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Full text of "Revue militarie de l'étranger"

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HARVARD  COLLEGE  LIBRARY 


Bougbt  with  the  income  of 

the  fund  estabtished 

in  roemory  of 

GEORGE  s.  MUMFORD  '87 


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REVUE  MILITAIRE 


ARMÉES  ÉTRANGÈRES 


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PARIS.      —    IMPRIMBRIB    R.    OBAPBLOT    BT    O*,     2,     RUB     0HR1STINB. 


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REVUE  MILITAIRE 


DBS 


ARMÉES  ÉTRANGÈRES 

lèiifèe  i  Ittat-lajAr  de  l'Arnée,  V  Bireii 

(Ancienne  Revue  militaire  de  rÊtranger) 

P^R^ISS^M^X    TOTJS    LB3S    MOIS 


XXXVir  ANNÉE 

SOIXANTE-DOUZIÈME     VOLUME 

Juillet-Décembre  1908 


PARIS 

R.   CHAPELOT   et   C%    Imprimeurs-Éditeurs 
30j  Rue  et  Passage  Dauphine,  30 

1908 

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REVUE  MILITAIRE 


UBS 


ARMÉES  ÉTRANGÈRES 

N»  9BS  Juillet  .  1908 

L'ARMÉE    JAPONAISE 

EN     1908 


Les  succès  que  le  Japon  remporta  au  cours  de  la  der- 
nière guerre  ne  semblent  pas  avoir  inauguré  pour  cet 
Empire  l'ère  de  repos  à  laquelle  il  aurait  pu  prétendre . 
Jamais,  et  Ton  pourrait  presque  dire  dans  aucun  pays, 
la  préparation  à  la  guerre  ne  fut  Tobjet  de  plus  de  soins 
et  n'exigea  le  consentement  à  plus  de  sacrifices  que  ceux 
qa'on  demande  actuellement  au  peuple  japonais. 

Le  Parlement  a  voté  en  1907  un  plan  de  réorganisa- 
tion de  Tarmée,  plan  qui  —  en  théorie  —  doit  se  pour- 
suivre pendant  un  certain  nombre  d'années.  —  La 
somme  de  170  millions  de  yen  (442  millions  de  francs) 
qui  a  été  votée  pour  mener  à  bien  cette  réorganisation, 
doit  être  répartie  en  onze  annuités,  mais  à  partir 
de  1913,  les  dépenses  prévues  sont  insignifiantes. 

Il  est  vrai  que  tout  dernièrement,  sous  la  pression  de 
nécessités  financières  des  plus  graves,  le  Ministre  de  la 
guerre  a  accepté  sur  ses  budgets  futurs  des  réductions 

1 


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2  L'ARMÉE  JAPONAISE  EN  1908.  ,N«  968. 

importantes  qui,  réparties  jusqu'à  Texercice  ! 91 0-1911 
atteindront  au  total  25  millions  de  yen  (1),  au  titre  des 
eonstructions  de  la  guerre  et  12  millions  de  yen  au  titre 
de  la  réorganisation  de  Tarmée;  mais  les  réductions 
seront  plus  apparentes  que  réelles. 

Il  n'en  reste  pas  moins  évident  que  le  Gouvernement 
japonais,  décidé  à  réaliser  son  programme  de  réorga- 
nisation et  d'augmentation  de  Tarmée,  —  saura,  comme 
il  a  déjà  su  le  faire  au  lendemain  de  la  guerre  avec  la 
Chine  en  1896,  —  mener  ce  programme  à  bien  et  rapi- 
dement, beaucoup  plus  rapidement  sans  doute  qu'on  ne 
Ta  officiellement  déclaré. 

Cette  réorganisation  comporte  la  création  d'unités 
nouvelles.  Combien  de  ces  unités  sont  déjà  créées  ?  A 
quel  degré  d'achèvement  est  déjà  arrivé  le  projet  de 
réorganisation  ?  Il  est  très  difficile  d'avoir  des  notions 
exactes  à  ce  sujet.  On  sait  qu'au  Japon,  rien  de  ce  qui' 
regarde  l'armée  ne  fait  l'objet  de  communications  offi- 
cielles. Tout  y  est  secret  militaire. 

Mais  ce  que  Ton  peut  dire,  c'est  que  si  toutes  les  unités 
nouvelles  ne  sont  pas  encore  constituées,  elles  le  seront 
dans  le  plus  bref  délai  ;  les  deux  nouvelles  divisions, 
d'ailleurs,  comprennent  une  forte  proportion  d'anciens 
régiments.  Ce  qui  est  certain  de  plus,  c'est  qu'en  cas  de 
conflit  prochain,  les  nouvelles  unités  seraient  immédia- 
tement mises  sur  pied.  Nous  admettrons  donc  que  l'ar- 
mée existe  actuellement  dans  l'état  prévu  par  le  projet 
de  réorganisation. 

C'est  cette  organisation  nouvelle  que  nous  nous  propo- 
sons d'étudier  ici,  au  moment  où  l'attention  du  monde 
entier  semble  de  plus  en  plus  attirée  vers  ce  qui  se  passe 
dans  cet  Extrême-Orient  où  tant  de  conflits  encore  sont 
latents. 


(i)  1  yen  =  2  fr.  50. 


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»  968.  L'ARMÂB  JAPONAISE  EN  f  908.  3 

Celte  étude  comportera  deux  parties  :  rorganisation 
de  l'armée  en  temps  de  paix  et  l'organisation  en  temps  de 
guerre. 

L'armée  japonaise  a  déjà  fait  dans  cette  Revue  Tobjet 
d'étades  analogces;  à  plasieurs  reprises  —  en  1904,  au 
débat  de  la  guerre  avec  la  Russie  —  et  tout  récemment, 
an  débot  de  la  série  d'articles  relatifs  à  ^histoire  de  la 
gnerre.  U  nous  arrivera  forcément,  pour  la  clarté  et  la 
tenue  d'ensemble  de  la  présente  étode,  de  rééditer  cer- 
tains renseignements  déjà  par  os  ;  nous  ne  le  ferons  tou- 
jours que  dans  la  mesure  strictement  nécessaire  et  sur- 
tout dans  le  but  de  mettre  en  lumière  les  modifications 
survenues  depuis  lors. 


PREMIÈRE   PARTIE. 
L'organisation  de  l'armée  en  temps  de  paix. 


CHAPITRE  PREMIER. 

BECRUTEMENT.  —  ORGANISATION  TERRITORIALE. 

Becruiemefit.  —  La  base  de  TorganisatioD  est  la  loi  de 
recruiement.  Il  est  nécessaire  d'en  bien  connaître  le 
mécanisme. 

La  loi  de  recrutement  date  de  1896;  elle  a  été  modifiée 
an  ccmrs  de  la  dernière  guerre  : 

4*  Par  l'ordonnance  impériale  du  2â  septembre  1904 
portant  la  dorée  de  service  dans  l'armée  a  Kobi  »  (2^  ré- 
serve ou  armée  de  réserve  proprement  dite),  de  cinq  à 
dix  ans,  et  supprimant  la  2^  partie  du  «  Hojû  »  (réserve 
de  recrutement); 


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4  L*ARMÉE  JAPONAISE  EN  1908.  N«  968. 

2°  Par  Tordonnance  impériale  du  21  avril  1903,  met- 
tant à  la  disposition  du  Ministre  de  la  guerre  pour  les 
renforcements  de  l'armée  de  campagne,  diverses  catégo- 
ries d'hommes«  en  particulier  les  hommes  du  «  Koku- 
min  »  1"  partie  (armée  territoriale)  et  2«  partie. 

Enfin,  la  loi  de  finances  pour  Texercice  1907-1908  a 
institué  à  titre  provisoire  le  service  de  deux  ans,  pour 
Tinfanterie. 

La  loi  de  recrutement  japonaise  est  basée  sur  le  prin- 
cipe du  service  personnel,  universel,  obligatoire.  C'est 
le  principe  européen  de  la  nation  armée. 

L'obligation  militaire  commence  à  17  ans  et  se  termine 
à  40  ans.  L'appel  de  la  classe  n'a  lieu  que  dans  le  cou- 
rant de  l'année  qui  suit  celle  où  les  jeunes  gens  ont  eu 
20  ans. 

Les  opérations  préliminaires  à  l'appel  sous  les  dra- 
peaux consistent  : 

1^  En  un  examen  physique  très  sévère,  à  la  suite 
duquel  les  jeunes  gens  sont  classés  en  trois  catégories  : 

Les  absolument  bons  ; 

Les  bons  ; 

Les  impropres  au  service  ;  ces  derniers  sont  définiti- 
vement exemptés  du  service. 

Sont  également  dispensées  du  service  certaines  catégo- 
ries de  jeunes  gens  ayant  des  diplômes,  occupant  cer- 
taines situations  dans  l'enseignement  ou  le  clergé,  ou  se 
trouvant  dans  des  conditions  de  famille  déterminées. 
Les  dispensés  sont  versés  dans  le  Kokumin,  2^  partie. 

L'examen  physique,  a  lieu  l'année  de  l'appel,  du  mois 
d'avrilau  mois  d'août. 

2°  Un  tirage  au  sort  détermine,  parmi  les  «  absolu- 
ment bons  »  le  nombre  de  jeunes  gens  nécessaires  pour 
former  le  contingent  annuel.  Ce  contingent  est  fixé  par 
un  décret  impérial. 

En  cas  d'insuffisance  d'hommes  dans  la  catégorie  des 
«  absolument  bons  »,  on  prélèverait,  toujours  par  voie 


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N*  968.  L.*ARMÉB  JAPONAISE  BN  4908.  5 

de  tirage  au  sort,  le  nombre  nécessaire  dans  la  catégorie 
des  <c  bons  ».  Ce  cas  ne  s'est  pas  encore  présenté. 

Armée  active  et  réserves.  —  L'armée  japonaise  com- 
prend : 

i**  L'armée  active  ou  «  Guénéki  »  ; 

2<>  La  réserve  de  Tarmée  active  ou  «  Yobi  »  ; 

3«  L'armée  de  réserve  proprement  dite,  ou  «  armée 
Kohi  »; 

4®  L'armée  territoriale  ou  «  Kokumin  »  1'®  partie. 

En  outre  de  ces  catégories  instruites,  le  reliquat  des 
classes  annuelles  est  versé  dans  certaines  catégories, 
réserves  supplémentaires  qui  reçoivent  peu  ou  pas  d'ins- 
truction, et  qui  constituent  le  Hojû  (réserve  de  recrute-^ 
ment)  et  le  Kokumin  2^  partie  (masse  des  hommes  de 
17  i  40  ans  qui  n'appartiennent  à  aucune  des  catégories 
énumérées  ci-dessus. 

1®  Armée  active  ou  «  Guénéki  ».  —  Les  jeunes  gens 
y  servent  deux  ans  dans  l'infanterie,  trois  ans  dans 
les  autres  armes,  même  dans  le  train  (sauf  les  conduc- 
teurs de  cette  arme  qui  ne  font  que  six  mois  de  ser« 
vice). 

Un  certain  nombre  de  jeunes  gens  forment  une  caté- 
gorie spéciale.  Ce  sont  les  volontaires  d'un  an,  qui  cor- 
respondent aux  volontaires  d'un  an  de  l'armée  allemande, 
et  sont  destinés,  les  uns  à  embrasser  la  carrière  d'officier, 
les  autres  à  devenir  officiers  de  réserve.  Il  y  a  environ 
1,500  volontaires  chaque  année. 

2^  Réserve  de  t armée  active  ou  «  Yobi  ».  —  Après  leurs 
deux  ou  trois  ans  de  service,  les  jeunes  gens  passent 
dans  la  réserve  de  l'armée  active  ou  Yobi  ;  ils  y  restent 
cinq  ans  et  quatre  mois  ou  quatre  ans  et  quatre  mois  sui- 
vant qu'ils  ont  servi  deux  ou  trois  ans  dans  l'active.  Cette 
période  de  quatre  mois  correspond  au  temps  nécessaire 
pour  que  la  classe  qui  vient  d'entrer  sous  les  drapeaux 
soit  mobilisable. 


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6  L'âRMÊS  japonaise  en  1908.  N«  968. 

£q  principe,  les  hommes  du  Yobi  doivent  faire  deux 
périodes  d'instruction  de  soixante  jours.  Mais,  en  pra- 
tique, les  réservistes  sont  en  général  convoqués  pour 
deux  périodes  de  manœuvres,  Tune  de  quatre  semaines, 
l'autre  de  deux  semaines.  D'ailleurs,  d'une  façon  géné- 
rale, le  nombre  et  la  durée  des  périodes  d'instruction 
des  différentes  classes  de  réserve  sont  limitées  par  les 
ressources  financières. 

A  la  mobilisation,  les  hommes  du  Yobi  sont  destinés  à 
porter  l'armée  du  temps  de  paix  à  l'effectif  de  guerre,  en 
un  mot,  A  mobiliser  l'armée  active.  Le  surplus  est  versé 
dans  les  dépôts. 

3*>  Armée  de  réserve  proprement  dite^  ou  «  armée 
Kobi  ».  —  Cette  réserve  est  souvent  appelée  impropre- 
ment armée  de  dépôt.  Elle  correspond  à  la  landwehr 
allemande.  Les  hommes  passent  du  Yobi  dans  l'armée 
Kobi;  ils  y  restent  dix  ans  (au  lieu  de  cinq  comme  avant 
la  guerre). 

Les  hommes  de  cette  catégorie  doivent  faire  —  en 
principe  —  deux  périodes  d'instruction  de  soixante  jours. 
Ils  sont  destinés  .  à  constituer  les  unités  de  l'armée 
Kobi  :  brigades  devant  suivre  les  divisions  de  l'armée 
active  de  campagne,  troupes  des  services  de  l'arrière, 
corps  de  siège  ou  de  défense  des  places,  etc. 

4®  Kokumin  i^  partie  (armée  territoriale).  —  Cette 
catégorie  correspond  au  landsturm  allemand.  On  y  reste 
depuis  l'âge  de  37  ans  jusqu'à  l'expiration  de  l'obligation 
militaire,  c'est-à-dire  deux  ans  et  huit  mois. 

Les  hommes  du  Kokumin  4'®  partie  ne  font  aucun  ser- 
vice. Leur  rôle  est  la  défense  du  territoire. 

Autres  catégories  «  Hojû  ».  —  Le  reliquat  des  hommes 
classés  absolument  bons,  après  prélèvement  du  contin- 
gent annuel  sur  chaque  classe  de  jeunes  gens,  et  les 
hommes  reconnus  bons  «  dans  la  limite  d'un  chiffre 
annuellement  fixé  »  constituent  une  nouvelle  catégorie, 
appelée  Hojû. 


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»•  968.  L'ARMÉE  JAPONAISE  BN  1908.  7 

La  proportion  des  hommes  bons  comptant  dans  le 
Hojù  n'est  pas  connae. 

Le  Hojù  sert  de  réserve  de  recrutement  (Ersatz- 
Réserve  allemande)  pour  assurer  la  constance  des  effec- 
tifs en  temps  de  paix. 

A  ce  titre,  chaque  régiment  instruit  constamment 
150  hommes  du  Hojû.  En  principe,  ces  hommes  res- 
tent au  régiment  pendant  trois  mois;  ils  sont  ensuite 
libérés  et  remplacés  immédiatement  par  un  nombre  égal 
d'hommes  du  Hojù.  D'après  cela,  les  hommes  du  Hojù, 
f<»t  quatre-vingt-dix  jours  de  service  pendant  leur  pre- 
mière année.  Ils  doivent  faire  également  soixante  jours 
de  service  an  cours  de  leurs  deuxième  et  quatrième 
années. 

Mais,  ainsi  que  cela  a  déjà  été  dit,  il  est  douteux  que 
les  hommes  des  réserves  soient  rigoureusement  astreints 
à  d'aussi  longues  périodes  d'instruction. 

On  annonce  d'ailleurs  que  le  Ministre  de  la  guerre  a 
riùtentîon  de  supprimer  les  périodes  d'instruction  des 
hommes  du  Hojù,  et  même  de  supprimer  tout  à  fait  cette 
catégorie,  car,  avec  le  service  de  deux  ans,  le  nombre 
d'hommes  qui  reçoivent  une  instruction  complète  est 
augmenté  dans  de  telles  proportions  qu'on  peut  se  dis- 
penser d'ane  réserve  de  recrutement. 

Les  hommes  dn  Hojù  restent  dans  cette  catégorie  sept 
ans  et  quatre  mois,  et  entrent  dans  l'armée  Eobi  ou 
armée  de  réserve  proprement  dite,  en  même  temps  que 
leors  camarades,  venant  de  l'active. 

A  la  mobilisation,  les  hommes  du  Hojù  sont  destinés 
à  assurer  la  mise  sur  le  pied  de  guerre  des  formations 
des  équipages  et  du  train  de  l'armée  de  campagne,  à 
compléter  les  éléments  de  l'armée  active,  ii  renforcer  les 
dépôts,  etc. 

Kokumin  2^  partie.  —  Tous  les  Japonais  propres  au 
service  et  ne  comptant  pas  dans  une  des  catégories  énon- 
cées ci-dessus  forment  —  pendant  leur  période  d'obliga- 


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8  L'ARMÉE  JAPONAISE  EN  4908.  N*  968. 

tions  militaires,  c'est-à-dire  de  17  à  40  ans,  —  une  caté- 
gorie unique  appelée  Kokumin  2*  partie  (Landsturm 
2«  ban). 

Cette  catégorie  comprend  donc  : 

l^  Tous  les  jeunes  gens  de  17  à  20  ans  révolus  ; 

2^^  Les  dispensés  ; 

3^  Le  reliquat  des  hommes  bons  non  classés  dans  le 
Hojû. 

Les  hommes  de  cette  catégorie  ne  reçoivent  aucune 
instruction  militaire.  Pendant  la  dernière  guerre,  une 
ordonnance  impériale  les  a  misa  la  disposition  du  Minis- 
tre de  la  guerre  pour  les  remplacements  et  le  renforce- 
ment de  l'armée  de  campagne.  Grâce  à  l'esprit  guerrier 
et  discipliné  de  la  nation  japonaise,  quelques  mois  ont 
suffi  pour  qu'à  la  fin  de  la  guerre,  dans  les  armées  de 
Mandchourie,  on  pût  voir  de  jeunes  soldats  de  17  ans 
faire  bonne  figure  au  feu. 

Le  tableau  suivant  synthétise  la  répartition  des  charges 
militaires  dans  les  différentes  catégories  de  l'armée  japo- 
naise, par  année  d'âge. 

Disponibilités  du  Japon  au  point  de  vue  du  recrute- 
ment. —  Contingent  aimuel.  —  Le  contingent  annuel  a 
beaucoup  varié  depuis  vingt  ans.  D'environ  17,000 
hommes  en  1888,  il  atteignit  42,000  hommes  en  1896, 
de  80,000  à  100,000  hommes  pour  les  classes  1904  et 
1905  appelées  pendant  la  guerre;  La  classe  1906  était 
de  120,000  hommes  (entrée  au  service  en  décembre 
1907). 

La  population  japonaise  qui  s'accroit  d'ailleurs  chaque 
année,  peut  facilement  fournir  ces  contingents.  De 
45  millions  environ  en  1900,  elle  est  passée  à  près  de 
50  millions  en  1906.  L'excédent  des  naissances  sur  les 
décès  est  également  en  progression. 

En  1907  le  nombre  des  jeunes  gens  ayant  atteint 
20  ans  dépassait  520,000  hommes. 


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N«968. 


L'ARMâB  JAPONAISE  BN  4908. 


ABSOLVUBKT  B0H3. 

BONS. 

DISPENSÉS^ 

IMPROPRES 
an 

■IIITICI. 

ITans. 

18  — 

i9  — 

K9kuinin,  2«  partie. 

20  — 

Guénéki. 

SI  — 

Armée  active  du  temps 
de  paix. 

2i  — 

Infanterie. 

Autres  armes 
"    que 

Hojû. 

l'infanterie. 

Î3  — 

24  — 

Yot 

i. 

25- 

Réserre  de  l'armée  active. 

26  — 

27  — 

28  — 

29  — 

30  — 

31  — 

32  — 

Kobi. 

1 

33  — 

Armée  de  réser\'e  proprement  dite 
(landwehr). 

9« 

34- 

f' 

35- 
36  — 

37  — 

38  — 

39  — 

40  — 

Kokumin,  i'^  partie. 
Armée  territoriale  (landsturm). 

(a)  T«lo«Ulrefl  d'nn  an.  —  Peavent  accomplir  lear  année  de  aervice  entre  17  et  18  ans.  — 
KefoWeat  noe  Inetraelioa  spéciale.  —  Fonmlaeent  dea  officiera  soit  k  l'armée  active^  soit  h  l'armée 
it  rtMrvc. 


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1 0  L'ARMÉB  JAPONAISE  EN  11M)8.  N«  968 . 

Service  de  deux  ans.  —  La  loi  de  finances  pour  l'exer- 
cice 1907-1908  introduisit  le  service  de  deux  ans  pour 
l'infanterie;  d'après  le  déclarations  du  Ministre  de  la 
guerre,  le  générai  Teratsoui,  il  ne  s'agirait  que  d'une 
mesure  transitoire,  ayant  le  caractère  d'une  expérience. 
Mais  il  n'est  pas  douteux  que  ce  provisoire  ne  devienne 
définitif. 

La  tendance  actuelle  au  Japon  est  en  effet  de  donner 
rinstruction  militaire  au  plus  grand  nombre  d'hommes 
possible,  pour  augmenter  l'effectif  des  réserves  immé- 
diatement utilisables. 

Grâce  au  service  de  deux  ans,  les  Japonais  comptent 
faire  passer  par  les  cadres  SO  p.  100  d'hommes  de  plus 
que  par  le  passé.  C'est  ainsi  que  le  contingent  annuel, 
qui  était  en  moyenne  de  80,000  hommes  ces  dernières 
années,  est  passé  à  120,000  hommes.  Le  Japon  obtient 
ce  résultat  avec  un  supplément  de  dépenses  n'excédant 
pas  3,600,000  yen  (9  millions  de  francs)  correspondant 
aux  suppléments  de  frais  de  route  lors  de  l'incorpora- 
tion, et  de  la  libération,  augmentation  du  nombre  des 
sous-officiers  rengagés,  dépenses  de  l'habillement,  etc. 

Effectifs  mobilisables,  —  Il  est  difficile  de  se  faire  une 
idée  exacte  de  ces  effectifs.  Dans  chaque  classe  en  par- 
ticulier on  ne  connaît  pas  les  chiffres  exacts  des  hommes 
appartenant  aux  différentes  catégories  et  spécialement, 
des  hommes  du  Hojû,  qui  sont  censés  recevoir  un  rudi- 
ment d'instruction. 

De  plus,  depuis  plusieurs  années,  l'armée  japonaise 
est  en  continuelle  réorganisation. 

Quoi  qu'il  en  soit,  le  problème  peut  se  présenter  sous 
les  deux  formes  suivantes  : 

1®  Quel  serait  Teffectif  d'hommes  instruits  disponibles 
pour  une  mobilisation  en  1908?  De  quelles  réserves  dis- 
poserait le  Japon? 

2®  Quel   sera  Teffectif   total   des   hommes  instruits, 


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K«  968.  L'ARMÉE  JAPONAIâB  BN  4908.  U 

qaaod  la  loi  actuelle  aura  son  plein  effet,  en  admettant 
que  le  Japon  continue  à  appeler  120,000  jeunes  soldats 
chaque  année  ? 

1*  Effectifs  actuellement  mobilisables. —  Il  est  néces- 
fiûre  de  prendre  comme  base  l'effectif  que  le  Japon 
avait  sous  les  armes  à  la  fin  de  la  dernièpe  guerre.  A 
ce  moment,  il  y  avait  en  campagne  environ  600,000 
hommes.  Nous  ne  tiendrons  pas  compte  des  hommes  qui 
se  trouvaient  dans  les  dépôts  et  qui  avaient  un  commen- 
cement d'instruction.  Ce  chiffre  comprenait  d'ailleurs  les 
deux  classes  1904  et  1905,  qui  auraient  dû  être  norma- 
lement appelées  en  1905  et  1906,  et  qui  le  furent  par 
anticipation  en  1904  et  1905. 

U  faut  ajouter  à  ce  chiffre  la  classe  1906,  appelée  en 
décembre  1907  et  mobilisable  en  1908,  soit  i  20,000 
hommes,  il  faut  en  retrancher  les  deux  classes  les  plus 
anciennes,  devenues  indisponibles  depuis  la  guerre 
(30,000  hommes  environ).  Nous  voyons  que  le  Japon 
pourrait  disposer  d'environ  700,000  hommes^  ayant  reçu 
une  instruction  complète. 

Il  y  aurait  lieu  de  tenir  compte,  soit  immédiatement, 
soit  après  quelques  mois  : 

a)  Des  hommes  qui  à  la  fin  de  la  guerre  se  trouvaient 
dans  les  dépôts  (environ  100,000  hommes); 

b)  Des  hommes  des  catégories  non  instruites,  appelés 
dans  les  dépôts,  des  jeunes  gens  appelés  par  anticipa- 
tion, etc. 

Le  nombre  global  de  ces  différentes  catégories  peut 
atteindre  un  million  d'hommes, 

2^  Effectifs  mobilisables  quand  la  loi  aura  son  plein 
effet.  — La  base,  pour  ce  calcul,  serait  la  connaissance 
exacte  de  la  répartition  des  classes  dans  les  différentes 
catégories  de  l'armée. 

La  dernière  statistique  officielle  connue  date  de  Tannée 
1902.  Le  nombre  de  jeunes  gens  ayant  atteint  l'âge  de 
20  ans  était  alors  de  539,282. 


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42  L'ARMÉE  JAPONAISE  RN  4908.  N*  968. 

187,907,  soit  34,84  p.  100,  furent  déclarés  absolument 
aptes  pour  le  service,  et  répartis  de  la  façon  suivante  : 

Guénéki,  45,000; 

Hojù  1^®  et  2®  parties,  reste  des  «  absolument  bons  ». 
(L'ordonnance  du  29  septembre  1904  a  supprimé  la 
2«  partie  du  Hojû)  ; 

108,016,  soit  20,03  p.  100  n'ayant  pas  une  aptitude 
absolue,  furent  versés  dans  le  Kokumin  2*  partie; 

49,354,  ou  9,15  p.  100,  furent  dispensés  pour  des 
motifs  de  famille  ou  de  profession  ; 

194,003,  ou  35,98  p.  100,  furent  exemptés. 

Si  nous  appliquons  ces  proportions  à  la  classe  1907 
(et  aux  classes  suivantes)  nous  arrivons  aux  chiffres 
approximatifs  suivants  : 

Effectif  total  de  la  classe,  520,000  hommes  :  182,000 
absolument  bons,  se  répartissant  en  : 

120,000  dans  Tarmée  active,  Guénéki  (chiffre  connu); 

62,000  dans  le  Hojû; 
104,000  dans  le  Kokumin,  2«  partie; 

52,000  dispensés; 
18â»000  exemptés. 

Pour  avoir  le  total  des  différentes  catégories,  nous 
n'avons  qu'à  appliquer  à  ces  chiffres  la  loi  de  décrois- 
sance des  effectifs  d'après  les  barèmes  habituels,  et  nous 
arrivons  aux  chiffres  suivants  : 

Armée  active  mobilisée,  (Guénéki  et  Yobi,  sept 
classes),  742,800  hommes  complètement  instruits. 

Hojii  (sept  classes),  383,780  hommes  ayant  une  ins- 
truction sommaire. 

Kobi  (dix  classes),  soit  780,000  hommes,  complète- 
ment instruits  venant  du  Yobi  et  403,000  hommes  ayant 
une  instruction  sommaire  venant  du  Hojû. 

Kokumin  i^^ partie  {deux  classes),  soit  115,000  hommes 
complètement  instruits,  59,520  sommairement  instruits. 


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iPli  ip  ■  j  y  I 


N-  968.  L'ARMÉE  JAPONAISE  EN  4908.  13 

Kokumin  2^  partie  (trois  classes  de  jeunes  gens  de 
17  à  20  ans),  soit  environ  1  million  d'hommes  ; 

Vingt  classes  d'hommes  de  20  à  40  ans,  soit  environ 
2  millions  d'hommes,  au  total  3  millions  d'hommes 
n'ayant  aucune  instruction,  mais  disponibles. 

En  résumé  la  loi  actuelle  donnera  au  Japon  les  effec-» 
tifis  mobilisables  suivants  : 

Hommes  complètement  instruits  :  1,638,000  dont 
742,800  pour  l'armée  active  mobilisée,  780,000  pour 
i'armée  Kohi  et  145,200  pour  le  Kokumin  1'^  partie. 

Hommes  ayant  une  instruction  militaire  sommaire, 
846,300. 

Réserve  (ï  hommes  non  instruits  y  mais  disponibles^  envi- 
roQ  3  millions. 

La  loi  actuelle  aura  son  plein  effet  dans  une  vingtaine 
d'années.  D'ici  là,  les  effectifs  mobilisables,  partant  des 
chiffres  donnés  au  sujet  du  premier  cas  étudié  (mobili- 
sation en  1908)  iront  toujours  en  se  rapprochant  des 
derniers  chiffres  donnés. 

i 
Organisation  territoriale  (1).  —  L'organisation  territo- 
riale du  Japon,  au  point  de  vue  militaire,  est  calquée  sur 
l'organisation  de  l'armée  elle-même,  c'est-à-dire  que  la 
base  de  cette  organisation  territoriale  est  la  circonscrip- 
tion divisionnaire.  A  chaque  division  de  l'armée  du 
temps  de  paix  correspond  une  circonscription  où,  en 
principe,  elle  recrute  ses  jeunes  soldats  et  qui  lui  fournit 
à  la  mobilisation  ses  différentes  classes  de  réserve. 

Il  y  a  dix-huit  circonscriptions  divisionnaires,  les  deux 
divisions  qui  se  trouvent  en  Mandchourie  et  en  Corée, 
ayant  leur  circonscription  correspondante  sur  le  terri- 
toire national.  La  division  de  la  Garde  n'a  pas  de  cir- 


(i)  Voir  numéros  de  février  1904  et  septembre  1907. 


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44  L'ARMÉE  JAPOIfAISE  SK  1908.  N*  968. 

conscription  particulière»  Elle  se  recrute  sur  Tensemble 
du  territoire^  parmi  les  fils  de  la  petite  noblesse  et  des 
propriétaires  fonciers. 

Pour  l'infanterie,  les  circonscriptions  sesobdivisent  en 
quatre  districts  régimenlairesy  groupés  deux  par  deux, 
par  brigades,  et  les  districts  régimentaires  sont  eux- 
mêmes  divisés  en  districts  de  bataillon. 

Les  armes  autres  que  Finfanterie  se  recrutent  sur  l'en- 
semble de  la  circonscription  divisionnaire.  En  cas  dln- 
suffisance,  le  contingent  local  peut  être  complété  par 
des  emprunts  faits  à  un  autre  district  ou  même  à  une 
autre  circonscription  divisionnaire. 

Les  bataillons  d'artillerie  lourde  sont  alimentés  par 
les  circonscriptions  divisionnaires  où  ils  sont  stationnés. 

Les  brigades  de  cavalerie  et  d'artillerie,  les  troupes 
de  communications  se  recrutent  sur  Tensemble  d^un 
certain  nombre  de  circonscriptions  déterminées. 

Les  troupes  spéciales  à  la  défense  de  certaines  lies  sont 
fournies  par  les  districts  indépendants  qu'elles  forment. 

Formose  a  une  garnison  alimentée  par  des  recrues 
venues  de  la  métropole,  et  File  de  Tsoushima  a  reçu 
également  une  organisation  particulière. 


CHAPITRE  IL 

ORGANISATION   DE   l' ARMÉE    JAPONAISE   EN   TEMPS   DE   PAIX. 
TROUPES  ET  EFFECTIFS. 

Composition  de  rarmée,  —  La  base  de  l'organisation 
de  l'armée  en  paix  et  en  guerre,  est  la  division,  qui  est 
une  unité  intermédiaire  entre  notre  division  et  ]K)tre 
corps  d'armée  français. 

Le  Japon  ne  possède  pas  de  corps  d'armée. 

L'armée  japonaise  compte  19  divisions,  soit  :  18  divi- 
sions numérotées  de  1  à  18,  et  la  division  de  la  Garde. 


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^  96».  L'ARMÉB  JAPONAISE  BN  1908.  45 

On  sait  que  .4   divisions  furent  créées  au  cours  de  la 
gnerre  ;  les  13*,  i4<^  15^  et  16®  divisions.  Après  le  traité 
de  paix,    elles    furent  maintenues   provisoirement   en 
Mandchonrie  et  en  Corée.  Au  mois  de  mars  1907  les  15® 
et  16®  divisions  furent  rappelées  au  Japon,  et  rassem- 
blées provisoirement  dans  de  vastes  baraquements  pré- 
cédemment affectés  aux  prisonniers  russes. 

Au  mois  d'octobre  1907,  la  10®  division  a  remplacé 
en  Mandchonrie  la  14®  qui  est  rentrée  au  Japon;  la 
13®  division  est  restée  en  Corée  :  il  est  probable  qu'elle 
sera  relevée  en  1908  par  la  2®  division. 

L'entretien  d'une  division  en  Corée  ou  en  Mand- 
chonrie coûte  environ  le  double  que  sur  le  territoire 
national. 

Le  rappel  des  deux  divisions  au  Japon  a  permis  la 
création  de  deux  nouvelles  divisions,  les  17®  et  18®,  ce 
qui  porta  le  nombre  total  des  divisions  à  19. 
L'armée  japonaise  comprend  en  outre  ; 
Deux  brigades  indépendantes  de  cavalerie  (de  deux 
régiments  à  quatre  escadrons). 

Trois  brigades  indépendantes  d'artillerie  de  campagne 
(de  deux  régiments  à  six  batteries)  ; 

Trois  bataillons  indépendants  d'artillerie  de  montagne 
(à  trois  batteries  chacun).  Ces  bataillons  doivent  être 
affectés  à  la  mobilisation  aux  troupes  ayant  à  opérer 
dans  les  régions  montagneuses. 

Des  unités  A^  artillerie  lourde  y  remplaçant  les  anciennes 
unités  d'artillerie  de  forteresse^  et  comprenant  : 

Deux  brigades  d'artillerie  lourde  de  deux  régiments 
chacune  (rôle  :  assurer  la  défense  des  zones  fortifiées  où 
elles  sont  stationnées,  et  constituer  les  éléments  d'artil- 
lerie lourde  nécessaires  aux  armées  en  campagne)  ; 

Deux  régiments  indépendants  (3®  et  4®),  ces  régiments 
qui  recevront  des  attelages,  contribueront  aussi  à  la  for- 
mation des  parcs  de  siège  ; 
Six  bataillons  indépendants. 


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46  L'âRMËB  japonaise  EN  1908.  N*  968. 

En  temps  de  paix,  les  régiments  d'artillerie  lourde 
sont  à  trois  bataillons  de  trois  compagnies  (batteries)  ;  les 
bataillons  indépendants  ont  un  nombre  variable  de  com- 
pagnies. 

Le  nombre  des  bataillons  d'artillerie  lourde  présents 
au  Japon  est  de  24  ;  il  y  a  lieu  d'ajouter  à  ce  chiffre  les 
unités  suivantes  : 

Deux  bataillons  à  Formose,  un  à  Tsoushima,  deux  en 
Corée,  un  à  Port- Arthur  ;  ce  qui  porte  à  30  le  nombre 
total  de  bataillons  d'artillerie  lourde. 

Une  brigade  de  troupes  de  communications  compre- 
nant : 

XJn  régiment  des  chemins  de  fer,  à  trois  bataillons  de 
quatre  compagnies  ; 

Un  bataillon  de  télégraphistes  (quatre  compagnies  de 
télégraphistes,  une  compagnie  de  télégraphie  sans  fil, 
une  compagnie  d'aérostiers,  une  section  d'instruction 
pour  le  service  des  projecteurs. 

Troupes  séjournant  en  dehors  du  Japon  : 

Corps  d'occupation  en  Corée.  —  Les  troupes  d'occupa- 
tion comprennent  actuellement  la  i3^  division^  restée  en 
Corée  après  la  guerre,  récemment  renforcée,  en  raison 
des  événements  qui  se  sont  déroulés  à  Séoul  pendant 
Tété  de  1907,  de  la  d2«  brigade  d'infanterie  (12«  division) 
et  de  quatre  escadrons  de  cavalerie. 

Il  est  probable  qu'en  1908,  la  13*  division  sera  relevée 
en  Corée  par  la  2^'  (Sendal)  dont  elle  ira  occuper  les  gar- 
nisons sur  le  territoire  national. 

Le  quartier  général  de  la  13^  division  est  à  Séoul, 

Celui  de  la  brigade  mixte  àTaï-ku  (au  Nord  de  Fusan). 

Les  troupes  de  Corée  comprennent  en  outre  : 

Un  bataillon  d'artillerie  lourde  (deux  compagnies)  à 
Heïko,  baie  de  Yong-Heung  (Port-Lazareff)  ; 

Un  bataillon  d'artillerie  lourde  (une  compagnie)  à 
Masampo. 


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M*  968.  L.* ARMÉE  JAPONAISE  EN  1908.  17 

Corps  (T occupation  de  Mandchourie  et  de  la  pi^esqu'île 

du  Kouan-Toung  {Port-Arthur).  —  10®  division  (quartier 

gëuèral  à  Liao-Yang),  un  bataillon  d'artillerie  lourde  à 

Port-Arthur,  six  bataillons  de  gardes  du  chemin  de  fer 

échelonnés  le  long  de  la  voie  ferrée. 

Les  bataillons  de  gardes  du  chemin  de  fer  sont  à  quatre 
compagnies  de  479  hommes  (7o4  officiers,  sous-officiers 
et  soldats  pour  le  bataillon). 

On  a  rintention,  paralt-il,  de  modifier  Torganisation 
de  ces  bataillons  et  de  les  répartir  en  quinze  détache- 
ments comptant  chacun  628  officiers  et  soldats  (au  total 
9,420  hommes  environ).  On  ramènerait  ensuite  progres- 
sivement les  éléments  de  la  division  d'occupation  dans 
le  Kouan-Toung,  puis  on  réduirait  les  effectifs  à  entrete- 
nir dans  cette  presqu'île. 

Il  est  probable  que  plus  tard  les  divisions  de  Mand- 
chourie et  de  Corée  seront  rappelées  au  Japon,  et  que 
Ton  adoptera  pour  les  unités  d'occupation  de  ces  deux 
contrées,  et  qui  deviendraient  des  unités  spéciales  auto- 
nomes, un  système  de  recrutement  analogue  à  celui  de 
la  division  de  Formose. 

Brigade  d'occupation  du  Petchili.  • —  Formée  avec  des 
éléments  tirés  de  la  métropole  et  relevés  périodiquement  : 
deox  régiments  d'infanterie,  un  escadron  de  cavalerie, 
une  batterie  de  montagne,  un  détachement  de  sapeurs- 
télégraphistes. 

Garnison  de  Formose  comprenant  : 
Deux  brigades  mixtes  composées  chacune  de  trois  batail- 
lons d*infanterie  et  une  batterie  de  montagne  ; 

Deux  bataillons  dartillerie  lourde  (bataillons  de  Kee- 
long  et  des  Pesca dores)  à  deux  compagnies  chacun. 

Depuis  1907,  les  unités  du  corps  d'occupation  reçoivent 
directement  leurs  recrues  du  territoire  national  ;  elles  ne 
sont  rattachées  à  aucune  division. 

Milice  de  Tsoushima  :  un  bataillon,  une  batterie  de 
montagne,  un  escadron,  un  bataillon  d'artillerie  de  for- 

2 


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ta  L'ARMÉE  JAPONAISE  EN  4968.  N*  968. 

teresse.  Tous  les  hommes  valides  de  l'Ile  de  Tsoushima 
font  un  an  de  service. 

Garnison  de  file  de  Saghalien.  —  Un  bataillon  formé 
du  groupement  de  quatre  compagnies  provenant  respec- 
tivement de  chacun  des  régiments  d'infanterie  de  la 
7^  division  (HokkaXdo)  ;  un  peloton  de  cavalerie  du  8^  ré* 
giment  (8^  division)  ;  une  section  d'artillerie  de  monta- 
gne ;  un  détachement  de  sapeurs-télégraphistes. 

Composition  de  la  division.  —  Une  division  comprend 
normalement  en  temps  de  paix  :  deux  brigades  d'infan- 
terie, de  deux  régiments  à  trois  bataillons  de  quatre 
compagnies  ;  un  régiment  de  cavalerie  à  trois  escadrons; 
un  régiment  d'artillerie  de  campagne  de  deux  groupes 
de  trois  batteries  chacun  (la  batterie  a  six  pièces,  six 
caissons  et  un  chariot  de  batterie  ;  toutes  les  voitures  sont 
à  six  chevaux)  ;  un  bataillon  du  génie  à  trois  compagnies; 
un  bataillon  du  train  à  trois  compagnies. 

Nombre  d'unités  de  C armée  active  en  temps  de  paix.  — 
Le  nombre  total  des  bataillons  dUnfanterie^  y  compris  le 
bataillon  spécial  de  Tsoushima,  est  de  229  (157  avant  la 
guerre), 

La  cavalerie  covcvpie  73  escadrons  (5S  avant  la  guerre). 

Artillerie  :  Toutes  les  divisions  sont  désormais  dotées 
exclusivement  d'artillerie  de  campagne. 

Il  y  a  actuellement  150  batteries  de  campagne  au  lieu 
de  75  avant  la  guerre. 

L'artillerie  de  montagne  n'a  plus  que  9  batteries  (au 
lieu  de  39  avant  la  guerre). 

Génie  :  54  compagnies  (39  avant  la  guerre). 

Train  :  19  bataillons. 

Il  faut  y  ajouter  le  corps  de  la  gendarmerie  (environ 
4,000  gendarmes). 

L'effectif  moyen  du  temps  de  paix  de  l'armée  active 
proprement  dite  atteint  de  210,000  hommes  à  220,000 
hommes  environ. 


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N«568. 


I^'ARHÂE  JAPOtfAISE  BN  t9û8. 


f9 


Effectifs  nonnaux  du  temps  de  paix  des  différentes  unités. 


TS^snts. 


CMBpflgtie    d'iafin- 
tene ......... 


Eâadroii     de    cara- 
lerie 


Batterie  d'artilkrie  de 
campagae 


Batterie  d'artillerie  de 
moDtagae 

Compagnie  ds  gÛMs. 

Compagoie  de  sapears 
du  chemin  de  fer. 

Compagnie  de  télégra- 
phifltaa 


Compagnie  d«  traio. 

Gampagirie  d'artillerie 
lourde 


5 
5 
5 

5 

5 


sou»- 

OF- 


43 

w 

10 
14 

12 

45 
18 

40 


përUart 

(«e- 
(reite). 


1S 

14 

40 

40 

sa 

44 

44 
18 

40 


•OLDATS 

de 
!»•  d. 


43 

37 

34 

30 
43 

32 

32 

25 

30 


BOLVATS 

de 
!•  cl. 


79 

11 

72 
72 

64 

29» 

70 


466 

140  \  433 


f28 

127 
470 

427 

432 
359 

125 


e*]i« 

VAJUX. 


62 

37 
5 

5 

7 
150 


Régiment  d'infanterie 

Régiment  de  caralerie 

Bégineat  d'artiUerie  de  eampagne. 
Régiment  d'artillerie  de  montagne . 

Batai^Uoii  du  génie 

Bataillon  dn  train 


OVriCIBKB 

et   hommes. 


1,930 
462 
807 
807 
544 

1,144 


Bffèetif  Imdgétoirû  de  la  division  en  tempe  de  paix  : 

Officiera 397 

SeusHrffieiers 1,059 

MdaU 9,546 


44 

454 
382 
244 
t9 
457 


Au  total 4 1 , 002  hommes  et  1 ,304  chevaux. 


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SO  L*AKMÉB  JAPONAISE  EN  4908.  N»  968. 

Emplacements  des  quartiers  généraux  des  divisions  et  des 
troupes  non  endivisionnées. 

Garde  impériale,  Tokyo;  <'•  division,  Tokyo  ;  2®  divi- 
sion, Sendal;  3*  division,  Nagoya;  4^  division,  Osaka; 
S«  division,  Hiroshima;  6*  division,  Knmamoto  ;  7*  divi- 
sion, Asabigawa  ;  8^  division,  Hirozaki;  9®  division,  Eana- 
zawa;  10®  division,  en  Mandchourie  :  quartier  général, 
Liao-Yang;  chef-lieu  de  circonscription  au  Japon,  Utsû- 
nomiya;  11<^  division,  Zentsuji;  i2®  division,  Kokûra; 
13®  division,  en  Corée:  quartier  général,  Séoul;  chef- 
lieu  de  circonscription  au  Japon,  Takata;  14®  division, 
Himeji;  15®  division,  Toyohashi;  16®  division,  Kyoto; 
17®  division,  Okayama;  18®  division,  Kûrûmé. 

Éléments  non  indivisionnés. 

Cavalerie.  —  1"  brigade,  Narashino;  2®  brigade, 
Narashino.  En  temps  de  paix,  le  régiment  de  cavalerie 
de  la  Garde  est  rattaché  à  la  1'®  brigade,  et  le  1®^  régi- 
ment (1"  division),  à  la  2®  brigade  de  cavalerie. 

Artillerie  de  campagne.  —  1'®  brigade,  Tokyo;  2®  bri- 
gade, Konodaï;  3®  brigade,  Konodaï.  En  temps  de  paix, 
le  régiment  d'artillerie  de  la  Garde  est  rattaché  à  la 
1'®  brigade  et  le  1®^  régiment  (1'®  division)  à  la  2®  brigade 
d'artillerie  de  campagne. 

Artillerie  de  montagne.  —  1®'  bataillon,  Sendaï; 
2e  bataillon,  Okayama  ;  3®  bataillon,  Kûrûmé. 

Artilleiue  lourde.  —  1'®  brigade,  Yokosuka  ;  2®  bri- 
gade, Simonosekî.  Régiments  indépendants,  3®  Yura; 
4®,  Hiroshima.  Bataillons  indépendants,  Tadanoumi, 
Hakodaté,  Maïzûrû,  Keïchi,  Sasebo,  Nagasaki. 

Brigade  des  troupes  de  communications  :  Chiba. 

Remarque.  —  Les  deux  nouvelles  divisions,  les  17®  et 
18®  divisions,  doivent  être  constituées  presque  entière- 
ment avec  des  régiments  d'infanterie  d'ancienne  forma- 


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N«968. 


L'Al^MÂE  JAPONAISE  EN  4908. 


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iion.   Les   régiments  d'infanterie  à  créer  sont  répartis 
dans  les  anciennes  divisions.  Pour  les  nouvelles  divi- 


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22  L'ARMÉE  JAPONAISE  BN  1909.  N*  §68. 

sions,  il  n'y  a  à  créer  que  les  états-majors,  et  les  unités 
de  cavalerie,  d'artillerie,  du  génie  et  du  train.  Cette 
façon  de  faire  doit  singulièrement  faciliter  et  hâter 
l'achèvement  complet  de  cette  réorganisation. 

Commandement  de  f  armée. 

Haut  commandement.  —  L'Empereur  est  le  chef 
suprême  de  l'armée,  en  paix,  comme  en  guerre.  En 
temps  de  paix,  il  est  assisté  par  le  Conseil  suprême  des 
arméeSj  destiné  à  assurer  l'unité  de  direction,  au  point 
de  vue  de  la  défense  nationale  entre  la  Guerre  et  la 
Marine. 

Le  Conseil  suprême  comprend  :  les  maréchaux  et 
amiraux,  les  ministres  et  chefs  d'état-major  de  la  guerre 
et  de  la  marine,  l'inspecteur  de  l'instruction  militaire, 
les  chefs  des  grands  commandements  militaires,  les 
généraux  et  amiraux  désignés  spécialement  par  l'Empe- 
reur. 

Depuis  sa  fondation  (septembre  1893),  le  Conseil 
suprême  s'est  réuni  deux  fois,  en  mars  1901,  et  en 
janvier  1904  (avant  la  guerre  russo-japonaise). 

Les  organes  d'exécution  et  de  préparation  à  la  guerre, 
sont  : 

Les  ministères  de  la  guerre  et  de  la  marine  ; 

L'état-major  de  l'armée  (4  bureaux).  Le  chef  d'état- 
major  est  indépendant  du  ministère  de  la  guerre  et  ne 
relève  que  de  l'Empereur  ; 

L'état-major  de  la  marine  ; 

L'inspection  de  l'instruction  militaire. 

Grands  commandements  militaires.  —  Les  divisions 
de  l'armée  du  temps  de  paix  étaient  groupées  jusqu'en 
1907  en  trois  grands  commandements  militaires  compre-^ 
nant  chacun  quatre  divisions.  (La  division  de  la  Garde 
dépendant  directement  de  l'Empereur.) 


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IILipiPiL 


N«  968.  L*ABJCÉB  MPONAISB  BN  1908.  SS 

C'étaient  les  grands  commandements  de  l'Est  (Tokyo), 
da  Centre  (Osaka)  et  de  TOuest  (Hiroshima). 

On  ne  sait  pas  encore  comment  seront  groupées  les 
divisions  dans  la  nouvelle  organisation.  Il  est  bon  de 
remarquer  que  la  constitution  de  ces  grands  comman- 
dements n^a  aucun  rapport  avec  la  formation  des  armées 
en  temps  de  guerre. 

Gouvernement  militaire  de  Pormose.  —  Le  gouverne- 
ment militaire  de  Formose  et  des  Pescadores  a  à  sa 
tête  un  officier  général  de  Tarmée  ou  de  la  marine  ayant 
sous  ses  ordres  une  direction  civile,  et  une  direction 
militaire. 

Recrutement  des  officiers  et  écoles  militaires.  —  En 
temps  de  paix,  le  corps  des  officiers  se  recrute  unique- 
ment parmi  les  élèves  de  l'École  de  guerre  de  Tokyo. 

£n  temps  de  guerre,  les  sous-officiers  peuvent  être 
nommés  officiers;  en  principe,  les  officiers  de  cette  ori- 
gine ne  dépassent  pas  le  grade  de  capitaine. 

D'nne  manière  générale,  le  recrutement  des  officiers 
en  temps  de  paix  rappelle  beaucoup  les  règles  usitées  en 
Allemagne. 

Les  officiers  passent  tous  par  l'École  de  guerre,  à 
laquelle  les  jeunes  gens  sont  admis  à  la  suite  d'examens  ; 
les  élèves  de  l'École  de  guerre  viennent  de  deux  catégo- 
ries différentes  : 

1^  Les  anciens  élèves  des  écoles  de  cadets; 

2*  Les  volontaires  d'un  an,  candidats  officiers. 

Écoles  de  cadets,  —  Il  y  a  six  écoles  de  cadets  ;  les 
enfiints  y  entrent  âgés  de  13  ou  14  ans,  il  y  restent  trois 
ans.  Les  futurs  officiers  passent  ensuite  deux  ans  à 
l'École  centrale  militaire  de  Tokyo,  font  pendant  ce 
temps  un  stage  de  six  mois  dans  un  régiment  et  peuvent 
être  ensuite  admis  à  l'École  de  guerre  de  Tokyo. 

Volontaires  d'un  an^  candidats  officiers.  —  Ce  sont  des 
jeunes  gens  ayant  certains  diplômes,  ou  ayant  satisfait 


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94  L'ARMÉE  JAPONAISE  BN  4b08.  N«  968. 

à  certains  examens,  et  qui,  après  s'être  procuré  le  con- 
sentement du  commandant  du  régiment  où  ils  désirent 
entrer,  s'engagent  comme  «  volontaires  d'un  an,  candi- 
dats officiers  ». 

,  Les  candidats  officiers,  jouissent  au  régiment  de  cer- 
tains privilèges.  Au  cours  de  leur  année  de  service,  ils 
sont  promus  sous-officiers,  et  peuvent  ensuite  être  admis 
à  l'École  de  guerre  de  Tokyo  comme  les  anciens  élèves 
des  écoles  de  cadets. 

École  de  guerre^  ou  Collège  militaire  de  Tokyo.  — 
Cette  école  reçoit  donc  des  jeunes  gens  des  deux  catégo- 
ries ci-dessus.  La  durée  des  cours  y  est  d'une  année.  Les 
cours  commencent  le  1^^  décembre  de  chaque  année.  A 
la  sortie  de  l'école,  les  élèves,  pourvus  de  leur  diplôme 
de  fin  d'études,  sont  envoyés  dans  les  régiments  comme 
aspirants,  et  ce  n'est  qu'environ  six  mois  après  qu'ils 
sont  nommés  sous-lieutenants,  après  avoir  été  acceptés 
par  la  réunion  des  officiers  du  régiment. 

En  1904,  500  jeunes  gens  ont  été  admis  à  l'École  de 
guerre  de  Tokyo. 

Avancement.  —  L'avancement  a  lieu  partie  à  l'ancien- 
neté, partie  au  choix  ;  le  choix  intervient  particulière- 
ment dans  la  mesure  la  plus  large,  pour  l'avancement 
des  officiers  brevetés  de  l'Académie  de  guerre. 

Officiers  de  réserve.  —  Us  se  recrutent,  comme  en 
Allemagne,  parmi  les  anciens  officiers  de  l'active,  démis- 
sionnaires, et  parmi  les  volontaires  d'un  an  qui,  après 
leur  temps  de  service,  ont  satisfait  à  certains  examens. 
Les  officiers  de  réserve  sont  astreints,  tous  les  deux  ans, 
à  une  période  d'instruction  de  cinq  semaines. 

Le  nombre  des  officiers  de  réserve  (décembre  1907) 
serait  le  suivant  :  34  lieutenants  généraux  ;  40  majors 
généraux  ;  2  payeurs  généraux  ;  9  payeurs-inspecteurs  ; 
10  chirurgiens  généraux  ;  103  colonels;  210  lieutenants- 
colonels  et  majors;  2,117  officiers  subalternes. 


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N«  968.  L'ARMÉE  JAPONAI8B  EN  1908.  25 

Sous-o/ficiers.  —  Les  sous-officîers  se  recrutent  : 

i^  Parmi  les  aspirants  sous-officiers,  jeunes  gens  qui, 
dès  leur  entrée  au  service,  font  connaître  leur  intention 
de  rengager  ; 

2^  Parmi  les  «  soldats  supérieurs  »,  analogues  aux 
gefreite  allemands. 

Les  sous-officiers  rengagés  reçoivent  des  hautes  payes 
et  primes  de  rengagement  dont  le  taux  varie  avec  la 
dorée  du  rengagement.  Après  dix  ans  de  service,  ils 
reçoivent  une  médaille  et  une  nouvelle  prime  spéciale. 

Écoles  destinées  à  compléter  et  à  perfectionner  tins- 
iruction  des  officiers  : 

a)  École  militaire  d'état-major  ou  Académie  de  guerre. 

—  Cette  école  est  destinée  à  parfaire  Tinstruction  mili- 
taire des  jeunes  officiers  d'avenir,  et  à  recruter  les  corps 
de  l'état-major  proprement  dit,  et  de  «  Tadjudantur  ». 

La  durée  des  cours  y  est  de  trois  années,  au  cours 
desquelles  les  officiers  font,  pendant  les  manœuvres,  des 
stages  dans  les  armes  autres  que  leur  arme  d'origine. 

Les  élèves  les  moins  bien  classés  servent  à  recruter 
«  Tadjudantur  »,  qui,  dès  le  temps  de  paix,  double  Tétat- 
major  des  brigades  et  des  divisions. 

Écoles  (Tapplication  : 

b)  École  d'artillerie  et  du  génie. — École  d'application 
pour  les  jeunes  officiers  de  ces  deux  armes.  La  durée 
des  cours  y  est  de  trois  ans,  et  chaque  année  il  y  a  une 
sélection,  à  la  suite  de  laquelle  un  tiers  des  officiers 
rejoignent  leurs  régiments. 

c)  École  pratique  de  tir  pour  V artillerie  de  campagne . 

—  Celte  école  reçoit  des  capitaines  et  des  lieutenants 
venus  des  régiments,  ou  des  officiers  venus  de  V École 
d'artillerie  et  du  génie.  Ces  officiers  y  font  un  stage  qui 
est  respectivement  de  trois  mois  et  de  deux  mois,  et  au 
cours  duquel  ils  reçoivent  un  complément  d'instruction 
essentiellement  pratique. 


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96  L'ARUÉB  JAPONAISE  BN  ^908.  N*  968. 

d)  École  pratique  de  tir  pour  Va»*tillerie  lourde.  —  A  le 
même  but  et  le  même  mode  de  recrutement  que  la  pré- 
cédente. 

e)  École  d'application  de  cavalerie.  —  Cette  école  com- 
prend : 

Une  section  d'instruction  tactique,  pour  les  capitaines, 
lieutenants  et  quelquefois  lieutenants  de  cayalerie  ; 

Une  section  d'équitation  pour  des  lieutenants,  des 
sous-lieutenants  et  quelquefois  des  sous-officiers,  de 
cavalerie,  d^artillerie  de  campagne  et  du  train  ; 

La  durée  de  séjour  est  de  onze  mois. 

f)  Collège  militaire  Toyama.  —  C'est  une  espèce 
d'école  de  «  perfectionnement  »,  intermédiaire  entre 
l'École  de  guerre  et  l'École  d'état-major. 

On  y  donne  aux  officiers  un  entraînement  spécial  au 
point  de  vue  tactique,  tir,  gymnastique,  escrime,  tra- 
vaux de  campagne,  en  même  temps  qu'on  y  fait  des 
expériences  relatives  au  tir  au  canon  et  des  armes  de 
petit  calibre. 

Il  comprend  donc  une  section  tactique,  une  section  de 
tir  et  une  section  de  gymnastique  et  d'escrime. 

Le  recrutement  et  la  durée  de  séjour  est  différent, 
suivant  les  sections. 

Écoles  destinées  aux  non-combattants  : 

g)  École  d'administration  militaire; 
h)  École  de  santé  militaire; 

i  )  École  vétérinaire  militaire  ; 

k)  École  de  pyrotechnie  ; 

1)  École  de  topographie  militaire. 

Remonte.  —  Le  cheval  japonais  est  en  général  médiocre 
et  la  population  chevaline  peu  nombreuse.  Aussi  la 
question  de  la  remonte  est-elle  très  difficile  au  Japon, 
qui  est  resté  jusqu'ici  tributaire  de  l'étranger  (15,000  che- 
vaux furent  achetés  en  Amérique  au  cours  de  la  dernière 
guerre).  Les  meilleurs  chevaux  se  trouvant  dans  le  Nord 


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If  968.  L'ARIEÉB  JAPONAISE  EN  1908.  37 

dn  JapoB,  c'est  là  également  qu'ils  sont  le  plas  nom- 
breux. 

Le  GcavememMit  ne  néglige  aucun  effort  pour  amé- 
liorer la  race  chevaline  indigène  et  encourager  la  pro- 
dnction. 

Un  bureau  de  l'administration  des  chevaux  a  été 
institué  en  1906,  et  placé  sous  la  dépendance  immédiate 
an  président  du  conseil,  quinze  haras  et  trois  dépôts 
d'élevage  relèvent  de  ce  bureau.  En  1906,  une  mission 
envoyée  en  Europe  y  a  acheté  51  étalons, 

Dq  Ministère  de  la  guerre  dépendent  sept  dépôts  de 
remonte. 


CHAPITRE  ni. 

ARMEMENT.   —  HABILLEMENT.   —  ÉQUIPEMENT. 

A.  —  Armement. 

Infanterie.  —  L'infanterie  japonaise  fit  la  guerre  de 
UaDdchourie  avec  un  fusil  modèle  1897,  dit  fusil  <(  Ari- 
sak4)i,du  calibre  de  6°^°*,^,  imité  du  Mauser,  pourvu  d'un 
mécanisme  à  répétition  (cinq  cartouches  sur  lame  char- 
geur) et  d'un  couteau-baïonnette. 

Après  la  guerre  il  fallut  renouveler  l'armement,  en 
grande  partie  hors  d'usage.  Après  certains  essais  infruc- 
tueux, on  abandonna  l'idée  d'adopter  un  fusil  automa- 
tique. 

On  adopta  un  fusil,  dit  encore  fusil  «  Arisaka  »,  et  qui 
prit  la  dénomination  de  fusil  modèle  de  la  38®  année 
du  Meiji  (1905).  Ce  n'est  en  somme  que  l'ancien  fusil 
modifié  d'après  les  expériences  de  la  guerre. 

Jusqu'à  nouvelle  décision,  l'armée  de  réserve  conser- 
vera le  fusil  modèle  1897.  Les  caractéristiques  du  nou- 
veau fusil  sont  les  suivantes  : 

Cdibre  :  6™^, 5,  comme  l'ancien; 


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28  L*ARMÉE  JAPONAISE  BN  1908.  N*  968. 

Longueur  :  1™,29  sans  baïonnette  (rancicn  avait  1",27); 

Longueur  du  canon  :  0",82  (au  lieu  de  0",79); 

Poids  sans  baïonnette  :  i^^jOGO  (au  lieu  de  3^^900). 

Les  propriétés  balistiques  sont  identiques  à  celles  de 
Tancien  fusil. 

Toutes  les  améliorations  ont  eu  pour  but  de  protéger 
le  mécanisme  de  culasse  contre  Tintroduction  de  la 
poussière  et  de  corps  étrangers,  d'en  rendre  plus  résis- 
tantes certaines  pièces,  et  de  faciliter  le  maniement  de 
l'arme  par  les  grands  froids. 

La  baïonnette  est  identique  à  l'ancienne  (couteau- 
baïonnette). 

L'homme  porte  toujours  trois  cartouchières  ;  le  mode 
de  fermeture  des  cartouchières  de  devant  a  été  changé  ; 
elles  s'ouvrent  maintenant  d'arrière  en  avant.  L'homme 
porte  un  certain  nombre  de  pièces  de  rechange  (un  per- 
cuteur, un  éjecteur,  etc.). 

Approvisionnement  en  cartouches  :  120  dans  les  car- 
touchières, 80  dans  le  sac.  Au  total  200.  Quand  l'homme 
est  débarrassé  de  son  sac,  et  est  muni  seulement  de 
l'étui  porte-effets,  on  augmente  sa  provision  de  cartou- 
ches. A  Moukden,  les  hommes  de  certains  régiments 
portèrent  jusqu'à  500  et  600  cartouches. 

Cavalerie,  —  L'armement  de  la  cavalerie  comporte 
une  carabine  et  le  sabre. 

La  carabine  a  le  même  calibre  que  le  fusil  d'infante- 
rie ;  la  nouvelle  carabine  comporte  des  améliorations 
analogues  à  celles  du  fusil.  Sa  hausse  est  graduée  jus- 
qu'à 2,000  mètres  au  lieu  de  1,500.  Il  parait  qu'elle  va 
être  munie  d'une  baïonnette. 

Revolvers.  —  Le  général  Arîsaka  a  également  inventé 
un  revolver,  analogue  au  Mauser  allemand,  il  peut  se 
fixer  sur  une  crosse.  Le  revolver  est  porté  par  les  offi- 
ciers, par  les  sous-officiers  de  cavalerie,  etc. 

Artillerie  de  campagne.  — L'artillerie  japonaise  a  fait 


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N*  968.  L'ARMÉE  JAPONàISB  BN  1908.  29 

la  dernière  campagne  avec  un  canon  Arîsaka  de  75  mil- 
limètres, à  tir  accéléré  (trois  à  quatre  coups  à  la  minute), 
non  pourvu  de  bouclier.  Cette  pièce  ne  donnait  pas 
tontes  satisfactions  au  point  de  vue  de  la  stabilité  pen- 
dant le  tir. 

La  pièce  de  montagne  de  même  calibre,  plus  légère, 
se  démontait,  pour  le  transport,  en  cinq  parties. 

Dès  le  commencement  de  l'année  1905,  les  établis- 
sements Krupp  reçurent  une  première  commande  de 
400  pièces  à  tir  rapide,  du  calibre  de  75  millimètres. 
Après  la  conclusion  de  la  paix,  la  section  technique  était 
sur  le  point  de  conclure  un  nouveau  traité  avec  la  mai- 
son anglaise  Vickers  Maxim,  pour  un  canon  de  cam- 
pagne de  83  millimètres  et  du  poids  de  1,960  kilogram- 
mes, lorsque  sur  une  réclamation  de  la  maison  Krupp, 
qui  se  prévalait  du  contrat  de  1906,  les  pourparlers 
furent  rompus  avec  la  maison  anglaise.  Le  Gouverne- 
ment japonais  adopta  finalement  .le  matériel  Krupp  ;  ou 
plus  exactement,  les  blocs  d'acier  fournis  par  Tusine 
Krupp  furent  usinés  à  Tarsenal  d'Osaka,  sur  les  plans 
fournis  par  Krupp. 

La  pièce  est  un  canon  à  tir  rapide  et  à  long  recul, 
du  calibre  de  75  millimètres,  dite  du  modèle  de  la 
38^  année  du  Meiji,  fabrication  de  1905. 

Plus  tard,  en  1907,  le  général  Arisaka,  apporta  à  la 
pièce  Krupp  quelques  modifications,  et  Ton  commença 
la  fabrication  de  cette  nouvelle  pièce,  dite  également  du 
modèle  de  la  38*  année  du  Meiji,  fabrication  de  1907. 

En  résumé,  il  y  a  actuellement  au  Japon  : 

Des  pièces  de  75  millimètres,  modèle  Krupp,  fournies 
par  Tusine  Krupp  elle-même  ; 

Des  pièces  de  75  millimètres,  modèle  Krupp,  usinées 
à  Osaka,  avec  des  matériaux  fournis  par  Krupp,  sur  les 
plans  du  modèle  Krupp,  et  dites  du  modèle  de  la 
38*  année  du  Meiji,  fabrication  de  1905  (le  total  de  ces 
deux  catégories  est  d'environ  700). 


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30  L'ARMÈB  JAPONAISE  KN  190&.  N«  968. 

Des  pièces  de  75  millimètres»  modèle  Arisaka,  usinées 
à  Osaka,  différant  pea  des  précédentes^  et  dites  de  la 
38<^  année  du  Meiji,  &brieation  de  1907. 

De  ces  dernières  pièces^  il  n'y  a  encore  qu'on  petit 
nombre. 

Caractéristiques  du  canon  de  campagne  : 

Calibre  :  75  millimètres; 

LcMagueitr  dn  canon  :  2°>,i92  (30  calibres); 

Recnl  sur  le  berceau  :  l^'jiO  ; 

Portée  maxima  (avec  Fangle  de  29^)  :  8,500  mètres; 

Vitesse  initiale  :  520  mètres  ; 

Poids  du  cancm  en  batterie  arec  boucliers,  environ 
900  kilogrammes  ; 

Poids  du  projectile  (obns  à  balles  ou  obos  brisant)  : 
Oï'^SOO; 

NomlHre  de  balles  du  shrapnel  :  210  balles  de  12«^500. 

La  fermeture  de  culasse  est  à  coin  dans  le  système 
ELrupp  ;  dans  le  système  Arisaka,  elle  est  réalisée  au 
moyen  d'une  vis  conique  présentant  des  secteurs  lisses 
et  des  secteurs  filetés. 

L'extraction  est  automatique  pendant  Touverture  du 
volet. 

La  mise  de  feu  se  fait  an  moyen  d'un  percuteur. 

\À affût  se  compose  du  berceau  et  de  Taffùt  proprement 
dit. 

Le  berceau  supporte  le  tube  du  canon,  le  guide  dans 
son  recttl,  partage  ses  déplacements  eu  hauteur  et  en 
direction,  et  porte  le  frein  hydropneumatique. 

Le  récupérateur  est  à  ressorts  métalliques  dans  le  mo- 
dèle Krupp  ;  il  est  à  air  comprimé  dans  le  modèle  Ari- 
saka. 

Le  berceau  est  relié  à  Taffùt  par  le  mécanisme  de 
pointage. 

JJ affût  est  muni  d'une  bêche  de  crosse  rigide  ;  il  porte 
les  appareils  de  pointage  en  hauteur  et  en  direction. 

Le  bouclier  (de  3°*°^, 6  d'épaisseur)  se  compose  de  deux 


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K«  9(8.  VABMÈE  JAPONAISB  EN  4908.  31 

parties^  la  partie   supérieure  fixe,  la  partie  inférieure 
mobile. 

La  hausse  est  munie  d'une  lunette  priamatique  avec 
objectit  Zeiâs,  grossissant  trois  fois.  La  hausse  est  gra- 
duée jusqu'à  6,200  mètres  ;  elle  porte  un  tambour,  une 
réglette  des  dérives,  un  niveau.  Avec  le  niveau,  on  peut 
tirer  jusqu'à  7,350  mètres. 

Le  projeclile  est  réuni  à  la  douille  en  cuivre.  Il  y  a 
deux  sortes  de  projectiles  :  Tobus  à  balles  et  Tobus  bri- 
sant ou  obus-torpîUe.  La  proportion  adoptée  pour  les 
munitions  d'un  régiment  est  de  deux  tiers  de  shrapnels 
pour  un  tiers  d'obus-torpilles. 

La  fusée  est  graduée  jusqu'à  7,900  mètres.  Le  réglage 
se  fait  au  moyen  d'un  régloir  construit  sur  les  mêmes 
principes  que  le  nôtre. 

L'avant-iram  porte  36  coups  :  trois  servants  peuvent 
être  assis  sur  son  siège.  Son  poids,  chargé  et  équipé,  est 
de  795  kilogrammes. 

La  voitnre^ièce  pèse  donc  environ  1 ,695  kilogrammes; 
elle  est  tirée  par  six  chevaux. 

Caisson.  —  L'arrière-train  porte  60  coups  ;  la  voiture- 
caisson  porte  donc  96  coups. 

Vitesse  du  tir.  —  Quoique  le  canon  puisse  au  besoin 
tirer  beaucoup  plus  rapidement,  les  artilleurs  japonais 
estiment  que  la  vitesse  de  5  coups  par  pièce  à  la  minute 
(28  à  30  coups  par  batterie)  est  une  vitesse  parfaitement 
suffisante  au  combat. 

Téléphones  et  télémètres.  —  Le  régiment  (6  batteries) 
est  pourvu  de  quinze  appareils  téléphoniques  et  de  neuf 
télémètres. 

Matériel  Arisaka.  —  Nous  avons  dit  qu'il  n'y  avait 
encore  qu'un  petit  nombre  de  pièces  de  ce  modèle  en 
service.  Outre  qu'il  semble  que  ce  matériel  ne  soit  pas 
encore  complètement  au  point,  il  est  probable  que,  les 
réductions  budgétaires  consenties  pour  4908  par  le  Minis- 
tre de  la  guerre  devant  porter  sur  la  réfection  du  maté- 


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32  L'ARMÉB  JAPONAISE  EN  4908.  N*  968. 

riel  d^artillerie,  la  construction  de  ce  nouveau  matériel 
se  trouvera  encore  retardée. 

Canon  de  montagne.  —  Ce  canon  n'a  pas  été  changé. 
On  a  seulement  apporté  à  la  pièce  en  usage,  à  la  suite 
de  la  guerre,  quelques  modifications  de  détail  destinées 
à  rendre  le  matériel  plus  résistant.  Il  existe  un  projet  de 
canon  de  montagne  à  recul  sur  Taffût  qui  prendrait  éga* 
lement  la  dénomination  de  modèle  de  la  38*  année  du 
Meiji. 

Artillerie  lourde.  —  L*artillerie  lourde  de  campagne 
doit  être  armée  de  canons  de  lO^'^jS,  d'obusiers  de  12  et 
de  15  centimètres. 

Nous  verrons,  dans  le  chapitre  relatif  à  l'organisation 
en  temps  de  guerre,  quelle  doit  être  la  répartition  pro- 
bable de  cette  artillerie  lourde. 

En  dehors  de  Tartillerie  lourde  de  campagne,  il  y 
aurait  en  plus  un  ou  plusieurs  parcs  de  siège. 

Canon  de  10^^ ^5.  —  Cette  nouvelle  pièce  est  une  pièce 
à  long  recul  sur  Taffùt.  Elle  a  reçu  la  dénomination  de 
canon  de  10  centimètres,  modèle  de  la  38*  année  du 
Meiji  (190S).  Due  au  général  Arisaka,  elle  est  fabriquée 
à  l'arsenal  d'Osaka. 

La  pièce  se  meut  sur  un  berceau  muni  d'un  frein 
hydraulique  et  d'un  récupérateur  à  ressorts  métalliques. 
Elle  est  attelée  de  huit  chevaux. 

Les  caractéristiques  principales  sont  les  suivantes  : 

Longueur  du  canon  :  30  calibres  ; 

Recul  sur  le  berceau  :  1™,60  ; 

Vitesse  initiale  :  540  mètres  ; 

Hausse  graduée  jusqu'à  7,800  mètres  ; 

Portée  maxima  avec  l'angle  de  35®  (niveau)  :  10,000 
mètres  ; 

Portée  extrême  de  la  pièce  :  12,000  mètres; 

Poids  du  projectile  18  kilogrammes  ; 

Poids  de  la  pièce  en  batterie  :  2,250  kilogrammes. 

La  fusée  est  graduée  jusqu'à  la  distance  de  9,400  mè- 


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'mmni^'' 


N*968.  L'ARMâE  JAPONAISE  BN  1908.  33 

très.  La  vitesse  de  tir  peut  être  de  quatre  coups  à  la 
minute. 
Le  bouclier  a  une  épaisseur  de  5  à  6  millimètres. 
La  hausse,  le  guidon,  les  appareils  de  pointage,  etc., 
sont  analogues  à  ceux  de  la  pièce  de  campagne. 

Le  caisson,  à  six  chevaux,  transporte  36  projectiles 
avec  leurs  charges. 

Obvsiers  de  iS  centimètres.  —  Ce  matériel  a  été  cons- 
truit en  partie  chez  Krupp,  en  partie  A  Osaka  (le  Greusot 
a  fourni  la  matière  première  pour  40  pièces). 

Le  matériel  est  dit  de  la  38«  année  du  Meiji  (1905). 

Caractéristiques  principales  : 

Calibre  :  12  centimètres; 

Longueur  de  Tobusier  :  10  calibres; 

Poids  de  Tobusier  :  451  kilogrammes  ; 

Vitesse  initiale  avec  la  charge  ix^  1  :  290  mètres  ; 

La  fermeture  est  A  vis,  comme  celle  du  canon  de 
10^,5; 

La  hausse  est  graduée  jusqu'à  5,680  mètres  ; 

Pas  de  bouclier  ; 

Poids  du  projectile  :  20  kilogrammes  ; 

Nombre  de  balles  du  shrapnel  :  575  ; 

Poids  de  la  charge  d'explosif  :  5  kilogrammes. 

Les  charges  peuvent  comporter  trois  dosages  diffé- 
rents. 

L'avant-train  contient  16  projectiles  et  16  charges.  Le 
caisson  a  une  contenance  double  ;  la  pièce  est  attelée  de 
six  chevaux. 

Obusiers  de  15  centimètres  (de  la  38®  année  du  Meiji). 
-—  Ces  pièces  proviennent  également  des  usines  Krupp 
ou  d'Osaka  (matière  première  fournie  par  le  Creusot 
pour  30  pièces). 

Calibre  :  15  centimètres  ; 

Longueur  de  la  pièce  :  11  calibres  ; 

Fermeture,  affût,  etc.,  de  construction  analogue  à  ceux 
de  Tobusier  de  12  centimètres  ; 

3 


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L'ARMi£  JAPONAI8B  EN  4908. 


N«  968. 


Vitesse  initiale  :  290  mètres  avec  la  charge  n^  1  ; 

Hausse  graduée  jusqu'à  5,890  mètres; 

Poids  du  projectile  :  36  kilogrammes  ; 

Nombre  de  balles  du  shrapnel  :  945; 

Poids  de  la  charge  d'explosif  :  8^«,5. 

L'avant-train  porte  12  projectiles  et  12  charges  ;  le 
caissoû  a  un  approvisionnement  double.  La  pièce  est  atte- 
lée de  huit  chevaux. 

Parcs  de  siège.  —  Il  est  question  de  les  doter  de  pièces 
nouvelles  de  21  centimètres ^  ainsi  que  de  mitrailleuses 
Coït  n°  1  (calibre  1*^"*,25)  dont  les  projectiles  peuvent 
pénétrer  à  travers  des  masques,  sacs  à  terre,  etc. 

Maténel  d'artillerie  de  côte.  —  D'une  façon  générale, 
on  préfère  les  affûts  à  éclipse  aux  coupoles  cuirassées, 
trop  coûteuses  et  délicates  à  manier. 

On  a  décidé  de  s'en  tenir  désormais  aux  calibres  sui- 
vants pour  canons  de  côte  :  15  centimètres  à  tir  rapide, 
27  centimètres  et  305  millimètres.  Les  pièces  auront 
45  calibres  de  longueur  et  seront  pourvues  de  masques 
cuirassés. 

Pour  le  moment  Tarmement  des  batteries  de  cûte  est 
assez  disparate. 

II  comprend  des  mortiers  de  9,  15  et  24  centimètres, 
des  obusiers  de  9,  10.5,  42,  15  et  28  centimètres,  venant 
du  Creusot,  de  chez  Krupp  et  d'Osaka;  et  des  canons 
de  9,  10.5,  12,  15,  19,  24,  27  centimètres,  ayant  les 
mêmes  origines. 

Mitrailleuses.  —  L'armée  japonaise  a  définitivement 
adopté  la  mitrailleuse  Hotchkiss,  modifiée  d'après  les 
expériences  de  la  guerre. 

Une  commande  de  1,200  mitrailleuses  a  été  faite  à  la 
maison  Hotchkiss  au  printemps  de  1907. 

Les  mitrailleuses  de  l'infanterie  et  de  la  cavalerie  sont 
absolument  semblables. 

Les  principales  modifications  apportées  au  modèle 
usité  peudant  la  campagne  sont  les  suivantes  : 


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M*  96S.  I/ABMÉE  JAPONAISE  KN  490&  35 

a)  L'arme  n'a  plus  de  boucKer  ;  celui-ei  est  jugé 
trop  bord  pour  TaffensiTe,  et  peu  efficace  dans  la  défen- 
sive. On  utilisera  le  terrain,  et  on  eonstrnira  des  épaule- 
ments; 

b)  L'arme  peut  tourner  de  360®  autour  de  son  sup- 
port; 

c)  n  n'est  plus  nécessaire  de  presser  sur  la  gâchette 
pendant  toute  la  durée  du  tir  ;  la  gâchette  peut  être 
engagée  à  cet  effet  dans  un  crochet-ressort  ;  le  tireur 
reprend  le  contrôle  du  tir  en  dégageant  la  gâchette  de  ce 
crochet  ; 

d)  L'angle  sous  lequel  on  peut  tirer  au-dessus,  ou 
au-dessous  de  l'horizontale»  a  été  augmenté,  etc. 

Les  mitrailleuses  de  la  cavalerie,  comme  celles  de 
l'infanterie,  sont  des  mitrailleuses  â  trépied,  transpor- 
tées sur  chevaux  de  bât.  On  a  complètement  renoncé 
aux  mitrailleuses  sur  roues. 

Organisation  : 

Infanterie.  —  Chaque  régiment  d'infanterie  est  doté 
d'une  batterie  de  six  mitrailleuses  subdivisée  en  trois 
sections  de  deux  pièces ,  et  commandée  par  un  capitaine 
ou  un  lieutenant. 

Le  front  d'une  batterie  de  mitrailleuses,  est  d'environ 
100  mètres.  Chaque  pièce  est  commandée  par  un  sergent 
oa  caporal,  avec  six  servants.  Il  y  a  24  chevaux  de  muni- 
tions par  batterie. 

Chaque  pièce  est  accompagnée  d'un  cheval  de  muni- 
tions. Les  autres  chevaux  de  munitions  forment  un 
deuxième  échelon. 

Le  règlement  insiste  sur  le  caractère  offensif  de  la 
mitrailleuse;  elle  doit  accompagner  l'infanterie  partout, 
même  en  première  ligne,  et  être  toujours  en  mesure 
d'intervenir  i|tilement.  Mais  on  ne  doit  peis  essayer  de 
lui  faire  jouer  le  r6le  de  l'artillerie. 

Cavalerie.  —  Chaque  brigade   de  cavalerie  indépen- 


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36  L*ARMÉB  JAPONAISE  BN  4908.  N«  968. 

danie  est  dotée  d'une  batterie  de  huit  mitrailleuses,  com- 
mandée par  un  capitaine  et  deux  lieutenants,  et  pouvant 
se  partager  en  deux  sections  de  quatre  mitrailleuses. 

La  mitrailleuse  doit  suivre  la  cavalerie  partout;  elle 
est  un  auxiliaire  puissant  du  combat  à  pied. 

Le  front  d'une  batterie  de  huit  mitrailleuses  est  d'envi- 
ron 120  mètres. 

La  batterie  de  huit  mitrailleuses  comporte  32  chevaux 
de  munitions  groupés  en  deux  échelons. 

Le  chargement  de  la  mitrailleuse  sur  le  cheval  de  bat 
est  le  même  dans  Tinfanterie  et  la  cavalerie  ;  à  droite, 
l'arme,  à  gauche  le  trépied  et  la  boite  à  outils. 

Le  cheval  de  munitions  porte  deux  caisses  de  tôle 
(i,200  cartouches  chacune)  disposées  de  chaque  côté  du 
b&t. 

Zone  (inefficacité.  —  La  zone  d'efficacité  de  la  mitrail- 
leuse est  entre  200  et  1,500  mètres.  La  nuit  les  résultats 
sont  évidemment  problématiques,  mais  l'effet  moral 
qu'elle  produit  est  toujours  considérable.  Quand  l'artil- 
lerie a  réglé  son  tir  sur  les  mitrailleuses,  le  règlement 
prescrit  de  les  changer  de  place.  Le  transport  à  bras, 
au  moyen  d'un  homme  à  chacun  des  pieds  du  support, 
se  fait  très  facilement. 

Grenades  à  main.  —  Les  Japonais  ont  perfectionné 
les  grenades  à  main  qulls  employèrent  souvent,  ainsi 
que  les  Russes,  dans  le  combat  rapproché,  au  cours  de 
la  dernière  guerre.  La  grenade  actuelle  se  présente  sous 
la  forme  d'un  tube  de  fer  d'environ  15  centimètres 
de  long,  contenant  environ  90  grammes  d'explosif,  et 
emmanché  sur  un  manche  de  bois  permettant  de  lancer 
l'appareil  plus  facilement.  Une  étoiipille  prend  feu  au 
moment  du  choc. 

Arsenaux.  —  Dès  à  présent,  le  Japon  fabrique  lui- 
même  tout  ce  qui  lui  est  nécessaire  comme  armement, 
habillement,  équipement,  etc.  Il  fabrique  même  les 
plaques  de  blindage. 


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N»  968.  L^ARMÉE  JAPONAISE  EN  4908.  37 

Les  arsenaux  principaux  de  Tarmée  sont  ceux  de  Tokyo 
eXà'Osaka.  Ils  sont  dirigés  par  la  Commission  des  armes 
et  munitions  de  Tokyo. 

L'arsenal  de  Tokyo  fabrique  surtout  les  armes  porta* 
tives.  Le  fusil  a  été  inventé  par  le  général  Arisaka,  pré- 
sident du  Comité  de  l'artillerie,  qui  a  fait  ses  études  à 
Spandau.  L'arsenal  fournit  également  des  armes  blan- 
ches, des  cartouches  (10,000  par  jour),  des  bicyclettes, 
outils,  ustensiles  de  cuisine,  etc.  Les  poudreries  dlta- 
bashi  et  de  Meguro,  qui  fabriquent  de  la  cordite  et  une 
poudre  analogue  à  la  poudre  B  sont  rattachées  à  Tarse- 
nal  de  Tokyo  ;  il  y  a  une  fabrique  d'explosif  shimose 
(analogue  à  la  mélinite),  dans  une  lie  de  Shinagawa. 

L'arsenal  d'Osaka  fabrique  surtout  des  canons  et 
munitions  d'artillerie  (souvent  il  usine  les  blocs  d'acier 
reçus  de  chez  Krupp  ou  du  Creusot). 

Il  fabrique  torpilles,  tubes  lance- torpilles,  matériel  de 
transport  pour  l'artillerie  et  le  génie,  ainsi  que  des 
machines- outils. 

Sont  rattachés  à  l'arsenal  d'Osaka,  la  poudrière  et  la 
fabrique  d'explosifs  d'Uji,  ainsi  que  les  établissements 
de  Hoji  (confection  et  réparation  d'armes  portatives, 
ateliers  de  sellerie  et  de  charronnage,  etc.). 

B.  —  Habillement. 

Profitant  des  expériences  de  la  dernière  guerre,  les 
Japonais  ont  modifié  la  tenue  de  leur  armée. 

Désormais,  tous  les  effets  d'habillement  pour  la 
troupe,  dans  toutes  les  circonstances,  et  pour  les  officiers 
en  tenue  de  campagne,  seront  de  couleur  khaki,  en  drap 
pour  l'hiver,  en  toile  pour  Tété.  La  tenue  comprend  : 
une  casquette  (la  forme  en  a  été  modifiée,  la  nouvelle 
casquette  se  rapproche  de  la  casquette  russe)  ;  une  tuni- 
que ample,  pourvue  de  poches,  à  un  rang  de  boutons  ; 
une  capote  pourvue  de  poches  et  d'un  capuchon  mobile  ; 


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36  L'ARMÉE  JAPONAISE  EN  1908.  N«  968. 

vne   culotte   ou  un  pantalon;  des  brodequins  et   des 
bandes  molletières. 

Les  insignes  de  grade  sont  portés  sur  les  pattes 
d*épaules;  les  numéros  des  régiments  sur  Técusson  du 
col.  Les  armes  ou  services  se  distinguent  par  la  couleur 
de  cet  écusson.  La  tenue  de  campagne  des  officiers  est 
absolument  pareille  à  celle  de  la  troupe  ;  les  offîciers 
continuent  provisoirement  à  porter  les  anciennes  tenues 
foncées  pour  la  grande  et  la  deuxième  tenue.  Les  draps 
utilisés  sont  fabriqués  dans  une  usine  spéciale,  dépen- 
dant du  ministère  de  la  guerre. 

C.   —  Équipement. 

Le  sac  japonais  est  analogue  à  Tancien  havresac  fran- 
çais, recouvert  en  peau,  le  poil  en  dehors,  avec  cadre 
en  bois  léger;  vide,  il  pèse  â^^jOlO. 

Le  paquetage  d'hiver  comprend  :  du  linge  de  rechange, 
trousse  de  couture,  brosse,  etc. 

Deux  jours  de  vivres  du  sac  (six  sachets  de  riz  et  deux 
boites  de  conserve  de  viande,  sucre  et  thé). 

L'homme  porte  80  cartouches  dans  son  sac  (120  dans 
les  cartouchières). 

Autour  du  sac,  la  couverture  de  campement  avec  un 
soulier  de  chaque  côté  ;  le  manteau  et  la  toile  de  tente 
sont  roulés  par-dessus  ;  l'outil  portatif,  arrimé  sur  le 
sac,  soit  par-<lessus,  soit  sur  le  côté. 

Au  combat,  quand  l'homme  laisse  son  sac  en  arrière, 
l'outil  est  porté  au  ceinturon  en  avant  de  la  baïonnette. 
La  gamelle  individuelle,  en  aluminium,  de  forme  incur- 
vée et  d'une  contenance  de  1^800,  est  arrimée  sur  la 
partie  postérieure  du  sac. 

Le  sac  chargé,  avec  l'outil,  pèse  environ  14  kilo- 
grammes. 

L'homme  porte  en  outre  : 

Un  bidon  en  aluminium; 


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N«  M.  L'A&MÉE  JAPONAISE  EN  4908.  S9 

Un  étui  musette  contenant  :  Un  qaart  en  aluminiam, 
la  ration  de  biscuit,  la  boite  à  médecine,  savon,  brosse 
et  pondre  dentifirice,  serviette,  papier,  pipe,  tabac,  etc** . .  ; 

Un  paquet  de  pansement  ; 

Deux  paniers  d osier  dans  un  filet  ^  contenant  les  vivres 
dn  jour  ; 

Un  ceinturon  en  cuir  fauve  aFCc  les  trois  cartouchièreB 
(120  cartouches). 

Équipement  de  combat.  —  L'équipement  décrit  plus 
haut  est  assez  lourd.  Pour  alléger  le  soldat  au  combat, 
on  ne  lui  fait  porter  que  le  strict  nécessaire,  roulé  dans 
un  long  étui  de  cotonnade  khaki  nommé  «  seoï  fûkûro  ». 
Cet  étui  se  porte  en  sautoir,  de  droite  à  gauche,  et  les 
extrémités  se  nouent  sur  la  poitrine.  Il  renferme  les 
vivres,  les  cartouches,  les  pièces  de  rechange,  et  certains 
objets  indispensables,  savon,  etc.  La  gamelle  indivi- 
duelle est  placée  soit  en  dedans,  soit  arrimée  par-dessus, 
Toutil  portatif  fixé  au  ceinturon,  et  le  manteau  roulé  dans 
la  toile  de  tente  est  porté  en  sautoir,  de  gauche  à  droite. 
Le  sac  est  laissé  en  arrière,  ou  porté  sur  des  voitures. 

Outils  portatifs.  —  Les  outils  portatifs  du  soldat 
japonais  sont  assez  semblables  aux  nôtres.  Chaque  sol- 
dat porte  un  outil.  La  proportion  est  de  deux  tiers  de 
pelles  contre  un  tiers  de  piocbettes,  hachettes  et  scies. 
L'asage  de  plus  en  plus  grand  fait  par  les  Russes  des 
réseaux  de  fil  de  fer  a  amené  les  Japonais  à  porter  à  30 
le  nombre  des  cisailles  à  main  dans  une  compagnie.  Le 
fait  d'avoir  été  choisi  comme  porteur  de  cisailles  est  con- 
sidéré comme  un  certificat  d'audace  et  de  bravoure. 

Mserve  d^ outils  du  bataillon.  —  72  outils  de  parc,  sur 
deax  chevaux  de  b&t,  au  train  de  combat  (48  pelles, 
16  pioches,  8  haches). 

Cavalerie.  —  12  ou  16  hachettes  et  scies  articulées, 
par  escadron,  portées  par  les  cavaliers. 

Génie.  —  215  outils    portatifs  par    compagnie  (du 


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L'ARMÉB  JAPONAISE  EN  1908. 


N»  968. 


modèle  des  outils  de  terrassiers).  Le  parc  de  compagnie 
possède  148  outils  de  parc. 

Artillerie.  —  85  outils  divers  par  batterie. 

Poids  total  porté  par  le  fantassin  japonais  : 

Poids  normal  complet  (effets  d'habillement,  d'équi- 
pement, vivres,  armement,  cartouches  de  supplé- 
ment, etc.)  : 

Avec  l'équipement  d'hiver,  de  31  à  32  kilogrammes; 

Avec  la  tenue  de  toile  :  30  kilogrammes; 

Sans  cartouches  supplémentaires  (tenue  d'hiver)  : 
29*^8,950  ; 

Sans  toile  de  tente  (tenue  d'hiver)  :  28*^8,400  ; 

Avec  l'étui  porte-effets  (tenue  d'hiver)  :  25''8,240; 

AvecTétui  porte-effets  (tenue  de  toile)  :  23^S760. 

Fourneau  de  campagne  portatif.  —  Les  ustensiles  de 
cuisine  collectifs  sont  portés  au  train  régimentaire  par 
des  animaux  de  b&t.  On  utilisa  en  outre  en  Mandchourie 
tous  les  ustensiles  trouvés  dans  les  fermes,  maisons  chi- 
noises, etc. 

Chaque  compagnie  possède  1  fourneau  de  campagne 
démontable,  avec  une  marmite  et  accessoires  divers. 

Le  tout  peut  être  porté  par  deux  chevaux.  La  marmite 
contient  53  litres  et  pèse  17  kilogrammes. 

La  dotation  en  appareils  de  cuisine  est  la  suivante  : 

Bataillon  d'infanterie  :  4  appareils  (10  chevaux,  dont 
deux  pour  des  marmites  de  rechange)  ; 

Escadron  de  cavalerie  :  1  appareil,  2  chevaux  ; 

Batterie  d'artillerie  :  1  appareil,  2  chevaux. 

Ces  appareils  peuvent  également  être  chargés  sur  des 
voitures  (2  appareils  par  voiture). 


{A  suivre.) 


(194) 


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LES 

PIONNIERS   DE  CAVALERIE 

EN   ALLEMAGNE 


On  a  souvent  reproché  à  la  cavalerie  prussienne  de 
n'avoir  pas  —  le  14  août  1870  —  passé  la  Moselle  en 
aval  de  Metz  pour  se  porter  sur  les  lignes  de  communi- 
cation de  Tarméé  française.  Pour  franchir  une  rivière 
telle  que  la  Moselle,  la  cavalerie  n'avait  à  cette  époque 
ni  le  matériel  nécessaire,  ni  Tinstruction  suffisante.  Mêmes 
lacaues  en  ce  qui  concernait  son  aptitude  à  interrompre 
les  communications  ennemies. 

Il  en  est  tout  autrement  aujourd'hui.  En  raison  du 
rôle  très  complexe  qu'elle  aura  à  jouer  et  que  personne 
ne  lui  dénie,  la  cavalerie  sait  qu'à  côté  de  son  instruction 
générale,  elle  doit  développer  son  instruction  technique 
de  manière  à  se  suffire  à  elle-même  et  à  n'avoir  pas 
besoin  d'attendre  la  collaboration  des  armes  spéciales. 

Son  organisation  doit  marcher  de  pair  avec  son  ins- 
truction et  lui  donner  l'indépendance  sans  laquelle  sa 
rapidité  d'action  risquerait  d'être  entravée.  C'est  dans  ce 
but  que  la  division  de  cavalerie  comprend  organique- 
ment un  détachement  de  pionniers,  soit  :  1  officier 
monté,  3  sous-officiers,  une  trentaine  d'hommes,  une 
voiture  chargée  d'outils  et  d'explosifs. 

Presque  toutes  les  divisions  de  cavalerie  constituées 
pour  les  manœuvres  impériales  disposent  d'un  déta- 
chement de  pionniers  ;  de  plus,  un  crédit  leur  est  affecté 


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42  LES  PIONNIERS  DE  CAVALERIE  N»  968. 

pour  les  exercices  spéciaux  de  ces  pionniers.  Il  en  sera 
de  même  en  1908. 

Si  tout  le  monde  est  d'accord  sur  la  nécessité  de  l'at- 
tribution permanente  à  la  division  d'un  détachement  de 
pionniers  y  les  avis  sont  partagés  sur  la  manière  de  l'or- 
ganiser et  de  le  transporter. 

Plusieurs  auteurs  militaires  réclament  la  constitution 
dès  le  temps  de  paix  de  ces  détachements,  afin  d'éviter 
une  improvisation  toujours  f&cheuse  à  la  mobilisation  ; 
afin  surtout,  dit  le  colonel  von  Cochenhausen  {Militàr 
Wochenblati,  du  6  avril),  que  les  chefs  de  divisions  de 
cavalerie  aient  une  connaissance  suffisante  de  l'instru- 
ment dont  ils  disposent  pour  en  jouer  avec  sûreté,  c'est- 
à-dire  puissent,  après  une  reconnaissance  rapide,  se 
dire  :  «  Mes  pionniers  me  feront  un  pont  sur  ce  coars 
d'eau  en  deux  heures  »  ou  :  «  Je  peux  détruire  en  trois 
heures  cette  voie  ferrée  »  ou  encore  :  a  Pour  enlever  ces 
obstacles  j'ai  besoin  d'au  moins  quatre  heures,  j'ai  donc 
avantage  à  faire  un  détour  qui  ne  m'en  demandera  que 
deux  »...  etc. 

Quant  à  ces  pionniers,  doivent-ils  être  pris  parmf  des 
cavaliers  envoyés  au  cours  de  leur  deuxième  ou  U^isième 
année  de  service  dans  un  bataillon  de  pionniers  pour  y 
recevoir  une  instruction  technique  ? 

Est-il  préférable,  au  contraire,  de  détacher  dans  un 
régiment  de  cavalerie  des  pionniers  qui  seraient  char- 
gés des  travaux  techniques  et  qui  seraient  soit  trans- 
portés sur  voitures,  soit  munis  de  bicyclettes? 

Enfin  n'est-il  pas  possible  de  perfectionner  cette 
deuxième  manière  de  voir  en  affectant  définitivement  ces 
pionniers  à  la  cavalerie  qui  les  remonterait  sur  des  che- 
vaux spéciaux?  Aucune  décision  n'a  été  prise  relative- 
ment à  ces  différentes  questions;  tous  les  officiers  de 
cavalerie  sont  d'accord  pour  demander  que  les  pionniers 
soient  montés. 

Si  la  division  de  cavalerie  doit  disposer  de  spécialistes 


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^m. 


KN  ALLEMAONB.  43 


pwtt  certains  tm^vaux  dont  Texécutioii  peat  lui  incom- 
ber, il  ^nt  en  m^me  temps  que  tout  son  personnel  ait 
rinstnifilion.  teclaxiique  suffisante  pour  seconder  ces 
pionniers,  au  besoin  les  remplacer;  il  faut  en  particulier 
qu'il  soit  en  état  de  pratiquer  sur  les  voies  ferrées,  télé- 
ÇAçhlques,  des  destructions  courantes,  de  faire  franchir 
\ine  rivière  aux  escadrons  et  batteries  à  cheval. 

Tel  est  l'objet  du  nouveau  règlement  —  24  octobre 
1901  —  qui  remplace  Tinstruction  sur  les  travaux  de 
campagne  de  la  cavalerie  du  6  avril  1893. 

Ce  n'est  plus  une  simple  description  de  travaux,  mais 
Fexposé  d*on  système  d'instruction  technique.  Tout  en 
étant  beaucoup  plus  complet,  le  règlement  actuel  est 
cependant  de  lecture  plus  facile,  grâce  aux  croquis  plus 
nombreux  qui  accompagnent  le  texte  et  grftce  en  outre  à 
une  disposition  nouvelle  d'impression  :  toutes  les  pres- 
criptions relatives  aux  travaux  que  la  cavalerie  peut 
exécuter  elle-même  sont  imprimées  en  gros  caractères  ; 
celles  qui  conceruent  les  travaux,  dont  ne  peuvent  guère 
être  chargés  que  les  détachements  de  pionuiers,  sont 
imprimées  en  caractères  fins. 

Le  règlement  contient  également  des  indications  pour 
1  artillerie  à  cheval  et  les  détachements  de  mitrailleuses. 
Il  se  divise  en  trois  titres  : 

!•  Prescriptions  générales. 
2?  Travaux  de  destruction. 
3®  Passage  des  cours  d'eau  et  travaux  d^ organisation. 


I 

PRBSCKIPTIOKS  GÉNÉRALES. 

Le  but  de  l'instruction  technique  à  donner  à  la  cava- 
lerie est  précisé  nettement  : 

«  La  variété  des  rôles  que  la  cavalerie  est  appelée  à 


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44 


LES  PIONNIERS  DE  CAVALERIE 


N«  968. 


jouer  en  campagne  exige  que  son  instruction  soit  poussée 
de  manière  à  la  rendre  indépendante;  ce  n'est  qu'en 
conservant  cette  indépendance  qu'elle  restera  maltresse 
de  sa  rapidité,  de  ses  effets  de  surprise  qu'elle  sacrifie- 
rait en  liant  son  sort  à  celui  d'autres  armes.  » 

La  cavalerie  doit  donc  être  en  mesure  de  pratiquer  sur 
les  voies  ferrées,  télégraphiques,  et  toutes  voies  de  com- 
munication des  destructions  plus  ou  moins  durables, 
de  franchir  les  obstacles,  en  particulier  les  cours  d'eau, 
d'organiser  la  mise  en  état  de  défense  d'une  localité  sous 
sa  forme  la  plus  simple. 

Tous  les  ans  (ainsi  que  par  le  passé),  chaque  régiment 
de  cavalerie  reçoit  pendant  quinze  jours  un  officier  de 
pionniers  qui  lui  sert  d'instructeur.  En  outre,  il  dispose 
d'un  matériel  d'instruction  :  voie  ferrée  d'exercices, 
outils  de  destruction...;  on  lui  alloue  également  des 
fonds. 


II 


TRAVAUX   DE  DESTRUCTION. 

L'approvisionnement  d'un  régiment  à  quatre  escadrons 
se  compose,  en  fait  d'explosifs  :  de  32  pétards,  40  déto- 
nateurs (dont  8  longs),  40  capsules;  en  fait  d'outils  de 
destruction  :  de  2  poulies  et  de  2  pinces. 

Eq  outre,  une  division  de  cavalerie  emporte  sur  les 
deux  premiers  caissons  de  sa  colonne  légère  de  muni- 
tions, en  fait  d'explosifs  :  112  pétards,  des  détonateurs...  ; 
en  fait  d'outils  de  destruction  :  deux  jeux  comprenant 
chacun  2  leviers  à  pied  de  biche,  2  marteaux  pour  tra- 
verses,  deux  bêches,  des  tire-fonds... 

Le  détachement  de  pionniers  d'une  division  de  cava- 
lerie emporte  des  explosifs  et  des  moyens  de  destruc- 
tion de  toutes  sortes  ;  il  est  donc  en  état  non  seulement 
d'exécuter  des  destructions  assez  importantes  mais,  le 
cas  échéant,  de  prêter  son  aide  aux  régiments. 


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N*  968.  EN  ALLEMAGNE.  45 

Le  règlement  commence  par  mentionner  les  autorités 
qui  ont  pouvoir  d'ordonner  les  destructions  ou  obstruc- 
tions de  voies   ferrées  ;  il  discute  ensuite  la  question 
d'opportunité  de  ces  destructions  qui  est  liée  nécessai- 
rement aux  facilités  que  trouvera  Tennemi  à  les  réparer. 
L'interruption  des  voies  ferrées,  en  particulier,  ne  pro- 
duit un  arrêt  sérieux  dans  le  trafic  que  si  elle  s'accompa- 
gne d'un  déraillement;  elle  ne  devra  donc  être  prati- 
quée que  dans  des  conditions  de  temps  ou  de  lieu  qui 
la  rendront  difficile  à  découvrir  par  le  personnel  de  la 
voie  ou  des  trains. 

La  manière  de  disposer  les  pétards  soit  en  charges 
allongées,  soit  en  charges  concentrées,  avec  ou  sans 
bourrage,  de  les  faire  exploser  soit  par  transmission,  soit 
par  mises  de  feu  simultanées,  les  mesures  de  sécurité  à 
prendre  sont  successivement  traitées. 

Vient  ensuite  la  question  des  destructions  à  pratiquer 
aux  voies  ferrées,  avec  les  outils  ou  à  Taide  d'explosifs, 
en  pleine  voie  ou  dans  les  croisements,  dans  les  gares, 
sur  le  matériel  roulant  ;  puis  des  manières  de  rendre  inu- 
tilisables les  lignes  télégraphiques  ou  téléphoniques  : 
destructions  définitives ,  interruptions  momentanées , 
procédés  pour  amener  dans  la  ligne  (ces  derniers  du  res- 
sort des  pionniers),  des  dérangements  qu'on  ne  pourra 
réparer  qu'au  prix  de  longues  recherches. 

Un  chapitre  détaillé  (également  en  caractères  fins)  est 
consacré  à  la  destruction  des  ouvrages  d'art,  enfin  la 
manière  de  rendre  inutilisables  les  pièces  d'artillerie  est 
l'objet  de  quelques  indications. 

III 

RISSAOE    DES    COURS    D'EAU    ET    TRAVAUX    D'ORGANISATION. 

La  cavalerie  qui  arrive  en  face  d'une  rivière  trouvera 
souvent  une  économie  de  temps  et  de  fatigues  à  créer 


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i  .1  i 


46  LES  PIONNIBRS  DR  CATALERIË  N*  968. 

des  moyens  de  passage  plutôt  qu^à  aller  chercher  par 
une  longoe  marche  un  gué  on  un  pont. 

Pour  franchir  un  cours  d'eau,  elle  peut  soit  mettre  ses 
chevaux  à  la  nage  et  transporter  son  personnel  et  son 
matériel  avec  ses  ressources  régimentaires  complétées 
au  besoin  par  les  ressources  locales,  soit  établir  des 
radeaux  on  des  ponts.  Cette  deuxième  méthode  est  d'ap- 
plication infiniment  moins  fréquente  que  la  première  ; 
le  passage  à  la  nage  de  ses  chevaux  doit  donc  être 
considéré  par  la  cavalerie  comme  de  pratique  courante. 

Il  lui  faut,  par  conséquent,  y  exercer  fréquemment 
ses  chevaux,  former  des  cavaliers  bons  nageurs,  capables 
d'agir  avec  d'autant  plus  de  sûreté  qu'ils  auront  plus  de 
confiance  en  eux;  constituer  des  équipes  d'hommes 
habiles  à  la  conduite  des  barques.  Ces  deux  derniers 
points  :  formation  de  bons  nageurs,  instruction  indivi- 
duelle au  maniement  de  l'aviron,  du  gouvernail...  sont 
de  première  importance. 

Ces  principes  posés,  le  règlement  traite  des  exercices 
préliminaires  au  passage  des  cours  d'eau.  Choix  du  point 
de  passage,  conduite  des  embarcations  à  l'aviron,  à  la 

gaffe,  au  va-et-vient Puis  de  la  manière  de  faire 

nager  les  chevaux,  soit  qu'ils  soient  dirigés  par  des  cava- 
liers les  accompagnant  en  barque,  ou  traversant  sur  nne 
passerelle,  soit  qu'ils  soient  simplement  guidés  par  des 
cavaliers  à  la  nage. 

II  aborde  ensuite  le  passage  des  cours  d'eau  avec  le 
matériel  réglementaire. 

Le  matériel  de  pont  d'un  régiment  de  cavalerie  se 
compose  de  demi-bateaux  soit  en  tôle  d'acier,  soit  en 
toile  d'ancien  ou  de  nouveau  modèle. 

Stahlbootbruckengeràt.  —  Quatre  demi-bateaux  en  tôle 
d'acier  avec  le  matériel  d'assemblage,  d'ancrage,  de 
conduite,  nécessaire  ;  le  tout  transporté  sur  deux  voi- 
tures à  4  chevaux. 


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N*  968.  EN  ALLKMAaME.  47 

Longueur  du  demi-bateau  :  S'^yiâ. 

Longaeur  du  bateau  :  6^^,90. 

Largeur  :  1™,58. 

Poids  du  demi-bateau  :  132  kilogrammes. 

Fcdtbootbrûckengeràt.  —  Deux  bateaux  en  toile  se 
composant  chacun  soit  de  deux  avant-becs  et  un  corps 
(ancien  modèle),  soit  simplement  de  deux  demi-bateaux 
(nouveau  modèle)  avec  le  matériel  d'assemblage,  d'an- 
crage, de  conduite,  nécessaire;  le  tout  transporté  sur  une 
voiture  i  6  chevaux  : 

Longueur  d'un  bateau  (ancien  et  nouveau  modèle)  : 
6-,50. 

Largeur  :  i",50. 

Chaque  bateau  peut  transporter  10  fantassins  équipés, 
ou  8  cavaliers  avec  leur  selle,  paquetage,  ctc 

Le  matériel  d'un  régiment  permet  d'établir  : 

1^  Un  bac  pouvant  transporter  25  à  30  fantassins,  45  à 
30  harnachements,  1  voiture  d'artillerie,  ou,  exception- 
nellement, 4  chevaux; 

2<>  Une  passerelle  pour  le  passage  des  cavaliers  un  par 
un,  les  chevaux,  à  la  nage  : 

20  i  32  mètres  de  longueur  [Stahlboot)  ; 

20  &  24  mètres  de  longueur  {Faltboot)  ; 

3®  Un  po7iceau  [Laufbrûcke]  pour  le  passage  de  cava- 
liers pied  à  terre,  tenant  leurs  chevaux,  ou  de  voitures 
^des  traînées  par  les  hommes  : 

16  mètres  de  longueur  {Stahlboot  seulement); 

4®  Unpont  (  Verstaerkte  Lauf bruche)  (n'est  supporté  que 
par  des  bateaux  entiers  tandis  que  dans  le  Laufbrûcke 
on  alterne  les  bateaux  et  demi-bateaux)  permettant  le 
passage  de  cavaliers  pied  à  terre  par  un,  —  ou  de  fan- 
tassins par  quatre, — ou  de  pièces  d'artillerie  séparées  de 
leurs  avant-trains  : 

De  8  à  12  mètres  {Stahlboot)  ; 

De  8  mètres  (Faltboot). 


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kS 


LES  PIONNIERS  DE  CAVALERIE  EN  ALLEMAGNE.       N*  968. 


1 
1 


Eq  réunissant  le  matériel  de  six  régiments  on  peut 
établir  : 

Pisserelles.  Ponceiux.  Ponts. 


Stahlboot. 
Faltboot.. 


100  à  \n^ 
100  à  144" 


68  à  96" 


52  à  64"* 
48™ 


Quand  le  matériel  réglementaire  est  insuffisant,  quand 
il  est  impossible  d'en  faire  usage  par  suite  de  différentes 
circonstances  (profondeur  d'eau  trop  faible,  configura- 
tion des  rives),  il  y  a  lieu  d'employer  le  matériel  de  cir- 
constance qu'on  peut  se  procurer  sur  place. 

La  construction  des  ponts  de  circonstance  incombera 
très  rarement  à  la  cavalerie  par  suite  du  temps  nécessaire 
à  la  mise  en  œuvre  de  ce  matériel  improvisé  ;  les  chapi- 
tres consacrés  à  la  construction  de  ces  ponts,  à  la  conso- 
lidation des  ponts  permanents  de  solidité  insuffisante, 
sont  donc  imprimés  en  caractères  fins  (pionniers).  L'éta- 
blissement des  bacs,  corps  flottants. . .,  au  contraire,  est 
du  ressort  des  cavaliers. 

Les  bacs  peuvent  être  organisés  avec  des  pontons,  des 
radeaux...;  les  corps  flottants  construits  avec  des  ton- 
neaux, des  caisses  calfatées,  des  sacs  à  fourrage. . . 

Le  règlement  se  termine  par  des  indications  sur  l'exé- 
cution des  passages  qu'ils  se  fassent  à  gué,  à  l'aide  de 
pouts,  ou  de  bacs,  et  par  des  données  sur  les  organi- 
sations défensives  dont  la  cavalerie  peut  être  chargée 
pour  augmenter  sa  capacité  de  résistance. 

En  résumé,  la  tâche  qu'on  exige  de  la  cavalerie  s'est 
notablement  compliquée  au  point  de  vue  technique  et 
elle  doit  apporter  à  cette  partie  spéciale  de  son  instruc- 
tion beaucoup  de  temps  et  tous  ses  soins. 

(193) 


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LA 


NOUVELLE     ORGANISATION 


DE 


l'ai\m:ée    roumaine 


La  Revue  a  exposé  en  1906  (1)  les  principes  de  Tor- 
ganîsation  de  Tarmée  roamaine  et  montré  comment  elle 
participait  à  la  fois  du  caractère  de  Tarmée  permanente 
et  décelai  de  la  milice. 

Elle  comprenait  en  effet  : 

i*^  Une  partie  permanente  faisant  sons  les  drapeaux 
un  service  prolongé  ; 

â*  Une  partie  non  permanente  (à  service  alternatif  : 
tf  CD  Schimbul»  ),  convoquée  pendant  le  temps  stricte- 
ment nécessaire  pour  recevoir  une  instruction  militaire 
suffisante  et  qui,  à  la  mobilisation,  venait  s'agglomérer 
an  noyau  constitué  par  l'armée  permanente. 

Cette  organisation  ne  semble  pas  avoir  donné  tous  les 
résultats  désirables,  et  la  nouvelle  loi  vient  de  suppri- 
mer les  contingents  «  eu  Schimbul  )>  de  Tinfanterie  pour 
augmenter  la  solidité  de  cette  arme.  Elle  a  eu  en  outre 
pour  but  d'introduire  dans  l'armée  les  améliorations  sui- 
vantes : 

I®  Une  répartition  des  années  de  service  mieux  en 
rapport  avec  les  besoins  de  Tarmée  mobilisée  ; 

(f)  Voir  2«  semestre  1906,  p.  149. 

4 

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50 


LA  NOUVELLE  ORGANISATION 


N»  968. 


2°  Un  accroissement  du  nombre  d'hommes  recevant 
une  instruction  complète  vergés  annuellement  dans  la 
réserve,  par  la  réduction  du  service  actif  à  deux  ans, 
pour  les  armes  à  pied  ; 

3**  Une  répartition  plus  rationnelle  de  la  cavalerie,  de 
Tartillerie  et  des  troupes  techniques. 

La  loi  en  vigueur  jusqu'à  présent  astreint  au  service 
militaire  les  hommes  de  21  à  46  ans  :  sept  ans  dans 
Tarmée  active,  deux  ans  dans  la  réserve,  six  ans  dans  la 
niilic^e,  dix  ans  dans  la  levée  en  masse. 

La  nouvelle  loi  porte  de  deux  à  cinq  le  nombre  d'an- 
nées à  passer  dans  la  réserve,  et  réduit  de  six  à  trois  les 
aDQéôs  de  milice.  Cette  modification  se  justifie  par  cette 
coDsidération  que  deux  classes  seulement  de  réserve  ne 
suffisent  pas  pour  compléter  les  unités  de  Tarmée  active, 
tandis  que  trois  classes  suffisent  aux  formations  de 
milice,  d'autant  plus  que  cette  dernière  catégorie  béné- 
ficie, d'après  les  dispositions  de  la  présente  loi,  de  tout 
Texcédent  non  incorporé  du  contingent  et  des  dispensés. 

Dans  la  levée  en  masse,  le  service  sera  seulement  de 
quatre  années,  ce  qui  correspond  largement  aux  besoins, 
de  telle  sorte,  qu'en  résumé,  le  Roumain  ne  sera  plus 
astreint  au  service  militaire  que  jusqu'à  rage  de  40  ans. 

La  levée  en  masse  prendra  le  nom  d'armée  territoriale^ 
puisque  c'e^t  en  définitive  le  seul  élément  destiné  à 
n'opérer  qu'à  l'intérieur  du  territoire. 

En  réduisant  le  service  actif  des  troupes  à  pied  à  deux 
ans  et  en  supprimant  l'infanterie  «  eu  Schimbul  »,  il 
sera  possible  d'incorporer  annuellement  un  nombre  de 
recrues  assez  considérable  pour  que  non  seulement  le 
total  des  hommes  instruits  satisfasse  largement  aux 
besoins  de  la  mobilisation,  mais  encore  pour  que  pres- 
que tous  les  jeunes  gens  qui  n'ont  pas  de  motifs  de  dis- 
pense reçoivent  une  instruction  militaire  sérieuse. 

Ainsi,  jusqu'à  présent,  le  total  des  hommes  annuelle- 
ment incorporés  dans  les  unités  permanentes  ne  dépas- 


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^^'  I>K   r.'ARliÉE  ROUMAINE.  61 

sait  pas  22,000  Kommes  :  la  loi  nouvelle  permet  d'incor- 
porer environ  40,000  hommes. 

Si)  k  ce  cbifFre  on  ajoute  les  cavaliers  «  eu  Schimbnl  » 
et  les  dispensés  pour  divers  motifs,  on  arrive  à  peu  près 
au  cbi&re  de  tous  les  jeunes  gens  susceptibles  d*ètre 
incorporés,  qui  monte  environ  à  46,000  hommes. 

La  cavalerie  a  passé  par  les  mêmes  phases  que  Tinfan- 
terie.  Il  y  eut  d^abord  une  cavalerie  permanente  et  une 
cavalerie  a  eu  Schimbul  »,  cette  dernière  composée  à 
Torigine  de  dorobantzi  à  cheval,  et  plus  tard  de  régi- 
ments de  ca/arasAt.  La  tendance  èaccroitreTélément  per- 
manent n'a  pas  tardé  à  se  manifester.  Mais,  la  cavalerie 
étant  une  arme  coûteuse,  les  progrès  ont  été  plus  lents 
qne  dans  l'infanterie,  et  on  en  est  resté,  pour  les  régi- 
ments de  calarashi,  à  un  simple  noyau  permanent.  Ce 
noyaa  a  été  d'abord  réparti  également  entre  les  esca- 
drons ((  eu  Schimbul  »,  puis  concentré  comme  dans  Tin- 
fanterie,  dans  une  unité  spéciale  ;  et  en  dernier  lieu,  on 
est  revenu  à  la  première  manière,  en  disséminant  les 
hommes  permanents  dans  les  escadrons  «  eu  Schim- 
bul. M 

Partant^  comme  pour  rinfanterie,  de  cette  idée  que  le 
mélange  des  contingents  permanents  et  «  eu  Schimbul  » 
compromet  la  solidité  des  premiers  sans  améliorer  les 
seconds  y  mais  considérant  que  d'ici  longtemps  les  res- 
sources  budgétaires  ne  permettront  pas  de  rendre  per- 
mojiente  toute  la  cavalerie,  la  nouvelle  loi  réunit  tous  les 
cavaUers  permanents  dans  les  régiments  de  roshiori, 
les  cavaliers  «  eu  Schimbul  »  restent  seuls  dans  les  régi- 
ments de  calarashi,  et  sont  convoqués  suivant  les  vieilles 
traditions. 

Hartillerie  de  campagne  est  actuellement  répartie  i 
raison  de  deux  tiers  dans  les  divisions,  et  un  tiers  dans 
ie  corps  d'armée.  Suivant  la  tendance  générale  des  prin- 
cipales armées  européennes,  la  loi  nouvelle  prévoit  la 
suppression  de  l'artillerie  de  corps. 


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Be 


LA  NOUVELLE  ORGANISATION 


N»  968. 


L'organisation  du  temps  de  paix  des  troupes  du  génie 
est  entièrement  différente  de  celle  du  temps  de  guerre. 
Dorénavant,  les  unités  du  génie  seront  réparties  dans  les 
corps  d*armée,  conformément  aux  nécessités  de  la  mobi- 
lisation. 

Enfin,  on  revient  à  Tancienne  prescription  qui  se 
trouve  déjà  dans  la  loi  de  1868,  à  savoir  que  les  jeunes 
gens  doivent,  antérieurement  à  leur  incorporation,  appar- 
tenir à  un  élément  de  l'armée,  et  recev^oir  un  commen- 
cement de  préparation  militaire,  et  notamment  Tinstruc- 
lion  sur  le  tir  à  la  cible.  Cette  dernière  disposition, 
appliquée  rationnellement,  facilitera  beaucoup  le  dres- 
sage des  recrues,  considération  importante,  vu  la  réduc- 
tion à  deux  ans  du  service  actif  pour  la  grande  masse  du 
contingent. 

Nous  donnons  ci-après  les  dispositions  principales  de 
la  nouvelle  loi  sur  Torganisation  de  Tarmée. 

Éléments  de  Tarmée  (Ghap.  I).  —  Tous  les  habitants 
du  territoire  doivent  le  service  militaire  personnel.  Ils 
soDt  appelés  sous  les  armes  et  répartis  entre  les  dif- 
férents éléments  de  l'armée  conformément  aux  disposi- 
tions de  la  présente  loi. 

Les  éléments  de  l'armée  sont  :  1»  l'armée  active  et  la 
réserve;  2®  la  milice;  3®  l'armée  territoriale. 

L'armée  active  et  sa  réserve  forment,  en  cas  de  guerre, 
Tarmée  d'opérations. 

La  milice  est  destinée  à  compléter  l'armée  d'opéra- 
tions, soit  en  comblant  les  vices  de  celle-ci,  soit  en  cons- 
tituant des  unités  spéciales  de  milice. 

L'armée  territoriale  a  pour  mission  de  défendre  le 
territoire. 

Durée  du  service  militaire  (Guap.  II).  —  La  durée  du 
service  militaire  est  de  dix-neuf  ans,  de  21  ans  révolus 
à  40  ans  révolus,  dont  :  sept  ans  dans  l'armée  active; 


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''^''  ^.  I>K   L'ARMÉE  ROUMAINE.  o3 

tmqans  dans  \a  réserve  ;  trois  ans  dans  la  milice  ;  quatre 
%iis  dans  \a  territoriale. 
Ia.  durée  du  service  actif  pour  toutes  les  troupes  à 
f  led  est  de  deux    ans  sous  les  drapeaux,  et  de  cinq  ans 
en  congé* 

Pour  la  cavalerie,  lartiUerie,  les  gendarmes  ruraux 
et  les  graniceri  (1),  les  durées  sont  :  trois  ans  sous  les 
armes,  quatre  ans  en  congé. 

Pour  la  marine  :  quatre  ans  sous  les  armes,  trois  ans 
en  congé. 

Les  hommes  qui  passent  trois  ou  quatre  ans  sous  les 
drapeaux  sont  versés  à  30  ans  dans  Tarmée  territoriale. 

Appels  (Chap.  III).  —  L'incorporation  et  l'envoi  en 
congé  de  la  classe  se  font  à  la  date  du  1®'  octobre.  Tous 
les  autres  éléments  de  Tarmée  changent  de  catégorie  le 
1**  avril  qui  suit  la  date  de  leur  passage  dans  la  catégorie 
suivante. 

Les  jeunes  gens  dispensés  on  non  incorporés  par  suite 
d^excédent  du  contingent  annuel  sont  inscrits  de  droit 
dans  la  milice,  et  de  là  passent  dans  la  territoriale  en 
même  temps  que  leur  classe  de  recrutement.  Ils  doivent 
recevoir,  durant  les  deux  premières  années  de  leur  ins- 
cription dans  la  milice,  une  instruction  militaire  suffi- 
sante pour  pouvoir,  en  cas  de  besoin,  être  appelés  sous 
les  armes  avec  leur  classe  de  recrutement.  Le  règlement 
d'application  de  la  loi  précisera  le  mode  d'instruction  de 
ces  hommes. 

Les  hommes  qui  ne  font  que  deux  années  de  service 
actif  restent  pendant  un  an  après  leur  libération  à  la  dis- 
position du  Ministre,  pour  le  service  dit  de  garnison  (2). 


(i)  Troapes  chargées  de  la  surreillaoce  des  frontières. 
(2)  Ce  serrice  foDCtionne  lorsque  par  exemple  les  corps  de  troupes 
d^ane  faniison  sont  partis  pour  les  manœuvres. 


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54 


LÀ  NOUVELLE  ORGANISATION 


N«  968. 


Les  jeunes  gens  qui,  au  moment  des  opérations  du 
recrutement,  désirent  servir  dans  les  calarashi  (1),  doi- 
vent se  procurer  un  cheval,  ou  déposer  une  somme  équi- 
valente à  son  prix.  Us  sont  obligés  de  conserver  leur 
cheval  pendant  leur  première  année  de  congé. 

Les  calarashi  sont  d'abord  concentrés  pour  une  période 
minima  de  soixante  jours.  Us  sont  ensuite  répartis  en 
quatre  séries  convoquées  tour  à  tour,  chacune  pendant 
une  semaine  de  certains  mois  de  l'année  fixés  par  le 
Ministre.  Au  mois  de  septembre,  les  quatre  séries  sont 
convoquées  simultanément.  Elles  peuvent  être  appelées 
également  sous  les  drapeaux  toutes  les  fois  que  l'intérêt 
du  service  l'exige. 

Le  Ministre  de  la  guerre  peut  convoquer  pour  un 
temps  limité,  soit  en  vue  de  Finstruction,  soit  en  vue  d'un 
accroissement  momentané  d'effectif,  aussi  bien  les 
hommes  en  congé  que  ceux  de  la  réserve. 

En  ce  qui  concerne  ces  derniers,  la  convocation  se  fait 
par  décret  royal,  et  seulement  pour  une  période  maxima 
de  vingt-cinq  jours  par  an.  Pour  une  période  plus  pro- 
longée, les  contingents  de  la  réserve  ne  peuvent  être 
convoqués  qu'à  la  suite  d'un  vote  des  Corps  législatifs, 
ou,  en  cas  d'urgence,  par  décret  royal  rendu  après  déli- 
bération du  Conseil  des  Ministres. 

En  cas  de  passage  au  pied  de  guerre,  les  effectifs  de 
mobilisation  des  unités  existant  en  temps  de  paix  et  de 
celles  qui  sont  créées  à  la  mobilisation,  sont  atteints  par 
l'appel  sous  les  armes  des  contingents  en  congé,  de 
réserve  et  de  milice,  dans  l'ordre. 

Éléments  et  unités  de  l'armée  active  (Chap.  IV).  — 
L'armée  active  comprend  :  l'infanterie,  la  cavalerie,  l'ar- 


(1)  Régiment  de  cavalerie  où  est  appliqué  le  service  k  eu  Sehimbul  » 
par  opposition  aux  régiments  de  roshiori  dont  les  effectifs  sont  perma- 
nents. 


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l^w-^r 


IV*  9Bè.  BB  VàSMÈK  roumains.  ^ 

tillerie,  le  génie,  les  sections  de  mitrailleusas,  la  marine, 
les  troupes  et  services  auxiliaires,  les  écoles  et  établisse- 
ments d'instruction  militaire. 

Ces  différentes  armes,  troupes  et  services,  sont  orga- 
nisés en  unités  ou  corps  de  troupes,  et  en  services. 

La  présente  loi  fixe  le  nombre  et  la  composition  des 
corps  de  troupes  et  des  services. 

Infanterie.  —  L'infanterie  est  organisée  en  régiments 
d  mfaoterie,  bataillons  de  chasseurs,  bataillons  ou  régi- 
ments de  réserve. 

Les  bataillons  de  chasseurs  ont  des  cadres  suffisants 
pour  pouvoir  se  dédoubler  à  la  mobilisation  et  former  des 
régiments. 

11  existe  un  régiment  de  réserve  par  cercle  de  recrute- 
ment. Ce  régiment  dispose  en  temps  de  paix  des  cadres 
nécessaires  pour  que  sa  mobilisation  soit  assurée. 
Chaque  régiment  de  réserve  porte  le  même  numéro  que 
le  régiment  d'infanterie  se  recrutant  dans  le  même 
cercle. 

En  dehors  de  ces  régiments  de  réserve,  d'autres  unités 
de  réserve,  bataillons  ou  régiments,  peuvent  être  for- 
mées pour  des  missions  spéciales. 

Cavalerie.  —  La  cavalerie  se  compose  de  régiments  de 
roshiori  (permanents),  de  régiments  de  calarashi  et  d'un 
régiment  d'escorte. 

Les  régiments  de  roshiori  sont  à  quatre  ou  six  esca- 
drons ;  les  régiments  de  calarashi  ont  une  composition 
analogue. 

Artillerie.  —  L*artillerie  comprend  :  le  service  de  l'ar- 
tillerie et  les  troupes  d'artillerie. 

Au  service  de  l'artillerie  appartient  la  totalité  des  offi- 
ciers techniques  d'artillerie  employés  au  ministère  de  la 
guerre,  dans  les  divers  commandements  et  dans  les 
établissements  de  l'arme. 


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m  LA  NOUVELLE  ORGANISATION 

Les  troupes  d'artillerie  se  composent  de 


N«  968. 


L*artillene  de  campagne,  organisée  en  régiments; 

L'artillerie  de  montagne,  organisée  en  groupes  ; 

L'artillerie  «\  cheval,  organisée  en  groupes  ; 

L'artillerie  de  forteresse,  organisée  en  régiments,  bataillons  et 

compagnies  ; 
L'artillerie  de  siège,  organisée  en  bataillons  de  siège  avec  parcs 

de  siège  ; 
Des  pompiers  formés  en  sections  et  répartis  dans  les  Tilles  qui 

yersent  au  Trésor  les  sommes  nécessaires  à  leur  entretien. 

Pionniers.  —  Les  pionniers  sont  formés  en  bataillons 
et  compagnies,  chaque  compagnie  possédant  son  maté- 
riel de  sapes,  de  mines  et  de  pontage. 

Génie.  —  Le  génie  comprend  le  service  du  génie  et 
les  troupes  de  communication. 

Le  servicç  du  génie  comprend  la  totalité  des  officiers 
de  Tarme  employés  dans  les  services  du  ministère,  des 
commandements  et  des  régions  fortifiées. 

Les  troupes  de  communication  comprennent  : 

Des  bataillons  de  pontonniers  ; 

Des  bataillons  ou  demi-bataillons  de  chemins  de  fer  ; 

Un  bataillon  ou  des  compagnies  de  télégraphie  ; 

Des  sections  d'aérostation  ; 

Des  sections  d'automobiles  ; 

Des  sections  de  pigeonniers  militaires. 

Marine.  —  La  marine  se  compose  d'une  division  du 
Danube  et  d'une  division  de  mer.  Elle  est  organisée 
d'après  une  loi  spéciale. 

Sections  de  mitrailleuses.  —  Les  sections  de  mitrail- 
leuses sont  formées  d'un  certain  nombre  de  mitrailleuses, 
et  sont  adjointes  aux  unités  des  différentes  armes. 

Écoles.  —  Elles  comprennent  : 

Les  écoles  régimentaires  de  sous-officiers  ; 
Les  écoles  de  sous-officiers  ; 


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'V  96S.  DE  L'ARMÉB  ROUMAINE.  57 

Lef  .gf  mnases  et  lycées  militaires  ; 

Lei  écoles  d*infaDterie  ; 

Les  écoles  de  cavalerie  ; 

Les  écoles  de  Tartillerie  et  du  génie; 

Les  écoles  de  tir  ; 

L'École  sapérieure  de  guerre. 

Milice  (Chap.  Y).  —  La  destination  des  contingents  de 
la  milice  est  fixée  par  le  plan  de  mobilisation.  Ces  con- 
tingents peuvent  constituer  des  unités  de  milice,  ou 
servir  à  compléter  les  effectifs  de  guerre  de  Tarmée 
active. 

Armée  territoriale  (Chap.  VI).  —  Font  partie  de  l'ar- 
mée territoriale  tous  les  hommes  qui  ont  accompli  le 
terme  légal  de  service  dans  les  autres  catégories.  Dans 
chaque  cercle  de  recrutement  sont  organisées  des  unités 
territoriales  en  rapport  avec  les  besoins. 

Ces  unités  sont  destinées  à  la  défense  du  territoire,  et 
en  particulier  à  la  formation  des  garnisons  des  places 
fortes,  des  positions  fortifiées,  des  gites  d'étapes,  etc. 

Eq  même  temps  que  la  loi  précitée,  ont  été  votées 
denx  autres  lois,  modifiant,  Tune  la  loi  sur  les  rengage- 
ments, l'autre  la  loi  sur  l'avancement. 

Nous  les  résumerons  ci-après  en  donnant  les  exposés 
des  motifs  qui  les  précèdent. 

Loi  modifiant  la  loi  sur  les  rengagements. 

Dans  toutes  les  armées  se  pose  la  question  des  moyens 
à  employer  pour  faciliter  par  les  rengagements  le  bon 
recrutement  des  gradés  inférieurs.  Les  sous-officiers 
rengagés  sont  un  facteur  essentiel  de  la  préparation  à  la 
guerre  ;  ils  sont  indispensables  pour  assurer  l'unité  de 
rinstrnction  et  la  conservation  des  traditions  militaires, 
surtout  depuis  la  réduction  du  service  actif. 


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5S 


LA  NOUVELLE  ORGANISATION 


N«968- 


La  loi  du  2  mars  1906  (1),  qui  a  remplacé  celle  du 
22  mai  1893,  a  eu  pour  utilité  d'établir  nettement  la  dis- 
tinction entre  les  rengagés  instructeurs  et  les  rengagés 
ouvriers;  elle  tendait  à  favoriser  la  première  catégorie. 

Les  résultats  n'ont  pas  correspondu  à  l'attente,  parce 
que,  bien  que  l'intention  du  législateur  fût  d'améliorer 
en  général  la  situation  des  rengagés,  ces  derniers 
étaient  assez  mal  traités  par  la  nouvelle  loi,  pendant  la 
période  du  premier  rengagement,  qui  est  pourtant  la 
plus  importante.  C'est  ainsi  que  la  loi  de  1906  n'attri- 
buait au  sous-officier  se  rengageant  pour  la  première 
fois  qu'une  solde  mensuelle  de  49  lei. 

Il  en  est  résulté  que  le  plus  grand  nombre  des  sous- 
officiers  disposés  à  rengager  à  l'expiration  de  leur  temps 
de  service  obligatoire  ont  préféré  être  libérés  et  que  la 
même  tendance  fâcheuse  s'est  manifestée  chez  les  sous- 
i>r&ciers  déjà  rengagés,  dont  beaucoup  se  sont  refusés 
à  contracter  un  second  rengagement  à  l'expiration  du 
premier. 

La  loi  nouvelle  a  pour  but  de  porter  remède  à  cet  état 
de  choses. 

Pour  le  premier  rengagement  de  cinq  ans  (permis  aux 
seuls  sous-officiers  instructeurs)  le  supplément  de  solde 
de  30  lei  par  mois  est  porté  à  50  lei;  pour  le  deuxième 
l'engagement,  de  50  à  60  lei;  pour  le  troisième,  le  sup- 
plément de  solde  de  70  lei  a  été  maintenu. 

De  plus  les  rengagés  auront  droit  au  logement  et  à 
d'autres  avantages,  pour  eux  et  leur  famille.  Les  renga- 
gés toucheront  une  allocation  de  vivres  supérieure  à 
celle  des  soldats,  de  telle  sorte  que  leur  situation  sera 
tjensiblement  améliorée. 

La  modification  apportée  à  l'article  2  de  la  loi  redresse 
une  injustice  dont  souffraient  les  instructeurs  rengagés 


(i)  Voir  2« semestre  1906,  p.  149. 


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N«  968.  DS  L*ABMÉE  ROUMAINE.  69 

pour  moins  de  cinq  ans,  qui  ne  touchaient  aucun  supplé- 
ment de  solde,  alors  que  ce  supplément  était  acquis  aux 
oQYriers  rengagés. 

Articles  modifiés. 

Art.  2.  —  Au  rengagement  pour  deux  ans  sont  admis 
les  sous-officiers  instructeurs,  de  même  que  les  sous- 
officiers,  caporaux  et  soldats,  musiciens,  ou  ouvriers  de 
toutes  catégories.  Le  rengagement  donne  droit,  outre  la 
solde  et  les  vivres  prévus  au  budget,  à  un  supplément  de 
solde  de  15  lei  par  mois;  supplément  porté  à 20  leipour 
le  deuxième  rengagement,  à  30  lei  pour  les  suivants. 

Art.  3.  —  Les  sous-officiers  d'administration  et  les 
sous-officiers  gardes  d'artillerie  et  du  génie  peuvent  se 
rengager  pour  deux  ans,  mais  n*ont  pas  droit  aux  sup- 
pléments de  solde  ci-dessus  indiqués. 

Art.  4.  —  Au  rengagement  de  cinq  ans  sont  admis 
seulement  les  sous-officiers  ayant  des  aptitudes  d'ins- 
tructeurs, aptitudes  qui  doivent  être  constatées  par  un 
examen  théorique  et  pratique,  si  le  rengagement  est 
contracté  dans  un  corps  autre  que  celui  où  le  sous-offi- 
cier  a  déjà  servi,  ou  si  la  demande  de  rengagement  est 
faite  après  interruption  de  service  de  plus  de  deux  mois. 

Les  sous-officiers  rengagés  dans  ces  conditions  pren- 
nent le  nom  de  plotonieri  et  ont  droit,  outre  la  solde  et 
les  vivres  prévus  au  budget,  à  un  supplément  mensuel  de 
solde  de  :  50  lei  pour  le  premier  rengagement  ;  60  pour 
le  second  :  70  pour  le  troisième. 

Ces  suppléments  supportent  la  retenue  de  5  p.  100  au 
profit  de  la  caisse  de  dotation  de  Tarmée. 

Art.  il.  —  Les  plotonieri  ont  droit  au  logement  à  la 
caserne,  séparé  de  la  troupe  ;  s'ils  sont  mariés,  ils  ont 
droit  à  une  ration  de  pain  en  nature  pour  leur  femme  et 
leurs  enfants.  Quand  les  locaux  disponibles  ne  permet- 
tent pas  d'attribuer  un  logement  séparé  aux  plotonieri 


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tiO  LA  NOUVELLE  ORGANISATION  N«  968. 

mariés,  ils  touchent  en.  nature  du  combustible  pour  la 
cuisiDe,  le  chauffage  et  Téclairage.  Les  plotonieri  mariés 
peuvent,  s'ils  le  désirent,  loger  en  ville. 

Loi  modifiant  la  loi  sur  ravancemmt  (1). 

Les  difficultés  que  présente  Tencadrement  des  unités 
tactiques,  et  qui  deviennent  plus  sensibles  du  fait  de  la 
réduction  du  service  actif  et  de  Taccroissement  de  Tef- 
fectif  présent  sous  les  drapeaux,  nécessitent  certaines 
modifications  à  la  loi  sur  Tavancement. 

Comme  on  ne  peut  compter  uniquement  sur  les  ren- 
gagements pour  pourvoir  aux  postes  de  caporaux  et  de 
sou  s -officiers,  il  convient  de  prendre  des  mesures  pour 
faciliter  le  recrutement  de  ces  gradés  inférieurs  non 
rengagés.  C'est  pourquoi  Taocienneté  nécessaire  pour 
être  nommé  caporal  ou  sous-officier  est  réduite  de  six  à 
quatre  mois. 

De  même,  pour  combler  le  plus  rapidement  possible 
le  vide  existant  dans  le  cadre  des  officiers,  et  pour  éviter 
les  dépenses  inutiles,  la  nouvelle  loi  prévoit  que  Ton 
pourra  recruter  des  sous-lieutenants  du  cadre  actif  parmi 
les  dispensés  qui  auront  passé  avec  succès  Texamen  de 
sous*lieutenant  de  réserve,  et  qui  seront  ensuite  soumis 
â  une  préparation  spéciale. 

D'autre  part,  Fapplication  de  la  dernière  loi  sur 
Tavancement  a  mis  en  lumière  certaines  erreurs  de 
nature  à  compromettre  la  solidité  du  corps  d'officiers. 

C'est  ainsi  qu'on  a  constaté  que  Texamen  pour  le 
grade  de  major  n'a  pas  donné  les  résultats  prévus,  tant 
à  cause  de  la  façon  dont  les  commissions  d'examens  sont 
composées,  que  du  caractère  trop  théorique  de  Texamen 
lui'-mème. 


(1)  Voir  2«  semestre  1906,  p.  391. 


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I  I  ' 1 


N«  968.  DB  L'ARMÉS  ROUMAINE.  61 

Aussi  pour  Finfaiiterie  et  la  cavalerie  Texamen  sera 
purement  pratique,  et  portera  surtout  sur  les  connais- 
sances tactiques  y  Texamen  théorique  n'étant  maintenu 
que  pour  les  armes  et  services  spéciaux. 

Pour  améliorer  la  qualité  des  cadres  supérieurs  de 
Tarmée  on  a  introduit  dans  la  loi  le  principe  qu'aucun 
officier  ne  peut  avancer,  aussi  bien  à  f  ancienneté  qu'au 
choix j  sans  être  l'objet  d'une  proposition.  Cette  prescrip- 
tion, autrefois  appliquée,  avait  donné  de  très  bons 
résultats  :  on  y  avait  renoncé,  parce  qu'elle  n'était  pas 
contenue  explicitement  dans  la  loi. 

Jusqu'à  présent  les  textes  de  loi  n'ont  visé  que  l'avan- 
cement dans  le  grade  et  jamais  favancement  dans  le 
commandement  y  qui  est  pourtant  aussi  important  que  le 
premier*  Dorénavant,  en  principe,  aucun  officier  ne 
pourra  obtenir  de  commandement  supérieur  à  celui 
qu'il  exerce,  s'il  n  a  été  reconnu  apte  et  recommandé 
comme  tel  par  ses  chefs. 

Enfin  la  loi  fixe  l'ancienneté  des  officiers  d'une  manière 
qui  ne  laisse  place  à  aucun  arbitraire.  D'après  la  loi 
JQsque-là  en  vigueur,  quand  vient  le  tour  du  choix,  s'il 
n'y  a  qu'une  vacance,  Tofficier  proposé  au  choix  est 
promu,  et  reste  plus  ancien  que  tous  ceux  promus  pos- 
térieurement. Mais  s'il  y  a  deux  vacances,  un  officier 
est  également  promu  à  l'ancienneté  et  prend  rang  avant 
l'autre.  Bien  plus,  un  officier,  au  moment  où  il  est  promu, 
peut  être  inscrit  sur  la  liste  d'ancienneté  devant  un  cer- 
tain nombre  de  ses  camarades  en  antidatant  le  décret 
de  sa  promotion.  Toutes  ces  irrégularités  doivent  dispa- 
raître. 

Articles  modifiés. 

Art.  3.  —  Nul  ne  peut  être  nommé  caporal  ou  briga- 
dier sans  avoir  au  moins  servi  quatre  mois  comme  simple 
soldat. 

Art.  4.  —  Nul  ne  peut  être  nommé  sous-officier  sans 


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m  hk  NOUVELLE  ORGANISATION  N«  968. 

avoir  servi  au  moins  quatre  mois  comme  caporal  ou  bri- 
gadier. 

Art.  5.  —  Les  dispensés  admis  à  passer  Texamen  d'of- 
ficier de  réserve  peuvent,  s'ils  ont  passé  avec  succès  cet 
examen,  être  nommés  sous-lieutenants  dans  Tarmée 
active,  moyennant  certaines  conditions  qui  seront  fixée? 
par  le  règlement  d'application  de  la  loi. 

Art.  11.  —  Nul  ne  peut  être  promu  général  de  brigade 
avant  de  compter  quatre  ans  de  grade  de  colonel,  dont 
deux  ans  comme  commandant  de  régiment,  à  moins 
qu'il  n'ait  déjà  exercé  ce  commandement  comme  lieute- 
nant-colonel. 

Art.  18.  —  Les  conditions  de  l'examen  pour  le  grade 
de  major  sont  modifiées  comme  suit  : 

L'autorisation  de  passer  l'examen  est  donnée  par  le 
Ministre  de  la  guerre  qui  tient  compte  de  l'avis  de  tous 
les  chefs  hiérarchiques  de  l'officier. 

Les  capitaines  d'infanterie  et  de  cavalerie  subissent 
un  examen  pratique  sur  le  terrain,  devant  une  commis- 
sion de  tous  les  chefs  hiérarchiques.  L'examen  consiste 
dans  la  solution  d'un  thème  tactique  ;  l'officier  rédige 
un  rapport  indiquant  les  motifs  de  la  situation  adoptée. 
Les  capitaines  des  armes  spéciales  et  des  services 
passent  un  examen  théorique  et  pratique  devant  une 
commission  composée  de  l'inspecteur  général  de  l'arme 
ou  du  service,  président,  et  de  deux  officiers  supérieurs 
désignés  par  le  Ministre. 

Le  règlement  d'application  de  la  loi  fixera  le  détail  de 
ces  examens. 

Un  succès  à  l'examen  ne  donne  aux  capitaines  que  le 
droit  d'être  proposés,  soit  à  l'ancienneté,  soit  au  choix, 
mais  leur  inscription  au  tableau  dépend  également  des 
notes  générales  données  par  les  supérieurs  hiérar- 
chiques. 

Le  grade  de  major  se  donne  dans  la  proportion  de 
deux  vacances  au  choix  et  une  à  l'ancienneté. 


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N«  968.  DE  L'ARMÉE  ROUMAINE.  63 

Art.  22.  —  Pour  qu'un  officier  supérieur  ou  général 
soit  nommé  à  un  commandement  (de  régiment  ou  d'unité 
supérieure),  il  doit  être  proposé  par  ses  chefs  hiérar- 
chiques, et  admis  par  le  Comité  des  inspecteurs  géné- 
raux. 

Art.  23.  —  Pour  être  promu,  soit  à  l'ancienneté,  soit 
au  choix  y  un  officier  doit  figurer  sur  les  tableaux 
d'avancement.  Ces  tableaux  sont  dressés  par  le  Ministre, 
après  avis  des  inspecteurs  généraux  réunis  sous  sa  pré- 
sidence. 

Les  officiers  sont  inscrits  au  tableau  au  rang  qu'ils  ont 
sur  l'Annuaire  de  l'armée,  excepté  les  capitaines  pour 
lesquels  on  tient  compte  de  l'année  où  ils  ont  passé  avec 
succès  l'examen  de  major. 

Art.  24.  —  Les  officiers  d'état-major  concourent  pour 
l'avancement  avec  les  officiers  de  leur  arme. 

Art.  25.  —  Les  tableaux  d'avancement,  une  fois 
approuvés  par  Sa  Majesté  le  Roi,  sont  obligatoires 
jusqtfà  l'apparition  de  nouveaux  tableaux.  Ils  contien- 
nent le  nombre  d'officiers  susceptibles  d'être  promus 
daos  le  courant  de  l'année.  Ce  nombre  est  communiqué 
au  Comité  des  inspecteurs  généraux. 

Art.  27.  —  L'ancienneté  dans  le  nouveau  grade  est 
déterminée  par  le  numéro  du  décret,  et  par  l'ordre 
d'inscription  des  officiers  dans  un  même  décret. 

Art.  29.  —  Les  officiers  de  pionniers  concourent  pour 
l'avancement  avec  les  officiers  d'infanterie. 

Les  officiers  de  pionniers  et  du  génie  peuvent  deman* 
derà  passer  Texamen  de  major  soit  pour  Tinfanterie  soit 
pour  le  génie.  Après  leur  promotion,  ils  restent  définiti- 
vement dans  l'arme  qu'ils  ont  choisie  à  l'examen. 

(188) 


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FF 

r 


I 


NOUVELLES   MILITAIRES 


AUTRIGHS-HONORIB. 

HËGLiM£NT«  D£  HANOEUYRBS  POUR  LES  DÉTACHEMENTS  DE  MITRAIL- 
LEUSES (1).  —  Deux  projets  de  règlement  Tiennent  de  paraître,  sous  la 
fûrtîiâ  d'aoneiea  aui  règlements  d*exercices  de  Tinranterie  et  de   la 

cavalerie. 

I.  —  Détachement  de  mitrailleuses  d'infanterie. 

i°  Observation  générale.  —  Les  servants  ne  sont  affectés  à  ces  déta- 
oheineots  qu'après  une  année  de  service  dans  l'infanterie;  les  conduc- 
teurs soQt  relevés  â  tour  de  râle  et  ne  restent  pas  plus  de  trois  mois 
dans  les  détacberoents  de  mitrailleuses. 

î**  Organisaiion  du  détachement.  —  Personnel  nécessaire  pour  servir 
ime  mitrailleuï^e  :  7  seryaot')  (1  chef  de  pièce,  2  servants,  2  pourvoyeurs 
de  muDitions,  2  hommes  de  remplacement),  7  conducteurs  ;  8  animaux 
de  bc\t  (1  pour  la  pièce,  5  pour  les  munitions,  i  pour  les  boucliers, 
accessoire*,  etc,  i  haut-le-pied)  (2). 

Composition  du  détachement.  —  Deux  mitrailleuses  forment  un  déta- 
chement, jsoys  les  ordres  d'un  ofûcier  subalterne.  Le  cadre  comprend  : 
2  lîous-officierâ  (J  pour  remplacer  l'officier,  J  en  serre-flle),  1  télémé- 
treur, 1  Sfi^enl  de  liaison  dressé  au  service  de  signaleur  et  muni  de 
fanioùs,  i  armurier,  1  soldat  ordonnance. 

£n  outre,  2  conducteurs  sont  chargés  de  4  mulets  de  vivres. 

L'eiTeelit  totnl  est  donc  de:  1  officier,  36  hommes,  20  animaux 
de  bât. 

Chargement  de^  miimxiux  de  bût  : 

Chef  al  ou  mulet  de  pièce  :  1  pièce,  i  canon  de  rechange,  500  car- 
touches \ 


(I)  Voir  I"  semestre  1908,  p.  303. 

(I)  Un    leul  conducteur  est  chargé  du  mulet  d'accessoires  et  du 
mulet  haut-le-pied. 


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N«  968.  NOUVELLES  MILITAIRES.  66 

Gberal  oa  mulet  de  munitioDs  :  d,500  à  2,000  cartouches  ; 
CheTalou  mulet  de  boucliers  :  2  boucUerg,  eau; 
CheTal  ou  mulet  d'accessoires  :   500  cartouches,   outils  d'armu- 
rier, etc. 
Approvisionnemeni  total  en  munitions  :  i0«000  cartouches  par  pièce, 

3*  Combat,  —  Principes  généraux,  —  La  caractéristique  des  mitrail- 
leuses est  de  concentrer  sur  un  espace  étroit  un  feu  puissant  d'infan- 
terie. i?//fi  ne /)etiveit/ yama»  remplacer  V artillerie  (I).  Elles  ne  sont 
pas  aptes  à  agir  dans  un  combat  traînant.  Leur  action  doit  se  restreindre 
à  de  courtes  et  importantes  phases  de  la  lutte. 

Contre  des  essaims  de  tirailleurs  bien  abrités,  éviter  le  combat  et 
obserter  arec  une  attention  spéciale  les  lignes  ennemies  qui  suivent  la 
chaîne. 

Contre  la  cavalerie  qui  charge,  répartir  le  feu  sur  tout  le  front. 

Contre  rartillerie,  se  souvenir  que  cette  arme  est,  aux  grandes  dis- 
tances, snpérieare  aux  mitrailleuses.  Par  suite,  se  rapprocher  des  bat- 
teries, à  couvert  et,  si  possible,  les  prendre  de  flanc. 

Ne  pas  se  laisser  distraire  de  sa  tâche  principale  par  la  lutte  contre 
les  mitrailleuses  ennemies,  objectif  difficile  à  atteindre. 

Utiliser  les  mitrailleuses  surtout  en  terrain  coupé  et  couvert,  qui  leur 
permet  d^agir  par  surprise.  Dans  ce  terrain,  leur  affecter  un  soutien 
ipédal,  en  particulier  pour  la  protection  des  animaux  de  bât. 

Ne  pas  séparer  les  deux  mitrailleuses  d'un  détachement. 

Parfois»  en  vue  d*une  action  décisive,  réunir  plusieurs  détachements 
de  mitrailleuses. 

Conduite  du  détachement.  — -  Pendant  la  marche,  le  chef  du  détache- 
ment se  tient  auprès  du  commandant  des  troupes. 

La  place  des  mitrailleuses  dans  la  colonne  est  réglée  de  façon  à  ce 
qu'elles  puissent  entrer  en  action  dès  le  début  du  combat. 

Quelques  cavaliers  leur  sont  affectés,  si  possible,  pour  la  liaison  avec 
le  commandement  et  pour  le  service  de  sûreté. 

Choix  de  la  position,  —  Cette  position  est  choisie  après  la  recoonais- 
staee  du  chef  de  détachement,  accompagné  de  l'agent  de  liaison  et  du 
télémétreur.  La  bonne  exécution  de  cette  reconnaissance  est  une  condi- 
tion essentielle  du  succès. 

Il  faut  éviter  de  s'installer  près,  ou  à  hauteur,  d'objectifs  que  l'en- 
nemi a  déjà  battus. 

Occupation  de  la  position.  —   U occupation  à  couvert  de  la  position 


(i)  Les  mots  en  italiques  sont,  dans  le  texte  allemand,  imprimés  en 
grosses  lettres. 

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1 


NOUYBLLBS  MILITAIRES. 


N*968. 


est  de  la  plus  haute  importance  pour  V ouverture  du  feu  par  surprise.  Si 
Us  aniifiaux  de  bât  oe  peuTent  être  amenés  à  proximité  à  couvert,  il 
faut,  même  sur  de  grandes  distances^  apporter  à  bras  les  mitrailleuses 
et  les  munitions. 

*  Si  les  couverts  manquent  ou  si  le  temps  presse,  ouvrir  le  feu  par 
surprise  en  occupant  rapidement  la  position. 

Pendant  la  marche  d^approcke,  toujours  assurer  la  sûreté. 

Ouverture  et  exécution  du  feu.  —  Choisir  C objectif  selon  son  importance 
tuciique  momentanée,  dans  le  cadre  de  la  mission  reçue.  Le  feu  ne  pro- 
duit de  résultats  décisifs  que  s'il  est  dirigé  sur  une  troupe  à  portée  effî- 
Cdce  de  tir.  Avant  de  commencer  le  feu^  examiner  si  la  dépense  de  muni- 
tiom  sera  proportionnée  à  la  mission  et  à  l'effet  probable  du  tir,  mais 
une  fois  le  tir  commencé,  y  dépenser  toutes  les  munitions  nécessaires. 
Un  effet  insuffisant  augmente  la  confiance  de  Tadversaire  en  affai- 
Lliâsant  la  nôtre. 

La  gerbe  étroite  des  mitrailleuses  donne  la  possibilité  de  tirer  par- 
dessus nos  troupes,  là  où  Finfanterie  ne  pourrait  le  faire.  Ce  tir  ne 
peut,  en  terrain  peu  accidenté,  être  exécuté  qu'à  des  distances  supé- 
rieures à  1,000  pas,  lorsque  nos  troupes  sont  au  moins  à  400  pas  en 
avant  des  mitrailleuses. 

En  cas  de  pertes  sérieuses,  le  commandant  du  détachement  de  mi- 
trailleuses doit  demander  à  la  troupe  la  plus  proche  des  hommes  de 
remplacement,  instruits  dans  le  service  des  mitrailleuses. 

Attaque,  —  Peur  un  combat  de  rencontre,  Taffectation  de  mitrail- 
leuses à  Tavant-garde  présente  souvent  des  avantages  pour  conquérir 
et  occuper  des  points  ou  défilés  importants. 

Après  rentrée  en  ligne  de  forces  suffisantes,  il  y  a  lieu  de  ramener 
les  mitrailleuses  en  arrière  et  de  les  réserver  pour  les  moments  impor- 
tants de  la  lutte. 

Four  Tattaque  d'un  ennemi  en  position,  les  mitrailleuses  sont  d'abord 
conservées  en  réserve.  Le  chef  les  emploie  là  oi)i  le  terrain  permet  leur 
action  par  surprise,  pour  agir  sur  les  ailes  de  l'adversaire,  pour  sou- 
tenir l'infanterie  dans  sa  marche  en  avant.  L*occupation  de  positions 
de  flanc  ou  dominantes  est  particulièrement  avantageuse,  car  il  n'y  a 
p»^  ainsi  à  changer  de  position  au  moment  de  l'assaut. 

H  ne  faut  pas  hésiter  à  porter  les  mitrailleuses  le  plus  près  possible 
de  l'ennemi. 

Leur  emploi  est  indiqué  dans  la  poursuite  par  le  feu. 

En  cas  d'échec,  elles  doivent  repousser  les  attaques,  sans  égard  aux 
peites,  et  jusqu^au  dernier  sacrifice, 

Défense,  —  Se  rappeler  que  les  mitrailleuses  sont  peu  aptes  à  con- 
duire un  combat  de  feu  traînant.  Par  suite,  les  tenir  au  début  en 
réserve,  et  les  employer,  grâce  à  leur  mobilité,  à  renforcer  les  points 


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R*  988.  KOUYBLLBS  MILITAIRB8.  67 

menacés,  à  empêcher  les  mouTements  tournants,  à  repousser  l'assaut,  à 
aooompagner  des  contre-attaques.  Ceci  n^exclut  pas  leur  emploi  au  début 
du  combat  pour  battre  des  chemins  d^approche  importants,  ou  des 
objectifs  trèe  TÎsibles. 

Dans  le  combat  défensif,  leur  efficacité  peut  être  augmentée  par  le 
dégagement  du  champ  de  tir,  le  repérage  des  distances,  un  approvi- 
sionnement  considérable  de  munitions,  la  construction  d'abris  et  de 
masques. 

Bempiaeement  des  munitions.  —  Ce  service  incombe  à  un  sous-offi- 
cier, d'après  les  ordres  donnés  par  le  chef  du  détachement. 

Les  cinq  mulets  de  munitions  de  chaque  mitrailleuse  la  suivent  enprin- 
tipe  au  combatj  et  restent  près  d'elle  et  à  couvert. 

Pendant  le  combat,  les  pourvoyeurs  apportent  les  munitions  depuis 
les  mulets  jusqu'aux  pièces. 

Le  commandant  du  détachement  doit  savoir  où  se  trouvent  les 
colonnes  de  munitions.  Le  ravitaillement  par  celles-ci  a  lieu  après  ou 
pendant  le  combat.  Un  sous-officier  y  conduit  les  mulets  de  munitions 
avec  les  caisses  vides. 

n.  —  Détachements  de  mitrailleuses  de  cavalerie, 

i^  Organisation  du  détachement.  —  Personnel  nécessaire  pour  servir 
une  mitrailleuse  :  9  hommes  montés  (1  chef  de  pièce,  2  servants, 
2  pourvoyeurs,  4  conducteurs  de  chevaux  de  main)  ;  4  chevaux  de  bât 
(1  pour  la  pièce,  3  pour  les  munitions). 

Cadre  d^une  section  de  2  pièces:  1  officier  subalterne  monté; 
6  hommes  montés  (1  maréchal  des  logis  chef  pour  la  i'«  section, 
1  maréchal  des  logis  pour  la  2*,  2  agents  de  liaison,  1  armurier,  i  télé- 
métreur, i  soldat  ordonnance  non  monté,  soit,  par  section  :  1  officier, 
23  hommes  montés,  i  non  monté,  32  chevaux. 

Cadre  éTun  détachement  de  4  pièces  :  1  capitaine,  2  sous-officiers 
(i  chargé  des  munitions,  i  comptable),  1  trompette; 

i  maréchal,  i  sellier,  1  ordonnance  (non  montés). 

Le  détachement  comprend  en  outre  :  2  caissons  de  80  modifiés, 
attelés  à  6  chevaux  et  2  chevaux  haut-le-pied  tenus  en  main.  Son  eflectif 
total  est  donc  de  :  3  officiers,  62  hommes  (5  non  montés),  84  chevaux 
(54  de  selle,  16  de  b&t,  12  de  trait,  2  haut-le-pied),  2  caissons. 

Approvisionnement  total  en  mumïtonj .  —  15,000  cartouches  par  pièce 
(5,000  sur  les  chevaux  de  bât,  10,000  sur  les  caissons). 

f*  Combat,  —  Principes  généraux,  —  Choix  et  occupation  de  la  posi- 
tion, —  Ouverture  et  exécution  du  feu,  —  Prescriptions  analogues  à 
celles  relatives  aux  détachements  affectés  à  Tinfanterie.  Il  y  a  toutefois 
lieu  de  noter  cette  prescription  :  dans  le  combat  de  cavalerie,  la  rapi- 


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NOUVELLES  MILITAIRES. 


N«968. 


dite  d'occupation  de  la  position  ne  doit  pas  être  inflaencée  par  le  souci 
de  s*y  iTiMaller  à  couTert. 

Conduite  et  emploi  du  détachement,  —  «  Le  rôle  des  mitrailleuses 
de  cavalerie  est  d'augmenter  la  puissance  de  feu  de  celle-ci,  de  la 
!$ou tenir  partout,  et  de  lui  faciliter  racoomplissement  de  ses  missions 
si  TsnéeF,  dans  le  combat  à  pied  et  à  chefal. 

«  //  faut  donc  instruire  et  employer  ces  détachements  dans  Vespril 
cavalier,  » 

Leg  mitrailleuses  doifent  participer  au  combat  décisif,  en  cas  de 
succès  poursuivre  Tennemi  par  un  feu  noient,  en  cas  d'échec  protéger 
le  raUiement  ou  la  retraite. 

En  niïBon  de  la  rapidité  du  combat  de  catalerie,  l'entrée  en  ligne, 
K  temp:",  des  mitrailleuses  se  heurtera  fréquemment  à  de  grosses  difQ- 
cultes.  "  Toutefois,  un  chef  animé  du  véritable  esprit  cavalier,  entrepre- 
nant, qui  juge  la  situation  et  le  terrain  d*un  coup  d'ail  rapide,  sera 
sûut-enî  en  état  de  faire  agir  ses  mitrailleuses  vite  et  liardiment  même 
quand  il  n'aura  pas,  pour  cela,  reçu  d'ordres.  » 

L'nEfectation  de  mitrailleuses  à  de  petits  détachements  de  découverte 
sera  justifiée  s'il  s'agit  de  briser  la  résistance  de  l'adversaire  dans  des 
localités  ou  défilés  qu'il  occupe,  ou,  au  contraire,  de  constituer  un  sou- 
tien »  la  cavalerie. 

Si  un  grand  corps  de  cavalerie  est  formé,  son  chef  doit  décider  s'il 
se  réserve  l'emploi  des  mitrailleuses  ou  s'il  les  laisse  à  la  disposition 
de  chaque  commandant  de  colonne. 

Pendant  la  marche  au  combat,  le  chef  du  détachement  se  tient 
auprèit  du  commandant  des  troupes  dont  il  dépend,  avec  son  trom- 
petlp,  ses  agents  de  liaison  et  ses  télémétreurs. 

Les  agents  de  liaison  ou  les  cavaliers  qui  lui  sont  donnés  comme 
soutien  £ont  chargés  du  service  de  sûreté. 

Retnphcement  des  munitions.  —  Ce  service  incombe  au  maréchal  des 
logia  cbef.  Pendant  le  combat,  il  reste  auprès  des  chevaux  de  muni- 
tions, assure  la  liaison  vers  l'avant  et  la  sécurité  des  chevaux  de  main . 

Les  trois  chevaux  de  munitions  de  chaque  mitrailleuse  la  suivent  au 
combat. 

Au  combat,  on  dépose  des  munitions  suffisantes  auprès  de  chaque 
mitrailleuse.  Les  pourvoyeurs  apportent  les  munitions  des  chevaux  de 
biU  sur  la  ligne  de  feu. 

Les  deux  caissons  marchent  en  principe  à  la  quKue  des  troupes,  sous 
les  ordres  du  sous-officier  chargé  des  munitions.  Ils  s'approchent  des 
mitrailleuses,  au  moment  du  combat,  de  façon  à  permettre,  même 
peûdatitle  combat,  l'échange  des  caisses  vides,  portées  par  les  chevaux 
de  main. 

Les  caissons  sont  ravitaillés  par  les  colonnes  de  munitions,   dont 


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K*  868,  NOUVELLES  MILITAIRES.  69 

remplacement  doit  être  connu  du  chef  du  détachement  de  mitrail- 
leuses. 


InCORPOBATlOlf  DES    INDIGÈNES    BOSNIAQUES    DANS    L* ARTILLERIE.    — 

Jasqo'à  présent,  les  indigèDes  de  Bosnie-UerzégoTine  étaient  iacorporéâ 
seulement  dans  Tinfanterie  et  lé  train  des  équipages. 

DorénaTant,  chacune  des  li  batteries  de  montagne,  stationnées  en 
BosDÎe-HerzégoTine,   comprendra  i8  indigènes  bosniaques,  et  chaque 

cadre  de  parc  de  munitions  des  •i  régiments  d'artillerie  de  montagne 

en  aura  10.  Ces  indigènes  ne  seront  pas  gradés. 


Chakgbmert  de  garnison  a  la  frontière  ITALIENNE.  —  Un  des 
trois  bataillons  alpins  de  Klagenfurt  (4^  régiment  d'infanterie  de  land- 
webr  autrichienne)  a  été  transféré,  avec  sa  section  de  4  mitrailleuses, 
le3avrily  à  Gôritz,  tout  près  de  la  frontière  italienne.  Il  remplace 
dans  cette  -ville  un  bataillon  du  5*  régiment  de  landwehr,  envoyé  à 
Pola  (I). 

La  garnison  de  Pola  aura  donc  été  renforcée,  en  aTril  1908,  de 
i  bataillon  d'infanterie,  8  compagnies  d'artillerie  de  forteresse,  1  com- 
pagnie de  pionniers,  soit  de  1,200  hommes  environ. 


Modification  a  l'organisation  du  9*  corps  (Bohême)  (2).  —  Au 
mois  d'octobre  prochain,  le  quartier  général  du  9*  corps  quittera  Josefs- 
tadt  pour  Leitmeritz. 

Le  commandement  de  landwehr  et  la  ZQ^  division,  de  landwehr, 
actuellement  à  Josefstadt,  seront  aussi  transférés  à  Leitmeritz,  le 
l*'août;  la  31«  brigade  de  landwehr  ira,  le  l^**  juillet,  de  Josefstadt  à 
Hobenmauth. 


CoimNGBNT  rouR  1908.  ~  La  loi  du  17  avril  1908  a  fixé  le  contin- 
gent aux  mêmes  chiffres  qu*en  1907  : 

Armée  commune  et  marine 103,100  hommes. 

Landwehr  autrichienne 14,S00      — 

Landwehr  hongroise 12,500      — 

Total 130,100  hommes. 


«)  Étoile  beige,  6  avril. 
ft)  ytrordnungsblatt,  8  mai. 


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NOUVELLES  MILITAIRES. 


r 
N*968. 


Sur  les  103yi00  hommes  affectés  à  l'armée  commune  et  à  la  marine^ 
59,000  sont  recrutés  dans  les  pays  cisleitbans. 


BRÉSIL. 

NoDTiLLi  LOI  ■lUTAiM.  —  Réorgànisatioii  db  l'arvéb.  —  Une 
loi  votée  par  les  Chambres  à  la  lin  de  Tannée  dernière  et  approuvée 
par  le  Président  de  la  République  k  la  date  du  4  janvier  1908,  vient 
d'établir  au  Brésil  le  service  militaire  obligatoire  et  de  réorganiser 
Tarm^e. 

Aux  termes  de  cette  loi,  le  service  militaire  est  obligatoire  etper- 
lonnel  pour  tout  citoyen  brésilien  de  21  à  44  ans,  savoir  (1)  : 

Troupes  de  i'«  ligne  : 

Armée  active 2  ans. 

Réserve  de  l'armée  active 7    — 

Troupes  de  2*  ligne  : 

1"  ban 3  ans. 

2"  ban 4    — 

Troupes  de  5«  ligne  : 

Garde  nationale 4  ans. 

Réserve 4    — 

Les  réservistes  des  troupes  de  l^*  ligne  pourront  être  astreints 
chaque  année  à  participer  à  une  période  de  manœuvres  d*une  durée  de 
4  semaines;  ceux  des  troupes  de  2*  ligne  à  une  période  d'exercices  de 
3  à  4  semaines. 

L'armée  permanente  comprendra  : 

Infanterie,  —  15  régiments  de  ligne  à  3  bataillons;  12  bataillons  de 
chasi^jtcurs  ;  5  compagnies  à  3  sections  de  3  mitrailleuses;  12  sections 
de  H  mitrailleuses. 

Cavalerie,  —  9  régiments  de  ligne  à  4  escadrons;  3  régiments  indé- 
pendants à  4  escadrons  ;  5  régiments  à  2  escadrons  pour  le  service  des 
brigades  d*infanterie  ;  5  pelotons  d'estafettes  ou  explorateurs  pour  le 


(1)  En  réalité,  le  règlement  d'application  de  la  loi  spécifie  que 
Tariuée  active  se  composera  de  contingents  formés  par  les  états  au 
moyen  d^ engagements  volontaires,  et  à  leur  défaut,  au  moyen  du  tirage 
uu  jort. 

IL  y  a  un  engagement  spécial  de  manœuvres  pour  lequel  le  service 
dans  l'armée  active  n'excédera  pas  trois  mois. 


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N*  968.  NOUYBLLB8  MiUTAIRBS.  74 

'mène  serrice;  7  pelotoni  d'estafettes  ou  explorateurs  pour  les  autres 
anités. 

Artillerie.  —  5  régiments  de  3  groupes  de  3  batteries  à  4  pièces; 
5  batteries  d'obnsiers  à  6  pièces;  3  groupes  d'artillerie  à  cheTsI  à  3  bat- 
teries de  4  pièces  ;  2  groupes  d'artillerie  de  montagne  à  3  batteries  de 
4  pièces;  3  bataillons  d'artillerie  de  position  à  6  batteries;  6  bataillons 
d'artillerie  de  position  à  2  batteries;  6  batteries  d'artillerie  de  position 
indépendantes;  5  parcs;  i5  colonnes  de  munitions. 

Génie,  —  5  bataillons  de  4  compagnies. 

Train.  —  5  escadrons. 

La  DOUTelle  organisation  militaire  du  Brésil,  qui  comporte  un  notable 
accroissement  des  effectifs  dn  temps  de  paix  dans  ce  pays,  semble  a?oir 
eu  pour  but  la  constitution  en  temps  de  guerre  de  5  grandes  unités  (d iri- 
sions)» comprenant  chacune  :  3  régiments  d'infanterie  à  3  bataillons  et 
i  on  2  bataillons  de  chasseurs;  1  régiment  de  caTalerie;  3  groupes  de 
3  batteries  de  montagne  ;  i  groupe  d'oliusiers  ;  1  compagnie  de 
mitrailleuses;  i  bataillon  du  génie;  i  escadron  du  train. 

L'armée  d'opérations  comprendrait  en  outre  des  troupes  non  enditi- 
sionnées  (caTalerie,  bataillons  de  chasseurs). 


EMPIRE  ALTiEMAND. 

Lb  HOOTEÀU  KÈGLB>EIIT   sur  LB  8BRTICB  DBS  BRANCARDIERS.  —  Un 

aoureau  règlement  sur  le  service  des  brancardiers  a  été  approuvé  par 
llmpereur  le  15  mai  1907. 

Les  principes  fondameataux  de  l'ancien  règlement  ont  été  conser- 
vés; cependant,  il  a  semblé  utile  d'appeler  l'attention  sur  quelques 
modifications  de  détail  intéressantes. 

Gomme  il  a  été  déjà  mentionné  dans  la  Bévue  (1)  les  brancardiers 
des  corps  de  troupes  d'infanterie  sont  compris  dans  les  effectifs  budgé- 
taires et  sont  exclusivement  employés  au  service  de  santé;  ils  portent 
eoDtiDuellement  le  brassard  de  la  convention  de  Genève.  A  c6té  de 
ceux-ci,  on  trouve,  comme  auparavant,  des  brancardiers  auxiliaires 
compris  dans  les  combattants  et  portant  un  brassard  rouge,  au  moment 
de  leur  emploi  spécial  dans  le  combat. 

Les  troupes  spéciales,  l'artillerie,  la  cavalerie,  ne  possèdent  que  des 
brancardiers  auxiliaires. 

L'instruction  des  brancardiers  comprend  une  instruction  théorique 


(1)  Voir  2*  semestre  1887,  p.  84. 


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71 


NOUVELLES  MILITAIRES. 


N*968. 


donnée  daii8  le  corp8.de  troupes,  un  exercice  d'une  durée  de  16  jours, 
et,  ce  qui  est  nouTeau,  un  exercice  du  service  de  santé  en  campagne. 
Pour  cet  exercice  il  doit  être  formé  une  compagnie  du  service  de  santé, 
réunie,  en  principe,  dans  la  garnison  d*un  bataillon  du  train. 

Le  règlement  donne  un  exemple  de  progression  pour  Tensemble  de 
l'exercice,  pendant  la  durée  duquel  on  prévoit  deux  exercicesde  nuit; 
en  outre,  quelques  exercices  de  service  en  campagne  doivent  être 
exécutés  sous  la  direction  d*un  général  de  division  et  la  surveillance  de 
médecins  militaires. 

Des  exercices  semblables,  réduits  à  une  ^urée  de  14  jours,  sont 
organisés  pour  des  compagnies  du  Beurlaubstenstand. 

A  l'avenir,  ces  exercices  devront  être  exécutés  dans  quelques  corps 
d'armée  au  moment  des  manœuvres  de  corps  ou  de  division. 

On  trouve  <^galement  dans  ce  nouveau  règlement  des  prescriptions 
relatives  à  Torganisation  de  trains  sanitaires  auxiliaires  et  à  Tutilisa- 
tion  des  voitures  de  chemins  de  fer  de  campagne  à  voie  étroite  ou  des 
moyens  de  transport  par  eau. 

