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HARVARD COLLEGE LIBRARY
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in roemory of
GEORGE s. MUMFORD '87
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REVUE MILITAIRE
ARMÉES ÉTRANGÈRES
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PARIS. — IMPRIMBRIB R. OBAPBLOT BT O*, 2, RUB 0HR1STINB.
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REVUE MILITAIRE
DBS
ARMÉES ÉTRANGÈRES
lèiifèe i Ittat-lajAr de l'Arnée, V Bireii
(Ancienne Revue militaire de rÊtranger)
P^R^ISS^M^X TOTJS LB3S MOIS
XXXVir ANNÉE
SOIXANTE-DOUZIÈME VOLUME
Juillet-Décembre 1908
PARIS
R. CHAPELOT et C% Imprimeurs-Éditeurs
30j Rue et Passage Dauphine, 30
1908
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REVUE MILITAIRE
UBS
ARMÉES ÉTRANGÈRES
N» 9BS Juillet . 1908
L'ARMÉE JAPONAISE
EN 1908
Les succès que le Japon remporta au cours de la der-
nière guerre ne semblent pas avoir inauguré pour cet
Empire l'ère de repos à laquelle il aurait pu prétendre .
Jamais, et Ton pourrait presque dire dans aucun pays,
la préparation à la guerre ne fut Tobjet de plus de soins
et n'exigea le consentement à plus de sacrifices que ceux
qa'on demande actuellement au peuple japonais.
Le Parlement a voté en 1907 un plan de réorganisa-
tion de Tarmée, plan qui — en théorie — doit se pour-
suivre pendant un certain nombre d'années. — La
somme de 170 millions de yen (442 millions de francs)
qui a été votée pour mener à bien cette réorganisation,
doit être répartie en onze annuités, mais à partir
de 1913, les dépenses prévues sont insignifiantes.
Il est vrai que tout dernièrement, sous la pression de
nécessités financières des plus graves, le Ministre de la
guerre a accepté sur ses budgets futurs des réductions
1
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2 L'ARMÉE JAPONAISE EN 1908. ,N« 968.
importantes qui, réparties jusqu'à Texercice ! 91 0-1911
atteindront au total 25 millions de yen (1), au titre des
eonstructions de la guerre et 12 millions de yen au titre
de la réorganisation de Tarmée; mais les réductions
seront plus apparentes que réelles.
Il n'en reste pas moins évident que le Gouvernement
japonais, décidé à réaliser son programme de réorga-
nisation et d'augmentation de Tarmée, — saura, comme
il a déjà su le faire au lendemain de la guerre avec la
Chine en 1896, — mener ce programme à bien et rapi-
dement, beaucoup plus rapidement sans doute qu'on ne
Ta officiellement déclaré.
Cette réorganisation comporte la création d'unités
nouvelles. Combien de ces unités sont déjà créées ? A
quel degré d'achèvement est déjà arrivé le projet de
réorganisation ? Il est très difficile d'avoir des notions
exactes à ce sujet. On sait qu'au Japon, rien de ce qui'
regarde l'armée ne fait l'objet de communications offi-
cielles. Tout y est secret militaire.
Mais ce que Ton peut dire, c'est que si toutes les unités
nouvelles ne sont pas encore constituées, elles le seront
dans le plus bref délai ; les deux nouvelles divisions,
d'ailleurs, comprennent une forte proportion d'anciens
régiments. Ce qui est certain de plus, c'est qu'en cas de
conflit prochain, les nouvelles unités seraient immédia-
tement mises sur pied. Nous admettrons donc que l'ar-
mée existe actuellement dans l'état prévu par le projet
de réorganisation.
C'est cette organisation nouvelle que nous nous propo-
sons d'étudier ici, au moment où l'attention du monde
entier semble de plus en plus attirée vers ce qui se passe
dans cet Extrême-Orient où tant de conflits encore sont
latents.
(i) 1 yen = 2 fr. 50.
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» 968. L'ARMÂB JAPONAISE EN f 908. 3
Celte étude comportera deux parties : rorganisation
de l'armée en temps de paix et l'organisation en temps de
guerre.
L'armée japonaise a déjà fait dans cette Revue Tobjet
d'étades analogces; à plasieurs reprises — en 1904, au
débat de la guerre avec la Russie — et tout récemment,
an débot de la série d'articles relatifs à ^histoire de la
gnerre. U nous arrivera forcément, pour la clarté et la
tenue d'ensemble de la présente étode, de rééditer cer-
tains renseignements déjà par os ; nous ne le ferons tou-
jours que dans la mesure strictement nécessaire et sur-
tout dans le but de mettre en lumière les modifications
survenues depuis lors.
PREMIÈRE PARTIE.
L'organisation de l'armée en temps de paix.
CHAPITRE PREMIER.
BECRUTEMENT. — ORGANISATION TERRITORIALE.
Becruiemefit. — La base de TorganisatioD est la loi de
recruiement. Il est nécessaire d'en bien connaître le
mécanisme.
La loi de recrutement date de 1896; elle a été modifiée
an ccmrs de la dernière guerre :
4* Par l'ordonnance impériale du 2â septembre 1904
portant la dorée de service dans l'armée a Kobi » (2^ ré-
serve ou armée de réserve proprement dite), de cinq à
dix ans, et supprimant la 2^ partie du « Hojû » (réserve
de recrutement);
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4 L*ARMÉE JAPONAISE EN 1908. N« 968.
2° Par Tordonnance impériale du 21 avril 1903, met-
tant à la disposition du Ministre de la guerre pour les
renforcements de l'armée de campagne, diverses catégo-
ries d'hommes« en particulier les hommes du « Koku-
min » 1" partie (armée territoriale) et 2« partie.
Enfin, la loi de finances pour Texercice 1907-1908 a
institué à titre provisoire le service de deux ans, pour
Tinfanterie.
La loi de recrutement japonaise est basée sur le prin-
cipe du service personnel, universel, obligatoire. C'est
le principe européen de la nation armée.
L'obligation militaire commence à 17 ans et se termine
à 40 ans. L'appel de la classe n'a lieu que dans le cou-
rant de l'année qui suit celle où les jeunes gens ont eu
20 ans.
Les opérations préliminaires à l'appel sous les dra-
peaux consistent :
1^ En un examen physique très sévère, à la suite
duquel les jeunes gens sont classés en trois catégories :
Les absolument bons ;
Les bons ;
Les impropres au service ; ces derniers sont définiti-
vement exemptés du service.
Sont également dispensées du service certaines catégo-
ries de jeunes gens ayant des diplômes, occupant cer-
taines situations dans l'enseignement ou le clergé, ou se
trouvant dans des conditions de famille déterminées.
Les dispensés sont versés dans le Kokumin, 2^ partie.
L'examen physique, a lieu l'année de l'appel, du mois
d'avrilau mois d'août.
2° Un tirage au sort détermine, parmi les « absolu-
ment bons » le nombre de jeunes gens nécessaires pour
former le contingent annuel. Ce contingent est fixé par
un décret impérial.
En cas d'insuffisance d'hommes dans la catégorie des
« absolument bons », on prélèverait, toujours par voie
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N* 968. L.*ARMÉB JAPONAISE BN 4908. 5
de tirage au sort, le nombre nécessaire dans la catégorie
des <c bons ». Ce cas ne s'est pas encore présenté.
Armée active et réserves. — L'armée japonaise com-
prend :
i** L'armée active ou « Guénéki » ;
2<> La réserve de Tarmée active ou « Yobi » ;
3« L'armée de réserve proprement dite, ou « armée
Kohi »;
4® L'armée territoriale ou « Kokumin » 1'® partie.
En outre de ces catégories instruites, le reliquat des
classes annuelles est versé dans certaines catégories,
réserves supplémentaires qui reçoivent peu ou pas d'ins-
truction, et qui constituent le Hojû (réserve de recrute-^
ment) et le Kokumin 2^ partie (masse des hommes de
17 i 40 ans qui n'appartiennent à aucune des catégories
énumérées ci-dessus.
1® Armée active ou « Guénéki ». — Les jeunes gens
y servent deux ans dans l'infanterie, trois ans dans
les autres armes, même dans le train (sauf les conduc-
teurs de cette arme qui ne font que six mois de ser«
vice).
Un certain nombre de jeunes gens forment une caté-
gorie spéciale. Ce sont les volontaires d'un an, qui cor-
respondent aux volontaires d'un an de l'armée allemande,
et sont destinés, les uns à embrasser la carrière d'officier,
les autres à devenir officiers de réserve. Il y a environ
1,500 volontaires chaque année.
2^ Réserve de t armée active ou « Yobi ». — Après leurs
deux ou trois ans de service, les jeunes gens passent
dans la réserve de l'armée active ou Yobi ; ils y restent
cinq ans et quatre mois ou quatre ans et quatre mois sui-
vant qu'ils ont servi deux ou trois ans dans l'active. Cette
période de quatre mois correspond au temps nécessaire
pour que la classe qui vient d'entrer sous les drapeaux
soit mobilisable.
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6 L'âRMÊS japonaise en 1908. N« 968.
£q principe, les hommes du Yobi doivent faire deux
périodes d'instruction de soixante jours. Mais, en pra-
tique, les réservistes sont en général convoqués pour
deux périodes de manœuvres, Tune de quatre semaines,
l'autre de deux semaines. D'ailleurs, d'une façon géné-
rale, le nombre et la durée des périodes d'instruction
des différentes classes de réserve sont limitées par les
ressources financières.
A la mobilisation, les hommes du Yobi sont destinés à
porter l'armée du temps de paix à l'effectif de guerre, en
un mot, A mobiliser l'armée active. Le surplus est versé
dans les dépôts.
3*> Armée de réserve proprement dite^ ou « armée
Kobi ». — Cette réserve est souvent appelée impropre-
ment armée de dépôt. Elle correspond à la landwehr
allemande. Les hommes passent du Yobi dans l'armée
Kobi; ils y restent dix ans (au lieu de cinq comme avant
la guerre).
Les hommes de cette catégorie doivent faire — en
principe — deux périodes d'instruction de soixante jours.
Ils sont destinés . à constituer les unités de l'armée
Kobi : brigades devant suivre les divisions de l'armée
active de campagne, troupes des services de l'arrière,
corps de siège ou de défense des places, etc.
4® Kokumin i^ partie (armée territoriale). — Cette
catégorie correspond au landsturm allemand. On y reste
depuis l'âge de 37 ans jusqu'à l'expiration de l'obligation
militaire, c'est-à-dire deux ans et huit mois.
Les hommes du Kokumin 4'® partie ne font aucun ser-
vice. Leur rôle est la défense du territoire.
Autres catégories « Hojû ». — Le reliquat des hommes
classés absolument bons, après prélèvement du contin-
gent annuel sur chaque classe de jeunes gens, et les
hommes reconnus bons « dans la limite d'un chiffre
annuellement fixé » constituent une nouvelle catégorie,
appelée Hojû.
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»• 968. L'ARMÉE JAPONAISE BN 1908. 7
La proportion des hommes bons comptant dans le
Hojù n'est pas connae.
Le Hojù sert de réserve de recrutement (Ersatz-
Réserve allemande) pour assurer la constance des effec-
tifs en temps de paix.
A ce titre, chaque régiment instruit constamment
150 hommes du Hojû. En principe, ces hommes res-
tent au régiment pendant trois mois; ils sont ensuite
libérés et remplacés immédiatement par un nombre égal
d'hommes du Hojù. D'après cela, les hommes du Hojù,
f<»t quatre-vingt-dix jours de service pendant leur pre-
mière année. Ils doivent faire également soixante jours
de service an cours de leurs deuxième et quatrième
années.
Mais, ainsi que cela a déjà été dit, il est douteux que
les hommes des réserves soient rigoureusement astreints
à d'aussi longues périodes d'instruction.
On annonce d'ailleurs que le Ministre de la guerre a
riùtentîon de supprimer les périodes d'instruction des
hommes du Hojù, et même de supprimer tout à fait cette
catégorie, car, avec le service de deux ans, le nombre
d'hommes qui reçoivent une instruction complète est
augmenté dans de telles proportions qu'on peut se dis-
penser d'ane réserve de recrutement.
Les hommes dn Hojù restent dans cette catégorie sept
ans et quatre mois, et entrent dans l'armée Eobi ou
armée de réserve proprement dite, en même temps que
leors camarades, venant de l'active.
A la mobilisation, les hommes du Hojù sont destinés
à assurer la mise sur le pied de guerre des formations
des équipages et du train de l'armée de campagne, à
compléter les éléments de l'armée active, ii renforcer les
dépôts, etc.
Kokumin 2^ partie. — Tous les Japonais propres au
service et ne comptant pas dans une des catégories énon-
cées ci-dessus forment — pendant leur période d'obliga-
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8 L'ARMÉE JAPONAISE EN 4908. N* 968.
tions militaires, c'est-à-dire de 17 à 40 ans, — une caté-
gorie unique appelée Kokumin 2* partie (Landsturm
2« ban).
Cette catégorie comprend donc :
l^ Tous les jeunes gens de 17 à 20 ans révolus ;
2^^ Les dispensés ;
3^ Le reliquat des hommes bons non classés dans le
Hojû.
Les hommes de cette catégorie ne reçoivent aucune
instruction militaire. Pendant la dernière guerre, une
ordonnance impériale les a misa la disposition du Minis-
tre de la guerre pour les remplacements et le renforce-
ment de l'armée de campagne. Grâce à l'esprit guerrier
et discipliné de la nation japonaise, quelques mois ont
suffi pour qu'à la fin de la guerre, dans les armées de
Mandchourie, on pût voir de jeunes soldats de 17 ans
faire bonne figure au feu.
Le tableau suivant synthétise la répartition des charges
militaires dans les différentes catégories de l'armée japo-
naise, par année d'âge.
Disponibilités du Japon au point de vue du recrute-
ment. — Contingent aimuel. — Le contingent annuel a
beaucoup varié depuis vingt ans. D'environ 17,000
hommes en 1888, il atteignit 42,000 hommes en 1896,
de 80,000 à 100,000 hommes pour les classes 1904 et
1905 appelées pendant la guerre; La classe 1906 était
de 120,000 hommes (entrée au service en décembre
1907).
La population japonaise qui s'accroit d'ailleurs chaque
année, peut facilement fournir ces contingents. De
45 millions environ en 1900, elle est passée à près de
50 millions en 1906. L'excédent des naissances sur les
décès est également en progression.
En 1907 le nombre des jeunes gens ayant atteint
20 ans dépassait 520,000 hommes.
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N«968.
L'ARMâB JAPONAISE BN 4908.
ABSOLVUBKT B0H3.
BONS.
DISPENSÉS^
IMPROPRES
an
■IIITICI.
ITans.
18 —
i9 —
K9kuinin, 2« partie.
20 —
Guénéki.
SI —
Armée active du temps
de paix.
2i —
Infanterie.
Autres armes
" que
Hojû.
l'infanterie.
Î3 —
24 —
Yot
i.
25-
Réserre de l'armée active.
26 —
27 —
28 —
29 —
30 —
31 —
32 —
Kobi.
1
33 —
Armée de réser\'e proprement dite
(landwehr).
9«
34-
f'
35-
36 —
37 —
38 —
39 —
40 —
Kokumin, i'^ partie.
Armée territoriale (landsturm).
(a) T«lo«Ulrefl d'nn an. — Peavent accomplir lear année de aervice entre 17 et 18 ans. —
KefoWeat noe Inetraelioa spéciale. — Fonmlaeent dea officiera soit k l'armée active^ soit h l'armée
it rtMrvc.
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1 0 L'ARMÉB JAPONAISE EN 11M)8. N« 968 .
Service de deux ans. — La loi de finances pour l'exer-
cice 1907-1908 introduisit le service de deux ans pour
l'infanterie; d'après le déclarations du Ministre de la
guerre, le générai Teratsoui, il ne s'agirait que d'une
mesure transitoire, ayant le caractère d'une expérience.
Mais il n'est pas douteux que ce provisoire ne devienne
définitif.
La tendance actuelle au Japon est en effet de donner
rinstruction militaire au plus grand nombre d'hommes
possible, pour augmenter l'effectif des réserves immé-
diatement utilisables.
Grâce au service de deux ans, les Japonais comptent
faire passer par les cadres SO p. 100 d'hommes de plus
que par le passé. C'est ainsi que le contingent annuel,
qui était en moyenne de 80,000 hommes ces dernières
années, est passé à 120,000 hommes. Le Japon obtient
ce résultat avec un supplément de dépenses n'excédant
pas 3,600,000 yen (9 millions de francs) correspondant
aux suppléments de frais de route lors de l'incorpora-
tion, et de la libération, augmentation du nombre des
sous-officiers rengagés, dépenses de l'habillement, etc.
Effectifs mobilisables, — Il est difficile de se faire une
idée exacte de ces effectifs. Dans chaque classe en par-
ticulier on ne connaît pas les chiffres exacts des hommes
appartenant aux différentes catégories et spécialement,
des hommes du Hojû, qui sont censés recevoir un rudi-
ment d'instruction.
De plus, depuis plusieurs années, l'armée japonaise
est en continuelle réorganisation.
Quoi qu'il en soit, le problème peut se présenter sous
les deux formes suivantes :
1® Quel serait Teffectif d'hommes instruits disponibles
pour une mobilisation en 1908? De quelles réserves dis-
poserait le Japon?
2® Quel sera Teffectif total des hommes instruits,
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K« 968. L'ARMÉE JAPONAIâB BN 4908. U
qaaod la loi actuelle aura son plein effet, en admettant
que le Japon continue à appeler 120,000 jeunes soldats
chaque année ?
1* Effectifs actuellement mobilisables. — Il est néces-
fiûre de prendre comme base l'effectif que le Japon
avait sous les armes à la fin de la dernièpe guerre. A
ce moment, il y avait en campagne environ 600,000
hommes. Nous ne tiendrons pas compte des hommes qui
se trouvaient dans les dépôts et qui avaient un commen-
cement d'instruction. Ce chiffre comprenait d'ailleurs les
deux classes 1904 et 1905, qui auraient dû être norma-
lement appelées en 1905 et 1906, et qui le furent par
anticipation en 1904 et 1905.
U faut ajouter à ce chiffre la classe 1906, appelée en
décembre 1907 et mobilisable en 1908, soit i 20,000
hommes, il faut en retrancher les deux classes les plus
anciennes, devenues indisponibles depuis la guerre
(30,000 hommes environ). Nous voyons que le Japon
pourrait disposer d'environ 700,000 hommes^ ayant reçu
une instruction complète.
Il y aurait lieu de tenir compte, soit immédiatement,
soit après quelques mois :
a) Des hommes qui à la fin de la guerre se trouvaient
dans les dépôts (environ 100,000 hommes);
b) Des hommes des catégories non instruites, appelés
dans les dépôts, des jeunes gens appelés par anticipa-
tion, etc.
Le nombre global de ces différentes catégories peut
atteindre un million d'hommes,
2^ Effectifs mobilisables quand la loi aura son plein
effet. — La base, pour ce calcul, serait la connaissance
exacte de la répartition des classes dans les différentes
catégories de l'armée.
La dernière statistique officielle connue date de Tannée
1902. Le nombre de jeunes gens ayant atteint l'âge de
20 ans était alors de 539,282.
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42 L'ARMÉE JAPONAISE RN 4908. N* 968.
187,907, soit 34,84 p. 100, furent déclarés absolument
aptes pour le service, et répartis de la façon suivante :
Guénéki, 45,000;
Hojù 1^® et 2® parties, reste des « absolument bons ».
(L'ordonnance du 29 septembre 1904 a supprimé la
2« partie du Hojû) ;
108,016, soit 20,03 p. 100 n'ayant pas une aptitude
absolue, furent versés dans le Kokumin 2* partie;
49,354, ou 9,15 p. 100, furent dispensés pour des
motifs de famille ou de profession ;
194,003, ou 35,98 p. 100, furent exemptés.
Si nous appliquons ces proportions à la classe 1907
(et aux classes suivantes) nous arrivons aux chiffres
approximatifs suivants :
Effectif total de la classe, 520,000 hommes : 182,000
absolument bons, se répartissant en :
120,000 dans Tarmée active, Guénéki (chiffre connu);
62,000 dans le Hojû;
104,000 dans le Kokumin, 2« partie;
52,000 dispensés;
18â»000 exemptés.
Pour avoir le total des différentes catégories, nous
n'avons qu'à appliquer à ces chiffres la loi de décrois-
sance des effectifs d'après les barèmes habituels, et nous
arrivons aux chiffres suivants :
Armée active mobilisée, (Guénéki et Yobi, sept
classes), 742,800 hommes complètement instruits.
Hojii (sept classes), 383,780 hommes ayant une ins-
truction sommaire.
Kobi (dix classes), soit 780,000 hommes, complète-
ment instruits venant du Yobi et 403,000 hommes ayant
une instruction sommaire venant du Hojû.
Kokumin i^^ partie {deux classes), soit 115,000 hommes
complètement instruits, 59,520 sommairement instruits.
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iPli ip ■ j y I
N- 968. L'ARMÉE JAPONAISE EN 4908. 13
Kokumin 2^ partie (trois classes de jeunes gens de
17 à 20 ans), soit environ 1 million d'hommes ;
Vingt classes d'hommes de 20 à 40 ans, soit environ
2 millions d'hommes, au total 3 millions d'hommes
n'ayant aucune instruction, mais disponibles.
En résumé la loi actuelle donnera au Japon les effec-»
tifis mobilisables suivants :
Hommes complètement instruits : 1,638,000 dont
742,800 pour l'armée active mobilisée, 780,000 pour
i'armée Kohi et 145,200 pour le Kokumin 1'^ partie.
Hommes ayant une instruction militaire sommaire,
846,300.
Réserve (ï hommes non instruits y mais disponibles^ envi-
roQ 3 millions.
La loi actuelle aura son plein effet dans une vingtaine
d'années. D'ici là, les effectifs mobilisables, partant des
chiffres donnés au sujet du premier cas étudié (mobili-
sation en 1908) iront toujours en se rapprochant des
derniers chiffres donnés.
i
Organisation territoriale (1). — L'organisation territo-
riale du Japon, au point de vue militaire, est calquée sur
l'organisation de l'armée elle-même, c'est-à-dire que la
base de cette organisation territoriale est la circonscrip-
tion divisionnaire. A chaque division de l'armée du
temps de paix correspond une circonscription où, en
principe, elle recrute ses jeunes soldats et qui lui fournit
à la mobilisation ses différentes classes de réserve.
Il y a dix-huit circonscriptions divisionnaires, les deux
divisions qui se trouvent en Mandchourie et en Corée,
ayant leur circonscription correspondante sur le terri-
toire national. La division de la Garde n'a pas de cir-
(i) Voir numéros de février 1904 et septembre 1907.
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44 L'ARMÉE JAPOIfAISE SK 1908. N* 968.
conscription particulière» Elle se recrute sur Tensemble
du territoire^ parmi les fils de la petite noblesse et des
propriétaires fonciers.
Pour l'infanterie, les circonscriptions sesobdivisent en
quatre districts régimenlairesy groupés deux par deux,
par brigades, et les districts régimentaires sont eux-
mêmes divisés en districts de bataillon.
Les armes autres que Finfanterie se recrutent sur l'en-
semble de la circonscription divisionnaire. En cas dln-
suffisance, le contingent local peut être complété par
des emprunts faits à un autre district ou même à une
autre circonscription divisionnaire.
Les bataillons d'artillerie lourde sont alimentés par
les circonscriptions divisionnaires où ils sont stationnés.
Les brigades de cavalerie et d'artillerie, les troupes
de communications se recrutent sur Tensemble d^un
certain nombre de circonscriptions déterminées.
Les troupes spéciales à la défense de certaines lies sont
fournies par les districts indépendants qu'elles forment.
Formose a une garnison alimentée par des recrues
venues de la métropole, et File de Tsoushima a reçu
également une organisation particulière.
CHAPITRE IL
ORGANISATION DE l' ARMÉE JAPONAISE EN TEMPS DE PAIX.
TROUPES ET EFFECTIFS.
Composition de rarmée, — La base de l'organisation
de l'armée en paix et en guerre, est la division, qui est
une unité intermédiaire entre notre division et ]K)tre
corps d'armée français.
Le Japon ne possède pas de corps d'armée.
L'armée japonaise compte 19 divisions, soit : 18 divi-
sions numérotées de 1 à 18, et la division de la Garde.
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^ 96». L'ARMÉB JAPONAISE BN 1908. 45
On sait que .4 divisions furent créées au cours de la
gnerre ; les 13*, i4<^ 15^ et 16® divisions. Après le traité
de paix, elles furent maintenues provisoirement en
Mandchonrie et en Corée. Au mois de mars 1907 les 15®
et 16® divisions furent rappelées au Japon, et rassem-
blées provisoirement dans de vastes baraquements pré-
cédemment affectés aux prisonniers russes.
Au mois d'octobre 1907, la 10® division a remplacé
en Mandchonrie la 14® qui est rentrée au Japon; la
13® division est restée en Corée : il est probable qu'elle
sera relevée en 1908 par la 2® division.
L'entretien d'une division en Corée ou en Mand-
chonrie coûte environ le double que sur le territoire
national.
Le rappel des deux divisions au Japon a permis la
création de deux nouvelles divisions, les 17® et 18®, ce
qui porta le nombre total des divisions à 19.
L'armée japonaise comprend en outre ;
Deux brigades indépendantes de cavalerie (de deux
régiments à quatre escadrons).
Trois brigades indépendantes d'artillerie de campagne
(de deux régiments à six batteries) ;
Trois bataillons indépendants d'artillerie de montagne
(à trois batteries chacun). Ces bataillons doivent être
affectés à la mobilisation aux troupes ayant à opérer
dans les régions montagneuses.
Des unités A^ artillerie lourde y remplaçant les anciennes
unités d'artillerie de forteresse^ et comprenant :
Deux brigades d'artillerie lourde de deux régiments
chacune (rôle : assurer la défense des zones fortifiées où
elles sont stationnées, et constituer les éléments d'artil-
lerie lourde nécessaires aux armées en campagne) ;
Deux régiments indépendants (3® et 4®), ces régiments
qui recevront des attelages, contribueront aussi à la for-
mation des parcs de siège ;
Six bataillons indépendants.
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46 L'âRMËB japonaise EN 1908. N* 968.
En temps de paix, les régiments d'artillerie lourde
sont à trois bataillons de trois compagnies (batteries) ; les
bataillons indépendants ont un nombre variable de com-
pagnies.
Le nombre des bataillons d'artillerie lourde présents
au Japon est de 24 ; il y a lieu d'ajouter à ce chiffre les
unités suivantes :
Deux bataillons à Formose, un à Tsoushima, deux en
Corée, un à Port- Arthur ; ce qui porte à 30 le nombre
total de bataillons d'artillerie lourde.
Une brigade de troupes de communications compre-
nant :
XJn régiment des chemins de fer, à trois bataillons de
quatre compagnies ;
Un bataillon de télégraphistes (quatre compagnies de
télégraphistes, une compagnie de télégraphie sans fil,
une compagnie d'aérostiers, une section d'instruction
pour le service des projecteurs.
Troupes séjournant en dehors du Japon :
Corps d'occupation en Corée. — Les troupes d'occupa-
tion comprennent actuellement la i3^ division^ restée en
Corée après la guerre, récemment renforcée, en raison
des événements qui se sont déroulés à Séoul pendant
Tété de 1907, de la d2« brigade d'infanterie (12« division)
et de quatre escadrons de cavalerie.
Il est probable qu'en 1908, la 13* division sera relevée
en Corée par la 2^' (Sendal) dont elle ira occuper les gar-
nisons sur le territoire national.
Le quartier général de la 13^ division est à Séoul,
Celui de la brigade mixte àTaï-ku (au Nord de Fusan).
Les troupes de Corée comprennent en outre :
Un bataillon d'artillerie lourde (deux compagnies) à
Heïko, baie de Yong-Heung (Port-Lazareff) ;
Un bataillon d'artillerie lourde (une compagnie) à
Masampo.
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M* 968. L.* ARMÉE JAPONAISE EN 1908. 17
Corps (T occupation de Mandchourie et de la pi^esqu'île
du Kouan-Toung {Port-Arthur). — 10® division (quartier
gëuèral à Liao-Yang), un bataillon d'artillerie lourde à
Port-Arthur, six bataillons de gardes du chemin de fer
échelonnés le long de la voie ferrée.
Les bataillons de gardes du chemin de fer sont à quatre
compagnies de 479 hommes (7o4 officiers, sous-officiers
et soldats pour le bataillon).
On a rintention, paralt-il, de modifier Torganisation
de ces bataillons et de les répartir en quinze détache-
ments comptant chacun 628 officiers et soldats (au total
9,420 hommes environ). On ramènerait ensuite progres-
sivement les éléments de la division d'occupation dans
le Kouan-Toung, puis on réduirait les effectifs à entrete-
nir dans cette presqu'île.
Il est probable que plus tard les divisions de Mand-
chourie et de Corée seront rappelées au Japon, et que
Ton adoptera pour les unités d'occupation de ces deux
contrées, et qui deviendraient des unités spéciales auto-
nomes, un système de recrutement analogue à celui de
la division de Formose.
Brigade d'occupation du Petchili. • — Formée avec des
éléments tirés de la métropole et relevés périodiquement :
deox régiments d'infanterie, un escadron de cavalerie,
une batterie de montagne, un détachement de sapeurs-
télégraphistes.
Garnison de Formose comprenant :
Deux brigades mixtes composées chacune de trois batail-
lons d*infanterie et une batterie de montagne ;
Deux bataillons dartillerie lourde (bataillons de Kee-
long et des Pesca dores) à deux compagnies chacun.
Depuis 1907, les unités du corps d'occupation reçoivent
directement leurs recrues du territoire national ; elles ne
sont rattachées à aucune division.
Milice de Tsoushima : un bataillon, une batterie de
montagne, un escadron, un bataillon d'artillerie de for-
2
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ta L'ARMÉE JAPONAISE EN 4968. N* 968.
teresse. Tous les hommes valides de l'Ile de Tsoushima
font un an de service.
Garnison de file de Saghalien. — Un bataillon formé
du groupement de quatre compagnies provenant respec-
tivement de chacun des régiments d'infanterie de la
7^ division (HokkaXdo) ; un peloton de cavalerie du 8^ ré*
giment (8^ division) ; une section d'artillerie de monta-
gne ; un détachement de sapeurs-télégraphistes.
Composition de la division. — Une division comprend
normalement en temps de paix : deux brigades d'infan-
terie, de deux régiments à trois bataillons de quatre
compagnies ; un régiment de cavalerie à trois escadrons;
un régiment d'artillerie de campagne de deux groupes
de trois batteries chacun (la batterie a six pièces, six
caissons et un chariot de batterie ; toutes les voitures sont
à six chevaux) ; un bataillon du génie à trois compagnies;
un bataillon du train à trois compagnies.
Nombre d'unités de C armée active en temps de paix. —
Le nombre total des bataillons dUnfanterie^ y compris le
bataillon spécial de Tsoushima, est de 229 (157 avant la
guerre),
La cavalerie covcvpie 73 escadrons (5S avant la guerre).
Artillerie : Toutes les divisions sont désormais dotées
exclusivement d'artillerie de campagne.
Il y a actuellement 150 batteries de campagne au lieu
de 75 avant la guerre.
L'artillerie de montagne n'a plus que 9 batteries (au
lieu de 39 avant la guerre).
Génie : 54 compagnies (39 avant la guerre).
Train : 19 bataillons.
Il faut y ajouter le corps de la gendarmerie (environ
4,000 gendarmes).
L'effectif moyen du temps de paix de l'armée active
proprement dite atteint de 210,000 hommes à 220,000
hommes environ.
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N«568.
I^'ARHÂE JAPOtfAISE BN t9û8.
f9
Effectifs nonnaux du temps de paix des différentes unités.
TS^snts.
CMBpflgtie d'iafin-
tene .........
Eâadroii de cara-
lerie
Batterie d'artilkrie de
campagae
Batterie d'artillerie de
moDtagae
Compagnie ds gÛMs.
Compagoie de sapears
du chemin de fer.
Compagnie de télégra-
phifltaa
Compagnie d« traio.
Gampagirie d'artillerie
lourde
5
5
5
5
5
sou»-
OF-
43
w
10
14
12
45
18
40
përUart
(«e-
(reite).
1S
14
40
40
sa
44
44
18
40
•OLDATS
de
!»• d.
43
37
34
30
43
32
32
25
30
BOLVATS
de
!• cl.
79
11
72
72
64
29»
70
466
140 \ 433
f28
127
470
427
432
359
125
e*]i«
VAJUX.
62
37
5
5
7
150
Régiment d'infanterie
Régiment de caralerie
Bégineat d'artiUerie de eampagne.
Régiment d'artillerie de montagne .
Batai^Uoii du génie
Bataillon dn train
OVriCIBKB
et hommes.
1,930
462
807
807
544
1,144
Bffèetif Imdgétoirû de la division en tempe de paix :
Officiera 397
SeusHrffieiers 1,059
MdaU 9,546
44
454
382
244
t9
457
Au total 4 1 , 002 hommes et 1 ,304 chevaux.
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SO L*AKMÉB JAPONAISE EN 4908. N» 968.
Emplacements des quartiers généraux des divisions et des
troupes non endivisionnées.
Garde impériale, Tokyo; <'• division, Tokyo ; 2® divi-
sion, Sendal; 3* division, Nagoya; 4^ division, Osaka;
S« division, Hiroshima; 6* division, Knmamoto ; 7* divi-
sion, Asabigawa ; 8^ division, Hirozaki; 9® division, Eana-
zawa; 10® division, en Mandchourie : quartier général,
Liao-Yang; chef-lieu de circonscription au Japon, Utsû-
nomiya; 11<^ division, Zentsuji; i2® division, Kokûra;
13® division, en Corée: quartier général, Séoul; chef-
lieu de circonscription au Japon, Takata; 14® division,
Himeji; 15® division, Toyohashi; 16® division, Kyoto;
17® division, Okayama; 18® division, Kûrûmé.
Éléments non indivisionnés.
Cavalerie. — 1" brigade, Narashino; 2® brigade,
Narashino. En temps de paix, le régiment de cavalerie
de la Garde est rattaché à la 1'® brigade, et le 1®^ régi-
ment (1" division), à la 2® brigade de cavalerie.
Artillerie de campagne. — 1'® brigade, Tokyo; 2® bri-
gade, Konodaï; 3® brigade, Konodaï. En temps de paix,
le régiment d'artillerie de la Garde est rattaché à la
1'® brigade et le 1®^ régiment (1'® division) à la 2® brigade
d'artillerie de campagne.
Artillerie de montagne. — 1®' bataillon, Sendaï;
2e bataillon, Okayama ; 3® bataillon, Kûrûmé.
Artilleiue lourde. — 1'® brigade, Yokosuka ; 2® bri-
gade, Simonosekî. Régiments indépendants, 3® Yura;
4®, Hiroshima. Bataillons indépendants, Tadanoumi,
Hakodaté, Maïzûrû, Keïchi, Sasebo, Nagasaki.
Brigade des troupes de communications : Chiba.
Remarque. — Les deux nouvelles divisions, les 17® et
18® divisions, doivent être constituées presque entière-
ment avec des régiments d'infanterie d'ancienne forma-
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N«968.
L'Al^MÂE JAPONAISE EN 4908.
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iion. Les régiments d'infanterie à créer sont répartis
dans les anciennes divisions. Pour les nouvelles divi-
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22 L'ARMÉE JAPONAISE BN 1909. N* §68.
sions, il n'y a à créer que les états-majors, et les unités
de cavalerie, d'artillerie, du génie et du train. Cette
façon de faire doit singulièrement faciliter et hâter
l'achèvement complet de cette réorganisation.
Commandement de f armée.
Haut commandement. — L'Empereur est le chef
suprême de l'armée, en paix, comme en guerre. En
temps de paix, il est assisté par le Conseil suprême des
arméeSj destiné à assurer l'unité de direction, au point
de vue de la défense nationale entre la Guerre et la
Marine.
Le Conseil suprême comprend : les maréchaux et
amiraux, les ministres et chefs d'état-major de la guerre
et de la marine, l'inspecteur de l'instruction militaire,
les chefs des grands commandements militaires, les
généraux et amiraux désignés spécialement par l'Empe-
reur.
Depuis sa fondation (septembre 1893), le Conseil
suprême s'est réuni deux fois, en mars 1901, et en
janvier 1904 (avant la guerre russo-japonaise).
Les organes d'exécution et de préparation à la guerre,
sont :
Les ministères de la guerre et de la marine ;
L'état-major de l'armée (4 bureaux). Le chef d'état-
major est indépendant du ministère de la guerre et ne
relève que de l'Empereur ;
L'état-major de la marine ;
L'inspection de l'instruction militaire.
Grands commandements militaires. — Les divisions
de l'armée du temps de paix étaient groupées jusqu'en
1907 en trois grands commandements militaires compre-^
nant chacun quatre divisions. (La division de la Garde
dépendant directement de l'Empereur.)
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IILipiPiL
N« 968. L*ABJCÉB MPONAISB BN 1908. SS
C'étaient les grands commandements de l'Est (Tokyo),
da Centre (Osaka) et de TOuest (Hiroshima).
On ne sait pas encore comment seront groupées les
divisions dans la nouvelle organisation. Il est bon de
remarquer que la constitution de ces grands comman-
dements n^a aucun rapport avec la formation des armées
en temps de guerre.
Gouvernement militaire de Pormose. — Le gouverne-
ment militaire de Formose et des Pescadores a à sa
tête un officier général de Tarmée ou de la marine ayant
sous ses ordres une direction civile, et une direction
militaire.
Recrutement des officiers et écoles militaires. — En
temps de paix, le corps des officiers se recrute unique-
ment parmi les élèves de l'École de guerre de Tokyo.
£n temps de guerre, les sous-officiers peuvent être
nommés officiers; en principe, les officiers de cette ori-
gine ne dépassent pas le grade de capitaine.
D'nne manière générale, le recrutement des officiers
en temps de paix rappelle beaucoup les règles usitées en
Allemagne.
Les officiers passent tous par l'École de guerre, à
laquelle les jeunes gens sont admis à la suite d'examens ;
les élèves de l'École de guerre viennent de deux catégo-
ries différentes :
1^ Les anciens élèves des écoles de cadets;
2* Les volontaires d'un an, candidats officiers.
Écoles de cadets, — Il y a six écoles de cadets ; les
enfiints y entrent âgés de 13 ou 14 ans, il y restent trois
ans. Les futurs officiers passent ensuite deux ans à
l'École centrale militaire de Tokyo, font pendant ce
temps un stage de six mois dans un régiment et peuvent
être ensuite admis à l'École de guerre de Tokyo.
Volontaires d'un an^ candidats officiers. — Ce sont des
jeunes gens ayant certains diplômes, ou ayant satisfait
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94 L'ARMÉE JAPONAISE BN 4b08. N« 968.
à certains examens, et qui, après s'être procuré le con-
sentement du commandant du régiment où ils désirent
entrer, s'engagent comme « volontaires d'un an, candi-
dats officiers ».
, Les candidats officiers, jouissent au régiment de cer-
tains privilèges. Au cours de leur année de service, ils
sont promus sous-officiers, et peuvent ensuite être admis
à l'École de guerre de Tokyo comme les anciens élèves
des écoles de cadets.
École de guerre^ ou Collège militaire de Tokyo. —
Cette école reçoit donc des jeunes gens des deux catégo-
ries ci-dessus. La durée des cours y est d'une année. Les
cours commencent le 1^^ décembre de chaque année. A
la sortie de l'école, les élèves, pourvus de leur diplôme
de fin d'études, sont envoyés dans les régiments comme
aspirants, et ce n'est qu'environ six mois après qu'ils
sont nommés sous-lieutenants, après avoir été acceptés
par la réunion des officiers du régiment.
En 1904, 500 jeunes gens ont été admis à l'École de
guerre de Tokyo.
Avancement. — L'avancement a lieu partie à l'ancien-
neté, partie au choix ; le choix intervient particulière-
ment dans la mesure la plus large, pour l'avancement
des officiers brevetés de l'Académie de guerre.
Officiers de réserve. — Us se recrutent, comme en
Allemagne, parmi les anciens officiers de l'active, démis-
sionnaires, et parmi les volontaires d'un an qui, après
leur temps de service, ont satisfait à certains examens.
Les officiers de réserve sont astreints, tous les deux ans,
à une période d'instruction de cinq semaines.
Le nombre des officiers de réserve (décembre 1907)
serait le suivant : 34 lieutenants généraux ; 40 majors
généraux ; 2 payeurs généraux ; 9 payeurs-inspecteurs ;
10 chirurgiens généraux ; 103 colonels; 210 lieutenants-
colonels et majors; 2,117 officiers subalternes.
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N« 968. L'ARMÉE JAPONAI8B EN 1908. 25
Sous-o/ficiers. — Les sous-officîers se recrutent :
i^ Parmi les aspirants sous-officiers, jeunes gens qui,
dès leur entrée au service, font connaître leur intention
de rengager ;
2^ Parmi les « soldats supérieurs », analogues aux
gefreite allemands.
Les sous-officiers rengagés reçoivent des hautes payes
et primes de rengagement dont le taux varie avec la
dorée du rengagement. Après dix ans de service, ils
reçoivent une médaille et une nouvelle prime spéciale.
Écoles destinées à compléter et à perfectionner tins-
iruction des officiers :
a) École militaire d'état-major ou Académie de guerre.
— Cette école est destinée à parfaire Tinstruction mili-
taire des jeunes officiers d'avenir, et à recruter les corps
de l'état-major proprement dit, et de « Tadjudantur ».
La durée des cours y est de trois années, au cours
desquelles les officiers font, pendant les manœuvres, des
stages dans les armes autres que leur arme d'origine.
Les élèves les moins bien classés servent à recruter
« Tadjudantur », qui, dès le temps de paix, double Tétat-
major des brigades et des divisions.
Écoles (Tapplication :
b) École d'artillerie et du génie. — École d'application
pour les jeunes officiers de ces deux armes. La durée
des cours y est de trois ans, et chaque année il y a une
sélection, à la suite de laquelle un tiers des officiers
rejoignent leurs régiments.
c) École pratique de tir pour V artillerie de campagne .
— Celte école reçoit des capitaines et des lieutenants
venus des régiments, ou des officiers venus de V École
d'artillerie et du génie. Ces officiers y font un stage qui
est respectivement de trois mois et de deux mois, et au
cours duquel ils reçoivent un complément d'instruction
essentiellement pratique.
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96 L'ARUÉB JAPONAISE BN ^908. N* 968.
d) École pratique de tir pour Va»*tillerie lourde. — A le
même but et le même mode de recrutement que la pré-
cédente.
e) École d'application de cavalerie. — Cette école com-
prend :
Une section d'instruction tactique, pour les capitaines,
lieutenants et quelquefois lieutenants de cayalerie ;
Une section d'équitation pour des lieutenants, des
sous-lieutenants et quelquefois des sous-officiers, de
cavalerie, d^artillerie de campagne et du train ;
La durée de séjour est de onze mois.
f) Collège militaire Toyama. — C'est une espèce
d'école de « perfectionnement », intermédiaire entre
l'École de guerre et l'École d'état-major.
On y donne aux officiers un entraînement spécial au
point de vue tactique, tir, gymnastique, escrime, tra-
vaux de campagne, en même temps qu'on y fait des
expériences relatives au tir au canon et des armes de
petit calibre.
Il comprend donc une section tactique, une section de
tir et une section de gymnastique et d'escrime.
Le recrutement et la durée de séjour est différent,
suivant les sections.
Écoles destinées aux non-combattants :
g) École d'administration militaire;
h) École de santé militaire;
i ) École vétérinaire militaire ;
k) École de pyrotechnie ;
1) École de topographie militaire.
Remonte. — Le cheval japonais est en général médiocre
et la population chevaline peu nombreuse. Aussi la
question de la remonte est-elle très difficile au Japon,
qui est resté jusqu'ici tributaire de l'étranger (15,000 che-
vaux furent achetés en Amérique au cours de la dernière
guerre). Les meilleurs chevaux se trouvant dans le Nord
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If 968. L'ARIEÉB JAPONAISE EN 1908. 37
dn JapoB, c'est là également qu'ils sont le plas nom-
breux.
Le GcavememMit ne néglige aucun effort pour amé-
liorer la race chevaline indigène et encourager la pro-
dnction.
Un bureau de l'administration des chevaux a été
institué en 1906, et placé sous la dépendance immédiate
an président du conseil, quinze haras et trois dépôts
d'élevage relèvent de ce bureau. En 1906, une mission
envoyée en Europe y a acheté 51 étalons,
Dq Ministère de la guerre dépendent sept dépôts de
remonte.
CHAPITRE ni.
ARMEMENT. — HABILLEMENT. — ÉQUIPEMENT.
A. — Armement.
Infanterie. — L'infanterie japonaise fit la guerre de
UaDdchourie avec un fusil modèle 1897, dit fusil <( Ari-
sak4)i,du calibre de 6°^°*,^, imité du Mauser, pourvu d'un
mécanisme à répétition (cinq cartouches sur lame char-
geur) et d'un couteau-baïonnette.
Après la guerre il fallut renouveler l'armement, en
grande partie hors d'usage. Après certains essais infruc-
tueux, on abandonna l'idée d'adopter un fusil automa-
tique.
On adopta un fusil, dit encore fusil « Arisaka », et qui
prit la dénomination de fusil modèle de la 38® année
du Meiji (1905). Ce n'est en somme que l'ancien fusil
modifié d'après les expériences de la guerre.
Jusqu'à nouvelle décision, l'armée de réserve conser-
vera le fusil modèle 1897. Les caractéristiques du nou-
veau fusil sont les suivantes :
Cdibre : 6™^, 5, comme l'ancien;
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28 L*ARMÉE JAPONAISE BN 1908. N* 968.
Longueur : 1™,29 sans baïonnette (rancicn avait 1",27);
Longueur du canon : 0",82 (au lieu de 0",79);
Poids sans baïonnette : i^^jOGO (au lieu de 3^^900).
Les propriétés balistiques sont identiques à celles de
Tancien fusil.
Toutes les améliorations ont eu pour but de protéger
le mécanisme de culasse contre Tintroduction de la
poussière et de corps étrangers, d'en rendre plus résis-
tantes certaines pièces, et de faciliter le maniement de
l'arme par les grands froids.
La baïonnette est identique à l'ancienne (couteau-
baïonnette).
L'homme porte toujours trois cartouchières ; le mode
de fermeture des cartouchières de devant a été changé ;
elles s'ouvrent maintenant d'arrière en avant. L'homme
porte un certain nombre de pièces de rechange (un per-
cuteur, un éjecteur, etc.).
Approvisionnement en cartouches : 120 dans les car-
touchières, 80 dans le sac. Au total 200. Quand l'homme
est débarrassé de son sac, et est muni seulement de
l'étui porte-effets, on augmente sa provision de cartou-
ches. A Moukden, les hommes de certains régiments
portèrent jusqu'à 500 et 600 cartouches.
Cavalerie, — L'armement de la cavalerie comporte
une carabine et le sabre.
La carabine a le même calibre que le fusil d'infante-
rie ; la nouvelle carabine comporte des améliorations
analogues à celles du fusil. Sa hausse est graduée jus-
qu'à 2,000 mètres au lieu de 1,500. Il parait qu'elle va
être munie d'une baïonnette.
Revolvers. — Le général Arîsaka a également inventé
un revolver, analogue au Mauser allemand, il peut se
fixer sur une crosse. Le revolver est porté par les offi-
ciers, par les sous-officiers de cavalerie, etc.
Artillerie de campagne. — L'artillerie japonaise a fait
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N* 968. L'ARMÉE JAPONàISB BN 1908. 29
la dernière campagne avec un canon Arîsaka de 75 mil-
limètres, à tir accéléré (trois à quatre coups à la minute),
non pourvu de bouclier. Cette pièce ne donnait pas
tontes satisfactions au point de vue de la stabilité pen-
dant le tir.
La pièce de montagne de même calibre, plus légère,
se démontait, pour le transport, en cinq parties.
Dès le commencement de l'année 1905, les établis-
sements Krupp reçurent une première commande de
400 pièces à tir rapide, du calibre de 75 millimètres.
Après la conclusion de la paix, la section technique était
sur le point de conclure un nouveau traité avec la mai-
son anglaise Vickers Maxim, pour un canon de cam-
pagne de 83 millimètres et du poids de 1,960 kilogram-
mes, lorsque sur une réclamation de la maison Krupp,
qui se prévalait du contrat de 1906, les pourparlers
furent rompus avec la maison anglaise. Le Gouverne-
ment japonais adopta finalement .le matériel Krupp ; ou
plus exactement, les blocs d'acier fournis par Tusine
Krupp furent usinés à Tarsenal d'Osaka, sur les plans
fournis par Krupp.
La pièce est un canon à tir rapide et à long recul,
du calibre de 75 millimètres, dite du modèle de la
38^ année du Meiji, fabrication de 1905.
Plus tard, en 1907, le général Arisaka, apporta à la
pièce Krupp quelques modifications, et Ton commença
la fabrication de cette nouvelle pièce, dite également du
modèle de la 38* année du Meiji, fabrication de 1907.
En résumé, il y a actuellement au Japon :
Des pièces de 75 millimètres, modèle Krupp, fournies
par Tusine Krupp elle-même ;
Des pièces de 75 millimètres, modèle Krupp, usinées
à Osaka, avec des matériaux fournis par Krupp, sur les
plans du modèle Krupp, et dites du modèle de la
38* année du Meiji, fabrication de 1905 (le total de ces
deux catégories est d'environ 700).
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30 L'ARMÈB JAPONAISE KN 190&. N« 968.
Des pièces de 75 millimètres» modèle Arisaka, usinées
à Osaka, différant pea des précédentes^ et dites de la
38<^ année du Meiji, &brieation de 1907.
De ces dernières pièces^ il n'y a encore qu'on petit
nombre.
Caractéristiques du canon de campagne :
Calibre : 75 millimètres;
LcMagueitr dn canon : 2°>,i92 (30 calibres);
Recnl sur le berceau : l^'jiO ;
Portée maxima (avec Fangle de 29^) : 8,500 mètres;
Vitesse initiale : 520 mètres ;
Poids du cancm en batterie arec boucliers, environ
900 kilogrammes ;
Poids du projectile (obns à balles ou obos brisant) :
Oï'^SOO;
NomlHre de balles du shrapnel : 210 balles de 12«^500.
La fermeture de culasse est à coin dans le système
ELrupp ; dans le système Arisaka, elle est réalisée au
moyen d'une vis conique présentant des secteurs lisses
et des secteurs filetés.
L'extraction est automatique pendant Touverture du
volet.
La mise de feu se fait an moyen d'un percuteur.
\À affût se compose du berceau et de Taffùt proprement
dit.
Le berceau supporte le tube du canon, le guide dans
son recttl, partage ses déplacements eu hauteur et en
direction, et porte le frein hydropneumatique.
Le récupérateur est à ressorts métalliques dans le mo-
dèle Krupp ; il est à air comprimé dans le modèle Ari-
saka.
Le berceau est relié à Taffùt par le mécanisme de
pointage.
JJ affût est muni d'une bêche de crosse rigide ; il porte
les appareils de pointage en hauteur et en direction.
Le bouclier (de 3°*°^, 6 d'épaisseur) se compose de deux
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K« 9(8. VABMÈE JAPONAISB EN 4908. 31
parties^ la partie supérieure fixe, la partie inférieure
mobile.
La hausse est munie d'une lunette priamatique avec
objectit Zeiâs, grossissant trois fois. La hausse est gra-
duée jusqu'à 6,200 mètres ; elle porte un tambour, une
réglette des dérives, un niveau. Avec le niveau, on peut
tirer jusqu'à 7,350 mètres.
Le projeclile est réuni à la douille en cuivre. Il y a
deux sortes de projectiles : Tobus à balles et Tobus bri-
sant ou obus-torpîUe. La proportion adoptée pour les
munitions d'un régiment est de deux tiers de shrapnels
pour un tiers d'obus-torpilles.
La fusée est graduée jusqu'à 7,900 mètres. Le réglage
se fait au moyen d'un régloir construit sur les mêmes
principes que le nôtre.
L'avant-iram porte 36 coups : trois servants peuvent
être assis sur son siège. Son poids, chargé et équipé, est
de 795 kilogrammes.
La voitnre^ièce pèse donc environ 1 ,695 kilogrammes;
elle est tirée par six chevaux.
Caisson. — L'arrière-train porte 60 coups ; la voiture-
caisson porte donc 96 coups.
Vitesse du tir. — Quoique le canon puisse au besoin
tirer beaucoup plus rapidement, les artilleurs japonais
estiment que la vitesse de 5 coups par pièce à la minute
(28 à 30 coups par batterie) est une vitesse parfaitement
suffisante au combat.
Téléphones et télémètres. — Le régiment (6 batteries)
est pourvu de quinze appareils téléphoniques et de neuf
télémètres.
Matériel Arisaka. — Nous avons dit qu'il n'y avait
encore qu'un petit nombre de pièces de ce modèle en
service. Outre qu'il semble que ce matériel ne soit pas
encore complètement au point, il est probable que, les
réductions budgétaires consenties pour 4908 par le Minis-
tre de la guerre devant porter sur la réfection du maté-
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32 L'ARMÉB JAPONAISE EN 4908. N* 968.
riel d^artillerie, la construction de ce nouveau matériel
se trouvera encore retardée.
Canon de montagne. — Ce canon n'a pas été changé.
On a seulement apporté à la pièce en usage, à la suite
de la guerre, quelques modifications de détail destinées
à rendre le matériel plus résistant. Il existe un projet de
canon de montagne à recul sur Taffût qui prendrait éga*
lement la dénomination de modèle de la 38* année du
Meiji.
Artillerie lourde. — L*artillerie lourde de campagne
doit être armée de canons de lO^'^jS, d'obusiers de 12 et
de 15 centimètres.
Nous verrons, dans le chapitre relatif à l'organisation
en temps de guerre, quelle doit être la répartition pro-
bable de cette artillerie lourde.
En dehors de Tartillerie lourde de campagne, il y
aurait en plus un ou plusieurs parcs de siège.
Canon de 10^^ ^5. — Cette nouvelle pièce est une pièce
à long recul sur Taffùt. Elle a reçu la dénomination de
canon de 10 centimètres, modèle de la 38* année du
Meiji (190S). Due au général Arisaka, elle est fabriquée
à l'arsenal d'Osaka.
La pièce se meut sur un berceau muni d'un frein
hydraulique et d'un récupérateur à ressorts métalliques.
Elle est attelée de huit chevaux.
Les caractéristiques principales sont les suivantes :
Longueur du canon : 30 calibres ;
Recul sur le berceau : 1™,60 ;
Vitesse initiale : 540 mètres ;
Hausse graduée jusqu'à 7,800 mètres ;
Portée maxima avec l'angle de 35® (niveau) : 10,000
mètres ;
Portée extrême de la pièce : 12,000 mètres;
Poids du projectile 18 kilogrammes ;
Poids de la pièce en batterie : 2,250 kilogrammes.
La fusée est graduée jusqu'à la distance de 9,400 mè-
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'mmni^''
N*968. L'ARMâE JAPONAISE BN 1908. 33
très. La vitesse de tir peut être de quatre coups à la
minute.
Le bouclier a une épaisseur de 5 à 6 millimètres.
La hausse, le guidon, les appareils de pointage, etc.,
sont analogues à ceux de la pièce de campagne.
Le caisson, à six chevaux, transporte 36 projectiles
avec leurs charges.
Obvsiers de iS centimètres. — Ce matériel a été cons-
truit en partie chez Krupp, en partie A Osaka (le Greusot
a fourni la matière première pour 40 pièces).
Le matériel est dit de la 38« année du Meiji (1905).
Caractéristiques principales :
Calibre : 12 centimètres;
Longueur de Tobusier : 10 calibres;
Poids de Tobusier : 451 kilogrammes ;
Vitesse initiale avec la charge ix^ 1 : 290 mètres ;
La fermeture est A vis, comme celle du canon de
10^,5;
La hausse est graduée jusqu'à 5,680 mètres ;
Pas de bouclier ;
Poids du projectile : 20 kilogrammes ;
Nombre de balles du shrapnel : 575 ;
Poids de la charge d'explosif : 5 kilogrammes.
Les charges peuvent comporter trois dosages diffé-
rents.
L'avant-train contient 16 projectiles et 16 charges. Le
caisson a une contenance double ; la pièce est attelée de
six chevaux.
Obusiers de 15 centimètres (de la 38® année du Meiji).
-— Ces pièces proviennent également des usines Krupp
ou d'Osaka (matière première fournie par le Creusot
pour 30 pièces).
Calibre : 15 centimètres ;
Longueur de la pièce : 11 calibres ;
Fermeture, affût, etc., de construction analogue à ceux
de Tobusier de 12 centimètres ;
3
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ï
u
L'ARMi£ JAPONAI8B EN 4908.
N« 968.
Vitesse initiale : 290 mètres avec la charge n^ 1 ;
Hausse graduée jusqu'à 5,890 mètres;
Poids du projectile : 36 kilogrammes ;
Nombre de balles du shrapnel : 945;
Poids de la charge d'explosif : 8^«,5.
L'avant-train porte 12 projectiles et 12 charges ; le
caissoû a un approvisionnement double. La pièce est atte-
lée de huit chevaux.
Parcs de siège. — Il est question de les doter de pièces
nouvelles de 21 centimètres ^ ainsi que de mitrailleuses
Coït n° 1 (calibre 1*^"*,25) dont les projectiles peuvent
pénétrer à travers des masques, sacs à terre, etc.
Maténel d'artillerie de côte. — D'une façon générale,
on préfère les affûts à éclipse aux coupoles cuirassées,
trop coûteuses et délicates à manier.
On a décidé de s'en tenir désormais aux calibres sui-
vants pour canons de côte : 15 centimètres à tir rapide,
27 centimètres et 305 millimètres. Les pièces auront
45 calibres de longueur et seront pourvues de masques
cuirassés.
Pour le moment Tarmement des batteries de cûte est
assez disparate.
II comprend des mortiers de 9, 15 et 24 centimètres,
des obusiers de 9, 10.5, 42, 15 et 28 centimètres, venant
du Creusot, de chez Krupp et d'Osaka; et des canons
de 9, 10.5, 12, 15, 19, 24, 27 centimètres, ayant les
mêmes origines.
Mitrailleuses. — L'armée japonaise a définitivement
adopté la mitrailleuse Hotchkiss, modifiée d'après les
expériences de la guerre.
Une commande de 1,200 mitrailleuses a été faite à la
maison Hotchkiss au printemps de 1907.
Les mitrailleuses de l'infanterie et de la cavalerie sont
absolument semblables.
Les principales modifications apportées au modèle
usité peudant la campagne sont les suivantes :
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M* 96S. I/ABMÉE JAPONAISE KN 490& 35
a) L'arme n'a plus de boucKer ; celui-ei est jugé
trop bord pour TaffensiTe, et peu efficace dans la défen-
sive. On utilisera le terrain, et on eonstrnira des épaule-
ments;
b) L'arme peut tourner de 360® autour de son sup-
port;
c) n n'est plus nécessaire de presser sur la gâchette
pendant toute la durée du tir ; la gâchette peut être
engagée à cet effet dans un crochet-ressort ; le tireur
reprend le contrôle du tir en dégageant la gâchette de ce
crochet ;
d) L'angle sous lequel on peut tirer au-dessus, ou
au-dessous de l'horizontale» a été augmenté, etc.
Les mitrailleuses de la cavalerie, comme celles de
l'infanterie, sont des mitrailleuses â trépied, transpor-
tées sur chevaux de bât. On a complètement renoncé
aux mitrailleuses sur roues.
Organisation :
Infanterie. — Chaque régiment d'infanterie est doté
d'une batterie de six mitrailleuses subdivisée en trois
sections de deux pièces , et commandée par un capitaine
ou un lieutenant.
Le front d'une batterie de mitrailleuses, est d'environ
100 mètres. Chaque pièce est commandée par un sergent
oa caporal, avec six servants. Il y a 24 chevaux de muni-
tions par batterie.
Chaque pièce est accompagnée d'un cheval de muni-
tions. Les autres chevaux de munitions forment un
deuxième échelon.
Le règlement insiste sur le caractère offensif de la
mitrailleuse; elle doit accompagner l'infanterie partout,
même en première ligne, et être toujours en mesure
d'intervenir i|tilement. Mais on ne doit peis essayer de
lui faire jouer le r6le de l'artillerie.
Cavalerie. — Chaque brigade de cavalerie indépen-
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36 L*ARMÉB JAPONAISE BN 4908. N« 968.
danie est dotée d'une batterie de huit mitrailleuses, com-
mandée par un capitaine et deux lieutenants, et pouvant
se partager en deux sections de quatre mitrailleuses.
La mitrailleuse doit suivre la cavalerie partout; elle
est un auxiliaire puissant du combat à pied.
Le front d'une batterie de huit mitrailleuses est d'envi-
ron 120 mètres.
La batterie de huit mitrailleuses comporte 32 chevaux
de munitions groupés en deux échelons.
Le chargement de la mitrailleuse sur le cheval de bat
est le même dans Tinfanterie et la cavalerie ; à droite,
l'arme, à gauche le trépied et la boite à outils.
Le cheval de munitions porte deux caisses de tôle
(i,200 cartouches chacune) disposées de chaque côté du
b&t.
Zone (inefficacité. — La zone d'efficacité de la mitrail-
leuse est entre 200 et 1,500 mètres. La nuit les résultats
sont évidemment problématiques, mais l'effet moral
qu'elle produit est toujours considérable. Quand l'artil-
lerie a réglé son tir sur les mitrailleuses, le règlement
prescrit de les changer de place. Le transport à bras,
au moyen d'un homme à chacun des pieds du support,
se fait très facilement.
Grenades à main. — Les Japonais ont perfectionné
les grenades à main qulls employèrent souvent, ainsi
que les Russes, dans le combat rapproché, au cours de
la dernière guerre. La grenade actuelle se présente sous
la forme d'un tube de fer d'environ 15 centimètres
de long, contenant environ 90 grammes d'explosif, et
emmanché sur un manche de bois permettant de lancer
l'appareil plus facilement. Une étoiipille prend feu au
moment du choc.
Arsenaux. — Dès à présent, le Japon fabrique lui-
même tout ce qui lui est nécessaire comme armement,
habillement, équipement, etc. Il fabrique même les
plaques de blindage.
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m^
N» 968. L^ARMÉE JAPONAISE EN 4908. 37
Les arsenaux principaux de Tarmée sont ceux de Tokyo
eXà'Osaka. Ils sont dirigés par la Commission des armes
et munitions de Tokyo.
L'arsenal de Tokyo fabrique surtout les armes porta*
tives. Le fusil a été inventé par le général Arisaka, pré-
sident du Comité de l'artillerie, qui a fait ses études à
Spandau. L'arsenal fournit également des armes blan-
ches, des cartouches (10,000 par jour), des bicyclettes,
outils, ustensiles de cuisine, etc. Les poudreries dlta-
bashi et de Meguro, qui fabriquent de la cordite et une
poudre analogue à la poudre B sont rattachées à Tarse-
nal de Tokyo ; il y a une fabrique d'explosif shimose
(analogue à la mélinite), dans une lie de Shinagawa.
L'arsenal d'Osaka fabrique surtout des canons et
munitions d'artillerie (souvent il usine les blocs d'acier
reçus de chez Krupp ou du Creusot).
Il fabrique torpilles, tubes lance- torpilles, matériel de
transport pour l'artillerie et le génie, ainsi que des
machines- outils.
Sont rattachés à l'arsenal d'Osaka, la poudrière et la
fabrique d'explosifs d'Uji, ainsi que les établissements
de Hoji (confection et réparation d'armes portatives,
ateliers de sellerie et de charronnage, etc.).
B. — Habillement.
Profitant des expériences de la dernière guerre, les
Japonais ont modifié la tenue de leur armée.
Désormais, tous les effets d'habillement pour la
troupe, dans toutes les circonstances, et pour les officiers
en tenue de campagne, seront de couleur khaki, en drap
pour l'hiver, en toile pour Tété. La tenue comprend :
une casquette (la forme en a été modifiée, la nouvelle
casquette se rapproche de la casquette russe) ; une tuni-
que ample, pourvue de poches, à un rang de boutons ;
une capote pourvue de poches et d'un capuchon mobile ;
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36 L'ARMÉE JAPONAISE EN 1908. N« 968.
vne culotte ou un pantalon; des brodequins et des
bandes molletières.
Les insignes de grade sont portés sur les pattes
d*épaules; les numéros des régiments sur Técusson du
col. Les armes ou services se distinguent par la couleur
de cet écusson. La tenue de campagne des officiers est
absolument pareille à celle de la troupe ; les offîciers
continuent provisoirement à porter les anciennes tenues
foncées pour la grande et la deuxième tenue. Les draps
utilisés sont fabriqués dans une usine spéciale, dépen-
dant du ministère de la guerre.
C. — Équipement.
Le sac japonais est analogue à Tancien havresac fran-
çais, recouvert en peau, le poil en dehors, avec cadre
en bois léger; vide, il pèse â^^jOlO.
Le paquetage d'hiver comprend : du linge de rechange,
trousse de couture, brosse, etc.
Deux jours de vivres du sac (six sachets de riz et deux
boites de conserve de viande, sucre et thé).
L'homme porte 80 cartouches dans son sac (120 dans
les cartouchières).
Autour du sac, la couverture de campement avec un
soulier de chaque côté ; le manteau et la toile de tente
sont roulés par-dessus ; l'outil portatif, arrimé sur le
sac, soit par-<lessus, soit sur le côté.
Au combat, quand l'homme laisse son sac en arrière,
l'outil est porté au ceinturon en avant de la baïonnette.
La gamelle individuelle, en aluminium, de forme incur-
vée et d'une contenance de 1^800, est arrimée sur la
partie postérieure du sac.
Le sac chargé, avec l'outil, pèse environ 14 kilo-
grammes.
L'homme porte en outre :
Un bidon en aluminium;
I
in Digitizedby Google
N« M. L'A&MÉE JAPONAISE EN 4908. S9
Un étui musette contenant : Un qaart en aluminiam,
la ration de biscuit, la boite à médecine, savon, brosse
et pondre dentifirice, serviette, papier, pipe, tabac, etc** . . ;
Un paquet de pansement ;
Deux paniers d osier dans un filet ^ contenant les vivres
dn jour ;
Un ceinturon en cuir fauve aFCc les trois cartouchièreB
(120 cartouches).
Équipement de combat. — L'équipement décrit plus
haut est assez lourd. Pour alléger le soldat au combat,
on ne lui fait porter que le strict nécessaire, roulé dans
un long étui de cotonnade khaki nommé « seoï fûkûro ».
Cet étui se porte en sautoir, de droite à gauche, et les
extrémités se nouent sur la poitrine. Il renferme les
vivres, les cartouches, les pièces de rechange, et certains
objets indispensables, savon, etc. La gamelle indivi-
duelle est placée soit en dedans, soit arrimée par-dessus,
Toutil portatif fixé au ceinturon, et le manteau roulé dans
la toile de tente est porté en sautoir, de gauche à droite.
Le sac est laissé en arrière, ou porté sur des voitures.
Outils portatifs. — Les outils portatifs du soldat
japonais sont assez semblables aux nôtres. Chaque sol-
dat porte un outil. La proportion est de deux tiers de
pelles contre un tiers de piocbettes, hachettes et scies.
L'asage de plus en plus grand fait par les Russes des
réseaux de fil de fer a amené les Japonais à porter à 30
le nombre des cisailles à main dans une compagnie. Le
fait d'avoir été choisi comme porteur de cisailles est con-
sidéré comme un certificat d'audace et de bravoure.
Mserve d^ outils du bataillon. — 72 outils de parc, sur
deax chevaux de b&t, au train de combat (48 pelles,
16 pioches, 8 haches).
Cavalerie. — 12 ou 16 hachettes et scies articulées,
par escadron, portées par les cavaliers.
Génie. — 215 outils portatifs par compagnie (du
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40
L'ARMÉB JAPONAISE EN 1908.
N» 968.
modèle des outils de terrassiers). Le parc de compagnie
possède 148 outils de parc.
Artillerie. — 85 outils divers par batterie.
Poids total porté par le fantassin japonais :
Poids normal complet (effets d'habillement, d'équi-
pement, vivres, armement, cartouches de supplé-
ment, etc.) :
Avec l'équipement d'hiver, de 31 à 32 kilogrammes;
Avec la tenue de toile : 30 kilogrammes;
Sans cartouches supplémentaires (tenue d'hiver) :
29*^8,950 ;
Sans toile de tente (tenue d'hiver) : 28*^8,400 ;
Avec l'étui porte-effets (tenue d'hiver) : 25''8,240;
AvecTétui porte-effets (tenue de toile) : 23^S760.
Fourneau de campagne portatif. — Les ustensiles de
cuisine collectifs sont portés au train régimentaire par
des animaux de b&t. On utilisa en outre en Mandchourie
tous les ustensiles trouvés dans les fermes, maisons chi-
noises, etc.
Chaque compagnie possède 1 fourneau de campagne
démontable, avec une marmite et accessoires divers.
Le tout peut être porté par deux chevaux. La marmite
contient 53 litres et pèse 17 kilogrammes.
La dotation en appareils de cuisine est la suivante :
Bataillon d'infanterie : 4 appareils (10 chevaux, dont
deux pour des marmites de rechange) ;
Escadron de cavalerie : 1 appareil, 2 chevaux ;
Batterie d'artillerie : 1 appareil, 2 chevaux.
Ces appareils peuvent également être chargés sur des
voitures (2 appareils par voiture).
{A suivre.)
(194)
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LES
PIONNIERS DE CAVALERIE
EN ALLEMAGNE
On a souvent reproché à la cavalerie prussienne de
n'avoir pas — le 14 août 1870 — passé la Moselle en
aval de Metz pour se porter sur les lignes de communi-
cation de Tarméé française. Pour franchir une rivière
telle que la Moselle, la cavalerie n'avait à cette époque
ni le matériel nécessaire, ni Tinstruction suffisante. Mêmes
lacaues en ce qui concernait son aptitude à interrompre
les communications ennemies.
Il en est tout autrement aujourd'hui. En raison du
rôle très complexe qu'elle aura à jouer et que personne
ne lui dénie, la cavalerie sait qu'à côté de son instruction
générale, elle doit développer son instruction technique
de manière à se suffire à elle-même et à n'avoir pas
besoin d'attendre la collaboration des armes spéciales.
Son organisation doit marcher de pair avec son ins-
truction et lui donner l'indépendance sans laquelle sa
rapidité d'action risquerait d'être entravée. C'est dans ce
but que la division de cavalerie comprend organique-
ment un détachement de pionniers, soit : 1 officier
monté, 3 sous-officiers, une trentaine d'hommes, une
voiture chargée d'outils et d'explosifs.
Presque toutes les divisions de cavalerie constituées
pour les manœuvres impériales disposent d'un déta-
chement de pionniers ; de plus, un crédit leur est affecté
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42 LES PIONNIERS DE CAVALERIE N» 968.
pour les exercices spéciaux de ces pionniers. Il en sera
de même en 1908.
Si tout le monde est d'accord sur la nécessité de l'at-
tribution permanente à la division d'un détachement de
pionniers y les avis sont partagés sur la manière de l'or-
ganiser et de le transporter.
Plusieurs auteurs militaires réclament la constitution
dès le temps de paix de ces détachements, afin d'éviter
une improvisation toujours f&cheuse à la mobilisation ;
afin surtout, dit le colonel von Cochenhausen {Militàr
Wochenblati, du 6 avril), que les chefs de divisions de
cavalerie aient une connaissance suffisante de l'instru-
ment dont ils disposent pour en jouer avec sûreté, c'est-
à-dire puissent, après une reconnaissance rapide, se
dire : « Mes pionniers me feront un pont sur ce coars
d'eau en deux heures » ou : « Je peux détruire en trois
heures cette voie ferrée » ou encore : a Pour enlever ces
obstacles j'ai besoin d'au moins quatre heures, j'ai donc
avantage à faire un détour qui ne m'en demandera que
deux »... etc.
Quant à ces pionniers, doivent-ils être pris parmf des
cavaliers envoyés au cours de leur deuxième ou U^isième
année de service dans un bataillon de pionniers pour y
recevoir une instruction technique ?
Est-il préférable, au contraire, de détacher dans un
régiment de cavalerie des pionniers qui seraient char-
gés des travaux techniques et qui seraient soit trans-
portés sur voitures, soit munis de bicyclettes?
Enfin n'est-il pas possible de perfectionner cette
deuxième manière de voir en affectant définitivement ces
pionniers à la cavalerie qui les remonterait sur des che-
vaux spéciaux? Aucune décision n'a été prise relative-
ment à ces différentes questions; tous les officiers de
cavalerie sont d'accord pour demander que les pionniers
soient montés.
Si la division de cavalerie doit disposer de spécialistes
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^m.
KN ALLEMAONB. 43
pwtt certains tm^vaux dont Texécutioii peat lui incom-
ber, il ^nt en m^me temps que tout son personnel ait
rinstnifilion. teclaxiique suffisante pour seconder ces
pionniers, au besoin les remplacer; il faut en particulier
qu'il soit en état de pratiquer sur les voies ferrées, télé-
ÇAçhlques, des destructions courantes, de faire franchir
\ine rivière aux escadrons et batteries à cheval.
Tel est l'objet du nouveau règlement — 24 octobre
1901 — qui remplace Tinstruction sur les travaux de
campagne de la cavalerie du 6 avril 1893.
Ce n'est plus une simple description de travaux, mais
Fexposé d*on système d'instruction technique. Tout en
étant beaucoup plus complet, le règlement actuel est
cependant de lecture plus facile, grâce aux croquis plus
nombreux qui accompagnent le texte et grftce en outre à
une disposition nouvelle d'impression : toutes les pres-
criptions relatives aux travaux que la cavalerie peut
exécuter elle-même sont imprimées en gros caractères ;
celles qui conceruent les travaux, dont ne peuvent guère
être chargés que les détachements de pionuiers, sont
imprimées en caractères fins.
Le règlement contient également des indications pour
1 artillerie à cheval et les détachements de mitrailleuses.
Il se divise en trois titres :
!• Prescriptions générales.
2? Travaux de destruction.
3® Passage des cours d'eau et travaux d^ organisation.
I
PRBSCKIPTIOKS GÉNÉRALES.
Le but de l'instruction technique à donner à la cava-
lerie est précisé nettement :
« La variété des rôles que la cavalerie est appelée à
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44
LES PIONNIERS DE CAVALERIE
N« 968.
jouer en campagne exige que son instruction soit poussée
de manière à la rendre indépendante; ce n'est qu'en
conservant cette indépendance qu'elle restera maltresse
de sa rapidité, de ses effets de surprise qu'elle sacrifie-
rait en liant son sort à celui d'autres armes. »
La cavalerie doit donc être en mesure de pratiquer sur
les voies ferrées, télégraphiques, et toutes voies de com-
munication des destructions plus ou moins durables,
de franchir les obstacles, en particulier les cours d'eau,
d'organiser la mise en état de défense d'une localité sous
sa forme la plus simple.
Tous les ans (ainsi que par le passé), chaque régiment
de cavalerie reçoit pendant quinze jours un officier de
pionniers qui lui sert d'instructeur. En outre, il dispose
d'un matériel d'instruction : voie ferrée d'exercices,
outils de destruction...; on lui alloue également des
fonds.
II
TRAVAUX DE DESTRUCTION.
L'approvisionnement d'un régiment à quatre escadrons
se compose, en fait d'explosifs : de 32 pétards, 40 déto-
nateurs (dont 8 longs), 40 capsules; en fait d'outils de
destruction : de 2 poulies et de 2 pinces.
Eq outre, une division de cavalerie emporte sur les
deux premiers caissons de sa colonne légère de muni-
tions, en fait d'explosifs : 112 pétards, des détonateurs... ;
en fait d'outils de destruction : deux jeux comprenant
chacun 2 leviers à pied de biche, 2 marteaux pour tra-
verses, deux bêches, des tire-fonds...
Le détachement de pionniers d'une division de cava-
lerie emporte des explosifs et des moyens de destruc-
tion de toutes sortes ; il est donc en état non seulement
d'exécuter des destructions assez importantes mais, le
cas échéant, de prêter son aide aux régiments.
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N* 968. EN ALLEMAGNE. 45
Le règlement commence par mentionner les autorités
qui ont pouvoir d'ordonner les destructions ou obstruc-
tions de voies ferrées ; il discute ensuite la question
d'opportunité de ces destructions qui est liée nécessai-
rement aux facilités que trouvera Tennemi à les réparer.
L'interruption des voies ferrées, en particulier, ne pro-
duit un arrêt sérieux dans le trafic que si elle s'accompa-
gne d'un déraillement; elle ne devra donc être prati-
quée que dans des conditions de temps ou de lieu qui
la rendront difficile à découvrir par le personnel de la
voie ou des trains.
La manière de disposer les pétards soit en charges
allongées, soit en charges concentrées, avec ou sans
bourrage, de les faire exploser soit par transmission, soit
par mises de feu simultanées, les mesures de sécurité à
prendre sont successivement traitées.
Vient ensuite la question des destructions à pratiquer
aux voies ferrées, avec les outils ou à Taide d'explosifs,
en pleine voie ou dans les croisements, dans les gares,
sur le matériel roulant ; puis des manières de rendre inu-
tilisables les lignes télégraphiques ou téléphoniques :
destructions définitives , interruptions momentanées ,
procédés pour amener dans la ligne (ces derniers du res-
sort des pionniers), des dérangements qu'on ne pourra
réparer qu'au prix de longues recherches.
Un chapitre détaillé (également en caractères fins) est
consacré à la destruction des ouvrages d'art, enfin la
manière de rendre inutilisables les pièces d'artillerie est
l'objet de quelques indications.
III
RISSAOE DES COURS D'EAU ET TRAVAUX D'ORGANISATION.
La cavalerie qui arrive en face d'une rivière trouvera
souvent une économie de temps et de fatigues à créer
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i .1 i
46 LES PIONNIBRS DR CATALERIË N* 968.
des moyens de passage plutôt qu^à aller chercher par
une longoe marche un gué on un pont.
Pour franchir un cours d'eau, elle peut soit mettre ses
chevaux à la nage et transporter son personnel et son
matériel avec ses ressources régimentaires complétées
au besoin par les ressources locales, soit établir des
radeaux on des ponts. Cette deuxième méthode est d'ap-
plication infiniment moins fréquente que la première ;
le passage à la nage de ses chevaux doit donc être
considéré par la cavalerie comme de pratique courante.
Il lui faut, par conséquent, y exercer fréquemment
ses chevaux, former des cavaliers bons nageurs, capables
d'agir avec d'autant plus de sûreté qu'ils auront plus de
confiance en eux; constituer des équipes d'hommes
habiles à la conduite des barques. Ces deux derniers
points : formation de bons nageurs, instruction indivi-
duelle au maniement de l'aviron, du gouvernail... sont
de première importance.
Ces principes posés, le règlement traite des exercices
préliminaires au passage des cours d'eau. Choix du point
de passage, conduite des embarcations à l'aviron, à la
gaffe, au va-et-vient Puis de la manière de faire
nager les chevaux, soit qu'ils soient dirigés par des cava-
liers les accompagnant en barque, ou traversant sur nne
passerelle, soit qu'ils soient simplement guidés par des
cavaliers à la nage.
II aborde ensuite le passage des cours d'eau avec le
matériel réglementaire.
Le matériel de pont d'un régiment de cavalerie se
compose de demi-bateaux soit en tôle d'acier, soit en
toile d'ancien ou de nouveau modèle.
Stahlbootbruckengeràt. — Quatre demi-bateaux en tôle
d'acier avec le matériel d'assemblage, d'ancrage, de
conduite, nécessaire ; le tout transporté sur deux voi-
tures à 4 chevaux.
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N* 968. EN ALLKMAaME. 47
Longueur du demi-bateau : S'^yiâ.
Longaeur du bateau : 6^^,90.
Largeur : 1™,58.
Poids du demi-bateau : 132 kilogrammes.
Fcdtbootbrûckengeràt. — Deux bateaux en toile se
composant chacun soit de deux avant-becs et un corps
(ancien modèle), soit simplement de deux demi-bateaux
(nouveau modèle) avec le matériel d'assemblage, d'an-
crage, de conduite, nécessaire; le tout transporté sur une
voiture i 6 chevaux :
Longueur d'un bateau (ancien et nouveau modèle) :
6-,50.
Largeur : i",50.
Chaque bateau peut transporter 10 fantassins équipés,
ou 8 cavaliers avec leur selle, paquetage, ctc
Le matériel d'un régiment permet d'établir :
1^ Un bac pouvant transporter 25 à 30 fantassins, 45 à
30 harnachements, 1 voiture d'artillerie, ou, exception-
nellement, 4 chevaux;
2<> Une passerelle pour le passage des cavaliers un par
un, les chevaux, à la nage :
20 i 32 mètres de longueur [Stahlboot) ;
20 & 24 mètres de longueur {Faltboot) ;
3® Un po7iceau [Laufbrûcke] pour le passage de cava-
liers pied à terre, tenant leurs chevaux, ou de voitures
^des traînées par les hommes :
16 mètres de longueur {Stahlboot seulement);
4® Unpont ( Verstaerkte Lauf bruche) (n'est supporté que
par des bateaux entiers tandis que dans le Laufbrûcke
on alterne les bateaux et demi-bateaux) permettant le
passage de cavaliers pied à terre par un, — ou de fan-
tassins par quatre, — ou de pièces d'artillerie séparées de
leurs avant-trains :
De 8 à 12 mètres {Stahlboot) ;
De 8 mètres (Faltboot).
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kS
LES PIONNIERS DE CAVALERIE EN ALLEMAGNE. N* 968.
1
1
Eq réunissant le matériel de six régiments on peut
établir :
Pisserelles. Ponceiux. Ponts.
Stahlboot.
Faltboot..
100 à \n^
100 à 144"
68 à 96"
52 à 64"*
48™
Quand le matériel réglementaire est insuffisant, quand
il est impossible d'en faire usage par suite de différentes
circonstances (profondeur d'eau trop faible, configura-
tion des rives), il y a lieu d'employer le matériel de cir-
constance qu'on peut se procurer sur place.
La construction des ponts de circonstance incombera
très rarement à la cavalerie par suite du temps nécessaire
à la mise en œuvre de ce matériel improvisé ; les chapi-
tres consacrés à la construction de ces ponts, à la conso-
lidation des ponts permanents de solidité insuffisante,
sont donc imprimés en caractères fins (pionniers). L'éta-
blissement des bacs, corps flottants. . ., au contraire, est
du ressort des cavaliers.
Les bacs peuvent être organisés avec des pontons, des
radeaux...; les corps flottants construits avec des ton-
neaux, des caisses calfatées, des sacs à fourrage. . .
Le règlement se termine par des indications sur l'exé-
cution des passages qu'ils se fassent à gué, à l'aide de
pouts, ou de bacs, et par des données sur les organi-
sations défensives dont la cavalerie peut être chargée
pour augmenter sa capacité de résistance.
En résumé, la tâche qu'on exige de la cavalerie s'est
notablement compliquée au point de vue technique et
elle doit apporter à cette partie spéciale de son instruc-
tion beaucoup de temps et tous ses soins.
(193)
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LA
NOUVELLE ORGANISATION
DE
l'ai\m:ée roumaine
La Revue a exposé en 1906 (1) les principes de Tor-
ganîsation de Tarmée roamaine et montré comment elle
participait à la fois du caractère de Tarmée permanente
et décelai de la milice.
Elle comprenait en effet :
i*^ Une partie permanente faisant sons les drapeaux
un service prolongé ;
â* Une partie non permanente (à service alternatif :
tf CD Schimbul» ), convoquée pendant le temps stricte-
ment nécessaire pour recevoir une instruction militaire
suffisante et qui, à la mobilisation, venait s'agglomérer
an noyau constitué par l'armée permanente.
Cette organisation ne semble pas avoir donné tous les
résultats désirables, et la nouvelle loi vient de suppri-
mer les contingents « eu Schimbul )> de Tinfanterie pour
augmenter la solidité de cette arme. Elle a eu en outre
pour but d'introduire dans l'armée les améliorations sui-
vantes :
I® Une répartition des années de service mieux en
rapport avec les besoins de Tarmée mobilisée ;
(f) Voir 2« semestre 1906, p. 149.
4
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50
LA NOUVELLE ORGANISATION
N» 968.
2° Un accroissement du nombre d'hommes recevant
une instruction complète vergés annuellement dans la
réserve, par la réduction du service actif à deux ans,
pour les armes à pied ;
3** Une répartition plus rationnelle de la cavalerie, de
Tartillerie et des troupes techniques.
La loi en vigueur jusqu'à présent astreint au service
militaire les hommes de 21 à 46 ans : sept ans dans
Tarmée active, deux ans dans la réserve, six ans dans la
niilic^e, dix ans dans la levée en masse.
La nouvelle loi porte de deux à cinq le nombre d'an-
nées à passer dans la réserve, et réduit de six à trois les
aDQéôs de milice. Cette modification se justifie par cette
coDsidération que deux classes seulement de réserve ne
suffisent pas pour compléter les unités de Tarmée active,
tandis que trois classes suffisent aux formations de
milice, d'autant plus que cette dernière catégorie béné-
ficie, d'après les dispositions de la présente loi, de tout
Texcédent non incorporé du contingent et des dispensés.
Dans la levée en masse, le service sera seulement de
quatre années, ce qui correspond largement aux besoins,
de telle sorte, qu'en résumé, le Roumain ne sera plus
astreint au service militaire que jusqu'à rage de 40 ans.
La levée en masse prendra le nom d'armée territoriale^
puisque c'e^t en définitive le seul élément destiné à
n'opérer qu'à l'intérieur du territoire.
En réduisant le service actif des troupes à pied à deux
ans et en supprimant l'infanterie « eu Schimbul », il
sera possible d'incorporer annuellement un nombre de
recrues assez considérable pour que non seulement le
total des hommes instruits satisfasse largement aux
besoins de la mobilisation, mais encore pour que pres-
que tous les jeunes gens qui n'ont pas de motifs de dis-
pense reçoivent une instruction militaire sérieuse.
Ainsi, jusqu'à présent, le total des hommes annuelle-
ment incorporés dans les unités permanentes ne dépas-
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^^' I>K r.'ARliÉE ROUMAINE. 61
sait pas 22,000 Kommes : la loi nouvelle permet d'incor-
porer environ 40,000 hommes.
Si) k ce cbifFre on ajoute les cavaliers « eu Schimbnl »
et les dispensés pour divers motifs, on arrive à peu près
au cbi&re de tous les jeunes gens susceptibles d*ètre
incorporés, qui monte environ à 46,000 hommes.
La cavalerie a passé par les mêmes phases que Tinfan-
terie. Il y eut d^abord une cavalerie permanente et une
cavalerie a eu Schimbul », cette dernière composée à
Torigine de dorobantzi à cheval, et plus tard de régi-
ments de ca/arasAt. La tendance èaccroitreTélément per-
manent n'a pas tardé à se manifester. Mais, la cavalerie
étant une arme coûteuse, les progrès ont été plus lents
qne dans l'infanterie, et on en est resté, pour les régi-
ments de calarashi, à un simple noyau permanent. Ce
noyaa a été d'abord réparti également entre les esca-
drons (( eu Schimbul », puis concentré comme dans Tin-
fanterie, dans une unité spéciale ; et en dernier lieu, on
est revenu à la première manière, en disséminant les
hommes permanents dans les escadrons « eu Schim-
bul. M
Partant^ comme pour rinfanterie, de cette idée que le
mélange des contingents permanents et « eu Schimbul »
compromet la solidité des premiers sans améliorer les
seconds y mais considérant que d'ici longtemps les res-
sources budgétaires ne permettront pas de rendre per-
mojiente toute la cavalerie, la nouvelle loi réunit tous les
cavaUers permanents dans les régiments de roshiori,
les cavaliers « eu Schimbul » restent seuls dans les régi-
ments de calarashi, et sont convoqués suivant les vieilles
traditions.
Hartillerie de campagne est actuellement répartie i
raison de deux tiers dans les divisions, et un tiers dans
ie corps d'armée. Suivant la tendance générale des prin-
cipales armées européennes, la loi nouvelle prévoit la
suppression de l'artillerie de corps.
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Be
LA NOUVELLE ORGANISATION
N» 968.
L'organisation du temps de paix des troupes du génie
est entièrement différente de celle du temps de guerre.
Dorénavant, les unités du génie seront réparties dans les
corps d*armée, conformément aux nécessités de la mobi-
lisation.
Enfin, on revient à Tancienne prescription qui se
trouve déjà dans la loi de 1868, à savoir que les jeunes
gens doivent, antérieurement à leur incorporation, appar-
tenir à un élément de l'armée, et recev^oir un commen-
cement de préparation militaire, et notamment Tinstruc-
lion sur le tir à la cible. Cette dernière disposition,
appliquée rationnellement, facilitera beaucoup le dres-
sage des recrues, considération importante, vu la réduc-
tion à deux ans du service actif pour la grande masse du
contingent.
Nous donnons ci-après les dispositions principales de
la nouvelle loi sur Torganisation de Tarmée.
Éléments de Tarmée (Ghap. I). — Tous les habitants
du territoire doivent le service militaire personnel. Ils
soDt appelés sous les armes et répartis entre les dif-
férents éléments de l'armée conformément aux disposi-
tions de la présente loi.
Les éléments de l'armée sont : 1» l'armée active et la
réserve; 2® la milice; 3® l'armée territoriale.
L'armée active et sa réserve forment, en cas de guerre,
Tarmée d'opérations.
La milice est destinée à compléter l'armée d'opéra-
tions, soit en comblant les vices de celle-ci, soit en cons-
tituant des unités spéciales de milice.
L'armée territoriale a pour mission de défendre le
territoire.
Durée du service militaire (Guap. II). — La durée du
service militaire est de dix-neuf ans, de 21 ans révolus
à 40 ans révolus, dont : sept ans dans l'armée active;
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''^'' ^. I>K L'ARMÉE ROUMAINE. o3
tmqans dans \a réserve ; trois ans dans la milice ; quatre
%iis dans \a territoriale.
Ia. durée du service actif pour toutes les troupes à
f led est de deux ans sous les drapeaux, et de cinq ans
en congé*
Pour la cavalerie, lartiUerie, les gendarmes ruraux
et les graniceri (1), les durées sont : trois ans sous les
armes, quatre ans en congé.
Pour la marine : quatre ans sous les armes, trois ans
en congé.
Les hommes qui passent trois ou quatre ans sous les
drapeaux sont versés à 30 ans dans Tarmée territoriale.
Appels (Chap. III). — L'incorporation et l'envoi en
congé de la classe se font à la date du 1®' octobre. Tous
les autres éléments de Tarmée changent de catégorie le
1** avril qui suit la date de leur passage dans la catégorie
suivante.
Les jeunes gens dispensés on non incorporés par suite
d^excédent du contingent annuel sont inscrits de droit
dans la milice, et de là passent dans la territoriale en
même temps que leur classe de recrutement. Ils doivent
recevoir, durant les deux premières années de leur ins-
cription dans la milice, une instruction militaire suffi-
sante pour pouvoir, en cas de besoin, être appelés sous
les armes avec leur classe de recrutement. Le règlement
d'application de la loi précisera le mode d'instruction de
ces hommes.
Les hommes qui ne font que deux années de service
actif restent pendant un an après leur libération à la dis-
position du Ministre, pour le service dit de garnison (2).
(i) Troapes chargées de la surreillaoce des frontières.
(2) Ce serrice foDCtionne lorsque par exemple les corps de troupes
d^ane faniison sont partis pour les manœuvres.
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54
LÀ NOUVELLE ORGANISATION
N« 968.
Les jeunes gens qui, au moment des opérations du
recrutement, désirent servir dans les calarashi (1), doi-
vent se procurer un cheval, ou déposer une somme équi-
valente à son prix. Us sont obligés de conserver leur
cheval pendant leur première année de congé.
Les calarashi sont d'abord concentrés pour une période
minima de soixante jours. Us sont ensuite répartis en
quatre séries convoquées tour à tour, chacune pendant
une semaine de certains mois de l'année fixés par le
Ministre. Au mois de septembre, les quatre séries sont
convoquées simultanément. Elles peuvent être appelées
également sous les drapeaux toutes les fois que l'intérêt
du service l'exige.
Le Ministre de la guerre peut convoquer pour un
temps limité, soit en vue de Finstruction, soit en vue d'un
accroissement momentané d'effectif, aussi bien les
hommes en congé que ceux de la réserve.
En ce qui concerne ces derniers, la convocation se fait
par décret royal, et seulement pour une période maxima
de vingt-cinq jours par an. Pour une période plus pro-
longée, les contingents de la réserve ne peuvent être
convoqués qu'à la suite d'un vote des Corps législatifs,
ou, en cas d'urgence, par décret royal rendu après déli-
bération du Conseil des Ministres.
En cas de passage au pied de guerre, les effectifs de
mobilisation des unités existant en temps de paix et de
celles qui sont créées à la mobilisation, sont atteints par
l'appel sous les armes des contingents en congé, de
réserve et de milice, dans l'ordre.
Éléments et unités de l'armée active (Chap. IV). —
L'armée active comprend : l'infanterie, la cavalerie, l'ar-
(1) Régiment de cavalerie où est appliqué le service k eu Sehimbul »
par opposition aux régiments de roshiori dont les effectifs sont perma-
nents.
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l^w-^r
IV* 9Bè. BB VàSMÈK roumains. ^
tillerie, le génie, les sections de mitrailleusas, la marine,
les troupes et services auxiliaires, les écoles et établisse-
ments d'instruction militaire.
Ces différentes armes, troupes et services, sont orga-
nisés en unités ou corps de troupes, et en services.
La présente loi fixe le nombre et la composition des
corps de troupes et des services.
Infanterie. — L'infanterie est organisée en régiments
d mfaoterie, bataillons de chasseurs, bataillons ou régi-
ments de réserve.
Les bataillons de chasseurs ont des cadres suffisants
pour pouvoir se dédoubler à la mobilisation et former des
régiments.
11 existe un régiment de réserve par cercle de recrute-
ment. Ce régiment dispose en temps de paix des cadres
nécessaires pour que sa mobilisation soit assurée.
Chaque régiment de réserve porte le même numéro que
le régiment d'infanterie se recrutant dans le même
cercle.
En dehors de ces régiments de réserve, d'autres unités
de réserve, bataillons ou régiments, peuvent être for-
mées pour des missions spéciales.
Cavalerie. — La cavalerie se compose de régiments de
roshiori (permanents), de régiments de calarashi et d'un
régiment d'escorte.
Les régiments de roshiori sont à quatre ou six esca-
drons ; les régiments de calarashi ont une composition
analogue.
Artillerie. — L*artillerie comprend : le service de l'ar-
tillerie et les troupes d'artillerie.
Au service de l'artillerie appartient la totalité des offi-
ciers techniques d'artillerie employés au ministère de la
guerre, dans les divers commandements et dans les
établissements de l'arme.
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m LA NOUVELLE ORGANISATION
Les troupes d'artillerie se composent de
N« 968.
L*artillene de campagne, organisée en régiments;
L'artillerie de montagne, organisée en groupes ;
L'artillerie «\ cheval, organisée en groupes ;
L'artillerie de forteresse, organisée en régiments, bataillons et
compagnies ;
L'artillerie de siège, organisée en bataillons de siège avec parcs
de siège ;
Des pompiers formés en sections et répartis dans les Tilles qui
yersent au Trésor les sommes nécessaires à leur entretien.
Pionniers. — Les pionniers sont formés en bataillons
et compagnies, chaque compagnie possédant son maté-
riel de sapes, de mines et de pontage.
Génie. — Le génie comprend le service du génie et
les troupes de communication.
Le servicç du génie comprend la totalité des officiers
de Tarme employés dans les services du ministère, des
commandements et des régions fortifiées.
Les troupes de communication comprennent :
Des bataillons de pontonniers ;
Des bataillons ou demi-bataillons de chemins de fer ;
Un bataillon ou des compagnies de télégraphie ;
Des sections d'aérostation ;
Des sections d'automobiles ;
Des sections de pigeonniers militaires.
Marine. — La marine se compose d'une division du
Danube et d'une division de mer. Elle est organisée
d'après une loi spéciale.
Sections de mitrailleuses. — Les sections de mitrail-
leuses sont formées d'un certain nombre de mitrailleuses,
et sont adjointes aux unités des différentes armes.
Écoles. — Elles comprennent :
Les écoles régimentaires de sous-officiers ;
Les écoles de sous-officiers ;
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'V 96S. DE L'ARMÉB ROUMAINE. 57
Lef .gf mnases et lycées militaires ;
Lei écoles d*infaDterie ;
Les écoles de cavalerie ;
Les écoles de Tartillerie et du génie;
Les écoles de tir ;
L'École sapérieure de guerre.
Milice (Chap. Y). — La destination des contingents de
la milice est fixée par le plan de mobilisation. Ces con-
tingents peuvent constituer des unités de milice, ou
servir à compléter les effectifs de guerre de Tarmée
active.
Armée territoriale (Chap. VI). — Font partie de l'ar-
mée territoriale tous les hommes qui ont accompli le
terme légal de service dans les autres catégories. Dans
chaque cercle de recrutement sont organisées des unités
territoriales en rapport avec les besoins.
Ces unités sont destinées à la défense du territoire, et
en particulier à la formation des garnisons des places
fortes, des positions fortifiées, des gites d'étapes, etc.
Eq même temps que la loi précitée, ont été votées
denx autres lois, modifiant, Tune la loi sur les rengage-
ments, l'autre la loi sur l'avancement.
Nous les résumerons ci-après en donnant les exposés
des motifs qui les précèdent.
Loi modifiant la loi sur les rengagements.
Dans toutes les armées se pose la question des moyens
à employer pour faciliter par les rengagements le bon
recrutement des gradés inférieurs. Les sous-officiers
rengagés sont un facteur essentiel de la préparation à la
guerre ; ils sont indispensables pour assurer l'unité de
rinstrnction et la conservation des traditions militaires,
surtout depuis la réduction du service actif.
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■^r
5S
LA NOUVELLE ORGANISATION
N«968-
La loi du 2 mars 1906 (1), qui a remplacé celle du
22 mai 1893, a eu pour utilité d'établir nettement la dis-
tinction entre les rengagés instructeurs et les rengagés
ouvriers; elle tendait à favoriser la première catégorie.
Les résultats n'ont pas correspondu à l'attente, parce
que, bien que l'intention du législateur fût d'améliorer
en général la situation des rengagés, ces derniers
étaient assez mal traités par la nouvelle loi, pendant la
période du premier rengagement, qui est pourtant la
plus importante. C'est ainsi que la loi de 1906 n'attri-
buait au sous-officier se rengageant pour la première
fois qu'une solde mensuelle de 49 lei.
Il en est résulté que le plus grand nombre des sous-
officiers disposés à rengager à l'expiration de leur temps
de service obligatoire ont préféré être libérés et que la
même tendance fâcheuse s'est manifestée chez les sous-
i>r&ciers déjà rengagés, dont beaucoup se sont refusés
à contracter un second rengagement à l'expiration du
premier.
La loi nouvelle a pour but de porter remède à cet état
de choses.
Pour le premier rengagement de cinq ans (permis aux
seuls sous-officiers instructeurs) le supplément de solde
de 30 lei par mois est porté à 50 lei; pour le deuxième
l'engagement, de 50 à 60 lei; pour le troisième, le sup-
plément de solde de 70 lei a été maintenu.
De plus les rengagés auront droit au logement et à
d'autres avantages, pour eux et leur famille. Les renga-
gés toucheront une allocation de vivres supérieure à
celle des soldats, de telle sorte que leur situation sera
tjensiblement améliorée.
La modification apportée à l'article 2 de la loi redresse
une injustice dont souffraient les instructeurs rengagés
(i) Voir 2« semestre 1906, p. 149.
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N« 968. DS L*ABMÉE ROUMAINE. 69
pour moins de cinq ans, qui ne touchaient aucun supplé-
ment de solde, alors que ce supplément était acquis aux
oQYriers rengagés.
Articles modifiés.
Art. 2. — Au rengagement pour deux ans sont admis
les sous-officiers instructeurs, de même que les sous-
officiers, caporaux et soldats, musiciens, ou ouvriers de
toutes catégories. Le rengagement donne droit, outre la
solde et les vivres prévus au budget, à un supplément de
solde de 15 lei par mois; supplément porté à 20 leipour
le deuxième rengagement, à 30 lei pour les suivants.
Art. 3. — Les sous-officiers d'administration et les
sous-officiers gardes d'artillerie et du génie peuvent se
rengager pour deux ans, mais n*ont pas droit aux sup-
pléments de solde ci-dessus indiqués.
Art. 4. — Au rengagement de cinq ans sont admis
seulement les sous-officiers ayant des aptitudes d'ins-
tructeurs, aptitudes qui doivent être constatées par un
examen théorique et pratique, si le rengagement est
contracté dans un corps autre que celui où le sous-offi-
cier a déjà servi, ou si la demande de rengagement est
faite après interruption de service de plus de deux mois.
Les sous-officiers rengagés dans ces conditions pren-
nent le nom de plotonieri et ont droit, outre la solde et
les vivres prévus au budget, à un supplément mensuel de
solde de : 50 lei pour le premier rengagement ; 60 pour
le second : 70 pour le troisième.
Ces suppléments supportent la retenue de 5 p. 100 au
profit de la caisse de dotation de Tarmée.
Art. il. — Les plotonieri ont droit au logement à la
caserne, séparé de la troupe ; s'ils sont mariés, ils ont
droit à une ration de pain en nature pour leur femme et
leurs enfants. Quand les locaux disponibles ne permet-
tent pas d'attribuer un logement séparé aux plotonieri
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l 1
rp
tiO LA NOUVELLE ORGANISATION N« 968.
mariés, ils touchent en. nature du combustible pour la
cuisiDe, le chauffage et Téclairage. Les plotonieri mariés
peuvent, s'ils le désirent, loger en ville.
Loi modifiant la loi sur ravancemmt (1).
Les difficultés que présente Tencadrement des unités
tactiques, et qui deviennent plus sensibles du fait de la
réduction du service actif et de Taccroissement de Tef-
fectif présent sous les drapeaux, nécessitent certaines
modifications à la loi sur Tavancement.
Comme on ne peut compter uniquement sur les ren-
gagements pour pourvoir aux postes de caporaux et de
sou s -officiers, il convient de prendre des mesures pour
faciliter le recrutement de ces gradés inférieurs non
rengagés. C'est pourquoi Taocienneté nécessaire pour
être nommé caporal ou sous-officier est réduite de six à
quatre mois.
De même, pour combler le plus rapidement possible
le vide existant dans le cadre des officiers, et pour éviter
les dépenses inutiles, la nouvelle loi prévoit que Ton
pourra recruter des sous-lieutenants du cadre actif parmi
les dispensés qui auront passé avec succès Texamen de
sous*lieutenant de réserve, et qui seront ensuite soumis
â une préparation spéciale.
D'autre part, Fapplication de la dernière loi sur
Tavancement a mis en lumière certaines erreurs de
nature à compromettre la solidité du corps d'officiers.
C'est ainsi qu'on a constaté que Texamen pour le
grade de major n'a pas donné les résultats prévus, tant
à cause de la façon dont les commissions d'examens sont
composées, que du caractère trop théorique de Texamen
lui'-mème.
(1) Voir 2« semestre 1906, p. 391.
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I I ' 1
N« 968. DB L'ARMÉS ROUMAINE. 61
Aussi pour Finfaiiterie et la cavalerie Texamen sera
purement pratique, et portera surtout sur les connais-
sances tactiques y Texamen théorique n'étant maintenu
que pour les armes et services spéciaux.
Pour améliorer la qualité des cadres supérieurs de
Tarmée on a introduit dans la loi le principe qu'aucun
officier ne peut avancer, aussi bien à f ancienneté qu'au
choix j sans être l'objet d'une proposition. Cette prescrip-
tion, autrefois appliquée, avait donné de très bons
résultats : on y avait renoncé, parce qu'elle n'était pas
contenue explicitement dans la loi.
Jusqu'à présent les textes de loi n'ont visé que l'avan-
cement dans le grade et jamais favancement dans le
commandement y qui est pourtant aussi important que le
premier* Dorénavant, en principe, aucun officier ne
pourra obtenir de commandement supérieur à celui
qu'il exerce, s'il n a été reconnu apte et recommandé
comme tel par ses chefs.
Enfin la loi fixe l'ancienneté des officiers d'une manière
qui ne laisse place à aucun arbitraire. D'après la loi
JQsque-là en vigueur, quand vient le tour du choix, s'il
n'y a qu'une vacance, Tofficier proposé au choix est
promu, et reste plus ancien que tous ceux promus pos-
térieurement. Mais s'il y a deux vacances, un officier
est également promu à l'ancienneté et prend rang avant
l'autre. Bien plus, un officier, au moment où il est promu,
peut être inscrit sur la liste d'ancienneté devant un cer-
tain nombre de ses camarades en antidatant le décret
de sa promotion. Toutes ces irrégularités doivent dispa-
raître.
Articles modifiés.
Art. 3. — Nul ne peut être nommé caporal ou briga-
dier sans avoir au moins servi quatre mois comme simple
soldat.
Art. 4. — Nul ne peut être nommé sous-officier sans
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m hk NOUVELLE ORGANISATION N« 968.
avoir servi au moins quatre mois comme caporal ou bri-
gadier.
Art. 5. — Les dispensés admis à passer Texamen d'of-
ficier de réserve peuvent, s'ils ont passé avec succès cet
examen, être nommés sous-lieutenants dans Tarmée
active, moyennant certaines conditions qui seront fixée?
par le règlement d'application de la loi.
Art. 11. — Nul ne peut être promu général de brigade
avant de compter quatre ans de grade de colonel, dont
deux ans comme commandant de régiment, à moins
qu'il n'ait déjà exercé ce commandement comme lieute-
nant-colonel.
Art. 18. — Les conditions de l'examen pour le grade
de major sont modifiées comme suit :
L'autorisation de passer l'examen est donnée par le
Ministre de la guerre qui tient compte de l'avis de tous
les chefs hiérarchiques de l'officier.
Les capitaines d'infanterie et de cavalerie subissent
un examen pratique sur le terrain, devant une commis-
sion de tous les chefs hiérarchiques. L'examen consiste
dans la solution d'un thème tactique ; l'officier rédige
un rapport indiquant les motifs de la situation adoptée.
Les capitaines des armes spéciales et des services
passent un examen théorique et pratique devant une
commission composée de l'inspecteur général de l'arme
ou du service, président, et de deux officiers supérieurs
désignés par le Ministre.
Le règlement d'application de la loi fixera le détail de
ces examens.
Un succès à l'examen ne donne aux capitaines que le
droit d'être proposés, soit à l'ancienneté, soit au choix,
mais leur inscription au tableau dépend également des
notes générales données par les supérieurs hiérar-
chiques.
Le grade de major se donne dans la proportion de
deux vacances au choix et une à l'ancienneté.
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N« 968. DE L'ARMÉE ROUMAINE. 63
Art. 22. — Pour qu'un officier supérieur ou général
soit nommé à un commandement (de régiment ou d'unité
supérieure), il doit être proposé par ses chefs hiérar-
chiques, et admis par le Comité des inspecteurs géné-
raux.
Art. 23. — Pour être promu, soit à l'ancienneté, soit
au choix y un officier doit figurer sur les tableaux
d'avancement. Ces tableaux sont dressés par le Ministre,
après avis des inspecteurs généraux réunis sous sa pré-
sidence.
Les officiers sont inscrits au tableau au rang qu'ils ont
sur l'Annuaire de l'armée, excepté les capitaines pour
lesquels on tient compte de l'année où ils ont passé avec
succès l'examen de major.
Art. 24. — Les officiers d'état-major concourent pour
l'avancement avec les officiers de leur arme.
Art. 25. — Les tableaux d'avancement, une fois
approuvés par Sa Majesté le Roi, sont obligatoires
jusqtfà l'apparition de nouveaux tableaux. Ils contien-
nent le nombre d'officiers susceptibles d'être promus
daos le courant de l'année. Ce nombre est communiqué
au Comité des inspecteurs généraux.
Art. 27. — L'ancienneté dans le nouveau grade est
déterminée par le numéro du décret, et par l'ordre
d'inscription des officiers dans un même décret.
Art. 29. — Les officiers de pionniers concourent pour
l'avancement avec les officiers d'infanterie.
Les officiers de pionniers et du génie peuvent deman*
derà passer Texamen de major soit pour Tinfanterie soit
pour le génie. Après leur promotion, ils restent définiti-
vement dans l'arme qu'ils ont choisie à l'examen.
(188)
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FF
r
I
NOUVELLES MILITAIRES
AUTRIGHS-HONORIB.
HËGLiM£NT« D£ HANOEUYRBS POUR LES DÉTACHEMENTS DE MITRAIL-
LEUSES (1). — Deux projets de règlement Tiennent de paraître, sous la
fûrtîiâ d'aoneiea aui règlements d*exercices de Tinranterie et de la
cavalerie.
I. — Détachement de mitrailleuses d'infanterie.
i° Observation générale. — Les servants ne sont affectés à ces déta-
oheineots qu'après une année de service dans l'infanterie; les conduc-
teurs soQt relevés â tour de râle et ne restent pas plus de trois mois
dans les détacberoents de mitrailleuses.
î** Organisaiion du détachement. — Personnel nécessaire pour servir
ime mitrailleuï^e : 7 seryaot') (1 chef de pièce, 2 servants, 2 pourvoyeurs
de muDitions, 2 hommes de remplacement), 7 conducteurs ; 8 animaux
de bc\t (1 pour la pièce, 5 pour les munitions, i pour les boucliers,
accessoire*, etc, i haut-le-pied) (2).
Composition du détachement. — Deux mitrailleuses forment un déta-
chement, jsoys les ordres d'un ofûcier subalterne. Le cadre comprend :
2 lîous-officierâ (J pour remplacer l'officier, J en serre-flle), 1 télémé-
treur, 1 Sfi^enl de liaison dressé au service de signaleur et muni de
fanioùs, i armurier, 1 soldat ordonnance.
£n outre, 2 conducteurs sont chargés de 4 mulets de vivres.
L'eiTeelit totnl est donc de: 1 officier, 36 hommes, 20 animaux
de bât.
Chargement de^ miimxiux de bût :
Chef al ou mulet de pièce : 1 pièce, i canon de rechange, 500 car-
touches \
(I) Voir I" semestre 1908, p. 303.
(I) Un leul conducteur est chargé du mulet d'accessoires et du
mulet haut-le-pied.
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N« 968. NOUVELLES MILITAIRES. 66
Gberal oa mulet de munitioDs : d,500 à 2,000 cartouches ;
CheTalou mulet de boucliers : 2 boucUerg, eau;
CheTal ou mulet d'accessoires : 500 cartouches, outils d'armu-
rier, etc.
Approvisionnemeni total en munitions : i0«000 cartouches par pièce,
3* Combat, — Principes généraux, — La caractéristique des mitrail-
leuses est de concentrer sur un espace étroit un feu puissant d'infan-
terie. i?//fi ne /)etiveit/ yama» remplacer V artillerie (I). Elles ne sont
pas aptes à agir dans un combat traînant. Leur action doit se restreindre
à de courtes et importantes phases de la lutte.
Contre des essaims de tirailleurs bien abrités, éviter le combat et
obserter arec une attention spéciale les lignes ennemies qui suivent la
chaîne.
Contre la cavalerie qui charge, répartir le feu sur tout le front.
Contre rartillerie, se souvenir que cette arme est, aux grandes dis-
tances, snpérieare aux mitrailleuses. Par suite, se rapprocher des bat-
teries, à couvert et, si possible, les prendre de flanc.
Ne pas se laisser distraire de sa tâche principale par la lutte contre
les mitrailleuses ennemies, objectif difficile à atteindre.
Utiliser les mitrailleuses surtout en terrain coupé et couvert, qui leur
permet d^agir par surprise. Dans ce terrain, leur affecter un soutien
ipédal, en particulier pour la protection des animaux de bât.
Ne pas séparer les deux mitrailleuses d'un détachement.
Parfois» en vue d*une action décisive, réunir plusieurs détachements
de mitrailleuses.
Conduite du détachement. — - Pendant la marche, le chef du détache-
ment se tient auprès du commandant des troupes.
La place des mitrailleuses dans la colonne est réglée de façon à ce
qu'elles puissent entrer en action dès le début du combat.
Quelques cavaliers leur sont affectés, si possible, pour la liaison avec
le commandement et pour le service de sûreté.
Choix de la position, — Cette position est choisie après la recoonais-
staee du chef de détachement, accompagné de l'agent de liaison et du
télémétreur. La bonne exécution de cette reconnaissance est une condi-
tion essentielle du succès.
Il faut éviter de s'installer près, ou à hauteur, d'objectifs que l'en-
nemi a déjà battus.
Occupation de la position. — U occupation à couvert de la position
(i) Les mots en italiques sont, dans le texte allemand, imprimés en
grosses lettres.
5
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1
NOUYBLLBS MILITAIRES.
N*968.
est de la plus haute importance pour V ouverture du feu par surprise. Si
Us aniifiaux de bât oe peuTent être amenés à proximité à couvert, il
faut, même sur de grandes distances^ apporter à bras les mitrailleuses
et les munitions.
* Si les couverts manquent ou si le temps presse, ouvrir le feu par
surprise en occupant rapidement la position.
Pendant la marche d^approcke, toujours assurer la sûreté.
Ouverture et exécution du feu. — Choisir C objectif selon son importance
tuciique momentanée, dans le cadre de la mission reçue. Le feu ne pro-
duit de résultats décisifs que s'il est dirigé sur une troupe à portée effî-
Cdce de tir. Avant de commencer le feu^ examiner si la dépense de muni-
tiom sera proportionnée à la mission et à l'effet probable du tir, mais
une fois le tir commencé, y dépenser toutes les munitions nécessaires.
Un effet insuffisant augmente la confiance de Tadversaire en affai-
Lliâsant la nôtre.
La gerbe étroite des mitrailleuses donne la possibilité de tirer par-
dessus nos troupes, là où Finfanterie ne pourrait le faire. Ce tir ne
peut, en terrain peu accidenté, être exécuté qu'à des distances supé-
rieures à 1,000 pas, lorsque nos troupes sont au moins à 400 pas en
avant des mitrailleuses.
En cas de pertes sérieuses, le commandant du détachement de mi-
trailleuses doit demander à la troupe la plus proche des hommes de
remplacement, instruits dans le service des mitrailleuses.
Attaque, — Peur un combat de rencontre, Taffectation de mitrail-
leuses à Tavant-garde présente souvent des avantages pour conquérir
et occuper des points ou défilés importants.
Après rentrée en ligne de forces suffisantes, il y a lieu de ramener
les mitrailleuses en arrière et de les réserver pour les moments impor-
tants de la lutte.
Four Tattaque d'un ennemi en position, les mitrailleuses sont d'abord
conservées en réserve. Le chef les emploie là oi)i le terrain permet leur
action par surprise, pour agir sur les ailes de l'adversaire, pour sou-
tenir l'infanterie dans sa marche en avant. L*occupation de positions
de flanc ou dominantes est particulièrement avantageuse, car il n'y a
p»^ ainsi à changer de position au moment de l'assaut.
H ne faut pas hésiter à porter les mitrailleuses le plus près possible
de l'ennemi.
Leur emploi est indiqué dans la poursuite par le feu.
En cas d'échec, elles doivent repousser les attaques, sans égard aux
peites, et jusqu^au dernier sacrifice,
Défense, — Se rappeler que les mitrailleuses sont peu aptes à con-
duire un combat de feu traînant. Par suite, les tenir au début en
réserve, et les employer, grâce à leur mobilité, à renforcer les points
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R* 988. KOUYBLLBS MILITAIRB8. 67
menacés, à empêcher les mouTements tournants, à repousser l'assaut, à
aooompagner des contre-attaques. Ceci n^exclut pas leur emploi au début
du combat pour battre des chemins d^approche importants, ou des
objectifs trèe TÎsibles.
Dans le combat défensif, leur efficacité peut être augmentée par le
dégagement du champ de tir, le repérage des distances, un approvi-
sionnement considérable de munitions, la construction d'abris et de
masques.
Bempiaeement des munitions. — Ce service incombe à un sous-offi-
cier, d'après les ordres donnés par le chef du détachement.
Les cinq mulets de munitions de chaque mitrailleuse la suivent enprin-
tipe au combatj et restent près d'elle et à couvert.
Pendant le combat, les pourvoyeurs apportent les munitions depuis
les mulets jusqu'aux pièces.
Le commandant du détachement doit savoir où se trouvent les
colonnes de munitions. Le ravitaillement par celles-ci a lieu après ou
pendant le combat. Un sous-officier y conduit les mulets de munitions
avec les caisses vides.
n. — Détachements de mitrailleuses de cavalerie,
i^ Organisation du détachement. — Personnel nécessaire pour servir
une mitrailleuse : 9 hommes montés (1 chef de pièce, 2 servants,
2 pourvoyeurs, 4 conducteurs de chevaux de main) ; 4 chevaux de bât
(1 pour la pièce, 3 pour les munitions).
Cadre d^une section de 2 pièces: 1 officier subalterne monté;
6 hommes montés (1 maréchal des logis chef pour la i'« section,
1 maréchal des logis pour la 2*, 2 agents de liaison, 1 armurier, i télé-
métreur, i soldat ordonnance non monté, soit, par section : 1 officier,
23 hommes montés, i non monté, 32 chevaux.
Cadre éTun détachement de 4 pièces : 1 capitaine, 2 sous-officiers
(i chargé des munitions, i comptable), 1 trompette;
i maréchal, i sellier, 1 ordonnance (non montés).
Le détachement comprend en outre : 2 caissons de 80 modifiés,
attelés à 6 chevaux et 2 chevaux haut-le-pied tenus en main. Son eflectif
total est donc de : 3 officiers, 62 hommes (5 non montés), 84 chevaux
(54 de selle, 16 de b&t, 12 de trait, 2 haut-le-pied), 2 caissons.
Approvisionnement total en mumïtonj . — 15,000 cartouches par pièce
(5,000 sur les chevaux de bât, 10,000 sur les caissons).
f* Combat, — Principes généraux, — Choix et occupation de la posi-
tion, — Ouverture et exécution du feu, — Prescriptions analogues à
celles relatives aux détachements affectés à Tinfanterie. Il y a toutefois
lieu de noter cette prescription : dans le combat de cavalerie, la rapi-
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NOUVELLES MILITAIRES.
N«968.
dite d'occupation de la position ne doit pas être inflaencée par le souci
de s*y iTiMaller à couTert.
Conduite et emploi du détachement, — « Le rôle des mitrailleuses
de cavalerie est d'augmenter la puissance de feu de celle-ci, de la
!$ou tenir partout, et de lui faciliter racoomplissement de ses missions
si TsnéeF, dans le combat à pied et à chefal.
« // faut donc instruire et employer ces détachements dans Vespril
cavalier, »
Leg mitrailleuses doifent participer au combat décisif, en cas de
succès poursuivre Tennemi par un feu noient, en cas d'échec protéger
le raUiement ou la retraite.
En niïBon de la rapidité du combat de catalerie, l'entrée en ligne,
K temp:", des mitrailleuses se heurtera fréquemment à de grosses difQ-
cultes. " Toutefois, un chef animé du véritable esprit cavalier, entrepre-
nant, qui juge la situation et le terrain d*un coup d'ail rapide, sera
sûut-enî en état de faire agir ses mitrailleuses vite et liardiment même
quand il n'aura pas, pour cela, reçu d'ordres. »
L'nEfectation de mitrailleuses à de petits détachements de découverte
sera justifiée s'il s'agit de briser la résistance de l'adversaire dans des
localités ou défilés qu'il occupe, ou, au contraire, de constituer un sou-
tien » la cavalerie.
Si un grand corps de cavalerie est formé, son chef doit décider s'il
se réserve l'emploi des mitrailleuses ou s'il les laisse à la disposition
de chaque commandant de colonne.
Pendant la marche au combat, le chef du détachement se tient
auprèit du commandant des troupes dont il dépend, avec son trom-
petlp, ses agents de liaison et ses télémétreurs.
Les agents de liaison ou les cavaliers qui lui sont donnés comme
soutien £ont chargés du service de sûreté.
Retnphcement des munitions. — Ce service incombe au maréchal des
logia cbef. Pendant le combat, il reste auprès des chevaux de muni-
tions, assure la liaison vers l'avant et la sécurité des chevaux de main .
Les trois chevaux de munitions de chaque mitrailleuse la suivent au
combat.
Au combat, on dépose des munitions suffisantes auprès de chaque
mitrailleuse. Les pourvoyeurs apportent les munitions des chevaux de
biU sur la ligne de feu.
Les deux caissons marchent en principe à la quKue des troupes, sous
les ordres du sous-officier chargé des munitions. Ils s'approchent des
mitrailleuses, au moment du combat, de façon à permettre, même
peûdatitle combat, l'échange des caisses vides, portées par les chevaux
de main.
Les caissons sont ravitaillés par les colonnes de munitions, dont
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K* 868, NOUVELLES MILITAIRES. 69
remplacement doit être connu du chef du détachement de mitrail-
leuses.
InCORPOBATlOlf DES INDIGÈNES BOSNIAQUES DANS L* ARTILLERIE. —
Jasqo'à présent, les indigèDes de Bosnie-UerzégoTine étaient iacorporéâ
seulement dans Tinfanterie et lé train des équipages.
DorénaTant, chacune des li batteries de montagne, stationnées en
BosDÎe-HerzégoTine, comprendra i8 indigènes bosniaques, et chaque
cadre de parc de munitions des •i régiments d'artillerie de montagne
en aura 10. Ces indigènes ne seront pas gradés.
Chakgbmert de garnison a la frontière ITALIENNE. — Un des
trois bataillons alpins de Klagenfurt (4^ régiment d'infanterie de land-
webr autrichienne) a été transféré, avec sa section de 4 mitrailleuses,
le3avrily à Gôritz, tout près de la frontière italienne. Il remplace
dans cette -ville un bataillon du 5* régiment de landwehr, envoyé à
Pola (I).
La garnison de Pola aura donc été renforcée, en aTril 1908, de
i bataillon d'infanterie, 8 compagnies d'artillerie de forteresse, 1 com-
pagnie de pionniers, soit de 1,200 hommes environ.
Modification a l'organisation du 9* corps (Bohême) (2). — Au
mois d'octobre prochain, le quartier général du 9* corps quittera Josefs-
tadt pour Leitmeritz.
Le commandement de landwehr et la ZQ^ division, de landwehr,
actuellement à Josefstadt, seront aussi transférés à Leitmeritz, le
l*'août; la 31« brigade de landwehr ira, le l^** juillet, de Josefstadt à
Hobenmauth.
CoimNGBNT rouR 1908. ~ La loi du 17 avril 1908 a fixé le contin-
gent aux mêmes chiffres qu*en 1907 :
Armée commune et marine 103,100 hommes.
Landwehr autrichienne 14,S00 —
Landwehr hongroise 12,500 —
Total 130,100 hommes.
«) Étoile beige, 6 avril.
ft) ytrordnungsblatt, 8 mai.
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70
NOUVELLES MILITAIRES.
r
N*968.
Sur les 103yi00 hommes affectés à l'armée commune et à la marine^
59,000 sont recrutés dans les pays cisleitbans.
BRÉSIL.
NoDTiLLi LOI ■lUTAiM. — Réorgànisatioii db l'arvéb. — Une
loi votée par les Chambres à la lin de Tannée dernière et approuvée
par le Président de la République k la date du 4 janvier 1908, vient
d'établir au Brésil le service militaire obligatoire et de réorganiser
Tarm^e.
Aux termes de cette loi, le service militaire est obligatoire etper-
lonnel pour tout citoyen brésilien de 21 à 44 ans, savoir (1) :
Troupes de i'« ligne :
Armée active 2 ans.
Réserve de l'armée active 7 —
Troupes de 2* ligne :
1" ban 3 ans.
2" ban 4 —
Troupes de 5« ligne :
Garde nationale 4 ans.
Réserve 4 —
Les réservistes des troupes de l^* ligne pourront être astreints
chaque année à participer à une période de manœuvres d*une durée de
4 semaines; ceux des troupes de 2* ligne à une période d'exercices de
3 à 4 semaines.
L'armée permanente comprendra :
Infanterie, — 15 régiments de ligne à 3 bataillons; 12 bataillons de
chasi^jtcurs ; 5 compagnies à 3 sections de 3 mitrailleuses; 12 sections
de H mitrailleuses.
Cavalerie, — 9 régiments de ligne à 4 escadrons; 3 régiments indé-
pendants à 4 escadrons ; 5 régiments à 2 escadrons pour le service des
brigades d*infanterie ; 5 pelotons d'estafettes ou explorateurs pour le
(1) En réalité, le règlement d'application de la loi spécifie que
Tariuée active se composera de contingents formés par les états au
moyen d^ engagements volontaires, et à leur défaut, au moyen du tirage
uu jort.
IL y a un engagement spécial de manœuvres pour lequel le service
dans l'armée active n'excédera pas trois mois.
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N* 968. NOUYBLLB8 MiUTAIRBS. 74
'mène serrice; 7 pelotoni d'estafettes ou explorateurs pour les autres
anités.
Artillerie. — 5 régiments de 3 groupes de 3 batteries à 4 pièces;
5 batteries d'obnsiers à 6 pièces; 3 groupes d'artillerie à cheTsI à 3 bat-
teries de 4 pièces ; 2 groupes d'artillerie de montagne à 3 batteries de
4 pièces; 3 bataillons d'artillerie de position à 6 batteries; 6 bataillons
d'artillerie de position à 2 batteries; 6 batteries d'artillerie de position
indépendantes; 5 parcs; i5 colonnes de munitions.
Génie, — 5 bataillons de 4 compagnies.
Train. — 5 escadrons.
La DOUTelle organisation militaire du Brésil, qui comporte un notable
accroissement des effectifs dn temps de paix dans ce pays, semble a?oir
eu pour but la constitution en temps de guerre de 5 grandes unités (d iri-
sions)» comprenant chacune : 3 régiments d'infanterie à 3 bataillons et
i on 2 bataillons de chasseurs; 1 régiment de caTalerie; 3 groupes de
3 batteries de montagne ; i groupe d'oliusiers ; 1 compagnie de
mitrailleuses; i bataillon du génie; i escadron du train.
L'armée d'opérations comprendrait en outre des troupes non enditi-
sionnées (caTalerie, bataillons de chasseurs).
EMPIRE ALTiEMAND.
Lb HOOTEÀU KÈGLB>EIIT sur LB 8BRTICB DBS BRANCARDIERS. — Un
aoureau règlement sur le service des brancardiers a été approuvé par
llmpereur le 15 mai 1907.
Les principes fondameataux de l'ancien règlement ont été conser-
vés; cependant, il a semblé utile d'appeler l'attention sur quelques
modifications de détail intéressantes.
Gomme il a été déjà mentionné dans la Bévue (1) les brancardiers
des corps de troupes d'infanterie sont compris dans les effectifs budgé-
taires et sont exclusivement employés au service de santé; ils portent
eoDtiDuellement le brassard de la convention de Genève. A c6té de
ceux-ci, on trouve, comme auparavant, des brancardiers auxiliaires
compris dans les combattants et portant un brassard rouge, au moment
de leur emploi spécial dans le combat.
Les troupes spéciales, l'artillerie, la cavalerie, ne possèdent que des
brancardiers auxiliaires.
L'instruction des brancardiers comprend une instruction théorique
(1) Voir 2* semestre 1887, p. 84.
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NOUVELLES MILITAIRES.
N*968.
donnée daii8 le corp8.de troupes, un exercice d'une durée de 16 jours,
et, ce qui est nouTeau, un exercice du service de santé en campagne.
Pour cet exercice il doit être formé une compagnie du service de santé,
réunie, en principe, dans la garnison d*un bataillon du train.
Le règlement donne un exemple de progression pour Tensemble de
l'exercice, pendant la durée duquel on prévoit deux exercicesde nuit;
en outre, quelques exercices de service en campagne doivent être
exécutés sous la direction d*un général de division et la surveillance de
médecins militaires.
Des exercices semblables, réduits à une ^urée de 14 jours, sont
organisés pour des compagnies du Beurlaubstenstand.
A l'avenir, ces exercices devront être exécutés dans quelques corps
d'armée au moment des manœuvres de corps ou de division.
On trouve <^galement dans ce nouveau règlement des prescriptions
relatives à Torganisation de trains sanitaires auxiliaires et à Tutilisa-
tion des voitures de chemins de fer de campagne à voie étroite ou des
moyens de transport par eau.
De nombreuses gravures aident à la compréhension du texte et font
connaître les appareils pouvant être utilisés pour l'organisation de ces
moyens de transport et qui seront désormais déposés dans les dépôts
du service de santé des étapes.
Un chapitre étendu est consacré à l'étude des moyens de fortune
auxquels on peut avoir recours pour construire ou organiser des appa-
reils de toute sorte pour assurer le transport des blessés. On indique
également la façon d'utiliser les toiles de tente des hommes pour cons-
truire des abris de nécessité, etc.
Voies ferrées db la rive gauche du Rhin. — VEisenbahn-Verord-
nungsblatt du 6 juin a publié le texte de la loi du 14 mai d908, rela-
tive à un emprunt pour la construction ou l'amélioration de certaines
voies ferrées.
Il y a lieu de noter :
Sur le bas Rhin, la construction, à Ruhrort, d'un nouveau pont de
chemin de fer ;
Dans VEifely la construction d'une voie ferrée de Junkerath (ligne
Cologne — Gérolstetn — Trêves) à Butgenbacb, près de Malmédy; le dou-
blement du tronçon Gérolstein— Pronsfeld, de la ligne Gobleoz — GéroU-
tcin — Saint-Vith ; celui de la ligne d'Andernach (ligne Coblenz — Colo-
gne) à Mayen (ligne Coblenz-Gérolstein) ; celui du tronçon Montjoie —
Sourbrodt de la ligne Aix-la-Chapelle — Saint- Vith;
Dans la vallée de la Nahe, entre Mayence et Sarrebrûck, le double-
ment de la ligne de Tûrkismûhle (ligne Mayence — Sarrebrûck) à Nonn-
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N. 958. NOUVELLES MILITAIRES. 73
wciier (ligne Trêves— Hermeskeil—Sarrebrûck) et la construction de la
petite ligne d*Heimbach (ligne Mayenoe— Sarrebrûck) à Baumholder.
L'emprunt total est de 452,850.000 marks (566 millions de francs).
Cartb db Chihb publiée par le service géographiqoe prussien —
Le service géographique prussien vient de commencer la publication
d'une carie du Tchili et du Ctiantoung à Téchelle du 200,000« qui
comprendra de 60 à 70 feuilles.
Cette carie a été établie par projection polyédrique; trente-six de ses
feuilles correspondent à une feuille de la carte de la Chine orientale
au 4,000,000». Le tirage est fait en cinq couleurs ïiu moyen de cinq
reports : un pour la planiroétrie et les écritures, un pour les localités,
les frontières et les noms de circonscriptions, un pour les eaux, un
pour le niYellement et un pour l'écriture chinoise.
La carte doit être achevée l'an prochain. Dès maintenant, un certain
nombre de feuilles sont mises en venle, au prix de deux marks la
feuille.
Officiers abmis a l'académie de guerre en 1908. — Sur les
666 lieutenants et sous-lieutenants prussiens, saxons, wurtembergeois,
qui ont pas«é les examens de l'Académie de guerre, 133 ont été admis
à suiyre les cours — parmi lesquels 89 appartiennent à l'infanterie et
aux chasseurs, 10 à la cavalerie, 19 à Tartillerie de campagne, 5 à Tar-
tillerie à pied, 4 aux pionniers, 1 à Tinfanterie de marine.
BSPAGNB.
Nouvelles TOUS ferrées. — On sait que l'entente s'est faite depuis
quelques années entre les gouTernements espagnols et français pour la
construction de trois grandes lignes transpjrénéennes : 1* d'Oloron à
Jica par le Somport (gare internationale en Espagne) ; 2* de Saint-Giron
à Lérida par le port de Salau (gare internationale en France) et 3^ de
Foix par Ax à Puycerda et Ripoll (deux gares internationales).
Ootre ces grands travaux, dont l'exécution va être poursuivie régu-
lièrement, le gouvernement espagnol a décidé tout dernièrement la
eoDstruction d'un certain nombre de lignes dites stratégiques dans le
Nord-Ouest et dans le Sud de la Péninsule.
Ces lignes ont, la plupart, pour objet de relier d'une façon plus directe
les ports de guerre, dont la -réorganisation a été votée, aux différents
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7*
NOUVELLES MILITAÏRES.
N* 96S.
centres de fabrication de mîitériel d^irtillcric. Certaines d'entre elles,
auront en niêmc temps un ijxtt'rèt industriel et commercial.
Dans uu but d'économie, presque toutea ces ligues seront construites
en Yoic dç I mètre. Mais afin d'tviter les Iranibortiements et d'utiîiser
certaiues portions de voie normale (1''\67), qui se trouvent sur le tracé
des nouvelles lignes, on a adoptO la î^olutiou de poser un trotsième rail
sur les portions de \oies normales ainsi utilisées,
i" Groupe des Asturies cl de. la Gaitre :
Ligne de Poîtkvrdra h RiktdarWy h voie normale.
Ligne du Ferrul fi Siinliafjo, h. TOÎe normale, des^tini^e k faire commu-
niquer 1*: Ferrol et la Goro^ne avet" Vii^o, (^ette li^ne sera pourvue d*uQ
troi-ième rai!, qtji .^^m t'i^Mlcuient pot^c liur la liçue existant actuelle-
ment de Santiajço k CarriU
Ligne du î*''€rrol h Gijon^ à voie étroite, [»ar Hivadoo (jonction aiec
le chemin de fer industriel de Villaodrid), Pravia (jonction avec la
ligne d'Oviédo^-Trubia — San Esteban) ^l AvîRs j &e relie à (iijon au
réseau du chemin de fer à voie OtroitL' du ^ord de l*t!spagne* ce qut
permettra au matériel de circuler sans tranî^bordement de Saîut-Sébas-
tlen à CarriL
Ligne de /'/^«rfJM à it^i^i, ;\ voie <'troite ; ligne iadustrielle quia
HurLout pour but de relier la côte aux mines de houille de la rt^gioD de
Léon.
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N>968.
NOUYBLLBS MIUTAmBS.
75
2* Gmuptdê V Andalousie :
Ligne de San Fernando à Malaga, à Toie étroite» par Médina, le
camp de Gibraltar, San Roque, aTec un embranchement sur Algésiras
et Bstepona. Le cahier des charges prévoit que la traction électrique
pourra être employée.
Ù^rj ((rtnjtd*
Hi.ïrl{
ligne de Torrt del Mar à Cartagène, à Toie étroite, par Motril, Gan*
jajar, Ahneria. Tabemas, Guevas, Almendricos, Aguilas, Mazarron.
Au Nord de Guevas, cette ligne rejoindra la grande ligne de Muras
à Grenade sur laquelle un troisième rail sera posé jusqu'à Almendricos;
de même la ligne d' Almendricos à Aguilas sera empruntée par la nou-
Telle, grâce au même procédé.
IrxU
Ligne de Grenade à Motril, à voie étroite : ce ne sera qu'un embran-
ehemeot de la précédente ; il facilitera les relations entre Grenade et la
Méditerranée, qui n'est actuellement directement reliée à cette ville
que par une route.
Le cahier des charges prescrit que toutes ces lignes, lorsque leur
tncé les appelle à se rapprocher de la côte, soient tenues autant que
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NOUVELLES MIUTAIRBS.
N» 968.
possible à l'abri des yues et des coups du large, condition qui parait
difficilement réalisable en certains points.
ITALIB.
PlEMlfiR RAPPORT DB LA COMUISSION D*BNQUÊTE. — La commission
d'enquête sur Tadministration de la guerre (i) vient de publier un pre-
mier rapport contenant les conclusions qu'elle a cru devoir présenter
immt^dialament sur les questions les plus pressantes, en attendant
qu'elle fama connaître le résultat de ses travaux sur les autres pojnts
qu'elle a eu* à étudier.
Dvfeiise ik'S frontières. — La commission a examiné cette importante
question sur les lieux, et a fait, en somme, une vaste enquête sur la
dérensié de TÉtat. Elle a relevé de graves lacunes dans Torganisation
défensive u que des considérations financières ont fait négliger pendant
de bogue* années (2) ». Elle a constaté que certains barrages des A.lpes
doitent éïvQ modifiés pour être mis à l'abri des moyens d'attaque
modernes et qu'il y avait lieu de procéder à une nouvelle organisation
des places maritimes.
Elle eâtime que les trayaux exigeront 140 millions sur les frontières
terrestres et 50 millions pour les défenses maritimes.
Peritianence des garnisons. — La commission a discuté longuement
cette question qui intéresse au plus baut point les officiers et, partagée
entre le di'SÏr de donner satisfaction à l'opinion qui est favorable aux
garuispna permanentes et l'appréhension que lui cause le principe
même de In permanence des garnisons, elle est arrivée à une concep-
tion intermédiaire.
Elle propose d'adopter la fixité des garnisons (avec recrutement
national et mobilisation régionale) pour les régiments d'infanterie de la
froutière du Nord et des places maritimes et pour la brigade de gre-
nadien:. Tous les autres régiments d'infanterie seraient mobiles à peu
près dann les mêmes conditions qu'aujourd'hui. En résumé, il n'y
aurait de mobiles dans Tarmée italienne que les 7 régiments de bersa-
gliers et 6^ régiments d'infanterie.
Des mutations seraient opérées entre les officiers de façon à leur
é?iter un séjour trop prolongé dans les garnisons fixes et des mesures
(i) Voir 1* semestre i907, p. 517.
(2) La commission fait évidemment allusion ici à la défense de la
frontière du Nord-Est.
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■JWF.
K« 968: NOUVKLLES MILITAIRES. 77
seraient prises pour que la moitié au moins des oPGciers et des sous-
effieiers des régiments fixes ne soient pas originaires de la région.
Cette conception de la commission présente de sérieuses difficultés
d'application dans le détail : elle a été assez mal accueillie dans le peu-
ple et il est peu vraisemblable qu'elle trouve une majorité au Parle-
ment
Soldes des officiers, -r- La commission propose une notable améliora-
tion de la solde des officiers ; les augmentations varient entre 500 et
1,000 francs ; la disposition la plus intéressante est celle qui assure aux
capitaines ayant TÎngt-cinq ans de grade d'ofGcier une situation pécu-
niaire (4>800 francs) qui peut être considérée comme une fin de carrière
honorable.
Ces augmentations de solde constitueraient un supplément de dé-
penses annuel de 5 millions.
La commission propose de supprimer l'indemnité d*arme actuelle-
ment perçue par tous les officiers sauf ceux d*infanterie, et de remanier
l'indemnité de monture. La nouvelle indemnité de monture s* élevant
k 4 millions par an, au lieu de 2,400,000 francs ; mais la suppression
de l'indemnité d'arme procurant une économie d'environ 1 million,
l'an^entation de dépense ne serait que de 600,000 francs.
Indemnités diverses. — La commission propose : l'allocation d'une
indemnité d'équipement aux officiers passant d'une position à pied à
nne position montée ; — l'augmentation des indemnités de déplacement
à la suite de mutations (SOO.UOO francs environ).
Avancement des officiers. — La majorité de la commission, tout en
réservant son opinion au sujet de l'avancement au choix, exprime sa
préférence pour le principe de l'avancement à l'ancienneté, avec exclu-
sion des officiers non reconnus aptes. Elle demande l'établissement
d'une épreuve très sévère par laquelle serait opérée la sélection entre les
grades de capitaine et de commandant. Donnant à ces dispositions un
effet rétroactif , elle demande que les commandants et les lieutenants-
oalonels actuels soient soumis à un examen d'aptitude. Enfin elle désire
que le grade de colonel ne soit obtenu qu'après un examen spécial. La
minorité, adhérant au principe de la sélection par concours, abandonne
les droits de l'ancienneté au delà du grade de capitaine, avec exclusion
des officiers non reconnus aptes à l'avancement jusqu'au grade de capi-
taine indus.
Il est certain qu'il existe actuellement en Italie une tendance géné-
rale à procéder par examens pour l'avancement des officiers ; dans un
pays où tout est mis en discussion, il semble que ce soit un bon moyen
d'éviter les contestations. Il reste à savoir si c'est le meilleur procédé
poar assurer un bon recrutement des ofGciers (du moins dans les gra-
des élevés) au point de vue du commandement.
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78 NOUYBLLBS MIUTAiaBS. N* 968.
Conseils de discipline. — L'officier italien ne peut perdre son grade
que sur l*ayi8 d'un conseil de discipline ; celui-ci constitue donc pour
l*officier un organe d'une importance capitale. La commission, à quel-
ques critiques près, a adopté les termes du titre m du projet de loi sur
l'état des officiers qui traite des conseils de discipline ; ce projet de loi,
destiné à remplacer la loi du 23 mai 1852, a été déjà adopté par le
Sénat et est déposé à la Chambre depuis un an.
Réclamations, — La commission donne son approbation aux dispo-
sitions contenues à ce sujet dans le règlement de discipline du 25 juil-
let 1907 et dans une circulaire ministérielle du 4 mai 1908, où il est
prescrit que la faculté de réclamer soit scrupuleusement respectée, que
les réclamations seront étudiées a^ec soin et que, même lorsqu'elles ne
sont pas fondées, elles ne soient pas considérées comme un indice d'un
mauTais esprit, à moins qu'elles ne contiennent des éléments constituant
par eux-mêmes une faute spéciale. Toutefois la commission émet l'atis
que la réclamation, au lieu d'être transmise par la Toie hiérarchique,
soit remise directement à l'autorité supérieure à celle contre laquelle
elle est dirigée, une simple copie devant être remise à celle-ci.
Alimentation de ta troupe, — La commission propose d'augmenter
la ration journalière de pâtes de 20 grammes euTiron (1,700,000 fr.
par an); de limiter à deux par semaine les distributions de biscuit et
de chercher à en diminuer les approvisionnements en développant les
moyens de fabrication du pain au moment de la mobilisation ; de don-
ner à tous les hommes une ration journalière de café (1 ,350,000 fr.) ;
de surveiller les eaux de boisson et d'améliorer l'hygiène corporelle.
Indemnités éventuelles, — L'indemnité collective de marche serait
portée de 10 & 15, 20 ou 25 centimes suivant les cas, pour les caporaux
et soldats, et à 25 et 35 centimes pour les sous-officiers : les maréchaux
recevraient une indemnité de marche de 1 fr. 50.
Sous-officiers. — La commission a donné son approbation aux dispo-
sitions contenues dans un projet de loi concernant l'état des sous-offi-
ciers, qui a été approuvé par la Chambre et dont il sera publié un
résumé dès qu'il aura été définitivement voté.
Telles sont les premières mesures que suggère la commission d'en-
quête en vue de remédier à la « crise morale de l'armée ». Ses avis
étaient attendus avec tant d'impatience qu'ils ont été accueillis avec
soulagement et en général favorablement. On peut remarquer toutefois
que la commission n'a tranché aucune question capitale et qu'elle n'a
abordé dans son premier rapport qu'un petit côté du grand problème
dont la solution lui a été confiée.
Il est intéressant de comparer les sacrifices pécuniaires aujourd'hui
demandés au Parlement avec ceux que réclamait l'année dernière le
général Vigano. Les crédits demandés jusqu'à présent par la conamis-
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N» 968. NOUVELLBS MILITAIRES. 79
sion s'aèrent à enTÎron 200 millions (fortifications^ 190 millions ; amé-
HoraUoiu dîrerses, iO millions), somme précisément égale à celle qui
fut refusée par la commission de l'armée et réduite protisoirement à
60 millions pour les besoins les plus urgents. L'enquête a donc justifié
les demandes de l'ancien ministre de la guerre bien au delà des désirs
do pays.
il SUTICI DB DBDX ANS. — La commission de l'armée n'a pu se
mettre d'accord sur la question actuellement à l'étude de la durée du
serrice militaire et, contrairement aux usages, deur rapports ont été
présentés à la Chambre. La majorité s'est montrée farorable à la con-
serrationy au moins pour le moment, du système hybride créé par la
loi du 3 décembre 1907. On se rappelle (1) qu'à cette époque, pour
inaugurer les réformes à apporter au service, on s'est contenté de
réduire dans des proportions considérables les cas de dispenses. Cette
mesure, dont on n'a pu encore apprécier toute la portée, permettrait de
ne eonserver trois ans sous les drapeaux que 25 p. iOO du contin-
gent et d'en libérer 75 p. 100 au bout de deux ans, et cela sans besoin
d'une loi nouvelle, le ministre ayant le droit de dispense d'un an de
seniee sur une certaine portion du contingent. Ce serait en somme un
serriee de trois ans, mitigé dans une plus large mesure qu'il ne l'était
auparavant (2).
