres de front, sans emplacements pour son
artillerie, à 4,000 mètres de distance d'une position de
front double, garnie de 60 pièces fixes appuyées par
56 pièces mobiles à tir rapide, assurant de bons champs
de tir à Tinfanterie, ainsi que des masques pour la
manœuvre des réserves, l'armée japonaise aurait eu.
(1) La garnison bloquée ne se renouvelle pas comme l'attaque.
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364 LA OUBRRB RU680-JAP0NAI8B. H* 965.
pour triompher, à résoudre un problème singulièremeui
ardu.
£n dehors de ces considérations générales, y a4-il an
enseignement pratique à tirer de la bataille de Nanshan?
Non, si l'on se restreint au seul point de vue manœuvre:
Tenlèvement de Tisthme de Kinchéou ne comportait
qu'une vaste action de front, tous moyens réunis, avec
Tespoir que la résistance finirait par crever quelque
part. Oui, si on considère Tétude du combat, du obié
japonais, comme une leçon de caractère : la volonté,
Tentètement même du commandement, Ténergie et
Tesprit de sacrifice des sous-ordres ont eu à s'exercer
sur la tâche la plus ingrate qui soit, l'action brutale et
sans combinaisons d'une lutte exclusivement d'asare,
et sans l'excitation de la bataille en rase campagne où
l'acharnement même du combat de front assure la possi-
bilité d'entamer la manœuvre qui pourra être décisive.
{A suivre.) (189)
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*r^WW*k' r ^^
N«%5.
LA GUBRRB RUSSO-JAPONAISE.
366
ANNEXE N« 1.
Pbrtis DB8 Russes.
Ofli«i<n. Tro«p«.
Taég 7 7*8 (1)
Disparus 10 »
Blessés 7 564
Total 24 1,312
Les Japonais enterrèrent 700 cadavres russes, et firent quelques pri-
sonniers, tous blessés.
Tués pendant le combat (2) 3S0
Pendant la retraite 650
PiRTBS DBS Japonais.
Offleien
Troape
Tm««. BlaMé*.
!'• division 14 41
3« division 6 32
4* division 8 38
1** brigade d*artillerie » 5
5« bataillon du génie 1 »
Total 29 116
Tués. BlMséi.
202
161
298
15
5
1,142
1,222
1,303
43
8
681 3,718
(1) Y compris les disparus.
(2) D'après le capitaine von Schwartz.
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366 LA aU£BRS BUâSO-JAJPOHAiaB. H* 965.
ANNEXR Ko 2.
GoilSOMMAXIOlf 0B8 KOBITIOIIS.
Russes.
Artillerie de la position 7,297 coups.
Artillerie à tir rapide de campag^ne (?)
Cartouche* 738,000
Japonais.
ArUUerle. Skrapnela. Obw«irM<**
i ^ division 6,015 430
3« division 3,249 462
4« division 5,000 806
i « brigade d'artillerie 46,038 2,029
Total 30,302 3,747
Total efiNÉftAL 34,049
Total des pièces en ligne : 498 (de campagne).
Nombre de coups tirés par pièce : 172 (153 shrapnels, 19 (^us).
(Pour mémoire : approvisionnement de la batterie dans le régiment :
197 coups par pièce.)
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N* %5. LÀ GUERRE RUSSO-JAPONAISE. 367
ANNEXE No 3.
Ordre de bataille de la U* armée japonaise.
Général baron. ÛEU, commandant en cheL
GéBéfiil dm hri^td* Qcbuu, obof (Tétat-majar.
ire dîuùion (ToJdo).
Général prince Fushimi, commandant.
Colonel HosHiNO» chef d'état-major.
ir« brigade d^infanterie, général Matsuhura.
i"' et 15* régiments.
2« brigade d*infanterie, général Nakamura.
2* et 3* régiments d'infantenic.
i«r régiment de cavalerie;
i^r régiment d'artillerie;
1*' bataillon du génie ;
!"• bataillon du train;
Détachement de mitrailleuses.
3* division (Nagoya).
Général OemEM, tomnandani.
Caiooel SHUiiàliORA, ehe£ d'étai-major.
5* brigaile d'infanterie^ général Yahagushu
6« et 33* régiments.
17' brigade d'infanterie, colonel Ishihara.
i8* et 31* régiments.
3* végtmant de aaTalarie, etc.
Délach^meiMb de ndtrailleusaa..
4" division (Osaka).
7* brigade d'infanterie, général Nishijika.
8« et 37» régiments,
i^ brigade d'infanterie/ général AiiDO.
9« et 38* régiments.
4^ régimeat da oavalerie, etc.
1'* brigade d'artillerie de campagne, général (JcHlTAMAr
13% li« et 15* régiments.
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T- r^ V» ■<
L.BS
MANOEUVRES IMPÉRIALES ALLEMANDES
EN 1907
III
OBSERVATIONS.
La direction des manœuvres. — L'abandon des erre-
ments anciens, se rapportant au rôle de la direction
des manœuvres, imposé par le général de Moltke dès
son arrivée à la tète du Grand État-Major avait été una-
nimement approuvé après les manœuvres de 1906.
Aussi, longtemps avant la période des manœuvres
de 1907, la presse allemande signalait les heureux résul-
tats que cette modification avait déjà produits ; elle lais-
sait entendre qu'aux manœuvres impériales prochaines,
plus encore qu'aux précédentes, les chefs de parti et les
troupes seraient placés dans des conditions tout à fait
conformes à celles de la guerre ; dans ce but, la direc-
tion ne ferait connaître qu'au dernier moment les zones
de concentration, les situations générale et particulières
des deux adversaires.
Il ne faudrait cependant pas s'exagérer la discrétion
observée sur ces derniers points. D'une part, les
comptes rendus de la presse avaient donné depuis long-
temps la composition générale des partis, de force équi-
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N* 965. LES MANŒUVRES IMPÉRIALES ALLEMANDES 369
valeote, etreoseigné sur les emplacements des quartiers
généraux de l'Empereur, du Ministre de la guerre et de
la Direction ; d'autre part, la préparation artificielle du
terrain (réseau télégraphique, magasins de vivres et de
fourrages...) complétait ces renseignements. On con-
naissait ainsi le terrain sur lequel les opérations devaient
se dérouler et on pouvait, à l'avance, se faire une idée
même de ces opérations qui se trouvaient limitées, dans
leur amplitude et dans leur direction, par le choix d'un
terrain si spécial.
 part ces indiscrétions d'ordre général inévitables,
la concentration des deux partis et leurs ordres de
bataille définitifs n'ont été connus en réalité, semble-t-il,
de chacun des adversaires que le jour même de l'ouver-
ture des hostilités.
Afin de laisser en particulier une plus large part à
l'initiative des commandants de parti, la Direction
leur a laissé le soin de fixer les points de débarquements
des troupes tirées de régions assez lointaines, venues
pour augmenter les effectifs normaux des YII® et
X^ corps. C'est là une innovation d'un caractère tout
spécial ; son exécution pratique n'a présenté aucune dif-
ficulté.
Au cours des deux premières journées des manœuvres,
fidèle à son principe de non-intervention, le général de
Moltke a laissé carte blanche aux deux partis.
Ce fait est incontestable et, dès le début, les opéra-
tions se sont déroulées dans des conditions bien diffé-
rentes de celles qui avaient été prévues à Berlin : dès la
deuxième journée le parti rouge dépassait de beaucoup,
vers le Sud, la zone prévue pour sa dislocation et ses
embarquements, tandis que le général von Bissing,
cédant dans chacune de ces journées des zones pro-
fondes de terrain, dépassait la ligne des magasins de
ravitaillement de son parti.
24
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370 LB8 UANŒUYRBS IMFÉBLLLBS ALLEUA19DBS N* 9».
Ces observations n*ont évidanment qu'an intérêt
relatif, mais elles permettent de penser que la Diiec>
ti<Hi, en n'imposant aucune condition particnlière de
manœuvre, a peut-être été la cause du sormenage
physique de la troupe, qui a caractérisé cette première
période.
En outre, de ces magasins, placés sur le terrain
occupé par Tennemi, allaient partir vers les troupes
rouges les convois de vivres journaliers; ces convois,
obligés de se mouvoir, neutralisés il est vrai, à tra?erâ
les lignes ennemies, devaient donner à la forme exté-
rieure du ravitaillement un aspect bien élMgné de la
M Kriegsmftssigkeit ».
La fatigue des troupes, auxquelles des efforts considé-
rables avaient été imposés au cours des deux premières
joumées; Textrème confusion dans laquelle s'étaient
trouvées une grande partie des troupes à la suite de
la manœuvre de nuit du 9 au 10 serptembre, manœuvre
à laquelle TErapereur devait réserver une sévère cri-
tique; la surprise de voir les troupes bleues» placées
dans une situation bien déterminée, se dérober par la
distance aux coups du parti rouge, . . . ont provoqué,
vraisemblablement, dès le deuxième jour au soir Tin-
tervention de la Direction.
De fait, pour la troisième journée, aucun mouvement
ne commença avant 6 heures du matin et il semble avssi
qu'une certaine pression exercée par la Direction sur le
commandement du parti rouge l'ait conduit à changer
une décision déjà prise pour la manœuvre de cette
journée.
On a beaucoup critiqué, en Allemagne, l'organisation
générale de nos dernières manœuvres, préparées encore
trop minutieusement. Les feuilles allemandes ont insisté
sur l'action continue de la Direction des manœuvres sur
les chefs de parti, sans doute dans le but de faire res-
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-^"^mm^^m
sortir la différence des méthodes actuellement em-
ployées dans les deux armées.
Certes, on ne saurait laisser trop d'initiative anx chefs
de parti, mais à la gnerre, ponr limiter les efforts et arrê-
ter les invraisemblances, il intervient quantité de facteurs
qui ne se manifestent pas en temps de paix et que ne
saurait remplacer l'arbitrage le mieux organisé.
Entre un enserrement trop étrmt, détruisant tout
allant, et une liberté absolue avec laquelle on peut
oublier le maximum d'efforts à demander aux troupes,
composées en partie de réservistes et que ne soutient
pas le moral particulier qui prend naissance à la guerre,
il y a un pas bien grand. C'est, semble-t-il, entre ces
deux limites extrêmes que la Direction, par une inter^
vention opportune, peut guider l'activité des chefs de
parti au mieux de l'intérêt général.
Les ai^fntres. — L'arbitrage s'est fait, au cours de ces
manceuvres, sous une forme nouvelle qui mérite d'être
particulièrement mentionnée.
L'Empereur, chef des arbitres, disposait de quatre
généraux arbitres du grade de commandant de corps
d'armée ; auprès de ces arbitres fonctionnaient des états-
majors spéciaux comprenant au total i6 généraux et
colonels sous-arbitres, 60 colonels, majors et capitaines
adjoints, 20 officiers de renseignements et, éventuelle-
ment, des officiers de tous grades prélevés temporaire-
ment sur les corps de troupe.
A chaque état-major étaient rattachés des estafettes,
cyclistes, motocyclistes, automobiles et des détache-
ments de télégraphistes munis d'appareils optiques.
Pour chaque journée de manœuvre le terrain des opé-
rations était réparti, par zones perpendiculaires au front,
entre les arbitres tenus en communication constante avec
TEmpereur.
Dans sa zone, l'arbitre est continuellement mis au
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372 LES MANŒUVRES IMPÉRIALES ALLEMANDES N« 965.
courant des intentions du commandement et des com-
mandants des grosses unités; d'après les mouvements
des troupes et les dispositions prises, il impose ses déci-
sions après en avoir — s'il est utile — référé à l'Em-
pereur.
Cette manière de procéder exclut toute considération
de détail et oblige l'arbitrage à limiter son action aa
mouvement d'unités d'un ordre déjà élevé; les situa-
tions sont, pour ainsi dire, kriegspielées par l'arbitre et
le résultat de son examen est transmis immédiatement
au commandement. Il a pu en résulter de la part des
commandants de parti des décisions b&tives, traduites
par des ordres d'exécution immédiate, qui n'ont peut-
être pas été étrangères à la précipitation avec laquelle
se sont déroulés les événements.
Emploi des différentes armes. — L'emploi des troupes
a été celui qui est généralement de mise aux grandes
manœuvres et n'a présenté aucune particularité intéres-
sante ; dans chaque parti, dès que les forces sont par-
venues à pied-d'œuvre, on retrouve le déploiement
linéaire de ces forces, par divisions (y compris les
divisions de cavalerie) opérant à la même hauteur, sur
des zones de terrain parallèles et bien définies.
Aucun groupement ne répond autrement à l'idée de
manœuvre ; celle-ci se manifeste uniquement par la
recherche directe et préconçue de l'enveloppement d'une
aile de l'adversaire, manœuvre qui n'a d'ailleurs été
tentée et exécutée qu'au cours de la dernière journée.
Dans chaque parti, le front de combat proprement
dit est de 10 à 12 kilomètres pour les trois divisions
d'infanterie ; la répartition des troupes est uniforme,
aucune réserve générale n'est maintenue à la disposi-
tion du commandement.
Ces errements semblent, d'ailleurs, avoir été rigou-
reusement suivis au cours des manœuvres d'automne,
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N* 966. EN 1907. 373
en général, et on peut dès lors se demander s'ils n'ont
pas conduit certains écrivains allemands à penser
qu'il était nécessaire de montrer le danger d'une telle
doctrine.
En particulier, dans un article récent (4) le général
Z. D. von Falkenhausen a démontré à l'aide d'exemples
historiques la nécessité de la réserve générale, seul
moyen pour le commandement, dans les grandes
comme dans les petites unités, de pouvoir faire sentir
son action au moment voulu.
II rappelle à ce sujet l'article suivant du règlement
d'infanterie, reproduit en partie dans le règlement récent
d'artillerie de campagne :
« Le meilleur moyen que possède le chef d'agir sur
« la marche du combat réside dans les forces qu'il n'a
« pas encore employées : dans la réserve. Gr&ce à elle
« il peut transporter où il lui plaît le centre de gravité
« du combat; étayer les parties du front où cela est
« nécessaire ; . . . et finalement amener la décision.
«c La réserve ne doit pas être constituée trop faible-
« ment; on devra éviter de rompre les liens tactiques.
« Dans les grandes unités on pourra aussi placer tout
« d'abord une partie de l'artillerie à la réserve. »
L*auteur reconnaît, qu'en présence des difficultés de
toutes sortes que soulève la dislocation des unités orga-
niques (divisions, brigades d'infanterie et d'artillerie),
« le commandement renonce à la constitution de réserves,
« dont il ne reconnaît pas la nécessité... Gela peut à coup
« sûr réussir dans les manœuvres du temps de paix,
« parce que les événements s'y déroulent avec une grande
« rapidité ... et que la nécessité de l'intervention parti-
« culière du commandement n'y saute pas aux yeux ; —
(1) Vierteljahreshefte fOr Truppenfùhrung und Heereskunde, 1907.
Beft IV, uZurûckgehaltene Krafte,»
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374 LES MANŒUVRES IMPÉRIALES ALLEMANDES N*965.
« au contraire, on y a l'impression que des forces réser-
a vées agiraient trop tard (1) ».
€'est en effet U un point spécial de la « doctrine de
manœuvres » commune à bien des armées, qui engendre
des habitudes dont on ne saura que difficilement se
débarrasser.
La coupure de la Nèthe a été pour les deux chefs de
parti Tobjectif de la manœuvre de la l'« journée.
n parait résulter de la situation générale et des zones
de concentration des éléments de chaque parti que, si la
possession des passages de cette rivière avait un intérêt
particulier pour le parti bleu, il ne semblait pas en être
de même pour le parti rouge.
Tout d'abord, la distance qui sépare de la Nèthe les
éléments de ce dernier parti va imposer aux unités d'in-
fanterie des marches extrêmement pénibles dans cette
contrée montagneuse ; en outre, l'idée de s'emparer des
passages de la Nèthe et le désir d'agir par divisions
accolées, a conduit le commandant du parti rouge à
pousser la tête des débarquements de la 17^ division
(amenée par chemin de fer) à Hoxter, où ils commencent
dès 3 h. 30 du matin sous la seule protection d'une
compagnie cycliste.
Cette opération, faite en avant des cantonnements
(1) Article cité page précédente. Dans ce même article, l'auteur
s*élevant au-dessus des grosses uoités, pose, pour une procbaîne guerre
européenne, le problèoM du groupement stratégique dee forces eu pro-
fondeur. Son idée, Bans répondre à un but de manœuTro stral^ue,
semble éveillée par Timpo^sibilité éventuelle du déploiement linéaire
des masses actuelles allemandes si considérables ; impossibilité qui
résultera de la limitation géographique du front et des difficultés
matérielles des transports. Le problème est simplement posé : derra-
t-on, pourra-t-on organiser avec les masses de l'avenir des armées
réservées à la disposition du haut commandement et comment eofio»
sëra-t-il possible de les faire intervenir en tenops touIu?
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N* 96S. m 4907. 375
avancés^ à 2S kilomètres d'an ennemi entreprenant, cou-
rait de grands risques ; mais la division de caTalerie A
va s'immobiliser dans les prairies de Brakel, et la
79* brigade, à la droite du parti bleu, va opérer sans un
seul canon, ayant près d'elle à sa gaucbe une colonne
richement pourvue en artillerie de campagne et en artil-
lerie lourde.
La manœuvre de cette journée offre peu d'intérêt;
toutefois on s'imagine difficilement les motifs qui ont
entraîné le commandant du parti bleu à rompre subite*
ment un combat où il avait, à sa gauche, obtenu de
sérieux avantages.
Quoi qu'il en soit et comme il arrive souvent aux
manœuvres... et à la guerre... l'opération très osée du
commandant du parti rouge réussissait pleinement.
La manœuvre de nuit exécutée par le général von Bis-
sing dans la nuit du 9 au 10 septembre avait pour but
de bousculer avec sa droite le parti rouge afin de le
refouler et de reprendre les passages de la Nèthe.
Nous avons vu (4) quel avait été le résultat d'une telle
attaque, menée en pleine nuit, par une division dans un
terrain inconnu et très difficile. II fut relativement facile
aux colonnes de cette division {ii% disposant de deux
bonnes routes, d'atteindre sans trop de difficultés la ligne
des avant-postes ennemis; mais la division voisine (13®)
obligée de se mouvoir en terrain inconnu^ en dehors des
chemins, ne put se trouver en temps voulu dans la situa-
tion qui pouvait lui permettre, même au lever du jour,
d'aider la 41* division ou tout au moins de limiter son
échec.
On ne saurait trop appeler l'attention sur les causes
évidentes de Finsuccès auquel couraient les 41® et 13"
divisions.
(1) Voir 1« semestre 1908, p. 262.
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376 LB8 MANŒUVRES niPÉRIALRS ALLEMANDES N" 9&.
D'après la presse (1) TEmpereur aurait Tivement cri-
tiqué cette manœuvre et fait ressortir les dangers d'opé-
rations si délicates ; dans le cas particulier, cette opéra-
tion a été menée d*après des procédés en opposition avec
les enseignements des guerres modernes et, aussi, avec
les prescriptions du règlement d'infanterie allemand:
« Les combats de nuit rendent la direction difficile, SQ^
a tout dans les grandes unités, ils nécessitent une mino-
« tieuse préparation et l'emploi des formations les plus
<c simples. Le hasard y joue un rôle bien plus considé-
« rable que pendant le jour. »
L'échec des deux divisions de droite du parti bleu,
suivi bientôt d'une attaque malheureuse de la division
de gauche, laisse encore la supériorité au parti roage et
les troupes du générai von Bissing se portent firanche-
ment en arrière vers une ligne très forte qu^elles vont
renforcer par des travaux de fortification de campag^ne.
La manœuvre de la 3* journée ne présente aucun inté-
rêt particulier; — afin d'éviter le retour de faits sem-
blables à ceux des deux premiers jours et pour limiter
la fatigue des troupes, la Direction semble, comme nous
Tavons déjà dit, avoir prescrit qu'aucun mouvement
n'aurait lieu avant 6 heures du matin.
Une manœuvre enveloppante exécutée par une divi-
sion rouge sur Taile gauche du parti bleu entratne
encore les troupes de ce parti à se retirer sur Warburg.
Les manœuvres impériales se terminaient, ce jour
même, dès 10 heures du matin.
On ne saurait préjuger l'impression laissée au Chef
suprême de l'armée par la conduite des opérations et
on ne saurait dire si les sanctions récentes, concernant
le haut commandement, en ont été la conséquence. Ce
qui est certain, c'est que peu de jours après les ma-
(i) Berliner Tageblatt, U septembre 1907.
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N« 965. EN 1907. 377
nœuvres impériales, la presse annonçait la retraite pro-
chaine du commandant du parti bleu. Et de fait, par
ordre du Cabinet en date du 12 décembre, le général von
Bissing était, sur sa demande j mis à la disposition et
remplacé dans son commandement par le général von
Bemhardi. Plus récemment, par ordre du Gabioet du
7 février, le général von Stûnzner vient d'être également
placé, sur sa demande, à la disposition. Enfin, la presse
a fait connaître dernièrement le départ de Tarmée, dans
les mêmes conditions, du général von Treskow.
Infanterie, — Le cours rapide des événements, les cir-
constances particulières de terrain, et surtout le cadre
de ce genre de grandes manœuvres sont peu favorables
au développement du combat moderne de Tinfanterie.
On a beaucoup reproché, cette année, à Finfanterle alle-
mande d'avoir employé des formations et des. méthodes de
combat surannées : déploiements instantanés d'unités
entières, marche de lignes très denses de tirailleurs,
emploi de colonnes épaisses, etc.. A vrai dire il ne pou-
vait guère en être autrement pour les raisons énoncées
précédemment, auxquelles on doit ajouter les ordres très
sévères donnés pour éviter les dégâts dans des cultures
en partie encore sur pied par suite du retard de la mois-
son. Avec le déroulement à la vapeur des combats jour-
naliers, on est naturellement appelé à se demander s'il
était possible aux fantassins de trouver le temps et les
espaces nécessaires pour appliquer les mesures si spé-
ciales de précautions et les procédés de marche prescrits
par les règlements.
Le premier essai d'emploi de projecteurs, du genre de
nos appareils Yial, destinés à donner aux troupes Tindi-
calion qu'elles sont placées sous les rafales de l'artillerie
a été fait à ces manœuvres. Mais, d'après la presse (I),
(i) Kdlnùche Zeitung.
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378 LES MâNŒUVRBS IMPARIALES ALLEMANDES »• 165.
rinfanterie n'aurait |^ été prévenue de cette iADOvt-
tion... et alorSy commeiit lui reprocher de n'avoir d'eUe-
même tenu compte des effets du Ceu.
On connaît assez les grandes difficultés que prétoite
dans les manœuvres, même lorsqu'on dispose de béas-
coup de temps, la stricte application des principes aino-
tieux imposés par le combat moderne pour la coodaite
de Tinfanterie ; il faut surtout une attention constante et
pénible de la part des troupes et des cadres pour mettre
contiouellement en jeu une imaginatiom qui remplaee
les effets réels du feu et les forces morales. Il serait donc
dangereux de porter à la suite de telles manœuvres on
jugement sérieux sur la valeur de la tactique de Fiiifan-
terie allemande. On risquerait de s^exposer à de graves
erreurs, car un tel jugement ne s'appliquerait qu'à la
tactique si spéciale de « manœuvres » et ne saurait avoir
d'autre portée.
Toutefois, il faut reconnaître le degré d'endurance, et
les qualités d'ordre et de cohésion que l'infanterie a
montrés. Tous ses mouvements se sont exécutés avec un
ordre parfait auquel la presse a adressé, à juste titre, les
plus vives louanges. Les performances de marche et de
combat réalisées, en particulier, par des unités de la
19^ division sont tout à fait remarquables. Certains régi-
ments, après avoir parcouru le 9 septembre des distances
de 60 à 65 kilomètres, ont encore pris part à des assauts
dès leur arrivée sur le terrain du combat. Certes, ces
unités, où paraissaient de nombreux réservistes, ont
laissé en arrière d'elles un assez grand nombre de traî-
nards et déclopés ; mais ces déchets, inévitables, ne
sauraient modifier le jugement sur Tentralnement géné-
ral de la masse qu'on ne saurait trop admirer.
Aucun exercice de ravitaillement n'a été exécuté au
cours des manœuvres.
Artillerie. — Les VIP et X« corps paraissaient aux
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N* 965. BN 1907. 379
maïUBUYres, pour la première fois, avec le canon de cam-
pagne à tir rapide 96 n/A ; les unités d'artillerie allaient
avoir à appliquer, en ce qui concerne la préparation du
tir et l'emploi tactique de Tarme, les idées du nouveau
règlement.
Nous savons (1) déjà que les batteries d*artillerie de
campagne, à Texception des batteries à cheval des divi-
sions de cavalerie, n'attelaient que six pièces, sans cais-
sona. De ce fait, la manœuvre était bien simplifiée et
facilitée ; si encore on se rappelle les circonstances spé-
ciales dans lesquelles a dû se mouvoir l'artillerie, ayant
& agir avec une rapidité inouïe pour suivre les incidents
des combats journaliers, on conviendra que les éléments
font défaut pour porter un jugement sur la valeur tacti-
que de cette arme.
Ce qu'on peut simplement dire, c'est que les artilleurs
adoptant un moyen terme entre les mises en batterie
découvertes et les mises en batterie complètement défi*^
lées ont très généralement montré une prédilection toute
particulière pour la position demi-masquée (2).
En dehors des états-majors de régiment, toutes ces
batteries étaient munies de jumelles à prismes k char-
nières ayant un fort grossissement.
La liabon des groupes avec les états-majors de régi-
ment et de brigade était assurée par le téléphone ou au
moyen des pavillons de signaux. Les batteries étaient
également reliées téléphoniquement aux postes d'obser-
vation poussés en avant
Cavalerie. — La distance de 40 kilomètres, à vol
d'oiseau^ qui séparait les deux partis le premier jour
des manœuvres ne devait laisser aux deux divisions de
(1) Voir 1" semestre 4908, p. 250.
(2) Voir 2« semestre 1907, p. 270.
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380 LES MANŒUVRES IMPÉRIALES ALLEMANDES M* 965.
cavalerie qu'une seule journée pour les opératioDS parti-
culières et à grande envergure.
Au cours de cette journée la division B court au Sud
de la Nèthe pour reconnaître et retarder la marche des
colonnes ennemies, combat à pied, et charge dans des
conditions assez invraisemblables une division d'infante-
rie absolument fraîche; la division de cavalerie A, de
son côté, s'immobilise auprès de Brakel.
Il est difficile, devant ces opérations, de se défendre
d'un certain étonnement surtout si on considère que les
deux divisions, sont dès 8 h. 30 du matin, placées dos à
dos et séparées par une distance ;de 6 kilomètres à
peine.
Nous sommes loin, il semble, de Fidée émise récem-
ment par le général von Bernhardi (\) : « Pour pouvoir
« explorer sûrement et rapidement, nous devrons domi-
« ner le pays et, dans ce but, en chasser tout d'abord la
« cavalerie adverse »
Pendant les autres journées des manœuvres les divi-
sions de cavalerie opèrent aux ailes des partis, face à face,
sur un terrain peu favorable, dans des conditions ne per-
mettant de relever aucun fait intéressant, ni aucun ensei-
gnement.
Cette conduite des gros de cavalerie aurait, d'après la
presse (2), été sévèrement critiquée par TEmpereur.
Les services d'exploration et de sûreté, dans leurs
détails, ne paraissent pas avoir été non plus à l'abri
de toute critique. £u ce qui concerne particulièrement
les patrouilles ou reconnaissances d'officiers et de sous-
officiers, la Kôlnische Zeitung s'exprimait ainsi : « Ces
« groupes de cavaliers montrent, sans contredit, un
(i) OrganUation und Ambîldung der Kavallerie fttr denmodemen
Krieg (1907).
(2) Berliner Tagehlatt, 14 septembre 1907.
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N» 965. EN 1907. 381
« esprit cavalier tout exclusif qui se payerait cher en
« campagne et enlèverait la possibilité de faire parvenir
(( aucun renseignement »
En résumé, on peut dire que les manœuvres impériales
de 1907 n'ont mis en lumière aucune innovation intéres-
sante au point de vue des idées, de la tactique générale
et de la tactique des différentes armes. Pour des raisons
déjà indiquées on doit, d'ailleurs, s'abstenir de porter
sur ces manœuvres un jugement d'ensemble et se borner
à celui que suggèrent les excellentes qualités de cohé-
sion et de parfaite discipline de toute la troupe.
Cyclistes. — Une compagnie cycliste a été affectée
cette année à chacun des partis. Ces unités, organisées
temporairement, étaient composées, comme pour les
manœuvres de 1906, d*hommes pris dans tous les régi*-
meuts.
Les missions données à ces compagnies ont varié
essentiellement chaque jour; il est à remarquer qu'elles
n'ont pas été affectées spécialement aux divisions de
cavalerie.
On semble toujours peu porté, en Allemagne, vers la
création d'unités cyclistes; leur utilité n'a pas encore
parue suffisante pour justifier une organisation défini-
tive ; d'ailleurs, les services rendus par ces compagnies
formées d'hommes réunis au dernier moment, montés
sur des machines à cadre rigide ne peuvent être que de
minime importance et ne sont pas faits pour mettre en
faveur des formations absolument liées aux routes.
Mitrailleuses. — Une brigade d'infanterie de chaque
parti disposait d'un détachement de mitrailleuses atte-
lées à quatre chevaux, comme celles des détachements
affectés aux divisions de cavalerie. Ces mitrailleuses ont
été entendues fréquemment, mais ont surtout servi à
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38S LES MANŒUVRES IMPÉRIALES ALLEMANDES N* 9S5.
flanquer rartillerie, dans le voisinage de laquelle les
détachements marchaient. On ne peut donc rien dire an
sujet de leur emploi particulier en liaison immédiate
avec les unités d'infanterie.
Pionniers. — Ni les compagnies de pionniers, ni les
détachements affectés aux divisions de cavalerie n'ont
été, faute d'occasion, utilisés d'une façon technique par-
ticulière.
Les compagnies de pionniers furent employées à la
construction de travaux de fortification de campagne
et combattirent dans la journée comme les autres
troupes.
Les détachements de pionniers, forts d^environ
40 hommes, affectés aux divisions de cavalerie, se com-
posaient comme par le passé de cavaliers, ayant reçu
une instruction technique spéciale, encadrés par des
officiers et des sous-officiers de pionniers. Les hommes
de ces détachements portaient la casquette, une litewka
grise et des guêtres avec éperons à la chevalière.
Communications. — Avant le commencement des
manœuvres, comme les années précédentes, la Direction
avait fait installer pour son usage spécial un réseau télé-
graphique et téléphonique neutralisé. Ce réseau, placé
par les bataillons de télégraphie, avait une étendue de
plusieurs centaines de kilomètres et comprenait 30 stations
neutralisées. Par ce moyen, la direction était en liaison
avec le Quartier impérial à Wilhelmshôhe.
Les détachements de télégraphie de corps, affectés
au corps d'armée, se composaient de trois sections et
devaient établir la liaison entre les commandants de
parti et la Direction.
Les détachements de téléphonie composés dWficiers,
de sous-officiers et de soldats pris dans la troupe et
ayant reçu une instruction particulière assurèrent an
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N* 964. BN 1907. 38^
cours des opérations, arec une activité digne de tout
éloge, la liaison constante des divisions avec les com-
mandants de parti.
Dans Taprès-midi, dès que les troupes étaient mises
au repos et les avant-postes placés, la commnnieatiott
téléphonique était immédiatement établie entre les quar-
tiers généraux des divisions, les états-majors de bri-
gade et les éléments les plus avancés du service de
sàreté.
La télégraphie optique a été elle-même fort employée.
Les détachements de signaleurs de campagne, composés
uniquement d'officiers et de sons-officiers de cavalerie,
ont rendu d^excellents services et ont parfaitement opéré.
Au point de vue de la cavalerie surtout, les avantages de
la télégraphie optique sont nombreux ; ils résultent de
la facilité de transport et d'installation des postes, de
rétendue de leur rayon d'action, de la rapidité des com-
munications et de la sûreté des transmissions contre les
indiscrétions.
Le détachement de télégraphie sans fil, affecté au
X® corps, se composait de quatre sections et assurait la
liaison entre le commandant du parti et les états-majors
des divisions. Aux postes transmetteurs et récepteurs
on utilisait comme porte-antenne des ballons ou des
cerfs-Tolants ; le détachement a également fait usage,
comme récepteur, d'un màt composé de plusieurs tubes
placés bout à bout.
Automobiles-motoeycleites, — Pour la troisième fois
le corps des automobilistes volontaires a paru aux ma-
nœuvres impériales ; il a mis, cette année, 40 voitures
environ à la disposition de la Direction.
Ces voitures ont été réparties entre la Direction, les
arbitres et les états-majors des deux partis.
Il est inutile d'insister sur TutiKté bien connue de ces
moyens de loccnnotioD, d'autant plus qu'au point de vue
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384 LES MANŒUVRES IMPâRULES ALLEMANDES M* 9&5.
de raatomobilisme rien de particulièrement intéressant
n'a été signalé an cours de ces manœuvres.
Par contre un détachement d'essai de 25 motocyclistes
formé par V « Union motocycliste allemande » était mis,
pour la première fois, à la disposition de la Direction.
Ces hommes, destinés au transport des renseignements,
ont été affectés à la Direction, aux états-majors des com-
mandants de parti et aux divisions de cavalerie. N'ayant
pas d'uniforme particulier ils portaient, comme signe
distinctif, un brassard blanc avec le numéro du corps ou
la lettre « M » {Manôverleitung) .
Les motocyclistes pouvant, plus facilement que les
automobiles ou les cyclistes, surmonter les difficultés
particulières du terrain, ont montré les services qnon
pouvait attendre d'eux. Aussi on peut prévoir, dans un
avenir très rapproché, la création d'un corps spécial de
(( motocyclistes volontaires ».
Le temps passé aux manœuvres a été décompté, pour
ces hommes, comme une période d'instruction d'une
durée de dix jours. Ils ont reçu une indemnité journa-
lière de 30 marks et une indemnité kilométrique.
Subsistances. — Le service des subsistances fonction-
nait sous la direction du général-major von Lochov,
chef du Département de l'administration de l'armée au
Ministère de la guerre.
Huit magasins spéciaux avaient été installés d'avance
à proximité du terrain des manœuvres ; chacun d'eux
était affecté à une division. Pour le parti bleu, magasins
de Manrode, Liebenau, Ossendorf et Bonnenburg;
pour le parti rouge, magasins de Pyrmont, Yahlbruch,
Holzminden et Boffzen.
Le ravitaillement des troupes était assuré, pour
chaque division, par deux colonnes de subsistances et
deux colonnes de bivouac. Des deux colonnes de subsis-
tances, Tune était attelée et conduite par des bataillons
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N» 965. EN 4907. 385
da train (1), l'autre, formée de voitures de location,
était encadrée par un personnel prélevé sur ces batail-
lons. Les colonnes de bivouac (2) étaient uniquement
composées de voitures de location.
Pour le ravitaillement en pain et en viande il avait été
formé, au moyen d'bommes provenant des réserves,
deux coJonnes de boulangerie de campagne et des abat
toirs de campagne. Chaque colonne de boulangerie
comprenait 12 fours transportables et comptait, en
dehors des hommes du train, environ 120 boulangers
appelés pour cinq ou dix jours ; ces formations spéciales
fonctionnaient auprès des magasins de manœuvres.
Les différentes colonnes de vivres ou de bivouac,
neulratisées, gagnaient, dès la fin de la manœuvre, les
bivouacs des troupes auxquels elles étaient affectées.
Essais divers. — Comme expérience à signaler il faut
faire mention d'essais de cuisines roulantes au 3* batail-
lon du 55® et au 3* bataillon du 74®. Les quatre voitures
de modèles différents, mises à la disposition de chacune
de ces unités, paraissent avoir donné d'excellents résul*
tats.
Aucun essai particulier, concernant les uniformes, n*a
été fait au cours de ces manœuvres.
(192)
(1) Bataillonfl du train, n^* 7, 14, 11 et 15 pour le parli bleu;
n»" 10, 4, 9 et Garde pour le parti rouge.
(2) Le bivouac est de règle générale aux manœuTres inopériales ; 1rs
colonnes de bivouac servent au transport de la paille et du bois néces-
saires aux unités.
25
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LE NOUVEAU RÈGLEMENT
LES MANŒUVRES DE rCiFÂNTEBIE ITÂLK
Le règlement provisoire du mois de mai 1905 sur les
manœuvres de l'infanterie vient d'être remplacé par un
règlement définitif qui porte la date du 16 juin 1907.
On reprochait avec raison au règlement de 1905
d'avoir éliminé d'une manière absolue toutes les pres-
criptions relatives à l'emploi du feu sur le champ de
bataille et au ravitaillement en munitions. Les rédac-
teurs du nouveau règlement, tout en conservant intactes
les grandes lignes du règlement provisoire, ont compris
que l'emploi de l'infanterie au combat ne pouvait être
réglementé indépendamment de l'arme qui constitue
son moyen d'action le plus important. Dans la réalité,
en effet, le mouvement et le feu sont intimement liés
l'un à l'autre ; et s'il est logique d'abandonner au règle-
ment sur le tir le soin de former le tireur, il est en même
temps indispensable de fixer, dans un règlement tactique
élaboré en vue du combat, les règles générales permet-
tant au feu d'infanterie de produire sur le champ de
bataille son maximum de rendement.
Dans un ordre d'idées analogue, il a paru rationnel de
déterminer les principes du ravitaillement en munitions
et de l'emploi des outils portatifs, d'un usage si fréquent
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N* 963. LK NOUVEAU RÈGLEMENT :M7
sur les champs de bataille moderneB. Si l'on ajoute quel-
ques simplifications apportées à Tinstruction indivi*
duelle, on aura un aperçu de Tensemble des innovations
introduites dans le nouveau texte, innovations que nous
allons maintenant exposer avec quelques détails.
I
INSTRUCTION SUR LE TERRAIN DE MANŒUVRES.
Règles générales, — Elles reproduisent, sans y apporter
de modifications appréciables, les prescriptions du règle-
ment provisoire.
Notons les principales :
Il est absolument interdit de modifier en quoi que ce
soit cette partie du règlement.
Lobligation de terminer fréquemment Tinstruction
par un exercice de défilé est supprimée.
En vue de perfectionner le dressage des cadres, il y a
lieu de constituer fréquemment des unités sur pied de
guerre en réunissant des hommes de compagnies diffé-
rentes.
Instructioti individuelle. — L'entraînement des hommes
au pas gymnastique est jugé suffisant lorsqu'ils sont en
état de faire en tenue de campagne :
Jnfanterie de ligne et alpins : trois reprises, de trois minutes cha«ane,
au pas gymnastique, alternaDt avec deux reprises de deux minutes au
pas (1).
Bertagliers ; trois reprises de quatre miouies au pag gymoa^tiqui^
alternant aTcc deux reprises de deux minutes au pajs (2).
(1) Soit, approximativement, i,700 mètres en treize minutes.
(2) Soit, environ, 2,600 mètres en seize minutes.
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388 LB NOUVEAU RÈGLBMBNT SUR LES MANŒUVRES N* 966.
Dans les courses de vitesse, les hommes exercés doi-
vent pouvoir parcourir : 200 mètres dans l'infanterie de
ligne et les alpins, 300. mètres dans les bersagliers.
Mouvements avec Carme. — Le port d'arme (fianc'arm)
introduit en 1901 dans l'ancien règlement est supprimé,
d'où réduction notable du programme de l'instruction
individuelle.
Les positions de Tarme actuellement réglementaires
sont donc : Farme au pied (pied'arm)^ l'arme à la maia
(bilanc'arm)^ l'arme à la bretelle {braoc'arm) et celle de :
présentez arme, qui est prise en partant de la position de
Tarme au pied. Ce dernier mouvement et le mouvement
inverse sont les deux seuls qui soient décomposés en
« temps » et pour Texécution desquels on doive exiger
de la précision.
Feux. — L'instruction du tireur a été notablement
simplifiée. Conformément aux prescriptions de l'instruc-
tion sur le tir (1), la charge ne s'exécute coup par coup
que dans des circonstances tout à fait exceptionnelles. Le
fusil italien étant une arme à chargeur, cette opération
a toujours lieu par chargeurs entiers au commandement
de « chargez ».
Dans le même ordre d'idées, les divers genres de fea
prévus par le règlement du i 1 février 1892 sont réduits
à un seul : le feu à volonté, en utilisant les cartoaches
du chargeur. Les seuls commandements relatifs à l'exé-
cution du feu sont donc ceux de : « Feu » et « Cessez le
feu. »
Instfniction du peloton. — A Tinstruction, le peloton a
la composition suivante :
(I) Islriaione suite armi e sut tiro, juillet 1906.
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N« 965. DB L'INFANTBRIB ITALIENNK, 389
i officier OU 80U8* officier;
i à 4 gradés chefii d'escouade ;
^ à 60 caporaux et soldats (i).
Aucnne modification notable n'a été introduite dans
l'instruction à rangs serrés.
L'instruction en ordre dispersé débute par le dressage
préalable de Tescouade qui est obtenu par les moyens et
aux commandements prescrits antérieurement. Toutefois,
au lieu de se déployer face à Tennemi en cas d'arrêt,
quelle que soit la formation de l'escouade, les bommes
doivent désormais s'arrêter da7is la formation où ils se
trouvent^ chacun d'eux choisissant la position qui lui
parait la mieux appropriée au terrain.
Peux. — La doctrine des rédacteurs du nouveau
règlement est, pour ainsi dire, contenue tout entière
dans la règle suivante, placée en tête de l'instruction du
peloton :
Lorsqu'une troupe exécute un feu, chaque homme
tire un nombre de coups ajustés qui dépend à la fois
de ses aptitudes personnelles et des circonstances (posi-
tion, état physique et moral, distance et visibilité du
but, etc.).
En un mot, aucune règle fixe. Au commandement de :
Feu, chaque homme exécute un feu à volonté et brûle
le nombre de cartouches qui lui convient, sous réserve
« d'exécuter rapidement les mouvements de la charge,
« de viser attentivement et de faire feu avec calme »
(Instruction de l'escouade, 92) (2).
(1) Le règlement provisoire fixait à 48 hommes l'effectif maximum
du pelotoo, celai de Tescouade variant de 8 à 12 hommes.
(2) L'officier n'a donc aucune action sur la vitesse du tir collectif
<lui résulte, automatiquement, du nombre de cartouches brûlées par
chaque homme dans l'unité de temps.
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390 LE NOUVEAU RÈaLBM BNT SUR LES MANŒUVRES N* 965.
II semble donc que, prenant définitivement parti dans
la querelle qui divise depuis longtemps chez nous les
partisans du feu rapide et du feu lent, le règlement
italien se soit arrêté à une formule mixte qui peut être
définie ainsi « charge et mise en joue rapides, pointage
et feu lents ». Reconnaissons toutefois que, dans la pra-
tique, il est bien difficile, surtout avec le service à court
terme, d'empêcher que la hâte apportée dans les opéra-
tions de la charge et de la mise en joue ne se communi-
que au pointage et à l'action du doigt sur la détente. Ce
qui revient & dire que la vitesse du tir et la consomma-
tion effrayante de muoitions qui en est la conséquence
sont un mal inévitable dont il faut prendre son parti et
auquel on ne peut remédier que par Torganisation de
nombreux et puissants échelons de ravitaillement.
Notons, enfin, l'obligation imposée aux chefs d'ea-
couade de répéter en ordre dispersé le commandement
ou le signal de « cessez le feu » du chef de section. Us
doivent également faire cesser d'eux-mêmes le feu de
leur escouade lorsqu'elle n'a plus de raison de tirer.
Si, par suite de l'excitation produite par un tir pro-
longé ou pour toute autre cause, le feu dégénère en un
gaspillage de munitions, le chef de peloton ou même
les chefs d'escouade le font cesser au sifflet pour le faire
ensuite reprendre au commandement.
Instruction de la compagnie, — L'école de compagnie
en ordre serré du règlement provisoire est reproduite
dans un ordre un peu difi'érent. Le nouveau règlement
place, en eflTet, en tête de la progression les mouvements
de la ligne de pelotons par le flanc [plotoni afflancaii)^^
de la colonne par quatre [linea di fianco\ qu'il considère
comme les formations les plus importantes, la colonne de
compagnie et la ligne déployée ne devant être utilisées
que dans des cas tout à fait exceptionnels.
Feux, — Comme à l'école de peloton, le règlement se
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N* 965. DB L'INFANTERIE ITAX.IENNB. 391
borne à donner quelques brèves indications destinées à
préciser le rôle du capitaine et des chefs de section dans
la conduite du feu :
En ordre serré. — Le capitaine indigue le but, la
hausse, et, si le but est étendu, sa répartition entre les
sections. Il fait ensuite les commandements relatifs à
Touverture et à la cessation du feu, qui est exécuté dans
chaque peloton conformément aux prescriptions de
Fécole de peloton.
En ordre dispersé. — Le capitaine se borne à indiquer
le but ; les chefs de peloton déterminent la hausse, com*
mandent et règlent le feu.
Instruction du bataillon, — Les formations prévues
normalement sont au nombre de trois : la colonne, la
colonne double et la ligne de colonnes.
Dans chacune d'elles, les compagnies sont en principe
en ligne de pelotons par quatre ; elles peuvent égale-
ment avoir leurs pelotons en ligne.
La ligne déployée et tous les mouvements qui s'y rap-
portent sont supprimés.
Feux. — Le bataillon en formation de combat n'ouvre
lefeu que sur C ordre du chef de bataillon. Les comman-
dants de compagnie de première ligne déterminent alors
leur objectif et font cesser et reprendre le feu quand ils
le jugent convenable. Ils sont également autorisés à
ouvrir le feu sous leur propre responsabilité en cas d'at-
taque imprévue.
On ne peut s'empêcher d'être un peu surpris de Tétroi-
tesse de ces prescriptions si peu en harmonie avec les
conditions du combat moderne ; il serait sans doute facile
d'en trouver l'explication dans la volonté bien arrêtée
d'empêcher l'ouverture prématurée du feu et la consom-
mation de munitions qui en est la conséquence.
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392 I.B NOUVEAU RËGLKMBNT SUR LRS MANŒUVRES N« 965.
II
DRESSAGE ET EMPLOI TACTIQUE DE L'aRME.
La IP partie du nouveau règlement ne diffère goère
de la partie correspondante du règlement provisoire que
par une exposition plus rationnelle et plus détaillée des
principes relatifs à Temploi tactique de larme. Elle
complète, en outre, les généralités sur le combat par
l'indication des règles coucernant l'utilisation des outils
portatifs, la conduite du feu et le ravitaillement en
munitions.
Instruction de f escouade. — L'école d'escouade conti-
nue à être considérée comme la base fondamentale de la
préparation de la troupe au combat : « Il importe de
« développer, chez les chefs d'escouade comme dans la
» troupe, l'esprit de solidarité qui doit unir chaque
a homme à ses camarades et à son chef, quelles qae
« soient les vicissitudes du combat.
« Le chef d'escouade ne perdra pas de vue que sa
« troupe doit toujours être déployée si elle veut faire
« usage de ses armes et que, par contre, elle doit, en
« principe, se former en colonne par un pour se porter
K en avant. Aux distances rapprochées, lorsque l'effica-
« cité du feu de l'ennemi est telle que des déplacements
« rapides et de peu d'étendue deviennent seuls pos-
« sibles, l'escouade doit toutefois progresser en restant
« déployée. Les bonds sont exécutés dans ce cas soit
« par toute l'escouade à la fois, soit par petits
« groupes, les hommes restés en arrière suspendant
« leur feu pour ne pas risquer de blesser ceux qui se
« trouvent en avant d'eux. »
Instruction et emploi tactique du groupe. — Les règles
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I^^WIP?
N* 965. DE LINFANTERIB ITALIENNE. 393
générales dont Texposé précédait, dans le règlement pro-
visoire, le combat de chacune des unités ont reçu un
assez grand développement, particulièrement en ce qui
concerne la marche par bonds. Les caractères de Tas-
saut, définis antérieurement au combat du peloton, font
maintenant Tobjet d'un article spécial ajouté très logi-
quement aux « Généralités ».
Bo7ids. — Sous le feu, la troupe progresse par bonds.
Ed principe, tant que l'intensité du feu le permet, les
bonds sont effectués par compagnies, ou au moins par
pelotons entiers, les escouades par le flauc en colonne
par un. Ils doivent être aussi étendus que le permet une
bonne utilisation du terrain.
Si l'intensité du feu de l'adversaire ou les mélanges
d'unités survenus sur la ligne de feu ne permettent plus
de porter en avant des fractions entières, les bonds sont
effectués par escouades déployées ou fractions corres-
pondantes de la chaîne, au pas gymnastique ou au pas
de course.
Enfin, aux distances rapprochées, il y aura lieu, pour
diminuer les pertes, de progresser par petits groupes forts
de quelques hommes seulement. Les chefs de pelo-
ton doivent, dans tous les cas, précéder leur unité ; les
chefs d'escouade veillent à ce que personne ne reste en
arrière.
Assaut. — L'assaut est le dénouement par le choc à
1 arme blanche d'une action préparée par le feu. 11 doit
être poussé à fond, avec la plus grande vigueur et d'un
seul élan.
Les prescriptions qui s'y rapportent étaient déjà con-
tenues dans le règlement provisoire, mais avec moins
de développements. Il semble également que, plus
encore que par le passé, le règlement se soit efforcé
de mettre en lumière l'utilité du défilement, des mou-
vements rapides par petits groupes, enfin et surtout la
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394 LE NOUVEAU RÈaLBMBNT SUR LES MANŒUVRES K' 9&5.
nécessité, pour toute troupe quiattaque, d'allier étroite-
ment le feu et le mouvement. On a défini Tattaque : an
feu qui marche ; les rédacteurs du nouveau règlement
ont visiblement cherché à orienter dans ce sens les
méthodes de dressage de Finfanterie en vue du comtjat.
Emploi des outils portatifs. — Le règlement recom-
mande remploi de la fortification sur le champ de
bataille à condition que les travaux ainsi exécutés cor-
respondent à une idée tactique et ne risquent pas de
ralentir Toffensive ou de gêner la contre-attaque.
Lorsqu'un engagement est à prévoir, ou au cours de la
lutte, tous les gradés, du chef d'escouade au capitaine
ou au chef de bataillon, doivent faire exécuter, de leur
propre initiative, les travaux susceptibles d'augmenter
l'efficacité du tir ou de diminuer les effets du feu deVad-
versaire. Si la situation vient à se modifier, ces travanx
sont abandonnés dès qu'ils ne répondent plus au but en
vue duquel ils ont été construits.
Dans l'offensive, ouvrir des passages à travers les obs-
tacles qui retardent la marche ; détruire ceux qui gênent
le tir ; improviser de petits abris artificiels, tout cela
dans la mesure strictement nécessaire pour ne pas briser
l'élan de l'attaque et pour ne pas occasionner une perte
de temps qui tournerait à l'avantage de la défense.
La coopération des troupes du génie ne doit être récla-
mée que pour les travaux d'un caractère technique ou
pour ceux dont l'exécution n'est possible qu'à l'aide
d'outils autres que ceux de Tinfanterie.
Ces prescriptions font incontestablement ressortir
d'une façon très nette le but de la fortification passagère
et précisent très heureusement la mesure dans laquelle
elle peut contribuer à augmenter la puissance offensive
de l'infanterie.
Le feu de rinfanterie au combat. — Gomme le règle-
ment de 1892, mais avec plus de méthode et de clarté.
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N* 965. DB LlNPANTERIB ITALIENNE. 395
le noavean règlement a jugé indispensable de terminer
Texposé des principes concernant le mode d'emploi de
Tinfanterie au combat par quelques brèves indications
sur la conduite du feu et les circonstances susceptibles
d'en modifier Tefficacité.
Sans établir aussi nettement que certains règlements
étrangers (1) la différence qui existe entre la conduite et
la discipline du feu, le règlement italien admet, lui aussi,
comme principe fondamental, que les résultats du tir
dépendent à la fois du chef qui dirige le feu et de la
troupe qui Texécute. Le premier fait ouvrir et cesser le
feu, détermine l'objectif et la hausse à prendre. Les com-
mandants des bataillons de première ligne décident,
nous l'avons vu, de l'ouverture du feu. Chaque groupe
dirige en principe son tir sur l'adversaire qui le menace
le plus directement. Il est recommandé toutefois aux
chefs de groupe de ne pas perdre de vue l'ensemble de
l'action et de favoriser par tous les moyens possibles les
progrès des fractions voisines ; si l'une de ces dernières
se porte en avant, le feu des éléments restés en position
devra donc être dirigé de préférence sur la partie de la
ligne adverse qui peut le mieux contrarier ce mouvement
offensif.
La vitesse du tir étant, en quelque sorte, imposée à
l'homme par les circonstances, l'intensité du feu (nombre
de coups dirigés dans l'unité de temps sur un but déter-
miné) dépend uniquement du nombre de fusils mis en
ligne. II appartient donc au chef de fixer, dans chaque
cas particulier, l'effectif nécessaire pour obtenir sur un
objectif déterminé le résultat maximum dans le moins
de temps possible.
L'appréciation préalable des distances et le repérage
(i) Règlemeot de manœuTres de Tinfaoterie allemande du 29 mai
1906.
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396 LR NOUVFAU RÈGLEMENT SUR LES MANŒUVRES N* 965.
da terrain sont recommandés toutes les fois que les cir-
constances le permettent. Si la distance n'a pu être éva-
luée exactement, l'emploi des hausses échelonnées esta
éviter, la dispersion en profondeur étant déjà largemeot
suffisante pour qu'il n'y ait pas lieu de l'augmenter par
remploi simultané de deux ou plusieurs hausses.
Les prescriptions relatives à la cessation et à la reprise
du feu dénotent un souci tout particulier d'habituer les
chefs de groupe et la troupe à ouvrir le feu sur des
objectifs momentanés et difficilement saisissables^ tels que
ceux qui se présenteront généralement au combat.
Il y a lieu d'ouvrir le feu lorsque l'ennemi se décou-
vre, ralentit ou cesse son tir, c'est-à-dire lorsqu'il s'ap-
prête à exécuter, exécute, ou vient d'exécuter un bond.
II appartient au chef d'avoir l'œil fixé sur ses mouve-
ments et de saisir avec à-propos l'instant où il est vulné-
rable. L'action par le feu prend ainsi un caractère inter-
mittent, la fusillade alternant avec les arrêts plus ou
moins prolongés.
Afin d'exercer la troupe à rester au combat dans la
main de ses chefs, il est bon de l'exercer très fréquem-
ment en temps de paix à cesser le feu, même s'il est
nécessaire de le reprendre aussitôt après. Cette pratique
est également recommandable lorsque le feu s'accélère
au point de dégénérer en un véritable gaspillage de
munitions.
Ravitaillement en munitions ster le champ de bataUk-
— L'approvisionnement en munitions pour armes porta-
tives comprend :
!• Sur l'homme 162 cartouches.
2° Sur les voitures de bataillon 24 —
3<* A la colonne divisionnaire des munitions
(3« section) 40 -
4® Au parc de corps d'armée 5i —
Soit, dans le corps d*armée, un total par fusil de 280 cartouche*.
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N» 96-5. DE L'INFANTERIE ITALIENNE. 397
Les principes posés par le règlement pour assurer le
boa fonctionnement de ces divers organes de ravitaille-
ment sont les suivants :
a) Voitures de bataillon. — Lorsqu'un engagement
est à prévoir, les chefs de corps font distribuer les bis-
sacs à cartouches contenus dans les caisses des voitures
de bataillon (1 ). Ils sont répartis entre les compagnies et
les pelotons et confiés de préférence aux caporaux
n'exerçant pas de commandement; ceux-ci, en échange,
déposent leur sac sur la voiture après en avoir retiré au
préalable leurs vivres de réserve qu'ils placent dans la
musette {tasca a pane) et leurs cartouches qui sont
réparties entre les hommes de la compagnie, de préfé-
rence les meilleurs tireurs.
Les bissacs à cartouches sont portés alternativement
par les caporaux et soldats de la compagnie ; les cartou-
ches qu'ils contiennent sont distribuées sur l'ordre du
chef de peloton dès que le besoin s'en fait sentir.
Si le ravitaillement en munitions devient nécessaire,
les commandants d'unité dirigent les porteurs de bissacs,
convenablement encadrés, sur les unités non engagées
qui se trouvent dans le voisinage. Le réapprovisionne-
ment a lieu par échange de bissacs vides contre un
nombre équivalent de bissacs pleins.
Au cas où la nature du terrain ou l'intensité du feu de
Tennemi rendraient cette opération trop dangereuse, les
commandants de compagnie de première ligne s'adres-
sent aux fractions en réserve qui sont tenues de pousser
leurs porteurs de bissacs jusque sur la ligne de feu.
(\) Chaque iroitore de bataillon transporte trois caisses, contenant
chacune 1,620 cartouches, soit 4,860. Elle contient en outre soixante-
<\uatre bissacs à 288 cartouches, soit un total de près de 24,000 car-
touches par Toiture.
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398 LE NOUVEAU BieOLBMBMT SUR LES MANŒUVRES H* NI.
b) Colonnes de munitions. — Chaque corps d'armée
comprend une colonne de munitions par division et aoe
pour les éléments non endivisionnés. Dans chacnne
d'elles, une section portant le n® 3, commandée par an
officier, est spécialement affectée au ravitaillement cq
munitions pour armes portatives (1).
En principe, cette section se rassemble dès le débat
de l'engagement dans le voisinage des réserves de la
division et détache, au fur et à mesure des besoins, les
groupes de voitures nécessaires pour ravitailler les unités
engagées. Les gradés qui commandent ces éléments
avancés se mettent en relation avec les bataillons de
deuxième ligne et se conforment à leurs mouvements en
restant autant que possible à couvert et sans jamais s'en
éloigner à plus d'un kilomètre. Liorsque le besoin de
munitions se fait sentir, des caissons en nombre sofiS-
sant et conduits par des gradés intelligents et énei^-
ques sont poussés vers les bataillons de deuxième ligne
qui envoient au ravitaillement les porteurs de bissacs à
cartouches constitués en détachements convenablement
encadrés.
Les sections sont ravitaillées parle parc d'artillerie da
corps d'armée.
Ces principes appellent quelques commentaires.
a) Comme nos voitures de compagnie — ou nos cais-
sons de bataillon — les voitures de bataillon transpor-
tent un premier « complément de munitions » mais ne
constituent par un « échelon de ravitaillement » .
b) Les unités de première ligne se ravitaillent norma*
lement par échange de bissacs avec les unités voisines
non engagées, qui remplissent les bissacs à cartouches
(1 ) Cette section comprend quatône ou quatre Mimons, selon qsVie
appartient à une division ou aux éléments non endifisionnés. Chaque
caisson contient euTiron 35,000 cartouches.
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-VTr;«
N» 96o. DE L'INFANTERIE ITALIENNE.
ainsi vidés en demandant aux sections de munitions le
nombre de caissons nécessaires.
On remarquera que les commandants des compagnies
engagées interviennent seuls dans le ravitaillement de
leurs unités et que ni les chefs de bataillon ni les chefs
de corps ne paraissent avoir à s'immiscer dans cette
opération. Cette prescription semble peu rationnelle si
l'on réfléchit que ces officiers, soustraits en partie aux
émotions de k ligne de feu, paraissent au contraire tout
désignés pour diriger le ravitaillement des compagnies
de première ligne, dont les commandants sont entière-
ment absorbés par le développement de Faction.
c) Les liaisons ne semblent pas indiquées avec une
précision suffisante. Il est bien spécifié que, dès leur
arrivée sur leur emplacement, les sections ou groupés
de voitures se « mettent en relation » avec les bataillons
de première ligne; mais les agents chargés d'assurer
cette liaison ne sont pas désignés.
Le nouveau règlement sur les manœuvres de Tinfan-
terie confirme et accentue le progrès réalisé par le
règlement provisoire de 1905. Sans doute, il y aurait
encore bien des modifications à y apporter pour en faire
exclusivement un manuel de la conduite des troupes sur
le champ de bataille; mais il faut reconnaître que Tin-
fanterie italienne recherche de plus en plus des méthodes
d'instruction orientées dans le sens de la préparation
à la guerre. Qu'il s'agisse, en eflfet, du dressage de
l'homme et de l'unité ou de Temploi de la troupe au
combat, nous avions déjà pu constater, en étudiant le
règlement de 1903, la préoccupation constante de mettre
à la disposition du commandement et des exécutants des
procédés de combat en harmonie avec les effets de Tar-
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400
LE NOUVEAU RÈGLEMENT SUR LES MANŒUVRES. N'9l>>.
mement moderne ; sous les réserves formulées au cours
de la présente étude, il est permis d'affirmer que le règle-
ment de 1907 marque un nouveau pas dans cette voie et
a su très heureusement combler les lacunes du règle-
ment précédent.
091)
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NOUVELLES MILITAIRES
AUTRIGHB-HONOBIB.
Utilisation dbs bnsbignbmbnts db la gubrrb russo-japonaisb.
— Dans un discours prononcé le 6 février devant la Commission autri-
chienne de Tarmée, le Ministre de la guerre a montré comment, dans
Varmée commune, ont été utilisés les enseignements de la guerrd de
Mandchourie.
i* Puissance du feu de rinfanterie, — Soins apportés à l'instruction
du tir; développement donné à Técole de tir (1); création, dans Tin-
fanterie, de détachements de mitrailleuses (2).
2« Importance pour la cavalerie du combat à pied, — Augmentation
du nombre des cartouches k halle tirées annuellement; création, dans
les grandes unités de cavalerie, de détachements de mitrailleuses (3).