De  nombreuses  gravures  aident  à  la  compréhension  du  texte  et  font 
connaître  les  appareils  pouvant  être  utilisés  pour  l'organisation  de  ces 
moyens  de  transport  et  qui  seront  désormais  déposés  dans  les  dépôts 
du  service  de  santé  des  étapes. 

Un  chapitre  étendu  est  consacré  à  l'étude  des  moyens  de  fortune 
auxquels  on  peut  avoir  recours  pour  construire  ou  organiser  des  appa- 
reils de  toute  sorte  pour  assurer  le  transport  des  blessés.  On  indique 
également  la  façon  d'utiliser  les  toiles  de  tente  des  hommes  pour  cons- 
truire des  abris  de  nécessité,  etc. 


Voies  ferrées  db  la  rive  gauche  du  Rhin.  —  VEisenbahn-Verord- 
nungsblatt  du  6  juin  a  publié  le  texte  de  la  loi  du  14  mai  d908,  rela- 
tive à  un  emprunt  pour  la  construction  ou  l'amélioration  de  certaines 
voies  ferrées. 

Il  y  a  lieu  de  noter  : 

Sur  le  bas  Rhin,  la  construction,  à  Ruhrort,  d'un  nouveau  pont  de 
chemin  de  fer  ; 

Dans  VEifely  la  construction  d'une  voie  ferrée  de  Junkerath  (ligne 
Cologne — Gérolstetn — Trêves)  à  Butgenbacb,  près  de  Malmédy;  le  dou- 
blement du  tronçon  Gérolstein— Pronsfeld,  de  la  ligne  Gobleoz — GéroU- 
tcin — Saint-Vith  ;  celui  de  la  ligne  d'Andernach  (ligne  Coblenz — Colo- 
gne) à  Mayen  (ligne  Coblenz-Gérolstein)  ;  celui  du  tronçon  Montjoie — 
Sourbrodt  de  la  ligne  Aix-la-Chapelle — Saint- Vith; 

Dans  la  vallée  de  la  Nahe,  entre  Mayence  et  Sarrebrûck,  le  double- 
ment de  la  ligne  de  Tûrkismûhle  (ligne  Mayence — Sarrebrûck)  à  Nonn- 


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N.  958.  NOUVELLES  MILITAIRES.  73 

wciier  (ligne  Trêves— Hermeskeil—Sarrebrûck)  et  la  construction  de  la 
petite  ligne  d*Heimbach  (ligne  Mayenoe— Sarrebrûck)  à  Baumholder. 
L'emprunt  total  est  de  452,850.000  marks  (566  millions  de  francs). 


Cartb  db  Chihb  publiée  par  le  service  géographiqoe  prussien  — 

Le  service  géographique  prussien  vient  de  commencer  la  publication 
d'une  carie  du  Tchili  et  du  Ctiantoung  à  Téchelle  du  200,000«  qui 
comprendra  de  60  à  70  feuilles. 

Cette  carie  a  été  établie  par  projection  polyédrique;  trente-six  de  ses 
feuilles  correspondent  à  une  feuille  de  la  carte  de  la  Chine  orientale 
au  4,000,000».  Le  tirage  est  fait  en  cinq  couleurs  ïiu  moyen  de  cinq 
reports  :  un  pour  la  planiroétrie  et  les  écritures,  un  pour  les  localités, 
les  frontières  et  les  noms  de  circonscriptions,  un  pour  les  eaux,  un 
pour  le  niYellement  et  un  pour  l'écriture  chinoise. 

La  carte  doit  être  achevée  l'an  prochain.  Dès  maintenant,  un  certain 
nombre  de  feuilles  sont  mises  en  venle,  au  prix  de  deux  marks  la 
feuille. 

Officiers  abmis  a  l'académie  de  guerre  en  1908.  —  Sur  les 
666  lieutenants  et  sous-lieutenants  prussiens,  saxons,  wurtembergeois, 
qui  ont  pas«é  les  examens  de  l'Académie  de  guerre,  133  ont  été  admis 
à  suiyre  les  cours  —  parmi  lesquels  89  appartiennent  à  l'infanterie  et 
aux  chasseurs,  10  à  la  cavalerie,  19  à  Tartillerie  de  campagne,  5  à  Tar- 
tillerie  à  pied,  4  aux  pionniers,  1  à  Tinfanterie  de  marine. 


BSPAGNB. 


Nouvelles  TOUS  ferrées.  —  On  sait  que  l'entente  s'est  faite  depuis 
quelques  années  entre  les  gouTernements  espagnols  et  français  pour  la 
construction  de  trois  grandes  lignes  transpjrénéennes  :  1*  d'Oloron  à 
Jica  par  le  Somport  (gare  internationale  en  Espagne)  ;  2*  de  Saint-Giron 
à  Lérida  par  le  port  de  Salau  (gare  internationale  en  France)  et  3^  de 
Foix  par  Ax  à  Puycerda  et  Ripoll  (deux  gares  internationales). 

Ootre  ces  grands  travaux,  dont  l'exécution  va  être  poursuivie  régu- 
lièrement,  le  gouvernement  espagnol  a  décidé  tout  dernièrement  la 
eoDstruction  d'un  certain  nombre  de  lignes  dites  stratégiques  dans  le 
Nord-Ouest  et  dans  le  Sud  de  la  Péninsule. 

Ces  lignes  ont,  la  plupart,  pour  objet  de  relier  d'une  façon  plus  directe 
les  ports  de  guerre,  dont  la -réorganisation  a  été  votée,  aux  différents 


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7* 


NOUVELLES  MILITAÏRES. 


N*  96S. 


centres  de  fabrication  de  mîitériel   d^irtillcric.   Certaines   d'entre  elles, 
auront  en  niêmc  temps  un  ijxtt'rèt  industriel  et  commercial. 

Dans  uu  but  d'économie,  presque  toutea  ces  ligues  seront  construites 
en  Yoic  dç  I  mètre.  Mais  afin  d'tviter  les  Iranibortiements  et  d'utiîiser 
certaiues  portions  de  voie  normale  (1''\67),  qui  se  trouvent  sur  le  tracé 
des  nouvelles  lignes,  on  a  adoptO  la  î^olutiou  de  poser  un  trotsième  rail 
sur  les  portions  de  \oies  normales  ainsi  utilisées, 

i"  Groupe  des  Asturies  cl  de.  la  Gaitre  : 

Ligne  de  Poîtkvrdra  h  RiktdarWy  h  voie  normale. 


Ligne  du  Ferrul  fi  Siinliafjo,  h.  TOÎe  normale,  des^tini^e  k  faire  commu- 
niquer 1*:  Ferrol  et  la  Goro^ne  avet"  Vii^o,  (^ette  li^ne  sera  pourvue  d*uQ 
troi-ième  rai!,  qtji  .^^m  t'i^Mlcuient  pot^c  liur  la  liçue  existant  actuelle- 
ment de  Santiajço  k  CarriU 

Ligne  du  î*''€rrol  h  Gijon^  à  voie  étroite,  [»ar  Hivadoo  (jonction  aiec 
le  chemin  de  fer  industriel  de  Villaodrid),  Pravia  (jonction  avec  la 
ligne  d'Oviédo^-Trubia — San  Esteban)  ^l  AvîRs  j  &e  relie  à  (iijon  au 
réseau  du  chemin  de  fer  à  voie  OtroitL'  du  ^ord  de  l*t!spagne*  ce  qut 
permettra  au  matériel  de  circuler  sans  tranî^bordement  de  Saîut-Sébas- 
tlen  à  CarriL 

Ligne  de /'/^«rfJM  à  it^i^i,  ;\  voie  <'troite  ;  ligne  iadustrielle  quia 
HurLout  pour  but  de  relier  la  côte  aux  mines  de  houille  de  la  rt^gioD  de 
Léon. 


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N>968. 


NOUYBLLBS  MIUTAmBS. 


75 


2*  Gmuptdê  V Andalousie  : 

Ligne  de  San  Fernando  à  Malaga,  à  Toie  étroite»  par  Médina,  le 
camp  de  Gibraltar,  San  Roque,  aTec  un  embranchement  sur  Algésiras 
et  Bstepona.  Le  cahier  des  charges  prévoit  que  la  traction  électrique 
pourra  être  employée. 


Ù^rj  ((rtnjtd* 


Hi.ïrl{ 


ligne  de  Torrt  del  Mar  à  Cartagène,  à  Toie  étroite,  par  Motril,  Gan* 
jajar,  Ahneria.  Tabemas,  Guevas,  Almendricos,  Aguilas,  Mazarron. 

Au  Nord  de  Guevas,  cette  ligne  rejoindra  la  grande  ligne  de  Muras 
à  Grenade  sur  laquelle  un  troisième  rail  sera  posé  jusqu'à  Almendricos; 
de  même  la  ligne  d' Almendricos  à  Aguilas  sera  empruntée  par  la  nou- 
Telle,  grâce  au  même  procédé. 


IrxU 


Ligne  de  Grenade  à  Motril,  à  voie  étroite  :  ce  ne  sera  qu'un  embran- 
ehemeot  de  la  précédente  ;  il  facilitera  les  relations  entre  Grenade  et  la 
Méditerranée,  qui  n'est  actuellement  directement  reliée  à  cette  ville 
que  par  une  route. 

Le  cahier  des  charges  prescrit  que  toutes  ces  lignes,  lorsque  leur 
tncé  les  appelle  à  se  rapprocher  de  la  côte,  soient  tenues  autant  que 


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76 


NOUVELLES  MIUTAIRBS. 


N»  968. 


possible  à  l'abri  des  yues  et  des  coups  du  large,  condition  qui  parait 
difficilement  réalisable  en  certains  points. 


ITALIB. 

PlEMlfiR  RAPPORT  DB  LA   COMUISSION  D*BNQUÊTE.   —  La  commission 

d'enquête  sur  Tadministration  de  la  guerre  (i)  vient  de  publier  un  pre- 
mier rapport  contenant  les  conclusions  qu'elle  a  cru  devoir  présenter 
immt^dialament  sur  les  questions  les  plus  pressantes,  en  attendant 
qu'elle  fama  connaître  le  résultat  de  ses  travaux  sur  les  autres  pojnts 
qu'elle  a  eu*  à  étudier. 

Dvfeiise  ik'S  frontières.  —  La  commission  a  examiné  cette  importante 
question  sur  les  lieux,  et  a  fait,  en  somme,  une  vaste  enquête  sur  la 
dérensié  de  TÉtat.  Elle  a  relevé  de  graves  lacunes  dans  Torganisation 
défensive  u  que  des  considérations  financières  ont  fait  négliger  pendant 
de  bogue*  années  (2)  ».  Elle  a  constaté  que  certains  barrages  des  A.lpes 
doitent  éïvQ  modifiés  pour  être  mis  à  l'abri  des  moyens  d'attaque 
modernes  et  qu'il  y  avait  lieu  de  procéder  à  une  nouvelle  organisation 
des  places  maritimes. 

Elle  eâtime  que  les  trayaux  exigeront  140  millions  sur  les  frontières 
terrestres  et  50  millions  pour  les  défenses  maritimes. 

Peritianence  des  garnisons.  —  La  commission  a  discuté  longuement 
cette  question  qui  intéresse  au  plus  baut  point  les  officiers  et,  partagée 
entre  le  di'SÏr  de  donner  satisfaction  à  l'opinion  qui  est  favorable  aux 
garuispna  permanentes  et  l'appréhension  que  lui  cause  le  principe 
même  de  In  permanence  des  garnisons,  elle  est  arrivée  à  une  concep- 
tion intermédiaire. 

Elle  propose  d'adopter  la  fixité  des  garnisons  (avec  recrutement 
national  et  mobilisation  régionale)  pour  les  régiments  d'infanterie  de  la 
froutière  du  Nord  et  des  places  maritimes  et  pour  la  brigade  de  gre- 
nadien:.  Tous  les  autres  régiments  d'infanterie  seraient  mobiles  à  peu 
près  dann  les  mêmes  conditions  qu'aujourd'hui.  En  résumé,  il  n'y 
aurait  de  mobiles  dans  Tarmée  italienne  que  les  7  régiments  de  bersa- 
gliers  et  6^  régiments  d'infanterie. 

Des  mutations  seraient  opérées  entre  les  officiers  de  façon  à  leur 
é?iter  un  séjour  trop  prolongé  dans  les  garnisons  fixes  et  des  mesures 


(i)  Voir  1*  semestre  i907,  p.  517. 

(2)  La  commission  fait  évidemment  allusion  ici  à  la  défense  de  la 
frontière  du  Nord-Est. 


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■JWF. 


K«  968:  NOUVKLLES  MILITAIRES.  77 

seraient  prises  pour  que  la  moitié  au  moins  des  oPGciers  et  des  sous- 
effieiers  des  régiments  fixes  ne  soient  pas  originaires  de  la  région. 

Cette  conception  de  la  commission  présente  de  sérieuses  difficultés 
d'application  dans  le  détail  :  elle  a  été  assez  mal  accueillie  dans  le  peu- 
ple et  il  est  peu  vraisemblable  qu'elle  trouve  une  majorité  au  Parle- 
ment 

Soldes  des  officiers,  -r-  La  commission  propose  une  notable  améliora- 
tion de  la  solde  des  officiers  ;  les  augmentations  varient  entre  500  et 
1,000  francs  ;  la  disposition  la  plus  intéressante  est  celle  qui  assure  aux 
capitaines  ayant  TÎngt-cinq  ans  de  grade  d'ofGcier  une  situation  pécu- 
niaire (4>800  francs)  qui  peut  être  considérée  comme  une  fin  de  carrière 
honorable. 

Ces  augmentations  de  solde  constitueraient  un  supplément  de  dé- 
penses annuel  de  5  millions. 

La  commission  propose  de  supprimer  l'indemnité  d*arme  actuelle- 
ment perçue  par  tous  les  officiers  sauf  ceux  d*infanterie,  et  de  remanier 
l'indemnité  de  monture.  La  nouvelle  indemnité  de  monture  s* élevant 
k  4  millions  par  an,  au  lieu  de  2,400,000  francs  ;  mais  la  suppression 
de  l'indemnité  d'arme  procurant  une  économie  d'environ  1  million, 
l'an^entation  de  dépense  ne  serait  que  de  600,000  francs. 

Indemnités  diverses.  —  La  commission  propose  :  l'allocation  d'une 
indemnité  d'équipement  aux  officiers  passant  d'une  position  à  pied  à 
nne  position  montée  ;  —  l'augmentation  des  indemnités  de  déplacement 
à  la  suite  de  mutations  (SOO.UOO  francs  environ). 

Avancement  des  officiers.  —  La  majorité  de  la  commission,  tout  en 
réservant  son  opinion  au  sujet  de  l'avancement  au  choix,  exprime  sa 
préférence  pour  le  principe  de  l'avancement  à  l'ancienneté,  avec  exclu- 
sion des  officiers  non  reconnus  aptes.  Elle  demande  l'établissement 
d'une  épreuve  très  sévère  par  laquelle  serait  opérée  la  sélection  entre  les 
grades  de  capitaine  et  de  commandant.  Donnant  à  ces  dispositions  un 
effet  rétroactif ,  elle  demande  que  les  commandants  et  les  lieutenants- 
oalonels  actuels  soient  soumis  à  un  examen  d'aptitude.  Enfin  elle  désire 
que  le  grade  de  colonel  ne  soit  obtenu  qu'après  un  examen  spécial.  La 
minorité,  adhérant  au  principe  de  la  sélection  par  concours,  abandonne 
les  droits  de  l'ancienneté  au  delà  du  grade  de  capitaine,  avec  exclusion 
des  officiers  non  reconnus  aptes  à  l'avancement  jusqu'au  grade  de  capi- 
taine indus. 

Il  est  certain  qu'il  existe  actuellement  en  Italie  une  tendance  géné- 
rale à  procéder  par  examens  pour  l'avancement  des  officiers  ;  dans  un 
pays  où  tout  est  mis  en  discussion,  il  semble  que  ce  soit  un  bon  moyen 
d'éviter  les  contestations.  Il  reste  à  savoir  si  c'est  le  meilleur  procédé 
poar  assurer  un  bon  recrutement  des  ofGciers  (du  moins  dans  les  gra- 
des élevés)  au  point  de  vue  du  commandement. 


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78  NOUYBLLBS  MIUTAiaBS.  N*  968. 

Conseils  de  discipline.  —  L'officier  italien  ne  peut  perdre  son  grade 
que  sur  l*ayi8  d'un  conseil  de  discipline  ;  celui-ci  constitue  donc  pour 
l*officier  un  organe  d'une  importance  capitale.  La  commission,  à  quel- 
ques critiques  près,  a  adopté  les  termes  du  titre  m  du  projet  de  loi  sur 
l'état  des  officiers  qui  traite  des  conseils  de  discipline  ;  ce  projet  de  loi, 
destiné  à  remplacer  la  loi  du  23  mai  1852,  a  été  déjà  adopté  par  le 
Sénat  et  est  déposé  à  la  Chambre  depuis  un  an. 

Réclamations,  —  La  commission  donne  son  approbation  aux  dispo- 
sitions contenues  à  ce  sujet  dans  le  règlement  de  discipline  du  25  juil- 
let 1907  et  dans  une  circulaire  ministérielle  du  4  mai  1908,  où  il  est 
prescrit  que  la  faculté  de  réclamer  soit  scrupuleusement  respectée,  que 
les  réclamations  seront  étudiées  a^ec  soin  et  que,  même  lorsqu'elles  ne 
sont  pas  fondées,  elles  ne  soient  pas  considérées  comme  un  indice  d'un 
mauTais  esprit,  à  moins  qu'elles  ne  contiennent  des  éléments  constituant 
par  eux-mêmes  une  faute  spéciale.  Toutefois  la  commission  émet  l'atis 
que  la  réclamation,  au  lieu  d'être  transmise  par  la  Toie  hiérarchique, 
soit  remise  directement  à  l'autorité  supérieure  à  celle  contre  laquelle 
elle  est  dirigée,  une  simple  copie  devant  être  remise  à  celle-ci. 

Alimentation  de  ta  troupe,  —  La  commission  propose  d'augmenter 
la  ration  journalière  de  pâtes  de  20  grammes  euTiron  (1,700,000  fr. 
par  an);  de  limiter  à  deux  par  semaine  les  distributions  de  biscuit  et 
de  chercher  à  en  diminuer  les  approvisionnements  en  développant  les 
moyens  de  fabrication  du  pain  au  moment  de  la  mobilisation  ;  de  don- 
ner à  tous  les  hommes  une  ration  journalière  de  café  (1 ,350,000  fr.)  ; 
de  surveiller  les  eaux  de  boisson  et  d'améliorer  l'hygiène  corporelle. 

Indemnités  éventuelles,  —  L'indemnité  collective  de  marche  serait 
portée  de  10  &  15,  20  ou  25  centimes  suivant  les  cas,  pour  les  caporaux 
et  soldats,  et  à  25  et  35  centimes  pour  les  sous-officiers  :  les  maréchaux 
recevraient  une  indemnité  de  marche  de  1  fr.  50. 

Sous-officiers.  —  La  commission  a  donné  son  approbation  aux  dispo- 
sitions contenues  dans  un  projet  de  loi  concernant  l'état  des  sous-offi- 
ciers, qui  a  été  approuvé  par  la  Chambre  et  dont  il  sera  publié  un 
résumé  dès  qu'il  aura  été  définitivement  voté. 

Telles  sont  les  premières  mesures  que  suggère  la  commission  d'en- 
quête en  vue  de  remédier  à  la  «  crise  morale  de  l'armée  ».  Ses  avis 
étaient  attendus  avec  tant  d'impatience  qu'ils  ont  été  accueillis  avec 
soulagement  et  en  général  favorablement.  On  peut  remarquer  toutefois 
que  la  commission  n'a  tranché  aucune  question  capitale  et  qu'elle  n'a 
abordé  dans  son  premier  rapport  qu'un  petit  côté  du  grand  problème 
dont  la  solution  lui  a  été  confiée. 

Il  est  intéressant  de  comparer  les  sacrifices  pécuniaires  aujourd'hui 
demandés  au  Parlement  avec  ceux  que  réclamait  l'année  dernière  le 
général  Vigano.  Les  crédits  demandés  jusqu'à  présent  par  la  conamis- 


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N»  968.  NOUVELLBS  MILITAIRES.  79 

sion  s'aèrent  à  enTÎron  200  millions  (fortifications^  190  millions  ;  amé- 
HoraUoiu  dîrerses,  iO  millions),  somme  précisément  égale  à  celle  qui 
fut  refusée  par  la  commission  de  l'armée  et  réduite  protisoirement  à 
60  millions  pour  les  besoins  les  plus  urgents.  L'enquête  a  donc  justifié 
les  demandes  de  l'ancien  ministre  de  la  guerre  bien  au  delà  des  désirs 
do  pays. 

il  SUTICI  DB  DBDX  ANS.  —  La  commission  de  l'armée  n'a  pu  se 
mettre  d'accord  sur  la  question  actuellement  à  l'étude  de  la  durée  du 
serrice  militaire  et,  contrairement  aux  usages,  deur  rapports  ont  été 
présentés  à  la  Chambre.  La  majorité  s'est  montrée  farorable  à  la  con- 
serrationy  au  moins  pour  le  moment,  du  système  hybride  créé  par  la 
loi  du  3  décembre  1907.  On  se  rappelle  (1)  qu'à  cette  époque,  pour 
inaugurer  les  réformes  à  apporter  au  service,  on  s'est  contenté  de 
réduire  dans  des  proportions  considérables  les  cas  de  dispenses.  Cette 
mesure,  dont  on  n'a  pu  encore  apprécier  toute  la  portée,  permettrait  de 
ne  eonserver  trois  ans  sous  les  drapeaux  que  25  p.  iOO  du  contin- 
gent et  d'en  libérer  75  p.  100  au  bout  de  deux  ans,  et  cela  sans  besoin 
d'une  loi  nouvelle,  le  ministre  ayant  le  droit  de  dispense  d'un  an  de 
seniee  sur  une  certaine  portion  du  contingent.  Ce  serait  en  somme  un 
serriee  de  trois  ans,  mitigé  dans  une  plus  large  mesure  qu'il  ne  l'était 
auparavant  (2). 

Les  partisans  de  ce  système  y  voient  l'avantage  d'éviter  des  dépenses 
qu'exigerait  l'adoption  du  service  de  deux  ans  (8  millions  environ  par 
an,  primes  de  rengagement,  habillement,  indemnités  de  route,  secours 
aux  familles)  et  les  dificultés  que  présente  son  application  aux  armes  à 
cheval. 

La  minorité,  de  son  c6té,  soutient  que  le  service  de  deux  ans  ne 
coûterait  pas  plus  de  2  millions  par  an,  à  condition  d'y  introduire 
quelques  modifications  résumées  ci -après. 

La  durée  du  service  serait  de  deux  ans,  sauf  pour  les  appelés  aft'ectés 
à  la  cavalerie  et  à  Tartillerie  à  cheval  qui  seraient  maintenus  vingt- 
huit  mois  sous  les  drapeaux.  Les  candidats  sous-officiers  s'engageraient 
à  servir  trois  ans  ;  on  éviterait  de  cette  façon  l'inconvénient  précité  de 
l'application  du  service  de  vingt-quatre  mois  aux  armes  à  cheval  et, 
par  Tobligation  pour  les  sous-officiers  de  rester  trois  ans  sous  les  dra- 
peaui,  on  diminuerait  le  nombre  des  primes  de  rengagement  à  payer 
pour  assurer  le  complet  des  cadres  inférieurs. 


(1)  Voir,  1«' semestre,  1908,  p.  220. 

(2)  En  1905,  le  nombre  des  hommes  ne  faisant  que  deux  ans  était 
de  37  p.  100  du  contingent. 


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80 


NOUVELLES  MILITAIRES. 


N»  968. 


Gomme  on  le  Toit,  la  question  est  loin  d*être  résolue,  et  Ton  prête 
au  gouTernement  Tintention  de  ne  le  représenter  aux  Chambres  qu'au 
mois  de  novembre,  aGn  de  permettre  d'en  compléter  Tétude. 


£ssài  D'UNE  NOUTBLLB  TBNUB.  —  A  la  sulte  de  Tessai  fait  aux 
manœuvres  de  i906  (i),  par  un  peloton  du  5*  régiment  alpin,  une  com- 
pagnie entière  de  ce  régiment  a  été  chargée  d'expérimenter  une  tenue 
en  drap  gris.  Actuellement,  deux  autres  compagnies  d'infanterie  et  un 
escadron  de  cayalerie  ont  reçu  ou  vont  recevoir  incessamment  des  efiTets 
similaires  (2),  ainsi  que  de  nouveaux  effets  d'équipement,  et  les  expé- 
riences vont  se  poursuivre.  Si  elles  donnent  des  résultats  satisfaisants 
la  tenue  grise  sera  adoptée  pour  toutes  les  armes. 

La  nouvelle  tenue  comprend  une  coiffure,  une  tunique,  un  gilet  et 
un  pantalon,  de  couleur  gris  verdàtre  (3). 

Coiffure.  —  Pour  l'infanterie,  une  sorte  de  képi  {berretto)  avec  jugu- 
laire et  visière  en  cuir  gris,  et  emblème  en  aluminium;  pour  la  cara- 
lerie,  un  casque  gris  de  forme  très  simple,  qui  n'est  pas  encore  déter- 
minée. Les  alpins  auront  une  coiffure  spéciale. 

Pantalon*  —  Court  pour  toutes  les  armes  ;  porté  par  la  cavalerie  aTec 
des  jambières,  par  Tinfanterie  avec  des  souliers  spéciaux  à  haute  tige 
lacée  ;  pour  les  alpins,  il  ne  descend  qu'au  genou  et  se  porte  avec  des 
bandes  molletières. 

Tunique.  —  A  col  droit,  avec  quatre  poches  sur  la  poitrine. 

Gilet.  —  Muni  de  poches  spéciales  dans  la  cavalerie,  pour  placer  les 
chargeurs  actuellement  portés  dans  la  giberne. 

Cette  tenue  est  très  peu  visible  ;  à  400  ou  500  mètres,  on  a  de  la 
peine  à  la  distinguer. 

L'équipement  expérimenté  est  également  de  couleur  grise  ;  il  se  com- 
pose d'un  sac  (borsa),  en  toile  imperméable  sans  armature  quelconque, 
porté  sur  les  épaules  (contenant  les  vivres,  les  munitions  et  les  objets 
indispensables),  d'une  sorte  de  musette  {tasca),  qui  peut  s'adapter  au 
sac,  et  au  besoin  être  abandonnée  par  le  soldat,  et  de  deux  gibernes  (4). 


(1)  Voir  !•'  semestre,  1907,  p.  95. 

(2)  Une  des  compagnies  d'infanterie  a  figuré  à  la  revue  du  7  juin, 
passé  par  le  roi  à  roccasion  de  la  Fête  nationale  et  y  a  produit  une 
excellente  impression. 

(3)  L'hiver»  la  tenue  est  complétée  par  une  pèlerine  en  drap  noir. 

(4)  A  la  couleur  et  à  quelques  détails  près,  l'équipement  parait  être 
celui  qui  a  été  décrit  dans  la  Reçue,  2«  semestre,  1907,  p.  621. 


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K*968.  NOUVELLES  MILITAIRES.  Si 

Les  gibernes  (1)  sont  suspendues  sur  le  deyant  à  deux  courroies  atta- 
chées au  sac  ;  elles  sont  munies  de  passants  pour  le  ceinturon.  Durant 
li  marche  rhomme  peut  dégrafer  son  ceinturon,  les  gibernes  restent 
maintenues  simplement  par  les  courroie  de  suspension. 

Pour  les  alpins  od  adoptera  peut  être  le  sac  tyrolien,  ainsi  qu'une 
cartouchière  spéciale  remplaçant  les  gibernes  et  portée  sous  la  tunique. 

La  nouTelle  tenue  ne  comporte  comme  ornements  que  les  insigneit 
distinetifs  des  armes,  corps  et  brigades  (régiments  dans  la  cavalerie), 
sur  le  collet  de  la  tunique. 

L'uniforme  des  officiers  sera  analogue  à  celui  de  la  troupe  et  en  drap 
de  même  couleur. 


MBZIQUB. 


Lb  chbhih  db  fer  de  l'jsthhe  de  Téhuàntepeg.  —  L'ouYcrture 
de  la  Toie  interocéanique  de  l'isthme  de  Téhuantépec  par  rachèvement 
do  chemin  de  fer  et  des  travaux  entrepris  dans  les  ports  terminus  de 
Salina-Cruz  et  de  Coatzacoalcos  a  créé  un  nouTeau  courant  de  trans- 
port international  qui  €st  destiné  à  s'accroître  rapidement,  aussi  long- 
temps, du  moins,  que  le  canal  de  Panama  ne  sera  pas  acheyé. 

La  région  de  Téhuantépec  a  pris,  dès  maintenant,  une  importance 
militaire  en  raison  des  intérêts  économiques  qui  s*y  concentrent.  Elle 
devient  un  objectif  enviable  pour  une  puissance  maritime  engagée  dans 
Qoe  guerre  contre  le  Mexique. 

L^isihme  a  une  largeur  de  200  kilomètres  ;  il  est  barré  par  la  chaîne 
de  la  Sierra  Madré,  qui  s'abaisse  en  terrasses  peu  accidentées  sur  le 
versant  du  golfe  du  Mexique^  et  offre  au  contraire  des  pentes  abruptes 
du  côté  du  Pacifique.  Cette  chaîne  présente  une  forte  dépression  vers 
la  partie  la  plus  étroite  de  l'isthme  et  le  col  de  Chivela,  où  passe 
actuellement  le  chemin  de  fer,  n'est  qu'à  une  altitude  de  255  mètres. 
Ces  conditions  extrêmement  favorables  à  rétablissement  de  communi- 
cations interocéaniques  avaient  frappé  les  premiers  explorateurs  et,  en 
particulier,  Fernand  Certes,  qui  se  fit  donner  dans  Tisthme,  par  Tem- 
perenr  Charles  Y^  la  concession  d'importants  terrains,  encore  désignés 
Mns  le  nom  de  Las  Marquesanas  (2). 

Dès  1842,  Santa  Anna,  alors  directeur  du  Mexique,  accorda  à  un 
87ndicat  anglais  une  concession  pour  la  construction  d'un  chemin  de 


(1)  Contenant  chacune  deux  compartiments,  dans  chacun  desquels 
peuvent  se  placer  un  paquet  de  cartouches  et  un  chargeur, 
(i)  Cortex  avait  été  fait  marquis  de  la  vallée  d'Oaxaca. 

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'r*»',^*'''   ' 


8â  NOUVELLES  MILITAIRES.  N*  968. 

fer  dans  Tisthme.  Mais  Tentreprise  n'eut  aucune  suite  pratique.  Depuis 
cette  époque  et  jusqu'en  iStô,  de  nombreuses  tentatives  pour  reprendre 
ce  projet  furent  faites  par  des  compagnies  américaines,  ayec  Tappui  da 
gouvernement  des  États-Unis.  Elles  échouèrent  toutes  contre  la 
méfiance  des  autorités  mexicaines,  peu  disposées  à  permettre  Tingé- 
rance  de  leurs  puissants  voisins  du  Nord  dans  une  question  nationale 
aussi  importante. 

En  1882,  le  gouvernement  mexicain  accorda  une  concession  à 
M.  Sanchez,  représentant  des  intérêts  anglais.  Les  travaux  furent  com- 
mencés et  108  kilomètres  de  voie  ferrée,  sur  un  total  de  3i8,  étaient 
déjà  achevés  quand  le  contrat  fut  rompu  par  les  autorités  mexicaines. 
Repris  en  1888  par  un  nouveau  syndicat  anglais,  les  travaux  furent 
terminés  en  1894.  On  avait  dépensé  87  millions  de  francs.  La  voie  avait 
été  établie  dans  des  conditions  très  peu  satisfaisantes.  En  outre,  son 
utilité  restait  illusoire  aussi  longtemps  qu'on  n'avait  pas  créé  de  ports 
terminus  permettant  l'accès  des  navires  de  fort  tonnage.  Aussi,  en 
1898,  le  président  Diaz  se  décida  à  traiter  avec  la  maison  Pearson  and 
Son,  de  Londres,  pour  l'amélioration  de  la  voie  ferrée  et  la  construc- 
tion des  ports  terminus  de  Salina-Cruz  et  de  Coatzacoalcos.  Les  tra- 
vaux, achevés  l'année  dernière,  ont  définitivement  ouvert  la  communi- 
cation interocéanique  qu'emprunte  déjà  un  important  trafic. 

La  Compagnie  Pearson  and  Son  a  traité  pour  la  somme  de  237  mil- 
lions de  francs,  dont  75  pour  l'amélioration  du  chemin  de  fer.  Elle 
conserve,  en  outre,  l'exploitation  de  la  voie  islhmique  jusqu'en  1953. 

Le  chemin  de  fer  a  304  kilomètres  de  long.  Un  embranchement  s'en 
détache  à  San  Lucrecia  sur  Cordoba  et  Vera  Cruz  et  relie  la  nouvelle 
voie  au  réseau  mexicain.  A  San  Geronimo,  un  autre  embranchement 
î^e  dirige  vers  le  Guatemala  et  forme  un  tronçon  du  Pan-Américan 
Railv?ay  qui  est  destiné  à  réunir  ultérieurement  les  deux  continents  du 
.Nouveau-Monde  à  travers  l'Amérique  centrale. 

Les  travaux  ont  consisté  dans  l'amélioration  de  la  voie  elle-même, 
la  pose  de  rails  plus  lourds»  la  rectification  des  courbes  et  des  rampes 
et  la  construction  d'ouvrages  nouveaux  plus  solides.  Actuellement  la 
voie  unique  offre  presque  partout  des  rails  de  40kilogr.,lerayon  mini- 
muiït  des  courbes  est  de  150  mètres,  sauf  au  col  de  Chivela  oti  Ton  a 
des  rayons  de  100  mètres  avec  des  pentes  de  21  millimètres  ;  ailleurs 
les  pentes  ne  dépassent  pas  16  millimètres.  Le  matériel  roulant  est  de 
fabrication  américaine  et  du  modèle  usité  sur  les  chemins  de  fer  des 
Ëtnts-Unis  et  du  Mexique.  Les  locomotives  brûlent  du  pétrole  que  l'on 
fait  venir  des  États-Unis,  mais  que  l'on  espère  tirer  prochainement  des 
miaes  qui  existent  dans  l'isthme  et  dont  l'exploitation  a  commencé. 

Des  travaux  considérables  ont  été  exécutés  dans  les  deux  ports  de 
Salina-Cruz  et  de  Coatzacoalcos. 


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N«m. 


NOUVELLES  MIUTÀIHBS. 


Dans  le  premier,  on  a  fermé  l'ayant-port  au  moyen  de  deux  digues. 
Lt  digue  orientale  a  une  partie  droite  de  370  mètres  de  longueur, 
raiTÎe  d'une  partie  courbe  de  2S0  mètres  prolongée  elle-même  par  une 
partie  droite  de  380  mètres.  Elle  offre  en  tout  un  déyeloppement  de 
i,000  mètres.  La  digue  Ouest  a  623  mètres  de  long  (deux  parties 
droites  de  200  et  251  mètres  et  d'une  partie  courbe  de  il2  mètres).  La 
profcDdeor  minimum  de  l'eau  dans  l'ayant-port  est  de  10  mètres,  elle 
atteint  16  mètres  à  hauteur  des  musoirs  des  digues  qui  laissent  entre 
elles  une  entrée  de  100  mètres.  La  superficie  de  l'ayant-port  est  de 
50  heetares. 


9trs  Mexico 


CorAoba  ^\\Golfo   du  McxîqTie 

~'~^"  "       1  Cruz 


YUCATAN 


GUATEMALA 


OCEAIi     PACIFIQUE 


Le  bassin  intérieur  a  été  conquis  sur  la  mer  par  dragage  et  présente 
ane  longueur  de  220  mètres  et  une  largeur  de  100  mètres  ayec  une 
profondear  d'eau  de  10  mètres.  Il  est  séparé  -  de  Tavant-port  par  un 
qnai  garni  de  magasins  et  de  Yoies  ferrées,  dans  lequel  s'ouvre  une 
entrée  de  30">,40  de  large. 

Une  cale  sèche  de  180  mètres  de  longueur,  de  30  mètres  de  largeur 
et  de  8^,85  de  profondeur  d'eau  a  été  construite  dans  l'angle  Nord- 
Ouest  du  bassin. 

Le  total  des  dépenses  faites  dans  le  port  s'élèye  à  113  millions  de 
francs. 

Le  port  de  Goatzacoalcos  est  constitué  par  l'estuaire  de  la  rivière  du 
même  nom  qui  présente  en  face  de  la  ville  une  largeur  de  520  mètres, 
avec  une  profondeur  aux  basses  mers  de  12™,60.  Mais  une  barre  ne 
laissait  à  l'entrée  de  la  rivière  qu'une  profondeur  d'eau  de  4"^*, 27.  On  a 
fait  disparaître  cet  obstacle  par  des  dragages  et  par  la  construction  de 


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84  NOUVELLES  IflLITAIRBS.  N*968. 

deux  digues  enracinées  au  rhage  et  conTergentes  yers  le  large  qui  lais- 
sent une  passe  de  300  mètres  et  empêchent  l'ensablement.  La  jetée 
orientale  a  une  longueur  de  1,395  mètres  et  la  jetée  occidentale  de 
d,115  mètres.  La  profondeur  d^eau  à  la  barre  est  actuellement  de 
G^'.iO.  Elle  sera  prochainement  portée  à  10  mètres  par  des  dragages. 
Sur  la  rive  gauche  du  flouTe  on  a  construit  des  quais  de  1,500  mètres 
de  long,  aTec  magasins  et  Toies  ferrées,  desservis  par  18  grues  de  trois 
tonnes.  Les  dépenses  se  sont  élevées  à  50  millions  de  francs. 

Les  avantages  que  {présente  la  voie  de  Téhuantépec  par  rapport  à 
celle  du  chemin  de  fer  actuel  de  Panama  sont  soulignés  par  le  tableau 
ci -après  qui  indique  les  distances  des  principaux  centres  commerciaux 
intéressés  par  les  deux  itinéraires.  Ces  avantages  sont  assez  notables 
pour  faire  espérer  que,  même  après  Touverture  du  canal  et  malgré  h 
nécessité  du  transbordement  des  marchandises,  la  voie  de  Téhuantépec 
gardera  encore  un  trafic  important. 

DisUncM  en  mUles 

vlâ  vU 

Centres  commercianz.  Tëhnentepec.  Pename. 

De  Nev^-York  à  San-Francisco 4,925  6,107 

De  Neve-York  au  Puget-Sound 5,647  6,855 

De  Nev?.York  à  Stika .  : 6,347  7,555 

De  Nevr-York  au  détroit  de  Behring. .  7,788  9,101 

De  Nevir-York  à  Acapulco 2,272  3,988 

De  New-York  à  Maiatlan 3,476  4,675 

De  New- York  à  Hong-Kong 11 ,597  12,615 

De  Nev7-York  à  Yokohama 9,984  11,211 

De  Neve-York  à  Melbourne 11 ,068  1 1 ,  471 

De  Nev7-York  à  Auckland 9,345  9,813 

De  Nevir-York  à  Honolulu 6,566  7,705 

De  la  Nouvelle-Orléans  à  San-Francisco  3,561  5,415 

De  la  Nouvelle-Orléans  à  Acapulco. . .  1 ,454  3,296 

De  la  Nouvelle  Orléans  à  Mazatlan. . .  2,027  3,983 

De  Liverpool  à  Acapulco 6,076  6,953 

De  Liverpool  à  San-Francisco 8,274  9,071 

De  Liverpool  à  Masatlan 6,714  7,640 

De  Liverpool  à  Auckland 12,584  12,777 

De  Liverpool  à  ifonolulu 9,805  10,670 

De  Liverpool  à  Yokohama 13,223  14,175 

De  Liverpool  à  Melbourne 14,113  14,435 

Dès  maintenant  la  nouvelle  voie  effectue  des  transports  importants 
de  sucre  entre  Honolulu  et  Nev?-York.  La  compagnie  Pearson  and  Son 
organise  un  service  de  cargo-boats  entre  Salina-Cruz  et  les  ports  amé- 


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N*  968.  NOUYELLBS  MILITAIRES.  85 

ricftins  da  Pacifique.  Elle  fait  construire  pour  cet  objet  des  nayires  de 
6,000  toooes. 

Le  déyeloppement  actuel,  qui  ne  peut  manquer  de  s'accélérer  au 
eoors  des  prochaines  années»  justifie  complètement  le  projet  du  gou- 
Temement  mexicain  de  mettre  les  ports  terminus  de  la  yoie  isthmique 
I  l'abri  d'une  agression. 


ROUMANIE. 


BoDsiT  DE  1908-1909.—  Le  budget  général  de  l'État  roumain  pour 
1908-1909  s'établit  comme  suit  : 

Recettes 410,957,038  francs  (1). 

Dépenses 403,456,243     — 

L'augmentation  du  chiffre  total  du  budget  vient  de  ce  que  cette 
année  le  budget  général  comprend  une  série  de  budgets  particuliers 
établis  jusque-là  séparément. 

Le  budget  de  la  guerre  s'élève  à  54,174,668  francs,  en  augmentation 
de  7,220,499  francs  sur  celui  de  1907-1908,  qui  ne  s'élevait  qu*à 
^)954,169  francs.  Cet  accroissement  de  dépenses,  dû  à  la  mise  en  appli- 
cation de  la  nouvelle  loi  d'organisation  de  l'armée,  permettra  d'entre- 
tenir un  effectif  de  paix  de  83,902  hommes,  en  augmentation  de  . 
13,284  hommes  sur  Tannée  dernière. 

L'examen  des  différents  chapitres  du  budget  donne  lieu  aux  remarques 
•oivantes  : 

A)  Écoles  militairts.  —  L'école  d'enfaots  de  troupe  du  Dealid  Monas' 
tirei  est  transformée  en  une  école  préparatoire  de  sous-officiers  dei^tinée 
à  recevoir  en  principe  des  fils  de  militaires.- 

n  est  créé  quatre  écoles  de  sous- officiers  d'infanterie  (une  par  corps 
d'armée)  qui  seront  alimentées  :  i^  par  les  élèves  sortis  de  l'École  pré- 
paratoire suMndiquée  ;  2*  par  des  hommes  de  recrue  susceptibles  de 
tirades  sous-officiers  et  choisis  au  moment  de  leur  incorporation  à  rai- 
son d'an  par  compagnie  ;  3^  par  des  jeunes  gens  volontaires  n'apparte* 
naot  pas  encore  à  l'armée  et  satisfaisant  à  certaines  conditions. 

Uni  école  d'enfants  de  troupe  spécialement  destinée  au  recrutement 
des  musiciens  est  créée  à  Bucarest. 

B)  Commandements,  —  Leur  composition  a  subi  d'importantes  modi- 
fications : 


(1)  252  millions  en  1907. 


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86 


NOXJYELLBS  MILITAIRBS. 


N»  968. 


i«  Corpi  d'armée  :  i  lieutenant  ou  capitaine,  officier  d'ordonnance  : 

a)  État-major  ;  1  colonel,  chef  d'état-major  ;  4  lieutenant-colonel, 
sous-chef  d'état-major  ;  3  capitaines  chefs  de  bureau  dont  un  à  Tadju- 
dantur,  1  aux  opérations,  i  aux  transports  ; 

b)  Service  de  V artillerie  :  n'est  plus  représenté  au  corps  d'armée»  se 
confond  avec  les  commandements  de  brigade  d'artillerie  ; 

c)  Service  du  génie  :  passe  entièrement  à  la  direction  du  génie  du 
ministère  ; 

^  Commandements  de  division.  —  1  lieutenant-colonel  ou  major, 
chef  d'étatmajor ;  2  capitaines,  1  à  l'adjudantur  faisant  en  môme  temps 
fonction  d'officier  d'ordonnance  du  général  et  i  aux  opérations; 

3«  Commandements  de  brigade.  —  1  officier  d'état-major  par  brigade. 
Le  nombre  des  brigades  est  fixé  cette  année  à  28  ;  17  d'infanterie,  7  de 
cayalerie,  4  d'artillerie. 

C)  Corps  de  troupes  : 

a)  Infanterie  :  un  trente-cinquième  régiment  d'infanterie  à  2  batail- 
lons, 32  officiers  et  835  hommes  de  troupe  a  été  créé  en  1908; 

b)  Graniceri  :  ont  été  augmentée  d'une  douzième  compagnie  à 
250  hommes; 

c)  Cavalerie.  —  La  cayalerie  comprend  actuellement  : 

Roshiori  :  6  régiments  de  cayalerie  indépendante  à  4  escadrons  et 
.  4  régiments  diyisionnaires,  3  à  6  escadrons,  1  à  5  (3  brigades)  ; 

Calarashi  :  8  régiments  eu  schimbul  à  4  escadrons,  dont  1  de  nouvelle 
création,  formant  4  brigades  et  1  détachement  de  la  Dobroudja,  égale- 
ment de  nouYelle  création  ; 

d)  Train.  —  Le  5^  escadron  qui  appartenait  à  la  diyision  de  la 
Dobroudja  est  supprimé  ; 

e)  Services.  —  La  5*  compagnie  sanitaire  est  supprimée  ainsi  que  la 
5»  compagnie  de  subsistances. 


RUSSIE. 

Le  nouveau  Règlement  de  màncciiyres  de  l'infanterie  russe.— 
Le  nouveau  règlement  de  l'infanterie  russe  se  compose  de  deux  par- 
ties : 

La  première,  le  Règlement  de  manœuvres  proprement  dit  (Oustav) 
vient  de  paraître  et  sera  mise  en  pratique  cette  année  pendant  les  exer- 
cices d'été.  La  seconde,  Instruction  pour  le  combat  (Nastavlenie),  sera 
éditée  à  part  au  lieu  d'être  réunie  dans  le  même  volume  et  ne  paraîtra 
probablement  qu'après  les  manœvres  d'automne. 


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N*  968.  NOUVELLES  11 ILITAIRBS.  87 

Les  aoteurs  du  noQTeau  règlement  expliqueDt  ainsi  cette  diyision  du 
règiemeot  en  deux  parties. 

«  Le  eombat  exige  des  troupes,  en  premier  lieu,  une  discipline  sévère 
et  une  soumission  complète  à  la  Tolonté  du  chef,  en  second  lieu,  l'ini- 
tiative de  la  part  des  chefs  et  même  du  simple  soldat,  pour  faire  con- 
Terger  les  efforts  de  tous  yers  le  but  commun. 

«  De  là,  la  diTision  en  deux  parties  du  Règlement  pour  Tinstmction 
des  troupes  d'infanterie. 

»  Le  Règlement  {Oustav)  établit  les  règles  d'instruction,  donne  les 
formatioDs,  détermine  les  devoirs  de  tous  les  chefs  dans  chacune  d'elles, 
les  procédés  destinés  à  assurer  leur  conduite  et  leur  emploi. 

«  VInsiruetion  {Nastavlenie)  exposé  les  propriétés  et  Temploi  des 
foraiations  réglementaires  et  donne  des  principes  généraux  destinés  à 
Krrir  de  guide  et  à  développer  l'initiatÎTe.  » 

Les  caractéristiques  du  nouveau  Règlement  de  manœuvres  (Ousiav) 
lont  les  suÎTantes  : 

1*  Suppression  des  formations  et  des  réglementations  surannées  et 
adoption  de  formations  plus  simples,  en  rapport  avec  les  conditions  de 
la  guerre  moderne  ; 

f*  La  préparation  de  Tinfanterie  au  combat  repose  dorénavant  nar 
Finsiruetion  individuelle  du  soldat  (nécessité  de  développer  son  initia- 
tive et  son  Jugement)  et  sur  Vinstruction  des  petites  unités,  de  la  corn* 
pagme,prinàpalement  ; 

3*  Détermination  d'une  façon  précise  des  règles  d'instruction,  des 
formations,  des  devoirs  des  différents  chefs  dans  le  but  d'assurer  une 
striete  discipline  et  d'éviter  que  les  chefs  de  tous  grades  ne  puissent 
s'écarter  du  règlement  pour  faire  exécuter  leurs  conceptions  person- 
nelles. 

Gomme  innovations  importantes  du  nouveau  règlement  il  convient 
de  signaler  : 

i*  La  division  de  l'escouade  en  groupes  {Zvéno)  de  4  à  6  hommes, 
commandés  par  le  plus  ancien,  destinés  à  faciliter  la  marche  et  la  con- 
duite d'une  troupe  sous  le  feu.  Le  mouvement  de  la  chaîne  homme  par 
homme,  en  rampant,  est  également  prévu  ; 

S*  La  manière  d'envisager  l'attaque  finale  : 

a)  Si  la  ligne  a  pu  arriver  à  50  pas  de  Tennemi,  'elle  se  précipite 
(or  lai  à  la  baïonnette  aux  cris  de  «  hourra  »  ; 

b)  Si  la  ligne  n'a  pu  arriver  i  cette  distance  elle  se  porte  &  l'attaque 
de  la  dernière  position  en  continuant  à  tirer  en  marchant,  et  à  50  pas 
de  l'ennemi  commence  l'assaut,  c'est-à-dire  la  charge  à  la  baïonnette. 

Toutefois,  si  le  chef  juge  que  l'attaque  doit  avoir  lieu  sans  tirer,  il 
^ut  auparavant  désarmer  et  la  troupe  se  porte  en  avant  au  pas  accé- 
léré; 


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NOUVELLES  MILITAIRES. 


N«968. 


3^  Le  feu  par  paquets  analogue  à  notre  feu  i  répétition  est  supprimé. 
Les  feux  actuellement  employés  sont  les  suivants  : 

Le  feu  de  salve. 

Le  feu  individuel  (lent,  rapide,  à  cartouches  comptées). 

A^  La  marche  en  retraite  de  la  chaîne  s'exécute  comme  la  marche 
en  avant,  soit  au  pas,  soit  par  bonds,  mais  dans  ce  cas  les  bonds  s'exé- 
cutent toujours  au  pas. 

La  Bévue  donnera  une  étude  détaillée  du  nouveau  Règlement  russe 
quand  la  deuxième  partie  de  ce  règlement,  l'Instruction  pour  le  com- 
bat, aura  été  publiée. 


Instruction  pour  lbs  ixircicss  d'été  dans  la  circonscription  de 
Saint-Pétrrsbourg.  —  Le  Rousski  Invalid  (n<»  93  de  1908)  publie  un 
ordre  du  Grand-Duc  Nicolas  aux  troupes  de  la  Garde  et  de  la  circons- 
cription de  Saint-Pétersbourg  contenant  ses  instructions  pour  les 
exercices  d'été.  Il  a  paru  intéressant  d'en  donner  ici  un  aperçu  d'en- 
semble. 

i«  Dès  le  début  des  rassemblements  dans  les  camps,  toute  Tattention 
des  chefs  doit  se  porter  sur  la  préparation  des  troupes  au  combat. 

Le  combat  moderne,  avec  sa  mise  en  scène  particulièrement  com- 
plexe, met  au  premier  plan  le  développement  individuel  de  chaque 
tireur,  Taction  des  chefs  en  sous-ordres  et  des  petites  unités. 

L'extrême  variété  des  situations,  la  grande  difficulté  de  la  direction 
des  troupes,  exigent  impérieusement  l'initiative  de  la  part  de  tous  les 
chefs,  ainsi  qu'une  soigneuse  préparation  tactique. 

Il  faut  donc  avant  tout  diriger  tous  ses  efforts  vers  l'instruction 
individuelle  de  chaque  soldat  et  vers  le  développement  de  l'initiative 
chez  les  chefs  de  tous  grades  jusqu'au  sous-officier  inclus. 

Il  convient  par  suite  d'encourager  chaque  manifestation  d'initiative 
intelligente,  chaque  tentative  faite  pour  agir  dans  le  sens  du  but 
commun.  Les  fautes  sont  excusables.  Seules  l'inaction  et  la  passivité 
doivent  être  impitoyablement  punies. 

Ce  développement  systématique  de  l'esprit  d'activité  doit  marcher  de 
pair  avec  le  développement  de  l'instruction  tactique  et  de  l'aptitude 
manœuvrière. 

La  notion  exacte  de  leurs  droits  et  de  leurs  devoirs,  la  compréhension 
nette  d'une  mission  donnée,  avec  l'habitude  enracinée  de  l'initiative, 
du  mouvement  en  avant,  donnera  aux  différents  chefs  l'indépendance 
nécessaire,  fortifiera  leur  volonté  et  les  délivrera  de  la  crainte  des  res- 
ponsabilités. On  ne  peut  prévoir  tous  les  cas.  Seul  saura  profiter  d'une 
situation  le  chef  qui  aura  appris  à  agir  sous  sa  propre  responsabilité, 
sans  avoir  besoin  continuellement  de  recevoir  des  ordres  de  ses  chefs. 


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n 


^vnr 


N*  968.  NOUYSLLBS  MILITAIRES.  89 

Aq  moment  décisif  du  combat,  le  futur  Taînqueur  et  le  futur  yaiocu 
Mot  à  peu  près  dans  le  même  état  matériel  et  presque  également 
désemparés.  La  balance  penchera  du  côté  de  celui  qui  a  une  forte 
Tolonfé,  étrangère  à  la  crainte  des  responsabilités,  et  qui,  dans  une 
pareille  minute,  est  capable  d'oser  1  Pour  qui  ne  sait  ni  risquer,  ni 
Tonloir,  il  n^y  a  pas  de  succès  possible. 

Après  rinstmction  de  Thomme  pris  indiTiduellement  et  après  celle 
dei  différents  cheb,  vient  la  préparation  tactique  des  petites  unités  et 
la  manœuvre  de  ces  unités.  Le  chef  le  plus  ancien  ne  peut  pas  diriger 
pendant  le  combat  chaque  petite  unité  de  son  détachement,  réparti 
souvent  sur  une  étendue  que  le  regard  ne  peut  embrasser.  Pour  faci- 
liter la  direction  de  sa  troupe  le  chef  le  plus  ancien  la  partagera  en 
({uatre  ou  cinq  fractions,  ayant  chacune  un  chef  qui  lui  servira  d'in* 
termédiaire  et  qui  sera  son  adjoint  dans  le  commandement. 

^  Les  exercices  en  ordre  serré  doivent  être  conduits  en  liaison 
étroite  avec  l'éducation  tactique  pour  que  Tun  complète  l'autre.  Pour 
que  l'éducation  tactique  soit  complète,  pour  que  l'initiative  individuelle 
»  développe  dans  le  sens  de  l'idée  générale  de  la  manœuvre,  la  troupe 
doit  lavoir  se  plier  à  la  volonté  du  chef.  Cette  discipline  de  la  volonté 
ne  s'obtient  que  par  un  travail  systématique  de  tous  les  hommes  dont 
»  compose  une  troupe,  et  Tordre  serré  est  le  meilleur  moyen  d'ob- 
tenir un  semblable  résultat. 

3*  En  examinant  le  caractère  de  l'action  des  chefs  sur  le  champ  de 
bataille,  je  dois  attirer  l'attention  sur  un  point,  hélas,  commun  à  beau- 
coup d'entre  eux,  la  passivité,  particulièrement  dans  la  défensive. 

U  passivité  dans  la  défensive  est  la  plus  dangereuse  tendance.  Dans 
des  opérations  offensives,  noire  volonté  s'impose  dans  tous  les  cas  à  la 
volonté  de  l'ennemi  ou,  du  moins,  l'adversaire  doit  compter  avec  elle 
^N  si  à  cette  volonté  s'ajoutent  la  décision  et  une  audace  raisonnée,  l'of- 
fensive peut  donner  de  brillants  résultats.  La  défensive  passive  n'est 
qoe  le  prélude  de  la  retraite  et,  dans  le  cas  le  plus  favorable,  permet 
seulement  de  maintenir  l'adversaire  pendant  quelque  temps. 

La  passivité  est  en  général  la  conséquence  inévitable  de  la  crainte 
des  responsabilités,  de  l'idée  préconçue  dans  lu  façon  de  comprendre 
Q&e  mission  donnée,  de  Tattente  du  combat  sur  des  positions  fortifiées 
à  l'avance. 

Une  faut  pas  oublier  que  la  défensive  est  un  mal  auquel  on  est  forcé 
temporairement  d'avoir  recours,  mais  dont  il  convient  de  s'affranchir 
par  un  large  emploi  d'opérations  offensives  et  décisives. 

Le  combat  n'a  qu'un  but  direct,  la  destruction  de  la  force  vive  de 
l'adversaire.  En  conséquence,  une  fois  le  combat  accepté,  quelle  que 
soit  sa  forme,  tous  les  efforts  doivent  tendre  à  briser  d'un  coup  décisif 
les  forces  de  l'ennemi. 


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90 


NOUVELLES  MIUTAIRES. 


N*  968. 


L'attaque  se  rend  compte  du  point  le  plus  faible  de  la  défense  et 
choisit  des  terrains  d'approche  favorables  pour  marcher  sur  ce  point. 
La  défense  devine  la  manœuvre  de  l'attaque  et  frappe  sur  les  parties 
les  plus  faibles  des  forces  assaillantes. 

L'attaque  et  la  défense  doivent  être  également  mobiles.  Toutef  deux 
doivent  avoir  des  u  réserves  générales  »  dont  le  but  principal,  pour 
ainsi  dire  unique,  est  de  porter  le  coup  décisif  à  l'adversaire. 

La  force  des  troupes  réside  dans  Faction  du  feu  et  du  mouvement  en 
avant,  dans  la  manoeuvre. 

4«  11  est  nécessaire  de  travailler  beaucoup  le  service  des  reconnais- 
sances. Les  rapports  n'arrivent  pas  à  temps  et,  s'il  n'y  a  pas  de  rensei- 
gnements sur  l'ennemi,  pas  d'idée  de  manœuvre  possible.  La  cavalerie 
doit  faire  des  reconnaissances  éloignées  en  s'eflforçant  de  percer  le  voile 
de  cavalerie  et  d'infanterie  ennemies.  Une  fois  que  l'on  est  à  proximité 
de  l'ennemi,  la  cavalerie  cède  la  place  sur  le  front  aux  éclaireurs 
(okhotniki)  qui  s'appuient  sur  les  avant-gardes,  doivent  s*aocrocher  aux 
flancs  de  l'ennemi,  en  s'efforçant  de  les  tourner. 

Avoir  des  renseignements  sur  l'ennemi  n'est  pas  tout,  il  faut  encore 
les  faire  parvenir  à  temps  au  commandement.  C'est  alors  seulement 
que  le  but  des  reconnaissances  est  fructueusement  rempli. 

5<^  Le  maintien  des  liaisons  entre  les  unités  doit  être  l'objet  d'une 
attention  toute  spéciale. 

En  particulier,  la  liaison  entre  l'infanterie  et  son  artillerie  doit  ôtre 
des  plus  étroites.  Les  batteries,  même  quand  elles  sont  éloignées  de  la 
première  ligne,  doivent  être  les  premiers  soutiens  de  leur  infanterie. 
Pour  cela,  les  batteries  doivent  connaître  les  objectifs  que  voit  l'infan- 
terie et  que  parfois  l'artillerie  ne  voit  pas.  Aussi  les  unités  de  première 
ligne  doivent-elles  jouer  le  rôle  d'observateurs  pour  leur  artillerie  «t 
signaler  les  buts  sur  lesquels  il  est  indispensable  d'ouvrir  le  feu. 

6*  L'artillerie  s'est  familiarisée  avec  les  positions  défilées,  elle  les 
choisit  bien  en  général,  et  sous  ce  rapport  utilise  bien  le  terrain. 

Pourtant,  le  choix  de  positions  défilées  ne  doit  pas  toujours  être  obli- 
gatoire. Dans  les  moments  critiques  du  combat,  l'artillerie  doit  être 
capable  de  se  sacrifier  et  de  s'établir  à  découvert  pour  pouvoir  appuyer 
effectivement  son  infanterie,  quand  même  il  en  résulterait  pour  elle  de 
plus  grandes  pertes. 

70  Pendant  la  période  des  rassemblements  qui  va  s'ouvrir,  il  con- 
viendra de  s'occuper  avec  le  plus  grand  soin  de  l'instruction  des  troupes 
au  point  de  vue  des  travaux  de  campagne,  instruction  qui  présente  de 
nombreuses  lacunes.  Il  ne  faut  pas  oublier  que  les  sapeurs  ne  sont 
faits  que  pour  la  construction  d'ouvrages  compliqués  exigeant  des  con- 
naissances spéciales.  L'infanterie  et  l'artillerie  doivent  être  dressées  à 
se  créer  des  abris,  sans  attendre  les  sapeurs.  On  doit  se  retrancher  aussi 


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K«  968.  NOUVELLES  MILITAIRES.  94 

bien  pour  Fattaque  que  pour  la  défense.  Dans  l'attaque,  il  faut  immé- 
diatement s'assurer  la  possession  du  terrain  conquis^  en  sV  retran- 
chant 

Les  offiders  doWent  être  à  ce  point  de  yue  des  instructeurs  parfaite- 
ment préparés. 


GoNTiHGiïiT  DB  i908.  —  Un  oukaz  du  29  ayril/lS  mai  1908  a 
approufé  le  projet  de  loi  relatif  à  la  fixation  du  contingent  des  recrues 
à  incorporer  en  4908,  adopté  par  le  Conseil  de  l'Empire  et  la  Douma. 
Ce  projet  de  loi  a  fait  Tobjet  à  la  Douma  d'une  discussion  assez  lon- 
gue :  la  Commission  de  la  défense  nationale  a  demandé  et  obtenu  une 
réduction  de  12,000  hommes  sur  le  chiffre  proposé  par  le  Ministre  de 
la  guerre,  elle  a  émis  également  dans  son  rapport  le  vœu  d'une  réduc- 
tion des  effectifs  du  temps  de  paix  et  Tayis  que  toutes  les  nationalités 
de  l'Empire  devraient  fournir  des  contingents  en  payant  de  leur  per- 
sonne; actuellement  pour  les  musulmans  du  Caucase  et  pour  les  Fin- 
landais le  service  militaire  est  remplacé  par  une  contribution  en  argent. 
La  proposition  d'un  groupe  de  députés  d'exclure  les  Israélites  des  rangs 
de  l'armée  a  été  repoussée.  Le  Ministre  de  la  guerre,  général  Rœdiger, 
dans  un  long  discours,  a  examiné  les  propositions  de  la  Commission  de 
la  défense  nationale  et  a  terminé  en  déclarant  que  le  Gouvernement 
était  tottt  disposé  à  étudier  tous  les  vœux  de  réformes  demandés  par 
la  Douma. 

D'après  Toukaz  précité,  le  contingent  à  prélever  en  1908  pour  l'en- 
semble des  armées  de  terre  et  de  mer,  dans  les  régions  de  l'Empire 
soumises  à  la  lot  de  recrutement  général,  a  été  fixé  à  456,535  hommes 
i46t,950  en  4907,  469,648  en  1906),  auxquels  il  faut  ajouter  400  Ossètes 
do  Caucase  pour  le  recrutement  du  groupe  de  cavalerie  formé  par  cette 
population. 

Ce  contingent  doit  fournir  environ  11,000  hommes  à  l'armée  de  mer 
et  44,000  hommes  au  corps  des  gardes  frontières,  mais  ne  comprend 
pts  le  contingent  cosaque,  environ  16,000  hommes. 


MonincATioNS  aux  règles  d'inscription  et  d'appel  des  hommes 
n  U  RfoiRTB  Di  l'armée  bt  DE  LA  FLOTTE.  —  Une  nouvelle  loi  du 
47  août  4907,  modifiant  les  règles  d'inscription  et  d'appel  des  hommes 
de  troope  de  la  réserve  de  l'armée  et  de  la  flotte,  vient  d'être  publiée 
dans  an  prikaz  n^  506  de  la  même  année  (4). 


(i)  Voir  2«  semestre  4891,  p.  20. 


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9S 


NOUVELLES  IflLITAIBES. 


K*968. 


Les  prineipales  modifications  qu'elle  reoferme  sont  les  suiTADtei  : 

Tenue  des  contrôles.  —  V  loscriptioa  des  réserTistes  sur  les  coq* 
trôles  du  lieu  de  leur  résideoce  effcctiTe  et  non  plus  sur  ceux  du  lieu 
de  leur  domicile  permanent.  Cette  mesure  est  la  conséquence  de  Toukaz 
impérial  du  5  octobre  1906,  qui  limite  les  pouToirs  des  mirs  et  permet 
aux  habitants  des  campagnes  de  changer  de  communauté  rurale. 

2*  Établissement  de  contrôles  particuliers  pour  les  résenristes  em- 
ployés dans  les  usines  de  l'État,  dans  les  chantiers  et  établissements 
techniques  des  ministères  de  la  guerre  et  de  la  marine,  dont  le  fonc- 
tionnement est  reconnu  nécessaire  pour  assurer  la  mobilisation  et  raTÎ- 
tailler  l'armée  et  la  flotte. 

Cette  disposition  non  prévue  avant  la  guerre  russo-japonaise  avait 
donné  lieu,  au  moment  de  cette  guerre,  à  la  promulgation  d*un  oukaz 
impérial  du  22  mars  1904,  autorisant  les  réservistes  visés  plus  haut  à 
ne  pas  répondre. 

Afin  de  permettre  de  tenir  un  compte  exact  des  réservistes  suscep- 
tibles de  rejoindre  leur  corps  en  cas  de  mobilisation,  les  personnes  et 
établissements  occupant  des  réservistes  à  inscrire  sur  les  contrôles  par- 
ticuliers par  suite  des  fonctions  qu'ils  occupent  devront  en  avertir  le 
commandant  militaire  du  district  pour  que  celui-ci  ne  les  fasse  plus 
figurer  sur  les  contrôles  généraux. 

3^  Fixation  de  règles  plus  précises  et  répondant  mieux  aux  condi- 
tions actuelles  du  service  sur  mer  pour  le  passage  dans  la  réserve  des 
hommes  de  troupe  de  la  flotte. 

Détermination  plus  exacte  des  cas  où  ces  réservistes  doivent  être 
rayés  de  la  réserve  de  la  flotte. 

Règles  (Tappel,  —  1«  Suppression,  à  cause  de  sa  lenteur,  de  l'ancien 
mode  d'appel  des  réservistes  au  moyen  de  cartes  d'appel  envoyées  à 
chaque  réserviste  par  le  commandant  militaire  du  district  par  l'inter- 
médiaire de  la  police  ou  des  directions  de  volost  (canton). 

La  convocation  se  fait  dorénavant  au  moyen  d'affiches,  préparées  à 
l'avance  par  les  commissions  de  recrutement  de  district  et  urbaines  qui 
sont  chargées  de  les  faire  placer.  Ces  affiches  indiquent  en  détail  des 
délais  dans  lesquels  les  hommes  habitant  dans  un  rayon  donné 
doivent  se  présenter. 

Ce  procédé,  outre  l'avantage  qu'il  procure  de  supprimer  les  cartes 
d'appel,  dont  la  tenue  à  jour  permanente  est  un  travail  très  compliqué 
pour  les  bureaux,  du  commandant  de  district,  permet  d'accélérer  les 
convocations  en  utilisant  le  télégraphe  avec  les  localités  oii  sont  conser- 
vées les  affiches. 

2^  Octroi  de  sursis  d'appel  à  certaines  catégories  de  réservistes  qui 
par  suite  de  leurs  fonctions  ne  pourraient  être  convoqués  dès  les  pre- 
miers jours  sans  qu'il  en  résultât  un  préjudice  pour  la  mobilisatioD. 


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V«  968.  NOUVELLES  MILITAIRES.  93 

3^  Détermination  préeise  des  obligations  et  des  charges  qui  incombent 
à  la  mobilisation  aux  commissions  urbaines  et  rurales  (désignation  des 
loeauz  dans  les  centres  de  rassemblement). 

D'après  la  nouvelle  loi,  les  frais  de  transport  aux  points  de  rassem- 
blement des  réserristes  qui  en  sont  domiciliés  à  plus  de  25  Terstes  sont 
à  la  eharge  des  assemblées  des  zemstf  os. 

Outre  les  modifications  précédentes  la  nouyelle  loi  précise  quelques 
points  de  détail  qui  pouvaient  donner  lieu  à  des  difficultés  en  ce  qui 
concerne  par  exemple  : 

je  L'aogmentation  du  nombre  des  médecins  chargés  de  passer  la 
Tisite  des  réservistes  dans  les  centres  de  rassemblement  quand  les  deux 
médeeios  désignés  pour  ce  servire  ne  suffisent  pas  à  rassurer  ; 

2*  La  fixation  du  moment  où  les  réservistes  sont  nourris  aux  frais  de 
rÉtat  (à  partir  de  leur  arrivée  aux  directions  de  volost  et  non  aux 
centres  de  rassemblement). 


SUISSE. 

Atisckhent  Dâhs  l'àhhée.  —  Une  nouvelle  ordonnance  sur  Tavan- 
cementdans  l'armée  vient  d*étre  promulgée  à  la  date  du  12  mai  der- 
nier (1), 

Les  principes  généraux  qui  régissent  Tavancement  ne  sont  pas  modi- 
fiés dans  leur  ensemble,  mais  le  temps  minimum  à  passer  dans  un  grade 
avtot  de  pouvoir  prétendre  au  grade  supérieur  est  sensiblement  aug- 
meoté. 

Comme  auparavant,  toute  nomination  ou  promotion  a  pour  base  Tob- 
tentioQ  d*un  certificat  de  capacité  délivré  soit  à  la  sortie  de  Técole  (2), 
toit  à  Fissue  d'un  cours  de  répétition. 

L'avancement  se  fait  à  l'ancienneté,  parmi  les  titulaires  du  certificat 
de  capacité  au  grade  supérieur,  pour  les  sous-officiers  à  nommer  au 
grade  supérieur  dans  cette  catégorie  ainsi  que  pour  les  lieutenants  à 
Bomioer  premiers  lieutenants. 

Tous  les  autres  grades  d'officier  sont  donnés  exclusivement  au  choix  : 
ODiuit,  pour  les  nominations,  les  numéros  d'ordre  des  listes  d'avance- 
ïïimt  pour  chaque  grade  établies  annuellement  par  les  chefs  de  service 


(i)  Feuille  officielle  militaire  n»  8,  p.  303  et  suiv. 

(2)  École  de  sous-officiers.  École  préparatoire  d'officiers,  École  cen- 
trale n*  I  (premiers  lieutenants  pour  capitaine),  École  centrale  nP  II 
(capitaines  pour  major). 


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BIBLIOaRAJ>HIE. 


N«  968. 


deg  différenles  armes  (établies  par  le  département  militaire  pour  les 
grades  de  colonel  divisionnaire  et  de  colonel  commandant  de  corps 
d'armée). 

Tout  officier,  à  quelques  exceptions  près  spécifiées  dans  Tordonnance, 
doit  en  outre,  pour  pouvoir  être  promu  au  grade  supérieur,  avoir  revêtu 
son  grade  pendant  quatre  ans  au  moins  et  exercé  un  commandement 
de  ce  grade  dans  quatre  cours  de  répétition. 


Outils  poatàtifs.  —  Le  nombre  des  outils  portatifs  dont  disposait 
jusqu'ici  chaque  compagnie  d'infanterie  s'élevait  à  72,  dont  40  pelles, 
âÛ  piocbes,  8  haches  à  main  et  4  scies  articulées. 

Le  CoDseiL  fédéral  vient  de  décider  que  désormais  chaque  compagnie 
recevrait  80  pelles  au  lieu  de  40,  le  nombre  des  autres  outils  restant 
d'ailieurâ  le  même  qu^auparavant. 


BIBLIOGRAPHIE. 


VlEnTEU^HRSHKFTB  FUR  TrUPPBNFUHRUNG    UND   HeBRBSKUNDE    (fas- 

cîculeâ  trimestriels  cencernant  la  conduite  des  troupes  et  les  sciences 
milLtaire^).  —  Publication  de  la  V^  section  historique  du  Grand-État- 
Major  prufïsien.  —  fierlin,  Mittler  und  Sohn. 

V^^  année,  2«  fascicule.  —  Sommaire  :  Les  armées  du  P'  Empire, 
par  le  colonel  von  Freytag-Loringhoven.  —  Les  manœuvres  de  cava- 
lerie françaises  en  1907,  par  le  major  Schoch.  —  Le  train  automobile 
i{  la  gueirr;,  par  le  major  Meyer.  —  Les  manœuvres  du  7®  corps  français 
en  i9U7.  —  Fronts  de  combat,  par  le  lieutenant  en  1*'  Hierl.  —  Les 
co  un  dérations  de  Tétude  de  TÉ  ta  t-Major  français  sur  la  guerre  de  1870- 
187J,  par  le  capitaine  Helfritz. —  L'activité  du  service  des  Étapes 
dans  Iti  Sud-Ouest  africain. 

Major  FnrELiCH,  instructeur  de  i"  classe  d'infanterie  de  la  V«  divi- 
sion, —  ZuR  Wbhrpragb.  Organisation,  Ausrûstung  und  Ausbildung 
vo»  Gëbikgstruppbn  in  dbr  Schwbiz  (Organisation,  équipement  et 
ingtrucUon  des  troupes  de  montagne  en  Suisse).  — 1  vol.  in-S**  de 
90  page»,  chez  Sauerlânder  et  Gie,  à  Aarau,  1907. 

Étude  très  intéressante  sur  les  troupes  de  montagne,  qui  a  été  cou- 
rounêe  par  la  Société  des  officiers  suisses. 


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R*  968.  BIBLIOQBAPHIB.  95 

Capitaine  Y.-T.  Lkbbdbt.  —  Instruction  tàctiqui  db  la  gompâ- 
GifiB.  Le  combat  opfbnsip  d'après  l'expérience  dl  la  guerrb 
ICS60-JAPONAI8B  (traductioo  du  russe  par  le  capitaine  £.  Gazalas).  — 
Brochure  iii-8*  de  ^  pages,  à  Paris,  librairie  Chapelot,  1908. 

L'étude  du  capitaine  LebedeT,  du  régiment  de  grenadiers  de  la 
Garde,  a  déjà  été  signalée  dans  la  Revtie  (février  1908,  p.  224).  L'auteur 
a  eu  pour  but  «  de  faciliter  la  tâche  des  cadres  inférieurs  tant  pour 
l'instnicUon  indÎTiduelle  du  soldat  en  campagne  que  pour  la  prépara- 
tion de  la  section  et  dQ  la  compagnie  au  combat  ».  Inspirée  par  Texpé- 
rienoe  de  la  gaerre  russo-japonaise,  elle  a  obtenu  un  vif  succès  en 
Ruiie.  On  y  trouvera  sous  une  forme  nette  et  précise  d'utiles  indica- 
tions pour  le  dressage  des  cadres  et  de  la  troupe. 

Ueatenant  Zittbrhofbr.  —  Strefflburs  militarischb  Zbitschrift 
(Btvue  militaire  de  Streffleur)  1808-1908.  —  Vienne,  Seidel,  1908. 

Ce  volume  contient  une  table  générale  des  articles  parus  dans  la 
Bnue  autrichienne  de  Streffleur  en  1808,  1811-1813,  1818-1849  et 
1860-1908,  ainsi  que  de  ceux  publiés  par  l'Or^an  der  mililârwissen' 
sthAfilidten  Vereine  de  1870  à  1906.  Il  est  donc  précieux  pour  les 
recherches  à  effectuer  dans  ces  deux  publications. 

Korzen-Kûhn.  —  Maschinbngewehre  (  Mitrailleuses  ),  8®  fascicule 
de  la  poblication  intitulée  Wafferdehre  (Manuel  technique).  Vienne, 
Seidel,  1908;  5  couronnes.  —  Cette  brochure  de  120  pages  contient  un 
exposé  détaillé  des  systèmes  de  mitrailleuses  actuellement  en  service 
dans  les  diverses  armées. 

AxiL  A  :  Son  Sjôgrebn,  capitaine  d*état-major  suédois.  —  Fransk 
Taihk,  frahstalld  mbd  stôo  of  gàllande  rbglekbnten  och 
ERFiiBRRETER  FRAN  SBNARE  ARBNS.  MANÔVRER  (Tactique  française, 
d'après  les  règlements  actuels  et  les  procédés  des  manœuvres  des  der- 
nières années).  —  Stockholm,  Société  de  littérature  militaire,  1908, 
in-S»  de  \\i  pages.  Prix  :  2  couronnes. 

Cet  ouvrage  intéressant,  après  avoir  passé  en  revue  les  opinions  qui 
ont  coors  en  France  sur  les  questions  de  tactique,  présente  un  résumé 
de  DOS  nouveaux  règlements  et  de  nos  procédés  d'action  dans  les  diverses 
armes.  —  Les  conclusions  de  ce  travail  empruntent  un  intérêt  particu- 
lier à  ce  fait  que  l'auteur  a  été  attaché  militaire  de  Suède  à  Paris,  de 
1905  à  1907,  et  a  été  parfaitement  à  même  d'étudier  le  sujet  traité. 

Général  Prloux,  ancien  commandant  du  Jl®  corps  d'armée.  —  Tra- 
Dccnoif  BU  Règlement  du  22  mars  J908  sur  le  service  en  cam- 
fAcaiE   DANS    L'ARMtB  ALLEMANDE,  suivi   des  Prescriptions  pour  les 


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m 


BIBLIOQRÀPHIB. 


N»  968. 
.    Prix  : 


grandies   mun€Buvres.   —  Paris,  1908,  Berger-Levrault  et  €• 
2  fr,  50. 

H  n'est  paf  besoin  de  signaler  Pintérèt  que  présente  )a  lecture  du 
Règlement  sur  le  service  en  campagne  allemand,  qui  fera  prochaine- 
roeat  Tobjet  d'un  article  dans  la  Revue.  —  Traducteur  des  règlements 
antérieurs  de  4887  et  de  1900,  le  général  Peloux,  cette  fois  encore,  n^a 
pas  voulu  ^e  laisser  dcTancer  et  presque  immédiatement  après  Tappa- 
rïlioii  du  nouveau  règlement  en  Allemagne,  il  en  publia  la  traduction. 

Un  point  de  détail  à  signaler.  Gomme  dans  ses  publications  anté- 
rieures, le  généra)  Peloux  emploie,  pour  désigner  les  formations  des 
dîters  $aervic«â  et  les  organes  de  ravitaillement,  des  expressions  usitées 
dan»  r»rmée  française  au  lieu  de  traduire  littéralement  les  expressions 
sUemandes,  comme  on  le  fait  généralement.  Son  procédé  a  Tayantage 
de  rendre  la  lecture  plus  facile;  mais  il  peut  faire  croire  à  une  identité 
ou  à  une  analogie  des  formations  françaises  et  allemandes,  qui  souvent 
n'eiiite  (ms.  Il  est  bon  que  le  lecteur  se  mette  en  garde  contre  toute 
assimilation  de  cette  nature. 


Le  Cemeniirb  de  Saint-Ctr  (1808-1908).  Grand  in-8%  avec  illus- 
tratioDJi  âani  le  texte,  4  planches  en  noir  et  Â  planches  en  couleurs. 
Paris,  Berger-Levrault,  1908.  Prix  :  3  francs. 


ERRATUM. 


DaQS  le  numéro  967,  page  589,  à  la  sixième  ligne  de  la  deuxième 
coloune,  lire  :  36  régiments,  au  lieu  de  :  34. 

Dans  La  même  colonne,  remplacer  Taccolade  des  régiments  de  caya- 
km  par  la  suivante  : 

!1  régiment  de  la  Garde  à  4  escadrons.  ] 
4  régiments  à  4  escadrons.  [ 

0  régiments  à  3  escadrons.  ) 


Le  Gérant  :  R.  Ghàpilot. 


Pvii,  ^  Imprimerie  R.  CHAPiLOTet  C«,  S,  me  Christine. 


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REVUE  MILITAIRE 


DBS 


ARMÉES  ÉTRANGÈRES 


M*  M9  Août  1908 


LA 


GUERRE   RUSSO-JAPONAISE 


CHAPITRE  IX. 

(y^èrations  combinées  des  V,  IV*  et  II«  armées  japonaises 
dans  le  Liao-Tonng  à  partir  de  juin  1904. 

Pour  la  commodité  de  notre  exposé,  nous  adopterons 
arbitrairement  one  division  en  deux  phases  de  Fétude 
des  opérations  des  années  japonaises  avant  la  bataille 
de  Uao-Yang  :  la  première  phase  est  caractérisée  par 
nue  poussée  générale,  mais  non  simultanée  des  armées 
jusqu'aux  cols  qui  donnent  accès  au  versant  Nord-Ouest 
de  la  crête  des  Fengshui-ling  (1)  ;  elle  englobe  du  com- 
mencement de  juin  au  milieu  de  juillet,  une  période 
d  un  mois  et  demi,  où  les  mouvements  sont  réglés  de 
Tokio  par  le  grand  quartier  général.  La  deuxième  phase, 


(i)  En  chinois  :  col  de  la  ligne  de  partage  des  eaux. 


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98  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  N«  969. 

d'une  durée  égale,  ne  comprend  qu'une  période  active 
dVne  quinzaine  de  jours,  où  les  opérations  sont  régies 
par  le  maréchal  Oyama  qui  vient  d'arriver  du  Japon; 
elle  aboutit  au  resserrement  du  front  stratégique  des 
armées  et  à  leur  mise  en  contact  avant  la  bataille,  qui  se 
fera  encore  attendre  près  d'un  mois  (1). 

Première  phase  :  la  conquête  des  cols. 

Nous  avons  accompagné  la  P®  armée  japonaise  jus- 
qu'à Fenghoangcheng,  où  elle  s'est  arrêtée,  s'abritant 
dans  un  vaste  camp  retranché,  et  créant  des  magasins 
avec  le  souci  évident  de  ne  pas  chercher  noise  à  Ten- 
nemi  jusqu'à  nouvel  ordre. 

Nous  avons  suivi  la  II«  armée  jusqu'à  la  bataille  de 
Wafangou-Telisse. 

Nous  allons  nous  occuper  maintenant  d'un  troisième 
groupe  de  forces  japonaises,  dit  armée  de  Takushan,  dont 
il  n'a  été  jusqu'ici  question  qu'incidemment. 

Ce  groupe,  dans  l'esprit  du  commandement  japonais, 
était  destiné  à  jouer  un  rôle  secondaire,  subordonné  à 
celui  des  armées  voisines;  aux  yeux  des  Russes,  il  prit 
une  importance  considérable  dès  son  apparition  sur  le 
théâtre  de  la  guerre,  de  par  la  valeur  des  effectifs  que 
la  rumeur  publique  lui  attribua,  et  la  capacité  de 
manœuvre  dont  on  le  gratifia. 

Nous  allons  suivre  1'  «  armée  de  Takushan  »  (2) 
pendant   quelques   semaines,  pour  tâcher  de   montrer 


(1)  Nous  resterons  fidèle  à  la  règle  que  nous  nous  sommes  imposée, 
de  limiter  nos  critiques  aux  points  essentiels,  dans  la  conviction  que 
des  données  capitales  nous  manquent  encore  pour  asseoir  notre  raison- 
Demeat,  et  que  là  où  Ton  serait  tenté  d'accuser  une  tî  dation  des  règles 
de  h  stratégie,  le  problème  s'est  en  réalité  présenté  pour  les  intéressés 
sous  la  forme  de  la  recherche  de  la  solution  alimentaire  de  la  question. 

(2J  Croquis  n^  20  et  21. 


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«•  9G9.  UL  eUBRRE  RUSSO-JAPONAISB.  99 

qu^elIe  fat  en  réalité,  da  milieu  de  mai  au  milieu  de 
juîQet,  un  élément  faible,  isolé,  sans  cesse  exposé  à  la 
défaite  et  à  la  famine,  et  que,  malgré  tout,  elle  réussit 
à  en  imposer  à  Tennemi,  gr&ce  à  Ténergie  et  au  carac- 
tère de  son  chef. 

§  1.  —  Débarquement  et  opérations  de  la  10^  division, 
dite  :  Armée  de  Takushan. 

Rappelons  brièvement  les  points  principaux  de  la 
situation  des  Russes,  depuis  Tabandon  du  Yalu. 

Le  détachement  de  TËst  a  été  rappelé  au  Nord  de 
Lienshankwan,  où  il  se  reconstitue  lentement  par  Tar- 
rivée  de  réservistes,  à  Tabri  de  détachements  des  31*  et 
3o«  divisions  d'Europe  (424*  et  139«  régiments).  Sa 
gauche  est  couverte  vers  Saimatse  par  la  division  des 
Cosaques  du  Transbaïkal  du  général  Rennenkampf 
(quatre  régiments  des  2®  et  3®  tours,  réservistes),  avec  le 
23*  tirailleurs  et  une  batterie  (4/6*^)  ;  sa  droite,  par  la 
brigade  des  Cosaques  du  Transbaïkal  de  Michtchenko, 
(deux  régiments  et  une  batterie)  entre  Siuyen  et  Likiapou 
(Salikiapusa),  appuyée  par  les  18*  et  21  «  tirailleurs,  à 
^moncheng  et  au  col  de  TaUng  (1). 

Sur  la  voie  ferrée,  vers  flaicheng,  le  1"  corps  sibérien 
se  forme,  sous  Stackelberg;  il  combattra  les  14  et 
15  juin  à  Walangou. 

Le  19  mai,  la  10®  division  commençait  à  débarquer 
dans  la  baie  au  Sud  deTakushan  (2).  Mobilisée  à  Ilimeji, 


(f)  Alias  :  Daline  oa  encore  Fengshuiling. 

(S)  Une  fois  pour  toutes,  notons  que  les  seules  pistes  praticables 
pour  des  charrois  sont  la  route  mandarine  de  Wiju  à  Liao-Yang  et  la 
route  mandariDe  qui  longe  le  chemin  de  fer.  La  route  Takushan- 
Sîajen-Simoucheng-Baieheng  présente  des  difflcultus  presque  insur- 
mootahles  pour  les  voitures.  Enfin,  quand  il  pleut,  les  charrois  cessent 
pirtoat. 


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400 


LA  aUERRE  RUSSO-JAPONAISE. 


N«  969. 


à  partir  du  16  avril,  elle  s'était  embarquée  à  Kobé  le 
8  mai  ;  son  premier  échelon  comprenait  huit  transports, 
et  avait  marqué,  du  10  au  18,  un  arrêt  à  Tembouchure 
du  TatuDgko  (Chinnanpo),  station  régulatrice  du  mou- 
vement. La  mise  à  terre  fut  couverte  par  les  compagnies 
de  débarquement  de  la  flottille  de  canonnières  Hosoya. 

Les  procédés  de  débarquement  furent  les  mêmes  que 
pour  la  II®  armée.  La  mise  à  terre  du  1*'  échelon  de 
transport  (9  bataillons,  1  escadron,  4  batteries,  3  com- 
pagnies du  génie),  demanda  douze  jours  (19-30  mai); 
elle  ne  fut  achevée  que  le  30®  jour  (17  juin)  pour  la 
division  (combattants)  au  complet.  Une  partie  des  con- 
vois manquaient,  restés  en  perdition  sur  le  Sado-Maru 
surpris  le  15  juin  par  Tescadre  de  Vladivostock(l). 

Dès  le  20  mai,  la  liaison  télégraphique  avec  la  P®  armée 
était  assurée. 

En  effet,  le  général  Kuroki  avait  envoyé  le  18  un  régi- 
ment d'infanterie  et  deux  escadrons  de  la  Garde  à 
likiapou  (2);  la  cavalerie  et  six  compagoies,  postées 
au  Santaoling,  observtiient  Siuyen  (escarmouches);  le 
reste  se  postait  à  Tuchengtse  et  Wulaatse,  jusqu'à  l'ar- 
rivée à  Tuchengtse  d'une  avant-garde  de  la  10®  division 
(20  mai).  Le  détachement  de  la  Garde  se  rassembla  dès 
lors  à  Likiapou,  surveillant  la  route  du  Santaoling. 

La  couverture  du  débarquement  de  la  10®  division,  et 
de  soD  rassemblement  à  Takushan  était  assurée  par  le 
général  Marui,  commandant  la  20®  brigade,  qui  occupa 
Tuchengtse ,  Wangkiatoug  et  Tansansa  à  partir  du 
20  mai. 


(i)  L'escadre  des  croiseurs  de  Vladivostok,  le  45  juin,  à  la  sortie  de 
Simonoseki,  détruisit  Je  Hitachi -M  a  ru,  et  désempara  le  Sado-Maru. 

(2)  Manœuvre  renouvelée  de  la  campagne  de  4894  contre  la  Chine  : 
marche  du  bataillon  Mibara  du  22*  de  Fenghoangcheng  sur  Siuyen  en 
coopération  avec  la  brigade  Osako  partie  de  Takushan. 


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N*  9G9.  UL  OUBRRB  RUSSO-JAPONAISE.  104 

La  3^  sotnia  de  Yerkhnéoudinsk  n^  1,  surprise  à 
Tuchengtse,  perdait  son  capitaine  et  9  hommes  tués, 
2  officiers,  4  Cosaques  et  31  chevaux,  prisonniers,  et  se 
repliait  sur  Siuyen. 

Le  général  Michtchenko  n'avait  donc  pu  surveiller  les 
débarquements,  menacé  sur  son  flanc  gauche  par  le 
détachement  de  la  Garde.  Il  dut  se  borner  à  tenir 
Siuyen,  avec  ses  régiments  de  Tchita  n?  1  et  Yerkhné- 
oudinsk  n^  1  (5  sotnias)  et  sa  batterie  à  cheval.  Au  début 
de  juin,  il  fut  renforcé  du  V  Cosaques  de  Sibérie  et  de 
i  sotnias  du  3®,  prélevés  sur  la  division  de  cavalerie 
Seimonov  (stationnée  vers  Wafangou). 

Le  3  juin,  il  entreprit  de  reconnaître  Hokiaputse,  avec 
8  sotnias  et  2  pièces  ;  un  combat  livré  de  1  heure  à 
5  heures  du  soir  lui  révélait  la  présence  d'un  bataillon 
ennemi,  peu  à  peu  renforcé  de  deux  autres  ;  il  se  replia 
sur  le  Liaoling,  ayant  perdu  13  hommes  dont  le  colonel 
Slarkov  du  7«  Cosaques,  tué.  Un  renseignement  de 
reconnaissance  lui  apprenait  l'arrivée,  le  3,  vers  Likia- 
pou,  d'un  groupe  ennemi  appartenant  à  la  l^  brigade  de 
la  Garde,  et  comptant  cinq  escadrons,  six  bataillons  et 
deux  batteries  ;  l'avis  était  exact  :  Kuroki  avait  envoyé  le 
général  Asada  avec  le  reste  de  sa  brigade  et  deux  batte- 
ries rejoindre  à  Likiapou  son  1*'  régiment. 

Le  6,  Asada  était  à  Likiapou,  en  liaison  avec  la  cava- 
lerie de  la  10^  division  (deux  escadrons  et  une  compa- 
gnie) qui  tenait  Setsuhokou.  La. brigade  Marui,  de  la 
40^  division,  à  la  même  date,  tenait  le  Liaoling  (sentiers 
de  Daopn,  Wulaatse,  Kuankapu). 

Blichtchenko  se  replia  de  nouveau  sur  Siuyen,  où  il 
groupa  12  sotnias  avec  sa  batterie. 

Marche  sur  Siuyen.  —  Le  général  Kawamura,  com- 
mandant la  10^  division,  avait  employé  son  temps  acti- 
rement  à  créer  des  convois  de  voitures  de  réquisition, 
et  des  dépôts  de  vivres  à  Takushan  et  Tuchengtse. 


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40i 


LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAJSE. 


N»  969. 


A  la  fin  de  mai,  le  grand  quartier  général  impérial  de 
Tokio  avait  appris  que  Kouropatkine  préparait  une  offen- 
sive sérieuse  contre  la  IP  armée  ;  il  résolut  de  pousser 
la  1 0^  division  par  Siuyen  vers  Kaiping,  pour  inquiéter 
l'adversaire  sur  son  flanc  gauche. 

Le  2  juin,  il  adressait  à  Eawamura  les  instructions 
suivautes  : 

Tenez-vous  prêt  à  porter  votre  division  sur  Kaiping  au  premier  avis. 
Établissez  des  dépôts  de  vivres  et  concentrez  vos  moyens  de  transport 
io  plus  au  Nord  possible  dans  la  région  que  vous  occupez  actuellement. 

Kawamura  se  disposa  donc  à  faire  le  premier  pas, 
qui  consistait  à  occuper  Siuyen. 

L'aide  de  la  P^  armée  était  assurée  :  Je  4  juin,  à 
10  heures  du  soir,  arrivait  ce  télégramme  de  Kuroki  : 

Le  général  Âsada  sera,  le  6,  à  Likiapou  ;  conformément  aux  ordres 
qu'il  a  reçus,  il  se  placera  sous  votre  commandement  dans  le  cas  où  il 
aurait  à  coopérer  avec  votre  division. 

En  même  temps,  des  renseignements  complémen- 
taires arrivaient  de  Tokio,  aunonçaut  la  marche  des 
Russes  au  Sud  de  Kaiping,  avec  au  moins  une  division 
d^iofanterie  et  une  brigade  de  cavalerie  et  Tintention 
d'Oku  d'attirer  Tennemi  vers  Pulantien  (Port-Adams), 
pour  se  jeter  sur  lui  avec  toutes  ses  forces  ;  on  prévoyait 
la  bataille  pour  le  5  juin. 

Enfin,  le  service  des  renseignements  accusait,'  comme 
forces  opposées  à  la  10«  division,  un  détachement  mixte, 
dont  [e  gros  stationnait  au  défilé  de  Taling  (Buusuirei), 
et  s'y  retranchait  sans  montrer  des  velléités  d'offensive. 
Le  général  Michtchenko  se  trouvait  à  Siuyen  avec  douze 
escadrons,  une  batterie  à  cheval  et  un  ou  deux  batail- 
lons d'infanterie  (?)  Une  certaine  brigade  de  cavalerie 
Tcbilkov  (?)  se  trouvait  à  Siaokiatong  (vallée  du  Piliho)  à 
rOuest,  et  poussait  des  partis  jusqu'à  Ghingtaitse  (sur  la 
côte  au  Sud-Ouest  de  Takushan). 


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N«  968.  Ul  QUBRRE  RUSSO-JAPONAISB.  403 

Le  6  juin,  télégramme  de  Kawamura  à  Asada  : 

Tai  rîDtentîoii  d'attaquer  rennemi  Ters  Siuyen  le  8  juin.  J'espère 
que  TOQs  pourrez  eoaTrir  solidement  le  flanc  droit  de  ma  diTÎsion  contre 
toote  entreprise  menant  de  la  direction  de  Tayiogtse  (au  Nord,  route 
de  Hoangkiatien)  et  appuyer  mon  attaque  sur  Siuyeo. 

La  sitaatiôn  est  alors  la  suivante  : 

10^  division.  —  Avant-garde  Marui  (un  peloton  de 
cavalerie^  quatre  bataillons,  trois  batteries,  une  compa- 
gnie du  génie,  demi-ambulance  divisionnaire),  au  col 
de  Liaoling  et  environs. 

Cavalerie  à  Sunchingou,  en  liaison  avec  Asada, 

Gros,  échelonné  de  Hokiaputse  à  Tuchengtse. 

Quartier  général  :  État-major  et  Kawamura  à  Dakia- 
poza. 

Services  à  Tuchengtze,  au  contact  des  organes  avancés 
des  étapes. 

Asada  :  une  tète  de  colonne  à  Unkiaputse,  avec  la 
cavalerie  ;  une  tète  de  colonne  à  Setsuhokou. 

L'ordre  de  mouvement  de  la  10®  division  sur  Siuyen 
pour  le  8  était  donné,  lorsque  le  7,  à  11  heures  du  soir, 
arriva  un  télégramme  d' Asada  : 

n  est  certain  que  le  résultat  de  la  bataille  que  ya  livrer  la  11^  armée 
peut  être  rendu  plus  décisif  si  nous  interyenons  en  môme  temps  de 
notre  cAté  et  attaquons  à  fond  l'ennemi  devant  nous.  Toutefois,  à  cause 
de  la  distance  qui  nous  sépare  encore  de  ce  dernier,  il  me  parait  diffi- 
cile d'arriver  le  8  à  Tentourer  ou  à  menacer  par  derrière  ses  commu- 
nications. En  conséquence,  je  serais  d'avis  de  me  borner  à  atteindre 
Santaoling  le  8  juin  et  de  ne  prononcer  mon  attaque  que  le  9,  en  enve- 
loppant Tennemi  à  l'Est  et  au  Nord,  en  coopération  avec  le  détachement 
MamL 

Kawamura  ne  voulut  pas  revenir  sur  ses  ordres,  et, 
d  uUears,  il  n'en  voyait  pas  la  nécessité.  Il  renouvela 
donc  à  Asada  Tordre  de  marcher  le  8,  quelles  que  fus- 
sent les  difficultés. 

En  effet,  par  suite  du  terrain,  la  10®  division  ne  pou- 


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104  hk  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  N»  969. 

Tait  disposer  pour  sa  marche  que  du  sentier  du  Liao- 
liDg;  sa  longueur  de  colonne  atteindrait  30  kilomètres, 
et  il  était  certain  que  le  8,  l'avant-garde  Marui  serait 
engagée  seule;  Tappui  de  la  brigade  Asada  sur  le  flanc 
droit  ne  serait  donc  pas  superflu. 

Prhe  de  Siuyeii^  8  juin  1904.  —  Dispositif  de  marche 
d'Asada  : 

a)  Cavalvrie  :  Itinéraire  :  Todoshiko  (Jap.)  (1),  Kuan- 
kjng,  ïungianpu. 

Flanc-garde  fixe  de  droite  :  Un  bataillon,  à  Unkiaputse, 
observant  ïayÎDgtse. 

b)  Détachement  de  droite  :  Un  bataillon  suit  la  cava- 
lerie sur  Todoshiko  et  Kuanking,  avec  mission  de  cou- 
per la  retraite  à  Tennemi,  départ  de  Tunkiatien  à 
4  h.  30. 

c)  Colonne  de  droite  :  Deux  bataillons,  un  peloton  de 
cavalerie f  par  la  route  de  Santaoling,  direction  Kuanki, 
départ  de  Setsuhokou  à  6  h.  30. 

d)  Colonne  de  gauche  :  Cavalerie  et  une  compagnie  de 
la  10*  division  ;  général  Asada,  avec  deux  bataillons,  un 
peloton  de  cavalerie,  deux  batteries,  une  compagnie  du 
génie,  demi-ambulance,  sentier  suivant  la  vallée  du 
Tayangho^  départ  de  Sunchingou  à  6  h.  30. 

On  savait  que  la  10®  division  devait  partir  vers  4  heures 
du  matin. 

Les  difficultés  de  la  marche  furent  terribles. 

A  1  heure,  la  colonne  d  débouche  de  Kundianpou  et 
trouve  la  cavalerie  et  la  compagnie  de  la  10*  division 
aux  prises  avec  environ  600  cavaliers  ennemis,  occupant 
la  crête  et  la  passe  de  Taikouling  (une  sotnia  de  Verkné- 


(1)  A  cause  dû  k  difficulté  d'identifier  les  noms  de  localités,  nous 
iommes  forcés  parfois  de  leur  conserver  leur  prononciation  à  la  russe 
eu  à  la  japonaise. 


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N*  969.  LA  aUBRRE  RUSSO^APONXISE.  105 

oadinsk,  renforcée  bientôt  de  trois  autres,  sous  les 
ordres  du  colonel  Tchérémissînov).  Asada  fait  déployer 
six  compagnies  pour  attaquer  le  Taikouling  par  les  deux 
flancs. 

A  2  h.  25,  les  Russes  avaient  évacué  la  crête  que, 
d'ailleurs,  les  Japonais  ne  dépassent  pas,  recevant  des 
shrapnels  de  la  batterie  cosaque,  placée  sur  la  hauteur 
au  Sud-Ouest  de  Siuyen  (4,000-5,000  mètres).  L'artil- 
lerie de  la  Garde,  malgré  les  efforts  de  deux  compagnies 
d'infanterie  mises  à  son  service,  était  en  détresse,  bien 
loin  en  arrière.  Asada  arrête  Tattaque,  attendant  l'effet 
débordant  de  ses  détachements  de  flanc,  qui  dispense- 
rait de  pousser  sur  Siuyen  une  attaque  de  front  en  ter- 
rain découvert,  sans  l'appui  du  canon. 

Vers  le  Sud,  on  entendait  des  détonations,  mais  pas 
de  fusillade  ;  c'était  l'engagement  de  l'avant-garde  de  la 
10*  division. 

Le  général  Marui  était,  en  effet,  parti  de  Kuandenpu  à 
4  heures  du  matin,  avec  le  dispositif  suivant  : 

Colonne  centrale  :  un  bataillon  et  demi,  un  peloton  de 
cavalerie,  une  batterie,  un  peloton  du  génie,  une  demi- 
ambulance;  flanc-garde  de  droite  :  deux  compagnies; 
flanc-garde  de  gauche  :  une  compagnie. 

A  H  h.  15,  après  avoir  refoulé  quelques  patrouilles, 
il  occupe  le  front  Miaokou,  Kuakiapou,  se  trouve  en  face 
d'une  prairie  découverte  de  1,000  mètres  de  largeur  et 
reçoit  des  coups  de  canon  tirés  à  4,000  mètres,  auxquels 
sa  batterie  de  montagne  répond  pour  la  forme,  sans  effi- 
cacité. 

Il  prend  le  parti  d'attendre  le  résultat  de  la  manœuvre 
du  général  Asada  sur  sa  droite  ;  il  n'a  eu  affaire  qu'à 
trois  ou  quatre  sotnias  de  Tchita  n»  1  et  du  V  Cosaques 
de  Sibérie  qui  sont  repassées  sur  la  rive  Nord  du  ruis- 
seau de  Miaokou. 

A  4  heures  seulement,  le  détachement  de  droite  (6), 
du  général  Asada  atteignait  Linkia^atse,   après  avoir 


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106 


LA  OUBRBB  RUSSO-JAPONAISE. 


N«969. 


escarmouche  contre  une  ou  deux  sotnias  ennemies,  et 
s'emparait  de  la  route  de  Taling. 

A  partir  de  ce  moment,  les  Russes  organisèrent  leur 
retraite,  se  dégageant  sans  peine,  de  4  à  6  heures  du 
soir,  sous  la  protection  d*une  petite  arrière-garde  (régi- 
ment Tchita  et  deux  pièces)  ;  ils  se  retirèrent  sur  Chao- 
kiapou,  puis  par  le  sentier  au  Nord,  sur  Wankiapou  où 
ils  arrivèrent  le  lendemain. 

Asada  et  Marui  cantonnèrent  à  Siuyen,  gardant,  le 
premier  les  routes  de  floangkiatien  et  de  Taling;  le 
second,  les  directions  de  Chaokiapou  et  de  Wafangton. 

Pertes  des  Russes.  —  Tués  :  3;  blessés  :  2  officiers 
(lieutenant-colonel  Tchérémissinov),  17  hommes. 

Pertes  des  Japonais.  —  Tués  :  4,  blessés  :  33  (2  offi- 
ciers). 

Chiffres  modestes,  si  Ton  considère  qu'il  y  eut  envi- 
ron 5,000  hommes  aux  prises. 

Toutefois  le  rôle  rempli  par  la  brigade  Michtchenko 
était  très  satisfaisant  ;  elle  put  renseigner  à  un  bataillon 
près  sur  l'effectif  ennemi  engagé  à  Siuyen,  et  sur  la  pré- 
sence à  ce  combat  d*une  brigade  de  la  Garde  venue  de 
Fenghoangcheng. 


Stationnement  à  Siuyen,  —  Les  renseignements  par- 
venus au  grand  quartier  impérial  japonais  au  début  de 
juin,  quant  à  l'offensive  de  Eouropatkine  contre  la 
IP  armée,  étaient  rassurants  ;  les  effectifs  russes  parais- 
saient limités  à  deux  divisions;  leur  descente  vers  le 
Sud  était  lente  ;  de  fait,  la  bataille  prévue  pour  le  5  juin 
semblait  ajournée. 

La  10®  division  reçut  donc  Tordre  d'arrêter  à  Siuyen 
son  offensive  contre  le  col  de  Taling  et  Haicheng;  d'ail- 
leurs, ne  l'eût-elle  pas  reçu  qu'elle  se  trouvait  immobi- 
lisée par  la  force  des  choses  :  la  base  maritime  au  Sud 
de  Takushan  avait  un  fonctionnement  irrégulier,  comme 
toutes  les  rades  foraines  ;  les  moyens  de  transport  sur 


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^mmm 


5«  969.  LA.  QUBRRB  ItUSSO^APONAISE.  107 

route  manquaient  ;  Tétat  pitoyable  de  la  piste  de  Taku£(- 
han  à  Siuyen  réduisait  beaucoup  le  rendement  des  con- 
Tois.  Bref,  le  général  Kawamura  cantonna  ses  troupes, 
en  attendant  mieux. 

Le  détachement  Asada  gardait  les  routes  de  Hoang- 
kiatien  et  de  Taling,  du  col  de  Kuanling  à  Outaoho. 

A  sa  gauche,  la  20®  brigade  (Marui),  moins  le  20^  régi- 
ment, avec  trois  batteries,  tenait  le  front  Outaoho 
(exclu)  Pankiaputse,  Chaokiapou,  Tiangtse. 

Le  20®  régiment  était  à  Siuyen,  avec  le  quartier  géné- 
ral, détachant  un  bataillon  à  Wafangton. 

Le  reste  fut  réparti  sur  la  route  de  Takushan,  jusqu'à 
flokiaputse  (1). 

Les  trains  divisionnaires,  à  la  fin  débarqués,  se  ras- 
semblaient au  Sud  de  Kuandenpu. 

Méprise  du  mouvement  [14  juin)  (2).  —  Au  moment  où 
la  II*  armée  entama  son  opération  contre  Stackelberg 
(13  juin)  le  général  Kawamura  reçut  (13  juin)  Te  télé- 
gramme suivant  du  grand  quartier  génépal  de  Tokio  : 

Dès  que  Torganisation  de  tos  trains  tous  le  permettra,  tous  pren- 
drex  Tos  dispositions  pour  menacer  Tennemi  sur  son  flanc  gauche  et 
set  derrières,  tous  aTançant,  s*il  en  est  besoin,  Ters  Kaiping,  Le  déta- 
chement Asada  demeurera  à  Siuyen,  protégeant  Totre  flanc  droit  et  tos 
derrières  contre  toute  menace  Tenant  de  la  direction  de  Simoucheng. 
0  restera  sous  tos  ordres. 

Il  fallait  donc  amorcer  le  mouvement  vers  Kangtse  et 
le  col  de  Tchipanling,  dans  une  région  particulièrement 
tourmentée,  déserte  et  pauvre. 

Le  général  Tojo  commandant  la  8*  brigade,  fut  chargé 


(1)  On  craignait,  pour  la  sécurité  des  communications,  l'hypo- 
thétique brigade  TchilkoT  signalée  dans  la  Tallée  de  llntaobo  Ters 
lUkiapoa. 

(2)  Croquis  n«2i. 


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108  LA  OUBRRB  RUSSO-JAPONAISB.  N<  969. 

de  Topération,  avec  un  régiment  d'infanterie,  un  esca- 
dron, une  batterie  de  montagne,  une  compagnie  du 
génie,  et  une  demi-ambulance  divisionnaire. 

Le  14,  il  se  mit  en  route  vers  TOuest;  son  second 
régiment  poussait  sur  Cbikuio  ;  un  troisième  régiment 
venait  à  Ghaokiapou. 

Le  16,  repoussant  quelques  patrouilles  ennemies, 
Tojo  occupait  les  trois  cols  de  Sinkailing,  Langkuling  et 
Shindokuling,  après  des  difficultés  de  marcbe  qui  édi- 
fièrent le  commandement  sur  Timpossibilité  de  lancer 
toute  la  division  sur  ses  traces. 

D'ailleurs,  battu  à  Wafangou,  Stackelberg  était  en 
retraite  sur  Kaiping.  La  10*  division  reçut  contre-ordre, 
et  le  télégramme  suivant  du  grand  quartier  général  lui 
donna,  le  19  juio,  de  nouvelles  instructions  : 

Occupant  avec  une  partie  de  to8  forces  les  passages  principaux  des 
routes  de  Simoucheng  et  de  Kaiping,  tous  maintiendrez,  jusqu'à  nouvel 
ordre,  votre  gros  à  Siuyen,  où  vous  aurez  rassemblé,  pour  le  5  juillet, 
au  moins  vingt  jours  de  vivres  pour  deux  divisions. 

Le  général  Kawamura  résolut  d'attendre  que  l'armée 
d'Oku  fut  à  Kaiping  pour  enlever  le  col  de  Taling  ;  il 
serait  alors  maître  de  préparer  sa  manœuvre  sur  Simou- 
cheng, suffisamment  en  contact  avec  la  II<^  armée  pour 
ne  pas  risquer  de  se  faire  battre  isolément. 

C'est  qu'en  effet,  les  renseignements  sur  l'ennemi 
n'étaient  rien  moins  que  rassurants. 

On  signalait  : 

Vers  Hoangkiatien,  300  à  400  cavaliers  poussant  sans 
cesse  des  partis  vers  le  Sud  (exact,  il  s'agit  du  détache- 
ment Abaziev,  avec  trois  sotnias  d'Oussouri  n*"  1  et  2 
sotnias  de  Verkhnéoudinsk  n^  2). 

Une  brigade  mixte  au  col  de  Taling,  qui  était  fortement 
organisé  (en  réalité,  le  21®  tirailleurs  et  la  batterie  1/6, 
précédés  du  7®  Cosaques  de  Sibérie  à  Wankiapou). 

Des  gros  d'effectifs  inconnus  à  Simoucheng  (brigade 


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N«  969.  LA.  OUBRRE  RUSSO-JAPONAISB.  409 

Pleschkov,  1»  de  la  2«  division  d'infanterie  de  Sibérie  : 
quatre  bataillons  et  deux  batteries). 

Le  général  Tojo  signale  des  forces  de  cavalerie  et 
d'infanterie  avec  du  canon,  dans  la  région  Tsiekuansuo, 
Mukuyn^Tinkiating  (brigade  Michtcbenko  avec  le  12* ré- 
giment d'infanterie  de  Sibérie). 

L'interrogatoire  de  prisonniers  faits  le  1 8  juin  par  le 
général  Tojo  indiquait  que  Micbtcheijko,  avec  quatre 
régiments  de  cavalerie,  une  batterie  à  cheval  et  trois 
bataillons  (1)  avait  pour  mission  de  couvrir  le  flanc 
gauche  du  corps  Stackelberg  en  retraite  de  Wafangou 
vers  le  Nord  ;  ayant  laissé  un  détachement  en  observation 
tu  Nord  de  Siuyen,  il  se  trouvait,  depuis  le  17,  à  Mu« 
kuyu,  surveillant  le  débouché  des  cols  qui  descendent 
de  la  crête  Sinkailing. 

Enfin,  les  rapports  d'espionnage  donnaient  : 

Douze  escadrons  et  un  bataillon  à  Wankiapou  ; 

Six  escadrons  et  un  bataillon  à  Tsiekuansuo  ; 

Deux  escadrons,  un  bataillon  et  une  batterie  à  cheval 
à  Muknyu ; 

Quatre  escadrons  au  Tchipanling  ; 

Des  forces  inconnues  en  arrière. 

Ce  n'est  donc  qu'en  prévision  de  l'occupation  de  Kai- 
piug  par  Oku  pour  le  27  juin  que  le  général  Kaw'amura 
donne  son  propre  ordre  de  mouvement  le  24,  à  4  heures 
du  soir. 

Le  détachement  Asada  était  renforcé  de  deux  batteries 
de  montagne  et  d'une  compagnie  du  génie.  Il  devait 
occuper  Wankiapou  le  26,  et  attaquer  le  Taling  le  27, 
de  front  et  par  le  Nord  (sentier  de  Eiakiaputse). 


(\)  1"  Tcbita,  !•'  Yerkhoéoudiosk  (5  sotnias),  5«  Cofaques  de 
Sibérie  (4  sotnias),  l*""  batterie  à  cheTal  des  Cosaques  du  Transbaïkal, 
aoe  batterie  des  gardes-frontières,  i2*  régiment  d* infanterie  de  Sibérie 
(qo  bataillon  détaché  au  Tchipanling). 


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HO 


LA  OUERRB  RUSSO-JAPONAISE. 


N»  969. 


Son  attaque  serait  soutenue  au  Sud,  sur  le  sentier  de 
Choankoaitche  à  Tasanpiyu,  par  le  colonel  Kamada 
(du  40®),  avec  un  bataillon  et  trois  compagnies,  une  bat- 
terie, une  section  du  génie. 

Le  général  Marui  (20®  brigade),  avec  quatre  bataillons, 
un  escadron  et  demi,  une  batterie,  une  compagnie  du 
génie  et  une  demi-ambulance  divisionnaire,  se  porterait 
par  Taweitung  sur  Tsiekuansuo  (1)  le  26,  et  se  rabat- 
trait vers  le  Nord  sur  les  derrières  des  défenseurs  du 
Taling. 

Le  général  Tojo  recevait  une  seconde  batterie  ;  sa  mis- 
sion consistait  à  descendre  par  le  Shindokuling  sur  Sian- 
kiao,  et  à  attaquer  le  groupe  ennemi  de  Mukuyu  ;  pour 
couvrir  les  [derrières  de  Tojo,  un  détachement  garde- 
rait les  passages  du  Sinkailing,  au  Sud. 

Les  mouvements  préparatoires  étaient  commencés 
lorsque,  le  24  à  11  heures  du  soir,  arriva  du  grand 
quartier  général  (Tokio),  le  télégramme  suivant: 

Des  repseignements  récents  permettent  de  supposer  que  la  flotte 
ru.^se  se  trouve  maintenant  en  état  de  sortir  de  Port-Arthur,  ce  qui  va 
TfTidre  nos  communications  par  mer  très  incertaines,  et  peut  créer  les 
plus  grandes  difficultés  pour  la  réunion  des  approvisionnements  de  tous 
j^^enres  qui  seront  nécessaires  pour  le  ravitaillement  des  armées  de 
Mnodchourie  lorsqu'elles  auront  atteint  Liao-Yang. 

Il  est  aussi  à  prévoir  que  le  réapprovisionnement  de  la  II*'  armée 
sera  particulièrement  laborieux  lorsqu'elle  aura  dépassé  Eaiping  (2). 

Dans  ces  conditions,  Tattaque  générale  sur  Liao-Yang  que  Ton  pro- 
jetait avant  la  saison  des  pluies,  sera  retardée  jusqu'après  cette  période 
dêfaiforable. 

Vous  réglerez  donc  vos  opérations  particulières  d'accord  avec  ce 
Qotivel  état  de  choses. 

Le  général  Kawamura  apprenait  en  même  temps, 
directement  du  général  Oku,  que   les  convois  de  la 


(1)  Alias  ;  Seikwanton,  Tchegouentin. 

(3)  A  cause  de  la  nature  marécageuse  des  plaines. 


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N*  969.  LÀ  aUERRB  RU8S0 -JAPONAISE.  4  H 

IP  armée  épronyaient  d'énormes  difficultés  à  suivre  les 
troupes,  à  les  approvisionner  et  qu'il  renonçait  à  dépasser 
Siungynecheng  jusqu'à  une  date  indéterminée. 

Kawamura  ne  jugea  pas  qu'il  y  eût  lieu  de  donner 
contre-ordre  à  ses  troupes  ;  en  conséquence,  les  mouve- 
ments sont  en  cours  le  25  juin. 

Tojo  laisse  deux  compagnies  aux  cols  de  Sinkailing  et 
de  Langkuling,  et  part,  le  25,  organisant  deux  colonnes 
après  Enrtaokou  ;  à  droite,  deux  bataillons;  à  gauche, 
un  escadron,  deux  bataillons,  une  compagnie  du  génie, 
deux  batteries. 

Le  26,  à  5  heures  du  matin,  il  attaque  le  front 
Siankaten,  cote  489,  Sandoka,  essayant  de  prendre  pied 
par  sa  droite  qu'il  conduit  lui-même,  sur  la  crête  de  Sian- 
katen,  mais  sans  succès,  quoiqu*il  ait  engagé  tout  son 
monde.  L'ennemi  a  montré  la  valeur  de  deux  batail- 
lons, renforcés  de  deux  autres  (12^'  régiment  d'infanterie 
de  Sibérie,  de  Bamaoul)  et  deux  batteries,  Tune  à  la 
crête  489,  l'autre  en  arrière,  vers  Taneurgou  ;  son  flanc 
drût  était  couvert  par  de  la  cavalerie  :  Tchita  n9  1  et 
moitié  de  Yerkhnéoudinsk  n^'  1 . 

La  nuit  se  passa  dans  le  statu  quo. 

Le  général  Marui  était  parti  le  26  à  l'aube,  en  une 
seule  colonne;  sa  tête  d'avant-garde  (un  bataillon,  une 
compagnie  du  génie,  atteint  Tsiekuansuo  à  2  h.  50  du 
a<Hr,  refoulant  quelques  patrouilles,  et  s'installe  sur  les 
hauteurs  au  Nord  et  au  Sud  de  la  vallée,  pendant  que  le 
gros,  qui  avait  subi  un  allongement  énorme,  se  rassem- 
blait lentement  à  Kwauton. 

Ce  n'est  qu'à  5  h.  50  du  soir  que  la  liaison  put  être 
établie  avec  Tojo,  dont  on  apprit  l'insuccès. 

Pour  tâcher  de  soulager  son  voisin,  le  général  Marui 
renforce  son  avant-garde  de  deux  compagnies,  poste 
une  batterie  sur  la  crête  413  au  Sud  de  Tsiekuansuo,  et 
attaque,  face  au  Sud-Ouest,  les  troupes  ennemies  qui,  à 
7  heures  du  soir,  se  retirent  par  la  vallée  de  Kechingou 


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112 


LA  GUERRE  RUSSO -JAPONAISE. 


N*  969 


(un  bataillon  du  régiment  d'Yenisséi,  le  6®  de  la  2*  divi- 
sion d'infanterie  de  réserve  de  Sibérie). 

A  partir  de  9  heures  du  soir,  Tavant-garde  prit  le 
bivouac  sur  la  crête  Ouest  de  la  vallée. 

Détachement  Asada.  —  La  marche  s'effectue  en  une 
colonne  par  la  route  menant  à  Wankiapu. 

Le  26,  vers  9  heures  du  matin,  Tavant-garde  s'engage 
à  Kiaokiaputse  contre  quelques  groupes  ennemis  (Cosa- 
ques à  pied,  éclaireurs  du  21®  tirailleurs).  Le  soir,  la 
colonne  stationne  :  \^^  régiment  de  la  Garde  à  Wafang- 
tien,  2®  régiment,  au  Nord  de  Wankiapou,  à  Kiakia- 
putse. 

Détachement  Kamada.  —  Part  de  Pankiaputse  à 
10  heures  du  matin;  retardé  par  quelques  escarmou- 
ches, il  arrive  le  soir  très  tard  à  Tasanpiyu,  harassé  de 
fatigue. 

Le  général  Kawamura  a  reçu  du  grand  quartier  géné- 
ral le  renseignement  que  le  1^^'^  corps  sibérien  a  arrêté 
sa  retraite  à  Kaiping;  informé  de  l'impuissance  de  Tojo 
k  déboucher  de  Siankiao,  il  fait  connaître  la  situation  à 
Asada  et  à  Kamada,  leur  faisant  sentir  l'importance  de 
leur  mission  d'enlever  le  Taling. 

Il  part  lui-même  de  Siuyen  le  26  à  minuit  avec  sa 
réserve  générale  (un  bataillon),  arrive  à  Wankiapu  à 
5  heures  du  matin,  et  pousse  jusqu'à  proximité  de 
Wafangtien. 

Situation  des  Russes  le  26  juin.  —  Après  la  prise  de 
Siuyen,  le  général  Michtchenko  avait  été  renforcé  des 
régiments  de  Cosaques  d'Orenbourg  n®'  11  et  12,  avec 
une  batterie  à  cheval. 

Derrière  lui,  au  col  de  Taling,  les  18®  et  21^^  régiments 
de  tirailleurs,  avec  la  batterie  1/6®  avaient  été  constitués 
en  détachement  de  soutien,  sous  les  ordres  du  général 
Loewestam,  tandis  que  le  12®  régiment  d'infanterie  de 


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N*  9C9.  LA  aUBRRB  RUSSO-JAPONAISE.  113 

Sibérie  (BarDaoul),  était  dirigé  sur  le  Tcbipanliog.  La 
1'^  brigade  de  la  2®  division  d'infanterie  de  Sibérie  avec 
deux  batteries  venait  renforcer  le  16  juin  la  garnison  du 
Taling  ;  enfin,  la  5*  division  de  tirailleurs  était  envoyée 
de  liao-Yang  à  Haicheng,  puis  à  Simoucheng  (25  juin). 
Kooropatkiney  redoutant  une  poussée  de  r«  armée  de 
Takashan  »  sur  Haicheng,  envoyait  encore,  le  27,  la 
2*  brigade  de  la  35*  division  occuper  Tangtché. 

Eq  définitive,  la  défense  du  Taling  était  confiée  au  gé- 
néral Loewestam,  qui  disposait  des  forces  suivantes  (1)  : 

En  avancée^  à  Siandziafang,  quatre  compagnies  du 
2(«  tirailleurs  et  trois  sotnias  du  7^  Cosaques,  sous  les 
ordres  du  colonel  Lasski  (du  21*). 

En  flanc-garde  de  droite,  au  col  de  Gashiko  (Watse- 
kon),  deux  compagnies  du  5*  de  Sibérie  et  une  sotnia. 

Enflanc-garde  de  gauche j  au  col  de  Yobanko  (Wan- 
kiapou],  une  compagnie  du  5*  de  Sibérie  et  une  demi- 
sotnia. 

Le  Taling  même  était  divisé  en  deux  secteurs  : 

Secteur  au  Nord  de  la  route,  trois  compagnies  du  5®  de 
Sibérie  et  une  batterie  (ancien  matériel)  ; 

Secteur  au  Sud  de  la  route,  deux  compagaies  du  5®  de 
Sibérie,  deux  compagnies  et  demie  du  21*  tirailleurs  et 
la  batterie  1/6*  (tir  rapide). 

Réserve  :  le  bataillon  1/21*  et  trois  compagnies  du  6®  si- 
bérien; deux  bataillons  du  8*  sibérien  et  une  batterie. 

Replis :k  Siaokushan,  le  2*  bataillon  du  6*  de  Sibérie  ; 
à  Sanhoayu  (4  kilomètres  au  Nord),  le  2*  bataillon  du 
5*  de  Sibérie,  le  P'  bataillon  du  6*  de  Sibérie,  et  une 
demi-batterie. 

Aq  col  de  Panling,  un  bataillon  du  5*  de  Sibérie  et  une 
demi-batterie. 

Le  26  au  soir,  les  deux  bataillons  de  Sanhoayu  étaient 


(i)  Il  semble  que  le  18*  tirailleurs  ait  été  rappelé  à  la5<>  division. 

8 


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114 


LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE. 


N*  969. 


portés  au  col  de  Taling,  le  bataillon  de  Siaokushan 
était  envoyé  à  Lanafang;  le  8®  de  Sibérie  était  appelé 
Ters  Sanhoayu,  et  remplacé  à  Simoucheng  par  le  122^ 
(1^  brigade  de  la  31*  division),  appelé  en  hâte  de  Hai- 
cheng. 

Journée  du  27.  —  Enlèvement  du  col  de  Taling.  —  Le 
i^^  régiment  de  la  Garde  attaque  à  Taube  Siaopinling, 
avec  un  bataillon,  repoussant  une  compagnie  ennemie  ; 
un  auti'e  bataillon,  cheminant  de  nuit  par  des  sentiers 
de  chèvres  sur  les  hauteurs  au  Sud  de  la  route,  essayait 
à  5  heures  du  matin  d'attaquer  la  hauteur  488  (deux 
compagnies  ennemies),  mais  devait  s'arrêter. 

Les  deux  batteries  de  la  Garde  étaient  en  position  à 
cheval  sur  la  route,  à  hauteur  de  Wafangtien;  deux 
compagnies  d'infanterie  et  une  compagnie  du  génie 
avaient  passé  la  nuit  à  leur  créer  des  rampes  d'accès  et 
des  épaulements. 

Le  groupe  de  montagne  avait  pu  se  hisser  sur  un  piton 
au  Sud  de  Siaopinling. 

Le  2*  régiment  de  la  Garde,  parti  de  Kiakiaputse  à 
minuit,  est  aux  prises,  à  l'aube,  avec  deux  ou  trois  com- 
pagnies ennemies  (1)  vers  Yobanko,  et  n'atteint  le  col 
qu'à  6  h.  30. 

Devant  le  Taling,  à  S  h.  15,  on  commence  à  voir  les 
tranchées  ennemies  établies  au  pied  du  Teikeisan  Nord, 
et  couvertes  par  des  abatis  et  des  réseaux  de  fils  de  fer. 
L'artillerie  de  la  Garde  et  une  batterie  de  montagne 
ouvrent  le  feu,  qui  attire  la  riposte  de  deux  batteries 
ennemies  postées  au  Teikeisan  Nord.  La  canonnade 
d'abord  violente,  se  tait  à  6  heures,  puisque  aucun  des 
deux  adversaires  n'attaque. 

Asada,  fort  inquiet  du  manque  de  nouvelles  des  colon- 


(i) 


Rapport  japoo&is  ;  en  réalité,  udô  compagnie  et  une  demi-sotnia. 


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N*  969.  LA  OUBRIUC  RUSSO-JAPONAISB.  M5 

nés  voinnes,  se  décide  i  marcher;  un  bataillon  progresse 
à  droite  jusqu'au  Nord  de  Siandziafang;  un  autre  occupe 
le  village  et  ses  abords;  Asada  avec  sa  réserve  (deux 
compagnies)  se  rapproche  de  Siandziafang.  Naturelle- 
ment, la  canonnade  a  repris  avec  yiolence  des  deux 
eûtes. 

L'infanterie  ne  pousse  guère  plus  loin,  et  s'arrête  bien 
défilée  à  1,000  mètres  de  Tennemi. 

Le  troisième  bataillon  à  gauche,  avait  fini  par  s'ins- 
taller à  la  croupe  488;  le  groupe  d'artillerie  de  mon- 
tagne en  avait  profité  pour  venir  prendre  position  & 
2  kilomètres  au  Sud  de  Siandziafang,  et  à  6  h.  50,  [il 
entrait  de  nouveau  en  action. 

Le  détachement  Kamada  était  reparti  de  Tasanpiyu 
le  27  à  1  heure  du  matin  ;  à  5  h.  40,  après  une  marche 
très  pénible,  sa  tète  arrivait  aux  crêtes  à  3,000  mètres 
aa  Sud  du  Teikeisan  Sud  (cote  786),  occupant  le  col  du 
sentier  de  Gashiko.  On  entendait,  au  Nord,  la  canonnade 
de  l'attaque  d'Asada. 

En  lace,  on  avait  reconnu  deux  compagnies  russes 
occupant  des  tranchées  sur  le  versant  Sud-Est  du  piton 
786. 

Kamada  déploya  trois  compagnies  face  à  cette  direc- 
tion, et  les  poussa  assez  facilement  jusqu'à  600  mètres 
de  l'ennemi,  pour  permettre  à  son  artillerie  de  s^ins- 
biler  à  200  mètres  derrière  elles  sur  le  seul  emplace- 
ment qui  fût  favorable  ;  encore  fallut-il  en  faire  aménager 
l'accès  par  la  section  du  génie  ;  à  6  h.  50,  on  parvenait 
à  y  installer  deux  pièces;  les  quatre  autres  y  parvinrent 
successivement. 

On  canonna  immédiatement  en  flanc  l'artillerie  enne- 
mie du  Teikeisan  Nord,  sans  interrompre  le  tir,  malgré 
des  pertes  sensibles;  à  7  h.  15  le  feu  de  l'ennemi  se 
nilentissait;  à  7  h.  30  il  sembla  retirer  son  artillerie  de 
la  ligne. 
L'attaque  d'Asada  se  trouvait  par  là  très  soulagée, 


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ii6  LA  GUERRK  RUSSO- JAPONAISE.  N*  969. 

car  soD  artillerie  pouvait  alors  consacrer  une  partie  de 
son  action  à  battre  les  tranchées  d'infanterie  ;  le  batail- 
lon de  droite  poussa  d'un  bond  Jusqu'à  une  nouvelle 
crête  à  500  mètres  Nord-Ouest  de  Siandziafang,  soit  à 
SOO  ou  600  mètres  de  l'ennemi,  (8  heures),  tandis  que 
le  bataillon  de  gauche  progressait  au  Nord-Ouest  de  la 
hauteur  488  ;  tous  deux,  maintenant  en  liaison,  ouvrirent 
un  feu  intense  sur  les  tranchées  du  col. 

A  8  h.  35,  deux  pièces  de  la  1'®  batterie  de  montag-ne, 
et  deux  de  la  2^^,  parvenues  à  une  crête  à  700  mètres  au 
Sud  de  Siandziafang  (à  1,600  mètres  de  l'ennemi), 
ouvrent  un  feu  violent  sur  les  ouvrages  d'infanterie. 

L'ennemi  évacue  lentement  les  tranchées  au  Nord  de 
la  route,  et  se  replie  sous  le  feu  jusqu'aux  crêtes  ;  il 
tient  jusqu'à  10  heures  les  tranchées  au  Sud,  qu'il 
n'abandonne  que  devant  une  attaque  du  bataillon  de 
gauche,  renforcé  des  deux  compagnies  de  réserve 
d'Âsada,  et  d'une  troisième  encore  disponible  au  batail- 
lon du  centre. 

Les  tirailleurs  les  plus  ardents  avaient  pu  gagner  les 
hauteurs  dominant  le  défilé,  et  leur  feu  fit  subir  des 
pertes  sensibles  aux  colonnes  ennemies  en  retraite  ;  la 
^^  batterie  de  montagne,  arrivant  bientôt  au  Nord  du 
col,  battait  la  route  jusqu'à  Sundoshi. 

Quant  au  2®  régiment  de  la  Garde,  laissant  un  batail- 
lon en  surveillance  au  Nord  de  843,  il  arrivait  à  10  h.  30 
à  3  kilomètres  au  Nord-Ouest  du  Taling,  trop  tard  pour 
intervenir  dans  le  combat. 

Le  détachement  Kamada  avait  occupé  à  7  h.  40  le 
Teikeisan  Sud;  il  poussa  de  l'avant,  et  occupa  Gashiko 
à  midi  30. 

Détachement  Tojo.  —  La  liaison  est  établie  avec  Marui 
le  26  à  8  h.  30  du  soir,  et  les  renseignements  sur  la 
situation  semblent  accuser  au  mouvement  de  retraite  de 
l'ennemi  vers  le  Nord-Est,  comme  pour  aller  soutenir 


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?f*  969.  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  417 

la  défense  du  Taling  ;  il  faut  donc  le  retenir  à  tout  prix. 
Le  général  Tojo  recommence  son  attaque  le  27  à  5  heures 
du  matin,  sans  succès;  Tennemi  parait  s'être  renforcé  à 
quatre  hataillons,  et  il  montre  quatorze  pièces.  La  situa- 
tion ne  change  pas  de  la  journée. 

Détachement  Marui. —  Laissant  un  bataillon  à  la  garde 
de  Tsiekuansuo,  le  général  Marui  quitte  Pankiaputse 
avec  son  gros  vers  3  heures  du  matin  pour  prendre  la 
route  du  Nord,  et  arrive  vers  7  heures  à  Sianfanputse, 
avec  une  flanc -garde  à  droite  (deux  compagnies) 
vers  Eartaohotse  et  une  autre  à  gauche  (un  bataillon) 
vers  les  crêtes  410  ;  celle--ci  repousse  deux  compagnies 
ennemies  (1). 

N'entendant  pas  Fattaque  du  c6té  du  Nord,  Marui 
reste  immobile  jusqu'à  10  heures;  cependant  sur  le  rap- 
port qu'on  voit  de  la  poussière  sur  la  route  du  Taling,  il 
pousse  une  compagnie  de  Eurtaohotse  sur  Sqndoshi,  où 
elle  entre  vers  3  heures,  après  avoir  escarmouche  contre 
deux  compagnies  russes. 

A 11  h.  30,  Marui  se  décide  à  pousser  son  gros  vers  la 
route  du  Taling,  direction  Siaokushan  par  le  sentier  de 
Kaotuling.  Les  chemins  n'existaient  pour  ainsi  dire  pas, 
déplus,  il  fallut  renforcer  la  flanc-garde  de  gauche,  aux 
prises  vers  410  avec  un  bataillon  et  demi  (2)  ;  bref,  ce 
n'est  qu'à  2  heures  qu'on  atteignit  Kaotuling  ;  un  orage 
épouvantable  arrêta  alors  tout  mouvement.  Le  général 
Marui  ne  poussa  pas  plus  loin,  estimant  que  l'occasion 
était  passée  de  couper  la  retraite  aux  Russes  en  pre- 
nant pied  sur  la  route  du  Taling  (3). 


(1)  Du  6«  de  Sibérie. 

(3)  Ihid, 

(3)  On  loi  reprocha  sa  lenteur;  le  général  Kawamura  le  réprimanda, 
et,  quelques  mois  plus  tard,  il  fut  remplacé  dans  le  commandement  de 
sa  brigade. 


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118 


LÀ  GUERRE  RUSSO-JAPONAJSE. 


N«969. 


Les  pertes  japonaises  sur  Tensemble  des  troupes 
engagées,  farent  de  22  tués,  dont  3  officiers,  et  17t  bles- 
sés, dont  3  officiers  ;  on  fit  200  prisonniers. 

Les  forces  ennemies  reconnues  étaient  les  sui- 
vantes (1)  : 

Devant  Tojo,  le  12®  régiment  de  Barnaoul  (infanterie 
de  réserve  de  Sibérie),  le  1*'  Cosaques  de  Nertchinsk  et 
la  moitié  du  4*'  Verkhnéoudinsk,  avec  la  batterie  à  che- 
val des  Cosaques  et  deux  mitrailleuses,  renforcées  le  27, 
de  deux  batteries  et  de  deux  bataillons. 

Devant  Marui,  deux  bataillons  du  6®  régiment  d'Yé- 
nisséi  (L  R.  de  Sibérie). 

Devant  Asada  et  Kamada,  le  2i*  tirailleurs,  deux 
bataillons  du  5®  régiment  dlrkoutsk  (L  R.  de  Sibérie), 
le  7*  Cosaques  de  Sibérie,  la  moitié  du  1®'  Cosaques  de 
Yerkbnéoudinsk,  le  deuxième  groupe  d'artillerie  de 
réserve  de  Sibérie,  sept  bataillons  et  deux  batteries  de 
la  5®  division  de  tirailleurs. 

Suites  du  combat  de  Taling.  —  L'escadre  russe  de 
Port-Arthur  avait  repris  la  mer  le  23  juin,  menace  qui 
fit  suspendre  temporairement  le  mouvement  des  trans- 
ports japonais  d^ns  la  mer  Jaune. 

La  II®  armée  était  toujours  immobile  vers  Siungyue- 
cheng. 

Le  général  Kawamura  prit  donc  ses  dispositions  de 
stationnement  en  gardant  les  cols  conquis  : 

La  brigade  Marui,  avec  un  escadron  et  demi,  quatre 
batteries  de  montagne  et  deux  compagnies  du  génie, 
tenait  le  col  de  Taling,  et,  au  Nord-Est,  les  deux  passes 
de  Yobanko  (Jap.)  et  de  Pkandiapoudzi  (Russe)  (route 
de  Ilankialing). 


(\)  Rapport  japonais,  cité  ici  pour  donner  une  idée  de  la  précision 
des  renseignements  fournis  par  le  combat. 


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N»  969.  LA  eUBRRE  RUSSO* JAPONAISE.  449 

Un  bataillon  tenait  le  col  à  l'Ouest  de  Taweîtung. 

Le  groupe  Tojo  (quatre  bataillons,  un  escadron,  deux 
batteries  de  montagne,  une  compagnie  du  génie)  resta 
en  surreillance  dans  les  cols  de  Sinkailing. 

Enfin,  pour  réduire  les  difficultés  de  transport  des 
YÎvres,  tout  le  reste  de  la  iO®  division,  son  quartier 
général  et  la  brigade  Asada  furent  ramenés  à  Siuyen. 

^infanterie  et  le  génie  commencèrent  immédiate- 
ment l'aménagement  des  routes  du  Taling  et  du  Sin- 
kailing. 

Démonstration  sur  Tangtché,  9-10  juillet. 

Le  S  juillet,  Kawamura  recevait  du  général  Oku  un 
télégramme  contenant  l'ordre  de  mouvement  de  la 
!!•  armée  pour  le  6,  le  long  de  la  voie  ferrée  et  par  la 
roQte  de  montagne  du  Sifanling  (1),  dans  le  but  d'atta- 
quer Kaiping  entre  le  9  et  le  11  ;  la  5®  division  devait 
former  colonne  de  droite. 

Le  cbef  de  la  10®  division  chercha  immédiatement 
comment  il  pourrait  seconder  ce  mouvement. 

Ses  renseignements  lui  donnaient  comme  certaine  la 
concentration  à  Simoucheng  de  la  5®  division  de  tirail- 
leurs sibériens,  de  la  V^  brigade  de  la  8®  division  de 
tirailleurs  (2),  de  deux  régiments  de  réserve  dlrkoutsk 
et  d'Yenisséi,  avec  d'autres  troupes  inconnues,  soit 
i5,00O  à  20,000  hommes  avec  SO  pièces. 

Des  avant-gardes  mixtes  tenaient  Sanhoayu  et  le  Pan- 
^K)  poussant  jusqu'à  Nanmayu. 

II  n'y  avait  donc  pas  à  songer  à  lancer  toute  la 
iO*  division  sur  Kaiping,  en  confiant  à  la  seule  brigade 
Asada  la  garde  du  Taling  et  la  surveillance  de  Simon- 


ie) Croquis  n»  i2. 

(2)  Le  renseignement  est  erroné,  la  8®  diyision  est  à  Viadivostok. 


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m 


LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE. 


N»  969. 


D'ailleurs  la  zone  à  FOuest  du  Sinkailing  présente,  s'il 
est  possible,  des  moyens  de  communication  encore  plus 
précaires  que  le  reste  de  la  région;  la  10®  division  n'y 
eût  pu  ni  manœuvrer,  ni  subsister. 

Le  général  Kawamura  résolut  donc  de  ne  pousser 
vers  le  Nord-Ouest  que  le  groupe  Tojo  ;  il  lui  envoya  le 
6  juillet,  à  8  heures  du  matin,  des  instructions  prépara- 
toires en  conséquence,  lui  prescrivant  de  se  mettre  sans 
retard  en  liaison  avec  la  brigade  Tsukamoto  (21®,  5*  di- 
vision), qui  devait  remonter  la  vallée  du  Piliho  à  partir 
de  Wanfuchang  (1).  On  tenta  d'établir  cette  liaison  par 
cavaliers  via  Tasai  et  Hiangmo,  mais  le  terrain  était 
impraticable  aux  chevaux,  on  dut  se  contenter  de  messa- 
gers à  pied,  qui  naturellement  perdirent  le  contact  de  la 
brigade  Tsukamoto  dès  qu'elle  se  mit  en  marche  vers  le 
Nord. 

Toutefois,  le  8  juillet,  à  6  h.  30  du  soir,  le  général 
Kawamura  reçut  du  général  Oku  {via  Dalny  et  Taku- 
slvan)  un  télégramme  annonçant  l'arrivée  de  lalP  armée 
à  hauteur  de  Shakangtai  le  7,  la  probabilité  de  l'attaque 
de  Kaiping  pour  le  9,  et  donnant  les  renseignements 
suivants  sur  l'ennemi  :  20,000  hommes  à  Kaiping, 
2,000  au  Nord-Ouest  (route  de  Ying-kow),  10,000  à 
Tangtché,  des  gros  échelonnés  entre  Kaiping  et  Tache- 
kiao,  le  front  Kaiping -Tunkiatung  organisé  défensive- 
ment. 

Kawamura,  le  8,  à  9  heures  du  soir,  lança  ses  ordres  : 

Le  général  Tojo,  avec  deux  bataillons  et  une  batterie, 
déboucherait  de  Sankiao  vers  le  Nord-Ouest;  le  colonel 
Kamada,  avec  un  régiment  et  deux  batteries,  ferait  la 
même  manœuvre  en  partant  de  Tsiekuansuo. 

Le  général  Tojo,  prenant  le  commandement  de  l'en- 
semble, pousserait  sur  Mukuyu  et  Kudiatsi,  et  «  ferait 


(1)  Carte  d'ensemble. 


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K*  969.  LA  QUBRRE  RUSSO-JAPONAISE.  121 

da  volume  »  pour  attirer  Tattention  de  l'ennemi  dans  la 
région  de  Tangtché  ;  il  se  mettrait  au  plus  tôt  en  commu- 
nication avec  la  II®  armée. 

Eamada,  débouchant  le  9  juillet  du  défilé  de  Kwanton 
(3  h.  30  soir)  trouve  l'ennemi  devant  lui,  met  son  canon 
sur  la  hauteur  413  et  attaque  vers  l'Ouest  ;  l'ennemi  se 
retire  à  la  nuit  vers  Kupeiyu,  après  avoir  montre  la 
valeur  d'un  bataillon,  trois  escadrons  et  quatre  pièces. 

Eamada,  sans  nouvelles  du  général  Tojo,  s'arrête 
provisoirement. 

Le  général  Tojo  avait  opéré  en  deux  colonnes  : 

A  droite,  le  major  Yamabata,  avec  un  bataillon,  un 
peloton  de  cavalerie,  quatre  canons,  quitte  le  Shindoku- 
ling  à5  h.  30  le  9,  et  se  poste  à  9  heures  à  cheval  sur  le 
débouché  de  la  vallée  de  Siankiao. 

A  gauche,  le  major  Wada  avec  trois  compagnies,  un 
peloton  de  cavalerie  et  deux  pièces,  part  du  Sinkailing 
à  2  heures  du  matin,  remonte  le  sentier  de  Rorei  (1),  et 
arrive  à  11  heures  à  3,000  mètres  au  Sud  du  piton  610. 

L'ennemi,  à  l'eiFectif  d'au  moins  deux  bataillons  et 
trois  ou  quatre  pièces,  tenait  partout  jusqu'à*  la  nuit  sur 
les  crêtes  610  et  489  ;  le  10  au  matio,  il  avait  disparu. 

Tojo  faisait  occuper  les  hauteurs  à  l'est  de  Mukuyu 
par  Kamada,  et  s'installait  aux  crêtes  489. 

Sur  ces  entrefaites,  on  apprenait  que  la  IP  armée  avait 
occupé  Kaiping.  La  diversion  sur  Tangtché  devenait 
donc  inutile,  et  fut  contremandée. 

Le  général  Kawamura  avait  donc,  malgré  ses  faibles 
moyens,  employé  son  temps  d'une  façon  utile  pendant 
un  mois  d'opérations  actives  ;  il  est  hors  de  doute  que 
ses  pointes  sur  les  diverses  avenues  conduisant  à  Kai* 
ping  et  Haicheng  contribuèrent  à  fixer  en  face  de  lui  des 
troupes  ennemies  qui,  autrement,  auraient  pu  être  dis- 


(1)  Style  japonais  ;  eu  chioois,  Lmoling. 


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in 


LA.  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE. 


^•969. 


ponibles  pour  agir  contre  la  II®  armée  japonaise.  Nous 
verrons  plus  loin  que  son  action  eut  une  répercussion 
Indirecte  sur  la  conduite  du  détachement  russe  de  TEst 
opposé  à  l'armée  du  général  Kuroki. 

§2.  —  Retraite  du  1^^  corps  sibérien  de    Wafangou 
à  Tachekiao  devant  la  W  armée  japonaise  (1). 

Après  avoir  vécu  quelques  semaines  avec  la  10®  divi- 
sion japonaise,  nous  allons  essayer  de  partager  pendant 
un  mois  l'existence  du  1®'  corps  d'armée  sibérien. 

Le  coi^ps  du  général  de  Stackelberg,  après  sa  retraite 
précipitée  sur  Wantselin  (Wafangtien  Nord),  put 
reprendre  haleine  le  16  :  en  effet,  l'armée  du  général 
Oku  stationna  sur  place  les  15  et  16  juin,  sans  même 
occuper  la  station  de  Wafangou. 

La  retraite  sur  Kaiping  devait  être  reprise  le  17,  en 
deux  colonnes  :  à  l'Ouest,  par  la  voie  ferrée  et  la  route 
mandarine,  la  9®  division  de  tirailleurs,  suivie  du  régi- 
ment de  Tobolsk  ;  à  l'Est,  la  1"  division  ;  arrière- 
garde,  la  brigade  Glasko,  de  la  35®  division,  et  le  gros 
de  la  cavalerie  (douze  escadrons)  sous  les  ordres  de 
Sam  sono  V. 

Puis,  subitement  (2)  Tordre  est  donné  d'entamer  le 
mouvement  dès  le  16  à  6  heures  du  soir. 

Cette  seconde  marche  de  nuit  fut  des  plus  pénibles, 
pour  ces  colonnes  encombrées  de  voitures,  cheminant 
sous  la  pluie  dans  des  fondrières  ;  elle  faillit  même 
amener  une  catastrophe  :  une  sotnia  ouvrit  le  feu  contre 
un  élément  de  la  1"  division  au  repos  au  Sud  de 
Sénioutchen    (Syungyucheng)  ;  la  tête  du    gros   de  la 


(1)  Croquis  n»  22. 

(2)  Probablement  par  suite  de  craintes  inspirées  par  <(  rarmée  de 
Tnkushan  »  vers  l'Est. 


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N*  9e9.  LA  GUERRE  RUSSO- JAPONAISE.  123 

i^  diWsion,  où  se  trouvait  ]e  général  Stackelberg  se 
déploya,  heareusement  sans  attaquer;  le  lever  du  jour 
permit  de  reconnaître  Terreur. 

Les  troupes,  harassées,  stationnèrent  à  Senioutchen 
le  17  et  la  nuit  suivante. 

L'ordre  du  17,  pour  la  marche  des  18  et  19  prescrivait 
toQJonrs  la  marche  en  deux  colonnes  parallèles,  par  la 
roate  mandarine  et  par  une  piste  plus  à  TEst. 

Une  arrière-garde  générale,  sous  les  ordres  de  Sam- 
sonov  (1),  comprenant  sa  cavalerie  (dragons  Primorski, 
8^  Cosaques,  six  sotnias  des  4®  et  5®,  etc.)  et  la  brigade 
Glasko,  restait  à  10  kilomètres  au  Sud  de  Senioutchen. 
Sa  mission  consistait  à  garder  le  contact,  sur  le  front 
compris  entre  le  littoral  et  la  vallée  du  Piliho,  en  se 
reliant  avec  Michtchenko,  vers  le  col  de  Chipanling. 

La  colonne  de  TEst  avait  une  arrière-garde  spéciale, 
sous  les  ordres  du  général  Maximovitch  (4«  tirailleurs, 
une  batterie,  une  demi-sotnia). 

Le  20,  le  1^'  corps  sibérien  était  rassemblé  à  Kaiping. 
Le  même  jour,  Ta rmée  japonaise  se  mettait  en  mouve- 
ment, occupait  Senioutchen  (gros)  avec  des  avant-postes 
sur  le  front  Sianbaitse,  Ghangfada,  Wansiaochan  (2). 

Samsonov  avait  dû  reculer  sur  Baositchaï;  il  avait 
renvoyé  à  Kaiping  sa  batterie  à  cheval,  sans  cesse  en 
perdition  dans  les  fondrières,  et  le  19,  il  s'était  vu  enle- 
ver le  8«  Cosaques,  rappelé  à  Kaiping  ;  ainsi  que  la  bri- 
gade Glasko.  Il  lui  restait  donc,  pour  remplir  sa  tâche, 
ses  six  escadrons  de  dragons,  ses  six  sotnias  des  4^  et 
3»  Cosaques,  trois  sotnias  de  gardes-frontières  avec  leur 
batterie,  et  les  éclaireurs  du  13^  tirailleurs.  Il  va  sans 
dire  que  les  chevaux  restent  sellés  en  permanence,  et 
çie personne  n'ose  fermer  l'œil. 


(i)  Le  général  SeimonoT,  malade,  est  évacué. 

(2)  Preique  tous  ces  noms  sont  écrits  ayec  la  prononciation  russe. 


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iU 


LA.  OUERRB  RUSSO-JAPONAISE. 


N*  969. 


Le  20  juin,  Stackelberg  donnait  l'ordre  de  continuer  la 
retraite  au  Nord  de  Kaiping,  sur  la  foi  de  renseigne- 
ments annonçant  ToiTensive  de  ï  «  armée  de  Takushan  » 
vers  Tangtcbé. 

La  marche  devait  se  faire  en  deux  colonnes  de  divi- 
sion pourvues  chacune  d'une  cavalerie  divisionnaire 
empruntée  aux  8®  et  5®  Cosaques  de  Sibérie.  On  devait 
atteiadre,  le  soir  du  20,  Laitsiawopou  et  Datchapou. 

Trois  arrière-gardes  couvriraient  le  mouvement  : 

Au  centre,  sur  la  grande  route,  le  colonel  Zounlianit- 
sine  tiendrait  le  col  de  Chouanlountsi  (au  Nord  de  Kai- 
ping),  avec  le  3®  tirailleurs,  une  batterie,  et  une  sotnia 
du  8'-  Cosaques  ; 

A  rOuest,  un  bataillon  de  la  9®  division  et  une  sotnia 
du  8**  Cosaques  tiendrait  Sangoïtsi. 

A  TEst,  un  bataillon  du  35^  tirailleurs,  avec  deux 
pièces  et  deux  sotnias  (S**  et  8®  Cosaques),  garderait 
Gaotsiatoun. 

Le  quartier  général  marcherait  avec  la  colonne  de 
droite,  et  cantonnerait  à  Santsiatse. 

Samsonov,  sollicité  de  fournir  des  renseignements, 
rend  compte  que  le  front  ennemi  ne  bouge  pas,  et  qu'il 
est  d'ailleurs  infranchissable  pour  ses  patrouilles. 

Le  général  en  chef  prescrit  à  Stackelberg  de  prendre, 
le  22,  la  direction  d'une  «  reconnaissance  en  forces  vers 
le  Sud  » . 

Le  commandant  du  l®''  corps  sibérien  envoie  le  21,  à 
Samsonov,  l'ordre  de  chercher  à  «  déterminer  les  forces 
et  les  directions  de  marche  de  l'ennemi  ».  Il  le  fait  sou- 
tenir par  le  général  Krauze  avec  deux  bataillons  du 
33'",  la  3*  batterie  à  cheval  des  Cosaques  et  quatre  sotnias 
du  8*  Cosaques,  qui  sont  envoyés  à  Dounkhezy;  la 
1^"  division  de  tirailleurs  sera  rassemblée  le  22,  à 
10  heures  du  matin,  au  Sud  du  pont  du  chemin  de  fer 
de  Kaiping. 

Puis  arrive  un  contre-ordre,  dont  avis  est  donné  à 


I 


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N*  969.  lA  GUERRE  RUSS0^AP0NAI8E.  425 

Samsonov  :  l'infanterie  et  rarlillerie  se  replieront  vers 
le  Nord  ;  la  cavalerie  cédera  à  la  pression  de  Tennemi, 
pour  éviter  le  combat,  mais  sans  faire  plus  de  3  verstes 
à  r  heure. 

Le  23,  Samsonov,  devant  des  détachements  mixtes  de 
cavalerie  et  d'infanterie,  recule  à  4  ou  5  kilomètres  au 
Nord  de  Baositchal. 

Le  24,  il  est  refoulé  à  4  kilomètres  au  Sud  de  Kai- 
ping;  puis  Tennemi,  à  son  tour,  s'éclipse;  le  soir,  Sam- 
sonov se  reporte  à  Dounkhezy,  au  contact  avec  l'ancienne 
ligne  d'avant-postes  ennemis. 

Le  26,  le  général  Stackelberg  fit  paraître  un  ordre, 
dont  nous  extrayons  les  points  suivants  : 

L'ennemi  a  une  avant-garde  au  Nord  de  Senioutcheo, 
comprenant  douze  escadrons  et  deux  bataillons. 

Vers  TEst,  ses  avant-postes  ont  été  vus,  le  25  juin, 
vers  Tsiekuansuo,  Makiawaitse,  col  de  Tcbipanlin  (1). 

Le  général  Michtchenko  se  trouve  à  Mukuyu. 

Le  4^  corps  sibérien  marche  à  la  rencontre  de  «  l'ar- 
mée japonaise  qui  s'avance  de  Siuyen.  » 

Le  1^'  corps  sibérien  s'installera  au  cantonnement- 
bivouac,  aux  abords  de  Kaiping,  9®  division  à  l'Ouest  de 
la  voie  ferrée,  1"  division  à  l'Est,  toutes  deux  à  cheval 
sur  la  rivière  ;  quartier  général  à  la  gare. 

État-major  de  la  division  Cosaque  de  Sibérie  à  Kai- 
pmg(la  division  n'existe  plus,  dispersée  de  tous  côtés). 

Avant-garde  à  Baositjai  (général  Krauze,  avec  les 
3»  et  4«  tirailleurs  et  deux  batteries). 

Avant-postes  :  Lountziatoun,  Chantaitse,  Dounsia- 
toon. 

Des  reconnaissances  seront  exécutées  : 

1«  Par  Samsonov,  sur  le  front:  littoral,  Senioutchen, 
montagnes  (Paotsiatoun,  ^Yamoulintse)  ;    on  lui  donne 


(1}  Croquis  n»  21 . 


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496  LA  GUERRE  ROSSO-JAPONAISE.  N«  %9. 

une  quatrième  sotnia  de  gardes-frontières,  la  3<^  batterie  à 
cheval  des  Cosaques  du  Transbalkal,  et  six  sotnias  des 
4«  et  5*^  Cosaques  ; 

2^  Par  trois  sotnias  du  5®  Cosaques  de  Sibérie,  dans 
la  montagne,  sur  le  front  Yamoulintsê-Maliayou.  ' 

Reconnaissance  sur  SenioiUchen  (27  juin).  —  Avec  ses 
seules  forces,  le  général  Samsonov  bouscule  les  avant- 
postes  ennemis  et  enlève  la  gare;  à  9  h.  30,  devant 
l'arrivée  des  renforts  ennemis,  il  ne  lui  reste  qu'à  s'en 
aller;  le  soir,  la  cavalerie  stationne  à  Dounkhézy;  le 
lendemain,  elle  se  reporte  en  arrière  à  Baositjai. 
La  brigade  Krauze  n'était  pas  intervenue. 
En  somme  la  reconnaissance  ne  donne  rien  ;  on  sait 
vaguement,  par  des  espions,  que  l'ennemi  a  deux  divi- 
lil  sions  et  demie  vers  Senioutcheu,  et  qu'un  gros,  de  même 

force  est  en  route,  de  Wafangtien  Nord,  vers  l'Est  (1). 
:j,|  Le  28,  la  brigade  Krauze  est  rappelée,  ainsi  que  les 

\:  six  sotnias  des  4®  et  S®  Cosaques.  Samsonov  ne  dispose 

plus  que  des  dragons  et. des  quatre  sotnias  de  gardes- 
>^  frontières;  dans  ces  conditions^  il  se  replie  sur  Sialatse. 

L'ennemi  restait  immobile  ;  pourtant  la  retraite  sur 
Haicheng  était  prévue   (ordre   du    corps    d'armée    du 
27  juin),  par  l'Ouest  de  Tachekiao,  toujours  par  crainte 
-'^  de  l'armée  de  Takushan. 

Le  1^' juillet  les  idées  changent:  ordre  est  donné  à 
Samsonov  de  reconnaître  Senioutchen,  concurremment 
avec  une  pointe    par  la  montagne,   d'un   détachement 
i  confié  au   général  Tchirikov  (2)  (un  bataillon  du  33«, 

^  deux  pièces  de  la  2®  batterie  cosaque,   sept  sotnias  de 

Sibérie).  Puis  on  fait  savoir  que  la  reconnaissance  est 
reportée  au  2, 


(1)  Mouvement  de  la  5®  division  japonaise; 

(2)  Commandant  une  brigade  de  Cosaques  de  Sibérie. 


^•1 


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N«  969. 


LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE. 


427 


Le  2,  SamsoDov  pousse  à  4  kilomètres  de  Seniout- 
chen  et  s'en  tient  là,  faute  de  moyens  d'action;  le  3, 
contre-offensive  des  Japonais  avec  un  bataillon,  trois 
escadrons  et  deux  mitrailleuses,  le  long  de  la  mer. 

Le  4,  Tennemi  a  disparu. 

Le  5,  reprise  de  l'offensive  sur  Senioutchen  ;  Sam- 
soûov  arrive  à  300  pas  de  la  gare  ;  tiraillerie,  coups  de 
canon;  on  s'en  va  sans  avoir  vu  grand'chose;  un  ba- 
taillon du  34<^,  qui  a  suivi  en  soutien,  ne  s'est  pas 
engagé. 

Le  6,  les  Japonais  prennent  l'offensive  ;  les  6  et  7, 
Samsonov  se  retire  pas  à  pas  sur  Kaiping,  sans  perdre 
le  contact;  mais  son  personnel,  hommes  et  chevaux,  est 
à  bout  de  forces. 

Pendant  la  première  semaine  de  juillet,  l'infanterie 
du  l^f  corps  d'armée  de  Sibérie  n'était  d'ailleurs  pas 
restée  au  repos. 

Le  quartier  général  s'était  fixé  à  Tsinchilinpou;  les 
deux  divisions,  à  hauteur  de  ce  point.  Tune  sur  la  route 
mandarine,  l'autre  sur  la  voie  ferrée. 

Par  ordre  du  2  juillet,  Tarrière-garde  Krauze  (à  Kai- 
pÎDg),  est  relevée  par  la  2«  brigade  (Zykov)  de  la  9®  divi- 
sion de  tirailleurs  et  rentre  à  Makhountsouitse. 

La  nouvelle  arrière-garde  est  postée  sur  les  hauteurs 
au  Nord  de  Kaiping;  Tordre  du  corps  d'armée  fixant 
I effectif  et  l'emplacement  de  chaque  bataillon. 

Le  5,  le  général  Kondratovitch  est  désigné  comme 
commandant  de  l'arrière-garde. 

Le  quartier  général  du  l^'  corps  se  déplace  de  3  kilo- 
mètres, pour  venir  à  Makountsouitse. 

Le  6,  un  ordre  général  d'opérations  du  !«'  corps  sibé- 
rien prescrit  des  reconnaissances  sur  tout  le  front  entre 
le  littoral  et  la  vallée  du  Piliho,  la  mission  du  corps 
étant  de  «  défendre  Ynkow  ». 

Cet  ordre  est  trop  détaillé  pour  pouvoir  être  repro- 
duit ici;  néanmoins,  nous  en  extrayons  les  points  prin- 


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4!8  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  N«  969 . 

cipaux,  qui  donnent  une  idée  des  procédés  de  comman- 
dement en  usage  au  l®'  corps  sibérien  : 

On  sait  que  le  gros  des  forces  ennemies  stationne  à 
Senioutchen  et  au  Sud;  trois  bataillons  ont  poussé  à, 
Nanlai  et  Siadian  (montagne). 

Quartier  général.  —  Makountsouitsc. 

Le  gros  du  i^'  corps  :  1'®  division  de  tirailleurs  (8  ba- 
taillons d/2),  l'«  brigade  d'artillerie  (3  batteries),  2»  bat- 
terie cosaque  (4  pièces),  à  Maolingou,  Tsintsiatoua  ; 
9«  division  de  tirailleurs  (1  bataillon),  9"  brigade  d'artil- 
lerie (i  2  pièces),' à  Makountsouitsc;  sapeurs;  quelques 
Cosaques. 

Division  cosaque  de  Sibérie.  —  Etat-major  à  Tsinchi- 
Hnpou. 

Avant-garde  Kondratovitcb  :  2®  brigade,  9«  division 
(6  bataillons)  ;  9®  brigade  d'artillerie  (20  pièces)  ;  Cosq.- 
ques  de  Sibérie  (1/2  sotnia);  occupera  les  villages  au 
Nord  de  Kaiping  (on  lui  dicte  l'emplacement  et  TefiFectif 
de  ses  postes). 

Cavale7'ie.  —  Général-major  Mrozovski  (commandant 
Tartilleriede  la  9®  division)  avec  la  brigade  Samsonov 
(dragons,  gardes-frontières,  etc.)  et  un  bataillon  du  34®, 
en  observation  devant  Senioutchen  de  la  mer  à  Yafangou. 

Détachement  du  lieutenant-colonel  d'état-major  Za- 
polsky  :  éclaireurs  à  pied  de  la  9®  division  (200  hommes)  ; 
Cosaques  de  Sibérie  (1/2  sotnia):  explore  vers  Potaitse, 
Nantai,  Siadian. 

Détachement  du  général-major  Tchirikov  :  un  bataillon 
du  33®,  sept  sotnias  cosaques,  deux  pièces  de  la 
2®  batterie  cosaque,  occupera  le  col  de  Sifanlin  au 
Sud  de  Siadiau,  battant  tout  le  massif  montagneux  au 
Sud  et  à  rOuest  (jusqu'à  Yamoulintse). 

Détachement  du  capitaine  de  vaisseau  Meyer  :  Éclai- 
reurs à  pied  de  la  1  '®  division  (200  hommes),  une  sotnia 


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If  909.  LA.  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  1M 

cosaque  de  Sibérie,  à  Louamiaopou,  patrouillant  dans 
les  montagnes  au  Sud,  au  Sud-Est  et  à  TËst. 

Détachement  du  lieutenant-colonel  von  Raaben  : 
4^  régiment  de  tirailleurs,  une  batterie,  une  demi- 
sotnia,  à  Tchaotsiatoun  ;  en  observation  à  l'Est  et  le  Sud 
et  en  liaison  avec  le  4"  corps  de  Sibérie. 

Nous  passons  d'autres  détachements  de  moindre 
importance. 

La  garnison  d'Ynkow  (deux  bataillons  du  4®  corps 
sibérien)  était  subordonnée  au  général  Stackelberg. 

Le  7  juillet,  Tarmée  japonaise  prit  Toffensive  :  la 
5*  division  par  les  montagnes,  direction  Siadian  (1);  la 
3«  et  la  4%  entre  les  montagnes  et  la  voie  ferrée  ;  la  6®, 
encore  incomplète,  en  réserve,  par  la  route  mandarine  ; 
la  brigade  de  cavalerie  le  long  de  la  mer. 

L'ordre  du  1^^  corps  sibérien  du  7  juillet  porte  :  conti- 
nuer à  observer  vers  le  Sud,  s'opposer  à  toute  tentative 
de  débarquement  à  Ynkow  (2). 

Les  détachements  Samsonov,  Tchirikov,  Zapolski, 
Meyer,  von  Raaben,  conservaient  leur  mission. 

V arrière-garde^  sous  les  ordres  du  général-major 
Zykov,  ne  comprenait  plus  que  le  36^,  une  batterie  et 
demie  et  une  sotnia  et  demie,  avec  mission  de  défendre 
Ifô  hauteurs  au  Nord  de  Kaiping  (l'ordre  fixe  jusqu'à 
l'emplacement  des  compagnies). 

Un  détachement  (colonel  Dobor  Mousnilzki)  était  posté 
iHaolingou;  il  comprenait  le  35*,  quatre  pièces  de 
la  2*  batterie  cosaque  du  Transbalkal  et  une  démi- 
se tnia. 

Ces  deux  derniers  éléments  étaient  placés  sous  les 
ordres  de  Kondratovitch. 


[\)  Une  oolonne  par  Yamoulintse. 

(2)  Une  flottille  japonaise  est  en  vue  de  la  côte  vers  Kaiping. 

9 


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130 


LA  aUBRRB  RUSSO-JAPONAISE. 


N-  969. 


Quartier  général  à  Tsinchilinpou. 

Le  gros  comprenait  : 

La  1'®  division  (3  régiments),  sa  brigade  d'artillerie 
(24  pièces),  une  compagnie  de  sapeurs,  à  Tchoutsia- 
diantse  ; 

La  9*  division  (1  bataillon),  son  artillerie  (20  pièces), 
sapeurs  (2  compagnies),  à  Makhountsouitse; 

Division  cosaque  de  Sibérie  (restent  2  sotnias  1/2),  â 
Yaolingtse. 

Combat  de  Kaiping.  —  Le  6  juillet  donc,  le  général 
Kondratovitch  relevait  le  général  Mrozovski  au  com- 
mandement de  Tarrière-garde,  qui  ne  comprenait 
qu'une  brigade  de  la  9®  division. 

Les  renseignements  lui  font  connaître  l'arrivée  des 
tètes  de  colonnes  ennemies  à  Siadian,  Tchinfoutse,  Bao- 
sitchai. 

Par  ordre  du  7  juillet,  1  h.  30  matin,  le  général 
Kondratovitch  prenait  les  mesures  suivantes  : 

La  position  défensive  au  Nord  de  Kaiping  était  répar- 
tie en  deux  secteurs,  séparés  par  la  route  mandarine 
passant  au  col  de  Ghouanlountse.  La  défense  de  l'en- 
semble était  confiée  au  36®,  qui  occupait  les  hauteurs  les 
plus  voisines  de  Kaiping  avec  six  compagnies  et  la  bat- 
terie 2/9®;  quatre  compagnies  restaient  en  réserve;  deux 
autres  étaient  détachées  (i). 

Le  35®  avait  quatre  compagnies  au  col  de  Ghouan- 
lountze,  avec  la  batterie  3/9®  ;  il  avait  été  retiré  de  l'ar- 
rière-garde  le  7  (2)  ;  il  fut  rendu  au  général  Kondrato- 
vitch sur  ses  instances,  le  soir. 

Samsonov  est  à  Sialatse;  Tchirikov  à  Sandaogou, 
Zapolski  à  Tchantziaoui,  Meyer  à  Fantsiatoun. 


(1)  L'une  avec  les  trains,  Tautre  au  col  de  Kounkouaiou. 

(2)  Ordre  242  du  corps  d*armée  du  7  juillet. 


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N«  969.  I^  OUBRRB  RUSSO-JAPONAISB.  134 

IJoe  sotnia  occape  Sitai,  une  demi-sotnia  la  gare  de 
Kaiping. 

La  joarnée  du  7  se  passe  en  mouvements  de  retrait 
sans  combat  sérieux  et,  le  soir,  tous  les  éléments  avancés 
des  Russes  se  trouvaient  au  Nord  de  la  rivière  Non-' 


Une  escadrille  japonaise  (trois  canonnières  et  quatre 
torpilleurs)  est  en  vue  de  Kaiping  ;  on  signale  devant 
Ynkow,  deux  petits  navires  de  guerre. 

Sur  tout  le  front,  Tennemi  avait  montré  la  valeur  de 
dix  compagnies  et  deux  batteries,  avec  douze  escadrons  ; 
OD  avait  aperçu  une  forte  colonne  cheminant  le  long  de 
la  côte  (une  division). 

A  7  heures  du  soir,  Stackelberg  envoyait  à  Makount- 
soaitsela  i'®  brigade  de  la  1^^  division  se  joindre  aux 
réserves  de  la  9®,  pour  former  réserve  générale  du  corps 
d'armée  sous  les  ordres  du  général  Gerngross. 

Les  avant-postes  le  long  de  la  rivière  sont  fournis  par 
les  compagnies  3,  T/SG^"  et  2,  S/SS^"  qui  tiraillent  toute  la 
nait  contre  les  éléments  japonais  les  plus  avancés  et 
repoussent  une  tentative  de  franchissement  du  Nantaho 
TersChaotsiatoun. 

Journée  du  8  juillet.  —  Pendant  la  nuit,  le  général 
Stackelberg  avait  rassemblé  à  Tchoutsiadiantse  les  élé- 
ments disponibles  des  33^  et  34^,  et  rappelé  les  bataillons 
du  détachement  Tchirikov  ;  lui-même  était  à  5  heures 
du  matin  sur  la  position  d'arrière-garde. 

Les  troupes  étaient  installées  comme  suit  : 

Secteur  de  droite,  colonel  Batchinski  :  cinq  compa- 
gnies du  36®  et  une  batterie  2/9*  (puis  deux  pièces  co- 
saques) ; 

Secteur  de  gauche,  général  Zykov  :  bataillon  I/3G«  ; 
deux  compagnies  du  35«  ; 

Réserve  générale,  colonel  Dobor-Mousnitski  :  quatre 
compagnies  du  35*  et  deux  sotnias  ;  garnison  du  col  de 


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LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE. 


N»  969. 


Chouanlountse,   trois  compagnies  da  35®  et  une  demi- 
batterie  3j9^ 

A  9  heures,  on  canonne  trois  escadrons  ennemis  qui 
viennent  s'abriter  dans  Khéchantoun,  puis  tout  est  calme; 
à  10  heures,  Stackelberg  fait  replier  et  camper  ses  troupes 
derrière  les  crêtes,  sous  la  petite  tente,  en  laissant  des 
sentinelles  dans  les  tranchées. 

A  12  h.  20,  Kondratovitch  fait  relever  les  avant-postes, 
qui  vont  être  commandés  parle  colonel  Kochébo,  du  36^ 
sur  le  front  Ghaotsiatoun,  Bajamiao,  Tapaling  (deux  com- 
pagnies du  36®  et  deux  du  35®)  ;  six  compagnies  du  35®, 
un  bataillon  du  34®  et  la  batterie  4/9®  partent  relever  la 
garnison  d'Ynkow,  puis  sont  rappelés  sur  Tordre  de 
Kouropatkine. 

Samsonov  est  à  la  gare,  Tchirikov  est  à  Gaotsiatoun, 
Zapolski  plus  à  TËst. 

L'ensemble  des  renseignements  sur  Fennemi  indique 
environ  trois  divisions  devant  Kaiping;  Michtchenko 
annonce  la  présence  de  20,000  hommes  dans  la  région  de 
Siankiao  avec  une  division  vers  le  Taling. 

Journée  du  9.  —  La  nuit  se  passe  à  tirailler  aux  avant- 
postes  (quatre  compagnies  du  35®,  deux  dû  36®)  où  le 
général  Kondratovitch  a  envoyé  son  chef  d'état-major  (1) 
jusqu'à  l'aube,  pour  recueillir  tous  renseignements  utiles. 

Le  8  juillet  à  10  heures  du  soir,  le  général  de  Stackel- 
l>erg  donnait  un  nouvel  ordre  : 

Le  général  Zykov  est  nommé  chef  de  l'arriére-garde 
qui  comprendra  le  36®,  un  bataillon  du  35®,  une  batterie 
et  demie  de  la  9®  brigade,  deux  pièces  de  la  2®  batterie 
du  Transbalkal,  une  demi-sotnia. 

Le  36®,  une  batterie  et  les  deux  pièces  cosaques  défen- 
dront les  deux  collines  à  1,000  mètres  au  Nord  et  au 
Nord-Est  de  Kaiping. 

(1)  Lieuteoant-colonel  Pékouta. 


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N*  969.  LA.  eUERRB  RU8S0- JAPONAISE.  133 

Le  bataillon  da  35*  et  quatre  pièces  formeront  repli  au 
col  de  Chonanlountse  (1). 

L*ordre  fut  exécuté  dans  la  mesure  du  possible  ;  bien 
entendu,  on  ne  retira  pas  les  compagnies  du  35*  placées 
aax  avant-postes,  lesquels  n*étaient  plus  qu'une  longue 
ligne  de  tirailleurs. 