Les partisans de ce système y voient l'avantage d'éviter des dépenses
qu'exigerait l'adoption du service de deux ans (8 millions environ par
an, primes de rengagement, habillement, indemnités de route, secours
aux familles) et les dificultés que présente son application aux armes à
cheval.
La minorité, de son c6té, soutient que le service de deux ans ne
coûterait pas plus de 2 millions par an, à condition d'y introduire
quelques modifications résumées ci -après.
La durée du service serait de deux ans, sauf pour les appelés aft'ectés
à la cavalerie et à Tartillerie à cheval qui seraient maintenus vingt-
huit mois sous les drapeaux. Les candidats sous-officiers s'engageraient
à servir trois ans ; on éviterait de cette façon l'inconvénient précité de
l'application du service de vingt-quatre mois aux armes à cheval et,
par Tobligation pour les sous-officiers de rester trois ans sous les dra-
peaui, on diminuerait le nombre des primes de rengagement à payer
pour assurer le complet des cadres inférieurs.
(1) Voir, 1«' semestre, 1908, p. 220.
(2) En 1905, le nombre des hommes ne faisant que deux ans était
de 37 p. 100 du contingent.
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NOUVELLES MILITAIRES.
N» 968.
Gomme on le Toit, la question est loin d*être résolue, et Ton prête
au gouTernement Tintention de ne le représenter aux Chambres qu'au
mois de novembre, aGn de permettre d'en compléter Tétude.
£ssài D'UNE NOUTBLLB TBNUB. — A la sulte de Tessai fait aux
manœuvres de i906 (i), par un peloton du 5* régiment alpin, une com-
pagnie entière de ce régiment a été chargée d'expérimenter une tenue
en drap gris. Actuellement, deux autres compagnies d'infanterie et un
escadron de cayalerie ont reçu ou vont recevoir incessamment des efiTets
similaires (2), ainsi que de nouveaux effets d'équipement, et les expé-
riences vont se poursuivre. Si elles donnent des résultats satisfaisants
la tenue grise sera adoptée pour toutes les armes.
La nouvelle tenue comprend une coiffure, une tunique, un gilet et
un pantalon, de couleur gris verdàtre (3).
Coiffure. — Pour l'infanterie, une sorte de képi {berretto) avec jugu-
laire et visière en cuir gris, et emblème en aluminium; pour la cara-
lerie, un casque gris de forme très simple, qui n'est pas encore déter-
minée. Les alpins auront une coiffure spéciale.
Pantalon* — Court pour toutes les armes ; porté par la cavalerie aTec
des jambières, par Tinfanterie avec des souliers spéciaux à haute tige
lacée ; pour les alpins, il ne descend qu'au genou et se porte avec des
bandes molletières.
Tunique. — A col droit, avec quatre poches sur la poitrine.
Gilet. — Muni de poches spéciales dans la cavalerie, pour placer les
chargeurs actuellement portés dans la giberne.
Cette tenue est très peu visible ; à 400 ou 500 mètres, on a de la
peine à la distinguer.
L'équipement expérimenté est également de couleur grise ; il se com-
pose d'un sac (borsa), en toile imperméable sans armature quelconque,
porté sur les épaules (contenant les vivres, les munitions et les objets
indispensables), d'une sorte de musette {tasca), qui peut s'adapter au
sac, et au besoin être abandonnée par le soldat, et de deux gibernes (4).
(1) Voir !•' semestre, 1907, p. 95.
(2) Une des compagnies d'infanterie a figuré à la revue du 7 juin,
passé par le roi à roccasion de la Fête nationale et y a produit une
excellente impression.
(3) L'hiver» la tenue est complétée par une pèlerine en drap noir.
(4) A la couleur et à quelques détails près, l'équipement parait être
celui qui a été décrit dans la Reçue, 2« semestre, 1907, p. 621.
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K*968. NOUVELLES MILITAIRES. Si
Les gibernes (1) sont suspendues sur le deyant à deux courroies atta-
chées au sac ; elles sont munies de passants pour le ceinturon. Durant
li marche rhomme peut dégrafer son ceinturon, les gibernes restent
maintenues simplement par les courroie de suspension.
Pour les alpins od adoptera peut être le sac tyrolien, ainsi qu'une
cartouchière spéciale remplaçant les gibernes et portée sous la tunique.
La nouTelle tenue ne comporte comme ornements que les insigneit
distinetifs des armes, corps et brigades (régiments dans la cavalerie),
sur le collet de la tunique.
L'uniforme des officiers sera analogue à celui de la troupe et en drap
de même couleur.
MBZIQUB.
Lb chbhih db fer de l'jsthhe de Téhuàntepeg. — L'ouYcrture
de la Toie interocéanique de l'isthme de Téhuantépec par rachèvement
do chemin de fer et des travaux entrepris dans les ports terminus de
Salina-Cruz et de Coatzacoalcos a créé un nouTeau courant de trans-
port international qui €st destiné à s'accroître rapidement, aussi long-
temps, du moins, que le canal de Panama ne sera pas acheyé.
La région de Téhuantépec a pris, dès maintenant, une importance
militaire en raison des intérêts économiques qui s*y concentrent. Elle
devient un objectif enviable pour une puissance maritime engagée dans
Qoe guerre contre le Mexique.
L^isihme a une largeur de 200 kilomètres ; il est barré par la chaîne
de la Sierra Madré, qui s'abaisse en terrasses peu accidentées sur le
versant du golfe du Mexique^ et offre au contraire des pentes abruptes
du côté du Pacifique. Cette chaîne présente une forte dépression vers
la partie la plus étroite de l'isthme et le col de Chivela, où passe
actuellement le chemin de fer, n'est qu'à une altitude de 255 mètres.
Ces conditions extrêmement favorables à rétablissement de communi-
cations interocéaniques avaient frappé les premiers explorateurs et, en
particulier, Fernand Certes, qui se fit donner dans Tisthme, par Tem-
perenr Charles Y^ la concession d'importants terrains, encore désignés
Mns le nom de Las Marquesanas (2).
Dès 1842, Santa Anna, alors directeur du Mexique, accorda à un
87ndicat anglais une concession pour la construction d'un chemin de
(1) Contenant chacune deux compartiments, dans chacun desquels
peuvent se placer un paquet de cartouches et un chargeur,
(i) Cortex avait été fait marquis de la vallée d'Oaxaca.
6
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'r*»',^*''' '
8â NOUVELLES MILITAIRES. N* 968.
fer dans Tisthme. Mais Tentreprise n'eut aucune suite pratique. Depuis
cette époque et jusqu'en iStô, de nombreuses tentatives pour reprendre
ce projet furent faites par des compagnies américaines, ayec Tappui da
gouvernement des États-Unis. Elles échouèrent toutes contre la
méfiance des autorités mexicaines, peu disposées à permettre Tingé-
rance de leurs puissants voisins du Nord dans une question nationale
aussi importante.
En 1882, le gouvernement mexicain accorda une concession à
M. Sanchez, représentant des intérêts anglais. Les travaux furent com-
mencés et 108 kilomètres de voie ferrée, sur un total de 3i8, étaient
déjà achevés quand le contrat fut rompu par les autorités mexicaines.
Repris en 1888 par un nouveau syndicat anglais, les travaux furent
terminés en 1894. On avait dépensé 87 millions de francs. La voie avait
été établie dans des conditions très peu satisfaisantes. En outre, son
utilité restait illusoire aussi longtemps qu'on n'avait pas créé de ports
terminus permettant l'accès des navires de fort tonnage. Aussi, en
1898, le président Diaz se décida à traiter avec la maison Pearson and
Son, de Londres, pour l'amélioration de la voie ferrée et la construc-
tion des ports terminus de Salina-Cruz et de Coatzacoalcos. Les tra-
vaux, achevés l'année dernière, ont définitivement ouvert la communi-
cation interocéanique qu'emprunte déjà un important trafic.
La Compagnie Pearson and Son a traité pour la somme de 237 mil-
lions de francs, dont 75 pour l'amélioration du chemin de fer. Elle
conserve, en outre, l'exploitation de la voie islhmique jusqu'en 1953.
Le chemin de fer a 304 kilomètres de long. Un embranchement s'en
détache à San Lucrecia sur Cordoba et Vera Cruz et relie la nouvelle
voie au réseau mexicain. A San Geronimo, un autre embranchement
î^e dirige vers le Guatemala et forme un tronçon du Pan-Américan
Railv?ay qui est destiné à réunir ultérieurement les deux continents du
.Nouveau-Monde à travers l'Amérique centrale.
Les travaux ont consisté dans l'amélioration de la voie elle-même,
la pose de rails plus lourds» la rectification des courbes et des rampes
et la construction d'ouvrages nouveaux plus solides. Actuellement la
voie unique offre presque partout des rails de 40kilogr.,lerayon mini-
muiït des courbes est de 150 mètres, sauf au col de Chivela oti Ton a
des rayons de 100 mètres avec des pentes de 21 millimètres ; ailleurs
les pentes ne dépassent pas 16 millimètres. Le matériel roulant est de
fabrication américaine et du modèle usité sur les chemins de fer des
Ëtnts-Unis et du Mexique. Les locomotives brûlent du pétrole que l'on
fait venir des États-Unis, mais que l'on espère tirer prochainement des
miaes qui existent dans l'isthme et dont l'exploitation a commencé.
Des travaux considérables ont été exécutés dans les deux ports de
Salina-Cruz et de Coatzacoalcos.
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N«m.
NOUVELLES MIUTÀIHBS.
Dans le premier, on a fermé l'ayant-port au moyen de deux digues.
Lt digue orientale a une partie droite de 370 mètres de longueur,
raiTÎe d'une partie courbe de 2S0 mètres prolongée elle-même par une
partie droite de 380 mètres. Elle offre en tout un déyeloppement de
i,000 mètres. La digue Ouest a 623 mètres de long (deux parties
droites de 200 et 251 mètres et d'une partie courbe de il2 mètres). La
profcDdeor minimum de l'eau dans l'ayant-port est de 10 mètres, elle
atteint 16 mètres à hauteur des musoirs des digues qui laissent entre
elles une entrée de 100 mètres. La superficie de l'ayant-port est de
50 heetares.
9trs Mexico
CorAoba ^\\Golfo du McxîqTie
~'~^" " 1 Cruz
YUCATAN
GUATEMALA
OCEAIi PACIFIQUE
Le bassin intérieur a été conquis sur la mer par dragage et présente
ane longueur de 220 mètres et une largeur de 100 mètres ayec une
profondear d'eau de 10 mètres. Il est séparé - de Tavant-port par un
qnai garni de magasins et de Yoies ferrées, dans lequel s'ouvre une
entrée de 30">,40 de large.
Une cale sèche de 180 mètres de longueur, de 30 mètres de largeur
et de 8^,85 de profondeur d'eau a été construite dans l'angle Nord-
Ouest du bassin.
Le total des dépenses faites dans le port s'élèye à 113 millions de
francs.
Le port de Goatzacoalcos est constitué par l'estuaire de la rivière du
même nom qui présente en face de la ville une largeur de 520 mètres,
avec une profondeur aux basses mers de 12™,60. Mais une barre ne
laissait à l'entrée de la rivière qu'une profondeur d'eau de 4"^*, 27. On a
fait disparaître cet obstacle par des dragages et par la construction de
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84 NOUVELLES IflLITAIRBS. N*968.
deux digues enracinées au rhage et conTergentes yers le large qui lais-
sent une passe de 300 mètres et empêchent l'ensablement. La jetée
orientale a une longueur de 1,395 mètres et la jetée occidentale de
d,115 mètres. La profondeur d^eau à la barre est actuellement de
G^'.iO. Elle sera prochainement portée à 10 mètres par des dragages.
Sur la rive gauche du flouTe on a construit des quais de 1,500 mètres
de long, aTec magasins et Toies ferrées, desservis par 18 grues de trois
tonnes. Les dépenses se sont élevées à 50 millions de francs.
Les avantages que {présente la voie de Téhuantépec par rapport à
celle du chemin de fer actuel de Panama sont soulignés par le tableau
ci -après qui indique les distances des principaux centres commerciaux
intéressés par les deux itinéraires. Ces avantages sont assez notables
pour faire espérer que, même après Touverture du canal et malgré h
nécessité du transbordement des marchandises, la voie de Téhuantépec
gardera encore un trafic important.
DisUncM en mUles
vlâ vU
Centres commercianz. Tëhnentepec. Pename.
De Nev^-York à San-Francisco 4,925 6,107
De Neve-York au Puget-Sound 5,647 6,855
De Nev?.York à Stika . : 6,347 7,555
De Nevr-York au détroit de Behring. . 7,788 9,101
De Nevir-York à Acapulco 2,272 3,988
De New-York à Maiatlan 3,476 4,675
De New- York à Hong-Kong 11 ,597 12,615
De Nev7-York à Yokohama 9,984 11,211
De Neve-York à Melbourne 11 ,068 1 1 , 471
De Nev7-York à Auckland 9,345 9,813
De Nevir-York à Honolulu 6,566 7,705
De la Nouvelle-Orléans à San-Francisco 3,561 5,415
De la Nouvelle-Orléans à Acapulco. . . 1 ,454 3,296
De la Nouvelle Orléans à Mazatlan. . . 2,027 3,983
De Liverpool à Acapulco 6,076 6,953
De Liverpool à San-Francisco 8,274 9,071
De Liverpool à Masatlan 6,714 7,640
De Liverpool à Auckland 12,584 12,777
De Liverpool à ifonolulu 9,805 10,670
De Liverpool à Yokohama 13,223 14,175
De Liverpool à Melbourne 14,113 14,435
Dès maintenant la nouvelle voie effectue des transports importants
de sucre entre Honolulu et Nev?-York. La compagnie Pearson and Son
organise un service de cargo-boats entre Salina-Cruz et les ports amé-
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N* 968. NOUYELLBS MILITAIRES. 85
ricftins da Pacifique. Elle fait construire pour cet objet des nayires de
6,000 toooes.
Le déyeloppement actuel, qui ne peut manquer de s'accélérer au
eoors des prochaines années» justifie complètement le projet du gou-
Temement mexicain de mettre les ports terminus de la yoie isthmique
I l'abri d'une agression.
ROUMANIE.
BoDsiT DE 1908-1909.— Le budget général de l'État roumain pour
1908-1909 s'établit comme suit :
Recettes 410,957,038 francs (1).
Dépenses 403,456,243 —
L'augmentation du chiffre total du budget vient de ce que cette
année le budget général comprend une série de budgets particuliers
établis jusque-là séparément.
Le budget de la guerre s'élève à 54,174,668 francs, en augmentation
de 7,220,499 francs sur celui de 1907-1908, qui ne s'élevait qu*à
^)954,169 francs. Cet accroissement de dépenses, dû à la mise en appli-
cation de la nouvelle loi d'organisation de l'armée, permettra d'entre-
tenir un effectif de paix de 83,902 hommes, en augmentation de .
13,284 hommes sur Tannée dernière.
L'examen des différents chapitres du budget donne lieu aux remarques
•oivantes :
A) Écoles militairts. — L'école d'enfaots de troupe du Dealid Monas'
tirei est transformée en une école préparatoire de sous-officiers dei^tinée
à recevoir en principe des fils de militaires.-
n est créé quatre écoles de sous- officiers d'infanterie (une par corps
d'armée) qui seront alimentées : i^ par les élèves sortis de l'École pré-
paratoire suMndiquée ; 2* par des hommes de recrue susceptibles de
tirades sous-officiers et choisis au moment de leur incorporation à rai-
son d'an par compagnie ; 3^ par des jeunes gens volontaires n'apparte*
naot pas encore à l'armée et satisfaisant à certaines conditions.
Uni école d'enfants de troupe spécialement destinée au recrutement
des musiciens est créée à Bucarest.
B) Commandements, — Leur composition a subi d'importantes modi-
fications :
(1) 252 millions en 1907.
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NOXJYELLBS MILITAIRBS.
N» 968.
i« Corpi d'armée : i lieutenant ou capitaine, officier d'ordonnance :
a) État-major ; 1 colonel, chef d'état-major ; 4 lieutenant-colonel,
sous-chef d'état-major ; 3 capitaines chefs de bureau dont un à Tadju-
dantur, 1 aux opérations, i aux transports ;
b) Service de V artillerie : n'est plus représenté au corps d'armée» se
confond avec les commandements de brigade d'artillerie ;
c) Service du génie : passe entièrement à la direction du génie du
ministère ;
^ Commandements de division. — 1 lieutenant-colonel ou major,
chef d'étatmajor ; 2 capitaines, 1 à l'adjudantur faisant en môme temps
fonction d'officier d'ordonnance du général et i aux opérations;
3« Commandements de brigade. — 1 officier d'état-major par brigade.
Le nombre des brigades est fixé cette année à 28 ; 17 d'infanterie, 7 de
cayalerie, 4 d'artillerie.
C) Corps de troupes :
a) Infanterie : un trente-cinquième régiment d'infanterie à 2 batail-
lons, 32 officiers et 835 hommes de troupe a été créé en 1908;
b) Graniceri : ont été augmentée d'une douzième compagnie à
250 hommes;
c) Cavalerie. — La cayalerie comprend actuellement :
Roshiori : 6 régiments de cayalerie indépendante à 4 escadrons et
. 4 régiments diyisionnaires, 3 à 6 escadrons, 1 à 5 (3 brigades) ;
Calarashi : 8 régiments eu schimbul à 4 escadrons, dont 1 de nouvelle
création, formant 4 brigades et 1 détachement de la Dobroudja, égale-
ment de nouYelle création ;
d) Train. — Le 5^ escadron qui appartenait à la diyision de la
Dobroudja est supprimé ;
e) Services. — La 5* compagnie sanitaire est supprimée ainsi que la
5» compagnie de subsistances.
RUSSIE.
Le nouveau Règlement de màncciiyres de l'infanterie russe.—
Le nouveau règlement de l'infanterie russe se compose de deux par-
ties :
La première, le Règlement de manœuvres proprement dit (Oustav)
vient de paraître et sera mise en pratique cette année pendant les exer-
cices d'été. La seconde, Instruction pour le combat (Nastavlenie), sera
éditée à part au lieu d'être réunie dans le même volume et ne paraîtra
probablement qu'après les manœvres d'automne.
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N* 968. NOUVELLES 11 ILITAIRBS. 87
Les aoteurs du noQTeau règlement expliqueDt ainsi cette diyision du
règiemeot en deux parties.
« Le eombat exige des troupes, en premier lieu, une discipline sévère
et une soumission complète à la Tolonté du chef, en second lieu, l'ini-
tiative de la part des chefs et même du simple soldat, pour faire con-
Terger les efforts de tous yers le but commun.
« De là, la diTision en deux parties du Règlement pour Tinstmction
des troupes d'infanterie.
» Le Règlement {Oustav) établit les règles d'instruction, donne les
formatioDs, détermine les devoirs de tous les chefs dans chacune d'elles,
les procédés destinés à assurer leur conduite et leur emploi.
« VInsiruetion {Nastavlenie) exposé les propriétés et Temploi des
foraiations réglementaires et donne des principes généraux destinés à
Krrir de guide et à développer l'initiatÎTe. »
Les caractéristiques du nouveau Règlement de manœuvres (Ousiav)
lont les suÎTantes :
1* Suppression des formations et des réglementations surannées et
adoption de formations plus simples, en rapport avec les conditions de
la guerre moderne ;
f* La préparation de Tinfanterie au combat repose dorénavant nar
Finsiruetion individuelle du soldat (nécessité de développer son initia-
tive et son Jugement) et sur Vinstruction des petites unités, de la corn*
pagme,prinàpalement ;
3* Détermination d'une façon précise des règles d'instruction, des
formations, des devoirs des différents chefs dans le but d'assurer une
striete discipline et d'éviter que les chefs de tous grades ne puissent
s'écarter du règlement pour faire exécuter leurs conceptions person-
nelles.
Gomme innovations importantes du nouveau règlement il convient
de signaler :
i* La division de l'escouade en groupes {Zvéno) de 4 à 6 hommes,
commandés par le plus ancien, destinés à faciliter la marche et la con-
duite d'une troupe sous le feu. Le mouvement de la chaîne homme par
homme, en rampant, est également prévu ;
S* La manière d'envisager l'attaque finale :
a) Si la ligne a pu arriver à 50 pas de Tennemi, 'elle se précipite
(or lai à la baïonnette aux cris de « hourra » ;
b) Si la ligne n'a pu arriver i cette distance elle se porte & l'attaque
de la dernière position en continuant à tirer en marchant, et à 50 pas
de l'ennemi commence l'assaut, c'est-à-dire la charge à la baïonnette.
Toutefois, si le chef juge que l'attaque doit avoir lieu sans tirer, il
^ut auparavant désarmer et la troupe se porte en avant au pas accé-
léré;
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NOUVELLES MILITAIRES.
N«968.
3^ Le feu par paquets analogue à notre feu i répétition est supprimé.
Les feux actuellement employés sont les suivants :
Le feu de salve.
Le feu individuel (lent, rapide, à cartouches comptées).
A^ La marche en retraite de la chaîne s'exécute comme la marche
en avant, soit au pas, soit par bonds, mais dans ce cas les bonds s'exé-
cutent toujours au pas.
La Bévue donnera une étude détaillée du nouveau Règlement russe
quand la deuxième partie de ce règlement, l'Instruction pour le com-
bat, aura été publiée.
Instruction pour lbs ixircicss d'été dans la circonscription de
Saint-Pétrrsbourg. — Le Rousski Invalid (n<» 93 de 1908) publie un
ordre du Grand-Duc Nicolas aux troupes de la Garde et de la circons-
cription de Saint-Pétersbourg contenant ses instructions pour les
exercices d'été. Il a paru intéressant d'en donner ici un aperçu d'en-
semble.
i« Dès le début des rassemblements dans les camps, toute Tattention
des chefs doit se porter sur la préparation des troupes au combat.
Le combat moderne, avec sa mise en scène particulièrement com-
plexe, met au premier plan le développement individuel de chaque
tireur, Taction des chefs en sous-ordres et des petites unités.
L'extrême variété des situations, la grande difficulté de la direction
des troupes, exigent impérieusement l'initiative de la part de tous les
chefs, ainsi qu'une soigneuse préparation tactique.
Il faut donc avant tout diriger tous ses efforts vers l'instruction
individuelle de chaque soldat et vers le développement de l'initiative
chez les chefs de tous grades jusqu'au sous-officier inclus.
Il convient par suite d'encourager chaque manifestation d'initiative
intelligente, chaque tentative faite pour agir dans le sens du but
commun. Les fautes sont excusables. Seules l'inaction et la passivité
doivent être impitoyablement punies.
Ce développement systématique de l'esprit d'activité doit marcher de
pair avec le développement de l'instruction tactique et de l'aptitude
manœuvrière.
La notion exacte de leurs droits et de leurs devoirs, la compréhension
nette d'une mission donnée, avec l'habitude enracinée de l'initiative,
du mouvement en avant, donnera aux différents chefs l'indépendance
nécessaire, fortifiera leur volonté et les délivrera de la crainte des res-
ponsabilités. On ne peut prévoir tous les cas. Seul saura profiter d'une
situation le chef qui aura appris à agir sous sa propre responsabilité,
sans avoir besoin continuellement de recevoir des ordres de ses chefs.
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n
^vnr
N* 968. NOUYSLLBS MILITAIRES. 89
Aq moment décisif du combat, le futur Taînqueur et le futur yaiocu
Mot à peu près dans le même état matériel et presque également
désemparés. La balance penchera du côté de celui qui a une forte
Tolonfé, étrangère à la crainte des responsabilités, et qui, dans une
pareille minute, est capable d'oser 1 Pour qui ne sait ni risquer, ni
Tonloir, il n^y a pas de succès possible.
Après rinstmction de Thomme pris indiTiduellement et après celle
dei différents cheb, vient la préparation tactique des petites unités et
la manœuvre de ces unités. Le chef le plus ancien ne peut pas diriger
pendant le combat chaque petite unité de son détachement, réparti
souvent sur une étendue que le regard ne peut embrasser. Pour faci-
liter la direction de sa troupe le chef le plus ancien la partagera en
({uatre ou cinq fractions, ayant chacune un chef qui lui servira d'in*
termédiaire et qui sera son adjoint dans le commandement.
^ Les exercices en ordre serré doivent être conduits en liaison
étroite avec l'éducation tactique pour que Tun complète l'autre. Pour
que l'éducation tactique soit complète, pour que l'initiative individuelle
» développe dans le sens de l'idée générale de la manœuvre, la troupe
doit lavoir se plier à la volonté du chef. Cette discipline de la volonté
ne s'obtient que par un travail systématique de tous les hommes dont
» compose une troupe, et Tordre serré est le meilleur moyen d'ob-
tenir un semblable résultat.
3* En examinant le caractère de l'action des chefs sur le champ de
bataille, je dois attirer l'attention sur un point, hélas, commun à beau-
coup d'entre eux, la passivité, particulièrement dans la défensive.
U passivité dans la défensive est la plus dangereuse tendance. Dans
des opérations offensives, noire volonté s'impose dans tous les cas à la
volonté de l'ennemi ou, du moins, l'adversaire doit compter avec elle
^N si à cette volonté s'ajoutent la décision et une audace raisonnée, l'of-
fensive peut donner de brillants résultats. La défensive passive n'est
qoe le prélude de la retraite et, dans le cas le plus favorable, permet
seulement de maintenir l'adversaire pendant quelque temps.
La passivité est en général la conséquence inévitable de la crainte
des responsabilités, de l'idée préconçue dans lu façon de comprendre
Q&e mission donnée, de Tattente du combat sur des positions fortifiées
à l'avance.
Une faut pas oublier que la défensive est un mal auquel on est forcé
temporairement d'avoir recours, mais dont il convient de s'affranchir
par un large emploi d'opérations offensives et décisives.
Le combat n'a qu'un but direct, la destruction de la force vive de
l'adversaire. En conséquence, une fois le combat accepté, quelle que
soit sa forme, tous les efforts doivent tendre à briser d'un coup décisif
les forces de l'ennemi.
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90
NOUVELLES MIUTAIRES.
N* 968.
L'attaque se rend compte du point le plus faible de la défense et
choisit des terrains d'approche favorables pour marcher sur ce point.
La défense devine la manœuvre de l'attaque et frappe sur les parties
les plus faibles des forces assaillantes.
L'attaque et la défense doivent être également mobiles. Toutef deux
doivent avoir des u réserves générales » dont le but principal, pour
ainsi dire unique, est de porter le coup décisif à l'adversaire.
La force des troupes réside dans Faction du feu et du mouvement en
avant, dans la manoeuvre.
4« 11 est nécessaire de travailler beaucoup le service des reconnais-
sances. Les rapports n'arrivent pas à temps et, s'il n'y a pas de rensei-
gnements sur l'ennemi, pas d'idée de manœuvre possible. La cavalerie
doit faire des reconnaissances éloignées en s'eflforçant de percer le voile
de cavalerie et d'infanterie ennemies. Une fois que l'on est à proximité
de l'ennemi, la cavalerie cède la place sur le front aux éclaireurs
(okhotniki) qui s'appuient sur les avant-gardes, doivent s*aocrocher aux
flancs de l'ennemi, en s'efforçant de les tourner.
Avoir des renseignements sur l'ennemi n'est pas tout, il faut encore
les faire parvenir à temps au commandement. C'est alors seulement
que le but des reconnaissances est fructueusement rempli.
5<^ Le maintien des liaisons entre les unités doit être l'objet d'une
attention toute spéciale.
En particulier, la liaison entre l'infanterie et son artillerie doit ôtre
des plus étroites. Les batteries, même quand elles sont éloignées de la
première ligne, doivent être les premiers soutiens de leur infanterie.
Pour cela, les batteries doivent connaître les objectifs que voit l'infan-
terie et que parfois l'artillerie ne voit pas. Aussi les unités de première
ligne doivent-elles jouer le rôle d'observateurs pour leur artillerie «t
signaler les buts sur lesquels il est indispensable d'ouvrir le feu.
6* L'artillerie s'est familiarisée avec les positions défilées, elle les
choisit bien en général, et sous ce rapport utilise bien le terrain.
Pourtant, le choix de positions défilées ne doit pas toujours être obli-
gatoire. Dans les moments critiques du combat, l'artillerie doit être
capable de se sacrifier et de s'établir à découvert pour pouvoir appuyer
effectivement son infanterie, quand même il en résulterait pour elle de
plus grandes pertes.
70 Pendant la période des rassemblements qui va s'ouvrir, il con-
viendra de s'occuper avec le plus grand soin de l'instruction des troupes
au point de vue des travaux de campagne, instruction qui présente de
nombreuses lacunes. Il ne faut pas oublier que les sapeurs ne sont
faits que pour la construction d'ouvrages compliqués exigeant des con-
naissances spéciales. L'infanterie et l'artillerie doivent être dressées à
se créer des abris, sans attendre les sapeurs. On doit se retrancher aussi
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K« 968. NOUVELLES MILITAIRES. 94
bien pour Fattaque que pour la défense. Dans l'attaque, il faut immé-
diatement s'assurer la possession du terrain conquis^ en sV retran-
chant
Les offiders doWent être à ce point de yue des instructeurs parfaite-
ment préparés.
GoNTiHGiïiT DB i908. — Un oukaz du 29 ayril/lS mai 1908 a
approufé le projet de loi relatif à la fixation du contingent des recrues
à incorporer en 4908, adopté par le Conseil de l'Empire et la Douma.
Ce projet de loi a fait Tobjet à la Douma d'une discussion assez lon-
gue : la Commission de la défense nationale a demandé et obtenu une
réduction de 12,000 hommes sur le chiffre proposé par le Ministre de
la guerre, elle a émis également dans son rapport le vœu d'une réduc-
tion des effectifs du temps de paix et Tayis que toutes les nationalités
de l'Empire devraient fournir des contingents en payant de leur per-
sonne; actuellement pour les musulmans du Caucase et pour les Fin-
landais le service militaire est remplacé par une contribution en argent.
La proposition d'un groupe de députés d'exclure les Israélites des rangs
de l'armée a été repoussée. Le Ministre de la guerre, général Rœdiger,
dans un long discours, a examiné les propositions de la Commission de
la défense nationale et a terminé en déclarant que le Gouvernement
était tottt disposé à étudier tous les vœux de réformes demandés par
la Douma.
D'après Toukaz précité, le contingent à prélever en 1908 pour l'en-
semble des armées de terre et de mer, dans les régions de l'Empire
soumises à la lot de recrutement général, a été fixé à 456,535 hommes
i46t,950 en 4907, 469,648 en 1906), auxquels il faut ajouter 400 Ossètes
do Caucase pour le recrutement du groupe de cavalerie formé par cette
population.
Ce contingent doit fournir environ 11,000 hommes à l'armée de mer
et 44,000 hommes au corps des gardes frontières, mais ne comprend
pts le contingent cosaque, environ 16,000 hommes.
MonincATioNS aux règles d'inscription et d'appel des hommes
n U RfoiRTB Di l'armée bt DE LA FLOTTE. — Une nouvelle loi du
47 août 4907, modifiant les règles d'inscription et d'appel des hommes
de troope de la réserve de l'armée et de la flotte, vient d'être publiée
dans an prikaz n^ 506 de la même année (4).
(i) Voir 2« semestre 4891, p. 20.
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9S
NOUVELLES IflLITAIBES.
K*968.
Les prineipales modifications qu'elle reoferme sont les suiTADtei :
Tenue des contrôles. — V loscriptioa des réserTistes sur les coq*
trôles du lieu de leur résideoce effcctiTe et non plus sur ceux du lieu
de leur domicile permanent. Cette mesure est la conséquence de Toukaz
impérial du 5 octobre 1906, qui limite les pouToirs des mirs et permet
aux habitants des campagnes de changer de communauté rurale.
2* Établissement de contrôles particuliers pour les résenristes em-
ployés dans les usines de l'État, dans les chantiers et établissements
techniques des ministères de la guerre et de la marine, dont le fonc-
tionnement est reconnu nécessaire pour assurer la mobilisation et raTÎ-
tailler l'armée et la flotte.
Cette disposition non prévue avant la guerre russo-japonaise avait
donné lieu, au moment de cette guerre, à la promulgation d*un oukaz
impérial du 22 mars 1904, autorisant les réservistes visés plus haut à
ne pas répondre.
Afin de permettre de tenir un compte exact des réservistes suscep-
tibles de rejoindre leur corps en cas de mobilisation, les personnes et
établissements occupant des réservistes à inscrire sur les contrôles par-
ticuliers par suite des fonctions qu'ils occupent devront en avertir le
commandant militaire du district pour que celui-ci ne les fasse plus
figurer sur les contrôles généraux.
3^ Fixation de règles plus précises et répondant mieux aux condi-
tions actuelles du service sur mer pour le passage dans la réserve des
hommes de troupe de la flotte.
Détermination plus exacte des cas où ces réservistes doivent être
rayés de la réserve de la flotte.
Règles (Tappel, — 1« Suppression, à cause de sa lenteur, de l'ancien
mode d'appel des réservistes au moyen de cartes d'appel envoyées à
chaque réserviste par le commandant militaire du district par l'inter-
médiaire de la police ou des directions de volost (canton).
La convocation se fait dorénavant au moyen d'affiches, préparées à
l'avance par les commissions de recrutement de district et urbaines qui
sont chargées de les faire placer. Ces affiches indiquent en détail des
délais dans lesquels les hommes habitant dans un rayon donné
doivent se présenter.
Ce procédé, outre l'avantage qu'il procure de supprimer les cartes
d'appel, dont la tenue à jour permanente est un travail très compliqué
pour les bureaux, du commandant de district, permet d'accélérer les
convocations en utilisant le télégraphe avec les localités oii sont conser-
vées les affiches.
2^ Octroi de sursis d'appel à certaines catégories de réservistes qui
par suite de leurs fonctions ne pourraient être convoqués dès les pre-
miers jours sans qu'il en résultât un préjudice pour la mobilisatioD.
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V« 968. NOUVELLES MILITAIRES. 93
3^ Détermination préeise des obligations et des charges qui incombent
à la mobilisation aux commissions urbaines et rurales (désignation des
loeauz dans les centres de rassemblement).
D'après la nouvelle loi, les frais de transport aux points de rassem-
blement des réserristes qui en sont domiciliés à plus de 25 Terstes sont
à la eharge des assemblées des zemstf os.
Outre les modifications précédentes la nouyelle loi précise quelques
points de détail qui pouvaient donner lieu à des difficultés en ce qui
concerne par exemple :
je L'aogmentation du nombre des médecins chargés de passer la
Tisite des réservistes dans les centres de rassemblement quand les deux
médeeios désignés pour ce servire ne suffisent pas à rassurer ;
2* La fixation du moment où les réservistes sont nourris aux frais de
rÉtat (à partir de leur arrivée aux directions de volost et non aux
centres de rassemblement).
SUISSE.
Atisckhent Dâhs l'àhhée. — Une nouvelle ordonnance sur Tavan-
cementdans l'armée vient d*étre promulgée à la date du 12 mai der-
nier (1),
Les principes généraux qui régissent Tavancement ne sont pas modi-
fiés dans leur ensemble, mais le temps minimum à passer dans un grade
avtot de pouvoir prétendre au grade supérieur est sensiblement aug-
meoté.
Comme auparavant, toute nomination ou promotion a pour base Tob-
tentioQ d*un certificat de capacité délivré soit à la sortie de Técole (2),
toit à Fissue d'un cours de répétition.
L'avancement se fait à l'ancienneté, parmi les titulaires du certificat
de capacité au grade supérieur, pour les sous-officiers à nommer au
grade supérieur dans cette catégorie ainsi que pour les lieutenants à
Bomioer premiers lieutenants.
Tous les autres grades d'officier sont donnés exclusivement au choix :
ODiuit, pour les nominations, les numéros d'ordre des listes d'avance-
ïïimt pour chaque grade établies annuellement par les chefs de service
(i) Feuille officielle militaire n» 8, p. 303 et suiv.
(2) École de sous-officiers. École préparatoire d'officiers, École cen-
trale n* I (premiers lieutenants pour capitaine), École centrale nP II
(capitaines pour major).
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BIBLIOaRAJ>HIE.
N« 968.
deg différenles armes (établies par le département militaire pour les
grades de colonel divisionnaire et de colonel commandant de corps
d'armée).
Tout officier, à quelques exceptions près spécifiées dans Tordonnance,
doit en outre, pour pouvoir être promu au grade supérieur, avoir revêtu
son grade pendant quatre ans au moins et exercé un commandement
de ce grade dans quatre cours de répétition.
Outils poatàtifs. — Le nombre des outils portatifs dont disposait
jusqu'ici chaque compagnie d'infanterie s'élevait à 72, dont 40 pelles,
âÛ piocbes, 8 haches à main et 4 scies articulées.
Le CoDseiL fédéral vient de décider que désormais chaque compagnie
recevrait 80 pelles au lieu de 40, le nombre des autres outils restant
d'ailieurâ le même qu^auparavant.
BIBLIOGRAPHIE.
VlEnTEU^HRSHKFTB FUR TrUPPBNFUHRUNG UND HeBRBSKUNDE (fas-
cîculeâ trimestriels cencernant la conduite des troupes et les sciences
milLtaire^). — Publication de la V^ section historique du Grand-État-
Major prufïsien. — fierlin, Mittler und Sohn.
V^^ année, 2« fascicule. — Sommaire : Les armées du P' Empire,
par le colonel von Freytag-Loringhoven. — Les manœuvres de cava-
lerie françaises en 1907, par le major Schoch. — Le train automobile
i{ la gueirr;, par le major Meyer. — Les manœuvres du 7® corps français
en i9U7. — Fronts de combat, par le lieutenant en 1*' Hierl. — Les
co un dérations de Tétude de TÉ ta t-Major français sur la guerre de 1870-
187J, par le capitaine Helfritz. — L'activité du service des Étapes
dans Iti Sud-Ouest africain.
Major FnrELiCH, instructeur de i" classe d'infanterie de la V« divi-
sion, — ZuR Wbhrpragb. Organisation, Ausrûstung und Ausbildung
vo» Gëbikgstruppbn in dbr Schwbiz (Organisation, équipement et
ingtrucUon des troupes de montagne en Suisse). — 1 vol. in-S** de
90 page», chez Sauerlânder et Gie, à Aarau, 1907.
Étude très intéressante sur les troupes de montagne, qui a été cou-
rounêe par la Société des officiers suisses.
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R* 968. BIBLIOQBAPHIB. 95
Capitaine Y.-T. Lkbbdbt. — Instruction tàctiqui db la gompâ-
GifiB. Le combat opfbnsip d'après l'expérience dl la guerrb
ICS60-JAPONAI8B (traductioo du russe par le capitaine £. Gazalas). —
Brochure iii-8* de ^ pages, à Paris, librairie Chapelot, 1908.
L'étude du capitaine LebedeT, du régiment de grenadiers de la
Garde, a déjà été signalée dans la Revtie (février 1908, p. 224). L'auteur
a eu pour but « de faciliter la tâche des cadres inférieurs tant pour
l'instnicUon indÎTiduelle du soldat en campagne que pour la prépara-
tion de la section et dQ la compagnie au combat ». Inspirée par Texpé-
rienoe de la gaerre russo-japonaise, elle a obtenu un vif succès en
Ruiie. On y trouvera sous une forme nette et précise d'utiles indica-
tions pour le dressage des cadres et de la troupe.
Ueatenant Zittbrhofbr. — Strefflburs militarischb Zbitschrift
(Btvue militaire de Streffleur) 1808-1908. — Vienne, Seidel, 1908.
Ce volume contient une table générale des articles parus dans la
Bnue autrichienne de Streffleur en 1808, 1811-1813, 1818-1849 et
1860-1908, ainsi que de ceux publiés par l'Or^an der mililârwissen'
sthAfilidten Vereine de 1870 à 1906. Il est donc précieux pour les
recherches à effectuer dans ces deux publications.
Korzen-Kûhn. — Maschinbngewehre ( Mitrailleuses ), 8® fascicule
de la poblication intitulée Wafferdehre (Manuel technique). Vienne,
Seidel, 1908; 5 couronnes. — Cette brochure de 120 pages contient un
exposé détaillé des systèmes de mitrailleuses actuellement en service
dans les diverses armées.
AxiL A : Son Sjôgrebn, capitaine d*état-major suédois. — Fransk
Taihk, frahstalld mbd stôo of gàllande rbglekbnten och
ERFiiBRRETER FRAN SBNARE ARBNS. MANÔVRER (Tactique française,
d'après les règlements actuels et les procédés des manœuvres des der-
nières années). — Stockholm, Société de littérature militaire, 1908,
in-S» de \\i pages. Prix : 2 couronnes.
Cet ouvrage intéressant, après avoir passé en revue les opinions qui
ont coors en France sur les questions de tactique, présente un résumé
de DOS nouveaux règlements et de nos procédés d'action dans les diverses
armes. — Les conclusions de ce travail empruntent un intérêt particu-
lier à ce fait que l'auteur a été attaché militaire de Suède à Paris, de
1905 à 1907, et a été parfaitement à même d'étudier le sujet traité.
Général Prloux, ancien commandant du Jl® corps d'armée. — Tra-
Dccnoif BU Règlement du 22 mars J908 sur le service en cam-
fAcaiE DANS L'ARMtB ALLEMANDE, suivi des Prescriptions pour les
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m
BIBLIOQRÀPHIB.
N» 968.
. Prix :
grandies mun€Buvres. — Paris, 1908, Berger-Levrault et €•
2 fr, 50.
H n'est paf besoin de signaler Pintérèt que présente )a lecture du
Règlement sur le service en campagne allemand, qui fera prochaine-
roeat Tobjet d'un article dans la Revue. — Traducteur des règlements
antérieurs de 4887 et de 1900, le général Peloux, cette fois encore, n^a
pas voulu ^e laisser dcTancer et presque immédiatement après Tappa-
rïlioii du nouveau règlement en Allemagne, il en publia la traduction.
Un point de détail à signaler. Gomme dans ses publications anté-
rieures, le généra) Peloux emploie, pour désigner les formations des
dîters $aervic«â et les organes de ravitaillement, des expressions usitées
dan» r»rmée française au lieu de traduire littéralement les expressions
sUemandes, comme on le fait généralement. Son procédé a Tayantage
de rendre la lecture plus facile; mais il peut faire croire à une identité
ou à une analogie des formations françaises et allemandes, qui souvent
n'eiiite (ms. Il est bon que le lecteur se mette en garde contre toute
assimilation de cette nature.
Le Cemeniirb de Saint-Ctr (1808-1908). Grand in-8% avec illus-
tratioDJi âani le texte, 4 planches en noir et  planches en couleurs.
Paris, Berger-Levrault, 1908. Prix : 3 francs.
ERRATUM.
DaQS le numéro 967, page 589, à la sixième ligne de la deuxième
coloune, lire : 36 régiments, au lieu de : 34.
Dans La même colonne, remplacer Taccolade des régiments de caya-
km par la suivante :
!1 régiment de la Garde à 4 escadrons. ]
4 régiments à 4 escadrons. [
0 régiments à 3 escadrons. )
Le Gérant : R. Ghàpilot.
Pvii, ^ Imprimerie R. CHAPiLOTet C«, S, me Christine.
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REVUE MILITAIRE
DBS
ARMÉES ÉTRANGÈRES
M* M9 Août 1908
LA
GUERRE RUSSO-JAPONAISE
CHAPITRE IX.
(y^èrations combinées des V, IV* et II« armées japonaises
dans le Liao-Tonng à partir de juin 1904.
Pour la commodité de notre exposé, nous adopterons
arbitrairement one division en deux phases de Fétude
des opérations des années japonaises avant la bataille
de Uao-Yang : la première phase est caractérisée par
nue poussée générale, mais non simultanée des armées
jusqu'aux cols qui donnent accès au versant Nord-Ouest
de la crête des Fengshui-ling (1) ; elle englobe du com-
mencement de juin au milieu de juillet, une période
d un mois et demi, où les mouvements sont réglés de
Tokio par le grand quartier général. La deuxième phase,
(i) En chinois : col de la ligne de partage des eaux.
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98 LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. N« 969.
d'une durée égale, ne comprend qu'une période active
dVne quinzaine de jours, où les opérations sont régies
par le maréchal Oyama qui vient d'arriver du Japon;
elle aboutit au resserrement du front stratégique des
armées et à leur mise en contact avant la bataille, qui se
fera encore attendre près d'un mois (1).
Première phase : la conquête des cols.
Nous avons accompagné la P® armée japonaise jus-
qu'à Fenghoangcheng, où elle s'est arrêtée, s'abritant
dans un vaste camp retranché, et créant des magasins
avec le souci évident de ne pas chercher noise à Ten-
nemi jusqu'à nouvel ordre.
Nous avons suivi la II« armée jusqu'à la bataille de
Wafangou-Telisse.
Nous allons nous occuper maintenant d'un troisième
groupe de forces japonaises, dit armée de Takushan, dont
il n'a été jusqu'ici question qu'incidemment.
Ce groupe, dans l'esprit du commandement japonais,
était destiné à jouer un rôle secondaire, subordonné à
celui des armées voisines; aux yeux des Russes, il prit
une importance considérable dès son apparition sur le
théâtre de la guerre, de par la valeur des effectifs que
la rumeur publique lui attribua, et la capacité de
manœuvre dont on le gratifia.
Nous allons suivre 1' « armée de Takushan » (2)
pendant quelques semaines, pour tâcher de montrer
(1) Nous resterons fidèle à la règle que nous nous sommes imposée,
de limiter nos critiques aux points essentiels, dans la conviction que
des données capitales nous manquent encore pour asseoir notre raison-
Demeat, et que là où Ton serait tenté d'accuser une tî dation des règles
de h stratégie, le problème s'est en réalité présenté pour les intéressés
sous la forme de la recherche de la solution alimentaire de la question.
(2J Croquis n^ 20 et 21.
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«• 9G9. UL eUBRRE RUSSO-JAPONAISB. 99
qu^elIe fat en réalité, da milieu de mai au milieu de
juîQet, un élément faible, isolé, sans cesse exposé à la
défaite et à la famine, et que, malgré tout, elle réussit
à en imposer à Tennemi, gr&ce à Ténergie et au carac-
tère de son chef.
§ 1. — Débarquement et opérations de la 10^ division,
dite : Armée de Takushan.
Rappelons brièvement les points principaux de la
situation des Russes, depuis Tabandon du Yalu.
Le détachement de TËst a été rappelé au Nord de
Lienshankwan, où il se reconstitue lentement par Tar-
rivée de réservistes, à Tabri de détachements des 31* et
3o« divisions d'Europe (424* et 139« régiments). Sa
gauche est couverte vers Saimatse par la division des
Cosaques du Transbaïkal du général Rennenkampf
(quatre régiments des 2® et 3® tours, réservistes), avec le
23* tirailleurs et une batterie (4/6*^) ; sa droite, par la
brigade des Cosaques du Transbaïkal de Michtchenko,
(deux régiments et une batterie) entre Siuyen et Likiapou
(Salikiapusa), appuyée par les 18* et 21 « tirailleurs, à
^moncheng et au col de TaUng (1).
Sur la voie ferrée, vers flaicheng, le 1" corps sibérien
se forme, sous Stackelberg; il combattra les 14 et
15 juin à Walangou.
Le 19 mai, la 10® division commençait à débarquer
dans la baie au Sud deTakushan (2). Mobilisée à Ilimeji,
(f) Alias : Daline oa encore Fengshuiling.
(S) Une fois pour toutes, notons que les seules pistes praticables
pour des charrois sont la route mandarine de Wiju à Liao-Yang et la
route mandariDe qui longe le chemin de fer. La route Takushan-
Sîajen-Simoucheng-Baieheng présente des difflcultus presque insur-
mootahles pour les voitures. Enfin, quand il pleut, les charrois cessent
pirtoat.
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400
LA aUERRE RUSSO-JAPONAISE.
N« 969.
à partir du 16 avril, elle s'était embarquée à Kobé le
8 mai ; son premier échelon comprenait huit transports,
et avait marqué, du 10 au 18, un arrêt à Tembouchure
du TatuDgko (Chinnanpo), station régulatrice du mou-
vement. La mise à terre fut couverte par les compagnies
de débarquement de la flottille de canonnières Hosoya.
Les procédés de débarquement furent les mêmes que
pour la II® armée. La mise à terre du 1*' échelon de
transport (9 bataillons, 1 escadron, 4 batteries, 3 com-
pagnies du génie), demanda douze jours (19-30 mai);
elle ne fut achevée que le 30® jour (17 juin) pour la
division (combattants) au complet. Une partie des con-
vois manquaient, restés en perdition sur le Sado-Maru
surpris le 15 juin par Tescadre de Vladivostock(l).
Dès le 20 mai, la liaison télégraphique avec la P® armée
était assurée.
En effet, le général Kuroki avait envoyé le 18 un régi-
ment d'infanterie et deux escadrons de la Garde à
likiapou (2); la cavalerie et six compagoies, postées
au Santaoling, observtiient Siuyen (escarmouches); le
reste se postait à Tuchengtse et Wulaatse, jusqu'à l'ar-
rivée à Tuchengtse d'une avant-garde de la 10® division
(20 mai). Le détachement de la Garde se rassembla dès
lors à Likiapou, surveillant la route du Santaoling.
La couverture du débarquement de la 10® division, et
de soD rassemblement à Takushan était assurée par le
général Marui, commandant la 20® brigade, qui occupa
Tuchengtse , Wangkiatoug et Tansansa à partir du
20 mai.
(i) L'escadre des croiseurs de Vladivostok, le 45 juin, à la sortie de
Simonoseki, détruisit Je Hitachi -M a ru, et désempara le Sado-Maru.
(2) Manœuvre renouvelée de la campagne de 4894 contre la Chine :
marche du bataillon Mibara du 22* de Fenghoangcheng sur Siuyen en
coopération avec la brigade Osako partie de Takushan.
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N* 9G9. UL OUBRRB RUSSO-JAPONAISE. 104
La 3^ sotnia de Yerkhnéoudinsk n^ 1, surprise à
Tuchengtse, perdait son capitaine et 9 hommes tués,
2 officiers, 4 Cosaques et 31 chevaux, prisonniers, et se
repliait sur Siuyen.
Le général Michtchenko n'avait donc pu surveiller les
débarquements, menacé sur son flanc gauche par le
détachement de la Garde. Il dut se borner à tenir
Siuyen, avec ses régiments de Tchita n? 1 et Yerkhné-
oudinsk n^ 1 (5 sotnias) et sa batterie à cheval. Au début
de juin, il fut renforcé du V Cosaques de Sibérie et de
i sotnias du 3®, prélevés sur la division de cavalerie
Seimonov (stationnée vers Wafangou).
Le 3 juin, il entreprit de reconnaître Hokiaputse, avec
8 sotnias et 2 pièces ; un combat livré de 1 heure à
5 heures du soir lui révélait la présence d'un bataillon
ennemi, peu à peu renforcé de deux autres ; il se replia
sur le Liaoling, ayant perdu 13 hommes dont le colonel
Slarkov du 7« Cosaques, tué. Un renseignement de
reconnaissance lui apprenait l'arrivée, le 3, vers Likia-
pou, d'un groupe ennemi appartenant à la l^ brigade de
la Garde, et comptant cinq escadrons, six bataillons et
deux batteries ; l'avis était exact : Kuroki avait envoyé le
général Asada avec le reste de sa brigade et deux batte-
ries rejoindre à Likiapou son 1*' régiment.
Le 6, Asada était à Likiapou, en liaison avec la cava-
lerie de la 10^ division (deux escadrons et une compa-
gnie) qui tenait Setsuhokou. La. brigade Marui, de la
40^ division, à la même date, tenait le Liaoling (sentiers
de Daopn, Wulaatse, Kuankapu).
Blichtchenko se replia de nouveau sur Siuyen, où il
groupa 12 sotnias avec sa batterie.
Marche sur Siuyen. — Le général Kawamura, com-
mandant la 10^ division, avait employé son temps acti-
rement à créer des convois de voitures de réquisition,
et des dépôts de vivres à Takushan et Tuchengtse.
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40i
LA GUERRE RUSSO-JAPONAJSE.
N» 969.
A la fin de mai, le grand quartier général impérial de
Tokio avait appris que Kouropatkine préparait une offen-
sive sérieuse contre la IP armée ; il résolut de pousser
la 1 0^ division par Siuyen vers Kaiping, pour inquiéter
l'adversaire sur son flanc gauche.
Le 2 juin, il adressait à Eawamura les instructions
suivautes :
Tenez-vous prêt à porter votre division sur Kaiping au premier avis.
Établissez des dépôts de vivres et concentrez vos moyens de transport
io plus au Nord possible dans la région que vous occupez actuellement.
Kawamura se disposa donc à faire le premier pas,
qui consistait à occuper Siuyen.
L'aide de la P^ armée était assurée : Je 4 juin, à
10 heures du soir, arrivait ce télégramme de Kuroki :
Le général Âsada sera, le 6, à Likiapou ; conformément aux ordres
qu'il a reçus, il se placera sous votre commandement dans le cas où il
aurait à coopérer avec votre division.
En même temps, des renseignements complémen-
taires arrivaient de Tokio, aunonçaut la marche des
Russes au Sud de Kaiping, avec au moins une division
d^iofanterie et une brigade de cavalerie et Tintention
d'Oku d'attirer Tennemi vers Pulantien (Port-Adams),
pour se jeter sur lui avec toutes ses forces ; on prévoyait
la bataille pour le 5 juin.
Enfin, le service des renseignements accusait,' comme
forces opposées à la 10« division, un détachement mixte,
dont [e gros stationnait au défilé de Taling (Buusuirei),
et s'y retranchait sans montrer des velléités d'offensive.
Le général Michtchenko se trouvait à Siuyen avec douze
escadrons, une batterie à cheval et un ou deux batail-
lons d'infanterie (?) Une certaine brigade de cavalerie
Tcbilkov (?) se trouvait à Siaokiatong (vallée du Piliho) à
rOuest, et poussait des partis jusqu'à Ghingtaitse (sur la
côte au Sud-Ouest de Takushan).
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N« 968. Ul QUBRRE RUSSO-JAPONAISB. 403
Le 6 juin, télégramme de Kawamura à Asada :
Tai rîDtentîoii d'attaquer rennemi Ters Siuyen le 8 juin. J'espère
que TOQs pourrez eoaTrir solidement le flanc droit de ma diTÎsion contre
toote entreprise menant de la direction de Tayiogtse (au Nord, route
de Hoangkiatien) et appuyer mon attaque sur Siuyeo.
La sitaatiôn est alors la suivante :
10^ division. — Avant-garde Marui (un peloton de
cavalerie^ quatre bataillons, trois batteries, une compa-
gnie du génie, demi-ambulance divisionnaire), au col
de Liaoling et environs.
Cavalerie à Sunchingou, en liaison avec Asada,
Gros, échelonné de Hokiaputse à Tuchengtse.
Quartier général : État-major et Kawamura à Dakia-
poza.
Services à Tuchengtze, au contact des organes avancés
des étapes.
Asada : une tète de colonne à Unkiaputse, avec la
cavalerie ; une tète de colonne à Setsuhokou.
L'ordre de mouvement de la 10® division sur Siuyen
pour le 8 était donné, lorsque le 7, à 11 heures du soir,
arriva un télégramme d' Asada :
n est certain que le résultat de la bataille que ya livrer la 11^ armée
peut être rendu plus décisif si nous interyenons en môme temps de
notre cAté et attaquons à fond l'ennemi devant nous. Toutefois, à cause
de la distance qui nous sépare encore de ce dernier, il me parait diffi-
cile d'arriver le 8 à Tentourer ou à menacer par derrière ses commu-
nications. En conséquence, je serais d'avis de me borner à atteindre
Santaoling le 8 juin et de ne prononcer mon attaque que le 9, en enve-
loppant Tennemi à l'Est et au Nord, en coopération avec le détachement
MamL
Kawamura ne voulut pas revenir sur ses ordres, et,
d uUears, il n'en voyait pas la nécessité. Il renouvela
donc à Asada Tordre de marcher le 8, quelles que fus-
sent les difficultés.
En effet, par suite du terrain, la 10® division ne pou-
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104 hk GUERRE RUSSO-JAPONAISE. N» 969.
Tait disposer pour sa marche que du sentier du Liao-
liDg; sa longueur de colonne atteindrait 30 kilomètres,
et il était certain que le 8, l'avant-garde Marui serait
engagée seule; Tappui de la brigade Asada sur le flanc
droit ne serait donc pas superflu.
Prhe de Siuyeii^ 8 juin 1904. — Dispositif de marche
d'Asada :
a) Cavalvrie : Itinéraire : Todoshiko (Jap.) (1), Kuan-
kjng, ïungianpu.
Flanc-garde fixe de droite : Un bataillon, à Unkiaputse,
observant ïayÎDgtse.
b) Détachement de droite : Un bataillon suit la cava-
lerie sur Todoshiko et Kuanking, avec mission de cou-
per la retraite à Tennemi, départ de Tunkiatien à
4 h. 30.
c) Colonne de droite : Deux bataillons, un peloton de
cavalerie f par la route de Santaoling, direction Kuanki,
départ de Setsuhokou à 6 h. 30.
d) Colonne de gauche : Cavalerie et une compagnie de
la 10* division ; général Asada, avec deux bataillons, un
peloton de cavalerie, deux batteries, une compagnie du
génie, demi-ambulance, sentier suivant la vallée du
Tayangho^ départ de Sunchingou à 6 h. 30.
On savait que la 10® division devait partir vers 4 heures
du matin.
Les difficultés de la marche furent terribles.
A 1 heure, la colonne d débouche de Kundianpou et
trouve la cavalerie et la compagnie de la 10* division
aux prises avec environ 600 cavaliers ennemis, occupant
la crête et la passe de Taikouling (une sotnia de Verkné-
(1) A cause dû k difficulté d'identifier les noms de localités, nous
iommes forcés parfois de leur conserver leur prononciation à la russe
eu à la japonaise.
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N* 969. LA aUBRRE RUSSO^APONXISE. 105
oadinsk, renforcée bientôt de trois autres, sous les
ordres du colonel Tchérémissînov). Asada fait déployer
six compagnies pour attaquer le Taikouling par les deux
flancs.
A 2 h. 25, les Russes avaient évacué la crête que,
d'ailleurs, les Japonais ne dépassent pas, recevant des
shrapnels de la batterie cosaque, placée sur la hauteur
au Sud-Ouest de Siuyen (4,000-5,000 mètres). L'artil-
lerie de la Garde, malgré les efforts de deux compagnies
d'infanterie mises à son service, était en détresse, bien
loin en arrière. Asada arrête Tattaque, attendant l'effet
débordant de ses détachements de flanc, qui dispense-
rait de pousser sur Siuyen une attaque de front en ter-
rain découvert, sans l'appui du canon.
Vers le Sud, on entendait des détonations, mais pas
de fusillade ; c'était l'engagement de l'avant-garde de la
10* division.
Le général Marui était, en effet, parti de Kuandenpu à
4 heures du matin, avec le dispositif suivant :
Colonne centrale : un bataillon et demi, un peloton de
cavalerie, une batterie, un peloton du génie, une demi-
ambulance; flanc-garde de droite : deux compagnies;
flanc-garde de gauche : une compagnie.
A H h. 15, après avoir refoulé quelques patrouilles,
il occupe le front Miaokou, Kuakiapou, se trouve en face
d'une prairie découverte de 1,000 mètres de largeur et
reçoit des coups de canon tirés à 4,000 mètres, auxquels
sa batterie de montagne répond pour la forme, sans effi-
cacité.
Il prend le parti d'attendre le résultat de la manœuvre
du général Asada sur sa droite ; il n'a eu affaire qu'à
trois ou quatre sotnias de Tchita n» 1 et du V Cosaques
de Sibérie qui sont repassées sur la rive Nord du ruis-
seau de Miaokou.
A 4 heures seulement, le détachement de droite (6),
du général Asada atteignait Linkia^atse, après avoir
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106
LA OUBRBB RUSSO-JAPONAISE.
N«969.
escarmouche contre une ou deux sotnias ennemies, et
s'emparait de la route de Taling.
A partir de ce moment, les Russes organisèrent leur
retraite, se dégageant sans peine, de 4 à 6 heures du
soir, sous la protection d*une petite arrière-garde (régi-
ment Tchita et deux pièces) ; ils se retirèrent sur Chao-
kiapou, puis par le sentier au Nord, sur Wankiapou où
ils arrivèrent le lendemain.
Asada et Marui cantonnèrent à Siuyen, gardant, le
premier les routes de floangkiatien et de Taling; le
second, les directions de Chaokiapou et de Wafangton.
Pertes des Russes. — Tués : 3; blessés : 2 officiers
(lieutenant-colonel Tchérémissinov), 17 hommes.
Pertes des Japonais. — Tués : 4, blessés : 33 (2 offi-
ciers).
Chiffres modestes, si Ton considère qu'il y eut envi-
ron 5,000 hommes aux prises.
Toutefois le rôle rempli par la brigade Michtchenko
était très satisfaisant ; elle put renseigner à un bataillon
près sur l'effectif ennemi engagé à Siuyen, et sur la pré-
sence à ce combat d*une brigade de la Garde venue de
Fenghoangcheng.
Stationnement à Siuyen, — Les renseignements par-
venus au grand quartier impérial japonais au début de
juin, quant à l'offensive de Eouropatkine contre la
IP armée, étaient rassurants ; les effectifs russes parais-
saient limités à deux divisions; leur descente vers le
Sud était lente ; de fait, la bataille prévue pour le 5 juin
semblait ajournée.
La 10® division reçut donc Tordre d'arrêter à Siuyen
son offensive contre le col de Taling et Haicheng; d'ail-
leurs, ne l'eût-elle pas reçu qu'elle se trouvait immobi-
lisée par la force des choses : la base maritime au Sud
de Takushan avait un fonctionnement irrégulier, comme
toutes les rades foraines ; les moyens de transport sur
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^mmm
5« 969. LA. QUBRRB ItUSSO^APONAISE. 107
route manquaient ; Tétat pitoyable de la piste de Taku£(-
han à Siuyen réduisait beaucoup le rendement des con-
Tois. Bref, le général Kawamura cantonna ses troupes,
en attendant mieux.
Le détachement Asada gardait les routes de Hoang-
kiatien et de Taling, du col de Kuanling à Outaoho.
A sa gauche, la 20® brigade (Marui), moins le 20^ régi-
ment, avec trois batteries, tenait le front Outaoho
(exclu) Pankiaputse, Chaokiapou, Tiangtse.
Le 20® régiment était à Siuyen, avec le quartier géné-
ral, détachant un bataillon à Wafangton.
Le reste fut réparti sur la route de Takushan, jusqu'à
flokiaputse (1).
Les trains divisionnaires, à la fin débarqués, se ras-
semblaient au Sud de Kuandenpu.
Méprise du mouvement [14 juin) (2). — Au moment où
la II* armée entama son opération contre Stackelberg
(13 juin) le général Kawamura reçut (13 juin) Te télé-
gramme suivant du grand quartier génépal de Tokio :
Dès que Torganisation de tos trains tous le permettra, tous pren-
drex Tos dispositions pour menacer Tennemi sur son flanc gauche et
set derrières, tous aTançant, s*il en est besoin, Ters Kaiping, Le déta-
chement Asada demeurera à Siuyen, protégeant Totre flanc droit et tos
derrières contre toute menace Tenant de la direction de Simoucheng.
0 restera sous tos ordres.
Il fallait donc amorcer le mouvement vers Kangtse et
le col de Tchipanling, dans une région particulièrement
tourmentée, déserte et pauvre.
Le général Tojo commandant la 8* brigade, fut chargé
(1) On craignait, pour la sécurité des communications, l'hypo-
thétique brigade TchilkoT signalée dans la Tallée de llntaobo Ters
lUkiapoa.
(2) Croquis n«2i.
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108 LA OUBRRB RUSSO-JAPONAISB. N< 969.
de Topération, avec un régiment d'infanterie, un esca-
dron, une batterie de montagne, une compagnie du
génie, et une demi-ambulance divisionnaire.
Le 14, il se mit en route vers TOuest; son second
régiment poussait sur Cbikuio ; un troisième régiment
venait à Ghaokiapou.
Le 16, repoussant quelques patrouilles ennemies,
Tojo occupait les trois cols de Sinkailing, Langkuling et
Shindokuling, après des difficultés de marcbe qui édi-
fièrent le commandement sur Timpossibilité de lancer
toute la division sur ses traces.
D'ailleurs, battu à Wafangou, Stackelberg était en
retraite sur Kaiping. La 10* division reçut contre-ordre,
et le télégramme suivant du grand quartier général lui
donna, le 19 juio, de nouvelles instructions :
Occupant avec une partie de to8 forces les passages principaux des
routes de Simoucheng et de Kaiping, tous maintiendrez, jusqu'à nouvel
ordre, votre gros à Siuyen, où vous aurez rassemblé, pour le 5 juillet,
au moins vingt jours de vivres pour deux divisions.
Le général Kawamura résolut d'attendre que l'armée
d'Oku fut à Kaiping pour enlever le col de Taling ; il
serait alors maître de préparer sa manœuvre sur Simou-
cheng, suffisamment en contact avec la II<^ armée pour
ne pas risquer de se faire battre isolément.
C'est qu'en effet, les renseignements sur l'ennemi
n'étaient rien moins que rassurants.
On signalait :
Vers Hoangkiatien, 300 à 400 cavaliers poussant sans
cesse des partis vers le Sud (exact, il s'agit du détache-
ment Abaziev, avec trois sotnias d'Oussouri n*" 1 et 2
sotnias de Verkhnéoudinsk n^ 2).
Une brigade mixte au col de Taling, qui était fortement
organisé (en réalité, le 21® tirailleurs et la batterie 1/6,
précédés du 7® Cosaques de Sibérie à Wankiapou).
Des gros d'effectifs inconnus à Simoucheng (brigade
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N« 969. LA. OUBRRE RUSSO-JAPONAISB. 409
Pleschkov, 1» de la 2« division d'infanterie de Sibérie :
quatre bataillons et deux batteries).
Le général Tojo signale des forces de cavalerie et
d'infanterie avec du canon, dans la région Tsiekuansuo,
Mukuyn^Tinkiating (brigade Michtcbenko avec le 12* ré-
giment d'infanterie de Sibérie).
L'interrogatoire de prisonniers faits le 1 8 juin par le
général Tojo indiquait que Micbtcheijko, avec quatre
régiments de cavalerie, une batterie à cheval et trois
bataillons (1) avait pour mission de couvrir le flanc
gauche du corps Stackelberg en retraite de Wafangou
vers le Nord ; ayant laissé un détachement en observation
tu Nord de Siuyen, il se trouvait, depuis le 17, à Mu«
kuyu, surveillant le débouché des cols qui descendent
de la crête Sinkailing.
Enfin, les rapports d'espionnage donnaient :
Douze escadrons et un bataillon à Wankiapou ;
Six escadrons et un bataillon à Tsiekuansuo ;
Deux escadrons, un bataillon et une batterie à cheval
à Muknyu ;
Quatre escadrons au Tchipanling ;
Des forces inconnues en arrière.
Ce n'est donc qu'en prévision de l'occupation de Kai-
piug par Oku pour le 27 juin que le général Kaw'amura
donne son propre ordre de mouvement le 24, à 4 heures
du soir.
Le détachement Asada était renforcé de deux batteries
de montagne et d'une compagnie du génie. Il devait
occuper Wankiapou le 26, et attaquer le Taling le 27,
de front et par le Nord (sentier de Eiakiaputse).
(\) 1" Tcbita, !•' Yerkhoéoudiosk (5 sotnias), 5« Cofaques de
Sibérie (4 sotnias), l*"" batterie à cheTal des Cosaques du Transbaïkal,
aoe batterie des gardes-frontières, i2* régiment d* infanterie de Sibérie
(qo bataillon détaché au Tchipanling).
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HO
LA OUERRB RUSSO-JAPONAISE.
N» 969.
Son attaque serait soutenue au Sud, sur le sentier de
Choankoaitche à Tasanpiyu, par le colonel Kamada
(du 40®), avec un bataillon et trois compagnies, une bat-
terie, une section du génie.
Le général Marui (20® brigade), avec quatre bataillons,
un escadron et demi, une batterie, une compagnie du
génie et une demi-ambulance divisionnaire, se porterait
par Taweitung sur Tsiekuansuo (1) le 26, et se rabat-
trait vers le Nord sur les derrières des défenseurs du
Taling.
Le général Tojo recevait une seconde batterie ; sa mis-
sion consistait à descendre par le Shindokuling sur Sian-
kiao, et à attaquer le groupe ennemi de Mukuyu ; pour
couvrir les [derrières de Tojo, un détachement garde-
rait les passages du Sinkailing, au Sud.
Les mouvements préparatoires étaient commencés
lorsque, le 24 à 11 heures du soir, arriva du grand
quartier général (Tokio), le télégramme suivant:
Des repseignements récents permettent de supposer que la flotte
ru.^se se trouve maintenant en état de sortir de Port-Arthur, ce qui va
TfTidre nos communications par mer très incertaines, et peut créer les
plus grandes difficultés pour la réunion des approvisionnements de tous
j^^enres qui seront nécessaires pour le ravitaillement des armées de
Mnodchourie lorsqu'elles auront atteint Liao-Yang.
Il est aussi à prévoir que le réapprovisionnement de la II*' armée
sera particulièrement laborieux lorsqu'elle aura dépassé Eaiping (2).
Dans ces conditions, Tattaque générale sur Liao-Yang que Ton pro-
jetait avant la saison des pluies, sera retardée jusqu'après cette période
dêfaiforable.
Vous réglerez donc vos opérations particulières d'accord avec ce
Qotivel état de choses.
Le général Kawamura apprenait en même temps,
directement du général Oku, que les convois de la
(1) Alias ; Seikwanton, Tchegouentin.
(3) A cause de la nature marécageuse des plaines.
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N* 969. LÀ aUERRB RU8S0 -JAPONAISE. 4 H
IP armée épronyaient d'énormes difficultés à suivre les
troupes, à les approvisionner et qu'il renonçait à dépasser
Siungynecheng jusqu'à une date indéterminée.
Kawamura ne jugea pas qu'il y eût lieu de donner
contre-ordre à ses troupes ; en conséquence, les mouve-
ments sont en cours le 25 juin.
Tojo laisse deux compagnies aux cols de Sinkailing et
de Langkuling, et part, le 25, organisant deux colonnes
après Enrtaokou ; à droite, deux bataillons; à gauche,
un escadron, deux bataillons, une compagnie du génie,
deux batteries.
Le 26, à 5 heures du matin, il attaque le front
Siankaten, cote 489, Sandoka, essayant de prendre pied
par sa droite qu'il conduit lui-même, sur la crête de Sian-
katen, mais sans succès, quoiqu*il ait engagé tout son
monde. L'ennemi a montré la valeur de deux batail-
lons, renforcés de deux autres (12^' régiment d'infanterie
de Sibérie, de Bamaoul) et deux batteries, Tune à la
crête 489, l'autre en arrière, vers Taneurgou ; son flanc
drût était couvert par de la cavalerie : Tchita n9 1 et
moitié de Yerkhnéoudinsk n^' 1 .
La nuit se passa dans le statu quo.
Le général Marui était parti le 26 à l'aube, en une
seule colonne; sa tête d'avant-garde (un bataillon, une
compagnie du génie, atteint Tsiekuansuo à 2 h. 50 du
a<Hr, refoulant quelques patrouilles, et s'installe sur les
hauteurs au Nord et au Sud de la vallée, pendant que le
gros, qui avait subi un allongement énorme, se rassem-
blait lentement à Kwauton.
Ce n'est qu'à 5 h. 50 du soir que la liaison put être
établie avec Tojo, dont on apprit l'insuccès.
Pour tâcher de soulager son voisin, le général Marui
renforce son avant-garde de deux compagnies, poste
une batterie sur la crête 413 au Sud de Tsiekuansuo, et
attaque, face au Sud-Ouest, les troupes ennemies qui, à
7 heures du soir, se retirent par la vallée de Kechingou
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112
LA GUERRE RUSSO -JAPONAISE.
N* 969
(un bataillon du régiment d'Yenisséi, le 6® de la 2* divi-
sion d'infanterie de réserve de Sibérie).
A partir de 9 heures du soir, Tavant-garde prit le
bivouac sur la crête Ouest de la vallée.
Détachement Asada. — La marche s'effectue en une
colonne par la route menant à Wankiapu.
Le 26, vers 9 heures du matin, Tavant-garde s'engage
à Kiaokiaputse contre quelques groupes ennemis (Cosa-
ques à pied, éclaireurs du 21® tirailleurs). Le soir, la
colonne stationne : \^^ régiment de la Garde à Wafang-
tien, 2® régiment, au Nord de Wankiapou, à Kiakia-
putse.
Détachement Kamada. — Part de Pankiaputse à
10 heures du matin; retardé par quelques escarmou-
ches, il arrive le soir très tard à Tasanpiyu, harassé de
fatigue.
Le général Kawamura a reçu du grand quartier géné-
ral le renseignement que le 1^^'^ corps sibérien a arrêté
sa retraite à Kaiping; informé de l'impuissance de Tojo
k déboucher de Siankiao, il fait connaître la situation à
Asada et à Kamada, leur faisant sentir l'importance de
leur mission d'enlever le Taling.
Il part lui-même de Siuyen le 26 à minuit avec sa
réserve générale (un bataillon), arrive à Wankiapu à
5 heures du matin, et pousse jusqu'à proximité de
Wafangtien.
Situation des Russes le 26 juin. — Après la prise de
Siuyen, le général Michtchenko avait été renforcé des
régiments de Cosaques d'Orenbourg n®' 11 et 12, avec
une batterie à cheval.
Derrière lui, au col de Taling, les 18® et 21^^ régiments
de tirailleurs, avec la batterie 1/6® avaient été constitués
en détachement de soutien, sous les ordres du général
Loewestam, tandis que le 12® régiment d'infanterie de
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N* 9C9. LA aUBRRB RUSSO-JAPONAISE. 113
Sibérie (BarDaoul), était dirigé sur le Tcbipanliog. La
1'^ brigade de la 2® division d'infanterie de Sibérie avec
deux batteries venait renforcer le 16 juin la garnison du
Taling ; enfin, la 5* division de tirailleurs était envoyée
de liao-Yang à Haicheng, puis à Simoucheng (25 juin).
Kooropatkiney redoutant une poussée de r« armée de
Takashan » sur Haicheng, envoyait encore, le 27, la
2* brigade de la 35* division occuper Tangtché.
Eq définitive, la défense du Taling était confiée au gé-
néral Loewestam, qui disposait des forces suivantes (1) :
En avancée^ à Siandziafang, quatre compagnies du
2(« tirailleurs et trois sotnias du 7^ Cosaques, sous les
ordres du colonel Lasski (du 21*).
En flanc-garde de droite, au col de Gashiko (Watse-
kon), deux compagnies du 5* de Sibérie et une sotnia.
Enflanc-garde de gauche j au col de Yobanko (Wan-
kiapou], une compagnie du 5* de Sibérie et une demi-
sotnia.
Le Taling même était divisé en deux secteurs :
Secteur au Nord de la route, trois compagnies du 5® de
Sibérie et une batterie (ancien matériel) ;
Secteur au Sud de la route, deux compagaies du 5® de
Sibérie, deux compagnies et demie du 21* tirailleurs et
la batterie 1/6* (tir rapide).
Réserve : le bataillon 1/21* et trois compagnies du 6® si-
bérien; deux bataillons du 8* sibérien et une batterie.
Replis :k Siaokushan, le 2* bataillon du 6* de Sibérie ;
à Sanhoayu (4 kilomètres au Nord), le 2* bataillon du
5* de Sibérie, le P' bataillon du 6* de Sibérie, et une
demi-batterie.
Aq col de Panling, un bataillon du 5* de Sibérie et une
demi-batterie.
Le 26 au soir, les deux bataillons de Sanhoayu étaient
(i) Il semble que le 18* tirailleurs ait été rappelé à la5<> division.
8
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114
LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE.
N* 969.
portés au col de Taling, le bataillon de Siaokushan
était envoyé à Lanafang; le 8® de Sibérie était appelé
Ters Sanhoayu, et remplacé à Simoucheng par le 122^
(1^ brigade de la 31* division), appelé en hâte de Hai-
cheng.
Journée du 27. — Enlèvement du col de Taling. — Le
i^^ régiment de la Garde attaque à Taube Siaopinling,
avec un bataillon, repoussant une compagnie ennemie ;
un auti'e bataillon, cheminant de nuit par des sentiers
de chèvres sur les hauteurs au Sud de la route, essayait
à 5 heures du matin d'attaquer la hauteur 488 (deux
compagnies ennemies), mais devait s'arrêter.
Les deux batteries de la Garde étaient en position à
cheval sur la route, à hauteur de Wafangtien; deux
compagnies d'infanterie et une compagnie du génie
avaient passé la nuit à leur créer des rampes d'accès et
des épaulements.
Le groupe de montagne avait pu se hisser sur un piton
au Sud de Siaopinling.
Le 2* régiment de la Garde, parti de Kiakiaputse à
minuit, est aux prises, à l'aube, avec deux ou trois com-
pagnies ennemies (1) vers Yobanko, et n'atteint le col
qu'à 6 h. 30.
Devant le Taling, à S h. 15, on commence à voir les
tranchées ennemies établies au pied du Teikeisan Nord,
et couvertes par des abatis et des réseaux de fils de fer.
L'artillerie de la Garde et une batterie de montagne
ouvrent le feu, qui attire la riposte de deux batteries
ennemies postées au Teikeisan Nord. La canonnade
d'abord violente, se tait à 6 heures, puisque aucun des
deux adversaires n'attaque.
Asada, fort inquiet du manque de nouvelles des colon-
(i)
Rapport japoo&is ; en réalité, udô compagnie et une demi-sotnia.
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N* 969. LA OUBRIUC RUSSO-JAPONAISB. M5
nés voinnes, se décide i marcher; un bataillon progresse
à droite jusqu'au Nord de Siandziafang; un autre occupe
le village et ses abords; Asada avec sa réserve (deux
compagnies) se rapproche de Siandziafang. Naturelle-
ment, la canonnade a repris avec yiolence des deux
eûtes.
L'infanterie ne pousse guère plus loin, et s'arrête bien
défilée à 1,000 mètres de Tennemi.
Le troisième bataillon à gauche, avait fini par s'ins-
taller à la croupe 488; le groupe d'artillerie de mon-
tagne en avait profité pour venir prendre position &
2 kilomètres au Sud de Siandziafang, et à 6 h. 50, [il
entrait de nouveau en action.
Le détachement Kamada était reparti de Tasanpiyu
le 27 à 1 heure du matin ; à 5 h. 40, après une marche
très pénible, sa tète arrivait aux crêtes à 3,000 mètres
aa Sud du Teikeisan Sud (cote 786), occupant le col du
sentier de Gashiko. On entendait, au Nord, la canonnade
de l'attaque d'Asada.
En lace, on avait reconnu deux compagnies russes
occupant des tranchées sur le versant Sud-Est du piton
786.
Kamada déploya trois compagnies face à cette direc-
tion, et les poussa assez facilement jusqu'à 600 mètres
de l'ennemi, pour permettre à son artillerie de s^ins-
biler à 200 mètres derrière elles sur le seul emplace-
ment qui fût favorable ; encore fallut-il en faire aménager
l'accès par la section du génie ; à 6 h. 50, on parvenait
à y installer deux pièces; les quatre autres y parvinrent
successivement.
On canonna immédiatement en flanc l'artillerie enne-
mie du Teikeisan Nord, sans interrompre le tir, malgré
des pertes sensibles; à 7 h. 15 le feu de l'ennemi se
nilentissait; à 7 h. 30 il sembla retirer son artillerie de
la ligne.
L'attaque d'Asada se trouvait par là très soulagée,
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ii6 LA GUERRK RUSSO- JAPONAISE. N* 969.
car soD artillerie pouvait alors consacrer une partie de
son action à battre les tranchées d'infanterie ; le batail-
lon de droite poussa d'un bond Jusqu'à une nouvelle
crête à 500 mètres Nord-Ouest de Siandziafang, soit à
SOO ou 600 mètres de l'ennemi, (8 heures), tandis que
le bataillon de gauche progressait au Nord-Ouest de la
hauteur 488 ; tous deux, maintenant en liaison, ouvrirent
un feu intense sur les tranchées du col.
A 8 h. 35, deux pièces de la 1'® batterie de montag-ne,
et deux de la 2^^, parvenues à une crête à 700 mètres au
Sud de Siandziafang (à 1,600 mètres de l'ennemi),
ouvrent un feu violent sur les ouvrages d'infanterie.
L'ennemi évacue lentement les tranchées au Nord de
la route, et se replie sous le feu jusqu'aux crêtes ; il
tient jusqu'à 10 heures les tranchées au Sud, qu'il
n'abandonne que devant une attaque du bataillon de
gauche, renforcé des deux compagnies de réserve
d'Âsada, et d'une troisième encore disponible au batail-
lon du centre.
Les tirailleurs les plus ardents avaient pu gagner les
hauteurs dominant le défilé, et leur feu fit subir des
pertes sensibles aux colonnes ennemies en retraite ; la
^^ batterie de montagne, arrivant bientôt au Nord du
col, battait la route jusqu'à Sundoshi.
Quant au 2® régiment de la Garde, laissant un batail-
lon en surveillance au Nord de 843, il arrivait à 10 h. 30
à 3 kilomètres au Nord-Ouest du Taling, trop tard pour
intervenir dans le combat.
Le détachement Kamada avait occupé à 7 h. 40 le
Teikeisan Sud; il poussa de l'avant, et occupa Gashiko
à midi 30.
Détachement Tojo. — La liaison est établie avec Marui
le 26 à 8 h. 30 du soir, et les renseignements sur la
situation semblent accuser au mouvement de retraite de
l'ennemi vers le Nord-Est, comme pour aller soutenir
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?f* 969. LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. 417
la défense du Taling ; il faut donc le retenir à tout prix.
Le général Tojo recommence son attaque le 27 à 5 heures
du matin, sans succès; Tennemi parait s'être renforcé à
quatre hataillons, et il montre quatorze pièces. La situa-
tion ne change pas de la journée.
Détachement Marui. — Laissant un bataillon à la garde
de Tsiekuansuo, le général Marui quitte Pankiaputse
avec son gros vers 3 heures du matin pour prendre la
route du Nord, et arrive vers 7 heures à Sianfanputse,
avec une flanc -garde à droite (deux compagnies)
vers Eartaohotse et une autre à gauche (un bataillon)
vers les crêtes 410 ; celle--ci repousse deux compagnies
ennemies (1).
N'entendant pas Fattaque du c6té du Nord, Marui
reste immobile jusqu'à 10 heures; cependant sur le rap-
port qu'on voit de la poussière sur la route du Taling, il
pousse une compagnie de Eurtaohotse sur Sqndoshi, où
elle entre vers 3 heures, après avoir escarmouche contre
deux compagnies russes.
A 11 h. 30, Marui se décide à pousser son gros vers la
route du Taling, direction Siaokushan par le sentier de
Kaotuling. Les chemins n'existaient pour ainsi dire pas,
déplus, il fallut renforcer la flanc-garde de gauche, aux
prises vers 410 avec un bataillon et demi (2) ; bref, ce
n'est qu'à 2 heures qu'on atteignit Kaotuling ; un orage
épouvantable arrêta alors tout mouvement. Le général
Marui ne poussa pas plus loin, estimant que l'occasion
était passée de couper la retraite aux Russes en pre-
nant pied sur la route du Taling (3).
(1) Du 6« de Sibérie.
(3) Ihid,
(3) On loi reprocha sa lenteur; le général Kawamura le réprimanda,
et, quelques mois plus tard, il fut remplacé dans le commandement de
sa brigade.
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118
LÀ GUERRE RUSSO-JAPONAJSE.
N«969.
Les pertes japonaises sur Tensemble des troupes
engagées, farent de 22 tués, dont 3 officiers, et 17t bles-
sés, dont 3 officiers ; on fit 200 prisonniers.
Les forces ennemies reconnues étaient les sui-
vantes (1) :
Devant Tojo, le 12® régiment de Barnaoul (infanterie
de réserve de Sibérie), le 1*' Cosaques de Nertchinsk et
la moitié du 4*' Verkhnéoudinsk, avec la batterie à che-
val des Cosaques et deux mitrailleuses, renforcées le 27,
de deux batteries et de deux bataillons.
Devant Marui, deux bataillons du 6® régiment d'Yé-
nisséi (L R. de Sibérie).
Devant Asada et Kamada, le 2i* tirailleurs, deux
bataillons du 5® régiment dlrkoutsk (L R. de Sibérie),
le 7* Cosaques de Sibérie, la moitié du 1®' Cosaques de
Yerkbnéoudinsk, le deuxième groupe d'artillerie de
réserve de Sibérie, sept bataillons et deux batteries de
la 5® division de tirailleurs.
Suites du combat de Taling. — L'escadre russe de
Port-Arthur avait repris la mer le 23 juin, menace qui
fit suspendre temporairement le mouvement des trans-
ports japonais d^ns la mer Jaune.
La II® armée était toujours immobile vers Siungyue-
cheng.
Le général Kawamura prit donc ses dispositions de
stationnement en gardant les cols conquis :
La brigade Marui, avec un escadron et demi, quatre
batteries de montagne et deux compagnies du génie,
tenait le col de Taling, et, au Nord-Est, les deux passes
de Yobanko (Jap.) et de Pkandiapoudzi (Russe) (route
de Ilankialing).
(\) Rapport japonais, cité ici pour donner une idée de la précision
des renseignements fournis par le combat.
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N» 969. LA eUBRRE RUSSO* JAPONAISE. 449
Un bataillon tenait le col à l'Ouest de Taweîtung.
Le groupe Tojo (quatre bataillons, un escadron, deux
batteries de montagne, une compagnie du génie) resta
en surreillance dans les cols de Sinkailing.
Enfin, pour réduire les difficultés de transport des
YÎvres, tout le reste de la iO® division, son quartier
général et la brigade Asada furent ramenés à Siuyen.
^infanterie et le génie commencèrent immédiate-
ment l'aménagement des routes du Taling et du Sin-
kailing.
Démonstration sur Tangtché, 9-10 juillet.
Le S juillet, Kawamura recevait du général Oku un
télégramme contenant l'ordre de mouvement de la
!!• armée pour le 6, le long de la voie ferrée et par la
roQte de montagne du Sifanling (1), dans le but d'atta-
quer Kaiping entre le 9 et le 11 ; la 5® division devait
former colonne de droite.
Le cbef de la 10® division chercha immédiatement
comment il pourrait seconder ce mouvement.
Ses renseignements lui donnaient comme certaine la
concentration à Simoucheng de la 5® division de tirail-
leurs sibériens, de la V^ brigade de la 8® division de
tirailleurs (2), de deux régiments de réserve dlrkoutsk
et d'Yenisséi, avec d'autres troupes inconnues, soit
i5,00O à 20,000 hommes avec SO pièces.
Des avant-gardes mixtes tenaient Sanhoayu et le Pan-
^K) poussant jusqu'à Nanmayu.
II n'y avait donc pas à songer à lancer toute la
iO* division sur Kaiping, en confiant à la seule brigade
Asada la garde du Taling et la surveillance de Simon-
ie) Croquis n» i2.
(2) Le renseignement est erroné, la 8® diyision est à Viadivostok.
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m
LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE.
N» 969.
D'ailleurs la zone à FOuest du Sinkailing présente, s'il
est possible, des moyens de communication encore plus
précaires que le reste de la région; la 10® division n'y
eût pu ni manœuvrer, ni subsister.
Le général Kawamura résolut donc de ne pousser
vers le Nord-Ouest que le groupe Tojo ; il lui envoya le
6 juillet, à 8 heures du matin, des instructions prépara-
toires en conséquence, lui prescrivant de se mettre sans
retard en liaison avec la brigade Tsukamoto (21®, 5* di-
vision), qui devait remonter la vallée du Piliho à partir
de Wanfuchang (1). On tenta d'établir cette liaison par
cavaliers via Tasai et Hiangmo, mais le terrain était
impraticable aux chevaux, on dut se contenter de messa-
gers à pied, qui naturellement perdirent le contact de la
brigade Tsukamoto dès qu'elle se mit en marche vers le
Nord.
Toutefois, le 8 juillet, à 6 h. 30 du soir, le général
Kawamura reçut du général Oku {via Dalny et Taku-
slvan) un télégramme annonçant l'arrivée de lalP armée
à hauteur de Shakangtai le 7, la probabilité de l'attaque
de Kaiping pour le 9, et donnant les renseignements
suivants sur l'ennemi : 20,000 hommes à Kaiping,
2,000 au Nord-Ouest (route de Ying-kow), 10,000 à
Tangtché, des gros échelonnés entre Kaiping et Tache-
kiao, le front Kaiping -Tunkiatung organisé défensive-
ment.
Kawamura, le 8, à 9 heures du soir, lança ses ordres :
Le général Tojo, avec deux bataillons et une batterie,
déboucherait de Sankiao vers le Nord-Ouest; le colonel
Kamada, avec un régiment et deux batteries, ferait la
même manœuvre en partant de Tsiekuansuo.
Le général Tojo, prenant le commandement de l'en-
semble, pousserait sur Mukuyu et Kudiatsi, et « ferait
(1) Carte d'ensemble.
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K* 969. LA QUBRRE RUSSO-JAPONAISE. 121
da volume » pour attirer Tattention de l'ennemi dans la
région de Tangtché ; il se mettrait au plus tôt en commu-
nication avec la II® armée.
Eamada, débouchant le 9 juillet du défilé de Kwanton
(3 h. 30 soir) trouve l'ennemi devant lui, met son canon
sur la hauteur 413 et attaque vers l'Ouest ; l'ennemi se
retire à la nuit vers Kupeiyu, après avoir montre la
valeur d'un bataillon, trois escadrons et quatre pièces.
Eamada, sans nouvelles du général Tojo, s'arrête
provisoirement.
Le général Tojo avait opéré en deux colonnes :
A droite, le major Yamabata, avec un bataillon, un
peloton de cavalerie, quatre canons, quitte le Shindoku-
ling à5 h. 30 le 9, et se poste à 9 heures à cheval sur le
débouché de la vallée de Siankiao.
A gauche, le major Wada avec trois compagnies, un
peloton de cavalerie et deux pièces, part du Sinkailing
à 2 heures du matin, remonte le sentier de Rorei (1), et
arrive à 11 heures à 3,000 mètres au Sud du piton 610.
L'ennemi, à l'eiFectif d'au moins deux bataillons et
trois ou quatre pièces, tenait partout jusqu'à* la nuit sur
les crêtes 610 et 489 ; le 10 au matio, il avait disparu.
Tojo faisait occuper les hauteurs à l'est de Mukuyu
par Kamada, et s'installait aux crêtes 489.
Sur ces entrefaites, on apprenait que la IP armée avait
occupé Kaiping. La diversion sur Tangtché devenait
donc inutile, et fut contremandée.
Le général Kawamura avait donc, malgré ses faibles
moyens, employé son temps d'une façon utile pendant
un mois d'opérations actives ; il est hors de doute que
ses pointes sur les diverses avenues conduisant à Kai*
ping et Haicheng contribuèrent à fixer en face de lui des
troupes ennemies qui, autrement, auraient pu être dis-
(1) Style japonais ; eu chioois, Lmoling.
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in
LA. GUERRE RUSSO-JAPONAISE.
^•969.
ponibles pour agir contre la II® armée japonaise. Nous
verrons plus loin que son action eut une répercussion
Indirecte sur la conduite du détachement russe de TEst
opposé à l'armée du général Kuroki.
§2. — Retraite du 1^^ corps sibérien de Wafangou
à Tachekiao devant la W armée japonaise (1).
Après avoir vécu quelques semaines avec la 10® divi-
sion japonaise, nous allons essayer de partager pendant
un mois l'existence du 1®' corps d'armée sibérien.
Le coi^ps du général de Stackelberg, après sa retraite
précipitée sur Wantselin (Wafangtien Nord), put
reprendre haleine le 16 : en effet, l'armée du général
Oku stationna sur place les 15 et 16 juin, sans même
occuper la station de Wafangou.
La retraite sur Kaiping devait être reprise le 17, en
deux colonnes : à l'Ouest, par la voie ferrée et la route
mandarine, la 9® division de tirailleurs, suivie du régi-
ment de Tobolsk ; à l'Est, la 1" division ; arrière-
garde, la brigade Glasko, de la 35® division, et le gros
de la cavalerie (douze escadrons) sous les ordres de
Sam sono V.
Puis, subitement (2) Tordre est donné d'entamer le
mouvement dès le 16 à 6 heures du soir.
Cette seconde marche de nuit fut des plus pénibles,
pour ces colonnes encombrées de voitures, cheminant
sous la pluie dans des fondrières ; elle faillit même
amener une catastrophe : une sotnia ouvrit le feu contre
un élément de la 1" division au repos au Sud de
Sénioutchen (Syungyucheng) ; la tête du gros de la
(1) Croquis n» 22.
(2) Probablement par suite de craintes inspirées par <( rarmée de
Tnkushan » vers l'Est.
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N* 9e9. LA GUERRE RUSSO- JAPONAISE. 123
i^ diWsion, où se trouvait ]e général Stackelberg se
déploya, heareusement sans attaquer; le lever du jour
permit de reconnaître Terreur.
Les troupes, harassées, stationnèrent à Senioutchen
le 17 et la nuit suivante.
L'ordre du 17, pour la marche des 18 et 19 prescrivait
toQJonrs la marche en deux colonnes parallèles, par la
roate mandarine et par une piste plus à TEst.
Une arrière-garde générale, sous les ordres de Sam-
sonov (1), comprenant sa cavalerie (dragons Primorski,
8^ Cosaques, six sotnias des 4® et 5®, etc.) et la brigade
Glasko, restait à 10 kilomètres au Sud de Senioutchen.
Sa mission consistait à garder le contact, sur le front
compris entre le littoral et la vallée du Piliho, en se
reliant avec Michtchenko, vers le col de Chipanling.
La colonne de TEst avait une arrière-garde spéciale,
sous les ordres du général Maximovitch (4« tirailleurs,
une batterie, une demi-sotnia).
Le 20, le 1^' corps sibérien était rassemblé à Kaiping.
Le même jour, Ta rmée japonaise se mettait en mouve-
ment, occupait Senioutchen (gros) avec des avant-postes
sur le front Sianbaitse, Ghangfada, Wansiaochan (2).
Samsonov avait dû reculer sur Baositchaï; il avait
renvoyé à Kaiping sa batterie à cheval, sans cesse en
perdition dans les fondrières, et le 19, il s'était vu enle-
ver le 8« Cosaques, rappelé à Kaiping ; ainsi que la bri-
gade Glasko. Il lui restait donc, pour remplir sa tâche,
ses six escadrons de dragons, ses six sotnias des 4^ et
3» Cosaques, trois sotnias de gardes-frontières avec leur
batterie, et les éclaireurs du 13^ tirailleurs. Il va sans
dire que les chevaux restent sellés en permanence, et
çie personne n'ose fermer l'œil.
(i) Le général SeimonoT, malade, est évacué.
(2) Preique tous ces noms sont écrits ayec la prononciation russe.
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iU
LA. OUERRB RUSSO-JAPONAISE.
N* 969.
Le 20 juin, Stackelberg donnait l'ordre de continuer la
retraite au Nord de Kaiping, sur la foi de renseigne-
ments annonçant ToiTensive de ï « armée de Takushan »
vers Tangtcbé.
La marche devait se faire en deux colonnes de divi-
sion pourvues chacune d'une cavalerie divisionnaire
empruntée aux 8® et 5® Cosaques de Sibérie. On devait
atteiadre, le soir du 20, Laitsiawopou et Datchapou.
Trois arrière-gardes couvriraient le mouvement :
Au centre, sur la grande route, le colonel Zounlianit-
sine tiendrait le col de Chouanlountsi (au Nord de Kai-
ping), avec le 3® tirailleurs, une batterie, et une sotnia
du 8'- Cosaques ;
A rOuest, un bataillon de la 9® division et une sotnia
du 8** Cosaques tiendrait Sangoïtsi.
A TEst, un bataillon du 35^ tirailleurs, avec deux
pièces et deux sotnias (S** et 8® Cosaques), garderait
Gaotsiatoun.
Le quartier général marcherait avec la colonne de
droite, et cantonnerait à Santsiatse.
Samsonov, sollicité de fournir des renseignements,
rend compte que le front ennemi ne bouge pas, et qu'il
est d'ailleurs infranchissable pour ses patrouilles.
Le général en chef prescrit à Stackelberg de prendre,
le 22, la direction d'une « reconnaissance en forces vers
le Sud » .
Le commandant du l®'' corps sibérien envoie le 21, à
Samsonov, l'ordre de chercher à « déterminer les forces
et les directions de marche de l'ennemi ». Il le fait sou-
tenir par le général Krauze avec deux bataillons du
33'", la 3* batterie à cheval des Cosaques et quatre sotnias
du 8* Cosaques, qui sont envoyés à Dounkhezy; la
1^" division de tirailleurs sera rassemblée le 22, à
10 heures du matin, au Sud du pont du chemin de fer
de Kaiping.
Puis arrive un contre-ordre, dont avis est donné à
I
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N* 969. lA GUERRE RUSS0^AP0NAI8E. 425
Samsonov : l'infanterie et rarlillerie se replieront vers
le Nord ; la cavalerie cédera à la pression de Tennemi,
pour éviter le combat, mais sans faire plus de 3 verstes
à r heure.
Le 23, Samsonov, devant des détachements mixtes de
cavalerie et d'infanterie, recule à 4 ou 5 kilomètres au
Nord de Baositchal.
Le 24, il est refoulé à 4 kilomètres au Sud de Kai-
ping; puis Tennemi, à son tour, s'éclipse; le soir, Sam-
sonov se reporte à Dounkhezy, au contact avec l'ancienne
ligne d'avant-postes ennemis.
Le 26, le général Stackelberg fit paraître un ordre,
dont nous extrayons les points suivants :
L'ennemi a une avant-garde au Nord de Senioutcheo,
comprenant douze escadrons et deux bataillons.
Vers TEst, ses avant-postes ont été vus, le 25 juin,
vers Tsiekuansuo, Makiawaitse, col de Tcbipanlin (1).
Le général Michtchenko se trouve à Mukuyu.
Le 4^ corps sibérien marche à la rencontre de « l'ar-
mée japonaise qui s'avance de Siuyen. »
Le 1^' corps sibérien s'installera au cantonnement-
bivouac, aux abords de Kaiping, 9® division à l'Ouest de
la voie ferrée, 1" division à l'Est, toutes deux à cheval
sur la rivière ; quartier général à la gare.
État-major de la division Cosaque de Sibérie à Kai-
pmg(la division n'existe plus, dispersée de tous côtés).
Avant-garde à Baositjai (général Krauze, avec les
3» et 4« tirailleurs et deux batteries).
Avant-postes : Lountziatoun, Chantaitse, Dounsia-
toon.
Des reconnaissances seront exécutées :
1« Par Samsonov, sur le front: littoral, Senioutchen,
montagnes (Paotsiatoun, ^Yamoulintse) ; on lui donne
(1} Croquis n» 21 .
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496 LA GUERRE ROSSO-JAPONAISE. N« %9.
une quatrième sotnia de gardes-frontières, la 3<^ batterie à
cheval des Cosaques du Transbalkal, et six sotnias des
4« et 5*^ Cosaques ;
2^ Par trois sotnias du 5® Cosaques de Sibérie, dans
la montagne, sur le front Yamoulintsê-Maliayou. '
Reconnaissance sur SenioiUchen (27 juin). — Avec ses
seules forces, le général Samsonov bouscule les avant-
postes ennemis et enlève la gare; à 9 h. 30, devant
l'arrivée des renforts ennemis, il ne lui reste qu'à s'en
aller; le soir, la cavalerie stationne à Dounkhézy; le
lendemain, elle se reporte en arrière à Baositjai.
La brigade Krauze n'était pas intervenue.
En somme la reconnaissance ne donne rien ; on sait
vaguement, par des espions, que l'ennemi a deux divi-
lil sions et demie vers Senioutcheu, et qu'un gros, de même
force est en route, de Wafangtien Nord, vers l'Est (1).
:j,| Le 28, la brigade Krauze est rappelée, ainsi que les
\: six sotnias des 4® et S® Cosaques. Samsonov ne dispose
plus que des dragons et. des quatre sotnias de gardes-
>^ frontières; dans ces conditions^ il se replie sur Sialatse.
L'ennemi restait immobile ; pourtant la retraite sur
Haicheng était prévue (ordre du corps d'armée du
27 juin), par l'Ouest de Tachekiao, toujours par crainte
-'^ de l'armée de Takushan.
Le 1^' juillet les idées changent: ordre est donné à
Samsonov de reconnaître Senioutchen, concurremment
avec une pointe par la montagne, d'un détachement
i confié au général Tchirikov (2) (un bataillon du 33«,
^ deux pièces de la 2® batterie cosaque, sept sotnias de
Sibérie). Puis on fait savoir que la reconnaissance est
reportée au 2,
(1) Mouvement de la 5® division japonaise;
(2) Commandant une brigade de Cosaques de Sibérie.
^•1
!:i
h-
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N« 969.
LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE.
427
Le 2, SamsoDov pousse à 4 kilomètres de Seniout-
chen et s'en tient là, faute de moyens d'action; le 3,
contre-offensive des Japonais avec un bataillon, trois
escadrons et deux mitrailleuses, le long de la mer.
Le 4, Tennemi a disparu.
Le 5, reprise de l'offensive sur Senioutchen ; Sam-
soûov arrive à 300 pas de la gare ; tiraillerie, coups de
canon; on s'en va sans avoir vu grand'chose; un ba-
taillon du 34<^, qui a suivi en soutien, ne s'est pas
engagé.
Le 6, les Japonais prennent l'offensive ; les 6 et 7,
Samsonov se retire pas à pas sur Kaiping, sans perdre
le contact; mais son personnel, hommes et chevaux, est
à bout de forces.
Pendant la première semaine de juillet, l'infanterie
du l^f corps d'armée de Sibérie n'était d'ailleurs pas
restée au repos.
Le quartier général s'était fixé à Tsinchilinpou; les
deux divisions, à hauteur de ce point. Tune sur la route
mandarine, l'autre sur la voie ferrée.
Par ordre du 2 juillet, Tarrière-garde Krauze (à Kai-
pÎDg), est relevée par la 2« brigade (Zykov) de la 9® divi-
sion de tirailleurs et rentre à Makhountsouitse.
La nouvelle arrière-garde est postée sur les hauteurs
au Nord de Kaiping; Tordre du corps d'armée fixant
I effectif et l'emplacement de chaque bataillon.
Le 5, le général Kondratovitch est désigné comme
commandant de l'arrière-garde.
Le quartier général du l^' corps se déplace de 3 kilo-
mètres, pour venir à Makountsouitse.
Le 6, un ordre général d'opérations du !«' corps sibé-
rien prescrit des reconnaissances sur tout le front entre
le littoral et la vallée du Piliho, la mission du corps
étant de « défendre Ynkow ».
Cet ordre est trop détaillé pour pouvoir être repro-
duit ici; néanmoins, nous en extrayons les points prin-
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4!8 LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. N« 969 .
cipaux, qui donnent une idée des procédés de comman-
dement en usage au l®' corps sibérien :
On sait que le gros des forces ennemies stationne à
Senioutchen et au Sud; trois bataillons ont poussé à,
Nanlai et Siadian (montagne).
Quartier général. — Makountsouitsc.
Le gros du i^' corps : 1'® division de tirailleurs (8 ba-
taillons d/2), l'« brigade d'artillerie (3 batteries), 2» bat-
terie cosaque (4 pièces), à Maolingou, Tsintsiatoua ;
9« division de tirailleurs (1 bataillon), 9" brigade d'artil-
lerie (i 2 pièces),' à Makountsouitsc; sapeurs; quelques
Cosaques.
Division cosaque de Sibérie. — Etat-major à Tsinchi-
Hnpou.
Avant-garde Kondratovitcb : 2® brigade, 9« division
(6 bataillons) ; 9® brigade d'artillerie (20 pièces) ; Cosq.-
ques de Sibérie (1/2 sotnia); occupera les villages au
Nord de Kaiping (on lui dicte l'emplacement et TefiFectif
de ses postes).
Cavale7'ie. — Général-major Mrozovski (commandant
Tartilleriede la 9® division) avec la brigade Samsonov
(dragons, gardes-frontières, etc.) et un bataillon du 34®,
en observation devant Senioutchen de la mer à Yafangou.
Détachement du lieutenant-colonel d'état-major Za-
polsky : éclaireurs à pied de la 9® division (200 hommes) ;
Cosaques de Sibérie (1/2 sotnia): explore vers Potaitse,
Nantai, Siadian.
Détachement du général-major Tchirikov : un bataillon
du 33®, sept sotnias cosaques, deux pièces de la
2® batterie cosaque, occupera le col de Sifanlin au
Sud de Siadiau, battant tout le massif montagneux au
Sud et à rOuest (jusqu'à Yamoulintse).
Détachement du capitaine de vaisseau Meyer : Éclai-
reurs à pied de la 1 '® division (200 hommes), une sotnia
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If 909. LA. GUERRE RUSSO-JAPONAISE. 1M
cosaque de Sibérie, à Louamiaopou, patrouillant dans
les montagnes au Sud, au Sud-Est et à TËst.
Détachement du lieutenant-colonel von Raaben :
4^ régiment de tirailleurs, une batterie, une demi-
sotnia, à Tchaotsiatoun ; en observation à l'Est et le Sud
et en liaison avec le 4" corps de Sibérie.
Nous passons d'autres détachements de moindre
importance.
La garnison d'Ynkow (deux bataillons du 4® corps
sibérien) était subordonnée au général Stackelberg.
Le 7 juillet, Tarmée japonaise prit Toffensive : la
5* division par les montagnes, direction Siadian (1); la
3« et la 4% entre les montagnes et la voie ferrée ; la 6®,
encore incomplète, en réserve, par la route mandarine ;
la brigade de cavalerie le long de la mer.
L'ordre du 1^^ corps sibérien du 7 juillet porte : conti-
nuer à observer vers le Sud, s'opposer à toute tentative
de débarquement à Ynkow (2).
Les détachements Samsonov, Tchirikov, Zapolski,
Meyer, von Raaben, conservaient leur mission.
V arrière-garde^ sous les ordres du général-major
Zykov, ne comprenait plus que le 36^, une batterie et
demie et une sotnia et demie, avec mission de défendre
Ifô hauteurs au Nord de Kaiping (l'ordre fixe jusqu'à
l'emplacement des compagnies).
Un détachement (colonel Dobor Mousnilzki) était posté
iHaolingou; il comprenait le 35*, quatre pièces de
la 2* batterie cosaque du Transbalkal et une démi-
se tnia.
Ces deux derniers éléments étaient placés sous les
ordres de Kondratovitch.
[\) Une oolonne par Yamoulintse.
(2) Une flottille japonaise est en vue de la côte vers Kaiping.
9
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130
LA aUBRRB RUSSO-JAPONAISE.
N- 969.
Quartier général à Tsinchilinpou.
Le gros comprenait :
La 1'® division (3 régiments), sa brigade d'artillerie
(24 pièces), une compagnie de sapeurs, à Tchoutsia-
diantse ;
La 9* division (1 bataillon), son artillerie (20 pièces),
sapeurs (2 compagnies), à Makhountsouitse;
Division cosaque de Sibérie (restent 2 sotnias 1/2), â
Yaolingtse.
Combat de Kaiping. — Le 6 juillet donc, le général
Kondratovitch relevait le général Mrozovski au com-
mandement de Tarrière-garde, qui ne comprenait
qu'une brigade de la 9® division.
Les renseignements lui font connaître l'arrivée des
tètes de colonnes ennemies à Siadian, Tchinfoutse, Bao-
sitchai.
Par ordre du 7 juillet, 1 h. 30 matin, le général
Kondratovitch prenait les mesures suivantes :
La position défensive au Nord de Kaiping était répar-
tie en deux secteurs, séparés par la route mandarine
passant au col de Ghouanlountse. La défense de l'en-
semble était confiée au 36®, qui occupait les hauteurs les
plus voisines de Kaiping avec six compagnies et la bat-
terie 2/9®; quatre compagnies restaient en réserve; deux
autres étaient détachées (i).
Le 35® avait quatre compagnies au col de Ghouan-
lountze, avec la batterie 3/9® ; il avait été retiré de l'ar-
rière-garde le 7 (2) ; il fut rendu au général Kondrato-
vitch sur ses instances, le soir.
Samsonov est à Sialatse; Tchirikov à Sandaogou,
Zapolski à Tchantziaoui, Meyer à Fantsiatoun.
(1) L'une avec les trains, Tautre au col de Kounkouaiou.
(2) Ordre 242 du corps d*armée du 7 juillet.
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N« 969. I^ OUBRRB RUSSO-JAPONAISB. 134
IJoe sotnia occape Sitai, une demi-sotnia la gare de
Kaiping.
La joarnée du 7 se passe en mouvements de retrait
sans combat sérieux et, le soir, tous les éléments avancés
des Russes se trouvaient au Nord de la rivière Non-'
Une escadrille japonaise (trois canonnières et quatre
torpilleurs) est en vue de Kaiping ; on signale devant
Ynkow, deux petits navires de guerre.
Sur tout le front, Tennemi avait montré la valeur de
dix compagnies et deux batteries, avec douze escadrons ;
OD avait aperçu une forte colonne cheminant le long de
la côte (une division).
A 7 heures du soir, Stackelberg envoyait à Makount-
soaitsela i'® brigade de la 1^^ division se joindre aux
réserves de la 9®, pour former réserve générale du corps
d'armée sous les ordres du général Gerngross.
Les avant-postes le long de la rivière sont fournis par
les compagnies 3, T/SG^" et 2, S/SS^" qui tiraillent toute la
nait contre les éléments japonais les plus avancés et
repoussent une tentative de franchissement du Nantaho
TersChaotsiatoun.
Journée du 8 juillet. — Pendant la nuit, le général
Stackelberg avait rassemblé à Tchoutsiadiantse les élé-
ments disponibles des 33^ et 34^, et rappelé les bataillons
du détachement Tchirikov ; lui-même était à 5 heures
du matin sur la position d'arrière-garde.
Les troupes étaient installées comme suit :
Secteur de droite, colonel Batchinski : cinq compa-
gnies du 36® et une batterie 2/9* (puis deux pièces co-
saques) ;
Secteur de gauche, général Zykov : bataillon I/3G« ;
deux compagnies du 35« ;
Réserve générale, colonel Dobor-Mousnitski : quatre
compagnies du 35* et deux sotnias ; garnison du col de
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im
LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE.
N» 969.
Chouanlountse, trois compagnies da 35® et une demi-
batterie 3j9^
A 9 heures, on canonne trois escadrons ennemis qui
viennent s'abriter dans Khéchantoun, puis tout est calme;
à 10 heures, Stackelberg fait replier et camper ses troupes
derrière les crêtes, sous la petite tente, en laissant des
sentinelles dans les tranchées.
A 12 h. 20, Kondratovitch fait relever les avant-postes,
qui vont être commandés parle colonel Kochébo, du 36^
sur le front Ghaotsiatoun, Bajamiao, Tapaling (deux com-
pagnies du 36® et deux du 35®) ; six compagnies du 35®,
un bataillon du 34® et la batterie 4/9® partent relever la
garnison d'Ynkow, puis sont rappelés sur Tordre de
Kouropatkine.
Samsonov est à la gare, Tchirikov est à Gaotsiatoun,
Zapolski plus à TËst.
L'ensemble des renseignements sur Fennemi indique
environ trois divisions devant Kaiping; Michtchenko
annonce la présence de 20,000 hommes dans la région de
Siankiao avec une division vers le Taling.
Journée du 9. — La nuit se passe à tirailler aux avant-
postes (quatre compagnies du 35®, deux dû 36®) où le
général Kondratovitch a envoyé son chef d'état-major (1)
jusqu'à l'aube, pour recueillir tous renseignements utiles.
Le 8 juillet à 10 heures du soir, le général de Stackel-
l>erg donnait un nouvel ordre :
Le général Zykov est nommé chef de l'arriére-garde
qui comprendra le 36®, un bataillon du 35®, une batterie
et demie de la 9® brigade, deux pièces de la 2® batterie
du Transbalkal, une demi-sotnia.
Le 36®, une batterie et les deux pièces cosaques défen-
dront les deux collines à 1,000 mètres au Nord et au
Nord-Est de Kaiping.
(1) Lieuteoant-colonel Pékouta.
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N* 969. LA. eUERRB RU8S0- JAPONAISE. 133
Le bataillon da 35* et quatre pièces formeront repli au
col de Chonanlountse (1).
L*ordre fut exécuté dans la mesure du possible ; bien
entendu, on ne retira pas les compagnies du 35* placées
aax avant-postes, lesquels n*étaient plus qu'une longue
ligne de tirailleurs.
Le 9, à 4 heures du matin, retentissait le premier coup
de canon de Tennemi ; trois batteries, une au Sud-Ouest,
une au Sud, une au Sud-Est de Kaiping (rive Sud de la
rinère) canonnent remplacement occupé la veille par la
batterie 3/9*, qui s'est portée la nuit à une nouvelle posi-
tion bien défilée à 4S0 mètres en arrière, et que le géné-
ral Kondratovitch rappelle d'ailleurs au col de Chouan-*
toantse, sans lui laisser ouvrir le feu ; le brouillard mati-
nal lui permit d'exécuter son mouvement sans accident.
En même temps, les avant-postes se repliaient ; Tin-
fanterie ennemie, disposée en une série de chaînes de
tirailleurs, suivie par des réserves fortes d'au moins deux
régiments, franchit la rivière sur le front Kaiping, Bajia-
miao, occupant la lisière Nord de la cité crénelée et du
faubourg à l'Est ; plus à droite, grâce aux cultures (Kao-
liang), elles arrivent à 600 pas des tranchées russes ; la
fusillade commence ; l'attaque partie de la ville progresse
jusqu'à 800 mètres de l'ennemi.
La défense russe était groupée sur deux mamelons
séparés par la route mandarine.
Le groupe de l'Est (1/36*) contre lequel est dirigé le
principal effort ennemi, quitte ses tranchées sur Tordre
de Kondratovitch, se trouve presque immédiatement
défilé, et prend la route du col; l'infanterie ennemie ne
peut pas le suivre, arrêtée par un barrage de shrapnels
(i) Comme toujours. Tordre du corps d*armée descend jusqu'aux
détachements, bataillons, etc.» pour entrer dans le détail de leur mis-
sion et des moyens de le réaliser
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134
LA. GUERRE RUSSO-JAPONAISE.
N«969.
de la batterie du col qui tire à Taise, hors de portée de
Fartillerie ennemie, toujours au Sud de la rivière.
Deux batteries japonaises s'embourbent dans la vase
en tentant de se rapprocher de leur infanterie.
Le petit groupe russe de TOuest (5, 8/36®), renforcé
par le colonel Batcbinsky (avec la 7/36*) a entretenu un
feu violent pendant ce mouvement; la 12* compagnie est
postée en échelon à 400 mètres en arrière à droite ; la 6*
en échelon à 800 mètres en arrière à gauche, à l'entrée
du défilé ; par leur feu intense, elles permettent le retrait
des 5,7, 8/36®, puis se dégagent à leur tour.
A 6 h. 30, les éléments avancés étaient rassemblés à
l'abri ded crêtes les plus élevées.
D'une manière générale, la défense de cette deuxième
ligne fut exécutée par les bataillons III/35® à l'Ouest de
la route, 11/35® à l'Est ; la moitié de la batterie 3/9® était
sur le versant à TOuest du col. Le 36®, en réserve au
Nord. Stackelberg faisait filer sur Tchoutsiadiantse le
reste des voitures, pièces et caissons.
L'artillerie canonne les lignes japonaises sur tout le
front visible ; mais elles gagnent bientôt l'angle mort des
pentes ; le général Mrozovski (artillerie) fait hisser à bras
les quatre pièces jusque sur l'extrême crête, ce qui per-
met de continuer le feu jusqu'à 2,000 et même 1,600 mè-
tres sur l'infanterie ennemie, et sans risques, jusqu'à
7 h. 30 environ; on recevait des shrapnels et des obus
tirés de 4,000 à 5,000 mètres et visiblement mal repérés.
(Deux batteries ennemies étaient visibles à la hauteur à
l'Est de Kaiping.)
L'infanterie russe, pendant ce temps, faisait des feux
de salve à grande distance, sur les chaînes ennemies
(lignes successives en tirailleurs).
A 7 h. 30, l'infanterie japonaise est à 800-600 pas,
mais ne gagne plus de terrain ; vers l'Est, elle progresse,
daus les montagnes, et on commence à recevoir des
coups de canon venant de la même direction.
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W* 969. LA. OUBRRB RU880-JÂP0NAISB. 435
Stackelberg fit rompre le combat à 8 heures, dès
qa'ane position de repli eut été occupée par le 36* vers
Pinzai, puis dirigea tout le monde sur Makhountsouitse.
La batterie 1/9*, postée à Makhountsouitse, protégea
la retraite en battant tout le front des hauteurs à TEst et
àrOuestducol de Ghouanlountse, par salves échelon-
nées sur 400 môtres de profondeur (1).
L*ennemi ne dépassa pas les crêtes.
La cavalerie avait couvert Topération à droite dans la
région des marais salants :
Le détachement Samsonov (dragons, éclaireurs du
13* tirailleurs, quatre sotnias de gardes-frontières, 3® bat-
terie à cheval des Cosaques du Transbalkal) avait été
renforcé le 7 d'un ré^ment cosaque de Sibérie, avec
deux bataillons d'infanterie ; le 8, il couvre la droite de
rarrière-garde du 1*' corps, de la station de Kaiping
jusqu'à la mer ; le 9, il tient bon jusqu'à 8 heures du
matin, entre Tavalga et Sangoitsi, agissant surtout par le
fea de son artillerie, puis se replie avec des arrêts suc-
cessifs pendant lesquels sa batterie rentre en action. Le
soir, il bivouaque à Douantsiawopou, sous le couvert de
son infanterie ; la batterie part se ravitailler à Ta-
chekiao.
L'armée japonaise stationne autour de Kaiping, avec
des avant-postes sur les hauteurs au Nord.
Cette étude de la vie du 1®' corps sibérien entre le
15 juin et le 10 juillet est ardue à lire, et nous ne comp-
tons pas la renouveler pour d'autres corps ; mais il nous
a semblé utile de donner une idée de la confusion que
durent produire les ordres du général de Stackelberg et
de son état-major dans l'esprit des exécutants.
(i) Le général de Stackelberg aurait même arrêté les progrès de la
5' dÎTisioD japonaise dans la montagne, par l'action des trois batteries
de la 9« diTision avec une batterie à cheval massées à Makhountsouitse
à la fin de Taprès-midi.
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LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE.
N- 969.
Eocore, pour simplifier, navons-nous cité que les
ordres qui ont été suivis d'effet, en nous abstenant de
parler de ceux des contre-ordres qui n'ont pas provoqué
de changements notables dans les situations.
En particulier, on ne s'étonnera pas que le général
Samsonov ait eu besoin de repos physique et moral
après la retraite de Kaiping, si Ton tient compte qu'il a
passé vingt-cinq jours de suite à lutter contre des impos-
sibilités pour exécuter les ordres reçus, sous le coup d'un
désastre toujours imminent que lui épargna heureuse-
ment l'inaction de l'ennemi.
Quant à savoir quelle fut l'idée directrice du général
de Stackelberg dans l'organisation de son système de
reconnaissances, de couverture et d'arrière-gardes, cela
ne nous est pas possible, en l'absence de toute donnée
précise sur les ordres reçus par lui du général Kouro-
palkine. Nous ne pouvons que constater la dispersion des
forces, l'abus des détachements, les changements de
chefs d'arrière-garde, les marches et contremarches de
tout son corps d'armée pendant un mois pour aboutir
finalement à engager deux bataillons et une batterie avec
une adresse d'ailleurs indiscutable, dans le combat de
Kaiping.
Pertes du 1V« corps sibérien a Kaiping.
36« tirailleurs...
35*^ tirailleurs
9® brigade d*artiUerie .
74
3
Disparus.
13
Artillerie .
Consommation des munitions.
batterie 1/9* 540 coups.
batterie 3/9«. 80 —
!
, . , . ( 36« régiment 18,600 cartouches.
[nfaûterie J ^^„ jT. ^ ^ \ntx
{ 35° régiment 24,000 —
{A suivre.)
(189)
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L'ARMEE JAPONAISE
EN 1908
IV PARTIE.
L'organisation de l'armée en temps de guerre.
CHAPITRE PREMIER.
ORGANISATION DE L* ARMÉE JAPONAISE EN TEMPS
DE GUERRE (1).
Sur le pied de guerre. Tannée japonaise comprend :
A. — V armée active mobilisée ;
B. — Les troupes de dépôt;
C. — Varmée de réserve ou armée Kobi.
A. — Armée active mobilisée.
Elle comprend :
a) Dix-neuf divisions actives mobilisées (dix-huit divi-
sions plus la Garde impériale), renforcées par des bri-
gades de réserve ;
b) Deux brigades de cavalerie indépendantes ;
(!) Voir le numéro de septembre 1907 de la Revue des Armées viran-
Sèret, notamment en ce qui concerne le détail des efifectifs de guerre.
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i
s
138 L*ARMÉB JAPONAISE EN 1908. N* 969.
c) Trois brigades d'artillerie de campagne indépen-
dantes ;
d) L'artillerie de montagne ;
e) L'artillerie lourde ;
/) Les troupes de communication ;
g) La gendarmerie de campagne.
à) Composition d'une division active mobilisée :
Un quartier général^ comprenant un état-major pro-
prement dit et une adjudantur.
Deux brigades d'infanterie^ de deux régiments à trois
bataillons (eflFectif du régiment d'infanterie : 3,145
hommes; effectif des deux brigades: 12,618 hommes.
Un régiment de cavalerie à trois escadrons (435
sabres).
Un régiment d'artillerie de campagne (deux groupes
de trois batteries de six pièces et six caissons: 1,106
hommes, 1,017 chevaux). Chaque régiment possède une
réserve régimentaire de munitions : 27 caissons, dont
9 d'obus explosifs.
Un bataillon du génie à trois compagnies (784
hommes).
Un équipage de pont (de 40 à 50 mètres de longueur).
Quatre batteries de mitrailleuses (une par régiment
d'infanterie) .
Un corps sanitaire.
Une section de télégraphie.
Huit colonnes de munitions (4 d'infanterie, 4 d'artil-
lerie), 60 voitures par colonne de munitions d'infan-
terie, 46 par colonne de munitions d'artillerie.
Quatre colonnes de vivres (chaque colonne porte un
jour de vivres).
Quatre ou six hôpitaux de campagne.
Un dépôt de remonte mobile.
L'effectif total de la division atteint : 18,875 hommes,
4,938 chevaux, 1,765 voitures.
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fW^T^
!f*969. L*ABMËB JAP0NAI8B EN 190& 139
En principe, chaque division active est suivie en cam-
pagne d'une brigade de réserve de Tarmée Kobi. Pen-
dant la dernière guerre, ces brigades Kobi étaient des
brigades mixtes, comprenant deux régiments à deux
bataillons, un escadron, un groupe d'artillerie, etc. La
tendance japonaise est de ne pas trop compter, pour les
opérations de campagne, sur ces unités de cavalerie et
d'artillerie de réserve. Il est probable que, désormais,
les brigades Kobi, suivant les divisions actives, ne com-
prendraient que de l'infanterie.
D'autre part, un récent décret a porté les régiments
dm&nterie Kobi de deux bataillons à trois bataillons.
La division active mobilisée, suivie de sa brigade
Kobi, atteint ainsi un effectif d'environ 25^000 hommes.
b) Deux brigades de cavalerie indépendantes comptant
chacune deux régiments à quatre escadrons, plus une
batterie de huit mitrailleuses.
La brigade compte environ 1,650 hommes, 1,680 che-
vaux et les deux brigades, environ 3,300 hommes,
3,360 chevaux.
c) Trois brigades d'artillerie indépendantes ^ à deux
régiments.
Chaque régiment comprend : deux groupes de six
batteries» chacune à six pièces et six caissons.
Une réserve régimentaire de munitions (27 caissons
dont 9 d'obus explosifs).
L'effectif du régiment est de 1,106 hommes, 1,017
chevaux, 36 pièces, 63 caissons, 120 antres voitures.
d) Vartillerie de montagne ne comporte plus que
trois bataillons indépendants à trois batteries chacun —
soit environ 1,800 hommes et 54 pièces. — Les unités
d'artillerie de montagne seront réparties dans les armées
qui auront à manœuvrer en pays de montagne.
t) Artillerie lourde de campagne. — Les unités d'ar-
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440 L'ARMÉE JAPONAISE EN 4908. N* 969.
tillerie lourde du temps de paix forment, à la mobilisa-
tion :
i^ Les bataillons d'artillerie lourde chargés de la
défense des points fortifiés, ports militaires, etc. (environ
1,200 hommes);
2^ Quatre régiments d'artillerie lourde de campagne,
comptant chacun deux bataillons ou groupes de trois
batteries de quatre pièces chacune. L'un des groupes
sera armé de canons de 10^™, 5, Tautre d'obusiers de i2
ou i5 centimètres. (Effectif total : environ 3,000 hommes).
On ne connaît pas exactement la proportion d^artil-
lerie lourde de campagne qui sera affectée aux diffé-
rentes armées. Aux dernières grandes manœuvres, il y
avait deux groupes d'artillerie lourde affectés respective-
ment à chacune des armées (chaque armée comprenait
deux divisions). Un des groupes se composait de trois
batteries de quatre obusiers de 12 centimètres; Tautre
groupe avait une batterie de canons de 10^"°, 5 et deux
batteries d*obusiers de 15 centimètres;
3® Un ou plusieurs parcs de siège, de composition
inconnue. — Ces parcs de siège seront constitués par
les deux régiments indépendants d'artillerie lourde
(3^ et 4« régiments de Yûra et Hiroshima) qui ont reçu,
dès le temps de paix, des attelages (l'effectif des parcs
de siège peut atteindre 3,000 hommes environ).
/) Troupes de communications, — Ces troupes, en
temps de paix, constituent une brigade. A la mobilisa-
tion elles formeront :
1® Les troupes de chemins de fer. — On admet qu'il y
a intérêt à pousser des lignes ferrées légères immédiate-
ment à la suite des troupes, les accompagnant pas à pas
dans leurs mouvements. On trouvera, dans les classes
de Hojû, le nombre de terrassiers nécessaires pour ren-
forcer les trois bataillons du temps de paix ;
2® Unités de télégraphie et de télégraphie sans fil (un
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N« 969. L*A.RMÉE JAPONAISE EN 4908. U1
bataillon de cinq compagnies en temps de paix). — En
campagne, les liaisons électriques prennent, dans Tar-
mèe japonaise, un développement extraordinaire;
3* Une compagnie cTaérosliers (à quatre sections;
éTcntuellement une par armée) ;
4« Des délachemeiUs de projecteurs ;
5^ Des équipages de pont d'armée. — Ces équipages de
pont sont destinés à porter les voitures les plus pesantes
de Tartillerie lourde de campagne, pour lesquelles les
anciens ponts divisionnaires étaient insuffisants. Ils
comportent des bateaux plus grands et d'un plus fort
tirant d*eau que les ponts divisionnaires.
Chaque armée aura ainsi à sa disposition un pont de
300 mètres. On a réduit la longueur du pont division-
naire, de 144 mètres à 50 mètres.
On peut estimer à 10,000 hommes Teffectif total des
troupes de communications. II faudrait y ajouter les
troupes d'étapes, en nombre variable. Il est probable
qu'au début on mobiliserait quatre ou cinq bataillons par
armée, soit, éventuellement, vingt bataillons ou environ
20,000 hommes.
g) Gendarmerie de campagne, environ 4,000 hommes.
Effectif total de Varmée active mobilisée (chiffres
approximatifs) :
Hommes. Chevaux.
19 difigions actives, suWies de 19 brigades
de réserre 475,000 100,000
i brigades de cavalerie indépeudaates . . . 3,300 3,300
i brigades d'artillerie de campagne 3,300 3,300
3 batailloDs d*artillerie de montagae 1 , 800 1 , 000
24 bataîUoas d'artillerie lourde (sédea-
Uires) 12,000 ?
4 régimeots d'artillerie lourde de cam-
pagne 3,000 3,000
2 parcs de siège (éventuellement) 3,000 1 ,500
A reporter 501 ,400 112, 100
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f
i
142 L'ARMÉE JAPONAISE EN 1908. N« 969.
BomoMt. Cbenox.
Beport 501,400 112,100
Troupes de communications 10,000 2,000
Troupes d'étapes 20,000 î
Gendarmerie de campagne 4,000 2,000
Total général de Tarmée de campagne. . 535,400 116,100
En chiffres ronds, 540,000 hommes, 116,000 chevaux.
11 y a lieu de tenir compte également des troupes sui-
vantes :
Divison de Formose 15,000
Milice de Tioushima 1 ,500
Troupes de Saghalien 1 ,500
Gardes de chemin de fer de Blandohourie 10,000
Brigade du Pctchili 6,000
Soit 34,000 hommes et environ 6,000 chevaux, ce qui
porte Teffectif total de Tarmée active mobilisée à environ
570,000 hommes, 122,000 cheyenix.
Groupement en grandes unités. — Les divisions sont
groupées par armées. Chaque armée comprend un
nombre variable de divisions. Le Japon n'a pas encore
adopté le groupement en corps d'armée. La division
japonaise est, en fait, une unité intermédiaire entre
notre division, et notre corps d'armée français.
Les commandants en chef des armées sont désignés
par TEmpereur, parmi les maréchaux ou lieutenants
généraux.
Une armée comprend :
1® Un quartier général {un état-major proprement dit,
et une adjudantur). Le quartier général d'une armée
compte 62 officiers (conseillers légistes, interprètes,
représentants des différents services, etc.). A chaque
armée est rattachée une direction d'étapes ;
2° Un nombre variable de divisions, suivies d'un
nombre correspondant de brigades de réserve ;
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N« 969. L'ARMÉE JAPONAISE EN 4908. 443
3^ Éventoellemeot des unités de cavalerie indépen-
dantes ou d'artillerie de campagne ;
4<* Éventuellement de Tartillerie de montagne et de
l'artillerie lourde de campagne ;
S"" Éventuellement un parc de siège ;
6^ Des troupes de chemins de fer (un bataillon), des
troupes de télégraphie (une compagnie) et de télégra-
phie sans fil ;
7^ Des détachements de projecteurs;
8° Une section d'aérostiers ;
9** Un équipage de pont d*armée ;
10* Des troupes d'étapes.
Commandement suprême. — Le chef suprême de Far-
mée et de la marine est l'Empereur, en guerre comme
en paix.
Ia Conseil suprême des armées^ du temps de paix,
devient le Conseil supérieur militaire.
Un nouvel organe entre en ^tn^l^ grand quartier impé-*
ml des armées^ qui réunit sous l'autorité de l'Empereur,
le chef d'état-major, et celui de la marine, et leurs sous-
ordres en nombre restreint.
Commandant en chef des armées, — Pour bien mar-
quer que c'est l'Empereur qui reste le chef de l'armée,
même en cours d'opérations, le commandement effectif
des armées réunies en Mandchourie, pendant la dernière
guerre, était exercé par le maréchal Oyama, chef d'état-
major de l'Empereur, ordonnant et agissant au nom et
place de l'Empereur lui-même, et ayant sous ses ordres
un sous-chef d'état-major, le général Kodama.
B. — Troupes de dépôt.
L'armée active mobilisée est doublée des troupes de
dépôt correspondantes, chaque unité active ayant une
unité de dépôt destinée à encadrer les hommes laissés
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U4
L'ARMÉE Japonaise en 4908.
N« 969.
en garnison, les réservistes en surnombre, les hommes
non instruits, etc. En principe il y a un bataillon de
dépôt par régiment d'infanterie, un escadron par régi-
ment de cavalerie, une batterie par régiment d artil-
lerie, une compagnie par bataillon du génie ou du
train.
Les troupes de dépôt comprennent donc, en principe :
76 bataillons d'infanterie de dépôt ;
23 escadrons de ca? alerie de dépôt ;
25 batteries de campagne de dépôt ;
id compagnies du génie de dépôt;
49 compagnies du train de dépôt.
Il y a en plus des unités de dépôt pour les unités
d'artillerie lourde, d'artillerie de montagne, etc. Les
effectifs de ces dépôts sont excessivement variables.
A la fin de la dernière guerre certains bataillons
de dépôt avaient un effectif plus considérable que le
régiment actif correspondant.
On peut estimer l'effectif moyen de ces troupes de
dépôt entre 100,000 et 200,000 hommes.
C. — Armée de réserve ou armée Kobi.
Il est également assez difficile d'évaluer exactement
l'effectif de cette armée dont les unités se mobilisent aux
chefs-lieux des districts régimentaires, et aux chefs-
lieux de circonscriptions de divisions, au moyen de dix
classes disponibles de l'armée Kobi.
Ed principe, l'armée Kobi doit constituer :
72 régiments d'infanterie à trois bataillons;
l\6 escadrons;
18 régiments d'artillerie de campagne à quatre batteries;
18 bataillons du génie;
18 bataillons du train.
On sait que chaque division active en campagne est
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N* 969. L'ARMÉE JAPONAISE EN 1908. 146
suivie d'une brigade d^infanterie Kobi. Ce que Ton ne
sait pas exactement, c'est si les brigades de Kobi qui
suivent les armées en campagne doivent s'ajouter aux
chiffres donnés ci-dessus, ou si elles sont constituées au
moyen des soixante-douze régiments dont il est parlé
plus haut. On n'est pas renseigné non plus sur les
possibilités qu'aurait le Japon de mobiliser les chevaux
nécessaires à l'artillerie et à la cavalerie de l'armée
Kobi.
Au point de vue du matériel, il n'est pas douteux que
le Japon possède des réserves suffisantes (provisoire-
ment de fusils et de canons du modèle antérieur au
modèle actuel, mais de même calibre et tirant les mêmes
munitions).
Les troupes de l'armée Kobi peuvent être affectées aux
places fortes, aux étapes, à la défense des côtes, etc.
Elles peuvent également être utilisées pour les opéra-
tions de campagne.
L'effectif théorique de l'armée de réserve ou armée
Kobi, peut varier entre 200,000 et 250,000 hommes, si
nous en défalquons les brigades de réserve destinées à
suivre les unités actives ; si nous ne faisons pas cette
défalcation, l'effectif varierait entre 350,000 et 400,000
hommes. La tendance très marquée et certaine de Tétat-
major japonais est de doubler l'armée active d'une
armée Kobi ayant le même nombre d'unités et le même
effectif d'hommes instruits que l'armée active.
Effectif total. — On peut estimer, car nous devons
nous contenter de chiffres approximatifs, que l'effectif
total de l'armée japonaise, au moment d'une nouvelle
mobilisation, varierait entre 970,000 et 1,200,000
hommes, et que les besoins de l'armée exigeraient de
150,000 à 170,000 chevaux.
Nous avons vu, dans le chapitre relatif au recrute-
ment, que dès maintenant le Japon peut compter sur
700,000 hommes instruits, chiffre très suffisant pour
40
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1i6 L'ARMÉE JAPONAISE EN 4908. N« 969.
mobiliser l'armée active de campagne. Les très nom-
breuses classes disponibles non instruites constitueraient
les dépôts et les unités de Tarmée de réserve, et, en
quelques mois, recevraient une instructien suffisante.
>ous avons vu d'autre part que, lorsque la loi actuelle
aura son plein effet, le Japon pourra disposer de
1,638,000 hommes instruits, dont :
742,800 pour l'armée active;
780,000 pour Tarmée Kobi ;
415,200 pour le Kokumio, i" partie.
Les Japonais ont donc, dès maintenant, le nombre
d'hommes qui leur est nécessaire et la situation s^ amé-
liorera, à ce point de vue, chaque année.
f
CHAPITRE II.
MOBILISATION.
Préparation et exécution de la mobilisation. — Les
règles d'après lesquelles doit s'effectuer la mobilisation
sont toujours celles du décret du H octobre 1899. Il n'y
a rien de changé à ce sujet, et il n'y a qu'à se reporter
aux différents articles déjà publiés par la Revue sur
Tarmée japonaise. (Février 4904, septembre 1907.)
En résumé la mobilisation repose sur les mêmes prin-
cipes qu'en France et en Allemagne. L'ordre, lancé par
Tétat-major général, est notifié aux chefs-lieux des cir-
conscriptions administratives, les affiches placardées
dans les mairies, et les hommes se rendent au lieu de
mobilisation indiqué sur leur livret. Les lieux de mobili-
sation des divers éléments coïncident en général avec les
garnisons du temps de paix.
Les commandants des districts régimentaires, groupés
deux par deux sous la surveillance des généraux de bri-
gade, sont chargés de l'affectation et de l'administration
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N* 969. L* ARMAS JAPONAISE EN 1908. 147
des hommes des réserves, et tiennent les listes et con-
trôles nécessaires.
Le plan de mobilisation est établi chaque année au
!•' avril.
Infanterie. — Chaque district régimentaire mobilise :
1*^ Le régiment actif d'infanterie correspondant ;
^ Le dépôt du régiment d'infanterie (un bataillon par
régiment);
3<^ Un régiment d'infanterie Kobi pour Tarmée de
réserve.
Armes autres que finfanterie. — Les unités de cava-
lerie, d'artillerie, du génie, etc., se mobilisent au
chef-lieu de la circonscription divisionnaire au moyen
d*hommes prélevés dans Tensemble de la circonscrip-
tioD. Les troupes de la Garde, les unités indépendantes
d'artillerie, de cavalerie, etc., sont complétées par cer-
taines circonscriptions déterminées. Chaque circonscrip-
tion divisionnaire mobilise en outre :
i'^ Les d^ts des unités actives correspondantes,
savoir :
Ua escadron par régiment de caTalerie ;
Dne batterie par régi méat d^artilierie ;
Une compagnie par bataillon du génie;
Uae compagnie par bataillon du train.
2o Des unités de l'armée Kobi, à savoir, par circons-
cription :
Deaz escadrons de cavalerie ;
Un régiment d'artillerie à quatre batteries ;
Un bataillon du génie ;
Un bataillon du train.
La mobilisation n'est pas forcément générale; elle
peut être limitée à une ou plusieurs circonscriptions, et
avoir lieu par classe ou fraction de classe.
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148 L'ARMÉE JAPONAISE EN 1908. N» 969.
Les généraux et les divers chefs de service sont
secondés dans les opérations de la mobilisation, par les
officiers du cadre de réserve, qui doivent prendre le
commandement du territoire après le départ des troupes
actives.
Temps nécessaire à la mobilisation. — Les réservistes
doivent se mettre en route pour le centre de mobilisa-
tion, le deuxième jour à 6 heures du matin.
On estime qu'il faut compter de 12 à 18 jours pour la
mobilisation complète de Tarmée active. Mais la situa-
tion privilégiée du Japon lui donne à cet égard une
grande latitude.
Si nous nous reportons à 1904, nous voyons que
Tordre de mobilisation, lancé le 6 février, touchait peu
après les 12®, 2® divisions, et la division de la Garde, qui
devaient constituer la V^ armée. La 12® division pouvait
commencer son embarquement h Nagasaki le 13 février.
La 2® division et la Garde étaient concentrées à Hiro-
shima dans la seconde quinzaine de février.
Les transports de concentration pourraient commencer
vers le 7® jour pour les éléments les premiers prêts.
La mobilisation des troupes de dépôt doit commencer
en même temps que celle de Tactive. Elle pourrait être
terminée du 20® au 2S® jour; Tarmée de réserve (armée
Kobi) serait prête à peu près en même temps.
Réquisition des chevaux. — La réquisition des chevaux
en cas de mobilisation, au Japon, repose sur des prin-
cipes analogues à ceux qui sont en vigueur en France et
en Allemagne. Tous les ans est établi un plan de réquisi-
tion des chevaux, comme en France.
Le dernier recensement des chevaux au Japon (du
31 décembre 1904) indique un total de 1,390,085 che-
vaux, juments et mulets. Mais une faible partie seule-
ment est susceptible d'un service de guerre. Nous avons
déjà vu (l*"® partie, chapitre II), que les Japonais durent
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.V 969. L'ARMÉE JAPONAISE EN 1908. U9
acheter 13,000 chevaux en Amérique au cours de la
dernière guerre.
Réquisilion des voitures. — Celte réquisition est pré-
parée d'après les mêmes principes que la réquisition des
chevaux. Pendant la guerre avec la Russie, les Japonais
ont utilisé des voitures de toutes sortes, voitures traînées
par des chevaux, par des bœufs, par des coolies, etc.
Le recensement du 31 mars 1906, indique au Japon
ttD total de 1 ,742,092 véhicules de toute nature ; mais une
infime partie seulement est susceptible d'une utilisation
militaire quelconque.
CHAPITRE m.
TRANSPORTS ET COMMUNICATIONS.
Chemins de fer. — Un des facteurs les plus importants,
&a point de vue de la mobilisation et de la concentration,
est rorganisation d'un bon réseau ferré et routier. Le
Mmmé statistique officiel de fEmpire japonais pour
1907 donne les renseignements suivants. La longueur
totale du réseau atteignait, le 31 mars 1906, 10,260
kilomètres, dont 3,460 appartenaient & TÉtat et 6,800
à différentes compagnies, 640 kilomètres étaient en cons-
truction.
Une loi du 31 mars 1906, dite loi dénationalisation
des chemins de fer, autorise le gouvernement à racheter
un certain nombre de lignes appartenant à 17 compa-
gnies privées, lignes dont la longueur totale atteindrait
i,523 kilomètres. Cet achat doit être réparti sur une
période de 10 années.
11 existait, à la date du 31 mars 1906 : 1,717 locomo-
tives; 5,340 voitures pour voyageurs; 27,183 voitures
pour marchandises.
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ri':
150 L'ARMâE JÀPONàISB BN 1908. N« 969.
L'écartement de la voie japonaise n'est qne de 1™,067
(la voie normale en France est de 1™,43).
La vitesse des trains varie de 25 à 30 Idlomètres à
l'heure. En montagne elle est de 22 kilomètres. Les
trains militaires ne font que i8 à 20 kilomètres.
Configuration d^ ensemble du réseau. — Dans la grande
lie, deux lignes longitudinales partent de l'extrémité Nord
de nie et se dirigent vers Tokyo, réunies par six trans-
versales seulement (une tranversale dans la première
moitié septentrionale du trajet). De Tokyo, part une
ligne qui suit la côte méridionale de Tile pour aboutir à
Textrème pointe Sud-Ouest à Shimonoseki.
Ile de KiU'Siu. — Une ligne suit la c6te Nord, décri-
vant une espèce de demi-circonférence, et passe par
les villes les plus importantes de File (Nagasaki, Sasebo,
Moji, etc.); une ligne traverse File du Nord au Sud de
Fukuoka à Kagoshima.
Hokkatdo. — Une ligne Sud-Nord, prolongeant les
lignes de la grande lie, et une ligne s' embranchant sur
^ la précédente, et traversant File de FOuest à FEst.
I En Mandchourie, le réseau japonais, est raccordé au
i réseau russe, mais avec une interruption de 600 mètres
] entre les deux gares terminus. Les Japonais construisent
I une ligne de la largeur japonaise de Moukden à Eirin .
Capacité des trains militaires. — La capacité d'un
train militaire japonais est & peu près la moitié de celle
d'un train français.
Celui-là ne peut transporter que deux compagnies d'in-
fanterie, ou trois pelotons de cavalerie, ou deux tiers de
batterie de campagne, etc.
Il faut un minimum de 77 trains pour le transport
d'une division mobilisée (sans compter la brigade de
réserve), dont 41 trains pour les troupes, et 33 pour les
parcs et convois.