S» Efficacité de V artillerie, — Adoption d'un nouveau matériel à tir
rapide et à boucliers (4) ; perfectionnement des mojens de pointage ;
établissement de liaisons téléphoniques (5) ; réorganisation de l'artil-
lerie lourde de campagne et augmentation de l'artillerie de mon-
tagne (6)»
4* Importance croissante da rôle des troupes techniques pendant le
combat, — Instruction intensive donnée aux pionniers d'infanterie et
de cavalerie (7) pour seconder les bataillons de pionniers, dont le nom-
bre — quinze — est très faible.
5* Vide du champ de bataille. — Adoption d'une nouvelle tenue de
(1) Voir 2« semestre 4907, p, 498.
(2) Voir 2« semestre 4907, p. 70; 1«' semestre 4908, p. 75 et 303.
(3) md.
(4) Voir 2« semestre 1907, p. 400; 1" semestre 4908, p. 295.
(5) Voir !•' semestre 1907, p. 279 ; 2? semestre 1907, p. 591.
(6) Voir 1" semestre 4908, p. 214.
(7) Voir 2<' semestre 1907, p. 502 et 611.
26
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402 NOUVELLES MIUTAIRE8. »• 965.
campagne moins yUible (1); mise en service de jumelles et deliuiettes
dans tous les états-majors et dans les troupes (2).
6® Importance d'un système de communications rapides par tuiu à
Vextension des fronts de combat, — Développement du corps d'aato-
mobilistes Tolontaires (3) ; augmentation du matériel téléphonique et
télégraphique (4) ; création de postes mobiles de télégraphie sans
fll (5).
Le général SchÔnaich a conclu en annonçant la publication, ao prin-
temps prochain, des premiers résultats obtenus dans la revisioD géoé-
raie des règlements d'instruction et de combat ordonnée par l'Empe-
reur après la guerre russo-japonaise.
Lbs DtPBNSBS iiaiTAiiiKS DB 1890 A 4907. — De ld90 à i907, les
dépenses des divers ministères se sont accrues dans la proportion sui-
vante (6) :
Intérieur iO« p. lOô.
Instruction publique 111 —
Finances 81 —
Chemins de fer et Commerce 279 —
Agriculture 111 —
Justice 83 —
Guerre 35 —
L'augmentation de Tartillerie et des approvisionnements de maai-
tions, celle des unités de chemins de fer et de télégraphes, la ciéation
de détachements de mitrailleuses, rendront de nouveaux sacrifices
nécessaires. « Un budget militaire plus élevé est abaoliimeiit indispeo-
sable (6). »
D'après des chififres cités devant la Commission autrichienae «la
(1) Voir 2» semestre 1907, p. 587 ; 1" semestre 1908, p. 75.
(2) Voir plus loin, p. 140.
(3) Voir 1" semestre 1907, p. 480; 2« semestre 1907« p. 502 et 996;
!•' semestre 1908, p. 76.
(4) Voir 2« semestre 1907, p. 504 et 590.
(5) Voir 2« semestre 1905, p. 470.
(6) Discours du Ministre austrp^hongrois de la Guerre, le 6 férrier
1908.
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N* 965. NOUVELLES MIUTAIRBS« 403
budget, TAutriche^Hongrie serait la puissance la plus fayori^ée 80u« le
rapport des dépenses militaires (1 ).
Proportion
det dipenios milltairai Mpentes militalret
p«r rapport (en coaronnet)
par
dépoBMi totales. h
Autriehe-Hongrie.
Allemagne
France
Russie
iUlie
(poBMi totales.
habitant.
44 p. 100
9,6 (2)
18 —
19
28 —
26
25 —
12,5
îi ~
12
Manoeovsbs iMPtauLKS Df 1908 (3). — Elles auront lieu en Hon^
grie, entre Odenboorg, Raab» Steinamanger et Yersprim, entre les 4% 5*
et 13* corps.
ACGMENTATION DE L^SFFBCTIF DE PAU DE L*ART1LLBRIE. — LeS
ehiflPres indiqués dans le numéro de férrier, p. 217, doiTeat être recti-
fiés ainsi qu'il suit :
1* Augmentatim (Te/feclif nécessitée par la réorganisation de Var-
tillerie :
( i
de montagne. . . .
àcheTal
Batteries < montées
f lourdes d*armée.
\ de forteresse
OBBdm
et aesimilé».
Honmes
do troape.
Cttevanx
de troupe.
67
1,162
518
16
632
576
84
4,640
— H6
75
1,142
451
»
2
»
242 4,578 1,429
(1) Neue freie Presse, 7 février.
(î) La couronne vaut enTiron 1 fr. 05. — A rapprocher de ces chif-
fres l'évaluation du lieutenant-colonel allemand Goltz {Militâr-Wochen-
blait du 15 février 1908) :
Autriche-Hongrie fr. 11 85
Allemagne 25 25
France 35 45
Russie 8 65
lUIie 12 40
(3) Neue milit. Blatter, 2 décembre 1907.
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404 NOUVELLES MILITAIRES. N* 965.
*» Effectifs en Î908, comparés à ceux de i907 :
Offleien Hoa
et •itlmllés. de ir
demoDtagDe +67 +I,i62 + 518
àchefal —8 -f 176 + Î40
montées +84 — 267 —4,898
lourdes d'armée +75 + 93* + 451
offleien Homies Gkcni\
et «ielmllés. de irovpe. de troipt.
+248 +2,005
Mlgl BN SBRYICB DU NOUVEAU CANON DE CAMPAGNE. — D'après la
presse autrichienne (l), on a commencé, au mois de mars, à distribuer
le nouveau canon de campagne aux 42 régiments diTisionnair». Oo
sait que les 14 régiments de corps sont armés en obusiers de 104 mil-
limètres. Le réarmement des régiments dÎTisionnaires doit être ter-
miné en 1908.
En même temps, on a pris les premières mesures destinées à réaliser
la nouvelle organisation de Tartillerie, signalée précédemment daos la
Rtvue (2).
GoKTOCATiON DE RÉSERVISTES BN 1908. — Les principes saivis à Cet
égard, à titre dressai, en 1907, seront appliqués en 1908.
Les réservistes seront convoqués entre les mois de mars et de sep-
tembre, de façon à renforcer, pendant cette période, l'effectif de»
unités actives. 278,000 réservistes seront rappelés en 1908 :
172,200 dans Tinfanterie pour 13 jours;
63,500 dans rinfanterie pour 17 jours;
4,900 dans Tinfanterie pour 28 jours;
8,400 dans la cavalerie pour 25 jours ;
9,400 dans l'artillerie de campagne pour 17 jours;
5,600 dans Tartillerie de forteresse pour 17 jours;
5,700 dans les pionniers (5,450 pour 17 jours, 250 pour 28 jours);
2,3U0 dans le régiment des chemins de fer et télégraphes poar
17 jours;
6,000 dans le train pour 17 jours ;
4,900 officiers de réserve accompliront des périodes d'instruc-
tion de 28 jours (3).
(1) Neue freie Presse , 17 mars.
(2) Voir 1«' semestre 1908, p. 214.
(3) Budget de l'armée commune pour 1908.
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N* 965. NOUVELLES MILITAIRES. 405
En outre, 6t,400 ersatz-réservistes seront appelés pour la première
fois (pour 8 semaioes).
Atakcbmsnt des ofpicibrs (1). — Les durées moyennes de séjour
dans chaque grade sont» actucllement,.les suivantes :
ArUllerle
État-major. Infanterie. Cavalerie, de campagne.
Officier subalterne (sous-lieute-
nant et lieutenant) 10 Hi 17 16 17 H
Capitaine 9 13 13 »6 13 Ji
GomniADdant 4 5 4% 5 H
Lieutenant-colonel 3 3 3 3
Ces durées sont moindres d'un an à deux ans pour la landwebr
autrichienne, et d'un à trois ans pour la landwebr hongroise (2).
Les colonels restent six ans dans ce grade ; les généraux de brigade
quatre ans; les généraux de division, six ans.
Lb kodtxau règlbmbnt sur l'avapicexent. — Le règlement du
19 janyier 1908 sur Tavancement (3) ne constitue pas une réforme à
grande portée, mais un simple remaniement des anciennes prescrip-
tions, destiné à corriger certains abus et à innover quelques mesures
de détail utiles, sans toucher aux principes.
1* Officiers de carrière.
Accès à la qualité d'officier. — Cet accès reste ouvert, comme par le
pa.<sé, uniquement aux jeunes gens issus des académies militaires ou
des écoles de cadets, du volontariat, ou — très exceptionnellement —
à ceux qui auront passé directement Texamen de cadet. Un sous-offi-
cier ne peut être promu officier qu*en temps de guerre et pour action
d'éclat.
Choix et ancienneté, — L'avancement a lieu en principe à Tancien-
ueté, par exceplion au choix. Il en était déjà ainsi avec le décret de
iS'iS, maïs celui-ci laissait dans le vague les conditions du choix.
(1) Voir 2» semestre 1907, p. 73.
(2) MUitar-Wochenhlatt, 23 novemble 1907.
(3) Verordnungblatt du 8 février. Voir 2« semestre 1907, p. 75, 610;
1" semestre 1908, p. 72.
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406 NOUVKLLBS UILITAmES. N* 965.
Désormais, dans les grades subalternes ^ lieutenant, lieutenint en
premier, capitaine — TaTancement des officiers de troupe se fera cidu-
éiTement à rancienDeté (i).
Dans les grades supérieurs, seuls, ceux de commandant et de lieute-
nant-colonel pourront, en dehors des états-major», être obtenus ao
choix. Pour chacun de ces grades, les promotions au choix ne deTTont
pas dépasser le cinquième des Tacances. Les capitaines et commandants
ne pourront être proposés pour le choix que quand ils se trouveront
dans le quart le plus ancien du cadre de leur arme et de leur grade.
Dans le corps d*état-major et les états-majors de rartillerie et da
génie, Vavancement à tous les grades se fera exclusiTement à rancien-
neté. Pendant leurs stages temporaires de troupe, les officiers d'état-
major continuent à compter dans le corps d*état-major.
Résultatt probables.
a) Four les officiers dC état-major, — Admission à TÉcole de guerre,
de quatre à sept ans de grade d*officier; sortie, de sept à dix ans; stage
d'état-major et nomination au grade de capitaine, de dix à treize ans;
à partir de ce moment, avancement, dans le corps d*état-major, à l'an-
cienneté, commandant, après neuf ans de grade de capitaine; lieute-
nant-colonel» après quatre ans de grade de commandant; colonel, après
trois ans de lieutenant-colone); général de brigade, après six ans de
grade de colonel.
b) Pour les officiers de troupe, — Aucun avantage n'est fait aui
meilleurs élèves des écoles de corps d^armée, ou à ceux qui ont pa^
deux ans à l'École de guerre, ou à ceux qui se sont signalés d*aoe foçoo
quelconque. Il ne pourra y avoir de différence dans l'avancement des
officiers qu'après la nomination au grade de commandant. Dans ces
conditions, l'officier de troupe ne pourra guère être colonel à moins de
35 ans de service, donc, dans le cas le plus favorable, à moins de
55 ans d'âge. Il pourra difficilement arriver au grade de général de
division (2).
(1) Sauf pour les lieutenants sortant de TÉcole de guerre ou des
cours supérieurs et reconnus aptes au service d'état-major. Cette pro-
portion sera, du reste, très faible, car presque tous les officiers qui
sortent de 1 École de guerre sont lieutenants en premier.
(2) Il faut signaler la suppression de l'examen pour le passage du
grade de capitaine à celui d'officier supérieur, pour tous les officiers
autres que ceux des états-majors.
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N* 966. NOUYBLLBS MILITAIRES. 407
Conclusion, — Selon toutes probabilités, les grades élevés resteront,
comme aujourd'hui, Tapanage des officiers issus des états-majors. Il y
a lieu de remarquer que le recrutement de l'Éeole de guerre ou des
cours supérieurs se fait parmi de jeunes ofQciers — * quatre à sept ans
de grade d'officier — et que Texamen d'entrée à TÉcole de guerre n*est
pas renouTelable.
L'admission directe, dans le corps d*état-major, ayec le grade de
commandant, d'officiers provenant de la troupe et ayant passé avec
succès l'examen de ce grade, sera un palliatif à la rigidité du nouveau
système.
Ce procédé existait jusqu'à présent et n'a été d'ailleurs employé
qu'à titre tout à fait eiceptionnel.
En résumé, le décret du 19 janvier empêchera le retour d'abus qui
s'étaient produits avec celui de 4895, dans les nominations au choix,
et, à cet égard, il constitue une amélioration, mais il laisse subsister,
entre Tofficier d'état^major et l'officier de troupe, au détriment du
second, une inégalité telle que celui-ci pourra rarement recevoir le
grade de général de division.
2® Officiers de réserve.
Le décret du 19 janvier supprime la nomination directe au grade de
lieutenants de réserve des volontaires d'un an qui ont obtenu, à
l'examen, la mention « excellent ». Il y avait là un écart excessif
avec le reste des volontaires qui restaient au moins quatre ans cadets
de réserve.
La promotion des lieutenants de réserve au grade de lieutenant en
premier est facilitée, en ce qu'ils ne seront plus astreints qu'à un stage
volontaire de trois mois, au lieu de six, en outre des trois périodes
d'instruction.
Le lieutenant de carrière, démissionnaire, pourra être nommé
lieutenant en premier de réserve, s'il compte un an de service
comme officier «- au lieu des quatre ans exigés jusqu'à présent — ou
simplement s'il fait preuve de capacités au cours d'une période d'ins-
truction .
3® Grades honoraires,
La faveur de pouvoir solliciter, au moment de la mise à la retraite,
le grade supérieur — réservé jusqu'à présent aux officiers qui étaient
dans le sixième le plus ancien du cadre de leur grade — est étendue à
tous les officiers, à partir du moment ott leurs contemporains d'an<
cienneté demeurés en activité auront été promus.
Cette mesure présente de l'importance en cas de décès de l'intéressé.
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408 N0UVXLLB8 MILITAIRES. M» M.
c«r la pension de la \euTe ou de Torphelin se règle diaprés la solde da
grade honoraire.
Kn reTanche, le grade de felseugmeister ne pourra plus être donné
à titre honoraire qu'exceptionnellement, par mesure gracieuse du son-
yeraini et Tofficier ne pourra plus prendre Tinitiative de solliciter cette
fafeur.
4» Soui^fficiers.
La seule innovation intéressant les sous-officiers n'est, en somme,
que la réglementation d'un fait depuis longtemps réalisé dans la pn-
tique : le grade de sergent-major est désormais réservé aux sous-officien
rengagés.
DâTILOPPBIIBirr DONNÉ À L'INSTRUCTION DBS PIONNlBftS D*INPANTnff
BT DB càtalbbib (I). ^ En temps de paix, chaque régiment ou bataillon
formant corps comprend un lieutenant, chargé du service des pionoien,
appelé « officier pionnier •» et, par compagnie, 4 hommes pourras
d'outils de terrassier et de charpentier. En temps de guerre, les piot-
niers de chaque corps sont réunis en un « détachement régimenUire
de pionniers » sous les ordres de l'officier pionnier, assisté de 2 capo-
raux par bataillon.
Dans h cavalerie, en tout temps, chaque régiment comprend w
peloton de pionniers, dont Teffectif est, en temps de paix, de i officier
subalterne, i maréchal des logis, 3 brigadiers, 21 cavaliers. Les outils
sont transportés sur une voiture, les eiplosifs, sur un cheval de b&t.
En outre, 4 « pionniers d'escadron n sont exercés aux travaux les plos
simples. Les régiments de landwehr, autrichienne ou hongroiseiSe
comptent qu'un cadre de peloton de pionniers.
Jusqu'ici, rinstruction des pionniers d'infanterie ou de caTalerie »
faisait en détachant dans les bataillons de pionniers les fantassins poar
deux mois, les cavaliers pour un mois, réunis par division ou par hii'
gade. Pendant le reste de Tannée, ces hommes ne recevaient guèrti
dans leur corps, qu'une instruction théorique.
Désormais, Tinstruction pratique durera toute l'année, sous la dire^
tion d'un officier pionnier détaché dans chaque division. Les officien
d'inranterie seront détachés dans les bataillons de pionniers pendant
un an, ceux de cavalerie pendant six mois, pour perfectionner leor
instruction. Des sous-officiers rengagés pourront aussi y être détaehéi.
(i) Eevue de Streffleur^ février 1908.
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»• Ô65. NOUVELLES MIUTAIRBS. 409
Sbryici télépboniqui daks l'infantbrib (1). — Des cours de télé-
pboDie doWeDt être institués, d'abord à titre d*essai, dans chaque divi-
sion d*infanterie (armée commune et landwehrs).
Ces cours soDt destinés h instruire le personnel chargé du matériel
téléphonique dans l'infanterie. Ils dureront six semaines et seront pro-
fessés, sous la direction des chefs d*état-major intéressés, par des offi-
ciera et sous-officiers qui auront suivi un cours de télégraphie à Tulln.
Chaque régiment ou bataillon de chasseurs détachera un sous-lieu-
tenant et quelques hommes au cours de téléphonie.
D*aprèi la Neue freie Presse du 23 janvier, une patrouille télépho-
nique serait formée sous peu dans chaque corps d'infanterie. Elle
remplacerait la patrouille de 12 signaleurs que comptait jusqu*à pré-
sent chaque régiment ou bataillon formant corps, et comprendrait
4 téléphonistes et 8 télégraphistes (télégraphie optique).
Cette mesure sera un nouveau déreloppement donné au service télé-
phonique dan9 Tarmée austro-hongroise.
En 1907, un cours de téléphonie d'artillerie avait été créé à Vienne,
et des patrouilles de téléphonistes avaient été organisées dans chaque
régiment d'artillerie pour les manœuvres impériales.
TêUgeaphib sans fil. — D'après VAllgemeine schweiierische Mili-
tàrzeilung (2), l'armée commune possède deux postes mobiles de télé-
gi^phie sans fil pour les troupes de campagne. Ultérieurement, un
po<»te mobile doit être affecté à chaque quartier général d'armée, de
corps d'armée ou de division de cavalerie.
Les troupes de montagne auraient reçu récemment des postes de télé-
graphie sans fi], transportables à dos de mulet (10 mulets par station).
Le projet de budget de 1908 pour la landwebr autrichienne prévoit
un crédit de 64,750 couronnes pour la constitution d'un poste mobile.
C»Uno!f D'un NOUVEAU MATÉRIEL OPTIQUE. — Depuis la guerre de
Nandchourie, le a vide du champ de bataille » est devenu une expres-
Mon courante. Pour remédier aux difficultés qui en résultent, Tadmi-
oistration militaire austro-hongroise a procédé, dans ces derniers temps,
« la constitution d'un matériel optique distribué aux états-majors et aux
troupes.
(1) Voir V semestre 1907, p. 504.
(2) il janvier 1908.
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410 NOUVELLES MILITAIRES. H* 965.
Ce matériel comprend :
Dans chaque état-major de corps d'armée et de diyisioOy une jumelle
à prismes à charnières, d*iui modèle facile à porter par un cavalier oa
un fantassin ;
Dans chaque compagnie d'infanterie et escadron de cavalerie, deoi
jumelles ordinaires dans Tinfanterie, à prismes dans la caTalerie;
Dans chaque détachement de mitrailleuses d'infanterie, deux ju-
melles ordinaires.
Dans chaque détachement de mitrailleuses de cavalerie, quatre ja-
melles à prismes.
Pour l'artillerie, la dotation n'est pas encore fixée.
Dans les troupes, ces jumelles sont destinées à être utilisées par les
sous-officiers (1).
Grenades a main. — Certains régiments d'artillerie de forteresse
ont expérimenté, à la fin de 1907, des grenades à main sphériques
pesant i^fiOO et de 8 centimètres de diamètre. Elles sont chargées de
100 grammes d'explosif et munies d'un appareil d'allumage.
Des courroies y sont fixées ; elles sont reliées à l'appareil d'allumage,
de façon à mettre ce dernier en action dès que la grenade est lancée.
L'explosion se produit environ 4 secondes après.
Des hommes exercés peuvent lancer ces grenades à 20 mètres de
distance, à 50 mètres en se servant d'un appareil analogue à uoe
fronde (2).
BELGIQUB.
PaOJBTS DE CHEMIN DE FER ÉLECTRIQUE ENTRE BRUXELLES ET ANVBIS
— Ces projets existent depuis plusieurs .années déjà. Un nouteau
projet vient d'être soumis au gouvernement belge; il serait plus écono-
mique que les précédents et coûterait seulement IS millions de francs.
La ligne aurait 43 kilomètres et le trajet durerait 30 minutes (3).
(1) Revue de Streffleur, mars 1908.
(2) Neue militàrische Blâiter, 24 décembre 1907.
(3) Zeitung des Vereins Deuischen Eisenbahnverwaltungen^ 1" JM-
vier 1908.
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N» 965. NOUVELLES MILITAIRES. 411
Makgeuyres bn 1908 (1). — 15-21 mai, manœuTres de régiment,
brij^ade et dÎYisioa (4^ diTÎsion d'armée), camp de Beverloo ;
26 iuin-2 juillet, manœuvres de régiment, brigade et dlTision
(1»« division d'armée), camp de Beyerloo ;
5-11 août, manœuvres de régiment, brigade et division (3® dirision
d'armée), camp de Beverloo ;
4-iO septembre, manœuvres en terrain varié (2* division de cava-
lerie), camp de Bererloo ;
3-9 juillet, manœuvres de régiment, brigade et division (2* division
d'armée), camp d'Arlon.
4-10 septembre, manœuvres dans les positions fortifiées d'Anvers, de
Liège et de Namur.
Chacun des quatre régiments de la 1'* division de cavalerie, manœu-
vres pendant 8 jours au camp de Beverloo ou d'Arlon avec une division
d'armée.
EMPIRB ALI^BMAlf D.
Lbs grandes mangeuyrbs bit 1908. — Un ordre de Cabinet du
20 février dernier contient les prescriptions suivantes au sujet des
grandes manœuvres prochaines en Prusse :
Les XV« et XV1« corps d'armée manœuvreront l'un contre l'autre en
présence de l'Empereur. En vertu d'un accord intervenu avec le prince
régent de Bavière, la 3* division d'infanterie (Landau) et une division
de cavalerie de l'armée bavaroise participeront à ces manœuvres :
Quatre autres divisons de cavalerie seront constituées.
La division A (XYI' corps) par les brigades de cavalerie n^ 28
(Carlsruhe et Bruchsal), n« 30 (Sarrebourg) et n« 34 (Metz et Saint-
Avold), le détachement de mitrailleuses n^ 2 (Bitche), le groupe à
cheval du 8® régiment d'artillerie de campagne (Sarrebrûck) et un
détachement de pionniers de cavalerie du XVI^' corps d'armée.
Les divisions B, C et D seront formées respectivement dans les V',
VII« et Vni® corps d'armée.
En outre la division de cavalerie de la Garde aura pour les manœu-
vres la composition suivante : les 1'«, 2« et 3® brigades de cavalerie de
la Garde, le détachement de mitrailleuses n» i de la Garde et un
groupe à cheval du 1*' régiment d'artillerie de campagne de la Garde.
La division de la Garde et les divisions B, C et D exécuteront des
(1) Belgique militaire, 19 janvier 1908.
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412 NOUVELLES MILITAIRES. N* 965.
manœuvres spéciales de cayalerie dans les camps d'instruction de
Dôberiti, Posen, Senne et Elsenborn.
La division de cavalerie B (à Texclusioii des formations d'autres
armes qui lui sont rattachées) exécutera, sous la direction de rinspec-
teur général de la cavalerie, une manœuvre d'exploration et de sûreté
contre la brigade de cavalerie n» 11 (Breslau) qui est à 3 régiments et
sera renforcée par le 4* régiment de dragons (Lûben). A. la division B
sera rattaché pour cette manœuvre un détachement de pionniers de
cavalerie du ¥• corps.
Les régiments de cavalerie des XV* et XVI" corps entrant dans la
composition de la division A prendront part aux manœuvres de brigade
et de division de leur corps d*armée ; les régiments de cavalerie de
cette division appartenant à d'autres corps d'armée ne prendront part
qu'aux manœuvres impériales.
Les divisions A et B di:}po«eront chacune d'un crédit de SOO fraoci
pour les exercices spéciaux des détachements de pionniers qui leur sont
attribués.
Il sera exécuté au corps de la Garde, aux IX*" corps et III« bavarois de
exercices spéciaux d'attaque avec participation d'artillerie lourde; œs
exercices auront lieu au corps de la Garde et au III* bavarois avec tir
réel. Le XII* corps exécutera un exercice analogue pour lequel ud
bataillon d'obusiers lourds du S* régiment d'artillerie à pied et des
formations des troupes de communications lui seront rattachés.
Dps manœuvres d'ensemble de pionniers auront lieu sous la dire^
tion de l'inspecteur des pionniers à Thorn, Wesel et Mayence.
Les deux inspections des troupes de télégraphie exécuteront chacaoe
un exercice de transmission des renseignements d'une durée de trois
Jours.
Des voyages d'instruction de cavalerie auront lieu dans les corps
d'armée suivants : Garde, 11% VII% IX* X*, XV*. XVII* et XVIII*. n est
alloué pour ces voyages des indemnités de 4.025 francs pour la Garde,
3,025 francs pour le XVII* corps et 2,012 fr. 50 pour les autres.
L'époque des manœuvres daos les corps d'armée qui ne participent
pas aux manœuvres impériales sera fixée en tenant compte le plus
possible des travaux de la moisson. Pour le choix du terrain et la
nature des exercices, on s'attachera à limiter les dégâts.
Les troupes à pied devront être rentrées dans leurs garnisons an
plus tard le 30 septembre, date extrême de libération de la classe.
BeNVOI de la classe kT APPEL DU CONTINGENT IN 1908. —
Dates de iibéraiion et d'incorporation. — La classe de recrutement, ({^
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K* 9e5. NOUYBLLBS MILITAIRES. 413
termioe actuellement son temps de service actif, sera renvoyée le
30 septembre au plus tard. Dans les corps de troupe prenant part aux
manœuvres d'automne la libération aura lieu, en principe, deux jours
après le retour dans les garnisons ou la fin de ces manœuvres ; les
hommes de l'artillerie à pied, qui n'y participent pas, seront renvoyés,
en général, à la même date que ceux des corps d'infanterie de la môme
garnison. Ceux qui servent dans le train et dans les commandements
de district, les ouTriers hors rang et les infirmiers militaires seront
libérés le 30 septembre.
Le contingent qui doit être appelé en 1908 sera incorporé à des dates
Tariables suivant les armes. Les hommes désignés pour le service armé
et affectés i la cavalerie, à Tartillerie montée, aux groupes d'attelages
de Tartillerie à pied, aux détachements de mitrailleuses (conducteurs
seolement) ou au train, rejoindront leurs corps aux dates fixées par
les commandants de corps d'armée, aussitôt que possible après le
i" octobre, mais cependant, en principe, pas avant le retour des corps
dans leurs garnisons, à la suite des manœuvres d'automne. Les
hommes de recrue destinés au régiment d'artillerie à pied u^ 2, aux
commandements de district, aux écoles de sous-officiers, ou levés
comme ouvriers hors rang ou comme intirmiers militaires, seront incor-
porés le i*"" octobre. Pour tous les autres, la date sera ultérieurement
fixée par le Ministre de la guerre, de manière qu'ils soient appelés dans
le courant du mois d'octobre (1).
Chiffres normaux des recrues à incorporer, — a) Dans les batailloas
d'iofanterie, de chasseurs, de tirailleurs, les batteries montées, les
bataillons d'artillerie à pied, y compris les compagnies qui leur sont
rattachées et leurs groupes d'attelages, les bataillons de pionniers,
ceai des régiments de chemins de fer, ceux de télégraphie (1), le
bataillon d'aérostiers (2), les bataillons du train (pour le personnel
faisant deux ans de sernce), on incorporera comme chiffre normal,
poar le service armé, la moitié de l'effectif budgétaire total des obcr-
gefreile, yefreite, simples soldats et gefreiie infirmiers, défalcation
faite des rengagés entretenus en place de gefreiie, simples soldats et
9«/re27tf infirmiers ; dans les bataillons du train, on défalquera égale-
ment, pour ce calcul, l'effectif supplémentaire prévu pour la constitu-
tion des groupes d'attelages du bataillon d'aérostiers et des troupes de
télégraphie ainsi que du détachement du train de l'École de télégraphie
de cavalerie.
(1) Ils ont été appelés du 8 au 11 octobre en 1907.
(2) Non compris les groupes d'attelages affectés à ces bataillons.
(3) Non compris le groupe d'attelage rattaché à ce bataillon.
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444 NOUVELLES MILITAIRES. M«965.
On incorporera en outre pour le senrice armé :
i^ Dans les éléments ci-dessus indiqués, un nombre de recnieségil
à celui des emplois iracants de rengagés;
2» Pour le recrutement des détachements de mitrailleuses, dau
chaque bataillon auquel est rattachée une unité de ce genre, un sup-
plément de 2i tirailleurs et de i3 conducteurs;
3* Pour le recrutement de TÉcole de tir de Tartillerie de campagne,
dans chaque régiment de cette arme, un supplément de 8 ou 9 houuseï
de recrue (i) à classer dans les batteries montées;
4® Pour le recrutement de TÉcole de tir de Tartillerie à pied et de
la compagnie attachée à la commission d'expériences de cette arme, ud
supplément de il ou 42 recrues (3) dans les bataillons désignés;
5* Pour le recrutement de la section d'exploitation de la brigade de
chemins de fer et de la compagnie d'expériences des troupes de com-
munications, un supplément de 43 recrues dans chaque bataillon des
régiments de chemins de fer n*** i à 3, ainsi que dans le i«' bataillon
du régiment n® 2; de 23 recrues dans les compagnies prussiennes da
2« bataillon de ce dernier régiment ;
6^ Pour l'entretien de Tefifectif supplémentaire du train préTu pour
les groupes d'attelages du bataillon d'aérostiers et des troupes de télé-
graphie, ainsi que pour le détachement du train de l'École de télégra-
phie de cayalerie, 9 ou iO hommes faisant deux ans de service par
bataillon (3).
On incorporera pour le service armé :
b) Dans les régiments de cavalerie à effectif fort, au moins 160
recrues; dans ceux à effectif faible, au moins 450.
c) Dans les batteries à cheval à effectif fort, au moins 32 hommes;
à effectif faible, au moins 24.
Pour ces deux armes oh fonctionne le service de trois ans le cki/fn
normal de recrues à incorporer dans chaque corps de troupe est calculé
de manière que son effectif en gefreite, simples soldats et gefreite ïaût-
miers, y compris les rengagés, soil porté au complet par Tincorpon-
tion des recrues et des engagés volontaires, après déduction des hommes
(i) 9 hommes dans un régiment de chaque corps d'armée, 8 dans les
autres.
(2) 12 dans les bataillons du corps de la Garde et des I^*", II*, IVS
Y", VI», VII« et V1II« corps d'armée, il dans les bataillons des corps
numérotés de XIV à XVIII.
(3) 9 dans le bataillon de la Garde et dans les bataillons n^ i, â,3,
4, 7, 8 et 16; 10 dans les autres.
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*H
N* 965. NOUYELUSS MILITAIRES. 415
libérés ao départ de la classe, et éTentuellement de ceux renvoyés par
aatkipatiott eo congé dans leurs foyers {Disposilionsurlauber).
d) Pour un an de service, comme soldats du train, 90 hommes par
bataillon du train.
Comme ouvriers hors rang, tous les corps de troupe recevront un
nombre de recrues égal à la moitié de reffectif budgétaire du personnel
de cette catégorie; comme infirmiers militaires, chaque corps d*armée
incorporera un nombre d'hommes égal à la moitié de l'effectif prévu
par le budget, défalcation faite des rengagés.
Incorporations en sits de reffectif, — Indépendamment de ces recrues
qui constituent l'effectif normal» chaque corps de troupe doit recevoir
OH certain nombre d'hommes désignés comme recrues en sus du con-
tingent (ire6ertf//i^«m(Xf«tp«) et destinés à couvrir les déchets résultant de
décès, réformes, etc., survenus au cours de l'année, ainsi que les ces-
siooi, faites par le corps aux commandements de district, de soldats
instruits exerçant certaines professions (boulangers, etc.).
Le nombre de ces recrues s'élève dans l'infanterie à 8 p. iOO, dans
les autres armes à 9 p. 100 du chiffre normal ,à incorporer, tel qu'il a
été indiqué ci-dessus pour les diverses armes.
Les instituteurs et aspirants instituteurs incorporés pour un an dans
Tinfanterie sont considérés comme recrues en sus du contingent, mais
ne comptent pas dans la majoration de 8 p. 100 indiquée ci-dessus.
Les recrues en sus du contingent appelées pour le service non armé
lont au nombre de 3 par corps d'armée pour les infirmiers militaires ;
pour les ouvriers hors rang, le chiffre est fixé par chaque commandant
de corps d'armée pour l'ensemble des unités sous ses ordres : ces
ouvriers sont affectés au magasin d'habillement du corps d'armée.
H est rappelé que les hommes dont l'aptitude au service n'est pas
établie ne doivent pas être conservés sous les drapeaux plus longtemps
qu'il n'est nécessaire ; les commandants de corps d'armée ont à prendre
le plus rapidement possible les mesures voulues pour assurer leur libé-
ration.
GONTOCATIOlf DK RÉSBRYISTES ET DE ULNDWBHRIENS EN PrCSSB, EN
1908. — Catégories â^ hommes à convoquer. — L'instruction sur les exer-
cices du Beurlaubtensiand en 1908 reproduit exactement les prescrip-
tions de 1907 (1) pour tout ce qui concerne les catégories d'hommes à
convoquer, l'époque des convocations, la nature des exercices. Comme
les années précédentes elle définit le but de ces exercices : le rappel
(1) Voir i« semestre 1907, p. 683.
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416 NOUVELLES MILITAIRES. N*965.
de ce qui a été appris antérieurement, raffermissement de la disetpUiie,
le perfection nement de Tinstruction des hommes en Tue da combtL
Elle ajoute que pour atteindre ce résultat « les hommes doi?ent étr«
astreints seulement à des services qui se rapportent immédiatement à
leur instruction en vue de la guerre ».
Répartition des hommes convoqués, — Les hommes sont ioeorporét
dans les unités du temps de paix ou groupés en unités spéciales m
Tant les principes indiqués en 4907 (1).
Dans tous les régiments d'infanterie à deux bataillons, il sera formé
pour les manœuvres un troisième bataillon au moyen de réserriite»
convoqués pour Tingt-huit jours.
Dans le corps de la Garde, les corps numérotés de I à XI et de XIV
à XVIII, c'est-à-dire dans les 17 corps prussiens auxquels s^appliqoe
l'instruction, il sera constitué un régvnent d'infanterie de réserve. H
n'en ayait été constitué que 12 en 4907.
Un groupe de réserve d'artillerie de campagne sera formé dans les
mêmes corps d'armée à l'exception des XV* et XVI*, soit au total dus
15 corps d'armée.
Il sera également constitué cette année des régiments de résertt tt
de landwehr de Vartillerie à pied au moyen d'hommes convoqués poor
vingt-huit jours.
Les bataillons d'infanterie, de chasseurs et de pionniers du XV* corps
seront portés pour les manœuvres à l'effectif de 800 hommes par rio-
corporation de réservistes convoqués pour vingt-huit jours.
Pour la première fois cette année, chaque compagnie d'in&nterie
recevra pour les manœuvres 10 réservistes convoqués pour vingt-huit
jours. Gomme les années précédentes, chaque compagnie de chas^ears
en recevra 15. Ces chiffres ne s'appliquent pas aux unités prenant part
aux manœuvres impériales qui reçoivent un plus grand nombre d^
réservistes convoqués pour vingt-huit jours.
Les prescriptions relatives à la cavalerie, à l'artillerie de campagne,
à l'artillerie à pied, aux ingénieurs et pionniers sont identiques à eciltf
de 1907. Tous les réservistes des pionniers font comme précédemmeat
une période de vingt-huit jours.
Les télégraphistes de forteresse (au nombre de 675, y compris Is
Saxons et les Wurtembergeois) sont convoqués en trois séries de 42 jours
chacune dans les diverses places fortes de l'Empire et au télégraphe
militaire de Berlin.
Les hommes des sections de travailleurs (au nombre de 864) aoot
appelés comme les années précédentes : les réservistes pour vingt-hnit
(1) Voir 1" semestre 1907, p. 683.
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N*965. NOUVELLBS UIUTAIRBS. 417
jours, les landwehriens pour quatorze jours» à Neisse et dans différent»
camps d'instruction.
Les inârmiers et gardes-malades ainsi que les hommes de VErsats-»
réserve sont conToqués dans les mêmes conditions qu'en 1907.
Les prescriptions relatives aux convocations des officiers et à Tenca*
drement des formations d'exercice sont également reproduites sans
modification.
Nombre et durée des convocations. — Pour les 17 corps d'armée du con-
tingent prussien les hommes convoqués se répartissent ainsi qu'il suit :
Infanterie 187,5i0 (1)
Chasseurs 6,080 (1)
Groupes de mitrailleuses ()65 (1)
Artillerie de campagne 32,160 (1)
Artillerie à pied 17,760 (1)
Pionniers 11,890 (1)
Brigade de chemins de fer 2,1^ (3)
Automobilistes 220 (3)
Aéiostiers 277 (4)
Télégraphistes 1 ,045 (5)
Train 9,610 (6)
Total 269,832
Ce total présente par rapport à celui de 1907 une augmentation de
26,988.
Aux termes de Tinstruction, il doit se décomposer en deux tiers de
réservistes et un tiers de landwehriens. Le nombre des landwehriens
convoqués serait donc d'environ 90,000.
Le surplus (180,000) ne représente pas le noipbre des réservistes, car
les chiffres cindessus donnent simplement le nombre de journées que
les commandants de corps d'armée ne doivent pas dépasser dans leurs
convocations. L'instruction spécifie que les prolongations de période
prévues dans les différents cas énumérés ci-dessus (troisièmes bataillons
des petits régiments, bataillons portés à l'effectif de 800 hommes,
10 réservistes par compagnie d'infanterie, pionniers, etc.), doivent être
(1) Pour 14 jours.
(2) 1,887 réserviiites pour 28 jours, 698 landwehriens pour 14 jours.
(3) 220 réservistes pour 42 à 56 jours.
(4) 277 réservistes pour 21 à 28 jours.
(5) 700 réservistes pour 42 jours, 345 landwehriens pour 14 jours.
(6) 1,270 pour 20 jours, 8,340 pour 14 jours.
27
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418 NOUVELLES MILITAIRBB. N« 965.
compensées par un moins grand nombre de Oonyocations. Ce chiffre de
180,000, si l'on tient compte des périodes de ¥ingtr-huit jours et pln^
préfues dans le tableau ci-dessus (brigade de chemins de fer, auton»-
bilistes, etc.), représente environ 190,000 périodes de qoatorae joun.
On peut évaluer approximativement à 60,000 le nombre des boaunes
des différentes catégories convoqués pour vingt-buit Jours on plus, ce
qui absorbe 120,000 périodes de quatorze jours; il resterait donc eo^i-
ron 70,000 hommes convoqués pour quatorze jours.
En outre, aux termes de la même instruction, les chiffres du tableau
ci-desitus ne comprennent pas : les réservistes de complément pour le?
manœuvres impériales ou les exercices spéciaux de la cavalerie (vind-
huit jours), les anciens volontaires d'un an (huit semaines), les miniâtre»
des différents cultes convoqués dans les hôpitaux, les infirmiers et
gardes-malades, les boulangers et bouchers, les télégraphistes. \iî
aérostîers et mitrailleurs de forteresse, etc. Ces additions amènertient
à un total approximatif de 80,000 le chiffre des réservistes convoqués
pour vingt-huit jours ou plus, ainsi que celui des réservistes convoqués
pour quatorze jours.
Le nombre des convocations en 1908 8*élèverait donc, d'après «§
évaluations approximatives, k 160,000 réservistes environ, dont moitié
pour quatorze jours et moitié pour vingt-huit jours ou plus et i
90,000 landwehriens. Ces calculs ne s*appliquent d'ailleurs qa'aui
17 corps d'armée prussiens à l'exclusion des 6 corps wurtembei^i^.
saxons et bavarois. Pour obtenir les totaux relatifs à l'arraée allemande
entière, il y aurait donc lieu de majorer tous les chiffres d'un tiers eméon-
Munitions d* exercice. — Les cartouches sont allouées conformémefit
au règlement sur les munitions d'exercice, toutefois dans l'infanterie et
les chasseurs le nombre des cartouches à blanc est porté de 35 à ^ par
homme.
Dans l'artillerie de campagne, il est alloué par 100 hommes convo-
qués (à l'exclusion de ceux provenant de la cavalerie) qui peaveflt
prendre part à une école à feu de batterie : 40 obus 96 et 60 shrap-
nels 96 au lieu de 24 et 42 en 1907. Dans une batterie de chaque eorp»
d'armée ces munitions peuvent être remplacées par 40 obus d'exer-
cice 98 et 60 shrapnels 98 pour obusier léger.
Il est alloué pour chaque batterie d'un groupe de réserve d*artiliene
de campagne 350 projectiles 96 (shrapnels et obus) et 300 coups à
blanc.
Mutations dans lb haut GOHHÂUDEiiBifT. — Par ordre de Cabinet
du 25 février 1908, le duc AlbrecM de Wurtemberg général de la
cavalerie, commandant le Xl« corps d'armée à Gassei, est nommé au
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N* 965. NOUVELLES MIUTAIRBS. 449
oaramandement du XI1I« corps à Stuttgart en remplacement du général
Too Fallois misjmr Disposition sur sa demande. Le duc Albrecht, héri-
tier da trône de Wurtemberg est âgé de 43 ans.
Par ordre de Cabinet du 5 mars 1908, le général lieotenant von
Scheffer-Boyadel, commandant la S* dlTÎsion d'infanterie de la Garde
est «hargé du commandement du XI* corps d'armée à Gassel en rem-
placement du dnc Albrecht de Wurtemberg. Le général von Scheffer-
Boyadel est &gé de 57 ans.
AlUgbhbkt du paqubtagb du fantassin. — L'Empereur aurait
approuvé, d'après la presse, Tallégement du paquetage du fantassin,
qoi serait obtenu par les mesures suivantes :
Transport sur les cuisines roulantes, dont Tadoption est projetée» de
la troisième ration des vivres de réserve. Allégement du havresac et
du manteau. Réduction des ustensiles de propreté et de nettoyage du
fusil. Suppression dans chaque compagnie à Teffectif de guerre de
80 toiles de tente. Transport d'une partie des outils et des instruments
téléphoniques sur les voitures à munitions de compagnie. Allégement
de la voiture à bagages de compagnie par la suppression de la plus
grande partie des imprimés et des approvisionnements de réserve et
utilisation de la place ainsi rendue disponible pour le transport de
iOÛ manteaux et de 100 toiles de tente ou de SO sacs complets et de
H5 outils ou de 9>000 cartouches enlevés aux hommes les moins résis-
tants de la compagnie.
JBSPAGNB»
^GBT DB LA GUBRRB POUR 1908. — La loi du 31 décembre 1907
& fixé à 157,578,3^ pesetas les crédits du budget de la guerre pour
l exercice 1908, soit une diminution de* 1,500,000 pesetas environ par
rapport aux crédits votés Tannée dernière (1).
^Qr répartition est la suivante :
^ et 2. Administration ( Personnel 2,836,524
centrale ( Matériel 394,840
3 et 4. Administration ( Personnel 13,003,844
provinciale ( Matériel 473,173
A reporter 16,710,381
(1) Yoirl" semestre 1907, p. 288.
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490 N0UVBLLB6 MILITAIRES. K«9$5.
Report 16,710,381
5. Corps permanents, recrutement, excédent de
cadres 83,783,ia
6. Pénitencier militaire de llahon 9i,9C>l
7 . Services administratifs 24,799,836
8. Transports miliUircs 2,000,6(4
9. Élevage et remonte 3,014.395
10. Matériel d'artillerie 5,5IO,00J
îi . Matériel du génie 4,872,900
i2. Dépenses diverses et imprévues 417,000
13. Traitements pour décorations 325,765
14. Primes d'engagement et de rengagement 1 ,950,000
15. Location de bâtiments militaires 306,Gti2
16. Matériel des divers corps de l'armée 200,00(1
17. Officiers retirés du service par application des
lois du 8 janvier et 6 février 1902 8,470,000
18. Obligations découlant de la loi sur les accidents
du travail »
19. Exercices clos 40,7!5
Chapitres additionnels.
i» Matériel d^artillerie à tir rapide 5,016,613
2^ Frais de délimitation de la frontière portugaise. . . 8,000
Total 157,578,3i3
La diminution provient surtout de la réduction du crédit attribué i
l'achat du nouveau matériel d'artillerie à tir rapide dont le pajeaeot
a été échelonné sur un intervalle de quatre années. Le taux de ^a^
nuité, fixé pour les deux premières années à un peu plus de 6 milIioB»*
tombe cette année à 5 millions, et ne sera plus l'année prochaine qui
de 3,700,000 francs.
Achat db mitrailleusks. — Les 20 mitrailleuses Hotchkiss récem-
ment achetées en France seront réparties par groupe de 4 pièces deU
manière suivante :
2 groupes à la !''« division (division renforcée, quartier général i
Madrid;,
i groupe à la 1'« brigade de chasseurs (Madrid);
i groupe à la 2« brigade de chasseurs (camp de Gibraltar, Sui
Roque) ;
Le dernier groupe à TÉcole centrale de tir.
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K* 9C5. NOUVELLES MILITAIRES. itti
GRËGB.
Chbmjh de fer Piréb-Làrissâ (1). — Le 23 mars dernier a été
inaugurée la Toie ferrée Pirée- Larissa, dont les travaux, commencés
en ^901, ont été exécutés en majeure partie sous la direction d'ingé-
nieurs français.
Cette ligne, qui est à voie normale (toutes les autres lignes grecques
d'intérêt général sont à Toie de 1 mètre), dessert les parties les plus
l'ithes de la Grèce : Béotie, Phtiotide, Thessalie. Pat Athènes {kWom. 40)
Skimatari (kilom. 72, embranchement de t\ kilom. sur Chalkis)^
Thibes (kilom. iOO), les dessèchements du lac Copals, elle gagne
lianoklndt (kilom. 222, embranchement de 20 kilom. sur Lamia et
Stylida); elle traverse ensuite avec de nombreux lacets la région
difBcile des Monts Oihrys pour croiser à Dimirly (kilom. 304) la ligne
Vo/o (à 79 l\\om.)'-Kalahaka et atteindre Larissa (kilom. 349), déjà
reliée directement à Volo.
Le prolongement de la voie au delà de Larissa vers la frontière
turque, à Karalik, (à 46 kilom. de Larissa, à Tentrée du golfe de
Salooique) par la vallée de Tempe (2) se poursuit activement.
Le 21 mars 1908 le représentant de la Grèce à Gonstantinople remet-
lait à la Sublime Porte une note demandant le raccordement de la
iigne grecque de Larissa avec les lignes turques aboutissant à
Salonique (3) .
Ce raccordement, qui passerait par Piatamona, entre les pentes
orientales de l'Olympe (altitude 2,989 mètres) et la côte du golfe de
Salonique, gagnerait à 90 kilom. de Karalik la station de Gida sur la
ligne de Salonique (à 43 kilom.) à Monastir.
La distance totale de Salonique au Pirée, par Larissa, serait ainsi de
328 kilom « D*après la presse grecque les travaux pourraient être termi-
nés en moins de deux ans, c'est-à-dire pour 1910.
(1) Voir 2« semestre 1904, p. 831.
(2) Défilé entre les hauteurs de l'Olympe, au Nord, et de l'Ossa, au
Sud, que le Salamvrias (ancien Peneios) traverse avant d'atteindre la
n>fr. (Tempe = coupure, vallon).
(3) Voir 1" semestre 1908, p. 318.
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421 NOinrBLLB& MtUTAIBBS. M* 963.
HOUJkMDE.
MiTRAiLLBtJSis. — Eq f 907» riofoiiterk et la cavalerie ont eu à ïeasii
detu seotk^s de mitarailleuMs autriohieonef Sefawanlose. Elles panisBest
aTeir doaaé de boDS résultat».
Effectifs m L'AiMte m i908. — D'après le projet de bwket
en 1908 (i), Teffectif de paix sera de: 54S officiers, M,645 faomiDes,
5,109 chevaux.
Eu cas de mobilisation cet effectif serait porté à : 3,77S officiers.
175^16 hommes, 14^484 chevaux (S).
Tous ces hommes n*ont pas reçu la même instructtoii militaire. Us
UM sont rectés au aervioe actif pendant 4 moia» 8 mois i/2 ou 12 moi»
(troupes à pied), les autres pendant 18 ou i4 mois (troupes montée»)-
D'autre part, pendant 3 mois 1/2 de Tannée, Teifoctif présefitfood
au point de rendre fort diffieite Pinstructien militaire (3).
XTAiaB.
Stations màdiotêlêgraphiqubs bn Ertthbéb kt âu Bbnâdu. -
Vers la un de décembre 1907, VAlessandro Volta a débarqué à Massaoa
le matériel nér.e8»aire pour l'établissement de cinq stations ndio^t-
graphiques à Asmara (Erythrée), à Giumbo» Merca, Brava et Mogadiscio
(Benadir).
Les stations d' Asmara et de Mogadiscio seront ultra-puîssant», de
manière à pouvoir communiquer entre elles (1600 milles). Âinan
communiquera à son tour avec la station de Monte Mario à Rom«. A
Giumbo, Merca et Brava seront installés des appareils d^une portée de
300 à 400 kilomètres.
On espère que le réseau pourra fonctionner avant la prochaine saiioo
de la mousson (juin 1908).
COBHISSION PERMANENTE DU SERTICB RADIOTftLÉGRAPHIQUB. — ^^^
commission permanente de radiotélégraphie vient d*étre orguâsk ^
(1) Voir !•' semestre 1908, p. 93.
(2) DeutscheS'Offizierblati, 2 janvier 1908.
(3) Ueberall, janvier 1908.
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'9d5. NOUVELLES MILITAIRES. 423
Home auprès du Ministère de la marine. Elle est chargée d'étudier les
fuestioDs relatives à l'installatioa et à l'exploitation des stations de
télégraphie sans fil, et de régler les relations internationales à l'aide
de ce proeédé de communication.
La composition de la commission est la suivante :
Le président est inamovible et choisi parmi les citoyens, non-fonc*
tioanairesy d'une compétence scientifique notoire et ayant une haute
cituatiou politique. Les membres au nombre de 6 appartiennent à la
marine, i la guerre et anx postes et télégraphes, savoir :
Marine. — Le chef de division des défenses sous-marines, du maté-
riel électrique et du service radiotélégraphique du ministère;
Un officier de vaisseau attaché à l'état-major du Ministre.
Guerre. — Un officier supérieur attaché au commandement du corps
d'état-major ;
Un des officiers supérieurs du génie sous les ordres desquels se
trouve placé le détachement chargé du service de radiotélégraphie dans
l'armée.
boitez et télégraphes, — Le chef de division du service radiotélégra-
phique du ministère ;
Le directeur de l'institut électrique central du ministère.
En outre trois secrétaires, choisis respectivement dans chacun des
<lépartements ministériels intéressés, sont adjoints à la commission
sans voix consultative.
Nouvelle ligne exploitée par les sapeurs de chemins de fer. —
L'Ecole des chemins de fer de Pignerol vient de prendre pour neuf ans
le service de la ligne Rome-Frascati. L'exploitation de cette ligne (sauf
en ce qui concerne le transport des marchandises) sera exclusivement
assuré par des militaires, comme cela se pratique déjà sur la ligne
Pignerol-Torrc Pellice. Le personnel se compose d'un chef de gare
(lieutenant), de 9 machinistes ou chauffeurs, 12 employés de train et
14 de station.
^tORGANlSATlON DE LA COMMISSION SUPÉRIEURE DE DÉFENSE DE j
LÊTAT. — La Commission supérieure instituée par décret du 19 juil- j
l«t ig99 ^f ^^ q'i^ ^I^ réunie que très rarement, et ne parait pas avoir
^pondu aux grandes espérances que sa création avait fait naître. '
Exclusivement composée de généraux et d'amiraux en activité de ser- '
0) Voir 1899, p. 768.
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4S4 NOUVELLES MIUTAIRES. M 965.
TÎce, 9aD8 la participation d*aucun organe politique susceptible d'oiiea-
ter leufâ travaux, elle ne pouvait aborder dans ses études que le c6té
technique des questions intéressant la Défense nationale, si intimement
liées aux conditions politiques dans lesquelles elles se développent Ces
études devaient incontestablement manquer d'une orientation néces-
sAire.
Ke nouveau Ministre de la guerre vient de remédier k cet état de
choses et de revivifier cet organe important en y introduisant de hantes
personnalités politiques, savoir : le président du Conseil des raÎDistres,
el les Ministres de la guerre et de la marine. La présidence de la com-
mission est dévolue au Président du Conseil, et en son absence, à Tan
des ministres ; toutefois, aucun de ces trois personnages ne prend part
au vote dans les discussions.
En outre, la commission doit se réunir au moins une fois paraa.
D'après le décret du 2 février J908, elle aura dorénavant la compo-
sition suivante :
Le Président du Conseil des ministres ;
Le Ministre de la guerre ;
Le Ministre de la marine ;
Le Chef d'état-major de Tarmée ;
Les Commandants d'armée désignés;
S. A. R. le duc de Gènes, amiral ;
Le Chef d'état-major de la marine ;
Les Commandants désignés des forces navales en cas de guerre;
Des Officiers généraux et amiraux, membres consultatifs;
Un Bureau de secrétariat.
Cr6aiion d'un Conseil de l'arhéb. — En même temps qu'on
réorganisait la Commission suprême de Défense, un décret du 2 février
i908 instituait un nouvel organe, le Conseil de V Armée, Ce Conseil
est destiné à émettre son avis sur les questions intéressant l'armée, qui
sont soumises au Ministre de la guerre.
Il comprend les hautes personnalités suivantes :
Le Ministre de la guerre, président ;
Le sous-secrétaire d'État, vice -président;
Le chef de l'état-major de l'armée ;
Les officiers généraux désignés pour commander une armée en temps
de guerre.
Peuvent être appelés au Conseil, à titre consultatif:
Les inspecteurs généraux de Tartillerie, du génie, de la cavalerie et
du corps de santé militaire; le chef de la division de l'intendaoce aa
commandement du corps d'état-major.
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N* 966. NOUVfiLLBS MILITAIRES. 425
Le Hinigtre et le sous-secrétaire d*Éf at assistent aux séances, mais ne
prennent pas part au irote.
Le Conseil sera convoqué par le Ministre au moins trois fois par
semestre.
ÉCOLE RAYALB DE GUERRE. — Par décision du i9 janvier dernier, le
Ministre de la marine vient de décider l'organisation, sous le nom
à* <( École navale de guerre » de conférences, suivies de discussions,
sur la tactique navale, avec applications au moyen du jeu de la guerre.
Ces conférences, placées sous la haute direction du Chef d'état-major
delà marine, seront faites par des officiers soit volontaires, soit désignés
d'office. Elles seront développées au siège des chefs-lieux d'arrondisse-
ment maritime ou à bord d'un bâtiment. Elles devront répondre à un
programme publié annuellement par l'état-mojor général de la marine
et traiter uniquement de tactique navale.
Après chaque conférence, les officiers qui se seront préalablement fait
inscrire pour prendre la parole seront admis à discuter les conclusions
du conférencier; le Président résumera ensuite les opinions émises.
Enfin, la RivUia maritima publiera intégralement les conférences et
les discussions n^ayant pas un caractère confidentiel.
NOUTBLLB ORGANISATION DU CORPS DB SANTÉ MILITAIRE. — Une loi
du 5 janvier 1908 vient de réorganiser le corps de santé militaire. La
comparaison des deux tableaux ci -dessous permet de se rendre compte
des modifications introduites par la nouvelle loi dans la composition du
corps d'officiers qui appartiennent à ce service.
Ancienne loi. Nouvelle loi.
Officiers généraux médecins 3 4
Officiers supérieurs médecins 114 170
Capitaines médecins 280 273
Autres officiers subalternes médecine 286 216
Totaux 683 663
II ressort de ces chiffres que, dans le but évident de remédier à la
crise de l'avancement, la proportion des officiers supérieurs a été sensi-
blement augmentée (environ 9 p. 100). Le corps de santé comprendra
maintenant i lieutenant général (nouvelle création) et 3 majors géné-
raux. Le lieutenant général médecin remplira les fonctions d'inspecteur
général du service de santé.
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426 NOUYBLLBS MIUTAIRBS. N« 965.
RU88IK.
StaGBS dans LB GtNIB D'OFPICIERS ET HOMMES DE TROUPE d'iSTIS-
TBRIE. — Afin de doter les corps de troupe d'infaDterie d^un personnel
au courant des travaux du géoie et capable de guider utilement m
troupes, au point de Tue technique, dans l'exécution des retranche-
ments et trayaux de fortification, le Conseil de la guerre a décidé, arec
l'approbation de l'Empereur, qu'à titre d'expérience pour une année,
des officiers et des hommes de troupe d'infanterie iraient faire un sta^e
dans les brigades de sapeurs.
- Ces stages sont ainsi réglés :
1* Officiert supérieurs, — Un par division dinfanterie et de tirail-
leurs, et un par brigade indépendante ;
î" Officiers subalternes. — Un par régiment d'infanterie et de tirail-
leurs et un par bataillon formant corps;
3» Hommes de troupe, — Un homme par compagnie dans les régi-
ment d'infanterie, de tirailleurs, de réserTe, dans les bataillons formant
corps et un sous-officier rengagé par bataillon.
Les officiers subalternes sont pris parmi les capitaines en second et,
autant que possible, parmi ceux qui doivent recevoir bientdt le com-
mandement d'une compagnie.
Les hommes de troupe sont pris, dans la deuxième année de senice,
parmi ceux qui ont suivi le peloton d'in&truetion, ou qui, en tout cas,
savent lire et écrire.
Les généraux commandant les circonscriptions déterminent Tépoqae
de ces stages dont la durée est fixée à un mois.
Pendant ces stages les hommes de troupe sont formés en compagnies
(une par corps d'armée, 32 sous-officiers, 128 hommes) dont le cadre
est constitué par les plus anciens des officiers subalternes désignés pour
ces stages.
L'instruction est dirigée par des officiers du génie, désignés par le
commandant de la brigade de sapeurs qui en est personnellement res-
ponsable .
École du génie Nicolas. — L'École du génie Nicolas comprenait
jusqu'à présent trois cours d'une année chacun, le cours inférieur, le
cours supérieur et le cours complémentaire.
Sur 400 élèves entrant chaque année à l'école, 50 à la fin du cours
supérieur étaient versés comme sous-lieutenants dans les unités da
génie, les 50 premiers du cours seulement étaient admis à suivre \t
cours complémentaire et faisaient une troisième année d'école.
D'après un prikaz n^ 603 du 2/15 octobre 1906, les trois cours de
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N« 965. NOtJTBLLBS MIUTAIRBS. 427
récole s'appelleront désormais cours inférieur, cours moyen, cours
supérieur et dureront également un an chacun, mais la troisième année
d'école sera obligatoire pour tous les élèves. Cette mesure a commencé
à être appliquée en i906 aux younkers de deuxième année qui ne sor-
tiront qu'en i907.
GrOUPBHBNT DBS UNITÉS DU GÉNIE BN SiBÉRIE BT EN ExTRÉMB-
Oribnt. — D'après un prikaz du 5 juillet 1907 n° 391, les unités du
génie appartenant aux circonscriptions d'Omsk, d'Irkoutsk et de l'Amour
sont groupés comme il suit (1) :
A) Troupes du génie de campagne,
1« Brigade de sapeurs d'Omsk :
État-major de brigade ;
4^ bataillon de sapeurs de la Sibérie orientale ;
1*' bataillon d'aérostiers de campagne de la Sibérie orientale;
Parc du génie de campagne d'Omsk.
2* Brigade de sapeurs d*lrkoutsk :
État-major de brigade;
2% 5*, 6*^ bataillons de sapeurs de la Sibérie orientale ;
2*, 3° bataillons de pontonniers de la Sibérie orientale;
2« bataillon de télégraphistes de la Sibérie orientale ;
2* bataillon d'aérostiers de campagne de la Sibérie orientale;
2« compagnie de télégraphie sans fil de la Sibérie orientale;
Parc du génie de campagne d'Irkoutsk.
3^ Brigade de sapeurs de V Amour :
Ëtat-major de brigade ;
l»"', 3* bataillons de sapeurs de la Sibérie orientale;
1*' bataillon de pontonniers de la Sibérie orientale;
1^ bataillon de télégraphistes de la Sibérie orientale;
3* bataillon d'aérostiers de campagne de la Sibérie orientale ;
1'« compagnie de télégraphie sans fil de la Sibérie orientale;
Pare du génie de campagne de l'Amour ;
Parc du génie de siège de la Sibérie orientale.
(i) La réunion en brigades des unités du génie de ces circonscriptions
a été décidée par prikaz n» 45, du 30 janTier/12 fétrierl907. Pour l'orga-
nisation générale des troupes du génie dans l'armée russe, voir
1" semestre 1892, p. 459.
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kiS NOUVELLES MILITAIRES. H* 963.
B) Unités de forteresse n'entrant pas dans la composition
des brigades de sapeurs :
BataiiioQ da génie (1 ) de forteresse de VladÎTOstok ;
Batailloo de sapeurs (2) mineurs de forteresse de VladiTOstok;
Compagnie de télégraphie de forteresse de Vladivostok;
Détachement de télégraphie de forteresse de Nikolaet>k;
Compagnie de mineurs de l'Amour;
Compagnie d'aérostiers de forteresse de Vladivostok.
Le prikaz précité a apporté en outre quelques modiûeatioos k Torga-
nisation des unités du génie d'Extrême-Orient.
i^ Le bataillon du génie de réserve de Sibérie et la compagnie
d'aérostiers de forteresse de Nikolaevsk qui ne sont pas encore forméi
seront constitués au fur et à mesure que le Ministre de la guerre en
donnera l'ordre.