Le  9,  à  4  heures  du  matin,  retentissait  le  premier  coup 
de  canon  de  Tennemi  ;  trois  batteries,  une  au  Sud-Ouest, 
une  au  Sud,  une  au  Sud-Est  de  Kaiping  (rive  Sud  de  la 
rinère)  canonnent  remplacement  occupé  la  veille  par  la 
batterie  3/9*,  qui  s'est  portée  la  nuit  à  une  nouvelle  posi- 
tion bien  défilée  à  4S0  mètres  en  arrière,  et  que  le  géné- 
ral Kondratovitch  rappelle  d'ailleurs  au  col  de  Chouan-* 
toantse,  sans  lui  laisser  ouvrir  le  feu  ;  le  brouillard  mati- 
nal lui  permit  d'exécuter  son  mouvement  sans  accident. 

En  même  temps,  les  avant-postes  se  repliaient  ;  Tin- 
fanterie  ennemie,  disposée  en  une  série  de  chaînes  de 
tirailleurs,  suivie  par  des  réserves  fortes  d'au  moins  deux 
régiments,  franchit  la  rivière  sur  le  front  Kaiping,  Bajia- 
miao,  occupant  la  lisière  Nord  de  la  cité  crénelée  et  du 
faubourg  à  l'Est  ;  plus  à  droite,  grâce  aux  cultures  (Kao- 
liang),  elles  arrivent  à  600  pas  des  tranchées  russes  ;  la 
fusillade  commence  ;  l'attaque  partie  de  la  ville  progresse 
jusqu'à  800  mètres  de  l'ennemi. 

La  défense  russe  était  groupée  sur  deux  mamelons 
séparés  par  la  route  mandarine. 

Le  groupe  de  l'Est  (1/36*)  contre  lequel  est  dirigé  le 
principal  effort  ennemi,  quitte  ses  tranchées  sur  Tordre 
de  Kondratovitch,  se  trouve  presque  immédiatement 
défilé,  et  prend  la  route  du  col;  l'infanterie  ennemie  ne 
peut  pas  le  suivre,  arrêtée  par  un  barrage  de  shrapnels 


(i)  Comme  toujours.  Tordre  du  corps  d*armée  descend  jusqu'aux 
détachements,  bataillons,  etc.»  pour  entrer  dans  le  détail  de  leur  mis- 
sion et  des  moyens  de  le  réaliser 


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134 


LA.  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE. 


N«969. 


de  la  batterie  du  col  qui  tire  à  Taise,  hors  de  portée  de 
Fartillerie  ennemie,  toujours  au  Sud  de  la  rivière. 

Deux  batteries  japonaises  s'embourbent  dans  la  vase 
en  tentant  de  se  rapprocher  de  leur  infanterie. 

Le  petit  groupe  russe  de  TOuest  (5,  8/36®),  renforcé 
par  le  colonel  Batcbinsky  (avec  la  7/36*)  a  entretenu  un 
feu  violent  pendant  ce  mouvement;  la  12*  compagnie  est 
postée  en  échelon  à  400  mètres  en  arrière  à  droite  ;  la  6* 
en  échelon  à  800  mètres  en  arrière  à  gauche,  à  l'entrée 
du  défilé  ;  par  leur  feu  intense,  elles  permettent  le  retrait 
des  5,7,  8/36®,  puis  se  dégagent  à  leur  tour. 

A  6  h.  30,  les  éléments  avancés  étaient  rassemblés  à 
l'abri  ded  crêtes  les  plus  élevées. 

D'une  manière  générale,  la  défense  de  cette  deuxième 
ligne  fut  exécutée  par  les  bataillons  III/35®  à  l'Ouest  de 
la  route,  11/35®  à  l'Est  ;  la  moitié  de  la  batterie  3/9®  était 
sur  le  versant  à  TOuest  du  col.  Le  36®,  en  réserve  au 
Nord.  Stackelberg  faisait  filer  sur  Tchoutsiadiantse  le 
reste  des  voitures,  pièces  et  caissons. 

L'artillerie  canonne  les  lignes  japonaises  sur  tout  le 
front  visible  ;  mais  elles  gagnent  bientôt  l'angle  mort  des 
pentes  ;  le  général  Mrozovski  (artillerie)  fait  hisser  à  bras 
les  quatre  pièces  jusque  sur  l'extrême  crête,  ce  qui  per- 
met de  continuer  le  feu  jusqu'à  2,000  et  même  1,600  mè- 
tres sur  l'infanterie  ennemie,  et  sans  risques,  jusqu'à 
7  h.  30  environ;  on  recevait  des  shrapnels  et  des  obus 
tirés  de  4,000  à  5,000  mètres  et  visiblement  mal  repérés. 
(Deux  batteries  ennemies  étaient  visibles  à  la  hauteur  à 
l'Est  de  Kaiping.) 

L'infanterie  russe,  pendant  ce  temps,  faisait  des  feux 
de  salve  à  grande  distance,  sur  les  chaînes  ennemies 
(lignes  successives  en  tirailleurs). 

A  7  h.  30,  l'infanterie  japonaise  est  à  800-600  pas, 
mais  ne  gagne  plus  de  terrain  ;  vers  l'Est,  elle  progresse, 
daus  les  montagnes,  et  on  commence  à  recevoir  des 
coups  de  canon  venant  de  la  même  direction. 


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W*  969.  LA.  OUBRRB  RU880-JÂP0NAISB.  435 

Stackelberg  fit  rompre  le  combat  à  8  heures,  dès 
qa'ane  position  de  repli  eut  été  occupée  par  le  36*  vers 
Pinzai,  puis  dirigea  tout  le  monde  sur  Makhountsouitse. 

La  batterie  1/9*,  postée  à  Makhountsouitse,  protégea 
la  retraite  en  battant  tout  le  front  des  hauteurs  à  TEst  et 
àrOuestducol  de  Ghouanlountse,  par  salves  échelon- 
nées sur  400  môtres  de  profondeur  (1). 

L*ennemi  ne  dépassa  pas  les  crêtes. 

La  cavalerie  avait  couvert  Topération  à  droite  dans  la 
région  des  marais  salants  : 

Le  détachement  Samsonov  (dragons,  éclaireurs  du 
13*  tirailleurs,  quatre  sotnias  de  gardes-frontières,  3®  bat- 
terie à  cheval  des  Cosaques  du  Transbalkal)  avait  été 
renforcé  le  7  d'un  ré^ment  cosaque  de  Sibérie,  avec 
deux  bataillons  d'infanterie  ;  le  8,  il  couvre  la  droite  de 
rarrière-garde  du  1*'  corps,  de  la  station  de  Kaiping 
jusqu'à  la  mer  ;  le  9,  il  tient  bon  jusqu'à  8  heures  du 
matin,  entre  Tavalga  et  Sangoitsi,  agissant  surtout  par  le 
fea  de  son  artillerie,  puis  se  replie  avec  des  arrêts  suc- 
cessifs pendant  lesquels  sa  batterie  rentre  en  action.  Le 
soir,  il  bivouaque  à  Douantsiawopou,  sous  le  couvert  de 
son  infanterie  ;  la  batterie  part  se  ravitailler  à  Ta- 
chekiao. 

L'armée  japonaise  stationne  autour  de  Kaiping,  avec 
des  avant-postes  sur  les  hauteurs  au  Nord. 

Cette  étude  de  la  vie  du  1®'  corps  sibérien  entre  le 
15  juin  et  le  10  juillet  est  ardue  à  lire,  et  nous  ne  comp- 
tons pas  la  renouveler  pour  d'autres  corps  ;  mais  il  nous 
a  semblé  utile  de  donner  une  idée  de  la  confusion  que 
durent  produire  les  ordres  du  général  de  Stackelberg  et 
de  son  état-major  dans  l'esprit  des  exécutants. 


(i)  Le  général  de  Stackelberg  aurait  même  arrêté  les  progrès  de  la 
5'  dÎTisioD  japonaise  dans  la  montagne,  par  l'action  des  trois  batteries 
de  la  9«  diTision  avec  une  batterie  à  cheval  massées  à  Makhountsouitse 
à  la  fin  de  Taprès-midi. 


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LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE. 


N-  969. 


Eocore,  pour  simplifier,  navons-nous  cité  que  les 
ordres  qui  ont  été  suivis  d'effet,  en  nous  abstenant  de 
parler  de  ceux  des  contre-ordres  qui  n'ont  pas  provoqué 
de  changements  notables  dans  les  situations. 

En  particulier,  on  ne  s'étonnera  pas  que  le  général 
Samsonov  ait  eu  besoin  de  repos  physique  et  moral 
après  la  retraite  de  Kaiping,  si  Ton  tient  compte  qu'il  a 
passé  vingt-cinq  jours  de  suite  à  lutter  contre  des  impos- 
sibilités pour  exécuter  les  ordres  reçus,  sous  le  coup  d'un 
désastre  toujours  imminent  que  lui  épargna  heureuse- 
ment l'inaction  de  l'ennemi. 

Quant  à  savoir  quelle  fut  l'idée  directrice  du  général 
de  Stackelberg  dans  l'organisation  de  son  système  de 
reconnaissances,  de  couverture  et  d'arrière-gardes,  cela 
ne  nous  est  pas  possible,  en  l'absence  de  toute  donnée 
précise  sur  les  ordres  reçus  par  lui  du  général  Kouro- 
palkine.  Nous  ne  pouvons  que  constater  la  dispersion  des 
forces,  l'abus  des  détachements,  les  changements  de 
chefs  d'arrière-garde,  les  marches  et  contremarches  de 
tout  son  corps  d'armée  pendant  un  mois  pour  aboutir 
finalement  à  engager  deux  bataillons  et  une  batterie  avec 
une  adresse  d'ailleurs  indiscutable,  dans  le  combat  de 
Kaiping. 

Pertes  du  1V«  corps  sibérien  a  Kaiping. 


36«  tirailleurs... 

35*^  tirailleurs 

9®  brigade  d*artiUerie . 


74 
3 


Disparus. 

13 


Artillerie . 


Consommation  des  munitions. 

batterie  1/9* 540  coups. 

batterie  3/9«. 80      — 


! 


,  .    ,    .  (  36«  régiment 18,600  cartouches. 

[nfaûterie J  ^^„    jT.       ^  ^ \ntx 

{  35°  régiment 24,000        — 


{A  suivre.) 


(189) 


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L'ARMEE    JAPONAISE 

EN     1908 


IV  PARTIE. 
L'organisation  de  l'armée  en  temps  de  guerre. 


CHAPITRE  PREMIER. 

ORGANISATION   DE    L* ARMÉE   JAPONAISE  EN  TEMPS 
DE    GUERRE  (1). 

Sur  le  pied  de  guerre.  Tannée  japonaise  comprend  : 

A.  —  V armée  active  mobilisée  ; 

B.  —  Les  troupes  de  dépôt; 

C.  —  Varmée  de  réserve  ou  armée  Kobi. 

A.  —  Armée  active  mobilisée. 

Elle  comprend  : 

a)  Dix-neuf  divisions  actives  mobilisées  (dix-huit  divi- 
sions plus  la  Garde  impériale),  renforcées  par  des  bri- 
gades de  réserve  ; 

b)  Deux  brigades  de  cavalerie  indépendantes  ; 


(!)  Voir  le  numéro  de  septembre  1907  de  la  Revue  des  Armées  viran- 
Sèret,  notamment  en  ce  qui  concerne  le  détail  des  efifectifs  de  guerre. 


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i 


s 


138  L*ARMÉB  JAPONAISE  EN  1908.  N*  969. 

c)  Trois  brigades  d'artillerie  de  campagne  indépen- 
dantes ; 

d)  L'artillerie  de  montagne  ; 

e)  L'artillerie  lourde  ; 

/)  Les  troupes  de  communication  ; 
g)  La  gendarmerie  de  campagne. 

à)  Composition  d'une  division  active  mobilisée  : 

Un  quartier  général^  comprenant  un  état-major  pro- 
prement dit  et  une  adjudantur. 

Deux  brigades  d'infanterie^  de  deux  régiments  à  trois 
bataillons  (eflFectif  du  régiment  d'infanterie  :  3,145 
hommes;  effectif  des  deux  brigades:  12,618  hommes. 

Un  régiment  de  cavalerie  à  trois  escadrons  (435 
sabres). 

Un  régiment  d'artillerie  de  campagne  (deux  groupes 
de  trois  batteries  de  six  pièces  et  six  caissons:  1,106 
hommes,  1,017  chevaux).  Chaque  régiment  possède  une 
réserve  régimentaire  de  munitions  :  27  caissons,  dont 
9  d'obus  explosifs. 

Un  bataillon  du  génie  à  trois  compagnies  (784 
hommes). 

Un  équipage  de  pont  (de  40  à  50  mètres  de  longueur). 

Quatre  batteries  de  mitrailleuses  (une  par  régiment 
d'infanterie) . 

Un  corps  sanitaire. 

Une  section  de  télégraphie. 

Huit  colonnes  de  munitions  (4  d'infanterie,  4  d'artil- 
lerie), 60  voitures  par  colonne  de  munitions  d'infan- 
terie, 46  par  colonne  de  munitions  d'artillerie. 

Quatre  colonnes  de  vivres  (chaque  colonne  porte  un 
jour  de  vivres). 

Quatre  ou  six  hôpitaux  de  campagne. 

Un  dépôt  de  remonte  mobile. 

L'effectif  total  de  la  division  atteint  :  18,875  hommes, 
4,938  chevaux,  1,765  voitures. 


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fW^T^ 


!f*969.  L*ABMËB  JAP0NAI8B  EN  190&  139 

En  principe,  chaque  division  active  est  suivie  en  cam- 
pagne d'une  brigade  de  réserve  de  Tarmée  Kobi.  Pen- 
dant la  dernière  guerre,  ces  brigades  Kobi  étaient  des 
brigades  mixtes,  comprenant  deux  régiments  à  deux 
bataillons,  un  escadron,  un  groupe  d'artillerie,  etc.  La 
tendance  japonaise  est  de  ne  pas  trop  compter,  pour  les 
opérations  de  campagne,  sur  ces  unités  de  cavalerie  et 
d'artillerie  de  réserve.  Il  est  probable  que,  désormais, 
les  brigades  Kobi,  suivant  les  divisions  actives,  ne  com- 
prendraient que  de  l'infanterie. 

D'autre  part,  un  récent  décret  a  porté  les  régiments 
dm&nterie  Kobi  de  deux  bataillons  à  trois  bataillons. 

La  division  active  mobilisée,  suivie  de  sa  brigade 
Kobi,  atteint  ainsi  un  effectif  d'environ  25^000  hommes. 

b)  Deux  brigades  de  cavalerie  indépendantes  comptant 
chacune  deux  régiments  à  quatre  escadrons,  plus  une 
batterie  de  huit  mitrailleuses. 

La  brigade  compte  environ  1,650  hommes,  1,680  che- 
vaux et  les  deux  brigades,  environ  3,300  hommes, 
3,360  chevaux. 

c)  Trois  brigades  d'artillerie  indépendantes ^  à  deux 
régiments. 

Chaque  régiment  comprend  :  deux  groupes  de  six 
batteries»  chacune  à  six  pièces  et  six  caissons. 

Une  réserve  régimentaire  de  munitions  (27  caissons 
dont  9  d'obus  explosifs). 

L'effectif  du  régiment  est  de  1,106  hommes,  1,017 
chevaux,  36  pièces,  63  caissons,  120  antres  voitures. 

d)  Vartillerie  de  montagne  ne  comporte  plus  que 
trois  bataillons  indépendants  à  trois  batteries  chacun  — 
soit  environ  1,800  hommes  et  54  pièces.  —  Les  unités 
d'artillerie  de  montagne  seront  réparties  dans  les  armées 
qui  auront  à  manœuvrer  en  pays  de  montagne. 

t)  Artillerie  lourde  de  campagne.  —  Les  unités  d'ar- 

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440  L'ARMÉE  JAPONAISE  EN  4908.  N*  969. 

tillerie  lourde  du  temps  de  paix  forment,  à  la  mobilisa- 
tion : 

i^  Les  bataillons  d'artillerie  lourde  chargés  de  la 
défense  des  points  fortifiés,  ports  militaires,  etc.  (environ 
1,200  hommes); 

2^  Quatre  régiments  d'artillerie  lourde  de  campagne, 
comptant  chacun  deux  bataillons  ou  groupes  de  trois 
batteries  de  quatre  pièces  chacune.  L'un  des  groupes 
sera  armé  de  canons  de  10^™, 5,  Tautre  d'obusiers  de  i2 
ou  i5  centimètres.  (Effectif  total  :  environ  3,000 hommes). 

On  ne  connaît  pas  exactement  la  proportion  d^artil- 
lerie  lourde  de  campagne  qui  sera  affectée  aux  diffé- 
rentes armées.  Aux  dernières  grandes  manœuvres,  il  y 
avait  deux  groupes  d'artillerie  lourde  affectés  respective- 
ment à  chacune  des  armées  (chaque  armée  comprenait 
deux  divisions).  Un  des  groupes  se  composait  de  trois 
batteries  de  quatre  obusiers  de  12  centimètres;  Tautre 
groupe  avait  une  batterie  de  canons  de  10^"°, 5  et  deux 
batteries  d*obusiers  de  15  centimètres; 

3®  Un  ou  plusieurs  parcs  de  siège,  de  composition 
inconnue.  —  Ces  parcs  de  siège  seront  constitués  par 
les  deux  régiments  indépendants  d'artillerie  lourde 
(3^  et  4«  régiments  de  Yûra  et  Hiroshima)  qui  ont  reçu, 
dès  le  temps  de  paix,  des  attelages  (l'effectif  des  parcs 
de  siège  peut  atteindre  3,000  hommes  environ). 

/)  Troupes  de  communications,  —  Ces  troupes,  en 
temps  de  paix,  constituent  une  brigade.  A  la  mobilisa- 
tion elles  formeront  : 

1®  Les  troupes  de  chemins  de  fer.  —  On  admet  qu'il  y 
a  intérêt  à  pousser  des  lignes  ferrées  légères  immédiate- 
ment à  la  suite  des  troupes,  les  accompagnant  pas  à  pas 
dans  leurs  mouvements.  On  trouvera,  dans  les  classes 
de  Hojû,  le  nombre  de  terrassiers  nécessaires  pour  ren- 
forcer les  trois  bataillons  du  temps  de  paix  ; 

2®  Unités  de  télégraphie  et  de  télégraphie  sans  fil  (un 


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N«  969.  L*A.RMÉE  JAPONAISE  EN  4908.  U1 

bataillon  de  cinq  compagnies  en  temps  de  paix).  —  En 
campagne,  les  liaisons  électriques  prennent,  dans  Tar- 
mèe japonaise,  un  développement  extraordinaire; 

3*  Une  compagnie  cTaérosliers  (à  quatre  sections; 
éTcntuellement  une  par  armée)  ; 

4«  Des  délachemeiUs  de  projecteurs  ; 

5^  Des  équipages  de  pont  d'armée.  —  Ces  équipages  de 
pont  sont  destinés  à  porter  les  voitures  les  plus  pesantes 
de  Tartillerie  lourde  de  campagne,  pour  lesquelles  les 
anciens  ponts  divisionnaires  étaient  insuffisants.  Ils 
comportent  des  bateaux  plus  grands  et  d'un  plus  fort 
tirant  d*eau  que  les  ponts  divisionnaires. 

Chaque  armée  aura  ainsi  à  sa  disposition  un  pont  de 
300  mètres.  On  a  réduit  la  longueur  du  pont  division- 
naire, de  144  mètres  à  50  mètres. 

On  peut  estimer  à  10,000  hommes  Teffectif  total  des 
troupes  de  communications.  II  faudrait  y  ajouter  les 
troupes  d'étapes,  en  nombre  variable.  Il  est  probable 
qu'au  début  on  mobiliserait  quatre  ou  cinq  bataillons  par 
armée,  soit,  éventuellement,  vingt  bataillons  ou  environ 
20,000  hommes. 

g)  Gendarmerie  de  campagne,  environ  4,000  hommes. 

Effectif  total  de  Varmée  active  mobilisée  (chiffres 
approximatifs)  : 

Hommes.  Chevaux. 

19  difigions  actives,  suWies  de  19  brigades 

de  réserre 475,000  100,000 

i  brigades  de  cavalerie  indépeudaates  . . .  3,300  3,300 

i  brigades  d'artillerie  de  campagne 3,300  3,300 

3  batailloDs  d*artillerie  de  montagae 1 ,  800  1 ,  000 

24  bataîUoas    d'artillerie    lourde    (sédea- 

Uires) 12,000  ? 

4  régimeots  d'artillerie  lourde  de  cam- 

pagne         3,000  3,000 

2  parcs  de  siège  (éventuellement) 3,000  1 ,500 

A  reporter 501 ,400        112, 100 


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142  L'ARMÉE  JAPONAISE  EN  1908.  N«  969. 

BomoMt.  Cbenox. 

Beport 501,400  112,100 

Troupes  de  communications 10,000  2,000 

Troupes  d'étapes 20,000  î 

Gendarmerie  de  campagne 4,000  2,000 

Total  général  de  Tarmée  de  campagne. .     535,400        116,100 

En  chiffres  ronds,  540,000  hommes,  116,000  chevaux. 
11  y  a  lieu  de  tenir  compte  également  des  troupes  sui- 
vantes : 


Divison  de  Formose 15,000 

Milice  de  Tioushima 1 ,500 

Troupes  de  Saghalien 1 ,500 

Gardes  de  chemin  de  fer  de  Blandohourie 10,000 

Brigade  du  Pctchili 6,000 

Soit  34,000  hommes  et  environ  6,000  chevaux,  ce  qui 
porte  Teffectif  total  de  Tarmée  active  mobilisée  à  environ 
570,000  hommes,  122,000  cheyenix. 

Groupement  en  grandes  unités.  —  Les  divisions  sont 
groupées  par  armées.  Chaque  armée  comprend  un 
nombre  variable  de  divisions.  Le  Japon  n'a  pas  encore 
adopté  le  groupement  en  corps  d'armée.  La  division 
japonaise  est,  en  fait,  une  unité  intermédiaire  entre 
notre  division,  et  notre  corps  d'armée  français. 

Les  commandants  en  chef  des  armées  sont  désignés 
par  TEmpereur,  parmi  les  maréchaux  ou  lieutenants 
généraux. 

Une  armée  comprend  : 

1®  Un  quartier  général  {un  état-major  proprement  dit, 
et  une  adjudantur).  Le  quartier  général  d'une  armée 
compte  62  officiers  (conseillers  légistes,  interprètes, 
représentants  des  différents  services,  etc.).  A  chaque 
armée  est  rattachée  une  direction  d'étapes  ; 

2°  Un  nombre  variable  de  divisions,  suivies  d'un 
nombre  correspondant  de  brigades  de  réserve  ; 


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N«  969.  L'ARMÉE  JAPONAISE  EN  4908.  443 

3^  Éventoellemeot  des  unités  de  cavalerie  indépen- 
dantes ou  d'artillerie  de  campagne  ; 

4<*  Éventuellement  de  Tartillerie  de  montagne  et  de 
l'artillerie  lourde  de  campagne  ; 

S""  Éventuellement  un  parc  de  siège  ; 

6^  Des  troupes  de  chemins  de  fer  (un  bataillon),  des 
troupes  de  télégraphie  (une  compagnie)  et  de  télégra- 
phie sans  fil  ; 

7^  Des  détachements  de  projecteurs; 

8°  Une  section  d'aérostiers  ; 

9**  Un  équipage  de  pont  d*armée  ; 

10*  Des  troupes  d'étapes. 

Commandement  suprême.  —  Le  chef  suprême  de  Far- 
mée  et  de  la  marine  est  l'Empereur,  en  guerre  comme 
en  paix. 

Ia  Conseil  suprême  des  armées^  du  temps  de  paix, 
devient  le  Conseil  supérieur  militaire. 

Un  nouvel  organe  entre  en  ^tn^l^ grand  quartier  impé-* 
ml  des  armées^  qui  réunit  sous  l'autorité  de  l'Empereur, 
le  chef  d'état-major,  et  celui  de  la  marine,  et  leurs  sous- 
ordres  en  nombre  restreint. 

Commandant  en  chef  des  armées,  —  Pour  bien  mar- 
quer que  c'est  l'Empereur  qui  reste  le  chef  de  l'armée, 
même  en  cours  d'opérations,  le  commandement  effectif 
des  armées  réunies  en  Mandchourie,  pendant  la  dernière 
guerre,  était  exercé  par  le  maréchal  Oyama,  chef  d'état- 
major  de  l'Empereur,  ordonnant  et  agissant  au  nom  et 
place  de  l'Empereur  lui-même,  et  ayant  sous  ses  ordres 
un  sous-chef  d'état-major,  le  général  Kodama. 

B.  —  Troupes  de  dépôt. 

L'armée  active  mobilisée  est  doublée  des  troupes  de 
dépôt  correspondantes,  chaque  unité  active  ayant  une 
unité  de  dépôt  destinée  à  encadrer  les  hommes  laissés 


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L'ARMÉE  Japonaise  en  4908. 


N«  969. 


en  garnison,  les  réservistes  en  surnombre,  les  hommes 
non  instruits,  etc.  En  principe  il  y  a  un  bataillon  de 
dépôt  par  régiment  d'infanterie,  un  escadron  par  régi- 
ment de  cavalerie,  une  batterie  par  régiment  d  artil- 
lerie, une  compagnie  par  bataillon  du  génie  ou  du 
train. 
Les  troupes  de  dépôt  comprennent  donc,  en  principe  : 

76  bataillons  d'infanterie  de  dépôt  ; 
23  escadrons  de  ca? alerie  de  dépôt  ; 
25  batteries  de  campagne  de  dépôt  ; 
id  compagnies  du  génie  de  dépôt; 
49  compagnies  du  train  de  dépôt. 

Il  y  a  en  plus  des  unités  de  dépôt  pour  les  unités 
d'artillerie  lourde,  d'artillerie  de  montagne,  etc.  Les 
effectifs  de  ces  dépôts  sont  excessivement  variables. 

A  la  fin  de  la  dernière  guerre  certains  bataillons 
de  dépôt  avaient  un  effectif  plus  considérable  que  le 
régiment  actif  correspondant. 

On  peut  estimer  l'effectif  moyen  de  ces  troupes  de 
dépôt  entre  100,000  et  200,000  hommes. 

C.  —  Armée  de  réserve  ou  armée  Kobi. 

Il  est  également  assez  difficile  d'évaluer  exactement 
l'effectif  de  cette  armée  dont  les  unités  se  mobilisent  aux 
chefs-lieux  des  districts  régimentaires,  et  aux  chefs- 
lieux  de  circonscriptions  de  divisions,  au  moyen  de  dix 
classes  disponibles  de  l'armée  Kobi. 

Ed  principe,  l'armée  Kobi  doit  constituer  : 

72  régiments  d'infanterie  à  trois  bataillons; 

l\6  escadrons; 

18  régiments  d'artillerie  de  campagne  à  quatre  batteries; 

18  bataillons  du  génie; 

18  bataillons  du  train. 

On  sait  que  chaque  division  active  en  campagne  est 


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N*  969.  L'ARMÉE  JAPONAISE  EN  1908.  146 

suivie  d'une  brigade  d^infanterie  Kobi.  Ce  que  Ton  ne 
sait  pas  exactement,  c'est  si  les  brigades  de  Kobi  qui 
suivent  les  armées  en  campagne  doivent  s'ajouter  aux 
chiffres  donnés  ci-dessus,  ou  si  elles  sont  constituées  au 
moyen  des  soixante-douze  régiments  dont  il  est  parlé 
plus  haut.  On  n'est  pas  renseigné  non  plus  sur  les 
possibilités  qu'aurait  le  Japon  de  mobiliser  les  chevaux 
nécessaires  à  l'artillerie  et  à  la  cavalerie  de  l'armée 
Kobi. 

Au  point  de  vue  du  matériel,  il  n'est  pas  douteux  que 
le  Japon  possède  des  réserves  suffisantes  (provisoire- 
ment de  fusils  et  de  canons  du  modèle  antérieur  au 
modèle  actuel,  mais  de  même  calibre  et  tirant  les  mêmes 
munitions). 

Les  troupes  de  l'armée  Kobi  peuvent  être  affectées  aux 
places  fortes,  aux  étapes,  à  la  défense  des  côtes,  etc. 
Elles  peuvent  également  être  utilisées  pour  les  opéra- 
tions de  campagne. 

L'effectif  théorique  de  l'armée  de  réserve  ou  armée 
Kobi,  peut  varier  entre  200,000  et  250,000  hommes,  si 
nous  en  défalquons  les  brigades  de  réserve  destinées  à 
suivre  les  unités  actives  ;  si  nous  ne  faisons  pas  cette 
défalcation,  l'effectif  varierait  entre  350,000  et  400,000 
hommes.  La  tendance  très  marquée  et  certaine  de  Tétat- 
major  japonais  est  de  doubler  l'armée  active  d'une 
armée  Kobi  ayant  le  même  nombre  d'unités  et  le  même 
effectif  d'hommes  instruits  que  l'armée  active. 

Effectif  total.  —  On  peut  estimer,  car  nous  devons 
nous  contenter  de  chiffres  approximatifs,  que  l'effectif 
total  de  l'armée  japonaise,  au  moment  d'une  nouvelle 
mobilisation,  varierait  entre  970,000  et  1,200,000 
hommes,  et  que  les  besoins  de  l'armée  exigeraient  de 
150,000  à  170,000  chevaux. 

Nous  avons  vu,  dans  le  chapitre  relatif  au  recrute- 
ment, que  dès  maintenant  le  Japon  peut  compter  sur 
700,000  hommes  instruits,  chiffre  très  suffisant  pour 

40 


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1i6  L'ARMÉE  JAPONAISE  EN  4908.  N«  969. 

mobiliser  l'armée  active  de  campagne.  Les  très  nom- 
breuses classes  disponibles  non  instruites  constitueraient 
les  dépôts  et  les  unités  de  Tarmée  de  réserve,  et,  en 
quelques  mois,  recevraient  une  instructien  suffisante. 
>ous  avons  vu  d'autre  part  que,  lorsque  la  loi  actuelle 
aura  son  plein  effet,  le  Japon  pourra  disposer  de 
1,638,000  hommes  instruits,  dont  : 

742,800  pour  l'armée  active; 
780,000  pour  Tarmée  Kobi  ; 
415,200  pour  le  Kokumio,  i"  partie. 

Les  Japonais  ont  donc,  dès  maintenant,  le  nombre 
d'hommes  qui  leur  est  nécessaire  et  la  situation  s^ amé- 
liorera, à  ce  point  de  vue,  chaque  année. 


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CHAPITRE  II. 

MOBILISATION. 

Préparation  et  exécution  de  la  mobilisation.  —  Les 
règles  d'après  lesquelles  doit  s'effectuer  la  mobilisation 
sont  toujours  celles  du  décret  du  H  octobre  1899.  Il  n'y 
a  rien  de  changé  à  ce  sujet,  et  il  n'y  a  qu'à  se  reporter 
aux  différents  articles  déjà  publiés  par  la  Revue  sur 
Tarmée  japonaise.  (Février  4904,  septembre  1907.) 

En  résumé  la  mobilisation  repose  sur  les  mêmes  prin- 
cipes qu'en  France  et  en  Allemagne.  L'ordre,  lancé  par 
Tétat-major  général,  est  notifié  aux  chefs-lieux  des  cir- 
conscriptions administratives,  les  affiches  placardées 
dans  les  mairies,  et  les  hommes  se  rendent  au  lieu  de 
mobilisation  indiqué  sur  leur  livret.  Les  lieux  de  mobili- 
sation des  divers  éléments  coïncident  en  général  avec  les 
garnisons  du  temps  de  paix. 

Les  commandants  des  districts  régimentaires,  groupés 
deux  par  deux  sous  la  surveillance  des  généraux  de  bri- 
gade, sont  chargés  de  l'affectation  et  de  l'administration 


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N*  969.  L* ARMAS  JAPONAISE  EN  1908.  147 

des  hommes  des  réserves,  et  tiennent  les  listes  et  con- 
trôles nécessaires. 

Le  plan  de  mobilisation  est  établi  chaque  année  au 
!•' avril. 

Infanterie.  —  Chaque  district  régimentaire  mobilise  : 

1*^  Le  régiment  actif  d'infanterie  correspondant  ; 

^  Le  dépôt  du  régiment  d'infanterie  (un  bataillon  par 
régiment); 

3<^  Un  régiment  d'infanterie  Kobi  pour  Tarmée  de 
réserve. 

Armes  autres  que  finfanterie.  —  Les  unités  de  cava- 
lerie, d'artillerie,  du  génie,  etc.,  se  mobilisent  au 
chef-lieu  de  la  circonscription  divisionnaire  au  moyen 
d*hommes  prélevés  dans  Tensemble  de  la  circonscrip- 
tioD.  Les  troupes  de  la  Garde,  les  unités  indépendantes 
d'artillerie,  de  cavalerie,  etc.,  sont  complétées  par  cer- 
taines circonscriptions  déterminées.  Chaque  circonscrip- 
tion divisionnaire  mobilise  en  outre  : 

i'^  Les  d^ts  des  unités  actives  correspondantes, 
savoir  : 

Ua  escadron  par  régiment  de  caTalerie  ; 
Dne  batterie  par  régi  méat  d^artilierie  ; 
Une  compagnie  par  bataillon  du  génie; 
Uae  compagnie  par  bataillon  du  train. 

2o  Des  unités  de  l'armée  Kobi,  à  savoir,  par  circons- 
cription : 

Deaz  escadrons  de  cavalerie  ; 

Un  régiment  d'artillerie  à  quatre  batteries  ; 

Un  bataillon  du  génie  ; 

Un  bataillon  du  train. 

La  mobilisation  n'est  pas  forcément  générale;  elle 
peut  être  limitée  à  une  ou  plusieurs  circonscriptions,  et 
avoir  lieu  par  classe  ou  fraction  de  classe. 


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148  L'ARMÉE  JAPONAISE  EN  1908.  N»  969. 

Les  généraux  et  les  divers  chefs  de  service  sont 
secondés  dans  les  opérations  de  la  mobilisation,  par  les 
officiers  du  cadre  de  réserve,  qui  doivent  prendre  le 
commandement  du  territoire  après  le  départ  des  troupes 
actives. 

Temps  nécessaire  à  la  mobilisation.  —  Les  réservistes 
doivent  se  mettre  en  route  pour  le  centre  de  mobilisa- 
tion, le  deuxième  jour  à  6  heures  du  matin. 

On  estime  qu'il  faut  compter  de  12  à  18  jours  pour  la 
mobilisation  complète  de  Tarmée  active.  Mais  la  situa- 
tion privilégiée  du  Japon  lui  donne  à  cet  égard  une 
grande  latitude. 

Si  nous  nous  reportons  à  1904,  nous  voyons  que 
Tordre  de  mobilisation,  lancé  le  6  février,  touchait  peu 
après  les  12®,  2®  divisions,  et  la  division  de  la  Garde,  qui 
devaient  constituer  la  V^  armée.  La  12®  division  pouvait 
commencer  son  embarquement  h  Nagasaki  le  13  février. 
La  2®  division  et  la  Garde  étaient  concentrées  à  Hiro- 
shima dans  la  seconde  quinzaine  de  février. 

Les  transports  de  concentration  pourraient  commencer 
vers  le  7®  jour  pour  les  éléments  les  premiers  prêts. 

La  mobilisation  des  troupes  de  dépôt  doit  commencer 
en  même  temps  que  celle  de  Tactive.  Elle  pourrait  être 
terminée  du  20®  au  2S®  jour;  Tarmée  de  réserve  (armée 
Kobi)  serait  prête  à  peu  près  en  même  temps. 

Réquisition  des  chevaux.  —  La  réquisition  des  chevaux 
en  cas  de  mobilisation,  au  Japon,  repose  sur  des  prin- 
cipes analogues  à  ceux  qui  sont  en  vigueur  en  France  et 
en  Allemagne.  Tous  les  ans  est  établi  un  plan  de  réquisi- 
tion des  chevaux,  comme  en  France. 

Le  dernier  recensement  des  chevaux  au  Japon  (du 
31  décembre  1904)  indique  un  total  de  1,390,085  che- 
vaux, juments  et  mulets.  Mais  une  faible  partie  seule- 
ment est  susceptible  d'un  service  de  guerre.  Nous  avons 
déjà  vu  (l*"®  partie,  chapitre  II),  que  les  Japonais  durent 


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.V  969.  L'ARMÉE  JAPONAISE  EN  1908.  U9 

acheter  13,000  chevaux  en  Amérique  au  cours  de  la 
dernière  guerre. 

Réquisilion  des  voitures.  —  Celte  réquisition  est  pré- 
parée d'après  les  mêmes  principes  que  la  réquisition  des 
chevaux.  Pendant  la  guerre  avec  la  Russie,  les  Japonais 
ont  utilisé  des  voitures  de  toutes  sortes,  voitures  traînées 
par  des  chevaux,  par  des  bœufs,  par  des  coolies,  etc. 

Le  recensement  du  31  mars  1906,  indique  au  Japon 
ttD  total  de  1 ,742,092  véhicules  de  toute  nature  ;  mais  une 
infime  partie  seulement  est  susceptible  d'une  utilisation 
militaire  quelconque. 


CHAPITRE  m. 

TRANSPORTS    ET    COMMUNICATIONS. 

Chemins  de  fer.  —  Un  des  facteurs  les  plus  importants, 
&a  point  de  vue  de  la  mobilisation  et  de  la  concentration, 
est  rorganisation  d'un  bon  réseau  ferré  et  routier.  Le 
Mmmé  statistique  officiel  de  fEmpire  japonais  pour 
1907  donne  les  renseignements  suivants.  La  longueur 
totale  du  réseau  atteignait,  le  31  mars  1906,  10,260 
kilomètres,  dont  3,460  appartenaient  &  TÉtat  et  6,800 
à  différentes  compagnies,  640  kilomètres  étaient  en  cons- 
truction. 

Une  loi  du  31  mars  1906,  dite  loi  dénationalisation 
des  chemins  de  fer,  autorise  le  gouvernement  à  racheter 
un  certain  nombre  de  lignes  appartenant  à  17  compa- 
gnies privées,  lignes  dont  la  longueur  totale  atteindrait 
i,523  kilomètres.  Cet  achat  doit  être  réparti  sur  une 
période  de  10  années. 

11  existait,  à  la  date  du  31  mars  1906  :  1,717  locomo- 
tives; 5,340  voitures  pour  voyageurs;  27,183  voitures 
pour  marchandises. 


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ri': 


150  L'ARMâE  JÀPONàISB  BN  1908.  N«  969. 

L'écartement  de  la  voie  japonaise  n'est  qne  de  1™,067 
(la  voie  normale  en  France  est  de  1™,43). 

La  vitesse  des  trains  varie  de  25  à  30  Idlomètres  à 
l'heure.  En  montagne  elle  est  de  22  kilomètres.  Les 
trains  militaires  ne  font  que  i8  à  20  kilomètres. 

Configuration  d^ ensemble  du  réseau.  —  Dans  la  grande 
lie,  deux  lignes  longitudinales  partent  de  l'extrémité  Nord 
de  nie  et  se  dirigent  vers  Tokyo,  réunies  par  six  trans- 
versales seulement  (une  tranversale  dans  la  première 
moitié  septentrionale  du  trajet).  De  Tokyo,  part  une 
ligne  qui  suit  la  côte  méridionale  de  Tile  pour  aboutir  à 
Textrème  pointe  Sud-Ouest  à  Shimonoseki. 

Ile  de  KiU'Siu.  —  Une  ligne  suit  la  c6te  Nord,  décri- 
vant une  espèce  de  demi-circonférence,  et  passe  par 
les  villes  les  plus  importantes  de  File  (Nagasaki,  Sasebo, 
Moji,  etc.);  une  ligne  traverse  File  du  Nord  au  Sud  de 
Fukuoka  à  Kagoshima. 

Hokkatdo.  —  Une  ligne  Sud-Nord,  prolongeant  les 
lignes  de  la  grande  lie,  et  une  ligne  s' embranchant  sur 
^  la  précédente,  et  traversant  File  de  FOuest  à  FEst. 

I  En  Mandchourie,  le  réseau  japonais,  est  raccordé  au 

i  réseau  russe,  mais  avec  une  interruption  de  600  mètres 

]  entre  les  deux  gares  terminus.  Les  Japonais  construisent 

I  une  ligne  de  la  largeur  japonaise  de  Moukden  à  Eirin . 

Capacité  des  trains  militaires.  —  La  capacité  d'un 
train  militaire  japonais  est  &  peu  près  la  moitié  de  celle 
d'un  train  français. 

Celui-là  ne  peut  transporter  que  deux  compagnies  d'in- 
fanterie, ou  trois  pelotons  de  cavalerie,  ou  deux  tiers  de 
batterie  de  campagne,  etc. 

Il  faut  un  minimum  de  77  trains  pour  le  transport 
d'une  division  mobilisée  (sans  compter  la  brigade  de 
réserve),  dont  41  trains  pour  les  troupes,  et  33  pour  les 
parcs  et  convois. 


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N«  969.  L'ARMJbS  JAPONAISB  SN  1908.  451 

Le  règlement  estime  que,  normalement,  rembarque- 
ment d'an  élément  exige  : 

Pour  l'infanterie  et  le  génie 1  heure. 

Pour  U  caTalerie I  h.  30. 

Poar  l'artillerie,  les  parcs  et  oonTois 2  heures. 

Rendement  des  voies  ferrées  à  la  mobilisatiotu  —  Il  ne 
semble  pas  devoir  être  supérieur  au  rendement  normal. 

Le  plan  de  transport  est  établi  chaque  année,  à  la  date 
da  l**^  avril.  Les  graphiques  de  marches  sont  du  modèle 
usité  en  France.  Ils  comportent  une  vingtaine  de  mar- 
ches, dont  un  certain  nombre  laissées  en  blanc.  11  y  a, 
comme  chez  nous,  des  commissions  de  gare  d'embar- 
qaement,  de  halte-repas,  de  rassemblement,  etc. 

Brigade  de  troupes  de  communications.  —  Nous  avons 
vu  que  cette  brigade  comporte  un  régiment  des  chemins 
de  fer  à  trois  bataillons  de  quatre  compagnies  ;  chaque 
compagnie  se  mobilise  à  250  hommes. 

Transports  de  mobiltsationj  de  concentration,  transports 
itmtégiques.  —  A  la  mobilisation,  les  chemins  de  fer 
seront  utilisés  pour  les  mouvements  dans  l'intérieur  des 
circonscriptions,  et  pour  les  mouvements  d'une  circons- 
cription à  une  autre  (hommes  de  complément  destinés  à 
la  Garde,  aux  unités  indépendantes  de  cavalerie  et  d'ar- 
tillerie, etc.).  Tous  les  points  de  rassemblement  des 
divisions  sont  reliés  entre  eux  par  des  voies  ferrées,  et 
presque  tous  les  lieux  de  mobilisation  le  sont  également. 
Pendant  la  seconde  moitié  du  mois  de  février  1904,  la 
2*  division  japonaise  et  la  Garde  ont  été  concentrées  à 
Hiroshima  par  voie  de  fer,  avec  une  grande  régularité. 
La  moyenne  des  trains  militaires,  au  moment  le  plus 
chargé,  a  été  de  dix-huit  par  vingt-quatre  heures. 

Dans  le  cas  peu  probable  d'une  guerre  défensive,  les 
gros  mouvements  de  troupes  par  chemins  de  fer,  en 
cours  d'opérations,    trouveraient    un   sérieux  obstacle 


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i 


152  L'ARMÉE  JAPONAISE  EN  1208.  N«  969. 

dans  le  rendement  relativement  faible  du  réseau  japo- 
nais. Certaines  voies,  qui  longent  le  littoral,  peuvent  en 
certains  points,  être  canonnées  du  large. 

Routes,  —  Les  Japonais  s'attachent  à  développer  leur 
réseau  routier  ;  la  nature  montagneuse  du  pays  augmente 
l'importance  d'un  bon  réseau  routier.  On  a  prévu  le  trans- 
port des  troupes  sur  routes,  au  moyen  de  grandes  voi- 
tures automobiles.  Quatre-vingts  de  ces  voitures  ont  été 
importées  d'Amérique  pendant  la  dernière  guerre. 

Télégraphes  et  téléphones.  —  Le  réseau  télégraphique 
du  Japon  est  très  développé  :  à  la  fin  de  1906,  il  existait 
environ  30,814  kilomètres  de  lignes  et  144,862  kilomè- 
tres de  fils.  Les  lies  Tsoushima,  Goto,  Liu-Kiu,  sont 
reliées  aux  grandes  lies  par  des  câbles  sous-marins.  Les 
réseaux  téléphoniques  se  développent  de  jour  en  jour  ; 
ils  atteignaient,  en  1905,  une  longueur  d'environ  5,460 
kilomètres  de  lignes,  avec  73,937  kilomètres  de  fils. 

Transports  maritimes.  —  La  question  des  transports 
maritimes  en  cas  de  guerre  a,  au  Japon,  cela  se  com- 
prend de  soi,  une  importance  toute  spéciale.  Toute  opé- 
ration de  guerre  implique  pour  le  Japon  une  coopération 
plus  ou  moins  complète  de  la  flotte  marchande,  aussi 
bien  que  de  la  flotte  de  combat.  La  réquisition  et  l'em- 
ploi éventuel  de  la  flotte  marchande  ont  été  l'objet  d'une 
préparation  extrêmement  minutieuse. 

Au  lendemain  de  la  guerre  avec  la  Chine,  le  gouver- 
nement fit  voter  en  1896,  une  loi  dite  «  Loi  d'encoura- 
gement »  accordant  aux  compagnies  de  navigation  des 
primes  proportionnelles  au  tonnage  et  aux  distances  par- 
courues, avec  des  taux  différents  selon  que  les  bateaux 
ont  été  construits  au  Japon  ou  à  l'étranger.  Par  contre, 
les  bâtiments  qui  reçoivent  la  prime  doivent  être  à  la 
disposition  de  l'État  en  cas  de  mobilisation,  pour  des 
prix  d'affrètements  convenus.  La  loi  de  1896  provoqua 


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N*  969.  L'ARMÉE  JAPONAISE  EN  1908.  163 

une  poussée  énorme  dans  les  constructions,  et  pour 
enrayer  l'activité  trop  grande  qui  s'était  manifestée,  une 
loi  de  1899  réduisit  de  moitié  le  taux  des  subventions. 

Les  principales  compagnies  de  navigation  dont  le 
concours  est  prévu  en  cas  de  guerre,  sont  les  suivantes  : 
Nippon  Yusen  Kaisha,  Osaka  Shosen  Kaisha,  Toyo  Kisen 
Kaisha,  Mitsui  Bussan  Kaisha  et  Mitsu  Bishi  Kaisha. 
Dans  les  contrats  qui  lient  les  compagnies  au  gouver- 
nement, tout  est  prévu  pour  l'utilisation  des  navires  de 
la  flotte  marchande  comme  transports  de  personnel  ou 
de  matériel,  bàtiments-hOpitaux,  ravitailleurs  de  char- 
bon, etc. 

Des  mesures  sont  arrêtées  d'avance  pour  l'armement 
militaire  immédiat  des  navires  à  la  mobilisation,  le  prix 
d'affrètement,  la  détermination  des  effectifs  à  embarquer, 
le  matériel  à  disposer,  etc.  Enfin,  Tentretien  du  maté- 
riel est  assuré  en  temps  de  paix.  Il  est  déposé  soit  dans 
les  magasins  des  compagnies,  soit  dans  les  arsenaux  ou 
dépôts  de  Yokosuka,  Osaka,  Touruga,  Ujina  (Hiro- 
shima) et  Moji. 

Organisation  militaire  du  service  des  transports  mari- 
iimes.  —  Le  service  des  transports  par  mer  relève  de 
Tétat-major  de  l'armée,  4«  bureau.  Des  commissions  de 
port  sont  installées  à  la  mobilisation  dans  les  ports  d'em- 
barquement. Le  service  des  étapes  aux  armées  doit  assu- 
rer la  composition  des  commissions  de  débarquement. 

Exercices  d'embarquement.  —  Les  troupes  japonaises 
font,  dès  le  temps  de  paix,  des  exercices  d'embarque- 
ment, de  débarquement  et  de  navigation.  L'embarque- 
ment et  le  débarquement  se  font  soit  à  quai,  soit  au 
moyen  de  canots  à  vapeur  et  de  sampans.  Aux  termes 
du  règlement  pour  le  transport  des  troupes  par  mer, 
Tévaluation  de  la  capacité  de  transport  des  navires  est 
calculée  sur  les  bases  suivantes  :  1  mètre  cube  (une 
tonne)  par  homme  ;  4  m.  c.  h  12  (4  t.  1/2)  par  cheval. 


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45i  L*ARMÉB  JAPONAISE  BN  4908.  N«  969. 

Les  armes,   canons,   bagages,  munitions,  trouvent  leur 
place  en  surplus.  Diaprés  cela  on  compte  pour  : 

Un  bataillon  d'infanterie i  ,800  tonneaux. 

Un  escadron  de  cavalerie 1 ,000  — 

Une  batterie  d'artillerie 1 ,400  — 

Une  compagnie  du  génie 550  — 

Une  ambulance  divisionnaire  ou  deux  hôpi- 
taux de  campagne i  ,000  — 

Un  équipage  de  pont 1 ,500  — 

Soit  en  gros  pour  une  division  au  complet,  50,000 
tonnes,  soit  de  25  à  30  bâtiments  de  1,800  à  2,000 
tounes. 

Capacité  de  transport  de  la  flotte  marchande  japo- 
naise. —  La  dernière  statistique  officielle  date  de  Tan- 
née i905.  Depuis,  la  flotte  marchande  s'est  encore 
accrue  considérablement.  Ainsi,  la  Nippon  Yusen  Kaisha 
qui  comptait  en  1904,  64  bâtiments  avec  un  tonnage 
total  de  217,242  tonnes,  compte  actuellement  95  bâti- 
ments avec  UQ  toonage  de  340,000  tonnes.  Elle  possède 
12  bateaux  de  6,000  tonnes  et  6  de  9,000  tonnes.  Elle 
assure  le  service  sur  les  lignes  d'Europe  (Anvers), 
d'Amérique,  d'Australie,  de  l'Inde,  etc. 

Si  nous  voulons  nous  faire  une  idée  de  la  capacité  de 
transport  de  la  flotte  marchande  japonaise,  nous  ne 
devons  compter  que  les  bateaux  de  plus  de  1,000  tonnes 
(les  bateaux  de  1,000  tonnes  ont  été  utilisés  pour  les 
transports  de  la  dernière  guerre,  mais  leur  emploi 
deviendrait  peut-être  dangereux  pour  des  traversées 
plus  longues). 

Le  31  décembre  1906  il  y  avait  321  bateaux  de  plus  de 
1,000  tonnes,  jaugeant  826,545  tonnes.  En  tenant  compte 
pour  la  période  1905-1908  de  la  moyenne  d'accroisse- 
ment au  cours  des  dernières  années,  nous  arrivons, 
pour  1908,  à  un  total  d'environ  350  bateaux  de  plus 
de  1,000  tonnes,  représentant  un  tonnage  d'environ 
900,000  tonnes. 


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If«  969.  L'ARMÉB  JAPONAISE  EN  1908.  15{^ 

Ces  bateaux  ne  seraient  pas  tons  disponibles  le  premier 
jour  de  la  mobilisation,  et  un  certain  nombre  seraient 
répartis  sur  les  différentes  mers  du  globe,  mais  ils  ne 
tarderaient  pas  à  rallier  les  ports  métropolitains. 

Si  nous  nous  reportons  à  Texpérience  de  la  dernière 
guerre  nous  voyons  qu'à  la  fin  de  janvier  1904,  dix  jours 
avant  le  début  des  hostilités,  la  flotte  de  commerce  avait 
reçu  l'ordre  de  se  tenir  prête  à  fournir,  sur  première 
réquisition,  80  bâtiments.  Le  15  avril,  environ  deux  mois 
après  le  début  de  la  guerre,  le  total  des  bâtiments  affré- 
tés par  le  Japon  atteignait  195,  jaugeant  466,115,  soit 
près  des  sept  dixièmes  de  la  flotte  commerciale  nip- 
poDue,  et,  à  une  trentaine  d'exceptions  près,  tous  ses 
navires  de  plus  de  1,000  tonnes. 

On  peut  estimer,  qu'actuellement,  un  mois  après  la 
mobilisation  les  Japonais  pourraient  disposer  des  deux 
tiers  de  leur  flotte,  avec  un  tonnage  d'environ  600,000 
tonnes,  ce  qui  leur  permettrait  de  transporter  en  bloc 
neuf  ou  dix  divisions,  la  moitié  de  l'armée  active  mobili- 
sée, avec  150,000  ou  100,000  tonnes  de  matériel. 

Mais  de  tels  transports  dépendent  de  circonstances 
très  variables  ;  ils  nécessitent  par  ailleurs  des  condi- 
tions de  sécurité,  de  ravitaillement,  etc.,  qu'il  est  impos- 
sible de  traiter  ici. 

Prix  d'affrètemefit»  —  Pendant  la  dernière  guerre,  les 
prix  d'affrètement  consentis  à  l'amiable  ont  varié,  par 
mois  et  par  tonne  (le  charbon  à  la  charge  de  l'État),  de 
H  fr.  50  à  6  fr.  25  suivant  la  classe  du  navire  (rage  et 
le  tonnage  du  navire  déterminent  sa  classe). 

Points  d'embarquement.  —  Au  début  de  la  guerre,  les 
embarquements  ont  eu  lieu  aux  points  ci-après  : 

lie  de  Kiu-Siu.  —  Nagasaki,  Sasebo,  Moji,  Mizumi. 

Grande  Ile.  —  Ujina,  Yokosuka,  Osaka,  Aomori. 

A  chaque  voyage,  il  fallut  compter  en  moyenne  de 
trois  à  quatre  jours  pour  l'embarquement  et  le  débar- 
quement. Pour  des  transports  importants  il  ne  faut  pas 


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Ififi 


L*ARMÉB  JAPONAISE  EN  4008. 


N«  969. 


compter  sur  une  vitesse  de  marche  moyenne  supérieure 
à  \  0  nœuds.  La  durée  du  voyage  proprement  dit  était 
de  deux  jours  et  demi  à  trois  jours  pour  Ghemulpo,  de 
trois  jours  et  demi  pour  Tchenampo,  dans  les  circons- 
lances  de  temps  favorable,  ce  qui  faisait  une  moyenne 
de  sept  jours  en  comptant  le  temps  de  rembarquement 
et  du  débarquement. 


CHAPITRE  IV. 

DÉFENSE    DES    COTES. 

P/an  général.  —  Les  Japonais  se  sont  proposé  d'inter- 
dire à  l'ennemi  Taccès  de  la  Mer  intérieure,  considérée 
comme  un  réduit  de  la  vie  nationale  ;  ils  ont  mis  égale- 
ment à  l'abri  d'un  coup  de  main  les  villes  importantes 
qui  ne  sont  pas  sur  la  Mer  intérieure. 

La  Mer  intérieure  s'étend  entre  l'extrémité  occidentale 
de  ta  grande  lie,  ou  Nippon,  et,  au  Sud  de  celle-ci,  les 
lies  de  Kiu-Siu  et  de  Shikoku.  La  petite  lie  d'Awaiji 
barre  le  détroit  entre  l'Ile  de  Shikoku  et  le  prolonge- 
ment méridional  de  Nippon,  de  telle  sorte  que  la  Mer 
intérieure  communique  avec  les  mers  ouvertes  par 
quatre  détroits,  ceuxdlsumi,  de  Naruto,  de  Simonoseki 
et  de  Boungo  ;  ces  détroits  sont  défendus  par  des  ouvra- 
ges fortifiés.  Les  trois  premiers  sont  très  étroits  et  très 
faciles  à  défendre.  Au  contraire,  le  dernier  (entre  Kiu 
Siu  et  Shikoku)  est  très  large  et  se  présente  dans  de 
mauvaises  conditions  défensives.  Aussi,  les  Japonais  ont- 
ils  frangé  à  limiter  les  incursions  possibles  des  escadres 
ennemies  dans  la  Mer  intérieure  en  constituant  un  der- 
nier barrage  entre  la  côte  Nord  de  Shikoku  et  la  côte 
Sud  de  Nippon.  Ils  ont  organisé  défensivement  les  pas- 
sages de  Geiyo,  Kaikyo,  k  hauteur  de  Kuré,  passages 
déjà  difficiles  naturellement,  et  resserrés  entre  de  nom- 
breuses lies. 


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N*  969.  L'ARMÉB  JAPONAISE  EN  1%8.  157 

Les  principaux  points  fortifiés  sur  la  Mer  intérieure, 
sont  les  suivants  : 

Ensemble  fortifié  Simonoseki-Kokiira-Moji^  défendant 
le  passage  de  Simonoseki-Moji  et  possédant  un  arsenal 
important. 

Kuré^  grand  port  militaire  et  l'arsenal  le  plus  impor- 
tant do  Japon.  Nombreux  bassins  et  cales  de  construc- 
tion, fonderies,  forges,  ateliers,  etc. 

Hiroshima  (avec  Ujina),  centre  militaire  important, 
point  d'embarquement  de  troupes. 

Kobé^  grand  port,  avec  des  quais  importants,  docks, 
chantiers,  etc. 

Osaka^  arsenal  militaire  de  premier  ordre,  avec  pou- 
drerie, ateliers,  etc. 

En  dehors  de  la  Mer  intérieure,  les  points  principaux 
ayant  une  importance  militaire,  sont  les  suivants  (la 
plop&rt  sont  fortifiés). 

Ile  de  Kiu'Siu  :  Kagoshima^  au  Sud  de  Tlle.  Arsenal 
d  artillerie,  poudrerie  et  cartoucherie. 

Nagasaki.  —  Un  des  premiers  ports  de  commerce  du 
Japon,  très  bien  défendu  par  des  ouvrages  modernes. 
Nagasaki  possède  le  chantier  de  construction  le  plus 
important  du  Japon,  celui  de  la  compagnie  Mitsu  Bishi. 
C'est  des  ateliers  de  cette  compagnie  que  sont  sortis  les 
douze  bateaux  de  6,000  tonnes  de  la  Nippon  Yusen 
Kaisha,  les  six  bateaux  de  9,000  tonnes  de  la  même 
compagnie  et  les  deux  bateaux  de  14,000  tonnes  de  la 
Toyo  Kisen  Kaisha. 

Les  chantiers  de  la  Mitsu  Bishi  emploient  8,000  tra- 
vailleurs, et  ont  une  puissance  de  construction  annuelle 
de  30,000  tonnes. 

Sasebo,  3®  préfecture  maritime.  Base  d'opérations  en 
cas  de  guerre  avec  la  Chine.  Arsenal  très  bien  outillé. 

Wakamaisu^  àVOuest  du  détroit  de  Simoneseki.  Fon- 
derie d  acier  appartenant  à  l'État. 


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^oB 


L' ARMÉE  JAPONAISE  EN  1908. 


N«969. 


fie  de  Nippon.  —  Maizuru,  4«  préfecture  maritime. 
Arsenal. 

Ominalo,  5*  préfecture  maritime.  Au  Nord  de  Tlle, 
mouillage  peu  fréquenté.  Sans  défenses. 

Golfe  de  Tokyo.  —  Le  golfe  Tokyo  est  protégé  par  un 
ensemble  fortifié  important  qui  met  à  l'abri  d'une 
attaque  la  capitale  avec  tous  ses  établissements  mili- 
taires, le  port  de  commerce  important  de  Yokohama,  et 
le  port  militaire  et  Tarsenal  de  Yokosuka.  Cet  arsenal 
possède  des  cales  de  construction  importantes,  des  ate- 
liers, des  forges,  etc. 

ï/e  (fTéso.  —  Le  point  le  plus  important  sur  la  côte 
est  llakodaté,  au  Sud  de  Tlle,  sur  le  détroit  de  Tsougaru. 
Ce  point  est  bien  défendu  par  des  ouvrages  modernes. 

Iles  extérieures.  —  Les  points  stratégiques  les  plus 
importants  sont  :  Tile  de  Tsoushima  et  les  ouvrages  de 
Formose  et  des  Pescadores. 

L'Ile  de  Tsoushima  a  une  organisation  défensive  très 
sérieuse. 

f/e  de  Formose  {Taïwan).  —  Cette  lie  appartient  au 
Japon  depuis  1895.  Le  plateau  central  et  la  bande  orien- 
tale sont  encore  aux  mains  des  autochtones.  Les  Japo- 
nais, comme  autrefois  les  Chinois,  ne  vivent  et  n'exercent 
leur  autorité  que  dans  la  bande  Ouest,  entre  Tarête  cen- 
trale et  la  mer.  La  richesse  de  Tlle  consiste  dans  Texploi- 
taiion  des  mines  de  charbon  de  Kelung,  au  Nord  de 
l'Ile,  la  production  du  camphre,  du  thé,  etc. 

l  ne  route  et  une  ligne  de  chemin  de  fer  traversent 
l'Ile  du  Nord  au  Sud,  parallèlement  àla  côte  Ouest. 

Les  défenses  de  TUe  sont  surtout  localisées  au  Nord, 
autour  des  ports  importants  de  Kelung  et  de  Tamsui. 

On  sait  que  Plie  est  occupée  par  une  division  de  com- 
position spéciale  (voir  P®  partie,  chapitre  II). 

Iles  Pescadores.  —  La  défense  de  ces  lies  comporte 
plusieurs  forts  :  la  capitale,  la  ville  de  Makung,  est  bien 
défendue. 


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N*  969.  L'ARUÉB  JAPONAISE  EN  4908.  159 

Caractéristiques  des  ouvrages  de  défense  japonais. 

En  général,  les  mouvements  de  terre  sont  considérables 
et  très  visibles,  et  on  a  recherché  les  grands  commande- 
ments ;  les  batteries  sont  pourvues  d'observatoires  cui- 
rassés. Les  pièces  sont  groupées  par  qaatre  ou  par  deux. 
Pour  la  défense  rapprochée,  batteries  rasantes  bien  défi- 
lées. L'armement  est  des  pins  variés. 

D'une  manière  générale,  on  peut  dire  que  tous  les 
points  importants  sont  pourvus  des  dei*niers  engins 
modernes  au  point  de  vue  de  l'organisation  du  tir,  pro- 
jecteurs, observatoires,  défenses  sous-marines,  etc. 

Préfectures  maritimes.  —  Il  est  établi  une  préfecture 
maritime  dans  chacun  des  ports  suivants  :  Kuré,  Yoko- 
soka,  Sasebo,  Maïzuru,  Ominato.  Un  officier  supérieur 
de  l'armée  de  terre  est  toujours  adjoint  à  Tétat-major 
do  préfet  maritime. 

Loi  sur  la  défense  des  côtes.  —  En  ce  qui  concerne  la 
défense  des  côtes,  les  rapports  de  la  guerre  et  de  la 
marine  sont  déterminés  par  une  loi  spéciale  dite  «  Loi  sur 
la  défense  des  côtes  »,  qui  règle  la  part  qui  revient  à  cha- 
cun des  services,  en  général,  et  dans  chaque  cas  parti- 
colier. 

Le  commandant  supérieur  de  la  défense  est,  suivant 
le  cas,  le  général  gouverneur,  assisté  d'un  officier  supé- 
rieur de  la  marine,  ou  le  préfet  maritime,  auquel  est 
adjoint  un  officier  d'état-major  de  la  guerre,  dès  le 
temps  de  paix. 

Câbles  télégraphiques  sous-marins.  —  Le  Japon  est 
relié  par  de  nombreux  câbles  avec  le  continent  asiatique, 
avec  les  Philippines  et  les  lies  Hawaï.  Les  différentes 
lies  sont  reliées  entre  elles  par  un  réseau  très  complet 
appartenant  à  l'État. 

Troupes  destinées  à  assurer  la  défense  des  côtes.  —  En 
dehors  des  opérations  des  escadres  ou  des  torpilleurs,  et 


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160  L'ARMÉE  JAPONAISE  EN  1908.  N«  969. 

de  l'action  des  org'anes  purement  maritimes  qui  doivent 
coopérer  à  la  défense  des  points  fortifiés  (service  des 
renseignements,  projecteurs,  lignes  de  torpilles,  etc.), 
la  défense  de  ces  points  est  assurée  par  les  batteries  d'ar- 
tillerie de  côte  et  par  l'action  des  forces  de  la  guerre 
destinées  d'une  part  à  garder  ces  batteries  et  &  les 
appuyer,  d'autre  part  en  cas  de  débarquement,  à  repous- 
ser toute  attaque  et  à  prendre  l'offensive  contre  toute 
troupe  ennemie  débarquée. 

Les  batteries  de  côte  sont  servies  par  des  unités  d'ar- 
tillerie lourde  dépendant  du  ministère  de  la  guerre. 

Le  chapitre  II  donne  des  indications  sur  la  composi- 
tion de  l'artillerie  lourde,  et  le  dédoublement  de  ses  uni- 
tés en  cas  de  guerre.  Il  est  probable  que  les  trente  batail- 
lons d'artillerie  lourde  (y  compris  ceux  deFormose,  de 
Tsoushima,  de  Corée  et  de  Port- Arthur)  seront  renforcés 
par  de  nombreux  bataillons  de  réserve. 

Forces  mobiles  (infanterie,  artillerie,  etc.).  —  Suivant 
k  genre  de  guerre  que  le  Japon  aurait  à  soutenir,  la 
défense  des  côtes  et  celle  du  territoire,  dans  le  cas  plus 
qu'improbable  d'une  attaque  sérieuse  avec  de  gros  effec- 
tifs, serait  assurée  soit  par  des  troupes  actives  de  cam- 
pagne, soit  par  des  troupes  de  l'armée  de  réserve 
(armée  Kobi)  restées  sur  le  territoire.  Le  réseau  ferré 
permettrait  de  transporter  rapidement  des  réserves  sur 
les  points  menacés.  Malheureusement,  souvent  les  voies 
ferrées  passent  très  près  de  la  côte  et  pourraient  être 
canonnées  du  large. 


CHAPITRE  V. 

MARINE    DE    GUERRE. 

Une  étude  militaire  du  Japon,  puissance  insulaire  et 
essentiellement  maritime,  a  besoin  d'être  complétée  par 


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N*  9fi9.  VARUÉB  JAPONAISE  BN  1908.  161 

une  étade,  si  sommaire  soit-elie,  de  la  marine  de  guerre 
de  cet  empire. 

Administration  et  commandement.  —  L'Empereur  est 
le  chef  suprême  de  la  marine,  comme  de  l'armée,  en 
paix  et  en  guerre. 

En  temps  de  guerre,  l'Empereur  est  secondé  dans  son 
commandement suprëtne,  par  le  grand  quartier  général; 
en  temps  de  paix,  par  le  Conseil  suprême  des  armées. 

Comme  organes  de  commandement  et  d'administra- 
tion, relevant  directement  de  l'Empereur  et  nommés  par 
loi,  nous  trouvons  :  le  Ministre  de  la  marine,  le  chef 
d'état-major  général  de  la  marine,  les  cinq  préfets  ma- 
ritiffles  et  les  commandants  des  deux^  escadres  perma- 
nentes. 

Ac6té  du  ministère  et  de  l'étatp-major  général,  il  y  a 
qaatre  conseils  permanents  :  le  Conseil  de  santé,  le  Con- 
seil d'amirauté  (avancement  des  officiers),  le  Conseil 
sQpérieur  de  la  marine  et  le  Conseil  des  travaux. 

Personnel  de  la  marine.  —  Les  officiers  sont  choisis 
parmi  les  élèves  de  l'École  navale,  ou  parmi  les  jeunes 
gcDsqai,  pourvus  de  certificats  d'études  équivalents 
au  programme  de  l'école,  ont  passé  avec  succès  l'examen 
de  la  marine. 

Le  mode  de  recrutement  des  matelots  est  à  peu  près 
le  même  que  celui  des  hommes  de  l'armée  de  terre  ;  la 
durée  du  service  pour  les  hommes  provenant  du  recru- 
tement est  de  quatre  ans  dans  l'active,  cinq  ans  dans  la 
réserve,  un  an  dans  le  dépôt. 

L'avancement  se  fait  par  grade.  Aucun  officier  ni 
aacun  maître  n'a  droit  k  l'avancement  s'il  n'a  accompli  le 
temps  fixé  de  service  actif  à  bord  d*un  bâtiment  pour 
rofficier;  à  bord  ou  à  terre,  pour  un  sous-officier. 

Les  premiers  maîtres  ne  peuvent  être  promus  directe- 
ment aux  grades  d'officiers;  mais  s'ils  remplissent, 
d'antre  part,  les  conditions  nécessaires  au  point  de  vue 

11 


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I 


'  1;||'  46)  L'ARMÉE  JAPONAISE  EN  4908.  N«  969. 

de  Ténergie,  des  capacités,  etc.,  ils  peuvent  subir  l'exa- 
men de  la  marine  et  devenir  officiers. 
Au  4®' janvier  1905,  la  marine  japonaise  comptait: 

2,011  officierp,  dont  5  aminux,  13  Tice-amîraux,  et  26  contre* 
amiraux; 
|f  526  mécaniciens; 

130  ingénieurs  (des  constructions,  hydrographes  et  d'armes); 
324  médecins; 
19  pharmaciens; 
295  commissaires; 
8, 104  premiers  maîtres,  et  sous-officiers  (y  compris  202  titulaires 

de  certaines  spécialités)  ; 
25 ,  600  hom  mes  d*équi  page. 

soit  un  effectif  total  de  36,962  hommes. 

Il  y  a  lieu  d'y  ajouter,  la  l'*  réserve  :  6,66i  hommes 
et  la  2«  réserve  :  2,376.  Ce  qui  fait  un  chiffre  total  de 
46,252  hommes^ 

Réserves  navales.  —  Le  personnel  de  complément  de 
la  marine  japonaise  est  compris  dans  les  deux  classes 
connues  sous  le  nom  de  l'®  et  2*  réserve. 

Les  officiers  et  premiers  maîtres,  d'un  âge  inférieur  à 
celui  fixé  pour  la  mise  à  la  retraite  dans  leur  grade  et 
qui  quittent  le  service  pour  une  cause  quelconque,  font 
partie  de  la  1'®  réserve.  Après  avoir  atteint  la  limite 
d'âge  ils  passent  dans  la  2^  réserve,  où  ils  restent  pen- 
dant cinq  ans  à  la  disposition  de  la  marine.  Les  officiers 
peuvent  être  rappelés  jusqu'à  SO  ans  (303  officiers  et 
premiers  maîtres  dans  les  l'*  et  2«  réserves,  le  l*'  jan- 
vier 1905). 

Les  sous-officiers  ne  figurent  que  dans  la  1"  réserve, 
après  seize  ans  de  service  (active  ou  l"  réserve)  ils  sont 
versés  dans  Tarmée  nationale  (642  sous-officiers  dans  la 
l'«  réserve  le  1"  janvier  1905). 

Équipages.  —  A  la  date  du  1*'  janvier  1905  il  y  avait  : 
5,895  hommes  dans  la  1'^  réserve  et  2,189  dans  la 
2®  réserve. 


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N«  969.  L'ARMÉE  JAPONAISE  EN  1908.  463 

Les  officiers  et  les  mécaniciens  de  la  marine  mar- 
chande, les  diplômés  de  rÉcole  commerciale,  peuvent 
compter  comme  officiers  dans  les  réserves  navales,  dans 
certaines  conditions. 

Spécialités.  —  Il  existe  pour  les  officiers  quatre  spé- 
cialités :  état-major,  torpilles,  navigation,  canonnage. 

Les  officiers  d'état-major  sortent  de  TÉcole  supérieure 
de  la  marine. 

Les  officiers  se  destinant  aux  trois  autres  spécialités 
sont,  sur  la  proposition  de  leurs  chefs  et  dans  certaines 
conditions,  admis  à  FAcadémie  navale  de  Tokio.  Ensuite, 
après  avoir  subi  un  examen  de  sortie,  ils  sont  dirigés 
snries  écoles  pratiques  spéciales. 

Construction  des  bateaux  de  guerre.  —  Le  Japon  cons- 
truit actuellement  lui-même  tous  ses  bateaux  de  guerre, 
dans  ses  ateliers  de  Kobé,  Yokosuka,  Sasebo,  Eure,  etc. 
D  peut  construire  des  cuirassés  de  n'importe  quelle 
dimension  sans  acheter  à  l'étranger  autre  chose  que  des 
tubes  de  laiton  et  certaines  machines  auxiliaires.  Par 
exemple,  tout  l'acier  nécessaire  pour  le  dernier  croiseur 
cuirassé  de  14,600  tonnes,  VIbukij  provient  des  fonde- 
ries de  l'arsenal  de  Kuré  et  de  la  fonderie  d'Edamitsu, 

Parmi  les  bateaux  terminés  en  1907  et  construits  au 
Japon  il  y  a  lieu  également  de  citer  le  Kuramay  croiseur 
cuirassé  de  14,600  tonnes,  construit  à  Yokosuka;  le 
Tone,  petit  croiseur  protégé  de  4,200  tonnes,  construit  à 
Sasebo,  etc.  L'/éwAia  été  lancé  le  2(  novembre  1907,  à 
Kuré,  six  mois  seulement  après  la  pose  de  sa  quille. 

État  de  la  flotte.  —  Le  Japon  possédait  le  1«'  janvier 
1907,  tant  en  escadres  qu'en  réserve  ou  en  chantiers, 
les  bâtiments  suivants  : 

13  euirassés  de  l'«  classe,  de  11,000  à  20,000  tonneaux; 

i  cuirassés  de  S"»  classe,  de  7,300  à  9,000  tonneaux; 

2  cuirassés  de  3^  classe,  de  4,1^00  à  ^4,100  tonneaux  ; 
^0  croiseurs  cuirassés  de  V  classe,  de  9,000  à  18,000  tonneaux; 


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16t  L'ARMÉB  JAPONAISE  EN  1908.  N*  969. 

3  croiseurs  cuirassés  de  2«  classe,  de  7,800  tonneaux; 
i  croiseur  cuirassé  de  3*  classe,  de  2,200  tonneaux  ; 
•  :  |:1{  iO  croiseurs  protégés  de  2*  classe,  de  4,000  à  6,500  tonneaux  ; 

tj  I  8  croiseurs  protégés  de  3*  classe,  de  3,000  tonneaux  environ  ; 

Il  f  9  avisos-torpilleurs; 

51  contre-torpilleurs; 

18  torpilleurs  do  i'^  classe  ; 
32  torpilleurs  de  2«  classe  ; 

20  torpilleurs  de  3*  classe  ; 
13  sous-marins; 

19  canonnières; 

2  canonnières  de  riyière  ; 
13  bâtiments  auxiliaires  (ateliers,  ravi  tailleurs,  hôpitaux,  etc.)  ; 

21  bâtiments  de  port; 

3  bâtiments  marchands,  croiseurs  auxiliaires. 

Il  y  avait  alors  en  projet  : 

1  cuirassé  de  21 ,000  tonneaux  ; 

1  croiseur  cuirassé  de  18,650  tonneaux  ; 

2  croiseurs  protégés  de  4,200  tonneaux  ; 
2  torpilleurs  de  2*  classe  ; 

Ij-  2  sous-marins. 

Répartition  des  forces  navales  constituées^  armées  ou 
1  en  réserve  (au  i«'  janvier  1907)  : 

Les  forces  navales  armées  comprennent  deux  escadres 
et  trois  divisions. 

P^  escadre,  dite  des  côtes  du  Japon  :  cinq  croiseurs 
cuirassés,  trois  croiseurs  protégés  et  quatre  contre-tor- 
pilleurs. 

2*  escadre  :  deux  cuirassés,  un  croiseur  cuirassé,  un 
croiseur  protégé,  un  aviso-torpilleur,  quatre  contre-tor- 
pilleurs. 

Division  de  la  Chine  du  Sud  :  deux  croiseurs  protégés, 
deux  canonnières. 

Division  École  des  aspirants  :  trois  croiseurs  protég-és. 

Division  École  des  aspirants  mécaniciens  :  deux  croi- 
seurs protégés. 

Trois  stationnaires. 

Tous  les  autres  bâtiments  sont  en  réserve. 


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N«  969.  L'ARMÉE  JAPONAISE  BN  1908.  165 

Programme  de  constructions. 

Cuirassés.  —  Des  quatre  cuirassés  lancés  en  1905  et 
1906  {Katori^  Kashima,  Satsuma,  Aki)  les  deux  premiers 
sont  en  service  depuis  mai  1906,  le  Satsuma  devait  être 
prêt  au  printemps  de  1908,  VAki  en  1909.  Le  cuirassé  en 
projet,  de  21,000  tonnes,  doit  être  livré  en  1910. 

Croiseurs  cuirassés.  —  Des  quatre  croiseurs  cuirassés 
lancés  en  1905  et  1906,  le  dernier  seul,  ïlbuki  (14,600 
toDnes),  n^est  pas  complètement  prêt.  Il  le  sera  à  la  fin 
de  1908. 

Programme  de  1901 .  —  Les  Chambres  ont  voté  une 
somme  de  201  millions,  répartie  en  sept  ans  et  destinée 
aux  constructions  neuves  pour  remplacer  les  unités 
vieillies.  Cette  somme  serait  destinée  à  la  construction 
de  deux  cuirassés,  un  croiseur  cuirassé,  deux  croiseurs 
de  2*  classe,  cinq  contre-torpilleurs,  deux  sous-marins. 

D'après  des  renseignements  fournis  par  la  presse,  le 
programme  serait  élargi  et  on  construirait  trois  croi- 
seurs de  2«  classe  au  lieu  de  deux,  dix  contre-torpilleurs 
au  lieu  de  cinq,  de  plus,  six  torpilleurs. 

Les  deux  cuirassés  doivent  être  mis  en  chantier  au 
commencement  de  1908.  Ils  doivent  avoir  un  déplace- 
ment de  20,000  tonnes. 

D'après  d'autres  renseignements,  le  programme  naval 
exclut  complètement  les  croiseurs,  les  garde-côtes,  les 
avisos  et  canonnières  qui,  diaprés  des  expériences  ré- 
centes, sont  considérés  comme  sans  utilité.  On  construi- 
^t  uniquement  des  cuirassés  de  20,000  tonnes,  des 
croiseurs  cuirassés,  des  destroyers  et  des  torpilleurs.  Les 
croiseurs  cuirassés  ne  seraient  pas  beaucoup  inférieurs 
aux  cuirassés,  comme  armement  et  déplacement;  ils 
auraient  18,500  tonnes.  La  mission  des  petits  croiseurs 
serait  remplie  par  les  destroyers. 


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166  L'ARMÉE  JAPONAISE  EN  1908.  N«  969. 

CHAPITRE  VI. 

BUDGET.   —    FINANCES. 

Le  budget  de  l'Empire  japonais  pour  l'exercice  1907- 
f{  1908  doit  s'équilibrer  de  la  façon  suivante  : 

||  Budget  des  recettes  (recettes  ordinaires   et  recettes 

'(.  extraordinaires)  1,541,138,257  francs,  en  augmentation 

|;  de  278,732,135  francs  par  rapport  à  l'exercice  1906- 

j  1907. 

Budget  des  dépenses  (dépenses  ordinaires  et  dépenses 
if  extraordinaires)  1,541,102,617  francs,  en  augmentation 

!;  de  278,696,395  francs  par  rapport  à  l'exercice  1906- 

Ij  1907. 

•'  Les  dépenses  militaires  se  répartissent  de  la  façon 

suivante  : 


Ministère  de  la  guerre, 

AagmenUUoB  par  rapport 
à  l'exercice  1906-1907. 

Dépenses  ordinaires fr.    134,159,470  8,008,510 

Dépenses  extraordinaires 144,883,380  140,691 ,595 

Total 279,042,850  148,700,105 

Ministère  de  la  marine. 

Dépenses  ordinaires fr.      83,536,737  li ,251 ,555 

Dépenses  extraordinaires 122,668,810  83,435,072 

Total 206,205,547  94,686,647 

Total  des  dépenses  militaires. .     485,248,397  243,386,732 

Le  Parlement  a  voté  au  printemps  de  1907  une  somme 
de  442  millions  de  francs,  à  répartir  en  principe  dans 
onze  annuités,  pour  la  réorganisation  et  Paugmentation 
de  l'armée. 

D'après  le  Statesmans'  year  book,  le  total  des  dépenses 
de  la  guerre  de  Mandchourie  a  atteint  4  milliards 
950  millions. 


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N*969. 


L'ARMÉE  JAPONAISE  EN  1908. 


467 


riN/qNCE5        (J<<fP0N«i5ES 

I?EViHuS   en  Millions   de  francs. 


A^\TO\SS\S^ 


Recettes 
ordinaires 


K^ecettes 


extraordinaires 


Millions 
de  francs 
4600 


■P4— ^ — I      LVJ 


'j; 


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1400. 


1300 


.1200 


.1100 


1000 


900 


800 


700 


600 


J    500 


400 


300 


200 


100 


vo     rs 


CD 


1B91-1894     T    T  1898-1899  ?    1902-1903  ^     ' 

Oî  O 

CD 


3  8 


8 


§ 


O 


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468  L'ARMÉE  JAPONAISE  EN  4908.  N*  969. 

Le  projet  de  budget  pour  l'année  i908'i909,  projet 
remis  aux  membres  des  deux  Chambres  japonaises,  le 
17  jîmvier  1908,  se  décompose  comme  il  suit  : 

Budget  des  recettes  :  1,527,600,000  francs,  en  diminu- 
tion de  13,538,237  francs  sur  les  recettes  de  1907-1908. 

Budget  des  dépenses  :  |1, 539,895, 747  fr.  5,  en  diminu- 
tion de  1,206,869  fr.  5  sur  les  dépenses  de  1907-1908. 

Le  total  des  dépenses  excède  le  total  des  recettes 
d'environ  12,300,000  francs,  cette  somme  sera  demandée 
à  une  augmentation  de  taxes  dans  un  budget  supplé- 
mentaire. 

D'ailleurs  on  prévoit  que  Ton  pourra  reporter  au  bud- 
get de  1908-1909  un  excédent  disponible  de  82,500,000 
francs  du  budget  précédent. 

Les  dépenses  militaires  se  répartissent  de  la  façon 
suivante  : 

Minùtère  de  la  guerre. 

Dépenses  ordinaires fr.     175,5^,i47  5 

Dépenses  extraordinaires 97,017,438 

Total 272,541,935  5 

en  diminution  de  6,500,914  fr.  5  par  rapport  à  l'exercice 

1907-1908. 

Ministère  de  la  marine. 

Dc-penses  ordinaires Ir.      87,026,842  5 

Dépenses  extraordinaires 115,345,310 

Total 202,372,152  5 

60  diminution  de  3,833,394  fr.  5  par  rapport  à  l'exercice 
19074908. 

Le  total  des  dépenses  militaires  est  de  474,914,088 
francs,  en  diminution  de  10,334,309  francs  par  rapport 
à  Texercice  1907-1908. 

Le  gouvernement  a  consenti  des  réductions  impor- 
taotes  sur  les  dépenses  prévues  pour  les  six  années  qui 
suivront  Tannée  1907.  Les  réductions  affectent  surtout 


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N*  969.  L'ARMÉE  JAPONAISE  EN  4908.  169 

les  Départements  de  la  guerre,  de  la  marine,  puis 
celui  des  communications.  Le  total  des  réductions  doit 
atteindre  250  millions  de  francs,  en  six  années. 

Pour  cette  année,  les  réductions  consenties  atteignent 
un  total  de  29,428,992  francs,  dont  7,682,477  francs 
pourTarmée  et  12,419,927  francs  pour  la  marine. 

Le  budget  prévoit  une  augmentation  de  taxes  sur  le 
saké,  ralcool,  le  sucre,  etc.  En  résumé,  le  projet  de 
budget  pour  Tannée  1908-1909  s'équilibre  difficilement 
et  seulement  grâce  à  de  sérieuses  réductions  consenties 
par  les  divers  départements  et  à  des  augmentations  de 
taxes. 

Ce  projet  de  budget  a  donné  lieu  à  de  graves  discus- 
sions dans  les  milieux  officiels  japonais.  Ces  dissenti- 
ments ont  eu  pour  effet  une  crise  ministérielle  partielle, 
à  la  fin  de  l'année  1907,  par  suite  de  la  retraite  du 
Miiustre  des  finances,  et  du  Ministre  des  communica- 
tions. Il  a  été  généralement  attaqué  par  la  presse  étran- 
gère qui  lui  a  donné  le  nom  de  «  budget  militaire  ». 

La  presse  officieuse  japonaiise  répond  en  faisant  remar- 
quer qu'il  s'agit  de  mener  à  bien,  non  pas  un  pro- 
gramme offensif,  mais  un  programme  post  bellum  de 
réorganisation  de  l'armée,  que  ce  programme  atteint 
son  maximum  en  1908,  que  l'effort  &  produire  n'est  que 
temporaire  et  qu'à  partir  de  1913  il  devient  insignifiant. 

û  autre  part,  le  Ministre  de  la  guerre,  général  Teraout- 
chi,  ayant  à  défendre  son  projet  de  budget  devant  le 
Parlement,  a  prononcé  dans  le  courant  de  février  1908, 
on  important  discours  d'où  il  convient  d'extraire  les  pas- 
sages suivants  : 

«  Je  suis  profondément  convaincu  qu'un  conflit  entre 
«  de  grandes  puissances  aura  lieu  non  en  Europe,  mais 
«  à  l'Est  de  l'Inde,  et  à  TOuest  ou  au  Nord  du  Japon. 

«  Conviendra-t-il  au  peuple  japonais  de  rester  specta- 
<  teur  impuissant  en  présence  de  pareilles  éventualités  ? 

«  En  ce  qui  concerne  les  troupes  d'occupation   de 


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IH> 


L^AHMÉE  JAPONAISE  EN  49^, 


M*  969. 


Finances      J^ponaîses 

Dépenser     ©n    MkUlona    t^    fr^oc^*. 


LVVV'.VVAW^ 


Dépenses 


Dépenses 

extraordinaires 


Q 

I        189HS9'4 


(Ti       N.  -r-i  îO       tÛ 

?    ?    189B-1899    ?   1902-1903  ?    ? 
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s*  m.  t^AEMéE  JAPONAISE  KN  ^908-  W 

«  MaadchourîeT  j'affirme  que  nous  renfermée  dans  nos 
>  limites  actuelles  serait  Téquivalent  pour  nous  d'une 
"  évacoadon.  » 

Pour  faire  face  aux  éventualitéa  qu'il  envisage,  le 
Ministre  demande  la  formation  de  trois  nouvelles  divî- 
sioas.  Nous  ne  savons  si  ces  trois  divisions  sont  indépen- 
dantes des  deux  divisions  dont  la  création  avait  été 
décidée  dans  le  cours  de  l'année  1907  (17^  et  18^  divi-^ 
çioûs)  ou  si  ce  chiffre  comprend  ces  deux  dernières  divi- 
mm. 

Aperçu  sommaire  de  fétal  des  finances  japonaises  (1). 

Les  finances  ne  sont  pas  encore  revenues  aux  condi- 
tions normales  du  temps  de  paix* 

Les  plus  importantes  parmi  les  dépenses  connexes 
avec  la  guerre  comprenaient,  pour  1906-1907  ; 

Pour  le  serties  dea  emprunt* fi*.     284^237,726 

Pea^ions  notmelles  mUitaires  et  tiaTaleti 8$,687,3SS 

tntmiea  des  troupes  staLîoDnées  en  MiiDdchourle 
et  Corée f  réfection  dei  armes  et  bàtïmetits  de 
guerre  perdus,  etc 204,134,363 

Acelail  faut  ajouter  une  dépense  supplémentaire  de 
!il62J90,698  francs,  tirée  des  fonds  spéciaux  pour 
dépenses  extraordinaires  (frais  de  rapatriement  des 
années  engagées,  récompenses  de  services  exception- 
Deb^etc).  Il  a  été  établi,  en  ^907,  un  fonds  d'amortis- 
sement, Poar  faire  face  aux  dépenses  relatives  aux 
affaires  connexes  avec  la  guerre,  une  loi  a  déclaré  per- 
manentes les  taxes  militaires  qui  avaient  été  imposées  à 
titre  extraordinaire,  et  qui  devront  être  abolies  à  la  fin 
de  Tannée  suivant  celle  de  la  restauration  de  la  paix. 

Les    dépenses    relatives  aux  intérêts  des    dettes   et 


^1)  Reniai gn émeute  tirés  de  l'Annuaire  fïDancier  et  écononiique  du 
lip«ii  pour  1907,  publié  par  le  MiabLÈre  des  iÎQftticBs. 


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172  L'ARMÉE  JAPONAISE  EN  4908.  N»  969. 

emprunts  représentent,  pour  Texercice  1907-1908, 
415,256,602  francs,  en  augmentation  de  37,297,817 
francs  sur  l'exercice  de  Tannée  1906-1907. 

Le  service  des  récompenses  et  pensions  représente  : 
107,501,515  francs,  en  augmentation  de  6,794,917  francs 
sur  Tannée  1906-1907. 

A  la  fin  deFexercice  1904-1905,  le  total  de  la  dette 
japonaise  non  remboursée  atteignait  5,447,418,882 
francs,  soit  : 

Emprunts  intériears fr.    2,591 ,741 ,382 

Emprunts  étrangers î, 855,677, 500 

Il  y  avait  en  plus  55,000,000  de  francs  d'emprunts 
temporaires  encore  non  remboursés. 

Situation  économique  du  Japon  au  commencement  de 
1908  (1).  —  Le  Japon  se  trouve  actuellement  aux  prises 
avec  deux  graves  problèmes,  le  problème  financier  et 
le  problème  de  la  main-d'œuvre. 

Au  début  de  la  dernière  guerre,  le  gouvernement 
inaugura  un  système  de  taxes  de  guerre  extraordinaires. 
Tout  fut  taxé  ;  on  développa  le  système  des  monopoles 
d'État.  Le  prix  de  la  vie  augmenta  dans  des  proportions 
considérables,  mais  le  peuple  japonais,  dans  un  élaD 
de  patriotisme,  supportait  ces  charges  avec  joie.  Ces 
taxes  durent  encore,  et  il  est  question  de  les  augmenter. 

La  réserve  d'or  est  épuisée.  La  nationalisation  des 
chemins  de  fer  a  ajouté  aux  embarras  financiers.  Le 
marché  européen  se  ferme;  le  5  p.  100  chinois  est  à  103, 
le  5  p.  100  japonais  est  à  97.  Les  dépenses  de  l'État  attei- 
gnent une  moyenne  de  32  fr.  50  par  habitant  et  par  an. 

Par  contre,  les  salaires  sont  à  un  taux  extrêmement 
bas.  Les  ouvriers  d'art  reçoivent  de  1  franc  À  1  fr.  50 


(1)  Renseignements  extraits  de  la  China  Gazette,  13  décembre  1907- 


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>•  %[\. 


Lr^RMËE  JAPONAISE  EN  4908, 


f73 


[*af  jour.  Un  ouvrier  agricole  reçoit  80  francs  par  an,  sa 
Jenime>  30  francs.  Le  travail  des  enfaots  et  des  femmes, 
âuetinement   protégé  par  la  loi^    est    écrasant,    et   les 
salaires  moyens  ne  dépassent  pas  de  0  fr.  25  à  0  fr*  4S 
pouran  travail  journalier  de  14  heures.  Aussi  la  raisêre 
i-ille  grande;  les  grèves  se  développent;  les  banques 
se  ferEBent.  La  crise  américaine  a  amené  un  grand  ralen- 
tissejoent  des  exportations  et,  à  la  un  de  Tannée  1907, 
il  y  avait  à  Yokohama  40,000  balles  de  soie  non  ven- 
dues  (à  3,000  francs  la  balle). 
Tel  est  le   tableau    assez  sombre    que    fait,    de   la 
ualion    économique    du    Japon    au    commencement 
it  1908»  un  journal  important  d'Extrême-Orient  —  sou* 
teot,  il  est  vrai,  peu  favorable  aux  Japonais.  Il  a  semblé 
ne  ces  renseignemeots,  quoique  d^ordre  peu  militaire, 
UTaient  avoir  leur  intérêt  néanmoins,  car  actuellement, 
Jaiisime  grande  nation,  tout  est  intimement  lié,  et  tout 
rummme   militaire  ou  naval   doit    avoir    forcément 
mme  base,  des  faits  d'ordre  économique  et  financier. 
La  ^tuation  du  Japon,  à  ce  double  point  de  vue,  doit 
évidemment   dooner  à  réfléchir.    Mats  il   ne   faut  rien 
■"vAgérer,  Le  développement  inouï  qu'ont  pris  la  navi- 
itioQ,  le  commerce  et  Tindustrie  de  cet  empire  depuis 
quelques  années,  a  rendu  le  pays  capable  de  supporter 
ces  charges,  si  écrasantes  qu'elles  puissent  paraître,  et 
il  û>st  pas  douteux  que  le  Japon  n'arrive  à  surmooter 
les  difficultés  présentes.  En  tout  cas,  il  y  a  tout  à  espé- 
rer d'une  nation  où  la  fierté  patriotique,  Tamourdupays, 
le  sacrifice  de  Tiodividu  à  la  col lecli vite,  le  dévouement 
aux  institutions    sont  encore  des  dogmes  indiscutés  qui 
itiicitéreot  tout  récemment  encore  tant  d'actes  héroïques 
etglorieui, 

(194) 


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Goos 


NOUVELLES   MILITAIRES 


AUTRICHB-HONORIB. 

ÊTUDB  DES  LANGUES  ÉTRANGÈRES  DANS  L*ARMftB.  —  D^après  la  Neui 

frète  Presse  (i),  trois  officiers  d*état-major  seroot  désormais,  chaque 
aDDée,  détachés  à  Vienne  pour  y  apprendre  le  russe,  le  grée,  l'albanais 
et  le  bulgare.  Il  est  probable  que,  bientôt,  un  quatrième  ofûcier  étu- 
diera aussi  le  japonais. 


Voyages  d'études  de  cavalerie  sur  la  frontière  italienke.  — 
Deux  Toyages  d'études  de  cavalerie  d'une  durée  de  six  jours  ont  eu  lieu 
cette  année  en  juin  et  juillet.  Chacun  a  été  dirigé  par  un  général 
commandant  une  division  de  cavalerie,  et  comprenait  deux  ou  trois 
généraux  de  brigade,  cinq  ou  huit  colonels,  quatre  ou  cinq  lieutenants- 
colonels,  deux  ou  cinq  commandants  de  cayalerie  de  l'armée  com- 
mune, deux  officiers  de  cavalerie  de  la  landwehr,  et,  comme  officiers 
d'autres  armes  :  un  d'artillerie  à  cheval,  un  ou  deux  d'état^major,  un 
de  pionniers. 

Il  est  intéressant  de  noter  que,  tandis  que  l'un  de  ces  voyages  avait 
pour  théâtre  la  Bukowine  et  la  Galicie  orientale,  l'autre  s'est  fait  sur 
la  frontière  italienne,  en  Garniole.  Au  mois  d'avril  dernier,  ce  secteur 
de  la  frontière  austro-italienne  a  reçu  un  renfort  important  de  cara- 
lerie  {t).  Une  réorganisation  de  la  cavalerie  dans  cette  région  en  a  été 
la  conséquence.  La  brigade  de  deux  régiments,  qui  y  stationnait,  au 
lieu  de  continuer  à  faire  partie  du  3«  corps,  a  été  portée  à  trois  régi- 
ments et  rattachée  à  la  division  de  cavalerie  de  Presbourg  (ancienne 
division  de  Lemberg  sur  la  frontière  russe),  dont  l'autre  brigade  est 
dans  la  vallée  du  Danube.  Cette  division  est  d'ailleurs  une  des  deux 
seules  divisions  de  cavalerie  pourvues  de  mitrailleuses.  Enfin,  un  des 
généraux  autrichiens  de  cavalerie  les  plus  en  vue,  le  général  von  Nadas, 
celui-là  même  qui  commande  la  division  de  Presbourg,  a  publié,  il  y 


(1)  Verordnungsblatt,  9  mai. 

(t)  Voir  1"  semestre  1908,  p.  210. 


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!•  m. 


NOUVBLLES  MILITAIRES. 


475 


i  quelque  temps,  une  hrochure  iatitulée  :  Emploi  de  la  cavalerie  dans  la 
EmU-halk  (ï). 

Ce  Toyage  d'études  sur  k  frontière  italienne  est  une  nouyelle  preuve 
de  rinyrét  ftrec  lequel  le  co  m  mande  ment  autrichien  étudie  Temploi 
lient  uel  de  iï  cnvalerie,  dans  les  régiaoa  qui  avoisinent  sa  frontière  du 
Sud-0ue4t. 


SlPPIES5I0>'   des    TAMlOtnS   DAT^S    LÀ   LANDWEHR  AUTHICHIBNl^B.   — 

Unedédsion  du  29  juin  a,  dans  la  landwehr  autrichienne,  supprimé 
les  tambours,  et  les  a  remplacés  par  des  clairons  (quatre  par  compagnie 
en  temps  de  paix). 

CoRGÉs  DE  MOISSON  (2).  —  Par  décision  impériale  du  21  janvier,  il 
&  ^té  prescrit,  à  titre  d*es8ai,  que  chaque  commandant  de  corps  d^armée 
dêTnit  fixer,  dans  la  saison  d*été,  une  période  de  trois  semaines  envi- 
ron, dorant  laquelle  le  cours  de  l'instructiop  intensive  serait  inter- 
rompu et  des  congés  de  moisson  pourraient  être  accordés. 

U  même  mesure  doit  être  appliquée  dans  la  landwehr  autri- 
chienne. 


Vétérinaires  dans  les  troupes,  alpines  (3).  —  Dorénavant,  en 
raison  du  nombre  important  d'animaux  de  bât  qui  leur  sont  affectés, 
chtcuQ  des  trois  régiments  alpins  disposera  d*un  vétérinaire  adjoint. 


BELGIQUE. 

RiFOS  HEBDOMADAIRE.  —  Une  décision  ministérielle  récente  a  prescrit 
<}e  rédoire,  dans  la  plus  large  mesure  compatible  avec  les  nécessités 
duserrice,  les  travaux  imposés  le  dimanche  (4). 

«  Il  conviendra  notamment  de  prescrire  dès  le  samedi  tous  les  ser- 
rées à  exécuter  dans  la  journée  du  lundi  et  de  n'exiger  la  remise  des 
(locuments  administratifs,  sauf  le  cas  de  nécessité  absolue,  que  pour  le 
mardi  matin  ou  le  lundi  après-midi.  » 


t: 


(ï)  Voir  i*'  semestre  lyos,  p.  30Î. 

fî)  Verordnungsbiatt,  annexes,  iS  mars. 

(3)  Ibid. 

(I)  Étode  bdge^  7  mars. 


1    ii 


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176 


NOUVELLES  MILITAIRES. 


N*  %9. 


Forge  publique  au  Coxgo  (i).  —  Uq  décret  royal  du  25  septembre 
4907  a  fixé  à  i,600  hommes  le  contÎDgent  à  recruter  pour  la  force 
publique  durant  Tannée  1908. 

D*aprè8  un  lablrau  de  répartition  publié  par  le  Bulletin  officiel  de 
l'État  indépendant  du  Congo  y  la  force  publique  comprend,  en  1908  : 
i8  commandants;  33  capitaines;  144  lieutenants  et  sous-lieutenants; 
243  sous-officiers;  en  tout  638  Européens. 


HTGiÈifB  DENTAIRE.  —  D*aprèt  la  Belgique  militaire  (2),  un  cabinet 
dentaire  Ta  être  ouvert  sous  peu  dans  chacun  des  hôpitaux  militaires. 
En  outre,  un  cours  clinique  sera  organisé,  en  octobre  de  chaque  année, 
à  l'hôpital  de  Bruxelles,  et  suivi  par  tous  les  médecins  adjoints  et  sup- 
pléants qui  n'auront  pas  participé  aux  leçons  d'une  session  antérieure. 


GoifTiRGKNT  POUR  1908.  —  Le  contingent  a  été  fixé,  comme  les 
années  précédentes,  à  13,300  hommes. 


OHINE. 

Grandes  manoeuvres  chinoises  en  1908.  —  Des  grandes  manœuvres 
seront  exécutées  cette  année  dans  la  province  du  Nganhoué,  en  région 
montagneuse,  Ters  la  fin  du  mois  de  novembre. 

Deux  divisions  au  moins  y  prendront  part.  L*un  des  partis  com- 
prendra la  8*  division  (Ou-tchang)  et,  peut  être,  un  régiment  de  la 
brigade  d'infanterie  du  Houoan  ;  l'autre  parti  :  une  brigade  mixte  de 
la  9"  division  (Nanking)  et  une  brigade  combinée  du  Kiang-pé  et  de 
Sou-tchéou.  La  composition  exacte  n'est  pas  encore  fixée  définitive- 
ment. 

Le  colonel  Ha-han-chan,  sous-chef  de  l'état- major  général,  s'est 
rendu  sur  les  lieux  pour  inspecter  les  troupes  qui  pourront  prendre 
part  aux  manœuvres,  examiner  le  terrain  et  préparer  les  thèmes  d'opé- 
rations. 

Des  brigades  topographiques  dressent  la  carte  détaillée  de  la  région 
choisie. 


(1)  Voir  2*  semestre  1907,  p.  176. 

(2)  10  mai. 


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il*  m 


NOUVELLES  MlLlTÂlKES. 


177 


Ltitrotipeid^'Oti-tehatig  seront  dirij^éeâ  par  h  Yang-Ueu,  à  bord  des 

èftïfflDi  dt  k  Chioa  Merchaût  C^,  jusqu''au  poiut  le  plus  rapproché  du 

Ib^fre  dH  manœufres. 

'>  prineipal  but  de  ces  nïaQiB Livres  est  de  sure^idler  le  xëk  miliUire 

;(îUTftroeurs  des  provinces  du  Yan§:*Ueu  «t  d'étudier  de  très  prëi 

.itiUitloa  du  serriee  àté  étapes  danit  tes  régtous  denservies  par  des 

<  dti  commnnictiUon  très   précaires  et  dépourvue»  de  mojetta  de 

^it  hâuls  fommi^aaires  déléguas  par  le  Trûue  pour  iaspeeter  cei 
oiu(c{jfTei  seroDt  le  géoéral  Fong-Chan^  i^oramiindant  en  chef  de 
'  -iivt  de  P^krrig    et   le    général  Ylng-tobang^    Tica^miaislrB   de   la 


SIIPIHB  AI.I«BMAND. 
I  II  âUIOHOBlLIS   POUR   PD10S  LOURDS  EX   ÂLLEJffAG^iE.    —    U    serait 

•jtfible  à  radctiÏQLstratioQ  militaire  de  se  coostituer»  par  toie 
^l^  tio  parc  d'automobiles  pour  poids  lourds  capable  de  satisfaire 
^igences  de  la  mobilisation, 

Juf(  énorme  capital  ne  faudrait-il  pas  immobiliâer  pour  acheter  puis 
prer,  entretenir tant  de  voitures  qui  d'ailleurs  se  trouve- 
il  rapidement  démodée»  par  suite  des  progrès  incGS:iaiit4  deTinduâ- 
Cépendiint   la   nécessité  s'tmpo&e    d^avoir  recours   à  la    traction 
im»iue  pour  les  immenses  coutoîs  que  traîneront  derrière  elles  les 
«ujcef  momeotaoément  privées  de  U  proiimité  d'un  chemin  de  fer* 
A  l'heure   ^^ctueElef  rtudustrie  privée  béâite  h   s'engager  dans  cette 
'■:  de  plas  bt  a^  p.  p^  L  (automobiles  pour  poids  lourde)  construites 
jIcî  iemîent  généralement  trop  Taîbles  pour  les  besoins  militaires 
i-oitt  de  lue  capûotté   de  transport  ;  destinées  h  rouler  sur  des 
'ri  bieu  entre  tenues,  elles  ne  seraient  en  outre  pas  susceptibles  de 
e  les  troupes  en  toutes  saietons  p<ir  des  chemins  déFoueé:;. 
Lbflure  parait  donc  venue    défavoriser  Téclosiou  dans  le  pays  des 
ifllrrpriii*  de  transport   pour  automobiles  et  de  diriger  cet  essor  da 
'fwque  rarmée  y  trouva  son  proÛE. 
t  fit  par  voie  de  subveotions  qui^  T administration  militaire  allemande 
»»ple arriver  k  «ou  but;  ces  subventicns  seront  accordée» —  sur  le 
^vt  de  1908  qui  dispose  à  cet  etfet  d'un  crédit  de  800,000  marks  — 
^t  qui  eiploiteroul  des  a*  p,  p.  i.  aptes  au%  besoins  de  Tarmêe, 
'' engage roni  à  les  ealretenir  pendant  cioq  uns  en  état  de  satisfaire 
«tr»  beéoini,  et  à  lesteuiràlo  disposition  de  Tarmée  II  la  mobilbation* 
Voici,  d*après  U  presse  allemande,  le  détail  1  de  ces  subventions  et  les 
condiijoDi  esigées  ea  retour  par  radministratioa  : 

12 


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!'♦ 


478  NOUVELLES  MILITAIRES.  N*  969. 

!•  Primes  pour  la  construction  et  l'exploitation  des  voitures  et  priim 
relatives  aux  matières  premières, 

a)  Prime  d'achat  une  fois  payée  (i),  pour  chaque  Toiture  :  4,000  marks 
à  payer  dès  l'achat  de  la  toiture; 

b)  Prime  d'exploitation  (1),  pour  chaque  voiture,  pour  une  durée  de 
cinq  ans,  à  payer  à  la  Gn  de  chaque  année  d'exploitation  :  environ 
1,000  marks; 

c)  Prime  de  matières  premières,  pour  favoriser  la  production  indi- 
gène ;  l'administration  se  réserve  de  fixer  le  montant  de  cette  prime. 

Tout  industriel  (fabrique,  entreprise  d'exploitation,  personne  isolée) 
qui  veut  se  servir  d'à.  p.  p.  l.  et  obtenir  des  primes  de  Tadministration 
de  la  guerre  doit,  avant  de  se  procurer  la  voiture,  adresser  une 
demande  au  Ministre  de  la  guerre.  Celui-ci  décide  si  une  subvention 
doit  être  accordée  et  conclut  alors  un  contrat  avec  le  demandeur. 

2*  Autres  primes. 

L'administration  se  réserve  l'attribution  d'autres  primes  dans  certains 
cas,  comme  par  exemple  : 

Création  de  procédés  de  construction  de  voitures  qui  seraient  écono- 
miquement supérieures  aux  voitures  à  chevaux; 

Création  d'un  marché,  ou  organisation  d^exploitations  susceptibles 
d'acclimater  dans  le  pays  l'usage  des  a.  p.  p.  L  et  de  seconder  dans  ce 
sens  les  intentions  de  l'autorité  militaire. 

Afin  de  favoriser  la  construction  de  voitures  aptes  au  service  de 
guerre,  l'administration  a  l'intention  d'amener  les  constructeurs  h 
créer  des  sociétés  d'exploitation,  d'en  créer  de  semblables  elle-même 
ou  de  prendre  une  participation  dans  leurs  aftaires  :  à  la  condition, 
bien  entendu,  que  le  capital  et  l'organisation  de  ces  sociétés  lui  offrent 
toutes  garanties. 

Les  exploitations  avec  plusieurs  automobiles  auront  la  préférence 
sur  celles  qui  ne  disposent  que  d'un  véhicule. 

Tous  ces  véhicules  doivent  être  construits  en  Allemagne,  l'adminis- 
tration restant  juge  de  décider  si  un  type  de  voiture  peut  être  considéré 
comme  apte  aux  besoins  de  la  guerre.  Ils  seront,  au  moment  de  leur 
prise  de  possession,  essayés  par  un  officier  de  la  Verkehrs  Abteiluog 


(1)  Ces  chiffres  s'appliquent  aux  voitures  de  30  HP;  pour  des 
machines  notablement  plus  fortes  et  répondant  par  ailleurs  aux  condi- 
tions imposées,  ces  chiffres  pourront  être  augmentés. 


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ir-9G9. 


NOUVBLLBS  MILITàlEES. 


479 


ett  ta  as  d'accepUtîoD,  mu  dis  d'une  plaque  de  laiton  portant  en  haut 
liigle  impériale,  en  bas  le  nom  du  fabricant^  le  numéro  de  la  Yoiture, 
pt  lânn^e  dans  Laquelle  elle  a  été  achetée. 

L'administmUoa  e^  réserve  le  droit  de  ^'assurer  plusieurs  fois  par 
10  de  L'aptitude  de  la  voiture  au  gervice  de  guerre. 

Peadaot  les  einq  pr^mièrea  ntinéesi  de  l'eiploitation,  la  Tente  de  la 
Taiturâ  n^eit  permise  que  si  Tacheteur  assume  les  obligations  qu'avait 
cODtfictées  le  Tendeur.  La  rente  à  l'étranger  est  interdite. 

Candi tionâ  pour  la  comiruciion  de  trains  légers 
aptes  au  sermce  de  gtterre. 

L  —  Conditions  militaires  ■ 

i^LitraindoitcomprendreuQP  ^.  p.  ^,  L  etuneremorque.  L*a.p.;).  2. 
doit  être  en  élat  de  transporter  atî  moins  i  tonnes  de  poids  utile  et  de 
tnloer  une  remorque  portant  au  moius  2  touaes  (1); 

^  La  TÎtesse  maxima  doit  dtre  inférieure  à  12  kilomètres  à  Theure 
atec  rooes  cerclées  de  fer,  à  16  kilomètres  aTeo  roues  caoutchoutées  ; 

3"  Le  train  doit  pouToir  monter  des  rampes  de  ijS^  ; 

4*  L*approTisionnement  en  combustible  doit  suffire  pour  un  trajet 
àt  ^  kilomètres  (Toitures  à  Tapeur,  80  kilomètres)  ; 

5^  La  carrosserie  doit  être  établie  de  manière  que  la  capacité  de  trans- 
port paisse  être  suffisamment  utilisée  en  cas  de  marchandises  légères 
et  encombrantes  ; 

6«  Voie  de  la  Toiture  jusqu'à  i™,70.  L'écartement  des  essieux  doit 
permettre  le  franchissement  de  toutes  les  courbes; 

"*  Le  point  le  plus  bas  par  plein  chargement  doit  être  au  moins  à 
28  centimètres  au-dessus  du  sol. 

8^  Le  personnel  de  serTice  doit  pouToir  être  abrité  en  cas  de  mau- 
Tiis  temps. 

B.  —  Conditions  techniques  : 

a)  Voilure  motrice.  —  Moteur  d'au  moins  30  cheTaux  établi  aTec 
les  derniers  perfectionnements,  facilement  accessible  dans  ses  parties 
principales,  ne  s'échauffant  pas  trop,  même  pour  de  longs  trajets, 
offrant  une  complète  sécurité  d'exploitation,  même  en  hiTer, 


fi- 

ï  -1 


(1)  À  ta  saite  de  pourparlers  engagés  entre  le  ministère  de  la  guerre 
rt  les  autorités  compétentes,  on  a  réussi  à  élcTer  de  7  4/2  tonnes  à 
9  tonnes  le  maximum  de  poids  des  a.  p.p,  L  U  dcTient  ainsi  possible 
de  transporter  sur  un  train  composé  d'une  Toiture  motrice  et  d'une 
remorque  un  poids  utile  de  10  tonnes,  chargement  normal  d'un  wagon, 
^  qui  présente  de  grands  a  Tantale  g  industriels* 


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iij; 


i80  MOUYBLLBS  MILITAIRES.  N*  969. 

Dispositifs  de  frein  donnaDt  toute  garantie  pour  la  Toiture  et  pour  sa 
remorque. 

b)  Remorques,  —  La  remorque  doit,  arec  un  poids  propre  aussi 
réduit  que  possible,  porter  un  poids  utile  d'au  moins  2  tonnes,  pré- 
senter des  dispositifs  d'accrochage  tels,  qu'elle  puisse  elle-même  être 
traînée  par  des  chevaux  et  qu'on  puisse  lui  ajouter  une  deuxième 
remorque  (ces  dispositifs  d'accrochage  étant  à  0"^,85  du  sol),  avoir  des 
freins  et  un  dispositif  d*enrayage  donnant  toute  garantie. 

Examinons  maintenant  comment  seront,  d'après  la  presse  allemande, 
répartis  cette  année  les  800,000  marks  votés  au  budget. 

L'administration  n*a  pas  l'intention  de  créer  un  monopole  pour 
quelques  firmes  ;  elle  veut,  au  contraire,  essayer  tous  les  types  présen- 
tés et  les  accepter  s'ils  répondent  aux  conditions  qu'elle  a  fixées. 

Cependant,  elle  ne  peut  oublier  qu'elle  a  été  aidée,  dès  le  début, 
dans  ses  recherches  sur  le  choix  d'un  type  utilisable  en  campagne,  par 
certaines  maisons  qui  ont  consacré  à  ces  essais  de  grosses  sommes  ; 
d'autre  part,  le  concours  du  Harz  a  montré  l'avantage  qu'il  y  avait  à 
avoir  des  voitures  présentant  la  même  force  de  moteur  ;  la  colonne  des 
quatre  voitures  Bûs>ing,  par  exemple,  est  restée  constamment  sans  se 
désunir,  malgré  les  difficultés  du  trajet. 

Les  crédits  votés  pour  cette  année  permettant  l'attribution  de  primes 
pour  environ  460  voitures,  seront  répartis  ainsi  qu'il  suit  : 

Maison  Dairaler  (à  Marienfeld,  près  de  Berlin),  pour  30  voitures  ; 
maison  Bûssing  (à  Brunswick),  pour  30  voitures;  fabrique  d'automo- 
biles de  l'Allemagne  du  Sud  (à  Gaggenau,  grand-duché  de  fiade),  pour 
20  voitures  ;  société  d'automobiles  de  Berlin,  pour  45  voitures.  De 
plus,  une  compagnie  d'exploitation,  nouvellement  fondée  à  Francfort 
et  commanditée  par  Daimler,  s'est  engagée  à  mettre  en  circulation 
25  voitures  du  type  adopté  par  l'administration  militaire.  Des  négocia- 
tions sont  engagées  avec  le  général  von  Allen,  le  constructeur  du 
((  Freibahnzug  »,  pour  la  constitution  d'une  compagnie  d'exploitation 
de  30  voitures.  Si  elles  n'aboutissent  pas,  les  primes  non  employées 
seront  réparties  entre  les  fabriques  nommées  ci-dessus. 

En  Bavière,  seront  subventionnées  les  voitures  de  la  maison 
Ansbach . 

Les  constructeurs  Stoewer  à  Stettin,  Dixi  à  Eiseoach,  Nacke  k  Goswig 
en  Silésie,  ont  demandé  à  être  subventionnés  et  mettent  plusieurs  voi- 
tures à  la  disposition  du  détachement  d'expériences  des  troupes  de 
communication  pour  une  épreuve  qui  doit  être  courue  cet  été. 

En  résumé,  il  serait  prématuré  d'escompter  le  succès  des  mesures 
pri:»es  par  l'administration  militaire  allemande  pour  se  procurer  un 
parc  d'à.  p  p.  /.  susceptibles  d'être  réquisitionnées  ;  toutefois,  il  faut 


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N'9fi9, 


NOUVELLES  UIUTAIRBS, 


481 


ûùiir  que  les  demandes  affluent  de  toutes  les  maisons  de  coDStructîon. 
L*app€l  fait  à  Tindui^trie  nationale  jïaralt  aToir  été  enteodu  et  compris. 


ACHiTâ  D£  CBirAtX  FiiUR  LE  SEnviCB  DE  LÀ  REMONTE  BIf  i907  (1). 

—  Les  opérâliûDa  de  la  remonte  en  1907  se  sont  effectuées  avec  faci- 
litétetneu  ne  peut  faire  supposer  une  diminution  de  Timportance  de 
TéJeTage  def  cheTaux  destinés  aux  bénins  de  Tarmée. 

97,131  jeuneâ  cbevaux  ont  été  présentés  dans  toute  Tétendue  de 
l'empire;  sur  ce  nombre,  13,445  ont  été  achetés,  soit  une  proportion  de 
50  p.  100  environ. 

Suivant  les  États,  ces  nombres  se  décomposent  ainsi  qu*il  suit  : 

Cbevanx 
présentés.  achetés.  P.  100. 

Prusse 23,376  10,807  46 

BiTÎère 1,886  1,417  75 

Stie 1^429  959  68 

Wurtemberg 430  252  60 

Pnase.  —  La  Prusse  orientale  arrive  en  tète  avec  12,098  jeunes 
cheraux  présentés  et  6,409  achats,  principalement  pour  la  cavalerie. 

Le  Hanovre  vient  ensuite  avec  2,661  présentations  et  1,209  achats  ; 
les  jeunes  chevaux  du  Hanovre  sont  surtout  destinés  à  la  cavalerie 
lourde,  à  la  cavalerie  de  ligne  et  à  Tartillerie  de  campagne. 

Les  deux  grands-duchés  de  Mecklembourg  se  classent  en  troisième 
ligne;  ils  ont  présenté  2,101  chevaux,  dont  910  ont  été  achetés.  Ces 
cbefiux  sont,  pour  la  plupart,  exportés  du  Hanovre,  quelques-uns  du 
Holsteio,  comme  poulains,  et  élevés  dans  les  beaux  pâturages  du  Meck- 
lembourg. Les  chevaux  d*origine  sont  peu  nombreux.  Quant  à  la  race 
uiejenne  et  renommée  des  Mecklembourgeois,  elle  n'existe  plus. 

La  province  de  Posen  se  place  en  quatrième  ligne,  avec  1,871  présen- 
tations et  786  achats.  Dans  cette  province,  on  a  rapidement  renoncé 
(sauf  toutefois  dans  les  parties  productrices  de  betteraves  à  sucre)  à 
l'élevage  hasardeux  des  chevaux  de  gros  trait  ;  on  y  fait  de  Télevage 
rationnel  et  les  bons  résultats  deviennent  plus  marqués  d'année  en 
«onée;  les  grands  éleveurs  y  sont  surtout  les  grands  propriétaires  fon- 
ciers. 

Au  cinquième  rang  figure  le  Schleswig-Holstein  qui,  sur  1,481  che- 


(1)  D'après  le  Militâr  Wochenhlatt  du  1"  février  1908. 


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I 


i 


182 


NOUVELLES  MILITAIRES. 


N*969. 


faux  préseDtés,  en  a  liTré  493,  dont  35  de  gros  trait  (race  da  Schles- 
wig).  Le  pour  cent  relativement  faible  des  achats  ne  peut  en  rien  faire 
douter  de  la  valeur  des  produits  présentés;  il  faut  se  rappeler  que  le 
Schleswig  élève  surtout  des  chevaux  de  gros  trait  et  le  HoMein  des 
carrossiers  et  de  forts  chevaux  de  voiture  qui  ne  peuvent  être  utilisés 
que  par  l'artillerie  de  campagne. 

La  Prusse  occidentale  suit  avec  1,i85  chevaux  présentés  et  433 
achats. 

L*élevage  en  Silésie,  Poméranie  et  Brandebourg  est  de  peu  d'impor- 
tance. Ces  provinces  ont  présenté  respectivement  li4,  147  et  21i  che- 
vaux. 

La  Province  rhénane,  qui  élève  le  cheval  de  gros  trait,  n'a  présenté 
en  1907  que  32  chevaux  pour  Tartillerie  à  pied. 

L'Oldenbourg,  riche  en  chevaux,  ne  livre  qu'en  petite  quantité  des 
chevaux  pour  l'artillerie  de  campagne  (en  1907,  73  chevaux).  A  la 
mobilisation,  cette  province  rendrait  de  grands  services  à  l'armée  avec 
ses  chevaux  de  gros  trait,  mais,  en  temps  de  paix,  la  plupart  sont  trop 
lourds  pour  pouvoir  être  employés  à  l'instruction  à  cheval  des  conduc- 
teurs. Les  chevaux  acquis  dès  le  temps  de  paix  sont  bons,  surtout 
lorsqu'on  prend  un  soin  suffisant  de  la  ferrure. 

Du  nombre  des  jeunes  chevaux  présentés  on  peut  conclure  que  le 
développement  de  l'élevage  du  cheval  de  gros  trait  n'exerce,  jusqu'à 
présent,  aucune  influence  sur  l'élevage  en  général.  Au  point  de  vue  de 
la  valeur  de  la  remonte  il  n'y  a  pas  de  critique  à  produire. 

Bavière.  —  Les  efforts  faits  par  la  Bavière  pour  se  créer  un  élevage 
national,  ont  donné  de  bons  résultats;  cependant  ils  se  bornent  à  peu 
près  complètement  à  la  production  du  cheval  de  trait  d'artillerie.  La 
production  en  chevaux  de  selle  est  faible.  Ceux-ci  sont  produits  par  le 
haras  royal  de  Rohrenfeld,  par  les  deux  haras  d'Achselschwang  et  de 
Zweibriicken,  par  les  haras  du  comte  Moy,  à  Stapperg  et  du  baron  de 
Uotenhan,  à  Rentweinsdorf,  ainsi  que  par  les  douze  associations  pour 
rélevage  des  chevaux.  Pour  la  remonte  de  la  cavalerie,  la  Bavière 
s'adresse  à  la  Prusse  orientale  ;  elle  demande  son  complément  en  che- 
vaux de  trait  au  Holstein  et  au  pays  de  Hambourg. 

En  Bavière  même,  sur  668  jeunes  chevaux  présentés,  375  (soit 
56  p.  100)  ont  été  achetés;  les  prix  moyens  ont  été  de  1,018  marks 
par  cheval  de  trait  d'artillerie  et  de  928  marks  par  cheval  de  selle  ; 
de  plus  10  chevaux  de  gros  trait  pour  l'artillerie  à  pied  ont  été  achetés 
.nu  prix  moyen  de  1,300  marks. 

Les  livraisons  de  la  Prusse  orientale  à  la  Bavière  s'élèvent  à  837  che- 
naux sur  971  présentés  (86  p.  100);  le  prix  moyen  a  été  de  907  marks. 

Les  acquisitions  dans  le  Holstein  et  le  pays  de  Hambourg  ont  été  de 


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^9i^, 


NOirVELLBS  MILITAtEES, 


4sa 


:C'5  ebfiTaai  pour  ^7  présentations  (86  p.    100}  au   prîx  mo^en  de 
I  W  ifiJirki   50  par  ebBTUl  de  trait  et  de  I^SSO  marks  par  poulî- 

7  r-r,  — ^  n  n  été  acheté  pour  les  besoins  de  T armée  : 
En  Sii«!  nième»  81  jeunes  chenaux  sur  260  présentés  (3â  p.  100)  ; 
£q  Pruase  orientale,  Î6S  jeunes  chevaux   &ur  981   présentés  (78  p» 
■1^1); 
Eq  Prujse  oceidentaie^  10  jeunes  chevuux  but  20  prêsenlés  (50  p. 

m; 

thûi  k  fliinoTre^  17  jeunes  cbevaux  sur  32  présentés  (53  p.  100); 
bui  le  Bobtein,  89  cbeTaux  de  trait  d  artillerie  sur  136   présentés 
^p.  100); 
OiJï!i  y  Sohlcswig^  6  chevaux  de  gros  irait  pour  Fartillerie  à.  pted. 

Wirtembtrç,  —  A  de  rares  eiceplions  près^  le  Wurtemberg  tire  ses 
d»ti*Uï  ée  ca?alerîe  des  dépôts  de  remonte  prussiens,  tandis  qu'il  achète 
dntheiaui  de  trait  d*nrtîUenc,  partie  dans  le  pa|s^  partie  dans  la 
l^roîise  oeei dentale  et  le  Schlès^ig-Helstein. 

Le^  Î5- cltevuui  acquis  <^D  1007  proveuaient  de  ces  difTérents  pa^fs 
iins  lèi  proportions  su  i  van  tes  : 

WûrtcsDbergj  93  chevaui  ;  Pruise  occidentale,  06  chevaux,  Schles- 
vif*Hohteia,  63  chevaux . 

Eb  oulTft  25*^  jeunes  chevaux  de  cavalerie  sont  venus,  en  1907,  des 
^ifâlidereponte  prussiens. 


Cohaademrrts  de  LiGai.  —  A  la  date  du  1*"^  octobre  1908,  le  siège 
•k  commandËonent  de  ligne  K.  IL  sera  transféré  de  Munich  h  Nu  rem- 
f|,  U  lonc  d*adion  reste  la  même  qu'auparavant. 


l^FricTiFs  DE  LA  PORTIOK  itKSTAKTB  (1).  —  Le  Parlement  hollandais 
î«Ui  une  loi  ftuiorisaiit  le  Miniistre  de  la  guerre  k  enrôler  2 ,â00  volon- 
'irei,  destiné*  k  compléter  Teffectif  de   la  portion  restante,  reconnu 
•infusant  pour  les  besoins  de  l'instruction  et  du  service  {t}. 
Cei  volontaires  recevront  une  prime  de  120  florins  (250  francs).  Ils 


11 


(ï|  Voir  2*  semestre  1907,  p.  5ÎI, 
(t)  Voir  1*^  semestre  1908,  p.  422, 


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184 


NOUVELLES  MILITAIRES. 


M«9G9. 


devront  s'engager  à  rester  dans  les  troupes  à  pied  pendant  quatre  moî^, 
du  27  mars  au  27  juillet  1908.  De  cette  façon,  l'effectif  des  hommes 
présents,  durant  cette  période,  ne  sera  pas  inférieur  à  7,S00. 


ITALIS. 

Deuxième  rapport  ds  là  CoMMissioif  d'bp(Qiiétb  (aitilleeib). —  La 
partie  du  rapport  de  la  commission  relative  à  Tartillerie  a  paru  le 
35  juin.  Nous  résumerons  d'abord  le  rdle  de  cette  commission  au  point 
de  Yue  spécial  de  l'artillerie. 

Lors  du  dépAt  du  projet  de  loi  sur  les  crédits  extraordinaires  pour  le 
renouvellement  du  matériel  d*artillerie  de  campagne  (2  février  1907), 
des  doutes  s'élevèrent  de  tous  les  cdtés  sur  la  qualité  du  type  de  canon 
choisi,  sur  la  convenance  des  contrats  conclus  avec  Krupp,  sans  l'as- 
sentiment du  Parlement,  et  sur  l'opportunité  de  recourir  à  l'industrie 
étrangère.  La  commission  reçut  le  mandat  de  les  dissiper. 

Les  engagements  du  Département  de  la  guerre  avec  la  maison 
Krupp  portaient  sur  107  batteries  de  campagne  de  75  A.  (mod.  1906), 
dont  39  à  livrer  complètement  terminées  et  68  ébauchées,  destinées  à 
être  terminées  en  Italie. 

Le  programme  du  Ministre  de  la  guerre,  général  Vigano,  comportait 
l'acquisition  ultérieure  de  111  batteries  de  ce  modèle.  Il  s'agissait  de 
savoir  si  le  canon  Krupp  présentait  toutes  les  qualités  désirables  et  si 
l'on  devait  autoriser  la  commande  des  111  dernières  batteries. 

La  commission  invita  le  Ministre  à  répondre  à  un  questionnaire 
détaillé,  résolut  d'interroger  elle-même  les  officiers  d'artillerie  compé- 
tents (1)  et  de  suivre  les  grandes  manœuvres  de  1907  pour  y  étudier 
l'emploi  et  la  valeur  de  la  nouvelle  artillerie  de  campagne. 

A  la  suite  de  ces  manœuvres,  qui  n'avaient  pas  paru  suffisantes  pour 
Juger  de  la  mobilité  et  de  la  maniabilité  du  canon  Krupp,  les  expé- 
riences de  roulement  continuèrent  à  Yenaria-Reale  et  dans  le  Haut- 
Piémont.  On  fit  ensuite  des  expériences  de  tir  à  Girié;  on  compara  la 
nouvelle  pièce  au  canon  italien  de  75  A  et  on  constata  des  phénomèoes 
d'encuivrage  et  des  érosions  dans  le  tube. 

La  commission  s'aperçut  vite  qu'elle  ne  serait  en  mesure  de  rensei- 
gner utilement  le  Parlement  qu'après  avoir  comparé  le  matériel  adopté 
à  celui  d'autres  maisons  étrangères.  Il  ne  pouvait  être  question  défaire 


(1)  Au  mois  de  septembre  1907,  elle  entendit  environ  90  officiers 
d'artillerie. 


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^ 
"^ 


it>m. 


NOUVELLES  MIUTAIRES. 


185 


uo  eoocoun,  mais  il  était  indispensable  de  procéder  à  des  épreuves 
compantiTeé  :  celles-ci  ont  eu  lieu  entre  les  matériels  Schneider» 
Ehrardt  et  Krupp,  à  Ciné,  du  3  février  au  7  mars^  et  à  Nettuno,  du 
20  mars  aa  30  avril. 

Le  rapport  ne  donne  pas  de  détails  sur  la  marche  de  ces  expériences 
qai  oot  été  tenues  à  peu  près  secrètes  (IV  On  connaît  seulement  la  déci- 
sion de  la  commission,  qui  s^est  prononcée  en  faveur  du  matériel  Krupp, 
qu'elle  déclare  au  moins  égal  au  matériel  du  Creusot  et  plus  maniable 
eo  niMo  de  sa  légèreté  (2). 

Dans  leurs  commentaires  sur  le  rapport  de  la  commission,  certains 
journaux  italiens  ont  fait  ressortir  que  c'était  là  un  bien  mince  avan- 
tage, et  que  la  commission,  par  contre,  oubliait  de  parler  des  compli* 
«tioM  picessives  des  organes  de  visée  et  de  pointage  du  matériel 
Rropp,  de  l'insuffisance  des  freins,  etc. 

Eoce  qui  concerne  les  ili  batteries  qui  restent  à  commander,  la 
commbsion  a  retenu  deux  solutions  :  commander  à  Krupp  des  pièces 
â^iQcbéeset  achever  le  travail  en  Italie;  ou  bien,  donner  la  commande 
^  partie  à  l'étranger,  en  partie  à  l'industrie  italienne.  Elle  laisse  au 
^QTeroement  le  soin  de  choisir  la  meilleure. 

Comme  nous  l'avons  dit,  il  ne  s'agissait  pas  d'un  concours;  le  rôle 
uHa  commission  était,  tout  en  saufegardant  les  deniers  de  l'État,  de 
nssarer  Topinion  publique.  Vu  l'état  de  la  question,  au  moment  où 
^He  CD  a  été  saisie,  avec  une  commande  ferme  de  407  batteries  à  la 
maiiOD  Krupp,  qui  engageait  l'avenir,  elle  ne  pouvait  pas  conclure 
^utretnent  qu'elle  ne  l'a  fait,  après  avoir  constaté  que  le  matériel  Krupp 
possédait  des  qualités  suffisantes  et  avoir  prescrit  de  lui  apporter 
quelques  audéliorations  de  détail 

La  commission  a  surtout  critiqué  dans  son  rapport  les  divers  mar- 
chés passés  avec  Krupp  de  1899  à  i906;  elle  les  considère  comme  trop 
onéreox  pour  l'Italie  et  leur  reproche  d'avoir  conduit  à  l'adoption  d'un 
matérieliDsnffisamment  étudié. 

Elle  demande  pour  l'avenir  une  réorganisation  complète  des  ateliers 
oatioDaux,  qui  devront  être  capables  de  construire  le  matériel  néces- 
Mire. 

Elle  termine  par  un  éloge  très  vif  de  la  mitrailleuse  inventée  par  le 
(nef  technique  Perino,    qu'elle   déclare  supérieure  à  la  mitrailleuse 


i  m   * 


j 


(^)  Certains  journaux  ontfait  pressentirque  le  matériel  Ehrardt  avait 
^té  trouvé  très  inférieur. 

(2)  Il  y  a  lieu  de  remarquer  que  celle-ci  n'est  qu'apparente,  parce 
que  le  matériel  du  Creusot  porte  sur  l'avant-train  huit  charges  de  plus 
que  celui  de  Krupp. 


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''■(; 


186  NOUVELLES  MILITAIRES.  N*  969. 

Maxim  et  dont  elle  demande  Tadoption  pour  Farmée  italienne.  Son 
prix  de  retient  serait  seulement  de  2,000  à  3,000  francs  ;  elle  tire  la 
cartouche  réglementaire. 

Tout  en  donnant  satisfaction  sur  beaucoup  de  points  à  Topinion,  le 
rapport  de  la  commission  a  provoqué  une  certaine  émotion  à  la  Chambre 
et  dans  la  presse  ;  on  a  demandé  une  sanction. 

Le  Ministre  de  la  guerre  a  commencé  par  supprimer  l'inspection  des 
constructions  d'artillerie,  qui  a  été  rattachée  à  Tinspection  générale  du 
génie. 
I  Puis,  le  2  juillet,  les  lieutenants  généraux  Mangiagalli,  inspecteur 

I  général  de  Tartillerie,  et  Rogier,  son  prédécesseur,  actuellement  com- 

mandant le  XI*  corps  d'armée,  ont  été  mis  en  disponibilité. 

Les  pouvoirs  de  la  Commission  d'enquête  ont  été  prorogés  jusqu'au 
30  juin  1909. 


I 


Statuts  du  coips  national  des  volontaires  cyclistes  et  automo- 
bilistes. —  Le  corps  national  des  Y.  C.  A.  est  un  organisme  civil, 
officiellement  reconnu  par  le  Gouvernement,  placé  sous  la  haute  surveil- 
lance du  Ministère  de  la  guerre  et  chargé  de  préparer  en  vue  de  la 
défense  nationale  des  unités  cyclistes  et  automobilistes.  (Décret  du 
19  mars  1908.) 

Il  se  compose  de  détachements  cyclistes  à  recrutement  territorial  et 
d'une  section  automobile  h  recrutement  national. 

La  direction  est  confiée  :  1<*  à  un  comité  central  national  à  Rome; 
2<>  à  deux  sous-comités  nationaux,  à  Rome  et  à  Milan  ;  3<^  à  un  sous- 
comité  national  automobile;  4<^  à  un  nombre  variable  de  comités  pro- 
vinciaux et  locaux. 

Le  Comité  central  national,  qui  est  en  relations  directes  avec  le 
Ministre  de  la  guerre,  se  compose  d'une  présidence  et  de  32  membres. 

La  présidence  du  comité  comprend  : 

Un  président  nommé  par  décret  pour  deux  ans  sur  la  proposition  du 
Ministre  de  la  guerre  ; 

Quatre  vice-présidents  (le  président  de  la  Commission  centrale  du  Tir 
à  la  cible  national;  les  directeurs  généraux  du  Touring-Club  italien  et 
de  VAudax  italien,  et  le  président*  de  V Automobile-Club  d* Italie)) 

Trois  secrétaires  délégués  respectivement  par  le  Ministre  de  la  guerre, 
le  Touring-Club  et  l'Audax. 

Les  32  membres  sont  nommés  pour  deux  ans  et  à  raison  de  huit  par 
chacune  des  sociétés  sportives  auxquelles  appartiennent  les  vice- 
présidents* 

Le  comité  central  se  réunit  régulièrement  deux  fois  par  an,  et  plus 
souvent  si  les  circonstances  l'exigent. 


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N«  969. 


NOUYBLLBS  MILITAIRES. 


487 


l^  SOUS  comités  nationaux,  se  composent  de  12  membres  qui  choisis- 
sant parmi  eux  un  président  et  un  TÎce-président.  Ces  membres  sont 
nommés  par  le  comité  central  et  choisis  parmi  les  adhérents  aux  sociétés 
sportifes  précitées,  sur  la  proposition  des  TÎce-prési dents  du  comité. 

Le  territoire  italien  est  réparti  entre  les  deux  sous-comités  de  Rome 
i'Si  proTJnces  et  les  lies)  et  de  Milan  (28  proyinces);  le  sous-comité 
automobile  rayonne  sur  tout  le  territoire. 


-I 


MBUBRES    APPARTENANT 

-— ■                          ^^            —              "■              - 

SOUS-COMITBS. 

An 

Tir  i  la  cible 

national. 

An 
Touring-aub. 

A 

la  Société 
Aadax. 

A 

l'AntomobUe- 
Club. 

TOTAL. 

Rome 

3 
3 

» 

3 
6 

» 

6 
6 

p 

» 

12 

42 
4S 
42 

iMûiD 

Aatûmobile 

Lei  sous-comités  sont  chargés  de  Torganisation,  du  déyeloppement, 
de  rinilruction,  de  la  discipline  et  de  Tadministration  des  détachements 
de  cyclistes  et  de  la  section  automobile,  sous  la  direction  du  comité 
central  ;  ils  soumettent  à  l'approbation  de  ce  comité  les  règlements 
destinés  à  obtenir  dans  le  moins  de  temps  possible  des  yolontaires 
entraînés  et  sachant  bien  se  servir  de  leurs  armes. 

Le«  comités  provinciaux  siègent  en  général  dans  les  chefs-lieux  de 
proTince,  et  les  comités  locaux  dans  chaque  localité  où  il  existe  un 
détachement  de  volontaires.  C'est  à  eux  qu'incombent  tous  les  détails 
concernant  le  groupement  et  l'entraînement  des  volontaires. 

Les  comités  provinciaux  comprennent  de  droit  un  membre  de  cha- 
cône  des  sociétés  représentées  au  comité  central,  et  des  représentants 
d'autres  sociétés,  ainsi  que  des  personnes  notables,  désignés  par  l'auto- 
rité locale. 

Lei  comités  locaux  ont  une  composition  analogue. 

Détachements  de  V.  C.  A.  —  Tout  groupement  d'au  moins  5  volon- 
^res  est  reconnu  par  le  sous-comité  national  sur  la  proposition  du 
comité  provincial  dont  il  dépend . 

Les  volontaires  sont  réunis  en  pelotons  de  16  à  32  cyclistes. 

Deux,  trois  ou  quatre  pelotons  pourront  constituer  une  compagnie, 
i  laquelle  seront  affectés  quelques  motocyclistes  et  automobilistes. 

Les  compagnies  pourront  éventuellement  être  groupées  en  bataillons, 
tout  en  restant  autonomes  pour  l'administration. 


Kl 


1:1 

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*88  NOUVELLES  MIUTAIRES.  N«  969. 

Les  chefj  de  bataillon,  compagnie  et  peloton  sont  nommés  par  le 
comité  central  ;  les  grades  inférieurs  sont  conférés  par  les  comités  pro- 
vinciaux. 

Des  règles  spéciales  détermineront  l'organisation  de  la  section  auto- 
mobile. 

Admission  dans  le  corps  V,  C.  A.  —  Les  conditions  exigées  pour 
Tadmission  sont  les  suivantes  :  être  citoyen  italien;  avoir  au  moins 
i6  ans  et  une  aptitude  physique  reconnue;  être  possesseur  d*une  bicy- 
clette, d'une  motocyclette  ou  d'une  automobile;  avoir  une  bonne  con- 
duite; signer  l'acte  d'engagement  volontaire;  avoir  le  consentement 
des  parents,  si  Ton  est  mineur  ;  avoir  un  certificat  d'aptitude  à  con- 
duire (motocyclistes  et  automobilistes). 

Les  volontaires  appartenant  aux  première  et  deuxième  catégories  du 
recrutement  restent  soumis  k  toutes  leurs  obligations  militaires  et  doi- 
vent normalement  cesser  à  la  mobilisation  de  faire  partie  du  corps; 
ceux  de  la  troisième  catégorie  continueraient  au  contraire  à  en  faire 
partie. 

£n  cas  de  guerre,  le  corps  des  V.  C.  A.  doit  répondre  aux  convoca- 
tions éventuelles  de  l'autorité  militaire  ;  des  détachements  peuvent 
également  être  réquisitionnés  en  cas  de  calamité  publique. 

Enfin  ils  peuvent  prendre  part,  d'accord  avec  les  autorités  militaires, 
aux  manœuvres  de  garnison  et  aux  grandes  manœuvres  annuelles. 

Fonds,  —  Les  dépenses  sont  couvertes  par  les  cotisations  des  adhé- 
rents (maximum  2  francs  par  an),  les  secours  du  Gouvernement  et  les 
dons  des  sociétés  ou  des  particuliers. 


Mutation  dans  le  haut  comiiandbiibnt.  —  Le  lieutenant  général 
Mazzitelli,  commandant  la  division  de  Rome,  a  été  nommé  au  com- 
mandement du  XI*  corps  d'armée  à  Bari,  en  remplacement  du  général 
Rogier,  mis  en  disponibilité.  Le  nouveau  commandant  de  corps  est  âgé 
de  63  ans. 


RUSSIE. 

La  rbmo.nte  en  Russie.  —  Un  officier  supérieur  de  l'armée  rou- 
maine donne  dans  la  Bévue  militaire  roumaine  (n^*  i  et  2  de  1908)  des 
renseignements  intéressants  sur  la  question  de  la  remonte  en  Russie 
qu'il  a  paru  utile  de  reproduire  ici. 

La  Russie  a  6  haras  impériaux  destinés  à  élever  des  reproducteurs 
pour  les  40  dépôts  d'étalons  répartis  dans  les  diverses  parties  de  rEm- 
pire. 


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N*9e9.  NOUVELLES  MILITAIRES.  189 

lUoDt  pour  but  de  contribuer  à  l'amélioration  des  cheyaux  du  pays 
et  tû  particulier  de  ceux  de  la  région  du  Don. 

Sur  ces  six  haras,  cinq  se  trouTent  au  centre  de  la  Russie  (gouver- 
oemrDt  de  Yoronèje)  et  le  sixième  se  trouve  en  Pologne. 

Le  bans  impérial  Hrenavoia  produit  des  chevaux  de  trait. 

Le  haras  de  Strélits  élève  des  reproducteurs  d'origine  arabe. 

Le  haras  Dercule  et  le  haras  JanoT  (en  Pologne)  produisent  des 
cheTaax  de  pur  sang  anglais. 

Les  baru  Novo-Alexandrovska  et  Limarev  produisent  des  étalons  de 
demi-nog. 

Chacun  de  ces  haras  comprend  un  effectif  total  de  cheTaux  variant 
de3(«à700. 

La  région  du  Don  comprend  de  nombreux  haras  particuliers  oii 
sélèTe  le  cheTal  connu  sous  le  nom  de  cheval  du  Don  dû  aux  croise- 
Beats  graduels  de  sang  persan,  arabe  et  anglais,  de  sorte  que  la  plupart 
<ies  jaments  des  haras  ont  le  type  du  cheval  de  demi-sang  anglais. 

Le^  chevaux  sont  élevés  par  taboune,  en  complète  liberté,  sous  la  sur- 
^eiliaoce  de  gardiens  (1). 

leipriDcipaux  haras  de  cette  région  sont  les  suivants  :  Mikhaïlikov 
çai  pos'ède  800  juments  poulinières  et  3,000  chevaux;  Bezuglov 
^juments  poulinières  et  1 ,500  chevaux  ;  Potcapaiev  700  juments 
poulioières  et  3,000  chevaux  ;  Pichvanov,  Sopronov,  Korolkov. 

il  existe  en  Russie  en  dehors  de  la  région  du  Don  de  nombreux 
haras  dont  les  meilleure  se  trouvent  en  Pologne  où  on  élève  surtout 
<ie«  chevaux  pur  sang. 

^  régions  du  Don  et  du  Caucase  fournissent  plus  de  la  moitié  des 
cheTiox  destinés  à  l'armée  :  7.000  à  8,000  par  an. 

Daos  la  région  du  Don  le  prix  des  chevaux  est  le  suivant  : 

Pour  les  Uilles  entre  i»,48  et  1^,50 150  roubles. 

—  1».50etl»,54 200      — 

—  i»,54et1»,56 2i5      — 

—  au-dessus  de  i»,56 250      — 


.:-',■■ 

.1    •    : 


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I 


Capital  db  sbcours  db  l*état- major  de  la  circonscription  de 
Moscou.  —  La  Revue  militaire  de  l'Étranger  a  indiqué  précédem- 
ment (2)  le  fonctionnement  des  fonds  de  secours  (masses  de  remonte 


l'  \ 


(i)  Voir  Bévue  2«  semestre  4903,  p.  364,  pour  les  questions  d'ordre 
général  concernant  la  remonte  de  la  cavalerie  et  de  Tartillerie. 
(2)  Voir  i«'  semestre  1875,  p.  320. 


ii 


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490  NOUVELLES  MILITAIRES.  N*  %9. 

et  fonds  de  secours  des  officiers)  existant  dans  les  corps  de  troupes  de 
l'armée  russe. 

D'autres  fonds  de  secours  intéressant  tous  les  officiers  d'une  même 
circonscription  militaire  ont  été  créés  depuis  et  un  prikaz  n^  58  du 
8/21  février  1908  modifie  les  conditions  de  fonctionnement  de  ces  foods 
dans  la  circonscription  militaire  de  Moscou. 

Ce  prikax  et  le  nouveau  règlement  peuvent  être  résumés  comme  il 
suit  : 

Le  capital  de  secours  de  Tétat-major  de  la  circonscription  militaire 
de  Moscou  se  compose  d'une  somme  donnée  par  lu  Grande-Duchesse 
Elisabeth  Feodorovna  et  de  recettes  occasionnelles  (dons  volontaires, 
intérêts  non  dépensés,  etc.). 

Il  est  interdit  d'opérer  en  faveur  de  ce  capital  des  prélèvements  sur 
la  solde  des  officiers  et  des  fonctionnaires. 

Les  fonds,  représentés  par  des  valeurs  d'État  ou  garanties  par  TEtat, 
sont  conservés  et  gérés  par  Tétat-major  de  la  circonscription  militaire 
de  Moscou.  Ils  constituent  une  propriété  commune  et  intangible  de 
tous  les  officiers  et  fonctionnaires  de  la  circonscription. 

Les  intérêts  sont  destinés  à  allouer  des  secours  une  fois  donnés  pour 
l'éducation  des  enfants  des  officiers  supérieurs  et  subalternes  et  des 
fonctionnaires  de  la  circonscription  en  activité  de  service  (à  l'exclusioa 
du  personnel  appartenant  à  l'état-major  de  la  circonscription). 

Les  bourses  sont  allouées  par  le  commandant  de  la  circonscription 
sur  les  fonds  disponibles  provenant  du  capital. 

Les  propositions  pour  l'obtention  des  bourses  sont  faites  par  les  chefs 
de  corps  ou  d'établissements;  on  donne  la  préférence  aux  personnes 
qui  ont  une  nombreuse  famille  et  dont  les  ressources  sont  les  plus  pré- 
caires. 

Suppression  du  commandement  et  db  l'état-major  des  troupes  di 
TERRITOIRE  DU  Transbaïkal.  —  Un  prikaz  n^  200  du  26  avril/9  mai  1908, 
supprime  le  commandement  et  l'état-major  des  troupes  du  territoire 
du  Transbaïkal. 

Les  troupes  locales  et  les  établissements  militaires  de  ce  territoire 
sont  rattachés  à  la  brigade  locale  d'Irkoutsk,  excepté  la  prison  de 
Nertchinsk  qui  continue  à  dépendre  du  gouverneur  militaire  du  terri- 
toire du  Transbaïkal. 


SUISSE. 


Munitions  d'infanterie.  —  En  mars  1906,  l'Assemblée  fédérale  avait 
ouvert  au  Conseil  fédéral  les  crédits  suffisants  pour  permettre  à  celui-ci 


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N»  969. 


NOUVELLES  MILITAIRES. 


191 


de  porter,  araat  la  fia  de  Tanoée  1908,  les  approvisionnements  géné- 
raux en  munitions  d'infanterie  :  de  500  à  750  cartouches  par  fusil 
d'élite  et  de  iandwehr,  de  200  à  300  cartouches  par  fusil  du  lands* 
tarm. 

Cette  augmentation  de  munitions  n'a  pas  été  sans  entraîner  avec  elle 
ane  augmentation  correspondante  des  Toitures  nécessaires  au  transport 
deâ  munitions  des  i*^  et  2^  échelons. 

La  situation  d'ensemble  est  actuellement  la  suivante  : 


Munitions  de  i'«  ligne. 
1"  échelon,  avec  les  troupes  : 

s)  Sur  l'homme 

h)  Par  compagnie  de  200  fusils,  un  caisson  de  compa- 
gnie transportant  17,280  cartouches,  soit 

â^éehelon,  au  parc  d'artillerie  de  corps  d'armée  : 

r)  Le  parc  d'artillerie  de  chaque  corps  d'armée  com- 
prend, entre  autres  éléments,  deux  compagnies  de 
parc  d'infanterie.  Chacune  de  ces  deux  compa- 
gnies attelle,  pour  le  transport  des  cartouches, 
31  Toitures  de  réquisition  à  deux  chevaux. 

Chaque  Toiture  de  réquisition  transporte  envi- 
ron 25,000  cartouches,  ce  qui  donne,  pour  un 
corps  d'armée  à  33  bataillons  de  800  hommes 

Total  des  munitions  de  i^*  ligne 


Cartoacbes 
par  homme. 

120 


86 


64 
"270 


Munitions  de  2^  ligne, 

3*  échelon  :  au  parc  dé  dép6t  ;  A*  échelon  :  en  réserve.  (Cartouches 
de  complément  nécessaires  pour  porter  à  750  l'approvisionnement  total 
prêTQ  pour  chaque  fantassin  d'élite  ou  de  landwehr). 

Il  convient  d'ajouter,  en  ce  qui  concerne  les  munitions  de  1'*  ligne, 
que: 

Au  2«  échelon,  chaque  compagnie  de  parc  d'infanterie  doit  recevoir 
iiices£amment,  en  plus  des  34  voitures  de  réquisition,  huit  caissons 
semblables  à  ceux  affectés  aux  unités  combattantes. 

Ceïa  permettra  d'augmenter  de  dix  cartouches  environ  p^v  homme 
hi  muDÎtious  de  P«  ligne  des  fantassins  d'élite  et  de  landwehr  qui 
ditpo^eroQt  alor^,  en  1^>  ligne ^  de  280  cartouches  par  homme. 

Eûliû,  le  Conseil  fédéral  vient  d'obtenir  de  l'Asiemblée  fédérale  le 
rcmplticement  des  voitures  de  réqui:^jtioa  des  compagnies  de  parc  d'in- 
^Qlerie  par  des  fourgonâ  à  munitions  attcléi»  à  4  chevaux^  Chacuu  de 


i  11 


I 


■ 


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t  i« 


<92  BIBLIOGRAPHIE.  

ces  fourgons  pourra  transporter  environ  50,000  cartouches  (au  \ 
â5,C00  transportées  par  le4  Toitures  de  réquisition). 

Le  total  des  munitions  du  2«  échelon  s*élè?era  ainsi  oonsidë 
ment  et  s'approchera  de  140  cartouches  (1)  par  homme. 

En  résumé,  il  est  vraisemblable  que  le  nombre  des  cartouch* 
i*^  ligne  dont  disposera,  h  la  fin  de  Tannée  prochaine,  chaque  faat 
d*élite  et  de  iandwehr  sera  de  3S0. 


BIBLIOGRAPHIE. 


I 


V.  Déguise,  major  du  génie,  professeur  de  fortification  à  TËo 
d'application  de  Tartillerie  et  du  génie.  —  La  Fortipicatiok  peuM 
NBNTE  CONTEMPOMAINE.  —  Bruxelles,  Joseph  Pollennis,  éditeur,  190 
1d-8^,  238  pages  avec  atlas  iu-foiio  de  14  planches.  Prix,  broché  :  30  t 

Le  major  Déguise  donne  dans  cet  ouvrage  un  tableau  très  e^act  d 
la  fortification  permanente  contemporaine.  En  huit  chapitres»  il  tr&îi 
du  profil,  des  couverts,  coupoles,  masquer,  boucliers,  du  flanquement 
i\e  l'organisation  générale  d'une  place  fortifiée  et  de  Torganisation  de 
détail  des  points  d'appui  de  la  ligne  principale,  des  batteries  et  ouvrages 
intermédiaires,  enfin  de  l'organisation  de  la  deuxième  ligne  et  de 
Tenceinte.  Une  annexe  donne  la  relation  des  principales  expériences 
exécutées  atec  les  obus-torpilles. 

Ce  livre  est  appelé  à  fixer  dans  une  certaine  mesure  toutes  les  opi- 
nions qui  ont  été  émises  à  la  suite  du  siège  de  Port- Arthur  et  présente 
ù  ce  titre  un  grand  intérêt. 

Capitaine  W.  Statenhagen.  —  Ueber  Kustenbepestigungen.  —  Le 
capitaine  du  génie  en  retraite  Stavenhagen  a  publié  dans  la  revue 
Nauticus  sur  la  défense  des  côtes  des  articles  au  cours  desquels  il  traite 
avec  détail  et  avec  la  compétence  qui  lui  appartient  la  question  de  l'ar- 
tillerie de  côte,  en  particulier  celle  de  la  protection  à  donner  aux  bat- 
teries (cuirassement:!,  affûts  à  éclipse,  etc.). 

Ces  articles  résument  de  manière  intéressante  les  idées  en  cours. 


(1)  Taschcnkalcnder  fur  Schweiierisehe  Wehrmànner  1908,  p.  94. 


Le  Gérant  :  R.  Chapelot. 
Paris.  —  Imprimerie  R.  CBAPBLOTet  C*,  i,rae  ChfittinA. 


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Supplément  au  n*î969 
de  la  Rmsuu^^  MïS4a.Ê^Ogle 


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Siippléinent  au  n?  9  6  9. 

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de  la  Meë>t£^  Muii€t.ir^, 


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REVUE  MILITAIRE 


ARMÉES   ÉTRANGÈRES 


[      n» 


970 


Septembre 


1008 


LA 


GUERRE  RUSSO-JAPONAISE 


CHAPITRE  IX. 

Opérations  combudées  dâs  I>^^  I7<  et  II"  armées  japonaises 
dans  le  Liao-Tûung  à  partir  de  juin  1904. 

{Suite.) 

§  3.  —  La  I^  armée  japonaise  et  le  m  détachement 
de  fEsi  russe  >^n   mai-Juin  1904  (i). 

Siatiomiemeni  de  la  P^  année  à  Fenghoangckeiig.  — 
Après  sa  prise  de  possession  de  FenghoaDgcheng,  la 
1^*  armée  japonaise  resta  groupée  autour  de  cette  impor- 


(1)  Uk,  dani  les  ouTrages  publiés  k  l'étranger  pir  les  tneiiibres  de* 
OMtoitft  Bailiuireé  aux  armées  belligérantes  : 
Génértl  Hamiltotï»  i'*  atméi  japonaise, 
**i<ir  f*Tettau,  Bétachemmi  de  l'Est, 

Etudes  publiée!  dnas  k  Revue  de  Stretfteur  (Aulrkhe)»  anonyme. 

13 


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m 


lA  GUBRRE  RUSSO-JAPONAISE. 


N-  970. 


tante  localité  :  la  2^  division,  sur  la  route  principale 
menant  à  Liao-Yang,  la  Garde  à  sa  gauche,  la  <2*  divi- 
sion à  sa  droite. 

Au  Nord,  sur  le  Yalu,  à  Changsyeng,  se  trouvait  le 
détachement  Yoshida  (un  régiment  de  réservistes  de  la 
Garde  et  une  batterie  de  la  12*  division). 

La  cavalerie  était  rentrée  dans  les  lignes  ;  le  2^  régi- 
ment, poussant  sur  Lungwangmiao,  après  le  passage 
du  Yalu,  avait  reconnu  la  présence  de  forces  cosaques 
dans  la  vallée  du  Tayangho. 

La  P*  armée  stationne,  sous  la  protection  d'avant- 
postes  solides  :  à  chaque  division  est  a£Pecté  un  secteur, 
dans  lequel  ses  brigades  sont  cantonnées  en  profondeur. 
La  plus  avancée  détache  dans  chaque  vallée  un  batail- 
lon à  7  ou  8  kilomètres  de  distance,  avec  mission  de  for- 
mer réserve  d*avant-postes  et  d'organiser  et  de  tenir  la 
ligne  principale  de  défense.  Chaque  bataillon  pousse  en 
avant,  vers  les  cols,  un  ou  deux  postes  de  la  valeur 
d'une  compagnie,  chargés  de  garder  les  passages,  mais 
également  préposés  à  un  service  actif,  comme,  par 
exemple,  de  soutenir  et  de  recueillir  les  reconnaissances, 
de  prendre  contact  avec  les  secteurs  voisins,  etc. 

Quant  à  la  ligne  principale  de  défense,  par  suite  de 
Tarrêt  dans  les  opérations,  elle  devient  bientôt  une 
chaîne  presque  continue  d'ouvrages  très  forts,  avec  abris 
blindés,  épaulements  de  batteries,  etc. 

Le  général  Kuroki  sentait  son  armée  fort  exposée,  en 
cas  d'offensive  ennemie,  et  il  voyait  encore  dans  la  forti- 
fication de  ses  lignes  la  possibilité  de  les  faire  tenir  par 
an  effectif  restreint,  au  cas  où  il  deviendrait  nécessaire 
de  porter  son  gros  dans  une  direction  nouvelle. 

Fenghoangcheng  devenait  un  magasin  énorme,  tirant 
ses  approvisionnements d'Antung,  nouvelle  base  navale; 
un  Decau ville  allait  relier  ces  deux  points,  à  la  fin  de 
juin. 

Le  service  des  étapes  de  l'armée  réunissait  à  Feng- 


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hoâugcheng  des  moyens  de  transports  considérables, 
en  vue  des  manœuvres  futures  en  montagne  :  coolies 
œféens  et  chinois,  charrettes  du  pays  ou  louées  en 
Chioe  à  prix  d'or  (1), 

L'armée,  cantoonée  dans  de  bonnes  conditions  hygié- 
niques, s'entretenait  par  des  exercices  journaliers,  faisait 
des  iifs,  et  perfectionnait  son  instruction  par  tous  les 
moyens  possibles  (2). 

Nous  avons  vu  par  ailleurs  les  opérations  de  la  bri- 
gade Asada,  de  la  Garde,  agissant  en  coopération  avec 
la (0* division,  dite  «  armée  de  Takushan  ». 

Opéraiions  du  détachement  de  PEst  devant  V armée  de 
Kuroki.  —  Après  la  défaite  du  Yalu,  le  général  Zassou- 
Utch  s'était  retiré,  avons-nous  vu,  sur  Lienshankwan, 
ea  marquant  un  temps  d'arrêt  à  Fenghoangcheng.  Sous 
kcoup  de  la  première  émotion,  le  général  Kouropat- 
kine  a?ait  paré  au  plus  pressé  en  envoyant  tenir  le 
Fengshuiliug  Centre,  le  Fengshuiling  Sud  et  le  Motu- 
ling  par  les  troupes  immédiatement  disponibles  (23®  ti- 
railleors,  bataillons  des  139*  et  124®)  sous  les  ordres  du 
^éoéral  Romanov,  poussant  la  division  cosaque  du  Trans- 
baïkal  du  général  Rennenkampf  sur  Saimatse. 

Le  calme  revenu,  on  remania  le  fractionnement  des 
troupes  du  détachement  de  TEst,  dont  le  commande- 
nient,  enlevé  au  général  Zassoulitch,  fut  confié  le  16  mai 
&a  général  comte  Keller  (3),  qui  disposait  des  3®  (Kach- 


ii)  Tarif  prû)p%ss!r  de  10  ft  16  yens  (25  à  40  francs)  par  jour  et  par 
chirreUe  au  fur  et  à  meaure  de  la  marche  vers  le  Nord  ;  poids  utile 
tmisporlé  par  charrette  (3  à  5  che?aux),  de  200  à  500  kilogrammes 
iUjtiDt  la  nature  des  chemins  et  les  circonstances  météorologiques. 

(i)  Lire  Jan  Bamilton,  1"  vol.,  chap.  V  etsuir. 

(3)  Le  camte  Ketler^  soldat  cheyaleresque  et  intrépide,  s'était  dis^ 
liDgué  glorieusemeut  dans  la  guerre  russo-turque  en  1877-78;  SkobéleT 
l'aTait  pris  comme  chef  d'état-mnjor  en  remplacement  de  Kouropatkine 


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LA  GUBRRB  RUSSO-JAPONAISE. 


N»970 


talÎDski)  et  6*(Romanov)  divisions  de  tirailleurs,  rejointe 
par  leurs  quatrièmes  batteries. 

Le  fractionnement  du  détachement  de  TEst  (quelque 
fois  appelé  3^  corps  sibérien)  fut  dès  lors  le  suivant  : 

Quartier  général,  étai-major  de  la  3^  division  et  gros 
à  Liandiasan  (Latseshan)  :  10®  (moins  un  bataillon),  li" 
12*  tirailleurs,  en  train  de  combler  leurs  pertes;  m 
bataillon  du  124«  et  un  du  139«;  batteries  1/3  et  3/3  (ei 
partie)  ;  batterie  à  cheval  de  montagne. 

Avant-garde  du  centre^  à  Tawan  :  le  22®  tirailleurs  e 
batterie  4/3  ;  de  Lienshankwan  à  Tuinpu,  le  9®  tircdlleurs 
la  moitié  de  la  batterie  2/3  ;  trois  sotnias  de  Tchita  n^  2 

Avant-garde  de  droite,  au  col  de  Motuling  ;  un  batail 
Ion  du  24®,  une  sotnia  de  Tchita  n^  2. 

DHachement  de  rextrême  droite,  au  col  de  Fengshui- 
\iug  Sud-Ouest,  un  bataillon  du  10®  tirailleurs,  une  sot- 
nia d'Oussouri  no  1,  en  liaison  avec  Michtchenko. 

Avant-garde  de  gauche,  vers  Sihoyen  :  le  23®  tirailleurs 
et  la  batterie  4/6. 

Cavalerie  Rennenkampf,  vers  Saimatse,  dix-huit  sot- 
nias et  six  pièces. 

Le  détachement  de  TEst,  dispersé  sur  un  front  de 
100  kilomètres,  avait  pour  mission  de  barrer  les  avenues 
conduisant  à  Liao-Yang,  en  fortifiant  les  cols  (emplace- 
ment des  avant-gardes)  et  en  créant  une  position  défen- 
sive à  Liandiasan. 

L'ennemi  ne  troublant  point  la  quiétude  du  comte 
Keller,  le  commandement  put  se  consacrer  au  groupe- 
ment des  forces  qui  continuaient  à  débarquer  à  Liao- 
Yang,  et  à  la  création  des  1®'  et  2®  corps  sibériens. 


blessé.  Depuis  lors,  il  n*aTait  exercé  que  des  fonctions  administratives; 
il  n*acrepta  qu*à  contre-cœur  et  sur  les  instances  de  Kouropatkiae,  le 
i;om mandement  du  détachement  de  TEst,  qu'il  trouvait  trop  lourd  pour 
nés  capacités.  (Réi^umé  des  appréciations  du  major  V.  Tettau  et  du 
lieutenant-colonel  Kvitka.) 


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La  aUEREE  R03SO*JÂFON*AtSB.  497 


a  malaise  tourmentait  cependant  rétal-major  russe^ 

ijitde  rapparition  de  Eroupes  ennemies  (!)  à  Chang- 

^:  iig(gur  le  Yalu),  signalées,  dès  le  4  mai,  en  marche 

sur  Kwanlîencheng,   refoula  ai   trois  sotnias   d'Argoun 

Lé  commandant  en  chef  envoya  dans  cette  direction, 

|i Sanaatse,  le  général  Rennenkampf;  celui-ci  aurait  dû 

■kto&^r  de  toute  sa  division  :  brigade  Lioubavioe  (Ar- 

^ft  a»  2,  Nerchinsk  n^  2)  ;  brigade  Grekov  (Tchita  d<*  2, 

^^fanéoudiosk   n*  2);   cette   deuxième  brigade  étant 

'^ersée    dans  les   détachements   des  cols,   et  comme 

'    nlerie    divisionnaire   du   comte    Iveller,    on  envoya 

Loe  renfort  à  RenueDkampf  le  colonel  Kartzev,  avec 

tm^  lotnias  d'Argoun  n^  1  et  trois  sotnias  d'Oussouri 

I  B*i  qui  auraient  dû  revenir  à  Michtchenko, 

1^7  mai»  Rennenkampf  était  à  Saimatse,  où  Kartzev 
^joignait  le  8,  venant  de  Siuelitien  par  Daigumentse  ; 
k  colonel  Vulkov,   avec  le  23*  tirailleurs,   était  placé 
'1^  ses  ordres. 

'  mission  de  Rennenkampf  consistait  à  tenir  le  car- 
ur  de  Saimatse,  pour  couvrir  le  flanc  gauche  du 
'  tufoent  de  l'Est, rappelé  en  de^-à  de  Liensbankwan, 
-  leconnaître  les  forces  ennemies  signalées  à  Feng- 
Iwaûgcheng  et  Kwantiencheng. 
Les  forces  à  sa  disposition  comprenaient  : 
Brigade  Lioubavine  :  Argoun  n°  2,    Nerchînsk   n^  2, 
i*  batterie  à  cheval  des  Cosaques  du  Transbaïkal. 

Brigade  Kartzev  :  Argoun  n*^  1  {cinq  sotnias),    Ous- 
«^urin'i  (trois  sotnias). 

Colonel  Volkov  :  23*  tirailleurs  (trois  bataillons),  bat- 
*^rie  4/6  (huit  pièces). 


(1)  un  balatlloQ  de  réservîiles  (Kobî|  4e  la  Garde,  luivi  de  ditijx 
Milr#j,  a^pç  yf,e  baUerie  de  montagne  de  U  12"  dhîsion,  sous  les 
^^f^i  du  JteuUoaDt-coloael  Yoshida. 


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LA  QUBRRB  RUSSO-JAPONAISE. 


N»  970. 


Karlzev  avait  détaché,  depuis  le  5,  à  Alyangyamen, 
trois  sotnias  d^Argoun  n^  1,  qui  signalaient  l'apparition  à 
Kwantiencheng  d'un  parti  ennemi  des  trois  armes;  lui- 
même  avait  constaté  que  dans  un  rayon  de  25  kilomè- 
tres autour  de  Fenghoangcbeng,  les  vallées  du  Shiao- 
tsaoho,  du  Tsaoho,  du  Pataoho  étaient  barrées  par  les 
avant- postes  ennemis. 

L'inspection  de  la  carte  montre  l'importance  des  car- 
refours de  Saimatse  et  d'Aîyangyamen. 

Au  point  de  vue  ravitaillement,  la  route  d'étapes  Sai- 
matse, Saikouling,  Paliling,  Fengshuiling  centre,  Fan- 
kiaputse,  est  la  seule  à  peu  près  carrossable  pour  des 
cbargt  s  légères  (1);  Tartillerie  devait  y  trouver  des  dif- 
ficultés terribles. 

Au  point  de  vue  manœuvre,  les  pistes  ne  laissent 
passer  les  chevaux  qu'à  la  file  indienne;  les  vallées 
s'élargissent  parfois  assez  pour  permettre  un  déploie- 
ment de  deux  ou  trois  escadrons;  souvent  elles  se  rétré- 
cissent à  la  largeur  du  torrent  qui  les  suit,  et  le  sentier 
escalade  alors  l'une  ou  l'autre  berge,  franchissant  sans 
cesse  le  cours  d'eau  encombré  de  blocs  de  pierres.  Les 
versants  sont  généralement  escarpés,  difficiles  à  gravir 
pour  rhomme  à  pied,  couverts  de  bois  et  de  taillis^ 
comme  les  crêtes  dominantes;  dans  les  étranglements, 
les  berges  sont  de  vraies  falaises  parfois  surplombantes. 

La  région  est  un  pays  de  guerre  de  chicanes,  d'em- 
buscades, propice  aux  actions  d'infanterie,  décourageant 
pour  les  troupes  montées. 

Reconnaissance  sur  Kwantiencheng,  —  Le  9  mai, 
Renopckampf  et  Lioubavine  partaient  avec  un  bataillon 
du  23%  dix  sotnias  (2),  huit  pièces,  trois  caissons  et  un 


M)  Charrettes  chinoises  attelées  de  cinq  animaux  traînant  800  kilo- 
grantiuf'â  dont  300  de  poids  utile,  maximum  pour  passer  les  cols. 
(â)  Beui  sotnias  de  Nerchinsk  n«  2,  cinq  sotnias  d'Argoun  n«  2,  trois 


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LA  eUBRRB  RUSSO- JAPONAISE. 


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détachement  volant  de  la  Croix-Rouge,  avec  une  avant* 
garde  de  deux  sotnias  au  Tchangling. 

Ils  laissaient  le  colonel  Yolkov  à  Saimatse  pour  y 
organiser  une  position  défensive,  un  dépôt  de  vivres  et 
surveiller  la  direction  de  Fenghoangcheng. 

Le  soir,  ils  bivouaquaient  au  Tchangling,  après  une 
étape  de  40  kilomètres  ;  Tartillerie  rejoignait  à  2  heures 
da  matin  ;  Tinfanterie  ne  pouvait  dépasser  Eurtaohotse. 

Le  10,  l'épuisement  général  était  tel  qu'on  ne  poussa 
que  la  cavalerie  (six  sotnias)  sur  Kwantiencheng,  évacué 
la  veille  par  l'ennemi  (400  hommes)  et  qu'on  occupa  à 
midi. 

Un  renseignement  arrive  du  colonel  Yolkov  (1): 
TenDemi  remonte  en  forces  de  Fenghoangcheng  sur 
Saimatse.  Rennenkampf  donne  Tordre  à  Lioubavine  de 
repartir  pour  Saimatse  avec  Tinfanterie,  deux  sotnias  et 
six  pièces,  laissant  au  Tchangling  deux  sotnias  et  deux 
pièces  de  la  batterie  à  cheval* 

Lai-même,  attaqué  par  surprise  à  2  heures  par  envi- 
ron un  bataillon,  tenait  Kuantiencheng  jusqu'à  4  heures, 
pour  rallier  ses  éléments  de  découverte,  passait  la  nuit 
au  pied  du  col  de  Tchangling,  le  franchissait  le  lende- 
main, et  campait  à  Aiyangyamen;  le  12,  il  rentrait  à 
Saimatse,  pour  constater  que  le  renseignement  de  Yol- 
kov était  sans  fondement. 

Toutefois  le  bruit  courait  dans  le  pays  qu'une  forte 
colonne  ennemie  marchait  de  Fenghoangcheng  vers  le 
Nord,  par  la  route  principale,  flanquée  d'un  détache- 
ment dans  la  vallée  du  Tsaoho  (2). 


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<^'ArgouD  n«  i  (déjà  rendues  à  Aiyangyamen),  la  batterie  cosaque,  deux 
pièces  de  la  batterie  4/6. 

(1)  Ren^ignement  provenant  d*e8pion8y  et  non  contrôlé. 

(2)  Il  n*y  ayait  en  réalité  que  des  déplacements  de  troupes  se  parta- 
geant les  cantonnements  autour  de  Fenghoangcheng,  et  lançant  leurs 
^  d'aTant-postes  dans  les  vallées. 


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LA  QUBRRR  RUSSO-JAPONAISE. 


N»  970. 


j 


En  conséquence,  dès  son  retour,  Rennenkampf  pres- 
crit, le  42,  une  reconnaissance  sur  Fenghoangcheng. 

Suivant  les  ordres  reçus  Kartzev  part,  le  13,  avec  six 
solnias  des  !•''  et  2*  Argoun,  et  trois  sotnias  d'Oussouri, 
descend  le  Tsaobo  jusqu'à  Sankiapu,  et  lance  des 
patrouilles  d'officiers  ;  on  lui  signale  Tennemi  à  Haiku- 
mentse  (une  compagnie);  il  rend  compte  et  part  pour 
Lienshankwan  avec  les  trois  sotnias  de  TOussouri,  afin 
de  se  relier  avec  le  comte  Keller,  laissant  à  Sankiastse 
le  colonel  Troukbine,  du  !•''  Argoun* 

Celui-ci  se  repliait  le  lendemain  sur  Saimatse,  lors- 
qu'il reçut  de  Rennenkampf  Tavis  que  ce  dernier  se 
poLtait,  le  45,  vers  le  Sud,  avec  cinq  sotnias  et  deux 
pièces,  par  le  Pataoho,  flanqué,  dans  la  vallée  à  l'Est, 
(Tayangkou)  par  deux  sotnias;  Troukhine,  de  5on  côté, 
avait  ordre  de  coopérer  au  mouvement  en  descendant  le 
Tsaobo. 