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N« 969. L'ARMJbS JAPONAISB SN 1908. 451
Le règlement estime que, normalement, rembarque-
ment d'an élément exige :
Pour l'infanterie et le génie 1 heure.
Pour U caTalerie I h. 30.
Poar l'artillerie, les parcs et oonTois 2 heures.
Rendement des voies ferrées à la mobilisatiotu — Il ne
semble pas devoir être supérieur au rendement normal.
Le plan de transport est établi chaque année, à la date
da l**^ avril. Les graphiques de marches sont du modèle
usité en France. Ils comportent une vingtaine de mar-
ches, dont un certain nombre laissées en blanc. 11 y a,
comme chez nous, des commissions de gare d'embar-
qaement, de halte-repas, de rassemblement, etc.
Brigade de troupes de communications. — Nous avons
vu que cette brigade comporte un régiment des chemins
de fer à trois bataillons de quatre compagnies ; chaque
compagnie se mobilise à 250 hommes.
Transports de mobiltsationj de concentration, transports
itmtégiques. — A la mobilisation, les chemins de fer
seront utilisés pour les mouvements dans l'intérieur des
circonscriptions, et pour les mouvements d'une circons-
cription à une autre (hommes de complément destinés à
la Garde, aux unités indépendantes de cavalerie et d'ar-
tillerie, etc.). Tous les points de rassemblement des
divisions sont reliés entre eux par des voies ferrées, et
presque tous les lieux de mobilisation le sont également.
Pendant la seconde moitié du mois de février 1904, la
2* division japonaise et la Garde ont été concentrées à
Hiroshima par voie de fer, avec une grande régularité.
La moyenne des trains militaires, au moment le plus
chargé, a été de dix-huit par vingt-quatre heures.
Dans le cas peu probable d'une guerre défensive, les
gros mouvements de troupes par chemins de fer, en
cours d'opérations, trouveraient un sérieux obstacle
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i
152 L'ARMÉE JAPONAISE EN 1208. N« 969.
dans le rendement relativement faible du réseau japo-
nais. Certaines voies, qui longent le littoral, peuvent en
certains points, être canonnées du large.
Routes, — Les Japonais s'attachent à développer leur
réseau routier ; la nature montagneuse du pays augmente
l'importance d'un bon réseau routier. On a prévu le trans-
port des troupes sur routes, au moyen de grandes voi-
tures automobiles. Quatre-vingts de ces voitures ont été
importées d'Amérique pendant la dernière guerre.
Télégraphes et téléphones. — Le réseau télégraphique
du Japon est très développé : à la fin de 1906, il existait
environ 30,814 kilomètres de lignes et 144,862 kilomè-
tres de fils. Les lies Tsoushima, Goto, Liu-Kiu, sont
reliées aux grandes lies par des câbles sous-marins. Les
réseaux téléphoniques se développent de jour en jour ;
ils atteignaient, en 1905, une longueur d'environ 5,460
kilomètres de lignes, avec 73,937 kilomètres de fils.
Transports maritimes. — La question des transports
maritimes en cas de guerre a, au Japon, cela se com-
prend de soi, une importance toute spéciale. Toute opé-
ration de guerre implique pour le Japon une coopération
plus ou moins complète de la flotte marchande, aussi
bien que de la flotte de combat. La réquisition et l'em-
ploi éventuel de la flotte marchande ont été l'objet d'une
préparation extrêmement minutieuse.
Au lendemain de la guerre avec la Chine, le gouver-
nement fit voter en 1896, une loi dite « Loi d'encoura-
gement » accordant aux compagnies de navigation des
primes proportionnelles au tonnage et aux distances par-
courues, avec des taux différents selon que les bateaux
ont été construits au Japon ou à l'étranger. Par contre,
les bâtiments qui reçoivent la prime doivent être à la
disposition de l'État en cas de mobilisation, pour des
prix d'affrètements convenus. La loi de 1896 provoqua
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N* 969. L'ARMÉE JAPONAISE EN 1908. 163
une poussée énorme dans les constructions, et pour
enrayer l'activité trop grande qui s'était manifestée, une
loi de 1899 réduisit de moitié le taux des subventions.
Les principales compagnies de navigation dont le
concours est prévu en cas de guerre, sont les suivantes :
Nippon Yusen Kaisha, Osaka Shosen Kaisha, Toyo Kisen
Kaisha, Mitsui Bussan Kaisha et Mitsu Bishi Kaisha.
Dans les contrats qui lient les compagnies au gouver-
nement, tout est prévu pour l'utilisation des navires de
la flotte marchande comme transports de personnel ou
de matériel, bàtiments-hOpitaux, ravitailleurs de char-
bon, etc.
Des mesures sont arrêtées d'avance pour l'armement
militaire immédiat des navires à la mobilisation, le prix
d'affrètement, la détermination des effectifs à embarquer,
le matériel à disposer, etc. Enfin, Tentretien du maté-
riel est assuré en temps de paix. Il est déposé soit dans
les magasins des compagnies, soit dans les arsenaux ou
dépôts de Yokosuka, Osaka, Touruga, Ujina (Hiro-
shima) et Moji.
Organisation militaire du service des transports mari-
iimes. — Le service des transports par mer relève de
Tétat-major de l'armée, 4« bureau. Des commissions de
port sont installées à la mobilisation dans les ports d'em-
barquement. Le service des étapes aux armées doit assu-
rer la composition des commissions de débarquement.
Exercices d'embarquement. — Les troupes japonaises
font, dès le temps de paix, des exercices d'embarque-
ment, de débarquement et de navigation. L'embarque-
ment et le débarquement se font soit à quai, soit au
moyen de canots à vapeur et de sampans. Aux termes
du règlement pour le transport des troupes par mer,
Tévaluation de la capacité de transport des navires est
calculée sur les bases suivantes : 1 mètre cube (une
tonne) par homme ; 4 m. c. h 12 (4 t. 1/2) par cheval.
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45i L*ARMÉB JAPONAISE BN 4908. N« 969.
Les armes, canons, bagages, munitions, trouvent leur
place en surplus. Diaprés cela on compte pour :
Un bataillon d'infanterie i ,800 tonneaux.
Un escadron de cavalerie 1 ,000 —
Une batterie d'artillerie 1 ,400 —
Une compagnie du génie 550 —
Une ambulance divisionnaire ou deux hôpi-
taux de campagne i ,000 —
Un équipage de pont 1 ,500 —
Soit en gros pour une division au complet, 50,000
tonnes, soit de 25 à 30 bâtiments de 1,800 à 2,000
tounes.
Capacité de transport de la flotte marchande japo-
naise. — La dernière statistique officielle date de Tan-
née i905. Depuis, la flotte marchande s'est encore
accrue considérablement. Ainsi, la Nippon Yusen Kaisha
qui comptait en 1904, 64 bâtiments avec un tonnage
total de 217,242 tonnes, compte actuellement 95 bâti-
ments avec UQ toonage de 340,000 tonnes. Elle possède
12 bateaux de 6,000 tonnes et 6 de 9,000 tonnes. Elle
assure le service sur les lignes d'Europe (Anvers),
d'Amérique, d'Australie, de l'Inde, etc.
Si nous voulons nous faire une idée de la capacité de
transport de la flotte marchande japonaise, nous ne
devons compter que les bateaux de plus de 1,000 tonnes
(les bateaux de 1,000 tonnes ont été utilisés pour les
transports de la dernière guerre, mais leur emploi
deviendrait peut-être dangereux pour des traversées
plus longues).
Le 31 décembre 1906 il y avait 321 bateaux de plus de
1,000 tonnes, jaugeant 826,545 tonnes. En tenant compte
pour la période 1905-1908 de la moyenne d'accroisse-
ment au cours des dernières années, nous arrivons,
pour 1908, à un total d'environ 350 bateaux de plus
de 1,000 tonnes, représentant un tonnage d'environ
900,000 tonnes.
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If« 969. L'ARMÉB JAPONAISE EN 1908. 15{^
Ces bateaux ne seraient pas tons disponibles le premier
jour de la mobilisation, et un certain nombre seraient
répartis sur les différentes mers du globe, mais ils ne
tarderaient pas à rallier les ports métropolitains.
Si nous nous reportons à Texpérience de la dernière
guerre nous voyons qu'à la fin de janvier 1904, dix jours
avant le début des hostilités, la flotte de commerce avait
reçu l'ordre de se tenir prête à fournir, sur première
réquisition, 80 bâtiments. Le 15 avril, environ deux mois
après le début de la guerre, le total des bâtiments affré-
tés par le Japon atteignait 195, jaugeant 466,115, soit
près des sept dixièmes de la flotte commerciale nip-
poDue, et, à une trentaine d'exceptions près, tous ses
navires de plus de 1,000 tonnes.
On peut estimer, qu'actuellement, un mois après la
mobilisation les Japonais pourraient disposer des deux
tiers de leur flotte, avec un tonnage d'environ 600,000
tonnes, ce qui leur permettrait de transporter en bloc
neuf ou dix divisions, la moitié de l'armée active mobili-
sée, avec 150,000 ou 100,000 tonnes de matériel.
Mais de tels transports dépendent de circonstances
très variables ; ils nécessitent par ailleurs des condi-
tions de sécurité, de ravitaillement, etc., qu'il est impos-
sible de traiter ici.
Prix d'affrètemefit» — Pendant la dernière guerre, les
prix d'affrètement consentis à l'amiable ont varié, par
mois et par tonne (le charbon à la charge de l'État), de
H fr. 50 à 6 fr. 25 suivant la classe du navire (rage et
le tonnage du navire déterminent sa classe).
Points d'embarquement. — Au début de la guerre, les
embarquements ont eu lieu aux points ci-après :
lie de Kiu-Siu. — Nagasaki, Sasebo, Moji, Mizumi.
Grande Ile. — Ujina, Yokosuka, Osaka, Aomori.
A chaque voyage, il fallut compter en moyenne de
trois à quatre jours pour l'embarquement et le débar-
quement. Pour des transports importants il ne faut pas
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Ififi
L*ARMÉB JAPONAISE EN 4008.
N« 969.
compter sur une vitesse de marche moyenne supérieure
à \ 0 nœuds. La durée du voyage proprement dit était
de deux jours et demi à trois jours pour Ghemulpo, de
trois jours et demi pour Tchenampo, dans les circons-
lances de temps favorable, ce qui faisait une moyenne
de sept jours en comptant le temps de rembarquement
et du débarquement.
CHAPITRE IV.
DÉFENSE DES COTES.
P/an général. — Les Japonais se sont proposé d'inter-
dire à l'ennemi Taccès de la Mer intérieure, considérée
comme un réduit de la vie nationale ; ils ont mis égale-
ment à l'abri d'un coup de main les villes importantes
qui ne sont pas sur la Mer intérieure.
La Mer intérieure s'étend entre l'extrémité occidentale
de ta grande lie, ou Nippon, et, au Sud de celle-ci, les
lies de Kiu-Siu et de Shikoku. La petite lie d'Awaiji
barre le détroit entre l'Ile de Shikoku et le prolonge-
ment méridional de Nippon, de telle sorte que la Mer
intérieure communique avec les mers ouvertes par
quatre détroits, ceuxdlsumi, de Naruto, de Simonoseki
et de Boungo ; ces détroits sont défendus par des ouvra-
ges fortifiés. Les trois premiers sont très étroits et très
faciles à défendre. Au contraire, le dernier (entre Kiu
Siu et Shikoku) est très large et se présente dans de
mauvaises conditions défensives. Aussi, les Japonais ont-
ils frangé à limiter les incursions possibles des escadres
ennemies dans la Mer intérieure en constituant un der-
nier barrage entre la côte Nord de Shikoku et la côte
Sud de Nippon. Ils ont organisé défensivement les pas-
sages de Geiyo, Kaikyo, k hauteur de Kuré, passages
déjà difficiles naturellement, et resserrés entre de nom-
breuses lies.
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N* 969. L'ARMÉB JAPONAISE EN 1%8. 157
Les principaux points fortifiés sur la Mer intérieure,
sont les suivants :
Ensemble fortifié Simonoseki-Kokiira-Moji^ défendant
le passage de Simonoseki-Moji et possédant un arsenal
important.
Kuré^ grand port militaire et l'arsenal le plus impor-
tant do Japon. Nombreux bassins et cales de construc-
tion, fonderies, forges, ateliers, etc.
Hiroshima (avec Ujina), centre militaire important,
point d'embarquement de troupes.
Kobé^ grand port, avec des quais importants, docks,
chantiers, etc.
Osaka^ arsenal militaire de premier ordre, avec pou-
drerie, ateliers, etc.
En dehors de la Mer intérieure, les points principaux
ayant une importance militaire, sont les suivants (la
plop&rt sont fortifiés).
Ile de Kiu'Siu : Kagoshima^ au Sud de Tlle. Arsenal
d artillerie, poudrerie et cartoucherie.
Nagasaki. — Un des premiers ports de commerce du
Japon, très bien défendu par des ouvrages modernes.
Nagasaki possède le chantier de construction le plus
important du Japon, celui de la compagnie Mitsu Bishi.
C'est des ateliers de cette compagnie que sont sortis les
douze bateaux de 6,000 tonnes de la Nippon Yusen
Kaisha, les six bateaux de 9,000 tonnes de la même
compagnie et les deux bateaux de 14,000 tonnes de la
Toyo Kisen Kaisha.
Les chantiers de la Mitsu Bishi emploient 8,000 tra-
vailleurs, et ont une puissance de construction annuelle
de 30,000 tonnes.
Sasebo, 3® préfecture maritime. Base d'opérations en
cas de guerre avec la Chine. Arsenal très bien outillé.
Wakamaisu^ àVOuest du détroit de Simoneseki. Fon-
derie d acier appartenant à l'État.
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^oB
L' ARMÉE JAPONAISE EN 1908.
N«969.
fie de Nippon. — Maizuru, 4« préfecture maritime.
Arsenal.
Ominalo, 5* préfecture maritime. Au Nord de Tlle,
mouillage peu fréquenté. Sans défenses.
Golfe de Tokyo. — Le golfe Tokyo est protégé par un
ensemble fortifié important qui met à l'abri d'une
attaque la capitale avec tous ses établissements mili-
taires, le port de commerce important de Yokohama, et
le port militaire et Tarsenal de Yokosuka. Cet arsenal
possède des cales de construction importantes, des ate-
liers, des forges, etc.
ï/e (fTéso. — Le point le plus important sur la côte
est llakodaté, au Sud de Tlle, sur le détroit de Tsougaru.
Ce point est bien défendu par des ouvrages modernes.
Iles extérieures. — Les points stratégiques les plus
importants sont : Tile de Tsoushima et les ouvrages de
Formose et des Pescadores.
L'Ile de Tsoushima a une organisation défensive très
sérieuse.
f/e de Formose {Taïwan). — Cette lie appartient au
Japon depuis 1895. Le plateau central et la bande orien-
tale sont encore aux mains des autochtones. Les Japo-
nais, comme autrefois les Chinois, ne vivent et n'exercent
leur autorité que dans la bande Ouest, entre Tarête cen-
trale et la mer. La richesse de Tlle consiste dans Texploi-
taiion des mines de charbon de Kelung, au Nord de
l'Ile, la production du camphre, du thé, etc.
l ne route et une ligne de chemin de fer traversent
l'Ile du Nord au Sud, parallèlement àla côte Ouest.
Les défenses de TUe sont surtout localisées au Nord,
autour des ports importants de Kelung et de Tamsui.
On sait que Plie est occupée par une division de com-
position spéciale (voir P® partie, chapitre II).
Iles Pescadores. — La défense de ces lies comporte
plusieurs forts : la capitale, la ville de Makung, est bien
défendue.
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N* 969. L'ARUÉB JAPONAISE EN 4908. 159
Caractéristiques des ouvrages de défense japonais.
En général, les mouvements de terre sont considérables
et très visibles, et on a recherché les grands commande-
ments ; les batteries sont pourvues d'observatoires cui-
rassés. Les pièces sont groupées par qaatre ou par deux.
Pour la défense rapprochée, batteries rasantes bien défi-
lées. L'armement est des pins variés.
D'une manière générale, on peut dire que tous les
points importants sont pourvus des dei*niers engins
modernes au point de vue de l'organisation du tir, pro-
jecteurs, observatoires, défenses sous-marines, etc.
Préfectures maritimes. — Il est établi une préfecture
maritime dans chacun des ports suivants : Kuré, Yoko-
soka, Sasebo, Maïzuru, Ominato. Un officier supérieur
de l'armée de terre est toujours adjoint à Tétat-major
do préfet maritime.
Loi sur la défense des côtes. — En ce qui concerne la
défense des côtes, les rapports de la guerre et de la
marine sont déterminés par une loi spéciale dite « Loi sur
la défense des côtes », qui règle la part qui revient à cha-
cun des services, en général, et dans chaque cas parti-
colier.
Le commandant supérieur de la défense est, suivant
le cas, le général gouverneur, assisté d'un officier supé-
rieur de la marine, ou le préfet maritime, auquel est
adjoint un officier d'état-major de la guerre, dès le
temps de paix.
Câbles télégraphiques sous-marins. — Le Japon est
relié par de nombreux câbles avec le continent asiatique,
avec les Philippines et les lies Hawaï. Les différentes
lies sont reliées entre elles par un réseau très complet
appartenant à l'État.
Troupes destinées à assurer la défense des côtes. — En
dehors des opérations des escadres ou des torpilleurs, et
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160 L'ARMÉE JAPONAISE EN 1908. N« 969.
de l'action des org'anes purement maritimes qui doivent
coopérer à la défense des points fortifiés (service des
renseignements, projecteurs, lignes de torpilles, etc.),
la défense de ces points est assurée par les batteries d'ar-
tillerie de côte et par l'action des forces de la guerre
destinées d'une part à garder ces batteries et & les
appuyer, d'autre part en cas de débarquement, à repous-
ser toute attaque et à prendre l'offensive contre toute
troupe ennemie débarquée.
Les batteries de côte sont servies par des unités d'ar-
tillerie lourde dépendant du ministère de la guerre.
Le chapitre II donne des indications sur la composi-
tion de l'artillerie lourde, et le dédoublement de ses uni-
tés en cas de guerre. Il est probable que les trente batail-
lons d'artillerie lourde (y compris ceux deFormose, de
Tsoushima, de Corée et de Port- Arthur) seront renforcés
par de nombreux bataillons de réserve.
Forces mobiles (infanterie, artillerie, etc.). — Suivant
k genre de guerre que le Japon aurait à soutenir, la
défense des côtes et celle du territoire, dans le cas plus
qu'improbable d'une attaque sérieuse avec de gros effec-
tifs, serait assurée soit par des troupes actives de cam-
pagne, soit par des troupes de l'armée de réserve
(armée Kobi) restées sur le territoire. Le réseau ferré
permettrait de transporter rapidement des réserves sur
les points menacés. Malheureusement, souvent les voies
ferrées passent très près de la côte et pourraient être
canonnées du large.
CHAPITRE V.
MARINE DE GUERRE.
Une étude militaire du Japon, puissance insulaire et
essentiellement maritime, a besoin d'être complétée par
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N* 9fi9. VARUÉB JAPONAISE BN 1908. 161
une étade, si sommaire soit-elie, de la marine de guerre
de cet empire.
Administration et commandement. — L'Empereur est
le chef suprême de la marine, comme de l'armée, en
paix et en guerre.
En temps de guerre, l'Empereur est secondé dans son
commandement suprëtne, par le grand quartier général;
en temps de paix, par le Conseil suprême des armées.
Comme organes de commandement et d'administra-
tion, relevant directement de l'Empereur et nommés par
loi, nous trouvons : le Ministre de la marine, le chef
d'état-major général de la marine, les cinq préfets ma-
ritiffles et les commandants des deux^ escadres perma-
nentes.
Ac6té du ministère et de l'étatp-major général, il y a
qaatre conseils permanents : le Conseil de santé, le Con-
seil d'amirauté (avancement des officiers), le Conseil
sQpérieur de la marine et le Conseil des travaux.
Personnel de la marine. — Les officiers sont choisis
parmi les élèves de l'École navale, ou parmi les jeunes
gcDsqai, pourvus de certificats d'études équivalents
au programme de l'école, ont passé avec succès l'examen
de la marine.
Le mode de recrutement des matelots est à peu près
le même que celui des hommes de l'armée de terre ; la
durée du service pour les hommes provenant du recru-
tement est de quatre ans dans l'active, cinq ans dans la
réserve, un an dans le dépôt.
L'avancement se fait par grade. Aucun officier ni
aacun maître n'a droit k l'avancement s'il n'a accompli le
temps fixé de service actif à bord d*un bâtiment pour
rofficier; à bord ou à terre, pour un sous-officier.
Les premiers maîtres ne peuvent être promus directe-
ment aux grades d'officiers; mais s'ils remplissent,
d'antre part, les conditions nécessaires au point de vue
11
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I
' 1;||' 46) L'ARMÉE JAPONAISE EN 4908. N« 969.
de Ténergie, des capacités, etc., ils peuvent subir l'exa-
men de la marine et devenir officiers.
Au 4®' janvier 1905, la marine japonaise comptait:
2,011 officierp, dont 5 aminux, 13 Tice-amîraux, et 26 contre*
amiraux;
|f 526 mécaniciens;
130 ingénieurs (des constructions, hydrographes et d'armes);
324 médecins;
19 pharmaciens;
295 commissaires;
8, 104 premiers maîtres, et sous-officiers (y compris 202 titulaires
de certaines spécialités) ;
25 , 600 hom mes d*équi page.
soit un effectif total de 36,962 hommes.
Il y a lieu d'y ajouter, la l'* réserve : 6,66i hommes
et la 2« réserve : 2,376. Ce qui fait un chiffre total de
46,252 hommes^
Réserves navales. — Le personnel de complément de
la marine japonaise est compris dans les deux classes
connues sous le nom de l'® et 2* réserve.
Les officiers et premiers maîtres, d'un âge inférieur à
celui fixé pour la mise à la retraite dans leur grade et
qui quittent le service pour une cause quelconque, font
partie de la 1'® réserve. Après avoir atteint la limite
d'âge ils passent dans la 2^ réserve, où ils restent pen-
dant cinq ans à la disposition de la marine. Les officiers
peuvent être rappelés jusqu'à SO ans (303 officiers et
premiers maîtres dans les l'* et 2« réserves, le l*' jan-
vier 1905).
Les sous-officiers ne figurent que dans la 1" réserve,
après seize ans de service (active ou l" réserve) ils sont
versés dans Tarmée nationale (642 sous-officiers dans la
l'« réserve le 1" janvier 1905).
Équipages. — A la date du 1*' janvier 1905 il y avait :
5,895 hommes dans la 1'^ réserve et 2,189 dans la
2® réserve.
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N« 969. L'ARMÉE JAPONAISE EN 1908. 463
Les officiers et les mécaniciens de la marine mar-
chande, les diplômés de rÉcole commerciale, peuvent
compter comme officiers dans les réserves navales, dans
certaines conditions.
Spécialités. — Il existe pour les officiers quatre spé-
cialités : état-major, torpilles, navigation, canonnage.
Les officiers d'état-major sortent de TÉcole supérieure
de la marine.
Les officiers se destinant aux trois autres spécialités
sont, sur la proposition de leurs chefs et dans certaines
conditions, admis à FAcadémie navale de Tokio. Ensuite,
après avoir subi un examen de sortie, ils sont dirigés
snries écoles pratiques spéciales.
Construction des bateaux de guerre. — Le Japon cons-
truit actuellement lui-même tous ses bateaux de guerre,
dans ses ateliers de Kobé, Yokosuka, Sasebo, Eure, etc.
D peut construire des cuirassés de n'importe quelle
dimension sans acheter à l'étranger autre chose que des
tubes de laiton et certaines machines auxiliaires. Par
exemple, tout l'acier nécessaire pour le dernier croiseur
cuirassé de 14,600 tonnes, VIbukij provient des fonde-
ries de l'arsenal de Kuré et de la fonderie d'Edamitsu,
Parmi les bateaux terminés en 1907 et construits au
Japon il y a lieu également de citer le Kuramay croiseur
cuirassé de 14,600 tonnes, construit à Yokosuka; le
Tone, petit croiseur protégé de 4,200 tonnes, construit à
Sasebo, etc. L'/éwAia été lancé le 2( novembre 1907, à
Kuré, six mois seulement après la pose de sa quille.
État de la flotte. — Le Japon possédait le 1«' janvier
1907, tant en escadres qu'en réserve ou en chantiers,
les bâtiments suivants :
13 euirassés de l'« classe, de 11,000 à 20,000 tonneaux;
i cuirassés de S"» classe, de 7,300 à 9,000 tonneaux;
2 cuirassés de 3^ classe, de 4,1^00 à ^4,100 tonneaux ;
^0 croiseurs cuirassés de V classe, de 9,000 à 18,000 tonneaux;
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16t L'ARMÉB JAPONAISE EN 1908. N* 969.
3 croiseurs cuirassés de 2« classe, de 7,800 tonneaux;
i croiseur cuirassé de 3* classe, de 2,200 tonneaux ;
• : |:1{ iO croiseurs protégés de 2* classe, de 4,000 à 6,500 tonneaux ;
tj I 8 croiseurs protégés de 3* classe, de 3,000 tonneaux environ ;
Il f 9 avisos-torpilleurs;
51 contre-torpilleurs;
18 torpilleurs do i'^ classe ;
32 torpilleurs de 2« classe ;
20 torpilleurs de 3* classe ;
13 sous-marins;
19 canonnières;
2 canonnières de riyière ;
13 bâtiments auxiliaires (ateliers, ravi tailleurs, hôpitaux, etc.) ;
21 bâtiments de port;
3 bâtiments marchands, croiseurs auxiliaires.
Il y avait alors en projet :
1 cuirassé de 21 ,000 tonneaux ;
1 croiseur cuirassé de 18,650 tonneaux ;
2 croiseurs protégés de 4,200 tonneaux ;
2 torpilleurs de 2* classe ;
Ij- 2 sous-marins.
Répartition des forces navales constituées^ armées ou
1 en réserve (au i«' janvier 1907) :
Les forces navales armées comprennent deux escadres
et trois divisions.
P^ escadre, dite des côtes du Japon : cinq croiseurs
cuirassés, trois croiseurs protégés et quatre contre-tor-
pilleurs.
2* escadre : deux cuirassés, un croiseur cuirassé, un
croiseur protégé, un aviso-torpilleur, quatre contre-tor-
pilleurs.
Division de la Chine du Sud : deux croiseurs protégés,
deux canonnières.
Division École des aspirants : trois croiseurs protég-és.
Division École des aspirants mécaniciens : deux croi-
seurs protégés.
Trois stationnaires.
Tous les autres bâtiments sont en réserve.
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N« 969. L'ARMÉE JAPONAISE BN 1908. 165
Programme de constructions.
Cuirassés. — Des quatre cuirassés lancés en 1905 et
1906 {Katori^ Kashima, Satsuma, Aki) les deux premiers
sont en service depuis mai 1906, le Satsuma devait être
prêt au printemps de 1908, VAki en 1909. Le cuirassé en
projet, de 21,000 tonnes, doit être livré en 1910.
Croiseurs cuirassés. — Des quatre croiseurs cuirassés
lancés en 1905 et 1906, le dernier seul, ïlbuki (14,600
toDnes), n^est pas complètement prêt. Il le sera à la fin
de 1908.
Programme de 1901 . — Les Chambres ont voté une
somme de 201 millions, répartie en sept ans et destinée
aux constructions neuves pour remplacer les unités
vieillies. Cette somme serait destinée à la construction
de deux cuirassés, un croiseur cuirassé, deux croiseurs
de 2* classe, cinq contre-torpilleurs, deux sous-marins.
D'après des renseignements fournis par la presse, le
programme serait élargi et on construirait trois croi-
seurs de 2« classe au lieu de deux, dix contre-torpilleurs
au lieu de cinq, de plus, six torpilleurs.
Les deux cuirassés doivent être mis en chantier au
commencement de 1908. Ils doivent avoir un déplace-
ment de 20,000 tonnes.
D'après d'autres renseignements, le programme naval
exclut complètement les croiseurs, les garde-côtes, les
avisos et canonnières qui, diaprés des expériences ré-
centes, sont considérés comme sans utilité. On construi-
^t uniquement des cuirassés de 20,000 tonnes, des
croiseurs cuirassés, des destroyers et des torpilleurs. Les
croiseurs cuirassés ne seraient pas beaucoup inférieurs
aux cuirassés, comme armement et déplacement; ils
auraient 18,500 tonnes. La mission des petits croiseurs
serait remplie par les destroyers.
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166 L'ARMÉE JAPONAISE EN 1908. N« 969.
CHAPITRE VI.
BUDGET. — FINANCES.
Le budget de l'Empire japonais pour l'exercice 1907-
f{ 1908 doit s'équilibrer de la façon suivante :
|| Budget des recettes (recettes ordinaires et recettes
'(. extraordinaires) 1,541,138,257 francs, en augmentation
|; de 278,732,135 francs par rapport à l'exercice 1906-
j 1907.
Budget des dépenses (dépenses ordinaires et dépenses
if extraordinaires) 1,541,102,617 francs, en augmentation
!; de 278,696,395 francs par rapport à l'exercice 1906-
Ij 1907.
•' Les dépenses militaires se répartissent de la façon
suivante :
Ministère de la guerre,
AagmenUUoB par rapport
à l'exercice 1906-1907.
Dépenses ordinaires fr. 134,159,470 8,008,510
Dépenses extraordinaires 144,883,380 140,691 ,595
Total 279,042,850 148,700,105
Ministère de la marine.
Dépenses ordinaires fr. 83,536,737 li ,251 ,555
Dépenses extraordinaires 122,668,810 83,435,072
Total 206,205,547 94,686,647
Total des dépenses militaires. . 485,248,397 243,386,732
Le Parlement a voté au printemps de 1907 une somme
de 442 millions de francs, à répartir en principe dans
onze annuités, pour la réorganisation et Paugmentation
de l'armée.
D'après le Statesmans' year book, le total des dépenses
de la guerre de Mandchourie a atteint 4 milliards
950 millions.
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N*969.
L'ARMÉE JAPONAISE EN 1908.
467
riN/qNCE5 (J<<fP0N«i5ES
I?EViHuS en Millions de francs.
A^\TO\SS\S^
Recettes
ordinaires
K^ecettes
extraordinaires
Millions
de francs
4600
■P4— ^ — I LVJ
'j;
:
^^
^
1
i
'%
r
i«
i
i
1500
1400.
1300
.1200
.1100
1000
900
800
700
600
J 500
400
300
200
100
vo rs
CD
1B91-1894 T T 1898-1899 ? 1902-1903 ^ '
Oî O
CD
3 8
8
§
O
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468 L'ARMÉE JAPONAISE EN 4908. N* 969.
Le projet de budget pour l'année i908'i909, projet
remis aux membres des deux Chambres japonaises, le
17 jîmvier 1908, se décompose comme il suit :
Budget des recettes : 1,527,600,000 francs, en diminu-
tion de 13,538,237 francs sur les recettes de 1907-1908.
Budget des dépenses : |1, 539,895, 747 fr. 5, en diminu-
tion de 1,206,869 fr. 5 sur les dépenses de 1907-1908.
Le total des dépenses excède le total des recettes
d'environ 12,300,000 francs, cette somme sera demandée
à une augmentation de taxes dans un budget supplé-
mentaire.
D'ailleurs on prévoit que Ton pourra reporter au bud-
get de 1908-1909 un excédent disponible de 82,500,000
francs du budget précédent.
Les dépenses militaires se répartissent de la façon
suivante :
Minùtère de la guerre.
Dépenses ordinaires fr. 175,5^,i47 5
Dépenses extraordinaires 97,017,438
Total 272,541,935 5
en diminution de 6,500,914 fr. 5 par rapport à l'exercice
1907-1908.
Ministère de la marine.
Dc-penses ordinaires Ir. 87,026,842 5
Dépenses extraordinaires 115,345,310
Total 202,372,152 5
60 diminution de 3,833,394 fr. 5 par rapport à l'exercice
19074908.
Le total des dépenses militaires est de 474,914,088
francs, en diminution de 10,334,309 francs par rapport
à Texercice 1907-1908.
Le gouvernement a consenti des réductions impor-
taotes sur les dépenses prévues pour les six années qui
suivront Tannée 1907. Les réductions affectent surtout
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N* 969. L'ARMÉE JAPONAISE EN 4908. 169
les Départements de la guerre, de la marine, puis
celui des communications. Le total des réductions doit
atteindre 250 millions de francs, en six années.
Pour cette année, les réductions consenties atteignent
un total de 29,428,992 francs, dont 7,682,477 francs
pourTarmée et 12,419,927 francs pour la marine.
Le budget prévoit une augmentation de taxes sur le
saké, ralcool, le sucre, etc. En résumé, le projet de
budget pour Tannée 1908-1909 s'équilibre difficilement
et seulement grâce à de sérieuses réductions consenties
par les divers départements et à des augmentations de
taxes.
Ce projet de budget a donné lieu à de graves discus-
sions dans les milieux officiels japonais. Ces dissenti-
ments ont eu pour effet une crise ministérielle partielle,
à la fin de l'année 1907, par suite de la retraite du
Miiustre des finances, et du Ministre des communica-
tions. Il a été généralement attaqué par la presse étran-
gère qui lui a donné le nom de « budget militaire ».
La presse officieuse japonaiise répond en faisant remar-
quer qu'il s'agit de mener à bien, non pas un pro-
gramme offensif, mais un programme post bellum de
réorganisation de l'armée, que ce programme atteint
son maximum en 1908, que l'effort & produire n'est que
temporaire et qu'à partir de 1913 il devient insignifiant.
û autre part, le Ministre de la guerre, général Teraout-
chi, ayant à défendre son projet de budget devant le
Parlement, a prononcé dans le courant de février 1908,
on important discours d'où il convient d'extraire les pas-
sages suivants :
« Je suis profondément convaincu qu'un conflit entre
« de grandes puissances aura lieu non en Europe, mais
« à l'Est de l'Inde, et à TOuest ou au Nord du Japon.
« Conviendra-t-il au peuple japonais de rester specta-
< teur impuissant en présence de pareilles éventualités ?
« En ce qui concerne les troupes d'occupation de
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IH>
L^AHMÉE JAPONAISE EN 49^,
M* 969.
Finances J^ponaîses
Dépenser ©n MkUlona t^ fr^oc^*.
LVVV'.VVAW^
Dépenses
Dépenses
extraordinaires
Q
I 189HS9'4
(Ti N. -r-i îO tÛ
? ? 189B-1899 ? 1902-1903 ? ?
S S o o o
O
I
s
t
O
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s* m. t^AEMéE JAPONAISE KN ^908- W
« MaadchourîeT j'affirme que nous renfermée dans nos
> limites actuelles serait Téquivalent pour nous d'une
" évacoadon. »
Pour faire face aux éventualitéa qu'il envisage, le
Ministre demande la formation de trois nouvelles divî-
sioas. Nous ne savons si ces trois divisions sont indépen-
dantes des deux divisions dont la création avait été
décidée dans le cours de l'année 1907 (17^ et 18^ divi-^
çioûs) ou si ce chiffre comprend ces deux dernières divi-
mm.
Aperçu sommaire de fétal des finances japonaises (1).
Les finances ne sont pas encore revenues aux condi-
tions normales du temps de paix*
Les plus importantes parmi les dépenses connexes
avec la guerre comprenaient, pour 1906-1907 ;
Pour le serties dea emprunt* fi*. 284^237,726
Pea^ions notmelles mUitaires et tiaTaleti 8$,687,3SS
tntmiea des troupes staLîoDnées en MiiDdchourle
et Corée f réfection dei armes et bàtïmetits de
guerre perdus, etc 204,134,363
Acelail faut ajouter une dépense supplémentaire de
!il62J90,698 francs, tirée des fonds spéciaux pour
dépenses extraordinaires (frais de rapatriement des
années engagées, récompenses de services exception-
Deb^etc). Il a été établi, en ^907, un fonds d'amortis-
sement, Poar faire face aux dépenses relatives aux
affaires connexes avec la guerre, une loi a déclaré per-
manentes les taxes militaires qui avaient été imposées à
titre extraordinaire, et qui devront être abolies à la fin
de Tannée suivant celle de la restauration de la paix.
Les dépenses relatives aux intérêts des dettes et
^1) Reniai gn émeute tirés de l'Annuaire fïDancier et écononiique du
lip«ii pour 1907, publié par le MiabLÈre des iÎQftticBs.
f
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172 L'ARMÉE JAPONAISE EN 4908. N» 969.
emprunts représentent, pour Texercice 1907-1908,
415,256,602 francs, en augmentation de 37,297,817
francs sur l'exercice de Tannée 1906-1907.
Le service des récompenses et pensions représente :
107,501,515 francs, en augmentation de 6,794,917 francs
sur Tannée 1906-1907.
A la fin deFexercice 1904-1905, le total de la dette
japonaise non remboursée atteignait 5,447,418,882
francs, soit :
Emprunts intériears fr. 2,591 ,741 ,382
Emprunts étrangers î, 855,677, 500
Il y avait en plus 55,000,000 de francs d'emprunts
temporaires encore non remboursés.
Situation économique du Japon au commencement de
1908 (1). — Le Japon se trouve actuellement aux prises
avec deux graves problèmes, le problème financier et
le problème de la main-d'œuvre.
Au début de la dernière guerre, le gouvernement
inaugura un système de taxes de guerre extraordinaires.
Tout fut taxé ; on développa le système des monopoles
d'État. Le prix de la vie augmenta dans des proportions
considérables, mais le peuple japonais, dans un élaD
de patriotisme, supportait ces charges avec joie. Ces
taxes durent encore, et il est question de les augmenter.
La réserve d'or est épuisée. La nationalisation des
chemins de fer a ajouté aux embarras financiers. Le
marché européen se ferme; le 5 p. 100 chinois est à 103,
le 5 p. 100 japonais est à 97. Les dépenses de l'État attei-
gnent une moyenne de 32 fr. 50 par habitant et par an.
Par contre, les salaires sont à un taux extrêmement
bas. Les ouvriers d'art reçoivent de 1 franc À 1 fr. 50
(1) Renseignements extraits de la China Gazette, 13 décembre 1907-
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>• %[\.
Lr^RMËE JAPONAISE EN 4908,
f73
[*af jour. Un ouvrier agricole reçoit 80 francs par an, sa
Jenime> 30 francs. Le travail des enfaots et des femmes,
âuetinement protégé par la loi^ est écrasant, et les
salaires moyens ne dépassent pas de 0 fr. 25 à 0 fr* 4S
pouran travail journalier de 14 heures. Aussi la raisêre
i-ille grande; les grèves se développent; les banques
se ferEBent. La crise américaine a amené un grand ralen-
tissejoent des exportations et, à la un de Tannée 1907,
il y avait à Yokohama 40,000 balles de soie non ven-
dues (à 3,000 francs la balle).
Tel est le tableau assez sombre que fait, de la
ualion économique du Japon au commencement
it 1908» un journal important d'Extrême-Orient — sou*
teot, il est vrai, peu favorable aux Japonais. Il a semblé
ne ces renseignemeots, quoique d^ordre peu militaire,
UTaient avoir leur intérêt néanmoins, car actuellement,
Jaiisime grande nation, tout est intimement lié, et tout
rummme militaire ou naval doit avoir forcément
mme base, des faits d'ordre économique et financier.
La ^tuation du Japon, à ce double point de vue, doit
évidemment dooner à réfléchir. Mats il ne faut rien
■"vAgérer, Le développement inouï qu'ont pris la navi-
itioQ, le commerce et Tindustrie de cet empire depuis
quelques années, a rendu le pays capable de supporter
ces charges, si écrasantes qu'elles puissent paraître, et
il û>st pas douteux que le Japon n'arrive à surmooter
les difficultés présentes. En tout cas, il y a tout à espé-
rer d'une nation où la fierté patriotique, Tamourdupays,
le sacrifice de Tiodividu à la col lecli vite, le dévouement
aux institutions sont encore des dogmes indiscutés qui
itiicitéreot tout récemment encore tant d'actes héroïques
etglorieui,
(194)
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NOUVELLES MILITAIRES
AUTRICHB-HONORIB.
ÊTUDB DES LANGUES ÉTRANGÈRES DANS L*ARMftB. — D^après la Neui
frète Presse (i), trois officiers d*état-major seroot désormais, chaque
aDDée, détachés à Vienne pour y apprendre le russe, le grée, l'albanais
et le bulgare. Il est probable que, bientôt, un quatrième ofûcier étu-
diera aussi le japonais.
Voyages d'études de cavalerie sur la frontière italienke. —
Deux Toyages d'études de cavalerie d'une durée de six jours ont eu lieu
cette année en juin et juillet. Chacun a été dirigé par un général
commandant une division de cavalerie, et comprenait deux ou trois
généraux de brigade, cinq ou huit colonels, quatre ou cinq lieutenants-
colonels, deux ou cinq commandants de cayalerie de l'armée com-
mune, deux officiers de cavalerie de la landwehr, et, comme officiers
d'autres armes : un d'artillerie à cheval, un ou deux d'état^major, un
de pionniers.
Il est intéressant de noter que, tandis que l'un de ces voyages avait
pour théâtre la Bukowine et la Galicie orientale, l'autre s'est fait sur
la frontière italienne, en Garniole. Au mois d'avril dernier, ce secteur
de la frontière austro-italienne a reçu un renfort important de cara-
lerie {t). Une réorganisation de la cavalerie dans cette région en a été
la conséquence. La brigade de deux régiments, qui y stationnait, au
lieu de continuer à faire partie du 3« corps, a été portée à trois régi-
ments et rattachée à la division de cavalerie de Presbourg (ancienne
division de Lemberg sur la frontière russe), dont l'autre brigade est
dans la vallée du Danube. Cette division est d'ailleurs une des deux
seules divisions de cavalerie pourvues de mitrailleuses. Enfin, un des
généraux autrichiens de cavalerie les plus en vue, le général von Nadas,
celui-là même qui commande la division de Presbourg, a publié, il y
(1) Verordnungsblatt, 9 mai.
(t) Voir 1" semestre 1908, p. 210.
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!• m.
NOUVBLLES MILITAIRES.
475
i quelque temps, une hrochure iatitulée : Emploi de la cavalerie dans la
EmU-halk (ï).
Ce Toyage d'études sur k frontière italienne est une nouyelle preuve
de rinyrét ftrec lequel le co m mande ment autrichien étudie Temploi
lient uel de iï cnvalerie, dans les régiaoa qui avoisinent sa frontière du
Sud-0ue4t.
SlPPIES5I0>' des TAMlOtnS DAT^S LÀ LANDWEHR AUTHICHIBNl^B. —
Unedédsion du 29 juin a, dans la landwehr autrichienne, supprimé
les tambours, et les a remplacés par des clairons (quatre par compagnie
en temps de paix).
CoRGÉs DE MOISSON (2). — Par décision impériale du 21 janvier, il
& ^té prescrit, à titre d*es8ai, que chaque commandant de corps d^armée
dêTnit fixer, dans la saison d*été, une période de trois semaines envi-
ron, dorant laquelle le cours de l'instructiop intensive serait inter-
rompu et des congés de moisson pourraient être accordés.
U même mesure doit être appliquée dans la landwehr autri-
chienne.
Vétérinaires dans les troupes, alpines (3). — Dorénavant, en
raison du nombre important d'animaux de bât qui leur sont affectés,
chtcuQ des trois régiments alpins disposera d*un vétérinaire adjoint.
BELGIQUE.
RiFOS HEBDOMADAIRE. — Une décision ministérielle récente a prescrit
<}e rédoire, dans la plus large mesure compatible avec les nécessités
duserrice, les travaux imposés le dimanche (4).
« Il conviendra notamment de prescrire dès le samedi tous les ser-
rées à exécuter dans la journée du lundi et de n'exiger la remise des
(locuments administratifs, sauf le cas de nécessité absolue, que pour le
mardi matin ou le lundi après-midi. »
t:
(ï) Voir i*' semestre lyos, p. 30Î.
fî) Verordnungsbiatt, annexes, iS mars.
(3) Ibid.
(I) Étode bdge^ 7 mars.
1 ii
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176
NOUVELLES MILITAIRES.
N* %9.
Forge publique au Coxgo (i). — Uq décret royal du 25 septembre
4907 a fixé à i,600 hommes le contÎDgent à recruter pour la force
publique durant Tannée 1908.
D*aprè8 un lablrau de répartition publié par le Bulletin officiel de
l'État indépendant du Congo y la force publique comprend, en 1908 :
i8 commandants; 33 capitaines; 144 lieutenants et sous-lieutenants;
243 sous-officiers; en tout 638 Européens.
HTGiÈifB DENTAIRE. — D*aprèt la Belgique militaire (2), un cabinet
dentaire Ta être ouvert sous peu dans chacun des hôpitaux militaires.
En outre, un cours clinique sera organisé, en octobre de chaque année,
à l'hôpital de Bruxelles, et suivi par tous les médecins adjoints et sup-
pléants qui n'auront pas participé aux leçons d'une session antérieure.
GoifTiRGKNT POUR 1908. — Le contingent a été fixé, comme les
années précédentes, à 13,300 hommes.
OHINE.
Grandes manoeuvres chinoises en 1908. — Des grandes manœuvres
seront exécutées cette année dans la province du Nganhoué, en région
montagneuse, Ters la fin du mois de novembre.
Deux divisions au moins y prendront part. L*un des partis com-
prendra la 8* division (Ou-tchang) et, peut être, un régiment de la
brigade d'infanterie du Houoan ; l'autre parti : une brigade mixte de
la 9" division (Nanking) et une brigade combinée du Kiang-pé et de
Sou-tchéou. La composition exacte n'est pas encore fixée définitive-
ment.
Le colonel Ha-han-chan, sous-chef de l'état- major général, s'est
rendu sur les lieux pour inspecter les troupes qui pourront prendre
part aux manœuvres, examiner le terrain et préparer les thèmes d'opé-
rations.
Des brigades topographiques dressent la carte détaillée de la région
choisie.
(1) Voir 2* semestre 1907, p. 176.
(2) 10 mai.
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il* m
NOUVELLES MlLlTÂlKES.
177
Ltitrotipeid^'Oti-tehatig seront dirij^éeâ par h Yang-Ueu, à bord des
èftïfflDi dt k Chioa Merchaût C^, jusqu''au poiut le plus rapproché du
Ib^fre dH manœufres.
'> prineipal but de ces nïaQiB Livres est de sure^idler le xëk miliUire
;(îUTftroeurs des provinces du Yan§:*Ueu «t d'étudier de très prëi
.itiUitloa du serriee àté étapes danit tes régtous denservies par des
< dti commnnictiUon très précaires et dépourvue» de mojetta de
^it hâuls fommi^aaires déléguas par le Trûue pour iaspeeter cei
oiu(c{jfTei seroDt le géoéral Fong-Chan^ i^oramiindant en chef de
' -iivt de P^krrig et le général Ylng-tobang^ Tica^miaislrB de la
SIIPIHB AI.I«BMAND.
I II âUIOHOBlLIS POUR PD10S LOURDS EX ÂLLEJffAG^iE. — U serait
•jtfible à radctiÏQLstratioQ militaire de se coostituer» par toie
^l^ tio parc d'automobiles pour poids lourds capable de satisfaire
^igences de la mobilisation,
Juf( énorme capital ne faudrait-il pas immobiliâer pour acheter puis
prer, entretenir tant de voitures qui d'ailleurs se trouve-
il rapidement démodée» par suite des progrès incGS:iaiit4 deTinduâ-
Cépendiint la nécessité s'tmpo&e d^avoir recours à la traction
im»iue pour les immenses coutoîs que traîneront derrière elles les
«ujcef momeotaoément privées de U proiimité d'un chemin de fer*
A l'heure ^^ctueElef rtudustrie privée béâite h s'engager dans cette
'■: de plas bt a^ p. p^ L (automobiles pour poids lourde) construites
jIcî iemîent généralement trop Taîbles pour les besoins militaires
i-oitt de lue capûotté de transport ; destinées h rouler sur des
'ri bieu entre tenues, elles ne seraient en outre pas susceptibles de
e les troupes en toutes saietons p<ir des chemins déFoueé:;.
Lbflure parait donc venue défavoriser Téclosiou dans le pays des
ifllrrpriii* de transport pour automobiles et de diriger cet essor da
'fwque rarmée y trouva son proÛE.
t fit par voie de subveotions qui^ T administration militaire allemande
»»ple arriver k «ou but; ces subventicns seront accordée» — sur le
^vt de 1908 qui dispose à cet etfet d'un crédit de 800,000 marks —
^t qui eiploiteroul des a* p, p. i. aptes au% besoins de Tarmêe,
'' engage roni à les ealretenir pendant cioq uns en état de satisfaire
«tr» beéoini, et à lesteuiràlo disposition de Tarmée II la mobilbation*
Voici, d*après U presse allemande, le détail 1 de ces subventions et les
condiijoDi esigées ea retour par radministratioa :
12
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!'♦
478 NOUVELLES MILITAIRES. N* 969.
!• Primes pour la construction et l'exploitation des voitures et priim
relatives aux matières premières,
a) Prime d'achat une fois payée (i), pour chaque Toiture : 4,000 marks
à payer dès l'achat de la toiture;
b) Prime d'exploitation (1), pour chaque voiture, pour une durée de
cinq ans, à payer à la Gn de chaque année d'exploitation : environ
1,000 marks;
c) Prime de matières premières, pour favoriser la production indi-
gène ; l'administration se réserve de fixer le montant de cette prime.
Tout industriel (fabrique, entreprise d'exploitation, personne isolée)
qui veut se servir d'à. p. p. l. et obtenir des primes de Tadministration
de la guerre doit, avant de se procurer la voiture, adresser une
demande au Ministre de la guerre. Celui-ci décide si une subvention
doit être accordée et conclut alors un contrat avec le demandeur.
2* Autres primes.
L'administration se réserve l'attribution d'autres primes dans certains
cas, comme par exemple :
Création de procédés de construction de voitures qui seraient écono-
miquement supérieures aux voitures à chevaux;
Création d'un marché, ou organisation d^exploitations susceptibles
d'acclimater dans le pays l'usage des a. p. p. L et de seconder dans ce
sens les intentions de l'autorité militaire.
Afin de favoriser la construction de voitures aptes au service de
guerre, l'administration a l'intention d'amener les constructeurs h
créer des sociétés d'exploitation, d'en créer de semblables elle-même
ou de prendre une participation dans leurs aftaires : à la condition,
bien entendu, que le capital et l'organisation de ces sociétés lui offrent
toutes garanties.
Les exploitations avec plusieurs automobiles auront la préférence
sur celles qui ne disposent que d'un véhicule.
Tous ces véhicules doivent être construits en Allemagne, l'adminis-
tration restant juge de décider si un type de voiture peut être considéré
comme apte aux besoins de la guerre. Ils seront, au moment de leur
prise de possession, essayés par un officier de la Verkehrs Abteiluog
(1) Ces chiffres s'appliquent aux voitures de 30 HP; pour des
machines notablement plus fortes et répondant par ailleurs aux condi-
tions imposées, ces chiffres pourront être augmentés.
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ir-9G9.
NOUVBLLBS MILITàlEES.
479
ett ta as d'accepUtîoD, mu dis d'une plaque de laiton portant en haut
liigle impériale, en bas le nom du fabricant^ le numéro de la Yoiture,
pt lânn^e dans Laquelle elle a été achetée.
L'administmUoa e^ réserve le droit de ^'assurer plusieurs fois par
10 de L'aptitude de la voiture au gervice de guerre.
Peadaot les einq pr^mièrea ntinéesi de l'eiploitation, la Tente de la
Taiturâ n^eit permise que si Tacheteur assume les obligations qu'avait
cODtfictées le Tendeur. La rente à l'étranger est interdite.
Candi tionâ pour la comiruciion de trains légers
aptes au sermce de gtterre.
L — Conditions militaires ■
i^LitraindoitcomprendreuQP ^. p. ^, L etuneremorque. L*a.p.;). 2.
doit être en élat de transporter atî moins i tonnes de poids utile et de
tnloer une remorque portant au moius 2 touaes (1);
^ La TÎtesse maxima doit dtre inférieure à 12 kilomètres à Theure
atec rooes cerclées de fer, à 16 kilomètres aTeo roues caoutchoutées ;
3" Le train doit pouToir monter des rampes de ijS^ ;
4* L*approTisionnement en combustible doit suffire pour un trajet
àt ^ kilomètres (Toitures à Tapeur, 80 kilomètres) ;
5^ La carrosserie doit être établie de manière que la capacité de trans-
port paisse être suffisamment utilisée en cas de marchandises légères
et encombrantes ;
6« Voie de la Toiture jusqu'à i™,70. L'écartement des essieux doit
permettre le franchissement de toutes les courbes;
"* Le point le plus bas par plein chargement doit être au moins à
28 centimètres au-dessus du sol.
8^ Le personnel de serTice doit pouToir être abrité en cas de mau-
Tiis temps.
B. — Conditions techniques :
a) Voilure motrice. — Moteur d'au moins 30 cheTaux établi aTec
les derniers perfectionnements, facilement accessible dans ses parties
principales, ne s'échauffant pas trop, même pour de longs trajets,
offrant une complète sécurité d'exploitation, même en hiTer,
fi-
ï -1
(1) À ta saite de pourparlers engagés entre le ministère de la guerre
rt les autorités compétentes, on a réussi à élcTer de 7 4/2 tonnes à
9 tonnes le maximum de poids des a. p.p, L U dcTient ainsi possible
de transporter sur un train composé d'une Toiture motrice et d'une
remorque un poids utile de 10 tonnes, chargement normal d'un wagon,
^ qui présente de grands a Tantale g industriels*
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iij;
i80 MOUYBLLBS MILITAIRES. N* 969.
Dispositifs de frein donnaDt toute garantie pour la Toiture et pour sa
remorque.
b) Remorques, — La remorque doit, arec un poids propre aussi
réduit que possible, porter un poids utile d'au moins 2 tonnes, pré-
senter des dispositifs d'accrochage tels, qu'elle puisse elle-même être
traînée par des chevaux et qu'on puisse lui ajouter une deuxième
remorque (ces dispositifs d'accrochage étant à 0"^,85 du sol), avoir des
freins et un dispositif d*enrayage donnant toute garantie.
Examinons maintenant comment seront, d'après la presse allemande,
répartis cette année les 800,000 marks votés au budget.
L'administration n*a pas l'intention de créer un monopole pour
quelques firmes ; elle veut, au contraire, essayer tous les types présen-
tés et les accepter s'ils répondent aux conditions qu'elle a fixées.
Cependant, elle ne peut oublier qu'elle a été aidée, dès le début,
dans ses recherches sur le choix d'un type utilisable en campagne, par
certaines maisons qui ont consacré à ces essais de grosses sommes ;
d'autre part, le concours du Harz a montré l'avantage qu'il y avait à
avoir des voitures présentant la même force de moteur ; la colonne des
quatre voitures Bûs>ing, par exemple, est restée constamment sans se
désunir, malgré les difficultés du trajet.
Les crédits votés pour cette année permettant l'attribution de primes
pour environ 460 voitures, seront répartis ainsi qu'il suit :
Maison Dairaler (à Marienfeld, près de Berlin), pour 30 voitures ;
maison Bûssing (à Brunswick), pour 30 voitures; fabrique d'automo-
biles de l'Allemagne du Sud (à Gaggenau, grand-duché de fiade), pour
20 voitures ; société d'automobiles de Berlin, pour 45 voitures. De
plus, une compagnie d'exploitation, nouvellement fondée à Francfort
et commanditée par Daimler, s'est engagée à mettre en circulation
25 voitures du type adopté par l'administration militaire. Des négocia-
tions sont engagées avec le général von Allen, le constructeur du
(( Freibahnzug », pour la constitution d'une compagnie d'exploitation
de 30 voitures. Si elles n'aboutissent pas, les primes non employées
seront réparties entre les fabriques nommées ci-dessus.
En Bavière, seront subventionnées les voitures de la maison
Ansbach .
Les constructeurs Stoewer à Stettin, Dixi à Eiseoach, Nacke k Goswig
en Silésie, ont demandé à être subventionnés et mettent plusieurs voi-
tures à la disposition du détachement d'expériences des troupes de
communication pour une épreuve qui doit être courue cet été.
En résumé, il serait prématuré d'escompter le succès des mesures
pri:»es par l'administration militaire allemande pour se procurer un
parc d'à. p p. /. susceptibles d'être réquisitionnées ; toutefois, il faut
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N'9fi9,
NOUVELLES UIUTAIRBS,
481
ûùiir que les demandes affluent de toutes les maisons de coDStructîon.
L*app€l fait à Tindui^trie nationale jïaralt aToir été enteodu et compris.
ACHiTâ D£ CBirAtX FiiUR LE SEnviCB DE LÀ REMONTE BIf i907 (1).
— Les opérâliûDa de la remonte en 1907 se sont effectuées avec faci-
litétetneu ne peut faire supposer une diminution de Timportance de
TéJeTage def cheTaux destinés aux bénins de Tarmée.
97,131 jeuneâ cbevaux ont été présentés dans toute Tétendue de
l'empire; sur ce nombre, 13,445 ont été achetés, soit une proportion de
50 p. 100 environ.
Suivant les États, ces nombres se décomposent ainsi qu*il suit :
Cbevanx
présentés. achetés. P. 100.
Prusse 23,376 10,807 46
BiTÎère 1,886 1,417 75
Stie 1^429 959 68
Wurtemberg 430 252 60
Pnase. — La Prusse orientale arrive en tète avec 12,098 jeunes
cheraux présentés et 6,409 achats, principalement pour la cavalerie.
Le Hanovre vient ensuite avec 2,661 présentations et 1,209 achats ;
les jeunes chevaux du Hanovre sont surtout destinés à la cavalerie
lourde, à la cavalerie de ligne et à Tartillerie de campagne.
Les deux grands-duchés de Mecklembourg se classent en troisième
ligne; ils ont présenté 2,101 chevaux, dont 910 ont été achetés. Ces
cbefiux sont, pour la plupart, exportés du Hanovre, quelques-uns du
Holsteio, comme poulains, et élevés dans les beaux pâturages du Meck-
lembourg. Les chevaux d*origine sont peu nombreux. Quant à la race
uiejenne et renommée des Mecklembourgeois, elle n'existe plus.
La province de Posen se place en quatrième ligne, avec 1,871 présen-
tations et 786 achats. Dans cette province, on a rapidement renoncé
(sauf toutefois dans les parties productrices de betteraves à sucre) à
l'élevage hasardeux des chevaux de gros trait ; on y fait de Télevage
rationnel et les bons résultats deviennent plus marqués d'année en
«onée; les grands éleveurs y sont surtout les grands propriétaires fon-
ciers.
Au cinquième rang figure le Schleswig-Holstein qui, sur 1,481 che-
(1) D'après le Militâr Wochenhlatt du 1" février 1908.
i^
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I
i
182
NOUVELLES MILITAIRES.
N*969.
faux préseDtés, en a liTré 493, dont 35 de gros trait (race da Schles-
wig). Le pour cent relativement faible des achats ne peut en rien faire
douter de la valeur des produits présentés; il faut se rappeler que le
Schleswig élève surtout des chevaux de gros trait et le HoMein des
carrossiers et de forts chevaux de voiture qui ne peuvent être utilisés
que par l'artillerie de campagne.
La Prusse occidentale suit avec 1,i85 chevaux présentés et 433
achats.
L*élevage en Silésie, Poméranie et Brandebourg est de peu d'impor-
tance. Ces provinces ont présenté respectivement li4, 147 et 21i che-
vaux.
La Province rhénane, qui élève le cheval de gros trait, n'a présenté
en 1907 que 32 chevaux pour Tartillerie à pied.
L'Oldenbourg, riche en chevaux, ne livre qu'en petite quantité des
chevaux pour l'artillerie de campagne (en 1907, 73 chevaux). A la
mobilisation, cette province rendrait de grands services à l'armée avec
ses chevaux de gros trait, mais, en temps de paix, la plupart sont trop
lourds pour pouvoir être employés à l'instruction à cheval des conduc-
teurs. Les chevaux acquis dès le temps de paix sont bons, surtout
lorsqu'on prend un soin suffisant de la ferrure.
Du nombre des jeunes chevaux présentés on peut conclure que le
développement de l'élevage du cheval de gros trait n'exerce, jusqu'à
présent, aucune influence sur l'élevage en général. Au point de vue de
la valeur de la remonte il n'y a pas de critique à produire.
Bavière. — Les efforts faits par la Bavière pour se créer un élevage
national, ont donné de bons résultats; cependant ils se bornent à peu
près complètement à la production du cheval de trait d'artillerie. La
production en chevaux de selle est faible. Ceux-ci sont produits par le
haras royal de Rohrenfeld, par les deux haras d'Achselschwang et de
Zweibriicken, par les haras du comte Moy, à Stapperg et du baron de
Uotenhan, à Rentweinsdorf, ainsi que par les douze associations pour
rélevage des chevaux. Pour la remonte de la cavalerie, la Bavière
s'adresse à la Prusse orientale ; elle demande son complément en che-
vaux de trait au Holstein et au pays de Hambourg.
En Bavière même, sur 668 jeunes chevaux présentés, 375 (soit
56 p. 100) ont été achetés; les prix moyens ont été de 1,018 marks
par cheval de trait d'artillerie et de 928 marks par cheval de selle ;
de plus 10 chevaux de gros trait pour l'artillerie à pied ont été achetés
.nu prix moyen de 1,300 marks.
Les livraisons de la Prusse orientale à la Bavière s'élèvent à 837 che-
naux sur 971 présentés (86 p. 100); le prix moyen a été de 907 marks.
Les acquisitions dans le Holstein et le pays de Hambourg ont été de
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^9i^,
NOirVELLBS MILITAtEES,
4sa
:C'5 ebfiTaai pour ^7 présentations (86 p. 100} au prîx mo^en de
I W ifiJirki 50 par ebBTUl de trait et de I^SSO marks par poulî-
7 r-r, — ^ n n été acheté pour les besoins de T armée :
En Sii«! nième» 81 jeunes chenaux sur 260 présentés (3â p. 100) ;
£q Pruase orientale, Î6S jeunes chevaux &ur 981 présentés (78 p»
■1^1);
Eq Prujse oceidentaie^ 10 jeunes chevuux but 20 prêsenlés (50 p.
m;
thûi k fliinoTre^ 17 jeunes cbevaux sur 32 présentés (53 p. 100);
bui le Bobtein, 89 cbeTaux de trait d artillerie sur 136 présentés
^p. 100);
OiJï!i y Sohlcswig^ 6 chevaux de gros irait pour Fartillerie à. pted.
Wirtembtrç, — A de rares eiceplions près^ le Wurtemberg tire ses
d»ti*Uï ée ca?alerîe des dépôts de remonte prussiens, tandis qu'il achète
dntheiaui de trait d*nrtîUenc, partie dans le pa|s^ partie dans la
l^roîise oeei dentale et le Schlès^ig-Helstein.
Le^ Î5- cltevuui acquis <^D 1007 proveuaient de ces difTérents pa^fs
iins lèi proportions su i van tes :
WûrtcsDbergj 93 chevaui ; Pruise occidentale, 06 chevaux, Schles-
vif*Hohteia, 63 chevaux .
Eb oulTft 25*^ jeunes chevaux de cavalerie sont venus, en 1907, des
^ifâlidereponte prussiens.
Cohaademrrts de LiGai. — A la date du 1*"^ octobre 1908, le siège
•k commandËonent de ligne K. IL sera transféré de Munich h Nu rem-
f|, U lonc d*adion reste la même qu'auparavant.
l^FricTiFs DE LA PORTIOK itKSTAKTB (1). — Le Parlement hollandais
î«Ui une loi ftuiorisaiit le Miniistre de la guerre k enrôler 2 ,â00 volon-
'irei, destiné* k compléter Teffectif de la portion restante, reconnu
•infusant pour les besoins de l'instruction et du service {t}.
Cei volontaires recevront une prime de 120 florins (250 francs). Ils
11
(ï| Voir 2* semestre 1907, p. 5ÎI,
(t) Voir 1*^ semestre 1908, p. 422,
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184
NOUVELLES MILITAIRES.
M«9G9.
devront s'engager à rester dans les troupes à pied pendant quatre moî^,
du 27 mars au 27 juillet 1908. De cette façon, l'effectif des hommes
présents, durant cette période, ne sera pas inférieur à 7,S00.
ITALIS.
Deuxième rapport ds là CoMMissioif d'bp(Qiiétb (aitilleeib). — La
partie du rapport de la commission relative à Tartillerie a paru le
35 juin. Nous résumerons d'abord le rdle de cette commission au point
de Yue spécial de l'artillerie.
Lors du dépAt du projet de loi sur les crédits extraordinaires pour le
renouvellement du matériel d*artillerie de campagne (2 février 1907),
des doutes s'élevèrent de tous les cdtés sur la qualité du type de canon
choisi, sur la convenance des contrats conclus avec Krupp, sans l'as-
sentiment du Parlement, et sur l'opportunité de recourir à l'industrie
étrangère. La commission reçut le mandat de les dissiper.
Les engagements du Département de la guerre avec la maison
Krupp portaient sur 107 batteries de campagne de 75 A. (mod. 1906),
dont 39 à livrer complètement terminées et 68 ébauchées, destinées à
être terminées en Italie.
Le programme du Ministre de la guerre, général Vigano, comportait
l'acquisition ultérieure de 111 batteries de ce modèle. Il s'agissait de
savoir si le canon Krupp présentait toutes les qualités désirables et si
l'on devait autoriser la commande des 111 dernières batteries.
La commission invita le Ministre à répondre à un questionnaire
détaillé, résolut d'interroger elle-même les officiers d'artillerie compé-
tents (1) et de suivre les grandes manœuvres de 1907 pour y étudier
l'emploi et la valeur de la nouvelle artillerie de campagne.
A la suite de ces manœuvres, qui n'avaient pas paru suffisantes pour
Juger de la mobilité et de la maniabilité du canon Krupp, les expé-
riences de roulement continuèrent à Yenaria-Reale et dans le Haut-
Piémont. On fit ensuite des expériences de tir à Girié; on compara la
nouvelle pièce au canon italien de 75 A et on constata des phénomèoes
d'encuivrage et des érosions dans le tube.
La commission s'aperçut vite qu'elle ne serait en mesure de rensei-
gner utilement le Parlement qu'après avoir comparé le matériel adopté
à celui d'autres maisons étrangères. Il ne pouvait être question défaire
(1) Au mois de septembre 1907, elle entendit environ 90 officiers
d'artillerie.
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^
"^
it>m.
NOUVELLES MIUTAIRES.
185
uo eoocoun, mais il était indispensable de procéder à des épreuves
compantiTeé : celles-ci ont eu lieu entre les matériels Schneider»
Ehrardt et Krupp, à Ciné, du 3 février au 7 mars^ et à Nettuno, du
20 mars aa 30 avril.
Le rapport ne donne pas de détails sur la marche de ces expériences
qai oot été tenues à peu près secrètes (IV On connaît seulement la déci-
sion de la commission, qui s^est prononcée en faveur du matériel Krupp,
qu'elle déclare au moins égal au matériel du Creusot et plus maniable
eo niMo de sa légèreté (2).
Dans leurs commentaires sur le rapport de la commission, certains
journaux italiens ont fait ressortir que c'était là un bien mince avan-
tage, et que la commission, par contre, oubliait de parler des compli*
«tioM picessives des organes de visée et de pointage du matériel
Rropp, de l'insuffisance des freins, etc.
Eoce qui concerne les ili batteries qui restent à commander, la
commbsion a retenu deux solutions : commander à Krupp des pièces
â^iQcbéeset achever le travail en Italie; ou bien, donner la commande
^ partie à l'étranger, en partie à l'industrie italienne. Elle laisse au
^QTeroement le soin de choisir la meilleure.
Comme nous l'avons dit, il ne s'agissait pas d'un concours; le rôle
uHa commission était, tout en saufegardant les deniers de l'État, de
nssarer Topinion publique. Vu l'état de la question, au moment où
^He CD a été saisie, avec une commande ferme de 407 batteries à la
maiiOD Krupp, qui engageait l'avenir, elle ne pouvait pas conclure
^utretnent qu'elle ne l'a fait, après avoir constaté que le matériel Krupp
possédait des qualités suffisantes et avoir prescrit de lui apporter
quelques audéliorations de détail
La commission a surtout critiqué dans son rapport les divers mar-
chés passés avec Krupp de 1899 à i906; elle les considère comme trop
onéreox pour l'Italie et leur reproche d'avoir conduit à l'adoption d'un
matérieliDsnffisamment étudié.
Elle demande pour l'avenir une réorganisation complète des ateliers
oatioDaux, qui devront être capables de construire le matériel néces-
Mire.
Elle termine par un éloge très vif de la mitrailleuse inventée par le
(nef technique Perino, qu'elle déclare supérieure à la mitrailleuse
i m *
j
(^) Certains journaux ontfait pressentirque le matériel Ehrardt avait
^té trouvé très inférieur.
(2) Il y a lieu de remarquer que celle-ci n'est qu'apparente, parce
que le matériel du Creusot porte sur l'avant-train huit charges de plus
que celui de Krupp.
li
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''■(;
186 NOUVELLES MILITAIRES. N* 969.
Maxim et dont elle demande Tadoption pour Farmée italienne. Son
prix de retient serait seulement de 2,000 à 3,000 francs ; elle tire la
cartouche réglementaire.
Tout en donnant satisfaction sur beaucoup de points à Topinion, le
rapport de la commission a provoqué une certaine émotion à la Chambre
et dans la presse ; on a demandé une sanction.
Le Ministre de la guerre a commencé par supprimer l'inspection des
constructions d'artillerie, qui a été rattachée à Tinspection générale du
génie.
I Puis, le 2 juillet, les lieutenants généraux Mangiagalli, inspecteur
I général de Tartillerie, et Rogier, son prédécesseur, actuellement com-
mandant le XI* corps d'armée, ont été mis en disponibilité.
Les pouvoirs de la Commission d'enquête ont été prorogés jusqu'au
30 juin 1909.
I
Statuts du coips national des volontaires cyclistes et automo-
bilistes. — Le corps national des Y. C. A. est un organisme civil,
officiellement reconnu par le Gouvernement, placé sous la haute surveil-
lance du Ministère de la guerre et chargé de préparer en vue de la
défense nationale des unités cyclistes et automobilistes. (Décret du
19 mars 1908.)
Il se compose de détachements cyclistes à recrutement territorial et
d'une section automobile h recrutement national.
La direction est confiée : 1<* à un comité central national à Rome;
2<> à deux sous-comités nationaux, à Rome et à Milan ; 3<^ à un sous-
comité national automobile; 4<^ à un nombre variable de comités pro-
vinciaux et locaux.
Le Comité central national, qui est en relations directes avec le
Ministre de la guerre, se compose d'une présidence et de 32 membres.
La présidence du comité comprend :
Un président nommé par décret pour deux ans sur la proposition du
Ministre de la guerre ;
Quatre vice-présidents (le président de la Commission centrale du Tir
à la cible national; les directeurs généraux du Touring-Club italien et
de VAudax italien, et le président* de V Automobile-Club d* Italie))
Trois secrétaires délégués respectivement par le Ministre de la guerre,
le Touring-Club et l'Audax.
Les 32 membres sont nommés pour deux ans et à raison de huit par
chacune des sociétés sportives auxquelles appartiennent les vice-
présidents*
Le comité central se réunit régulièrement deux fois par an, et plus
souvent si les circonstances l'exigent.
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N« 969.
NOUYBLLBS MILITAIRES.
487
l^ SOUS comités nationaux, se composent de 12 membres qui choisis-
sant parmi eux un président et un TÎce-président. Ces membres sont
nommés par le comité central et choisis parmi les adhérents aux sociétés
sportifes précitées, sur la proposition des TÎce-prési dents du comité.
Le territoire italien est réparti entre les deux sous-comités de Rome
i'Si proTJnces et les lies) et de Milan (28 proyinces); le sous-comité
automobile rayonne sur tout le territoire.
-I
MBUBRES APPARTENANT
-— ■ ^^ — "■ -
SOUS-COMITBS.
An
Tir i la cible
national.
An
Touring-aub.
A
la Société
Aadax.
A
l'AntomobUe-
Club.
TOTAL.
Rome
3
3
»
3
6
»
6
6
p
»
12
42
4S
42
iMûiD
Aatûmobile
Lei sous-comités sont chargés de Torganisation, du déyeloppement,
de rinilruction, de la discipline et de Tadministration des détachements
de cyclistes et de la section automobile, sous la direction du comité
central ; ils soumettent à l'approbation de ce comité les règlements
destinés à obtenir dans le moins de temps possible des yolontaires
entraînés et sachant bien se servir de leurs armes.
Le« comités provinciaux siègent en général dans les chefs-lieux de
proTince, et les comités locaux dans chaque localité où il existe un
détachement de volontaires. C'est à eux qu'incombent tous les détails
concernant le groupement et l'entraînement des volontaires.
Les comités provinciaux comprennent de droit un membre de cha-
cône des sociétés représentées au comité central, et des représentants
d'autres sociétés, ainsi que des personnes notables, désignés par l'auto-
rité locale.
Lei comités locaux ont une composition analogue.
Détachements de V. C. A. — Tout groupement d'au moins 5 volon-
^res est reconnu par le sous-comité national sur la proposition du
comité provincial dont il dépend .
Les volontaires sont réunis en pelotons de 16 à 32 cyclistes.
Deux, trois ou quatre pelotons pourront constituer une compagnie,
i laquelle seront affectés quelques motocyclistes et automobilistes.
Les compagnies pourront éventuellement être groupées en bataillons,
tout en restant autonomes pour l'administration.
Kl
1:1
r
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*88 NOUVELLES MIUTAIRES. N« 969.
Les chefj de bataillon, compagnie et peloton sont nommés par le
comité central ; les grades inférieurs sont conférés par les comités pro-
vinciaux.
Des règles spéciales détermineront l'organisation de la section auto-
mobile.
Admission dans le corps V, C. A. — Les conditions exigées pour
Tadmission sont les suivantes : être citoyen italien; avoir au moins
i6 ans et une aptitude physique reconnue; être possesseur d*une bicy-
clette, d'une motocyclette ou d'une automobile; avoir une bonne con-
duite; signer l'acte d'engagement volontaire; avoir le consentement
des parents, si Ton est mineur ; avoir un certificat d'aptitude à con-
duire (motocyclistes et automobilistes).
Les volontaires appartenant aux première et deuxième catégories du
recrutement restent soumis k toutes leurs obligations militaires et doi-
vent normalement cesser à la mobilisation de faire partie du corps;
ceux de la troisième catégorie continueraient au contraire à en faire
partie.
£n cas de guerre, le corps des V. C. A. doit répondre aux convoca-
tions éventuelles de l'autorité militaire ; des détachements peuvent
également être réquisitionnés en cas de calamité publique.
Enfin ils peuvent prendre part, d'accord avec les autorités militaires,
aux manœuvres de garnison et aux grandes manœuvres annuelles.
Fonds, — Les dépenses sont couvertes par les cotisations des adhé-
rents (maximum 2 francs par an), les secours du Gouvernement et les
dons des sociétés ou des particuliers.
Mutation dans le haut comiiandbiibnt. — Le lieutenant général
Mazzitelli, commandant la division de Rome, a été nommé au com-
mandement du XI* corps d'armée à Bari, en remplacement du général
Rogier, mis en disponibilité. Le nouveau commandant de corps est âgé
de 63 ans.
RUSSIE.
La rbmo.nte en Russie. — Un officier supérieur de l'armée rou-
maine donne dans la Bévue militaire roumaine (n^* i et 2 de 1908) des
renseignements intéressants sur la question de la remonte en Russie
qu'il a paru utile de reproduire ici.
La Russie a 6 haras impériaux destinés à élever des reproducteurs
pour les 40 dépôts d'étalons répartis dans les diverses parties de rEm-
pire.
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N*9e9. NOUVELLES MILITAIRES. 189
lUoDt pour but de contribuer à l'amélioration des cheyaux du pays
et tû particulier de ceux de la région du Don.
Sur ces six haras, cinq se trouTent au centre de la Russie (gouver-
oemrDt de Yoronèje) et le sixième se trouve en Pologne.
Le bans impérial Hrenavoia produit des chevaux de trait.
Le haras de Strélits élève des reproducteurs d'origine arabe.
Le haras Dercule et le haras JanoT (en Pologne) produisent des
cheTaax de pur sang anglais.
Les baru Novo-Alexandrovska et Limarev produisent des étalons de
demi-nog.
Chacun de ces haras comprend un effectif total de cheTaux variant
de3(«à700.
La région du Don comprend de nombreux haras particuliers oii
sélèTe le cheTal connu sous le nom de cheval du Don dû aux croise-
Beats graduels de sang persan, arabe et anglais, de sorte que la plupart
<ies jaments des haras ont le type du cheval de demi-sang anglais.
Le^ chevaux sont élevés par taboune, en complète liberté, sous la sur-
^eiliaoce de gardiens (1).
leipriDcipaux haras de cette région sont les suivants : Mikhaïlikov
çai pos'ède 800 juments poulinières et 3,000 chevaux; Bezuglov
^juments poulinières et 1 ,500 chevaux ; Potcapaiev 700 juments
poulioières et 3,000 chevaux ; Pichvanov, Sopronov, Korolkov.
il existe en Russie en dehors de la région du Don de nombreux
haras dont les meilleure se trouvent en Pologne où on élève surtout
<ie« chevaux pur sang.
^ régions du Don et du Caucase fournissent plus de la moitié des
cheTiox destinés à l'armée : 7.000 à 8,000 par an.
Daos la région du Don le prix des chevaux est le suivant :
Pour les Uilles entre i»,48 et 1^,50 150 roubles.
— 1».50etl»,54 200 —
— i»,54et1»,56 2i5 —
— au-dessus de i»,56 250 —
.:-',■■
.1 • :
m
I
Capital db sbcours db l*état- major de la circonscription de
Moscou. — La Revue militaire de l'Étranger a indiqué précédem-
ment (2) le fonctionnement des fonds de secours (masses de remonte
l' \
(i) Voir Bévue 2« semestre 4903, p. 364, pour les questions d'ordre
général concernant la remonte de la cavalerie et de Tartillerie.
(2) Voir i«' semestre 1875, p. 320.
ii
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490 NOUVELLES MILITAIRES. N* %9.
et fonds de secours des officiers) existant dans les corps de troupes de
l'armée russe.
D'autres fonds de secours intéressant tous les officiers d'une même
circonscription militaire ont été créés depuis et un prikaz n^ 58 du
8/21 février 1908 modifie les conditions de fonctionnement de ces foods
dans la circonscription militaire de Moscou.
Ce prikax et le nouveau règlement peuvent être résumés comme il
suit :
Le capital de secours de Tétat-major de la circonscription militaire
de Moscou se compose d'une somme donnée par lu Grande-Duchesse
Elisabeth Feodorovna et de recettes occasionnelles (dons volontaires,
intérêts non dépensés, etc.).
Il est interdit d'opérer en faveur de ce capital des prélèvements sur
la solde des officiers et des fonctionnaires.
Les fonds, représentés par des valeurs d'État ou garanties par TEtat,
sont conservés et gérés par Tétat-major de la circonscription militaire
de Moscou. Ils constituent une propriété commune et intangible de
tous les officiers et fonctionnaires de la circonscription.
Les intérêts sont destinés à allouer des secours une fois donnés pour
l'éducation des enfants des officiers supérieurs et subalternes et des
fonctionnaires de la circonscription en activité de service (à l'exclusioa
du personnel appartenant à l'état-major de la circonscription).
Les bourses sont allouées par le commandant de la circonscription
sur les fonds disponibles provenant du capital.
Les propositions pour l'obtention des bourses sont faites par les chefs
de corps ou d'établissements; on donne la préférence aux personnes
qui ont une nombreuse famille et dont les ressources sont les plus pré-
caires.
Suppression du commandement et db l'état-major des troupes di
TERRITOIRE DU Transbaïkal. — Un prikaz n^ 200 du 26 avril/9 mai 1908,
supprime le commandement et l'état-major des troupes du territoire
du Transbaïkal.
Les troupes locales et les établissements militaires de ce territoire
sont rattachés à la brigade locale d'Irkoutsk, excepté la prison de
Nertchinsk qui continue à dépendre du gouverneur militaire du terri-
toire du Transbaïkal.
SUISSE.
Munitions d'infanterie. — En mars 1906, l'Assemblée fédérale avait
ouvert au Conseil fédéral les crédits suffisants pour permettre à celui-ci
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N» 969.
NOUVELLES MILITAIRES.
191
de porter, araat la fia de Tanoée 1908, les approvisionnements géné-
raux en munitions d'infanterie : de 500 à 750 cartouches par fusil
d'élite et de iandwehr, de 200 à 300 cartouches par fusil du lands*
tarm.
Cette augmentation de munitions n'a pas été sans entraîner avec elle
ane augmentation correspondante des Toitures nécessaires au transport
deâ munitions des i*^ et 2^ échelons.
La situation d'ensemble est actuellement la suivante :
Munitions de i'« ligne.
1" échelon, avec les troupes :
s) Sur l'homme
h) Par compagnie de 200 fusils, un caisson de compa-
gnie transportant 17,280 cartouches, soit
â^éehelon, au parc d'artillerie de corps d'armée :
r) Le parc d'artillerie de chaque corps d'armée com-
prend, entre autres éléments, deux compagnies de
parc d'infanterie. Chacune de ces deux compa-
gnies attelle, pour le transport des cartouches,
31 Toitures de réquisition à deux chevaux.
Chaque Toiture de réquisition transporte envi-
ron 25,000 cartouches, ce qui donne, pour un
corps d'armée à 33 bataillons de 800 hommes
Total des munitions de i^* ligne
Cartoacbes
par homme.
120
86
64
"270
Munitions de 2^ ligne,
3* échelon : au parc dé dép6t ; A* échelon : en réserve. (Cartouches
de complément nécessaires pour porter à 750 l'approvisionnement total
prêTQ pour chaque fantassin d'élite ou de landwehr).
Il convient d'ajouter, en ce qui concerne les munitions de 1'* ligne,
que:
Au 2« échelon, chaque compagnie de parc d'infanterie doit recevoir
iiices£amment, en plus des 34 voitures de réquisition, huit caissons
semblables à ceux affectés aux unités combattantes.
Ceïa permettra d'augmenter de dix cartouches environ p^v homme
hi muDÎtious de P« ligne des fantassins d'élite et de landwehr qui
ditpo^eroQt alor^, en 1^> ligne ^ de 280 cartouches par homme.
Eûliû, le Conseil fédéral vient d'obtenir de l'Asiemblée fédérale le
rcmplticement des voitures de réqui:^jtioa des compagnies de parc d'in-
^Qlerie par des fourgonâ à munitions attcléi» à 4 chevaux^ Chacuu de
i 11
I
■
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t i«
<92 BIBLIOGRAPHIE.
ces fourgons pourra transporter environ 50,000 cartouches (au \
â5,C00 transportées par le4 Toitures de réquisition).
Le total des munitions du 2« échelon s*élè?era ainsi oonsidë
ment et s'approchera de 140 cartouches (1) par homme.
En résumé, il est vraisemblable que le nombre des cartouch*
i*^ ligne dont disposera, h la fin de Tannée prochaine, chaque faat
d*élite et de iandwehr sera de 3S0.
BIBLIOGRAPHIE.
I
V. Déguise, major du génie, professeur de fortification à TËo
d'application de Tartillerie et du génie. — La Fortipicatiok peuM
NBNTE CONTEMPOMAINE. — Bruxelles, Joseph Pollennis, éditeur, 190
1d-8^, 238 pages avec atlas iu-foiio de 14 planches. Prix, broché : 30 t
Le major Déguise donne dans cet ouvrage un tableau très e^act d
la fortification permanente contemporaine. En huit chapitres» il tr&îi
du profil, des couverts, coupoles, masquer, boucliers, du flanquement
i\e l'organisation générale d'une place fortifiée et de Torganisation de
détail des points d'appui de la ligne principale, des batteries et ouvrages
intermédiaires, enfin de l'organisation de la deuxième ligne et de
Tenceinte. Une annexe donne la relation des principales expériences
exécutées atec les obus-torpilles.
Ce livre est appelé à fixer dans une certaine mesure toutes les opi-
nions qui ont été émises à la suite du siège de Port- Arthur et présente
ù ce titre un grand intérêt.
Capitaine W. Statenhagen. — Ueber Kustenbepestigungen. — Le
capitaine du génie en retraite Stavenhagen a publié dans la revue
Nauticus sur la défense des côtes des articles au cours desquels il traite
avec détail et avec la compétence qui lui appartient la question de l'ar-
tillerie de côte, en particulier celle de la protection à donner aux bat-
teries (cuirassement:!, affûts à éclipse, etc.).
Ces articles résument de manière intéressante les idées en cours.
(1) Taschcnkalcnder fur Schweiierisehe Wehrmànner 1908, p. 94.
Le Gérant : R. Chapelot.
Paris. — Imprimerie R. CBAPBLOTet C*, i,rae ChfittinA.
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Supplément au n*î969
de la Rmsuu^^ MïS4a.Ê^Ogle
Ik
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Siippléinent au n? 9 6 9.
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de la Meë>t£^ Muii€t.ir^,
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REVUE MILITAIRE
ARMÉES ÉTRANGÈRES
[ n»
970
Septembre
1008
LA
GUERRE RUSSO-JAPONAISE
CHAPITRE IX.
Opérations combudées dâs I>^^ I7< et II" armées japonaises
dans le Liao-Tûung à partir de juin 1904.
{Suite.)
§ 3. — La I^ armée japonaise et le m détachement
de fEsi russe >^n mai-Juin 1904 (i).
Siatiomiemeni de la P^ année à Fenghoangckeiig. —
Après sa prise de possession de FenghoaDgcheng, la
1^* armée japonaise resta groupée autour de cette impor-
(1) Uk, dani les ouTrages publiés k l'étranger pir les tneiiibres de*
OMtoitft Bailiuireé aux armées belligérantes :
Génértl Hamiltotï» i'* atméi japonaise,
**i<ir f*Tettau, Bétachemmi de l'Est,
Etudes publiée! dnas k Revue de Stretfteur (Aulrkhe)» anonyme.
13
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m
lA GUBRRE RUSSO-JAPONAISE.
N- 970.
tante localité : la 2^ division, sur la route principale
menant à Liao-Yang, la Garde à sa gauche, la <2* divi-
sion à sa droite.
Au Nord, sur le Yalu, à Changsyeng, se trouvait le
détachement Yoshida (un régiment de réservistes de la
Garde et une batterie de la 12* division).
La cavalerie était rentrée dans les lignes ; le 2^ régi-
ment, poussant sur Lungwangmiao, après le passage
du Yalu, avait reconnu la présence de forces cosaques
dans la vallée du Tayangho.
La P* armée stationne, sous la protection d'avant-
postes solides : à chaque division est a£Pecté un secteur,
dans lequel ses brigades sont cantonnées en profondeur.
La plus avancée détache dans chaque vallée un batail-
lon à 7 ou 8 kilomètres de distance, avec mission de for-
mer réserve d*avant-postes et d'organiser et de tenir la
ligne principale de défense. Chaque bataillon pousse en
avant, vers les cols, un ou deux postes de la valeur
d'une compagnie, chargés de garder les passages, mais
également préposés à un service actif, comme, par
exemple, de soutenir et de recueillir les reconnaissances,
de prendre contact avec les secteurs voisins, etc.
Quant à la ligne principale de défense, par suite de
Tarrêt dans les opérations, elle devient bientôt une
chaîne presque continue d'ouvrages très forts, avec abris
blindés, épaulements de batteries, etc.
Le général Kuroki sentait son armée fort exposée, en
cas d'offensive ennemie, et il voyait encore dans la forti-
fication de ses lignes la possibilité de les faire tenir par
an effectif restreint, au cas où il deviendrait nécessaire
de porter son gros dans une direction nouvelle.
Fenghoangcheng devenait un magasin énorme, tirant
ses approvisionnements d'Antung, nouvelle base navale;
un Decau ville allait relier ces deux points, à la fin de
juin.
Le service des étapes de l'armée réunissait à Feng-
I
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I* 970. LA aUBRRK RUSSO- JAPONAISE. 495
hoâugcheng des moyens de transports considérables,
en vue des manœuvres futures en montagne : coolies
œféens et chinois, charrettes du pays ou louées en
Chioe à prix d'or (1),
L'armée, cantoonée dans de bonnes conditions hygié-
niques, s'entretenait par des exercices journaliers, faisait
des iifs, et perfectionnait son instruction par tous les
moyens possibles (2).
Nous avons vu par ailleurs les opérations de la bri-
gade Asada, de la Garde, agissant en coopération avec
la (0* division, dite « armée de Takushan ».
Opéraiions du détachement de PEst devant V armée de
Kuroki. — Après la défaite du Yalu, le général Zassou-
Utch s'était retiré, avons-nous vu, sur Lienshankwan,
ea marquant un temps d'arrêt à Fenghoangcheng. Sous
kcoup de la première émotion, le général Kouropat-
kine a?ait paré au plus pressé en envoyant tenir le
Fengshuiliug Centre, le Fengshuiling Sud et le Motu-
ling par les troupes immédiatement disponibles (23® ti-
railleors, bataillons des 139* et 124®) sous les ordres du
^éoéral Romanov, poussant la division cosaque du Trans-
baïkal du général Rennenkampf sur Saimatse.
Le calme revenu, on remania le fractionnement des
troupes du détachement de TEst, dont le commande-
nient, enlevé au général Zassoulitch, fut confié le 16 mai
&a général comte Keller (3), qui disposait des 3® (Kach-
ii) Tarif prû)p%ss!r de 10 ft 16 yens (25 à 40 francs) par jour et par
chirreUe au fur et à meaure de la marche vers le Nord ; poids utile
tmisporlé par charrette (3 à 5 che?aux), de 200 à 500 kilogrammes
iUjtiDt la nature des chemins et les circonstances météorologiques.
(i) Lire Jan Bamilton, 1" vol., chap. V etsuir.
(3) Le camte Ketler^ soldat cheyaleresque et intrépide, s'était dis^
liDgué glorieusemeut dans la guerre russo-turque en 1877-78; SkobéleT
l'aTait pris comme chef d'état-mnjor en remplacement de Kouropatkine
m
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1,^
496
LA GUBRRB RUSSO-JAPONAISE.
N»970
talÎDski) et 6*(Romanov) divisions de tirailleurs, rejointe
par leurs quatrièmes batteries.
Le fractionnement du détachement de TEst (quelque
fois appelé 3^ corps sibérien) fut dès lors le suivant :
Quartier général, étai-major de la 3^ division et gros
à Liandiasan (Latseshan) : 10® (moins un bataillon), li"
12* tirailleurs, en train de combler leurs pertes; m
bataillon du 124« et un du 139«; batteries 1/3 et 3/3 (ei
partie) ; batterie à cheval de montagne.
Avant-garde du centre^ à Tawan : le 22® tirailleurs e
batterie 4/3 ; de Lienshankwan à Tuinpu, le 9® tircdlleurs
la moitié de la batterie 2/3 ; trois sotnias de Tchita n^ 2
Avant-garde de droite, au col de Motuling ; un batail
Ion du 24®, une sotnia de Tchita n^ 2.
DHachement de rextrême droite, au col de Fengshui-
\iug Sud-Ouest, un bataillon du 10® tirailleurs, une sot-
nia d'Oussouri no 1, en liaison avec Michtchenko.
Avant-garde de gauche, vers Sihoyen : le 23® tirailleurs
et la batterie 4/6.
Cavalerie Rennenkampf, vers Saimatse, dix-huit sot-
nias et six pièces.
Le détachement de TEst, dispersé sur un front de
100 kilomètres, avait pour mission de barrer les avenues
conduisant à Liao-Yang, en fortifiant les cols (emplace-
ment des avant-gardes) et en créant une position défen-
sive à Liandiasan.
L'ennemi ne troublant point la quiétude du comte
Keller, le commandement put se consacrer au groupe-
ment des forces qui continuaient à débarquer à Liao-
Yang, et à la création des 1®' et 2® corps sibériens.
blessé. Depuis lors, il n*aTait exercé que des fonctions administratives;
il n*acrepta qu*à contre-cœur et sur les instances de Kouropatkiae, le
i;om mandement du détachement de TEst, qu'il trouvait trop lourd pour
nés capacités. (Réi^umé des appréciations du major V. Tettau et du
lieutenant-colonel Kvitka.)
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F
La aUEREE R03SO*JÂFON*AtSB. 497
a malaise tourmentait cependant rétal-major russe^
ijitde rapparition de Eroupes ennemies (!) à Chang-
^: iig(gur le Yalu), signalées, dès le 4 mai, en marche
sur Kwanlîencheng, refoula ai trois sotnias d'Argoun
Lé commandant en chef envoya dans cette direction,
|i Sanaatse, le général Rennenkampf; celui-ci aurait dû
■kto&^r de toute sa division : brigade Lioubavioe (Ar-
^ft a» 2, Nerchinsk n^ 2) ; brigade Grekov (Tchita d<* 2,
^^fanéoudiosk n* 2); cette deuxième brigade étant
'^ersée dans les détachements des cols, et comme
' nlerie divisionnaire du comte Iveller, on envoya
Loe renfort à RenueDkampf le colonel Kartzev, avec
tm^ lotnias d'Argoun n^ 1 et trois sotnias d'Oussouri
I B*i qui auraient dû revenir à Michtchenko,
1^7 mai» Rennenkampf était à Saimatse, où Kartzev
^joignait le 8, venant de Siuelitien par Daigumentse ;
k colonel Vulkov, avec le 23* tirailleurs, était placé
'1^ ses ordres.
' mission de Rennenkampf consistait à tenir le car-
ur de Saimatse, pour couvrir le flanc gauche du
' tufoent de l'Est, rappelé en de^-à de Liensbankwan,
- leconnaître les forces ennemies signalées à Feng-
Iwaûgcheng et Kwantiencheng.
Les forces à sa disposition comprenaient :
Brigade Lioubavine : Argoun n° 2, Nerchînsk n^ 2,
i* batterie à cheval des Cosaques du Transbaïkal.
Brigade Kartzev : Argoun n*^ 1 {cinq sotnias), Ous-
«^urin'i (trois sotnias).
Colonel Volkov : 23* tirailleurs (trois bataillons), bat-
*^rie 4/6 (huit pièces).
(1) un balatlloQ de réservîiles (Kobî| 4e la Garde, luivi de ditijx
Milr#j, a^pç yf,e baUerie de montagne de U 12" dhîsion, sous les
^^f^i du JteuUoaDt-coloael Yoshida.
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198
LA QUBRRB RUSSO-JAPONAISE.
N» 970.
Karlzev avait détaché, depuis le 5, à Alyangyamen,
trois sotnias d^Argoun n^ 1, qui signalaient l'apparition à
Kwantiencheng d'un parti ennemi des trois armes; lui-
même avait constaté que dans un rayon de 25 kilomè-
tres autour de Fenghoangcbeng, les vallées du Shiao-
tsaoho, du Tsaoho, du Pataoho étaient barrées par les
avant- postes ennemis.
L'inspection de la carte montre l'importance des car-
refours de Saimatse et d'Aîyangyamen.
Au point de vue ravitaillement, la route d'étapes Sai-
matse, Saikouling, Paliling, Fengshuiling centre, Fan-
kiaputse, est la seule à peu près carrossable pour des
cbargt s légères (1); Tartillerie devait y trouver des dif-
ficultés terribles.
Au point de vue manœuvre, les pistes ne laissent
passer les chevaux qu'à la file indienne; les vallées
s'élargissent parfois assez pour permettre un déploie-
ment de deux ou trois escadrons; souvent elles se rétré-
cissent à la largeur du torrent qui les suit, et le sentier
escalade alors l'une ou l'autre berge, franchissant sans
cesse le cours d'eau encombré de blocs de pierres. Les
versants sont généralement escarpés, difficiles à gravir
pour rhomme à pied, couverts de bois et de taillis^
comme les crêtes dominantes; dans les étranglements,
les berges sont de vraies falaises parfois surplombantes.
La région est un pays de guerre de chicanes, d'em-
buscades, propice aux actions d'infanterie, décourageant
pour les troupes montées.
Reconnaissance sur Kwantiencheng, — Le 9 mai,
Renopckampf et Lioubavine partaient avec un bataillon
du 23% dix sotnias (2), huit pièces, trois caissons et un
M) Charrettes chinoises attelées de cinq animaux traînant 800 kilo-
grantiuf'â dont 300 de poids utile, maximum pour passer les cols.
(â) Beui sotnias de Nerchinsk n« 2, cinq sotnias d'Argoun n« 2, trois
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N»970.
LA eUBRRB RUSSO- JAPONAISE.
499
détachement volant de la Croix-Rouge, avec une avant*
garde de deux sotnias au Tchangling.
Ils laissaient le colonel Yolkov à Saimatse pour y
organiser une position défensive, un dépôt de vivres et
surveiller la direction de Fenghoangcheng.
Le soir, ils bivouaquaient au Tchangling, après une
étape de 40 kilomètres ; Tartillerie rejoignait à 2 heures
da matin ; Tinfanterie ne pouvait dépasser Eurtaohotse.
Le 10, l'épuisement général était tel qu'on ne poussa
que la cavalerie (six sotnias) sur Kwantiencheng, évacué
la veille par l'ennemi (400 hommes) et qu'on occupa à
midi.
Un renseignement arrive du colonel Yolkov (1):
TenDemi remonte en forces de Fenghoangcheng sur
Saimatse. Rennenkampf donne Tordre à Lioubavine de
repartir pour Saimatse avec Tinfanterie, deux sotnias et
six pièces, laissant au Tchangling deux sotnias et deux
pièces de la batterie à cheval*
Lai-même, attaqué par surprise à 2 heures par envi-
ron un bataillon, tenait Kuantiencheng jusqu'à 4 heures,
pour rallier ses éléments de découverte, passait la nuit
au pied du col de Tchangling, le franchissait le lende-
main, et campait à Aiyangyamen; le 12, il rentrait à
Saimatse, pour constater que le renseignement de Yol-
kov était sans fondement.
Toutefois le bruit courait dans le pays qu'une forte
colonne ennemie marchait de Fenghoangcheng vers le
Nord, par la route principale, flanquée d'un détache-
ment dans la vallée du Tsaoho (2).
h
ai^
^ii î
I
m
<^'ArgouD n« i (déjà rendues à Aiyangyamen), la batterie cosaque, deux
pièces de la batterie 4/6.
(1) Ren^ignement provenant d*e8pion8y et non contrôlé.
(2) Il n*y ayait en réalité que des déplacements de troupes se parta-
geant les cantonnements autour de Fenghoangcheng, et lançant leurs
^ d'aTant-postes dans les vallées.
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s
100
LA QUBRRR RUSSO-JAPONAISE.
N» 970.
j
En conséquence, dès son retour, Rennenkampf pres-
crit, le 42, une reconnaissance sur Fenghoangcheng.
Suivant les ordres reçus Kartzev part, le 13, avec six
solnias des !•'' et 2* Argoun, et trois sotnias d'Oussouri,
descend le Tsaobo jusqu'à Sankiapu, et lance des
patrouilles d'officiers ; on lui signale Tennemi à Haiku-
mentse (une compagnie); il rend compte et part pour
Lienshankwan avec les trois sotnias de TOussouri, afin
de se relier avec le comte Keller, laissant à Sankiastse
le colonel Troukbine, du !•'' Argoun*
Celui-ci se repliait le lendemain sur Saimatse, lors-
qu'il reçut de Rennenkampf Tavis que ce dernier se
poLtait, le 45, vers le Sud, avec cinq sotnias et deux
pièces, par le Pataoho, flanqué, dans la vallée à l'Est,
(Tayangkou) par deux sotnias; Troukhine, de 5on côté,
avait ordre de coopérer au mouvement en descendant le
Tsaobo.
La journée du 4 5 se passe à marcber prudemment
vers le Sud, sans aller jusqu'au contact des avant-postes
ennemis.
Rennenkampf, décidé à attaquer Haikumentse, appelle
à lui Troukbine, qui rejoint le 16, à travers les crêtes,
au prix des plus grandes peines.
L'attaque dirigée sur Haikumentse ne permit d'em-
ployer que trois sotnias sur onze, à cause de Tétroitesse
de la vallée et de la raideur des versants ; l'ennemi céda
ie terrain, reculant sur quatre positions successives et
n agissant que par des feux à grande distance. La cava-
l^^rie russe n'agit qu'à pied, sans l'appui de son artillerie,
CQ menaçant de déborder un flanc de l'adversaire avec
une demi-sotnia. L'engagement avait duré cinq beures,
sans trop de pertes (7 à 8 bommes de cbaque côté).
L^ennemi n'avait montré qu'une ou deux compagnies
qui avaient reculé sur leur réserve d'avant-postes.
Rennenkampf ne tenta pas d'en savoir davantage, et
rentra le 47 à Saimatse.
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^m.
Ul <3debre russo-japonaise.
m
En sorame, on ne savait rien, en dehors des rensei-
gnements d'espions, qui accusaient la présence à Feng-
hoâDgcbeng de 27,000 fantassins, 2,000 cavaliers, et
beauc^ïiip de canons, dont 36 obusiers.
Ûetixième recommissance sur Fenghoangchetig . — Le
çotiinïaïidement supérienr avait^ sur ces entrefaites, reçu
dcMichtchetiko la nouvelle d'un mouvement de troupes
PiiDemies de Fengboangcheng vers Sitiyen, coïncidant
lîfc des débarquements à Takushan ; par ailleurs, la
itluation était calme; il n^y avait d'inquiétant que le
groupe ennemi de Kwantiencheng,
Rennenkampf reçut la mission de reconnaître Kwan-
tiencheng et Feoghoangcheng à la fois. Instruit par sa
teûtâtive précédente, il résolut de tenter de pénétrer sur
les derrières de la I^^ armée.
Le 23 mai, il groupe neuf sotnias avec Lioubavine, à
Aij&ngyamen, gardant comme repli à Saimatse une
compagoie du 23% quatre sotnias et demie et la batterie
Je campagne.
Tout le reste : 23«, trois sotnias, batterie à cheval
wwaqae, pour simphtier la question des ravitaillements,
est renvoyé à Ampu, sauf quelques postes laissés aux
^rfs (1); en effet, la région pauvre de Saimatse était
presque épuisée.
Hfmnenkampf lance le 22 ses reconnaissances^ au
ûoîiihrede trois, soit, une sur Kwantiencheog* deux sur
Fêûghaangcheng; chacune comprend 2 officiers, 9 Cosa-
qnes et \ guide-interprète chinois. Elles poussent jus-
<]u'i la zone des postes eoDemis, renvoient leurs che-
Hai, et essayent de passer, en dehors des sentiers.
Elles échouent: seule^ celle de Kwantiencbeng rapporte
(1) SthiAtion analog^ue à celle de la !0* dirbton japooaUe après U
Ïïris4- du m\ de TalJng.
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\
i02
LA OUBRRB RU880-JAP0NÂISB.
N«970.
un renseignement d'habitant : il y a dans la région,
4,000 fantassins^ trois escadrons et dix canons.
ReDoenkampf veut l&cber d'en savoir autant sur Feng-
hoangeheng, en tentant cette fois de passer par la vallée
de TAiho. Il part le 22 mai d'Aiyangyamen, avec Ldou-
bavme, Kartzev et neuf sotnias, et arrive jusqu'à Lac-
pienkou; les reconnaissances annoncent que l'ennemi
tient Situcbeng, le col au Sud et Tapu (un bataillon et
cinq pièces disent les habitants).
Le 23, on marche en deux colonnes vers le Sud;
Situeheng est reconnu inoccupé, le col aussi, il n'y a pas
de traces de Tennemi. On stationne à Situeheng, avec
une sotnia au col; trois reconnaissances d'officier par-
tent à pied pour Fenghoangcheng : deux d'entre elles
réussirent à percer les avant-postes japonais, mais ne
purent revenir (1). -
Une patrouille montée, de la sotnia d'avant-garde,
reçoit dans la nuit des coups de fusil devant Tapu.
Le 24, à 9 heures, le détachement occupait Tapu sans
difficultés, mais TefTort s'arrêta là, devant une fusillade
partie des crêtes et des bois bordant la vallée; sur la
menace d'un enveloppement par la crête Ouest, vers
midi, il fallut se repUer sous le feu, sans avoir reconnu
autre chose que la présence d'un bataillon ennemi (2).
Après un long repos à Situeheng, le détachement
russe passa la nuit à Laopienkou.
Un témoin oculaire (3) félicite les Russes d'avoir
échappé à un désastre : le détachement marchait depuis
{i) L'une d'entre elles, du i" Argoua, lieutenant Rogovski et sept
hommes fut prise le 27 mai au soir près de Kaolimén, sur la grande
route d'étapes de Kuroki, à bout de forces et mourant de faim.
(â) Les rapports japonais n*accusent qu'une compagnie, ce qui est
poï^sible, car les appréciations des Cosaques sur Tinfanterie ennemie
soot sDurent exagérées.
(3) Streffleur, Einzelschriften, etc I. Band. Vienne, 1906.
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(1) Il aurait pu, de Situcheug, gagner Kwantiencheng directement
ptr le Sud, ayec quelques chances de trouyer un secteur mal gardé.
(2) Pertes : i offlcier, 2 cavaliers, 2 chevaux blessés.
il
ff' 970, LA OUBRRE RUSSO-JAPONAISE. 203
deux jours sans patrouilles de sûreté, le gros suivant à
300-500 pas Tayant-garde qui comprenait une ou deux
sotnias déployées en fourrageurs (lava) ; puis tout cela
s'arrètant sous le feu, s'entassant dans les localités, se
bornant à détacher des sotnias à pied au-devant des
éléments nouveaux déployés par Tennemi, sans chercher
à prendre du large pour tourner le rideau de forces de
Tennemi et voir ce qu'il y avait derrière, sans même
lancer dans ce but de simples patrouilles.
Les pertes (1 officier, 7 Cosaques, 10 chevaux blessés)
n'étaient donc pas coifipensées par le résultat acquis.
Le 25 mai, toujours infatigable, le général Rennen-
kampf se met en route pour reconnaître Kwantiencheng
par Eortaohotse (1) toujours sans dispositif de sécurité
jasqu au col de Tcbangling, d'où il lance trois patrouilles
qui prennent 5 minutes d'avance. 11 bivouaque au som-
met du col, couvert à 400 pas par un poste, à 200 pas
par un autre. \'â '
A 10 heures du soir, surpris par environ deux compa-
gnies ennemies, le détachement russe se replie sur
Eurtaohotse, s'y arrête de 2 à 7 heures du matin, et
rentre le 26 au soir à Aiyangyamen, à bout de forces (2). j| j j
Combat de Aiyangyamen^ le 28 mai. — Le détache-
ment Rennenkampf, en station à Aiyangyamen, était
couvert par deux postes : à l'Est, une sotnia d'Argoun
n° 2, au Sud-Ouest, une demi-sotnia sur la route du
Kuankouling; le sentier de Tongkialingtse au Sud n'était
pas gardé.
C'est précisément de cette direction (crêtes à l'Est du
Kuankouling) qu'arrive, le 28 au matin, une attaque
in'
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^
804
LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE.
N» 970.
i I
ennemie progressivement renforcée à trois bataillons et
une batterie, combinée avec une offensive de cavalerie à
pied, soutenue par de Tinfanterie venant d*Eurtaohotse.
Rennenkampf soutient le combat avec huit sotnias et
demie jusqu'à midi, puis se replie sur Saimatse, où il
arrive à 6 heures du soir, sans laisser de patrouilles au
contact.
Du côté japonais, Tattaque, d'abord entamée par le
colonel Yoshida, venant de Kwantiencheng avec un
escadron et deux bataillons de réservistes de la Garde,
avait été renforcée vers 9 heures par un bataillon et une
batterie de la 12* division, avant-garde de la brigade
Sasaki, arrivés de Situcbeng par Tongkialingtse (1),
Rennenkampf crut avoir affaire à Tavant-garde d*unc
division ennemie, et se tint prêt à évacuer Saimatse, où
il disposait alors de treize sotnias et demie, avec une
compagnie du 23® et la batterie de campagne 4/6.
Dès le 29, sur un renseignement d'indigène, non con-
trôlé, annonçant l'arrivée de l'ennemi, il se porte, par le
Fengshuiling Est, au carrefour de Tsiang-cbang, avec la
brigade Lioubavine (quatre sotnias de Nerchinsk n"" 2 et
quatre d'Argoun n<> 2), pour couvrir la direction de
Moukden; tout le reste, sous les ordres du colonel
Kartzev, rejoignait le colonel Volkow au Fengshuiling
centre.
Le commandement, sur la foi des comptes rendus du
28 et du 29, put croire à l'offensive d'une division enne-
mie arrivant de Kwantiencheng; en particulier, Kart-
zev donnait Saimatse comme occupé par 3,000 hommes
d'infanterie au moins, avec une batterie.
D'autres renseignements représentaient la P* armée
(1) Pertes japonaises, en tout 4 tués et 26 blessés; pertes russes,
2 orûciers et 7 Cosaques blessés.
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-v 970.
LA. aUBRRE RUSSOJAPONAISE.
206
japonaise en train de se concentrer à Siuyen, laissant un
simple détachement d'occupation à Fengboangcheng.
Le général Kouropatkine, pour éclaircir ses doutes,
donna Tordre au chef du détachement de TEst de faire
des reconnaissances en forces d'une part sur Saimatse,
de concert avec Rennenkampf, d'autre part sur Feng-
hoangeheng.
Le comte Keller, rappelons-le, ne pouvait disposer
que de la 3« division de tirailleurs, général Romanov
(9* tirailleurs à Lienshankwan, 40®, ll^ 12® à Liandia*
sao), moins la batterie 3/3 perdue au Yalu; la 6® divi-
sion tenait le Taling par le 21®, le Motuling par le 24®, le
Feogshuiling centre par le 23® ; restait le 22® disponible
à Tawan ; les batteries 2/6 et 3/6 avaient été perdues au
Yalu.
Keller rappelle à lui tout son monde à Lienshankwan,
tandis que Kouropatkine poussait à Liandiasan la bri-
gade Oganovski (2® brigade de la 2® division d'infanterie
deSibérie), comme soutien éventuel.
Intervention du détachement de l'Est. — Le comte Kel-
ler commence par pousser le lieutenant-colonel d^état-
niajor Chrotiski avec 60 cavaliers en reconnaissance de
Lienshankwan sur Saimatse, et lui-même donne son
ordre d'opérations le 31 au soir, pour les 1®' et 2 juin.
Nous pouvons le résumer ainsi :
d) Reconnaissance sur Fengboangcheng :
Général Romanov, commandant la 3® division de
tirailleurs, six bataillons (1), cinq sotnias, huit pièces,
deux compagnies du génie, par la grande route, direc-
tion Siuelitien.
^^ fi
N:
i\
1
.1'
ill
t
(1) 9« tirailleurs, un bataillon du iO«, deux bataillons du 22% bat-
^^e 2/3, deux compagnies du 2* bataillon de sapeurs, cinq sotnias de
Tcbiu n» 2.
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J
J
106
LÀ eUKBRB RUSSO-JAPONAISE.
N« 970.
b) Iteconnaissance sur Saimatse :
GroSf le général Keller, avec Kachtalinski, hait
bataillons (1), seize pièces, une compagnie du génie. La
cavalerie divisionnaire est figurée par les teiaireurs
montés des régiments; itinéraire, la route Tsaohokou,
Tsaohotse, Saimatse. Un bataillon du 11* et celui du 2â*
devaient se détacher pour former flanc-garde fixes res-
pectivement dans les vallées du Pataobo et du Tsaoho.
Colonne Volkov : le 23* et une batterie de montagne (2)
marcheraient sur Saimatse par le Fengshuiling centre.
Cavalerie Kartzev ( cinq sotnias d'Argoun n* 1)
opérerait avec Volkov et assurerait sa liaison avec le
gros.
Les bagages étaient réduits ; les équipages ne corn-
prenaient que des dvoukolkas à deux roues ou des che-
vaux de bat, les fourrages, en partie chargés sur les
caissons. On emportait quatre jours de vivres, 180 car-
touches par homme, huit caissons par batterie ; un poste
télégraphique était poussé à Tsaohokou.
L'ordre touche le général Rennenkampf à Tsiangchang
dans la nuit du 31 : il devait marcher sur Saimatse et
TaElaquer par le Nord, le 2 juin.
11 avait déjà une sotnia au Fengshuiling Est, et une au
Sinkailing ; les sept autres (3) étaient sous sa main.
Rennenkampf laisse ses instructions à Ldoubavine pour
la marche du l^*" et du 2 et lui adjoint son chef d'état-
major, le colonel Rossiiski ; puis il part pour Siaosyen,
fait iOO kilomètres en vingt-quatre heures et arrive au
(1) Dcuï bataillons du 10", deux bataillons du li«, le 12% un ba-
tajUoD du 22«, batteries 1/3 et 4/3, une compagnie du 2* bataillon de
sapcurii.
{^) No u Tellement arriyée.
(:t) Une sotnia de Tchita n® 2 de la brigade Grekow s'était jointe à
\m h 30 tnai.
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N»970.
LA GUERRB RU8S0-JÂP0NAISB.
^7
Paliling pour prendre la direction du groupe ELartzev-
Volkov.
Opérations de la brigade Lioubavine. — Lioubavine
rappelle la sotnia du Sinkailing, quitte Tsiaugchang le
1*' juin et arrive à 3 heures au sommet du col de Feng-
shuiling Est, gardé depuis le 29 mai par un poste (1) qui
y vivait dans une quiétude parfaite. La brigade iCait un
long repos dans une clairière de 600 à 800 mètres de
diamètre, une sotuia d'avant-garde rentre après avoir
placé quelques postes. A 3 h. 30, arrive de la lisière au
Sud-Est une grêle de balles qui en quelques instants
conche à terre 30 hommes, dont S morts et 60 chevaux.
Go s'imagine le désordre et la confusion qui s'ensuivirent.
La brigade se replia sur Kouanti recevant en chemin de
nouveaux feux sur son flanc droit.
Les auteurs de la surprise se montaient à environ une
section de 60 réservistes du détachement Yoshida, partie
en reconnaissance de Saimatse vers le Nord.
Le lendemain, Lioubavine repart de Kouanti à 7 heu-
res, précédé cette fois de reconnaissances et couvert par
nn dispositif de sûreté sérieux, mais aussi avec des
allures très ralenties; il entre à Saimatse à 2 heures
(22 kilomètres en sept heures), et y trouve le colonel
Chrotitski, ses éclaireurs, et Tavant-garde de Keller.
Les Japonais avaient prudemment évacué la localité, où
ils ne s'étaient d'ailleurs avancés qu'avec une ou deux
compagnies.
De son côté, Renneokampf avait joint le 2 à 10 heures
du matin, à Kankaotse le groupe Kartzev- Volkov (2) ; à
(1) 3« sotnia d'Argoun u? 2.
(2) Mtoqueot deux sotnias détachées en escorte de convoi sur Fan-
lùaputse; YolkoT est en retard parce qu'au lieu de stationner au
VeDg&huiliog, il avait pris cantonnement à Ampu.
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fQ8
LA QUBRRB RUSSO- JAPONAISE.
N« 970.
8ifalatse, il rencontre la tête du gros de Keller, arrivant
de Tsaohotse, arrêtée et prête à faire demi-tour après
une marche de 50 kilomètres en quinze heures. Les
deux jours d'étapes avaient cruellement éprouvé l'artiU
terie, surchargée par le transport de ses fourrages sur
un matériel déjà trop lourd.
Kouropatkine, avisé de Tabandon de Saimatse par
Fennemi, avait désapprouvé la proposition de Keller de
pousser sur Aiyangyamen, et le rappelait d'urgence;
dans son inquiétude de voir Fengshuiling Ouest gardé
par deux bataillons et une batterie seulement, car le
bruit courait d'une offensive imminente de Kuroki, il
avait poussé la brigade Oganovski sur Tawan et une bri-
gade de la 5* division de tirailleurs de Liao-Yang à Lian-
diasan.
Keller repartit donc le 3 pour Lienshankwan, où
devaient se terminer ses marches forcées, démontrées
inutiles; de son côté, Rennenkampf réoccupait Saimatse
avec trois bataillons, douze sotnias et demie et sii
pièces (1).
Le lendemain, il poussa vers Aiyangyamen avec trois
sotnias (2) et les éclaireurs du 23^ et s'engagea au Sin-
kailing contre une petite arrière-garde qui se replia; les
reconnaissances virent deux ou trois bataillons ennemis
€D retraite sur Aiyangyamen.
Le soir même (4 juin), Rennenkampf repartait pour
Tsiangchang avec la brigade Lioubavine, sur la nouvelle
de 1 apparition de l'ennemi à Saipingkai.
Le général Grékov (3), restait à Saimatse, comme chef
du détachement, avec le 23«, deux sotnias d'Argoun nP i
(f ) Le 23" tirailleurs, la batterie à cheval de montagne, trois sotnias
et demi de EartzoT et neuf sotnias de LioubaTine.
(â) Deux sotnias d'Argoun n» t, une sotnia de Yerkhnéoudinsk n'^î»
(3) Chef de la i^ brigade de la dÎTision de Cosaques du Trans-
baïkal.
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N<910.
LA GUERRE RU 3S0- JAPONAISE.
d la batterie de montagne, pendant que le colonel
Kartzev se repliait sur le Fengshuiling Centre.
A partir de ce moment, la cavalerie Rennenkampf
allait cesser d'agir isolément; elle était épuisée par le
service qu'on lui imposait depuis un mois. Il serait
eiag'éré de dire que le résultat de ce surmenage ait été
fructoeux pour le commandement. Toutes les entreprises
du ^éoéral Rennenkampf ne procurèrent aucun rensei-
gnement qu*on ne connût déjà, soit par l'espionnage,
soit par la bataille du Yalu.
A ce sujet, on a ioeriminé l'insuffisance de la division
cosaque du Transbaïkal, composée de réservistes, à
remplir sa tâche. Nous doutons fort qu'une cavalerie
régulièrement instruite et bien montée eût rendu plus
de services dans les mêmes conditions : pays de mon-
tagnes aux passages gardés, population de langage
inconnu, ennemi stationnaire et couvert d'un réseau
serré d'avant-postes. Elle eût sans doute évité les sur-
prises, elle eût peut-être fait passer quelques reconnais-
sances assez heureuses pour rentrer à leurs escadrons ;
i coup sûr, ces reconnaissances n'auraient pas rapporté
l'état des cantonnements de l'ennemi, malgré leur bonne
volonté.
Quant à la recherche du renseignement par le combat
à pied des sotnias, elle eût renseigné le commandement
sur l'emplacement de la ligne de résistance des avant-
postes ennemis dans différents cols, et cela, au prix de
pertes sérieuses; le résultat cherché n'aurait pas été
atteint non plus.
Nous nous permettrons de citer ici les conclusions
d'une étude parue dans les Einzelschriften ûbei' den Rus-
mch-japanischen Krieg (Streffleur), Wien, 1906, œuvre
probable d'un officier autrichien détaché auprès de
Rennenkampf.
La reconnaissance des gros ennemis, aurait été des plus diffi-
ciles même pour une cayalerie régulière européenne, en présence du
ié
U
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wo
LA aUBRRB RUSSO-JAPONAISE.
N»»70.
I .
rê»eai] serré dei iTant-postes ennemis, et des difficultés opposées par
le terrain moptaj^neuic. La tâche imposée à la diTÎsion des Cosaques du
TranâbaïkaL aurai! di) être déjà accomplie par le détachement de l'E^t,
deTant Icqupi loutf! la I*^ armée japonaise s*était montrée déployée au
combat du Valu, C^. tiVtait pas par des émissaires ou des patrouilles
que le général BeniK'nkampf pouvait espérer en apprendre davantage
que le général ZRsssoulitch n'en avait vu de ses yeux le 1*' mai.
En effet, lors de Tarrivée de Rennenkampf à Saimatse (8 mai),
Kurobt, k Fi?nghoangcbeng, avait eu le temps de faire barrer par de
forts pot^tes d'infanterie la plupart des avenues pouvant donner accès
aux Cosaques vers sf s cantonnements ; au bout de quelques jours, tous
les passages étaient fermés.
Faute de cheminé, seuls praticables aux chevanx^ restait la ressource
de faire pasa^r des patrouilles à pied au moins fallait-il leur faciliter
la tftcbe par des d^nnonstrations simultanées comportant déploiement
d'artillerie contre le^^ organes de sûreté de Tennemi, pour leur per
mettre de se glisser, h la faveur du combat, de l'autre côté du front
adverse. .... restait encore une difQculté pour les patrouilles : fran-
chir à nouveau la ligne ennemie; on pouvait toutefois espérer en voir
rentrer quelqu'une, ce qui aurait permis de vérifier par recoupement
Ici renseignements d^^missuires.
Le serrice d espionnage (dans ces circonstances) devait jouer
un rdle de^ plus importants ; les agents chinois valurent mieux
que leur réputation , car là où Us signalèrent de la fumée, il y avait
rédlemenî du feu.
Toutefûis^ le résultat qu'on attend des patrouilles, renseignement
direct ou véTifiention des avis d'espions, présuppose une bonne instruc-
tion de la troupe dès le temps de paix ce qui n'était pas le cas.
Ceei explique qu*un chef allant, éprouvé comme Rennenkampf n'ait pu
s*acquitter qu'en partie de la tAche ultra-délicate qui lui était confiée.
Ce chef intrépide, i^entant l'insuffisance de ses sous-ordres, prenait la
tête de toutes les entreprises, sans cesse en selle, revenant sans trêve
sur renneini. 11 n'opterait qu'avec des Cosaques qui, des condi-
tioDS requises pour le service de reconnaissance, n'en possédaient
qu'une, la rapidité du mouvement Les événements ont prouvé
que le^ Cûj^aques de Transbaïkal n'étaient pas à la hauteur de leur
tlche.
Le gros des soluias de Rennenkampf appartenait au 2* tour, qui ne
connporte qu'une unique période d'instruction de trois semaines; de
p]\}Hj les sotnias avaient été complétées par des hommes du 3« tour,
pratiquemeijl exempta de tout exercice militaire; presque tous avaient
jadis été convoqués pour réprimer le soulèvement des Boxeurs; en face
des bandes chinoises de valeur médiocre et d'esprit passif, ils avaient
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N- 970.
LA GCnSRRE RUSSO- JAPONAISE.
m
déstpprû le ieirice de reconnaissanee et de sûreté. Deyant les patrouilles,
postes, détachements japonais, composés de fantassins rompus à Tuti-
lisation du terrain, pouvant même tirer sans se trahir gr&oe à la poudre
sus famée, les pointes oosaques, sans cesse fusillées, deyaient faire
demi-toar sans tirer les choses au clair
r/est yraisemblablement l'insuffisance du dressage de son personnel
en Toe de la découyerte qui a conduit Rennenkampf à renoncer au
maintien permanent d*un système de patrouilles au contact des ayant-
fardes ennemies, et à perdre deux semaines à Saimatse ayant de lancer
des pointes à la recherche des gros adverses. On yoit clairement quMl
répn^oe à lâcher de petits groupes indépendants, et qu'il en tient pour
TictioB du gros détachement.
Les quatre tentatives sur Fenghoangcheng et Kwantiencheng ont
dooc bien, dans leur ensemble, le caractère de reconnaissances en forces
qui échouent toujours dès le premier contact avec les plus faibles élé-
ments du système de sécurité de Tennemi : faute des précautions les
pios rodimeotaires pour la sécurité en marche et en station, ces quatre
prises de contact et toutes celles qui suivirent débutèrent pour les
Russes sous la forme d*une surprise, en procurant à l'ennemi les avan-
tages iaverses, et cela, que le détachement russe fût en mouvement ou
ao repos. L'opération commence avec un bel élan : chaque fois, Ren-
Denkampf abat environ 40 kilomètres par de mauvais chemins dans sa
première journée ; aux premières salves japonaises, l'action se fige ; le
Moei de la retraite intervient, on renonce à pousser plus loin la recon-
oaiisance.
L'uniformité d'aspect de ces opérations s'explique en partie par l'im-
prévu des situations, en partie aussi par les difficultés auxquelles on se
lieurte dans l'emploi des troupes montées dans le combat de feux, sur-
toat en montagne. Le« Cosaques, pied à terre, devaient renvoyer vive-
ment leurs chevaux hors de la zone de feu oii l'on s'était inoonsidéré-
méat engagé, tout en restant à même de les rejoindre; ces chevaux de
main ralliaient donc les sotnias non employées, quelque part sur la
li^oe de retraite ; celle-ci ayant toujours la caractéristique d'un défilé,
ne favorisait pas la manœuvre en retraite; l'opération se réduisait donc
pour les sotnias engagées, à de rapides rafales de balles dans de brefs
temps d'arrêt sur des positions de tir.
L'inraoterie japonaise se rendit bien vite compte de ce point faible
4€â Cosaques, qui n'étaient jamais Âoutenu^ par leurg troupes de tirait*
leuri ni leur artillerie; allégiîe de tous impedimenta, cnbai'die par ïa
victoire du Valu, ehe provoquait le combat pour le mener enisuite oBeu-
Hvemenl par petites fractîoni», en pratiqunnt la menace toujours efficace
c^fQtre la ligne de retraite de Tadver^ire.
\i
h;
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SI 8
LA OUBRRB RUBSO-JAPONÀISB.
H« 970.
Reconnaissance sur Fenghoangcheng. — Le général
Romanov, avait poussé sur Tuiupu le 1^' juin; le 2, pré-
venu de Tarrivée au poste télégraphique de Tsaohokou,
de la dépêche du général en chef rappelant Kell^, il
avait jugé inutile de poursuivre sa propre reconnais-
sance sur Fenghoangcheng; le 4 juin, il était de retour
au Motuling avec le 22® tirailleurs, renvoyant le reste de
son détachement à Lienshankwan.
La 3® division de tirailleurs se trouvait donc de nou-
veau groupée le 4 juin à Lienshankwan, avec une avant-
garde à Tuinpu (1).
La 6® division, c'est-à-dire les 22® et 24®, occupait le
Motuling. Enfin, la brigade Oganovski, poussée àTawan,
se couvrait sur la route de Siuyen, vers Taseling, par
trois bataillons du 8® de Sibérie et cinq sotnias (2).
Reconnaissances de la /'® armée vers les cols (3), occu-
pation de Saimaise. — L armée d'Oku allait entamer sa
marche sur Wafangou ; fidèle à son principe de toujours
montrer de l'activité sur l'ensemble du front stratégique
pour tâcher (d'enlever à l'ennemi la tentation de jouer
des réserves sur les lignes intérieures, le commande-
ment japonais prescrivit à la 10® division un mouvement
vers Siuyen, et à la 1'® armée, de faire quelque chose,
dans la mesure de ses moyens.
Le général Kuroki ordonna une série de reconnais-
sances à exécuter & partir du 6 juin, par des groupes
d'infanterie équipés légèrement, et pourvus de quelques
cavaliers : ces reconnaissances furent fournies par la
2® division, la seule qui fut au complet à Fenghoang-
cheng.
(1) Deux LataïUou» du 10*, trois iotnias de Tchita n" 2,
(2) Troia d'Ouasoun, de us de VerknéoudiDtk o* 2,
(3) Streffleur, Eimeise/irificn, ett., JM2 ïleft.
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ir
»» 97&.
hk QUSERÉ RUSSO^AFONiJSE.
£13
s) ReconoaissaDce de gauche sur le Sinl<ailing (route
de Uoangkiatieïi) : bataillon 111/30*, majoi* Miyakawa,
pousse jusqu'à Tataugkeou, à rOuest du col, et recon-
ûill jusqu'à Uûdiapuza , en livrant quelques escar-
mouches {6-7-8 juin),
4) Recounaîssaoee du centre, sur le MotuHng : le ba-
WUon 11/30*, major Takamatsu, partie 6 deFenghoang-
ctenf, traverse le Ilokialing le 7 au matin et couche à
Tirangkou, refoulant des patrouilles de Cosaques, passe
I» journée du 8 à reconnaitre un peu an Nord un poste
<)D il jitiaque le 9 à Faube et qui se renforce progressîve-
mmi k r effectif d'un bataillon et une sotoia (1). Les
Japonais passent leur journée è tirailler et à manifester,
fïc^nojDencent le 10, constatent la disparition de Fen-
oemi, et rentrent à Fenghoangcheng le 12.
c] ReconQaissance de droite, par la route mandarine :
titaillon Ill/i*^, major Itabasbi. Part le 6 de Fenghoang-
cheng et arrive à 7 heures à Chutnentse que Tennemi
lient d*évacuer sous le feu de patrouilles du détache-
Dient [300 cavaliers et 80 fantassins, avec le comte Keller
*ti personne, venu pour distribuer des crok de Saint-
Georges au régiment de Tchita n® 2). Le 7, la reconnais-
Siûce repousse des sotnîas à pied sur Kankiaputse, pro-
voque le déploiement d environ deux compagnies et
Ns sotnias (2), et se replie lentement sur Cbumentse
poar passer la nuit. Le lendemain, avec Tappui d'une
i^coQûaissance qui avait remonté le Tsaoho, le major
Hibashi enlevait Tuinpu tenu par quatre sotnîas et de
Rnfanterie, se mettait en relatiou avec une reconnais*
^Mt de la brigade Sasaki, arrivée de Saimatse sur
Tsaohokou, et faisait suivre rennemi jusqu'au Fengs-
builing. Puis il rentra à Fenghoangcheng le 9,
(t) n* ttmiUeur» et Tchita n" 2,
(î) lafâDterie du 11* tirailleurs, enTalerie de Tchita n* 2.
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t\h LA OUBRRB RUSSO-JAPONAISB. N* 970.
Sasaki avait quitté Aiyangyamen dans la nuit du 6
au 7, avec sa brigade, le 12^ régiment de cavalerie et
dêui batteries. Lie 7, à Taube, il couronnait les crêtes au
Sud-Est de Saimatse, refoulant une compagnie de grand'-
garde du 23«. Le détachement Grekov courut aux armes,
sans panique, d'ailleurs ; son bataillon 11/23^ attaqua réso-
lument en plaine, tandis que le III/23* et la batterie
se postatent sur un éperon à TOuest du village. L'at-
taque devait avorter, soumise à un feu supérieur, et mal
soutenue par la batterie de montagne, qui manquait de
portée ; il fallut se replier sous le feu, dans la direction
de Sifalatse et des défilés, tandis que Tennemi s'avançait
 son tour et occupait Saimatse à 3 heures (i).
Les Japonais avaient 3 tués et 24 blessés; les Russes,
15 tués j 92 blessés dont 3 officiers, et 7 prisonniers.
De i^on côté, Rennenkampf, à Tsiangchang, avait appris
Tarrivée d'un groupe ennemi à Saipingkai par un poste
de deux sotnias d*Argoun placé au Sinkailing ; partant
en reconuaissance le 11 dans cette direction, il fut rap-
pelé à Tsiangchang, par ordre supérieur, puis sur Siao-
syen*
Enfin, une reconnaissance de réservistes envoyée par
le colonel Yoshida, de Ewantiencheng sur Hoaijensieng,
(J) a Un frémissement de curiosité courut daus nos rangs, quand on
TJt émi^rgcr de la forêt des Japonais qui descendirent en courant une
centaine de mètres et disparurent derrière un pli de terrain. Après
quelques liiBUnts^ un homme se leya et s'élança Ters l'abri le plus
proche; le^ autres suivirent un à un jusqu'à ce que la chaîne fût réu-
nie : le temps de reprendre haleine, et ce mou?ement recommença.
Pondant chacun de ces changements de position, les feux de sahes et le
tir rapide de l'ennemi resté sur place augmentent d'intensité. Ces bouts
de chiiloeâ it^ançant par échelons s'étendirent sur plus d'un kilomètre
en largeur. On ne Yoyait les assaillants que pendant quelques courts
instant!^ et pas plus d'un seul à la fois, ce qui rendait notre tir tout à
fait ineffii^T^ce. » (Lieutenant-colonel KTitka, de Ncrchinsk n* 2, Journal
dWn Cosaque du TransbàikaL)
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K* ÎTO.
LA êtrSBEB HPSSO-JÂF0NA.ISE.
2td
se heurtait le (2 juin au détachement Madrilov qui ren-
trait de âôD raid en Corée, et Talarmait au point de le
fiure reculer d'un bond jusqu'à Hsiogking,
Le général Keller» avîsé^ d'une part, par Grekov de
rattii(|Qe de Saimatse, par ses éclatrears, d'autre part,
de ri[Qinobitité des avant -postes japonais autour de
Feighoangcheng, après la disparition des reconnais-
sftQces signalées Itis G, 7 et 8 juin, voulut tirer les choses
lu clair du c6té de son flanc gauche.
Le 11 juin, il se porta de Lienshankvvan sur Tsaoho-
Un avec la brigade Mardanov(9*' et 10^ tirailleurs) et
utie demi-balt^rie ; son iotentîon était de pousser le 12
siif Saimatse eu se gardant du cùté de Fengboangcheng
pAr quatre sotnias de Tchita n*^ 2 poussées sur Tuinpu et
Ltiikiatai,
Oins Ift soirée, un groupe d'éclaireurs montés» lancé
fnaTADt de la eolooue, faisait savoir que renuemi avait
çTaciié Saimatse le 9. La reconuaissaDce n'avait donc plus
Je ntisoQ d'être; la brigade Mardanov retourna à Liens-
hiûkwan.
t^aimatse restait inacciipê; Grekov s'était replié le 7
mr le FengsbuiUug Centre; ses rapports alarmistes
aauoiiçaient un mouvement tournant de l'ennemi avec
15,000 hommes au 3iord d'Aiyangyaraenoù, par surcroît,
se trouvait, à son dire, une division. Peut-être le com-
Bïaoderiient le soupçonna~t-il de manquer de sang-froid,
car il fut remplacé dans ses fûnctions par le général
Schatilov (1).
Les rapports de Michtchenko annonçaient la prise de
Sioyea par l'armée de Takushan, dont les pointes se
m
m L^ générul SchatilaT, cooj mandant la 2* brigade de la l""^ diifi-
•)««* dmfftntene du Sibérie était moraenUnémpnt sans emploi» par suite
^e 1^ «lispefsion de cette dt? biou coûiacrée à la garde de la TOie ferrée
»a ^onl (ta Liao^Yang.
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f
StS Lk OUBRRB RUSSO-JAPONAISB. N* 970.
montraient au Tcbipanling; cette armée contenait des
ti^fjupes de la Garde ; peut-être encore d'autres éléments
de la P® armée. Vers Fenghoangcheng, tout était calme ;
le général Kuroki s'y trouvait-il encore ? N'était-il pas
plutôt en marche vers l'Ouest, pour se joindre à la
lO"" division japonaise et marcher sur Haicheng afin de
couper la retraite au 1®"^ corps sibérien lancé vers le Sud.
Ne se proposait-il pas de pousser par Hoangkiatien sur
le Santaoling et Tawan?
Le commandement russe parait avoir flotté entre ces
diverses hypothèses, et avoir envisagé la dernière comme
probable, car nous retrouvons, le 13 juin, le comte Rel-
ier avec la brigade Stolitza (3® division de tirailleurs) et
deux batteries, en station au nœud de routes de Tawan,
relevant la brigade Oganovski (1), rappelée par Kouro-
palkine à Liandiasan, au débouché de la route de Siuyen
à Liao-Yang (2).
Le détachement de l'Est se trouvait donc fractionné
de ta façon suivante, à la date du 13 juin :
Groupe principal (route mandarine) :
A Lienshankwan, brigade Mardanov (9« et 10* tirail-
leurs), trois sotnias de Tchita n^ 2 et une batterie ;
A Tawan, quartier général de Keller, état-major du
général Kachtalinski, brigade Stolitza (11^ et 12® tirail-
leurs);
A Liandiasan, brigade Oganowski (7* et 8® régiments
de la 2* division d'infanterie de Sibérie).
Flajic gauche : Rennenkampf à Siaosyen avec la bri-
gade Lioubavine et un bataillon de réservistes de Sibérie
(régiment de Stretinsk de la 1'® division), une batterie
des gardes-frontières ; Grekov au Fengshuiling Centre,
(1) 2« brigade, 2« divisioa d'infanterie de Sibérie.
(â) ^Voir le !•» volume du major V. Tettau, p. 158 et suit.
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»' no.
UL aUBRRB KtrsSO-MPÛNAlSE.
317
avec le 23* {Voikov), le 1*''' Argoun, une batterie de mou-
tape.
Flanc droit : Au Motuliug cl à TOuest :
Général Romauov (commandant la 6*^ division), avec
\t'H\ nn bataillon du 22*, une batterie {4/6), une sot-
liade TchJta n* 2;
Aq Santaolingf deux bataillons du 22° (colonel Lipo^
ttli)(t);_
A Taseling et au Sud (Fengshuiling), le colonel Us-
penskî, avec deux balaillons du 8^ d'infantepie de Sibérie
(brieade Oganovski) et deux canons.
EuGd^ pour mémoire et bors du commandement du
«tnle Keller :
A Siûioucheng^ la 2* division d'infanterie de Sibérie
(général Lœvestam), dont la d^* brigade (géuéral Ples-
ebkûv) lient les cols de Watseling et Panling; le déta-
ehetuent Abaziev forme son avancée à Sankiatse et
HoaDglii^tien^ avec trois sotnias d'Oussouri et deux dé
VejkhDéoudinsk n" 2 ;
AnTaling, le 21* et la batterie !/6 (B* division).
b 5* division de tirailleurs commence à débarquer à
fiaicheng.
Au Sud-Ouest, Michtchenko et Stackelberg sont pos-
lè«i l'un vers Mukuyu, Tautre à Wafangou,
L'offensive de Tarmée d*Oku, le 13 juin, vient boule-
verser les dispositions prises du c6té russe,
Les demandes de renfort du général Stackelberg lui
'ont affecter, comme nous Tavons vu, la :;« brigade de la
3l* division d*Europe^ puis la 3* division d'infauterie de
i^) Coîouel LipoTatï-Pûpovrlch, MoDtéûégrin au service rusie, arrivé
*ïEarope avec le c^mte Keller et accijmpagné d'une baode d*aTentiiriers
"^^^Ui dans «0» pnf^f qui furent incorporés sous le nûm d'^cUtreurs
Mùj*, (Colonel Kvilka, Journal iCtm Cosaque du TrûTubatkai.)
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ii$
LA OUBRRB RU880-J1P0NAI8B.
N»97i
i
réserve de Sibérie (général Kossoviich) nouvellemei
débarquée à Haicheng.
Par surcroît, on rappelle la brigade Oganovski (1) <
une batterie de Ldandiasan à Haicheng (sauf le détacha
ment Uspenski, maintenu par le comte Keller à Tas<
ling avec une compagnie et six pièces à Liandiasan).
Le surlendemain (15 juin), nouveau télégramme d
commandant en chef au comte Keller : Stackelber{
battu à Wafangou, est en retraite vers le Nord, sous ]
pression de forces ennemies ; on observe une menace à
Siuyen contre sa ligne de retraite; il faut envoyé
immédiatement les 11^ et 12® tirailleurs à Anshantien e
avec le reste du détachement de TËst, faire une attaqu
démonstrative sur Fenghoangcheng (2).
La première partie de Tordre est exécutée par la bri
gade Stolitza, qui laisse ses deux batteries à Liandiasaj
et se porte à Anshantien.
Le 16 juin, le comte Keller ne disposait donc plu
que des éléments occupant les cols, à l'exclusion d<
toute réserve :
Brigade Mardanov, six bataillons et batterie 1/3;
division Romanov, six bataillons (22® et 24®), batterie 4/G
enfin, trois sotnias de Tchita n^ 2; les détachements
Lipovatz et Uspenski étaient hors de portée.
En défalquant les garnisons indispensables à l'occupa-
tion des cols, il lui resta, pour son opération sur Feog-
lioangcheng, sept bataillons 3/4 et une batterie.
Par ordre du 15 juin soir (3), il organisa l'opération de
la façon suivante pour le 16 :
Le premier objectif était Ghumentse; la marche se
ferait en deux colonnes : à TËst, par la grande route, le
(1) 7» et la moitié du 8« régiment de Sibérie. Voir V. Teltau, p. 163.
(2) V. Tettau, témoia oculaire.
(3) i6t(/., Voir p. 1(>5 et annexes.
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mmh
LA GÇBRRB BCSSO -JAPONAISE.
iî^
Cént^m] Ka^htalînski marcherail avec quatre batail-
3/4; à rOuesi, le géeéral HomaDov descendraiL du
iiog avec trois batailioûs, ]a batterie 4/6 et une
^compagnie du génie; à chaque eolontie était affec-
ne ioloia de Tcbita n" â (!)•
L€ général Keller devait marcher le 16 avec la
caloeoe de FOuest.
Les traitii» étaient réduits au minimum*
Les gamisoDa laissée» aux cols devaient renvoyer à
liandiasan leurs trains et une partie de leur artillerie
(uht moitié de la batterie du Fengshuiling Ouest).
Le début de Tordre d'opérations spécifiait qu'il ne
lï pas <i saxïfifier la possibilité de retraite sur Lian-
Q >s il respirait le découragement et le manque de
'•mce.
Le IS, les deux colonnes arrivent à hauteur de Lin-
^ *iî, après une marche fatigante, exécutée par une
chaleur; les voitures ont été un embarras constant;
^ batterie de Romanov se trouvait sans cesse en détresse,
^1 on dut en renvoyer la moitié, tandis que les quatre
pièces restantes passaient à la colonne Kachtalînski sur
la grande route.
I*eî3dant la journée, un télégramme arrivé au poste du
^*'''î!iBg confirma au comte Keller la défaite du corps
^elbcrg à Wafangou; cette nouvelle ne contribua
pfti* à relever te moral de Félat- major du détachement
Les rapports des reconnaissances de cavalerie signa-
taieot r ennemi en forces à Siuelitien, Le général Keller
wdonna pour le lendemain Tattaque de cette localité :
lO ÏJ 3* sûtDJA devait fournir les poites de correspondance ; les troîa
«rtïi* étiiefit emplD?ée« iur la rqute de Ltaa-Vang^ et à Liao-YftDg
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i
M
ito
LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE.
N« 970
attaque de front par Kaclitalinski, combinée avec uni
meûace sur le flanc Ouest et les derrières par Romanov
La marche du 17 fut exécutée dans des condition:
déprimantes, sous une pluie torrentielle; on avait laissa
sur place les voitures et les tentes, mais le sauvetage
des pièces vingt fois arrêtées devant les pentes, en per-
dition dans les fonds, fut un souci permanent. Bref
dans l'après-midi, on arriva en vue de Sinelitien, aprè<
avoir vu se replier la valeur de trois compagnies enne-
mies : Keller fit tirer une douzaine de coups de canoi
qui restèrent sans réponse. Entamer une attaque à
i 5 kilomètres de Fenghoangchengoù Ton estimait comme
probable la présence du quartier général de Kuroki ei
du gros de son armée eût été plus qu*imprudent.
KelJer fit faire demi-tour; le soir les troupes, après les
mêmes difficultés de marche, réoccupèrent les bivouacs
de la veille; le lendemain 18, elles reprenaient leurs
emplacements dans les cols. Les Japonais se réinstallè-
rent dans leurs anciennes positions d'avant-postes.
Reconnaissance de Rennenkampf sur Aiyangyamen. —
Le général Rennenkampf, par ordre supérieur, ou de sa
propre initiative, s'était mis en mouvement à peu près
simultanément avec le comte Keller. Parti de Siaosyen
avec la brigade Lioubavine et la batterie de montagne
des gardes-frontières, il se réunissait le 20 juin, à
Saîmatse au détachement Schatiiov descendu du Fengs-
buîHng Centre avec le 23* tirailleurs, trois sotnias d'Ar-
goun n» 1 et la 4« batterie à cheval des Cosaques, grou-
pant ensemble quatorze sotnias, trois bataillons et
quatorze pièces. Le 22, il prenait la direction d'Aiyang-
yamen, où l'ennemi s'était replié depuis le 9, et pre-
nait à 10 heures du matin le contact des avant-postes
ennemis.