2*^ L'effectif des conducteurs, des hommes et chevaux du train des
bataillons de pontonniers et de télégraphistes de la Sibérie orientale a
été augmenté et l'effectif de ces bataillons est désormais le suivant :
Bataillon de pontonniers (3), pied de paix (de guerre) : 13 (i3) offi-
ciers, 2 (3) fonctionnaires classée, 275 (887) hommes de troupe doot
27 (148) non combattants 12 (864) chevaux.
Bataillon de télégraphistes (4), pied de paix (de guerre) : 20 (26) offi-
ciers, 2 (3) fonctionnaires classés, 461 (111 S) hommes de troope,
16 (498) chevaux.
Allocations db thé. — Jusqu'en 1905 les allocations de thé
n'avaient qu'un caractère exceptionnel dans l'armée russe. C'est en i8S6
seulement qu'on décida de donner aux troupes stationnées dans cer-
taines régions (du Turkestan, de Sibérie, du Caucase et de la Ras»»
orientale) du thé pour remplacer la ration de vin.
Le thé et le sucre néce>saires étaient délivrés trois fois par semaioe
et la ration comprenait 3^,07 de thé et 10 grammes de sucre par
homme.
En 1891, les distributions furent étendues à la circonscription mili-
taire de Saint-Pétersbourg.
(1) Créé par prikaz n« 45, du 30 janvier/12 février 1907.
(2) Jbid.
(3) Voir 1" semestre 1905, p. 269.
(4) Voir 2« semestre 1906, p. 377.
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N* 965. NOUVELLES MILITAIRES. 4'ii9
En 1892, OD distribua du thé tous les jours à titre de mesure préTen-
tÎTe contre le choléra daus toutes les garnisons où celui-ci atait fait
une apparition en laissant les commandants des circonscriptions juges
de l'époque à laquelle les distributions devaient cesser.
C'est en 1905 que lea distributions de thé et de sucre furent déûni-
tÎTement adoptées d'une façon permanente pour toute l'armée russe (i)
et le taux de la ration journalière fixé à ^,0i de thé et 25^,60 de
sucre par homme.
Un prikaz n<> 278 du 26 août/8 septembre 1907 prescrit d'adopter ce
taux uniforme dans tout l'Empire en abrogeant les taux différents anté-
rieurement en Tigueur dans certaines régions.
TURQUIE.
Projets de chehivs db pbe dans la Péninsulb balkaeiqub. —
Ligfie Danube-Adriatique (projet serbe). — Le Ministre de Serbie à
GoDstantinople a remis le 10 mars 1908 à la Sublime-Porte une note
demandant la mise à l'étude du « raccordement de la future ligne
serbe allant du Danube à la frontière turque avec la future ligne turque
se dirigeant par Prizren vers TAdriatique ». Cette démarche aurait
l'appui d'un certain nombre de grandes puissances, en particulier de la
Russie.
D'après les renseignements de presse (2) la ligne serait à Toie nor-
male et le tracé proposé serait le suiyant :
232 kilomètres en territoire serbe, de Prahovo sur le Danube, par la
vallée du Timok, sur Zajecar, Knjazevac, un col de 500 mètres environ
d'altitude, Nich (sur la grande ligne Yieune-Belgrade-Sophia-Constan-
ttoople) ; puis ensuite par la vallée de la Toplica, affluent de la Morava,
sur Prokuplja et Mrdare (frontière turque, à une altitude inférieure à
80O mètres). Le tracé Heraît fait et les travaux pourraient commencer
incessamment; leur montant s'élèverait à 28,500,0(K) francs environ,
soit un prix kilométrique moyen de 1^3,000 francs.
Les 260 kilomètres du trajet turc se décomposeraient ainsi :
Mrdare-Pristina, par la vallée du Lab, 38 kilomètres à 130,000 fr.;
Prislina-Lipljan, sur la ligne ferrée Mitrovica-Uskub, 20 kilomètres à
120,000 francs ; Lipljan-Priiren par le col deDulje (altitude 915 mètres),
57 kilomètres à 160,000 francs. De Prizren, la tracé descendrait le
(1) Voir 1" semestre 1906, p. 210.
(2) Journal de Saint-Pétersbourg, 17 et 24 mars 1908.
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430 N0UYBLLB8 MIUTAIRBS. N* 9â5.
cours du Dria blanc (Drin-i-ban), remonterait ensuite le Drin noir
(DrÎD-i-zi) (1) pour gagner par un col à 800 mètres d'altitude environ
la Tallée de Fani Vogelej affluent du fleuve entier MaHy jusqu'à
Nerfousa : 105 kilomètres à 190,000 francs. De Nerfousa à AUssio et
San-Giovanni di Medua (Saini^Jean de Medua, Sinjin)^ 40 kilomètrei
à 130,000 francs (2).
Le montant des dépenses en territoire turc 8*é lèverait ainsi à
41.500.000 francs.
Un embranchement pourrait desservir Scutari (T Albanie {Skodia)
ainsi que les ports monténégrins de Duleigno (Uljcin) et Antîvari (Bark
La concession des travaux à exécuter en Turquie serait demandée
par la Compagnie ottomane Jonction-Salonique-Constantinople (à capi-
taux français); un consortium interoational fournirait les capitaux
nécessaires à Texécution de Tensemble du projet (70 millions de francs
pour un développement total de 49t kilomètres).
Projet italien Valona-Monastir, — Dans les déclarations portées à la j
tribune italienne, le 11 mars 1908, par M. Tittoni, Ministre des affairei
étrangères du royaume, il est fait mention à plusieurs reprises d*oa
projet de voie ferrie Valona-Monastir, qui aurait « toutes les sympa-
thies » de ritalie.
Valona n'est en effet qu'à 72 milles marins (132 kilomètres) de Brio-
disi et à 52 milles (96 kilomètres) d'Otrante, c'est-è-dire à quatre hear»
de traversée environ; de Valooa à Monastir il y a i70 kilomètres i vol
d'oiseau, de Monastir à Salonique la voie ferrée se développe sur
220 kilomètres.
D'après la Neue freie Presse, du 13 mars 1908, le tracé italien pro-
jeté partirait de Yalona, (ou Avlona, en face de l'Ile grecque de Saseoo)
rade naturelle excellente, pour remonter vers le Nord-Nord^Est, ea
laissant Berat à 20 kilomètres environ au Sud-Ouest, jusqu'au cours
du Skumbi, qui sépare les Albanais ghègues du Nord des Albanais
tosques du Sud (3). Dans toute cette partie, le terrain est relativemeot
facile. Le tracé atteint ensuite (108 kilomètres) Elbasan, yériUhk
(1 Évitant ainsi les gorges très difûciles du cours inférieur du Drin.
(2) Ce tracé suit jusqu'à Kukus, confluent des deux Drin, la route
romaine qui joignait l'Adriatique au Danube par Scodra (Scutari),
Vlpiana (Lipljan?), Naissus (Nissa, Nich), (Knjazevac), (Zajecar),
Ad Aquas (Prahovo) et Ratiaria (Brza Palanka). route dont de nom-
breux restes subsistent encore actuellement , en particulier entre
Scutari et Prizren (deux ponts sur le Drin, etc.).
(3) D'après Hahn, Albanesische Studien, les Ghègues seraient les
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I
\» %5. NOXJVELLKS MILITAIRES. 434
apitale de l'Albanie, et s'infléchit Ters TEst, en remontant le cours du
^kumbi. Après avoir franchi un seuil de d|000 mètres d'altitude
nTÎron, il gagnerait Struga et Okrida (190 kilomètres) sur le lac du
Qéme nom, à une altitude de 700 mètres environ. Un autre seuil à
,180 mètres, puis la localité de Rese^x (219 kilomètres), près du lac
^respa (altitude environ 900 mètres), encore un seuil de i,000 mètres
nviron et le tracé atteindrait (250 kilomètres) Monastir (altitude
>i8 mètres, en bulgare Bitolia), La haute plaine de Monastir est très
iche et susceptible d*un grand développement économique. De plus,
ta situation géographique, les souvenirs historiques qui sV rattachent
in font la véritable région centrale de la Macédoine (1).
La ligne Monastir-Salonique (220 kilomètres), donne actuellement un
rendement très satisfaisant, plutôt supérieur à celui de la ligne Uskub-
Salonique. Ouverte en entier depuis 1894, elle est exploitée par la
Société des chemins de fer Orientaux, mais appartient à la <( Société
ottomane du chemin de fer Salonique-Monastir »,[ société allemande,
fondée sous les auspices de la « Deutsche Bank ». D'après l'acte de
concession cette société aurait un droit dé préférence pour la construc-
tion d'un prolongement Monastir- Valona. Le projet italien impliquerait
par suite la nécessité d*une entente préalable avec la société conces-
sionnaire allemande.
En se basant sur les données numériques indiquées ci-dessus pour la
ligne Danube-Adriatique, le coût total du projet italien peut être évalué
à 40 millions de francs environ.
smssB.
ExPÉiiBNClS DANS LB G&NiB suiSSB. — Les expériences suivantes
seront faites, en 1908, dans l'arme du génie en Suisse :
Essai de deux nouveaux bateaux en tdle d*acier (système français et
système allemand) ;
anciens Illyriens et les Tosques, les anciens Épirotes ; la limite de sépa-
ration n'aurait pas changé depuis Strabon.
(i) Ce tracé n'est autre que celui de l'ancienne voie romaine, la Via
^gnalia, qui de Dyrrhachium (anciennement Epidamnus, actuellement
Durazzo)^ avec embranchement sur Apollonia et Aulon (Avlona),
remontait le cours du Genusus (Skumbi), passait à Lychnîdus (au Sud
d'Ohrida), Héraclée (Monastir), Edessa (Aegae, actuellement Yodena),
Petla, Thessalomque , Amphipolù, à Tembouchure du Strymon
(Stroama), Philippes et, longeant la côte, aboutissait à Byzance.
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432 BIBLIOaRAPHIS. N« 96^
Exercices de transport de matériel en moniagae au moyen de càbli
Iransporleura ;
Essai d*UD nouTeau hayresac démontable en deux parties : Tan
destinée à être placée sur les voitures renfermerait les effets 4
rechange ; l'autre portée par l'homme servirait au transport de la ratio
journalière, des effets de toilette, des munitions et des outils.
Enfin les expériences poursuivies depuis deux ans pour la construQ
tion de ponts de bateaux au moyen d'une cinquenelle ont donné de boit
résultats et seront continuées cette année (1).
BIBLIOGRAPHIE.
Lieutenant-colonel breveté Guioific. — Rïflbxiozis sur la odeii:
DB Mandchouiie. — PaHs, Lavauzelle, 1908, 1 vol. broché, 115 p*
9 croquis. Prix : 2 fr. 50.
Exposé très clair des procédés de combat des Russes et des Japond
et des enseignements à tirer de la guerre de Mandchourie.
(1) D'après le journal Der Bund, du 24 février 1908.
Le Gérant : R. Ghâpklot.
Paris. — Imprixneri» B. Chàpblot et C*, rué Ghristijie, 2.
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A P O N A
26 Mai IgOt
Croquis jy^-/â.
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T^yn'i-r
REVUE MILITAIRE
DBS
ARMÉES ÉTRANGÈRES
N» 9ee Mai 1908
sommaire:
La guerre russo-japonaise (à suivre). — Venseignement
du tir efi Suisse. — Milice et gendarmerie Cretoises.
— Nouvelles militaires. — Bibliographie.
LA
GUERRE RUSSO-JAPONAISE
CHAPITRE VIII.
Combat de Wafangon (Teline oa Wafang-Kéou) 14-15 juin 1904.
§ 1-
Malgré son affirmation qu'il n^y aura rien avant le
mois dl'août^ sa volonté d'attendre la concentration de
ses forces à Liao-Yang pour attaquer, le général Kouro-
patkine va se trouver forcé d'agir contre son sentiment
intime ; des rapports alarmistes arrivent à StOssel,
représentant la situation critique de Port-Arthur, mal
organisé et insuffisamment approvisionné (l'efFectif actuel
28
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434 LA OUBRRB RUSSO-JAPONAISE. N* 966.
des déténsears est double de celui qui avait été
prévu).
Porl-Arthur, Dalny, sont toute la raison d'être de
Toccupation russe de la Mandchourie, la fin naturelle
du Transsib^en, le but obligé d'une flotte de secours
partie d'Europe, Tasile de la malheureuse escadre du
Pacifique. Le vice-roi Alexeiev est obsédé par l'idée de
l'anéantissement possible de son arsenal, de sa flotte; la
question stratégique le touche de moins près. Il a
cherché à faire partager ses vues à Kouropatkine, et dès
le milieu de mai il y a entre eux deux une ce question de
Port- Arthur ».
La bataille de Nanshan et Tenlèvement de l'isthme de
Kinchéou par l'ennemi provoquent la crise, et le télé-
graphe joue activement entre Moukden, quartier général
du lieutenant impérial et Pétersbourg.
Le 4 juin parvenait à Moukden le télégramme suivant
de l'Empereur qui tranchait la question (1).
A Moukden, au général^adjudant Alexeiev.
Le sort de Port^Arthur éveille des craintes sérieuses , c*esl pourquoi je
considère comme absolument indispensable de prendre les mesures les ph^s
décisives pour en écarter le choc des troupes japonaises. Je n* indique ni
le mode, ni la direction à suivre, ni les nnoyens à employer pour réaliste
Vaide à Port- Arthur, attendu que je laisse cda à la décision de la per-
sonne qui a été investie des pleins pouvoirs de général en chef, mats
f estime que la question du passage de formée de M<mdchourie aax opé-
rations actives se présente dans Us circonstances actuelles comme cm-
plèiement mûre, car une attente plus prolongée de renforts peut conduire
à ceci, qu'au commencement de la période des pluies, nous soyons tou-
jours en position d* expectative, et que Port- Arthur ne reçoive oyfu»
appui de la part de Varmée. Transmettes an général Konropatkiiie
qne je fais reposer snr loi tonte la responsabilité pour le sort de
Port-Arthnr.
Nicolas.
(1) Invalide russe n» 15, de !908. Procès de SWssel.
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BATAILLE D
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: AVAFANGOU
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N* 966. LA GUERRE RUSSO- JAPONAISE. 435
Cet ordre pouvait recevoir deax solutions :
io Se borner à surveiller Farinée d'Oku par un élément
léger et manœuvrier, la distance qui sépare Liao-Yang
de Port-Adams (10 étapes), donnant déjà une sécurité ;
agir, dès lors contre Kuroki, toutes forces réunies : la
I'^ armée japonaise compte en fin mai 9 escadrons,
39 bataillons (dont 3 de réserve) et 108 pièces; Kouro-
patkine dispose au même moment, à Liao-Yang-Haicheng
et au détachement de TEst, de 100 bataillons, 70 esca-
drons et 36 batteries (288 pièces) ;
2* Se couvrir contre Kuroki, vers l'Est, et porter le
gros des forces vers le Sud, contre l'armée d*Oku, en
tenant compte de la menace créée sur le flanc gauche
par les débarquements ennemis signalés depuis le 19 mai
à Takushan.
Le premier mode d'opérer, tendant à provoquer la
retraite précipitée, avec ou sans combat, de Kuroki vers
le Yalu, forçait le haut commandement japonais à con-
sacrer tous ses renforts à cette région du thé&tre d'opé-
rations, d'où soulagement indirect pour la garnison de
Port- Arthur.
Kouropatkine avait déjà repoussé cette solution pro-
posée par Alexeiev en mai (!), parce qu'il ne possédait
pas les convois nécessaires A l'entretien des troupes, et
que la retraite de Kuroki eût entraîné toute Tarmée
russe vers le Yalu, ce qui, k son avis, était dangereux,
et même risqué.
Nous ne saurions adopter cette manière de voir : le
système de couverture disposé dans les cols de Fengs-
huiling sous les ordres du général Keller comptait à la fin
de mai plus de 40 bataillons et autant d'escadrons : le
« détachement de l'Est » vivait sur des magasins tètes
({) D'aprèa le général Gilînski, chef d'état-major du yice-roi. Con-
férences de rAcadémie Nicolas.
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436 LA OUBRRE RUSSO-JAPONÂISB. N« 966.
d'étapes de routes, régulièrement alimentés par des
convois, et que rien n'empêchait d'enfler en vue d'une
manœuvre à prévoir pour des effectifs doubles ; c'était
une pure question d'argent : les charrettes du pays,
celles de la plaine du Liao-Ho, et de la Chine même
étaient à louer en nombre illimité.
On pouvait, de même, constituer, pour la marche au
delà des magasins, des sections de convois administratifs
sur véhicules indigènes, toutes les voitures réglemen-
taires restant affectées aux corps de troupes (1).
Après tout, de Lâao-Yang aux avant-gardes russes sar
les crêtes, il n'y avait que cinq étapes; à deux étapes
plus loin, on prenait le contact de l'ennemi, deux étapes
de plus amenaient sur le Yalu.
La question des ravitaillements ne semble donc pas
avoir été insoluble, et si le commandant en chef russe a
répugné à tenter la manœuvre, n'est-ce pas simplement
sous l'effet de l'appréhension d'une action en terrain mon-
tagneux, contraire au tempérament de la troupe russe,
aux méthodes du commandement de ses chefs?
Le second mode d'opérer provoquait fatalement la
division des forces, vu l'obligation de parer par de gros
détachements aux menaces des armées du Yalu et de
Takushan; pourtant, la manœuvre projetée contre l'ar-
mée d'Oku n'avait de raison d'être qu'avec la ferme
volonté d'attaquer, d*où nécessité d'y consacrer quatre
divisions au moins; le fait de suivre le chemin de fer
ne simplifiait guère la question des équipages, car la
viabilité précaire des routes du pays contraignait à la
marche sur plusieurs colonnes parallèles, pour éviter
des allongements démesurés, et le ravitaillement des
colonnes des ailes à la voie ferrée ne pouvait être assuré,
(1) Procédés employés largement par le commandement japonais au
cours de la guerre.
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N* 966. Là guerre RUSSO-JAPONAISE. 437
en cours de marche, par les seuls trains régîmentaires
faute de communications latérales. Enfin, le chemin de
fer ne pouvait guère débiter que deux trains journaliers
au Sud de Liao-Yang, où continuaient à se faire les
débarquements de concentration (troupes et matériel) ;
ce n'était donc pas un organe de transport de troupes.
Remarquons enfin que le « détachement du Sud » se
trouvait a priori lancé à dix étapes de Liao- Yang, avant
de pouvoir prendre contact avec Tennemi.
C*est pourtant à cette deuxième solution que se rangea
le commandement russe, et dans les conditions que nous
verrons plus loin.
Nota.
Forets reçues par V armée russe de la fin (T avril au milieu de juin :
DWisioD de cavalerie cosaque du Transbalkal (général Rennenkampf),
4 régiments ;
DiTision de caTalerie cosaque de Sibérie (général SéimonoT),
6 régimenU ;
Les deuxièmes brigades des 31 « et 3S« dÎTisions d'Europe, i6 batail-
lons;
La i'* division (de réserve) d'infanterie de Sibérie, i6 bataillons;
Les 2* et 3« divisions (de réserve) d'infanterie de Sibérie, 32 batail-
lons;
La division de cavalerie cosaque d*Orenbourg commence à débar-
quer au milieu de juin.
§2.
Premières rencontres de cavalerie. — Le groupe russe
poussé le plus au Sud, à la station de Wafangou vers le
25 mai, comprenait deux éléments distincts :
1^ Les troupes de gardes-frontières, attachés à la pro-
tection de la voie ferrée et qui relevaient du colonel
Spiridonov, commandant le 4^ bataillon de chemins de
fer du Transamour (6 compagnies, 2,000 hommes) et de
son second, le lieutenant-colonel Kotchouba ; il y a À
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438 LA aUERRB RUSSO-JAPONiJSE. N* 966.
Wafangou deux de ces compagnies (oa sotnîas] la 41^ et
la 42^, avec une batterie (1) ;
2^ Des troupes de cavalerie, sous les ordres du géné-
ral-major Samsonov : régiment de dragons Primorski,
à 6 escadrons, 8^ régiment de Cosaques de Sibérie,
80 éclaireurs montés du 13^ régiment de tirailleurs et
12 Cosaques du régiment de Yerkhné-Oudinsk, coupés
de Port-Arthur.
Sous la direction du général Samsonov, homme de
valeur qui vient de commander pendant huit ans FÉcole
de Younkers de cavalerie d'Elisavetgrad, la cavalerie
russe montre de l'activité, et garde le contact de l'en-
nemi, sur le Tashaho et vers Port-Adams; mais elle se
fatigue beaucoup.
Progressivement, on va la renforcer des 4^ et 5* régi-
ments de Cosaques sibériens et de la l'® batterie à cheval
des Cosaques du Transbalkal, mais ces corps ne connais-
sent pas Samsonov et n'en sont pas connus. Le général,
qui en temps de paix commandait la brigade de TOas-
sourî (dragons Primorski, régiments cosaques de l'Ar-
goun, de TOussouri et de l'Amour) n'a plus que le
premier de ces corps sous ses ordres ; tout le reste est
dispersé sous d'autres chefs.
Une opération de cavalerie japonaise. — Nous avons
vu l'armée du général Oku exécuter l'attaque de Tisthme
de Kinchéou, couverte au Nord sur le Tashaho et Port-
Adams, par des éléments placés sous les ordres da
général commandant la 5® division.
(1) Les batteries des gardes-frontières, pièces de montagne de 65 milli-
mètres ne peuvent pas se raTitiiller sur les parcs de l'armée; leur
dépdt de munitionft est à Harbin, et elles ne possèdent que 180 coups
par pièce à la batterie; les gardes-frontières relèvent du Ministre des
finances et de la Compagnie du chemin de fer de l'Est chinois, poor
Tadminisfration.
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N« 966. LA OUKRBLK KUS80-JAP0NAISK. 439
Nous croyons savoir qu'on discuta au grand état-
major, à Tokîo, la suite à donner aux opérations; il
aurait été question de profiter de la victoire de Nanshan
pour pousser Tarmée d'Oku sur Port-Arthur sans laisser
le temps à l'ennemi d'achever les travaux de la place.
La crainte de laisser plus longtemps l'armée de
Kuroki dans Tisolement à deux jours de l'ennemi, dicta
une autre résolution : constituer une armée de siège de
Port-Arthur, avec le noyau formé des 1"^^ et H® divisions,
sous les ordres du général Nogi; l'armée d'Oku, dite
II® armée, poussée vers le Nord, serait constituée par les
3S 4® et 5® divisions, renforcées de la 6*; opérant avec
l'armée de Takushan (dite IV® armée sous les ordres du
général Nozu), elle provoquerait la division des forces
ennemies.
Des instructions dans ce sens avaient été envoyées au
général Oku ; dès le 27 mai, il prescrivit au général
commandant la 5® division (général Ueda) de faire recon-
naître la région Fouchéou-Wafangou, et de pousser des
partis au Nord, en vue d'une manœuvre ultérieure de
l'armée.
Le général Ueda disposait depuis le 23 mai de la
ire brigade de cavalerie indépendante (général Aki-
yama) (1), comprenant les i3® et 14* régiments et une
batterie de 6 mitrailleuses attelées ; la brigade, après son
débarquement à Songkiaehutse était venue cantonner à
Sonkaton près du Tashabo.
OeMI du 6ÉNtiRA,L UbDA AU GÉRfiVAL ASYTAIIEA.
Quartier général de la 5* divisioa, Chokatoa, 28 mai 4904, 2 heures soir.
Quittant vos cantonnements actuels demain 29 mai de grand matin,
vous vous porterez avec votre brigade sur Kyokaten (Chukialien) (2), où
vous vous établirez avec votre gros,
(1) Ancien stagiaire à Saint-Gyr et à Saumur.
(2) Entrée Sud du défilé de Wafangou.
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440 LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. N« 966.
Vovs dirigerez un détachement sur Fukushu (i) (Fouchéou) ou ses
environs, et vous lancerez vers Tugakujo {Siungyuecheng, Séniovttkm)
des partis de découverte qui pousseront le plus au Nord possible.
Deux compagnies du i i* régiment vous sont affectées comme sou-
tien.
Les vivres (2) et fourrages qui vous sont nécessaires seront acheminés
à partir de demain matin sur Bochisan (Lalseshan) ; vous y laisserest à
la garde de ce dépôt, un détachement mixte de cavalerie et d'infanterie
sous le commandement d^un officier.
Journée du 29 mai. — La brigade est à Latseshan à
4 heures du soir; Tescadron Hasegawa du 14® se dirige
sur Fouchéou ; une compagnie du 41* (5* division) qui
rentre de reconnaissance signale un parti de 200 cava-
liers (3) ennemis refoulé par elle au Nord de Latseshan.
Une patrouille d^officier part à leur suite.
Journée du 30 mai, — Renseignements procurés avant
4 heures du matin :
a) Par la patrouille d'officier : le parti ennemi a passé
la nuit à Kyokaton ;
b) Par les habitants : vers Wafangou, il y a un millier
de cavaliers ennemis.
La brigade part à 8 h. 30 du matin.
Dispositions prises : Un officier avec un peloton da
14* est parti à l'aube pour Kyokaton.
Un peloton du 13® est envoyé vers l'Ouest, en liaison
avec le groupe Hasegawa.
Un peloton du 13® reste avec deux sections d'infan-
terie (4) à Latseshan, avec les trains régimentaires.
(1) Le premier nom est orthographié à la japonaise; le second, à la
chinoise.
(2) Le soldat japonais, quoique sobre, s'accommode difficilement des
ressources locales.
(3) 42* sotnia de gardes-frontières.
(4) La compagnie japonaise est à trois sections.
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l'T *••
M* 966. LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. 444
Avant-garde : Un escadron du 14®.
Gros : Un escadron et trois pelotons du 14®, deux esca-
drons et deux pelotons du 13®, batterie de mitrailleuses,
une compagnie et une section du 11®.
Après avoir dépassé Eyokaton sans incident, la bri-
gade est à midi 5 dans la plaine au Nord d'Okaton (1).
A ce moment arrive un renseignement daté de
10 h. 40, de la reconnaissance d'officier, arrivée à
Wa&ngou.
Telisse est tenu par une centaine de cavaliers ennemis, à pied (2)
derrière des barricades; je continue à observer le front et les derrières de
Vennemi,
Le général Akiyama résolut de s'ouvrir le passage.
Il renforça son avant-garde des 3® et 4® escadrons du
14®, sous les ordres du colonel Toyobe (du 14®), lui pres-
crivant de pousser sur Hokaton (Lungkiaton).
Ordre au 13® et à l'infanterie de suivre le mouve-
ment.
A midi 20, renseignement du commandant de Tavant-
garde :
La cavalerie ennemie occupe Denkaton (3) (Tienkiatien) ; je fais
occuper par des hommes à pied la hauteur au Nord de Hokaton, (cote
30 î) pour protéger le retour en arrière de la reconnaissance d'officier.
Une fusillade assez lente s'échange à partir de
midi 30, secondée à midi 40 par la batterie de mitrail-
leuses, qui s'installe à hauteur de Shorokaton, et crible
la lisière de Denkaton; une section d'infanterie s'ins-
talle à 1 h. 15 plus au Nord, aux crêtes du Toshisan
{i) Nous employons la nomenclature des croquis japonais, la plupart
de ces noms ne se retrouvant pas sur la carte russe.
(2) Une demi- compagnie de gardes-frontières.
(3) Une demi-sotnia de gardes-frontières et quelques dragons.
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us LA OUBRRS BUSSO-JAPONÂISS. N* 966.
(cote 293); la compagnie 12^11® relève leseavaliersà
pied sur la crâte au Nord de Rôkaton; le 13^ régiment
reste dissimulé derrière ce village.
Vers 1 h. 30, rennemi commence à évacuer Denkaton
par fractions. Le général Akiyama, resté auprès do 13^
donne au colonel Tamura Tordre verbal de faire pour-
suivre par un escadron.
Le 2^ escadron du (3^ part au trot, le long et à TOuest
de la voie ferrée, direction Denkaton.
A ce moment arrive au colonel Toyobe le renseigne-
ment suivant : Dans la plaine, au Nord de Denkaton, on
voit environ deux escadrons ennemis; un demi-escadron
environ occupe Kankaton (à TEst).
Akiyama donne aussitôt Tordre au colonel Tamara de
suivre son 2® escadron avec les trois autres.
Les hommes à pied du 14® et les mitrailleuses se por-
tent en avant.
A 1 h. 37, les hommes du 14® atteignirent les boque-
teaux au Sud de Chokaton.
Le 13® se trouve fractionné de la façon suivante :
1®' échelon : le 2® escadron (moins son 2® peloton);
2® échelon : le 3® escadron (moins son 2® peloton);
3® échelon : les 1®' et 4® escadrons.
Au moment où le 2® escadron débouche au Nord de
Chokaton, il aperçoit devant lui une soixantaine de cava-
liers ennemis qui battent en retraite sur Ryu-o-bio; il
part à la charge et galope jusqu'à environ 200 mètres au
Sud de Ryu-o-bio.
A ce moment apparaît sur la gauche une lign^
ennemie forte de 300 cavaliers, avec 4 fanions d'esca-
dron (1), qui franchit le remblai de la voie ferrée,
charge au galop et enveloppe Tescadron japonais, assailli
(i) Rapport japonai»; en réalité, 2 sotnias cosaqaes coamaïKlées par
le lieutenant-coloael Zélioutehioe.
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wv'f-^f '^ f i^_ ■r
N« 966. LA ÙVEKRR RUS80-JAPONÂISB. 443
de front par un aatre escadron descendu de la crête de
Ryu-o-bio. Le premier élément comprend deux sotnias
du 8® Cosaques de Sibérie, armées de la lance, le second
est on escadron des dragons Primorski.
Les Cosaques, les rênes enroulées autour de la cein-
ture (1), maniaient leurs lances à deux mains, assénant,
avec la hampe, des coups violents sur la main de bride
des cavaliers japonais, ils les désarçonnaient, et une fois
leurs adversaires à terre, leur portaient avec adresse des
coups de pointe.
La mêlée dura trois minutes, après quoi Tescadron
japonais dévala en désordre vers le Sud (2).
Les 2« et 3« échelons du 13* arrivent trop tard; l'en-
nemi s'est éclipsé vers le Nord.
Le 1®' peloton du 2® escadron, et le 3« escadron du
13® poussent au delà de la crête de Ryu-o-bio; accueillis
par le feu rapide d'une troupe à pied postée dans un
bois à rOuest de Roshoko (3) (Loutschagou), ils sont
forcés de se défiler; le peloton du 2® escadron revient
derrière la crête de Ryu-o-bio ; le 3® escadron traverse la
rivière et vient se réfugier dans les boqueteaux de Dai-
boshin (Tafangshin).
Le 3» échelon du 13? s'était arrêté à Ryu-o-bio, et ses
hommes, postés à pied sur la crête, ouvraient le feu sur
Roshoko; la section d'infanterie du Tosbisan venait à la
rescousse.
A 1 h. 40, Tennemi démasque 6 pièces (4) dans le
(1) Rapport japonais.
(2) Les Russes disent a^oir tué 77 Japonais et pris 37 chcTaux ; les
Japonais accusent comme pertes totales du 30 mai 62 officiers et soldats
(i officier et 19 hommes tués, 38 hommes blessés, dont 41 frappés par
l'arme blanche); les Russes, 2 tués et 27 blessés.
(3) Il s*agit des éclaireurs montés du 13« tirailleurs, et de 2 esca-
drons de dragons à pied.
(4) Batteries des gardes-frontières.
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■i-Hxn
4U L4 GUERRE RUSSO-JAPONAISE. N« 966.
bois au Nord-Ouest de Roshoko; les deux flancs du
village et sa lisière sont tenus par des tirailleurs (!]; le
feu ennemi se concentre sur la croupe de Ryu-o-bio; les
cavaliers japonais perdent du monde et commencent à
manquer de cartouches ; à 1 h. 50, deux mitrailleuses
viennent les soutenir; à 2 h. 10, les premières fractions
d'infanterie se montrent sur les crêtes à l'Est de Ryo-o-
bio et progressent sur un front très étendu.
Vers 3 heures, l'ennemi, intimidé par ces trois sec-
tions (les rapports russes indiquent trois bataillons), se
repliait sur la station de Telisse.
Le général Akiyama ayant appris, à 5 heures da
soir, l'arrivée à la station de deux trains de 40 à 50 wa-
gons chacun, contenant peut-être des renforts ennemis,
se replia sur Kyokaton, où il avait fait venir une nou-
velle section d'infanterie de Latseshan; un escadron du
14^ restait au contact pendant la nuit, à Ryu-o-bio;nn
autre escarmouchait vers Chinkaton le 1^' juin.
Ce combat du 30 mai, insignifiant par lui-même,
marque le point de départ de la nouvelle tactique de la
cavalerie japonaise; employer le combat à pied, puis-
qu'il n'est pas possible d'affronter à cheval le choc de
l'ennemi, procédé modeste (2), mais que la nature do
pays allait rendre très efficace.
§ 3. — Bataille de Wafangou (Telisse) (3).
Le 27 mai, Kouropatkine décida une action vers le
Sud, contre la IP armée japonaise. La direction de
l'opération serait confiée au général baron de Stackel-
(1) Les 5 escadrons de dragons Primorski, UTec les gardes-frontières*
(2) « On fait ce qu'on peut » disait en riant le général Akiyama qui
parle français a^ec une aisance parfaite.
(3) Tokuriji, style japonais.
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FKI"-?-
N« 966. LA OUBBRE RUSSO-JAPONAISE. 445
berg (1), commandant le 1<^' corps d'armée sibérien,
dont les troupes étaient groupées à Haïcbeng, Tachikiao,
Ynkow et Kalping; son exécution était différée, mais
tout le monde en parlait librement, et les espions au
camp russe n'eurent que la peine d'ouvrir les oreilles.
La cavalerie, dans le Sud, reçut des renforts : au début
de juin, elle comprenait les dragons Primorski, les 4®,
5^ et 8* régiments cosaques de Sibérie, et la i'^ batterie
des Cosaques du Transkalkal ; les 41® et 42<^ sotnias de
gardes-frontières et leur batterie lui étaient toujours
adjointes (2). Le 7 juin, elle reçut un chef nouveau, le
général Séimonov (3), commandant la division cosaque
de Sibérie, et le général Samâonov se trouva sans attri-
butions déterminées.
Dès le 1«^ juin, le 36® régiment de tirailleurs (9® divi-
sion) débarquait à Wafangou, suivi de la i'^ division de
tirailleurs dont les tranports alternaient avec ceux des
Cosaques de Sibérie; puis, du 5 au 11, Tenvoi des
troupes fut suspendu, à la suite de démonstrations faites
par une escadre japonaise (contre-amiral Togo), qui
canonna le chemin de fer au Sud de Eaïping, et fit
redouter un débarquement vers Ynkow; du 11 au 15,
l'arrivée des troupes destinées au général Stackelberg
reprit, à raison d'environ un régiment et une batterie
par jour.
La cavalerie se porta le 8 à Wafangtien ; très fatiguée
par le contact incessant gardé avec l'ennemi sur le
(i) Agé de 53 ans, le général de division de Stackelberg est issu de
Tarme de la cavalerie ; il a commandé en 1901 et 1902 le II* corps
d'armée sibérien; en dernier lieu, il était à la tête du 1<^' corps de cava-
lerie, à Varsovie.
(2) Sans oublier les éclaireurs du 19" tirailleurs, Cosaques de Ver-
khné-Oudinsk, etc.
(3) Le général Séimonov, depuis quinze ans, n'a occupé que des
postes administratifs.
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446 LA OUERRB RUSSO-JAPOKAISE. N* 966.
Tashaho et vers Pulantien, c*est seulement le 10 juin
qu'elle fut rejointe par la l'^ brigade des tirailleurs
(1'^ division), qui vint la relever en partie du service
d'avant-postes ; à partir de ce moment, la ligne de sur-
veillance fut poussée au Sud vers Siaokiatien, sur on
front de 40 kilomètres, entre les rivières Lankéouho et
Tchinsioiho ; le système comprenait trois secteurs dans
chacun desquels un poste mixte variant d'une section
à une compagnie, avec un peloton de cavalerie, tenait
chaque village principal, avec une réserve de secteur
d'une à deux compagnies et un ou deux pelotons.
Une fraction de jour (une compagnie et deux pièces)
stationnait sur la voie ferrée à 3 kilomètres au Sud de
Wafangtien.
Un escadron est à Fouchéou; un autre, vers TEst,
dans la vallée du Piliho.
Gaspillage de forces (1), serait-on tenté de dire, mais,
dans ce pays, à la population étrange, vaguement hos-
tile, de langue inconnue, les cavaliers russes isolés per-
daient toute confiance, et il fallait consacrer un peloton
à une mission qui, en Europe, eût convenu à une simple
patrouille.
Le service d'espionnage était insuffisant, mais, tels
quels, les renseignements fournis par la cavalerie snrle
front de l'ennemi et ses mouvements étaient nombreux
et exacts.
Le 5 juin au soir, le général de Stackelberg arriva en
chemin de fer À la station de Wafangou.
Sa mission comportait, d'après les instructions de
Kouropatkine, une offensive contre la II* armée japo-
(i) Les dragons Primorskt, sur pied depuis deux mois, ne eompteot
plus que 90 sabres par escadron. Les Cosaques de Sibérie» aouTdleaient
arrivés, sont à 140 hommes par sotnia.
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N» %6. LA OUBRRE RUSSO- JAPONAISE. 447
naise, après concentra tîon de toutes les troupes à
Wafangou (1).
Cette concentration ne pouvait être achevée que le
16 juin, vu le rendement du chemin de fer : de fait, la
brigade de la 35® division n'arrive que le 13 juin; les
34® et 35® régiments de tirailleurs, dans la journée et la
nuit du 14 juin, les premiers éléments de la 3® division
de réserve de Sibérie, le IS au matin.
L'offensive n'était donc possible que le 17 juin.
On comprend que le général de Stackelberg soit
resté dans l'expectative, en donnant l'ordre de fortifier
une position d'aUenle choisie par lui, le 8 juin, à 4 kilo-
mètres au Sud de la station, pour un effectif de deux
divisions, sur un front de 12 kilomètres, dont 7 à occuper
effectivement. Les travaux commencèrent le 9.
Les ouvrages, fort simples (tranchées d'infanterie,
épaulements de pièces) étaient pénibles à exécuter :
sauf dans la plaine sablonneuse du Fouchéou-ho(2), par-
tout, il fallut tailler dans le roc vif ou la pierraille ; cer-
taines rampes d'accès pour les batteries (hauteurs à
l'Ouest de la rivière), représentent un travail considé-
rable effectué en quatre jours.
(1) iDStructions Terbales, confirmées par une lettre du 7 juin :
a Le corps placé sons les ordres de Votre Excellence a pour mission
de 86 porter Ters Port-Arthur dans le but d'attirer sur lui le plus pos-
sible des forces ennemies, et d'afiaiblir d'autant l'armée japonaise opé-
rant dans le Kouang^Toung.
a Votre mouvement au-devant des forces de couverture ennemies
poussées vers le Nord, doit donc être brusque et énergique, de manière
à les battre, si, bien entendu, elles paraissent faibles.
(c En cas de rencontre de forces supérieures, éviter d*entamer un
combat décisif et d'engager les réserves tant que la situation restera
obscure.
<c Le but final de notre mouvement vers le Sud est Tenlèvement de
la position de Kinchéou et la marche ultérieure sur Port-Ârthur. »
(2) En patois mandchou, le mot « ho », rivière, se prononce u hé n
ou « khé V.
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44a Lâ GUBRRE RU880- JAPONAISE. JH»^.
Forces mises à la disposition du général Staekelberg.
a) i*' eorpi d*armée de Sibérie (1) :
1** dÎTisîon de tirailleurs de Sibérie orientale, géoéral-major Gœ-
G1068.
in brigade (!•' et 2^ régiments)^ oompagnie de mitrùlleosei.
général-major Routkotski ;
2* brigade (3* et 4* régiments), général-major Maximovitch.
1 ^ brigade d*artitlerie des tirailleurs de Sibérie orientile (4 bat-
teries), général-major Loutcokotski.
9^ division de tirailleurs de Sibérie orientale, général-major KoNNi-
TOTITCH :
V brigade (33« (2) et 34* régiments), général-major Kiiu»;
2* brigade (35* et 36^), général-major Ztkot;
9* brigade d'artillerie des tirailleurs, etc., (3 batteries) (3), géoé-
ral-major Mroiotski.
i*' bataiUon de sapeurs de Sibérie orientale, colonel SoROKun.
b) 2* brigade de la 35* diTiston d'Europe (i7« corps), génénl-
major Glasko :
139* régiment de Morchansk; i40« de Zaraîsk (à 4 batailtoos);
Un groupe dVtillerie (une batterie et demie), colonel Olkotskt.
c) Détachement de cavalerie du général SftiHO:iOT :
Régiment de dragons Primorski (6 escadrons) ;
8* régiment cosaque de Sibérie (6 sotnias) ;
4« et 5* régiments cosaques de Sibérie (8 sotnias);
Un peloton du régiment cosaque Verkhné-Oudinsk (4) ;
Un groupe d*éclaireurs montés du 13* tirailleurs (8);
Deux sotnias de garder-frontières et leur batterie de montagne
(6 pièces) ;
2* batterie à cheval des Cosaques du Transbalkal (6 pièces).
(1) Chef d*état-major, le général-major Ivanov, ancien chef d'étit-
major de la province Maritime ; sous-chef, le colonel Gourko, qui ^
suivi la campagne du Transvaal.
(2) Deux bataillons.
(3) Une batterie est restée à Yinkow.
(4) Coupé de la sotnia de Port-Arthur.
(5) Coupés de Port-Arthur.
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N* 966. LA GUBBBE RUSSO-JÀPONAISK. «49
d) Arrivé en fia de combat : le régimeat de Tobolsk, de la 3^ divi-
sion de réserve d'infanterie de Sibérie.
Total : 31 (35) bataillons (27.000 h.); 22 escadrons ou sotnias
(2,500 b.) ; 80 pièces.
e) Détachement de la Groix-Rouge dirigé par Técuver Rodzianko (t).
Renseignements sur f ennemi f (T après le grand quartier
général. — L'ennemi, au Sud, ne forme qu'un rideau
d'une, ou, au maximum, deux divisions.
Les foi^ces débarquées à Takushan, qui occupent
Siuyen, ne comptent qu'une division, la couverture et la
protection sont assurées de ce côté par la brigade de
cavalerie Micbtchenko, avec le 21® régiment de tirail-
leurs, et une brigade de la 2® division d'infanterie de
Sibérie.
Le 12 juin, le général de Stackelberg venait en chemin
de fer à Wafangtien, où se trouvait le général Séimonov,
avec la l'^. brigade des tirailleurs, deux batteries, les
dragons, les 8® et 4® cosaques, et leur batterie à cheval,
le tout constituant une sorte d'avant-garde derrière les
postes mixtes dont nous avons parlé.
Le général annonçait que le (4 on entamerait V offen-
sive vers le Sud.
Le général Oku ne devait pas lui en laisser le temps.
Offensive de la W armée japonaise. — Le 13 juin,
l'armée d'Oku se mettait en marche vers le Nord, sur
trois colonnes ; le soir, les avant-gardes atteignaient :
3® division : Taipingshan (vallée du Tashaho) et Kouan-
katon;
5** division : Latseshan (voie ferrée) ;
4« division : Ukaton (route de Pitsewo).
(1) Pour mémoire, cité à cause des services rendus spécialement à la
cavalerie, qui ne dispose pas d'ambulances.
29
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MO Uk auBiHbs itusso- jAPONJUss. N« m.
Sur tout le firont (1) ayaient eu lieu de petits engage-
ments avec des groupes enoemis ; le plus sérieux s'était
produit à Ukaton(uQ bataillon environ de chaque côté).
La brigade de cavalerie Akiyama [13^ et 14* régi-
ments, la batterie de mitrailleuses, la f " batterie (de
montagne) de la 5* division, le bataillon 1/6^ (3^ divisioa)
s'est portée de Wankiaton à Suimentsemiao.
Le quartier général vient de Ghukiaion à Ukaton Sud
Ordrt de motwemerU pour la journée du 14.
Ukaton Sud, 13 juin, 7 heures sûr.
i . L'armée t& s'aTancer, en refoulant l'eonenii, sur le front Cbu-
kiaton Est (Sokaton), Liudiagon.
î. La 3' diyision (moins un régiment d'infanterie) quittera à 5 heures
du matin la ligne Tokaton— Yuenkaton: sa zone de marche est limitée
à l'Ouest par la route : Yuenkaton, Ghoanchofeng, Chukiaton Ouest
(Kyokaten); elle devra atteindre finalement la ligne Ghinkatos, Ryu-o-bi»
(Lunffwaagmiao).
La i** brigade d'artillerie, moius ua régiment^ adjointe à U
3* division sera rendue avant 5 heures du matin au village de Kooaa-
katon.
3. La 3^ division (moins un régiment d'infanterie et deux pelotons
de cavalerie), quittera à 5 heures du matin la ligne Hokaton — Saochakaa
et marchera sur Kyokaten (voie ferrée), pour aboutir au !ltx>atRyu-o-lNo-
Liudiagou, k gauche de la 3>* divùsioa.
4. La 4* division quittera Ukaton de grand matin, et marchera à
rOuest de la ligne Ukaton-Liudiagoa« En aiTivant sur k rivièn de
FoucbéoUy elle se tiendra en position d'attente, prête à agir sur le flaflc
et les derrières de l'ennemi. Elle aura une attention particulière à se
couvrir vers le Nord.
Un régiment (14«) de la brigade d'artillerie est donné à la 4^ diri-
sion; ce régiment quittera le village de Kwaimachan par la route ds
Fouchéou.
(!) Nous ne pouvons entrer dans le détail des combats de cavalerie
et de détachements mixtes qui ont eu lieu du 4«' au 12' juin sur le front
des avant-postes russes.
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N» 966. Ul O0SR&E RUSSO^l^PONAISB. 4SI
5. Les résenres de Tarmée sont forméeâ des :
6« régimeiit d'infanterie [moins un bataillon (1)] de la 3* diûsioii;
il« régiment, de la 5' division ;
Deux pelotons de cayalerie du 5* régiment.
Elles seront rassemblées! avant 5 b. 30 du matin à Liukaton (au Sud
de Latzecban).
6. La brigade de cavalerie se j^rtera sur Sbabosbi (Sbapaotse) en vue
de menacer le flanc gaucbe et les derrières de Tennemi; elle poussera
des reconnaissances vers le Nord.
7. Bulletin de renseignements sur Tennemi (teneur inconnue)u
Situation des Hiisses. — L'armée japonaise Ta rencon-
trer, le 14 juin, le « détachement du Sud » placé dans
les conditions suivantes :
L'avant-garde, à la gare de Wafangtien (l"' brigade
de tirailleurs, 1" batterie de la l'« brigade d'artillerie),
sous les ordres du général Routkovsky (i^^ brigade).
La cavalerie de Séimonov^ au même point, avec ses
postes au contact des avant-gardes ennemies.
Derrière, le gros des troupes^ à cheval sur la voie fer-
rée, à hauteur du Ryu-o-bio, réparties entre deux « sec-
teurs » limités par la rivière.
Secteur de F Est, général Gemgross, avec la 2« brigade
de la l''^ division, et ses trois batteries restantes.
Secteur de f Ouest ^ général Loutchkovski (commandant
la i'* brigade d'artillerie), avec les 36* et 33« régiments
et deux batteries de la 9* division de tirailleurs ; le reste
de la 9® division n'est pas arrivé, non plus que son
cheL
La 2^ brigade de la 35« division, et une batterie et
demie, arrivée le 12, envoyée à l'Est vers Fikiaton, a été
rappelée vers Wafangou ; son chef, le général Glasko, a
l'ordre de former réserve générale.
Le but du baron Stackelberg est d'amorcer avec son
(1) ûétaebé à la brigade de cavalerie.
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k&t Là aUBRBE RUSSO-JAPONAISE. N* 966.
avant-garde l'eDnemi vers la position principale, de
Fuser, et de contre-attaquer, sur Tun ou l'autre flanc.
Son ordre n^' 193, du 13 juin, dit :
L'adTersaire, fort de deux diTisions entiron, marche du Sud sur it
station de Wafangtien. Je prescris aux troupes du i*' corps, en cas
d'offensiTe de l^eanemi sur la station de Wafangou, d'occuper la posi-
tion organisée au Nord de Youtsiatoun des deux côtés de la voie
ferrée.
Instruction à la cavalerie : u Se retirant sur le TÎllage de Tafang-
shin, elle s'installera à l'Ouest de celui-ci, et couvrira le fiaoc droit de
la position, en obserrant les routes et vallées dans la région Tafaog*
shin, Nenguetoun (Mingiatun), Tsiout^iatoun (Tchidiatun).
En conséquence, le 14 au matin, nous voyons les forces
russes ainsi placées :
Secteur de T Ouest. — Un bataillon du 36«, en avancée,
au mamelon fortifié au Nord de Tafangshin (une compa-
gnie organise et tient le village), et des patrouilles vers
le Sud; trois compagnies du 33^ dans des tranchées
entre Santsui et le chemin de fer; deux batteries dans la
plaine, au Nord-Est de Santsui, bien dissimulées daos
des boqueteaux ; une troisième sur le versant Est de la
croupe 485 (au Nord de Tafangshin), également bien
masquée (deux emplacements de batteries sont préparés
en échelons, sur deux croupes successives, au défilement
de l'homme debout).
Secteur de F Est. — Des tranchées courent à mi-pente
de la croupe à TEst de Ryu-o-bio, jusqu'en face du pic 448
(une espèce de redoute fermée avec deux lignes étagées
termine le flanc Est). Les villages au pied des pentes
sont crénelés et occupés)^
Le tout est tenu par le 4® régiment à TOuest (1), le
3e àFEst.
(i) Dispositions du 4* régiment : cinq compagnies dans les tran-
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iTPW^
N* 966. LA GUBRRB RUSSO- JAPONAISE. 453
Quatre épaulements de batteries, creusés à la crête
topographique, seront occupés de l'Ouest à l'Est, par les
batteries 3, 2, 4/1 '« Br.
Par suite de la coufiguration du terrain, le combat
sur la position choisie devait se localiser dans chaque
secteur, puisque la vallée de Wafangou, commandée par
les hauteurs 293 et 301, était interdite à tout mouve-
ment transversal de troupes, sous le feu de Tartillerie
ennemie (1).
Il n'y aurait pas eu grand inconvénient à cette situa-
tion, si le général Stackelberg avait été assez riche
eu artillerie pour consacrer six ou sept batteries au bar-
rage de la vallée, avec une simple couverture d'infan-
terie ; pendant le combat de jour, la vallée du Fouchéou-
ho serait restée un de ces espaces morts du champ de
bataille, où personne n'attaque.
Par contre, il fallait avoir de quoi manœuvrer dans les
massifs montagneux sur les deux flancs, et le poids du
matériel d'artillerie russe contraignait à employer les
batteries dans le voisinage immédiat des chemins, sans
possibilité de les déplacer à volonté.
Journée du i4 juin.
COTÉ JAPONAIS.
Exécution de Pordre de mouvement. — La 3® division
marche en deux colonnes : à droite, un régiment (34^),
un peloton de cavalerie, une batterie, direction Kokaton;
à gauche, le reste de Ja division suit la voie ferrée à
l'Est.
chéed, trois compagnies dans les localités, deux compagnies en réserve
derrière les pièces (?) ; deux compagnies à Roshoiio, avec les trains
régimentaires.
(1) La rivière de Foochéou n*est pas un obstacle.
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.PIV.Il'J^^'l
454 LA QUBRRB RUSSO-JAPONAISE. N* 966.
La S^ division, à sa gauche, chemine à TOuesi do
chemin de fer.
La 4« division plus à l'Ouest, marche vers Fouchéoo.
Le quartier général quitte Ukaton i S heures pour
gagner Liukaton.
A 8 heures du matin, arrive un rapport du général
Okubo, commandant la 6^ division : une partie de ses
troupes sont débarquées (au même point que la IP armée),
et il les dirige à la suite de Tarmée (le 23® régiment d'in-
fanterie, avec le général de brigade Koizumi). Oku
répond, en leur fixant comme point de direction Lai-
seshan.
Début de f engagement. — A 10 heures, la eok>nne de
gauche de la 3« division a un court engagement vers la
gare de Wafangtien, contre un groupe ennemi, qui tire
quelques coups de canon, puis s'éclipse ; c'est le 2« régi-
ment de tirailleurs avec la batterie 4/i, qui forme déta-
chement avancé, pendant que le 1^ régiment à 6 heures
du matin, se replie derrière la gauche de la 2^ brigade,
déjà en position ; les dragons Primorski se rendent à
Tafangshin. Séimonov n'est pas là; Samsonov ramène
toute la cavalerie à Tafangshin par le chemin à l'Ouest
du pic 301 .
Le mouvement de repli se fait en bon ordre, et, à
1 heure, toute la l'® division de tirailleurs est ralliée à la
position fortifiée du secteur Est : Gemgross a ses régi-
ments 4 et 3 dans les tranchées et villages ; ses batteries
3, 2 et 4 derrière la crête, à quelques pas de leurs épau-
lements; il met le i^^ tirailleurs à gauche du 3«, en
potence face à la vallée de Wafangopeng ; il garde en
réserve derrière le centre, le 2® tirailleurs et la i** bat-
terie.
A 1 h. 05, Gemgross et son état-major, à pied, se
trouvaient bien en vue sur le versant Sud de la crête de
Fartillerie ; une batterie ennemie paraissant isolée, arri-
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TT* ^66. LA aUBBRE ItOSSO-ÏA^POKAISS. kS6
vait en coionne à TOoest de Kyokaten, prenait position,
renvoyait ses voitores derrièi^ le village à la plw
gTEMi^ «curiosité des Russes; en deux salv<es de sedtron,
«lie encadrait la crête, ^ssaH a« tir d'«ffi:cacité, et
balayaî>t là croupe ; heureusement^ Oemgross no fut 4{ue
légèrement bltessé.
Les trois batteries rasses, mises en position à bras,
répoodaîent vivement, et contraignaient les servants
enterais à «quitter leurs pièces pour chercher abri dans
le villagie, où les shrapnels continuèrent à les immobi*
liser.
Ot incident assez curieux était provoqué par l'arrivée
de l'avant-garde de la 5* division (use brigad<e et deux
batteries) ; le major commandant les batteries, qui, natu*
rellement, n'avait fHS pris part à la prise de Nanshan,
vouhit avoir sa bataille; voyant lennenii se replier, il
^tast parti à 49a suite, sans rien vouloir entendre, «t, ina*-
letnettl, s^était engagé (fous les conditions les plus impra*-
dentes.
Oeureusenient, la colonne de gauche de la 3^ division
arrivait, avec S batteries, qui prenaient position, un
groupe à Kyokaten, l'autre à 800 mètres au Sud (faute
de place), avec un groupe du 13« à sa gauche, et les
8 batteries, d'abord engagées au fur et A mesure de leur
arrivée, entamèrent à 4 h. 30 une action d'ensemble sur
l'artillerie russe, qui, au bout d'ane heure, était réduite
an silence", la batterie 4/i n'avait plus d'ofSciers, et dut
en emprunter aux autres.
Les hommes du 4« tirailleurs, employés à faire la
chaîne entre les caissons et les batteries, avaient subi de
folies pertes, ainsi que les réserves placées en arrière
des pentes, et qui reçurent tous les coups longs dépas*
sant la créle.
Les avant-gardes prennent possession du terrain, ^^hes
avant-gardes de la 3^ division avaient pris possession
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456 LA GUBRBE RUSSO-JAPONAISE. K* 966.
des pentes Est du rocher 301 , où s'installe le 33^ régi-
ment, de la hauteur 293, où se place le 18®, du village
de Shotogaton et de la croupe au Nord. La colonne de
droite (34*), passée par Kokaton et Sokaro, s*empare de
Sokaton après une courte lutte contre 2 sotnias cosaques
(probablement du 4® régiment de Sibérie) ; un bataillon
se jette sur le rocher 427, et s'y inscruste, en creusant
des tranchées, avec Taide d'une compagnie du génie;
un bataillon pousse sur Wafangwopeng et Shukaso; pris
en flanc par le feu du 3* tirailleurs, de front parle l^
qui se déploie sur la crête, il se replie sur la crête au
Nord de Sokaton, et s'y retranche; des coups de canon
arrivent de la direction de Janjagou (au Nord-Est) vers
6 heures du soir.
La 5® division, après avoir recueilli son groupe d'artil-
lerie si éprouvé, avait poussé une batterie, avec un
bataillon sur les pentes Ouest du pic 301 ; un autre
bataillon, à gauche, surveillait la rivière vers Yuhoton;
le deuxième groupe du 13« et le 45« d'artillerie, en
position vers la crête 175, au Sud, tiraient quelques
coups sur des groupes aperçus au Nord-Ouest de la
rivière.
Le détachement de la cote 301 signalait avoir reçu des
shrapnels de deux ou trois batteries ennemies visibles
par des lueurs dans la plaine, vers Santsui.
La nuit tombait, les troupes prirent le bivouac.
La 4^^ division avait dépassé Cheusansheulipou à midi,
précédée du 4® régiment de cavalerie, qui, avec un petit
soutien d'infanterie, entrait à la même heure à Fouchéou,
refoulant vers le Nord une sotnia ennemie.
A l'extrême droite, la brigade de cavalerie Akiyama
s'est arrêtée pour la nuit à Shapaotse, couverte parla
rivière.
Le quartier général après s'être porté sur Latseshan,
arrive à 3 h. 30 s'installer à Wafangtien.
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N» 965. LA aUEKKE RUSSO-JAPONAISB. 457
Ordres pour le 15. — A il heures du soir, Oku donne
ses ordres pour l'attaque du lendemain (1) :
La 5* dmsion opérera gur la rite droite du Fouchéou-ho; elle
prendra ses dispositions, à la faveur de la nuit, pour attaquer les hau-
teurs de Tafangshin, en prenant garde de oe pas se laisser entraîner Ters
le Nord, dans les déûlés.
La 3* dÎTision devra lier son action à celle de la 5* ; elle attendra
donc les premiers résultats de l'offensive de celle-ci avant de commencer
à agir contre le front et la gauche russes.
La 4^ division reçoit un ordre spécial : Oku s'atten-
dait à un effort sérieux de Tennemi sur sa gauche, où le
terrain était relativement facile (vers Fouchéou et le
Nord-Est) ; il avait donc donné une mission de couver-
ture à la 4^^ division, en lui recommandant de faire par-
ticiper si possible, une fraction de ses forces à l'action
des deux autres divisions, contre le flanc droit ennemi.
Sur le renseignement qu'on n'a vu qu« de la cavalerie
et quelques fractions d'infanterie à l'Ouest de Tafangshin,
il envoie à la 4* division Vordre ferme de détacher au
moins nne brigade dans la direction de Telisse, pour
agir en liaison avec ia 5^ division, dans le flanc de l'en-
nemi. L'ordre fut transmis par deux officiers, qui eurent
la chance de ne pas s'égarer la nuit.
COTÉ RUSSE.
Décision du général Stackelberg, — Après avoir assisté
à l'action dirigée contre la 1'® division de Sibérie, Stac-
kelberg estime que c'est là que se produira le gros
effort ennemi. .
Le général Stackelberg a reçu des rapports du sec-
(i) Les renseignements sur Tennemi, fournis par une Toie indirecte,
étaient très complets.
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458 LA GCXRRB RUSSCMAPONÀI8E. N* 966.
teur de TOuest; à 2 heures, le général LoutchkoTski a
cédé le commandement du secteur au général Mrozovski
(commandant la 9* brigade d'artillerie). Celui-ci a
laissé les troupes d'infanterie dans la situation pres-
crite par son prédécesseur; disposant des batteries
!'• et 3«/9« Br. et 3*/35« Br., il a fait tirer quelques
coups de canon sur les crêtes à TEst et à FOuest de la
hauteur 301, et reçu quelques coups d'une batterie
ennemie visible par de la poussière, à TOuest de cette
hauteur; bref, son action n'a pas eu à se manifester
sérieusement, et l'ennemi ne semble pas menaçant de
son côté.
La cavalerie de Séimonov, à Tafangshin et Lungko,
ne signale rien ; sa batterie à cheval a tiré quelques
coups de canon, de Lungko, sur la crête A l'Ouest de 301
vers 4 h. 15.
De la sotnia de Fouchéou, pas de nouvelles.
Personnellement , Stackelberg a assisté à l'action
engagée dans le secteur de l'Est, entre 2 et 3 heures; le
général Gerngross lui a fait un compte rendu des pins
rassurants : les pertes sont faibles, et la l'^ division n'a
pas besoin de secours.
Stackelberg, après avoir apprécié la situation, prend,
le soir du 14, la résolution d'attaquer l'ennemi le 15, en
débordant son flanc droit. L'attaque sera exécutée par la
1" division de tirailleurs, avec la coopération de la bri-
gade Glasko de la 35® division.
Son procédé pour faire connaître sa décision à ses
subordonnés, consista, croyons-nous, à employer des
ordres particuliers.
Un ordre écrit daté du 14 juin, S h. 50 du soir, charge
le général Mrozovski de continuer le combat de front, en
résistant sur la position fortifiée, rfonc, dans les secteurs
de CEst et de FOuest^ où P unité de commandement, nous
f avons vUj ne pouvait pas s'exercer.
Par un autre ordre, verbal, donné au général Glasko,
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N* 966. LA. OUERKB RUSSO-JAPONAISE. 459
à 4 h. 30, à la station de Wafangoo, Stackelberg lui pres-
crit de se porter à Chinkaton, pour assurer la sécurité da
flanc gauche du général Gemgross, que les Japonais
cherchent à déborder.