La  journée  du  4  5  se  passe  à  marcber  prudemment 
vers  le  Sud,  sans  aller  jusqu'au  contact  des  avant-postes 
ennemis. 

Rennenkampf,  décidé  à  attaquer  Haikumentse,  appelle 
à  lui  Troukbine,  qui  rejoint  le  16,  à  travers  les  crêtes, 
au  prix  des  plus  grandes  peines. 

L'attaque  dirigée  sur  Haikumentse  ne  permit  d'em- 
ployer que  trois  sotnias  sur  onze,  à  cause  de  Tétroitesse 
de  la  vallée  et  de  la  raideur  des  versants  ;  l'ennemi  céda 
ie  terrain,  reculant  sur  quatre  positions  successives  et 
n  agissant  que  par  des  feux  à  grande  distance.  La  cava- 
l^^rie  russe  n'agit  qu'à  pied,  sans  l'appui  de  son  artillerie, 
CQ  menaçant  de  déborder  un  flanc  de  l'adversaire  avec 
une  demi-sotnia.  L'engagement  avait  duré  cinq  beures, 
sans  trop  de  pertes  (7  à  8  bommes  de  cbaque  côté). 

L^ennemi  n'avait  montré  qu'une  ou  deux  compagnies 
qui  avaient  reculé  sur  leur  réserve  d'avant-postes. 

Rennenkampf  ne  tenta  pas  d'en  savoir  davantage,  et 
rentra  le  47  à  Saimatse. 


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^m. 


Ul  <3debre  russo-japonaise. 


m 


En  sorame,  on  ne  savait  rien,  en  dehors  des  rensei- 
gnements d'espions,  qui  accusaient  la  présence  à  Feng- 
hoâDgcbeng  de  27,000  fantassins,  2,000  cavaliers,  et 
beauc^ïiip  de  canons,  dont  36  obusiers. 


Ûetixième  recommissance  sur  Fenghoangchetig .  —  Le 
çotiinïaïidement  supérienr  avait^  sur  ces  entrefaites,  reçu 
dcMichtchetiko  la  nouvelle  d'un  mouvement  de  troupes 
PiiDemies  de  Fengboangcheng  vers  Sitiyen,  coïncidant 
lîfc  des  débarquements  à  Takushan  ;  par  ailleurs,  la 
itluation  était  calme;  il  n^y  avait  d'inquiétant  que  le 
groupe  ennemi  de  Kwantiencheng, 

Rennenkampf  reçut  la  mission  de  reconnaître  Kwan- 
tiencheng  et  Feoghoangcheng  à  la  fois.  Instruit  par  sa 
teûtâtive  précédente,  il  résolut  de  tenter  de  pénétrer  sur 
les  derrières  de  la  I^^  armée. 

Le  23  mai,  il  groupe  neuf  sotnias  avec  Lioubavine,  à 
Aij&ngyamen,  gardant  comme  repli  à  Saimatse  une 
compagoie  du  23%  quatre  sotnias  et  demie  et  la  batterie 
Je  campagne. 

Tout  le  reste  :  23«,  trois  sotnias,  batterie  à  cheval 
wwaqae,  pour  simphtier  la  question  des  ravitaillements, 
est  renvoyé  à  Ampu,  sauf  quelques  postes  laissés  aux 
^rfs  (1);  en  effet,  la  région  pauvre  de  Saimatse  était 
presque  épuisée. 

Hfmnenkampf  lance  le  22  ses  reconnaissances^  au 
ûoîiihrede  trois,  soit,  une  sur  Kwantiencheog*  deux  sur 
Fêûghaangcheng;  chacune  comprend  2  officiers,  9  Cosa- 
qnes  et  \  guide-interprète  chinois.  Elles  poussent  jus- 
<]u'i  la  zone  des  postes  eoDemis,  renvoient  leurs  che- 
Hai,  et  essayent  de  passer,  en  dehors  des  sentiers. 
Elles  échouent:  seule^  celle  de  Kwantiencbeng  rapporte 


(1)  SthiAtion  analog^ue  à  celle  de  la  !0*  dirbton  japooaUe  après  U 
Ïïris4-  du  m\  de  TalJng. 


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i02 


LA  OUBRRB  RU880-JAP0NÂISB. 


N«970. 


un  renseignement  d'habitant  :  il  y  a  dans  la  région, 
4,000  fantassins^  trois  escadrons  et  dix  canons. 

ReDoenkampf  veut  l&cber  d'en  savoir  autant  sur  Feng- 
hoangeheng,  en  tentant  cette  fois  de  passer  par  la  vallée 
de  TAiho.  Il  part  le  22  mai  d'Aiyangyamen,  avec  Ldou- 
bavme,  Kartzev  et  neuf  sotnias,  et  arrive  jusqu'à  Lac- 
pienkou;  les  reconnaissances  annoncent  que  l'ennemi 
tient  Situcbeng,  le  col  au  Sud  et  Tapu  (un  bataillon  et 
cinq  pièces  disent  les  habitants). 

Le  23,  on  marche  en  deux  colonnes  vers  le  Sud; 
Situeheng  est  reconnu  inoccupé,  le  col  aussi,  il  n'y  a  pas 
de  traces  de  Tennemi.  On  stationne  à  Situeheng,  avec 
une  sotnia  au  col;  trois  reconnaissances  d'officier  par- 
tent à  pied  pour  Fenghoangcheng  :  deux  d'entre  elles 
réussirent  à  percer  les  avant-postes  japonais,  mais  ne 
purent  revenir  (1).  - 

Une  patrouille  montée,  de  la  sotnia  d'avant-garde, 
reçoit  dans  la  nuit  des  coups  de  fusil  devant  Tapu. 

Le  24,  à  9  heures,  le  détachement  occupait  Tapu  sans 
difficultés,  mais  TefTort  s'arrêta  là,  devant  une  fusillade 
partie  des  crêtes  et  des  bois  bordant  la  vallée;  sur  la 
menace  d'un  enveloppement  par  la  crête  Ouest,  vers 
midi,  il  fallut  se  repUer  sous  le  feu,  sans  avoir  reconnu 
autre  chose  que  la  présence  d'un  bataillon  ennemi  (2). 

Après  un  long  repos  à  Situeheng,  le  détachement 
russe  passa  la  nuit  à  Laopienkou. 

Un  témoin  oculaire  (3)  félicite  les  Russes  d'avoir 
échappé  à  un  désastre  :  le  détachement  marchait  depuis 


{i)  L'une  d'entre  elles,  du  i"  Argoua,  lieutenant  Rogovski  et  sept 
hommes  fut  prise  le  27  mai  au  soir  près  de  Kaolimén,  sur  la  grande 
route  d'étapes  de  Kuroki,  à  bout  de  forces  et  mourant  de  faim. 

(â)  Les  rapports  japonais  n*accusent  qu'une  compagnie,  ce  qui  est 
poï^sible,  car  les  appréciations  des  Cosaques  sur  Tinfanterie  ennemie 
soot  sDurent  exagérées. 

(3)  Streffleur,  Einzelschriften,  etc I.  Band.  Vienne,  1906. 


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(1)  Il  aurait  pu,  de  Situcheug,  gagner  Kwantiencheng  directement 
ptr  le  Sud,  ayec  quelques  chances  de  trouyer  un  secteur  mal  gardé. 

(2)  Pertes  :  i  offlcier,  2  cavaliers,  2  chevaux  blessés. 


il 


ff'  970,  LA  OUBRRE  RUSSO-JAPONAISE.  203 

deux  jours  sans  patrouilles  de  sûreté,  le  gros  suivant  à 
300-500  pas  Tayant-garde  qui  comprenait  une  ou  deux 
sotnias  déployées  en  fourrageurs  (lava)  ;  puis  tout  cela 
s'arrètant  sous  le  feu,  s'entassant  dans  les  localités,  se 
bornant  à  détacher  des  sotnias  à  pied  au-devant  des 
éléments  nouveaux  déployés  par  Tennemi,  sans  chercher 
à  prendre  du  large  pour  tourner  le  rideau  de  forces  de 
Tennemi  et  voir  ce  qu'il  y  avait  derrière,  sans  même 
lancer  dans  ce  but  de  simples  patrouilles. 

Les  pertes  (1  officier,  7  Cosaques,  10  chevaux  blessés) 
n'étaient  donc  pas  coifipensées  par  le  résultat  acquis. 

Le  25  mai,  toujours  infatigable,  le  général  Rennen- 
kampf  se  met  en  route  pour  reconnaître  Kwantiencheng 
par  Eortaohotse  (1)  toujours  sans  dispositif  de  sécurité 
jasqu  au  col  de  Tcbangling,  d'où  il  lance  trois  patrouilles 
qui  prennent  5  minutes  d'avance.  11  bivouaque  au  som- 
met du  col,  couvert  à  400  pas  par  un  poste,  à  200  pas 
par  un  autre.  \'â  ' 

A  10  heures  du  soir,  surpris  par  environ  deux  compa- 
gnies ennemies,  le  détachement  russe  se  replie  sur 
Eurtaohotse,  s'y  arrête  de  2  à  7  heures  du  matin,  et 
rentre  le  26  au  soir  à  Aiyangyamen,  à  bout  de  forces  (2).  j|  j    j 

Combat  de  Aiyangyamen^  le  28  mai.  —  Le  détache- 
ment Rennenkampf,  en  station  à  Aiyangyamen,  était 
couvert  par  deux  postes  :  à  l'Est,  une  sotnia  d'Argoun 
n°  2,  au  Sud-Ouest,  une  demi-sotnia  sur  la  route  du 
Kuankouling;  le  sentier  de  Tongkialingtse  au  Sud  n'était 
pas  gardé. 

C'est  précisément  de  cette  direction  (crêtes  à  l'Est  du 
Kuankouling)  qu'arrive,  le  28  au   matin,  une  attaque 


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LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE. 


N»  970. 


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ennemie  progressivement  renforcée  à  trois  bataillons  et 
une  batterie,  combinée  avec  une  offensive  de  cavalerie  à 
pied,  soutenue  par  de  Tinfanterie  venant  d*Eurtaohotse. 

Rennenkampf  soutient  le  combat  avec  huit  sotnias  et 
demie  jusqu'à  midi,  puis  se  replie  sur  Saimatse,  où  il 
arrive  à  6  heures  du  soir,  sans  laisser  de  patrouilles  au 
contact. 

Du  côté  japonais,  Tattaque,  d'abord  entamée  par  le 
colonel  Yoshida,  venant  de  Kwantiencheng  avec  un 
escadron  et  deux  bataillons  de  réservistes  de  la  Garde, 
avait  été  renforcée  vers  9  heures  par  un  bataillon  et  une 
batterie  de  la  12*  division,  avant-garde  de  la  brigade 
Sasaki,  arrivés  de  Situcbeng  par  Tongkialingtse  (1), 

Rennenkampf  crut  avoir  affaire  à  Tavant-garde  d*unc 
division  ennemie,  et  se  tint  prêt  à  évacuer  Saimatse,  où 
il  disposait  alors  de  treize  sotnias  et  demie,  avec  une 
compagnie  du  23®  et  la  batterie  de  campagne  4/6. 

Dès  le  29,  sur  un  renseignement  d'indigène,  non  con- 
trôlé, annonçant  l'arrivée  de  l'ennemi,  il  se  porte,  par  le 
Fengshuiling  Est,  au  carrefour  de  Tsiang-cbang,  avec  la 
brigade  Lioubavine  (quatre  sotnias  de  Nerchinsk  n""  2  et 
quatre  d'Argoun  n<>  2),  pour  couvrir  la  direction  de 
Moukden;  tout  le  reste,  sous  les  ordres  du  colonel 
Kartzev,  rejoignait  le  colonel  Volkow  au  Fengshuiling 
centre. 


Le  commandement,  sur  la  foi  des  comptes  rendus  du 
28  et  du  29,  put  croire  à  l'offensive  d'une  division  enne- 
mie arrivant  de  Kwantiencheng;  en  particulier,  Kart- 
zev donnait  Saimatse  comme  occupé  par  3,000  hommes 
d'infanterie  au  moins,  avec  une  batterie. 

D'autres  renseignements  représentaient  la  P*  armée 


(1)  Pertes  japonaises,  en  tout  4  tués  et  26  blessés;  pertes  russes, 
2  orûciers  et  7  Cosaques  blessés. 


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LA.  aUBRRE  RUSSOJAPONAISE. 


206 


japonaise  en  train  de  se  concentrer  à  Siuyen,  laissant  un 
simple  détachement  d'occupation  à  Fengboangcheng. 

Le  général  Kouropatkine,  pour  éclaircir  ses  doutes, 
donna  Tordre  au  chef  du  détachement  de  TEst  de  faire 
des  reconnaissances  en  forces  d'une  part  sur  Saimatse, 
de  concert  avec  Rennenkampf,  d'autre  part  sur  Feng- 
hoangeheng. 

Le  comte  Keller,  rappelons-le,  ne  pouvait  disposer 
que  de  la  3«  division  de  tirailleurs,  général  Romanov 
(9* tirailleurs  à  Lienshankwan,  40®,  ll^  12®  à  Liandia* 
sao),  moins  la  batterie  3/3  perdue  au  Yalu;  la  6®  divi- 
sion tenait  le  Taling  par  le  21®,  le  Motuling  par  le  24®,  le 
Feogshuiling  centre  par  le  23®  ;  restait  le  22®  disponible 
à  Tawan  ;  les  batteries  2/6  et  3/6  avaient  été  perdues  au 
Yalu. 

Keller  rappelle  à  lui  tout  son  monde  à  Lienshankwan, 
tandis  que  Kouropatkine  poussait  à  Liandiasan  la  bri- 
gade Oganovski  (2®  brigade  de  la  2®  division  d'infanterie 
deSibérie),  comme  soutien  éventuel. 

Intervention  du  détachement  de  l'Est.  —  Le  comte  Kel- 
ler commence  par  pousser  le  lieutenant-colonel  d^état- 
niajor  Chrotiski  avec  60  cavaliers  en  reconnaissance  de 
Lienshankwan  sur  Saimatse,  et  lui-même  donne  son 
ordre  d'opérations  le  31  au  soir,  pour  les  1®'  et  2  juin. 
Nous  pouvons  le  résumer  ainsi  : 
d)  Reconnaissance  sur  Fengboangcheng  : 
Général  Romanov,  commandant  la  3®  division  de 
tirailleurs,  six  bataillons  (1),  cinq  sotnias,  huit  pièces, 
deux  compagnies  du  génie,  par  la  grande  route,  direc- 
tion Siuelitien. 


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(1)  9«  tirailleurs,  un  bataillon  du  iO«,  deux  bataillons  du  22%  bat- 
^^e  2/3,  deux  compagnies  du  2*  bataillon  de  sapeurs,  cinq  sotnias  de 
Tcbiu  n»  2. 


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LÀ  eUKBRB  RUSSO-JAPONAISE. 


N«  970. 


b)  Iteconnaissance  sur  Saimatse  : 

GroSf  le  général  Keller,  avec  Kachtalinski,  hait 
bataillons  (1),  seize  pièces,  une  compagnie  du  génie.  La 
cavalerie  divisionnaire  est  figurée  par  les  teiaireurs 
montés  des  régiments;  itinéraire,  la  route  Tsaohokou, 
Tsaohotse,  Saimatse.  Un  bataillon  du  11*  et  celui  du  2â* 
devaient  se  détacher  pour  former  flanc-garde  fixes  res- 
pectivement dans  les  vallées  du  Pataobo  et  du  Tsaoho. 

Colonne  Volkov  :  le  23*  et  une  batterie  de  montagne  (2) 
marcheraient  sur  Saimatse  par  le  Fengshuiling  centre. 

Cavalerie  Kartzev  (  cinq  sotnias  d'Argoun  n*  1) 
opérerait  avec  Volkov  et  assurerait  sa  liaison  avec  le 
gros. 

Les  bagages  étaient  réduits  ;  les  équipages  ne  corn- 
prenaient  que  des  dvoukolkas  à  deux  roues  ou  des  che- 
vaux de  bat,  les  fourrages,  en  partie  chargés  sur  les 
caissons.  On  emportait  quatre  jours  de  vivres,  180  car- 
touches par  homme,  huit  caissons  par  batterie  ;  un  poste 
télégraphique  était  poussé  à  Tsaohokou. 

L'ordre  touche  le  général  Rennenkampf  à  Tsiangchang 
dans  la  nuit  du  31  :  il  devait  marcher  sur  Saimatse  et 
TaElaquer  par  le  Nord,  le  2  juin. 

11  avait  déjà  une  sotnia  au  Fengshuiling  Est,  et  une  au 
Sinkailing  ;  les  sept  autres  (3)  étaient  sous  sa  main. 

Rennenkampf  laisse  ses  instructions  à  Ldoubavine  pour 
la  marche  du  l^*"  et  du  2  et  lui  adjoint  son  chef  d'état- 
major,  le  colonel  Rossiiski  ;  puis  il  part  pour  Siaosyen, 
fait  iOO  kilomètres  en  vingt-quatre  heures  et  arrive  au 


(1)  Dcuï  bataillons  du  10",  deux  bataillons  du  li«,  le  12%  un  ba- 
tajUoD  du  22«,  batteries  1/3  et  4/3,  une  compagnie  du  2*  bataillon  de 
sapcurii. 

{^)  No u Tellement  arriyée. 

(:t)  Une  sotnia  de  Tchita  n®  2  de  la  brigade  Grekow  s'était  jointe  à 
\m  h  30  tnai. 


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N»970. 


LA  GUERRB  RU8S0-JÂP0NAISB. 


^7 


Paliling  pour  prendre  la  direction  du  groupe  ELartzev- 

Volkov. 

Opérations  de  la  brigade  Lioubavine.  —  Lioubavine 
rappelle  la  sotnia  du  Sinkailing,  quitte  Tsiaugchang  le 
1*' juin  et  arrive  à  3  heures  au  sommet  du  col  de  Feng- 
shuiling  Est,  gardé  depuis  le  29  mai  par  un  poste  (1)  qui 
y  vivait  dans  une  quiétude  parfaite.  La  brigade  iCait  un 
long  repos  dans  une  clairière  de  600  à  800  mètres  de 
diamètre,  une  sotuia  d'avant-garde  rentre  après  avoir 
placé  quelques  postes.  A  3  h.  30,  arrive  de  la  lisière  au 
Sud-Est  une  grêle  de  balles  qui  en  quelques  instants 
conche  à  terre  30  hommes,  dont  S  morts  et  60  chevaux. 
Go  s'imagine  le  désordre  et  la  confusion  qui  s'ensuivirent. 
La  brigade  se  replia  sur  Kouanti  recevant  en  chemin  de 
nouveaux  feux  sur  son  flanc  droit. 

Les  auteurs  de  la  surprise  se  montaient  à  environ  une 
section  de  60  réservistes  du  détachement  Yoshida,  partie 
en  reconnaissance  de  Saimatse  vers  le  Nord. 

Le  lendemain,  Lioubavine  repart  de  Kouanti  à  7  heu- 
res, précédé  cette  fois  de  reconnaissances  et  couvert  par 
nn  dispositif  de  sûreté  sérieux,  mais  aussi  avec  des 
allures  très  ralenties;  il  entre  à  Saimatse  à  2  heures 
(22  kilomètres  en  sept  heures),  et  y  trouve  le  colonel 
Chrotitski,  ses  éclaireurs,  et  Tavant-garde  de  Keller. 
Les  Japonais  avaient  prudemment  évacué  la  localité,  où 
ils  ne  s'étaient  d'ailleurs  avancés  qu'avec  une  ou  deux 
compagnies. 

De  son  côté,  Renneokampf  avait  joint  le  2  à  10  heures 
du  matin,  à  Kankaotse  le  groupe  Kartzev- Volkov  (2)  ;  à 


(1)  3«  sotnia  d'Argoun  u?  2. 

(2)  Mtoqueot  deux  sotnias  détachées  en  escorte  de  convoi  sur  Fan- 
lùaputse;  YolkoT  est  en  retard  parce  qu'au  lieu  de  stationner  au 
VeDg&huiliog,  il  avait  pris  cantonnement  à  Ampu. 


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LA  QUBRRB  RUSSO- JAPONAISE. 


N«  970. 


8ifalatse,  il  rencontre  la  tête  du  gros  de  Keller,  arrivant 
de  Tsaohotse,  arrêtée  et  prête  à  faire  demi-tour  après 
une  marche  de  50  kilomètres  en  quinze  heures.  Les 
deux  jours  d'étapes  avaient  cruellement  éprouvé  l'artiU 
terie,  surchargée  par  le  transport  de  ses  fourrages  sur 
un  matériel  déjà  trop  lourd. 

Kouropatkine,  avisé  de  Tabandon  de  Saimatse  par 
Fennemi,  avait  désapprouvé  la  proposition  de  Keller  de 
pousser  sur  Aiyangyamen,  et  le  rappelait  d'urgence; 
dans  son  inquiétude  de  voir  Fengshuiling  Ouest  gardé 
par  deux  bataillons  et  une  batterie  seulement,  car  le 
bruit  courait  d'une  offensive  imminente  de  Kuroki,  il 
avait  poussé  la  brigade  Oganovski  sur  Tawan  et  une  bri- 
gade de  la  5*  division  de  tirailleurs  de  Liao-Yang  à  Lian- 
diasan. 

Keller  repartit  donc  le  3  pour  Lienshankwan,  où 
devaient  se  terminer  ses  marches  forcées,  démontrées 
inutiles;  de  son  côté,  Rennenkampf  réoccupait  Saimatse 
avec  trois  bataillons,  douze  sotnias  et  demie  et  sii 
pièces  (1). 

Le  lendemain,  il  poussa  vers  Aiyangyamen  avec  trois 
sotnias  (2)  et  les  éclaireurs  du  23^  et  s'engagea  au  Sin- 
kailing  contre  une  petite  arrière-garde  qui  se  replia;  les 
reconnaissances  virent  deux  ou  trois  bataillons  ennemis 
€D  retraite  sur  Aiyangyamen. 

Le  soir  même  (4  juin),  Rennenkampf  repartait  pour 
Tsiangchang  avec  la  brigade  Lioubavine,  sur  la  nouvelle 
de  1  apparition  de  l'ennemi  à  Saipingkai. 

Le  général  Grékov  (3),  restait  à  Saimatse,  comme  chef 
du  détachement,  avec  le  23«,  deux  sotnias  d'Argoun  nP  i 


(f  )  Le  23"  tirailleurs,  la  batterie  à  cheval  de  montagne,  trois  sotnias 

et  demi  de  EartzoT  et  neuf  sotnias  de  LioubaTine. 
(â)  Deux  sotnias  d'Argoun  n»  t,  une  sotnia  de  Yerkhnéoudinsk  n'^î» 
(3)  Chef  de  la  i^  brigade  de  la  dÎTision  de  Cosaques  du  Trans- 

baïkal. 


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N<910. 


LA  GUERRE  RU 3S0- JAPONAISE. 


d  la  batterie  de  montagne,  pendant  que  le  colonel 
Kartzev  se  repliait  sur  le  Fengshuiling  Centre. 

A  partir  de  ce  moment,  la  cavalerie  Rennenkampf 
allait  cesser  d'agir  isolément;  elle  était  épuisée  par  le 
service  qu'on  lui  imposait  depuis  un  mois.  Il  serait 
eiag'éré  de  dire  que  le  résultat  de  ce  surmenage  ait  été 
fructoeux  pour  le  commandement.  Toutes  les  entreprises 
du  ^éoéral  Rennenkampf  ne  procurèrent  aucun  rensei- 
gnement qu*on  ne  connût  déjà,  soit  par  l'espionnage, 
soit  par  la  bataille  du  Yalu. 

A  ce  sujet,  on  a  ioeriminé  l'insuffisance  de  la  division 
cosaque  du  Transbaïkal,  composée  de  réservistes,  à 
remplir  sa  tâche.  Nous  doutons  fort  qu'une  cavalerie 
régulièrement  instruite  et  bien  montée  eût  rendu  plus 
de  services  dans  les  mêmes  conditions  :  pays  de  mon- 
tagnes aux  passages  gardés,  population  de  langage 
inconnu,  ennemi  stationnaire  et  couvert  d'un  réseau 
serré  d'avant-postes.  Elle  eût  sans  doute  évité  les  sur- 
prises, elle  eût  peut-être  fait  passer  quelques  reconnais- 
sances assez  heureuses  pour  rentrer  à  leurs  escadrons  ; 
i  coup  sûr,  ces  reconnaissances  n'auraient  pas  rapporté 
l'état  des  cantonnements  de  l'ennemi,  malgré  leur  bonne 
volonté. 

Quant  à  la  recherche  du  renseignement  par  le  combat 
à  pied  des  sotnias,  elle  eût  renseigné  le  commandement 
sur  l'emplacement  de  la  ligne  de  résistance  des  avant- 
postes  ennemis  dans  différents  cols,  et  cela,  au  prix  de 
pertes  sérieuses;  le  résultat  cherché  n'aurait  pas  été 
atteint  non  plus. 

Nous  nous  permettrons  de  citer  ici  les  conclusions 
d'une  étude  parue  dans  les  Einzelschriften  ûbei'  den  Rus- 
mch-japanischen  Krieg  (Streffleur),  Wien,  1906,  œuvre 
probable  d'un  officier  autrichien  détaché  auprès  de 
Rennenkampf. 

La  reconnaissance  des  gros  ennemis,  aurait  été  des  plus  diffi- 
ciles même  pour  une  cayalerie  régulière  européenne,  en  présence  du 


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LA  aUBRRB  RUSSO-JAPONAISE. 


N»»70. 


I    . 


rê»eai]  serré  dei  iTant-postes  ennemis,  et  des  difficultés  opposées  par 
le  terrain  moptaj^neuic.  La  tâche  imposée  à  la  diTÎsion  des  Cosaques  du 
TranâbaïkaL  aurai!  di)  être  déjà  accomplie  par  le  détachement  de  l'E^t, 
deTant  Icqupi  loutf!  la  I*^  armée  japonaise  s*était  montrée  déployée  au 
combat  du  Valu,  C^.  tiVtait  pas  par  des  émissaires  ou  des  patrouilles 
que  le  général  BeniK'nkampf  pouvait  espérer  en  apprendre  davantage 
que  le  général  ZRsssoulitch  n'en  avait  vu  de  ses  yeux  le  1*'  mai. 

En  effet,  lors  de  Tarrivée  de  Rennenkampf  à  Saimatse  (8  mai), 
Kurobt,  k  Fi?nghoangcbeng,  avait  eu  le  temps  de  faire  barrer  par  de 
forts  pot^tes  d'infanterie  la  plupart  des  avenues  pouvant  donner  accès 
aux  Cosaques  vers  sf  s  cantonnements  ;  au  bout  de  quelques  jours,  tous 
les  passages  étaient  fermés. 

Faute  de  cheminé,  seuls  praticables  aux  chevanx^  restait  la  ressource 

de  faire  pasa^r  des  patrouilles  à  pied au  moins  fallait-il  leur  faciliter 

la  tftcbe  par  des  d^nnonstrations  simultanées  comportant  déploiement 
d'artillerie  contre  le^^  organes  de  sûreté  de  Tennemi,  pour  leur  per 
mettre  de  se  glisser,  h  la  faveur  du  combat,  de  l'autre  côté  du  front 
adverse. ....  restait  encore  une  difQculté  pour  les  patrouilles  :  fran- 
chir à  nouveau  la  ligne  ennemie;  on  pouvait  toutefois  espérer  en  voir 
rentrer  quelqu'une,  ce  qui  aurait  permis  de  vérifier  par  recoupement 
Ici  renseignements  d^^missuires. 

Le  serrice  d  espionnage  (dans  ces  circonstances)  devait  jouer 

un  rdle  de^  plus  importants ;  les  agents  chinois  valurent  mieux 

que  leur  réputation ,  car  là  où  Us  signalèrent  de  la  fumée,  il  y  avait 
rédlemenî  du  feu. 

Toutefûis^  le  résultat  qu'on  attend  des  patrouilles,  renseignement 
direct  ou  véTifiention  des  avis  d'espions,  présuppose  une  bonne  instruc- 
tion de  la  troupe  dès  le  temps  de  paix ce  qui  n'était  pas  le  cas. 

Ceei  explique  qu*un  chef  allant,  éprouvé  comme  Rennenkampf  n'ait  pu 
s*acquitter  qu'en  partie  de  la  tAche  ultra-délicate  qui  lui  était  confiée. 

Ce  chef  intrépide,  i^entant  l'insuffisance  de  ses  sous-ordres,  prenait  la 
tête  de  toutes  les  entreprises,  sans  cesse  en  selle,  revenant  sans  trêve 

sur  renneini.  11  n'opterait  qu'avec  des  Cosaques qui,  des  condi- 

tioDS    requises    pour    le   service   de   reconnaissance,    n'en  possédaient 

qu'une,  la  rapidité  du  mouvement Les  événements  ont  prouvé 

que  le^  Cûj^aques  de  Transbaïkal  n'étaient  pas  à  la  hauteur  de  leur 
tlche. 

Le  gros  des  soluias  de  Rennenkampf  appartenait  au  2*  tour,  qui  ne 
connporte  qu'une  unique  période  d'instruction  de  trois  semaines;  de 
p]\}Hj  les  sotnias  avaient  été  complétées  par  des  hommes  du  3«  tour, 
pratiquemeijl  exempta  de  tout  exercice  militaire;  presque  tous  avaient 
jadis  été  convoqués  pour  réprimer  le  soulèvement  des  Boxeurs;  en  face 
des  bandes  chinoises  de  valeur  médiocre  et  d'esprit  passif,  ils  avaient 


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N-  970. 


LA  GCnSRRE  RUSSO- JAPONAISE. 


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déstpprû  le  ieirice  de  reconnaissanee  et  de  sûreté.  Deyant  les  patrouilles, 
postes,  détachements  japonais,  composés  de  fantassins  rompus  à  Tuti- 
lisation  du  terrain,  pouvant  même  tirer  sans  se  trahir  gr&oe  à  la  poudre 
sus  famée,  les  pointes  oosaques,  sans  cesse  fusillées,  deyaient  faire 
demi-toar  sans  tirer  les  choses  au  clair 

r/est  yraisemblablement  l'insuffisance  du  dressage  de  son  personnel 
en  Toe  de  la  découyerte  qui  a  conduit  Rennenkampf  à  renoncer  au 
maintien  permanent  d*un  système  de  patrouilles  au  contact  des  ayant- 
fardes  ennemies,  et  à  perdre  deux  semaines  à  Saimatse  ayant  de  lancer 
des  pointes  à  la  recherche  des  gros  adverses.  On  yoit  clairement  quMl 
répn^oe  à  lâcher  de  petits  groupes  indépendants,  et  qu'il  en  tient  pour 
TictioB  du  gros  détachement. 

Les  quatre  tentatives  sur  Fenghoangcheng  et  Kwantiencheng  ont 
dooc  bien,  dans  leur  ensemble,  le  caractère  de  reconnaissances  en  forces 
qui  échouent  toujours  dès  le  premier  contact  avec  les  plus  faibles  élé- 
ments du  système  de  sécurité  de  Tennemi  :  faute  des  précautions  les 
pios  rodimeotaires  pour  la  sécurité  en  marche  et  en  station,  ces  quatre 
prises  de  contact  et  toutes  celles  qui  suivirent  débutèrent  pour  les 
Russes  sous  la  forme  d*une  surprise,  en  procurant  à  l'ennemi  les  avan- 
tages iaverses,  et  cela,  que  le  détachement  russe  fût  en  mouvement  ou 
ao  repos.  L'opération  commence  avec  un  bel  élan  :  chaque  fois,  Ren- 
Denkampf  abat  environ  40  kilomètres  par  de  mauvais  chemins  dans  sa 
première  journée  ;  aux  premières  salves  japonaises,  l'action  se  fige  ;  le 
Moei  de  la  retraite  intervient,  on  renonce  à  pousser  plus  loin  la  recon- 
oaiisance. 

L'uniformité  d'aspect  de  ces  opérations  s'explique  en  partie  par  l'im- 
prévu des  situations,  en  partie  aussi  par  les  difficultés  auxquelles  on  se 
lieurte  dans  l'emploi  des  troupes  montées  dans  le  combat  de  feux,  sur- 
toat  en  montagne.  Le«  Cosaques,  pied  à  terre,  devaient  renvoyer  vive- 
ment leurs  chevaux  hors  de  la  zone  de  feu  oii  l'on  s'était  inoonsidéré- 
méat  engagé,  tout  en  restant  à  même  de  les  rejoindre;  ces  chevaux  de 
main  ralliaient  donc  les  sotnias  non  employées,  quelque  part  sur  la 
li^oe  de  retraite  ;  celle-ci  ayant  toujours  la  caractéristique  d'un  défilé, 
ne  favorisait  pas  la  manœuvre  en  retraite;  l'opération  se  réduisait  donc 
pour  les  sotnias  engagées,  à  de  rapides  rafales  de  balles  dans  de  brefs 
temps  d'arrêt  sur  des  positions  de  tir. 

L'inraoterie  japonaise  se  rendit  bien  vite  compte  de  ce  point  faible 
4€â  Cosaques,  qui  n'étaient  jamais  Âoutenu^  par  leurg  troupes  de  tirait* 
leuri  ni  leur  artillerie;  allégiîe  de  tous  impedimenta,  cnbai'die  par  ïa 
victoire  du  Valu,  ehe  provoquait  le  combat  pour  le  mener  enisuite  oBeu- 
Hvemenl  par  petites  fractîoni»,  en  pratiqunnt  la  menace  toujours  efficace 
c^fQtre  la  ligne  de  retraite  de  Tadver^ire. 


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LA  OUBRRB  RUBSO-JAPONÀISB. 


H«  970. 


Reconnaissance  sur  Fenghoangcheng.  —  Le  général 
Romanov,  avait  poussé  sur  Tuiupu  le  1^'  juin;  le  2,  pré- 
venu de  Tarrivée  au  poste  télégraphique  de  Tsaohokou, 
de  la  dépêche  du  général  en  chef  rappelant  Kell^,  il 
avait  jugé  inutile  de  poursuivre  sa  propre  reconnais- 
sance sur  Fenghoangcheng;  le  4  juin,  il  était  de  retour 
au  Motuling  avec  le  22®  tirailleurs,  renvoyant  le  reste  de 
son  détachement  à  Lienshankwan. 

La  3®  division  de  tirailleurs  se  trouvait  donc  de  nou- 
veau groupée  le  4  juin  à  Lienshankwan,  avec  une  avant- 
garde  à  Tuinpu  (1). 

La  6®  division,  c'est-à-dire  les  22®  et  24®,  occupait  le 
Motuling.  Enfin,  la  brigade  Oganovski,  poussée  àTawan, 
se  couvrait  sur  la  route  de  Siuyen,  vers  Taseling,  par 
trois  bataillons  du  8®  de  Sibérie  et  cinq  sotnias  (2). 

Reconnaissances  de  la  /'®  armée  vers  les  cols  (3),  occu- 
pation de  Saimaise.  —  L  armée  d'Oku  allait  entamer  sa 
marche  sur  Wafangou  ;  fidèle  à  son  principe  de  toujours 
montrer  de  l'activité  sur  l'ensemble  du  front  stratégique 
pour  tâcher  (d'enlever  à  l'ennemi  la  tentation  de  jouer 
des  réserves  sur  les  lignes  intérieures,  le  commande- 
ment japonais  prescrivit  à  la  10®  division  un  mouvement 
vers  Siuyen,  et  à  la  1'®  armée,  de  faire  quelque  chose, 
dans  la  mesure  de  ses  moyens. 

Le  général  Kuroki  ordonna  une  série  de  reconnais- 
sances à  exécuter  &  partir  du  6  juin,  par  des  groupes 
d'infanterie  équipés  légèrement,  et  pourvus  de  quelques 
cavaliers  :  ces  reconnaissances  furent  fournies  par  la 
2®  division,  la  seule  qui  fut  au  complet  à  Fenghoang- 
cheng. 


(1)  Deux  LataïUou»  du  10*,  trois  iotnias  de  Tchita  n"  2, 

(2)  Troia  d'Ouasoun,  de  us  de  VerknéoudiDtk  o*  2, 

(3)  Streffleur,  Eimeise/irificn,  ett.,  JM2  ïleft. 


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ir 


»»  97&. 


hk  QUSERÉ  RUSSO^AFONiJSE. 


£13 


s)  ReconoaissaDce  de  gauche  sur  le  Sinl<ailing  (route 
de  Uoangkiatieïi)  :  bataillon  111/30*,  majoi*  Miyakawa, 
pousse  jusqu'à  Tataugkeou,  à  rOuest  du  col,  et  recon- 
ûill  jusqu'à  Uûdiapuza ,  en  livrant  quelques  escar- 
mouches {6-7-8  juin), 

4)  Recounaîssaoee  du  centre,  sur  le  MotuHng  :  le  ba- 
WUon  11/30*,  major Takamatsu,  partie  6  deFenghoang- 
ctenf,  traverse  le  Ilokialing  le  7  au  matin  et  couche  à 
Tirangkou,  refoulant  des  patrouilles  de  Cosaques,  passe 
I»  journée  du  8  à  reconnaitre  un  peu  an  Nord  un  poste 
<)D  il  jitiaque  le  9  à  Faube  et  qui  se  renforce  progressîve- 
mmi  k  r effectif  d'un  bataillon  et  une  sotoia  (1).  Les 
Japonais  passent  leur  journée  è  tirailler  et  à  manifester, 
fïc^nojDencent  le  10,  constatent  la  disparition  de  Fen- 
oemi,  et  rentrent  à  Fenghoangcheng  le  12. 

c]  ReconQaissance  de  droite,  par  la  route  mandarine  : 
titaillon  Ill/i*^,  major  Itabasbi.  Part  le  6  de  Fenghoang- 
cheng et  arrive  à  7  heures  à  Chutnentse  que  Tennemi 
lient  d*évacuer  sous  le  feu  de  patrouilles  du  détache- 
Dient  [300  cavaliers  et  80  fantassins,  avec  le  comte  Keller 
*ti  personne,  venu  pour  distribuer  des  crok  de  Saint- 
Georges  au  régiment  de  Tchita  n®  2).  Le  7,  la  reconnais- 
Siûce  repousse  des  sotnîas  à  pied  sur  Kankiaputse,  pro- 
voque le  déploiement  d  environ  deux  compagnies  et 
Ns  sotnias  (2),  et  se  replie  lentement  sur  Cbumentse 
poar  passer  la  nuit.  Le  lendemain,  avec  Tappui  d'une 
i^coQûaissance  qui  avait  remonté  le  Tsaoho,  le  major 
Hibashi  enlevait  Tuinpu  tenu  par  quatre  sotnîas  et  de 
Rnfanterie,  se  mettait  en  relatiou  avec  une  reconnais* 
^Mt  de  la  brigade  Sasaki,  arrivée  de  Saimatse  sur 
Tsaohokou,  et  faisait  suivre  rennemi  jusqu'au  Fengs- 
builing.  Puis  il  rentra  à  Fenghoangcheng  le  9, 


(t)  n*  ttmiUeur»  et  Tchita  n"  2, 

(î)  lafâDterie  du  11*  tirailleurs,  enTalerie  de  Tchita  n*  2. 


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t\h  LA  OUBRRB  RUSSO-JAPONAISB.  N*  970. 

Sasaki  avait  quitté  Aiyangyamen  dans  la  nuit  du  6 
au  7,  avec  sa  brigade,  le  12^  régiment  de  cavalerie  et 
dêui  batteries.  Lie  7,  à  Taube,  il  couronnait  les  crêtes  au 
Sud-Est  de  Saimatse,  refoulant  une  compagnie  de  grand'- 
garde  du  23«.  Le  détachement  Grekov  courut  aux  armes, 
sans  panique,  d'ailleurs  ;  son  bataillon  11/23^  attaqua  réso- 
lument en  plaine,  tandis  que  le  III/23*  et  la  batterie 
se  postatent  sur  un  éperon  à  TOuest  du  village.  L'at- 
taque devait  avorter,  soumise  à  un  feu  supérieur,  et  mal 
soutenue  par  la  batterie  de  montagne,  qui  manquait  de 
portée  ;  il  fallut  se  replier  sous  le  feu,  dans  la  direction 
de  Sifalatse  et  des  défilés,  tandis  que  Tennemi  s'avançait 
  son  tour  et  occupait  Saimatse  à  3  heures  (i). 

Les  Japonais  avaient  3  tués  et  24  blessés;  les  Russes, 
15  tués j  92  blessés  dont  3  officiers,  et  7  prisonniers. 

De  i^on  côté,  Rennenkampf,  à  Tsiangchang,  avait  appris 
Tarrivée  d'un  groupe  ennemi  à  Saipingkai  par  un  poste 
de  deux  sotnias  d*Argoun  placé  au  Sinkailing  ;  partant 
en  reconuaissance  le  11  dans  cette  direction,  il  fut  rap- 
pelé à  Tsiangchang,  par  ordre  supérieur,  puis  sur  Siao- 
syen* 

Enfin,  une  reconnaissance  de  réservistes  envoyée  par 
le  colonel  Yoshida,  de  Ewantiencheng  sur  Hoaijensieng, 


(J)  a  Un  frémissement  de  curiosité  courut  daus  nos  rangs,  quand  on 
TJt  émi^rgcr  de  la  forêt  des  Japonais  qui  descendirent  en  courant  une 
centaine  de  mètres  et  disparurent  derrière  un  pli  de  terrain.  Après 
quelques  liiBUnts^  un  homme  se  leya  et  s'élança  Ters  l'abri  le  plus 
proche;  le^  autres  suivirent  un  à  un  jusqu'à  ce  que  la  chaîne  fût  réu- 
nie :  le  temps  de  reprendre  haleine,  et  ce  mou?ement  recommença. 
Pondant  chacun  de  ces  changements  de  position,  les  feux  de  sahes  et  le 
tir  rapide  de  l'ennemi  resté  sur  place  augmentent  d'intensité.  Ces  bouts 
de  chiiloeâ  it^ançant  par  échelons  s'étendirent  sur  plus  d'un  kilomètre 
en  largeur.  On  ne  Yoyait  les  assaillants  que  pendant  quelques  courts 
instant!^  et  pas  plus  d'un  seul  à  la  fois,  ce  qui  rendait  notre  tir  tout  à 
fait  ineffii^T^ce.  »  (Lieutenant-colonel  KTitka,  de  Ncrchinsk  n*  2,  Journal 
dWn  Cosaque  du  TransbàikaL) 


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K*  ÎTO. 


LA  êtrSBEB  HPSSO-JÂF0NA.ISE. 


2td 


se  heurtait  le  (2  juin  au  détachement  Madrilov  qui  ren- 
trait de  âôD  raid  en  Corée,  et  Talarmait  au  point  de  le 
fiure  reculer  d'un  bond  jusqu'à  Hsiogking, 

Le  général  Keller»  avîsé^  d'une  part,  par  Grekov  de 
rattii(|Qe  de  Saimatse,  par  ses  éclatrears,  d'autre  part, 
de  ri[Qinobitité  des  avant -postes  japonais  autour  de 
Feighoangcheng,  après  la  disparition  des  reconnais- 
sftQces  signalées  Itis  G,  7  et  8  juin,  voulut  tirer  les  choses 
lu  clair  du  c6té  de  son  flanc  gauche. 

Le  11  juin,  il  se  porta  de  Lienshankvvan  sur  Tsaoho- 
Un  avec  la  brigade  Mardanov(9*'  et  10^  tirailleurs)  et 
utie  demi-balt^rie  ;  son  iotentîon  était  de  pousser  le  12 
siif  Saimatse  eu  se  gardant  du  cùté  de  Fengboangcheng 
pAr  quatre  sotnias  de  Tchita  n*^  2  poussées  sur  Tuinpu  et 
Ltiikiatai, 

Oins  Ift  soirée,  un  groupe  d'éclaireurs  montés»  lancé 
fnaTADt  de  la  eolooue,  faisait  savoir  que  renuemi  avait 
çTaciié  Saimatse  le  9.  La  reconuaissaDce  n'avait  donc  plus 
Je  ntisoQ  d'être;  la  brigade  Mardanov  retourna  à  Liens- 
hiûkwan. 

t^aimatse  restait  inacciipê;  Grekov  s'était  replié  le  7 
mr  le  FengsbuiUug  Centre;  ses  rapports  alarmistes 
aauoiiçaient  un  mouvement  tournant  de  l'ennemi  avec 
15,000  hommes  au  3iord  d'Aiyangyaraenoù,  par  surcroît, 
se  trouvait,  à  son  dire,  une  division.  Peut-être  le  com- 
Bïaoderiient  le  soupçonna~t-il  de  manquer  de  sang-froid, 
car  il  fut  remplacé  dans  ses  fûnctions  par  le  général 
Schatilov  (1). 

Les  rapports  de  Michtchenko  annonçaient  la  prise  de 
Sioyea  par  l'armée  de  Takushan,   dont  les  pointes  se 


m 


m  L^  générul  SchatilaT,  cooj mandant  la  2*  brigade  de  la  l""^  diifi- 
•)««*  dmfftntene  du  Sibérie  était  moraenUnémpnt  sans  emploi»  par  suite 
^e  1^  «lispefsion  de  cette  dt? biou  coûiacrée  à  la  garde  de  la  TOie  ferrée 
»a  ^onl  (ta  Liao^Yang. 


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f 


StS  Lk  OUBRRB  RUSSO-JAPONAISB.  N*  970. 

montraient  au  Tcbipanling;  cette  armée  contenait  des 
ti^fjupes  de  la  Garde  ;  peut-être  encore  d'autres  éléments 
de  la  P®  armée.  Vers  Fenghoangcheng,  tout  était  calme  ; 
le  général  Kuroki  s'y  trouvait-il  encore  ?  N'était-il  pas 
plutôt  en  marche  vers  l'Ouest,  pour  se  joindre  à  la 
lO""  division  japonaise  et  marcher  sur  Haicheng  afin  de 
couper  la  retraite  au  1®"^  corps  sibérien  lancé  vers  le  Sud. 
Ne  se  proposait-il  pas  de  pousser  par  Hoangkiatien  sur 
le  Santaoling  et  Tawan? 

Le  commandement  russe  parait  avoir  flotté  entre  ces 
diverses  hypothèses,  et  avoir  envisagé  la  dernière  comme 
probable,  car  nous  retrouvons,  le  13  juin,  le  comte  Rel- 
ier avec  la  brigade  Stolitza  (3®  division  de  tirailleurs)  et 
deux  batteries,  en  station  au  nœud  de  routes  de  Tawan, 
relevant  la  brigade  Oganovski  (1),  rappelée  par  Kouro- 
palkine  à  Liandiasan,  au  débouché  de  la  route  de  Siuyen 
à  Liao-Yang  (2). 

Le  détachement  de  l'Est  se  trouvait  donc  fractionné 
de  ta  façon  suivante,  à  la  date  du  13  juin  : 

Groupe  principal  (route  mandarine)  : 

A  Lienshankwan,  brigade  Mardanov  (9«  et  10*  tirail- 
leurs), trois  sotnias  de  Tchita  n^  2  et  une  batterie  ; 

A  Tawan,  quartier  général  de  Keller,  état-major  du 
général  Kachtalinski,  brigade  Stolitza  (11^  et  12®  tirail- 
leurs); 

A  Liandiasan,  brigade  Oganowski  (7*  et  8®  régiments 
de  la  2*  division  d'infanterie  de  Sibérie). 

Flajic  gauche  :  Rennenkampf  à  Siaosyen  avec  la  bri- 
gade Lioubavine  et  un  bataillon  de  réservistes  de  Sibérie 
(régiment  de  Stretinsk  de  la  1'®  division),  une  batterie 
des  gardes-frontières  ;  Grekov  au  Fengshuiling  Centre, 


(1)  2«  brigade,  2«  divisioa  d'infanterie  de  Sibérie. 

(â)  ^Voir  le  !•»  volume  du  major  V.  Tettau,  p.  158  et  suit. 


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»'  no. 


UL  aUBRRB  KtrsSO-MPÛNAlSE. 


317 


avec  le  23*  {Voikov),  le  1*''' Argoun,  une  batterie  de  mou- 
tape. 

Flanc  droit  :  Au  Motuliug  cl  à  TOuest  : 

Général  Romauov  (commandant  la  6*^  division),  avec 
\t'H\  nn  bataillon  du  22*,  une  batterie  {4/6),  une  sot- 
liade  TchJta  n*  2; 

Aq  Santaolingf  deux  bataillons  du  22°  (colonel  Lipo^ 
ttli)(t);_ 

A  Taseling  et  au  Sud  (Fengshuiling),  le  colonel  Us- 
penskî,  avec  deux  balaillons  du  8^  d'infantepie  de  Sibérie 
(brieade  Oganovski)  et  deux  canons. 

EuGd^  pour  mémoire  et  bors  du  commandement  du 
«tnle  Keller  : 

A  Siûioucheng^  la  2*  division  d'infanterie  de  Sibérie 
(général  Lœvestam),  dont  la  d^*  brigade  (géuéral  Ples- 
ebkûv)  lient  les  cols  de  Watseling  et  Panling;  le  déta- 
ehetuent  Abaziev  forme  son  avancée  à  Sankiatse  et 
HoaDglii^tien^  avec  trois  sotnias  d'Oussouri  et  deux  dé 
VejkhDéoudinsk  n"  2  ; 

AnTaling,  le  21*  et  la  batterie  !/6  (B*  division). 

b  5*  division  de  tirailleurs  commence  à  débarquer  à 
fiaicheng. 

Au  Sud-Ouest,  Michtchenko  et  Stackelberg  sont  pos- 
lè«i  l'un  vers  Mukuyu,  Tautre  à  Wafangou, 

L'offensive  de  Tarmée  d*Oku,  le  13  juin,  vient  boule- 
verser les  dispositions  prises  du  c6té  russe, 
Les  demandes  de  renfort  du  général  Stackelberg  lui 

'ont affecter,  comme  nous  Tavons  vu,  la  :;«  brigade  de  la 
3l*  division  d*Europe^  puis  la  3*  division  d'infauterie  de 


i^)  Coîouel  LipoTatï-Pûpovrlch,  MoDtéûégrin  au  service  rusie,  arrivé 
*ïEarope  avec  le  c^mte  Keller  et  accijmpagné  d'une  baode d*aTentiiriers 
"^^^Ui  dans  «0»  pnf^f  qui  furent  incorporés  sous  le  nûm  d'^cUtreurs 
Mùj*,  (Colonel  Kvilka,  Journal  iCtm  Cosaque  du  TrûTubatkai.) 


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ii$ 


LA  OUBRRB  RU880-J1P0NAI8B. 


N»97i 


i 


réserve  de  Sibérie  (général  Kossoviich)  nouvellemei 
débarquée  à  Haicheng. 

Par  surcroît,  on  rappelle  la  brigade  Oganovski  (1)  < 
une  batterie  de  Ldandiasan  à  Haicheng  (sauf  le  détacha 
ment  Uspenski,  maintenu  par  le  comte  Keller  à  Tas< 
ling  avec  une  compagnie  et  six  pièces  à  Liandiasan). 

Le  surlendemain  (15  juin),  nouveau  télégramme  d 
commandant  en  chef  au  comte  Keller  :  Stackelber{ 
battu  à  Wafangou,  est  en  retraite  vers  le  Nord,  sous  ] 
pression  de  forces  ennemies  ;  on  observe  une  menace  à 
Siuyen  contre  sa  ligne  de  retraite;  il  faut  envoyé 
immédiatement  les  11^  et  12®  tirailleurs  à  Anshantien  e 
avec  le  reste  du  détachement  de  TËst,  faire  une  attaqu 
démonstrative  sur  Fenghoangcheng  (2). 

La  première  partie  de  Tordre  est  exécutée  par  la  bri 
gade  Stolitza,  qui  laisse  ses  deux  batteries  à  Liandiasaj 
et  se  porte  à  Anshantien. 

Le  16  juin,  le  comte  Keller  ne  disposait  donc  plu 
que  des  éléments  occupant  les  cols,  à  l'exclusion  d< 
toute  réserve  : 

Brigade  Mardanov,  six  bataillons  et  batterie  1/3; 
division  Romanov,  six  bataillons  (22®  et  24®),  batterie  4/G 
enfin,  trois  sotnias  de  Tchita  n^  2;  les  détachements 
Lipovatz  et  Uspenski  étaient  hors  de  portée. 

En  défalquant  les  garnisons  indispensables  à  l'occupa- 
tion des  cols,  il  lui  resta,  pour  son  opération  sur  Feog- 
lioangcheng,  sept  bataillons  3/4  et  une  batterie. 

Par  ordre  du  15  juin  soir  (3),  il  organisa  l'opération  de 
la  façon  suivante  pour  le  16  : 

Le  premier  objectif  était  Ghumentse;  la  marche  se 
ferait  en  deux  colonnes  :  à  TËst,  par  la  grande  route,  le 


(1)  7»  et  la  moitié  du  8«  régiment  de  Sibérie.  Voir  V.  Teltau,  p.  163. 

(2)  V.  Tettau,  témoia  oculaire. 

(3)  i6t(/.,  Voir  p.  1(>5  et  annexes. 


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mmh 


LA  GÇBRRB  BCSSO -JAPONAISE. 


iî^ 


Cént^m]  Ka^htalînski   marcherail  avec    quatre   batail- 
3/4;  à  rOuesi,  le  géeéral  HomaDov  descendraiL  du 
iiog  avec  trois  batailioûs,   ]a  batterie  4/6  et  une 
^compagnie  du  génie;  à  chaque  eolontie  était  affec- 
ne  ioloia  de  Tcbita  n"  â  (!)• 
L€  général    Keller   devait  marcher   le   16    avec    la 
caloeoe  de  FOuest. 
Les  traitii»  étaient  réduits  au  minimum* 
Les  gamisoDa  laissée»  aux  cols  devaient  renvoyer  à 
liandiasan   leurs  trains  et  une  partie  de  leur  artillerie 
(uht  moitié  de  la  batterie  du  Fengshuiling  Ouest). 
Le  début  de  Tordre   d'opérations  spécifiait  qu'il    ne 
lï  pas  <i  saxïfifier  la  possibilité  de  retraite  sur  Lian- 
Q  >s  il  respirait  le  découragement  et  le  manque  de 
'•mce. 

Le  IS,  les  deux  colonnes  arrivent  à  hauteur  de  Lin- 
^  *iî,  après  une  marche  fatigante,  exécutée  par  une 
chaleur;  les  voitures  ont  été  un  embarras  constant; 
^  batterie  de  Romanov  se  trouvait  sans  cesse  en  détresse, 
^1  on  dut  en  renvoyer  la  moitié,  tandis  que  les  quatre 
pièces  restantes  passaient  à  la  colonne  Kachtalînski  sur 
la  grande  route. 

I*eî3dant  la  journée,  un  télégramme  arrivé  au  poste  du 

^*'''î!iBg  confirma  au  comte  Keller  la  défaite  du  corps 

^elbcrg  à  Wafangou;  cette  nouvelle  ne  contribua 

pfti*  à  relever  te  moral  de  Félat- major  du  détachement 

Les  rapports  des  reconnaissances  de  cavalerie  signa- 
taieot  r ennemi  en  forces  à  Siuelitien,  Le  général  Keller 
wdonna  pour  le  lendemain  Tattaque  de  cette  localité  : 


lO  ÏJ  3*  sûtDJA  devait  fournir  les  poites  de  correspondance  ;  les  troîa 
«rtïi*  étiiefit  emplD?ée«  iur  la  rqute  de  Ltaa-Vang^  et  à  Liao-YftDg 


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i 


M 


ito 


LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE. 


N«  970 


attaque  de  front  par  Kaclitalinski,  combinée  avec  uni 
meûace  sur  le  flanc  Ouest  et  les  derrières  par  Romanov 

La  marche  du  17  fut  exécutée  dans  des  condition: 
déprimantes,  sous  une  pluie  torrentielle;  on  avait  laissa 
sur  place  les  voitures  et  les  tentes,  mais  le  sauvetage 
des  pièces  vingt  fois  arrêtées  devant  les  pentes,  en  per- 
dition dans  les  fonds,  fut  un  souci  permanent.  Bref 
dans  l'après-midi,  on  arriva  en  vue  de  Sinelitien,  aprè< 
avoir  vu  se  replier  la  valeur  de  trois  compagnies  enne- 
mies :  Keller  fit  tirer  une  douzaine  de  coups  de  canoi 
qui  restèrent  sans  réponse.  Entamer  une  attaque  à 
i  5  kilomètres  de  Fenghoangchengoù  Ton  estimait  comme 
probable  la  présence  du  quartier  général  de  Kuroki  ei 
du  gros  de  son  armée  eût  été  plus  qu*imprudent. 

KelJer  fit  faire  demi-tour;  le  soir  les  troupes,  après  les 
mêmes  difficultés  de  marche,  réoccupèrent  les  bivouacs 
de  la  veille;  le  lendemain  18,  elles  reprenaient  leurs 
emplacements  dans  les  cols.  Les  Japonais  se  réinstallè- 
rent dans  leurs  anciennes  positions  d'avant-postes. 

Reconnaissance  de  Rennenkampf  sur  Aiyangyamen.  — 
Le  général  Rennenkampf,  par  ordre  supérieur,  ou  de  sa 
propre  initiative,  s'était  mis  en  mouvement  à  peu  près 
simultanément  avec  le  comte  Keller.  Parti  de  Siaosyen 
avec  la  brigade  Lioubavine  et  la  batterie  de  montagne 
des  gardes-frontières,  il  se  réunissait  le  20  juin,  à 
Saîmatse  au  détachement  Schatiiov  descendu  du  Fengs- 
buîHng  Centre  avec  le  23*  tirailleurs,  trois  sotnias  d'Ar- 
goun  n»  1  et  la  4«  batterie  à  cheval  des  Cosaques,  grou- 
pant ensemble  quatorze  sotnias,  trois  bataillons  et 
quatorze  pièces.  Le  22,  il  prenait  la  direction  d'Aiyang- 
yamen,  où  l'ennemi  s'était  replié  depuis  le  9,  et  pre- 
nait à  10  heures  du  matin  le  contact  des  avant-postes 
ennemis. 

Aiyangyamen  était  tenu  par  le  général  Sasaki,  avec 
sa  brigade  complète  (14«  et  47*),  le  12*  régiment  de  cava- 


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N'«  970.  LA  aUBRRB  RUSSO-JAPONAISE.  921 

lerie  et  un  groupe  du  12*  d'artillerie  ;  il  était  couvert  sur 
ehacone  des  routes  de  Saimatse  et  de  Tayangkou  respec- 
tivejnent  par  un  bataillon  poussé  à  4  ou  5  kilomètres,  et 
qui  avait  organisé  une  position  défensive,  sur  les  autres 
directions,  par  de  faibles  éléments  ;  une  deuxième  ligne 
de  tranchées  jalonnait  les  hauteurs  dominant  immédia- 
tement la  localité,  au  Sud  de. laquelle  était  le  point  de 
rassemblement  de  la  brigade.  Les  bataillons  d'avant - 
postes  avaient  pour  mission,  en  cas  d'attaque,  de  provo- 
quer le  déploiement  de  l'ennemi  ;  puis  de  se  replier  par 
les  flancs  Nord  et  Sud,  de  manière  à  l'attirer  sous  le  feu 
de  la  seconde  ligne  de  défense,  où  se  trouvait  l'artillerie. 

De  10  h.  30  à  1  h.  45,  le  combat  se  passa  sur  la  ligne 
d'a?ant-po8tes,  entre  les  deux  bataillons  japonais  et  des 
Gosaqaes  pied  à  terre.  A  1  h.  45,  du  côté  russe,  entraient 
en  action  la  batterie  de  montagne  et  un  bataillon  de 
tirailleurs.  Après  une  contre-offensive  de  deux  compa- 
gnies contre  la  batterie  de  montagne,  mal  couverte, 
menace  qui  amena  un  arrêt  dans  la  progression  des 
Russes,  les  Japonais  rompaient  le  combat  et  allaient  se 
placer  en  réserve  derrière  la  seconde  position,  occupée 
par  les  quatre  bataillons  restants  et  les  trois  batteries. 
Les  troupes  russes  qui  avaient  suivi  le  mouvement, 
arrêtées  par  le  feu  de  l'infanterie,  se  terraient  en  atten- 
dant l'arrivée  de  leur  artillerie.  A  4  heures,  la  batterie  à 
cheval  des  Cosaques  vint  prendre  position  à  2,000  mè- 
tres des  tranchées  ennemies,  auprès  d'une  ferme  brûlée 
évidemment  repérée  ;  criblée  par  les  trois  batteries  japo- 
naises, elle  perdit  en  quelques  minutes  8  tués  et  20  bles- 
sés, dont  5  chefs  de  pièce. 

Le  personnel  dut  s'abriter,  sans  pouvoir  reprendre  le 
feu;  il  n'était  pas  question  d'amener  les  avant-trains;  il 
fallait  attendre  la  nuit  pour  sauver  les  pièces.  Heureu- 
sement, les  Japonais  restèrent  sur  la  défensive,  répon- 
dant par  des  retours  de  main  partiels  à  des  offensives  de 
détail  des  Russes.  A  9  heures  du   soir,  Rennenkampf 


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fi,%  LA  OUEEHK  au&gO>JAP0NAI3B.  N*  971 

rompait  le  combat  et  se  retirait  sans  iacident.  Il  dépasï 
Saioiatse  et  rentra  à  SiaosjreD  tandis  que  Sch&tilov  rep 
giiait  le  Feogshuiliag  Centre, 
Les  JapoDals  restèrent  à  Aiyang^yamen, 


Portée  ruetea. . ,  ^ 
Pertes  jApanaiaes 


i>BlUen  et]. 

HaUB 

7 

46 

1 

51 

Le  combat  avait  donné  au  général  Rennenkampf  m 
renseignement  assez  précis  sur  l'effectif  de  la  troup' 
ennemie  qui  occupait  Aiyaugyamen  (2).  Au  dire  à 
témoins  oculaires  (3),  il  avait  été  fort  intéressant,  accu 
sant  fin  côté  russe  un  savoir-faire  tout  nouveau  dam 
remploi  des  trois  armes  en  liaison  :  engagement  à  pie( 
de  la  cavalerie  d'à  vaut-garde,  jusqu'à  rentrée  en  actioi 
de  rinfanterie  et  de  rartillerie  ;  attaque  énergique 
poussée  jusqu'à  800  ou  900  pas  de  l'ennemi;  menace: 
sur  les  ailes  pour  forcer  Tennemi  à  démasquer  des 
réserves  ;  pai^ades  contre  les  attaques  débordantes  pai 
Topposition  d'échelons  à  pied  tirés  de  la  cavalerie  dis- 
ponible, tout,  dans  ce  combat,  montre  une  voloute 
d'agir  et  un  esprit  de  manœuvre  qui  contrastent  singu- 
lièrement avec  Tattitude  passive  de  Tadversaire.  Atti- 
tude voulue,  peut-être,  peut-être  aussi  résultante  de 
ri  m  puissance  du  commandement  japonais,  qui,  trans- 
formant en  réserves  de  secteurs  ses  troupes  d  avaut- 
ligne,  s'était  privé  du  moyen  d'agir  au  moment  psycholo- 
gique, faute  de  troupes  disponibles  en  réserve  générale; 


(i)  Dont  le  coloû&l  Gourko,  récemment  êctiappé  de  Port- Arthur,  et 

frère  du  soua-chef  d'état -major  de  SUckelberg. 

(S)  n  estime  avoir  eu  affaire  à  trois  régimeùts  d'infanterie  au  lieu 
de  deui, 

(3)  Voir  StreFflenr,  it-12  Heft,  p,  38  et  suit. 


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5»  970.  LA  dUB&RB  BUSSO- JAPON  AISE.  2^ 


1 4-  —  itf  /'«  armée  entame  son  mouvement  offensif. 

La  I'*  armée  allait  sortir,  après  six  semaines,  de  Tatti- 
tade  expeciatiTC  qu'elle  avait  observée  depuis  la  bataille 
du  Yalu.  A  défaut  de  documents  officiels,  il  est  permis 
de  chercher  l'explication  de  cette  conduite  daus  une 
oonTersation  échangée  le  IS  juin  1904  entre  le  général 
anglais  Hamilton  et  le  général  Fuji,  chef  d*état-major 
de  la  I'*  armée,  qui  s'exprime  dans  ces  termes  : 

«  La  11^  armée  marche  sur  Télissé ,  si  elle  est 

^ctorieuse,  elle  pourra  être  à  même  d'établir  sa  liaison 
avec  la  I"  armée  ;  vaincue,  ou  même  victorieuse,  mais 
soQs  la  menace  de  Tarrivée  de  Kouropatkine  avec  des 
Knforts,  il  nous  faut  partir  de  suite  à  son  secours  par 
SÎQyen  vers  Kaiping,  dussions-nous  voir  des  offensives 
parties  de  Liênshankwan  et  de  Saimatse,  intercepter 
toutes  nos  commuuications,  dussions-nous  crever  de  faim 
pendant  nos  étapes  dans  les  montagnes.  Jusqu'ici  uous 
a?0Ds  basé  toute  notre  stratégie  sur  la  présomption  que 
Kouropatkine  doit  attaquer  la  I^*  ou  la  IP  armée.  Nous 
ayons  jugé  improbable  qu'il  s'adressât  à  la  nôtre,  mais, 
pour  mon  compte,  je  n'ai  jamais  cru  qu'il  se  contentât 
de  ne  rien  faire  :  c'aurait  été  trop  beau,  ce  n'était  pas 
vraisemblable.  Vous  avez  vu  tout  le  soin  pris  dans  l'or- 
ganisation de  notre  position  d'avant-postes  ;  en  cas  à'dX" 
taqne,  nous  espérions  pouvoir  nous  y  maintenir  avec 
relativement  peu  de  monde,  les  deux  cinquièmes  peut- 
être  de  notre  effectif;  avec  les  trois  cinquièmes  restants 
iLous  comptions  asséner  une  vigoureuse  contre-attaque 
8nr  l'ennemi,  par  le  centre,  par  la  gauche,  plus  proba- 
blement par  Aiyangyamen  ou  Saimatse Je  puis  vous 

dire  tout  cela,  maintenant  que  Toffensive  des  Russes  sur 
Tfrfisse  prouve  qu'ils  ont  renoncé  à  marcher  sur  nous,  et 

que  c'est  nous  qui  devrons  aller  les  trouver Mais  le 

fonctionnement  des  lignes  d'étapes  entraîne  des  difficul- 


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2S4  LA  OUBRRB  RUSSO-JÀPONAISB.  M*  970. 

tés  considérables,  contre  lesquelles  nous  luttons  avec 
la  dernière   énergie.  Parfois,  il  semble  trop  possible, 

hélas ,  que  nous  nous  voyions  contraints  de  rester 

ici,  englués  ignominieusement,  jusqu'à  la  fin  de  la  sai- 
son des  pluies.  Heureusement,  le  chemin  de  fer  à  voie 
étroite  d'Antung  à  Fenghoangcheng  sera  achevé  le 
26  juin;  quand  il  sera  en  activité,  il  pourra  transpor- 
ter près  d*uD  jour  de  vivres  pour  Tarmée  par  vingt- 
quatre  heures.  » 

Le  23  juin,  les  mouvements  commencent  pour  les 
avant-gardes  : 

La  12®  division,  partie  de  Fenghoangcheng  par  le 
Tchangling,  Sankiatse  et  la  vallée  du  Pataoho,  devait 
rejoindre  à  Saimatse  la  brigade  Sasaki,  partie  d'Aiyang- 
yamen;  sa  ligne  d'étapes  serait  alors  prise  sur  le  Yalu 
avec,  pour  point  de  départ,  Ghangsyeng  (rive  droite), 
desservi  par  des  convois  de  bateaux  remorqués  depuis 
Antung. 

La  2®  division  et  le  quartier  général  de  Tarmée  suivent 
la  route  principale  vers  Lienshankwan. 

La  Garde  (moins  la  brigade  Asada)  prend  le  sentier 
du  Hokialing,  menant  au  Motuling;  comme  son  artille- 
rie de  campagne  ne  peut  la  suivre,  on  Ta  gratifiée  pro- 
visoirement d'une  batterie  de  montagne  de  la  12«  divi- 
sion. 

La  cavalerie,  sans  emploi  dans  les  défilés,  marche  en 
queue  des  avant-gardes. 

La  pluie  se  mit  à  tomber  le  26,  et  les  difficultés  de 
marche  devinrent  considérables,  malgré  les  efforts  du 
génie  et  de  Tinfanterie  des  avant-gardes.  De  fait,  ce 
n'est  que  le  30  juillet  que  nous  trouvons  les  avant-tètes 
de  colonnes  japonaises  en  possession  des  cols  de  Motien- 
ling,  Sinkailing,  Papanling  (2®  division  et  Garde),  des 
localités  de  Sifalatse  et  de  Tsaohotse  (12«  division),  tan- 
dis que  le  quartier  général  de  Kuroki  stationnait  à  Siue- 
litien. 


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X*  970.  LA  QURRRB  RU880- JAPON AISB.  225 

Le  1*' juillet  le  temps  se  remit  au  beau  :  <(  Les  troupes 
ont  été  mises  à  la  demi -ration,  écrit  le  général  Hamil- 
toD,  et  si  la  pluie  avait  continué  aujourd'hui,  il  aurait 
(alla  faire  refluer  l'armée,  tout  au  moins  en  partie,  sur 
Fenghoangcheng,  pour  pouvoir  la  nourrir  ». 

Le  3,  les  gros  occupaient  :  Wanlingbo,  Kankiaputse 
(Garde),  Lienshankwan,  Tsaohokou  (2®  division),  Ampu 
et  Kankaotâe  (12^  division)  ;  le  quartier  général  de 
Knroki  s'installait  à  Tsaohokou. 

A  part  quelques  escarmouches  de  détail,  les  Russes 
n'araient  rien  fait  pour  s'opposer  au  mouvement. 

Le  détachement  de  l'Est  s'était  replié  derrière  le  Lang 
flo,  sur  une  position  préparée  d'avance  à  Tawan  ;  il 
exécuta  une  attaque  assez  inexplicable,  le  4  juillet  à 
l'aube,  avec  deux  bataillons  (10®  et  24®  tirailleurs)  pour 
reprendre  le  col  de  Motienling  Sud,  tenu  par  un  bataillon 
d^30^  puis  tout  retomba  dans  le  calme. 

(A  suivre.)  (189) 


15 


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^ 


tas 


LA  GUBRaK  RUSfiO-JÀPONAJfiB. 


N«970. 


ANNEXE. 


Ordre  dn  général  Relier  pour  rexpédition  rar  Fenghoa]igclieng(1). 

Tawan,  15  juin  1904,  à  ...  heures  soir. 

Adressé  aux  généraux  RoMÀNOT  (Motuling);  KjLCITALllieu  (Lieas- 
h&Qkwao)  ;  aux  colonels  Upowatz  (22«)  (SanUoUog)  ;  Uspuiskj 
(8*  rég.  tib.y  (Taseling). 

te  1*'  corps  sibérien  recule  sur  Wafangou  sous  la  poussée  des  force! 
ennemies;  on  remarque  simultanément  une  poussée  des  Japonais  d< 
Siuyen  Ters  Haicheng  ;  il  y  a  eu  un  engagement  aujourd'hui  au  défiU 
de  Tâling;  on  ne  sait  pas  enoore  ayec  précision  si  Tennemi  marche 
de  Siuyen  vers  Haicheng  ou  Ters  Kaiping.  Par  suite  des  circonstanceâ 
ci^deâsus  relatées,  le  commandant  en  chef  a  fait  distraire  du  détache- 
ment de  l'Est,  hier,  six  bataillons  et  une  batterie;  aujourd'hui,  sis 
autres  bataillons.  En  conséquence  sont  partis  hier  pour  Haicheng  le 
rt^giment  d'infanterie  de  Krasnoiarsk  (7*)  et  deux  bataillons  du  régi- 
nietit  de  Tomsk  (8")  et  une  batterie  du  groupe  d'artillerie  de  Sibérie; 
aujourd'hui,  pour  Anshantien,  la  2*  brigade  de  la  3'  di?isioQ  de  tirail- 
leurs de  Sibérie  orientale. 

D'ordre  du  commandant  en  chef,  le  reste  du  détachement  de  l'Esté 
malgré  son  effectif  restreint,  doit  faire  une  démonstration  sur  Feng 
boangcheng,  sans  toutefois  sacrifier  la  possibilité  de  la  retraite  sui 
Lmudiasan.  En  exécution  de  cet  ordre,  jai  l'intention  de  pousser  U 
17  juin  sur  Ghumentse  et  plus  au  Sud  ;  je  prescris  donc  ceci  : 

Au  défilé  de  Fengshuiling  Ouest  restera  un  bataillon  avec  quatre 
pièces;  quatre  bataillons  3/4  (des  9*  et  10®  tirailleurs)  seront  poussé: 
demain  16  juin  sur  Linkiatai;  les  quatre  pièces  restantes  et  huit  cals- 
ions  partiront  le  17  sous  l'escorte  d'une  compagnie  pour  Tawan  el 
Llatidiasan. 

Au  défilé  de  Motuling  restera  un  bataillon  (24*);  trois  bataillon: 
(deuic  du  24*,  un  du  22*),  la  batterie  (4/6)  pousseront  demain  i6  juif] 
sur  Henjiapusa  (au  Sud  de  Kaokiaputse). 

Le  groupe  d'éclaireurs  du  12*  tirailleurs  descendra  demain  16  la 


(1)  Cité  d'après  V.  Tettau. 


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>••  970.  LA.  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  227 

îallée  du  Tsaoho  jusqu'à  hauteur  de  Linkiatai;  les  groupes  d*éclaireurs 
des  9«  et  l(H  laisseront  chacno  une  section  au  Fengshuiling  Ouest  à  la 
disposition  du  commandant  de  ce  point.  Le  reste  de  ces  groupes  (trois 
sections  ehacoD)  se  joindra  à  la  colonne  à  Linkiatai. 

Train  des  troupes.  —  Toutes  les  Toitures  à  cartouches,  deux  char- 
rettes à  vivres  par  compagnie  ;  une  charrette  à  bagages  d'officiers  par 
bttiillon  et  état-major  de  régiment.  Le  reste  des  trains  sera  refoulé 
le  16,  du  Fengshuiling  et  du  Motuling  sur  Liandlasan. 

Le  général  RoBianov  laissera  au  Motuliog,  pour  les  besoins  des 
colonnes,  les  rations  de  biscuit  en  excédent. 

Chefi  des  colonnes  :  de  gauche,  général  Kachtalinski  ;  de  droite, 
?éoêral  Romanov. 

L'ambulance  de  la  3*  division  suivra  la  division  ;  celle  de  la  6*  divi- 
iio&  suivra  les  trains  sur  Liandiasan. 

Le  détachement  Tolant  de  la  Groix-Rouge  accompagnera  les  colonnes, 
OË  dont  j*aî  ayerti  le  prince  Ghirinski  (son  chef). 

Je  marcherai  avec  Tétat-major  de  la  colonne  de  droite,  que  je  rejoin- 
drai demain  16  juin  ayec  les  éclaireurs  montés  du  li<'  tirailleurs. 

SuppiémerU  pour  le  général  Romanov.  —  En  cas  de  retraite  forcée, 
la  deux  colonnes  se  replieront  sur  le  Motuling. 

Demain  16  juin  arriyera  au  Motuling  un  convoi  de  chevaux  de  bât 
p<NrtaDt  1,300  pouds  de  biscuit  à  livrer  aux  chefs  des  colonnes  en 
retraite  par  ce  col. 

Supplément  pour  le  colonel  Lipowaiz  du  22*  tirailleurs^  au  Santaoling. 
—  Extrait  de  Tordre^  jusque,  inclusivement  :  «  Un  bataillon  restera  au 
Motuling  »;  puis  :  «  En  conséquence,  prenez  toutes  les  mesures  pour 
défendre  le  Santaoling  et  tenir  la  route  de  Tawan  ouverte  au  détache- 
ineot  en  cas  de  r^raite.  » 

Di^o,  pour  colonel  Uspenski,  à  Taselin  (deux  bataillons)  et  deux 
pièces,  de  la  3'  brigade  de  la  2«  division  d'infanterie  de  Sibérie)  : 
comme  ci-dessus  ;  puis  :  «  Il  est  d'une  importance  particulière  de  tenir 
le  Fengshuiling  Sud-Ouest  pour  couvrir  en  cas  de  besoin  la  retraite  du 
détachement  sur  Liandiasan;  vous  vous  maintiendrez  donc  au  col 
e(»âte  que  coûte. 

Le  chef  du  détachement  de  VOuestj 
Signé  :  Kbller. 


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LB 


BUDGET  M  LÀ  GIRRE  DE  LWIRE  ALLEMANI 

POUR   1908 


i 


La  loi  de  finances  du  31  mars  1908  a  fixé  le  budget  d( 
FEinpire  allemand  pour  rexercîce  1908  (!«' avril  1908  ai 
31  mars  l'J09)à  3,440,870,430  francs.  Des  crédits  sup 
plémentaires  accordés  par  les  lois  des  18  et  30  mai  1908 
1  ont  porté  au  chiffre  de  3,481,122,372  francs. 

Équilibré  au  moyen  d'un  emprunt  de  326,037,62: 
francs,  ce  budget  présente,  par  rapport  au  précédent 
une  augmentation  de  235,632,848  francs,  répartie  prin 
cîpalement  sur  les  dépenses  de  la  guerre  (69,345,36' 
francs),  de  la  marine  (73,456,465  francs),  des  finance 
(34,7 H, 784 francs),  des  postes  et  télégraphes (58,01 4,611 
francs).  Encore  laisse-t-il  pendante  la  question  de  l'amé 
liotatioa  du  traitement  des  fonctionnaires  dont  la  solu 
tion  s'impose  par  suite  du  renchérissement  de  la  vie  ei 
Alletnagne.  En  1907,  on  avait  inscrit  au  budget  un  cré 
dit  de  29  millions  destiné  au  payement,  à  titre  extraor 
dinaire,  d'une  allocation  à  tous  les  fonctionnaires  dont  l 
traitement  annuel  ne  dépassait  pas  5,200  francs.  Cetti 
mesure  semblait  annoncer  pour  1908  la  réalisation  d'un( 
réforme  vivement  réclamée  ;  faute  de  ressources,  ell( 
n'a  pu  trouver  place  dans  le  budget  de  1908,  mais  1( 


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r 


K«  970.  LB  BUDOEt  DE  LA.  OUBRRE.  9Î9 

GoQfeniement  et  le  Parlement  se  sont  mis  d'accord  pour 
la  faire  aboutir  avant  la  fin  de  Tannée  budgétaire,  aussi- 
tôt après  le  vote  de  nouvelles  mesures  fiscales  permet- 
tant d  assurer  Téquilibre  du  budget  ;  en  attendant,  on  a 
renouvelé  pour  1908,  au  moyen  de  crédits  supplémen- 
taires, l'allocation  consentie  aux  fonctionnaires  en  1907. 
On  peut  donc  prévoir  que  le  montant  du  budget  indiqué 
pins  haut  subira,  avant  la  fin  de  l'exercice  auquel  il 
s'applique,  une  augmentation  |  sensible  dont  une  part 
(13  millions  environ)  viendra  s'ajouter  aux  crédits  affec- 
tés au  Département  de  la  guerre  (1).  Ces  crédits,  pour 
Tensemble  de  l'armée  allemande  (y  compris  le  contin- 
gent bavarois)  figurent,  dans  la  loi  de  finances  pour  un 
total  de  1,067,862,437  francs  ainsi  réparti  : 

Bodgetordi-   (  !•  Dépenses  permanenle» fr.      -838,037,150 

oaire (2*  Dépenses  accidentelles 159,044,912 

ftidget  extraordinaire 70,780,375 

Lég^èrement  supérieur  à  celui  que  prévoyait  le  projet 
de  budget,  ce  chiffre  présente,  par  rapport  aux  dépenses 
de  1907,   une    augmentation  de    69,345,367    francs, 

dont: 

40,245,757  francs  aux  dépenses  permanentes; 

^,823,536  francs  aux  dépenses  accidentelles; 

6,276,074  francs  au  budget  extraordinaire. 

Cette  augmentation  résulte,  pour  les  dépenses  perma- 
nentes, de  l'application  progressive  de  la  loi  militaire  du 
'3  avril  1905,  et  du  renchérissement  des  denrées  ali- 
Dientaires  en  Allemagne,  qui  se  traduit  par  un  relève- 


Il)  Go  se  propose  en  effet  de  releyer  la  solde  des  sous-officiers,  le 
^wilement  des  officiers  jusqu'au  grade  de  capitaine  inclus,  en  fixant 
<le  DouTeaux  tarifa  qui  seront  applicables  à  la  date  du  !•■'  ayrii  1908, 
quelle  que  soit  Tépoque  à  laquelle  ils  seront  votés. 


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230 


LE  BUDaBT  DB  Lk  GUBRRS 


N*97»J 


ment  d'environ  20  millions  dans  les  dépenses  de  viyrel 
et  de  fourrages  ;  aux  dépenses  accidentelles,  elle  porti 
principalement  sur  les  crédits  consacrés  i  rarme<] 
ment. 

Les  effectifs  prévus  par  le  projet  de  budget  de  190^ 
étaient  : 


6RADIS  n  BIPLOIS. 

EFFECTIF 

Â.   LA    BATS 

du 
!•  cet.  IWS. 

AUGMENTATIO] 

T  PAR  Ri 

WOftTBV- 
BKftC. 

PPOtT  A 

BAVliKB. 

1»07. 

flklX. 

nvnm. 

■AXB. 

Officiers 

25,465 

85,166 

5<H.990(t) 

2,270 
4,073 
4,222 

691 
4.035 

100 
114.289(t) 

205 

312 

640 
6 
2 

4 
3 
2 
1 
699 

36 

76 

686 

3 

9 

-1 

6 

» 
2 

44 

60 

» 
4 

» 
4 

m 
• 

96 

354 

454 

13S6 

15 

3 

6 

4 

3 

4 

804 

Soua-offiders 

Troupe 

Médecins  militaires 

Payeurs 

Sous-ptyeors 

Vétériiaires 

Armuriers 

Selliers 

Chevaux  de  troupe 

(1)  Non  compris  les  Tolonta 

(1)  Non  compris  les  cheTau 

qui  portent  ce  total  à  1S7,  15( 

ires  d'an  an  (11 
X  d'ofBciera,  de 
>  environ. 

,000  environ). 
s  Tolontaires  d'an 

m  et  les  cbevaax  de  corv^ 

Le  personnel  des  fonctionnaires  et  employés  militaires 
bénéficie  de  son  c6té  d^un  certain  accroissement;  le 
tableau  suivant  donne,  pour  chaque  service,  le  nombre 
des  créations  nouvelles,  et  indique,  entre  parenthèses, 
le  nombre  des  fonctionnaires  et  des  employés  subal- 
ternes dont  les  fonctions  seraient  remplies  en  France 
par  des  officiers  ou  assimilés  ou  par  des  hommes  de 
troupe. 


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N-9W. 


BB  L'SMPIRB  ALLBMAN1>  POUR  4908. 


sai 


SUVICES  DOTÉS. 

FONCIION- 
NAIRBS 

sapéridora. 

KHPLOTte 

Miustère  da  la  cnerre • 

2Î       (4) 
43     (43) 
54     (54) 
34     (34) 
49     (49) 

6     (e) 

4       (4) 
457   (439) 

4       (4) 
«3     (93) 

»              » 

6       (S) 
30     (45) 
33     (43) 

98     (64) 

Scifiee  de  rartillerie 

PersMiDel  de  riateDdaoce 

FirsoBoel  de  radmisistration  de  garnison 

Persennel  des  constructions  militaires 

Pfmiinftl  dm  snbsiiltftnfes 

hrsMnal  du  serrico  de  rbabillement 

ScTTice  da  santé 

Totaux 

Ces  augmentations  d'eiffectifs  résultent  des  créations 
suivantes  : 
En  Prusse,  à  compter  du  !•'  octobre  1908  : 

Un  bataillon  de  pionniers; 
Une  compagnie  d'aérostîers  ; 
Cinq  escadrons  de  cavalerie. 

En  Saxe,  à  compter  de  la  même  date  : 
Un  bataillon  d'infanterie. 

En  Bavière  y  à  compter  du  1®'  octobre  1907  : 

Un  détachement  de  télégraphie  sans  fil  ; 

Un  gronpe  d'attelages  pour  les  troupes  de  télégraphie. 

Parmi  les  questions  soulevées  au  cours  de  la  discus- 
sion du  budget,  il  y  a  lieu  de  signaler  :  la  généralisation 
de  renseignement  agricole  pour  les  militaires,  tel  qu^il  a 
déjà  été  organisé  dans  certains  corps  de  Tarmée  bava- 
^îse;  Taugmentation  du  traitement  des  officiers  jus- 
qu'au grade  de  capitaine,  qui  sera  vraisemblablement 
réalisée  avant  la  fin  de  Tannée  ;  Tamélioration  de  la 


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t32  LE  BUDGET  DE  LA  GUERRE  N*  970 

situation  des  sous-officiers,  qui  apparaît  comme  une 
nécessité;  l'augmentation  de  la  solde  des  hommes  à 
laquelle  on  oppose  seulement  le  chifiTre  de  la  dépense 
qu'entraînerait  cette  mesure,  22  millions  de  francs  envi- 
ron pour  une  augmentation  de  10  pfennigs  par  jour; 
dans  cet  ordre  d'idées  toutefois,  l'administration  mili- 
taire s'est  engagée  &  fournir  aux  jeunes  soldats,  au  mo- 
ment de  leur  incorporation,  les  objets  'de  petit  équipe- 
ment qui  leur  sont  nécessaires  pour  le  nettoyage  et 
Tentretien  de  leurs  effets  ;  il  en  résultera  pour  le  Trésor 
une  dépense  évaluée  après  de  4  millions, mais  en  raison 
de  l'écart  entre  les  prix  que  payera  l'État  et  ceux  que 
payaient  jusqu'ici  les  hommes  pour  se  procurer  ces 
objets,  on  peut  évaluer  à  une  somme  très  supérieure  les 
avantages  dont  cette  mesure  fera  bénéficier  la  troupe. 
.  Au  milieu  des  propositions  dues  à  l'initiative  parle- 
mentaire, celle  du  général  en  retraite  bavarois  Hausler, 
tendant  à  réduire  à  deux  ans  la  durée  du  service  dans 
les  armes  à  cheval,  mérite  particulièrement  de  fixer  l'at- 
tention. Elle  a  été  d'abord  présentée  à  la  commission 
du  budget,  dont  la  majorité  a  demandé  au  Ministre  de  la 
guerre  de  faire  établir  un  mémoire  sur  cette  question, 
après  avoir  repoussé  sans  discussion  une  proposition  des 
socialistes,  visant  l'introduction  du  service  d'un  an  pour 
toutes  les  armes.  Le  Ministre  s'est  engagé  à  déposer, 
en  même  temps  que  le  budget  de  1909,  le  mémoire 
demandé,  mais  non  sans  donner  à  entendre  que  ses 
conclusions  seraient  nettement  opposées  à  la  réforme. 
La  question  a  été  reprise  au  Reichstag,  devant  lequel  le 
général  Hausler,  qui  appartient  à  la  fraction  du  centre, 
a  pu  développer  ses  arguments.  Il  s'appuie  d'abord  sur 
l'article  38  de  la  Constitution  qui  stipule  l'égale  réparti- 
tion des  charges  militaires,  et  constate  que  l'aggravation 
de  ces  charges,  résultant  de  la  troisième  année  de  ser- 
vice à  laquelle  sont  astreints  les  hommes  de  la  cavalerie 
et  de  l'artillerie  à  cheval,  pèse  surtout  sur  la  population 


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N»  970.  DE  L'KMPIRB  ALLEMAND  POUR  mS.  233 

des  campagnes,  où  Ton  prend  de  préférence  les  jeunes 
gens  à  incorporer  dans  ces  armes,  parce  qu'ils  ont  déjà 
une  certaine  habitude  du  cheval.  Abordant  ensuite  le 
côté  militaire  de  la  question,  le  général  Hftusler  déclare 
que  le  cavalier  etTartilleur  à  cheval  sont  déjà,  au  bout 
d'un  an,  suffisamment  instruits  pour  satisfaire  aux  exi- 
gences de  la  guerre  ;  s'il  n'en  était  pas  ainsi,  il  faudrait 
aJ)solameiit  supprimer  le  volontariat  d'un  an  dans  les 
armes  à  cheval.  Si  une  année  d'instruction  n'était  pas 
suffisante,  Tautorité  militaire  ne  pourrait  pas  envisager, 
en  cas  de  guerre,  l'incorporation  dans  le  régiment  mobi- 
lisé de  recrues  arrivées  seulement  depuis  quelques 
mois,  et  si  deux  années  étaient  encore  insuffisantes,  il 
faudrait  faire  rentrer  dans  le  rang  les  nombreux  employés 
pour  l'instruction  desquels  la  troisième  année,  et  parfois 
une  partie  de  la  deuxième  année,  sont  complètement 
perdues.  Il  convient  d'ailleurs  qu'au  cours  de  sa  pre- 
mière année  de  service,  le  cavalier  n'est  pas  encore  con- 
firmé et  que,  s'il  est  utilisable  en  campagne,  c'est  à  la 
condition  d^être  encadré  par  des  camarades  plus  anciens 
de  service.  Le  général  se  défend  de  vouloir  le  moins  du 
monde  diminuer  la  qualité  de  la  cavalerie  :  <(  Nous  ne  , 
voulons  pas,  déclare-t-il,  d'une  infanterie  montée  ;  nous 
tenons  à  conserver  une  cavalerie  solide  et  capable 
d'agir.  »  Il  proclame  ensuite  la  nécessité  d'avoir  des 
cavaliers  confirmés  pour  encadrer  solidement  les 
hommes  de  la  première  année  ;  mais  il  nie  l'importance 
<Iiie  peut  avoir,  à  ce  point  de  vue,  la  présence  dans  un 
escadron  de  15  ou  20  cavaliers  dans  leur  troisième  année 
de  service.  Si  l'autorité  militaire  a  maintenu  le  service 
de  trois  ans,  c'est  à  cause  du  dressage  des  chevaux.  Il 
reconnaît  l'importance  primordiale  de  ce  service,  mais  il 
estime  qu'il  pourrait  être  assuré  par  les  jeunes  officiers, 
les  sons-officiers  et  les  trompettes,  et  déclare  qu'il  sous- 
crira à  toutes  les  mesures  tendant  à  augmenter  le  nombre 
et  la  qualité  des  sous-officiers.  Rappelant  ensuite  ce  qui  a 


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LB  BUDGET  DE  LA  GUERRE 


N«970. 


été  dit  devant  la  commission  du  budget,  à  propos  du 
grand  nombre  d'engagés  volontaires  de  trois  ans  qui  se 
présentent  pour  entrer  dans  la  cavalerie,  nombre  tel  que 
certains  régiments  sont  en  entier  composés  d'engagés 
volontaires,  il  indique  qu*en  répartissant  ces  engagé^ 
entre  les  divers  régiments,  on  disposerait  du  personnel 
nécessaire  pour  le  dressage.  Certains  membres  du  Par 
lement  ayant  protesté  en  entendant  l'orateur  faire  étai 
de  ressources  qui  disparaîtraient  après  rabaissement  de 
la  durée  du  service  et  la  suppression  du  choix  du  régi- 
ment, le  général  Hâusler  ajoute  :  «  Le  Reichstag  ne 
réduira  jamais  l'administration  militaire  à  se  tirer  d'af- 
faire avec  ces  engagés.  Gomme  cela  s'est  fait  lors  de  l'in- 
troduction du  service  de  deux  ans  dans  les  troupes  l 
pied  et  dans  l'artillerie  montée,  le  Parlement  ne  man- 
quera pas  de  voter  les  crédits  nécessaires  pour  les 
mesures  de  compensation  &  prendre,  en  particulier  poui 
constituer  un  noyau  de  cavaliers  anciens,  et  la  natioi 
acceptera  certainement  ces  sacrifices  » .  A  propos  de  h 
cavalerie  française,  que  le  Ministre  avait  représentée  i 
la  commission  du  budget  comme  se  trouvant  dans  une 
situation  critique,  par  suite  de  l'adoption  du  service  de 
deux  ans,  le  général  dit  :  «  Cette  situation  critique  de  h 
cavalerie  française  est  due  uniquement  à  ce  que  nos  voi- 
sins de  l'Ouest  n'ont  pas  réussi  à  augmenter  en  temps 
voulu,  le  nombre  des  hommes  restant  volontairement  au 
service  après  la  deuxième  année.  C'est  là  un  écueil  que 
nous  éviterions  très  facilement  par  des  mesures  prépa- 
ratoires appropriées  ».  Il  revient  ensuite  sur  le  grand 
nombre  d'engagés  qui  se  présentent  pour  entrer  dans  la 
cavalerie,  fait  entrer  en  ligne  de.  compte  l'esprit  mili- 
taire de  la  nation  allemande,  et  même  sa  supériorité  sui 
la  nation  française,  au  point  de  vue  de  l'aptitude  à  l'équi- 
tation. 

Actuellement,  selon  lui,  le  service  de  trois  ans  n'est 
même  pas  appliqué  d'une  manière  effective,  car  un  cer- 


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N*979.  DE  L^Kin^IRB  ALLEMAND  POVR  1908.  335 

tain  nombre  d'hommes  de  la  troisième  année  seraient 
envoyés  en  congé  dans  lenrs  foyers  en  attendant  leur 
passa^  dans  la  réserre.  Une  semblable  manière  de  pro- 
céder expose  à  commettre  des  injustices;  il  peut  arriver 
que  des  cavaliers,  dont  Finstmction  laisse  à  désirer^ 
senent  ainsi  libérés,  tandis  que  des  hommes  aptes  i 
ittsset  les  chevaux  seront  maintenus  au  corps  dans 
1  mtérèt  du  service,  et  verront  ainsi  leur  habileté  équestre 
récompensée  par  une  année  supplémentaire  de  service. 
Eoce  qui  concerne  la  mobilisation,  l'orateur  signale  que 
leserrice  de  deux  ans  augmentera  dans  les  réserves  le 
sombre  des  hommes  instruits,  avantage  dont  il  ne  s'exa- 
sère  toutefois  pas  l'importance,  le  manque  de  chevaux 
fie  permettant  déjà  pas  d'utiliser  les  ressources  dont  on 
&pose.  n  convient,  par  contre,  que  si  la  mobilisation 
svTient  pendant  la  période  d'hiver,  le  nombre  des 
bommes  prêts  à  entrer  immédiatement  en  campagne 
sera  plus  faible  avec  le  service  de  deux  ans  ;  c'est  là  un 
ioconvénient  auquel  on  parera  par  la  création  d*un  noyau 
de  cavaliers  employés  au  dressage,  et  par  l'augmenta- 
tioQ  des  cadres  sous-officiers.  Se  plaçant  ensuite  au 
point  de  vue  de  l'instruction  pour  la  guerre,  il  constate 
que  les  progrès  techniques,  réalisés  ces  derniers  temps, 
rendent  plus  difficile  la  tâche  des  troupes  pour  lesquelles 
^  a  adopté  le  service  de  deux  ans,  et  facilitent  au  con- 
traire celle  de  la  cavalerie.  Les  fusils  et  les  canons  à  tir 
rapide,  les  mitrailleuses  placent  Tinfanterie  et  Tartillerie 
en  face  de  problèmes  ardus  ;  les  innovations  techniques 
élargissent  chaque  jour  le  champ  d'action  des  troupes 
^ciales,  tandis  que  l'automobile,  la  télégraphie  sans  fil 
^t  le  ballon  dirigeable  seront  des  auxiliaires  précieux 
pour  la  cavalerie.  Le  général  Hâusler  estime  donc  que 
deux  ans  de  service  seront  largement  suffisants  pour  la 
cavalerie,  si  on  simplifie  son  instruction  comme  on  Ta 
^éjà  fait  pour  l'infanterie  et  Tartillerie  de  campagne,  si 
on  donne  au  cavalier  un  habillement  et  un  équipement 


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11 


t36  LB  BUDGET  DIS  LA  GUERRE  N*  970. 

bien  appropriés  à  son  service  à  pied  et  à  cheval,  si  od 
choisit  judicieusement  les  recrues  à  incorporer.  Il  ter- 
mine par  ces  paroles,  soulignées  par  les  applaudissements 
du  centre  :  «  Quelles  que  puissent  être  les  conclusions 
du  mémoire  demandé  au  Ministre,  je  suis  convaincu  que 
la  réduction  à  deux  ans  du  service  dans  la  cavalerie  e1 
Tartillerie  à  cheval  s'imposera,  car  elle  répond  aux  inté- 
rêts bien  entendus  de  notre  puissance  militaire,  dim 
exigences  des  progrès  de  la  civilisation  et  des  principes 
de  Téquité.  » 

En  Tabsence  du  Ministre  de  la  guerre,  que  son  état  de 
santé  tenait  éloigné  du  Reichstag  au  moment  de  la  dis- 
cussion du  budget,  le  général  von  Gebsaltel,  commissaire 
du  Gouvernement  bavarois  auprès  du  Bundesrat,  a  donn^ 
la  réplique  au  général  Hausler.  Il  a  tenu  à  établir  que 
les  déclarations  de  l'ancien  général  bavarois  n'enga- 
geaient que  lui,  et  que  Tadministration  militaire  bava- 
rois était  nettement  opposée  à  sa  manière  de  voir  ;  puii 
reprenant  quelques-uns  des  arguments  développés  ^ 
l'appui  de  la  proposition,  il  constate  qu'en  incorporao 
dans  le  régiment  mobilisé  des  cavaliers  ayant  seulement 
quelques  mois  de  service,  l'administration  militaire  ne 
fait  qu'obéir  à  une  nécessité  qu'elle  déplore.  Parlan 
ensuite  des  employés,  il  affirme  que  partout  où  il  a  servi 
on  les  faisait  régulièrement  monter  à  cheval  et  mèin< 
que,  au  cours  des  inspections,  on  les  présentait  indivi 
duellement  ;  en  ce  qui  concerne  le  dressage,  qui  devn 
être  d'autant  plus  parfait  que  les  hommes  seront  moins 
bien  instruits,  il  conteste  qu'on  puisse  y  employer  lei 
trompettes  et  les  officiers  ;  les  trompettes  parce  qu'on  Ici 
choisit  d'après  leur  aptitude  &  sonner,  et  non  d'après 
leurs  aptitudes  équestres,  les  officiers  parce  qu'ils  son 
trop  occupés  par  ailleurs  ;  restent  les  sous-officiers  don 
il  faudrait  alors  augmenter  considérablement  le  nombre 

Le  général  von  Gebsattel  déclare  que  ce  qui  a  été  di 
de  l'afflux  d'engagés  volontaires  pour  trois  ans  dans  h 


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H*  970.  DK  L'EMPIRB  ALLEMAND  POUR  4908.  237 

cavalerie  ne  s'applique  qu'à  certains  régiments  prus- 
siens; en  Bavière,  il  n'y  en  a  pas  plus  de  12  à  15  par 
régiment.  Quant  au  renvoi  des  hommes  dans  leurs  foyers 
au  cours  de  la  troisième  année  de  service,  il  ignorait,  dit- 
il,  que  cette  disposition  fût  encore  en  vigueur,  et  il  a  dû 
se  reporter  au  règlement  pour  s'en  convaincre  ;  il  est 
en  tout  cas  persuadé  qu'on  l'applique  tout  à  fait  excep- 
tionnellement. Sous  le  rapport  de  Tinstruction,  la  cava- 
lerie n'est  pas  mieux  partagée  que  les  autres  armes; 
pour  elle  aussi,  les  difficultés  se  sont  sensiblement 
accrues,  en  particulier  à  cause  de  l'importance  qu'elle 
est  tenue  d'accorder  à  l'instruction  du  tir  et  au  combat 
à  pied  ;  il  est  vrai  que  les  récentes  découvertes  sont  pour 
elle  des  auxiliaires,  mais  elle  doit  être  prête  à  se  passer 
de  leur  concours  qui  lui  fera  souvent  défaut,  et  le  géné- 
ral rappelle  que,  par  le  mauvais  temps,  les  bicyclistes 
circulent  difficilement,  et  qu'on  a  vu  des  manœuvres 
durant  plusieurs  semaines,  pendant  lesquelles  le  ballon 
n'avait  pu  fournir  aucun  renseignement.  Le  général  von 
Gebsattel  termine  en  affirmant  la  nécessité  d'avoir  sous 
les  drapeaux  des  cavaliers  dans  leur  troisième  année  de 
service,  pour  le  dressage  des  chevaux,  la  conduite  des 
patrouilles  et  le  recrutement  des  sous-officiers. 

Cette  discussion  a  eu  nécessairement  des  échos  dans 
le  pays  et  dans  la  presse  ;  les  partisans  de  la  mesure  ne 
semblent  pas  s'illusionner  sur  l'accueil  réservé  à  la  pro- 
position ;  la  question  n'en  est  pas  moins  posée  et  ça  et  là 
se  manifeste  l'opinion  que  la  réduction  du  service  dans 
les  armes  à  cheval  pourra  servir  d'objet  de  transaction 
eulre lautorité  militaire  et  le  Parlement  lorsque  viendra 
en  discussion  le  prochain  sextennat  de  4910. 

En  ce  qui  concerne  le  budget  de  4908,  le  Reichstag  a 
admis  toutes  les  demandes  présentées  par  Fadministra- 
tion  de  la  guerre  ;  on  trouvera  exposées  ci-après,  pour 
chaque  arme  ou  service,  les  modifications  consacrées  par 
le  vote  de  ce  budget. 


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&t8 


L&  fitïtNlET  DS  LA  aUSERB 


If  m 


MINISriRES  DE  LA  GUERRE, 


!« 


Minisière  prussien,  —  Le  personjiel  de  ce  miDistère 
sVugmente  de  trois  officiers  !»upérieurs^  deux  capitaines, 
neuf  expédiUoQnaires,  quatre  archivisteâ^  un  calcula- 
teur, deux  secrétaires  de  chancellerie^  deux  garçons  de 
bureau;  une  partie  de  ce  personnel  est  affectée  à  it 
Section  des  communiccUions  nouvellement  constituée. 
Elle  est  subordonnée  au  Département  général  de  k 
guerre,  et  ses  attributions  sont  les  suivantes:  1^  affaires 
de  service  concernant  les  troupes  de  communications  et 
leur  matériel;  2°  création  et  entretien  des  polygones 
affectés  à  ces  troupes  ;  3**  questions  intéressant  la  défense 
(lu  territoirCt  la  guerre  de  forteresse  et  rarmemeot,  et 
se  l'apportant  au  service  des  communications,  à  rexcep- 
tion  des  pigeons  voyageurs  :  chemin  de  fer  militaire, 
construction  et  exploitation  des  chemins  de  fer;  chemins 
de  fer  de  campagne ^  voies  navigables ,  applications  de 
rélectricité  aux  communications,  télégraphie,  aérosta- 
tion, automobilisme,  bicyclettes;  4**  questions  générales 
concernant  le  participalioa  de  radministralion  militaire 
aux  expositions. 

MimstéiTs  saxon^  wurtemhergeois  et  bavarois.  —  C&t. 
divers  ministères  voient  leur  personnel  augmenté  d^ua 
médecin  militaire,  d'un  secrétaire,  de  deux  expédition- 
naires et  d'un  calculateur. 

A  Stuttgart,  on  eutreprend  la  construction  d'un  nou- ; 
veau  ministère  de  la  guerre;  les  locaux  actuels,  achetés 
en  1819,  étant  devenus  insuffisants  et  ne  pouvant  être 
agrandis,  seront  abandonnés  et  remplacés  par  une  cons- 
truction neuve,  édifiée  dans  1  Olgastrasse,  où  divers 
emplacements  et  immeubles  ont  été  achetés,  t#a  dépense 
totale  s'élèvera  à  1,371,000  francs,  sur  lesquels  une  pre- 
mière annuité  de  406,000  francs  est  inscrite  au  budget 
de  1908. 


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N*  970.  DE  L'EMPIRE  ALLSUAND  POUR  1908.  S39 


BTAT-BIAJOR. 

Grand  état-major  prussien  et  service  géographique.  — 
Il  est  créé  un  nouveau  sous-chef  d'état-major  général 
au  grade  de  général  de  brigade,  auquel  on  adjoint  un 
capitaine  comme  «  adjudant  ».  Le  nombre  des  sous-chefs 
d'état-major  général  est  ainsi  porté  à  cinq  (un  General- 
quartiermeister  et  quatre  Oberquartiermeister)  dont  un 
est  directeur  du  service  géographique.  Le  personnel  de 
ce  dernier  service  s'augmente  d'un  chef  de  brigade 
topographique,  qui  sera  chargé  de  la  direction  des  recon- 
naissances entreprises  en  1908  pour  la  re vision  de  la 
carte. 

La  bibliothèque  du  grand  état-major,  qui  compte 
actuellement  80,000  volumes  environ,  voit  ses  locaux 
agrandis.  Signalons  en  passant  que,  pour  purger  la 
laogue  allemande  des  mots  d'origine  étrangère,  on  a 
décidé  de  remplacer  le  mot  «  Bibliothek  »  par  le  mot 
'  Bûcherei  ». 

Ètat-major  saxon,  —  Afin  de  remédier  à  une  insuf- 
fisance du  nombre  des  officiers  d'état-major  qui  oblige- 
rait, au  moment  de  la  mobilisation,  à  enlever  des  offi- 
ciers à  la  troupe,  on  crée  deux  capitaines  d'état-major, 
qui  seront  détachés  au  grand  état-major  à  Berlin. 

État-major  bavarois.  —  L'état-major  bavarois  s'aug- 
mente d'un  chef  de  section  du  grade  de  colonel.  Cette 
iQesare  est  justifiée  par  les  besoins  de  la  mobilisation  et 
par  la  nécessité  de  tenir  compte  de  la  proportion  des 
effectifs  bavarois  par  rapport  à  ceux  des  autres  contin- 
gents. Il  s'augmente  également  d'un  commissaire  mili- 
ce des  chemins  de  fer,  qui  sera  détaché  à  la  section 
des  chemins  de  fer  du  grand  état-major  prussien. 

Commandements  de  lignes.  —  Un  nouveau  comman* 
dément  de  hgne,  à  la  tête  duquel  est  placé  un  officier 
supérieur,  est  créé  à  Halle  ;  le  réseau  des  chemins  de 


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LB  BUDGET  DE  LÀ  GUERRE 


N*  9" 


fer  de  la  direction  de  Halle,  dit  le  projet  de  budge 
comporte  des  lignes  à  circulation  intense  et  des  nœu( 
de  chemins  de  fer  importants  au  point  de  vue  militais 
son  rattachement  à  un  commandement  de  ligne  vois 
présente  de  sérieuses  difficultés  au  point  de  vue  de 
préparation  des  transports  du  temps  de  paix  et  du  tem| 
de  guerre. 

INFANTERIE  ET  DÉTACHEMENTS  DE  MITRAILLEUSES. 

Création  cTun  bataillon  d infanterie.  —  Au  l*'  octobi 
1908,  le  177«  régiment  d'infanterie  (12*  saxon)  en  ga 
nison  à  Dresde,  recevra  un  troisième  bataillon  à  effeci 
faible.  Le  nombre  des  bataillons  d'infanterie  de  Tarmé 
allemande  sera  ainsi  porté  à  631  ;  rappelons  que  la  l< 
militaire  du  15  avril  1905  prévoit  encore  la  création  <3 
deux  bataillons  avant  le  31  mars  1910. 

Détachements  de  mitrailleuses.  —  On  crée  deux  sous 
officiers  armuriers  au  détachement  n^  11  à  Metz,  et  u 
sous-officier  armurier  au  détachement  n®  3  à  Strasbour 
pour  l'entretien  des  mitrailleuses  de  forteresse,  dont  le 
exercices  sont  dotés  d'un  crédit  de  112,500  francs  contr 
37,500  Tannée  précédente. 

Le  budget  ne  contient  aucune  mention  relative  a 
personnel  des  détachements  de  mitrailleuses  organisé 
dïins  certains  régiments  d'infanterie,  détachements  qi 
seraient  appelés  à  opérer  avec  ces  régiments  tandis  qu 
les  anciens  détachements  seraient  affectés  aux  division 
de  cavalerie;  en  ce  qui  concerne  le  matériel,  on  relèv 
des  crédits  de  156,250  francs  pour  la  constitution  d'ui 
approvisionnement  de  pièces  de  rechange,  et  de  610, OQi 
francs  pour  la  création  de  compagnies  de  dépôt  di 
mitraiHeuses:  en  outre  un  crédit  consacré  à  des  expé 
riences  d'armement,  et  qui  figurait  pour  la  première  foi: 
au  budget  de  1907  avec  une  dotation  de  4,300,000  francs 
reparaît  cette  année  porté  à   la  somme  de  2O,60O,00( 


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N*970.  DK  L'EMPIRB  ALLEMAND  POUR  1908.  241 

francs  qui,  d'après  la  presse,  serait  destinée  à  la  fabrica- 
tion de  mitrailleuses. 


CAVALERIE. 

Création  dun  état-major  de  brigade  et  iun  régiment 
de  cavalerie.  —  Il  sera  créé  à  Colmar  le  l^'  octobre 
W08,  on  état-major  de  brigade  de  cavalerie.  Cette  bri- 
gade sera  rattachée  à  la  39*  division  (3»  division  du 
XI\'*  corps)  et  comprendra  le  14«  régiment  de  dragons 
et  le  3^  régiment  de  chasseurs  à  cheval.  A  la  même  date, 
sera  créé  à  Mulhouse  un  régiment  de  chasseurs  à  cheval 
à  effectif  fœrt  qui  portera  le  n®  S  et  fera  partie  de  la 
23^  brigade  de  cavalerie.  La  cavalerie  allemande  comp- 
tera alors  499  escadrons  ;  il  en  restera  lia  créer  pour 
atteindre  le  nombre  prévu  pour  la  fin  du  quinquennat. 

ARTILLERIE. 

ArtiUerie  de  campagne.  —  Les  crédits  consacrés  à  la 
^constitution  d'une  réserve  de  matériel  d'artillerie  de 
<^pagne  qui  atteignaient  31  millions  en  1907,  sont 
«menés  en  1908  à  13,600,000  francs.  Par  contre,  on 
prtvoit  pour  la  fabrication  de  matériel  et  de  munitions 
<iestinés  aux  colonnes  légères  de  munitions  une  somme 
de  13,800,000  francs  supérieure  de  3,800,000  francs  à 
^Uede  Tan  dernier.  Enfin  on  voit  apparaître  pour  la 
première  fois  un  crédit  de  18,738,000  francs  dont  la  des- 
tination n'est  pas  autrement  indiquée  que  par  cette 
rubrique  plutôt  vague  «  autres  créations  pour  l'artillerie 
(le campagne  ». 

Eu  ce  qui  concerne  le  personnel,  on  relève  seulement 
l^nvoi  pendant  deux  mois  de  40  lieutenants  dans  les 
Instituts  techniques  pour  y  développer  leur  instruction . 

Artillerie  à  pied,  —  Le  budget  prévoit  pour  la  consti- 
tntion  du  matériel  de  l'artillerie  à  pied,  une  somme  de 
12,258,000  francs  un  peu  inférieure  à  celle  de  1907. 

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LB  BUDGET  DB  LA  OUBRRB 


N»^0 


GÉNIE    ET   FORTIFICATIONS. 

Créations  (funilés.  —  Il  sera  constitué  à  Cologne,  ai 
î"  octobre  1908,  un  commandement  de  pionniers  don 
relèveront  le  7*  bataillon  de  pionniers  et  le  24^  qui  sen 
créé  à  Cologne  à  la  même  date;  Tarmée  allemand( 
comptera  alors  28  bataillons  de  pionniers  ;  elle  atteindra 
en  1909,  par  la  constitution  à  Mayence  d'un  nouveai 
bataillon,  le  nombre  fixé  par  la  loi  militaire  de  1903 
On  crée  en  outre  1  capitaine,  4  lieutenants,  1  sous- 
payeur,  1  feldwebel,  1  vice-feldwebel  et  17  sous-officien 
pour  former  les  cadres  de  la  compagnie  d^expériencei 
du  génie  qui  avait  été  déjà  organisée  à  Berlin  au  moyei 
d'éléments  prélevés  sur  les  bataillons. 

Corps  des  officiers  de  construction  des  fortifications.  — 
Conformément  aux  dispositions  arrêtées  en  1902  pour  h 
réorganisation  du  personnel  de  construction  des  fortifi- 
cations, on  remplace  3  conducteurs  ayant  quitté  le  ser- 
vice par  un  nombre  égal  de  lieutenants  de  construction 
dans  le  but  de  hâter  cette  réorganisation,  on  transformi 
47  places  de  conducteurs  de  travaux  en  places  de  capi- 
taines de  construction.  En  outre  pour  placer  ces  officiers 
sur  le  même  pied  que  les  officiers  artificiers  au  point  d( 
vue  de  l'avancement,  on  diminue  de  cinq  le  nombre  deï 
lieutenants  et  on  augmente  d'autant  celui  des  capitaines. 

Vente  des  fortifications  déclassées.  —  En  1908,  cette 
vente  procure  au  Trésor  des  recettes  dont  le  total  s'élève 
à  4,008,732  francs,  savoir  : 

Posen  (2«  annuité) fr.  325,668 

Strasbourg  (a*»  annuité) 709,901 

ThionYille  (7«  annuité) 10,975 

Metz  (terrain  Tendu  aux  chemins  de  fer) 63,438 

Cologne  (!'•  annuité) 2,656,250 

Uim,  rive  gauche  (6«  annuité) 242,500 

Places  fortes.  —  Par  suite  de  l'extension  des  ouvrages 


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X*970.  DE  L'EMPIRB  ALLEMAND  POUR  4908.  UZ 

de  Metz,  on  organise  dans  cette  place  une  deuxième 
direction  du  génie,  comprenant  deux  officiers  supé- 
riears,  deux  lieutenants  en  premier,  et  six  wallmeister  ; 
cette  création  entraîne  pour  la  6*  inspection  des  fortifi- 
cations, une  augmentation  du  personnel  d'un  capitaine 
da  génie,  six  lieutenants  du  service  des  constructions  et 
nn  officier  supérieur  en  retraite. 

Les  crédits  affectés  en  1908  à  la  construction  des  for- 
tifications, à  l'organisation  et  au  perfectionnement  du 
système  défensif  s'élèvent  à  un  total  de  50,004,125  francs 
dans  lequel  sont  compris  :  375,000  francs  pour  le  ren^ 
forcement  des  fortifications  de  Germersheim,  3,830,000 
francs  de  travaux  à  exécuter  à  Mayence  et  à  Castel  et 
1500,000  francs  pour  les  travaux  à  exécuter  à  Cologne 
comme  compensation  de  la  suppression  de  Tenceinte  de 
CCS  villes. 

TROUPES   DE   COMMUNICATIONS. 

Créations  nouvelles.  — Le  1*'  avril  1903,  la  Prusse  a 
constitué  auprès  du  bataillon  d'aérostiers  à  Berlin,  une 
3^  compagnie  dite  compagnie  d'expériences,  afin  de  dis- 
poser en  permanence  d'un  personnel  spécial  pour  les 
expériences  à  faire  avec  les  nouveaux  types  de  bal* 
Ions. 

De  son  côté,  la  Bavière  a  adjoint  i  son  détachement 
^^  télégraphie,  une  section  de  télégraphie  sans  fil  com- 
prenant 1  capitaine,  3  lieutenants,  11  sous-officiers  et 
53  hommes.  [Elle  élève  en  outre  légèrement  l'effectif  du 
détachement  de  télégraphie  lui-même,  et  le  dote  d'un 
détachement  d'attelages. 

On  se  propose  de  transporter  un  régiment  de  chemins 
de  fer  de  Berlin  à  Hanau,  où  une  caserne  sera  construite 
Y^  la  ville  pour  être  louée  à  l'administration  militaire . 
Les  locaux  devenus  disponibles  à  Berlin  après  ce  dépla- 
cement, seront  affectés  à  la  section  d'exploitation  de  la 


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144  LS  BU1>0£T  DE  Là.  OUBRRE  H*  S'( 

brigade  de  chemins  de  fer  actuellement  installée  à^\i 
des  baraques  en  t6le  ondulée. 

Seciion  d'expériences  des  troupes  de  communicaitom 
—  Les  crédits  mis  à  la  disposition  de  la  section  d'expl 
riences  bénéfieieiit  cette  année  d'un  relèvement  i 
386^000  francs.  Ils  s'augmentent  en  outre  d'une  somm 
de  1  million  destinée  à  Tacquisition  d'automobiles  pou 
poids  lourds.  Nous  verrons  plus  loin  l'emploi  que  Vault 
rite  militaire  compte  faire  de  cette  somme.  La  Bavièr 
crée  un  officier  supérieur  et  un  lieutenant  des  ti'oupf 
de  communications  pour  pouvoir  détacher  en  perms 
nence  des  ofûciers  auprès  de  la  section  d'expériences  tjt 
fonctionne  à  Berlin. 

Matériel  de  téléphonie  ei  de  télégraphie^  — La  dépens 
totale  prévue  pour  doter  l'armée  de  matériel  télépîic 
nique  qui  avait  été  évaluée  à  ), 593,000  francs,  est  maÏE 
tenant  fixée  à  2^500,000  francs,  sur  lesquels  une  tro: 
J  sjème  annuité  de  475^000  francs  est  inscrite  au  budge 

De  même,  les  prévisions  établies  pour  la  constitutio 
d'un  matériel  de  télégraphie  sans  fil,  passent  d 
2, i 25,000  francs  à  5,125,000  francs,  sur  lesquels  o 
a  voté  une  annuité  de  802,500  francs. 

Aérostaiion,  — -  On  se  souvient  qu'en  i907  une  sui: 
vention  de  625,000  fraocs  avait  été  attribuée  au  comi 
Zeppelin  sur  les  t^rédits  du  ministère  de  l'intérieur.  L 
Gouvernement  avait  en  outre  autorisé  une  loterie  dont  1 
produit  serait  consacré  à  la  construction  d'un  nouvea 
ballon.  Avant  la  fin  de  rexercice  financier,  le  Reicbsta 
a  encore  accordé  des  crédits  supplémentaires,  sur  le: 
quels  500,000  francs  ont  été  attribués  au  comte  Zeppelii 
Le  budget  du  ministère  de  l'intérieur  pour  4908  coït 
porte  des  crédits  s'élevant  à  la  somme  de  2,687,300  fram 
destinés  à  acquérir  les  deux  dirigeables  coDstruits  p^ 
l'inventeur;  le  mémoire  joint  à  la  demande  de  crédil 
s'exprime  ainsi  :  «  Le  dirigeable  du  comte  Zeppelin 
fait  preuve  au   cours  des   sorties  des  24,   25,  26,  2ï 


li 


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N'970.  DE  L^EMPIRE  ALLEMAND  POUR  490S.  S45 

30  septembre  et  du  8  octobre  1908  des  qualités  inhé- 
Fentesan  système  rigide.  La  stabilité  de  Taxe  longilu- 
(iiiial  dans  le  sens  horizontal  s*est  parfaitement  main- 
tenDe  même  par  les  plus  grandes  vitesses.  La  direction 
latérale  s'est  montrée  suffisante  ;  toutefois  avec  un  vent 
de  direction  oblique  ou  d'intensité  variable,  elle  a  pré- 
senté quelques  difficultés  nécessitant  des  améliorations 
belles  à  réaliser;  par  contre,  la  direction  dans  le  plan 
vertical  n'a  rien  laissé  à  désirer.  Le  pilote  était  constam- 
ment en  état  de  régler  la  hauteur  du  ballon  en  modifiant 
ImeliDaison  de  ses  surfaces  horizontales,  et  en  utilisant 
exclasivement  l'action  mécanique  de  l'appareil.  La  des- 
cente sur  le  lac  s'accomplit  sans  difficultés.  Pendant  la 
marche,  le  mouvement  était  exempt  d'oscillations.  Avec 
ses  deux  moteurs,  le  ballon  a  atteint  une  vitesse  propre 
^e  50  kilomètres  à  l'heure.  Le  plus  long  parcours, 
accompli  le  30  septembre  1907,  eut  une  durée  de  huit 
henres.  Encore  la  sortie  ne  fut-elle  interrompue  que  pour 
éTitcp  l'obscurité  ;  le  lest  et  l'approvisionnement  d'es- 
sence auraient  été  largement  suffisants  pour  la  prolonger 
pendant  un  temps  au  moins  égal.  Pour  toutes  les  sorties 
effectuées  du  24  septembre  au  8  octobre,  le  ballon  n'a 
été  gonflé  qu'une  fois  et  on  n'a  dû  ajouter  qu'une  faible 
quantité  de  gaz.  Ces  qualités  sont  de  nature  à  faire  pré- 
mr  dès  maintenant  les  crédits  nécessaires  pour  assurer 
à  l'Empire  la  propriété  du  dirigeable  existant  déjà  et  de 
celui  qui  est  encore  en  construction.  Toutefois  l'acquisi- 
tion ne  sera  décidée  que  si  le  comte  Zeppelin  réussit  en 
i908  à  satisfaire  aux  conditions  que  lui  imposera  l'admi- 
mstralion  de  J'Empire  au  point  de  vue  de  la  durée  des 
sorties,  de  la  vitesse  réalisée,  de  la  hauteur  pouvant  être 
atteinte  et  de  la  sûreté  de  l'atterrissage  sur  la  terre 
ferme.  Pour  la  détermination  du  prix  d'achat,  il  faut 
tenir  compte  des  sacrifices  faits  par  l'inventeur  au  cours 
de  ses  expériences  qui  ont  duré  plus  de  quinze  ans  ;  des 
sommes  qu'il  a  prélevées  sur  sa  fortune  personnelle  ou 


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246 


L£  BUDQBT  DE  LA  GUERRE 


N«9"( 


i 


obtenues  par  voie  d'emprunt,  il  y  a  lieu  de  déduire  celle 
qui  lui  ont  été  allouées  sur  les  fonds  de  TEmpire  ou  de 
différents  États,  ou  qui  provenaient  de  loteries  ou  d 
souscriptions.  On  est  ainsi  amené  à  fixer  le  prix  d'achî 
à  2,062,500  francs.  En  outre,  il  est  équitable  d'accordé 
au  comte  Zeppelin  une  indemnité  pour  ses  travaux  ;  pou 
en  déterminer  le  montant,  il  faut  considérer  que  gràc 
à  son  admirable  persévérance  et  à  son  esprit  créateu 
il  a  réalisé,  au  milieu  des  plus  grandes  difficultés  < 
malgré  des  oppositions  multiples,  une  solution  de  ] 
conduite  des  ballons  qui  n'a  pas  été  dépassée  jusqu'ici 
en  outre  que  depuis  1892  il  a  appliqué  toute  son  activil 
à  l'étude  de  cette  question.  Dans  ces  conditions,  il  coi 
viendrait  d'adopter  pour  cette  indemnité  le  chiffre  è 
625,000  francs.  En  retour  de  ces  subventions,  on  s 
propose  d'établir  une  convention  assurant  à  l'Empire,  1 
cas  échéant,  des  prix  spéciaux  pour  la  livraison  d'autn 
dirigeables.  » 

Aux  premiers  jours  d'août  1908,  il  existait  en  Ali 
magne  deux  ballons  dirigeables  du  système  rigide  cod 
truits  par  le  comte  Zeppelin  et  désignés  par  les  numér< 
3  et  4,  le  ballon  du  système  demi-rigide  du  major  Groi 
construit  par  les  aérostiers  militaires,  et  un  ballon  d 
système  non  rigide  construit  par  le  major  bavarois  c 
Parseval  sous  les  auspices  de  la  Société  d'études  d< 
ballons  dirigeables;  ce  dernier  ballon,  perfectionn 
meut  d'un  premier  modèle,  n'avait  encore  exécu 
aucune  sortie. 

Après  avoir  accompli,  le  !«'  juillet  1908,  en  dou: 
heures,  un  parcours  de  375  kilomètres,  le  ZeppeL 
n®  4  entreprit  le  4  août  un  voyage  de  vingt-quatre  heur* 
au  cours  duquel  il  devait  effectuer  le  trajet  Manxel 
Mayence  et  retour.  On  se  souvient  qu'après  avoir  effe< 
tué  une  bonne  partie  du  parcours,  il  fut  détruit  pr( 
d'Echterdingen  où  il  avait  atterri  pour  la  première  fo 
ailleurs  que  sur  l'eau,  afin  de  réparer  une  avarie  sai 


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y  970.  DE  L'EMPIRB  ALUSMAND  POUR  4908.  247 

Teone  au  moteur,  et  aussi  pour  recompléter  son  gonfle- 
ment. L'enthousiasme  soulevé  par  les  succès  du  comte 
Zeppelin  s'est  transformé  après  la  catastrophe  en  un 
véritable  mouvement  national  qui  s'est  traduit  par  une 
souscription  dont  le  montant  atteignait,  au  30  août, 
it3T3,0OO  francs.  Cette  somme  doit  être  employée  à 
mettre  le  2ieppelin  n^  3  en  état  de  remplacer  le  plus  t6t 
possible  le  2ieppelin  n^  4,  et  à  construire  de  nouveaux 
dirigeables  du  même  système. 

Les  deux  autres  dirigeables  procèdent  encore  à  des 
essus  après  lesquels,  suivant  la  presse,  le  ballon  Parse- 
mai serait  acquis  par  l'autorité  militaire,  et  le  ballon 
Gro»  serait  envoyé  à  Metz  pour  être,  attaché  à  la  Place. 
Aiaomobiiisme.  —  On  trouve  au  budget  une  deuxième 
âimoité  de  443,750  francs  pour  Tachât  de  voitures  auto- 
mobiles destinées  aux  commandants  de  corps  d'armée, 
ti  me  deuxième  annuité  de  125,000  francs  pour  la  cons- 
titation  d^un  équipement  spécial  au  personnel  chargé  de 
ia  conduite  des  automobiles  en  campagne. 

Quant  au  crédit  de  1,000,000  de  francs  affecté  à  Tac- 
^sition   d'automobiles  pour  poids  lourds,  dout  nous 
â¥ons  déjà  parlé,  Tautorité  militaire  entend  l'employer 
non  à  acheter  des  voitures,  mais  bien  à  augmenter  le 
nombre  et,  dans  uue  certaine  mesure,  à  déterminer  le 
type  de  celles  que  la  réquisition  pourrait  lui  procurer  au 
moment  du  besoin.  La  constitution  d'un  approvisionne- 
sient  de  voitures  dès  le  temps  de  paix,  exigerait  des 
sacrifices  considérables;  son  entretien  serait  des  plus 
délicats  ;  de  plus,  en  adoptant  cette  solution,  on  s'interdit 
la  possibilité  de  profiter  des  progrès  réalisés  chaque 
joardans  la  construction  de  ces  voitures.  Reste  la  réqui- 
iition;  mais  elle  ne  saurait  donner  de  bons   résultats 
que  si  on  peut  l'exercer  sur  un  nombre  suffisant  de  voi- 
tures remplissant  les  conditions  d'une  voiture  militaire, 
^ide  modèles  assez  peu  différents  pour  qu'on  puisse  les 
^uper  en  unités  homogènes,  et  se  procurer  sans  diffi- 


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$48 


LE  BUDGET  DE  LA  GUERRE 


«•  970. 


cultes  les  pièces  de  rechange  nécessaires  à  leur  entre- 
tien. Aussi  Tadministration  militaire  a-t-elle  décidé  de 
consacrer  les  crédits  qui  seront  mis  à  sa  disposition  par 
le  Parlement,  à  payer  des  primes  d'encouragement  aux 
particuliers  ou  aux  sociétés  qui  deviendront  proprié- 
taires d'une  automobile  pour  poids  lourds,  s'engageront 
k  la  maintenir  pendant  cinq  ans  en  état  d'être  employée 
en  cas  de  guerre,  et  à  la  mettre  à  sa  disposition  au 
moment  de  la  mobilisation.  Elle  se  réserve  naturelle- 
ment de  déterminer  les  conditions  que  devront  remplir 
les  automobiles  pour  participer  à  ces  primes,  et  même 
de  désigner  les  maisons  dont  elle  admet  les  voitures.  La 
Revue  (t)  a  exposé  en  détail  les  mesures  adoptées  ;  elles 
constituent,  à  n'en  pas  douter,  une  solution  heureuse 
de  la  question  aussi  bien  au  point  de  vue  économique 
qu'au  point  de  vue  militaire,  et  le  Parlement  ne  man- 
quera pas  d'accorder  tous  les  crédits  qui  lui  seroni 
demandés  pour  en  poursuivre  Tapplication. 

Rappelons  que  pour  assurer  la  conduite  des  automo- 
biles en  campagne,  TAUemagne  a  créé  une  réserve  spé- 
ciale des  troupes  d'automobiles,  dans  laquelle  ont  été 
classés  dès  le  début  52  officiers  de  réserve,  et  qui  sera 
alimentée  par  les  hommes  (150  chaque  année)  ayanl 
accompli  leur  deuxième  année  de  service  au  détache- 
ment d'à  iitomobiles  constitué  en  1907. 

Instruction  des  troupes  de  communications.  —  En  rai- 
son des  nécessités  de  la  préparation  à  la  guerre  et  des 
expériences  toujours  plus  nombreuses  qu'exigent  les 
progrès  réalisés  chaque  jour  dans  le  domaine  tech- 
nique, les  crédits  consacrés  aux  exercices  des  troupes 
de  communications  présentent  une  augmentation  de 
261,000  francs. 


(J)  Voir  2«  semestre  1908,  p.  177. 


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:«•  TiO,  DB  L'EMPIRE  ALLEMAND  POUR  1908.  S49 


TRAIN. 

CréaliofU  nouvelles  en  Bavière.  —  Oa  sait  que  le 
3^  bataillon  du  train  bavarois  De  compte  encore  que 
deni  compagnies  ;  les  hommes  nécessaires  pour  consti- 
tuer la  3*  compagnie  ne  pouvant  figurer  dans  les  effec- 
tifs budgétaires  qu*en  1909,  on  augmente  dès  mainte- 
mt  Teffectif  du  bataillon  de  2  lieutenants,  6  sous-offi- 
ciers, 4  hommes  et  8  chevaux  de  selle  pour  former  le 
soyao  de  la  compagnie  qu'il  faudrait  mettre. sur  pied  au 
someot  de  la  mobilisation. 

Le  1^'  bataillon  bavarois  voit  le  nombre  de  ses  che- 
naux accru  de  12  chevaux  de  selle  et  8  chevaux  de  trait 
3În  de  pouvoir  fournir  des  attelages  au  détachement 
laérostiers. 

£o£q  en  Prusse,  Finspection  du  train  reçoit  un  second 
iiijadant  du  grade  de  capitaine,  le  nombre  des  affaires  à 
^ii^r  par  Tinspection  du  train  ayant  considérablement 
angiDenté  depuis  1899,  époque  à  laquelle  les  bataillons 
k  train  ont  été  placés  sous  son  autorité. 

QUESTIONS  INTÉRESSANT  PLUSIEURS  ARMES  OU  SERVICES. 

Anciemieté  des  sous-officiers  en  Allemagne.  —  D'après 
'«8  indications  du  budget,  sur  100  sous-officiers  de 
^ope,  abstraction  faite  des  feldwebel  et  des  vice-feld- 
*ebel,  38  environ  ont  une  ancienneté  de  service  com- 
prise entre  cinq  ans  et  demi  et  neuf  ans,  14  ont  une 
aDcienneté  de  service  supérieure  à  neuf  ans. 

amélioration  de  la  situation  des  sous-officiers.  —  Nous 
î^^ODs  déjà  dit  qu'on  se  propose  d'augmenter  prochaine- 
"•«ût  les  tarifs  de  solde  des  sous-officiers  ;  depuis  deux 
^ï^déjà,  Tadministration  militaire  s'efforce  d'améliorer 
W  situation,  notamment  en  leur  assurant  dans  les 
Qents  militaires  une  installation  plus  confortable.  Le 


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tm> 


LB  BUDGBT  DE  LA  GUERRE 


N-970. 


budget  de  1908  prévoit  pour  cet  objet  des  crédits  s'éle- 
vant  à  la  somme  de  3,745,000  francs. 

Amélioration  de  la  situation  des  aspirants  des  diffé- 
rents services.  —  Les  aspirants  des  différents  services 
reçoivent  les  allocations  du  feldwebel;  recrutés  ei 
grande  majorité  parmi  les  aspirants  payeurs,  ils  n'ob- 
tiennent une  situation  définitive  qu'au  bout  de  quatorze 
ans  de  service,  après  avoir  passé  l'examen  de  payeur  e1 
celui  d'employé  supérieur  de  l'administration  mili- 
taire. Ils  sont  ainsi  désavantagés  par  rapport  aux  sous- 
payeurs,  et  il  en  résulte  que  ces  derniers,  dont  la  situa- 
tion a  été  améliorée  en  1906,  refusent  presque  tous  la 
situation  d'aspirant  dans  les  services  de  l'administratioD 
niilitaiie  qui  perd  ainsi  les  meilleurs  éléments  de  soe 
recrutement;  il  est  par  suite  nécessaire  de  placer  les 
aspirants  sut  le  même  pied  que  les  sous-payeurs,  en  leui 
allouant  un  traitement  égal  et  en  modifiant  leur  titre;  ils 
deviennent  sous -inspecteurs  dans  l'administration  de 
ga  roi  son  et  dans  le  personnel  civil  du  service  de  santé, 
sous-comptables  dans  les  services  de  l'habillement  el 
des  subsistances. 

ÉCOLES  ET  INSTRUCTION  GÉNÉRALE. 

Écoles  de  cadets. —  Le  personnel  des  écoles  de  cadets 
s'augmente  de  deux  professeurs  ;  les  administrateurs  de 
compagnies  dans  les  écoles  préparatoires  de  cadets  qui 
avaient  jusqu'ici  le  rang  de  sergeant  auront  désormais 
le  rang  de  feldwebel  ;  cette  mesure  a  été  jugée  néces- 
saire à  cause  du  petit  nombre  de  candidats  qui  se  pré- 
sentaient pour  cet  emploi  réservé  aux  sous -officiers 
ayant  douze  ans  de  service  ;  ces  derniers  ayant  déjà 
obtenu  dans  la  troupe,  le  grade  de  vice- feldwebel,  ne 
recherchaient  pas  un  emploi  qui  les  mettait  dans  une 
situation  inférieure. 

Écoles  de  sous-officie7's.    —  On  entreprend  à  Sigma- 


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N*  m,  DE  l.'EUPrRE  ALLEMAND  POUR  4908.  W' 

rinçen   la   construction  d'une  Ecole    de    sous-officiers 
appelée  à  remplacer,  à  partir  du  1"  avril  1910,  celle  de 

,     Aeuf-Brisacb.  La  dépense  totale  prévue  est  de  1,391,875 

t    francs. 

Le  nombre  des  jeunes  gens  qui  reçoivent  renseigne- 
meot  de  ces  écoles  s'élève  à  4,000  pour  les  écoles  de 
soa&<>fficiers  et  à  2,190  pour  les  écoles  préparatoires. 

Ecoie  ctariificieî's,  —  Afin  de  donner  au  personnel  du 
semce  des  arsenaux  la  même  instruction  qu'aux  artiû- 
eîers,  on  a  décidé  de  modifier  le  plan  d'études  de  VÉcole 
dartificiers,  et  d^augmenter  le  nombre  des  élèves.  Une 
noQvelle  compagnie  qui  prendra  le  n"  3  sera  créée  le 
1*' septembre  1908;  la  compagnie,  composée  d'élèves 
Appartenant  à  la  marioe^  qui  portait  jusqu'ici  le  û^  3, 
prendra  le  n°  4.  En  outre  on  organisera  un  cours  de 
topographie  et  de  triangulation  pour  metti*e  le  personnel 
à  même  de  lever  et  de  tenir  â  jour  les  cartes  et  plans 
destinés  au  service  de  rartillerie. 

Kaiser-Wilhelm  Akadémie.  —  L'École  du  service  de 
Santé  reçoit  un  médecin  principal  adjoint  au  sous-direc- 
teur, qui  sera  chargé  de  la  surveillance  de  l'instruction 
scientifique  des  étudiants,  et  de  la  direction  des  cours 
de  perfectionnement  institués  à  l'école  pour  les  méde- 
tiûa  militaires  ;  à  partir  de  cette  année,  les  médecins 
d  un  grade  élevé  seront  appelés  à  suivre  ces  cours  de 
perfectionnement;  on  estime  en  effet  que  leurs  fonc- 
tions les  tiennent  éloignés  de  la  pratique  de  la  médecine. 
En  outre,  pour  faire  disparnUre  le  déficit  constaté 
depuis  plusieurs  années  dans  le  cadre  des  médecins 
aides-majors,  on  augmente  de  60  le  nombre  des  étu- 
dianU  de  la  Kaiser- Wilhelm  Akadémle  à  raison  de  6  par 
semestre  d'études. 

Académie  vétérinaire  militaire.  —  Les  crédits  affectés 
ftus  expériences  bénéficient  d'une  augmentation  justifiée 
aioai  qu'il  suit:  «  Pour  combattre  avec  succès  les  mala- 
dies épidémiques  des  chevaux,  il  est  nécessaire  que  le 


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Î5Î 


LE  BUDGET  DE  LA  GUERRE 


N*  970 


laboratoire  de  rAcadémie  vétérinaire  militaire  puiss* 
procéder  sur  une  plus  grande  échelle  à  des  expérience 
telles  que  la  coagulation  du  sang  des  chevaux  suspect 
de  morve,  les  recherches  sur  des  animaux  atteints  di 
charbon  ou  de  la  rage,  Tinoculation  dans  les  cas  à 
tétanos.  On  a  fait  appel  jusqu'ici  à  TÉcoIe  supérieur 
vétérinaire  de  Berlin  et  à  Tlnstitut  pour  les  maladie 
contagieuses,  mais  ces  établissements  sont  déjà  tro| 
occupés  ;  en  outre,  il  est  avantageux  pour  Tadministra 
tîon  militaire  de  développer  Tinstruction  de  son  personne 
vétérinaire.  » 

Étude  des  langues  étrangères.  —  Une  somme  d< 
121,000  francs  est,  comme  tous  les  ans,  inscrite  au  bud- 
get pour  permettre  à  un  certain  nombre  d'officiers  d( 
perfectionner  leur  connaissance  des  langues  étrangère! 
par  des  voyages  et  des  séjours  à  l'étranger. 

Instruction  générale  des  troupes.  —  Les  crédits  affectéî 
aux  manœuvres  et  exercices  techniques  des  différentes 
armes  s'élèvent,  dans  leur  ensemble,  à  7,368,558  francs 
dépassant  de  406,000  francs  ceux  de  1907.  On  y  re- 
marque, pour  la  première  fois,  en  Prusse,  une  somme 
de  50,000  francs  consacrée  à  des  exercices  de  débarque- 
ment. Enfin,  la  dépense  prévue  pour  les  munitions 
atteint  48,275,000  francs,  chiffre  supérieur  de  près  de 
trois  millions  à  celui  de  1907. 

CAMPS   d'instruction  ET  POLYGONES. 

Acquisitions  et  aménagements,  —  La  Prusse,  la  Saxe 
et  le  Wurtemberg  en  1908,  la  Bavière  en  1907,  dépen- 
sent 12,892,000  francs  pour  leurs  camps  d'instruction. 
On  consacre  en  outre  405,000  francs  à  l'installation  de 
stands  de  tirs,  743,000  francs  à  l'acquisition  de  terrains 
d'exercices  dans  certaines  garnisons,  et  100,000  francs  à 
la  transformation  des  ouvrages  destinés  aux  exercices 
d'assaut  sur  les  polygones  du  génie. 


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> 


5»SW,  DE  L'BJIPIRB  ALLBMAJSD  POUR  ^903,  $IBi 

Amélioration  des  terrains  d'exercices.  —  On  prévoit  au 
budget  extraordinaire  une  dépense  de  2,855,000  francs, 
à  répartir  sur  plusieurs  années,  et  destinée  4  améliorer 
les  terrains  de  manœuvres.  «  Pour  pouvoir  mener  à  bien 
rinstroction  des  hommes  des  troupes  à  pied  dans  un 
délai  de  deux  ans,  il  est  nécessaire  de  disposer  de  ter- 
rains de  manœuvres  suffisamment  vastes  et  dont  le  sol 
soit  tel  qu'on  puisse  les  utiliser  constamment. 

Les  terrains  de  manœuvres  actuellement  existants  ne 
remplissent  pas  complètement  ces  conditions,  et  les  res- 
sources ordinaires  ne  permettent  pas  de  les  améliorer 
comme  il  conviendrait  ;  il  faut  donc  recourir  à  des  cré- 
dits extraordinaires.  On  a  reconnu  nécessaire  :  1^  d^affer- 
mir  et  d'assécher  le  sol  ;  2'^  de  planter  les  terrains  d'ar- 
bres et  de  buissons  qui  leur  donnent  la  variété  indispen- 
sable pour  l'instruction  en  vue  du  combat;  3^^  d'augmenter 
le  nombre  desf  chemins  d'accès  et  d'agrandir  les  terrains 
par  la  location  ou  l'achat  de  terrains  contigus.  Si  ces 
améliorations  ne  sont  pas  suffisantes,  on  devra  se  résou- 
dre à  acquérir  de  nouveaux  terrains  de  manœuvres.  » 

RECRUTEMENT  ET  ADMINISTRATION  DES  RÉSERVES. 

Création  de  districts  de  landwehr  et  de  bureaux  dap- 
pel;  augmentation  du  personnel  de  divers  bureaux  de 
recrutement.  —  La  Prusse  crée  un  nouveau  district  à 
Waldenburg  qui  est  situé  au  milieu  d'une  région  indus- 
trielle, communiquant  difficilement  avec  Striegau,  dont 
elle  dépendait  jusqu'ici  ;  en  même  temps,  on  rattache  au 
district  de  Striegau  une  partie  de  celai  de  Breslau  II  qui 
était  trop  chargé.  La  Saxe  dédouble  le  district  de  Schnei- 
tergpar  la  création  d'un  nouveau  district  à  Auerbach  ; 
pour  faire  disparaître  les  inégalités  préjudiciables  à  la 
mobilisation  que  présentaient  ses  deux  corps  d'armée, 
sous  le  rapport  de  l'étendue  et  du  nombre  des  habitants, 
elle  organise  à  Flôha  un  district  comprenant  des  localités 


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I 


254  LE  BUDQBT  DB  LA.  GUERRE  N*  97C 

qui  appartenaient  jusqu'ici  au  XIX*  corps  et  elle  Tincor 
pore  au  XIP.  Enfin  la  Bavière  a  créé  au  !•'  octobre  190 
le  district  de  Neustadt  (II*  corps  bavarois)  pour  soulage 
ceux  de  Ludwigshafen  et  de  Kaiserslautem. 

De  nouveaux  bureaux  d'appel  sont  installés  à  Treys 
(district  de  Marburg)  et  à  Olsnitz  (district  de  Plauen). 

Ces  diverses  créations,  jointes  à  Taccroissement  di 
personnel  des  réserves,  donnent  lieu  à  une  augmenta tioi 
de  8  officiers  en  retraite,  3  médecins  militaires  ei 
retraite,  29  sous-officiers  et  27  hommes  dans  le  personne 
du  recrutement. 

Convocation  des  officiers  et  des  hommes  des  réserves,  — 
Le  nombre  des  officiers  des  différentes  réserves  à  convo 
quer  en  1908  est  celui  de  1907  (1),  auquel  on  ajouta 
32  médecins  convoqués  pour  28  jours  et  21  pharmacieni 
convoqués  pour  42  jours. 

Quant  aux  convocations  des  hommes  de  troupe,  le! 
prévisions  qui  s'y  rapportent  continuent  la  progressior 
suivie  ces  dernières  années.  Elles  sont  indiquées  ci 
après  : 

En  1906.  Bn  1907. 

.    /   Pour  12  OU  13  jours 165,413        136,869 

Hommes  de      p^^^  ^^  .^^^^ ^^^^^^        ^^^  .^^^ 

troupe  .. .  •  (  De  46  4  5^  jours 31,521  31,521 

Totaux 369,937       336,934 

(  Pour  12  ou  13  jours 17,514  14,338 

.   "*■       I   Pour  14  jours 19,410  19,045 

omcïerh. . . .  |   d^  ^^  j^  55  j^yrs 10,758  10,758 

Totaux 47,682         44,141 

II  faut  ajouter  aux  chiffres  qui  précèdent  2,760  ersatz- 
réservistes  convoqués  pour  des  périodes  variant  de  dix  à 
quatre    semaines,    plus   3,541    sous-officiers  et  31,963 


(1 }  Voir  2*  semestre  1907,  p.  366. 


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,1»!?»,  DE  L*£MPt&K  ALLEMAND  POUR  \9m.  SIfS 

bcmoieB  à  convoquer  pour  une  période  de  quatorze  jours 
pajf  application  d'une  mesure  introduite  pour  la  pre- 
[uière  fois  dans  le  budget  de  4906^  dans  le  but  d'exercer 
tous  îea  hommes  deux  fois  dans  la  réserve  et  une  fois 
dans  la  landwehr. 

htwjogements ,  —  Les  crédits  prévus  pour  les  primes 
ie  rengagement  sont  les  mêmes  qu'en  i907  ;  par  contre, 
m  segmente  de  2,081,250  fmucs  le  crédit  destiné  à 
ptver  la  prime  de  1,250  francs  aux  sous-officiers  quittant 
I  lirmée  après  douze  ans  de  service,  ce  crédit  (5,598,730 
&incs  en  1907)  ayant  été  reconnu  insuffisaut. 

SERVICE  DE  l'artillerie. 

Création  cTun  bureau  de  comiruction  (Tinfaiiierie,  — 
Les  attributions  du  bureau  de  construction  affecté  à  la 
iïïauiifacture  d'armes  de  Spandau  sont  devenues  plus 
ombreuses  et  plus  délicates  par  suite  de  la  fabrication 
des  bicyclettes  et  des  mitrailleuses;  aussi  en  fait-on  un 
orçaQc  autonome  îi  la  tète  duquel  on  place  un  officier 
Wpérieur  directeur  et  un  capitaine  adjoint^  prélevés  sur 
1» personnel  employé  dans  les  établissements  techniques 
deTiafanterie. 

Crèatiùu  de  dépôts  annexes  d'artillerie.  Atigmenlaiion 
et  ptnùïineL  —  On  installe  à  Borkum  et  à  Lissa  des 
dépôts  annexes  pour  lesquels  ou  crée  2  lieutenants  des 
irsenaux,  3  feldwebel,  3  sergeants  et  2  artificiers. 

Les  moditica tiens  introduites  dans  rorganisation  de 
rÉcôle  des  artificiers,  et  Taccroissement  du  travail  dans 
diîers  établissements  de  Tartillerie  entraînent  une  aug- 
mentation du  personnel  doût  le  détail  suit  : 

4  oapiU[iit^3  du  &ervLc<3  des  araennux  ; 
3  «apiuiaes  ârtificlera  ; 
7  lieu  tenants  du  ter^ice  des  ELtëenaut; 
%  lieuÈenanU  Artifîctere; 
11  reldwebei  el  15  »ergeaaU  du  service  des  arsenani  \ 


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t66 


LE  BUDGET  DE  LA  GUERRE 


N»  »7i 


Od  crée  en  outre  deux  directeurs  d'exploitation  poi 
la  fonderie  de  canons,  deux  membres  scientifiques  pot 
la  commission  des  expériences  militaires,  trois  chefs  d 
service  du  contrôle  dans  les  fabriques  d'armes  d'Erfur 
Spandau  et  Danzig,  plus  sept  contrôleurs  dans  divei 
établissements. 

Primes  d'encouragement  allouées  aux  fonctionnain 
pour  inventions.  —  Le  budget  prévoit  dans  les  dépensa 
ordinaires  un  crédit  de  2,850,000  francs  consacré  au 
expériences  à  faire  dans  le  domaine  de  Fartillerie.  Si 
ce  crédit  qui  présente  en  4908  une  augmentation  d 
174,000  francs,  on  décide  d'allouer  des  indemnités  au 
fonctionnaires  militaires  pour  des  inventions  ou  amélic 
rations  dont  la  réalisation  offrirait  pour  Tarmée  un  ré< 
intérêt.  Cette  mesure  a  pour  but  d'intéresser  à  l'amélic 
ration  du  matériel,  des  fonctionnaires  dont  les  traite 
ments  sont  sensiblement  inférieurs  à  ceux  des  employé 
capables  de  l'industrie  civile. 

Armement  et  munitions.  —  Outre  les  crédits  consacré 
aux  mitrailleuses,  au  matériel  d'artillerie  de  campagn 
et  d'artillerie  à  pied,  on  consacre  à  la  fabrication  de 
armes  portatives  11,627,000  francs.  Le  montant  total  de 
dépenses  d'armement  en  1908  dépasse  donc  91  millions 
Rappelons  que  les  crédits  affectés  à  la  création,  fabrica 
tion  et  entretien  des  munitions,  s'élèvent  à  48  million 
de  francs,  en  augmentation  de  près  de  3  millions  su 
ceux  de  1907. 

SERVICE  DE  l'intendance. 

Augmentation  de  personnel.  —  Pour  l'application  de 
mesures  introduites  aux  budgets  de  1906  et  1907  (1),  oi 
crée  i2  conseillers  supérieurs  de  l'intendance,  1  asses 
seur,  39  secrétaires,  2  archivistes  et  i  stagiaires. 

(I)  Voir  2«  semestre  1906,  p.  i05,  et  2*  semestre  1907,  p.  439. 


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^*m.  DB  L'EMPIRE  ALLEMAND  POUR  4908.  «57 

On  augmente  de  8,000  francs  le  crédit  inscrit  pour  la 
première  fois  aa  badge t  de  1905  dans  le  but  d'organiser 
chaque  année  des  voyages  de  cadres  destinés  à  perfec- 
tioD&er  rinstraction  pratique  du  personnel  de  Tinten- 
àanœen  vue  de  son  service  du  temps  de  guerre. 


CASERNEMENT  ET  ADMINISTRATION  DE  GARNISON. 

^mmnel  de  F  administration  de  garnison.  —  Ce  per- 
^^nel  s'augmente  en  1908  de  2  directeurs,  6  inspec- 
1^^,  3  contrôleurs,  26  inspecteurs  de  casernes,  1  sous- 
^^eteor,  4  mécaniciens,  h  garde  forestier,  21  gardiens 
i  casernes,  soit  au  total  37  employés  supérieurs  et 
2' employés  subalternes.  En  outre,  pour  améliorer  les 
^(EtioDs  de  Tavancement,  on  remplacera  4  inspecteurs 
pÏQcipaui  par  des  directeurs,  et  43  inspecteurs  par  des 
Inspecteurs  principaux. 

^mmnel  des  constructions  militaires.  —  La  création 
^Qonvelles  directions  à  Berlin  et  à  Cologne  et  la  sur- 
veillance de  certains  travaux  importants  nécessitent  la 
fféatioQ  de  4  inspecteurs,  10  secrétaires  et  5  archivistes 
iisemce  des  constructions  militaires. 
Construction  et  aménagement  de  bâtiments  militaires. 
^  Le  budget  prévoit  pour  les  casernements  des  cré- 
&  dépassant  28  millions ,  auxquels  il  faut  ajouter 
M"l,0OO  francs  consacrés  à  la  construction  de  divers 
iâgasins  destinés  au  service  des  subsistances  et  au  ser- 
fe  de  rhabillement. 


SERVICE  DES  SUBSISTANCES. 

f^rsormel,  —  On  crée  en  1908,  1  contrôleur,  4  comp- 
iles-adjoints, 4  sous-comptables  adjoints,  et  1  maître 
^Qnier.  Déplus,  on  remplace  4  comptables  principaux 
'f  des  directeurs.  12  comptables^  par  des  comptables 

17 


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258 


LB  BUDGET  DE  LA  GUKKRK 


principaux,  et  6  comptables   adjoints  par  des  conti 
leurs. 

Achat  de  cuisines  roulantes.  —  A  la  suite  des  exj 
riences  auxquelles  elle  a  procédé,  Tadministration  mi 
taire  a  résolu  de  doter  Tarmée  de  cuisines  roulant 
«  La  conduite  actuelle  de  la  guerre,  soumettra  à 
telles  épreuves  les  forces  et  Tendurance  des  homm 
qu*il  est  nécessaire  de  les  décharger  du  soin  de  prépai 
leurs  aliments.  »  On  prévoit  pour  cet  objet  une  dépei 
totale  de  30,167,500  francs  sur  laquelle  une  premiî 
annuité  de  4,598,000  francs  est  inscrite  au  budget 
1908.  D'après  des  déclarations  faites  au  cours  de  la  d 
cussion  du  budget,  le  prix  de  chaque  voiture  s'élever 
à  5,000  francs  ;  cette  voiture,  suivant  des  renseigi 
ments  de  presse  (I),  se  composerait  de  deux  traio 
Favant-train,  portant  deux  sièges  pour  les  cuisinie 
servirait  au  transport  des  ustensiles,  des  victuailles, 
du  troisième  jour  de  vivres  de  réserve  autrefois  porté  f 
les  hommes  ;  Tarrière-train  porterait  une  grande  mi 
mite,  et  une  marmite  destinée  à  la  préparation  du  ca 
placées  dans  un  bain  d'huile  chauffé  au  bois  par-d( 
sous.  La  grande  marmite  peut  être  fermée  hermétiqv 
ment.  Le  bain  d'huile  et  le  foyer  seraient  en  commui 
cation  avec  l'extérieur  par  une  cheminée. 

SERVICE  DE  l'habillement. 

Substitution  de  la  main-d'œuvre  civile  à  la  mai 
(Tœuvre  militaire.  —  Dans  les  magasins  d'habilleme 
des  V®  et  XVIP  corps,  on  remplace  la  main-d'œuv 
militaire  par  la  main-d'œuvre  civile.  Cette  mesure  dé 
appliquée  dans  sept  corps  d'armée,  rendra  disponibl 
492  ouvriers  militaires;    par    contre,  elle   entraine 

(i)  Militdr-Zeitung  du  16  mai  1908. 


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K'JTd.  DE  L'EMPIRE  ALLEMAND  POUR  1908.  259 

création  de  2  officiers  supérieurs,  6  capitaines,  2  contre- 
krs,  i  assistants,  19  sous-officiers,  7  chefs  emballeurs, 
12  garçons  de  bureau  ou  de  magasin  et  8  veilleurs  de 

soit. 

nouveaux  uniformes.  —  On  sait  que  Tadministration 
illemande  a  décidé  de  constituer  pour  l'ensemble  de 
Tannée  une  collection  de  guerre  en  nouveaux  uni- 
i)nDes.  Afin  de  h&ter  la  réalisation  de  cette  mesure  pour 
laquelle  les  crédits  ordinaires  auraient  été  insuffisants, 
r^  a  inscrit  au  budget  extraordinaire,  des  crédits  s*é]e- 
^utà  7,570,000  francs.  D'après  certains  journaux,  cette 
BonTelle  collection  de  guerre  serait  actuellement  presque 
(«noioée,  et  pour  chaque  officier,  un  jeu  d'effets  de  drap 
sris  serait  déposé  au  magasin  du  corps,  pour  lui  être 
délivré  contre  remboursement  au  moment  de  la  mobili- 

BtiûQ. 

SERVICE  DE  SANTÉ. 

Création  en  Bavière  d'une  inspection  du  service  de 
^é.  —  Cette  inspection  doit  constituer  un  organe 
oiermédiaire  entre  la  direction  du  service  de  santé  de 
'«mée  et  les  directions  du  service  de  santé  des  corps 
j'année.  Le  médecin  inspecteur  placé  à  sa  tète  est 
assisté  d'un  médecin-major  de  2®  classe  et  d'un  sous- 
officier  du  service  de  santé  secrétaire  ;  il  a  dans  ses  attri- 
lotions  :  1<>  le  contrôle  de  l'installation,  de  l'aménage- 
Di^Qt  et  du  service  des  hôpitaux  ;  2®  la  direction  du 
iffricc  médical  et  la  surveillance  de  l'installation  de  la 
liaison  de  convalescents;  3»  la  réception,  la  conserva- 
^D  et  le  perfectionnement  du  matériel  du  service  de 
*^W;  4*  la  direction  de  l'instruction  scientifique  du 
personnel  ;  5<*  la  surveillance  du  service  dans  les  opé- 
^tions  du  recrutement  et  dans  les  commissions  de 
rtîûpme;  6®  la  surveillance  de  l'hygiène  pour  l'ensemble 
fc  l'armée,  particulièrement  en  ce  qui  concerne  l'assai- 
■^issement  des  localités  et  la  lutte  contre  les  épidémies  ; 


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260 


LE  BUDGET  DE  LA  GUERRE 


N«97 


^1 

'M 

H  •; 

il 


7^  l'instruction  en  vue  de  la  guerre  du  corps  des  m^ 
decins  militaires  ;  8®  la  direction  du  cours  d'opérationi 

Création  cTune  maison  de  convalescetice.  —  Il  est  cr^ 
à  Molln,  une  maison  de  convalescence  pour  le  IX^  corps 
cet  établissement  qui  comporte  30  lits  reçoit  coma 
personnel  un  comptable,  deux  infirmiers  militaires 
une  cuisinière.  On  sait  que  l'Allemagne  possède  dé, 
douze  maisons  de  convalescence  comptant  au  toi 
750  lits (1). 

Augmentation  du  personnel,  —  Le  personnel  militai] 
du  service  de  santé  s'accroît  en  1908  de  14  médecii 
militaires,  13  sanit&tsfeldwebel,  et  21  infirmiers  mil 
taires. 

Dans  le  personnel  civil  on  crée,  2  inspecteurs,  1  sou 
inspecteur  d'hôpitaux,  20  infirmières,  3  garçons,  4  méc 
niciens  et  chauffeurs,  et  2  cuisinières.  En  outre,  on  ren 
place  6  inspecteurs  principaux  par  des  directeur 
1  inspecteur  d'hôpital  et  2  comptables  par  3  inspecteu 
d'administration. 

Questions  diverses.  —  On  continue  à  doter  de  voitur 
destinées  au  transport  des  malades  les  garnisons  dai 
lesquelles  la  distance  séparant  les  casernes  des  hôpital 
atteint  2  kilomètres  ;  on  prévoit  même  Tacquisition  ( 
deux  automobiles  pour  le  transport  des  malades  c 
camp  d'instruction  de  Posen  et  des  forts  éloignés  ( 
Metz  dans  les  hôpitaux  militaires  de  ces  places. 

Un  crédit  de  250,000  francs  sur  lequel  une  premièi 
annuité  de  30,000  francs  est  inscrite  au  budget,  se: 
consacré  à  l'augmentation  du  nombre  des  brancards  do: 
disposent  les  formations  sanitaires  de  campagne;  < 
nombre  est  jugé  insuffisant,  étant  donnée  la  graD( 
quantité  de  blessés  qui  tomberont  en  très  peu  de  tem| 


(1)  Voir  pour  plus  détails,  !<"'  semestre  i906,  p.  72. 


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^•5T0.  DE  L'EMPIRE  ALLEMAND  POUR  1908.  261 

et  qu'il  y  aura  intérêt  à  transporter  aussi  rapidement 
que  possible  hors  du  champ  de  bataille. 
Les  appareils  lumineux  servant  à  indiquer  pendant  la 
nuit  les  postes  de  pansement,  Bt  les  appareils  d'éclairage 
destinés  aax  ambulances  et  aux  hôpitaux  de  campagne 
soDt  jugés  insuffisants  ;  on  reproche  aux  premiers  de 
n'être  pas  assez  visibles  aux  grandes  distances  ou  par 
ui  temps  brumeux  ;  aux  seconds,  de  ne  pas  donner  la 
bière  nécessaire  pour  la  bonne  exécution  de  panse- 
mtsou  d'opérations  et  de  ne  pas  permettre  Texplora* 
fondu  champ  de  bataille  par  Tobscurité.  On  a  fait  avec 
l««étylèiie  des  expériences  qui  ont  donné  d'excellents 
ffealtats  et  on  se  propose  de  remplacer  ou  de  transfor- 
mer tous  les  appareils  ;  la  dépense  totale  est  évaluée  à 
i6o,000  francs  environ  sur  lesquels  une  première  annuité 
ie30,OOO  francs  figure  au  budget  de  1908, 
Le  service  de  santé  se  propose  de  consacrer  1,035,000 
RQcs  à  l'acquisition  d'appareils  destinés  à  Torganisa- 
^de  trains  sanitaires  improvisés,  dont  le  nombre  est 
Kinvé  insuffisant  pour  l'évacuation  rapide  des  malades 
t  des  blessés. 

Enfin  l'Allemagne  expérimente  des  appareils  destinés 
'Oaroir  de  l'eau  potable  en  campagne.  Outre  l'appareil 
ïnsportable  traitant  l'eau  par  l'ébulUtion  employé 
^^\  présent,  on  cherche  à  réaliser  un  second  type 
Nun  rendement  au  moins  triple  (1,500  à  3,000  litres 
Ibeure)  et  pouvant  être  employé  dans  la  guerre  de 
rteresse  ou  pour  l'alimentation  de  grosses  unités  ;  on 
fère  y  parvenir  au  moyens  d'appareils  opérant  par 
^zoûisation  de  l'eau. 


SERVICE  VETERINAIRE. 

%  d'assurer  aux  chevaux  des  soins  immédiats  au 
'ûrsdes  exercices  et  en  campagne,  on  décide  de  doter 
^vétérinaires  d'une  trousse  qu'ils  porteront  sur  eux  et 


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S62  LE  BUDGET  DE  LA  GUERRE  N«  971 

qui  contiendra  les  instruments,  médicaments  et  obje 
de  pansement  les  plus  indispensables. 


REMONTES. 

Augmentation  du  nombre  de  chevaux,  —  L'efiFectif  d 
chevaux  de  troupe  pour  1908  s'élève  à  111,289,  dépa 
sant  de  804  celui  de  1907.  On  remarquera  que  ce  nomb 
ne  comprend  ni  les  chevaux  d'officiers ,  ni  les  chevai 
de  volontaires  d'un  an,  ni  les  chevaux  de  corvée  dont 
total  est  de  2S,000  environ. 

Achat  de  chevaux.  —  On  prévoit  pour  1908,  pour  fai 
face  aux  besoins  normaux,  Tachât  de  12,950  chevaux,  l 
crédit  de  16,186,968  francs  est  inscrit  pour  cet  obj 
parmi  les  dépenses  ordinaires  ;  en  outre  il  y  aura  lieu< 
remplacer  par  751  jeunes  chevaux,  les  chevaux  d'âj 
fournis  par  divers  régiments  pour  la  constitution  < 
nouveau  régiment  de  cavalerie  ;  ce  remplaceme 
entraîne  une  dépense  de  1,070,000  francs  qui  figure  \ 
budget  parmi  les  dépenses  accidentelles.  Dans  ce! 
somme,  sont  compris  les  frais  d'entretien  pendant  i 
an  de  ces  751  jeunes  chevaux  dans  les  dépôts 
remonte  ;  le  budget  évalue  ces  frais  d'entretien 
380  francs  par  jeune  cheval,  soit  250  francs  pour 
semestre  d'hiver,  et  130  francs  pour  le  semestre  d'ét 

En  1906  le  prix  moyen  d'achat  des  jeunes  cheva 
avait  été  porté  de  1,167  à  1,192  francs. 

En  \  907  le  prix  moyen  réellement  payé  ayant  attei 
1,220  francs,  on  a  dû  élever  ce  prix  moyen  à  1,225  fraï 
pour  1908. 

Dépôts  de  remonte,  —  Le  personnel  des  dépôts 
remonte  s'augmente  d'un  secrétaire,  cinq  préposés  a 
fourrages  et  cinq  palefreniers.  On  consacre  à  l'amélio) 
tion  de  plusieurs  de  ces  étabhssements,  une  somme 
440,000  francs. 


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>'R  DE  L'BMPIRE  ALLEMAND  POUR  4908.  S63 


SOLDE  ET  INDEMNITES. 

Supplément  de  solde  des  lieutenants-colonels.  —  En 
1^,  on  avait  décidé  d'allouer  un  supplément  de 
iolde  de  1,437  francs  aux  190  plus  anciens  lieutenants- 
Mlonelsnon  pourvus  d'un  commandement  de  régiment  ; 
ces  derniers  en  effet  ne  recevaient  que  la  solde  de  com- 
iiiodaDt  de  bataillon,  alors  que  leurs  camarades  plus 
^TOfisés,  recevaient  la  solde  beaucoup  plus  élevée  de 
Mninandant  de  régiment.  En  1908,  l'administration 
militaire  a  demandé  que  cette  mesure  fût  étendue  à  tous 
Ki  lieutenants -colonels  nommés  officiers  supérieurs 
À^pois  au  moins  six  ans,  leur  nombre  étant  évalué  à  270 
poDfla  Prusse.  Après  examen  de  la  question,  le  Parle- 
fieotaSxé  à  235  pour  la  Prusse,  le  nombre  de  lieute- 
ïiuits-colonel s  auxquels  le  supplément  de  solde  pourra 
*^  alloué. 

:  ^mds  de  secours,  —  Les  crédits  affectés  au  fonds  de 
feoMs  étant  jugés  insuffisants,  on  se  propose  de  les 
n?iiienter  de  186,000  francs  pour  les  officiers  et  de 
}iU)0O  pour  les  sous-officiers  et  les  soldats  mariés. 
'^/■ye/  d'amélioration  de  la  solde,  —  Nous  avons  déjà 
*^a'onse  propose  de  relever  la  solde  des  sous-officiers 
distraitement  des  officiers,  jusqu'au  grade  de  capi- 
*^Qe  inclus  et  d'appliquer  les  nouveaux  tarifs  à  partir  du 
^'^mil  1908  en  faisant  un  rappel  de  solde  aux  intéres- 
'^ après  le  vote  de  la  loi.  En  ce  qui  concerne  les  offi- 
^^^s,Ies  grandes  lignes  du  projet  peuvent  se  résumer 
^^^  ^  solde  progressive  avec  solde  de  début  unifiée 
P^Qf  toutes  les  armes.  Jusqu'ici  la  solde  des  seconds 
«DteDants  variait  entre  1,612  et  1,962  francs  suivant 
V"ls  appartenaient  à  l'infanterie,  aux  armes  montées 
^  ^ux  troupes  spéciales  ;  les  lieutenants  recevaient 
w2  francs,  les  capitaines  de  2«  classe  4,252  francs  et 
^  ^^pitaines  de   1'**  classe  5,752  francs.  D'après  les 


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S64  LE  BUDGET  DE  LA  GUERRE.  N»  Û 

nouveaux  tarifs,  les  lieutenants  recevraient  tous  v 
solde  de  début  de  1,875  francs,  qui  s'augmenterait  t< 
Jes  quatre  ans  de  375  francs  jusqu'à  2,625  francs  s£ 
tenir  compte  de  la  promotion  au  grade  de  lieutenant 
premier;  la  solde  de  début  des  capitaines  serait  fixé 
5,000  francs,  et  s'augmenterait  tous  les  quatre  ans 
750  francs  pour  atteindre,  au  bout  de  huit  ans  de  gra< 
le  taux  maximum  de  6,500  francs.  Le  projet  initial  pi 
voyait  pour  les  lieutenants  une  quatrième  augmeutati 
qui  aurait  porté  leur  solde  à  3,000  francs  après  douze  i 
de  grade.  Cette  disposition  qui  semblait  justifiée,  ét^ 
donné  que  les  lieutenants  restent,  en  général,  seize  ^ 
dans  leur  grade,  n'a  pas  été  maintenue;  le  Ministre  < 
finances  a  fait  remarquer  en  effet,  qu'elle  serait  en  c< 
tradiction  avec  certaines  dispositions  de  la  loi  conci 
nant  les  fouctiounaires  civils  qui  doit  être  discutée 
même  temps. 

Tout  ce  qui  précède  ne  s'applique  qu'à  la  solde  p] 
prement  dite  des  officiers  ;  l'indemnité  de  logement, 
l'indemnité  de  table,  cette  dernière  payée  seulement  a 
lieutenants,  ne  paraissent  pas  devoir  être  modifiées. 

*  * 

Malgré  les  difficultés  financières  réelles  avec  l 
quelles  elle  est  aux  prises,  l'Allemagne,  on  le  voit, 
recule  devant  aucun  sacrifice  pour  perfectionner,  juscj 
dans  les  moindres  détails,  son  organisation  militaire, 
temps  en  temps,  dans  la  presse  ou  dans  le  Parlemè 
il  s'élève  bien  quelques  voix  pour  réclamer  des  écoi 
mies  ;  mais  devant  la  formule  «  Im  Interesse  der  Kriq 
bereitschaft  » ,  tout  le  monde  se  retrouve  d'accord  p< 
applaudir  à  toutes  les  mesures  susceptibles  de  ren< 
plus  complète  la  préparation  à  la  guerre. 

(178) 


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NOUVELLES  MILITAIRES 


AUTRIGHX-HONORIB. 

^nSSIOiT  A  L  ÉCOLB   DB  GUIRRB    BT   AUX  COURS  TBCHlflQUIS    SUPÉ'- 

EU.  -  Gomme  conséquence  des  nouTelles  dispositioos  adoptées 
KTia  réorganisation  de  TÉcole  de  Guerre  et  des  cours  supérieurs  de 
rikrie  et  du  génie  (1),  le  nombre  des  ofGcien»  admis  en  1908  à 
■iffiei  examens  a  été  très  restreint. 

il3aSderB  de  l'armée  commune  ont  été  autorisés  à  se  présenter. 
^•iffre  était  autrefois  de  300;  66  ont  été  déclarés  admissibles 
BiisparaTant).  Le  nombre  des  admissions  doit  être  de  SO  environ. 
^  les  landwehrs,  sur  une  vingtaine  de  candidats,  6  à  8  seront 
b. 

^lo  cours  supérieurs,  le  nombre  des  candidats  a  été  de  24  dans 
aigrie,  15 dans  le  génie;  celui  des  admissibles,  respectivement  de 

I«del3. 

^  NJDGBT8  HILITAIRIS  POUR  1908  (3). 

I.  —  Budget  de  VarnUe  commune, 
^i^odgeta  été  Toté  à  la  fin  de  février. 

Badfeu.  1908  (S).  1907  (I).  Soit,  en  1008  (3). 

Siuire 306,552,435    299,280,828    +7,271 ,607 

«ordinaire 13,378,729      13,762,755    —    374,026 

l^meataire  pour  le 
vp9  d'occupation  de 
»Bi^fle^xégovine  . . .        7,868,000        7,663,000    +    205,000 

Total 327,799,164    320,696,583    +7,10i,58l 


)  Voir  1"  semestre  1908,  p.  72. 

V  Voir  !•'  semestre  1907,  p.  596. 

*)  Exprimé  en  couronnes;  une  couronne  =  1  fr.  05. 


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266 


NOUVELLES  MIUTAIRES. 


N* 


Pour  comparer  ce  budget  à  tout  autre  budget  similaire,  il  y  au 
lieu  d'en  déduire  les  dépenses  pour  les  pensions  (26,737,646  couroo 
et  d*y  ajouter  celles  d'entretien  des  troupes  bosniaques  (5,150. 
couronnes  euTiron).  Ces  dernières  sont  payées  sur  le  budget  de  Bo^ 
Herzégovine,  qui  n'est  pas  publié» 

Les  effectifs  budgétaires  sont  les  suiyants  : 


BUDGETS. 