Aiyangyamen était tenu par le général Sasaki, avec
sa brigade complète (14« et 47*), le 12* régiment de cava-
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N'« 970. LA aUBRRB RUSSO-JAPONAISE. 921
lerie et un groupe du 12* d'artillerie ; il était couvert sur
ehacone des routes de Saimatse et de Tayangkou respec-
tivejnent par un bataillon poussé à 4 ou 5 kilomètres, et
qui avait organisé une position défensive, sur les autres
directions, par de faibles éléments ; une deuxième ligne
de tranchées jalonnait les hauteurs dominant immédia-
tement la localité, au Sud de. laquelle était le point de
rassemblement de la brigade. Les bataillons d'avant -
postes avaient pour mission, en cas d'attaque, de provo-
quer le déploiement de l'ennemi ; puis de se replier par
les flancs Nord et Sud, de manière à l'attirer sous le feu
de la seconde ligne de défense, où se trouvait l'artillerie.
De 10 h. 30 à 1 h. 45, le combat se passa sur la ligne
d'a?ant-po8tes, entre les deux bataillons japonais et des
Gosaqaes pied à terre. A 1 h. 45, du côté russe, entraient
en action la batterie de montagne et un bataillon de
tirailleurs. Après une contre-offensive de deux compa-
gnies contre la batterie de montagne, mal couverte,
menace qui amena un arrêt dans la progression des
Russes, les Japonais rompaient le combat et allaient se
placer en réserve derrière la seconde position, occupée
par les quatre bataillons restants et les trois batteries.
Les troupes russes qui avaient suivi le mouvement,
arrêtées par le feu de l'infanterie, se terraient en atten-
dant l'arrivée de leur artillerie. A 4 heures, la batterie à
cheval des Cosaques vint prendre position à 2,000 mè-
tres des tranchées ennemies, auprès d'une ferme brûlée
évidemment repérée ; criblée par les trois batteries japo-
naises, elle perdit en quelques minutes 8 tués et 20 bles-
sés, dont 5 chefs de pièce.
Le personnel dut s'abriter, sans pouvoir reprendre le
feu; il n'était pas question d'amener les avant-trains; il
fallait attendre la nuit pour sauver les pièces. Heureu-
sement, les Japonais restèrent sur la défensive, répon-
dant par des retours de main partiels à des offensives de
détail des Russes. A 9 heures du soir, Rennenkampf
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fi,% LA OUEEHK au&gO>JAP0NAI3B. N* 971
rompait le combat et se retirait sans iacident. Il dépasï
Saioiatse et rentra à SiaosjreD tandis que Sch&tilov rep
giiait le Feogshuiliag Centre,
Les JapoDals restèrent à Aiyang^yamen,
Portée ruetea. . , ^
Pertes jApanaiaes
i>BlUen et].
HaUB
7
46
1
51
Le combat avait donné au général Rennenkampf m
renseignement assez précis sur l'effectif de la troup'
ennemie qui occupait Aiyaugyamen (2). Au dire à
témoins oculaires (3), il avait été fort intéressant, accu
sant fin côté russe un savoir-faire tout nouveau dam
remploi des trois armes en liaison : engagement à pie(
de la cavalerie d'à vaut-garde, jusqu'à rentrée en actioi
de rinfanterie et de rartillerie ; attaque énergique
poussée jusqu'à 800 ou 900 pas de l'ennemi; menace:
sur les ailes pour forcer Tennemi à démasquer des
réserves ; pai^ades contre les attaques débordantes pai
Topposition d'échelons à pied tirés de la cavalerie dis-
ponible, tout, dans ce combat, montre une voloute
d'agir et un esprit de manœuvre qui contrastent singu-
lièrement avec Tattitude passive de Tadversaire. Atti-
tude voulue, peut-être, peut-être aussi résultante de
ri m puissance du commandement japonais, qui, trans-
formant en réserves de secteurs ses troupes d avaut-
ligne, s'était privé du moyen d'agir au moment psycholo-
gique, faute de troupes disponibles en réserve générale;
(i) Dont le coloû&l Gourko, récemment êctiappé de Port- Arthur, et
frère du soua-chef d'état -major de SUckelberg.
(S) n estime avoir eu affaire à trois régimeùts d'infanterie au lieu
de deui,
(3) Voir StreFflenr, it-12 Heft, p, 38 et suit.
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5» 970. LA dUB&RB BUSSO- JAPON AISE. 2^
1 4- — itf /'« armée entame son mouvement offensif.
La I'* armée allait sortir, après six semaines, de Tatti-
tade expeciatiTC qu'elle avait observée depuis la bataille
du Yalu. A défaut de documents officiels, il est permis
de chercher l'explication de cette conduite daus une
oonTersation échangée le IS juin 1904 entre le général
anglais Hamilton et le général Fuji, chef d*état-major
de la I'* armée, qui s'exprime dans ces termes :
« La 11^ armée marche sur Télissé , si elle est
^ctorieuse, elle pourra être à même d'établir sa liaison
avec la I" armée ; vaincue, ou même victorieuse, mais
soQs la menace de Tarrivée de Kouropatkine avec des
Knforts, il nous faut partir de suite à son secours par
SÎQyen vers Kaiping, dussions-nous voir des offensives
parties de Liênshankwan et de Saimatse, intercepter
toutes nos commuuications, dussions-nous crever de faim
pendant nos étapes dans les montagnes. Jusqu'ici uous
a?0Ds basé toute notre stratégie sur la présomption que
Kouropatkine doit attaquer la I^* ou la IP armée. Nous
ayons jugé improbable qu'il s'adressât à la nôtre, mais,
pour mon compte, je n'ai jamais cru qu'il se contentât
de ne rien faire : c'aurait été trop beau, ce n'était pas
vraisemblable. Vous avez vu tout le soin pris dans l'or-
ganisation de notre position d'avant-postes ; en cas à'dX"
taqne, nous espérions pouvoir nous y maintenir avec
relativement peu de monde, les deux cinquièmes peut-
être de notre effectif; avec les trois cinquièmes restants
iLous comptions asséner une vigoureuse contre-attaque
8nr l'ennemi, par le centre, par la gauche, plus proba-
blement par Aiyangyamen ou Saimatse Je puis vous
dire tout cela, maintenant que Toffensive des Russes sur
Tfrfisse prouve qu'ils ont renoncé à marcher sur nous, et
que c'est nous qui devrons aller les trouver Mais le
fonctionnement des lignes d'étapes entraîne des difficul-
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2S4 LA OUBRRB RUSSO-JÀPONAISB. M* 970.
tés considérables, contre lesquelles nous luttons avec
la dernière énergie. Parfois, il semble trop possible,
hélas , que nous nous voyions contraints de rester
ici, englués ignominieusement, jusqu'à la fin de la sai-
son des pluies. Heureusement, le chemin de fer à voie
étroite d'Antung à Fenghoangcheng sera achevé le
26 juin; quand il sera en activité, il pourra transpor-
ter près d*uD jour de vivres pour Tarmée par vingt-
quatre heures. »
Le 23 juin, les mouvements commencent pour les
avant-gardes :
La 12® division, partie de Fenghoangcheng par le
Tchangling, Sankiatse et la vallée du Pataoho, devait
rejoindre à Saimatse la brigade Sasaki, partie d'Aiyang-
yamen; sa ligne d'étapes serait alors prise sur le Yalu
avec, pour point de départ, Ghangsyeng (rive droite),
desservi par des convois de bateaux remorqués depuis
Antung.
La 2® division et le quartier général de Tarmée suivent
la route principale vers Lienshankwan.
La Garde (moins la brigade Asada) prend le sentier
du Hokialing, menant au Motuling; comme son artille-
rie de campagne ne peut la suivre, on Ta gratifiée pro-
visoirement d'une batterie de montagne de la 12« divi-
sion.
La cavalerie, sans emploi dans les défilés, marche en
queue des avant-gardes.
La pluie se mit à tomber le 26, et les difficultés de
marche devinrent considérables, malgré les efforts du
génie et de Tinfanterie des avant-gardes. De fait, ce
n'est que le 30 juillet que nous trouvons les avant-tètes
de colonnes japonaises en possession des cols de Motien-
ling, Sinkailing, Papanling (2® division et Garde), des
localités de Sifalatse et de Tsaohotse (12« division), tan-
dis que le quartier général de Kuroki stationnait à Siue-
litien.
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X* 970. LA QURRRB RU880- JAPON AISB. 225
Le 1*' juillet le temps se remit au beau : <( Les troupes
ont été mises à la demi -ration, écrit le général Hamil-
toD, et si la pluie avait continué aujourd'hui, il aurait
(alla faire refluer l'armée, tout au moins en partie, sur
Fenghoangcheng, pour pouvoir la nourrir ».
Le 3, les gros occupaient : Wanlingbo, Kankiaputse
(Garde), Lienshankwan, Tsaohokou (2® division), Ampu
et Kankaotâe (12^ division) ; le quartier général de
Knroki s'installait à Tsaohokou.
A part quelques escarmouches de détail, les Russes
n'araient rien fait pour s'opposer au mouvement.
Le détachement de l'Est s'était replié derrière le Lang
flo, sur une position préparée d'avance à Tawan ; il
exécuta une attaque assez inexplicable, le 4 juillet à
l'aube, avec deux bataillons (10® et 24® tirailleurs) pour
reprendre le col de Motienling Sud, tenu par un bataillon
d^30^ puis tout retomba dans le calme.
(A suivre.) (189)
15
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^
tas
LA GUBRaK RUSfiO-JÀPONAJfiB.
N«970.
ANNEXE.
Ordre dn général Relier pour rexpédition rar Fenghoa]igclieng(1).
Tawan, 15 juin 1904, à ... heures soir.
Adressé aux généraux RoMÀNOT (Motuling); KjLCITALllieu (Lieas-
h&Qkwao) ; aux colonels Upowatz (22«) (SanUoUog) ; Uspuiskj
(8* rég. tib.y (Taseling).
te 1*' corps sibérien recule sur Wafangou sous la poussée des force!
ennemies; on remarque simultanément une poussée des Japonais d<
Siuyen Ters Haicheng ; il y a eu un engagement aujourd'hui au défiU
de Tâling; on ne sait pas enoore ayec précision si Tennemi marche
de Siuyen vers Haicheng ou Ters Kaiping. Par suite des circonstanceâ
ci^deâsus relatées, le commandant en chef a fait distraire du détache-
ment de l'Est, hier, six bataillons et une batterie; aujourd'hui, sis
autres bataillons. En conséquence sont partis hier pour Haicheng le
rt^giment d'infanterie de Krasnoiarsk (7*) et deux bataillons du régi-
nietit de Tomsk (8") et une batterie du groupe d'artillerie de Sibérie;
aujourd'hui, pour Anshantien, la 2* brigade de la 3' di?isioQ de tirail-
leurs de Sibérie orientale.
D'ordre du commandant en chef, le reste du détachement de l'Esté
malgré son effectif restreint, doit faire une démonstration sur Feng
boangcheng, sans toutefois sacrifier la possibilité de la retraite sui
Lmudiasan. En exécution de cet ordre, jai l'intention de pousser U
17 juin sur Ghumentse et plus au Sud ; je prescris donc ceci :
Au défilé de Fengshuiling Ouest restera un bataillon avec quatre
pièces; quatre bataillons 3/4 (des 9* et 10® tirailleurs) seront poussé:
demain 16 juin sur Linkiatai; les quatre pièces restantes et huit cals-
ions partiront le 17 sous l'escorte d'une compagnie pour Tawan el
Llatidiasan.
Au défilé de Motuling restera un bataillon (24*); trois bataillon:
(deuic du 24*, un du 22*), la batterie (4/6) pousseront demain i6 juif]
sur Henjiapusa (au Sud de Kaokiaputse).
Le groupe d'éclaireurs du 12* tirailleurs descendra demain 16 la
(1) Cité d'après V. Tettau.
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>•• 970. LA. GUERRE RUSSO-JAPONAISE. 227
îallée du Tsaoho jusqu'à hauteur de Linkiatai; les groupes d*éclaireurs
des 9« et l(H laisseront chacno une section au Fengshuiling Ouest à la
disposition du commandant de ce point. Le reste de ces groupes (trois
sections ehacoD) se joindra à la colonne à Linkiatai.
Train des troupes. — Toutes les Toitures à cartouches, deux char-
rettes à vivres par compagnie ; une charrette à bagages d'officiers par
bttiillon et état-major de régiment. Le reste des trains sera refoulé
le 16, du Fengshuiling et du Motuling sur Liandlasan.
Le général RoBianov laissera au Motuliog, pour les besoins des
colonnes, les rations de biscuit en excédent.
Chefi des colonnes : de gauche, général Kachtalinski ; de droite,
?éoêral Romanov.
L'ambulance de la 3* division suivra la division ; celle de la 6* divi-
iio& suivra les trains sur Liandiasan.
Le détachement Tolant de la Groix-Rouge accompagnera les colonnes,
OË dont j*aî ayerti le prince Ghirinski (son chef).
Je marcherai avec Tétat-major de la colonne de droite, que je rejoin-
drai demain 16 juin ayec les éclaireurs montés du li<' tirailleurs.
SuppiémerU pour le général Romanov. — En cas de retraite forcée,
la deux colonnes se replieront sur le Motuling.
Demain 16 juin arriyera au Motuling un convoi de chevaux de bât
p<NrtaDt 1,300 pouds de biscuit à livrer aux chefs des colonnes en
retraite par ce col.
Supplément pour le colonel Lipowaiz du 22* tirailleurs^ au Santaoling.
— Extrait de Tordre^ jusque, inclusivement : « Un bataillon restera au
Motuling »; puis : « En conséquence, prenez toutes les mesures pour
défendre le Santaoling et tenir la route de Tawan ouverte au détache-
ineot en cas de r^raite. »
Di^o, pour colonel Uspenski, à Taselin (deux bataillons) et deux
pièces, de la 3' brigade de la 2« division d'infanterie de Sibérie) :
comme ci-dessus ; puis : « Il est d'une importance particulière de tenir
le Fengshuiling Sud-Ouest pour couvrir en cas de besoin la retraite du
détachement sur Liandiasan; vous vous maintiendrez donc au col
e(»âte que coûte.
Le chef du détachement de VOuestj
Signé : Kbller.
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LB
BUDGET M LÀ GIRRE DE LWIRE ALLEMANI
POUR 1908
i
La loi de finances du 31 mars 1908 a fixé le budget d(
FEinpire allemand pour rexercîce 1908 (!«' avril 1908 ai
31 mars l'J09)à 3,440,870,430 francs. Des crédits sup
plémentaires accordés par les lois des 18 et 30 mai 1908
1 ont porté au chiffre de 3,481,122,372 francs.
Équilibré au moyen d'un emprunt de 326,037,62:
francs, ce budget présente, par rapport au précédent
une augmentation de 235,632,848 francs, répartie prin
cîpalement sur les dépenses de la guerre (69,345,36'
francs), de la marine (73,456,465 francs), des finance
(34,7 H, 784 francs), des postes et télégraphes (58,01 4,611
francs). Encore laisse-t-il pendante la question de l'amé
liotatioa du traitement des fonctionnaires dont la solu
tion s'impose par suite du renchérissement de la vie ei
Alletnagne. En 1907, on avait inscrit au budget un cré
dit de 29 millions destiné au payement, à titre extraor
dinaire, d'une allocation à tous les fonctionnaires dont l
traitement annuel ne dépassait pas 5,200 francs. Cetti
mesure semblait annoncer pour 1908 la réalisation d'un(
réforme vivement réclamée ; faute de ressources, ell(
n'a pu trouver place dans le budget de 1908, mais 1(
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r
K« 970. LB BUDOEt DE LA. OUBRRE. 9Î9
GoQfeniement et le Parlement se sont mis d'accord pour
la faire aboutir avant la fin de Tannée budgétaire, aussi-
tôt après le vote de nouvelles mesures fiscales permet-
tant d assurer Téquilibre du budget ; en attendant, on a
renouvelé pour 1908, au moyen de crédits supplémen-
taires, l'allocation consentie aux fonctionnaires en 1907.
On peut donc prévoir que le montant du budget indiqué
pins haut subira, avant la fin de l'exercice auquel il
s'applique, une augmentation | sensible dont une part
(13 millions environ) viendra s'ajouter aux crédits affec-
tés au Département de la guerre (1). Ces crédits, pour
Tensemble de l'armée allemande (y compris le contin-
gent bavarois) figurent, dans la loi de finances pour un
total de 1,067,862,437 francs ainsi réparti :
Bodgetordi- ( !• Dépenses permanenle» fr. -838,037,150
oaire (2* Dépenses accidentelles 159,044,912
ftidget extraordinaire 70,780,375
Lég^èrement supérieur à celui que prévoyait le projet
de budget, ce chiffre présente, par rapport aux dépenses
de 1907, une augmentation de 69,345,367 francs,
dont:
40,245,757 francs aux dépenses permanentes;
^,823,536 francs aux dépenses accidentelles;
6,276,074 francs au budget extraordinaire.
Cette augmentation résulte, pour les dépenses perma-
nentes, de l'application progressive de la loi militaire du
'3 avril 1905, et du renchérissement des denrées ali-
Dientaires en Allemagne, qui se traduit par un relève-
Il) Go se propose en effet de releyer la solde des sous-officiers, le
^wilement des officiers jusqu'au grade de capitaine inclus, en fixant
<le DouTeaux tarifa qui seront applicables à la date du !•■' ayrii 1908,
quelle que soit Tépoque à laquelle ils seront votés.
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230
LE BUDaBT DB Lk GUBRRS
N*97»J
ment d'environ 20 millions dans les dépenses de viyrel
et de fourrages ; aux dépenses accidentelles, elle porti
principalement sur les crédits consacrés i rarme<]
ment.
Les effectifs prévus par le projet de budget de 190^
étaient :
6RADIS n BIPLOIS.
EFFECTIF
Â. LA BATS
du
!• cet. IWS.
AUGMENTATIO]
T PAR Ri
WOftTBV-
BKftC.
PPOtT A
BAVliKB.
1»07.
flklX.
nvnm.
■AXB.
Officiers
25,465
85,166
5<H.990(t)
2,270
4,073
4,222
691
4.035
100
114.289(t)
205
312
640
6
2
4
3
2
1
699
36
76
686
3
9
-1
6
»
2
44
60
»
4
»
4
m
•
96
354
454
13S6
15
3
6
4
3
4
804
Soua-offiders
Troupe
Médecins militaires
Payeurs
Sous-ptyeors
Vétériiaires
Armuriers
Selliers
Chevaux de troupe
(1) Non compris les Tolonta
(1) Non compris les cheTau
qui portent ce total à 1S7, 15(
ires d'an an (11
X d'ofBciera, de
> environ.
,000 environ).
s Tolontaires d'an
m et les cbevaax de corv^
Le personnel des fonctionnaires et employés militaires
bénéficie de son c6té d^un certain accroissement; le
tableau suivant donne, pour chaque service, le nombre
des créations nouvelles, et indique, entre parenthèses,
le nombre des fonctionnaires et des employés subal-
ternes dont les fonctions seraient remplies en France
par des officiers ou assimilés ou par des hommes de
troupe.
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N-9W.
BB L'SMPIRB ALLBMAN1> POUR 4908.
sai
SUVICES DOTÉS.
FONCIION-
NAIRBS
sapéridora.
KHPLOTte
Miustère da la cnerre •
2Î (4)
43 (43)
54 (54)
34 (34)
49 (49)
6 (e)
4 (4)
457 (439)
4 (4)
«3 (93)
» »
6 (S)
30 (45)
33 (43)
98 (64)
Scifiee de rartillerie
PersMiDel de riateDdaoce
FirsoBoel de radmisistration de garnison
Persennel des constructions militaires
Pfmiinftl dm snbsiiltftnfes
hrsMnal du serrico de rbabillement
ScTTice da santé
Totaux
Ces augmentations d'eiffectifs résultent des créations
suivantes :
En Prusse, à compter du !•' octobre 1908 :
Un bataillon de pionniers;
Une compagnie d'aérostîers ;
Cinq escadrons de cavalerie.
En Saxe, à compter de la même date :
Un bataillon d'infanterie.
En Bavière y à compter du 1®' octobre 1907 :
Un détachement de télégraphie sans fil ;
Un gronpe d'attelages pour les troupes de télégraphie.
Parmi les questions soulevées au cours de la discus-
sion du budget, il y a lieu de signaler : la généralisation
de renseignement agricole pour les militaires, tel qu^il a
déjà été organisé dans certains corps de Tarmée bava-
^îse; Taugmentation du traitement des officiers jus-
qu'au grade de capitaine, qui sera vraisemblablement
réalisée avant la fin de Tannée ; Tamélioration de la
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t32 LE BUDGET DE LA GUERRE N* 970
situation des sous-officiers, qui apparaît comme une
nécessité; l'augmentation de la solde des hommes à
laquelle on oppose seulement le chifiTre de la dépense
qu'entraînerait cette mesure, 22 millions de francs envi-
ron pour une augmentation de 10 pfennigs par jour;
dans cet ordre d'idées toutefois, l'administration mili-
taire s'est engagée & fournir aux jeunes soldats, au mo-
ment de leur incorporation, les objets 'de petit équipe-
ment qui leur sont nécessaires pour le nettoyage et
Tentretien de leurs effets ; il en résultera pour le Trésor
une dépense évaluée après de 4 millions, mais en raison
de l'écart entre les prix que payera l'État et ceux que
payaient jusqu'ici les hommes pour se procurer ces
objets, on peut évaluer à une somme très supérieure les
avantages dont cette mesure fera bénéficier la troupe.
. Au milieu des propositions dues à l'initiative parle-
mentaire, celle du général en retraite bavarois Hausler,
tendant à réduire à deux ans la durée du service dans
les armes à cheval, mérite particulièrement de fixer l'at-
tention. Elle a été d'abord présentée à la commission
du budget, dont la majorité a demandé au Ministre de la
guerre de faire établir un mémoire sur cette question,
après avoir repoussé sans discussion une proposition des
socialistes, visant l'introduction du service d'un an pour
toutes les armes. Le Ministre s'est engagé à déposer,
en même temps que le budget de 1909, le mémoire
demandé, mais non sans donner à entendre que ses
conclusions seraient nettement opposées à la réforme.
La question a été reprise au Reichstag, devant lequel le
général Hausler, qui appartient à la fraction du centre,
a pu développer ses arguments. Il s'appuie d'abord sur
l'article 38 de la Constitution qui stipule l'égale réparti-
tion des charges militaires, et constate que l'aggravation
de ces charges, résultant de la troisième année de ser-
vice à laquelle sont astreints les hommes de la cavalerie
et de l'artillerie à cheval, pèse surtout sur la population
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N» 970. DE L'KMPIRB ALLEMAND POUR mS. 233
des campagnes, où Ton prend de préférence les jeunes
gens à incorporer dans ces armes, parce qu'ils ont déjà
une certaine habitude du cheval. Abordant ensuite le
côté militaire de la question, le général Hftusler déclare
que le cavalier etTartilleur à cheval sont déjà, au bout
d'un an, suffisamment instruits pour satisfaire aux exi-
gences de la guerre ; s'il n'en était pas ainsi, il faudrait
aJ)solameiit supprimer le volontariat d'un an dans les
armes à cheval. Si une année d'instruction n'était pas
suffisante, Tautorité militaire ne pourrait pas envisager,
en cas de guerre, l'incorporation dans le régiment mobi-
lisé de recrues arrivées seulement depuis quelques
mois, et si deux années étaient encore insuffisantes, il
faudrait faire rentrer dans le rang les nombreux employés
pour l'instruction desquels la troisième année, et parfois
une partie de la deuxième année, sont complètement
perdues. Il convient d'ailleurs qu'au cours de sa pre-
mière année de service, le cavalier n'est pas encore con-
firmé et que, s'il est utilisable en campagne, c'est à la
condition d^être encadré par des camarades plus anciens
de service. Le général se défend de vouloir le moins du
monde diminuer la qualité de la cavalerie : <( Nous ne ,
voulons pas, déclare-t-il, d'une infanterie montée ; nous
tenons à conserver une cavalerie solide et capable
d'agir. » Il proclame ensuite la nécessité d'avoir des
cavaliers confirmés pour encadrer solidement les
hommes de la première année ; mais il nie l'importance
<Iiie peut avoir, à ce point de vue, la présence dans un
escadron de 15 ou 20 cavaliers dans leur troisième année
de service. Si l'autorité militaire a maintenu le service
de trois ans, c'est à cause du dressage des chevaux. Il
reconnaît l'importance primordiale de ce service, mais il
estime qu'il pourrait être assuré par les jeunes officiers,
les sons-officiers et les trompettes, et déclare qu'il sous-
crira à toutes les mesures tendant à augmenter le nombre
et la qualité des sous-officiers. Rappelant ensuite ce qui a
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%%
LB BUDGET DE LA GUERRE
N«970.
été dit devant la commission du budget, à propos du
grand nombre d'engagés volontaires de trois ans qui se
présentent pour entrer dans la cavalerie, nombre tel que
certains régiments sont en entier composés d'engagés
volontaires, il indique qu*en répartissant ces engagé^
entre les divers régiments, on disposerait du personnel
nécessaire pour le dressage. Certains membres du Par
lement ayant protesté en entendant l'orateur faire étai
de ressources qui disparaîtraient après rabaissement de
la durée du service et la suppression du choix du régi-
ment, le général Hâusler ajoute : « Le Reichstag ne
réduira jamais l'administration militaire à se tirer d'af-
faire avec ces engagés. Gomme cela s'est fait lors de l'in-
troduction du service de deux ans dans les troupes l
pied et dans l'artillerie montée, le Parlement ne man-
quera pas de voter les crédits nécessaires pour les
mesures de compensation & prendre, en particulier poui
constituer un noyau de cavaliers anciens, et la natioi
acceptera certainement ces sacrifices » . A propos de h
cavalerie française, que le Ministre avait représentée i
la commission du budget comme se trouvant dans une
situation critique, par suite de l'adoption du service de
deux ans, le général dit : « Cette situation critique de h
cavalerie française est due uniquement à ce que nos voi-
sins de l'Ouest n'ont pas réussi à augmenter en temps
voulu, le nombre des hommes restant volontairement au
service après la deuxième année. C'est là un écueil que
nous éviterions très facilement par des mesures prépa-
ratoires appropriées ». Il revient ensuite sur le grand
nombre d'engagés qui se présentent pour entrer dans la
cavalerie, fait entrer en ligne de. compte l'esprit mili-
taire de la nation allemande, et même sa supériorité sui
la nation française, au point de vue de l'aptitude à l'équi-
tation.
Actuellement, selon lui, le service de trois ans n'est
même pas appliqué d'une manière effective, car un cer-
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N*979. DE L^Kin^IRB ALLEMAND POVR 1908. 335
tain nombre d'hommes de la troisième année seraient
envoyés en congé dans lenrs foyers en attendant leur
passa^ dans la réserre. Une semblable manière de pro-
céder expose à commettre des injustices; il peut arriver
que des cavaliers, dont Finstmction laisse à désirer^
senent ainsi libérés, tandis que des hommes aptes i
ittsset les chevaux seront maintenus au corps dans
1 mtérèt du service, et verront ainsi leur habileté équestre
récompensée par une année supplémentaire de service.
Eoce qui concerne la mobilisation, l'orateur signale que
leserrice de deux ans augmentera dans les réserves le
sombre des hommes instruits, avantage dont il ne s'exa-
sère toutefois pas l'importance, le manque de chevaux
fie permettant déjà pas d'utiliser les ressources dont on
&pose. n convient, par contre, que si la mobilisation
svTient pendant la période d'hiver, le nombre des
bommes prêts à entrer immédiatement en campagne
sera plus faible avec le service de deux ans ; c'est là un
ioconvénient auquel on parera par la création d*un noyau
de cavaliers employés au dressage, et par l'augmenta-
tioQ des cadres sous-officiers. Se plaçant ensuite au
point de vue de l'instruction pour la guerre, il constate
que les progrès techniques, réalisés ces derniers temps,
rendent plus difficile la tâche des troupes pour lesquelles
^ a adopté le service de deux ans, et facilitent au con-
traire celle de la cavalerie. Les fusils et les canons à tir
rapide, les mitrailleuses placent Tinfanterie et Tartillerie
en face de problèmes ardus ; les innovations techniques
élargissent chaque jour le champ d'action des troupes
^ciales, tandis que l'automobile, la télégraphie sans fil
^t le ballon dirigeable seront des auxiliaires précieux
pour la cavalerie. Le général Hâusler estime donc que
deux ans de service seront largement suffisants pour la
cavalerie, si on simplifie son instruction comme on Ta
^éjà fait pour l'infanterie et Tartillerie de campagne, si
on donne au cavalier un habillement et un équipement
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t36 LB BUDGET DIS LA GUERRE N* 970.
bien appropriés à son service à pied et à cheval, si od
choisit judicieusement les recrues à incorporer. Il ter-
mine par ces paroles, soulignées par les applaudissements
du centre : « Quelles que puissent être les conclusions
du mémoire demandé au Ministre, je suis convaincu que
la réduction à deux ans du service dans la cavalerie e1
Tartillerie à cheval s'imposera, car elle répond aux inté-
rêts bien entendus de notre puissance militaire, dim
exigences des progrès de la civilisation et des principes
de Téquité. »
En Tabsence du Ministre de la guerre, que son état de
santé tenait éloigné du Reichstag au moment de la dis-
cussion du budget, le général von Gebsaltel, commissaire
du Gouvernement bavarois auprès du Bundesrat, a donn^
la réplique au général Hausler. Il a tenu à établir que
les déclarations de l'ancien général bavarois n'enga-
geaient que lui, et que Tadministration militaire bava-
rois était nettement opposée à sa manière de voir ; puii
reprenant quelques-uns des arguments développés ^
l'appui de la proposition, il constate qu'en incorporao
dans le régiment mobilisé des cavaliers ayant seulement
quelques mois de service, l'administration militaire ne
fait qu'obéir à une nécessité qu'elle déplore. Parlan
ensuite des employés, il affirme que partout où il a servi
on les faisait régulièrement monter à cheval et mèin<
que, au cours des inspections, on les présentait indivi
duellement ; en ce qui concerne le dressage, qui devn
être d'autant plus parfait que les hommes seront moins
bien instruits, il conteste qu'on puisse y employer lei
trompettes et les officiers ; les trompettes parce qu'on Ici
choisit d'après leur aptitude & sonner, et non d'après
leurs aptitudes équestres, les officiers parce qu'ils son
trop occupés par ailleurs ; restent les sous-officiers don
il faudrait alors augmenter considérablement le nombre
Le général von Gebsattel déclare que ce qui a été di
de l'afflux d'engagés volontaires pour trois ans dans h
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H* 970. DK L'EMPIRB ALLEMAND POUR 4908. 237
cavalerie ne s'applique qu'à certains régiments prus-
siens; en Bavière, il n'y en a pas plus de 12 à 15 par
régiment. Quant au renvoi des hommes dans leurs foyers
au cours de la troisième année de service, il ignorait, dit-
il, que cette disposition fût encore en vigueur, et il a dû
se reporter au règlement pour s'en convaincre ; il est
en tout cas persuadé qu'on l'applique tout à fait excep-
tionnellement. Sous le rapport de Tinstruction, la cava-
lerie n'est pas mieux partagée que les autres armes;
pour elle aussi, les difficultés se sont sensiblement
accrues, en particulier à cause de l'importance qu'elle
est tenue d'accorder à l'instruction du tir et au combat
à pied ; il est vrai que les récentes découvertes sont pour
elle des auxiliaires, mais elle doit être prête à se passer
de leur concours qui lui fera souvent défaut, et le géné-
ral rappelle que, par le mauvais temps, les bicyclistes
circulent difficilement, et qu'on a vu des manœuvres
durant plusieurs semaines, pendant lesquelles le ballon
n'avait pu fournir aucun renseignement. Le général von
Gebsattel termine en affirmant la nécessité d'avoir sous
les drapeaux des cavaliers dans leur troisième année de
service, pour le dressage des chevaux, la conduite des
patrouilles et le recrutement des sous-officiers.
Cette discussion a eu nécessairement des échos dans
le pays et dans la presse ; les partisans de la mesure ne
semblent pas s'illusionner sur l'accueil réservé à la pro-
position ; la question n'en est pas moins posée et ça et là
se manifeste l'opinion que la réduction du service dans
les armes à cheval pourra servir d'objet de transaction
eulre lautorité militaire et le Parlement lorsque viendra
en discussion le prochain sextennat de 4910.
En ce qui concerne le budget de 4908, le Reichstag a
admis toutes les demandes présentées par Fadministra-
tion de la guerre ; on trouvera exposées ci-après, pour
chaque arme ou service, les modifications consacrées par
le vote de ce budget.
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&t8
L& fitïtNlET DS LA aUSERB
If m
MINISriRES DE LA GUERRE,
!«
Minisière prussien, — Le personjiel de ce miDistère
sVugmente de trois officiers !»upérieurs^ deux capitaines,
neuf expédiUoQnaires, quatre archivisteâ^ un calcula-
teur, deux secrétaires de chancellerie^ deux garçons de
bureau; une partie de ce personnel est affectée à it
Section des communiccUions nouvellement constituée.
Elle est subordonnée au Département général de k
guerre, et ses attributions sont les suivantes: 1^ affaires
de service concernant les troupes de communications et
leur matériel; 2° création et entretien des polygones
affectés à ces troupes ; 3** questions intéressant la défense
(lu territoirCt la guerre de forteresse et rarmemeot, et
se l'apportant au service des communications, à rexcep-
tion des pigeons voyageurs : chemin de fer militaire,
construction et exploitation des chemins de fer; chemins
de fer de campagne ^ voies navigables , applications de
rélectricité aux communications, télégraphie, aérosta-
tion, automobilisme, bicyclettes; 4** questions générales
concernant le participalioa de radministralion militaire
aux expositions.
MimstéiTs saxon^ wurtemhergeois et bavarois. — C&t.
divers ministères voient leur personnel augmenté d^ua
médecin militaire, d'un secrétaire, de deux expédition-
naires et d'un calculateur.
A Stuttgart, on eutreprend la construction d'un nou- ;
veau ministère de la guerre; les locaux actuels, achetés
en 1819, étant devenus insuffisants et ne pouvant être
agrandis, seront abandonnés et remplacés par une cons-
truction neuve, édifiée dans 1 Olgastrasse, où divers
emplacements et immeubles ont été achetés, t#a dépense
totale s'élèvera à 1,371,000 francs, sur lesquels une pre-
mière annuité de 406,000 francs est inscrite au budget
de 1908.
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N* 970. DE L'EMPIRE ALLSUAND POUR 1908. S39
BTAT-BIAJOR.
Grand état-major prussien et service géographique. —
Il est créé un nouveau sous-chef d'état-major général
au grade de général de brigade, auquel on adjoint un
capitaine comme « adjudant ». Le nombre des sous-chefs
d'état-major général est ainsi porté à cinq (un General-
quartiermeister et quatre Oberquartiermeister) dont un
est directeur du service géographique. Le personnel de
ce dernier service s'augmente d'un chef de brigade
topographique, qui sera chargé de la direction des recon-
naissances entreprises en 1908 pour la re vision de la
carte.
La bibliothèque du grand état-major, qui compte
actuellement 80,000 volumes environ, voit ses locaux
agrandis. Signalons en passant que, pour purger la
laogue allemande des mots d'origine étrangère, on a
décidé de remplacer le mot « Bibliothek » par le mot
' Bûcherei ».
Ètat-major saxon, — Afin de remédier à une insuf-
fisance du nombre des officiers d'état-major qui oblige-
rait, au moment de la mobilisation, à enlever des offi-
ciers à la troupe, on crée deux capitaines d'état-major,
qui seront détachés au grand état-major à Berlin.
État-major bavarois. — L'état-major bavarois s'aug-
mente d'un chef de section du grade de colonel. Cette
iQesare est justifiée par les besoins de la mobilisation et
par la nécessité de tenir compte de la proportion des
effectifs bavarois par rapport à ceux des autres contin-
gents. Il s'augmente également d'un commissaire mili-
ce des chemins de fer, qui sera détaché à la section
des chemins de fer du grand état-major prussien.
Commandements de lignes. — Un nouveau comman*
dément de hgne, à la tête duquel est placé un officier
supérieur, est créé à Halle ; le réseau des chemins de
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^
140
LB BUDGET DE LÀ GUERRE
N* 9"
fer de la direction de Halle, dit le projet de budge
comporte des lignes à circulation intense et des nœu(
de chemins de fer importants au point de vue militais
son rattachement à un commandement de ligne vois
présente de sérieuses difficultés au point de vue de
préparation des transports du temps de paix et du tem|
de guerre.
INFANTERIE ET DÉTACHEMENTS DE MITRAILLEUSES.
Création cTun bataillon d infanterie. — Au l*' octobi
1908, le 177« régiment d'infanterie (12* saxon) en ga
nison à Dresde, recevra un troisième bataillon à effeci
faible. Le nombre des bataillons d'infanterie de Tarmé
allemande sera ainsi porté à 631 ; rappelons que la l<
militaire du 15 avril 1905 prévoit encore la création <3
deux bataillons avant le 31 mars 1910.
Détachements de mitrailleuses. — On crée deux sous
officiers armuriers au détachement n^ 11 à Metz, et u
sous-officier armurier au détachement n® 3 à Strasbour
pour l'entretien des mitrailleuses de forteresse, dont le
exercices sont dotés d'un crédit de 112,500 francs contr
37,500 Tannée précédente.
Le budget ne contient aucune mention relative a
personnel des détachements de mitrailleuses organisé
dïins certains régiments d'infanterie, détachements qi
seraient appelés à opérer avec ces régiments tandis qu
les anciens détachements seraient affectés aux division
de cavalerie; en ce qui concerne le matériel, on relèv
des crédits de 156,250 francs pour la constitution d'ui
approvisionnement de pièces de rechange, et de 610, OQi
francs pour la création de compagnies de dépôt di
mitraiHeuses: en outre un crédit consacré à des expé
riences d'armement, et qui figurait pour la première foi:
au budget de 1907 avec une dotation de 4,300,000 francs
reparaît cette année porté à la somme de 2O,60O,00(
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N*970. DK L'EMPIRB ALLEMAND POUR 1908. 241
francs qui, d'après la presse, serait destinée à la fabrica-
tion de mitrailleuses.
CAVALERIE.
Création dun état-major de brigade et iun régiment
de cavalerie. — Il sera créé à Colmar le l^' octobre
W08, on état-major de brigade de cavalerie. Cette bri-
gade sera rattachée à la 39* division (3» division du
XI\'* corps) et comprendra le 14« régiment de dragons
et le 3^ régiment de chasseurs à cheval. A la même date,
sera créé à Mulhouse un régiment de chasseurs à cheval
à effectif fœrt qui portera le n® S et fera partie de la
23^ brigade de cavalerie. La cavalerie allemande comp-
tera alors 499 escadrons ; il en restera lia créer pour
atteindre le nombre prévu pour la fin du quinquennat.
ARTILLERIE.
ArtiUerie de campagne. — Les crédits consacrés à la
^constitution d'une réserve de matériel d'artillerie de
<^pagne qui atteignaient 31 millions en 1907, sont
«menés en 1908 à 13,600,000 francs. Par contre, on
prtvoit pour la fabrication de matériel et de munitions
<iestinés aux colonnes légères de munitions une somme
de 13,800,000 francs supérieure de 3,800,000 francs à
^Uede Tan dernier. Enfin on voit apparaître pour la
première fois un crédit de 18,738,000 francs dont la des-
tination n'est pas autrement indiquée que par cette
rubrique plutôt vague « autres créations pour l'artillerie
(le campagne ».
Eu ce qui concerne le personnel, on relève seulement
l^nvoi pendant deux mois de 40 lieutenants dans les
Instituts techniques pour y développer leur instruction .
Artillerie à pied, — Le budget prévoit pour la consti-
tntion du matériel de l'artillerie à pied, une somme de
12,258,000 francs un peu inférieure à celle de 1907.
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u%
LB BUDGET DB LA OUBRRB
N»^0
GÉNIE ET FORTIFICATIONS.
Créations (funilés. — Il sera constitué à Cologne, ai
î" octobre 1908, un commandement de pionniers don
relèveront le 7* bataillon de pionniers et le 24^ qui sen
créé à Cologne à la même date; Tarmée allemand(
comptera alors 28 bataillons de pionniers ; elle atteindra
en 1909, par la constitution à Mayence d'un nouveai
bataillon, le nombre fixé par la loi militaire de 1903
On crée en outre 1 capitaine, 4 lieutenants, 1 sous-
payeur, 1 feldwebel, 1 vice-feldwebel et 17 sous-officien
pour former les cadres de la compagnie d^expériencei
du génie qui avait été déjà organisée à Berlin au moyei
d'éléments prélevés sur les bataillons.
Corps des officiers de construction des fortifications. —
Conformément aux dispositions arrêtées en 1902 pour h
réorganisation du personnel de construction des fortifi-
cations, on remplace 3 conducteurs ayant quitté le ser-
vice par un nombre égal de lieutenants de construction
dans le but de hâter cette réorganisation, on transformi
47 places de conducteurs de travaux en places de capi-
taines de construction. En outre pour placer ces officiers
sur le même pied que les officiers artificiers au point d(
vue de l'avancement, on diminue de cinq le nombre deï
lieutenants et on augmente d'autant celui des capitaines.
Vente des fortifications déclassées. — En 1908, cette
vente procure au Trésor des recettes dont le total s'élève
à 4,008,732 francs, savoir :
Posen (2« annuité) fr. 325,668
Strasbourg (a*» annuité) 709,901
ThionYille (7« annuité) 10,975
Metz (terrain Tendu aux chemins de fer) 63,438
Cologne (!'• annuité) 2,656,250
Uim, rive gauche (6« annuité) 242,500
Places fortes. — Par suite de l'extension des ouvrages
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X*970. DE L'EMPIRB ALLEMAND POUR 4908. UZ
de Metz, on organise dans cette place une deuxième
direction du génie, comprenant deux officiers supé-
riears, deux lieutenants en premier, et six wallmeister ;
cette création entraîne pour la 6* inspection des fortifi-
cations, une augmentation du personnel d'un capitaine
da génie, six lieutenants du service des constructions et
nn officier supérieur en retraite.
Les crédits affectés en 1908 à la construction des for-
tifications, à l'organisation et au perfectionnement du
système défensif s'élèvent à un total de 50,004,125 francs
dans lequel sont compris : 375,000 francs pour le ren^
forcement des fortifications de Germersheim, 3,830,000
francs de travaux à exécuter à Mayence et à Castel et
1500,000 francs pour les travaux à exécuter à Cologne
comme compensation de la suppression de Tenceinte de
CCS villes.
TROUPES DE COMMUNICATIONS.
Créations nouvelles. — Le 1*' avril 1903, la Prusse a
constitué auprès du bataillon d'aérostiers à Berlin, une
3^ compagnie dite compagnie d'expériences, afin de dis-
poser en permanence d'un personnel spécial pour les
expériences à faire avec les nouveaux types de bal*
Ions.
De son côté, la Bavière a adjoint i son détachement
^^ télégraphie, une section de télégraphie sans fil com-
prenant 1 capitaine, 3 lieutenants, 11 sous-officiers et
53 hommes. [Elle élève en outre légèrement l'effectif du
détachement de télégraphie lui-même, et le dote d'un
détachement d'attelages.
On se propose de transporter un régiment de chemins
de fer de Berlin à Hanau, où une caserne sera construite
Y^ la ville pour être louée à l'administration militaire .
Les locaux devenus disponibles à Berlin après ce dépla-
cement, seront affectés à la section d'exploitation de la
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144 LS BU1>0£T DE Là. OUBRRE H* S'(
brigade de chemins de fer actuellement installée à^\i
des baraques en t6le ondulée.
Seciion d'expériences des troupes de communicaitom
— Les crédits mis à la disposition de la section d'expl
riences bénéfieieiit cette année d'un relèvement i
386^000 francs. Ils s'augmentent en outre d'une somm
de 1 million destinée à Tacquisition d'automobiles pou
poids lourds. Nous verrons plus loin l'emploi que Vault
rite militaire compte faire de cette somme. La Bavièr
crée un officier supérieur et un lieutenant des ti'oupf
de communications pour pouvoir détacher en perms
nence des ofûciers auprès de la section d'expériences tjt
fonctionne à Berlin.
Matériel de téléphonie ei de télégraphie^ — La dépens
totale prévue pour doter l'armée de matériel télépîic
nique qui avait été évaluée à ), 593,000 francs, est maÏE
tenant fixée à 2^500,000 francs, sur lesquels une tro:
J sjème annuité de 475^000 francs est inscrite au budge
De même, les prévisions établies pour la constitutio
d'un matériel de télégraphie sans fil, passent d
2, i 25,000 francs à 5,125,000 francs, sur lesquels o
a voté une annuité de 802,500 francs.
Aérostaiion, — - On se souvient qu'en i907 une sui:
vention de 625,000 fraocs avait été attribuée au comi
Zeppelin sur les t^rédits du ministère de l'intérieur. L
Gouvernement avait en outre autorisé une loterie dont 1
produit serait consacré à la construction d'un nouvea
ballon. Avant la fin de rexercice financier, le Reicbsta
a encore accordé des crédits supplémentaires, sur le:
quels 500,000 francs ont été attribués au comte Zeppelii
Le budget du ministère de l'intérieur pour 4908 coït
porte des crédits s'élevant à la somme de 2,687,300 fram
destinés à acquérir les deux dirigeables coDstruits p^
l'inventeur; le mémoire joint à la demande de crédil
s'exprime ainsi : « Le dirigeable du comte Zeppelin
fait preuve au cours des sorties des 24, 25, 26, 2ï
li
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N'970. DE L^EMPIRE ALLEMAND POUR 490S. S45
30 septembre et du 8 octobre 1908 des qualités inhé-
Fentesan système rigide. La stabilité de Taxe longilu-
(iiiial dans le sens horizontal s*est parfaitement main-
tenDe même par les plus grandes vitesses. La direction
latérale s'est montrée suffisante ; toutefois avec un vent
de direction oblique ou d'intensité variable, elle a pré-
senté quelques difficultés nécessitant des améliorations
belles à réaliser; par contre, la direction dans le plan
vertical n'a rien laissé à désirer. Le pilote était constam-
ment en état de régler la hauteur du ballon en modifiant
ImeliDaison de ses surfaces horizontales, et en utilisant
exclasivement l'action mécanique de l'appareil. La des-
cente sur le lac s'accomplit sans difficultés. Pendant la
marche, le mouvement était exempt d'oscillations. Avec
ses deux moteurs, le ballon a atteint une vitesse propre
^e 50 kilomètres à l'heure. Le plus long parcours,
accompli le 30 septembre 1907, eut une durée de huit
henres. Encore la sortie ne fut-elle interrompue que pour
éTitcp l'obscurité ; le lest et l'approvisionnement d'es-
sence auraient été largement suffisants pour la prolonger
pendant un temps au moins égal. Pour toutes les sorties
effectuées du 24 septembre au 8 octobre, le ballon n'a
été gonflé qu'une fois et on n'a dû ajouter qu'une faible
quantité de gaz. Ces qualités sont de nature à faire pré-
mr dès maintenant les crédits nécessaires pour assurer
à l'Empire la propriété du dirigeable existant déjà et de
celui qui est encore en construction. Toutefois l'acquisi-
tion ne sera décidée que si le comte Zeppelin réussit en
i908 à satisfaire aux conditions que lui imposera l'admi-
mstralion de J'Empire au point de vue de la durée des
sorties, de la vitesse réalisée, de la hauteur pouvant être
atteinte et de la sûreté de l'atterrissage sur la terre
ferme. Pour la détermination du prix d'achat, il faut
tenir compte des sacrifices faits par l'inventeur au cours
de ses expériences qui ont duré plus de quinze ans ; des
sommes qu'il a prélevées sur sa fortune personnelle ou
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I
246
L£ BUDQBT DE LA GUERRE
N«9"(
i
obtenues par voie d'emprunt, il y a lieu de déduire celle
qui lui ont été allouées sur les fonds de TEmpire ou de
différents États, ou qui provenaient de loteries ou d
souscriptions. On est ainsi amené à fixer le prix d'achî
à 2,062,500 francs. En outre, il est équitable d'accordé
au comte Zeppelin une indemnité pour ses travaux ; pou
en déterminer le montant, il faut considérer que gràc
à son admirable persévérance et à son esprit créateu
il a réalisé, au milieu des plus grandes difficultés <
malgré des oppositions multiples, une solution de ]
conduite des ballons qui n'a pas été dépassée jusqu'ici
en outre que depuis 1892 il a appliqué toute son activil
à l'étude de cette question. Dans ces conditions, il coi
viendrait d'adopter pour cette indemnité le chiffre è
625,000 francs. En retour de ces subventions, on s
propose d'établir une convention assurant à l'Empire, 1
cas échéant, des prix spéciaux pour la livraison d'autn
dirigeables. »
Aux premiers jours d'août 1908, il existait en Ali
magne deux ballons dirigeables du système rigide cod
truits par le comte Zeppelin et désignés par les numér<
3 et 4, le ballon du système demi-rigide du major Groi
construit par les aérostiers militaires, et un ballon d
système non rigide construit par le major bavarois c
Parseval sous les auspices de la Société d'études d<
ballons dirigeables; ce dernier ballon, perfectionn
meut d'un premier modèle, n'avait encore exécu
aucune sortie.
Après avoir accompli, le !«' juillet 1908, en dou:
heures, un parcours de 375 kilomètres, le ZeppeL
n® 4 entreprit le 4 août un voyage de vingt-quatre heur*
au cours duquel il devait effectuer le trajet Manxel
Mayence et retour. On se souvient qu'après avoir effe<
tué une bonne partie du parcours, il fut détruit pr(
d'Echterdingen où il avait atterri pour la première fo
ailleurs que sur l'eau, afin de réparer une avarie sai
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y 970. DE L'EMPIRB ALUSMAND POUR 4908. 247
Teone au moteur, et aussi pour recompléter son gonfle-
ment. L'enthousiasme soulevé par les succès du comte
Zeppelin s'est transformé après la catastrophe en un
véritable mouvement national qui s'est traduit par une
souscription dont le montant atteignait, au 30 août,
it3T3,0OO francs. Cette somme doit être employée à
mettre le 2ieppelin n^ 3 en état de remplacer le plus t6t
possible le 2ieppelin n^ 4, et à construire de nouveaux
dirigeables du même système.
Les deux autres dirigeables procèdent encore à des
essus après lesquels, suivant la presse, le ballon Parse-
mai serait acquis par l'autorité militaire, et le ballon
Gro» serait envoyé à Metz pour être, attaché à la Place.
Aiaomobiiisme. — On trouve au budget une deuxième
âimoité de 443,750 francs pour Tachât de voitures auto-
mobiles destinées aux commandants de corps d'armée,
ti me deuxième annuité de 125,000 francs pour la cons-
titation d^un équipement spécial au personnel chargé de
ia conduite des automobiles en campagne.
Quant au crédit de 1,000,000 de francs affecté à Tac-
^sition d'automobiles pour poids lourds, dout nous
â¥ons déjà parlé, Tautorité militaire entend l'employer
non à acheter des voitures, mais bien à augmenter le
nombre et, dans uue certaine mesure, à déterminer le
type de celles que la réquisition pourrait lui procurer au
moment du besoin. La constitution d'un approvisionne-
sient de voitures dès le temps de paix, exigerait des
sacrifices considérables; son entretien serait des plus
délicats ; de plus, en adoptant cette solution, on s'interdit
la possibilité de profiter des progrès réalisés chaque
joardans la construction de ces voitures. Reste la réqui-
iition; mais elle ne saurait donner de bons résultats
que si on peut l'exercer sur un nombre suffisant de voi-
tures remplissant les conditions d'une voiture militaire,
^ide modèles assez peu différents pour qu'on puisse les
^uper en unités homogènes, et se procurer sans diffi-
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$48
LE BUDGET DE LA GUERRE
«• 970.
cultes les pièces de rechange nécessaires à leur entre-
tien. Aussi Tadministration militaire a-t-elle décidé de
consacrer les crédits qui seront mis à sa disposition par
le Parlement, à payer des primes d'encouragement aux
particuliers ou aux sociétés qui deviendront proprié-
taires d'une automobile pour poids lourds, s'engageront
k la maintenir pendant cinq ans en état d'être employée
en cas de guerre, et à la mettre à sa disposition au
moment de la mobilisation. Elle se réserve naturelle-
ment de déterminer les conditions que devront remplir
les automobiles pour participer à ces primes, et même
de désigner les maisons dont elle admet les voitures. La
Revue (t) a exposé en détail les mesures adoptées ; elles
constituent, à n'en pas douter, une solution heureuse
de la question aussi bien au point de vue économique
qu'au point de vue militaire, et le Parlement ne man-
quera pas d'accorder tous les crédits qui lui seroni
demandés pour en poursuivre Tapplication.
Rappelons que pour assurer la conduite des automo-
biles en campagne, TAUemagne a créé une réserve spé-
ciale des troupes d'automobiles, dans laquelle ont été
classés dès le début 52 officiers de réserve, et qui sera
alimentée par les hommes (150 chaque année) ayanl
accompli leur deuxième année de service au détache-
ment d'à iitomobiles constitué en 1907.
Instruction des troupes de communications. — En rai-
son des nécessités de la préparation à la guerre et des
expériences toujours plus nombreuses qu'exigent les
progrès réalisés chaque jour dans le domaine tech-
nique, les crédits consacrés aux exercices des troupes
de communications présentent une augmentation de
261,000 francs.
(J) Voir 2« semestre 1908, p. 177.
Digitized by VjOOQIC
:«• TiO, DB L'EMPIRE ALLEMAND POUR 1908. S49
TRAIN.
CréaliofU nouvelles en Bavière. — Oa sait que le
3^ bataillon du train bavarois De compte encore que
deni compagnies ; les hommes nécessaires pour consti-
tuer la 3* compagnie ne pouvant figurer dans les effec-
tifs budgétaires qu*en 1909, on augmente dès mainte-
mt Teffectif du bataillon de 2 lieutenants, 6 sous-offi-
ciers, 4 hommes et 8 chevaux de selle pour former le
soyao de la compagnie qu'il faudrait mettre. sur pied au
someot de la mobilisation.
Le 1^' bataillon bavarois voit le nombre de ses che-
naux accru de 12 chevaux de selle et 8 chevaux de trait
3În de pouvoir fournir des attelages au détachement
laérostiers.
£o£q en Prusse, Finspection du train reçoit un second
iiijadant du grade de capitaine, le nombre des affaires à
^ii^r par Tinspection du train ayant considérablement
angiDenté depuis 1899, époque à laquelle les bataillons
k train ont été placés sous son autorité.
QUESTIONS INTÉRESSANT PLUSIEURS ARMES OU SERVICES.
Anciemieté des sous-officiers en Allemagne. — D'après
'«8 indications du budget, sur 100 sous-officiers de
^ope, abstraction faite des feldwebel et des vice-feld-
*ebel, 38 environ ont une ancienneté de service com-
prise entre cinq ans et demi et neuf ans, 14 ont une
aDcienneté de service supérieure à neuf ans.
amélioration de la situation des sous-officiers. — Nous
î^^ODs déjà dit qu'on se propose d'augmenter prochaine-
"•«ût les tarifs de solde des sous-officiers ; depuis deux
^ï^déjà, Tadministration militaire s'efforce d'améliorer
W situation, notamment en leur assurant dans les
Qents militaires une installation plus confortable. Le
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tm>
LB BUDGBT DE LA GUERRE
N-970.
budget de 1908 prévoit pour cet objet des crédits s'éle-
vant à la somme de 3,745,000 francs.
Amélioration de la situation des aspirants des diffé-
rents services. — Les aspirants des différents services
reçoivent les allocations du feldwebel; recrutés ei
grande majorité parmi les aspirants payeurs, ils n'ob-
tiennent une situation définitive qu'au bout de quatorze
ans de service, après avoir passé l'examen de payeur e1
celui d'employé supérieur de l'administration mili-
taire. Ils sont ainsi désavantagés par rapport aux sous-
payeurs, et il en résulte que ces derniers, dont la situa-
tion a été améliorée en 1906, refusent presque tous la
situation d'aspirant dans les services de l'administratioD
niilitaiie qui perd ainsi les meilleurs éléments de soe
recrutement; il est par suite nécessaire de placer les
aspirants sut le même pied que les sous-payeurs, en leui
allouant un traitement égal et en modifiant leur titre; ils
deviennent sous -inspecteurs dans l'administration de
ga roi son et dans le personnel civil du service de santé,
sous-comptables dans les services de l'habillement el
des subsistances.
ÉCOLES ET INSTRUCTION GÉNÉRALE.
Écoles de cadets. — Le personnel des écoles de cadets
s'augmente de deux professeurs ; les administrateurs de
compagnies dans les écoles préparatoires de cadets qui
avaient jusqu'ici le rang de sergeant auront désormais
le rang de feldwebel ; cette mesure a été jugée néces-
saire à cause du petit nombre de candidats qui se pré-
sentaient pour cet emploi réservé aux sous -officiers
ayant douze ans de service ; ces derniers ayant déjà
obtenu dans la troupe, le grade de vice- feldwebel, ne
recherchaient pas un emploi qui les mettait dans une
situation inférieure.
Écoles de sous-officie7's. — On entreprend à Sigma-
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N* m, DE l.'EUPrRE ALLEMAND POUR 4908. W'
rinçen la construction d'une Ecole de sous-officiers
appelée à remplacer, à partir du 1" avril 1910, celle de
, Aeuf-Brisacb. La dépense totale prévue est de 1,391,875
t francs.
Le nombre des jeunes gens qui reçoivent renseigne-
meot de ces écoles s'élève à 4,000 pour les écoles de
soa&<>fficiers et à 2,190 pour les écoles préparatoires.
Ecoie ctariificieî's, — Afin de donner au personnel du
semce des arsenaux la même instruction qu'aux artiû-
eîers, on a décidé de modifier le plan d'études de VÉcole
dartificiers, et d^augmenter le nombre des élèves. Une
noQvelle compagnie qui prendra le n" 3 sera créée le
1*' septembre 1908; la compagnie, composée d'élèves
Appartenant à la marioe^ qui portait jusqu'ici le û^ 3,
prendra le n° 4. En outre on organisera un cours de
topographie et de triangulation pour metti*e le personnel
à même de lever et de tenir â jour les cartes et plans
destinés au service de rartillerie.
Kaiser-Wilhelm Akadémie. — L'École du service de
Santé reçoit un médecin principal adjoint au sous-direc-
teur, qui sera chargé de la surveillance de l'instruction
scientifique des étudiants, et de la direction des cours
de perfectionnement institués à l'école pour les méde-
tiûa militaires ; à partir de cette année, les médecins
d un grade élevé seront appelés à suivre ces cours de
perfectionnement; on estime en effet que leurs fonc-
tions les tiennent éloignés de la pratique de la médecine.
En outre, pour faire disparnUre le déficit constaté
depuis plusieurs années dans le cadre des médecins
aides-majors, on augmente de 60 le nombre des étu-
dianU de la Kaiser- Wilhelm Akadémle à raison de 6 par
semestre d'études.
Académie vétérinaire militaire. — Les crédits affectés
ftus expériences bénéficient d'une augmentation justifiée
aioai qu'il suit: « Pour combattre avec succès les mala-
dies épidémiques des chevaux, il est nécessaire que le
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Î5Î
LE BUDGET DE LA GUERRE
N* 970
laboratoire de rAcadémie vétérinaire militaire puiss*
procéder sur une plus grande échelle à des expérience
telles que la coagulation du sang des chevaux suspect
de morve, les recherches sur des animaux atteints di
charbon ou de la rage, Tinoculation dans les cas à
tétanos. On a fait appel jusqu'ici à TÉcoIe supérieur
vétérinaire de Berlin et à Tlnstitut pour les maladie
contagieuses, mais ces établissements sont déjà tro|
occupés ; en outre, il est avantageux pour Tadministra
tîon militaire de développer Tinstruction de son personne
vétérinaire. »
Étude des langues étrangères. — Une somme d<
121,000 francs est, comme tous les ans, inscrite au bud-
get pour permettre à un certain nombre d'officiers d(
perfectionner leur connaissance des langues étrangère!
par des voyages et des séjours à l'étranger.
Instruction générale des troupes. — Les crédits affectéî
aux manœuvres et exercices techniques des différentes
armes s'élèvent, dans leur ensemble, à 7,368,558 francs
dépassant de 406,000 francs ceux de 1907. On y re-
marque, pour la première fois, en Prusse, une somme
de 50,000 francs consacrée à des exercices de débarque-
ment. Enfin, la dépense prévue pour les munitions
atteint 48,275,000 francs, chiffre supérieur de près de
trois millions à celui de 1907.
CAMPS d'instruction ET POLYGONES.
Acquisitions et aménagements, — La Prusse, la Saxe
et le Wurtemberg en 1908, la Bavière en 1907, dépen-
sent 12,892,000 francs pour leurs camps d'instruction.
On consacre en outre 405,000 francs à l'installation de
stands de tirs, 743,000 francs à l'acquisition de terrains
d'exercices dans certaines garnisons, et 100,000 francs à
la transformation des ouvrages destinés aux exercices
d'assaut sur les polygones du génie.
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>
5»SW, DE L'BJIPIRB ALLBMAJSD POUR ^903, $IBi
Amélioration des terrains d'exercices. — On prévoit au
budget extraordinaire une dépense de 2,855,000 francs,
à répartir sur plusieurs années, et destinée 4 améliorer
les terrains de manœuvres. « Pour pouvoir mener à bien
rinstroction des hommes des troupes à pied dans un
délai de deux ans, il est nécessaire de disposer de ter-
rains de manœuvres suffisamment vastes et dont le sol
soit tel qu'on puisse les utiliser constamment.
Les terrains de manœuvres actuellement existants ne
remplissent pas complètement ces conditions, et les res-
sources ordinaires ne permettent pas de les améliorer
comme il conviendrait ; il faut donc recourir à des cré-
dits extraordinaires. On a reconnu nécessaire : 1^ d^affer-
mir et d'assécher le sol ; 2'^ de planter les terrains d'ar-
bres et de buissons qui leur donnent la variété indispen-
sable pour l'instruction en vue du combat; 3^^ d'augmenter
le nombre desf chemins d'accès et d'agrandir les terrains
par la location ou l'achat de terrains contigus. Si ces
améliorations ne sont pas suffisantes, on devra se résou-
dre à acquérir de nouveaux terrains de manœuvres. »
RECRUTEMENT ET ADMINISTRATION DES RÉSERVES.
Création de districts de landwehr et de bureaux dap-
pel; augmentation du personnel de divers bureaux de
recrutement. — La Prusse crée un nouveau district à
Waldenburg qui est situé au milieu d'une région indus-
trielle, communiquant difficilement avec Striegau, dont
elle dépendait jusqu'ici ; en même temps, on rattache au
district de Striegau une partie de celai de Breslau II qui
était trop chargé. La Saxe dédouble le district de Schnei-
tergpar la création d'un nouveau district à Auerbach ;
pour faire disparaître les inégalités préjudiciables à la
mobilisation que présentaient ses deux corps d'armée,
sous le rapport de l'étendue et du nombre des habitants,
elle organise à Flôha un district comprenant des localités
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I
254 LE BUDQBT DB LA. GUERRE N* 97C
qui appartenaient jusqu'ici au XIX* corps et elle Tincor
pore au XIP. Enfin la Bavière a créé au !•' octobre 190
le district de Neustadt (II* corps bavarois) pour soulage
ceux de Ludwigshafen et de Kaiserslautem.
De nouveaux bureaux d'appel sont installés à Treys
(district de Marburg) et à Olsnitz (district de Plauen).
Ces diverses créations, jointes à Taccroissement di
personnel des réserves, donnent lieu à une augmenta tioi
de 8 officiers en retraite, 3 médecins militaires ei
retraite, 29 sous-officiers et 27 hommes dans le personne
du recrutement.
Convocation des officiers et des hommes des réserves, —
Le nombre des officiers des différentes réserves à convo
quer en 1908 est celui de 1907 (1), auquel on ajouta
32 médecins convoqués pour 28 jours et 21 pharmacieni
convoqués pour 42 jours.
Quant aux convocations des hommes de troupe, le!
prévisions qui s'y rapportent continuent la progressior
suivie ces dernières années. Elles sont indiquées ci
après :
En 1906. Bn 1907.
. / Pour 12 OU 13 jours 165,413 136,869
Hommes de p^^^ ^^ .^^^^ ^^^^^^ ^^^ .^^^
troupe .. . • ( De 46 4 5^ jours 31,521 31,521
Totaux 369,937 336,934
( Pour 12 ou 13 jours 17,514 14,338
. "*■ I Pour 14 jours 19,410 19,045
omcïerh. . . . | d^ ^^ j^ 55 j^yrs 10,758 10,758
Totaux 47,682 44,141
II faut ajouter aux chiffres qui précèdent 2,760 ersatz-
réservistes convoqués pour des périodes variant de dix à
quatre semaines, plus 3,541 sous-officiers et 31,963
(1 } Voir 2* semestre 1907, p. 366.
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,1»!?», DE L*£MPt&K ALLEMAND POUR \9m. SIfS
bcmoieB à convoquer pour une période de quatorze jours
pajf application d'une mesure introduite pour la pre-
[uière fois dans le budget de 4906^ dans le but d'exercer
tous îea hommes deux fois dans la réserve et une fois
dans la landwehr.
htwjogements , — Les crédits prévus pour les primes
ie rengagement sont les mêmes qu'en i907 ; par contre,
m segmente de 2,081,250 fmucs le crédit destiné à
ptver la prime de 1,250 francs aux sous-officiers quittant
I lirmée après douze ans de service, ce crédit (5,598,730
&incs en 1907) ayant été reconnu insuffisaut.
SERVICE DE l'artillerie.
Création cTun bureau de comiruction (Tinfaiiierie, —
Les attributions du bureau de construction affecté à la
iïïauiifacture d'armes de Spandau sont devenues plus
ombreuses et plus délicates par suite de la fabrication
des bicyclettes et des mitrailleuses; aussi en fait-on un
orçaQc autonome îi la tète duquel on place un officier
Wpérieur directeur et un capitaine adjoint^ prélevés sur
1» personnel employé dans les établissements techniques
deTiafanterie.
Crèatiùu de dépôts annexes d'artillerie. Atigmenlaiion
et ptnùïineL — On installe à Borkum et à Lissa des
dépôts annexes pour lesquels ou crée 2 lieutenants des
irsenaux, 3 feldwebel, 3 sergeants et 2 artificiers.
Les moditica tiens introduites dans rorganisation de
rÉcôle des artificiers, et Taccroissement du travail dans
diîers établissements de Tartillerie entraînent une aug-
mentation du personnel doût le détail suit :
4 oapiU[iit^3 du &ervLc<3 des araennux ;
3 «apiuiaes ârtificlera ;
7 lieu tenants du ter^ice des ELtëenaut;
% lieuÈenanU Artifîctere;
11 reldwebei el 15 »ergeaaU du service des arsenani \
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t66
LE BUDGET DE LA GUERRE
N» »7i
Od crée en outre deux directeurs d'exploitation poi
la fonderie de canons, deux membres scientifiques pot
la commission des expériences militaires, trois chefs d
service du contrôle dans les fabriques d'armes d'Erfur
Spandau et Danzig, plus sept contrôleurs dans divei
établissements.
Primes d'encouragement allouées aux fonctionnain
pour inventions. — Le budget prévoit dans les dépensa
ordinaires un crédit de 2,850,000 francs consacré au
expériences à faire dans le domaine de Fartillerie. Si
ce crédit qui présente en 4908 une augmentation d
174,000 francs, on décide d'allouer des indemnités au
fonctionnaires militaires pour des inventions ou amélic
rations dont la réalisation offrirait pour Tarmée un ré<
intérêt. Cette mesure a pour but d'intéresser à l'amélic
ration du matériel, des fonctionnaires dont les traite
ments sont sensiblement inférieurs à ceux des employé
capables de l'industrie civile.
Armement et munitions. — Outre les crédits consacré
aux mitrailleuses, au matériel d'artillerie de campagn
et d'artillerie à pied, on consacre à la fabrication de
armes portatives 11,627,000 francs. Le montant total de
dépenses d'armement en 1908 dépasse donc 91 millions
Rappelons que les crédits affectés à la création, fabrica
tion et entretien des munitions, s'élèvent à 48 million
de francs, en augmentation de près de 3 millions su
ceux de 1907.
SERVICE DE l'intendance.
Augmentation de personnel. — Pour l'application de
mesures introduites aux budgets de 1906 et 1907 (1), oi
crée i2 conseillers supérieurs de l'intendance, 1 asses
seur, 39 secrétaires, 2 archivistes et i stagiaires.
(I) Voir 2« semestre 1906, p. i05, et 2* semestre 1907, p. 439.
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^*m. DB L'EMPIRE ALLEMAND POUR 4908. «57
On augmente de 8,000 francs le crédit inscrit pour la
première fois aa badge t de 1905 dans le but d'organiser
chaque année des voyages de cadres destinés à perfec-
tioD&er rinstraction pratique du personnel de Tinten-
àanœen vue de son service du temps de guerre.
CASERNEMENT ET ADMINISTRATION DE GARNISON.
^mmnel de F administration de garnison. — Ce per-
^^nel s'augmente en 1908 de 2 directeurs, 6 inspec-
1^^, 3 contrôleurs, 26 inspecteurs de casernes, 1 sous-
^^eteor, 4 mécaniciens, h garde forestier, 21 gardiens
i casernes, soit au total 37 employés supérieurs et
2' employés subalternes. En outre, pour améliorer les
^(EtioDs de Tavancement, on remplacera 4 inspecteurs
pÏQcipaui par des directeurs, et 43 inspecteurs par des
Inspecteurs principaux.
^mmnel des constructions militaires. — La création
^Qonvelles directions à Berlin et à Cologne et la sur-
veillance de certains travaux importants nécessitent la
fféatioQ de 4 inspecteurs, 10 secrétaires et 5 archivistes
iisemce des constructions militaires.
Construction et aménagement de bâtiments militaires.
^ Le budget prévoit pour les casernements des cré-
& dépassant 28 millions , auxquels il faut ajouter
M"l,0OO francs consacrés à la construction de divers
iâgasins destinés au service des subsistances et au ser-
fe de rhabillement.
SERVICE DES SUBSISTANCES.
f^rsormel, — On crée en 1908, 1 contrôleur, 4 comp-
iles-adjoints, 4 sous-comptables adjoints, et 1 maître
^Qnier. Déplus, on remplace 4 comptables principaux
'f des directeurs. 12 comptables^ par des comptables
17
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258
LB BUDGET DE LA GUKKRK
principaux, et 6 comptables adjoints par des conti
leurs.
Achat de cuisines roulantes. — A la suite des exj
riences auxquelles elle a procédé, Tadministration mi
taire a résolu de doter Tarmée de cuisines roulant
« La conduite actuelle de la guerre, soumettra à
telles épreuves les forces et Tendurance des homm
qu*il est nécessaire de les décharger du soin de prépai
leurs aliments. » On prévoit pour cet objet une dépei
totale de 30,167,500 francs sur laquelle une premiî
annuité de 4,598,000 francs est inscrite au budget
1908. D'après des déclarations faites au cours de la d
cussion du budget, le prix de chaque voiture s'élever
à 5,000 francs ; cette voiture, suivant des renseigi
ments de presse (I), se composerait de deux traio
Favant-train, portant deux sièges pour les cuisinie
servirait au transport des ustensiles, des victuailles,
du troisième jour de vivres de réserve autrefois porté f
les hommes ; Tarrière-train porterait une grande mi
mite, et une marmite destinée à la préparation du ca
placées dans un bain d'huile chauffé au bois par-d(
sous. La grande marmite peut être fermée hermétiqv
ment. Le bain d'huile et le foyer seraient en commui
cation avec l'extérieur par une cheminée.
SERVICE DE l'habillement.
Substitution de la main-d'œuvre civile à la mai
(Tœuvre militaire. — Dans les magasins d'habilleme
des V® et XVIP corps, on remplace la main-d'œuv
militaire par la main-d'œuvre civile. Cette mesure dé
appliquée dans sept corps d'armée, rendra disponibl
492 ouvriers militaires; par contre, elle entraine
(i) Militdr-Zeitung du 16 mai 1908.
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K'JTd. DE L'EMPIRE ALLEMAND POUR 1908. 259
création de 2 officiers supérieurs, 6 capitaines, 2 contre-
krs, i assistants, 19 sous-officiers, 7 chefs emballeurs,
12 garçons de bureau ou de magasin et 8 veilleurs de
soit.
nouveaux uniformes. — On sait que Tadministration
illemande a décidé de constituer pour l'ensemble de
Tannée une collection de guerre en nouveaux uni-
i)nDes. Afin de h&ter la réalisation de cette mesure pour
laquelle les crédits ordinaires auraient été insuffisants,
r^ a inscrit au budget extraordinaire, des crédits s*é]e-
^utà 7,570,000 francs. D'après certains journaux, cette
BonTelle collection de guerre serait actuellement presque
(«noioée, et pour chaque officier, un jeu d'effets de drap
sris serait déposé au magasin du corps, pour lui être
délivré contre remboursement au moment de la mobili-
BtiûQ.
SERVICE DE SANTÉ.
Création en Bavière d'une inspection du service de
^é. — Cette inspection doit constituer un organe
oiermédiaire entre la direction du service de santé de
'«mée et les directions du service de santé des corps
j'année. Le médecin inspecteur placé à sa tète est
assisté d'un médecin-major de 2® classe et d'un sous-
officier du service de santé secrétaire ; il a dans ses attri-
lotions : 1<> le contrôle de l'installation, de l'aménage-
Di^Qt et du service des hôpitaux ; 2® la direction du
iffricc médical et la surveillance de l'installation de la
liaison de convalescents; 3» la réception, la conserva-
^D et le perfectionnement du matériel du service de
*^W; 4* la direction de l'instruction scientifique du
personnel ; 5<* la surveillance du service dans les opé-
^tions du recrutement et dans les commissions de
rtîûpme; 6® la surveillance de l'hygiène pour l'ensemble
fc l'armée, particulièrement en ce qui concerne l'assai-
■^issement des localités et la lutte contre les épidémies ;
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260
LE BUDGET DE LA GUERRE
N«97
^1
'M
H •;
il
7^ l'instruction en vue de la guerre du corps des m^
decins militaires ; 8® la direction du cours d'opérationi
Création cTune maison de convalescetice. — Il est cr^
à Molln, une maison de convalescence pour le IX^ corps
cet établissement qui comporte 30 lits reçoit coma
personnel un comptable, deux infirmiers militaires
une cuisinière. On sait que l'Allemagne possède dé,
douze maisons de convalescence comptant au toi
750 lits (1).
Augmentation du personnel, — Le personnel militai]
du service de santé s'accroît en 1908 de 14 médecii
militaires, 13 sanit&tsfeldwebel, et 21 infirmiers mil
taires.
Dans le personnel civil on crée, 2 inspecteurs, 1 sou
inspecteur d'hôpitaux, 20 infirmières, 3 garçons, 4 méc
niciens et chauffeurs, et 2 cuisinières. En outre, on ren
place 6 inspecteurs principaux par des directeur
1 inspecteur d'hôpital et 2 comptables par 3 inspecteu
d'administration.
Questions diverses. — On continue à doter de voitur
destinées au transport des malades les garnisons dai
lesquelles la distance séparant les casernes des hôpital
atteint 2 kilomètres ; on prévoit même Tacquisition (
deux automobiles pour le transport des malades c
camp d'instruction de Posen et des forts éloignés (
Metz dans les hôpitaux militaires de ces places.
Un crédit de 250,000 francs sur lequel une premièi
annuité de 30,000 francs est inscrite au budget, se:
consacré à l'augmentation du nombre des brancards do:
disposent les formations sanitaires de campagne; <
nombre est jugé insuffisant, étant donnée la graD(
quantité de blessés qui tomberont en très peu de tem|
(1) Voir pour plus détails, !<"' semestre i906, p. 72.
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^•5T0. DE L'EMPIRE ALLEMAND POUR 1908. 261
et qu'il y aura intérêt à transporter aussi rapidement
que possible hors du champ de bataille.
Les appareils lumineux servant à indiquer pendant la
nuit les postes de pansement, Bt les appareils d'éclairage
destinés aax ambulances et aux hôpitaux de campagne
soDt jugés insuffisants ; on reproche aux premiers de
n'être pas assez visibles aux grandes distances ou par
ui temps brumeux ; aux seconds, de ne pas donner la
bière nécessaire pour la bonne exécution de panse-
mtsou d'opérations et de ne pas permettre Texplora*
fondu champ de bataille par Tobscurité. On a fait avec
l««étylèiie des expériences qui ont donné d'excellents
ffealtats et on se propose de remplacer ou de transfor-
mer tous les appareils ; la dépense totale est évaluée à
i6o,000 francs environ sur lesquels une première annuité
ie30,OOO francs figure au budget de 1908,
Le service de santé se propose de consacrer 1,035,000
RQcs à l'acquisition d'appareils destinés à Torganisa-
^de trains sanitaires improvisés, dont le nombre est
Kinvé insuffisant pour l'évacuation rapide des malades
t des blessés.
Enfin l'Allemagne expérimente des appareils destinés
'Oaroir de l'eau potable en campagne. Outre l'appareil
ïnsportable traitant l'eau par l'ébulUtion employé
^^\ présent, on cherche à réaliser un second type
Nun rendement au moins triple (1,500 à 3,000 litres
Ibeure) et pouvant être employé dans la guerre de
rteresse ou pour l'alimentation de grosses unités ; on
fère y parvenir au moyens d'appareils opérant par
^zoûisation de l'eau.
SERVICE VETERINAIRE.
% d'assurer aux chevaux des soins immédiats au
'ûrsdes exercices et en campagne, on décide de doter
^vétérinaires d'une trousse qu'ils porteront sur eux et
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S62 LE BUDGET DE LA GUERRE N« 971
qui contiendra les instruments, médicaments et obje
de pansement les plus indispensables.
REMONTES.
Augmentation du nombre de chevaux, — L'efiFectif d
chevaux de troupe pour 1908 s'élève à 111,289, dépa
sant de 804 celui de 1907. On remarquera que ce nomb
ne comprend ni les chevaux d'officiers , ni les chevai
de volontaires d'un an, ni les chevaux de corvée dont
total est de 2S,000 environ.
Achat de chevaux. — On prévoit pour 1908, pour fai
face aux besoins normaux, Tachât de 12,950 chevaux, l
crédit de 16,186,968 francs est inscrit pour cet obj
parmi les dépenses ordinaires ; en outre il y aura lieu<
remplacer par 751 jeunes chevaux, les chevaux d'âj
fournis par divers régiments pour la constitution <
nouveau régiment de cavalerie ; ce remplaceme
entraîne une dépense de 1,070,000 francs qui figure \
budget parmi les dépenses accidentelles. Dans ce!
somme, sont compris les frais d'entretien pendant i
an de ces 751 jeunes chevaux dans les dépôts
remonte ; le budget évalue ces frais d'entretien
380 francs par jeune cheval, soit 250 francs pour
semestre d'hiver, et 130 francs pour le semestre d'ét
En 1906 le prix moyen d'achat des jeunes cheva
avait été porté de 1,167 à 1,192 francs.
En \ 907 le prix moyen réellement payé ayant attei
1,220 francs, on a dû élever ce prix moyen à 1,225 fraï
pour 1908.
Dépôts de remonte, — Le personnel des dépôts
remonte s'augmente d'un secrétaire, cinq préposés a
fourrages et cinq palefreniers. On consacre à l'amélio)
tion de plusieurs de ces étabhssements, une somme
440,000 francs.
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>'R DE L'BMPIRE ALLEMAND POUR 4908. S63
SOLDE ET INDEMNITES.
Supplément de solde des lieutenants-colonels. — En
1^, on avait décidé d'allouer un supplément de
iolde de 1,437 francs aux 190 plus anciens lieutenants-
Mlonelsnon pourvus d'un commandement de régiment ;
ces derniers en effet ne recevaient que la solde de com-
iiiodaDt de bataillon, alors que leurs camarades plus
^TOfisés, recevaient la solde beaucoup plus élevée de
Mninandant de régiment. En 1908, l'administration
militaire a demandé que cette mesure fût étendue à tous
Ki lieutenants -colonels nommés officiers supérieurs
À^pois au moins six ans, leur nombre étant évalué à 270
poDfla Prusse. Après examen de la question, le Parle-
fieotaSxé à 235 pour la Prusse, le nombre de lieute-
ïiuits-colonel s auxquels le supplément de solde pourra
*^ alloué.
: ^mds de secours, — Les crédits affectés au fonds de
feoMs étant jugés insuffisants, on se propose de les
n?iiienter de 186,000 francs pour les officiers et de
}iU)0O pour les sous-officiers et les soldats mariés.
'^/■ye/ d'amélioration de la solde, — Nous avons déjà
*^a'onse propose de relever la solde des sous-officiers
distraitement des officiers, jusqu'au grade de capi-
*^Qe inclus et d'appliquer les nouveaux tarifs à partir du
^'^mil 1908 en faisant un rappel de solde aux intéres-
'^ après le vote de la loi. En ce qui concerne les offi-
^^^s,Ies grandes lignes du projet peuvent se résumer
^^^ ^ solde progressive avec solde de début unifiée
P^Qf toutes les armes. Jusqu'ici la solde des seconds
«DteDants variait entre 1,612 et 1,962 francs suivant
V"ls appartenaient à l'infanterie, aux armes montées
^ ^ux troupes spéciales ; les lieutenants recevaient
w2 francs, les capitaines de 2« classe 4,252 francs et
^ ^^pitaines de 1'** classe 5,752 francs. D'après les
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S64 LE BUDGET DE LA GUERRE. N» Û
nouveaux tarifs, les lieutenants recevraient tous v
solde de début de 1,875 francs, qui s'augmenterait t<
Jes quatre ans de 375 francs jusqu'à 2,625 francs s£
tenir compte de la promotion au grade de lieutenant
premier; la solde de début des capitaines serait fixé
5,000 francs, et s'augmenterait tous les quatre ans
750 francs pour atteindre, au bout de huit ans de gra<
le taux maximum de 6,500 francs. Le projet initial pi
voyait pour les lieutenants une quatrième augmeutati
qui aurait porté leur solde à 3,000 francs après douze i
de grade. Cette disposition qui semblait justifiée, ét^
donné que les lieutenants restent, en général, seize ^
dans leur grade, n'a pas été maintenue; le Ministre <
finances a fait remarquer en effet, qu'elle serait en c<
tradiction avec certaines dispositions de la loi conci
nant les fouctiounaires civils qui doit être discutée
même temps.
Tout ce qui précède ne s'applique qu'à la solde p]
prement dite des officiers ; l'indemnité de logement,
l'indemnité de table, cette dernière payée seulement a
lieutenants, ne paraissent pas devoir être modifiées.
* *
Malgré les difficultés financières réelles avec l
quelles elle est aux prises, l'Allemagne, on le voit,
recule devant aucun sacrifice pour perfectionner, juscj
dans les moindres détails, son organisation militaire,
temps en temps, dans la presse ou dans le Parlemè
il s'élève bien quelques voix pour réclamer des écoi
mies ; mais devant la formule « Im Interesse der Kriq
bereitschaft » , tout le monde se retrouve d'accord p<
applaudir à toutes les mesures susceptibles de ren<
plus complète la préparation à la guerre.
(178)
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NOUVELLES MILITAIRES
AUTRIGHX-HONORIB.
^nSSIOiT A L ÉCOLB DB GUIRRB BT AUX COURS TBCHlflQUIS SUPÉ'-
EU. - Gomme conséquence des nouTelles dispositioos adoptées
KTia réorganisation de TÉcole de Guerre et des cours supérieurs de
rikrie et du génie (1), le nombre des ofGcien» admis en 1908 à
■iffiei examens a été très restreint.
il3aSderB de l'armée commune ont été autorisés à se présenter.
^•iffre était autrefois de 300; 66 ont été déclarés admissibles
BiisparaTant). Le nombre des admissions doit être de SO environ.
^ les landwehrs, sur une vingtaine de candidats, 6 à 8 seront
b.
^lo cours supérieurs, le nombre des candidats a été de 24 dans
aigrie, 15 dans le génie; celui des admissibles, respectivement de
I«del3.
^ NJDGBT8 HILITAIRIS POUR 1908 (3).
I. — Budget de VarnUe commune,
^i^odgeta été Toté à la fin de février.
Badfeu. 1908 (S). 1907 (I). Soit, en 1008 (3).
Siuire 306,552,435 299,280,828 +7,271 ,607
«ordinaire 13,378,729 13,762,755 — 374,026
l^meataire pour le
vp9 d'occupation de
»Bi^fle^xégovine . . . 7,868,000 7,663,000 + 205,000
Total 327,799,164 320,696,583 +7,10i,58l
) Voir 1" semestre 1908, p. 72.
V Voir !•' semestre 1907, p. 596.
*) Exprimé en couronnes; une couronne = 1 fr. 05.
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266
NOUVELLES MIUTAIRES.
N*
Pour comparer ce budget à tout autre budget similaire, il y au
lieu d'en déduire les dépenses pour les pensions (26,737,646 couroo
et d*y ajouter celles d'entretien des troupes bosniaques (5,150.
couronnes euTiron). Ces dernières sont payées sur le budget de Bo^
Herzégovine, qui n'est pas publié»
Les effectifs budgétaires sont les suiyants :
BUDGETS.
Ordinaire
Extraordinaire
Supplémentaire
Total (3)....
Par rapport ai 907..
or«-
cms.
16,687
6
178
16,871
+ 54
KOÎIC-
TIOK-
NAIRB8.
4,555
21
268
4,844
+ 59
wahaï
tarnes .
897
51
948
+ 17
CADKTt
tt
80 U8-
ofSciers
ren-
gagé».
18,556
»
11
18,567
- 227
s.-off.
— 67
cadeta.
■ous-
orricius
«t
Boldats
non
renitagés.
264,965
2,971
3,224
271,160
— 2,183
à
l'Eut.
60,197
1,666
61,863
— 486
aux
officiel
10,5^
^1
10.70
+- âOl
(1) Plas 5,660 élèves maacalina des élablisaemenls mlliuLrea d*UstrucUoa. :
(S) Plas 11,171 cbevanx en service chez les particnllors.
(S; A ces chiffres, il J a lieu d'ajouter reffeetif des troupes bosniaques, environ SftO of]
Aciers, 3 4 fonctionaaires, 6,740 hommes de troupe, i2 chevaux i l'Etat, 140 aux ofdcien
Les chiffres qui se rapportent à l'instruction des réservistes et erzai
réservistes sont les mêmes que dans les années précédentes (1).
Il y a lieu de remarquer :
1° Une légère augmentation du nombre des officiers et fonctiJ
naires ;
2^ Uqe diminution assez sensible de l'effectif de la troupe, proTi
nant :
D'une augmentation des équipages de la flotte de 1,000 hommes i
détriment de Tarmée commune;
De la suppression de i,500 hommes de Tartillerie, entretenus i
novembre et prélevés sur Tersatz-réserve, qui maintenaient à effecl
renforcé les batteries stationnées en Galicie;
De la diminution du nombre des sous-officiers rengagés, constata
pour la première fois depuis plusieurs années.
(1) Voir 1" semestre 1908, p. 404.
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NOUVELLES MILITAIRES. 267
- Budget ordinaire. -^ L'augmentation est de 6,871,000 cou-
L Les Cluses principales en sont les suivantes :
liiilljoas Déeessités pour le renchérissement général des denrées et
pi^dûO eooronnes exigées pour la réorganisation de Tartillerie,
hM^ àimlt Bévue (\).
hfiehtalwn de Cartillerie, — Les effectifs de Tarlilleric sont, en
Uo^eotés de 218 officiers ou assimilés, et de 2,005 hommes de
• il 7 a, par contre, une diminution de près de 700 cheTaux
^Jpe. Ce n*est qu^un premier pas vers l'augmentation totale de
|i^cjers ou assimilés, 4,578 hommes de troupe, i ,429 cheTaux,
K la eoQséquence de la réorganisation de cette arme.
rtillerie de montagne reçoit, dès 1908, ses effectirs complets ;
itfje lourde d*armée sera aussi presque entièrement formée, mais
ktteries montées perdront 267 hommes et 1,898 chevaux.
me le Parlement n*a pas voté une augmentation correspondante
locdogent, les hommes nécessaires à Tartillerie seront prélevés sur
^Btenc, qui doit déjà suhir une réduction de 1,000 hommes du
ùcH'accroissement des équipages de la flotte.
^ùwiion de Vinfanttrie, — L'infanterie perdra ainsi, en 1908,
ifi< bommes.' Pour parer à la difûculté provenant du manque
ioaiiDes, on augmentera le contingent indigène bosniaque et on
^porera les indigènes en supplément dans les unités de toutes
B(> à effectif renforcé détachées en Bosnie-Herzégovine. Un nombre
liraient de recrues du contingent austro-hongrois deviendra ainsi
p^iitfle.
•t réduction de Tinfanterie portera sur un bataillon par régiment,
u qui est en garnison dans la subdivision de recrutement. Ce batail-
perdra 12 hommes pur compagnie. A raison de 102 régiments
Ganterie et 4 de chasseurs tyroliens. On aura ainsi 5,088 hommes;
'^^reoce entre ce total et 4,824 servira à constituer les détache-
^ de mitrailleuses créés en 1908.
'^Hiaration de V avancement. — Création, par régiment d'infan-
, d'un officier supérieur et d'un capitaine, et suppression de trois)
mants ou sous-lieutenants (2).
éatioD, par régiment de cavalerie, d'un officier supérieur, corn-
laDt du cadre de dépôt, et suppression d'un capitaine,
iuction du nombre des élèves de cadets de 1)118 unités, conse-
il' semestre 1908, p. 214.
Voir 1« semestre 1907, p. 476.
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268 NOUVELLES MILITAIRES. N*
quence de la suppression d*ua certain nombre d^officiers subalteriK
de cadets dans les régiments. Cette mesure diminuera Tencombrec
du cadre de cadet«.
Augmentation des primes et gratifications aux sous-officiers rengc
— Cette mesure est destinée à parer à la diminution du nombre
sous-officiers rengagés, qui est, cette année, de 227.
B. — Budget extraordinaire. — Création d'approTisionnemenU
munitions d'infanterie spéciaux aux places fortes.
Constitution du matériel téléphonique et optique pour les patrou
téléphoniques d'infanterie, organes régimentaires destinés à n
entre elles, jusque sous le feu, les unités engagées.
Constitution de matériel optique pour les patrouilles de télégra]
de caTalerie, qui en étaient dépourvues jusqu*à présent.
Création d'une nouvelle patrouille de télégraphie d'infanterie
montagne en Bosnie-Herzégovine.
Installation dans tes places fortes de communications télégraphî<
et téléphoniques nouvelles et de nouveaux colombiers militaires.
C. — Budget supplémentaire pour la Bosnie-Herségovine. — A
mentation d'effectif, résultant du renforcement des batteries de n
tagne (1 officier, 19 hommes, 11 chevaux ou mulets en plus), et
batteries de foiteresse (23 hommes en plus).
D. — Crédits exceptionnels sur fonds d'emprunt, — 115 des 165 i
lions nécessaires à la construction du nouveau matériel d'artillerie
campagne ont déjà été accordés de 1903 à 1907. 15 millions \
demandés pour 1908.
II. — Landwehr autrichienne.
Sans les dépenses de gendarmerie ou de police militaire, ce bue
s'élève à 54,567,663 couronnes, en augmentation da 5,497,414 c
ronnes sur les chiffres correspondants de 1907.
L'effectif entretenu est de :
Par rapport à 1 9
Officier:» 3,212 + 217
Fonctionnaires militaire^ 954 + 39
— civils 123 »
Employés subalterne.» 234 + 74
Sous-officiers rengagés 3,862 + 202
— non rengagés et soldats . 33, 198 +2, 376
Élèves des écoles 528 — 40
Chevaux à l'ÉUt 4,742 +1 ,064
— auxofficieib 1,860 4" 61
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NOUVELLES MILITAIRES. 269
L;p«rsoonel des réserves convoqué comprend :
iJSH officiers ou fonctionnaires militaires;
iiOOO ersatz-réservistes (i'* convocation, huit semaines) ;
â5,468 ersatz-réservistes et réservistes (quatre semaines) ;
i,iS5 ehevauz de réserve.
fidu&es vont du reste être lôodifiés par la loi récente qui a sup-
pmc II dernière période d'instruction.
LuTmeotation du budget provient en partie de créations nouvelles :
itilierie de la landwehr (1) (huit batteries en 1907, huit en 1908,
hÉeB {909, huit eni910);
'^e détachements alpins de quatre mitrailleuses (2) (3 officiers,
tfioones, 3 chevaux de selle, 3 chevaux de b&t) ;
>'^Uillon du 1« tirailleurs (régiment alpin) (3) ;
vt dépdt de remonte .
l^Mget de i907 prévoyait Tentretion de 2,200 hommes de plus
^(<lai de 1906 ; c'est donc, en deux ans, une augmentation totale
^^tifde 4,576 hommes.
^u ces dernières années, pour réaliser les accroissements d'effectif
■K^t^ par la création de nouvelles unités, le Ministre avait dû aug-
totfrooQsidérablement le nombre des hommes accomplissant trois ans
iKnice actif au lieu de deux, terme normal pour la landwehr. La
* raotorise à conserver sous les drapeaux, pour une troisième année
P^^ee, un nombre d'hommes « correspondant à Teffectif réglemen-
È<ie aous-offlciers ». Environ 4,000 hommes, c'est-à-dire plus du
<ia contingent, faisaient trois ans de service. C'était là une lourde
.epoQr euz, presque sans compensation.
^^t une loi vient-elle d'être votée, qui élève de 4,920 hommes —
180 pour le Tyrol et le Vorarlberg — le contingent annuel de la
ehr autrichienne.
^ échange, Tautorité militaire a dû consentir quelques concessions
gantes:
Hpreision de la période d'instruction des réservistes dans leur
'^e année de service ; elle intéressait 44,000 réservistes par an ;
^'wation d'une indemnité aux familles de réservistes sans ressources ;
'^Dse annuelle sera de 3 millions et demi de couronnes;
■^Toi annuel en congé de longue durée, avant Texpiration de la
^lième année de service, d'un plus grand nombre d'hommes que
'lapasse (500 hommes au lieu de 200).
(i) Voir !•' semestre 1908, p. 508.
i^) Voir l«r semestre 1908, p. 303.
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870 NOUVELLES MILITAIRES. N«
Désormais, le contiog^ent annuel de la landwehr sera donc de il
hommes (1), dont 730 pour le Tfrol-Vorarlberg, et Taugment
d'effectif réalisée, de 6,000 à 7,000 hommes enTiroD.
Il sera ainsi possible de créer les nooTelles unités reconnues i
pensables et de relever l'effectif des compagnies d'infanterie, mani
ment trop faible.
III. — Budget de la honved {landwehr hongroise).
Ce budget s*élèTe à 48,456,826 couronnes, en augmentatio
2,067,794 couronnes (2) sur le chiffre de 1907.
L*effectif budgétaire correspondant est de 3,910 « gagistes » :
2,864 officiers,
640 fonctionnaires,
406 employés subalternes;
27,945 hommes de troupe :
4,612 sous-officiers (2,382 rengagés),
23,333 soldats;
1,250 élèves dans les écoles militaires;
6,888 chevaux :
1,997 aux officiers,
4,891 à l'Eut,
soit, par rapport à 1907, une augmentation de 41 « gagistes» et
diminution de 209 hommes et 33 chevaux.
Depuis plusieurs années, la honved reste donc dans la même i
tion, à la différence de la landwehr autrichienne, qui se déve
d^une manière continue.
Les augmentations de dépenses, en 1908, sont dues presque un
ment au renchérissement général des denrées et matières premièi
l'amélioration du casernement, au relèvement du prix d*acha
chevaux.
Il faut signaler un relèvement de crédit de 98,971 couronnes,
tiné à améliorer les primes des sous-officiers rengagés et à perfet
ner Tinstallation des cercles et bibliothèques de sous-officiers.
(1) Voir 2« semestre 1908, p. 69.
(2) Y compris le service des pensions, certains frais d'intérêts <
prunts, Tentretien de la garde de la couronne et Tiospection de la
darmerie.
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jr* 970. NOUYELLES MILITAIRES. 274
IV. — Conclusion.
En résamé, les budgets militaires austro-hoDgrois de 1908 se chiffrent
par les dépenses suivantes :
Conronnes.
Armée commune 327,799,164 (1)
Landwehr autrichienne 54,567,663
Landvehr hongroise 48,456,826
Marine 57,285,000
Total 488,108,653
Par rapport à i907, Taugmentation est de :
Année commune 7,102,581
Ltndwehr autrichienne 5,497,414
Landwehr hongroise 2,067,794
Marine 11 ,640,000
Total 26,307,789
SiCTiOKS d'aérostibrs. — Certains organes de presse annoncent la
f^rganisatioii prochaine du service de l'aérostation militaire.
Actuellement, au régiment n^ 1 de Tartillerie de forteresse, à Vienne,
<tt rattachée une section d'aérostation, dont le cadre permanent com-
prend un capitaine, un maréchal des logis chef chargé du matériel, sept
soldats. En été, des cours y sont organisés tous les mois, sous la direc-
tion du capitaine, assisté de quelques officiers instructeurs et d'une
soiiantaiiie d'hommes fournis par le 1*' régiment d'artillerie de forte-
rtsse. 20 officiers et 300 hommes environ suivent chaque année ces cours.
^ temps de paix, il existe deux sections aérostatiques permanentes
<ie forteresse, à Gracovie et Przemysl ; en outre, pendant quelques
semaines d'été, on constitue généralement trois autres sections de for-
teresse, à Trente, Pola et Cattaro.
U n'y a pas de sections aérostatiques permanentes de campagne.
^ établissement aérostatique de Vienne en met chaque année deux sur
pied, durant Tété.
U nombre des sections formées à la mobilisation est inconnu. Vin-
itmaticnafe Bêvuc estime (2) €[u*il est de dix à douze : deux à quatre
irions de campagne, huit de forteresse.
(1) Soit 27,623,178 francs.
(2) Mai 1908.
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272 NOUVELLES MILITAIRES. N* 9
Il ressort de VUnterricht far die Ballon-abtheilung (1) que l'effectif
ces sections serait de :
Oficiers. Hommes. Chevanx.
Section de campagne 5 80 62
— de forteresse 5 48 »
Les ballons en serTÏce sont des ballons cerfs-Tolants (Drachen-baik
ou Bphériques, de 600 mètres cubes.
RÉPâRTITIOU DBS TROUPBS DANS LB i5« CORPS (B081fIB-HBBZ£<a
YiiVB (2). — Les troupes de Bosnie-HerzégOTine comprennent actuel
ment :
35 bataillons ;
2 escadrons;
Il batteries de montagne;
1 bataillon d'artillerie de forteresse (i compagnies) ;
2 compagnies de pionniers;
8 détachements de 2 mitrailleuses ;
1 division du train (3 escadrons ordinaires, 10 escadrons <
montagne).
L'effectif budgétaire total de ces troupes réparties en 2 divisiol
(Sarajevo, Mostar) et 10 brigades de montagne, est de :
1,280 officiers ou assimilés;
19,800 hommes de troupe;
2,150 chevaux ou mulets.
Par rapport à 1907, ces chiffres présentent une augmentation de :
10 officiers ou assimilés ;
300 hommes de troupe ;
210 chevaux ou mulets.
La moitié de l'infanterie (17 bataillons sur 35), rartillerie de fort<
resse, le train, sont à effectif renforcé.
AMÉLIORATION DB LA SITUATION MATER IBLLB DBS SOUS-OFFiCIEll
BBNGAGfis. — Actuellement, le sous-officier rengagé austro-hoogroii
reçoit une haute paye mensuelle, et, à sa libération, après six ans di
(1) 1905.
(2) Voir le croquis publié au 1«' semestre 1907, p. 595.
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m. NODVBLLES MILITAIRES. 273
KPhsaa moins, une prime, une fois payée; si la libération a lieu après
b-biiitans de service, il a, en outre, une pension d'invalidité (1).
Cette prime Tient d*6tre augmentée par un règlement récent.
Dé^ormiis, le taux en sera tariahle, suivant que le sous-officier se
((i»n après douze ans de service, avec le certificat destiné à lui faire
liair un emploi civil, ou qu'il cessera de servir avant douze ans sans
leertiScat, ou après douze ans en y renonçant.
hm le premier cas, la prime sera, comme jusqu'à présent, de
5p 100 des hautes payes reçues pendant le service. Dans le second,
biera de 25 p. iOÛ pour la A* année de service, atteindra progressi-
■eot 50 p. 100 pour la 5« année, 75 p. iOO pour la 6«, 100 p. 100
«les 7* et 8«, et. à partir de la 9«, redescendra à 25 p. 100.
Ea prenant comme exemple un sergent-major qui, à partir de sa
fi&Dée, est resté dans le rang et a été libéré sans certificat, la compa-
hxi entre Tancien et le nouveau règlement conduit aux résultats
^^prèi(î):
Ancien règlement. If oaTean règlement,
eouronnes couronnée.
Après la 6«
année de service
Après la ?•
—
Après la 8«
—
Après U 9«
—
Après la 10*
—
Après la 11«
-.
Après U12«
—
315
630
435
1,100
555
1,590
675
. IJIO
810
1,845
645
1,980
1,080
2,115
^'administration de la guerre a donc cherché à retenir sous les dra-
^ les vieux sous-officiers, par l'appât d'une prime plus élevée, et
ieo^ager ainsi & renoncer à une situation civile qu'ils n*obtiennent
imte pas toujours dans de* conditions satisfaisantes,
^mme le disait le Ministre de la landwehr hongroise, le 25 mai
huer, « la question la plus importante pour l'instruction intensive
!i troupes est la question des sous-officiers ». Les mesures prises par
Cuistre austro-hongrois de la Guerre sont destinées à parer à la dimi-
^% constatée pour la première fois en 1908, depuis plusieurs
^,daQ8 le nombre des sous-officiers rengagés de l'armée commune.
'nombre est inférieur à celui de 1907 de 227 sous-officiers.
tt) Voir 1« semestre 1908, p. 227.
(î) Neuefreie Presse, 8 avril.
18
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•
274 NOUTBLUEB MlLITAJaSS. M* 9*<
BBLGIQUB.
ÀRMBMSflT OU CAlfORNlEts A CBCYAL. — Uae déeîfioQ d«i 18 ma
dernier a rendu aux caBonniers à cbefal» peur rarmement de guen
le sabre qui leur avait été enleté le 4 octobre 19Û2.
BMPIRK ▲U.XlfAim.
GOMDAKiATIONS PR0M(MICÉI8 PAJH LBi TUBCniÀUX MILITAIKBS I
1907 (i). — Sur 13,346 cas ayant fait l'objet d*«ae pUinte, 12,053 o
donné lieu à une condamnation, 1,315 à un acquittement; 118 infio
péa ont bénéficié d'un oon^iea.
Les peines suiTantes ont été prononcées :
Mort 2
15 ans et plus 17
de î à 5 ans 27
au-dessous de 2 ans 28
Emprisonnement 5,41^
Incarcération par mesure disciplinaire 3t0
r forcés 2>58^
Arrêts | moyens 2»073
( simples ^^
Amendes • *'*^
Les crimes et délits qui ont motivé ces condamnations comprennen
345 cas d'insubordination, 680 désertions, 36 cas de mutilations voli
Uireson de simuUtion d'infirmités, 1,158 abus d'autorité (en 1901
734), 1,129 vols, 8 réclamations présentées en debors de la voie régi
mentaire.
AVAWCBMIRT DU OFFIQBRB. — L'cxamcn de la DitntUiîterlisti
1907-1906 montre que les conditions de l'avancement se sont amélwn
dans les échelons supérieurs de la hiérarchie.
Le plus ancien général- lieutenant est de février 1905 alors <;
Tannée dernière il éUit de septembre 1902.
Pour les généraux-majors et les colonels, elfes n'«nt pas varié;
plus anciens généraux- majors sont d'avril 1906, les plus anciens co
nels d'avril 1904.
Il y a, au contraire, un ralentissement dans l'avancement des heu
(1) D'après les LôbelCs Jahresberichte de 1907.
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N*970. NOUVBLLBS MILITAIRES. S75
nanto-eolonels (dont l'aneieDDeté maxima s'échelonne dans Tinfanterie,
Ir caTalerie et rartillerie de campagne, de juin à septembre 1905) et
dans Tafancement des majors (septembre 1901 , contre décembre 1900
Tannée dernière).
Par contre, une aTance sensible a été réalisée pour le grade de capi-
taine. Les pins anciens datent de jauTier 1897 (contre juillet 1895 Tan-
née dernière), dans l'infanterie; de juin 1897 (contre janyier 1896 Tan-
née dernière), dans la caTalerie; de mars 1897 (contre novembre 1895
l'année dernière) dans Tartillerie de campagne.
Pour le grade de lieutenant en premier, la caTalerie reste favorisée ;
les plus anciens sont de janvier 1901 .
Pour le grade de lieutenant, Tartillerie de campagne voit, accentuer
encore son retard; les pins anciens sont d*avril 1896, alors qu'ils sont
de janvier 1898 dans Tinfanterie, de juillet 1897 dans la cavalerie.
NoDYBLLB YOiB FBRRfiB (Prussb rhânàtib). — La dernière section
Pfaixfeld-Boppard de la ligne Gastellaun-Boppard a été livrée à Texploi-
Ution le 3 août 1908.
Port du brodequin par les officiers. — Un ordre de Cabinet
du 22 août 1908 étend comme il suit les dispositions de Tordre du
16 janvier 1908, autorisant les officiers dMnfanterie, des chasseurs, des
détachements de mitrailleuses, des pionniers et des troupes de com-
munications à porter des brodequins avec guêtres en cuir fauve à la
place de la botte. Ces officiers pourront, à l'avenir, porter, dans le
service ordinaire et hors du service, le brodequin en cuir fauve,
sans guêtres (avec ou sans éperons pour les officiers montés), lorsqu'ils
quitteront leur garnison pour se rendre à des manœuvres ou à des exer-
cices de tirs.
aSPAOUB.
BBGRlJTBlIBirr DBS OFFICIERS PARMI LES SOUS-OFFICIERS. — En verttt
d'une loi du 1"' juin 1908, les sous-officiers des corps de troupes pour-
ront, en temps de paix, être promus au grade d'officier.
Antérieurement, les sous-officiers ne pouvaient obtenir le grade de
sous-lieutenant qn'en temps de guerre ou dans une campagne coloniale,
et cette souroe de recrutement était tarie depuis longtemps (1).
(1) Exceptionnellement certains corps spéciaux tels que la brigade
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•*»•
276 NOUVELLES MILITAIRES. N* {
Les eoDditioDS eiigées des eandidats sont les suWantes ; avoir |
conduite irréprochable ot une aptitude reconnue à la suite d*un «
men ; avoir au moins douse ans de serrice consécutifs, dont huit 4
le grade de sergent. Pour les engagés volontaires, les douie années
service seront comptées à partir de Tépoque oii ils ont eu ISansrévc
(ou 20 ans révolus à partir de la promulgation de la loi). Les années
campagne sont comptées doubles, ainsi que le temps durant lequel
intéressés sont restés sans emploi par suite d'excédents au retour
colonies.
Les candidats admis seront promus chaque année au grade
second lieutenant de réserve avec solde, dans la proportion d'un tl
des vacances existantes.
Des' cours spéciaux seront organisés dans les écoles régimentai
pour compléter Tinstruction des sous-officiers candidats au grade d\
cier.
Dorénavant les sergents qui contracteront mariage devront se s
mettre aux conditions imposées dans ce cas aux officiers subalternes
réserve (dépôt d'une somme de 2,500 francs à la Banque dTspagn^
k la Caisse des dépôts) s'ils veulent bénéficier des avantages de la n<
velle loi (2).
Cette loi assurera un débouché aux sous-officiers anciens, auxqv
les règlements actuels n'accordent que des emplois ciWls assez p
caires, et elle permettra aux jeunes gens ayant dépassé la limite d'i
pour entrer dans les écoles, d'arriver au grade d'officier. Gomme
peut le voir elle maintient une distinction bien nette entre les offici
sortant des écoles et ceux qui proviendront des sous-officiers, d'abi
par l'âge qu'elle impose à ceux-ci et ensuite par leur classement d\
le cadre de réserve.
Commission gbrtralk du tir a là giblb national et db L'fil
CATION PHTSIQUB. — La- commission d'études sur l'éducation pj
sique, créée en 1906 (i), a été supprimée par décret du 27 mars i9^
topographique, radmîni^itration de la garde civile et les carabini^
avaient dans leurs cadres des officiers provenant- des sous-officiers.
(1) Il ne pouvait être question d'exiger d'eux le dépôt imposé
cas de mariage aux officiers subalternes du cadre actif (15,(1
francs).
(2) Voir 1906, 4" semestre, p. 526.
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rrO. NOUVELLES MILITAIRES. 877
ïkiii remplacée par uoe commission centrale du tir à la cible natio«
■l«tde rédttcatioQ physique, instituée près le ministère de la guerre.
La commission centrale comprend : un président, six membres du
Uement, deux officiers généraux ou supérieurs et trois autres mem-
m. choisis parmi les personnes compétentes. Tous sont nommés par
Kiret royal sur la proposition des Ministres de ]a guerre, de Tinté-
inretde l'instruction publique.
EnoDtre, sont membres de droit de la commission: le directeur
Uni de l'administration civile au ministère de l'intérieur, le direc-
m, chef du service de l'éducation physique au ministère de Tinstruc*
Im publique et le chef du bureau du tir à la cible et de l'éducation
hiqae an ministère de la guerre.
Deox fonctionnaires de ce dernier bureau sont rapporteurs, avec voix
iibéra(i?e, et un autre est secrétaire de la commission.
la commission élit deux vice-présidents parmi les membres nommés
vie Roi. Elle est nommée pour quatre ans.
SoQ bat est de développer l'instruction du tir et l'éducation phy-
î|K,en vue de préparer la jeunesse au service militaire et d'entretenir
iicoDnaiftsances des hommes en congé. C'est elle qui organise les
^m généraux du tir à la cible. Elle est appelée à donner son
tt sur les questions concernant l'éducation physique dans l'armée.
Ia lieutenant général Spingardî, commandant la division de Messine,
U nommé président de cette commission.
HoDiPiCATioif AUX 80LDB8 DBS OFFICIERS. — Une loi du 6 juillet a
^iblement amélioré la solde des officiers, notamment celle des offi-
■^inférieurs. En même temps, cette loi a supprimé l'ancienne indem-
■1^ d'arme qui était spéciale aux carabiniers, à la cavalerie, & l'artille-
it et au génie; elle l'a remplacée par une indemnité dite de service
!^tl et allouée aux carabiniers, aux officiers subalternes de l'artille-
^^du génie (qui n'ont pas droit à une ration de fourrage) (1), aux
i^eciog et aux vétérinaires chefs de service. Enfin, elle a modifié les
nits aux rations de fourrage et aussi l'indemnité de monture allouée
iufficiers qui ont un chenal de service leur appartenant, en la pro-
^ionnant à la qualité de cette monture. A cet effet, les officiers ont
^partagés en plusieurs catégories suivant leur arme ou fonction",
>^s dans chaque catégorie l'indemnité varie généralement avec le
fi<ie: 1" catégorie (état-msjor, cavalerie et artillerie à cheval), de GOO
'') Ils ont la même indemnité que les médecins de leur grade.
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S78
NOUVELLES MILITAIRES.
N-S":
à 900 francs par an ; 2« catégorie (artillerie de campagne et de me
tagne, colonels d'artillerie de e6te et de forteresse et du génie), de 3
à 740 francs ; 3« catégorie (officiers supérieurs d'infanterie et adjuda
major, officiers d'artillerie de c6te et de forteresse, du train d'artil
rie, du génie), de 480 à 680 francs ; 4« catégorie (carabiniers), 400 fran
5^ catégorie (capitaines d'infanterie, médecins, commissaires et yét^
naires), de 280 à 400 francs.
Géoéral d'armée...
Lieutenant général.
Major géoéral
Colonel
Ueuteoant- ( Après 6 ans.
colonel.. (Avant 5 ans.
Majo
t Après 5 ans . .
Arant 5 ans . .
Capitaine..
Lieutenant .
Après 40 ans de grade
ou ?5 ans de service.
Après 5 ans
Avant 6 ans
I Après ( de grade . .
45 ans < de t-ervice.
Après 40 ans
Après 5 ans
Avant 5 ans
Sous-lieutenant.
Chef de rousiqQe(>).
naeUa.
15,000
12,000
10,000
8,000
7,000
6,000
5,500
5,000
4,800
4,400
4,000
3,600
3,500
3,500
2,800
i2,4O0
2,000
2,000
po«r
MaBMllITi
Carabl-
niars
royaux.
Carpa
aani-
taira.
Vété-
riaalraa
chcfa
à»
aarvice.
tr.
fr.
»
»
»
»
»
»
2,200
400
2,100
2,400
aoo
300
1,900
1,900
300
300
1,500
1,800
4,500
300
300
300
200
200
200
4,100
4,100
1.100
4,100
1.400
200
200
200
200
200
200
200
200
200
200
(1) 800
200
200
250
m
B
IH-
•■MMITI
iiaeU«
persoB
neUe.
fr.
3,00
(1) Les Boas-llentenanta de carabiniers ont une ausmantaUon de 400 fraoen i 3 ans d
grade.
(I) Lea ebefa de mualque aoot augmentée de 300 francs an bout de chaque période trien
nale Juaqv'i IS aoa.
Réorganisation des bureaux de l'Administration centrale de
GUERRE. — Une circulaire ministérielle du 2 juillet 1908 a complet
ment modiGé rorganisation intérieure de rAdministration centrale
la guerre. Celle-ci comprend des bureaux relevant directement •
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^ra. NOUYKLLBS MILITAIRES. 979
iàtre et da sons-secrétaire d*Ét*t «t de sept grandes Directions : des
yr» géDâraleSy du personnel de» officiers eorobattents, du personnel
âde hgnerre et des pensions, de- l'artillerie et du génie, des ser*
a logtftiqœt et administratifs^ du reerutement et des troupes, de la
NOD des comptes. L*ensemble se compose de 64 s^eîîorv» r^p»rlîea
il dirisions. Les attrrbations do cliacmi de ces organes sont résti-
■ d-tprès :
[-Bureaux relevant directement du Ministre et du sous-secrétaire
d'État.
likinet civil, — Personnel de Tétat-major général et des maisons
^rn; décorations; affaires réservées; correspondance du Ministre
io soos-secrétaire ; audiences ; relations avec la preââe.
*éMt militaire. — 1" section : état des officiers, a¥AncemeDt, notes
•Klles; règlements sur la discipline et le service; répartition et
B^sineDtsdes troupes ; ordre public; institut géographique ; troupes
^es; relations avec Tétat-major au sujet des règlements mrlî-
» officiers à la disposition et hors cadres; Journal et Bulletin mili^
w; publication des règlements. — 2« section : organisation de
iBé^; circonscriptions territoriales; appels des classes i^ la mobili*
**; concours des agents militarisés ; relations aTcc Tétat-major au
R de la mobilisation et de la défense de VËtat ; budget; imprî-
Btt du ministère. — 3* section : écoles militaires.
'«^flw d'inspection vétérinaire. — Hygiène et police sanitaire ; Ubo-
*^ de bactériologie. — Direction de la Rivista miiitare îtaliana,
II. — Direction des affaires générales.
^^ des affaires générales. — Aff'aires réservées ou communes k
•a«urs bureaux ; service intérieur de la direction; courrier {!)-
wrinon du personnel du ministère, de la justice mifitaire et des
^•— i** section : personnel du ministère, militaire et civil;
^^au Conseil d'État; secours. — 2« section : justice militaire,
"^et eommutations de peine; récompenses à la Valeur militaire ;
>ei?il aux armées; établissements de bienfaisance militaires, dons et
î.
'^^nde comptabilité» — !»• section : comptabilité générale; éta-
*f«»ent du budget; mobilier de TÉtat. — 2« section : dépenses de
) Ces attributions sont comnnnes à tous les bureaur des a(fnire$
^^^ des diverses directions; nous nous contenterons d'indiquer
^^ «mte les attributions spéciales de chacun d'eux.
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S80 NOUVELLES MILITAIRES.
Vartillerie, du génie, du tir à la cible national, des bibliotbèq
taires, de la Justice militaire, etc. — 3« section : compt&bill
solde et des allocations en nature, de la remonte, des indemnit
tuelles, de Tinstitut géographique, du serWce de santé; émii
mandats de payements, etc. — Bureau du tir à la cibU et de réi
physique. — Bureau d^ administration hippique : personael
dépôts d'élevage; administration de ces dépôts; remonte de 1
et de Tinfanterie.
la à
III. — Direction générale da personnel des officiers combaUa
I
Bureau des affaires générales : discipline du personnel, etc.
i'* division du personnel, — 1'* section : promotions, m fil
récompenses, etc., concernant Tinfanterie (armée active). — 2^ s^
officiers de l'arme des carabiniers royaux, des districts et du co)
invalides et vétérans. — Personnel des compagnies de discipl
des établissements pénitentiaires; mariages des officiers; m
pièces d'archives. — 3« "section : officiers de complément, de
territoriale et de réserve des carabiniers royaux, de l'infanterie
districts.
£• division du personnel. — 1'* section ; officiers de cavalerie
corps vétérinaire ; courses et concours hippiques ; cours de perfc
nement pour les sous-officiers. — i* section : officiers d'art iller
génie et de forteresse. — 3^ section : officiers du corps de santé ;
roaciens militaires de complément ; Croix rouge; service balnéaii
Bureau du Bulletin de mobilisation.
IV. — Direction générale des personnels civils dépendant du Mir^
de la guerre et des pensions.
Bureau des aff'aires générales.
Division des personnels civils. — !'• section : personnel civil di
tillerie et du génie (comptables et comptables-géomètres, chefs
niques, dessinateurs et adjoints). — 2* section : personnel de la ji
militaire, personnel civil enseignant dans les écoles militaires ; {
maciens militaires; personnel civil de l'institut géographique
3^ section : commis d'ordre ; emplois réservés aux sous-officie
aux commis d'ordre.
Division des pensions du service intérieur, de C économat et c
caisse. — I" section: service intérieur; bibliothèque de garni
archives; vétérans. — 2* section : mise à la retraite et en réforoii
officiers, employés et militaires ; infirmités contractées dans le ser
— 3* section : économat et caisse.
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NOUVELLES MIUTAIRBS. 281
-Direction générale administrative de l'artillerie et du génie.
des affaires générales :
administrative de rartillerie. — !'• section : écoles de tir;
; règlemeDts; armes portatiTes; buffleteries et matériels
deseorps; lir à la cible ; chefs armuriers; remonte de rartillerie.
faction : matériel d'artillerie de campagne, de forteresse et de
^izirdien de batterie. — 3* section : administration et contentieux
Merie. — 4* section: ouTriers d*artillerie; questions de prin-
rsaeemant toos les ouvriers dépendant du ministère ; secours en
^^Keident. — Bureau du laboratoire phoUhlithographique et Revue
'cîdlerie et du génie.
^mon administrative du génie, — 1'* section : inspections; règle-
B; prix Henry ; remonte du génie ; pigeons voyageurs ; fortifica-
^'iSerritades militaires; champs de tir. — i* section: bâtiments
feens et service territorial du génie; comptabilité; matériel des
Rk — S* section: administration et contentieux du génie; person-
l^ooTiiers du génie. — 4* section: administration et conten-
ues immeubles militaires.
p — Direction générale des services logistiques et administratifs,
Ifeau €les affaires générales. — Questions générales concernant la
Hiliutiop.
I^^n de la solde. — i'» section : solde, indemnités diverses ; trai-
F&Udes médecins et vétérinaires civils; cession et saisie de la
^; caisse des officiers. — 2« section : administration intérieure des
et des écoles; inspections administratives; institutions privées
nostruetion et l'éducation du soldat; écoles régimentaires et
de réunion pour Les caporaux et les soldats ; 3* section : avance
l^^s aux corps; compte courant avec le Trésor; règlements admi-
P^tîfs; fonds et dotations de chancellerie pour la mobilisation;
H^mê%; concours des maires à Tappel sous les drapeaux; adminis-
«WQdes troupes à l'extérieur.
'"^tiJion des subsistances. — 1" section : service technique des vivres;
feiaageries, moulins et autres établissements ; examen des denrées ;
''P^gnies des subsistances ; approvisionnements de mobilisation ;
*"cc des vivres et des fourrages précédant la concentration. —
section : service des vivres, du pain et des fourrages en garnison et
•* Oïanœuvrcs ; marchés ; statistique des denrées, etc. — 3« section :
^»ioQ et approbation des marchés ; budget des subsistances ; comp-
^^|tè des dépenses, etc.
^OMîon de Chabillement, de réquipement et du matériel sanitaire. —
^tUou : tenue ; matériel du service général et de cuisine ; appro-
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S8) NOUTBLLBS MILITAIRES. If* 970.
visîMMienMnts de m^bilîMlion, etc. — 2* seetkMi : adjudications ; ser-
vice à l'économie; contentieux; musiques militaires. — 3^ section :
matériel sanitaire; approTÎsionnements de mobilisation; personnel
subalterne et serrice de la pharmacie centrale militaire.
Bvareau du casernement et des transports. — i^ section : caseme-
meut et combustible pour la troupe ; mobiliers d*officiers ; éclairage el
nettoyage des forts et des corps de garde. — 2* section: transports mili-
taires; serrices postât et télégraphique. — Bureau des personnels adrni'
nistratifs : corps du commissariat militaire et corps comptable ; bulletin
de mobilisation.
VIL — DirectUm générale du recrutement et des irovpeSn
Bureau des affaires générales : lois, règlements et instruction concer-
nant le service de la direction, etc.
i*** division du recrutement, — 1'* section : opérations du recrute-
ment. — 2«, 3' et 4* sections : recours contre les décisions des conseils de
recrutement et exemptions ; libération anticipée pour raisons de famille.
2* division du recrutement. — i'* section : statistique; appel des
classes ; effectifs. — 2* section : engagements volontaires; volontariat
d'un an ; changement de catégorie. — 3* section : réforme et ajoame-
ment; insoumis; amnistie et grâces. — 4« section : dispositions rela-
tives aux iascrits habitant Tétranger. I
Division des troupes. — i'*' section : discipline; permissions; mariages;
service sédentaire. — 2* section : avancement; emplois spéciaux; sous-j
officiers; 3' section : élèves officiers de complément; envois en congé;'
appels pour Tinstruction ; secours aux familles des rappelés; emplois
civils pour les sous -officiers; rengagements aTec haute paye. —
A* section : rengagements avec prime; budget, etc.
Division des pièces matricules. — i^* section : matricules des officiera
et des employés; des militaires et des employés ayant quitté le service ;j
croix pour ancienneté de service (officiers) ; titres nobiliaires; annuaires
militaires ; campagnes de guerre et médailles commémoratives. —
2« section : matricules de la troupe et des ouvriers; passages dans les
milices et libération définitive ; déserteurs ; croix pour ancienneté de
service (troupe).
VIII. — Direction générale de la révision des comptes»
Bureau des affaires générales.
Division de la comptabilité-deniers (deux sections).
Division de la comptabilité-matières (trois sections).
Division de la comptabilité intérieure des corps (deux sections).
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NQDVBLLHS UILlTÂlRBfi.
PORTUGAL.
SS3
APomOH ï>*uir FïSTOLBT AUTOHATtQUE. — Le MmUlère de \a guerre
TieDt d'adopter pour Tarmement des ofQciers et des hommes montés le
bstolet automatique du type Parabellum (calibre, 7°^™,65, poids
135 grammes). La commande a été faite aux Deutsche Waûën und
Mooitions Fabriken de Berlin (1).
RUSSnB.
Budget db 1908 (2). — L'Empereur a confirmé le 6 juillet le
ladget de TEmpire pour 1908, établi conformément aux décisions du
Conseil de TEmpire et de la Douma.
Bésumé du budget général de £908.
DÉSIGHATION.
pftinsjoNt
(ilf
pour laos.
KM BODILU
t. 66).
pour 1907.
Recettes.
Receltes ordinaires
2,386,945.498
194,457,670
2,174,963.544
Rccelles extraordinaires (3)
296,721,328
en roubles
2,58t, 403,168
6,866,532,4%
2,312,251,090
269,152,078
2,471,684,872
Total .
en francs
6,574,681,759
DÉPENSES.
Dépenses ordinaires
2,173,130,171
Excédent des recettes ordinaires sur les
dépenses ordinaires : 74.694,408 r.
Dépenses extraordinaires
298,554,701
Total (égal aux recettes)
2,584,403,168
2,471,681,872
I (i) Bensta militàr, 1908, p. 301.
(2) Voir 2« semestre 1907. p. 405, le budget de 1907. Les chiffres
ci-de88U8 sont tirés du Messager officiel (Pravitelstvennyi Viestnik)
^* ^52 de 1908.
i'^) Sur ces 194 millions r., 181,476,470 proviennent d'un emprunt
intérieur.
L
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m
NOUVELLES MIUTAIRBS.
N« 9:0
DÉSIGNATlOir.
PtériSIORI BR «OCBLBI
(i s fr. ••).
pour ItOS.
Budget des dépenses (roubles).
Dépenëêi orilimmrei.
4
2
3
4
5
6
7
8
9
40
14
12
43
14
16
46
17
18
19
20
24
22
23
24
25
26
27
28
Ministère de la Cour impériale
Grands corps de l'Ëtal
Saint-Synode
Ministère de l'Intérieur
— des Finances
— de la Justice
— des Affaires étrangères
Ministère de l'Instruction publi<}ue.. . .
— dei Voies de communication.
— du Commerce et de l'Industrie.
Organisation agraire et agriculture
Haras
Ministère de la Guerre
— de la Marine
Contrôle de l'Empire
Dette publique
En prévision du rencbérissemeot des
rivres et fourrages
Amortissement des dettes de l'adminis-
tration pénitentiaire
Amortissement de l'excédent des dé-
penses de rexploitatioD des chemins
de fer de l'Etat dans ces dernières
années
Dépenses imprévues
Total des dépenses «rdinaires. .
46.359,696
10,369.595
8,460,494
6,984,953
29,739,162
29.300,243
444,444,624
138.407,55*
429,673.782
444,597,804
61,646.176
53,4«7.573
6.208,327
6.051,581
52.991 .818
50.906.218
520,663.617
502.889.409
32,860.099
31,559,5U
58,457.858
45,886,643
1,849.187
1,762,172
425.141,793
388.747,093
86.904,228
81.001.747
9,845.654
9,584.422
385,965,986
380.723,653
8.000,000
5,000,000
3,602,000
»
• 20.000.000
>
10.000.000
10.000,000
2,342,251,090
2,173,130,171
Dépentêt exêruordinairêi ,
Dépenses connexes è la guerre russo-
japonaise
Dépenses d'ordre administratif du minis-
tère de la guerre
Besoins urgents des ports et de la flotte
de la mer Noire
Construction de voies ferrées
Secours aux populations (disette)
Aux sociétés de chemins de fer
Indemnités pour rachat du privilège
de « propination »
Amortissement des bons du Trésor
Prêt à la compagnie de l'Est chinois. . .
Total des dépenses extraordinaires.
Total des dépenses ordinaires
Totaux généraux des dépenses
66.282,256
124,304.975
52,023.590
»
4,175,690
59,979,737
23,954,000
6,077,900
48,613.821
61,167,000
»
3,680,000
52,978,905
»
4,000.000
52,978.905
7,500.000
269.152,078
298,554,701
2,312,251.090
2,173.130.171
2.581,403.168
2,471,684,872
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r
l>970. NOUVELLES MILITAIRES. 285
Le budget de TEmpire est suivi d^une notice explicatiye du Minig-
ière des finances où se trouve le détail de toutes leâ modifications
^)portée4 au projet de budget par la Douma et le Conseil de l'Empire.
Oa y relève entre autres :
1* Le dissentiment entre le Conseil et la Douma, au sujet du crédit
^ur les constructions nouYolles et les armements navals, n'ayant pas
ftboutt à un accord, le Gouvernement s'est tu dans la nécessité d'applî-
fier Tarlide 43 des lois budgétaires, d'après lequel le crédit à porter
lu budget est celui des deux crédits votés qui se rapproche le plus du
crêiit affecté à la même destination par le budget du dernier exercice
«oofirmé dans la procédure voulue par la loi. Les crédits respectifs,
totés par la Douma étant de 9,549,339 et 6,681,176 roubles et ceux,
approuvés par le Conseil, de 20,798,339 et 7,627,843 r., ce sont ces
dernières sommes qui figurent au budget comme présentant moins de
différence airec les crédits de 36.164,800 et 8,597,828 r. aff'ectés aux
mêmes destinations par le budget de 1906;
2* Des raisons identiques ont fait exclure respectivement du budget
des recettes et de celui des dépenses, les sommes de 163 millions r.
chacune, l'une réalisée par la nouvelle émission de bons du Trésor de
lW8y et Tautre destinée à Tamortissement des bons échus des émis-
non» de 1903-1904;
3<^ Le déficit budgétaire est couvert par un emprunt intérieur, au
montant nominal de 200 millions r. émis en vertu de Toukaz impérial
du 19 juin/2 juillet 1908; la somme réalisée 181,476,470 r. figure dans
la catégorie des ressources extraordinaires.
Comparaison entre le budget de 1908 et celui de 1907,
Défjenses ordinaires. — Les dépenses ordinaires présentent une aug-
tn^ntation de 139 millions r. par rapport au budget ordinaire de 1907.
Tous les budgets particuliers accusent des relèvements de crédits dont
\m plus importants sont les suivants :
Intérieur, — 6,7 millions r. dont 1 ,4 pour le service de la police et
de 2,4 pour la création de nouveaux bureaux de poste, de télégraphe
et de téléphone.
Finances, — 15,1 millions r. dont 9,9 pour les pensions et secours.
Justice. — 8 millions r. dont 5 pour l'entretien des prisonniers.
Voies de communication. — 17,8 millions r. provenant de Tangmen-
tation des dépense:) d'esploitation.
Organisation agraire et agriculture. — 12,6 millions r, dont 8,9 pour
îaclUter la colonisation en Sibérie et 3 pour organiser, au point de vue
agraire, la population des campagnes de la Russie d'Europe.
Guerre. — 36,4 millions r. Cette augmentation porte surtout sur le
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S86 NOI^YBLLSS MILITAIRES.
chapitre du budget relatif à Tiotendanee qui aecose un reU
crédits de 10,7 miUiona r. pour rhabiilement et réquipemei
pour les TiTres et fourrages, de 11,7 pour la solde des trou
d'une dimioution de 3,1 millions r. sur les rassemblenoeats
tructioD des troupes.
Marine» — 5,9 millions r. dont 2,5 pour rartillerie d
S pour les constructioos nouTelles dans les ports» 0,9 paur i
tion de nsTires. Par contre les crédits affectés en 1907 aux
tiens neuTes ont été réduits de 4,2 millions de roubles.
Dépenses extraordinaires, — Les dépenses extraordinaires d
de 1908 s'élèvent à 269»152,078 r. en diminution de 29,402,^
celles de 1907.
Dans ces dépenses le budget de la guerre entre pour 52,0
destinés à des dépenses d'ordre administratif ainsi réparties :
Intendance 27,4 millions r., artillerie 8,9, génie 12,6» é
général 2,1, santé 0,8.
Celui de la marine entre pour 4,175,690 r. destinés à dei
urg^ts des ports et de la flotte de la mer Noire.
Le total des dépenses ordinaires et extraordinaires des m
militaires atteindra donc en 1908 :
RonblM. Ffaoc*.
Guerre 477,165,383 1,269,259,918
Marine 91,076,918 242,264,601
Total 568,242,301 1 ,511,524,520
soit 98 millions r. (261 millions de francs) de plus qu*en 1907.
Dépenses de la guerre russo»japonaise. — Un crédit de 66,28i
est inscrit au budget extraordinaire de 1908 pour faire fa
dépenses découlant de la guerre russo-japonaise. Il se déc
ainsi :
Guerre (entretien des troupes, transports
militaires, indemnités) 45,620,519 r
Voies de communication 15,224,695
Marine 5,137,042
Contrôle de l'Empire 300,000
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BIBUOOBAPfllB. S87
BIBLIOGRAPHIE.
BUAHKSHKFTB FUR TrCPPBNPUHKUNG UflB HSBRBSKUIVDB (FaS-
I Tîmestriels coocernant les troupes et les sciences militaires)
tm de la !'• Section historique du Grand État-Major prussien.
SL, Minier nnd Sohn.
1^ (1908) 3* fascicule. Sommaire : 1813 par le generaloberst
>« Schlieffen. — Dans quelle mesure les conditions du succès
pm se sont-elles modifiées depuis 1871 ? par le général de Tin-
kz. d. ▼. Blume. — Ballon captif, ballon libre, ballon dirigeable
rmploi militaire ; par le major Sperling. — L'armée de terre
Ke dans la guerre de Sécession et dans la guerre contre l'Es-
p" le capitaine Deutelmoser. — Nouveaux règlements et ins-
I militaire des Japonais après la guerre. ^- Le chemin de fer de
t.
liàTAiLLB DE DBHAifr, exposé Critique de TouTrage du major
feSTBDT. — Braxelles, librairie Falk fils, i9C8, I toI in-12,
^iors texte.
jbre est l'exposé critique d'un ouvrage qui a eu, en Allemagne,
pm retentissement. 11 comporte des enseignements et discus-
itehniques et tactiques, à l'occasion de récits d*une guerre sup-
iqai ne sont pas sans intérêt.
^ Raffalovich, correspondant de llastitut. — Le Marge fi
iOEi BZI 1907-1908, 1 toI. in-S» de 746 pages, chez Alcan, Paris,
1> Tolume de la publication que Téminent économiste poursuit
iërement présente un intérêt considérable. L'année 1907 a été en
C£s plus mouTementées au point de vue économique. M. Rafifalo-
imne un récit très détaillé de la crise américaine, en même
(que l'exposé de la situation politique, budgétaire, commerciale,
îrielle et financière des principales puissances de 1 Europe, des
Unis et da Japon. Une introduction contient les considérations
fàles qui se dégagent de l'étude des faits et constitue un excellent
oé de ces intéressantes questions.
Ho RiTAS YlCUNA, intendant militaire de l'armée chilienne — en
ion en France. — Las cocinas rodantes. (Les cuisines roulantes).
ariâ, La?auzelle, 1908, 1 yoI. in-8% 42 pages, figures. — Traduc-
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'*?TflF
288 BIBLIOGRAPHIE.
tioD de la brochure du commandant Painyîn, de la secti^
de riafanterie, que le très distingué intendant dédie à ses o
Tarmée chilienne.
J. GODTS, major adjoint d*état-major du régiment dei
(Belgique). — Lbs mitraillkusbs, di?ers cas d'emploi et
au point de ^ue tactique en liaison avec les autres armes,
imprimerie-lithographie Emile Godts, 1, rue Albert, 1908.
Cet ouTrage offre un intérêt tout particulier et d*actii
mitrailleuse, dit Tauteur, est une arme nouvelle simple
née à venir en aide à ses sœurs aloées : caTalerie, infanteri
la coopération de ces quatre armes doit être intime, si
L*étude entreprise établie d*après cette idée est fort coi
s'applique à la recherche de remploi de la mitrailleuse dai
phases du combat et traite en outre les questions relative
des détachements en liaison avec la cavalerie dans la guei
resse, etc L'auteur expose les idées généralement e
s'appuyant sur des faits historiques récents,. formule des
nettes et fort logiques. En outre, TouTrage donne très bri
très clairement la situation actuelle au point de vue de !*<
des détachements» de l'armement, des tendances dans le«
armées.
Ce livre, extrêmement intéressant, permet au lecteur d<
rapidement au courant de cette partie nouvelle de Tarmemc
faire une opinion sur ce sujet.
Le Gérant : R. Chap
Paris. — Imprimerie R. CHÀPBLOTot G*, S, me Ohristii
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""-^""^mm»^
--* "nNj
C^£7,
^2
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REVUE MILITAIRE
DBS
ARMÉES ÉTRANGÈRES
li» 9*71 Octobre t908
LA
i GUERRE RUSSO-JAPONAISE
CHAPITRE X.
Opérations de jaillet 1904 (1).
Marche concentrique des trois années japonaises. — Resserrement da front
stratégique préparatoire à la bataille de Liao-Yang. — Engagements de la
\^* armée : fiJotienling, 17 juillet; Sihoyen (Ghaotao), 19 juillet; Yushu-
ling et Yangtseling, 31 juillet. — Attaque de la II^^ armée : Tachekiao,
24 juillet. — Combat de la IV^ armée : Simoucheng, 31 juillet.
Le maréchal Oyama débarquant à Dalny le 14 juillet,
le quartier général des armées de Mandchourie allait
entrer en action ; il aurait d^ailleurs tout le temps de
(1) Sources : Rapports de la mission militaire française (Garde et
2* difision), aux armées japonaises; Journal du général I, Hamilton;
Rapports de la mission française aux armées russes ; Ouvrage du major
V. Tetlau (X® corps russe); Kriegsgeschichtlicke Eimelschrifteîi, de
l'Ëtat-major allemand ; Ouvrages divers, dont l'Historique du colonel
Gaedke.
19
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290 LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. N* 971 .
faire ses étapes vers le Nord pour gagner Sian^yue-
cheng, puis Eaiping, car aucune opération d'ensemble
n'était prévue avant la fin de juillet, soit à cause de la
saison des pluies, soit pour une raison politico-finan-
cière, la crainte de risqner un échec, au moment de
rémission d'un emprunt à l'étranger, soit, enfin par
manque de résolution.
Pourquoi Kouropalkine, dit le général Fuji (1), reste-t-îl en position
d*fttteBte, avee sept mi butt diTtsioBS, à Hatdiettg et KaîpÎBg? Il BOtt>
parait s'exposer aux plus grands risques d'enveloppement Il doit
avoir quelque motif de se maintenir dans une posture si visiblement
dangereuse, car c'est un homme habile, secondé par un état-major de
valeur. Nous en éprouvons quelque inquiétude, quelque perplexité, et
de ce sentiment de malaise se dégage l'impression nette que les cir-
coastanees n%m imposent plus que Jamais la prudence et cela au
moment où la tentation est le plus vive de pousser de Tavant. Nous ne
sommes qu'à deux fortes étapes de Liao-Yang, et, à Kaiping, le gros de
l'ennemi est plus éloigné que nous de ce point d'une importance capi-
tale. Cependant nous ne hasarderons rien
Du côté russe, l'attitude passive conservée par Tar-
mée après la retraite de Wafangou s'explique par la
résolution du général en chef d'attendre la réunion de
son armée pour prendre l'offensive, et, par suite, les
débarquements successifs de ses forces dans la zone
Liao-Yang, Haicheng. Le générât Eoaropatkine estimait
impraticable toute opération en forces dans les monta-
gnes contre l'armée de Kuroki ; jugeant d'ailleurs que
l'ennemi^ dans cette zone, rencontrerait de grandes dif-
ficultéSf il se contentait de prévoir une défensive du
détachement de l'Est sur des positions de barrage suc-
cessives, pour retarder la marche de la I™ armée japo-
naise.
La menace venant du Sud, du fait de lall^ armée et de
(1) Cité par I. Hamilton, p. 231.
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K* 97t. UL QnSKEL£ KUSSO-JAPONAISB^ 3M
r c( armée de Takushan » loi paraissait plas sérieuse ; il
comptait y faire fiice avec le P' eorps sibériea (1^* et
9^ divisions de tûrailleurs), le IP corps sibérien (consti-
tué provisoirement de la 5* division de tirailleurs et
d'une brigade empruntée i la â* division d'infanterie de
Sibéne), le IV® corps sibérien (2* et 3* divisions d'infan-
terie de Sibérie, moins une brigade), X* eorps d'Europe
(9« et 31* divisions, celle-ei ayant déjà une brigade en
Mandcbourie), XVII* corps d'Eure^ (3® et 35* divisions,
celle-ci ayant déjà une brigade en Mandebourie).
Le tout devait se concentrer dans le triangle : liaiH
YaDg, Haicheng, Simoocheng.
Les derniers débarquements, ceux du XVII* corpa,
étaient attendus pour le 20 juillet (1).
Nous avons vu que les événements amenèrent succès*
sivement le général Kourc^atkine :
A renforcer le I*' corps sibérien par la 2* brigade de
la 3i* division et un régijnenk d'infanterie de Sibérie (de
la 3* division) ;
A soutenir la cavalerie du général Michtchenko, la
garnison do col de Taling, à occuper divers cols au
Nord-Est, à soutenir le délacbeuienk de l'Est^ avec des
fractions de force diverse empruntées aux 2* et 3* divi-
sions d'infanterie de Sibérie (IV* eorps sibérien).
Ses dispositions prévoyaient la retraite en cas de
besoin sor une forte position organisée à Haicheog, ce
(i) Le ta]>Ieau de mardie des transports de troupes par Toie ferrée
nous dons» oofluaè dates d'arriiée, à MMikden (fin des transports) :
10 juiiy pour le IV^ corp» sibérien;
Du 10 juin au 10 juillet, pour les transports mélangés, du X^ corps,
àt la dlTision de cavalerie cosaque d*Orenbourg à quatre régiments, et
de la brigade de Cosaques de TOural à deux régiments;
Du 10 juillet au 31 juillet, pour les traosports du XVII<^ corps, de
SA brigade de cavalerie (dragons), et de la brigade de cavakrie du
Caucase.
]
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t92 Là aUBRRB RUSSO-JAPONAISE. N« 974 .
qui amenait le regroupement des P', II* et lY* corps
sibériens, renforcés par le X* corps d'Europe.
Une première modification fut imposée par Tamiral
Alezeiev, à la suite de la bataille de Wafangou : pour ne
pas s'éloigner trop de Port-Arthur, on défendrait la posi-
tion de Tachekiao, dont l'organisation commencerait
immédiatement (fin juin). Cette mesure entraînait, par
suite, Foccupation et la défense de Simoucheng.
La défaite du P' corps sibérien amena le commande-
ment à affaiblir le détachement de TEst de la brigade
Stolitza, des tirailleurs, et de la brigade Oganovski,
d*infanterîe de Sibérie, appelées vers le Sud-Ouest en
soutien éventuel du général Stackelberg; la première
fut transférée en quinze jours, successivement à Anshan-
tien, à Haicheng, à Liao-Yang ; le 1*' juillet, elle était
de retour à Tawan, aux ordres du général Keller.
Le X* corps d'Europe devait, de même, subir le
contre-coup des incertitudes et de la dualité du comman-
dement supérieur : son débarquement effectué à Liao-
Yang, vers le 15 juin, la l'« brigade de la 31* division,
avec un groupe de la 31* brigade d'artillerie, part pour
Haicheng, rejoindre la 2* brigade (1) ; puis la 9« division,
à son tour, commence ses débarquements ; sa 1'* bri-
gade part pour Haicheng, puis est rappelée à Liao-
Yang où, à la fin de juin, toute la 9^ division est rassem-
blée ; le commandant du X* corps, général Sloutchevski, i
arrivant de Russie au commencement de juillet, est
chargé par Kouropatkine de regrouper son corps d'ar- i
mée à Liao-Yang, moins la 2« brigade de la 31 <^ division
qui est maintenue à Haicheng avec trois batteries. '
Brusquement, une modification intervient dans les
dispositions prises : les nouvelles du détachement de '
{{) ProTisoirement comprise, avec son groupe d'artillerie, dans le
II« corpg sibérien.
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N« 971. LA GUERRE RUSSO^APONAISE. 293
TEst étant inquiétantes, le X* corps est amputé de sa
9® division, dont la 1'* brigade, avec un groupe d'artil-
lerie, est envoyée à Tawan, en soutien du comte Keller,
tandis que la 2* brigade, avec un groupe de batteries,
part pour Siboyen, en soutien.de Rennenkampf.
Le commandant du X^ corps (1) n'avait donc plus sous
ses ordres que la 1'® brigade de la 31* division, pour
occuper la place et les fortifications de Liao-Yang, pen-
dant les débarquements du XYII* corps ; cette situation
devait durer du 8 au 20 juillet.
Les autres éléments débarqués de Russie à la fin de
juin n'étaient guère mieux traités :
La division de cavalerie cosaque d'Orenbourg voyait
son régiment n® 9 affecté au X« corps; le n* 10 envoyé
au détachement Madritov vers Hsing-King ; les 11* et 12*
envoyés à Michtchenko vers Simoucheng et Tangtché.
La brigade de cavalerie du Caucase se scindait en
deux; le régiment du Daghestan était affecté à Rennen-
kampf, vers Penkihu ; le régiment de Térek-Kouban
était donné au X.^ corps.