La brigade, arrivée à Ohiukaton, stationne, couverte
par deux avant-gardes :
a) Un bataillon du 139* (Morchansk) et quatre pièces,
au col de Fikiaton ;
b) Un bataillon du 139* (Morchansk), un bataillon
du HO* (Zaralsk) et quatre pièces, au col de Shiaochin-
katon.
Cette dernière intervint, par son canon, vers 6 heures
dn soir, contre la droite du 34* japonais occupant la
hauteur 427.
Vers 9 heures, le général Glasko reçoit du corps
d'armée une note (n^ 4) datée de 6 heures du soir,
disant :
(( J'envoie un bataillon du 34^^ soutenir votre détache-
« ment. Votre mission, après vous être entendu avec le
(( général Gerngross, est d'attaquer en flanc les Japo-
<c nais qui combattent près de Wafangwopeng contre
« le général Gerngross. En cas de nécessité de vous
« replier. . . » (Suit l'indication d'un chemin de retraite
à 3 kilomètres à l'Est du chemin de fer.)
Glasko envoie de suite son officier d'ordonnance à
Gerngross, pour avoir des ordres plus nets ; il rentre
vers minuit, porteur de cette réponse :
« Je me trouve sur le chemin entre Wafangwopeng et
« Youtsiatoun (voie ferrée). Si le commandant de corps
« d'armée désire donner F attaque au point du jour^ il sera
« possible de le faire avec succès. »
Nous concluons de cette pièce que, vers 9 heures du
soir, le général Gerngross lui-même n'avait pas d'indi-
cations nettes sur sa mission pour le lendemain.
Nous ne savons donc pas dans quelles conditions
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460 LA GUERRB RUSSO-JAPONAISB. K« 966.
l'ordre d attaque w® 194 y du 14 juin (1), pour le 15, a
touché les troupes; il avait pourtant sou importance,
fixant la nuit entre 1 et 2 heures, ou, au plus tard l'aube,
pour le début de l'opération.
En tout cas, le général Gemgross laisse aux ordres de
Alrozovski son 4^ régiment de tirailleurs et ses batte-
ries 3 et 4, à la défense de la ligne fortifiée de 3 kilo-
mètres de front occupée la veille par trois régiments; il
dispose des trois autres régiments avec deux batteries et
demie (2), pour l'attaque de Wafangwopeng et de la hau-
teur 427.
Quant au général Mrozovski, nous savons qu'il a été
prévenu à 7 heures de son nouveau rôle ; ses ordres
aboutissent à l'occupation de la position fortifiée le II i
3 h. 30 du matin, dans les conditions suivantes :
Secteur de gauche : 4« tirailleurs, batteries 3*, 4*/4^;
Secteur du centre : trois compagnies du 33®, batte-
ries 1", 379* (lieutenant-colonel Panioutine) ;
Secteur de droite : cinq compagnies du 33^ batte-
ries 479* (colonel Linooski) ;
Secteur avancé de droite : un bataillon du 36* (colo-
nel Batchinsky);
Réserve générale : six compagnies du 36® (général-
major Krauzé).
Le reste est réserve du corps d'armée.
Les 34® et 35® tirailleurs débarquent de chemin de fer
dans la journée et la nuit, et, avec eux, le général Koa-
dratovitch, commandant la 9® division. Ce dernier se pré-
sente immédiatement au général Stackelberg, qui lui
indique ses intentions pour le iS, et, très nettement, l'of-
fensive de Gerngross, avec la 1'® division, la brigade
(1) Invoqué par Stackelberg pour 8a justiftcatioQ (Conférences deTAca*
demie Nicolas).
(2) La moitié de la batterie des gardes- frontières.
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N» 966. LA. GUERRE RUSSO- JAPON AISE. 461
Glasko et le 34® (1); si Kondratovitch, le 15, a affaire à
trop forte partie, sa mission est de se replier lentement
sur la station, en interdisant à Tennemi d'atteindre le
débouché Nord-Ouest du défilé venant du Sud-£st, de
Chinkaton, nécessaire à la retraite du reste des troupes;
le 35^ restait réserve générale du corps d'armée, à la
gare.
Faute de documents précis, nous sommes obligés de
procéder par induction, dans Tinterpré talion de toutes
ces conversations, mais nous pouvons estimer que le
général Stackelberg n'a pas une volonté offensive très^
arrêtée.
Très sagement, le général Kondratovitch ne manifeste
pas pendant la nuit sa prise de commandement de la
position fortifiée.
La cavalerie recevait l'ordre, déjà inexécutable, de
pousser, le lendemain, de Tafangshin par Peshanchintsu
sur Kyokaton.
Journée du 15 juin.
ATPAQUE JAPONAISE.
Le quartier général part de Wafangtien, à 2 heures, et
se porte à Shukaton.
Secteur de l'Est :
3* division. — Nous la retrouvons retranchée, dans les
positions occupées la veille au soir, de la hauteur 417,
par les crêtes au Sud de Shukaso et la hauteur 293, aux
pentes £st de 301 ; la division n'a en réserve que la moi-
tié du 18® d'infanterie,
AS h. 25, malgré un léger brouillard, l'artillerie
(1) En réalité, an bataillon du 34*, les deux autres ayant reçu depuis
un contre-ordre.
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462 LÀ QUBRRE RUSBO-JAPONAISB. N* %6.
prend k pan^ ; le 3* régimeat, échelonné sur deax
lignes, faute de plaee, et u groupe du 13^, tirent sur la
crête de Ryu-o-bio (1).
L'antre groupe du 13^, et le 15®, tirent Ters le Nord,
sur les hauteurs de Tafangshin.
La 3^ division a ordre de ne pas attaquer avant Tei-
trée en action de la 5® ; d'ailleurs, dès 8 heures, elle
voit déboucher une ligne ennemie sur le iront 448,
Hokaton ; deux batteries russes tirent par intermitteoces,
de la crête de Ryu-o-bio, deux autres, de Hokatoo, une
cinquième de Tachinkaton.
C'est Gemgross qui prend l'offensive avec ses 2* et
3« régiments, le !•', en réserve, vers 448; sa première
ligne marche en tirailleurs coude à coude, ne s'arrètant
que pour faire des feux de salve; puis, sous Teffet des
pertes, le mouvement d'ensemble dégénère en bonds de
petits groupes qui viennent reconstituer des lignes bri-
sées dans les accidents du sol, ouvrent le feu i volonté,
repartent jusqu'à un nouvel accident de terrain, rejoints
par leurs réserves partielles que leurs chefs ne peuvent
pas retenir, bref, formant une chaîne unique, épaisse,
assez confuse, qui occupe Shukaso, la crête au Nord-
Ëst, et Wafangwopeng ; la gauche, en angle mort par
rapport aux tranchées japonaises de la hauteur 427, fvo-
gre^sejusquà quelques pas de l'ennemi, puis, épuisée,
énervée, se couche et se borne à cribler de balles les
crêtes à quelques mètres en contre-haut.
Les Japonais, peu soucieux de sortir la tète et le buste
de leurs abris, faisaient rouler une grêle de pierres sur
les assaillants, mais ils devaient plusieurs fois repousser
des tentatives d'assaut partielles, qui provoquèrent des
(i) Les deux batteries russes soat mieux couTertes que la ireille; I^
4* a même changé de position ; elles peuvent donc tirer par intennit*
tences.
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N« W6. UL GUBRRS RUSSO-JAPONAISS. kSà
corps à corps et des cmnlMits singaKers entre offi-
ciers (1).
A 11 heures, une attaque oouTelIe se dessine, arri*
vant de la hauteur 422 , pendant que les batteries enne-
mies de Hokaton et Tachinkaton redoublent d'activité.
C'est le général Glasko qui prend enfin l'offensive avec
sa brigade.
Glasko avait envoyé deux fois, dans la nuit, demander
des ordres au quartier général, sans succès. Après avoir
tenu conseil à Faube, avec quekjues sous-ordres^ il
donjMi, à 6 h. 40, Tordre suivant :
Lavant-garde de gauche, portée à deux bataillons^ se portera sur
Wafangwopeng , par Chinkiashinnanton et le chemin au Sud de 427 ;
Cavant*^arde de droite^ portée à trois bataillons, poussera d» Tachinkaton
SUT Wafangwopeng ; la réserve {trois bataiUom), suivra l*avant-garde de
droite.
Au moment où le mouvement commence, arrive une
note de Gerngross :
Prenez VoffenstvCy. nouâ vous soutiendrons des montagnes.
Puis, vers 8 heures, un ordre du corps d'armée, qui
vient saper le& bonniss résolutions :
Dans le cas où les Japonais prendraient l^offensive avec des forces
supérieures sur le centre de la position ou dans une autre direction, le
i" corps se retirera lentement sur Vantselin, En ce cas, le détachement
du général Glasko se maintiendra le plus longtemps possible sur la ligne
Tsioutsiatoun (Chinkaton) Koudiatoun^etc^... (en résumé, pour former
flanc- garde au débouché Sud du déûlé de Chinkaton, pendant la retraite
du gros sur Wafangou).
Si les Japonais se replient, les troupes resteront sur leurs empla-
cements actuels jusqu'au reçu de nouveaux ordres.
Signé: Stàckblbbrg.
(1) 'Eémoins oculaires japonais, et rapport du général de brigade
Kodama.
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464 LA OUBRRB RUSSO-JAPONAIS B. V 9S6
Pendant ce temps, Tavant-garde de droite s'engage à
422, et l'avant-garde de gauche est prise i partie vers
Chokaro par la cavalerie ennemie.
Personne ne sait plus que faire ; on prend la décision
la plus simple, ne rien faire.
A 40 heures, arrivée du colonel Zapolski, de Fétat-
major de Stackelberg, avec Tordre de marcher énergi-
quement en avant. Mais, à ce moment, la droite dn
corps d*armée se trouvait déjà dans une position cri-
tique et Toccasion était passée.
Elle avait été belle, si on en croit les rapports japo-
nais : dès 8 heures, le général Kodama (17® brigade.
3® division), renforcé de deux compagnies, rendant
compte de Timportance de Tattaque qui le menaçait,
exprimait son espoir de pouvoir tenir tant qu'il aurait
des munitions (1).
Son général de division n'a plus qu'un bataillon en
réserve et ne se décide pas à l'engager. Il rend compta
au général Oku, lequel n'a que deux bataillons à sa dis-
position et en envoie un, ce qui permet à la 3® division
d'envoyer au feu sa dernière fraction.
A midi, arrive un officier du 23* (6* division): le
1®' bataillon arrivera à Shukaton à 3 heures ; en réalité
à 2 heures on l'apercevait déjà, ce qui permet d'envoyer
à la 3® division le dernier élément de la réserve de Tar-
mée, dont il va prendre la place.
A ce moment, d'ailleurs, la décision était déjà presque
acquise dans la zone Ouest du champ de bataille.
Secteur de r Ouest. — Opérations de la 5* division.
D'après l'ordre du général Ueda, l'attaque du 15 visera
lefront Tayankou, Talungko; les mouvements prélimi-
naires se feront avant le jour.
(1) Style japonais, euphémisme pour exprimer qu*ua renfort sera le
bienvenu.
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N* 966. LA GUERRE RUSSO- JAPONAISE. 46ë
A 4 heures du matin, nous retrouvons Tavant-garde
de droite (un bataillon du 41*, un escadron, une bat-
terie, une section du génie) installée sur la crête 301,
Okaton. La colonne du centre (deux bataillons et demi
de la 9* brigade, un escadron et une compagnie du
génie, passe la rivière à Sukaton et pousse vers le Nord ;
la colonne de gauche : la 21* brigade moins un bataillon,
un demi-peloton de cavalerie, une compagnie du génie,
atteint Shosukaton à 5 h. 30 ; la réserve (11* régiment),
a franchi la rivière et se masse au Sud-Ouest de Shosi .
A 7 heures, on tient les hauteurs de Tayankou à
Tofanshin, après des tirailleries contre de petits groupes
ennemis, puis l'action s'arrête.
L'artillerie a rejoint : deux groupes du 5*, réduits à
quatre batteries, sont sur la hauteur entre Tafangshin
et Tayankou.
L'ennemi a des troupes d'infanterie à la cote 185, au
Nord de Tafangshin (le bataillon du 36*), avec une bat-
terie; deux autres batteries à 1,000 mètres au Nord-
Est dans la plaine; deux batteries à TËst de Ryu-o-bio;
tous ces objectifs sont visibles, et on les canonne vigou-
reusement à partir de 7 heures.
Une autre batterie (à cheval) se démasque vers
Talungko, quelques pièces derrière Tokaton, (demi-bat-
terie des gardes-frontières). Tout cela, au bout de quel-
ques instants, est réduit au silence (i).
Deux escadrons russes, venus de Tokaton à Tofanshin,
repartent vivement vers le Nord-Ouest, poursuivis par
les shrapnels, trois autres se retirent de Talungko vers
Lungko (2); la hauteur 18S est toujours occupée^; on
(1) Les rapports russes accusent peu de pertes dans les batteries,
grâce aux précautions prises pour abriter le personnel et les attelages ;
l'effet voulu était néanmoins produit par les batteries japonaises :
réduire le canon ennemi à l'inaction.
(2) Lungko, ou (long) Lungko.
30
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466 LA eURRRB RUBBO-JAPONAISK. N» 966.
voit, sur les crêtes au Nord et au Nord-Ouest des tra-
vailleurs occupés à creuser des tranchées; l'enBemi
semble se renforcer vers sa droite, son artillerie ne
répond plus.
La 5* division est très circonspecte, le commandement
éprouve visiblement de l'hésitation à lancer son monde
dans ce réseau de traquenards qu'est le terrain soi» ses
yenx.
Depuis 8 heures, on entend vers TEst un fracas a8soa^
dissant sur le front de la 3* division, qui évidemmentest
engagée à fond ; il faut bien se décider à faire quelque
chose.
Le général Ueda donne ses ordres : la droite va enlever
Tafangshin et la cote 185 ; la gauche attaquera Tokaton
et les crêtes au Nord -Est.
Peu à peu, l'artillerie a rejoint : à 10 heures, un
groupe du 13« et un groupe du 15« viennent encadrer la
batterie du 5*, sur la crête 301-Okaton; Tantregroope
du 15®, à rOuest d'Okaton, tire sur Ryu-o-bio, vers le
Nord-Est.
Vers 9 h. 45, la hauteur 185 enveloppée de trois côtés
était enlevée, sans grande difficulté, ainsi que Ryukaro
et la moitié de Tokaton ; un vide s'est produit entre les
deux groupes d'attaque ; le général Ueda jette au pas de
course son 11« régiment, qui gagne Ryukaro, Tokaton.
et forme le centre de la ligne qui attaque le front 190-
Lungko.
Le 5« d'artillerie fait un bond, ses deux groupes venant
s'installer respectivement à TOuest et à TËst de la ban-
teur 185.
Le 5^ régiment de cavalerie occupe Makiafangshin,
pour couvrir la gauche.
L'aile droite descend de la crête d'Okaton, et se
porte à hauteur et à l'Est de Tafangshin, deax compa-
gnies, face à l'Est, battent Ryu-o-bio et enfilent les tran-
chées du 4® régiment russe.
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!|,i«VJV,„n| . r-.»»>' •'.r'»
N* 966. Lk ttUBUSE RUSSO^AJPONAISB. 467
L'artillerie bat le front : 190, Santsuî, Ryu-o-bio.
A midi y la 5* division prenait pied sur le front Peikou,
cote 190, croDpe au Sud de Lungko, mais, à bout de
forces, ne progressait plus. Heureusement, la 4® division
entrait en action, vers la gauche.
Du côté russe, voici ce qui s'est passé.
Kèndratovitch, arrivant à 6 heures, à la croupe 190,
au Nord de Santsui, recevait le commandement des
mains de Mrozovski, et voyait venir les événements,
sans rien changer aux dispositifs : un bataillon du 36^
est à Taftingshin et 185, avec la batterie 4/9 ; cinq com-
pagnies du 33*, à 1 90 et au Nord-Ouest, achèvent des
tranchées ; dans la plaine, vers Santsui, trois compagnies
du 33« et les batteries 1 et 3/9«.
Réserves partielles, deux compagnies du 36® et quatre
du 33®. Réserve générale, six compagnies du 36® avec le
générai Krauzé.
Pas de nouvelle de la cavalerie.
A 7 heures, arrive un ordre au corps d'armée (n" 8) :
En cas tCo/feruive par des forces ennemiet supérieures^ les troupes du
secteur de VOuest retraiteront lentement vers la gare.
De 7 heures à 8 h. 30, arrivent trois rapports du colonel
Batchinski du bataillon de Tafangshin, qui annonce dès
7 h. 30 qu'il a affaire à deux ou trois régiments et
40 pièces, puis, que la direction de Lungko est menacée,
enfin, à 8 h. 30, qu'il est canonné à 185, de trois côtés,
sans pouvoir répondre au feu.
Kondratovitch le maintient à 185, et envoie en hâte
deux compagnies du 36® sur Lungko; il rend compte
téléphoniquement à Stackelberg, et lui envoie un officier
d'état-major.
Vers 9 h. 30, le colonel Batchinski se replie sur
Santsui, avec la batterie 4/9; la ligne Santsui, 190,
Lungko est donc tenue par six compagnies du 36®, et
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468 LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. N* 966.
neuf compagnies du 33^ ; les deux compagnies du 36'
envoyées à Lungko n'ont même pas le temps d'y arriver,
et sont forcées de se replier, sous une fusillade violente.
Toute la ligne russe est criblée par une canonnade
serrée, les explosions d*obus alternant avec celles des
shrapnels.
Les trois batteries de la 9* division qui se sont repor-
tées à TEst de Rikaten, répondent par intermittences,
sans résultat appréciable (elles ont subi des pertes pen-
dant le moment critique du changement de position).
A 10 heures, arrive le colonel Gourko, soas-chef
d'état-major du corps d*armée, porteur de Tavis soi-
vaut :
Le général Stackdberg remet à la disposition de Kondralovitch «f
34^ {deux bataillons) et 35* régiments, pour arrêter le mouvement tov-
nant de t ennemi sur sa droite,
Kondratovitch fait demander au commandant de corps
d*armée ia permission de ne se sefvtr que du 35^ pour le
moment^ tant que la situation ne sera pas éclaircie; en
même temps, il donne ordre au 35* de se porter vers
Lungko, et de s'engager.
Compte rendu du colonel Zinoosky (du 33®) : « Unnoa-
veau régiment ennemi déborde Lungko vers le Nord. «
Ordre de Kondratovitch au général Krauzé : » Partez
pour Lungko avec la dernière réserve (bataillon 111/36*):
je vais vous faire soutenir par le 35®, »
Puis Kondratovitch se porte vers Rikaten, où il pense
trouver Stackelberg, ainsi que les 34* et 3S*; il n'y a plus
personne. Renseignement pris, il repart vers le Nord-
Ouest et trouve Stackelberg à la hauteur 248, isous un
feu violent ; le général en chef vient d'amener lui-même
en ce point le 35® avec une batterie de la 35* brigade
d'artillerie (nouvellement débarquée) et a placé le tout
sous les ordres du général Zykov ; il a prolongé à gauche
le 35^ par les deux batailloi^s du 34* fort à propos, car le
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N' 966. l.k GUERRR RUSSO-JiiLPONAISE- 469
général Kraiizé ne pouvait déboucher au Sud surLungko
avec son bataillon.
Il était midi, et les affaires paraissaient en bonne voie
du côté russe; l'offensive japonaise semblait calmée.
A // heures y on avait eu enfin des nouvelles de la
cavalerie : un compte rendu du général Séimonov, daté
de 7 heures du matin, annonçait l'approche de forces
ennemies considérables venant du Sud-Ouest.
Cette cavalerie, avons-nous vu, avait échangé quelques
coups de canon avec Tennemi, le matin; vers 8 heures,
on la retrouve vers Sonkaton; puis elle se porte à
Lungko, suivie des gardes-frontières et de leur batterie,
ensuite, elle aurait été ramenée à la gare, par erreur.
Samsonov, qui suivait le général Séimonov, à proximité,
mais sans rôle défini, serait intervenu^ aurait reconduit
deux régiments au Nord de Lungko, détaché le 8* cosa-
ques de Sibérie au Nord-Ouest, vers Khova, où on
signale une colonne ennemie, et placé les dragons Pri*
morski au col à TOuest de 392 (chemin de Lontaikou).
Cette cavalerie aurait, sans aucun doute, pu s'em-
ployer plus utilement.
Intervention de la 4^ division japonaise, — La 4* divi-
sion a passé la nuit à Shiao-su-katon et environs.
Au reçu de l'ordre de l'armée, le général Ogawa cons-
tituait un groupe mixte comprenant la 19* brigade, un
gi*oupe d'artillerie, un escadron, une compagnie du
génie, sous les ordres du général Ando.
Le détachement quitte Pankaton le 15 à 6 heures du
matin, avec mission d'aller se lier à la gauche de la
S« division; à 9 heures, il atteint Wankiatun et trouve
le combat en pleine activité, à en juger par les écla-
tements aperçus vers l'Est. Il prend contact à Yojuko
avec la 5* division.
Le général Ando se porte sur Makiafangshin, pous-
sant un bataillon et demi sur Lungko ; un gros rassem-
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470 LA OUBRRB RUSSO-JAPOMAISS. N* 966.
blement de cavalerie ennemi, surpris, file Ters le Nord
(division SéimoDov) ; un petit groupe ennemi tient ii
crête à TEst de Luogko.
Le général Ando renforce sa première ligne, ne garde
qu'un bataillon en réserve, et met son artillerie en bat-
terie à rOnest de Makiafangshin (10 h. 30); puis il
attaque vivemeùt ; à midi, il tenait la hauteur 248 et k
crête à l'Est de Lungko.
L'ennemi tient bon, sur la crête à l'Ouest de RyokatoD,
puis se renforce d'un bataillon, d'un second (SS* rosse),
d'une batterie (35* brigade d'artillerie), de deux
Maxims (1); il attaque, progresse, enveloppe lagaoche
japonaise; il faut envoyer deux compagnies de la réserve
en échelon vers le Nord de la hauteur 248, pour arrêter
cette attaque.
Les efforts russes recommencèrent jusqu'à 2 h. 20; ia
gauche japonaise éprouvant des pertes sanglantes.
A3 heures, Tartillerie russe amenait les avanirtraini
puis l'infanterie, 'à son tour, se repliait, lentement et en
bon ordre, par échelons.
APRÈS MIDI.
Secteur de fEst. — Devant la 3« division japonaise, le
4^ tirailleurs et les batteries russes se trouvaient soumis,
depuis 9 heures du matin, au feu d'infanterie et d'artil-
lerie de la S' division, pris en enfilade et presque i
revers ; cette action, doublée de celle de la 5® brigade
(3® division) et de ses cinq batteries, sur le front, devint
Intolérable. A midi 30, le 4® régiment russe quittait sa
position de Ryu-o-bio et se repliait, sans désordre, sur
Roshoko et Wafangou. Les batteries, sur la crête, ne
purent pas être retirées sous le feu et les pièces forent
perdues.
(i) Rapports japonais.
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N* 966. LA 013BRRS RUSSO-JAPONAISS. 474
La 5* brigade japonaise prend pied sur la position
ennemie et pousse des éléments à la crête Roshoko-302 ;
quatre batt^ies viennent immédiatement sur la crête
de Ryu-o-bio et canonnent les troupes en retraite et la
gare.
U est 2 h. 30 y le général Gerngross, voyant le recul
du 4<^ régiment, donne Tordre de la retraite, et prescrit
à la 2* brigade de la 3â* division de former arrière-garde
à Chinkaton.
C^est à ce moment qu'un bataillon du 1^' tirailleurs,
dans un élan désespéré^ part du vallon au Sud de 448,
pour attaquer Sbukaso et la crête au Sud sur laquelle il
rejette le 34« japonais, épuisé par sa lutte de deux jours.
Une mêlée furieuse s'engage. Le général Oshima envoie
sur le flanc droit des Ruases un bataillon du 33^ par le
Nord du 293; le bataillon russe, pris à revers, fut
anéanti (tous les pris^onniers étaient blessés).
Cet effort héroïque était malheureusement stérile à
cette période de la bataille.
La brigade de cavalerie Akiyama, dès 9 heures du
matin, arrivait à Ryukako et intervenait par le feu du
canon et des mitrailleuses contre de la cavalerie et une
batterie (i^ cosaques de Sibérie) signalées entre Fikaton
et Jaojiagou.
Ensuite, avisé du mouvement de la 2® brigade de la
35« division ruase et de la situation critique du 3® régi-
ment de cavalerie qui couvrait, h Cbinkashoten la droite
de la 3® division^ le général Akiyama résolut d'arrêter
loffensive ennemie en menaçant son flanc gauche; il
fit partir son bataillon d'infanterie pour Chinkaton,
avec sa batterie et deux sections de mitrailleuses, le
14® régiment de cavalerie se plaçant en réserve à Chinka-
ton; sa droite était couverte à Kokaton, par le 13® régi-
ment de cavalerie et une section de mitrailleuses. De
10 h. 45 à 2 heures, l'action se borna à des feux à
grande distance et à une canonnade intermittente contre
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472 LA OUERRB RUSSO-JAPONAISB. N« 966.
une batterie russe portée au Nord de Shiaochikanton;
rennemî était stationnaire.
De 2 heures à 2 h. 50, la lutte fut plus chaude, car
on remarquait un mouvement de retraite chez l'ennemi;
le bataillon d'infanterie attaque Yanjiagou; la brigade
de cavalerie, rassemblée à sa droite, se portait sur
Hoshanton.
Devant l'attitude de Tennemi qui se retirait en ordre,
la brigade Akiyama en resta là et passa la nuit à Yan-
jiagou et Hoshanton.
Derniers moments de la bataille. — La dernière phase
de la lutte allait donc se passer dans le sectear de
rOuest :
Le général Stackelberg avait reçu, comme dernier ren-
fort, dans la matinée du 15, le régiment de Tobolsk
(réserve de Sibérie) ; par son ordre, deux bataillons,
débarqués à 5 kilomètres au Nord de Télisse, allaient
barrer le défilé de Lontaikou, relevant la cavalerie de
Samsonov vers la cote 392 ; deux autres étaient portés,
face à rOuest, à la hauteur au Nord-Est de Télisse.
Le général Kondratovitch faisait tenir la crête 391
par le 34^, la batterie 4^9* et la batterie à cheval des
Cosaques (derrière Sisan) sous les ordres du général
Mrozovski.
En arrière, il faisait tenir par le général Krauzé avec
le 36® une autre position de repli.
L'évacuation de la gare était terminée à 1 h. 30.
Les échelons successifs de la 9* division se retiraient
en bon ordre.
Kondratovitch n'avait pas pu rester en communication
avec le 4® régiment, et n'apprit sa retraite, avec l'aban-
don des deux batteries de la 1'® brigade d'artillerie,
qu'après le fait accompli.
Un orage violent avec des torrents de pluie, arrêta la
poursuite des Japonais, qui étaient d'ailleurs à bout de
I
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N* 966. LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. 473
forces. Ce n'est que le lendemain qu'ils occupèrent la
gare de Télisse.
Les Russes, marchant sur trois colonnes par la vallée
du chemin de fer et deux sentiers à l'Est, avaient gagné
la station de Wantselin.
L'arrière-garde était formée par le 36* tirailleurs, les
dragons Primorski, six sotnias de 4* et 5® cosaques et
leur batterie, et deux sotnias de gardes-frontières, sous
les ordres de Sam sono v. Elle passa la nuit à Siounchou-
toun, se replia le 16 sur Wantselin, où elle fut rejointe par
le 8^ cosaques ; le 19, elle était à Sénioutchen, tandis que
le 1«' corps de Sibérie continuait la retraite sur Ealping.
Le gros de la 4* division japonaise avait poussé jus-
qu'à Sukaton; une petite avant-garde (deux compagoies
et une batterie) à Funkiaton, put canonner le 8^ cosaques
de Sibérie et le rejeter dans le Nord-Est, en lui interdi-
sant la vallée de Fouchéou.
Conclusion.
L'opération du 1^' corps sibérien avait abouti à un
sanglant échec. Cet insuccès a été mis au compte du
général Stackelberg, contre qui la calomnie s'est donné
libre cours (il serait resté dans son wagon-salon, loin du
danger, etc., etc.).
Il est certain que le combat ne semble pas avoir été
dirigé par le commandement : le système employé pour
la rédaction des ordres est des plus défectueux; il y a
des conversations, des parlottes, des échanges de vues,
mais pas d'ordres nets.
La cavalerie est mal employée et peu commandée ; il
n'est pas étonnant qu'elle n'ait rien rendu ; il ne faut pas
oublier non plus que, sauf les dragons, cette cavalerie
est composée de réservistes des 2* et 3* tours, et que,
suivant un mot bien connu, ses Cosaques sont pères de
famille et propriétaires de leurs chevaux.
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1
474 LA ttUSR&K RCS80-JA.P0MiJSK. N* 966.
L'artillerie est mal employée ; les chefs de batterie ne
connaissent pas leur matériel, ni ses propriétés permet-
tant de faire da tir masqué contre une artillerie sopé-
rieure ; ce n'est pas leur faute : oa n'improvise pas des
commandants de batteries.
L'infanterie, extrêmement brare, mais sans souplesse,
est mal instruite pour le cod&ibat moderne.
Mais au-dessus de tout cela, 11 y a encore aatre
chose : la mission imposée au général Stadcelberg com-
prenait deux articles :
a) Prendre i offenaiye, pour attirer sur sot U plus
grande partie des forces ennemies, et diminuer la pres-
sion exercée sur Port- Arthur ;
d) Se dérober à l'engagement contre des forces supé-
rieures.
Pour remplir la première partie de sa mission, on lai
donne trente-deux bataillons et huit batteries et demie»
que le chemin de fer lui déverse goutte à goutte pendant
une douzaine de jours à deux étapes d'un ennemi ren-
seigné sur ces mouvements ; résultat, c'est l'ennemi qui
devance l'offensive de Stackelberg, et qui en réalité le
surprend.
Pour agir conformément à l'article 2^ avant de se
dérober, encore lui fallait-il savoir si l'ennemi était ea
forces supérieures. Or, le service de renseignements par
l'espionnage n existait pas.
Restait la cavalerie. Jusqu'au 12, k rideau d'avaat-
postes japonais à Pulantien (Port-Adams) Tashaho, est
impénétrable aux pointes les plus hardies. Le 13 et
le 14, dans la matinée, une cavalerie de premier ordre
aurait peut-être pu saisir par ses reconnaissances la
marche des quatre colonnes japonaises, elle n'aurait cer-
tainement pas donné leur effectif, et les renseignements,
en supposant qu'ils fussent tous parvenus au commande-
ment russe, l'auraient touché dans la nuit du 13 au 14 et
le 14.
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N« 966. LA QCSHRB RU880-JAFO7ÏAISE. ' 475
Étaient-ils safEsants pour justifier le 14 un ordre de
retraite, sans eombat ! On aurait aocusé Stackelberg de
pusilianimité.
Le combat seul pouvait lui donner le renseigneuMut
sur les effectifs ennemis.
Il semble que le procédé à employer eût été, vu le
terrain, Faction de détachements mixtes sur chaque tète
de colonne ennemie; il nécessitait des troupes manœu-
vrières, pourvues d'artillerie, de trains et de parcs
mobiles, conduites par des chefs de premier ordre, dis-
posant d'un système complet de liaisons. Nous savons
que, rien qu'au point de vue matériel, ces éléments
n'existaient pas, du côté russe.
Le combat de Wafangou-Télisse se présente, pour
nous, avec un aspect qui rappelle singulièrement ]a
bataille sur le Yalu.
Ici, également, nous trouvons un élément lourd, ^um
corps d'armée,, poussé à dix jours de marche du gros de
Tarmée, au contact d'un ennemi supérieur. Refusera-t-il
le combat? Un élément plus faible en eût fait tout autant.
L'acceptera-t-il ? Ce sera sur un front exagéré, échap-
pant à l'action du commandement; inévitabl^nenl, ceiv
laines fractions seront accrochées; les autres devront
les secourir; donc, sur l'ensemble, pèsera la menace
complexe de la percée sur un ou plusieurs points du
front, ajoutée à celle de l'enveloppement sur les ailes.
De fait, le désastre a été évité aux Russes, gr&ce à la
qualité de leurs troupes, mais, au point de vue moral, la
retraite, après unë^ bataille sanglante, en abandonnant
«me partie des blessés et du matériel, est une défaite.
Les troupes affronteront-elles l'adversaire, la prochaine
fois, avec la même vaillance ?
(A suivre,) (189)
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476
LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE.
N«966.
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N« 966.
LA OUBRRB RUSSO-JAPONAISE.
ANNEXE N« 2.
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8
30
8
PERTES JAPONAISES.
Tué«. Blessés.
ÉUm«DU. onei«n. Troupe, OIBcien. Troope.
/ Infanterie 2 77
o« j- • - ) Cavalerie » 2
3« division. { . ..,, . .
i ArtiUene » 4
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Totaux 2 85
Infanterie 1 73
,. j. . . I Cavalerie » »
4« division. \ . ^.„ .
Artillerie n »
. Génie » »
Totaux i 73
Infanterie 4 38
-.,... f Cavalerie » i
5« division. { ._^.„ . .
Artillerie » i
, Génie » »
Totaux 4 38
Brigade de cavalerie » »
Brigade d'artillerie » »
Totaux GÉNÉBAUX 7 196 44 1,0i2
13
353
14
266
1
73
»
i
»
»
15
340
10
219
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15
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»
10
248
»
2
6
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L'ENSEIGNEMENT DU TIR EN SUISSE
I
A Tétranger, les Suisses jouissent de la réputation
d'excellents tireurs. Mais les autorités fédérales, respon-
sables de Torganisatiou de la défense nationale et exac-
tement renseignées par Texamen attentif des résultats
obtenus annuellement dans Tarmée et dans les sociétés
de tir, ne semblent pas partager cet optimisme. Il leur
est apparu au contraire que, par hâte d'arriver rapide-
ment à Texécution des feux de guerre, on négligeait,
dans les écoles de recrues, le tir individuel, base indis-
pensable de l'instruction du tireur. « Le tir de précision
n'était plus pratiqué. Les inspecteurs ne s'en occupaient
guère : toute leur attention se portait sur le service en
campagne : nous n'avons jamais vu un inspecteur sur la
place du tir.
« Le tir à conditions commençait dès la deuxième
semaine après l'arrivée des recrues; des jours étaient
fixés à l'avance où les compagnies devaient tirer coûte
que coûte; il s'agissait d'avoir terminé le tir indivi-
duel au milieu de l'école. Dans ces conditions, le tir
n'était pas enseigné sur des bases sérieuses ; le soldat
inhabile se décourageait et, après son service, allait
grossir le nombre des mauvais tireurs et des mécon-
tents (1). »
(1) Revue Militaire suisse, février 1908, p. 12 et suiv.
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M* 966. L'BNSBIONBMENT BU TIR EN SUIS8B. 479
Bans le but de remettre en konaetir dans l'armée le
tir individuel, le Département militaire yient de modifier
les programmes de tir de Tinfanterie.
Une commission composée d'officiers instructeurs et
d'officiers de troupe, et présidée par l'instructeur d'ar-
rondissement de la l'® division, a élaboré les nouveaux
programmes qui ont été approuvés le 18 janvier dernier
et entrent immédiatement en vigueur.
Ces programmes visent à donner au commandement
les moyens suffisants pour faire de l'officier et du soldat
de bons tireurs de stand ; puis pour s'assurer que Tun et
l'autre gardent, aussi longtemps qu'ils appartiennent à
l'éUte et à la landwebr, les qualités de tireur acquises
au cours de l'école des recrues.
Us comportent ensuite l'exécution des feux de guerre.
Ils tendent enfin à développer de plus en plus le goût du
tir en Suisse.
II
Désormais, l'instruction du tir en Suisse sera donnée
conformément aux dispositions exposées ci-après :
a) Instruction militaire préparatoire de la jeunesse. —
On lit dans la loi d'organisation militaire du i 2 avril 1 907,
article 484 :
« La Confédération subventionne les associations et,
en général, tous les efforts ayant pour but l'instruction
militaire préparatoire des jeunes gens avant Tàge du
service militaire. Elle veille à ce que l'enseignement du
tir y tienne la première place ; elle fournit gratuitement
les armes, les munitions et l'équipement. Le Conseil
fédéral arrête les prescriptions nécessaires. »
Ces prescriptions, pour 1908, sont les suivantes :
Les jeunes gens participant aux cours préparatoires
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480 L'ENSBiaNBMBNT DU TIR EN SUISSE. N« 966.
sont divisés en deux classes. La première classe (qui cooi-
prend les plus jeunes élèves), dispose de 15 cartouches
pour les tirs préparatoires et de 18 pour les tirs princi-
paux.
Tirs principaux,
{• K 200 mètres couché» avec appui, cible A (1) (6 cartouches);
2^ A. 300 mètres couché, avec appui, cible A (6 cartouches);
3» A 300 mètres couché, sans appui, cible A (6 cartouches.
La deuxième classe reçoit 10 cartouches pour les tirs
préparatoires et 24 pour les tirs principaux.
Tirs principaux.
i^ k 200 mètres à terre, avec appui, cible B (1) (6 cartouches);
2« A 300 mètres à terre, avec appui, cible B (6 cartouches);
3^ A 300 mètres à terre, sans appui, cible B (6 cartouches) ;
4** A 300 mètre à genou, pans appui, cible A (6 cartouches).
Les élèves, peu vigoureux physiquement, sont auto-
risés, sur leur demande, à exécuter tous leurs tirs sar
appui.
Il convient d'ajouter, pour être exact, que tous les
(1 ) Les différentes cibles réglementaires en Suisse sont :
Pour le tir au fusil : !• La cible A. Cible carrée de 1",80 de côté.
Sur cette cible, sont tracés quatre cercles concentriques ayant respec-
tivement 0»,40, 0»,60 ,1 mètre, i»,50 de diamètre : les deux cerdes
intérieurs sont noircis. Cible en papier blanc;
2« La cible B. Cible carrée de l'^,80 de côté. Deux cercles concen-
triques ayaot respectivement O^'.TO et 1 mètre de diamètre; dans le
cercle intérieur est tracée une silhouette d*homme couché de 0'*,50 de
haut et de 0™,45 de large. Cible en papier gris ;
3<* La cible C. Cible carrée de l'^ySOde côté. Au-dessous d'une ligne
horizontale tracée à 0°^,50 au-dessous du bord supérieur de la cible
sont dessinées trois silhouettes d'homme couché (0^,50 X 0',45) sépa-
rées les unes des autres par des interyalles de 0°^,I0. Papier gris;
4o La cible D. Cible carrée de 1^,80 de côté. Au-dessous d'uneligne
horixontale tracée à 0°^,20 du bord supérieur de la cible sont dessinées
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N* 966. L'BNSBIONBMBNT DU TIR EN SUISSE. 481
jeunes gens ne reçoivent pas, avant leur entrée au ser-
vice, cet enseignement préparatoire du tir, qui estfacul*
tatif. De 16,000 à 18,000 jeunes gens sont annuellement
incorporés dans Tarmée ; 6,000 environ d'entre eux ont
au préalable suivi les cours préparatoires et exécuté les
tirs des deux classes.
b) École des recrues. — 1<> Tirs préparatoires. — Ils
ne peuvent commencer avant la troisième semaine
d'instruction (1).
Les allocations jusqu'ici prévues pour ces tirs ne
dépassaient pas 15 cartoucbes par fusil. Ce nombre a
paru tout à fait insuffisant pour permettre aux instruc-
teurs de mettre leurs recrues en état d'exécuter les tirs
plus difficiles de Tinstruction.
Désormais, les allocations pour les tirs préparatoires
sont portées à 50 cartouches par fusil. L'instructeur est
laissé libre de répartir les munitions entre ses recrues au
trois silhouettes d^homme à genou (hauteur : 1 mètre» largeur : 0°^,45,
ioter?al le entre leit ^silhouettes : 0™,10).
Pour le tir au recolver : Cible P. Cible carrée de 1 mètre de côt^.
Quatre cercles concentriques ayant respectivement O^'ySO, 0*^,30 et
i mètre de diamètre.
Le règlement prescrit de compter :
Kytc les cibles  et P : 4 points par balle mise dans le cercle le plus
petit; 3 points, 2, 1, re8pecti?ement pour une balle mise dans Tun des
autres cercles, du plus petit au plus grand.
Avec la cible B : 3 points pour une balle mise dans la silhouette;
2 points et 1 point respectivement dans l'un des deux cercles, du plus
petit au plus grand.
Avec la cible C : 2 points dans la zone des silhouettes ; 1 point dans
la zone comprise entre le pied des silhouettes et une ligne horizontale
tracée à 0",50 au-dessous.
Avec la cible D : 2 points dans la zone des silhouettes ; 1 point en
dessous de cette zone.
(1) On rappelle ici que Técole des recrues d'infanterie a une durée
de (>5 jours.
31
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482 LIMBKiaNBBfBirr DU (TIR KK fimflSR. 19" ^.
mieux des intérêts généraux de Tuniié qu'il doit ins-
truire ; il organise lui-même le programme des tirs; i
dispose à son gré des cibles A,B, C, D. Une seule res-
triction ; même si une recrue a obtenu, dans sespreaûets
tirs, des résultats tout à fait satisCsisaiiks, elle ne sen
considérée comme ayant terminé ses tirs prépaiatoirfe
qu'après avoir au moins consommé, au cours de ces tirs.
25 cartouches.
2^* Tir dressai. — C'est le véritable tir d'examen indi-
viduel ou « tir à conditions ».
Si, dans ce tir, la recrue parvient à remplir les condi-
tions prescrites par le règlement, elle passe ensaite aai
tirs principaux, aux tirs de combat individuels et m
tirs de subdivision. Sinon, elle reprend les tirs prépara-
toires et cela aussi longtemps qu'elle n'aura pas réussi
à satisfaire aux conditious du tir d'essai.
Le tir d'essai s'exécute à 300 mètres, à genou od
couché (à la volonté du tireur), sans appui, cible A.
6 (1) cartouches.
Les conditions à remplir au tir dressai pour être admis
à exécuter les tirs suivants sont d'avoir au moins 5 balles
mises et 12 points.
3^ Tirs principaux. — Ils permettent d'établir, m
point de vue du tir, le classement entre eux des hommes
d'une même compagnie.
Ils comportent quatre tirs :
4<> A 300 mètres à genou, sans appui, cible A (6 oartoucbes);
â« A 300 mètres couché, avec appui, cible B (6 cartouches);
3° A 300 mètres debout, sans appui, cible C (6 cartouches,;
4^ A 400 mètres couché, sans appui, cible D (6 cartouches).
(1) Le nouveau règlement d'infanterie ne prévoit qu'un seul mode
de chargement de Tarme : la charge par le magasin. Or le étr^
contient 6 cartouches : il a paru logique de consommer, dans chaque
tir, toutes les cartouches d*un chargeur.
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N« 966. LlfiNSBIONEMENT DU7riR7BN SnESSB. 483
Chaque compagnie exécute -tous 'ses (tiiss priacipaux en
une.aeùLe journée, iilune(de (oelles jcompmses dans los
deuxidamiëFes.^emaines de Fécdle. (Chaque homme ibe
sans interruption les 6 cartouches d'un même tir.
4® Tirs individuels de combat. — , Ils sont destinés à
habituer l'homme à tirer sur des buts tels qu'ils se pré-
sentent au combat.
20 cartouches par homme, à consommer en deux ou
trois tirs, à distance connue ou inconnue (inférieure tou-
tefois à 500 mètres). Cibles tombantes et buts à éclipse.
5^ Tirs f de subdivision. — Ils visent à , préparer Toffi-
cier à son rôle de directeur du feu et à habituer Thomme
A tirer dans. le rap^, à lawolonté de son. chef.
Allocation de dlOO^oartouches ^par ifusil :
20 cartouches à consommer au cours de deux ou trois tirs pré-
paratoires par section (diitance connue) ;
• 40 («artouches à consommer auioours de d«ax ou trois itips :par
sectiao (distance inconnue). ;
40 cartouches à consommer au xours de deux. tirs de combat par
compagnie.
11 est recommandé de prendre des objectifs représen-
tant des éléments d'infanterie. On ne doit pas tirer sur
des objectifs d'artillerie.
6^ Tirs des officiera et des sous-^officiers. — Les offi-
ciers et sous-officiers de troupe employés dans une
école de recrues. tireilt en moyenne une fois par semaine,
sous la direction des officiers instructeurs.
Ils exécutent d'abord le tir d'essai. Suivant que, dans
ce tir, ils ont ou non rempli les conditions exigées (au
moins 5 balles mises et 12 points), ils passent ensuite
aux tirs plus difficiles ou reprennent, comme les soldats,
les tirs préparatoires.
Ceux qui sont porteurs du revolver brûlent, avec cette
arme, 48 oartouches (exercices préparatoires de 8 coups
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484 L'ENSEIGNEMENT DU TIR EN SUISSE^ N* 966.
chacun, à 50 mètres sur la cible A; exercices suivant lé
programme établi par le commandant de Téco le, à 25 et i
50 mètres sur la cible P et sur des cibles de campagne).
c) Cours de répétition. — Le fantassin suisse doit faire
sept cours de répétition de onze jours dans Télite; un
cours de onze jours dans la landwehr. Mais, les sept
cours de répétition de l'élite n'ont pas tous le même
caractère. Successivement, d'année en année, le soldat
suit un cours par régiment (le régiment étant la plus
forte unité concentrée), un cours par brigade, un cours
par division, un cours par corps d'armée ; après quoi, le
cycle recommence.
C'est durant les cours de répétition par division et par
corps d'armée qu'ont lieu les manœuvres d'automne et
l'on n'y trouve pas le temps nécessaire pour s'occuper en
outre de l'instruction pratique du tireur.
Aussi, le règlement limite-t-il l'exécution des tirs;
ceux de subdivision sont exécutés dans les cours jusqu'à
la brigade inclusivement et au cours de landwehr; les
tirs individuels le sont aux seuls cours par régiment
dans l'élite et au cours de landwehr.
Les allocations en munitions sont les suivantes :
Cours par régiment et cours de landwehr. Pour chaque
cours, 75 cartouches : 15 en moyenne pour le tir indivi-
duel (tir d'essai et, s'il y a lieu, reprise des tirs prépara-
toires); 60 pour les tirs de subdivision.
Cours par brigade : 60 cartouches pour les tirs de
subdivision.
d) Tirs olligatoires dans les sociétés de tir. — L'ar-
ticle 124 de la loi d'organisation militaire spécifie que :
« Les sous-officiers appointés et soldats de Téiite et de
la landwehr armés du fusil ou du mousqueton et les offi-
ciers subalternes de ces catégories de troupe sont tenus
de faire, chaque année, dans une société de tir, les
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N* 966. L'BNSEiaNBMBNT DU TIR EN SUISSE. 486
exercices de tir prescrits. Celui qai ne fait pas son tir est
appelé au cours de tir spécial, sans solde. »
Les tirs à exécuter obligatoirement chaque année sont
les suivants :
Conditions k remplir :
tToir an moins
Points. Btlios misés.
1<^ A 300 mètres debout, sans appui, cible A . . . 7 4
2<> A 400 mètres à terre, sans appui, mble A 8 4
3<* A 300 mètres à terre, avec appui, cible B. . . . 10 5
4* A 300 métrés à terre ou à genou, sans appui,
cible A 12 5
Les conditions doivent être remplies en six coups con-
sécutifs. A défaut, le tireur est autorisé à consommer
une 7«, u ne 8*, une 9^ et même une 10* cartouche jusqu'à
ce que les conditions aient été remplies dans les six
derniers coups.
Dès que les conditions ont été remplies, le tireur passe
au tir suivant; il y passe dans tous les cas, après avoir
tiré dix coups dans un même tir, quels que soient les
résultats obtenus.
Chaque société fixe au minimum trois journées pour
l'exécution des tirs obligatoires.
Tout tireur qui n'a pas rempli les conditions d'un tir
est marqué comme resté à ce tir. Tout tireur resté à
deux tirs ne peut, le même jour, exécuter les tirs sui-
vants.
Les tireurs plus heureux sont, par contre, autorisés à
faire dans une seule journée tous leurs tirs obligatoires
de l'année.
Pour chacun de ses membres ayant exécuté les tirs
obligatoires, la société de tir reçoit de la Confédération
un subside annuel de 2 francs.
En raison de la facilité que les citoyens suisses trouvent
dans les sociétés de tir pour l'exécution de leurs tirs
obligatoires, ces sociétés ont pris un grand développe-
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490 L'ENSEIGNEMENT DC TtB: EN SUIB8E;. N* 966.
ment. Il existe aotuellemeiit en Suisse plus de 3,1<U) so-
ciétésdetir; 150,000 citoyens deTélite- et dslaland^webr
y. exécutent leucstirs ohligatoices..
Tirs obligatoires hors des sociétés. — Il peut arriver
cependant qu'un Suisse, membre d'une société^ néglige
de fkire ses tirs de Tannée au stand de sa société. Il peut
arriver aussi qu'un, citoyen appartenant à l'élite ou à la
landwehr ne fasse pa» partie d'une. société..
Pour ces deux catégories, la loi presorifr^, conmie il a
déjà été dit plus haut, un cours de tir spécial sans solde.
Les intéressés sont convoqués, en automne, pour une
dhrée de trois jours. Ils n'ont droit ni à l'indemnité de
ronte, ni à la- solde, mais seulement aux viivres.
30' cartouches sont allouée» à chacun dfacescc retar^-
dataires ». Us exécutent lés tirs obligatbipesdes sociétés:
les munitions restantes devant être utilisées par le com-
mandement' pour rinstk^ction complémentaire des
tireurs les plus faibles.
Si maintenant, nous récapitulons tous les tirs obligsr
foires imposés au' fantassin suisse depuis son entrée
à Técole des recrues jusqu'à sonpassage dan» le lands-
t'urm, et si nous cherchons à déterminer Ib nombre total
minimum* d'e cartouches que les réglementai Lui pres-
crivent» de tirer, nous arnivons aux constatations sui-
vantes :
Tirs préparatoires (1) , 25 cartouche».
Tir d'essai 6 —
Tirs principaux 24 —
Tirs individuel»^ db combat* 20' —
Tirs* de- subdivision 100 —
A reporter i75 cartoudies.
(i) Bflnimum, 25' cartouches ; maximum; 50;
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N« 966^ L*BN8BIQ»EMiBNT DQ TIR B»> amaSeE. 487
ReporL iltSf^ cartûimliBg..
Tin individitôl»^ ek tira .de subdiviûoa aux
cours de répétitÎQu par régiment (2 X ^^) • i^O —
Tirs de subdivision aux cours de répétition
par brigade (2X 60) 120 —
Tirs ihdÎTiduels et tirs de subdivision du-
oouro de landwehr X5^ —
Tirs obligatoires dans les sociétés de tir
(Î4X20) (1) 480 -
ToTÂii tyOOO cartoudieff.
Mais ca n'est pas tout.
Nous diivonS' vu déjà q^e beaucoup, de jeunes* gens
participent avant leur entrée au service aux coucs pré-
paratoires o4 ils consomment 75. eartouches enfviron.
D'autre part, la Confédération alloue aux sociétés de
\ir une somma de 1 fr. 50 pac tireur pour tout membne
de la société qui consent à exécuter, ehaque année et en
outce de' ses tirs obligatoires^. la sénie suivante de» tirs
dits « tirs. faenltatifis ».
Tirs facultatifs des sociétés.
I<* A 300 mètres debout^ sans appui, cible B (6 cartouches}^;
2<* A 300 mètres à genou» sans appui, cible B (6. cartouches);
3^ Feu de série (durée,. 40 secondes), 300 mètres à genou, cible B
(6 cartouches).
Plus de 80,000 citoyens exécutent annuellement les
tirs facultatifs.
III
House i^enon» de voir comment les autorités militaires-,
€31 obligeant le fantassin suisse à une longue et fréquente
(1): Minimums, 480' cartouches:; masimum, 800.
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488 L'ENSEIONBMBNT DU TIR EN SUISSE. N* 9G6.
pratique du tir, s'efforcent de faire de ce dernier un
tireur adroit et expérimenté. Let règlement d'infanterie
nous montre d'antre part que l'instruction tactique da
tireur est faite également avec beaucoup de soins. On
apprend notamment au fantassin à occuper et à organiser
une position pour mieux échapper au feu de l'adversaire
et faciliter son propre tir; à estimer les distances, à sus-
pendre et à reprendre le tir de lui-même ou au comman-
dement, à régler enfin la rapidité de son tir.
En ce qui concerne le sous-officier et l'officier de
troupe, nous savons déjà qu'outre, pour eux, l'obli-
gation d'exécuter tous les tirs d'école comme recrue,
puis plus tard les tirs obligatoires annuels dans les
sociétés, ils sont astreints encore quand ils sont attachés
avec leur grade à une école de recrues à prendre part,
sous la direction d'officiers instructeurs, à des tirs et
à des exercices tactiques de tir.
Nous avons vu aussi qu'ils sont appelés soit comme
sous-officier ou comme officier d'une école de recrues,
soit pendant les cours de répétition par régiment oa par
brigade, soit enfin aux cours de répétition de landwehr,
à diriger les feux de subdivision.
Mais on leur demande davantage. Ils subissent une
préparation spéciale, tant comme lireur que conime
directeur de tir, durant leur école de sous- officier et
durant leur école préparatoire d'officier.
A l'école de sous-officiers, ils exécutent les tirs prépa-
ratoires (30 cartouches), le tir d'essai (6 cartouches) et
les tirs principaux (24 cartouches). En tout 60 car-
touches.
Puis ils sont appelés à résoudre au moins une fois
comme chef de groupe un problème tactique comportant
le tir de combat : 100 cartouches sont allouées à la
troupe placée sous leurs ordres.
A l'école d'officiers : tirs préparatoires (50 cartouches),
tir d'essai (6 cartouches), tirs principaux (30 cartouches),
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N« 966. L'ENSEIGNBMBNT DU TIR EN SUISSE. 489
tir de combat individuel (34 cartouches). En tout
120 cartouches pour les tirs individuels au fusil, plus
80 cartouches pour le tir au revolver.
Chaque élève officier doit d'autre part diriger au
moins un tir de section à Teffectif de guerre : 300 car-
touches par fusil sont allouées pour ces tirs à la compa-
gnie mise à la disposition de Técole.
Enfin les officiers d'infanterie doivent encore suivre
les cours des écoles de tir.
Sous le régime de la loi de 1874, les lieutenants d'in-
fanterie suivaient pendant trente jours les cours de tir de
TEcole de Wallenstadt, aussitôt que possible après leur
école préparatoire d officiers; cette dernière école ne
durait en effet que quarante-quatre jours et ce court
laps de temps était jugé insuffisant pour permettre de
donner, en même temps que renseignement général,
une instruction de tir convenable.
Les officiers supérieurs et les capitaines d'infanterie
revenaient également à l'école de tir pendant une période
de dix jours.
Actuellement , l'école préparatoire d'officiers doit
durer quatre-vingts jours, les aspirants officiers rece-
vront rinstruction du tir dans cette école. On n'enverra
plus à l'École de Wallenstadt que les lieutenants pro-
posés pour le grade de capitaine (la durée du cours n'est
pas encore fixée, elle sera de quinze à vingt jours).
Les officiers supérieurs d'infanterie suivront également
à Wallenstadt un cours de tir de dix à douze jours.
Les années 1908 et 19C9 seront années de transition
entre l'ancien et le nouveau régime.
Tous les lieutenants qui n'ont pas suivi jusqu'ici les
cours de l'École de tir de Wallenstadt y seront appelés
en 1908 ou en 1909.
Un certain nombre d'officiers supérieurs et de capi-
taines suivront, en même temps que les lieutenants, les
cours pendant douze jours.
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400 L'BIfaBIGNBlifgtfT DU !!&' BS SmSBE. M* 966.
Dans les écoles de tir, les officiers reçoivent i la fois
UQ enseignement théorique et une instruction^ praiiqae.
Enseignement théorique. — Étude de Farmement,
connaissance approfondie du fusil et du revolver, tac-
tique de tir, administration militaire et comptabilité da
tir.
Instruction pratique. — Exécution de tirs, conduite du
feu, étude des effets du feu, méthode de direction dn
tir dans les sociétés.
Une compagnie, avec ses cadres, est mise, pour la
durée de chaque école, à la disposition du personnel
enseignant.
Cours de maUr es de tir.. — Une étude sur l'enseigne-
ment du tir en Suisse ne serait pas^ complète â Ton n y
signalait pas les cours de maîtres de tic, céceauneni
organisés en exécution de Tarticle 12S de la nouvelle
loi d'organisation milifaire»
Il a paru, en effet, que la tâche très lounde imposée
aux directeurs des tirs dans les sociétés ne pourrait
aboutir à des résultats également satisfaisants sur Tea-
semble du territoire si une impulsion imiforme n'était
assurée par la Confédéra^tion à la direction des sociétés.
D'où l'institution des cours de maîtres de tir..
Ces cours ont lieu par arrondissement de divifflonet
sont dirigés par les officiers de tir de chaque diviâon.
Ils durent trois jours et sont organisés de manière qn'na
tiers des sociétés puissent y envoyer amiueUemenl un de
leurs représentants.
L'enseignement donné, qjui revêt le plus, possible nn
caractère pratique, tend à mettre les; maîtres de tir an.
état:
l"" De diriger et de faire exécuien conrectem«nt des
tirs en plein champ et au stand;,
2^ De développer riDstructioniiidividuelle:des>tireiirs;
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N» 966. L'ENSEIONEMSNT DU TIR EN SUISSE. 491
3^ De tenir les contrôles et de dresser les rapports
relatifs au tir;
4<> De donner les instructions nécessaires sur rentre-
tien et le nettoyage de l'arme.
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MILICE ET GENDARMERIE CRÉTOI
Avant d'étudier Torganisation de la milice Cretoise, il
parait nécessaire d'exposer succinctement la situation
générale dans laquelle se trouve l'Ile de Crète depuis
les événements de 1896.
La Revue a indiqué (1) les conditions dans lesquelles
la Crète, à la suite des soulèvements de 1896 et du débar-
quement des troupes grecques dans Tlle, avait obtenu un
régime autonome, sous la suzeraineté du sultan, grâce i
rintervention des grandes puissances : Allemagne, An-
gleterre, Autriche-Hongrie, France, Italie, Russie.
A la fin de 1898, les puissances protectrices (2) réali-
saient véritablement l'autonomie de la Crète, en obtenant
du sultan :
1*" L'évacuation de l'Ile par les troupes turques ;
2° La désignation d'un gouverneur chrétien, le prince
Georges de Grèce, avec le titre de Haut Commissaire (3).
Le pavillon turc qui flotte actuellement sur un Ilot de
la baie de la Sude marque la suzeraineté du sultan.
Dès son entrée en fonction, le Haut Commissaire devait
(1) Voir 1" semestre, p. 348 et suiv.
(2) L'Allemagne et rAutriche retirèrent, au commencement de 1898,
les contingents qu'elles avaient débarqués dans Ttle.
(3) Nommé Haut Commissaire, le 21 décembre 1898, pour trois ans,
le prince Georges a tu son mandat renouvelé en i901 et en 1904.
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N» 966. MILICB ET GENDARMERIE CRÂTOISES. 493
procéder à Torganisation d'aae gendarmerie et d'une
milice locale capables de maintenir Tordre.
En 1899, un corps de gendarmerie Cretoise dont la
Revue a exposé l'organisation (1), a été constitué sous
la direction d'officiers italiens.
Dans la même année (février), l'Ile (2) était dotée d'une
constitution, d'un conseil des Ministres et d'une Chambre
des députés au nombre de 188 (dont ^0 mahométans),
élus directement pour trois ans.
Cette constitution a été modifiée plusieurs fois. D'après
la dernière constitution qui date du 26 février 1907, la
Chambre (Boulé), comprend 65 membres élus par district
pour trois ans, à raison de 1 député par 5,000 habitants,
et elle est convoquée tous les ans pour deux mois.
La Chambre Cretoise a poursuivi depuis sa création
Tœuvre de réorganisation de l'Ile, à peu près achevée
aujourd'hui.
V Dans Pordre judiciaire : création de justices de
paix, de tribunaux de première instance, d'une cour
d'appel, d'une juridiction criminelle et correctionnelle,
promulgation ou refonte des Codes civil, commercial,
pénal et de procédure ;
2"* Dans f ordre administratif : services municipaux,
services sanitaires et d'hygiène publique, police des
ports, travaux publics, etc. ;
3** Dans C ordre financier : création de toutes pièces des
(1) Voir 1" semestre 1905, p. 475.
(t) D'aprèi) le dernier recenâemeot, la population est de 320,000 ha-
bitants, dont 6,500 étrangers, 280,000 chrétiens et 33,500 musulmans.
La langue grecque parlée dans toute Tlle est considérée comme langue
officielle.
Depuis la déclaration d^autonomie, 40,000 musulmans ont quitté l'Ile
sans esprit de retour.
En 1906, le commerce toUl de Tiie s'est élevé à 36,661,062 drachmes,
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494 MILICE BTOBNDARlilIRIfi CRÉTOI8BS. N* W6.
services financiers de&tinés à remplacer i*ancienne orga-
nisation ottomane.
A plusieurs repoises la Chambre -orétoise ;a iormulé
des vœux unanimes en faveur de Tunion avec la Grâce.
Les puissances protectrices .se sont toujours opposées à
leur réalisation. On peut cherclier dans ce refus des Piiis-
sances la cause de l'insurrection, vite réprimée, de 1901
tO,000 insurgés se soulevèrent contre \b priaoe Georges
de Grèce, réclamant des réformes et surtout T union de
rUe au royaume de Grèce.
En 1906,, M. Zalmis, ancien président du conseil et
ancien Ministre des .affaires étrangères de Grèce, suc-
céda au j>riace Georges de Grèce comme Haut Com-
missaire.
'Les puissances protectrices occupent File depuis 1897.