Ordinaire 

Extraordinaire 

Supplémentaire 

Total  (3).... 
Par  rapport  ai  907.. 


or«- 
cms. 


16,687 
6 
178 


16,871 


+  54 


KOÎIC- 

TIOK- 

NAIRB8. 


4,555 
21 

268 


4,844 


+  59 


wahaï 

tarnes . 


897 
51 


948 


+  17 


CADKTt 

tt 

80  U8- 

ofSciers 

ren- 
gagé». 


18,556 
» 
11 


18,567 


-  227 

s.-off. 

—  67 

cadeta. 


■ous- 
orricius 

«t 

Boldats 

non 

renitagés. 


264,965 
2,971 
3,224 


271,160 


—  2,183 


à 
l'Eut. 


60,197 
1,666 


61,863 


—  486 


aux 
officiel 


10,5^ 

^1 


10.70 


+-  âOl 


(1)  Plas  5,660  élèves  maacalina  des  élablisaemenls  mlliuLrea  d*UstrucUoa.  : 

(S)  Plas  11,171  cbevanx  en  service  chez  les  particnllors. 

(S;  A  ces  chiffres,  il  J  a  lieu  d'ajouter  reffeetif  des  troupes  bosniaques,  environ    SftO  of] 
Aciers,  3  4  fonctionaaires,  6,740  hommes  de  troupe,  i2  chevaux  i  l'Etat,  140  aux  ofdcien 


Les  chiffres  qui  se  rapportent  à  l'instruction  des  réservistes  et  erzai 
réservistes  sont  les  mêmes  que  dans  les  années  précédentes  (1). 

Il  y  a  lieu  de  remarquer  : 

1°  Une  légère  augmentation  du  nombre  des  officiers  et  fonctiJ 
naires  ; 

2^  Uqe  diminution  assez  sensible  de  l'effectif  de  la  troupe,  proTi 
nant  : 

D'une  augmentation  des  équipages  de  la  flotte  de  1,000  hommes  i 
détriment  de  Tarmée  commune; 

De  la  suppression  de  i,500  hommes  de  Tartillerie,  entretenus  i 
novembre  et  prélevés  sur  Tersatz-réserve,  qui  maintenaient  à  effecl 
renforcé  les  batteries  stationnées  en  Galicie; 

De  la  diminution  du  nombre  des  sous-officiers  rengagés,  constata 
pour  la  première  fois  depuis  plusieurs  années. 


(1)  Voir  1"  semestre  1908,  p.  404. 


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NOUVELLES  MILITAIRES.  267 

-  Budget  ordinaire. -^  L'augmentation  est  de  6,871,000  cou- 
L  Les  Cluses  principales  en  sont  les  suivantes  : 
liiilljoas  Déeessités  pour  le  renchérissement  général  des  denrées  et 

pi^dûO  eooronnes  exigées  pour  la  réorganisation  de  Tartillerie, 

hM^  àimlt  Bévue  (\). 

hfiehtalwn  de  Cartillerie,  —  Les  effectifs  de  Tarlilleric  sont,  en 

Uo^eotés  de  218  officiers  ou  assimilés,  et  de  2,005  hommes  de 
•  il  7  a,  par  contre,   une  diminution  de  près  de  700  cheTaux 

^Jpe.  Ce  n*est  qu^un  premier  pas  vers  l'augmentation  totale  de 
|i^cjers  ou  assimilés,  4,578  hommes  de  troupe,  i  ,429  cheTaux, 

K  la  eoQséquence  de  la  réorganisation  de  cette  arme. 

rtillerie  de  montagne  reçoit,  dès  1908,  ses  effectirs  complets  ; 
itfje  lourde  d*armée  sera  aussi  presque  entièrement  formée,  mais 
ktteries  montées  perdront  267  hommes  et  1,898  chevaux. 

me  le  Parlement  n*a  pas  voté  une  augmentation  correspondante 
locdogent,  les  hommes  nécessaires  à  Tartillerie  seront  prélevés  sur 
^Btenc,  qui  doit  déjà  suhir  une  réduction  de  1,000  hommes  du 
ùcH'accroissement  des  équipages  de  la  flotte. 
^ùwiion  de  Vinfanttrie,  —  L'infanterie  perdra  ainsi,  en  1908, 
ifi<  bommes.'  Pour  parer  à  la  difûculté  provenant  du  manque 
ioaiiDes,  on  augmentera  le  contingent  indigène  bosniaque  et  on 
^porera  les  indigènes  en  supplément  dans  les  unités  de  toutes 
B(>  à  effectif  renforcé  détachées  en  Bosnie-Herzégovine.  Un  nombre 
liraient  de  recrues  du  contingent  austro-hongrois  deviendra  ainsi 
p^iitfle. 

•t  réduction  de  Tinfanterie  portera  sur  un  bataillon  par  régiment, 
u  qui  est  en  garnison  dans  la  subdivision  de  recrutement.  Ce  batail- 
perdra  12  hommes  pur  compagnie.  A  raison  de  102  régiments 
Ganterie  et  4  de  chasseurs  tyroliens.  On  aura  ainsi  5,088  hommes; 
'^^reoce  entre  ce  total  et  4,824  servira  à  constituer  les  détache- 
^  de  mitrailleuses  créés  en  1908. 

'^Hiaration  de  V avancement.  —  Création,  par  régiment  d'infan- 
,  d'un  officier  supérieur  et  d'un  capitaine,  et  suppression  de  trois) 
mants  ou  sous-lieutenants  (2). 

éatioD,  par  régiment  de  cavalerie,  d'un  officier  supérieur,  corn- 
laDt  du  cadre  de  dépôt,  et  suppression  d'un  capitaine, 
iuction  du  nombre  des  élèves  de  cadets  de  1)118  unités,  conse- 


il' semestre  1908,  p.  214. 
Voir  1«  semestre  1907,  p.  476. 


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268  NOUVELLES  MILITAIRES.  N* 

quence  de  la  suppression  d*ua  certain  nombre  d^officiers  subalteriK 
de  cadets  dans  les  régiments.  Cette  mesure  diminuera  Tencombrec 
du  cadre  de  cadet«. 

Augmentation  des  primes  et  gratifications  aux  sous-officiers  rengc 
—  Cette  mesure  est  destinée  à  parer  à  la  diminution  du  nombre 
sous-officiers  rengagés,  qui  est,  cette  année,  de  227. 

B.  —  Budget  extraordinaire.  —  Création  d'approTisionnemenU 
munitions  d'infanterie  spéciaux  aux  places  fortes. 

Constitution  du  matériel  téléphonique  et  optique  pour  les  patrou 
téléphoniques  d'infanterie,  organes  régimentaires  destinés  à  n 
entre  elles,  jusque  sous  le  feu,  les  unités  engagées. 

Constitution  de  matériel  optique  pour  les  patrouilles  de  télégra] 
de  caTalerie,  qui  en  étaient  dépourvues  jusqu*à  présent. 

Création  d'une  nouvelle  patrouille  de  télégraphie  d'infanterie 
montagne  en  Bosnie-Herzégovine. 

Installation  dans  tes  places  fortes  de  communications  télégraphî< 
et  téléphoniques  nouvelles  et  de  nouveaux  colombiers  militaires. 

C.  —  Budget  supplémentaire  pour  la  Bosnie-Herségovine.  —  A 
mentation  d'effectif,  résultant  du  renforcement  des  batteries  de  n 
tagne  (1  officier,  19  hommes,  11  chevaux  ou  mulets  en  plus),  et 
batteries  de  foiteresse  (23  hommes  en  plus). 

D.  —  Crédits  exceptionnels  sur  fonds  d'emprunt,  —  115  des  165  i 
lions  nécessaires  à  la  construction  du  nouveau  matériel  d'artillerie 
campagne  ont  déjà  été  accordés  de  1903  à  1907.  15  millions  \ 
demandés  pour  1908. 

II.  —  Landwehr  autrichienne. 

Sans  les  dépenses  de  gendarmerie  ou  de  police  militaire,  ce  bue 
s'élève  à  54,567,663  couronnes,  en  augmentation  da  5,497,414  c 
ronnes  sur  les  chiffres  correspondants  de  1907. 

L'effectif  entretenu  est  de  : 

Par  rapport  à  1 9 

Officier:» 3,212  +  217 

Fonctionnaires  militaire^ 954  +  39 

—  civils 123  » 

Employés  subalterne.» 234  +  74 

Sous-officiers  rengagés 3,862  +  202 

—  non  rengagés  et  soldats .     33, 198  +2, 376 

Élèves  des  écoles 528  —      40 

Chevaux  à  l'ÉUt 4,742  +1 ,064 

—       auxofficieib 1,860  4"      61 


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NOUVELLES  MILITAIRES.  269 

L;p«rsoonel  des  réserves  convoqué  comprend  : 
iJSH  officiers  ou  fonctionnaires  militaires; 
iiOOO  ersatz-réservistes  (i'*  convocation,  huit  semaines)  ; 
â5,468  ersatz-réservistes  et  réservistes  (quatre  semaines)  ; 
i,iS5  ehevauz  de  réserve. 
fidu&es  vont  du  reste  être  lôodifiés  par  la  loi  récente  qui  a  sup- 
pmc  II  dernière  période  d'instruction. 

LuTmeotation  du  budget  provient  en  partie  de  créations  nouvelles  : 
itilierie  de  la  landwehr  (1)  (huit  batteries  en  1907,  huit  en  1908, 
hÉeB  {909,  huit  eni910); 

'^e  détachements  alpins  de  quatre  mitrailleuses  (2)  (3  officiers, 
tfioones,  3  chevaux  de  selle,  3  chevaux  de  b&t)  ; 
>'^Uillon  du  1«  tirailleurs  (régiment  alpin)  (3)  ; 
vt  dépdt  de  remonte . 

l^Mget  de  i907  prévoyait  Tentretion  de  2,200  hommes  de  plus 
^(<lai  de  1906  ;  c'est  donc,  en  deux  ans,  une  augmentation  totale 
^^tifde  4,576  hommes. 

^u  ces  dernières  années,  pour  réaliser  les  accroissements  d'effectif 
■K^t^  par  la  création  de  nouvelles  unités,  le  Ministre  avait  dû  aug- 
totfrooQsidérablement  le  nombre  des  hommes  accomplissant  trois  ans 
iKnice  actif  au  lieu  de  deux,  terme  normal  pour  la  landwehr.  La 
*  raotorise  à  conserver  sous  les  drapeaux,  pour  une  troisième  année 
P^^ee,  un  nombre  d'hommes  «  correspondant  à  Teffectif  réglemen- 

È<ie  aous-offlciers  ».  Environ  4,000  hommes,  c'est-à-dire  plus  du 
<ia  contingent,  faisaient  trois  ans  de  service.  C'était  là  une  lourde 
.epoQr  euz,  presque  sans  compensation. 
^^t  une  loi  vient-elle  d'être  votée,  qui  élève  de  4,920  hommes  — 

180  pour  le  Tyrol  et  le  Vorarlberg  —  le  contingent  annuel  de  la 

ehr  autrichienne. 

^  échange,  Tautorité  militaire  a  dû  consentir  quelques  concessions 
gantes: 

Hpreision  de  la  période  d'instruction  des  réservistes  dans  leur 
'^e  année  de  service  ;  elle  intéressait  44,000  réservistes  par  an  ; 
^'wation  d'une  indemnité  aux  familles  de  réservistes  sans  ressources  ; 
'^Dse  annuelle  sera  de  3  millions  et  demi  de  couronnes; 
■^Toi  annuel  en  congé  de  longue  durée,  avant  Texpiration  de  la 
^lième  année  de  service,  d'un  plus  grand  nombre  d'hommes  que 
'lapasse  (500  hommes  au  lieu  de  200). 


(i)  Voir  !•'  semestre  1908,  p.  508. 
i^)  Voir  l«r  semestre  1908,  p.  303. 


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870  NOUVELLES  MILITAIRES.  N« 

Désormais,  le  contiog^ent  annuel  de  la  landwehr  sera  donc  de  il 
hommes  (1),  dont  730  pour  le  Tfrol-Vorarlberg,  et  Taugment 
d'effectif  réalisée,  de  6,000  à  7,000  hommes  enTiroD. 

Il  sera  ainsi  possible  de  créer  les  nooTelles  unités  reconnues  i 
pensables  et  de  relever  l'effectif  des  compagnies  d'infanterie,  mani 
ment  trop  faible. 

III.  —  Budget  de  la  honved  {landwehr  hongroise). 

Ce  budget  s*élèTe  à  48,456,826  couronnes,  en  augmentatio 
2,067,794  couronnes  (2)  sur  le  chiffre  de  1907. 

L*effectif  budgétaire  correspondant  est  de  3,910  «  gagistes  »  : 
2,864  officiers, 
640  fonctionnaires, 
406  employés  subalternes; 
27,945  hommes  de  troupe  : 

4,612  sous-officiers  (2,382  rengagés), 
23,333  soldats; 
1,250  élèves  dans  les  écoles  militaires; 
6,888  chevaux  : 

1,997  aux  officiers, 
4,891  à  l'Eut, 
soit,  par  rapport  à  1907,  une  augmentation  de  41  «  gagistes»  et 
diminution  de  209  hommes  et  33  chevaux. 

Depuis  plusieurs  années,  la  honved  reste  donc  dans  la  même  i 
tion,  à  la  différence  de  la  landwehr  autrichienne,  qui  se  déve 
d^une  manière  continue. 

Les  augmentations  de  dépenses,  en  1908,  sont  dues  presque  un 
ment  au  renchérissement  général  des  denrées  et  matières  premièi 
l'amélioration  du  casernement,  au  relèvement  du  prix  d*acha 
chevaux. 

Il  faut  signaler  un  relèvement  de  crédit  de  98,971  couronnes, 
tiné  à  améliorer  les  primes  des  sous-officiers  rengagés  et  à  perfet 
ner  Tinstallation  des  cercles  et  bibliothèques  de  sous-officiers. 


(1)  Voir  2«  semestre  1908,  p.  69. 

(2)  Y  compris  le  service  des  pensions,  certains  frais  d'intérêts  < 
prunts,  Tentretien  de  la  garde  de  la  couronne  et  Tiospection  de  la 
darmerie. 


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jr*  970.                             NOUYELLES  MILITAIRES.  274 

IV.  —  Conclusion. 

En  résamé,  les  budgets  militaires  austro-hoDgrois  de  1908  se  chiffrent 
par  les  dépenses  suivantes  : 

Conronnes. 

Armée  commune 327,799,164  (1) 

Landwehr  autrichienne 54,567,663 

Landvehr  hongroise 48,456,826 

Marine 57,285,000 

Total 488,108,653 

Par  rapport  à  i907,  Taugmentation  est  de  : 

Année  commune 7,102,581 

Ltndwehr  autrichienne 5,497,414 

Landwehr  hongroise 2,067,794 

Marine 11 ,640,000 

Total 26,307,789 


SiCTiOKS  d'aérostibrs.  —  Certains  organes  de  presse  annoncent  la 
f^rganisatioii  prochaine  du  service  de  l'aérostation  militaire. 

Actuellement,  au  régiment  n^  1  de  Tartillerie  de  forteresse,  à  Vienne, 
<tt  rattachée  une  section  d'aérostation,  dont  le  cadre  permanent  com- 
prend un  capitaine,  un  maréchal  des  logis  chef  chargé  du  matériel,  sept 
soldats.  En  été,  des  cours  y  sont  organisés  tous  les  mois,  sous  la  direc- 
tion du  capitaine,  assisté  de  quelques  officiers  instructeurs  et  d'une 
soiiantaiiie  d'hommes  fournis  par  le  1*'  régiment  d'artillerie  de  forte- 
rtsse.  20  officiers  et  300  hommes  environ  suivent  chaque  année  ces  cours. 

^  temps  de  paix,  il  existe  deux  sections  aérostatiques  permanentes 
<ie  forteresse,  à  Gracovie  et  Przemysl  ;  en  outre,  pendant  quelques 
semaines  d'été,  on  constitue  généralement  trois  autres  sections  de  for- 
teresse, à  Trente,  Pola  et  Cattaro. 

U  n'y  a  pas  de  sections  aérostatiques  permanentes  de  campagne. 
^  établissement  aérostatique  de  Vienne  en  met  chaque  année  deux  sur 
pied,  durant  Tété. 

U  nombre  des  sections  formées  à  la  mobilisation  est  inconnu.  Vin- 
itmaticnafe  Bêvuc  estime  (2)  €[u*il  est  de  dix  à  douze  :  deux  à  quatre 
irions  de  campagne,  huit  de  forteresse. 


(1)  Soit  27,623,178  francs. 

(2)  Mai  1908. 


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272  NOUVELLES  MILITAIRES.  N*  9 

Il  ressort  de  VUnterricht  far  die  Ballon-abtheilung  (1)  que  l'effectif 
ces  sections  serait  de  : 

Oficiers.      Hommes.      Chevanx. 

Section  de  campagne 5  80  62 

—     de  forteresse 5  48  » 

Les  ballons  en  serTÏce  sont  des  ballons  cerfs-Tolants  (Drachen-baik 
ou  Bphériques,  de  600  mètres  cubes. 


RÉPâRTITIOU    DBS    TROUPBS    DANS  LB    i5«    CORPS   (B081fIB-HBBZ£<a 

YiiVB  (2).  —  Les  troupes  de  Bosnie-HerzégOTine  comprennent  actuel 
ment  : 

35  bataillons  ; 
2  escadrons; 

Il  batteries  de  montagne; 

1  bataillon  d'artillerie  de  forteresse  (i  compagnies)  ; 

2  compagnies  de  pionniers; 

8  détachements  de  2  mitrailleuses  ; 
1  division  du  train  (3  escadrons  ordinaires,  10  escadrons  < 
montagne). 

L'effectif  budgétaire  total  de  ces  troupes  réparties  en  2   divisiol 
(Sarajevo,  Mostar)  et  10  brigades  de  montagne,  est  de  : 
1,280  officiers  ou  assimilés; 
19,800  hommes  de  troupe; 
2,150  chevaux  ou  mulets. 

Par  rapport  à  1907,  ces  chiffres  présentent  une  augmentation  de  : 
10  officiers  ou  assimilés  ; 
300  hommes  de  troupe  ; 
210  chevaux  ou  mulets. 

La  moitié  de  l'infanterie  (17  bataillons  sur  35),  rartillerie  de  fort< 
resse,  le  train,  sont  à  effectif  renforcé. 


AMÉLIORATION     DB    LA    SITUATION    MATER IBLLB    DBS    SOUS-OFFiCIEll 

BBNGAGfis.  —  Actuellement,  le  sous-officier  rengagé  austro-hoogroii 
reçoit  une  haute  paye  mensuelle,  et,  à  sa  libération,  après  six  ans  di 


(1)  1905. 

(2)  Voir  le  croquis  publié  au  1«'  semestre  1907,  p.  595. 


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m.  NODVBLLES  MILITAIRES.  273 

KPhsaa  moins,  une  prime,  une  fois  payée;  si  la  libération  a  lieu  après 
b-biiitans  de  service,  il  a,  en  outre,  une  pension  d'invalidité  (1). 
Cette  prime  Tient  d*6tre  augmentée  par  un  règlement  récent. 
Dé^ormiis,  le  taux  en  sera  tariahle,  suivant  que  le  sous-officier  se 
((i»n  après  douze  ans  de  service,  avec  le  certificat  destiné  à  lui  faire 
liair  un  emploi  civil,  ou  qu'il  cessera  de  servir  avant  douze  ans  sans 
leertiScat,  ou  après  douze  ans  en  y  renonçant. 
hm  le  premier  cas,  la  prime  sera,  comme  jusqu'à  présent,  de 
5p  100  des  hautes  payes  reçues  pendant  le  service.  Dans  le  second, 
biera  de  25  p.  iOÛ  pour  la  A*  année  de  service,  atteindra  progressi- 
■eot  50  p.  100  pour  la  5«  année,  75  p.  iOO  pour  la  6«,  100  p.  100 
«les  7*  et  8«,  et.  à  partir  de  la  9«,  redescendra  à  25  p.  100. 
Ea  prenant  comme  exemple  un  sergent-major  qui,  à  partir  de  sa 
fi&Dée,  est  resté  dans  le  rang  et  a  été  libéré  sans  certificat,  la  compa- 
hxi  entre  Tancien  et  le  nouveau  règlement  conduit  aux  résultats 
^^prèi(î): 

Ancien  règlement.  If  oaTean  règlement, 
eouronnes  couronnée. 


Après  la    6« 

année  de  service 

Après  la    ?• 

— 

Après  la    8« 

— 

Après  U    9« 

— 

Après  la  10* 

— 

Après  la  11« 

-. 

Après  U12« 

— 

315 

630 

435 

1,100 

555 

1,590 

675 

.     IJIO 

810 

1,845 

645 

1,980 

1,080 

2,115 

^'administration  de  la  guerre  a  donc  cherché  à  retenir  sous  les  dra- 
^  les  vieux  sous-officiers,  par  l'appât  d'une  prime  plus  élevée,  et 
ieo^ager  ainsi  &  renoncer  à  une  situation  civile  qu'ils  n*obtiennent 
imte  pas  toujours  dans  de*  conditions  satisfaisantes, 
^mme  le  disait  le  Ministre  de  la  landwehr  hongroise,  le  25  mai 
huer,  «  la  question  la  plus  importante  pour  l'instruction  intensive 
!i  troupes  est  la  question  des  sous-officiers  ».  Les  mesures  prises  par 
Cuistre  austro-hongrois  de  la  Guerre  sont  destinées  à  parer  à  la  dimi- 
^%  constatée  pour  la  première  fois  en  1908,  depuis  plusieurs 
^,daQ8  le  nombre  des  sous-officiers  rengagés  de  l'armée  commune. 
'nombre  est  inférieur  à  celui  de  1907  de  227  sous-officiers. 


tt)  Voir  1«  semestre  1908,  p.  227. 
(î)  Neuefreie  Presse,  8  avril. 


18 


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• 


274  NOUTBLUEB  MlLITAJaSS.  M*  9*< 

BBLGIQUB. 

ÀRMBMSflT  OU  CAlfORNlEts  A  CBCYAL.  —  Uae  déeîfioQ  d«i  18  ma 
dernier  a  rendu  aux  caBonniers  à  cbefal»  peur  rarmement  de  guen 
le  sabre  qui  leur  avait  été  enleté  le  4  octobre  19Û2. 


BMPIRK  ▲U.XlfAim. 
GOMDAKiATIONS    PR0M(MICÉI8    PAJH    LBi    TUBCniÀUX    MILITAIKBS    I 

1907  (i).  —  Sur  13,346  cas  ayant  fait  l'objet  d*«ae  pUinte,  12,053  o 
donné  lieu  à  une  condamnation,  1,315  à  un  acquittement;  118  infio 
péa  ont  bénéficié  d'un  oon^iea. 
Les  peines  suiTantes  ont  été  prononcées  : 

Mort 2 

15  ans  et  plus 17 

de  î  à  5  ans 27 

au-dessous  de  2  ans 28 

Emprisonnement 5,41^ 

Incarcération  par  mesure  disciplinaire 3t0 

r  forcés 2>58^ 

Arrêts |  moyens 2»073 

(  simples ^^ 

Amendes • *'*^ 

Les  crimes  et  délits  qui  ont  motivé  ces  condamnations  comprennen 
345  cas  d'insubordination,  680  désertions,  36  cas  de  mutilations  voli 
Uireson  de  simuUtion  d'infirmités,  1,158  abus  d'autorité  (en  1901 
734),  1,129  vols,  8  réclamations  présentées  en  debors  de  la  voie  régi 
mentaire.  

AVAWCBMIRT  DU  OFFIQBRB.  —  L'cxamcn  de  la  DitntUiîterlisti 
1907-1906  montre  que  les  conditions  de  l'avancement  se  sont  amélwn 
dans  les  échelons  supérieurs  de  la  hiérarchie. 

Le  plus  ancien  général- lieutenant  est  de  février  1905  alors  <; 
Tannée  dernière  il  éUit  de  septembre  1902. 

Pour  les  généraux-majors  et  les  colonels,  elfes  n'«nt  pas  varié; 
plus  anciens  généraux- majors  sont  d'avril  1906,  les  plus  anciens  co 
nels  d'avril  1904. 

Il  y  a,  au  contraire,  un  ralentissement  dans  l'avancement  des  heu 


(1)  D'après  les  LôbelCs  Jahresberichte  de  1907. 


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N*970.  NOUVBLLBS  MILITAIRES.  S75 

nanto-eolonels  (dont  l'aneieDDeté  maxima  s'échelonne  dans  Tinfanterie, 
Ir  caTalerie  et  rartillerie  de  campagne,  de  juin  à  septembre  1905)  et 
dans  Tafancement  des  majors  (septembre  1901 ,  contre  décembre  1900 
Tannée  dernière). 

Par  contre,  une  aTance  sensible  a  été  réalisée  pour  le  grade  de  capi- 
taine. Les  pins  anciens  datent  de  jauTier  1897  (contre  juillet  1895  Tan- 
née dernière),  dans  l'infanterie;  de  juin  1897  (contre  janyier  1896  Tan- 
née dernière),  dans  la  caTalerie;  de  mars  1897  (contre  novembre  1895 
l'année  dernière)  dans  Tartillerie  de  campagne. 

Pour  le  grade  de  lieutenant  en  premier,  la  caTalerie  reste  favorisée  ; 
les  plus  anciens  sont  de  janvier  1901 . 

Pour  le  grade  de  lieutenant,  Tartillerie  de  campagne  voit,  accentuer 
encore  son  retard;  les  pins  anciens  sont  d*avril  1896,  alors  qu'ils  sont 
de  janvier  1898  dans  Tinfanterie,  de  juillet  1897  dans  la  cavalerie. 


NoDYBLLB  YOiB  FBRRfiB  (Prussb  rhânàtib).  —  La  dernière  section 
Pfaixfeld-Boppard  de  la  ligne  Gastellaun-Boppard  a  été  livrée  à  Texploi- 
Ution  le  3  août  1908. 

Port  du  brodequin  par  les  officiers.  —  Un  ordre  de  Cabinet 
du  22  août  1908  étend  comme  il  suit  les  dispositions  de  Tordre  du 
16  janvier  1908,  autorisant  les  officiers  dMnfanterie,  des  chasseurs,  des 
détachements  de  mitrailleuses,  des  pionniers  et  des  troupes  de  com- 
munications à  porter  des  brodequins  avec  guêtres  en  cuir  fauve  à  la 
place  de  la  botte.  Ces  officiers  pourront,  à  l'avenir,  porter,  dans  le 
service  ordinaire  et  hors  du  service,  le  brodequin  en  cuir  fauve, 
sans  guêtres  (avec  ou  sans  éperons  pour  les  officiers  montés),  lorsqu'ils 
quitteront  leur  garnison  pour  se  rendre  à  des  manœuvres  ou  à  des  exer- 
cices de  tirs. 


aSPAOUB. 


BBGRlJTBlIBirr  DBS  OFFICIERS  PARMI  LES  SOUS-OFFICIERS.  —  En  verttt 

d'une  loi  du  1"'  juin  1908,  les  sous-officiers  des  corps  de  troupes  pour- 
ront, en  temps  de  paix,  être  promus  au  grade  d'officier. 

Antérieurement,  les  sous-officiers  ne  pouvaient  obtenir  le  grade  de 
sous-lieutenant  qn'en  temps  de  guerre  ou  dans  une  campagne  coloniale, 
et  cette  souroe  de  recrutement  était  tarie  depuis  longtemps  (1). 


(1)  Exceptionnellement  certains  corps  spéciaux  tels  que  la  brigade 


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•*»• 


276  NOUVELLES  MILITAIRES.  N*  { 

Les  eoDditioDS  eiigées  des  eandidats  sont  les  suWantes  ;  avoir  | 
conduite  irréprochable  ot  une  aptitude  reconnue  à  la  suite  d*un  « 
men  ;  avoir  au  moins  douse  ans  de  serrice  consécutifs,  dont  huit  4 
le  grade  de  sergent.  Pour  les  engagés  volontaires,  les  douie  années 
service  seront  comptées  à  partir  de  Tépoque  oii  ils  ont  eu  ISansrévc 
(ou  20  ans  révolus  à  partir  de  la  promulgation  de  la  loi).  Les  années 
campagne  sont  comptées  doubles,  ainsi  que  le  temps  durant  lequel 
intéressés  sont  restés  sans  emploi  par  suite  d'excédents  au  retour 
colonies. 

Les  candidats  admis  seront  promus  chaque  année  au  grade 
second  lieutenant  de  réserve  avec  solde,  dans  la  proportion  d'un  tl 
des  vacances  existantes. 

Des'  cours  spéciaux  seront  organisés  dans  les  écoles  régimentai 
pour  compléter  Tinstruction  des  sous-officiers  candidats  au  grade  d\ 
cier. 

Dorénavant  les  sergents  qui  contracteront  mariage  devront  se  s 
mettre  aux  conditions  imposées  dans  ce  cas  aux  officiers  subalternes 
réserve  (dépôt  d'une  somme  de  2,500  francs  à  la  Banque  dTspagn^ 
k  la  Caisse  des  dépôts)  s'ils  veulent  bénéficier  des  avantages  de  la  n< 
velle  loi  (2). 

Cette  loi  assurera  un  débouché  aux  sous-officiers  anciens,  auxqv 
les  règlements  actuels  n'accordent  que  des  emplois  ciWls  assez  p 
caires,  et  elle  permettra  aux  jeunes  gens  ayant  dépassé  la  limite  d'i 
pour  entrer  dans  les  écoles,  d'arriver  au  grade  d'officier.  Gomme 
peut  le  voir  elle  maintient  une  distinction  bien  nette  entre  les  offici 
sortant  des  écoles  et  ceux  qui  proviendront  des  sous-officiers,  d'abi 
par  l'âge  qu'elle  impose  à  ceux-ci  et  ensuite  par  leur  classement  d\ 
le  cadre  de  réserve. 


Commission  gbrtralk  du  tir  a  là  giblb  national  et  db  L'fil 
CATION  PHTSIQUB.  —  La- commission  d'études  sur  l'éducation  pj 
sique,  créée  en  1906  (i),  a  été  supprimée  par  décret  du  27  mars  i9^ 


topographique,  radmîni^itration  de  la  garde  civile  et  les  carabini^ 
avaient  dans  leurs  cadres  des  officiers  provenant- des  sous-officiers. 

(1)  Il  ne  pouvait  être  question  d'exiger  d'eux  le  dépôt   imposé 
cas  de   mariage  aux   officiers  subalternes    du    cadre    actif   (15,(1 
francs). 

(2)  Voir  1906,  4"  semestre,  p.  526. 


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rrO.  NOUVELLES  MILITAIRES.  877 

ïkiii  remplacée  par  uoe  commission  centrale  du  tir  à  la  cible  natio« 
■l«tde  rédttcatioQ  physique,  instituée  près  le  ministère  de  la  guerre. 
La  commission  centrale  comprend  :  un  président,  six  membres  du 
Uement,  deux  officiers  généraux  ou  supérieurs  et  trois  autres  mem- 
m.  choisis  parmi  les  personnes  compétentes.  Tous  sont  nommés  par 
Kiret  royal  sur  la  proposition  des  Ministres  de  ]a  guerre,  de  Tinté- 
inretde  l'instruction  publique. 

EnoDtre,  sont  membres  de  droit  de  la  commission:  le  directeur 
Uni  de  l'administration  civile  au  ministère  de  l'intérieur,  le  direc- 
m,  chef  du  service  de  l'éducation  physique  au  ministère  de  Tinstruc* 
Im  publique  et  le  chef  du  bureau  du  tir  à  la  cible  et  de  l'éducation 
hiqae  an  ministère  de  la  guerre. 

Deox  fonctionnaires  de  ce  dernier  bureau  sont  rapporteurs,  avec  voix 
iibéra(i?e,  et  un  autre  est  secrétaire  de  la  commission. 
la  commission  élit  deux  vice-présidents  parmi  les  membres  nommés 
vie  Roi.  Elle  est  nommée  pour  quatre  ans. 

SoQ  bat  est  de  développer  l'instruction  du  tir  et  l'éducation  phy- 
î|K,en  vue  de  préparer  la  jeunesse  au  service  militaire  et  d'entretenir 
iicoDnaiftsances  des  hommes  en  congé.  C'est  elle  qui  organise  les 
^m  généraux  du  tir  à  la  cible.  Elle  est  appelée  à  donner  son 
tt  sur  les  questions  concernant  l'éducation  physique  dans  l'armée. 
Ia  lieutenant  général  Spingardî,  commandant  la  division  de  Messine, 
U  nommé  président  de  cette  commission. 


HoDiPiCATioif  AUX  80LDB8  DBS  OFFICIERS.  —  Une  loi  du  6  juillet  a 
^iblement  amélioré  la  solde  des  officiers,  notamment  celle  des  offi- 
■^inférieurs.  En  même  temps,  cette  loi  a  supprimé  l'ancienne  indem- 
■1^  d'arme  qui  était  spéciale  aux  carabiniers,  à  la  cavalerie,  &  l'artille- 
it  et  au  génie;  elle  l'a  remplacée  par  une  indemnité  dite  de  service 
!^tl  et  allouée  aux  carabiniers,  aux  officiers  subalternes  de  l'artille- 
^^du  génie  (qui  n'ont  pas  droit  à  une  ration  de  fourrage)  (1),  aux 
i^eciog  et  aux  vétérinaires  chefs  de  service.  Enfin,  elle  a  modifié  les 
nits  aux  rations  de  fourrage  et  aussi  l'indemnité  de  monture  allouée 
iufficiers  qui  ont  un  chenal  de  service  leur  appartenant,  en  la  pro- 
^ionnant  à  la  qualité  de  cette  monture.  A  cet  effet,  les  officiers  ont 
^partagés  en  plusieurs  catégories  suivant  leur  arme  ou  fonction", 
>^s  dans  chaque  catégorie  l'indemnité  varie  généralement  avec  le 
fi<ie:  1"  catégorie  (état-msjor,  cavalerie  et  artillerie  à  cheval),  de  GOO 


'')  Ils  ont  la  même  indemnité  que  les  médecins  de  leur  grade. 

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S78 


NOUVELLES  MILITAIRES. 


N-S": 


à  900  francs  par  an  ;  2«  catégorie  (artillerie  de  campagne  et  de  me 
tagne,  colonels  d'artillerie  de  e6te  et  de  forteresse  et  du  génie),  de 3 
à  740  francs  ;  3«  catégorie  (officiers  supérieurs  d'infanterie  et  adjuda 
major,  officiers  d'artillerie  de  c6te  et  de  forteresse,  du  train  d'artil 
rie,  du  génie),  de  480  à  680  francs  ;  4«  catégorie  (carabiniers),  400  fran 
5^  catégorie  (capitaines  d'infanterie,  médecins,  commissaires  et  yét^ 
naires),  de  280  à  400  francs. 


Géoéral  d'armée... 
Lieutenant  général. 

Major  géoéral 

Colonel 


Ueuteoant-  (  Après  6  ans. 
colonel..  (Avant  5  ans. 


Majo 


t  Après  5  ans  . . 
Arant  5  ans . . 


Capitaine.. 


Lieutenant . 


Après  40  ans  de  grade 
ou  ?5  ans  de  service. 

Après  5  ans 

Avant  6  ans 


I  Après  (  de  grade . . 
45  ans  <  de  t-ervice. 
Après  40  ans 
Après  5  ans 
Avant  5  ans 


Sous-lieutenant. 

Chef  de  rousiqQe(>). 


naeUa. 


15,000 

12,000 

10,000 

8,000 

7,000 
6,000 

5,500 
5,000 

4,800 
4,400 
4,000 

3,600 
3,500 
3,500 
2,800 
i2,4O0 

2,000 

2,000 


po«r 

MaBMllITi 

Carabl- 

niars 
royaux. 

Carpa 

aani- 
taira. 

Vété- 
riaalraa 

chcfa 

à» 
aarvice. 

tr. 

fr. 

» 

» 

» 

» 

» 

» 

2,200 

400 

2,100 
2,400 

aoo 

300 

1,900 
1,900 

300 
300 

1,500 
1,800 
4,500 

300 
300 
300 

200 

200 
200 

4,100 
4,100 
1.100 
4,100 
1.400 

200 
200 
200 
200 
200 

200 
200 
200 
200 
200 

(1)  800 

200 

200 

250 

m 

B 

IH- 
•■MMITI 


iiaeU« 

persoB 

neUe. 


fr. 

3,00 


(1)  Les  Boas-llentenanta  de  carabiniers  ont  une  ausmantaUon  de  400  fraoen  i  3  ans  d 
grade. 

(I)  Lea  ebefa  de  mualque  aoot  augmentée  de  300  francs  an  bout  de  chaque  période  trien 
nale  Juaqv'i  IS  aoa. 


Réorganisation  des  bureaux  de  l'Administration  centrale  de 
GUERRE.  —  Une  circulaire  ministérielle  du  2  juillet  1908  a  complet 
ment  modiGé  rorganisation  intérieure  de  rAdministration  centrale 
la  guerre.  Celle-ci  comprend  des  bureaux  relevant  directement  • 


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^ra.  NOUYKLLBS  MILITAIRES.  979 

iàtre  et  da  sons-secrétaire  d*Ét*t  «t  de  sept  grandes  Directions  :  des 
yr»  géDâraleSy  du  personnel  de»  officiers  eorobattents,  du  personnel 
âde  hgnerre  et  des  pensions,  de- l'artillerie  et  du  génie,  des  ser* 
a  logtftiqœt  et  administratifs^  du  reerutement  et  des  troupes,  de  la 
NOD  des  comptes.  L*ensemble  se  compose  de  64  s^eîîorv»  r^p»rlîea 
il  dirisions.  Les  attrrbations  do  cliacmi  de  ces  organes  sont  résti- 
■  d-tprès  : 

[-Bureaux  relevant  directement  du  Ministre  et  du  sous-secrétaire 
d'État. 

likinet  civil,  —  Personnel  de  Tétat-major  général  et  des  maisons 
^rn;  décorations;  affaires  réservées;  correspondance  du  Ministre 
io  soos-secrétaire  ;  audiences  ;  relations  avec  la  preââe. 
*éMt  militaire.  —  1"  section  :  état  des  officiers,  a¥AncemeDt,  notes 
•Klles;  règlements  sur  la  discipline  et  le  service;  répartition  et 
B^sineDtsdes  troupes  ;  ordre  public;  institut  géographique  ;  troupes 
^es;  relations  avec  Tétat-major  au  sujet  des  règlements  mrlî- 
»  officiers  à  la  disposition  et  hors  cadres;  Journal  et  Bulletin  mili^ 
w;  publication  des  règlements.  —  2«  section  :  organisation  de 
iBé^;  circonscriptions  territoriales;  appels  des  classes  i^  la  mobili* 
**;  concours  des  agents  militarisés  ;  relations  aTcc  Tétat-major  au 
R  de  la  mobilisation  et  de  la  défense  de  VËtat  ;  budget;  imprî- 
Btt  du  ministère.  —  3*  section  :  écoles  militaires. 
'«^flw  d'inspection  vétérinaire.  —  Hygiène  et  police  sanitaire  ;  Ubo- 
*^  de  bactériologie.  —  Direction  de  la  Rivista  miiitare  îtaliana, 

II.  —  Direction  des  affaires  générales. 

^^  des  affaires  générales.  —  Aff'aires  réservées  ou  communes  k 

•a«urs  bureaux  ;  service  intérieur  de  la  direction;  courrier  {!)- 

wrinon  du  personnel  du  ministère,  de  la  justice   mifitaire  et  des 

^•— i**  section  :   personnel  du  ministère,   militaire  et   civil; 

^^au  Conseil  d'État;  secours.  —  2«  section  :  justice  militaire, 

"^et  eommutations  de  peine;  récompenses  à  la  Valeur  militaire  ; 

>ei?il  aux  armées;  établissements  de  bienfaisance  militaires,  dons  et 
î. 

'^^nde  comptabilité»  —  !»•  section  :  comptabilité  générale;  éta- 
*f«»ent  du  budget;  mobilier  de  TÉtat.  —  2«  section  :  dépenses  de 


)  Ces  attributions  sont  comnnnes  à  tous  les  bureaur  des  a(fnire$ 
^^^  des  diverses  directions;  nous  nous  contenterons  d'indiquer 
^^  «mte  les  attributions  spéciales  de  chacun  d'eux. 


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S80  NOUVELLES  MILITAIRES. 

Vartillerie,  du  génie,  du  tir  à  la  cible  national,  des  bibliotbèq 
taires,  de  la  Justice  militaire,  etc.  —  3«  section  :  compt&bill 
solde  et  des  allocations  en  nature,  de  la  remonte,  des  indemnit 
tuelles,  de  Tinstitut  géographique,  du  serWce  de  santé;  émii 
mandats  de  payements,  etc.  —  Bureau  du  tir  à  la  cibU  et  de  réi 
physique.  —  Bureau  d^ administration  hippique  :  personael 
dépôts  d'élevage;  administration  de  ces  dépôts;  remonte  de  1 
et  de  Tinfanterie. 


la  à 


III.  —  Direction  générale  da  personnel  des  officiers  combaUa 

I 
Bureau  des  affaires  générales  :  discipline  du  personnel,  etc. 

i'*  division  du  personnel,  —  1'*  section  :  promotions,  m  fil 
récompenses,  etc.,  concernant  Tinfanterie  (armée  active).  —  2^  s^ 
officiers  de  l'arme  des  carabiniers  royaux,  des  districts  et  du  co) 
invalides  et  vétérans.  —  Personnel  des  compagnies  de  discipl 
des  établissements  pénitentiaires;  mariages  des  officiers;  m 
pièces  d'archives.  —  3«  "section  :  officiers  de  complément,  de 
territoriale  et  de  réserve  des  carabiniers  royaux,  de  l'infanterie 
districts. 

£•  division  du  personnel.  —  1'*  section  ;  officiers  de  cavalerie 
corps  vétérinaire  ;  courses  et  concours  hippiques  ;  cours  de  perfc 
nement  pour  les  sous-officiers.  —  i*  section  :  officiers  d'art iller 
génie  et  de  forteresse.  —  3^  section  :  officiers  du  corps  de  santé  ; 
roaciens  militaires  de  complément  ;  Croix  rouge;  service  balnéaii 
Bureau  du  Bulletin  de  mobilisation. 

IV.  —  Direction  générale  des  personnels  civils  dépendant  du  Mir^ 
de  la  guerre  et  des  pensions. 

Bureau  des  aff'aires  générales. 

Division  des  personnels  civils.  —  !'•  section  :  personnel  civil  di 
tillerie  et  du  génie  (comptables  et  comptables-géomètres,  chefs 
niques,  dessinateurs  et  adjoints).  —  2*  section  :  personnel  de  la  ji 
militaire,  personnel  civil  enseignant  dans  les  écoles  militaires  ;  { 
maciens  militaires;  personnel  civil  de  l'institut  géographique 
3^  section  :  commis  d'ordre  ;  emplois  réservés  aux  sous-officie 
aux  commis  d'ordre. 

Division  des  pensions  du  service  intérieur,  de  C économat  et  c 
caisse.  —  I"  section:  service  intérieur;  bibliothèque  de  garni 
archives;  vétérans.  — 2*  section  :  mise  à  la  retraite  et  en  réforoii 
officiers,  employés  et  militaires  ;  infirmités  contractées  dans  le  ser 
—  3*  section  :  économat  et  caisse. 


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NOUVELLES  MIUTAIRBS.  281 

-Direction  générale  administrative  de  l'artillerie  et  du  génie. 

des  affaires  générales  : 

administrative  de  rartillerie.  —  !'•  section  :  écoles  de  tir; 
;  règlemeDts;  armes  portatiTes;  buffleteries  et  matériels 
deseorps;  lir  à  la  cible  ;  chefs  armuriers;  remonte  de  rartillerie. 
faction  :  matériel  d'artillerie  de  campagne,  de  forteresse  et  de 
^izirdien  de  batterie.  —  3*  section  :  administration  et  contentieux 
Merie.  —  4*  section:  ouTriers  d*artillerie;  questions  de  prin- 
rsaeemant  toos  les  ouvriers  dépendant  du  ministère  ;  secours  en 
^^Keident.  —  Bureau  du  laboratoire  phoUhlithographique  et  Revue 
'cîdlerie  et  du  génie. 

^mon  administrative  du  génie,  —  1'*  section  :  inspections;  règle- 
B;  prix  Henry  ;  remonte  du  génie  ;  pigeons  voyageurs  ;  fortifica- 
^'iSerritades  militaires;  champs  de  tir.  —  i*  section:  bâtiments 
feens  et  service  territorial  du  génie;  comptabilité;  matériel  des 
Rk  — S*  section:  administration  et  contentieux  du  génie;  person- 
l^ooTiiers  du  génie.  —  4*  section:  administration  et  conten- 
ues immeubles  militaires. 

p  —  Direction  générale  des  services  logistiques  et  administratifs, 

Ifeau  €les  affaires  générales.  —  Questions  générales  concernant  la 
Hiliutiop. 

I^^n  de  la  solde.  —  i'»  section  :  solde,  indemnités  diverses  ;  trai- 

F&Udes  médecins  et  vétérinaires  civils;   cession  et  saisie  de  la 

^;  caisse  des  officiers.  —  2«  section  :  administration  intérieure  des 

et  des  écoles;  inspections  administratives;  institutions  privées 

nostruetion  et  l'éducation  du  soldat;  écoles  régimentaires  et 

de  réunion  pour  Les  caporaux  et  les  soldats  ;  3*  section  :  avance 

l^^s  aux  corps;  compte  courant  avec  le  Trésor;  règlements  admi- 

P^tîfs;    fonds  et  dotations  de  chancellerie  pour  la  mobilisation; 

H^mê%;  concours  des  maires  à  Tappel  sous  les  drapeaux;  adminis- 

«WQdes  troupes  à  l'extérieur. 

'"^tiJion  des  subsistances. —  1"  section  :  service  technique  des  vivres; 
feiaageries,  moulins  et  autres  établissements  ;  examen  des  denrées  ; 
''P^gnies  des  subsistances  ;  approvisionnements  de  mobilisation  ; 
*"cc  des  vivres  et  des  fourrages  précédant  la  concentration.  — 
section  :  service  des  vivres,  du  pain  et  des  fourrages  en  garnison  et 
•*  Oïanœuvrcs  ;  marchés  ;  statistique  des  denrées,  etc.  —  3«  section  : 
^»ioQ  et  approbation  des  marchés  ;  budget  des  subsistances  ;  comp- 
^^|tè  des  dépenses,  etc. 

^OMîon  de  Chabillement,  de  réquipement  et  du  matériel  sanitaire.  — 
^tUou  :  tenue  ;  matériel  du  service  général  et  de  cuisine  ;  appro- 


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\ 


S8)  NOUTBLLBS  MILITAIRES.  If*  970. 

visîMMienMnts  de  m^bilîMlion,  etc.  —  2*  seetkMi  :  adjudications  ;  ser- 
vice à  l'économie;  contentieux;  musiques  militaires.  —  3^  section  : 
matériel  sanitaire;  approTÎsionnements  de  mobilisation;  personnel 
subalterne  et  serrice  de  la  pharmacie  centrale  militaire. 

Bvareau  du  casernement  et  des  transports.  —  i^  section  :  caseme- 
meut  et  combustible  pour  la  troupe  ;  mobiliers  d*officiers  ;  éclairage  el 
nettoyage  des  forts  et  des  corps  de  garde. —  2*  section:  transports  mili- 
taires; serrices  postât  et  télégraphique.  —  Bureau  des  personnels  adrni' 
nistratifs  :  corps  du  commissariat  militaire  et  corps  comptable  ;  bulletin 
de  mobilisation. 

VIL  —  DirectUm  générale  du  recrutement  et  des  irovpeSn 

Bureau  des  affaires  générales  :  lois,  règlements  et  instruction  concer- 
nant le  service  de  la  direction,  etc. 

i***  division  du  recrutement,  —  1'*  section  :  opérations  du  recrute- 
ment. —  2«,  3'  et  4*  sections  :  recours  contre  les  décisions  des  conseils  de 
recrutement  et  exemptions  ;  libération  anticipée  pour  raisons  de  famille. 

2*  division  du  recrutement.  —  i'*  section  :  statistique;  appel  des 
classes  ;  effectifs.  —  2*  section  :  engagements  volontaires;  volontariat 
d'un  an  ;  changement  de  catégorie.  —  3*  section  :  réforme  et  ajoame- 
ment;  insoumis;  amnistie  et  grâces.  —  4«  section  :  dispositions  rela- 
tives aux  iascrits  habitant  Tétranger.  I 

Division  des  troupes. — i'*'  section  :  discipline;  permissions;  mariages; 
service  sédentaire. —  2*  section  :  avancement;  emplois  spéciaux;  sous-j 
officiers;  3'  section  :  élèves  officiers  de  complément;  envois  en  congé;' 
appels  pour  Tinstruction ;  secours  aux  familles  des  rappelés;  emplois 
civils  pour  les  sous -officiers;  rengagements  aTec  haute  paye.  — 
A*  section  :  rengagements  avec  prime;  budget,  etc. 

Division  des  pièces  matricules.  —  i^*  section  :  matricules  des  officiera 
et  des  employés;  des  militaires  et  des  employés  ayant  quitté  le  service ;j 
croix  pour  ancienneté  de  service  (officiers)  ;  titres  nobiliaires;  annuaires 
militaires  ;  campagnes  de  guerre  et  médailles  commémoratives.  — 
2«  section  :  matricules  de  la  troupe  et  des  ouvriers;  passages  dans  les 
milices  et  libération  définitive  ;  déserteurs  ;  croix  pour  ancienneté  de 
service  (troupe). 

VIII.  —  Direction  générale  de  la  révision  des  comptes» 

Bureau  des  affaires  générales. 

Division  de  la  comptabilité-deniers  (deux  sections). 

Division  de  la  comptabilité-matières  (trois  sections). 

Division  de  la  comptabilité  intérieure  des  corps  (deux  sections). 


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NQDVBLLHS  UILlTÂlRBfi. 


PORTUGAL. 


SS3 


APomOH  ï>*uir  FïSTOLBT  AUTOHATtQUE.  —  Le  MmUlère  de  \a  guerre 
TieDt  d'adopter  pour  Tarmement  des  ofQciers  et  des  hommes  montés  le 
bstolet  automatique  du  type  Parabellum  (calibre,  7°^™,65,  poids 
135  grammes).  La  commande  a  été  faite  aux  Deutsche  Waûën  und 
Mooitions  Fabriken  de  Berlin  (1). 


RUSSnB. 


Budget  db  1908  (2).  —  L'Empereur  a  confirmé  le  6  juillet  le 
ladget  de  TEmpire  pour  1908,  établi  conformément  aux  décisions  du 
Conseil  de  TEmpire  et  de  la  Douma. 

Bésumé  du  budget  général  de  £908. 


DÉSIGHATION. 

pftinsjoNt 
(ilf 

pour  laos. 

KM    BODILU 

t.  66). 

pour  1907. 

Recettes. 

Receltes  ordinaires 

2,386,945.498 
194,457,670 

2,174,963.544 

Rccelles  extraordinaires  (3) 

296,721,328 

en  roubles 

2,58t, 403,168 
6,866,532,4% 

2,312,251,090 
269,152,078 

2,471,684,872 

Total        . 

en  francs 

6,574,681,759 

DÉPENSES. 

Dépenses  ordinaires 

2,173,130,171 

Excédent  des  recettes  ordinaires  sur  les 
dépenses  ordinaires  :  74.694,408  r. 

Dépenses  extraordinaires 

298,554,701 

Total  (égal  aux  recettes) 

2,584,403,168 

2,471,681,872 

I    (i)  Bensta  militàr,  1908,  p.  301. 

(2)  Voir  2«  semestre  1907.  p.  405,  le  budget  de  1907.  Les  chiffres 
ci-de88U8  sont  tirés  du  Messager  officiel  (Pravitelstvennyi  Viestnik) 
^*  ^52  de  1908. 

i'^)  Sur  ces  194  millions  r.,  181,476,470  proviennent  d'un  emprunt 
intérieur. 


L 


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m 


NOUVELLES  MIUTAIRBS. 


N«  9:0 


DÉSIGNATlOir. 


PtériSIORI    BR    «OCBLBI 

(i  s  fr.  ••). 


pour  ItOS. 


Budget  des  dépenses  (roubles). 


Dépenëêi  orilimmrei. 


4 

2 

3 

4 

5 

6 

7 

8 

9 

40 

14 

12 

43 

14 

16 

46 

17 

18 

19 


20 


24 

22 

23 

24 
25 
26 

27 

28 


Ministère  de  la  Cour  impériale 

Grands  corps  de  l'Ëtal 

Saint-Synode 

Ministère  de  l'Intérieur 

—  des  Finances 

—  de  la  Justice 

—  des  Affaires  étrangères 

Ministère  de  l'Instruction  publi<}ue.. . . 

—  dei  Voies  de  communication. 

—  du  Commerce  et  de  l'Industrie. 

Organisation  agraire  et  agriculture 

Haras 

Ministère  de  la  Guerre 

—  de  la  Marine 

Contrôle  de  l'Empire 

Dette  publique 

En  prévision  du  rencbérissemeot  des 

rivres  et  fourrages 

Amortissement  des  dettes  de  l'adminis- 
tration pénitentiaire 

Amortissement  de  l'excédent  des  dé- 
penses de  rexploitatioD  des  chemins 
de  fer  de  l'Etat  dans  ces  dernières 
années 

Dépenses  imprévues 


Total  des  dépenses  «rdinaires. . 


46.359,696 

10,369.595 

8,460,494 

6,984,953 

29,739,162 

29.300,243 

444,444,624 

138.407,55* 

429,673.782 

444,597,804 

61,646.176 

53,4«7.573 

6.208,327 

6.051,581 

52.991 .818 

50.906.218 

520,663.617 

502.889.409 

32,860.099 

31,559,5U 

58,457.858 

45,886,643 

1,849.187 

1,762,172 

425.141,793 

388.747,093 

86.904,228 

81.001.747 

9,845.654 

9,584.422 

385,965,986 

380.723,653 

8.000,000 

5,000,000 

3,602,000 

» 

•  20.000.000 

> 

10.000.000 

10.000,000 

2,342,251,090 

2,173,130,171 

Dépentêt  exêruordinairêi , 


Dépenses  connexes  è  la  guerre  russo- 
japonaise 

Dépenses  d'ordre  administratif  du  minis- 
tère de  la  guerre 

Besoins  urgents  des  ports  et  de  la  flotte 
de  la  mer  Noire 

Construction  de  voies  ferrées 

Secours  aux  populations  (disette) 

Aux  sociétés  de  chemins  de  fer 

Indemnités  pour  rachat  du  privilège 
de  «  propination  » 

Amortissement  des  bons  du  Trésor 

Prêt  à  la  compagnie  de  l'Est  chinois. . . 

Total  des  dépenses  extraordinaires. 
Total  des  dépenses  ordinaires 

Totaux  généraux  des  dépenses 


66.282,256 

124,304.975 

52,023.590 

» 

4,175,690 
59,979,737 
23,954,000 

6,077,900 

48,613.821 
61,167,000 

» 

3,680,000 
52,978,905 

» 

4,000.000 

52,978.905 

7,500.000 

269.152,078 

298,554,701 

2,312,251.090 

2,173.130.171 

2.581,403.168 

2,471,684,872 

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r 


l>970.  NOUVELLES  MILITAIRES.  285 

Le  budget  de  TEmpire  est  suivi  d^une  notice  explicatiye  du  Minig- 
ière  des  finances  où  se  trouve  le  détail  de  toutes  leâ  modifications 
^)portée4  au  projet  de  budget  par  la  Douma  et  le  Conseil  de  l'Empire. 
Oa  y  relève  entre  autres  : 

1*  Le  dissentiment  entre  le  Conseil  et  la  Douma,  au  sujet  du  crédit 
^ur  les  constructions  nouYolles  et  les  armements  navals,  n'ayant  pas 
ftboutt  à  un  accord,  le  Gouvernement  s'est  tu  dans  la  nécessité  d'applî- 
fier  Tarlide  43  des  lois  budgétaires,  d'après  lequel  le  crédit  à  porter 
lu  budget  est  celui  des  deux  crédits  votés  qui  se  rapproche  le  plus  du 
crêiit  affecté  à  la  même  destination  par  le  budget  du  dernier  exercice 
«oofirmé  dans  la  procédure  voulue  par  la  loi.  Les  crédits  respectifs, 
totés  par  la  Douma  étant  de  9,549,339  et  6,681,176  roubles  et  ceux, 
approuvés  par  le  Conseil,  de  20,798,339  et  7,627,843  r.,  ce  sont  ces 
dernières  sommes  qui  figurent  au  budget  comme  présentant  moins  de 
différence  airec  les  crédits  de  36.164,800  et  8,597,828  r.  aff'ectés  aux 
mêmes  destinations  par  le  budget  de  1906; 

2*  Des  raisons  identiques  ont  fait  exclure  respectivement  du  budget 
des  recettes  et  de  celui  des  dépenses,  les  sommes  de  163  millions  r. 
chacune,  l'une  réalisée  par  la  nouvelle  émission  de  bons  du  Trésor  de 
lW8y  et  Tautre  destinée  à  Tamortissement  des  bons  échus  des  émis- 
non»  de  1903-1904; 

3<^  Le  déficit  budgétaire  est  couvert  par  un  emprunt  intérieur,  au 
montant  nominal  de  200  millions  r.  émis  en  vertu  de  Toukaz  impérial 
du  19  juin/2  juillet  1908;  la  somme  réalisée  181,476,470  r.  figure  dans 
la  catégorie  des  ressources  extraordinaires. 

Comparaison  entre  le  budget  de  1908  et  celui  de  1907, 

Défjenses  ordinaires.  —  Les  dépenses  ordinaires  présentent  une  aug- 
tn^ntation  de  139  millions  r.  par  rapport  au  budget  ordinaire  de  1907. 

Tous  les  budgets  particuliers  accusent  des  relèvements  de  crédits  dont 
\m  plus  importants  sont  les  suivants  : 

Intérieur,  —  6,7  millions  r.  dont  1 ,4  pour  le  service  de  la  police  et 
de  2,4  pour  la  création  de  nouveaux  bureaux  de  poste,  de  télégraphe 
et  de  téléphone. 

Finances,  —  15,1  millions  r.  dont  9,9  pour  les  pensions  et  secours. 

Justice.  —  8  millions  r.  dont  5  pour  l'entretien  des  prisonniers. 

Voies  de  communication.  —  17,8  millions  r.  provenant  de  Tangmen- 
tation  des  dépense:)  d'esploitation. 

Organisation  agraire  et  agriculture.  —  12,6  millions  r,  dont  8,9  pour 
îaclUter  la  colonisation  en  Sibérie  et  3  pour  organiser,  au  point  de  vue 
agraire,  la  population  des  campagnes  de  la  Russie  d'Europe. 

Guerre.  —  36,4  millions  r.  Cette  augmentation  porte  surtout  sur  le 


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S86  NOI^YBLLSS  MILITAIRES. 

chapitre  du  budget  relatif  à  Tiotendanee  qui  aecose  un  reU 
crédits  de  10,7  miUiona  r.  pour  rhabiilement  et  réquipemei 
pour  les  TiTres  et  fourrages,  de  11,7  pour  la  solde  des  trou 
d'une  dimioution  de  3,1  millions  r.  sur  les  rassemblenoeats 
tructioD  des  troupes. 

Marine»  —  5,9  millions  r.  dont  2,5  pour  rartillerie  d 
S  pour  les  constructioos  nouTelles  dans  les  ports»  0,9  paur  i 
tion  de  nsTires.  Par  contre  les  crédits  affectés  en  1907  aux 
tiens  neuTes  ont  été  réduits  de  4,2  millions  de  roubles. 

Dépenses  extraordinaires,  —  Les  dépenses  extraordinaires  d 
de  1908  s'élèvent  à  269»152,078  r.  en  diminution  de  29,402,^ 
celles  de  1907. 

Dans  ces  dépenses  le  budget  de  la  guerre  entre  pour  52,0 
destinés  à  des  dépenses  d'ordre  administratif  ainsi  réparties  : 

Intendance  27,4  millions  r.,  artillerie  8,9,  génie  12,6»  é 
général  2,1,  santé  0,8. 

Celui  de  la  marine  entre  pour  4,175,690  r.  destinés  à  dei 
urg^ts  des  ports  et  de  la  flotte  de  la  mer  Noire. 

Le  total  des  dépenses  ordinaires  et  extraordinaires  des  m 
militaires  atteindra  donc  en  1908  : 

RonblM.  Ffaoc*. 

Guerre 477,165,383  1,269,259,918 

Marine 91,076,918  242,264,601 

Total 568,242,301         1 ,511,524,520 

soit  98  millions  r.  (261  millions  de  francs)  de  plus  qu*en  1907. 

Dépenses  de  la  guerre  russo»japonaise.  —  Un  crédit  de  66,28i 
est  inscrit  au  budget  extraordinaire  de  1908  pour  faire  fa 
dépenses  découlant  de  la  guerre  russo-japonaise.  Il  se  déc 
ainsi  : 

Guerre  (entretien  des  troupes,  transports 

militaires,  indemnités) 45,620,519  r 

Voies  de  communication 15,224,695 

Marine 5,137,042 

Contrôle  de  l'Empire 300,000 


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BIBUOOBAPfllB.  S87 


BIBLIOGRAPHIE. 


BUAHKSHKFTB  FUR  TrCPPBNPUHKUNG  UflB  HSBRBSKUIVDB   (FaS- 

I  Tîmestriels  coocernant  les  troupes  et  les  sciences  militaires) 
tm  de  la  !'•  Section  historique  du  Grand  État-Major  prussien. 
SL,  Minier  nnd  Sohn. 

1^  (1908)  3*  fascicule.  Sommaire  :  1813  par  le  generaloberst 
>«  Schlieffen.  —  Dans  quelle  mesure  les  conditions  du  succès 
pm  se  sont-elles  modifiées  depuis  1871  ?  par  le  général  de  Tin- 
kz.  d.  ▼.  Blume.  —  Ballon  captif,  ballon  libre,  ballon  dirigeable 
rmploi  militaire  ;  par  le  major  Sperling.  —  L'armée  de  terre 
Ke  dans  la  guerre  de  Sécession  et  dans  la  guerre  contre  l'Es- 
p"  le  capitaine  Deutelmoser.  —  Nouveaux  règlements  et  ins- 
I  militaire  des  Japonais  après  la  guerre.  ^-  Le  chemin  de  fer  de 
t. 

liàTAiLLB  DE  DBHAifr,  exposé  Critique  de  TouTrage  du  major 
feSTBDT.  —  Braxelles,  librairie  Falk  fils,  i9C8,  I  toI  in-12, 
^iors  texte. 

jbre  est  l'exposé  critique  d'un  ouvrage  qui  a  eu,  en  Allemagne, 
pm  retentissement.  11  comporte  des  enseignements  et  discus- 
itehniques  et  tactiques,  à  l'occasion  de  récits  d*une  guerre  sup- 
iqai  ne  sont  pas  sans  intérêt. 

^  Raffalovich,  correspondant  de  llastitut.  —  Le  Marge  fi 
iOEi  BZI  1907-1908,  1  toI.  in-S»  de  746  pages,  chez  Alcan,  Paris, 

1>  Tolume  de  la  publication  que  Téminent  économiste  poursuit 
iërement  présente  un  intérêt  considérable.  L'année  1907  a  été  en 
C£s  plus  mouTementées  au  point  de  vue  économique.  M.  Rafifalo- 
imne  un  récit  très  détaillé  de  la  crise  américaine,  en  même 
(que  l'exposé  de  la  situation  politique,  budgétaire,  commerciale, 
îrielle  et  financière  des  principales  puissances  de  1  Europe,  des 
Unis  et  da  Japon.  Une  introduction  contient  les  considérations 
fàles  qui  se  dégagent  de  l'étude  des  faits  et  constitue  un  excellent 
oé  de  ces  intéressantes  questions. 

Ho  RiTAS  YlCUNA,  intendant  militaire  de  l'armée  chilienne  —  en 
ion  en  France.  —  Las  cocinas  rodantes.  (Les  cuisines  roulantes). 
ariâ,  La?auzelle,  1908,  1  yoI.  in-8%  42  pages,  figures.  —  Traduc- 


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'*?TflF 


288  BIBLIOGRAPHIE. 

tioD  de  la  brochure  du  commandant  Painyîn,  de  la  secti^ 
de  riafanterie,  que  le  très  distingué  intendant  dédie  à  ses  o 
Tarmée  chilienne. 

J.  GODTS,  major  adjoint  d*état-major  du  régiment  dei 
(Belgique).  —  Lbs  mitraillkusbs,  di?ers  cas  d'emploi  et 
au  point  de  ^ue  tactique  en  liaison  avec  les  autres  armes, 
imprimerie-lithographie  Emile  Godts,  1,  rue  Albert,  1908. 

Cet  ouTrage  offre  un  intérêt  tout  particulier  et  d*actii 

mitrailleuse,  dit  Tauteur,  est  une  arme  nouvelle simple 

née  à  venir  en  aide  à  ses  sœurs  aloées  :  caTalerie,  infanteri 
la  coopération  de  ces  quatre  armes  doit  être  intime,  si 
L*étude  entreprise  établie  d*après  cette  idée  est  fort  coi 
s'applique  à  la  recherche  de  remploi  de  la  mitrailleuse  dai 
phases  du  combat  et  traite  en  outre  les  questions  relative 
des  détachements  en  liaison  avec  la  cavalerie  dans  la  guei 

resse,  etc L'auteur  expose  les  idées  généralement  e 

s'appuyant  sur  des  faits  historiques  récents,. formule  des 
nettes  et  fort  logiques.  En  outre,  TouTrage  donne  très  bri 
très  clairement  la  situation  actuelle  au  point  de  vue  de  !*< 
des  détachements»  de  l'armement,  des  tendances  dans  le« 
armées. 

Ce  livre,  extrêmement  intéressant,  permet  au  lecteur  d< 
rapidement  au  courant  de  cette  partie  nouvelle  de  Tarmemc 
faire  une  opinion  sur  ce  sujet. 


Le  Gérant  :  R.  Chap 


Paris.  —  Imprimerie  R.  CHÀPBLOTot  G*,  S,  me  Ohristii 


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REVUE  MILITAIRE 


DBS 


ARMÉES  ÉTRANGÈRES 


li»  9*71  Octobre  t908 


LA 

i  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE 


CHAPITRE  X. 

Opérations  de  jaillet  1904  (1). 

Marche  concentrique  des  trois  années  japonaises.  —  Resserrement  da  front 
stratégique  préparatoire  à  la  bataille  de  Liao-Yang.  —  Engagements  de  la 
\^*  armée  :  fiJotienling,  17  juillet;  Sihoyen  (Ghaotao),  19  juillet;  Yushu- 
ling  et  Yangtseling,  31  juillet.  —  Attaque  de  la  II^^  armée  :  Tachekiao, 
24  juillet.  —  Combat  de  la  IV^  armée  :  Simoucheng,  31  juillet. 

Le  maréchal  Oyama  débarquant  à  Dalny  le  14  juillet, 
le  quartier  général  des  armées  de  Mandchourie  allait 
entrer  en  action  ;  il  aurait  d^ailleurs  tout  le  temps  de 


(1)  Sources  :  Rapports  de  la  mission  militaire  française  (Garde  et 
2*  difision),  aux  armées  japonaises;  Journal  du  général  I,  Hamilton; 
Rapports  de  la  mission  française  aux  armées  russes  ;  Ouvrage  du  major 
V.  Tetlau  (X®  corps  russe);  Kriegsgeschichtlicke  Eimelschrifteîi,  de 
l'Ëtat-major  allemand  ;  Ouvrages  divers,  dont  l'Historique  du  colonel 
Gaedke. 

19 


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290  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  N*  971 . 

faire  ses  étapes  vers  le  Nord  pour  gagner  Sian^yue- 
cheng,  puis  Eaiping,  car  aucune  opération  d'ensemble 
n'était  prévue  avant  la  fin  de  juillet,  soit  à  cause  de  la 
saison  des  pluies,  soit  pour  une  raison  politico-finan- 
cière, la  crainte  de  risqner  un  échec,  au  moment  de 
rémission  d'un  emprunt  à  l'étranger,  soit,  enfin  par 
manque  de  résolution. 

Pourquoi  Kouropalkine,  dit  le  général  Fuji  (1),  reste-t-îl  en  position 
d*fttteBte,  avee  sept  mi  butt  diTtsioBS,  à  Hatdiettg  et  KaîpÎBg?  Il  BOtt> 

parait  s'exposer  aux  plus  grands  risques  d'enveloppement Il  doit 

avoir  quelque  motif  de  se  maintenir  dans  une  posture  si  visiblement 
dangereuse,  car  c'est  un  homme  habile,  secondé  par  un  état-major  de 
valeur.  Nous  en  éprouvons  quelque  inquiétude,  quelque  perplexité,  et 
de  ce  sentiment  de  malaise  se  dégage  l'impression  nette  que  les  cir- 

coastanees  n%m  imposent  plus  que  Jamais  la  prudence et  cela  au 

moment  où  la  tentation  est  le  plus  vive  de  pousser  de  Tavant.  Nous  ne 
sommes  qu'à  deux  fortes  étapes  de  Liao-Yang,  et,  à  Kaiping,  le  gros  de 
l'ennemi  est  plus  éloigné  que  nous  de  ce  point  d'une  importance  capi- 
tale. Cependant  nous  ne  hasarderons  rien 

Du  côté  russe,  l'attitude  passive  conservée  par  Tar- 
mée  après  la  retraite  de  Wafangou  s'explique  par  la 
résolution  du  général  en  chef  d'attendre  la  réunion  de 
son  armée  pour  prendre  l'offensive,  et,  par  suite,  les 
débarquements  successifs  de  ses  forces  dans  la  zone 
Liao-Yang,  Haicheng.  Le  générât  Eoaropatkine  estimait 
impraticable  toute  opération  en  forces  dans  les  monta- 
gnes contre  l'armée  de  Kuroki  ;  jugeant  d'ailleurs  que 
l'ennemi^  dans  cette  zone,  rencontrerait  de  grandes  dif- 
ficultéSf  il  se  contentait  de  prévoir  une  défensive  du 
détachement  de  l'Est  sur  des  positions  de  barrage  suc- 
cessives, pour  retarder  la  marche  de  la  I™  armée  japo- 
naise. 

La  menace  venant  du  Sud,  du  fait  de  lall^  armée  et  de 


(1)  Cité  par  I.  Hamilton,  p.  231. 


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K*  97t.  UL  QnSKEL£  KUSSO-JAPONAISB^  3M 

r  c(  armée  de  Takushan  »  loi  paraissait  plas  sérieuse  ;  il 
comptait  y  faire  fiice  avec  le  P'  eorps  sibériea  (1^*  et 
9^  divisions  de  tûrailleurs),  le  IP  corps  sibérien  (consti- 
tué provisoirement  de  la  5*  division  de  tirailleurs  et 
d'une  brigade  empruntée  i  la  â*  division  d'infanterie  de 
Sibéne),  le  IV®  corps  sibérien  (2*  et  3*  divisions  d'infan- 
terie de  Sibérie,  moins  une  brigade),  X*  eorps  d'Europe 
(9«  et  31*  divisions,  celle-ei  ayant  déjà  une  brigade  en 
Mandcbourie),  XVII*  corps  d'Eure^  (3®  et  35*  divisions, 
celle-ci  ayant  déjà  une  brigade  en  Mandebourie). 

Le  tout  devait  se  concentrer  dans  le  triangle  :  liaiH 
YaDg,  Haicheng,  Simoocheng. 

Les  derniers  débarquements,  ceux  du  XVII*  corpa, 
étaient  attendus  pour  le  20  juillet  (1). 

Nous  avons  vu  que  les  événements  amenèrent  succès* 
sivement  le  général  Kourc^atkine  : 

A  renforcer  le  I*'  corps  sibérien  par  la  2*  brigade  de 
la  3i*  division  et  un  régijnenk  d'infanterie  de  Sibérie  (de 
la  3*  division)  ; 

A  soutenir  la  cavalerie  du  général  Michtchenko,  la 
garnison  do  col  de  Taling,  à  occuper  divers  cols  au 
Nord-Est,  à  soutenir  le  délacbeuienk  de  l'Est^  avec  des 
fractions  de  force  diverse  empruntées  aux  2*  et  3*  divi- 
sions d'infanterie  de  Sibérie  (IV*  eorps  sibérien). 

Ses  dispositions  prévoyaient  la  retraite  en  cas  de 
besoin  sor  une  forte  position  organisée  à  Haicheog,  ce 


(i)  Le  ta]>Ieau  de  mardie  des  transports  de  troupes  par  Toie  ferrée 
nous  dons»  oofluaè  dates  d'arriiée,  à  MMikden  (fin  des  transports)  : 

10  juiiy  pour  le  IV^  corp»  sibérien; 

Du  10  juin  au  10  juillet,  pour  les  transports  mélangés,  du  X^  corps, 
àt  la  dlTision  de  cavalerie  cosaque  d*Orenbourg  à  quatre  régiments,  et 
de  la  brigade  de  Cosaques  de  TOural  à  deux  régiments; 

Du  10  juillet  au  31  juillet,  pour  les  traosports  du  XVII<^  corps,  de 
SA  brigade  de  cavalerie  (dragons),  et  de  la  brigade  de  cavakrie  du 
Caucase. 


] 


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t92  Là  aUBRRB  RUSSO-JAPONAISE.  N«  974 . 

qui  amenait  le  regroupement  des  P',  II*  et  lY*  corps 
sibériens,  renforcés  par  le  X*  corps  d'Europe. 

Une  première  modification  fut  imposée  par  Tamiral 
Alezeiev,  à  la  suite  de  la  bataille  de  Wafangou  :  pour  ne 
pas  s'éloigner  trop  de  Port-Arthur,  on  défendrait  la  posi- 
tion de  Tachekiao,  dont  l'organisation  commencerait 
immédiatement  (fin  juin).  Cette  mesure  entraînait,  par 
suite,  Foccupation  et  la  défense  de  Simoucheng. 

La  défaite  du  P'  corps  sibérien  amena  le  commande- 
ment à  affaiblir  le  détachement  de  TEst  de  la  brigade 
Stolitza,  des  tirailleurs,  et  de  la  brigade  Oganovski, 
d*infanterîe  de  Sibérie,  appelées  vers  le  Sud-Ouest  en 
soutien  éventuel  du  général  Stackelberg;  la  première 
fut  transférée  en  quinze  jours,  successivement  à  Anshan- 
tien,  à  Haicheng,  à  Liao-Yang  ;  le  1*'  juillet,  elle  était 
de  retour  à  Tawan,  aux  ordres  du  général  Keller. 

Le  X*  corps  d'Europe  devait,  de  même,  subir  le 
contre-coup  des  incertitudes  et  de  la  dualité  du  comman- 
dement supérieur  :  son  débarquement  effectué  à  Liao- 
Yang,  vers  le  15  juin,  la  l'«  brigade  de  la  31*  division, 
avec  un  groupe  de  la  31*  brigade  d'artillerie,  part  pour 
Haicheng,  rejoindre  la  2*  brigade  (1)  ;  puis  la  9«  division, 
à  son  tour,  commence  ses  débarquements  ;  sa  1'*  bri- 
gade part  pour  Haicheng,  puis  est  rappelée  à  Liao- 
Yang  où,  à  la  fin  de  juin,  toute  la  9^  division  est  rassem- 
blée ;  le  commandant  du  X*  corps,  général  Sloutchevski,  i 
arrivant  de  Russie  au  commencement  de  juillet,  est 
chargé  par  Kouropatkine  de  regrouper  son  corps  d'ar-  i 
mée  à  Liao-Yang,  moins  la  2«  brigade  de  la  31  <^  division 
qui  est  maintenue  à  Haicheng  avec  trois  batteries.  ' 

Brusquement,  une   modification  intervient  dans  les 
dispositions  prises  :  les  nouvelles  du  détachement  de  ' 


{{)  ProTisoirement  comprise,  avec  son  groupe  d'artillerie,  dans  le 
II«  corpg  sibérien. 


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N«  971.  LA  GUERRE  RUSSO^APONAISE.  293 

TEst  étant  inquiétantes,  le  X*  corps  est  amputé  de  sa 
9®  division,  dont  la  1'*  brigade,  avec  un  groupe  d'artil- 
lerie, est  envoyée  à  Tawan,  en  soutien  du  comte  Keller, 
tandis  que  la  2*  brigade,  avec  un  groupe  de  batteries, 
part  pour  Siboyen,  en  soutien.de  Rennenkampf. 

Le  commandant  du  X^  corps  (1)  n'avait  donc  plus  sous 
ses  ordres  que  la  1'®  brigade  de  la  31*  division,  pour 
occuper  la  place  et  les  fortifications  de  Liao-Yang,  pen- 
dant les  débarquements  du  XYII*  corps  ;  cette  situation 
devait  durer  du  8  au  20  juillet. 

Les  autres  éléments  débarqués  de  Russie  à  la  fin  de 
juin  n'étaient  guère  mieux  traités  : 

La  division  de  cavalerie  cosaque  d'Orenbourg  voyait 
son  régiment  n®  9  affecté  au  X«  corps;  le  n*  10  envoyé 
au  détachement  Madritov  vers  Hsing-King  ;  les  11*  et  12* 
envoyés  à  Michtchenko  vers  Simoucheng  et  Tangtché. 

La  brigade  de  cavalerie  du  Caucase  se  scindait  en 
deux;  le  régiment  du  Daghestan  était  affecté  à  Rennen- 
kampf, vers  Penkihu  ;  le  régiment  de  Térek-Kouban 
était  donné  au  X.^  corps. 

La  brigade  de  Cosaques  de  TOural  était  envoyée  au 
II«  corps  sibérien. 

Deuxième  reconnaissance  du  général  Keller  sur  le 
Motienling.  —  Combat  du  11  juillet.  —  Le  général 
Keller  craignait  que    le  général   Kuroki   n'eût  laissé 


(1)  Composition  du  X^  corps  (circonscription  de  Kiew)  : 

5i«  division  d'infanterie,  général  Maou.  — - 1"  brigade,  121«  (Penza), 
12i«  (TamboT);  2«  brigade,  123»  (Voronège),  124«  (Koslov). 

9^  division  (Tinfanlerie,  général  Gerschelmaon.  —  1  <••  brigade,  33« 
(Yeleli),  34«  (Sievsk)  ;  2«  brigade,  35»  (Briansk),  36»  (Orlov). 

Artillerie,  —  9*  brigade,  deux  groupes  de  trois  batteries  ;  3I«  bri- 
gade, un  groupe  de  deux  batteries,  deux  groupes  de  trois  batteries. 

Cavalerie.  —  Un  régiment  de  Cosaques  d'Orenbourg. 

Génie,  ^  6»  bataillon  de  sapeurs. 


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f:*i 


t94  Là  guerbe  russo-japonaise.  VTi\. 

devant  lai,  dans  les  cois  de  Hotienling^  et  au  Sud,  qae 
de  fiiibles  détachements,  pour  le  tourner  vers  le  Nord 
avec  le  gros  de  son  armée  ;  il  sollicita  donc  et  obtint  du 
général  en  chef  l'autorisation  de  faire  une  reconoais- 
sance  vers  le  Motienling,  sous  la  réserve  qu'il  ne  tente- 
rait pas  de  reprendre  les  cols. 

Keller  donna  ses  ordres  (t)  pour  une  attaque  dans  la 
nuit  du  16  au  17  juillet.  Ùoffensive  devait  être  prise 
simultanément  sur  le  Motienling,  cols  Nord  et  Sud,  et, 
sur  les  flancs,  vers  le  mauvais  sentier  du  Sipeiling  aa 
Nord,  et  le  col  muletier  du  Sinkaiiing  au  Sud. 

L'attaque  du  centre  était  confiée  au  général  Kachta- 
linski  avec  quatorae  bataillons  (des  3^  et  6'  divisions,  et 
une  batterie  de  montagne. 

L'attaque  de  gauche  était  confiée  à  trois  batadlions 
(colonel  Tsibulski)  avec  une  demi-sotnîa. 

L'attaque  de  droite  devait  être  effectuée  par  un 
bataillon. 

Les  reconnaissances  russes  allaient  se  heurter  aux 
troupes  de  la  2^  division,  disposées  de  la  façon  suivante  : 

IS^  brigade  (Okazaki),  occupant  le  Motienling,  par  le 
30^  régiment  (colonel  Baba),  et  lé  carrefour  de  Hiama- 
tang  par  le  16®  (colonel  Taniyama  avec  deux  bataillons); 
3e  brigade  (Matsunaga),  vers  Silotse,  tenant  le  Sinkai- 
iing par  le  4«  régiment  (colonel  Yamamoto).  Le  quar- 
tier général  de  la  3^  division  est  à  Lienshankwan, 
avec  la  réserve,  qui  comprend  un  bataillon  du  29®  (2)  et 
un  du  30®. 

C'est  la  colonne  de  droite  des  Russes  qui  doniie  la 
première  l'éveil  i  rennemi,  en  se  heurtant  vers  1  heure 
du  matin  contre  les  avant-postes  du  4®  ;  elle  ne  s'enga- 
gea d'ailleurs  pas  sérieusement,  et  devant  une  menace 


(1)  Les  rapports  russes  sur  cette  opération  ne  soot  pas  connus. 

(2)  La  brigade  Matsunaga  détache  un  bataillon  du  29®  au  quartier 
général  de  l'armée,  à  Tsaohokou. 


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N*  974.  UL  QUER&B  RUSSO-IAPONAISE.  295 

prononcée  contre  sa  droite  par  tin  bataillon  de  la  Garde 
descendu  du  Langkouling,  elle  rétrograda  jusqu'à  la 
bifurcation  des  sentiers  du  Sinkailing  et  du  Lankgouling, 
où  elle  resta  jusque  dans  la  journée, 

La  colcmne  de  gauche,  cheminant  péniblement  dans 
on  terrain  difficile,  arrivait  à  8  heures  du  matin  au  col  de 
SipeUing,  et  recevait  des  coups  de  fusil  de  Chaokiaputse. 

Le  colonel  Taniyama,  à  Hiamatang,  s'était  couvert 
par  trois  compagnies  :  une  (9^)  sur  la  route  menant  au 
Nord  à  Sihoyen,  une  (6^)  vers  Chaokiaputse,  une  (V) 
sur  la  route  du  Motienling  Nord  (ou  Siaokaolin)  ;  le  gros 
se  composait  de  la  8®  compagnie  et  du  3®  bataillon;  dès 
3  heures  du  matin,  le  colonel  Taniyama  était  prévenu 
par  téléphone  de  Tattaque  du  Sinkailing,  et  se  tenait  sur 
ses  gardes. 

La  9«  compagnie,  attaquée  vers  11  h.  50  par  une 
force  (1)  qu'elle  évalua  à  huit  compagnies  (probablement 
deux)  et  une  sotnia,  n'eut  à  tirailler  de  ses  tranchées  que 
pendant  une  heure  ;  elle  fot  renforcée  par  une  compa- 
gnie du  génie  envoyée  de  Lienshankwan ,  mais  ce 
secours  était  superflu  ;  vers  1  heure,  l'ennemi  battait  en 
retraite  vers  le  Nord-Ouest. 

La  6*  compagnie,  vers  Chaokiaputse,  était  attaquée  ft 

8  heures,  dominée  par  le  feu  ennemi  ;  en  partie  enve- 
loppée, et  menacée  de  destruction,  elle  était  secourue,  A 

9  heures,  par  les  11*  et  42*  compagnies,  envoyées  de 
Hiamatang;  vers  10  heures,  l'ennemi  gagne  du  terrain 
par  sa  gauche  ;  le  colonel  Taniyama,  privé  de  réserves 
(nous  allons  voir  pourquoi),  rappelle  sa  7*  compagnie 
des  avant-postes,  et  la  jette  sur  son  extrême  droite  vers 
H  heures;   l'ennemi,  tenu  en    échec  jusqu'à  i  heure, 


(\)  Appartenant  yraîsemblablement  à  un  parti  de  la  9*  diTÎsion,  en 
reooojiaiiMinee  de  Sihoyen  sur  LienshaDkinnBn,  et  comprenant  dix  com- 
pagnies du  36«,  deux  pièces  de  la  1'«  batterie  de  montagne,  et  trois 
sotniag  d'Argoun  n«  I . 


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S96  LA  OUBRRB  KU8S0-JAP0NAISB.  N*  971. 

reprenait  son  effort,  et  la  situation  des  quatre  compa- 
gnies japonaises  était  fort  critique,  lorsque,  vers  1  h.  30, 
se  montra,  vers  Hiamatang,  une  colonne  arrivant  da 
Sud  ;  c'était  le  2^  bataillon  du  29^  envoyé  de  la  résene 
générale  de  l'armée.  Il  n'eut  pas  besoin  de  s'engager; 
l'ardeur  de  l'ennemi  s'atténua  graduellement  ;  après  noe 
tiraillerie  qui  se  prolongea  jusqu'à  5  heures  du  soir,  le 
détachement  du  colonel  Tsibulski  se  replia  derrière  le 
Sipeiling  (1)  ;  l'examen  des  cadavres  russes   laissés  sur 
la  place  prouva  qu'ils  appartenaient  aux  11®,  12«et21« 
régiments  de  tirailleurs.  Il  est  possible  que  le  manque 
d'homogénéité  du  détachement  de  Tsibulski  l'ait  empê- 
ché de  remporter  un   succès   franc,  malgré  la  valeur 
déployée  dans  l'attaque. 

Sur  la  route  du  Hotienling  Nord,  la  1^  compagnie 
avait  été  assaillie  à  8  heures  du  matin  ;  presque  aussitôt 
renforcée  des  5*,  8*  et  10*  (envoyées  par  le  colonel 
Taniyama,  sur  l'ordre  exprès  du  général  de  division), 
elle  prenait  l'offensive  vers  l'Ouest,  de  concert  avec 
elles,  jusqu'à  hauteur  de  Dindiapu;  les  laissant  pour- 
suivre sur  le  Motienling  Nord,  elle  resta  provisoirement 
sur  place,  en  réserve,  et  se  trouva  ainsi  disponible  pour 
être  appelée  à  l'aile  droite  à  10  heures  du  matin. 

L'attaque  centrale  se  produisit  à  3  heures  du  matin, 
les  Russes  s'installant  sans  grand  effort  sur  la  crête 
Ouest  du  Motienling  (dite  crête  des  Temples),  d'où 
les  grand'gardes  japonaises  s'étaient  repliées  pour  se 
porter  à  la  crête  Est,  où  se  trouvait  la  ligne  principale 
de  résistance  du  30*  régiment,  aménagée  pour  deux 
bataillons  et  une  batterie  placés  sur  la  même  ligne. 

A  la  faveur  de  l'obscurité  et  du  brouillard,  les  Russes 
progressent  par  leur  droite  jusqu'à  300  mètres  de  l'en- 


(i)  Les  Russes  laissèrent  54  morts  sur  le  terrain;  les  Japonais  per- 
dirent 135  hommes,  dont  4i  tués;  la  6«  compagnie  n'avait  plus  à  sa 
tête  qu'un  sergent. 


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N«  971.  lA  GUBRRB  RUSSO-JAPONAISB.  297 

nemi,  au  point  de  suture  des  deux  crêtes,  tandis  que  leur 
gauche,  à  la  crête  des  Temples,  restait  séparée  de  la 
ligne  japonaise  par  une  vallée  profonde,  large  de  1,500 
mètres  ;  les  Russes  se  retranchent  ;  ils  ont  en  ligne  deux 
à  trois  bataillons.  Les  Japonais  ont  en  première  ligne 
deux  bataillons  du  30®,  le  troisième  (4)  en  réserve;  les 
compagnies  de  première  ligne  ont  deux  sections  dé- 
ployées dans  les  tranchées,  la  troisième  abritée  en 
contre-pente,  dans  des  tranchées  couvrantes. 

A  5  heures,  le  général  Okazaki  prend  deux  compa- 
gnies du  3*  bataillon,  et  les  envoie  à  Textrème  gauche, 
sur  le  sommet  élevé  gui  domine  au  Sud  le  col,  pour 
parer  à  l'enveloppement  de  cette  aile  par  Tennemi. 

Les  troupes  avaient  ouvert  le  feu  des  deux  côtés,  vers 
5  heures,  mais  le  brouillard  rendait  le  résultat  du  tir 
plus  que  douteux.  A  6  heures,  l'atmosphère  s'éclaircit, 
et  immédiatement  la  batterie  japonaise  entra  en  action, 
battant  par  tranches  successives  toute  la  crête  des  Tem- 
ples ;  du  côté  russe,  lartillerie  resta  sans  emploi. 

Vers  6  heures  on  remarquait  un  efiPort  de  l'ennemi  par 
la  route  de  Siaokaoling,  et  à  8  heures  un  régiment, 
émergeant  du  brouillard  de  la  vallée,  se  montra  au 
Nord  de  Likiaputse,  en  colonne  de  route,  formant  un 
objectif  des  plus  vulnérables  pour  la  batterie  japonaise  ; 
criblé  de  shrapnels,  il  fut  dispersé  en  quelques  instants. 

Toutefois,  l'attaque  russe  s'étendait  au  Nord,  dans  la 
montagne,  visant  Dindiapu,  et  ses  progrès  devenaient 
inquiétants,  lorsqu'ils  furent  arrêtés  par  le  feu  et  la 
contre-offensive  des  quatre  compagnies  du  16®  régiment 
engagées  par  le  colonel  Taniyama. 

A  partir  de  8  heures,  la  gauche  russe  commença  à 
flotter,  puis,  à  9  heures,  elle  se  mit  franchement  en 
retraite,  par  échelons  successifs,  faisant  front  alteruati- 


(i)  Vient  d*arriver  de  LiemshaDkvaa  &  4  h.  45. 


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S98  LA  OnERRB  RUSSO-JAPONAISE. 

yement,  et  se  protégeant  mutuellement  par  le  feu  pen- 
dant la  manœuvre. 

L'ordre  et  la  discipline  des  Russes  ne  poavai^t 
qu^exciter  Tadmiration,  mais  les  formations  vulnérables 
adoptées  par  eux  et  leur  mode  d'emploi  des  feux  de 
salve,  produisaient  une  impression  étrange  d^exercice  de 
parade. 

A  9  heures,  le  3«  bataillon  du  30«  avait  engagé  ses 
deux  dernières  compagnies,  Tune  au  centre,  l'autre  à  la 
gauche,  lorsque  la  droite  russe  commença  à  évacuer  la 
crête  des  Temples  ;  le  30^  suivit  prudemment  l'ennemi, 
et  se  réinstalla  sur  cette  crête  vers  11  heures,  prolongé 
à  gauche  par  un  bataillon  (111/29*)  qui  arrivait  de  la 
réserve  de  division  avec  le  2«  régiment  de  cavalerie. 

Les  cavaliers,  à  pied,  marchaient  du  Temple  Neuf  sur 
Likiaputse  ;  à  leur  droite,  les  trois  compagnies  du 
1G«  progressaient  sur  les  hauteurs  au  Nord  de  la  route; 
la  batterie  russe,  installée  au  Sad  de  Chinkiaputse,  les 
rappela  A  la  prudence,  en  leur  infligeant,  par  surprise, 
un  tir  rapide  sur  hausses  échelonnées. 

A  partir  de  3  heures,  le  combat  cessa  presque  par- 
tout; les  derniers  éléments  russes  en  retraite,  étaient 
recueillis  vers  Chinkiaputse,  par  le  24*  tiraillears,  dé- 
ployé par  le  général  Keller  ;  à  la  tombée  de  la  nuit,  les 
dernières  troupes  du  détachement  de  TËst  avaient 
repassé  le  Langho;  les  Japonais  ne  poursuivirent  pas. 

A  Textrème  gauche,  divers  petits  engagements  très 
vifs  eurent  lieu  dans  la  journée  du  côté  de  Makumentse 
entre  la  flanc-garde  de  droite  russe  et  trois  compagnies 
du  4*  régiment  japonais  descendues  du  Sinkailing. 

L'engagement  du  17  juillet  coûta  aux  Russes  un  mil- 
lier d'hommes  ;  aux  Japonais,  285. 

Offensive  de  la  iS^  division;  combat  de  Sihoyen 
{Chaotao  ou  Kioto)  19  juillet.  —  L^épisode  de  Hîama- 
taDg  détermina  le  chef  de  la  P«  armée  japonaise  A  hâter 


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N*  974.  UL  aUBRRB  RUS80 -JAPON AISE.  S99 

la  marche  de  la  d  2*  division  vers  le  carrefour  de  Sihoyen, 
dont  la  possession  couperait  court  à  toute  offensive  enne- 
mie venant  de  Penkiha  et  du  Yushuling,  où  étaient 
signalés  des  rassemblements  ennemis  importants.  Le 
général  Inouyé  quitta  donc  Kankaotsé  le  17  pour  se 
porter  le  18  sur  Tingtseyu,  le  même  jour,  son  avant- 
garde  formée  par  la  brigade  Kigoshi  était  au  contact^  à 
1  aube,  avec  les  avant-postes  ennemis  installés  sur  les 
hauteurs  à  l'Ouest  de  la  rivière  Siho. 

Du  côté  russe,  voici  ce  qui  s'était  passé  depuis  la  perte 
de  Saimatse  : 

Le  général  Rennenkampf  avait  retraité  par  le  Fengs- 
huiling  Centre  ;  laissant  à  la  garde  de  Sihoyen  le  général 
ScbatUov  (23*  tirailleurs,  régiment  cosaque  d'Argoun 
n*  1),  il  était  parti  pour  Penkihu,  et  avait  regagné 
Siaosyen,  d'où  le  5  juillet,  il  conduisit  une  reconnais- 
sance sur  le  Saikouling,  avec  la  brigade  Lioubavine; 
après  un  engagement  très  vif,  il  rentra  à  Siaosyen,  où  il 
reçut  le  11,  notification  de  l'envoi  sur  Sihoyen  de  la 
2^  brigade  de  la  9*  division,  général  Martson,  qui  lui  était 
subordonnée. 

Laissant  à  Siaosyen  le  régiment  de  Nerchinsk  n^  2,  il 
repartit  avec  TArgoun  n®  2  par  un  sentier  direct  de 
Siaosyen  sur  Fankiaputse,  pour  se  rendre  à  Sihoyen; 
tomba  le  13  sur  un  détachement  ennemi  de  deux  com- 
pagnies, et  après  un  engagement  de  plusieurs  heures, 
où  il  reçut  une  balle  dans  la  cuisse,  se  replia  sur  Pen- 
kihu.  Là,  il  fut  évacué  en  bateau  sur  Liao-Yang,  laissant 
le  commandement  de  sa  cavalerie  au  général  Liouba- 
vine. Celui-ci  retourna  à  Siaosyen  avec  le  régiment 
d'Argoun.  Le  19  juillet,  il  eut  un  engagement  vers 
Tianchanputse,  repassa  au  Nord  du  Taitseho,  et  regagna 
le  21  Penkihu,  laissant  des  postes  échelonnés  le  long 
de  la  rivière,  de  Siaosyen  à  Fankiapu. 

Penkihu  même    était  occupé   par  un   bataillon   du 


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300  Là  OUBRRB  RUSSO- japonaise.  N*  974. 

iw  régiment  d'infanterie  de  Sibérie,  le  H*  régiment 
d'Europe  (du  XVII*  corps),  le  régiment  de  cavalerie  du 
Caucase  du  Daghestan,  et  deux  batteries,  dont  celle  des 
gardes-frontières. 

A  Sihoyen,  depuis  l'évacuation  de  Rennenkampf,  le 
commandement  était  exercé  par  le  général  Gerschel- 
mann,  chef  de  la  9®  division  (1). 

La  position  occupée  par  les  Russes  était  constituée 
par  un  long  éperon  qui  longe  la  rive  gauche  du  Siho, 
et  vient  se  terminer  en  pentes  douces  au  coude  de  la 
rivière  ;  les  pentes  Est  de  cette  crête  sont  des  falaises  à 
pic  dominant  la  plaine  à  30  mètres  environ.  Les  pentes 
Ouest  sont  moins  raides.  Le  front  tenu  avait  une  lon- 
gueur de  2,800  mètres  environ.  Au  Sud,  les  montagnes 
sont  un  fouillis  de  rochers  escarpés  presque  imprati- 
cables pour  rinfanterie;  au  Nord  de  la  rivière,  le  pays 
offre  le  même  caractère. 

Le  sentier  menant  à  Anping  et  Liao-Yang  passe  dans 
le  défilé  créé  par  la  rivière. 

Les  Russes  avaient  creusé  des  tranchées  d'infanterie 
à  la  crête  même  ;  des  tranchées  couvrantes  pour  les  réser- 
ves étaient  pratiquées  à  200-300  mètres  en  arrière; 
quelques-unes  étaient  couvertes  de  toits  pare-éclats. 

Des  emplacements  de  batteries  étaient  creusés  à  la 
crête  ;  d'autres  à  une  centaine  de  mètres  en  arrière,  de 
manière  à  permettre  des  changements  de  position  (2). 

Du  c6té  russe,  prirent  part  à  l'action,  les  35®  et  36* 
régiments,  et  trois  batteries. 


(1)  Le  23*  régiment  de  tirailleurs  put  alors  rejoindre  la  6*  division  à 
Tawao. 

(2)  Il  semble  qu*une  demi-batterie  seulement  ait  été  postée  à  Ia 
crête  même,  de  sorte  que,  pour  les  autres,  le  terrain  en  avant  se  trou- 
vait en  angle  mort  sur  1,300  à  1,500  mètres  de  profondeur. 


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K«97l.  LA  OUBBIIB  RUSSO- JAPONAISE.  301 

Le  18  juillet  (1)  à  4  h.  30  de  Taprès-midi,  Favant- 
garde  japonaise  (bataillon  11/46^)  s'avança  dans  la 
plaine,  trompé  par  une  apparence  de  recul  de  Tennemî; 
reçu  par  le  feu  de  deux  bataillons  et  d*une  batterie,  il 
souffrit  beaucoup,  malgré  le  couvert  procuré  par  le 
kaoliang  (la  6®  compagnie  perdit  tous  ses  officiers),  et 
dut  se  terrer  en  attendant  du  renfort,  que  lui  apportè- 
rent à  6  h.  30,  le  46«  et  un  bataillon  du  24*  (2).  Toute  la 
ligne  se  retrancha,  et  la  nuit  se  passa  tranquillement, 
malgré  des  rafales  intermittentes  de  balles  arrivant  des 
tranchées  ennemies,  où  Ton  entendait  jouer  par  moments 
une  musique  militaire. 

Le  lendemain,  au  lever  du  jour,  la  brigade  Kigoshi 
était  en  ligne,  moins  un  bataillon  du  24*,  dont  la  moitié 
était  réserve  de  brigade,  tandis  que  les  deux  autres 
compagnies  portées  au  Nord  du  temple  de  Houmiao 
observaient  la  route  de  Penkihu. 

La  brigade  Sasaki  laissait  un  régiment  (47*)  en  réserve 
pour  faire  face  à  une  attaque  possible  venant  de  Siao- 
syen  sar  Fankiaputse;  Fautre  régiment  (14%  colonel 
Imamura)  recevait  pour  mission  d'aller  faire  par  le  Sud 
un  large  mouvement  tournant  pour  prendre  à  revers  la 
droite  russe  :  étant  données  les  difficultés  du  terrain, 
son  action  ne  pouvait  se  faire  sentir  avant  plusieurs 
heures. 

L'artillerie  divisionnaire  (cinq  batteries),  avait  posté 
QD  groupe  auprès  du  temple  de  Houmiao;  Tautre,  à 
600  mètres  au  Sud,  sur  la  crête  à  FOuest  du  Siho  ;  tous 
deux  pouvaient  battre  la  position  russe  à  environ  2,500 
mètres. 

Des  patrouilles  avaient  reconnu  la  nuit  le  cours  du 
Siho,  partout  guéable. 


(1)  Voir  I.  HamiltoD. 

(2)  Capitaine  Jardine  de  rarmée  anglaise,  présent  au  combat,  cité 
par  le  général  Hamilton. 


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30S  LÀ  OUSR&K  RUSSO-JAFOKàI&R.  N*  97t. 

A  partir  de  5  heures  du  matin,  la  progression  de  Tin- 
fanterîe  commença  par  petits  groupes  de  6  à  10  hommes, 
soutenue  par  un  feu  très  vif  d'artillerie,  qui  dut  se  ralen- 
tir yers  9  heures,  le  commandant  de  Vartillerie  divisioD- 
naire  faisant  savoir  que,  du  train  dont  on  allait,  il  n'y 
avait  pins  de  munitions  que  pour  deux  heures.  Le  tir  de 
Tartillerie  russe  était  assez  mal  réglé. 

Yers  10  heures,  la  brigade  Kigoshi  cessa  de  progres- 
ser, les  troupes  restèrent  dissimulées  dans  les  enelos 
des  fermes,  les  plis  du  terrain  et  creusèrent  des  bouts 
de  tranchées,  abritées  des  vues  par  le  kaoliang  ;  elles 
se  bornèrent  à  échanger  un  feu  intermittent  avec  les 
défenseurs  des  tranchées  russes,  à.  une  distance  moyenne 
de  1,000  mètres. 

Yers  2  h.  50,  on  commença  à  entendre  une  fusillade 
lointaine  sur  la  droite  russe,  et  on  vit  Tennemi  retirer 
à  bras  son  artillerie  de  la  ligne,  ce  qui  permit  à  Tartille- 
rie  japonaise  de  faire  un  bond  de  1,200  à  1,500  mètres, 
poor  battre  les  tranchées  d'infanterie,  contre  lesquelles 
la  brigade  Kigoshi  recommença  &  avancer,  mais  pru- 
demment et  sans  que  le  commandement  engageât  ses 
réserves. 

Les  deux  compagnies  détachées  sur  la  route  de  Penki- 
hu,  et  dont  la  mission  était  reconnue  inutile,  se  por- 
taient par  les  hauteurs  au  Nord  du  Si-ho,  contre  la  gau- 
che russe. 

A  partir  de  4  h.  30,  l'infanterie  russe  commença  à 
quitter  ses  tranchées,  et  l'infanterie  japonaise  prit  pied 
sur  la  crête  vers  5  h.  15,  poursuivant  Tennemi  de  ses 
feux,  avec  l'aide  de  trois  batteries. 

A  l'extrême  gauche^  le  colonel  Imamura  s'était  en- 
gagé (1  ),  à  2  h.  1 5,  avec  l'aide  du  colonel Taniyama,  envoyé 


(1)  A  l'extrèfae  érohe  rasae,  le  temia  roeaiUeuz  a*a^t  pas  pernis 
de  creuser  des  tranchées. 


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N*  97f.  Là  oubrsb  russo-japonaisb.  3oa 

de  Hiamatasg  avec  deux  bataillons  dn  16®.  S'abstenant 
de  poursnivre  l'aile  droite  russe  (un  bataillon  du  36*  et 
cinq  pièces  de  montagne)  qui  recula  pour  aller  se  ras- 
sembler à  2,000  mètres  en  arrière  du  centre,  il  défila 
derrière  les  crêtes,  vers  TOuest  et,  au  moment  de  la 
retraite  générale  de  Tennemi,  il  intervint  de  nouveau 
dans  son  flanc  vers  5  h.  30. 

Les  pertes  rosses  (1),  pendant  la  retraite,  semblent 
avoir  été  fortes,  car  si  les  Jap(Miais  ^iterrèrent  60  cada- 
Tres  sur  la  position  même,  ils  en  ensevelirent  200  dans 
la  zone  en  arrière. 

Le  général  Inouyé  arrêta  la  poursuite  à  Hokiaputse. 
Le  général  Gerschelman  retraita  jusque  sur  Koukiatse, 
sur  le  Langho,  sous  la  protection  d*une  arrière-garde 
fournie  par  un  bataillon  du  36®  et  cinq  pièces  de  mon- 
tagne. 

Le  combat  de  Sihoyen  produisit  du  côté  russe  une  im- 
pression hors  de  toute  proportion  avec  son  importance. 
En  effet,  vers  le  15  juillet,  la  1"  brigade  de  la  35®  divi- 
sion arrivait  à  Haicbeng  rejoindre  la  2®  brigade  ; 
les  débarquements  de  la  3®  division  commençaient 
le  18  juillet  à  Tachikiao;  on  pouvait  donc  espérer  que 
le  XVII*  corps  serait  disponible,  pour  opérer  à  la  fin  du 
mois  avec  les  I"''  et  IV®  sibériens,  la  5*  division  de  tirail- 
leurs et  la  2®  brigade  de  la  31®  division,  soit  76  batail- 
lons contre  Farmée  d'Oku  et  celle  de  Takushan. 

Or,  le  19,  les  débarquements  de  la  3®  division  étaient 
arrêtés  à  Liao-Yang,  où  rentrait  Kouropatkine  (de  Hai- 
cbeng) ;  le  20,  le  général  en  chef  était  appelé  à  Moukden 
par  le  vice-roi  ;  le  21,  il  revenait  à  liao-Yang  et  donnait 
Tordre  d'envoyer  tout  le  X®  corps  (moins  la  2®  brigade, 


(1)  Ptrles  russes,  ekiffire  offieicl,  9  »ffîe»crs,  350  kommes.  Pertes 
japoDaises,  19  ofGciers,  450  hommes. 


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304  LA  OUBRRK  RU880- JAPONAISE.  N*971. 

31«  division),  vers  Sihoyen  ;  la  garnison  de  Liao-Yang 
serait  fournie  par  le  XVII®  corps. 

L'amiral  Alexeiev  voyait,  paralt-il,  les  Japonais  en 
marche  sur  Moukden,  par  Penkibu. 

Le  21  juillet,  le  général  Sloutchevski  (1)  recevût 
donc  A  Liao-Yang  Tordre  d'attaquer  Sihoyen. 

Le  24  juillet,  le  X®  corps  (2)  était  à  Tundiapu,  sur  le 
Langho,  avec  ses  avant-postes,  au  Laokwanling. 

Le  général  Kouropatkine  accompagna  le  X®  corps, 
pour  aller  visiter  la  position  préparée  au  LaokwanliDg  ; 
il  repartit  le  25  pour  Liao-Yang,  à  la  nouvelle  du  combat 
de  Tachekiao. 

Les  avant-postes  étaient  fournis  par  la  i'®  brigade 
de  la  31*  division,  qui  tenait  les  hauteurs  au  Nord  et  an 
Sud  du  Laokwanling,  avec  un  régiment  et  une  batterie 
de  chaque  côté  ;  la  cavalerie  avait  reconnu  les  avant- 
postes  ennemis,  sur  les  crêtes  dites  Sishan,  &  5  kilo- 
mètres à  TEst  du  Laokwanling. 

Le  26,  une  reconnaissance  fut  envoyée  sur  le  flanc 


(1)  Le  général  Sloutchevski,  homme  de  manières  agréables,  avait 
Técu  longtemps  à  Pétersbourg,  où  il  était  pertona  grala  à  la  cour  ;  issu 
de  Tarme  du  géni»,  technicien  de  valeur,  il  n'avait  pris  le  contact  des 
troupes  que  comme  commandant  de  corps  d^armée,  au  X*  corps,  dans 
la  circonscription  de  Kiew,  dont  le  chef,  Dragomirov,  restreignait  aui 
dernières  limites  l'initiative  de  ses  sous-ordres.  Ses  préférences  allaient 
au  travail  du  sapeur  et  à  la  guerre  de  position,  avec  Taide  de  tout  l*ou- 
tillage  technique  possible.  Sa  santé  Tobligeait  le  plus  souvent  à  user  de 
la  voiture. 

Son  chef  d*état-major,  général  Zurikov,  officier  accompli,  plein  d'a^ 
tivité,  d'énergie  et  d*initiative,  ne  pouvait  malheureusement  déployer 
ses  qualités,  étant  donnés  les  errements  en  usage  dans  le  haut  comman- 
dement russe  (Major  V.  Tettau,  détaché  au  X*  corps  russe,  loc.  ciL). 

(2)  Il  comprenait  la  9*  division,  la  moitié  de  la  31  «'y  88  pièces  de 
campagne,  un  bataillon  de  sapeurs,  le  régiment  cosaque  d'Argoun 
n^  1  avec  sa  batterie  de  montagne  (vieux  modèle),  le  régiment  volon- 
taire du  Caucase  Térek-Kouban  (avec  4  mitrailleuses),  et  le  régiment 
cosaque  d'Orenbourg  n«  9. 


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N*  974.  LA  OUBRBB  RU8S0 -JAPONAISE.  305 

droit,  vers  Lipiyu  et  le  défilé  de  Piengling,  sous  les 
ordres  da  général  Grékov  (1)  ;  elle  comprenait  deux  ba- 
taillons, la  batterie  de  montagne,  le  régiment  cosaque 
d'Orenbourg  et  le  régiment  de  cavalerie  volontaire  du 
Caucase  Térek-Kouban  ;  elle  poussait  jusqu'au  2®  col 
de  Piengling,  recevait  des  coups  de  fusil  sur  ses  flancs 
et  son  front,  s'arrêtait  de  10  heures  à  midi  pour  faire 
une  esquisse  de  déploiement  de  cavaliers  à  pied,  puis 
rentrait  A  Kukiatse,  laissant  les  deux  bataillons  à 
Lipiyu  et  au  défilé  à  TEst. 

Le  régiment  d'Orenbourg  rendait  compte  qu'il  avait 
vu  un  poste  d'environ  80  hommes  et  un  bivouac  de 
tentes  :  le  régiment  Térek-Kouban  disait  avoir  reconnu 
deux  régiments  d'infanterie,  de  la  cavalerie  et  des  ca- 
nons (2). 

Le  X®  corps  se  mit  en  marche,  le  29,  vers  l'Est  ;  son 
chef  estimait  que  la  prudence  s'imposait  ;  sa  conception 
du  mouvement  sur  Sihoyen  fut  donc  la  suivante  :  faire 
organiser  une  position  sur  la  ligne  occupée  par  les 
avant-postes,  y  amener  le  gros  de  l'avant-garde  pendant 
que  les  avant-postes  gagneraient  une  nouvelle  position 
etTorganiseraient  à  l'usage  de  l'avant-garde,  et  ainsi  de 
suite,  jusqu'à  la  prise  de  contact  avec  l'ennemi. 

Le  28,  le  gros  se  porte  au  col  de  Laokwanling,  avant- 
garde  vers  Kaokiaputse  ;  le  29,  Tavant-garde  se  porte 
au  Yushuling. 

L'ordre  du  29  juillet  portait  les  dispositions  sui- 
vantes : 


(i)  Le  général  G rékoY,  commandant  la  division  cosaque  d*Orenbourg, 
dispersée;  ne  pas  confondre  avec  le  général  Grékov  de  la  division 
cosaque  du  Transbalkal. 

(2)  Les  rapports  de  reconnaissances  des  volontaires  du  Caucase  sont 
sujets  à  caution  ;  ceur  du  régiment  d^Orenbourg,  troupe  instruite  régu- 
lièrement, sont  presque  toujours  exacts. 

20 


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306  LA  OUBRRE  RU8SO- JAPONAISE.  N«  974. 

Ordre  du  X*  corps,  pour  les  30  et  31  juillet. 
(Reproduit  d'après  le  mejor  Y.  Tbttàu.) 

LagoouUne,  46-29  juillet  490i. 

L'aTant-garde  de  rennemi  a  occupé  Siboyen,  à  Teffectif  d*enTiro& 
une  brigade  d^infanterie  avec  dix-buit  pièces  et  six  escadrons.  Son 
gros,  au  dire  des  émissaires,  est  rassemblé  à  F  Est  de  Sihoyeo,  dans  la 
direction  de  Houmiaotse.  Le  corps  qui  m*est  confié,  en  cas  d*ittaq« 
de  l'ennemi  y  acceptera  le  combat  sur  les  hauteurs  à  TEst  du  village  de 
Muntsiapu  (le  Yushuling).  Je  prescris  donc  ceci  : 

1*  Avant-garde  (i),  général-lieutenant  Maoo. 

31*  division  d'infanterie  (7,3/i  bataillons)  ; 

31*  brigade  d'artillerie  (40  pièces)  ; 

j«r  régiment  Cosaques  d'Argoun  (1  sotnia)  ; 

6*  bataillon  de  sapeurs  (i  compagnie). 
En  tout  7,3/4  bataillons,  40  pièces,  i  sotnia,  1  compagnie  de  sapeurs. 

2«  Gros  (2),  général-major  Gerschblmann. 

4'«  brigade,  9*  division  d'infanterie  (7  bataillons); 

9'  brigade  d*artillerie  (40  pièces)  ; 

i  r*  batterie  de  montagne  de  Sibérie  orientale  (5  pièces)  ; 

1®'  régiment  Cosaques  d'Argoun  (1  sotnia)  ; 

6*  bataillon  de  sapeurs  (i  compagnie). 
En  tout  7  bataillons,  40  pièces  de  campagne^  5  de  montagne,  1  sot- 
nia, 1  compagnie  de  sapeurs. 

3^  Détachement  du  flanc  droit  (3),  général-major  Martsok. 
2«  brigade,  9«  division  (8  bataillons)  ; 
9*  brigade  d'artillerie  (8  pièces)  ; 


(1)  Acceptera  le  combat  sur  la  position  actuellement  occupée  par  ses 
avant-postes  ;  cette  position  doit  donc  être,  dès  maintenant,  garnie  de 
troupes  en  forces  suffisantes;  on  commencera  sans  retarda  la  for- 
tifier« 

(2)  Se  rassemblera:  i'«  brigade,  9®  dirision  (33«  Jeleti,  2  batailloos 
du  34^',  Sievsk),  à  l'Est  de  LagoouUne  ;  l'artillerie,  soos  la  proteetioa 
d'un  bataillon  de  Sievsk,  vers  Toundiapou. 

(3)  Couvrira  la  réparation  du  cbemin  Lipiyu-Tinkan  (Piengling);  coq- 
Trira  la  droite  du  X*  corps,  restant  en  liaison  étroite  aveo  celui-ci,  i 
gauche  ;  avec  le  détachement  du  comte  Keller,  à  sa  droite. 


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2f«  fH.  Ul  OU8&RB  BU8SO^APONAISB«  307 

l^*  batterie  de  montagne  de  Sibérie  orientale  (2  pièces)  ; 
Régiment  de  caTalerie  Térek-Kouban  (2  sotnias)  ; 
!«'  régiment  Cosaques  d'Argoun  (i/2  sotnia)  ; 
6*  bataillon  de  sapeurs  (1  compagnie). 
En  tout  8  bataillons,  8  piècea  de  campagne  et  2  de  montagne,  2  sot- 
niai  i/2,  i  compagnie  de  sapeurs. 

4*  Détachement  du  flanc  gauche  (i),  général-major  Grekoy. 

34*  régiment  d'infanterie,  Stevsk  (1  bataillon)  ; 

1«'  régiment  Cosaques  d'Orenbonrg  (5  sotnias)  ; 

i*'  régiment  Cosaques  d'Argoun  (1  sotnia). 
Ea  tout  i  bataillon,  6  sotnias. 

5*  Le  régiment  Térek-Kouban  (4  sotnias)   passe  en  résenre  arec  la 
i'*  brigade  de  la  9*  division  d'infanterie. 
6*  et  7®  Prescriptions  diverses. 

Le  30,  le  contact  était  pris  avec  les  avant-postes 
ennemis,  qui  avaient  reculé  à  TEst  des  crêtes  de  Shi- 
shan  et  Fukiashan. 

Le  même  jour,  Tartillerie  de  la  31^  division,  sauf  deux 
batteries,  fut  renvoyée  à  Toundiapou,  et  celle  du  déta- 
chement de  droite,  à  Lipiyu. 

Offensive  de  la  /"  armée  japonaise.  —  Les  rapports 
de  reconnaissances  et  d'avant-postes  signalaient  à  la  fin 
de  juillet  un  mouvement  de  Fennemi  en  forces  contre  la 
12<^  division  (2)  ;  le  28,  on  aperçut  un  ballon  captif  du 
côté  du  Laokwanling.  Inquiet  pour  sa  droite,  le  général 
Koroki  demanda  l'autorisation  d'attaquer  sur  tout  le 
front,  pour  couper  court   à  Toffensive   ennemie.    La 


(1)  Se  placera  au  village  de  Liutsialatsy  pour  couvrir  la  gaucbe  du 
^'  corps,  restant  en  liaison  étroite  aTec  celui-ci  à  droite,  avec  le  déta* 
ehement  Lioulavine»  par  Tacheyan  à  gauche. 

(2)  Le  28  juillet,  le  service  des  renseignements  savait  que  lo  général 
Keller  avait  renvoyé  du  monde  de  Tawan  par  Anping  à  Kukiatse 
(I'*  brigade,  9*  division),  et  que  de  Tinfanterie  était  arrivée  de  Mouk- 
denàPenkihu. 


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308  Là  OUBRRE  EU8S0-JAP0NAISB.  N«971. 

réponse  du  maréchal  Oyama  parait  s'être  fait  attendre 
jusqu'au  30. 

L'ordre  d'attaquer  le  lendemain  fut  envoyé  aussitôt 
aux  diverses  divisions  ;  il  semble  qu'il  ait  été  préparé 
et  envoyé  d'avance,  car  les  dispositions  de  marche 
demandaient  du  temps. 

L'offensive  de  la  P®  armée  entraînait  deux  actions  dis- 
tinctes :  au  Nord,  un  combat  de  la  12'  division,  pour 
enlever  le  Yushuling,  avec  l'aide  d'un  élément  de  la 
2^  division  ;  au  Sud,  une  bataille  de  la  2»  division  et  de 
la  Garde,  pour  forcer  le  Yangtseling. 

Nous  étudierons  successivement  rengagement  du  Sud, 
puis  celui  du  Nord. 

Combat  du  Yangtseling  (1)  (31  juillet).  —  La  position 
de  l'ennemi  était  connue  des  Japonais,  ainsi  que  l'em- 
placement de  la  majeure  partie  de  ses  ouvrages  défeu- 
sifs  :  le  comte  Keller  avait  fait  organiser  un  barrage  â 
cheval  sur  la  route  d'étapes  de  Liao-Yang,  sur  les  hau- 
teurs qui  bordent  à  l'Ouest  la  vallée  du  Langho.  L'or- 
ganisation comportait  plusieurs  lignes  successives  de 
tranchées,  dont  les  plus  avancées,  sur  les  contreforts  du 
versant  Ouest,  permettaient  à  l'infanterie  de  battre  la 
vallée  de  ses  feux.  Les  emplacements  d'artillerie  étaient 
en  majeure  partie  en  seconde  et  en  troisième  ligne; 
ils  laissaient  .donc  des  secteurs  de  la  vallée  en  angle 
mort,  bien  que  des  dispositions  judicieuses  eussent 
été  prises  pour  permettre  le  tir  en  flanquement  de  la 
ligne. 

La  vallée  du  Langho ,  large  de  700  mètres  en 
moyenne,  plate  et  cultivée,  est  presque  entièrement 
couverte  de  kaoliang  haut  de  2  mètres  à  2°>,S0,  formant 
une  jungle  épaisse.  Le  cours  d'eau,  partout  franchis- 


(I)  Aucun  rapport  officiel  russe  sur  ce  combat  n*a  encore  été  publié. 


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N*  971.  LA.  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  309 

sable,  est  un  ruisseau  au  lit  caillouteux,  aux  berges  sans 
relief,  n'offrant  pas  d'abri. 

Les  hauteurs  du  versant  Ouest  présentent  une  série 
d'éperons  escarpés,  hauts  de  30  à  80  mètres,  en  partie 
boisés  de  taillis  épais,  et  se  relèvent  progressivement 
jusqu'à  des  crêtes  dénudées  qui  les  dominent  à  plus  de 
100  mètres,  et  où  se  trouvaient  la  plupart  des  emplace- 
ments de  batteries  et  des  observatoires  du  détachement 
Relier. 

L'attaque  se  présentait  donc,  pour  le  gros  de  l'armée 
de  Kuroki,  dans  des  conditions  difficiles  :  la  marche 
d'approche  contre  le  front  russe  devait  se  faire  par  des 
Tallées  orientées  Est-Ouest,  et  enfilées  par  l'artillerie 
ennemie;  la  vallée  du  Langho,  par  ses  cultures,  offri- 
rait un  couvert  aux  vues,  mais  romprait  toute  cohésion 
dans  la  manœuvre;  enfin,  on  aurait  les  plus  grandes 
peines  à  trouver  des  positions  pour  l'artillerie. 

D'après  le  service  des  renseignements,  la  position 
russe  était  occupée  par  les  3®  et  6^  divisions  de  tirailleurs 
de  Sibérie  orientale  ;  on  signalait  de  plus  un  rassemble- 
ment de  la  force  d'une  division,  à  Tangboyen,  sur  la 
grande  route  (1). 

L'ordre  du  général  Kuroki  pour  l'attaque  du  Yang- 
tseling,  comportait  un  combat  sur  le  front  Tenchuitien, 
Tawan,  Hankiaputse,  livré  par  le  gros  de  la  2^  division 
et  une  partie  de  la  Garde,  complété  par  une  manœuvre 
débordante  du  reste  de  la  Garde  (2)  contre  la  droite 
russe,  au  Nord-Ouest  de  Hankiaputse;  le  mouvement 
débordant  devait  précéder  l'attaque  de  front  pour  la 


(1)  Aa  Nord-Ouest  de  Llandiasan;  renseignement  qui  parait  erroné. 

0)  La  brigade  Asada  a  quitté  la  IV*  armée,  partant  de  Siuyen  le 
21  juillet;  ses  étapes  ont  été  :  Soutsikeou  le  22,  Hoangkiatien  le  23, 
TiDgtoeyu  le  24,  Makiapu  le  2S. 


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310  LA  aUBRRB  RUSSO-JAPONAISB.  K«  974. 

faciliter.  Un  élément  de  la  2^  division  lui  était  enlevé, 
pour  aller  coopérer  dans  le  Nord  à  l'attaque  de  la 
12^  division  sur  le  Yushuling  ;  le  reste  devait  descendre 
du  Motienling  sur  Tawan,  visant  le  saillant  Nord  et  le 
flanc  gauche  de  la  position  russe» 

TotU  le  succès  de  la  manœuvre  contre  le  Yangtseling 
reposait  donc  siir  la  Garde. 

Attaque  de  la  Garde.  —  Par  suite  des  difficultés  pré- 
vues pour  la  marche  d'approche,  les  mouvements  pré- 
paratoires à  l'engagement  devaient  s'effectuer  de  nuit, 
avec  le  dispositif  suivant  : 

Brigade  Watanabi  (2®),  en  deux  colonnes  : 
Colonne   a.  —  Trois   bataillons  (4®  régiment),   trois 
batteries,  une  compagnie  du  génie,  un  peloton  et  demi 
de  cavalerie,  itinéraire  :  le  Sinkailing,  Makumentse. 

Colonne  b.  —  Deux  bataillons  (3*  régiment),  deui 
batteries,  une  compagnie  du  génie  ;  itinéraire  :  le  Lang- 
kouling  (1),  la  crête  à  TOuest  (sentier  aménagé  pour  les 
pièces),  Shuitayengtse  (Snitiansa). 

Brigade  Asada  (1")  ;  deux  colonnes  : 

Colonne  c.  —  Trois  bataillons  (i^^  régiment),  une 
batterie  de  montagne,  deux  pelotons  de  cavalerie,  deax 
sections  du  génie,  colonel  Yamada;  itinéraire  par  le 
Papanling  sur  flankiaputse. 

Colonne  d.  —  2®  régiment  (moins  une  compagnie)) 
une  batterie,  un  peloton  et  demi,  une  section  du  génie; 
itinéraire  :  le  chemin  descendant  la  vallée  du  Langho, 
de  Makiapu  sur  Hankiaputse. 

Une  compagnie  et  quatre  pelotons  de  cavalerie  sont 
laissés  à  Makiapu,  pour  surveiller  de  la  cavalerie  enne- 
mie signalée  en  forces  vers  TOuest. 


(1)  Alias  :  LiholiD,  Laholio. 


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N*  974.  LA  aUBRRE  RUSSO-JAPONAISE.  314 

L'état-major  et  un  bataillon  (du  3^  régiment),  réserve 
de  division,  suivent  la  colonne  c. 

Communications.  —  Télégraphique,  entre  Tétat-major 
de  la  Garde  et  le  quartier  général  de  Tarmée  au 
Motienling;  entre  les  colonnes,  le  terrain  ne  permet  pas 
rétablissement  de  lignes  ;  les  cavaliers  ne  passent  pas  ; 
il  faut  se  contenter  de  relais  de  plantons  à  pied. 

Début  de  rengagement.  —  Brigade  Watanabe  : 

Colonne  a.  —  Le  4«  régiment  avait  ordre  de  marcher 
sur  Yangmulingtse  par  le  Sud  de  la  vallée,  avec  une 
fiano-garde  sur  le  versant  Nord,  face  à  Makumentse  où 
ron  signalait  un  poste  ennemi  ;  dans  Tobscurité,  tout  le 
régiment  suit  par  erreur  le  mouvement  de  ce  détache- 
ment et  se  trouve  rassemblé,  au  lever  du  jour,  au  Nord- 
Est  de  Makumentse  ;  il  fallut^  pour  le  ramener  à  rem- 
placement prescrit  (i),  traverser  la  vallée  sous  le  feu  de 
rartillerie  ennemie^  avec  de  telles  précautions  que  le 
mouvement  ne  fut  achevé  que  vers  midi;  deux  compa- 
gnies restaient  au  premier  point  de  rassemblement. 

Le  groupe  d'artillerie  ne  peut  trouver  d'emplacement 
que  pour  une  batterie  et  demie  ;  il  ouvre  le  féu,  à 
5  heures,  contre  une  batterie  ennemie  placée  à  la  crête 
i,300  mètres  Ouest  de  Yangmulingtse,  et  qui  répond  sans 
grand  effet  ;  la  canonnade  se  prolonge,  par  intermit- 
tences,, jusque  dans  l'après-midi. 

Colonne  b.  —  L'infanterie  (II  et  III/3*)  atteint  à  l'heure 
prescrite  les  crêtes  dominant  à  l'Est  Shuitayengtse, 
mais  doit  s'arrêter  ;  l'artillerie  n'arrive  pas  :  on  a  mis 
les  attelages  des  caissons  à  doubler  ceux  des  pièces  ; 
Tinfanterie  tire  à  la  corde  et  pousse  aux  roues  ;  les  muni-* 


(i)  Cet  «mpiaeement  est  abrité  des  feux  de  l'artillerie  ennemie  par 
^'éperon  au  Sud-Ouest  de  Yangmulingtse;  le  commandement  tenait  à 
juste  titre  à  en  faire  le  point  de  départ  de  Tattaque. 


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313  LA.  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  N*  971. 

tions  sont  débarquées  et  emportées  à  bras  d^bommes; 
malgré  tout,  ce  Q*est  qu'à  7  h.  30  que  les  deux  batteries 
peuvent  ouvrir  le  feu,  échelonnées  à  300  mètres  Tune 
derrière  Tautre,  faute  de  place,  à  une  distance  de  lar- 
tillerie  ennemie  qui  dépasse  la  graduation  des  fusées; 
il  faut  tirer  percutant,  à  shrapnels  et  à  obus;  le  feu, 
inefficace,  se  ralentit  au  bout  d'une  demi-heure,  pour  ne 
reprendre  que  par  accès  (1). 

A  8  heures,  le  Q^  bataillon  met  deux  compagnies  en 
chaîne,  les  pousse  dans  la  brousse  sur  les  pentes  des- 
cendant sur  Shuitayengtse,  les  appuyant  du  feu  des  deux 
autres,  qui  suivent  à  leur  tour  ;  le  III^  batailloD^  à 
gauche,  fait  un  mouvement  analogue,  et  toute  la  forma- 
tion traverse  peu  A  peu  la  vallée  à  tâtons,  égrenée  dans 
le  kaoliang  (2),  sans  répondre  au  feu  venu  de  Ghukia- 
putse;  vers  10  heures,  la  chaîne  japonaise,  parvenue 
à  la  crête,  à  TOuest  de  Shuitayengtse,  ouvre  le  feu  sur 
l'ennemi  en  position  à  la  crête  boisée  au  Nord-Ouest,  à 
500-600  mètres.  Une  compagnie  occupe  la  partie  Sud  du 
village  de  Shuitayengtse,  dont  les  Russes  tiennent  la 
partie  Nord  jusque  vers  2  h.  30.  La  situation  allait  rester 
la  même  jusque  vers  la  fin  de  l'après-midi  ;  les  assail- 
lants ont  porté  peu  à  peu  cinq  compagnies  en  ligne,  et 
devant  eux,  le  2i<^  tirailleurs  russe  tient  bon  dans  ses 
tranchées,  tirant  avec  une  discipline  et  un  calme  par- 
faits (3). 


(1)  La  batterie  ennemie  était  visible  par  des  lueurs;  elle  canonna 
les  pièces  japonaises  pendant  leur  mise  en  batterie;  le  tir  japonais  fut 
réglé  après  24  coups  par  salves  de  batteries  échelonnées  par  section. 

(2)  Formation  théorique  des  soutiens  :  colonnes  de  compagnie,  les 
sections  en  tirailleurs,  à  300  mètres  de  distance. 

(3)  Les  tranchées  du  21  «  tirailleurs  étaient  peu  profondes,  n^offraot 
souvent  d^abri  qu*aux  tireurs  couchés,  mais  elles  ne  furent  en  grande 
partie  soumises  qu'au  feu  d'infanterie  à  petite  distance»  à  trajectoire 
tendue;  une  partie  de  la  ligne  bénéficia  d*un  fossé  naturel  en  bordure 
d'un  bois. 


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N*  971.  LA  GUERRE  RUSSO -JAPONAISE.  343 

Brigade  Asada  : 

Colonne  c.  —  Le  l®*"  régiment  avait  Tordre  d'attaquer 
vers  le  Nord-Ouest,  en  partant  de  Hankiaputse  ;  son 
attaque  sur  les  hauteurs  dominant  le  village,  réussit  sans 
peine,  grâce  au  bon  emploi  de  la  batterie  de  montagne  ; 
vers  8  heures,  Tennemi  se  repliait  sur  une  deuxième 
crête,  à  3,000  mètres  au  Nord  ;  le  !«'  l'égiment  le  suivit, 
en  appuyant  vers  l'Ouest  pour  aller  se  joindre  à  Fat- 
iaque  du  2«  ;  deux  compagnies  appuyaient  à  droite,  pour 
prendre  le  contact  de  la  colonne  6;  de  8  h.  30  à  i  1  h.  30, 
la  batterie  de  montagne  s'épuisa  en  efforts  pour  rejoindre 
son  infanterie  ;  vers  midi,  elle  put,  d'une  deuxième  posi- 
tion, rentrer  en  action  contre  l'artillerie  russe,  et  conti- 
nuer le  feu  jusqu'au  soir,  malgré  des  pertes  sérieuses  et 
des  périodes  d'impuissance  absolue. 

Colonne  d.  —  Le  2«  régiment,  descendu  de  Makiapu 
surfluanpe  (1),  s'engage  vers  le  Nord,  dans  un  terrain 
presque  impraticable,  et  finit  par  arriver  ^vers  1  heure 
à  gauche  du  1*''  régiment  ;  puis  voyant  en  face,  au  haut 
d'une  falaise,  une  ligne  d'ouvrages  fortement  garnis,  il 
n  attaque  pas  ;  le  1®'  régiment  non  plus. 

La  batterie  de  campagne  n'avait  pas  pu  suivre  ;  elle 
avait  pris  position  vers  Huanpe,  et  tirait  au  jugé,  à 
6,000  mètres,  sur  les  crêtes  à  rOuest  de  Yangmu- 
linglse  (2). 

Valtague  de  la  Garde,  sur  laquelle  on  comptait,  ne  se 
produisit  donc  pas;  le  général  Hasegawa  n'en  fut  avisé 
que  vers  3  heures,  par  un  messager  à  pied,  et  il  prit  le 
seul  parti  possible,  essayer  de  triompher  dans  une 
attaque  de  front,  avec  la  seule  brigade  Watanabé. 

n  renforce  la  gauche  du  3*  régiment  de  trois  compa^ 
gnies  de  sa  réserve  (bataillon  1/3®),  et  donne  Tordre  au 


(1)  Âiias  :  Kuanpe,  Huanpou. 

(2)  Elle  change  de  position  plus  tard,  pour  se  reporter  vers  Hankiaputse. 


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I 


3U  LÀ  GUERRE  BUS80-JAPONAISE.  N*  97i. 

4«  régiment  de  marcher  vers  la  longue  crête  au  Sud- 
Ouest  de  YaDgmulingtse. 

Soumis  à  Ténervement  d'un  feu  ajusté  à  courte  dis- 
tance, qui  le  clouait  derrière  une  crête  depuis  plusieurs 
heures,  le  3«  régiment  ne  bougea  pas,  malgré  Tarrivée 
des  trois  compagnies  de  renfort. 

Le  4^  régiment  s'ébranla  à  4  heures,  avec  deux  batail- 
lons en  ligne,  et  le  troisième  en  réserve  derrière  la 
droite  ;  la  descente  sur  la  vallée  du  Lahgho^  par  petits 
groupes  cheminant  sous  le  feu  de  Vartilleriey  prit  deux 
heures j  malgré  Tappui  donné  par  le  groupe  de  batteries 
tout  entier  employé  cette  fois. 

  6  heures,  la  ligne  des  tirailleurs  franchissait  le 
Langho,  enlevait  Yangmulingtse,  la  crête  au  Sud-Oaest, 
et  s'arrêtait,  échangeant  un  feu  violent  avec  rennemi,  j 
qui  avait  reculé  jusqu*à  la  crête  à  1,000  mètres  au  Nord- 
Ouest. 

Tous  ces  succès  n'avaient  rien  de  décisif;  on  peut 
même  dire  que  la  Garde  avait  échoué  dans  sa  mission: 
la  situation  allait  être  sauvée  par  la  2®  division. 

Attaque  delà  indivision.  —  Le  général  Nishi  avait 
dû  se  séparer  du  30<^,  et  du  IIP  bataillon  du  46",  partis, 
sur  Tordre  du  général  Kuroki,  pour  aller  soutenir  la 
1 2*  division  ;  le  reste  de  ses  forces  était  distribué  ainsi 
qu'il  suit,  sur  la  route  du  Motienling  à  Tawan  (1)  : 

Au  Nord  de  Ghinkiaputse,  le  4®  régiment  et  quatre 
batteries;  au  Sud,  deux  bataillons  du  29*  et  deux  batte- 
ries; en  réserve  vers  Liukiaputse,  un  bataillon  du  29*  et 
deux  compagnies  du  16®;  en  flanc-garde  de  droite,  vers 
Ëurtaokou,  sur  le  sentier  du  Sipeiling,  six  compagnies 
du  16*,  avec  le  2«  régiment  de  cavalerie  qui  patrouille 
vers  le  Nord-Ouest. 

L'infanterie  ne  bougea  pas  de  la  matinée,  simplement 

{\)  V.  Jan  Hamilton. 


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N*  971.  LA.  OCBBRB  RUSSO-JAPONAISE.  d4& 

couverte,  sur  les  crêtes  dominant   la  vallée,  par   des 
essaims  ténus  de  tirailleurs. 

L'artillerie  éprouvait  quelque  peine  à  se  placer  ;  toute- 
fois, à  8  heures,  elle  tirait  son  premier  coup  de  canon. 
Jusqu'à  2  h.  30,  l'action  se  borna  à  des  échanges  de  pro- 
jectiles entre  les  deux  artilleries  ;  les  Russes  montraient 
une  batterie  au  saillant  Sud  de  Tawan,  et  deux  autres, 
sur  la  crête  au  Nord  du  Yangtseling  ;  ces  dernières, 
vers  9  heures,  firent  un  feu  tellement  efficace  sur  les 
quatre  batteries  japonaises  du  Nord,  que  le  personnel 
dut  les  abandonner  pour  s'abriter  et  dut  ensuite  changer 
les  pièces  de  position  à  bras  avant  de  reprendre  le-  feu. 

Vers  i  heure,  le  général  Kuroki,  prévenu  télégraphi- 
quement  de  Tinsuccès  de  la  Garde,  se  décida  à  faire 
dernier  la  2^  division,  qui  constituait,  pour  ainsi  dire,  sa 
seule  réserve. 

Nishi  fait  attaquer  de  front  le  goulot  de  Tawan  par  les 
deux  bataillons  du  29^;  le  4®  régiment,  renforcé  du 
bataillon  du  29®  pris  à  la  réserve,  reçoit  Tordre  d'atta- 
quer Tenchuitien  et  les  hauteurs  à  l'Ouest;  la  flanc- 
garde  d'Eurtaokou  est  rappelée. 

Le  mouvement  commence  à  3  h.  30;  à  4  heures,  le 
29^  prend  pied  sur  les  crêtes  au  Sud  et  au  Nord  de 
Tawan,  n'y  trouvant  plus  l'ennemi  ;  l'attaque  de  droite 
occupe  Tenchuitien,  puis  les  défenses  russes  des  pre- 
mières pentes,  et  reste  à  tirailler  jusqu'à  6  heures  du  soir 
contre  l'ennemi  qui  s'est  replié  sur  une  deuxième  ligne. 

Le  lendemain,  au  moment  de  recommencer  l'attaque, 
les  troupes  s'aperçurent  que  le  terrain  était  libre  ;  l'en- 
nemi avait  lâché  pied  pendant  la  nuit  sans  raison  appa- 
rente, autre  que  la  mort  du  général  Keller  (1),  ou  la 
nouvelle  d'un  échec  survenu  du  côté  du  X*  corps. 

(1)  Le  général  Keller,  en  gagnant  un  point  d'obserration  Toisin  d'une 
batterie  an  Nord-Ouest  de  Tawan,  fut  tué  par  un  shrapnel  japonais 
dont  37  balles  l'atteignirent  simultanément. 


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346  LA  GUERRE  RUSSO- JAPONAISE.  K«97<. 

Pbitbs  japonaises  (tués  et  blessés). 

Garde  impériale. 

Colonne  a i60  (1) 

Colonne  b i89  (2) 

Colonne  c 60 

Colonne  d i 

Artillerie,  etc 82 

Total 462 

Les  statistiques  japonaises  donnent  un  total  de  413  blessés,  doot 
366  par  le  fusil,  46  par  le  canon,  i  par  accident,  soit  :  fusil  88,5  p.  100, 
canon  11,5  p.  100. 

2*  division,  y  compris  le  détachement  du  Nord,  i08  blessés,  dont  : 
fusil  94,  canon  10,  baïonnette  (1)  4. 

Combat  de  Yushuling-'Lagoouline  (3).  —  Dans  la  nuit 
du  30  au  31,  le  X®  corps  russe  occupait  les  emplacements 
suivants  : 

jre  brigade  31®  division,  avant-garde,  tient  le  Yushu- 
ling  par  le  121«  (Penza),  avec  une  batterie  au  Nord  du 
col,  deux  demi-batteries  au  Sud;  le  422«  (Tambov)  est 
au  Nord  du  Siho,  au  bivouac,  tout  près  de  ses  avant- 
postes  qui  tiennent  la  crête  Nord  du  Fukiashan,  et  ont 
détaché  un  groupe  d'éclaireurs  au  mamelon  Sud,  boisé 
et  escarpé  (4)  • 

Le  gros,  !'•  brigade,  9*  division,  est  à  Laokwanling, 
avec  huit  batteries,  dont  trois  retirées  à  Tavant-garde. 
.    La  2®  brigade,  9®  division,  général  Martson  (35®  et  36"), 
s'est  portée  par  Lipiyu  sur  Piengling,  avec  une  batterie. 
Enfin,  le  détachement  Grékov  (cinq  sotnias  d'Argoun, 


(1)  Dont  2  ofGciers  blessés. 

(2)  Dont  2  olficiers  tués. 

(3)  Lagoouline,  style  russe. 

(4)  Dans  la  nomenclature  japonaise,  cetle  crête  du  Fukiashan  et  le 
mamelon  auquel  elle  se  relie  portent  le  nom  de  Makurayama  (hauteur 
de  Toreiller),  à  cause  de  la  dépression  du  col  entre  les  deux  hauteurs. 


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N«  97f .  LA  OUBRRB  RU8S0 -JAPONAIS B.  317 

une  d'Orenbourg,  un  bataillon  du  34®),  tient  le  défilé  de 
Liukialatse  (1),  le  long  du  Taitseho. 

La  12^  division  japonaise  recevait  le  30  juillet  Tordre 
d'enlever  le  Yushuling  ;  son  attaque  serait  secondée  par 
un  élément  de  la  2®  division  (quatre  bataillons)  poussé, 
sous  les  ordres  du  général  Okazaki,  de  Hiamatang  sur 
Piengling  ;  la  12«  division  était  renforcée  d'une  partie  de  la 
brigade  de  réservistes  de  la  Garde  (général  Umézawa). 

D'après  les  ordres  du  général  Inouyé,  Tattaque  du 
Yushuling  devait  être  exécutée  le  31  par  la  23®  brigade 
et  Tartillerie  divisionnaire  (cinq  batteries  :  celle  qui  a 
été  prêtée  à  la  Garde  manque  encore).  Une  autre  attaque 
serait  dirigée  contre  le  Piengling  par  la  12®  brigade  (cinq 
bataillons  et  une  batterie  empruntée  à  la  brigade  Umé- 
zawa). La  réserve  serait  fournie  par  le  dernier  bataillon 
de  la  12®  division,  et  deux  autres  empruntés  à  la  même 
brigade  de  réserve. 

Le  31  avant  le  jour,  le  24^  occupait  au  Sud  du  Siho, 
avec  deux  bataillons,  une  longue  tranchée  creusée 
d'avance  après  le  combat  du  19  en  face  et  à  2,000  mètres 
du  Yushuling,  et  qui  sert  de  point  de  départ  pour  l'atta- 
que des  hauteurs  du  Shishan,  sur  un  front  de  3,000  mè- 
tres; cette  attaque  ne  pouvait  que  traîner  ;  les  troupes 
japonaises  progressent  d'abord  dans  les  plantations  de 
kaoliang,  puis  finissent  par  s'arrêter  à  7  heures  du 
matin,  et  creusent,  à  la  limite  des  cultures,  à  environ 
1,000  mètres  de  l'ennemi,  une  forte  tranchée  pour 
tireurs  debout;  le  Shishan  se  présentait  sous  l'aspect 
d'une  falaise,  on  avait  reçu  des  coups  de  canon  des  seize 
pièces  ennemies  du  sommet;  les  feux  d'infanterie  deve- 
naient meurtriers;  bref,  le  24®  s'en  tient  là,  et  borne  son 
action  à  entretenir  le  feu  contre  les  tranchées  ennemies  ; 
un  échelon,  à  gauche,  gagne  encore  quelque  300  mè- 


(1)  Liutsialatsy,  style  russe. 


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318  UL  QUSaRB  RUSBO.  JAPON  AISE.  N«  9?1. 

très,  et  s'arrête  aussi.  Le  front  tenu  par  rennemi  de  ce 
côté  était  d'environ  3,500  mètres  (trois  bataillons  de 
121",  renforcés  dans  la  journée  par  un  bataillon  dn  33^). 

L'artillerie  japonaise  (quatre  batteries  de  montagne, 
une  batterie  de  campagne)  avait  pris  position  à  Taube 
en  deçà  de  Fangshen,  dans  des  épaulements  blindés  et 
masqués  préparés  d'avance,  et  tirait,  à  la  portée  de 
4,000  mètres,  sur  les  crêtes  au  Mord  et  au  Sud  du  Siho, 
sans  grande  efficacité;  l'artillerie  russe  (deux  batteries; 
répondait  avec  un  tir  réglé  1,000  mètres  trop  16ng(l). 

À  droite,  le  46®,  destiné  à  enlever  le  Makurayama. 
avait  fait  son  mouvement  préparatoire  à  la  faveur  de  U 
nuit  ;  le  bataillon  de  gauche,  cheminant  dans  la  vallée, 
vient  se  placer  au  pied  du  mamelon  Sud,  en  angle 
mort,  et  reste  soigneusement  caché;  le  bataillon  de 
droite  oblique  vers  le  Nord,  prend  pied  sur  une  pre- 
mière crête  (A),  enlevant  un  poste  ennemi,  gagne  une 
deuxième  crête  (B),  et  ouvre  le  feu  par  surprise  sur  le 
bivouac  endormi  du  122®  russe,  à  4  h.  30,  jetant  en 
même  temps  du  monde  dans  la  direction  du  col  D. 

Une  partie  du  122®  se  replie  sur  les  crêtes  à  rOaest: 
seul,  le  II®  bataillon  attaque  la  crête  au  Nord  du  col  D,  y 
arrive  quelques  instants  après  l'ennemi  et,  après  des 
corps-à-corps  partiels,  est  rejeté  dans  la  vallée,  au  bout 
de  30  minutes,  perdant  250  hommes. 

Vers  7  heures,  l'artillerie  japonaise  commence  à  cri- 
bler le  mamelon  E,  dont  le  bataillon  de  gauche  da  46* 
gravit  péniblement  les  pentes  ;  cette  attaque,  secondée 
par  le  feu  parti  des  crêtes  A  et  C,  réussit  vers  8  h.  30. 
Le  46®  japonais  essaya  de  progresser  au  delà  des  crêtes 
du  Fukiashan,  mais  le  feu  d^iufanterie  ennemi,  parti 
des  crêtes  à  1,000  mètres  à  TOuest,  Tarrêta  net;  la  grêle 
de  shrapnels  déversée  par  la  batterie  russe  de  gauche 


(1)  Tir  échelonné  de  4,600  à  5,400  mètreg  (V.  TelUu). 


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N*  97f .  LÀ  OUEIIRB  RUSSO-JAPONAISE.  319 

IWigea  même  à  rétrograder  pour  s^abriter  à  contre- 
pente. 

Le  122®  russe  se  renforce,  à  droite,  d'un  bataillon  du 
i2{',  réserve  de  brigade,  à  gauche,  d*un  commando 
d'éclaireurs,  puis,  à  9  h.  90,  de  deux  sotnias  d'Oren- 
bourg,  n*  1,  envoyées  par  Grekov;  puis,  à  10  heures, 
d'un  bataillon  du  34®  et  d'un  autre  du  33«,  envoyés  de 
Laokwanling,  par  Slontchevski.  Le  IIP  bataillon  du  ii6^ 
japonais  avait  dû  être  porté  en  ligne,  et  la  situation 
paraissait  tellement  critique  que  le  général  Inouyé,  à 
11  heures,  renforçait  sa  droite  d'un  bataillon  et  demi, 
pris  à  sa  réserve  ;  c'était  tout  ce  qu'il  pouvait  faire,  ayant 
envoyé  les  réservistes  sur  la  route  de  Sihoyen  à  Pen- 
kihu  (1). 

L'artillerie  n'avait  pas  de  vues  sur  le  terrain  du  com- 
bat, à  l'aile  droite,  et  ne  pouvait  gravir  les  pentes  du 
Makurayama,  dont  le  site  lui  aurait  assuré  un  comman- 
dement de  70  mètres  sur  la  seconde  position  russe  ;  elle 
s'était  bornée  à  faire  un  bond  d'environ  1,000  mètres 
vers  rOuest,  après  que  des  emplacements  eurent  pu  être 
étudiés  et  aménagés  (abris  blindés,  masques  en  kao- 
liang,  etc.)  ;  à  9  heures,  avec  la  hausse  de  3,000  mètres, 
elle  oavrait  le  feu  de  sa  deuxième  position  avec  quatre 
batteries  placées  sur  un  éperon  au  Sud  du  Shi-ho  et 
une  batterie,  au  Nord  de  la  rivière,  tirant  par-dessus  le 
col  D  ;  cette  dernière,  canonnée  en  passant  le  cours 
d'eau,  perdit,  par  l'effet  d'un  seul  shrapnel,  quatorze 
hommes  et  plusieurs  chevaux  porteurs  de  matériel. 

Pour  les  Russes,  les  batteries  japonaises  restèrent  com- 
plètement invisibles  (v.  Tettau)  ;  mais  leur  tir,  bien 
réglé  sur    les   batteries    et   les   caissons    russes,    eut 


(1)  Le  12^  régiment  de  cavalerie  japonais  était  paral]fsé  par  la  pré- 
sence connue,  dans  cette  région,  de  la  cayalerie  Lioubavine,  avec 
iS  sotnias,  sans  compter  celle  de  GrékoT. 


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320  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  M*  971. 


cependant  un  effet  presque  nul  (un  mort  et  sept 
ses  dans  les  deux  batteries  pendant  une  action  de  douze 
heures)  ;  les  Japonais  employaient  de  préférence  les  pro- 
jectiles explosifs  (1),  dont  l'efficacité  contre  les  bats 
animés  fut  des  plus  médiocres  (Tettau). 

De  midi  à  3  heures»  il  y  eut,  dans  Faction,  un  ralen- 
tissement, provenant  probablement  de  l'effet  écrasant  de 
la  chaleur  (39^  à  Fombre),  puis,  les  Japonais  montrèrent 
des  velléités  de  reprendre  Toffensive  par  leur  droite,  ce 
qui  amena  le  général  Slouchevski  à  renforcer  son  aile 
gauche  d'un  nouveau  bataillon  du  34®  (2). 

Heureusement  pour  la  droite  japonaise,  les  Russes 
n'attaquèrent  pas  et  se  bornèrent  à  entretenir  un  combat 
de  feux  qui  ne  tarda  pas  à  devenir  traînant  (3). 

Engagement  de  Piengling  ;  retraite  désastreuse  de  la 
brigade  Martson.  —  Le  général  Martson  avait  occupé  le 
défilé  Ouest  de  Piengling  avec  deux  bataillons  du  35*  à 
gauche,  onze  compagnies  du  36®  à  droite  ;  il  était  en 
contact,  au  Nord,  avec  le  121®,  dont  il  avait  fait  rele- 
ver la  droite  pendant  la  nuit  par  trois  compagnies  du 
35®  et  deux  pièces  de  montagne  ;  il  avait  gardé  en  ré- 
serve quatre  compagnies  du  35®  et  cinq  du  36®  ;  sa  batte- 
rie de  campagne,  trop  lourde,  avait  été  laissée  à  Lipiyo. 

Ses  postes  étaient  à  la  crête  Est  de  Piengling. 

La  brigade  japonaise  Sasaki  (cinq  bataillons,  un  esca- 
dron, une  batterie),  partie  des  environs  de  Sihoyen  à 
3  heures  du  matin,  refoulait  les  avant- postes  vers 
5  heures,  s'installait  à  leur  place  et,   vers  7  heures, 


(1  )  Les  batteries  de  montagne  tireot  à  shrapnels  ou  à  obus,  mais  à 
3,000  mètres  la  vitesse  restante  du  shrapnel  est  faible,  et  ses  balles 
sont  peu  meurtrières. 

(2)  Les  deux  autres  bataillons  du  34«  sont  à  l'aile  gaucbe  avec  U 
cavalerie  Grékov. 

(3)  La  droite  japonaise  travailla  toute  la  journée  et  la  nuit  à  se  fo^ 
tifier  sur  le  Makurayama. 


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N*  974.  LA  GUERRE  RUSSO- JAPONAISE.  321 

lançait  un  bataillon  contre  lePiengling  Ouest  et  un  autre 
vers  le  Nord;  ce  dernier  fait  reculer  les  trois  com- 
pagnies do  35*  et  la  section  d'artillerie  de  montagne  ; 
quant  à  l'antre,  il  s'arrête  devant  un  feu  violent  ;  Sasaki 
le  prolonge  à  gauche  de  deux  autres  bataillons  et 
met  sa  batterie  en  action  ;  Tennemi  n'ayant  pas  d'ar- 
tiUerie,  la  batterie  crible  tranquillement  le  front  de  la 
position  d'infanterie  et  en  particulier  un  chemin  creux 
formant  tranchée  naturelle,  dont  la  position  exacte^ 
longtemps  introuvable,  a  été  dénoncée  par  farrivée  d'un 
renfort  ennemi  qui  est  venu  s'y  jeter.  Avec  le  soutien  da 
canon,  l'attaque  japonaise  qui  jusque-là  n'a  pu  pro- 
gresser que  par  les  crêtes,  gagne  du  terrain  dans  la 
vallée  ;  un  parti  de  sept  hommes  trouve  le  moyen  de  se 
glisser  jusqu'à  un  mamelon,  à  300  mètres  au  Nord  de  la 
tranchée  russe  et  ouvre  un  feu  rapide  enfilant  cette  tran- 
chée que  Tennemi  quitte  en  désordre,  pour  se  réfugier 
à  la  crête  en  contre-haut,  dépassant  la  crête  et  se  jetant 
sur  un  bataillon  de  renfort  qui  la  gravissait,  musique  en 
tête,  et  qui  est  entraîné  dans  le  mouvement  ;  les  Japonais 
parvenus  à  la  crête  tiraient  à  toute  vitesse,  infligeant  des 
pertes  cruelles  à  l'ennemi  (1),  qui  ne  trouva  d'abri  qu'à 
300  mètres  plus  loin,  derrière  une  nouvelle  crête. 

Ce  succès  de  son  centre  et  de  sa  droite,  délivra  Sasaki 
de  ses  inquiétudes  pour  sa  gauche  qui  était  fortement 
menacée  d'enveloppement,  car  Martson  avait  mis  en 
ligne  toute  sa  réserve,  notamment  cinq  compagnies 
qui  cherchaient  à  déborder  par  le  Sud;  le  général 
russe  dut  ramener  sa  droite  en  arrière  ;  l'ennemi  lui 
laissa  heureusement  une  heure  de  répit.  Il  était  envi- 
ron 9  heures  du  matin,  quand  Martson  apprit  l'arri- 
vée sur  son  flanc  droit  d'une  forte  colonne  venant  du 
Sud-Ëst;  il   donna  l'ordre  de  battre  en  retraite,  pour 


(1)  Les  Japonais  auraient  trouvé  90  cadavres  russes  sur  la  place. 

21 


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3tt  Ul  aUBRRB  RUSSO-JAPOifAISE.  N*  971. 

aller  occuper  et  défendre  Lîpiyu.  La  brigade  Sasakine 
le  suivit  que  par  des  patrouilles,  et  se  tourna  vers  le 
Nord,  pour  attaquer  la  droite  du  421®,  qui  venait  de  se 
renforcer  (un  bataillon  du  33®  envoyé  de  la  réserve  par 
Sloutchevski)  ;  celte  attaque,  en  terrain  difQdle,  ne  fat 
qu'un  simulacre  ;  les  troupes  du  général  Sasaki  s'arrê- 
tèrent vers  midi,  vaincues  par  la  chaleur  et  la  fatigue  ; 
la  batterie  n'avait  pas  pu  les  suivre. 

La  brigade  Martson^  dans  sa  retraite  sur  Lipiya,  allait 
subir  un  sanglant  désastre  ;  en  effet,  le  général  Okasaki 
(30<'  et  bataillon  III/16<'),  parti  A  1  heure  du  matin  de 
Hiamatang,  arrivait  à  la  gauche  de  Sasaki  vers  8  heures, 
continuait  son  mouvement  à  Tabri  des  crêtes,  vers 
Lipiyu,  et  cherchait  à  devancer  Tennemi  à  la  sortie  do 
défilé. 

La  brigade  Martson,  en  retraite  A  partir  de  11  heures, 
cheminait  vers  midi  au  fond  de  la  gorge  où  passe  le  che- 
min de  Lipiyu,  lorsque  brusquement  la  crête  au  Sud  se 
couronne  d'une  longue  ligne  ennemie  qui  ouvre  le  feu.  Le 
général  Okasaki  avait  déployé  environ  deux  bataillons, 
devant  lesquels  la  colonne  Martson  dut  défiler,  dans 
l'impossibilité  de  gravir  les  pentes  ni  au  Nord,  ni  au 
Sud  de  la  gorge  ;  ses  pertes  furent  de  500  tués,  sans 
compter  les  hommes  écrasés  dans  la  cohue. 

Les  Japonais  étaient  heureusement  arrêtés  par  le  feo 
de  la  batterie  de  Lipiyu,  qui  les  prenait  à  revers,  i 
grande  distance,  et  par  une  ligne  de  tirailleurs  apparue 
A  la  crête  au  Nord-Est  de  Lipiyu,  avec  des  mitrailleuses, 
dont  l'effet  fut  immédiat  ;  ce  secours  était  apporté  par 
quatre  sotnias  du  régiment  Térek-Kouban  envoyées  de 
la  réserve  de  Sloutchevski  ;  il  permit  à  la  brigade  Mart- 
son  de  gagner  Toundiapou.  A  2  heures,  les  Japonais 
prirent  pied  sur  la  crête  à  FEst  dé  Lipiyu,  tandis  que 
les  Caucasiens  tenaient  la  crête  A  l'Ouest. 

Cette  retraite  de  la  brigade  Martson  allait  déterminer 
celle  de  tout  le  X^  corps,  dont  la  situation  était,  par  ail- 


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N-  974 .  LA  aUBRRB  RUSSO-JAPONAISE.  393 

leurs,  excellente*  Le  général  Sloutchevski  parait  avoir 
ea  rintention  d'attaquer  Textréme  droite  japonaise, 
en  engageant  ses  réserves  à  la  fin  de  la  journée,  car, 
dans  la  matinée  il  avait  demandé  au  général  en  chef  des 
renforts,  et  il  avait  appris  qu'on  lui  envoyait  de  Liao* 
Yang  deux  régiments  (9®  et  12^)  de  la  3^  division 
du  XYII®  corps  ;  la  première  nouvelle  de  la  retraite  de 
Hartflon,  reçue  vers  2  h.  30,  ne  Tinquiéta  pas  ;  il  se 
borna  à  lui  prescrire  de  tenir  le  défilé  de  Lipiyu  ;  la 
nouvelle  du  désastre  lui  arriva  en  même  temps  que  la 
réponse  de  Martson,  annonçant  qu'il  était  àToundiapou, 
qu'il  n'y  avait  plus  à  compter  sur  ses  troupes,  démorali*^ 
sées  et  mortes  de  fatigue. 

La  droite  du  X*  corps  était  donc  complètement  décou- 
verte; Sloutchevski  prit  en  bâte  sa  dernière  réserve, 
deux  bataillons  du  33*,  pour  l'envoyer  à  Lipiyu,  et  rap- 
pela Martson  à  Laokwanling.  Il  était  alors  6  heures  du 
soir  ;  à  ce  moment,  on  reçut  un  télégramme  du  baron 
Bilderling,  commandant  le  XVIP  corps,  faisant  savoir 
que  les  deux  régiments  de  la  3^  division  ne  pourraient 
pas  atteindre  Anping  avant  la  nuit. 

De  la  gauche  j  Grékov  rend  compte  que  F  ennemi  tourne 
le  flanc  gauche  avec  de  f  artillerie^  et  que  de  Vinfanterie 
en  colonnes  serrées  suit  les  pièces  (?). 

  8  heures  du  soir,  un  conseil  de  généraux  réuni  par 
le  commandant  du  X*  corps,  opina  pour  la  retraite  ;  un 
seul  avis  contraire  fut  formulé»  sans  être  pris  en  consi- 
dération :  attaquer  le  lendemain,  vers  Lipiyu ,  l'ennemi 
qui  ne  pouvait  pas  s'y  trouver  en  forces,  et  faire  inter- 
venir les  troupes  de  Penkihu  sur  le  flanc  droit  et  les 
derrières  des  Japonais. 

La  nouvelle  du  combat  de  Yangtseling  et  de  la  mort 
de  Keller  eut  sans  doute  un  eflFet  déprimant;  bref,  à 
9  heures  du  soir,  les  Russes  abandonnaient  les  hauteurs 
du  Yushuling,  qu'ils  avaient  défendues  vigoureusement 
contre  une  dernière  attaque  à  7  heures  du  soir;  cette 


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3S4  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  N*  971. 

retraite,  imposée  à  des  troupes  qui  avaient  le  sentiment 
d*ètre  victorieuses,  eut  un  effet  fâcheux  sur  leur  moral. 

D'après  l'ordre,  la  position  principale^  à  TOuest  du 
Langboy  devait  être  occupée  :  par  le  i22<»  (Tambov), 
deux  bataillons  du  34^  et  vingt-quatre  pièces  (dont  les 
deux  batteries  engagées  depuis  le  matin)  au  Nord  de  la 
route  d'Ânping),  par  la  brigade  Martson  et  deux  batte- 
ries de  la  9^  brigade  d'artillerie,  au  Sud  de  cette  même 
route  (1).  Tout  le  reste  constituait  arrière-garde  (2)  sous 
les  ordres  du  général  Riabinkin  (commandant  la  1^  bri- 
gade de  la  9®  division,  qui  avait  ordre  d'occuper,  avec 
dix  bataillons  et  deux  batteries  (de  la  9'  brigade  d'ar- 
tillerie), Laokwanling  et  Lipiyu  (deux  bataillons  du  33^). 

Le  lendemain,  devant  une  attaque  modérée  arrivant 
de  r£st  et  du  Sud,  le  général  Riabinkin  se  retirait  mé- 
thodiquement derrière  le  Langho,.  traversait  la  position 
occupée  par  le  reste  du  X®  corps  à  Toundiapou,  et  se 
rendait  &  Ânpingling. 

Le  1®'  août  au  soir,  les  troupes  de  la  position  princi- 
pale rompaient  à  leur  tour  et  se  rassemblaient  à  Ta-Ân- 
ping  le  2,  gardant  par  des  postes  tous  les  cols,  de  TAn- 
pingling  au  Hunshinling  exclu;  ce  dernier  passage 
était  dans  le  secteur  de  la  3«  division  du  XVIP  corps, 
poussée,  le  3,  de  Ta-Anping  sur  Tsekou. 

Remarquons,  en  passant,  que  l'artillerie  du  X®  corps, 
qui  figure  au  combat  du  31  avec  deux  batteries,  ne  croit 
pas  pouvoir  moins  faire  que  de  soutenir  les  échelons 
successifs  en  retraite  en  déployant,  sur  les  positions 
occupées,  quarante  pièces  le  1®'  avril,  et  quarante-huit 
pièces  le  2. 

Le  combat  de  Yushuling-Lagoouline  aboutit  à  ce  ren- 


(1)  C'est-à-dire  les  troupes  les  plus  éprouT^es. 

(2)  Sauf   le    détnchemeut    Grékov,    ramené,    lui    aussi,    derrière 
Lang-Ho. 


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■iv  m^^  • 


N*  971.  LA  OUBRRB  RUSSOJAPONAISE.  395 

seignement,  envoyé  au  quartier  général  de  Tarmée,  que 
les  forces  japonaises  assaillantes  étaient  estimées  à  deux 
divisions,  ce  qui  était  assez  près  de  la  vérité,  si  Ton 
tient  compte  de  la  présence,  auprès  de  la  \2^  division, 
des  troupes  de  réservistes  de  la  Garde  et  des  forces  auxi- 
liaires arrivées  de  la  2*  division. 

Les  Japonais  ne  poui'suivirent  d^ailleurs  pas  au  delà 
daLang-flo;  le  quartier  général  de  la  12*  division  s'ins- 
talla à  Yasbuling. 

Pertes  russes:  environ  2,300  hommes  (1)  (250  pri- 
sonniers). 

Pertes  japonaises  :  S60  hommes,  dont  408  blessés 
(355  par  le  fusil,  53  par  le  canon). 

Nous  croyons  devoir  ajouter  quelques  renseigne- 
ments intéressants  sur  la  conduite  du  combat,  d'après 
un  témoin  oculaire  (2),  placé  du  côté  russe. 

Le  général  Sloutcheyski  ne  quitta  pas  8on  quartier  général  de  Lao- 
kwaaliog,  d'où  il  était  relié  avec  les  diverses  parties  du  champ  de 
bataille  : 

Le  poste  télégraphique  du  quartier  général  correspondait  avec  un 
poste  semblable  placé  à  l'ayant-garde  du  général  Maou,  près  de  la  bat- 
terie 1/31  <';  le  poste  central  téléphonique  du  quartier  général  était 
relié  :  1«  avec  l'avant-garde  Maou  ;  2*  avec  le  général  Grékov,  à  Liu- 
kialatse ;  3*  avecla  flanc-garde  Aiartson,  à  TEst  de  Lipiyu;  4»  avec 
l'artillerie  en  réserve,  à  Tundiapu;  enfin,  un  poste  télégraphique  au 
quartier  général,  communiquait  avec  une  station  semblable  auprès  du 
i2i%  auprès  du  121  «  et  auprès  de  la  batterie  I/3i«. 

Le  général  voulait  prouver  qu'il  était  possible  de  diriger  ainsi  ce 
combat  sans  avoir  la  troupe  sous  les  yeux  ;  il  semblait  estimer  que  le 
chef  doit  se  soustraire  aux  impressions  de  la  lutte.  Certes,  cette  ma- 
nière de  voir  se  justifie»  en  ce  qui  touche  les  chefs  des  grands  éléments 
d'armée.  Dans  ce  cas  particulier  il  en  était  tout  autrement  ;  le  terrain 
de  Lagoouline  n'était  pas  tellement  étendu  qu'on  ne  pût  embrasser, 


(1)  Cadavres  ensevelis  par  les  Japonais,  600. 

(2)  Major  V.  Tettau. 


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396  LA  aUBRRB  RUSSO-JAPONAISE.  N*  971. 

d*uB  uniqu«  poste  d'obterratioD,  teut  au  moii»  ses  points  brûlants. 
Dans  certains  cas,  il  est  de  toute  importance  que  le  chef  se  fasse^  dt 
visu,  une  opinion  personnelle  sur  la  marche  de  l'action. 

Il  semble  que  les  liaisons  techniques,  établies  avec  la  brigade  Mar- 
tson,  aient  totalement  fait  faillite. 

On  a  discuté  au  sujet  de  l'opportunité  du  mouvemeot 
du  X®  corps  sur  Sihoyen.  Si  Ton  fait  abstraction  des  pro- 
cédés employés  pour  le  réaliser  et  des  erreurs  commises 
dans  l'emploi  des  troupes,  et  surtout  de  l'artillerie  au 
combat,  on  ne  peut  nier  que  Tidée  de  la  manœuvre  en 
elle-même,  n'ait  été  juste.  Une  attaque  par  le  Yushu- 
ling,  combinée  avec  une  manœuvre  de  Penkihu  sur 
Siboyen  (quatre  bataillons,  douze  sotnias  et  une  batterie 
de  montagne,  au  moins,  disponibles),  aurait  mis  la 
12^  division  japonaise  en  fâcheuse  posture:  son  succès 
du  31  juillet  ne  tint  qu'à  un  fil;  une  manœuvre  simple- 
ment raisonnable  de  la  brigade  Martson  aurait  paralysé 
les  efforts  combinés  de  Sasaki  et  d'Okazaki,  en  les  usant 
peu  à  peu  depuis  Piengling  jusqu'au  défilé  formé  par  la 
vallée  du  Lang-Ho  à  Lipiyu,  où  la  défense  trouvait  un 
terrain  permettant  d'employer  son  artillerie  de  cam- 
pagne. 

Le  lendemain,  Tattaque  du  X^  corps  par  sa  gauche, 
avec  l'appui  des  deux  régiments  envoyés  par  la  3^^  divi- 
sion, avait  de  fortes  chances  de  succès  contre  la  bri- 
gade Kigoshi.  Auquel  cas,  la  retraite  de  la  42^  division 
s'imposait,  soit  vers  Saimatse,  soit  sur  Hiamatang. 

Ce  qui  aurait  pu  s'en  suivre  n'étant  que  pure  hypo- 
thèse, nous  arrêterons  là  notre  remarque. 

(A  suivre.)  (189) 


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LB 


NOUVEAU  SERVICE  EN-  CAMPAGNE 

L^ARMÉE    ALLEMANDE 


A  la  date  du  22  mars  1908,  jour  anniversaire  de 
la  naissance  de  Guillaume  le  Grand,  l'Empereur  a 
approuvé  un  nouveau  règlement  sur  le  service  en  cam- 
pagne pour  l'armée  allemande. 

Ce  règlement  {Felddienst-Ordriung)  est  le  troisième 
qui  parait  en  Allemagne  depuis  la  guerre  de  1870  (1)  ;  il 
abroge  et  remplace  le  service  en  campagne  du  !•' jan- 
vier 1900. 


An  point  de  vue  militaire,  les  dix  années  qui  viennent 
de  s'écouler  ont  été  très  fécondes  en  événements  de 
toutes  sortes;  ces  événements  ont  provoqué  en  ce  qui 
concerne  les  idées,  l'organisation,  Tarmement,  une  évo- 
lution si  rapide  que,  dans  ce  court  espace  de  temps,  les 
règlements  de  toutes  armes  ont  dû  être  remaniés,  les 
services  réorganisés  pour  répondre  aux  besoins  d'une 


(^)  Voir  t.  LVI,  p.  265. 

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i  •■py^n 


328  LB  NOUVEA.U  SERVICE  EN  CAMPAGNE  N"  974. 

instruction  intensive  et  aux  exigences  de  la  guerre 
moderne. 

Le  service  i  court  terme,  Tadoption  d'un  canon  à  tir 
rapide,  la  création  des  détachements  de  mitrailleuses,  le 
perfectionnement  des  moyens  de  communications,  Tuti- 
lisation  des  transports  automobiles,  la  découverte  de  la 
télégraphie  sans  «fil ,  la  réalisation  de  ballons  diri- 
geables et  enfin  les  enseignements  de  deux  guerres 
récentes,  telles  ont  été  les  causes  principales  de  cette 
évolution. 

En  Allemagne,  au  lendemain  des  événements  de 
Mandchourie,  on  a  voulu,  profitant  des  leçons  vécues, 
mettre  au  point  dans  des  règlements  nouveaux  la  doc- 
trine et  les  méthodes  d'instruction.  Coup  sur  coup,  en 
effet,  apparaissaient  les  règlements  d'infanterie,  d'artil- 
lerie de  campagne  et  à  pied,  du  service  de  santé,  do 
train,  les  instructions  sur  les  travaux  de  fortification,  les 
pionniers  de  cavalerie  ;  en  outre  on  modifiait  dans  le 
règlement  de  cavalerie  les  parties  concernant  l'instruc- 
tion individuelle  et  le  combat  à  pied. 

Pour  parfaire  cette  œuvre,  une  édition  nouvelle  da 
service  en  campagne  du  1*'  janvier  1900  s'imposait; 
mais  on  n'aurait  pu  ainsi  faire  une  part  assez  large  aux 
idées  récentes  ;  un  ouvrage  nouveau  pouvait  seul  faire 
table  rase  des  errements  anciens  et  compléter  heureuse- 
ment toute  la  série  des  règlements. 

Depuis  longtemps  d'ailleurs,  la  presse  militaire  avait 
annoncé  l'apparition  d'un  nouveau  service  en  cam- 
pagne; dans  divers  articles  et  en  particulier  dans  le 
Militàr  Wochenblattj  au  cours  de  1907,  on  avait  exprimé 
des  desiderata  dont  il  a  été  tenu  compte  dans  une  large 
mesure. 

D'après  la  presse,  la  commission,  chargée  de  l'élabo- 
ration du  règlement,  réunie  à  Berlin,  était  présidée  par 
le  général  von  Eichhorn,  commandant  le  XYIII*^  corps 
d'armée  ;  elle  comptait  parmi  ses  membres  le  général 


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N*971.  DANS  L'ARMÉE  ALLEMANDE.  399 

von  Bemhardi,  qui  jouit  d'une  haute  autorité  militaire 
en  Allemagne  et  commande  actuellement  le  YIP  corps 
d^armée.  En  ce  qui  concerne  particulièrement- l'emploi 
de  la  cavalerie  en  campagne  on  retrouve  constamment 
dans  le  règlement  l'impulsion  donnée  par  cet  officier 
général,  dont  les  idées,  émises  au  cours  de  ces  der- 
Dières  années,  semblent  avoir  profondément  marqué 
leur  empreinte  dans  les  milieux  militaires  au  delà  du 
Rhin. 