La brigade de Cosaques de TOural était envoyée au
II« corps sibérien.
Deuxième reconnaissance du général Keller sur le
Motienling. — Combat du 11 juillet. — Le général
Keller craignait que le général Kuroki n'eût laissé
(1) Composition du X^ corps (circonscription de Kiew) :
5i« division d'infanterie, général Maou. — - 1" brigade, 121« (Penza),
12i« (TamboT); 2« brigade, 123» (Voronège), 124« (Koslov).
9^ division (Tinfanlerie, général Gerschelmaon. — 1 <•• brigade, 33«
(Yeleli), 34« (Sievsk) ; 2« brigade, 35» (Briansk), 36» (Orlov).
Artillerie, — 9* brigade, deux groupes de trois batteries ; 3I« bri-
gade, un groupe de deux batteries, deux groupes de trois batteries.
Cavalerie. — Un régiment de Cosaques d'Orenbourg.
Génie, ^ 6» bataillon de sapeurs.
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f:*i
t94 Là guerbe russo-japonaise. VTi\.
devant lai, dans les cois de Hotienling^ et au Sud, qae
de fiiibles détachements, pour le tourner vers le Nord
avec le gros de son armée ; il sollicita donc et obtint du
général en chef l'autorisation de faire une reconoais-
sance vers le Motienling, sous la réserve qu'il ne tente-
rait pas de reprendre les cols.
Keller donna ses ordres (t) pour une attaque dans la
nuit du 16 au 17 juillet. Ùoffensive devait être prise
simultanément sur le Motienling, cols Nord et Sud, et,
sur les flancs, vers le mauvais sentier du Sipeiling aa
Nord, et le col muletier du Sinkaiiing au Sud.
L'attaque du centre était confiée au général Kachta-
linski avec quatorae bataillons (des 3^ et 6' divisions, et
une batterie de montagne.
L'attaque de gauche était confiée à trois batadlions
(colonel Tsibulski) avec une demi-sotnîa.
L'attaque de droite devait être effectuée par un
bataillon.
Les reconnaissances russes allaient se heurter aux
troupes de la 2^ division, disposées de la façon suivante :
IS^ brigade (Okazaki), occupant le Motienling, par le
30^ régiment (colonel Baba), et lé carrefour de Hiama-
tang par le 16® (colonel Taniyama avec deux bataillons);
3e brigade (Matsunaga), vers Silotse, tenant le Sinkai-
iing par le 4« régiment (colonel Yamamoto). Le quar-
tier général de la 3^ division est à Lienshankwan,
avec la réserve, qui comprend un bataillon du 29® (2) et
un du 30®.
C'est la colonne de droite des Russes qui doniie la
première l'éveil i rennemi, en se heurtant vers 1 heure
du matin contre les avant-postes du 4® ; elle ne s'enga-
gea d'ailleurs pas sérieusement, et devant une menace
(1) Les rapports russes sur cette opération ne soot pas connus.
(2) La brigade Matsunaga détache un bataillon du 29® au quartier
général de l'armée, à Tsaohokou.
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N* 974. UL QUER&B RUSSO-IAPONAISE. 295
prononcée contre sa droite par tin bataillon de la Garde
descendu du Langkouling, elle rétrograda jusqu'à la
bifurcation des sentiers du Sinkailing et du Lankgouling,
où elle resta jusque dans la journée,
La colcmne de gauche, cheminant péniblement dans
on terrain difficile, arrivait à 8 heures du matin au col de
SipeUing, et recevait des coups de fusil de Chaokiaputse.
Le colonel Taniyama, à Hiamatang, s'était couvert
par trois compagnies : une (9^) sur la route menant au
Nord à Sihoyen, une (6^) vers Chaokiaputse, une (V)
sur la route du Motienling Nord (ou Siaokaolin) ; le gros
se composait de la 8® compagnie et du 3® bataillon; dès
3 heures du matin, le colonel Taniyama était prévenu
par téléphone de Tattaque du Sinkailing, et se tenait sur
ses gardes.
La 9« compagnie, attaquée vers 11 h. 50 par une
force (1) qu'elle évalua à huit compagnies (probablement
deux) et une sotnia, n'eut à tirailler de ses tranchées que
pendant une heure ; elle fot renforcée par une compa-
gnie du génie envoyée de Lienshankwan , mais ce
secours était superflu ; vers 1 heure, l'ennemi battait en
retraite vers le Nord-Ouest.
La 6* compagnie, vers Chaokiaputse, était attaquée ft
8 heures, dominée par le feu ennemi ; en partie enve-
loppée, et menacée de destruction, elle était secourue, A
9 heures, par les 11* et 42* compagnies, envoyées de
Hiamatang; vers 10 heures, l'ennemi gagne du terrain
par sa gauche ; le colonel Taniyama, privé de réserves
(nous allons voir pourquoi), rappelle sa 7* compagnie
des avant-postes, et la jette sur son extrême droite vers
H heures; l'ennemi, tenu en échec jusqu'à i heure,
(\) Appartenant yraîsemblablement à un parti de la 9* diTÎsion, en
reooojiaiiMinee de Sihoyen sur LienshaDkinnBn, et comprenant dix com-
pagnies du 36«, deux pièces de la 1'« batterie de montagne, et trois
sotniag d'Argoun n« I .
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S96 LA OUBRRB KU8S0-JAP0NAISB. N* 971.
reprenait son effort, et la situation des quatre compa-
gnies japonaises était fort critique, lorsque, vers 1 h. 30,
se montra, vers Hiamatang, une colonne arrivant da
Sud ; c'était le 2^ bataillon du 29^ envoyé de la résene
générale de l'armée. Il n'eut pas besoin de s'engager;
l'ardeur de l'ennemi s'atténua graduellement ; après noe
tiraillerie qui se prolongea jusqu'à 5 heures du soir, le
détachement du colonel Tsibulski se replia derrière le
Sipeiling (1) ; l'examen des cadavres russes laissés sur
la place prouva qu'ils appartenaient aux 11®, 12«et21«
régiments de tirailleurs. Il est possible que le manque
d'homogénéité du détachement de Tsibulski l'ait empê-
ché de remporter un succès franc, malgré la valeur
déployée dans l'attaque.
Sur la route du Hotienling Nord, la 1^ compagnie
avait été assaillie à 8 heures du matin ; presque aussitôt
renforcée des 5*, 8* et 10* (envoyées par le colonel
Taniyama, sur l'ordre exprès du général de division),
elle prenait l'offensive vers l'Ouest, de concert avec
elles, jusqu'à hauteur de Dindiapu; les laissant pour-
suivre sur le Motienling Nord, elle resta provisoirement
sur place, en réserve, et se trouva ainsi disponible pour
être appelée à l'aile droite à 10 heures du matin.
L'attaque centrale se produisit à 3 heures du matin,
les Russes s'installant sans grand effort sur la crête
Ouest du Motienling (dite crête des Temples), d'où
les grand'gardes japonaises s'étaient repliées pour se
porter à la crête Est, où se trouvait la ligne principale
de résistance du 30* régiment, aménagée pour deux
bataillons et une batterie placés sur la même ligne.
A la faveur de l'obscurité et du brouillard, les Russes
progressent par leur droite jusqu'à 300 mètres de l'en-
(i) Les Russes laissèrent 54 morts sur le terrain; les Japonais per-
dirent 135 hommes, dont 4i tués; la 6« compagnie n'avait plus à sa
tête qu'un sergent.
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N« 971. lA GUBRRB RUSSO-JAPONAISB. 297
nemi, au point de suture des deux crêtes, tandis que leur
gauche, à la crête des Temples, restait séparée de la
ligne japonaise par une vallée profonde, large de 1,500
mètres ; les Russes se retranchent ; ils ont en ligne deux
à trois bataillons. Les Japonais ont en première ligne
deux bataillons du 30®, le troisième (4) en réserve; les
compagnies de première ligne ont deux sections dé-
ployées dans les tranchées, la troisième abritée en
contre-pente, dans des tranchées couvrantes.
A 5 heures, le général Okazaki prend deux compa-
gnies du 3* bataillon, et les envoie à Textrème gauche,
sur le sommet élevé gui domine au Sud le col, pour
parer à l'enveloppement de cette aile par Tennemi.
Les troupes avaient ouvert le feu des deux côtés, vers
5 heures, mais le brouillard rendait le résultat du tir
plus que douteux. A 6 heures, l'atmosphère s'éclaircit,
et immédiatement la batterie japonaise entra en action,
battant par tranches successives toute la crête des Tem-
ples ; du côté russe, lartillerie resta sans emploi.
Vers 6 heures on remarquait un efiPort de l'ennemi par
la route de Siaokaoling, et à 8 heures un régiment,
émergeant du brouillard de la vallée, se montra au
Nord de Likiaputse, en colonne de route, formant un
objectif des plus vulnérables pour la batterie japonaise ;
criblé de shrapnels, il fut dispersé en quelques instants.
Toutefois, l'attaque russe s'étendait au Nord, dans la
montagne, visant Dindiapu, et ses progrès devenaient
inquiétants, lorsqu'ils furent arrêtés par le feu et la
contre-offensive des quatre compagnies du 16® régiment
engagées par le colonel Taniyama.
A partir de 8 heures, la gauche russe commença à
flotter, puis, à 9 heures, elle se mit franchement en
retraite, par échelons successifs, faisant front alteruati-
(i) Vient d*arriver de LiemshaDkvaa & 4 h. 45.
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S98 LA OnERRB RUSSO-JAPONAISE.
yement, et se protégeant mutuellement par le feu pen-
dant la manœuvre.
L'ordre et la discipline des Russes ne poavai^t
qu^exciter Tadmiration, mais les formations vulnérables
adoptées par eux et leur mode d'emploi des feux de
salve, produisaient une impression étrange d^exercice de
parade.
A 9 heures, le 3« bataillon du 30« avait engagé ses
deux dernières compagnies, Tune au centre, l'autre à la
gauche, lorsque la droite russe commença à évacuer la
crête des Temples ; le 30^ suivit prudemment l'ennemi,
et se réinstalla sur cette crête vers 11 heures, prolongé
à gauche par un bataillon (111/29*) qui arrivait de la
réserve de division avec le 2« régiment de cavalerie.
Les cavaliers, à pied, marchaient du Temple Neuf sur
Likiaputse ; à leur droite, les trois compagnies du
1G« progressaient sur les hauteurs au Nord de la route;
la batterie russe, installée au Sad de Chinkiaputse, les
rappela A la prudence, en leur infligeant, par surprise,
un tir rapide sur hausses échelonnées.
A partir de 3 heures, le combat cessa presque par-
tout; les derniers éléments russes en retraite, étaient
recueillis vers Chinkiaputse, par le 24* tiraillears, dé-
ployé par le général Keller ; à la tombée de la nuit, les
dernières troupes du détachement de TËst avaient
repassé le Langho; les Japonais ne poursuivirent pas.
A Textrème gauche, divers petits engagements très
vifs eurent lieu dans la journée du côté de Makumentse
entre la flanc-garde de droite russe et trois compagnies
du 4* régiment japonais descendues du Sinkailing.
L'engagement du 17 juillet coûta aux Russes un mil-
lier d'hommes ; aux Japonais, 285.
Offensive de la iS^ division; combat de Sihoyen
{Chaotao ou Kioto) 19 juillet. — L^épisode de Hîama-
taDg détermina le chef de la P« armée japonaise A hâter
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N* 974. UL aUBRRB RUS80 -JAPON AISE. S99
la marche de la d 2* division vers le carrefour de Sihoyen,
dont la possession couperait court à toute offensive enne-
mie venant de Penkiha et du Yushuling, où étaient
signalés des rassemblements ennemis importants. Le
général Inouyé quitta donc Kankaotsé le 17 pour se
porter le 18 sur Tingtseyu, le même jour, son avant-
garde formée par la brigade Kigoshi était au contact^ à
1 aube, avec les avant-postes ennemis installés sur les
hauteurs à l'Ouest de la rivière Siho.
Du côté russe, voici ce qui s'était passé depuis la perte
de Saimatse :
Le général Rennenkampf avait retraité par le Fengs-
huiling Centre ; laissant à la garde de Sihoyen le général
ScbatUov (23* tirailleurs, régiment cosaque d'Argoun
n* 1), il était parti pour Penkihu, et avait regagné
Siaosyen, d'où le 5 juillet, il conduisit une reconnais-
sance sur le Saikouling, avec la brigade Lioubavine;
après un engagement très vif, il rentra à Siaosyen, où il
reçut le 11, notification de l'envoi sur Sihoyen de la
2^ brigade de la 9* division, général Martson, qui lui était
subordonnée.
Laissant à Siaosyen le régiment de Nerchinsk n^ 2, il
repartit avec TArgoun n® 2 par un sentier direct de
Siaosyen sur Fankiaputse, pour se rendre à Sihoyen;
tomba le 13 sur un détachement ennemi de deux com-
pagnies, et après un engagement de plusieurs heures,
où il reçut une balle dans la cuisse, se replia sur Pen-
kihu. Là, il fut évacué en bateau sur Liao-Yang, laissant
le commandement de sa cavalerie au général Liouba-
vine. Celui-ci retourna à Siaosyen avec le régiment
d'Argoun. Le 19 juillet, il eut un engagement vers
Tianchanputse, repassa au Nord du Taitseho, et regagna
le 21 Penkihu, laissant des postes échelonnés le long
de la rivière, de Siaosyen à Fankiapu.
Penkihu même était occupé par un bataillon du
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300 Là OUBRRB RUSSO- japonaise. N* 974.
iw régiment d'infanterie de Sibérie, le H* régiment
d'Europe (du XVII* corps), le régiment de cavalerie du
Caucase du Daghestan, et deux batteries, dont celle des
gardes-frontières.
A Sihoyen, depuis l'évacuation de Rennenkampf, le
commandement était exercé par le général Gerschel-
mann, chef de la 9® division (1).
La position occupée par les Russes était constituée
par un long éperon qui longe la rive gauche du Siho,
et vient se terminer en pentes douces au coude de la
rivière ; les pentes Est de cette crête sont des falaises à
pic dominant la plaine à 30 mètres environ. Les pentes
Ouest sont moins raides. Le front tenu avait une lon-
gueur de 2,800 mètres environ. Au Sud, les montagnes
sont un fouillis de rochers escarpés presque imprati-
cables pour rinfanterie; au Nord de la rivière, le pays
offre le même caractère.
Le sentier menant à Anping et Liao-Yang passe dans
le défilé créé par la rivière.
Les Russes avaient creusé des tranchées d'infanterie
à la crête même ; des tranchées couvrantes pour les réser-
ves étaient pratiquées à 200-300 mètres en arrière;
quelques-unes étaient couvertes de toits pare-éclats.
Des emplacements de batteries étaient creusés à la
crête ; d'autres à une centaine de mètres en arrière, de
manière à permettre des changements de position (2).
Du c6té russe, prirent part à l'action, les 35® et 36*
régiments, et trois batteries.
(1) Le 23* régiment de tirailleurs put alors rejoindre la 6* division à
Tawao.
(2) Il semble qu*une demi-batterie seulement ait été postée à Ia
crête même, de sorte que, pour les autres, le terrain en avant se trou-
vait en angle mort sur 1,300 à 1,500 mètres de profondeur.
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K«97l. LA OUBBIIB RUSSO- JAPONAISE. 301
Le 18 juillet (1) à 4 h. 30 de Taprès-midi, Favant-
garde japonaise (bataillon 11/46^) s'avança dans la
plaine, trompé par une apparence de recul de Tennemî;
reçu par le feu de deux bataillons et d*une batterie, il
souffrit beaucoup, malgré le couvert procuré par le
kaoliang (la 6® compagnie perdit tous ses officiers), et
dut se terrer en attendant du renfort, que lui apportè-
rent à 6 h. 30, le 46« et un bataillon du 24* (2). Toute la
ligne se retrancha, et la nuit se passa tranquillement,
malgré des rafales intermittentes de balles arrivant des
tranchées ennemies, où Ton entendait jouer par moments
une musique militaire.
Le lendemain, au lever du jour, la brigade Kigoshi
était en ligne, moins un bataillon du 24*, dont la moitié
était réserve de brigade, tandis que les deux autres
compagnies portées au Nord du temple de Houmiao
observaient la route de Penkihu.
La brigade Sasaki laissait un régiment (47*) en réserve
pour faire face à une attaque possible venant de Siao-
syen sar Fankiaputse; Fautre régiment (14% colonel
Imamura) recevait pour mission d'aller faire par le Sud
un large mouvement tournant pour prendre à revers la
droite russe : étant données les difficultés du terrain,
son action ne pouvait se faire sentir avant plusieurs
heures.
L'artillerie divisionnaire (cinq batteries), avait posté
QD groupe auprès du temple de Houmiao; Tautre, à
600 mètres au Sud, sur la crête à FOuest du Siho ; tous
deux pouvaient battre la position russe à environ 2,500
mètres.
Des patrouilles avaient reconnu la nuit le cours du
Siho, partout guéable.
(1) Voir I. HamiltoD.
(2) Capitaine Jardine de rarmée anglaise, présent au combat, cité
par le général Hamilton.
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30S LÀ OUSR&K RUSSO-JAFOKàI&R. N* 97t.
A partir de 5 heures du matin, la progression de Tin-
fanterîe commença par petits groupes de 6 à 10 hommes,
soutenue par un feu très vif d'artillerie, qui dut se ralen-
tir yers 9 heures, le commandant de Vartillerie divisioD-
naire faisant savoir que, du train dont on allait, il n'y
avait pins de munitions que pour deux heures. Le tir de
Tartillerie russe était assez mal réglé.
Yers 10 heures, la brigade Kigoshi cessa de progres-
ser, les troupes restèrent dissimulées dans les enelos
des fermes, les plis du terrain et creusèrent des bouts
de tranchées, abritées des vues par le kaoliang ; elles
se bornèrent à échanger un feu intermittent avec les
défenseurs des tranchées russes, à. une distance moyenne
de 1,000 mètres.
Yers 2 h. 50, on commença à entendre une fusillade
lointaine sur la droite russe, et on vit Tennemi retirer
à bras son artillerie de la ligne, ce qui permit à Tartille-
rie japonaise de faire un bond de 1,200 à 1,500 mètres,
poor battre les tranchées d'infanterie, contre lesquelles
la brigade Kigoshi recommença & avancer, mais pru-
demment et sans que le commandement engageât ses
réserves.
Les deux compagnies détachées sur la route de Penki-
hu, et dont la mission était reconnue inutile, se por-
taient par les hauteurs au Nord du Si-ho, contre la gau-
che russe.
A partir de 4 h. 30, l'infanterie russe commença à
quitter ses tranchées, et l'infanterie japonaise prit pied
sur la crête vers 5 h. 15, poursuivant Tennemi de ses
feux, avec l'aide de trois batteries.
A l'extrême gauche^ le colonel Imamura s'était en-
gagé (1 ), à 2 h. 1 5, avec l'aide du colonel Taniyama, envoyé
(1) A l'extrèfae érohe rasae, le temia roeaiUeuz a*a^t pas pernis
de creuser des tranchées.
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N* 97f. Là oubrsb russo-japonaisb. 3oa
de Hiamatasg avec deux bataillons dn 16®. S'abstenant
de poursnivre l'aile droite russe (un bataillon du 36* et
cinq pièces de montagne) qui recula pour aller se ras-
sembler à 2,000 mètres en arrière du centre, il défila
derrière les crêtes, vers TOuest et, au moment de la
retraite générale de Tennemi, il intervint de nouveau
dans son flanc vers 5 h. 30.
Les pertes rosses (1), pendant la retraite, semblent
avoir été fortes, car si les Jap(Miais ^iterrèrent 60 cada-
Tres sur la position même, ils en ensevelirent 200 dans
la zone en arrière.
Le général Inouyé arrêta la poursuite à Hokiaputse.
Le général Gerschelman retraita jusque sur Koukiatse,
sur le Langho, sous la protection d*une arrière-garde
fournie par un bataillon du 36® et cinq pièces de mon-
tagne.
Le combat de Sihoyen produisit du côté russe une im-
pression hors de toute proportion avec son importance.
En effet, vers le 15 juillet, la 1" brigade de la 35® divi-
sion arrivait à Haicbeng rejoindre la 2® brigade ;
les débarquements de la 3® division commençaient
le 18 juillet à Tachikiao; on pouvait donc espérer que
le XVII* corps serait disponible, pour opérer à la fin du
mois avec les I"'' et IV® sibériens, la 5* division de tirail-
leurs et la 2® brigade de la 31® division, soit 76 batail-
lons contre Farmée d'Oku et celle de Takushan.
Or, le 19, les débarquements de la 3® division étaient
arrêtés à Liao-Yang, où rentrait Kouropatkine (de Hai-
cbeng) ; le 20, le général en chef était appelé à Moukden
par le vice-roi ; le 21, il revenait à liao-Yang et donnait
Tordre d'envoyer tout le X® corps (moins la 2® brigade,
(1) Ptrles russes, ekiffire offieicl, 9 »ffîe»crs, 350 kommes. Pertes
japoDaises, 19 ofGciers, 450 hommes.
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304 LA OUBRRK RU880- JAPONAISE. N*971.
31« division), vers Sihoyen ; la garnison de Liao-Yang
serait fournie par le XVII® corps.
L'amiral Alexeiev voyait, paralt-il, les Japonais en
marche sur Moukden, par Penkibu.
Le 21 juillet, le général Sloutchevski (1) recevût
donc A Liao-Yang Tordre d'attaquer Sihoyen.
Le 24 juillet, le X® corps (2) était à Tundiapu, sur le
Langho, avec ses avant-postes, au Laokwanling.
Le général Kouropatkine accompagna le X® corps,
pour aller visiter la position préparée au LaokwanliDg ;
il repartit le 25 pour Liao-Yang, à la nouvelle du combat
de Tachekiao.
Les avant-postes étaient fournis par la i'® brigade
de la 31* division, qui tenait les hauteurs au Nord et an
Sud du Laokwanling, avec un régiment et une batterie
de chaque côté ; la cavalerie avait reconnu les avant-
postes ennemis, sur les crêtes dites Sishan, & 5 kilo-
mètres à TEst du Laokwanling.
Le 26, une reconnaissance fut envoyée sur le flanc
(1) Le général Sloutchevski, homme de manières agréables, avait
Técu longtemps à Pétersbourg, où il était pertona grala à la cour ; issu
de Tarme du géni», technicien de valeur, il n'avait pris le contact des
troupes que comme commandant de corps d^armée, au X* corps, dans
la circonscription de Kiew, dont le chef, Dragomirov, restreignait aui
dernières limites l'initiative de ses sous-ordres. Ses préférences allaient
au travail du sapeur et à la guerre de position, avec Taide de tout l*ou-
tillage technique possible. Sa santé Tobligeait le plus souvent à user de
la voiture.
Son chef d*état-major, général Zurikov, officier accompli, plein d'a^
tivité, d'énergie et d*initiative, ne pouvait malheureusement déployer
ses qualités, étant donnés les errements en usage dans le haut comman-
dement russe (Major V. Tettau, détaché au X* corps russe, loc. ciL).
(2) Il comprenait la 9* division, la moitié de la 31 «'y 88 pièces de
campagne, un bataillon de sapeurs, le régiment cosaque d'Argoun
n^ 1 avec sa batterie de montagne (vieux modèle), le régiment volon-
taire du Caucase Térek-Kouban (avec 4 mitrailleuses), et le régiment
cosaque d'Orenbourg n« 9.
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N* 974. LA OUBRBB RU8S0 -JAPONAISE. 305
droit, vers Lipiyu et le défilé de Piengling, sous les
ordres da général Grékov (1) ; elle comprenait deux ba-
taillons, la batterie de montagne, le régiment cosaque
d'Orenbourg et le régiment de cavalerie volontaire du
Caucase Térek-Kouban ; elle poussait jusqu'au 2® col
de Piengling, recevait des coups de fusil sur ses flancs
et son front, s'arrêtait de 10 heures à midi pour faire
une esquisse de déploiement de cavaliers à pied, puis
rentrait A Kukiatse, laissant les deux bataillons à
Lipiyu et au défilé à TEst.
Le régiment d'Orenbourg rendait compte qu'il avait
vu un poste d'environ 80 hommes et un bivouac de
tentes : le régiment Térek-Kouban disait avoir reconnu
deux régiments d'infanterie, de la cavalerie et des ca-
nons (2).
Le X® corps se mit en marche, le 29, vers l'Est ; son
chef estimait que la prudence s'imposait ; sa conception
du mouvement sur Sihoyen fut donc la suivante : faire
organiser une position sur la ligne occupée par les
avant-postes, y amener le gros de l'avant-garde pendant
que les avant-postes gagneraient une nouvelle position
etTorganiseraient à l'usage de l'avant-garde, et ainsi de
suite, jusqu'à la prise de contact avec l'ennemi.
Le 28, le gros se porte au col de Laokwanling, avant-
garde vers Kaokiaputse ; le 29, Tavant-garde se porte
au Yushuling.
L'ordre du 29 juillet portait les dispositions sui-
vantes :
(i) Le général G rékoY, commandant la division cosaque d*Orenbourg,
dispersée; ne pas confondre avec le général Grékov de la division
cosaque du Transbalkal.
(2) Les rapports de reconnaissances des volontaires du Caucase sont
sujets à caution ; ceur du régiment d^Orenbourg, troupe instruite régu-
lièrement, sont presque toujours exacts.
20
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306 LA OUBRRE RU8SO- JAPONAISE. N« 974.
Ordre du X* corps, pour les 30 et 31 juillet.
(Reproduit d'après le mejor Y. Tbttàu.)
LagoouUne, 46-29 juillet 490i.
L'aTant-garde de rennemi a occupé Siboyen, à Teffectif d*enTiro&
une brigade d^infanterie avec dix-buit pièces et six escadrons. Son
gros, au dire des émissaires, est rassemblé à F Est de Sihoyeo, dans la
direction de Houmiaotse. Le corps qui m*est confié, en cas d*ittaq«
de l'ennemi y acceptera le combat sur les hauteurs à TEst du village de
Muntsiapu (le Yushuling). Je prescris donc ceci :
1* Avant-garde (i), général-lieutenant Maoo.
31* division d'infanterie (7,3/i bataillons) ;
31* brigade d'artillerie (40 pièces) ;
j«r régiment Cosaques d'Argoun (1 sotnia) ;
6* bataillon de sapeurs (i compagnie).
En tout 7,3/4 bataillons, 40 pièces, i sotnia, 1 compagnie de sapeurs.
2« Gros (2), général-major Gerschblmann.
4'« brigade, 9* division d'infanterie (7 bataillons);
9' brigade d*artillerie (40 pièces) ;
i r* batterie de montagne de Sibérie orientale (5 pièces) ;
1®' régiment Cosaques d'Argoun (1 sotnia) ;
6* bataillon de sapeurs (i compagnie).
En tout 7 bataillons, 40 pièces de campagne^ 5 de montagne, 1 sot-
nia, 1 compagnie de sapeurs.
3^ Détachement du flanc droit (3), général-major Martsok.
2« brigade, 9« division (8 bataillons) ;
9* brigade d'artillerie (8 pièces) ;
(1) Acceptera le combat sur la position actuellement occupée par ses
avant-postes ; cette position doit donc être, dès maintenant, garnie de
troupes en forces suffisantes; on commencera sans retarda la for-
tifier«
(2) Se rassemblera: i'« brigade, 9® dirision (33« Jeleti, 2 batailloos
du 34^', Sievsk), à l'Est de LagoouUne ; l'artillerie, soos la proteetioa
d'un bataillon de Sievsk, vers Toundiapou.
(3) Couvrira la réparation du cbemin Lipiyu-Tinkan (Piengling); coq-
Trira la droite du X* corps, restant en liaison étroite aveo celui-ci, i
gauche ; avec le détachement du comte Keller, à sa droite.
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2f« fH. Ul OU8&RB BU8SO^APONAISB« 307
l^* batterie de montagne de Sibérie orientale (2 pièces) ;
Régiment de caTalerie Térek-Kouban (2 sotnias) ;
!«' régiment Cosaques d'Argoun (i/2 sotnia) ;
6* bataillon de sapeurs (1 compagnie).
En tout 8 bataillons, 8 piècea de campagne et 2 de montagne, 2 sot-
niai i/2, i compagnie de sapeurs.
4* Détachement du flanc gauche (i), général-major Grekoy.
34* régiment d'infanterie, Stevsk (1 bataillon) ;
1«' régiment Cosaques d'Orenbonrg (5 sotnias) ;
i*' régiment Cosaques d'Argoun (1 sotnia).
Ea tout i bataillon, 6 sotnias.
5* Le régiment Térek-Kouban (4 sotnias) passe en résenre arec la
i'* brigade de la 9* division d'infanterie.
6* et 7® Prescriptions diverses.
Le 30, le contact était pris avec les avant-postes
ennemis, qui avaient reculé à TEst des crêtes de Shi-
shan et Fukiashan.
Le même jour, Tartillerie de la 31^ division, sauf deux
batteries, fut renvoyée à Toundiapou, et celle du déta-
chement de droite, à Lipiyu.
Offensive de la /" armée japonaise. — Les rapports
de reconnaissances et d'avant-postes signalaient à la fin
de juillet un mouvement de Fennemi en forces contre la
12<^ division (2) ; le 28, on aperçut un ballon captif du
côté du Laokwanling. Inquiet pour sa droite, le général
Koroki demanda l'autorisation d'attaquer sur tout le
front, pour couper court à Toffensive ennemie. La
(1) Se placera au village de Liutsialatsy pour couvrir la gaucbe du
^' corps, restant en liaison étroite aTec celui-ci à droite, avec le déta*
ehement Lioulavine» par Tacheyan à gauche.
(2) Le 28 juillet, le service des renseignements savait que lo général
Keller avait renvoyé du monde de Tawan par Anping à Kukiatse
(I'* brigade, 9* division), et que de Tinfanterie était arrivée de Mouk-
denàPenkihu.
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308 Là OUBRRE EU8S0-JAP0NAISB. N«971.
réponse du maréchal Oyama parait s'être fait attendre
jusqu'au 30.
L'ordre d'attaquer le lendemain fut envoyé aussitôt
aux diverses divisions ; il semble qu'il ait été préparé
et envoyé d'avance, car les dispositions de marche
demandaient du temps.
L'offensive de la P® armée entraînait deux actions dis-
tinctes : au Nord, un combat de la 12' division, pour
enlever le Yushuling, avec l'aide d'un élément de la
2^ division ; au Sud, une bataille de la 2» division et de
la Garde, pour forcer le Yangtseling.
Nous étudierons successivement rengagement du Sud,
puis celui du Nord.
Combat du Yangtseling (1) (31 juillet). — La position
de l'ennemi était connue des Japonais, ainsi que l'em-
placement de la majeure partie de ses ouvrages défeu-
sifs : le comte Keller avait fait organiser un barrage â
cheval sur la route d'étapes de Liao-Yang, sur les hau-
teurs qui bordent à l'Ouest la vallée du Langho. L'or-
ganisation comportait plusieurs lignes successives de
tranchées, dont les plus avancées, sur les contreforts du
versant Ouest, permettaient à l'infanterie de battre la
vallée de ses feux. Les emplacements d'artillerie étaient
en majeure partie en seconde et en troisième ligne;
ils laissaient .donc des secteurs de la vallée en angle
mort, bien que des dispositions judicieuses eussent
été prises pour permettre le tir en flanquement de la
ligne.
La vallée du Langho , large de 700 mètres en
moyenne, plate et cultivée, est presque entièrement
couverte de kaoliang haut de 2 mètres à 2°>,S0, formant
une jungle épaisse. Le cours d'eau, partout franchis-
(I) Aucun rapport officiel russe sur ce combat n*a encore été publié.
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N* 971. LA. GUERRE RUSSO-JAPONAISE. 309
sable, est un ruisseau au lit caillouteux, aux berges sans
relief, n'offrant pas d'abri.
Les hauteurs du versant Ouest présentent une série
d'éperons escarpés, hauts de 30 à 80 mètres, en partie
boisés de taillis épais, et se relèvent progressivement
jusqu'à des crêtes dénudées qui les dominent à plus de
100 mètres, et où se trouvaient la plupart des emplace-
ments de batteries et des observatoires du détachement
Relier.
L'attaque se présentait donc, pour le gros de l'armée
de Kuroki, dans des conditions difficiles : la marche
d'approche contre le front russe devait se faire par des
Tallées orientées Est-Ouest, et enfilées par l'artillerie
ennemie; la vallée du Langho, par ses cultures, offri-
rait un couvert aux vues, mais romprait toute cohésion
dans la manœuvre; enfin, on aurait les plus grandes
peines à trouver des positions pour l'artillerie.
D'après le service des renseignements, la position
russe était occupée par les 3® et 6^ divisions de tirailleurs
de Sibérie orientale ; on signalait de plus un rassemble-
ment de la force d'une division, à Tangboyen, sur la
grande route (1).
L'ordre du général Kuroki pour l'attaque du Yang-
tseling, comportait un combat sur le front Tenchuitien,
Tawan, Hankiaputse, livré par le gros de la 2^ division
et une partie de la Garde, complété par une manœuvre
débordante du reste de la Garde (2) contre la droite
russe, au Nord-Ouest de Hankiaputse; le mouvement
débordant devait précéder l'attaque de front pour la
(1) Aa Nord-Ouest de Llandiasan; renseignement qui parait erroné.
0) La brigade Asada a quitté la IV* armée, partant de Siuyen le
21 juillet; ses étapes ont été : Soutsikeou le 22, Hoangkiatien le 23,
TiDgtoeyu le 24, Makiapu le 2S.
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310 LA aUBRRB RUSSO-JAPONAISB. K« 974.
faciliter. Un élément de la 2^ division lui était enlevé,
pour aller coopérer dans le Nord à l'attaque de la
12^ division sur le Yushuling ; le reste devait descendre
du Motienling sur Tawan, visant le saillant Nord et le
flanc gauche de la position russe»
TotU le succès de la manœuvre contre le Yangtseling
reposait donc siir la Garde.
Attaque de la Garde. — Par suite des difficultés pré-
vues pour la marche d'approche, les mouvements pré-
paratoires à l'engagement devaient s'effectuer de nuit,
avec le dispositif suivant :
Brigade Watanabi (2®), en deux colonnes :
Colonne a. — Trois bataillons (4® régiment), trois
batteries, une compagnie du génie, un peloton et demi
de cavalerie, itinéraire : le Sinkailing, Makumentse.
Colonne b. — Deux bataillons (3* régiment), deui
batteries, une compagnie du génie ; itinéraire : le Lang-
kouling (1), la crête à TOuest (sentier aménagé pour les
pièces), Shuitayengtse (Snitiansa).
Brigade Asada (1") ; deux colonnes :
Colonne c. — Trois bataillons (i^^ régiment), une
batterie de montagne, deux pelotons de cavalerie, deax
sections du génie, colonel Yamada; itinéraire par le
Papanling sur flankiaputse.
Colonne d. — 2® régiment (moins une compagnie))
une batterie, un peloton et demi, une section du génie;
itinéraire : le chemin descendant la vallée du Langho,
de Makiapu sur Hankiaputse.
Une compagnie et quatre pelotons de cavalerie sont
laissés à Makiapu, pour surveiller de la cavalerie enne-
mie signalée en forces vers TOuest.
(1) Alias : LiholiD, Laholio.
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N* 974. LA aUBRRE RUSSO-JAPONAISE. 314
L'état-major et un bataillon (du 3^ régiment), réserve
de division, suivent la colonne c.
Communications. — Télégraphique, entre Tétat-major
de la Garde et le quartier général de Tarmée au
Motienling; entre les colonnes, le terrain ne permet pas
rétablissement de lignes ; les cavaliers ne passent pas ;
il faut se contenter de relais de plantons à pied.
Début de rengagement. — Brigade Watanabe :
Colonne a. — Le 4« régiment avait ordre de marcher
sur Yangmulingtse par le Sud de la vallée, avec une
fiano-garde sur le versant Nord, face à Makumentse où
ron signalait un poste ennemi ; dans Tobscurité, tout le
régiment suit par erreur le mouvement de ce détache-
ment et se trouve rassemblé, au lever du jour, au Nord-
Est de Makumentse ; il fallut^ pour le ramener à rem-
placement prescrit (i), traverser la vallée sous le feu de
rartillerie ennemie^ avec de telles précautions que le
mouvement ne fut achevé que vers midi; deux compa-
gnies restaient au premier point de rassemblement.
Le groupe d'artillerie ne peut trouver d'emplacement
que pour une batterie et demie ; il ouvre le féu, à
5 heures, contre une batterie ennemie placée à la crête
i,300 mètres Ouest de Yangmulingtse, et qui répond sans
grand effet ; la canonnade se prolonge, par intermit-
tences,, jusque dans l'après-midi.
Colonne b. — L'infanterie (II et III/3*) atteint à l'heure
prescrite les crêtes dominant à l'Est Shuitayengtse,
mais doit s'arrêter ; l'artillerie n'arrive pas : on a mis
les attelages des caissons à doubler ceux des pièces ;
Tinfanterie tire à la corde et pousse aux roues ; les muni-*
(i) Cet «mpiaeement est abrité des feux de l'artillerie ennemie par
^'éperon au Sud-Ouest de Yangmulingtse; le commandement tenait à
juste titre à en faire le point de départ de Tattaque.
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313 LA. GUERRE RUSSO-JAPONAISE. N* 971.
tions sont débarquées et emportées à bras d^bommes;
malgré tout, ce Q*est qu'à 7 h. 30 que les deux batteries
peuvent ouvrir le feu, échelonnées à 300 mètres Tune
derrière Tautre, faute de place, à une distance de lar-
tillerie ennemie qui dépasse la graduation des fusées;
il faut tirer percutant, à shrapnels et à obus; le feu,
inefficace, se ralentit au bout d'une demi-heure, pour ne
reprendre que par accès (1).
A 8 heures, le Q^ bataillon met deux compagnies en
chaîne, les pousse dans la brousse sur les pentes des-
cendant sur Shuitayengtse, les appuyant du feu des deux
autres, qui suivent à leur tour ; le III^ batailloD^ à
gauche, fait un mouvement analogue, et toute la forma-
tion traverse peu A peu la vallée à tâtons, égrenée dans
le kaoliang (2), sans répondre au feu venu de Ghukia-
putse; vers 10 heures, la chaîne japonaise, parvenue
à la crête, à TOuest de Shuitayengtse, ouvre le feu sur
l'ennemi en position à la crête boisée au Nord-Ouest, à
500-600 mètres. Une compagnie occupe la partie Sud du
village de Shuitayengtse, dont les Russes tiennent la
partie Nord jusque vers 2 h. 30. La situation allait rester
la même jusque vers la fin de l'après-midi ; les assail-
lants ont porté peu à peu cinq compagnies en ligne, et
devant eux, le 2i<^ tirailleurs russe tient bon dans ses
tranchées, tirant avec une discipline et un calme par-
faits (3).
(1) La batterie ennemie était visible par des lueurs; elle canonna
les pièces japonaises pendant leur mise en batterie; le tir japonais fut
réglé après 24 coups par salves de batteries échelonnées par section.
(2) Formation théorique des soutiens : colonnes de compagnie, les
sections en tirailleurs, à 300 mètres de distance.
(3) Les tranchées du 21 « tirailleurs étaient peu profondes, n^offraot
souvent d^abri qu*aux tireurs couchés, mais elles ne furent en grande
partie soumises qu'au feu d'infanterie à petite distance» à trajectoire
tendue; une partie de la ligne bénéficia d*un fossé naturel en bordure
d'un bois.
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N* 971. LA GUERRE RUSSO -JAPONAISE. 343
Brigade Asada :
Colonne c. — Le l®*" régiment avait Tordre d'attaquer
vers le Nord-Ouest, en partant de Hankiaputse ; son
attaque sur les hauteurs dominant le village, réussit sans
peine, grâce au bon emploi de la batterie de montagne ;
vers 8 heures, Tennemi se repliait sur une deuxième
crête, à 3,000 mètres au Nord ; le !«' l'égiment le suivit,
en appuyant vers l'Ouest pour aller se joindre à Fat-
iaque du 2« ; deux compagnies appuyaient à droite, pour
prendre le contact de la colonne 6; de 8 h. 30 à i 1 h. 30,
la batterie de montagne s'épuisa en efforts pour rejoindre
son infanterie ; vers midi, elle put, d'une deuxième posi-
tion, rentrer en action contre l'artillerie russe, et conti-
nuer le feu jusqu'au soir, malgré des pertes sérieuses et
des périodes d'impuissance absolue.
Colonne d. — Le 2« régiment, descendu de Makiapu
surfluanpe (1), s'engage vers le Nord, dans un terrain
presque impraticable, et finit par arriver ^vers 1 heure
à gauche du 1*'' régiment ; puis voyant en face, au haut
d'une falaise, une ligne d'ouvrages fortement garnis, il
n attaque pas ; le 1®' régiment non plus.
La batterie de campagne n'avait pas pu suivre ; elle
avait pris position vers Huanpe, et tirait au jugé, à
6,000 mètres, sur les crêtes à rOuest de Yangmu-
linglse (2).
Valtague de la Garde, sur laquelle on comptait, ne se
produisit donc pas; le général Hasegawa n'en fut avisé
que vers 3 heures, par un messager à pied, et il prit le
seul parti possible, essayer de triompher dans une
attaque de front, avec la seule brigade Watanabé.
n renforce la gauche du 3* régiment de trois compa^
gnies de sa réserve (bataillon 1/3®), et donne Tordre au
(1) Âiias : Kuanpe, Huanpou.
(2) Elle change de position plus tard, pour se reporter vers Hankiaputse.
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I
3U LÀ GUERRE BUS80-JAPONAISE. N* 97i.
4« régiment de marcher vers la longue crête au Sud-
Ouest de YaDgmulingtse.
Soumis à Ténervement d'un feu ajusté à courte dis-
tance, qui le clouait derrière une crête depuis plusieurs
heures, le 3« régiment ne bougea pas, malgré Tarrivée
des trois compagnies de renfort.
Le 4^ régiment s'ébranla à 4 heures, avec deux batail-
lons en ligne, et le troisième en réserve derrière la
droite ; la descente sur la vallée du Lahgho^ par petits
groupes cheminant sous le feu de Vartilleriey prit deux
heures j malgré Tappui donné par le groupe de batteries
tout entier employé cette fois.
 6 heures, la ligne des tirailleurs franchissait le
Langho, enlevait Yangmulingtse, la crête au Sud-Oaest,
et s'arrêtait, échangeant un feu violent avec rennemi, j
qui avait reculé jusqu*à la crête à 1,000 mètres au Nord-
Ouest.
Tous ces succès n'avaient rien de décisif; on peut
même dire que la Garde avait échoué dans sa mission:
la situation allait être sauvée par la 2® division.
Attaque delà indivision. — Le général Nishi avait
dû se séparer du 30<^, et du IIP bataillon du 46", partis,
sur Tordre du général Kuroki, pour aller soutenir la
1 2* division ; le reste de ses forces était distribué ainsi
qu'il suit, sur la route du Motienling à Tawan (1) :
Au Nord de Ghinkiaputse, le 4® régiment et quatre
batteries; au Sud, deux bataillons du 29* et deux batte-
ries; en réserve vers Liukiaputse, un bataillon du 29* et
deux compagnies du 16®; en flanc-garde de droite, vers
Ëurtaokou, sur le sentier du Sipeiling, six compagnies
du 16*, avec le 2« régiment de cavalerie qui patrouille
vers le Nord-Ouest.
L'infanterie ne bougea pas de la matinée, simplement
{\) V. Jan Hamilton.
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N* 971. LA. OCBBRB RUSSO-JAPONAISE. d4&
couverte, sur les crêtes dominant la vallée, par des
essaims ténus de tirailleurs.
L'artillerie éprouvait quelque peine à se placer ; toute-
fois, à 8 heures, elle tirait son premier coup de canon.
Jusqu'à 2 h. 30, l'action se borna à des échanges de pro-
jectiles entre les deux artilleries ; les Russes montraient
une batterie au saillant Sud de Tawan, et deux autres,
sur la crête au Nord du Yangtseling ; ces dernières,
vers 9 heures, firent un feu tellement efficace sur les
quatre batteries japonaises du Nord, que le personnel
dut les abandonner pour s'abriter et dut ensuite changer
les pièces de position à bras avant de reprendre le- feu.
Vers i heure, le général Kuroki, prévenu télégraphi-
quement de Tinsuccès de la Garde, se décida à faire
dernier la 2^ division, qui constituait, pour ainsi dire, sa
seule réserve.
Nishi fait attaquer de front le goulot de Tawan par les
deux bataillons du 29^; le 4® régiment, renforcé du
bataillon du 29® pris à la réserve, reçoit Tordre d'atta-
quer Tenchuitien et les hauteurs à l'Ouest; la flanc-
garde d'Eurtaokou est rappelée.
Le mouvement commence à 3 h. 30; à 4 heures, le
29^ prend pied sur les crêtes au Sud et au Nord de
Tawan, n'y trouvant plus l'ennemi ; l'attaque de droite
occupe Tenchuitien, puis les défenses russes des pre-
mières pentes, et reste à tirailler jusqu'à 6 heures du soir
contre l'ennemi qui s'est replié sur une deuxième ligne.
Le lendemain, au moment de recommencer l'attaque,
les troupes s'aperçurent que le terrain était libre ; l'en-
nemi avait lâché pied pendant la nuit sans raison appa-
rente, autre que la mort du général Keller (1), ou la
nouvelle d'un échec survenu du côté du X* corps.
(1) Le général Keller, en gagnant un point d'obserration Toisin d'une
batterie an Nord-Ouest de Tawan, fut tué par un shrapnel japonais
dont 37 balles l'atteignirent simultanément.
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346 LA GUERRE RUSSO- JAPONAISE. K«97<.
Pbitbs japonaises (tués et blessés).
Garde impériale.
Colonne a i60 (1)
Colonne b i89 (2)
Colonne c 60
Colonne d i
Artillerie, etc 82
Total 462
Les statistiques japonaises donnent un total de 413 blessés, doot
366 par le fusil, 46 par le canon, i par accident, soit : fusil 88,5 p. 100,
canon 11,5 p. 100.
2* division, y compris le détachement du Nord, i08 blessés, dont :
fusil 94, canon 10, baïonnette (1) 4.
Combat de Yushuling-'Lagoouline (3). — Dans la nuit
du 30 au 31, le X® corps russe occupait les emplacements
suivants :
jre brigade 31® division, avant-garde, tient le Yushu-
ling par le 121« (Penza), avec une batterie au Nord du
col, deux demi-batteries au Sud; le 422« (Tambov) est
au Nord du Siho, au bivouac, tout près de ses avant-
postes qui tiennent la crête Nord du Fukiashan, et ont
détaché un groupe d'éclaireurs au mamelon Sud, boisé
et escarpé (4) •
Le gros, !'• brigade, 9* division, est à Laokwanling,
avec huit batteries, dont trois retirées à Tavant-garde.
. La 2® brigade, 9® division, général Martson (35® et 36"),
s'est portée par Lipiyu sur Piengling, avec une batterie.
Enfin, le détachement Grékov (cinq sotnias d'Argoun,
(1) Dont 2 ofGciers blessés.
(2) Dont 2 olficiers tués.
(3) Lagoouline, style russe.
(4) Dans la nomenclature japonaise, cetle crête du Fukiashan et le
mamelon auquel elle se relie portent le nom de Makurayama (hauteur
de Toreiller), à cause de la dépression du col entre les deux hauteurs.
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N« 97f . LA OUBRRB RU8S0 -JAPONAIS B. 317
une d'Orenbourg, un bataillon du 34®), tient le défilé de
Liukialatse (1), le long du Taitseho.
La 12^ division japonaise recevait le 30 juillet Tordre
d'enlever le Yushuling ; son attaque serait secondée par
un élément de la 2® division (quatre bataillons) poussé,
sous les ordres du général Okazaki, de Hiamatang sur
Piengling ; la 12« division était renforcée d'une partie de la
brigade de réservistes de la Garde (général Umézawa).
D'après les ordres du général Inouyé, Tattaque du
Yushuling devait être exécutée le 31 par la 23® brigade
et Tartillerie divisionnaire (cinq batteries : celle qui a
été prêtée à la Garde manque encore). Une autre attaque
serait dirigée contre le Piengling par la 12® brigade (cinq
bataillons et une batterie empruntée à la brigade Umé-
zawa). La réserve serait fournie par le dernier bataillon
de la 12® division, et deux autres empruntés à la même
brigade de réserve.
Le 31 avant le jour, le 24^ occupait au Sud du Siho,
avec deux bataillons, une longue tranchée creusée
d'avance après le combat du 19 en face et à 2,000 mètres
du Yushuling, et qui sert de point de départ pour l'atta-
que des hauteurs du Shishan, sur un front de 3,000 mè-
tres; cette attaque ne pouvait que traîner ; les troupes
japonaises progressent d'abord dans les plantations de
kaoliang, puis finissent par s'arrêter à 7 heures du
matin, et creusent, à la limite des cultures, à environ
1,000 mètres de l'ennemi, une forte tranchée pour
tireurs debout; le Shishan se présentait sous l'aspect
d'une falaise, on avait reçu des coups de canon des seize
pièces ennemies du sommet; les feux d'infanterie deve-
naient meurtriers; bref, le 24® s'en tient là, et borne son
action à entretenir le feu contre les tranchées ennemies ;
un échelon, à gauche, gagne encore quelque 300 mè-
(1) Liutsialatsy, style russe.
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318 UL QUSaRB RUSBO. JAPON AISE. N« 9?1.
très, et s'arrête aussi. Le front tenu par rennemi de ce
côté était d'environ 3,500 mètres (trois bataillons de
121", renforcés dans la journée par un bataillon dn 33^).
L'artillerie japonaise (quatre batteries de montagne,
une batterie de campagne) avait pris position à Taube
en deçà de Fangshen, dans des épaulements blindés et
masqués préparés d'avance, et tirait, à la portée de
4,000 mètres, sur les crêtes au Mord et au Sud du Siho,
sans grande efficacité; l'artillerie russe (deux batteries;
répondait avec un tir réglé 1,000 mètres trop 16ng(l).
À droite, le 46®, destiné à enlever le Makurayama.
avait fait son mouvement préparatoire à la faveur de U
nuit ; le bataillon de gauche, cheminant dans la vallée,
vient se placer au pied du mamelon Sud, en angle
mort, et reste soigneusement caché; le bataillon de
droite oblique vers le Nord, prend pied sur une pre-
mière crête (A), enlevant un poste ennemi, gagne une
deuxième crête (B), et ouvre le feu par surprise sur le
bivouac endormi du 122® russe, à 4 h. 30, jetant en
même temps du monde dans la direction du col D.
Une partie du 122® se replie sur les crêtes à rOaest:
seul, le II® bataillon attaque la crête au Nord du col D, y
arrive quelques instants après l'ennemi et, après des
corps-à-corps partiels, est rejeté dans la vallée, au bout
de 30 minutes, perdant 250 hommes.
Vers 7 heures, l'artillerie japonaise commence à cri-
bler le mamelon E, dont le bataillon de gauche da 46*
gravit péniblement les pentes ; cette attaque, secondée
par le feu parti des crêtes A et C, réussit vers 8 h. 30.
Le 46® japonais essaya de progresser au delà des crêtes
du Fukiashan, mais le feu d^iufanterie ennemi, parti
des crêtes à 1,000 mètres à TOuest, Tarrêta net; la grêle
de shrapnels déversée par la batterie russe de gauche
(1) Tir échelonné de 4,600 à 5,400 mètreg (V. TelUu).
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N* 97f . LÀ OUEIIRB RUSSO-JAPONAISE. 319
IWigea même à rétrograder pour s^abriter à contre-
pente.
Le 122® russe se renforce, à droite, d'un bataillon du
i2{', réserve de brigade, à gauche, d*un commando
d'éclaireurs, puis, à 9 h. 90, de deux sotnias d'Oren-
bourg, n* 1, envoyées par Grekov; puis, à 10 heures,
d'un bataillon du 34® et d'un autre du 33«, envoyés de
Laokwanling, par Slontchevski. Le IIP bataillon du ii6^
japonais avait dû être porté en ligne, et la situation
paraissait tellement critique que le général Inouyé, à
11 heures, renforçait sa droite d'un bataillon et demi,
pris à sa réserve ; c'était tout ce qu'il pouvait faire, ayant
envoyé les réservistes sur la route de Sihoyen à Pen-
kihu (1).
L'artillerie n'avait pas de vues sur le terrain du com-
bat, à l'aile droite, et ne pouvait gravir les pentes du
Makurayama, dont le site lui aurait assuré un comman-
dement de 70 mètres sur la seconde position russe ; elle
s'était bornée à faire un bond d'environ 1,000 mètres
vers rOuest, après que des emplacements eurent pu être
étudiés et aménagés (abris blindés, masques en kao-
liang, etc.) ; à 9 heures, avec la hausse de 3,000 mètres,
elle oavrait le feu de sa deuxième position avec quatre
batteries placées sur un éperon au Sud du Shi-ho et
une batterie, au Nord de la rivière, tirant par-dessus le
col D ; cette dernière, canonnée en passant le cours
d'eau, perdit, par l'effet d'un seul shrapnel, quatorze
hommes et plusieurs chevaux porteurs de matériel.
Pour les Russes, les batteries japonaises restèrent com-
plètement invisibles (v. Tettau) ; mais leur tir, bien
réglé sur les batteries et les caissons russes, eut
(1) Le 12^ régiment de cavalerie japonais était paral]fsé par la pré-
sence connue, dans cette région, de la cayalerie Lioubavine, avec
iS sotnias, sans compter celle de GrékoT.
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320 LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. M* 971.
cependant un effet presque nul (un mort et sept
ses dans les deux batteries pendant une action de douze
heures) ; les Japonais employaient de préférence les pro-
jectiles explosifs (1), dont l'efficacité contre les bats
animés fut des plus médiocres (Tettau).
De midi à 3 heures» il y eut, dans Faction, un ralen-
tissement, provenant probablement de l'effet écrasant de
la chaleur (39^ à Fombre), puis, les Japonais montrèrent
des velléités de reprendre Toffensive par leur droite, ce
qui amena le général Slouchevski à renforcer son aile
gauche d'un nouveau bataillon du 34® (2).
Heureusement pour la droite japonaise, les Russes
n'attaquèrent pas et se bornèrent à entretenir un combat
de feux qui ne tarda pas à devenir traînant (3).
Engagement de Piengling ; retraite désastreuse de la
brigade Martson. — Le général Martson avait occupé le
défilé Ouest de Piengling avec deux bataillons du 35* à
gauche, onze compagnies du 36® à droite ; il était en
contact, au Nord, avec le 121®, dont il avait fait rele-
ver la droite pendant la nuit par trois compagnies du
35® et deux pièces de montagne ; il avait gardé en ré-
serve quatre compagnies du 35® et cinq du 36® ; sa batte-
rie de campagne, trop lourde, avait été laissée à Lipiyo.
Ses postes étaient à la crête Est de Piengling.
La brigade japonaise Sasaki (cinq bataillons, un esca-
dron, une batterie), partie des environs de Sihoyen à
3 heures du matin, refoulait les avant- postes vers
5 heures, s'installait à leur place et, vers 7 heures,
(1 ) Les batteries de montagne tireot à shrapnels ou à obus, mais à
3,000 mètres la vitesse restante du shrapnel est faible, et ses balles
sont peu meurtrières.
(2) Les deux autres bataillons du 34« sont à l'aile gaucbe avec U
cavalerie Grékov.
(3) La droite japonaise travailla toute la journée et la nuit à se fo^
tifier sur le Makurayama.
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N* 974. LA GUERRE RUSSO- JAPONAISE. 321
lançait un bataillon contre lePiengling Ouest et un autre
vers le Nord; ce dernier fait reculer les trois com-
pagnies do 35* et la section d'artillerie de montagne ;
quant à l'antre, il s'arrête devant un feu violent ; Sasaki
le prolonge à gauche de deux autres bataillons et
met sa batterie en action ; Tennemi n'ayant pas d'ar-
tiUerie, la batterie crible tranquillement le front de la
position d'infanterie et en particulier un chemin creux
formant tranchée naturelle, dont la position exacte^
longtemps introuvable, a été dénoncée par farrivée d'un
renfort ennemi qui est venu s'y jeter. Avec le soutien da
canon, l'attaque japonaise qui jusque-là n'a pu pro-
gresser que par les crêtes, gagne du terrain dans la
vallée ; un parti de sept hommes trouve le moyen de se
glisser jusqu'à un mamelon, à 300 mètres au Nord de la
tranchée russe et ouvre un feu rapide enfilant cette tran-
chée que Tennemi quitte en désordre, pour se réfugier
à la crête en contre-haut, dépassant la crête et se jetant
sur un bataillon de renfort qui la gravissait, musique en
tête, et qui est entraîné dans le mouvement ; les Japonais
parvenus à la crête tiraient à toute vitesse, infligeant des
pertes cruelles à l'ennemi (1), qui ne trouva d'abri qu'à
300 mètres plus loin, derrière une nouvelle crête.
Ce succès de son centre et de sa droite, délivra Sasaki
de ses inquiétudes pour sa gauche qui était fortement
menacée d'enveloppement, car Martson avait mis en
ligne toute sa réserve, notamment cinq compagnies
qui cherchaient à déborder par le Sud; le général
russe dut ramener sa droite en arrière ; l'ennemi lui
laissa heureusement une heure de répit. Il était envi-
ron 9 heures du matin, quand Martson apprit l'arri-
vée sur son flanc droit d'une forte colonne venant du
Sud-Ëst; il donna l'ordre de battre en retraite, pour
(1) Les Japonais auraient trouvé 90 cadavres russes sur la place.
21
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3tt Ul aUBRRB RUSSO-JAPOifAISE. N* 971.
aller occuper et défendre Lîpiyu. La brigade Sasakine
le suivit que par des patrouilles, et se tourna vers le
Nord, pour attaquer la droite du 421®, qui venait de se
renforcer (un bataillon du 33® envoyé de la réserve par
Sloutchevski) ; celte attaque, en terrain difQdle, ne fat
qu'un simulacre ; les troupes du général Sasaki s'arrê-
tèrent vers midi, vaincues par la chaleur et la fatigue ;
la batterie n'avait pas pu les suivre.
La brigade Martson^ dans sa retraite sur Lipiya, allait
subir un sanglant désastre ; en effet, le général Okasaki
(30<' et bataillon III/16<'), parti A 1 heure du matin de
Hiamatang, arrivait à la gauche de Sasaki vers 8 heures,
continuait son mouvement à Tabri des crêtes, vers
Lipiyu, et cherchait à devancer Tennemi à la sortie do
défilé.
La brigade Martson, en retraite A partir de 11 heures,
cheminait vers midi au fond de la gorge où passe le che-
min de Lipiyu, lorsque brusquement la crête au Sud se
couronne d'une longue ligne ennemie qui ouvre le feu. Le
général Okasaki avait déployé environ deux bataillons,
devant lesquels la colonne Martson dut défiler, dans
l'impossibilité de gravir les pentes ni au Nord, ni au
Sud de la gorge ; ses pertes furent de 500 tués, sans
compter les hommes écrasés dans la cohue.
Les Japonais étaient heureusement arrêtés par le feo
de la batterie de Lipiyu, qui les prenait à revers, i
grande distance, et par une ligne de tirailleurs apparue
A la crête au Nord-Est de Lipiyu, avec des mitrailleuses,
dont l'effet fut immédiat ; ce secours était apporté par
quatre sotnias du régiment Térek-Kouban envoyées de
la réserve de Sloutchevski ; il permit à la brigade Mart-
son de gagner Toundiapou. A 2 heures, les Japonais
prirent pied sur la crête à FEst dé Lipiyu, tandis que
les Caucasiens tenaient la crête A l'Ouest.
Cette retraite de la brigade Martson allait déterminer
celle de tout le X^ corps, dont la situation était, par ail-
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N- 974 . LA aUBRRB RUSSO-JAPONAISE. 393
leurs, excellente* Le général Sloutchevski parait avoir
ea rintention d'attaquer Textréme droite japonaise,
en engageant ses réserves à la fin de la journée, car,
dans la matinée il avait demandé au général en chef des
renforts, et il avait appris qu'on lui envoyait de Liao*
Yang deux régiments (9® et 12^) de la 3^ division
du XYII® corps ; la première nouvelle de la retraite de
Hartflon, reçue vers 2 h. 30, ne Tinquiéta pas ; il se
borna à lui prescrire de tenir le défilé de Lipiyu ; la
nouvelle du désastre lui arriva en même temps que la
réponse de Martson, annonçant qu'il était àToundiapou,
qu'il n'y avait plus à compter sur ses troupes, démorali*^
sées et mortes de fatigue.
La droite du X* corps était donc complètement décou-
verte; Sloutchevski prit en bâte sa dernière réserve,
deux bataillons du 33*, pour l'envoyer à Lipiyu, et rap-
pela Martson à Laokwanling. Il était alors 6 heures du
soir ; à ce moment, on reçut un télégramme du baron
Bilderling, commandant le XVIP corps, faisant savoir
que les deux régiments de la 3^ division ne pourraient
pas atteindre Anping avant la nuit.
De la gauche j Grékov rend compte que F ennemi tourne
le flanc gauche avec de f artillerie^ et que de Vinfanterie
en colonnes serrées suit les pièces (?).
 8 heures du soir, un conseil de généraux réuni par
le commandant du X* corps, opina pour la retraite ; un
seul avis contraire fut formulé» sans être pris en consi-
dération : attaquer le lendemain, vers Lipiyu , l'ennemi
qui ne pouvait pas s'y trouver en forces, et faire inter-
venir les troupes de Penkihu sur le flanc droit et les
derrières des Japonais.
La nouvelle du combat de Yangtseling et de la mort
de Keller eut sans doute un eflFet déprimant; bref, à
9 heures du soir, les Russes abandonnaient les hauteurs
du Yushuling, qu'ils avaient défendues vigoureusement
contre une dernière attaque à 7 heures du soir; cette
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3S4 LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. N* 971.
retraite, imposée à des troupes qui avaient le sentiment
d*ètre victorieuses, eut un effet fâcheux sur leur moral.
D'après l'ordre, la position principale^ à TOuest du
Langboy devait être occupée : par le i22<» (Tambov),
deux bataillons du 34^ et vingt-quatre pièces (dont les
deux batteries engagées depuis le matin) au Nord de la
route d'Ânping), par la brigade Martson et deux batte-
ries de la 9^ brigade d'artillerie, au Sud de cette même
route (1). Tout le reste constituait arrière-garde (2) sous
les ordres du général Riabinkin (commandant la 1^ bri-
gade de la 9® division, qui avait ordre d'occuper, avec
dix bataillons et deux batteries (de la 9' brigade d'ar-
tillerie), Laokwanling et Lipiyu (deux bataillons du 33^).
Le lendemain, devant une attaque modérée arrivant
de r£st et du Sud, le général Riabinkin se retirait mé-
thodiquement derrière le Langho,. traversait la position
occupée par le reste du X® corps à Toundiapou, et se
rendait & Ânpingling.
Le 1®' août au soir, les troupes de la position princi-
pale rompaient à leur tour et se rassemblaient à Ta-Ân-
ping le 2, gardant par des postes tous les cols, de TAn-
pingling au Hunshinling exclu; ce dernier passage
était dans le secteur de la 3« division du XVIP corps,
poussée, le 3, de Ta-Anping sur Tsekou.
Remarquons, en passant, que l'artillerie du X® corps,
qui figure au combat du 31 avec deux batteries, ne croit
pas pouvoir moins faire que de soutenir les échelons
successifs en retraite en déployant, sur les positions
occupées, quarante pièces le 1®' avril, et quarante-huit
pièces le 2.
Le combat de Yushuling-Lagoouline aboutit à ce ren-
(1) C'est-à-dire les troupes les plus éprouT^es.
(2) Sauf le détnchemeut Grékov, ramené, lui aussi, derrière
Lang-Ho.
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■iv m^^ •
N* 971. LA OUBRRB RUSSOJAPONAISE. 395
seignement, envoyé au quartier général de Tarmée, que
les forces japonaises assaillantes étaient estimées à deux
divisions, ce qui était assez près de la vérité, si Ton
tient compte de la présence, auprès de la \2^ division,
des troupes de réservistes de la Garde et des forces auxi-
liaires arrivées de la 2* division.
Les Japonais ne poui'suivirent d^ailleurs pas au delà
daLang-flo; le quartier général de la 12* division s'ins-
talla à Yasbuling.
Pertes russes: environ 2,300 hommes (1) (250 pri-
sonniers).
Pertes japonaises : S60 hommes, dont 408 blessés
(355 par le fusil, 53 par le canon).
Nous croyons devoir ajouter quelques renseigne-
ments intéressants sur la conduite du combat, d'après
un témoin oculaire (2), placé du côté russe.
Le général Sloutcheyski ne quitta pas 8on quartier général de Lao-
kwaaliog, d'où il était relié avec les diverses parties du champ de
bataille :
Le poste télégraphique du quartier général correspondait avec un
poste semblable placé à l'ayant-garde du général Maou, près de la bat-
terie 1/31 <'; le poste central téléphonique du quartier général était
relié : 1« avec l'avant-garde Maou ; 2* avec le général Grékov, à Liu-
kialatse ; 3* avecla flanc-garde Aiartson, à TEst de Lipiyu; 4» avec
l'artillerie en réserve, à Tundiapu; enfin, un poste télégraphique au
quartier général, communiquait avec une station semblable auprès du
i2i% auprès du 121 « et auprès de la batterie I/3i«.
Le général voulait prouver qu'il était possible de diriger ainsi ce
combat sans avoir la troupe sous les yeux ; il semblait estimer que le
chef doit se soustraire aux impressions de la lutte. Certes, cette ma-
nière de voir se justifie» en ce qui touche les chefs des grands éléments
d'armée. Dans ce cas particulier il en était tout autrement ; le terrain
de Lagoouline n'était pas tellement étendu qu'on ne pût embrasser,
(1) Cadavres ensevelis par les Japonais, 600.
(2) Major V. Tettau.
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396 LA aUBRRB RUSSO-JAPONAISE. N* 971.
d*uB uniqu« poste d'obterratioD, teut au moii» ses points brûlants.
Dans certains cas, il est de toute importance que le chef se fasse^ dt
visu, une opinion personnelle sur la marche de l'action.
Il semble que les liaisons techniques, établies avec la brigade Mar-
tson, aient totalement fait faillite.
On a discuté au sujet de l'opportunité du mouvemeot
du X® corps sur Sihoyen. Si Ton fait abstraction des pro-
cédés employés pour le réaliser et des erreurs commises
dans l'emploi des troupes, et surtout de l'artillerie au
combat, on ne peut nier que Tidée de la manœuvre en
elle-même, n'ait été juste. Une attaque par le Yushu-
ling, combinée avec une manœuvre de Penkihu sur
Siboyen (quatre bataillons, douze sotnias et une batterie
de montagne, au moins, disponibles), aurait mis la
12^ division japonaise en fâcheuse posture: son succès
du 31 juillet ne tint qu'à un fil; une manœuvre simple-
ment raisonnable de la brigade Martson aurait paralysé
les efforts combinés de Sasaki et d'Okazaki, en les usant
peu à peu depuis Piengling jusqu'au défilé formé par la
vallée du Lang-Ho à Lipiyu, où la défense trouvait un
terrain permettant d'employer son artillerie de cam-
pagne.
Le lendemain, Tattaque du X^ corps par sa gauche,
avec l'appui des deux régiments envoyés par la 3^^ divi-
sion, avait de fortes chances de succès contre la bri-
gade Kigoshi. Auquel cas, la retraite de la 42^ division
s'imposait, soit vers Saimatse, soit sur Hiamatang.
Ce qui aurait pu s'en suivre n'étant que pure hypo-
thèse, nous arrêterons là notre remarque.
(A suivre.) (189)
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LB
NOUVEAU SERVICE EN- CAMPAGNE
L^ARMÉE ALLEMANDE
A la date du 22 mars 1908, jour anniversaire de
la naissance de Guillaume le Grand, l'Empereur a
approuvé un nouveau règlement sur le service en cam-
pagne pour l'armée allemande.
Ce règlement {Felddienst-Ordriung) est le troisième
qui parait en Allemagne depuis la guerre de 1870 (1) ; il
abroge et remplace le service en campagne du !•' jan-
vier 1900.
An point de vue militaire, les dix années qui viennent
de s'écouler ont été très fécondes en événements de
toutes sortes; ces événements ont provoqué en ce qui
concerne les idées, l'organisation, Tarmement, une évo-
lution si rapide que, dans ce court espace de temps, les
règlements de toutes armes ont dû être remaniés, les
services réorganisés pour répondre aux besoins d'une
(^) Voir t. LVI, p. 265.
Digitized by CjOOQIC
i •■py^n
328 LB NOUVEA.U SERVICE EN CAMPAGNE N" 974.
instruction intensive et aux exigences de la guerre
moderne.
Le service i court terme, Tadoption d'un canon à tir
rapide, la création des détachements de mitrailleuses, le
perfectionnement des moyens de communications, Tuti-
lisation des transports automobiles, la découverte de la
télégraphie sans «fil , la réalisation de ballons diri-
geables et enfin les enseignements de deux guerres
récentes, telles ont été les causes principales de cette
évolution.
En Allemagne, au lendemain des événements de
Mandchourie, on a voulu, profitant des leçons vécues,
mettre au point dans des règlements nouveaux la doc-
trine et les méthodes d'instruction. Coup sur coup, en
effet, apparaissaient les règlements d'infanterie, d'artil-
lerie de campagne et à pied, du service de santé, do
train, les instructions sur les travaux de fortification, les
pionniers de cavalerie ; en outre on modifiait dans le
règlement de cavalerie les parties concernant l'instruc-
tion individuelle et le combat à pied.
Pour parfaire cette œuvre, une édition nouvelle da
service en campagne du 1*' janvier 1900 s'imposait;
mais on n'aurait pu ainsi faire une part assez large aux
idées récentes ; un ouvrage nouveau pouvait seul faire
table rase des errements anciens et compléter heureuse-
ment toute la série des règlements.
Depuis longtemps d'ailleurs, la presse militaire avait
annoncé l'apparition d'un nouveau service en cam-
pagne; dans divers articles et en particulier dans le
Militàr Wochenblattj au cours de 1907, on avait exprimé
des desiderata dont il a été tenu compte dans une large
mesure.
D'après la presse, la commission, chargée de l'élabo-
ration du règlement, réunie à Berlin, était présidée par
le général von Eichhorn, commandant le XYIII*^ corps
d'armée ; elle comptait parmi ses membres le général
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N*971. DANS L'ARMÉE ALLEMANDE. 399
von Bemhardi, qui jouit d'une haute autorité militaire
en Allemagne et commande actuellement le YIP corps
d^armée. En ce qui concerne particulièrement- l'emploi
de la cavalerie en campagne on retrouve constamment
dans le règlement l'impulsion donnée par cet officier
général, dont les idées, émises au cours de ces der-
Dières années, semblent avoir profondément marqué
leur empreinte dans les milieux militaires au delà du
Rhin.
Le règlement actuel, différent de son prédécesseur
dans sa forme générale, ne renferme que ce qui a trait
à la guerre et à l'instruction. Tout ce qui concerne les
grandes manœuvres a été reporté dans un fascicule spé-
cial portant le titre de Manôver-Ordnunç. Enfin, inno-
vation très intéressante, on a ajouté au service en
campagne, sous forme d'annexés, des renseignements
généraux sur les effectifs, l'organisation et le fonctionne-
ment des services et, à titre d'exemples, des formations
de marche de grosses unités.
Le nouveau règlement a été signalé, ajuste titre, dans
toute la presse comme une œuvre excellente et mar-
quant un progrès considérable. Concis dans sa forme,
clair, débarrassé des choses passées actuellement dans
la vie courante, il expose d'une façon fort nette et pré*
cise les règles générales concernant l'emploi des diffé-
rents organes des armées.
Les principes dominants, qui doivent former la base de
Imstruction, reposent :
1^ Sur l'accentuation de l'esprit offensif qui permet
seul d'acquérir la supériorité morale ;
2<> Sur l'indépendance et la responsabilité du chef à
tous les échelons de la hiérarchie dans le choix des
moyens.
11 est formellement rappelé que le règlement ne ren-
ferme que des règles générales ; la conduite du chef,
déterminée par le cas particulier, ne saurait être fixée
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330 LE NOUVEAU SERVICE EN CAMPAGNE N* Vt\.
par des schémas. Toutefois, dans un but d'iuslraction ei
pour fixer les idées on n*a pas osé aller trop loin dans
cette voie et le règlement donne fréquemment des indi-
cations numériques et des exemples simples.
Le lecteur français, habitué à la contexture de nos
règlements, s*étonnera de trouver dans un service en
campagne, à câté d'idées générales définissant les mis-
sions des différents organes et services, des détails com-
plets et parfois prolixes sur leur organisation et leur
fonctionnement. Mais en Allemagne, il n'existe aucoc
document semblable à nos « instructions pratiques ».
Cette différence explique la nécessité qu'il y avait d'in-
troduire dans ce règlement des détails qu'on ne saurait
retrouver ailleurs.
Eu raison de la valeur toute particulière de cette œuvre,
inspirée des leçons de l'histoire et des enseignement
des grandes guerres récentes, une analyse du noureav
service en campagne nous a paru plus utile qu'une com-
paraison avec l'ancien règlement. C'est dans cet ordre
d'idées que nous en entreprenons l'étude, au cours de
laquelle nous appellerons l'attention sur les parties nou-
velles ou modifiées concernant l'instruction ou la conduite
des troupes.
On ne saurait trouver au cours de cette étude des ren-
seignements ou principes sur l'emploi ou l'action con-
cordante des armes dans la bataille en général. Il n'existe
en effet, dans le service en campagne allemand, aucon
chapitre équivalent au titre XIV du service en campagne
français; les règlements d'armes, seuls, contiennent ces
principes pour la conduite des grosses unités.
Une revue militaire (4) a nettement déterminé la por-
(1) BeihefC zàm MilitdrwochenblaCC 1908, Viertes Heft « Die NeB«
Felddienst Ordnùog n.
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N« 97f . DANS L'ARMÉE ÂLLBtfÂNDS. 334
tée du service en campagoe allemand en disant : « Ce
« règlement doit être pour tous les officiers, à partir de
« Tofficier supérieur et au-dessous, ce qu'est pour le haut
« commandement « Flnstruction destinée aux chefs
« supérieurs ». C*est un manuel de connaissances mili-
» taires, un livre pour la guerre. »
INTRODUCTION.
« Les exigences de la guerre font loi pour l'instruction
« de la troupe en temps de paix. »
A l'époque actuelle, à côté de l'instruction militaire et
de l'entraînement physique, l'éducation morale du sol-
dat doit être développée au plus haut degré. Les qualités
de la troupe ne peuvent donner un rendement utile que
si le chef peut les diriger suivant sa propre volonté :
une exacte discipline forme la base fondamentale de
l'armée, elle est la condition primordiale de tout succès.
Le rôle d'éducateur [Erzieher) et de chef incombe à
Tofficier ; son action s'étend sur tous les domaines. Ce
devoir professionnel exige de sa part une grande supé-
riorité intellectuelle et morale, une grande force de
caractère. Exemple de la troupe par sa tenue, ses quali-
tés morales, il doit gagner la confiance du soldat pour
obtenir le ferme maintien de la discipline à l'heure grave
du danger et pouvoir entraîner ses hommes aux plus
belles actions.
Le souci constant du bien-être de la troupe est la plus
belle mission de l'officier, c'est le moyen pour lui d'en
obtenir le plus fort rendement.
Pour l'accomplissement de ses missions, l'officier a
besoin d'une instruction solide que doivent diriger les
chefs de corps ; mais elle exige toutefois des études per-
sonnelles afin d'acquérir un entier développement.
L'instruction théorique et pratique se perfectionne
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339 LB NOUVEAU SBRVICB BN CAMPAGNE N« 971.
par le service journalier, les « kriegspiele », larésola-
tion de thèmes tactiques, les travaux d'hiver, les confé-
rences, les exercices de cadres, les voyages d'état-ma-
jor, etc... « L'étude de l'histoire militaire forme le juge-
u meut de Tofficier, elle lui donne la mesure de ce qui
« est réellement possible à la guerre et de ce qu'on peut
« obtenir seulement en temps de paix. »
L'entraînement physique de Tofficier se développera
par la pratique du tir, de l'escrime, de la bicyclette, de
rautomobile, etc.
Pour l'homme, la base de l'instruction est rinstruction
individuelle. Parallèlement i Tinstruction pratique se
poursuit renseignement théorique au cours duquel le
chef apprend à connaître ses subordonnés, gagne leur
confiance et est à même d'agir sur leur caractère et leur
mentalité.
A l'instruction individuelle succède celle du groupe
et des unités de plus en plus fortes ; les grandes manœu-
vres forment le couronnement de l'année d'instruction.
En campagne, toute cette instruction sera reprise au
cours des temps d'arrêt que subiront les opérations.
Les exercices corporels de toutes sortes seront employés
pour augmenter l'entraînement de l'homme et amener le
fantassin à se servir adroitement de ses armes, le cava-
lier à dominer complètement son cheval.
L'entraînement progressif à la marche sera conduit de
telle sorte que « le fantassin emporte dans ses foyers la
« conviction absolue qu'il est apte à endurer toutes les
« marches qui pourront être exigées de lui au cours
« d'une campagne ».
Les exercices les plus profitables à l'instruction sont
ceux qui sont exécutés avec des effectifs de guerre, oa
tout au moins avec représentation des profondeurs nor-
males de marche, les manœuvres de détachements
mixtes, les exercices de nuit, les manœuvres des trois
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N« 971. DANS L*ARMÉE ALLEMANDE. 333
armes sur champs de tir de circonstance avec tirs réels,
les exercices de remplacement de munitions, etc..
Eq résumé, dans Tensemble, une instruction métho-
dique poursuivie avec cette idée que la force principale
de l'armée repose sur sa constante préparation à la
guerre.
Les éléments primordiaux de ia guerre, — force et
volonté de l'adversaire, — avec lesquels il faut compter
jusqu'à leur complet anéantissement, ne se manifestent
pas au cours des exercices du temps de paix, (c La
guerre soumet les forces morales à une épreuve
« incomparablement plus élevée que les exercices du
« temps de paix. Les fatigues et les privations au cours
« de ces exercices ont, par suite, une haute importance
« comme moyen d'éducation du soldat ; elle trempent la
(( force de volonté et la confiance en soi-même. »
« Il faut exiger que, partout, jusqu'au dernier soldat,
« chacun engage corps et àme avec la plus complète
« abnégation. Dans ces conditions seulement la troupe
« peut donner son maximum d'efforts pour une action
« concordante. C'est ainsi que se forment les hommes
« qui gardent à l'heure du danger courage et force de
» résolution et entraînent avec eux les camarades les
« plus faibles, aux actions les plus audacieuses. »
ORDRE DE BATAILLE. — REPARTITION DES TROUPES.
« L'ordre de bataille {Kriegsgliederung) de l'armée
'( de campagne, arrêté par l'Empereur à la mobilisation
« règle les conditions de commandement et d'adminis-
<< tration pour la durée de la guerre. Il ne peut être
'< modifié que par ordre de Sa Majesté. »
L'armée de campagne se composé d'armées, l'armée,
de corps d'armée, de divisions de cavalerie, de forma-
tions de réserve et de formations spéciales.
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d3i LE NOUYKA.U SBRVICB BN CAMPAONB N«971.
Un corps d'armée comprend généralement deux divi-
sions d'infanterie, une section de télégraphie de corps,
un équipage de pont de corps, des colonnes de muni-
tions et des trains ; de Tartillerie lourde peut lui être
affectée.
Une division d'infanterie se compose en principe de
de deux brigades d'infanterie (à l'une desquelles un
bataillon de chasseurs peut être affecté), d'une cavalerie
divisionnaire, d'une brigade d'artillerie de campagae
avec colonnes légères, d'une compagnie de pionniers,
d'un équipage de pmit divisionnaire et d'une ou deui
compagnies sanitaires (i).
Une division de cavalerie compte en général trois bri-
gades de cavalerie, un groupe d'artillerie à cheval avec
une colonne légère de munitions, un détachement de
pionniers, un détachement de mitrailleuses.
Une division de réserve a généralement la même
composition que la division d'infanterie active. Elle dis-
pose en principe d'un détachement de télégraphie de
division de réserve.
La répartition des troupes {Truppeneinteilung) donne
la composition des groupements éventuels organisés
dans un but stratégique ou tactique (avant-garde, arrière-
garde, flanc-garde, etc.) (2).
Ce chapitre du service en campagne appelle les obser-
vations suivantes, en comparaison avec l'ancien règle-
ment :
Le corps d'armée comprendra en principe à l'avenir
deux divisions d'infanterie au lieu de deux ou trois ;
(1) La compagnie sanitaire comprend 310 hommes, 50 cheTaux
13 voitures (Feldd. ordn. Anhang, p. 5).
(2) Les mots avant-garde, arriére-garde, anciennement employés
ont été remplacés dans le texte par ceux de Varhut, Nachkut.
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N* 974. DANS L'ÂRMÉB ÂLLBAiANDE. 335
La division d'infanterie se composera en général de
deux brigades an lieu de deux ou trois ;
D'après les exemples donnés aux annexes, la cavalerie
divisionnaire comprendrait désormais quatre escadrons
au lien de trois ;
L'expression de « formations de réserve » remplace
celle de « divisions de réserve » ; on peut donc s'attendre
à l'avenir à trouver des brigades, divisions de réserve
isolées ou rattachées aux corps d'armée actifs, et peut-
être même des corps d'armée de réserve;
L'organisation de l'artillerie de campagne prévoit une
colonne légère de munitions par groupe; l'artillerie
lourde (Schwere Artillerie) affectée éventuellement aux
corps d'armée comprendra en principe un bataillon
d'obusiers lourds de 15 centimètres modèle 1902, avec
colomies de munitions ;
On ne trouve encore dans le règlement aucune trace
d'unités cyclistes ; on prévoit parfois l'emploi de déta-
chement de cyclistes (R<zdfahrertrupps) formés avec les
cyclistes des corps; ce ne sont que des groupements
éventuels et passagers et nullement organiques.
DES RELATIONS ENTRE LES ÉTATS-MAJORS ET LES TROUPES.
Ce chapitre se subdivise en un certain nombre de
paragraphes traitant :
De la rédaction et de la communication des ordres ;
Des renseignements, comptes rendus, rapports, etc. ;
De la transmission des ordres et renseignements ;
Des principes généraux à observer pour la correspon-
dance,
« L'ordre écrit est le moyen fondamental mis à la
disposition du haut commandement pour la conduite des
troupes. »
Il est communiqué aux différents échelons par écrit,
par tirage, par télégramme, par téléphone.
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336 LB NOUYEàU SERVICE EN CAMPAGNE M* 971.
Le règlement croit toutefois qu'il est bon de mettre en
garde contra Tutilisation exagérée des moyens de com-
munications actuels, qui « cache le sérieux danger de
porter préjudice à l'indépendance des subordonna ».
Les ordres cTopérations [Operationsbefehlé) fixent les
mouvements des troupes pour les opérations prop^^
ment dites et ne donnent, en ce qui concerne les trains
et services, que ce qui intéresse directement les troupes.
Les dispositions particulières {besondere Anordnungen]
complètent l'ordre d'opérations et traitent des mouve-
ments des trains et services.
Les ordres journaliers {Tagesbefehle) règlent les ques-
tions de service intérieur, les affaires personnelles, etc.
Enfin, chose nouvelle en Allemagne, les « ordres
complets seront souvent précédés d'ordres isolés {Einzel-
befehie) on d'extraits de l'ordre {Befehlszûge)] le point
de départ et l'heure de la mise en marche seront com-
muniqués avant la transmission de Tordre d'opérations
par téléphone ou télégraphe. C'est l'équivalent de notre
ordre préparatoire.
Les ordres de combat {Gefechtsbefehle) sont rédigés
en faisant abstraction de toute forme schématique.
Dans tous les ordres, la clarté qui exclut le doute, a
plus de valeur que la correction de la forme.
Le paragraphe qui se rapporte aux renseignements,
comptes rendus, etc., ne présente guère d'intérêt;
comme innovation il appelle l'attention sur la valeur des
renseignements de presse et prévoit ceux qu'on peut
obtenir de la capture de ballons ennemis.
Les renseignements généraux, obtenus par le service
spécial de renseignements, ne prennent une valeur cer-
taine qu'après avoir été contrôlés par l'exploration, qui
est à même de les déterminer matériellement par ses
investigations et par l'observation constante de l'adver-
saire.
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N* 97f . DANS L'ARMÉS ALLEMANDE. 337
Ces renseignements n'ont toutefois de valeur que s'ils
arrivent en temps voulu ; ils doivent donner des infor-
mations sur l'état des routes, les ruptures ou les travaux
de destruction; ils complètent les indications sur les
moyens de communications, routes nouvelles, etc.
Pour assurer la transmission des renseignements, les
grandes unités établissent des centres de renseigne-
ments placés sous les ordres d'officiers particulièrement
choisis. C'est dans ces centres que se fait le tri des ren-
seignements reçus; ils sont renvoyés en général vers
Tarrière sous forme récapitulative.
La transmission a lieu par officiers, cyclistes, esta-
fettes (Meldereiler) ; sur les routes bonnes et sûres par
motocyclistes ou automobiles.
Les comptes rendus peuvent être communiqués en
cours de route aux autorités supérieures; dans les cas
pressants et graves le porteur d'une dépêche peut en
faire connaître le contenu au passage et en le criant aux
chefs et aux troupes.
Une estafette, jusqu'à la distance de 20 kilomètres,
peut marcher à une des vitesses suivantes indiquée sur
Tenveloppe du compte rendu :
X : kilomètre en 7 à 8 minutes.
XX : kilomètre en 5 à 6 minutes.
XXX : aussi vite que possible en tenant compte seu-
lement des moyens du cheval.
Ces vitesses n'ont rien de fixe et peuvent être variables
suivant les circonstances.
La transmission peut se faire par relais ; d'une façon
générale, ils sont placés à une distance de 15 à 20 kilo-
mètres l'un de l'autre pour les relais de cavalerie, de
30 à 40 kilomètres pour les relais de cyclistes.
Ce chapitre se termine enfin par des prescriptions
pour la correspondance, qui ne présentent aucune parti-
cularité nouvelle, et offrent peu d'intérêt.
22
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«
LB NOUVEAU SERVICE EN CAJIPAGNE N«971.
EXPLORATION ET SÛRETÉ.
« Tout commandant de troope, qoel que soit son
grade, a le devoir de se renseigner constamment sur
« ce qui se passe dans son voisinage et peut infloencer
« son mode d'action.
« U exploration a pour but de déterminer la présence,
« la situation et la force de l'adversaire.
« La sûreté peut avoir pour but de protéger contre
« une attaque par surprise et contre la vue ; elle est né-
« cessaire en marche, an repos et, dans des limites plus
« resserrées, an cours du combat.
« Lorsque les dispositions du service de sûreté doi-
« vent assurer avant tout la protection contre la vue, ce
« service sert alors à la dissimulation des mouvements :
« [Verschleierung). »
Les procédés que doivent employer la sAreté et l'ex-
ploration peuvent être très différents; seuls, certains
principes peuvent être indiqués comme guides pour
Taccomplissement de ces missions.
Les services d'exploration et de sAreté imposent à la
troupe des efforts considérables ; on ne saurait par suite
y employer que les effectifs absolument nécessaires.
Les détachements de sûreté sont liés à la troupe qu'ils
protègent; ceux de Texpioration, au contraire, se meu-
vent en toute liberté et règlent leur conduite d'après
celle de l'adversaire.
Bien établie, lexploration garantit déjà par elle-même
une certaine sûreté, et, inversement, un détachement
du service de sûreté pourra aider l'exploration. Explo-
ration et sûreté se complètent Tune l'autre et, dans la
pratique, ne peuvent pas toujours être nettement sépa-
rées.
L'exploration est exécutée, en toute première ligne»
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i
N« 97^. DANS L'ARMÉE ALLEMANDS. 339
par les patrouilles (Patrouillen) (1) qui cherchent à
pénétrer les dispositions de Tennemi.
La sûreté est obtenue en général par des détache-
ments toujours prêts i combattre, poussés en avant de
la troupe à couvrir; un dispositif en profondeur de ces
détachements offrira déjà par lui-même une certaine
garantie pour la sécurité. Dans ce service également,
les patrouilles trouvent leur emploi en toute première
ligne.
Cet exposé très net des services d'exploration et de
sûreté se termine par le principe suivant :
<( Il est de la plus haute importance de balayer (2) au
« plus vite la cavalerie adverse et de s'assurer sur elle
« une supériorité morale incontestable. Tous les déta-
« chements de cavalerie, y compris les patrouilles doi*
« vent en conséquence, et tant que l'exécution de leur
« mission et leur situation le permettent, attaquer les
« cavaliers ennemis partout où ils se montrent. Par ce
« moyen, l'exploration est hâtée et assurée pour tout le
« cours des opérations ; par ce moyen également le ser-
« vice de sûreté est considérablement facilité. »
On ne saurait exalter davantage chez le cavalier l'es-
prit de décision et d'audace, et assigner à la cavalerie
tout entière un rôle plus nettement offensif.
Dans ce but, dit l'auteur de l'article déjà cité du
Mililàr-Wochenblatt, on doit mettre en jeu la supérîo-
nté du lancier et les avantages d'une instruction de
trois ans. « Ainsi, sus i l'ennemi ! avec tout ce qui est en
selle Sus à l'ennemi I c'est la voie à une supério-*
rite morale incontestable comme la possédaient en 1870
les « tthlans » redoutés ».
(1) Le mot M Patrouille » est seul employé daus le texte, nous nous
conformons h cette terminologie qui correspond en français à la fois aux
mots reconnatsgance et patrouille.
(â) Âut dem Ftlde za Schlagen.
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340 LE NOUYBAU SERVIOB BN CÀMPAONB M* 974.
On retrouve en outre dans cette définition des services
d'exploration et de sûreté les idées émises depuis peu en
Allemagne et présentées par le général von Bemhardi
dans une conférence faite en 1907 à Berlin.
Le général avait appelé l'attention sur ia nécessité de
développer Tinstruction de la cavalerie en ce qui con-
cerne le service d'exploration. « Les défauts du service
d'exploration au cours de la campagne de 1870 n'ont pa
être rendus très apparents en raison de la non-valeur de
la cavalerie adverse ; après la guerre, les efforts se por-
tèrent uniquement sur l'emploi de Farme dans la
bataille »; l'auteur réclamait une plus large part daos
l'instruction pour cette branche si particulière et féconde
de l'activité de la cavalerie; le service en campagne
dans ses différents chapitres donne satisfaction aux désirs
exprimés.
EXPLORATION.
L'exploration incombe, en principe, à la cavalerie:
elle y trouve un champ d'activité vaste et de haote
importance. Ruse, habileté, sens tactique, etc., y sodI i
mis en valeur: les chefs de tous grades, comme les
simples cavaliei*s y trouveront de nombreuses occasions
de se distinguer.
Des circonstances spéciales de terrain ou de guerre.
peuvent cependant limiter l'action de la cavalerie et
même la rendre impossible. Dans ce cas, le service
d'exploration reviendra en tout ou partie aux autres
armes ; de même, au fur et à mesure que les adversaires
se rapprochent, l'exploration sur le front devient impos-
sible pour la cavalerie.
Les détachements chargés de l'exploration ne doivent
pas être tenus en laisse par des prescriptions particu-
lières. Les points, sur lesquels le commandement désire
être fixé, doivent être déterminés sans ambiguïté.
Les résultais de rexploration ne dépendent pas seule-
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N* 974. DANS L'ARMÉB ALLEMANDE. 341
ment de la manière d'agir des détachements et pa-
trouilles, mais aussi des dispositions d'ensemble adop-
tées : une direction unique s'impose, an bénéfice de
l'économie des forces.
En général, dans le sillage des patrouilles opérant en
toute première ligne, marchent des détachements plus
forts qui peuvent relever les patrouilles, les recueillir et
culbuter les détachements ennemis.
Les patrouilles d'exploration sont indépendantes, elles
agissent d'après leur mission et la conduite de l'ennemi :
« Les patrouilles lointaines {Fernpatrouillen) servent
avant tout au haut commandement et trouvent leur emploi
dans le domaine de la stratégie ; aux patrouilles rappro-
chées [Nahpatrouillen) échoit l'exploration tactique. »
Les éléments principaux de l'exploration sont les
patrouilles d'officiers de cavalerie [Kavallerie-Offizier'
palrouillen) et, dans certains cas spéciaux, celles d'offi-
ciers d'état-major ou d^officiers de différentes armes.
Les patrouilles d'officiers sont réservées pour les mis-
sions les plus importantes, les autres sont confiées à des
sous-officiers ou à des gefreite.
La force de la patrouille est variable ;. il peut être
utile d'en doubler le chef. Orientées sur la situation
générale, elles peuvent donner des renseignements
utiles et répondant parfaitement à l'objet en vue duquel
elles ont été envoyées ; elles sont responsables de la con-
servation du contact avec l'ennemi, de jour et de nuit,
dès qu'il a été pris.
Au début des opérations, les patrouilles lointaines
renseignent sur les événements intéressants au point de
vue stratégique; plus les adversaires se rapprochent
plus les détails sur la connaissance exacte et la situation
de l'ennemi, prennent d'importance : c'est alors que
^exploration rapprochée entre en pleine activité et arrive
progressivement à se confondre totalement ou partielle-
ment avec Vexploratio7i lointaine.
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348 LE NOUVEAU 8BRYICB EN CAMPÂONB N« 911.
Dès que le contact est imminent, la connaissance des
dispositions tactiques de l'ennemi doit être cherchée
dans le détail : l'exploration rapprochée se transforme en
exploration de combat {Gefechtsaufklàrung).
(( Toutes les armes participent à l'exploration de com-
te bat. A la cavalerie échoit la mission de reconnaître
« les flancs et les derrières de Tennemi, particulière-
ce ment l'extension des ailes, l'emplacement et les mon-
« vements de ses réserves et la concentration de ren-
« forts éventuels. Elle doit aussi porter son attention
« sur les vides qui peuvent exister dans la ligne de
a combat ennemie et relier les fractions séparées sur le
« front d'engagement. »
EXPLORATION PAR LA CAVALERIE D ARMEE.
Sous ce titre on désigne les corps de cavalerie placés
sous les ordres immédiats du commandement suprême
de l'armée ou des commandants d'armée.
« Pour les opérations d'armées l'exploration est con-
« fiée à des divisions de cavalerie, dont plusieurs peu-
« vent être réunies sous un commandement unique. >•
Elles reçoivent leur mission du haut commandement.
Provisoirement un corps de cavalerie peut être rattaché
à un corps d'armée.
La cavalerie d'armée doit chercher le plus vite pos-
sible à pénétrer les desseins de l'ennemi. Elle doit s'ef-
forcer non seulement de culbuter la cavalerie adverse,
mais encore de refouler les détachements avancés de
toutes armes y de percer le front et de s'avancer jusqu'au
voisinage des colonnes ennemies .
« Plus grandes sont les armées modernes, dit ie
« général von Bernhardi , plus l'appareil formé par
« l'ensemble est devenu compliqué pour sa mise en
« œuvre, plus difficile sera le changement d'orientation
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|«l.>liwi. .
N* 971. DANS L'àKMÉB ALLBUÀNDB. 343
« des masses qm le composent oa la possibilité de fisire
« varier leur groupement; en conséquence, le haut
« commandement devra être informé le plus tôt possible
« des mesures prises par l'adversaire
(( S'il a suffi, en 1870, de pousser les divisions de
« cavalerie à un ou deux jours en avant, dans l'avenir
« elles devront être poussées beaucoup plus loin »
Lorsque les patrouilles doivent être envoyées trop loin
en avant pour que leur recomplétement et leur soutien
puissent être assurés par le gros de la cavalerie, on
pousse alors vers l'ennemi des escadrons d'exploration
(Aufklàrungs-Eskadrons) ; ils envoient les patrouilles
nécessaires et, suivant les circonstances, leur ouvrent la
voie par le combat. Ces escadrons ne sont pas rivés à
des endroits déterminés, mais à des secteurs qui leur
sont assignés. Ils doivent toutefois pouvoir être conti-
Duellement retrouvés par les patrouilles ; ils constituent
pour elles les centres de rassemblement des renseigne-
ments et leur servent de repli ; ils doivent de même pou-
voir être touchés par les instructions du commandant
supérieur de la cavalerie.
Les escadrons d'exploration sont en général renforcés
par des patrouilles d'officiers ; le commandement supé-
rieur reste libre de donner à certaines de ces patrouilles
des missions particulières.
Les zones de terrain affectées aux escadrons et
patrouilles sont en général limitées par des routes. Ces
zones seront en principe d'une largeur de 15 à 20 kilo-
mètres au maximum si on veut obtenir un service don-
nant un rendement suffisant.
La liaison des escadrons d'exploration avec le gros
doit autant que possible être établie par des « moyens
techniques » ; pour la liaison du gros de la cavalerie
d'armée avec l'arrière on utilisera surfout la télégraphie
sans fil.
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344 LE NOUVEAU SERVICE EN CAMPAGNE N« 971.
Suivant les renseignements de l'exploration , le gros
de la cavalerie progresse de secteur en secteur : progres-
sivement, à rapproche de Tennemi, les escadrons d'ex-
ploration sont recueillis par le gros ou cherchent à
compléter sur les ailes leur service dans le sens de la
mission primitive.
EXPLORATION PAR LA CAVALERIE DIVISIONNAIRE.
L'exploration rapprochée est la mission principale de
la cavalerie divisionnaire.
L'exploration éloignée lui incombe également si elle
n*a devant elle aucune cavalerie d'armée.
La cavalerie divisionnaire est en liaison constante
avec l'infanterie; sur le champ de bataille elle ne doit
jamais faire défaut ; dans le combat, en plus de la parti-
cipation à la lutte y il lui échoit sans autres indications, la
recherche des ailes de l'ennemi et la sûreté sur les
flancs.
Exceptionnellement , la cavalerie divisionnaire envoie
des escadrons d'exploration.
Le commandement donne la mission ; l'exécotion
incombe au chef de la cavalerie qui reste responsable
des mesures à prendre en présence de situations surve-
nant inopinément.
(( Dans le corps d'armée, on peut avantageusement,
suivant les circonstances, réunir les cavaleries des deax
divisions en laissant toutefois au moins un escadron à
chacune d'elles. »
« Cette régie solutionne définitivement une question
souvent discutée » dit le Militàr-Wochenblatt.
Dès lors, on ne saurait trouver dans l'emploi de cette
cavalerie des principes différents de ceux que notre doc-
trine accepte pour nos cavaleries de sûreté de première
ligne et nos escadrons divisionnaires.
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N* 971. DANS L'ARMÉE ALLEMANDS. 345
ACTIVITE D EXPLORATION DES AUTRES ARMES.
Lorsque l'efficacité du fea ou la nature du terrain
limitent l'activité de la cavalerie, le service d'exploration
passe en toute première ligne entre les mains des pa-
trouilles d'infanterie ; ces patrouilles devront fréquem-
ment être commandées par des officiers [Infanterie-Offi-
zierpatrouillen) .
La force de ces patrouilles doit répondre à la nature
de leur mission; peu chargées, leur mouvement sera
néanmoins très lent en terrain varié et il sera nécessaire,
lorsqu'elles trouveront leur emploi au cours de la mar-
che, de leur assurer une avance suffisante.
Les officiers montés d'infanterie doivent également
coopérer à l'exploration rapprochée autant que Texécu-
tion des missions dont ils sont chargés pourra le leur
permettre. Jamais Tinfanterie ne doit se laisser surpren-
dre par le feu de mousqueterie ennemi.
Vis-à-vis de positions fortifiées, les reconnaissances
techniques, entreprises en partie de nuit, incombent à
rinfanterie et principalement aux pionniers.
« Pour l'artillerie de campagne, le service de recon-
ft naissance forme une partie essentielle de l'action du
« commandement. Dans ce but, on emploie des pa-
« trouilles confiées en principe à des officiers [Artillerie-
« Offizièrpalrouillen) ; ces patrouilles pourront avanta-
« geusement marcher avec la cavalerie. »
Pendant le feu, il est du devoir du commandement de
lartillerie de compléter par l'exploration les observations
faites sur l'ennemi et de se tenir au courant des mouve-
ments des troupes amies.
De semblables principes sont applicables à Tartillerie
lourde.
Il est enfin conseillé aux états-majors d'employer dans
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346 LE NOUVEAU BBRYICE BN CAVPAONB N« 911
le service d'exploration les lunettes à prismes à char-
nières {Scheerenfemrohr); on recommande également
l'emploi de jumelles par les patrouilles de toutes
armes.
Les renseignements acquis par une arme doivent être
communiqués aux armes voisines : dans ce bot, une
liaison constante doit être établie entre l'artillerie et les
autres armes.
La mission des détachements d'aérostiers est de ren-
seigner constamment sur la situation des deux partis; la
limite d'observation en ballon captif dépend de la tem-
pérature et de l'éclairage , elle s'élève rarement au-dessus
de 7 kilomètres.
« Les ballons dirigeables servent avant tout à Texplo-
« ration stratégique. . . »
SURETB.
« L'e£Pectif et la composition de la troupe chargée de
c( la sûreté dépendent de la situation de guerre, de Tef-
« fectif de la troupe à couvrir, de l'éloignement de Ten-
« nemi, de la nature du terrain. »
Les grosses colonnes se couvrent dans la marche en
avant par une avant-garde (Vorhuf), dans la marche en
retraite par une arrière-garde [Nachhut), au repos, par
des avant-postes ; les flancs sont, s'il est nécessaire, cou-
verts par des flanc-gardes {Seitendeckungen).
Les patrouilles chargées en toute première ligne de la
sûreté {Sicherungs-patrouillen) règlent leur mouvement
d'après ceux de la troupe à couvrir ; elles servent égale-
ment à dissimuler les mouvements {Verschleiern).
Au combat, les troupes se couvrent par des patrouilles
de combat.
Dans les détachements mixtes, le service de sûreté
incombe principalement à l'infanterie ; elle est secondée
par les autres armes.
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N* 971 . DANS L'ARMÉB ALLEMANDB. 347
SURETE EN MARCHE. — AVANT-GARDE (VORHUT).
Le principe de Tavant-garde est resté le même que
dans rancien règlement ; malgré la question si souvent
discutée de former des avant-gardes destinées unique*
ment à la sûreté matérielle et non à rengagement du
combat, on a conservé la composition usitée. Mais
comme nous le verrons, Tavant-garde allemande ne sau-
rait avoir, comme Tavant-garde française, de par le texte
même du règlement, qu'une mission de protection et non
de reconnaissance.
Les colonnes de toutes armes se couvrent par une
avant-garde lorsque l'intervention de l'ennemi est pos-
sible et alors même qu'elles seraient précédées de cava-
lerie.
« L'avant-garde doit garantir au gros le mouvement
continu de la marche et protéger la troupe contre une
attaque par surprise. En cas de rencontre avec Tennemi,
elle doit assurer au gros le temps et l'espace nécessaires
à son déploiement, sans se laisser toutefois entraîner à
un combat qui compromettrait la liberté d'action du
chef. »
La place normale du chef est en conséquence à l'avant-
garde.
« Dans certains cas, l'avant-garde devra briser une
« résistance imprévue et conserver opiniâtrement les
« points d'appui conquis. ))
Le commandant de la troupe détermine si la cavalerie
divisionnaire restera à sa disposition ou sera mise à la
disposition du commandant de Tavant-garde.
Pour parer à toutes les éventualités, des cavaliers dis-
ponibles sont conservés au gros et à Tavant-garde.
Il peut être judicieux de faire tenir par la cavalerie les
points importants de la route de marche et les coupures
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348 LE NOUVEAU SERVICE EN CâMPàGNE N« 971.
du terrain. Pour rexécuiion de ces missions, on pourra
avantageusement faire soutenir la cavalerie par des déta-
chements de cyclistes, de Tinfanterie, des mitrailleuses,
et, suivant les circonstances, par de Tartillerie.
Ces dispositions apparaissent pour la première fois
dans le service en campagne.
La distance d'avant-garde est variable ; elle doit être
assez grande pour garantir la continuité, de la marche
du gros, tout en assurant son intervention en temps
utile.
Dans une marche à l'attaque, cette distance peut être
réduite pour hâter le déploiement en vue du combat.
La force et la composition de l'avant-garde varient
avec les circonstances du tiers au sixième (et même
moins) de la force totale.
Dans les fortes colonnes notamment, on place de l'ar-
tillerie à l'avant-garde ; le3 pionniers y sont en principe
affectés ; éventuellement, on peut y faire marcher on
détachement d'aérostiers, un équipage de pont, des for-
mations sanitaires.
L'avant-garde comprend le gros de l'avant-garde
{HaupUfnipp)j la tête d'avant- garde {Vortrupp) et la cava-
lerie.
Au gros de l'avant garde marchent la masse de l'infan-
terie, l'artillerie de campagne et les pionniers, à moins
que ceux-ci ne soient à la tète d'avant- garde.
A la tête d'avant-garde on place une partie de l'infan-
terie, la cavalerie et les pionniers, s'il est nécessaire.
La tête d'avant-garde dans les circonstances ordinaires
marche à 1 kilomètre ou 1 kilomètre et demi du gros;
dans les petites colonnes, assez loin du gros pour que
' celui-ci ne soit pas surpris par le feu d'infanterie.
Une tête d'avant- garde fortement constituée pousse en
principe en avant d'elle à 400 ou 500 mètres une compa-
gnie de pointe (SpUzenkompagnie).
A une distance égale ou un peu supérieure marche la
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■J'PP. «
N* 971. DANS L'ARMÉE AlLEMANDB. 349
pointe d'infanterie, précédée elle-même d'une pointe de
cavalerie ou de la cavalerie de Tavant-garde avec sa
pointe.
La pointe d'infanterie comprend généralement un offi-
cier et un groupe (1] au moins ; la pointe de cavalerie un
chef et plusieurs cavaliers.
La liaison est assurée en principe par l'arrière au
moyen d'hommes de communication marchant isolés ou
par deux, ou au moyen de cyclistes.
FLANC-GARDES.
Ce chapitre a été remanié ; on y définit le rôle des
flanc-gardes, l'emplacement à leur donner dans la colonne
pour leur permettre de gagner à temps les positions
indiquées. Les flanc-gardes sont fixes ou mobiles : éven-
tuellement, en cas de changement de direction, l'avant-
garde engagée dans la direction primitive forme flanc-
garde, la nouvelle avant-garde étant constituée par les
premiers éléments du gros.
La force et la composition des flanc-gardes sont varia-
bles; on leur affecte de la cavalerie pour le service d'ex-
ploration et pour assurer les communications.
Tontefois le règlement a dû mettre en garde contre le
danger de l'abus des flanc-gardes et ce chapitre se ter-
mine par les indications suivantes : « Les flanc-gardes
« renferment en elles le danger de Téparpillement des
» forces et du ralentissement de l'ensemble du mouve-
« ment; mais elles peuvent préparer le déploiement
'( ultérieur et donnent au chef l'avantage de disposer en
« temps voulu de l'espace qui lui est nécessaire ; suivant
« les circonstances, elles permettent de produire l'en-
(1) Le groupe comprend hait hommes et ud chef de groupe (Règle-
ment d'infaDterie).
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350 LE NOUVEAU 8BRYICB EN CAMPAGNE N« 974.
« veloppement du flanc ennemi; elles forment parfois
« le seul moyen de protéger la colonne principale
« contre des feux de flanc exécutés par surprise. »
ARRIÉRE-GARDE.
Le rôle de Tarrière-garde, seulement prévue pour la
marche en retraite, est le même que celui de Favant-
garde dans la marche en avant : mission de protection
matérielle. Toutefois les principes généraux du combat
en retraite sout fort bien exprimés et développés; on
retrouve l'idée de manœuvre qui est la caractéristique
de cette forme spéciale d'activité. « L'arrière-garde cher-
che à gagner du temps en forçant l'ennemi à se déployer;
pour cela elle emploie son canon et ses mitrailleuses,
sans avoir à engager la masse de son infanterie.
<c Une occasion favorable, peut permettre au comman-
dant de Tarrière-garde de reprendre momentanémeni
Toffensive et d en imposer à Tadversaire. La cavalerie
dirige son attention sur les mouvements que l'enneffli
pourrait tenter pour déborder les flancs. » Cette arme
aidée de l'artillerie à cheval facilitera avantageusement
la retraite en opérant contre les flancs de Tadver-
saire; le barrage des chemins, les ruptures d'ou-
vrages, seront préparés par les pionniers.
Le fractionnement de l'arrière-garde est semblable
à celui de l 'avant-garde : gros, tête, cavalerie.
SURETE EN MARCHE DE LA CAVALERIE.
La cavalerie, marchant isolément, se fractionne
comme un détachement de toutes armes ; ce principe
s'applique à la cavalerie de l'avant-garde, etc.
Dans les grosses colonnes, on peut affecter de l'artil-
lerie achevai et des mitrailleuses à l'avant-garde ; les
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N* 971. BANS L'ARMÉB ALLEMANDB. 351
pionniers a sur voitures (1) » marchent en principe avec
le gros de la colonne.
Un fractionnement à l'excès ne se recommande pas ;
pour un ou deux escadrons il suffira d'une pointe.
Celle-ci comprend un chefet de4 à 8 cavaliers, elle pro-
gresse par bonds comme une patrouille.
La marche des divers éléments est couverte par un
système de patrouilles ; l'activité de ces éléments comme
de tous ceux du système de sûreté doit porter l'empreinte
de l'offensive; ils seront fréquemment appelés à faire
usage du combat à pied.
Tels sont les principes généraux du service d'explora-
tion et de sûreté. Nous nous sommes étendu à dessein
sur ces questions qui présentent un intérêt de tout pre-
mier ordre. Dans le texte du règlement on a cherché à
définir nettement les missions qui incombent à tous les
organes et à orienter le commandement, dans un but
d'instruction, sur ce que l'on doit demander aux déta-
chements destinés à l'exploration et à la sûreté, et sur
ce qu'on peut en attendre.
A part la différence de principe dans l'emploi de
Tavant-garde, on ne retrouve guère d'idées générales
sensiblement différentes de nos conceptions sur le fonc-
tionnement des organes de sûreté, leur fractionnement,
l'emploi des armes et le combat en retraite.
Comme nous l'avons déjà dit, Temploi actuel de la
cavalerie divisionnaire ne saurait nous surprendre : dans
la colonne de corps d*armée le règlement consacre défi-
nitivement un service de sûreté de première ligne ana-
logue au nôtre.
Le service en campagne allemand a donné officielle-
ment une solution aux discussions ouvertes.
(1) ywEevuâ de juillet 19Û8, Les Pionniers de cavalerie.
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351 LE NOUVEAU SERVICE EN CAMPÂONB N*971.
Malgré les flots d'encre versés dans des critiques oa
des discussions fort longues, fort intéressantes, la doc-
trine officielle s'arrête à une conception générale des
services d'exploration et de sûreté ayant une grande ana-
logie avec la nôtre.
VERSOHLEIERUNO (DISSIMULATION DES MOUVEMENTS).
Ce chapitre est entièrement nouveau.
La Verschleierung d'un mouvement d'armée peut êire
aussi nécessaire sur le front que sur les flancs; elle peat
être réalisée par des moyens offensifs ou défensifs.
Pour une Verschleiertmg offensive ont réunit une forte
cavalerie qui doit chercher à tenir l'ennemi éloigné de
l'armée; on pousse de fortes patrouilles, des détache-
ments de cycUstes sur tous les chemins avec missioa
d'attaquer et de repousser les patrouilles ennemies.
La Verschleierung défensive est plus efficace, surtout
si elle s'appuie à une coupure de terrain qui limite le
nombre des routes dont peut disposer l'ennemi. Ces
routes sont barrées et défendues par le combat à pied de
la cavalerie, soutenue, si possible, par des mitrailleuses.
En arrière de cette coupure, en des points judicieuse-
ment choisis, de forts détachements de cavalerie sont
tenus prêts à s'opposer à toute tentative de percement
tactique du front {Durbruchsversuche). La communica-
tion rapide des différents éléments entre eux et avec le
commandement doit être assurée. Les détachements
d'exploration sont poussés au loin vers l'ennemi.
Les troupes de cyclistes ou d'infanterie poussées en
avant peuvent considérablement augmenter la force de
résistance de la cavalerie dans ce procédé défensif de
Ve7*schleierung .
Lorsque le terrain limitera ou interdira l'emploi de la
cavalerie, l'infanterie seule assurera la Verschleierung.
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N* 974. DANS L'ARMÉB ALLEMANDE. 363
Dans ce service, il faut, en particulier, enlever à
l'ennemi la possibilité de renvoyer en arrière les rensei-
gnements qu'il aurait pu recueillir. Les patrouilles
ennemies qui ont pu voir les dispositions adoptées, les
estafettes envoyées par elles doivent être opiniâtrement
poursuivies. Les communications télégraphiques enne-
mies doivent être interceptées.
En plus de ses autres missions, la cavalerie division-
Daire doit avoir l'attention constante de dissimuler les
mouvements de sa division.
La Verschleierung^ mot nouveau dans la terminologie
militaire officielle, désigne actuellement une forme d'ac-
tivité différente de celles de l'exploration et de la sûreté ;
elle est distincte de celles-ci, bien qu'ayant avec elles de
nombreux points communs dans son exécution. Cette
mission particulière dont l'exécution incombera, sem-
ble-t-il, à des détachements spéciaux, consistera à inter-
dire à l'ennemi la possibilité de voir les dispositions
prises, positives ou négatives, dans une région déter-
minée sur le front ou sur les ailes.
Il semble que le règlement allemand a voulu par la
Verschleierung faire face à la nécessité de former un
masque couvrant qui trouvera son emploi dans des cas
particuliers de manœuvre.
Dès l'apparition du service en campagne ce chapitre
a ouvert des discussions sur la nature même de la Ver^
schleienmg et les moyens de la réaliser. « Cette expres-
se sien apparaîtra à l'avenir dans les ordres ; sa
« nouveauté, conduira vraisemblablement au début à
« une application défectueuse (1) »
Le sens propre du terme est difficile à traduire par
un mot unique de la terminologie française. Ce terme
(1) Verschleierung : Militdr Wochenblatt, n^ 63, 1908.
23
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351 LE NOUVEAU SERVICE EN CAMPAGNE. N*974.
désigne actuellement en Allemagne ane mission par-
ticulière et nettement définie.
Les détachements auxquels incombera la VerscAleie-
rtmg amont une mission principale les conduisant à
adopter des mesures ayant une grande analogie avec
celles des organes d'exploration et de sûreté.
Un détachement chargé de c< dissimuler les mouy^
menls » (mission qui pourra incomber à l'avant-gardc, à
une flanc-garde) devra s'éclairer et se couvrir pour son
compte.
Inversement, la Verschleierwig intervient d'une façon
secondaire dans les mesures à prendre par les organes
de sûreté et d'exploration.
Exploration, sûreté, Yerschleiertmg^ ne diffèrent en
principe que par une mission principale qui incombe à
chacune d'elles : dans l'exécution elles usent des mêmes
moyens, mais elles en combinent l'emploi dans des pro-
portions différentes.
On pourrait dire que, en dehors de la mission spéciale,
bien déterminée, dévolue d un détachement désigné, de
dissimuler les mouvements de troupes dans une situation
nettement établie, Texploration et la sûreté assurent en
générai la Verschleierunffy au même titre que la sûreté
et l'exploration, quoique de nature distincte se complè-
tent ou s'aident mutuellement.
(A suwre.) (192)
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L'AÉROSTATION MILITAIRE
EN ALLEMAGNE
L'été de 1908 s'est ouvert sur les expériences tentées
par le général Zeppelin avec son nouveau dirigeable
n<^ 4, par le major Parseval avec son type non rigide, et
par le major Gross avec le ballon militaire allemand.
Vers la même époque, la presse allemande annonçait le
départ d'un détachement du batailloii d'aérostiers pour
Friedrichshafen (lac de Constance), où il a assisté et
pris part «ux exercices du dirigeable Zeppelin. Les
exploits et la fin de ce dernier, l'enthoasîasme qvi s'est
emparé du pays tout «ntier au moment de la souscrip-
tion nationale pour la continuation des travaux du
comte Zeppelin, les derniers voyages du ballon Parseval,
le grave accident qui vient de lui arriver, sont encore
dans timtes les mémoires.
Tous ces événements montrent qu'après avoir long-
temps douté de l'avenir du ballon dirigeable, TAlle-
magne et l'administratioa militaire allemande ont fini
par aococder à ce nouveau moyen de locomotion llm-
poTtance qu'il mérite en vue de son application à la
guerre.
Si Ton examine le chemin parcouru depuis la création
de la première troupe chargée des ballons en Allemagne,
on constate qu'après les tâtonnements obligatoires du
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356 L'ilftROSTÂTION MIUTAIRE BN ALLEMAGNE. N* 9?.
début, le corps des aérostiers, de formation récente, a en
un développement rapide, qui ne fera probablement que
s'accentuer encore dans un avenir prochain.
La Revues, déjà mentionné (1) Torigine de ce corps.
sans insister sur les difficultés auxquelles s'étaient heurté)
ceux qui, les premiers, avaient été appelés à rhonneor
d*en faire partie.
On trouvera dans ce qui suit, d'après les publica-
tions allemandes, un historique succinct de Tunité qo:
porte actuellement le nom de Bataillon d'aérostiers
{Luftschiffer-bataillon) ; on y trouvera également l'exposa
des recherches faites en Allemagne sur les dirigeables.
recherches qui sont toutes orientées vers Tutilisatioii da
ballon dirigeable pour les besoins de la guerre.
LES DÉBUTS.
« Du côté allemand, Taéronaute anglais Coxwell foi
engagé avec la mission de constituer deux détache
ments d'aérostiers, avec tout Tattirail indispensable.
Sous le commandement du lieutenant ingénieur Jos-
ten et d'un sous-lieutenant, on réunit deux détache
ments de 20 hommes chacun, auxquels furent confiés
les deux ballons de 1,1S0 et de 650 mètres cubes que
Goxwell avait amenés avec lui.
« Des exercices préliminaires, exécutés aux environs
de Cologne, donnèrent des résultats en général satis-
faisants, tout en laissant reconnaître que, par un vent
violent, 40 hommes suffisaient à peine pour maintenir
le ballon. Pour cette raison, on réunit les deux déta-
chements en un seul et on envoya ce détachemeot
(1) Voir 4" semestre 1887, p. 536; !•' semestre 4900 et4«semeslre
4904, p. 232.
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PWVM' ' . ..
N*971. L'AÉROSTATION MILITAIRE EN ALLEMAGNE. 357
« rejoindre, avec le plus petit des deux ballons, Tarmée
(( de siège sous les murs de Strasbourg.
« Là, Tenveloppe fut immédiatement gonflée avec du
« gaz d'éclairage de T usine à gaz de Bischwiller et on
<( entreprit des ascensions jusqu'à 375 mètres de hau-
« tear, ascensions auxquelles prit part un officier d*état-
K major. Les résultats ayant été défavorables, le com-
« mandement supérieur donna l'ordre de pousser le
(( ballon jusqu'à Suffelweiersheim. A. cause du vent
(( \iolent, l'aérostat, qu'on transportait gonflé, dut être
« vidé après quelques kilomètres de marche et on se
« trouva placé devant la grosse question d'un nouveau
« gonflement. Il était extraordinairement difficile de
« trouver dans les environs de Strasbourg le matériel
« nécessaire pour la fabrication du gaz et, en particulier,
« les récipients. En quatre jours, le lieutenant Josten
» réussit à se procurer 73 tonneaux à vin des grosseurs
« les plus variées, dont 60 furent employés pour la
» fabrication par l'acide sulfurique et le zinc, 12 pour le
» lavagQ et 3 pour la dessiccation du gaz.
« Le 24 septembre, le ballon fut rempli en cinq heu-
« res et, l'après-midi, les deux officiers auxquels s'ajouta
" plus tard l'aéronaute amateur D' Mehler (déjà adjoint
« au détachement à Cologne), tentèrent une ascension
« par un vent très violent. Par suite des mouvements de
« l'aérostat, une reconnaissance précise était impossible
« et il fallut ramener le ballon à terre. Bien qu'on eût
« fixé soigneusement l'enveloppe presque sur le sol,
« au moyen dé cordes et de poteaux, et qu'on eût
'< cherché à la protéger du vent par des toiles à voile,
« elle reçut cependant une grande déchirure par où le
« gaz s'échappa. Avant qu'on eût pu procéder au regon-
<( flement, Strasbourg capitula et le détachement reçut
« Tordre de marcher sur Paris.
« La marche s'accomplit dans les conditions les plus
« pénibles, car toutes les voitures étaient réquisition
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358 l/AftR08TATlOIC MILITÂIRB EN ALLSHAâMS. N«971.
« nées pour le service des colonnes de vivres et per-
« sonne ne voulait aider les aérostiers. Lorsqu'on fut
« arrivé k Tarmée de siège» on reconnut qu'il n'éUit
« pas possible de gqnfler le ballon par suite du manque
« de gaz, et le grand quartier général résolut, par suite,
« le 10 octobre 1870, de dissoudre la troupe nouvelle-
ce ment créée. Le matériel fut réexpédié en Âllema-
(c gne(4). »
C'est en ces termes que le capitaine à la disposition
Hildebrandt, un ancien aérostier, narre les premières
opérations de TaérostaticHi militaire en Allemagne.
Ces débuts n'étaient pas encourageants. Néanmoins,
le large emploi des ballons libres, fait par les Français
pendant le siège de Paris, en particulier» attira, dès la
fin de la guerre, l'attention de l'autorité militaire sur les
services qu'était susceptible de rendre l'aérostation anx
armées. En 1872, des recherches furent entreprises par
le bataillon des pionniers du corps de la Garde. £lles
portèrent sur les ballons captifs et ne donnèrent pas de
résultats satisfaisants, particulièrement en ce qui con-
cerne la préparation en campagne de l'hydrogène. Jus-
qu'en 1884, la question ne fit aucun progrès, au point
de vue militaire.
LA PREMIERE ORGANISATION. — SES PERFECTIONNEMENTS
ULTÉRIEURS.
Dès 1879, diverses personnalités civiles allemandes,
inquiètes de l'intérêt qu'on recommençait à porter en
France aux questions d'aérostation militaire, s'étaient
groupées pour s'occuper elles-mêmes de ces questions.
Les résultats de cette initiative furent la création, à
Berlin, au cours de l'année 1881, d'une association pour
(1) Die LufUchiffalirtj de A. Hildebrandt, p. 161.
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N* 970. L'AÂBOSTATION MILITAIRE EN ALLBMAeNR. 359
encourager 1 aérostatioo, sous le titre de : Deuischer
Vereùk Zur Pôrdertmg der LufiscAi/fakrt.
Cette société, fondée en principe pour Tétude du bal-
lon dirigeable, reçut, dès son apparition, les encourage-
ments du Souverain, qui désigna un membre du comité
des ingénieurs pour en faire partie. De plus, on compta
dans ses rangs de nombreux officiers, parmi lesquels il
faut citer le capitaine Buckholz, du régiment des che-
mins de fer, qui devait devenir le premier commandant
du détachement d'aérostiers.
L'action de la société ne fut nullement matérielle : elle
manquait complètement d'argent. Mais elle créa un cou-
rant en faveur de Taérostation et assura la publication
d'un bulletin. Die Zeùschrifi des Deutschen Vereins zur
Fùrdetung der Lufischiffiihrtj organe destiné à instruire
et à renseigner tous ceux qui s'intéresseraient à cette
science.
Enfin, en 1884, fut créé en Prusse, par décision minis-
térielle du 9 mai, un détachement d'aérostiers, dit
Ballon-Detachemenly destiné i exécuter des recherches
avec les ballons captifs dans le but immédiat d'être utile
à rartUlerie à pied (1).
Le détachement, auquel fut adjoint un aéronaute civil,
compta seulement, au début, 4 officiers et 29 sous-offi-
ciers et hommes de troupe, provenant de différentes
armes. Il se trouva tout de suite aux prises avec les plus
g^randes difficultés.
« La mission du détachement était de créer tout par
M lui-même, d'expérimenter quelle forme, quelle subs-
« tance, quelles dimensions de l'enveloppe se prète-
K raient à la construction de ballons captifs, quelle
tt sorte de gaz pourrait être fabriquée et employée.
« Les recherches devaient, de plus, être dirigées sur
(i) BUdebraBdt, Die LufttdUffahrt, p. i78.
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360 L*AÉROSTATION MILITAIRE EN ALLEMAGNE. N*911.
« le mode d'attache du ballon, sur les communications à
« établir entre la nacelle et la terre et sur les influences
c( qu'exerce la pression du vent sur la stabilité de Taé-
« rostat. Pour faciliter la mission de Tobservateur dans
« sa nacelle et lui rendre possible Temploi d'une lunette,
« il fallait aussi prendre des mesures pour diminuer le
« mouvement de la nacelle causé par le vent. Enfin,
i< on prévoyait encore dans le programme : les mesures
« de sécurité à prendre contre la foudre ; l'organisation
« d'observations météorologiques, le tir contre les bal-
ce Ions, la translation du ballon au moyen d'une locomo-
« tive, l'emploi de signaux, etc. (1). »
Les moyens matériels mis à sa disposition étaient
faibles; 50,000 marks devaient suffire à payer les ap-
pointements de l'aéronaute civil, les suppléments de
solde des officiers et de la troupe et, enfin, à couvrir Jes
frais de toutes les expériences. Comme il ne fallait pas
songer à construire des ateliers spéciaux et une caserne
pour le détachement, on logea ce dernier dans les bâti-
ments inoccupés de l'ancienne gare de la Kônigliche
Ostbahn.
« Les sous-officiers et hommes de troupe étaient déjà
(( exercés dans le maniement du ballon captif rond; ils
« se servaient du matériel d'un aéronaute civil qui
« ascensionnait à Schôneberg, dans l'établissement de
f( l'Aigle noir. Le dimanche, le ballon sortait pour la
« distraction du public ; les deux jours suivants, il était
« mis à la disposition du détachement pour exercer
« celui-ci. Les officiers eurent ainsi, pour la première
« fois, l'occasion d'entreprendre des ascensions et de se
« confirmer dans la pratique de leur nouveau service.
« Bientôt après, le comité des ingénieurs mit à leur dis-
<( position un ballon d'expériences avec soupape, et il
(\) Die Eômglich Preussische Luftschiff'er-Ableilung (1884-1901).
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N» 97f . L'AÉROSTATION MILITAIRE EN ALLEMAGNE. 361
<c fut ensuite procédé à la construction d'un premier
« ballon (1). »
L'activité du détachement fut vraiment remarquable.
Dans l'espace de trois ans, en dehors de toutes les
recherches nécessitées par l'absence complète de docu-
mentation et d'expériences antérieures, onze ballons
furent fabriqués. Le second offrait déjà une contenance
de 1,400 mètres cubes. Le troisième mérite une mention
spéciale, à cause de ]a forme allongée qu'on lui avait
donnée. On pensait ainsi diminuer l'influence du vent
sur la stabilité du ballon ; ces espérances ne furent pas
réalisées. On expérimenta un générateur d'hydrogène
transporté sur voitures ; on tenta, sans succès, de rem-
placer ce gaz par le gaz ammoniac pour le remplissage
dn ballon. On construisit un treuil à vapeur, qui fut du
reste perfectionné à plusieurs reprises, pour enrouler ou
dérouler le câ^ble de retenue du ballon.
A la fin de la première année de son existence, le
détachement fut logé dans la caserne du régiment des
chemins de fer ; un hangar à ballons, dont Tabsence se
faisait vivement sentir, fut, plus tard, construit à son
intention (mai 1897). Les recherches relatives à la pro-
duction du gaz amenèrent bientôt à reconnaître, pour le
gonflement du ballon en campagne, la supériorité du
transport de l'hydrogène à haute pression dans des
cylindres en acier. On renonça donc au générateur à gaz
transporté sur voitures.
Lorsque la question matérielle fut à peu près mise au
point, on s'occupa de la composition des détachements
appelés à servir un ballon en campagne. Le nombre des
toitures nécessaires fut fixé à huit : une voiture d'agrès,
une voiture-treuil, six voitures à gaz.
« Toutes les voitures étaient construites suivant le
(*) DieRôniglich Preussùclie Luftschi/fer-Abteilung (1884-1901).
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3fia L'ABROSTÀTION MILITAIRE EN ALLEMLA&NE. N*97t.
ft système à contre-appui et assez lourdes, de même
« qu'elles étaient peu mobiles et se prêtaient mal à par-
« courir des courbes prononcées. Â côté du treuil à
« main se trouvaient le cÀble de retenue et Tappareil
a téléphonique qui posséda plus tard un double fil poor
« la communication entre Tobservateur et la terre. Les
« six voitures à gaz contenaient les tubes dans lesquels
« Thydrogène était comprimé à 200 atmosphères. Ce
« gaz était fabriqué par le détachement lui-même au
a moyen d'un appareil fixe muni de compresseurs (4). )'
Dès 1885, le détachement prend part aux manœuvres
combinées avec les autres armes. Il assiste cette même
année, en août, aux manœuvres de siège de Cologne et
il fonctionne en novembre et décembre auprès de rÉcole
de tir de Tartillerie. C'est de cette époque que datent les
premières études militaires du tir contre les ballons.
En i866, le détachement prend part, en mai, juin et
octobre, aux exercices de tir dans les champs de tir de
Cummersdorf et de Tegel.
La même année, il est transformé en section d'aéros-
tiers et comprend : 1 major, commandant, 1 capitaine,
3 lieutenants et 30 hommes de troupe*
Enfin, en 1887, ce groupement non budgétaire, qui
était composé, depuis sa création, d'hommes détachés de
différents corps de troupes, est officiellement reconnu par
les lois d'avril i887 sur le septennat militaire. Il porte le
nom de section d'aéros tiers militaires {Lufischiffer-
Abteilung) et est rattaché au régiment des chemins de
fer pour Thabillement, la discipline, etc. En sa qualité
de troupe de renseignements, il est sous les ordres
directs du Grand Etat -Major. Il figure pour la pre-
mière fois dans VEinteilung des deutschen Heeres du
1«' juin 1887.
(1) Die KôniglicJi Preussùche Luftschiffer-AbleUung.
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N* 974. L'AâRO&TATION MILiTAERB EN ALLBAiAGNtt. 363
S(Mi effectif a été portée par ordre de cabinet de l'Em-
pereur, du 11 mars 1887, à 5 officiers et 50 hommes de
troupe.
« Déscnnnais, les hommes de troupe de la section for-
te ment un corps particulier auquel, une fois renvoyés
« dans leurs foyers, ils restent régulièrement attachés
« en qualité de réservistes La section des aéros-
« tier& est donc, au même titre que la compagnie des
(( télégraphistes^ une école de cadres, qui doit, lors de la
K mobilisation, assurer le fonctionnement de ce service
« dans des conditions identiques à celles expliquées
« pour le service télégraphique (1). »
L'uniforme est celui du régiment des chemins de fer
avec un L sur les pattes d'épaule; les hommes sont
armés de la carabine modèle 1871 .
La section participa, en 1 887, aux manœuvres de siège
de Mayence. D'après la presse allemande de 1 époque (2),
ses opérations ny furent pas couronnées de succès;
après avoir eu ses deux ballons crevés ^ elle dut regagner
Berhn sans avoir rempli sa mission^ qui paraissait être
de rechercher l'emploi de la lumière électrique pour les
observations aérostatlques de nuit.
En 1890, paraissent les premiers règlements qui con-
cernent le service. Ce sont : le règlement pour la sec-
tion d'aérostiers {DienstvorscAri/i fur die Luftschiffer^
Abieiiung) et le service du ballon à la guerre [Der
BoUon-diehst im Kriege).
C'est à peu près vers cette époque qu'on cessa d'exi-
ger de la section qu'elle fabriquai elle-même son maté-
riel de ballons.
On s'adressa dès lors à l'industrie privée, ce qui
(*) Revue militaire de l'Étranger, !«' semestre 1887, p. 536.
(2) Gazette de Francfort du M août 1887 (Cité dans la Revue mili-
^fiiredeVÉtrangtr, 2« semestre 1887, p. 188).
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»F rW-7Hn
364 L'AÉROSTATION MILITAIRE EN ALLEMAGNE. N* 9H.
donna plus de temps au personnel pour les exercices
militaires d'aérostationl
En i891, la section reçoit le fusil modèle 1888 en
remplacement de la carabine modèle 1871 ; en 4892, elle
prend part aux manœuvres du corps de la Garde avec
deux voitures d'agrès, une voiture-treuil et six voitures
à gaz.
En 1893, à la suite de Tadoptionpar le Reichstagdu
projet de loi militaire, la section est portée à Teffectif de
6 officiers et de 140 hommes. On organise en même
temps auprès d'elle, à titre d'essai, un cours d'instruc-
tion pour officiers de toutes armes.
Ces officiers, auxquels on enseignait théoriquement
et pratiquement le service du ballon, étaient destinés à
faire partie, à la mobilisation, des formations mobiles
d'aérostiers.
C'est à peu près vers cette époque qu'on entreprit
d'alléger le matériel, dont on trouvait les voitures trop
lourdes. On commença des études pour établir un maté-
riel plus léger,, destiné au ballon rond de 600 mètres
cubes. La section d'aérostiers bavaroise, créée en 1890,
à Tefi'ectif de 3 officiers et 30 hommes, participa active-
ment à ces travaux. C'est au cours de ceux-ci que fut
créé le ballon cerf-volant {DracheJiballon) par deux offi-
ciers, le lieutenant von Parseval, de l'armée bavaroise,
et le lieutenant von Sigsfeld, de l'armée prussienne, qui
ne faisaient pas partie, à ce moment, des troupes d'aé-
rostation.
Cet engin mérite une mention spéciale d'abord à
cause de son adoption par l'armée allemande, comme
seul type de ballon captif, ensuite à cause de la faveur
dont il a joui auprès de beaucoup d'autres armées
qui l'ont également adopté en remplacement du ballon
rond.
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i
rî.""^- **^»-T^
N« 971. L'AÉROSTATION MILITAIRE EN ALLEMAGNE. 365
LE BALLON CERF-VOLANT.
On sait que le plus grand inconvénient du ballon
captif rond, c'est Timpossibilité d'observer le terrain,
dans laquelle se trouve Taéronaute, dès que la vitesse du
vent atteint 8 à 10 mètres à la seconde. En effet, le ballon
est soumis à des mouvements incessants de pendule, qui
interdisent Temploi de la jumelle ; de plus, la hauteur à
laquelle il doit atteindre normalement diminue lorsque
la vitesse du vent croit, car celle-ci tend à coucher l'aé-
rostat sur le sol.
Le Drachenballon, au dire de ses inventeurs, réalise
une stabilité de la nacelle, suffisante pour qu'on puisse
l'employer jusqu'à une vitesse du vent égale à 20 mètres
à la seconde.
Ce ballon a la forme d'un cylindre terminé par deux
demi-sphères.
La partie cylindrique a 15 mètres de long sur 6 mètres
de diamètre. Le mode d'attache du ballon au câble de
retenue est tel qu'il s'élève obliquement dans l'air, fai-
sant un angle de 30 à 40 degrés avec l'horizontale. La
suspension de la nacelle est indépendante du mode d'at-
tache au câble de retenue. Le ballon possède, dans son
intérieur, une séparation qui le divise en deux parties :
la partie supérieure, de beaucoup la plus considérable,
est celle qu'on remplit de gaz ; la partie inférieure, ou
ballonnet, qui présente une ouverture tournée vers le
bas, peut recevoir l'air venait de l'extérieur.
Lorsque le ballon s'élève, la pression du gaz aug-
mente ; elle tend à repousser la séparation intérieure du
ballon; à une certaine hauteur, cette séparation est
appliquée contre l'enveloppe et le gaz remplit tout le
volume du ballon ; à ce moment, une corde située à l'in-
térieur et fixée sur la surface de séparation, ouvre une
soupape placée à la partie supérieure du ballon et laisse
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366 L'JIÉIROSTATION MiLfTÂIRK BN A.U.BHAIINE. N*971.
échapper le gaz dont la pression menacerait de creyer
Tenveloppe. Dès que la pression intérieure diminae et
que, par suite, la séparation ne se trouve plus appliquée
contre l'enreloppe, le ballonnet se remplit d'air et la
forme du ballon se maintient constante.
Coupe du DRACffENBALLON par un plan oertica^
passant par son axe de figure.
Dirediort <ùl Vsid,
A. BalloD («cpac£ rempli paf k g»).
B. Ballonnet (représenté à son volume maxinaoïn par suite de la position de i.
6. Paroi sëparaBt te ballonnet da baHon; «11« est fixée sur r«iiTeloppe le leog
de la ligne pointiilée a.
c. Corde actionnant la soupape f, quand le ballonnet est réduit au Tolame
miBimiim.
o o\ Orifices d'entrée et de «ortie de Tair dans le bailoanet.
G. Gourernail.
S g\ Ohfioes d'entrée et de sortie de l'air dans le govrereail.
Le ballon offire donc toujours an vent une sarfaee
tendue et se présente à lui à la façon d'un oerf-volant
dans Tair.
DeuK organes complémentaires serrent à maintenir
constamment son grand axe dans la direction du Teot :
ce sont le gonrernail [Steuersack) et la qoeae {Orachen-
schu)anz).
Le gouvernail, enveloppe indépendante fixée à la par-
tie inférieure et postérieure du ballon, peut, au moyen
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N»97(. IlAÈnJOSTATlOV MIUTA.IRE EK ALLEMAGNE. 367
d une ouvertare placée à sa partie avant, recevoir Tair
estérienr qui le remplit en partie et qui, en cas de sur-
pression, s'échappe par une soupape placée à la partie
supérieure du çouvernaii. La queue est formée par unie
corde sur laquelle sont placés, de distance en distance,
des troncs de cônes creuT ( Wind fange) dont la grande
base est tournée du c6té du vent. Cette oorde, placée à
la partie postérieure du ballon prend, sous l'influence
da vent, une position oblique, à peu près parallèle à la
direction du grand axe de l'aérostat. Pour éviter la
traction vers le bas exercée par ce dernier organe,
traction qui tendrait à diminuer la force ascensionnelle
de Tensemble, on munit le ballon, de part et d'autre de
lenveloi^e de deux plans appelés voiles {Segel) ; l'action
du vent sur ces plans contre-balance l'efl'et de la queue
et contribue de plus à augmenter la stabilité du ballon.
Le Drachenballon fut employé pour la première fois
aux manœuvres de 1^94. L'essai réussit pleinement et,
depuis cette époque, cet aérostat est devenu le type du
ballon captif de Tarmée allemande.
Unordredu cabinet de TEmpereur, en date du 30 mars
1895, constitue la section d'aérostiers en troupe indépen-
dante au point de vue discipline générale. Elle est néan-
moins subordonnée à la brigade des chemins de fer nou*
vellement formée (juridiction supérieure) et, au point de
vue tactique, reste i la disposition du Grand État-
Major.
Par ordre du 14 février 1895, ses hommes avadent
reçu le shako des chasseurs de la Garde ; ils étaient
armés du fusil modèle 1891 et du sabre-baïonnette
1871-1884.
Le cours d'instruction pour officiers de toutes armes,
sorti de la période d'essais, est établi définitivement;
deux capitaines y fonctionnent comme instructeurs et il
reçoit tous les ans dix officiers élèves.
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368 L'AÉROSTATION MILITAIRE BN ALLEMAGNE. N«97i.
Le i*' avril 1899, au moment de la création de Ims-
pection des troupes de communications, la section d'aé-
rostiers lui est rattachée.
Les missions confiées à la section, l'importance de ses
travaux nécessitent bientôt qu'elle quitte son caserne-
ment de Tempelhof, devenu trop étroit et mal situé. Le
ministère de la guerre envisage son transfert au Nord de
Berlin dans les terrains de la « Jungfernheide », prèsdn
champ de tir de Tegel ; on se propose en même temps
d*en augmenter Teffectif.
LE BATAILLON D AEROSTIERS.
L'ordre de cabinet de l'Empereur, du 26 mars 1901,
transforme la section d'aréostiers en un bataillon à deux
compagnies à constituer le 1^' octobre de la même
année.
Le nouveau bataillon comprend aussi un détachement
d'attelages.
L*effectif du bataillon est de (1) 12 officiers, i méde-
cin, 1 payeur, 1 chef d'atelier, 1 armurier, 37 sous-offi-
ciers, 259 hommes, 3 ouvriers, 1 aspirant-payeur, 2 infir-
miers.
Le détachement d'attelages compte : 1 officier, 6 sous-
officiers, 1 trompette, 30 hommes, 1 ouvrier, 14 chevaux
de selle et 44 de trait.
Les considérants du budget de la guerre allemand
pour 1902, déterminent le rôle du bataillon d'aéros-
tiers (2).
Le bataillon n'a pas seulement pour but de servir de
noyau aux sections d'aérostiers de campagne à créer à
la mobilisation. Il est également un centre d'instruction
(1) Voir 2« semestre 1901, p. 1 Ci.
(2) Voir 2- semestre 1902, p. i57.
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N- m . L'AÉROSTATION MILITAIRE BN ALLEMAGNE. 369
pour les officiers qui auront à assurer le service de
Taérostation dans les places fortes, les états-majors, etc.
Les besoins de la mobilisation nécessitant l'augmenta-
tion du nombre de ces officiers, le chiffre des lieutenants
détachés auprès du bataillon d'aérostiers pour y recevoir
rinstruction est porté de lu à 15. Cette augmentation
nécessite la création d'un troisième officier instructeur
affecté au bataillon.
Le budget de 1904 renforce le groupe d'attelages du
bataillon dans les mêmes conditions que ceux des batail-
lon de télégraphie (1) ; ce groupe continue à faire partie
du train^ mais son administration est rendue indépen-
dante à partir du !•' avril 1904.
A partir de la même année, les lieutenants du bataillon
promus premiers lieutenants seront conservés dans les
troupes d 'aérostation.
Le 19 octobre 1901, avait paru un règlement provi-
soire de manœuvres ; il fait place, à la date du 8 octobre
1903, à un règlement définitif qui en diffère peu et qui a
été analysé dans la Revue (2). Ce règlement, rappe-
lons-le, vise surtout, en fait de ballon captif, le type
Drachen^ le plus communément employé pour les ascen-
sions captives, le ballon rond pouvant être employé pour
les ascensions libres ou captives.
En 4906, le cadre du bataillon est renforcé d'un
sixième capitaine destiné à remplir les fonctions de pro-
fesseur (3). Cette nouvelle création, dit le projet de
budget, a pour but de rendre à ses fonctions normales un
des officiers professeurs, chargé du cours de télégraphie
sans fil récemment créé à l'École d'instruction du
bataillon.
(i) Voir 2« semestre 1904, p. 244.
(2) Voir i«' semestre 1904, p. 232.
(3) Voir 2« semestre 1906, p. 49.
24
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370 L*AiR0STATION MlUTAiR£ EN ALLEMAGNE. M«911.
Eofin, le l*'' août 1908 (1) le bataillon a été augmenté
d'une troisième compagnie, dite compagnie d'e^érien-
ces, qui est exclusivement chargée de Tétude des diri-
geables.
Cette compagnie se compose de 1 capitaine, 1 lieute-
nant en premier, 1 lieutenant en second, 1 feldwebel,
9 sous-offîciers et 75 hommes.
{il suivre.) (179)
(1) Voir 2* semestre 1908, p. 243.
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NOUVELLES MILITAIRES
ANGUBTBRRX.
Les manoeuvres db la cayalbr» anglaise a Salisburt-Plain
EU 1908. — La cavalerie anglaise a exécuté, du 17 au 28 août, des
manœuvres importantes qui ont compris : six jours d^évolutions, du
17 au 22 août; un jour de repos, le 23; cinq jours de manœuvres du
24 au 28.
Ces manœuvres sont de beaucoup les plus intéressantes qui aient été
exécutées depuis longtemps en Angleterre.
En 1905, une division provisoire de trois brigades avec deux batte-
ries h cheval avait été réunie au camp de Churn, près de Wanlage, et y
avait exécuté des évolutions et des manœuvres à double action ; à cette
époque la composition en cavalerie de Tarmée mobilisée n^était pas
encore nettement déterminée.