Le corps d'occupation dont le commandement supérieur
a été exercé depuis la pacification de 4898 jusqu'à
aujourd'hui par des colonels français (1), comprend :
Un bataillon français : La Canée^ La Sude, Siiia ;
:Un ibataîUon italien : La Canée.
Un régiment de tîradlleurs russe à deux bataillons (2)
19,270,053 à rimportation, 17,391,009 à rezportalioD. Les habitoats»»
livrent surtout à l'agriculture.
Le budget de 1908 s'élève î\ 5,930,332 drachme» ôt prévoit une dépense
de 1,056,457 xlrachmes pour la gendavinerie et 1,1S9,016 drachmes
pour la milice.
La Giète possède de nombreuses mines de cuivre, fer, manganèse,
soufre, plomb, lignite, encore inexploitées.
(1) Le Gouvernement français vient d'envoyer en 'Crète une mis^on
géodésique composée de 3 officiers pour exéouter k lever de la carte de
nie. La partie astronomique et géodésique commenoée à la finde1907
se continue actuellement et doit être achevée dans les «ecteurs fiançai)
et anglais au mois de juin 1908.
(2) Le détachement russe comprenait les deux 'bataillons au tompkt
jusqu'en février 1908. Deux compagnies ont été rappelées à la portioD
centrale i\ Odessa.
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496 MILICK ET GENDARMERIE CRETOISES. M* 960.
(6 compagnies), Rethymo (5 compagnies), La Canéf.
(1 compagnie) ;
Un bataillon anglais : Candie^ La Canée (1 compa-
gnie).
Chacune des puissances occupe un secteur de Tlle.
Les Italiens sont établis à TOuest, les Russes et les
Anglais au Centre, les Français à TËst.
La Canée constitue un secteur international.
Des détachements de gendarmerie française, italienne
et russe constituent à La Canée l'escorte internationale
du Haut Commissaire.
La France, Tltalie et la Russie entretiennent chacune
un stationnaire dans les eaux Cretoises.
LA MILICE.
La milice Cretoise (1) a été constituée par une série de
décrets provisoires rendus par le Haut Commissaire, en
vertu de l'article ii6 de la Constitution, et par diffé-
rentes lois que la Chambre a votées, avec les crédits
nécessaires à leur exécution.
Les décrets règlent l'organisation et le recrutement de
la milice ; les lois concernant l'encadrement de la milice
par des officiers grecs, l'armement, l'habiUelment, etc..
I. ~ Orsranisation de la milice.
La milice, dit le décret constitutif, est un corps mili-
(1) Une milice analogue existe au Liban. Elle eompreod deux
batailioos d^infaoterie et ud peu de cavalerie. Cette police mixte est
recrutée à raison de? hommes pari, 000 habitants* iL 'organisation eo
question date de l'accord du 9 juin i86i obtenu à la suite de ^inte^
vention de la France. Cet accord, signé par les cinq grandes puisiaoees
et par la Turquie, a fait du Liban un mutessariflik spécial doté de pri-
Tiièges particuliers et ayant à sa tête un gouverneur chrétien oomm^
pour dix ans.
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N« 966. MILICE RT GENDARMERIB CRETOISES. 497
taire et doit exécuter tout service militaire et toute mis-
sion incombant à sa qualité.
Elle se compose de la milice active et de la réserve.
Elle comprend :
l*" Le commandement;
2'' Les deux bataillons ;
d*" Les quatre bureaux de recrutement ;
i"" Les différents services : intendance, service sani*
taire, dépôts, etc. ;
5^ La justice militaire.
1® Commandement. — La milice est en totalité, troupes
et services, sous les ordres du commandant de la gen-
darmerie Cretoise.
A cet effet, il est constitué auprès de cet officier supé-
rieur trois sections formant une sorte d'état-major de la
milice : une « section de recrutement n qui tient les
contrôles des appelés et des réservistes de la milice ; une
« section administrative » chargée de tout le travail
concernant la chancellerie et les services ; une « section
sanitaire », ayant dans ses attributions le service médi-
cal de la gendarmerie et de la milice.
Les deux premières sections sont dirigées chacune par
un lieutenant ou sous-lieutenant, aidé de deux sous-
officiers, la 3®, par un médecin-major de 2® classe et un
aide-major.
2® Troupes. — La milice est formée en 2 bataillons de
4 compagnies. Les bataillons portent les n^'^ 1 et 2. Les
compagnies de chaque bataillon, les n®* 1 à 4. Chaque
bataillon a une marque distinctive.
L'état-major du bataillon comporte :
1 chef de bataillon ou capitaine commandant le batail-
lon ; 1 sous-lieutenant secrétaire , dirigeant en même
.temps le bureau de recrutement ; 1 sous-lieutenant
comptable, officier de détail et trésorier ; t aide-major
32
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496 M ILICB BT OBNDÂRMBBIB CRETOISES. M* 966.
de l*** oa 2^ classe ; 2 sous-officiers aides des officiers
secrétaire et comptable^
Le cadre des compagnies comprend :
I capitaine ou lieutenant commandant la compagnie;
2 sous-lieutenants chefs de peloton ; 1 sergent-major ;
5 sergents dont 1 fourrier.
Les affectations des officiers sont signées par le Haut
Commissaire, celles des sous-officiers par le comman-
dant de la gendarmerie, sur la proposition des che&
de bataillon.
L'effectif de la milice a été fixé par la loi du 19 octobre
dernier.
II s^élève pour Tannée financière 1907 (jusqu'au
1«' septembre 1908) à 1,155 hommes (1), savoir : 41 offi-
ciers, 114 sous-officiers, 1,000 soldats.
L'augmentation de cet effectif, dit la loi, est permise
dans les circonstances prévues par les décrets snr le
recrutement et sur la réserve de la milice, c'est-à-dire
dans les circonstances exceptionnelles,
30 Administration de la milice. — Chaque bataillon
s'administre séparément. A cet effet, le chef de bataillon
et Toffîcier comptable forment un conseil d'administra-
tion. Chacun détient une clef de la caisse et du dépôt du
matériel et tous les deux sont solidairement responsables
de la bonne gestion des deniers et matières.
Les bataillons rendent compte de leur administration
au commandant de la gendarmerie.
Chaque bataillon a un magasin ou dépôt dans lequel
est gardé le matériel d'armement, habillement, campe-
ment, munitions, médicaments, etc., nécessaire à son
efiectif.
(1) D'après les derniers renseignements, l'instruction de la milice
Cretoise fait de sérieux progrès et cette troupe s'est présentée très hoD<H
rabiement le 6 janvier dernier à Toccagion de la fête de TÉpiphanie.
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N» 966. MILICE ET OBNDARIIERIIS CRETOISES. 499
II. — Da reemtement de la milice.
1* Dispositions générales. — Tout Cretois doit le ser-
vice personnel dans la milice. Le remplacement est
interdit.
Sont exelm de la milice :
à) Les condamnés à une peine criminelle ;
b) Les condamnés à une peine correctionnelle d'un an
au moins et ceux qui sont privés par un jugement pénal
de tout du partie de leurs droits civils.
Sont exemptés : les inaptes physiquement.
Sont dispensés : comme dans là loi française de 1889,
les aînés d'orphelins, fils unique ou aine de veuve ou
petit-fils, Talné de deux frères appartenant au même
recrutement, etc. ;
Ceux qui n'ont pas la taille de l'^jGO ;
Ceux qui ont servi plus d'un an dans la gendar-
merie.
Les dispensés sont versés dans la réserve.
Sont également dispensés du service militaire, les
ministres de tous grades de tous les cultes reconnus,
à condition qu'ils restent en fonctions pendant dix ans,
et les élèves des séminaires de tous les cultes reconnus,
s'ils s'engagent avant le tirage au sort à entrer dans la
carrière sacerdotale.
Des sursis d'appel peuvent être accordés sur leur
demande :
Aux étudiants de l'Université et de TÉcole polytech-
nique (d'Athènes), aux élèves des écoles normales,
d'agriculture et des forêts, des lycées, et aux élèves des
écoles militaires à l'étranger.
2"" Recensement. — Les maires établissent chaque
année sous leur responsabilité, et sur la déclaration des
parents, la liste alphabétique de tous les jeunes gens
âgés de 21 ans et, à titre de contrôle, une deuxième
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500 MIUCE ET GENDARMERIE CRETOISES» K* 966.
liste contenant les nom, prénoms et profession de leur
père.
Le travail des maires est envoyé au préfet du départe-
ment qui le fait vérifier dans q^iaque commune par une
commission composée du maire ou de son adjoint^ du
juge de paix, du chef de la section de gendarmerie, du
curé de la paroisse ou, pour les musulmans ou israélites,
de Timan ou du rabbin. Il le transmet ensuite au com-
mandant de la gendarmerie qui s'en sert pour établir la
liste de recrutement de chaque commune, destinée au
conseil de revision.
a*' Conseil de révision. — Constitué dans chaque
département par le commandant de la gendarmerie,
président; le secrétaire de la préfecture ; un juge nommé
par la Direction de la justice ; un docteur en médecine
désigné par la Direction de Tintérieur; un sous-officier
de gendarmerie servant de greffier.
Le conseil se réunit au chef-lieu de la préfecture et se
transporte dans les chefs-lieux de commune désignés.
La séance commence par le tirage au sort, fait {»ar
commune.
Les conscrits sont ensuite examinés au point de vue
de l'aptitude physique. Le conseil décide sur les exemp-
tions ainsi que sur les exclusions et les dispenses, sur le
vu des pièces justificatives. Il établit le contrôle définitif
du recrutement de chaque commune qui est affiché dans
les 15 jours qui suivent.
Les intéressés ou le conseiller de Tintérieur peuvent
interjeter appel des décisions du conseil de revision sauf
en ce qui concerne l'aptitude physique dont celui-ci
décide souverainement.
L'appel est présenté au juge de paix du domicile de
l'appelant. Celui-ci le soumet au procureur du tribunal
de 1^^ instance (à La Canée, au président de la Cour
d'appel). Une commi3sioncomposee.de ce président et
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N» 966. MILICE ET GENDARMERIE CRETOISES. 501
du commandant de gendarmerie émet un avis et transmet
le dossier au président de la Cour d*appel.
4® Bureaux de recrutement. — L*lle est divisée en
quatre circonscriptions de recrutement ayant leur siège
aux chef-lieux des quatre commandements de la gendar-
merie : La Ganée, Rethymo, Candie, Lassithî.
Le bureau de recrutement, dirigé par le commandant,
tient à jour les registres matricules de la milice.
5** Du service militaire. — Tout' Cretois apte au service
militaire et non dispensé doit servir :
Un an dans la milice active ;
Onze ans dans la réserve de la milice ;
Huit ans dans la Garde de l'État;
Dix ans dans la réserve de la Garde de TÉtat.
La milice active comprend les engagés, les rengagés
et le contingent annuel.
La réserve de la milice comprend : '
l"" Les hommes qui ont fait un an de service ou les
dispensés après trois mois de service ;
2'' Les hommes ayant obtenu des sursis ou ajournés.
La réserve de la milice est destinée à renforcer les
deux bataillons de la milice active.
Le décret sur la réserve prévoit une convocation
annuelle des réservistes pour les manœuvres d'une durée
maximum de quarante jours.
La Garde de l'État ne peut être mobilisée qu'en cas
de besoin extraordinaire. Sa réserve en cas.de nécessité
absolue. Les hommes de la Garde de l'État sont appelés
la quatrième et la huitième année de leur service pour
des exercices dont la durée ne peut dépasser quinze
jours.
La date de l'incorporation est fixée au l*** octobre, mais
peut être retardée jusqu'au i^"^ décembre. De même les
miliciens peuvent être libérés après leur huitième mois
de service.
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fiOS M ILICB BT aBNDARMERlB CRftTOISES. N« 966.
Le nombre des hommes déclarés chaque amiée bons
poar le service dépasse d'environ un tiers Teffectif à
incorporer (1).
Les jeunes gens non appelés sont versés dans la
réserve mais peuvent être convoqués pour remplir les
vides qui se produiraient dans la milice active par suite
d'iusoumissionSi radiations, etc.
A) Engagements volontaires. — La loi prévoit des
engagements volontaires :
a) D'un an dans la milice ;
b) De deux à six ans dans la musique militaire (mu-
sique de la gendarmerie);
c) De trois d cinq ans dans la gendarmerie ;
B) Rengagement. — Les sous-officiers et les clairons
de la gendarmerie et de la milice "peuvent dans leur
dernier mois de service, sur Favis d'une commission
d'officiers, rengager pour un an jusqu'à Tâge de 50 ans.
Les musiciens et ouvriers spéciaux jusqu'à 55 ans.
Les sous-officiers ayant servi dix ans dans la gendar-
merie ou la milice dont quatre ans comme sous-officiers
peuvent être classés pour un emploi civil.
6"* Sommes à verser par les exemptés^ dispensés et
insoumis. — Les jeunes gens non astreints au service
dans la milice active versent à titre de compensation une
somme variant de 20 à 135 francs suivant la catégorie;
T Peines infligées aux insoumis où retardataires. —
Sont punis d'une amende ceux qui ne se présentent pas
au conseil de revision.
Sont déclarés insoumis les conscrits qui ne se sont pas
(i) D'après les listes de receasement des communes le nombre d»
jeunes gens atteignant 21 ans en 1907 s*élèverait à 2,570.
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N* 966. MIUCB ET OENDARMBRIE CRETOISES. 603
présentés au corps dans les quinze jours de leur convo-
cation.
Indépendamment d'une amende de 100 francs, ils sont
astreints, quand ils rentrent, à un service supplémen*
taire de trois mois, s*iis ont eu un retard d'un mois, de
neuf mois si le retard a été de six mois, d'un an, s'il a
élé de plus de six mois.
Les hommes arrivés en retard de trois jours i la con-
vocation font un mois de service supplémentaire.
Dans la durée de service ne comptent pas les permis-
sions régulières de convalescence de plus d'un mois, le
temps passé en prison, en traitement à l'hôpital, à Tinfir-
merie ou à domicile.
m. — Tenue. — Armement.
Après de longues discussions, la Chambre a adopté
pour la milice l'armement de l'infanterie grecque et un
uniforme sensiblement analogue.
La tenue comporte : pantalon gris, veste bleue foncée,
képi bleu à visière légèrement inclinée en cuir vemi|
bottes Cretoises blanches en été, noires en hiver.
Tenue d'été : veste et pantalon khaki.
L'armement est le fusil Mannlicher.
Le fusil Gras a de nombreux partisans en raison de
l'économie qui devait en résulter, mais la majorité a fini
par se rallier à la proposition du gouvernement qui
demandait le Mannlicher.
IV. — Encadrement.
Les cadres de la milice comprennent des officiers et
des sous-officiers hellènes (1), ainsi que des officiers et
des sous-officiers crétois.
(1) Les ofOciers et sous-officiers hellènes en serricedaas la miliciv et
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M MILICB BT GENDARM KRIE CRÂTOISES. N* 966.
Les officiers grecs sont répartis comme suit à Tétat-
major et dans les bataillons de la milice :
A Tétat-major du commandement de la milice : 1 lieu-
tenant gérant du matériel ; 1 sous-lieutenant i la section
administrative ; 1 sous-lieutenant à la section du recru-
tement.
Dans chaque bataillon : 1 capitaine commandant k
bataillon; 4 lieutenants commandant les compagnies;
S sous-Ueulenants officiers de peloton ; 1 sous-lieutenant
comptable.
De plus, un décret du Haut Commissaire a prononcé
le passage dans la milice de 6 sous-lieutenants crétois de
la gendarmerie et de 2 adjudants.
Une loi votée par la Chambre, à la date du 31 octobre,
a sanctionné cette mesure, fixé les règles d*après les-
quelles peuvent se faire ces mutations et déterminé les
grades attribués aux militaires de la gendarmerie placés
dans la milice.
Les sous-lieutenants et les adjudants conservent la
dénomination de leur grade, les brigadiers y sont nom-
més sergents-majors, les sous-brigadiers sergents, et les
simples gendarmes caporaux.
Sur les 114 sous-officiers prévus à l'effectif de la
milice, S3 appartiennent à l'armée grecque. En autori-
sant Taffectation d'officiers grecs À la milice, les poi»-
sauces ont imposé la condition que ceux-ci soient rayés
des cadres de Tarmée hellénique.
GENDARMERIE (1).
Deux lois votées par la Chambre des députés, le
dans la gendarmerie Cretoise conseryent runiforme de Tarme à laqoeUe
ils appartiennent dans Tarinée grecque.
{i) Voir 1« semestre 1905, p. 475.
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N« 966. MILICE ET OENDARMERIE CRETOISES. 505
14 octobre 1907, ont augmenté Tefifectif de la gendar-
merie et modifié sa répartition.
L'effectif de la gendarmerie est porté à :
Officiers 37
Adjudants, dont 2 à cheval ^
Brigadiers, dont 3 à cheval ^20
Sous-brigadiers, dont 3 à cheval 86
Gendarmes, dont 49 à cheval 946
Élèves gendarmes 20
Soit, officiers ou hommes de troupes i ,255
C'est une augmentation de plus de 100 unités.
Cet effectif comprend Jes officiers, sous-officiers et
gendarmes employés dans les bureaux de recrutement,
lesquels sont rattachés aux commandements des com-
pagnies de gendarmerie.
La gendarmerie Cretoise est divisée en 5 compagnies :
deux d La Canée, une interne et une externe, et une au
chef-lieu des préfectures, à Rethymo, à Candie et à San-
Nicolo (département de Lassithi). Chaque compagnie
est commandée par un capitaine et comprend une, deux,
ou trois sous- compagnies, des sections et des brigades
en nombre variable.
La nouvelle loi sur la répartition de la gendarmerie
supprime quelques sous-compagnies et en crée de nou-
velles. Elle décide que le personnel sera réparti entre
les divers postes proportionnellement aux besoins par
décret du Haut Commissaire, provoqué par le conseiller
de rintérieur, sur la proposition du commandant de la
gendarmerie.
La gendarmerie Cretoise armée jusqu'ici du fusil Gras
vient d'être dotée du fusil Mannlicber.
(188)
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NOUVELLES MILITAIRES
amox«xt:
ElVSBlGNBMIinr DB L*HTGIÈRI DANS L'aKHÊI ÀlIGUISB. — Un ordre
à Vannée en date du 1*' janTter 1908 a réglé de la manière saWante
l'enseignement de l'hygiène dans Tarmée anglatie.
Dans les corps de troupe les officiers suivroaty tons les aas, on
cours d'hygiène. Ce cours comprendra plusieurs oonISrences qui seroat
faites : au chef-lieu du Commandement militaire par le directeur da
service de santé du commandement; dans les autres garnisons par as
médecin militaire désigné à cet effet.
Uo Manuel d'hygiène militaire a d'ailleurs été distribué à tous les
officiers intéressés.
Les examens du choix que doivent subir les lieutenants avant d'être
promus au grade supérieur, comprendront désormais une intenrogatioa
sur l'hygiène. Les officiers de compagnie et d*escadron donneront
enx-mèmes à leurs hommes Tinstruction d'hygiène.
Les cadres des troupes composant le oorpa d'Aldershot recevront
l'instruction ci-dessus dans des conditions spéciales et particalièrement
favorables, en raison du voisinage de VÉcole tTftygiéne militaire^ éta*
Mie dans le camp :
1^ Les officiers suivront les cours par groupes de 24 au plus. Os
cours dureront un mois et se termineront par des examens réservés
aux lieutenants candidats au grade supérieur;
f^ Il sera formé des classes de sous-offioiers et d'hommes. Ces olasies
comprendront 45 élèves au plus. Dans chaque régiment de cavalerie,
bataillon d*infaoterie, groupe d'artillerie, un sous-officier et Luit
hommes devront avoir reçu Tiostruction d'hygiène;
3* Des classes spéciales d'hygiène seront formées pour les soos-offi-
ciers et les hommes du service de santé. Elles seront de 25 élèves ao
plus et les cours porteront spécialement sur l'hygiène en campagne et
la stérilisation de l'eau.
Dans les écoles, l'enseignement de l'hygiène sera réglé de la manière
suivante :
A l'École d'état-major» 12 conférences seront faites aux élèves par
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^m*^
N* 966. N0T7TELLBS MIUTAIRBS. 607
an médedn spécialement désigné. À TÉcole de Woolwich et à TÉcole
de Sandhurat les cours comporteront 10 conférences liûtes par un méde-
cin de l'école on par un médecin spécialement désigné.
A leur sortie, les élèves auront à subir un examen portant sur les
matières contenues dans le Manuel d'hygiène.
A la mobilisation, il est formé une commission d'Inspection sani-
taire composée d'un officier supérieur d'une arme combattante (prési-
dent), d'un officier supérieur du génie et d'un médecin militaire ayant
rang d'officier supérieur. Cette commission est placée sous les ordres
du général en chef.
i^ Cette commission doit s'assurer que le matériel nécessaire au serrice
sanitaire (hygiène) de l'armée est à la disposition des troupes et prendre
les mesures nécessaires à son remplacement.
2<> Aider les officiers généraux et le serrice médical à maintenir la
santé de l'armée en coordonnant non seulement l'action des différents
serrices, mais aussi celle des diverses organisations sanitaires des pays
occupés.
Faire des propositions relatives aux mesures générales d'hygiène et
servir de commission consultative dans toutes les questions d'hygiène.
Visiter les rassemblements de troupes et donner aux autorités locales
toutes les indications voulues au sujet des mesures sanitaires à
prendre.
La commission doit signaler au quartier général toutes les mesures
locales qu'elle considère comme générales, mais qu'elle ne peut prendre
de sa propre autorité.
▲UTlUCHB-HOirORnB.
Création d'un bureau db la prbssb au ministèrb db la gubrrb.
— Ce bureau a été créé le 16 décembre dernier. U est dirigé par un
capitaine d'état-major, assisté de deux officiers (I).
NoTBS DBS OFFiciBRS. — Un nouveau décret (2) vient de remanier
celui de 1883, relatif aux notes des officiers.
Désormais, ce sera le Ministre de la guerre — et non le général du
grade le plus élevée appelé à apostiller les notes — qui décidera s'il y a
{i) Armeeblatt, n<» 52.
(î) Verordnungsblatt, 8 février.
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' I^MF"
608 NOUVELLES MIUTAIRBS. N« 966.
lieu de porter à la connais^aDce de l'officier les défauts ou insuffisance»
-signalés dans ses actes. Ce sera également lui qui aTÎsera l'officier dm
reconnu susceptible d'aTancement de cette décision de se^ chefs. L'oni-
cier reste d'ailleurs toujours libre de demander communication de telle
ou telle partie de ses notes.
Gavalbeib de la larpwshr AUTEiCBlBRiiB. — A la date du io mirs,
le siège de l'état-major de la i ^* brigade de caTalerie de la landvehr %
été transféré de Vienne à Wels.
Le général-major von Verer a été nommé inspecteur de la caTtlerie
de la landwehr (décision du 5 mars).
MuTATiORS DAR8 LB HAUT COHHANDIMBIIT. — Le feldmaréchal-
lieutenant Ton Wuicb, président du Comité militaire technique, i
été admis à la retraite et remplacé par le général- major Zedoik tod
Zeldegg.
Manœuvres impéeulbs en 4908. — Les troupes de l'armée com-
mune participant à ces manœuvres comprendront, au total : 84 batail-
lons, 4S escadrons, 48 batteries montées (12 d'obusiers légers, 36 de
canons), 2 groupes d'obusîers lourds, 14 compagnies de pionniers.
En outre, la houTed fournira trois ou quatre divisions d'infaoterie et
deux brigades de caTalerie.
Entre autres particularités, on doit expérimenter, pendant ces
manœuvres, des cuisines roulantes, des automobiles légères pour le
transport des blessés et des munitions, des voitures d'un nouveau type
pour les sections d'aérostiers, etc.
CBÉ4TI0N DE NOUVELLIS BATTERIES DB LANDWEHR (1). — Huit DOU-
velles batteries montées ont été créées le 1 *' avril dans la iandwebr
autrichienne. Chacune des huit divisions de landvrehr dispose donc
actuellement de deux batteries.
Création d'un nouvel escadron en Dalmatie. — Par décisloo
impériale du 23 mars, un état-major de division, un second escadron
(i) Neue frète Presse^ 28 mars.
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N* 966. NOUVELLES MIUTAIRBS. 509
et un cadre de dépôt ont été oréési^ à la date du 1^' aTril, en Dal-
matie, où il n'existait jusqu'à présent qu'un escadron de tirailleurs
dalmates.
Depuis cinq ans, les troupes de Dalmatie auront donc été augmen-
tées d*un bataillon, d*un escadron, d'une batterie de montagne, de deui
batteries de forteresse.
Nouvelle oeganisation de l'artillerie de campagne et de
MONTAGNE. — Le Verordnungsblatt du 14 avril a publié les m Disposi-
tions organiques provisoires » pour l'artillerie de campagne et de mon-
tagne. C'est, à peu de chose près, la réalisation du projet précédem-
ment signalé dans la Bévue (i).
Toutefois, il convient de noter, par rapport à ce projet, les modifi-
cations suivantes :
V Les régiments montés ne se désignent plus sous le nom de u divi-
sionnaire » ou « de corps », mais sous celui de régiment « de canons »
ou u d'obusiers légers » ;
2® Les 24 batteries à cheval sont réunies en 8 groupes formant corps ;
3" Lei 12 batteries de montagne de Bosnie-Herzégovine et de Dal^
inatie sont réunies en 3 régiments-,
4<> Les anciennes directions d'artillerie dlnnsbrûck et de Sarajevo
deviennent les 1'* et 2^ brigades d'artillerie de montagne, chacune à
3 régiments ;
5^ Les 2 batteries montées à voie étroite sont armées non avec des
canons, mais avec des obusiers de 104 millimètres et sont désignées
sous le nom de « batteries d'obusiers de montagne » ;
6^ A quatre des cinq groupes d'artillerie lourde, seront rattachés
4 groupes-cadres analogues, comprenant chacun, en temps de paix,
3 officiers, 48 hommes, 25 chevaux, 2 pièces ;
"t^ Les 14 brigades d'artillerie de campagne comprennent les régi-
ments montés (canons ou obusiers légers), les groupes à cheval et les
groupes d'obusiers lourds ;
8® Les régiments montés ou de montagne, les groupes lourds dépen-
dent, par l'intermédiaire du commandant de la brigade d*artillerie, des
commandants des divisions d'infanterie ; les groupes à cheval dépendent,
dans les mêmes conditions, des commandants des divisions ou brigades
de cavalerie ; les batteries de montagne peuvent aussi être rattachées
aux brigades de montagne.
L'artillerie de campagne ou de montagne austro-hongroise comprend
donc désormais :
(1) Voir 1*' semestre 1908, p. 214.
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540 NOinrSLLBS MILITAIRK8. N* 966.
<• Dans r armée commune :
At régiments de canons à 4 batteries de 4 pièces (!) (76*",5).-
14 régiments d*obusiers légers à 4 batteries de 4 pièces (1)
(104 millimètres) ;
8 groupes à cheTal à 3 batterie:! de 4 pièces (76b*,5) ;
5 groupes d'obusiers lourds : 3 de 3 batteries de 2 pièces (S)
et 2 de 3 batteries de 4 (15 centimètres) ;
4 groupes-cadres d'obusiers lourds ;
5 régiments de montagne à 4 batteries de canons de 4 pièces
(72»-,5);
1 régiment de montagne à 3 batteries de canons de 4 pièces
(72™",5) et 2 batteries d'obusiers à voie étroite de 4 pièces
(104 millimètres);
2<* Dans la landwehr autrichienne :
1 6 batteries de canons, dont le nombre doit être doublé en 1910.
BBLGIQUS.
Lb nouyiau canon dk campagnb. — D'après la Belgique mUitaire
du 26 janyier, la distribution du canon de campagne de 75 millimètres
à tir rapide Ta commencer incessamment.
On sait (3) que ce canon, système Erupp, à boudiers et siège d'es-
sieu, a été construit en grande partie en Belgique, par les usines
Gockerill, après un concours auquel participèrent les maisons Krapp,
Saint-Chamond et Gockerill.
u D'après les stipulations du concours, la commande do nouveaa
matériel devait être confiée à Tindustrie belge. Les bénéfices assignés
à la firme étrangère yictoriense devaient consister en une commande
d*au moins 2,000,000 de francs, portant, pour la maison Empp, sur
les appareils de frein, et, pour le surplus, sur la quantité Touloe de
shrapnels avec fusée à double effet (4). »
Le concours se termina au début de 1906 par le succès de la maison
Krupp. Les essais durèrent toute l'année 1906. Ce ne fut qu*alors qu'on
put « arrêter définitiTement toutes les parties du système et en entre-
(1) 6 en temps de guerre.
(2) 4 en temps de guerre.
(3) Voir 1" semestre 1906, p. 499.
(4) Belgique militaire, 26 janvier.
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N« 966. NOUTBLLBS MIUTAIIIBS. 511
prendre la fabricatioD active et eontinue Une Boizantaine de mai-
sons belges et nos établissements militaires contribuèrent à ce résultat,
par la mise en œuvre de leurs spécialités et la fourniture d'accessoires
aux usines Gockerill qui, outre Tusinage des parties métalliques, mon-
tèrent toutes les pièces et constituèrent les voitures (1) ».
La distribution du nouveau matériel se fera aux 34 batteries de
campagne de la façon suivante.
On remettra à chacune déciles une pièce complètement équipée,
pour pouvoir faire Tinstruction du personnel; les cinq autres pièces de
chaque batterie lui seront données ensuite, avec le reste de ses voitures.
Le réarmement complet doit être terminé en 1908. La construction
et la distribution aux batteries du canon de 75 millimètres auront donc
été conduites très rt^idement.
La mise en service de ce nouveau matériel conduira peut-être à une
réorganisation de Tartillerie de campagne belge (2).
Actuellement, celle-ci se compose de quatre régiments, de sept ou huit
batteries montées à six pièces, affeclés en temps de guerre aux quatre
divisions d'armée. Deux de ces régiments comprennent en outre chacun
deux batteries à cheval à six pièces, destinées aux deux divisions de
cavalerie.
La réorganisation projetée porterait le nombre des batteries à qua-
rante-huit ; le personnel nécessaire serait obtenu par prélèvement sur
les autres armes, si les Chambres restent hostiles à une augmentation
du contingent.
GOKTINGBNT POUE 1908. — Le contingent de la levée de milice,
pour 1908, est 6xé à 13,300 hommes (loi du 21 décembre 1907).
BuDGBT DB Là GUERRE POUR 1908. — La loi du 5 février a fixé le
budget de la guerre pour 1908 aux chiffres ci-après :
Dépenses ordinaires 50,551 ,274 \ -7 h^ «71 f-
Dépenses exceptionneUes 6,565,700 j ^'>"^»^'* ^^•
Le budget de la gendarmerie s'élève à 8,854,428
Le total général est donc de 65,971,402 fr.
(1) Belgique mUiiaire, 26 janvier.
(2) Voir 2* semestre 1907, p. 287.
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512 MOirVBLLBB M IUT1IRB8. N* 966.
iKDBmriTfiS D8 DftPLACaMBNT DBS 0FFICIBB8. — Dn DOUTeaa règle-
meot a élé mis en vigueur le i*' mare. Il consacre de nombreiues
améliorations : augmeutatiou du taux des indemoitég, élargissement dn
droit aux indemnités etc. (I).
Abmbmbnt db Là gaedb civique. — D'après la presse belge (2),
les deux régiments d'infanterie de la garde ciTÎque de Bruxelles reœ-
Traient incessamment le fusil Mauser, de 7™™,65. On sait que la garde
civique est encore armée en partie, avec le fusil Gomblain, de il milli-
mètres.
NouYBLLE OBGANiSATiOif DU SuNB-FAiiG-TOUÉ. — Depuis quelque
temps le Mini:itère de la guerre chinois 8*était préoccupé d'apporter an
peu plus d*uniformité dans l'organisation des force de Sune-fangtoui
(police) chargées de maintenir l'ordre à l'intérieur des proTÎnces et de
protéger les lignes de communication.
Un édit impérial du 15 septembre 1907, publié récemment yieotde
codifier les différentes mesures déjà prises dans ce but.
Cet édit pose en principe que l'armée nationale, le LourKiun^ doitu
consacrer exclusÎTcment à la préparation à la guerre et être déchargée,
dans la mesure du possible, du maintien de l'ordre local qui doit
incomber & des troupes proTinciales dépendant des Tice-rois et gou?er-
neurs.
Ces troupes seront placées cependant sous le contrôle supérieur du
Ministre de la guerre qui pourra les faire inspecter par des déléguée de
Pékin.
En cas de guerre» elles passeront sous les ordres des commandints
des troupes de Lou-Kiun et coopéreront aux opérations de campagne
se déroulant sur le territoire où elles sont normalement stationnée!.
Le Sune-fang-toué detra avoir un armement uniforme dans chaqae
province ; il exécutera des grandes manœuvres tous les deux ans. H as
comprendra que des bataillons d'infanterie (ying) et des escadrons de
cavalerie (tchi).
L'effectif du bataillon est fixé à 301 officiers et hommes de troupe
(1) Belgique militaire, 1«' marp.
(2) Ibid,, 6 mars.
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N* 966. NOUVELLES M IUTAIRB8. 543
répartis en trois compagnies; celui de Tescadroa à 181 hommes et
133 chevaux groupés en trois pelotons.
Les hommes de troupe seront pris dans les anciennes formations
parmi les sujets les plus robustes âgés de plus de 20 ans et de moins
de 35 ans.
Dans chaque province, on groupera les bataillons et escadrons en
cioq (I) détachements ou /ou, de dix unités au maximum et commandés
chacun par un colonel.
L'édit du 15 septembre est déjà en voie d'exécution dans les diffé-
rentes provinces. Il ne vise pas les troupes de police fluviale et la
flottille du Yang-tseu, mais il s'applique aux milices de la Mongolie.
Détail des effectifs.
État-major de détachement (lou) : 4 colonel, 1 offlcier adjoint, i offi-
cier d'intendance, 1 secrétaire, 2 scribes, 2 ordonnances, 14 hommes
d'escorte, 2 cuisiniers. Total : 24.
Bataillon d'infanterie, — Bataillon organisé en trois compagnies (chao)
de 8 escouades (peung) de 9 hommes de troupe combattants : 1 com-
mandant de bataillon, 3 capitaines, 3 lieutenants (I par compagnie),
24 sous-officiers, 216 soldats, 1 secrétaire, 5 scribes, 1 sous-officier
clairon, 6 soldats clairons, 1 sous-officier d'escorte, 16 soldats d'escorte,
24 cuisiniers. Total : 301.
Escadron de cavalerie, — 1 commandant, 3 capitaines, 3 lieutenants,
42 sous-officiers, 108 soldats, 1 secrétaire, 5 scribes, 1 sous-officier
trompette, 6 trompettes, 1 sous-officier d'escorte, 16 soldats d'escorte,
13 cuisiniers, 12 mafous (palefreniers). Total : 181.
Insignes de grade, — Commandant, 5 galons; commandant en
second, 4 galons; capitaine, 3 galons; lieutenant, 4 galon.
BMPIRE ALUiMAIVD.
Cours de tie pour officiers GfiNfiRAUx et supérieurs de l'artil-
lerie A PIED. — Un ordre de Cabinet du 24 octobre 1907 prescrit :
1<» Qu*un général de l'artillerie à pied sera désigné pour suivre cha-
cun des cours d'information pour officiers généraux qui ont lieu à
l'École de tir de l'infanterie et à l'École de tir de l'artillerie de cam-
pagne ;
(1) Avant, arrière, droite, gauche, centre»
33
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514 NOtJTBLLBS MlUTAmBS. If96(.
2* Qa*aii comma&^iit 4e régiment et deux coamandants de
bataillon de rartillerie à pied gèrent désignés pour suitre ehaci» An
cours pour ofieiers anctens qui oM lieu à FÉecle de tir de rartilkrie
de campagne.
Cette mesure a pour but d'assurer, par Tuniformité d'instnwtioo des
ofAeiers, la liaison de TaftiHerie à pied avne les autres armes, prêcoiù-
•ée par les nouveaux règlemoats. En outre, afin de foire eanniltre
aux officiers généraux des autres armes les effets du matériet d'artil-
lerie lourde de eampi^^e, le même ordre de Cabinet présent qee, pen-
dant la durée de leur Oovrs d'information 4 l'École de tir de Tartillflie
de uampagno, les olicien généraux assistoroni à quelques tirs d'instm^
tion à l'Ecole de tir de l'artillerie à pied.
Noutnxi lumnoN pour ix tir nÉnuiT. — Une décision ministé-
rielle du 22 janTÎer 1908 prescrit la mise en sertice d'une cartoaehe
pour le tir réduit, dite modèle 1907 (Zietmuniiian 07) qui reupUce
Tancienne caiioucbe modèle 1888.
La nouvelle uaiinîtion peut être tirée atec les fusils et earalMKS eo
serrice et ne nécessite plus, comme TaDcienne, l'emploi de fasik et de
carabines ^>éciaux pour riostrnction de pointage.
Préparation dbs officiers aux fonctions de jugb miutaiu. -
La presse annonce qu'à l'avenir tous les officiers désignés pour fiire
partie des conseils de corps {Siandgerichi), juridiction inférieure de la
Justice militaire, seront avisés de cette désignation trois mois à rsTtncd
afin de pouvoir se préparer à leurs fonctions. On leur donnera les faci-
lités nécessaires pour assister aux débats des tribunaux militaires de
leur garnison, notamment à ceux des conseils de guerre. Enfin, le^
conseillers de justice militaire, rattachés aux conseils de guerre de»
divisions, feront semestriellement, aux rapporteurs et aux juges à&
conseils de corps, des conférences dans lesquelles seront discales le»
divers cas de cassation dont auront été l'objet les jugements prononcés
par la juridiction inférieure. Ces mesures ont pour but de diaÛDuer ces
cas de cassation, qui étaient très nombreux jusqu'ici, par suite <te
l'ignorance des questions de droit et de procédure dans laquelle »
trouvaient les présidents, juges et commissaires du Gouvernement de
ces conseils de corps, composés en totalité d'officiers à l'exelusioa de
tout juriste.
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N* 966. NOUVELLES MILITAIRES. 645
Lb nouveau eèglkmbnt du train. — Un nouveau règlement de
manœuvres pour le train vient de paraître à la date du 19 décembre
1907, remplaçant le. projet de règlement du 8 décembre 1904.
Ce nouveau règlement comprend cinq parties :
i* Instruction à pied, emploi du sabre à cheval; ;
2« Défense des colonnes ;
3* Instruction des voitures attelées ;
4» Exercices de guerre;
5^ Revues et honoeurs.
I*^ partie. — « La manœuvre à pied doit être limitée au minimum
indispensable pour Tinstruction de l'homme isolé, pour le maintien de
la discipline et pour les nécessités du service de place et des revues. »
L'instruction individuelle est donc la préoccupation principale;
récole de compagnie n'est qu'un moyen d'obtenir la cohésion de la
troupe ; la réunion des compagnies en bataillon ne se fait que pour les
revues.
11^ partie. — Le nouveau règlement introduit ici — en les rédui-
sant et les simplifiant — les méthodes du règlement d'infanterie de
ld06.
Les unités du train doivent pourvoir elles-mêmes à leur sûreté en
marche, au cantonnement, au bivouac puisque ce n'est qu'en de rares
occasions qu'un soutien leur est affecté; par contre il ne faut pas
perdre de vue dans l'instruction que le train n'aura en général à se
servir de ses carabines que pour sa défense propre.
i/i* partie, — Se subdivise en école de conduite des voitures et
manœuvres. Elle reproduit les dispositions anciennes en les groupant
un peu différemmant.
La /V« partie au contraire donne au nouveau règlement son carac-
tère par les considérations générales qu'elle présente et qui s'inspirent
d'ailleurs des prescriptions similaires du règlement d'infanterie.
u Les exercices de guerre, dit l'alinéa 214, donnent au train son apti-
tude à la guerre et instruisent tout le personnel, officiers, sous-officiers,
hommes de troupe, aux fonctions qui lui incombent en campagne. »
Avant tout il faut que chacun se convainque que dans les tâches si
variées en face desquelles il peut se trouver, il doit chercher ses
mesures non pas dans la comparaison avec un modèle-type mais dans
l'examen des circonstances présentes.
« La tendance à obtenir par des moyens factices la régularité et
l'uniformité dans les manœuvres est à combattre partout — plus les
incidents se présentent, plus l'instruction en profite, plus la valeur de
l'initiative personnelle se fait sentir. — Les manœuvres se déroulant
dans un ordre fixé à l'avance sont interdites (art. 216). »
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516 NOUYBLLBS MILITAIRBS. N* 966.
Ces exercices comprennent la formation des unités du train sur 1^
pied de guerre, Texéeution de longues marches, la conduite à tenir en
cas d*attaque, te serrice de si^reté en marche, l'occupation des cantoii-
nements et bivouacs, les opérations de ravitaillement ; ils sont
difficiles à organiser si l'on tient compte des faibles effectifs en cheTaui
du temps de paîx, aussi sera-t-il nécessaire de flgurer par des csTalien
avec fanions les éléments manquants.
Tous les lieutenants de? ront successivement passer par l'emploi de
chef de colonne, tous les capitaines par l'emploi de chef d'écheloo.
Pour l'exécution de ces exercices, il faudra partir d'une situation de
guerre simple, assigner une mission très nette ; il faudra fréquemmeol
représenter l'ennemi, enfin il y aura lieu de quitter la garnison pour
plusieurs jours, de manière à opérer en pays relativement inconoo.
De cette partie du noureau règlement se dégage non seulement la
nécessité pour le train de se plier le plus possible aux conditions de U
guerre, d'exercer les officiers des réserves aussi bien que de l'aetiTe à
leurs fonctions si variées, mais encore la tendance à se suffire à lai-
même, indépendamment des autres armes.
MoDincATiONS À l'organisation de l'arméb. — L'étude du badget
de la guerre de l'Empire allemand pour l'exercice 1908, qui sert pro-
chainement publié par la Revue, indiquera les principales modifications
apportées par la loi de finances à l'organisation de l'armée. Toutefois,
il est intéressant de signaler dès maintenant les créations nouvelles
ordonnées par cette loi et édictées à la date du 31 mars dernier. Les
plus importantes sont les suivantes :
Il est créé h la date du 1» avril 1908 :
1* Au Ministère de la guerre, une nouvelle section, dite « section
des communications » ;
2* Au bataillon d^aérostiers, à Berlin, une troisième compagnie, dite
u compagnie d'expériences ».
11 sera créé à la date du 1«' octobre 1908 :
1» Un état-major de brigade de cavalerie (39«) à Colmar, pour la
39* division d'infanterie, qui ne possédait jusqu'ici qu'un seul régiment.
Cette brigade se composera du régiment de dragons u9 14 et du régi-
ment de chasseurs à cheval u^ 3, stationnés tous deux à Colmar;
2<^ Un régiment de cavalerie à effectif fort, à Mulhouse, dénommé
« régiment de chasseurs à cheval n9 5 ». Ce régiment remplacera, à
la 29' brigade de cavalerie (Mulhouse), le régiment de dragons n* 14i
qui passe h la 39* brigade;
3* Un bataillon de pionniers à Cologne, qui reçoit la dénomioation
de « 1*' bataillon de pionniers westphaliens n<> 24 »;
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N« 966. NOUVELLES MILITAIRES. 517
4^ Un étatrmajor de régimeDt de pionniers (Commandement des
pionniers du Y1I« corps d'armée) à Cologne, subordonné à la 3* Ins-
pection de pionniers et comprenant les bataillons de pionniers n^* 7
et 24.
li sera, en outre, créé en Saxe un troisième bataillon à effectif faible
au HT régiment d*i|ifanterie (Dresde).
Nouvelle tenub de campagne de la cavalebib. — Une nouTelle
tenue de campagne pour la cavalerie a été mise en serrice, à titre
d'essai, au régiment des hussards de la Garde du corps, à Potsdam. La
presse donne à ce sujet les renseignements suivants :
L'habillement est de couleur gris vert et coupé en forme de vareuse.
Les différentes pièces d'équipement sont en cuir bruni. Le sabre est
remplacé par un court sabre-baïonnette, conformément aux enseigne-
ments tirés des expéditions dans le sud-ouest africain. Le ceinturon est
remplacé par une ceinture à cartouchières. La carabine, fixée jusqu'ici
à la selle, sera désormais portée en bandoulière. La lanse est conser-
vée, mais les fanions sont supprimés. La coiffure comportera, à l'avenir,'
une casquette avec jugulaire.
Camp d'iustruction pour le IIP corps d'armée bavarois. — Le
nouveau camp d'instruction du III^ corps bavarois reçoit la désignation
de Ci camp d'instruction de Grafenwôhr i>. Il y est installé, à partir du
i«' avril 1908, une administration de garnison.
Grafenvirôhr est situé dans le Haut-Palatinat, au Sud-Est deBayreuth.
Manoeuvres bn terrain varié pour les garnisons des grandbs
VILLES. — L'administration militaire et celle des chemios de fer sont
autorisées à s'entendre pour la mise en marche de trains militaires
spéciaux, à tarif réduit, destinés à transporter à une station voisine les
corps de troupes qui tiennent garnison dans les grandes villes, afin de
leur permettre de manœuvrer plus fréquemment en terrain varié ou
dans les camps d'instruction. Ces dispositions ne se rapportent pas aux
manœuvres dans les camps d'instruction qui tiennent les troupes éloi-
gnées de la garnison pendant un temps assez long : il s'agit unique-
ment des exercices qui ne peuvent être exécutés avec intérêt dans le
voisinage même de la garnison, en raison du développement progressif
de la culture dans cette zone.
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518 NOUVELLES MILITAIRBS. N*966.
Le « ScHBflBNFnifROHB » DANS L*ÀBHÉK ALLEHAHDB. — D'après 1&
prefse allemande, chaque batterie de campagne possède actuellement one
Jumelle à prismes à charnières, dite « Scherenferarobr ». Il en eit de
même de chaque élat-major de groupe et de chaque état-major de
régiment. Dans peu de temps, les états -majors des dÎTisions et des
corps d*armée doivent en être également pourras.
Le <f Scberenfernrohr » comporte, en dehors d*un système de deux
oculaires, deux tubes de jumelles longs d'enTÎron SO centimètres ï
l'extrémité desquels se trouvent les objectifs. Ces tubes, mobiles cha-
cun autour de l'axe optique de l'oculaire qui lui correspond peuvent
donc occuper, dans un même plan, toutes les directions possibles Tun
par rapport à l'autre.
Les deux positions extrêmes sont les suivantes :
i* L<es deux tubes sont places horixontalement.
Les objectifs sont alors à leur maximum d'écartement, environ ds
mètre ; par suite de cet écartement, l'image vue dans les oculaires
donne une très forte impression de relief; elle est siéréoseopique ti
on peut y distinguer nettement les différents plans.
2o Les deux tubes sont placés verticalement et à leur maximum de
rapprochement ; ils sont parallèles Tun à Tautre et les objeeUls sont
alors à leur écartement minimum, égal à celui des oculaires ; lorsque
l'observateur regarde dans la lunette les objectifs sont placés à environ
50 centimètres au-dessus des oculaires; cette disposition permet d'ob-
server le terrain en se plaçant derrière un obstacle (mur, levée de
terre), dont la hauteur n'est pas supérieure à celle des objectifs au-des-
sus du soL
Le grossissement de l'instrument est égal à 10.
Le <r Scberenfernrohr » est installé sur un trépied et constitue, pour
les unités d'artillerie, l'analogue de notre lunette de batterie.
Chacun des instruments délivrés aux batteries possède, dans un des
oculaires, un micromètre destiné à mesurer les hauteurs d'édatemeot.
Il possède également un dispositif permettant de mesurer les angles de
site.
NouTELLB MUNITION D'BiBRacB (abtillbbib). — Des renseigD^
ments de presse font connaître que plusieurs régiments d'artillerie de
campagne doivent recevoir, pour l'expérimenter, une nouvelle eir*
touche d'exercice (Manôverkartuschen). Les essais seraient aussi conti-
nués pendant les prochaines manœuvres d'automne.
La nouvelle cartouche, sensiblement plus courte que l'ancienne,
serait fermée par un courercle en carton (Pressspandeckel). Une noo-
Telle espèce de poudre y serait également employée. Rappelons qoe
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N» 966. NOUYSLU» MIUTAIEBS. 5^9
raneienne cartouche était fermée par uq disque en aluminium et con-
tenait de la poudre en tubes (HaDATenr<UkreDpuWer).
Les ayantages qu'on trouTcrait à cette substitution seraient de deux
sortes:
1o II deviendrait possible d'emporter, sons le même Tolume, 18 car-
touches du nouveau modèle au lieu de 12 de Tancien ;
2® Au moment du tir, le couTcrde en carton est immédiatement
réduit en miettes, et Ton éviterait ainsi les chances d^accident dues à
la projection de certaines parcelles du disque en aluminium de Tan-
cienne cartouche.
RtPABTITION m RÉSEAU #BRRÉ ÀLLUlAIfD limtB LBS DIYBRSBS
GOHMissiONs DR UGNBS* — Le tableau donné en 1906 dans la
Bévue (I) est, d'après les indications de VArmee-Verordnwigsblatt (2),
à modifier ainsi qu'il suit :
Commission Kj (Munich) : chemins de fer du royaume de Bavière
(Directions d'Augsbourg, à l'eiception des sections de Memmingea et
Hergatz à la frontière wurtembergeoise, de Munich ; section Ulm —
frontière baTaroise, des chemins de fer du royaume de Wurtemberg) ;
Commission K^ (Munich) : chemins de fer du royaume de Bavière
(Directions de Nuremberg, Ratisbonne, Wunbourg, k rexoeption des
sections Nôrdlingen — frontière wurtembergeoise et Amorbaoh-MIlten-
berg ; section Crailsheim — frontière bavaroise des chemins de fer du
royaume de Wurtemberg] ;
Commission T (Magdebourg) : Direction de Nagdebourg» moins la
section de Lobourg^Altengrabow ;
Commission U, créée .en 1908 (Halle*«ur^la-Saale) : Direction de
Halle, moins la section Rôderau-Zeithain.
COKSTRCCnOIV d'un ROUViAU PONT SUR LE RhIN A RUHRORT. —
D'après la Zeitung des Vereins deuUcher Eisenkahnverwaltungtn (3),
un nouveau pont de chemin de fer doit être construit sur le Rhin, à
Ruhrort.
(1) Voir 2* semestre 1906, p. 74.
(2) Voir n» 8 du !•' avril 1908.
(3) Numéro du 11 avril.
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520 NOUVELLES MILITAIRES M* 966.
B8PA6NB
MooinCÀTiONB APPORTfifiS AUX EFFECTIFS DB PAIX. — Par suite de 11
réduction de Teffectil budgétaire (1), la composition namérique d«s
diverses unités de l'armée vient d'être modifiée par ordre rojtl du
30 janvier et a été fixée aux chiffres suivants pour chacune des armes
et services :
Hommes. Cbevaoïi.
Troupes de la Maison du Roi 425 152
(Péninsule 33,i07 S42
Afrique 7,940 63
Baléares 2,925 31
Canaries 1,745 31
Cavalerie i2,236 H,091
Artillerie 13,066 5,366
Génie 4,«73 5îO
Administration 1,534 432
Santé 911 615
Milices volontaires (CeuU et Melilla) 318 67
Brigade d'ouvriers et de topographes 420 »
Plantons du ministère 318 »
Écoles 852 613
Totaux 70,070 19,323
Un décret du 7 février a également fixé les nouveaux effectifs pour le
corps des carabiniers qui doit comprendre : 89 officiers supériean,
589 subalternes et 14,293 hommes de troupe.
HOU.ANDB.
Création d'on Conseil de défensb. — Par un arrêté royal do
16 avril 1908, un Conseil de défense a été institué pour donner son avis
sur tout ce qui concerne les intérêts des armées de terre et de mer
ainsi que tous les autres moyens défensiCs de l'État.
Ce Conseil comprend : le chef d'état-major général ; les commandants
des places d'Amsterdam et du Helder, ceux des Bouches de la Meuse
et du flaringvliet; le chef d'état-major de la marine; les inspecteurs
(1) Voir 1" semestre 1908, p. 310.
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N* 966. NOUVELLES MILITAIRES. 521
des différentes armes ; le directeur-commandant de la marine à Amster*
dam; quatre membres non militaires, à nommer par la Reine.
Le Conseil est dinsé en trois sections :!'* section : intérêts généraux
de la défense; 1^ section : questions concernant Farmée de terre;
3* section : questions concernant la marine.
Les Ministres de la guerre et de la marine ont le droit d'assister aux
délibérations de la i'* section ; le Ministre de la guerre a seul le droit
d'assister aux délibérations de la 2* ; celui de la Marine, aux délibéra-
tions de la 3'. Ils sont alors, de droit, présidents de la section et y ont
Toix délibératiye.
ITAI.IS.
RBfVFORGBlIBIfT DBS GABNISONS SUR LÀ FBONTIÈRB ORIBNTALB. ~
A Toccasion du départ des troupes alpines pour leurs emplacements
d'été, VEsercito italiano du 1*' mai signale le départ définitif de Coni
pour la Vénétie de la 6" compagnie alpine (1^' régiment) et de la 12«
(2* régiment].
Ces deux compagnies Tont concourir à la formation d'un nouveau
bataillon, destiné à renforcer proTisoirement le 7*> régiment alpin
(Conegliano) et à constituer ultérieurement le noyau d'un 8' régiment,
qui serait stationné en permanence sur la frontière orientale.
CRiATiOR D'un BATAILLON CTCLISTB. — Le 1«' avril, les compagnies
cyclistes des 3*, 5*, 6® et 9* régiments de bersagliers ont été réunies à
Bologne pour constituer un bataillon, rattaché administrativement au
5' régiment de bersagliers. C'est pour la première fois qu'une unité
cycliste de cette importance est organisée en Italie d'une manière per-
manente.
On se préoccupe de trouver un modèle de bicyclette pliante plus
satisfaisant que ceux qui sont employés actuellement (Car^rano eiMelli-
Rossi), Ceux-ci, construits trop légèrement, donnent lieu à de fré-
quentes réparations.
Il est également question de doter le commandant du bataillon, les
capitaines, l'adjudant-major et le médecin d'une motocyclette (proba-
blement une Motosacoche), Enfin le bataillon sera pourvu de deux
camions automobiles pour le transport des vivres et des bagages.
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fia» NOinrSLLBS M IUTAIBX8. M* 966.
Ruasia.
TeaRSPORVàTION PtOGEB88ITB M8 BGOLBS DB TOOIIUU W fiCOLD
MILITAIRES. — La Revue a indiqué (1) les mesures prises pour ami>
liorer le nÎTeau d'instruction des officiers.
On s'efforce d'attirer dans les écoles de younkers des jeuEei g«i
ayant reçu une instruction secondaire en créant dass ces éeoWt de»
sections où ces Jeunes gens suivent un cours spécial, analogue i eelui
des écoles militaires, et acquièrent à la sortie des droits égaux àoeax
des youokers de ces écoles.
Cette mesure, prise pour la première fois en 1886, à l'École de youa-
kers de Moscou, amena au bout de quelque temps la transformation de
trois écoles de younkers (Écoles d'infanterie de Moscou et de Kier,
École de cayalerie d'Elisabeth grad) en écoles militaires. En 1907, de
pareilles sections ont été ouvertes dans les écoles de younkers d'infan-
terie de Saint-Pétersbourg et de Kazan et, en 1908, on en créera égal^
ment à l'École de caTalorie de TTcr.
En 1904» on a élevé les programmes d'entrée dans presque toates ici
matières au niveau de la cinquième classe des écoles réaies.
£n 1907, grâce au meilleur recrutement des écoles de younkers, on
a uniformisé leurs programmes pour les matières d'instruction militaire
avec ceux des écoles militaires.
Cette année, on a reconnu qu'il était possible d'élever le niveau des
examens d'entrée à celui de la sixième classe des écoles réaies, d'intro-
duire l'enseignement obligatoire d'une langue étrangère et d'augmenter
les programmes des autres branches de façon que les officiers sortis de»
écoles de younkers soient, non seulement au point de vue de l'iostrue-
tion militaire, mais au point de vue de l'instruction générale, sur le
même pied que les officiers sortis des écoles militaires.
Ces dernières modifications, qui seront appliquées à partir de 1908,
ont fait l'objet d'un prikax n« 665 du 31 décembre 1907/13 janvieri908.
D'après ce prikaï, en 1911, en fin de cours, c'est-à-dire quand les
jeunes gens entrés en 1908 dans la classe générale des écoles de yoao^
kers avec les nouveaux programmes termineront leur troisième année,
les officiers, à leur sortie des écoles de younkers et des écoles militaires
seront sur le pied d'égalité pour le classement en catégories et pour
l'ancienneté de grade.
(1) Voir 2« semestre 1902, p. 191.
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N« 966. NOUVELLES MILITAIRES. 513
NOUYIAU PROGRAMME D'BNSBIGIIBMENT BANS LES ÉGOLBS MILtTÀIRKS
ST LB8 ÉGOLBS DB TOUIVKBRS (i). — - Dnns le coorant de l'année 1907,
une commission composée des commandants des écoles militaires, des
écoles de younkers et des inspecteurs de l'enseignement dans ces
écoles, s'est réunie à Saint-Pétersbourg sous la présidence successiTe
de S. A. I. le grand-duc Constantin GonstantînoTiioh, chef des établis-
sements d'instruction militaire et du général Polivanov, adjoint du
Ministre de la guerre.
Cette commission a élaboré de nouTeaux programmes d'enseignement
pins conformes aux exigences actuelles du râle de l'officier et basés sur
les principes suivants :
Par suite de la réduction du temps de service, le r6le de l'officier
est devenu plus difficile — le jeune officier doit arriTer au régiment
prêt à remplir ses fonctions. L'école doit le préparer au rôle d'instruc-
teur et d'éducateur du soldat, ainsi qu'au r6le de chef de la fraction
qu'il aurait à conduire en cas de guerre.
La réforme a porté sur les cours de tactique, d'histoire militaire,
d'artillerie, de fortification, de to|M>graphie, d'administration, de légis-
lation, de géographie militaire et d'hygiène militaire.
Les nouTeaux cours sont conçus dans un sens tout à fait pratique ;
ils comportent une augmentation des exercices pratiques et une réduc-
tion de la partie théorique, qui était jusque-là la plus déTeloppée; les
renseignements d'ordre général que contenait cette dernière ont été
souTent réunis sous forme d'annexés au cours.
En résumé, les nouYeaux cours, en déTeloppant les connaissances
pratiques du jeune officier, foroot de lui, dès son arrivée au régiment, un
auxiliaire vraiment utile à son capitaine, ils le mettent d'autre part en
possession de toutes les données nécessaires au déTeloppement ulté-
rieur de son éducation militaire.
l Signaux optiques dans lbs corps db troupes. — Un prikaz de 1904
avait prescrit de former dans les corps de troupes des signaleurs, qui
devaient être exercés à l'emploi des signaux dits sémaphoriques (2).
Ce système n'a pas donné toute satisfaction en raison de la difficulté
qu'éprouvaient les hommes de troupe à bien retenir les signaux, et de
la lenteur de la transmission. Il faut, en effet, que les fanions soient
placés exactement à la position convenable si l'on veut éviter les
(i) Rousski Invalid n« 293 de 1907 et suivants.
(2) Voir i« semestre 1905, p. 87.
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69( NOUVELLBS MILITAIRES. N*966.
erreurs, et que rhomme se découvre complètemeDt pour que la
signaux soient lisibles ; on ne peut d'ailleurs, avec ce système, faire da
signaux pendant la marche.
Aussi un prikaz n» 79, du 14/27 fémer 1908, modifie-t-il les dispo-
sitions antérieures en prescrivant l'emploi exclusif des signaux Uwit,
dont la connaissance permet, en particulier, de lire les dépêches daoi
les bureaux télégraphiques évacués par l'ennemi. Le nouveau règle-
ment peut se résumer comme il suit :
Les signaux optiques ont pour but de constituer un moyen de lisinii
entre le commandement et les troupes en campagne. Ils consisteot à
transmettre à distance, au moyen de fanions ou de lanternes dei
signaux correspondant aux lettres de l'alphabet (système alphabétique),
ou représentant des ordres ou comptes rendus abrégés (système
abrégé).
Le système alphabétique doit être appris dans les corps de troupes
par tous les officiers, sous-officiers, ainsi que par les hommes des pelo-
tons d'instruction, les chasseurs -édaireurs, les sapeurs de cavalerie et
les estafettes de cavalerie. En outre» dans chaque unité (compagnie,
escadron, sotnia et batterie), il doit y avoir en tout temps au moins
huit excellents signaleurs (deux par section), pris de préférence psnni
les hommes de troupe de classes différentes.
Le système abrégé doit être su par tous les militaires indiqués
ci-dessus et par tous les hommes de troupe dans leur deuxième année
de service (pour le début des rassemblements partiels d'été).
L'enseignement est donné par les chefs qui sont chargés de donner
l'instruction individuelle.
Système alphabétique. — On emploie l'alphabet Morse. Le point est
figuré par un fanion (lanterne) blanc, le trait par deux fanions (lan-
ternes) l'un blanc, l'autre de couleur.
Chaque ligne de transmission est constituée au moyen de postes de
signaux, avec des postes intermédiaires ou de transit, au besoin.
Chaque poste comprend au moins trois signaleurj dont un est chef
de poste ; en outre, aux postes extrêmes, on place une ou deux esta-
fettes à cheval, vélocipédistes ou plantons.
Le matériel de chaque poste comprend :
Deux fanions, deux lanternes, un cahier de dépêches enregistreur
avec crayon, et autant que possible une jumelle et une montre.
Les fanions et les lanternes sont établis à volonté ; ils sont de deux
couleurs : a) blanche ; b) orange clair ou rouge clair (incarnat).