Le  règlement  actuel,  différent  de  son  prédécesseur 
dans  sa  forme  générale,  ne  renferme  que  ce  qui  a  trait 
à  la  guerre  et  à  l'instruction.  Tout  ce  qui  concerne  les 
grandes  manœuvres  a  été  reporté  dans  un  fascicule  spé- 
cial portant  le  titre  de  Manôver-Ordnunç.  Enfin,  inno- 
vation très  intéressante,  on  a  ajouté  au  service  en 
campagne,  sous  forme  d'annexés,  des  renseignements 
généraux  sur  les  effectifs,  l'organisation  et  le  fonctionne- 
ment des  services  et,  à  titre  d'exemples,  des  formations 
de  marche  de  grosses  unités. 

Le  nouveau  règlement  a  été  signalé,  ajuste  titre,  dans 
toute  la  presse  comme  une  œuvre  excellente  et  mar- 
quant un  progrès  considérable.  Concis  dans  sa  forme, 
clair,  débarrassé  des  choses  passées  actuellement  dans 
la  vie  courante,  il  expose  d'une  façon  fort  nette  et  pré* 
cise  les  règles  générales  concernant  l'emploi  des  diffé- 
rents organes  des  armées. 

Les  principes  dominants,  qui  doivent  former  la  base  de 
Imstruction,  reposent  : 

1^  Sur  l'accentuation  de  l'esprit  offensif  qui  permet 
seul  d'acquérir  la  supériorité  morale  ; 

2<>  Sur  l'indépendance  et  la  responsabilité  du  chef  à 
tous  les  échelons  de  la  hiérarchie  dans  le  choix  des 
moyens. 

11  est  formellement  rappelé  que  le  règlement  ne  ren- 
ferme que  des  règles  générales  ;  la  conduite  du  chef, 
déterminée  par  le  cas  particulier,  ne  saurait  être  fixée 


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330  LE  NOUVEAU  SERVICE  EN  CAMPAGNE  N*  Vt\. 

par  des  schémas.  Toutefois,  dans  un  but  d'iuslraction  ei 
pour  fixer  les  idées  on  n*a  pas  osé  aller  trop  loin  dans 
cette  voie  et  le  règlement  donne  fréquemment  des  indi- 
cations numériques  et  des  exemples  simples. 

Le  lecteur  français,  habitué  à  la  contexture  de  nos 
règlements,  s*étonnera  de  trouver  dans  un  service  en 
campagne,  à  câté  d'idées  générales  définissant  les  mis- 
sions des  différents  organes  et  services,  des  détails  com- 
plets et  parfois  prolixes  sur  leur  organisation  et  leur 
fonctionnement.  Mais  en  Allemagne,  il  n'existe  aucoc 
document  semblable  à  nos  «  instructions  pratiques  ». 
Cette  différence  explique  la  nécessité  qu'il  y  avait  d'in- 
troduire dans  ce  règlement  des  détails  qu'on  ne  saurait 
retrouver  ailleurs. 

Eu  raison  de  la  valeur  toute  particulière  de  cette  œuvre, 
inspirée  des  leçons  de  l'histoire  et  des  enseignement 
des  grandes  guerres  récentes,  une  analyse  du  noureav 
service  en  campagne  nous  a  paru  plus  utile  qu'une  com- 
paraison avec  l'ancien  règlement.  C'est  dans  cet  ordre 
d'idées  que  nous  en  entreprenons  l'étude,  au  cours  de 
laquelle  nous  appellerons  l'attention  sur  les  parties  nou- 
velles ou  modifiées  concernant  l'instruction  ou  la  conduite 
des  troupes. 

On  ne  saurait  trouver  au  cours  de  cette  étude  des  ren- 
seignements ou  principes  sur  l'emploi  ou  l'action  con- 
cordante des  armes  dans  la  bataille  en  général.  Il  n'existe 
en  effet,  dans  le  service  en  campagne  allemand,  aucon 
chapitre  équivalent  au  titre  XIV  du  service  en  campagne 
français;  les  règlements  d'armes,  seuls,  contiennent  ces 
principes  pour  la  conduite  des  grosses  unités. 

Une  revue  militaire  (4)  a  nettement  déterminé  la  por- 


(1)  BeihefC  zàm  MilitdrwochenblaCC  1908,  Viertes  Heft  «  Die  NeB« 
Felddienst  Ordnùog  n. 


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N«  97f .  DANS  L'ARMÉE  ÂLLBtfÂNDS.  334 

tée  du  service  en  campagoe  allemand  en  disant  :  «  Ce 
«  règlement  doit  être  pour  tous  les  officiers,  à  partir  de 
«  Tofficier  supérieur  et  au-dessous,  ce  qu'est  pour  le  haut 
«  commandement  «  Flnstruction  destinée  aux  chefs 
«  supérieurs  ».  C*est  un  manuel  de  connaissances  mili- 
»  taires,  un  livre  pour  la  guerre.  » 


INTRODUCTION. 

«  Les  exigences  de  la  guerre  font  loi  pour  l'instruction 
«  de  la  troupe  en  temps  de  paix.  » 

A  l'époque  actuelle,  à  côté  de  l'instruction  militaire  et 
de  l'entraînement  physique,  l'éducation  morale  du  sol- 
dat doit  être  développée  au  plus  haut  degré.  Les  qualités 
de  la  troupe  ne  peuvent  donner  un  rendement  utile  que 
si  le  chef  peut  les  diriger  suivant  sa  propre  volonté  : 
une  exacte  discipline  forme  la  base  fondamentale  de 
l'armée,  elle  est  la  condition  primordiale  de  tout  succès. 

Le  rôle  d'éducateur  [Erzieher)  et  de  chef  incombe  à 
Tofficier  ;  son  action  s'étend  sur  tous  les  domaines.  Ce 
devoir  professionnel  exige  de  sa  part  une  grande  supé- 
riorité intellectuelle  et  morale,  une  grande  force  de 
caractère.  Exemple  de  la  troupe  par  sa  tenue,  ses  quali- 
tés morales,  il  doit  gagner  la  confiance  du  soldat  pour 
obtenir  le  ferme  maintien  de  la  discipline  à  l'heure  grave 
du  danger  et  pouvoir  entraîner  ses  hommes  aux  plus 
belles  actions. 

Le  souci  constant  du  bien-être  de  la  troupe  est  la  plus 
belle  mission  de  l'officier,  c'est  le  moyen  pour  lui  d'en 
obtenir  le  plus  fort  rendement. 

Pour  l'accomplissement  de  ses  missions,  l'officier  a 
besoin  d'une  instruction  solide  que  doivent  diriger  les 
chefs  de  corps  ;  mais  elle  exige  toutefois  des  études  per- 
sonnelles afin  d'acquérir  un  entier  développement. 

L'instruction  théorique   et   pratique  se  perfectionne 


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339  LB  NOUVEAU  SBRVICB  BN  CAMPAGNE  N«  971. 

par  le  service  journalier,  les  «  kriegspiele  »,  larésola- 
tion  de  thèmes  tactiques,  les  travaux  d'hiver,  les  confé- 
rences, les  exercices  de  cadres,  les  voyages  d'état-ma- 
jor, etc...  «  L'étude  de  l'histoire  militaire  forme  le  juge- 
u  meut  de  Tofficier,  elle  lui  donne  la  mesure  de  ce  qui 
«  est  réellement  possible  à  la  guerre  et  de  ce  qu'on  peut 
«  obtenir  seulement  en  temps  de  paix.  » 

L'entraînement  physique  de  Tofficier  se  développera 
par  la  pratique  du  tir,  de  l'escrime,  de  la  bicyclette,  de 
rautomobile,  etc. 

Pour  l'homme,  la  base  de  l'instruction  est  rinstruction 
individuelle.  Parallèlement  i  Tinstruction  pratique  se 
poursuit  renseignement  théorique  au  cours  duquel  le 
chef  apprend  à  connaître  ses  subordonnés,  gagne  leur 
confiance  et  est  à  même  d'agir  sur  leur  caractère  et  leur 
mentalité. 

A  l'instruction  individuelle  succède  celle  du  groupe 
et  des  unités  de  plus  en  plus  fortes  ;  les  grandes  manœu- 
vres forment  le  couronnement  de  l'année  d'instruction. 
En  campagne,  toute  cette  instruction  sera  reprise  au 
cours  des  temps  d'arrêt  que  subiront  les  opérations. 

Les  exercices  corporels  de  toutes  sortes  seront  employés 
pour  augmenter  l'entraînement  de  l'homme  et  amener  le 
fantassin  à  se  servir  adroitement  de  ses  armes,  le  cava- 
lier à  dominer  complètement  son  cheval. 

L'entraînement  progressif  à  la  marche  sera  conduit  de 
telle  sorte  que  «  le  fantassin  emporte  dans  ses  foyers  la 
«  conviction  absolue  qu'il  est  apte  à  endurer  toutes  les 
«  marches  qui  pourront  être  exigées  de  lui  au  cours 
«  d'une  campagne  ». 

Les  exercices  les  plus  profitables  à  l'instruction  sont 
ceux  qui  sont  exécutés  avec  des  effectifs  de  guerre,  oa 
tout  au  moins  avec  représentation  des  profondeurs  nor- 
males de  marche,  les  manœuvres  de  détachements 
mixtes,  les  exercices  de  nuit,  les  manœuvres  des  trois 


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N«  971.  DANS  L*ARMÉE  ALLEMANDE.  333 

armes  sur  champs  de  tir  de  circonstance  avec  tirs  réels, 
les  exercices  de  remplacement  de  munitions,  etc.. 

Eq  résumé,  dans  Tensemble,  une  instruction  métho- 
dique poursuivie  avec  cette  idée  que  la  force  principale 
de  l'armée  repose  sur  sa  constante  préparation  à  la 
guerre. 

Les  éléments  primordiaux  de  ia  guerre,  —  force  et 
volonté  de  l'adversaire,  —  avec  lesquels  il  faut  compter 
jusqu'à  leur  complet  anéantissement,  ne  se  manifestent 
pas  au  cours  des  exercices  du  temps   de  paix,   (c  La 

guerre soumet  les  forces  morales  à  une  épreuve 

«  incomparablement  plus  élevée  que  les  exercices  du 
«  temps  de  paix.  Les  fatigues  et  les  privations  au  cours 
«  de  ces  exercices  ont,  par  suite,  une  haute  importance 
«  comme  moyen  d'éducation  du  soldat  ;  elle  trempent  la 
((  force  de  volonté  et  la  confiance  en  soi-même.  » 

«  Il  faut  exiger  que,  partout,  jusqu'au  dernier  soldat, 
«  chacun  engage  corps  et  àme  avec  la  plus  complète 
«  abnégation.  Dans  ces  conditions  seulement  la  troupe 
«  peut  donner  son  maximum  d'efforts  pour  une  action 
«  concordante.  C'est  ainsi  que  se  forment  les  hommes 
«  qui  gardent  à  l'heure  du  danger  courage  et  force  de 
»  résolution  et  entraînent  avec  eux  les  camarades  les 
«  plus  faibles,  aux  actions  les  plus  audacieuses.  » 


ORDRE  DE  BATAILLE.  —  REPARTITION  DES  TROUPES. 

«  L'ordre  de  bataille  {Kriegsgliederung)  de  l'armée 
'(  de  campagne,  arrêté  par  l'Empereur  à  la  mobilisation 
«  règle  les  conditions  de  commandement  et  d'adminis- 
<<  tration  pour  la  durée  de  la  guerre.  Il  ne  peut  être 
'<  modifié  que  par  ordre  de  Sa  Majesté.  » 

L'armée  de  campagne  se  composé  d'armées,  l'armée, 
de  corps  d'armée,  de  divisions  de  cavalerie,  de  forma- 
tions de  réserve  et  de  formations  spéciales. 


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d3i  LE  NOUYKA.U  SBRVICB  BN  CAMPAONB  N«971. 

Un  corps  d'armée  comprend  généralement  deux  divi- 
sions d'infanterie,  une  section  de  télégraphie  de  corps, 
un  équipage  de  pont  de  corps,  des  colonnes  de  muni- 
tions et  des  trains  ;  de  Tartillerie  lourde  peut  lui  être 
affectée. 

Une  division  d'infanterie  se  compose  en  principe  de 
de  deux  brigades  d'infanterie  (à  l'une  desquelles  un 
bataillon  de  chasseurs  peut  être  affecté),  d'une  cavalerie 
divisionnaire,  d'une  brigade  d'artillerie  de  campagae 
avec  colonnes  légères,  d'une  compagnie  de  pionniers, 
d'un  équipage  de  pmit  divisionnaire  et  d'une  ou  deui 
compagnies  sanitaires  (i). 

Une  division  de  cavalerie  compte  en  général  trois  bri- 
gades de  cavalerie,  un  groupe  d'artillerie  à  cheval  avec 
une  colonne  légère  de  munitions,  un  détachement  de 
pionniers,  un  détachement  de  mitrailleuses. 

Une  division  de  réserve  a  généralement  la  même 
composition  que  la  division  d'infanterie  active.  Elle  dis- 
pose en  principe  d'un  détachement  de  télégraphie  de 
division  de  réserve. 

La  répartition  des  troupes  {Truppeneinteilung)  donne 
la  composition  des  groupements  éventuels  organisés 
dans  un  but  stratégique  ou  tactique  (avant-garde,  arrière- 
garde,  flanc-garde,  etc.)  (2). 

Ce  chapitre  du  service  en  campagne  appelle  les  obser- 
vations suivantes,  en  comparaison  avec  l'ancien  règle- 
ment : 

Le  corps  d'armée  comprendra  en  principe  à  l'avenir 
deux  divisions  d'infanterie  au  lieu  de  deux  ou  trois  ; 


(1)  La  compagnie  sanitaire  comprend   310  hommes,  50  cheTaux 
13  voitures  (Feldd.  ordn.  Anhang,  p.  5). 

(2)  Les    mots   avant-garde,  arriére-garde,    anciennement  employés 
ont  été  remplacés  dans  le  texte  par  ceux  de  Varhut,  Nachkut. 


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N*  974.  DANS  L'ÂRMÉB  ÂLLBAiANDE.  335 

La  division  d'infanterie  se  composera  en  général  de 
deux  brigades  an  lieu  de  deux  ou  trois  ; 

D'après  les  exemples  donnés  aux  annexes,  la  cavalerie 
divisionnaire  comprendrait  désormais  quatre  escadrons 
au  lien  de  trois  ; 

L'expression  de  «  formations  de  réserve  »  remplace 
celle  de  «  divisions  de  réserve  »  ;  on  peut  donc  s'attendre 
à  l'avenir  à  trouver  des  brigades,  divisions  de  réserve 
isolées  ou  rattachées  aux  corps  d'armée  actifs,  et  peut- 
être  même  des  corps  d'armée  de  réserve; 

L'organisation  de  l'artillerie  de  campagne  prévoit  une 
colonne  légère  de  munitions  par  groupe;  l'artillerie 
lourde  (Schwere  Artillerie)  affectée  éventuellement  aux 
corps  d'armée  comprendra  en  principe  un  bataillon 
d'obusiers  lourds  de  15  centimètres  modèle  1902,  avec 
colomies  de  munitions  ; 

On  ne  trouve  encore  dans  le  règlement  aucune  trace 
d'unités  cyclistes  ;  on  prévoit  parfois  l'emploi  de  déta- 
chement de  cyclistes  (R<zdfahrertrupps)  formés  avec  les 
cyclistes  des  corps;  ce  ne  sont  que  des  groupements 
éventuels  et  passagers  et  nullement  organiques. 

DES  RELATIONS  ENTRE   LES    ÉTATS-MAJORS   ET    LES   TROUPES. 

Ce  chapitre  se  subdivise  en  un  certain  nombre  de 
paragraphes  traitant  : 

De  la  rédaction  et  de  la  communication  des  ordres  ; 

Des  renseignements,  comptes  rendus,  rapports,  etc.  ; 

De  la  transmission  des  ordres  et  renseignements  ; 

Des  principes  généraux  à  observer  pour  la  correspon- 
dance, 

«  L'ordre  écrit  est  le  moyen  fondamental  mis  à  la 
disposition  du  haut  commandement  pour  la  conduite  des 
troupes.  » 

Il  est  communiqué  aux  différents  échelons  par  écrit, 
par  tirage,  par  télégramme,  par  téléphone. 


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336  LB  NOUYEàU  SERVICE  EN  CAMPAGNE  M*  971. 

Le  règlement  croit  toutefois  qu'il  est  bon  de  mettre  en 
garde  contra  Tutilisation  exagérée  des  moyens  de  com- 
munications actuels,  qui  «  cache  le  sérieux  danger  de 
porter  préjudice  à  l'indépendance  des  subordonna  ». 

Les  ordres  cTopérations  [Operationsbefehlé)  fixent  les 
mouvements  des  troupes  pour  les  opérations  prop^^ 
ment  dites  et  ne  donnent,  en  ce  qui  concerne  les  trains 
et  services,  que  ce  qui  intéresse  directement  les  troupes. 

Les  dispositions  particulières  {besondere  Anordnungen] 
complètent  l'ordre  d'opérations  et  traitent  des  mouve- 
ments des  trains  et  services. 

Les  ordres  journaliers  {Tagesbefehle)  règlent  les  ques- 
tions de  service  intérieur,  les  affaires  personnelles,  etc. 

Enfin,  chose  nouvelle  en  Allemagne,  les  «  ordres 
complets  seront  souvent  précédés  d'ordres  isolés  {Einzel- 
befehie)  on  d'extraits  de  l'ordre  {Befehlszûge)]  le  point 
de  départ  et  l'heure  de  la  mise  en  marche  seront  com- 
muniqués avant  la  transmission  de  Tordre  d'opérations 
par  téléphone  ou  télégraphe.  C'est  l'équivalent  de  notre 
ordre  préparatoire. 

Les  ordres  de  combat  {Gefechtsbefehle)  sont  rédigés 
en  faisant  abstraction  de  toute  forme  schématique. 

Dans  tous  les  ordres,  la  clarté  qui  exclut  le  doute,  a 
plus  de  valeur  que  la  correction  de  la  forme. 

Le  paragraphe  qui  se  rapporte  aux  renseignements, 
comptes  rendus,  etc.,  ne  présente  guère  d'intérêt; 
comme  innovation  il  appelle  l'attention  sur  la  valeur  des 
renseignements  de  presse  et  prévoit  ceux  qu'on  peut 
obtenir  de  la  capture  de  ballons  ennemis. 

Les  renseignements  généraux,  obtenus  par  le  service 
spécial  de  renseignements,  ne  prennent  une  valeur  cer- 
taine qu'après  avoir  été  contrôlés  par  l'exploration,  qui 
est  à  même  de  les  déterminer  matériellement  par  ses 
investigations  et  par  l'observation  constante  de  l'adver- 
saire. 


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N*  97f .  DANS  L'ARMÉS  ALLEMANDE.  337 

Ces  renseignements  n'ont  toutefois  de  valeur  que  s'ils 
arrivent  en  temps  voulu  ;  ils  doivent  donner  des  infor- 
mations sur  l'état  des  routes,  les  ruptures  ou  les  travaux 
de  destruction;  ils  complètent  les  indications  sur  les 
moyens  de  communications,  routes  nouvelles,  etc. 

Pour  assurer  la  transmission  des  renseignements,  les 
grandes  unités  établissent  des  centres  de  renseigne- 
ments placés  sous  les  ordres  d'officiers  particulièrement 
choisis.  C'est  dans  ces  centres  que  se  fait  le  tri  des  ren- 
seignements reçus;  ils  sont  renvoyés  en  général  vers 
Tarrière  sous  forme  récapitulative. 

La  transmission  a  lieu  par  officiers,  cyclistes,  esta- 
fettes (Meldereiler)  ;  sur  les  routes  bonnes  et  sûres  par 
motocyclistes  ou  automobiles. 

Les  comptes  rendus  peuvent  être  communiqués  en 
cours  de  route  aux  autorités  supérieures;  dans  les  cas 
pressants  et  graves  le  porteur  d'une  dépêche  peut  en 
faire  connaître  le  contenu  au  passage  et  en  le  criant  aux 
chefs  et  aux  troupes. 

Une  estafette,  jusqu'à  la  distance  de  20  kilomètres, 
peut  marcher  à  une  des  vitesses  suivantes  indiquée  sur 
Tenveloppe  du  compte  rendu  : 

X  :  kilomètre  en  7  à  8  minutes. 
XX  :  kilomètre  en  5  à  6  minutes. 

XXX  :  aussi  vite  que  possible  en  tenant  compte  seu- 
lement des  moyens  du  cheval. 

Ces  vitesses  n'ont  rien  de  fixe  et  peuvent  être  variables 
suivant  les  circonstances. 

La  transmission  peut  se  faire  par  relais  ;  d'une  façon 
générale,  ils  sont  placés  à  une  distance  de  15  à  20  kilo- 
mètres l'un  de  l'autre  pour  les  relais  de  cavalerie,  de 
30  à  40  kilomètres  pour  les  relais  de  cyclistes. 

Ce  chapitre  se  termine  enfin  par  des  prescriptions 
pour  la  correspondance,  qui  ne  présentent  aucune  parti- 
cularité nouvelle,  et  offrent  peu  d'intérêt. 

22 


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« 


LB  NOUVEAU  SERVICE  EN  CAJIPAGNE  N«971. 


EXPLORATION  ET  SÛRETÉ. 

«  Tout  commandant  de  troope,  qoel  que  soit  son 
grade,  a  le  devoir  de  se  renseigner  constamment  sur 
«  ce  qui  se  passe  dans  son  voisinage  et  peut  infloencer 
«  son  mode  d'action. 

«  U exploration  a  pour  but  de  déterminer  la  présence, 
«  la  situation  et  la  force  de  l'adversaire. 

«  La  sûreté  peut  avoir  pour  but  de  protéger  contre 
«  une  attaque  par  surprise  et  contre  la  vue  ;  elle  est  né- 
«  cessaire  en  marche,  an  repos  et,  dans  des  limites  plus 
«  resserrées,  an  cours  du  combat. 

«  Lorsque  les  dispositions  du  service  de  sûreté  doi- 
«  vent  assurer  avant  tout  la  protection  contre  la  vue,  ce 
«  service  sert  alors  à  la  dissimulation  des  mouvements  : 
«  [Verschleierung).  » 

Les  procédés  que  doivent  employer  la  sAreté  et  l'ex- 
ploration peuvent  être  très  différents;  seuls,  certains 
principes  peuvent  être  indiqués  comme  guides  pour 
Taccomplissement  de  ces  missions. 

Les  services  d'exploration  et  de  sAreté  imposent  à  la 
troupe  des  efforts  considérables  ;  on  ne  saurait  par  suite 
y  employer  que  les  effectifs  absolument  nécessaires. 

Les  détachements  de  sûreté  sont  liés  à  la  troupe  qu'ils 
protègent;  ceux  de  Texpioration,  au  contraire,  se  meu- 
vent en  toute  liberté  et  règlent  leur  conduite  d'après 
celle  de  l'adversaire. 

Bien  établie,  lexploration  garantit  déjà  par  elle-même 
une  certaine  sûreté,  et,  inversement,  un  détachement 
du  service  de  sûreté  pourra  aider  l'exploration.  Explo- 
ration et  sûreté  se  complètent  Tune  l'autre  et,  dans  la 
pratique,  ne  peuvent  pas  toujours  être  nettement  sépa- 
rées. 
L'exploration  est  exécutée,  en  toute  première  ligne» 


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N«  97^.  DANS  L'ARMÉE  ALLEMANDS.  339 

par  les  patrouilles  (Patrouillen)  (1)  qui  cherchent  à 
pénétrer  les  dispositions  de  Tennemi. 

La  sûreté  est  obtenue  en  général  par  des  détache- 
ments toujours  prêts  i  combattre,  poussés  en  avant  de 
la  troupe  à  couvrir;  un  dispositif  en  profondeur  de  ces 
détachements  offrira  déjà  par  lui-même  une  certaine 
garantie  pour  la  sécurité.  Dans  ce  service  également, 
les  patrouilles  trouvent  leur  emploi  en  toute  première 
ligne. 

Cet  exposé  très  net  des  services  d'exploration  et  de 
sûreté  se  termine  par  le  principe  suivant  : 

<(  Il  est  de  la  plus  haute  importance  de  balayer  (2)  au 
«  plus  vite  la  cavalerie  adverse  et  de  s'assurer  sur  elle 
«  une  supériorité  morale  incontestable.  Tous  les  déta- 
«  chements  de  cavalerie,  y  compris  les  patrouilles  doi* 
«  vent  en  conséquence,  et  tant  que  l'exécution  de  leur 
«  mission  et  leur  situation  le  permettent,  attaquer  les 
«  cavaliers  ennemis  partout  où  ils  se  montrent.  Par  ce 
«  moyen,  l'exploration  est  hâtée  et  assurée  pour  tout  le 
«  cours  des  opérations  ;  par  ce  moyen  également  le  ser- 
«  vice  de  sûreté  est  considérablement  facilité.  » 

On  ne  saurait  exalter  davantage  chez  le  cavalier  l'es- 
prit de  décision  et  d'audace,  et  assigner  à  la  cavalerie 
tout  entière  un  rôle  plus  nettement  offensif. 

Dans  ce  but,  dit  l'auteur  de  l'article  déjà  cité  du 
Mililàr-Wochenblatt,  on  doit  mettre  en  jeu  la  supérîo- 
nté  du  lancier  et  les  avantages  d'une  instruction  de 
trois  ans.  «  Ainsi,  sus  i  l'ennemi  !  avec  tout  ce  qui  est  en 

selle Sus  à  l'ennemi  I  c'est  la  voie  à  une  supério-* 

rite  morale  incontestable  comme  la  possédaient  en  1870 
les  «  tthlans  »  redoutés  ». 


(1)  Le  mot  M  Patrouille  »  est  seul  employé  daus  le  texte,  nous  nous 
conformons  h  cette  terminologie  qui  correspond  en  français  à  la  fois  aux 
mots  reconnatsgance  et  patrouille. 

(â)  Âut  dem  Ftlde  za  Schlagen. 


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340  LE  NOUYBAU  SERVIOB  BN  CÀMPAONB  M*  974. 

On  retrouve  en  outre  dans  cette  définition  des  services 
d'exploration  et  de  sûreté  les  idées  émises  depuis  peu  en 
Allemagne  et  présentées  par  le  général  von  Bemhardi 
dans  une  conférence  faite  en  1907  à  Berlin. 

Le  général  avait  appelé  l'attention  sur  ia  nécessité  de 
développer  Tinstruction  de  la  cavalerie  en  ce  qui  con- 
cerne le  service  d'exploration.  «  Les  défauts  du  service 
d'exploration  au  cours  de  la  campagne  de  1870  n'ont  pa 
être  rendus  très  apparents  en  raison  de  la  non-valeur  de 
la  cavalerie  adverse  ;  après  la  guerre,  les  efforts  se  por- 
tèrent uniquement  sur  l'emploi  de  Farme  dans  la 
bataille  »;  l'auteur  réclamait  une  plus  large  part  daos 
l'instruction  pour  cette  branche  si  particulière  et  féconde 
de  l'activité  de  la  cavalerie;  le  service  en  campagne 
dans  ses  différents  chapitres  donne  satisfaction  aux  désirs 
exprimés. 

EXPLORATION. 

L'exploration  incombe,  en  principe,  à  la  cavalerie: 
elle  y  trouve  un  champ  d'activité  vaste  et  de  haote 
importance.  Ruse,  habileté,  sens  tactique,  etc.,  y  sodI  i 
mis  en  valeur:  les  chefs  de  tous  grades,  comme  les 
simples  cavaliei*s  y  trouveront  de  nombreuses  occasions 
de  se  distinguer. 

Des  circonstances  spéciales  de  terrain  ou  de  guerre. 
peuvent  cependant  limiter  l'action  de  la  cavalerie  et 
même  la  rendre  impossible.  Dans  ce  cas,  le  service 
d'exploration  reviendra  en  tout  ou  partie  aux  autres 
armes  ;  de  même,  au  fur  et  à  mesure  que  les  adversaires 
se  rapprochent,  l'exploration  sur  le  front  devient  impos- 
sible pour  la  cavalerie. 

Les  détachements  chargés  de  l'exploration  ne  doivent 
pas  être  tenus  en  laisse  par  des  prescriptions  particu- 
lières. Les  points,  sur  lesquels  le  commandement  désire 
être  fixé,  doivent  être  déterminés  sans  ambiguïté. 

Les  résultais  de  rexploration  ne  dépendent  pas  seule- 


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N*  974.  DANS  L'ARMÉB  ALLEMANDE.  341 

ment  de  la  manière  d'agir  des  détachements  et  pa- 
trouilles, mais  aussi  des  dispositions  d'ensemble  adop- 
tées :  une  direction  unique  s'impose,  an  bénéfice  de 
l'économie  des  forces. 

En  général,  dans  le  sillage  des  patrouilles  opérant  en 
toute  première  ligne,  marchent  des  détachements  plus 
forts  qui  peuvent  relever  les  patrouilles,  les  recueillir  et 
culbuter  les  détachements  ennemis. 

Les  patrouilles  d'exploration  sont  indépendantes,  elles 
agissent  d'après  leur  mission  et  la  conduite  de  l'ennemi  : 

«  Les  patrouilles  lointaines  {Fernpatrouillen)  servent 
avant  tout  au  haut  commandement  et  trouvent  leur  emploi 
dans  le  domaine  de  la  stratégie  ;  aux  patrouilles  rappro- 
chées  [Nahpatrouillen)  échoit  l'exploration  tactique.  » 

Les  éléments  principaux  de  l'exploration  sont  les 
patrouilles  d'officiers  de  cavalerie  [Kavallerie-Offizier' 
palrouillen)  et,  dans  certains  cas  spéciaux,  celles  d'offi- 
ciers d'état-major  ou  d^officiers  de  différentes  armes. 

Les  patrouilles  d'officiers  sont  réservées  pour  les  mis- 
sions les  plus  importantes,  les  autres  sont  confiées  à  des 
sous-officiers  ou  à  des  gefreite. 

La  force  de  la  patrouille  est  variable  ;.  il  peut  être 
utile  d'en  doubler  le  chef.  Orientées  sur  la  situation 
générale,  elles  peuvent  donner  des  renseignements 
utiles  et  répondant  parfaitement  à  l'objet  en  vue  duquel 
elles  ont  été  envoyées  ;  elles  sont  responsables  de  la  con- 
servation du  contact  avec  l'ennemi,  de  jour  et  de  nuit, 
dès  qu'il  a  été  pris. 

Au  début  des  opérations,  les  patrouilles  lointaines 
renseignent  sur  les  événements  intéressants  au  point  de 
vue  stratégique;  plus  les  adversaires  se  rapprochent 
plus  les  détails  sur  la  connaissance  exacte  et  la  situation 
de  l'ennemi,  prennent  d'importance  :  c'est  alors  que 
^exploration  rapprochée  entre  en  pleine  activité  et  arrive 
progressivement  à  se  confondre  totalement  ou  partielle- 
ment avec  Vexploratio7i  lointaine. 


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348  LE  NOUVEAU  8BRYICB  EN  CAMPÂONB  N«  911. 

Dès  que  le  contact  est  imminent,  la  connaissance  des 
dispositions  tactiques  de  l'ennemi  doit  être  cherchée 
dans  le  détail  :  l'exploration  rapprochée  se  transforme  en 
exploration  de  combat  {Gefechtsaufklàrung). 

((  Toutes  les  armes  participent  à  l'exploration  de  com- 
te bat.  A  la  cavalerie  échoit  la  mission  de  reconnaître 
«  les  flancs  et  les  derrières  de  Tennemi,  particulière- 
ce  ment  l'extension  des  ailes,  l'emplacement  et  les  mon- 
«  vements  de  ses  réserves  et  la  concentration  de  ren- 
«  forts  éventuels.  Elle  doit  aussi  porter  son  attention 
«  sur  les  vides  qui  peuvent  exister  dans  la  ligne  de 
a  combat  ennemie  et  relier  les  fractions  séparées  sur  le 
«  front  d'engagement.  » 


EXPLORATION  PAR  LA  CAVALERIE  D  ARMEE. 

Sous  ce  titre  on  désigne  les  corps  de  cavalerie  placés 
sous  les  ordres  immédiats  du  commandement  suprême 
de  l'armée  ou  des  commandants  d'armée. 

«  Pour  les  opérations  d'armées  l'exploration  est  con- 
«  fiée  à  des  divisions  de  cavalerie,  dont  plusieurs  peu- 
«  vent  être  réunies  sous  un  commandement  unique.  >• 
Elles  reçoivent  leur  mission  du  haut  commandement. 
Provisoirement  un  corps  de  cavalerie  peut  être  rattaché 
à  un  corps  d'armée. 

La  cavalerie  d'armée  doit  chercher  le  plus  vite  pos- 
sible à  pénétrer  les  desseins  de  l'ennemi.  Elle  doit  s'ef- 
forcer non  seulement  de  culbuter  la  cavalerie  adverse, 
mais  encore  de  refouler  les  détachements  avancés  de 
toutes  armes  y  de  percer  le  front  et  de  s'avancer  jusqu'au 
voisinage  des  colonnes  ennemies . 

«  Plus  grandes  sont  les  armées  modernes,  dit  ie 
«  général  von  Bernhardi ,  plus  l'appareil  formé  par 
«  l'ensemble  est  devenu  compliqué  pour  sa  mise  en 
«  œuvre,  plus  difficile  sera  le  changement  d'orientation 


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|«l.>liwi.  . 


N*  971.  DANS  L'àKMÉB  ALLBUÀNDB.  343 

«  des  masses  qm  le  composent  oa  la  possibilité  de  fisire 
«  varier  leur  groupement;  en  conséquence,  le  haut 
«  commandement  devra  être  informé  le  plus  tôt  possible 

«  des  mesures  prises  par  l'adversaire 

((  S'il  a  suffi,  en  1870,  de  pousser  les  divisions  de 
«  cavalerie  à  un  ou  deux  jours  en  avant,  dans  l'avenir 
«  elles  devront  être  poussées  beaucoup  plus  loin » 

Lorsque  les  patrouilles  doivent  être  envoyées  trop  loin 
en  avant  pour  que  leur  recomplétement  et  leur  soutien 
puissent  être  assurés  par  le  gros  de  la  cavalerie,  on 
pousse  alors  vers  l'ennemi  des  escadrons  d'exploration 
(Aufklàrungs-Eskadrons)  ;  ils  envoient  les  patrouilles 
nécessaires  et,  suivant  les  circonstances,  leur  ouvrent  la 
voie  par  le  combat.  Ces  escadrons  ne  sont  pas  rivés  à 
des  endroits  déterminés,  mais  à  des  secteurs  qui  leur 
sont  assignés.  Ils  doivent  toutefois  pouvoir  être  conti- 
Duellement  retrouvés  par  les  patrouilles  ;  ils  constituent 
pour  elles  les  centres  de  rassemblement  des  renseigne- 
ments et  leur  servent  de  repli  ;  ils  doivent  de  même  pou- 
voir être  touchés  par  les  instructions  du  commandant 
supérieur  de  la  cavalerie. 

Les  escadrons  d'exploration  sont  en  général  renforcés 
par  des  patrouilles  d'officiers  ;  le  commandement  supé- 
rieur reste  libre  de  donner  à  certaines  de  ces  patrouilles 
des  missions  particulières. 

Les  zones  de  terrain  affectées  aux  escadrons  et 
patrouilles  sont  en  général  limitées  par  des  routes.  Ces 
zones  seront  en  principe  d'une  largeur  de  15  à  20  kilo- 
mètres au  maximum  si  on  veut  obtenir  un  service  don- 
nant un  rendement  suffisant. 

La  liaison  des  escadrons  d'exploration  avec  le  gros 
doit  autant  que  possible  être  établie  par  des  «  moyens 
techniques  »  ;  pour  la  liaison  du  gros  de  la  cavalerie 
d'armée  avec  l'arrière  on  utilisera  surfout  la  télégraphie 
sans  fil. 


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344  LE  NOUVEAU  SERVICE  EN  CAMPAGNE  N«  971. 

Suivant  les  renseignements  de  l'exploration ,  le  gros 
de  la  cavalerie  progresse  de  secteur  en  secteur  :  progres- 
sivement, à  rapproche  de  Tennemi,  les  escadrons  d'ex- 
ploration sont  recueillis  par  le  gros  ou  cherchent  à 
compléter  sur  les  ailes  leur  service  dans  le  sens  de  la 
mission  primitive. 


EXPLORATION  PAR  LA   CAVALERIE  DIVISIONNAIRE. 

L'exploration  rapprochée  est  la  mission  principale  de 
la  cavalerie  divisionnaire. 

L'exploration  éloignée  lui  incombe  également  si  elle 
n*a  devant  elle  aucune  cavalerie  d'armée. 

La  cavalerie  divisionnaire  est  en  liaison  constante 
avec  l'infanterie;  sur  le  champ  de  bataille  elle  ne  doit 
jamais  faire  défaut  ;  dans  le  combat,  en  plus  de  la  parti- 
cipation à  la  lutte  y  il  lui  échoit  sans  autres  indications,  la 
recherche  des  ailes  de  l'ennemi  et  la  sûreté  sur  les 
flancs. 

Exceptionnellement ,  la  cavalerie  divisionnaire  envoie 
des  escadrons  d'exploration. 

Le  commandement  donne  la  mission  ;  l'exécotion 
incombe  au  chef  de  la  cavalerie  qui  reste  responsable 
des  mesures  à  prendre  en  présence  de  situations  surve- 
nant inopinément. 

((  Dans  le  corps  d'armée,  on  peut  avantageusement, 
suivant  les  circonstances,  réunir  les  cavaleries  des  deax 
divisions  en  laissant  toutefois  au  moins  un  escadron  à 
chacune  d'elles.  » 

«  Cette  régie  solutionne  définitivement  une  question 
souvent  discutée  »  dit  le  Militàr-Wochenblatt. 

Dès  lors,  on  ne  saurait  trouver  dans  l'emploi  de  cette 
cavalerie  des  principes  différents  de  ceux  que  notre  doc- 
trine accepte  pour  nos  cavaleries  de  sûreté  de  première 
ligne  et  nos  escadrons  divisionnaires. 


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N*  971.  DANS  L'ARMÉE  ALLEMANDS.  345 


ACTIVITE  D  EXPLORATION  DES  AUTRES  ARMES. 

Lorsque  l'efficacité  du  fea  ou  la  nature  du  terrain 
limitent  l'activité  de  la  cavalerie,  le  service  d'exploration 
passe  en  toute  première  ligne  entre  les  mains  des  pa- 
trouilles d'infanterie  ;  ces  patrouilles  devront  fréquem- 
ment être  commandées  par  des  officiers  [Infanterie-Offi- 
zierpatrouillen) . 

La  force  de  ces  patrouilles  doit  répondre  à  la  nature 
de  leur  mission;  peu  chargées,  leur  mouvement  sera 
néanmoins  très  lent  en  terrain  varié  et  il  sera  nécessaire, 
lorsqu'elles  trouveront  leur  emploi  au  cours  de  la  mar- 
che, de  leur  assurer  une  avance  suffisante. 

Les  officiers  montés  d'infanterie  doivent  également 
coopérer  à  l'exploration  rapprochée  autant  que  Texécu- 
tion  des  missions  dont  ils  sont  chargés  pourra  le  leur 
permettre.  Jamais  Tinfanterie  ne  doit  se  laisser  surpren- 
dre par  le  feu  de  mousqueterie  ennemi. 

Vis-à-vis  de  positions  fortifiées,  les  reconnaissances 
techniques,  entreprises  en  partie  de  nuit,  incombent  à 
rinfanterie  et  principalement  aux  pionniers. 

«  Pour  l'artillerie  de  campagne,  le  service  de  recon- 
ft  naissance  forme  une  partie  essentielle  de  l'action  du 
«  commandement.  Dans  ce  but,  on  emploie  des  pa- 
«  trouilles  confiées  en  principe  à  des  officiers  [Artillerie- 
«  Offizièrpalrouillen)  ;  ces  patrouilles  pourront  avanta- 
«  geusement  marcher  avec  la  cavalerie.  » 

Pendant  le  feu,  il  est  du  devoir  du  commandement  de 
lartillerie  de  compléter  par  l'exploration  les  observations 
faites  sur  l'ennemi  et  de  se  tenir  au  courant  des  mouve- 
ments des  troupes  amies. 

De  semblables  principes  sont  applicables  à  Tartillerie 
lourde. 

Il  est  enfin  conseillé  aux  états-majors  d'employer  dans 


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346  LE  NOUVEAU  BBRYICE  BN  CAVPAONB  N«  911 

le  service  d'exploration  les  lunettes  à  prismes  à  char- 
nières {Scheerenfemrohr);  on  recommande  également 
l'emploi  de  jumelles  par  les  patrouilles  de  toutes 
armes. 

Les  renseignements  acquis  par  une  arme  doivent  être 
communiqués  aux  armes  voisines  :  dans  ce  bot,  une 
liaison  constante  doit  être  établie  entre  l'artillerie  et  les 
autres  armes. 

La  mission  des  détachements  d'aérostiers  est  de  ren- 
seigner constamment  sur  la  situation  des  deux  partis;  la 
limite  d'observation  en  ballon  captif  dépend  de  la  tem- 
pérature et  de  l'éclairage ,  elle  s'élève  rarement  au-dessus 
de  7  kilomètres. 

«  Les  ballons  dirigeables  servent  avant  tout  à  Texplo- 
«  ration  stratégique. . .  » 

SURETB. 

«  L'e£Pectif  et  la  composition  de  la  troupe  chargée  de 
c(  la  sûreté  dépendent  de  la  situation  de  guerre,  de  Tef- 
«  fectif  de  la  troupe  à  couvrir,  de  l'éloignement  de  Ten- 
«  nemi,  de  la  nature  du  terrain.  » 

Les  grosses  colonnes  se  couvrent  dans  la  marche  en 
avant  par  une  avant-garde  (Vorhuf),  dans  la  marche  en 
retraite  par  une  arrière-garde  [Nachhut),  au  repos,  par 
des  avant-postes  ;  les  flancs  sont,  s'il  est  nécessaire,  cou- 
verts par  des  flanc-gardes  {Seitendeckungen). 

Les  patrouilles  chargées  en  toute  première  ligne  de  la 
sûreté  {Sicherungs-patrouillen)  règlent  leur  mouvement 
d'après  ceux  de  la  troupe  à  couvrir  ;  elles  servent  égale- 
ment à  dissimuler  les  mouvements  {Verschleiern). 

Au  combat,  les  troupes  se  couvrent  par  des  patrouilles 
de  combat. 

Dans  les  détachements  mixtes,  le  service  de  sûreté 
incombe  principalement  à  l'infanterie  ;  elle  est  secondée 
par  les  autres  armes. 


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N*  971 .  DANS  L'ARMÉB  ALLEMANDB.  347 


SURETE  EN  MARCHE.  —  AVANT-GARDE   (VORHUT). 

Le  principe  de  Tavant-garde  est  resté  le  même  que 
dans  rancien  règlement  ;  malgré  la  question  si  souvent 
discutée  de  former  des  avant-gardes  destinées  unique* 
ment  à  la  sûreté  matérielle  et  non  à  rengagement  du 
combat,  on  a  conservé  la  composition  usitée.  Mais 
comme  nous  le  verrons,  Tavant-garde  allemande  ne  sau- 
rait avoir,  comme  Tavant-garde  française,  de  par  le  texte 
même  du  règlement,  qu'une  mission  de  protection  et  non 
de  reconnaissance. 

Les  colonnes  de  toutes  armes  se  couvrent  par  une 
avant-garde  lorsque  l'intervention  de  l'ennemi  est  pos- 
sible et  alors  même  qu'elles  seraient  précédées  de  cava- 
lerie. 

«  L'avant-garde  doit  garantir  au  gros  le  mouvement 
continu  de  la  marche  et  protéger  la  troupe  contre  une 
attaque  par  surprise.  En  cas  de  rencontre  avec  Tennemi, 
elle  doit  assurer  au  gros  le  temps  et  l'espace  nécessaires 
à  son  déploiement,  sans  se  laisser  toutefois  entraîner  à 
un  combat  qui  compromettrait  la  liberté  d'action  du 
chef.  » 

La  place  normale  du  chef  est  en  conséquence  à  l'avant- 
garde. 

«  Dans  certains  cas,  l'avant-garde  devra  briser  une 
«  résistance  imprévue  et  conserver  opiniâtrement  les 
«  points  d'appui  conquis.  )) 

Le  commandant  de  la  troupe  détermine  si  la  cavalerie 
divisionnaire  restera  à  sa  disposition  ou  sera  mise  à  la 
disposition  du  commandant  de  Tavant-garde. 

Pour  parer  à  toutes  les  éventualités,  des  cavaliers  dis- 
ponibles sont  conservés  au  gros  et  à  Tavant-garde. 

Il  peut  être  judicieux  de  faire  tenir  par  la  cavalerie  les 
points  importants  de  la  route  de  marche  et  les  coupures 


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348  LE  NOUVEAU  SERVICE  EN  CâMPàGNE  N«  971. 

du  terrain.  Pour  rexécuiion  de  ces  missions,  on  pourra 
avantageusement  faire  soutenir  la  cavalerie  par  des  déta- 
chements de  cyclistes,  de  Tinfanterie,  des  mitrailleuses, 
et,  suivant  les  circonstances,  par  de  Tartillerie. 

Ces  dispositions  apparaissent  pour  la  première  fois 
dans  le  service  en  campagne. 

La  distance  d'avant-garde  est  variable  ;  elle  doit  être 
assez  grande  pour  garantir  la  continuité,  de  la  marche 
du  gros,  tout  en  assurant  son  intervention  en  temps 
utile. 

Dans  une  marche  à  l'attaque,  cette  distance  peut  être 
réduite  pour  hâter  le  déploiement  en  vue  du  combat. 

La  force  et  la  composition  de  l'avant-garde  varient 
avec  les  circonstances  du  tiers  au  sixième  (et  même 
moins)  de  la  force  totale. 

Dans  les  fortes  colonnes  notamment,  on  place  de  l'ar- 
tillerie à  l'avant-garde  ;  le3  pionniers  y  sont  en  principe 
affectés  ;  éventuellement,  on  peut  y  faire  marcher  on 
détachement  d'aérostiers,  un  équipage  de  pont,  des  for- 
mations sanitaires. 

L'avant-garde  comprend  le  gros  de  l'avant-garde 
{HaupUfnipp)j  la  tête  d'avant- garde  {Vortrupp)  et  la  cava- 
lerie. 

Au  gros  de  l'avant  garde  marchent  la  masse  de  l'infan- 
terie, l'artillerie  de  campagne  et  les  pionniers,  à  moins 
que  ceux-ci  ne  soient  à  la  tète  d'avant- garde. 

A  la  tête  d'avant-garde  on  place  une  partie  de  l'infan- 
terie, la  cavalerie  et  les  pionniers,  s'il  est  nécessaire. 

La  tête  d'avant-garde  dans  les  circonstances  ordinaires 
marche  à  1  kilomètre  ou  1  kilomètre  et  demi  du  gros; 
dans  les  petites  colonnes,  assez  loin  du  gros  pour  que 
'  celui-ci  ne  soit  pas  surpris  par  le  feu  d'infanterie. 

Une  tête  d'avant- garde  fortement  constituée  pousse  en 
principe  en  avant  d'elle  à  400  ou  500  mètres  une  compa- 
gnie de  pointe  (SpUzenkompagnie). 

A  une  distance  égale  ou  un  peu  supérieure  marche  la 


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■J'PP.  « 


N*  971.  DANS  L'ARMÉE  AlLEMANDB.  349 

pointe  d'infanterie,  précédée  elle-même  d'une  pointe  de 
cavalerie  ou  de  la  cavalerie  de  Tavant-garde  avec  sa 
pointe. 

La  pointe  d'infanterie  comprend  généralement  un  offi- 
cier et  un  groupe  (1]  au  moins  ;  la  pointe  de  cavalerie  un 
chef  et  plusieurs  cavaliers. 

La  liaison  est  assurée  en  principe  par  l'arrière  au 
moyen  d'hommes  de  communication  marchant  isolés  ou 
par  deux,  ou  au  moyen  de  cyclistes. 


FLANC-GARDES. 

Ce  chapitre  a  été  remanié  ;  on  y  définit  le  rôle  des 
flanc-gardes,  l'emplacement  à  leur  donner  dans  la  colonne 
pour  leur  permettre  de  gagner  à  temps  les  positions 
indiquées.  Les  flanc-gardes  sont  fixes  ou  mobiles  :  éven- 
tuellement, en  cas  de  changement  de  direction,  l'avant- 
garde  engagée  dans  la  direction  primitive  forme  flanc- 
garde,  la  nouvelle  avant-garde  étant  constituée  par  les 
premiers  éléments  du  gros. 

La  force  et  la  composition  des  flanc-gardes  sont  varia- 
bles; on  leur  affecte  de  la  cavalerie  pour  le  service  d'ex- 
ploration et  pour  assurer  les  communications. 

Tontefois  le  règlement  a  dû  mettre  en  garde  contre  le 
danger  de  l'abus  des  flanc-gardes  et  ce  chapitre  se  ter- 
mine par  les  indications  suivantes  :  «  Les  flanc-gardes 
«  renferment  en  elles  le  danger  de  Téparpillement  des 
»  forces  et  du  ralentissement  de  l'ensemble  du  mouve- 
«  ment;  mais  elles  peuvent  préparer  le  déploiement 
'(  ultérieur  et  donnent  au  chef  l'avantage  de  disposer  en 
«  temps  voulu  de  l'espace  qui  lui  est  nécessaire  ;  suivant 
«  les  circonstances,  elles  permettent  de  produire  l'en- 


(1)  Le  groupe  comprend  hait  hommes  et  ud  chef  de  groupe  (Règle- 
ment d'infaDterie). 


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350  LE  NOUVEAU  8BRYICB  EN  CAMPAGNE  N«  974. 

«  veloppement  du  flanc  ennemi;  elles  forment  parfois 
«  le  seul  moyen  de  protéger  la  colonne  principale 
«  contre  des  feux  de  flanc  exécutés  par  surprise.  » 


ARRIÉRE-GARDE. 

Le  rôle  de  Tarrière-garde,  seulement  prévue  pour  la 
marche  en  retraite,  est  le  même  que  celui  de  Favant- 
garde  dans  la  marche  en  avant  :  mission  de  protection 
matérielle.  Toutefois  les  principes  généraux  du  combat 
en  retraite  sout  fort  bien  exprimés  et  développés;  on 
retrouve  l'idée  de  manœuvre  qui  est  la  caractéristique 
de  cette  forme  spéciale  d'activité.  «  L'arrière-garde  cher- 
che à  gagner  du  temps  en  forçant  l'ennemi  à  se  déployer; 
pour  cela  elle  emploie  son  canon  et  ses  mitrailleuses, 
sans  avoir  à  engager  la  masse  de  son  infanterie. 

<c  Une  occasion  favorable,  peut  permettre  au  comman- 
dant de  Tarrière-garde  de  reprendre  momentanémeni 
Toffensive  et  d  en  imposer  à  Tadversaire.  La  cavalerie 
dirige  son  attention  sur  les  mouvements  que  l'enneffli 
pourrait  tenter  pour  déborder  les  flancs.  »  Cette  arme 
aidée  de  l'artillerie  à  cheval  facilitera  avantageusement 
la  retraite  en  opérant  contre  les  flancs  de  Tadver- 
saire; le  barrage  des  chemins,  les  ruptures  d'ou- 
vrages, seront  préparés  par  les  pionniers. 

Le  fractionnement  de  l'arrière-garde  est  semblable 
à  celui  de  l 'avant-garde  :  gros,  tête,  cavalerie. 


SURETE  EN  MARCHE  DE  LA  CAVALERIE. 

La  cavalerie,  marchant  isolément,  se  fractionne 
comme  un  détachement  de  toutes  armes  ;  ce  principe 
s'applique  à  la  cavalerie  de  l'avant-garde,  etc. 

Dans  les  grosses  colonnes,  on  peut  affecter  de  l'artil- 
lerie achevai  et  des  mitrailleuses  à  l'avant-garde ;  les 


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N*  971.  BANS  L'ARMÉB  ALLEMANDB.  351 

pionniers  a  sur  voitures  (1)  »  marchent  en  principe  avec 
le  gros  de  la  colonne. 

Un  fractionnement  à  l'excès  ne  se  recommande  pas  ; 
pour  un  ou  deux  escadrons  il  suffira  d'une  pointe. 
Celle-ci  comprend  un  chefet  de4  à  8  cavaliers,  elle  pro- 
gresse par  bonds  comme  une  patrouille. 

La  marche  des  divers  éléments  est  couverte  par  un 
système  de  patrouilles  ;  l'activité  de  ces  éléments  comme 
de  tous  ceux  du  système  de  sûreté  doit  porter  l'empreinte 
de  l'offensive;  ils  seront  fréquemment  appelés  à  faire 
usage  du  combat  à  pied. 

Tels  sont  les  principes  généraux  du  service  d'explora- 
tion et  de  sûreté.  Nous  nous  sommes  étendu  à  dessein 
sur  ces  questions  qui  présentent  un  intérêt  de  tout  pre- 
mier ordre.  Dans  le  texte  du  règlement  on  a  cherché  à 
définir  nettement  les  missions  qui  incombent  à  tous  les 
organes  et  à  orienter  le  commandement,  dans  un  but 
d'instruction,  sur  ce  que  l'on  doit  demander  aux  déta- 
chements destinés  à  l'exploration  et  à  la  sûreté,  et  sur 
ce  qu'on  peut  en  attendre. 

A  part  la  différence  de  principe  dans  l'emploi  de 
Tavant-garde,  on  ne  retrouve  guère  d'idées  générales 
sensiblement  différentes  de  nos  conceptions  sur  le  fonc- 
tionnement des  organes  de  sûreté,  leur  fractionnement, 
l'emploi  des  armes  et  le  combat  en  retraite. 

Comme  nous  l'avons  déjà  dit,  Temploi  actuel  de  la 
cavalerie  divisionnaire  ne  saurait  nous  surprendre  :  dans 
la  colonne  de  corps  d*armée  le  règlement  consacre  défi- 
nitivement un  service  de  sûreté  de  première  ligne  ana- 
logue au  nôtre. 

Le  service  en  campagne  allemand  a  donné  officielle- 
ment une  solution  aux  discussions  ouvertes. 


(1)  ywEevuâ  de  juillet  19Û8,  Les  Pionniers  de  cavalerie. 


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351  LE  NOUVEAU  SERVICE  EN  CAMPÂONB  N*971. 

Malgré  les  flots  d'encre  versés  dans  des  critiques  oa 
des  discussions  fort  longues,  fort  intéressantes,  la  doc- 
trine officielle  s'arrête  à  une  conception  générale  des 
services  d'exploration  et  de  sûreté  ayant  une  grande  ana- 
logie avec  la  nôtre. 


VERSOHLEIERUNO  (DISSIMULATION  DES  MOUVEMENTS). 

Ce  chapitre  est  entièrement  nouveau. 

La  Verschleierung  d'un  mouvement  d'armée  peut  êire 
aussi  nécessaire  sur  le  front  que  sur  les  flancs;  elle  peat 
être  réalisée  par  des  moyens  offensifs  ou  défensifs. 

Pour  une  Verschleiertmg  offensive  ont  réunit  une  forte 
cavalerie  qui  doit  chercher  à  tenir  l'ennemi  éloigné  de 
l'armée;  on  pousse  de  fortes  patrouilles,  des  détache- 
ments de  cycUstes  sur  tous  les  chemins  avec  missioa 
d'attaquer  et  de  repousser  les  patrouilles  ennemies. 

La  Verschleierung  défensive  est  plus  efficace,  surtout 
si  elle  s'appuie  à  une  coupure  de  terrain  qui  limite  le 
nombre  des  routes  dont  peut  disposer  l'ennemi.  Ces 
routes  sont  barrées  et  défendues  par  le  combat  à  pied  de 
la  cavalerie,  soutenue,  si  possible,  par  des  mitrailleuses. 

En  arrière  de  cette  coupure,  en  des  points  judicieuse- 
ment choisis,  de  forts  détachements  de  cavalerie  sont 
tenus  prêts  à  s'opposer  à  toute  tentative  de  percement 
tactique  du  front  {Durbruchsversuche).  La  communica- 
tion rapide  des  différents  éléments  entre  eux  et  avec  le 
commandement  doit  être  assurée.  Les  détachements 
d'exploration  sont  poussés  au  loin  vers  l'ennemi. 

Les  troupes  de  cyclistes  ou  d'infanterie  poussées  en 
avant  peuvent  considérablement  augmenter  la  force  de 
résistance  de  la  cavalerie  dans  ce  procédé  défensif  de 
Ve7*schleierung . 

Lorsque  le  terrain  limitera  ou  interdira  l'emploi  de  la 
cavalerie,  l'infanterie  seule  assurera  la  Verschleierung. 


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N*  974.  DANS  L'ARMÉB  ALLEMANDE.  363 

Dans  ce  service,  il  faut,  en  particulier,  enlever  à 
l'ennemi  la  possibilité  de  renvoyer  en  arrière  les  rensei- 
gnements qu'il  aurait  pu  recueillir.  Les  patrouilles 
ennemies  qui  ont  pu  voir  les  dispositions  adoptées,  les 
estafettes  envoyées  par  elles  doivent  être  opiniâtrement 
poursuivies.  Les  communications  télégraphiques  enne- 
mies doivent  être  interceptées. 

En  plus  de  ses  autres  missions,  la  cavalerie  division- 
Daire  doit  avoir  l'attention  constante  de  dissimuler  les 
mouvements  de  sa  division. 

La  Verschleierung^  mot  nouveau  dans  la  terminologie 
militaire  officielle,  désigne  actuellement  une  forme  d'ac- 
tivité différente  de  celles  de  l'exploration  et  de  la  sûreté  ; 
elle  est  distincte  de  celles-ci,  bien  qu'ayant  avec  elles  de 
nombreux  points  communs  dans  son  exécution.  Cette 
mission  particulière  dont  l'exécution  incombera,  sem- 
ble-t-il,  à  des  détachements  spéciaux,  consistera  à  inter- 
dire à  l'ennemi  la  possibilité  de  voir  les  dispositions 
prises,  positives  ou  négatives,  dans  une  région  déter- 
minée sur  le  front  ou  sur  les  ailes. 

Il  semble  que  le  règlement  allemand  a  voulu  par  la 
Verschleierung  faire  face  à  la  nécessité  de  former  un 
masque  couvrant  qui  trouvera  son  emploi  dans  des  cas 
particuliers  de  manœuvre. 

Dès  l'apparition  du  service  en  campagne  ce  chapitre 
a  ouvert  des  discussions  sur  la  nature  même  de  la  Ver^ 
schleienmg  et  les  moyens  de  la  réaliser.  «  Cette  expres- 
se sien apparaîtra  à  l'avenir  dans  les  ordres  ;  sa 

«  nouveauté,  conduira  vraisemblablement  au  début  à 
«  une  application  défectueuse (1)  » 

Le  sens  propre  du  terme  est  difficile  à  traduire  par 
un  mot  unique  de  la  terminologie  française.  Ce  terme 


(1)  Verschleierung  :  Militdr  Wochenblatt,  n^  63,  1908. 

23 


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351  LE  NOUVEAU  SERVICE  EN  CAMPAGNE.  N*974. 

désigne  actuellement  en  Allemagne  ane  mission  par- 
ticulière et  nettement  définie. 

Les  détachements  auxquels  incombera  la  VerscAleie- 
rtmg  amont  une  mission  principale  les  conduisant  à 
adopter  des  mesures  ayant  une  grande  analogie  avec 
celles  des  organes  d'exploration  et  de  sûreté. 

Un  détachement  chargé  de  c<  dissimuler  les  mouy^ 
menls  »  (mission  qui  pourra  incomber  à  l'avant-gardc,  à 
une  flanc-garde)  devra  s'éclairer  et  se  couvrir  pour  son 
compte. 

Inversement,  la  Verschleierwig  intervient  d'une  façon 
secondaire  dans  les  mesures  à  prendre  par  les  organes 
de  sûreté  et  d'exploration. 

Exploration,  sûreté,  Yerschleiertmg^  ne  diffèrent  en 
principe  que  par  une  mission  principale  qui  incombe  à 
chacune  d'elles  :  dans  l'exécution  elles  usent  des  mêmes 
moyens,  mais  elles  en  combinent  l'emploi  dans  des  pro- 
portions différentes. 

On  pourrait  dire  que,  en  dehors  de  la  mission  spéciale, 
bien  déterminée,  dévolue  d  un  détachement  désigné,  de 
dissimuler  les  mouvements  de  troupes  dans  une  situation 
nettement  établie,  Texploration  et  la  sûreté  assurent  en 
générai  la  Verschleierunffy  au  même  titre  que  la  sûreté 
et  l'exploration,  quoique  de  nature  distincte  se  complè- 
tent ou  s'aident  mutuellement. 

(A  suwre.)  (192) 


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L'AÉROSTATION   MILITAIRE 

EN    ALLEMAGNE 


L'été  de  1908  s'est  ouvert  sur  les  expériences  tentées 
par  le  général  Zeppelin  avec  son  nouveau  dirigeable 
n<^  4,  par  le  major  Parseval  avec  son  type  non  rigide,  et 
par  le  major  Gross  avec  le  ballon  militaire  allemand. 
Vers  la  même  époque,  la  presse  allemande  annonçait  le 
départ  d'un  détachement  du  batailloii  d'aérostiers  pour 
Friedrichshafen  (lac  de  Constance),  où  il  a  assisté  et 
pris  part  «ux  exercices  du  dirigeable  Zeppelin.  Les 
exploits  et  la  fin  de  ce  dernier,  l'enthoasîasme  qvi  s'est 
emparé  du  pays  tout  «ntier  au  moment  de  la  souscrip- 
tion nationale  pour  la  continuation  des  travaux  du 
comte  Zeppelin,  les  derniers  voyages  du  ballon  Parseval, 
le  grave  accident  qui  vient  de  lui  arriver,  sont  encore 
dans  timtes  les  mémoires. 

Tous  ces  événements  montrent  qu'après  avoir  long- 
temps douté  de  l'avenir  du  ballon  dirigeable,  TAlle- 
magne  et  l'administratioa  militaire  allemande  ont  fini 
par  aococder  à  ce  nouveau  moyen  de  locomotion  llm- 
poTtance  qu'il  mérite  en  vue  de  son  application  à  la 
guerre. 

Si  Ton  examine  le  chemin  parcouru  depuis  la  création 
de  la  première  troupe  chargée  des  ballons  en  Allemagne, 
on  constate  qu'après  les  tâtonnements  obligatoires  du 


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356  L'ilftROSTÂTION  MIUTAIRE  BN  ALLEMAGNE.        N*  9?. 

début,  le  corps  des  aérostiers,  de  formation  récente,  a  en 
un  développement  rapide,  qui  ne  fera  probablement  que 
s'accentuer  encore  dans  un  avenir  prochain. 

La  Revues,  déjà  mentionné  (1)  Torigine  de  ce  corps. 
sans  insister  sur  les  difficultés  auxquelles  s'étaient  heurté) 
ceux  qui,  les  premiers,  avaient  été  appelés  à  rhonneor 
d*en  faire  partie. 

On  trouvera  dans  ce  qui  suit,  d'après  les  publica- 
tions allemandes,  un  historique  succinct  de  Tunité  qo: 
porte  actuellement  le  nom  de  Bataillon  d'aérostiers 
{Luftschiffer-bataillon)  ;  on  y  trouvera  également  l'exposa 
des  recherches  faites  en  Allemagne  sur  les  dirigeables. 
recherches  qui  sont  toutes  orientées  vers  Tutilisatioii  da 
ballon  dirigeable  pour  les  besoins  de  la  guerre. 


LES  DÉBUTS. 

«  Du  côté  allemand,  Taéronaute  anglais  Coxwell  foi 
engagé  avec  la  mission  de  constituer  deux  détache 
ments  d'aérostiers,  avec  tout  Tattirail  indispensable. 
Sous  le  commandement  du  lieutenant  ingénieur  Jos- 
ten  et  d'un  sous-lieutenant,  on  réunit  deux  détache 
ments  de  20  hommes  chacun,  auxquels  furent  confiés 
les  deux  ballons  de  1,1S0  et  de  650  mètres  cubes  que 
Goxwell  avait  amenés  avec  lui. 
«  Des  exercices  préliminaires,  exécutés  aux  environs 
de  Cologne,  donnèrent  des  résultats  en  général  satis- 
faisants, tout  en  laissant  reconnaître  que,  par  un  vent 
violent,  40  hommes  suffisaient  à  peine  pour  maintenir 
le  ballon.  Pour  cette  raison,  on  réunit  les  deux  déta- 
chements en  un  seul  et  on  envoya  ce  détachemeot 


(1)  Voir  4"  semestre  1887,  p.  536;  !•' semestre  4900  et4«semeslre 
4904,  p.  232. 


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PWVM'    '      .       .. 


N*971.         L'AÉROSTATION  MILITAIRE  EN  ALLEMAGNE.  357 

«  rejoindre,  avec  le  plus  petit  des  deux  ballons,  Tarmée 
((  de  siège  sous  les  murs  de  Strasbourg. 

«  Là,  Tenveloppe  fut  immédiatement  gonflée  avec  du 
«  gaz  d'éclairage  de  T  usine  à  gaz  de  Bischwiller  et  on 
<(  entreprit  des  ascensions  jusqu'à  375  mètres  de  hau- 
«  tear,  ascensions  auxquelles  prit  part  un  officier  d*état- 
K  major.  Les  résultats  ayant  été  défavorables,  le  com- 
«  mandement  supérieur  donna  l'ordre  de  pousser  le 
((  ballon  jusqu'à  Suffelweiersheim.  A.  cause  du  vent 
((  \iolent,  l'aérostat,  qu'on  transportait  gonflé,  dut  être 
«  vidé  après  quelques  kilomètres  de  marche  et  on  se 
«  trouva  placé  devant  la  grosse  question  d'un  nouveau 
«  gonflement.  Il  était  extraordinairement  difficile  de 
«  trouver  dans  les  environs  de  Strasbourg  le  matériel 
«  nécessaire  pour  la  fabrication  du  gaz  et,  en  particulier, 
«  les  récipients.  En  quatre  jours,  le  lieutenant  Josten 
»  réussit  à  se  procurer  73  tonneaux  à  vin  des  grosseurs 
«  les  plus  variées,  dont  60  furent  employés  pour  la 
»  fabrication  par  l'acide  sulfurique  et  le  zinc,  12  pour  le 
»  lavagQ  et  3  pour  la  dessiccation  du  gaz. 

«  Le  24  septembre,  le  ballon  fut  rempli  en  cinq  heu- 
«  res  et,  l'après-midi,  les  deux  officiers  auxquels  s'ajouta 
"  plus  tard  l'aéronaute  amateur  D'  Mehler  (déjà  adjoint 
«  au  détachement  à  Cologne),  tentèrent  une  ascension 
«  par  un  vent  très  violent.  Par  suite  des  mouvements  de 
«  l'aérostat,  une  reconnaissance  précise  était  impossible 
«  et  il  fallut  ramener  le  ballon  à  terre.  Bien  qu'on  eût 
«  fixé  soigneusement  l'enveloppe  presque  sur  le  sol, 
«  au  moyen  dé  cordes  et  de  poteaux,  et  qu'on  eût 
'<  cherché  à  la  protéger  du  vent  par  des  toiles  à  voile, 
«  elle  reçut  cependant  une  grande  déchirure  par  où  le 
«  gaz  s'échappa.  Avant  qu'on  eût  pu  procéder  au  regon- 
<(  flement,  Strasbourg  capitula  et  le  détachement  reçut 
«  Tordre  de  marcher  sur  Paris. 

«  La  marche  s'accomplit  dans  les  conditions  les  plus 
«  pénibles,  car  toutes  les  voitures  étaient  réquisition 


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358  l/AftR08TATlOIC  MILITÂIRB  EN  ALLSHAâMS.         N«971. 

«  nées  pour  le  service  des  colonnes  de  vivres  et  per- 
«  sonne  ne  voulait  aider  les  aérostiers.  Lorsqu'on  fut 
«  arrivé  k  Tarmée  de  siège»  on  reconnut  qu'il  n'éUit 
«  pas  possible  de  gqnfler  le  ballon  par  suite  du  manque 
«  de  gaz,  et  le  grand  quartier  général  résolut,  par  suite, 
«  le  10  octobre  1870,  de  dissoudre  la  troupe  nouvelle- 
ce  ment  créée.  Le  matériel  fut  réexpédié  en  Âllema- 
(c  gne(4).  » 

C'est  en  ces  termes  que  le  capitaine  à  la  disposition 
Hildebrandt,  un  ancien  aérostier,  narre  les  premières 
opérations  de  TaérostaticHi  militaire  en  Allemagne. 

Ces  débuts  n'étaient  pas  encourageants.  Néanmoins, 
le  large  emploi  des  ballons  libres,  fait  par  les  Français 
pendant  le  siège  de  Paris,  en  particulier»  attira,  dès  la 
fin  de  la  guerre,  l'attention  de  l'autorité  militaire  sur  les 
services  qu'était  susceptible  de  rendre  l'aérostation  anx 
armées.  En  1872,  des  recherches  furent  entreprises  par 
le  bataillon  des  pionniers  du  corps  de  la  Garde.  £lles 
portèrent  sur  les  ballons  captifs  et  ne  donnèrent  pas  de 
résultats  satisfaisants,  particulièrement  en  ce  qui  con- 
cerne la  préparation  en  campagne  de  l'hydrogène.  Jus- 
qu'en 1884,  la  question  ne  fit  aucun  progrès,  au  point 
de  vue  militaire. 


LA  PREMIERE  ORGANISATION.   —  SES  PERFECTIONNEMENTS 
ULTÉRIEURS. 

Dès  1879,  diverses  personnalités  civiles  allemandes, 
inquiètes  de  l'intérêt  qu'on  recommençait  à  porter  en 
France  aux  questions  d'aérostation  militaire,  s'étaient 
groupées  pour  s'occuper  elles-mêmes  de  ces  questions. 
Les  résultats  de  cette  initiative  furent  la  création,  à 
Berlin,  au  cours  de  l'année  1881,  d'une  association  pour 


(1)  Die  LufUchiffalirtj  de  A.  Hildebrandt,  p.  161. 


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N*  970.  L'AÂBOSTATION  MILITAIRE  EN  ALLBMAeNR.  359 

encourager  1  aérostatioo,  sous  le  titre  de  :  Deuischer 
Vereùk  Zur  Pôrdertmg  der  LufiscAi/fakrt. 

Cette  société,  fondée  en  principe  pour  Tétude  du  bal- 
lon dirigeable,  reçut,  dès  son  apparition,  les  encourage- 
ments du  Souverain,  qui  désigna  un  membre  du  comité 
des  ingénieurs  pour  en  faire  partie.  De  plus,  on  compta 
dans  ses  rangs  de  nombreux  officiers,  parmi  lesquels  il 
faut  citer  le  capitaine  Buckholz,  du  régiment  des  che- 
mins de  fer,  qui  devait  devenir  le  premier  commandant 
du  détachement  d'aérostiers. 

L'action  de  la  société  ne  fut  nullement  matérielle  :  elle 
manquait  complètement  d'argent.  Mais  elle  créa  un  cou- 
rant en  faveur  de  Taérostation  et  assura  la  publication 
d'un  bulletin.  Die  Zeùschrifi  des  Deutschen  Vereins  zur 
Fùrdetung  der  Lufischiffiihrtj  organe  destiné  à  instruire 
et  à  renseigner  tous  ceux  qui  s'intéresseraient  à  cette 
science. 

Enfin,  en  1884,  fut  créé  en  Prusse,  par  décision  minis- 
térielle du  9  mai,  un  détachement  d'aérostiers,  dit 
Ballon-Detachemenly  destiné  i  exécuter  des  recherches 
avec  les  ballons  captifs  dans  le  but  immédiat  d'être  utile 
à  rartUlerie  à  pied  (1). 

Le  détachement,  auquel  fut  adjoint  un  aéronaute  civil, 
compta  seulement,  au  début,  4  officiers  et  29  sous-offi- 
ciers et  hommes  de  troupe,  provenant  de  différentes 
armes.  Il  se  trouva  tout  de  suite  aux  prises  avec  les  plus 
g^randes  difficultés. 

«  La  mission  du  détachement  était  de  créer  tout  par 
M  lui-même,  d'expérimenter  quelle  forme,  quelle  subs- 
«  tance,  quelles  dimensions  de  l'enveloppe  se  prète- 
K  raient  à  la  construction  de  ballons  captifs,  quelle 
tt  sorte  de  gaz  pourrait  être  fabriquée  et  employée. 

«  Les  recherches  devaient,  de  plus,  être  dirigées  sur 


(i)  BUdebraBdt,  Die  LufttdUffahrt,  p.  i78. 


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360  L*AÉROSTATION  MILITAIRE  EN  ALLEMAGNE.         N*911. 

«  le  mode  d'attache  du  ballon,  sur  les  communications  à 
«  établir  entre  la  nacelle  et  la  terre  et  sur  les  influences 
c(  qu'exerce  la  pression  du  vent  sur  la  stabilité  de  Taé- 
«  rostat.  Pour  faciliter  la  mission  de  Tobservateur  dans 
«  sa  nacelle  et  lui  rendre  possible  Temploi  d'une  lunette, 
«  il  fallait  aussi  prendre  des  mesures  pour  diminuer  le 
«  mouvement  de  la  nacelle  causé  par  le  vent.  Enfin, 
i<  on  prévoyait  encore  dans  le  programme  :  les  mesures 
«  de  sécurité  à  prendre  contre  la  foudre  ;  l'organisation 
«  d'observations  météorologiques,  le  tir  contre  les  bal- 
ce  Ions,  la  translation  du  ballon  au  moyen  d'une  locomo- 
«  tive,  l'emploi  de  signaux,  etc.  (1).  » 

Les  moyens  matériels  mis  à  sa  disposition  étaient 
faibles;  50,000  marks  devaient  suffire  à  payer  les  ap- 
pointements de  l'aéronaute  civil,  les  suppléments  de 
solde  des  officiers  et  de  la  troupe  et,  enfin,  à  couvrir  Jes 
frais  de  toutes  les  expériences.  Comme  il  ne  fallait  pas 
songer  à  construire  des  ateliers  spéciaux  et  une  caserne 
pour  le  détachement,  on  logea  ce  dernier  dans  les  bâti- 
ments inoccupés  de  l'ancienne  gare  de  la  Kônigliche 
Ostbahn. 

«  Les  sous-officiers  et  hommes  de  troupe  étaient  déjà 
((  exercés  dans  le  maniement  du  ballon  captif  rond;  ils 
«  se  servaient  du  matériel  d'un  aéronaute  civil  qui 
«  ascensionnait  à  Schôneberg,  dans  l'établissement  de 
f(  l'Aigle  noir.  Le  dimanche,  le  ballon  sortait  pour  la 
«  distraction  du  public  ;  les  deux  jours  suivants,  il  était 
«  mis  à  la  disposition  du  détachement  pour  exercer 
«  celui-ci.  Les  officiers  eurent  ainsi,  pour  la  première 
«  fois,  l'occasion  d'entreprendre  des  ascensions  et  de  se 
«  confirmer  dans  la  pratique  de  leur  nouveau  service. 
«  Bientôt  après,  le  comité  des  ingénieurs  mit  à  leur  dis- 
<(  position  un  ballon  d'expériences  avec  soupape,  et  il 


(\)  Die  Eômglich  Preussische  Luftschiff'er-Ableilung  (1884-1901). 


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N»  97f .  L'AÉROSTATION  MILITAIRE  EN  ALLEMAGNE.  361 

<c  fut  ensuite  procédé  à  la  construction  d'un  premier 
«  ballon  (1).  » 

L'activité  du  détachement  fut  vraiment  remarquable. 

Dans  l'espace  de  trois  ans,  en  dehors  de  toutes  les 
recherches  nécessitées  par  l'absence  complète  de  docu- 
mentation et  d'expériences  antérieures,  onze  ballons 
furent  fabriqués.  Le  second  offrait  déjà  une  contenance 
de  1,400  mètres  cubes.  Le  troisième  mérite  une  mention 
spéciale,  à  cause  de  ]a  forme  allongée  qu'on  lui  avait 
donnée.  On  pensait  ainsi  diminuer  l'influence  du  vent 
sur  la  stabilité  du  ballon  ;  ces  espérances  ne  furent  pas 
réalisées.  On  expérimenta  un  générateur  d'hydrogène 
transporté  sur  voitures  ;  on  tenta,  sans  succès,  de  rem- 
placer ce  gaz  par  le  gaz  ammoniac  pour  le  remplissage 
dn  ballon.  On  construisit  un  treuil  à  vapeur,  qui  fut  du 
reste  perfectionné  à  plusieurs  reprises,  pour  enrouler  ou 
dérouler  le  câ^ble  de  retenue  du  ballon. 

A  la  fin  de  la  première  année  de  son  existence,  le 
détachement  fut  logé  dans  la  caserne  du  régiment  des 
chemins  de  fer  ;  un  hangar  à  ballons,  dont  Tabsence  se 
faisait  vivement  sentir,  fut,  plus  tard,  construit  à  son 
intention  (mai  1897).  Les  recherches  relatives  à  la  pro- 
duction du  gaz  amenèrent  bientôt  à  reconnaître,  pour  le 
gonflement  du  ballon  en  campagne,  la  supériorité  du 
transport  de  l'hydrogène  à  haute  pression  dans  des 
cylindres  en  acier.  On  renonça  donc  au  générateur  à  gaz 
transporté  sur  voitures. 

Lorsque  la  question  matérielle  fut  à  peu  près  mise  au 
point,  on  s'occupa  de  la  composition  des  détachements 
appelés  à  servir  un  ballon  en  campagne.  Le  nombre  des 
toitures  nécessaires  fut  fixé  à  huit  :  une  voiture  d'agrès, 
une  voiture-treuil,  six  voitures  à  gaz. 

«  Toutes  les  voitures  étaient   construites   suivant   le 


(*)  DieRôniglich  Preussùclie  Luftschi/fer-Abteilung  (1884-1901). 

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3fia  L'ABROSTÀTION  MILITAIRE  EN  ALLEMLA&NE.  N*97t. 

ft  système  à  contre-appui  et  assez  lourdes,  de  même 
«  qu'elles  étaient  peu  mobiles  et  se  prêtaient  mal  à  par- 
«  courir  des  courbes  prononcées.  Â  côté  du  treuil  à 
«  main  se  trouvaient  le  cÀble  de  retenue  et  Tappareil 
a  téléphonique  qui  posséda  plus  tard  un  double  fil  poor 
«  la  communication  entre  Tobservateur  et  la  terre.  Les 
«  six  voitures  à  gaz  contenaient  les  tubes  dans  lesquels 
«  Thydrogène  était  comprimé  à  200  atmosphères.  Ce 
«  gaz  était  fabriqué  par  le  détachement  lui-même  au 
a  moyen  d'un  appareil  fixe  muni  de  compresseurs  (4).  )' 

Dès  1885,  le  détachement  prend  part  aux  manœuvres 
combinées  avec  les  autres  armes.  Il  assiste  cette  même 
année,  en  août,  aux  manœuvres  de  siège  de  Cologne  et 
il  fonctionne  en  novembre  et  décembre  auprès  de  rÉcole 
de  tir  de  Tartillerie.  C'est  de  cette  époque  que  datent  les 
premières  études  militaires  du  tir  contre  les  ballons. 
En  i866,  le  détachement  prend  part,  en  mai,  juin  et 
octobre,  aux  exercices  de  tir  dans  les  champs  de  tir  de 
Cummersdorf  et  de  Tegel. 

La  même  année,  il  est  transformé  en  section  d'aéros- 
tiers  et  comprend  :  1  major,  commandant,  1  capitaine, 
3  lieutenants  et  30  hommes  de  troupe* 

Enfin,  en  1887,  ce  groupement  non  budgétaire,  qui 
était  composé,  depuis  sa  création,  d'hommes  détachés  de 
différents  corps  de  troupes,  est  officiellement  reconnu  par 
les  lois  d'avril  i887  sur  le  septennat  militaire.  Il  porte  le 
nom  de  section  d'aéros tiers  militaires  {Lufischiffer- 
Abteilung)  et  est  rattaché  au  régiment  des  chemins  de 
fer  pour  Thabillement,  la  discipline,  etc.  En  sa  qualité 
de  troupe  de  renseignements,  il  est  sous  les  ordres 
directs  du  Grand  Etat -Major.  Il  figure  pour  la  pre- 
mière fois  dans  VEinteilung  des  deutschen  Heeres  du 
1«'  juin  1887. 


(1)  Die  KôniglicJi  Preussùche  Luftschiffer-AbleUung. 


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N*  974.  L'AâRO&TATION  MILiTAERB  EN  ALLBAiAGNtt.  363 

S(Mi  effectif  a  été  portée  par  ordre  de  cabinet  de  l'Em- 
pereur, du  11  mars  1887,  à  5  officiers  et  50  hommes  de 
troupe. 

«  Déscnnnais,  les  hommes  de  troupe  de  la  section  for- 
te ment  un  corps  particulier  auquel,  une  fois  renvoyés 
«  dans  leurs  foyers,  ils  restent  régulièrement  attachés 

«  en  qualité  de  réservistes La  section  des  aéros- 

«  tier&  est  donc,  au  même  titre  que  la  compagnie  des 
((  télégraphistes^  une  école  de  cadres,  qui  doit,  lors  de  la 
K  mobilisation,  assurer  le  fonctionnement  de  ce  service 
«  dans  des  conditions  identiques  à  celles  expliquées 
«  pour  le  service  télégraphique  (1).  » 

L'uniforme  est  celui  du  régiment  des  chemins  de  fer 
avec  un  L  sur  les  pattes  d'épaule;  les  hommes  sont 
armés  de  la  carabine  modèle  1871 . 

La  section  participa,  en  1 887,  aux  manœuvres  de  siège 
de  Mayence.  D'après  la  presse  allemande  de  1  époque  (2), 
ses  opérations  ny  furent  pas  couronnées  de  succès; 
après  avoir  eu  ses  deux  ballons  crevés ^  elle  dut  regagner 
Berhn  sans  avoir  rempli  sa  mission^  qui  paraissait  être 
de  rechercher  l'emploi  de  la  lumière  électrique  pour  les 
observations  aérostatlques  de  nuit. 

En  1890,  paraissent  les  premiers  règlements  qui  con- 
cernent le  service.  Ce  sont  :  le  règlement  pour  la  sec- 
tion d'aérostiers  {DienstvorscAri/i  fur  die  Luftschiffer^ 
Abieiiung)  et  le  service  du  ballon  à  la  guerre  [Der 
BoUon-diehst  im  Kriege). 

C'est  à  peu  près  vers  cette  époque  qu'on  cessa  d'exi- 
ger de  la  section  qu'elle  fabriquai  elle-même  son  maté- 
riel de  ballons. 

On  s'adressa  dès  lors  à  l'industrie  privée,    ce   qui 


(*)  Revue  militaire  de  l'Étranger,  !«'  semestre  1887,  p.  536. 
(2)  Gazette  de  Francfort  du  M  août  1887  (Cité  dans  la  Revue  mili- 
^fiiredeVÉtrangtr,  2«  semestre  1887,  p.  188). 


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364  L'AÉROSTATION  MILITAIRE  EN  ALLEMAGNE.  N*  9H. 

donna  plus  de  temps  au  personnel  pour  les  exercices 
militaires  d'aérostationl 

En  i891,  la  section  reçoit  le  fusil  modèle  1888  en 
remplacement  de  la  carabine  modèle  1871  ;  en  4892,  elle 
prend  part  aux  manœuvres  du  corps  de  la  Garde  avec 
deux  voitures  d'agrès,  une  voiture-treuil  et  six  voitures 
à  gaz. 

En  1893,  à  la  suite  de  Tadoptionpar  le  Reichstagdu 
projet  de  loi  militaire,  la  section  est  portée  à  Teffectif  de 
6  officiers  et  de  140  hommes.  On  organise  en  même 
temps  auprès  d'elle,  à  titre  d'essai,  un  cours  d'instruc- 
tion pour  officiers  de  toutes  armes. 

Ces  officiers,  auxquels  on  enseignait  théoriquement 
et  pratiquement  le  service  du  ballon,  étaient  destinés  à 
faire  partie,  à  la  mobilisation,  des  formations  mobiles 
d'aérostiers. 

C'est  à  peu  près  vers  cette  époque  qu'on  entreprit 
d'alléger  le  matériel,  dont  on  trouvait  les  voitures  trop 
lourdes.  On  commença  des  études  pour  établir  un  maté- 
riel plus  léger,,  destiné  au  ballon  rond  de  600  mètres 
cubes.  La  section  d'aérostiers  bavaroise,  créée  en  1890, 
à  Tefi'ectif  de  3  officiers  et  30  hommes,  participa  active- 
ment à  ces  travaux.  C'est  au  cours  de  ceux-ci  que  fut 
créé  le  ballon  cerf-volant  {DracheJiballon)  par  deux  offi- 
ciers, le  lieutenant  von  Parseval,  de  l'armée  bavaroise, 
et  le  lieutenant  von  Sigsfeld,  de  l'armée  prussienne,  qui 
ne  faisaient  pas  partie,  à  ce  moment,  des  troupes  d'aé- 
rostation. 

Cet  engin  mérite  une  mention  spéciale  d'abord  à 
cause  de  son  adoption  par  l'armée  allemande,  comme 
seul  type  de  ballon  captif,  ensuite  à  cause  de  la  faveur 
dont  il  a  joui  auprès  de  beaucoup  d'autres  armées 
qui  l'ont  également  adopté  en  remplacement  du  ballon 
rond. 


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rî.""^- **^»-T^ 


N«  971.  L'AÉROSTATION  MILITAIRE  EN  ALLEMAGNE.  365 


LE  BALLON  CERF-VOLANT. 

On  sait  que  le  plus  grand  inconvénient  du  ballon 
captif  rond,  c'est  Timpossibilité  d'observer  le  terrain, 
dans  laquelle  se  trouve  Taéronaute,  dès  que  la  vitesse  du 
vent  atteint  8  à  10  mètres  à  la  seconde.  En  effet,  le  ballon 
est  soumis  à  des  mouvements  incessants  de  pendule,  qui 
interdisent  Temploi  de  la  jumelle  ;  de  plus,  la  hauteur  à 
laquelle  il  doit  atteindre  normalement  diminue  lorsque 
la  vitesse  du  vent  croit,  car  celle-ci  tend  à  coucher  l'aé- 
rostat sur  le  sol. 

Le  Drachenballon,  au  dire  de  ses  inventeurs,  réalise 
une  stabilité  de  la  nacelle,  suffisante  pour  qu'on  puisse 
l'employer  jusqu'à  une  vitesse  du  vent  égale  à  20  mètres 
à  la  seconde. 

Ce  ballon  a  la  forme  d'un  cylindre  terminé  par  deux 
demi-sphères. 

La  partie  cylindrique  a  15  mètres  de  long  sur  6  mètres 
de  diamètre.  Le  mode  d'attache  du  ballon  au  câble  de 
retenue  est  tel  qu'il  s'élève  obliquement  dans  l'air,  fai- 
sant un  angle  de  30  à  40  degrés  avec  l'horizontale.  La 
suspension  de  la  nacelle  est  indépendante  du  mode  d'at- 
tache au  câble  de  retenue.  Le  ballon  possède,  dans  son 
intérieur,  une  séparation  qui  le  divise  en  deux  parties  : 
la  partie  supérieure,  de  beaucoup  la  plus  considérable, 
est  celle  qu'on  remplit  de  gaz  ;  la  partie  inférieure,  ou 
ballonnet,  qui  présente  une  ouverture  tournée  vers  le 
bas,  peut  recevoir  l'air  venait  de  l'extérieur. 

Lorsque  le  ballon  s'élève,  la  pression  du  gaz  aug- 
mente ;  elle  tend  à  repousser  la  séparation  intérieure  du 
ballon;  à  une  certaine  hauteur,  cette  séparation  est 
appliquée  contre  l'enveloppe  et  le  gaz  remplit  tout  le 
volume  du  ballon  ;  à  ce  moment,  une  corde  située  à  l'in- 
térieur et  fixée  sur  la  surface  de  séparation,  ouvre  une 
soupape  placée  à  la  partie  supérieure  du  ballon  et  laisse 


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366  L'JIÉIROSTATION  MiLfTÂIRK  BN  A.U.BHAIINE.         N*971. 

échapper  le  gaz  dont  la  pression  menacerait  de  creyer 
Tenveloppe.  Dès  que  la  pression  intérieure  diminae  et 
que,  par  suite,  la  séparation  ne  se  trouve  plus  appliquée 
contre  l'enreloppe,  le  ballonnet  se  remplit  d'air  et  la 
forme  du  ballon  se  maintient  constante. 


Coupe  du  DRACffENBALLON  par  un  plan  oertica^ 
passant  par  son  axe  de  figure. 


Dirediort  <ùl  Vsid, 


A.  BalloD  («cpac£  rempli  paf  k  g»). 

B.  Ballonnet  (représenté  à  son  volume  maxinaoïn  par  suite  de  la  position  de  i. 
6.  Paroi  sëparaBt  te  ballonnet  da  baHon;  «11«  est  fixée  sur  r«iiTeloppe  le  leog 

de  la  ligne  pointiilée  a. 
c.  Corde  actionnant  la  soupape  f,  quand  le  ballonnet  est  réduit  au  Tolame 
miBimiim. 
o  o\  Orifices  d'entrée  et  de  «ortie  de  Tair  dans  le  bailoanet. 

G.  Gourernail. 
S  g\  Ohfioes  d'entrée  et  de  sortie  de  l'air  dans  le  govrereail. 


Le  ballon  offire  donc  toujours  an  vent  une  sarfaee 
tendue  et  se  présente  à  lui  à  la  façon  d'un  oerf-volant 
dans  Tair. 

DeuK  organes  complémentaires  serrent  à  maintenir 
constamment  son  grand  axe  dans  la  direction  du  Teot  : 
ce  sont  le  gonrernail  [Steuersack)  et  la  qoeae  {Orachen- 
schu)anz). 

Le  gouvernail,  enveloppe  indépendante  fixée  à  la  par- 
tie inférieure  et  postérieure  du  ballon,  peut,  au  moyen 


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N»97(.  IlAÈnJOSTATlOV  MIUTA.IRE  EK  ALLEMAGNE.  367 

d  une  ouvertare  placée  à  sa  partie  avant,  recevoir  Tair 
estérienr  qui  le  remplit  en  partie  et  qui,  en  cas  de  sur- 
pression, s'échappe  par  une  soupape  placée  à  la  partie 
supérieure  du  çouvernaii.  La  queue  est  formée  par  unie 
corde  sur  laquelle  sont  placés,  de  distance  en  distance, 
des  troncs  de  cônes  creuT  (  Wind fange)  dont  la  grande 
base  est  tournée  du  c6té  du  vent.  Cette  oorde,  placée  à 
la  partie  postérieure  du  ballon  prend,  sous  l'influence 
da  vent,  une  position  oblique,  à  peu  près  parallèle  à  la 
direction  du  grand  axe  de  l'aérostat.  Pour  éviter  la 
traction  vers  le  bas  exercée  par  ce  dernier  organe, 
traction  qui  tendrait  à  diminuer  la  force  ascensionnelle 
de  Tensemble,  on  munit  le  ballon,  de  part  et  d'autre  de 
lenveloi^e  de  deux  plans  appelés  voiles  {Segel)  ;  l'action 
du  vent  sur  ces  plans  contre-balance  l'efl'et  de  la  queue 
et  contribue  de  plus  à  augmenter  la  stabilité  du  ballon. 
Le  Drachenballon  fut  employé  pour  la  première  fois 
aux  manœuvres  de  1^94.  L'essai  réussit  pleinement  et, 
depuis  cette  époque,  cet  aérostat  est  devenu  le  type  du 
ballon  captif  de  Tarmée  allemande. 

Unordredu  cabinet  de  TEmpereur,  en  date  du  30  mars 
1895,  constitue  la  section  d'aérostiers  en  troupe  indépen- 
dante au  point  de  vue  discipline  générale.  Elle  est  néan- 
moins subordonnée  à  la  brigade  des  chemins  de  fer  nou* 
vellement  formée  (juridiction  supérieure)  et,  au  point  de 
vue  tactique,  reste  i  la  disposition  du  Grand  État- 
Major. 

Par  ordre  du  14  février  1895,  ses  hommes  avadent 
reçu  le  shako  des  chasseurs  de  la  Garde  ;  ils  étaient 
armés  du  fusil  modèle  1891  et  du  sabre-baïonnette 
1871-1884. 

Le  cours  d'instruction  pour  officiers  de  toutes  armes, 
sorti  de  la  période  d'essais,  est  établi  définitivement; 
deux  capitaines  y  fonctionnent  comme  instructeurs  et  il 
reçoit  tous  les  ans  dix  officiers  élèves. 


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368  L'AÉROSTATION  MILITAIRE  BN  ALLEMAGNE.         N«97i. 

Le  i*'  avril  1899,  au  moment  de  la  création  de  Ims- 
pection  des  troupes  de  communications,  la  section  d'aé- 
rostiers  lui  est  rattachée. 

Les  missions  confiées  à  la  section,  l'importance  de  ses 
travaux  nécessitent  bientôt  qu'elle  quitte  son  caserne- 
ment de  Tempelhof,  devenu  trop  étroit  et  mal  situé.  Le 
ministère  de  la  guerre  envisage  son  transfert  au  Nord  de 
Berlin  dans  les  terrains  de  la  «  Jungfernheide  »,  prèsdn 
champ  de  tir  de  Tegel  ;  on  se  propose  en  même  temps 
d*en  augmenter  Teffectif. 


LE   BATAILLON    D  AEROSTIERS. 

L'ordre  de  cabinet  de  l'Empereur,  du  26  mars  1901, 
transforme  la  section  d'aréostiers  en  un  bataillon  à  deux 
compagnies  à  constituer  le  1^'  octobre  de  la  même 
année. 

Le  nouveau  bataillon  comprend  aussi  un  détachement 
d'attelages. 

L*effectif  du  bataillon  est  de  (1)  12  officiers,  i  méde- 
cin, 1  payeur,  1  chef  d'atelier,  1  armurier,  37  sous-offi- 
ciers, 259  hommes,  3  ouvriers,  1  aspirant-payeur,  2  infir- 
miers. 

Le  détachement  d'attelages  compte  :  1  officier,  6  sous- 
officiers,  1  trompette,  30  hommes,  1  ouvrier,  14  chevaux 
de  selle  et  44  de  trait. 

Les  considérants  du  budget  de  la  guerre  allemand 
pour  1902,  déterminent  le  rôle  du  bataillon  d'aéros- 
tiers  (2). 

Le  bataillon  n'a  pas  seulement  pour  but  de  servir  de 
noyau  aux  sections  d'aérostiers  de  campagne  à  créer  à 
la  mobilisation.  Il  est  également  un  centre  d'instruction 


(1)  Voir  2«  semestre  1901,  p.  1  Ci. 

(2)  Voir  2-  semestre  1902,  p.  i57. 


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N-  m .  L'AÉROSTATION  MILITAIRE  BN  ALLEMAGNE.  369 

pour  les  officiers  qui  auront  à  assurer  le  service  de 
Taérostation  dans  les  places  fortes,  les  états-majors,  etc. 
Les  besoins  de  la  mobilisation  nécessitant  l'augmenta- 
tion du  nombre  de  ces  officiers,  le  chiffre  des  lieutenants 
détachés  auprès  du  bataillon  d'aérostiers  pour  y  recevoir 
rinstruction  est  porté  de  lu  à  15.  Cette  augmentation 
nécessite  la  création  d'un  troisième  officier  instructeur 
affecté  au  bataillon. 

Le  budget  de  1904  renforce  le  groupe  d'attelages  du 
bataillon  dans  les  mêmes  conditions  que  ceux  des  batail- 
lon de  télégraphie  (1)  ;  ce  groupe  continue  à  faire  partie 
du  train^  mais  son  administration  est  rendue  indépen- 
dante à  partir  du  !•'  avril  1904. 

A  partir  de  la  même  année,  les  lieutenants  du  bataillon 
promus  premiers  lieutenants  seront  conservés  dans  les 
troupes  d 'aérostation. 

Le  19  octobre  1901,  avait  paru  un  règlement  provi- 
soire de  manœuvres  ;  il  fait  place,  à  la  date  du  8  octobre 
1903,  à  un  règlement  définitif  qui  en  diffère  peu  et  qui  a 
été  analysé  dans  la  Revue  (2).  Ce  règlement,  rappe- 
lons-le, vise  surtout,  en  fait  de  ballon  captif,  le  type 
Drachen^  le  plus  communément  employé  pour  les  ascen- 
sions captives,  le  ballon  rond  pouvant  être  employé  pour 
les  ascensions  libres  ou  captives. 

En  4906,  le  cadre  du  bataillon  est  renforcé  d'un 
sixième  capitaine  destiné  à  remplir  les  fonctions  de  pro- 
fesseur (3).  Cette  nouvelle  création,  dit  le  projet  de 
budget,  a  pour  but  de  rendre  à  ses  fonctions  normales  un 
des  officiers  professeurs,  chargé  du  cours  de  télégraphie 
sans  fil  récemment  créé  à  l'École  d'instruction  du 
bataillon. 


(i)  Voir  2«  semestre  1904,  p.  244. 

(2)  Voir  i«'  semestre  1904,  p.  232. 

(3)  Voir  2«  semestre  1906,  p.  49. 

24 


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370  L*AiR0STATION  MlUTAiR£  EN  ALLEMAGNE.  M«911. 

Eofin,  le  l*''  août  1908  (1)  le  bataillon  a  été  augmenté 
d'une  troisième  compagnie,  dite  compagnie  d'e^érien- 
ces,  qui  est  exclusivement  chargée  de  Tétude  des  diri- 
geables. 

Cette  compagnie  se  compose  de  1  capitaine,  1  lieute- 
nant en  premier,  1  lieutenant  en  second,  1  feldwebel, 
9  sous-offîciers  et  75  hommes. 

{il  suivre.)  (179) 


(1)  Voir  2*  semestre  1908,  p.  243. 


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NOUVELLES   MILITAIRES 


ANGUBTBRRX. 

Les  manoeuvres  db  la  cayalbr»  anglaise  a  Salisburt-Plain 
EU  1908.  —  La  cavalerie  anglaise  a  exécuté,  du  17  au  28  août,  des 
manœuvres  importantes  qui  ont  compris  :  six  jours  d^évolutions,  du 
17  au  22  août;  un  jour  de  repos,  le  23;  cinq  jours  de  manœuvres  du 
24  au  28. 

Ces  manœuvres  sont  de  beaucoup  les  plus  intéressantes  qui  aient  été 
exécutées  depuis  longtemps  en  Angleterre. 

En  1905,  une  division  provisoire  de  trois  brigades  avec  deux  batte- 
ries h  cheval  avait  été  réunie  au  camp  de  Churn,  près  de  Wanlage,  et  y 
avait  exécuté  des  évolutions  et  des  manœuvres  à  double  action  ;  à  cette 
époque  la  composition  en  cavalerie  de  Tarmée  mobilisée  n^était  pas 
encore  nettement  déterminée. 
Depuis  elle  a  été  fixée  (1)  à  une  division  comprenant  : 
Quatre  brigades  à  trois  régiments  de  trois  escadrons; 
Deux  groupes  de  deux  batteries  à  cheval; 
Quatre  compagnies  du  génie  montées; 
Une  compagnie  de  télégraphie  sans  fil. 
Il  a  paru  intéressant  de  constituer  cette  année,  pour  des  manœuvres 
spéciales,  une  division  dont  la  composition  se  rapprocherait  le  plus  pos- 
sible de  celle  prévue  pour  le  temps  de  guerre. 

Le  total  des  troupes  de  cavalerie  réunies  à  Salisbury-Piain  représen- 
tait un  effectif  de  : 
336  oficiers; 
G,  149  hommes  dont  environ  4,500  sabres; 
5,443  chevaux  dont  environ  4,750  de  selle; 
200  voitures  dont  24  canons  et  9  mitrailleuses. 
Pendant  tonte  la  durée  des  manœuvres,  la  division  a  été  réunie  et  a 
opéré  sous  les  ordres  du  major  général  Scobell,  inspecteur  de  la  cava- 
lerie. 


(1)  Voir  les  n*«  955,  956,  961,  962,  963,  1907-1908  de  la  Revue. 


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372  NOUVELLES  MILITAIRES.  N«97i. 

Uo  ennemi  figuré,  d'un  effectif  très  réduit  :  69  officiers,  283  hommes, 
275  cheyaux  et  6  canons,  lui  seryait  de  plastron  ;  il  était  supposé  repré- 
senter une  division  à  trois  brigades  et  deux  groupes  à  cheval. 

Les  manoeuvres  ont  eu  lieu  dans  le  camp  de  Salisbury-Plain,  d'aoe 
étendue  de  24  kilomètres  sur  10.  C^est  un  Taste  terrain,  d'un  aspect 
analogue  au  camp  de  Gbàlon?,  à  longues  ondulations  douces,  coupées 
seulement  de  rares  bouquets  de  bois,  au  sous-sol  calcaire  revéta  de 
gazon.  Il  constitue  un  champ  de  manœuvres  idéal  pour  la  cavalerie.  Il 
ne  présente  d*autre  obstacle  que  celui  constitué  par  TAvon  qui,  coulant 
du  Nord  au  Sud,  coupe  cette  longue  bande  de  terrain  en  deux  partiel 
sensiblement  égales;  large  de 4  à 5  mètres,  TAvon  ne  peut  être  traTené 
en  dehors  des  ponts  ou  des  gués. 

Pour  la  deuxième  partie  des  manœuvres,  une  étendue  assez  considé- 
rable avait  en  outre  été  louée  et  ajoutée  à  la  précédente,  donnant  à 
rOuest  de  TAvon,  un  carré  d'environ  i8  kilomètres  de  cdté. 
Les  premiers  jours,  furent  consacrés  à  des  évolutions. 
Le  mécanisme  des  différentes  formations  fut  exécuté  conformémeot 
au  règlement.  Mais  pour  Tordre  préparatoire  de  combat,  on  imagioa 
une  formation  spéciale,  dite  en  diamant,  constituée  sur  trois  lignes. 
Après  quelques  e&Eais,  ce  dispositif  fut  abandonné  comme  présentant 
trop  de  rigidité  et  se  prêtant  mal  à  l'utilisation  du  terrain. 
Les  manœuvres  proprement  dites  comprirent  : 
Une    action  de  cavalerie  contre  une  division  d'infanterie,  arrièit- 
garde  d*une  armée  en  retraite  ; 
Une  action  de  cavalerie  contre  cavalerie  (figurée). 
A  signaler  Taction  pendant  la  journée  du  28  de  toute  la  division  de 
cavalerie  (trois  brigades  sur  quatre)  pied  &  terre  contre  le  flanc  d'une 
position  attaquée  de  front  par  une  division  d'infanterie. 

La  cavalerie  anglaise  y  a  témoigné  d*une  aptitude  particulière  au 
combat  k  pied. 

D'ailleurs  ces  manœuvres  ont  permis  dans  Tensemble  de  constater 
une  fois  de  plus  l'excellente  instruction  de  la  troupe  et  des  unités  infé- 
rieures. 


AUTRIGHB-HONGRIX. 


La  MiTBAiLLBUSB  SCHWARZLOSB.  —  L'orgauisatio n  et  la  tactique  des 
détachements  de  mitrailleuses  de  Tarmée  austro-hongroise  ont  été 
exposées  précédemment  dans  la  Revue  (i). 


(i)  Voir  1"  semestre  1908,  p.  303  et 584,  et  2«  semestre  1908,  p.  W. 


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N«971.  NOUVELLES  MILITAIRES.  373 

Une  courte  description  du  matériel  permettra  de  se  rendre  compte 
de  la  nouvelle  arme  (1  ). 

La  mitrailleuse  M.  7  (modèle  1907)  est  du  système  Schwarzlose.  Le 
canon  est  un  canon  renforcé  de  carabine.  Chaque  mitrailleuse  dispose 
de  quatre  canons  de  rechange.  Pour  le  tir  avec  des  cartouches  d'exer- 
cice, il  existe  un  canon  spécial.  La  force  de  recul  assure  le  chargement 
automatique.  Le  canon  est  fixe  ;  la  pression  des  gaz  de  la  poudre  est 
supportée  directement  par  la  fermeture.  Il  y  a  donc  un  certain  retard, 
provenaot  de  ce  que  le  projectile  doit  être  sorti  du  canon  avant  que  le 
mécanisme  commence  à  fonctionner.  La  vitesse  du  tir  est  néaamoins 
suffisante  (400  coups  à  la  minute). 

Une  qualité  appréciable  de  cette  mitrailleuse  est  la  simplicité  du 
mécanisme.  La  Bévue  de  Streffleur  donne,  à  ce  sujet,  les  indications 
suivantes  : 

Nombre  de  pièces     nombre 
de  de 

fermeture.  reseort». 

Mitrailleuse  Maxim 35  i4 

—  Hotchkiss 28  7 

—  Bergmann 24  10 

—  Archiduc-SaWator.' 39  7 

—  Schvrarzlose 11  1 

En  faisant  ressortir  que  le  mauvais  fonctionnement  du  mécanisme 
d'une  mitrailleuse  est  souvent  dû  à  un  ressort,  cette  Revue  insiste  spé- 
cialement sur  ce  fait  que  le  système  Schwarzlose  comprend  un  seul 
ressort. 

L'affût  consiste  en  un  trépied,  disposé  de  façon  à  permettre  le  tir,  le 
tireur  étant  assis  ou  couché. 

Le  bouclier,  en  tôle  d'acier,  n'existe  que  pour  les  mitrailleuses  d'in- 
fanterie. 11  est  peint  en  couleur  khaki  ;  lorsque  la  mitrailleuse  est  placée 
devant  un  fond  sombre,  le  bouclier  doit  être  recouvert  avec  une  housse 
de  laine  vert-oliire. 

Les  cartouches  sont  celles  du  fusil  M.  95  ;  elles  sont  placées,  par  250, 
sur  des  bandes  à  cartouches.  Chaque  mitrailleuse  est  approvisionnée  en 
temps  de  guerre,  à  10,000  (infanterie)  ou  1 5,000  (cavalerie)  cartouches. 

Tout  le  matériel  est  porté  par  de^  animaux  de  bât. 

Les  caractéristiques  principales  de  ce  matériel  sont  résumées  par  les 
données  numériques  suivantes  (2)  : 

ikrmées  générales  :  Calibre,  8  millimètres  ;  poids  de  la  balle,  15k'',8; 


(1)  Revue  autrichienne  de  Streffleur,  mars  et  juin  1908. 
(2)i6t(2.,marsl908,  p.481. 


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374  NOUVELLES  MILITAIRES.  N*97«. 

Titeste  initiale,  580  mètres;  pression  maxima,  2,800  atmosphères; 
portée  maxima,  2,400  pas;  Titesse  de  tir,  400  coups  à  la  minute;  char- 
gement total  du  mulet  de  pièce,  97  kilogrammes  ;  chargement  total  du 
mulet  de  munitions,  4 01 -i 05  kilogrammes. 

Pièce  :  Longueur  totale,  94c™,5;  poids  (sans  eau  ni  huile),  17^^,%; 
eau  et  huile,  3^,5  ;  longueur  du  canon,  53  centimètres. 

A/fiU:  Longueur  totale,  i  mètre;  poids,  18^5;  hauteur  maxima  au- 
dessus  du  sol,  60  centimètres;  hauteur  moyenne  au-dessus  du  sol, 
45  centimètres;  hauteur  maxima  au-dessus  du  sol,  25  centimètres; 
angle  de  fauchage  latéral,  35*;  angle  de  tir  maximum  au-dessui  de 
^horizontale,  37^;  angle  de  tir  maximum  au-dessous  de  rboriioo- 
Ule,  18». 

Bouclier:  Largeur,  80  centimètres;  hauteur,  97  centimètres  ;  poids, 
20  kilos. 

Bande  à  cartouches  :  Nombre  de  cartouches,  250;  longueur  de  la 
bande,  8^,62;  poids  de  la  bande,  8^^,250  (4^^,500  ayec  des  cartouches 
d'exercice). 

Caisse  à  cartouches  :  Poids  de  la  caisse  vide,  2  kilos  ;  poids  de  la  caisse 
pleine,  52  kilos;  nombre  de  cartouches,  1,350. 


Création  de  nouyeaux  détachements  de  mitrailleuses.  —  Une 
décision  du  6  mai  4908  (1)  a  créé,  par  district  de  honTod  (landvehr 
hongroise),  un  détachement  de  4  mitrailleuses  d'infanterie,  et,  au 
i*'  hussards  houTed,  un  détachement  de  4  mitrailleuses  de  cavalerie. 

L'armée  austro-hongroise  compte  donc  actuellement  : 

57  détachements  de  mitrailleuses  d'infanterie  :  39  à  2  pièces  (dans 
l'armée  commune);  18  à  4  pièces  (11  dans  la  landwehr  autrichieDoe, 
7  dans  la  landwehr  hongroise)  ;  3  détachements  de  mitrailleuses  de 
cavalerie  à  4  pièces  (2  dans  l'armée  commune,  i  dans  la  landwehr 
hongroise). 

La  création  de  36  autres  détachements,  à  2  pièces,  dans  rinfanteri^' 
de  la  landwehr  autrichienne,  annoncée  par  la  presse  en  avril  der- 
nier (2),  est  probable,  en  raison  du  Tote  de  la  loi  sur  TaugmentatioD 
du  contingent  de  la  landwehr. 


Adoption  d'une  tenue  d'été.  —  Par  décision  du  4  juillet  1908,  une 
vareuse  d'été,  en  toile  gris-bleu,  à  col  rabattu,  a  été  adoptée  pour  les 


(1)  Verordnungsblatt,  8  août. 

(2)  Voir  1"  semestre  1908,  p,  584. 


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N*971.  NOUYBLLES  MILITAIRBS.  375 

officiers  et  les  hommes  des  troupes  à  pied  et  de  i*artillerie  de  forte- 
re«se. 

Elle  est  destinée  à  être  portée  pendant  la  saison  chaude,  avec  le  pan- 
talon d'été  actuellement  en  usage,  lors  des  exercices  dans  le  périmètre 
de  la  garnison  ou  du  camp  d'instruction  et  à  l'intérieur  des  casernes  (i). 


Modifications  a  l'organisation  des  pionniers.  —  Une  décision  du 
18  mai  1908  (2)  a  apporté  certaines  modifications  à  l'organisation  des 
pionniers  : 

Création  de  deux  nouTelles  inspections  de  pionniers  à  Linz  et  Grax; 

Création  d'un  cadre  pour  détachements  de  torpilleurs  fluviaux  (i  offi- 
cier, 28  hommes)  au  !•'  bataillon  (Presbourg); 

Création  d'un  cadre  pour  détachements  de  pontonniers  chargés  des 
ponts  métalliques  (5  officiers,  i03  hommes)  au  5*  bataillon  (Krems); 

Création  de  18  détachements  de  pionniers  pour  les  autorités  des 
constructions  militaires;  cTes  hommes  sont  affectés  au  serrioe  des  cons- 
tructions et  à  celui  des  bureaux  dans  les  directions  du  génie,  soit  à 
titre  temporaire  pour  six  mois,  soit  à  titre  permanent;  ils  comptent  à 
la  5'  compagnie  de  chaque  bataillon,  les  premiers  dans  l'effectif  de 
cette  unité,  les  seconds  en  excédent  (3)  ; 

Réduction  de  l'effectif  de  chaque  5*  compagnie  de  3  hommes  (104  au 
lieu  de  107); 

Spécialisation  complète,  dès  le  temps  de  paix,  de  cette  compagnie, 
comme  unité  de  forteresse,  destinée  h  l'attaque  et  à  la  défense  des 
places;  dorénavant  les  5*"  compagnies  seront,  en  permanence,  déta- 
chées de  leur  bataillon  dans  une  forteresse,  et  recevront  une  instruction 
spéciale,  dirigée  par  l'inspecteur  des  pionniers  dont  elles  relèvent  ;  au 
point  de  vue  administratif  seul,  elles  dépendront  do  leur  bataillon; 

Formation  de  deux  demi-bataillons  provisoires,  comprenant  l'un  les 
deux  compagnies  détachées  à  Gôrz  (frontière  italienne,  Nord  de  Trieste), 
l'autre  les  deux  5*'  compagnies  détachées  à  Pola. 


SDPP&BSSION  BBS  TAMBOURS  DANS   LA   LANDWEHR  HONGROISE.  —  Par 

analogie  avec  la  mesure  prise  dans  la  landwehr  autrichienne  (4),  les 


(1)  YeTffrdnmg$b(att,  8  août. 

(2)  Verordmmgsblatt,±S9iOÛt, 

(3)  Effectif  total  de  ces  18  détachements  :  142  sous-officiers  et  sol- 
dats (S6  à  titre  permanent,  86  à  titre  temporaire). 

(4)  Voir  2«  semestre  1908,  p.  175. 


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376 


NOUYBLLBS  MIUTAIRB8. 


N«97i.l 


tambours  sont  supprimés  dans  la  honTed  et  remplacés  par  des  cUiroos, 
dont  le  nombre  est  porté  à  4  par  compagnie  (i). 


AUGMBHTATION  DB  LA  80LDB  DBS  0PPICIBK8.  —  La  SOlde  des  officteiS 

a  été  augmentée  en  1908.  Les  nouveaux  tarifs  entrent  en  vigueur  ao 
i«'  octobre  i908.  Ils  sont  indiqués  ci-après  et  comparés  aux  SDciens 
tari  5). 


GSADBS. 


Feldzeogmeister  (comman- 
dant de  corps  d'armée). 

FeldmarschalMeutnaDt  (gé- 
néral de  dirision) 

Général-major 

Colonel 

Ueutenant-colooel 

Commandant 

Capitaine 

Lieutenant 

Sous-lieutenant 


A  liane  :  3,600 
A  9  ans  :  3,940 
A  4  ans  :  3,000 
S*  classe  :  i,400 


2.040 
1.680 


■oidi  n^»**^"*  *?  ^°'*"">°"  i^*  couronne  »iit  1  tt.  OB  environ).  O  tarif  vise  ieulenwst  U 
solde  nelte,  Mns  indemnités. 


(I)  Verordnungsbîatt,  8  août. 


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N*  974 .  NOUVELLES  MILITAIRES  •  377 

Lignes  ferréis  bn  Dalmàtib.  —  La  Revue  a  signalé  précédem- 
ment (1)  la  construction  d*une  ligne  ferrée  entre  le  réseau  autrichien 
et  ia  Dalmatie. 

La  presse  aastro-hongroise  annonce  que  les  travaux  préparatoires  de 
cette  ligne  sont  très  atancés.  Des  embranchements  sont  prévus  d'une 
part  sur  Zengg  (c6te  adriatique,  à  70  kilomètres  Sud-Est  de  Fiume), 
de  l'autre  sur  Bihac  (frontière  bosniaque,  à  TOuest  de  Banjaluka)  (2). 


ÉCOLBS  MILITAIRES.  —  Deux  nouvelles  écoles  préparatoires  militaires 
{Mililàr-Unterrealschulen)  ont  été  créées,  l'une  en  Autriche,  à  Enns, 
Tautre  en  Hongrie,  à  Kismarton  (Eisensladl). 

li  y  a  donc  désormais  8  de  ces  écoles  en  Autriche-Hongrie  :  6  en 
Autriche,  2  en  Hongrie. 

APPBOYISIONNEMBNT  DR  MUNITIONS  D*ARTILLERIB  ET  D*mFÀNTBRIE 
0158  LE  CORPS   D'aRMÉB    (NOUVEAU    MATÉRIEL)    (3).  —  L'adoption   du 

nouTeau  matériel  d'artillerie  de  campagne  a  conduit  à  une  réorganisa- 
tion des  parcs  de  munitions  dans  le  corps  d'armée. 

Comme  on  le  sait,  le  corps  d'armée  austro-hongrois  à  trois  divisions 
comprend  : 

1**  En  Autriche  :  cinq  régiments  (4),  à  quatre  batteries  de  six  pièces 
(un régiment  d'obusiers  légers,  quatre  régiments  de  canons); 

2*  En  Hongrie  :  quatre  régiments  (un  d'obusiers  légers,  trois  de 
cauons). 

Dans  chaque  corps,  il  existe  :  par  division  d'infanterie,  un  parc  de 
munitions  divisionnaire  ;  pour  les  troupes  non  endivisionnées,  un  parc 
de  munitions  de  corps. 

1.  Parc  divisionnaire.  —  Quatre  colonnes  de  munitions  d^infanterie^ 
portant  chacune  40  cartouches  par  homme,  pour  l'ensemble  de  la  divi- 
sion (approvisionnement  égal  à  celui  de  la  voiture  de  compagnie  ou  au 
tiers  de  celui  de  l'homme).  Ces  colonnes  se  divisent  en  sections,  dont 


(1)  Voir  1"  semestre  1908,  p.  300. 

(2)  Voir  la  carte  publiée  dans  le  !«'  semestre  1908,  p.  300. 

(3)  ifetme  de  Streffleur,  juin;  Post,  2  juin;  Neue  freie  Presse, 
29 mars;  conférence  du  colonel  d'état-major  Csicserics. 

(^)  Cette  organisation  ne  sera  complètement  réalisée  qu'en  1910; 
actuellement,  le  corps  d'armée  autrichien  compte  quatre  régiments  et 
demi  seulement,  soit  dix-huit  batteries  au  lieu  de  vingt. 


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376 


NOUYBLLBS  MILITAIRBS. 


N«971. 


tambours  sont  supprimés  dans  la  honTed  et  remplacés  par  des  clairon^ 
dont  le  nombre  est  porté  à  4  par  compagnie  (i). 


AUGMBIITATION  DB  LA  80LDB  DBS  0FFIGIBK8.  —  La  solde  des  officiers 

a  été  augmentée  en  1908.  Les  nouveaux  tarifs  entrent  en  vigueur  au 
i«'  octobre  i908.  Ils  sont  indiqués  ci-après  et  comparés  aux  anciens 
tarif». 


Feldzeugmeister  (comman- 
daDt  de  corps  d'armée). 

FeldmarschalMeutnaDt  (gé- 
néral de  dirision) i 

Général-major 

Colonel 


Lieutenant-colonel . 
Commandant 


Capitaine. 


Lieutenant. 


Sous-lieutenant. 


TARIF    ANNUEL    (1). 


tOLBI  ACTCRLLI. 


16,800 
U,046 
11,400 

7,200 

1/4  :  6,000 
3/4  :  5.400 

4,008 


A  14  ans  :  3,600 
A  9  ans  :  3,Î40 
A  4  ans  :  3,000 
2«  classe  :  2,400 


2.040 


1,680 


■OLBB    HOCriLU. 


1/2: 
1^: 

1/2: 
1/2: 

1/2: 
1/2: 

1/2: 
1/2: 

4/2: 

1./2: 

1/2: 
1/2  : 

A  15  ans  : 
A  12  ans  : 
A  9  ans  : 
6  ans  : 
3  ans  : 
Début  : 


A 
A 


A    9  ans  : 

A    6  ans  : 

A    3  ans  : 

Début  : 

A    6  ans  : 

A    3  ans  : 

Début  : 


18.000 
16,800 

16,000 
14,016 

13.000 
11,400 

8,000 
7,200 

6.200 
5.400 

4,800 
4,400 

4,400 
4,000 
3.600 
3,400 
3,200 
3.000 

2,800 
2.600 
2,400 
2,200 

2,000 
1.800 
1.680 


(1)  Exprimé  en  couronnes  (ane  couronne  >ant  1  fr.  05  environ).  Ce  tarif  vise  teulei&eBt  U 
solde  nette,  sans  indeinnitcii. 


(1)  Verordnungsblattf  8  août. 


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N«974.  NOUTBLLBB  MILITAIRES.  377 

Lignes  fbrréis  en  Dàlmàtib.  —  La  Revue  a  signalé  précédem- 
ment (i)  la  construction  d'une  ligne  ferrée  entre  le  réseau  autrichien 
et  la  Dalmatie. 

La  presse  austro-hongroise  annonce  que  les  travaux  préparatoires  de 
cette  ligne  sont  très  atancés.  Des  embranchements  sont  prévus  d'une 
part  sur  Zengg  (côte  adriatique,  à  70  kilomètres  Sud- Est  de  Fiume), 
de  l'autre  sur  Bihac  (frontière  bosniaque,  à  l'Ouest  de  Banjaluka)  (2). 


ÉGOLKS  MILITAIRES.  —  Deux  nouvelles  écoles  préparatoires  militaires 
{Mililâr-Unterrealsckulen)  ont  été  créées,  Tune  en  Autriche,  à  Enns, 
l'autre  en  Hongrie,  à  Kismarton  (Eisenstadt). 

Il  7  a  donc  désormais  8  de  ces  écoles  en  Autriche-Hongrie  :  6  en 
Autriche,  2  en  Hongrie. 

APPBOTISIONNBMENT  DR  MUNITIONS  D*ARTILLBRIB  ET  D*INFANTBRIB 
DANS  LE   CORPS   D'aRMÉB    (NOUVEAU    MATÉRIEL)    (3).  —  L'adoptiou   du 

nouveau  matériel  d'artillerie  de  campagne  a  conduit  à  une  réorganisa- 
tion des  parcs  de  munitions  dans  le  corps  d'armée. 

Comme  on  le  sait,  le  corps  d'armée  austro-hongrois  à  trois  divisions 
comprend  : 

\^  En  Autriche  :  cinq  régiments  (4),  à  quatre  batteries  de  six  pièces 
(un  régiment  d'obusiers  léger.«,  quatre  régiments  de  canons)  ; 

2^  En  Hongrie  :  quatre  régiments  (un  d'obusiers  légers,  trois  de 
canons). 

Dans  chaque  corps,  il  existe  :  par  division  d'infanterie,  un  parc  de 
munitions  divisionnaire  ;  pour  les  troupes  non  endivisionnées,  un  parc 
de  munitions  de  corps. 

L  Parc  divisionnaire,  —  Quatre  colonnes  de  munitions  d'infanteriCy 
portant  chacune  40  cartouches  par  homme,  pour  l'ensemble  de  la  divi- 
sion (approvisionnement  égal  à  celui  de  la  voiture  de  compagnie  ou  au 
tiers  de  celui  de  l'homme).  Ces  colonnes  se  divisent  en  sections,  dont 


(1)  Voir  i"  semestre  1908,  p.  300. 

(2)  Voir  la  carte  publiée  dans  le  !«'  semestre  1908,  p.  300. 

(3)  Bévue  de  Streffleur,  juin;  Post,  2  juio;  Neue  freie  Presse , 
29  mars;  conférence  du  colonel  d'état-major  Csicserics. 

(4)  Cette  organisation  ne  sera  complètement  réalisée  qu'en  1910; 
actuellement,  le  corps  d'armée  autrichien  compte  quatre  régiments  et 
demi  seulement»  soit  dix-huit  batteries  au  lieu  de  vingt. 


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378  NOUVKIX.BS  MIUTAIRES.  N«  974. 

le  nombre  correspond  à  celui  des  régiments  de  la  division.  Chaque 
homme  dispose  donc  de  :  120  cartouches  sur  lui,  40  dans  la  voitare 
de  compagnie,  160  au  parc  de  munitions  ;  en  tout,  320  cartouches. 

Pour  chacun  des  régiments  d'artillerie  affectés  à  la  diyision,  quain 
<olonnei  de  munitions  (TartiUerie^  divisibles  chacune  en  autant  de  sec- 
tions que  le  régiment  a  de  batteries.  Une  colonne  de  munitions  porte 
environ  les  trois  quarts  de  TapproTisionnement  de  la  batterie.  Chaque 
pièce  dispose  donc  de  :  126  coups  dans  la  batterie,  372  coups  au  parc 
de  munitions:;  en  tout,  498  coups. 

II.  Parc  de  corps.  —  Pour  chaque  régiment  de  l'artillerie  de  corps 
(  en  général  un  régiment  d'obusiers  légers  de  campagne  ),  quatrt 
colonnes  de  munitions  d^artiîlerie  analogues  à  celles  du  parc  dimon- 
naire. 

Au  combat,  en  principe,  une  colonne  de  munitions  d*inbnterie  par 
division,  et  deux  d'artillerie  par  régiment  d'artillerie  suivent  immédia- 
tement les  troupes.  Le  reste  est  maintenu  en  arrière. 


BBLGIQUB. 


Nouvelles  voies  ferrées.  —  Pour  désencombrer  la  ligne  Bruxelles- 
Liège,  de  plus  en  plus  surchargée  par  le  trafic  toujours  croissant,  une 
ligne  de  raccord  sera  contruite  entre  les  chemins  de  fer  Bruxelles- 
Liège  (station  de  Fex he-le-H au t -Clocher)  et  Namur — Liège  (station  de 
Kinkempois). 

Elle  coûtera  tiOO,ÛOO  francs. 

D'autre  part,  la  construction  de  la  ligne  Bertrix — Muno  (frontière 
française  près  de  Carignan)  est  décidée  (1). 


La  Belgique,  puissance  colouiale.  —  L'annexion  du  Ck»ngo,  votée 
par  le  Parlement  belge,  a  fait  de  la  Belgique  une  puissance  colo- 
niale (2). 


(1)  Soir,  11  juillet. 

(2)  Vote  de  la  Chambre  des  représentants,  le  20  août  190S  : 
annexion,  par  83  voix  contre  S4  et  9  abstentions  ;  loi  coloniale,  pv 
90  voix  contre  48  et  7  abstentions.  Vote  du  Sénat,  le  9  septembre  : 
annexion,  par  63  voix  contre  24  ;  loi  coloniale,  par  66  voix  contre  Î2. 

Superficie  :  Belgique,  29,455  kilomètres  carrés;  Congo,  2,350,000. 


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N*  971 .  NODTELLBS  MILITAIllBS.  379 

L'organisation  de  la  «  force  publique  »  du  Congo  a  été  indiquée  ici 
même  Tannée  dernière  (1).  Elle  n'a  pas  Tarie  depuis  lors. 


BULGARIE. 


Promotions  des  écoles.  —  Par  décret  ministériel  n<>  29  du  2  août 
1908,  98  élèTes  de  l'École  militaire  de  Sofia  ont  été  promus  sous-lieu- 
tenants  et  classés  :  45  dans  l'artillerie,  32  dans  la  cavalerie,  19  dans 
les  pionniers,  2  dans  l'infanterie. 

En  outre,  6  élèves  de  la  même  école  sont  nommés  <c  candidats  offi- 
ciers »,  i  dans  Tartillerie,  1  dans  la  cavalerie  et  4  dans  les  pionniers  et 
seront  promus  soui^-lieutenants  dans  six  mois. 

Si  on  ajoute  à  cette  promotion  celle  des  187  sous-lieutenants  d'infan- 
terie fournis  en  février  par  Vu  Annexe  provisoire  »  qui  a  fonctionné  en 
1907-1908  à  côté  de  l'École  des  officiers  de  réserve  de  Kniajewo,  on 
voit  que  l'année  1908  aura  apporté  un  contingent  de  291  officiers  du 
service  actif  à  l'armée  bulgare. 


GoHPAGifiES  DE  MITRAILLEUSES.  —  La  Rcvue  a  signalé  en  1907  (2), 
la  création  prévue  dans  chaque  régiment  d'infanterie  et  dans  chaque 
brigade  de  cavalerie,  d'un  détachement  de  mitrailleuses,  au  total 
36  détachements  pour  l'infanterie  et  3  pour  la  cavalerie. 

Une  décision  ministérielle  n»  179,  du  23  mai  1908,  prescrit  la  forma- 
tion, à  Sofia,  de  deux  «  cours  temporaires  »  d'une  durée  de  trois  se- 
maines chacun  : 

Le  premier,  destiné  aux  officiers  d'infanterie  (un  capitaine  en  second 
par  régiment),  afin  de  les  instruire  sur  l'emploi  et  l'entretien  de  la 
mitrailleuse  ; 

Le  second,  réservé  aux  maîtres  armuriers,  qui  recevront  un  ensei- 
gnement plus  détaillé  sur  l'entretien  de  cette  arme  et  les  réparations 
qu'elle  entraîne. 

Ces  cours  ont  eu  lieu  cette  année  en  juin  et  juillet. 

La  décision  ministérielle  précitée  prescrit,  en  outre,  que  le  capitaine 
en  second,  avec  l'aide  du  maître  armurier,  aura  à  instruire,  à  sa  rentrée 
au  corps,  deux  sous-officiers  et  quatre  hommes  de  troupe  destinés  à 
servir  d'instructeurs. 


(1)  Voir  2«  semestre  1907,  p.  176. 

(2)  Voir  !•'  semestre  1907,  p.  489. 


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380  NOUVELLES  MILITAIRES.  M* 914. 

Ce  personnel,  dont  Tiiutractioii  doTra  être  achevée  avant  la  fia  de 
Tannée,  constituera  le  noyau  des  compagniet  de  mitrailleuses  i 
quatre  pièces  (Maxim)  à  former  dans  chaque  régiment  (à  deux  pièces  en 
temps  de  pjiiz). 

Ces  compagnies  comprendraient  :  1  capitaine  en  second,  1  lieuteo&Dt 
ou  sous-lieutenant,  A  sous-officiers,  24  hommes  et  12  chevaux. 


DANEMARK. 


Le  rapport  de  l4  commission  parlbmbntàirb  de  défense.  —  Le 
rapport  de  la  Commission  parlementaire  de  défense  du  Danemark  vient 
de  paraître. 

Cette  commission,  convoquée  par  décret  du  7  mars  i902,  devait, 
«  tout  en  ayant  égard  aux  ressources  de  TÉtat,  et  aux  charges  pécu- 
niaires que  ce  dernier  pouvait  supporter,  soit  immédiatement,  soit 
annuellement  et  dans  la  suite,  établir  un  projet  d*en8emble  d'orga- 
nisation de  la  défense  sur  terre  et  sur  mer,  approprié  à  la  situation  du 
pays  et  susceptible  de  garantir  sa  neutralité  ». 

Elle  était  composée  de  dix-huit  membres  du  Parlement  et  de  quatre 
membres  techniques  (deux  de  la  guerre,  deux  de  la  marine). 

La  commission  n'a  pas  abouti  à  la  présentation  d'un  projet  unique, 
ralliant  les  sufifrages  de  tous  les  membres;  quatre  projets  se  trouvent 
en  présence,  dont  le  plus  important,  celui  qui  a  réuni  la  majorité  des 
voix,  est  dû  au  groupe  réformateur  de  gauche. 

Les  principales  dispositions  contenues  dans  ce  projet,  sont  : 

i*  Pour  l'armée,  en  ce  qui  concerne  le  recrutement  : 

a)  Le  retour  au  service  obligatoire  égal  pour  tous  ; 

b)  Le  service  militaire  commençant  à  20  ans  au  lieu  de  22  ; 

c)  La  durée  du  service  fixée,  comme  actuellement,  à  seixe  ans. 
En  ce  qui  concerne  l'organisation  : 

a)  L'augmentation  de  l'infanterie,  qui  recevra  2,700  recrues  en  plus; 

h)  La  réduction  de  la  cavalerie  de  cinq  à  trois  régiments.  Le  service 
de  la  cavalerie  pouvant  èlre,  au  dire  de  la  commission^  assuré  par  des 
cyclistes  ; 

c)  La  suppression  du  grade  de  sous-lieutenant  ; 

d)  La  création  de  trois  compagnies  cyclistes  et  automobilistes. 
2«  Pour  la  marine  : 

a)  La  fixation  d'un  type  de  cuirassé; 

b)  La  limitation  à  quatre  du  nombre  des  navires  de  ce  type  à  ooos- 
truire,  à  six  de  celui  des  sousrmarins; 

c)  La  mise  à  la  disposition  de  la  marine,  pour  perfectionner  les 


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N*  974.  NOUVELLES  MILITAIRES.  381 

défenses  sous-marines  et  le  matériel  des  torpilleurs,  d'une  somme  de 
9  millions  de  couronnes. 

3«  Pour  les  ouTrages  fortifiés  : 

a)  L'amélioration  des  défenses  de  Copenhague  (front  de.  mer)  ; 

h)  La  création  d'un  point  d'appui  de  la  flotte  à  Masnedô. 


KMPIRB  ALLEMAND. 

ACADÉMIE  TECHNIQUB  MILITAIRE.  —  Le  i"  octobre,  seront  détachés 
à  l'Académie  technique  militaire  de  Berlin  :  pour  le  cours  inférieur 
d'artillerie  à  pied,  45  lieutenants  d'artillerie  à  pied  ;  pour  la  division  de 
l'armement,  3  premiers  lieutenants  et  i5  seconds  lieutenants  d'infan- 
terie, 4  premiers  lieutenants  et  17  seconds  lieutenants  d'artillerie  de 
campagne  et  3  lieutenants  d'artillerie  à  pied;  pour  le  cours  de  pionniers, 
42  lieutenants  de  pionniers  et  1  d'infanterie;  pour  la  dÏTision  des  iogé- 
nieurs,  4  premiers  lieutenants  et  1  second  lieutenant  des  inspections 
d'ingénieurs;  pour  la  division  des  communications,  8  premiers  lieute- 
nants et  i4  seconds  lieutenants,  appartenant  à  toutes  les  armes,  mais 
principalement  aux  troupes  de  chemins  de  fer^  de  télégraphie  et  de 
communications. 

NouYBAU  PONT  SUR  LE  RHIN  (i).  —  Le  pont  de  chemin  de  fer  entre 
Dùsseldorf  et  Neuss,  va  recevoir  une  troisième  et  une  quatrième  voie* 

Lorsque  les  travaux  commencés  cette  année  seront  terminés, 
quatre  nouvelles  lignes  ferrées,  à  deux  voies,  franchiront  le  Rhin  infé- 
rieur, à  Cologne  (deux  lignes),  à  Dùsseldorf  et  à  Ruhrort. 


Travaux  de  chemins  db  fbr  a  metz.  —  Des  travaux,  dont  la  dépense 
s'élève  à  près  de  35  millions,  ont  été  inaugurés  le  17  août  dernier.  Ils 
comprennent  :  un  redressement  du  cours  de  la  Seille,  une  nouvelle 
gare  des  voyageurs,  bâtie  sur  l'emplacement  de  l'ancien  port  du  canal, 
une  gare  aux  marchandises,  dont  les  installations  occupent  la  plaine  du 
Sablon,  enfin,  le  quadruplement  du  tronçon  à  double  voie  de  Metz  à 
Woippy. 

Modifications  a  l^ehplacembnt  des  troupbs.  —  A  partir  du  IS  sep- 
tembre 1908,  le  district  de  landwer  de  Vihhofen  (Ifl*  bavarois),  sera 


(1)  Voir  i«'  semestre  i908,  p.  309  et  519. 


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382  NOUVELLES  MILITAIRES.  N«9;i. 

transféré  à  Deggendorf  et  sera  désigné  par  le  nom  de  eette  dernière 
localité. 

Au  31  octobre  1908,  les  9*  et  10«  compagnies  du  8*  régiment  d'artil- 
lerie à  pied  seront  transférées  de  Metz  à  Thionville,  où  se  trouvent  déjà 
les  IP  et  12*  compagnies  du  même  régiment.  La  garnison  deThioo- 
yille  comprendra  donc  désormais  un  balaillon  entier  d'artillerie  à  pied 

Le  1*'  avril  1909,  le  1*'  escadron  du  6'  régiment  de  chevau-légers 
baTarois  quittera  sa  garnison  de  Neumarkt,  pour  rejoindre  à  Bayreuth 
le  reste  du  régiment. 


PORTUGAI.. 


Budget  bt  effectif  BUDGÊrAiRB.  —  Le  budget  de  la  guerre  pour 
Pexercice  1907-08,  a  été  fixé  à  7,725,569  milreU  (52,876,908  fr.  au 
cours  nominal)  pour  les  dépenses  ordinaires  et  746,500  milrds 
(4, 143,075  fr.)  pour  les  dépenses  extraordinaires;  dont  416,500  milrei» 
pour  Tacquisition  de  matériel  d'artillerie  de  campagne  et  de  fusils  (1). 

Pour  l'année  1908-09,  Teffectif  budgéUire  a  été  fixé  à  30,000  hom- 
mes. Le  contingent  à  incorporer  en  automne  1908  comprendra 
16,900  recrues,  dont  15,200  pour  l'armée  proprement  dite,  800  pour  la 
marine,  500  pour  les  gardes  municipales  (Lisbonne  et  Porto)  et  400 
pour  la  garde  fiscale  (douaniers). 


TURQUIE. 


L'armée  turqub  d'Europe  (2).  —  La  création  en  1907  de  nouvelles 
divisions  actives  dans  les  2'  et  3*  corps  d'armée  a  sensiblement  modiûé 
la  répartition  des  forces  turques  en  Europe. 

Elles  comprendraient  probablement  en  cas  de  mobilisation  (troupes 
actives  et  formations  de  réserve)  : 
!«'  corps  cTarmée  (Ordou),  Gonstantinople  : 
1  <*"  et  2«  divisions  d'infanterie  (oizam)  (3),  25  bataillons  ; 
1  ^^  division  de  cavalerie  (nizam),  32  escadrons  ; 


(1)  Voir  1907,  1<^'  semestre,  p.  519,  la  nouvelle  relative  au  budget 
pour  l'eiercice  1906-07  (et  non  pour  1907,  comme  cela  a  été  écrit  par 
erreur). 

(2)  La  Bévue  a  donné  en  juin  dernier  la  composition  de  l'armée  bul- 
gare, voir  1«'  semestre  1U08,  page  589  et  2«  semestre  1908,  page  96. 

(3)  Armée  active. 


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N-974. 


NOUVELLES  MILITAIRES. 


38a 


l'*  dÎTÎsion  d'artillerie  (nisara),  39  batteries; 

i^,  2%  3«  et4«  diTisions(rédif  (1)  de  1"  catégorie)  (Agie-Mineure) , 

64  bataillons  et  16  escadrons, 
û  corps  (Tarmée,  Ândrinople  (Thrace)  : 

3^,  À*,  20^  et  21^  dii^isions  d'infaoterie  (nizam),  52  bataillons; 

â*"  diyision  de  cavalerie  (nizam),  35  escadrons  ; 

2<'  division  d'artillerie  (niiam>,  53  batteries  ; 

6«,  7®  et  8«  divisions  (rédif  de  i'«  catégorie)  (Asie-Mineure),  48  ba- 
taillons et  12  escadrons  ; 

25"  et  26''  divisions  (rédif  de  2»  catégorie)  (Thrace),  40  bataillons. 
®  corps  d'armée,  Salonique  (Macédoine)  : 

5«,  6*^,  9«,  17%  18%  22«  et  23»  divisions  d'infanterie  (niiam)  et 
47*  brigade  d'infanterie  (nizam)  au  total  sept  divisions  et  demie, 
126  bataillons; 

3*  division  de  cavalerie  (nizam),  47  escadrons  ; 

3*  diviaos  d'artillerie  (nizam),  55  batteries  ; 

12"  division  et  22«  brigade  (rédif  de  i"  catégorie)  (Asie-Mineure), 
24  bataillons  et  16  escadrons  ; 

28%  29%  30%  31%  32*,  33«  et  34«  divisions  (rédif  de  2«  catégorie) 


ERRATA 


Page  383  : 

!!P^  m  lieu  di.>  :  52  batailloni,  lin  :  64  Latailîoûs, 
'^V^^m  Iku  ^e  :  i03  balaillons  lire  :  m  bataillons. 


}'}^ 


"■'^'-  liiiis  ïê  prochain  numéro.  ^  vu» 

Cù«âTlTiiTlOK    DÉFINITIVE    DU  BÎ;Gl3ÏEx>r  DE  <:AVALIiKlB  DK  CfilHÊ 

—  U*aprè!i  une  circulaire  de  l'état-mHJor  n"   138,  du  10/23  août  " 
le  régiment  de  cavalerie  de  Crimée  est  dédnïLivemeat  constitué. 


(1)  Réserve. 

(2j  Voir  l*f  senieatre  190(j,  p.  529. 


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38J  NOUVELLES  MIUTAIBBS.  N*^"'- 

transféré  à  Deggendorf  et  .era  désigné  par  le  nom  de  cette  dernier. 

*"  A^Sl  octobre  1908,  le»  9-  et  10-  compagnie,  du  8-  régiment  d-artil. 
lert  à  Jied  seront  transférée,  de  Metx  à  Thionville.  où  se  trouvent  ^a 
ru»  et  ia«  compagnie,  du  même  régiment.  U  garnison  de  Tli.on- 
l,e  comprend"  dT  désormais  un  bataillon  entier  d^.rU»ene  à  p.ed 
LeT"  a"il  1909,  le  1"  escadron  du  6-  régiment  de  »heJau-lége^ 
batarL  quTttera  sa'garnison  de  Neumarkt.  pour  rejoindre  à  Bayreuth 
le  reste  du  régiment. 

PORTUGAIS. 

BuoeKX  «  BP.BCX..  BUDGÉtAïa..  -  Le  budget  de  ^^S-^^^^ 

rexercice  1907-08,  a  été  fixé  à  7,m,S69  «l'';;'  f  *'^'«^Jî,^ 

cours  nominal)    pour  les    dépenses    '^^'"^''J'iJ^^'Zi^L 

(i.  4i3  07S  fr.)  pour  les  dépense,  extraordinaires,  dont  «6,5W  m>'  e 

tVÏÏ'illuin'de  matériel  d'arUllerie  de  ca^P'^-  ^t  de  i^ 

Pour  l'année  i908-09._l'eirectit_bud^ét«|.JJ^été  «^«^^^ 30 , ^ h^^^ 


fc*_     A.      îri^rtir'rw^rar        %^ 


/^ 


'  I       Oir  1907,  1"  semestre,  p.  519.  la  nouvelle  relative  au  budget 
«ercice  1906-07  (et  non  pour  1907.  comme  cela  a  été  écnt  par 

'  U  Revue  a  donné  en  juin  dernier  la  composition  de  l'armée  bul- 

,  voir  1"  semestre  1008,  page  589  et  i'  semestre  1908,  page  96. 
A)  Armée  active. 


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N«974.  NOUVBLLRS  MILITAIRES.  38a 

i'*  dÎTÎsion  d'artillerie  (niiam),  39  batteries  ; 

i-,  2«,  3*  et  4»  divisions  (rédif  (î)  de  l^*  catégorie)  (Asie-Mineure) , 
64  bataillons  et  16  escadrons. 
2*  corps  (Tarmée,  Andrinople  (Thrace)  : 

^^,  4*,  20*'  et  21*^  dii^isions  d'infanterie  (nizam),  52  bataillons; 

S**  division  de  cavalerie  (nizam),  35  escadrons  ; 

2«  division  d'artillerie  (niiam),  33  batteries  ; 

6«,  7*  et  8*  divisions  (rédif  de  i'«  catégorie)  (Asie-Mineure),  48  ba- 
taillons et  12  escadrons  ; 

25®  et  26«  divisions  (rédif  de  2«  catégorie)  (Thrace),  40  bataillons. 
3*  corps  cTarmée,  Salonique  (Macédoine)  : 

5«,  6«,  9«,  17«,  18*,  22"  et  23«  divisions  d'infanterie  (nizam)  et 
47*  brigade  d'infanterie  (nizam)  au  total  sept  divisions  et  demie, 
126  bataillons; 

3*  divisioo  de  cavalerie  (nizam),  47  escadrons  ; 

3*  division  d'artillerie  (nizam),  55  batteries  ; 

12»  division  et  22^'  brigade  (rédif  de  i"*  catégorie)  (Asie-Mineure), 
24  bataillons  et  16  escadrons  ; 

28«,  29*,  30*,  3i*,  32",  33»  et  34«  divisions  (rédif  de  2«  catégorie) 
(Macédoine),  120  bataillons. 

Les  effectifs  des  trois  corps  d'armée  d'Europe  s'élèvent  donc  à  : 

En  Europe  :  203  bataillons,  114  escadrons,  147  batteries  (active)  ; 
160  bataillons  de  réserve  (rédif  de  2«  catégorie). 

En  Asie-Mineure  :  136  bataillons  et  44  escadrons  de  réserve  (rédif  de 
1'®  catégorie). 

D'après  les  effectifs  mis  en  ligne  dans  les  campagnes  précédentes,  on 
peut  évaluer  l'effectif  du  bataillon  turc  sur  le  pied  de  guerre  à  environ 
800  hommes  et  celui  de  l'escadron  mobilisé  à  environ  150  hommes. 

Armement.  —  Infanterie  :  fusil  Mauser,  modèle  1890  à  chargeur 
7'°/™,65»  mitrailleuses  Hotchkiss  et  Maxim  ;  artillerie  :  canon  Krupp  à 
tir  rapide  de  75  millimètres  et  ancien  matériel  Krupp  de  87  millimètres. 


RUSSIE. 


Constitution  définitive  du  régiment  db  cavalerie  de  Crimée  (2). 
-  D'après  une  circulaire  de  l'état-major  n»  138,  du  10/23  août  1908, 
le  régiment  de  cavalerie  de  Crimée  est  définitivement  constitué. 


(1)  Réserve. 

(2)  Voir  1"  semestre  1906,  p.  529. 


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384  BIBLIOGRAPHIE.  N«97i. 

Ce  régiment  à  six  escadrons  provient  de  la  transformation  en  régi- 
ment du  groupe  de  Tartares  de  Grimée  qui  ne  comptait  que  trois  esca- 
drons. 


BIBLIOGRAPHIE. 


Commandant  Mordacq»  breveté  d'état-major.  —  La  gubrbb  I5 
Afrique.  Tactique  des  grosses  colonnes.  Enseignements  de  Texpédi- 
tion  contre  les  Béni  Snassen  (1839).  —  Paris,  Ghapelot,  1908,  ud  toI. 
in-8^  de  144  pages  avec  annexes  et  croquis. 

Après  avoir  étudié  dans  son  précédent  ouvrage  sur  un  sujet  ana- 
logue :  La  guerre  au  Maroc,  enseignement  lactique  des  deux  guerres 
franco-marocaine  (1844)  et  hispano-marocaine  (1859-1860)  (1),  les  diffi- 
cultés que  présente  la  guerre  avec  de  gros  effectifs  en  pays  arabe,  le 
commandant  Mordacq  nous  donne,  dans  l'étude  qu'il  présente  aujour- 
d'hui sous  le  titre  :  «  Tactique  des  grosses  colonnes  »  une  étude  d'opé- 
rations menées  à  bien  dans  des  conditions  analogues. 

Ce  sont  les  opérations  contre  les  Béni  Snassen,  conduites  en  1859 
par  le  général  de  Martimprey. 

La  préparation  attentive  de  l'expédition,  la  composition  du  corps 
expéditionnaire,  ses  procédés  de  stationnement  de  marche  et  de  com- 
bat, sont  les  divers  points  qu'étudie  le  commandant  Mordacq,  et  il  c4)d- 
dut  :  qu'une  grosse  colonne  en  pays  arabe  doit  marcher  en  deux 
groupes,  échelons  de  combat  et  convoi;  que,  pour  combattre,  les  prin- 
cipes de  la  guerre  d'Europe  :  avant*garde,  liaison  des  armes,  offensive, 
manœuvre,  sont  entièrement  applicables  à  la  guerre  en  pays  arabe, 
sous  réserve,  bien  entendu,  des  conditions  différentes  d'armement  et 
de  tactique  des  adversaires. 


(1)  Voir  2«  semestre  1904,  p.  383  et  1"  semestre  1908,  p.  528. 


Le  Gérant  :  R.  Ghapelot. 


Paria.  ->  Imprimerie  R.  CHAPBLOTet  G*,  S,  me  Christine. 


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^, 


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Croquis  N'!  25 


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y, 


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I 


REVUE  MILITAIRE 


DBS 


ARMÉES  ÉTRANGÈRES 


NO  911Z  Novembre  f  908 


LA 


GUERRE  RUSSO-JAPONAISE 


CHAPITRE  X  (fin). 

Opérations  de  la  W  armée  japonaise.  —  Combat  de 
Tachekiao  (S4  juillet).  —  Le  général  Kouropatkîne, 
après  la  décision  prise  (1)  de  défendre  Tachekiao  et 
Simoncheng,  fit  organiser  défensivement  ces  deux  posi- 
tions de  barrage,  dans  la  seconde  moitié  de  juin,  après 
quoi,  à  partir  du  11  juillet,  tous  les  bras  disponibles, 
outre  les  terrassiers  loués  dans  le  pays,  furent  consa- 
crés à  l'organisation  d'une  nouvelle  ligne  fortifiée  à 
Haicheng. 


(i)  Gomme  on  l'a  tu,  cette  décision  lui  fut  très  probablement  impo- 
sée par  l'amiral  Alezeiev,  contrairement  à  sa  propre  opinion  qui  était 
de  défendre  Haicheng.  Il  semble  s'y  être  rangé  de  crainte  d'avoir  le 
dessous  à  Pétersbourg  en  cas  de  conflit  avec  le  vice-roi  et  de  voir  sa 
situation  diminuée  par  la  création  d*une  deuxième  armée  avec  un 
autre  chef. 

25 


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386  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  M*  971 

Après  les  événements  de  la  première  moitié  de  juillet 
qui  Tobligèrent  i  soutenir  le  détachement  de  FEst  par 
le  X*  corps  (moins  la  2«  brigade  de  la  31®  division),  il  se 
vit  réduit  à  assurer  la  défense  de  Tachekiao  et  de 
Simoucheng  avec  deux  groupes  de  forces  dont  Tarticu- 
lation  eut  encore  un  caractère  provisoire  : 

  Tachekiao,  furent  affectés  : 

Le  !•'  corps  sibérien  ; 

Le  IY<*  corps  sibérien  (2*  et  3®  divisions  d'infanterie 
de  Sibérie  moins  une  brigade)  ; 

La  division  de  cavalerie  Samsonov  (1). 

A  Simoucheng,  furent  consacrées  : 

La  5«  division  de  tirailleurs  ; 

Le  2^  brigade  de  la  31*  division  (X«  corps)  ; 

La  i'®  brigade  de  la  2^^  division  d'infanterie  de  Si- 
bérie réunies  sous  le  nom  de  IP  corps  sibérien. 

Entre  ces  deux  groupes,  la  liaison  était  assurée  vers 
Tangtché  par  la  cavalerie  Michtchenko  (Tchita  n'*  1, 
quatre  sotnias  de  Verkhnéoudinsk  n^  1,  le  7®  Cosaques 
de  Sibérie  avec  la  batterie  à  cheval  n^  1  des  Cosaques 
du  Transbaïkal,  les  11^  et  12®  Cosaques  d'Orenbourg, 
avec  une  batterie  à  cheval)  (2)  et  une  batterie  de  mon- 
tagne des  gardes-frontières. 

A  Haicheng,  se  trouvait  en  réserve  la  2^  brigade  de  la 
35*  division  du  XVII®  corps. 

Les  troupes  consacrées  à  la  défense  de  Tachekiao  se 
trouvaient  dans  une  situation  inférieure  à  la  normale. 

Le  I"  corps  sibérien  (!'•  et  9*  divisions)  ne  pouvait 
mettre  en  ligne  plus  de  600  fusils  par  bataillon;  son 
artillerie  comptait  huit  batteries  (soixante-quatre  pièces). 


(1)  SamsoDOT,  épuisé,  a  été  remplacé  après  Kaipiog,  par  TchirikoT, 
puis  par  Kossagovski,  appelé  d'Ynkow;  il  a  repris  son  commandement 
le  23  juillet. 

(2)  Les  deux  batteries  à  cheTal  sont  aussi  numérotées  il«  et  20*. 


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i 


N»  972.  LA  GUERRB  RUSSO-JAPONAISB.  387 

Le  IV*  corps  sibérien  (2*  et  3«  divisions  de  réserre), 
possédait  quatre  bataillons  par  régiment,  avec  un  effectif 
affaibli  par  les  maladies;  une  brigade  était  à  Simou- 
cheng,  deux  bataillons  gardaient  Ynkow  :  deux  autres, 
ta  gare  de  Tachekiao  ;  deux  et  demi  étaient  avec  Micht- 
ehenko;  il  en  restait  dix-sept  et  demi  disponibles;  son 
artillerie  d'ancien  modèle  (huit  batteries)  n'ayant  pas 
été  jugée  digne  d'être  présentée  au  combat,  on  lui 
affecta  quatre  batteries  à  tir  rapide  qui  venaient  d'arri- 
ver d'Europe,  à  destination  de  la  1'®  division  de  Sibé- 
rie (1);  une  d'elles  est  à  Simoucheng;  restent  trois 
batteries. 

La  cavalerie  Samsonov  comprenait  le  régiment  de 
dragons  Primorski  ;  le  S^  Cosaques  de  Sibérie;  quatre 
sotnias  des  4"  et  5®  Cosaques  de  Sibérie ^  quatre  sotnias 
de  gardes -frontières,  demi-sotnia  de  Yerknéoadinsk 
n*  (  ef  un  peloton  d'éclaireurs  du  13*  tirailleurs,  avec 
les  1'*  et  2*  batteries  à  cheval  des  Cosaques  du  Trans* 
balkal. 

Le  commandement  supérieur  était  exercé,  en  vertu 
de  l'ancienneté,  dans  des  conditions  imparfaitement 
définies,  par  le  général  Zaroubaiev,  commandant  le 
IV«  corps  sibérien  (2). 

Description  de  la  position  de  Tachekiao. —  La  position 
choisie  est  à  8  kilomètres  au  Sud  de  la  station  de  Tache- 
kiao; elle  a  été  organisée  dans  les  conditions  suivantes, 
de  l'Ouest  à  l'Est: 

Secteur  du  I^^  corps  sibérien,  —  Mamelon  m  :  obser- 


(1)  InéispoBÎbie,  garabouie  dan»  la  Maodchourie  et  gur  la  voie 
ferrée. 

(2)  Le  général  ZaroubaieT  est  âgé  de  61  aas  ;  ses  fonctions  Tont 
appelé  en  Sibérie,  de  1870  à  1879,  comme  officier  d'état-major  ;  de  1898 
à  1900  comme  chef  d'état-major;  de  1900  à  1904,  il  commandait  la 
9^  dhisioa  d'Europe  {Eimelschriften  de  l'étatrmajor  allemand). 


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388  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  N'  971 

vatoire  d^artillerie  ;  dix  emplacements  pour  pièces  (tir 
indirect) . 

Mamelon  M,  tranchées  d'infanterie. 

Village  de  Tienkiatun,  organisé  défensivement,  pré- 
cédé d'une  tranchée  d'infanterie,  qui  se  prolonge  sur  les 
deux  flancs  (développement,  3,000  mètres);  en  avant, 
un  ruisseau  formant  fossé  ;  au  Sud,  un  pâté  de  maisons 
forme  bastion  de  flanquement  ;  le  tout  est  précédé  de 
trous  de  loup  et  de  réseaux  de  fils  de  fer. 
2,  La  berge  Sud  du  ruisseau  est  aménagée  pour  le  tir,  en 
parapet  de  tranchée. 

Dans  les  jardins  du  village  se  trouvent  deux  emplace- 
ments de  batteries  ;  sur  le  flanc  Ouest,  un  emplacement, 
ainsi  que  sur  le  flanc  Est  ;  à  TOuest  de  M  un  emplace- 
ment ;  tous  sont  bien  défilés  et  dissimulés  (1). 

A  cheval  sur  la  route  mandarine,  vingt -quatre 
emplacements  de  pièces,  sculptés  dans  le  sol,  sans 
épaulements,  précédés  d'une  tranchée  d'infanterie  à 
500  mètres. 

Au  Nord-Est,  en  échelon,  une  redoute  carrée  r. 

En  deuxième  ligne,  Kiaotaipu  (quartier  général  du 
I"  corps),  est  organisé  défensivement. 

Hauteur  au  Nord  de  Wanmatai  :  douze  emplace- 
ments de  pièces  entre  les  deux  pitons,  visibles  des 
hauteurs  à  7,000  mètres  au  Sud  ;  tranchées  d'infanterie 
à  mi-pente;  après  le  15  juillet,  trois  autres  emplace- 
ments furent  créés  au  Nord,  en  b  (ils  furent  seuls 
employés,  à  grand  défilement,  et  le  tir  préparé  com- 
plètement, à  l'aide  d'observateurs  sur  les  hauteurs,  dont 
les  indications  étaient  transmises  par  fanions  ou  par  des 
chaînes  de  plantons  se  passant  des  bulletins. 

Une  position  (2)  avancée  est  sommairement  orgam'sée 


(1)  Le  kaoliang  ou  sorgho  a  3  mètres  de  haut. 

(2}  Les  hauteurs  appelées  Wutai  shan  dans  les  rapports  japonais. 


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N*  972.  LA  aUBRRB  RUSSO-JAPONAISB.  389 

au  Sud  de  Dachapu  pour  deux  régiments  et  une  batterie 
(quatre  emplacements  différents,  du  col  au  Sud  de 
Potaitse,  jusqu'à  Makiatun). 

Secteur  du  /F*  corps  sibérien.  —  Rocher  coté  120  (1); 
quelques  bouts  de  tranchées,  péniblement  creusées  ; 
partie  Est,  cotée  SO,  trois  lignes  de  tranchées,  avec 
abris  à  contre-pentes. 

Au  col  C,  une  batterie  tirant  en  flanquement  de  la 
lignej  vers  le  Sud-Ouest. 

Ligne  de  hauteurs  au  Sud,  cote  60,  organisation  pour 
un  régiment;  à  FEst,  au  Nord  de  Nantaling,  épaule- 
ments  et  rampes  d'accès  pour  trois  batteries;  trois 
étages  de  tranchées  ;  abris  blindés  ;  en  arrière  et  près  de 
Tchanguantun  (2),  une  redoute  en  r,  et  un  ouvrage 
formé  de  tranchées,  sur  le  piton  ;\. 

D'une  manière  générale,  les  tranchées  d'infanterie, 
destinées  à  n'être  occupées  que  par  des  éléments  de  sur- 
veillance, communiquent  par  des  sapes  avec  les  posi- 
tions affectées  aux  troupes,  en  arrière  des  crêtes,  et  qui 
comportent  nombre  d'abris  blindés,  pratiqués  sur  les 
contre-pentes. 

Les  emplacements  d'artillerie  sont  étudiés  pour  le  tir 
indirect,  défilés  même  aux  lueurs. 

La  position  a  un  développement  total  de  12  kilomètres. 

Occupation  de  la  position ^  le  S3  juillet.  —  Le  23  juil- 
let, les  avant-gardes  russes  occupent  les  hauteurs  au 
Sud  de  Dachapu  (régiments  34  et  36  et  une  batterie  de 
la  9«  division)  et  les  crêtes  à  l'Ouest  de  Tangtché. 

En  arrière,  les  troupes  sont  réparties  ainsi  qu'il  suit  : 

Secteur  de  P Ouest,  —  I*"^  corps  sibérien  (quartier  géné- 


(1)  i20  sagènes,  soit  255  mètres. 

(2)  Alias  Tsiaokouantun,  Tsaokuantun. 


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3M  LA  aUBRBE  RUSSO-JAPONAISE.  N*  972. 

rai  à  Kiaotaipo),  du  chemin  de  fer  à  la  cote  120,  au  Kord 
de  liantsiaDchai. 

Secteur  de  F  Est.  —  I  V«  sibérien  :  général  de  brigade 
Oganovskîf  crêtes  au  Sud  et  au  Sud-Est.de  liantsinn- 
tchai;  bataillons  I  et  lY  du  8®(Tomsk);  en  arrière,  au 
Sud  de  Tchanchaitse,  le  12<^  (Bamaoul);  i^  batterie, 
1"  brigade  d'artillerie  de  Sibérie  (1). 

A  TËst,  à  cheval  sur  le  chemin  Nantaling-Ynfenchal  : 
général  de  brigade  Chileiko  :  à  droite,  deux  batailloos 
du  11*  (Semipalatinsk) ;  à  gauche,  le  9*  (Tobolsk]; 
2*  batterie,  1'*  brigade  d'artillerie  de  Sibérie,  batteries 
à  cheval  n*'  11  et  20,  prêtées  par  Michtcheoko. 

Extrême  gauche,  cavalerie  Michtchenko,  avec  deux 
bataillons  du  11^  (Semipalatinsk)  et  deux  compagnies 
du  9»  (Tobolsk). 

Réserve  du  IV®  corps  :  à  Tchanchaitse  :  2*  et  3®  batail- 
lons du  8^  (Tomsk),  le  lO^»  (Omsk),  la  S^  batterie  de  la 
1'*  brigade  d'artillerie  de  Sibérie. 

Réserve  générale,  à  Tsiantatse  :  le  7®  (Krasnoiarsk), 
les  34®  et  36®  tirailleurs  et  deux  batteries  (1'®  et  4®)  de  la 
9®  brigade  d'artillerie  des  tirailleurs. 

Côté  japonais.  —  Le  service  des  renseignements 
évalue  les  forces  ennemies  à  quatre  divisions,  et  possède 
des  croquis  complets  de  Torganisation  de  la  position 
antérieurement  au  15  juillet  (2);  les  avant-postes 
ennemis  occupent  Tangtché,  les  hauteurs  au  Sud  de 
Menkiatun,  de  Tchantsiatun  et  de  Potaitsé. 

L'ordre  d'opérations  (3)  donné  par  «le  général  Oku,  à 


(1)  A  chaque  batterie  soot  Attachées  deux  compagnies  d'iofanterie 
chargées  de  sa  protection  et  de  son  sauvetage  éventuel. 

(2)  Les  emplacements  nouveaux  de  Tartillerie  à  grand  défilement 
n'y  sont  pas  portés. 

(3)  Communiqué  par  l'état-major  de  la  2*  armée;  on  a  identifié  la 
nomenclature  géographique  japonaise  avec  celle  des  Russes. 


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N*  972.  UL  OU  BRRR  RU8S0- JAPONAISE.  394 

Kaiping,  le  20  juillet,  11  heures  du  matin,  porte  les  dis- 
positions suivantes  : 

i®  L  armée  attaquera  le  22,  sur  le  front  Siaotangtché- 
Tchukiatientse  (route  mandarine); 

2^  La  3«  division  (moins  deux  escadrons  et  un  régi- 
ment), quittera  Gotsiatun  à  4  heures  du  matin;  zone  de 
marche,  à  l'Est,  ligne  Yukiatun-Shikwawotse  ;  à  l'Ouest, 
ligne  Tsaokiatun-Liukiatun  ;  la  division  laissera  provi- 
soirement une  fraction  (1)  à  Gotsiatun,  pour  couvrir  la 
marche  de  la  6®;  le  13®  régiment  d'artillerie  lui  est  rat- 
taché; 

3»  La  5*  division  marchera  à  TEst  de  la  3«,  en  liaison 
avec  elle,  et  ira  occuper  le  front  Shikwawotse-hauteurs 
à  TEst  de  Shiaotangtché  ;  elle  laissera  provisoirement  une 
fraction  à  Tsaokiatun,  pour  couvrir  la  marche  de  la  3®; 

4°  La  6®  division  (moins  deux  escadrons  et  un  régi- 
ment), quittera  Gotsiatun  à  4  heures  du  matin,  marchant 
àrOuestde  la  3®;  zone  de  marche  limitée  à  l'Ouest  par 
la  ligne  Shimen-Shisankwantse  ;  après  avoir  refoulé 
l'ennemi,  s'il  y  a  lieu,  elle  aidera  la  4«  division  à  déblayer 
son  front,  et,  d'autre  part,  se  tiendra  en  liaison  avec  la 
3^  division,  tenant  le  front  entre  Liukiatun  inclus  et 
Shisankwantse  inclus  ; 

5^  La  4^  division  (moins  deux  pelotons  de  cavalerie, 
une  batterie  et  un  bataillon),  se  portera  à  l'Ouest  de 
Tchukiatientse  (route  mandarine),  laissant  un  détache- 
ment mixte  à  Haichantsai  (un  bataillon,  une  batterie, 
une  section  du  génie  et  quelques  cavaliers),  pour  cou- 
vrir la  gauche  et  les  derrières  de  l'armée  ; 

6*  La  brigade  de  cavalerie  (Akiyama)  couvrira  le 
flanc  gauche  de  l'armée,  et  reconnaîtra  la  droite  et  les 
derrières  de  l'ennemi;  les  3®  et  6®  régiments  de  cava- 
lerie (moins  un  escadron  chacun)  lui  sont  rattachés. 


(1)  Anciens  avant-^stes. 


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392  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISB.  N«  972. 

V  L'état-major  de  la  brigade  d'artillerie  et  le  15*  régi- 
ment suivront  la  6^  division  sur  Wutien; 

8®  Réserve  de  Tarmée  :  un  régiment  de  chacune  des 
3*  et  6*  divisions  se  rassemblera  à  Wutien  vers  8  heures 
du  matin; 

9®  Le  quartier  général  se  rendra  de  Koukiatse  à  Got- 
siatun,  par  Paling. 

Le  mouvement  fut  remis  au  23,  à  cause  d'une  pluie 
diluvienne,  survenue  le  20,  qui  rendit  la  campagne 
impraticable  aux  voitures. 

Le  23,  après  des  engagements  assez  vifs  sur  le  front 
des  3*  et  6*  divisions,  de  5  heures  à  9  heures  du  matin,  la 
II*  armée  occupa  le  front  Shiaotangtché-Tchukiatientse; 
la  brigade  de  cavalerie  s'est  avancée  jusqu'à  Kouan- 
lountse  (elle  se  repliera  le  soir  sur  Makountsuitse). 

Le  quartier  général  est  à  Gotsiatun. 

Toute  la  journée  se  passe  à  reconnaître  le  front 
ennemi,  dont  les  ouvrages  d'infanterie  sont  nettement 
visibles. 

Le  23  dans  la  journée,  le  général  Oku  donne  son  ordre 
d'engagement  pour  le  lendemain  (1)  : 

1®  L'armée  attaquera  demain  l'ennemi,  sur  le  front 
à  rOuest  de  Tapingling  (Nantaling)  ; 

2®  La  3*  division  (moins  deux  escadrons  et  un  régi- 
ment d'infanterie),  quittera  sa  position  entre  Shikwa- 
wotse  et  Ilualingshan,  et  attaquera  le  front  allant 
d'un  point  à  2,000  mètres  Ouest  de  Tapingling  à  la  col- 
line au  Nord  de  Tchantsiatun  ; 

3^  La  5®  division  se  mettra  en  mouvement  à  4  heures 
du  matin,  en  liaison  avec  la  droite  de  la  3<*,  et  attaquera 
le  Tapingling  ;  elle  surveillera  le  flanc  droit  de  l'armée 
surtout  vers  Tsilaokou  ; 

4*  La  6®  division  (moins  deux  escadrons  et  un  régi- 


(1)  Communiqué  par  Tétat-major  de  la  !!•  armée. 


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N«  972.  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  393 

ment  d'infanterie),  quittera  Liukiaton  à  4  heures,  en  liai- 
son à  droite  avec  la  3®,  et  attaquera  la  hauteur  au  Nord- 
Est  de  Likiatun  (hauteur  120);  elle  prendra  garde  à  son 
aile  gauche  ; 

50  La  !'•  brigade  d'artillerie  (moins  le  14®,  rattaché 
à  la  4®  division),  prendra  position  près  de  Likiatun  à 
4  heures,  de  manière  à  ouvrir  le  feu  à  Taube,  sur  le 
froDt  Tapingling-Wanmatai  ; 

6<*  La  4«  division  prendra  position  près  du  Wutaishan 
(cote  84  Sud- Est  de  Potaitse),  pour  couvrir  solidement 
la  gauche  de  Tarmée;  elle  ne  changera  de  position 
qu'en  cas  de  succès  manifeste  par  ailleurs,  de  Tattaque 
générale.  Le  14«  d'artillerie  lui  est  rattaché; 

7°  La  1"^®  brigade  de  cavalerie  couvrira  le  flanc 
gauche  au  delà  de  la  4®  division  ; 

8°  La  réserve  générale  (18*  et  23*  régiments)  sera  à 
Tulaohotien  à  4  heures  ; 

9®  Le  quartier  général  partira  à  2  h.  30,  et  se  por- 
tera sur  une  hauteur,  à  2,700  mètres  Nord-Est  de 
Talaohotien. 

La  IP  armée  fait  donc  un  mouvement  général  d'oblique 
à  droite;  la  zone  à  TOuest  de  la  route  mandarine  aussi 
bien  que  la  vallée  de  Tangtché  sont  peu  utilisables  pour 
la  manœuvre  à  cause  de  la  boue. 

L'attaque  contre  le  P'  corps  sibérien  se  présentera 
dans  des  conditions  pénibles,  en  terrain  plat,  couvert 
de  sorgho  de  trois  mètres  de  haut  ;  elle  sera  difficile  à 
soutenir  par  Tartillerie  réduite  à  entamer  Faction  à 
6,000  mètres,  puis,  pour  se  rapprocher,  à  descendre 
dans  cette  mer  de  cultures,  où  elle  ne  trouvera  pas  de 
sites,  pas  de  vues,  pas  d'observatoires  et  un  défilement 
aux  vues,  mais  pas  aux  lueurs. 

L'attaque  contre  le  IV*  corps  offre  plus  de  chemine- 
ments à  l'infanterie,  mais  la  nature  tourmentée  du  ter- 
rain, la  raideur  des  escarpements,  rend  très  difficile  l'em- 
ploi et  les  mouvements  même  de  l'artillerie  de  montagne. 


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394  LA.  GUB&R8  RUSSO-JAPONAISE.  M*  91^. 

Du  côté  russe  (1),  la  journée  du  23  n'a  pas  été  sans 
fruit  :  le  combat  d'arrière-garde  des  34®  et  36*  tirailleurs, 
au  Sud  de  Potaitse,  a  fait  déployer  une  brigade  japo- 
naise et  36  pièces  (artillerie  de  la  6*  division). 

Les  rapports  du  général  de  Stackelberg  et  de  la 
cavalerie  de  Samsonov,  de  Taube  à  4  heures  du  soir, 
établissent  la  marche  de  deux  divisions  ennemies  vers 
le  Nord,  entre  la  voie  ferrée  et  le  défilé  de  Tulaohotien 
inclus;  d'une  brigade  vers  Makountsuitse ;  ceux  de 
Michtchenko,  de  9  heures  du  matin  à  6  heures  du  soir, 
accusent  la  présence  d'une  divisdon  marchant  du  Sud 
sur  Menkiatun,  ainsi  que  de  forces  peu  nombreuses  aa 
Sud-Est  de  Tangtché. 

Les  renseignements  sur  l'ennemi  sont  donc  plus  com- 
plets que  Ton  n'eût  osé  l'espérer  (2),  puisque  le  front 
ennemi  est  décalqué,  et  que  la  valeur  relative  des  for- 
mations est  reconnue  presque  exactement. 

La  peine  prise  par  les  agents  et  les  éléments  de 
découverte  devait  rester  sans  résultat,  le  comman- 
dement russe  conservant  une  attitude  passive  vis-à-vis 
de  l'ennemi. 

Le  combat  commença  le  24  juillet,  à  5  heures  do 
matin. 

La  description  en  sera  courte,  en  ce  qui  touche  les 
4*  et  6«  divisions  jçiponaises  :  leur  infanterie  progresse 
lentement,  du  matin  à  la  nuit,  jusqu'à  border  le  ruisseau 
au  Nord  de  Dachapu,  tandis  que  leur  artillerie,  renforcée 
des  14%  13*  et  15«  régiments  delà  brigade  indépendante, 
criblait  sans  discontinuer  à  5,000-5,500  mètres  tout  le 


(1)  D'après  le  rapport  du  général  Zaroubaiev. 