Depuis elle a été fixée (1) à une division comprenant :
Quatre brigades à trois régiments de trois escadrons;
Deux groupes de deux batteries à cheval;
Quatre compagnies du génie montées;
Une compagnie de télégraphie sans fil.
Il a paru intéressant de constituer cette année, pour des manœuvres
spéciales, une division dont la composition se rapprocherait le plus pos-
sible de celle prévue pour le temps de guerre.
Le total des troupes de cavalerie réunies à Salisbury-Piain représen-
tait un effectif de :
336 oficiers;
G, 149 hommes dont environ 4,500 sabres;
5,443 chevaux dont environ 4,750 de selle;
200 voitures dont 24 canons et 9 mitrailleuses.
Pendant tonte la durée des manœuvres, la division a été réunie et a
opéré sous les ordres du major général Scobell, inspecteur de la cava-
lerie.
(1) Voir les n*« 955, 956, 961, 962, 963, 1907-1908 de la Revue.
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372 NOUVELLES MILITAIRES. N«97i.
Uo ennemi figuré, d'un effectif très réduit : 69 officiers, 283 hommes,
275 cheyaux et 6 canons, lui seryait de plastron ; il était supposé repré-
senter une division à trois brigades et deux groupes à cheval.
Les manoeuvres ont eu lieu dans le camp de Salisbury-Plain, d'aoe
étendue de 24 kilomètres sur 10. C^est un Taste terrain, d'un aspect
analogue au camp de Gbàlon?, à longues ondulations douces, coupées
seulement de rares bouquets de bois, au sous-sol calcaire revéta de
gazon. Il constitue un champ de manœuvres idéal pour la cavalerie. Il
ne présente d*autre obstacle que celui constitué par TAvon qui, coulant
du Nord au Sud, coupe cette longue bande de terrain en deux partiel
sensiblement égales; large de 4 à 5 mètres, TAvon ne peut être traTené
en dehors des ponts ou des gués.
Pour la deuxième partie des manœuvres, une étendue assez considé-
rable avait en outre été louée et ajoutée à la précédente, donnant à
rOuest de TAvon, un carré d'environ i8 kilomètres de cdté.
Les premiers jours, furent consacrés à des évolutions.
Le mécanisme des différentes formations fut exécuté conformémeot
au règlement. Mais pour Tordre préparatoire de combat, on imagioa
une formation spéciale, dite en diamant, constituée sur trois lignes.
Après quelques e&Eais, ce dispositif fut abandonné comme présentant
trop de rigidité et se prêtant mal à l'utilisation du terrain.
Les manœuvres proprement dites comprirent :
Une action de cavalerie contre une division d'infanterie, arrièit-
garde d*une armée en retraite ;
Une action de cavalerie contre cavalerie (figurée).
A signaler Taction pendant la journée du 28 de toute la division de
cavalerie (trois brigades sur quatre) pied & terre contre le flanc d'une
position attaquée de front par une division d'infanterie.
La cavalerie anglaise y a témoigné d*une aptitude particulière au
combat k pied.
D'ailleurs ces manœuvres ont permis dans Tensemble de constater
une fois de plus l'excellente instruction de la troupe et des unités infé-
rieures.
AUTRIGHB-HONGRIX.
La MiTBAiLLBUSB SCHWARZLOSB. — L'orgauisatio n et la tactique des
détachements de mitrailleuses de Tarmée austro-hongroise ont été
exposées précédemment dans la Revue (i).
(i) Voir 1" semestre 1908, p. 303 et 584, et 2« semestre 1908, p. W.
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N«971. NOUVELLES MILITAIRES. 373
Une courte description du matériel permettra de se rendre compte
de la nouvelle arme (1 ).
La mitrailleuse M. 7 (modèle 1907) est du système Schwarzlose. Le
canon est un canon renforcé de carabine. Chaque mitrailleuse dispose
de quatre canons de rechange. Pour le tir avec des cartouches d'exer-
cice, il existe un canon spécial. La force de recul assure le chargement
automatique. Le canon est fixe ; la pression des gaz de la poudre est
supportée directement par la fermeture. Il y a donc un certain retard,
provenaot de ce que le projectile doit être sorti du canon avant que le
mécanisme commence à fonctionner. La vitesse du tir est néaamoins
suffisante (400 coups à la minute).
Une qualité appréciable de cette mitrailleuse est la simplicité du
mécanisme. La Bévue de Streffleur donne, à ce sujet, les indications
suivantes :
Nombre de pièces nombre
de de
fermeture. reseort».
Mitrailleuse Maxim 35 i4
— Hotchkiss 28 7
— Bergmann 24 10
— Archiduc-SaWator.' 39 7
— Schvrarzlose 11 1
En faisant ressortir que le mauvais fonctionnement du mécanisme
d'une mitrailleuse est souvent dû à un ressort, cette Revue insiste spé-
cialement sur ce fait que le système Schwarzlose comprend un seul
ressort.
L'affût consiste en un trépied, disposé de façon à permettre le tir, le
tireur étant assis ou couché.
Le bouclier, en tôle d'acier, n'existe que pour les mitrailleuses d'in-
fanterie. 11 est peint en couleur khaki ; lorsque la mitrailleuse est placée
devant un fond sombre, le bouclier doit être recouvert avec une housse
de laine vert-oliire.
Les cartouches sont celles du fusil M. 95 ; elles sont placées, par 250,
sur des bandes à cartouches. Chaque mitrailleuse est approvisionnée en
temps de guerre, à 10,000 (infanterie) ou 1 5,000 (cavalerie) cartouches.
Tout le matériel est porté par de^ animaux de bât.
Les caractéristiques principales de ce matériel sont résumées par les
données numériques suivantes (2) :
ikrmées générales : Calibre, 8 millimètres ; poids de la balle, 15k'',8;
(1) Revue autrichienne de Streffleur, mars et juin 1908.
(2)i6t(2.,marsl908, p.481.
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374 NOUVELLES MILITAIRES. N*97«.
Titeste initiale, 580 mètres; pression maxima, 2,800 atmosphères;
portée maxima, 2,400 pas; Titesse de tir, 400 coups à la minute; char-
gement total du mulet de pièce, 97 kilogrammes ; chargement total du
mulet de munitions, 4 01 -i 05 kilogrammes.
Pièce : Longueur totale, 94c™,5; poids (sans eau ni huile), 17^^,%;
eau et huile, 3^,5 ; longueur du canon, 53 centimètres.
A/fiU: Longueur totale, i mètre; poids, 18^5; hauteur maxima au-
dessus du sol, 60 centimètres; hauteur moyenne au-dessus du sol,
45 centimètres; hauteur maxima au-dessus du sol, 25 centimètres;
angle de fauchage latéral, 35*; angle de tir maximum au-dessui de
^horizontale, 37^; angle de tir maximum au-dessous de rboriioo-
Ule, 18».
Bouclier: Largeur, 80 centimètres; hauteur, 97 centimètres ; poids,
20 kilos.
Bande à cartouches : Nombre de cartouches, 250; longueur de la
bande, 8^,62; poids de la bande, 8^^,250 (4^^,500 ayec des cartouches
d'exercice).
Caisse à cartouches : Poids de la caisse vide, 2 kilos ; poids de la caisse
pleine, 52 kilos; nombre de cartouches, 1,350.
Création de nouyeaux détachements de mitrailleuses. — Une
décision du 6 mai 4908 (1) a créé, par district de honTod (landvehr
hongroise), un détachement de 4 mitrailleuses d'infanterie, et, au
i*' hussards houTed, un détachement de 4 mitrailleuses de cavalerie.
L'armée austro-hongroise compte donc actuellement :
57 détachements de mitrailleuses d'infanterie : 39 à 2 pièces (dans
l'armée commune); 18 à 4 pièces (11 dans la landwehr autrichieDoe,
7 dans la landwehr hongroise) ; 3 détachements de mitrailleuses de
cavalerie à 4 pièces (2 dans l'armée commune, i dans la landwehr
hongroise).
La création de 36 autres détachements, à 2 pièces, dans rinfanteri^'
de la landwehr autrichienne, annoncée par la presse en avril der-
nier (2), est probable, en raison du Tote de la loi sur TaugmentatioD
du contingent de la landwehr.
Adoption d'une tenue d'été. — Par décision du 4 juillet 1908, une
vareuse d'été, en toile gris-bleu, à col rabattu, a été adoptée pour les
(1) Verordnungsblatt, 8 août.
(2) Voir 1" semestre 1908, p, 584.
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N*971. NOUYBLLES MILITAIRBS. 375
officiers et les hommes des troupes à pied et de i*artillerie de forte-
re«se.
Elle est destinée à être portée pendant la saison chaude, avec le pan-
talon d'été actuellement en usage, lors des exercices dans le périmètre
de la garnison ou du camp d'instruction et à l'intérieur des casernes (i).
Modifications a l'organisation des pionniers. — Une décision du
18 mai 1908 (2) a apporté certaines modifications à l'organisation des
pionniers :
Création de deux nouTelles inspections de pionniers à Linz et Grax;
Création d'un cadre pour détachements de torpilleurs fluviaux (i offi-
cier, 28 hommes) au !•' bataillon (Presbourg);
Création d'un cadre pour détachements de pontonniers chargés des
ponts métalliques (5 officiers, i03 hommes) au 5* bataillon (Krems);
Création de 18 détachements de pionniers pour les autorités des
constructions militaires; cTes hommes sont affectés au serrioe des cons-
tructions et à celui des bureaux dans les directions du génie, soit à
titre temporaire pour six mois, soit à titre permanent; ils comptent à
la 5' compagnie de chaque bataillon, les premiers dans l'effectif de
cette unité, les seconds en excédent (3) ;
Réduction de l'effectif de chaque 5* compagnie de 3 hommes (104 au
lieu de 107);
Spécialisation complète, dès le temps de paix, de cette compagnie,
comme unité de forteresse, destinée h l'attaque et à la défense des
places; dorénavant les 5*" compagnies seront, en permanence, déta-
chées de leur bataillon dans une forteresse, et recevront une instruction
spéciale, dirigée par l'inspecteur des pionniers dont elles relèvent ; au
point de vue administratif seul, elles dépendront do leur bataillon;
Formation de deux demi-bataillons provisoires, comprenant l'un les
deux compagnies détachées à Gôrz (frontière italienne, Nord de Trieste),
l'autre les deux 5*' compagnies détachées à Pola.
SDPP&BSSION BBS TAMBOURS DANS LA LANDWEHR HONGROISE. — Par
analogie avec la mesure prise dans la landwehr autrichienne (4), les
(1) YeTffrdnmg$b(att, 8 août.
(2) Verordmmgsblatt,±S9iOÛt,
(3) Effectif total de ces 18 détachements : 142 sous-officiers et sol-
dats (S6 à titre permanent, 86 à titre temporaire).
(4) Voir 2« semestre 1908, p. 175.
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376
NOUYBLLBS MIUTAIRB8.
N«97i.l
tambours sont supprimés dans la honTed et remplacés par des cUiroos,
dont le nombre est porté à 4 par compagnie (i).
AUGMBHTATION DB LA 80LDB DBS 0PPICIBK8. — La SOlde des officteiS
a été augmentée en 1908. Les nouveaux tarifs entrent en vigueur ao
i«' octobre i908. Ils sont indiqués ci-après et comparés aux SDciens
tari 5).
GSADBS.
Feldzeogmeister (comman-
dant de corps d'armée).
FeldmarschalMeutnaDt (gé-
néral de dirision)
Général-major
Colonel
Ueutenant-colooel
Commandant
Capitaine
Lieutenant
Sous-lieutenant
A liane : 3,600
A 9 ans : 3,940
A 4 ans : 3,000
S* classe : i,400
2.040
1.680
■oidi n^»**^"* *? ^°'*"">°" i^* couronne »iit 1 tt. OB environ). O tarif vise ieulenwst U
solde nelte, Mns indemnités.
(I) Verordnungsbîatt, 8 août.
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N* 974 . NOUVELLES MILITAIRES • 377
Lignes ferréis bn Dalmàtib. — La Revue a signalé précédem-
ment (1) la construction d*une ligne ferrée entre le réseau autrichien
et ia Dalmatie.
La presse aastro-hongroise annonce que les travaux préparatoires de
cette ligne sont très atancés. Des embranchements sont prévus d'une
part sur Zengg (c6te adriatique, à 70 kilomètres Sud-Est de Fiume),
de l'autre sur Bihac (frontière bosniaque, à TOuest de Banjaluka) (2).
ÉCOLBS MILITAIRES. — Deux nouvelles écoles préparatoires militaires
{Mililàr-Unterrealschulen) ont été créées, l'une en Autriche, à Enns,
Tautre en Hongrie, à Kismarton (Eisensladl).
li y a donc désormais 8 de ces écoles en Autriche-Hongrie : 6 en
Autriche, 2 en Hongrie.
APPBOYISIONNEMBNT DR MUNITIONS D*ARTILLERIB ET D*mFÀNTBRIE
0158 LE CORPS D'aRMÉB (NOUVEAU MATÉRIEL) (3). — L'adoption du
nouTeau matériel d'artillerie de campagne a conduit à une réorganisa-
tion des parcs de munitions dans le corps d'armée.
Comme on le sait, le corps d'armée austro-hongrois à trois divisions
comprend :
1** En Autriche : cinq régiments (4), à quatre batteries de six pièces
(un régiment d'obusiers légers, quatre régiments de canons);
2* En Hongrie : quatre régiments (un d'obusiers légers, trois de
cauons).
Dans chaque corps, il existe : par division d'infanterie, un parc de
munitions divisionnaire ; pour les troupes non endivisionnées, un parc
de munitions de corps.
1. Parc divisionnaire. — Quatre colonnes de munitions d^infanterie^
portant chacune 40 cartouches par homme, pour l'ensemble de la divi-
sion (approvisionnement égal à celui de la voiture de compagnie ou au
tiers de celui de l'homme). Ces colonnes se divisent en sections, dont
(1) Voir 1" semestre 1908, p. 300.
(2) Voir la carte publiée dans le !«' semestre 1908, p. 300.
(3) ifetme de Streffleur, juin; Post, 2 juin; Neue freie Presse,
29 mars; conférence du colonel d'état-major Csicserics.
(^) Cette organisation ne sera complètement réalisée qu'en 1910;
actuellement, le corps d'armée autrichien compte quatre régiments et
demi seulement, soit dix-huit batteries au lieu de vingt.
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376
NOUYBLLBS MILITAIRBS.
N«971.
tambours sont supprimés dans la honTed et remplacés par des clairon^
dont le nombre est porté à 4 par compagnie (i).
AUGMBIITATION DB LA 80LDB DBS 0FFIGIBK8. — La solde des officiers
a été augmentée en 1908. Les nouveaux tarifs entrent en vigueur au
i«' octobre i908. Ils sont indiqués ci-après et comparés aux anciens
tarif».
Feldzeugmeister (comman-
daDt de corps d'armée).
FeldmarschalMeutnaDt (gé-
néral de dirision) i
Général-major
Colonel
Lieutenant-colonel .
Commandant
Capitaine.
Lieutenant.
Sous-lieutenant.
TARIF ANNUEL (1).
tOLBI ACTCRLLI.
16,800
U,046
11,400
7,200
1/4 : 6,000
3/4 : 5.400
4,008
A 14 ans : 3,600
A 9 ans : 3,Î40
A 4 ans : 3,000
2« classe : 2,400
2.040
1,680
■OLBB HOCriLU.
1/2:
1^:
1/2:
1/2:
1/2:
1/2:
1/2:
1/2:
4/2:
1./2:
1/2:
1/2 :
A 15 ans :
A 12 ans :
A 9 ans :
6 ans :
3 ans :
Début :
A
A
A 9 ans :
A 6 ans :
A 3 ans :
Début :
A 6 ans :
A 3 ans :
Début :
18.000
16,800
16,000
14,016
13.000
11,400
8,000
7,200
6.200
5.400
4,800
4,400
4,400
4,000
3.600
3,400
3,200
3.000
2,800
2.600
2,400
2,200
2,000
1.800
1.680
(1) Exprimé en couronnes (ane couronne >ant 1 fr. 05 environ). Ce tarif vise teulei&eBt U
solde nette, sans indeinnitcii.
(1) Verordnungsblattf 8 août.
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N«974. NOUTBLLBB MILITAIRES. 377
Lignes fbrréis en Dàlmàtib. — La Revue a signalé précédem-
ment (i) la construction d'une ligne ferrée entre le réseau autrichien
et la Dalmatie.
La presse austro-hongroise annonce que les travaux préparatoires de
cette ligne sont très atancés. Des embranchements sont prévus d'une
part sur Zengg (côte adriatique, à 70 kilomètres Sud- Est de Fiume),
de l'autre sur Bihac (frontière bosniaque, à l'Ouest de Banjaluka) (2).
ÉGOLKS MILITAIRES. — Deux nouvelles écoles préparatoires militaires
{Mililâr-Unterrealsckulen) ont été créées, Tune en Autriche, à Enns,
l'autre en Hongrie, à Kismarton (Eisenstadt).
Il 7 a donc désormais 8 de ces écoles en Autriche-Hongrie : 6 en
Autriche, 2 en Hongrie.
APPBOTISIONNBMENT DR MUNITIONS D*ARTILLBRIB ET D*INFANTBRIB
DANS LE CORPS D'aRMÉB (NOUVEAU MATÉRIEL) (3). — L'adoptiou du
nouveau matériel d'artillerie de campagne a conduit à une réorganisa-
tion des parcs de munitions dans le corps d'armée.
Comme on le sait, le corps d'armée austro-hongrois à trois divisions
comprend :
\^ En Autriche : cinq régiments (4), à quatre batteries de six pièces
(un régiment d'obusiers léger.«, quatre régiments de canons) ;
2^ En Hongrie : quatre régiments (un d'obusiers légers, trois de
canons).
Dans chaque corps, il existe : par division d'infanterie, un parc de
munitions divisionnaire ; pour les troupes non endivisionnées, un parc
de munitions de corps.
L Parc divisionnaire, — Quatre colonnes de munitions d'infanteriCy
portant chacune 40 cartouches par homme, pour l'ensemble de la divi-
sion (approvisionnement égal à celui de la voiture de compagnie ou au
tiers de celui de l'homme). Ces colonnes se divisent en sections, dont
(1) Voir i" semestre 1908, p. 300.
(2) Voir la carte publiée dans le !«' semestre 1908, p. 300.
(3) Bévue de Streffleur, juin; Post, 2 juio; Neue freie Presse ,
29 mars; conférence du colonel d'état-major Csicserics.
(4) Cette organisation ne sera complètement réalisée qu'en 1910;
actuellement, le corps d'armée autrichien compte quatre régiments et
demi seulement» soit dix-huit batteries au lieu de vingt.
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378 NOUVKIX.BS MIUTAIRES. N« 974.
le nombre correspond à celui des régiments de la division. Chaque
homme dispose donc de : 120 cartouches sur lui, 40 dans la voitare
de compagnie, 160 au parc de munitions ; en tout, 320 cartouches.
Pour chacun des régiments d'artillerie affectés à la diyision, quain
<olonnei de munitions (TartiUerie^ divisibles chacune en autant de sec-
tions que le régiment a de batteries. Une colonne de munitions porte
environ les trois quarts de TapproTisionnement de la batterie. Chaque
pièce dispose donc de : 126 coups dans la batterie, 372 coups au parc
de munitions:; en tout, 498 coups.
II. Parc de corps. — Pour chaque régiment de l'artillerie de corps
( en général un régiment d'obusiers légers de campagne ), quatrt
colonnes de munitions d^artiîlerie analogues à celles du parc dimon-
naire.
Au combat, en principe, une colonne de munitions d*inbnterie par
division, et deux d'artillerie par régiment d'artillerie suivent immédia-
tement les troupes. Le reste est maintenu en arrière.
BBLGIQUB.
Nouvelles voies ferrées. — Pour désencombrer la ligne Bruxelles-
Liège, de plus en plus surchargée par le trafic toujours croissant, une
ligne de raccord sera contruite entre les chemins de fer Bruxelles-
Liège (station de Fex he-le-H au t -Clocher) et Namur — Liège (station de
Kinkempois).
Elle coûtera tiOO,ÛOO francs.
D'autre part, la construction de la ligne Bertrix — Muno (frontière
française près de Carignan) est décidée (1).
La Belgique, puissance colouiale. — L'annexion du Ck»ngo, votée
par le Parlement belge, a fait de la Belgique une puissance colo-
niale (2).
(1) Soir, 11 juillet.
(2) Vote de la Chambre des représentants, le 20 août 190S :
annexion, par 83 voix contre S4 et 9 abstentions ; loi coloniale, pv
90 voix contre 48 et 7 abstentions. Vote du Sénat, le 9 septembre :
annexion, par 63 voix contre 24 ; loi coloniale, par 66 voix contre Î2.
Superficie : Belgique, 29,455 kilomètres carrés; Congo, 2,350,000.
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N* 971 . NODTELLBS MILITAIllBS. 379
L'organisation de la « force publique » du Congo a été indiquée ici
même Tannée dernière (1). Elle n'a pas Tarie depuis lors.
BULGARIE.
Promotions des écoles. — Par décret ministériel n<> 29 du 2 août
1908, 98 élèTes de l'École militaire de Sofia ont été promus sous-lieu-
tenants et classés : 45 dans l'artillerie, 32 dans la cavalerie, 19 dans
les pionniers, 2 dans l'infanterie.
En outre, 6 élèves de la même école sont nommés <c candidats offi-
ciers », i dans Tartillerie, 1 dans la cavalerie et 4 dans les pionniers et
seront promus soui^-lieutenants dans six mois.
Si on ajoute à cette promotion celle des 187 sous-lieutenants d'infan-
terie fournis en février par Vu Annexe provisoire » qui a fonctionné en
1907-1908 à côté de l'École des officiers de réserve de Kniajewo, on
voit que l'année 1908 aura apporté un contingent de 291 officiers du
service actif à l'armée bulgare.
GoHPAGifiES DE MITRAILLEUSES. — La Rcvue a signalé en 1907 (2),
la création prévue dans chaque régiment d'infanterie et dans chaque
brigade de cavalerie, d'un détachement de mitrailleuses, au total
36 détachements pour l'infanterie et 3 pour la cavalerie.
Une décision ministérielle n» 179, du 23 mai 1908, prescrit la forma-
tion, à Sofia, de deux « cours temporaires » d'une durée de trois se-
maines chacun :
Le premier, destiné aux officiers d'infanterie (un capitaine en second
par régiment), afin de les instruire sur l'emploi et l'entretien de la
mitrailleuse ;
Le second, réservé aux maîtres armuriers, qui recevront un ensei-
gnement plus détaillé sur l'entretien de cette arme et les réparations
qu'elle entraîne.
Ces cours ont eu lieu cette année en juin et juillet.
La décision ministérielle précitée prescrit, en outre, que le capitaine
en second, avec l'aide du maître armurier, aura à instruire, à sa rentrée
au corps, deux sous-officiers et quatre hommes de troupe destinés à
servir d'instructeurs.
(1) Voir 2« semestre 1907, p. 176.
(2) Voir !•' semestre 1907, p. 489.
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380 NOUVELLES MILITAIRES. M* 914.
Ce personnel, dont Tiiutractioii doTra être achevée avant la fia de
Tannée, constituera le noyau des compagniet de mitrailleuses i
quatre pièces (Maxim) à former dans chaque régiment (à deux pièces en
temps de pjiiz).
Ces compagnies comprendraient : 1 capitaine en second, 1 lieuteo&Dt
ou sous-lieutenant, A sous-officiers, 24 hommes et 12 chevaux.
DANEMARK.
Le rapport de l4 commission parlbmbntàirb de défense. — Le
rapport de la Commission parlementaire de défense du Danemark vient
de paraître.
Cette commission, convoquée par décret du 7 mars i902, devait,
« tout en ayant égard aux ressources de TÉtat, et aux charges pécu-
niaires que ce dernier pouvait supporter, soit immédiatement, soit
annuellement et dans la suite, établir un projet d*en8emble d'orga-
nisation de la défense sur terre et sur mer, approprié à la situation du
pays et susceptible de garantir sa neutralité ».
Elle était composée de dix-huit membres du Parlement et de quatre
membres techniques (deux de la guerre, deux de la marine).
La commission n'a pas abouti à la présentation d'un projet unique,
ralliant les sufifrages de tous les membres; quatre projets se trouvent
en présence, dont le plus important, celui qui a réuni la majorité des
voix, est dû au groupe réformateur de gauche.
Les principales dispositions contenues dans ce projet, sont :
i* Pour l'armée, en ce qui concerne le recrutement :
a) Le retour au service obligatoire égal pour tous ;
b) Le service militaire commençant à 20 ans au lieu de 22 ;
c) La durée du service fixée, comme actuellement, à seixe ans.
En ce qui concerne l'organisation :
a) L'augmentation de l'infanterie, qui recevra 2,700 recrues en plus;
h) La réduction de la cavalerie de cinq à trois régiments. Le service
de la cavalerie pouvant èlre, au dire de la commission^ assuré par des
cyclistes ;
c) La suppression du grade de sous-lieutenant ;
d) La création de trois compagnies cyclistes et automobilistes.
2« Pour la marine :
a) La fixation d'un type de cuirassé;
b) La limitation à quatre du nombre des navires de ce type à ooos-
truire, à six de celui des sousrmarins;
c) La mise à la disposition de la marine, pour perfectionner les
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N* 974. NOUVELLES MILITAIRES. 381
défenses sous-marines et le matériel des torpilleurs, d'une somme de
9 millions de couronnes.
3« Pour les ouTrages fortifiés :
a) L'amélioration des défenses de Copenhague (front de. mer) ;
h) La création d'un point d'appui de la flotte à Masnedô.
KMPIRB ALLEMAND.
ACADÉMIE TECHNIQUB MILITAIRE. — Le i" octobre, seront détachés
à l'Académie technique militaire de Berlin : pour le cours inférieur
d'artillerie à pied, 45 lieutenants d'artillerie à pied ; pour la division de
l'armement, 3 premiers lieutenants et i5 seconds lieutenants d'infan-
terie, 4 premiers lieutenants et 17 seconds lieutenants d'artillerie de
campagne et 3 lieutenants d'artillerie à pied; pour le cours de pionniers,
42 lieutenants de pionniers et 1 d'infanterie; pour la dÏTision des iogé-
nieurs, 4 premiers lieutenants et 1 second lieutenant des inspections
d'ingénieurs; pour la division des communications, 8 premiers lieute-
nants et i4 seconds lieutenants, appartenant à toutes les armes, mais
principalement aux troupes de chemins de fer^ de télégraphie et de
communications.
NouYBAU PONT SUR LE RHIN (i). — Le pont de chemin de fer entre
Dùsseldorf et Neuss, va recevoir une troisième et une quatrième voie*
Lorsque les travaux commencés cette année seront terminés,
quatre nouvelles lignes ferrées, à deux voies, franchiront le Rhin infé-
rieur, à Cologne (deux lignes), à Dùsseldorf et à Ruhrort.
Travaux de chemins db fbr a metz. — Des travaux, dont la dépense
s'élève à près de 35 millions, ont été inaugurés le 17 août dernier. Ils
comprennent : un redressement du cours de la Seille, une nouvelle
gare des voyageurs, bâtie sur l'emplacement de l'ancien port du canal,
une gare aux marchandises, dont les installations occupent la plaine du
Sablon, enfin, le quadruplement du tronçon à double voie de Metz à
Woippy.
Modifications a l^ehplacembnt des troupbs. — A partir du IS sep-
tembre 1908, le district de landwer de Vihhofen (Ifl* bavarois), sera
(1) Voir i«' semestre i908, p. 309 et 519.
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382 NOUVELLES MILITAIRES. N«9;i.
transféré à Deggendorf et sera désigné par le nom de eette dernière
localité.
Au 31 octobre 1908, les 9* et 10« compagnies du 8* régiment d'artil-
lerie à pied seront transférées de Metz à Thionville, où se trouvent déjà
les IP et 12* compagnies du même régiment. La garnison deThioo-
yille comprendra donc désormais un balaillon entier d'artillerie à pied
Le 1*' avril 1909, le 1*' escadron du 6' régiment de chevau-légers
baTarois quittera sa garnison de Neumarkt, pour rejoindre à Bayreuth
le reste du régiment.
PORTUGAI..
Budget bt effectif BUDGÊrAiRB. — Le budget de la guerre pour
Pexercice 1907-08, a été fixé à 7,725,569 milreU (52,876,908 fr. au
cours nominal) pour les dépenses ordinaires et 746,500 milrds
(4, 143,075 fr.) pour les dépenses extraordinaires; dont 416,500 milrei»
pour Tacquisition de matériel d'artillerie de campagne et de fusils (1).
Pour l'année 1908-09, Teffectif budgéUire a été fixé à 30,000 hom-
mes. Le contingent à incorporer en automne 1908 comprendra
16,900 recrues, dont 15,200 pour l'armée proprement dite, 800 pour la
marine, 500 pour les gardes municipales (Lisbonne et Porto) et 400
pour la garde fiscale (douaniers).
TURQUIE.
L'armée turqub d'Europe (2). — La création en 1907 de nouvelles
divisions actives dans les 2' et 3* corps d'armée a sensiblement modiûé
la répartition des forces turques en Europe.
Elles comprendraient probablement en cas de mobilisation (troupes
actives et formations de réserve) :
!«' corps cTarmée (Ordou), Gonstantinople :
1 <*" et 2« divisions d'infanterie (oizam) (3), 25 bataillons ;
1 ^^ division de cavalerie (nizam), 32 escadrons ;
(1) Voir 1907, 1<^' semestre, p. 519, la nouvelle relative au budget
pour l'eiercice 1906-07 (et non pour 1907, comme cela a été écrit par
erreur).
(2) La Bévue a donné en juin dernier la composition de l'armée bul-
gare, voir 1«' semestre 1U08, page 589 et 2« semestre 1908, page 96.
(3) Armée active.
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N-974.
NOUVELLES MILITAIRES.
38a
l'* dÎTÎsion d'artillerie (nisara), 39 batteries;
i^, 2% 3« et4« diTisions(rédif (1) de 1" catégorie) (Agie-Mineure) ,
64 bataillons et 16 escadrons,
û corps (Tarmée, Ândrinople (Thrace) :
3^, À*, 20^ et 21^ dii^isions d'infaoterie (nizam), 52 bataillons;
â*" diyision de cavalerie (nizam), 35 escadrons ;
2<' division d'artillerie (niiam>, 53 batteries ;
6«, 7® et 8« divisions (rédif de i'« catégorie) (Asie-Mineure), 48 ba-
taillons et 12 escadrons ;
25" et 26'' divisions (rédif de 2» catégorie) (Thrace), 40 bataillons.
® corps d'armée, Salonique (Macédoine) :
5«, 6*^, 9«, 17% 18% 22« et 23» divisions d'infanterie (niiam) et
47* brigade d'infanterie (nizam) au total sept divisions et demie,
126 bataillons;
3* division de cavalerie (nizam), 47 escadrons ;
3* diviaos d'artillerie (nizam), 55 batteries ;
12" division et 22« brigade (rédif de i" catégorie) (Asie-Mineure),
24 bataillons et 16 escadrons ;
28% 29% 30% 31% 32*, 33« et 34« divisions (rédif de 2« catégorie)
ERRATA
Page 383 :
!!P^ m lieu di.> : 52 batailloni, lin : 64 Latailîoûs,
'^V^^m Iku ^e : i03 balaillons lire : m bataillons.
}'}^
"■'^'- liiiis ïê prochain numéro. ^ vu»
Cù«âTlTiiTlOK DÉFINITIVE DU BÎ;Gl3ÏEx>r DE <:AVALIiKlB DK CfilHÊ
— U*aprè!i une circulaire de l'état-mHJor n" 138, du 10/23 août "
le régiment de cavalerie de Crimée est dédnïLivemeat constitué.
(1) Réserve.
(2j Voir l*f senieatre 190(j, p. 529.
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38J NOUVELLES MIUTAIBBS. N*^"'-
transféré à Deggendorf et .era désigné par le nom de cette dernier.
*" A^Sl octobre 1908, le» 9- et 10- compagnie, du 8- régiment d-artil.
lert à Jied seront transférée, de Metx à Thionville. où se trouvent ^a
ru» et ia« compagnie, du même régiment. U garnison de Tli.on-
l,e comprend" dT désormais un bataillon entier d^.rU»ene à p.ed
LeT" a"il 1909, le 1" escadron du 6- régiment de »heJau-lége^
batarL quTttera sa'garnison de Neumarkt. pour rejoindre à Bayreuth
le reste du régiment.
PORTUGAIS.
BuoeKX « BP.BCX.. BUDGÉtAïa.. - Le budget de ^^S-^^^^
rexercice 1907-08, a été fixé à 7,m,S69 «l'';;' f *'^'«^Jî,^
cours nominal) pour les dépenses '^^'"^''J'iJ^^'Zi^L
(i. 4i3 07S fr.) pour les dépense, extraordinaires, dont «6,5W m>' e
tVÏÏ'illuin'de matériel d'arUllerie de ca^P'^- ^t de i^
Pour l'année i908-09._l'eirectit_bud^ét«|.JJ^été «^«^^^ 30 , ^ h^^^
fc*_ A. îri^rtir'rw^rar %^
/^
' I Oir 1907, 1" semestre, p. 519. la nouvelle relative au budget
«ercice 1906-07 (et non pour 1907. comme cela a été écnt par
' U Revue a donné en juin dernier la composition de l'armée bul-
, voir 1" semestre 1008, page 589 et i' semestre 1908, page 96.
A) Armée active.
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N«974. NOUVBLLRS MILITAIRES. 38a
i'* dÎTÎsion d'artillerie (niiam), 39 batteries ;
i-, 2«, 3* et 4» divisions (rédif (î) de l^* catégorie) (Asie-Mineure) ,
64 bataillons et 16 escadrons.
2* corps (Tarmée, Andrinople (Thrace) :
^^, 4*, 20*' et 21*^ dii^isions d'infanterie (nizam), 52 bataillons;
S** division de cavalerie (nizam), 35 escadrons ;
2« division d'artillerie (niiam), 33 batteries ;
6«, 7* et 8* divisions (rédif de i'« catégorie) (Asie-Mineure), 48 ba-
taillons et 12 escadrons ;
25® et 26« divisions (rédif de 2« catégorie) (Thrace), 40 bataillons.
3* corps cTarmée, Salonique (Macédoine) :
5«, 6«, 9«, 17«, 18*, 22" et 23« divisions d'infanterie (nizam) et
47* brigade d'infanterie (nizam) au total sept divisions et demie,
126 bataillons;
3* divisioo de cavalerie (nizam), 47 escadrons ;
3* division d'artillerie (nizam), 55 batteries ;
12» division et 22^' brigade (rédif de i"* catégorie) (Asie-Mineure),
24 bataillons et 16 escadrons ;
28«, 29*, 30*, 3i*, 32", 33» et 34« divisions (rédif de 2« catégorie)
(Macédoine), 120 bataillons.
Les effectifs des trois corps d'armée d'Europe s'élèvent donc à :
En Europe : 203 bataillons, 114 escadrons, 147 batteries (active) ;
160 bataillons de réserve (rédif de 2« catégorie).
En Asie-Mineure : 136 bataillons et 44 escadrons de réserve (rédif de
1'® catégorie).
D'après les effectifs mis en ligne dans les campagnes précédentes, on
peut évaluer l'effectif du bataillon turc sur le pied de guerre à environ
800 hommes et celui de l'escadron mobilisé à environ 150 hommes.
Armement. — Infanterie : fusil Mauser, modèle 1890 à chargeur
7'°/™,65» mitrailleuses Hotchkiss et Maxim ; artillerie : canon Krupp à
tir rapide de 75 millimètres et ancien matériel Krupp de 87 millimètres.
RUSSIE.
Constitution définitive du régiment db cavalerie de Crimée (2).
- D'après une circulaire de l'état-major n» 138, du 10/23 août 1908,
le régiment de cavalerie de Crimée est définitivement constitué.
(1) Réserve.
(2) Voir 1" semestre 1906, p. 529.
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384 BIBLIOGRAPHIE. N«97i.
Ce régiment à six escadrons provient de la transformation en régi-
ment du groupe de Tartares de Grimée qui ne comptait que trois esca-
drons.
BIBLIOGRAPHIE.
Commandant Mordacq» breveté d'état-major. — La gubrbb I5
Afrique. Tactique des grosses colonnes. Enseignements de Texpédi-
tion contre les Béni Snassen (1839). — Paris, Ghapelot, 1908, ud toI.
in-8^ de 144 pages avec annexes et croquis.
Après avoir étudié dans son précédent ouvrage sur un sujet ana-
logue : La guerre au Maroc, enseignement lactique des deux guerres
franco-marocaine (1844) et hispano-marocaine (1859-1860) (1), les diffi-
cultés que présente la guerre avec de gros effectifs en pays arabe, le
commandant Mordacq nous donne, dans l'étude qu'il présente aujour-
d'hui sous le titre : « Tactique des grosses colonnes » une étude d'opé-
rations menées à bien dans des conditions analogues.
Ce sont les opérations contre les Béni Snassen, conduites en 1859
par le général de Martimprey.
La préparation attentive de l'expédition, la composition du corps
expéditionnaire, ses procédés de stationnement de marche et de com-
bat, sont les divers points qu'étudie le commandant Mordacq, et il c4)d-
dut : qu'une grosse colonne en pays arabe doit marcher en deux
groupes, échelons de combat et convoi; que, pour combattre, les prin-
cipes de la guerre d'Europe : avant*garde, liaison des armes, offensive,
manœuvre, sont entièrement applicables à la guerre en pays arabe,
sous réserve, bien entendu, des conditions différentes d'armement et
de tactique des adversaires.
(1) Voir 2« semestre 1904, p. 383 et 1" semestre 1908, p. 528.
Le Gérant : R. Ghapelot.
Paria. -> Imprimerie R. CHAPBLOTet G*, S, me Christine.
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^,
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Croquis N'! 25
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y,
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I
REVUE MILITAIRE
DBS
ARMÉES ÉTRANGÈRES
NO 911Z Novembre f 908
LA
GUERRE RUSSO-JAPONAISE
CHAPITRE X (fin).
Opérations de la W armée japonaise. — Combat de
Tachekiao (S4 juillet). — Le général Kouropatkîne,
après la décision prise (1) de défendre Tachekiao et
Simoncheng, fit organiser défensivement ces deux posi-
tions de barrage, dans la seconde moitié de juin, après
quoi, à partir du 11 juillet, tous les bras disponibles,
outre les terrassiers loués dans le pays, furent consa-
crés à l'organisation d'une nouvelle ligne fortifiée à
Haicheng.
(i) Gomme on l'a tu, cette décision lui fut très probablement impo-
sée par l'amiral Alezeiev, contrairement à sa propre opinion qui était
de défendre Haicheng. Il semble s'y être rangé de crainte d'avoir le
dessous à Pétersbourg en cas de conflit avec le vice-roi et de voir sa
situation diminuée par la création d*une deuxième armée avec un
autre chef.
25
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386 LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. M* 971
Après les événements de la première moitié de juillet
qui Tobligèrent i soutenir le détachement de FEst par
le X* corps (moins la 2« brigade de la 31® division), il se
vit réduit à assurer la défense de Tachekiao et de
Simoucheng avec deux groupes de forces dont Tarticu-
lation eut encore un caractère provisoire :
 Tachekiao, furent affectés :
Le !•' corps sibérien ;
Le IY<* corps sibérien (2* et 3® divisions d'infanterie
de Sibérie moins une brigade) ;
La division de cavalerie Samsonov (1).
A Simoucheng, furent consacrées :
La 5« division de tirailleurs ;
Le 2^ brigade de la 31* division (X« corps) ;
La i'® brigade de la 2^^ division d'infanterie de Si-
bérie réunies sous le nom de IP corps sibérien.
Entre ces deux groupes, la liaison était assurée vers
Tangtché par la cavalerie Michtchenko (Tchita n'* 1,
quatre sotnias de Verkhnéoudinsk n^ 1, le 7® Cosaques
de Sibérie avec la batterie à cheval n^ 1 des Cosaques
du Transbaïkal, les 11^ et 12® Cosaques d'Orenbourg,
avec une batterie à cheval) (2) et une batterie de mon-
tagne des gardes-frontières.
A Haicheng, se trouvait en réserve la 2^ brigade de la
35* division du XVII® corps.
Les troupes consacrées à la défense de Tachekiao se
trouvaient dans une situation inférieure à la normale.
Le I" corps sibérien (!'• et 9* divisions) ne pouvait
mettre en ligne plus de 600 fusils par bataillon; son
artillerie comptait huit batteries (soixante-quatre pièces).
(1) SamsoDOT, épuisé, a été remplacé après Kaipiog, par TchirikoT,
puis par Kossagovski, appelé d'Ynkow; il a repris son commandement
le 23 juillet.
(2) Les deux batteries à cheTal sont aussi numérotées il« et 20*.
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i
N» 972. LA GUERRB RUSSO-JAPONAISB. 387
Le IV* corps sibérien (2* et 3« divisions de réserre),
possédait quatre bataillons par régiment, avec un effectif
affaibli par les maladies; une brigade était à Simou-
cheng, deux bataillons gardaient Ynkow : deux autres,
ta gare de Tachekiao ; deux et demi étaient avec Micht-
ehenko; il en restait dix-sept et demi disponibles; son
artillerie d'ancien modèle (huit batteries) n'ayant pas
été jugée digne d'être présentée au combat, on lui
affecta quatre batteries à tir rapide qui venaient d'arri-
ver d'Europe, à destination de la 1'® division de Sibé-
rie (1); une d'elles est à Simoucheng; restent trois
batteries.
La cavalerie Samsonov comprenait le régiment de
dragons Primorski ; le S^ Cosaques de Sibérie; quatre
sotnias des 4" et 5® Cosaques de Sibérie ^ quatre sotnias
de gardes -frontières, demi-sotnia de Yerknéoadinsk
n* ( ef un peloton d'éclaireurs du 13* tirailleurs, avec
les 1'* et 2* batteries à cheval des Cosaques du Trans*
balkal.
Le commandement supérieur était exercé, en vertu
de l'ancienneté, dans des conditions imparfaitement
définies, par le général Zaroubaiev, commandant le
IV« corps sibérien (2).
Description de la position de Tachekiao. — La position
choisie est à 8 kilomètres au Sud de la station de Tache-
kiao; elle a été organisée dans les conditions suivantes,
de l'Ouest à l'Est:
Secteur du I^^ corps sibérien, — Mamelon m : obser-
(1) InéispoBÎbie, garabouie dan» la Maodchourie et gur la voie
ferrée.
(2) Le général ZaroubaieT est âgé de 61 aas ; ses fonctions Tont
appelé en Sibérie, de 1870 à 1879, comme officier d'état-major ; de 1898
à 1900 comme chef d'état-major; de 1900 à 1904, il commandait la
9^ dhisioa d'Europe {Eimelschriften de l'étatrmajor allemand).
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388 LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. N' 971
vatoire d^artillerie ; dix emplacements pour pièces (tir
indirect) .
Mamelon M, tranchées d'infanterie.
Village de Tienkiatun, organisé défensivement, pré-
cédé d'une tranchée d'infanterie, qui se prolonge sur les
deux flancs (développement, 3,000 mètres); en avant,
un ruisseau formant fossé ; au Sud, un pâté de maisons
forme bastion de flanquement ; le tout est précédé de
trous de loup et de réseaux de fils de fer.
2, La berge Sud du ruisseau est aménagée pour le tir, en
parapet de tranchée.
Dans les jardins du village se trouvent deux emplace-
ments de batteries ; sur le flanc Ouest, un emplacement,
ainsi que sur le flanc Est ; à TOuest de M un emplace-
ment ; tous sont bien défilés et dissimulés (1).
A cheval sur la route mandarine, vingt -quatre
emplacements de pièces, sculptés dans le sol, sans
épaulements, précédés d'une tranchée d'infanterie à
500 mètres.
Au Nord-Est, en échelon, une redoute carrée r.
En deuxième ligne, Kiaotaipu (quartier général du
I" corps), est organisé défensivement.
Hauteur au Nord de Wanmatai : douze emplace-
ments de pièces entre les deux pitons, visibles des
hauteurs à 7,000 mètres au Sud ; tranchées d'infanterie
à mi-pente; après le 15 juillet, trois autres emplace-
ments furent créés au Nord, en b (ils furent seuls
employés, à grand défilement, et le tir préparé com-
plètement, à l'aide d'observateurs sur les hauteurs, dont
les indications étaient transmises par fanions ou par des
chaînes de plantons se passant des bulletins.
Une position (2) avancée est sommairement orgam'sée
(1) Le kaoliang ou sorgho a 3 mètres de haut.
(2} Les hauteurs appelées Wutai shan dans les rapports japonais.
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N* 972. LA aUBRRB RUSSO-JAPONAISB. 389
au Sud de Dachapu pour deux régiments et une batterie
(quatre emplacements différents, du col au Sud de
Potaitse, jusqu'à Makiatun).
Secteur du /F* corps sibérien. — Rocher coté 120 (1);
quelques bouts de tranchées, péniblement creusées ;
partie Est, cotée SO, trois lignes de tranchées, avec
abris à contre-pentes.
Au col C, une batterie tirant en flanquement de la
lignej vers le Sud-Ouest.
Ligne de hauteurs au Sud, cote 60, organisation pour
un régiment; à FEst, au Nord de Nantaling, épaule-
ments et rampes d'accès pour trois batteries; trois
étages de tranchées ; abris blindés ; en arrière et près de
Tchanguantun (2), une redoute en r, et un ouvrage
formé de tranchées, sur le piton ;\.
D'une manière générale, les tranchées d'infanterie,
destinées à n'être occupées que par des éléments de sur-
veillance, communiquent par des sapes avec les posi-
tions affectées aux troupes, en arrière des crêtes, et qui
comportent nombre d'abris blindés, pratiqués sur les
contre-pentes.
Les emplacements d'artillerie sont étudiés pour le tir
indirect, défilés même aux lueurs.
La position a un développement total de 12 kilomètres.
Occupation de la position ^ le S3 juillet. — Le 23 juil-
let, les avant-gardes russes occupent les hauteurs au
Sud de Dachapu (régiments 34 et 36 et une batterie de
la 9« division) et les crêtes à l'Ouest de Tangtché.
En arrière, les troupes sont réparties ainsi qu'il suit :
Secteur de P Ouest, — I*"^ corps sibérien (quartier géné-
(1) i20 sagènes, soit 255 mètres.
(2) Alias Tsiaokouantun, Tsaokuantun.
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3M LA aUBRBE RUSSO-JAPONAISE. N* 972.
rai à Kiaotaipo), du chemin de fer à la cote 120, au Kord
de liantsiaDchai.
Secteur de F Est. — I V« sibérien : général de brigade
Oganovskîf crêtes au Sud et au Sud-Est.de liantsinn-
tchai; bataillons I et lY du 8®(Tomsk); en arrière, au
Sud de Tchanchaitse, le 12<^ (Bamaoul); i^ batterie,
1" brigade d'artillerie de Sibérie (1).
A TËst, à cheval sur le chemin Nantaling-Ynfenchal :
général de brigade Chileiko : à droite, deux batailloos
du 11* (Semipalatinsk) ; à gauche, le 9* (Tobolsk];
2* batterie, 1'* brigade d'artillerie de Sibérie, batteries
à cheval n*' 11 et 20, prêtées par Michtcheoko.
Extrême gauche, cavalerie Michtchenko, avec deux
bataillons du 11^ (Semipalatinsk) et deux compagnies
du 9» (Tobolsk).
Réserve du IV® corps : à Tchanchaitse : 2* et 3® batail-
lons du 8^ (Tomsk), le lO^» (Omsk), la S^ batterie de la
1'* brigade d'artillerie de Sibérie.
Réserve générale, à Tsiantatse : le 7® (Krasnoiarsk),
les 34® et 36® tirailleurs et deux batteries (1'® et 4®) de la
9® brigade d'artillerie des tirailleurs.
Côté japonais. — Le service des renseignements
évalue les forces ennemies à quatre divisions, et possède
des croquis complets de Torganisation de la position
antérieurement au 15 juillet (2); les avant-postes
ennemis occupent Tangtché, les hauteurs au Sud de
Menkiatun, de Tchantsiatun et de Potaitsé.
L'ordre d'opérations (3) donné par «le général Oku, à
(1) A chaque batterie soot Attachées deux compagnies d'iofanterie
chargées de sa protection et de son sauvetage éventuel.
(2) Les emplacements nouveaux de Tartillerie à grand défilement
n'y sont pas portés.
(3) Communiqué par l'état-major de la 2* armée; on a identifié la
nomenclature géographique japonaise avec celle des Russes.
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N* 972. UL OU BRRR RU8S0- JAPONAISE. 394
Kaiping, le 20 juillet, 11 heures du matin, porte les dis-
positions suivantes :
i® L armée attaquera le 22, sur le front Siaotangtché-
Tchukiatientse (route mandarine);
2^ La 3« division (moins deux escadrons et un régi-
ment), quittera Gotsiatun à 4 heures du matin; zone de
marche, à l'Est, ligne Yukiatun-Shikwawotse ; à l'Ouest,
ligne Tsaokiatun-Liukiatun ; la division laissera provi-
soirement une fraction (1) à Gotsiatun, pour couvrir la
marche de la 6®; le 13® régiment d'artillerie lui est rat-
taché;
3» La 5* division marchera à TEst de la 3«, en liaison
avec elle, et ira occuper le front Shikwawotse-hauteurs
à TEst de Shiaotangtché ; elle laissera provisoirement une
fraction à Tsaokiatun, pour couvrir la marche de la 3®;
4° La 6® division (moins deux escadrons et un régi-
ment), quittera Gotsiatun à 4 heures du matin, marchant
àrOuestde la 3®; zone de marche limitée à l'Ouest par
la ligne Shimen-Shisankwantse ; après avoir refoulé
l'ennemi, s'il y a lieu, elle aidera la 4« division à déblayer
son front, et, d'autre part, se tiendra en liaison avec la
3^ division, tenant le front entre Liukiatun inclus et
Shisankwantse inclus ;
5^ La 4^ division (moins deux pelotons de cavalerie,
une batterie et un bataillon), se portera à l'Ouest de
Tchukiatientse (route mandarine), laissant un détache-
ment mixte à Haichantsai (un bataillon, une batterie,
une section du génie et quelques cavaliers), pour cou-
vrir la gauche et les derrières de l'armée ;
6* La brigade de cavalerie (Akiyama) couvrira le
flanc gauche de l'armée, et reconnaîtra la droite et les
derrières de l'ennemi; les 3® et 6® régiments de cava-
lerie (moins un escadron chacun) lui sont rattachés.
(1) Anciens avant-^stes.
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392 LA GUERRE RUSSO-JAPONAISB. N« 972.
V L'état-major de la brigade d'artillerie et le 15* régi-
ment suivront la 6^ division sur Wutien;
8® Réserve de Tarmée : un régiment de chacune des
3* et 6* divisions se rassemblera à Wutien vers 8 heures
du matin;
9® Le quartier général se rendra de Koukiatse à Got-
siatun, par Paling.
Le mouvement fut remis au 23, à cause d'une pluie
diluvienne, survenue le 20, qui rendit la campagne
impraticable aux voitures.
Le 23, après des engagements assez vifs sur le front
des 3* et 6* divisions, de 5 heures à 9 heures du matin, la
II* armée occupa le front Shiaotangtché-Tchukiatientse;
la brigade de cavalerie s'est avancée jusqu'à Kouan-
lountse (elle se repliera le soir sur Makountsuitse).
Le quartier général est à Gotsiatun.
Toute la journée se passe à reconnaître le front
ennemi, dont les ouvrages d'infanterie sont nettement
visibles.
Le 23 dans la journée, le général Oku donne son ordre
d'engagement pour le lendemain (1) :
1® L'armée attaquera demain l'ennemi, sur le front
à rOuest de Tapingling (Nantaling) ;
2® La 3* division (moins deux escadrons et un régi-
ment d'infanterie), quittera sa position entre Shikwa-
wotse et Ilualingshan, et attaquera le front allant
d'un point à 2,000 mètres Ouest de Tapingling à la col-
line au Nord de Tchantsiatun ;
3^ La 5® division se mettra en mouvement à 4 heures
du matin, en liaison avec la droite de la 3<*, et attaquera
le Tapingling ; elle surveillera le flanc droit de l'armée
surtout vers Tsilaokou ;
4* La 6® division (moins deux escadrons et un régi-
(1) Communiqué par Tétat-major de la !!• armée.
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N« 972. LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. 393
ment d'infanterie), quittera Liukiaton à 4 heures, en liai-
son à droite avec la 3®, et attaquera la hauteur au Nord-
Est de Likiatun (hauteur 120); elle prendra garde à son
aile gauche ;
50 La !'• brigade d'artillerie (moins le 14®, rattaché
à la 4® division), prendra position près de Likiatun à
4 heures, de manière à ouvrir le feu à Taube, sur le
froDt Tapingling-Wanmatai ;
6<* La 4« division prendra position près du Wutaishan
(cote 84 Sud- Est de Potaitse), pour couvrir solidement
la gauche de Tarmée; elle ne changera de position
qu'en cas de succès manifeste par ailleurs, de Tattaque
générale. Le 14« d'artillerie lui est rattaché;
7° La 1"^® brigade de cavalerie couvrira le flanc
gauche au delà de la 4® division ;
8° La réserve générale (18* et 23* régiments) sera à
Tulaohotien à 4 heures ;
9® Le quartier général partira à 2 h. 30, et se por-
tera sur une hauteur, à 2,700 mètres Nord-Est de
Talaohotien.
La IP armée fait donc un mouvement général d'oblique
à droite; la zone à TOuest de la route mandarine aussi
bien que la vallée de Tangtché sont peu utilisables pour
la manœuvre à cause de la boue.
L'attaque contre le P' corps sibérien se présentera
dans des conditions pénibles, en terrain plat, couvert
de sorgho de trois mètres de haut ; elle sera difficile à
soutenir par Tartillerie réduite à entamer Faction à
6,000 mètres, puis, pour se rapprocher, à descendre
dans cette mer de cultures, où elle ne trouvera pas de
sites, pas de vues, pas d'observatoires et un défilement
aux vues, mais pas aux lueurs.
L'attaque contre le IV* corps offre plus de chemine-
ments à l'infanterie, mais la nature tourmentée du ter-
rain, la raideur des escarpements, rend très difficile l'em-
ploi et les mouvements même de l'artillerie de montagne.
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394 LA. GUB&R8 RUSSO-JAPONAISE. M* 91^.
Du côté russe (1), la journée du 23 n'a pas été sans
fruit : le combat d'arrière-garde des 34® et 36* tirailleurs,
au Sud de Potaitse, a fait déployer une brigade japo-
naise et 36 pièces (artillerie de la 6* division).
Les rapports du général de Stackelberg et de la
cavalerie de Samsonov, de Taube à 4 heures du soir,
établissent la marche de deux divisions ennemies vers
le Nord, entre la voie ferrée et le défilé de Tulaohotien
inclus; d'une brigade vers Makountsuitse ; ceux de
Michtchenko, de 9 heures du matin à 6 heures du soir,
accusent la présence d'une divisdon marchant du Sud
sur Menkiatun, ainsi que de forces peu nombreuses aa
Sud-Est de Tangtché.
Les renseignements sur l'ennemi sont donc plus com-
plets que Ton n'eût osé l'espérer (2), puisque le front
ennemi est décalqué, et que la valeur relative des for-
mations est reconnue presque exactement.
La peine prise par les agents et les éléments de
découverte devait rester sans résultat, le comman-
dement russe conservant une attitude passive vis-à-vis
de l'ennemi.
Le combat commença le 24 juillet, à 5 heures do
matin.
La description en sera courte, en ce qui touche les
4* et 6« divisions jçiponaises : leur infanterie progresse
lentement, du matin à la nuit, jusqu'à border le ruisseau
au Nord de Dachapu, tandis que leur artillerie, renforcée
des 14% 13* et 15« régiments delà brigade indépendante,
criblait sans discontinuer à 5,000-5,500 mètres tout le
(1) D'après le rapport du général Zaroubaiev.
(2) Un document pris sur un sous-ofRcier japonais tué le 28 juillet
donnait la oomposition complète de la II' armée japonaise, sauf que l&
S'' division y était numérotée 8'.
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N« 97â. LA OUXRRS RUSSO^i^PONAISE. 395
front dn P"* corps sibérien, et plus particulièrement la
hauteur ao Nord de Wanmatai (tranchées et épaule-
ments apparents). L'infanterie russe n'occupait point ses
tranchées qui n'étaient menacées d'aucune attaque; les
batteries de Stackelberg étaient aux nouveaux emplace-
ments; deux (puis une troisième, vers midi) en b; deux
en b'; une en b" (1), à des défilements de 15 à 20 mètres
au minimum, â 500 mètres en arrière des crêtes; invi-
sibles, elles ne devaient pas souffrir du feu de Tennemi,
qui les chercha vainement en allongeant son tir à
400 mètres au delà des crêtes (2) ; elles tiraient donc à
loisir, sans trouble, et avec une abondance de projec-
tiles qui stupéfia les témoins oculaires du c6té japonais;
leur feu ne devait s'éteindre qu'à la nuit ; il a peut-être
arrêté l'attaque de l'infanterie des i^ et 6® divisions^
encore qu'il soit impossible d'affirmer que l'une ou l'autre
ait eu l'ordre ou la volonté d'attaquer; il n'éteignit
jamais le feu d'artillerie japonais, même quand les bat-
teries des 4^, 6®, 13®, 14® et 15® régiments eurent changé
de position pour se rapprocher à 4,000 mètres de la ligne
russe, dans une situation qui les rendit constamment
visibles par leurs lueurs.
De ce côté du champ de bataille donc, canonnade,
sans plus.
La cavalerie Samsonov avait commencé par se dé-
ployer en face de la brigade renforcée Akiyama, à
rOuest de la voie ferrée et au Nord du ruisseau de Lai-
tsiawopou, qui était tenu par les dragons Primorski, à
pied, de part et d'autre du chemin de fer, tandis que ses
deux batteries canonnaient Santsiatse (3). Dans l'après-
midi, apprenant l'arrivée d'un détachement ennemi de
(1) Les deux dernières sont A la réserve d'armée.
ii) Uae seule équipe de pièce fut atteinte : 2 tués, 3 blessés.
(3) Le tir de ces deux batteries fut très efficace, et obligea le
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396 LA. aUBRRB RUSSO-JAPONAISE. N« Sr:i.
toutes armes à Lantseshan (route d'Yukow, détache*
ment venu d'HaichaDtsal) , le général Sarnsonov se
replia sur Sipotsiaotse, agissant surtout par son artil-
lerie sur le flanc gauche japonais, puis, le soir, sur
Datsiwopou, observant toujours la cavalerie Akiyania,
qui gagne Tapîngshan.
Au centre de Tarmée japonaise, la 3^ division s*e^
mise en marche à 5 heures ; à 9 heures, refoulant de
petits groupes ennemis, elle occupe les pentes au Nord-
Est de Tchantsiatun, et marche vers les hauteurs de
Tafangshen; accueillie par un feu violent du IV* batail-
lon du 8* (Tomsk), de la batterie au Sud de Tchan-
chaitse, prise d*écbarpe sur sa gauche par les batteries
du l^' corps sibérien, elle souffre beaucoup, et son artil-
lerie ne peut pas prendre l'avantage, malgré son effectif
(six batteries); elle se borne à agir sur le bataillon de
Tomsk, lequel se replie à 10 heures sur le hameau, à
1,000 mètres à TEst de Liantsiunchaï, où il rester»
jusqu'au soir; deux bataillons japonais, avec une bat-
terie, s'installent sur la crête Nord-Ouest de TafaDgshei),
mais à 11 heures, ils sont forcés de l'abandonner, soos
le feu écrasant de la batterie de Tchauchaitse, de face, et
du flanc droit, de 10 pièces (1) tirant de Nantalîng sur
Tafangshen, sur Tordre du général Chileiko, prévenu
par Oganovski. Enfin, la 3® batterie de la l''^ brigade
d'artillerie de Sibérie, arrive de la réserve à Tchan-
chaitse, et entre en action auprès de la 4®, à la lisière
Est du village, à contre-pente.
Le poste téléphonique de la hauteur 120, au Nord de
personnel d'une batterie de Textrême gauche japonaise à quitter \tî
pièces.
(1) Batterie n« 2 de la 1'« brigade d*arlillerie de Sibérie; 2 pièeis
de la ll^' batterie à cheval. L'officier obseryateur est à la hauteur à
rOuest de Nantaling.
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N- 972. LA OUERRK RUSSO-JAPONAISE. 397
Liantsuntchai, servait d'observatoire pour la conduite
générale du feu d'artillerie.
A 1 heure, la faiblesse de Torganisation du comman-
dement se manifesta (1) : le général de Stackelberg
rendit compte qu'un feu violent d'artillerie était ouvert
contre lui, que son infanterie souffrait peu, parce qu'elle
n'occupait pas les tranchées, mais que si elle les occu-
pait, elle subirait des pertes considérables, ce qui, à son
avis, ne rentrait pas dans les intentions du commandant
de Tarmée. « Je crois de mon devoir, disait-il, d'expri-
mer mon avis, qu'il convient de battre en retraite ». //
estimait que le choc principal des Japonais était dirigé
contre le P^ corps.
Zaroubaiev répondit qu'il prenait sur lui toute la res-
ponsabilité du maintien sur les positions, vu qu'il était
impossible (à la gauche) de se retirer de jour sans de
grandes pertes.
La 5® division japonaise commençait alors à menacer
très sérieusement les secteurs Oganovski et Chileiko : à
8 heures du matin, elle avait pris pied sur le massif à
l'Ouest de Tangtché ; saluée par une grôle de shrapnels
des batteries de Nantaling (2) , elle est clouée aux contre-
pentes, sans pouvoir faire intervenir son artillerie de
montagne, à une pareille distance. Ce n'est qu'à 2 heures
que, sur Tordre formel du commandant de l'armée, et
avec l'appui de la 3® division à gauche, le mouvement
en avant est repris ; l'artillerie avait été mise en action,
et tirait percutant (pièces de montagne), entre 3,000 et
4,000 mètres, sans grand effet. L'offensive fut arrêtée
net par le feu d'infanterie, parti des tranchées étagées
(1) Rapport de Zaroubaiev.
(2) <f L*uDe d'elles, visible par ses lueurs, ne s'éteignit pas jusqu'au
coucher du soleil; nous nous demandions où diable elle pouvait bien
IrouTcr à se ravitailler (Note d'un témoin). »
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^98 LA aUBRRB RUSSO-JAPONAISE. N* SCÎ.
occupées à Nantaliog' (Tapingling) par les 9* et H« régi-
ments russes.
A midi, le général Zaroubaiev avait envoyé aa général
Ghileiko Tordre suivant (1) :
(( Il est manifeste que les Japonais dirigent leur
attaque sur Tchanchaïtse. Quand il sera certain qu ils ne
prennent pas Foffensive contre vous, prenez-la vous-
même contre les forces qui, partant de Tafangchen,
attaquent le détachement Oganovski; entendez-vous à
ce sujet avec le général Michtchenko. »
Il n'y avait pas d'offensive venant de Tangtché ; le
général Michtchenko consentit à soutenir le mouvement.
Tout le 9^ sibérien (Tobolsk) était disponible pour
cette attaque, que Ton amorça en envoyant son IV^ batail-
lon en avant-garde sur Wanchankou ; en même temps,
<( on (?) demanda au général-major Rossoviteh, qui
commandait diverses fractions du lY^ corps sibérien (2),
d'envoyer deux bataillons pour occuper la position de
Nandaline (3), et y couvrir l'artillerie ; le général Kos-
sovitch ne crut pas pouvoir y consentir et refusa ces
bataillons ». Il les envoya (trois bataillons du 10^, Omsk)
derrière le centre d'Oganovski.
Pendant ce temps, le IV® bataillon de Tobolsk est venu
se heurter isolément à des forces supérieures et perd
beaucoup de monde, dont son chef et plusieurs officiers;
on €71 coiiclut qu'il est inutile de le renforcer dts
trois autresj que la manœuvre projetée est impossible.
Puis à droite, les deux bataillons du 11* (Semipalatinsk)
demandent de l'aide; on leur envoie quatre compa-
gnies (4) du 9^, et une partie du lY® bataillon, si dure-
(1) Rapport Zaroubaiev.
(2) Probsblemeat commandant provisoire des réserres. Rapport eité.
(3) £» remplaeemeat du 9^
(4) i, 2,n,l-2.
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N* 97Î. LA 6UERRB RUSSO-JâPONAISB. 399
ment éprouvé, vient les rejoindre, tandis que le reste
passe en réserve (?); les autres éléments du 9^ gardaient
toujours leurs tranchées. .
Quant à la 5® division japonaise, l'offensive suivie de
recul du lY^ bataillon du 9^, lui a permis de gagner, par
sa droite, les pentes en angle mort au Sud-Ouest de
Nantaling, mais elle est très gênée sur sa droite par le
feu de la batterie de montagne de Michtchenko.
Vers 3 h. 30, l'observatoire de la cote 120 signale
vers Tafangchen un rassemblement d'infanterie ; c'est la
3^ division japonaise qui marche contre la crête à l'Est
de Liantsiunchai, occupée par le régiment de Barnaoul ;
un bataillon japonais prend pied sur cette crête ; attaqué
à son tour de front et par le Nord-Est, il recule, reste
quelque temps en contre-bas, à quelques mètres de l'en-
nemi; puis (1) se replie sur le reste de la ligne qui, de
ce fait, ne peut échapper à un léger mouvement de
retrait; par contre, au même moment (vers 5 heures),
à droite, la 5^ division renforce sa première ligne devant
le Tapingling, par l'envoi d'une série de soutiens, sous
forme de chaînes denses successives (2).
Du côté russe, devant Toffensive de la 3^ division, le
colonel du 12<'-Barnaoul (colonel Dobrotine) demande
du secours; le générai Oganovski prend à la hâte sa
réserve particulière (bataillons II et III du 8«-Tomsk),
fait prolonger la gauche de Barnaoul par le III/8<^; il
reçoit en même temps du général Kossovitch l'avis que
Chileîko attaque la droite japonaise, et que lui-même
envoie par suite, derrière le centre, trois bataillons
du 10« (Omsk), pris à la réserve du IV® corps (3).
(1) Rapport japonais : le rapport russe ne mentionne pas cette atta-
que de 4 heures du soir.
(i) Rapport rasée.
(3) Le générai KossoTÎtch ne dit pas qu'il a refusé cette réserve à
Ghileiko pour le relever dans sa position au Nord-Est de Nantaling.
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400 LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. N* 97i
De 6 à 7 heures du soir, Tinfanterie japonaise, sur
tout le front des 3« et 5* divisions, entretient un feu vio-
lent; un certain nombre d'éléments se sont avancés et
tapis dans les angles morts du terrain, à moins de
100 mètres des tranchées ennemies. L'artillerie agit
sans interruption sur toute la ligne.
Du côté russe, toutes les réserves partielles sont en
ligne, à 7 heures, sur la crête Liantsiunchal-NantaliDg
(Barnaoul et Tomsk); les pertes par le feu sont très
fortes, surtout parmi les cadres (1) ; on ne laisse aux
deux batteries au Sud de Tchanchaitse que deux compa-
gnies de soutien, tout le reste est envoyé en ligne avec
Barnaoul. Oganovski sent venir l'orage et demande à
Kossovitch des renforts de la réserve du 1V« corps, si
cela ne dérange pas les combinaisons générales; à
7 h. 30, le 34* tirailleurs arrive avec la batterie 4/9«.
Le feu d'artillerie japonais est mené avec activité (2),
de 7 h. 30 à 8 heures, contre tout le front du
IV* sibérien (5% 3% 13« régiments : 108 pièces); à
8 heures, la 3* division part à l'assaut de la crête à
1,000 mètres à l'Est de Liantsiuntchal.
(( Les Japonais marchaient à l'attaque (3) au cri de :
BanzaI ! sans avoir mis la baïonnette au canon, suppo-
sant évidemment que nous n'avions pu supporter le feu
et que nous nous retirions. Les compagnies de la ligne
de combat se portèrent à la crête; quelques-unes, se
mettant debout, et laisssant arriver l'ennemi à 20 ou
30 pas, ouvrirent le feu par chargeurs; le détachement
d'éclaireurs (4), qui se trouvait à l'extrême droite, cou-
(1) Les officiera russes ne s'abritaient pas comme ils Tauraient dû
(Témoin oculaire).
(2) Quatre coups par pièce et par minute, au maximum.
(3) Rapport Zaroubaiev ; d'après le terrain, il semble que l'attaque
japonaise à partir du dernier couvert, ait eu 600 mètres à parcourir.
(4) 64 hommes dans les régiments de réserre de Sibérie.
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N» 972. LA. GUERRE RUSSO-JAPONAISE. , 404
rut UD peu en avant et se mit à leur tirer par salves
dans le dos. Les Japonais se mirent à flotter et ouvrirent
un feu désordonné. Au bout de quelques instants, ayant
mis la baïonnette, ils se reportèrent en avant; le
IIP bataillon et trois compagnies du IP (de Barnaoul) se
lancèrent à la baïonnette. Les Japonais reculèrent »
D'après le récit d'un officier, témoin oculaire, « les
Japonais s'avancèrent sur plusieurs lignes déployées :
le feu de l'infanterie russe décimant les premières, les
suivantes arrivèrent à se fondre presque en une seule
ligne. C'est alors que la contre-attaque À la baïonnette
de Barnaoul se serait produite, et son succès serait dû
à ce que, dans ce cas, il ne s'est plus trouvé de réserves
japonaises assez fortes et assez solides pour le repousser
efficacement par le feu ».
En tout cas, les sept compagnies de Barnaoul tom-
bèrent sous le feu de réserves japonaises, en ligne à la
crête, à 600 mètres au Sud, et fondirent rapidement (1);
elles durent reculer à leur tour.
A gauche de Barnaoul, malgré leur désir de pousser
à la baïonnette, trois bataillons de Tomsk avaient été
retenus par Oganovski, avec ordre formel d'agir par le
feu seul, contre une attaque dirigée sur eux de front, et
aussi dans le flanc des assaillants de Barnaoul; le feu,
bien conduit, calme, efficace, arrêta les deux attaques,
et permit la contre-offensive de Barnaoul ; le régiment
de Tomsk, tout frais, pouvait agir par le feu ; on ne pou-
vait en demander autant à Barnaoul, engagé depuis le
matin, et énervé par l'émotion, les pertes, la fatigue, la
grande chaleur, la faim et la soif; la charge à la baïon-
nette était peut-être son seul mode d'action possible
le soir.
(1) Les p«rtes de Barnaoul, dans la journée, sont presque les seules
subies par le IV» corps sibérien, et se montent à près de 500 hommes.
26
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408 LA eUBRRB RUSâO-JAPaNÀtSS. N* 97î.
Les Japonais renoo vêlèrent quatre fois leur tttaque,
jusqu'à 10 heures du soir, sans succès (1 ).
A droite, la 5* division était en échec devant \ts tran-
chées du ll<^(Semipalatinsk); pendant la fin de l'après-
midi, elle avait été tourmentée sur son flanc droit par le
feu de quatre pièces de montagne (2) de la cavalerie
Michtchenko.
A 9 heures du soir, la réserve générale russe cen
encore six bataillons et une batterie ; le général Zarou-
laiev ne crut pas, dans ces conditions, pouvoir recom-
mencer la lutte le lendemain, et il donna Tordre de
retraiter sur Haicheng, obéissant aux instructions ai^t^-
rieures de Kouropatkine, confirmées par un télégramme
du général en chef (3) reçu le 24 au soir. Les mouv^
ments commencèrent vers 9 heures au I®"" oorps sibérien
et vers minuit au IV®.
Du côté japonais, Finsuccès d^ la journée avait
inquiété le commandement, d'autant plus qu'un rensei-
gnememt, arrivé vers le soir, annonçait la réunion de
forces ennemies importantes à Kiaotaipu et Tiankiatao,
d'où Ton pouvait conclure à une offensive enDemie
contre la gauche ; le commandement envoyait donc, à
8 heures du soir, un régiment (23*) de sa réserve à h
6* division, pour étayer son point de suture avec la 4*.
Le général Ueda (4) sollicita du général Oku Tantori-
(1) Il est à remarquer que Tattaque de la 3* division japonaise a été
Tue de robsenratotre de la cote 120, mais que les batteries du !*' corps
sibérien, dont Taotion d^ôoharpe aurait pu Farréter net, ne purent
tirer vers Liantsiuntchaî, à cause de l'obstacle opposé par les hauteurs
qui les défilaient.
(2) Quatre pièces de 65 millimètres d^une ^batterie de montagne des
gardes-frontières.
(3) Alors présent au X^ corps vers Yushpling.
(4) Alias Uyeda.
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N* 972. LA GUERRE RUSSO -JAPONAISE. 403
sation d'attaquer de nuit avec la 5® division, appuyée
par la 3* ; autorisation accordée : les deux division-
naires s'entendront pour Texécution de Tattaque. Le
général Oshima (3*) faisant quelques objections, Ueda
attaque à lui seul le Tapingling, à 10 heures du soir, en
deux colonnes, et à 3 heures du matin, se trouve en pos-
session de tout le massif, après trois actions successives
contre une arrière-garde russe qui se replie de tranchées
en tranchées.
L'ordre de Tarmée portait que l'attaque recommence-
rait le 2S à Faube, la prudence étant recommandée aux
4« et 6® divisions. Le 25, les positions russes étaient
vides.
La IP armée se porta en avant; À 11 heures quelques
coops de canon furent tirés sur une arrière-garde en
retraite au Nord de Tachekiao.
Le 26, on occupa le port dTnkow, dont la garnison
russe retraita sur Niuchwang ; la 5« division partit pour
Yentai, se joindre à l'armée de Takushan.
La n® armée ne bougea pas jusqu'au 30 (quartier
général à Kiaotaipu, avant-postes en cercle à 5 ou 6 ki-
lomètres au Nord de Tachekiao (1).
PbRTBS BU RUSSBS.
I^ corp» sibérien 50
IV* corps sibérien (la majeure partie du li« régi^
iiitiit), environ ! 550
Total (dont 20 officiers) 600
(I) Les Russes, en se retirant, ayaient brûlé presque tous leurs
mag^asins des stations de Tachekiao et d*Ynkow.
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404 LA GUBRRB RUSSO-JAPONA.ISB. N« 97!.
. Pertes dbs Japonais.
Tvés. Blessés.
OfBciers. Troupe. Officiers. Troupe. TotsI
3» dmsîon -4 69 16 290 379
4« division 0 17 15 143 175
5« division 4 62 12 389 467
6» division.. '. 2 9 2 60 73
Brigade d'arlillcrie.... 0 12 11 72 9o
Totaux lïT 169 «6 954 . 1,189
Effectifs russes : 42,000 à 45,000 hommes, dont 30,000 hommes
d'infanterie et 118 pièces.
Effectifs japonais engagés : en gros 60,000 hommes et 252 pièces.
Sur ce combat de Tachekiao, les avis sont partagés :
Le général Kouropatkine aurait dit qu'il le considérait
comme un succès tactique, puisque les Japonais avaient
été repoussés presque sans pertes du côté russe, mais
surtout comme un succès stratégique, parce qu'il lui
donnait une raison d'ordonner l'abandon de Tachekiao
et la concentration sur Haicheug, qui répondait à ses
vues personnelles.
La note « Troupe », d'autre part, est moins optimiste;
elle nous est donnée par le colonel Gaedke ; les troupes
russes avaient le sentiment d'un succès le 24, et le désir
de passer à l'offensive le lendemain; Tordre de la
retraite les frappa au cœur ; leur confiance dans le géné-
ral en chef fut profondément atteinte, et Tidée com-
mença à se manifester ouvertement que, puisque l'issue
fatale de tout engagement, même victorieux était le
recul, il était bien inutile de verser son sang et de ris-
quer sa vie.
L'une et l'autre conclusions nous paraissent exces-
sives, parce qu'elles admettent qu'il y a eu une bataille
de TachekiaOy ce qui, à notre avis, est une proposition
non justifiée :
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N* 972. LA aUBRRE RUSSO- JAPONAISE. 405
En effet, que s'est-il passé du côté russe le 28 juillet?
Le général Zaroubaiev disposait de quarante -huit
bataillons et de quinze batteries (1) à tir rapide, il n'a
engagé que des troupes du IV* corps sibérien, soit dix
bataillons (2), dont cinq (3) ont réellement pris le con-
tact rapproché, dont deux ont subi presque toutes les
pertes.
Des quinze batteries, deux, celles de Samsonov, ont
une tâche à part ; sur les treize autres, trois sont gar-
dées en réserve la plus grande partie de la journée ; les
dix restantes se fixent pour but d'interdire le champ de
bataille à l'ennemi à partir de leur extrême limite de por-
tée; elles brûlent plus de 20,000 coups de canon dans
la journée; une seule en tire 4,018, soit 502 par pièce (4);
on peut donc dire que, du lever au coucher du soleil,
les balles de shrapnels n'ont pas cessé de grêler sur le
front présumé ou reconnu des troupes japonaises ; la
dépense a été somptueuse ; le but, pour l'artillerie, en
valait la peine, car l'emplacement à grands défilements
des batteries, qui leur assurait l'invulnérabilité, avait
inconvénient de laisser en angle mort en avant une
zone proronde de 2,000 à 2,500 mètres, qu'il s'agissait
' de ne pas laisser atteindre par l'infanterie ennemie.
En soipme, du côté russe, trente-huit bataillons n'ont
rien fait et leur présence a donné l'illusion d'une force
qui n'était pas réelle.
Le général Zaroubaiev a-t-il eu tort de ne pas s'en
(1) ÛDie, si Ton défalque celles de la cayalerie.
(2) Quatre de Barnaout; trois deTomsk; deux de Semipalatinsk ; un
de ToboUk.
(3) Deux de Barnaoul, deux de Tomsk, un de ToboUk.
(4) Approvisionnement de la batterie russe, 165 coups par pièce;
deux brigades de parcs Yolaots sont sur le terrain ; un train lourd de
munitions en gare de Tachekiao permet aux caissons de se recompléter
directement.
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406 LA QUERRK RUBSO-JAPONAISE. N« 973.
servir pour attaquer le lendemain? A notre avis, noD,
car son artillerie, suffisante pour exercer une action
retardatrice contre Tennemi sur un front de 12 kilo-
mètres pendant une journée, se serait trouvée trop faible
pour soutenir une attaque vis-à-vis de la IP armée japo-
naise ; son effectif ne correspondait pas à celui de Tin-
fanterie ; avait -elle même des munitions pour une
seconde journée ?
Du côté japonais, y a-t-il eu réellement une bataille?
L'artillerie a été mise en action progressivement; vers
midi seulement elle était tout entière en action; a aucun
moment elle n'a gêné celle de Tennemi, dont elle ne
s'est guère rapprochée à moins de 4,000 mètres; toute
la journée, elle s'est employée à bouleverser des retran-
chements restés inoccupés, puisque son infanterie ne les
attaquait pas.
En effet, la 4^ division n'agit pas, non plus que la 6*^ ;
leurs pertes ne touchent guère que le personnel de Far-
tillerie ou les fantassins employés à faire la chaîne pour
ravitailler les pièces en projectiles.
La 5® division voit sa marche tellement ralentie par
le terrain, entravée par le feu, qu'elle ne peut guère
qu'à la nuit attaquer la position ennemie, virtuellement
abandonnée.
L'infanterie de la 3^ division seule a attaqué à fond,
jusqu'au corps à corps, si Ton en croit les rapports japo-
nais et russes, mais avec quel effectif pour n avoir (1)
que 73 tués et 306 blessés ? Deux bataillons peut-être.
Il semble que son offensive n'ait été qu'une action de
détail.
En somme, la IP armée n'a pas attaqué et ses pertes
(1) Infanterie, 71 tués dont 4 officiers ; artillerie, i tué; génie, 1 tué.
Infanterie, 289 blessés, dont li officiers; arttlierie, H blessés, dont
2 officiers; génie, 1 blessé, divers, 3 blessés.
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It* 979. LA QUBRRE BUSSO-JAPONAISE. 407
ne sont que de 2 p. 100 de l'effectif combattant. Quelle
est la cause de cette timidité? Peut-être TimpressioD
créée par le tir de Fartillerie russe, qui paraissait, par
son fea, avoir le triple de son effectif réel ; peut-être
aussi une estimation exagérée des forces ennemies,
qu'on évaluait au minimum i quatre divisions, sous les
ordres directs de Kouropatkine ; peut-être Tidée que les
Russes partiraient d'eux-mêmes, et qu'il était inutile de
les presser.
£n tout cas, du c6té japonais il y a purement et sim-
plement action de front sans tentative de manœuvre ;
dans la vallée de Tangtché le terrain était ingrat; mais
à rOuest de la voie ferrée, malgré la fange de la plaine
détrempée par les pluies du 21 et du 22, il semble qu'il
eût été possible de tenter un effort.
/F* armée. — Combat de Simoucheng (Tomucheng).
31 juillet 1904.
Constitution de la /F* armée. — Au reçu des rensei-
gnements de la fin de juin annonçant la concentration à
Simoucheng de deux divisions ennemies, le grand quar*
tier général de Tokio mobilisa la 10® brigade de ré-
serve (1), qui arriva à Siuyen le 12 juillet, après la
prise du col de Taling.
Comme, d'autre part, la route de Takushan au col de
Taling, après aménagement, pouvait suffire à entretenir
deux divisions, la i*éunion de la 10^ division avec la
10« brigade fut décidée, sous le nom de IV« armée, et
le commandement en fut confié au général comte
Nodzu (2); le quartier général de la IV* armée se mobi-
(1) 10^, 20« et 40* régiments, à 2 bataillons; oommandée par le
colonel Hoji ; mobilisée i Himeji.
(2) Ancien commandant de la 5* dÎYision et de la I'*^ armée pendant
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408 LA QUBRBB RUSSO-JAPONAISE. N* 973.
lisa le 30 juin, s'embarqua A Ujina et arriva à Siuyenle
16 juillet au soir; le 2i, il donna Tordre à la brigade
Âsada, de la Garde, de rejoindre sa division par
Iloangkiatien.
La 10® brigade de « Kobi » n'apportait comme renfort
à la 10® division que six bataillons d'infanterie.
Le 21 (5 h. 45 soir), arrive du général Oku l'avis
qu'il compte attaquer Tachekiao le 22, puis le bulletin
suivant du maréchal Oyama :
« La IP armée va s'emparer de Tachekiao, après
avoir battu l'ennemi qui en défend les abords; il est
possible que, par suite de ce mouvement offensif, le
gros de l'armée russe s'avance au Sud de Haicheng, en
forces peut-être supérieures À la II® armée.
« La disposition d'ensemble de la II® armée sera la
suivante : quatre divisions en première ligne, entre la
rivière Nantaho et la grande route Kaiping- Haicheng;
la 5® division à droite ; un détachement sera poussé au
loin vers la gauphe, afin de couvrir l'armée contre toute
menace sur ce flanc. Le mouvement commencera le
21 juillet, et l'on pense s'emparer de Tachekiao le
deuxième jour de l'opération. »
Le service de renseignements japonais donnait alors
comme répartition des troupes ennemies :
Le gros à Haicheng, avec des avancées à Yashuling,
Yangtseling, Simoucheng et Tachekiao. En particulier,
à Simoucheng se trouvaient 28 bataillons, 42 escadrons,
8 batteries ; à Tachekiao-Tangtché 38 bataillons, 32 esca-
drons, 12 batteries ; à Haicheng, une réserve générale
de 18 bataillons, 12 escadrons, 11 batteries.
Dans ces conditions Nodzu jugea qu'il ne pouvait
la campagne de Ghioe de 1894-95, a rempli des missions en Europe;
en dernier lieu, inspecteur de Tinstruction militaire au Japoo. Sod
chef d*état-major, le général Ouéhara est ancien élèye de TÉcole de
Fontainebleau.
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N* 972. LA GUBRRK RUSSO-JAPONAISE. 409
attaquer sérieusement Simoucheng qu'après la réussite
de la manœuvre de la II« armée, mais qu'il pouvait
néanmoins faciliter la tâche de cette dernière par une
démonstration. Il renforça donc le général Kawamura
de quatre bataillons et lui donna ordre de marcher, le
22, sur le front Sianlayu (1), rivière de Yentai, gardant
comme réserve d'armée deux bataillons à Wankiapou.
Les dispositions étaient prises, quand on apprit que
les pluies arrêtaient l'attaque de la Ih armée ; Nodzu
prescrivit donc de suspendre la marche; les troupes se
trouvaient alors dans la situation suivante :
Détachement Katsura (20* régiment), avec deux pelo-
tons de cavalerie, vers Nanmayu.
Une flanc-garde de deux bataillons et une batterie,
vers Taneurgou .
Une avant-garde de trois bataillons, vers Tafangshen.
Détachement Kamada à Sianfanputse (trois bataillons,
un peloton de cavalerie, une batterie, une compagnie
du génie).
Le gros de la division est vers Watsekou (2).
Le 22, le détachement Katsura s'engage contre un
élément ennemi, au Nord de Nanmayu (route de Pan-
liDg)(3).
Le 23, Kawamura pousse le détachement Kamada
sur Tiasengou.
Le même jour, à la nouvelle que la IP armée s'est
mise en marche inopinément, le général Nodzu ordonne
la reprise du mouvement ; le lendemain, ses avant-
gardes sont dans la situation suivante :
Katsura à Kuankunyu; flanc-garde de droite à 4 kilo-
mètres Est de Sianlayu; avant-garde du centre, au
(1) Alias Sanhoaju.
(2) Alias Gashiko.
(3) Un bataillon du !?• tirailleurs qui avait relevé le balaillou de
ï'éserristcs sibériens.
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410 LA GUBRRB RUSSO-JAPONAISR. N* 973.
Nord de Siaokushan; Kamada tient les chemins de
Lanating et de Sidzîaputse, au Nord de ces deux points ;
le gros du 10* régiment de cavalerie est tcfs Takiapn;
le gros des troupes est à Lanafang (4).
Le général Nodzu pensait que la II* armée, après
avoir enlevé Tachekeiao pousserait au moins jusqu'à
Hochangtun (14 kilomètres au Nord-Est), et se réservait
d*attaquer alors Simoucheng; une dépèche d'Oyama,
reçue le 24 (8 heures soir), lui apprend que 'le mouve-
ment de la II* armée au Nord de Tachekiao « dépendra
des conditions dans lesquelles la position ennemie aura
été enlevée ; le général Oku a reçu l'ordre de ne pas
s'avancer sans instructions nouvelles au Nord de Tache-
kiao, sauf en cas de circonstances spéciales et impré-
vues ».
Le chef de la IV* armée prescrivit donc de rester, le
25, dans le siatu quo ; cette situation se prolongea jus-
qu'au 28.
Le 28 juillet (10 heures soir), Nodzu reçut à Wan-
kiapu (2) les instructions suivantes du maréchal Oyama :
« La 5* division va être placée sous vos ordres, et
fera désormais partie intégrante de votre armée; elle
opérera sa jonction avec vos forces près de Simoacheng,
dont vous vous emparerez dès qu'une occasion favorable
se présentera. »
La IV^ armée occupe alors le front Sianlayu, Yaotun,
Sidziaputse; la 5* division a une brigade à Tsilaokou,
près de Tangtché, Fautre à Yuisigou, près de Tache-
kiao.
Combat de Simoucheng. — Les renseignements sur
l'ennemi accusent la présence à Simoucheng de 36 batail-
(1) Alias Lamufang.
(2) Sud-Est du col de Taling.
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N* 972. LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. 441
Ions, avec 70 pièces et 18 escadrons; une position très
fortement organisée, sur les crêtes au Nord du défilé de
Kaugualing (Hungyaoling) et au Sud-Ouest de ce point,
jusqu'à Sankiaoshan (1); à FOuest de ce village, très
peu d'organisations; la brigade Michtcbenko est signalée
vers Miaoeurkou et Yangkiakou; ce dernier point est
occupé par des troupes de toutes armes, tandis que
la position principale, de Sankiaoshan à Kangoualing est
occupée par une division et seize pièces, lançant
une avancée qui tient Shanchengtse et Hsiafangshin.
La décision prise par le général Nodzu fut la sui-
vante : attaquer de front la position principale russe
avec la 10® division, pousser la 5® sur Miaoeurkou et
Pailontun, vers la ligne de retraite de Tennemi.
Les forces groupées du côté russe, sous les ordres du
général Zassoulitch, comprenaient :
La 5* division de tirailleurs, général Âlexeiev, bri-
gade Okolitcb (17« et 18«), brigade Poulilov (19« et 20«)
la 5* brigade d'artillerie (quatre batteries) et une com-
pagnie de mitrailleuses ;
La l*^* brigade de la 2« division de Sibérie (2) (général
Pleschkov), régiments dlrkoutsk (5®) et dlenissei (6®),
avec une batterie ;
La 2® brigade de la 31® division (3), général Vassiliev,
régiments de Koslov (123®) et de Voronège (124«), avec
trois batteries ;
Régiment Cosaque de Sibérie n* 7 et régiment Cosaque
derOuraln*4;
Total : 28 bataillons et 64 pièces (4).
(1) Japonais : Sankakuyamu ; Russe : Daputzy.
{i) Dq IV* corps fibérieD.
(3) Du X« corps d'Europe.
(4) La 3» brigade de la 35« division (XYII* corps) régiments 139« et
U0« est à Haicheng.
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412 LA OUBRRE RUSSO-JAPONAISB. N* 9Ti.
Les forces de Michtchenko comprennent le 1^' Tchita.
le !•' Verkhnéoudinsk (quatre sotnias), les 11* et
12* Cosaques d'Orenbourg, avec deux bataillons du
11* sibérieu.
Le 29 juillet (à 11 heures du matin), le général Nodza
donna son ordre d'opérations pour le 30 et le 31 :
A droite, la 10® division et la 10® brigade de Kobi
devaient occuper le front Tafangshin-ShaDchengtse,
crête au Nord-Ouest de Shiapatsekou. A gauche, la
S® division recevait ordre de se concentrer à Houtsi-
laokou; les télégraphistes établissaient immédiatement
la liaison entre Lanafaog et Houtsilaokou.
La réserve générale, à Sianlayu. était formée do
40® Kobi. Le quartier général devait se porter le 30, de
Wangkiapou, par le Taling, sur Siaokushan.
Les Russes étaient disposés de la manière suivante :
régiments de tirailleurs n®' 18 et 19, le premier au Sud.
le deuxième au Nord du défilé de Kangoualine; le
17® rentre du défilé de Panling, et reste en réserve avec
le 20®; la brigade de la 31® division est vers Pailoutua; la
brigade Pleschkov (l" de la 2« division sibérienne), avec
sa batterie, est à Samayu et dans le massif à TEst, sous
les ordres du chef de la division, général Lœwestam (i);
à Sankiatse, se trouve le 7® Cosaques de Sibérie, tandis
que le 4« Cosaques de TOural se trouve vers Pailoulun.
Le 30 juillet, à 2 heures du matin, la 10® division se
mit en mouvement (2) :
La droite^ sous le colonel Moji (chef de la brigade de
Kobi), comprend deux pelotons du 10® de cavalerie,
les 10® et 20® (quatre bataillons de Kobi), deux batteries
(1) Général Lœwestam (commandant la î« division de Sibérie), aTec
la brigade Pleschkov.
(2) L'approvisionnement en munitions a été porté à 250 cartouche»
par homme.
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N« 972. LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. 413
du 10* d'artillerie, une compagnie du 10® bataillon du
^énie ; elle s'installe sur la ligne : hauteur à l'Est de
Tadoyu, hauteur à TEst de Pankiatun, artillerie sur la
hauteur à TËst de Sianlayu.
Le centre, sous le général Tojo, avec le 10« régiment,
un peloton et demi, une batterie du iO®, une compagnie
du génie du I0«, tient à 5 heures, avec deux bataillons,
la crête au Nord de Likiaputse; artillerie sur la crête
au Sud.
La gauche^ sous le colonel Kamada, avec le 40® régi-
ment et un peloton de cavalerie, est un peu au Nord de
Yedziaputse.
A 6 heures du matin, Tartillerie de la droite et celle
du centre, canonnent Tennemi en position sur la hauteur
au Nord-Est de Samayu, et qui se replie à 7 h. 10,
sans avoir montré de canon.
Le groupe Moji s'installe sur remplacement conquis,
canonoe l'ennemi en retraite, et s'attire une vigoureuse
réplique d'une batterie placée au Nord de Ghansanyui,
à laquelle il est impossible de répondre, faute de portée ;
une arrière-garde russe reste en position sur la hauteur
à TEst de Santsiatse.
Le groupe Kamada s'est porté jusqu'à Wangkiapu
et Liukiaputse ; il rend compte que la croupe au Nord
n'est pas défendue; Kawamura lui envoie, à midi 30,
une batterie et une section du génie du gros (rassemblé
à Hsiapatsekou), et lui donne Tordre d'occuper ladite
hauteur, ce qui est fait à 6 h. 40, entre le chemin de
Sankiaoshan et le piton 253, à 2 kilomètres à TEst.
Le soir, la 5® division fait savoir ses emplacements :
Droite : le 42*, deux pelotons, deux batteries, une com-
pagnie du génie, vers Yingtseyu ;
Centre : Deux bataillons du 2J® et deux pelotons, vers
Yinglaoshan ;
Gauche : 41*, un peloton, une batterie, une compagnie
du génie, près de Ukiaputse ;
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4U LA OUBRRB RUS80-JAP0NAI6B. M* 971.
Gros : 11^ et un bataillon du 2i«, trois batteries,
une compagnie du génie, vers Waitsekou ; 5® régiment
de cavalerie (sept pelotons), à l'Est de Yingtseyu, en
liaison avec la 10* division.
Journée du 31. — A la suite des engagements de détail
et renseignements de la journée, le général Zassoulitch
avait prescrit d'occuper la position dans les conditions
suivantes : 18* et 19* tirailleurs, à cbeval sur le défilé de
Kangualine, prolongés à droite par le 20*, au Taping-
ling; le 17* en réserve; deux batteries de la S* brigade
au Nord du défilé; les deux autres, Tune au saillant
Sud-Est du Tapingling, l'autre au front Sud.
La 2* brigade de la 3i* division est poussée au Sud
de Pailoutun, sur la trouée de Sankiaosban qui est
menacée; elle l'occupe de la façon suivante : six compa-
gnies du 123* et deux batteries à l'Est du défilé, sur la
longue crête qui court du piton 262 vers le Nord-Ouest;
deux compagnies du 123* et une batterie, à l'Ouest du
défilé avec» A droite, deux bataillons du 124*; un
bataillon du 123* et un du 124* à l'Est de Miaoeur-
kou; un bataillon du 123* et un du 124* & la garde du
flanc gaucbe, vers Simouling.
La brigade Plescbkov, de la 2* division d'infanterie
de Sibérie, forme réserve générale, vers Yangkiatien.
A l'Ouest, Michtchenko tient la trouée de Liuchukou.
L'attaque japonaise débuta par la droite : le groupe
Moji (1), opérant de nuit, refoula l'ennemi du massif
au Sud de Simoucheng, qu'il occupait en entier à
7 h. 50, sérieusement éprouvé par le feu de l'artil-
lerie ennemie; le groupe russe (deux bataillons des
5* et 6* régiments de Sibérie) repassa au Nord du Kan-
gualine.
(i) Réduit d'un bataillon et d'une batterie.
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i
N* 971K. LA QUCOtRB RUSSO -JAPONAISE. 4i&
Le centre (Tojo), renforcé la nuit d'un bataillon et
dune batterie enlevés à la droite, s'est porté à
3 h. 50 à la deuxième crête au Nord de Wangkiapu,
avec ses deux batteries.
La gauche (Kamada) est à la crête au Nord de Liu-
kiaputse, avec sa batterie.
Les trots batteries ouvrent le feu à S h. 20, sur
un élément ennemi qui occupe le saillant A 2 kilo-
mètres Sud-Ouest de Ghansanyui; la gauche (Kamada)
marche dans un dédale de crêtes et de gorges, et prend
pied sur les premiers contreforts dudit saillant, prépa-
rant la manœuvre du gros de la 10® division dans cette
direction. Le général Kawamura savait déjà que les
ouvrages ennemis semblaient moins forts à l'Ouest du
Taping^ing que vers le Kangualine, et voulait faire son
effort de ce côté dès que le combat de front, entamé par
Kamada, l'aurait éclairé sur la situation de Tennemi en
face. A 5 h. 40, il envoya le 39® prolonger à gauche
le 40®, mais le régiment, à peine parvenu au col du
chemin de Liukiaputse à Sankiaoshan, est pris d'enfilade
parla batterie russe au Nord de Hankiaputse, et arrêté
court, jusqu'à l'intervention de deux pièces japonaises,
hissées à l'Est du col, et qui attirent le feu sur elles. Le
39' reprend son nK>uvement et atteint, *à 7 h. 40, les
pentes à l'Est de Hankiaputse (deux bataillons), d'où il
ouvre le feu (à longue distance) contre un élément
ennemi, qui occupe des tranchées au Nord.
Avant d'attaquer à fond le versant Est du défilé de
Sankiaostiim, il fallait se débarrasser de ce groupe
ennemi. Kaveamura prend à sa réserve les deux batte-
ries disponibles, et les envoie à la croupe occupée par
le 39^, où elles entrent en action à 8 h. 20 ; la batterie
russe du Nord, impuissante à les repérer, continua son
feu sur les deux pièces toujours en batterie au col à
1}500 mètres au Sud.
Le groupe Kamada put alors reprendre son attaque
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446 LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. N« 97*.
de concert avec le ^oupe Tojo; leurs trois batteries
concentraient leur feu sur le saillant à 2,S00 mètres aa
Sud de 262 ; les Russes criblaient Tattaque avec douze
pièces, placées au-dessus de Chansaiiyui; pourtant, mal-
gré les pertes, à 10 h. 40, Tojo et Kamada prenaient
pied sur le saillant visé et s'y incrustaient, en dépit des
feux croisés arrivant des batteries du Tapingling et de
Sankiaoshan.
Attaque de la 5* division. — La 5* division s'est mise
en route vers 2 heures.
Le centre (1) arrive à Yangkiaku Ouest à 4 h. 50, sur-
prenant UD peu au Nord une compagnie endormie au
bivouac sous la tente.
La droite (2) prend pour objectif la crête 345 au Nord
de Yangkiaku Est; son artillerie, postée au Nord-Est de
Sukiaputse, canonue, à 8 heures, Tinfanterie ennemie
apparue au Nord de 345 et qui disparait; les pièces
changent alors de position pour agir contre la batterie
russe signalée au Nord-Ouest de Sankiaoshan.
L'aile gauche (3) portait à 7 h. 30 deux bataillons dans
la direction de la cote 430, au Nord-Ouest de Yangkia-
kou ; sous l'effet d'un feu violent parti d*un temple situé
au pied des pentes et occupé par environ deux compa-
gnies, Tattaque oblique à gauche visant le temple, fusil-
lée de front, canonnée dans le dos par la batterie de
Sankiaoshan, et subit des pertes sérieuses; elle est tenue
en échec.
A ce moment intervint la 17« brigade, général Ko-
dama (4), de la 3« division, qui couvrait l'aile droite de
(1) Deux pelotons, deux bataillons du 2 M.
(2) Deux pelotons, deux batteries, le 42*; une compagnie du g^oi^-
(3) Le 41*', une batterie, un peloton, une compagnie du génie.
(4) Régiments 18'' et 34s avec un peu de cavalerie et deux batte-
ries.
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N* 972. LA OUBRRE RUSSO-JAPONAISE. 417
larmée d'Oku, dans la vallée de Likiaputse; elle se
rapprocha du théâtre de la lutte, poussant de l'infan-
terie au Nord de ce village, et mit en action ses deux
batteries contre Liuchukou, occupé par de Tinfanterie et
de l'artillerie de Michtchenko.
Cette intervention permit au 41% soutenu par sa bat-
terie (à la cote 240, à TEst de Likiaputse) d'enlever le
temple et la hauteur an Nord à 10 heures du matin.
L'ennemi se replia vers Tsaomiaotse.
La droite de Mitchtchenko dut aussi abandonner Liu-
chukou, pour se replier à hauteur de Tsaomiaotse, por-
tant son artillerie sur la hauteur à 2,000 mètres à TEst.
La situation de la 5® division est alors la suivante : le
42% le 21 «, le 41% ont pris pied sur la crête 345-430 ; le
i" groupe d'artillerie a deux batteries à 280 (au Sud de
345), une autre vers Likiaputse ; le colonel du 5® d'artil-
lerie, avec le 2« groupe et une compagnie du génie, tra-
vaille, à partir de 10 heures, à hisser ses pièces (de
montagne) sur la crête 430, tâche qui n'est achevée
qu*à i heure; elles sont alors réparties contre deux
objectifs ; une batterie tire vers le Nord sur l'artillerie
de Tsaomiaotse ; deux batteries, vers TEst, sur l'artil-
lerie au Nord de Taputse (cote 310) qui est encore prise
à partie par les deux batteries de droite du i^' groupe.
Prise d'enfilade et à revers, la position de la batterie
russe est intenable, et les débris du personnel s'enfuient,
impuissants à sauver six pièces, sur lesquelles le 46^
met la main.
Toutefois les Russes tenaient toujours au Nord de
Taputse et au Nord de Tapingling, avec des réserves
vers Tunkiaputse, une position de repli â l'Est de San-
yaoshan, de grosses réserves vers Pailoutun, et enfin,
on signale au général Nodzu une forte colonne mixte (1)
(1) Arrivée de la 2^ brigade, 35'^ divisioa (XVII<' corps) régiments
139» et 140».
27
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I
h 418 LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. N* 971
! arrivant de Ilaicheng, par la vallée de Laomukou, et
dont Tavant-garde atteint ce point à midi, détachant six
pièces à TOuest de Laomukou, tandis que sur la crête à
l'Est, où s'est retirée le matin l'artillerie de Mitcht-
chenko, on compte maintenant vingt-deux pièces.
Le général Ueda, s attendant à une forte contre-
attaque, réservait son 11^ régiment; tout le reste était
en ligne sur 6,000 mètres de front.
Le général Kawamura n'avait pas entamé la position
de Kangualine ; il était en échec devant la 2® position
de Tapingling et souffrait du feu de l'artillerie de Taping-
ling et de Sanyaoshan.
Le 40* régiment de réserve n'était plus disponible,
envoyé depuis 9 h. 15, par Tadoyu, au Nord de Simou-
cheng avec ordre de menacer l'extrême gauche russe,
restait en réserve le seul 20^, et la journée n'était qu'à
demi écoulée.
Le général Kawamura se résolut à percer parTaputse;
à i heure, il ordonna au *^d* d'attaquer la position à
TEst de Sanyaoshan, avec l'appui du 2* groupe du
10*^ d'artillerie, en position à la hauteur à 3,000 mètres
Sud de Sankiaoshan, et le renfort d'un bataillon du
20*^. L'attaque commence à 3 heures, sous la direction
du général Marui (1); elle progresse par sa droite, mai^
ne peut dépasser la crête à TEst de Sankiaoshan, à
gauche du 40* ; Tartillerie russe (2) de la position de '
Sanyaoshan lui interdit tout progrès au Nord de
Taputse, et le 2^ groupe du 10*, hors de portée, ne peut
rien contre elle.
A droite, la 10® division a pris pied sur la crête au
Nord-Ouest de Chansanyui, mais c'est tout; de la droite,
(1) C4ommandant la 20^ brigade.
(â) i*robablement la batterie de la brigade d'iafaoterie de résem
de Sibérie.
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i
i\« 9Ti. LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. 419
de la gauche, les shrapnels font un feu écrasant, et tout
nouveau progrès est impossible.
A 5 h. 30 du soir, le feu de rartillerie russe redoubla
d'intensité contre la 10« division japonaise, tandis que,
sur Tordre de Zassoulitch, des troupes de contre-attaque
massées vers Sanyaoshan, recevaient Tordre de se jeter
sur la gauche du général Kawamura. La tête devait être
prise par le 124® (colonel Lipowatz), qui serait appuyé
par la brigade dfe Sibérie Pleschkov ; les troupes
devaient cheminer jusqu'au village de Laokantse, qui
serait le point de départ de Tattaque.
D'après le rapport japonais, il semble que, bien que
la ligne de combat russe ait reçu des renforts équivalant
à une brigade, deux bataillons seulement aient réelle-
ment contre-attaque le 40® japonais dans la direction
iNopd-Sud, devant la cote 262. Les troupes japonaises,
couchées derrière les crêtes pour échapper au feu,
se seraient relevées pour recevoir Tennemi à la
baïonnette, et auraient repoussé quatre attaques succes-
sives ; Toffensive russe semble avoir été acharnée, car
la H« compagnie du 40® japonais, après la dernière
attaque, ne comptait plus que 3S hommes sous le com-
mandement d'un seul officier, blessé lui-même.
La nuit vint mettre fin à cet épisode tragique dont
TelTet semble avoir été de dissuader les Japonais de
toute poursuite.
La retraite commença à 11 heures du soir (1), sans
être inquiétée, et se poursuivit le lendemain par Pailou-
tun sur Haicheng.
La S® division japonaise et la brigade Kodama, de
la 3®, n'avaient pas poussé plus loin que les crêtes con-
quises le matin, sur lesquelles elles étaient copieuse-
ment canonnées du Nord à trop grande portée pour leur
^1) Sur l'ordre de Kouropalkine, reatré à Haicheng, le 27 juillet.
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4S0 LA aUERRB RUSSO-JAPONAISE. N* S',:
artillerie ; deux compagnies seulement, à droite, aTaien:
poussé au Nord de Tancien emplacement de la batUrie
prise à Tennemi, et assistaient, impuissantes, à la retraitf
des Russes. A 4 b. 30, le général Nodzu prit à sa réservr
un bataillon et demi du 20^ et l'envoya au général Uedd.
avec mission de pousser sur Miaoeurkou ; le village était
occupé par une arrière-garde dont Taccueil découragea
toute tentative de poursuite (1).
A la suite des combats de Tacbekiao et de Simon-
cheng, le général Kouropatkine prescrivit, le 2 août
d'abandonner Haicbeng, dont Torganisation défensive
si complète et si coûteuse, demeura inutile.
Le II* corps sibérien se retira en deux colonnes sur
Haicbeng, le gros par Simouling; le reste par Pailon-
tun (2) ; il continua vers le Nord, sur Anshantien et se
groupa vers Kusantse; la cavalerie Micbtcbenko au Miao-
ling, Les P' et IV* sibériens se repliaient également sur i
Anshantien.
L'armée d'Oku avait quitté Tacbekiao le 30 juillet; le
2 août, elle était en vue de Haicbeng, d'où elle délogea
Tarrière-garde russe du I*' sibérien (buit bataillons sous
les ordres du général Gerngross).
Le 4 août, la II* armée japonaise occupait Haicbeng.
La IV®, Simouling, Pailoutun et Simoucheng.
Le quartier général du maréchal Oyama se transporta
à Haicbeng (dans un hameau à 1,000 mètres au Sud de
la rivière).
(i) A 4 heures du matin, le général Nodxu aurait donné Tordre à !^
10« division de recommencer l'attaque; le général Kawamura se serai-
excusé de ne pouvoir agir, vu l'état de ses troupes.
(â) Le 1" août au soir, le Il<> sibérien bivouaqua dans le secteur Lv
de la position de Haicbeng ; il y eut pendant la nuit une panique a^
cours de laquelle on se fusilla mutuellement; la marche fut repri** I
dans la nuit. I
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N* 972. LA. GUERRE RUSSO -JAPONAISE. 424
Le combat de Simoucheng a fait peu de bruit dans le
monde, simple épisode des manœuvres d*une petite
armée gui a opéré sans bruit et modestement dans des
conditions fort difficiles ; les renseignements détaillés de
source russe manquent encore sur cette action; les rap-
ports japonais n*ont donc pas de contre-partie. Il nous a
semblé toutefois que le récit de cet engagement offrait
assez d'intérêt au point de vue militaire pour mériter
quelque développement, car nous y trouvons, chez le
général Nodzu et son sous-ordre Kawamura une habileté
et un sens tactique supérieurs à ce que nous avons ren-
contré dans les précédentes opérations japonaises :
reconnaissances par les avant-gardes, choix du point
d'attaque; combat de préparation, exécution de l'at-
taque. Le malheur est que le commandant de la IV® ar-
mée japonaise eut affaire à trop forte partie sur le
froDt Kangoualine-Taputse : Russes : 28 bataillons et
64 pièces ; Japonais : 18 bataillons (1) et 32 pièces, ce
qui excluait toute idée de succès décisif et de poursuite.
En rapprochant de lui la 5® division, pour la faire agir
plus intimement avec la iO®, Nodzu aurait laissé sans
surveillance la vallée de Laomukou, ce qui eût été fort
dangereux, comme Fa prouvé l'arrivée de la brigade de
la 35* division en fin de journée. Pour le mettre à l'aise,
il aurait fallu que le commandant en chef envoyât toute
la 3® division vers Likiaputse, et non le seul détache-
ment Kodama.
Du côté russe, il ne semble pas que la direction exer-
cée par le général Zassoulitch ait marqué un progrès
sur la conduite de la défense du passage du Yalu.
{A suivre.) (189)
11) Suifant certains renseigaements, la brigade de Kobi n'avait que
quatre bataillons présents.
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^""•^MIF
1
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LA GUBRRB RUSSO-JAPONAISE.
N« 9:î.
ANNEXE N« 1.
Pertes de la II" armée japonaise a Tachekiao.
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(1) Communiqué de rélal-major de la 11* armée.
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N« 972. LA OUBRRB RUSSO- JAPONAISE. 4S3
Composition de la II* armée h Tachekiao.
Commandant : général baron Oku.
Chef d'éCat-major : général de brigade Oghiai.
3% 4* et 5® divisions : comme à Wafangou.
6* diYÎsioQ : général Okubo.
H« brigade (!3'-4S«), général Iida.
24« brigade (23*-48«). général KiGOSHi.
6* régiment de cavalerie.
6* régiment d'artillerie.
6* bataillon du génie.
i^ brigade de cavalerie indépendante, général Akiyaha :
i3^ et 14* régiments.
i^ brigade d*artillerie indépendante, général OsAKO.
i3% J4*' et 15« régiments.
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424
LA OUBRRB RUSSO-JAPONAIS B.
N» 97*.
AlfNEXE N« 2.
TaBLSAU DBS PERTES A SlHOOCHENG.
Pertes russes,
35 officiers, 1 ,500 hommes, 34 prisonniers.
Les Japonais disent avoir enterré 700 cadavres.
Pertes japonaises (1).
Tués.
ÉUmtDta. OBeien. Troupe.
10« régiment 2 45
40« — 2 89
S0« — » »
<©• division . . / 39» — t 14
Cavalerie ^ «
Artillerie » 5
Génie » »
TOTALX 6 153
Mfx.x.A A i 10'régimeol 2 il
10« brigade de ^^, - » 5
*^°*'^» Uoe - ;;.... _>^ _>>
Totaux 2 16
!!• régiment » 3
41" — » 9
21« — i 2
5" division . . . { 42« — >» 2
Cavalerie » »>
Artillerie » 1
Génie » »
Totaux 1 18
Totaux générai x M 187
Brigade Kodama, de la 3' division, inconnues.
Ble««^
Ofliciers.
Trospe.
—
—
6
144
8
194
M
»
i
t>3
»
»
4
25
»
n
19
426
M
72
3
12
n
M
3
84
i
14
2
73
»
23
2
4
liO
26
530
(1) Rapport officiel japonais.
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N* 972. hk GUERRE RUSSO-JAPONAISE. 4^
ANNEXE No 3.
Obdeb db bataille db la IV*" arhée japonaise,
A SiMOUCHENG.
Commandant en chef : général comte NoDZU.
Chef d'état-major : général de brigade Ouéhaha.
5® diTÎsion : général Ubda.
Chef d'état^mojor : colonel Nitahara.
9* brigade (li» et 41<>), général Yamada.
21 « brigade (21* et 42«), général Tsukamoto.
S«" régiments d*artillerie, de cavalerie.
5" bataillons du génie et du train.
10* division : général Kawamura.
Chef d^état-major : lieutenant-colonel Kurosawa.
8«= brigade (iO« et 40«), général ToJO.
SO*" brigade (20« et 39«), général Marui.
10*' régiments d'artillerie et de cavalerie.
10'' régiments du génie et du train.
10* brigade de kobi, colonel Moji.
A 2 bataillons :
10* régiment (Himeji), lieutenant-colonel Komatsuzaki.
20* régiment (Fukushima), lieutenant-colonel Yamagata.
40* régiment (Tottori), lieutenant-^colonel Tsuda.
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LE
NOUVEAU SERVICE EN CAMPAGNE
DB
L'ARMÉE ALLEMANDE
(Fin) (i).
AVANT-POSTES.
« La sécurité des troupes au repos est assurée par des
avant-postes. » Leur but est d'assurer aux troupes qu'ils
couvrent le temps de se préparer au combat ou à la
marche. L'exploration particulière qui leur incombe est
limitée aux mesures nécessaires pour la sécurité de la
troupe. « Toute exploration éloignée est du reçsort delà
cavalerie n'appartenant pas aux avant-postes. » Au con-
tact, les avant-postes sont responsables de la conserva-
tion de ce contact.
« En raison de la diversité des situations qui peuvent
se présenter, il est impossible de donner des règles fixes
pour l'établissement des avant-postes; on ne saurait
donner que des principes généraux » A chaque cas
isolé répond une solution particulière pour le placement
(1) Voir n» 971, septembre i908, p. 327.
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j
N* 972. LE NOUVEAU SERVICE EN CAMPAGNE. 427
des avant-postes ; cette solution découle en particulier
des intentions du commandement.
La force et la composition des avant-postes dépendent
en outre de la situation spéciale dans laquelle la troupe
est placée.
Loin de l'ennemi, on adoptera les mesures les plus
simples; elles consisteront, en général, dans la garde
immédiate des localités occupées et dans Tenvoi en avant
de faibles détachements.
Au fur et à mesure qu'on se rapprochera de Tennemi,
les mesures de sécurité augmenteront, pour en arriver,
au contact, à un système répondant à Téventualité d'un
engagement immédiat.
A la suite d'un combat interrompu par la tombée de
la nuit et à reprendre le jour suivant les troupes bivoua-
quent sur leurs positions; elles se couvrent par de petites
fractions poussées à faible distance, par des sentinelles
et des patrouilles .
« De jour et plus encore de nuit, les mouvements des
troupes, abstraction faite du combat, sont en principe
liés aux routes » ; il convient donc de tenir surtout
les chemins conduisant à Tennemi.
Après un combat, les avant-postes sont pris en prin-
cipe par des troupes fraîches ; au cours d'une marche en
avant ou en retraite, c'est à lavant-garde ou éventuelle-
ment à Tarrière-garde qu'incombe normalement la mis-
sion de fournir les avant-postes.
Tous les avant-postes doivent être, autant que pos-
sible et dès leur placement, soustraits à la vue de l'en-
nemi ; des communications rapides et sûres doivent
relier les différents échelons entre eux et avec les troupes
en arrière.
« Les avant-postes doivent toujours être en état de
« recevoir une attaque. Les chefs de tous grades doivent
«< être prêts à tout sacrifice pour remplir leur mission
« de couverture des troupes situées en arrière. »
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4S8 LE NOUVEAU SERVICE EN CAMPAGNE N* 971
AVANT-POSTES DE TROUPES DE TOUTES ARMES.
Le développement complet d'un réseau d'avant-postes
comprend des compagnies d'avant-postes {Vorposien-
Kompagnien) qui se couvrent par des petits postes [Feld-
wachen) et une réserve des avant-postes {Vorposten-
Reserve).
De Tartillerie n'est a£Pectée aux avant-postes que dans
des cas particuliers; les mitrailleuses, au contraire, y
trouveront souvent un utile emploi ; des pionniers peu-
vent également leur être attribués.
En ce qui concerne le placement des avant-postes, la
nature du pays permettra de donner au dispositif une
forme très simplifiée, et, en particulier, la possibilité
d'utiliser une forte coupure du terrain permettra de
réduire la profondeur du système de protection.
« L'emplacement de la réserve des avant-postes sera
« en général déterminé à proximité de la route la plus
« importante conduisant à l'ennemi. »
« Les compagnies d'avant-postes forment la ligne
principale de sûreté »
Le chapitre renferme, sur le placement des avant-
postes, de nombreuses indications de détail qui n*appor-
tent rien de nouveau.
COMPAGNIES d' AVANT-POSTES.
Les compagnies d'avant-postes forment les piliers fon-
damentaux [Haiipttràger) du service de sûreté. Leur
nombre et leur emplacement dépendent de la situation
de l'ennemi, de la contrée et en particulier du réseau
routier. « La route la plus importante est tenue par une
compagnie d'avant-postes. »
« Les compagnies sont désignées par leur numéro
{Vorposlen-Kompagnie 1S/36). »
Le capitaine commandant la compagnie détermine les
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N* 972. DANS L*ARMÉB ALLEMANDE. 429
mesures à prendre, les travaux à exécuter, etc. 11 se
couvre par des petits postes.
PETITS POSTES.
La force du petit poste varie du peloton au groupe.
Les postes importants sont commandés par des officiers.
Le petit poste assure sa sécurité par des sentinelles
[sentinelles doubles {Doppelposien) ou des sentinelles
de sous-officier (Unterofftzierposten)] ou des patrouilles.
« Il importe moins d'avoir une chaîne continue de
sentinelles que d'occuper les chemins conduisant vers
Tennemi et les points importants du terrain, en faisant
surveiller les intervalles par des patrouilles. »
Les sentinelles sont numérotées de la droite à la
gauche, etc
SENTINELLES d'iNFANTERIE.
Les consignes générales sont analogues à celles de
l'ancien règlement ; toutefois les sentinelles sont laissées
libres de porter l'arme dans le bras ou en bandoulière
[Vmgehàngt) ; elles peuvent, s'il n'en est pas autrement
ordonné, déposer leur sac et fumer.
Les sentinelles reçoivent en outre des consignes par-
ticulières leur donnant les renseignements locaux utiles
et, s'il est nécessaire, un croquis du secteur à surveiller
portant la désignation des localités.
PATROUILLES D'INFANTERIE.
A proximité de Tenue mi, l'exploration rapprochée est
complétée par des patrouilles d'infanterie ; et, si, pour
des raisons particulières, on ne peut employer la cava-
lerie, le service des patrouilles incombe en entier à l'in-
fanterie.
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430 LE NOUVEAU SERVICE EN CAMPAGNE N» 971
La composition de ces patrouilles demande un soin
particulier pour le choix des hommes et des gradés. La
patrouille poussée vers Tenoemi comprendra au moins
deux hommes et un gradé.
Pendant la nuit, on placera avantageusement des
patrouilles fixes {Stehende Pair.) en avant de la ligne des
avant-postes ; ces éléments gagnent des points intéres-
sants et y restent jusqu'à ce qu'ils soient relevés.
En général, les patrouilles marchent sans sac, les
hommes portent la casquette ; on doit les munir de
jumelles.
A l'intérieur de la ligne des sentinelles, les patrouilles
ne comprennent en général que deux hommes y compris
le chef.
CAVALERIE DES AVANT-POSTES.
« La mission principale de la cavalerie des avant-
« postes consiste dans la surveillance du terrain en
(( avant de la ligne de sûreté de Tinfanterie et l'explo-
« ration dans des limites fixées. » Si ces limites s'éten-
dent jusqu'aux avant- postes ennemis, le contact avec
l'adversaire doit être rigoureusement conservé.
Le commandant des avant -postes détermine si le
coujmandant de la cavalerie des avant -postes sera
chargé de la direction de l'ensemble du service pour son
arme, ou si la cavalerie sera répartie entre les compa-
gnies d'avant-postes. Dans ce dernier cas, l'emploi de
la cavalerie est fixé par les commandants de ces compa-
gnies.
Il sera rarement utile de placer la cavalerie en enlier
en avant de la ligne sécurité de l'infanterie et d'installer
un service régulier de patrouilles ; on arriverait ainsi a
ruiner rapidement les chevaux ; il semble plus avanta-
geux, surtout pendant la nuit, de pousser simplement
des patrouilles fixes en des points choisis et de les rele-
ver de temps en temps.
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N* 972. DANS L'ARMÉE ALLEMANDE. 434
RÉSERVE DES AVANT-POSTES.
La réserve des avant-postes doit soutenir et recueillir
les compagnies d'avant-postes. Son degré de prépara-
tion* au combat résulte de la situation locale et particu-
lière. L'infanterie bivouaque ou, suivant les circons-
tances, peut être placée en cantonnement d'alerte.
AVANT-POSTES DE CAVALERIE INDÉPENDANTE.
La cavalerie a besoin d'un temps plus long que celui
qui est nécessaire à l'infanterie pour se préparer au
combat; afin d'épargner les chevaux, le bivouac sera
Texception.
La sécurité est assurée par Texploration ; pour la
défense des localités, on fera usage de la carabine.
La cavalerie se garde économiquement en choisissant
des cantonnements couverts par des coupures naturelles
du terrain; dans ce but, et si les circonstances ne s'y
opposent pas, elle peut avantageusement se reporter
assez loin en arrière.
La résistance, dans les localités, des troupes placées
vers l'ennemi, donnera le temps aux unités placées en
arrière de se préparer au combat : exceptionnellement
on recherchera la sécurité par l'échelonnement en pro-
fondeur des avant-postes.
Les avant-postes sont à pied ou à cheval. La sécurité
est assurée, soit par des escadrons d'avant-postes {Vo?*-
posten-Eskadrons) ^ soit par des détachements plus
faibles. Us sont soutenus par les escadrons installés
dans les localités les plus avancées et, exceptionnelle-
ment, par une réserve d'avant-postes formée par plu-
sieurs escadrons .
Le commandant d'un escadron d'avant-postes reçoit
un secteur à surveiller; il place des petits postes, à pied
ou à cheval, et, en outre, les sentinelles ou vedettes
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""ï^"PÏ"WiPF
432 LB NOUVEAU SERVICE BN CAMPAGNE N* 9:^
nécessaires. Les vedettes ont leurs chevaux avec elles;
les sentinelles sont à pied.
La force d'un petit poste est déterminée par sa mis-
sion et ne dépasse généralement pas un peloton.
Vedettes et sentinelles doivent être placées de façon à
voir au loin ; on cherchera à les munir de jumelles.
La vedette compte trois cavaliers, pied à terre en
principe, dont deux observent. La vedette de sous-offî-
cier est une vedette qui a sa relève simple avec elle; elle
a pour chef un sous-officier ou un gefreite (un sous-
officier, six cavaliers). La sentinelle double compte
deux hommes ; la sentinelle de sous-officier est une sen-
tinelle double avec sa double relève.
AVANT-POSTES DANS LA GUERRE DE SIÈGE.
Ce chapitre a de grandes analogies avec celui de
notre Instruction sur la guerre de siège qui lui corres-
pond; il ne contient que des généralités et donne
l'exposé complet d'un service déjà connu; on ne saurait
utilement s'y arrêter.
MARCHES.
La marche est la partie la plus importante de Tactivit^
des troupes en campagne. Le succès de toutes les entre-
prises repose sur l'exécution des marches.
Au moment de la mobilisation, la présence de nom-
breux réservistes aura une grande influence sur cette
exécution; aussi faudra-t-il profiter de toutes les occa-
sions pour entraîner les troupes et, en particulier, les
troupes à pied.
Une discipline sévère, les soins donnés aux pieds, la
surveillance de Thabillement et de l'équipement, l'en-
tretien de la ferrure, l'hygiène et une bonne alimen-
tation des hommes et des chevaux, sont autant u^
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N» 972. DANS L'ARMÉB ALLEMANDE. 433
moyens propres à maintenir et à développer Fentral-
nement de la troupe.
Les dispositions générales à adopter pour la marche
dépendent de la situation. Loin de l'ennemi, on adoptera
des mesures pour faciliter la marche : marche par
petites unités, par arme [Reisemarsch). Si, au contraire,
on doit craindre une rencontre avec Tennemi, la néces-
sité d'être prêt à combattre entrant seule en ligne de
compte, on adopte la « marche de guerre » {Kriegs-
marsch) .
Les mesures de mise en marche, formation des
colonnes, etc., sont connues. Le règlement donne dans
le détail les pi*écautions à prendre pour éviter les acci-
dents au cours de la marche; parmi celles-ci, nous
relevons les suivantes : pour le froid, il faut protéger les
oreilles, les joues, les mains et le menton ; le fusil sera
porté de temps en temps en bandoulière, afin que
rhoQime puisse mouvoir les mains, etc.
Le transport des sacs assure un très gros soulagement
à la troupe et augmente sa capacité de marche; mais
Taccroissement du nombre des voitures qui en résulte
doit limiter cette mesure à des cas exceptionnels et à de
petites unités. Toutefois les moyens de transport des
troupes seront utilisés à plein pour transporter une par-
tie de l'équipement des hommes ayant besoin de ména-
gements .
Le commandant de compagnie marche là où sa pré-
sence est nécessaire; il en est de même du chef de
peloton. Un officier, ou un sous-officier porte-épée, et
un clairon marchent derrière la compagnie. Ces der-
nières mesures sont applicables à la cavalerie, à l'artil-
lerie, aux détachements de mitrailleuses et à l'artillerie
lourde.
Les distances à laisser entre les différentes unités sont
les suivantes :
Compagnies ou escadrons, 10 pas;
28
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434 LB NOUVEAU SERVICE EN CAMPAGNE N» 97^.
Bataillons, détachements de mitrailleuses, batteries,
colonnes de munitions, 15 pas;
Régiments, groupes d^artillerie de campagne, 20 pas;
Bataillons d'artillerie lourde, 40 pas;
Brigades, 40 pas ;
Divisions, 120 pas.
Ces distances ont pour but d'amortir les à-coups et
peuvent momentanément disparaître.
Dans des circonstances favorables, la vitesse de
marche des grosses unités, y compris les repos, est en
moyenne de i kilomètre en quinze minutes (4 kilomètres
à l'heure).
En dehors d'une halte nécessaire, peu de temps après
le départ, pour mettre en ordre l'habillement et l'équi-
pement, on peut être amené à faire un ou plusieurs
repos au cours de l'étape : un repos unique aura lieu
après l'exécution de la plus grande partie de la marche;
les repos multiples ont lieu toutes les deux heures ; poar
les repos de longue durée, il sera utile de communiquer
à la troupe la durée de la halte, etc
« Lorsque des unités indépendantes, deux corps d'ar-
ec mée par exemple, marchent sur la même route, il
« devra être formé un commandement de colonne
« pour éviter les difficultés provenant de l'accumala-
« tion sur la même voie de nombreux impedimenta. »
L'ordre de marche des détachements de sûreté est, en
général, fixé par leur chef; le commandant de la colonne
fixe l'ordre de marche du gros et, s'il ne doit s'y tenir
lui-même, il désigne un chef du gros.
L'ordre de marche découle de la situation générale et
de l'emploi éventuel des troupes.
En tête du gros, marche le corps d'infanterie qui a
fourni les éléments de l'avant-garde. L'artillerie de cam-
pagne est placée de telle façon que son emploi en temps
utile soit garanti et que sa protection soit assurée. Dans
ce but, dans une longue colonne, on intercalera entre
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N« 972, DANS L'ARMÉB ALLBMANDE. 435
les batteries des compagnies ou des pelotons d'infan-
terie.
Les colonnes légères de munitions de l'artillerie de
campagne suivent, en général, Tinfanterie de leur divi-
sion ; elles peuvent cependant être poussées en avant et
une partie d'entre elles peut même être affectée à
Tavant-garde.
L'artillerie lourde marche à la queue du gros, der-
rière les colonnes légères de munitions de Tartillerie de
campagne; si son emploi est prévu, les batteries de
combat sont poussées vers Tavant.
Les voitures-observatoires marchent à la tête de leur
bataillon, et, parfois, avec Tavant-garde elle-même.
Les échelons de l'artillerie lourde, rassemblés par
bataillon, marchent derrière la dernière batterie du
bataillon
Les détachements de téléphonie sont poussés aussi en
avant que possible ; etc.
Les marches de nuit sont employées soit pour déro-
ber un mouvement à l'ennemi, soit, en été, pour éviter
les fatigues provenant de la chaleur.
Au cours des périodes de marche, en campagne, les
séjours ne sont pas réguliers ; même loin de l'ennemi,
on ne saurait compter absolument sur eux.
Le chapitre est complété par des prescriptions de
détaU pour le passage des cours d'eau.
CANTONNEMENTS, BIVOUACS, CANTONNEMENTS-BIVOUACS.
Les chapitres concernant ces articles sont connus; ils
contiennent d'ailleurs des prescriptions analogues à
celles qui ont cours chez nous; on trouve dans les
paragraphes se rapportant à ces modes de stationne-
ment UD mélange inouï de règles générales et de détails
qui présentent peu d'intérêt.
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wm^^
436 LE NOUVKAU SERVICB EN CAMPAGNE H* 97i.
TRAINS.
Les chevaux de main et haut-le-pied, les voitures
réglementaires des états-majors et des troupes forment
leurs trains.
Les trains se divisent, dans les mêmes conditions qa'en
France, en train de combat (Gefechisbagage) compre-
nant la partie des voitures qui sont nécessaires à la
troupe pour le combat et en train régimentaire [Grosse-
bagage)^ où sont groupées les voitures nécessaires au
cantonnement ou au bivouac.
La composition des trains est donnée en détail aux
Annexes.
L'augmentation du nombre des voitures réglemen-
taires ne peut être qu'éventuelle et passagère; elle peut
résulter, soit de Taccroissement du nombre des voitures
à vivres, soit de l'emploi de voitures réquisitionnées
pour le transport des éclopés, etc.
La surveillance et la conduite des trains régimen-
taires incombe : dans les états-majors de division, à un
capitaine de cavalerie; dans chaque régiment, à un lieu-
tenant de cavalerie ou du train.
Les règles générales pour la marche des trains des
différentes unités sont semblables à celles qui sont ad-
mises par nos règlements.
A chaque corps d'armée sont a£Pectés en principe :
Deux échelons de colonnes de munitions; chacun de
ces échelons comprend un état- major et des colonnes de
munitions d'infanterie et d'artillerie;
Deux bataillons du train, comprenant chacun un état-
major, des convois administratifs et auxiliaires, des
hôpitaux de campagne et un dépôt de remonte mobile ;
Des colonnes de boulangerie de campagne ;
Un équipage de pont de corps ;
Pour chaque bataillon d'artillerie lourde, des colonnes
de munitions.
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!«• 97Î. DANS L'ARMER ALLEMANDE. 437
ALIMENTATION.
« L alimentation des hommes et des chevaux est fournie
par Thabitant, par les approvisionnements transportés à
la suite des troupes, par achats, par réquisition ou par
les magasins. »
Le moyen le plus commode pour la troupe et le com-
mandement est la nourriture par Fhabitant ; mais, au
cours de grandes opérations, on ne peut compter sur ce
moyen que dans des limites très restreintes. On se sert
alors des convois et des magasins, tout en profitant, dans
la plus large mesure possible, des ressources fournies
par l'habitant et trouvées dans les régions traversées..
Au moment où elles quittent leurs garnisons, les
troupes (hommes) emportent avec elles des vivres de
réserve :
Cavalerie, deux jours de vivres;
Autres troupes et formations, trois jours.
Ces vivres sont transportés de la manière suivante :
Troupes à pied : deux jours dans le sa(;, un jour sur
la cuisine roulante (1 ) ;
Cavalerie : un jour dans le paquetage, un jour sur
des voitures ;
Autres troupes et formations : partie dans le sac, partie
sur les chevaux ou les voitures.
La conservation des vivres du sac a une haute impor-
tance et doit être une préoccupation constante pour le
commandement à tous les échelons de la hiérarchie. La
consommation d'un jour de vivres peut être autorisée
par les officiers jusqu'au grade de chef de bataillon
inclusivement et par les commandants de détachements,
(1) iusqu^au moment où rapprovisionnement en cuisines roulantes
sera complet, le troisième jour de vivres est porté par des voitures
spéciales.
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438 LE NOUVEAU SERVICE EN CAMPAGNE N* 97^.
à charge d'en rendre compte et d'en poursuivre le rem-
placement.
Les voitures de vivres des trains régimentaires por-
tent on jour de vivres, trois jours de thé, un joor
d'avoine pour les chevaux de selle de Finfanterie, le
deuxième jour de vivres des cavaliers. Lorsque les roules
sont bonnes on peut charger sur les voitures un deuxième
jour de vivres sans viande, celle-ci étant constitaée
par du bétail sur pied.
Les convois administratifs et auxiliaires forment une
réserve roulante; les magasins de campagne (Peld-
magazine), installés par les corps d'armée ou les divi-
sions sur le territoire des opérations, forment une autre
réserve approvisionnée par les ressources locales ou les
envois de l'arrière.
Si, en raison de la rapidité des opérations, ces maga-
sins de campagne ne peuvent être organisés, on créo
seulement des centres de distributions (Ausgabestellen),
en principe, un par division; ces centres sont approvi-
sionnés par des colonnes de vivres.
Plus en arrière, suivent les magasins d'étapes dans
lesquels sont rassemblés les approvisionnements venus
du territoire national ou recueillis dans la zone des
étapes.
Dans les corps de troupes, le service dei'alimentatioD
est assuré par l'officier d'approvisionnement {Verpfle-
gungsoffizier)^ de création toute nouvelle en Allemagne,
et dont les fonctions sont analogues à celles qui sont
remplies par nos officiers d'approvisionnement.
Le pain est en principe fourni par les boulangeries de
campagne ; cependant les troupes peuvent être appelées
à cuire elles-mêmes et transportent avec elles un appro-
visionnement de levain.
La cavalerie d'armée se ravitaillera dans la plupart
des cas sur le pays; dans ce but, il pourra lui être utile
de former des convois de réquisition bien attelés; sar
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N* 972. DAMS L'ARMÉE ALLEMANDE. 439
ordre de Tautorité supérieure, on pourra d'ailleurs lui
affecter des convois chargés principalement en avoine.
SERVICE DE SANTE.
Tous les corps de troupes possèdent leurs médecins et
le personnel nécessaire au service.
Dans rinfanterie, chaque bataillon dispose de seize
brancardiers; les autres armes, de brancardiers auxi-
liaires.
Chaque soldat porte deux paquets de pansement; le
bataillon d'infanterie possède une voiture médicale et
deux sacs d'infirmiers. Tous les régiments de cavalerie
sont munis de matériel médical et de brancards portés
sur chevaux de bât. Les régiments des divisions de cava-
lerie possèdent une voiture médicale de cavalerie. Les
troupes, autres que la cavalerie, transportent leurs appro-
visionnements sur leurs voitures. Aux trains régimen-
taires on trouve des couvertures pour malades.
Formations sanitaires. — La compagnie sanitaire se
divise en deux sections ; chaque section comprend quatre
voitures pour malades et deux voitures médicales.
Chaque voiture pour malades peut transporter de deux
à quatre malades couchés et deux assis.
La division de cavalerie ne possède aucune formation
sanitaire; mais elle peut, par prélèvement des deux tiers
du personnel et des voitures des régiments, former un
échelon de santé {Sanitàtsstaffel).
L'hôpital de campagne peut se fractionner en deux
sections ; il est approvisionné pour Thospitalisation de
200 hommes.
Au cours des marches, les grandes unités forment des
points de rassemblements de malades. Le service, en
général, ne diffère pas essentiellement du nôtre; on
trouvera aux Annexes le schéma du fonctionnement du
service de santé en campagne.
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440 LK NOUVEAU SERVICE EN CAMPAGNE N* 9^2.
SERVICE VÉTÉRINAIRE.
Les mesures concernant Texécution de ce service,
nouvelles en Allemagne, prévoient, comme en France,
la surveillance de Thygiène des chevaux, rinspection da
bétail destiné aux troupes, les mesures préventives des
épizooties et l'organisation de dépôts de chevaux ma-
lades des étapes pour les chevaux ^ai ne peuvent pas
être soignés dans les corps.
REMPLACEMENT DES MUNITIONS.
Ce chapitre n'apporte pas de modifications aux règles
antérieurement suivies; il rappelle les principes déjà
contenus dans les nouveaux règlements d'armes et
mis en concordance avec les créations nouvelles.
CHEMINS DE FER-
Le règlement rappelle le but des chemins de fer et
leur utilité :
« Les chemins de fer ont une importance considérable
pour la conduite d'ensemble de la guerre. Ils ont la
plus grande influence sur la mobilisation, la concentra-
tion et l'entretien de l'armée. Ils permettent le déplace-
ment de parties de Tarmée au cours des opérations. >'
Le service d'ensemble est dirigé par le chef du ser-
vice des chemins de fer de campagne ayant sous ses
ordres les commandements de ligne. Ceux-ci, établis
aux sièges des administrations de chemins de fer, règlent
avec elles les mesures concernant l'exploitation et en
surveillent l'exécution. Une mission semblable incombe
en territoire ennemi aux directions de chemins de fer
militaires disposant, pour l'exploitation, des troupes de
chemins de fer.
Le règlement prévoit en outre l'utilisation des voies
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N* 972. DANS L'ARMÉE ALLEMANDE. 441
navigables comme complément des moyens de trans-
port nécessaires aux armées.
Suivent ensuite tous les détails concernant le trans-
port des troupes, les mesures à prendre pour Tembar-
quemeuty etc., sans aucun changement important.
MOYENS DE COMMUNICATIONS.
Ce chapitre est entièrement nouveau ; il donne d'abord
les particularités des différents moyens de communica-
tions avec leurs avantages et leurs inconvénients :
« Les moyens de communications doivent se complé-
« ter mutuellement, car Tun. d'eux peut faire défaut
« momentanément par suite des circonstances atmos-
« phériques, des mesures prises par l'adversaire, etc. »
La télégraphie électrique est sûre et peu influencée
par les troubles atmosphériques ; par contre rétablisse-
ment ou le rétablissement des lignes demandent du
temps et dépendent de la praticabilité du terrain;
La téléphonie est particulièrement précieuse, mais
demande une construction très soignée des lignes ;
La télégraphie optique possède un haut degré de
mobilité, mais son emploi est subordonné à l'état de
l'atmosphère et la nature du pays peut rendre difficile la
recherche de points de station convenables ;
La télégraphie sans fil est indépendante de toutes ces
considérations d'installation, mais les ondes électriques
peuvent être facilement troublées. On l'emploiera surtout
pour l'expédition des télégrammes courts et importants ;
L'emploi des pigeons voyageurs est peu sûr et
demande une préparation spéciale;
Les automobiles donnent un excellent moyen pour la
transmission des dépêches, mais les voitures sont liées à
des chemins bons et bien entretenus ; les motocyclettes
et bicyclettes servent au même usage et sont d'un ren-
dement moindre.
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442 LE NOUVEAU SERVICE EN CAMPAONE N* 97^.
TÉLÉGRAPHIE ÉLECTRIQUE ET TÉLÉPHONIE.
La vitesse de transmission télégraphique est de quatre
cents mots à Theure.
Le détachement télégraphique cC armée relie le général
commandant Tarmée avec les lignes de la <( direction des
télégraphes des étapes » et, par là, avec le réseau de
TEmpire. (Le détachement dispose de voitures lourdes
attelées à quatre ; construction des lignes avec du fil nu,
ou du c&ble de campagne ; durée de construction : 1 ki-
lomètre en trente ou quarante minutes ; 90 kilomètres
de longueur d'exploitation; huit à douze stations avec
fonctionnement double, c'est-à-dire fonctionnement
simultané du téléphone et des signaux Morse sur la
même direction; en outre jusqu'à dix-huit stations télé-
phoniques.)
Le détachement de télégraphie de corps d'armée relie,
en station et au combat, le commandant de corps
d*armée avec le commandant de Tarmée et, si le maté-
riel suffit, avec les généraux de division. (Voitures mo-
biles à deux chevaux ; construction de lignes avec càble
de campagne ; durée de construction : 1 kilomètre en
trente minutes; 80 kilomètres de longueur d'exploita-
tion ; huit à douze stations avec fonctionnement double
et, en outre, jusqu'à douze stations téléphoniques.)
Le détachement de télégraphie de division de réserve
relie la division isolée au commandant d'armée ou de
corps d*armée le plus voisin (force, matériel et rende-
ment équivalents au quart du détachement de télé-
graphie de corps).
Le détachement téléphonigtie (à trois équipes) sert à
établir la liaison entre les organes de commandement
surtout au combat, et, pendant le stationnement, avec
les avant-postes. (Durée de construction : l kilomètre en
vingt minutes environ ; chaque équipe dispose de 7 ki-
lomètres de fil et de quatre stations.)
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N* 972. DANS L'ARMÉE ALLEMANDE. 443
Les détachements téléphoniques d'infanterie établis-
sent, pendant le combat, la liaison à Tintérieur des
corps de troupes.
Télégraphie de cavalerie. — Chaque régiment fournit
une patrouille télégraphique (Telegraphen- Patrouille).
La patrouille, commandée par un officier, comprend
quatre sous-officiers, quatre hommes et peut se diviser
en deux groupes; le groupe reçoit une estafette.
Chaque groupe est muni d'un téléphone, de 4 kilo-
mètres de fil, d'appareils pouvant s'adapter aux lignes
existantes, de 350 mètres de câble pour le franchisse-
ment des cours d'eau. Une patrouille peut construire
7 kilomètres de ligne. Les conversations sont possibles,
par temps sec, jusqu'à 15 kilomètres.
TÉLÉGRAPHIE OPTIQUE.
Chaque division de cavalerie a un détachement de
signaieurs de campagne muni de lampes à signaux et
d'héliographes.
Le rayon d'action de la lampe est de 20 kilomètres
pendant le jour et de 40 kilomètres pendant la nuit;
celui de l'héliographe, avec une lumière de soleil très
claire, est de 40 kilomètres.
La vitesse de transmission est de soixante mots en une
demi-heure.
Le détachement dispose d'automobiles et de motocy-
clettes.
Les fanions de signaieurs sont usités particulièrement
pendant le combat et aux avant-postes ; la nuit, on
emploie des lanternes. Dans ces deux cas, la portée,
dans des conditions favorables, s'étend jusqu'à S kilo-
mètres.
TÉLÉGRAPHIE SANS FIL.
La télégraphie sans fil sert à relier les grands quar-
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I« h IV".*. i
444 LB NOUVEAU SERVICE EN CAMPAGNE N^ T.i.
tiers généraux. Chacun d'eux reçoit une station ; les plus
importants en ont deux, sous forme dé stations doubles :
une restant sur place, l'autre suivant Tétat-major.
Le rayon d'action s'étend de 100 à 200 kilomètres; la
vitesse de transmission est de quatre cents mois à
l'heure; l'installation où le relèvement d'une station
demande trois quarts d'heure.
AUTOMOBILES, MOTOCYCLETTES, BICYCLETTES.
Les automobiles sont affectées aux états-majors des
grandes unités. Outre le transport de ces états-majors,
les voitures sont utilisées pour la transmission des ordres
et comptes rendus.
On peut compter sur une vitesse moyenne de 30 à
40 kilomètres à l'heure.
Les motocyclettes sont employées comme courriers;
leur vitesse est sensiblement la même que celle des auto-
mobiles.
Les cyclistes servent au transport des ordres et
comptes rendus ; par un temps très favorable et sur de
bonnes routes les cyclistes peuvent couvrir une distance
de 30 à 40 kilomètres en deux heures.
ACTION DES DIFFÉRENTES ARMES.
Ce chapitre, qui autrefois était contenu dans le para-
graphe « Arbitres » (1) et était destiné à orienter l'arbi-
trage pour ses décisions, a été placé à la fin du service
en campagne. II a pour but de rappeler Taction des dif-
férentes armes au cours de la bataille, comme les me-
sures de précautions générales à prendre vis-à-vis de ces
(1) Manôver Ordnung qui forme actueUement un fascicule distiDct du
service en campagne.
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N« 972. BANS L'ARMÉE ALLEMANDS. 445
mêmes armes, envisagées avec leurs moyens actuels.
Nous résumons les règles qui sont émises dans ce cha-
pitre ; elles ont été édictées en tenant compte <( de l'in-
fluence exercée par les progrès de la technique sur le
rayon d action des différentes armes ».
INFANTERIE.
L*action du feu d'infanterie dépend du nombre de
fusils engagés, du nombre de cartouches consommées,
de la durée du feu, de la distance, de l'appréciation de
cette distance, des mesures adoptées par le chef de la
troupe, de la discipline du feu, de la visibilité du but,
des formations soumises au feu, de la possibilité d'ob-
servation.