Les fanions sont carrés et ont 54 centimètres de côté, le manche i
1™,06 de longueur.
La difiérence des couleurs n'a d'importance qu'aux grandes dis-
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N* 966. NOUVELLES MILITAIRES. 6^
tances ; elle a pour but de rendre les signaux plus lisibles ; à la rigueur
on peut se contenter d'ujie seule couleur et employer aussi des mou-
choirs, des.casquette«, etc., à défaut de fanions. On admet aussi rem-
ploi d'appareils analogues à Théliographe et transmettant des points et
des traits (par exemple fanion à éclipse apparaissant plus ou moins
longtemps).
Système abrégé. — Le système abrégé est employé pour la transmis-
sion d'ordres ou de comptes rendus d'un emploi fréquent dans la
zone d^action des unités quand il permet d*accélérer les communica-
tions et de diminuner le nombre des plantons et d'estafettes.
Les signaux conTentionnels employés dans ce cas sont communs à
toutes les armes (sauf quelques-uns qui sont particuliers à la cayalerie
et à l'artillerie). Ils sont énumérés dans une annexe au prikaz, et com-
posée au moyen de lettres de l'alphabet Morse.
Il est interdit de former d'autres signaux conTentionnels que ceux
indiqués dans l'annexe précitée ou de modifier la signification de
ceux-ci.
NOUYBAU RÈGLEMENT SUR LES SOLDATS ORDONNANCES (1). — Un prikaz
n^ 126 du 18 mars dernier publie un nouveau règlement sur les ordon-
nances qui doit entrer en vigueur le i^^ janvier 1909.
Ce règlement, qui a pour but de diminuer le nombre des hommes
distraits du service, réduit de 53,000 à 20,000 le nombre des ordon-
nances, mais il accorde une indemnité de dix roubles par mois aux
officiers et fonctiooaires dont Tordonnance est supprimée.
Les principales disposilions de ce règlement sont résumées ci-après :
1<» En temps de paix, un ordonnance par officier est attribué à tous
les généraux, officiers supérieurs et subalternes des corps de troupes et
des états-majors de campagne et de forteresse.
En outre, les généraux ont droit à deux indemnités et les officiers
supérieurs à une indemnité pour u louage de domestique ».
Les fonctionnaires civils du ministère de la guerre et les popes des
corps de troupes et des état8*majors visés plus haut n'ont pas droit à un
ordonnance;
20 Les officiers qui ont droit en temps de paix à un ordonnance con-
servent ce droit en cas de campagne, et leur famille en temps de guerre
touche l'indemnité de dix roubles par mois ;
(1) Le nouveau règlement rétablit l'ancienne appellation de « dent-
chick » qui date de Pierre-le-Grand et qui, en 1881 avait été rem-
placée par celle de « Kazennaia prislouga » domestique payé par l'État.
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tm NOUYBLLBS M1UTAIRE8. N* 966.
3* En tempf de guerre, les officiers des régions oi-dessoiu sont aat»*
risés à laisser leur ordonnance à leur fi&miile : circonscription du Cta-
ca«e, Transoauoasie, territoire du Térek et du Daghestan, toutes les
localités des etroonscriptîons d'Omsk, d^lrkoutsk, du Turkestao et de
la Province maritime. Ils ont pendant ce temps un planton « fie»-
toToî » ;
4* Les ordonnances sont pris parmi les moins bons soldats du rang
jouissant d'une bonne santé, d^une moralité sans reproche, intelligents
et de préférence parmi les volontaires. Ils sont aux ordres immédiats
de leur officier qui a sur eux, au point de vue disciplinaire, les droits
correspondants à son grade ;
5^ Les ordonnances sont désignés et supprimés par la voie de
l'ordre (du corps de troupe), sur la présentation du commandant de
compagnie. Ils doivent appartenir à la aiôaie unité que Tofficier. Les
jeunes soldats ne peuvent être pris comme ordonnance qu'après leur
premier rassemblement d'été. A leur libération, mention est faite sur
leur fascicule de leur qualité d'ordonnance, et ils sont eoaipris parmi
les non-combattants; ^
6® Les ordonnances peuvent être admis à rengager, mais sans que le
rengagement leur confère aucun droit;
7° L'ordonnance est tenu de servir son officier et sa famille, d'entre-
tenir leurs effets, et de faire tout ce qu'on lui commande pour le ser-
Tice de la maison ;
8^ Les ordonnances doivent toujours porter la tenue qui leur est
prescrite. Il est absolument interdit de leur faire porter une tenue quel-
conque non d*uniforme (de laquais, de cocher, etc.), l'officier en cit
responsable ;
9^ L'ordonnance adroit aux mêmes allocations que les autres hommes;
ceux qui, avec l'autorisation de leur officier, ne vivent pas à l'ordinaire,
reçoivent l'indemnité correspondante en argent, mais dans tous les cas,
ils doivent avoir des repas chauds ;
10^ £o cas de mutation, l'officier peut emmener son ordonnaoœ;
li^ L'officier qui a un ordonnance doit surveiller sa santé et sa
conduite ;
12<^ A titre de punition, les commandants de division peuvent pri-
ver l'officier de son ordonnance pour une demi-année au plus. Dans ce
cas rofficier n'a pas droit à l'indemnité visée plus haut.
Modifications a l'organisation dbs trocpss di chbmins de fii. —
D'importantes modifications viennent d'être apportées à rorganisatioo
des troupes de chemins de fer.
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N* 966. NOUVRLLBS IHLITJLIRES. 5X7
Par prikmi «• 646 du 22 décembre 1907/4 JMiyier 1908, Tétat-majer
de U brigade d'Europe a été dissous. Les bataillom qui la oomposaienl
sont plAoés sous rautorité immédiate du chef de ta sectioa des ehemins
de fer, dans ^éla^major du commandemenl de leur dtstrieC militaire.
Les 3* et 4* bataillons ii« sont phn chargés de la BMbilnation du bataii*-
km die réserve iwiresposdaat. Les S** compagnies de oes deux batail-
loMi ont été rénaies an 2* bataillon, à BaranoYttchiy district militaire de
ViliM ; ce bataiUoa comporte dès lors sept compagnies dont quatre oons*
titnent le 2* èaitailkm de chemins de fer de campagne et trois sont 4(2?-
tiaées à former les noyaux des bataillons de réserve n^ 2, 3 et 4.
En Asie orientsAoy on prejette la création de deux bataillons de che-
mins de fer Est-Sibériens (prikaz n» 658 du 28 décembre 1907/10 jan-
Tier 1908). Provisoirement, on a tiré du 4* bataillon les éléments d*une
M compagnie de chemins de fer â^Irkoutsk » pour le district de ce nom;
en outre, 5 officiers et 261 hommes de la brigade des chemins de fer
de rOussouri ont formé « une compagnie des chemins de fer de cam-
pagne du Priamaur ».
U existe donc actuellement en Russie comme troupes de chemins de
fer de campagne :
4 iMrtûllotts en Europe à 5 compagnies 20 compagnies.
La compagirie *de chemins de fer de campagne
dlrkoiitsk 1 —
La oompagnîe^de -chemins de fer de campagne «du
Priamour 1 —
La brigade de «hemins «de fer du Torkestan à
2 bataâUoBS de 5 compagnies 10 ~
La compagnie de chemins de fer de campagne de
Kouchka (ligne de Merv) 1 —
La brigade de ehemins do fer de l'Oussouri à
2 bataillons de 4 compagnies ,...h 8 —
Total 41 compagnies.
groupées en 8 bataillons et 3 compagnies indépendantes.
SUISSE.
Effectifs de L'iRlifiB suissi (1). — Au !•' janvier 1908 :(2), les
(1) Voir 1" semestre 1067, p. 525.
(2) D'après VAllgemeine Schweize^'ische MiUtàneitung, n« 15, avril
1908, p. 119.
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5ï8
BIBLIOORAPHIB.
effectifs de l'armée de campagne saisse s'élevaient à 204,569 }\^^ 1
dont 138,252 homme» de l'élite et 66,317 de la landwehr. ^ i^ ■-
Ces effectifs se trouvaient répartis à raison de : 72 p. 100 d«
fanterie, 4,5 p. 100 dans la catalerie, 14 p. 100 dans l'ai
4 p. 100 dans le génie, 5,5 p. 100 dans les services*
A cette même date (I), le landsturm comprenait 304,428 1
dont 54,450 affectés aux formations armées (baUillons de
compagnies de carabiniers, troupes d'artillerie de position) ; le
élémenU de landsturm étant classés dans les services complémd
(personnel destiné à compléter les troupes employées aux travi
pionniers, au service sanitaire, aux services des subsistances, i
des renseignements et des transports).
H
BIBLIOGRAPHIE.
Commandant Mordacq, breveté d'état-major, — La gdbi
Maroc. 2« édition. — Paris, Lavauzelle, 1908, 1 vol. iii-8 de 264|
Le commandant Mordacq vient de publier une deuxième édi
son livre «c La guerre au Maroc » paru pour la première fo|
1904(2).
Or, plus que jamais, 1q Maroc est d'actualité : en ce moment si
chacun s'efforce de se bien pénétrer des procédés tactiques qui,
qu'ici, ont assuré aux troupes européennes la victoire sur les contii
marocains.
L'ouvrage du commandant Mordacq, considérablement auj
dans sa deuxième édition, donne Torganisation des corps ex|
naires français et espagnols qui ont respectivement opéré au Mai
1844 et en 1859-60; il fait connaître le mode de stationnemi
méthodes de marche et de combat des Européens et des Man
c'est un livre à lire et à méditer par tous ceux qui s'inléresseï
questions marocaines.
(1) D'après le journal le Bund du 3 avril 1908.
(2) Voir 2* semestre 1904, p. 383.
Le Gérant : R. ChapilotJ
Paris. ^ Imprimerie R. CHiPBLOTet C*, S,rae Christiiie.
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N LE 1
Croquis N? 1 9
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Légende
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REVUE MILITAIRE
UE8
ARMÉES ÉTRANGÈRES
N* 967 Juin 1908
SOMMAIRES
Lautomobilisme militaire en Allemagjie {poids lourds).
— La réforme militaire en Belgique, — Le nouveau
règlement d'exercices pour f infanterie suisse, — Nou-
velles militaires. — Bibliographie. — Table analytique
des matières.
rAUTOMOBILlSMË MILITAIRE EN ALLIHAGl
(POIDS LOURDS)
EXPÉRIENCES DE L'aUTOMNE 1907.
L'autorité militaire allemande a effectué, en septembre
et octobre 1907, des expériences très importantes de
transport de poids lourds, au moyen d'automobiles ou
de trains automobiles.
On ignore actuellement quelles conclusions fermes ont
été tirées par elle de ces expériences, mais il semble
qu'il y ait intérêt à en faire connaître le programme,
les conditions et les détails d'exécution.
Le compte rendu ci-après a été extrait pour la plus
34
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530 L'AUTOMOBIUSMR MILITAIRE EN ALLEMAGNE N* 967.
grande part d'une série d*articles pabliés dans VÀllge-
meine Automobile Zeiiung{i ) sous le titre : « Die Transport-
versuche der Militftr-behôrden mit Automobilen », ei
d'un article publié dans VUeberall du 5 février 1908,
intitulé : « Das Laat Automobil im Heeresdieost ».
*ûGASaf
tffrmr
Les expériences avaient pour but de mettre en lumière
les qualités et les défauts des différents systèmes de
transport ou de traction au tomobiie, construits par Tin-
dustrie civile et appliqués aux besoùis de Tarmée, Elles
devaient avoir une durée suffisante et, pour se rappro-
cher des conditions de la guerre, files devaient mettre
les machines en présence des difficultés résultant, soit
(1) Numéros du 6 septembre et des ib, 22 et 29 BOfemJbre 1907.
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N« 967. (POIDS LOURDS). 631
des fortes pentes, soit d^ane viabilité médiocre du réseau
routier employé.
Elles ont été divisées en trois parties :
i^ Parcours de l'itinéraire Berlin — ^Posen (terrain
plat);
2^ Participation à la manœuvre de forteresse exécutée
autour de Posen (transport de munitions et approvision-
nements) ;
30 Retour de Posen à Berlin par différents itinéraires
passant par Glatz (terrain tour à tour plat, coUinaire et
montagneux).
La durée totale des essais a été d'environ sept semaines
dont quatre pour la troisième partie.
La longueur du parcours, sans tenir compte des trans-
ports exécutés autour de Posen, était d'environ 1 ,000 kilo-
mètres.
RÉPARTITION DES MACHINES.
Suivant leur modèle, les machines ont été réparties
en deux colonnes, une colonne lourde et une colonne
légère, pour lesquelles les programmes des essais ont
été différents.
Colonne lourde. — Sa composition était la suivante :
Poidt utile remorqué
en tonnes.
Un train Siemens- Schuckert (cinq remorques) 13,5
Un train système Ton Âlten (quatre remorques). . . 13,5
Un train semblable 13,5
Une locomotive routière système Fowler (deux
remorques ) 10,0
Une locomotive du même système (une remorque) . 5,0
Une machine de la « Neue Automobil Gesellschaft »,
traînant une remorque, servait d'atelier mobile de répa-
rations à la colonne lourde.
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532 L'AUTOMOBIUSMB MIUTAIRE EN ALLEMAGNE If* S6T.
II est utile de dire quelques mots sur les caracté-
ristiques de chacun des trains précédemment énu-
mérés.
Le train Siemens-Schuckert appartient à la catégorie
des trains électriques. « Le moteur à benzine alimente
« une dynamo qui, presque sans perte de force et au
« moyen d'une canalisation électrique actionne le moteur
a placé sur chacune des voitures-remorques, et par suite
« Tessieu sur lequel ce moteur est calé (1). »
Les avantages et les inconvénients de ce genre de
trains sont ainsi décrits par Stavenhagen :
« Le train a une transmission commode ; il marche à
u une vitesse de 8 kilomètres sur les routes plates, peut
<c monter des pentes sérieuses, possède un grand rayon
<( d'action et peut traîner de 10 à 15 tonnes de poids
« utile. Mais les frais d'achat et d'entretien sont encore
« élevés ; le personnel doit être bien exercé ; les mau-
« vaises routes entravent considérablement le rende-
« ment ; il est difficile d'accommoder la vitesse de chaque
« voiture, marchant avec sa propre force de propulsion,
« à la vitesse de l'ensemble du système, d'où accidents
« possibles ; il n'est pas possible au train de faire demi-
(( tour sur une route étroite, de même qu'il ne peut
« reculer. »
D'autre part, voici ce qu'en dit l'article de YUeberall
précédemment cité :
<( Nous voyons dans le train Siemens-Schuckert,
« un moteur de 60 chevaux, c'est-à-dire d'une puissance
(( qui n'est pas proportionnée au poids i tirer. Pour
« remorquer une telle charge, on doit disposer d'un
« moteur d'au moins 80 chevaux, d'autant plus qu'il
(( faut compter, en campagne, sur de l'essence impure.
(1) Der gleislosc Kraftwagen in milildrùcher Be'euchtang (Suvea-
bageo).
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N» 967. (POIDS LOURDS). 533
« avec laquelle le moteur ne peut pas utiliser complète-
« ment sa capacité de rendement. »
Le prix du train Siemens-Schuckert est de 60,000 marks.
Le train système von Alten dit « Freibahozug » se
compose d'un certain nombre de chariots à un seul
essieu et à grandes roues, réunis généralement par trois
au moyen d'une liaison longitudinale ; ces chariots sont
traînés par une locomotive à vapeur à un essieu réunie à
un tender qui possède également un essieu. Ces deux
essieux sont moteurs. Le train est très souple et de con-
duite facile.
La machine possède deux moteurs à simple efiPet, sys-
tème SerpoUet, actionnant chacun, sans différentiel,
l'essieu de la locomotive et celui du tender. Le chauf-
fage a lieu à l'huile lourde et la consommation d*eau est
limitée de façon à augmenter le plus possible le rayon
d'action. £n principe, les chariots-remorques sont asso-
ciés par trois, le chariot médian portant un frein.
Généralement le train est composé de deux groupes
de trois remorques, soit, avec la machine, de huit essieux.
Le poids utile traîné est de 15 tonnes. La mobilité du
train est très grande ; la locomotive peut marcher en
avant et en arrière, et le train peut, même dans ce der-
nier cas, prendre toutes les courbes et se garer sur tous
les chemins latéraux.
Eu pays montagneux la force de traction peut être
portée jusqu*au double de sa valeur par la mise en jeu
commode d*un engrenage intérieur ; la vitesse de marche
est alors diminuée.
Lorsque les pentes dépassent 1/15, le train doit être
partagé ; la machine peut encore traîner 10 tonnes sur
des pentes de 1/12 et même de 1/10, sur de petits par-
cours. Lorsque la pente dépasse 1/10, la machine la monte
seule, puis hisse ensuite ses remorques au moyen d'un
treuil.
Dans des circonstances extraordinaires, sur des ter-
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534 L*AUTOMOBILISMB MILITAIRE BN ALLEMAGNE N« 967.
rains glissants on pour des pentes sopérienres à 1/6, la
machine pourrait se haler elle-même sur un câble métal-
lique préalablement fixé en haut de la pente (I).
On remarquera que, pour les essais de Posen, chaque
tt Freibahnzug » ne comportait que quatre remorques,
soit en tout six essieux. Le poids utile traîné s'élevait
néanmoins à 13 t 5.
Le système von Alten qui parait séduisant au premier
abord, n'est pas sans présenter de sérieux inconvénients.
En effet, la locomotive et le tender possèdent chacuD
deux machines motrices indépendantes ; il en existe éga-
lement une pour le treuil ; chaque machine motrice pos-
sède quatre cylindres. C'est donc un ensemble de viogt
cylindres que comporte un « Freibahnzug ». Le méca-
nisme en est donc très compliqué ; de plus la consom-
mation de vapeur est fort grande et s'accroit considéra-
blement dans les montées. Enfin, le prix d'un train von
Alten s'élève à 90,000 marks (2).
La locomotive « Fowler » (3) a depuis longtemps fait
ses preuves. Elle a été souvent employée par les Anglais
dans leurs colonies et en particulier dans le Sud-Afri-
cain. Les Italiens s'en servent depuis 1875 pour les
besoins de l'armée en même temps que d'autres systèmes
de locomotives routières.
Elle comporte plusieurs types de grandeur et de puis-
sance différentes.
Les deux modèles expérimentés en Allemagne en 1907
(1) Lcr gleislose Kraftwagen in milUàriseher Beleuchtung (SUfen-
hagen).
(2) Ueberall, du 5 février 1908.
(3) La maisoQ anglaise Fowier possède une filiale à Magdebourg.
C*est de la filiale de Magdebourg que proviennent les deux modèles
utilisés par les Allemands en 1907. Voir aussi Der gleislose Kraft-
tcagen, etc..., déjà cité et les Betrachtungen ûher die Zukunft its
mechanischen ZugeSt de Otfried Layriz.
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JIK'F. ViJKy**, J ff » vu- ' n .;,>•.■. é\ .1 .-"'•. ^'.•*»*V<B^r'* >îr.''r.-* ^
N<» 967. (POIDS LOURDS), 536
sont Tun du type (c David » traînant S tonnes de poids
utile^ Tantre du type « Mongo » qui en remorque 10.
« Comme machines militaires à Iratner des fardeaux,
« dit à leur sujet Stavenhagen, les « Fowler » ont, le
<c plus souvent, au moins deux cylindres couplés avec
« un poids, en ordre de marche, de 9 t. 1/2, 14 tonnes
« ou 17 t. 1/2 pour des poids utiles remorqués qui sont
(( respectivement de 12, 18 ou 24 tonnes; la vitesse
« moyenne est de 6^,5 à 7 kilomètres à Theure, la plus
« grande vitesse, de 10 à 11 kilomètres. Le rayon d'ac-
« tien varie de 13 à 20 kilomètres. La capacité moyenne
« de rendement journalier s'élève pour dix heures de
« marche à 60 ou 65 kilomètres, avec une dépensé de
« 300 à 500 kilogr. de charbon . »
c( Enfin, dit*il plus loin, une machine « Fowler »,
<c encore plus légère, nommée « David » est en expé-
« rience. Vide elle pèse 4 t. 9, en ordre de marche 5 t. 7.
« Le diamètre de ses roues de derrière est seulement de
« 1",52, celui des roues de devant de 1™,07, la largeur
« de ces dernières est de 0™,l3
« Sa vitesse de marche varie de 3'',2 à 8 kilomètres ;
« son rayon d*action normal est de 15 kilomètres; elle
« traîne en principe 8 tonnes de poids utile et brûle
« environ 200 kilogr. de charbon en dix heures. Le con-
« tenu du tender est de 455 litres d'eau et 80 kilogr. de
« charbon ».
« Des deux trains à vapeur système « Fowler », dit
(( VUeberallj la machine « Mongo » mérite avant tout
« l'attention générale, car elle réunit à une force consi-
« dérable de traction, la plus grande simplicité de cons-
« traction, la solidité de fabrication de ses différentes
« parties, ainsi qu'un bas prix de revient (16,000 marks) ;
« c'est de plus, le seul véhicule qui ait pour lui Texpé-
« rience de la guerre. Dans la guerre sud-africaine,
« quinze trains « Fowler », sous le commandement du
« colonel Templer, furent employés avec succès. L'autre
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536 L'AUTOMOBILISMB MILITAIRB EN ALLEMAGNE N« 967.
« machine « Fowler », dénommée « David », est égale-
« ment bien et solidement construite, mais sa force de
« traction et son rendement qui sont moindres, par suite
c< de son plus faible poids, s'opposent à son adoption sur
« une grande échelle. »
On voit que les moteurs à vapeur dominent dans la
colonne lourde. On peut remarquer aussi qu'au point de
vue du chargement des voitures remorques, les « Fow-
ler » l'emportent de beaucoup sur les trains rivaux. Le
poids utile transporté par une remorque des « Fowler »
est en effet de 5 tonnes, tandis qu'il est de 2 t. 7 seule-
ment dans le train « Siemens-Schuckert » et de 3 1. 375
dans chacun des deux trains « von Alten ». Les disposi-
tions des trains « Fowler » sont avantageuses dans le cas
du transport de lourds fardeaux indivisibles. Elles per-
mettent également, pour un même poids utile traîné,
d'avoir une longueur de convoi beaucoup moins consi-
dérable et par conséquent, de faire plus aisément demi-
tour.
Colonne légère. — La colonne légère se composait de
deux types de voitures :
i^ Des voitures motrices traînant chacune un certain
nombre de remorques ;
2® Des voitures motrices portant une charge déter-
minée (poids lourds ordinaires).
Sa constitution était la suivante :
Poidi atOe remor^é
1 moteur à quatre roues motrices de la Société
Daimler (trois remorques) 8,0
1 moteur semblable (trois remorques) 8,0
i moteur (45 chevaux) h deux roues motrices de la
même société (deux remorques) 6,0
5 moteurs semblables (deux remorques) 6,0
1 moteur Stoltz (au coke) (uoe remorque) 6,0
i moteur Stolz modèle 1907 (uue remorque) 6,0
1 moteur Stolz modèle 1906 (une remorque) 5,0
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N« 967. (POIDS LOURDS). 537
Poidi ntt1« renoriiaé
eo tonnti.
1 voiture Bûssing 3,0
1 Toiture Dûrkopp 3,5
i Toiture Ducommun 3,5
i Toiture Gaggenau 3,0
Un moteur Daimler, modèle 190S, attelé é une remor-
que servait d*atelier mobile de réparations à la colonne
légère.
De plus, pour le remplacement rapide du personnel
de conduite, ainsi que pour le transport des matières
premières nécessaires au fonctionnement des moteurs,
OD avait ajouté à cette colonne un omnibus à 27 places,
un moteur portant 1 tonne i/2 de poids utile et enfin
une voiture de livraison Argus, portant 750 kilogrammes
de poids utile, cette dernière pour le transport des
accessoires.
On ne parlera pas d^un certain nombre d'automobiles
destinées à transporter les spectateurs ou les membres
de la commission d'expériences, ainsi que de quelques
motocyclettes qu'on avait jointes au convoi.
La majeure partie des moteurs de la colonne légère
étaient des moteurs à explosion. Seules les trois machi-
nes Stoltz employaient la vapeur, et on peut s'étonner
qu'elles aient été affectées à la colonne légère, d'autant
plus que la grande capacité de chargement de Tunique
voiture remorquée par chacune d'elles (5 ou 6 tonnes)
semblait plutôt les destiner au transport de fardeaux
lourds et indivisibles. L'événement a d'ailleurs prouvé
qu'on avait eu tort de ne pas les comprendre dans la
colonne lourde, car elles n'ont pas supporté les épreuves
forcées que les conditions du programme imposaient à
la colonne légère.
Parmi les moteurs à essence on remarquera les deux
moteurs Daimler à 4 roues motrices et à 6 cylindres
qui présentent les premiers essais tentés en Allemagne
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538 L'AUTOIIOBILISME MILITAIBB EN ALLBMAONK N* »7.
en Tue de rapplicatlon pratique aux besoins militaires
du système de 2 essieux moteurs. On se proposait de
rechercher si les avantages théoriques de cette dispo-
sition n'étaient pas contre-balancés par l'augmentatioa
de poids qui en résulte pour la voiture, et c'est probable-
ment pour étudier à fond cette question, en soumettant
les moteurs à de dures épreuves, qu'on les a compris
dans la colonne légère.
Enfin, signalons encore qu'on n'avait pas jugé à
propos d'affecter i la colonne lourde (comme on l'avait
fait pour la colonne légère) une voiture légère de trans-
port pour les matières premières, l'eau ou le chaii)on
nécessaires pendant la route. Chaque moteur s'est vu
obligé de s'approvisionner d'eau en cours de route aux
sources, ruisseaux ou étangs qu'il rencontrait, de même
qu'il devait se procurer le combustible nécessaire. Il
aurait cependant été facile d'adjoindre à la colonne
lourde une voiture d'arrosage ordinaire sur laquelle on
aurait pu charger des sacs de charbon. On aurait tout
au moins évité des retards ainsi que la dislocation de la
colonne au cours d'une étape, si, profitant de la marche
plus rapide d'une" des nombreuses automobiles à per-
sonnes qui accomplissaient le parcours, on avait fait ras-
sembler d'avance, sur des points déterminés, Teau et le
combustible nécessaires pour le ravitaillement.
PROGRAMME DES ESSAIS ET ITINERAIRES.
Les voitures étaient tenues d'accomplir les parcours
journaliers suivants :
Colonne lourde. — En pays plat, 60 kilomètres; en
pays collinaire, 45 kilomètres; en pays montagneux,
30 kilomètres.
Colonne légère, — En pays plat, 400 kilomètres; en
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N» 967. (POIDS LOURDS). 639
pays collinaire, 80 kilomètres; en pays montagneux,
60 kilomètres.
L'itinéraire : Berlin-Posen, suivi par la colonne lourde,
passait par Kûstrin et Schwerin. La colonne légère
l'abandonnait à la S'' étape pour se diriger par Samter
sur Rogasen, sans passer par Posen. De Posen, après
avoir pris part aux manœuvres de siège autour de cette
.place, les colonnes se dirigeaient sur Breslau par un
même itinéraire, passant par Kosten, Lissa, Rawitsch,
Trebnitz. De Breslau, la colonne lourde se dirigeait droit
sur Glatz par Heidersdorf et Wartha ; la colonne légère y
parvenait aussi par le détour : Ohlau, Grottkau, Neisse,
Patsehkau. La colonne lourde allait ensuite de Glatz à
Neurode par la route directe, et la colonne légère s'y
rendait par Reinerz, Cudowa. Les deux colonnes ren-
traient enfin par la route : Neurode, Friedland, Lan-
desbut, Hirschberg, Lauban, GOrlitz, Spremberg, Kott-
bus, Lûbben, Berlin. Sur le trajet divergent : Gôrlitz,
Bunzlau, Thomaswaldau, eurent lien des exercices d'évi-
tement et de dépassement de colonnes (4).
Opérations de la colonne lourde. — La distance de
Berlin à Posen est d'environ 250 kilomètres. Sar Titiné-
raire fixé, les pentes sont en général faibles. Partant de
la cote 58 à la sortie Est de Berlin, la route atteint
70 mètres vers Mûncheberg pour redescendre à iO mètres
au passage de TOder à £t)strin. L'altitude se relève
ensuite d'une manière générale ; la route passe à la cote
100 vers Pniewy ou Pinne, pour aboutira 80 à l'entrée
Ouest de Posen.
C'est le 30 août que la colonne lourde part de Berlin.
Dès les premières marches, malgré le peu d'importance
des pentes, certaines différences s'accusent déjà. Les
(1) Voir le croquis.
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540 L*AUTOMOBILlSME MILITAIRE EN ALLEMAGNE N* 967.
trains von Alten, en particulier, qai circulent en terrain
plan en employant seulement, comme essieu moteur,
celui de la locomotive, sont obligés d'actionner Tessieu
du tender dès que la pente se fait tant soit peu sentir.
Le train Siemens-Schuckert, grâce à sa grande adhérence
et à la souplesse de son mécanisme de propulsion, se
comporte bien ; néanmoins on se rend déjà compte qu'il
lui sera difficile d'aborder des parcours plus accidentés.
Les locomotives Fowler ne donnent lieu à aucune cri-
tique.
Dès son arrivée é Posen, et pendant la durée de la
manœuvre de forteresse, la colonne lourde est employée
au transport des munitions. Dans cette période, le train
von Alten n^ 2 fut bientôt hors d'état de fonctionner et
dans le trajet de la gare de Rogasen à Trapanow, la
locomotive « Mongo », bien que traînant déjà iO tonnes
d'obus pour son propre compte, fut obligée de s'atteler
devant lui à. cinq reprises différentes et de le remorquer
sur un parcours de 6 kilomètres. Au bout de quelques
jours ce train interrompit son service et fut réexpédié sur
Berlin.
De Posen à Breslau (175 kilomètres environ), la route
est peu accidentée; elle se maintient entre la cote 64
(passage du canal de l'Obra) et la cote 120 (Breslau),
sauf cependant aux environs de Trebnitz où elle franchit
les Katzen Gebirge et atteint la cote 200, dans la tra-
versée de Trebnitz.
Cette partie de l'itinéraire s'effectue convenablement
et la colonne lourde entre tout entière et sans à-coup à
Breslau .
C'est à partir de Breslau que commence la véritable
épreuve pour cette colonne. La route Breslau-Glatz
(91 kilomètres), par Nimptsch, Frankenstein et Wartha,
part de la cote. 420 et s'élève progressivement pour
atteindre 300 vers Nimptsch et redescendre à 250 avant
d'arriver à Wartha, puis elle remonte jusqu'à 440 au col
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N» 967. (POIDS LOURDS). 5i1
de Wartha et aboutit vers 300 à Glatz. La distance
entre Wartha et Glatz, partie dans laquelle se rencon-
trent les plus grandes différences de niveau n'est que de
i\ kilomètres.
Les deux locomotives Fowler réussirent seules à
atteindre le col avec leur chargement complet. Quant
au train Siemens-Schuckert, ainsi qu*au train von Alten
n^ 1, ils durent être déchargés à Wartha. De plus, un
accident qui s'est d'ailleurs renouvelé assez fréquem-
ment au cours des expériences, se produisit au train
Siemens-Schuckert : deux contacts électriques fondirent.
Le train put continuer sa route jusqu'à Glatz avec un
chargement fictif représenté par des tonneaux vides. Le
train von Âlten n"* i , ne put dépasser Wartha.
Le 1®' octobre on se proposait de passer à Glatz une
inspection des moteurs à laquelle devaient assister le
colonel von Werner, chef de la Section d'expériences
des troupes de communication et le général von Lyncker,
inspecteur des troupes de communication. Par suite de
l'indisponibilité du train von Âlten, l'inspection fut retar-
dée jusqu'au 3, car on pensait que ce jour-là ce train
pourrait rejoindre Glatz ; il n'en fut rien.
Au cours de l'inspection, les trois trains restants
durent monter à travers la ville jusqu'au cimetière de
garnison par de fortes pentes pavées.
Les deux locomotives Fowler s'acquittèrent bien de
leur mission et remorquèrent leur charge complète ; il
fut cependant nécessaire de garnir de chiffons les roues
de derrière et de répandre du sable sur la route pour
augmenter l'adhérence. Le train ^iemens-Schuckert ne
put monter qu'une partie de la pente, quoiqu'il mar-
chât à vide. On fut obligé de le diviser ; le moteur suivi
de trois remorques put gagner le cimetière ; les deux
autres remorques furent ensuite hissées au moyen d'un
câble.
L'itinéraire de retour est accidenté jusqu'à Hirschberg;
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542 L'AUTOMOBILISlfB MILITAIRE EN ALLEMAGNE N* 967.
la route s'élève jusqu'à 660 mètres, entre Neurode et
Friedland. Aucun incident remarquable ne se produisit
jusqu'à Landeshut. Le train Siemens-Schuckert, mar-
chant à vide, put suivre les deux Fowler qui conti-
nuaient à remorquer leur chaîne entière. A LAndeshat,
la colonne fut enfin rejointe par le train von Alten. Ce
dernier, quoique ne remorquant aucune charge, ne put,
le lendemain, franchir facilement les pentes de la route
dans retape de Landeshut à Hirschberg'. A l'arrivée à
GOrlitz, il resta en panne dans une rue de la ville et on
fut obligé d'atteler devant lui la locomotive « Mongo »
pour le dégager.
La rentrée à Berlin s'effectua ensuite sans difficulté.
Les enseignements à tirer des expériences faites avec
la colonne lourde sont de deux sortes :
lo Un seul genre de tracteur s'est montré véritable-
ment apte à satisfaire aux besoins de la guerre. C'est la
locomotive routière Fowler qui, dans n'importe qael ter-
rain, a traîné sans effort la charge qui lui était assignée.
Au point de vue économique, elle est également de beau-
coup supérieure aux autres tracteurs; jon trouve partout
l'eau et le combustible nécessaire pour réduire l'eau en
vapeur; de plus le prix de revient de la machine
(16,000 marks), est incomparablement inférieur i ceux
des trains Siemens-Schuckert (60,000 marks) et von
Alten (90,000 marks).
Des deux locomotives Fowler qui ont été essayées,
c'est le type « Mongo » qui est le plus avantageux ; il
revient bien meilleur marché que le type « David » eu
égard à son rendement, double de celui de ce dernier
type.
2^ Les nombreux incidents de manœuvre qui se sont
produits au cours des expériences ont montré la néces-
sité d'affecter aux différents tracteurs, des conducteurs
habiles et connaissant le maniement de la machine qu'ils
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N« %7. (POIDS LOURDS). 543
ont à piloter ; de préférence on doit employer des auto-
mobilistes appartenant aux maisons de constructions qui
fônmissent des machines ponr les expériences. Une
bonne moitié des accidents sarvenns était due à la mala-
dresse des conducteurs des troupes de communication
qui ne voulaient pas ou ne pouvaient pas se ccmlbrmer
aux indications des conducteurs de Tindustrie privée
voyageant avec eux.
Opérations de la colonne légère. — La colonne légère
quitte Berlin le 2 septembre et se rend en treize heures,
pauses comprises, à Kûstrin {9ù kilomètres). Dès cette
première journée, les moteurs i vapeur Stoltz, dont le
rayon d'action est assez laible, doivent s'arrêter apo^s
avoir parcouru une trentaine de kilomètres pour s'appro-
visionner en eau. C'était évidemment une erreur de les
avoir affectés à la colonne légère, dont toutes les autres
voitures avaient des moteurs à explosion, possédant un
rayon d'action beaucoup plus considérable.
La deuxième étape, de Kustrin à Gorzyn (93 kilo-
mètres), s'effectue sans incident.
La troisième étape, de Gorzyn i Sam ter, ne oompte
que 60 kilomètres, mais une pluie battante qui rend
bientôt les routes inégales et glissantes, ne cesse de tom-
ber. Les traversées des villages, le plus souvent pavées
de cailloux pointus, sont pénibles. Les deux trains
Daimler, à deux essieux moteurs, montrent leur supé-
riorité dans cette journée; ils franchissent sans diffi-
cultés les plus mauvais pas.
La quatrième et dernière étape de cette partie des
essais, de Samter à Rogasen, comporte 40 kilomètres,
avec d'assez fortes pentes. Elle s'effectue convenable-
ment et la eolonne arrive en assez bon état à Rogasen,
où ses voitures vont effectuer des transports de muni-
tioits pour la manœuvre de siège de Posen.
Le 24 septembre, la colonne quitte Rogasen pour se
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"•^w?
544 L'AUTOMOBILISME MILITAIBE EN ALLEMAGNE N* 967.
porter sur Glatz, où elle arrive le 30. Quelques incidents
se produisent en cours de route ; c*est ainsi qu'à la pre-
mière étape, trois voitures (un omnibus Stoltz i vapeur,
une voiture de 3 tonnes et un autre omnibus] restent
en panne pour des causes diverses. Le 26 septembre, aa
passage à Breslau (au cours de la marche de Prausnitz à
Grottkau) a lieu la présentation de la colonne aux offi-
ciers de Tétat-major du 6^ corps. Deux voitures à vapeur
Stoltz ne peuvent s'y rendre: Tune, chauffée au coke est
restée au ravitaillement à Schmiegel, l'autre, marchant
au pétrole, s'est arrêtée pour la même raison à Rawitsch.
Le 30 septembre, la colonne doit parcourir l'itioé-
raire : Reichenstein, Glatz, Frankenstein, avec retour à
Glatz (66 kilomètres). Dans la traversée de Glatz, où se
trouve une chaussée pavée avec des pentes de 40 à
12 p. 100, les voitures ne peuvent gagner le haut de la
pente, par suite du patinage des roues sur le pavé. On
arme alors les roues de derrière avec des chaînes à gros
maillons (Gliederketten), pour former des sortes de pans
de roue. Puis on se met en route, sans décrocher les
remorques, ce qui était une manœuvre assez risquée.
Par suite du passage brusque des roues de derrière
d'un maillon à l'autre, il arrivait que la partie antérieure
de la voiture était projetée en l'air à chaque secousse et
retombait ensuite sur le côté. Cette manière de procéder,
peut-être un peu incorrecte au point de vue technique,
eut tout au moins l'avantage de faire connaître tout ce
qu'on pouvait demander aux voitures motrices sans cou-
rir de grandes chances d'accident.
De plus, l'expérience montra que des voitures portant
plus de charge utile (4 à 5 tonnes) et possédant un
moteur moins puissant étaient relativement plus aptes à
franchir de fortes pentes pavées, que des trains automo-
biles pourvus de forts moteurs et traînant des remorques.
Il faut cependant faire exception pour les trains dont la
voiture motrice a ses deux essieux moteurs, car de ce
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N* 967. (POIDS LOURDS). 545
fait, Tadhérence de cette voiture est fortement aug-
mentée.
Le 1^' octobre, la colonne légère repartant dans la
direction de Neisse va jusqu'à Patschkau et retourne le
soir à Glatz.
Le 2, a lieu à Glatz, une présentation des voitures.
Elle est précédée d'une conférence du capitaine Meyer (1)
sur l'automobile pour poids lourds et ses applications.
Le capitaine Jurisch (2) présente ensuite isolément les
voitures. La journée se termine par la marche de Glatz
sur Cudowa, par Reinerz (35 kilomètres).
L'étape du 3 octobre s'annonçait comme devant être
pénible.
De Cudowa (400 mètres d'altitude environ) la route
s'élève jusqu'à la cote 920 à la traversée des Heuscheuer- .
Gebirge, puis redescend sur Wûnschelburg (375 mètres).
L'itinéraire de la colonne légère se confond, peu après
Wûnschelburg, avec celui de la colonne lourde.
La marche doit être poussée jusqu'à Friedland (77 ki-
lomètres). La route, argileuse, est molle et glissante et
il est nécessaire de garnir les roues de crampons. La
colonne n'arrive à Friedland qu'à la nuit.
L'étape du 4 conduit la colonne à Hirschberg.
On est alors sorti du pays montagneux proprement
dit, mais les marches pénibles des jours précédents ont
beaucoup fatigué les moteurs Stoltz.
La marche suivante exécutée le 7, de Hirschberg à
Lauban permet d'expérimenter un dispositif pour hisser
les remorques sur une pente raide.
Près d'Hirschberg, la route présente à la fois une
(1) AetaellemeDt major et adjudant du générai inspecteur des troupes
de communication.
(2) Chef du détachement d'automobiles créé en 1907 auprès de la
Section d'eipériences des troupes de communication. Voir 2* semestre
1907, p. 143.
35
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545 L'AUTOMOBILISME MILITAIRB BN ALLEMAGNE N« 967.
forte courbe et une courte pente forte de 13 p. 100. Les
trains à deux essieux moteurs se tirent fort bien de la
difficulté. Les machines à un seul essieu moteur gravis-
sent la pente après qu'on a répandu du sable sur la route
et qu'on a détaché une remorque. Des expériences sont
alors faites en vue de monter une voiture au moyen d'un
câble enroulé sur un treuil'sur lequel s'exerce le moteur;
elles donnent de bons résultats.
Le lendemain, 8 octobre la colonne se rend à Gorlitz
où a lieu une inspection des voitures, et pousse ensuite
jusqu'à Bunzlau.
Sur le parcours GOrlitz-Bunzlau, les deux colonnes
lourde et légère, sont réunies pendant 3 jours pour se
prêter à des essais sur les doublements et les croise-
ments de colonnes. On cherche en même temps à fixer la
puissance de traction des machines suivant les pentes.
Des expériences faites avec des moteurs à 45 chevaux
(Daimler à deux roues motrices), montrent qu'en terrain
plat ces moteurs peuvent traîner cinq remorques à la
4^ vitesse,et que par des pentes de 4 p. 100, ils peuvent
en tirer quatre à la 2® vitesse.
Le reste de la marche de retour, effectué sans inci-
dents, en terrain plat, ne présente pas d'intérêt.
Pendant ces épreuves les voitures Daimler et la voi-
ture Blkssing se sont particulièrement bien comportées ;
il en a été d'ailleurs de même pour toutes les voitures
munies de moteurs à explosion.
Il faut faire une mention spéciale pour les voitures à
deux essieux moteurs qui ont pu monter toutes les pentes
sans efi^orts, et n'ont presque pas eu à souffrir du pati-
nage sur les chemins glissants ou humides. Néanmoins
il semble qu'il aurait été préférable de doter ces voi-
tures de moteurs à quatre cylindres seulement. Les
moteurs à six cylindres qui étaient inaugurés à cette
occasion ont été proportionnellement plus sujets aux
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N* 967, (POIDS LOURDS). 547
avaries que les moteurs à quatre cylindres des machines
A un seul essieu moteur.
CONCLUSIONS.
Ces expériences importantes ont confirmé la possi-
bilité de Tutilisation de Tautomobile pour les transports
militaires.
Quelles conclusions pratiques en ont été tirées par
l'administration militaire allemande? Par quels actes se
sont traduites jusqu'à présent ses idées sur Tapplication
militaire des trains mécaniques; ou des voitures poids
lourds?
La Revue a déjà mentionné (1) l'intention qu'avait
l*autorité militaire d^allouer à Tavenir des subventions
annuelles aux possesseurs d'automobiles pour poids
lourds, à condition que ces dernières soient établies
dans certaines limites de capacité, de chargement, de
vitesse, etc.
L'un des derniers numéros de VAllgemeine Automobile
Zeitung (1) annonce, dans les termes qui suivent, une
décision d'un ordre un peu différent :
a Les excellents résultats obtenus avec les deux
« machines Fowler, n'ont d'ailleurs pas été sans influen-
ce cer sur l'attitude adoptée par l'administration en fait
« de législation routière et on doit approuver en pre-
« mière ligne les efforts de l'autorité militaire ; celle-ci
« désire qu'un nombre beaucoup plus grand qu'autre*
« fois de ces locomotives soit toi\jours tenu prêt à être
« utilisé pour les besoins de la 'guerre et elle a obtenu
a du Gouvernement un décret aux termes duquel les
<c machines routières, d'un poids ne dépassant pas
(i) Voir 1" semestre 1908, p. 219.
(2) Numéro da 13 mars 1908.
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648 L*AtrrOMOBIU8ME MILITAIRE BN ALLEM AONE K« 967.
c( 7 t. 4/2, pourront circuler sans autorisation sur toutes
« les routes de Prusse. Le résultat de ce décret, qui doit
H être accueilli avec joie dans l'intérêt du développe-
« ment de la traction automobile pour poids lourds, sera
« tel que l'industrie et Tagriculture chercheront A se
« procurer de semblables moyens de transport, qui ponr-
« ront être réquisitionnés à la mobilisation par Tauto-
« rite militaire. Le Ministère de la guerre a même l'inten-
<( tion d'aller plus loin dans cette voie, car il cherche en
a ce moment à faire accorder des subventions aux entre-
« preneurs possédant des locomotives routières d'an
(( poids allant jusqu'à 7 t. 4/2. Ces machines trouveront
a leur emploi non seulement dans le service de la trac-
« tion des lourds fardeaux, mais encore pour remorquer
(( des cuisines roulantes de campagne, des voitures de
« ponts, d'équipages, etc. »
Il faut donc s'attendre à voir l'autorité militaire alle-
mande adopter des mesures ayant toutes pour but la
création d'un grand nombre de moteurs pour poids
lourds, remplissant certaines conditions techniques A
déterminer et susceptibles d'être réquisitionnés A la
mobilisation pour les besoins de l'armée.
EXPÉRIENCES D'HIVER DANS LE HARZ (FÉVRIER 1908).
Le Harz, qui a souvent servi de terrain d'expériences
aux automobiles pour poids lourds, a été encore une fois
choisi pour les essais d'hiver effectués en février 1908.
Les moteurs réunis à cette occasion comprenaient :
Quatre des trains Daimler qui avaient déjà seryi aux
expériences de Posen, le train Siemens-Schuckert, une
voiture Daimler, une voiture Bûssing et un train à vapeur
Fowler avec locomotive David.
Disons tout de suite que les essais ont été de courte
durée et qu'on n'en peut tirer aucune conclusion pratique.
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v-viiyp ■ T .-• 1FIW.I
N» 967. (POIDS LOURDS). 549
Ils ont été en effet interrompus brusquement sous pré-
texte que la neige des routes commençait à fondre au
moment où les expériences ont commencé.
Il faut plutôt croire qu'A ce moment la région du Harz
est fréquentée par de nombreux touristes, amateurs de
sports d'hiver (skis, etc.), et que le passage de nom-
breuses voitures automobiles sur les routes contribuait à
les rendre impropres A l'exercice de ces sports.
Quoi qu'il en soit, les voitures réunies A Blankenburg
le 9 février, sous le commandement du capitaine Jurisch,
étaient transportées par voie ferrée jusqu'A Tanne. La
seule épreuve consista A parcourir la distance : Tanne-
Braunlage, par une route recouverte de 0™,30 de neige.
Les moteurs ne purent traîner chacun qu^une remorque,
l'autre resta à Tanne, où sa machine alla la chercher le
lendemain.
Il fallut ensuite retourner par le même chemin à
Tanne où les voitures furent embarquées par voie ferrée
et réexpédiées A Berlin.
(179)
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LA
RÉFOME MILITAIRE EN BELGIQUE
I
LA LOI DE 1902. — LE SYSTÈME ACTL^L DE RECRLrTEMENT.
Avant la loi de 1902, le recrutement de Tannée
belge était assuré par Tappel annuel des jeunes Belges,
après tirage au sort et avec faculté de remplacement,
dans Tannée où ils avaient 20 ans révolus.
Ceux-ci pouvaient du reste devancer Tappel en sous-
crivant on engagement volontaire, entre le !•' octobre
de Tannée où ils avaient 19 ans et Tépoque du tirage
au sort de Tannée suivante .
La durée du service sous les drapeaux était de :
28 mois dans Tinfaiiterie de ligne, les chasseurs à pied, ietraio,
3 ans dans les grenadiers, les carabiniers^ l'artillerie de forteresse,
le génie, les artiOciers, les troupes d*administration;
4 ans dans la cayalerie, Tartillerie de campagne.
Les bommes libérés faisaient partie de Tarmée active
jusqu'à la fin de leur 8® année de service et de la réserve
jusqu'à la fin de la 13^.
Ce système fournissait un efifectif budgétaire moyen de
45,000 bommes, dont 3,300 officiers environ (1) et pou-
(1) Non compris la gendarmerie.
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N» 967. LA RÉFORME MILITAIRE EN BELGIQUE. 65j
vait donner à la Belgique, en temps de guerre, 128,000
hommes, auxquels s'ajoutaient 145,000 hommes de la
garde civique (43,000 actifs et 100,000 non actifs).
En 1900, une commission mixte (1) fut instituée par
arrêté royal du 10 novembre pour « étudier l'adaptation
éventuelle aux forces nationales belges des modifia
cations apportées à Torganisation et au mode de recru-
tement des armées étrangères. .... qui ont subi
presque partout l'épreuve d'une pratique suffisante (2)».
Trois questions principales devaient attirer l'attention
de la commission : « le mode de recrutement de Tar-
mée, son efifectif en temps de paix et en temps de guerre,
la durée du service actif (2) ».
Cette commission termina ses travaux le 30 avril 1901.
Dans sa séance de clôture, elle avait voté les résolu-
tions essentielles suivantes :
« Le recrutement de l'armée a lieu par des engage-
ments volontaires, et, pour le surplus, par des appels
annuels
<( Les miliciens appelés par le sort à faire partie du
contingent doivent servir en personne, sauf les immuni-
tés qui seront jugées nécessaires. Nul ne peut se dispen-
ser du service militaire à prix d'argent.
(( La durée effective de la présence sous les drapeaux
sera réduite à ce qui est nécessaire pour l'éducation du
soldat
« L'efPectif actuel de l'armée sur le pied de paix sera
maintenu. Une augmentation éventuelle du contingent
(i) Composition de cette commission : 7 membres du Sénat, dont
2 ministres, 13 membres de la Chambre des représentants, dont 2 mi-
nistres, 13 généraux ou assimilés, 1 colonel, 1 lieutenant-colonel, le
directeur de la garde civique et de la milice au Ministère de Tintérieur,
soit 36 membres.
(2) Discours du général Cousebant d'AIkemade, Ministre de la
guerre, à la séance d'ouverture, 16 novembre 1900.
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052 LA RÉFORME MILITAIRE EN BELGIQUE. N* 967.
compensera la réduction de la durée effective du ser-
vice.
« La durée totale du service reste fixée à 13 ans, tant
pour les volontaires que pour les miliciens.
« L'effectif de Tarmée sur pied de guerre est de
180,000 hommes (f). »
La loi du 21 mars 1902 sanctionna ces dispositions, sauf
en ce qui concerne le remplacement à prix d'argent, qui
fut maintenu. Le prix maximum du remplacement fut
fixé à 1,800 francs.
Le service militaire personnel et obligatoire, réclamé
par le parti libéral, était donc rejeté. Le volontariat
devenait la base du recrutement. « Le recrutement de
Tarmée a lieu par des engagements volontaires. Des
appels annuels suppléent, s'il y a lieu^ à rinsufflsance du
nombre de ces engagements. » (Art. !•' de la loi.) Un
tirage au sort règle Tordre dans lequel les inscrits sont
appelés à faire partie du contingent annuel. Ce tirage n'a
pas lieu « si le nombre des volontaires égale ou
dépasse le contingent à fournir par le canton ».
La durée du service militaire reste la même qu'aupa-
ravant, mais le temps de séjour sous les drapeaux est
sensiblement réduit. Il comprend :
1® Pour les miliciois :
20 mois dans rinfanterie;
36 — dans la cayalerie et l'artillerie à cheval ;
!28 — dans l'artillerie montée et le train ;
22 — dans l'artillerie de forteresse, les compagnies spéciales» le
génie.
24 — dans les troupes d'administration.
{i) Procès-verbaux des séances de la Corhmission,i90[.
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N« 967. LA RÉFORME MILITAIRE EN BELGIQUE, 553
soit, en moyenne, 23 mois, au lieu de 33 mois 1/2,
moyenne précédente.
2® Pour les volontaires : en moyenne 4 ans, au lieu
de 5 1/2.
Les volontaires sont de diverses sortes :
Volontaires de carrière : engagés, entre 16 et 40 ans,
pour 5, 4 ou 3 ans, suivant qu'ils s'engagent avant (7,
18 ou après 18 ans, envoyés ensuite en congé jusqu'à la
fin de leur 8« année de service.
Volontaires du contingent : jeunes gens appelés à
participer au tirage au sort annuel, assimilés aux mili-
ciens au point de vue du service actif, des rappels et des
congés.
Volontaires de réserve : volontaires, miliciens ou rem-
plaçants qui, moyennant une rémunération, consentent,
au moment de leur envoi en congé après le service actif,
à proroger de 2 ou 4 ans la date de leur licenciement de
la réserve.
Volontaires avec prime : remplaçants recrutés par
l'État.
Tous les miliciens, volontaires et remplaçants peuvent
rengager pour des périodes renouvelables de deux
années.
La loi de 1902 alloue -en outre aux miliciens et volon-
taires une indemnité mensuelle de « rémunération » :
25 francs pour les miliciens des troupes à pied;
30 — pour les miliciens des troupes montées ;
30 — pour les Yolontaires du contingent ;
35 — pour les Yolontaires de carrière et les rengagés;
40 — pour les caporaux et brigadiers;
50 — pour les sous-officiers.
Seuls, les volontaires avec prime, c'est-à-dire les rem-
plaçants, ne reçoivent pas cette allocation .
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654 LA RÉFORME MILITAIRE EN BELGIQUE. N* 967.
Ils reçoivent une prime qui, depuis le l*' octobre 1907,
est de i,800 francs (1), et, en outre, depuis le printemps
de 1907, une haute paye mensuelle de 10 francs.
Depuis 1902, le recrutement de Tarmée belge se
caractérise donc par :
Des engagements volontaires et des rengagements ;
£n cas d'insuffisance numérique des volontaires, levée
annuelle ;
Rémunération pécuniaire des hommes au service ;
Réduction du temps de présence sous les drapeaux.
II
LES EFFECTIFS DE PAIX.
« La réduction du temps de service actif produisait
une diminution considérable du nombre des nûlidens,
volontaires avec prime, volontaires du contingent et
remplaçants. Cette perte était compensée par une aug-
mentation notable du nombre des volontaires de carrière
et des rengagés, et par l'emploi de 1,800 ouvriers civils
à la place de soldats (2). »
D'après les tableaux présentés aux Chambres en 1902
par le Gouvernement, les effectifs de paix ne devaient
d'ailleurs subir presque aucune variation :
Avant 190t. Aprts 1»0S.
Miliciens Tolontaireg avec prime, rempla-
çants, volontaires du contingent 33,669 24,500
Volontaires de carrière avec durée normale
de service 4,592 7,200
(1) Étoile belge y d«' novembre; Belgique militaire, 5 novembre
1907.
(2) LôbelVs Jahresberichte, 1902, par le général von Pelel-Nar-
bonne.
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N« 967. LA RÉFORME MILITAIRE EN BELGIQUE. 555
Avaot 1901. Apre» 190S.
Volontâirec de earrière aTee durée 8u|m^
rieure 3,237 6,900
Autres rengagés » 2,000
Miliciens yolootaires i ,000 »
Pupilles 400 400
OuTTÎers cÎTils >» i ,800
Totaux 42,898 42,800
Si les effectifs totaux n'ont été diminués par la loi
du 21 mars 1902 que dans une faible proportion, la
réforme organique réalisée par l'arrêté royal du 24 no-
vembre suivant a réduit notablement Teffectif de chaque
unité, sauf en ce qui concerne Tartillerie. Elle a, en effet,
augmenté d'une façon très sensible le nombre des batail-
lons et des batteries, par la création de 19 bataillons
d'infanterie, 3 du génie et par la formation de 11 batte-
ries.
11 est vrai que les nouveaux bataillons et les nouvelles
batteries sont des unités-cadres et ne comprennent
qu'un très petit nombre d'hommes. Néanmoins la réduc-
tion de l'effectif de paix a placé les unités belges d'in-
fanterie et de cavalerie dans une situation assez difficile
au point de vue de l'instruction (1). <( Toute diminution
Avant Après En En
1801. 1901. moins. plus.
(1) Compagnie active de carabiniers et
de grenadiers 127 97 30 »
Compagnie active de chasseurs et de
ligne d03
Escadron de cavalerie 140
Batterie de campagnie active à cheval. 107
Batterie de campagne active montée. 86
Batterie de forteresse active d'Anvers. .66
Batterie de forteresse de Liège et
de Namur 66
97
6
»
130
10
»
lU
»
7
97
»
11
55
11
n
75
»
9
{y-
ta smite
p. 8I«.>
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656 LA RÉFORME MILITAIRE BN BELGIQUE. K* 967.
d'effectif est préjudiciable à Tinstruction des cadres,
lesquels perdraient ainsi une bonne partie de leur valeur,
résultat qui aurait évidemment sa répercussion sur 1 ms-
truction des hommes, car, il ne faut pas Toublier, ren-
seignement est réciproque : le gradé s'instruit et se
forme par le maniement de la troupe, comme celle-ci
s'exerce et s'entraîne sous l'impulsion de ses chefs
Il faut veiller scrupuleusement à ce que les unités aient
des effectifs suffisants. A ce prix seul, on pourra exiger
des officiers l'ensemble des vertus nécessaires à Texer-
cice du commandement (1). »
La réforme organique de 1 902 a eu pour but principal
d'augmenter le nombre des bataillons et batteries mobi-
lisables, en constituant, dès le temps de paix, des unités-
cadres qui se compléteraient par des réservistes, en cas
de mobilisation. Pour ces nouvelles créations, elle a
diminué les effectifs permanents des unités d'infanterie,
de cavalerie et du train des équipages. Ce remaniement
a permis, par contre, d'accroître, de quelques hommes,
les batteries de campagne et les compagnies de campa-
gne du génie, et, dans l'artillerie de forteresse, de ren-
forcer les batteries de la Meuse par prélèvement sur
celles d'Anvers.
Compagnie ( active de campagne,
du < active de forteresse. .
génie ( de réserve
Compagnie du train 53
(i) Procès-verbaux y 1901. Rapport de la sous-commission militaire
sur rorganisation de l*armée.
Avant
1901.
Après
1901.
En
moiai.
prtf.
81
92
i>
41
81
77
4
»
6
2
4
»
53
37
16
»
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K« 967. LA. RÉFORME MILITÂIRB BN BELGIQUE. K57
LES EFFECTIFS DE GUERRE.
Dans la séance du 26 avril 1901 de la commission
chargée de Tétude des questions relatives à la situation
militaire, le colonel Ducame, directeur général des
opérations militaires et de l'instruction de Tarmée au
Ministère de la guerre (1), s'exprimait ainsi :
« L'armée doit être suffisamment forte pour écarter
tout danger, assurer notre neutralité et défendre notre
indépendance assez longtemps pour donner à nos garants
le temps d'intervenir.
« L'effectif de l'armée de campagne doit être tel que
le détachement à faire par l'ennemi éventuel pour nous
observer, nous repousser et avoir définitivement raison
de nous, le mette en infériorité manifeste vis-à-vis de son
adversaire. Ce résultat sera obtenu avec une armée de
campagne d'environ 100,000 hommes, laquelle oblige-
rait l'un de nos voisins à distraire trois corps d'armée au
minimum pour s'assurer la certitude absolue de nous
réduire. Je dis la certitude absolue, car une défaite
contre nous serait un désastre pour lui. »
Et, dans le mémoire rédigé par le colonel sur <( la
question des effectifs sur le pied de paix et sur le pied de
guerre », cet officier ajoutait :
« Avec nos 74,000 hommes d'armée de campagne
actuels (1900) tout concourt à nous placer dans l'al-
ternative ou d'accomplir scrupuleusement nos devoirs,
au risque, s'il y a bataille, de perdre notje armée ; ou de
(1) Actuellement lieutenant général, chef du corps d'état-major.
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558 lUL BAFORME HILITÂIRB BN BBLQIQUB. N* 967.
remplir incomplètement nos obligations les plus for-
melles, par crainte d'exposer, à temps et assez loin, nos
faibles effectifs.
« Pour sortir de cet irréfragable dilemme, il n'y a
qu'un remède : augmenter raisonnablement nos forces
de campagne pour les mettre à hauteur de toutes les
exigences, de tous les devoirs et de tous les périls. Il
faut les porter à 100,000 hommes.
« 100,000 hommes, en effet, ne pourraient être con-
tenus que par deux corps d'armée (à deux divisions)
allemands ou français, au moins. Il faudrait, au mini-
mum, trois de ces corps pour les attaquer.
a Or, si Tun des belligérants doit distraire trois corps
vers nous, non seulement il arrivera inférieur en nombre
vis-à-vis de l'autre, mais il risquera de garder cette infé-
riorité durant toute la campagne. Et si la rencontre se
produit chez nous et que nous jetions notre armée dans
la bataille décisive, nous donnerons un double appoint à
Tarmée à laquelle nous nous joindrons, par rapport à
celle contre laquelle nous nous tournerons. A elle seule,
cette éventualité détournera nos voisins de toute idée de
passer par notre pays ; car une défaite, en Belgique, au
début de la campagne, serait d'un effet désastreux pour
celui des deux adversaires qui la subirait
« Une armée de campagne de 100,000 hommes, bien
conduite, suffisamment manœuvrière, appuyée sur trois
places fortes de premier ordre comme Anvers, Liège et
Namur, constituera toujours une puissance militaire
redoutable
« 100,000 bons soldats, bien disciplinés, conduits par
des chefs habiles et expérimentés, et faisant campagne
dans leur propre pays, sont en état de lutter défensive-
ment, sans désavantage, contre des forces triples, grâce
à l'armement contemporain
« Dans l'éventualité d'une invasion de notre terri-
toire par une puissante armée, poursuivant un but de
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N* 967. LA RÉFORME MILITAIRB BN BELGIQUE. 559
conquête, 100,000 hommes, manœuvrant habilement et
livrant des batailles défensives, lui tailleront une bien
rude besogne. »
La répartition de ces 100,000 hommes entre les
grandes unités de Tarmée de campagne pouvait se faire
de deux façons différentes :
l^ Constituer chaque division d'armée avec deux bri-
gades d'infanterie à deux régiments de quatre bataillons,
plus un bataillon de carabiniers; le i^ bataillon de
chaque régiment, non constitué en temps de paix, eût
été c( semi-actif » ;
2® Ou bien avec trois brigades, dont une de réserve.