(2)  Un  document  pris  sur  un  sous-ofRcier  japonais  tué  le  28  juillet 
donnait  la  oomposition  complète  de  la  II'  armée  japonaise,  sauf  que  l& 
S''  division  y  était  numérotée  8'. 


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N«  97â.  LA  OUXRRS  RUSSO^i^PONAISE.  395 

front  dn  P"*  corps  sibérien,  et  plus  particulièrement  la 
hauteur  ao  Nord  de  Wanmatai  (tranchées  et  épaule- 
ments  apparents).  L'infanterie  russe  n'occupait  point  ses 
tranchées  qui  n'étaient  menacées  d'aucune  attaque;  les 
batteries  de  Stackelberg  étaient  aux  nouveaux  emplace- 
ments; deux  (puis  une  troisième,  vers  midi)  en  b;  deux 
en  b';  une  en  b"  (1),  à  des  défilements  de  15  à  20  mètres 
au  minimum,  â  500  mètres  en  arrière  des  crêtes;  invi- 
sibles, elles  ne  devaient  pas  souffrir  du  feu  de  Tennemi, 
qui  les  chercha  vainement  en  allongeant  son  tir  à 
400  mètres  au  delà  des  crêtes  (2)  ;  elles  tiraient  donc  à 
loisir,  sans  trouble,  et  avec  une  abondance  de  projec- 
tiles qui  stupéfia  les  témoins  oculaires  du  c6té  japonais; 
leur  feu  ne  devait  s'éteindre  qu'à  la  nuit  ;  il  a  peut-être 
arrêté  l'attaque  de  l'infanterie  des  i^  et  6®  divisions^ 
encore  qu'il  soit  impossible  d'affirmer  que  l'une  ou  l'autre 
ait  eu  l'ordre  ou  la  volonté  d'attaquer;  il  n'éteignit 
jamais  le  feu  d'artillerie  japonais,  même  quand  les  bat- 
teries des  4^,  6®,  13®,  14®  et  15®  régiments  eurent  changé 
de  position  pour  se  rapprocher  à  4,000  mètres  de  la  ligne 
russe,  dans  une  situation  qui  les  rendit  constamment 
visibles  par  leurs  lueurs. 

De  ce  côté  du  champ  de  bataille  donc,  canonnade, 
sans  plus. 

La  cavalerie  Samsonov  avait  commencé  par  se  dé- 
ployer en  face  de  la  brigade  renforcée  Akiyama,  à 
rOuest  de  la  voie  ferrée  et  au  Nord  du  ruisseau  de  Lai- 
tsiawopou,  qui  était  tenu  par  les  dragons  Primorski,  à 
pied,  de  part  et  d'autre  du  chemin  de  fer,  tandis  que  ses 
deux  batteries  canonnaient  Santsiatse  (3).  Dans  l'après- 
midi,  apprenant  l'arrivée  d'un  détachement  ennemi  de 


(1)  Les  deux  dernières  sont  A  la  réserve  d'armée. 

ii)  Uae  seule  équipe  de  pièce  fut  atteinte  :  2  tués,  3  blessés. 

(3)  Le  tir  de  ces  deux  batteries  fut  très  efficace,  et   obligea  le 


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396  LA.  aUBRRB  RUSSO-JAPONAISE.  N«  Sr:i. 

toutes  armes  à  Lantseshan  (route  d'Yukow,  détache* 
ment  venu  d'HaichaDtsal) ,  le  général  Sarnsonov  se 
replia  sur  Sipotsiaotse,  agissant  surtout  par  son  artil- 
lerie sur  le  flanc  gauche  japonais,  puis,  le  soir,  sur 
Datsiwopou,  observant  toujours  la  cavalerie  Akiyania, 
qui  gagne  Tapîngshan. 

Au  centre  de  Tarmée  japonaise,  la  3^  division  s*e^ 
mise  en  marche  à  5  heures  ;  à  9  heures,  refoulant  de 
petits  groupes  ennemis,  elle  occupe  les  pentes  au  Nord- 
Est  de  Tchantsiatun,  et  marche  vers  les  hauteurs  de 
Tafangshen;  accueillie  par  un  feu  violent  du  IV*  batail- 
lon du  8*  (Tomsk),  de  la  batterie  au  Sud  de  Tchan- 
chaitse,  prise  d*écbarpe  sur  sa  gauche  par  les  batteries 
du  l^'  corps  sibérien,  elle  souffre  beaucoup,  et  son  artil- 
lerie ne  peut  pas  prendre  l'avantage,  malgré  son  effectif 
(six  batteries);  elle  se  borne  à  agir  sur  le  bataillon  de 
Tomsk,  lequel  se  replie  à  10  heures  sur  le  hameau,  à 
1,000  mètres  à  TEst  de  Liantsiunchaï,  où  il  rester» 
jusqu'au  soir;  deux  bataillons  japonais,  avec  une  bat- 
terie, s'installent  sur  la  crête  Nord-Ouest  de  TafaDgshei), 
mais  à  11  heures,  ils  sont  forcés  de  l'abandonner,  soos 
le  feu  écrasant  de  la  batterie  de  Tchauchaitse,  de  face,  et 
du  flanc  droit,  de  10  pièces  (1)  tirant  de  Nantalîng  sur 
Tafangshen,  sur  Tordre  du  général  Chileiko,  prévenu 
par  Oganovski.  Enfin,  la  3®  batterie  de  la  l''^  brigade 
d'artillerie  de  Sibérie,  arrive  de  la  réserve  à  Tchan- 
chaitse,  et  entre  en  action  auprès  de  la  4®,  à  la  lisière 
Est  du  village,  à  contre-pente. 

Le  poste  téléphonique  de  la  hauteur  120,  au  Nord  de 


personnel  d'une  batterie  de  Textrême  gauche  japonaise  à  quitter  \tî 
pièces. 

(1)  Batterie  n«  2  de  la  1'«  brigade  d*arlillerie  de  Sibérie;  2  pièeis 
de  la  ll^'  batterie  à  cheval.  L'officier  obseryateur  est  à  la  hauteur  à 
rOuest  de  Nantaling. 


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N-  972.  LA  OUERRK  RUSSO-JAPONAISE.  397 

Liantsuntchai,   servait  d'observatoire   pour  la  conduite 
générale  du  feu  d'artillerie. 

A  1  heure,  la  faiblesse  de  Torganisation  du  comman- 
dement se  manifesta  (1)  :  le  général  de  Stackelberg 
rendit  compte  qu'un  feu  violent  d'artillerie  était  ouvert 
contre  lui,  que  son  infanterie  souffrait  peu,  parce  qu'elle 
n'occupait  pas  les  tranchées,  mais  que  si  elle  les  occu- 
pait, elle  subirait  des  pertes  considérables,  ce  qui,  à  son 
avis,  ne  rentrait  pas  dans  les  intentions  du  commandant 
de  Tarmée.  «  Je  crois  de  mon  devoir,  disait-il,  d'expri- 
mer mon  avis,  qu'il  convient  de  battre  en  retraite  ».  // 
estimait  que  le  choc  principal  des  Japonais  était  dirigé 
contre  le  P^  corps. 

Zaroubaiev  répondit  qu'il  prenait  sur  lui  toute  la  res- 
ponsabilité du  maintien  sur  les  positions,  vu  qu'il  était 
impossible  (à  la  gauche)  de  se  retirer  de  jour  sans  de 
grandes  pertes. 

La  5®  division  japonaise  commençait  alors  à  menacer 
très  sérieusement  les  secteurs  Oganovski  et  Chileiko  :  à 
8  heures  du  matin,  elle  avait  pris  pied  sur  le  massif  à 
l'Ouest  de  Tangtché  ;  saluée  par  une  grôle  de  shrapnels 
des  batteries  de  Nantaling  (2) ,  elle  est  clouée  aux  contre- 
pentes,  sans  pouvoir  faire  intervenir  son  artillerie  de 
montagne,  à  une  pareille  distance.  Ce  n'est  qu'à  2  heures 
que,  sur  Tordre  formel  du  commandant  de  l'armée,  et 
avec  l'appui  de  la  3®  division  à  gauche,  le  mouvement 
en  avant  est  repris  ;  l'artillerie  avait  été  mise  en  action, 
et  tirait  percutant  (pièces  de  montagne),  entre  3,000  et 
4,000  mètres,  sans  grand  effet.  L'offensive  fut  arrêtée 
net  par  le  feu  d'infanterie,  parti  des  tranchées  étagées 


(1)  Rapport  de  Zaroubaiev. 

(2)  <f  L*uDe  d'elles,  visible  par  ses  lueurs,  ne  s'éteignit  pas  jusqu'au 
coucher  du  soleil;  nous  nous  demandions  où  diable  elle  pouvait  bien 
IrouTcr  à  se  ravitailler  (Note  d'un  témoin).  » 


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^98  LA  aUBRRB  RUSSO-JAPONAISE.  N*  SCÎ. 

occupées  à  Nantaliog'  (Tapingling)  par  les  9*  et  H«  régi- 
ments russes. 

A  midi,  le  général  Zaroubaiev  avait  envoyé  aa  général 
Ghileiko  Tordre  suivant  (1)  : 

((  Il  est  manifeste  que  les  Japonais  dirigent  leur 
attaque  sur  Tchanchaïtse.  Quand  il  sera  certain  qu  ils  ne 
prennent  pas  Foffensive  contre  vous,  prenez-la  vous- 
même  contre  les  forces  qui,  partant  de  Tafangchen, 
attaquent  le  détachement  Oganovski;  entendez-vous  à 
ce  sujet  avec  le  général  Michtchenko.  » 

Il  n'y  avait  pas  d'offensive  venant  de  Tangtché  ;  le 
général  Michtchenko  consentit  à  soutenir  le  mouvement. 

Tout  le  9^  sibérien  (Tobolsk)  était  disponible  pour 
cette  attaque,  que  Ton  amorça  en  envoyant  son  IV^  batail- 
lon en  avant-garde  sur  Wanchankou  ;  en  même  temps, 
<(  on  (?)  demanda  au  général-major  Rossoviteh,  qui 
commandait  diverses  fractions  du  lY^  corps  sibérien  (2), 
d'envoyer  deux  bataillons  pour  occuper  la  position  de 
Nandaline  (3),  et  y  couvrir  l'artillerie  ;  le  général  Kos- 
sovitch  ne  crut  pas  pouvoir  y  consentir  et  refusa  ces 
bataillons  ».  Il  les  envoya  (trois  bataillons  du  10^,  Omsk) 
derrière  le  centre  d'Oganovski. 

Pendant  ce  temps,  le  IV®  bataillon  de  Tobolsk  est  venu 
se  heurter  isolément  à  des  forces  supérieures  et  perd 
beaucoup  de  monde,  dont  son  chef  et  plusieurs  officiers; 
on  €71  coiiclut  qu'il  est  inutile  de  le  renforcer  dts 
trois  autresj  que  la  manœuvre  projetée  est  impossible. 
Puis  à  droite,  les  deux  bataillons  du  11*  (Semipalatinsk) 
demandent  de  l'aide;  on  leur  envoie  quatre  compa- 
gnies (4)  du  9^,  et  une  partie  du  lY®  bataillon,  si  dure- 


(1)  Rapport  Zaroubaiev. 

(2)  Probsblemeat  commandant  provisoire  des  réserres.  Rapport  eité. 

(3)  £»  remplaeemeat  du  9^ 

(4)  i,  2,n,l-2. 


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N*  97Î.  LA  6UERRB  RUSSO-JâPONAISB.  399 

ment  éprouvé,  vient  les  rejoindre,  tandis  que  le  reste 
passe  en  réserve  (?);  les  autres  éléments  du  9^  gardaient 
toujours  leurs  tranchées.   . 

Quant  à  la  5®  division  japonaise,  l'offensive  suivie  de 
recul  du  lY^  bataillon  du  9^,  lui  a  permis  de  gagner,  par 
sa  droite,  les  pentes  en  angle  mort  au  Sud-Ouest  de 
Nantaling,  mais  elle  est  très  gênée  sur  sa  droite  par  le 
feu  de  la  batterie  de  montagne  de  Michtchenko. 

Vers  3  h.  30,  l'observatoire  de  la  cote  120  signale 
vers  Tafangchen  un  rassemblement  d'infanterie  ;  c'est  la 
3^  division  japonaise  qui  marche  contre  la  crête  à  l'Est 
de  Liantsiunchai,  occupée  par  le  régiment  de  Barnaoul  ; 
un  bataillon  japonais  prend  pied  sur  cette  crête  ;  attaqué 
à  son  tour  de  front  et  par  le  Nord-Est,  il  recule,  reste 
quelque  temps  en  contre-bas,  à  quelques  mètres  de  l'en- 
nemi; puis  (1)  se  replie  sur  le  reste  de  la  ligne  qui,  de 
ce  fait,  ne  peut  échapper  à  un  léger  mouvement  de 
retrait;  par  contre,  au  même  moment  (vers  5  heures), 
à  droite,  la  5^  division  renforce  sa  première  ligne  devant 
le  Tapingling,  par  l'envoi  d'une  série  de  soutiens,  sous 
forme  de  chaînes  denses  successives  (2). 

Du  côté  russe,  devant  Toffensive  de  la  3^  division,  le 
colonel  du  12<'-Barnaoul  (colonel  Dobrotine)  demande 
du  secours;  le  générai  Oganovski  prend  à  la  hâte  sa 
réserve  particulière  (bataillons  II  et  III  du  8«-Tomsk), 
fait  prolonger  la  gauche  de  Barnaoul  par  le  III/8<^;  il 
reçoit  en  même  temps  du  général  Kossovitch  l'avis  que 
Chileîko  attaque  la  droite  japonaise,  et  que  lui-même 
envoie  par  suite,  derrière  le  centre,  trois  bataillons 
du  10«  (Omsk),  pris  à  la  réserve  du  IV®  corps  (3). 


(1)  Rapport  japonais  :  le  rapport  russe  ne  mentionne  pas  cette  atta- 
que de  4  heures  du  soir. 

(i)  Rapport  rasée. 

(3)  Le  générai  KossoTÎtch  ne  dit  pas  qu'il  a  refusé  cette  réserve  à 
Ghileiko  pour  le  relever  dans  sa  position  au  Nord-Est  de  Nantaling. 


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400  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  N*  97i 

De  6  à  7  heures  du  soir,  Tinfanterie  japonaise,  sur 
tout  le  front  des  3«  et  5*  divisions,  entretient  un  feu  vio- 
lent; un  certain  nombre  d'éléments  se  sont  avancés  et 
tapis  dans  les  angles  morts  du  terrain,  à  moins  de 
100  mètres  des  tranchées  ennemies.  L'artillerie  agit 
sans  interruption  sur  toute  la  ligne. 

Du  côté  russe,  toutes  les  réserves  partielles  sont  en 
ligne,  à  7  heures,  sur  la  crête  Liantsiunchal-NantaliDg 
(Barnaoul  et  Tomsk);  les  pertes  par  le  feu  sont  très 
fortes,  surtout  parmi  les  cadres  (1)  ;  on  ne  laisse  aux 
deux  batteries  au  Sud  de  Tchanchaitse  que  deux  compa- 
gnies de  soutien,  tout  le  reste  est  envoyé  en  ligne  avec 
Barnaoul.  Oganovski  sent  venir  l'orage  et  demande  à 
Kossovitch  des  renforts  de  la  réserve  du  1V«  corps,  si 
cela    ne    dérange   pas    les    combinaisons    générales;  à 

7  h.  30,  le  34*  tirailleurs  arrive  avec  la  batterie  4/9«. 
Le  feu  d'artillerie  japonais  est  mené  avec  activité  (2), 

de  7   h.    30   à    8    heures,    contre    tout   le    front   du 
IV*  sibérien  (5%  3%    13«  régiments  :  108  pièces);  à 

8  heures,  la  3*  division  part  à  l'assaut  de  la  crête  à 
1,000  mètres  à  l'Est  de  Liantsiuntchal. 

((  Les  Japonais  marchaient  à  l'attaque  (3)  au  cri  de  : 
BanzaI  !  sans  avoir  mis  la  baïonnette  au  canon,  suppo- 
sant évidemment  que  nous  n'avions  pu  supporter  le  feu 
et  que  nous  nous  retirions.  Les  compagnies  de  la  ligne 
de  combat  se  portèrent  à  la  crête;  quelques-unes,  se 
mettant  debout,  et  laisssant  arriver  l'ennemi  à  20  ou 
30  pas,  ouvrirent  le  feu  par  chargeurs;  le  détachement 
d'éclaireurs  (4),  qui  se  trouvait  à  l'extrême  droite,  cou- 


(1)  Les  officiera  russes  ne  s'abritaient  pas  comme  ils  Tauraient  dû 
(Témoin  oculaire). 

(2)  Quatre  coups  par  pièce  et  par  minute,  au  maximum. 

(3)  Rapport  Zaroubaiev  ;  d'après  le  terrain,  il  semble  que  l'attaque 
japonaise  à  partir  du  dernier  couvert,  ait  eu  600  mètres  à  parcourir. 

(4)  64  hommes  dans  les  régiments  de  réserre  de  Sibérie. 


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N»  972.  LA.  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  ,  404 

rut  UD  peu  en  avant  et  se  mit  à  leur  tirer  par  salves 
dans  le  dos.  Les  Japonais  se  mirent  à  flotter  et  ouvrirent 
un  feu  désordonné.  Au  bout  de  quelques  instants,  ayant 
mis  la  baïonnette,  ils  se  reportèrent  en  avant;  le 
IIP  bataillon  et  trois  compagnies  du  IP  (de  Barnaoul)  se 
lancèrent  à  la  baïonnette.  Les  Japonais  reculèrent » 

D'après  le  récit  d'un  officier,  témoin  oculaire,  «  les 
Japonais  s'avancèrent  sur  plusieurs  lignes  déployées  : 
le  feu  de  l'infanterie  russe  décimant  les  premières,  les 
suivantes  arrivèrent  à  se  fondre  presque  en  une  seule 
ligne.  C'est  alors  que  la  contre-attaque  À  la  baïonnette 
de  Barnaoul  se  serait  produite,  et  son  succès  serait  dû 
à  ce  que,  dans  ce  cas,  il  ne  s'est  plus  trouvé  de  réserves 
japonaises  assez  fortes  et  assez  solides  pour  le  repousser 
efficacement  par  le  feu  ». 

En  tout  cas,  les  sept  compagnies  de  Barnaoul  tom- 
bèrent sous  le  feu  de  réserves  japonaises,  en  ligne  à  la 
crête,  à  600  mètres  au  Sud,  et  fondirent  rapidement  (1); 
elles  durent  reculer  à  leur  tour. 

A  gauche  de  Barnaoul,  malgré  leur  désir  de  pousser 
à  la  baïonnette,  trois  bataillons  de  Tomsk  avaient  été 
retenus  par  Oganovski,  avec  ordre  formel  d'agir  par  le 
feu  seul,  contre  une  attaque  dirigée  sur  eux  de  front,  et 
aussi  dans  le  flanc  des  assaillants  de  Barnaoul;  le  feu, 
bien  conduit,  calme,  efficace,  arrêta  les  deux  attaques, 
et  permit  la  contre-offensive  de  Barnaoul  ;  le  régiment 
de  Tomsk,  tout  frais,  pouvait  agir  par  le  feu  ;  on  ne  pou- 
vait en  demander  autant  à  Barnaoul,  engagé  depuis  le 
matin,  et  énervé  par  l'émotion,  les  pertes,  la  fatigue,  la 
grande  chaleur,  la  faim  et  la  soif;  la  charge  à  la  baïon- 
nette était  peut-être  son  seul  mode  d'action  possible 
le  soir. 


(1)  Les  p«rtes  de  Barnaoul,  dans  la  journée,  sont  presque  les  seules 
subies  par  le  IV»  corps  sibérien,  et  se  montent  à  près  de  500  hommes. 

26 


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408  LA  eUBRRB  RUSâO-JAPaNÀtSS.  N*  97î. 

Les  Japonais  renoo vêlèrent  quatre  fois  leur  tttaque, 
jusqu'à  10  heures  du  soir,  sans  succès  (1  ). 

A  droite,  la  5*  division  était  en  échec  devant  \ts  tran- 
chées du  ll<^(Semipalatinsk);  pendant  la  fin  de  l'après- 
midi,  elle  avait  été  tourmentée  sur  son  flanc  droit  par  le 
feu  de  quatre  pièces  de  montagne  (2)  de  la  cavalerie 
Michtchenko. 


A  9  heures  du  soir,  la  réserve  générale  russe  cen 
encore  six  bataillons  et  une  batterie  ;  le  général  Zarou- 
laiev  ne  crut  pas,  dans  ces  conditions,  pouvoir  recom- 
mencer la  lutte  le  lendemain,  et  il  donna  Tordre  de 
retraiter  sur  Haicheng,  obéissant  aux  instructions  ai^t^- 
rieures  de  Kouropatkine,  confirmées  par  un  télégramme 
du  général  en  chef  (3)  reçu  le  24  au  soir.  Les  mouv^ 
ments  commencèrent  vers  9  heures  au  I®""  oorps  sibérien 
et  vers  minuit  au  IV®. 

Du  côté  japonais,  Finsuccès  d^  la  journée  avait 
inquiété  le  commandement,  d'autant  plus  qu'un  rensei- 
gnememt,  arrivé  vers  le  soir,  annonçait  la  réunion  de 
forces  ennemies  importantes  à  Kiaotaipu  et  Tiankiatao, 
d'où  Ton  pouvait  conclure  à  une  offensive  enDemie 
contre  la  gauche  ;  le  commandement  envoyait  donc,  à 
8  heures  du  soir,  un  régiment  (23*)  de  sa  réserve  à  h 
6*  division,  pour  étayer  son  point  de  suture  avec  la  4*. 

Le  général  Ueda  (4)  sollicita  du  général  Oku  Tantori- 


(1)  Il  est  à  remarquer  que  Tattaque  de  la  3*  division  japonaise  a  été 
Tue  de  robsenratotre  de  la  cote  120,  mais  que  les  batteries  du  !*' corps 
sibérien,  dont  Taotion  d^ôoharpe  aurait  pu  Farréter  net,  ne  purent 
tirer  vers  Liantsiuntchaî,  à  cause  de  l'obstacle  opposé  par  les  hauteurs 
qui  les  défilaient. 

(2)  Quatre  pièces  de  65  millimètres  d^une  ^batterie  de  montagne  des 
gardes-frontières. 

(3)  Alors  présent  au  X^  corps  vers  Yushpling. 

(4)  Alias  Uyeda. 


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N*  972.  LA  GUERRE  RUSSO -JAPONAISE.  403 

sation  d'attaquer  de  nuit  avec  la  5®  division,  appuyée 
par  la  3*  ;  autorisation  accordée  :  les  deux  division- 
naires s'entendront  pour  Texécution  de  Tattaque.  Le 
général  Oshima  (3*)  faisant  quelques  objections,  Ueda 
attaque  à  lui  seul  le  Tapingling,  à  10  heures  du  soir,  en 
deux  colonnes,  et  à  3  heures  du  matin,  se  trouve  en  pos- 
session de  tout  le  massif,  après  trois  actions  successives 
contre  une  arrière-garde  russe  qui  se  replie  de  tranchées 
en  tranchées. 

L'ordre  de  Tarmée  portait  que  l'attaque  recommence- 
rait le  2S  à  Faube,  la  prudence  étant  recommandée  aux 
4«  et  6®  divisions.  Le  25,  les  positions  russes  étaient 
vides. 

La  IP  armée  se  porta  en  avant;  À  11  heures  quelques 
coops  de  canon  furent  tirés  sur  une  arrière-garde  en 
retraite  au  Nord  de  Tachekiao. 

Le  26,  on  occupa  le  port  dTnkow,  dont  la  garnison 
russe  retraita  sur  Niuchwang  ;  la  5«  division  partit  pour 
Yentai,  se  joindre  à  l'armée  de  Takushan. 

La  n®  armée  ne  bougea  pas  jusqu'au  30  (quartier 
général  à  Kiaotaipu,  avant-postes  en  cercle  à  5  ou  6  ki- 
lomètres au  Nord  de  Tachekiao  (1). 

PbRTBS  BU  RUSSBS. 

I^  corp»  sibérien 50 

IV*  corps  sibérien  (la  majeure  partie  du  li«  régi^ 

iiitiit),  environ ! 550 

Total  (dont  20  officiers) 600 


(I)  Les  Russes,   en  se  retirant,  ayaient  brûlé  presque  tous  leurs 
mag^asins  des  stations  de  Tachekiao  et  d*Ynkow. 


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404  LA  GUBRRB  RUSSO-JAPONA.ISB.  N«  97!. 

.  Pertes  dbs  Japonais. 

Tvés.  Blessés. 

OfBciers.     Troupe.         Officiers.       Troupe.  TotsI 

3»  dmsîon -4  69  16  290  379 

4«  division 0  17  15  143  175 

5«  division 4  62  12  389  467 

6»  division.. '. 2  9  2  60  73 

Brigade  d'arlillcrie....  0  12  11  72  9o 

Totaux lïT     169  «6         954    .  1,189 

Effectifs  russes  :  42,000  à  45,000  hommes,  dont  30,000  hommes 
d'infanterie  et  118  pièces. 
Effectifs  japonais  engagés  :  en  gros  60,000  hommes  et  252  pièces. 

Sur  ce  combat  de  Tachekiao,  les  avis  sont  partagés  : 

Le  général  Kouropatkine  aurait  dit  qu'il  le  considérait 
comme  un  succès  tactique,  puisque  les  Japonais  avaient 
été  repoussés  presque  sans  pertes  du  côté  russe,  mais 
surtout  comme  un  succès  stratégique,  parce  qu'il  lui 
donnait  une  raison  d'ordonner  l'abandon  de  Tachekiao 
et  la  concentration  sur  Haicheug,  qui  répondait  à  ses 
vues  personnelles. 

La  note  «  Troupe  »,  d'autre  part,  est  moins  optimiste; 
elle  nous  est  donnée  par  le  colonel  Gaedke  ;  les  troupes 
russes  avaient  le  sentiment  d'un  succès  le  24,  et  le  désir 
de  passer  à  l'offensive  le  lendemain;  Tordre  de  la 
retraite  les  frappa  au  cœur  ;  leur  confiance  dans  le  géné- 
ral en  chef  fut  profondément  atteinte,  et  Tidée  com- 
mença à  se  manifester  ouvertement  que,  puisque  l'issue 
fatale  de  tout  engagement,  même  victorieux  était  le 
recul,  il  était  bien  inutile  de  verser  son  sang  et  de  ris- 
quer sa  vie. 

L'une  et  l'autre  conclusions  nous  paraissent  exces- 
sives, parce  qu'elles  admettent  qu'il  y  a  eu  une  bataille 
de  TachekiaOy  ce  qui,  à  notre  avis,  est  une  proposition 
non  justifiée  : 


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N*  972.  LA  aUBRRE  RUSSO- JAPONAISE.  405 

En  effet,  que  s'est-il  passé  du  côté  russe  le  28  juillet? 

Le  général  Zaroubaiev  disposait  de  quarante -huit 
bataillons  et  de  quinze  batteries  (1)  à  tir  rapide,  il  n'a 
engagé  que  des  troupes  du  IV*  corps  sibérien,  soit  dix 
bataillons  (2),  dont  cinq  (3)  ont  réellement  pris  le  con- 
tact rapproché,  dont  deux  ont  subi  presque  toutes  les 
pertes. 

Des  quinze  batteries,  deux,  celles  de  Samsonov,  ont 
une  tâche  à  part  ;  sur  les  treize  autres,  trois  sont  gar- 
dées en  réserve  la  plus  grande  partie  de  la  journée  ;  les 
dix  restantes  se  fixent  pour  but  d'interdire  le  champ  de 
bataille  à  l'ennemi  à  partir  de  leur  extrême  limite  de  por- 
tée; elles  brûlent  plus  de  20,000  coups  de  canon  dans 
la  journée;  une  seule  en  tire  4,018,  soit  502  par  pièce  (4); 
on  peut  donc  dire  que,  du  lever  au  coucher  du  soleil, 
les  balles  de  shrapnels  n'ont  pas  cessé  de  grêler  sur  le 
front  présumé  ou  reconnu  des  troupes  japonaises  ;  la 
dépense  a  été  somptueuse  ;  le  but,  pour  l'artillerie,  en 
valait  la  peine,  car  l'emplacement  à  grands  défilements 
des  batteries,  qui  leur  assurait  l'invulnérabilité,  avait 
inconvénient  de  laisser  en  angle  mort  en  avant  une 
zone  proronde  de  2,000  à  2,500  mètres,  qu'il  s'agissait 
'  de  ne  pas  laisser  atteindre  par  l'infanterie  ennemie. 

En  soipme,  du  côté  russe,  trente-huit  bataillons  n'ont 
rien  fait  et  leur  présence  a  donné  l'illusion  d'une  force 
qui  n'était  pas  réelle. 

Le  général  Zaroubaiev  a-t-il  eu  tort  de  ne  pas  s'en 


(1)  ÛDie,  si  Ton  défalque  celles  de  la  cayalerie. 

(2)  Quatre  de  Barnaout;  trois  deTomsk;  deux  de  Semipalatinsk  ;  un 
de  ToboUk. 

(3)  Deux  de  Barnaoul,  deux  de  Tomsk,  un  de  ToboUk. 

(4)  Approvisionnement  de  la  batterie  russe,  165  coups  par  pièce; 
deux  brigades  de  parcs  Yolaots  sont  sur  le  terrain  ;  un  train  lourd  de 
munitions  en  gare  de  Tachekiao  permet  aux  caissons  de  se  recompléter 
directement. 


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406  LA  QUERRK  RUBSO-JAPONAISE.  N«  973. 

servir  pour  attaquer  le  lendemain?  A  notre  avis,  noD, 
car  son  artillerie,  suffisante  pour  exercer  une  action 
retardatrice  contre  Tennemi  sur  un  front  de  12  kilo- 
mètres pendant  une  journée,  se  serait  trouvée  trop  faible 
pour  soutenir  une  attaque  vis-à-vis  de  la  IP  armée  japo- 
naise ;  son  effectif  ne  correspondait  pas  à  celui  de  Tin- 
fanterie  ;  avait -elle  même  des  munitions  pour  une 
seconde  journée  ? 

Du  côté  japonais,  y  a-t-il  eu  réellement  une  bataille? 
L'artillerie  a  été  mise  en  action  progressivement;  vers 
midi  seulement  elle  était  tout  entière  en  action;  a  aucun 
moment  elle  n'a  gêné  celle  de  Tennemi,  dont  elle  ne 
s'est  guère  rapprochée  à  moins  de  4,000  mètres;  toute 
la  journée,  elle  s'est  employée  à  bouleverser  des  retran- 
chements restés  inoccupés,  puisque  son  infanterie  ne  les 
attaquait  pas. 

En  effet,  la  4^  division  n'agit  pas,  non  plus  que  la  6*^  ; 
leurs  pertes  ne  touchent  guère  que  le  personnel  de  Far- 
tillerie  ou  les  fantassins  employés  à  faire  la  chaîne  pour 
ravitailler  les  pièces  en  projectiles. 

La  5®  division  voit  sa  marche  tellement  ralentie  par 
le  terrain,  entravée  par  le  feu,  qu'elle  ne  peut  guère 
qu'à  la  nuit  attaquer  la  position  ennemie,  virtuellement 
abandonnée. 

L'infanterie  de  la  3^  division  seule  a  attaqué  à  fond, 
jusqu'au  corps  à  corps,  si  Ton  en  croit  les  rapports  japo- 
nais et  russes,  mais  avec  quel  effectif  pour  n  avoir  (1) 
que  73  tués  et  306  blessés  ?  Deux  bataillons  peut-être. 
Il  semble  que  son  offensive  n'ait  été  qu'une  action  de 
détail. 

En  somme,  la  IP  armée  n'a  pas  attaqué  et  ses  pertes 


(1)  Infanterie,  71  tués  dont  4  officiers  ;  artillerie,  i  tué;  génie,  1  tué. 
Infanterie,  289  blessés,  dont  li  officiers;  arttlierie,  H  blessés,  dont 
2  officiers;  génie,  1  blessé,  divers,  3  blessés. 


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It*  979.  LA  QUBRRE  BUSSO-JAPONAISE.  407 

ne  sont  que  de  2  p.  100  de  l'effectif  combattant.  Quelle 
est  la  cause  de  cette  timidité?  Peut-être  TimpressioD 
créée  par  le  tir  de  Fartillerie  russe,  qui  paraissait,  par 
son  fea,  avoir  le  triple  de  son  effectif  réel  ;  peut-être 
aussi  une  estimation  exagérée  des  forces  ennemies, 
qu'on  évaluait  au  minimum  i  quatre  divisions,  sous  les 
ordres  directs  de  Kouropatkine  ;  peut-être  Tidée  que  les 
Russes  partiraient  d'eux-mêmes,  et  qu'il  était  inutile  de 
les  presser. 

£n  tout  cas,  du  c6té  japonais  il  y  a  purement  et  sim- 
plement action  de  front  sans  tentative  de  manœuvre  ; 
dans  la  vallée  de  Tangtché  le  terrain  était  ingrat;  mais 
à  rOuest  de  la  voie  ferrée,  malgré  la  fange  de  la  plaine 
détrempée  par  les  pluies  du  21  et  du  22,  il  semble  qu'il 
eût  été  possible  de  tenter  un  effort. 

/F*  armée.  —    Combat  de  Simoucheng  (Tomucheng). 
31  juillet  1904. 

Constitution  de  la  /F*  armée.  —  Au  reçu  des  rensei- 
gnements de  la  fin  de  juin  annonçant  la  concentration  à 
Simoucheng  de  deux  divisions  ennemies,  le  grand  quar* 
tier  général  de  Tokio  mobilisa  la  10®  brigade  de  ré- 
serve (1),  qui  arriva  à  Siuyen  le  12  juillet,  après  la 
prise  du  col  de  Taling. 

Comme,  d'autre  part,  la  route  de  Takushan  au  col  de 
Taling,  après  aménagement,  pouvait  suffire  à  entretenir 
deux  divisions,  la  i*éunion  de  la  10^  division  avec  la 
10«  brigade  fut  décidée,  sous  le  nom  de  IV«  armée,  et 
le  commandement  en  fut  confié  au  général  comte 
Nodzu  (2);  le  quartier  général  de  la  IV*  armée  se  mobi- 


(1)  10^,  20«  et  40*  régiments,  à 2  bataillons;  oommandée  par  le 
colonel  Hoji  ;  mobilisée  i  Himeji. 

(2)  Ancien  commandant  de  la  5*  dÎYision  et  de  la  I'*^  armée  pendant 


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408  LA  QUBRBB  RUSSO-JAPONAISE.  N*  973. 

lisa  le  30  juin,  s'embarqua  A  Ujina  et  arriva  à  Siuyenle 
16  juillet  au  soir;  le  2i,  il  donna  Tordre  à  la  brigade 
Âsada,  de  la  Garde,  de  rejoindre  sa  division  par 
Iloangkiatien. 

La  10®  brigade  de  «  Kobi  »  n'apportait  comme  renfort 
à  la  10®  division  que  six  bataillons  d'infanterie. 

Le  21  (5  h.  45  soir),  arrive  du  général  Oku  l'avis 
qu'il  compte  attaquer  Tachekiao  le  22,  puis  le  bulletin 
suivant  du  maréchal  Oyama  : 

«  La  IP  armée  va  s'emparer  de  Tachekiao,  après 
avoir  battu  l'ennemi  qui  en  défend  les  abords;  il  est 
possible  que,  par  suite  de  ce  mouvement  offensif,  le 
gros  de  l'armée  russe  s'avance  au  Sud  de  Haicheng,  en 
forces  peut-être  supérieures  À  la  II®  armée. 

«  La  disposition  d'ensemble  de  la  II®  armée  sera  la 
suivante  :  quatre  divisions  en  première  ligne,  entre  la 
rivière  Nantaho  et  la  grande  route  Kaiping- Haicheng; 
la  5®  division  à  droite  ;  un  détachement  sera  poussé  au 
loin  vers  la  gauphe,  afin  de  couvrir  l'armée  contre  toute 
menace  sur  ce  flanc.  Le  mouvement  commencera  le 
21  juillet,  et  l'on  pense  s'emparer  de  Tachekiao  le 
deuxième  jour  de  l'opération.  » 

Le  service  de  renseignements  japonais  donnait  alors 
comme  répartition  des  troupes  ennemies  : 

Le  gros  à  Haicheng,  avec  des  avancées  à  Yashuling, 
Yangtseling,  Simoucheng  et  Tachekiao.  En  particulier, 
à  Simoucheng  se  trouvaient  28  bataillons,  42  escadrons, 
8  batteries  ;  à  Tachekiao-Tangtché  38  bataillons,  32  esca- 
drons, 12  batteries  ;  à  Haicheng,  une  réserve  générale 
de  18  bataillons,  12  escadrons,  11  batteries. 

Dans  ces   conditions  Nodzu  jugea   qu'il  ne  pouvait 


la  campagne  de  Ghioe  de  1894-95,  a  rempli  des  missions  en  Europe; 
en  dernier  lieu,  inspecteur  de  Tinstruction  militaire  au  Japoo.  Sod 
chef  d*état-major,  le  général  Ouéhara  est  ancien  élèye  de  TÉcole  de 
Fontainebleau. 


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N*  972.  LA  GUBRRK  RUSSO-JAPONAISE.  409 

attaquer  sérieusement  Simoucheng  qu'après  la  réussite 
de  la  manœuvre  de  la  II«  armée,  mais  qu'il  pouvait 
néanmoins  faciliter  la  tâche  de  cette  dernière  par  une 
démonstration.  Il  renforça  donc  le  général  Kawamura 
de  quatre  bataillons  et  lui  donna  ordre  de  marcher,  le 
22,  sur  le  front  Sianlayu  (1),  rivière  de  Yentai,  gardant 
comme  réserve  d'armée  deux  bataillons  à  Wankiapou. 

Les  dispositions  étaient  prises,  quand  on  apprit  que 
les  pluies  arrêtaient  l'attaque  de  la  Ih  armée  ;  Nodzu 
prescrivit  donc  de  suspendre  la  marche;  les  troupes  se 
trouvaient  alors  dans  la  situation  suivante  : 

Détachement  Katsura  (20*  régiment),  avec  deux  pelo- 
tons de  cavalerie,  vers  Nanmayu. 

Une  flanc-garde  de  deux  bataillons  et  une  batterie, 
vers  Taneurgou . 

Une  avant-garde  de  trois  bataillons,  vers  Tafangshen. 

Détachement  Kamada  à  Sianfanputse  (trois  bataillons, 
un  peloton  de  cavalerie,  une  batterie,  une  compagnie 
du  génie). 

Le  gros  de  la  division  est  vers  Watsekou  (2). 

Le  22,  le  détachement  Katsura  s'engage  contre  un 
élément  ennemi,  au  Nord  de  Nanmayu  (route  de  Pan- 
liDg)(3). 

Le  23,  Kawamura  pousse  le  détachement  Kamada 
sur  Tiasengou. 

Le  même  jour,  à  la  nouvelle  que  la  IP  armée  s'est 
mise  en  marche  inopinément,  le  général  Nodzu  ordonne 
la  reprise  du  mouvement  ;  le  lendemain,  ses  avant- 
gardes  sont  dans  la  situation  suivante  : 

Katsura  à  Kuankunyu;  flanc-garde  de  droite  à  4  kilo- 
mètres  Est  de  Sianlayu;   avant-garde  du   centre,  au 


(1)  Alias  Sanhoaju. 

(2)  Alias  Gashiko. 

(3)  Un  bataillon  du  !?•  tirailleurs  qui  avait  relevé  le  balaillou  de 
ï'éserristcs  sibériens. 


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410  LA  GUBRRB  RUSSO-JAPONAISR.  N*  973. 

Nord  de  Siaokushan;  Kamada  tient  les  chemins  de 
Lanating  et  de  Sidzîaputse,  au  Nord  de  ces  deux  points  ; 
le  gros  du  10*  régiment  de  cavalerie  est  tcfs  Takiapn; 
le  gros  des  troupes  est  à  Lanafang  (4). 

Le  général  Nodzu  pensait  que  la  II*  armée,  après 
avoir  enlevé  Tachekeiao  pousserait  au  moins  jusqu'à 
Hochangtun  (14  kilomètres  au  Nord-Est),  et  se  réservait 
d*attaquer  alors  Simoucheng;  une  dépèche  d'Oyama, 
reçue  le  24  (8  heures  soir),  lui  apprend  que  'le  mouve- 
ment de  la  II*  armée  au  Nord  de  Tachekiao  «  dépendra 
des  conditions  dans  lesquelles  la  position  ennemie  aura 
été  enlevée  ;  le  général  Oku  a  reçu  l'ordre  de  ne  pas 
s'avancer  sans  instructions  nouvelles  au  Nord  de  Tache- 
kiao, sauf  en  cas  de  circonstances  spéciales  et  impré- 
vues ». 

Le  chef  de  la  IV*  armée  prescrivit  donc  de  rester,  le 
25,  dans  le  siatu  quo  ;  cette  situation  se  prolongea  jus- 
qu'au 28. 

Le  28  juillet  (10  heures  soir),  Nodzu  reçut  à  Wan- 
kiapu  (2)  les  instructions  suivantes  du  maréchal  Oyama  : 

«  La  5*  division  va  être  placée  sous  vos  ordres,  et 
fera  désormais  partie  intégrante  de  votre  armée;  elle 
opérera  sa  jonction  avec  vos  forces  près  de  Simoacheng, 
dont  vous  vous  emparerez  dès  qu'une  occasion  favorable 
se  présentera.  » 

La  IV^  armée  occupe  alors  le  front  Sianlayu,  Yaotun, 
Sidziaputse;  la  5*  division  a  une  brigade  à  Tsilaokou, 
près  de  Tangtché,  Fautre  à  Yuisigou,  près  de  Tache- 
kiao. 

Combat  de  Simoucheng.  —  Les  renseignements  sur 
l'ennemi  accusent  la  présence  à  Simoucheng  de  36  batail- 


(1)  Alias  Lamufang. 

(2)  Sud-Est  du  col  de  Taling. 


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N*  972.  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  441 

Ions,  avec  70  pièces  et  18  escadrons;  une  position  très 
fortement  organisée,  sur  les  crêtes  au  Nord  du  défilé  de 
Kaugualing  (Hungyaoling)  et  au  Sud-Ouest  de  ce  point, 
jusqu'à  Sankiaoshan  (1);  à  FOuest  de  ce  village,  très 
peu  d'organisations;  la  brigade  Michtcbenko  est  signalée 
vers  Miaoeurkou  et  Yangkiakou;  ce  dernier  point  est 
occupé  par  des  troupes  de  toutes  armes,  tandis  que 
la  position  principale,  de  Sankiaoshan  à  Kangoualing  est 
occupée  par  une  division  et  seize  pièces,  lançant 
une  avancée  qui  tient  Shanchengtse  et  Hsiafangshin. 

La  décision  prise  par  le  général  Nodzu  fut  la  sui- 
vante :  attaquer  de  front  la  position  principale  russe 
avec  la  10®  division,  pousser  la  5®  sur  Miaoeurkou  et 
Pailontun,  vers  la  ligne  de  retraite  de  Tennemi. 

Les  forces  groupées  du  côté  russe,  sous  les  ordres  du 
général  Zassoulitch,  comprenaient  : 

La  5*  division  de  tirailleurs,  général  Âlexeiev,  bri- 
gade Okolitcb  (17«  et  18«),  brigade  Poulilov  (19«  et  20«) 
la  5*  brigade  d'artillerie  (quatre  batteries)  et  une  com- 
pagnie de  mitrailleuses  ; 

La  l*^*  brigade  de  la  2«  division  de  Sibérie  (2)  (général 
Pleschkov),  régiments  dlrkoutsk  (5®)  et  dlenissei  (6®), 
avec  une  batterie  ; 

La  2®  brigade  de  la  31®  division  (3),  général  Vassiliev, 
régiments  de  Koslov  (123®)  et  de  Voronège  (124«),  avec 
trois  batteries  ; 

Régiment  Cosaque  de  Sibérie  n*  7  et  régiment  Cosaque 
derOuraln*4; 

Total  :  28  bataillons  et  64  pièces  (4). 


(1)  Japonais  :  Sankakuyamu  ;  Russe  :  Daputzy. 
{i)  Dq  IV*  corps  fibérieD. 

(3)  Du  X«  corps  d'Europe. 

(4)  La  3»  brigade  de  la  35«  division  (XYII*  corps)  régiments  139«  et 
U0«  est  à  Haicheng. 


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412  LA  OUBRRE  RUSSO-JAPONAISB.  N*  9Ti. 

Les  forces  de  Michtchenko  comprennent  le  1^'  Tchita. 
le  !•'  Verkhnéoudinsk  (quatre  sotnias),  les  11*  et 
12*  Cosaques  d'Orenbourg,  avec  deux  bataillons  du 
11*  sibérieu. 

Le  29  juillet  (à  11  heures  du  matin),  le  général  Nodza 
donna  son  ordre  d'opérations  pour  le  30  et  le  31  : 

A  droite,  la  10®  division  et  la  10®  brigade  de  Kobi 
devaient  occuper  le  front  Tafangshin-ShaDchengtse, 
crête  au  Nord-Ouest  de  Shiapatsekou.  A  gauche,  la 
S®  division  recevait  ordre  de  se  concentrer  à  Houtsi- 
laokou;  les  télégraphistes  établissaient  immédiatement 
la  liaison  entre  Lanafaog  et  Houtsilaokou. 

La  réserve  générale,  à  Sianlayu.  était  formée  do 
40®  Kobi.  Le  quartier  général  devait  se  porter  le  30,  de 
Wangkiapou,  par  le  Taling,  sur  Siaokushan. 

Les  Russes  étaient  disposés  de  la  manière  suivante  : 
régiments  de  tirailleurs  n®'  18  et  19,  le  premier  au  Sud. 
le  deuxième  au  Nord  du  défilé  de  Kangoualine;  le 
17®  rentre  du  défilé  de  Panling,  et  reste  en  réserve  avec 
le  20®;  la  brigade  de  la  31®  division  est  vers  Pailoutua;  la 
brigade  Pleschkov  (l"  de  la  2«  division  sibérienne),  avec 
sa  batterie,  est  à  Samayu  et  dans  le  massif  à  TEst,  sous 
les  ordres  du  chef  de  la  division,  général  Lœwestam  (i); 
à  Sankiatse,  se  trouve  le  7®  Cosaques  de  Sibérie,  tandis 
que  le  4«  Cosaques  de  TOural  se  trouve  vers  Pailoulun. 

Le  30  juillet,  à  2  heures  du  matin,  la  10®  division  se 
mit  en  mouvement  (2)  : 

La  droite^  sous  le  colonel  Moji  (chef  de  la  brigade  de 
Kobi),  comprend  deux  pelotons  du  10®  de  cavalerie, 
les  10®  et  20®  (quatre  bataillons  de  Kobi),  deux  batteries 


(1)  Général  Lœwestam  (commandant  la  î«  division  de  Sibérie),  aTec 
la  brigade  Pleschkov. 

(2)  L'approvisionnement  en  munitions  a  été  porté  à  250  cartouche» 
par  homme. 


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N«  972.  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  413 

du  10*  d'artillerie,  une  compagnie  du  10®  bataillon  du 
^énie  ;  elle  s'installe  sur  la  ligne  :  hauteur  à  l'Est  de 
Tadoyu,  hauteur  à  TEst  de  Pankiatun,  artillerie  sur  la 
hauteur  à  TËst  de  Sianlayu. 

Le  centre,  sous  le  général  Tojo,  avec  le  10«  régiment, 
un  peloton  et  demi,  une  batterie  du  iO®,  une  compagnie 
du  génie  du  I0«,  tient  à  5  heures,  avec  deux  bataillons, 
la  crête  au  Nord  de  Likiaputse;  artillerie  sur  la  crête 
au  Sud. 

La  gauche^  sous  le  colonel  Kamada,  avec  le  40®  régi- 
ment et  un  peloton  de  cavalerie,  est  un  peu  au  Nord  de 
Yedziaputse. 

A  6  heures  du  matin,  Tartillerie  de  la  droite  et  celle 
du  centre,  canonnent  Tennemi  en  position  sur  la  hauteur 
au  Nord-Est  de  Samayu,  et  qui  se  replie  à  7  h.  10, 
sans  avoir  montré  de  canon. 

Le  groupe  Moji  s'installe  sur  remplacement  conquis, 
canonoe  l'ennemi  en  retraite,  et  s'attire  une  vigoureuse 
réplique  d'une  batterie  placée  au  Nord  de  Ghansanyui, 
à  laquelle  il  est  impossible  de  répondre,  faute  de  portée  ; 
une  arrière-garde  russe  reste  en  position  sur  la  hauteur 
à  TEst  de  Santsiatse. 

Le  groupe  Kamada  s'est  porté  jusqu'à  Wangkiapu 
et  Liukiaputse  ;  il  rend  compte  que  la  croupe  au  Nord 
n'est  pas  défendue;  Kawamura  lui  envoie,  à  midi  30, 
une  batterie  et  une  section  du  génie  du  gros  (rassemblé 
à  Hsiapatsekou),  et  lui  donne  Tordre  d'occuper  ladite 
hauteur,  ce  qui  est  fait  à  6  h.  40,  entre  le  chemin  de 
Sankiaoshan  et  le  piton  253,  à  2  kilomètres  à  TEst. 

Le  soir,  la  5®  division  fait  savoir  ses  emplacements  : 

Droite  :  le  42*,  deux  pelotons,  deux  batteries,  une  com- 
pagnie du  génie,  vers  Yingtseyu  ; 

Centre  :  Deux  bataillons  du  2J®  et  deux  pelotons,  vers 
Yinglaoshan  ; 

Gauche  :  41*,  un  peloton,  une  batterie,  une  compagnie 
du  génie,  près  de  Ukiaputse  ; 


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4U  LA  OUBRRB  RUS80-JAP0NAI6B.  M*  971. 

Gros  :  11^  et  un  bataillon  du  2i«,  trois  batteries, 
une  compagnie  du  génie,  vers  Waitsekou  ;  5®  régiment 
de  cavalerie  (sept  pelotons),  à  l'Est  de  Yingtseyu,  en 
liaison  avec  la  10*  division. 

Journée  du  31.  —  A  la  suite  des  engagements  de  détail 
et  renseignements  de  la  journée,  le  général  Zassoulitch 
avait  prescrit  d'occuper  la  position  dans  les  conditions 
suivantes  :  18*  et  19*  tirailleurs,  à  cbeval  sur  le  défilé  de 
Kangualine,  prolongés  à  droite  par  le  20*,  au  Taping- 
ling;  le  17*  en  réserve;  deux  batteries  de  la  S*  brigade 
au  Nord  du  défilé;  les  deux  autres,  Tune  au  saillant 
Sud-Est  du  Tapingling,  l'autre  au  front  Sud. 

La  2*  brigade  de  la  3i*  division  est  poussée  au  Sud 
de  Pailoutun,  sur  la  trouée  de  Sankiaosban  qui  est 
menacée;  elle  l'occupe  de  la  façon  suivante  :  six  compa- 
gnies du  123*  et  deux  batteries  à  l'Est  du  défilé,  sur  la 
longue  crête  qui  court  du  piton  262  vers  le  Nord-Ouest; 
deux  compagnies  du  123*  et  une  batterie,  à  l'Ouest  du 
défilé  avec»  A  droite,  deux  bataillons  du  124*;  un 
bataillon  du  123*  et  un  du  124*  à  l'Est  de  Miaoeur- 
kou;  un  bataillon  du  123*  et  un  du  124*  &  la  garde  du 
flanc  gaucbe,  vers  Simouling. 

La  brigade  Plescbkov,  de  la  2*  division  d'infanterie 
de  Sibérie,  forme  réserve  générale,  vers  Yangkiatien. 

A  l'Ouest,  Michtchenko  tient  la  trouée  de  Liuchukou. 

L'attaque  japonaise  débuta  par  la  droite  :  le  groupe 
Moji  (1),  opérant  de  nuit,  refoula  l'ennemi  du  massif 
au  Sud  de  Simoucheng,  qu'il  occupait  en  entier  à 
7  h.  50,  sérieusement  éprouvé  par  le  feu  de  l'artil- 
lerie ennemie;  le  groupe  russe  (deux  bataillons  des 
5*  et  6*  régiments  de  Sibérie)  repassa  au  Nord  du  Kan- 
gualine. 

(i)  Réduit  d'un  bataillon  et  d'une  batterie. 


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i 


N*  971K.  LA  QUCOtRB  RUSSO -JAPONAISE.  4i& 

Le  centre  (Tojo),  renforcé  la  nuit  d'un  bataillon  et 
dune  batterie  enlevés  à  la  droite,  s'est  porté  à 
3  h.  50  à  la  deuxième  crête  au  Nord  de  Wangkiapu, 
avec  ses  deux  batteries. 

La  gauche  (Kamada)  est  à  la  crête  au  Nord  de  Liu- 
kiaputse,  avec  sa  batterie. 

Les  trots  batteries  ouvrent  le  feu  à  S  h.  20,  sur 
un  élément  ennemi  qui  occupe  le  saillant  A  2  kilo- 
mètres Sud-Ouest  de  Ghansanyui;  la  gauche  (Kamada) 
marche  dans  un  dédale  de  crêtes  et  de  gorges,  et  prend 
pied  sur  les  premiers  contreforts  dudit  saillant,  prépa- 
rant la  manœuvre  du  gros  de  la  10®  division  dans  cette 
direction.  Le  général  Kawamura  savait  déjà  que  les 
ouvrages  ennemis  semblaient  moins  forts  à  l'Ouest  du 
Taping^ing  que  vers  le  Kangualine,  et  voulait  faire  son 
effort  de  ce  côté  dès  que  le  combat  de  front,  entamé  par 
Kamada,  l'aurait  éclairé  sur  la  situation  de  Tennemi  en 
face.  A  5  h.  40,  il  envoya  le  39®  prolonger  à  gauche 
le  40®,  mais  le  régiment,  à  peine  parvenu  au  col  du 
chemin  de  Liukiaputse  à  Sankiaoshan,  est  pris  d'enfilade 
parla  batterie  russe  au  Nord  de  Hankiaputse,  et  arrêté 
court,  jusqu'à  l'intervention  de  deux  pièces  japonaises, 
hissées  à  l'Est  du  col,  et  qui  attirent  le  feu  sur  elles.  Le 
39'  reprend  son  nK>uvement  et  atteint,  *à  7  h.  40,  les 
pentes  à  l'Est  de  Hankiaputse  (deux  bataillons),  d'où  il 
ouvre  le  feu  (à  longue  distance)  contre  un  élément 
ennemi,  qui  occupe  des  tranchées  au  Nord. 

Avant  d'attaquer  à  fond  le  versant  Est  du  défilé  de 
Sankiaostiim,  il  fallait  se  débarrasser  de  ce  groupe 
ennemi.  Kaveamura  prend  à  sa  réserve  les  deux  batte- 
ries disponibles,  et  les  envoie  à  la  croupe  occupée  par 
le  39^,  où  elles  entrent  en  action  à  8  h.  20  ;  la  batterie 
russe  du  Nord,  impuissante  à  les  repérer,  continua  son 
feu  sur  les  deux  pièces  toujours  en  batterie  au  col  à 
1}500  mètres  au  Sud. 

Le  groupe  Kamada  put  alors  reprendre  son  attaque 


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446  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  N«  97*. 

de  concert  avec  le  ^oupe  Tojo;  leurs  trois  batteries 
concentraient  leur  feu  sur  le  saillant  à  2,S00  mètres  aa 
Sud  de  262  ;  les  Russes  criblaient  Tattaque  avec  douze 
pièces,  placées  au-dessus  de  Chansaiiyui;  pourtant,  mal- 
gré les  pertes,  à  10  h.  40,  Tojo  et  Kamada  prenaient 
pied  sur  le  saillant  visé  et  s'y  incrustaient,  en  dépit  des 
feux  croisés  arrivant  des  batteries  du  Tapingling  et  de 
Sankiaoshan. 

Attaque  de  la  5*  division.  —  La  5*  division  s'est  mise 
en  route  vers  2  heures. 

Le  centre  (1)  arrive  à  Yangkiaku  Ouest  à  4  h.  50,  sur- 
prenant UD  peu  au  Nord  une  compagnie  endormie  au 
bivouac  sous  la  tente. 

La  droite  (2)  prend  pour  objectif  la  crête  345  au  Nord 
de  Yangkiaku  Est;  son  artillerie,  postée  au  Nord-Est  de 
Sukiaputse,  canonue,  à  8  heures,  Tinfanterie  ennemie 
apparue  au  Nord  de  345  et  qui  disparait;  les  pièces 
changent  alors  de  position  pour  agir  contre  la  batterie 
russe  signalée  au  Nord-Ouest  de  Sankiaoshan. 

L'aile  gauche  (3)  portait  à  7  h.  30  deux  bataillons  dans 
la  direction  de  la  cote  430,  au  Nord-Ouest  de  Yangkia- 
kou  ;  sous  l'effet  d'un  feu  violent  parti  d*un  temple  situé 
au  pied  des  pentes  et  occupé  par  environ  deux  compa- 
gnies, Tattaque  oblique  à  gauche  visant  le  temple,  fusil- 
lée de  front,  canonnée  dans  le  dos  par  la  batterie  de 
Sankiaoshan,  et  subit  des  pertes  sérieuses;  elle  est  tenue 
en  échec. 

A  ce  moment  intervint  la  17«  brigade,  général  Ko- 
dama  (4),  de  la  3«  division,  qui  couvrait  l'aile  droite  de 


(1)  Deux  pelotons,  deux  bataillons  du  2  M. 

(2)  Deux  pelotons,  deux  batteries,  le  42*;  une  compagnie  du  g^oi^- 

(3)  Le  41*',  une  batterie,  un  peloton,  une  compagnie  du  génie. 

(4)  Régiments  18''  et  34s  avec  un  peu  de  cavalerie  et  deux  batte- 
ries. 


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N*  972.  LA  OUBRRE  RUSSO-JAPONAISE.  417 

larmée  d'Oku,  dans  la  vallée  de  Likiaputse;  elle  se 
rapprocha  du  théâtre  de  la  lutte,  poussant  de  l'infan- 
terie au  Nord  de  ce  village,  et  mit  en  action  ses  deux 
batteries  contre  Liuchukou,  occupé  par  de  Tinfanterie  et 
de  l'artillerie  de  Michtchenko. 

Cette  intervention  permit  au  41%  soutenu  par  sa  bat- 
terie (à  la  cote  240,  à  TEst  de  Likiaputse)  d'enlever  le 
temple  et  la  hauteur  an  Nord  à  10  heures  du  matin. 
L'ennemi  se  replia  vers  Tsaomiaotse. 

La  droite  de  Mitchtchenko  dut  aussi  abandonner  Liu- 
chukou,  pour  se  replier  à  hauteur  de  Tsaomiaotse,  por- 
tant son  artillerie  sur  la  hauteur  à  2,000  mètres  à  TEst. 

La  situation  de  la  5®  division  est  alors  la  suivante  :  le 
42%  le  21  «,  le  41%  ont  pris  pied  sur  la  crête  345-430  ;  le 
i"  groupe  d'artillerie  a  deux  batteries  à  280  (au  Sud  de 
345),  une  autre  vers  Likiaputse  ;  le  colonel  du  5®  d'artil- 
lerie, avec  le  2«  groupe  et  une  compagnie  du  génie,  tra- 
vaille, à  partir  de  10  heures,  à  hisser  ses  pièces  (de 
montagne)  sur  la  crête  430,  tâche  qui  n'est  achevée 
qu*à  i  heure;  elles  sont  alors  réparties  contre  deux 
objectifs  ;  une  batterie  tire  vers  le  Nord  sur  l'artillerie 
de  Tsaomiaotse  ;  deux  batteries,  vers  TEst,  sur  l'artil- 
lerie au  Nord  de  Taputse  (cote  310)  qui  est  encore  prise 
à  partie  par  les  deux  batteries  de  droite  du  i^'  groupe. 

Prise  d'enfilade  et  à  revers,  la  position  de  la  batterie 
russe  est  intenable,  et  les  débris  du  personnel  s'enfuient, 
impuissants  à  sauver  six  pièces,  sur  lesquelles  le  46^ 
met  la  main. 

Toutefois  les  Russes  tenaient  toujours  au  Nord  de 
Taputse  et  au  Nord  de  Tapingling,  avec  des  réserves 
vers  Tunkiaputse,  une  position  de  repli  â  l'Est  de  San- 
yaoshan,  de  grosses  réserves  vers  Pailoutun,  et  enfin, 
on  signale  au  général  Nodzu  une  forte  colonne  mixte  (1) 


(1)  Arrivée  de  la  2^  brigade,  35'^  divisioa  (XVII<'  corps)  régiments 
139»  et  140». 

27 


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h  418  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  N*  971 

!  arrivant  de  Ilaicheng,  par  la  vallée  de  Laomukou,  et 

dont  Tavant-garde  atteint  ce  point  à  midi,  détachant  six 
pièces  à  TOuest  de  Laomukou,  tandis  que  sur  la  crête  à 
l'Est,  où  s'est  retirée  le  matin  l'artillerie  de  Mitcht- 
chenko,  on  compte  maintenant  vingt-deux  pièces. 

Le  général  Ueda,  s  attendant  à  une  forte  contre- 
attaque,  réservait  son  11^  régiment;  tout  le  reste  était 
en  ligne  sur  6,000  mètres  de  front. 

Le  général  Kawamura  n'avait  pas  entamé  la  position 
de  Kangualine  ;  il  était  en  échec  devant  la  2®  position 
de  Tapingling  et  souffrait  du  feu  de  l'artillerie  de  Taping- 
ling  et  de  Sanyaoshan. 

Le  40*  régiment  de  réserve  n'était  plus  disponible, 
envoyé  depuis  9  h.  15,  par  Tadoyu,  au  Nord  de  Simou- 
cheng  avec  ordre  de  menacer  l'extrême  gauche  russe, 
restait  en  réserve  le  seul  20^,  et  la  journée  n'était  qu'à 
demi  écoulée. 

Le  général  Kawamura  se  résolut  à  percer  parTaputse; 
à  i  heure,  il  ordonna  au  *^d*  d'attaquer  la  position  à 
TEst  de  Sanyaoshan,  avec  l'appui  du  2*  groupe  du 
10*^  d'artillerie,  en  position  à  la  hauteur  à  3,000  mètres 
Sud  de  Sankiaoshan,  et  le  renfort  d'un  bataillon  du 
20*^.  L'attaque  commence  à  3  heures,  sous  la  direction 
du  général  Marui  (1);  elle  progresse  par  sa  droite,  mai^ 
ne  peut  dépasser  la  crête  à  TEst  de  Sankiaoshan,  à 
gauche  du  40*  ;  Tartillerie  russe  (2)  de  la  position  de  ' 
Sanyaoshan  lui  interdit  tout  progrès  au  Nord  de 
Taputse,  et  le  2^  groupe  du  10*,  hors  de  portée,  ne  peut 
rien  contre  elle. 

A  droite,  la  10®  division  a  pris  pied  sur  la  crête  au 
Nord-Ouest  de  Chansanyui,  mais  c'est  tout;  de  la  droite, 


(1)  C4ommandant  la  20^  brigade. 

(â)  i*robablement  la  batterie  de  la  brigade  d'iafaoterie  de  résem 

de  Sibérie. 


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i\«  9Ti.  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  419 

de  la  gauche,  les  shrapnels  font  un  feu  écrasant,  et  tout 
nouveau  progrès  est  impossible. 

A  5  h.  30  du  soir,  le  feu  de  rartillerie  russe  redoubla 
d'intensité  contre  la  10«  division  japonaise,  tandis  que, 
sur  Tordre  de  Zassoulitch,  des  troupes  de  contre-attaque 
massées  vers  Sanyaoshan,  recevaient  Tordre  de  se  jeter 
sur  la  gauche  du  général  Kawamura.  La  tête  devait  être 
prise  par  le  124®  (colonel  Lipowatz),  qui  serait  appuyé 
par  la  brigade  dfe  Sibérie  Pleschkov  ;  les  troupes 
devaient  cheminer  jusqu'au  village  de  Laokantse,  qui 
serait  le  point  de  départ  de  Tattaque. 

D'après  le  rapport  japonais,  il  semble  que,  bien  que 
la  ligne  de  combat  russe  ait  reçu  des  renforts  équivalant 
à  une  brigade,  deux  bataillons  seulement  aient  réelle- 
ment contre-attaque  le  40®  japonais  dans  la  direction 
iNopd-Sud,  devant  la  cote  262.  Les  troupes  japonaises, 
couchées  derrière  les  crêtes  pour  échapper  au  feu, 
se  seraient  relevées  pour  recevoir  Tennemi  à  la 
baïonnette,  et  auraient  repoussé  quatre  attaques  succes- 
sives ;  Toffensive  russe  semble  avoir  été  acharnée,  car 
la  H«  compagnie  du  40®  japonais,  après  la  dernière 
attaque,  ne  comptait  plus  que  3S  hommes  sous  le  com- 
mandement d'un  seul  officier,  blessé  lui-même. 

La  nuit  vint  mettre  fin  à  cet  épisode  tragique  dont 
TelTet  semble  avoir  été  de  dissuader  les  Japonais  de 
toute  poursuite. 

La  retraite  commença  à  11  heures  du  soir  (1),  sans 
être  inquiétée,  et  se  poursuivit  le  lendemain  par  Pailou- 
tun  sur  Haicheng. 

La  S®  division  japonaise  et  la  brigade  Kodama,  de 
la  3®,  n'avaient  pas  poussé  plus  loin  que  les  crêtes  con- 
quises le  matin,  sur  lesquelles  elles  étaient  copieuse- 
ment canonnées  du  Nord  à  trop  grande  portée  pour  leur 


^1)  Sur  l'ordre  de  Kouropalkine,  reatré  à  Haicheng,  le  27  juillet. 


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4S0  LA  aUERRB  RUSSO-JAPONAISE.  N*  S',: 

artillerie  ;  deux  compagnies  seulement,  à  droite,  aTaien: 
poussé  au  Nord  de  Tancien  emplacement  de  la  batUrie 
prise  à  Tennemi,  et  assistaient,  impuissantes,  à  la  retraitf 
des  Russes.  A  4  b.  30,  le  général  Nodzu  prit  à  sa  réservr 
un  bataillon  et  demi  du  20^  et  l'envoya  au  général  Uedd. 
avec  mission  de  pousser  sur  Miaoeurkou  ;  le  village  était 
occupé  par  une  arrière-garde  dont  Taccueil  découragea 
toute  tentative  de  poursuite  (1). 

A  la  suite  des  combats  de  Tacbekiao  et  de  Simon- 
cheng,  le  général  Kouropatkine  prescrivit,  le  2  août 
d'abandonner  Haicbeng,  dont  Torganisation  défensive 
si  complète  et  si  coûteuse,  demeura  inutile. 

Le  II*  corps  sibérien  se  retira  en  deux  colonnes  sur 
Haicbeng,  le  gros  par  Simouling;  le  reste  par  Pailon- 
tun  (2)  ;  il  continua  vers  le  Nord,  sur  Anshantien  et  se 
groupa  vers  Kusantse;  la  cavalerie  Micbtcbenko  au  Miao- 
ling,  Les  P'  et  IV*  sibériens  se  repliaient  également  sur  i 
Anshantien. 

L'armée  d'Oku  avait  quitté  Tacbekiao  le  30  juillet;  le 
2  août,  elle  était  en  vue  de  Haicbeng,  d'où  elle  délogea 
Tarrière-garde  russe  du  I*'  sibérien  (buit  bataillons  sous 
les  ordres  du  général  Gerngross). 

Le  4  août,  la  II*  armée  japonaise  occupait  Haicbeng. 
La  IV®,  Simouling,  Pailoutun  et  Simoucheng. 

Le  quartier  général  du  maréchal  Oyama  se  transporta 
à  Haicbeng  (dans  un  hameau  à  1,000  mètres  au  Sud  de 
la  rivière). 


(i)  A  4  heures  du  matin,  le  général  Nodxu  aurait  donné  Tordre  à  !^ 
10«  division  de  recommencer  l'attaque;  le  général  Kawamura  se  serai- 
excusé  de  ne  pouvoir  agir,  vu  l'état  de  ses  troupes. 

(â)  Le  1"  août  au  soir,  le  Il<>  sibérien  bivouaqua  dans  le  secteur  Lv 
de  la  position  de  Haicbeng  ;  il  y  eut  pendant  la  nuit  une  panique  a^ 
cours  de  laquelle  on  se  fusilla  mutuellement;  la  marche  fut  repri**  I 
dans  la  nuit.  I 


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N*  972.  LA.  GUERRE  RUSSO -JAPONAISE.  424 

Le  combat  de  Simoucheng  a  fait  peu  de  bruit  dans  le 
monde,  simple  épisode  des  manœuvres  d*une  petite 
armée  gui  a  opéré  sans  bruit  et  modestement  dans  des 
conditions  fort  difficiles  ;  les  renseignements  détaillés  de 
source  russe  manquent  encore  sur  cette  action;  les  rap- 
ports japonais  n*ont  donc  pas  de  contre-partie.  Il  nous  a 
semblé  toutefois  que  le  récit  de  cet  engagement  offrait 
assez  d'intérêt  au  point  de  vue  militaire  pour  mériter 
quelque  développement,  car  nous  y  trouvons,  chez  le 
général  Nodzu  et  son  sous-ordre  Kawamura  une  habileté 
et  un  sens  tactique  supérieurs  à  ce  que  nous  avons  ren- 
contré dans  les  précédentes  opérations  japonaises  : 
reconnaissances  par  les  avant-gardes,  choix  du  point 
d'attaque;  combat  de  préparation,  exécution  de  l'at- 
taque. Le  malheur  est  que  le  commandant  de  la  IV®  ar- 
mée japonaise  eut  affaire  à  trop  forte  partie  sur  le 
froDt  Kangoualine-Taputse  :  Russes  :  28  bataillons  et 
64  pièces  ;  Japonais  :  18  bataillons  (1)  et  32  pièces,  ce 
qui  excluait  toute  idée  de  succès  décisif  et  de  poursuite. 

En  rapprochant  de  lui  la  5®  division,  pour  la  faire  agir 
plus  intimement  avec  la  iO®,  Nodzu  aurait  laissé  sans 
surveillance  la  vallée  de  Laomukou,  ce  qui  eût  été  fort 
dangereux,  comme  Fa  prouvé  l'arrivée  de  la  brigade  de 
la  35*  division  en  fin  de  journée.  Pour  le  mettre  à  l'aise, 
il  aurait  fallu  que  le  commandant  en  chef  envoyât  toute 
la  3®  division  vers  Likiaputse,  et  non  le  seul  détache- 
ment Kodama. 

Du  côté  russe,  il  ne  semble  pas  que  la  direction  exer- 
cée par  le  général  Zassoulitch  ait  marqué  un  progrès 
sur  la  conduite  de  la  défense  du  passage  du  Yalu. 

{A  suivre.)  (189) 


11)  Suifant  certains  renseigaements,  la  brigade  de  Kobi  n'avait  que 
quatre  bataillons  présents. 


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^""•^MIF 


1 


4«l 


LA  GUBRRB  RUSSO-JAPONAISE. 


N«  9:î. 


ANNEXE  N«  1. 


Pertes  de  la  II"  armée  japonaise  a  Tachekiao. 


TITÉS. 

BLSSSl<i. 

DIVISIONS. 

ARUES. 

o 

> 

*• 

as 

i 

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H 

s 

H 

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3«  dÎTision < 

Infanterie 

4 

» 

67 

B 
1 

1 

» 

3 

» 

1 

0 

» 

U 

M 

» 

1 
i7o      •> 

41       ^ 
1 
3      1 

Cavalerie 

Artillerie 

Génie 

Divers 

Totaux 

4 

69 

4 

16 

!»0     14 

— 

— ■ 

^— 

— 

4«  dirision 

InfaDtcric 

» 

5 

40 

» 
1 

n 

M 
11 

» 

1 

» 

13 

M 

4 

o7 

B 

79 

h' 

■ 

Cavalerie       

Arlilleric 

(lénie 

Divers 

TOTAIX 

» 

17 

11 

1o 

143 

> 

— ■ 

, — 

5«  division - 

^  Infanterie 

4 

M 

II 

57 
1 
3 

1 

B 

3 
M 

9 

» 

1 

5Mi    411 

1  Cavalerie 

:  Artillerie 

1  Gi'fiie 

^  Divers 

■ 

TOTVIX 

4 

6i 

15 

1? 

38î«'    •>. 

i 
G"  division 

Infanterie 

i 

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4 
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6 

1 
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42'     i 

14      .> 
4 
3 

1  Cavalerie 

Artillerie           

Génie 

k  Divers 

TOTALX 

j 

9 

8 

2 

6o:     -3 

U»  brigade  d'artillerie. 

„ 

12 

14 

11 

7f 

0 

— ■ 

— 

— ■ 

— ■  -""  1 

Totaux  généra ltx.  . 

10 

169 

oà 

56 

954 

m 

(1)  Communiqué  de  rélal-major  de  la  11*  armée. 


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N«  972.  LA  OUBRRB  RUSSO- JAPONAISE.  4S3 

Composition  de  la  II*  armée  h  Tachekiao. 

Commandant  :  général  baron  Oku. 

Chef  d'éCat-major  :  général  de  brigade  Oghiai. 

3%  4*  et  5®  divisions  :  comme  à  Wafangou. 

6*  diYÎsioQ  :  général  Okubo. 
H«  brigade  (!3'-4S«),  général  Iida. 
24«  brigade  (23*-48«).  général  KiGOSHi. 
6*  régiment  de  cavalerie. 
6*  régiment  d'artillerie. 
6*  bataillon  du  génie. 

i^  brigade  de  cavalerie  indépendante,  général  Akiyaha  : 
i3^  et  14*  régiments. 

i^  brigade  d*artillerie  indépendante,  général  OsAKO. 
i3%  J4*'  et  15«  régiments. 


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424 


LA  OUBRRB  RUSSO-JAPONAIS B. 


N»  97*. 


AlfNEXE   N«   2. 


TaBLSAU  DBS  PERTES  A  SlHOOCHENG. 

Pertes  russes, 

35  officiers,  1 ,500  hommes,  34  prisonniers. 
Les  Japonais  disent  avoir  enterré  700  cadavres. 

Pertes  japonaises  (1). 

Tués. 

ÉUmtDta.                                       OBeien.  Troupe. 

10«  régiment 2  45 

40«      —       2  89 

S0«      —        »  » 

<©•  division . .  /  39»      —        t  14 

Cavalerie ^  « 

Artillerie »  5 

Génie »  » 

TOTALX 6  153 

Mfx.x.A    A    i  10'régimeol 2  il 

10«  brigade  de  ^^,      -                         »  5 

*^°*'^» Uoe  -    ;;....  _>^  _>> 

Totaux 2  16 

!!•  régiment »  3 

41"      —        »  9 

21«      —       i  2 

5"  division . . .  {  42«      —        >»  2 

Cavalerie »  »> 

Artillerie »  1 

Génie »  » 

Totaux 1  18 

Totaux  générai  x M  187 

Brigade  Kodama,  de  la  3'  division,  inconnues. 


Ble««^ 

Ofliciers. 

Trospe. 

— 

— 

6 

144 

8 

194 

M 

» 

i 

t>3 

» 

» 

4 

25 

» 

n 

19 

426 

M 

72 

3 

12 

n 

M 

3 

84 

i 

14 

2 

73 

» 

23 
2 

4 

liO 

26 

530 

(1)  Rapport  officiel  japonais. 


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N*  972.  hk  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  4^ 


ANNEXE  No  3. 


Obdeb  db  bataille  db  la  IV*"  arhée  japonaise, 

A   SiMOUCHENG. 

Commandant  en  chef  :  général  comte  NoDZU. 
Chef  d'état-major  :  général  de  brigade  Ouéhaha. 

5®  diTÎsion  :  général  Ubda. 
Chef  d'état^mojor  :  colonel  Nitahara. 
9*  brigade  (li»  et  41<>),  général  Yamada. 
21  «  brigade  (21*  et  42«),  général  Tsukamoto. 
S«"  régiments  d*artillerie,  de  cavalerie. 
5"  bataillons  du  génie  et  du  train. 

10*  division  :  général  Kawamura. 
Chef  d^état-major  :  lieutenant-colonel  Kurosawa. 
8«=  brigade  (iO«  et  40«),  général  ToJO. 
SO*"  brigade  (20«  et  39«),  général  Marui. 
10*'  régiments  d'artillerie  et  de  cavalerie. 
10''  régiments  du  génie  et  du  train. 

10*  brigade  de  kobi,  colonel  Moji. 
A  2  bataillons  : 
10*  régiment  (Himeji),  lieutenant-colonel  Komatsuzaki. 
20*  régiment  (Fukushima),  lieutenant-colonel  Yamagata. 
40*  régiment  (Tottori),  lieutenant-^colonel  Tsuda. 


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LE 


NOUVEAU  SERVICE  EN   CAMPAGNE 

DB 

L'ARMÉE    ALLEMANDE 

(Fin)  (i). 


AVANT-POSTES. 

«  La  sécurité  des  troupes  au  repos  est  assurée  par  des 
avant-postes.  »  Leur  but  est  d'assurer  aux  troupes  qu'ils 
couvrent  le  temps  de  se  préparer  au  combat  ou  à  la 
marche.  L'exploration  particulière  qui  leur  incombe  est 
limitée  aux  mesures  nécessaires  pour  la  sécurité  de  la 
troupe.  «  Toute  exploration  éloignée  est  du  reçsort  delà 
cavalerie  n'appartenant  pas  aux  avant-postes.  »  Au  con- 
tact, les  avant-postes  sont  responsables  de  la  conserva- 
tion de  ce  contact. 

«  En  raison  de  la  diversité  des  situations  qui  peuvent 
se  présenter,  il  est  impossible  de  donner  des  règles  fixes 
pour  l'établissement  des    avant-postes;  on  ne  saurait 

donner  que  des  principes  généraux »  A  chaque  cas 

isolé  répond  une  solution  particulière  pour  le  placement 


(1)  Voir  n»  971,  septembre  i908,  p.  327. 


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j 


N*  972.  LE  NOUVEAU  SERVICE  EN  CAMPAGNE.  427 

des  avant-postes  ;  cette  solution  découle  en  particulier 
des  intentions  du  commandement. 

La  force  et  la  composition  des  avant-postes  dépendent 
en  outre  de  la  situation  spéciale  dans  laquelle  la  troupe 
est  placée. 

Loin  de  l'ennemi,  on  adoptera  les  mesures  les  plus 
simples;  elles  consisteront,  en  général,  dans  la  garde 
immédiate  des  localités  occupées  et  dans  Tenvoi  en  avant 
de  faibles  détachements. 

Au  fur  et  à  mesure  qu'on  se  rapprochera  de  Tennemi, 
les  mesures  de  sécurité  augmenteront,  pour  en  arriver, 
au  contact,  à  un  système  répondant  à  Téventualité  d'un 
engagement  immédiat. 

A  la  suite  d'un  combat  interrompu  par  la  tombée  de 
la  nuit  et  à  reprendre  le  jour  suivant  les  troupes  bivoua- 
quent sur  leurs  positions;  elles  se  couvrent  par  de  petites 
fractions  poussées  à  faible  distance,  par  des  sentinelles 
et  des  patrouilles . 

«  De  jour  et  plus  encore  de  nuit,  les  mouvements  des 
troupes,  abstraction  faite  du  combat,  sont  en  principe 

liés  aux  routes »  ;  il  convient  donc  de  tenir  surtout 

les  chemins  conduisant  à  Tennemi. 

Après  un  combat,  les  avant-postes  sont  pris  en  prin- 
cipe par  des  troupes  fraîches  ;  au  cours  d'une  marche  en 
avant  ou  en  retraite,  c'est  à  lavant-garde  ou  éventuelle- 
ment à  Tarrière-garde  qu'incombe  normalement  la  mis- 
sion de  fournir  les  avant-postes. 

Tous  les  avant-postes  doivent  être,  autant  que  pos- 
sible et  dès  leur  placement,  soustraits  à  la  vue  de  l'en- 
nemi ;  des  communications  rapides  et  sûres  doivent 
relier  les  différents  échelons  entre  eux  et  avec  les  troupes 
en  arrière. 

«  Les  avant-postes  doivent  toujours  être  en  état  de 
«  recevoir  une  attaque.  Les  chefs  de  tous  grades  doivent 
«<  être  prêts  à  tout  sacrifice  pour  remplir  leur  mission 
«  de  couverture  des  troupes  situées  en  arrière.  » 


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4S8  LE  NOUVEAU  SERVICE  EN  CAMPAGNE  N*  971 

AVANT-POSTES  DE  TROUPES  DE  TOUTES  ARMES. 

Le  développement  complet  d'un  réseau  d'avant-postes 
comprend  des  compagnies  d'avant-postes  {Vorposien- 
Kompagnien)  qui  se  couvrent  par  des  petits  postes  [Feld- 
wachen)  et  une  réserve  des  avant-postes  {Vorposten- 
Reserve). 

De  Tartillerie  n'est  a£Pectée  aux  avant-postes  que  dans 
des  cas  particuliers;  les  mitrailleuses,  au  contraire,  y 
trouveront  souvent  un  utile  emploi  ;  des  pionniers  peu- 
vent également  leur  être  attribués. 

En  ce  qui  concerne  le  placement  des  avant-postes,  la 
nature  du  pays  permettra  de  donner  au  dispositif  une 
forme  très  simplifiée,  et,  en  particulier,  la  possibilité 
d'utiliser  une  forte  coupure  du  terrain  permettra  de 
réduire  la  profondeur  du  système  de  protection. 

«  L'emplacement  de  la  réserve  des  avant-postes  sera 
«  en  général  déterminé  à  proximité  de  la  route  la  plus 
«  importante  conduisant  à  l'ennemi.  » 

«  Les  compagnies  d'avant-postes  forment  la  ligne 
principale  de  sûreté » 

Le  chapitre  renferme,  sur  le  placement  des  avant- 
postes,  de  nombreuses  indications  de  détail  qui  n*appor- 
tent  rien  de  nouveau. 

COMPAGNIES   d' AVANT-POSTES. 

Les  compagnies  d'avant-postes  forment  les  piliers  fon- 
damentaux [Haiipttràger)  du  service  de  sûreté.  Leur 
nombre  et  leur  emplacement  dépendent  de  la  situation 
de  l'ennemi,  de  la  contrée  et  en  particulier  du  réseau 
routier.  «  La  route  la  plus  importante  est  tenue  par  une 
compagnie  d'avant-postes.  » 

«  Les  compagnies  sont  désignées  par  leur  numéro 
{Vorposlen-Kompagnie  1S/36).  » 

Le  capitaine  commandant  la  compagnie  détermine  les 


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N*  972.  DANS  L*ARMÉB  ALLEMANDE.  429 

mesures  à  prendre,   les  travaux  à  exécuter,  etc.  11  se 
couvre  par  des  petits  postes. 


PETITS  POSTES. 

La  force  du  petit  poste  varie  du  peloton  au  groupe. 
Les  postes  importants  sont  commandés  par  des  officiers. 

Le  petit  poste  assure  sa  sécurité  par  des  sentinelles 
[sentinelles  doubles  {Doppelposien)  ou  des  sentinelles 
de  sous-officier  (Unterofftzierposten)]  ou  des  patrouilles. 

«  Il  importe  moins  d'avoir  une  chaîne  continue  de 
sentinelles  que  d'occuper  les  chemins  conduisant  vers 
Tennemi  et  les  points  importants  du  terrain,  en  faisant 
surveiller  les  intervalles  par  des  patrouilles.  » 

Les  sentinelles  sont  numérotées  de  la  droite  à  la 
gauche,  etc 

SENTINELLES    d'iNFANTERIE. 

Les  consignes  générales  sont  analogues  à  celles  de 
l'ancien  règlement  ;  toutefois  les  sentinelles  sont  laissées 
libres  de  porter  l'arme  dans  le  bras  ou  en  bandoulière 
[Vmgehàngt)  ;  elles  peuvent,  s'il  n'en  est  pas  autrement 
ordonné,  déposer  leur  sac  et  fumer. 

Les  sentinelles  reçoivent  en  outre  des  consignes  par- 
ticulières leur  donnant  les  renseignements  locaux  utiles 
et,  s'il  est  nécessaire,  un  croquis  du  secteur  à  surveiller 
portant  la  désignation  des  localités. 

PATROUILLES   D'INFANTERIE. 

A  proximité  de  Tenue  mi,  l'exploration  rapprochée  est 
complétée  par  des  patrouilles  d'infanterie  ;  et,  si,  pour 
des  raisons  particulières,  on  ne  peut  employer  la  cava- 
lerie, le  service  des  patrouilles  incombe  en  entier  à  l'in- 
fanterie. 


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430  LE  NOUVEAU  SERVICE  EN  CAMPAGNE  N»  971 

La  composition  de  ces  patrouilles  demande  un  soin 
particulier  pour  le  choix  des  hommes  et  des  gradés.  La 
patrouille  poussée  vers  Tenoemi  comprendra  au  moins 
deux  hommes  et  un  gradé. 

Pendant  la  nuit,  on  placera  avantageusement  des 
patrouilles  fixes  {Stehende  Pair.)  en  avant  de  la  ligne  des 
avant-postes  ;  ces  éléments  gagnent  des  points  intéres- 
sants et  y  restent  jusqu'à  ce  qu'ils  soient  relevés. 

En  général,  les  patrouilles  marchent  sans  sac,  les 
hommes  portent  la  casquette  ;  on  doit  les  munir  de 
jumelles. 

A  l'intérieur  de  la  ligne  des  sentinelles,  les  patrouilles 
ne  comprennent  en  général  que  deux  hommes  y  compris 
le  chef. 

CAVALERIE  DES  AVANT-POSTES. 

«  La  mission  principale  de  la  cavalerie  des  avant- 
«  postes  consiste  dans  la  surveillance  du  terrain  en 
((  avant  de  la  ligne  de  sûreté  de  Tinfanterie  et  l'explo- 
«  ration  dans  des  limites  fixées.  »  Si  ces  limites  s'éten- 
dent jusqu'aux  avant- postes  ennemis,  le  contact  avec 
l'adversaire  doit  être  rigoureusement  conservé. 

Le  commandant  des  avant -postes  détermine  si  le 
coujmandant  de  la  cavalerie  des  avant -postes  sera 
chargé  de  la  direction  de  l'ensemble  du  service  pour  son 
arme,  ou  si  la  cavalerie  sera  répartie  entre  les  compa- 
gnies d'avant-postes.  Dans  ce  dernier  cas,  l'emploi  de 
la  cavalerie  est  fixé  par  les  commandants  de  ces  compa- 
gnies. 

Il  sera  rarement  utile  de  placer  la  cavalerie  en  enlier 
en  avant  de  la  ligne  sécurité  de  l'infanterie  et  d'installer 
un  service  régulier  de  patrouilles  ;  on  arriverait  ainsi  a 
ruiner  rapidement  les  chevaux  ;  il  semble  plus  avanta- 
geux, surtout  pendant  la  nuit,  de  pousser  simplement 
des  patrouilles  fixes  en  des  points  choisis  et  de  les  rele- 
ver de  temps  en  temps. 


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N*  972.  DANS  L'ARMÉE  ALLEMANDE.  434 

RÉSERVE  DES  AVANT-POSTES. 

La  réserve  des  avant-postes  doit  soutenir  et  recueillir 
les  compagnies  d'avant-postes.  Son  degré  de  prépara- 
tion* au  combat  résulte  de  la  situation  locale  et  particu- 
lière. L'infanterie  bivouaque  ou,  suivant  les  circons- 
tances, peut  être  placée  en  cantonnement  d'alerte. 

AVANT-POSTES  DE   CAVALERIE  INDÉPENDANTE. 

La  cavalerie  a  besoin  d'un  temps  plus  long  que  celui 
qui  est  nécessaire  à  l'infanterie  pour  se  préparer  au 
combat;  afin  d'épargner  les  chevaux,  le  bivouac  sera 
Texception. 

La  sécurité  est  assurée  par  Texploration  ;  pour  la 
défense  des  localités,  on  fera  usage  de  la  carabine. 

La  cavalerie  se  garde  économiquement  en  choisissant 
des  cantonnements  couverts  par  des  coupures  naturelles 
du  terrain;  dans  ce  but,  et  si  les  circonstances  ne  s'y 
opposent  pas,  elle  peut  avantageusement  se  reporter 
assez  loin  en  arrière. 

La  résistance,  dans  les  localités,  des  troupes  placées 
vers  l'ennemi,  donnera  le  temps  aux  unités  placées  en 
arrière  de  se  préparer  au  combat  :  exceptionnellement 
on  recherchera  la  sécurité  par  l'échelonnement  en  pro- 
fondeur des  avant-postes. 

Les  avant-postes  sont  à  pied  ou  à  cheval.  La  sécurité 
est  assurée,  soit  par  des  escadrons  d'avant-postes  {Vo?*- 
posten-Eskadrons)  ^  soit  par  des  détachements  plus 
faibles.  Us  sont  soutenus  par  les  escadrons  installés 
dans  les  localités  les  plus  avancées  et,  exceptionnelle- 
ment, par  une  réserve  d'avant-postes  formée  par  plu- 
sieurs escadrons . 

Le  commandant  d'un  escadron  d'avant-postes  reçoit 
un  secteur  à  surveiller;  il  place  des  petits  postes,  à  pied 
ou  à  cheval,  et,  en  outre,  les  sentinelles  ou  vedettes 


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432  LB  NOUVEAU  SERVICE  BN  CAMPAGNE  N*  9:^ 

nécessaires.  Les  vedettes  ont  leurs  chevaux  avec  elles; 
les  sentinelles  sont  à  pied. 

La  force  d'un  petit  poste  est  déterminée  par  sa  mis- 
sion et  ne  dépasse  généralement  pas  un  peloton. 

Vedettes  et  sentinelles  doivent  être  placées  de  façon  à 
voir  au  loin  ;  on  cherchera  à  les  munir  de  jumelles. 

La  vedette  compte  trois  cavaliers,  pied  à  terre  en 
principe,  dont  deux  observent.  La  vedette  de  sous-offî- 
cier  est  une  vedette  qui  a  sa  relève  simple  avec  elle;  elle 
a  pour  chef  un  sous-officier  ou  un  gefreite  (un  sous- 
officier,  six  cavaliers).  La  sentinelle  double  compte 
deux  hommes  ;  la  sentinelle  de  sous-officier  est  une  sen- 
tinelle double  avec  sa  double  relève. 

AVANT-POSTES  DANS  LA  GUERRE  DE  SIÈGE. 

Ce  chapitre  a  de  grandes  analogies  avec  celui  de 
notre  Instruction  sur  la  guerre  de  siège  qui  lui  corres- 
pond; il  ne  contient  que  des  généralités  et  donne 
l'exposé  complet  d'un  service  déjà  connu;  on  ne  saurait 
utilement  s'y  arrêter. 

MARCHES. 

La  marche  est  la  partie  la  plus  importante  de  Tactivit^ 
des  troupes  en  campagne.  Le  succès  de  toutes  les  entre- 
prises repose  sur  l'exécution  des  marches. 

Au  moment  de  la  mobilisation,  la  présence  de  nom- 
breux réservistes  aura  une  grande  influence  sur  cette 
exécution;  aussi  faudra-t-il  profiter  de  toutes  les  occa- 
sions pour  entraîner  les  troupes  et,  en  particulier,  les 
troupes  à  pied. 

Une  discipline  sévère,  les  soins  donnés  aux  pieds,  la 
surveillance  de  Thabillement  et  de  l'équipement,  l'en- 
tretien de  la  ferrure,  l'hygiène  et  une  bonne  alimen- 
tation des  hommes  et   des   chevaux,    sont  autant  u^ 


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N»  972.  DANS  L'ARMÉB  ALLEMANDE.  433 

moyens  propres  à  maintenir  et  à  développer  Fentral- 
nement  de  la  troupe. 

Les  dispositions  générales  à  adopter  pour  la  marche 
dépendent  de  la  situation.  Loin  de  l'ennemi,  on  adoptera 
des  mesures  pour  faciliter  la  marche  :  marche  par 
petites  unités,  par  arme  [Reisemarsch).  Si,  au  contraire, 
on  doit  craindre  une  rencontre  avec  Tennemi,  la  néces- 
sité d'être  prêt  à  combattre  entrant  seule  en  ligne  de 
compte,  on  adopte  la  «  marche  de  guerre  »  {Kriegs- 
marsch) . 

Les  mesures  de  mise  en  marche,  formation  des 
colonnes,  etc.,  sont  connues.  Le  règlement  donne  dans 
le  détail  les  pi*écautions  à  prendre  pour  éviter  les  acci- 
dents au  cours  de  la  marche;  parmi  celles-ci,  nous 
relevons  les  suivantes  :  pour  le  froid,  il  faut  protéger  les 
oreilles,  les  joues,  les  mains  et  le  menton  ;  le  fusil  sera 
porté  de  temps  en  temps  en  bandoulière,  afin  que 
rhoQime  puisse  mouvoir  les  mains,  etc. 

Le  transport  des  sacs  assure  un  très  gros  soulagement 
à  la  troupe  et  augmente  sa  capacité  de  marche;  mais 
Taccroissement  du  nombre  des  voitures  qui  en  résulte 
doit  limiter  cette  mesure  à  des  cas  exceptionnels  et  à  de 
petites  unités.  Toutefois  les  moyens  de  transport  des 
troupes  seront  utilisés  à  plein  pour  transporter  une  par- 
tie de  l'équipement  des  hommes  ayant  besoin  de  ména- 
gements . 

Le  commandant  de  compagnie  marche  là  où  sa  pré- 
sence est  nécessaire;  il  en  est  de  même  du  chef  de 
peloton.  Un  officier,  ou  un  sous-officier  porte-épée,  et 
un  clairon  marchent  derrière  la  compagnie.  Ces  der- 
nières mesures  sont  applicables  à  la  cavalerie,  à  l'artil- 
lerie, aux  détachements  de  mitrailleuses  et  à  l'artillerie 
lourde. 

Les  distances  à  laisser  entre  les  différentes  unités  sont 
les  suivantes  : 

Compagnies  ou  escadrons,  10  pas; 

28 


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434  LB  NOUVEAU  SERVICE  EN  CAMPAGNE  N»  97^. 

Bataillons,  détachements  de  mitrailleuses,  batteries, 
colonnes  de  munitions,  15  pas; 

Régiments,  groupes  d^artillerie  de  campagne,  20  pas; 

Bataillons  d'artillerie  lourde,  40  pas; 

Brigades,  40  pas  ; 

Divisions,  120  pas. 

Ces  distances  ont  pour  but  d'amortir  les  à-coups  et 
peuvent  momentanément  disparaître. 

Dans  des  circonstances  favorables,  la  vitesse  de 
marche  des  grosses  unités,  y  compris  les  repos,  est  en 
moyenne  de  i  kilomètre  en  quinze  minutes  (4  kilomètres 
à  l'heure). 

En  dehors  d'une  halte  nécessaire,  peu  de  temps  après 
le  départ,  pour  mettre  en  ordre  l'habillement  et  l'équi- 
pement, on  peut  être  amené  à  faire  un  ou  plusieurs 
repos  au  cours  de  l'étape  :  un  repos  unique  aura  lieu 
après  l'exécution  de  la  plus  grande  partie  de  la  marche; 
les  repos  multiples  ont  lieu  toutes  les  deux  heures  ;  poar 
les  repos  de  longue  durée,  il  sera  utile  de  communiquer 
à  la  troupe  la  durée  de  la  halte,  etc 

«  Lorsque  des  unités  indépendantes,  deux  corps  d'ar- 
ec mée  par  exemple,  marchent  sur  la  même  route,  il 
«  devra  être  formé  un  commandement  de  colonne 
«  pour  éviter  les  difficultés  provenant  de  l'accumala- 
«  tion  sur  la  même  voie  de  nombreux  impedimenta.  » 

L'ordre  de  marche  des  détachements  de  sûreté  est,  en 
général,  fixé  par  leur  chef;  le  commandant  de  la  colonne 
fixe  l'ordre  de  marche  du  gros  et,  s'il  ne  doit  s'y  tenir 
lui-même,  il  désigne  un  chef  du  gros. 

L'ordre  de  marche  découle  de  la  situation  générale  et 
de  l'emploi  éventuel  des  troupes. 

En  tête  du  gros,  marche  le  corps  d'infanterie  qui  a 
fourni  les  éléments  de  l'avant-garde.  L'artillerie  de  cam- 
pagne est  placée  de  telle  façon  que  son  emploi  en  temps 
utile  soit  garanti  et  que  sa  protection  soit  assurée.  Dans 
ce  but,  dans  une  longue  colonne,  on  intercalera  entre 


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N«  972,  DANS  L'ARMÉB  ALLBMANDE.  435 

les  batteries  des  compagnies  ou  des  pelotons  d'infan- 
terie. 

Les  colonnes  légères  de  munitions  de  l'artillerie  de 
campagne  suivent,  en  général,  Tinfanterie  de  leur  divi- 
sion ;  elles  peuvent  cependant  être  poussées  en  avant  et 
une  partie  d'entre  elles  peut  même  être  affectée  à 
Tavant-garde. 

L'artillerie  lourde  marche  à  la  queue  du  gros,  der- 
rière les  colonnes  légères  de  munitions  de  Tartillerie  de 
campagne;  si  son  emploi  est  prévu,  les  batteries  de 
combat  sont  poussées  vers  Tavant. 

Les  voitures-observatoires  marchent  à  la  tête  de  leur 
bataillon,  et,  parfois,  avec  Tavant-garde  elle-même. 

Les  échelons  de  l'artillerie  lourde,  rassemblés  par 
bataillon,  marchent  derrière  la  dernière  batterie  du 
bataillon 

Les  détachements  de  téléphonie  sont  poussés  aussi  en 
avant  que  possible  ;  etc. 

Les  marches  de  nuit  sont  employées  soit  pour  déro- 
ber un  mouvement  à  l'ennemi,  soit,  en  été,  pour  éviter 
les  fatigues  provenant  de  la  chaleur. 

Au  cours  des  périodes  de  marche,  en  campagne,  les 
séjours  ne  sont  pas  réguliers  ;  même  loin  de  l'ennemi, 
on  ne  saurait  compter  absolument  sur  eux. 

Le  chapitre  est  complété  par  des  prescriptions  de 
détaU  pour  le  passage  des  cours  d'eau. 

CANTONNEMENTS,   BIVOUACS,    CANTONNEMENTS-BIVOUACS. 

Les  chapitres  concernant  ces  articles  sont  connus;  ils 
contiennent  d'ailleurs  des  prescriptions  analogues  à 
celles  qui  ont  cours  chez  nous;  on  trouve  dans  les 
paragraphes  se  rapportant  à  ces  modes  de  stationne- 
ment UD  mélange  inouï  de  règles  générales  et  de  détails 
qui  présentent  peu  d'intérêt. 


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436  LE  NOUVKAU  SERVICB  EN  CAMPAGNE  H*  97i. 

TRAINS. 

Les  chevaux  de  main  et  haut-le-pied,  les  voitures 
réglementaires  des  états-majors  et  des  troupes  forment 
leurs  trains. 

Les  trains  se  divisent,  dans  les  mêmes  conditions  qa'en 
France,  en  train  de  combat  (Gefechisbagage)  compre- 
nant la  partie  des  voitures  qui  sont  nécessaires  à  la 
troupe  pour  le  combat  et  en  train  régimentaire  [Grosse- 
bagage)^  où  sont  groupées  les  voitures  nécessaires  au 
cantonnement  ou  au  bivouac. 

La  composition  des  trains  est  donnée  en  détail  aux 
Annexes. 

L'augmentation  du  nombre  des  voitures  réglemen- 
taires ne  peut  être  qu'éventuelle  et  passagère;  elle  peut 
résulter,  soit  de  Taccroissement  du  nombre  des  voitures 
à  vivres,  soit  de  l'emploi  de  voitures  réquisitionnées 
pour  le  transport  des  éclopés,  etc. 

La  surveillance  et  la  conduite  des  trains  régimen- 
taires  incombe  :  dans  les  états-majors  de  division,  à  un 
capitaine  de  cavalerie;  dans  chaque  régiment,  à  un  lieu- 
tenant de  cavalerie  ou  du  train. 

Les  règles  générales  pour  la  marche  des  trains  des 
différentes  unités  sont  semblables  à  celles  qui  sont  ad- 
mises par  nos  règlements. 

A  chaque  corps  d'armée  sont  a£Pectés  en  principe  : 

Deux  échelons  de  colonnes  de  munitions;  chacun  de 
ces  échelons  comprend  un  état- major  et  des  colonnes  de 
munitions  d'infanterie  et  d'artillerie; 

Deux  bataillons  du  train,  comprenant  chacun  un  état- 
major,  des  convois  administratifs  et  auxiliaires,  des 
hôpitaux  de  campagne  et  un  dépôt  de  remonte  mobile  ; 

Des  colonnes  de  boulangerie  de  campagne  ; 

Un  équipage  de  pont  de  corps  ; 

Pour  chaque  bataillon  d'artillerie  lourde,  des  colonnes 
de  munitions. 


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!«•  97Î.  DANS  L'ARMER  ALLEMANDE.  437 

ALIMENTATION. 

«  L  alimentation  des  hommes  et  des  chevaux  est  fournie 
par  Thabitant,  par  les  approvisionnements  transportés  à 
la  suite  des  troupes,  par  achats,  par  réquisition  ou  par 
les  magasins.  » 

Le  moyen  le  plus  commode  pour  la  troupe  et  le  com- 
mandement est  la  nourriture  par  Fhabitant  ;  mais,  au 
cours  de  grandes  opérations,  on  ne  peut  compter  sur  ce 
moyen  que  dans  des  limites  très  restreintes.  On  se  sert 
alors  des  convois  et  des  magasins,  tout  en  profitant,  dans 
la  plus  large  mesure  possible,  des  ressources  fournies 
par  l'habitant  et  trouvées  dans  les  régions  traversées.. 

Au  moment  où  elles  quittent  leurs  garnisons,  les 
troupes  (hommes)  emportent  avec  elles  des  vivres  de 
réserve  : 

Cavalerie,  deux  jours  de  vivres; 

Autres  troupes  et  formations,  trois  jours. 

Ces  vivres  sont  transportés  de  la  manière  suivante  : 

Troupes  à  pied  :  deux  jours  dans  le  sa(;,  un  jour  sur 
la  cuisine  roulante  (1  )  ; 

Cavalerie  :  un  jour  dans  le  paquetage,  un  jour  sur 
des  voitures  ; 

Autres  troupes  et  formations  :  partie  dans  le  sac,  partie 
sur  les  chevaux  ou  les  voitures. 

La  conservation  des  vivres  du  sac  a  une  haute  impor- 
tance et  doit  être  une  préoccupation  constante  pour  le 
commandement  à  tous  les  échelons  de  la  hiérarchie.  La 
consommation  d'un  jour  de  vivres  peut  être  autorisée 
par  les  officiers  jusqu'au  grade  de  chef  de  bataillon 
inclusivement  et  par  les  commandants  de  détachements, 


(1)  iusqu^au  moment  où  rapprovisionnement  en  cuisines  roulantes 
sera  complet,  le  troisième  jour  de  vivres  est  porté  par  des  voitures 
spéciales. 


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438  LE  NOUVEAU  SERVICE  EN  CAMPAGNE  N*  97^. 

à  charge  d'en  rendre  compte  et  d'en  poursuivre  le  rem- 
placement. 

Les  voitures  de  vivres  des  trains  régimentaires  por- 
tent on  jour  de  vivres,  trois  jours  de  thé,  un  joor 
d'avoine  pour  les  chevaux  de  selle  de  Finfanterie,  le 
deuxième  jour  de  vivres  des  cavaliers.  Lorsque  les  roules 
sont  bonnes  on  peut  charger  sur  les  voitures  un  deuxième 
jour  de  vivres  sans  viande,  celle-ci  étant  constitaée 
par  du  bétail  sur  pied. 

Les  convois  administratifs  et  auxiliaires  forment  une 
réserve  roulante;  les  magasins  de  campagne  (Peld- 
magazine),  installés  par  les  corps  d'armée  ou  les  divi- 
sions sur  le  territoire  des  opérations,  forment  une  autre 
réserve  approvisionnée  par  les  ressources  locales  ou  les 
envois  de  l'arrière. 

Si,  en  raison  de  la  rapidité  des  opérations,  ces  maga- 
sins de  campagne  ne  peuvent  être  organisés,  on  créo 
seulement  des  centres  de  distributions  (Ausgabestellen), 
en  principe,  un  par  division;  ces  centres  sont  approvi- 
sionnés par  des  colonnes  de  vivres. 

Plus  en  arrière,  suivent  les  magasins  d'étapes  dans 
lesquels  sont  rassemblés  les  approvisionnements  venus 
du  territoire  national  ou  recueillis  dans  la  zone  des 
étapes. 

Dans  les  corps  de  troupes,  le  service  dei'alimentatioD 
est  assuré  par  l'officier  d'approvisionnement  {Verpfle- 
gungsoffizier)^  de  création  toute  nouvelle  en  Allemagne, 
et  dont  les  fonctions  sont  analogues  à  celles  qui  sont 
remplies  par  nos  officiers  d'approvisionnement. 

Le  pain  est  en  principe  fourni  par  les  boulangeries  de 
campagne  ;  cependant  les  troupes  peuvent  être  appelées 
à  cuire  elles-mêmes  et  transportent  avec  elles  un  appro- 
visionnement de  levain. 

La  cavalerie  d'armée  se  ravitaillera  dans  la  plupart 
des  cas  sur  le  pays;  dans  ce  but,  il  pourra  lui  être  utile 
de  former  des  convois  de  réquisition  bien  attelés;  sar 


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N*  972.  DAMS  L'ARMÉE  ALLEMANDE.  439 

ordre  de  Tautorité  supérieure,  on  pourra  d'ailleurs  lui 
affecter  des  convois  chargés  principalement  en  avoine. 


SERVICE  DE  SANTE. 

Tous  les  corps  de  troupes  possèdent  leurs  médecins  et 
le  personnel  nécessaire  au  service. 

Dans  rinfanterie,  chaque  bataillon  dispose  de  seize 
brancardiers;  les  autres  armes,  de  brancardiers  auxi- 
liaires. 

Chaque  soldat  porte  deux  paquets  de  pansement;  le 
bataillon  d'infanterie  possède  une  voiture  médicale  et 
deux  sacs  d'infirmiers.  Tous  les  régiments  de  cavalerie 
sont  munis  de  matériel  médical  et  de  brancards  portés 
sur  chevaux  de  bât.  Les  régiments  des  divisions  de  cava- 
lerie possèdent  une  voiture  médicale  de  cavalerie.  Les 
troupes,  autres  que  la  cavalerie,  transportent  leurs  appro- 
visionnements sur  leurs  voitures.  Aux  trains  régimen- 
taires  on  trouve  des  couvertures  pour  malades. 

Formations  sanitaires.  —  La  compagnie  sanitaire  se 
divise  en  deux  sections  ;  chaque  section  comprend  quatre 
voitures  pour  malades  et  deux  voitures  médicales. 
Chaque  voiture  pour  malades  peut  transporter  de  deux 
à  quatre  malades  couchés  et  deux  assis. 

La  division  de  cavalerie  ne  possède  aucune  formation 
sanitaire;  mais  elle  peut,  par  prélèvement  des  deux  tiers 
du  personnel  et  des  voitures  des  régiments,  former  un 
échelon  de  santé  {Sanitàtsstaffel). 

L'hôpital  de  campagne  peut  se  fractionner  en  deux 
sections  ;  il  est  approvisionné  pour  Thospitalisation  de 
200  hommes. 

Au  cours  des  marches,  les  grandes  unités  forment  des 
points  de  rassemblements  de  malades.  Le  service,  en 
général,  ne  diffère  pas  essentiellement  du  nôtre;  on 
trouvera  aux  Annexes  le  schéma  du  fonctionnement  du 
service  de  santé  en  campagne. 


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440  LK  NOUVEAU  SERVICE  EN  CAMPAGNE  N*  9^2. 

SERVICE    VÉTÉRINAIRE. 

Les  mesures  concernant  Texécution  de  ce  service, 
nouvelles  en  Allemagne,  prévoient,  comme  en  France, 
la  surveillance  de  Thygiène  des  chevaux,  rinspection  da 
bétail  destiné  aux  troupes,  les  mesures  préventives  des 
épizooties  et  l'organisation  de  dépôts  de  chevaux  ma- 
lades des  étapes  pour  les  chevaux  ^ai  ne  peuvent  pas 
être  soignés  dans  les  corps. 

REMPLACEMENT  DES  MUNITIONS. 

Ce  chapitre  n'apporte  pas  de  modifications  aux  règles 
antérieurement  suivies;  il  rappelle  les  principes  déjà 
contenus  dans  les  nouveaux  règlements  d'armes  et 
mis  en  concordance  avec  les  créations  nouvelles. 

CHEMINS  DE  FER- 

Le  règlement  rappelle  le  but  des  chemins  de  fer  et 
leur  utilité  : 

«  Les  chemins  de  fer  ont  une  importance  considérable 
pour  la  conduite  d'ensemble  de  la  guerre.  Ils  ont  la 
plus  grande  influence  sur  la  mobilisation,  la  concentra- 
tion et  l'entretien  de  l'armée.  Ils  permettent  le  déplace- 
ment de  parties  de  Tarmée  au  cours  des  opérations.  >' 

Le  service  d'ensemble  est  dirigé  par  le  chef  du  ser- 
vice des  chemins  de  fer  de  campagne  ayant  sous  ses 
ordres  les  commandements  de  ligne.  Ceux-ci,  établis 
aux  sièges  des  administrations  de  chemins  de  fer,  règlent 
avec  elles  les  mesures  concernant  l'exploitation  et  en 
surveillent  l'exécution.  Une  mission  semblable  incombe 
en  territoire  ennemi  aux  directions  de  chemins  de  fer 
militaires  disposant,  pour  l'exploitation,  des  troupes  de 
chemins  de  fer. 

Le  règlement  prévoit  en  outre  l'utilisation  des  voies 


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N*  972.  DANS  L'ARMÉE  ALLEMANDE.  441 

navigables  comme  complément  des  moyens   de  trans- 
port nécessaires  aux  armées. 

Suivent  ensuite  tous  les  détails  concernant  le  trans- 
port des  troupes,  les  mesures  à  prendre  pour  Tembar- 
quemeuty  etc.,  sans  aucun  changement  important. 

MOYENS  DE  COMMUNICATIONS. 

Ce  chapitre  est  entièrement  nouveau  ;  il  donne  d'abord 
les  particularités  des  différents  moyens  de  communica- 
tions avec  leurs  avantages  et  leurs  inconvénients  : 

«  Les  moyens  de  communications  doivent  se  complé- 
«  ter  mutuellement,  car  Tun. d'eux  peut  faire  défaut 
«  momentanément  par  suite  des  circonstances  atmos- 
«  phériques,  des  mesures  prises  par  l'adversaire,  etc.  » 

La  télégraphie  électrique  est  sûre  et  peu  influencée 
par  les  troubles  atmosphériques  ;  par  contre  rétablisse- 
ment ou  le  rétablissement  des  lignes  demandent  du 
temps  et  dépendent  de  la  praticabilité  du  terrain; 

La  téléphonie  est  particulièrement  précieuse,  mais 
demande  une  construction  très  soignée  des  lignes  ; 

La  télégraphie  optique  possède  un  haut  degré  de 
mobilité,  mais  son  emploi  est  subordonné  à  l'état  de 
l'atmosphère  et  la  nature  du  pays  peut  rendre  difficile  la 
recherche  de  points  de  station  convenables  ; 

La  télégraphie  sans  fil  est  indépendante  de  toutes  ces 
considérations  d'installation,  mais  les  ondes  électriques 
peuvent  être  facilement  troublées.  On  l'emploiera  surtout 
pour  l'expédition  des  télégrammes  courts  et  importants  ; 

L'emploi  des  pigeons  voyageurs  est  peu  sûr  et 
demande  une  préparation  spéciale; 

Les  automobiles  donnent  un  excellent  moyen  pour  la 
transmission  des  dépêches,  mais  les  voitures  sont  liées  à 
des  chemins  bons  et  bien  entretenus  ;  les  motocyclettes 
et  bicyclettes  servent  au  même  usage  et  sont  d'un  ren- 
dement moindre. 


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442  LE  NOUVEAU  SERVICE  EN  CAMPAONE  N*  97^. 

TÉLÉGRAPHIE  ÉLECTRIQUE  ET  TÉLÉPHONIE. 

La  vitesse  de  transmission  télégraphique  est  de  quatre 
cents  mots  à  Theure. 

Le  détachement  télégraphique  cC armée  relie  le  général 
commandant  Tarmée  avec  les  lignes  de  la  <(  direction  des 
télégraphes  des  étapes  »  et,  par  là,  avec  le  réseau  de 
TEmpire.  (Le  détachement  dispose  de  voitures  lourdes 
attelées  à  quatre  ;  construction  des  lignes  avec  du  fil  nu, 
ou  du  c&ble  de  campagne  ;  durée  de  construction  :  1  ki- 
lomètre en  trente  ou  quarante  minutes  ;  90  kilomètres 
de  longueur  d'exploitation;  huit  à  douze  stations  avec 
fonctionnement  double,  c'est-à-dire  fonctionnement 
simultané  du  téléphone  et  des  signaux  Morse  sur  la 
même  direction;  en  outre  jusqu'à  dix-huit  stations  télé- 
phoniques.) 

Le  détachement  de  télégraphie  de  corps  d'armée  relie, 
en  station  et  au  combat,  le  commandant  de  corps 
d*armée  avec  le  commandant  de  Tarmée  et,  si  le  maté- 
riel suffit,  avec  les  généraux  de  division.  (Voitures  mo- 
biles à  deux  chevaux  ;  construction  de  lignes  avec  càble 
de  campagne  ;  durée  de  construction  :  1  kilomètre  en 
trente  minutes;  80  kilomètres  de  longueur  d'exploita- 
tion ;  huit  à  douze  stations  avec  fonctionnement  double 
et,  en  outre,  jusqu'à  douze  stations  téléphoniques.) 

Le  détachement  de  télégraphie  de  division  de  réserve 
relie  la  division  isolée  au  commandant  d'armée  ou  de 
corps  d*armée  le  plus  voisin  (force,  matériel  et  rende- 
ment équivalents  au  quart  du  détachement  de  télé- 
graphie de  corps). 

Le  détachement  téléphonigtie  (à  trois  équipes)  sert  à 
établir  la  liaison  entre  les  organes  de  commandement 
surtout  au  combat,  et,  pendant  le  stationnement,  avec 
les  avant-postes.  (Durée  de  construction  :  l  kilomètre  en 
vingt  minutes  environ  ;  chaque  équipe  dispose  de  7  ki- 
lomètres de  fil  et  de  quatre  stations.) 


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N*  972.  DANS  L'ARMÉE  ALLEMANDE.  443 

Les  détachements  téléphoniques  d'infanterie  établis- 
sent, pendant  le  combat,  la  liaison  à  Tintérieur  des 
corps  de  troupes. 

Télégraphie  de  cavalerie.  —  Chaque  régiment  fournit 
une  patrouille  télégraphique  (Telegraphen- Patrouille). 
La  patrouille,  commandée  par  un  officier,  comprend 
quatre  sous-officiers,  quatre  hommes  et  peut  se  diviser 
en  deux  groupes;  le  groupe  reçoit  une  estafette. 

Chaque  groupe  est  muni  d'un  téléphone,  de  4  kilo- 
mètres de  fil,  d'appareils  pouvant  s'adapter  aux  lignes 
existantes,  de  350  mètres  de  câble  pour  le  franchisse- 
ment des  cours  d'eau.  Une  patrouille  peut  construire 
7  kilomètres  de  ligne.  Les  conversations  sont  possibles, 
par  temps  sec,  jusqu'à  15  kilomètres. 

TÉLÉGRAPHIE   OPTIQUE. 

Chaque  division  de  cavalerie  a  un  détachement  de 
signaieurs  de  campagne  muni  de  lampes  à  signaux  et 
d'héliographes. 

Le  rayon  d'action  de  la  lampe  est  de  20  kilomètres 
pendant  le  jour  et  de  40  kilomètres  pendant  la  nuit; 
celui  de  l'héliographe,  avec  une  lumière  de  soleil  très 
claire,  est  de  40  kilomètres. 

La  vitesse  de  transmission  est  de  soixante  mots  en  une 
demi-heure. 

Le  détachement  dispose  d'automobiles  et  de  motocy- 
clettes. 

Les  fanions  de  signaieurs  sont  usités  particulièrement 
pendant  le  combat  et  aux  avant-postes  ;  la  nuit,  on 
emploie  des  lanternes.  Dans  ces  deux  cas,  la  portée, 
dans  des  conditions  favorables,  s'étend  jusqu'à  S  kilo- 
mètres. 

TÉLÉGRAPHIE  SANS  FIL. 

La  télégraphie  sans  fil  sert  à  relier  les  grands  quar- 


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I«  h  IV".*.  i 


444  LB  NOUVEAU  SERVICE  EN  CAMPAGNE  N^  T.i. 

tiers  généraux.  Chacun  d'eux  reçoit  une  station  ;  les  plus 
importants  en  ont  deux,  sous  forme  dé  stations  doubles  : 
une  restant  sur  place,  l'autre  suivant  Tétat-major. 

Le  rayon  d'action  s'étend  de  100  à  200  kilomètres; la 
vitesse  de  transmission  est  de  quatre  cents  mois  à 
l'heure;  l'installation  où  le  relèvement  d'une  station 
demande  trois  quarts  d'heure. 

AUTOMOBILES,  MOTOCYCLETTES,   BICYCLETTES. 

Les  automobiles  sont  affectées  aux  états-majors  des 
grandes  unités.  Outre  le  transport  de  ces  états-majors, 
les  voitures  sont  utilisées  pour  la  transmission  des  ordres 
et  comptes  rendus. 

On  peut  compter  sur  une  vitesse  moyenne  de  30  à 
40  kilomètres  à  l'heure. 

Les  motocyclettes  sont  employées  comme  courriers; 
leur  vitesse  est  sensiblement  la  même  que  celle  des  auto- 
mobiles. 

Les  cyclistes  servent  au  transport  des  ordres  et 
comptes  rendus  ;  par  un  temps  très  favorable  et  sur  de 
bonnes  routes  les  cyclistes  peuvent  couvrir  une  distance 
de  30  à  40  kilomètres  en  deux  heures. 

ACTION  DES  DIFFÉRENTES  ARMES. 

Ce  chapitre,  qui  autrefois  était  contenu  dans  le  para- 
graphe «  Arbitres  »  (1)  et  était  destiné  à  orienter  l'arbi- 
trage pour  ses  décisions,  a  été  placé  à  la  fin  du  service 
en  campagne.  II  a  pour  but  de  rappeler  Taction  des  dif- 
férentes armes  au  cours  de  la  bataille,  comme  les  me- 
sures de  précautions  générales  à  prendre  vis-à-vis  de  ces 


(1)  Manôver  Ordnung  qui  forme  actueUement  un  fascicule  distiDct  du 
service  en  campagne. 


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N«  972.  BANS  L'ARMÉE  ALLEMANDS.  445 

mêmes  armes,  envisagées  avec  leurs  moyens  actuels. 
Nous  résumons  les  règles  qui  sont  émises  dans  ce  cha- 
pitre ;  elles  ont  été  édictées  en  tenant  compte  <(  de  l'in- 
fluence exercée  par  les  progrès  de  la  technique  sur  le 
rayon  d  action  des  différentes  armes  ». 


INFANTERIE. 

L*action  du  feu  d'infanterie  dépend  du  nombre  de 
fusils  engagés,  du  nombre  de  cartouches  consommées, 
de  la  durée  du  feu,  de  la  distance,  de  l'appréciation  de 
cette  distance,  des  mesures  adoptées  par  le  chef  de  la 
troupe,  de  la  discipline  du  feu,  de  la  visibilité  du  but, 
des  formations  soumises  au  feu,  de  la  possibilité  d'ob- 
servation. 

L'action  du  feu  sera  essentiellement  influencée  par 
Tefficacité  du  tir  de  l'ennemi.  Un  feu  flanquant  est  effi- 
cace à  toutes  les  distances  et  contre  tous  les  buts  ;  un 
feu  de  masse,  exécuté  par  surprise,  peut  ébranler  une 
troupe  en  peu  de  temps  et  la  dissocier. 

Contre  les  buts  élevés  et  profonds  on  obtient  des  résul- 
tats jusqu'à  la  limite  extrême  d'emploi  de  la  hausse. 
Aux  moyennes  distances,  on  peut  obtenir  de  bons  résul- 
tats contre  des  buts  bas  et  denses. 

Les  lignes  de  tirailleurs,  se  déplaçant  à  découvert 
devant  une  infanterie  ennemie  qui  n'est  pas  inquiétée 
parle  feu,  peuvent  subir  des  pertes  considérables,  même 
aux  grandes  distances.  Les  mouvements  en  avant  conti- 
nus sont  interdits  aux  moyennes  et  aux  petites  dis- 
tances; le  mouvement  en  avant  ne  devient  possible 
qu'appuyé  par  le  feu  de  fractions  voisines;  aux  dis- 
tances rapprochées,  la  décision  sera  fréquemment  ame- 
née par  des  pertes  sensibles. 

Pour  repousser  la  cavalerie,  toutes  les  formations  de 
l'infanterie  sont  bonnes  si  elles  permettent  un  feu 
efficace. 


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446  LE  NOUVEAU  BBRVICB  EN  CAUPAONB  N*  Tiî, 

Contre  rartillerie,  Tinfantepie  ne  peut  guère  compter 
sur  le  succès  en  attaquant  de  front;  le  tir  d'écharpe  a 
au  contraire  une  grande  efficacité.  Le  tir  de  rin&nterie 
peut  avoir  de  très  gros  résultats  s*il  est  effectué  soit  pen- 
dant les  mouvements  d'avant-trains,  soit  /sur  i'artilierie 
en  marche. 

L'efficacité  du  tir  sur  les  mitrailleuses  attelées  est  la 
même  que  celle  qu'on  obtient  sur  Tartillerie  ;  sur  les 
mitrailleuses  transportées  à  bras  elle  est  égale  à  celle 
qu'on  obtient  sur  les  tirailleurs.  En  position,  les  mitrail- 
leuses offrent  un  but  difficile  à  atteindre  et  la  destruc- 
tion d^un  certain  nombre  de  servants  ne  limite  que  dans 
une  certaine  mesure  et  pour  un  temps  relativement 
court  l'action  de  ces  engins. 

Le  succès  d'une  attaque  à  la  baïonnette  dépend  delà 
préparation  par  le  feu  d'infanterie  et  d'artillerie,  ainsi 
que  de  la  vigueur  du  choc. 

MITRAILLEUSES. 

L'efficacité  du  feu  des  mitrailleuses  varie  avec  le 
choix  de  la  hausse,  la  possibilité  d'observation  du  tir, 
la  grandeur  et  la  densité  de  l'objectif,'  les  méthodes  de 
tir;  elle  dépend  en  outre  de  l'effet  de  surprise,  du 
nombre  de  mitrailleuses  engagées,  du  feu  de  l'ennemi. 

La  rapidité  du  tir,  l'étroitesse  des  gerbes,  la  possibi- 
lité de  réunir  plusieurs  mitrailleuses  sur  un  espace  res- 
treint, permettent  d'obtenir  des  résultats  rapides  et 
décisifs  même  aux  grandes  distances. 

Des  lignes  de  tirailleurs  debout,  denses,  subissent  de 
très  fortes  pertes  à  partir  de  4 ,500  mètres  ;  contre  des 
lignes  couchées  on  peut  espérer  de  bons  résultats 
jusqu'à  la  distance  de  1,000  mètres. 

L'efficacité  du  tir  des  mitrailleuses  contre  l'artillerie 
est  analogue  à  celle  du  tir  de  l'infanterie;  même  snr 
leurs  avant-trains,  les  mitrailleuses  sont  capables  de 


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N*  972.  BANS  L* ARMÉE  ALLEMANDE.  447 

doDDer  rapidement  un  feu  de  masse  puissant  et  bien 
ajusté. 

CAVALERIE. 

Contre  la  cavalerie  ennemie  la  puissance  de  Tarme 
réside  dans  le  choc  à  rangs  serrés;  l'attaque  aura  d'au- 
tant plus  de  chances  de  succès  qu'elle  surprendra  Tad- 
versaire  pendant  son  déploiement.  Dans  un  combat 
indécis,  le  succès  appartiendra  à  celui  des  deux  adver- 
saires qui  pourra,  le  dernier,  jeter  une  fraction  à  rangs 
serrés  dans  la  mêlée. 

Contre  une  infanterie  intacte,  une  attaque  de  cavalerie 
ne  saurait  réussir  que  si  elle  a  le  bénéfice  de  la  surprise  ; 
cette  attaque  devra  être  exécutée  par  échelons,  en  pro- 
fondeur et,  si  possible,  de  différents  côtés  à  la  fois. 

Contre  une  infanterie  déjà  ébranlée,  l'attaque  peut 
avoir  un  grand  succès  et,  dans  ce  cas,  il  sera  souvent 
inutile  de  prendre  un  dispositif  en  profondeur. 

Une  attaque  contre  les  mitrailleuses  en  position  doit 
être  menée  comme  une  attaque  contre  l'infanterie. 

Le  succès  contre  l'artillerie  ne  peut  être  escompté  que 
si  celle-ci  est  en  mouvement  ou  si  l'attaque  est  dirigée 
contre  un  flanc  non  protégé.  Le  succès  n'est  toutefois 
garanti  que  si  on  peut  emmener  les  pièces  ou  les  mettre 
hors  de  service. 

La  cavalerie  ne  peut  se  mouvoir  sous  le  feu  de  l'infan- 
terie aux  moyennes  et  aux  petites  distances  qu'au  prix 
de  très  grosses  pertes  ;  dans  le  rayon  d'action  du  canon, 
elle  ne  les  évitera  que  par  la  vitesse. 

ARTILLERIE  DE  CAMPAGNE. 

L'action  de  l'artillerie  dépend  de  la  reconnaissance 
de  l'objectif,  de  la  marche  d'approche,  de  l'occupation 
de  positions  défilées,  de  l'ouverture  du  feu  par  sur- 
prise, etc. 


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448  LE  NOUVEAU  SERVICE  EN  CAMPAGNE  N-  97^. 

Aux  grandes  distances,  même  avec  une  observation 
facile,  on  ne  doit  pas  compter  sur  une  décision  rapide 
dans  la  lutte  d  artillerie;  aussi,  une  artillerie  habile  et 
inférieure  en  nombre  &  celle  de  l'adversaire  peut-elle 
obtenir  la  supériorité  grâce  à  une  habile  conduite  du 
feu. 

Sous  un  feu  efficace  d^artillerie,  des  unités  en  ordre 
serré  (compagnies,  escadrons),  des  mitrailleuses  sar 
avant-train  ne  peuvent  se  tenir  à  découvert  au-dessous 
de  4,000  mètres. 

Les  batteries  d  obusiers  légers  de  campagne  sont,  en 
ce  qui  concerne  le  tir  à  shrapnels,  comparables  aux  bat- 
teries d'artillerie  de  campagne  ;  mais  elles  sont  supé- 
rieures à  ces  dernières  contre  les  buts  défilés,  abrités, 
et  les  batteries  à  boucliers. 

ARTILLERIE  LOURDE. 

Les  batteries  d'obusiers  lourds  de  campagne  peuvent 
renverser  les  plus  gros  obstacles  de  la  guerre  de  cam- 
pagne. Leur  action  s'étend  jusqu'à  7,000  mètres.  Les 
batteries  de  mortiers  ont  une  efficacité  plus  grande  ;  elles 
peuvent  perforer  des  abris  non  à  l'épreuve  et  de  légers 
cuirassements. 

La  coopération  de  l'artillerie  de  campagne  et  de  l'ar- 
tillerie lourde  promet  les  meilleurs  résultats  lorsque  la 
direction  du  feu  est  parfaitement  assurée. 

*  * 

Nous  terminons  ici  cette  étude  assez  aride  du  nouveau 
service  en  campagne  ;  nous  la  complétons  par  quelques 
annexes,  tirées  du  règlement,  et  pouvant  servir  aux 
officiers  pour  la  préparation  et  l'exécution  de  Krieg- 
spiele,  par  exemple. 

A    dire  vrai,   au   cours  de   l'examen   un   peu  long 


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N*  972.  DANS  rARMÉB  ALLEMANDE.  449 

d'un  règlement  aussi  important,  nous  n'avons  pu  rele- 
ver des  idées  générales  essentiellement  différentes  de 
celles  qui  ont  cours  en  France,  qu'elles  ressortent  soit 
de  l'étude  de  nos  règlements,  soit  de  la  lecture  des 
cours  de  notre  École  de  guerre. 

Pouvait-il  en  être  autrement? 

Les  longues  périodes  de  paix  portent  les  esprits  à 
rechercher,  dans  l'étude  de  l'histoire,  les  procédés  de 
guerre  paraissant  les  plus  simples,  les  plus  logiques,  les 
mieux  adaptés  au  caractère  de  chaque  nation.  De  temps 
en  temps,  des  conclusions  hâtives,  tirées  de  guerres  ou 
d'eipéditions  lointaines,  viennent  troubler  les  esprits; 
mais  les  enseignements  que  ces  événements  laissent,  en 
fin  de  compte,  loin  d'ébranler  les  principes,  se  limitent 
à  des  changements  de  procédés,  commandés  par  les  per- 
fectionnements de  l'armement  et  l'apparition  de  moyens 
nouveaux  de  transmission  et  de  communications.  Ces 
enseignements  ne  font  d'ailleurs,  en  général,  que  préci- 
ser et  consacrer  des  idées  déjà  émises  par  des  hommes 
qui  étudient  l'histoire,  sans  s'abstraire  de  l'évolution  qui 
s'accomplit  autour  d'eux. 

C'est  de  ces  idées  que  se  sont  inspirés  les  derniers 
règlements  d'armes,  parus  en  Allemagne.  Pour  elle,  en 
effet,  la  guerre  de  1870,  dont  les  souvenirs  se  dressent  à 
chaque  pas  sur  le  territoire  national,  reste  la  grande 
leçon  vécue  ;  c'est  sur  elle  surtout  que  se  portent  les 
études  ayant  pour  but  la  recherche  des  éléments  qui 
doivent  garantir  la  victoire  dans  l'avenir. 

Le  service  en  campagne  envisage  avant  tout  la  guerre 
sur  les  théâtres  d'opérations  européens.  Il  est  donc  tout 
naturel  que  deux  nations,  pour  lesquelles  la  question  se 
pose  dans  des  termes  presque  identiques,  arrivent,  en 
l'étudiant,  aux  mêmes  conclusions. 

£t  si  les  idées  générales  traduisant  ces  conclusions 
sont  parfois  exprimées  par  des  mots  différents,  le  fond 
reste  le  même  ;  il  n'y  a  là  qu'une  de  ces  questions  de 

29 


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450  LE  NOUVEAU  BBBVICB  EN  CAMPAGNE  N*  97.'. 

terminologie,  qui  donnent  parfois  lieà  à  des  critiques 
sévèreSi  et  alimentent  de  longues  discussions. 

La  grande  analogie  qui  existe  entre  le  service  en  cam- 
pagne allemand  et  le  nôtre,  en  est  une  preuve  nouvelle. 

Mais,  bien  qu'équivalents,  des  règlements  conduisent 
à  des  résultats  différents,  suivant  la  mentalité  et  Tesprit 
guerrier  de  la  nation  qui  aura  à  les  appliquer.  Le  règle- 
ment allemand  correspond-il  actuellement  à  la  mentaliié 
de  la  nation,  les  principes  qui  y  sont  contenus  entre- 
ront-ils immédiatement  dans  la  pratique;  prendront-ils 
la  place  de  ceux  qui  ont  été  transmis  par  la  tradition, 
aussi  vite  que,  comme  le  répète  si  souvent  la  presse, 
les  principes  des  règlements  nouveaux  des  différentes 
armes  ont  été  assimilés,  et  sont  passés  «  in  Fleisch  and 
Blut  »  ? 

On  doit  reconnaître,  en  tout  cas,  que  les  auteurs  du 
règlement  ont  fiait  tous  leurs  efforts  pour  développer 
dans  Tarmée,  et  en  particulier  dans  la  cavalerie,  Tesprit 
d'audace  et  d'offensive. 

(192) 


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•ANNEXES. 


I.  — 


Composition  des  équipages  régimentaires. 


infanterie. 
État-major  de  régiment 

Bataillon 


Compagnie  isolée. 


En  oatre,  par  régiment. 

Détaehsment 
de   mitrailleutet. 


Cavalerie. 
Régiment  à  4  escadrons. 


TRAIN  DE  COMBAT. 


4  chevaux  de  main. 

8  chevaux  de  main. 

4  Toitures  à  munitions 
de  compagnie  a  2  cbe- 
Taux. 

4  cuisines  de  campagne 
à  î  cheTaux. 

1  Toiture  niéd  ici  le  d'in- 
fanterie   â  cheTaux. 

4  cbeTal  de  main. 
4  Toiture  à  munitions  de 
compagnie,  j  cheTaux. 
1  cuisine  de  campagne 
  2  chcTanx. 


5  cheTaux  de  main. 

6  cheTaux  haut-ie-pied. 


68  chevaux  de  main. 

2  cheTaux  de  selle  des 
conducteurs  de  che- 
Taux de  bât. 
chevaux  de   bât  du 
serTicc  de  santé. 

\  Toiture  médicale  de  ca- 
TaIerieà2cheTaux(3) 

2  Toitures  à  bateaux  à 
4  cheTaux  (4). 

\  voiture  de  télégraphie 
à  9  chevaux  (4). 


TRAIN    RéCIHENTAlKB  (1). 


1  Toiture  a  bagages  d'état- 
major  à  2  chevaux. 

4  voilure  à  bagages  d'état- 
major  à  2  chenaux. 

4  voilures  à  bagages  de 
com|i8gnie  a  â  chevaux. 

0  (2)  voilures  à  vivres  à  2 
chevaux  (y  compris  une 
voiture  de  cantinière). 

\  voiture  à  bagages  de  com- 
pagnie à  2  rhevaux. 

4  voiture  à  vivres  à  2  che- 
vaux. 

\  voiture  d'outils  à  4  che- 
vaux. 

4  voiture  dp  matériel  à  4 
chevaux. 

1  voiture  à  bagages  à  2  che- 
Taux. 

4  Toiture  à  TÎTres  à  2  che- 
Taux. 
4  fourragère  à  4  cheTaux. 

4  Toiture  à  bagages  d'état- 
major  à  4  chevaux. 

4  voitures  à  bagages  d'esca- 
dron à  2  ch»-vaux. 

5  voitures  à  vivres  à  2  che- 
vaux (y  compris  uoe  voi- 
ture dn  cantinière). 

5  fourragères  à  4  chevaux. 


(t)  Cette  énanération  donne  Tordre  de  marche  da  train  rëgimentaire.  Le  béuil  aur  pied 
sait  en  général  déniera  la  dilonne  de  marcha. 

(1;  Aax  bataillona  non  eaeere  mnnle  de  cnislnes  de  campagne  on  affecte,  en  outre,  une 
aixiime  Toiture  à  Tivres  poor  le  transport  d'un  Jour  de  vivres  du  aac. 

(3)  Sealement  dans  les  régiment*  dea  diviaiona  de  cavalerie. 

(4)  A  rexeeplion  des  régimenta  de  cavalerie  de  réverve. 


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iiii^  mmm 


452 


LE  NOUVEAU  SERVICE  EN  CÂMPAaNB 


W  972. 


Escadron  isolé 


Ed  oulre,  pour  i  dif  ision 
de  câTalerie 


AriilUriedê  campagne. 

Étal-major  de  régiment. 

Élat-major  de  groupe. . 

Batterie  montée   ou   è 
cbeval 


Colonne  légère  de  muni- 
tions  


ArtilUrie  lourde. 
État-major  de  régimenl. 
État-major  de  bataillon. 


Batterie . 


Colonne  légère  de  mu- 
nitions  


Pionnieri. 

Bataillon  à  3con)pagnies. 


TRAIN  DE  COMBAT. 


12  cheraux  de  main. 


4  Toiture  de  matériel  à 
4  chef  aux  du  détache- 
ment de  pionniers. 


5  ebefaox  de  main. 
5  cheTsux  de  main. 


5  ou    40    cheraux   de 

main. 
8  ou  4  cheTaux  haut-le- 

pied. 
1  cbariot  de  batterie  à 

6  chevaux. 

4  chevaux  de  main. 


4  chevaux  de  main. 
4  chevaux  de  main. 


i  cheval  de  main. 

1  cuisine  de  campagne 

À  2  chevaux . 
8  chevaux  haut-Ie-pied. 


1  cheval  demain. 

8  chevaux  haut-le-picd. 


7  chevaux  de  main. 

3  voilures  d'outils  h  4 
chevaux. 

3  voilures  de  mineurs 
de  campagne  à  4  che- 
vaux. 

3  cuisines  de  campagne 
à  2  chevaux. 


TIAIN  lÉGlMSKTAlftE. 


1  voiture  à  bagages  d'esca- 
dron à  2  chevaux. 
1  voilure  a  vivres  à  2  chevaux. 
4  fourragère  à  4  chevaux. 

1  voiture  de  matériel  du 
service  de  sauté  à  6  che- 
vaux. 

1  cheval  de  main  pour  )e 
chef  du  détachement  de 
pionniers. 

4  Toiture  à  bagages  i  2  che- 
vaux. • 

4  voiture  à  bagages  a  2  che- 
vaux. 

4  chariot  de  batterie  |à  6 
ehevanx. 

4  Toiture  à  Tivres  À  2  che- 
vaux. 

4  fourragère  à  4  cheTaux. 

4  chariot  de  batterie  à  6 
chevaux. 

4  Toilure  à  TiTres  à  2  che- 
Taux. 

1  fourragère  à  4  chevaux. 

1  voilure  â  bagages  i  2  che- 
vaux. 

4  Toiture  à  bagages  i  2  che- 
vaux. 

4  Toiture  k  TiTres  à  2  che- 
vaux. 

4  Toilore  i  bagages  à  2  che- 
vaux. 

4  voiture  à  vivres  â  2  che- 
vaux. 

4  forge  à  4  chevaux. 

4  fourragère  à  4  cheTaux. 

4  voiture  i  vivres  à  &  che- 
vaux. 
4  for|te  à  4  cheraux. 

2  fourragères  a  4  cheTaux. 

4  voiture  a  bagages  d'état- 
major  à  2  chevaux. 

3  voitures  à  bagages  de  com- 
pagnie a  2  chevaux. 

4  voitures  à  Tivres  à  2  che- 
vaux. 


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N-  »72. 


DANS  L*ARMâB  ALLEMANDE. 


463 


CompagDÎe  de  pionniers 
de  eampogne 


Troupei  de  télégraphie. 

Détachement   de  corps 
ou  d'armée.  ....... 


Diiaehemml  d'aérot- 
tierM. 


TRAIN  DB  COMBAT. 


1  cbeTal  df.  main. 

4  voilure  d'outils  à  4 
chevaux. 

1  Toiture  de  mineurs  de 
campagne  À  4  che- 
vaux. 

1  cuisine  de  campagne 
à  t  chevaux. 


1  cheval  de  main. 


\  cheval  de  main. 


TKAIN  BÉGIHBNTAIBE. 


i  voiture  à  baffages  de  com- 
pagnie À  2  chevaux. 
1  voilure  À  vivres  À  t  ehe- 


1  voiture  h  bagages  à  S  che- 
vaux. 


1  voiture  a  bagages  à  2  che- 
vaux. 

1  voiture  à  vivres  à  2  che- 
Taux. 

i  fourragère  à  4  chevaux. 


II.  —  Formations  de  guerre  (Exemples). 

Composition  (Tune  division  de  cavalerie  : 

3  brigades  de  2  régiments  à  4  escadrons; 
I   Rfoupe  de  2  batteries  à  cheval  ; 

I   d^'tacbement  de  mitrailleuses  ; 
i   détachement  de  pionniers  ; 

1  colonne  légère  de  munitions  de  division  de  cavalerie. 

Composition  d^une  division  d'infanterie^  avec  affectation  temporaire 
de  colonnes  de  munilions  et  convois  : 

2  brigades  de  2  régiments  à  3  bataillons; 
i    bataillon  de  chasseurs; 

i    détachement  de  mitrailleuses; 
-I    régiment  de  cavalerie  à  4  escadrons; 

1  brigade  d^artiUerie  à  2  régiments  de  2  groupes  («lont  un  d'obu- 
siers  légers)  ; 

4  colonnes  légères  de  munitions  (dont  une  pour  obiisiers)  ; 
i  compagnie  de  pionniers  ; 

1  équipage  de  ponts  divisionnaire  ; 
i  compagnie  sanitaire. 

Éventuellement  affecté  : 

2  colonnes  de  munitions  dMnfanterie  ; 

4  colonnes  de  munitions  d'artillerie  (dont  une  pour  obusiers)  ; 


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454  LE  NOUVEAU  SERVICE  EN  CÀMPAONB 

3  sections  de  codtoî  adminîfitratif  ; 

3  sections  de  convoi  auxiliaire  ; 
i  dépôi  de  remonte  ; 

4  hôpitaux  de  campagne. 

III.  —  Effectifs  de  guerre  et  profondeurs  de  ma 
des  grosses  unités. 


aplei 

D 


Division  d^infantfrie. 

Troupes  combattaotes 

{it  bataillons,  4  escadrons, 
it  batteries.) 

Ditiiion  de  cavalerie. 

Troupes  combattantes 

(24  escadrons,  2  batteries  ) 

Corju  d'armée. 

Troupes  combattaDte^. 

(âo  bataillons,  8  escadrons, 
24  batteries.) 

Colonnes  de  munitions  et  convois. 

T(»T  AL 


BFFBCTIFS 

AllOUOM. 


Chevavx. 


n.ooo 


5,000 


36,000 


6,000 


41,000 


4,000 


5,300 


9,000 


5,000 


U,000 


VOI- 
TURES 

T 

les 


600 


200 


1,200 


1,200 


2.400 


propoxdk:*! 

i»K  «Aicai. 


13,000 


6,500 


25,000 


17,000 


3,0 


1,6 


7.0 


(1)  Di<iUnc#s  de  sûreté  évaluées  à  S  kiloaètrea. 

(1)  T  compris  les  dlsUnees  à  l'iotcriear  de  U  eelonae  da  nurcfae. 


IV.  —  Vitesses  de  marcha. 

Dans  les  circonstances  favorables,  1  kilomètre  est  parcouru  :  pur  11 
fanterte,  en  dix  à  douce  minutes  ;  par  les  armes  montées  (pas  et  trr 
en  sept  à  huit  minutes;  par  les  armes  montées  (au  trot),  en  quatfl 
cinq  minutes  ;  par  Ips  grosses  unités  de  toutes  armes  y  compris  | 
haltes,  en  quinze  minutes. 

La  vitesse  de  marche  de   Tinfanterie   et   des    pionniers  peut 
augmentée  par  le  transport  des  sacs  sur  des  Toitures. 

On  compte  qu'une  voiture  à  2  chevaux  porte  de  60  à  80  sacs, 
compagnie  a  besoin  de  3  à  4  voitures. 

Dans  des  cas  particuliers  Tinfanterle  et  tes  pionniers  peuTent  i 
transportés  en  voiture.  On  oompte  qu'une  voiture  à  2  cnevaux 
porter  10  hommes.  Une  compagnie  a  besoin  de  25  voitures. 


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1 

%nple8  de  formatioiis  de 


marche. 


Division  de  GaTolerie. 


0.94.3 


:  : 

i     m    Tête  1  escad. 

\.M.,9^^\0éUemkr. 
Distance  •  env.  J*TSOO 

;  "  20  Escddr. 

\  \\  2  BaUV 

^'*"  {  ••  •  ^^c^onsanitêire 

^"^    ;  :  :  Co/Jég.deÛi'vV 

I  ^  de  Catfalerie 

Dt'st    indéterm 


i«6<  ;  :  T.R. 
{  É 


Corps  d* Armée 
26.8.94 

S  Escadrons  en  avant 


3  Bataillons  \    I 
y»  £sca.dr.     I 
âBfWr     ) 
1  C.pionn.    \ 
avec  é-  -'- 
pom 


'pionn.  \  — 
:éo.de  1  I 
"'^         l  I. 


>3«5 


Dist'.lTSOQ 


.    1?  Div*" 
/d'Infanterie 


^/5i.;ffOK.3*r' 


T.  H.£guip.  div?  de  pont.  I 
Equip.  de  corps.        l 

Dist.  indéterm. 

rEcfiêiondeC.y.     \ 
et  convois  j 


Disc  indét. 


2'.  Echelon  de  CM.    \ 

et  convoie        f     '  ^  , 

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Vjir  une  troupe  au  combat. 

f 
i^ornbab 


Station  de 
Voitures 


ste  de  secours 
principal 


"^^^E?!^^?^  ^«  rassemblement 


fi(nmO 
le 


de  blessés  légers 


J  le  gite  d'étapes 


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EMPLOI  DU  SKI 

DANS  LES  ARMÉES  ÉTRANGÈRES 


La  marche  en  montagne,  déjà  pénible  pendant  la  belle 
saison,  devient  tout  à  fait  difficile,  souvent  même  dan- 
gereuse en  hiver,  quand  une  épaisse  couche  de  neige 
recouvre  uniformément  chemins,  ravins  et  crevasses. 

Passe  encore  si  cette  neige  est  dure  et  gelée;  mais 
qu'elle  vienne  à  se  présenter  molle  et  floconneuse  et  les 
forces  du  marcheur  ne  suffisent  plus  pour  vaincre  les 
difficultés  qui  s'opposent  au  mouvement  en  avant. 

Cependant,  de  tout  temps,  des  hommes  se  sont  trou- 
vés dans  la  nécessité  de  marcher  en  montagne,  même 
sur  la  neige  sans  consistance. 

Des  chefs  militaires  ont  eu  Fidée  de  faire  précéder 
leurs  troupes  de  chevaux  et  mieux  de  bœufs  ;  ces  ani- 
maux, tassant  la  neige  sous  leur  poids,  ouvraient  ainsi 
un  véritable  chemin  aux  colonnes  en  marche. 

Mais,  le  plus  souvent,  Thomme  isolé  s'est  ingénié  à 
inventer  des  appareils  qui,  en  élargissant  sa  surface 
d  appui  sur  la  neige  et  par  conséquent,  en  répartissant 
son  poids  sur  une  plus  grande  étendue,  lui  ont  évité 
renfoncement  profond  dans  la  neige  et  lui  ont  permis 
d'effectuer  des  marches  d'hiver  en  montagne,  quelles 
que  soient  l'épaisseur  et  la  consistance  de  la  couche  nei- 
geuse. 


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466  EMPLOI  DU  SKI  K«  97Î. 

Le  premier  des  engins  ainsi  employés  semble  avoir  été 
la  raquette,  signalée  déjà  par  les  écrivains  de  TaDli- 
quité. 

La  raquette  permet  la  marche  en  montagne  sur  la 
neige,  à  la  vitesse  du  pas  cadencé  (environ  4  kilomètres 
à  rheure  en  plat). 

Après  avoir  consisté  autrefois  en  de  simples  plaques 
de  peau  de  bœuf  non  tannée  que  les  montagnards  s'at- 
tachaient aux  pieds,  la  raquette  comporte,  de  notre 
temps,  un  cadre  (rond  ou  mieux  ovale)  de  bois  mince, 
garni  intérieurement  (tout  comme  la  raquette  de  tennis) 
d'un  réseau  de  cordes  à  boyau  ou  même  de  simple 
ficelle.  Le  pied  du  marcheur  se  pose  au  milieu  de  la 
raquette  qui  lui  est  rattachée  au  moyen  de  courroies  en 
cuir  ou  en  corde. 

Les  dimensions  du  cadre  sont  variables  ;  le  plus  sou- 
vent elles  ont  de  40  à  50  centimètres  de  long  sur  23  i 
30  centimètres  de  large. 

Un  modèle  plus  complet  de  cet  engin  est  celui  de  la 
raquette  canadienne  dérivée  elle-même  de  la  raquette 
indienne. 

La  raquette  canadienne  atteint  une  longueur  moyenne 
de  1™,10,  une  largeur  de  35  centimètres.  A  l'arrière, 
elle  comporte  une  queue  assez  longue  en  bois;  cette 
queue  aide  à  la  direction  en  faisant  en  quelque  sorte 
office  de  gouvernail;  lorsque  le  raquetteur  soulève  le 
pied  muni  de  la  raquette,  la  queue  de  l'instrument  s'en- 
fonce dans  la  neige  et  supporte  ainsi  une  partie  du  poids 
total  ;  de  plus,  cette  queue  creuse  dans  la  neige  un  sillon 
et  joue  le  rôle  d'un  pivot  autour  duquel  se  meuvent  le 
pied  et  la  raquette. 

Avec  cette  raquette  canadienne,  le  mouvement  de 
déplacement  est  encore  un  mouvement  de  marche,  mais 
il  suffit  de  lever  très  peu  le  pied  et  le  pas  peut  être  très 
long  ;  on  obient  ainsi  des  vitesses  de  marche  de7  à  8  ki- 
lomètres à  l'heure. 


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N*  973.  BANS  LES  ARMÉES  ÉTRANGÈRES.  457 

Si  nous  passons  maintenant  à  la  raquette  canadienne 
de  course,  nous  constatons  un  allongement  très  sensible 
de  la  queue  arrière;  le  mouvement  de  déplacement 
devient  presque  celui  de  la  glissade. 

Cette  dernière  raquette  se  rapproche  très  sensible- 
ment du  deuxième  engin  utilisé  pour  la  marche  en  mon- 
tagne pendant  l'hiver  :  le  ski. 

Le  ski,  originaire  des  pays  Scandinaves,  permet  de 
traverser  en  glissant  de  grandes  étendues  de  neige,  sans 
courir  le  risque  de  s'y  enfoncer.  Sa  construction  est  telle 
qu'elle  favorise  un  déplacement  très  rapide  comme  le 
patin  sur  la  glace. 

Le  ski  norvégien  de  Telemarken,  réputé  comme  l'un 
des  meilleurs,  est  formé  d'une  planchette,  généralement 
en  bois  de  frêne,  longue  de  2  mètres  à  2'",20,  large  de 
10  à  12  centimètres  aux  extrémités,  un  peu  moins  large 
au  centre,  d'une  épaisseur  enfin  de  IS  millimètres  à 
3  centimètres.  L'avant  se  termine  par  une  pointe  légère- 
ment relevée;  l'arrière  et  l'emplacement  du  pied  du 
skieur  sont  également  recourbés  au-dessus  du  sol.  Le 
pied  du  skieur  est  relié  à  la  partie  médiane  du  ski  par 
un  jeu  de  courroies. 

On  établit  ici  une  comparaison  entre  la  raquette  et  le 
ski,  en  s'effbrçant  d'indiquer  leurs  avantages  et  leurs 
inconvénients  respectifs. 

La  raquette  ne  coûte  presque  rien.  Son  entretien  est 
insignifiant,  son  usage  des  plus  simples.  Le  mode  d'at- 
tache au  pied  a  peu  d'importance;  point  n'est  besoin, 
pour  l'emploi  de  la  raquette,  d'une  chaussure  spéciale  ; 
les  brodequins  ordinaires  conviennent  parfaitement  au 
raquetteur.  Rien  n'empêche  celui-ci  de  porter  le  havre- 
sac  réglementaire.  Une  troupe  en  raquettes  peut  sans 
inconvénients  conserver  sa  formation  en  colonne  ; 
vingt  raquettes  en  tète  d'une  troupe  suffisent  à  ouvrir 
une  piste  qu'utiliseront  avec  avantage  tous  les  autres 
soldats. 


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458  EMPLOI  DU  BRI  K*  973. 

Mais  la  vitesse  de  marche  du  raquettear  ne  peot  dé- 
passer celle  da  pas  cadencé  en  montagne. 

Le  ski  coûte  cher  (au  moins  une  quinzaine  de  francs 
la  paire).  Il  est  minutieux  à  fabriquer  et  à  réparer  ;  son 
entretien  exige  des  soins  constants,  son  emploi  demande 
une  instruction  spéciale  que  seuls  des  hommes  souples 
et  hardis  sont  en  état  de  recevoir  avec  pro6t. 

Le  mode  d'attache  du  ski  au  pied  est  peut-être,  en 
l'espèce,  le  problème  le  plus  délicat  à  résoudre  pour 
quiconque  veut  utilement  et  sans  danger  faire  usage  da 
ski.  Un  skieur  est  gêné  dans  ses  mouvements  par  le  port 
du  havresac  réglementaire  chargé.  Une  troupe  de 
skieurs  doit  prendre  entre  les  hommes  qui  la  composent 
des  distances  qui  ne  permettent  plus  la  cohésion  et 
entraînent  un  allongement  considérable  de  la  colonne. 
Enfin  le  ski  ne  laisse  sur  la  neige  qu'un  sillon  insigni- 
fiant que  ne  peut  utiliser  ensuite  le  piéton. 

Mais  la  vitesse  de  déplacement  qu'on  obtient,  grâce 
au  ski,  peut  atteindre,  surtout  dans  les  descentes,  près 
de  dix  kilomètres  à  l'heure. 

De  tout  ce  qui  précède,  on  peut  conclure  que  raquettes 
et  skis  sont  instruments  de  nature  à  rendre  les  meilleurs 
services  à  toute  troupe  obligée  à  la  marche  en  mon- 
tagne pendant  l'hiver.  Mais  il  est  évident  aussi  que  ienr 
emploi  respectif  ne  saurait  être  indifférent. 

Les  skieurs  (en  petit  nombre)  —  en  raison  des  diffi- 
cultés d'emploi  du  ski  et  de  l'instruction  spéciale  qu'il 
nécessite  —  assureront,  pour  la  colonne  en  marche,  le 
service  d'exploration,  le  service  de  reconnaissance,  là 
sécurité  éloignée  et  enfin  établiront  la  liaison  avec  les 
colonnes  voisines. 

Les  raquetteurs,  plus  nombreux,  seront  à  l'avant' 
garde  ;  ils  seront  chargés  du  service  de  sûreté  rappro- 
chée et  ouvriront  le  chemin  nécessaire  à  la  marche  de 
la  colonne. 


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N«  97iâ.  BANS  LES  ARMÉES  ÉTRANGÈRES.  459 


L'emploi  du  ski,  concurremment  avec  celui  de  la 
raquette,  s'est  répandu  depuis  quelques  années  et  tend 
à  se  développer  dans  les  armées  des  puissances  dont  les 
troupes  sont  appelées  à  opérer  en  pays  de  montagne. 

£o  France,  nos  troupes  alpines  ont  des  skis  et  des 
raquettes  ;  une  école  normale  de  ski  existe  à  Briançon. 

L'emploi  militaire  du  ski  se  retrouve  en  Norvège,  en 
Suède,  en  Russie,  en  Allemagne,  en  Autriche- Hongrie, 
en  Suisse,  aux  États-Unis. 

On  donne  ici  quelques  renseignements  sur  l'emploi 
du  ski  dans  les  différentes  armées  étrangères  précitées, 
en  rappelant,  quand  il  y  a  lieu,  et  pour  rendre  plus 
intelligibles  les  procédés  particuliers  d'instruction  des 
troupes,  les  principes  sur  lesquels  repose  l'organisation 
de  certaines  de  ces  armées. 


Norvège. 

Au  XVIIP  siècle  et  au  début  du  XIX®,  nous  trouvons 
en  Norvège  plusieurs  bataillons  de  skieurs.  Ces  unités 
cessent  d'exister  vers  1825;  l'emploi  du  ski  devient  rare 
en  Norvège.  Mais  on  ne  tarde  pas  à  s'apercevoir  de  la 
gêoe  causée  en  hiver  par  la  privation  de  ce  précieux 
moyen  de  locomotion  :  autorités  civiles  et  militaires 
s'emploient  de  concert  à  activer  la  renaissance  du  sport 
du  ski. 

Le  15  mai  1861  est  fondée  l'Union  centrale  pour  le 
développement  des  sports,  «  en  particulier  des  sports 
utiles  à  la  défense  nationale  ».  £n  1M63,  le  général 
Wergeland  publie  son  règlement  de  manœuvres  de 
skieurs.  £n  1867,  d«s  courses  de  skis  sont  organisées  à 
Christiania,  et  renouvelées  avec  succès  les  années  sui- 
vantes. 


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♦^  EMPLOI  DU  SKI  N«  r,i. 

Eq  1883,  est  foQdée  la  Société  pour  le  développement 
du  sport  du  ski  ;  en  1892,  cette  société  organise,  pour  la 
première  fois,  le  grand  derby,  mainteuant  annuel,  de 
HolmeckoIIen. 

Aujourd'hui,  tout  le  monde,  en  Norvège,  pratique 
d'une  manière  plus  ou  moins  suivie  le  sport  du  ski  : 
c*est  un  sport  national. 

Une  statistique  récente  établit  qu'à  Christiania, 
61  p.  iOO  des  garçons  des  écoles  primaires  et 
29  p.  100  des  filles  ont  des  skis.  Dans  la  région  de 
Bratsberg,  la  Fédération  des  skieurs  de  Telemarken 
a  24  associations  et  1,400  membres  :  la  Société  de  Chris- 
tiania a  aussi  1,400  membres.  Eufin  l'Union  des  sports, 
fédératioQ  centrale  des  sociétés  pour  le  développement 
des  exercices  physiques  et  du  tir,  comprend  plus  de 
3G,000  membres,  dout  un  grand  nombre  s'adonnent 
au  ski. 

On  comprend  dès  lors  que  la  plupart  des  recrues 
militaires  arrivent  au  régiment  déjà  familiarisées  avec 
l'usage  de  cet  engin  :  le  rôle  de  l'armée  consiste  donc 
surtout  à  demander  aux  skieurs  des  applications  mili- 
taires de  l'emploi  du  ski. 

Etant  donnée  la  durée  du  service  militaire  en  Norvège, 
il  serait  d'ailleurs  impossible  de  faire  davantage.  En 
eflFet  la  Norvège  a  un  service  militaire  à  très  court 
terme  :  48  jours  dans  l'infanterie  et  dans  Tarlillerie  de 
forteresse,  92  jours  dans  l'a^rtillerie  de  campagne, 
102  dans  la  cavalerie. 

Les  autorités  norvégiennes  ont  jugé  indispensable  de 
développer  le  plus  possible,  avant  l'entrée  au  service, 
l'éducation  physique  des  futures  recrues,  pour  que 
celles-ci  puissent  subir  sans  danger  un  entraînement 
militaire  progressif.  Celte  mission  a  été  confiée  à  la 
Fédération  de  l'Union  des  sports  :  le  gouvernement 
alloue  à  la  fédération  des  subventions  annuelles,  dont 
le  montant  va  s'élevant  d'année  en  année  :  en  1908,  la 


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l^Lil. 


N*  972.  DANS  LES  ARMÉES  ÉTRANGÈRES.  461 

fédération  doit  recevoir  188,000  couronnes  (1)  pour  le 
tir,  8,700  couronnes  pour  la  gymnastique,  IS.OOO  cou- 
ronnes enfin  pour  les  autres  sports,  et  la  plus  grande  par- 
tie de  cette  dernière  subvention  sera  absorbée  par  les 
dotations  aux  sociétés  de  skis. 

On  voit  donc  que,  lorsqu'on  étudie  l'emploi  du  ski 
dans  larmée  norvégienne,  il  est  difficile  de  séparer  la 
tâche  de  l'armée  de  celle  de  TUoion,  Tune  et  i^autre  tra- 
vaillant en  commun  au  développement  des  jeunes  gens 
appelés  à  protéger  le  territoire  national. 

L'Union  des  sports  donne  à  l'armée  son  appui  finan- 
cier  pour  les  expériences  à  entreprendre  relativement  à 
Tusage  du  ski.  Elle  organise  des  concours  et  des  courses 
de  skis,  auxquels  tout  militaire  peut  prendre  part  à  titre 
individuel. 

L'armée  norvégienne,  en  hiver,  n'a  que  peu  de  troupes 
en  service  :  on  ne  trouve  sous  les  armes,  durant  cette 
saison,  que  les  écoles  de  sous-officiers  et  la  compagnie 
de  la  Garde.  Ces  unités  :  1^  exécutent  des  courses  avec 
skis  et  organisent  des  concours  militaires,  subventionnés 
financièrement  par  TUoion  des  sports  ;  2®  font  des  expé- 
riences, dans  le  but  de  déterminer  d'une  manière  ration- 
nelle le  meilleur  équipement,  rhabillement,  le  couchage 
et  l'alimentation  d'une  troupe  de  skieurs,  pendant 
une  campagne  d'hiver  ;  3^  font  des  manœuvres  d'hiver 
avec  skis. 

Enfin  la  loi  d'organisation  militaire  a  prévu  l'existence 
de  deux  compagnies  cyclistes-skieurs  qui  représentent 
l'élément  skieur  proprement  dit.  Suivant  que  ces 
deux  compagnies  sont  appelées  à  servir  pendant  la  belle 
saison  ou  pendant  Thiver,  elles  doivent  être  munies  de  la 
bicyclette  ou  des  skis.  Jusqu*ici  elles  n'ont  été  convo- 
quées qu'une  seule  fois  pendant  Fhiver,  en  1904,  pour 


(1)  La  couronne  Taut  1  fr.  39. 


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462  EMPLOI  DU  SKI  N*  97!. 

une  période  de  trente  jours.  La  prochaine  convocation 
pour  manœuvres  d'hiver  avec  skis  doit  avoir  lieu  en  1909. 

Chacune  de  ces  compagnies  est  à  l'effectif  de  5  offi- 
ciers dont  un  aide-major,  de  14  sous-officiers,  de 
116  soldats. 

Les  skis  employés  dans  Tarmée  norvégienne  sont  du 
modèle  de  Telemarken.  Ils  sont  en  frêne  et  quelquefois 
en  ikory  (1);  ils  sont  achetés  et  réparés  dans  le  com- 
merce. Le  havresac,  supprimé  depuis  dix  ans  dans  toate 
Tarmée,  est  remplacé  par  un  sac  tyrolien  en  toile. 

Il  n'existe ,  dans  Tarmée  norvégienne,  aucun  règle- 
ment particulier  relatif  à  renseignement  de  Temploi  du 
ski.  On  met  un  soin  tout  particulier  à  instruire  le 
skieur  dans  le  service  d*éclaireur,  dans  celui  de  patrouil- 
leur; on  l'entraîne  à  la  lecture  rapide  de  la  carte;  on 
Texerce  à  se  bien  orienter  sur  le  terrain. 

De  plus  toute  manœuvre  avec  skis  se  termine  presque 
toujours  par  l'exécution  d'un  tir. 

Voici,  dans  ses  grandes  lignes,  et  A  titre  documen- 
taire, le  programme  de  la  compagnie  skieurs  du  Nord. 
pour  la  convocation  de  19i)4  : 

i*  Instruction  individuelle  (courses  dans  les  pentes, 
marches  en  terrains  variés  et  à  travers  bois,  sauts); 

2^  Théories  pratiques  sur  le  paquetage  et  les  installa- 
tions de  bivouac  (construction  de  huttes  déneige,  d'abris 
à  l'aide  des  toiles  de  tentes  ou  de  branchages).  — 
Ouvrages  de  campagne  (retranchements  en  neige); 

3o  Lecture  de  la  carte,  emploi  de  la  boussole,  théories 
sur  la  carabine,  sur  l'usage,  l'entretien  et  la  réparation 
sommaire  des  skis; 

4^  Manœuvres  et  tirs,  service  en  campagne  ; 

5^  La  période  se  termine  par  une  marche-manœuvre 
de  cinq  jours  : 


(1)  Noyer  d'Amérique. 


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N«  97^.  DANS  LES  ARMÉES  ÂTRANOËRES.  46^ 

1*'  et  a®  jours  :  marches  et  bivouacs  ; 

3^  et  4*  jours  :  Manœuvres  contre  Técole  de  sous-offi- 
ciers de  Trondhjem  ;  une  pièce  d'artillerie  est  mise  à  la 
disposition  de  la  compagnie  ; 

5®  jour  :  Concours  national  de  skis  du  club  de 
Trondhjem . 

L'exposé  de  l'emploi  du  ski  dans  Tarmée  norvégienne 
serait  incomplet,  si  Ton  négligeait  de  signaler  les  nom-- 
breux  raids  exécutés  chaque  hiver,  dans  cette  armée,  par 
de  petits  groupes  de  volontaires  conduits  par  de  jeunes 
officiers  spécialistes  du  ski.  Chaque  raid,  chaque  recon- 
naissance donne  lieu  à  un  compte  rendu  où  chacun 
expose  ses  observations  personnelles,  sa  conception  de 
remploi  du  ski. 

De  nombreuses  observations  ont  ainsi  été  recueillies  : 
en  voici  quelques-unes  qui  ont  paru  particulièrement 
intéressantes. 

Au  svjet  de  Chabillement.  —  Une  vareuse  en  drap  et 
un  gilet  en  toile  de  tente  sont  les  vêtements  qui  donnent 
le  plus  de  chaleur;  mais  la  vareuse  devra  être  ajustée 
autour  du  cou  et  à  la  taille,  pour  éviter  les  refroidisse- 
ments sur  Testomac. 

Le  bonnet  de  fourrure  est  trop  chaud  pendant  la 
marche  :  le  passe-montagne  en  drap  est  préférable. 

Les  souliers  doivent  avoir  une  certaine  ampleur  à 
remplacement  des  orteils  ;  des  chaussons  recouvrant  la 
chaussure  Fempêchent  de  se  durcir  et  évitent  la  congé- 
lation des  pieds. 

Les  moufles  sont  bons.  Un  cache-nez  long  de  3  à 
4  mètres  et  large  de  50  centimètres  est  recommandé. 
Le  skieur  doit  porter  des  chaussettes. 

Au  sujet  de  réquipetnent.  —  Un  paquetage  de  11  kilo- 
grammes n'est  pas  exagéré.  De  longues  courroies  étroite» 
ou  des  ficelles  sont  toujours  utiles  à  emporter. 


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464  EMPLOI  DU  SKI  N*  971. 

Entretien  des  skis.  —  Les  skis  doivent  être  constam- 
ment enduits  de  stéarine.  L'attache  Huitfeld  est  la  plus 
sûre;  les  attaches  lapones  sont  bonnes,  mais  elles 
doivent  toujours  être  goudronnées. 

Pour  réparer  les  skis  en  cours  de  route,  il  suffit  d'em- 
porter avec  soi  des  pointes  en  acier. 

Au  sujet  des  aliments.  —  Les  aliments  du  skieur 
doivent  être  gras  (lard,  saucisses,  etc.). 

Pour  éviter  que  le  contenu  du  bidon  ne  gèle,  il 
importe  de  placer  cet  ustensile  dans  le  paquetage, 
parmi  les  vêtements  de  laine. 

Il  convient  d'emporter  du  bismuth,  de  la  pommade  de 
lanoline  pour  en  enduire  le  visage,  du  taffetas  anglais 
pour  soigner  les  écorchures. 

En  cas  de  membre  gelé,  il  faut  utiliser  la  pesanteur 
pour  rétablir  la  circulation,  et,  à  cet  effet,  tenir  le 
membre  vertical.  On  frictionne  avec  un  corps  gras. 

Contre  les  coups  de  soleil,  il  faut  se  colorer  le  visage 
avec  de  la  suie  ou  du  bouchon  brûlé,  mêlé  d'un  corps 
gras. 

Suède. 

Après  avoir  fait  usage  du  ski,  dans  les  guerres  du 
début  du  XIX*  siècle,  la  Suède  laissa  ce  sport  tomber 
dans  l'oubli  jusqu'en  4892,  époque  où  fut  fondée  la 
Société  pour  le  développement  du  sport  du  ski.  Depuis, 
plus  de  200  sociétés  se  sont  organisées,  et  paraissent 
vivre  en  pleine  prospérité,  sans  toutefois  être  arrivées 
au  développement  des  sociétés  norvégiennes.  Cela  tient, 
il  est  vrai,  en  partie  à  la  nature  même  du  pays. 

Tandis  que  presque  tout  le  pays  norvégien  permet,  eu 
hiver,  des  exercices  de  skis,  la  Suède  peut,  à  ce  point  de 
vue  spécial,  être  divisée  en  deux  régions,  séparées 
Tune  de  l'autre  par  le  fleuve  Dale  :  l'une,  au  Sud  du 
fleuve,  n'a  que  peu  de  neige  et  encore  celle-ci,  quand 


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N*  972.  DANS  LES  ARMÉB8  ÉTRANGÈRES.  465 

elle  tombe,  manque-t-elle  le  plus  souvent  de  cousis- 
taDce;  l'autre  région,  dite  «  Norrland  »,  au  Nord  du 
fleuve,  offre  au  contraire,  d^octobre  à  juin,  un  terrain 
favorable  aux  skieurs,  très  favorable  d'avril  à  fin  mai. 
Seulement  tandis  que  la  région  Sud  renferme  plus  de 
4,000,000  d'habitants,  nous  n'en  trouvons  guère  que 
4,000,000  dans  la  partie  Nord  et  les  relations  d'un  grou- 
pement à  un  autre  sont  peu  actives  :  de  là  des  difficultés 
pour  entretenir  la  cohésion  et  exciter  l'émulation  entre 
les  sociétés  de  skieurs  qui  s'y  sont  organisées. 

Quoi  qu*il  en  soit,  la  Suède,  par  le  Norrland,  confine 
à  la  fois  à  la  Norvège  et  la  Finlande  et,  au  point  de  vue 
militaire,  elle  ne  peut  oublier  que  ses  adversaires  éven- 
tuels y  trouveraient  un  théâtre  d'opérations  particulière- 
ment propice  à  l'emploi  du  ski. 

Cependant  rinstruction  du  ski  n'a  pas  reçu  jusqu'ici 
de  développement  important;  on  ne  saurait  s'en  éton- 
ner si  Ton  veut  bien  se  rappeler  que,  tout  récemment 
encore,  la  Suède  n'avait  qu'un  service  militaire  à  très 
court  terme  et  que  ce  service  avait  lieu  pendant  Tété, 
dans  des  camps  d'instruction. 

La  loi  de  1901  a  organisé  l'armée  permanente  avec, 
en  principe,  le  service  d'uu  an.  Mais  en  fait  les  recrues 
d'inranterie,  l'artillerie  de  forteresse  et  le  génie  ne  font 
que  150  jours  de  service  actif  (du  l®"^  avril  à  fin  août); 
la  cavalerie  et  l'artillerie  de  campague  servent  réelle- 
ment pendant  une  année;  leurs  recrues  sont  convoquées 
en  novembre  et  peuvent,  par  conséquent,  exécuter  des 
exercices  d'hiver. 

Enfin  un  certain  nombre  d'éléments  d'infanterie  sont 
aussi  sous  les  armes  pendant  la  saison  froide  :  ce  sont 
les  officiers,  environ  30  officiers  par  régiment;  les  cours 
de  sous-officiers,  20  sous-officiers  par  régiment;  des 
pelotons  d'élèves  caporaux,  environ  120  élèves  par 
régiment,  et  enfin  les  écoles  de  recrues  volontaires, 
120  recrues  en  moyenne  par  régiment.  Les  cours  de 

30 


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é6€  EMPLOI  DU  SKI  N*  97i. 

sous-officiers  commencent  chaque  année  au  début  du 
mois  d'octobre;  les  autres  cours,  le  {^novembre. 