L'action du feu sera essentiellement influencée par
Tefficacité du tir de l'ennemi. Un feu flanquant est effi-
cace à toutes les distances et contre tous les buts ; un
feu de masse, exécuté par surprise, peut ébranler une
troupe en peu de temps et la dissocier.
Contre les buts élevés et profonds on obtient des résul-
tats jusqu'à la limite extrême d'emploi de la hausse.
Aux moyennes distances, on peut obtenir de bons résul-
tats contre des buts bas et denses.
Les lignes de tirailleurs, se déplaçant à découvert
devant une infanterie ennemie qui n'est pas inquiétée
parle feu, peuvent subir des pertes considérables, même
aux grandes distances. Les mouvements en avant conti-
nus sont interdits aux moyennes et aux petites dis-
tances; le mouvement en avant ne devient possible
qu'appuyé par le feu de fractions voisines; aux dis-
tances rapprochées, la décision sera fréquemment ame-
née par des pertes sensibles.
Pour repousser la cavalerie, toutes les formations de
l'infanterie sont bonnes si elles permettent un feu
efficace.
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446 LE NOUVEAU BBRVICB EN CAUPAONB N* Tiî,
Contre rartillerie, Tinfantepie ne peut guère compter
sur le succès en attaquant de front; le tir d'écharpe a
au contraire une grande efficacité. Le tir de rin&nterie
peut avoir de très gros résultats s*il est effectué soit pen-
dant les mouvements d'avant-trains, soit /sur i'artilierie
en marche.
L'efficacité du tir sur les mitrailleuses attelées est la
même que celle qu'on obtient sur Tartillerie ; sur les
mitrailleuses transportées à bras elle est égale à celle
qu'on obtient sur les tirailleurs. En position, les mitrail-
leuses offrent un but difficile à atteindre et la destruc-
tion d^un certain nombre de servants ne limite que dans
une certaine mesure et pour un temps relativement
court l'action de ces engins.
Le succès d'une attaque à la baïonnette dépend delà
préparation par le feu d'infanterie et d'artillerie, ainsi
que de la vigueur du choc.
MITRAILLEUSES.
L'efficacité du feu des mitrailleuses varie avec le
choix de la hausse, la possibilité d'observation du tir,
la grandeur et la densité de l'objectif,' les méthodes de
tir; elle dépend en outre de l'effet de surprise, du
nombre de mitrailleuses engagées, du feu de l'ennemi.
La rapidité du tir, l'étroitesse des gerbes, la possibi-
lité de réunir plusieurs mitrailleuses sur un espace res-
treint, permettent d'obtenir des résultats rapides et
décisifs même aux grandes distances.
Des lignes de tirailleurs debout, denses, subissent de
très fortes pertes à partir de 4 ,500 mètres ; contre des
lignes couchées on peut espérer de bons résultats
jusqu'à la distance de 1,000 mètres.
L'efficacité du tir des mitrailleuses contre l'artillerie
est analogue à celle du tir de l'infanterie; même snr
leurs avant-trains, les mitrailleuses sont capables de
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N* 972. BANS L* ARMÉE ALLEMANDE. 447
doDDer rapidement un feu de masse puissant et bien
ajusté.
CAVALERIE.
Contre la cavalerie ennemie la puissance de Tarme
réside dans le choc à rangs serrés; l'attaque aura d'au-
tant plus de chances de succès qu'elle surprendra Tad-
versaire pendant son déploiement. Dans un combat
indécis, le succès appartiendra à celui des deux adver-
saires qui pourra, le dernier, jeter une fraction à rangs
serrés dans la mêlée.
Contre une infanterie intacte, une attaque de cavalerie
ne saurait réussir que si elle a le bénéfice de la surprise ;
cette attaque devra être exécutée par échelons, en pro-
fondeur et, si possible, de différents côtés à la fois.
Contre une infanterie déjà ébranlée, l'attaque peut
avoir un grand succès et, dans ce cas, il sera souvent
inutile de prendre un dispositif en profondeur.
Une attaque contre les mitrailleuses en position doit
être menée comme une attaque contre l'infanterie.
Le succès contre l'artillerie ne peut être escompté que
si celle-ci est en mouvement ou si l'attaque est dirigée
contre un flanc non protégé. Le succès n'est toutefois
garanti que si on peut emmener les pièces ou les mettre
hors de service.
La cavalerie ne peut se mouvoir sous le feu de l'infan-
terie aux moyennes et aux petites distances qu'au prix
de très grosses pertes ; dans le rayon d'action du canon,
elle ne les évitera que par la vitesse.
ARTILLERIE DE CAMPAGNE.
L'action de l'artillerie dépend de la reconnaissance
de l'objectif, de la marche d'approche, de l'occupation
de positions défilées, de l'ouverture du feu par sur-
prise, etc.
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448 LE NOUVEAU SERVICE EN CAMPAGNE N- 97^.
Aux grandes distances, même avec une observation
facile, on ne doit pas compter sur une décision rapide
dans la lutte d artillerie; aussi, une artillerie habile et
inférieure en nombre & celle de l'adversaire peut-elle
obtenir la supériorité grâce à une habile conduite du
feu.
Sous un feu efficace d^artillerie, des unités en ordre
serré (compagnies, escadrons), des mitrailleuses sar
avant-train ne peuvent se tenir à découvert au-dessous
de 4,000 mètres.
Les batteries d obusiers légers de campagne sont, en
ce qui concerne le tir à shrapnels, comparables aux bat-
teries d'artillerie de campagne ; mais elles sont supé-
rieures à ces dernières contre les buts défilés, abrités,
et les batteries à boucliers.
ARTILLERIE LOURDE.
Les batteries d'obusiers lourds de campagne peuvent
renverser les plus gros obstacles de la guerre de cam-
pagne. Leur action s'étend jusqu'à 7,000 mètres. Les
batteries de mortiers ont une efficacité plus grande ; elles
peuvent perforer des abris non à l'épreuve et de légers
cuirassements.
La coopération de l'artillerie de campagne et de l'ar-
tillerie lourde promet les meilleurs résultats lorsque la
direction du feu est parfaitement assurée.
* *
Nous terminons ici cette étude assez aride du nouveau
service en campagne ; nous la complétons par quelques
annexes, tirées du règlement, et pouvant servir aux
officiers pour la préparation et l'exécution de Krieg-
spiele, par exemple.
A dire vrai, au cours de l'examen un peu long
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N* 972. DANS rARMÉB ALLEMANDE. 449
d'un règlement aussi important, nous n'avons pu rele-
ver des idées générales essentiellement différentes de
celles qui ont cours en France, qu'elles ressortent soit
de l'étude de nos règlements, soit de la lecture des
cours de notre École de guerre.
Pouvait-il en être autrement?
Les longues périodes de paix portent les esprits à
rechercher, dans l'étude de l'histoire, les procédés de
guerre paraissant les plus simples, les plus logiques, les
mieux adaptés au caractère de chaque nation. De temps
en temps, des conclusions hâtives, tirées de guerres ou
d'eipéditions lointaines, viennent troubler les esprits;
mais les enseignements que ces événements laissent, en
fin de compte, loin d'ébranler les principes, se limitent
à des changements de procédés, commandés par les per-
fectionnements de l'armement et l'apparition de moyens
nouveaux de transmission et de communications. Ces
enseignements ne font d'ailleurs, en général, que préci-
ser et consacrer des idées déjà émises par des hommes
qui étudient l'histoire, sans s'abstraire de l'évolution qui
s'accomplit autour d'eux.
C'est de ces idées que se sont inspirés les derniers
règlements d'armes, parus en Allemagne. Pour elle, en
effet, la guerre de 1870, dont les souvenirs se dressent à
chaque pas sur le territoire national, reste la grande
leçon vécue ; c'est sur elle surtout que se portent les
études ayant pour but la recherche des éléments qui
doivent garantir la victoire dans l'avenir.
Le service en campagne envisage avant tout la guerre
sur les théâtres d'opérations européens. Il est donc tout
naturel que deux nations, pour lesquelles la question se
pose dans des termes presque identiques, arrivent, en
l'étudiant, aux mêmes conclusions.
£t si les idées générales traduisant ces conclusions
sont parfois exprimées par des mots différents, le fond
reste le même ; il n'y a là qu'une de ces questions de
29
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450 LE NOUVEAU BBBVICB EN CAMPAGNE N* 97.'.
terminologie, qui donnent parfois lieà à des critiques
sévèreSi et alimentent de longues discussions.
La grande analogie qui existe entre le service en cam-
pagne allemand et le nôtre, en est une preuve nouvelle.
Mais, bien qu'équivalents, des règlements conduisent
à des résultats différents, suivant la mentalité et Tesprit
guerrier de la nation qui aura à les appliquer. Le règle-
ment allemand correspond-il actuellement à la mentaliié
de la nation, les principes qui y sont contenus entre-
ront-ils immédiatement dans la pratique; prendront-ils
la place de ceux qui ont été transmis par la tradition,
aussi vite que, comme le répète si souvent la presse,
les principes des règlements nouveaux des différentes
armes ont été assimilés, et sont passés « in Fleisch and
Blut » ?
On doit reconnaître, en tout cas, que les auteurs du
règlement ont fiait tous leurs efforts pour développer
dans Tarmée, et en particulier dans la cavalerie, Tesprit
d'audace et d'offensive.
(192)
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•ANNEXES.
I. —
Composition des équipages régimentaires.
infanterie.
État-major de régiment
Bataillon
Compagnie isolée.
En oatre, par régiment.
Détaehsment
de mitrailleutet.
Cavalerie.
Régiment à 4 escadrons.
TRAIN DE COMBAT.
4 chevaux de main.
8 chevaux de main.
4 Toitures à munitions
de compagnie a 2 cbe-
Taux.
4 cuisines de campagne
à î cheTaux.
1 Toiture niéd ici le d'in-
fanterie  â cheTaux.
4 cbeTal de main.
4 Toiture à munitions de
compagnie, j cheTaux.
1 cuisine de campagne
 2 chcTanx.
5 cheTaux de main.
6 cheTaux haut-ie-pied.
68 chevaux de main.
2 cheTaux de selle des
conducteurs de che-
Taux de bât.
chevaux de bât du
serTicc de santé.
\ Toiture médicale de ca-
TaIerieà2cheTaux(3)
2 Toitures à bateaux à
4 cheTaux (4).
\ voiture de télégraphie
à 9 chevaux (4).
TRAIN RéCIHENTAlKB (1).
1 Toiture a bagages d'état-
major à 2 chevaux.
4 voilure à bagages d'état-
major à 2 chenaux.
4 voilures à bagages de
com|i8gnie a â chevaux.
0 (2) voilures à vivres à 2
chevaux (y compris une
voiture de cantinière).
\ voiture à bagages de com-
pagnie à 2 rhevaux.
4 voiture à vivres à 2 che-
vaux.
\ voiture d'outils à 4 che-
vaux.
4 voiture dp matériel à 4
chevaux.
1 voiture à bagages à 2 che-
Taux.
4 Toiture à TÎTres à 2 che-
Taux.
4 fourragère à 4 cheTaux.
4 Toiture à bagages d'état-
major à 4 chevaux.
4 voitures à bagages d'esca-
dron à 2 ch»-vaux.
5 voitures à vivres à 2 che-
vaux (y compris uoe voi-
ture dn cantinière).
5 fourragères à 4 chevaux.
(t) Cette énanération donne Tordre de marche da train rëgimentaire. Le béuil aur pied
sait en général déniera la dilonne de marcha.
(1; Aax bataillona non eaeere mnnle de cnislnes de campagne on affecte, en outre, une
aixiime Toiture à Tivres poor le transport d'un Jour de vivres du aac.
(3) Sealement dans les régiment* dea diviaiona de cavalerie.
(4) A rexeeplion des régimenta de cavalerie de réverve.
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iiii^ mmm
452
LE NOUVEAU SERVICE EN CÂMPAaNB
W 972.
Escadron isolé
Ed oulre, pour i dif ision
de câTalerie
AriilUriedê campagne.
Étal-major de régiment.
Élat-major de groupe. .
Batterie montée ou è
cbeval
Colonne légère de muni-
tions
ArtilUrie lourde.
État-major de régimenl.
État-major de bataillon.
Batterie .
Colonne légère de mu-
nitions
Pionnieri.
Bataillon à 3con)pagnies.
TRAIN DE COMBAT.
12 cheraux de main.
4 Toiture de matériel à
4 chef aux du détache-
ment de pionniers.
5 ebefaox de main.
5 cheTsux de main.
5 ou 40 cheraux de
main.
8 ou 4 cheTaux haut-le-
pied.
1 cbariot de batterie à
6 chevaux.
4 chevaux de main.
4 chevaux de main.
4 chevaux de main.
i cheval de main.
1 cuisine de campagne
À 2 chevaux .
8 chevaux haut-Ie-pied.
1 cheval demain.
8 chevaux haut-le-picd.
7 chevaux de main.
3 voilures d'outils h 4
chevaux.
3 voilures de mineurs
de campagne à 4 che-
vaux.
3 cuisines de campagne
à 2 chevaux.
TIAIN lÉGlMSKTAlftE.
1 voiture à bagages d'esca-
dron à 2 chevaux.
1 voilure a vivres à 2 chevaux.
4 fourragère à 4 chevaux.
1 voiture de matériel du
service de sauté à 6 che-
vaux.
1 cheval de main pour )e
chef du détachement de
pionniers.
4 Toiture à bagages i 2 che-
vaux. •
4 voiture à bagages a 2 che-
vaux.
4 chariot de batterie |à 6
ehevanx.
4 Toiture à Tivres À 2 che-
vaux.
4 fourragère à 4 cheTaux.
4 chariot de batterie à 6
chevaux.
4 Toilure à TiTres à 2 che-
Taux.
1 fourragère à 4 chevaux.
1 voilure â bagages i 2 che-
vaux.
4 Toiture à bagages i 2 che-
vaux.
4 Toiture k TiTres à 2 che-
vaux.
4 Toilore i bagages à 2 che-
vaux.
4 voiture à vivres â 2 che-
vaux.
4 forge à 4 chevaux.
4 fourragère à 4 cheTaux.
4 voiture i vivres à & che-
vaux.
4 for|te à 4 cheraux.
2 fourragères a 4 cheTaux.
4 voiture a bagages d'état-
major à 2 chevaux.
3 voitures à bagages de com-
pagnie a 2 chevaux.
4 voitures à Tivres à 2 che-
vaux.
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N- »72.
DANS L*ARMâB ALLEMANDE.
463
CompagDÎe de pionniers
de eampogne
Troupei de télégraphie.
Détachement de corps
ou d'armée. .......
Diiaehemml d'aérot-
tierM.
TRAIN DB COMBAT.
1 cbeTal df. main.
4 voilure d'outils à 4
chevaux.
1 Toiture de mineurs de
campagne À 4 che-
vaux.
1 cuisine de campagne
à t chevaux.
1 cheval de main.
\ cheval de main.
TKAIN BÉGIHBNTAIBE.
i voiture à baffages de com-
pagnie À 2 chevaux.
1 voilure À vivres À t ehe-
1 voiture h bagages à S che-
vaux.
1 voiture a bagages à 2 che-
vaux.
1 voiture à vivres à 2 che-
Taux.
i fourragère à 4 chevaux.
II. — Formations de guerre (Exemples).
Composition (Tune division de cavalerie :
3 brigades de 2 régiments à 4 escadrons;
I Rfoupe de 2 batteries à cheval ;
I d^'tacbement de mitrailleuses ;
i détachement de pionniers ;
1 colonne légère de munitions de division de cavalerie.
Composition d^une division d'infanterie^ avec affectation temporaire
de colonnes de munilions et convois :
2 brigades de 2 régiments à 3 bataillons;
i bataillon de chasseurs;
i détachement de mitrailleuses;
-I régiment de cavalerie à 4 escadrons;
1 brigade d^artiUerie à 2 régiments de 2 groupes («lont un d'obu-
siers légers) ;
4 colonnes légères de munitions (dont une pour obiisiers) ;
i compagnie de pionniers ;
1 équipage de ponts divisionnaire ;
i compagnie sanitaire.
Éventuellement affecté :
2 colonnes de munitions dMnfanterie ;
4 colonnes de munitions d'artillerie (dont une pour obusiers) ;
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454 LE NOUVEAU SERVICE EN CÀMPAONB
3 sections de codtoî adminîfitratif ;
3 sections de convoi auxiliaire ;
i dépôi de remonte ;
4 hôpitaux de campagne.
III. — Effectifs de guerre et profondeurs de ma
des grosses unités.
aplei
D
Division d^infantfrie.
Troupes combattaotes
{it bataillons, 4 escadrons,
it batteries.)
Ditiiion de cavalerie.
Troupes combattantes
(24 escadrons, 2 batteries )
Corju d'armée.
Troupes combattaDte^.
(âo bataillons, 8 escadrons,
24 batteries.)
Colonnes de munitions et convois.
T(»T AL
BFFBCTIFS
AllOUOM.
Chevavx.
n.ooo
5,000
36,000
6,000
41,000
4,000
5,300
9,000
5,000
U,000
VOI-
TURES
T
les
600
200
1,200
1,200
2.400
propoxdk:*!
i»K «Aicai.
13,000
6,500
25,000
17,000
3,0
1,6
7.0
(1) Di<iUnc#s de sûreté évaluées à S kiloaètrea.
(1) T compris les dlsUnees à l'iotcriear de U eelonae da nurcfae.
IV. — Vitesses de marcha.
Dans les circonstances favorables, 1 kilomètre est parcouru : pur 11
fanterte, en dix à douce minutes ; par les armes montées (pas et trr
en sept à huit minutes; par les armes montées (au trot), en quatfl
cinq minutes ; par Ips grosses unités de toutes armes y compris |
haltes, en quinze minutes.
La vitesse de marche de Tinfanterie et des pionniers peut
augmentée par le transport des sacs sur des Toitures.
On compte qu'une voiture à 2 chevaux porte de 60 à 80 sacs,
compagnie a besoin de 3 à 4 voitures.
Dans des cas particuliers Tinfanterle et tes pionniers peuTent i
transportés en voiture. On oompte qu'une voiture à 2 cnevaux
porter 10 hommes. Une compagnie a besoin de 25 voitures.
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Google
1
%nple8 de formatioiis de
marche.
Division de GaTolerie.
0.94.3
: :
i m Tête 1 escad.
\.M.,9^^\0éUemkr.
Distance • env. J*TSOO
; " 20 Escddr.
\ \\ 2 BaUV
^'*" { •• • ^^c^onsanitêire
^"^ ; : : Co/Jég.deÛi'vV
I ^ de Catfalerie
Dt'st indéterm
i«6< ; : T.R.
{ É
Corps d* Armée
26.8.94
S Escadrons en avant
3 Bataillons \ I
y» £sca.dr. I
âBfWr )
1 C.pionn. \
avec é- -'-
pom
'pionn. \ —
:éo.de 1 I
"'^ l I.
>3«5
Dist'.lTSOQ
. 1? Div*"
/d'Infanterie
^/5i.;ffOK.3*r'
T. H.£guip. div? de pont. I
Equip. de corps. l
Dist. indéterm.
rEcfiêiondeC.y. \
et convois j
Disc indét.
2'. Echelon de CM. \
et convoie f ' ^ ,
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Vjir une troupe au combat.
f
i^ornbab
Station de
Voitures
ste de secours
principal
"^^^E?!^^?^ ^« rassemblement
fi(nmO
le
de blessés légers
J le gite d'étapes
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Digitized by CjOOQIC
EMPLOI DU SKI
DANS LES ARMÉES ÉTRANGÈRES
La marche en montagne, déjà pénible pendant la belle
saison, devient tout à fait difficile, souvent même dan-
gereuse en hiver, quand une épaisse couche de neige
recouvre uniformément chemins, ravins et crevasses.
Passe encore si cette neige est dure et gelée; mais
qu'elle vienne à se présenter molle et floconneuse et les
forces du marcheur ne suffisent plus pour vaincre les
difficultés qui s'opposent au mouvement en avant.
Cependant, de tout temps, des hommes se sont trou-
vés dans la nécessité de marcher en montagne, même
sur la neige sans consistance.
Des chefs militaires ont eu Fidée de faire précéder
leurs troupes de chevaux et mieux de bœufs ; ces ani-
maux, tassant la neige sous leur poids, ouvraient ainsi
un véritable chemin aux colonnes en marche.
Mais, le plus souvent, Thomme isolé s'est ingénié à
inventer des appareils qui, en élargissant sa surface
d appui sur la neige et par conséquent, en répartissant
son poids sur une plus grande étendue, lui ont évité
renfoncement profond dans la neige et lui ont permis
d'effectuer des marches d'hiver en montagne, quelles
que soient l'épaisseur et la consistance de la couche nei-
geuse.
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466 EMPLOI DU SKI K« 97Î.
Le premier des engins ainsi employés semble avoir été
la raquette, signalée déjà par les écrivains de TaDli-
quité.
La raquette permet la marche en montagne sur la
neige, à la vitesse du pas cadencé (environ 4 kilomètres
à rheure en plat).
Après avoir consisté autrefois en de simples plaques
de peau de bœuf non tannée que les montagnards s'at-
tachaient aux pieds, la raquette comporte, de notre
temps, un cadre (rond ou mieux ovale) de bois mince,
garni intérieurement (tout comme la raquette de tennis)
d'un réseau de cordes à boyau ou même de simple
ficelle. Le pied du marcheur se pose au milieu de la
raquette qui lui est rattachée au moyen de courroies en
cuir ou en corde.
Les dimensions du cadre sont variables ; le plus sou-
vent elles ont de 40 à 50 centimètres de long sur 23 i
30 centimètres de large.
Un modèle plus complet de cet engin est celui de la
raquette canadienne dérivée elle-même de la raquette
indienne.
La raquette canadienne atteint une longueur moyenne
de 1™,10, une largeur de 35 centimètres. A l'arrière,
elle comporte une queue assez longue en bois; cette
queue aide à la direction en faisant en quelque sorte
office de gouvernail; lorsque le raquetteur soulève le
pied muni de la raquette, la queue de l'instrument s'en-
fonce dans la neige et supporte ainsi une partie du poids
total ; de plus, cette queue creuse dans la neige un sillon
et joue le rôle d'un pivot autour duquel se meuvent le
pied et la raquette.
Avec cette raquette canadienne, le mouvement de
déplacement est encore un mouvement de marche, mais
il suffit de lever très peu le pied et le pas peut être très
long ; on obient ainsi des vitesses de marche de7 à 8 ki-
lomètres à l'heure.
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N* 973. BANS LES ARMÉES ÉTRANGÈRES. 457
Si nous passons maintenant à la raquette canadienne
de course, nous constatons un allongement très sensible
de la queue arrière; le mouvement de déplacement
devient presque celui de la glissade.
Cette dernière raquette se rapproche très sensible-
ment du deuxième engin utilisé pour la marche en mon-
tagne pendant l'hiver : le ski.
Le ski, originaire des pays Scandinaves, permet de
traverser en glissant de grandes étendues de neige, sans
courir le risque de s'y enfoncer. Sa construction est telle
qu'elle favorise un déplacement très rapide comme le
patin sur la glace.
Le ski norvégien de Telemarken, réputé comme l'un
des meilleurs, est formé d'une planchette, généralement
en bois de frêne, longue de 2 mètres à 2'",20, large de
10 à 12 centimètres aux extrémités, un peu moins large
au centre, d'une épaisseur enfin de IS millimètres à
3 centimètres. L'avant se termine par une pointe légère-
ment relevée; l'arrière et l'emplacement du pied du
skieur sont également recourbés au-dessus du sol. Le
pied du skieur est relié à la partie médiane du ski par
un jeu de courroies.
On établit ici une comparaison entre la raquette et le
ski, en s'effbrçant d'indiquer leurs avantages et leurs
inconvénients respectifs.
La raquette ne coûte presque rien. Son entretien est
insignifiant, son usage des plus simples. Le mode d'at-
tache au pied a peu d'importance; point n'est besoin,
pour l'emploi de la raquette, d'une chaussure spéciale ;
les brodequins ordinaires conviennent parfaitement au
raquetteur. Rien n'empêche celui-ci de porter le havre-
sac réglementaire. Une troupe en raquettes peut sans
inconvénients conserver sa formation en colonne ;
vingt raquettes en tète d'une troupe suffisent à ouvrir
une piste qu'utiliseront avec avantage tous les autres
soldats.
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458 EMPLOI DU BRI K* 973.
Mais la vitesse de marche du raquettear ne peot dé-
passer celle da pas cadencé en montagne.
Le ski coûte cher (au moins une quinzaine de francs
la paire). Il est minutieux à fabriquer et à réparer ; son
entretien exige des soins constants, son emploi demande
une instruction spéciale que seuls des hommes souples
et hardis sont en état de recevoir avec pro6t.
Le mode d'attache du ski au pied est peut-être, en
l'espèce, le problème le plus délicat à résoudre pour
quiconque veut utilement et sans danger faire usage da
ski. Un skieur est gêné dans ses mouvements par le port
du havresac réglementaire chargé. Une troupe de
skieurs doit prendre entre les hommes qui la composent
des distances qui ne permettent plus la cohésion et
entraînent un allongement considérable de la colonne.
Enfin le ski ne laisse sur la neige qu'un sillon insigni-
fiant que ne peut utiliser ensuite le piéton.
Mais la vitesse de déplacement qu'on obtient, grâce
au ski, peut atteindre, surtout dans les descentes, près
de dix kilomètres à l'heure.
De tout ce qui précède, on peut conclure que raquettes
et skis sont instruments de nature à rendre les meilleurs
services à toute troupe obligée à la marche en mon-
tagne pendant l'hiver. Mais il est évident aussi que ienr
emploi respectif ne saurait être indifférent.
Les skieurs (en petit nombre) — en raison des diffi-
cultés d'emploi du ski et de l'instruction spéciale qu'il
nécessite — assureront, pour la colonne en marche, le
service d'exploration, le service de reconnaissance, là
sécurité éloignée et enfin établiront la liaison avec les
colonnes voisines.
Les raquetteurs, plus nombreux, seront à l'avant'
garde ; ils seront chargés du service de sûreté rappro-
chée et ouvriront le chemin nécessaire à la marche de
la colonne.
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N« 97iâ. BANS LES ARMÉES ÉTRANGÈRES. 459
L'emploi du ski, concurremment avec celui de la
raquette, s'est répandu depuis quelques années et tend
à se développer dans les armées des puissances dont les
troupes sont appelées à opérer en pays de montagne.
£o France, nos troupes alpines ont des skis et des
raquettes ; une école normale de ski existe à Briançon.
L'emploi militaire du ski se retrouve en Norvège, en
Suède, en Russie, en Allemagne, en Autriche- Hongrie,
en Suisse, aux États-Unis.
On donne ici quelques renseignements sur l'emploi
du ski dans les différentes armées étrangères précitées,
en rappelant, quand il y a lieu, et pour rendre plus
intelligibles les procédés particuliers d'instruction des
troupes, les principes sur lesquels repose l'organisation
de certaines de ces armées.
Norvège.
Au XVIIP siècle et au début du XIX®, nous trouvons
en Norvège plusieurs bataillons de skieurs. Ces unités
cessent d'exister vers 1825; l'emploi du ski devient rare
en Norvège. Mais on ne tarde pas à s'apercevoir de la
gêoe causée en hiver par la privation de ce précieux
moyen de locomotion : autorités civiles et militaires
s'emploient de concert à activer la renaissance du sport
du ski.
Le 15 mai 1861 est fondée l'Union centrale pour le
développement des sports, « en particulier des sports
utiles à la défense nationale ». £n 1M63, le général
Wergeland publie son règlement de manœuvres de
skieurs. £n 1867, d«s courses de skis sont organisées à
Christiania, et renouvelées avec succès les années sui-
vantes.
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♦^ EMPLOI DU SKI N« r,i.
Eq 1883, est foQdée la Société pour le développement
du sport du ski ; en 1892, cette société organise, pour la
première fois, le grand derby, mainteuant annuel, de
HolmeckoIIen.
Aujourd'hui, tout le monde, en Norvège, pratique
d'une manière plus ou moins suivie le sport du ski :
c*est un sport national.
Une statistique récente établit qu'à Christiania,
61 p. iOO des garçons des écoles primaires et
29 p. 100 des filles ont des skis. Dans la région de
Bratsberg, la Fédération des skieurs de Telemarken
a 24 associations et 1,400 membres : la Société de Chris-
tiania a aussi 1,400 membres. Eufin l'Union des sports,
fédératioQ centrale des sociétés pour le développement
des exercices physiques et du tir, comprend plus de
3G,000 membres, dout un grand nombre s'adonnent
au ski.
On comprend dès lors que la plupart des recrues
militaires arrivent au régiment déjà familiarisées avec
l'usage de cet engin : le rôle de l'armée consiste donc
surtout à demander aux skieurs des applications mili-
taires de l'emploi du ski.
Etant donnée la durée du service militaire en Norvège,
il serait d'ailleurs impossible de faire davantage. En
eflFet la Norvège a un service militaire à très court
terme : 48 jours dans l'infanterie et dans Tarlillerie de
forteresse, 92 jours dans l'a^rtillerie de campagne,
102 dans la cavalerie.
Les autorités norvégiennes ont jugé indispensable de
développer le plus possible, avant l'entrée au service,
l'éducation physique des futures recrues, pour que
celles-ci puissent subir sans danger un entraînement
militaire progressif. Celte mission a été confiée à la
Fédération de l'Union des sports : le gouvernement
alloue à la fédération des subventions annuelles, dont
le montant va s'élevant d'année en année : en 1908, la
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l^Lil.
N* 972. DANS LES ARMÉES ÉTRANGÈRES. 461
fédération doit recevoir 188,000 couronnes (1) pour le
tir, 8,700 couronnes pour la gymnastique, IS.OOO cou-
ronnes enfin pour les autres sports, et la plus grande par-
tie de cette dernière subvention sera absorbée par les
dotations aux sociétés de skis.
On voit donc que, lorsqu'on étudie l'emploi du ski
dans larmée norvégienne, il est difficile de séparer la
tâche de l'armée de celle de TUoion, Tune et i^autre tra-
vaillant en commun au développement des jeunes gens
appelés à protéger le territoire national.
L'Union des sports donne à l'armée son appui finan-
cier pour les expériences à entreprendre relativement à
Tusage du ski. Elle organise des concours et des courses
de skis, auxquels tout militaire peut prendre part à titre
individuel.
L'armée norvégienne, en hiver, n'a que peu de troupes
en service : on ne trouve sous les armes, durant cette
saison, que les écoles de sous-officiers et la compagnie
de la Garde. Ces unités : 1^ exécutent des courses avec
skis et organisent des concours militaires, subventionnés
financièrement par TUoion des sports ; 2® font des expé-
riences, dans le but de déterminer d'une manière ration-
nelle le meilleur équipement, rhabillement, le couchage
et l'alimentation d'une troupe de skieurs, pendant
une campagne d'hiver ; 3^ font des manœuvres d'hiver
avec skis.
Enfin la loi d'organisation militaire a prévu l'existence
de deux compagnies cyclistes-skieurs qui représentent
l'élément skieur proprement dit. Suivant que ces
deux compagnies sont appelées à servir pendant la belle
saison ou pendant Thiver, elles doivent être munies de la
bicyclette ou des skis. Jusqu*ici elles n'ont été convo-
quées qu'une seule fois pendant Fhiver, en 1904, pour
(1) La couronne Taut 1 fr. 39.
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462 EMPLOI DU SKI N* 97!.
une période de trente jours. La prochaine convocation
pour manœuvres d'hiver avec skis doit avoir lieu en 1909.
Chacune de ces compagnies est à l'effectif de 5 offi-
ciers dont un aide-major, de 14 sous-officiers, de
116 soldats.
Les skis employés dans Tarmée norvégienne sont du
modèle de Telemarken. Ils sont en frêne et quelquefois
en ikory (1); ils sont achetés et réparés dans le com-
merce. Le havresac, supprimé depuis dix ans dans toate
Tarmée, est remplacé par un sac tyrolien en toile.
Il n'existe , dans Tarmée norvégienne, aucun règle-
ment particulier relatif à renseignement de Temploi du
ski. On met un soin tout particulier à instruire le
skieur dans le service d*éclaireur, dans celui de patrouil-
leur; on l'entraîne à la lecture rapide de la carte; on
Texerce à se bien orienter sur le terrain.
De plus toute manœuvre avec skis se termine presque
toujours par l'exécution d'un tir.
Voici, dans ses grandes lignes, et A titre documen-
taire, le programme de la compagnie skieurs du Nord.
pour la convocation de 19i)4 :
i* Instruction individuelle (courses dans les pentes,
marches en terrains variés et à travers bois, sauts);
2^ Théories pratiques sur le paquetage et les installa-
tions de bivouac (construction de huttes déneige, d'abris
à l'aide des toiles de tentes ou de branchages). —
Ouvrages de campagne (retranchements en neige);
3o Lecture de la carte, emploi de la boussole, théories
sur la carabine, sur l'usage, l'entretien et la réparation
sommaire des skis;
4^ Manœuvres et tirs, service en campagne ;
5^ La période se termine par une marche-manœuvre
de cinq jours :
(1) Noyer d'Amérique.
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N« 97^. DANS LES ARMÉES ÂTRANOËRES. 46^
1*' et a® jours : marches et bivouacs ;
3^ et 4* jours : Manœuvres contre Técole de sous-offi-
ciers de Trondhjem ; une pièce d'artillerie est mise à la
disposition de la compagnie ;
5® jour : Concours national de skis du club de
Trondhjem .
L'exposé de l'emploi du ski dans Tarmée norvégienne
serait incomplet, si Ton négligeait de signaler les nom--
breux raids exécutés chaque hiver, dans cette armée, par
de petits groupes de volontaires conduits par de jeunes
officiers spécialistes du ski. Chaque raid, chaque recon-
naissance donne lieu à un compte rendu où chacun
expose ses observations personnelles, sa conception de
remploi du ski.
De nombreuses observations ont ainsi été recueillies :
en voici quelques-unes qui ont paru particulièrement
intéressantes.
Au svjet de Chabillement. — Une vareuse en drap et
un gilet en toile de tente sont les vêtements qui donnent
le plus de chaleur; mais la vareuse devra être ajustée
autour du cou et à la taille, pour éviter les refroidisse-
ments sur Testomac.
Le bonnet de fourrure est trop chaud pendant la
marche : le passe-montagne en drap est préférable.
Les souliers doivent avoir une certaine ampleur à
remplacement des orteils ; des chaussons recouvrant la
chaussure Fempêchent de se durcir et évitent la congé-
lation des pieds.
Les moufles sont bons. Un cache-nez long de 3 à
4 mètres et large de 50 centimètres est recommandé.
Le skieur doit porter des chaussettes.
Au sujet de réquipetnent. — Un paquetage de 11 kilo-
grammes n'est pas exagéré. De longues courroies étroite»
ou des ficelles sont toujours utiles à emporter.
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464 EMPLOI DU SKI N* 971.
Entretien des skis. — Les skis doivent être constam-
ment enduits de stéarine. L'attache Huitfeld est la plus
sûre; les attaches lapones sont bonnes, mais elles
doivent toujours être goudronnées.
Pour réparer les skis en cours de route, il suffit d'em-
porter avec soi des pointes en acier.
Au sujet des aliments. — Les aliments du skieur
doivent être gras (lard, saucisses, etc.).
Pour éviter que le contenu du bidon ne gèle, il
importe de placer cet ustensile dans le paquetage,
parmi les vêtements de laine.
Il convient d'emporter du bismuth, de la pommade de
lanoline pour en enduire le visage, du taffetas anglais
pour soigner les écorchures.
En cas de membre gelé, il faut utiliser la pesanteur
pour rétablir la circulation, et, à cet effet, tenir le
membre vertical. On frictionne avec un corps gras.
Contre les coups de soleil, il faut se colorer le visage
avec de la suie ou du bouchon brûlé, mêlé d'un corps
gras.
Suède.
Après avoir fait usage du ski, dans les guerres du
début du XIX* siècle, la Suède laissa ce sport tomber
dans l'oubli jusqu'en 4892, époque où fut fondée la
Société pour le développement du sport du ski. Depuis,
plus de 200 sociétés se sont organisées, et paraissent
vivre en pleine prospérité, sans toutefois être arrivées
au développement des sociétés norvégiennes. Cela tient,
il est vrai, en partie à la nature même du pays.
Tandis que presque tout le pays norvégien permet, eu
hiver, des exercices de skis, la Suède peut, à ce point de
vue spécial, être divisée en deux régions, séparées
Tune de l'autre par le fleuve Dale : l'une, au Sud du
fleuve, n'a que peu de neige et encore celle-ci, quand
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N* 972. DANS LES ARMÉB8 ÉTRANGÈRES. 465
elle tombe, manque-t-elle le plus souvent de cousis-
taDce; l'autre région, dite « Norrland », au Nord du
fleuve, offre au contraire, d^octobre à juin, un terrain
favorable aux skieurs, très favorable d'avril à fin mai.
Seulement tandis que la région Sud renferme plus de
4,000,000 d'habitants, nous n'en trouvons guère que
4,000,000 dans la partie Nord et les relations d'un grou-
pement à un autre sont peu actives : de là des difficultés
pour entretenir la cohésion et exciter l'émulation entre
les sociétés de skieurs qui s'y sont organisées.
Quoi qu*il en soit, la Suède, par le Norrland, confine
à la fois à la Norvège et la Finlande et, au point de vue
militaire, elle ne peut oublier que ses adversaires éven-
tuels y trouveraient un théâtre d'opérations particulière-
ment propice à l'emploi du ski.
Cependant rinstruction du ski n'a pas reçu jusqu'ici
de développement important; on ne saurait s'en éton-
ner si Ton veut bien se rappeler que, tout récemment
encore, la Suède n'avait qu'un service militaire à très
court terme et que ce service avait lieu pendant Tété,
dans des camps d'instruction.
La loi de 1901 a organisé l'armée permanente avec,
en principe, le service d'uu an. Mais en fait les recrues
d'inranterie, l'artillerie de forteresse et le génie ne font
que 150 jours de service actif (du l®"^ avril à fin août);
la cavalerie et l'artillerie de campague servent réelle-
ment pendant une année; leurs recrues sont convoquées
en novembre et peuvent, par conséquent, exécuter des
exercices d'hiver.
Enfin un certain nombre d'éléments d'infanterie sont
aussi sous les armes pendant la saison froide : ce sont
les officiers, environ 30 officiers par régiment; les cours
de sous-officiers, 20 sous-officiers par régiment; des
pelotons d'élèves caporaux, environ 120 élèves par
régiment, et enfin les écoles de recrues volontaires,
120 recrues en moyenne par régiment. Les cours de
30
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é6€ EMPLOI DU SKI N* 97i.
sous-officiers commencent chaque année au début du
mois d'octobre; les autres cours, le {^novembre.
Certes les différents groupements en service pendant
Thiver sont en bonne situation pour s'exercer au ski.
mais rien de bien sérieux n'a été tenté jusqu'à présent :
les écoles de volontaires de la 6® division (Gafle, Oster-
sund et Harnôsand), ainsi que celle du territoire de
Boden, pratiquent cependant le ski; la cavalerie et Tar-
tillerie de campagne y exercent une partie de leur
effectif; enfin, les troupes de la garnison de Stockholm
(régiments de la Garde) font aussi du ski individuelle-
ment et, lorsque la neige est suffisante, exécutent même
des manœuvres de garnison.
Mais, à vrai dire, on est toujours à la période des pro-
jets, des essais. Il convient de citer cependant, comme
manifestation récente tendant au développement de
l'emploi du ski dans l'armée : 1^ Tordre général du
26 avril 190S qui dit que « les engagés volontaires
devront, lorsque les circonstances le permettront,
apprendre, comme les recrues, à se servir du ski » et
Tordre du 18 janvier 1907, qui accorde au commandant
de la VI® division 1,200 couronnes annuelles, prélevées
sur les économies du budget de la guerre, pour encou-
rager le sport du ski et organiser des concours mili-
taires .
Cette somme de 1,200 couronnes a été répartie entre
les différents régiments du corps d'armée pour être divi-
sée, dans chacun d'eux, en trois parts comportant :
Tune, des prix pour les officiers et les sous-officiers ; une
autre, des prix pour les soldats ; la troisième sert à
payer les frais d'organisation des concours.
Les épreuves doivent comporter: pour les officiers et
les sous-officiers, une course d'orientation de 25 à 40 ki-
lomètres ; pour les soldats, une course de vitesse pouvant
aller jusqu'à 40 kilomètres.
Il convient de dire encore ici que Tarmée suédoise a
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N* 972. DANS LES ARMÉES ÉTBANaÈRES. 467
donné aux sociétés nationales de skis leurs plus illustres
dirigeants ; des officiers sont très souvent présidents ou
membres très actifs des sociétés. Des militaires de tous
grades prennent part, soit isolément, soit par équipes,
aux concours organisés par les sociétés.
Enfin la plupart des concours tendent à développer
le plus possible le goût des exercices susceptibles de
recevoir une application militaire (concours avec tir indi-
viduel de combat sur skis ; quatre tirs à différentes dis-
tances sur des silhouettes échelonnées le long d'un par-
cours de 4 à 6 kilomètres. Concours de courrier, distance
à parcourir : 150 kilomètres en moyenne, courses de fond
de 60 kilomètres ; courses d'orientation sur terrain
inconnu).
Russie.
L'usage du ski est très répandu en Russie.
Dans l'armée, son emploi est réglementé par circons-
cription militaire.
A titre d'exemple, on donne ici les mesures prises à
cet effet dans les troupes de la Garde et de la circons-
cription militaire de Saint-Pétersbourg :
La marche en skis y est enseignée chaque année à
quatre hommes par compagnie dans l'infanterie, à
quatre ou à huit hommes par escadron ou sotnia dans
la cavalerie (quelques unités de cavalerie l'enseignent
à leurs éclaireurs).
Aucun règlement, aucune instruction officielle visant
l'instruction à donner aux skieurs : l'enseignement est
donné sous la direction d'officiers et d'hommes déjà
familiarisés avec l'emploi du ski.
Tous les ans, pendant Thiver, les skieurs prennent
part à deux concours, organisés l'un par régiment, l'autre
par division.
Concours par régiment. — C'est un concours de
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468 EMPLOI DU SKI. N* 97^.
vitesse. Il faut, pour être classé, avoir parcouru, en une
demi-heure au plus, une distance d*au moins cinq
verstes (5'^"",330), autant que possible en terrain hori-
zontal.
Des prix, payés par les fonds d'économie du régiment,
sont alloués, à raison de deux par bataillon.
Les hommes, pour le concours, doivent être en uni-
forme, avec les manteaux roulés ; ils portent le fusil et
deux paquets de cartouches (les officiers ont le sabre et
le revolver).
A l'arrivée au but, les hommes doivent physique-
ment être aptes au combat : un médecin les examine à ce
point de vue.
Concours par division (ou par brigade). — Ce sont.
cette fois, les unités qui concourent entre elles.
La course est exécutée par détachement de bataillon,
sous les ordres du commandant de détachement.
Il s'agit de parcourir environ 20 à 25 verstes, à la
vitesse minima de 8 verstes à l'heure.
Le détachement qui arrive le premier (avec au plus
une perte d'un homme par bataillon) est récompensé et
autorisé à porter pendant Tannée un insigne spécial.
(i4 mivre,) (190)
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NOUVELLES MILITAIRES
AUTRIGHB-HONGBIB.
ÂNifEXiON DE LA Bosnib-Herzégovink. — L^annexîoD, proclamée
par TAutriche, de la Bosnie et de THerzégovioe, augmente la monarchie
austro-hongroise d*un territoire de 51,000 kilomètres carrés^ peuplés
par 1 ," 21 ,720 habitants (i ).
Les indigènes professent la religion musulmane, pour plus d'un tiers,
et la religion grecque- orthodoxe, pour la moitié enyiroo de la popula-
tion. Ils sont de race slave, à part quelques rares exceptions.
Comme on le tait (2), tous sont astreints au service militaire et
fournissent à l'Autriche, en temps de paix, outre certains détachements
du train en Bosnie, 17 bataillons d'infanterie, stationnés en Autriche,
en Hongrie ou en Bosnie. Depuis 1908, on incorpore des indigènes dans
certaiof^s unités d*artillerie et des pionniers.
La Bevtie a précédemment indiqué les effectifs qui occupent la
Bosnie-HtTzégoyine (3).
A la suite de la proclamation de Tannexion delà Bosnie-Herzégovinp,
un ordre de l'Empereur a prescrit (4) que les recrues, levées dans ce
pays, prêteraient désormais le serment dans les mêmes formes que les
autres troupes austro-hongroises. En outre, les troupes bosniaques
seront appelées « impériales et royales », comme les autres troupes ou
services de l'armée commune.
NOUYEL ARMEMENT DE LÀ CAVALERIE ET DES ARMES MONTÉES. —
Un nouveau sabre (modèle 1904), vient d'être adopté pour la cavalerie
et les autres armes montées. Il est plus léger et plus en main que le
sabre actuel.
(1) Chiffre de 190i.
(2) Voir i*' semestre 1908. p. 173
(3) Voir 2« semestre 1908, p. 27i.
(4) Verordnungsblatt, 8 octobre.
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470 NOUVELLES MILITAIRES. N» 972.
Le rerolver est remplacé» dans toutes les armes montées, par
un pistolet automatique, dont refiicacité est plus grande et le poià
plus faible (1 ).
Mutations dans lk haut comiÀirDBif but. — Inspbctbcrs D^Aiifii.
— Le feldzeugroeister Fiedler, commandant du 2* corps (Vienne), aété
nommé inspecteur général des troupes (décision du 19 juin) en rem-
placement du feldzeugmeister Galgotzy, retraité au commencemeot
de 1908.
Les feldmaréchaux-lieutenants Hadamar et Frank sont nommés au
commandement, le premier du 2' corps, le second du 7* corps.
L'arcbidue Eugène, général de la cavalerie, commandant du 14* corps,
a été nommé inspecteur général des troupes, en remplacement du
général UzhûU Gyllenband, admis à la retraite.
Le feldzeugmeister von Czibulka passe du 8^ au 4* corps, le feldzeug-
meister von Koller, du 9* au 8* corps.
Les feldmaréchaux-lieutenants Rummer von Rummersbof et voa
Scbemua, sont nommés au commandement, le premier, du 9" eorp«,
le second, du 14* corps.
Actuellement, il y a trois inspecteurs généraux des troupes. Leur
rôle est « d^uniiîer Tinslruction des troupes, d'apprécier la valeur mili-
taire de celles-ci et de leurs chefs, leur esprit et leur dlifcipline. Ces
trois inspecteurs sont des organes du commandement en chef, et
subordonnés directement à l'Empereur C'est en eux que Tannée
voit ses chefs pour le moment critique (2) >i.
Formation d'un nouveau détachbmbnt de mitbaillbdses. -
Un troisième détachement de mitrailleuses de cavalerie, analogue à
ceux qui existent déjà, a été formé en octobre (3). L'armée austro-
hongroise compte donc actuellement 6i détachements de mitrail-
leuses : 57 d'infanterie et 4 de cavalerie.
Corps volontaires autrichiens d'automobilistes et de moto-
cyclistes. — Le VerordrtungsblaU du 28 septembre dernier a publié
(1) Voir i" semestre 1908, p. 78.
(2) Neue Freie Presse, 16 juin.
(3) Zeit, 23 septembre.
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N« 972. NOUVELLES MIUTAIUBS. 471
les dispositions organiques, pour les corps autrichiens volontaires
d'automobilistes et de motocyclistes {Motor-Korpi)^ destinés^ en temps
de guerre, à transmettre les ordres et les renseignements.
Les Motùr-Korpi comprennent : le corps de volontaires automobi-
lislesy le corps de volontaires motocyclistes.
Le chef des Motor-Korps est nommé par l'Empereur, et choisi, en
principe, parmi les membres ordinaires du Club autrichien Automobile^
Il correspond directement, pour le service, avec le Ministre austro-
hongrois de ]a Guerre, le Ministère autrichien de la Défense nationale,
et les deux corps placés sous ses ordres.
Les réservistes, membres des Motor-Korps, doivent accomplir, au
moins, une de leurs périodes d'instruction dans le rang; ils peuvent
faire les autres comme automobilistes ou motocyclistes.
\^ Corps de volontaires automobilistes. — Le corps d'automobilistes
comprend le commandant, son suppléant et des membres.
Les deux premiers sont nommés par le Ministère de la Guerre, sur
la proposition du chef des Motor-Korps. lis décident, sans appel, de
l'acceptation des candidats.
Ceux-ci doivent être citoyens austro-hongrois, posséder une auto-'
mobile de construction éprouvée, à moteur à explosion d'au moins
16 chevaux et un permis de conduire.
Avant d*ôtre acceptés, les candidats doivent s'engager par écrit : à
prendre du service, f^ans condition, pour le temps de guerre, pendant
lequel ils sont soumis à toutes les obligations de la discipline et de la
justice militaires; à faire, en temps de paix, pendant quatre années
consécutives, trois périodes, chacune de dix jours au plu'^, et à obéir
aux ordres de l'autorité militaire auprès de laquelle ils accomplissent
ces périodes.
Tous les volontaires portent, pendant les exercices, un uniforme
spécial: vareuse bleue à parements gris; culotte grise, jambières et
souliers jaunes, manteau bleu, revolver, jumelle.
En été, le port d'une tenue de toile est autorisé.
ËQ temps de paix, les allocations, par jour d'exercice, sont les sui-
vantes : 15 couronnes (15 fr. 75) pour chaque volontaire; fourniture
gratuite de l'huile et de l'essence.
£n temps de guerre, les officiers ou cadets de réserve reçoivent la
solde de leur grade; les autres volontaires, 300 couronnes par mois (i).
Chaque volontaire reçoit, en outre, une indemnité d'entrée en cam-
pagne de 1,000 couronnes.
2" Corps de volontaires motocyclistes. — Le corps des motocyclistes
(1) Une couronne vaut 1 £r. 05 environ.
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4711 N0UVBLLB8 M ILITAIRB8. M* 97Î.
comprend le commandant, son suppléant, et un groupe par région
militaire territoriale (§eize en tout). Chaque groupe est constitué par
un commandant de groupe et par un certnio nombre de membres.
Le commandant du corps et son suppléant sont nommés comme
ceux du corps d'automobilistes : les commandants de groupe, par les
commandants de corps d'armée, sur la proposition du commandant
du corps des motocyclistes.
Les commandants de corps d'armée décident, sans appel, de Taceep-
tation des candidats, sur la proposition des commandants de groupe.
Les candidats doivent être citoyens austro-hongroi)*, posséder un per-
mis de conduire et une motocyclette (d*au moinii 5 chevaux, s'il s'agit
d'une motocyclette avec voiture-remorque, de 2 à 5 chevaux, s'il s*agit
d'une motocyclette à un seul siège), ou uoe voiturette de 8 à 14 chenaux,
ou une bicyclette i moteur auxiliaire d*au moins un cheval et demi.
Ils doivent prendre les mêmes engagements écrits que les volontaires
hutomobilistes.
Leur uniforme est de couleur grise ; jambières et souliers noirs du
jaunes, revolver, jumelle.
En temps de paix, les allocations, par jour d'exercice, sont les sai-
vantes : 45 couronnes pour chaque volontaire amenant une voiturette.
6 couronnes, pour chaque volontaire amenant une motocyclette; four-
niture gratuite de l'huile et de Tess^^nce.
En temps de guerre, les volontaires, qui ont un grade, reçoivent U
solde de ce grade; Its autres volontaires, 300 couronnes par noU.
L'indemnité d'entrée eu campagne est de 1,000 couronnes par voi-
turette et de 300 par motocyclette.
NuUYELLB lENUE DE CAMPAGNE POUR LES TROUPES À PIED. — Jusqu .<
présent, l'infanterie de l'armée commune et les troupes bosniaques por-
taient une tenue bleue. Parmi les troupes à pied, les chasseurs, les
troupes techniques et celles d'adminiAtration avaient seules une teoue
gris clair (hechtgrau), avec, toutefois, un manteau très foncé ; l'infan-
terie de la laudwebr autrichienne avait aussi une vareuse gris clair,
mais avec une casquette, un pantalon et un manteau foncés.
Une circulaire du 7 octobre a donné aux troupes à pied de l'ariDie
commune [infanterie, troupes bosniaques^ chasoeurs, troupes techniques,
sanitaires et d'administration) une tenue entièrement gris clair.
Elle est la même pour les olfîciers et les hommes de troupe, sauf
quelques faibles différences, et il est formellement prescrit aux ofti-
ciers d'avoir, pour leurs effets, la même teinte grise que celle à% la
troupe.
La nouvelle tenue, uniformément grise avec parements distineti^,
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N« 972. NOUVELLES MILITAIRES. 473
comporte : casquette en drap ; vareuse (col droit, pas de boutons appa-
rents, deux poches de poitrine) ; pantalon (sans passepoil pour Tinfan-
terie, les troupes bosniaques, sanitaires et d'administration, avec
pass4>poil pour les autres troupes); guêtres en drap du pantalon
(bandes-molletières en été); manteau; cravate (sous la vareuse) ; gants
de laine (de cuir pour les ofBciers).
Les officiers supérieurs et subalternes de toutes armes porteront un
ceinturon de cuir brun, avec Técfaarpe par-dessus le ceinturon.
Les officiers généraux, supérieurs et subalternes montés (excepté
ceux de la cavalerie, de l'artillerie de campagne et de montagne, du
train, qui conservent la botte) auront des guêtres en cuir brun, à cour-
roies et des brodequins.
Les officiers non montés ont deux bretelles de suspension, accrochées
au ceinturon, pour porter, dans le dos, le manteau roulé, au lieu de
ravoir en sautoir.
La tenue de parade, pour les officiers, ne comprend pas le ceinturon,
les guêtres en cuir, ni les bretelles de suspension. Provisoirement, du
reste, la tenue de parade actuelle est conservée, pour les officie rs et la
troupe.
Les troupes à pied a ustro- hongroises sont donc maintenant en pos-
session d'une tenue de campagne fort peu visible. Les officiers ont
absolument la même tenue que la troupe et, comme ils ne portent pas
de galons, mais des étoiles au col de la vareuse, ils sont très difficiles &
distinguer de leurs hommes.
« Cette mesure, dit la presse autrichienne (i), réalise un vœu depuis
longtemps formulé dans l'armée. »
Il y a lieu de rappeler l'adoption récente d'une tenue d'été pour Tin-
faoterie, les pionniers et l'artillerie de forteresse (2).
Gomme on le sait, une tenue de campagne de couleur gris vert a été
adoptée également en Allemagne pour les troupes à pied et une tenue
analogue est en es«ai pour la cavalerie allemande.
BMPTRB ALiLiBMAND.
Nouveau pont sur la Vistulb. — Un nouveau pont est en construc-
tion sur la Vistule, près de Marienwerder. Il livrera passage à la nou-
velle ligne ferrée de Schmentau à Riesenburg par Marienwerder (3).
(i) Neue Freie Presse, Î3 octobre.
(2) Voir 2« semestre 1908, p. 374.
(3) Zeitung des Vereins deutscher Eisenbahnverwaltungen, 3 octobre.
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47i NOUVELLES MILITAIRES. N* Tî.
Entre la mer et la frontière russe près de Thom, la Yistale sert
désormais franchie par cinq ponts de chemin de fer :
Thom, une Toie; Bromft>erg, une Toie; Graudeni, deux voies:
Marienwerder, une voie; Dîrschaii-Harîenburg, quatre Toies.
L'fiTAT SANITAIRE DBS CBBVAUX DANS L*ARHÉB PROSSIBNNB. — Ua
document ofûciel (i) donne les renseignements suivants sur Tétat sani-
taire des chevaux de Parmée pru«sienne pour Tannée 4906.
Le nombre total des chevaux en serTÎce dans Tarmée prussienne (y
compris le XIII corps wurtembergeois) s*élevait en i906 à 86,094. Sur
ce nombre 40,204 soit 44,12 p. 100 ont été aUeintsde maladies néces-
sitant un traitement. C*esl la proportion la plus forte qui ait été atteinte
dans les dix dernières années. La moyenne des maladies annuelles
dans Tannée 1905 s*éleTait à 36,9 p. iÔO, elle a donc été dépassée de
plus de 8 p. 100 en 1906. Cet accroissement s'explique par Textension
extraordinaire des maladies épidémiques notamment celles de la poi-
trine et de Tintestin. Le plus grand nombre des maladies (ii,3H) se
rapporte au 3^ trimestre de Tannée, époque des manœuyres, pendant
lesquelles les chevaux sont soumis aux fatigues les plus considérables.
C'est le corps de la Garde qui se présente à ce point de Tue dans les
conditions les plus défavorables avec 3,475 cas de maladie, tandis que
le XV11I« corps (Francfort-sur-le-Mein), est le plus favorisé, avec 1,175
cas seulement; la moyenne d'un corps d*armée étant de 2,206 cas.
Les maladies se répartissent de la manière suivante entre les diffé-
rentes armes :
p. IM
Cas. d« l'eilecUf.
Cavalerie Î6,589 48,9
Artillerie de campagne 10,688 38,9
Train 1 ,494 37,4
Groupes d'attelage de Tarlillerie à pied. 436 56,6
Détachements de mitrailleuses 238 3i ,5
Institut militaire d'équitation 301 38,3
École de tir de l'artillerie de campagne. 189 23,6
Le pour cent élevé atteint à TInstilut militaire d'équitation s'explique
par les fatigues considérables auxquelles sont soumis les chevaux de
cet établissement. Pour les groupes d'attelages de Tartillerie à pied qui
viennent en deuxième ligne, on attribue cette situation désavantageuse
(1) Statistische Veterinàr-Saniiàtsbericht ûber die preussische Ârmee .
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N* 973. NOUYRLLBS MILITAIRB8. 475
i la sensibilité plus grande des cheyauz de gros trait aux fatigués et
aux intempéries.
La plus forte proportion de maladies est atteinte par les maladies de
poitrine qui ont sévi particulièrement en 1906, les coliques viennent en
deuxième ligne. En revanche cette dernière maladie a produit la plus
forte mortalité (487 chevaux) tandis que les maladies de poitrine n'ont
amené que 263 cas mortels. En dépit des recherches faites, le» causes
et les conditions de propagation de ces épidémies sont encore mal
déterminées.
B8PAONE.
Gboopbs db mitrailleuses. — L'armée espagnole dispose actuelle-
ment de six groupes de mitrailleuses, affectés aux deux brigades de la
1^* division organique, à la 2" et à la 3** brigade de chasseurs et aux
brigades de Geuta et de Melilla.
Ces groupes viennent d'être organisés {Circulaire du ii septembre)
chacun en deux sections A deux pièces, tout en conservant leur réparti-
tion antérieare.
La V brigade de chasseurs sera prochainement dotée d'un groupe.
Lps sections armées de mitrailleuses Hotchkiss comprenoeat 1 lieute-
nant, 2 sergents, 2 caporaux, 1 soldat de V^ classe et 14 de 2* classe,
et 7 mulets de bât. Les ^ections de mitrailleuses Maiim ont 15 soldats
de 2* classe au lieu de i 4 et 8 mulets, dont 1 destiné à transporter de
Teau pour le service de la mitrailleuse.
Au point de vue administratif, les sections sont rattachées aux pre-
noiers bataillons de chacun des régiments des brigades d'inranterie, ou
aux premières compagnies des premiers bataillons dans les brigades de
chasseurs.
Le personnel est armé de la carabine Mauser et du sabre-baïonnette.
La dotation en munitions est de 5,400 cartouches par pièce, soit
2,i00 portées par chacun des deux mulets de munitions et 600 par le
mulet de pièce. 1 ,200 cartouches sont affectées à Tinstructlon annuelle.
ITALIE.
Manoeuvres de volontaires cyclistes et automobilistes. — Le
20 septembre, entre Lodi et Plaisance, a eu lieu une intéressante ma-
nœuvre, à laquelle ont pris part des compagnies de bicyclistes et des
détachements de volontaires cyclistes et automobilistes.
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476 NOUVELLES MILITAIRES. N* 972.
C'est uoe première application de la récente réglementatioa du corps
national des Toiontaireg cyclistes et automobilistes (i).
Le thème de la manœuvre était le suivant : Un parti rouge (repré-
senté par trois bataillons d*infanterie, une batterie d*artillerie et un
équipage de pont) est chargé de jeter un pont sur le P6; un parti bku
a pour mission de Ten empêcher avec l'aide des unités cyclistes dont il
dispose.
Le parti bleu était représenté par trois compagnies de bersagliers
cyclistes (celles des 4«, !!• et 12* régiments), 473 volontaires cyclistes,
une batterie de 75, un groupe d'automobilistes et les services néces-
saires.
Les volontaires cyclistes provenaient des centres suivants: Milao.
120; Ancône. 88; Florence, 60; Corne, 80; Somma. 23; Sondrio, 20;
Gallarate, 40; Imola, 11; Macerata, 10; Géoes, 31; Vérone, 20;
Parmp, 20.
smssB.
Manoeuvres d automne en 1908. — Les manœuvres du 3" corps
d'armée se sont déroulées dans la région Winterthur — Will, so<j.e la
haute direction du colonel Wille, commandant du corps d*armée, une
des personnalités les plus en vue de Tarroée fédérale.
Les deux partis avaient la composition suivante :
Bleu. — 6^ division (colonel divisiw^i aire Wys»), 8* régiment de
cavalerie avec la 4' compagnie de mitnntileurs à cheval, 9* régiment
d*artillerie (six batterie^), une compagnie de pontonniers et une demi-
compagnie de télégraphistes.
Rouge. — 7' division (colonel divigioonaire Schiess), une division de
cavalerie et une demi-compagnie de télégraphistes. L*artillerie de In
7* division était réduite à quatre botteries ; les deux autres batteries
étaient affectées à la division de cavalerie, qui comprenait les 2' et
3* brigades de cavalerie, une compagnie de guides et une compagnie
de pionniers.
Effectifs. — 6« division : 11,350 hommes, 8 mitrailleuses, 12 batle-
ries; 7* division : 11,150 houimes, 4 batteries; division de cavalerie:
2,070 hommes, 16 mitrailleuses, 2 batteries.
Le parti bleu avait donc une artillerie double de celle du parti
rouge.
Le thème des opérations laissait aux chefs des deux partis la plus
(1) Voir p. 186.
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N« 91i. NOUVELLES MILITAIRES. 477
grande initiatÎTe dans le choix des moyens à employer pour atteiodre
le but qui leur était fixé.
Lp principal intérêt de ces manœuvres consistait dans l'emploi d'une
division de cavalerie, orgnne créé de foutes pièces pour la circonstance,
l'armée suisse n'en comportant pas normalement. Son intervention»
sous les ordres du colonf^l Wildbolz» chef d'arme de la cavalerie, a été
des plus instructive^. Tout d'abord, son point de rassemblement et son
affectation à l'un des deux partis sont restés s«>cret8 jusqu'au dernier
moment; ce n'est que le premier jour des manœuvres que le comman-
dant de la 7* division a appris qu'il disposait d'une division de cava-
lerie. L'action de celle-ci a donc pu produire une réelle surprise sur le
parti opposé. On a pu constater que u les officiers d'infanterie ne pos-
sèdent pas une notion t-urfi^ante des moyens de la cavalerie; ils ne se
rendent pas un compte exact de la part du danger qui résulte pour leur
troupe de l'emploi de ces moyens » ; de leur côté « les cavaliers se mon-
trent trop impressionnés par le Yoisioage des grosses masses d'infan-
terie (i) ». L'expérience aura profité à tdus.
Les troupes du 3^ corps se trouvaient cette année dans des conditions
particulièrement difficiles. Âp()elées à une période de manœuvres abré-
gée, par suite de l'application de la loi de 1907, et plus spécialement
destinée à perfectionner l'instruction des cadres supérieurs, elles
devaient, en outre, appliquer pour la première fois le nouveau règle-
œen- d'infanterie. Les cadres inférieurs et les hommes devaient donc
être initiés à ce règlement, ce qui nécessitait la reprise de l'instruction
individuelle au début du cou.i de répétition. Le colonel Wilie avait
doue dû prévoir avec un soiu tîiut particulier un programme de transi-
tion'pour ce cours de deux semaines, afin d'assurer conyenablement
Tinstruction de détail et celle des états-major» (2). Malgré le peu de
temps dont il disposait, il a pu atteindre ce double Lut avec un succès
qui fait houneur au zèle des cadres et à Tenlrain des soldats placés
sous ses ordres.
TURQUIE.
TaANSPOBlIATION DBS DIVISIONS DD NIZAH NOUVBLLBHBNT CRÉÊBS AU
3* OHDOU. — La Bévue a donné dans le numéro 971 la répartition des
(1) Revue militaire suisse, 1908, p. 775.
(i) La première semaine a été consacrée à des exercices de compa-
gnie et de bataillon; la deuxième aux manœuvres de division. Il n'y a
donc pas eu cette année, comme à l'ordinaire, d'exercices préliminaires
de régiment et de brigade.
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478 NOUVSLLBS MIUTAIRES. N* Vii,
forces turques en Europe. — Une modification importante fient d*étre
apportée à la composition du 3* corps d'armée (Macédoine).
Las deux diftaions et demie du niaam (22* et 23* et la 47* brigade)
créées au oommeacement de 1907 Tiennent d'être supprimées. Les
hommes de ces deux diviaions ont été versés dans les autres corpi de
troupe du DÎiam et leurs cadres ont senri A reMnstituer les ancieuiei
deux ditisions et demie de rédif de l'« catégorie (9' et 10* divîsioas et
21* brigade).
Le 3* ordou comprend donc à Ttieure actuelle : cinq divisions du
nicam (5*» 6*, 9«, 17*, 18*) et quatre divisions de rédif de l'« catégorie
(9% 10% 11% 12*)» dont deux et demie en £urope.
Lb haut commànduent dans L'a&HtB TURQUE. — A la suite des
événements du mois de juillet dernier qui ont doté la Turquie du
régime constitutionnel, le personnel du haut eommandement a été
entièrement renouvelé :
Ministre de la guerre. — Le Ministère de la guerre a eu sMoessire-
ment pour titulaires : 1° le maréchal EumerRuchdi pacha, anciea càef
d*état-majoi* de l'armée; 2<^ le maréchal Redjeb pacha, ancien goufer-
neur de la Tripolitaine, mort subitement le jour de son arrivée à Coo-
stantinople; 3° le maréchal Ali Riza pacha, ancien chef de Texploi talion
du chemin de fer du Hedjaz.
Le maréchal Ali Riia pacha. Ministre de la guerre actuel, âgé de
50 ans, a achevé ses études militaires eu Allemagne. Pendant la guerre
turco-grecque, il était chef d'état-major de la division Sejfoulah. Âpre»
avoir été vali de Monastir, il servit au Yémen, où il dirigea les opéra-
tions, avant Tarrivée du maréchal Feizi pacha, à Damas, puis au
Hedjaz.
Chef d" état-major. — Le nouveau chef d'état-major, général Ixiel
pacha, a prit part à la guerre turco-grecque comme officier d'état-major
au quartier général d'Edhem. pacha ; a été chef d'état-major du maré-
chal Feizi pacha au Yémen, où il fut ble«sé. Il commandait en dernier
lieu la 14*^ division d'infanterie au Témen.
Sous-chef d*état-}najor : général Salih pacha, qui a fait toute sa car-
rière dans Tétat-major.
Grande Maîtrise de C artillerie. — A été supprimée en tant que ministère
spécial et organe indépendant, et transforno^ en simple « nazaret"
ou département, soumis à l'autorité du Ministère de la guerre. U
<( iNazir » de la Grande Maîtrise est le général de division de 1" tlnn^
d'artillerie Riza pacha, qui était aojmravant adjoiat à l'ancien grand-
maître, Zekki pacha.
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N» 972. BIBLIOGRAPHIE. 479
Commandant du i^^ corps : général Mahmoud pacha, fils du maré-
chal Ghazi Mouktar pacha, haut commissaire en Egypte. A pris part
comme colonel à la guerre turco-grecque.
Commandant du 2* corps : général Nazim pacha, 60 ans, officier
d'état-major qui a constamment servi sous les ordres de von der Goltz.
 rempli plusieurs missions en Perse et assisté au congrès de Berlin
comme adjoint militaire.
Commandant du 3^ corps : général Mahmoud Sevket pacha, 50 ans,
officier d'artillerie. A été chargé de plusieurs missions en Allemagne
pour la surveillance des commandes. A rempli les fonctions de direc-
teurjde l'artillerie au ministère. A été ensuite vali de Kossoyo.
Commandant du 4* corps : maréchal AbduUah pacha, ancien chef de
la maison militaire du Sultan.
Commandant du 5* corps : général O.^man Fevzi pacha, était récem-
ment commandant supérieur de la région de Monastir.
Commandant du 6^ corps ; général Mehmed Fazil pacha, intérimaire,
commandait en dernier lieu Tenserable des forc-es ottomanes sur la
frontière persane.
Commandant du 7^ corps : le maréchal Feizi pacha Tient de donner
sa démuftsioa et a été remplacé par le général de division Tahsia pacha,
qui commandait une des divisions du 3*^ corps d'armée.
BIBLIOGRAPHIE.
N.-M. GâMPOLIBTI, capitaine au 29« régiment d'infanterie (Italie). —
La psicologià militare applicata all'educazione MiLiTARB. — Flo-
rence, Librairie Raraella, 1908, 1 vol. in-8 de 288 pages.
L*auteur, dans sa préface, se défend d'avoir voulu faire un traité
complet d'éducation militaire; son but a été uniquement de pousser
un cri d'alarme. Les luttes malheureuses de l'Espagne avec les États-
Unis, de l'Italie en Afrique, les difûcuUés des Anglais au Transvaal et
enfin les succèj encore tout récents des Japonais sur les Russes sont
pour lui les conséquences d'un<î insuffisante préparation à la guerre, et
de la faillite de l'éducation militaire en Europe.
L'organisation d'un concours international de littérature militaire en
Espagne (1904-05) lui a fourni l'occasion de développer ses idées /i
ce sujet. Ajoutons, à son éloge, que son travail a obtenu le premier prix
à ce concours.
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480 BIBLIOGRAPHIE. N« 972.
L*ouTrage comprend deux parties et ua appendice; dans la pre-
mière partie, il étudie succeggivement l'homme, les armes, le terraio,
la bataille et la digcipline ; dang la seconde, il expose une méthode
d'éducation morale et intellectuelle du soldat, et insiste sur Féduca-
tion physique de Tiafantcrie. L'appendice est consacré à des notes fort
intéressantes, en particulier sur l'officier supérieur et les principes de
la guerre.
La thèse du capitaine Campolieti, écrite a^ec sincérité et vigueur,
constitue une originale contribution à l'étude de l'importance des
facteurs moraux dans la préparation h la guerre, et mérite de prendre
place parmi les meilleurs travaux relatifs à celte question.
P. Rivas Vicoma, intendant militaire de l'armée chilienne. —
L'ahhêi bu Chili, son administration. — Article paru dans la Bevw:
du service de l'intendance militaire (Pari^, juin 1908).
F. RoLUTi, lieutenant d'infanterie. — Il fuoco dblla fantbria. —
Torino, libreria F. Casanova e C*, 1908. 4 vol. in-8«, xii-!238 pages.
Lieutenant-colonel Ibanbz Marin. — Bibliograpia db la Gi]feRR4 de
LA Indbpbndakcia. — Madrid, Imprimerie de la Bevisia tecnica de in-
fanieria y caballeria, i vol. in-4«. Si page?. Prix i pesetas.
Le Gérant : R. Ghàpilot.
Paris. —Imprimerie R. CHAPiLOTet C«, t,rae Christine.
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MHnMUM
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25 Km
Supplément au n?972.
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de la Revue MiUi4Xu^.
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Croquis N?29
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La Guerre RiJ.sso - JaponatSf*
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REVUE MILITAIRE
1>E8
ARMÉES ÉTRANGÈRES
N« 973 Décembre 1908
LA
GUERRE RUSSO-JAPONAISE
CHAPITRE XI.
Les armées rasse et japonaise avant la bataille de Liao-Tang. —
Mobilisations partielles et renforts saccessifs Jusqu'à la fin de
juillet 1904.
Armée russe.
Rappelons que le premier ordre de mobilisation, daté
du 6 février, portait sur les troupes stationnées dans la
Lieutenance impériale, que le second, en date du 10,
atteignait la circonscription de Sibérie (1).
En mars, deux compagnies de mitrailleuses sont créées
et rattachées aux 1'® et 5® divisions de tirailleurs (la
3® division a perdu la sienne au Yalu). Une brigade de
cavalerie du Caucase est créée (régiments de volontaires
(1) Revue militaire des Armées étrangères, 1904, 1®' semestre,
p. 282.
31
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48i LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. N* 973.
du Daghestan et de Térek Kouban pourvus de mitrail-
leuses achetées à leurs frais).
L'artillerie mise sur pied comprenait quarante-six bat-
teries de campagne à huit pièces, quatre batteries à che-
val i six pièces, deux batteries de montagne et deux
batteries de mortiers de 15 centimètres; vingt-quatre
parcs volants de campagne, quatre parcs de montagne,
deux parcs de mortiers.
Le génie se montait à quatre bataillons de sapeurs,
un bataillon de pontonniers, une compagnie d'aéros-
tiers, un parc de campagne.
Enfin les troupes de chemins de fer sont groupées en
deux brigades :
Brigade de TOussouri : deux bataillons à quatre com-
pagnies ;
Brigade du Xransamour : quatre bataillons i six com-
pagnies.
Ajoutons, pour mémoire, les troupes de garde de la
voie ferrée.
Un troisième ordre de mobilisation, du 20 avril, porte
sur une division de Cosaques d'Orenbourg (régiments
n" 9, 10, 11, 12, du 2« tour, et une brigade de Cosaques
de lOural (régiments n®» 4 et 5, du 2« tour) (I).
Ces diverses mobilisations, concernant la mise sur
pied des troupes de la Lieutenance impériale et de la
Sibérie, plus des formations cosaques, ont pourtant déjà
touché les corps d'Europe, par appel de volontaires pour
constituer les troisièmes bataillons des régiments de
tirailleurs de Sibérie (2), et par prélèvement sur les
armes spéciales pour mettre sur pied rartillerie, le
génie, etc.
Le quatrième ordre de mobilisation^ du 3 mai, porte sur
(1) Revue militaire des Armées étrangères, 2« semestre 1904, p. 78.
(2) Voir Tettau, vol. I, p. 206.
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N» 973. LA GUERRE RUSSO- JAPONAISE. 483
le X« corps (Kiev) et le XVII® (Moscou) ; dans la pre-
mière circonscription, les gouvernements de Poltava, de
Kharkov et de Koursk, dans la seconde, ceux de Ka-
louga, Toula et Riazan sont intéressés; les réservistes
sont convoqués en quantité (i); la mobilisation, com-
mencée le 8 mai, se termine en moyenne le 15 ; le 20,
pour les éléments les plus tardifs ; TEmpereur pouvait
passer les partants en revue, du 17 au 21 mai (2). On
sait que chacun des deux corps avait déjà une brigade
et trois batteries rendues sur place.
Kouropatkine avait demandé que l'opération com-
mençât dès le 10 avril, afin de donner aux troupes une
période d'instruction sérieuse avant leur départ; ce désir
ne put recevoir satisfaction, pour des raisons budgé-
taires, et les transports stratégiques commencèrent dès
le 18 mai pour le X® corps, vers le 10 juin pour le XVII*.
Les deux corps laissaient derrière eux divers éléments :
10* division de cavalerie et son groupe d'artillerie à
cheval, 5* brigade de réserve (X* corps); 55* et 56* bri-
gades de réserve (XVIP corps), bataillons de dépôt des
régiments d'infanterie mobilisés, qui passaient sous la
direction des généraux commandant les deux circons-
criptions.
Des prikazes des 19, 21, 30 mai portaient de quatre à
six compagnies les quatre bataillons de la brigade de
chemins de fer du Transamour, et créaient un bataillon
de dépôt du génie de la Sibérie orientale, sous l'autorité
du général commandant le génie de la circonscription
de Sibérie (3) ; le remplacement était donc assuré dans
les troupes techniques.
(1) Les compagnies, au X^ corps, comprennent 40 anciens, 30 jeunes
soldats; le reste ne comprend que des réservistes atteignant jusqu*&
39 ans (Voir Tettau).
(2) Bivue militaire des Armées étrangères, loc. cit„ p. 75-78.
(3) Revue militaire des Armées étrangèresy loc. cit,, p. 75.
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484 hk OUBRRB RUSSO-JAPONAISE. N* 973.
Les transports du X® corps, commencés le 18 mai,
marchent concurremment avec ceux de la brigade de ca-
valerie du Caucase et de la division de Cosaques d'Oreo-
bourg; les débarquements commencent à Liao-Yanget
Ilaicheng vers le 20 juin et se terminent vers le 10 juillet
(Caucasiens) ; les transports du XVII* corps commencent
le 10 juin, et s'eifectuent simultanément avec ceux delà
2* brigade de cavalerie indépendante (51* et 52* dra-
gons), de maiériel de siège et d'approvisionnements
divers; les débarquements se font du 10 au 27 juillet.
Un ukaze du 9 juin (1) ordonne une cinquième mobili-
sation partielle à partir du 14; celle-ci pèse sur les cir-
conscriptions de Kazan (gouvernements : Penza, Perm,
Simbirsk, Samara, Saratov, Orenbourg, Oufa), de Mos-
cou (gouvernements : Moscou, Tambov, Vladimir, Voro-
nèje, Orlov, Riazan, Toula), de Kiev (gouvernements :
Kharkov et Koursk) ; elle porte sur des unités de
réserve, diverses formations sanitaires, des troupes spé-
ciales, etc.
Le but est de mobiliser cinq brigades de réserve :
La 51* (Kharkov), qui formera la 51* et la 68* divi-
sions ;
La 54* (Penza), qui formera la 54* et la 71® divi-
sions ;
La 55* (Tambov), qui formera la 55* et la 72* divi-
sions ;
La 56* (Voronèje), qui formera la 56* et la 73* divi-
sions ;
La 61* (Samara), qui formera la 61* et la 78* divi-
sions.
La mobilisation devait être lente, par suite de l'insuf-
fisance des cadres : les quatre premières brigades sont
(I) Revue militaire des Années étrangères, p. 77-78 et Streffim,
Einzelschrlften, HA^^ Hefte.
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N» 973 LA GUERRE RUSSO- JAPONAISE. 485
à quatre régiments de deux bataillons à quatre compa-
gnies (1); chacun de ces bataillons doit donner nais*
sance à un régiment à quatre bataillons; la 61® brigade
est encore du type à quatre bataillons de cinq compa-
gnies, dont les quatre premières engendrent un régi-
ment à quatre bataillons, tandis que la cinquième, à elle
seule, crée un régiment dît du 2« tour, la réunion des
quatre régiments du 2® tour constituant une division dite
mobilisée au second tour.
Les 34® et 71® divisions étaient réunies sous le nom de
V® corps sibérien; les 55® et 72®, sous le nom de
YI® corps sibérien. La mobilisation des unités d'infante-
rie parait terminée le 27 juin (2); celle de l'artillerie
dure jusqu'au 9 juillet (54® division); les revues de
départ de l'Empereur commencèrent le 1 0.
Remarquons que pour constituer l'artillerie des corps
en canons nouveau modèle, il a fallu mobiliser, pour le
V® sibérien (54® division), la 26® brigade (3) et la 28® bri-
gade (4) (71® division); pour le VI® sibérien (55® di-
vision), la 6® brigade (5), (72® division), la 10® bri-
gade (6); ces brigades d'artillerie, après avoir mobilisé
six batteries, en laissaient deux en Europe, qui, avec
l'appoint de formations de réserve, reconstituaient une
artillerie pour les troupes levées pour le service d'Eu-
rope.
En effet, le X® corps était relevé dans ses garnisons
(i) ADtérieurement au prikaze du 26 décembre 1903, elles n'étaient
qu'à quatre bataillons de cinq compagnies. — Revue mililaire des Armées
étrangères, 1904, 4*' semestre, p. 190. — Mahon, Armée russe après la
campagne de 1904-1905. — Streffleur, Einzelschriften, 14-I5» Hefte.
(2) Siref fleur f op. cit. y annexes.
(3) Enlevée à la 26« division d'infanterie du 2« corps (Vilna).
(4) ËnleTée à la 28® division du 3« corps (Grodno).
(5) Enlevée à la 6* division du 15<> corps (Varsovie).
(6) Enleyée à la 40« division du 5* corps (Varsovie).
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486 LA aUERRB RUSSO-JAPONÂISB. N« 973.
par les 51* et 68* divisions; le XVII% par les 56* et ^3^
Les 6^^ et 78^ divisions étaient provisoirement mainte-
nues sur place.
Les 5^ et 6* bataillons de sapeurs^ affectés aux V* et
VP sibériens, étaient créés seulement par prikaze dn
8 juillet.
Le V« corps sibérien eut peu de temps pour recevoir
une instruction d'ensemble avant ses embarquements;
le VP, fut mieux traité, bien que son artillerie n^ait pas
pris part à ses exercices. Enfin, il est à noter que Tétat-
major russe commence à renoncer, dès la 5® mobilisa-
tion, au système des mobilisations par régions, qui
donne des hommes trop Âgés, pour revenir aux mobili-
sations par classes ; cette tendance va s'accentuer par la
suite.
On voit donc déjà ce que pouvaient donner, au point
de vue rendement militaire, des troupes comme celles
des V« et VP sibériens.
Les embarquements du V* commencent vers le 8 juil-
let; ses débarquements à Moukden et Liao-Yang se suc-
cèdent du 8 au 22 août; les transports du VP étaient
remis à la fin de septembre, et devaient être précédés
par ceux du /•' corps (fEuropCj dont la mobilisation
était prescrite par ukaze du S9 juin. Nous en reparle-
rons plus tard.
Notons que, concurremment à ces mesures d'ordre
général, diverses créations de détail présentent un cer-
tain intérêt.
L'artillerie était renforcée de six batteries de mon-
tagne (1) à tir rapide, numérotées de 3 à 8 (prikaze du
(1) Â huit pièces; chaque batterie à 138 cheTaux, dont 40 pour le
matériel, 80 pour les munitions; 115 au train régimentaire ; un parc
d'artillerie de montagne la dessert, avec 216 chenaux, dont 96 porteurs
de munitions.
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N* 973. LA au ERRE RUSSO- JAPONAISE. 487
15 juin); il était créé une compagnie d'artillerie de
siège de Sibérie orientale, à l'effectif de 344 hommes
(cadres compris); les 4® et 5® régiments de mortiers
étaient mobilisés : le 5® débarque à Liao-Yang à la fin
d'août.
Une compagnie de mitrailleuses était créée (6 juillet)
et envoyée à la 9® division de tirailleurs.
Une compagnie d'aérostiers, créée le 21 avril, se
trouve à Liao-Yang vers le début de juillet, et affectée au
X<^ corps ; elle se transforme (prikaze du 21 juin) en un
bataillon de deux compagnies, avec huit ballons.
Un bataillon de télégraphistes est créé le 23 juin :
quatre compagnies, 26 officiers, 1,074 hommes, 160 voi-
tures techniques.
Enfin (prikaze du 10 juin, notifié aux puissances le
27 juillet), le gouvernement mettait sur pied les milices
de Sibérie, de la Province maritime et de Sakhaline;
des formations de ce genre consacrées à la garde du
Transsibérien comptent vingt-quatre droujines (batail-
lons) à quatre ou six sotnias, dont quelques-unes mon-
tées; leur mobilisation prescrite pour le 14 juin, était
achevée le 12 août.
Le grand état-major russe n'ayant pas livré ses
secrets à la publicité, il n'est permis que de faire des
hypothèses sur ses raisonnements. Il semble toutefois
qu'on ait estimé à Pétersbourg pouvoir faire face à l'ar-
mée japonaise mobilisée, avec les cinq premiers corps
sibériens, lés X® et XVIP corps, et les garnisons de
Port-Arthur et de Vladivostok; les engagements du
mois de mai et de la première partie de juin ont mis
en valeur les qualités guerrières des troupes ennemies,
mais les Russes ont partout combattu avec une infério-
rité d'effectifs manifeste. Il semble qu'il y ait quelque
chose de changé après le combat de Wafangou-Télissé
(14-15 juin), où la disproportion des forces était moins
frappante.
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488 LA GUERRB RUSSOWAPONAISE. N* 973.
Un ukase du 29 juio (i) prescrit en effet, une sixième
mobilisation^ celle du I" corps d'armée (Pétersbourg),
soit des 22* et 37* divisions, sans leurs brigades d'artil-
lerie (22* et 37*)» qui sont rattachées au XVIII* corps
(Pétersbourg). L'artillerie du ]*' corps était formée (2)
par les 7* et 43* brigades, armées du nouveau canon, et
stationnées à Radom et Olita [circonscriptions de Var-
sovie (V* corps) et de Vilna II* corps)], soit douze
batteries de huit pièces ; les 67* et 71* brigades de parcs
volants (circonscription de Kazan) et le l*'^ bataillon de
sapeurs lui étaient affectés.
La mobilisation des régiments d'infanterie parait
avoir été terminée vers le 15 juillet; celle des autres
éléments du I*' corps, vers le 30.
Les transports commencent vers le 27 juillet (régi-
ment n* 8S); les débarquements s'échelonnent du 30 août
jusqu'au 17 septembre (Liao-Yang et Moukden, puis
Moukden et Tiéling).
Les transports du YI* corps sibérien vont succéder ;
ils commencent vers le 15 août ; les débarquements se
succéderont à Moukden entre le 20 septembre et le
8 octobre.
Les écoulements des divers corps d armée demandent
donc de 15 à 20 jours, ce qui, en comptant 3,000 wagons
pour le transport d'un corps d'armée russe (3), donne
un roulement journalier de 150 à 200 wagons pour les
éléments transportés d'Europe (trains de 30 à 40 voi-
tures); ceci s'accorde avec les chiffres du rendement
quotidien du Transsibérien, de Mandchouria vers Har-
bin, qui dépassent 200 wagons dès le mois de mars, et
(1) Revue militaire des Armt'es étrangères, 1904, 2* semestre,
p. 184.
(2) Ibîd., Piikaze du 24 juillet.
(3) Noir Slreffleur, Einzelschriften, 13-1 4« Hefte, p. 131.
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N* 973. LA GUERRE RUSSO-JâPONAISB. 489
280 en juin, pour redescendre à 260 en juillet, et
remonter en août aux environs de 300.
C'est dire la régularité remarquable du service sur
celte voie ferrée, dont il semble, toutefois, que le ren-
dement eût pu être augmenté par des renforts en per-
sonnel et en matériel d'exploitation (i).
Les troupes, au fur et à mesure de leur arrivée, rece-
vaient les deslinations prévues par le commandement ;
leur situation était dès lors réglée d'après les disposi-
tions arrêtées par Télat-major de larmée de Mandchou-
rie; dont nous essaierons d'exposer sommairement le
fonctionnement.
Le chef de Tarmée, général Kouropatkine, dispose,
comaie organes de commandemeut, d'un état-major et
de services.
Son chef d'état-major est le général de division
Sakharov.
Les chefs de services sont :
L'intendant général ;
Le payeur général;
Le contrôleur général ;
L'inspecteur de Tartillerie ;
L'inspecteur du génie ;
L'inspecteur des fortifications.
L'action du chef (ï état-major s'étend sur :
Le quartier-maltre général ;
Le général de jour;
Le directeur des communications ;
La chancellerie.
(t) Les témoins oculaires affirment que des arrêts nombreux en cours
de route sont imputables aux chefs des éléments transportés.
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1
490 LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. N* 973.
Le gtÂortier-maUre général (1) a dans ses attributions:
Les troupes (répartition, mouTements, emploi);
Le senrice des renseignements et les services de la topographie
et des communications à la presse.
Le général de jour (2) a dans son domaine :
L*in8pection du serrice de santé (3);
L'inspection des hôpitaux ;
Le directeur de la justice militaire;
Le commandant du quartier général ;
L'aumônerie ;
La direction des services de la Croix-Rouge.
Le directeur des communications (4) a dans sa zone
d'action :
Le service des chemins de fer (au Sud de Moukden) ;
La direction de campagne des étapes (5);
L'administration des voies de communication (6);
L'administration des postes et télégraphes;
L'administration de campagne des transporta.
N'oublions pas Texistence d'un organe supérieur au
commandant de Tarmée : le vice-roi et son état-major (7]t
qui comprend les mêmes subdivisions que celui de
Kouropatkine, et dont Faction s'étend : sur Tarmée et
son chef, sur le commandement militaire de TOussouri
(Lenevitch), sur la direction de Tarrière de l'armée
(général Yolkov, à Harbin), «nfin sur la flotte. Son
(1) Général-major Kharkévilch.
(2) Général-mnjor Dlagovietchensky.
(3) Général Trépov.
(4) Général-major Zabiéline.
(5) Général-major Uxhul Gilleband.
(6) Général-major Chevallier de la Serre.
(7) Chef d'état-majop, général Gilinski.
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N* 973. LA GUERRE RUSSO^APONAISB. 494
directeur des communications, en particulier, a dans
son domaine le chemin de fer de TEst chinois, au Nord
de Moukden.
L'état-major du vice-roi a détaché en Chine divers
agents, dont les généraux Pflug et Dessino, chargés du
double service des renseigneinenis et des achats pour
le ravitaillement de larmée et de la place de Port-
Arthur.
La campagne de Mandchourie, au point de vue
transports sur voie ferrée ou sur route, création des
approvisionnements en vivres et munitions, renforts en
hommes et matériel, évacuation des malades et blessés,
mérite une étude complète qui, d'ailleurs, ne pourra
être faite que par les états-majors des armées adverses,
seuls possesseurs des documents voulus ; nous ne pré-
tendons ici qu'à donner un aperçu de Torganisation qui
pourvoyait aux besoins des troupes, avant la bataille de
Liao-Yang.
Les trains régimentaires des troupes portent, en prin-
cipe, deux jours de vivres ; les régiments de tirailleurs
sont dotés de gros trains régimentaires (cinq à six
jours), peddant la première partie de la campagne,
parce qu'on n'a pas pu les pourvoir de convois division-
naires.
Les trains divisionnaires contiennent quatre jours de
vivres; ils comprennent, en outre, une section sanitaire,
une ambulance ou lazaret, deux hôpitaux mobiles.
On dote (innovation) les corps d'armée partis d'Europe
d'un convoi administratif de corps, portant trois jours
de vivres-pain.
Au point de vue munitions, le même fait se produit :
en principe, la division seule comprenait une brigade
de trois parcs volants; dans l'application, le convoi
administratif de corps d'armée a été doté de deux bri-
gades de parcs volants en plus des parcs locaux prévus
à raison d'un pour deux divisions.
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492 LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE. N* 973
Il y a enfio des transports (Tarmée (1).
La nature du pays, les cooditions de transport et de
stationnement des troupes, les mesures stratégiques
prises par le général Kouropatkine, la lenteur des opé-
rations, provoquèrent la formation de magasins d'étapes
sur lesquels les troupes se ravitaillaient directement,
par le moyen des trains régimentaires ou, indirectement,
par Tintermédiaire des trains de division.
Pour le P' corps sibérien, centré dès le mois de mai
sur la voie ferrée, les magasins (2) étaient naturellement
créés dans les gares et alimentés par des trains de
marche îrrégulière. Wafangou, Siungyuecheng, Kai-
ping, Tachekiao, Ilaicheng, à un degré variable, jouè-
rent ce rôle.
Pour le détachement de FEst, la ligne d'étapes était
la grande route de Liao-Yang au Yalu, jalonnée par les
gîtes principaux et magasins de Liandiasan, TawaD,
Tuinpu, Sélioutchen (3), Feng-hoang-cheng, Antung (4).
Pour la cavalerie Michtchenko, puis le II® corps sibé-
rien, la ligne de communications fut la route d'étapes
Haicheng, Simoucheng, col de Taling, Wangkiapu,
Siuyen.
Pour la cavalerie Rennenkampf, la route d'étapes
quittait la route principale à Siaolintse pour gagner
Sihoyen et Saimatse; elle servit ensuite au X® corps.
On voit tout d'abord, étant donné le tracé des routes
d'étapes, Timportance prise par les gares de Liao-Yang
et Ilaicheng pendant la première partie de Tannée 1904.
(1) Chaque élément, dit transport, équivaut à environ une de nos
sectioDs de convoi administratif.
(2) Vivres et munitions; évcutuellement, une infirmerie de gtte
d'étapes (hôpital auxiliaire de la Groix-Rouge).
(3) Suelilien.
(4) Shakédzy.
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N» 973. LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE, 493
L'organisation particulièrement imposante et complète
de la première présente de l'intérêt.
La gare de Liao-Yang est à la fois station halte-repas
pour les trains qui y passent en transit, marchant vers
le Sud, et tète d'étapes de guerre (ancien style) pour
les routes se dirigeant vers l'Est ; elle est, de plus, sta-
tion-magasin pour l'ensemble de l'armée.
Son fonctionnement est donc régi et contrôlé par le
général en chef, à l'aide de son chef (Tétat^major (1)
(pour tout ce qui est mouvement des trains et des
troupes, y compris les soins sanitaires et l'alimentation),
à l'aide de ses services (matériel et approvisionnements
de tout genre) ; il est directement réglé par le directeur
des communications; celui-ci dispose, à Liao-Yang, d'un
commandant de gare^ technicien militaire du service
des chemins de fer, et du commandant de la tête
détapes.
Le commandant de la tète d'étapes a donc à satisfaire
des besoins analogues en ce qui concerne le service de
la tête d'étapes et celui de la station halte-repas : ali-
mentation, soins médicaux, hospitalisation pour les
troupes en transit; mêmes soins, plus le logement, pour
les troupes débarquées; habillement pour les réser-
vistes et contingents divers destinés à recompléter les
troupes de campagne.
Comme moyens d'action, il a donc. la station halte-
repas (salle à manger, cuisine, magasins à vivres, bou-
langerie de campagne, bains et latrines), et ïétape^
comprenant deux pavillons pour les officiers de passage
et des baraquements permettant de loger 2,000 à 2,500
hommes (cuisines, latrines, etc.); comme moyen d'hos-
pitalisation, il dispose d'un hôpital de campagne de
réserve (10 lits d'officiers, 200 lits de troupe), et d'un
(1) Voir plus haut la distribution de Tétat^major de Tarmée.
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494 LA GUERRE RUSSO^APONAISB. N* 973.
hôpital auxiliaire de la Croix-Rouge (() {dont Timpor-
tance s'est élevée de 200 à 600 lits).
A c6té de la tête cT étapes de guerre fonctionne le
quartier général de l'armée, état^major et services (2).
Les services, disons-le dès maintenant, président à la
constitution de la vaste place fortifiée, en même temps
magasin, de Liao-Yang, à l'entretien et à Tadministration
des troupes en campagne.
L'état-major a naturellement une action prépondé-
rante, au moyen de ses trois sections, sur l'emploi et
Tentretien (effectifs, approvisionnements, munitions) des
troupes ; son instrument principal est donc la direction
des communications^ qui a pour but de recevoir (service
des chemins de fer) le personnel et le matériel débar-
qués, de les acheminer sur leur destination (direction de
campagne des étapes, administration des voies de com-
munication, administration des transports); de faire
parvenir aux corps les ordres et le courrier postal (admi-
nistration des postes et télégraphes). Ses moyens d'action
sont :
Les convois ou transports d'armée (3) ;
Les commandements d'étapes (gîtes, magasins, dépôts
de munitions des routes d'étapes; troupes de réparation
et d'entretien des routes ; police*des routes).
V administration des postes et télégraphes. — Un mot
sur celle-ci : le chef de service (inspecteur) est un
conseiller d'Etat ; son directeur des postes et le personnel
en sous-ordre sont des civils dont le service (convois
spéciaux, valises) s'étend jusqu'aux troupes, et qui sont
(1) Dit Hôpital Saint-Georges, sous le patronage de rimpératrice
Marie.
(2) Voir plus haut. Organisation de Tétat-major de Tarmée.
(3) Constitués avec les charrettes louées dans le pays, disponibles,
en nombre pratiquement illimité.
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N* 973. LA GUBRRE RUSSO- JAPONAISE. 495
escortés et armés. Le directeur des télégraphes et son
personnel sont militaires et indépendants du directeur
des postes (!)•
Enfin, le service des étapes est inséparable du service
sanitaire (2), gui fonctionne simultanément avec lui, et
dépend de la 2® section de Tétat-major (le général de
jour).
Dans les troupes, l'organisation du service de santé
est divisionnaire (3).
Pour la campagne, on a doté le corps d'armée d'un
convoi sanitaire de voitures pour blessés, et, éventuelle-
ment, d'hôpitaux mobiles.
L'armée dispose d'éléments de réserve : hôpitaux
mobiles, personnel, convois sanitaires, comité d'évacua-
tion ; trains sanitaires au nombre de 20 (4) ;
Parallèlement à l'organisation sanitaire militaire fonc-
tionne la Croix-Rouge, dont le délégué général, classé à
la section du général de jour, relève directement du
directeur du service de santé de l'armée. A la fin de juil-
let, la Croix-Rouge a 6,000 lits disponibles sur le
théâtre de la guerre, des hôpitaux approvisionnés pour
trois mois, un dépôt central (Harbin) pourvu pour six
mois.
Le personnel est volontaire et comprend des méde-
ciïkSj infirmiers, etc., plus la congrégation féminine de la
Miséricorde.
(i) Le service télégraphique dans les corps d'armée est assuré par la
compagnie de télégraphistes du bataillon du génie (50 kilomètres de
fil nu '; 35 kilomètres de câble).
(2) Médecin principal Follenfant, Service de santé aux armées russes,
Paris. Chapelet, 4907.
(3) Lazaret (ambulance) diTisionnaire, sans voitures pour blessés,
compagnie de brancardiers, deux hôpitaux mobiles; éventuellement,
une section de convoi sanitaire.
(4) Organisation, en principe, de groupe d'armées.
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496 LA OURRRR RUS60-JAP0NAISR. N* TX
Les organisations prévues sont :
1^ Des hôpitaux mobiles, avec 2 médecins, 4 5 hommes,
SO bats; pansements pour 1,500 blessés; moyens
d'hospitalisation pour 50 hommes; ces éléments, au
nombre de 23 , sont poussés jusque dans les corps de
troupes (Wafangoou, cavalerie Rennenkampf et Hicht-
chenko, etc.);
2^ Des hôpitaux sur roues (1), ou hôpitaux détapes,
au nombre de 15 environ (juillet), comprenant de 25 à
50 lits;
3» Des hôpitaux fixes, forts de i 00 à 200 lits ;
4^ Six trains sanitaires d'évacuation;
5^ Deux convois de bateaux (de 800 lits chacun) è
Harbin.
Les transports de la Croix -Rouge sur les rouies
d'étapes comprennent 400 voitures à deux roues, amé-
nagées pour le personnel.
La Croix-Rouge fait aux troupes des distributions fré-
quentes d'effets, linge, sucre, thé, tabac, etc.
Si l'on considère que toute cette organisation a été
mise sur pied par improvisation de matériel (création
de magasins, de convois ; doublement du rendement du
chemin de fer), à 8,000 kilomètres de la mère patrie,
dans un pays de langue inconnue, de ressources igno-
rées, on en conclut que Tétat-major russe n'a pas perdu
son temps, de février ft juillet (2)
{A suivre,) (489)
(2) Les graphiquefl n^ 31 et 32 De représentent que des approxima-
tions, ayant été établis à l^aide de documents encore incomplets.
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des troupes russes!
Août
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■^i^
L^AÉROSTATION MILITAIRE
EN ALLEMAGNE
LES DIRIGEABLES ALLEMANDS.
Les dirigeables allemands sont construits suivant trois
systèmes :
1» Le système non rigide {unstarr)^ dans lequel la
constance de volume et de forme du ballon est simple-
ment obtenue par une légère surpression du gaz à l'in-
térieur de Tenveloppe. C'est le système Parseval ;
2® Le système demi-rigide {halb-slarr), daAs lequel
l'enveloppe est fixée sur une plate-forme en métal léger
à laquelle est suspendue la nacelle. C'est le système
employé par le major Gross, commandant le bataillon
d'aérostiers ;
3<* Le système rigide (starr)^ dans lequel la forme du
ballon est obtenue par une armature métallique sur
laquelle est tendue une étoffe résistante ; c'est à l'inté-
rieur de cette enveloppe constante de forme que sont
placés les ballons, en nombre variable, qui, remplis de
gaz, communiqueront à l'ensemble sa force ascension-
nelle. C'est le système du comte Zeppelin.
Chacun de ces systèmes a ses propriétés spéciales, ses
avantages et ses inconvénients. Le premier, étudié uni-
quement en vue des besoins de la guerre de campagne
et construit jusqu'à présent avec des dimensions
32
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498 L'AÉROSTATION MILITAIRE EN ALLEMAGNE. N» 9T3.
moyennes, peut atterrir en tous lieux, être dégonflé rapi-
dement et facilement transporté sur un petit nombre de
voitures; il est donc partout utilisable. Il a, de plus» un
poids mort réduit au minimum et, pour un cube déter-
miné, le maximum de force ascensionnelle. Forcé d'at-
terrir et surpris à terre par une tempête, il peut être
instantanément dégonflé et n'ofl^re alors plus aucune
prise au vent.
Le système rigide a pour lui la constance de sa forme.
obtenue par sa construction même ; il n*est donc pas à
la merci d'une avarie des organes (ballonnet ou venti-
lateur) par lesquels on obtient cette constance dans le
système non rigide, et, par suite, il peut toujours être
gouverné. On sait, en efl'et, que dès qu'un ballon à
moteur cesse de conserver la rigidité de forme de son
enveloppe, on ne peut plus compter sur l'action régu-
lière des surfaces qui doivent assurer normalement sa
direction. Mais ce système rigide a dû, par suite de son
poids mort considérable, affecter de grandes dimensions
pour avoir une force ascensionnelle suffisante.
De plus, cette constance de forme, même quand il est
dégonflé, rend son transport sur la terre ferme impos-
sible par les moyens ordinaires. Ces deux raisons ont
longtemps empêché son inventeur de pouvoir réaliser
les opérations préliminaires de Tascension, de même
que celles du débarquement ailleurs que sur Teau. La
d(»scente sur la terre ferme étant cependant une des
conditions imposées, jusqu'à ces derniers temps, au
comte Zeppelin par le gouvernement allemand pour
l'achat de ses dirigeables, l'inventeur a dû se préoccuper
de créer une méthode d'atterrissement. Si, pendant son
séjour à terre, le ballon est soumis à la violence d'une
tempête, l'enveloppe rigide offre une telle prise aux
courants atmosphériques, qu'il est difficile, sinon impos-
sible, de tenir le ballon pointe au vent pendant tout le
temps que dure la perturbation. Si l'on ajoute à ces
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N« 973. L'AÉROSTATION MILITAIRE EN ALLBMAONE. 499
graves inconvénients les chances d^accidents à Fenve-
loppe, aux moteurs, aux organes essentiels, toujours
plus grandes pendant les moments de crise, on recon-
naîtra que le système rigide porte en lui-même des
défectuosités organiques.
De fait, on peut dire que les accidents à la suite des-
quels ont été détruits le Zeppelin II [Il janvier 1906)
et le Zeppelin 7K(S août 1908), ont eu pour causes prin-
cipales les défauts organiques du système rigide lui-
même.
Le système demi-rigide peut atterrir partout ; moins
transportable, une fois dégonflé, que le système non
rigide, il n'offre aucun des inconvénients organiques du
système rigide.
LE SYSTÈME NON RIGIDE.
Le major von Parseval, inventeur du ballon cerf-
volant, avait, dès 1901, élaboré un premier projet de
ballon à moteur et commencé son exécution.
Son but était de créer un dirigeable pouvant être
employé en campagne, c'est-à-dire commode à trans-
porter, pouvant être facilement empaqueté et devant
pouvoir aborder non seulement à son Heu de stationne-
ment habituel, mais partout où peut atterrir un ballon
ordinaire. Il devait, de plus, être capable d'enlever trois
personnes, de naviguer pendant dix heures et d'atteindre
raltitude de 2,000 mètres (1).
Le premier projet ne se trouva pas en état de satis-
faire à toutes ces exigences, et le manque d'argent ne
permit pas de l'améliorer immédiatement. Par suite, les
travaux ne purent être repris qu'en 1903. Après quelques
(1) Conférence faite par le major von Parseval à l'Aéro-Glub alle-
mand, le 27 mai 1908.
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500 L'AâROSTÀTION MILITAIRE EN ALLEMAGNE. N* 973.
modifications, le ballon fut alors reconnu utilisable, et
les premiers essais tentés en 1906.
Ils eurent lieu avec le concours du personnel da
bataillon prussien d'aérostiers, sur la place d'eiercices
de Tegel, et commencèrent le 26 mai. Sauf une avarie
sans importance causée par la position trop rapprochée,
par rapport i Thélice, du tuyau amenant Tair da venti-
lateur dans les ballonnets et le gouvernail, ces essais
donnèrent pleine satisfaction. Le major von Parseval en
a publié un compte rendu dans le numéro d'août 4906
des Illuslrierte aeronautische Mitteilungen.
A la suite de ces essais, et pour remédier à rinconvé-
nient qui vient d*ètre signalé, le ballon fut dégonflé
pour être allongé (1). Mais, dès ce moment, le dirigeable
Parseval pouvait être considéré comme un instrument
pratique qui, dans des limites assez étendues de vitesse
propre, répondait à toutes les conditions que son inven-
teur s'était posées.
La « Motorluftschiff'Sludiengesellschaft ».
A la même époque (fin juillet 1906), et à l'instigation
de l'Empereur, on voit se fonder à Berlin une société
pour l'étude du ballon à moteur {Motorluftschiff -
Sludiengesellschaft)^ au capital d'un million de marks.
Elle réunit les personnalités les plus marquantes de la
grande industrie et de la finance. Son but est clairement
exposé dans le discours d'ouverture que prononça
l'amiral von Hollmann, le 31 juillet 1906, jour de la
constitution de la société.
(( Parlant du but poursuivi, qui est l'avancement de
. « la technique et la recherche des emplois du ballon, en
(( particulier du ballon dirigeable, but qui doit être
(1} Techmschc Rundschau du 29 août 1906.
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N* 973. L'AÉROSTATION MILITAIRE EN ALLEMAGNE. BOl
« atteint par différents moyens : recherches, acquisition
« et mise en valeur des découvertes, institution d'expo-
« sitions et de prix, etc., Son Excellence fit remarquer
« qu'il ne s*agit pas là d'une chose purement militaire,
(c mais d'une œuvre patriotique dont la mission est de
u développer la technique de Taérostation d*une manière
« et avec une mise en œuvre de moyens qui, malheu-
f< reusement, n'avaient pas été possibles jusqu'à présent.
« Dès qucy par factioîi de la société^ des succès positifs
H seront obtenus^ on s'adressera à ^autorité militaire et
« on mettra à sa disposition les résultais acquis, dont
« elle fera remploi qu'elle jugera utile {]),, . »
A côté d'un conseil de surveillance et d'un comité
technique composé de membres de ce conseil, on choisit
comme directeur le capitaine von Kehler, qui faisait
alors partie du bataillon d'aérostiers, et qui de ce fait
quitta le service actif pour passer dans la réserve.
L'activité de la nouvelle société se manifeste immé-
diatement par un voyage d'études entrepris à l'étranger
par le capitaine von Kehler. A son retour le conseil de
surveillance et le comité technique se réunissent dans
une séance (octobre 1906) au cours de laquelle on dis-
cute l'opportunité de seconder les entreprises du général
Zeppelin et du major von Parseval. Pendant que le pre-
mier reçoit à titre de prêt un secours en argent exempt
d'intérêts, l'invention du major von Parseval est acquise
à la société avec tous ses droits pour la somme de
130,000 marks. On se proposait en même temps de
s'assurer d'une façon complète la collaboration de Tin-
venteur.
En effet, le major von Parseval consent à quitter le
service bavarois et à se consacrer au service de la
société. Celle-ci, obtient en même temps le concours du
(1) Allgemeine Automobil Zeitung du 3 août 1906.
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50S L'AÉROSTATION MILITAIRE EN ALLEIIAONE. N* 973.
capitaine en retraite yod Krogh, qui avait monté plu-
sieurs fois le Zeppelin^ et constamment piloté le Parse-
valj dans tous ses voyages de 1906.
Après entente avec le Ministère de la guerre et
moyennant un faible loyer, une bande de terrain est
acquise dans le champ de tir de Tegel. Sur cet espace,
situé à proximité du casernement du bataillon d'aéros-
tiers, on entreprend dès janvier 4907, la construction
d'un hangar destiné au dirigeable qu'on vient d'ac-
quérir. Ce hangar entièrement construit en bois mesure
80 mètres de long, 35 mètre dé large et ^3 mètres de
hauteur ; il est terminé en mai 1907 (1).
En avril, la société transporte ses bureaux à Reinic-
kendorf dans les locaux anciennement occupés par 1 ob-
servatoire aéronautique de l'Institut royal météorologi-
que, c'est-à-dire tout près de son hangar à ballon.
Les ascensions du <( Parseval ».
Après quelques modifications de détail, suggérées par
Texpérience acquise l'année précédente, le ballon fut
gonflé pour la première fois le 19 août; mais A cause da
vent violent qui souffla le lendemain et les jours sui-
vants, on résolut de retarder le premier départ. Il fallait,
en effet, procéder d'abord à une remise en main de
l'instrument et s'assurer si les changements qu'on avait
apportés dans son organisation, amenaient les résultats
souhaités. La première ascension n'eut lieu que le
26 août vers 7 heures du soir. De cette date jusqu'à la
fin de septembre le ballon accomplit dix-huit ascensions
dont deux le 5 septembre et fut rempli trois fois. Seize de
(1) Voir dans VAUgcmeine AutomohiUZeitung du 29 mars 1907,
l'article relatif à l'apparition du premier Annuaire de la Motorluftschi/f-
SiudiengeseUschafi,
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j
N» 973. L'AÉROSTATION MILITAIRE EN ALLEMAGNE. 503
ces ascensions furent consacrées à des expériences; leur
durée fut courte et la distance parcourue peu considé-
rable ; deux autres peuvent être qualifiées de vrais
voyages aériens.
Les deux ascensions d'expérience du S septembre ne
furent pas exemptes de danger. Le capitaine von Krogh
écrit à ce sujet (1) ce qui suit :
« Les mesures de la vitesse du vent faites par le
(( bataillon d aérostiers de 6 h. 30 à 7 h. 28 du matin don-
« nèrent à peu près 4™, 5 par seconde, diminuant gra-
u duellement jusqu'à 3°", 2. Les autres stations avaient
« envoyé des valeurs analogues, le temps était clair, si
« bien que les conditions préparatoires nécessaires pour
(( pouvoir accomplir un long voyage aérien paraissaient
« très favorables. A 9 h. 14 du matin, le ballon s'éleva
« avec une inclinaison de S degrés de la pointe avant
» au-dessus de Thorizontale. Dans la nacelle : capitaines
« von Kehler et von Krogh pour la direction, chauffeurs
« Keidel et Troschwitz pour la conduite du moteur.
« Au moment où le ballon atteignait à une allure aisée,
(( et à 50 mètres de hauteur, la partie Ouest du champ
« de tir de Tegel, limitée par la forêt, il fut fortement
« pressé vers le bas par un courant d'air vertical; on
c( combattit cette tendance à descendre en jetant envi-
« ron 20 kilogrammes de lest et disposant de nouveau
« la pointe avant vers le haut ; on atteignit ainsi, à une
« hauteur de 200 mètres, un air calme dans lequel la
« marche fut continuée horizontalement. »
L'après-midi du même jour, une nouvelle ascension
eut lieu à 4 h. 45. « Peu de temps après le départ et à
« peu près au même endroit que le matin, le ballon
« étant à une faible hauteur, fut fortement pressé vers
« le bas. Cela tenait de nouveau à un courant d'air ver-
(1) AUgemeine Automobil-Zeitung du 10 octobre 1907,
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504 L'AÉROSTÀTION MILITÀIRB EN ALLEMAGNB. N« 973.
<c ticaly comme il s'eD produit souvent à peu de hauteur,
« (l'expérience l'indique) dans le voisinage des bois. Bien
<i que le ballonnet arrière fut alourdi par de Tair, le
« ballon inclina sa pointe avant vers le bas et s'approcha
« à environ 10 mètres de la terre ; le choc fut évité par
(( un ralentissement du moteur et l'abandon d'un peu
« de lest, puis on s'éleva lentement vers le Nord dans la
« direction de Tegel jusqu'à une hauteur d'environ
« 200 mètres, où on reprit la position horizontale. »
Le premier des voyages s'effectua le 9 septembre,
avec les restes du deuxième remplissage. Le départ eut
lieu à 8 heures du soir avec quatre passagers. A 10 h. 30,
le ballon atterrit normalement aux environ de Jûterbog
après avoir parcouru environ 100 kilomètres.
Le deuxième voyage fut entrepris le 28 septembre
avec les restes du troisième remplissage. Le ballon, em-
portant encore quatre personnes, s'éleva à 3 h. 10 de
l'après-midi. Le voyage se termina le lendemain à
4 h. 30 du matin, par un atterrissage sur Tlle de Texel
(Hollande). La durée totale de l'épreuve était donc de
treize heures et la distance d'environ 600 kilomètres.
« Si nous passons rapidement en revue ce qu'a accom-
« pli le Parseval pendant la période mentionnée, écrit
« son pilote le capitaine von Krogh, on trouve qu'avec
« trois remplissages il a effectué quinze ascensions
« d'essais et que de plus avec les restes du second et du
(( troisième remplissage, il a aussi fait deux voyages
<( libres Le ballon a montré dans toutes les ascen-
« sions, une bonne stabilité, une aptitude croissante à
« être gouverné en hauteur par le gouvernail dyna-
« mique (aptitude complète à la fin des essais) une
« maniabilité horizontale constamment bonne, répoo-
« dant à toutes les éventualités et une facilité d'atter-
(( rissage sûre, extraordinairement bonne, dans les
« circonstances les plus variées. La vitesse propre a
« atteint 10 mètres par seconde avec 800 tours du
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N« 9:3. L'AÉROSTATION MILITAIRE EN ALLEMAGNE. 605
« moteur et 12 à 13 mètres avec 1,000 tours. Il est à
« espérer qu'elle pourra être encore augmentée. Les
« recherches dans ce but vont être immédiatement entre-
« prises {{). »
Description sommaire du « Parseval » modèle 1907 .
La forme extérieure est presque semblable à celle du
ballon cerf-volant. C'est un cylindre terminé par deux
surfaces allongées, celle d'arrière étant un peu plus
allongée que celle d'avant. L'ensemble offre une lon-
gueur de 50 mètres et un diamètre de 8°*,90.
Les particularités principales du système sont :
1^ La présence à l'intérieur du ballon de deux bal-
lonnets dont l'emploi dispense de se servir de gouver-
nail de hauteur ;
2® Le mode de suspension de la nacelle;
3° L'emploi d'une hélice non rigide, qui ne se tend
que sous l'influence de la force centrifuge, quand le
moteur est mis en mouvement.
Les ballonnets sont placés l'un à l'avant, l'autre à
l'arrière du ballon. lis ne servent pas seulement, comme
dans le ballon cerf-volant, à compenser les pertes de
gaz et à conserver au ballon la rigidité de sa forme :
un ventilateur actionné par le moteur peut envoyer,
dans les ballonnets, de l'air à une pression d'environ
30 millimètres d'eau .
Dans la situation indiquée par le croquis, la soupape
de sortie de l'air dans le ballonnet d'avant est ouverte ;
la soupape d'entrée est fermée ; ce ballonnet se vide.
En même temps, la soupape d'entrée de l'air dans le
ballonnet d'arrière est ouverte, la soupape de sortie est
fermée ; le ventilateur envoie de l'air exclusivement dans
{\) AUgemeine Automobil-Zeilung du il octobre ^907.
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606
L'AiROSTÂTION MIUTAIRB BN ALLEMAONE.
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N« 973. L'AÉROSTÂTiON MILITAIRE EN ALLEMAGNE. 507
le balloiinet d'arrière qui se remplit. Il en résulte que
le ballon^ devenu plus lourd par derrière, élève sa
pointe d*avant etse présente obliquement à l'air; si en
même temps Thélice le pousse en avant, la surface
entière du ballon fait Toffice de gouvernail en hauteur
et celui-ci s'élève dans l'atmosphère. On peut obtenir
ainsi, et sans jeter de lest, des différences de hauteur de
300 mètres; c'est le gouvernail dynamique. Une corde
glissant snr des poulies relie les ballonnets; elle agit
directement sur la soupape de sortie du gaz, placée à la
partie supérieure du ballon ; celle-ci s'ouvre, par ten-
sion de la corde, lorsque la pression du gaz chasse à la
fois l'air des deux ballonnets.
La nacelle est accrochée, assez bas sous le ballon, par
un ensemble de cordes fixées au ballon suivant deux
génératrices médianes de la partie cylindrique et sans
l'intermédiaire d'un filet; les cordes verticales de sus-
pension sont seules fixées à la nacelle; les cordes
obliques soutiennent simplement celle-ci au moyen de
poulies sur lesquelles elles courent, de sorte que la
nacelle peut prendre par rapport au ballon un mouve-
ment pendulaire d'avant en arrière et réciproquement,
tout en restant parallèle à son axe .
L'hélice, dont les branches ne se tendent que quand
le moteur est en marche, est placée sur un échafaudage
au-dessus de la nacelle, assez haut pour qu'elle ne puisse
exercer sur le ballon aucune action de bascule. Lors-
qu'elle est mise en mouvement, elle entraine d'abord la
nacelle qui, par suite de son mode de suspension, se
déplace vers l'avant, en précédant quelque peu le bal-
lon. Celui-ci vient ensuite, son grand axe restant dans la
direction de la marche.
Les surfaces de stabilisation sont placées à larrière et
sur les lignes médianes; fabriquées avec de l'étoffe i
ballon, elles sont maintenues rigides au moyen d'air
qu'on y a insufflé. Cette disposition, qui n'a pas donné
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808 L'AËROSTATION MILITAIRE EN ALLEMAGNE. N« 973.
satisfaction, avait pour but d'éviter les détériorations
provenant de chocs contre la terre ou les obstacles natu-
rels, dans le cas d'un atterrissement difficile.
Le gouvernail de direction est placé derrière la sur-
face de stabilisation en direction ; il est actionné par une
ccrde et un volant.
Le moteur Daimier, à quatre cylindres, développe
83 chevaux.
Le ballon peut emporter 400 kilogrammes de matière
combustible et 300 kilogrammes de lest, ce qui est suf-
fisant pour dix heures de voyage. Il est muni de cordes
de retenue qui pendent librement et d'une corde guide-
ropede 150 mètres de long.
Lactivité de la Société d'éludés du ballon à moteur
efi 1907-1908.
La société ne se borna pas, en 1907, à la série d'as-
censions du Parseval. Pendant que l'expérience journa-
lière de la campagne d'été et d'automne de 4907 ame-
nait des améliorations et des perfectionnement^s dans
l'aménagement du ballon, la société procédait à l'éla-
boration des plans de deux autres dirigeables.
Le premier, établi sur la commande du Ministère de
la guerre prussien, et ne devant être accepté par lui
qu'après avoir subi des épreuves déterminées, devait,
dans son ensemble, être identique au type déjà cons-
truit, un peu plus grand seulement, et avec un moteur
Daimier de 100 chevaux. Ce dernier dirigeable, achevé
en mai 1908, a exécuté, cette année même, une série
d'essais sous le nom de Parseval nP S.
Le second projet vise un ballon beaucoup plus grand
(4,500 mètres cubes), qui doit être mû par deux moteurs
de 110 chevaux chacun et par deux hélices, placées sur
les côtés du ballon. Ce dirigeable n'est pas encore réalisé
(décembre 1908).
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N» 973. L'AÉROSTATION MILITAIRE EN ALLBMAGNB. 609
On citera enfin, et seulement pour mémoire, un projet
de ballon à moteur beaucoup plus petit que les précé-
dents et destiné à devenir surtout un engin de sport.
Vers la fin de Tannée 1907« à l'instigation et sous la
direction de la Société d'études du ballon à moteur, il
s'est créé, sous le nom d' Aéro-Club allemand, une
société qui a pour but de se vouer exclusivement au
sport des ballons dirigeables. Toutes les installations de
Reînickendorf sont à la disposition de ses membres (1).
La même société d'études a favorisé la création d'une
société de construction de dirigeables fondée, sous le
titre de Luftfahrzeug-Gesellschaft m. b, H. (Compagnie
de construction d'aéronefs avec responsabilité limitée.)
Elle a enfin créé à Bitterfeld un établissement de
gonflement et de refuge pour dirigeables (2).
Le « Parseval » n® 2 et la campagne d'essais
de 1908.
On a vu plus haut que l'expérience de la campagne
de 1907 amena le major von Parseval, non à modifier
son système, mais à le perfectionner. Le Parseval n^ 2,
destiné à l'armée allemande, est le résultat de ces per-
fectionnements. Il mesure 58 mètres de long, Q^'fBO de
diamètre et cube environ 3,800 mètres cubes. A l'ar-
rière, sa forme est beaucoup plus allongée que celle du
modèle 1907. Le moteur a une force de 100 chevaux; la
vitesse maxima est de 14 mètres par seconde. Les sur-
faces de stabilisation sont constituées par des cadres en
bois sur lesquels est tendue de l'étoffe à ballon. Le côté
tourné vers la direction de la marche reste ouvert;
il en résulte que l'air s'engouffre à l'intérieur de la
(1) AUgemeine Automobil-Zeitung du 13 décembre 1907.
(2) Kôlnische Zeitung du 20 juin 1908.
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540 L*AÉROSTATION MILITAIRE EN ALLEMAGNE. N* 973.
surface de stabilisation et la maintient absolament
rigide.
Les ballonnets peovent contenir jusqu'à 4 ,200 mètres,
cubes d*air lorsqu'ils sont complètement remplis. Au
départ, en tenant compte de la quantité d'air qui y
est contenue et qui est nécessaire pour assurer la direc-
tion en hauteur, le ballon possède une force ascension-
nelle d'environ 3,800 kilogrammes lorsqu^il est rempli
de gaz neuf.
Or, les poids de ses différentes parties sont lès sui-
vants :
Enveloppe 750 kilogr.
Cordes de rt-teaue et de suspension de la nacelle. 100 —
Corde guide-rope iOO —
Nacelle avec moteur, béiioe, etc i ,300 —
Benzine, eau et huile 400 —
Divers (environ) 200 —
Il reste donc environ 800 kilogrammes disponibles
pour les voyageurs et le lest.
En fait, le Parseval n^ S sl fait toutes ses ascensions
avec cinq ou six passagers.
Le ballon a été gonflé dans les premiers jours de juil-
let. Pour diverses raisons, en partie à cause de la vio-
lence persistante du vent, sa première ascension ne put
avoir lieu que le 13 août au soir. Elle dura en tout une
demi-heure par un vent dont la vitesse atteignit parfois
10 mètres.
Du 13 au 22 août, le ballon exécuta douze ascensions,
parmi lesquelles une le 17 et une le 22, sont particuliè-
rement intéressantes.
Le 47, après une sortie dans laquelle il réalisa
14 mètres de vitesse propre, il s'éleva, une deuxième
fois vers midi, avec six passagers. Mais il se trouva
bientôt pris à une assez grande hauteur, dans un nuage
orageux, dans lequel son gaz se contracta de telle sorte
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N« 973. L'AÉROSTATION MILITAIRE EN ALLEMAGNE. 5^1
que Fenveloppe menaçait de perdre sa forme rigide. On
ne fut pas en mesure d'envoyer par le ventilateur assez
d'air dans les ballonnets pour rétablir la rigidité du
ballon. Il fallut atterrir au plus vite, tout en atténuant
la chute au moyen de lest. Dans cette dernière opéra-
tion, le capitaine von Krogh, pris entre le bord de la
nacelle et la roue du gouvernail eut l'avant-bras gauche
fracturé. Le ballon n*était pas endommagé et put sortir
le jour même, pour la troisième fois, vers 7 heures du
soir.
Le 20 août, il emporte comme passager le duc de
Saxe-Altenbourg, président de TAéro-Club allemand.
Le 22, en présence du chef d'état-major général, il
sort de nouveau vers 40 heures du matin et est bientôt
forcé d'atterrir par suite d'une avarie au ventilateur.
Cette avarie donna l'occasion d'exécuter une manœuvre
d'atterrissement qui s'effectua normalement au moyen
du fuseau de déchirure. Ce ballon fut ramené le même
jour sur deux voitures à Reinickendorf.
Au commencement de septembre, le Parseval n^ S
devait subir les épreuves de livraison exigées par le
Ministère de la guerre prussien.
Au dire de la presse (1) ces épreuves, dont la nature
devait être conforme aux nécessités de la guerre, avaient
été établies en prenant pour base une situation tactique,
appropriée à la mission qui pourrait être confiée au
Parseval en temps de guerre.
Il réussit, le 15, l'épreuve de durée par un voyage
non interrompu de 11 h. 30 dans lequel il atteignit, au
retour, l'attitude de 600 mètres.
Le lendemain 16, il devait, de concert avec le diri-
geable militaire, se rendre au « Bornstedter Feld », près
Potsdam, pour y être présenté à l'Empereur.
(1) Berliner Tageblatt du 19 août 1908.
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512 L'A&ROSTÀTION MILITAIRE EN ALLEMAONB. N« 973.
Ua vent de 14 mètres i la seconde soufflait dans les
hautes couches de Tatmosphère, pendant qu'à la surface
du sol tout était calme. La sortie eut lieu vers 9 heures
du matin. Le ballon, luttant péniblement contre le vent,
passait, à 9 h. 30, au-dessus de Gruoewald ; quelques
minutes plus tard il se plia soudain à angle droit en son
milieu et tomba rapidement; une moitié du ballon fut
arrêtée par le toit d'une villa, l'autre par un bois de
pins situé à proximité ; la nacelle resta intacte ainsi que
le moteur ; aucun des passagers ne fut blessé. Quant à
l'enveloppe, elle était complètement déchirée.
L'accident était dû à la rupture, sous l'action du vent
violent, de la surface gauche de la stabilisation dont le
cadre en bois, pénétrant dans le corps du ballon, y occa-
sionna deux grandes déchirures par où le gaz s'échappa
rapidement.
Les réparations ont nécessité un mois de travail, et
c'est seulement le 22 octobre que le Parseval n® ? a pu
tenter une nouvelle ascension. Cette première sortie,
d'une heure seulement, avait pour but d'expérimeoter
un nouveau mode de montage de l'hélice.
Le 23, nouvelle sort'ie pour tenter Tépreuve de hau-
teur imposée par l'autorité militaire. Le ballon monta
jusqu'à 4,000 mètres par la seule action des ballonnets,
et de 1,000 à 1,500 mètres, en jetant du lest. 11 navigua
ensuite pendant une heure à une altitude comprise entre
1,500 et 1,600 mètres, puis commença à descendre gra-
duellement jusqu*à 100 mètres au-dessus du sol. Il est
probable qu'il fut alors saisi par un courant descendant,
jeté sur les arbres bordant le champ de tir et dut être
immédiatement dégonflé.
Les comptes rendus relatifs à la fin de l'ascension
sont peu concordants. D'après les uns, le ballon n'aurait
subi aucune avarie sérieuse; d'après les autres, l'enve-
loppe aurait été crevée.
De fait, ce n'est que le 28 novembre que le Parseval
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N» 973. L'AÉROSTATION MILITAIRE BN ALLEMAGNE. 513
n® 2 a tenté une nouvelle sortie (1). Il a évolué ce jouiMà
devant la commission chargée de le recevoir et aurait
effectué convenablement sa dernière sortie d'essai. La
décision du Ministère de la Guerre à son sujet, tenue
secrète pendant quelques jours, est maintenant connue.
Il est acquis par Tadministration militaire.
LE SYSTÈME DEMI-RIGIDE.
Ce système a été adopté par le major Gross, comman-
dant le bataillon d'aérostiers, pour la construction du
dirigeable militaire. Les lignes suivantes, extraites de
VAUgemeine Automobil-Zeitiing (2), éclairent et expli-
quent les origines de cette construction :
(( L'attitude expectante qu'a observée dès le début
« Tadministration militaire allemande à Tégard des
a recherches aéronautiques de Santos*Dumont et des
M frères Lebaudy, et le platonique intérêt qui s'était tout
« au plus manifesté sous forme d'encouragement moral
tt aux constructeurs allemands d'aérostats, ont fait place
« depuis l'automne dernier à une activité fébrile. Après
« les expériences tentées avec le ballon militaire fran-
« çais Lebaudy II qui, en 1905, a parcouru des distances
« appréciables et qui, sous ce rapport, comme sous celui
« de la stabilité et de la sûreté de ses évolutions, a paru
c( posséder une certaine aptitude au service de guerre,
« le Ministère de la guerre crut devoir sortir de sa
« réserve. A côté des entreprises privées du comte
t( Zeppelin et du major von Parseval, il résolut, par
« remploi de moyens pécuniaires suffisants, de prendre
« lui-même en main la création d'un ballon dirigeable,
u et en confia la construction au major Gross, aéronaute
« bien connu et commandant du bataillon d'aérosliers.
« Par suite, le major Gross, secondé par l'ingénieur
(i) Berliner Tageblatt du 29 novembre 19J8.
(2) Numéro du t août 4907.
33
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514 L'AÈROSTATION MiLITAlRB EN ALLEMAGNE. N* 973.
« Basenach, appelé dans ce bat, a employé les mois
c( d'hiver A établir le modèle d'un ballon qui, comme le
« dirigeable des frères Lebaudy, appartient au système
« demi-rigide. Le ballon qui est destiné en principe à
« servir de type A une flottille allemande de dirigeables
« militaires, se trouva ainsi réalisé au courant de Thiver ;
(( ses commencements furent modestes. Pendant les
« jours calmes, des essais de marche étaient entrepris
« sur le champ de tir de Tegel avec le ballon, tenu
« soit au cAble, soit par les cordes de retenue; ces essais
« étaient de plus en plus satisfaisants; de pins, on
« réussit, par l'addition successive de nouvelles bandes
<( d'étoffe, à atteindre la capacité non négligeable du
« corps de ballon actuel dont la force ascensionnelle
(( permet d'enlever trois personnes. Dès le commence-
« ment, le capitaine Sperling et Tingénieur Basenach
(c se consacrèrent au gouvernail et au moteur.
(c L'été arriva au cours de ce travail appliqué et
« silencieux, qui avait pour objet les problèmes dif-
(( iiciles de la construction. Cette saison, par suite de
« circonstances météorologiques spéciales, offrit toujours
« des journées de vent faible et on put alors se livrer
« complètement au travail en plein air. Si jusqu'à ce
v< moment un voile épais avait recouvert le secret du
'( bataillon d'aérostiers, les résultats obtenus cette même
(( année par le dirigeable français Patrie, étaient de
« nature à le soulever brusquement. En réponse aux
(( prétentions françaises relatives à une prétendue
« avance considérable de leur aéronautique militaire, le
'< ballon du major Gross entreprit, le 24 juillet un pre-
« mier voyage important, qui s'établit d'une manière
« heureuse comme un record de durée. Pendant que le
« Lehaudy II y en 1905, était resté en Tair, une fois
(( 3 h. li et une autre fois 3 h. 25 (le temps le plus long
« pour le Patrie étant seulement de 1 h. 13), le diri-
« geable allemand revient à son point de départ après
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N* 973. L'AâROSTATION MIUTAIRB EN ALLEMAGNE. 545
« un voyage de 3 h. 30. Pendant ce voyage il se
ce montra à Spandau et Cbarlottembourg et surprit les
c< spectateurs par la sûreté de ses évolutions. »
Le lendemain, il sortit deux fois, et le 29 il évolua
au-dessus de Beriin.
Les premières sorties du dirigeable militaire furent
accueillies en Allemagne avec une satisfaction visible.
On se défendit alors d'avoir voulu imiter les ballons
Lebaudy.
a Les deux aérostats, appartiennent, il est vrai au
« même type, demi-rigide, qui est aussi considéré en
« Allemagne depuis des années, par les autorités compé-
« tentes, comme celui qui peut donner immédiatement
c< le plus de perspectives de réussite. Ils montrent par
« suite, dans le principe de leur construction, une pa-
« rente naturelle, mais malgré cela ils sont complète-
ce ment différents l'un de l'autre et — ce que nous pou-
« vous particulièrement affirmer — ils sont bien les
(( œuvres propres de leurs ingénieurs respectifs. Le type
c< demi-rigide ne peut d'ailleurs pas être considéré
« comme une construction spéciale au ballon Lebaudy,
« car déjà Hânlein, Renard, Santos-Dumont et autres
« ont employé pour obtenir la rigidité du grand axe de
« leurs ballons allongés (maintenus constants dans leur
(c forme par une surpression intérieure) , une construc-
« tion grillagée rigide qui était différente de celle du
« ballon JuUiot et reliée autrement à Tenveloppe. On
« peut d'autant moins parler de ressemblance entre le
« Jm/Zzo^ et le ballon militaire allemand construit jusque
« dans ses plus petits détails avec des matières aile-
« mandes^ que les parties les plus essentielles de ce
« dernier, — machines et propulseur, — par exemple,
« sont tout à fait différentes de celles du ballon fran-
« çais (1). »
(1) Illustrierte aeronautische Mitteilungen de septembre 1907.
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fi46 L'AÉROSTATION MILITAIRE EN ALLEMAGNE. N* 973.
Il semble que ce n*est pas tant par le moteur et le
propulseur que les deux aérostats sout surtout différents
mais bien par la manière dont la stabilité a été comprise
dans les deux cas. Le modèle allemand, qui a évolué en
1907 et qui possède d'ailleurs une forme moins alloogée
que celle des ballons Lebaudy, a ses surfaces de stabili-
sation latérale et horizontale placées immédiatement à
l'arrière de la plate-forme rigide et au-dessous de fenve-
loppe^ près du gouvernail de direction.
Le même dirigeable a exécuté, le 2 janvier 1908,
deux ascensions successives devant les généraux et offi-
ciers venus à Berlin à Toccasion des réceptions du nou-
vel an.
« En général on a eu Timpression que ce ballon
« militaire, qui n'est en quelque sorte qu'un modèle
(( d'expérience et qui doit bientôt être utilisé — quand
« il sera construit avec de plus grandes dimensions —
'< sera capable d'accomplir bien plus que son inventeur
« n'avait promis (1). »
Ce type réduit a un volume d'environ 1,800 mètres
cubes.
Les expériences entreprises avec lui ont dû être sur-
fisamment concluantes, car au commencement de 1908,
le major Gross mettait en chantier un modèle plus
grand dont la première sortie a eu lieu le 30 juin.
« Le nouvel aérostat a 66 mètres de long, un diamètre
« de 11 mètres et un volume de 4,500 mètres cubes.
c( Le ballon est du type demi-rigide et son enveloppe,
« montée sur un bâti de tubes d'acier, porte une nacelle
« longue de 8 mètres et large de l^'fSO, qui est aussi
« formée de tubes d'acier. Dans la nacelle, qui peut
« contenir de six à huit personnes, se trouvent deux
« moteurs KOrting de chacun 75 chevaux. Chacun d'eux
(t) Kôlnische Zeitung du 3 janvier 1908.
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■T»^
N* 973. L'AÉROSTATION MILITAIRE EN ALLEMAGNE. 517
« actionne un propulseur en acier à trois ailettes. Les
« propulseurs sont placés au-dessus de la nacelle, sous et
« contre le ballon» à la quille duquel ils sont fixés ; le
(c ballon contient deux ballonnets qui maintiennent
« tendue son enveloppe. La direction latérale agit comme
« le gouvernail d'un bateau et est, comme celui-ci à la
« partie arrière du bâti. La direction en hauteur, qui
f< était assurée dans Tancien modèle par un poids
(c mobile, l'est maintenant à titre d'essai par une surface
« cellulaire. Le 1^^ juillet, le ballon, pendant sa troi-
« sième ascension d'essai, fut entraîné par un tour-
ce billon ascendant et forcé d'atterrir à Grûuewald ; les
ce avaries furent légères et elles seront bientôt répa-
rt rées. Le ballon terminera alors sans délai ses voyages
Cl d'essai (1). »
En réalité, Taccident du i«' juillet fut moins simple
que la précédente citation ne semble l'indiquer. Le ballon
était sorti vers 4 h. 30 du soir par un temps calme et
clair, emportant sept passagers ; il évoluait avec aisance,
lorsque vers 5 h. 30, il se dirigea rapidement vers le
Grûnewald, fut attiré jusqu'à une hauteur d'environ
1,600 mètres et pris dans un tourbillon; il sembla
ensuite s'arrêter au-dessus d'Ëîchkamp, puis, soudain,
descendit presque perpendiculairement en s'approchant
du sommet des pins. La partie arrière, qui avait perdu
sa forme, toucha la première les arbres et adoucit la
violence de la chute ; la partie avant restait en l'air et
conserva encore, après que la partie arrière de la quille
eut pris contact avec les arbres, assez de force ascen-
sionnelle pour préserver d'un choc la nacelle et les pas-
sagers. Ceux-ci purent péniblement sortir d'embarras;
le sauvetage du ballon fut très difficile; le moteur, les
hélices durent être retirés isolément; comme le ballon
(1) Kriegitechnische ZeUchrift, 7® livraison de 1908.
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6«8 L'AÉROSTATION MILITAIRB BN ALLEMAGNE. N« 973.
était encore en partie rempli, il fallut le maintenir soli-
dement de peur qu'il ne s'enlevât de nouveau; au bout
d'une heure seulement il s'affaissa lorsqu'il fut complè-
tement vide de gaz.
Le major Sperling, interrogé sur les causes de l'acci-
dent, s'est exprimé ainsi :
« Notre dirigeable s'était élevé par un vent moyen. Au
« moment où, après un parcours d'une heure, il se troa-
<c vait dans le voisinage du Grûnewald, il fut attiré à
« une hauteur supérieure à celle de ses parcours ordi-
c( naires par un orage en formation. Bientôt après, il
« fut ramené dans les couches inférieures par un cou-
rt rant d'air vertical. Près d'Eichkamp, un cordage s'en-
« tortilla dans les branches, et le ballon fut prison-
« nier (1). »
A la suite de cet accident, on décida le changement
complet des dispositions primitivement adoptées pour la
direction et la stabilité du ballon. Les travaux furent
exécutés sous la direction du major von Parseval et de
l'ingénieur Basenach (2).
Le 42 juillet, une nouvelle ascension est tentée dans
la soirée et donne toute satisfaction; la nuit venue, od
expérimente un appareil de signaux optiques emporté
dans la nacelle. Le iS, le ballon évolue en présence da
général von Lyncker, inspecteur des troupes de commu-
nication. Dans la nuit du 17 au 18 août, il exécute un
voyage de durée ; parti à 10 heures du soir dans la direc-
tion du Nord-Ouest, il rentre vers 3 h. 15 du matin,
après avoir parcouru environ 150 kilomètres à vol d'oi-
seau. Il repart la nuit suivante, vers 1 heure du matin;
une avarie A l'un des moteurs l'oblige bientôt à rentrer
sous l'unique impulsion du moteur restant. Le 20, nou-
(1) Berliner Tagehlatt du 2 juillet 4908.
(2) Berliner Tageblatt du 5 juillet 1908.
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N» 973. L'AÉROSTATION MILITAIRE BN ALLBMAONB. 519
velle sortie au-dessus de Berlin, de concert avec le
Parseval nP "z et voyage de durée dans la direction de
Stettin. On n'entend ensuite plus parler du ballon mili-
taire jusqu'au commencement de novembre.
Le 5 novembre, il exécute deux sorties dans le voisi-
nage de Tegel. Le 7, il emporte huit personnes et lutte
contre un vent du Nord-Est fort de 7 mètres ; après une
série de manœuvres pénibles, il se dégonfle soudain avec
une forte détonation; les passagers sont obligés d'at-
terrir au plus vite.
Enfin, le 11 novembre, & 5 h. 40 du soir, le ballon
s'élevait pour entreprendre un voyage longuement
médité de vingt-quatre heures consécutives. On avait
projeté de se diriger sur Hanovre (240 kilomètres Ouest
de Berlin); le vent soufflait du Sud-Ouest avec une vitesse
de 4 à 6 mètres, et le départ s'effectua rapidement. Le
lendemain vers 4 heures du matin, les passagers abor-
daient, après maintes dificultés, dans l'Ile de Wollin
(170 kilomètres Nord-Nord-Est de Berlin). Ainsi Terreur
angulaire de direction atteignait 120 degrés. Le sauve-
tage des passagers fut pénible ; le ballon était arrivé
vers 1 heure du matin au-dessus du Stettiner Haff, et
jusque vers 4 heures, il erra à la surface de l'eau. On
atterrit sur la côte Sud de l'île, à peu de distance de
Wollin. On dégonfla le ballon en arrachant le fuseau
de déchirure. Par suite du choc contre un saule, le ballon
eut beaucoup à souffrir ; l'enveloppe fut complètement
déchirée et la plate -forme rigide fortement endom-
magée (1).
Le dirigeable militaire n'a plus donné signe de vie
depuis son ascension du 11 novembre.
(1) Berliner Tageblatt du 12 novembre 4908.
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_J
520 L'AÉROSTATION MILITAIRE EN ALLEMAGNE. N» 973.
Avant de quitter le dirigeable militaire, il importe de
signaler les expériences de télégraphie sans fil faites
avec le Gross «® /, par le bataillon d'aérostiers, à partir
du 24 juillet 1908. Jusqu'à ce moment, on s'était seule-
ment préoccupé de rechercher la communication sans fil
d'un ballon rond avec la terre. Le 24 juillet, le diri-
geable Gross n9 / s'est élevé emportant dans sa nacelle
un poste complet de télégraphie saus fil et a évolué à
une hauteur de 250 mètres environ au-dessus du champ
de tir de Tegel, en essayant de se mettre en communi-
cation avec la station de télégraphie sans fil du bataillon
d'aérostiers. Les résultats ont été satisfaisants et ont dû
être continués les jours suivants ; on aurait cherché à
réaliser la communication entre le dirigeable et les
stations de Nauen et de Norddeich. Le fait que le ballon
ne s'est pas écarté de Tegel dans l'ascension du 24 tient,
parait-il, à ce que les décharges électriques du poste
d'émission pouvaient créer un certain danger pour l'en-
veloppe du ballon (1). Jusqu*à présent, il serait donc
possib/e de recevoir, dans un dirigeable, des messages
de télégraphie sans fil, mais il serait dangerenx d'en
expédier.
Enfin, la presse annonce qu'un nouveau dirigeable
militaire serait actuellement en construction. Établi sur
le modèle du Gross n^ 5, il serait un peu plus grand et
commencerait ses essais au printemps de 1909.
{A suivre.) 179
(i) Berlimr Tagehlatt du 25 juillet 1908.
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LA
NOlJYËLLfi INSTRUCnON POUR LES MANŒUVRES
DE
L^ ARMÉE ALLEMANDE
Les prescriptions pour les manœuvres des grosses
unités {Manôver-Ordmmg) contenues autrefois dans le
règlement sur le service en campagne, forment actuelle-
ment un fascicule spécial. Ce fascicule renferme tout ce
qui concerne l'exécution des manœuvres en général, et
a été retiré du service en campagne pour laisser unique-
ment dans ce règlement ce qui a trait à la guerre.
Les prescriptions nouvelles ne diffèrent pas essen-
tiellement de celles qui les ont précédées; nous analy-
sons très succinctement, ci-après, les chapitres les plus
intéressants de cette instruction, approuvée par TEmpe-
reur le 22 mars 1908.
Les exercices à grande envergure [grôssere Truppen-
ûbungen) comprennent : les évolutions de régiment et de
brigade d'infanterie, de cavalerie et d artillerie de cam-
pag'ne ; les manœuvres de cavalerie ; les manœuvres
spéciales, et les grandes manœuvres y compris les
marches et les jours de repos.
Des instructions annuelles déterminent les conditions
générales d'exécution des manœuvres et laissent pour le
détail toute initiative au commandement; elles ne don-
nent des instructions détaillées que pour les manœuvres
impériales.
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5?2 LA NOUVELLE INSTRUCTION N* 973.