C'est ce système qui a été adopté. Il a l'avantage de
ne pas former les régiments à quatre bataillons, ce qui
« présentait de sérieux inconvénients soit à cause de
l'étendue considérable de front confiée à la direction des
colonels sur le champ de bataille, soit à cause de la
densité d'une pareille formation en profondeur (1) ». En
outre, il introduit dans les divisions d'armée la combi-
naison ternaire, « modification qui parait désirable
à beaucoup d'égards et répond mieux que la com-
binaison binaire aux nécessités de guerre (2) ».
Depuis 1902, l'organisation des troupes de campagne
belges est donc la suivante :
l*' Quatre divisions d'armée, comprenant chacune :
2 brigades actWes d'infanterie, de 6 bataillons. .
1 brigade de réserve dlnfanterie, de 4 bataillons. . ji« t^ ^ -ii
1 bataillon de carabiniers à 4 compagnies, dont r
1 compagnie cycliste
1 escadron de gendarmerie.
1 régiment de 7 ou 8 batteries montées.
i compagnie du génie.
(i) Procès-verbaux des séances, 1901.
(2) Ibid.
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660 LA. RÉFORME MILITAIRE EN BELGIQUE. M* 967.
2^ Deux divisions de cavalerie comprenant chacune :
2 brigades de iO escadrons;
2 batteries à cbeTal.
Quant aux troupes de forteresse, réparties entre Liège,
Namur et Anvers, elles forment un total de 70,000 hom-
mes environ (1). Elles pourraient être augmentées par la
garde civique, mais, de Faveu même des généraux
belges, cette garde peut rendre difficilement les mêmes
services que les troupes de Tarmée, car elle est com-
posée de « citoyens qui n*ont même pas Tarmement de
Tarmée et dont toute Tinstruction se borne à quelques
exercices de parade le dimanche (2) », et, « bien qu'il soit
possible de puiser dans les rangs de la garde civique
des auxiliaires pour les troupes de forteresse , il ne
saurait être question de faire défendre les places fortes
par des troupes où l'élément <( garde civique » serait en
majorité (3) ».
(( G'est-il dire que la garde civique ne pourra pas
coopérer à la défense de nos forteresses? Évidemment
non ; mais, à part les corps de volontaires, elle ne sau-
rait être utilisée dans la partie active des opérations du
siège. Les autres corps de la milice citoyenne, présents
dans la place ou dans le voisinage, pourront être utili-
sés à des services secondaires : surveiller et garder
tous les établissements militaires et bâtiments civils dont
dépend la sécurité de la ville (4) >>.
, Il est donc probable que les corps de ligne de la garde
civique seraient employés « & proximité de leurs foyers,
(1) Annuaire statistique de la Belgique.
(2) Général DéjardÎD.
(3) Procès-verbaux des séances de la commission chargée de Vétude des
questions relatives à la situation militaire. 1901.
(4) Mémoire du colonel Ducarne, annexé aux Procés-verbaux des
séancestle ta Commission de 1900-1901.
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,t' ^wt.
N* 967. LA RÉFORME MILITAIRE EN BELGIQUE. 661
là où ils sont stimulés par le désir de protéger leurs pro-
priétés, leurs familles, leur' cité (1) », et que seuls les
corps volontaires de cette garde seraient appelés dans
u certains postes situés en dehors de leur résidence (2) »«
Or, ces volontaires sont au nombre de 7,000 seulement
pour toute la Belgique. L'appoint fourni par la garde
civique pour la défense des forteresses serait donc assez
faible.
« Le général Déjardin estime que le chiffre de
165,000 hommes représentée le maximum que peut
atteindre Tarmée belge sur pied de guerre Dans
ce cas, le haut commandement ne serait pas en situation
d'organiser une armée de campagne de 100,000 hommes,
et 140,000 hommes de troupes de forteresse : 30,000
pour chacune des places de Namur et Liège (le péri-
mètre de la première est de 37 kilomètres, celui de la
seconde, de 46; à 800 hommes par kilomètre, 6S,000
hommes sont nécessaires), 80,000 pour Anvers En
outre, d'après la constitution défensive du théâtre de la
guerre en Belgique, les opérations entraîneront inévita-
blement des combats autour d'une ou plusieurs, peut-
être de toutes les forteresses du pays, et la défense
mobile de ces forteresses incombe presque exclusive-
ment aux classes les plus âgées. Il s'ensuit que des
troupes, qui, d'après leur âge, feraient partie, en Alle-
magne, du deuxième ban de la landwehr, ou, en France,
de l'armée territoriale, sont désignées pour participer
en Belgique, pour la plus grande part, à l'acte décisif.
Ce ne peut naturellement être un avantage, s'il s'agit à
une heure grave des intérêts les plus importants de la
défense du pays (3). »
(1) Mémoire du colonel Ducarne.
(2) Règlement organique pour les corps des volontaires, 16 février
1900.
(3) Post, 7 septembre 1906.
36
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561 LA. RÉPORM B ICIUTAIRB EN BELGIQUE. N* 967.
En résumé, les effectifs de guerre (troupes de cam-
pagne et de forteresse) qui, avant 1902, étaient de
130,000 à 140,000 hommes, sont, depuis cette date, de
170,000 à 180,000 hommes, dont 100,000 pourrarmée
de campague.
IV
RÉSULTATS DE LA RÉFORME DE 1902.
Si la réforme de 1902 semble avoir atteint son but,
en ce qui concerne l'augmentation des effectifs mobili-
sables (1), au point de vue du nouveau système de
recrutement, elle ne parait pas avoir produit les résul-
tats attendus.
On pensait que, grâce à une propagande active et des
sacrifices pécuniaires importants, les volontaires de car-
rière se présenteraient en nombre considérable, de façon
à permettre, sinon la suppression totale, du moins une
diminution sensible du contingent annuel de miliciens
appelés par tirage au sort.
Or, en décembre 1902, un contingent de 13,300 hom-
mes a dû être voté pour 1903. C'était le chiffre des années
précédentes, avant la loi de 1902. Il est resté le même
pour 1907 et 1908. C'est une proportion de 0,19 p. 100
de la population. Dès 1905, « la mise en pratique de la
loi de 1902 sur la milice montrait que le contingent
• annuel de miliciens ne pouvait subir qu'une réduction
minime, et qu'il n'y avait aucun espoir d'en arriver au
volontariat exclusif, comme le rêvaient certains utopistes.
L'opinion générale est que la cause du service personnel
et obligatoire a gagné de nombreux adhérents (2) ».
(1) Augmentation du temps de service dans la milice, porté de 8 à
13 ans ; création de volontaires de réserve, etc.
(2) LùhelVs Jahresberichte, 1905.
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N* 967. LA BÉFORliB MmiTAIRE BN BELaïQUE. 563
Diaprés les chiffres fournis par le Département de la
gaerre, dit VÉtoile belge (l), il s'est engagé, comme
volontaires de carrière, volontaires du contingent et
volontaires avec prime :
Du 1» octobre i902 au 1» octobre 1903 4,483 Jeunes gens (2).
— 1903 — 1904.... 3,971 —
— 1904 — 1905.... 3,904 —
— 1905 — 1906.... 2,985 —
« Cette année (1907) le nombre des volontaires a été
de nouveau extraordinairement faible, dit la revue alle-
mande Ueberall (3) ; plusieurs ont dû être écartés pour
incapacité physique. La prime annuelle n'a plus aucun
attrait; l'insuffisance du système de recrutement est
manifeste. »
« Au !«' janvier 1907, d'après les renseignements
fournis par le Département de la guerre, il y avait aous
les drapeaux :
Volontaires de carrière 12,654
Yoloataires du contingent ' 47
Volontaires avec prime 3,115
Total 15,816
« Et l'armée belge, en temps de paix, comptait au
1*' janvier :
Officiers 3,427
Hommes de troupe 4f ,036
Citils militarisés 1 ,281
Total 45,744
« Les volontaires entrent dans ce total pour un tiers,
(1) 1« féTrier 1907.
(2) Étoile belge, 11 décembre 1907.
(3) Décembre 1907.
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564 LA. RÉFORME MILITAIRE EN BELGIQUE. N* 967.
et cette proportion a une tendance manifeste à dimi-
nuer d'année en année (1). »
Par exemple, à Anvers, il aurait fallu, d'après la
Dépèche de Bruxelles (2), 1,800 yolontaires environ pour
rendre inutile le tirage au sort. Or, « en 1906, Anvers a
fourni 140 volontaires ; en 1907, 120 ; en 1908, 86 (2) ».
Le nombre des remplaçants a décru chaque année :
« 1,200 il y a quatre ans, 1,080 en 1903, 984 en 1906,
un peu plus de 800 depuis le 1*' octobre 1906 (3) ».
On avait cependant cherché à créer un courant d'en-
gagements volontaires et de rengagements, en recon-
naissant aux engagés et rengagés un droit de préférence
pour certains emplois civils et en allouant une pension
viagère aux sous-officiers qui n'obtiendraient pas d'em-
ploi, à condition, pour eux, d'avoir au moins vingt ans de
service et 40 ans d'Age.
De plus, on a porté à 1,800 francs la prime à attribuer
aux volontaires avec prime enrôlés après le 1" octobre
1907, en maintenant la haute paye mensuelle de 10 francs
fixée pour eux au printemps de 1907 (4). Depuis l'adop-
tion de cette mesure, « le recrutement des volontaires
avec prime, par rapport à la période correspondante de
1906, est en augmentation de 50 p. 100 (5) )>, mais la
presse belge a fait remarquer qu'il en résultait v un sur-
croit de dépenses annuelles de 200,000 francs, c'est-à-
dire ce que coûterait au pays un nouveau supplément de
contingent de 250 miliciens (6) ».
En résumé, diminution du nombre des remplaçants,
(1) Étoile belge j 1" février 1907.
(2) 14 février 1908.
(3) Belgique militaire, 3 noTembre 1907.
(4) Moniteur beige, 23 octobre 1907.
(5) Déclaration du Ministre de la guerre (Ëtoile belge, 11 décembre
1907).
(6) Belgique militaire, 3 novembre 1907.
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N* 967. LA RÉFORME MIUTAIRE EN BELGIQUE. 565
insuffisance numérique des volontaires de carrière, mal-
gré les palliatifs employés, par suite, nécessité d'un con-
tingent annuel de miliciens comme avant 1902, tels sont,
au point de vue du recrutement, les principaux résul-
tats de la réforme de 1902.
D'autre part, dès 1882, le lieutenant général Brial-
mont écrivait :
« On a longtemps cru et Ton répète encore aujourd'hui
que ce mercenaire (le remplaçant) finit par devenir un
excellent soldat, parce qu'il aime sa profession et qu'il a
les aptitudes nécessaires pour l'exercer.
« Or, la statistique des conseils de guerre prouve :
« !<> Que de 1866 à 1870, 964 remplaçants ont été
condamnés comme voleurs ;
<c 2^ Que de 1861 à 1865, 102 remplaçants et seule-
ment 14 miliciens ont été renvoyés pour inconduite habi-
tuelle ;
« 3* Qu'à nombre égal, il y a vingt fois plus de rem-
plaçants que de miliciens se rendant coupables d'actes
d^insubordination grave.
« L'effectif sous les armes était, en juin 1870, de
79,608 hommes, dont 21,936 appartenaient à la caté-
gorie des remplaçants et des substituants. Du 1®' oc-
tobre 1870 jusqu'à la fin d'avril 1871, 1,190 de ces der-
niers désertèrent. Dans le quatrième trimestre de cette
même année, il y eu eut 3S2 qui se firent condamner.
De ce chef et du chef de désertion, l'armée perdit donc
par mois 287 substituants et remplaçants, soit 3,444 par
an, ou 16 p. 100
(( Actuellement (en 1882), les volontaires avec prime
fournissent, proportion gardée, deux fois plus de condam-
nés aux prisons que les miliciens, et les remplaçants, huit
fois plus (1). » Le nombre des remplaçants est trop
(1) Situation militaire de la Belgique,
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666 LA RÉFORME Mn.ITÀIRB BN BELGIQUE. N* 967.
faible et, si Ton en croit le général Brialmont, leur qua-
lité est défectueuse.
En 1904, lors de la discussion, devant la Chambre, du
cootiogent de 1905, le Ministre de la guerre avait déji
parlé de la nécessité de revenir aux dispositions anté-
rieures à 1902, sur le recrutement de Tarmée^ si le
nombre des engagements volontaires ne répondait pas à
Fattente.
Au cours de la discussion du budget de la guerre
pour 1908, le Ministre a déclaré qu'il se prononcerait, en
octobre 1908, sur les résultats de la loi de 1902 en ce
qui concerne le « loyal essai » du volontariat.
(( Tout le monde est fixé aujourd'hui sur les résultats
pratiques de cet essai Le système du volontariat,
imaginé en 1902 parla droite, a donné de mauvais résul-
tats, puisque le nombre des volontaires de carrière dimi-
Due et que, d'autre part, il y a moins de volontaires avec
prime, parce que les conditions faites aux volontaires de
carrière sont trop belles (1). »
CONCLUSION.
La question est donc posée, 'dès maintenant, entre les
partisans du volontariat avec remplacement et ceux da
service personnel et obligatoire.
(( Le recrutement en Belgique, disent ces derniers (2),
doit être selon la formule vraiment nationale : appeler
tous ses enfants à s instruire dans l'armée, les renvoyer
aussitôt que possible aux travaux de la paix avec quelques
(1) Correspondance de Bruxelles au Temps, 15 décembre 4907.
(2) Petit Bleu de Bruxelles, U octobre i907.
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»• 967, J.A. RÉFORME BIILITAIRB EN BELGIQUE. 567
rappels échelonnés pour les tenir à hauteur des devoirs
militaires.
c( Le nombre d'années d'obligation du service étant
réduit à dix, on aurait 33,000 hommes de contingent
annuel, une armée de campagne jeune, solide, et les
troupes de forteresse nécessaires. Le prolongement du
service de l'armée dans la garde civique apporterait les
éléments nécessaires pour tous les services de l'arrière
et, en partie, pour la garnison de sûreté des forteresses,
puisque tous ces hommes auraient reçu l'instruction
militaire dans l'armée; on aurait, enfin, une réserve
d'alimentation, ce qui est indispensable
« L'avenir n'est plus au système volontariat, milice,
remplacement; il est au service personnel et géné-
ral (1)
« L'heure ne tardera pas à sonner où les Belges com-
prendront enfin que le patriotisme commande de défendre
son pays autrement que par une procuration donnée à la
partie pauvre de la population. Le service général s'im-
posera comme une mesure de salut public et de justice
sociale (2). »
La Belgique est, avec l'Angleterre, la seule puissance
européenne qui n'ait pas encore adopté le service per-
sonnel et obligatoire. Le principe de son système de
recrutement est le volontariat, mais, pour remédier à
l'insuffisance du nombre des volontaires, elle est obligée
de lever, chaque année, un contingent de miliciens dont
un certain nombre sont exonérés de tout service actif ou
dans la réserve, moyennant le payement de 1,600 francs
et que l'État est obligé de remplacer en offrant une prime
plus élevée (1,800 francs).
(1) Echo de V armée belge.
(2) Article signé lord Wah, paru dans V Armée belge, décembre
1907.
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668 LÀ RÉFORME MILITAIRE EN BELGIQUE. K* SST.
La Belgique adoptera-t-elle le service obligatoire?
S'en tiendra-t-elle au volontariat ? La question sera sans
doute tranchée prochainement. Les déclaratioDS pro-
mises par le Ministre de la guerre à ce sujet pour le mois
d'octobre seront de la plus haute importance, car le se^
vice obligatoire augmenterait de façon considérable les
effectifs que la Belgique pourrait mobUiser en temps de
guerre, pour faire respecter sa neutralité.
(187)
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LE
NOUVEAU RÈGLEMENT D'EXERCICES
L'INFANTERIE SUISSE
Une commission présidée par le colonel Isler, chef
d'arme de l'infanterie et composée de douze officiers
supérieurs, avait reçu en 1905 la mission de reviser le
règlement d'exercices d'infanterie du 23 octobre 1890.
Cette commission vient de terminer ses travaux ; son
projet définitif a été approuvé le 31 décembre dernier
par le Conseil fédéral, qui en a prescrit la mise en pra-
tique immédiate.
Avant d'aborder l'étude de détail du nouveau règle-
ment, il convient tout d'abord de le comparer à celui du
23 octobre 1890 qu'il est appelé à remplacer.
Le règlement de 1890 a la préoccupation constante
des formes fondamentales ; le chapitre relatif au combat
y énonce surtout les principes permettant d'appliquer
ces formes au combat. Ce document précise, en les
justifiant à sa manière, les distances et les intervalles
qui, au cours des différentes phases de la lutte, doivent
séparer les unités d'une même ligne ou les échelons suc-
cessifs : c'est un guide commode, sinon exact, pour les
chefs de tous grades.
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*70 LE NOUVEAU RÈGLEMENT D'EXERCICES H* 967.
Le règlement de 1907, tenant compte des nécessités
tactiques imposées à Tinfanterie par les plus récentes
transformations du matériel de guerre — fusil et canon
à tir rapide, poudre sans fumée — laisse à l'initiative des
combattants — chef ou soldat — le soin d'agir sur le
champ de bataille au mieux des intérêts communs.
Plus de solutions théoriques, mais Tobligation pour
chacun d'avoir à se bien pénétrer de sa mission partica-
lière et de s'efforcer de la remplir en utilisant les pro-
cédés qu'il juge les plus appropriés aux circonstances
du moment. « Le fractionnement et le déploiement des
« forces dépendent de la situation et du terrain. 11
« est impossible de donner des règles fixes touchant le
« fractionnement et le déploiement » ; les sous-ordres
ont le choix des moyens à employer pour accomplir leur
tâche.
Bref, comme c*est parfaitement logique, chacun des
deux règlements subit l'impulsion des idées tactiques en
faveur au moment de sa rédaction : il en est l'expression
écrite.
Cependant, il n'a pas échappé aux rédacteurs du nou-
veau règlement que le libre jeu des initiatives indivi-
duelles pouvait devenir dangereux si tous les efforts ne
tendaient pas en même temps vers le même but. Aussi
demande-t-il tout d'abord à une troupe d'infanterie
d'être disciplinée, et, pour affermir la discipline, il donne
un moyen : le dressage^ « exécution instantanée, exacte
« et simultanée de certains mouvements en y employant
« toutes ses forces ».
Il veut ensuite que « la troupe possède les connais-
« sances et l'habileté nécessaires pour faire la guerre «
Vexercice permettra de réaliser ces desiderata : ins-
truction individuelle, instruction de la section, de la
compagnie et des unités plus fortes. « L'infanterie doit
« arriver à se mouvoir aisément dans les terrains diffi-
« ciles. »
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■T ■»"
N« 967. POUR L'INFANTBRIB SUISSE. 671
Une autre caractéristique du règlement du 31 décembre
1907 s'impose également très vite à qui aborde l'étude
de ce document : c'est Tesprit d'offensive qui Tanime.
On y lit en effet : « Le combat a pour but la destruction
« de l'ennemi. — Le chef qui veut vaincre doit engager
« résolument ses forces, même s'il n'a aucun renseigne-
« ment certain sur l'activité de l'ennemi : seule l'offen*
« sive conduit à un résultat décisif. — Chaque soldat
« doit posséder la volonté inébranlable d'obtenir la vic-
« toire. — Le succès n'est que d'un effet passager s'il
i< n'est pas suivi d'une poursuite implacable loin au delà
« du champ de bataille. »
Enfin, le nouveau règlement, tout en affirmant que
« l'infanterie est Tarme principale, » la rappelle sans
cesse à la nécessité de la camaraderie du combat entre
toutes les armes : à cet effet, il indique nettement, dans
l'exposé de la tactique de combat, le rôle respectif de
l'artillerie et de la cavalerie et en réduit la mission par-
ticulière qui incombe plus spécialement à l'infanterie :
c'est le rôle décisif.
INTRODUCTION.
Le règlement du 31 décembre 1907 comporte une
introduction et trois chapitres : chap. L L'instruction;
chap. II. Le combat ; chap. III. L'inspection^ le défilé^ la
prise du drapeau.
Dans l'introduction, le règlement précise le but de
riustruction militaire qui est de former la troupe et les
chefs pour la guerre. Ce but est atteint lorsque la troupe
est disciplinée et qu'elle possède les connaissances et
l'habileté nécessaires pour faire campagne.
Il insiste ensuite sur la nécessité de l'instruction
« approfondie » de la recrue, condition indispensable
pour faire de cette dernière un soldat utilisable.
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578 LE NOUVBA.U RÈGLEMENT D'EXERCICES K» 967.
Puis il fait connaître à chacun son devoir et la
méthode à employer pour le bien remplir.
Ici se place un vigoureax portrait du chef « respon-
sable ». « La personnalité du chef exerce pendant la
« paix comme en temps de guerre, une influence déter-
« minante sur Tattitude des subordonnés : son exemple
a sert de modèle. — L'expression de sa volonté doit être
« précise, son langage clair et décidé. — Le chef s'ef-
« force en même temps de développer Tesprit d'initia-
« live de ses sous-ordres. »
Enfin, dans les derniers paragraphes de Tintroduction
au règlement se trouvent définies la nature et la raison
d'être des commandements, des ordres et des signaux.
Au combat, sur chaque ligne, les signaux sont faits
soit avec le bras, soit au moyen du sabre; d'une ligne à
l'autre, on emploie les fanions-signaux.
I
l'instruction.
1** Instruction individuelle. — Le règlement insiste à
nouveau sur la nécessité de donner aux recrues une ins-
truction individuelle approfondie : « Les imperfections
« de l'instruction individuelle ne peuvent être corrigées
« par des exercices d'ensemble. »
Mais en Suisse, la durée des écoles de recrues est fort
courte (65 jours dans l'infanterie). Dans ces conditions,
il est difficile aux officiers instructeurs de consacrer de
longues séances à l'instruction individuelle. Aussi le
règlement a-t-il réduit au minimum indispensable le
nombre des mouvements à enseigner au soldat, ce qai
permet de les lui apprendre avec plus de soins.
L'enseignement comporte :
a) La marche, — Tandis que le règlement de 1890
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i>lir '7 i^"i»'.
N» 967. POUR L'INFANTKRIK SUISSE. 573
prévoyait six pas de longueur et de vitesse différentes,
le nouveau règlement n'en admet plus que trois de
même longueur (80 centimètres). Ce sont : le pas de
manœuvre, qui est le pas habituel (vitesse : 116 à 120
pas à la minute); le pas cadencé (même vitesse, mais
avec la jambe tendue), pour le dressage et dans les
défilés; le pas gymnastique (vitesse : 160 pas à la
minute), utilisé seulement sur des parcours restreints.
b) Le tir. — Le règlement de 1890 admettait le feu
d'une cartouche avec chargement coup par coup (maga-
sin fermé) et le feu rapide avec chargement par le
magasin. Désormais, il n'y aura plus qu'une seule
manière de charger : la charge par le magasin qui sera
toujours ouvert.
Un seul tir aussi, le tir individuel : l'instructeur
indique le but à viser, la hausse à prendre, puis il
ordonne le commencement du feu. Au commandement
de : feul l'homme met en joue, vise et fait partir le
coup. — La mise en joue doit se faire sans précipita-
tion : le tirailleur ne tire que lorsqu'il peut le faire
(( tranquillement ».
c) Le maniement d* armes. — A l'exercice, un seul
mouvement de maniement d'armes. Avec le règlement
de 1890, c'était le : suspendez-arme (port de l'arme à la
bretelle) ; désormais, ce sera le : portez arme (arme sur
l'épaule gauche) déjà pratiqué avec les anciens règle-
ments.
Bien entendu, dans les manœuvres en ordre dispersé
et dans les marches, on pourra mettre l'arme à la bre-
telle sur l'une ou l'autre épaule ou, pour ramper, l'arme
suspendue au cou; mais ces dernières manières de
porter l'arme ne sont pas comprises comme maniement
d'armes.
d) L instruction pour le combat en tirailleurs. — Il faut
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57ft LE NOUYIIàU BËOLEMBNT D'BXRRCICES N* 967.
que, au combat, rhomme soit à même d'agir de lui-
même quand la direction supérieure vient à lui manquer.
Il doit savoir occuper et organiser des positions (le feu
restant cependant la meilleure des [protections) ; il doit
être capable d'estimer les distances de tir, être dressé à
suspendre le feu et à le reprendre, i régler la rapidité
de son tir.
Faisant appel i la camaraderie de combat, le règle-
ment ajoute encore : « Le tirailleur remarque-t-il que ses
voisins ne prennent pas correctement la hausse, ou qa'ils
tirent trop vite, il les y rend attentifs ; il les empêche de
continuer à tirer dans le cas où ils négligeraient de ces-
ser le feu à temps. »
2^ La section, a) Composition. — La section est for-
mée de groupes, chaque groupe comprenant en principe
quatre files pleines et étant commandé par un caporal ou
un appointé. Le chef de groupe se place au premier
rang de la file de droite.
b) Ordre serré. — La section en ordre serré a deoi
formations de rassemblement : la ligne sur deux rangs
(le second rang à 1 mètre de distance du premier) ; la
colonne de marche (colonne par 4, ou par 2, ou par 1).
Les sergents sont hors du rang et font généralement
fonction de serre-files.
Le règlement de 1907 conserve les commandements
et dispositions prévus par celui de 4890 pour les aligne-
ments, la marche, les conversions, les passages d'une for-
mation à une autre. Toutefois, la marche en colonne
étant en principe la règle, on n'étudie plus, à l'exercice,
la marche oblique de la section formée en ligne, ni les
conversions dans cette formation.
c) Ordre dispersé. — La dispersion en tirailleurs se
fait aux mêmes commandements ou signaux que précé-
demment. Mais, tenant compte de l'expérience des der-
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N« »67. POUR L'INFANTERIK SUISSE. 675
nières guerres, le nouveau règlement admet que les
bonds pourront parfois être exécutés par petits groupes
et même homme par homme.
De même, tandis que le règlement de 1890 voulait des
bonds en avant d'une longueur de 100 pas environ, au
pas de gymnastique, le règlement de 1907 dit, avec juste
raison, que n l'étendue d'un bond dépend du terrain,
de Teffet du feu ennemi et de Tétat des hommes et qu'en
outre, le mouvement doit s'exécuter avec la plus grande
rapidité » • Enfin, le règlement précise que les réserves se
meuvent également dans la formation en tirailleurs.
d) Exécution des feux. — Le règlement de 1890 don-
nait au commandant de la compagnie la direction du feu,
celui de 1907 laisse cette direction au chef de section qui
se placera sur la ligne de feu, exceptionnellement der-
rière, et qui devra s'abriter comme ses hommes, pour
ne pas trahir l'emplacement de sa troupe.
Le chef de section ordonne l'ouverture du feu, déter-
mine la hausse, observe l'effet du feu et en règle la rapi-
dité. Il est secondé par les sous-officiers serre-files et
par les chefs de groupe (ces derniers prennent part au
feu de leur groupe).
Tout officier ou tout sous-officier doit être muni d'une
jumelle et d'un sifflet (le sifflet sert à indiquer la cessa-
tion du feu, lorsque tous les autres moyens d'arrêter le
feu sont sans effet).
Le règlement ne se soucie pas de demander au tirail-
leurs des feux trop rapides. C'est, dit-il, par un feu tran-
quille, qu*à toutes les distances on obtient les meilleurs
résultats; chaque homme ne tire que lorsqu'il est sûr de
son coup. En principe, chaque subdivision tire sur le
but qui se trouve en face d'elle.
On peut tirer utilement : jusqu'à 500 mètres contre
tous les buts; jusqu'à 1,000 mètres contre des hgnes
de tirailleurs ou des buts isolés importants ; jusqu'à
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676 LE NOUVEAU RÈOLBMBNT D'BXBRCICBS ^* 967.
1,500 mètres contre des compagnies en ordre serré, des
batteries, des escadrons.
Aux distances inférieures à 400 mètres on tire avec
(( la hausse baissée ».
Enfin, l'emploi simultané de deux hausses n'est admis
qu'aux distances supérieures i 800 mètres et seulement
lorsque la situation tactique oblige à tirer avant qu'on
ait eu le temps et les moyens de déterminer la hausse
exacte.
Le règlement insiste beaucoup sur la nécessité de la
recherche minutieuse de la hausse exacte et il ajoute à
ce sujet : « Plus une troupe tirera bien, moins elle tou-
chera si elle n'a pas la hausse exacte, mais, d'autre part,
plus une troupe tire bien, plus il est facile de recon-
naître si la hausse choisie est juste ou fausse. »
3^ La compagnie. — La compagnie se compose de
quatre sections, chaque section ayant au maximum
50 fusils.
En ordre serré, la compagnie se rassemble ou
manœuvre :
1^ En ligne, les quatre sections en ligne sur le même
front : intervalle de 3 mètres entre deux sections;
2° En colonne de compagnie, les quatre sections en
colonne de marche, accolées les unes aux autres, avec
intervalle de 3 mètres d'une section à une autre ;
3o En formation de marche (colonne par quatre ou
par deux).
Les mouvements ont lieu conformément aux prescrip-
tions déjà données par la section.
Le capitaine indique la formation à prendre, le front A
occuper, la direction de la marche ; chaque section, con-
duite par son chef, se rend, par le chemin le plus court,
à sa place dans la nouvelle formation.
Au combat, le capitaine donne, pour le déploiement
de sa compagnie, un ordre de combat dans lequel il fait
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N» «67. POUR L*INFANTERIK SUISSE. 577
connaître ses intentions ; il assigne à chaque section son
secteur et sa tâche particulière.
S'il y a lieu, il conserve à sa disposition une réserve,
qu'il fera iotervenir quand il le jugera convenable.
Mais ce sont les chefs de section qui ont mission 4e
prescrire, en temps opportun, le déploiement de leur
unité et, le plus souvent, l'ouverture du feu dans leur
secteur respectif.
Par l'intermédiaire des hommes de liaison, le capi-
taine assure la concordance des efforts de ses quatre sec-
tions vers le même but.
4^ Le bataillon. — Plusieurs compagnies (3, 4 ou S),
constituent un bataillon.
Les formations du bataillon en ordre serré sont :
La ligne de colonnes (colonnes de compagnie sur le
même front séparées les unes des autres par des inter-
valles de 10 mètres) ;
La colonne de bataillon (les compagnies en colonne
de marche sur le même front et séparées par des inter-
valles de 10 mètres) ;
Les formations de marche.
Le drapeau (en Suisse, il y a un drapeau par bataillon)
se tient, dans les formations en ligne de colonnes et dans
la colonne de bataillon, sur le front, au centre du batail-
lon.
11 est placé en tête de l'avant-dernière compagnie dans
les formations de marche.
Le chef de bataillon fait manœuvrer le bataillon au
moyen d'ordres adressés aux commandants de compa-
gnie, soit directement, soit par l'intermédiaire de l'adju-
dant de bataillon (lieutenant adjoint au chef de bataillon).
Au combat, le bataillon se fractionne, autant que pos-
sible avant d'entrer dans la zone battue par le feu ennemi.
Suivant les circonstances, le chef détermine le grou-
pement des compagnies.
37
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878 LE NOUVEAU RÈaLEMBNT D'EXERCICES N* 967.
5^ Le régiment (de deux à quatre bataillons) et la bri-
gade (de deux à trois régiments) manœuvrent d'après
Les mêmes principes.
II
LE COMBAT.
Neutralisée depuis les traités de 1815, la Suisse n'en-
tretient une armée que pour « assurer la défense de
rindépendanee de la patrie contre l'étranger » (art. 8 de
la loi d'organisation militaire). La Confédération ne
désire donc pas porter la guerre chez ses voisins : elle
semble, en principe, disposée i la défensive stratégique.
Mais, réduite, pour garantir son honneur et son indé-
pendance, à Tobligation de prendre les armes et délivrer
combat, elle entend s'y comporter offensivement, parce
que, au combat, l'offensive seule conduit à un résultat
décisif: a Le combat, dit le règlement, a pour but la des-
truction de l'ennemi ; en cas de victoire, il sera sûvi
d'une poursuite implacable afin d'écraser l'ennemi. »
Aussi, de la première à la dernière page, le chapitre
du combat, dans le règlement d'infiinterie que nous étu-
dions ici, développe-t-il cette idée que, toutes les fois
qu'il le pourra, le chef devra rechercher Yoffensive lac-
tique , caractérisée par un mouvement énergique en
avant et par la volonté inébranlable de vaincre.
L'étude de détail de ce chapitre permet d'y relever les
intéressantes prescriptions suivantes :
Rôle et place du chef. — Le chef doit exercer une
influence immédiate sur la marche de Faction ; mais il
doit laisser à ses sous-ordres le choix des moyens i
employer pour accomplir leur t^he.
Au début du combat, le chef devra se tenir en avant
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••^ J^m. I.
N« 967. . POUR LiNFANTERIE SUISSB. 679
afin que les renseignements lui arrivent rapidement,
qu'il puisse voir lui-même, s'orienter, et diriger le pre-
mier déploiement. Plus tard, il devra se placer de
manière k pouvoir suivre la marche ;d'en8emble et à
présider à Facte décisif. Il évitera de changer fréquem-
ment de place de façon à pouvoir être toujours trouvé
facilement.
La décision. — Le chef, bien éclairé sur sa propre
situation, se renseigne le mieux possible sur celle de
Fennemi et sur le terrain, puis il prend sa décision, même
s'il n'a aucun renseignement sur « l'activité de l'en-
nemi ».
Cette décision, une fois prise, il doit la poursuivre
résolument, sans se laisser influencer par les mesures
contraires prises par son adversaire.
Toutes les forces disponibles doivent être tenues prêtes
à prendre part au combat; les forces principales sont
engagées là où l'on cherche la décision.
En général, une attaque dirigée exclusivement sur le
front de l'ennemi rencontrera les plus grandes diffi-
cultés ; il convient le plus souvent de la combiner avec
une attaque de flanc.
Les ordres et les liaisons. — Les ordres pour le com-
bat sont donnés de vive voix : le règlement n'en prévoit
la confirmation écrite que pour les corps de troupes
importants, si, toutefois, ajoute-t-il encore, on a le temps
de les multiplier.
On fera un large usage de tous les moyens destinés à
faciliter la liaison entre les différents échelons du com-
mandement.
Vo/fensive. — Dans le combat offensif, toutes les
troupes engagées recherchent la décision : le commande-
ment supérieur concentre l'action des forces principales
sur le point qu'il considère comme « décisif ».
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680 LB NOUVEAU RÈOLBMBNT D'BXERCICBS N« 9b7.
Le règlement conçoit deux cas différents de combai
offensif :
l^ Le combat de rencontre f choc de colonnes en marche
contre un adversaire lui-même en mouvement.
La tÀche de Tavant-garde y est des plus considérables
(prendre possession des points d'appui, assurer au gros
l'espace nécessaire à son déploiement, éclaircir la situa-
tion). Le règlement juge même cette mission si impor-
tante qu'il laisse au commandement supérieur le soin de
régler lui-même l'attitude de Tavant-garde.
L'artillerie du gros vient le plus tôt possible aug-
menter la force de résistance des premiers éléments
engagés.
Puis le gros avance sans arrêt, se déploie et entre-
prend l'attaque.
En somme, ce que veut le règlement, c'est « de ne pas
perdre de temps » et d'eogager une action rapide, très
énergique pour obliger l'ennemi à se mettre sur la défen-
sive.
2® V attaque d'une position fortifiée. — L^attaque sera
précédée d'une reconnaissance minutieuse de la posi-
tion (étendue du front, emplacements des positions d ar-
tillerie, des postes avancés, obstacles, nature du terrain
d'attaque).
Des postes d'officiers surveillent constamment la posi-
tion ennemie.
L'artillerie et le génie étudient le terrain en vue de
l'emploi ultérieur de leurs troupes.
La nuit, on utilise les projecteurs.
Les ordres sont transmis par le télégraphe, le télé-
phone, les signaux optiques, les estafettes.
Des subdivisions d'infanterie, munies de mitrailleuses,
sont poussées en avant, pour protéger et masquer les
préparatifs d'attaque.
On refoule d'abord les troupes avancées de Tennemi
sur la position principale ; puis on procède à l'attaque.
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N» 967. POUR L'INFANTERIK SUISSE. 584
Cette attaque, caractérisée, surtout par un assaut, se
fera exceptionueUemeBt de jour, grâce à une active
coopération de lartillerie ; elle aura lieu plus ordinaire-
ment la nuit, surtout en terrain découvert ou mieux
encore au lever du jour.
La défensive, — Elle s'emploie dans le combat de ren-
contre lorsque l'ennemi à réussi à prendre une avance
considérable dans son déploiement.
A hauteur de lavant-garde ou en arrière, si cela est
nécessaire, on s'empresse d'occuper les points d'appui
les plus importants. L'artillerie est de suite engagée.
Une réserve générale, la plus forte possible, est consti-
tuée.
Une position défensive est bonne lorsque l'ennemi ne
peut passer devant elle sans combattre; elle doit, d'autre
part, permettre au défenseur de prendre facilement l'of-
fensive.
Le règlement n'est pas partisan des positions avan-
cées par rapport à la position principale. Il en admet
cependant l'emploi dans quelques cas particuliers, quand
il s'agit par exemple de barrer un défilé ou de recueillir
la cavalerie.
La poursuite. — Après la poursuite sur le champ de
bataille par le feu de l'infanterie et de l'artillerie de pre-
mière ligne, le règlement veut une poursuite énergique
parla cavalerie et par des colonnes de toutes armes, qui
s'efforcent d'atteindre l'ennemi sur ses flancs et même
de lui couper la retraite.
Le combat contre la cavalerie. — Le règlement attire
L'attention des commandants des troupes d'infanterie
sur ce fait que l'infanterie ne doit pas se laisser détour-
ner de sa mission par une attaque de cavalerie ; si cette
dernière réussissait seulement à ralentir le mouvement
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582 LB N0X7YSAU RÈOLBMBNT D'EXERCICES N* 967.
de rinfanterie, elle aurait la plupart du temps atteint le
but auquel elle yise.
Il eonseille, en conséquence, à Finfiinterie de n'oppo-
ser à la ea Valérie que juste le nombre de fusils ntees*
saires pour briser son effort. Le feu peut être ouvert à
800 mètres ; on tirera sans déplacer la hausse.
Le combat contre F artillerie et contre les mitraillemes,
— L'infanterie ne peut obtenir un effet utile contre Tar-
tillerie que si elle réussit à s'en rapprocher à moins de
500 mètres et surtout à la prendre sous un feu d'en-
filade.
L'infanterie tentera donc d'opérer une marche d'ap-
proche défilée suivie d'un déploiement à l'abri des vues
de l'artillerie ; la distance de tir et la répartition des
buts seront déterminées avant l'occupation de la posi-
tion de tir ; le feu sera ouvert simultanément par tous les
fusils.
Les mêmes principes s'appliquent pour le combat
contre les mitrailleuses ; mais, comme aux courtes
distances, il suffit de quelques bons tireurs pour
mettre une mitrailleuse hors de combat, on emploient à
cet effet de simples patrouilles qui tireront sur les ser-
vants.
III
l'inspection, le défilé, la prise du drapeau.
Pour une inspection (revue), les troupes sont formées
en ligne ou en ligne de colonnes, suivant qu'il s'agit
de petites ou de grosses unités.
Pendant Tinspection, les troupes restent l'arme m
pied, baïonnette au canon.
Le commandant d'une troupe qui défile, vient, après
son défilé personnel, se placer auprès de rinspecteorà
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'•■*'. y*
N« 967. POUR L'INFANTBRIE SUISSE. 583
qui il fait connalfre le Buméro de la troupe ainsi que les
noms des officiers supérieurs, au fur et à mesure du pas-
sage de ces derniers devant Tinspecteur.
Chaque fois que le drapeau doit sortir, le bataillon
le fait prendre par une section avec quelques tambours
et son escorte. A l'arrivée du drapeau devant le front
des troupes, le bataillon rend les honneurs, Tarme au
pied.
On adopte le même cérémonial pour rapporter le dra-
peau.
(190)
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NOUVELLES MILITAIRES
▲UTRIGHB-HOHGRnE.
ÉCOLB DB TIR DE BiûGK Blf 1908. — L*orgADi8ation des coure d'in-
formatioD et d*iDStrucUoD, pour le tir du fusil et de la carabine, reste à
peu près le même qu'en 1907. Le nombre des instructeurs, celui des
officiers et des sous-officiers désignés pour suiTre les cours sont aug-
mentés sensiblement; quatre compagnies d'instruction sont formées au
lieu de deux.
En ce qui concerne les mitrailleuses, il est créé une organisation
normale, dite « école des mitrailleuses ». Elle comprend, comme ins-
tructeurs, 2 capitaines et 3 lieutenants, et, comme troupe de maoœuTre,
cinq détachements de mitrailleuses d'infanterie, empruntés aux régi-
ments les plus proches de Brûck.
Le personnel désigné pour suiTre les cours en 1908 se compose de :
108 officiers (66 dinfanterie et 3 de la cayalerie de Tarmée commuoe,
27 de la landwehr autrichienne, 10 de la landwebr hongroise, 2deU
marine); 211 sous-officiers (137 de Tinfanterie et 8 de la earalerie de
l'armée commune, 36 de la landwehr autrichienne, 30 de la landwehr
hongroise).
GafiATIOI^ DE IXOUYBAUX DÉTACHEMENTS DE MITRAILLEUSES (1). —
D'après la Neue freie Presse du 3 aTril, chaque régiment d'infanterie de
la landwehr autrichienne reccTrait sous peu un détachement de deux
mitrailleuses, à l'effectif de 1 officier, 9 sous-officiers, 20 hommes.
Seraient seuls exceptés de cette mesure les 3 régiments alpins qui
possèdent déjà 11 sections de quatre mitrailleuses.
Après la formation de ces 36 nouveaux détachements, l'armée austro-
hongroise comprendra 88 détachements de mitrailleuses :
39 à deux pièces dans l'infanterie de Tarmée commune;
2 à quatre pièces dans l'infanterie de l'armée commune;
(1) Voir1«' semestre 1908, p. 305.
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N* 967. NOUVELLES MILITAIRES. 585
3^ à deux pièces dans rinfanterie de la landwehr autrichienne ;
il à quatre pièces dans les régiments alpins de la landwehr autri-
chienne.
Gbéation db brigades d*abtillbrib de fortbbbssb. — Cinq bri-
gades d*artillerie de forteresse ont été créées le 30 aTril à Vienne
(n» 1), Cracovie (n» 2), Trente (n* 3), Pola (n» 4), Catlaro (n» 5).
Gomme on le sait, Tartillerie de forteresse austro-hongroise com-
prend : 3 régiments à 3 bataillons, 3 régiments à 2 bataillons, 3 batail-
lons formant corps, en tout 18 bataillons de 4 compagnies; rétablisse-
ment d'aérostation de Vienne; des cadres pour des sections d'aérostiers
et d^éclairage.
Parmi les 18 bataillons, 3 i/2 sont à Vienne ou dans les places du
Danube (Comorn, Budapest, Peterwardein), 4 sont en Galicie. Tous les
autres se trouvent dans le Sud- Ouest de la monarchie: 3 dans le
Tyrol, 4 à Pola (Istrie), 2 1/2 en Dalmatie méridionale, 1 en Bosnie-
HenégOTÎne.
La plus grande partie de l'artillerie de forteresse est donc affectée à
la défense des frontières italienne, serbe et monténégrine, ou à la
défense des c^tes (t).
La création de brigades de cette arme mettra de Tunité dans son
organisation supérieure et assurera rhomogénéité de son instruction.
Gréàtion de commandements de places portes. — Trois nouveaux
commandements de places fortes ont été créés, le 30 avril, en Bosnie-
Herzégovine, à Sarajevo, Mostar et Trebinje, où cette fonction incom-
bait, ju&qu'A présent, au commandant d'armes.
D'autres part, le commandant de la place forte de Trente sera désor-
mais désigné sous le nom d' u inspecteur des fortifications du Tyrol ».
BBLOIOUB.
Nominations dans le haut GOMMANDBME^T. — Le général-major
Ducarne, chef du corps d*état-maJor, a été nommé lieutenant général
au mois de mars dernier. Agé de 63 ans, il avait été promu au grade
de général-major le 26 septembre 1903.
(1) Voir !•' semestre 4908, p. 211.
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686 NCruVBLLKS 1CILITAIRE8. N*%7.
PosiTiOH FOETiPlti D'ÀNTIift. — A l'avenir, le « Président du
Comité d*étudef d*AnTerg » portera le titre de « ComiDandasit supérieur
de la position fortifiée d'Anters (1). »
BULOARR.
RtORfiANiSATiON DB L*ÊTAT-HAJOR DE l'auiéb. — Un ukax princier
da 3i décembre 1907/12 janrier 1908 fixe comme suit la nouTeUe com-
position de rétat-miyjor de Tarmée bulgare :
a) Bureau des opérations, avec cinq sections : des opérations (3 offi-
ciers), des renseignements (i officiers), des communications militaires
(3 officiers), de l'intendance (3 officiers), des informations (égalemeot
chargé de la censure (4 officiers) ;
b) Serrice de la mobilisation (3 officiers) ;
c) Institut militaire cartogrt^pbiqne (3 officiers, 15 fonctionuaires) ;
d) Chancellerie (3 officiers, 5 fonctionnaires).
Contingent de 4908. — Les opérations du recrutement en 1967 ont
porté sur 40,000 jeunes gens bons pour le serrice. Sur ce total, le con-
tingent appelé du 1*' mars au l*' aTnl a été réparti comme soit psr le
Ministre :
Première portion du contingent. — Hommes appelés pour deux ans
dans rinfanterie et pour trois ans dans les autres armes.
Infanterie. — 15,540 hommes, à raison de 420 hommes par régiment
et de 630 dans chacun des deux régimeorts de la bri-
gade de Sofia '. 15,510
Cavalerie. — 2,210 hommes, à raison de 180 hommes pour
chacun des six régiments de cavalerie à six escadrons,
240 hommes pour chacun des quatre régiments à quatre
escadrons et 170 hommes pour le régiment decaTalerie de
la Garde 2,210
Artillerie. — 2,721 hommes, à raison de 2i8 pour chacun
des neuf régiments d'artillerie de campagne, 94 ponr
chacun des trois groupes d'artillerie de montagne,
129 hommes pour diacun des trois bataillons d'artillerie
de forteresse 2,721
Arsenal d'artillerie et dépôts de munitions 124
(1) Moniteur, 16 mars.
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"ï • TV
N« 967. NOUVELLES IIILITAIRES. 587
Génie. — 1,445 hommes, à rauoa de 136 pour ebacun des
neuf bataillons de pionniers, 250 pour le régiment de
chemins de fer, 71 hommes pour le bataillon de ponton-
nier» 1 ,445
Hôpitaoz ditisioBoaires et école militaire, éeole d*offtciers de
réserve. 110
Flottille do Danube et flotte de la mer Noire 420
Total 22,893
La deuxième portion du contingent appelée pour quatre à m mois et
seolement dans Tinfanterie el formée en principe des éléments moins
résistants de recrutement comprend, en 1908, 17,107 hommes (22,400
en 1907), 9,720 d'entre eux à raison de 270 par régiment, ont été
incorporés en même temps que la première portion.
GoHPAGNiBS HONTfiES. — Parmi les nombreuses créations projetées
par le précédent Ministre de la guerre, général Savov, quelques-unes
n'ont pu être réalisées, faute de ressources ou de personnel. L'organi-
saiioift des compagnies d'infanterie montée, préYue au budget de
1901 (1), avait été ajournée par le nouveau Ministre, général Nicolaiey ;
un uka2 récent vient de rapporter définitivement la mesure projetée.
D'après des informations de presse, il semblerait que la Bulgarie ait
l'intention de confier le service d'éclaireurs à courte distance à des
détachements formés au moyen des nombreux gendarmes k cheval
(konoî strajari) dont elle dispose.
BCDGBT DE LA auiRfts POUR 1908. — Le budget de la guerre de la
Principauté pour 1908 s'élève à 30,086,000 francs, en augmentation de
1,264,196 francs (2).
Les principales augmentations portent sur la solde des officiers et de
la troupe : 740,000 francs. Cette augmentation se traduira par un
accroissement des effectifs réels, qui, cependant, resteront vraisembla-
blement inférieurs aux efiectifs budgétaires prévus. Les autres aug-
mentations se répartissent entre divers chapitres, matériel d'artillerie,
alimentation, etc.
La principale diminution qui s'élève à 250,000 francs réduit les
(1) Voir 1" semestre 1907, p. 489.
(2) Voir 1« semestre 1907, p. 487.
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588 NOUVELLES MILITAIRB8. N* 96?.
états-majon des trois inspections (1) et les états-majors des brigades à
un seul officier ayant respectiTement les grades de major d'état-major
et de capitaine en premier.
Il confient de remarquer que les crédits supplémentaires Totés dans
le courant de chaque année sont assex considérables. En 1907, par
exemple, le total s'est élcTé à 10,140,585 francs pour l'exerdoe 1906
et à 7,274,000 francs pour Texercice 1907. Si Ton admet le diiffre
moyen de 9 millions pour les crédits supplémentaires qui seront totés
dans le 1" semestre 1908, et à ajouter au budget de 1907 qui s'élère à
28,084,801 francs, on Toit que le budget de la guerre s'élèTera en
réalité à 45 millions environ sur un budget total de 121,983,000 francs.
Il n'est pas tenu compte dans ce chiffre du Crédit extraordinaire de
32,000,000 pour l'armement qui a été prélevé sur l'emprunt de con-
version de i907.
Budget de 1908.
Chapitret. Natare des crédits. 1908. 1907.
1. Solde du personnel 15,2î6,0OO 14,465,700
2. Nourriture et habillement de
l'armée
3. Équipement troupe et cheyaux.
4-5. Réparation et entretien de l'ar-
mement et des munitions de
guerre
6 . Service de santé
7. Eoseignement
8. Entretien de l'arsenal et des
ateliers
9. Chauffage et éclairage
9, Literie
9. Divers
10. Achat de chevaux
iO, Casernement
10. Traosports militaires
10. Frais de route
10. Flotte
10. Divers
1 1 . Dépenses diverses
Total :JO,086,000 28,821 ,804
En augmentation pour 1908. . « 1 ,264,196
(1) Voir 1" semestre 1907, p. 488.
9,880,000
9,840,000
200,000
200,000
( 492,000
465,000
( 90,000
80,000
150,000
150,000
285,000
297,500
112,500
104,500
600,000
500,000
238,000
228,000
347,200
337,200
450,000
450,000
300,000
300,000
50,000
50,000
400,000
400,000
315,000
225,000
19«),989
182,900
760,311
546,004
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K* 967.
NOUVBLLBS MILITAIRES.
Effectif» budgétaires pour Vannée 1907,
m
S
5
l4
• £
•• -
M
K
S **
■ ^
SIRVICES.
NOMBRE.
5
S
l
S
II
e -
TOTAL.
Ministère de la guerre»
élal-major de Tarmée
et direction des ser-
vice»
»
80
87
62
39
4
89
212
84
388
Écoles
Inspections d*infanterie.
3
6
»
3
»
»
Dirisions d'infanterie . .
9
63
28
73
V
»
Brigades d'inranterie. . .
18
36
D
48
48
M
Bégiments d'infanterie.
34 régiments à
2 bataillons.
4,764
72
2.336
29,898
34,174
Inspection de cavalerie.
4 régiments à
h
2
»
»
»
Régiments de cavalerie.
4 balaillons.
6 régiments à
3 bataillons.
280
6
499
6,286
6,063
/9 régiments â
/ 6 batteries.
i
1 3 groupes de
1
i montagne à
f
1 3 batteries.
Artilli»rin /3 bataillons
^"'"^"^ \ d'artillerie dey
; 468
9
654
8,496
9,615
i forteresseà
f 3 compagnies.
[ 1 arsenal avec
l 2 compagnies
\ d'ouvriers.
Inspection du génie i
6
4
»
a
»
1 régiment dcN
cheminsdefor.
Génie
9 bataillons de 1
pionniers. i
Ï03
2
422
4,639
5,268
4 bataillon de 1
pontonniers. ,
Service de santé 9 hftpitoux divi-
■68
»
142
291
465
sionnaires.
Justice militaire
3 conseils de i
guerre. '
22
M
20
109
M\
Flolte
]»
400
3,296
52
273
366
4,179
1,696
Total
4,504
50,110
57,906
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IM MOUTBLLXS M lUT^IRBS. Jf • 961.
Création d*i;ns Inspbctio!! du gênik. — Un autre uiaz da même
Jour coQstitae, au Ministère de la guerre une Inspection du génie, en
remplacement de la « Section du génie » qai lataait aopanvsnt partie
de Tétat-major de l'armée et qui Tient d'être supprimée. Elle com-
prend : i général-major, inapeeteur, 4 offieiers, 1 fonetionnaire.
Formation o'un rêgimint m ymmpib m chimins de rr. — Les
deux bataillons de troupes de chemins de Car (i) ont été réuni en na
régiment, stationné à Sofia, depuis le i*' janvier 1908, à Tefieetir de
26 ofOciers, 58 sous-officiers rengagés spécialistes (méetaîciens, chauf-
feurs, chefs de gare, chefs de train, télégraphistes, etc.), t5 RMÉ-offi-
eiers rengagés non spécialistes (fonctions administratiTee et anlNs),
82 sous-ofGciers non rengagés, 109 caporaux, 526 soldati, 44 ciairons
et employés divers.
Annexe provisoire m l'Égole militaire de Kniajbto. — Au
début de Tannée scolaire de 1907-1908 un cours spécial avait été ins-
titué à rÉcole préparatoire des officiers de réserve de Kniajevo sous le
nom d' (c Annexe provisoire de l'École militaire de S. A. R. ». Ce cours
était destiné à recevoir les jeunes gens du contingent pourvus au moins
du certificat de maturité, en vue de combler les vacances d'officiers
dans Tinfanterie de l'armée active. Après avoir fonctionné pendant
seize mois, il vient d'être supprimé.
La promotion comprenait au début du cours 200 élèves. 172 ont été
promus sous-lieutenants d^infanterie. 15 Aèves ayant obtenu de moins
bonnes notes sont nommés younkers porte-épée, et seront nommés
sous-lieutenants au bout de six mois. Enfin 8 élèves sont renvoyés
dans leurs régiments pour achever leurs deux années de service actif.
Gomme conséquence de cette promotion extraordinaire dans Finfan-
terie, les élèves de l'École militaire de Sofia (2) seront, en 1908, touâ
affectés aux armes spéciales.
Candidats officiers de réserve. -~ Jusqu'ici les candidats officiers
de réserve d'infanterie qui suivaient comme tels les cours de l'École
préparatoire de Kniajevo comprenaient denx catégories, les jeunes gens
pourvus des diplômes de l'enseignement supérieur qui étaient promus
(1) Voir 4" semestre 1907, p. 491,
(2) Voir Bévue militaire de V Étranger^ 2« semestre 1881, p. 157.
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M* 967. NOtJYBLLBS MILITAIRES. 091
sout-lieatenanU de réserve et libérés du service après use année de
cours à l'École, et les appelés possédait les certificats d'instruction
■ecoodaire qui» après un an de cours à KniaJeTo, accomplissaient leur
deuxième année de serrice dans les régiments d'infanterie comme
yottnkers porte-épée, avant d'être libérés comme sous-lieutenants de
réserve.
Le délai d'un an ayant été reconnu insuffisant pour l'éducation d'un
officier de réserve» une décision mUiUtérieUe n« 142, du 19 avril 1908,
prescrit que désormais les jeunes gens provenant de l'instruction supé-
rieure continueront à jouir de la dispense d'un an de service, à condi-
tion de contracter l'engagement de se consacrer pendant huit ans à leur
spécialité ; ils accompliront à ce titre une seule année de service dans
la troupe» sans pouvoir être promus officiers de réserve.
Ceux qui seraient candidats officiers de réserve devront contracter
un engagement de deux ans et suivront seuls les cours de l'École
préparatoire de Kniajevo en même temps que les appelés provenant
des gymnases d'instruction secondaire ou de certaines écoles profes-
sionnelles.
■MPCRB ALLJBICJJID.
Nouveau règlement sur le service en campagne. — Le nouveau
règlement sur le service en campagne, élaboré par la Commission dont
la composition a été indiquée (i), a été approuvé par l'Empereur à la
date du 22 mars 1906. Cet important document fera prochainement
Fobjet d'une étude dans la Bévue.
Emploi du mt dans l'armée. — L'usage du thé va être généralisé
dans l'armée allemande. Déjà dans beaucoup de cantines régimentaires,
particulièrement au corps de la Garde, il est fait des distributions régu-
lières de thé et cette boisson est accueillie avec faveur par la troupe.
Le nouveau règlement sur le service en campagne tient compte de
cette tendance, qui serait due à l'initiative personnelle de l'Empereur,
en indiquant que les distributions de thé par les cuisines roulantes, —
comme celles de café, — sont à recommander pendant les longues
marches.
(1) Voir 2« semestre 1907, p. 182 et 1" semestre 1908, p. 217.
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59i NOUVELLES MILITAIRES* N* 967.
GouviRNBMBliT DU PLACES POlTis. — Le gouTernement de Mayeoee
serait attribué doréDavant, comme cela a été réalisé déjà pour Metz et
Strasbourg, à un officier général pourvu de la patente de général de
Tinfanterie (de la cavalerie ou de rartillerîe). Les gouTemenrs de
ces trois places n'étaient antérieurement que « caractérisés », ce qui
les plaçait dans une situation inférieure à celle des commandants de
corps d*armée. Seules les trois places fortes de Cologne, Tbom et Uim
auront désormais comme gouverneur des généraux « caractérisés ».
L'importance attribuée aux trois grandes places de Mets, Strasbourg
Mayence amènerait en même temps une augmentation du nombre
d'officiers d'état-major attachés aux gouverneurs de ces places. Une
mesure analogue serait prise pour l'état-major des trois grands com-
mandements de Graudenz, Kônigsberg et Posen.
L'alihbrtatioii Bit PAIN DB LA TKOUPB. — La presse allemande a
publié l'information suivante :
Des essais sont faits en ce moment par l'administration militaire
pour remplacer le pain de munition actuellement en usage. On a
déclaré souvent que le pain de munition était trop difficile à digérer
et devait être remplacé par un pain plus léger. Il faut cependant reeoo-
naître que le pain actuel remplit son but et constitue une partie
importante de Taltmentation de la troupe.
Les hommes qui ne peuvent pas supporter le pain de munition
reçoivent^ sur la proposition du médecin du corps, une indemnité
représentative avec laquelle ils peuvent acheter un autre pain. Dans
ces derniers temps on a introduit sous ce rapport de plus grandes faci-
lités en permettant aux hommes de vendre leur pain de munition, par
l'intermédiaire du corps, et de se procurer eux-mêmes d'autre pain.
Comme il est dans la nature de l'homme de préférer ce qu'il achète
directement à ce qui lui est distribué, il est fait un large usage de cette
tolérance. La vente directe du pain par les hommes est seule interdite et,
pour des raisons de discipline, il y a lieu de maintenir cette restriction.
Le nouveau pain mis en essai dans quelques régiments d'infanterie
ressemble au pain de seigle des boulangers civils. Les essais montre-
ront s'il répond aux conditions à exiger d'un pain de troupe. Un pain
de munition doit, en effet, non seulement posséder une grande valeur
nutritive et se bien digérer ; il faut encore qu'il offre au travail de
Testomac une résistance suffisante pour le remplir un certain temps et
exclure toute sensation de faim pendant les fatigues. A ce dernier
point de vue les qualités du pain actuel pourront difficilement être
surpassées.
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W»967.
NOUVBLLBS MILITAIRES.
593
Les illbttrés dans l*arméb allemande. — Le tableau guidant ren-
ferme les données statistiques concernant le degré d'instruction générale
des recrues incorporées dans l'armée allemande en 1906.
Praue
Banôre
Saie
Wurtemberg
Bade
Heoa
HecklembonrgoSehwerin
Saxe-Weimar
Mecklemboiirg-StreliU
Oldenboorg
Braniwiek
Saxe-Meiningen
Saxe-AItenboorg
Saxe-Goboorg-^tba
Aohalt
Sebwarxboiirg-SoDdenliansen
Schwanbonrg-Rodolstadt
Waldeck
ReuM (branche aloèe)
Rems (branehe cadette)
Schaaenboorg-Lippe
Ijppe
Labeek
Brdme
Hambourg
Alsace-Lorcaine
Net à l'étranger
TOTABX
5.8
I6S.3I3
29,649
16,910
40,455
8.173
4,980
2,887
1,602
420
1,748
2,228
1,194
866
1,223
1,750
371
423
332
316
609
225
1,158
302
804
1.556
8,003
1,203
261,893
92
ë^a
10
41
73
162,574
22.649
16,911
10,461
8,174
4,980
2,887
1,602
420
1,748
2,229
1,195
866
1,S23
1,750
371
423
332
316
609
225
1,158
302
804
1,556
8,017
1,276
262,058 0,035
PROPOBTION
p. 100 D'iLtimis.
1906. 1890. 1889
0,02
0,02
0,01
0,06
0,01
0,04
0,08
0,05
J.51
0,16
0,02
0,02
0,03
0.02
0,10
0.05
»
0,29
0,10
0.11
0,09
0,10
19,10
0.11
1,23
0,03
0.02
»
0,02
0,06
0,79
»
0,89
0,09
»
0.11
0,29
0,42
0,87
0,2i
0,17
0,25
14,29
0,73
Ces chiffres, comparés à ceux de Tannée dernière (1), permettent de
constater la décroissance constante du nombre des jeunes gens sans
instruction dans l'Empire.