Sur ordre des commandants de corps d'armée, les
étais-majors et les troupes à pied sont transportés en
chemin de fer, si cela est nécessaire pour des raisons de
service, et si, par ce moyen, on peut économiser au
moins deux jours de marche.
En ce qui concerne les troupes montées, elles voya-
gent en général par voie de terre; le général comman-
dant le corps d'armée peut décider cependant leur trans-
port en chemin de fer, si ce moyen n'entraîne aucune
dépense supplémentaire.
L'eflectif des unités prenant part à des. manœuvres
est augmenté par lappel de réservistes; les régiments
de cavalerie se complètent de façon à pouvoir emmener
tous les chevaux n'ayant pas besoin de ménagements.
Les réservistes de l'infanterie sont appelés suffisamment
à temps pour être repris à l'instruction individuelle, et
être entraînés à la marche avant le départ.
RÉPARTITION DU TEMPS.
Les évolutions de régiment et de brigade d'infanterie
ont une durée totale de dix jours, dont cinq à six pour
le régiment. Pour les régiments d'infanterie ayant plu-
sieurs garnisons, la durée des évolutions de régiment
peut être augmentée de deux jours.
Dans la cavalerie, la durée des évolutions est de dix
jours pour les régiments, de six jours pour les brigades;
cette période est toutefois réduite à trois jours pour les
brigades si les évolutions doivent être suivies de ma-
nœuvres de division.
Les régiments d'artillerie exécutent cinq jours d'évo-
lutions; les brigades, trois jours.
Les corps d'armée qui ne participent pas aux ma-
nœuvres impériales exécutent des grandes manœuvres
d'une durée de dix jours.
Les grandes manœuvres se divisent en manœuvres de
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N* 973. POUR LES MANŒUVRBS DE L'ARM&B ALLEMANDE.
6^
brigade, de division, de corps d'armée et en manœuvres
contre ennemi figuré ; les dix jours de manœuvres peu-
vent être répartis ainsi qu'il suit :
UAHOEUVRES.
Manœuvres de brigade
Manœuvres de division
Manœurres de division contre
ennemi figuré
Manœuvres de corps d'armée.
Manœuvres de corps d'armée
contre ennemi figuré
NOUBBE DE JOUBS.
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»
Les jours de repos ne sont pas compris dans ces fixa-
tions ; en dehors des dimanches et des grands jours
fériés de l'Église, on accorde un jour de repos par
semaine, en principe, après deux ou trois jours de
manœuvres. Cette dernière règle n'est pas applicable
aux séjours dans les camps d'instruction.
La longueur des étapes nécessaires pour gagner le
point de concentration, est en moyenne de 22 kilo-
mètres ; la cavalerie utilise ces marches pour exécuter
du service d'exploration.
ÉVOLUTIONS ET MANŒUVRES DE RÉGIMENT, DE BRIGADE,
DE CAVALERIE, ETC.
Les évolutions de régiment et de brigade ont lieu, en
principe, dans les camps d'instruction ou, à défaut, sur
les terrains de manœuvre des garnisons ou sur des ter-
rains loués.
Les évolutions des grosses unités de cavalerie com-
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524 LA. NOUVBLLB INSTRUCTION K» 973.
prennent des exercices d*expIoration exécutés par les
brigades et les unités plus fortes, et des exercices de
combat pour les divisions de cavalerie.
« Le but des exercices d'exploration est de donner
l'instruction nécessaire & la bonne exécution des mis-
sions qui inconabent aux divisions de cavalerie; par-
ticulièrement, de préparer à leur rôle les patrouilles
lointaines, les escadrons d'exploration, et de perfec-
tionner remploi des moyens de transmission des
comptes rendus. En outre, les ofGciers de cavalerie
les plus anciens doivent trouver, au cours de ces ma-
nœuvres, Toccasion de traiter et de résoudre des pro-
blèmes d'exploration à grande envergure et de conduire
leur troupe dans un cadre correspondant à celui de
l'emploi de la cavalerie d'armée. »
A rintérieur du corps d'armée ces exercices sont limi-
tés à une durée maxima de quatre jours; on n'y fait
qu'exceptionnellement participer de Tartillerie achevai
et des mitrailleuses. Les corps d'armée voisins peuvent
s'entendre pour Texécution de ces manœuvres.
Les manœuvres de deux divisions de cavalerie opé-
rant Tune contre l'autre, sont exécutées d'après des pres-
criptions de l'Empereur, sous la direction de l'inspec-
teur général ou d'un inspecteur de la cavalerie.
Les exercices de combat des divisions de cavalerie
sont ordonnés annuellement par l'Empereur; ils ont
lieu dans les camps d'instruction, exceptionnellement
en terrains variés, et ont une durée de six jours. On
affecte A chaque division un groupe à cheval et, si pos-
sible, un détachement de mitrailleuses.
Les exercices de combat avec participation d'artillerie
lourde (exercices d'attaque), les manœuvres de siège,
les exercices spéciaux de pionniers sont fixés par
des prescriptions annuelles de l'Empereur.
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N» 973. POUR LES MANŒUVRES DE L'ARMÉE ALLEMANDE. 625
GRANDES MANŒUVRES
Ce chapitre donne tout d'abord le but des grandes
manœuvres, qui « d'après leur nature même, sont, de
tous les exercices du temps de paix, ceux qui se rap-
prochent le plus de la guerre » et rappelle, pour leur
bonne exécution, des prescriptions générales connues.
MANŒUVRES A DOUBLE ACTION.
Pour les manœuvres à double action y on établit une
situation générale identique pour les deux partis et,
pour chacun des partis, une situation particulière.
Dans les manœuvres de brigades et de divisions, si,
pour des raisons spéciales, il est nécessaire de modifier
la situation de guerre adoptée, on profitera dans ce but
du premier jour de repos.
Pour les manœuvres de corps d'armée, la situation de
guerre reste la même, en principe, pour toute la période.
La distance initiale qui sépare les deux partis doit être
suffisante pour laisser l'espace nécessaire à l'exploration
et a.ux mesures préliminaires.
Les moyens mis à la disposition du directeur pour
donner à la manœuvre l'orientation voulue sont nom-
breux, mais on doit, toutefois, laisser une initiative
entière aux chefs de partis pour l'exécution.
ARBITRES.
« Le rôle des arbitres consiste à remplacer, dans la
mesure du possible, les impressions et influences parti-
culières de la guerre, qui ne se manifestent pas en temps
de paix. » Le directeur des manœuvres est le chef des
arbitres.
« Les décisions des arbitres sont uniquement basées
sur Texamen de la situation tactique. »
Les arbitres, désignés en nombre suffisant, sont pris
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526 Ul nouvelle INSTRUCTION ALLEMANDE. N« 973.
parmi les officiers de grade élevé disponibles. Pour les
manœuvres impériales, les arbitres sont désignés par
l'Empereur; le chef d'état-major général de l'armée
leur adjoint des officiers de Tétat-major général et do
ministère de la guerre.
« Le directeur attribue aux arbitres leur zone d'ac-
tion. On les répartit généralement par aile ou par sec-
teur Dans les manœuvres à grande envergure, il
y aura le plus souvent intérêt à attribuer d'une façon
permanente des arbitres aux différentes grandes unités.
« On ,doit confier à des arbitres spéciaux le soin de
juger l'action de l'artillerie. »
Les arbitres tiennent compte dans leurs décisions :
Pour la réussite d'une attaque, de la préparation par
le feu, de la coopération de l'infanterie et de rartillerie,
de r « unité d'action » dans l'exécution, de l'utilisation
du terrain, de la supériorité au point décisif, de l'effica-
cité de l'enveloppement ;
Pour le succès de la défense, de la valeur du champ
de tir, du groupement des forces, de l'utilisation du ter-
rain, de la coopération de l'artillerie, de l'emploi des
réserves.
Au cours de la manœuvre, sur Tordre des arbitres,
on peut arrêter momentanément des cavaliers, esta-
fettes, etc
Les pertes sont signalées par des « fanions de pertes »
et les objectifs battus par Tartillerie sont indiqués au
moyen de fanions spéciaux.
Le Règlement est complété par des mesures de détail
concernant lemploi des pionniers, les aérostats, les
trains de combat et régimentaires , toutes choses
dont on retrouve des cas d'application concrète dans les
comptes rendus annuels sur les manœuvres impériales.
(192)
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i^niiii
EMPLOI DU SKI
DANS LES ARMÉES ÉTRANGÈRES
Allemagne.
Dans Tarmée allemande, le ski est en usage dans les
dix-huit bataillons de chasseurs et dans quelques régi-
ments d'infanterie en garnison dans des régions monta-
gneuses.
Chaque bataillon de chasseurs dispose de douze paires
de skis; le nombre des skieurs du bataillon varie chaque
année suivant les circonstances plus ou moins favo-
rables du moment et d'après les aptitudes des hommes
en service au bataillon.
Pas de règlement militaire spécial ; les bataillons sont
invités à se procurer Touvrage Der Skilauf^ de Paulke;
puis les officiers et sous-officiers ayant pratiqué le sport
du ski l'enseignent à leur tour aux hommes placés sous
leurs ordres. Parfois les détachements de skieurs des
bataillons (en moyenne une vingtaine d'hommes par
détachement) se transportent dans la montagne et se
livrent pendant huit ou dix jours à des exercices d'en-
trainement avec skis.
Le ski en usage dans Tarmée allemande est du type
norvégien. Ces skis sont transportés : soit sur le fourgon
à bagages de la compagnie, soit sur le dos de Thomme.
Dans ce dernier cas, le skieur a son sac au fourgon ; il
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638 EMPLOI DU SKI N* 973.
porte ses skis au moyen d^une courroie passant sur
Tépaule gauche.
L'autorité militaire n'organise aucun concours spécial ;
mais elle autorise les bataillons en garnison dans la
Forêt-Noire et dans les Vosges à participer aux concours
du c< Ski-Club Schwarzenwald » et à ceux des clubs vos-
giens (1).
Dans les programmes élaborés par cette société se
trouvent notamment des exercices de patrouilles (recon-
naissance d'une position, d'un chemin, etc.) et des
courses d'endurance (courses en terrain varié).
Autriche-Hongrie.
Depuis une quinzaine d'années, la pratique du ski
s'est introduite dans les corps d'infanterie en garnison
dans les régions montagneuses de l'empire.
Une instruction générale relative à l'emploi du ski a
même paru en 1896. D'après cette instruction, toute lati-
tude est laissée aux différents commandants de corps
d'armée qui déterminent le nombre des ofGciers, des
sous-officiers et des soldats à instruire, désignent les
instructeurs, fixent le nombre de groupes à former, la
méthode à suivre, la durée des exercices, enfin qui
arrêtent tous les détails relatifs au matériel et A l'équipe-
ment.
Les corps où l'enseignement du ski est le plus en hon-
neur sont les III® et XIV® (Graz et Innsbrûck), IX® corps
(Bohème), VII* et XII® corps (Transylvanie).
(1) L*emploi du ski est en progrès chez les Alsaciens de la montagne.
Le Ski-Giub Tosgien distribue des prix destinés à récompenser les
montagnards qui, fabriquant eux-mêmes leurs skis, présentent les meil'
leurs modèles. Les enfants des hameaux et des fermes se rendent en
bkis aux écoles d'Orbey et de Munster. Les gardes forestiers allemands
en font usage ainsi que certains facleurr\
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N» 973 DANS LES ARMÉES ÉTRANGÈRES. 629
Les hommes à instruire sont ordinairement groupés
par brigade ou par division : leur nombre varie de 20 à
50 hommes par groupe. Ils sont confiés à des instruc-
teurs ordinairement du grade de lieutenant, ayant les
aptitudes techniques nécessaires.
Cette année, et dans le but d'arriver à former un
noyau de bons instructeurs, le ministère de la guerre
austro-hongrois a décidé l'organisation d'un cours spé-
cial de ski pour officiers. Ce cours, dirigé par un capi-
taine, a duré cinq semaines ; le groupe s'est transporté,
en fin de cours, du 1®' au 6 mars, en haute montagne,
dans les Hohe-Tauern. Les divisions d'infanterie (armée
commune et landwehr) des P% II«, IIP, VHP, IX», XIV«
et XV* corps y auraient envoyé chacune un officier
subalterne.
La méthode d'emploi du ski enseignée fut celle de
M. Zdarsky, le skieur le plus rénommé de l'Autriche,
qui, d'ailleurs, aux cours d'officiers dont nous venons de
parler, a été adjoint comme conseiller technique au
directeur du cours.
Les concours militaires de ski sont organisés, en Au-
triche, par peloton de skieurs, à l'issue de l'instruction
et suivant le programme établi par le commandant du
peloton. Les soldats seuls y prennent part.
Les programmes de concours comportent des épreuves
de vitesse et d'endurance ainsi que quelques applications
militaires.
Les vainqueurs des concours reçoivent de menues allo-
cations pécuniaires prélevées sur une des masses régi-
mentaires.
Les officiers et les sous-ofPiciers rengagés peuvent être
individuellement autorisés par le Ministre de la guerre
à prendre part au grand concours de skieurs organisé
chaque année par le « Touristen-Club » autrichien.
34
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530 EMPLOI DU SRI H« 973.
Italie.
L'emploi du ski est réglementé dans Farmée îtalieoDe
depuis 1902 (acte 275 du Journal militaire officiel du
13 novembre 1902).
Chaque compagnie alpine (1) doit posséder, parmi ses
guides, trois soldats dressés i l'usage du ski (sciatori).
Elle est, i cet effet, dotée de trois paires de skis.
Chaque année, pendant la saison favorable et avant
les marches d'hiver, les commandants de corps d'armée
de qui dépendent les troupes alpines organisent, soit
par régiment alpin, soit par bataillon, un cours d'ins-
truction de skieurs, en y employant comme instructeurs
le personnel du corps déjà exercé les années précé-
dentes ; chaque compagnie envoie deux soldats suivre
le cours.
Pendant les marches d'hiver, les (( sciatori » sont plus
spécialement exercés : 1^ au service d'exploration; 2'' au
service de sûreté et de liaison des colonnes en marche ;
3^ à l'occupation de positions avancées importantes;
4^ au service de correspondance.
Pendant cette même période, les bataillons qui se
trouvent appelés à manœuvrer dans, le voisinage les uns
des autres réunissent fréquemment leurs skieurs en un
seul détachement (parfois les groupes ainsi formés com-
prennent plus de 80 hommes) qui exécutent des mar-
ches et des exercices sous la direction d'officiers tech-
niciens.
Les skis employés dans l'armée italienne doivent être.
(1) Il 7 a, actuellement, en Italie soixante-quinze compagnies alpines
réparties en sept régiments de trois à quatre bataillons. Les quatre
premiers régiments sont stationnés sur les territoires des I" corps
(Turin), II» (Alexandrie), IV<^ (Gênes), les autres sur ceux des III' corps
(Milan), V (Vérone), Vl« (Bologne).
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N« 973. DANS LES ARMÉBS ÉTRANGÈRES. 631
dit Tacte 275, da modèle de la maison suisse Jakober, de
Glaris; tout récemment, les régiments se sont mis à
fabriquer eux-mêmes les skis dont ils ont besoin.
Quel que soit le nombre de ses bataillons, chaque
régiment alpin reçoit chaque année une subvention de
90 lires pour Tachât et la réparation de ses skis.
Depuis quelques années, les troupes alpines italiennes
prennent part à des concours de ski, souvent organisés
par des sections du Club Alpin italien.
Cette année, sur l'initiative du comte de Robilant, un
grand concours national de skieurs fut organisé et eut
lieu les 8 et 9 février à limone en Piémont.
Par ordre du Ministre de la guerre, les sept régi-
ments alpins se sont fait représenter au concours, par
des concurrents officiers, sous-officiers et soldats.
Une coupe, offerte par le comte de Robilant, devait
être remise au régiment dont l'équipe soldats réussirait à
effectuer le parcours prescrit dans le minimum de
temps.
Cette coupe devenait pour un an la propriété du régi-
ment victorieux ; elle sera disputée à nouveau par les
différents régiments alpins les années suivantes.
Au dernier concours, le régiment qui l'emporta fut le
3^ alpin; les trois soldats qui composaient son équipe
firent le parcours (10 kilomètres, avec 700 mètres de
différence de niveau), dans une moyenne de temps de
1 h. 45.
Les soldats ont concouru, en tenue militaire, avec
chargement complet.
Suisse.
En cas de mobilisation, les troupes de montagne
suisses seraient pourvues de skis. Actuellement, les ap-
provisionnements destinés à ces troupes sont constitués
pour 4 bataillons et comportent 20 paires de skis avec
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63S EMPLOI DU SRI K« 973.
bâtons, 20 raquettes et 20 planchettes à neige par ba-
taillon.
L'usage du ski se répandant de plus en plus dans les
campagnes suisses, le Département militaire n'a pas
jugé nécessaire d organiser des cours pour les simples
soldats ; il estime en effet qu'on trouvera, au moment da
besoin, autant de skieurs simples soldats qu'il sera né-
cessaire.
Mais craignant de ne pas disposer d'un contiDgent
suffisant d'officiers et de sous-officiers qui, pour la plu-
part, sont des habitants des villes, il s'est décidé récem-
ment à subventionner des cours et des concours pour
ces deux catégories.
Par décision du Département militaire du 11 octobre
1907, il est stipulé que la Confédération subventionne les
cours de skis organisés par des officiers ou des sous-
officiers, sous la condition que ces cours n'auront pas
une durée supérieure à 8 ou 10 jours et qu'ils compren-
dront de 12 à 15 participants au minimum.
Les officiers directeurs reçoivent une indemnité jour-
nalière de 8 francs ; les membres participants, une indem-
nité correspondante de 4 francs. En outre, il est accordé,
par cours, une somme de 100 francs pour le concours
final.
Les cours doivent comporter un programme, soumis
à l'approbation du Département militaire : enseignement
théorique sur le service d'exploration et de sûreté, exer-
cices pratiques sur le terrain, théories sur l'emploi, Teo-
tretien et la réparation des skis.
L'appel du gouvernement suisse a été entendu, et,
pour l'hiver 1907-1908, le total des subventions accor-
dées s'est élevé à environ 20,000 francs; 316 officiers et
sous-officiers ont pris part aux cours organisés.
Voici, à titre d'exemple, le programme proposé et
approuvé pour le cours qui a eu lieu près de Gryon :
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N« 973. DANS LES ARMÉES ÉTRANGÈRES. 033
Organisation du cours, — Un officier est chargé de
renseignement de la partie tactique, un autre s'occupe
de la partie technique. Deux classes : une de débu-
tants, une d'officiers déjà familiarisés avec Tusage du
ski.
Instruction technique. — a) théorique : enseignement
sur l'emploi, Tentretien et la réparation des skis (durée :
deux heures); b) pratique : élude du sport par des exer-
cices gradués, d'abord sur des terrains peu accidentés,
à pente faible, puis sur des terrains plus difficiles. Les
officiers apprennent à gravir des pentes raides, à fran-
chir des obstacles, à marcher en forêt et à s'exercer au
saut ; à la fin du cours, ils doivent participer à une course
de longue haleine.
Instruction tactique, — a) théorique : enseignement
sur le service d'exploration et de sûreté, en hiver, en
montagne. Lecture des cartes en pays de montagne;
b) pratique : enseignement limité pour les débutants,
néanmoins les sorties comportent, dès le cinquième jour,
des reconnaissances et des patrouilles.
Pour les officiers plus exercés au ski, cet enseigne-
ment comprend, dès le troisième jour, des patrouilles,
des reconnaissances de cols, des transmissions d'ordres
et de rapports, dans un temps déterminé.
Programme détaillé.
Jours. OëboUots. Skiean exercés.
!•' jour Rendez-vous à midi. 2 heures de théorie et 2 heures
de ski pour tout le inonde.
1^ — Pour tout le monde : 7 heures de ski et 2 heures de
théorie.
3* — 9 heures de s^ki. Exercices de sauts et d'arrêts.
Patrouilles.
4« — 9 heures de ski. Reconnaissances de passages.
b« — Reconnaissances. Tranmission d'ordres.
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534 EMPLOI DU SKI H* 973.
D^lnrt«M0. Skieara cx«re<i.
6* Jour Patrouilles. Patrouilles avec transmission
d'ordres.
7« — Concours.
8* et 9* jour.. Reconnaissance avec transmission d'ordres.
10* Jour Sortie le matin et licenciement Taprèa-midi.
Concours cTEngelberg. — Les concurrents sont divisés
en deux catégories : a) officiers (9 concurrents) ; b) soas-
officiers et soldats (i€ participants).
Le parcours à effectuer est de 4 kilomètres, avec
300 mètres de différence de niveau. En cours de route,
les officiers ont i exécuter un tir de 6 cartouches, sur
silhouette à genou, à 40 mètres; les sous-officiers et
soldats, un tir de 8 cartouches, sur silhouette debout,
à 200 mètres (1). Le temps du premier officier arrivé au
but fut de 46 minutes ; celui du premier sous-officier
44 minutes.
États-Unis.
Aucune expérience relative à Tusage du ski n'a jus-
qu'ici été prescrite par les autorités militaires, mais le
détachement de cavalerie chargé de la surveillance de
Yellowstone National Park a fréquemment fait usage,
pendant le dernier hiver, d*un modèle de ski dû à Tini-
tiative de Tofficier commandant la garnison du fort
Yellowstone.
Ce ski est en bois de noyer : il est enduit de vernis
blanc à Talcool. Le ski est rattaché au pied par des
lanières en cuir, lacées au-dessus des orteils et au talon.
(1) Au moment du tir, les coureurs étaient très essoufflés quoiqu'ils
n*aient eu à parcourir que du terrain plat avant le tir. Le résultat du
tir fut satisfaisant pour les officiers (20 touchés sur 54 balles tirées),
mauvais pour la troupe (8 touchés sur 408 balles tirées).
i
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N« 973. DANS LES ARMÉES ÉTRANGÈRES. 535
Japon.
Le ski n'est pas employé dans l'armée japonaise.
Cependant, au cours de Thiver 1904-1905, pendant
la guerre russo-japonaise, et d'après les indications
d'un officier supérieur japonais, alors en mission en
Suède, six paires de skis furent achetées en Norvège.
Des essais furent tentés dans Tlle de Yezo, la plus
septentrionale du Japon. Ils ne parurent pas concluants,
et la question d'emploi du ski dans l'armée fut ajournée.
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536 EMPLOI DU SKI N» 973.
ANNEXE N' 1.
Différents MQDfiLBS db skm bn Suède et en Nobvègb.
SuÎTant remploi auquel on les destine, en raison de la forme du
terrain, les skis en Suède peuvent être rattachés à trois types différents:
Skis finlandais, employés par les coureurs de vitesse en pays reiati*
vement plat ;
Skis laponSy pour les coureurs de fond en pays faiblement coupé;
Skis suédois proprement dits, pour les coureurs de montagne et de
forêts et pour les sauteurs.
Skis finlandais. — Ce sont des skis très longs et très étroits, pourtus
d'une courbure qui les rend élastiques ; ils n'ont en avant qu'une courte
pointe relevée. L*étrier est généralement placé en avant de la partie •
médiane. Ces rkis sont ordinairement en bouleau.
Les principaux centres de fabrication sont : Kajana, au Sud d'UIéa-
borg, Kuhmoniemi, Haapavesi; pnfm, Osterbotten. où se fabriquent des
skis dont le modèle tient le milieu entre le ^ki finlandais et le ski
lapon. Chacun de ces centres produit des .«-kis d'un modèle qui lui est
propre et dont les détails différents répondent à des besoins particuliers
imposés par la nature du terrain près du centre de fabrication.
Les Finlandais courent en trois temps et même en quatre si L'on
considère comme un temps le long glissement au cours duquel le cou-
reur porte ses bâtons en avant : les bAtons prennent à tour de rôle
leur point d'appui sur le sol aussi loin que possible en avant du cou-
reur.
Ce sont les bâtons qui poussent le skieur en avant.
Certains coureurs finlandais ont réussi à couvrir 30 kilomètres de
terrain en un temps moyen de deux heures.
Skis lapons. — Ils sont plus courts et plus larges que les précédents :
le bois employé est toujours le bouleau. Le grand centre de fabricatioa
est Tarna, près de Vasterbotten.
Les Lapons prennent pour moteur le corps et non plus les bàtoos
comme lesFinland^iis. Presque couchés en avant, ils impriment au
corps un mouvement alternatif d'un hki sur Pautre et ce mouvement
est excessivement rapide. Les bâtons servent à accélérer encore l'allure.
En 1884, Nordenshjôld, pour s'assurer de la possibilité d'un raid sur
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N» 973. DANS LES ARMÉES ÉTRANGÈRES. «37
skis en Tue de soq expédition au Pôle Nord, prescrivit à ses Lapons
d'exécuter une course de 220 kilomètres. Le premier classé exécuta le
trajet en "vingt et une heures vingt-deux minutes; le second mit seule-
ment cinq secondes de plus ; le troisième, vingt et une heures trente-
trois minutes, mais il avait, la veille du concour»^, parcouru 90 kilomètres
pour se rendre au lieu de la réunion; il fît encore 15 kilomètres le soir
même du concours et le lendemain regagna sa demeure située à
100 kilomètres plus loin.
Skis suédois. -^ Les trois moJèles suédois sont les skis de Dalécarlie
ou d'Orsa, de H&rjeadalen et de Jâmtlund.
Les premiers sont des skis de course loog^ et étroits : la paire com-
porte fréquemment deux skis dMnégale longueur et d*inégale largeur
dont le plus petit est appelé « Andor » ; le but poursuivi dans la cir-
constance est de rendre plus faciles les tournants et les montées.
Le ski de Hftrjeadalen est plus léger et plus mince.
Celui de Jftmtland plus court et plus large ; il se prête mieux aux
courses dans les régions boisées.
Skis norvégiens. — Il y a beaucoup moins de types de skis en Nor-
vège qu'en Suède. Le meilleur de tous pour les terrains boisés ft
coupés, ainsi que pour le saut est celui de Telemarken (long de 2™,20
environ et large de 8 centimètres).
On peut citer encore le Ranen&ki ou ski long pour courses eu mon-
tagne : il se rapproche du ski de Kr.jana ; le ^ki d'Osterdalen (un ski
long et mince, un plus court et plus large), enfin le ski de Trysil très
employé pour les courses de vitesse.
ANNEXE NO 2.
Des sauts et dis conversions.
L^Association centrale pour le développement des sports en Norvège
donne les conseils suivants pour Torganisation des pistes d'obstacles
dans les concours des skis :
« La pente descendant vers l'obstacle et celle sur laquelle les cou-
reurs continuent la course pour dégager la piste ne doivent pas pré-
senter de difficultés particulières; elles doivent être suffisamment larges
pour que le coureur puisse, s'il le désire, ne pas suivre les traces des
coureurs précédents.
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WPS'^
538 EMPLOI DU SKI N* 973.
« La largeur minima de l'obstacle sera de 4 mètres ; sa profondeur
(au moins de 4 à 10 mètres) proportionoée k la Titesse dont le coureur
eut animé (plus la Tïtesse est grande, plus l'obstacle doit être pro-
fond).
« Le terrain situé au-dessous de Tobstacle et sur lequel les coureurs
continuent le parcours doit aller en s*éTasant : vers l'endroit où les
coureurs retombent après le saut, sa largeur ne sera pas inférieure à
8 ou iO mètres.
M En principe la hauteur de Tobstade ne doit guère dépasser
1 mètre.
c< Dans le classement des coureurs pour les courses de pentes^ il
doit être tout particulièrement tenu compte de la position correcte du
corps et de la manière kùre dont on dirige les skis : il n*est pas établi
de prii pour ceux qui sautent le plus loin. »
La même association donne encore des instructions pour le saut, à
savoir :
Dam la descente vers Vvbstacle. — Tenir le corps droit, le haut da
corps légèrement penché en aTant, les bras au corps, les skis très rap-
prochés, un des pieds un peu en ayance par rapport à Tautre.
En arrivant sur V obstacle, — Incliner daTantage le haut du corps en
avant ; ployer progre^siyement les genoux.
Au moment de quitter Cobstacle. — Le haut du corps en avant, se
redresser franchement en étendant les jambes lorsqu'on arrire au
rebord extérieur de l'obstacle : les skis placés comme dans la descente
▼ers l'obstacle ou les deux pied8 sur la même ligne.
Pendant le trajet dans les airs, — a) Se tenir droit. Le corps
redressé de toute sa hauteur, mais toujours un peu penché en avant,
agiter tranquillement les bras pour maintenir Téquilibre ; diriger les
skis : à peu près horizontaux dans la première partie du trajet, paral-
lèlement à la pente avant de retomber; les skis constamment parallèles
el au même niveau.
b) Se rassembler. Portant le haut du corps encore plus en avant,
tirer lentement les jambes à soi en ployant les genoux. Conduire ses
skis comme il est indiqué en a.
Au moment de retomber, — Tomber vivement, le corps rassemblé et
libre de ses mouvements ; en ployant les genoux, avancer franchement
l'un des pieds par rapport à l'autre, les skis parallèles et très rappro-
chés; quand l'équilibre est rétabli, reprendre le plus vite possible une
attitude redressée, les bras au corps, le haut du corps légèrement
penché en avant.
Eji s'éloiguant de l'obstacle, ^- Comme en descendant vers l'obs-
tacle.
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7® Pente de
( pente moyei
^ — ma
2« Pente di
( pente moyeni
f — maximi
3« Pente de
i pente moyennj
f — maxi
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N« 973. DANS LES ARMÉES ÉTRANGÈRES. 539
Des conversions. — La u conTersîon de Christiania, » est produite
principalement à l'aide du ski intérieur, dont on dirige la pointe légè-
rement du côté oti l'on veut tourner, le ski un peu* de biais dans le sens
de sa largeur et légèrement en avance par rapport au ski extérieur.
Incliner fortement le corps vers le pivot de la conversion ; le ski exté-
rieur suit le ski intérieur et Ton tourne à angle droit. Les bras
servent à garder l'équilibre.
La <c conversion de Telemarken » est principalement produite à
Taide du ski extérieur. On avance légèrement le pied extérieur, dont on
rejette violemment le talon vers Textérieur par un mouvement de
torsion; on incline le corps vers le pivot de la conversion et Ton force
le ski qui est en arrière à se placer à côté de celui qui est en avant.
Les bras placés comme dans la première conversion.
ANNEXE N* 3.
De l'emploi du biton.
Faut-il un bâton? N'en faut-il qu'un seul ou en faut-il deux? La
discussion reste ouverte. Nos Alpins français n*ont qu'un seul bâton.
Mais la majorité des skieurs militaires étrangers font usage de deux
bâtons.
Voici à ce sujet quelques opinions.
Le capitaine Klingenberg de l'arme norvégienne, écrit :
f( À mon avis, le débutant ne doit pas avoir de bâton du tout, sur-
tout dans les descentes et pour le saut. Sans bâton, il s'exercera bien
mieux à garder l'équilibre.
« Plus tard, lorsqu'il sera mieux exercé et qu'il fera de grandes
excursions, il pourra emporter un bâton pour s'appuyer, augmenter la
vitesse et tourner.
<c L'emploi de deux bâtons n'est justifié que sur les routes dures,
les surfaces glacées recouvertes de neige, dans les courses de longueur
ou lorsqu'il s'agit d'aller particulièrement vite. »
Le lieutenant-colonel Feyler, de l'armée suisse, préconise <c deux
bâtons ferrés légers, généralement en bambou, en bètre ou en noise-
tier, munis d'une rondelle à la partie inférieure pour les empêcher
d'enfoncer trop dans la neige. Ces bâtons servent d'appui à la montée
et, réunis en un seul, de frein aux fortes descentes.
Après le dernier concours de Chamonix ot, en janvier 1908,
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F^f"
540 EMPLOI DU SKI. N« 973.
réquipe miliUire suiue l'emporta sur Téquipe correspondante fran-
çaise, le commandant de la première de ces deux premières équipes
crut pouvoir déclarer à la Gazette de Lausanne que « les Français en
sont encore, malheureusement pour eux, à se servir d'un seul bâton
comme les Suisses le faisaient autrefois et c'est pour eux une cause
d*iofériorité dans les concours de vitesse. »
Enfîn le lieutenant-colonel Zavattari, de Tarmée italienne, écrirait
en 1900 :
u J*ai TU des skieurs habiles faire des glissades merveilleuses sur
des pentes extrêmement rapideii, sans bâton, les mains dans les
poches; je les ai vus descendre aussi en un clin d'œil, hardiment et
sans crainte, de plusieurs centaines de mètres et s'arrêter sans faire de
chute. Cela me prouve que le bâton n'est pas toujours indispensable, n
BIBLIOGRAPHIE ÉTHANGÈRE SUR LE SKI.
Norvège.
Troupes norvégiennes de skieurs, par le capitaine Augkll (Annuaire
de l'Union des sporU de 1903-1904).
Traits de Vhistoire des skis, par ReicBORir-KjENKBRUD (Annuaire de
id'M de la Société pour le développement du sport du ski).
Skieurs militaires, par le capitaine Klingbnbbrg (Annuaire de 1901
de la société précitée).
Le ski au service de la défense nationale (Annuaire de 1901-1903 de
l'Union des sports).
Guide du skieur, par HuiTFELD.
Suède.
Annuaire de TUnion des sociétés de sport.
Russie.
Le sport en skis^ par Sanktbi'RG (Librairie de TÉtat-Major).
L'emploi des skis, par Ogorodhikov (Librairie Berezovski).
Instruction four les détachements de skieurs, par Mechbtitch (Môme
librairie).
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N* 973. DANS LES ARMÉES ÉTRANGÈRES. oM
La marche en skis, par Martbns (Petersbourg Idanovskaia, 2).
Le iport en skis et en skis à voile, par Komets (Petersbourg, ruelle
des Officiers, i).
Instruction pour la marche en skis, par Gall.
Allemafirne et Autriche-Hongrie.
Skilauf Technik, par Zdàrsky (Hambourg, i897).
Der Skilauf y par W. Paulcke (Fribocrg en Brisgau. Librairie de
rUniTersité, 1908).
JUilitàr Gebirgsdienst im Winter, par le lieuteuant Czant (Wien et
Leipzig, 1907).
Anleitung fur den Gebrauch der Schneeschuhe und Schneereifen
(Wien, 1896).
Italie.
Istruzione suir uso degli sci (2 septembre 1908). Voghera, Rome.
Bévue mensuelle du Club Alpin italien (article : L'Alpinisme militaire
les Skis et nos Àlpio^i, par le lieutenant-colonel Zayattari).
Mevista militare iialiana : Les skis dans la guerre d'biver sur les
Alpes, par le lieutenant-colonel Zayattari, 10 mai 1900. Traduit en
français et paru dans la Revue de l'Infanterie en 1903.
Suisse.
Règlement sur les subventions allouées par la Confédération aux
concours de skis {Feuille militaire fédérale ^ novembre 1907).
Bévue militaire suisse, 1903 : Les skis et ses avantages (capitaine
A. FonJALLAZ); janvier 1908 : Les skis.
(190)
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NOUVELLES MILITAIRES
▲NOI.BTBRRX.
Les GiANDBS MANOEUVRES ANGLAISES BN 1908. — £a deboFS à»
manœuvres ftpéeiales de cavalerie (t), Tarmée anglatie a ezécoté, cet
automne, uoe série de manœuvres dans les commandements sainnts :
Aldershot, manœuvres des i'' et 2" divisions;
Sud et Est, manœuvres des 3« et 4" divisions ;
Irlande, manœuvres des 5* et 6* divisions ;
Commandement du Nord, manœuvres spéciales.
Celles des 3* et 4* divisions ont dû être supprimées en raison du
mauvais temps; mais les autres ont eu lieu.
Les plus importantes ont été celles du commandement d'Aldershot,
qui ont duré six Jours, du 14 au 19 septembre.
Elles ont compris deux périodes : une première de trois jours, pen-
dant laquelle les divisions ont été opposées Tune à Tautre; une seconde,
de trois jours également, où les deux divisions réunies sous le com-
mandement du général Smith Dorrieu, le nouveau commandant
d*Aldershot, ont opéré contre un ennemi figuré.
Pour chacune de ces périodes, il n*a été prévu qu'une situation
initiale, dont le développement s'est poursuivi pendant toute leur
durée, sans autres indications que les ressources en eau et les centres
de réapprovisionnement des convois.
Pendant toute la durée des manœuvres, deux nuits seulement furent
passées sous la tente ; pendant les quatre autres, tout le monde dormait
à la belle étoile; le souci fut donc très remarqué de se rapprocher le
plus possible des conditions de la guerre, tant au point de vue des dis-
positions générales, que de la latitude laissée aux chefs de parti.
Les manœuvres avaient été précédées par un voyage d*état-major,
dont elles ne formèrent que le prolongement.
{i) Voir le n^ 971, octobre 1908.
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N* 973. NOUYBLLBS MILITAIRES. 543
Chftcune dee diyiaioas, généraux Grierson et Stepheoson comprenait
à p«u près la totalité de seg éléments sur le pied de guerre, saToir :
Trois brigades d'infanterie à quatre bataillons ;
Deux compagnies d'infanterie montée (cette arme a désormais rem-
placé les escadrons de yeomanry comme caTalerie divisionnaire) ;
Trois groupes d*artillerie montée à trois batteries ;
Un groope d'obusiers à deux batteries ;
Une batterie lourde;
Deux compagnies du génie de campagne;
Une compagnie de communication diTisioonaire ;
Une ambulance;
Un conToi de i** ligne, à traction animale, suirant directement les
troupes et portant un jour de vivres frais et les bagages ;
Un convoi de 2^ ligne, à traction mécanique, chargé du transport
des tentes, ainsi que du ravitaillement journalier des convois
de i»« ligne.
A la i'^' division étaient en outre attachées :
Une brigade montée, composée de : un régiment de cavalerie,
deux compagnies d'infanterie montée et une batterie à cheval ;
Une compagnie de télégraphie sans fil ;
Une compagnie de projecteurs électriques.
Et, à la 2* division :
La jre brigade de cavalerie à deux régiments (le 3* était affecté à
la brigade montée de la i** division);
Un groupe de deux batteries à cheval ;
Une compagnie du génie montée ;
Une compagnie d'aérostiers avec son ballon.
Les deux divisions avaient donc des effectifs sensiblement égaux,
«'élevant environ & une dixaiae de mille hommes.
Le terrain des manœuvres au Sud-Ouest d'Aldershot était assez res-
treint (20 kilomètres sur i6).
Étal»*majors et corps de troupes ont fait preuve de leurs qualités cou*
tumières.
Lb M0UY£L ÉQUIPEMBNT en toile DB L'IMFANTBRIB ANGLAISB
(modèlb 1908), — Ce modèle est basé sur le principe de la division de
l'équipement en deux parties ; l'une « pour la marche >», l'autre a pour
le combat ».
La c( partie pour le combat n ne comprend absolument que ce qui est
indispensable au combat ; c'est-à-dire : le fusil (avec sa bretelle) la baïon-
nette, les munitions, l'outil, l'eau, les vivres de la journée et la ration
de réserve avec le couvert (dans la musette).
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ôii NOUVELLES MILITAIRES. N» 973.
La « poitie pour la marche» qui comprend, le reste, est composée des
objets suivants : grand manteau, casquette, une paire de souliers,
gamelle iadividuelley deux brosser (à dents et à laTer), rasoir, peigne,
serviette, savon, ménage, livret (dans le sac).
Le sac peut se réparer du reste de l'équipement.
Cette disjonction permet au soldat d'avoir en temps normal le com-
plet équipement avec lui, et, dèd qu*uDe action est imminente^ de se
débarrasser de son sac, et de le remplacer, si nécessaire, par un supplé-
ment de munitions contenu dans des poches de réserve.
Les principales qualités de cet équipement sont les suivantes :
a) Toutes les parties de l'équipement sont reliées entre elles. II en
résulte qu*ii est très facile de le mettre et de Tenlever très rapidement,
et très difficile d'en perdre une partie;
b) L'équipement est parraitement équilibré;
c) Aucune courroie ne traverse la poitrine;
d) Il est parfaitement souple, et peut se prêter à toutes les combi-
naisons po»ibles.
Description de V équipement. — L'équipement est en tissu de coton
imperméabiii^é. Ses différentes parties s'attachent et s'ajustent au
moyen de boucles automatiques. Ce sont : le ceinturon, le porte^p^e,
le^ bretelles, les poches à cartouches, deux (une à gauche, l'autre à
droite, portant 150 cartouches), le sac, les bretelles de suspension, la
musette, le porte-bouteille, la poche à outiU
Le nettoyage de cet équipement ne se fait qu'à la brosse, quand U
boue est sèche; il est recommandé de ne pas nettoyer les boucles,
mais de les laisser s'oxyder pour diminuer la visibilité.
Poids de Féquipetnent :
Équipement de marche (avec 150 cartouches): 26i's,399.
Équipement de combat :
Équipement de marche 26's,399
A retrancher le sac 5 600
Reste 20^8,800
Ajouter 120 cartouches.
Total (avec 270 cartouches) . . . *. 24>^5,S67
▲UTRIGHB-HONGRIB.
Formation de colonnes mobiles en Bosnie-Herzégovine. — Pour
empêcher les incursions de bandes serbes ou monténégrines en Bosnie-
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N« 973. NOUVELLES MIUTAIRBS. 546
Heriégovine, Tautorité militaire Tient de former des colonnes mobiles
(Sireifkorps) — ou plutôt de les reFormer, car elles aTaient déjà eiisté
del878àl89K
« C'est un fait d'expérience, dit la Neue freie Presse (1;, qu'avec des
troupes régulières, il est bien plus difficile de joindre des bandes, peu
nombreuses et très mobiles, qu'avec des groupes d'effectif variable,
équipés et formés en vue de ce but spécial. En relations permanentes
avec les commandants de poste et avec la gendarmerie, ces groupes peu-
vent être employés d'après les circonstances et agir d'une façon indé-
pendante.
u Une condition essentielle est de ne constituer ces groupes qu*avec
des soldats extrêmement vigoureux, très bons tireurs, complètement
aptes au service de guerre. Pour remplir les missions dévolues aux
colonnes mobiles, il faut de l'esprit d'entreprise et de l'énergie. »
La force de chaque groupe dépend des circonstances locales. Elle
varie entre 20 et 60 hommes.
Ces groupes ont été formés avec desofticiers et des soldats volontaires
de l'armée commune, ainsi qu'avec des hommes de la gendarmerie de
Bosnie-Herségovine.
Ils ont été réunis en un certain nombre de détachements, forts
chacun de 3 officiers et de plus de iOO hopimes, et divisés en sections,
demi-sections, essaims (Schwàrme) et patrouilles. Des mitrailleuses sont
affectées à ces détachements.
Le nombre de ces derniers serait de onze, d'après certains rensei-
gnements de presse, et l'effectif total, de 2,000 hommes. Chaque
groupe disposerait de dix jours de vivres.
ÊVACOATION DU SANDJAK DE NoVI-BaZAR BT N0UVBLL£ REPARTITION
DES TR0UPB8 BN fiosNiB-HBRZtGOViNB (2). — Le sandjak a été évacué le
29 octobre. Les troupes qui l'occupaient (9* brigade de montagne :
quatre bataillons et une compagnie d'infanterie, un peloton de hussards,
deux batteries de montagne, un détachement d'artillerie de forteresse,
une section de pionniers, un escadron du train de montagne, soit
117 officiers et 2,132 hommes) ont été réparties dans le 15^ corps
(Bosnie- Herzégovine).
Ces unités ont reçu les garnisons suivantes :
(1 ) 9 novembre.
(2) Neue freie Presse, 30 octobre, l«' novembre ; Militârische Presse,
17 octobre; voir aussi 2* semestre 1908, p. 272.
35
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646 NOUVELLES MIUTAimBS. N«973.
Étât-major de la 9* brigade, états-majors de régiment, de deu
bataillons et neuf eompagnies ^a 94^, un peloteo du 12*aJdaiM,
les 3* et 4* batteries du 4" régiment de montagne; une sectÎM de U
5* compagnie da 14* pionniers, 19" escadron du tnin de montagoe, à
Saraje^ ;
État -major de bataillon, deux compagnies da 54*, & Praea-Pale;
Une compagnie dn 54*, à Tirnovo ;
Un bataillon du 90*, à Banjaluka;
Une compagnie du 86", à Urac.
En outre, d'autres mouvements ont été effectués :
Un bataillon du 99*, de Sarajevo (trois compagnies) ^ Tirnovs (une
compagnie) à Foca (deux compagnies), et Celebic (deux compagnies);
État-major et 3* batterie du 6* régiment d'artillerie de montagae
de Sarajevo à Dolnja-Tusla ;
Demi-compagnie du 25* d'infanterie de Gajnica à Ifetalka;
Une compagnie du 53*, de Celebic à Uvae.
En résumé, l'autorité militaire a renforcé : le Nord-Ooest de la
Bosnie, d*ttn bataillon ; le Sud-Est, entre Sarajevo et la frontière
turque, de deux bataillons et d'une batterie ; la frontière montéoégriae,
d'un bataillon ; la frontière serbe, d'une batterie.
Musiques db là làmdv£HB àctbicbibiinb. — Des musiques sont en
Toie d'organisation dans la landwehr autrichienne, qui n'en peasédait
pas jusqu'à présent.
GRÊATioif d'un nouveau DÉPÔT DB REMONTB. — Par décision du
21 juin, le dépôt secondaire de remonte de Nagy-Daad-Sari a été sup-
primé ; un dépôt de remonte a été créé à Ozora.
La flottille du Danube. — La presse a annoncé, à l'occasion des
événement de Serbie, l'envoi de la flottille du Danube, de Bndapest
à Peterwardein, sur le bas Danube. De Peterwardein, la flottille a été
à SemlÎD, en face de Befigrade, exécuter des exercioes de tir.
La Militdrische Presse^ de Vienne (1), donne, à ce sujet, les rensei-
gnements ci-après :
(1) 7 novembre.
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N»d73.
NOUVELLES MIUTAIRB8.
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618 MOUVBLLBS MILITAIRES. M* 973.
II. — Ressources totales que présente la flottille.
En piècef d'artillerie : 10 canoas de 120 millimètres et 4 canons de
70 millimètres à tir rapide, 2 obusiers de ItO millimètres, 16 canoni-
revohers ou mitrailleuses, de 47, 37, et 8 millimètres, en tout 32 pièces.
En munitions d'artillerie : 20 obus cuirassés, 100 obus munis de
fusée, 20 shrapnels, 10 bottes à mitraille, par canon ou obusier;
450 obus percutants par mitrailleuse de 47 millimètres, 2,000 obus
percutants par mitrailleuse de 37 millimètres. 4,000 cartouches par
mitrailleuse de 8 millimètres. Au total 3,000 kilogrammes de projec-
tiles peuvent être lancés en une minute.
En fusils : 40 à 45 fusils disponibles, par monitor.
En compagnies de débarquement : deux compagnies de 100 hommes,
à trois sections.
Pour dei transports militaires : deux monitors accouplés, entre les-
quels sont placée des remorqueurs chargés de troupes, peuvent assurer
le transport de 1,000 hommes, sans qu'aucun soldat ne soit sur les
ponts ; la troupe est complètement à Tabri.
Pour conserver un contact étroit avec l'armée, la flottille du Danube
exécute, de concert stoc celle-ci, des exercices combinés annuels.
\i Les campagnes nombreuses qui se sont déroulées sur le bas
Danube de 1716 à 1809, dit le Militàrische Presse, la guerre améri-
caine de Sécession, de 1861 à 1863, ont prouvé qu'une flottille puis-
sante de monitors, employée judicieusement, en liaison avec les troupes
de terre, est indispensable à un État traversé par de grands fleuves,
pour s'assurer la liberté complète de manœuvres et une supériorité
constante sur le théâtre d'opérations. »
Formation D£ nouveaux dêtachehents de mitrailleuses. — Uoe
décision du 4 novembre a prescrit la formation de 100 nouveaux déta-
chements de mitrailleuses :
1° Au i** janvier 1909, dans 55 régiments d'infanterie, 6 bataillons
de chasseurs (.\ 2 pièces), 1 régiment de cavalerie (à 4 pièces) ;
2° Au l«r février 1909, dans 24 régiments d'infanterie, 14 bataillons
de chasseurs (à 2 pièces).
L'armée austro-hoogroise comprenait déjà :
57 détachements de mitrailleuses d'infanterie : 39 à 2 pièces (armée
commune), 18 à 4 pièces (landvrehr et honved) ;
3 détachements de mitrailleuses de cavalerie, à 4 pièces : 2 dans
Tarmée commune, 1 dans la honved.
Au 1" février 1909, elle comptera :
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N« 973. NOUVELLES MILITAIRES* 549
156 détachements de mitrailleuses d'infanterie : 138 & 2 pièces
(armée commune), 18 à 4 pièces (landwehr et honved) ;
4 détachements de cayalerie, à i pièces : 3 dans Tarmée commune,
1 dans la honved.
Chaque régiment d'infanterie, de chasseurs ou bataillon de chas-
seurs de Tarmée commune possédera donc, à cette date, un détache-
ment de 2 mitrailleuses. (2 détachements pour le 22* régiment, qui, en
Dalmatie, est divisé en deux groupes.)
Trois des cinq divisions de cavalerie auront, au 1" février, un déta-
chement de 4 mitrailleuses.
L'armée austro-hongroise ne disposait, au mois de décembre 1907,
que de 19 détachements-cadres de mitrailleuses, sans caractère perma-
nent ni définitif. En une année, elle aura accompli un effort considé-
rable pour doter de cette nouvelle arme Tinfanterie et la cavalerie.
Les détails d'organisation de ces unités, et leur tactique, ont été
indiqués précédemment dans la Revue des Armées étvangêres (1).
MuTATiOMS DANS LE HAUT COMMANDEMENT. — Le feldmaréchal-liou te-
nant von Winzor, commandant du 15« corps, a été nommé général de
la cavalerie.
Les feldmaréchaux-lieutenants dont les noms suivent ont été nommés
feldzeugmei»ter (2) : Potiorek, commandant du 3* corps; Frank,
commandant du 7" corps ; Versbaeh von Hadamar, commandant du
2" corps ; Conrad von Hôtzendorf, chef de Tétat-major général.
Le feldmaréchal-lieutenant von Jahl a été nommé adjoint au com-
mandant xle la honved (3). Ce poste avait été supprimé à la mort de
ravant-dernier commandant de la honved, Tarchiduc Joseph.
Nouvelle pénomination des généraux commandants de com>s
d'armée et des cadets-suppléants-officiers. — En vertu d'une dé-
cision du 15 novembre, les généraux commandants de corps d'armée
qui proviennent de l'infanterie seront désormais désignés par l'appel-
lation de « généraux de l'infanterie », ceux qui ont servi dans la cava-
(1) Pour l'organisation, voir 1" semestre 1908, p. 303, et pour la
tactique, 2« semestre 1908, p. 65.
(2) Verordnungsblatt, 31 octobre.
(3) ibid, 18 novembre.
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550 NOUVKLLBS MILITAIRES. N* ÎTlZ.
lerie, ptr eelfe de « généraux de la caTalerie », ceux qai sorteat de
rartillerie ou des troupes techniques, par eelle de « feldxeugmeister ».
Une décision du 13 noTembre a prescrit que les eadets-soppléants-
offtciers, porteront à Tavenir le nom d'enseignes {fàhnrieh). Ils conti-
nueront à être considérés comme hommes de troupe.
ADMISSIOR a L'ÉgOLB DB GUBRIX BT AUX COCHS SCPfiBIBURS DK
l'artillbrib BT DU GftNiB. — Le nombre des officiers admis en 1908
est de : 40 à l'École de guerre, 16 au Cours supérieur d'artillerie,
iO au Cours supérieur du génie.
Emploi du lait dahs L*AUMBirrATioii db la troupb. -— Une circu-
laire ministérielle a prescrit des essais en Tue de défdopper la con-
sommation du lait et de ses succédanés (fromage, caséine, caillés, etc.)
par la troupe.
L'autorité militaire estime que les aliments lactés doivent interrenir
au même degré que la viande et les légumes dans Ttlimentation du
soldat et sont particulièrement propres à l'entretien et au déTeloppe-
ment de l'organisme d'hommes soumis à un traTail musculaire et
intellectuel intensif.
FusiL-HfTRAILLBUR. •** D'aprèt la Belgique militaire (1), des expé-
riences ont commencé en Autriche arec un fosii-mitraillear système
Odkolck. Le mécanisme de fermeture est analogue à celui de k
mitrailleuse Hoehtkiss. La yitesse du tir est de 600 coups à la minute;
le poids du fusil, avec affût, est de 22 kilogrammes.
Mariage des officiers. — Un nouTeau « règlement sur les mariages
dans l'armée austro-hongroise » a paru le 10 décembre 1907. Il a
apporté des modifications notables à l'état de choses antérieur.
i« Nombre des ogiciers autorisés à se marier. — Dans l'armée austro-
hongroi&e, le nombre des officiers mariés ne doit pas dépasser une cer-
taine proportion.
D'après le nouveau règlement, cette proportion est désormais de la
moitié : dans Tétat-maJor, l'étatrmi^or de l'artillerie, celui du génie,
(1) U mai 1908.
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N* 973. NOUVELLBS MILITAIRES. 554
rinfanterie, la cavalerie, l'artillerie, les pionniers, le régiment des che-
mins de fer et télégraphes, le train, les troupes sanitaires, le service
de rhabillement ; des deux tiers : dans les détachements militaires des
établissements de remonte, les officiers d'approTisionnement, Taudito-
riat, les médecins, les officiers comptables, les vétérinaires, les fonc-
tionnaires d'intendance.
On a donc augmenté la proportion admise jusqu'ici. Dans les corps
de troupes, elle était du quart, et, dans certains services, de la moitié.
En outre, oa a levé Tinterdiction opposée au mariage des stagiaires
d*ét&t-major du grade de capitaine ou de lieutenant ; le nombre des
officiers de cette catégorie, mariés, ne pourra pas toutefois dépasser la
proportion du cinquième.
Par contre, cette interdietion existe pour les officiers de l'escadron
et de la compagnie de gardes du corps, les élèves de TÉcole de guerre,
de rÉcok de cavalerie, de TËcole d'application de médecine militaire,
les candidats à i'auditoriat (justice militaire).
Aucune restriction de nombre n'existe dans l'armée commune, pour
les colonels et officiers généraux, ni dans la landwehr pour les officiers
d'aucun grade.
2« Doi régîementaxre, — La dot réglementaire s'appelle « caution »
et varie d'après la situation de l'officier. Elle doit rapporter au moins
4 p. 100 de la somme fak^ pour chaque grade. Si les valeurs qui la
composent produisent un intérêt moindre, le capital qu'elles repré-
sentent doit être élevé d'autant.
Autrefois, ce capital était déposé dans la caisse de dépôts du Minis-
tère (de la guerre ou d'une des landwehrs) ; l'administration de ces
valeurs restait entre les mains de leur propriétaire, à condition qu'en
cas d'échange, il remplit certaines formalités de transfert.
D'après le nouveau règlement, le dépôt dans cette caisse n'est plus
exigé. Les valeurs de caution doivent être vinkuliert, c'est-à-dire, s'il
y a lieu, transformées en valeurs nominatives soumises, en cas de vente
ou de remboursement (actions remboursées par tirage au sort) au rem-
ploi dans des conditions déterminées. Aucun changement ne peut être
apporté à ces valeurs sans autorisation du Ministre de la guerre.
Cette caution est fixée ainsi qu'il suit :
CovMnnes (1).
Sous-lieutenant 60,000
Lieutenant 50,000
Capitaine d'étal-major 60,000
— de troupe 40,000
(1) La couronne vaut environ i fr. 05.
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A69 NOUYBLLBS MILITAIRES. N« 973.
CoBromiM.
Commandant d*état-maJor 50,000
— de troupe 30,000
Lieutenant-colonel et colonel d'état-major 50,000
Les colonels et lieutenants-colonels des corps de troupes soot dispen-
sés désormais du dép6t de toute caution. Pour les officiers combattants
âgés de moins de 30 ans, celle-ci est augmentée de 50 p. 100.
Par rapport à ce qui existait antérieurement, la caution est plus éle-
vée pour les sous-lieuteoants ; elle Test moins pour les commandants et
capitaines ; elle est restée la même pour les lieutenants. Les intendants
et ingénieurs des constructions militaires sont dorénavant astreints aa
dépôt d'une caution, comme les autres officiers ou fonctionnaires.
En résumé, la proportion des officiers mariés est augmentée, bien
que Tinterdiction du mariage subsiste pour certaines catégories d'offi-
ciersy et la caution est diminuée pour les grades supérieurs à celui de
lieutenant.
KOU VILLE RÉGLBEINTATION DU DROIT DE RtCLAMÀTION. — Jusqu'à
présent, toute réclamation d'un homme de troupe devait être transmise
suivant la voie hiérarchique complète, du sous-officier au colonel. La
décision de ce dernier était sans appel. Lors de l'inspection de pria-
temps par le général de brigade, tout militaire avait cependant le droit
de soumettre au général, directement, verbalement et en dehors de la
présence d'aucun tiers, ses réclamations ou sollicitations.
De nouvelles prescriptions viennent de modifier, sur ce point, les
règlements sur le service intérieur et sur les inspections générales (i).
Dorénavant, le droit exceptionnel- de réchmation au général de bri-
gade» à loccasion de l'inspection de printemps, est aboli. Par contre,
V usage permanent du droit de réclamation normal est beaucoup facilité.
Le réclamant pourra s'adresser d'une façon directe, personnelle et
verbale à son capitaine au rapport quotidien, dans les trois jours au
plus après le fait incriminé. S'il ne lui est pas fait droit, la réclamation
devra, à la demande de l'homme, être transmise jusqu'au général ds
brigade, dont la décision sera sans appel.
Toute décision des autorités appelées à connaître de la réclamation
sera rédigée par écrit et communiquée aux deux intéressés (réclamant
et gradé incriminé). La signature de ces derniers en fera foi.
(1) Verordnungsblattf H juin.
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N« 973. N0tJ7BLLBS MILITAIRES. 563
Ghibks db guerre. — Les trois régiments alpins (landwehr autri-
chienne), créés en 1907, ont été pourvus, à titre d'essai, de chiens de
guerre. It existe eoTiron, par compagnie alpine, 10 chiens, utilisés sur-
tout comme auxiliaires des sentinelles et des patrouilles.
Dans chaque compagnie, leur entretien est confié à un sous-o<iicier
ou à un soldat. Les chiens sont nourris avec les restes de l'ordinaire,
q ui reçoit de l'État une légère allocation supplémentaire, 20 couronnes
par mois.
BBLGIQUB.
Nouveau hatéribl d* artillerie. — Trois régiments d'artillerie ont
reçu le nouveau canon de campagne. Le 4* régiment sera complète-
ment réarmé au début de 1909 (1).
Changbmbkt db garnison. — Le bataillon du !•' chasseurs détaché
à Diest a quitté cette garnison le 18 septembre pour rejoindre les deuic
autres bataillons du régiment à Gharleroi (2).
La réformb militaire. — La Revue a signalé déj\ (3) l'intérêt que
présente la réforme militaire en Bf^lgique.
La presse belge signale de nouveau (4) l'insuffisance du système
actuel et l'urgence d'un remaniement de la loi du 21 mars 1902, base
du régime militaire belge. ,
L* Annuaire statistique de la Belgique (1908) publie du reste, d'après
les renseignements fournis par le Ministère de la guerre, une statisti-
que qiii montre la diminution constante, depuis 1895, de l'efiectif
général :
Hommes de troap*.
En 1805 47,361
En 1900 45,706
En 1904 43,451
En 1905 41 ,526
En 1906 ; 40,950
(1) Belgique militaire, 8 novembre.
(2) /6ic;., 13 septembre.
(3) Voir I" semestre 1908, p. 550.
(4) Etoile belge, 13 octobre.
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654 M0UYBLLS8 MILITAIRES. N« 973.
D'après la Belgique militaire (i), cet effectif était même deseenda à
36,000 hommes au mois de novembre 1908.
LiGiiBS PBKâftis BiiTâi AifVERS ET l'Allimagiib. — Le doablemeat
de la section Herentbals-MoU (ligoe An?ers>-Raremonde— Dûœldorf)
Ta être bientôt livré à l'exploitation.
Instruction sur lis bxbrcicss d'application. — Une nouTelle ins-
truction sur les exercices d*application (jeu de la guerre, exercices de
cadres, manœuvres) vient de panltre; elle remplace l'instractioD
de 1900 sur le même sujet.
Soncs MftMCAUX AUX OFPiaiRS DE rAsbbvb. — La presse belge
annonce que les soins médicaux du service de santé de Tarmée seront
désormais accordés aux officiers de réserve, aux mêmes conditions
qu'aux officiers en activité de service (8).
BUI^OARIB.
Appel des recrues en Bulgabib. — L'appel des jeunes soldats avait
lieu en général, jusqu'ici, le i*' mars et leur libération le i*' octobre,
après 19 mois de service effectif, au Heu de 2 ans, pour l'infinterie,
31 mois au lieu de 3 ans pour les armes spéciales.
Le Ministre de la guerre a ordonné, cette année, l'appel de la classe
1909 vers le 15/28 novembre, de manière à assurer à l'armée bulgare
des hommes mobilisables dès le printemps prochain. Cette modification
sera adoptée comme règle dans l'avenir.
Gomme compensation à cet accroissement de la durée réelle da
service actif, des congés de moisson seront vraisemblablement accordés
pendant l'été dans une plus large mesure.
(1) 8 novembre.
(2) Etoile belge» 1*' novembre.
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N« 973. NOUVBLLSS MILITAIRES. 655
GHINB.
Grandis mahoeutres chinoises en 1907. — Les grandes manœuvres
chinoiges de 1907 n*ont pas eu TenTergure que le gouyernement se
proposait de leur donner et se sont réduites à des opérations de brigade
mixte contre brigade mixte. Elles n'ont pas moins été intéressantes et
ont permis de constater les progrès de IMnstruction dans la nouvelle
armée chinoise et, en particulier, dans Tarmée dite de Pékin, qui
comprend quatre divisions (i'% 3", S® et 6*) (1), sous les ordres du
général Fong-Ghan.
Ces manœuvres ont eu lieu les 1*', 2 et 3 novembre 1907, sans le
concours d'instructeurs japonais, dans les environs de Léang-Hiang-
Hsien, au Sud de Pékin.
Chaque brigade mixte comprenait : six bataillons d'infanterie, deux
escadrons, 9 batteries. L'artillerie du parti Nord se composait de six
batteries de campagne et trois batteries de montagne de 75 millimètres
à tir rapide, système Schneider-Ganet ; celle du parti Sud, de trois
batteries de 75 millimètres à tir accéléré, système Arisaka et de six
batteries de 57 millimètres de Fabrication chinoise.
Situation générale. — Une armée du Sud, venant du Houpé, a battu
les troupes du Honan et marche vers le Nord. Elle a envoyé en avant,
par voie ferrée, un détachement mixte qui a pour mission de pénétrer
dans le Tchili.
Une armée du Nord se concentre au Parc de chasse de Péking et
pousse un détachement mixte au Sud dans la direction de Pao-Ting-
Fou.
Les trois engagements de ces manœuvres, exécutés sur un terrain
plat et minutieusement préparés à l'avance ne méritent pas un compte
rendu détaillé. On se bornera donc simplement à quelques observations
tactiques.
Les colonnes de marche étaient articulées d'après les méthodes
européennes. Le même dispositif fut conservé pendant les trois journées :
chaque parti disposait sur son flanc gauche une forte flanc-garde, avec
ou sans artillerie, plus en vue d'exécuter une manœuvre enveloppante
préconçue que pour se préserver d'une attaque de flanc ennemie.
Les différentes unités allaient occuper des positions repérées sur la
carte, se déployaient, marchaient sur l'objectif convenu d'avance, et
s'arrêtaient sur la ligne fixée par la Direction. Des troupes de renfort,
figurées par des fanions, intervenaient au dernier moment .
(1) 3^ division détachée en Mandchourie, 5<^ détachée au Ghantoung.
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556 NOUVELLES MILITAIRES. N« 973.
Infanterie, — L'effectif moyen des compagnies était de 100 homme»
armés du fusil japonais de 6''/"',5.
L* utilisation des couverts, bien que plus complète qu'aux manœuvres
de 1906, laissait encore beaucoup à désirer. Les éléments de sûreté
étaient trop étroitement articulés. Le déploiement général éUit pré-
cédé d*un rassemblement des bataillons dissimulés dans les villages
boisés; les unités ainsi rassemblées débouchaient descouTerts en forma-
tions trop denses et se formaient ensuite en tirailleurs à 2,000 mètres
environ de Te nnemi ; la suite du combat se déroulait comme aux ma-
nœuvres de 1905 et 1906. La discipline du feu était encore très défec-
tueuse.
De même qu'aux manœuvres précédentes, les troupes sur la défensive,
abritées derrière des tranchées ou dissimulées derrière des lisières
pourvues d'un excellent champ de tir, sortaient de leur couvert dès que
rasfaillant arrivait à 300 ou 400 mètres en terrain plat; ce dernier
s'arrêtait alors et exécutait, sur l'ennemi, des feux rapides qui auraient
été très efficaces.
Les soutiens d'artillerie étaient trop collés sur les batteries.
Cavalerie, — Les escadrons comptaient environ 200 sabres. Les
ponf ys mongols étaient en bon état.
Le service de reconnaissance fut encore plus mal exécuté qu'en i906.
Les deux cavaleries connaissaient approximativement le point cil elles
devaient se rencontrer ; aussi leur marche était-elle peu éclairée. Les
évolutions étaient médiocres ; l'attaque mollement exécutée et désor-
donnée.
P( ndant le combat des deux gros, les deux cavaleries restèrent passi-
vement sur les flancs à 2 ou 3 kilomètres des ailes d'infanterie, sans se
garder et sans montrer la moindre envie de se rendre utile aux autres
armes.
Artil'erie. — Les pièces de campagne Schneider-Canet étaient
traînées par huit chevaux (1). Le service des pièces éUil très correct
comme d'habitude ; mais l'instruction tactique de l'artillerie chinoise
est nulle.
Les bnlteries allaient occuper des emplacements fixés à l'avance sur
la carte, sans se défiler le moins du monde. Elles s'établissaient sur
une même ligne, à la même hauteur, en terrain absolument plat, visi-
bles de toute part.
(1) Le Creusot va | résenter au gouvernement chinois quatre types
plus légers qui vont être expérimentés concurremment avec des types
Krupp analogues.
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N« d73. NOUVELLES MIUTAIRBS. 557
Dans la défensÎTe, trous de tirailleurs pour le personnel; sillons pour
roues.
Les deux artilleries se consacraient tout entières au duel d'artillerie
et continuaient leur lutte sans se soucier des troupes d'infanterie:
Les écoles à feu étant encore tout à fait exceptionnelles» les officiers
d'artillerie chinois n'ont aucune idée du rendement de leur arme.
Malgré les nombreuses imperfections relevées, les manœuvres de
Tarmée de Pékin, préparées et exécutées sans le concours d'officiers
japonais, ont permis de constater que les troupes d'infanterie et d'ar-
tillerie sont en léger progrès ; la caTalerie, par contre, s'est présentée
moins favorablement qu'en 1905 et 1906.
La discipline, l'ordre, le déploiement d*amour-propre des officiers et
soldats ont été remarquables.
Le général Fong-Ghan a présenté au Trône un rapport détaillé sur
ces manœuvres ; les critiques qu'il y formule sont fondées eténergique-
ment relevées. C'est un fait nouveau tout à l'honneur du Jeune état-
major chinois.
Mais on ne saurait généraliser et croire que toute l'armée chinoise
est au niveau de toutes les divisions de l'armée de Pékin. Si les divi-
sions de province du Yang-Tseu commencent à s'en rapprocher, celles
du reste de l'Empire, en voie de lente formation, en sont encore aux
premiers pas tactiques sous la direction d'un très petit nombre d'offi-
ciers instruits à la moderne.
BMPIRB ALIiBMAND.
Parcours d'épreuve pour trains automobiles légers d'armée
(Lbichtb Armbe-Lastzûge) (j). — Pour tenir compte des intérêts de
l'industrie, l'administration militaire s'est décidée à faire exécuter, avant
la fin de 1908, un parcours d'épreuve pour trains automobiles légers
d'armée.
Elle a pensé que, de celte manière, les fabriques qui n'avaient pas
encore pu recevoir, sous forme de primes, les encouragements de
l'État, auraient la possibilité de démontrer l'aptitude à faire campagne
des voitures sorties de leurs ateliers avant la prochaine répartition des
subventions, qui aura lieu en avril 1909, après le vote des crédits par
le Reichstag.
(1) Kôlnische Zeitung, du 30 octobre 1908; Bôrsen Zeitung, du
9 novembre 1908.
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6M MOUVBLLM MIUTAIHB8. N« 913.
Le parcourt, qui Mt un eireuit fermé partant de Berlin, paMe par
Jûtcrbog, Dresde, Chemnitz, Annaberg, Wiesenthat, Géra, léna, Sul-
fcld, Cobourg, Oberhof, Gotha, Eiienaeh, Caaeel, MAndea, Magdeboarg,
PoUdam. Il eomporte i,2l4^,9 et a dû être effectué da 9 au S6 ne-
▼embre en quatone jours de route (moyenne journalière, S6^Jê).
Dea différentes preseriptioni pour la participation au eonoours, on
extrait lei suivantes qui sont d'intérêt fênéral :
1* Ne seront admis qae- les -véhiculée qui répondent aux conditions
exigées par l'administration militaire ponr les trains automobiles légers
d'armée, conditions qui ont déjà été publiées (i) ;
2® Les véhicules prenant part à Tépreuve se présenteront le 5 no-
vembre à la section d'automobiles (Krafifahr-Ableilung) à Sdiôneberg,
pour y être soumis à un examen préparatoire ;
3^ Chaque firme peut présenter un ou plusieurs trains d'un même
modèle ou de modèles différents;
4^ Les voitures, aussi bien motrices que remorques, doivent être
chargées avec la charge réglementaire (4 et 2 tonnes). Le combustible
nécessaire pour le voyage Berlin-Gera doit être pris sur la voiture
motrice ; il est compris dans le chargement et est remplacé par ua
poids égal d*eau au fur et à mesure de sa consommation. Pour la
deuxième et la troisième semaine, il sera préparé du combustible à
Géra et à Mûnden par les soins de la section d'automobiles ; prévenir
d'avance le détachement d'expériences ;
5° Les conducteurs des voitures sont fournis par les firmes ; chaque
train reçoit un contrôleur militaire;
6^ L'installation de dépôts d'approviaionnaments ou rechanges, la
préparation de secours ou d'autres moyens non conformes aux néces-
sités de la guerre sont interdites. Pour la remise en état dea machines,
on doit seulement utiliser les outils, approviaionnemente et reehanges
portés normalement comme accessoires par les macbines, ainsi que les
ateliers roulante adjoints à la colonne par Tadmintstration militaire.
L'utilisation de n'importe quelle autre aide, même au cantonnemeoiao
aux emplacements de parc, ne peut avoir lieu qu'après entente avec
rofficierqui dirige la colonne ou avec un des officiers pi^posés à la sur-
veillance;
T* Chaque firme est autorisée à emmener une voiture de persemiel
déclinée à transporter les ingénieurs accompagnant les voitures. Cette
voiture et le personnel qu'elle transporte ne devront jamais être
employés pour aider les voitures qui prennent part à l'épreuve, soit
(1) Voir Bévue, août 4908, p. 477etsuiv.
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N* 973. N0UVBLLS6 MIUTAIBBS. 5S9
dasfl leur travail, soit pour seconder le personnel de conduite, soit pour
les remettre en état le cas échéant ;
8^ Tous les travaux effectués pour les trains, de même que le rem-
plissage de combustible on d*eau pour le réfrigérant, doivent être exé-
cutés en présence du contrôleur militaire;
9® Le Toyage entier doit être parcouru dans les délais prescrits, avec
pleine charge et parles moyens propres de chaque train, par l'itinéraire
indiqué ; tout transport partiel par chemin de fer exclut de la participa-
tion ultérieure au concours ;
iQ^ Après la terminaison du voyage, tous les trains qui y ont parti-
cipé restent jusqu'au 1*' décembre à la disposition du détachement
d'eipériences pour être soumis à un examen.
Sept maisons d*automobiles ont présenté en tout neuf voitures qui se
décomposent ainsi qu'il suit : deux Daimler, deux Dûrkopp, une Nacke,
une Podeus, une Namag, une Dix! et une Gaggenau ; chacune de ces
voitures avait une remorque.
A oe train, le détachement d'expériences a joint une Toiture Bûssing
avec remorque, sur laquelle était chargé un atelier complet de répara-
tion à la disposition des concurrents.
Motocyclistes. — Les motocyclistes volontaires apparurent pour la
première fois dans l'armée allemande aux manœuvres impériales de
1907 ; l'Empereur, dans sa critique finale, constate les services qu'ils
avaient rendus. Cette année, 164 motocyclistes volontaires furent
employés aux manœuvres impériales. Il faut croire qu'ils donnèrent
toute satisfaction, car l'administration de la guerre entama, avec le
Deutscher Moiorfahrer Verband, des négociations dont le résultat serait
le suivant, d'après la presse.
Tous les corps d'armée seront dotés de motocyclistes volontaires, pris
sur leur territoire et destinés à porter des dépêches, à faciliter le ser-
vice de découverte, à remplacer les estafettes aux grandes distances.
Gomme les divisions territoriales du Deutscher Motor fahrer Verband
correspondent à peu près aux régions de corps d'armée, les volontaires
seront mis à la disposition de chaque corps d'armée par le président
régional du Verband qui deviendra le chef des rootocyclifttes. C'est le
Verband régional qui aura à choisir les motocyclistes, à les instruire, à
organiser leur recrutement pour les formations de réserve et s'entendra
à cet effet avec le général commandant le corps d'armée.
Les membres du corps des motocyclistes seront convoqués à tour de
rôle pour les manœuvres de manière à acquérir l'instruction militaire
pratique.
Grâce à cette entente avec l'association en question, l'administration
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660 N0UVBLLS8 MILITAIRBS. M* 973.
militaire fait réoonomie des machines qu'elle aurait eu i se procurer
par Toie d*achat ; elle se dispense de l'instruction professionnelle des
motocyclistes, supprime les frais et les inconTénients qu'aurait amenés
le passage entre différentes mains d'instruments délicats.
GoHPAGNin DC HITBAILLBOSSS. — D'après la presse allemande (I),
il TicDl d'être créé en Allemagne 33 nouTelles compagnies de mitrail-
leuses qui, ajoutées aux 17 autres déjà créées à titre d'essai, portent à
SO le nombre des compagnies de mitrailleuses actuellement existantes.
Ces compagnies, qui n*ont pas d'existence budgétaire, car leur créa-
tion n'a pas été rotée par le Reich:itag, sont formées dans les régiments
comme 13* compagnie, au moyen d'un personnel emprunté aux autres
compagnies du régiment. Elles portent l'uniforme du régiment et ser-
Tent 6 mitrailleuses Maxim. Le cadre officier se compose d'an lieute-
nant en premier commandant la compagnie et de trois lieutenants
chefs de section ; les officiers sont montés, ainsi qu'un sous-officier du
cadre ; les hommes marchent à pied et seraient armés du pistolet auto-
matique modèle i908; les mitrailleuses sont attelées à deux chef aux.
Ces compagnies de mitrailleuses; destinées à opérer arec l'infanterie,
sont tout à fait distinctes des seize détachements de mitrailleuses des-
tinés à la caTalerie et qui ont été créés par Toie budgétaire.
SoUS-OFFIClKnS BN SUS DBS EFFECTIFS BUDaÉTÀlBBS. — Une décision
ministérielle du 9 octobre 1908 maintient les chiffres de 1907 (2) pour
le nombre des Vizefeldwebel et Vi%ewachtmeisler pouvant être nommés
en sus des effectifs budgétiires, à partir du i^' novembre 1908 pour
faire le serTîce d'officier dans les 17 corps d'armée prussiens. Toute-
fois, en ce qui concerne les bataillons de pionnier^:, le nombre de ces
sous-orficiers est porté de deux à trois par bataillon.
PeINTUBB du KATÉRIBL D'aRTILLBBIB DB CâUPAGIIE BT D*ÀBTILLEtlE
A PIED. — Un ordre du cabinet du 23 octobre 1908 décide que les
tubes des pièces de l'artillerie de campagne, au lieu d'être bronzés
seraient désormais peints en couleur < feldgrass » comme les autres
parties du matériel.
(1) A'ewe MUilàrische Blâtter du 15 novembre 1908.
(2) Voir 2« semestre 1907, p. 616.
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N* 973. NOtJVBLLBS MILITAIRES. 564
La couleur u. feldgrass » sera égalemeat employée pour les pièces et
les voitures de Tartillerie à pied à Texeeption des pièces cuirassées et
des tubes des pièces de côte.
RbXPLàCBIIBNT du revolver par UIY pistolet AUTOXàTIQUE. —
Un ordre du cabinet de Tempereur a prescrit le remplacement dans
toute Tarmée du reyolver par un pistolet automatique qui portera la
dénomination de « pistolet automatique modèle 1903 ». Ce pistolet,
qui sera distribué à mesure que les ressources le permettront, prendra
la place du revolver modèle 1879 pour le personnel monté, et du
revolver modèle 83 pour le personnel non monté. La distribution du
nouveau pistolet ne sera vraisemblablement pas étendue à Tartillerie
de campagne à laquelle il est tpujours question de donner la carabine ;
il est possible que, suivant l'idée émise de plusieurs côtés, on lui attri-
bue les carabines modèle 1898 qui vont devenir disponibles par suite
de la distribution à la cavalerie d'une nouvelle carabine. Le pistolet
automatique nouvellement adopté, et sur la construction duquel on n'a
pas encore de données précises, serait, d'après la presse^ fabriqué par la
maison « Ludv^ig Lôwe et C^" (1)' »
Nouvelle CàRABiNB de la cavalerie. — L'importance toujours
croissante attribuée au combat à pied de la cavalerie, a amené l'auto-
rité militaire allemande à pourvoir cette arme d'une arme comparable,
au point de vue balistique, à celle de l'infanterie. La carabine modèle
1898 ne permettait pas le tir aux distances supérieures à 1,200 mètres.
Les essais tentés pour approprier cette carabine au tir de la balle S
n'ayant pas donné de bons résultats (la détonation était beaucoup plus
forte, et il se produisait à la bouche une flamme visible de très loin),
on s'est décidé à construire une arme entièrement nouvelle. La cara-
bine adoptée permettra le tir jusqu'à 2,000 mètres ; son canon est re-
couvert de bois, ce qui rend le maniement de Tarme facile lorsqu'elle
est échauffée par le tir; une nouvelle disposition du levier de culasse
facilite le transport de la carabine et les mouvements d'ouverture et de
fermeture de la culasse.
Quelques régiments ont reçu, à titre d'expérience, une baïonnette
qui permettra à la cavalerie de mener offensivement le combat à pied
jusqu'à l'assaut. Le dispositif destiné à fixer la baïonnette, dont chaque
(1) Deutsche Tages-Zcitang du 9 octobre 1908.
36
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662 NOUVELLES MIUTA1RX8. N« 973.
nouTelle carabine est munie, semble indiquer que cette mesure lera
étendue à la cavalerie tout entière.
Le mode de transport de la nouTelle carabine (longueur da
canon O^'.GO, longueur totale l'^.lO, poids 3^*,5) n'est pas encore
définitlTement arrêté ; il est probable que c*est le transport sur le dos
du cavalier qui prévaudra.
Comme conséquence de ce changement d'armement, on doit s'atten-
dre à voir porter à 100 le nombre des cartouches attribuées au cara-
lier.
Eebarqueeint DB8 TBOITBS RI CHEMIN DB FBB. ~ Le règlement sur
le transport des troupes par voie ferrée, vient de subir certains change-
mente, à la date du 6 octobre i908 (1).
En particulier, la durée d*embarquement des troupes a été modifiée :
rèfleaeat. règleBeBt.
iMares. krares.
Troupes à pied i i
Cavalerie, artillerie de campagne, artillerie
lourde de campagne, colonnes de muni-
tions 2 2
Convois 2 2-^
Artillerie de siège m 3
NocvBAU RÈGLBEBNT DB Cavalbrib. — D*après la presse, une com-
mission ne tardera pas à être réunie pour élaborer un nouveau règle-
ment destiné à la cavalerie. Cette commission, présidée par le génénl
de la cavalerie von Kleist, inspecteur général de Tarme, comprendra :
le général-major von Loos, chef de section au grand état-major ; le
général-major comte zu Dohna Schlobitten, commandant la division de
cavalerie de la Garde ; le colonel von Heineccius, commandant la
!'« brigade d'artillerie de la Garde , le colonel von Krane, chef de sec-
tion au Ministère de la guerre et le major von Hoverbeci, attaché aa
Ministère de la gueire. On cite, en outre, comme devant participer aax
travaux de la commission, le générai-lieutenant Wagener, inspecteur
de la 4" inspection de caTalcrie ; le colonel von Lauenstein, aide de
(1) Zeilung des Vcreins deutschen Eisenbahnverwaltungen, 41 no-
vembre.
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n* »73.
NOTTTBLLBS MILITAIRES.
663
camp de Temperear ; le colonel tod Unger, chef de «eotioa au grand
état-major ; le major Ton Ramin du 15<> régiment de uhlans et des
représentants de la BaTière, de la Saxe et du Wurtemberg.
Lss SOCIÉTÉS D'AifCiBNS MILITAIRES. — L'Union des anciens mili-
taires allemands (Deutscher Kriegerbund) qui constitue, comme on le
sait, après la fédération du Kyffhâuser, le groupement le plus impor-
tant de ces sociétés, comprenait au !•' janvier 1907, 17,901 sociétés
avec 1,534,279 membres. D'après le Militâr-Zeitung, elle comptait au
i«' janvier 1908, 18,437 société;) avec 1,593,863 membres, dont
248,724 vétérans des dernières campagnes»
Au 1«' avril 1908 la situation des divers groupes provinciaux de
l'Union des anciens militaires était la suivante :
Nombre Nombre
Provinces, de sociétés. de membres.
Prusse 15,645 i ,366,206
Mecklembourg 291 28,633
Saxe 377 18,174
Mecklembourg-Strelitz 24 3 , 630
Oldenbourg 216 20,925
Brunswick 269 24,317
Saxe-Meiningen 269 14,305
Saxe-Alteobourg 125 10,391
Saxe-Cobourg-Gotha 223 1 3 ,510
Anhalt 191 13 ,647
Schwwzbourg 9i 5,377
Schwanbaurg-Rudolstadt 83 4,013
Waldeck.P;yrmont 71 4,048
Reuss (brancbê aînée) 42 2, 889
Reuss (branche cadette) 84 5,523
Schaumbourg-Lippe 42 2 , 902
Lippe 117 9,215
Lûbeck 17 2,976
Bremerhafen 3 1 ,315
Hambourg 87 14,987
Alsace-Lorraine 334 35, 770
Pertes en chbvaci lt mulets pendant les révoltes dans le
Sud-Ouest africain. -- Du mois de janvier 1904 au mois de mai 1907,
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664 NOUVBLLBS MILITAIRES. N« 973.
le nombre d'aoîmaui employés par les troupes d'oecupation a été de
SOfiùt cheTaux et 33»844 mulets.
Dans le même laps de temps, les pertes se sont élevées à 25,200 che-
Taux (81,39 p. 100) et 22.412 mulets (66,22 p. 100); dans ces nombres,
les pertes pendant le transport par mer peuvent être évaluées à
1/2 p. 100. Ces chiffres considérables peuvent être en partie expliqués
par la difficulté de se procurer de l'eau, la complication du ravitaille-
ment en fourrages, l'absence de chemins et la nature exceptionnelle-
ment montagneuse et difficile du Sud de la colonie.
A côté des chevaux africains, les petits chevaux de la Prusse occi-
dentale, qui sont à peu près du type des chevaux de hussards se sont
bien comportés. Par contre, les essais faits avec des chevaux argentins
n'ont pas donné de bons résultais.
B8PAONB.
Modifications a l*diiiformb. — Un décret royal du 45 juillet a
apporté certaines modifications à T uniforme de la cavalerie, et défiait
comme il suit les tenues de gala et du Jour.
Les deux tenues sont en drap bleu ciel comme précédemment; les
subdivisions d'arme se distinguent entre elles par la coiffure et la cou-
leur des parements, baudes et passepoils (grenat pour les lanciers,
jaune pour les dragons et blanc pour les chasseurs).
Coiffure : casque pour les lanciers ; shako pour les dragons et les
chasseurs.
Tunique : bleu ciel à une seule rangée de boutons; col pareil pour la
teoue du Jour et grenat, jaune ou blanc pour celle de gala.
Culotte : bleu ciel pour les officiers, avec bande de la couleur dis-
tinctive ; — pantalon basané pour la troupe.
Baudrier (pour les officiers seulement) : en cuir verni blanc, avec
cartouchière noire.
Ceinturon et étui de revolver : en cuir noir pour la tenue du jour;
en cuir verni blanc en teoue de gala (officiers seulement).
Gants : blaucs en gala ou dans les cérémonies à pied ; en peau de
chien jaune dans les autres circonstances.
Pelisse bleu ciel et manteau en drap gris, avec col pareil et parements
de la couleur distinctive.
Des modifications de détail ont été apportées à l'uniforme de toutes
les autres armes.
En particulier, les officiers ont été dotés d'un nouveau modèle de
casquette en drap d'uniforme, un peu plus haute devant que derrière,
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N* 973. NOUVELLES MILITAIRES. 565
arec turban et passepoils de la couleur spéciale à chaque arme, et
ornée des emblèmes di«tiDctif8 surmontés d*une couronne royale.
Les insignes de grade pour Ibs officiers sont désormais des étoiles
(à huit pointes par les officiers supérieurs et à six pour les officiers infé-
rieurs) portées sur les parements, à raison d'une, deux ou trois sui-
vant le grade.
NouTSLLB TENUE DE CAMPAGNE. — Une tenue de campagne et de
manœuvres vient d*étre adoptée pour toute Tarmée (10 octobre).
Coiffure : ros ou shako en liège, recouvert d'une toile imperméable
de couleur grise, avec visière et jugulaire en cuir havane ; numéro ou
emblème brodé en soie (officiers) ou en laine (troupe) de la couleur des
passepoils. Casque métallique pour les généraux et Tétat-major.
Tunique : en drap gris, avec passepoils de la couleur de l'arme ou du
service, boutons en laiton et emblème ou numéro brodé sur le col.
Capote : en drap gris à deux rangs de boutons, modèle russe.
Pantalon : large à sa partie supérieure et à passepoils.
Guêtres : en cuir couleur havane, maintenues par un ressort d'acier
aux deux extrémités et une boucle au milieu.
Chaussure : brodequins en cuir fauve.
Sabre : fourreau recouvert d'une gaine couleur havane avec bouterolle
et chape en laiton bruni.
Gants : couleur havane, en peau pour les officiers et en coton pour
la troupe.
GRÂCE.
OuVEBTUEE DE LA LIGNE LE Pirée-Larissa. — La ligne ferrée le
Pirée-Larissa (i), inaugurée le 23 mars 1908, a été ouverte à la circu-
lation le 6 septembre dernier.
HOIXANDB.
Détachements de mitrailleuses. — La cavalerie doit recevoir des
détachements de mitrailleuses en 1909. Elles seront du type Schwarz-
lose.
(1) Voir 1«' semestre 1908, p. 421.
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666 M0CVRLLB8 MIUTAmBS. N* 9Î3.
Orgakisatioh db L*ARHfiE. — Un eapîtaioe d'artillerie de Tannée
hollandaîM a donné récemment, dans la Revue de Varmêe belge (1), les
indications suivantes sur Torganisation de Parmée hollandaise.
Elle comprend : le quartier général de Tarmée, Tannée de cam-
pagne, les troupes de forteresse, de défense territoriale, de dépôt de
Tarroée active.
I. Armée de campagne, — Cette armée se compose du quartier géné-
ral, de quatre divisions d'infanterie et d'une brigade de caTalerie.
1« Quartier yéiiéraL — Une section du service dee chemins de fer,
une section télégraphique, une section de pontonniers, une brigade de
désinfection. Total : 650 hommes.
2* Division d!* infanterie. — Trois régiments à cinq bataillons de
quatre compagnies (2), un escadron de hussards, an régiment d^artil-
lerie à six batteries de six pièces, une compagnie de pionniers, une
compagnie de cyclistes, deux colonnes de munitions (une d'in&nte-
rie, une d'artillerie), une section télégraphique, une section d'inten-
dance, une section d'ambulance, une section de pontonniers. Total :
19,000 hommes.
3^ Brigade de cavalerie. — Quatre régiments à trois escadrons, deux
batteries à cheval, deux colonnes de munitions (une d'artillerie, une de
cavalerie). Total : 2,800 hommes.
II. Trouftes de forteresse. — Quartier général des positions fortifiées,
douze bataillons d'infanterie, cinq régiments d'artillerie (trois de forte-
resse et un de côte à dix compagnies, un de coupole à quatre compa-
gnies), deux compagnies de torpilleurs, quatre pelotons de pionniers, des
unités télégraphistes, vingt-cinq bataillons d'infanterie de landweer,
quarante-quatre compagnies d'artillerie de forteresse de landweer,
quatre compagnies du génie de landv^eer.
III. Troupes de défense territoriale. — Vingt-cinq bataillons d'infan-
terie de landweer, la réserve coloniale, quatre batteries de réserve d'ar-
tillerie de campagne.
IV. Dépôts. — Douze bataillons d'infanterie, quatre bataillons d'ar-
tillerie de forteresse, un dépôt de pontonniers, un dépôt de troupes d'ad-
ministration, formés à la mobilisation ; deux dépôts de hussards, quatre
dépôts d'artillerie de campagne, un dépôt du génie, existant en temps
de paix.
(i) Août 1908.
(2j Dont un bataillon formé à la mobilisation .
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N« 973. NOUVELLES MILITAIRES. 567
Les effectifs mobilisés sont de :
Ofllcien. Hommes. Chevaux. Voltares.
Quartier général Secret
Armée de campagne ^,859 76,205 12,041 2,445
Troupes de forteresse 1 ,1 49 67,806 70 »
— de défense territoriale. 567 30,265 1,319 336
— de dépôt 203 1,001 36 »
Totaux 3,777 175,277 14,466 2,781
L*armée hollandaise sur pied de guerre compte donc 180,000 hommes
environ, dont 78,000 affectés aux troupes de campagne.
Postes mobilbs dk projecteurs pour la guerre de campagne. —
Il existe, dans Tarmée hollandaise, des postes mobiles de projecteurs
pour la guerre de campagne. Un officier hollandais en donne, dans la
Afilitàriscke Presse, de Vienne (1), la description suivante :
« Le poste comprend une voiture à projecteurs et une voiture à
dynamo avec moteur à essence. Le projecteur a 60 centimètres de dia-
mètre. La force d'éclairage est de 26 millions de bougies, le courant
électrique, de 45 volts. Le projecteur est pourvu d*un écran-iris et est
manié à la main. La voiture-dynamo a un moteur à essence de
9-12 chevaux, avec un approvisionnement d'essence pour dix heures de
fonctionnement. Le moteur peut actionner les roues d'arrière de la voi-
ture, qui devient alors automotrice. L'éclairage est obtenu quinze
minutes après que le poste mobile a atteint le point qui lui a été fixé. »
ITALIE.
Modifications apportées a la HifiRARCHiE et a l'état des sous-
OFFiGiRRS. — La hiérarchie des sous-officiers est la suivante (loi du
2 juillet 1908) (2) :
Sergent (ou vice-brigadier dans les carabiniers) ;
Sergent-major (ou brigadier dans les carabiniers) ;
Maréchal de 3', 2* et l'^' classe (ou maréchal des logis ordinaire,
chef et major dans les carabiniers) ;
(1) 7 novembre.
(2) Voir 2« semestre 1907, p. 602.
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568 NOUYBLLBS MILITAIRES. N* 973.
Les sergents et sergeats-majora soot nommés par le chef de corpi;
les maréchaux par le Ministre. Le passage aux diverses classes de maré-
chal est prononcé par le commandant du corps d*armée.
Le grade de sergent-major est conféré aux sergents aptes à l'avance-
ment, au terme de leur engagement, pourvu qu*iU aient au moins six
mois de grade.
Le grade de maréchal est conféré (un tiers au choix et deux tiers à
Tancienneté) aux sergents-majors reconnus aptes à l'emploi. Dans les
carabiniers, cette règle s*applique à l'avancement aux grades de briga-
dier et de maréchal des logis.
Les sergents -majora, pourvus d'emplois spéciaux, sont promus au
grade de maréchal (si toutefois ils sont aptes à l'avancement) lorsqu'un
de leurs collègues, servant dans la troupe et inscrit après eux sur le
tableau, est promu maréchal.
Pour être promu maréchal, il faut avoir au moins six ans de serTiee
et trois ans de grade de sergent-major. Le passage de la 3* classe à
la 2% puis de celle-ci à la i*^* a lieu de droit au bout de quatre ans
passés dans Tune d'elles, à moins d'avis défavorable de la commisiioa
d'avancement. Toutefois, les maréchaux servant dans les unités peuTent
passer au choix à la classe supérieure au bout de trois ans dans la pro-
portion d'un cinquième par corps.
Les sous-officiers passés au corps des invalides et vétérans sont pro-
mus sergents-majors quand ils ont cinq ans de service et maréchaux
quand ils en ont dix. Ceux qui sont en état de servir dans les bureaux
passent respectivement à la 2*, puis à la U* classe, au bout de quatre
ans. Us sont admis à la retraite quand ils ont vingt ans de service, à
moins qu'ils ne puissent encore être utilement employés dans les ser-
vices sédentaires.
La solde journalière des sous-officiers est la suivante : sergent,
2 fr. 10; sergent-major, 2 fr. 50; maréchal de 3*^ classe, 3 francs;
de 2% 3 fr. 50 ; de !'•, 4 francs.
Les caporaux maréchaux ferrants peuvent être nommés caporaux-
mnjors à trots ans de service, et respectivement au bout de trois ans de
grade, sergents, puis sergents-majors. Les sous-officiers maréchaux fer-
rants peuvent contracter trois rengagements avec prime, y compris
ceux qu'ils auront contractés comme caporaux.
Augmentation des bataillons alpins. — L'emplacement des troupes
au 31 octobre 1908 permet de relever certaines particularités intéres-
santes. Le nombre des bataillons alpins a été porté de 22 à 24. Un des
nouveaux bataillons a son siège à Biella (province de Novare) : il est
qualifié de provisoire. L'autre tient garnison à Tolmezzo, dans la val-
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N» 973. NOUVELLES MILITAIRES. 669
lée du Tagliamento. Le batAÎUon provifoire fait partie du 4' régiment
alpin (Ivrée) qui a passé un de ses bataillons au 3« (Turin). Le batail-
lon de Tolmezzo est rattaché au 1^ régiment (Gonegliano), porté de 3
à 4 bataillons. La composition des régiments alpins est actuellement la
suivante : 1«, 2«. 4« et 6% à 3 bataillons; 3% 5* et 7«, à 4 bataillons.
On ignore si le nombre des compagnies (75 au total) a été aug-
menté, mais il est vraisemblable d'admettre que les deux nouveaux
bataillons ont été constitués par des compagnies prélevées sur les
autres, qui sont en majeure partie à 3 compagnies.
On constate que, sur la frontière autrichienne, les garnisons d'hiver
des troupes alpines ont été sensiblement modifiées.
Au 1*' novembre 1907, il y avait sur cette frontière 6 bataillons
alpins (6« et 7* régiments) savoir : 2 à Vérone, 1 à Bassano, 2 à Gone-
gliano et 1 à Padoue.
Cette année, ils se trouvent portés de 6 à 7 et quatre d'entre eux occu-
pent des emplacements de couverture dans la zone montagneuse de la
frontière : 2 bataillons à Vérone, 1 à Bassano, 1 à Feltre, 1 à Tai di Ca-
dore, 1 à Tolmezzo et 1 à Gemone.
Budget de la guerre pour l'exercice 1908-1909. — On sait que
la consolidation du budget de la guerre fut soumise en 1907 à une
vive discussion, à la suite de laquelle le vote des crédits extraordinaires
fut partiellement suspendu et ajourné en 1908. La question ne devait
être reprise que lorsque la commission d*enquôte aurait établi son rap-
port sur l'administration de rarmée(l).
A la suite des travaux de cette commissioD, dont les conclusions ont
été résumées dans la Bévue (2), le Ministre de la guerre a déposé un
projet de loi qui a été voté (5 juillet) et qui fixe les dépenses extraor-
dinaires pour la période 1907 & 1917.
Un crédit supplémentaire de 13 millions a été alloué à l'exercice
1907-1908 en cours; cette somme est répartie de la manière suivante :
Approvisionnements de mobilisatioo fr. 1 ,000,000
Fabrication d'artillerie à grande puissance 2,000,000
Fabrication d'artillerie de campagne 7,000,000
Armement des fort^ 2,000,000
Contributions diverses 1 ,00Q,000
(1) Voir 2« semestre 1907, p. Siîi.
(2) Voir 2« semestre 1908, p. 76 et 184.
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570 N0UYBLLB8 MILITÂIRBS. M* 973.
Un crédit de 210 millions sera réptrti sur les sept ezereiees i911 à
1917, k raison S5 millions pour chacun des deux premiers, de 30 pour
les trois surrants et de 35 pour les deux demiera.
D'après le projet, ces 210 millions auront les affectations sui-
Tantes :
Armes portatWes, munitions, etc fr. 6,000,000
Approvisionnements de mobilisation 14,000,000
Artillerie de campagne, à cheval et de montagne,
mitrailleuses et matériels divers 75,000,000
Artillerie à grande puissance, pares de siège et
matériels divers 40,000,000
Fortifications, routes et chemins de fer 50,000,000
Bâtiments et établissemenU miliUires 15,000,000
Remonte (artillerie, mitrailleuses et cavalerie) 5,000,000
Somme disponible 5,000,000
Il résulte de ces dispositions que les crédits extraordinaires totaux
pour la période 1907-1917 s*élèveront aux sommes indiquées par le
tableau ci-dessous :
1906-1907
1907-1908
1908-1909
1909-1910
1910-1911
191M9I2
1912-1913
19131914
1914-1915
1915-1916
1916-1917
Totaux 60 2£3 283
Il coDTient d'ajouter que Tadmiaistration de la guerre dispose en
outre de 50 millions environ d'économies faites ou à faire sur les
budgets ordinaires et qui viendront s'ajouter aux 283 millions pour
combler les lacunes éventuelles.
Le budget ordinaire pour Tezercice 1908-1909 a été voté par la
Chambre au mois de mars dans une demi-séance, à peu près sans déli-
bération, et sans qu'on ait fait lecture du rapport de la commission
CrêdiU yoU»
en 1907.
miUioDB.
CrédtU Tol^s
CD 1908.
mUUoas.
Totaat
mUlioai
4
M
4
16
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29
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»
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»• 973. NOUVELLES MIUTAIRBS. 5Tt
da budget, ce rapport contenant certaines appréciations inoppor-
tunes.
Un décret royal du 19 juin a fait connaître la répartition des crédits
alloués au Département de la guerre pour Teiercice 1908-1909.
i^ Budget ordinaire.
Administration centrale fr. 3,616,300 00
Pensions 37,30î,000 00
États-major« 3,544,600 00
Infanterie 55,826,300 00
Cafalerie H ,646,600 00
Artillerie 19,741 ,200 00
Génie 6,503,100 00
Carabiniers royaui 29,540,000 00
Invalides et vétérans (y compris la Casa Um-
berto) 260,500 OO
Senrice de santé 6,506,100 00
Services administratifs, recrutement, appels.... 4,748,200 00
Écoles militaires 3,041 ,500 00
Compagnies de discipline et établissements péni-
tentiaires 634,400 00
Institut géographique militaire 588,800 00
Justice militaire 399,000 00
Indemnités diverses (déplacement^, manœu-
vres, etc.) 11,725,300 00
Habillement et équipement 14,576,000 OO
Pain et vivres de réserve 11 ,262, 100 00
Fourrages 22,113,618 75
Casernement et location d'immeubles 4,790,900 00
Dépenses pour la mobilisation et Tinstruction
des ofBciers et de la troupe 954,700 00
Remonte et élevage 4,697,900 00
Matériel et établissement de l'artillerie 7,176,200 00
Matériel et établissements du génie 5,092,800 00
Transports divers 1 ,198,000 00
Ordres de chevalerie 51 ,000 00
Tir à la cible national 600,000 OO
Secours aux familles besoigneuses des militaires
rappelés sous les drapeaux 350,000 00
Prix Henry (génie) 1 ,181 25
Total 268,488,300 00
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57t NOUVELLES MILITAIRES. N« 973.
î« Budget extraordinaire.
Traitement d^employéf cÎTils en disponibilité ou
en surnombre fr. 77,Î00
Armes portatives et muoitions i , 000, 000
Approvisionnements de mobilisation 500,000
Subvention à la masse intérieure des corps .... 3,000,000
Artillerie de côtes i ,000,000
Travaux de défense sur les côt«>i« i ,300,000
Fortifications 3,000,000
Armement des forts i ,100,000
Fabrication de matériel d'artillerie de cam-
pagne 9,000,000
Constructions miliUireii 2,500,000
liatériel pour le groupe de chemins de fer 100,000
Remonte de l'artillerie et des sections de mi-
trailleuses 500,000
Total 23,077,200
On constatera que le budget extraordinaire fixé à 20 millions se
trouve effectivement de 23,077,000 francs. Cette dififérence provient de
l'introduction d'une dépense fixe de 77,200 francs (traitements divers)
et d'une dépense tout à fait spéciale de 3,000,000 de francs votés pour
subvenir exceptionnellement à la masse des corps, en Tue d'améliorer
les écoles régimentaires, les bibliothèques et les salles de recréa-
tion.
Enfin l'applicalion de la loi du 6 juillet relative à l'augmentation de
la solde des officiers (1) et à l'amélioration de la ration des hommes (2)
a amené à augmenter d'une somme de 7,135,000 francs, le montant du
budget ordinaire précédemment fixé.
En résumé, le budget ordinaire de la gueire s'élève pour 190d-l909
à 275,0^3.300 francs et le budget extraordinaire à 23,077,000 francs.
L'effectif budgétaire prévu pour cet exercice est de 225,000 hommes
au lieu de 236,000 pour 1907-1908.
(I) Voir p. 277.
(?) Un million est affecté à cette amélioration qui consiste surtout
en une augmentation des diverses rations (pètés, riz, etc.).
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N» 9')3. NOUVELLES MILITAIRES. 573
PORTUGAL.
Tenue de campagne du soldat d'infanterie. — Cette tenue com-
porte actaellemeot :
Bahillement, — Uae capote en drap bleu foncé, une Teste et un pan-
talon en toile gris bleuté, un képi, des bottes formant jambières, du
linge de corps, une cravate.
Équipement. — Un bavresac en toile noire non rigide, rattaché aux
bretelles de suspension par une tige de fer que Thomme peut facilement
retirer lorsqu'il veut déposer le sac.
En campagne, ce sac renferme : une Teste de toile, un pantalon, une
chemise, un sachet (contenant les petits piquets, de tente), des brosses
et des effets de petit équipement.
Soui le panneau en toile de la partie extérieure du sac, une paire de
bottes de rechange.
Autour du bavresac et Tencadrant sur trois côtés est disposée la
capote enroulée dans la toile de tente.
Sur le 8ac enfin, la marmite en aluminium, noircie à l'extérieur.
L'homme porte encore une musette semblable à celle de notre fan-
tassin; un bidon en aluminium recouTert de drap, un ceinturon en
cuir noir avec porte-baïonnette et porte-outil, trois cartouchières
rigides en cuir noir. Les deux cartouchières de devant contiennent cha-
cune 4 chargeurs de 5 cartouches, soit 20 cartouches ; celle de derrière
i2 chargeurs, soit 60 cartouches. En tout, le fantassin portugais porte
donc 100 cartouches.
Ëofjn^ chaque soldat d'infanterie- est muni d'un outil portatif qui
peut servir indistinctement de pelle-bêche et de pioche.
RUSSIE.
Service orligatoire dans un corps de troupes pour tous les
OFFICIERS sortant DES ÉCOLES. — Jusqu'à présent, des jeunes gens
sortant des écoles militaires, seuls, ceux qui provenaient des corps de
cadets devaient servir un an et demi dans les troupes pour chaque année
de séjour à l'école, ce qui les obligeait à rester au moins trois ans au
service comme officiers.
Mais on sait que les réformes de 190 i et les nouveaux programmes
d'études de 1907 ont eu pour but de mettre les écoles de younkers au
même niveau que les écoles militaires et ont donné aux jeunes gens
sortant de ces deux catégories d'écoles les mêmes avantages.
Il a donc paru équitable que les élèves ne provenant pas des corps de
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1
674 NOUTRLLKS MILITATRBS. N* 973.
cadets, recevant, eux aussi, gratuitement de TÉtat une instruction gé-
nérale et militaire très complète, soient astreints, quelle que soit lear
provenance (sousH>ffieiers de Tannée, élèves des établissements civils
d*instruction, cadets n'ayant pas terminé leurs études), à une certaine
durée de service dans tes troupes après Içur sortie de Fécole. Beaucoup
d'entre eux, en effet, trouvaient avantageux de faire leur temps de ser-
vice dans une école et passaient ensuite dans la réserve après avoir reçu
le gnàt et les droits d*of6cier.
Un prikaM du 2/15 Juillet 1908, n« 309, éUblit pour tous les élèves
sortant des écoles Militaires et des écoles de younkers, quelle que
soit leur origine, TobligatMa d'accomplir un an et demi de service
dans un corps de troupes pour dM%ue année d'école.
La presse ayant émis certaines craialai sur Tinfluence que pourrait
avoir cette obligation générale sur le nombre «i le niveau d'instruction
des candidats aux écoles militaires, l'Invalide russe àm 12/25 septembre
eile Novoie Vremia da iAjil septembre pensent, an OMikraire, que
bien des jeunes gens seront déterminés à rester définitiveaaAt dans
l'armée après avoir passé trois ans de plus dans les milieux milîtaiffsft.
SiBTlCis d'autohobilbs àO CaUGASB. — Un service régulier d'au-
tomobiles vient d'être établi dans la région du Caucase, entre Noto-
Sénakh et Zouglédi ; un autre, entre Tiflis et Signakh, fonctionne,
depuis quelques jours, trois fois par semaine.
Un projet de liaison par automobiles de Samtredî à Khoni est sou-
mis à l'examen de Tadministratioa.
La DiBECTiON DB l'état-hajob génébal. — Le prikaze du
21 juin/4 juillet 1905, qui avait réorganisé l'état-major général de l'ar-
mée russe (1), avait fait de sa direction un organe indépendant du
Ministère de la guerre et relevant directement de l'Empereur.
Cette orgaaisalion a été l'objet de nombreuses critiques, en particu-
lier dans le Parlement russe.
Un prikaze récent du 11/24 novembre 1908, prescrit de modifier
cette organisation :
10 Le chef de Tétat-major géaéral est placé sous les ordres immé-
diats du Ministre de la Guerre;
2^ Les rapports du Ministre de la Guerre concernant le service de
(1) Voir 2« semestre 1905, p. 197 et 1« semestre 1908, p. 99.
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N» 973. NOXJVELLBS MILITAIRES. 576
rékat-major général, seront soumis à TEmpereur par le chef de l'état-
major général, en présence du Ministre de la Guerre.
Par ordre impérial du 13/26 novembre, le chef de l'état-major géné-
ral, général de l'infanterie Palitzyne» est nommé membre du Conseil
de l'Empire.
Modifications dans la dotation db la compagnie d*infantbiiib
EN OUTILS DB PIONNIERS. — Un prikaze du 6/19 septembre 1908,
n^ 397, a modifié le nombre des outils portatifs de campagne de l'in-
fanterie, précédemment établi par le prikaze du 17/30 novembre 1887
(reproduit dans le tome XXXIH de la Revue, p. 191).
Chaque compagnie d'infanterie de campagne, de forteresse, de
résenre, sera dorénavant munie de : 140 petites pelles, 30 haches à
main et 30 pioches.
Transformation d'un collège militaire en corps de cadets. --
n existait à Volsk (gouTernement de Saratov), un collège militaire,
dernier vestige des gymnases militaires supprimés en 1882, dans
lequel étaient élevés plus spécialement des cadets retardataires se des-
tinant aux écoles de Younkers.
Par un prikaze du 7/20 octobre 1908, ce collège a été transformé en
corps de cadets, à l'effectif de 250 internes. Le nombre des corps de
cadets se trouve ainsi porté à 23.
TURQUIE.
Suppression de la haute commission d'inspection militaire. —
Cette commission, qui siégeait au Palais sous la présidence du Sultan,
était un organe indépendant du Ministère de la Guerre.
Elle comprenait, en dernier lieu, un nombre considérable de mem-
bres (8 maréchaux, 6 généraux de division de 1" classe, 18 généraux
de division, 10 généraux de brigade, 8 colonels, 8 lieutenants-colonels,
6 majors, 5 vice-majors et 3 capitaines).
Elle a été remplacée par Une commission nouvelle, moins nombreuse,
se réunissant au Ministère de la Guerre, sous la présidence môme du
Ministre. Cette commission, qui a pris le nom de Conseil des affaires
mUitaireSy se compose du maréchal Ahmed Mouktar pacha, ancien
commandant en chef de l'armée d'opératioDs en Asie-Mineure, du
maréchal Ëdhem pacha, ancien commandant en chef de Tannée de
Thessalie, du nazir de Tartillerie, du chef de l'état-major général, du
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676 NOUVELLES MILITAIRES. N« 973.
commandant du 1*' ordou et d'un officier général du génie. Ce conseil
a des attributions à peu près analogues à celles de notre conseil sapé-
rieur de la guerre.
RiCONSTITUTIOlf AD 2* OBDOD DB LA t* DITISlOlf DB BtDlFS DB i" a-
TtGOBiB. — Depuis la formation de la 21* division du niiam, la 5^ di-
vision de rédifs 1 n*ayant plus de cadres, était, de fait, supprimée comme
unité autonome.
Cette division a été reconstituée à l'aide de cadres empruntés aux
régiments de rédifs II du 2* ordou existant en Asie et non encore endi-
visionnés, régiments de Kaléi-Sultanié, de Bigha, d'Edremid et de Bira-
midji.
Le quartier général de la 5* division de rédifs I a été rétabli à Aodri-
nople.
SUPPBBMION DBS BATIONS POUB LB8 OFFICIBBS BT AUGIIBNTàTION DES
S0LDB8. — Les officiers de tout grade touchaient jusqu'à présent des
rations en nature dont la quotité s'éleTait avec le grade.
Le Ministre de la guerre a décidé que Tallocation de ces rations
serait supprimée et que leur contre-valeur servirait à l'augmentation de
la solde.
La nouvelle solde a été fixée mensuellement ainsi qu'il suit :
Lieutenants COO piastres (129 fr.)
Capitaines i ,000 — (2<5 fr.)
Vice-majors 1,250 — (269 fr.)
Majors 1,500 — (323 fr.)
LieutenanU-colonels 2,000 — (430 fr.)
Colonels 2,500 — (538 fr.)
Généraux de brigade 3,000 — (645 fr.)
Généraux de 4i vision 4,000 — (860 fr.)
Généraux de division de 1 '« classe. 4,500 — (1 ,075 fr.)
Maréchaux 7,000 — (1 ,500 fr.)
Les généraux et maréchaux toucheront, en plus de leur solde, uae
indemnité de fonction, variable suivant le poste.
Création d'une gazette militaire. — Le Ministre de la guerre a
décidé de créer une gazette militaire, sorte de journal militaire oFficielr
dans lequel seront insérées toutes les communications émanant du
ministère et concernant Tarmée, à Texception des ordres confidentiels
et urgents qui seront lancés par télégramme.
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N* 973. NOUVELLES MILITAIRES. 577
Le premier numéro de la nouYelIe gazette militaire a paru le 1'' sep-
tembre. Il enregistrait un ordre de service envoyé au commandant de
la garde impériale et à tous les chefs de corps de la capitale et conte-
nant des prescriptions qui, jusqu*à ce jour, n'étaient pas en usage dans
l'armée ottomane.
D'après cet ordre :
i^ Les officiers sont obligés de se saluer les uns les autres;
2« Les soldats sont obligés de saluer les officiers; il ne sera pas
toléré qu'un inféiieur ne salue pas son supérieur;
3° La plus grande attention devra être apportée à la tenue des sol-
dats et des officiers ;
Â^ Les supérieurs des soldats rencontrés dans une tenue repréhen-
fcible seront tenus pour responsables ;
5» Les contrevenants à ces prescriptions seront pas>ibles de fortes
punitions.
Fo!«DATiON D*uifE RBVUB MILITAIRE. — Un groupe d'officiers d'état-
major, ayant à sa télé le lieutenant-colonel Osman Senal bey, a entre-
pi is la publication d'une revue périodique militaire, qui parait tous les
mois, depuis le 10 septembre, sous le litre de VAsker (le soldat).
Cette revue, dont le but est de diriger le mouvement de rénovation
de l'armée, a pour collaborateurs principaux les commandants Fuad
bey et Mumtar bey, le vice-major Sélim Sirri bey, et les capitaines
.Nouri bey et Vély bey.
Manobotbbs, tirs, égolbs a fbu. — Depuis de nombreuses années,
il n'y avait dans l'armée turque, ni tirs à la cible, ni écoles à feu, ni
manœuvres d'aucune sorte.
Des ordres émanant du Ministère de la guerre ont prescrit que tous
les bataillons d'infanterie devraient dorénavant exécuter les tirs à la
cible, et que toutes batteries auraient A se livrer à des exercices d'école
à feu. Ces instructions ont commencé à être appliquées partout où cela
a été possible.
De plus, les troupes qui, jusqu'à présent, ne sortaient jamais de leurs
quartiers, se livrent maintenant à de fréquentes manœuvres à l'exté-
rieur.
A CoDstantinople en particulier, deux ou trois fois par semaine, des
bataillons, des escadrons et des batteries, en nombre variable, se ren-
dent, pour manœuvrer, sur les hauteurs qui avoisinent la ville.
37
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578 BIBLIOGRAPHIE. N« 973.
Nouveau AteLVHiNTS pour l*iiifakitkrie. — Le Ministère de It
Guerre a fait traduire le neu?eaa règlement pour les manœuvres de
rinfanterie, adopté par TAllemagne après la guerre russo-japonaise. Ge
règlement sera envoyé & tous les corps d'armée qui devront, à i^avenir,
s* y conformer.
Le nouveau règlement allemand pour le tir de l'infanterie serait
également en voie de traduction pour être ensuite adopté par Parmée
ottomane.
AUTO-MITRAILLBUSBS BT TRAINS Rbnard. — Le gouTemement im-
périal ottoman vient de recevoir cinq auto-mitrailleuses de la maison
Uotchkiss et deux traies routiers^ système Renard, de la maison Sur-
couf.
Les essais officiels, qui ont lieu à Constantînople devant les commis-
sions de réception, en présence du Ministre de la Guerre et du naiirde
Tartillerie, ont été très satisfaisants.
BIBLIOGRAPHIE.
VlBRTEUAHRSBBPTB FUR TRLPPBNFÛHRURG UND HbBRESKL7IDB (Fascî-
cules trimestriels concernant la conduite des troupes et les sdeaces
militaires). — Publication de la i'* Section historique du Grand État-
Major prussien. — Berlin, Mittler und Sohn.
V« année, 4' fascicule. — Sommaire: 1813, par le generaloberst
comte de Schlicffen (fin), — L'importance des flancs, par le général
de l'infanterie z. d. baron de Falkenhausen. — Contributions au déve-
loppement de la question de la carabine et son importance poor la
cavalerie. Transmission des renseignements dans les armées anglaise
et américaine. — Les entreprises françaises au Maroc 1907-1908, par
le capitaine Weniger. — Les combats des troupes allemandes dans le
Sud-Ouest africain. — Les armées des États libres d'Amérique en
1908. — L'activité du service des étapes dans le Sud-Ouest afri-
cain (fin),
NaSTAVLENIB PO VOISKOVOMOU IMJBNERNOBIOU BIBLOU PIEKHOTT
(Instruction sur les travaux de campagne de Tinfanterie, approuvée
par l'Empereur le 6 juin 1908). — Saint-Pétersbourg, Typographie
militaire, 1908, 73 pages avec croquis. — Prix : 35 kopecks.
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N* 973. BIBLIOQRAPHIE. 579
A. RlADIKIN. — Bo! ROTI I BATALIONa NO OPTTOU ROUSKO-UPONSKOI
voîNi (Combat de la compagnie et du batailloD d'après TexpérieDce de
la guerre russo-japonaise). — Saint-Pétersbourg, Berezovski, 2« édi-
tion, 1908, 61 pages. — Prix : 30 kopecks.
Lieutenant V. Boulgakoy, du 26* régiment d'infanterie de Mohilev.
— Razvibdki pibkhotnykh okhotnitchykh komand (Eclaireurs des
détachements d'infanterie). — Saint-Pétersbourg, BerezoTski, 1907,
31 pages. — Prix : 20 kopecks.
B. B. Albxandrov. — Nastaylenib dlia boia riadoyym pibkhoty
(Instruction sur le combat pour le soldat d'infanterie}. — Saint-Péters-
bourg, Berezovski, 1907, 30 pages. — Prix : 10 kopecks.
PoBiBDonosTZBY. — - Les Gosaqubs db Noyotcherkass sur l'ou-
YRAGB A DEUX GORNBS. — ËsquLsse d'un combat de la guerre russo-
japonaise. — Saint-Pétersbourg, 1908. — Prix : 60 kopecks.
DrOUJININ. — SOUYBNIRS DB LA GUERRE RDSSO-JAPONAISB (1904-
1905), par un volontaire. — Saint-Pétersbourg, 1908. — Prix :
3 roubles 50 kopecks.
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TABLE ANALYTIQUE
DU
MATIÈRES CONTENUES DANS LE SOLVANTE- DOUZIÈME VOLUME
M LA
BBVUB MILITAIRE
DIS
ARMÉES ÉTRANGÈRES.
(NUMBROS 968 ▲ 973.)
AT. B. — Les ÀrUeUê sont précédés d'on' astérisque, qui permet de les distingver
des Nouvêllêê miUUnrêê,
Administration .
Pam.
Emploi du lait dans ralimeotatioa de la troupe (Autriche-Bon^) 550
Suppresaion des rations pour les officiers et augmentation des soldes
(Turquie) 576
Aérostation.
Sections d'aérostiers (Autrieke^Bongrie) K5
\ L'aérostation militaire en Allemagne (AlUmtgM) 355, 497
Angleterre.
Les manœuvres de la cavalerie anglaise à Sali&bury-Plain en 1908
(Angleterre) 371
Les grandes manœuvres anglaises en 1908 543
Le nouvel équipement en toile de l'infanterie anglaise (modale 4908). . 544
Armes portatives. — Tir. — Manitions.
Munitions d'infanterie (Suiae) 190
Armement des canonniers à cheval (Belgique) S74
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TABLE DES MATIÈRES. II
Pages.
Commission centrale du tir à la cible national et de l'éducation physique
(Italie) 276
Adoption d'un pistolet automatique (Portugal) 283
Approvisionnement de munitions d*artillerie et d'infanterie dans le
corps d'armée (nouveau matériel) (Àutriehe-BongrU) 372
Nouvel armement de la cavalerie et des armes montées (Autrieh^^
Hongrie) 469
Fusil mitrailleur (Aulrieke-Bongrie) 660
Remplacement du revolver par un pistolet automatique (Empire alle^-
mand) 661
Nouvelle carabine de la cavalerie (Empire allemand) 661
Manœuvres, tirs, écoles à feu (Turquie 677
ArtiUerie.
Premier rapport de la commission d'enquôte (/latte) 76
Deuxième rapport de la commission d'enquê te (Italie) 48^
Armement des canonniers à cheval (Belgique) 874
Approvisionnement de munitions d'artillerie et d'infanterie dans leéorps
d'armée (nouveau matériel) (Autriche -Hongrie) 372
Nouveau matériel d'artillerie (Belgique) 663
Peinture du matériel d'artillerie (Empire allemand) 660
Manœuvres, tirs, écoles à feu (Turquie) 677
Art militaire. — Tactique. — Stratégie.
Instruction sur les exercices d'application (Belgique) 664
Autriche-Hongrie .
Règlements de manœuvres pour les détachements de mitrailleuses .... 64
Incorporation des indigènes bosniaquesdans Tartillerie 69
Changement de garnison à la frontière italienne 69
Modifications â l'organisation du 9« corps (Bohême) 69
Contingent pour ^908 69
Étude des langues (étrangères dans l'armée 1 74
Voyages d'études de cavalerie sur la frontière italienne. 474
Suppression des tambours dans la landwehr autrichienne 174
Congés de moisson 174
Vétérinaires dans les troupes alpines 474
Admission à TÉcole de guerre et aux cours techniques supérieurs 266
Les budgets militaires pour 1908 266
Sections d'aérostiers 266
Répartition des troupes dans le 16' corps (Botnie-Herzégomne) 266
Amélioration de la situation matérielle des sous-ofQciers rengagés 266
La mitrailleuse Schwarzlose 372
Création de nouveaux détachements de mitrailleuses 372
A<loption d'une tenue d'été 372
Modifications à l'organisation des pionniers 372
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m TABLB DES If ATIÈRBS.
Paget.
Suppression 4es timbours dtas \n laniwehr hongroise 37S
Augmentation de It solde des ofQciers 37Î
Lfgnes ferrées de Dalinatie 37Î
Éco)es militatres 371
ApproTisionoement de inanitions d'artillerie et d'inHinterie dans le corps
d*arfnée (nouTeau matériel) 371
* Emploi du ski dan^ les armées étrangères 4&^27
Annexion de la Bosnie-Herzégovine 469
Nouvel armement de Fa cavalerie et des armes montées 469
Mutations dans la haut commandement ; inspecteur d'armée 469
Formation d'un nouveau détachement de mitrailleuses 469
Corps volontaires autrichiens d'automobilistes et de motocyclistes 469
Nouvelle tenue de campagne pour les troupes à pied 469
Formation de colonnes mobiles en Bosnie-Herzégovine. 544
Évacuation du Sandjakde Novi-Bazar et nouvelle répartition des troupes
en Bosnie- Herzégovine 546
La floitUle du Danut>e 546
Musiques de la landwebr autrichienne 546
Création d'un nouveau dép^t de remonte 546
Formation de nouveaux détachements de mitrailleuses 548
Mutations dans le haut commandement. 549
Nouvelle dénomination des généraux commandants de corps d*armée et
de cadeu suppléants oniciers 549
Admission à l'École de guerre et aux cours supérieurs de l'artillerie et
du génie 650
Emploi du lait dans l'alimentation de la troupe 550
Fusil mitrailleur 650
Mariage des officiers 550
Nouvelle réglementation du droit de réclamatiou 552
Chiens de guerre 553
Belgique.
Repos hebdomadaire 175
Force publique au Congo 175
Hygiène dentaire 175
Contingent pour 4908 475
Armement des canonniers à cheval 274
Nouvelles voies ferrées 378
La Belgique, puissance coloniale 378
Nouveau matériel d'artillerie 553
Changement de garnison 553
La rérorme militaire 553
Lignes ferrées entre Anvers et i'Alieniagne 554
Instruction sur les exercices d'application 554
Soius médicaux aux officiers de réserve 554
Bibliographie.
Bibliographie 94. 492, 287, 384. 479. 578
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TABLE DES MATIÈRES. lY
Brésil.
Pages.
Nouvelle loi militaire. — Rtorganisation de l'armée 70
Budgets.
Budget de 4 908-4 909 {Roumanie) 85
* Le budget;de la guerre de l'Empire allemand pour 4900 (Empire alle-
mand) 228
Les budgets militaires pour 1908 {Aulriche-Honffrie) 265
Budget de 1908 (Rustie) 283
Budget et effectif budgétaire {Portugal) 382
Sous-offîciers en sus des effectifs budgétaires {Empire allemand) 560
Budget de la guerre pour l'exercice 1908-1909 {Italie). 569
Bulgarie.
Promotions des écoles 379
Compagnies de mitrailleuses 379
Appel des recrues 554
Camps. — Rassemblements d'exercices. '— Manœuvres.
Instruction pour les exercices d'été dans la circonscription de Saint-
Pétersbourg {Ruttie) 86
Grandes manœuvres chinoises en 1 908 {Chiné) 1 76
Les manœuvres de cavalerie anglaise à Sali&bury-Plain en 1908 {Angle-
terre) .371
Manœuvres d'automne en 1908 {Suiue) .'. 470
* La nouvelle instructiun pour les manœuvres de l'armée allemande
{Allemagne) 543
Les grandes manœuvres anglaises en <908 {Angleterre) 543
Grandes manœuvres chinoises en 1907 {Chine} 555
Manœuvres, tirs, écoles à feu {Turquie) , 577
Cartes et croquis.
Trois croquis relatifs à la guerre russo-japonaise 192
Carte relative à la guerre russo-japonaise 288
Deux croquis relatifs à la guerre russo-japonuise 384
Cinq croquis relatifs à la guerre russo-japonaise 480
Cavalerie. — Remonte.
* Les pionniers de cavalerie en Allemagne {Empire allamand) 41
Achats de chevaux pour le service de la remonte en 1907 (Empire alle-
mand) 177
La remonte en Russie (Russie) 188
Les manœuvres de la cavalerie anglaise a Salisbupy-Plain {Angleterre), 371
Constitution définitive du régiment de cavalerie de Crimée {Russie) ... 383
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V TABLB DBS MATIÈRES.
PafM.
Nouvel armement de U cavalerie et des armes montées {Âuiriehe-
B9%gri9) 469
L*état sanitaire des ctievaux iians l'armée prussienne {Empiré alUmmnd) 473
Création d'un nouveau dépôt de remonte {Autricke-Bonpie) 546
Nouvelle carabine de la cavalerie {Empire •ll9tmëni) 561
Nouveau règlement de la cavalerie {Empire allemand) 561
Pertes en chevaux et mulets pendant les révoltes dans le Sud-Ouest
africain {Empiré mlUmand) 563
Chemins de fer. — Canaux.
Voies ferrées de la rive gauche du Rhin {Empiré allemand) 74
Nouvelles voies ferrées {Etpajne) 73
Le chemin de fer de l'isthme de Tébuantépec {Mexique) 84
Commandements de ligne {Empire allemand) 477
Nouvelle voie ferrée (Crusse rhénane) (Empira allemand) ^4
Lignes ferrées en Dalmatie {Aulrické- Hongrie) 37Î
Nouvelles voies ferrées (Belgique) 378
Travaui de chemins de fer k Metz {Empire allemand) 384
Nouveau pont sur la Vistule {Empire allemand) 473
Lignes ferrées entre Anvers et TAllemagne {Belgique) 554
Rôé'lement sur l'embarquement des troupes en chemin de fer {Empire
allemand) 562
Ouverture de la ligne le Piree-Larissa {Grèce) 565
Chiens de guerre.
Chiens de guerre {Âuiriehe- Hongrie) 553
Chine.
Carte de Chine publiée par le Service géographique prussien {Empire "H
allemand) , 74
Grandes manœuvres chinoises en 4908 476
Grandes manoeuvres chinoises en 4907 555
Danemark.
Le rapport de la Commission parlementaire de défense {Danemark) 380
Acoles militaires.
Admission à rËcole de guerre et aux cours techniques supérieurs
(Autriche-Hongrie) 265
Ét^o\QS rnihlûires (Autriche -Hongrie) 37Î
Promotions des Écoles (Bulgarie) 379
Académie technicjue militaire (Empire allemand) 384
Admission à l'École de guerre et aux cours supérieurs de rartillerie et
du génie (Autriche-Hongrie) 550
Transformation d'un collège miliuire en corps de cadets {Buteie) 676
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TABLE DES MATIÈRES. VI
Emplacements des troupes.
Page*.
Changement de garnison à la frontii^re italienne {Auiriche-Bongrie) ... 64
Modification à l'organisation du IX* corps (Bohême) {Aulriehe-Bon- '
grie ) 6 i
Répartition des troupes dtius lo XV* corps (Bosni -Herzégovine)
{AutrieU-Dongrie) 265
Modifications à l'emplacement des trouprs {Empire allemand) 381
Formation de colonnes mobiles en Bosnie-Uerzé(,'ovine {Auiriehe-
Hongriê) 54fr
Évacuation du Sandjak de Novi-Bazar et nouvelle répartition des
troupes en Bosnie- Herzégovine {Autrieke-Hongrie) 5i5
Changement de garnison (Belgique) 553
Empire allemand.
* Les pionniers de cavalerie en Allemagne (Empire allemand) 41
Le nouveau règlement sur le service des brancardiers '71
Voies ferrées de la rive gauche du Rhin 71
Carte de Chine publiée par le Service géographique prussien 71
Ofllciers admis à l'Académie de guerre en 1908 71
Les automobiles pour poids lourds en Allemagne 177
Achats de chevaux pour le service de la remonte en 1907 177
Commandements de ligne < 77
* Le budget de la guerre de l'ËnpIre allemand pour 1900 228
Condamnations prononcées par les tribunaux militaires en 1907 274
Avancement des officiers 274
Nouvelle voie ferrée (Prutte rhénane) 274
Port du brodequin pour les officiers 274
* Le nouveau service en campagne dans l'armée allcuiande (Empire
allemand) 327
* L'aérostation militaire en Allemagne {Empire allemand) ^ . . . . . 355
Académie technique militaire 381
Nouveau pont sur le Rhin 381
Travaux de chemins de fer à Metz 381
Modifications à l'emplacement des troupes 381
* Le nouveau service en campagne dans Tai mée alienidnue (fin) 42G
* Emploi du ski dans les armées étrangères {fin) 455, 527
Nouveau pont sur la Vistule 473
L'état sanitaire des chevaux dans rannéo prussienne 473
* L'aérostation militaire en Allemagne. 497
* La nouvelle instruction pour les manœuvres de l'armée alicm;iiiiie. . 5£1
Parcours d'épreuve pour trains automobiles légers d'armôo 557
Motocyclistes 559
Compagnie de mitrailleuses 560
Sous-officiers en sus des eiïeciifs budgctaire> 560
Peinture du matériel d'artillerie 560
Remplacement du revolver par un pistolet autoinati({ue 561
Nouvelle carabine de la cavalerie 561
Nouveau règlement de la cavalerie 562
Règlement sur l'embarquement des troupes en chemin de lev 5b2
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VII TABLE DES MATIÈRES.
Lf S sociétés d'anciens miliUires 563
Pertes en chevaux et mulets pendant les révoltes dans le Sud-Ouest
africain 563
Nouvelles voles ferrées (Btpagne) 73
Recrutement des officiers parmi les sous-ofllciers (Etpagne) S75
Groupes de mitrailleuses 475
Modifications à l'uniforme 664
Nouvelle tenue de campagne S65
fttat-major.
Officiers admis à l'Académie de guerre en 1908 (empire alletnand) .... 74
Mutation dans le haut commandement (fialie) 484
La direction de l'état-major général {Rusne) 574
ËTénements de guerre contemporainfl.
* La guerre russo-japoniise (/«po») 97, 193, Î89, 385, 483
Génie. -^ Fortifications.
* Les pionniers de cavalerie en Allemagne {Bmpirê alUmani) 44
Outils portatifs (Suiue) 93
Sections d'aérosliers {Autriche Hongrie) Î65
Modifications à l'organisation des pionniers (Autricke-Bongrié) 372
Le rapport de la Commission parlementaire de défense {Danemark) 380
Modifications dans la dotation de la compagnie d'infanterie en outils de
pionniers {Rutgie) 576
Grèce.
Ouverture de la ligne le Pirée-Larisst 665
Habillement. — fiqnipement.
Essai d'une nouvelle tenue (IkiUè) 76
Port du brodequin par les officiers {Bmpirê allemamd) S74
Adoption d'une tenue d'été {Autriche^Éongrie) 372
Nouvelle tenue de campagne pour les troupes à pied {Auêrteke^Bon-
$rie) 469
Le nouvel équipement en toile de l'infanterie anglaise (modèle 4908)
(Angleterre) 544
Modifications à l'uniforme {Etpagné) 564
Nouvelle tenue de campagne (Ètpagne) 566
Tenue de campagne du soldat d'infanterie {P&rtugal) 573
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TABLE DBS MATIÈRES. VIII
Hollande.
Pages.
Effeclifs de la portion restante <83
Détachements de mitrailleuses 565
Organisation de l'armée 566
Postes mobiles de projecteurs pour la guerre de campagne 567
Infanterie.
Le nouveau règlement de manœuvre de l'infanterie russe (AiMiie).. ... 86
Outils portatifs {Suûte) 93
Suppression des tambours dans la Undwehr autrichienne {AtUriehé-
Hongriê) 474
Vétérinaires dans les troupes alpines {Autriche» Hongrie) 174
Suppression des tambours dans la landwehr hongroise (Auiriehe-Bon'
grie) 372
Le nouvel ëquipenoent en toile de l'infanterie anglaise (modèle 4908}
{Angleterre) 644
Tenue de campagne du soldat d'infanterie {Portugal) 573
ModiGcations dans la dotation de la compagnie d'infanterie en outils de
pionniers {Rutsie) 576
Nouveau règlement pour Tinfanterie {Turquie) 578
Institutions de prévoyance.
Capital de secours de Tétat-major des troupes du territoire du Trans-
balkal {Ruetie) 488
Instruction militaire.
Règlements de manœuvres pour les détachements de mitrailleuses
(Auiriehe-Bongrié) 64
Le nouveau règlement sur le service des brancardiers (J^m/nre alle-
mand) 74
Instruction pour les exercices d'été dans la circunsnription de Saint-
Pétersbourg {Bfueie) 86
Études des langues étrangères dans l'armée {Autriche-Hongrie) 474
Voyages d'études de cavalerie sur la frontière italienne {Autriche-
Hongrie) 174
* La nouvelle instruction pour les manœuvres de l'armée allemande
{Empire allemand) 5Î1
Admission à l'École de guerre et aux cours supérieurs de rartillerie et
du génie (AttlricAe-fTonjim) 650
Création d'une Gazette militaire {Turquie) 576
Fondation d'une Revue militaire {Turquie) 577
Italie.
Changements de garnison à la frontière italienne {Autriche-Hongrie).. . 64
Premier rapport de la commission d'enquête 76
Le service da deux ans 76
Essai d'une nouvelle tenue 76
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IX TABLE DBS MATIËHBS.
Deuxième rapport de la commission d*enquète 484
Statuts du corps naiiooal des volontaires cyclistes et automobiliste^ i8i
Mulaiion dans le haut commandement 184
Commission centrale du tir k la cible national et de l'éducation phy-
sique î^6
lIodiQcation aux soldes des oniciers 176
Réorganisation des bureaux de l'administration centrale de la guerre. . 276
• Ë'iiploi du ski dans les armées étrangère.^ 45 >
Manœuvres de volontaires cyclistes et autoniobilutt*» 475
HodiQcations apportées à la hiérarchie et à Tétat des sous-ollicîers 567
Augmentation des bataillons alpms 568
Bu Iget do la guerre pour l'exercice 4908-4909 569
Japon.
• L*armée japonaise en 4908 1. 437
• La guerre russe -japonaise 97, 193, 289. 385, 483
Justice militaire.
Condamnations prononcées par les tribunaux militaires en 1907(EiRjnrt
mlUmand) \ Î74
Nouvelle réglementation du droit de réclamation (Autriche- Hongrie). . 55i
Marine.
La flottille du Danube (Auêriehê-Bongriê) 546
Mexique.
Le chemin de fer de l'isthme de Tehuantepec [Mexique) 81
Ministère de la Guerre.
Réorganisation des bureaux de l'administration de la guerre (Italie), . . 276
Mitrailleuses.
Règlements de manœuvres pour les détachements de mitrailleuses
(Autriche 'Hongrie) 64
La mitrailleuse Schwarziose (Autriche-Hongrie) 37 i
Création dp nouveaux détachements de mitrailleuses (Autriche-
Hongrie) 37Î
Con)pagnies «le mitrailleuses (Bulgarie) 379
Formation d'un nouveau détachement de mitrailleuses (Autriche-
Hongrie) 4G9
Groupes de mitrailleuses (Etpagne) 4Tô
Formation de nouveaux détachements de mitrailleuses 5V8
Compagnies de milrai leuses (Empiré allemand) 560
Détachements de mitrailleuses (Hollande) c66
Aulo-m trailleuses et trains KenarJ (Turquie) 578
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TABLE DES MATIÈRES. X
ICobiUsatioii.
Pagei.
Formation de colonnes mobiles en Bosnie - Herzégovine (Auiriehe-
Hongrie) 544
Norvège.
* Emploi du ski dans les armées étrangères 466, 527
Officiers et assimilés.
Ofliciers admis à l'Académie de guerre en 4908 (Bmpirê allemand) 71
Avancement dans l'armée {Suisse) 93
Étude des langues étrangères dans Tarmée {Autriche-Hongrie) 474
ululation dans le haut commandement (Italie) 484
Avancement des officiers (Bmpire allemand) ^4
Port du brodequin par les oIDciers {Bmpire allemand) ... 274
Recrutement des officiers parmi les sous-ofQciers (Espagne) 276
Modification aux soldes des officiers (Italie) 276
Augmentation de la ^61de des officiers (Âutrirhe-Hongrie) 3*^2
Promotions des écoles (Bulgarie) 379
Mutations dans le haut commandement; inspecteurs d'armée (Autriehe-
Hongrie) 469
Le haut commandement dans l'armée tui que (Turquie) 477
Mutations dans le haut commandement (Autriche-Hongrie) 649
Nouvelle dénomination des généraux commani la nts de corps d'armée et
des cadets suppléants ofÛciers (Autriche- Hongrie) 649
Admission à l'École de «ruerre et aux cours supérieurs de rartillerie et
du génie (Autriche- Hongrie) 660
Mariage des ofliciers bHO
Nouvelle réglementation du droit de réclatiiation [Autriche-Hongrie). . , 662
Instruction sur les exercices d'application (Belgique) 654
Soins médicaux aux officiers de réserve (Belgique) 654
Service obligatoire dans un corps de troupes pour tous les officiers sor-
tant des écoles (Bussie) 673
Transformation d'un collège militaire en corps de cadets {Bussie) 676
Suppression des rations pour les officiers et augmentation des soldes
(Turquie) 676
Organisation générale des armées.
* L'armée japonaise en 4908 (Japon) 4
* La nouvelle organisation de l'armée roumaine (Roumanie) 49
Modifications à l'organisation du 9* corps (Bohèm'-) (Autriche-Hongrie), 64
Nouvelle loi militaire. — Réorganisation de l'armée (Brésil) 70
* L'armée japonaise en 4908 (Japon) 137
Effectifs de la portion restante [Hollande) 483
L'armée turque d'Europe (Turquie) 382
Transformation des divisions du nizam nouvellement créé au 3« ordou
(Turquie) 477
La réforme militaire (Belgique) 653
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XI TJLBLB DBS If ATI&RSS.
Organisalion de l'arinét» {Bùllsmdê) 566
AugnieoUtiOD des bauilioos alpins (/ta/te) ôbë
Suppression de la haute commission d'inspection {Turqni») 575
Reconstitution au 2" ordou de la 5* division de rédifs de 1*** catégorie
( TmrpiU) 576
Portnipal.
Adoption d*un pistolet automatique S83
Budget et effectif budgétaire 38â
Tenue de campagne du soldat d'infanterie 573
Projeeteuv.
Postes mobiles de projecteurs pour la guerre de campagne {Bol-
lamàe) 567
Raemtemamt.
Contingent pour 4908 {Amtriche^HomgTie) 64
Le service de deux ans {Italie) 76
Contingent de 1908 (««mw) 86
Moditications «ux règles d'inscription et d*appel des boanes de la
n^serve et delà flotte (JIiim»«) S6
Cofitingent pour 1908 (Belgique) 175
La réforme militaire {Eelgiftê») £63
Appel des recrues {Bulgarie) 654
Organisation de Tannée (Hollande) 566
Réaerves-millcee.
Moilifications aux règles d'inscription et d'appel des hommes de la
réserve et de la Hotte (Ranie) 86
Rommanie.
* La nouvelle organisation de l'armée roumaine (Rommanie) 49
Budget de iy08-l 909 (Roumanie) 83
Rnaeie.
Le nouveau règlement de manœuvres de l'inflinterie russe 86
Instruction pour les exercices d'été dans la ciroonscription de Saint-
Pétersbourg 86
Contingent de 1908 86
Moiii il cations aux régies d'inscription et d'appel des bomBes de la
réserve et Ue la Hotte 8G
* La guerre russo-japonaise 97, 193, 289, 386. 483
La remonte en Russie 188
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TABLE DES MATIÈRES. XII
Page».
Capital de secours de l'état-major de la circonscription de Moscou 488
Suppression du commandement et de Tétat-major des troupes du terri-
toire du Traasbaïka! 188
Budget de 4908 283
Constitution déflnitive du régiment de cavalerie de Crimée 383
* Emploi du ski dans les armées étrangères 435, 527
Service obligatoire dans un corps de troupes pour tous les officiers sor-
tant des écoles 573
Service d'automobiles au Caucase 574
La direction de l'état-major générai 574
Modiflcation dans la dotation de la compagnie d'infanterie en outils de
pionniers 675
Transformation d'un collège militaire en corps de cadets 576
Service en oampaf^e.
* Le nouveau service en campagne dans l'armée allemande (Empire
alUmand) 327
Service intérieur.
Congé de moisson (Autriehê-ffongrie) 174
Repos hebdomadaire {Belgique) 475
Service de Santé.
Le nouveau règlement sur le service des brancardiers (Empire aile»
mand) 71
Hygiène dentaire (Belgique) 175
Soins médicaux aux ofllciers de réserve (Belgique) 654
Sociétés.
Les sociétés d'anciens militaires (Bmpirê allemand) 663
SoacM>fficier8.
Amélioration de la situation matérielle des sous-officiers rengagés
(Autriehe-Uangrie) 265
Recrutement des officiers parmi les sous-officiers (Espagne) 275
Sous-officiers en sus des effectifs budgétaires (Empire allemand) 660
Modifications apportées à la hiérarchie et ft l'état des sous-olUciers
(Ikilie) 567
Suède.
* Emploi du ski dans les armées étrangères 455, 527
Suisse.
Avancement dans l'armée .• 93
Outils portatifs 93
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XIII TABLE DBS MATIÈRES.
Paso-
Munitions d'inranterte 490
Manœuvres d'aulomne en 4908 476
* Emploi du ski dtas los armées étrangères (fin) 455, 627
Troupes coloniales.
Force publique au Congo {Belgique) *. 175
Lu Belgique, puissauce coloniale {Belgtq%te) 378
Pertes en chf^vsux et muleu pendant les révolies dans le Sud-Ouest
afi icaio {Empire allemand) 663
Tarqnie.
Incorporation des indigènes bosniaques dans l'artillerie (Auirieke'
Hongrie) b4
Répartition des troupes dans le XV" corps {Botmie-Herxégovine)
{Àutriehe-Eongrie) %5
l/armée turque d'Europe 382
Transformation des divisions du nizam nouvellement créé au 3* ordou. 477
Le haut commandement dans l'armée turque ... 477
Suppression de la haute commission d'inspection 575
Reconstitution au 2« ordou de la 5" division de redits de l'* catégorie. . 576
Suppression des rations pour les officiers et augmeotation de soldes. . . 576
Création d'uoe Gazette militaire. 576
Fondation d'une Revue militaire 577
Manœuvres, tirs, écoles à feu 577
Nouveau règlement pour l'infanterie 578
Auto-mitrailleuse et trains Renard 578
Vélooipédle militaire. — Automobilisme.
Les automobiles pour poids lourds en Allemagne {Empire allemand) . . i77
Statuts du corps national des volontaires cyclistes et automobilistes
{llalie) 484
Corps volontaires autrichiens d'automobilistes et de motocyclistes
(Aulriehe-Eongrie) 469
Manœuvres de volontaires cyclistes et automobilistes {Italie) 475
Parcours d'épreuve pour trains automobiles légers d'armée (Empire
allemand) 557
Molocyclisies (Empire allemand) 559
Service d'automobiles au Caucase (Ruttie) 574
Aulo-mitrailleuses et trains Renard (Turquie) 578
Le Gérant : R. Ghapslot.
Paris. — Imprimeri* R. Chapxlot et C\ rue Christine, 2.
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