(1) Voir 1" semestre 1906, p. 496.
38
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594 N0UTKLLB8 MIUTAmKS. N« 957.
ITAX.IB.
Attributions du chip d'état-major GftntRix di l'armés, oc
COMMANDANT EN SICOND DU CORPS D*ÉTAT-MAJOR BT DE L*OPFlCIEi
GfiNftRAL ADJOINT. — Uq décret du 5 mars 1908 Tient de modifier les
altributioDS du chef de rétat-m^or de rarmée, précédemmeot fixrei
par le décret du  mars 1906 (1). Nous en résumerons les principales
dispositions.
Le chef d*état-major dirige, en temps de paix, toutes les études faites
et toutes les mesures prises en Tue de la préparation à la guerre. Il
doit, en conséquence, être tenu au courant de la politique générale
du pays.
11 doit se concerter avec le Ministre de la guerre avant de prendre
des mesures entraînant des dépenses pour TÉtat et concernant les plans
de mobilisation et de concentration de Tarmée.
Ses fonctions, en temps de guerre, sont précisées par le règlement
sur le serrice en campagne.
Le chef d'état-major général a normalement dans ses attributions
les questions suiirantes :
a) Organisation et équipement de Tarmée en temps de guerre (et,
par suite, instruction des troupes (2), service d'état-major, troupes
coloniales, Croix-Rouge, etc.), mobilisation des corps et services, sauf
oe qui concerne Tappel des classes ;
b) Plans de concentration générale ou partielle de l'armée ;
c) Installation et fonctionnement des services de l'inteodance pendant
la mobilisation et la concentration;
d) Protection des voies ferrées et surveillance des cAtes» de concert
avec le Ministre de la marine ;
e) Interruption des voies de communication.
Le chef d'état-major général donne aux autorités techniques les
directives nécessaires pour faire les études que peuvent entraîner les
délibérations de la Commission supérieure mixte pour la défense de
l'État. La répartition des sommes à inscrire au budget pour cette
défense est faite par le chef d'état-major, après approbation du Ministre
de la guerre et conformément aux avis émis par la commission pré-
citée.
Il s'entend directement avec le chef d*état-major général de la marine
(1) Voir 1906, 1" partie, p. 524.
(2) Pour les règlements d'instruction des troupes» il doit prendre
l'avis du Conseil de l'armée.
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N* 967. NOUVELLES MILITAIRES. 596
au sujet des études et des mesures qui impliquent la nécessité d'un
aeeord entre les deux Départements ; an sujet des dispositions relatives
à Texécution éventuelle d'expéditions outre-mer et enfin au sujet de
r organisation défensive des places maritimes.
Le chef d'état-major général rédige et présente au Ministre toutes les
propositions qu'il juge opportunes en Tue de la préparation de la guerre
ou des modifications à apporter aux lois ou aux règlements, ainsi qu'au
budget de la guerre. De son côté, le Ministre doit toujours le consulter
quand il s'agit de modifier les lois et règlements concernant le recru-
tement du personnel et l'avancement des officiers. Le chef d'état-major
fait partie de droit de toutes les commissions extraordinaires d'officiers
généraux de l'armée ou de la marine que le Gouvernement peut réunir;
leur réunion peut d'ailleurs avoir lieu sur sa proposition.
Il fixe les affectations, en temps de guerre, de tous les officiers géné-
raux. Chaque année, d'après les crédits mis à la disposition du Ministre,
le chef d'état major établit les programmes d'ensemble des grandes
manœuvres, y compris ceux des manœuvres combinées entre l'armée
et la flotte, quand celle-ci n'y joue qu'un réle secondaire; il fixe, de
concert avec les inspecteurs généraux, les manœuvres à exécuter par la
cavalerie et les armes spéciales ; enfin il arrête, de concert avec les
commandants de corps d'armée, les divers exercices que ceux-ci auront
à faire exécuter (tirs collectifs, camps de brigade, manœuvres de divi-
sion et de corps d'armée).
La haute direction des grandes manœuvres est confiée soit au chef
d'état-major général, soit à un des officiers généraux désignés pour
commander une armée en temps de guerre.
Les attributions du chef d*état-major général vis-à-vis des troupes
du génie restent les mêmes que par le passé.
Aucune modification n'a été apportée aux fonctions du commandant
en second du corps d'état-major et de l'officier général adjoint.
Ls Mouviuu CHiF d'étât-major GtNiAÀL. — Le lieutenant général
Pollio, commandant la division de Gênes, vient d'être désigné pour
remplacer comme chef d'état-major de l'armée, le général Saletta, qui
aura 68 ans le 28 juin.
Le général Pollio, né en 1852, est un des plus jeunes lieutenants
généraux de l'armée italienne.
Orgahibation m la Somalie italibune. — Une loi do 5 avril 4908
a fixé les bases générales de l'organisation de la colonie italienne de
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896 NOUYBLLB8 MILITAIRBS. N* 967.
Somalie, qui comprend les territoires située entre le sultanat d'Obbit et
le fleuTe Giuba^au Sud, et oeux situés entre Tooéan Indien, TÊthiopie
et la Somalie anglaise, au Nord.
A la tête de la colonie est placé un gouverneur eivO, qui exerce &k
même temps le protectorat italien sur le sultanat d'Obbia» sur le terri-
toire de Nogal et sur le sultanat de Migiurtini, endaTés dans U
Somalie italienne.
La défense et la sécurité de la colonie sont confiées au carpi rùyûl
deê iroupei coloniales de la Somalie italienne^ composé de troupes indi-
gènes sous le commandement d'officiers pris dans l'armée métropoli-
taine ; au corps de police de la Somalie italienne^ composé d'agents
indigènes encadrés par des officiers et des gradés de Parme des cara-
biniers royaux, et enfin aux navires de la flotte stationnaires on de pas-
sage dans les eaux de la cAle de Somalie.
Réclàkations dis HILITUEB8. — Un décret du 9 avril 1908 vient
d'instituer près du ministère de la guerre une commission spéciale
chargée d'examiner les réclamations présentées par des militaires ou
des fonctionnaires de Tadministration de la guerre qui se trouveraient
lésés par l'application de certaines mesures réglementaires. Le Ministre
se réserve de consulter éventuellement cette commission au sujet des
réclamations de tout genre qui pourraient lui être adressées.
La commission a la composition suivante :
Un lieutenant général en service actif ou en position de service auxi-
liaire» président;
Uq conseiller d'Etat;
Un chef de division du ministère ;
Un officier ou un fonctionnaire du ministère, secrétaire.
Quand la commission ne croira pas devoir admettre une réclamation,
elle devra faire connaître les motifs de son refus h l'intéressé.
Toute réclamation de nature à être portée ultérieurement devant le
Conseil d'État devra être examinée par la commission dans un délai de
trente jours.
NOUYBAU RÈGLBMBIIT DB DISCIPLINE. — LbS PUNITIONS DANS L'ARMtB
ITALIBNNB. — Le règlement de discipline du 25 juillet 1907 se distingue
surtout du précédent par certaines modifications apportées au chapitre
des punitions.
On y insiste en particulier sur l'obligation pour celui qui inÛige une
punition de demander au coupable toutes les explications qu'il pouirait
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N* 967. N0DYELLB8 MILITAIRBS. 597
avoir à donner pour se^ justifier, et pour Tautorité supérieure, chargée
de fiier la nature et la durée de la punition, de s*entourer de tous les
renseignements nécessaires pour éclairer son jugement; sur les incon-
vénients d*infliger une punition en présence d'inférieurs en grade à
celui qui en fait l'objet. En outre, tout gradé doit s'abstenir d'infliger
une punition en présence de ses supérieurs à moins d'y avoir été auto-
risé par eux.
D'après l'ancien règlement, les punitions des officiers comprenaient»
entre autres, des arrêts simples (d'un à quatre-vingt-dix jours), et des
arrêts de rigueur (de trois à quinze jour&) ; ces deux punitions ont été
remplacées par une seule, qui porte le nom d'arrêts et ne peut être
infligée que pour une durée d'un à vingt jours. La durée maximum
des arrêts de forteresse a été réduite de trois mois à vingt jours. Ces
dispositions marquent bien l'importance qu'on s'est efforcé de donner
au caractère moral de la répression ; le règlement ajoute que pour les
officiers d'un certain âge, déjà mûrs et sérieux, il suffira généralement,
sans recourir aux arrêts, de les punir de la réprimande simple ou
solennelle.
Les punitions de la troupe ont été également réduites. La consigne
qui pouvait aller jusqu'à quatre-vingt-dix jours est ramenée à trente;
la prison de rigueur a été supprimée et la prison ordinaire ramenée de
trente jours à un maximum de vingt.
ÉCOLE D'ÉLÈVES OFFICIERS DB GARABIRIERS. ^ Une écolc d'élèveS
officiers de carabiniers royaux vient d'être organisée à Rome sous la
dépendance directe du commandant général de l'arme.
Le personnel militaire de l'école comprend : un major, commandant,
un capitaine et deux lieutenants, adjoints, et un certain nombre de
carabiniers pour la comptabilité, la surveillance, etc.
Le personnel enseignant se compose de six professeurs de l'Univer*
site, de lycée ou d'institut, désignés par le Ministre de l'intérieur.
L'enseignement porte en particulier sur les codes, sur la législation,
sur l'organisation administrative et judiciaire du royaume et sur la
police scientifique.
Un personnel spécial donne aux élèves des leçons d'équitation, d'es-
crime et de gymnastique.
La durée des cours est de neuf mois ; ils commencent le 1*' octobre.
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NOUYBLLSa MIUTAUtBS. N* 9S7.
R178SXX.
AUGUniTÂTIOH M LA 80LDI DIS OFTICUnS EN ExTlÊMI-OlIIRT. —
D'après un prikai n^ 61, da 49 féTrier (3 mara) 1908, tous les officiers et
fonctionnaires disses de la cireonseriptîon de V Amour ^ jusqu'au gprade
de chef de bataillon inclus, recevront un supplément de solde sous forme
de secours annuel variant suivant les garnisons : de 250 à 500 roubles
pour les cheCi de bataillon, de 135 à 300 roubles pour les ofSders
subalternes.
Les officiers et fonctionnaires classés de la circonscription d'Irkoutsk
recevront un secours une fois donnée variable également suivant les gar-
nisons : de 62 roubles 50 kopecks à 250 roubles pour les chefs de
bataillon, de 40 à 180 roubles pour les officiers subalternes.
Compte ebndu de l'appel du coirriNGBirr en 1907.— Le contingent
à prélever pour Tensemble des forces de terre et de mer en 1907 dans
les régions soumises à la loi de recrutement général est de 463,050
hommes.
Ce contingent dépasse ceux des années qui ont précédé la guerre
avec le Japon.
Depuis 1904 Taugmentation a été d'environ 150,000 hommes, par
suite des besoins de la guerre, puis de la réduction à trois ans de la
durée du service actif : 1902, 318,745; 1903, 320,832; 1904, 447,402;
1905, 475,346; 1906, 469,716 hommes.
La classe 1907 se décompose ainsi :
Inscrits sur les listes de recrutement 1 ,204,868
Ajournés et n'ayant pas tiré au sort 93,138
Total 1,298,006
Ce chififre augmente chaque année en rapport avec la populatioD, il
était :
En 1903, de 1 ,155,354
En 1904, de , 1 ,168,049
En 1905, de 1 ,249,415
En 1906, de 1 ,249,486
La classe de 1907 se répartit ainsi par religion :
Chrétiens 1 ,100,778
Israélites 63,309
Kafaîms 103
Mahométans 38,321
Païens 1 ,857
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^T-rr
N« 967. NOUVELLES MILITAIRES. 599
Les dispensés pour des raisons de famille sont au nombre de :
V catégorie 273,855 22,7Î p. iOO.
2* catégorie 238,526 19,79 —
En tout 589,383 48,91 p. 100.
En 1907, le nombre des hommes qui ne se présentèrent pas a été de
87,292 hommes (7,24 p. 100), parmi lesquels 20,977 israélites, soit
24,08 p. 100 d*entre eux et 33,13 p. 100 du nombre total des Israélites
du contingent.
Les commissions ont eu à examiner, en 1907, 701,914 jeunes gens.
Le résultat de cet examen a été le suiTant :
Reconnus complètement impropres nu
service 76,150 10,84 p. 100.
Classés dans la milice (2* ban) pour
manque de taille, maladie ou défaut
de constitution 61,314 8,73 —
Ajournés 74,*73 10,58 —
Pris à l'essai 34,333 4,89 —
Soumis à un second examen médical.. 4,503 0,64 •—
Sur les 463,050 hommes du contingent, 19,557 ne se sont pas pré-
sentés, soit 4,22 p. 100; 440,236 ont été Tersés dans les troupes ;
3,249 ont été tersés dans la réserve, par suite de la profession qu'ils
exercent ; 8 jouissaient de quittances de recrutement.
Les 19,557 manquants se répartissent ainsi :
Chrétiens 7,505 38,37 p. 100.
Israélites 10,789 55,16 ^
Karalms 12 0,06 —
Mahométans 1,168 6,07 --
Païens 83 0,42 —
Le nombre des manquants a augmenté pendant ces quatre dernières
années, parmi ceux-ci la moitié est constituée par les israélites.
Les appelés se répartissent ainsi par religion :
Chrétiens 407,:U1 92,52 p. 100.
Israélites 17,740 4,02 —
Karaïms 25 0,01 —
Mahométans 14,390 3,26 —
Païens 740 0,16 —
Ao point de Toe de Tinstruction, la proportion des hommes sachant
lire et écrire augmente chaque année, comme Tindique le tableau
suivant :
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600 N0UTBLLB8 MILITAIRB8 . N* 967.
1901. !••<. IMS. 1M<.
Incorporés 314,798 424,875 443,969 445,455
Sachant lire 21 ,968 36,560 59,245 40,977
Sachant écrire 102,547 132,927 144,709 163,886
Total 124,515 169,487 183,954 204,863
Pour cent 39,4 39,9 41,4 46
Il ressort des indications ci-dessus qu'un tiers seulement de la popu-
lation (36,52 p. 100) est soumis aux charges du senrice militaire com-
plet, le reste de la population n*est appelé qu*en cas de guerre.
Cours di tir pour lis OFFiaiRS d'irpantsrii. — Un prikax n« 22
du 19 jan?ier/l«'' février 1908 a créé, à titre d'expérience, des cours de
tir pour les capitaines en second d'infanterie, trois dans la circonsorip-
tion de Moscou, deux dans celle de Yilna.
Ces cours sont destinés à préparer les candidats aux fonctions de
commandant de campagnie dans Tinfanterie, au point de vue du tir«
Conditions d'admission. — Le nombre des capitaines détachés est de
deux par régiment à quatre bataillons ; les officiers désignés doiTent
être très bien notés au point de vue du serrice, être, pour le tir, an
moins de la force d'un tireur de 2* classe, saToir montrer personnelle-
ment tous les exercices de gymnastique, Teserime à la. J^aîoaoette et
Texercice du sabre.
Ils sont soumis, aux états-majors de corps d'armée, à des examens
préparatoires sur les règlements, iostructions, et sur les sciences mili-
taires, de façon qu'il n*y ait aucun temps perdu au cours..
Organisation, — L'organisation générale des cours est la suivante :
Les exercices comportent avant tout un caractère pratique.
Ils comprennent des séances journalières de tir, complétées par des
exercices en campagne permettant de perfectionner les officiers dans la
direction du feu et de développer leurs connaissances tactiques.
Les exercices théoriques sont limités aux communications les plos
élémentaires sur les diverses branches et au jeu de la Guerre.
La faible durée du cours (six semaines) ne permet pas d'organiser
une instruction systématique des capitaines en second dans l'art da tir
au fusil et au revolver. Mais on leur donne une allocation spéciale de
cartouches, avec lesquelles ils peuvent s'exercer au tir pendant leun
moments de liberté*
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N* 967. NOUVELLES MILITAIRES. 601
Ea outre, une allocation importante de cartouches est prévue pour
les tirs de démonstration avec fusil et mitrailleuse, pour les feux de
guerre avec participation de Tartillerie ; des cartouches à blanc sont
allouées également pour les exercices tactiques.
Les exercices de direction du feu comprennent :
i<^ Des exercices préparatoires aux tirs de guerre, a^ec troupes;
2® Deux tirs de guerre comportant une manœuvre avec troupes;
3* Des tirs de guerre avec manœuvre de détachements de toutes
armes (au moins trois fois pendant la durée du cours) ;
4® Des tirs de démonstration.
Pour l'exécution de ces tirs les troupes doivent être à effectif renforcé,
au moins soixante-quatre files par compagnie.
Les officiers sont divisés en groupes de dix qui commandent à tour
de rôle les sections, les pelotons et les compagnie?.
Pour donner plus d'intérêt aux exercices, les polygones doivent être
pourvus en abondance de buts variés, de silhouettes mobiles, appa-
raissant et disparaissant, pour représenter les différents épisodes du
combat.
Ces exercices doivent toujours se terminer par une critique des fautes
commises indiquant le moyen d'y remédier.
Les officiers sont exercés k l'appréciation des distances, ils sont éga-
lement familiarisés avec le tir des mitrailleuses, et avec le matériel,
montage, démontage, action du mécanisme, causes d*enrayage et
moyens de les éviter.
Personnel, — Le personnel du cours comprend :
Un général ou colonel directeur ;
Deux officiers supérieurs par dix officiers, remplissant les fonctions
d'instructeurs l'un pour le tir, l'autre pour la tactique ;
Un officier supérieur d'artillerie et un officier du génie pour Ten-
semble du cours ;
Un officier subalterne, officier d'armement et chargé de la corres-
pondance.
A titre d'exemple, en 4908, la circonscription de Moscou a trois
cours de tir : le cours n« i pour le corps des grenadiers, vingt-huit
capitaines en second; le cours n<^ 2 pour les troupes du 13* et du
17* corps d*armée, tous les deux au polygone d'artillerie de Klemen-
tiev.
Seront détachés à ce polygone pendant la durée des cours une bri-
gade d'infanterie, un groupe d'artillerie, deux escadrons de cavalerie.
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60t NOUVELLES MILITAIRES. M» 967.
École de Tim des opficibks d'aetillbkie. — Un prifcai a* 327 du
49 juiD/1«' juillet i907 a réorganisé l'École de tir des offieiera d'artil-
lerie ii) de la manière suifante :
L'École a pour but ;
i * L'instruction théorique et pratique des capitaines et des officiers
supérieurs d'artillerie dans la conduite du tir de la batterie et da
groupe ;
2<> Le déTeloppement et le perfectionnement des méthodes dn tir et
de la manœuvre et l'établissement des règles rationnelles à obserrer
pour l'emploi du feu de l'artillerie dans le combat ;
3* La recherche des prescriptions relatives à renseignement dn tir
et des exercices.
Les deux batteries attachées à jnËeole auront la composition suivante :
Batterie montée : six canons à tir rapide de campagne et trois cais-
sons attelés; elle disposera du matériel suivant non attelé : deux
canons à tir rapide de Ctimpagne, cinq caissons, quatre canons à tir
rapide de montagne, deux obusiers à tir rapide de campagne, hait
canons légers avec quatre caissons à munitions et une cuisine de cam-
pagne du type léger.
Batterie à cheval : six canons à tir rapide et deux Caissons attelés;
elle dispose en outre du matériel suivant non attelé : quatre caissons,
six canons de batterie h cheval avec deux caissons à munitions corres-
pondants, deux canons à cheval de montagne et une cuisine de cam-
pagne du type léger.
Le personnel temporairement détaché se compose de capitaines d'ar-
tillerie (Garde, armée et Cosaques) susceptibles de devenir comman-
dants de batterie (2) et d'of6ciers supérieurs commandants de batterie
susceptibles de devenir commandants de groupe.
Leur nombre est fixé d'après les besoins par la Direction principale
de rartillerie.
L'École est placée sous la haute surveillance du général inspecteur
de l'artillerie.
Tous les ans une commission nommée par le Ministre et comprenant
des officiers supérieurs d'infanterie, de cavalerie, d'artillerie et d'états
major vient assister aux tirs pendant dix jours et examiner les exercices
des officiers de l'École.
(1) Voir 1" semestre 1905, p. 375.
(2) En Russie, les batteries sont commandées par des lieutenants-
colonels (le grade de commandant n'existe plus) et les groupes par de<
colonels.
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-W\- -^ w 1
N* 967. BIBLIOaRÂPHIB.
BIBUOGRAPHIE.
Général Litzhahn. — Exbrcicbs de combat exécutés par des sec-
tions, compagnies et bataillons à l'effectif de guerre (traduit de Talle-
xnand par le capitaine Gorteys» du i40* régiment d'infanterie). Paris,
1908, LaTauzelle , 1 toL in-8^, 175 p., 4 croquis. Prix : 4 francs.
L'ouTrage du général Litxmann a pour but d'indiquer aux officiers
une métbode permettant de poursuivre, au cours de l'année, Tinstruo-
tion de la troupe et des cadres subalternes. Les exemples vécus relatés
dans cet ouvrage sont très intéressants. Ils donnent des idées pour l'or-
ganisation d'exercices semblables pouvant être exécutés à toutes les
époques de l'année et limités à l'emploi du bataillon. Au cours des
exemples on trouve l'interprétation des articles du règlement d'infan-
terie auquel l'ouvrage renvoie constamment. Ce livre nouTeau du
général Litxmann (ancien directeur de l'Académie de guerre de Berlin)
appelle l'attention. Il peut rendre de très bons services dans les corps
de troupes ; sa lecture facile et fort instructive est à recommander.
La Revue a déjà signalé (I) un ouvrage du môme auteur : Thèmes
tactiques et jeu de la Guerre.
KiLTALUSHiiVERWENDUNG M ÛBERiTALiEN, par le général Tersz-
TYAN8ZKT DE Nadas. — - Vienne, Konegen 1908, 1 broch. 29 p. Prix :
1 fr. 25.
Die italienischb Gefahr. — Vienne, Danzer, 1908, 1 brocb. 17 p.
Prix : i fr. 05.
Ces brochures sont une nouvelle manifestation de l'intérêt porté par
les milieux militaires autrichiens aux questions relatives à la frontière
italienne et aux conditions de la guerre dans l'Italie septentrionale. La
première est à rapprocher des articles parus en octobre et novembre
1907 dans la Bévue de Stref fleur, intitulés ; Der Infanteriekampf in der
oberitalienischen Tiefebene, par un officier d'état-major.
Colonel M. Grouley. — Dans les Etats-majors et sur les champs
DE BATAILLE DE l'Extrêmb-Orient (V Chtabakh i na Poliakh Dalniago
Vostoka) V. Berszovsky. — Saint-Pétersbourg, Kolokolnaïa, 14, 1908.
Le colonel Groulev, chef d'état-major d'une division d'infanterie au
(1) Voir !•» semestre 1908, p. 320.
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604 BIBLIOGRAPHIE, V 962.
moment où éclata la guerre russo-Japonaise, et nommé au eommande-
ment du régiment de Pskov (17* corps d'armée) au moment où le
régiment était embarqué pour l'Extrême-Orient , fait paraître sous ce
titre un Tolume d'intéressants souvenirs, accompagnés de quelques cha-
pitres relatifs & l'établissement de la Russie en Mandchourie, aux négo-
ciations russo-japonaises et aux préparatifs de la guerre.
Le régiment de Pskov, à peine débarqué près de Liao-Yang, a été
détaché à Bensikou (à une cinquantaine de kilomètres, Est de Lîao-
Yang) pour couvrir le flanc gaudie de l'armée russe. Puis il prend part
avec la 54* division d'infanterie (général Orlov), au combat de Tentai
dont le résultat devait avoir tant d'influence sur l'issue de la bataille de
Liao-Yang; de là, il forme l'arrière -garde durant la retraite vers le
Nord, et reste aux avant-postes Jusqu'au moment de roffensive qui
amena la bataille du Gha-ho. C'est à ce moment que, malheureusement,
s'arrêtent les souvenirs du colonel Groulev.
L'auteur ne se borne pas à donner des renseignements d'ordre spé-
cialement militaire sur les événements auxquels il a pris part. Ses sou-
venirs sont également curieux en ce qu'il y a reproduit les impressions
éprouvées, les conversations avec ses supérieurs, ses collègues, ses
camarades, les renseignements divers qu^il a pu recueillir. Il donne
ainsi un document précieux sur l'état d'esprit des officiers* de l'armée
russe en Mandchou rie. Le colonel Groulev, du reste, en raison de ses
services antérieurs et des missions qu*il avait remplies auparavant en
Extrême-Orient était particulièrement au courant de ce qui avait trait
aux frontières russo-chinoises et aux rapports de la Russie avec le
Japon, et il s'exprime à cet égard avec une entière liberté.
Le Gérant : R. Ghapklot.
Puis. — Imprimerie R. CHAPaLOTet G*, 2,rae Ohnstiae.
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TABLE ANALYTIQUE
DES
MATIÈRES CONTENUES DANS LE SOIXANTE ET ONZIÈME VOLUME
DB LA
BEVUB MIIiITAIRB
DES
ARMÉES ÉTRANGÈRES.
(NUMÉBOS %d À 967.)
n. B, — Les ArHelêê sont précédés d'on astérisque, qui permet de les distinguer
des Nouvelles m%HUnr$s,
Administration.
Paçes.
Cuisines roulantes de campagne {ÂiUriehe-BongrU) 74
Augmentation de la solde des officiers inférieurs (lialiê) 93
Allocations de thé (Rusiie) 428
Indemnités de déplacement des officiers (Belgique) 642
Emploi du thé dans l'armée {Bmfire allemaud). 694
L'alimentation en pain de la troupe (Empire allemand) 592
Augmentation de la solde des officiers Extrême-Orient {Ruuie) 598
Aérostation,
Tir contre les ballons (Belgique) 83
Angleterre.
* Les forces militaires anglaises en 1907-1908 30, 143
Budget militaire anglais (l» avril 4907-31 mars 1908) 209
Enseignement de l'hygiène dans l'armée anglaise ,% 506
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II TABLE DES MATIÈRES.
Armes portatives. — Tir. — Miinitions.
Colonnes régtmentaires de munitions {AutrieKe-Efam^e) T7
Adoption d'un pistolet automatique {Autriehs-Homgrie) 78
Armement de la gendarmerie (Rmstiê) 97
Réarmement delà eavalerie (#<p«9»e) 310
* L'enseignement du tir es Sttisse(5«w«) 478
Armement de la garde civique {Belgique) 5«2
Nouvelle munition pour le tir réduit {Empire aUemutmd) oU
École de tir de Brttck en 4908 (Autriche-Bongrie) 584
Cours de tir pour les officiers d'infuiterie {Ruêtie) 600
ArtiUerie.
Tir contre les ballons (Bt/yi^ue) 83
Réarmement de l'artillerie espagnole (Etpagne) 92
Cession de chevaux d'artillerie et cavmlerie à d'autres corps de troupes
(««##!>) 98
Réorganisation de l'artillerie {Auirieh^-Bimgrm) SU
Nouveau matériel d'artillerie de campagne austro -hongrois (Auirt«Ae-
Bongrie) 295
Nouvelle couleur de matériel roulant de campagne {Empire allemand). 307
Augmentation de TelTectir de paii de l'anUlerie {Autriehê-Bongrie).... 403
Mise en service du nouveau canon de campagne {Autriche-Bongrie),.. 404
Création de nouvelles batteries de landwehr {A^riehe-BongrU) 508
Nouvelle organisation de l'artillerie de campagne et de montagne
{A utrichê-Bongrie) 509
Le nouveau canon de campagne {Belgiguê) 510
Cours de tir pour ortlciers généraux et supérieurs de rartiilerie à
pied {Empire allemand) 543
Le « Scherenfernrohr » dans l'armée allemande {Empire allemand) 518
Nouvelle munition d'exercice (artillerie) {Empire allemand) 518
Création de brigades d'artillerie de forteresse {Autriche-Bongrie) 535
École de tir des officiers d'artillerie {Rusde) 602
Art militaire. — Tactique. — Btraiégiie.
Utilisation des enseignements de la guerre russe -japonaise (Aw<rtcA«-
Hongrie , , 40i
Autriche-Hongrie.
Avancement 72
Cours de télégraphie 73
Organisation du landsturm en Autriche 74
Cuisines roulantes de campagne 74
Nouvelle tenue pour l'infanterie 75
Détachements de mitrailleuses de montague 75
L'automobilisme dans l'armée 76
Colonnes régimentaires de munitions 77
Adoption d'un pistolet automatique , . . . 78
Écoles de corps d'armée 78
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■Jft iA,.»4|'-^T-7 ;-:•--—. - ■; • -r^ ^J^'^ ~^,'^-'' y''T'~^l^Si^^'?i*'^
TABLE DES MATIÈRES. III
Pages.
Sociétés de vélérans "9
Mutations dans le baut commandement 79
Création d'une direction du génie sur la frontière italienne 79
Réorganisation des états-majors et des écoles correspondantes 79
* Les miisulmans et le service obligatoire en Bosnie -Herzégovine 474
Envoi de troupes sur la frontière italienne et réduction des effectifs
sur la frontière russe 240
lléorganisation de rarlillerie 244
* Les sous-olTiciers rengagés et les emplois civils en Autriche 225
Nouveau matériel d'artillerie de campagne austro-bongrois. 295
Réorganisation des divisions et brigades d'infanterie sur la frontière
italienne 298
Lignes ferrées en Dalmalie 30O
Modifications à Torganisation de la cavalerie 302
Mutations dans le haut commandement 302
Organisation définitive de détachements de mitrailleuses 303
Jonction du Monténégro avec les chemins de fer autrichiens de Dalmatie
{Mtmténésiro) 315
Jonction projetée des chemins de fer de Macédoine avec les réseaux
autrichien et grec {Twrquie) 348
Utilisation des enseignements de la guerre russo-japonaise 404
Les dépenses miliuires 1890 à 1907 402
Manœuvres impériales en 4908 403
Augmentation de reffectif de paix de l'artillerie 403
Mise en service du nouveau canon de cam(>agne 404
Convocation de réservistes en 4908 404
Avancement des officiers 405
La nouveau règlement sur l'avancement 405
Développement donné à 1* instruction des pionniers d'infanterie et de
cavalerie 408
Service téléphonique dans l'infanterie 409
Télégraphie sans fil 409
Création d'un nouveau matériel optique !.. 409
Grenades à main 410
Création d'un bureau de la Presse au Ministère de la guerre 507
Notes des officiers 607
Cavalerie de la landwehr autrichienne 508
Mutations dans le haut commandement 508
Manœuvres impériales en 4908 508
Création de nouveJles batteries de landwehr 508
Création d'un nouvel escadron en Dalmatie 508
Nouvelle organisation de l'artillerie de campagne et de montagne 509
École de tir de BrUck en 4 908 584
Création de nouveaux détachements de mitrailleuses 584
Créations de brigades d'artillerie de forteresse 585
Création de commandements de places fortes 585
IBélgiqne.
Voies ferrées entre la Belgique et l'Allemagne 82, 307
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lY TABLE DES MATIÈRES.
PafM.
Corps d'automobilistes TolonUiires 83
Cours colonial 83
Nouveau réglemem d'infaoterie 83
Tir contre les ballons 83
Projet de chemin de fer électrique entre Bruxelles et Anvers 440
Manœuvres en 4 908 44<
Le nouveau canon de campagne 640
Contingent pour4908 644
Budget de la guerre pour 4908 644
iDdemnités de déplacement des officiers 64S
Armement de la garde civique 64i
* La réforme militaire en Belgique 550
Nomination dans le haut commandement 686
Position fortifiée d'Anvers 686
Biblioffraphia.
Bibliographie 448, Mt, 319, 43«, 6», 603
. Badffets.
Budget de la guerre pour 4908 {BoUmnéU) 93
Budget de la guerre des Indes néerlandaises pour 4908 {BoUamdê) 93
Budget miliUire anglais (4 •' avril 4 907-34 mars 4908 (AngleUrf) 309
Budget du Département militaire en 4908 (Suiêiê) ttS
Effectif budgétaire de l'armée permanente pour 4908 (Espagne) 340
Les dépenses militaires de 4890 à 4907 (Autriche-Hongrie) 40S
Budget de la guerre pour 4908 (Espagne) 449
Budget de la guerre pour 4908 (Belgique) 644
Budget de la guerre pour 4908 (Bulgarie) 587
Effectifs budgétaires pour l'année 4908 (Bulgarie) 689
Bulgarie.
Coniingentde 1908 686
Réorganisation de l'état-major de Tarmée 686
Bud get de la gue rre po ur 4 908 587
Compagnies montées 587
Effectifs budgétaires pour l'année 4908 589
Création d'une inspection du génie 690
Formation d'un régiment de troupes de chemins de fer 690
Annexe provisoire de l'École militaire de Kni^ûevo 690
Candidats officiers de réserve 690
Camps. -^ Rassemblements d'exercices. — Manœuvres.
Voyages d'état-major de forteresse en 4908 (Empire alUwMn^ 219
* Les manœuvres impériales allemandes en 4907 (Empire allemand), 243, 368
* Les grandes manœuvres italiennes en 4 907 (Italie) 278
Manœuvres impériales en i 908 (Auêriche-Hongrie) 403
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TABLK DBS MATIÈRES. V
Pages.
MaDOBUvre^ en 4908 (Belgique) 411
Les grandes manœuvres en 1908 (Empiré alUmand) 444
Manœuvres impériales en 4908 (Auêriehê-Bongrie) 508
Camp d'instruction pour le Kl* corps d*armée bavarois (Empire alle-
mand) 517
Manœuvres en terrain varié pour les garnisons des grandes villes (^ai-
pire allemand) 547
Cartes et croquis.
* La guerre russo-japonaise :
Bataille du Yalu. Situation le 30 avril au soir (Russie et Japon) ... 442
Bouille du Yalu ^l*»' mai 4 904) »4
Croquis n* 12. — Situation de 6 heures à 8 heures du matin 224
Croquis n» 43. — Situation vers 40 heures matin et 2 heures soir. 224
Croquis n* 44. — Situation de 2 à 4 heures soir, et après 4 heures. 224
Croquis n* 15. — Débarquement de la II* armée et opérations du
•5 au 26 mai 1904 432
Croquis n« 46. — Bataille de Nanshan, 26 mai 1904. Bataille de
Wafangou (Télisse) 44-45 juin 1904 432
Carte 17. — Marche de l'armée japonaise le 43 et le 44 juin 4904. 628
Carte 48. — Situation le 14 juin : 528
Carte 49. — Situation le 45 juin 528
Croquis pris sur le terrain 434
* («es manœuvres impériales allemandes en 1907 :
Croquis n» 4 244
Croquis n» 2 260
Croquis n« 3 266
Carte 320
* Les grandes manœuvres italiennes en 4907 :
Une carte 320
Croquis n« 1 272
Tableau 274
Croquis n» 2 277
Croquis n» 3 280
Croquis n» 4 282
Croquis n» 5 284
Lignes ferrées en Dalmatie (Autriefie-Hongrie) :
Croquis 301
'*' Milices et gendarmerie Cretoises (Turquie) :
Croquis 496
Cavalerie. — Remonte.
Écoles de « feldchers » vétérinaires dans les corps de troupes (Aume). 97
Cession de chevaux d*artillfrie et de cavalerie à d'autres corps de
troupes (Ruseie) 98
Modiûcations à l'organisation de la cavalerie (Autriche-Hongrie) 302
39
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VI TABLE DBS MATIÈRES.
RétrmemeDt delà cavalerie {Etpagne) 340
Nouveau réglemeot sur rinstruction imliTiduelle dans la caTilerie
iftnlie) 343
Transformation de régiments de dragons en uhlana et hussards
{Rustte) 34 7
Développemeni donné i Tinstruetion des pionniers d'infanterie et de
cavalerie {Autriche- Hongrie) 4*18
Cavalerie de la landwchr autrichienne (Autrteke^Htmgrie) SC^
Création d'un nouvel escadron en Dalmatie {Amiriêh^Bongriê) S08
Nouvelle tenue de campagne de la cavalerie {Bwtpir* mllêmtmnd) 547
GhemiBB de fer. — CananT.
Voies ferrées entre la Belgique et TAIIemagne (Belgiqme) 307, 8â
Nouvelle voie ferrée en Alsace-Lorraine (Bmpin mUêwuimij 8S
Route carrossable de Bagdad 4 Aiop (Twr^U) 444
Lignes ferrées en Dalmatie (Autriche-Bmi^griê) 300
Création d'un nouveau commandement de ligne (Smpin ^Uêmmmi) 3C^
Voies ferrées ouvertes 4 raxploiution en 4907 (Prusse rhénane) {EwÊpin
allemand) 309
Construction de deux ponts sur le Rhin, à Cologne {Ewtfirt «iie-
mand) 309
Jonction du Monténégro avec les chemins de fèr autrichiens de ï^àï'
m&iie {Monténégro) , 345
Bruxelles et Anvers {Belgique) 440
Chemin de fer Pirée-Larissa ((?r^ 4â1
Nouvelle ligne exploitée par les sapeurs de chemins de fer {lêaUs) 4â3
ProjeU de chemins de fer dans la Péninsule balkanique (r»r{«iM) 429
Répartition du réseau ferré allemand entre les diverses cooifflisàoas
de lignes {Empire allemand) 549
Construction d'un nouveau pont sur le Rhin, à Ruhrort {Empire «22e-
mand) 649
Moditications à l'organisation des troupes de chemins de fer (Mmeth) . . 526
Formation d'un régiment de troupes de ehemins de fer {Eutgmrie),. . . 590
Chine.
Nouvelle organisation du Sune-Fang-Toué 54â
Acoles militaires.
Écoles de corps d'armée {Autriehê-Hongrie) 78
Réorganisation des états-majors et des écoles correspondantes (Ati-
triche- Hongrie) 79
Cours spéciaux pour officiers instructeurs {Suiseê) 440
Transformation progressive des écoles de Tounkersen écoles militaires
{Russie) sa
Nouveaux programmes d'enseignement dans les écoles militaires de
Younkers {Russie) 533
École de tir de Bruck en 4908 {Autriehe-Hongrie) 58
Annexe provisoire de TËcole miiiuire de Kniajevo (Bulgarie) 59
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TABLE DBS MATIÈRES* VII
Emplacements des tronpes.
Pages.
Création d'une Direction du génie sur la frontière italienne {Àutrieke»
HtmgrU) 79
Oroupement en brigades des unités dMnfanterie de forteresse de Var-
sovie et de Novogeorgievsk (Ruttie) 409
Envois de troupes sur la frontière italienne et réduction des efTectirssur
la frontière russe ( Autriche- fftmgrie) 240
Réorganisation des divisions et brigades d'infanterie sur la frontière
italienne {Auirich^Bofngriê) 298
Groupement des unités du génie en Sibérie et en Extrême-Orient
(Ruêtiê) 427
Création de nouvelles batteries de landwehr {Auirieh9'Himgrie) 508
Création d'an nouvel escadron en Dalmatie [Autriche- Hongrie) 508
Empire allemand.
Voies ferrées entre la Belgique et l'Aliemagne {Belgique) 82, 307
Nouvelle voie ferrée en Alsace-Lorraine 85
Le recrutement de l'armée en 4906 85
Officiers automobilistes de réserve 88
Télégrapliie sans Ql 88
Allégement de la mitrailleuse Maxim 89
L*état sanitaire dans l'armée 90
Mutations dans le haut commandement 247
Nouveau règlement sur le service en campagne 217
Déficit dans les cadres des ofQciers subalternes et des médecins mili-
taires 218
Le recrutement de l'armée en 4906 248
Automobiles pour poids lourds 249
Voyages d'éut-major de forteresse en 1908 219
* Les manœuvres impériales allemandes en 1907 243, 368
IfutatioDS dans le haut commandement 307
Nouvelle couleur de matériel roulant de campagne 307
Officiers automobilistes de réserve 308
Création d'un nouveau eommaadefflent de lignes « 308
Voies ferrées ouvertes à l'exploitation en 1907 (Prusse rhénane). 309
Construction de deux ponts sur le Rhin, à Cologne 309
Instruction sur l'emploi dessignaujL 309
Nouveau règlement d'exercice pour le train 309
Avancement des sous-officiers de réserre 340
Brodequins avec guêtres pour officiers 310
Les grandes manœuvres en 1908 411
Renvoi de la classe et appel du contingent en 4908 412
Gonvocstion de réservistes et de landwehriens en Prusse en 1908 415
Mutations dans le haut commandement 418
Allégement du paquetage du fantassin 449
Cours de tir pour officiers généraux et supérieurs de l'artillerie à pied. 513
Nouvelle munition pour le tir réduit 544
Préparation des officiers aux fonctions de juge militaire 514
Le nouveau règlement du train 34 5
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VIII TABLE DBS MATIÈRES.
ModiÛctlions 4 rorgânîMtion de l'armée W6
Nouvelle tenue de campagne de la cavalerie 517
Camp d'instruction pour le III» corps d'armée bavarois 517
Manœuvres en terrain varié pour les garnisons des grandes villes 517
Le « Scherenfemrohr » dans Tarmée allemand e 518
Nouvelle munition d'exercice (artillerie) 518
Répartition du réseau ferré allemand entre les diverses commissions
de ligne *'^
Construction d'un nouveau pont sur le Rhin 4 Ruhrort 519
* L'automobilisme militaire en Allemagne (poids lourds) 539
Nouveau règlement sur le service en campagne 594
Emploi du thé dans l'armée. 594
Gouvernement des places forte» 592
L'alimenution en pain de la troupe 59î
Les illettrés dans l'armée allemande , 593
Espagne.
Sutions radio-télégraphiques 9<
Réarmement de l'artillerie espagnole 9i
Effectif budgéulre de l'armée permanente pour 4908 310
Réarmement de la cavalerie.. 340
Budget de la guerre pour 1 908 4^5
Achat de mitrailleuses *^
Modifications apportées aux effectifs de paix 520
itat-major.
Mutations dans le haut commandement (Aulrieke-Hamgrie) "9
Réorga nisatioo des étata-maij o rs et des écoles correspondantes (A utriehe-
Hongrie) "^
Mutations dans le haut commandement (Hollande) 9â
Le nouveau Ministre de la guerre [Italie) ^
Réorganisation de l'éutrmajor général russe (Ruttit) 99
Voyages d'état-roajor de forteresse en 1 908 [Empire allêw%and) W
Haut commandement ([talie) , • . 345
Mutations dans le haut commandement [Empiré allemand) « 418
Réorganisation de la commission supérieure de défense de l'État (lialiê). 423
Création d'un conseil de l'armée (Italie) 424
Mutations dans le haut commandement {Autriche- Hongrie) . . 508
Création d'un conseil de défense (Hollande) 5â0
Nominations dans le haut commandement [Belgique) 585
Réorganisation de l'état-major de l'armée [Bulgarie) 586
Attributions du chef d'éut-major général de l'armée [Italie) 69*
Le nouveau chef d'état-major général (Italie) 593
États-Unis d'Amérique.
Réorganisation de la milice des États-Unis 31 4
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^1
TABLE DES MATIÈRES. IX
Événements de guerre contemporains.
Pagei.
♦ La guerre russo-japonaise 1, 113, 321, 433
Utilisation des enseignements de la guerre russo-japonaise (Autriche"
Hongri») 401
Gendarmerie.
Armement de la gendarmerie (Rutêie) 97
'^ Milice et gendarmerie Cretoises (Ttcr^M) 498
École d'élèves officiers de carabiniers (Italie) 597
Génie. — Fortifications.
Création d'une Direction du génie sur la frontière italienne (Autriche'
Hongrie) 79
Projets de lois relatifs aux fortiûcstions (Hollande) 9S
Groupement en brigades des unités d'infanterie de forteresse de Var-
sovie et de Novogeorgievsk fHtMfte) 109
Développement donné à l'instruction des pionniers d'infanterie et de
cavalerie (Autriehe-Hongrié) 408
Grenades à main {Amtriehe-Hongrie) 410
Stages dans le génie d'ofllciers et hommes de troupe d'infanterie (Ruuit) 4S6
École du génie Nicolas (Ruuio) 426
Groupement des unités du génie en Sibérie et en Kxtrême-Orient(Au««t«). 427
Expériences dans le génie suisse (Suine) 431
Modiûcations à l'organisation des troupes de chemin de fer (Aufite) .... 526
Création de commandements de places fortes (Autriche- Hongrie) 585
Position fortifiée d'Anvers (Belgique) 586
Création d'une inspection du génie (Bulgarie) 590
Formation d'un régiment de troupe de chemins de fer (Bulgarie) 590
Gouvernements des places fortes (Empire allemmad) 592
Grèce.
Jonction projetée des chemins de fer de Macédoine avec les réseaux
autrichiens et grecs 318
Chemin da fer Pirée-Larissa 421
* Milice et gendarmerie Cretoises 492
Habillement. — Équipement.
Uniforme des officiers (Italie) 94
Adoption d'un drap léger pour le manteau (Rustie) 109
Brodequins avec guêtres pour officiers (Empire allemand) 310
Nouveaux unifcfrmes dans l'armée russe ( Rustie) 31 7
Allégement du paquetage du fantassin (Empire allemand) 419
Nouvelle tenue de campagne de la cavalerie (Empire allemand) 517
Histoire militaire.
Société impériale russe d'Histoire militaire (Rustie) 99
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X TABIJI DKB UAJTÈStMS.
Hollande.
Mutatlons dans le htut commaQdement ^
Projeu de lois relatifs aux fortifications ^
Budget de la guerre pour 4908 93
Budget de la guerre des Indes néerlandaises pour 4908 93
Le nouveau Ministre de la guerre 343
Mitrailleuses *^
Effectife de l'armée en 4908 42Î
Création d'un conseil de défense 8S0
Infanterie.
Nouvelle tenue pour l'infanterie (AuêrieKê-Himgrié) 75
Nouveau règlement d'Infanterie (Belgique) 83
Cours de skis (Suiste) 410
Règlement pour les troupes et les combats de montagne {Smue) 410
Héorganisation des divisions et brigades d'infanterie sur U frontière
italienne {Autriche- Hongrie) 298
Nouveau régiment d'infanterie mixte pour le service personnel de
l'Empereur {Huttie) 348
* Le nouveau règlement sur les manœuvres de l'iniànterie italienne
{Italie) 386
Développement donné à l'instruction des pionniers de cavalerie et d'in-
fanterie (Autriehe-Efongrie) 408
Service téléphonique de l'infanterie (Aniriehe'Bongrie) 109
Allégement du paquetage du Aintassin (AlUmaguê) 449
Stages dans le génie d'ofQciers et hommes de troupe d'mfanterie
{Ruêtie) 426
* Enseignemeut du tir en Suisse (5iMMe) 478
Signaux optiques dans les corps de troupes (Ruseiê) 523
* Nouveau règlement d'exercices pour Tiofanterie suisse {Suiue) 669
Compagnies montées {Bulgarie) 587
Institutions de prévoyance.
tut de bienfaisance Victor-Emmanuel III pour les officiers pen-
sionnés de terre et de mer et leur famille {ttaUe) 96
Instruction militaire.
Écoles de corps d'armée (Autriehe-Bongriê) 78
Utilisation des enseignements de la guerre russo-japonaise (AHiriehe-
Hongrie) 404
Cours de tir pour officiers généraux et supérieurs de l'artillerie à pied
(Empire allemand) W3
Cours de tir pour ofQciers d'infanterie (Ruêtie) 600
École de tir des officiers d'artillerie {Bu$nê) 60i
ItaUe.
Augmentation de la solde des ofQciers inférieurs 93
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TABLE DES MATIÈRES. XI
Page».
Modification à la loi sur l'avancemeot 94
Uniforme des officiers 94
Stations radio-télégraphiques 94
Nouveaux effectifs du corps royal de troupes coloniales 94
Institut de bienfaisance Victor-Emmanuel III pour les officiers pension-
nés de terre et de mer et leur famille 96
Nouveau Ministre de la guerre ^ 96
Envoi de troupes sur la frontière italienne et réduction des effectif
sur la frontière russe {Autriche -Hongrie) Î40
La nouvelle loi sur le recrutement ... 320
* Les grandes manœuvres italiennes en 1907 S72
Réorganisation des divisions et brigades d'infanterie sur la frontière
italienne (Autnché-Hongrié) 298
Nouveau règlement sur Tinstruction individuelle dans la cavalerie .... 313
Haut commandement 315
* Le nouveau règlement sur les manœuvres de l'infanterie italienne. . 3S6
Stations radio-télégraphiques en Erythrée et au Bénadir 482
Commission permanente du service radio-télégraphique 422
Nouvelle ligne exploitée par les sapeurs de chemins de fer 423
Réorganisation de la commission supérieure de défense de l'Étal 423
Création d'un conseil de l'armée 424
Écoles navales de guerre 425
Nouvelle organisation du corps de santé militaire 425
Renforcement des garnisons sur la frontière orientale 521
Création d'un bataillon de cyclistes '. 521
Attributions du chef d'état-major général de l'armée, du commandant
en second, du corps d'état-major, et de l'oflicier général adjoint. . 594
Nouveau chef d'étatrmajor général 595
Organisation de la Somalie italienne 595
Réclamations des militaires 596
Nouveau règlement de discipline. — Les punitions dans l'armée ita-
lienne 596
École d'élèves ofllciers de carabiniers 597
Japon.
* La guerre russo-japonaise 4, 113, 321, 433
Justice militaire.
Préparation des officiers aux fonctions de juge militaire (Empire
allemand) 514
Marine.
Écoles navales de guerre (Italie) 425
Ministère de la Guerre.
Création d'un bureau de la Presse au ministère de la guerre (Aniriehe-
Hon^rie).,,. 507
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XII TABLK DBS MATIÈRES.
RéorgaaiMtion de Tétat-major de l'armée (Bulgarie) f 86
Création d'une inspection du génie (Bulgarie) 590
MitraiUeosM.
Détachements de mitrailleuses de montagne (àuiriekê'Hcmsrie) 75
Allégement de la mitrailleuse Maxim (Bmpirê aUewimtid) 89
Organisation déûnitive des déiacbements de mitrailleuses {Amtncho'
Hongrie) 303
Achat de mitraiileui es (Btpagnf) 430
Mitrailleuses (^o//att<i«) 422
Création de nouveaux détachements de mitrailleuses {Autrieh^Hmtgriê). 584
Monténégro.
Jonction du Monténégro avec les chemins autrichiens de Dalmatie 346
Officiers et assimilés.
Avancement (Amiriehê-B^grie) 7Î
Mutations dans le haut commandement (Autriehe-Uongrie) 79
Mutations dans le haut commandement (iïo//aiMle) 93
Augmentation de la solde des cfllcicrs inférieurs (Italie) 93
Modifications à la loi sur Tavancement (lulie) 94
Uniforme des officiers (Italie) • 94
Cours spéciaux pour officiers instructeurs (Suieee). 140
Mutations dans le haut commandement (Empiré allemand) 247
Déflcrt dans les cadres des officiers subalternes et des médecins mili-
taires (Empire allemand) 218
Mutations dans le haut commandenient (Autriche- Himgrie) dOÈ
Mutations dans le haut commandement (Empire allemand) 307
Brodequ JDS avec guêtres pour officiers (Empire allemand) 340
Le nouveau Ministre de la guerre (Hollande) 343
Haut commandement (Italie) 345
Avancement des officiers (Autrieke-Bongrie) 405
Nouveau règlement sur l'avancement (Autriche-Hongrie) 405
M utations dans le haut commandement (Empire allemand) 448
Notes des officiers (Autriche-Hongrie) 807
Mutations dans le haut commandement (Autriehe-Hongrié) 608
Indemnités de déplacement des officiers (Belgique) 542
Nomination dans le haut commandement (Belgique) 585
Annexe provisoire de TÉcoIe militaire de Kuiajevo (Bulgarie) 590
Candidats officiers de réserve (Bulgarie) 590
Gouvernement des places fortes (Empire allemand) 592
Le nouveau chef d'élat-mojor généml (Italie) 595
École d'élèves officiers de carabiniers (Italie) 597
Augmentation de la solde des officiers en Ëxtiéme-Orient (Ruteie) 598
Organisation générale des armées.
* Les forces militaires anglaises en 1907-4908 (Angleterre) 30
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TABLE DES MATIÈRES* XIII
Page».
* Les nouvelles lois d*organlsation militaire de la Confédération suisse
(Suitte) 53
Organisation du landsturm en Autriche (Autriche-Bongrie) 74
Détachements de mitrailleuses de montagne (Auiriche-Bangrie) 75
Réorganisation des états-majors et des écoles correspondantes (Auiri-
ehe-Hongrié) 79
Réorganisation de l'état-major général russe (Rustie) 99
Groupement en brigades des unités d'infanterie de forteresse de Var-
sovie et de Novogeorgievsk (Rutne) 409
Création d'un nouveau bataillon de discipline (Ruisie) i 09
* Les forces militaires anglaises eu 4907*4908 (Angleterre) 443
* Les musulmans et le service obligatoire en Bosnie-Herzégovine (Au-
triehe'Hongrie) 473
Transformation de batnillons de réserve {Rtutie) SâS
Nouveau régiment d'infanterie mixte pour le service personnel de
l'Empereur {Rutsie) 348
Augmentation de l'eflfctif de paix de Tartillerie (Autriehê-Hongriê), . . . 403
ECTectif de l'armée en 4 908 {Bollmnde) 422
Réorganisation de la commission supérieure de défense de l'État (Italie), 423
Création d'un conseil de l'armée (Italie) 424
* Milice et gendarmerie Cretoises (Turçut*) 492
Nouvelle organisation de l'artillerie de campagne et de montagne (Au-
triehê'Htmgrie), 509
Nouvelle organisation du Sune-Faog-Toué (China) 542
Modiflcations à l'organisation de l'armée {Empire allemand) 516
ModiQcations apportées aux effectifs de paix (Btpagne) 520
Création d'un conseil de défense (Hollande) 520
Effectifs de l'armée suisse (Suiete) 527
* La réforme militaire en Belgique (Belgique) 550
Création de brigades d'artillerie de forteresse (Autriche-Hongrie) 585
Création de commandements de places fortes {Autriche- Hongrie) 585
Compagnies montées {Bulgarie) 587
Effectifs budgétaires pour l'année i 908 (Bulgarie) 589
Reomtement.
Le recrutement de l'armée en 1906 (Empire alUmand) 85
* Les musulmans et le service obligatoire en Bosnie-Herzégovine (Au-
triche-Hongrie) 473
Le recrutement de l'armée en 4906 (Empire allemand) 248
La nouvelle loi sur le recrutement (Italie) 220
Renvoi de la classe et appel du contmgent en 1908 (Empire allemand). 442
Contingent pour 4908 (Belgique) 611
Contingent de 1908 (Bulgarie) 586
Compte rendu de l'appel du contingent en 1907 (Runie) 598
RéserTes-milices.
Organisation du landsturm en Autriche (Autriche-Hongrie) 74
Sociétés de vétérans (Autriche- Hongrie) 79
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XIV TABUI DBS HATIÈBB8.
Pans.
TraDstormiUoD de btUUlouf de résdnre <iliMne) Sa
OOIciers tutomobilistes de réserve (Empire allemand) 308
A vanoemeDt des sout-ofliciers de réserve (Empire aUewamnd) 3S0
RéorgiDtuiUon de la milice dec ÊUto-Uiiis {Éitê-Unis drAmériqm») M
CoDvooatioa de réservistes en 4908 (Auêriêk^'Hamfriê) 404
Convocation de réservistes et de landwehrtena eo Prusse en 4908
( Empire allemand) 446
* Slilice et gendarmerie Cretoises (Tiêr^me) 192
Cavalerie de la landwehr autrichienne (Auêrteka-Bee^rie) 508
Création de nouvelles batteries de landwehr (Anêricha-Bem^rie) §08
Armement de la garde civique {Hel^que) 54â
Annexe provisoire de l'École miliulre de Kniajevo {Bnlgaria). 590
Candidats officiers de réserve (Bmlgarie) 590
Russie.
* La guerre russo-japonaise 1, 143. 394, 433
Armement de la gendarmerie 97
École de « Feldcbers • vétérinaires dans les corpa de troapea 97
Cession de chevaux d*artillerie et de eavalerie è d'autres corps de
troupes ^
Société impériale russe d'Histoire miliUire 99
Réorganisation de l'état-major russe 99
Groupement en brigade des unités d'inlknterie de forteresse de Var-
sovie et Novogeorgievsk 109
Adoption d'un drap léger pour le manteau 409
Création d'un nouveau bataillon de dtselpline 409
* Envoi de troupes sur la frontière itslienne et réduction des effectifs
sur la frontière russe (A «/mJU-£r«»yri#) 240
Transformation de bataillons de réserve 9tt
Avantages accordés aux sous-ofQciers rengagés 346
Transformation de régiments do dragons en uMans et hussards 317
Nouveaux uniformes dans l'armée russe 317
Nouveau régiment d'infanterie mixte pour le service personnel de
l'Empereur 348
Stages dans le génie d'ofDciers et hommes de troupe d'infanterie 4^
École du génie Nicolas 496
Groupenient des unités du génie en Sibérie et en fixtréme-Orieat.. . . . 427
Allocations de thé 4S8
Transformation progressive des écoles de « ToualLers • en écoles
militaires 5^
Nouveaux programmes d'enseign<?ment dans les écoles militaires et les
écoles de « Younkers » 693
Signaux optiques dans les corps de troupes 693
Nouveau règlement sur les soldats ordonnances 596
Modiflcations à l'organisation des troupes de chemins de fer 696
Augmentation de la solde des officiers en Extrême-Orient 698
Compte rendu de l'appel du contingent en 4907 598
Cours de tir pour les officiers d'infanterie €00
Écoles de tir des officiers d'artillerie 609
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-^ . . - ,^, --^^^„,^^^^^- — ._
TABLB DES MATIÈRES. XV
Service en campagne c
Pagei.
Règlement pour les troupes et les coavois de montagne {Su%t§e) 440
Nouveau règlement sur le service en campagne {Bmpir9 allemtmd) 247, 594
Service intériear.
Nouveau règlement sur les soldats ordonnances (Ruirié) 615
Réclamations des militaires (Italie) 596
Nouveau règlement sur la discipline. — Les punitions dans l'armée
italienne (/(«ii#j 596
Service de Santé.
t'eut sanitaire dans l'armée (^mptr» «UmmhmI) 90
Déflcit dans les cadres des ofQciers subalternes et des médecins mili-
Uires (Empire allêwtmnd) 84 8
Nouvelle organisation du corps de santé militaire (Italie) 425
Allocations de thé (Ruteie) 428
Emploi du thé dans l'armée (Empire aliememd) 594
Signalenrs.
instruction sur l'emploi des signaux (Empire allemand) 309
Signaux optiques dans les corps de troupes (Ruttie) 524
Sociétéa.
Sociétés de vétérans (Autricf^e- Hongrie) 79
Société impériale russe d'Histoire militaire (Ruttie) 99
Soas-offloiera.
* Les sous-ofQciers rengagés et les emplois civils en Antricbe-Hongrie
(Au^ehe-Hon^) 226
Avancement des sous-officiers de réserve (Empire allem&Hd) 310
Avantages accordés aux sous-officiers rengagés (Ruttie) 31 6
Statistique.
Les illettrés dans l'armée allemande (Empire allewMnd) 593
Suisse.
* La nouvelle loi d'organisation militaire de la confédération suisse ... 53
Cours de skis 440
Règlement pour les troupes et les convois de montagne 440
Cours spéciaux pour officiers instructeurs 440
Budget du Département militaire en 4908 222
Expériences dans le génie suisse 434
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XVI TABLE DES MATIÈRES.
* L'enseignemeot du tir en Suisse 478
Effectif de l'armée suisse 527
* Le nouveau règlement d'exercices pour rinfaDterie suisse 569
Télégraphie. — . Téléphone. — Pigeons voya^reors.
Cours de télégraphie (Auirieh$*nongriê) 73
Télégraphie sans fli {Emfnrê alUmand) 88
Stations radio-télégraphiques (Etpagne) 94
Stations radio-télégraphiques (Italie) 94
Service téléphonique dans l'infanterie (Autriche-Hongrie) t. 409
Télégraphie sans flI (Autriche- Bongrie) 44Ï9
Création d'un nouvenu matériel optique (Autriche -Hongrie) 409
Stations radio-télégraphiques en Erythrée et au Benadir (Italie) 492
Commission permanente du service radio- télégraphique (limlie) 422
Signaux optiques dans les corps de troupes (JI«Mi>) 523
Train.
Nouvelle couleur de matériel roulant de campagne (Empire aiUwuuti). 307
Nouveau règlement d'exercice pour le train (Empire allewtaud) 309
Le nouveau règlement du triiin (Empire allemand) 546
Troupes coloniales.
Cours colonial (Belgique) 83
Budget de la guerre des Indes néerlandaises pour 1908 (Hollande) 93
Nouveaux effectifs du corps royal de troupes coloniales (Italie) '94
Organisation de la Somalie itelienne (Italie) 595
Tarqnie.
Route carrossable de Bagdad à Alep ^<<
Ligne télégraphique Constantioople-Budapesl 444
* Les musulmans et le service obligatoire en Bosnie-Herzégovine (Au-
triche-Hongrie) 17S
Projets de chemins de fer dans la Péninsule balkani {ue 429
* Milice et gendarmerie Cretoises 492
Vélocipédie militaire. — Antomobilisme.
L'automobi isme dans l'armée (Aulrichê- Hongrie) 76
Corps d'automobilistes volontaires (Belgique) 83
Officiers automobilistes de réserve (Empira allemand) 88
Automobiles pour poids lourds (Empire allemand) Î19
Officiers automobilistes de réserve (Empire allemand) 308
Création d'Un batuillon cycliite (Italie) 624
* L'automobilisme militaire en Allemagne (Allemagne) 5i9
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a^
beyond the specified time.
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