Certes  les  différents  groupements  en  service  pendant 
Thiver  sont  en  bonne  situation  pour  s'exercer  au  ski. 
mais  rien  de  bien  sérieux  n'a  été  tenté  jusqu'à  présent  : 
les  écoles  de  volontaires  de  la  6®  division  (Gafle,  Oster- 
sund  et  Harnôsand),  ainsi  que  celle  du  territoire  de 
Boden,  pratiquent  cependant  le  ski;  la  cavalerie  et Tar- 
tillerie  de  campagne  y  exercent  une  partie  de  leur 
effectif;  enfin,  les  troupes  de  la  garnison  de  Stockholm 
(régiments  de  la  Garde)  font  aussi  du  ski  individuelle- 
ment et,  lorsque  la  neige  est  suffisante,  exécutent  même 
des  manœuvres  de  garnison. 

Mais,  à  vrai  dire,  on  est  toujours  à  la  période  des  pro- 
jets, des  essais.  Il  convient  de  citer  cependant,  comme 
manifestation  récente  tendant  au  développement  de 
l'emploi  du  ski  dans  l'armée  :  1^  Tordre  général  du 
26  avril  190S  qui  dit  que  «  les  engagés  volontaires 
devront,  lorsque  les  circonstances  le  permettront, 
apprendre,  comme  les  recrues,  à  se  servir  du  ski  »  et 
Tordre  du  18  janvier  1907,  qui  accorde  au  commandant 
de  la  VI®  division  1,200  couronnes  annuelles,  prélevées 
sur  les  économies  du  budget  de  la  guerre,  pour  encou- 
rager le  sport  du  ski  et  organiser  des  concours  mili- 
taires . 

Cette  somme  de  1,200  couronnes  a  été  répartie  entre 
les  différents  régiments  du  corps  d'armée  pour  être  divi- 
sée, dans  chacun  d'eux,  en  trois  parts  comportant  : 
Tune,  des  prix  pour  les  officiers  et  les  sous-officiers  ;  une 
autre,  des  prix  pour  les  soldats  ;  la  troisième  sert  à 
payer  les  frais  d'organisation  des  concours. 

Les  épreuves  doivent  comporter:  pour  les  officiers  et 
les  sous-officiers,  une  course  d'orientation  de  25  à  40  ki- 
lomètres ;  pour  les  soldats,  une  course  de  vitesse  pouvant 
aller  jusqu'à  40  kilomètres. 

Il  convient  de  dire  encore  ici  que  Tarmée  suédoise  a 


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N*  972.  DANS  LES  ARMÉES  ÉTBANaÈRES.  467 

donné  aux  sociétés  nationales  de  skis  leurs  plus  illustres 
dirigeants  ;  des  officiers  sont  très  souvent  présidents  ou 
membres  très  actifs  des  sociétés.  Des  militaires  de  tous 
grades  prennent  part,  soit  isolément,  soit  par  équipes, 
aux  concours  organisés  par  les  sociétés. 

Enfin  la  plupart  des  concours  tendent  à  développer 
le  plus  possible  le  goût  des  exercices  susceptibles  de 
recevoir  une  application  militaire  (concours  avec  tir  indi- 
viduel de  combat  sur  skis  ;  quatre  tirs  à  différentes  dis- 
tances sur  des  silhouettes  échelonnées  le  long  d'un  par- 
cours de  4  à  6  kilomètres.  Concours  de  courrier,  distance 
à  parcourir  :  150  kilomètres  en  moyenne,  courses  de  fond 
de  60  kilomètres  ;  courses  d'orientation  sur  terrain 
inconnu). 

Russie. 

L'usage  du  ski  est  très  répandu  en  Russie. 

Dans  l'armée,  son  emploi  est  réglementé  par  circons- 
cription militaire. 

A  titre  d'exemple,  on  donne  ici  les  mesures  prises  à 
cet  effet  dans  les  troupes  de  la  Garde  et  de  la  circons- 
cription militaire  de  Saint-Pétersbourg  : 

La  marche  en  skis  y  est  enseignée  chaque  année  à 
quatre  hommes  par  compagnie  dans  l'infanterie,  à 
quatre  ou  à  huit  hommes  par  escadron  ou  sotnia  dans 
la  cavalerie  (quelques  unités  de  cavalerie  l'enseignent 
à  leurs  éclaireurs). 

Aucun  règlement,  aucune  instruction  officielle  visant 
l'instruction  à  donner  aux  skieurs  :  l'enseignement  est 
donné  sous  la  direction  d'officiers  et  d'hommes  déjà 
familiarisés  avec  l'emploi  du  ski. 

Tous  les  ans,  pendant  Thiver,  les  skieurs  prennent 
part  à  deux  concours,  organisés  l'un  par  régiment,  l'autre 
par  division. 

Concours  par    régiment.  —   C'est    un   concours    de 


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468  EMPLOI  DU  SKI.  N*  97^. 

vitesse.  Il  faut,  pour  être  classé,  avoir  parcouru,  en  une 
demi-heure  au  plus,  une  distance  d*au  moins  cinq 
verstes  (5'^"",330),  autant  que  possible  en  terrain  hori- 
zontal. 

Des  prix,  payés  par  les  fonds  d'économie  du  régiment, 
sont  alloués,  à  raison  de  deux  par  bataillon. 

Les  hommes,  pour  le  concours,  doivent  être  en  uni- 
forme, avec  les  manteaux  roulés  ;  ils  portent  le  fusil  et 
deux  paquets  de  cartouches  (les  officiers  ont  le  sabre  et 
le  revolver). 

A  l'arrivée  au  but,  les  hommes  doivent  physique- 
ment être  aptes  au  combat  :  un  médecin  les  examine  à  ce 
point  de  vue. 

Concours  par  division  (ou  par  brigade).  —  Ce  sont. 
cette  fois,  les  unités  qui  concourent  entre  elles. 

La  course  est  exécutée  par  détachement  de  bataillon, 
sous  les  ordres  du  commandant  de  détachement. 

Il  s'agit  de  parcourir  environ  20  à  25  verstes,  à  la 
vitesse  minima  de  8  verstes  à  l'heure. 

Le  détachement  qui  arrive  le  premier  (avec  au  plus 
une  perte  d'un  homme  par  bataillon)  est  récompensé  et 
autorisé  à  porter  pendant  Tannée  un  insigne  spécial. 

(i4  mivre,)  (190) 


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NOUVELLES   MILITAIRES 


AUTRIGHB-HONGBIB. 

ÂNifEXiON  DE  LA  Bosnib-Herzégovink.  —  L^annexîoD,  proclamée 
par  TAutriche,  de  la  Bosnie  et  de  THerzégovioe,  augmente  la  monarchie 
austro-hongroise  d*un  territoire  de  51,000  kilomètres  carrés^  peuplés 
par  1 ,"  21 ,720  habitants  (i  ). 

Les  indigènes  professent  la  religion  musulmane,  pour  plus  d'un  tiers, 
et  la  religion  grecque- orthodoxe,  pour  la  moitié  enyiroo  de  la  popula- 
tion. Ils  sont  de  race  slave,  à  part  quelques  rares  exceptions. 

Comme  on  le  tait  (2),  tous  sont  astreints  au  service  militaire  et 
fournissent  à  l'Autriche,  en  temps  de  paix,  outre  certains  détachements 
du  train  en  Bosnie,  17  bataillons  d'infanterie,  stationnés  en  Autriche, 
en  Hongrie  ou  en  Bosnie.  Depuis  1908,  on  incorpore  des  indigènes  dans 
certaiof^s  unités  d*artillerie  et  des  pionniers. 

La  Bevtie  a  précédemment  indiqué  les  effectifs  qui  occupent  la 
Bosnie-HtTzégoyine  (3). 

A  la  suite  de  la  proclamation  de  Tannexion  delà  Bosnie-Herzégovinp, 
un  ordre  de  l'Empereur  a  prescrit  (4)  que  les  recrues,  levées  dans  ce 
pays,  prêteraient  désormais  le  serment  dans  les  mêmes  formes  que  les 
autres  troupes  austro-hongroises.  En  outre,  les  troupes  bosniaques 
seront  appelées  «  impériales  et  royales  »,  comme  les  autres  troupes  ou 
services  de  l'armée  commune. 


NOUYEL  ARMEMENT  DE  LÀ  CAVALERIE  ET  DES  ARMES  MONTÉES.  — 

Un  nouveau  sabre  (modèle  1904),  vient  d'être  adopté  pour  la  cavalerie 
et  les  autres  armes  montées.  Il  est  plus  léger  et  plus  en  main  que  le 
sabre  actuel. 


(1)  Chiffre  de  190i. 

(2)  Voir  i*'  semestre  1908.  p.  173 

(3)  Voir  2«  semestre  1908,  p.  27i. 

(4)  Verordnungsblatt,  8  octobre. 


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470  NOUVELLES  MILITAIRES.  N»  972. 

Le  rerolver  est  remplacé»  dans  toutes  les  armes  montées,  par 
un  pistolet  automatique,  dont  refiicacité  est  plus  grande  et  le  poià 
plus  faible  (1  ). 


Mutations  dans  lk  haut  comiÀirDBif but.  —  Inspbctbcrs  D^Aiifii. 
—  Le  feldzeugroeister  Fiedler,  commandant  du  2*  corps  (Vienne), aété 
nommé  inspecteur  général  des  troupes  (décision  du  19  juin)  en  rem- 
placement du  feldzeugmeister  Galgotzy,  retraité  au  commencemeot 
de  1908. 

Les  feldmaréchaux-lieutenants  Hadamar  et  Frank  sont  nommés  au 
commandement,  le  premier  du  2'  corps,  le  second  du  7*  corps. 

L'arcbidue  Eugène,  général  de  la  cavalerie,  commandant  du  14*  corps, 
a  été  nommé  inspecteur  général  des  troupes,  en  remplacement  du 
général  UzhûU  Gyllenband,  admis  à  la  retraite. 

Le  feldzeugmeister  von  Czibulka  passe  du  8^  au  4*  corps,  le  feldzeug- 
meister von  Koller,  du  9*  au  8*  corps. 

Les  feldmaréchaux-lieutenants  Rummer  von  Rummersbof  et  voa 
Scbemua,  sont  nommés  au  commandement,  le  premier,  du  9"  eorp«, 
le  second,  du  14*  corps. 

Actuellement,  il  y  a  trois  inspecteurs  généraux  des  troupes.  Leur 
rôle  est  «  d^uniiîer  Tinslruction  des  troupes,  d'apprécier  la  valeur  mili- 
taire de  celles-ci  et  de  leurs  chefs,  leur  esprit  et  leur  dlifcipline.  Ces 
trois  inspecteurs  sont  des  organes  du    commandement   en  chef,  et 

subordonnés  directement  à  l'Empereur C'est  en  eux  que  Tannée 

voit  ses  chefs  pour  le  moment  critique  (2)  >i. 


Formation  d'un  nouveau  détachbmbnt  de   mitbaillbdses.  - 

Un  troisième  détachement  de  mitrailleuses  de  cavalerie,  analogue  à 
ceux  qui  existent  déjà,  a  été  formé  en  octobre  (3).  L'armée  austro- 
hongroise  compte  donc  actuellement  6i  détachements  de  mitrail- 
leuses :  57  d'infanterie  et  4  de  cavalerie. 


Corps  volontaires  autrichiens  d'automobilistes  et  de  moto- 
cyclistes. —  Le  VerordrtungsblaU  du  28  septembre  dernier  a  publié 


(1)  Voir  i"  semestre  1908,  p.  78. 

(2)  Neue  Freie  Presse,  16  juin. 

(3)  Zeit,  23  septembre. 


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N«  972.  NOUVELLES  MIUTAIUBS.  471 

les  dispositions  organiques,  pour  les  corps  autrichiens  volontaires 
d'automobilistes  et  de  motocyclistes  {Motor-Korpi)^  destinés^  en  temps 
de  guerre,  à  transmettre  les  ordres  et  les  renseignements. 

Les  Motùr-Korpi  comprennent  :  le  corps  de  volontaires  automobi- 
lislesy  le  corps  de  volontaires  motocyclistes. 

Le  chef  des  Motor-Korps  est  nommé  par  l'Empereur,  et  choisi,  en 
principe,  parmi  les  membres  ordinaires  du  Club  autrichien  Automobile^ 
Il  correspond  directement,  pour  le  service,  avec  le  Ministre  austro- 
hongrois  de  ]a  Guerre,  le  Ministère  autrichien  de  la  Défense  nationale, 
et  les  deux  corps  placés  sous  ses  ordres. 

Les  réservistes,  membres  des  Motor-Korps,  doivent  accomplir,  au 
moins,  une  de  leurs  périodes  d'instruction  dans  le  rang;  ils  peuvent 
faire  les  autres  comme  automobilistes  ou  motocyclistes. 

\^  Corps  de  volontaires  automobilistes.  —  Le  corps  d'automobilistes 
comprend  le  commandant,  son  suppléant  et  des  membres. 

Les  deux  premiers  sont  nommés  par  le  Ministère  de  la  Guerre,  sur 
la  proposition  du  chef  des  Motor-Korps.  lis  décident,  sans  appel,  de 
l'acceptation  des  candidats. 

Ceux-ci  doivent  être  citoyens  austro-hongrois,  posséder  une  auto-' 
mobile  de  construction  éprouvée,   à  moteur  à  explosion  d'au  moins 
16  chevaux  et  un  permis  de  conduire. 

Avant  d*ôtre  acceptés,  les  candidats  doivent  s'engager  par  écrit  :  à 
prendre  du  service,  f^ans  condition,  pour  le  temps  de  guerre,  pendant 
lequel  ils  sont  soumis  à  toutes  les  obligations  de  la  discipline  et  de  la 
justice  militaires;  à  faire,  en  temps  de  paix,  pendant  quatre  années 
consécutives,  trois  périodes,  chacune  de  dix  jours  au  plu'^,  et  à  obéir 
aux  ordres  de  l'autorité  militaire  auprès  de  laquelle  ils  accomplissent 
ces  périodes. 

Tous  les  volontaires  portent,  pendant  les  exercices,  un  uniforme 
spécial:  vareuse  bleue  à  parements  gris;  culotte  grise,  jambières  et 
souliers  jaunes,  manteau  bleu,  revolver,  jumelle. 

En  été,  le  port  d'une  tenue  de  toile  est  autorisé. 

ËQ  temps  de  paix,  les  allocations,  par  jour  d'exercice,  sont  les  sui- 
vantes :  15  couronnes  (15  fr.  75)  pour  chaque  volontaire;  fourniture 
gratuite  de  l'huile  et  de  l'essence. 

£n  temps  de  guerre,  les  officiers  ou  cadets  de  réserve  reçoivent  la 
solde  de  leur  grade;  les  autres  volontaires,  300  couronnes  par  mois  (i). 
Chaque  volontaire  reçoit,  en  outre,  une  indemnité  d'entrée  en  cam- 
pagne de  1,000  couronnes. 

2"  Corps  de  volontaires  motocyclistes.  —  Le  corps  des  motocyclistes 


(1)  Une  couronne  vaut  1  £r.  05  environ. 


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4711  N0UVBLLB8  M ILITAIRB8.  M*  97Î. 

comprend  le  commandant,  son  suppléant,  et  un  groupe  par  région 
militaire  territoriale  (§eize  en  tout).  Chaque  groupe  est  constitué  par 
un  commandant  de  groupe  et  par  un  certnio  nombre  de  membres. 

Le  commandant  du  corps  et  son  suppléant  sont  nommés  comme 
ceux  du  corps  d'automobilistes  :  les  commandants  de  groupe,  par  les 
commandants  de  corps  d'armée,  sur  la  proposition  du  commandant 
du  corps  des  motocyclistes. 

Les  commandants  de  corps  d'armée  décident,  sans  appel,  de  Taceep- 
tation  des  candidats,  sur  la  proposition  des  commandants  de  groupe. 

Les  candidats  doivent  être  citoyens  austro-hongroi)*,  posséder  un  per- 
mis de  conduire  et  une  motocyclette  (d*au  moinii  5  chevaux,  s'il  s'agit 
d'une  motocyclette  avec  voiture-remorque,  de  2  à  5  chevaux,  s'il  s*agit 
d'une  motocyclette  à  un  seul  siège),  ou  uoe  voiturette  de  8  à  14  chenaux, 
ou  une  bicyclette  i  moteur  auxiliaire  d*au  moins  un  cheval  et  demi. 

Ils  doivent  prendre  les  mêmes  engagements  écrits  que  les  volontaires 
hutomobilistes. 

Leur  uniforme  est  de  couleur  grise  ;  jambières  et  souliers  noirs  du 
jaunes,  revolver,  jumelle. 

En  temps  de  paix,  les  allocations,  par  jour  d'exercice,  sont  les  sai- 
vantes  :  45  couronnes  pour  chaque  volontaire  amenant  une  voiturette. 
6  couronnes,  pour  chaque  volontaire  amenant  une  motocyclette;  four- 
niture gratuite  de  l'huile  et  de  Tess^^nce. 

En  temps  de  guerre,  les  volontaires,  qui  ont  un  grade,  reçoivent  U 
solde  de  ce  grade;  Its  autres  volontaires,  300  couronnes  par  noU. 
L'indemnité  d'entrée  eu  campagne  est  de  1,000  couronnes  par  voi- 
turette et  de  300  par  motocyclette. 


NuUYELLB  lENUE  DE  CAMPAGNE  POUR  LES  TROUPES  À  PIED.  —  Jusqu  .< 
présent,  l'infanterie  de  l'armée  commune  et  les  troupes  bosniaques  por- 
taient une  tenue  bleue.  Parmi  les  troupes  à  pied,  les  chasseurs,  les 
troupes  techniques  et  celles  d'adminiAtration  avaient  seules  une  teoue 
gris  clair  (hechtgrau),  avec,  toutefois,  un  manteau  très  foncé  ;  l'infan- 
terie de  la  laudwebr  autrichienne  avait  aussi  une  vareuse  gris  clair, 
mais  avec  une  casquette,  un  pantalon  et  un  manteau  foncés. 

Une  circulaire  du  7  octobre  a  donné  aux  troupes  à  pied  de  l'ariDie 
commune  [infanterie,  troupes  bosniaques^  chasoeurs,  troupes  techniques, 
sanitaires  et  d'administration)  une  tenue  entièrement  gris  clair. 

Elle  est  la  même  pour  les  olfîciers  et  les  hommes  de  troupe,  sauf 
quelques  faibles  différences,  et  il  est  formellement  prescrit  aux  ofti- 
ciers  d'avoir,  pour  leurs  effets,  la  même  teinte  grise  que  celle  à%  la 
troupe. 

La  nouvelle  tenue,  uniformément  grise  avec  parements  distineti^, 


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N«  972.  NOUVELLES  MILITAIRES.  473 

comporte  :  casquette  en  drap  ;  vareuse  (col  droit,  pas  de  boutons  appa- 
rents, deux  poches  de  poitrine)  ;  pantalon  (sans  passepoil  pour  Tinfan- 
terie,  les  troupes  bosniaques,  sanitaires  et  d'administration,  avec 
pass4>poil  pour  les  autres  troupes);  guêtres  en  drap  du  pantalon 
(bandes-molletières  en  été);  manteau;  cravate  (sous  la  vareuse)  ;  gants 
de  laine  (de  cuir  pour  les  ofBciers). 

Les  officiers  supérieurs  et  subalternes  de  toutes  armes  porteront  un 
ceinturon  de  cuir  brun,  avec  Técfaarpe  par-dessus  le  ceinturon. 

Les  officiers  généraux,  supérieurs  et  subalternes  montés  (excepté 
ceux  de  la  cavalerie,  de  l'artillerie  de  campagne  et  de  montagne,  du 
train,  qui  conservent  la  botte)  auront  des  guêtres  en  cuir  brun,  à  cour- 
roies et  des  brodequins. 

Les  officiers  non  montés  ont  deux  bretelles  de  suspension,  accrochées 
au  ceinturon,  pour  porter,  dans  le  dos,  le  manteau  roulé,  au  lieu  de 
ravoir  en  sautoir. 

La  tenue  de  parade,  pour  les  officiers,  ne  comprend  pas  le  ceinturon, 
les  guêtres  en  cuir,  ni  les  bretelles  de  suspension.  Provisoirement,  du 
reste,  la  tenue  de  parade  actuelle  est  conservée,  pour  les  officie  rs  et  la 
troupe. 

Les  troupes  à  pied  a ustro- hongroises  sont  donc  maintenant  en  pos- 
session d'une  tenue  de  campagne  fort  peu  visible.  Les  officiers  ont 
absolument  la  même  tenue  que  la  troupe  et,  comme  ils  ne  portent  pas 
de  galons,  mais  des  étoiles  au  col  de  la  vareuse,  ils  sont  très  difficiles  & 
distinguer  de  leurs  hommes. 

«  Cette  mesure,  dit  la  presse  autrichienne  (i),  réalise  un  vœu  depuis 
longtemps  formulé  dans  l'armée.  » 

Il  y  a  lieu  de  rappeler  l'adoption  récente  d'une  tenue  d'été  pour  Tin- 
faoterie,  les  pionniers  et  l'artillerie  de  forteresse  (2). 

Gomme  on  le  sait,  une  tenue  de  campagne  de  couleur  gris  vert  a  été 
adoptée  également  en  Allemagne  pour  les  troupes  à  pied  et  une  tenue 
analogue  est  en  es«ai  pour  la  cavalerie  allemande. 


BMPTRB  ALiLiBMAND. 

Nouveau  pont  sur  la  Vistulb.  —  Un  nouveau  pont  est  en  construc- 
tion sur  la  Vistule,  près  de  Marienwerder.  Il  livrera  passage  à  la  nou- 
velle ligne  ferrée  de  Schmentau  à  Riesenburg  par  Marienwerder  (3). 


(i)  Neue  Freie  Presse,  Î3  octobre. 

(2)  Voir  2«  semestre  1908,  p.  374. 

(3)  Zeitung  des  Vereins  deutscher  Eisenbahnverwaltungen,  3  octobre. 


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47i  NOUVELLES  MILITAIRES.  N*  Tî. 

Entre  la  mer  et  la  frontière  russe  près  de  Thom,  la  Yistale  sert 
désormais  franchie  par  cinq  ponts  de  chemin  de  fer  : 

Thom,  une  Toie;  Bromft>erg,  une  Toie;  Graudeni,  deux  voies: 
Marienwerder,  une  voie;  Dîrschaii-Harîenburg,  quatre  Toies. 


L'fiTAT  SANITAIRE  DBS  CBBVAUX  DANS  L*ARHÉB  PROSSIBNNB.  —  Ua 
document  ofûciel  (i)  donne  les  renseignements  suivants  sur  Tétat  sani- 
taire des  chevaux  de  Parmée  pru«sienne  pour  Tannée  4906. 

Le  nombre  total  des  chevaux  en  serTÎce  dans  Tarmée  prussienne  (y 
compris  le  XIII  corps  wurtembergeois)  s*élevait  en  i906  à  86,094.  Sur 
ce  nombre  40,204  soit  44,12  p.  100  ont  été  aUeintsde  maladies  néces- 
sitant un  traitement.  C*esl  la  proportion  la  plus  forte  qui  ait  été  atteinte 
dans  les  dix  dernières  années.  La  moyenne  des  maladies  annuelles 
dans  Tannée  1905  s*éleTait  à  36,9  p.  iÔO,  elle  a  donc  été  dépassée  de 
plus  de  8  p.  100  en  1906.  Cet  accroissement  s'explique  par  Textension 
extraordinaire  des  maladies  épidémiques  notamment  celles  de  la  poi- 
trine et  de  Tintestin.  Le  plus  grand  nombre  des  maladies  (ii,3H)  se 
rapporte  au  3^  trimestre  de  Tannée,  époque  des  manœuyres,  pendant 
lesquelles  les  chevaux  sont  soumis  aux  fatigues  les  plus  considérables. 

C'est  le  corps  de  la  Garde  qui  se  présente  à  ce  point  de  Tue  dans  les 
conditions  les  plus  défavorables  avec  3,475  cas  de  maladie,  tandis  que 
le  XV11I«  corps  (Francfort-sur-le-Mein),  est  le  plus  favorisé,  avec  1,175 
cas  seulement;  la  moyenne  d'un  corps  d*armée étant  de  2,206  cas. 

Les  maladies  se  répartissent  de  la  manière  suivante  entre  les  diffé- 
rentes armes  : 

p.  IM 
Cas.  d«  l'eilecUf. 

Cavalerie Î6,589  48,9 

Artillerie  de  campagne 10,688  38,9 

Train 1 ,494  37,4 

Groupes  d'attelage  de  Tarlillerie  à  pied.  436  56,6 

Détachements  de  mitrailleuses 238  3i  ,5 

Institut  militaire  d'équitation 301  38,3 

École  de  tir  de  l'artillerie  de  campagne.  189  23,6 

Le  pour  cent  élevé  atteint  à  TInstilut  militaire  d'équitation  s'explique 
par  les  fatigues  considérables  auxquelles  sont  soumis  les  chevaux  de 
cet  établissement.  Pour  les  groupes  d'attelages  de  Tartillerie  à  pied  qui 
viennent  en  deuxième  ligne,  on  attribue  cette  situation  désavantageuse 


(1)  Statistische  Veterinàr-Saniiàtsbericht  ûber  die  preussische  Ârmee . 


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N*  973.  NOUYRLLBS  MILITAIRB8.  475 

i  la  sensibilité  plus  grande  des  cheyauz  de  gros  trait  aux  fatigués  et 
aux  intempéries. 

La  plus  forte  proportion  de  maladies  est  atteinte  par  les  maladies  de 
poitrine  qui  ont  sévi  particulièrement  en  1906,  les  coliques  viennent  en 
deuxième  ligne.  En  revanche  cette  dernière  maladie  a  produit  la  plus 
forte  mortalité  (487  chevaux)  tandis  que  les  maladies  de  poitrine  n'ont 
amené  que  263  cas  mortels.  En  dépit  des  recherches  faites,  le»  causes 
et  les  conditions  de  propagation  de  ces  épidémies  sont  encore  mal 
déterminées. 


B8PAONE. 


Gboopbs  db  mitrailleuses.  —  L'armée  espagnole  dispose  actuelle- 
ment de  six  groupes  de  mitrailleuses,  affectés  aux  deux  brigades  de  la 
1^*  division  organique,  à  la  2"  et  à  la  3**  brigade  de  chasseurs  et  aux 
brigades  de  Geuta  et  de  Melilla. 

Ces  groupes  viennent  d'être  organisés  {Circulaire  du  ii  septembre) 
chacun  en  deux  sections  A  deux  pièces,  tout  en  conservant  leur  réparti- 
tion antérieare. 

La  V  brigade  de  chasseurs  sera  prochainement  dotée  d'un  groupe. 

Lps  sections  armées  de  mitrailleuses  Hotchkiss  comprenoeat  1  lieute- 
nant, 2  sergents,  2  caporaux,  1  soldat  de  V^  classe  et  14  de  2*  classe, 
et  7  mulets  de  bât.  Les  ^ections  de  mitrailleuses  Maiim  ont  15  soldats 
de  2*  classe  au  lieu  de  i 4  et  8  mulets,  dont  1  destiné  à  transporter  de 
Teau  pour  le  service  de  la  mitrailleuse. 

Au  point  de  vue  administratif,  les  sections  sont  rattachées  aux  pre- 
noiers  bataillons  de  chacun  des  régiments  des  brigades  d'inranterie,  ou 
aux  premières  compagnies  des  premiers  bataillons  dans  les  brigades  de 
chasseurs. 

Le  personnel  est  armé  de  la  carabine  Mauser  et  du  sabre-baïonnette. 

La  dotation  en  munitions  est  de  5,400  cartouches  par  pièce,  soit 
2,i00  portées  par  chacun  des  deux  mulets  de  munitions  et  600  par  le 
mulet  de  pièce.  1 ,200  cartouches  sont  affectées  à  Tinstructlon  annuelle. 


ITALIE. 


Manoeuvres  de  volontaires  cyclistes  et  automobilistes.  —  Le 
20  septembre,  entre  Lodi  et  Plaisance,  a  eu  lieu  une  intéressante  ma- 
nœuvre, à  laquelle  ont  pris  part  des  compagnies  de  bicyclistes  et  des 
détachements  de  volontaires  cyclistes  et  automobilistes. 


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476  NOUVELLES  MILITAIRES.  N*  972. 

C'est  uoe  première  application  de  la  récente  réglementatioa  du  corps 
national  des  Toiontaireg  cyclistes  et  automobilistes  (i). 

Le  thème  de  la  manœuvre  était  le  suivant  :  Un  parti  rouge  (repré- 
senté par  trois  bataillons  d*infanterie,  une  batterie  d*artillerie  et  un 
équipage  de  pont)  est  chargé  de  jeter  un  pont  sur  le  P6;  un  parti  bku 
a  pour  mission  de  Ten  empêcher  avec  l'aide  des  unités  cyclistes  dont  il 
dispose. 

Le  parti  bleu  était  représenté  par  trois  compagnies  de  bersagliers 
cyclistes  (celles  des  4«,  !!•  et  12*  régiments),  473  volontaires  cyclistes, 
une  batterie  de  75,  un  groupe  d'automobilistes  et  les  services  néces- 
saires. 

Les  volontaires  cyclistes  provenaient  des  centres  suivants:  Milao. 
120;  Ancône.  88;  Florence,  60;  Corne,  80;  Somma.  23;  Sondrio,  20; 
Gallarate,  40;  Imola,  11;  Macerata,  10;  Géoes,  31;  Vérone,  20; 
Parmp,  20. 


smssB. 

Manoeuvres  d  automne  en  1908.  —  Les  manœuvres  du  3"  corps 
d'armée  se  sont  déroulées  dans  la  région  Winterthur — Will,  so<j.e  la 
haute  direction  du  colonel  Wille,  commandant  du  corps  d*armée,  une 
des  personnalités  les  plus  en  vue  de  Tarroée  fédérale. 

Les  deux  partis  avaient  la  composition  suivante  : 

Bleu.  —  6^  division  (colonel  divisiw^i  aire  Wys»),  8*  régiment  de 
cavalerie  avec  la  4'  compagnie  de  mitnntileurs  à  cheval,  9*  régiment 
d*artillerie  (six  batterie^),  une  compagnie  de  pontonniers  et  une  demi- 
compagnie  de  télégraphistes. 

Rouge.  —  7'  division  (colonel  divigioonaire  Schiess),  une  division  de 
cavalerie  et  une  demi-compagnie  de  télégraphistes.  L*artillerie  de  In 
7*  division  était  réduite  à  quatre  botteries  ;  les  deux  autres  batteries 
étaient  affectées  à  la  division  de  cavalerie,  qui  comprenait  les  2'  et 
3*  brigades  de  cavalerie,  une  compagnie  de  guides  et  une  compagnie 
de  pionniers. 

Effectifs.  —  6«  division  :  11,350  hommes,  8  mitrailleuses,  12  batle- 
ries;  7*  division  :  11,150  houimes,  4  batteries;  division  de  cavalerie: 
2,070  hommes,  16  mitrailleuses,  2  batteries. 

Le  parti  bleu  avait  donc  une  artillerie  double  de  celle  du  parti 
rouge. 

Le  thème  des  opérations  laissait  aux  chefs  des  deux  partis  la  plus 


(1)  Voir  p.  186. 


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N«  91i.  NOUVELLES  MILITAIRES.  477 

grande  initiatÎTe  dans  le  choix  des  moyens  à  employer  pour  atteiodre 
le  but  qui  leur  était  fixé. 

Lp  principal  intérêt  de  ces  manœuvres  consistait  dans  l'emploi  d'une 
division  de  cavalerie,  orgnne  créé  de  foutes  pièces  pour  la  circonstance, 
l'armée  suisse  n'en  comportant  pas  normalement.  Son  intervention» 
sous  les  ordres  du  colonf^l  Wildbolz»  chef  d'arme  de  la  cavalerie,  a  été 
des  plus  instructive^.  Tout  d'abord,  son  point  de  rassemblement  et  son 
affectation  à  l'un  des  deux  partis  sont  restés  s«>cret8  jusqu'au  dernier 
moment;  ce  n'est  que  le  premier  jour  des  manœuvres  que  le  comman- 
dant de  la  7*  division  a  appris  qu'il  disposait  d'une  division  de  cava- 
lerie. L'action  de  celle-ci  a  donc  pu  produire  une  réelle  surprise  sur  le 
parti  opposé.  On  a  pu  constater  que  u  les  officiers  d'infanterie  ne  pos- 
sèdent pas  une  notion  t-urfi^ante  des  moyens  de  la  cavalerie;  ils  ne  se 
rendent  pas  un  compte  exact  de  la  part  du  danger  qui  résulte  pour  leur 
troupe  de  l'emploi  de  ces  moyens  »  ;  de  leur  côté  «  les  cavaliers  se  mon- 
trent trop  impressionnés  par  le  Yoisioage  des  grosses  masses  d'infan- 
terie (i)  ».  L'expérience  aura  profité  à  tdus. 

Les  troupes  du  3^  corps  se  trouvaient  cette  année  dans  des  conditions 
particulièrement  difficiles.  Âp()elées  à  une  période  de  manœuvres  abré- 
gée, par  suite  de  l'application  de  la  loi  de  1907,  et  plus  spécialement 
destinée  à  perfectionner  l'instruction  des  cadres  supérieurs,  elles 
devaient,  en  outre,  appliquer  pour  la  première  fois  le  nouveau  règle- 
œen-  d'infanterie.  Les  cadres  inférieurs  et  les  hommes  devaient  donc 
être  initiés  à  ce  règlement,  ce  qui  nécessitait  la  reprise  de  l'instruction 
individuelle  au  début  du  cou.i  de  répétition.  Le  colonel  Wilie  avait 
doue  dû  prévoir  avec  un  soiu  tîiut  particulier  un  programme  de  transi- 
tion'pour  ce  cours  de  deux  semaines,  afin  d'assurer  conyenablement 
Tinstruction  de  détail  et  celle  des  états-major»  (2).  Malgré  le  peu  de 
temps  dont  il  disposait,  il  a  pu  atteindre  ce  double  Lut  avec  un  succès 
qui  fait  houneur  au  zèle  des  cadres  et  à  Tenlrain  des  soldats  placés 
sous  ses  ordres. 


TURQUIE. 


TaANSPOBlIATION  DBS  DIVISIONS    DD  NIZAH   NOUVBLLBHBNT  CRÉÊBS  AU 
3*  OHDOU.  —  La  Bévue  a  donné  dans  le  numéro  971  la  répartition  des 


(1)  Revue  militaire  suisse,  1908,  p.  775. 

(i)  La  première  semaine  a  été  consacrée  à  des  exercices  de  compa- 
gnie et  de  bataillon;  la  deuxième  aux  manœuvres  de  division.  Il  n'y  a 
donc  pas  eu  cette  année,  comme  à  l'ordinaire,  d'exercices  préliminaires 
de  régiment  et  de  brigade. 


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478  NOUVSLLBS  MIUTAIRES.  N*  Vii, 

forces  turques  en  Europe.  —  Une  modification  importante  fient  d*étre 
apportée  à  la  composition  du  3*  corps  d'armée  (Macédoine). 

Las  deux  diftaions  et  demie  du  niaam  (22*  et  23*  et  la  47*  brigade) 
créées  au  oommeacement  de  1907  Tiennent  d'être  supprimées.  Les 
hommes  de  ces  deux  diviaions  ont  été  versés  dans  les  autres  corpi  de 
troupe  du  DÎiam  et  leurs  cadres  ont  senri  A  reMnstituer  les  ancieuiei 
deux  ditisions  et  demie  de  rédif  de  l'«  catégorie  (9'  et  10*  divîsioas  et 
21*  brigade). 

Le  3*  ordou  comprend  donc  à  Ttieure  actuelle  :  cinq  divisions  du 
nicam  (5*»  6*,  9«,  17*,  18*)  et  quatre  divisions  de  rédif  de  l'«  catégorie 
(9%  10%  11%  12*)»  dont  deux  et  demie  en  £urope. 


Lb  haut  commànduent  dans  L'a&HtB  TURQUE.  —  A  la  suite  des 
événements  du  mois  de  juillet  dernier  qui  ont  doté  la  Turquie  du 
régime  constitutionnel,  le  personnel  du  haut  eommandement  a  été 
entièrement  renouvelé  : 

Ministre  de  la  guerre.  —  Le  Ministère  de  la  guerre  a  eu  sMoessire- 
ment  pour  titulaires  :  1°  le  maréchal  EumerRuchdi  pacha,  anciea  càef 
d*état-majoi*  de  l'armée;  2<^  le  maréchal  Redjeb  pacha,  ancien  goufer- 
neur  de  la  Tripolitaine,  mort  subitement  le  jour  de  son  arrivée  à  Coo- 
stantinople;  3°  le  maréchal  Ali  Riza  pacha,  ancien  chef  de  Texploi talion 
du  chemin  de  fer  du  Hedjaz. 

Le  maréchal  Ali  Riia  pacha.  Ministre  de  la  guerre  actuel,  âgé  de 
50  ans,  a  achevé  ses  études  militaires  eu  Allemagne.  Pendant  la  guerre 
turco-grecque,  il  était  chef  d'état-major  de  la  division  Sejfoulah.  Âpre» 
avoir  été  vali  de  Monastir,  il  servit  au  Yémen,  où  il  dirigea  les  opéra- 
tions, avant  Tarrivée  du  maréchal  Feizi  pacha,  à  Damas,  puis  au 
Hedjaz. 

Chef  d" état-major.  —  Le  nouveau  chef  d'état-major,  général  Ixiel 
pacha,  a  prit  part  à  la  guerre  turco-grecque  comme  officier  d'état-major 
au  quartier  général  d'Edhem.  pacha  ;  a  été  chef  d'état-major  du  maré- 
chal Feizi  pacha  au  Yémen,  où  il  fut  ble«sé.  Il  commandait  en  dernier 
lieu  la  14*^  division  d'infanterie  au  Témen. 

Sous-chef  d*état-}najor  :  général  Salih  pacha,  qui  a  fait  toute  sa  car- 
rière dans  Tétat-major. 

Grande  Maîtrise  de  C artillerie. —  A  été  supprimée  en  tant  que  ministère 
spécial  et  organe  indépendant,  et  transforno^  en  simple  «  nazaret" 
ou  département,  soumis  à  l'autorité  du  Ministère  de  la  guerre.  U 
<(  iNazir  »  de  la  Grande  Maîtrise  est  le  général  de  division  de  1"  tlnn^ 
d'artillerie  Riza  pacha,  qui  était  aojmravant  adjoiat  à  l'ancien  grand- 
maître,  Zekki  pacha. 


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N»  972.  BIBLIOGRAPHIE.  479 

Commandant  du  i^^  corps  :  général  Mahmoud  pacha,  fils  du  maré- 
chal Ghazi  Mouktar  pacha,  haut  commissaire  en  Egypte.  A  pris  part 
comme  colonel  à  la  guerre  turco-grecque. 

Commandant  du  2*  corps  :  général  Nazim  pacha,  60  ans,  officier 
d'état-major  qui  a  constamment  servi  sous  les  ordres  de  von  der  Goltz. 
  rempli  plusieurs  missions  en  Perse  et  assisté  au  congrès  de  Berlin 
comme  adjoint  militaire. 

Commandant  du  3^  corps  :  général  Mahmoud  Sevket  pacha,  50  ans, 
officier  d'artillerie.  A  été  chargé  de  plusieurs  missions  en  Allemagne 
pour  la  surveillance  des  commandes.  A  rempli  les  fonctions  de  direc- 
teurjde  l'artillerie  au  ministère.  A  été  ensuite  vali  de  Kossoyo. 

Commandant  du  4*  corps  :  maréchal  AbduUah  pacha,  ancien  chef  de 
la  maison  militaire  du  Sultan. 

Commandant  du  5*  corps  :  général  O.^man  Fevzi  pacha,  était  récem- 
ment commandant  supérieur  de  la  région  de  Monastir. 

Commandant  du  6^  corps  ;  général  Mehmed  Fazil  pacha,  intérimaire, 
commandait  en  dernier  lieu  Tenserable  des  forc-es  ottomanes  sur  la 
frontière  persane. 

Commandant  du  7^  corps  :  le  maréchal  Feizi  pacha  Tient  de  donner 
sa  démuftsioa  et  a  été  remplacé  par  le  général  de  division  Tahsia  pacha, 
qui  commandait  une  des  divisions  du  3*^  corps  d'armée. 


BIBLIOGRAPHIE. 


N.-M.  GâMPOLIBTI,  capitaine  au  29«  régiment  d'infanterie  (Italie).  — 
La  psicologià  militare  applicata  all'educazione  MiLiTARB.  —  Flo- 
rence, Librairie  Raraella,  1908,  1  vol.  in-8  de  288  pages. 

L*auteur,  dans  sa  préface,  se  défend  d'avoir  voulu  faire  un  traité 
complet  d'éducation  militaire;  son  but  a  été  uniquement  de  pousser 
un  cri  d'alarme.  Les  luttes  malheureuses  de  l'Espagne  avec  les  États- 
Unis,  de  l'Italie  en  Afrique,  les  difûcuUés  des  Anglais  au  Transvaal  et 
enfin  les  succèj  encore  tout  récents  des  Japonais  sur  les  Russes  sont 
pour  lui  les  conséquences  d'un<î  insuffisante  préparation  à  la  guerre,  et 
de  la  faillite  de  l'éducation  militaire  en  Europe. 

L'organisation  d'un  concours  international  de  littérature  militaire  en 
Espagne  (1904-05)  lui  a  fourni  l'occasion  de  développer  ses  idées  /i 
ce  sujet.  Ajoutons,  à  son  éloge,  que  son  travail  a  obtenu  le  premier  prix 
à  ce  concours. 


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480  BIBLIOGRAPHIE.  N«  972. 

L*ouTrage  comprend  deux  parties  et  ua  appendice;  dans  la  pre- 
mière partie,  il  étudie  succeggivement  l'homme,  les  armes,  le  terraio, 
la  bataille  et  la  digcipline  ;  dang  la  seconde,  il  expose  une  méthode 
d'éducation  morale  et  intellectuelle  du  soldat,  et  insiste  sur  Féduca- 
tion  physique  de  Tiafantcrie.  L'appendice  est  consacré  à  des  notes  fort 
intéressantes,  en  particulier  sur  l'officier  supérieur  et  les  principes  de 
la  guerre. 

La  thèse  du  capitaine  Campolieti,  écrite  a^ec  sincérité  et  vigueur, 
constitue  une  originale  contribution  à  l'étude  de  l'importance  des 
facteurs  moraux  dans  la  préparation  h  la  guerre,  et  mérite  de  prendre 
place  parmi  les  meilleurs  travaux  relatifs  à  celte  question. 

P.  Rivas  Vicoma,  intendant  militaire  de  l'armée  chilienne.  — 
L'ahhêi  bu  Chili,  son  administration.  —  Article  paru  dans  la  Bevw: 
du  service  de  l'intendance  militaire  (Pari^,  juin  1908). 

F.  RoLUTi,  lieutenant  d'infanterie.  —  Il  fuoco  dblla  fantbria.  — 
Torino,  libreria  F.  Casanova  e  C*,  1908.  4  vol.  in-8«,  xii-!238  pages. 

Lieutenant-colonel  Ibanbz  Marin.  —  Bibliograpia  db  la  Gi]feRR4  de 
LA  Indbpbndakcia.  —  Madrid,  Imprimerie  de  la  Bevisia  tecnica  de  in- 
fanieria  y  caballeria,  i  vol.  in-4«.  Si  page?.  Prix  i  pesetas. 


Le  Gérant  :  R.  Ghàpilot. 


Paris.  —Imprimerie  R.  CHAPiLOTet  C«,  t,rae  Christine. 


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Kuantui 


25  Km 


Supplément  au  n?972. 

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de  la  Revue  MiUi4Xu^. 


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Croquis  N?29 


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La  Guerre  RiJ.sso  -  JaponatSf* 

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REVUE  MILITAIRE 


1>E8 


ARMÉES   ÉTRANGÈRES 


N«  973  Décembre  1908 


LA 


GUERRE  RUSSO-JAPONAISE 


CHAPITRE  XI. 

Les  armées  rasse  et  japonaise  avant  la  bataille  de  Liao-Tang.  — 
Mobilisations  partielles  et  renforts  saccessifs  Jusqu'à  la  fin  de 
juillet  1904. 

Armée  russe. 

Rappelons  que  le  premier  ordre  de  mobilisation,  daté 
du  6  février,  portait  sur  les  troupes  stationnées  dans  la 
Lieutenance  impériale,  que  le  second,  en  date  du  10, 
atteignait  la  circonscription  de  Sibérie  (1). 

En  mars,  deux  compagnies  de  mitrailleuses  sont  créées 
et  rattachées  aux  1'®  et  5®  divisions  de  tirailleurs  (la 
3®  division  a  perdu  la  sienne  au  Yalu).  Une  brigade  de 
cavalerie  du  Caucase  est  créée  (régiments  de  volontaires 


(1)  Revue   militaire   des   Armées  étrangères,   1904,    1®'  semestre, 
p.  282. 

31 


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48i  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  N*  973. 

du  Daghestan  et  de  Térek  Kouban  pourvus  de  mitrail- 
leuses achetées  à  leurs  frais). 

L'artillerie  mise  sur  pied  comprenait  quarante-six  bat- 
teries de  campagne  à  huit  pièces,  quatre  batteries  à  che- 
val i  six  pièces,  deux  batteries  de  montagne  et  deux 
batteries  de  mortiers  de  15  centimètres;  vingt-quatre 
parcs  volants  de  campagne,  quatre  parcs  de  montagne, 
deux  parcs  de  mortiers. 

Le  génie  se  montait  à  quatre  bataillons  de  sapeurs, 
un  bataillon  de  pontonniers,  une  compagnie  d'aéros- 
tiers,  un  parc  de  campagne. 

Enfin  les  troupes  de  chemins  de  fer  sont  groupées  en 
deux  brigades  : 

Brigade  de  TOussouri  :  deux  bataillons  à  quatre  com- 
pagnies ; 

Brigade  du  Xransamour  :  quatre  bataillons  i  six  com- 
pagnies. 

Ajoutons,  pour  mémoire,  les  troupes  de  garde  de  la 
voie  ferrée. 

Un  troisième  ordre  de  mobilisation,  du  20  avril,  porte 
sur  une  division  de  Cosaques  d'Orenbourg  (régiments 
n"  9,  10,  11,  12,  du  2«  tour,  et  une  brigade  de  Cosaques 
de  lOural  (régiments  n®»  4  et  5,  du  2«  tour)  (I). 

Ces  diverses  mobilisations,  concernant  la  mise  sur 
pied  des  troupes  de  la  Lieutenance  impériale  et  de  la 
Sibérie,  plus  des  formations  cosaques,  ont  pourtant  déjà 
touché  les  corps  d'Europe,  par  appel  de  volontaires  pour 
constituer  les  troisièmes  bataillons  des  régiments  de 
tirailleurs  de  Sibérie  (2),  et  par  prélèvement  sur  les 
armes  spéciales  pour  mettre  sur  pied  rartillerie,  le 
génie,  etc. 

Le  quatrième  ordre  de  mobilisation^  du  3  mai,  porte  sur 


(1)  Revue  militaire  des  Armées  étrangères,  2«  semestre  1904,  p.  78. 

(2)  Voir  Tettau,  vol.  I,  p.  206. 


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N»  973.  LA  GUERRE  RUSSO- JAPONAISE.  483 

le  X«  corps  (Kiev)  et  le  XVII®  (Moscou)  ;  dans  la  pre- 
mière circonscription,  les  gouvernements  de  Poltava,  de 
Kharkov  et  de  Koursk,  dans  la  seconde,  ceux  de  Ka- 
louga,  Toula  et  Riazan  sont  intéressés;  les  réservistes 
sont  convoqués  en  quantité  (i);  la  mobilisation,  com- 
mencée le  8  mai,  se  termine  en  moyenne  le  15  ;  le  20, 
pour  les  éléments  les  plus  tardifs  ;  TEmpereur  pouvait 
passer  les  partants  en  revue,  du  17  au  21  mai  (2).  On 
sait  que  chacun  des  deux  corps  avait  déjà  une  brigade 
et  trois  batteries  rendues  sur  place. 

Kouropatkine  avait  demandé  que  l'opération  com- 
mençât dès  le  10  avril,  afin  de  donner  aux  troupes  une 
période  d'instruction  sérieuse  avant  leur  départ;  ce  désir 
ne  put  recevoir  satisfaction,  pour  des  raisons  budgé- 
taires, et  les  transports  stratégiques  commencèrent  dès 
le  18  mai  pour  le  X®  corps,  vers  le  10  juin  pour  le  XVII*. 

Les  deux  corps  laissaient  derrière  eux  divers  éléments  : 
10*  division  de  cavalerie  et  son  groupe  d'artillerie  à 
cheval,  5*  brigade  de  réserve  (X*  corps);  55*  et  56*  bri- 
gades de  réserve  (XVIP  corps),  bataillons  de  dépôt  des 
régiments  d'infanterie  mobilisés,  qui  passaient  sous  la 
direction  des  généraux  commandant  les  deux  circons- 
criptions. 

Des  prikazes  des  19,  21,  30  mai  portaient  de  quatre  à 
six  compagnies  les  quatre  bataillons  de  la  brigade  de 
chemins  de  fer  du  Transamour,  et  créaient  un  bataillon 
de  dépôt  du  génie  de  la  Sibérie  orientale,  sous  l'autorité 
du  général  commandant  le  génie  de  la  circonscription 
de  Sibérie  (3)  ;  le  remplacement  était  donc  assuré  dans 
les  troupes  techniques. 


(1)  Les  compagnies,  au  X^  corps,  comprennent  40  anciens,  30  jeunes 
soldats;  le  reste  ne  comprend  que  des  réservistes  atteignant  jusqu*& 
39  ans  (Voir  Tettau). 

(2)  Bivue  militaire  des  Armées  étrangères,  loc.  cit„  p.  75-78. 

(3)  Revue  militaire  des  Armées  étrangèresy  loc.  cit,,  p.  75. 


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484  hk  OUBRRB  RUSSO-JAPONAISE.  N*  973. 

Les  transports  du  X®  corps,  commencés  le  18  mai, 
marchent  concurremment  avec  ceux  de  la  brigade  de  ca- 
valerie du  Caucase  et  de  la  division  de  Cosaques  d'Oreo- 
bourg;  les  débarquements  commencent  à  Liao-Yanget 
Ilaicheng  vers  le  20  juin  et  se  terminent  vers  le  10  juillet 
(Caucasiens)  ;  les  transports  du  XVII*  corps  commencent 
le  10  juin,  et  s'eifectuent  simultanément  avec  ceux  delà 
2*  brigade  de  cavalerie  indépendante  (51*  et  52*  dra- 
gons), de  maiériel  de  siège  et  d'approvisionnements 
divers;  les  débarquements  se  font  du  10  au  27  juillet. 

Un  ukaze  du  9  juin  (1)  ordonne  une  cinquième  mobili- 
sation partielle  à  partir  du  14;  celle-ci  pèse  sur  les  cir- 
conscriptions de  Kazan  (gouvernements  :  Penza,  Perm, 
Simbirsk,  Samara,  Saratov,  Orenbourg,  Oufa),  de  Mos- 
cou (gouvernements  :  Moscou,  Tambov,  Vladimir,  Voro- 
nèje,  Orlov,  Riazan,  Toula),  de  Kiev  (gouvernements  : 
Kharkov  et  Koursk)  ;  elle  porte  sur  des  unités  de 
réserve,  diverses  formations  sanitaires,  des  troupes  spé- 
ciales, etc. 

Le  but  est  de  mobiliser  cinq  brigades  de  réserve  : 

La  51*  (Kharkov),  qui  formera  la  51*  et  la  68*  divi- 
sions ; 

La  54*  (Penza),  qui  formera  la  54*  et  la  71®  divi- 
sions ; 

La  55*  (Tambov),  qui  formera  la  55*  et  la  72*  divi- 
sions ; 

La  56*  (Voronèje),  qui  formera  la  56*  et  la  73*  divi- 
sions ; 

La  61*  (Samara),  qui  formera  la  61*  et  la  78*  divi- 
sions. 

La  mobilisation  devait  être  lente,  par  suite  de  l'insuf- 
fisance des  cadres  :  les  quatre  premières  brigades  sont 


(I)  Revue  militaire  des  Années  étrangères,  p.  77-78  et  Streffim, 
Einzelschrlften,  HA^^  Hefte. 


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N»  973  LA  GUERRE  RUSSO- JAPONAISE.  485 

à  quatre  régiments  de  deux  bataillons  à  quatre  compa- 
gnies (1);  chacun  de  ces  bataillons  doit  donner  nais* 
sance  à  un  régiment  à  quatre  bataillons;  la  61®  brigade 
est  encore  du  type  à  quatre  bataillons  de  cinq  compa- 
gnies, dont  les  quatre  premières  engendrent  un  régi- 
ment à  quatre  bataillons,  tandis  que  la  cinquième,  à  elle 
seule,  crée  un  régiment  dît  du  2«  tour,  la  réunion  des 
quatre  régiments  du  2®  tour  constituant  une  division  dite 
mobilisée  au  second  tour. 

Les  34®  et  71®  divisions  étaient  réunies  sous  le  nom  de 
V®  corps  sibérien;  les  55®  et  72®,  sous  le  nom  de 
YI®  corps  sibérien.  La  mobilisation  des  unités  d'infante- 
rie parait  terminée  le  27  juin  (2);  celle  de  l'artillerie 
dure  jusqu'au  9  juillet  (54®  division);  les  revues  de 
départ  de  l'Empereur  commencèrent  le  1 0. 

Remarquons  que  pour  constituer  l'artillerie  des  corps 
en  canons  nouveau  modèle,  il  a  fallu  mobiliser,  pour  le 
V®  sibérien  (54®  division),  la  26®  brigade  (3)  et  la  28®  bri- 
gade (4)  (71®  division);  pour  le  VI®  sibérien  (55®  di- 
vision), la  6®  brigade  (5),  (72®  division),  la  10®  bri- 
gade (6);  ces  brigades  d'artillerie,  après  avoir  mobilisé 
six  batteries,  en  laissaient  deux  en  Europe,  qui,  avec 
l'appoint  de  formations  de  réserve,  reconstituaient  une 
artillerie  pour  les  troupes  levées  pour  le  service  d'Eu- 
rope. 

En  effet,  le  X®  corps  était  relevé  dans  ses  garnisons 


(i)  ADtérieurement  au  prikaze  du  26  décembre  1903,  elles  n'étaient 
qu'à  quatre  bataillons  de  cinq  compagnies. —  Revue  mililaire  des  Armées 
étrangères,  1904,  4*'  semestre,  p.  190.  —  Mahon,  Armée  russe  après  la 
campagne  de  1904-1905.  —  Streffleur,  Einzelschriften,  14-I5»  Hefte. 

(2)  Siref fleur f  op.  cit.  y  annexes. 

(3)  Enlevée  à  la  26«  division  d'infanterie  du  2«  corps  (Vilna). 

(4)  ËnleTée  à  la  28®  division  du  3«  corps  (Grodno). 

(5)  Enlevée  à  la  6*  division  du  15<>  corps  (Varsovie). 

(6)  Enleyée  à  la  40«  division  du  5*  corps  (Varsovie). 


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486  LA  aUERRB  RUSSO-JAPONÂISB.  N«  973. 

par  les  51*  et  68*  divisions;  le  XVII%  par  les  56*  et  ^3^ 
Les  6^^  et  78^  divisions  étaient  provisoirement  mainte- 
nues sur  place. 

Les  5^  et  6*  bataillons  de  sapeurs^  affectés  aux  V*  et 
VP  sibériens,  étaient  créés  seulement  par  prikaze  dn 
8  juillet. 

Le  V«  corps  sibérien  eut  peu  de  temps  pour  recevoir 
une  instruction  d'ensemble  avant  ses  embarquements; 
le  VP,  fut  mieux  traité,  bien  que  son  artillerie  n^ait  pas 
pris  part  à  ses  exercices.  Enfin,  il  est  à  noter  que  Tétat- 
major  russe  commence  à  renoncer,  dès  la  5®  mobilisa- 
tion, au  système  des  mobilisations  par  régions,  qui 
donne  des  hommes  trop  Âgés,  pour  revenir  aux  mobili- 
sations par  classes  ;  cette  tendance  va  s'accentuer  par  la 
suite. 

On  voit  donc  déjà  ce  que  pouvaient  donner,  au  point 
de  vue  rendement  militaire,  des  troupes  comme  celles 
des  V«  et  VP  sibériens. 

Les  embarquements  du  V*  commencent  vers  le  8  juil- 
let; ses  débarquements  à  Moukden  et  Liao-Yang  se  suc- 
cèdent du  8  au  22  août;  les  transports  du  VP  étaient 
remis  à  la  fin  de  septembre,  et  devaient  être  précédés 
par  ceux  du  /•'  corps  (fEuropCj  dont  la  mobilisation 
était  prescrite  par  ukaze  du  S9  juin.  Nous  en  reparle- 
rons plus  tard. 

Notons  que,  concurremment  à  ces  mesures  d'ordre 
général,  diverses  créations  de  détail  présentent  un  cer- 
tain intérêt. 

L'artillerie  était  renforcée  de  six  batteries  de  mon- 
tagne (1)  à  tir  rapide,  numérotées  de  3  à  8  (prikaze  du 


(1)  Â  huit  pièces;  chaque  batterie  à  138  cheTaux,  dont  40  pour  le 
matériel,  80  pour  les  munitions;  115  au  train  régimentaire ;  un  parc 
d'artillerie  de  montagne  la  dessert,  avec  216  chenaux,  dont  96  porteurs 
de  munitions. 


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N*  973.  LA  au  ERRE  RUSSO- JAPONAISE.  487 

15  juin);  il  était  créé  une  compagnie  d'artillerie  de 
siège  de  Sibérie  orientale,  à  l'effectif  de  344  hommes 
(cadres  compris);  les  4®  et  5®  régiments  de  mortiers 
étaient  mobilisés  :  le  5®  débarque  à  Liao-Yang  à  la  fin 
d'août. 

Une  compagnie  de  mitrailleuses  était  créée  (6  juillet) 
et  envoyée  à  la  9®  division  de  tirailleurs. 

Une  compagnie  d'aérostiers,  créée  le  21  avril,  se 
trouve  à  Liao-Yang  vers  le  début  de  juillet,  et  affectée  au 
X<^  corps  ;  elle  se  transforme  (prikaze  du  21  juin)  en  un 
bataillon  de  deux  compagnies,  avec  huit  ballons. 

Un  bataillon  de  télégraphistes  est  créé  le  23  juin  : 
quatre  compagnies,  26  officiers,  1,074  hommes,  160  voi- 
tures techniques. 

Enfin  (prikaze  du  10  juin,  notifié  aux  puissances  le 
27  juillet),  le  gouvernement  mettait  sur  pied  les  milices 
de  Sibérie,  de  la  Province  maritime  et  de  Sakhaline; 
des  formations  de  ce  genre  consacrées  à  la  garde  du 
Transsibérien  comptent  vingt-quatre  droujines  (batail- 
lons) à  quatre  ou  six  sotnias,  dont  quelques-unes  mon- 
tées; leur  mobilisation  prescrite  pour  le  14  juin,  était 
achevée  le  12  août. 

Le  grand  état-major  russe  n'ayant  pas  livré  ses 
secrets  à  la  publicité,  il  n'est  permis  que  de  faire  des 
hypothèses  sur  ses  raisonnements.  Il  semble  toutefois 
qu'on  ait  estimé  à  Pétersbourg  pouvoir  faire  face  à  l'ar- 
mée japonaise  mobilisée,  avec  les  cinq  premiers  corps 
sibériens,  lés  X®  et  XVIP  corps,  et  les  garnisons  de 
Port-Arthur  et  de  Vladivostok;  les  engagements  du 
mois  de  mai  et  de  la  première  partie  de  juin  ont  mis 
en  valeur  les  qualités  guerrières  des  troupes  ennemies, 
mais  les  Russes  ont  partout  combattu  avec  une  infério- 
rité d'effectifs  manifeste.  Il  semble  qu'il  y  ait  quelque 
chose  de  changé  après  le  combat  de  Wafangou-Télissé 
(14-15  juin),  où  la  disproportion  des  forces  était  moins 
frappante. 


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488  LA  GUERRB  RUSSOWAPONAISE.  N*  973. 

Un  ukase  du  29  juio  (i)  prescrit  en  effet,  une  sixième 
mobilisation^  celle  du  I"  corps  d'armée  (Pétersbourg), 
soit  des  22*  et  37*  divisions,  sans  leurs  brigades  d'artil- 
lerie (22*  et  37*)»  qui  sont  rattachées  au  XVIII*  corps 
(Pétersbourg).  L'artillerie  du  ]*'  corps  était  formée  (2) 
par  les  7*  et  43*  brigades,  armées  du  nouveau  canon,  et 
stationnées  à  Radom  et  Olita  [circonscriptions  de  Var- 
sovie (V*  corps)  et  de  Vilna  II*  corps)],  soit  douze 
batteries  de  huit  pièces  ;  les  67*  et  71*  brigades  de  parcs 
volants  (circonscription  de  Kazan)  et  le  l*'^  bataillon  de 
sapeurs  lui  étaient  affectés. 

La  mobilisation  des  régiments  d'infanterie  parait 
avoir  été  terminée  vers  le  15  juillet;  celle  des  autres 
éléments  du  I*'  corps,  vers  le  30. 

Les  transports  commencent  vers  le  27  juillet  (régi- 
ment n*  8S);  les  débarquements  s'échelonnent  du  30  août 
jusqu'au  17  septembre  (Liao-Yang  et  Moukden,  puis 
Moukden  et  Tiéling). 

Les  transports  du  YI*  corps  sibérien  vont  succéder  ; 
ils  commencent  vers  le  15  août  ;  les  débarquements  se 
succéderont  à  Moukden  entre  le  20  septembre  et  le 
8  octobre. 

Les  écoulements  des  divers  corps  d  armée  demandent 
donc  de  15  à  20  jours,  ce  qui,  en  comptant  3,000  wagons 
pour  le  transport  d'un  corps  d'armée  russe  (3),  donne 
un  roulement  journalier  de  150  à  200  wagons  pour  les 
éléments  transportés  d'Europe  (trains  de  30  à  40  voi- 
tures); ceci  s'accorde  avec  les  chiffres  du  rendement 
quotidien  du  Transsibérien,  de  Mandchouria  vers  Har- 
bin,  qui  dépassent  200  wagons  dès  le  mois  de  mars,  et 


(1)  Revue    militaire  des   Armt'es    étrangères,    1904,    2*  semestre, 
p.  184. 

(2)  Ibîd.,  Piikaze  du  24  juillet. 

(3)  Noir  Slreffleur,  Einzelschriften,  13-1 4«  Hefte,  p.  131. 


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N*  973.  LA  GUERRE  RUSSO-JâPONAISB.  489 

280    en  juin,  pour  redescendre   à   260  en  juillet,   et 
remonter  en  août  aux  environs  de  300. 

C'est  dire  la  régularité  remarquable  du  service  sur 
celte  voie  ferrée,  dont  il  semble,  toutefois,  que  le  ren- 
dement eût  pu  être  augmenté  par  des  renforts  en  per- 
sonnel et  en  matériel  d'exploitation  (i). 

Les  troupes,  au  fur  et  à  mesure  de  leur  arrivée,  rece- 
vaient les  deslinations  prévues  par  le  commandement  ; 
leur  situation  était  dès  lors  réglée  d'après  les  disposi- 
tions arrêtées  par  Télat-major  de  larmée  de  Mandchou- 
rie;  dont  nous  essaierons  d'exposer  sommairement  le 
fonctionnement. 

Le  chef  de  Tarmée,  général  Kouropatkine,  dispose, 
comaie  organes  de  commandemeut,  d'un  état-major  et 
de  services. 

Son  chef  d'état-major  est  le  général  de  division 
Sakharov. 

Les  chefs  de  services  sont  : 

L'intendant  général  ; 
Le  payeur  général; 
Le  contrôleur  général  ; 
L'inspecteur  de  Tartillerie  ; 
L'inspecteur  du  génie  ; 
L'inspecteur  des  fortifications. 

L'action  du  chef  (ï état-major  s'étend  sur  : 

Le  quartier-maltre  général  ; 
Le  général  de  jour; 
Le  directeur  des  communications  ; 
La  chancellerie. 


(t)  Les  témoins  oculaires  affirment  que  des  arrêts  nombreux  en  cours 
de  route  sont  imputables  aux  chefs  des  éléments  transportés. 


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1 


490  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  N*  973. 

Le  gtÂortier-maUre général  (1)  a  dans  ses  attributions: 

Les  troupes  (répartition,  mouTements,  emploi); 
Le  senrice  des  renseignements  et  les  services  de  la  topographie 
et  des  communications  à  la  presse. 

Le  général  de  jour  (2)  a  dans  son  domaine  : 

L*in8pection  du  serrice  de  santé  (3); 

L'inspection  des  hôpitaux  ; 

Le  directeur  de  la  justice  militaire; 

Le  commandant  du  quartier  général  ; 

L'aumônerie  ; 

La  direction  des  services  de  la  Croix-Rouge. 

Le  directeur  des  communications  (4)  a  dans  sa  zone 
d'action  : 

Le  service  des  chemins  de  fer  (au  Sud  de  Moukden)  ; 
La  direction  de  campagne  des  étapes  (5); 
L'administration  des  voies  de  communication  (6); 
L'administration  des  postes  et  télégraphes; 
L'administration  de  campagne  des  transporta. 

N'oublions  pas  Texistence  d'un  organe  supérieur  au 
commandant  de  Tarmée  :  le  vice-roi  et  son  état-major  (7]t 
qui  comprend  les  mêmes  subdivisions  que  celui  de 
Kouropatkine,  et  dont  Faction  s'étend  :  sur  Tarmée  et 
son  chef,  sur  le  commandement  militaire  de  TOussouri 
(Lenevitch),  sur  la  direction  de  Tarrière  de  l'armée 
(général  Yolkov,  à  Harbin),  «nfin  sur  la  flotte.  Son 


(1)  Général-major  Kharkévilch. 

(2)  Général-mnjor  Dlagovietchensky. 

(3)  Général  Trépov. 

(4)  Général-major  Zabiéline. 

(5)  Général-major  Uxhul  Gilleband. 

(6)  Général-major  Chevallier  de  la  Serre. 

(7)  Chef  d'état-majop,  général  Gilinski. 


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N*  973.  LA  GUERRE  RUSSO^APONAISB.  494 

directeur  des  communications,  en  particulier,  a  dans 
son  domaine  le  chemin  de  fer  de  TEst  chinois,  au  Nord 
de  Moukden. 

L'état-major  du  vice-roi  a  détaché  en  Chine  divers 
agents,  dont  les  généraux  Pflug  et  Dessino,  chargés  du 
double  service  des  renseigneinenis  et  des  achats  pour 
le  ravitaillement  de  larmée  et  de  la  place  de  Port- 
Arthur. 

La  campagne  de  Mandchourie,  au  point  de  vue 
transports  sur  voie  ferrée  ou  sur  route,  création  des 
approvisionnements  en  vivres  et  munitions,  renforts  en 
hommes  et  matériel,  évacuation  des  malades  et  blessés, 
mérite  une  étude  complète  qui,  d'ailleurs,  ne  pourra 
être  faite  que  par  les  états-majors  des  armées  adverses, 
seuls  possesseurs  des  documents  voulus  ;  nous  ne  pré- 
tendons ici  qu'à  donner  un  aperçu  de  Torganisation  qui 
pourvoyait  aux  besoins  des  troupes,  avant  la  bataille  de 
Liao-Yang. 

Les  trains  régimentaires  des  troupes  portent,  en  prin- 
cipe, deux  jours  de  vivres  ;  les  régiments  de  tirailleurs 
sont  dotés  de  gros  trains  régimentaires  (cinq  à  six 
jours),  peddant  la  première  partie  de  la  campagne, 
parce  qu'on  n'a  pas  pu  les  pourvoir  de  convois  division- 
naires. 

Les  trains  divisionnaires  contiennent  quatre  jours  de 
vivres;  ils  comprennent,  en  outre,  une  section  sanitaire, 
une  ambulance  ou  lazaret,  deux  hôpitaux  mobiles. 

On  dote  (innovation)  les  corps  d'armée  partis  d'Europe 
d'un  convoi  administratif  de  corps,  portant  trois  jours 
de  vivres-pain. 

Au  point  de  vue  munitions,  le  même  fait  se  produit  : 
en  principe,  la  division  seule  comprenait  une  brigade 
de  trois  parcs  volants;  dans  l'application,  le  convoi 
administratif  de  corps  d'armée  a  été  doté  de  deux  bri- 
gades de  parcs  volants  en  plus  des  parcs  locaux  prévus 
à  raison  d'un  pour  deux  divisions. 


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492  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE.  N*  973 

Il  y  a  enfio  des  transports  (Tarmée  (1). 

La  nature  du  pays,  les  cooditions  de  transport  et  de 
stationnement  des  troupes,  les  mesures  stratégiques 
prises  par  le  général  Kouropatkine,  la  lenteur  des  opé- 
rations, provoquèrent  la  formation  de  magasins  d'étapes 
sur  lesquels  les  troupes  se  ravitaillaient  directement, 
par  le  moyen  des  trains  régimentaires  ou,  indirectement, 
par  Tintermédiaire  des  trains  de  division. 

Pour  le  P'  corps  sibérien,  centré  dès  le  mois  de  mai 
sur  la  voie  ferrée,  les  magasins  (2)  étaient  naturellement 
créés  dans  les  gares  et  alimentés  par  des  trains  de 
marche  îrrégulière.  Wafangou,  Siungyuecheng,  Kai- 
ping,  Tachekiao,  Ilaicheng,  à  un  degré  variable,  jouè- 
rent ce  rôle. 

Pour  le  détachement  de  FEst,  la  ligne  d'étapes  était 
la  grande  route  de  Liao-Yang  au  Yalu,  jalonnée  par  les 
gîtes  principaux  et  magasins  de  Liandiasan,  TawaD, 
Tuinpu,  Sélioutchen  (3),  Feng-hoang-cheng,  Antung  (4). 

Pour  la  cavalerie  Michtchenko,  puis  le  II®  corps  sibé- 
rien, la  ligne  de  communications  fut  la  route  d'étapes 
Haicheng,  Simoucheng,  col  de  Taling,  Wangkiapu, 
Siuyen. 

Pour  la  cavalerie  Rennenkampf,  la  route  d'étapes 
quittait  la  route  principale  à  Siaolintse  pour  gagner 
Sihoyen  et  Saimatse;  elle  servit  ensuite  au  X®  corps. 

On  voit  tout  d'abord,  étant  donné  le  tracé  des  routes 
d'étapes,  Timportance  prise  par  les  gares  de  Liao-Yang 
et  Ilaicheng  pendant  la  première  partie  de  Tannée  1904. 


(1)  Chaque  élément,  dit  transport,  équivaut  à  environ  une  de  nos 
sectioDs  de  convoi  administratif. 

(2)  Vivres  et    munitions;    évcutuellement,  une  infirmerie  de  gtte 
d'étapes  (hôpital  auxiliaire  de  la  Groix-Rouge). 

(3)  Suelilien. 

(4)  Shakédzy. 


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N»  973.  LA  GUERRE  RUSSO-JAPONAISE,  493 

L'organisation  particulièrement  imposante  et  complète 
de  la  première  présente  de  l'intérêt. 

La  gare  de  Liao-Yang  est  à  la  fois  station  halte-repas 
pour  les  trains  qui  y  passent  en  transit,  marchant  vers 
le  Sud,  et  tète  d'étapes  de  guerre  (ancien  style)  pour 
les  routes  se  dirigeant  vers  l'Est  ;  elle  est,  de  plus,  sta- 
tion-magasin pour  l'ensemble  de  l'armée. 

Son  fonctionnement  est  donc  régi  et  contrôlé  par  le 
général  en  chef,  à  l'aide  de  son  chef  (Tétat^major  (1) 
(pour  tout  ce  qui  est  mouvement  des  trains  et  des 
troupes,  y  compris  les  soins  sanitaires  et  l'alimentation), 
à  l'aide  de  ses  services  (matériel  et  approvisionnements 
de  tout  genre)  ;  il  est  directement  réglé  par  le  directeur 
des  communications;  celui-ci  dispose,  à  Liao-Yang,  d'un 
commandant  de  gare^  technicien  militaire  du  service 
des  chemins  de  fer,  et  du  commandant  de  la  tête 
détapes. 

Le  commandant  de  la  tète  d'étapes  a  donc  à  satisfaire 
des  besoins  analogues  en  ce  qui  concerne  le  service  de 
la  tête  d'étapes  et  celui  de  la  station  halte-repas  :  ali- 
mentation, soins  médicaux,  hospitalisation  pour  les 
troupes  en  transit;  mêmes  soins,  plus  le  logement,  pour 
les  troupes  débarquées;  habillement  pour  les  réser- 
vistes et  contingents  divers  destinés  à  recompléter  les 
troupes  de  campagne. 

Comme  moyens  d'action,  il  a  donc. la  station  halte- 
repas  (salle  à  manger,  cuisine,  magasins  à  vivres,  bou- 
langerie de  campagne,  bains  et  latrines),  et  ïétape^ 
comprenant  deux  pavillons  pour  les  officiers  de  passage 
et  des  baraquements  permettant  de  loger  2,000  à  2,500 
hommes  (cuisines,  latrines,  etc.);  comme  moyen  d'hos- 
pitalisation, il  dispose  d'un  hôpital  de  campagne  de 
réserve  (10  lits  d'officiers,  200  lits  de  troupe),  et  d'un 


(1)  Voir  plus  haut  la  distribution  de  Tétat^major  de  Tarmée. 


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494  LA  GUERRE  RUSSO^APONAISB.  N*  973. 

hôpital  auxiliaire  de  la  Croix-Rouge  (()  {dont  Timpor- 
tance  s'est  élevée  de  200  à  600  lits). 

A  c6té  de  la  tête  cT étapes  de  guerre  fonctionne  le 
quartier  général  de  l'armée,  état^major  et  services  (2). 

Les  services,  disons-le  dès  maintenant,  président  à  la 
constitution  de  la  vaste  place  fortifiée,  en  même  temps 
magasin,  de  Liao-Yang,  à  l'entretien  et  à  Tadministration 
des  troupes  en  campagne. 

L'état-major  a  naturellement  une  action  prépondé- 
rante, au  moyen  de  ses  trois  sections,  sur  l'emploi  et 
Tentretien  (effectifs,  approvisionnements,  munitions)  des 
troupes  ;  son  instrument  principal  est  donc  la  direction 
des  communications^  qui  a  pour  but  de  recevoir  (service 
des  chemins  de  fer)  le  personnel  et  le  matériel  débar- 
qués, de  les  acheminer  sur  leur  destination  (direction  de 
campagne  des  étapes,  administration  des  voies  de  com- 
munication, administration  des  transports);  de  faire 
parvenir  aux  corps  les  ordres  et  le  courrier  postal  (admi- 
nistration des  postes  et  télégraphes).  Ses  moyens  d'action 
sont  : 

Les  convois  ou  transports  d'armée  (3)  ; 

Les  commandements  d'étapes  (gîtes,  magasins,  dépôts 
de  munitions  des  routes  d'étapes;  troupes  de  réparation 
et  d'entretien  des  routes  ;  police*des  routes). 

V administration  des  postes  et  télégraphes.  —  Un  mot 
sur  celle-ci  :  le  chef  de  service  (inspecteur)  est  un 
conseiller  d'Etat  ;  son  directeur  des  postes  et  le  personnel 
en  sous-ordre  sont  des  civils  dont  le  service  (convois 
spéciaux,  valises)  s'étend  jusqu'aux  troupes,  et  qui  sont 


(1)  Dit  Hôpital  Saint-Georges,  sous  le  patronage  de  rimpératrice 
Marie. 

(2)  Voir  plus  haut.  Organisation  de  Tétat-major  de  Tarmée. 

(3)  Constitués  avec  les  charrettes  louées  dans  le  pays,  disponibles, 
en  nombre  pratiquement  illimité. 


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N*  973.  LA  GUBRRE  RUSSO- JAPONAISE.  495 

escortés  et  armés.  Le  directeur  des  télégraphes  et  son 
personnel  sont  militaires  et  indépendants  du  directeur 
des  postes  (!)• 

Enfin,  le  service  des  étapes  est  inséparable  du  service 
sanitaire  (2),  gui  fonctionne  simultanément  avec  lui,  et 
dépend  de  la  2®  section  de  Tétat-major  (le  général  de 
jour). 

Dans  les  troupes,  l'organisation  du  service  de  santé 
est  divisionnaire  (3). 

Pour  la  campagne,  on  a  doté  le  corps  d'armée  d'un 
convoi  sanitaire  de  voitures  pour  blessés,  et,  éventuelle- 
ment, d'hôpitaux  mobiles. 

L'armée  dispose  d'éléments  de  réserve  :  hôpitaux 
mobiles,  personnel,  convois  sanitaires,  comité  d'évacua- 
tion ;  trains  sanitaires  au  nombre  de  20  (4)  ; 

Parallèlement  à  l'organisation  sanitaire  militaire  fonc- 
tionne la  Croix-Rouge,  dont  le  délégué  général,  classé  à 
la  section  du  général  de  jour,  relève  directement  du 
directeur  du  service  de  santé  de  l'armée.  A  la  fin  de  juil- 
let, la  Croix-Rouge  a  6,000  lits  disponibles  sur  le 
théâtre  de  la  guerre,  des  hôpitaux  approvisionnés  pour 
trois  mois,  un  dépôt  central  (Harbin)  pourvu  pour  six 
mois. 

Le  personnel  est  volontaire  et  comprend  des  méde- 
ciïkSj  infirmiers,  etc.,  plus  la  congrégation  féminine  de  la 
Miséricorde. 


(i)  Le  service  télégraphique  dans  les  corps  d'armée  est  assuré  par  la 
compagnie  de  télégraphistes  du  bataillon  du  génie  (50  kilomètres  de 
fil  nu  ';  35  kilomètres  de  câble). 

(2)  Médecin  principal  Follenfant,  Service  de  santé  aux  armées  russes, 
Paris.  Chapelet,  4907. 

(3)  Lazaret  (ambulance)  diTisionnaire,  sans  voitures  pour  blessés, 
compagnie  de  brancardiers,  deux  hôpitaux  mobiles;  éventuellement, 
une  section  de  convoi  sanitaire. 

(4)  Organisation,  en  principe,  de  groupe  d'armées. 


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496  LA  OURRRR  RUS60-JAP0NAISR.  N*  TX 

Les  organisations  prévues  sont  : 

1^  Des  hôpitaux  mobiles,  avec  2  médecins,  4  5  hommes, 
SO  bats;  pansements  pour  1,500  blessés;  moyens 
d'hospitalisation  pour  50  hommes;  ces  éléments,  au 
nombre  de  23 ,  sont  poussés  jusque  dans  les  corps  de 
troupes  (Wafangoou,  cavalerie  Rennenkampf  et  Hicht- 
chenko,  etc.); 

2^  Des  hôpitaux  sur  roues  (1),  ou  hôpitaux  détapes, 
au  nombre  de  15  environ  (juillet),  comprenant  de  25  à 
50  lits; 

3»  Des  hôpitaux  fixes,  forts  de  i  00  à  200  lits  ; 

4^  Six  trains  sanitaires  d'évacuation; 

5^  Deux  convois  de  bateaux  (de  800  lits  chacun)  è 
Harbin. 

Les  transports  de  la  Croix -Rouge  sur  les  rouies 
d'étapes  comprennent  400  voitures  à  deux  roues,  amé- 
nagées pour  le  personnel. 

La  Croix-Rouge  fait  aux  troupes  des  distributions  fré- 
quentes d'effets,  linge,  sucre,  thé,  tabac,  etc. 

Si  l'on  considère  que  toute  cette  organisation  a  été 
mise  sur  pied  par  improvisation  de  matériel  (création 
de  magasins,  de  convois  ;  doublement  du  rendement  du 
chemin  de  fer),  à  8,000  kilomètres  de  la  mère  patrie, 
dans  un  pays  de  langue  inconnue,  de  ressources  igno- 
rées, on  en  conclut  que  Tétat-major  russe  n'a  pas  perdu 
son  temps,  de  février  ft  juillet  (2) 

{A  suivre,)  (489) 


(2)  Les  graphiquefl  n^  31  et  32  De  représentent  que  des  approxima- 
tions, ayant  été  établis  à  l^aide  de  documents  encore  incomplets. 


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des  troupes  russes! 


Août 


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■^i^ 


L^AÉROSTATION   MILITAIRE 

EN    ALLEMAGNE 


LES  DIRIGEABLES  ALLEMANDS. 

Les  dirigeables  allemands  sont  construits  suivant  trois 
systèmes  : 

1»  Le  système  non  rigide  {unstarr)^  dans  lequel  la 
constance  de  volume  et  de  forme  du  ballon  est  simple- 
ment obtenue  par  une  légère  surpression  du  gaz  à  l'in- 
térieur de  Tenveloppe.  C'est  le  système  Parseval  ; 

2®  Le  système  demi-rigide  {halb-slarr),  daAs  lequel 
l'enveloppe  est  fixée  sur  une  plate-forme  en  métal  léger 
à  laquelle  est  suspendue  la  nacelle.  C'est  le  système 
employé  par  le  major  Gross,  commandant  le  bataillon 
d'aérostiers  ; 

3<*  Le  système  rigide  (starr)^  dans  lequel  la  forme  du 
ballon  est  obtenue  par  une  armature  métallique  sur 
laquelle  est  tendue  une  étoffe  résistante  ;  c'est  à  l'inté- 
rieur de  cette  enveloppe  constante  de  forme  que  sont 
placés  les  ballons,  en  nombre  variable,  qui,  remplis  de 
gaz,  communiqueront  à  l'ensemble  sa  force  ascension- 
nelle. C'est  le  système  du  comte  Zeppelin. 

Chacun  de  ces  systèmes  a  ses  propriétés  spéciales,  ses 
avantages  et  ses  inconvénients.  Le  premier,  étudié  uni- 
quement en  vue  des  besoins  de  la  guerre  de  campagne 
et    construit    jusqu'à    présent    avec     des    dimensions 

32 


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498  L'AÉROSTATION  MILITAIRE  EN  ALLEMAGNE.  N»  9T3. 

moyennes,  peut  atterrir  en  tous  lieux,  être  dégonflé  rapi- 
dement et  facilement  transporté  sur  un  petit  nombre  de 
voitures;  il  est  donc  partout  utilisable.  Il  a,  de  plus»  un 
poids  mort  réduit  au  minimum  et,  pour  un  cube  déter- 
miné, le  maximum  de  force  ascensionnelle.  Forcé  d'at- 
terrir et  surpris  à  terre  par  une  tempête,  il  peut  être 
instantanément  dégonflé  et  n'ofl^re  alors  plus  aucune 
prise  au  vent. 

Le  système  rigide  a  pour  lui  la  constance  de  sa  forme. 
obtenue  par  sa  construction  même  ;  il  n*est  donc  pas  à 
la  merci  d'une  avarie  des  organes  (ballonnet  ou  venti- 
lateur) par  lesquels  on  obtient  cette  constance  dans  le 
système  non  rigide,  et,  par  suite,  il  peut  toujours  être 
gouverné.  On  sait,  en  efl'et,  que  dès  qu'un  ballon  à 
moteur  cesse  de  conserver  la  rigidité  de  forme  de  son 
enveloppe,  on  ne  peut  plus  compter  sur  l'action  régu- 
lière des  surfaces  qui  doivent  assurer  normalement  sa 
direction.  Mais  ce  système  rigide  a  dû,  par  suite  de  son 
poids  mort  considérable,  affecter  de  grandes  dimensions 
pour  avoir  une  force  ascensionnelle  suffisante. 

De  plus,  cette  constance  de  forme,  même  quand  il  est 
dégonflé,  rend  son  transport  sur  la  terre  ferme  impos- 
sible par  les  moyens  ordinaires.  Ces  deux  raisons  ont 
longtemps  empêché  son  inventeur  de  pouvoir  réaliser 
les  opérations  préliminaires  de  Tascension,  de  même 
que  celles  du  débarquement  ailleurs  que  sur  Teau.  La 
d(»scente  sur  la  terre  ferme  étant  cependant  une  des 
conditions  imposées,  jusqu'à  ces  derniers  temps,  au 
comte  Zeppelin  par  le  gouvernement  allemand  pour 
l'achat  de  ses  dirigeables,  l'inventeur  a  dû  se  préoccuper 
de  créer  une  méthode  d'atterrissement.  Si,  pendant  son 
séjour  à  terre,  le  ballon  est  soumis  à  la  violence  d'une 
tempête,  l'enveloppe  rigide  offre  une  telle  prise  aux 
courants  atmosphériques,  qu'il  est  difficile,  sinon  impos- 
sible, de  tenir  le  ballon  pointe  au  vent  pendant  tout  le 
temps  que  dure  la  perturbation.  Si  l'on  ajoute  à  ces 


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N«  973.  L'AÉROSTATION  MILITAIRE  EN  ALLBMAONE.  499 

graves  inconvénients  les  chances  d^accidents  à  Fenve- 
loppe,  aux  moteurs,  aux  organes  essentiels,  toujours 
plus  grandes  pendant  les  moments  de  crise,  on  recon- 
naîtra que  le  système  rigide  porte  en  lui-même  des 
défectuosités  organiques. 

De  fait,  on  peut  dire  que  les  accidents  à  la  suite  des- 
quels ont  été  détruits  le  Zeppelin  II  [Il  janvier  1906) 
et  le  Zeppelin  7K(S  août  1908),  ont  eu  pour  causes  prin- 
cipales les  défauts  organiques  du  système  rigide  lui- 
même. 

Le  système  demi-rigide  peut  atterrir  partout  ;  moins 
transportable,  une  fois  dégonflé,  que  le  système  non 
rigide,  il  n'offre  aucun  des  inconvénients  organiques  du 
système  rigide. 

LE   SYSTÈME  NON  RIGIDE. 

Le  major  von  Parseval,  inventeur  du  ballon  cerf- 
volant,  avait,  dès  1901,  élaboré  un  premier  projet  de 
ballon  à  moteur  et  commencé  son  exécution. 

Son  but  était  de  créer  un  dirigeable  pouvant  être 
employé  en  campagne,  c'est-à-dire  commode  à  trans- 
porter, pouvant  être  facilement  empaqueté  et  devant 
pouvoir  aborder  non  seulement  à  son  Heu  de  stationne- 
ment habituel,  mais  partout  où  peut  atterrir  un  ballon 
ordinaire.  Il  devait,  de  plus,  être  capable  d'enlever  trois 
personnes,  de  naviguer  pendant  dix  heures  et  d'atteindre 
raltitude  de  2,000  mètres  (1). 

Le  premier  projet  ne  se  trouva  pas  en  état  de  satis- 
faire à  toutes  ces  exigences,  et  le  manque  d'argent  ne 
permit  pas  de  l'améliorer  immédiatement.  Par  suite,  les 
travaux  ne  purent  être  repris  qu'en  1903.  Après  quelques 


(1)  Conférence  faite  par  le  major  von  Parseval  à  l'Aéro-Glub  alle- 
mand, le  27  mai  1908. 


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500  L'AâROSTÀTION  MILITAIRE  EN  ALLEMAGNE.         N*  973. 

modifications,  le  ballon  fut  alors  reconnu  utilisable,  et 
les  premiers  essais  tentés  en  1906. 

Ils  eurent  lieu  avec  le  concours  du  personnel  da 
bataillon  prussien  d'aérostiers,  sur  la  place  d'eiercices 
de  Tegel,  et  commencèrent  le  26  mai.  Sauf  une  avarie 
sans  importance  causée  par  la  position  trop  rapprochée, 
par  rapport  i  Thélice,  du  tuyau  amenant  Tair  da  venti- 
lateur dans  les  ballonnets  et  le  gouvernail,  ces  essais 
donnèrent  pleine  satisfaction.  Le  major  von  Parseval  en 
a  publié  un  compte  rendu  dans  le  numéro  d'août  4906 
des  Illuslrierte  aeronautische  Mitteilungen. 

A  la  suite  de  ces  essais,  et  pour  remédier  à  rinconvé- 
nient  qui  vient  d*ètre  signalé,  le  ballon  fut  dégonflé 
pour  être  allongé  (1).  Mais,  dès  ce  moment,  le  dirigeable 
Parseval  pouvait  être  considéré  comme  un  instrument 
pratique  qui,  dans  des  limites  assez  étendues  de  vitesse 
propre,  répondait  à  toutes  les  conditions  que  son  inven- 
teur s'était  posées. 

La  «  Motorluftschiff'Sludiengesellschaft  ». 

A  la  même  époque  (fin  juillet  1906),  et  à  l'instigation 
de  l'Empereur,  on  voit  se  fonder  à  Berlin  une  société 
pour  l'étude  du  ballon  à  moteur  {Motorluftschiff - 
Sludiengesellschaft)^  au  capital  d'un  million  de  marks. 
Elle  réunit  les  personnalités  les  plus  marquantes  de  la 
grande  industrie  et  de  la  finance.  Son  but  est  clairement 
exposé  dans  le  discours  d'ouverture  que  prononça 
l'amiral  von  Hollmann,  le  31  juillet  1906,  jour  de  la 
constitution  de  la  société. 

((  Parlant  du  but  poursuivi,  qui  est  l'avancement  de 

.  «  la  technique  et  la  recherche  des  emplois  du  ballon,  en 

((  particulier  du  ballon  dirigeable,   but  qui  doit  être 


(1}  Techmschc  Rundschau  du  29  août  1906. 


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N*  973.  L'AÉROSTATION  MILITAIRE  EN  ALLEMAGNE.  BOl 

«  atteint  par  différents  moyens  :  recherches,  acquisition 
«  et  mise  en  valeur  des  découvertes,  institution  d'expo- 
«  sitions  et  de  prix,  etc.,  Son  Excellence  fit  remarquer 
«  qu'il  ne  s*agit  pas  là  d'une  chose  purement  militaire, 
(c  mais  d'une  œuvre  patriotique  dont  la  mission  est  de 
u  développer  la  technique  de  Taérostation  d*une  manière 
«  et  avec  une  mise  en  œuvre  de  moyens  qui,  malheu- 
f<  reusement,  n'avaient  pas  été  possibles  jusqu'à  présent. 
«  Dès  qucy  par  factioîi  de  la  société^  des  succès  positifs 
H  seront  obtenus^  on  s'adressera  à  ^autorité  militaire  et 
«  on  mettra  à  sa  disposition  les  résultais  acquis,  dont 
«  elle  fera  remploi  qu'elle  jugera  utile  {]),, .  » 

A  côté  d'un  conseil  de  surveillance  et  d'un  comité 
technique  composé  de  membres  de  ce  conseil,  on  choisit 
comme  directeur  le  capitaine  von  Kehler,  qui  faisait 
alors  partie  du  bataillon  d'aérostiers,  et  qui  de  ce  fait 
quitta  le  service  actif  pour  passer  dans  la  réserve. 

L'activité  de  la  nouvelle  société  se  manifeste  immé- 
diatement par  un  voyage  d'études  entrepris  à  l'étranger 
par  le  capitaine  von  Kehler.  A  son  retour  le  conseil  de 
surveillance  et  le  comité  technique  se  réunissent  dans 
une  séance  (octobre  1906)  au  cours  de  laquelle  on  dis- 
cute l'opportunité  de  seconder  les  entreprises  du  général 
Zeppelin  et  du  major  von  Parseval.  Pendant  que  le  pre- 
mier reçoit  à  titre  de  prêt  un  secours  en  argent  exempt 
d'intérêts,  l'invention  du  major  von  Parseval  est  acquise 
à  la  société  avec  tous  ses  droits  pour  la  somme  de 
130,000  marks.  On  se  proposait  en  même  temps  de 
s'assurer  d'une  façon  complète  la  collaboration  de  Tin- 
venteur. 

En  effet,  le  major  von  Parseval  consent  à  quitter  le 
service  bavarois  et  à  se  consacrer  au  service  de  la 
société.  Celle-ci,  obtient  en  même  temps  le  concours  du 


(1)  Allgemeine  Automobil  Zeitung  du  3  août  1906. 


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50S  L'AÉROSTATION  MILITAIRE  EN  ALLEIIAONE.  N*  973. 

capitaine  en  retraite  yod  Krogh,  qui  avait  monté  plu- 
sieurs fois  le  Zeppelin^  et  constamment  piloté  le  Parse- 
valj  dans  tous  ses  voyages  de  1906. 

Après  entente  avec  le  Ministère  de  la  guerre  et 
moyennant  un  faible  loyer,  une  bande  de  terrain  est 
acquise  dans  le  champ  de  tir  de  Tegel.  Sur  cet  espace, 
situé  à  proximité  du  casernement  du  bataillon  d'aéros- 
tiers,  on  entreprend  dès  janvier  4907,  la  construction 
d'un  hangar  destiné  au  dirigeable  qu'on  vient  d'ac- 
quérir. Ce  hangar  entièrement  construit  en  bois  mesure 
80  mètres  de  long,  35  mètre  dé  large  et  ^3  mètres  de 
hauteur  ;  il  est  terminé  en  mai  1907  (1). 

En  avril,  la  société  transporte  ses  bureaux  à  Reinic- 
kendorf  dans  les  locaux  anciennement  occupés  par  1  ob- 
servatoire aéronautique  de  l'Institut  royal  météorologi- 
que, c'est-à-dire  tout  près  de  son  hangar  à  ballon. 

Les  ascensions  du  <(  Parseval  ». 

Après  quelques  modifications  de  détail,  suggérées  par 
Texpérience  acquise  l'année  précédente,  le  ballon  fut 
gonflé  pour  la  première  fois  le  19  août;  mais  A  cause  da 
vent  violent  qui  souffla  le  lendemain  et  les  jours  sui- 
vants, on  résolut  de  retarder  le  premier  départ.  Il  fallait, 
en  effet,  procéder  d'abord  à  une  remise  en  main  de 
l'instrument  et  s'assurer  si  les  changements  qu'on  avait 
apportés  dans  son  organisation,  amenaient  les  résultats 
souhaités.  La  première  ascension  n'eut  lieu  que  le 
26  août  vers  7  heures  du  soir.  De  cette  date  jusqu'à  la 
fin  de  septembre  le  ballon  accomplit  dix-huit  ascensions 
dont  deux  le  5  septembre  et  fut  rempli  trois  fois.  Seize  de 


(1)  Voir  dans  VAUgcmeine  AutomohiUZeitung  du  29  mars  1907, 
l'article  relatif  à  l'apparition  du  premier  Annuaire  de  la  Motorluftschi/f- 
SiudiengeseUschafi, 


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N»  973.  L'AÉROSTATION  MILITAIRE  EN  ALLEMAGNE.  503 

ces  ascensions  furent  consacrées  à  des  expériences;  leur 
durée  fut  courte  et  la  distance  parcourue  peu  considé- 
rable ;  deux  autres  peuvent  être  qualifiées  de  vrais 
voyages  aériens. 

Les  deux  ascensions  d'expérience  du  S  septembre  ne 
furent  pas  exemptes  de  danger.  Le  capitaine  von  Krogh 
écrit  à  ce  sujet  (1)  ce  qui  suit  : 

«  Les  mesures  de  la  vitesse  du  vent  faites  par  le 
((  bataillon  d  aérostiers  de  6  h.  30  à  7  h.  28  du  matin  don- 
«  nèrent  à  peu  près  4™, 5  par  seconde,  diminuant  gra- 
u  duellement  jusqu'à  3°", 2.  Les  autres  stations  avaient 
«  envoyé  des  valeurs  analogues,  le  temps  était  clair,  si 
«  bien  que  les  conditions  préparatoires  nécessaires  pour 
((  pouvoir  accomplir  un  long  voyage  aérien  paraissaient 
«  très  favorables.  A  9  h.  14  du  matin,  le  ballon  s'éleva 
«  avec  une  inclinaison  de  S  degrés  de  la  pointe  avant 
»  au-dessus  de  Thorizontale.  Dans  la  nacelle  :  capitaines 
«  von  Kehler  et  von  Krogh  pour  la  direction,  chauffeurs 
«  Keidel  et  Troschwitz  pour  la  conduite  du  moteur. 
«  Au  moment  où  le  ballon  atteignait  à  une  allure  aisée, 
((  et  à  50  mètres  de  hauteur,  la  partie  Ouest  du  champ 
«  de  tir  de  Tegel,  limitée  par  la  forêt,  il  fut  fortement 
«  pressé  vers  le  bas  par  un  courant  d'air  vertical;  on 
c(  combattit  cette  tendance  à  descendre  en  jetant  envi- 
«  ron  20  kilogrammes  de  lest  et  disposant  de  nouveau 
«  la  pointe  avant  vers  le  haut  ;  on  atteignit  ainsi,  à  une 
«  hauteur  de  200  mètres,  un  air  calme  dans  lequel  la 
«  marche  fut  continuée  horizontalement.  » 

L'après-midi  du  même  jour,  une  nouvelle  ascension 
eut  lieu  à  4  h.  45.  «  Peu  de  temps  après  le  départ  et  à 
«  peu  près  au  même  endroit  que  le  matin,  le  ballon 
«  étant  à  une  faible  hauteur,  fut  fortement  pressé  vers 
«  le  bas.  Cela  tenait  de  nouveau  à  un  courant  d'air  ver- 


(1)  AUgemeine  Automobil-Zeitung  du  10  octobre  1907, 


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504  L'AÉROSTÀTION  MILITÀIRB  EN  ALLEMAGNB.  N«  973. 

<c  ticaly  comme  il  s'eD  produit  souvent  à  peu  de  hauteur, 
«  (l'expérience  l'indique)  dans  le  voisinage  des  bois.  Bien 
<i  que  le  ballonnet  arrière  fut  alourdi  par  de  Tair,  le 
«  ballon  inclina  sa  pointe  avant  vers  le  bas  et  s'approcha 
«  à  environ  10  mètres  de  la  terre  ;  le  choc  fut  évité  par 
((  un  ralentissement  du  moteur  et  l'abandon  d'un  peu 
«  de  lest,  puis  on  s'éleva  lentement  vers  le  Nord  dans  la 
«  direction  de  Tegel  jusqu'à  une  hauteur  d'environ 
«  200  mètres,  où  on  reprit  la  position  horizontale.  » 

Le  premier  des  voyages  s'effectua  le  9  septembre, 
avec  les  restes  du  deuxième  remplissage.  Le  départ  eut 
lieu  à  8  heures  du  soir  avec  quatre  passagers.  A  10  h.  30, 
le  ballon  atterrit  normalement  aux  environ  de  Jûterbog 
après  avoir  parcouru  environ  100  kilomètres. 

Le  deuxième  voyage  fut  entrepris  le  28  septembre 
avec  les  restes  du  troisième  remplissage.  Le  ballon,  em- 
portant encore  quatre  personnes,  s'éleva  à  3  h.  10  de 
l'après-midi.  Le  voyage  se  termina  le  lendemain  à 
4  h.  30  du  matin,  par  un  atterrissage  sur  Tlle  de  Texel 
(Hollande).  La  durée  totale  de  l'épreuve  était  donc  de 
treize  heures  et  la  distance  d'environ  600  kilomètres. 

«  Si  nous  passons  rapidement  en  revue  ce  qu'a  accom- 
«  pli  le  Parseval  pendant  la  période  mentionnée,  écrit 
«  son  pilote  le  capitaine  von  Krogh,  on  trouve  qu'avec 
«  trois  remplissages  il  a  effectué  quinze  ascensions 
«  d'essais  et  que  de  plus  avec  les  restes  du  second  et  du 
((  troisième  remplissage,  il  a  aussi  fait   deux  voyages 

<(  libres Le  ballon  a  montré  dans  toutes  les  ascen- 

«  sions,  une  bonne  stabilité,  une  aptitude  croissante  à 
«  être  gouverné  en  hauteur  par  le  gouvernail  dyna- 
«  mique  (aptitude  complète  à  la  fin  des  essais)  une 
«  maniabilité  horizontale  constamment  bonne,  répoo- 
«  dant  à  toutes  les  éventualités  et  une  facilité  d'atter- 
((  rissage  sûre,  extraordinairement  bonne,  dans  les 
«  circonstances  les  plus  variées.  La  vitesse  propre  a 
«  atteint   10  mètres  par  seconde  avec    800    tours  du 


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N«  9:3.  L'AÉROSTATION  MILITAIRE  EN  ALLEMAGNE.  605 

«  moteur  et  12  à  13  mètres  avec  1,000  tours.  Il  est  à 
«  espérer  qu'elle  pourra  être  encore  augmentée.  Les 
«  recherches  dans  ce  but  vont  être  immédiatement  entre- 
«  prises  {{).  » 

Description  sommaire  du  «  Parseval  »  modèle  1907 . 

La  forme  extérieure  est  presque  semblable  à  celle  du 
ballon  cerf-volant.  C'est  un  cylindre  terminé  par  deux 
surfaces  allongées,  celle  d'arrière  étant  un  peu  plus 
allongée  que  celle  d'avant.  L'ensemble  offre  une  lon- 
gueur de  50  mètres  et  un  diamètre  de  8°*,90. 

Les  particularités  principales  du  système  sont  : 

1^  La  présence  à  l'intérieur  du  ballon  de  deux  bal- 
lonnets dont  l'emploi  dispense  de  se  servir  de  gouver- 
nail de  hauteur  ; 

2®  Le  mode  de  suspension  de  la  nacelle; 

3°  L'emploi  d'une  hélice  non  rigide,  qui  ne  se  tend 
que  sous  l'influence  de  la  force  centrifuge,  quand  le 
moteur  est  mis  en  mouvement. 

Les  ballonnets  sont  placés  l'un  à  l'avant,  l'autre  à 
l'arrière  du  ballon.  lis  ne  servent  pas  seulement,  comme 
dans  le  ballon  cerf-volant,  à  compenser  les  pertes  de 
gaz  et  à  conserver  au  ballon  la  rigidité  de  sa  forme  : 
un  ventilateur  actionné  par  le  moteur  peut  envoyer, 
dans  les  ballonnets,  de  l'air  à  une  pression  d'environ 
30  millimètres  d'eau . 

Dans  la  situation  indiquée  par  le  croquis,  la  soupape 
de  sortie  de  l'air  dans  le  ballonnet  d'avant  est  ouverte  ; 
la  soupape  d'entrée  est  fermée  ;  ce  ballonnet  se  vide. 
En  même  temps,  la  soupape  d'entrée  de  l'air  dans  le 
ballonnet  d'arrière  est  ouverte,  la  soupape  de  sortie  est 
fermée  ;  le  ventilateur  envoie  de  l'air  exclusivement  dans 


{\)  AUgemeine  Automobil-Zeilung  du  il  octobre  ^907. 


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L'AiROSTÂTION  MIUTAIRB  BN  ALLEMAONE. 


K»  973. 


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N«  973.  L'AÉROSTÂTiON  MILITAIRE  EN  ALLEMAGNE.  507 

le  balloiinet  d'arrière  qui  se  remplit.  Il  en  résulte  que 
le  ballon^  devenu  plus  lourd  par  derrière,  élève  sa 
pointe  d*avant  etse  présente  obliquement  à  l'air;  si  en 
même  temps  Thélice  le  pousse  en  avant,  la  surface 
entière  du  ballon  fait  Toffice  de  gouvernail  en  hauteur 
et  celui-ci  s'élève  dans  l'atmosphère.  On  peut  obtenir 
ainsi,  et  sans  jeter  de  lest,  des  différences  de  hauteur  de 
300  mètres;  c'est  le  gouvernail  dynamique.  Une  corde 
glissant  snr  des  poulies  relie  les  ballonnets;  elle  agit 
directement  sur  la  soupape  de  sortie  du  gaz,  placée  à  la 
partie  supérieure  du  ballon  ;  celle-ci  s'ouvre,  par  ten- 
sion de  la  corde,  lorsque  la  pression  du  gaz  chasse  à  la 
fois  l'air  des  deux  ballonnets. 

La  nacelle  est  accrochée,  assez  bas  sous  le  ballon,  par 
un  ensemble  de  cordes  fixées  au  ballon  suivant  deux 
génératrices  médianes  de  la  partie  cylindrique  et  sans 
l'intermédiaire  d'un  filet;  les  cordes  verticales  de  sus- 
pension sont  seules  fixées  à  la  nacelle;  les  cordes 
obliques  soutiennent  simplement  celle-ci  au  moyen  de 
poulies  sur  lesquelles  elles  courent,  de  sorte  que  la 
nacelle  peut  prendre  par  rapport  au  ballon  un  mouve- 
ment pendulaire  d'avant  en  arrière  et  réciproquement, 
tout  en  restant  parallèle  à  son  axe . 

L'hélice,  dont  les  branches  ne  se  tendent  que  quand 
le  moteur  est  en  marche,  est  placée  sur  un  échafaudage 
au-dessus  de  la  nacelle,  assez  haut  pour  qu'elle  ne  puisse 
exercer  sur  le  ballon  aucune  action  de  bascule.  Lors- 
qu'elle est  mise  en  mouvement,  elle  entraine  d'abord  la 
nacelle  qui,  par  suite  de  son  mode  de  suspension,  se 
déplace  vers  l'avant,  en  précédant  quelque  peu  le  bal- 
lon. Celui-ci  vient  ensuite,  son  grand  axe  restant  dans  la 
direction  de  la  marche. 

Les  surfaces  de  stabilisation  sont  placées  à  larrière  et 
sur  les  lignes  médianes;  fabriquées  avec  de  l'étoffe  i 
ballon,  elles  sont  maintenues  rigides  au  moyen  d'air 
qu'on  y  a  insufflé.  Cette  disposition,  qui  n'a  pas  donné 


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808  L'AËROSTATION  MILITAIRE  EN  ALLEMAGNE.  N«  973. 

satisfaction,  avait  pour  but  d'éviter  les  détériorations 
provenant  de  chocs  contre  la  terre  ou  les  obstacles  natu- 
rels, dans  le  cas  d'un  atterrissement  difficile. 

Le  gouvernail  de  direction  est  placé  derrière  la  sur- 
face de  stabilisation  en  direction  ;  il  est  actionné  par  une 
ccrde  et  un  volant. 

Le  moteur  Daimier,  à  quatre  cylindres,  développe 
83  chevaux. 

Le  ballon  peut  emporter  400  kilogrammes  de  matière 
combustible  et  300  kilogrammes  de  lest,  ce  qui  est  suf- 
fisant pour  dix  heures  de  voyage.  Il  est  muni  de  cordes 
de  retenue  qui  pendent  librement  et  d'une  corde  guide- 
ropede  150  mètres  de  long. 

Lactivité  de  la   Société  d'éludés  du    ballon  à  moteur 
efi  1907-1908. 

La  société  ne  se  borna  pas,  en  1907,  à  la  série  d'as- 
censions  du  Parseval.  Pendant  que  l'expérience  journa- 
lière de  la  campagne  d'été  et  d'automne  de  4907  ame- 
nait des  améliorations  et  des  perfectionnement^s  dans 
l'aménagement  du  ballon,  la  société  procédait  à  l'éla- 
boration des  plans  de  deux  autres  dirigeables. 

Le  premier,  établi  sur  la  commande  du  Ministère  de 
la  guerre  prussien,  et  ne  devant  être  accepté  par  lui 
qu'après  avoir  subi  des  épreuves  déterminées,  devait, 
dans  son  ensemble,  être  identique  au  type  déjà  cons- 
truit, un  peu  plus  grand  seulement,  et  avec  un  moteur 
Daimier  de  100  chevaux.  Ce  dernier  dirigeable,  achevé 
en  mai  1908,  a  exécuté,  cette  année  même,  une  série 
d'essais  sous  le  nom  de  Parseval  nP  S. 

Le  second  projet  vise  un  ballon  beaucoup  plus  grand 
(4,500  mètres  cubes),  qui  doit  être  mû  par  deux  moteurs 
de  110  chevaux  chacun  et  par  deux  hélices,  placées  sur 
les  côtés  du  ballon.  Ce  dirigeable  n'est  pas  encore  réalisé 
(décembre  1908). 


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N»  973.  L'AÉROSTATION  MILITAIRE  EN  ALLBMAGNB.  609 

On  citera  enfin,  et  seulement  pour  mémoire,  un  projet 
de  ballon  à  moteur  beaucoup  plus  petit  que  les  précé- 
dents et  destiné  à  devenir  surtout  un  engin  de  sport. 

Vers  la  fin  de  Tannée  1907«  à  l'instigation  et  sous  la 
direction  de  la  Société  d'études  du  ballon  à  moteur,  il 
s'est  créé,  sous  le  nom  d' Aéro-Club  allemand,  une 
société  qui  a  pour  but  de  se  vouer  exclusivement  au 
sport  des  ballons  dirigeables.  Toutes  les  installations  de 
Reînickendorf  sont  à  la  disposition  de  ses  membres  (1). 

La  même  société  d'études  a  favorisé  la  création  d'une 
société  de  construction  de  dirigeables  fondée,  sous  le 
titre  de  Luftfahrzeug-Gesellschaft  m.  b,  H.  (Compagnie 
de  construction  d'aéronefs  avec  responsabilité  limitée.) 

Elle  a  enfin  créé  à  Bitterfeld  un  établissement  de 
gonflement  et  de  refuge  pour  dirigeables  (2). 

Le  «  Parseval  »   n®  2  et  la  campagne  d'essais 
de  1908. 

On  a  vu  plus  haut  que  l'expérience  de  la  campagne 
de  1907  amena  le  major  von  Parseval,  non  à  modifier 
son  système,  mais  à  le  perfectionner.  Le  Parseval  n^  2, 
destiné  à  l'armée  allemande,  est  le  résultat  de  ces  per- 
fectionnements. Il  mesure  58  mètres  de  long,  Q^'fBO  de 
diamètre  et  cube  environ  3,800  mètres  cubes.  A  l'ar- 
rière, sa  forme  est  beaucoup  plus  allongée  que  celle  du 
modèle  1907.  Le  moteur  a  une  force  de  100  chevaux;  la 
vitesse  maxima  est  de  14  mètres  par  seconde.  Les  sur- 
faces de  stabilisation  sont  constituées  par  des  cadres  en 
bois  sur  lesquels  est  tendue  de  l'étoffe  à  ballon.  Le  côté 
tourné  vers  la  direction  de  la  marche  reste  ouvert; 
il  en  résulte  que  l'air  s'engouffre  à  l'intérieur  de  la 


(1)  AUgemeine  Automobil-Zeitung  du  13  décembre  1907. 

(2)  Kôlnische  Zeitung  du  20  juin  1908. 


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540  L*AÉROSTATION  MILITAIRE  EN  ALLEMAGNE.  N*  973. 

surface  de  stabilisation  et  la  maintient  absolament 
rigide. 

Les  ballonnets  peovent  contenir  jusqu'à  4 ,200  mètres, 
cubes  d*air  lorsqu'ils  sont  complètement  remplis.  Au 
départ,  en  tenant  compte  de  la  quantité  d'air  qui  y 
est  contenue  et  qui  est  nécessaire  pour  assurer  la  direc- 
tion en  hauteur,  le  ballon  possède  une  force  ascension- 
nelle d'environ  3,800  kilogrammes  lorsqu^il  est  rempli 
de  gaz  neuf. 

Or,  les  poids  de  ses  différentes  parties  sont  lès  sui- 
vants : 

Enveloppe 750  kilogr. 

Cordes  de  rt-teaue  et  de  suspension  de  la  nacelle.  100     — 

Corde  guide-rope iOO     — 

Nacelle  avec  moteur,  béiioe,  etc i  ,300     — 

Benzine,  eau  et  huile 400     — 

Divers  (environ) 200      — 

Il  reste  donc  environ  800  kilogrammes  disponibles 
pour  les  voyageurs  et  le  lest. 

En  fait,  le  Parseval  n^  S  sl  fait  toutes  ses  ascensions 
avec  cinq  ou  six  passagers. 

Le  ballon  a  été  gonflé  dans  les  premiers  jours  de  juil- 
let. Pour  diverses  raisons,  en  partie  à  cause  de  la  vio- 
lence persistante  du  vent,  sa  première  ascension  ne  put 
avoir  lieu  que  le  13  août  au  soir.  Elle  dura  en  tout  une 
demi-heure  par  un  vent  dont  la  vitesse  atteignit  parfois 
10  mètres. 

Du  13  au  22  août,  le  ballon  exécuta  douze  ascensions, 
parmi  lesquelles  une  le  17  et  une  le  22,  sont  particuliè- 
rement intéressantes. 

Le  47,  après  une  sortie  dans  laquelle  il  réalisa 
14  mètres  de  vitesse  propre,  il  s'éleva,  une  deuxième 
fois  vers  midi,  avec  six  passagers.  Mais  il  se  trouva 
bientôt  pris  à  une  assez  grande  hauteur,  dans  un  nuage 
orageux,  dans  lequel  son  gaz  se  contracta  de  telle  sorte 


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N«  973.  L'AÉROSTATION  MILITAIRE  EN  ALLEMAGNE.  5^1 

que  Fenveloppe  menaçait  de  perdre  sa  forme  rigide.  On 
ne  fut  pas  en  mesure  d'envoyer  par  le  ventilateur  assez 
d'air  dans  les  ballonnets  pour  rétablir  la  rigidité  du 
ballon.  Il  fallut  atterrir  au  plus  vite,  tout  en  atténuant 
la  chute  au  moyen  de  lest.  Dans  cette  dernière  opéra- 
tion, le  capitaine  von  Krogh,  pris  entre  le  bord  de  la 
nacelle  et  la  roue  du  gouvernail  eut  l'avant-bras  gauche 
fracturé.  Le  ballon  n*était  pas  endommagé  et  put  sortir 
le  jour  même,  pour  la  troisième  fois,  vers  7  heures  du 
soir. 

Le  20  août,  il  emporte  comme  passager  le  duc  de 
Saxe-Altenbourg,  président  de  TAéro-Club  allemand. 

Le  22,  en  présence  du  chef  d'état-major  général,  il 
sort  de  nouveau  vers  40  heures  du  matin  et  est  bientôt 
forcé  d'atterrir  par  suite  d'une  avarie  au  ventilateur. 
Cette  avarie  donna  l'occasion  d'exécuter  une  manœuvre 
d'atterrissement  qui  s'effectua  normalement  au  moyen 
du  fuseau  de  déchirure.  Ce  ballon  fut  ramené  le  même 
jour  sur  deux  voitures  à  Reinickendorf. 

Au  commencement  de  septembre,  le  Parseval  n^  S 
devait  subir  les  épreuves  de  livraison  exigées  par  le 
Ministère  de  la  guerre  prussien. 

Au  dire  de  la  presse  (1)  ces  épreuves,  dont  la  nature 
devait  être  conforme  aux  nécessités  de  la  guerre,  avaient 
été  établies  en  prenant  pour  base  une  situation  tactique, 
appropriée  à  la  mission  qui  pourrait  être  confiée  au 
Parseval  en  temps  de  guerre. 

Il  réussit,  le  15,  l'épreuve  de  durée  par  un  voyage 
non  interrompu  de  11  h.  30  dans  lequel  il  atteignit,  au 
retour,  l'attitude  de  600  mètres. 

Le  lendemain  16,  il  devait,  de  concert  avec  le  diri- 
geable militaire,  se  rendre  au  «  Bornstedter  Feld  »,  près 
Potsdam,  pour  y  être  présenté  à  l'Empereur. 


(1)  Berliner  Tageblatt  du  19  août  1908. 


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512  L'A&ROSTÀTION  MILITAIRE  EN  ALLEMAONB.  N«  973. 

Ua  vent  de  14  mètres  i  la  seconde  soufflait  dans  les 
hautes  couches  de  Tatmosphère,  pendant  qu'à  la  surface 
du  sol  tout  était  calme.  La  sortie  eut  lieu  vers  9  heures 
du  matin.  Le  ballon,  luttant  péniblement  contre  le  vent, 
passait,  à  9  h.  30,  au-dessus  de  Gruoewald  ;  quelques 
minutes  plus  tard  il  se  plia  soudain  à  angle  droit  en  son 
milieu  et  tomba  rapidement;  une  moitié  du  ballon  fut 
arrêtée  par  le  toit  d'une  villa,  l'autre  par  un  bois  de 
pins  situé  à  proximité  ;  la  nacelle  resta  intacte  ainsi  que 
le  moteur  ;  aucun  des  passagers  ne  fut  blessé.  Quant  à 
l'enveloppe,  elle  était  complètement  déchirée. 

L'accident  était  dû  à  la  rupture,  sous  l'action  du  vent 
violent,  de  la  surface  gauche  de  la  stabilisation  dont  le 
cadre  en  bois,  pénétrant  dans  le  corps  du  ballon,  y  occa- 
sionna deux  grandes  déchirures  par  où  le  gaz  s'échappa 
rapidement. 

Les  réparations  ont  nécessité  un  mois  de  travail,  et 
c'est  seulement  le  22  octobre  que  le  Parseval  n®  ?  a  pu 
tenter  une  nouvelle  ascension.  Cette  première  sortie, 
d'une  heure  seulement,  avait  pour  but  d'expérimeoter 
un  nouveau  mode  de  montage  de  l'hélice. 

Le  23,  nouvelle  sort'ie  pour  tenter  Tépreuve  de  hau- 
teur imposée  par  l'autorité  militaire.  Le  ballon  monta 
jusqu'à  4,000  mètres  par  la  seule  action  des  ballonnets, 
et  de  1,000  à  1,500  mètres,  en  jetant  du  lest.  11  navigua 
ensuite  pendant  une  heure  à  une  altitude  comprise  entre 
1,500  et  1,600  mètres,  puis  commença  à  descendre  gra- 
duellement jusqu*à  100  mètres  au-dessus  du  sol.  Il  est 
probable  qu'il  fut  alors  saisi  par  un  courant  descendant, 
jeté  sur  les  arbres  bordant  le  champ  de  tir  et  dut  être 
immédiatement  dégonflé. 

Les  comptes  rendus  relatifs  à  la  fin  de  l'ascension 
sont  peu  concordants.  D'après  les  uns,  le  ballon  n'aurait 
subi  aucune  avarie  sérieuse;  d'après  les  autres,  l'enve- 
loppe aurait  été  crevée. 

De  fait,  ce  n'est  que  le  28  novembre  que  le  Parseval 


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N»  973.  L'AÉROSTATION  MILITAIRE  BN  ALLEMAGNE.  513 

n®  2  a  tenté  une  nouvelle  sortie  (1).  Il  a  évolué  ce  jouiMà 
devant  la  commission  chargée  de  le  recevoir  et  aurait 
effectué  convenablement  sa  dernière  sortie  d'essai.  La 
décision  du  Ministère  de  la  Guerre  à  son  sujet,  tenue 
secrète  pendant  quelques  jours,  est  maintenant  connue. 
Il  est  acquis  par  Tadministration  militaire. 

LE  SYSTÈME  DEMI-RIGIDE. 

Ce  système  a  été  adopté  par  le  major  Gross,  comman- 
dant le  bataillon  d'aérostiers,  pour  la  construction  du 
dirigeable  militaire.  Les  lignes  suivantes,  extraites  de 
VAUgemeine  Automobil-Zeitiing  (2),  éclairent  et  expli- 
quent les  origines  de  cette  construction  : 

((  L'attitude  expectante  qu'a  observée  dès  le  début 
«  Tadministration  militaire  allemande  à  Tégard  des 
a  recherches  aéronautiques  de  Santos*Dumont  et  des 
M  frères  Lebaudy,  et  le  platonique  intérêt  qui  s'était  tout 
«  au  plus  manifesté  sous  forme  d'encouragement  moral 
tt  aux  constructeurs  allemands  d'aérostats,  ont  fait  place 
«  depuis  l'automne  dernier  à  une  activité  fébrile.  Après 
«  les  expériences  tentées  avec  le  ballon  militaire  fran- 
«  çais  Lebaudy  II  qui,  en  1905,  a  parcouru  des  distances 
«  appréciables  et  qui,  sous  ce  rapport,  comme  sous  celui 
«  de  la  stabilité  et  de  la  sûreté  de  ses  évolutions,  a  paru 
c(  posséder  une  certaine  aptitude  au  service  de  guerre, 
«  le  Ministère  de  la  guerre  crut  devoir  sortir  de  sa 
«  réserve.  A  côté  des  entreprises  privées  du  comte 
t(  Zeppelin  et  du  major  von  Parseval,  il  résolut,  par 
«  remploi  de  moyens  pécuniaires  suffisants,  de  prendre 
«  lui-même  en  main  la  création  d'un  ballon  dirigeable, 
u  et  en  confia  la  construction  au  major  Gross,  aéronaute 
«  bien  connu  et  commandant  du  bataillon  d'aérosliers. 
«  Par  suite,  le  major  Gross,  secondé  par  l'ingénieur 


(i)  Berliner  Tageblatt  du  29  novembre  19J8. 
(2)  Numéro  du  t  août  4907. 


33 


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514  L'AÈROSTATION  MiLITAlRB  EN  ALLEMAGNE.  N*  973. 

«  Basenach,  appelé  dans  ce  bat,  a  employé  les  mois 
c(  d'hiver  A  établir  le  modèle  d'un  ballon  qui,  comme  le 
«  dirigeable  des  frères  Lebaudy,  appartient  au  système 
«  demi-rigide.  Le  ballon  qui  est  destiné  en  principe  à 
«  servir  de  type  A  une  flottille  allemande  de  dirigeables 
«  militaires,  se  trouva  ainsi  réalisé  au  courant  de  Thiver  ; 
((  ses  commencements  furent  modestes.  Pendant  les 
«  jours  calmes,  des  essais  de  marche  étaient  entrepris 
«  sur  le  champ  de  tir  de  Tegel  avec  le  ballon,  tenu 
«  soit  au  cAble,  soit  par  les  cordes  de  retenue;  ces  essais 
«  étaient  de  plus  en  plus  satisfaisants;  de  pins,  on 
«  réussit,  par  l'addition  successive  de  nouvelles  bandes 
<(  d'étoffe,  à  atteindre  la  capacité  non  négligeable  du 
«  corps  de  ballon  actuel  dont  la  force  ascensionnelle 
((  permet  d'enlever  trois  personnes.  Dès  le  commence- 
«  ment,  le  capitaine  Sperling  et  Tingénieur  Basenach 
(c  se  consacrèrent  au  gouvernail  et  au  moteur. 

(c  L'été  arriva  au  cours  de  ce  travail  appliqué  et 
«  silencieux,  qui  avait  pour  objet  les  problèmes  dif- 
((  iiciles  de  la  construction.  Cette  saison,  par  suite  de 
«  circonstances  météorologiques  spéciales,  offrit  toujours 
«  des  journées  de  vent  faible  et  on  put  alors  se  livrer 
«  complètement  au  travail  en  plein  air.  Si  jusqu'à  ce 
v<  moment  un  voile  épais  avait  recouvert  le  secret  du 
'(  bataillon  d'aérostiers,  les  résultats  obtenus  cette  même 
((  année  par  le  dirigeable  français  Patrie,  étaient  de 
«  nature  à  le  soulever  brusquement.  En  réponse  aux 
((  prétentions  françaises  relatives  à  une  prétendue 
«  avance  considérable  de  leur  aéronautique  militaire,  le 
'<  ballon  du  major  Gross  entreprit,  le  24  juillet  un  pre- 
«  mier  voyage  important,  qui  s'établit  d'une  manière 
«  heureuse  comme  un  record  de  durée.  Pendant  que  le 
«  Lehaudy  II y  en  1905,  était  resté  en  Tair,  une  fois 
((  3  h.  li  et  une  autre  fois  3  h.  25  (le  temps  le  plus  long 
«  pour  le  Patrie  étant  seulement  de  1  h.  13),  le  diri- 
«  geable  allemand  revient  à  son  point  de  départ  après 


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N*  973.  L'AâROSTATION  MIUTAIRB  EN  ALLEMAGNE.  545 

«  un  voyage  de  3  h.  30.  Pendant  ce  voyage  il  se 
ce  montra  à  Spandau  et  Cbarlottembourg  et  surprit  les 
c<  spectateurs  par  la  sûreté  de  ses  évolutions.  » 

Le  lendemain,  il  sortit  deux  fois,  et  le  29  il  évolua 
au-dessus  de  Beriin. 

Les  premières  sorties  du  dirigeable  militaire  furent 
accueillies  en  Allemagne  avec  une  satisfaction  visible. 
On  se  défendit  alors  d'avoir  voulu  imiter  les  ballons 
Lebaudy. 

a  Les  deux  aérostats,  appartiennent,  il  est  vrai  au 
«  même  type,  demi-rigide,  qui  est  aussi  considéré  en 
«  Allemagne  depuis  des  années,  par  les  autorités  compé- 
«  tentes,  comme  celui  qui  peut  donner  immédiatement 
c<  le  plus  de  perspectives  de  réussite.  Ils  montrent  par 
«  suite,  dans  le  principe  de  leur  construction,  une  pa- 
«  rente  naturelle,  mais  malgré  cela  ils  sont  complète- 
ce  ment  différents  l'un  de  l'autre  et  —  ce  que  nous  pou- 
«  vous  particulièrement  affirmer  —  ils  sont  bien  les 
((  œuvres  propres  de  leurs  ingénieurs  respectifs.  Le  type 
c<  demi-rigide  ne  peut  d'ailleurs  pas  être  considéré 
«  comme  une  construction  spéciale  au  ballon  Lebaudy, 
«  car  déjà  Hânlein,  Renard,  Santos-Dumont  et  autres 
«  ont  employé  pour  obtenir  la  rigidité  du  grand  axe  de 
«  leurs  ballons  allongés  (maintenus  constants  dans  leur 
(c  forme  par  une  surpression  intérieure) ,  une  construc- 
«  tion  grillagée  rigide  qui  était  différente  de  celle  du 
«  ballon  JuUiot  et  reliée  autrement  à  Tenveloppe.  On 
«  peut  d'autant  moins  parler  de  ressemblance  entre  le 
«  Jm/Zzo^  et  le  ballon  militaire  allemand  construit  jusque 
«  dans  ses  plus  petits  détails  avec  des  matières  aile- 
«  mandes^  que  les  parties  les  plus  essentielles  de  ce 
«  dernier,  —  machines  et  propulseur,  —  par  exemple, 
«  sont  tout  à  fait  différentes  de  celles  du  ballon  fran- 
«  çais  (1).  » 

(1)  Illustrierte  aeronautische  Mitteilungen  de  septembre  1907. 


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fi46  L'AÉROSTATION  MILITAIRE  EN  ALLEMAGNE.  N*  973. 

Il  semble  que  ce  n*est  pas  tant  par  le  moteur  et  le 
propulseur  que  les  deux  aérostats  sout  surtout  différents 
mais  bien  par  la  manière  dont  la  stabilité  a  été  comprise 
dans  les  deux  cas.  Le  modèle  allemand,  qui  a  évolué  en 
1907  et  qui  possède  d'ailleurs  une  forme  moins  alloogée 
que  celle  des  ballons  Lebaudy,  a  ses  surfaces  de  stabili- 
sation latérale  et  horizontale  placées  immédiatement  à 
l'arrière  de  la  plate-forme  rigide  et  au-dessous  de  fenve- 
loppe^  près  du  gouvernail  de  direction. 

Le  même  dirigeable  a  exécuté,  le  2  janvier  1908, 
deux  ascensions  successives  devant  les  généraux  et  offi- 
ciers venus  à  Berlin  à  Toccasion  des  réceptions  du  nou- 
vel an. 

«  En  général  on  a  eu  Timpression  que  ce  ballon 
«  militaire,  qui  n'est  en  quelque  sorte  qu'un  modèle 
((  d'expérience  et  qui  doit  bientôt  être  utilisé  — quand 
«  il  sera  construit  avec  de  plus  grandes  dimensions  — 
'<  sera  capable  d'accomplir  bien  plus  que  son  inventeur 
«  n'avait  promis  (1).  » 

Ce  type  réduit  a  un  volume  d'environ  1,800  mètres 
cubes. 

Les  expériences  entreprises  avec  lui  ont  dû  être  sur- 
fisamment  concluantes,  car  au  commencement  de  1908, 
le  major  Gross  mettait  en  chantier  un  modèle  plus 
grand  dont  la  première  sortie  a  eu  lieu  le  30  juin. 

«  Le  nouvel  aérostat  a  66  mètres  de  long,  un  diamètre 
«  de  11  mètres  et  un  volume  de  4,500  mètres  cubes. 
c(  Le  ballon  est  du  type  demi-rigide  et  son  enveloppe, 
«  montée  sur  un  bâti  de  tubes  d'acier,  porte  une  nacelle 
«  longue  de  8  mètres  et  large  de  l^'fSO,  qui  est  aussi 
«  formée  de  tubes  d'acier.  Dans  la  nacelle,  qui  peut 
«  contenir  de  six  à  huit  personnes,  se  trouvent  deux 
«  moteurs  KOrting  de  chacun  75  chevaux.  Chacun  d'eux 


(t)  Kôlnische  Zeitung  du  3  janvier  1908. 


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■T»^ 


N*  973.  L'AÉROSTATION  MILITAIRE  EN  ALLEMAGNE.  517 

«  actionne  un  propulseur  en  acier  à  trois  ailettes.  Les 
«  propulseurs  sont  placés  au-dessus  de  la  nacelle,  sous  et 
«  contre  le  ballon»  à  la  quille  duquel  ils  sont  fixés  ;  le 
(c  ballon  contient  deux  ballonnets  qui  maintiennent 
«  tendue  son  enveloppe.  La  direction  latérale  agit  comme 
«  le  gouvernail  d'un  bateau  et  est,  comme  celui-ci  à  la 
«  partie  arrière  du  bâti.  La  direction  en  hauteur,  qui 
f<  était  assurée  dans  Tancien  modèle  par  un  poids 
(c  mobile,  l'est  maintenant  à  titre  d'essai  par  une  surface 
«  cellulaire.  Le  1^^  juillet,  le  ballon,  pendant  sa  troi- 
«  sième  ascension  d'essai,  fut  entraîné  par  un  tour- 
ce  billon  ascendant  et  forcé  d'atterrir  à  Grûuewald  ;  les 
ce  avaries  furent  légères  et  elles  seront  bientôt  répa- 
rt rées.  Le  ballon  terminera  alors  sans  délai  ses  voyages 
Cl  d'essai  (1).  » 

En  réalité,  Taccident  du  i«'  juillet  fut  moins  simple 
que  la  précédente  citation  ne  semble  l'indiquer.  Le  ballon 
était  sorti  vers  4  h.  30  du  soir  par  un  temps  calme  et 
clair,  emportant  sept  passagers  ;  il  évoluait  avec  aisance, 
lorsque  vers  5  h.  30,  il  se  dirigea  rapidement  vers  le 
Grûnewald,  fut  attiré  jusqu'à  une  hauteur  d'environ 
1,600  mètres  et  pris  dans  un  tourbillon;  il  sembla 
ensuite  s'arrêter  au-dessus  d'Ëîchkamp,  puis,  soudain, 
descendit  presque  perpendiculairement  en  s'approchant 
du  sommet  des  pins.  La  partie  arrière,  qui  avait  perdu 
sa  forme,  toucha  la  première  les  arbres  et  adoucit  la 
violence  de  la  chute  ;  la  partie  avant  restait  en  l'air  et 
conserva  encore,  après  que  la  partie  arrière  de  la  quille 
eut  pris  contact  avec  les  arbres,  assez  de  force  ascen- 
sionnelle pour  préserver  d'un  choc  la  nacelle  et  les  pas- 
sagers. Ceux-ci  purent  péniblement  sortir  d'embarras; 
le  sauvetage  du  ballon  fut  très  difficile;  le  moteur,  les 
hélices  durent  être  retirés  isolément;  comme  le  ballon 


(1)  Kriegitechnische  ZeUchrift,  7®  livraison  de  1908. 


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6«8  L'AÉROSTATION  MILITAIRB  BN  ALLEMAGNE.         N«  973. 

était  encore  en  partie  rempli,  il  fallut  le  maintenir  soli- 
dement de  peur  qu'il  ne  s'enlevât  de  nouveau;  au  bout 
d'une  heure  seulement  il  s'affaissa  lorsqu'il  fut  complè- 
tement vide  de  gaz. 

Le  major  Sperling,  interrogé  sur  les  causes  de  l'acci- 
dent, s'est  exprimé  ainsi  : 

«  Notre  dirigeable  s'était  élevé  par  un  vent  moyen.  Au 
«  moment  où,  après  un  parcours  d'une  heure,  il  se  troa- 
<c  vait  dans  le  voisinage  du  Grûnewald,  il  fut  attiré  à 
«  une  hauteur  supérieure  à  celle  de  ses  parcours  ordi- 
c(  naires  par  un  orage  en  formation.  Bientôt  après,  il 
«  fut  ramené  dans  les  couches  inférieures  par  un  cou- 
rt rant  d'air  vertical.  Près  d'Eichkamp,  un  cordage  s'en- 
«  tortilla  dans  les  branches,  et  le  ballon  fut  prison- 
«  nier  (1).  » 

A  la  suite  de  cet  accident,  on  décida  le  changement 
complet  des  dispositions  primitivement  adoptées  pour  la 
direction  et  la  stabilité  du  ballon.  Les  travaux  furent 
exécutés  sous  la  direction  du  major  von  Parseval  et  de 
l'ingénieur  Basenach  (2). 

Le  42  juillet,  une  nouvelle  ascension  est  tentée  dans 
la  soirée  et  donne  toute  satisfaction;  la  nuit  venue,  od 
expérimente  un  appareil  de  signaux  optiques  emporté 
dans  la  nacelle.  Le  iS,  le  ballon  évolue  en  présence  da 
général  von  Lyncker,  inspecteur  des  troupes  de  commu- 
nication. Dans  la  nuit  du  17  au  18  août,  il  exécute  un 
voyage  de  durée  ;  parti  à  10  heures  du  soir  dans  la  direc- 
tion du  Nord-Ouest,  il  rentre  vers  3  h.  15  du  matin, 
après  avoir  parcouru  environ  150  kilomètres  à  vol  d'oi- 
seau. Il  repart  la  nuit  suivante,  vers  1  heure  du  matin; 
une  avarie  A  l'un  des  moteurs  l'oblige  bientôt  à  rentrer 
sous  l'unique  impulsion  du  moteur  restant.  Le  20,  nou- 


(1)  Berliner  Tagehlatt  du  2  juillet  4908. 

(2)  Berliner  Tageblatt  du  5  juillet  1908. 


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N»  973.  L'AÉROSTATION  MILITAIRE  BN  ALLBMAONB.  519 

velle  sortie  au-dessus  de  Berlin,  de  concert  avec  le 
Parseval  nP  "z  et  voyage  de  durée  dans  la  direction  de 
Stettin.  On  n'entend  ensuite  plus  parler  du  ballon  mili- 
taire jusqu'au  commencement  de  novembre. 

Le  5  novembre,  il  exécute  deux  sorties  dans  le  voisi- 
nage de  Tegel.  Le  7,  il  emporte  huit  personnes  et  lutte 
contre  un  vent  du  Nord-Est  fort  de  7  mètres  ;  après  une 
série  de  manœuvres  pénibles,  il  se  dégonfle  soudain  avec 
une  forte  détonation;  les  passagers  sont  obligés  d'at- 
terrir au  plus  vite. 

Enfin,  le  11  novembre,  &  5  h.  40  du  soir,  le  ballon 
s'élevait  pour  entreprendre  un  voyage  longuement 
médité  de  vingt-quatre  heures  consécutives.  On  avait 
projeté  de  se  diriger  sur  Hanovre  (240  kilomètres  Ouest 
de  Berlin);  le  vent  soufflait  du  Sud-Ouest  avec  une  vitesse 
de  4  à  6  mètres,  et  le  départ  s'effectua  rapidement.  Le 
lendemain  vers  4  heures  du  matin,  les  passagers  abor- 
daient, après  maintes  dificultés,  dans  l'Ile  de  Wollin 
(170  kilomètres  Nord-Nord-Est  de  Berlin).  Ainsi  Terreur 
angulaire  de  direction  atteignait  120  degrés.  Le  sauve- 
tage des  passagers  fut  pénible  ;  le  ballon  était  arrivé 
vers  1  heure  du  matin  au-dessus  du  Stettiner  Haff,  et 
jusque  vers  4  heures,  il  erra  à  la  surface  de  l'eau.  On 
atterrit  sur  la  côte  Sud  de  l'île,  à  peu  de  distance  de 
Wollin.  On  dégonfla  le  ballon  en  arrachant  le  fuseau 
de  déchirure.  Par  suite  du  choc  contre  un  saule,  le  ballon 
eut  beaucoup  à  souffrir  ;  l'enveloppe  fut  complètement 
déchirée  et  la  plate -forme  rigide  fortement  endom- 
magée (1). 

Le  dirigeable  militaire  n'a  plus  donné  signe  de  vie 
depuis  son  ascension  du  11  novembre. 


(1)  Berliner  Tageblatt  du  12  novembre  4908. 


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_J 


520  L'AÉROSTATION  MILITAIRE  EN  ALLEMAGNE.  N»  973. 

Avant  de  quitter  le  dirigeable  militaire,  il  importe  de 
signaler  les  expériences  de  télégraphie  sans  fil  faites 
avec  le  Gross  «®  /,  par  le  bataillon  d'aérostiers,  à  partir 
du  24  juillet  1908.  Jusqu'à  ce  moment,  on  s'était  seule- 
ment préoccupé  de  rechercher  la  communication  sans  fil 
d'un  ballon  rond  avec  la  terre.  Le  24  juillet,  le  diri- 
geable Gross  n9  /  s'est  élevé  emportant  dans  sa  nacelle 
un  poste  complet  de  télégraphie  saus  fil  et  a  évolué  à 
une  hauteur  de  250  mètres  environ  au-dessus  du  champ 
de  tir  de  Tegel,  en  essayant  de  se  mettre  en  communi- 
cation avec  la  station  de  télégraphie  sans  fil  du  bataillon 
d'aérostiers.  Les  résultats  ont  été  satisfaisants  et  ont  dû 
être  continués  les  jours  suivants  ;  on  aurait  cherché  à 
réaliser  la  communication  entre  le  dirigeable  et  les 
stations  de  Nauen  et  de  Norddeich.  Le  fait  que  le  ballon 
ne  s'est  pas  écarté  de  Tegel  dans  l'ascension  du  24  tient, 
parait-il,  à  ce  que  les  décharges  électriques  du  poste 
d'émission  pouvaient  créer  un  certain  danger  pour  l'en- 
veloppe du  ballon  (1).  Jusqu*à  présent,  il  serait  donc 
possib/e  de  recevoir,  dans  un  dirigeable,  des  messages 
de  télégraphie  sans  fil,  mais  il  serait  dangerenx  d'en 
expédier. 

Enfin,  la  presse  annonce  qu'un  nouveau  dirigeable 
militaire  serait  actuellement  en  construction.  Établi  sur 
le  modèle  du  Gross  n^  5,  il  serait  un  peu  plus  grand  et 
commencerait  ses  essais  au  printemps  de  1909. 

{A  suivre.)  179 


(i)  Berlimr  Tagehlatt  du  25  juillet  1908. 


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LA 

NOlJYËLLfi  INSTRUCnON  POUR  LES  MANŒUVRES 

DE 

L^ ARMÉE   ALLEMANDE 


Les  prescriptions  pour  les  manœuvres  des  grosses 
unités  {Manôver-Ordmmg)  contenues  autrefois  dans  le 
règlement  sur  le  service  en  campagne,  forment  actuelle- 
ment un  fascicule  spécial.  Ce  fascicule  renferme  tout  ce 
qui  concerne  l'exécution  des  manœuvres  en  général,  et 
a  été  retiré  du  service  en  campagne  pour  laisser  unique- 
ment dans  ce  règlement  ce  qui  a  trait  à  la  guerre. 

Les  prescriptions  nouvelles  ne  diffèrent  pas  essen- 
tiellement de  celles  qui  les  ont  précédées;  nous  analy- 
sons très  succinctement,  ci-après,  les  chapitres  les  plus 
intéressants  de  cette  instruction,  approuvée  par  TEmpe- 
reur  le  22  mars  1908. 

Les  exercices  à  grande  envergure  [grôssere  Truppen- 
ûbungen)  comprennent  :  les  évolutions  de  régiment  et  de 
brigade  d'infanterie,  de  cavalerie  et  d  artillerie  de  cam- 
pag'ne  ;  les  manœuvres  de  cavalerie  ;  les  manœuvres 
spéciales,  et  les  grandes  manœuvres  y  compris  les 
marches  et  les  jours  de  repos. 

Des  instructions  annuelles  déterminent  les  conditions 
générales  d'exécution  des  manœuvres  et  laissent  pour  le 
détail  toute  initiative  au  commandement;  elles  ne  don- 
nent des  instructions  détaillées  que  pour  les  manœuvres 
impériales. 


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5?2  LA  NOUVELLE  INSTRUCTION  N*  973. 

Sur  ordre  des  commandants  de  corps  d'armée,  les 
étais-majors  et  les  troupes  à  pied  sont  transportés  en 
chemin  de  fer,  si  cela  est  nécessaire  pour  des  raisons  de 
service,  et  si,  par  ce  moyen,  on  peut  économiser  au 
moins  deux  jours  de  marche. 

En  ce  qui  concerne  les  troupes  montées,  elles  voya- 
gent en  général  par  voie  de  terre;  le  général  comman- 
dant le  corps  d'armée  peut  décider  cependant  leur  trans- 
port en  chemin  de  fer,  si  ce  moyen  n'entraîne  aucune 
dépense  supplémentaire. 

L'eflectif  des  unités  prenant  part  à  des.  manœuvres 
est  augmenté  par  lappel  de  réservistes;  les  régiments 
de  cavalerie  se  complètent  de  façon  à  pouvoir  emmener 
tous  les  chevaux  n'ayant  pas  besoin  de  ménagements. 
Les  réservistes  de  l'infanterie  sont  appelés  suffisamment 
à  temps  pour  être  repris  à  l'instruction  individuelle,  et 
être  entraînés  à  la  marche  avant  le  départ. 

RÉPARTITION    DU    TEMPS. 

Les  évolutions  de  régiment  et  de  brigade  d'infanterie 
ont  une  durée  totale  de  dix  jours,  dont  cinq  à  six  pour 
le  régiment.  Pour  les  régiments  d'infanterie  ayant  plu- 
sieurs garnisons,  la  durée  des  évolutions  de  régiment 
peut  être  augmentée  de  deux  jours. 

Dans  la  cavalerie,  la  durée  des  évolutions  est  de  dix 
jours  pour  les  régiments,  de  six  jours  pour  les  brigades; 
cette  période  est  toutefois  réduite  à  trois  jours  pour  les 
brigades  si  les  évolutions  doivent  être  suivies  de  ma- 
nœuvres de  division. 

Les  régiments  d'artillerie  exécutent  cinq  jours  d'évo- 
lutions; les  brigades,  trois  jours. 

Les  corps  d'armée  qui  ne  participent  pas  aux  ma- 
nœuvres impériales  exécutent  des  grandes  manœuvres 
d'une  durée  de  dix  jours. 

Les  grandes  manœuvres  se  divisent  en  manœuvres  de 


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N*  973.      POUR  LES  MANŒUVRBS  DE  L'ARM&B  ALLEMANDE. 


6^ 


brigade,  de  division,  de  corps  d'armée  et  en  manœuvres 
contre  ennemi  figuré  ;  les  dix  jours  de  manœuvres  peu- 
vent être  répartis  ainsi  qu'il  suit  : 


UAHOEUVRES. 


Manœuvres  de  brigade 

Manœuvres  de  division 

Manœurres   de  division  contre 
ennemi  figuré 

Manœuvres  de  corps  d'armée. 

Manœuvres    de    corps    d'armée 
contre  ennemi  figuré 


NOUBBE   DE    JOUBS. 


3 

3 

3 

3 

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4 

3 

5 

4 

4 

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4 

3 

4 

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» 

» 

1 

» 

» 

1» 

» 

Les  jours  de  repos  ne  sont  pas  compris  dans  ces  fixa- 
tions ;  en  dehors  des  dimanches  et  des  grands  jours 
fériés  de  l'Église,  on  accorde  un  jour  de  repos  par 
semaine,  en  principe,  après  deux  ou  trois  jours  de 
manœuvres.  Cette  dernière  règle  n'est  pas  applicable 
aux  séjours  dans  les  camps  d'instruction. 

La  longueur  des  étapes  nécessaires  pour  gagner  le 
point  de  concentration,  est  en  moyenne  de  22  kilo- 
mètres ;  la  cavalerie  utilise  ces  marches  pour  exécuter 
du  service  d'exploration. 

ÉVOLUTIONS  ET  MANŒUVRES   DE  RÉGIMENT,   DE  BRIGADE, 
DE    CAVALERIE,    ETC. 

Les  évolutions  de  régiment  et  de  brigade  ont  lieu,  en 
principe,  dans  les  camps  d'instruction  ou,  à  défaut,  sur 
les  terrains  de  manœuvre  des  garnisons  ou  sur  des  ter- 
rains loués. 

Les  évolutions  des  grosses  unités  de  cavalerie  com- 


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524  LA.  NOUVBLLB  INSTRUCTION  K»  973. 

prennent  des  exercices  d*expIoration  exécutés  par  les 
brigades  et  les  unités  plus  fortes,  et  des  exercices  de 
combat  pour  les  divisions  de  cavalerie. 

«  Le  but  des  exercices  d'exploration  est  de  donner 
l'instruction  nécessaire  &  la  bonne  exécution  des  mis- 
sions qui  inconabent  aux  divisions  de  cavalerie;  par- 
ticulièrement, de  préparer  à  leur  rôle  les  patrouilles 
lointaines,  les  escadrons  d'exploration,  et  de  perfec- 
tionner remploi  des  moyens  de  transmission  des 
comptes  rendus.  En  outre,  les  ofGciers  de  cavalerie 
les  plus  anciens  doivent  trouver,  au  cours  de  ces  ma- 
nœuvres, Toccasion  de  traiter  et  de  résoudre  des  pro- 
blèmes d'exploration  à  grande  envergure  et  de  conduire 
leur  troupe  dans  un  cadre  correspondant  à  celui  de 
l'emploi  de  la  cavalerie  d'armée.  » 

A  rintérieur  du  corps  d'armée  ces  exercices  sont  limi- 
tés à  une  durée  maxima  de  quatre  jours;  on  n'y  fait 
qu'exceptionnellement  participer  de  Tartillerie  achevai 
et  des  mitrailleuses.  Les  corps  d'armée  voisins  peuvent 
s'entendre  pour  Texécution  de  ces  manœuvres. 

Les  manœuvres  de  deux  divisions  de  cavalerie  opé- 
rant Tune  contre  l'autre,  sont  exécutées  d'après  des  pres- 
criptions de  l'Empereur,  sous  la  direction  de  l'inspec- 
teur général  ou  d'un  inspecteur  de  la  cavalerie. 

Les  exercices  de  combat  des  divisions  de  cavalerie 
sont  ordonnés  annuellement  par  l'Empereur;  ils  ont 
lieu  dans  les  camps  d'instruction,  exceptionnellement 
en  terrains  variés,  et  ont  une  durée  de  six  jours.  On 
affecte  A  chaque  division  un  groupe  à  cheval  et,  si  pos- 
sible, un  détachement  de  mitrailleuses. 

Les  exercices  de  combat  avec  participation  d'artillerie 
lourde  (exercices  d'attaque),  les  manœuvres  de  siège, 

les  exercices  spéciaux  de  pionniers sont  fixés  par 

des  prescriptions  annuelles  de  l'Empereur. 


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N»  973.     POUR  LES  MANŒUVRES  DE  L'ARMÉE  ALLEMANDE.  625 

GRANDES  MANŒUVRES 

Ce  chapitre  donne  tout  d'abord  le  but  des  grandes 
manœuvres,  qui  «  d'après  leur  nature  même,  sont,  de 
tous  les  exercices  du  temps  de  paix,  ceux  qui  se  rap- 
prochent le  plus  de  la  guerre  »  et  rappelle,  pour  leur 
bonne  exécution,  des  prescriptions  générales  connues. 

MANŒUVRES  A  DOUBLE  ACTION. 

Pour  les  manœuvres  à  double  action  y  on  établit  une 
situation  générale  identique  pour  les  deux  partis  et, 
pour  chacun  des  partis,  une  situation  particulière. 

Dans  les  manœuvres  de  brigades  et  de  divisions,  si, 
pour  des  raisons  spéciales,  il  est  nécessaire  de  modifier 
la  situation  de  guerre  adoptée,  on  profitera  dans  ce  but 
du  premier  jour  de  repos. 

Pour  les  manœuvres  de  corps  d'armée,  la  situation  de 
guerre  reste  la  même,  en  principe,  pour  toute  la  période. 

La  distance  initiale  qui  sépare  les  deux  partis  doit  être 
suffisante  pour  laisser  l'espace  nécessaire  à  l'exploration 
et  a.ux  mesures  préliminaires. 

Les  moyens  mis  à  la  disposition  du  directeur  pour 
donner  à  la  manœuvre  l'orientation  voulue  sont  nom- 
breux, mais  on  doit,  toutefois,  laisser  une  initiative 
entière  aux  chefs  de  partis  pour  l'exécution. 

ARBITRES. 

«  Le  rôle  des  arbitres  consiste  à  remplacer,  dans  la 
mesure  du  possible,  les  impressions  et  influences  parti- 
culières de  la  guerre,  qui  ne  se  manifestent  pas  en  temps 
de  paix.  »  Le  directeur  des  manœuvres  est  le  chef  des 
arbitres. 

«  Les  décisions  des  arbitres  sont  uniquement  basées 
sur  Texamen  de  la  situation  tactique.  » 

Les  arbitres,  désignés  en  nombre  suffisant,  sont  pris 


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526  Ul  nouvelle  INSTRUCTION  ALLEMANDE.  N«  973. 

parmi  les  officiers  de  grade  élevé  disponibles.  Pour  les 
manœuvres  impériales,  les  arbitres  sont  désignés  par 
l'Empereur;  le  chef  d'état-major  général  de  l'armée 
leur  adjoint  des  officiers  de  Tétat-major  général  et  do 
ministère  de  la  guerre. 

«  Le  directeur  attribue  aux  arbitres  leur  zone  d'ac- 
tion.  On  les  répartit  généralement  par  aile  ou  par  sec- 
teur  Dans  les  manœuvres  à  grande  envergure,  il 

y  aura  le  plus  souvent  intérêt  à  attribuer  d'une  façon 
permanente  des  arbitres  aux  différentes  grandes  unités. 

«  On  ,doit  confier  à  des  arbitres  spéciaux  le  soin  de 
juger  l'action  de  l'artillerie.  » 

Les  arbitres  tiennent  compte  dans  leurs  décisions  : 

Pour  la  réussite  d'une  attaque,  de  la  préparation  par 
le  feu,  de  la  coopération  de  l'infanterie  et  de  rartillerie, 
de  r  «  unité  d'action  »  dans  l'exécution,  de  l'utilisation 
du  terrain,  de  la  supériorité  au  point  décisif,  de  l'effica- 
cité de  l'enveloppement  ; 

Pour  le  succès  de  la  défense,  de  la  valeur  du  champ 
de  tir,  du  groupement  des  forces,  de  l'utilisation  du  ter- 
rain, de  la  coopération  de  l'artillerie,  de  l'emploi  des 
réserves. 

Au  cours  de  la  manœuvre,  sur  Tordre  des  arbitres, 
on  peut  arrêter  momentanément  des  cavaliers,  esta- 
fettes, etc 

Les  pertes  sont  signalées  par  des  «  fanions  de  pertes  » 
et  les  objectifs  battus  par  Tartillerie  sont  indiqués  au 
moyen  de  fanions  spéciaux. 

Le  Règlement  est  complété  par  des  mesures  de  détail 
concernant   lemploi   des  pionniers,   les  aérostats,  les 

trains  de  combat  et  régimentaires ,  toutes  choses 

dont  on  retrouve  des  cas  d'application  concrète  dans  les 
comptes  rendus  annuels  sur  les  manœuvres  impériales. 

(192) 


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i^niiii 


EMPLOI  DU  SKI 

DANS  LES  ARMÉES  ÉTRANGÈRES 


Allemagne. 

Dans  Tarmée  allemande,  le  ski  est  en  usage  dans  les 
dix-huit  bataillons  de  chasseurs  et  dans  quelques  régi- 
ments d'infanterie  en  garnison  dans  des  régions  monta- 
gneuses. 

Chaque  bataillon  de  chasseurs  dispose  de  douze  paires 
de  skis;  le  nombre  des  skieurs  du  bataillon  varie  chaque 
année  suivant  les  circonstances  plus  ou  moins  favo- 
rables du  moment  et  d'après  les  aptitudes  des  hommes 
en  service  au  bataillon. 

Pas  de  règlement  militaire  spécial  ;  les  bataillons  sont 
invités  à  se  procurer  Touvrage  Der  Skilauf^  de  Paulke; 
puis  les  officiers  et  sous-officiers  ayant  pratiqué  le  sport 
du  ski  l'enseignent  à  leur  tour  aux  hommes  placés  sous 
leurs  ordres.  Parfois  les  détachements  de  skieurs  des 
bataillons  (en  moyenne  une  vingtaine  d'hommes  par 
détachement)  se  transportent  dans  la  montagne  et  se 
livrent  pendant  huit  ou  dix  jours  à  des  exercices  d'en- 
trainement  avec  skis. 

Le  ski  en  usage  dans  Tarmée  allemande  est  du  type 
norvégien.  Ces  skis  sont  transportés  :  soit  sur  le  fourgon 
à  bagages  de  la  compagnie,  soit  sur  le  dos  de  Thomme. 
Dans  ce  dernier  cas,  le  skieur  a  son  sac  au  fourgon  ;  il 


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638  EMPLOI  DU  SKI  N*  973. 

porte  ses  skis  au  moyen  d^une  courroie  passant  sur 
Tépaule  gauche. 

L'autorité  militaire  n'organise  aucun  concours  spécial  ; 
mais  elle  autorise  les  bataillons  en  garnison  dans  la 
Forêt-Noire  et  dans  les  Vosges  à  participer  aux  concours 
du  c<  Ski-Club  Schwarzenwald  »  et  à  ceux  des  clubs  vos- 
giens  (1). 

Dans  les  programmes  élaborés  par  cette  société  se 
trouvent  notamment  des  exercices  de  patrouilles  (recon- 
naissance d'une  position,  d'un  chemin,  etc.)  et  des 
courses  d'endurance  (courses  en  terrain  varié). 

Autriche-Hongrie. 

Depuis  une  quinzaine  d'années,  la  pratique  du  ski 
s'est  introduite  dans  les  corps  d'infanterie  en  garnison 
dans  les  régions  montagneuses  de  l'empire. 

Une  instruction  générale  relative  à  l'emploi  du  ski  a 
même  paru  en  1896.  D'après  cette  instruction,  toute  lati- 
tude est  laissée  aux  différents  commandants  de  corps 
d'armée  qui  déterminent  le  nombre  des  ofGciers,  des 
sous-officiers  et  des  soldats  à  instruire,  désignent  les 
instructeurs,  fixent  le  nombre  de  groupes  à  former,  la 
méthode  à  suivre,  la  durée  des  exercices,  enfin  qui 
arrêtent  tous  les  détails  relatifs  au  matériel  et  A  l'équipe- 
ment. 

Les  corps  où  l'enseignement  du  ski  est  le  plus  en  hon- 
neur sont  les  III®  et  XIV®  (Graz  et  Innsbrûck),  IX®  corps 
(Bohème),  VII*  et  XII®  corps  (Transylvanie). 


(1)  L*emploi  du  ski  est  en  progrès  chez  les  Alsaciens  de  la  montagne. 
Le  Ski-Giub  Tosgien  distribue  des  prix  destinés  à  récompenser  les 
montagnards  qui,  fabriquant  eux-mêmes  leurs  skis,  présentent  les  meil' 
leurs  modèles.  Les  enfants  des  hameaux  et  des  fermes  se  rendent  en 
bkis  aux  écoles  d'Orbey  et  de  Munster.  Les  gardes  forestiers  allemands 
en  font  usage  ainsi  que  certains  facleurr\ 


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N»  973  DANS  LES  ARMÉES  ÉTRANGÈRES.  629 

Les  hommes  à  instruire  sont  ordinairement  groupés 
par  brigade  ou  par  division  :  leur  nombre  varie  de  20  à 
50  hommes  par  groupe.  Ils  sont  confiés  à  des  instruc- 
teurs ordinairement  du  grade  de  lieutenant,  ayant  les 
aptitudes  techniques  nécessaires. 

Cette  année,  et  dans  le  but  d'arriver  à  former  un 
noyau  de  bons  instructeurs,  le  ministère  de  la  guerre 
austro-hongrois  a  décidé  l'organisation  d'un  cours  spé- 
cial de  ski  pour  officiers.  Ce  cours,  dirigé  par  un  capi- 
taine, a  duré  cinq  semaines  ;  le  groupe  s'est  transporté, 
en  fin  de  cours,  du  1®'  au  6  mars,  en  haute  montagne, 
dans  les  Hohe-Tauern.  Les  divisions  d'infanterie  (armée 
commune  et  landwehr)  des  P%  II«,  IIP,  VHP,  IX»,  XIV« 
et  XV*  corps  y  auraient  envoyé  chacune  un  officier 
subalterne. 

La  méthode  d'emploi  du  ski  enseignée  fut  celle  de 
M.  Zdarsky,  le  skieur  le  plus  rénommé  de  l'Autriche, 
qui,  d'ailleurs,  aux  cours  d'officiers  dont  nous  venons  de 
parler,  a  été  adjoint  comme  conseiller  technique  au 
directeur  du  cours. 

Les  concours  militaires  de  ski  sont  organisés,  en  Au- 
triche, par  peloton  de  skieurs,  à  l'issue  de  l'instruction 
et  suivant  le  programme  établi  par  le  commandant  du 
peloton.  Les  soldats  seuls  y  prennent  part. 

Les  programmes  de  concours  comportent  des  épreuves 
de  vitesse  et  d'endurance  ainsi  que  quelques  applications 
militaires. 

Les  vainqueurs  des  concours  reçoivent  de  menues  allo- 
cations pécuniaires  prélevées  sur  une  des  masses  régi- 
mentaires. 

Les  officiers  et  les  sous-ofPiciers  rengagés  peuvent  être 
individuellement  autorisés  par  le  Ministre  de  la  guerre 
à  prendre  part  au  grand  concours  de  skieurs  organisé 
chaque  année  par  le  «  Touristen-Club  »  autrichien. 


34 


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530  EMPLOI  DU  SRI  H«  973. 

Italie. 

L'emploi  du  ski  est  réglementé  dans  Farmée  îtalieoDe 
depuis  1902  (acte  275  du  Journal  militaire  officiel  du 
13  novembre  1902). 

Chaque  compagnie  alpine  (1)  doit  posséder,  parmi  ses 
guides,  trois  soldats  dressés  i  l'usage  du  ski  (sciatori). 
Elle  est,  i  cet  effet,  dotée  de  trois  paires  de  skis. 

Chaque  année,  pendant  la  saison  favorable  et  avant 
les  marches  d'hiver,  les  commandants  de  corps  d'armée 
de  qui  dépendent  les  troupes  alpines  organisent,  soit 
par  régiment  alpin,  soit  par  bataillon,  un  cours  d'ins- 
truction de  skieurs,  en  y  employant  comme  instructeurs 
le  personnel  du  corps  déjà  exercé  les  années  précé- 
dentes ;  chaque  compagnie  envoie  deux  soldats  suivre 
le  cours. 

Pendant  les  marches  d'hiver,  les  ((  sciatori  »  sont  plus 
spécialement  exercés  :  1^  au  service  d'exploration;  2''  au 
service  de  sûreté  et  de  liaison  des  colonnes  en  marche  ; 
3^  à  l'occupation  de  positions  avancées  importantes; 
4^  au  service  de  correspondance. 

Pendant  cette  même  période,  les  bataillons  qui  se 
trouvent  appelés  à  manœuvrer  dans,  le  voisinage  les  uns 
des  autres  réunissent  fréquemment  leurs  skieurs  en  un 
seul  détachement  (parfois  les  groupes  ainsi  formés  com- 
prennent plus  de  80  hommes)  qui  exécutent  des  mar- 
ches et  des  exercices  sous  la  direction  d'officiers  tech- 
niciens. 

Les  skis  employés  dans  l'armée  italienne  doivent  être. 


(1)  Il  7  a,  actuellement,  en  Italie  soixante-quinze  compagnies  alpines 
réparties  en  sept  régiments  de  trois  à  quatre  bataillons.  Les  quatre 
premiers  régiments  sont  stationnés  sur  les  territoires  des  I"  corps 
(Turin),  II»  (Alexandrie),  IV<^  (Gênes),  les  autres  sur  ceux  des  III'  corps 
(Milan),  V  (Vérone),  Vl«  (Bologne). 


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N«  973.  DANS  LES  ARMÉBS  ÉTRANGÈRES.  631 

dit  Tacte  275,  da  modèle  de  la  maison  suisse  Jakober,  de 
Glaris;  tout  récemment,  les  régiments  se  sont  mis  à 
fabriquer  eux-mêmes  les  skis  dont  ils  ont  besoin. 

Quel  que  soit  le  nombre  de  ses  bataillons,  chaque 
régiment  alpin  reçoit  chaque  année  une  subvention  de 
90  lires  pour  Tachât  et  la  réparation  de  ses  skis. 

Depuis  quelques  années,  les  troupes  alpines  italiennes 
prennent  part  à  des  concours  de  ski,  souvent  organisés 
par  des  sections  du  Club  Alpin  italien. 

Cette  année,  sur  l'initiative  du  comte  de  Robilant,  un 
grand  concours  national  de  skieurs  fut  organisé  et  eut 
lieu  les  8  et  9  février  à  limone  en  Piémont. 

Par  ordre  du  Ministre  de  la  guerre,  les  sept  régi- 
ments alpins  se  sont  fait  représenter  au  concours,  par 
des  concurrents  officiers,  sous-officiers  et  soldats. 

Une  coupe,  offerte  par  le  comte  de  Robilant,  devait 
être  remise  au  régiment  dont  l'équipe  soldats  réussirait  à 
effectuer  le  parcours  prescrit  dans  le  minimum  de 
temps. 

Cette  coupe  devenait  pour  un  an  la  propriété  du  régi- 
ment victorieux  ;  elle  sera  disputée  à  nouveau  par  les 
différents  régiments  alpins  les  années  suivantes. 

Au  dernier  concours,  le  régiment  qui  l'emporta  fut  le 
3^  alpin;  les  trois  soldats  qui  composaient  son  équipe 
firent  le  parcours  (10  kilomètres,  avec  700  mètres  de 
différence  de  niveau),  dans  une  moyenne  de  temps  de 
1  h.  45. 

Les  soldats  ont  concouru,  en  tenue  militaire,  avec 
chargement  complet. 

Suisse. 

En  cas  de  mobilisation,  les  troupes  de  montagne 
suisses  seraient  pourvues  de  skis.  Actuellement,  les  ap- 
provisionnements destinés  à  ces  troupes  sont  constitués 
pour  4  bataillons  et  comportent  20  paires  de  skis  avec 


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63S  EMPLOI  DU  SRI  K«  973. 

bâtons,  20  raquettes  et  20  planchettes  à  neige  par  ba- 
taillon. 

L'usage  du  ski  se  répandant  de  plus  en  plus  dans  les 
campagnes  suisses,  le  Département  militaire  n'a  pas 
jugé  nécessaire  d  organiser  des  cours  pour  les  simples 
soldats  ;  il  estime  en  effet  qu'on  trouvera,  au  moment  da 
besoin,  autant  de  skieurs  simples  soldats  qu'il  sera  né- 
cessaire. 

Mais  craignant  de  ne  pas  disposer  d'un  contiDgent 
suffisant  d'officiers  et  de  sous-officiers  qui,  pour  la  plu- 
part, sont  des  habitants  des  villes,  il  s'est  décidé  récem- 
ment à  subventionner  des  cours  et  des  concours  pour 
ces  deux  catégories. 

Par  décision  du  Département  militaire  du  11  octobre 
1907,  il  est  stipulé  que  la  Confédération  subventionne  les 
cours  de  skis  organisés  par  des  officiers  ou  des  sous- 
officiers,  sous  la  condition  que  ces  cours  n'auront  pas 
une  durée  supérieure  à  8  ou  10  jours  et  qu'ils  compren- 
dront de  12  à  15  participants  au  minimum. 

Les  officiers  directeurs  reçoivent  une  indemnité  jour- 
nalière de  8  francs  ;  les  membres  participants,  une  indem- 
nité correspondante  de  4  francs.  En  outre,  il  est  accordé, 
par  cours,  une  somme  de  100  francs  pour  le  concours 
final. 

Les  cours  doivent  comporter  un  programme,  soumis 
à  l'approbation  du  Département  militaire  :  enseignement 
théorique  sur  le  service  d'exploration  et  de  sûreté,  exer- 
cices pratiques  sur  le  terrain,  théories  sur  l'emploi,  Teo- 
tretien  et  la  réparation  des  skis. 

L'appel  du  gouvernement  suisse  a  été  entendu,  et, 
pour  l'hiver  1907-1908,  le  total  des  subventions  accor- 
dées s'est  élevé  à  environ  20,000  francs;  316  officiers  et 
sous-officiers  ont  pris  part  aux  cours  organisés. 

Voici,  à  titre  d'exemple,  le  programme  proposé  et 
approuvé  pour  le  cours  qui  a  eu  lieu  près  de  Gryon  : 


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N«  973.  DANS  LES  ARMÉES  ÉTRANGÈRES.  033 

Organisation  du  cours,  —  Un  officier  est  chargé  de 
renseignement  de  la  partie  tactique,  un  autre  s'occupe 
de  la  partie  technique.  Deux  classes  :  une  de  débu- 
tants, une  d'officiers  déjà  familiarisés  avec  Tusage  du 
ski. 

Instruction  technique.  —  a)  théorique  :  enseignement 
sur  l'emploi,  Tentretien  et  la  réparation  des  skis  (durée  : 
deux  heures);  b)  pratique  :  élude  du  sport  par  des  exer- 
cices gradués,  d'abord  sur  des  terrains  peu  accidentés, 
à  pente  faible,  puis  sur  des  terrains  plus  difficiles.  Les 
officiers  apprennent  à  gravir  des  pentes  raides,  à  fran- 
chir des  obstacles,  à  marcher  en  forêt  et  à  s'exercer  au 
saut  ;  à  la  fin  du  cours,  ils  doivent  participer  à  une  course 
de  longue  haleine. 

Instruction  tactique,  —  a)  théorique  :  enseignement 
sur  le  service  d'exploration  et  de  sûreté,  en  hiver,  en 
montagne.  Lecture  des  cartes  en  pays  de  montagne; 
b)  pratique  :  enseignement  limité  pour  les  débutants, 
néanmoins  les  sorties  comportent,  dès  le  cinquième  jour, 
des  reconnaissances  et  des  patrouilles. 

Pour  les  officiers  plus  exercés  au  ski,  cet  enseigne- 
ment comprend,  dès  le  troisième  jour,  des  patrouilles, 
des  reconnaissances  de  cols,  des  transmissions  d'ordres 
et  de  rapports,  dans  un  temps  déterminé. 

Programme  détaillé. 

Jours.  OëboUots.  Skiean  exercés. 

!•'  jour Rendez-vous  à  midi.  2  heures  de  théorie  et  2  heures 

de  ski  pour  tout  le  inonde. 
1^    —     Pour  tout  le  monde  :  7  heures  de  ski  et  2  heures  de 

théorie. 

3*    —     9  heures  de  s^ki.  Exercices  de  sauts  et  d'arrêts. 

Patrouilles. 

4«    —     9  heures  de  ski.  Reconnaissances  de  passages. 

b«    —     Reconnaissances.  Tranmission  d'ordres. 


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534  EMPLOI  DU  SKI  H*  973. 

D^lnrt«M0.  Skieara  cx«re<i. 


6*  Jour Patrouilles.  Patrouilles  avec  transmission 

d'ordres. 

7«    —     Concours. 

8*  et  9*  jour..     Reconnaissance  avec  transmission  d'ordres. 
10*  Jour Sortie  le  matin  et  licenciement  Taprèa-midi. 

Concours  cTEngelberg.  —  Les  concurrents  sont  divisés 
en  deux  catégories  :  a)  officiers  (9  concurrents)  ;  b)  soas- 
officiers  et  soldats  (i€  participants). 

Le  parcours  à  effectuer  est  de  4  kilomètres,  avec 
300  mètres  de  différence  de  niveau.  En  cours  de  route, 
les  officiers  ont  i  exécuter  un  tir  de  6  cartouches,  sur 
silhouette  à  genou,  à  40  mètres;  les  sous-officiers  et 
soldats,  un  tir  de  8  cartouches,  sur  silhouette  debout, 
à  200  mètres  (1).  Le  temps  du  premier  officier  arrivé  au 
but  fut  de  46  minutes  ;  celui  du  premier  sous-officier 
44  minutes. 

États-Unis. 

Aucune  expérience  relative  à  Tusage  du  ski  n'a  jus- 
qu'ici été  prescrite  par  les  autorités  militaires,  mais  le 
détachement  de  cavalerie  chargé  de  la  surveillance  de 
Yellowstone  National  Park  a  fréquemment  fait  usage, 
pendant  le  dernier  hiver,  d*un  modèle  de  ski  dû  à  Tini- 
tiative  de  Tofficier  commandant  la  garnison  du  fort 
Yellowstone. 

Ce  ski  est  en  bois  de  noyer  :  il  est  enduit  de  vernis 
blanc  à  Talcool.  Le  ski  est  rattaché  au  pied  par  des 
lanières  en  cuir,  lacées  au-dessus  des  orteils  et  au  talon. 


(1)  Au  moment  du  tir,  les  coureurs  étaient  très  essoufflés  quoiqu'ils 
n*aient  eu  à  parcourir  que  du  terrain  plat  avant  le  tir.  Le  résultat  du 
tir  fut  satisfaisant  pour  les  officiers  (20  touchés  sur  54  balles  tirées), 
mauvais  pour  la  troupe  (8  touchés  sur  408  balles  tirées). 


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N«  973.  DANS  LES  ARMÉES  ÉTRANGÈRES.  535 

Japon. 

Le  ski  n'est  pas  employé  dans  l'armée  japonaise. 

Cependant,  au  cours  de  Thiver  1904-1905,  pendant 
la  guerre  russo-japonaise,  et  d'après  les  indications 
d'un  officier  supérieur  japonais,  alors  en  mission  en 
Suède,  six  paires  de  skis  furent  achetées  en  Norvège. 

Des  essais  furent  tentés  dans  Tlle  de  Yezo,  la  plus 
septentrionale  du  Japon.  Ils  ne  parurent  pas  concluants, 
et  la  question  d'emploi  du  ski  dans  l'armée  fut  ajournée. 


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536  EMPLOI  DU  SKI  N»  973. 


ANNEXE  N'  1. 


Différents  MQDfiLBS  db  skm  bn  Suède  et  en  Nobvègb. 

SuÎTant  remploi  auquel  on  les  destine,  en  raison  de  la  forme  du 
terrain,  les  skis  en  Suède  peuvent  être  rattachés  à  trois  types  différents: 

Skis  finlandais,  employés  par  les  coureurs  de  vitesse  en  pays  reiati* 
vement  plat  ; 

Skis  laponSy  pour  les  coureurs  de  fond  en  pays  faiblement  coupé; 

Skis  suédois  proprement  dits,  pour  les  coureurs  de  montagne  et  de 
forêts  et  pour  les  sauteurs. 

Skis  finlandais.  —  Ce  sont  des  skis  très  longs  et  très  étroits,  pourtus 
d'une  courbure  qui  les  rend  élastiques  ;  ils  n'ont  en  avant  qu'une  courte 
pointe  relevée.  L*étrier  est  généralement  placé  en  avant  de  la  partie  • 
médiane.  Ces  rkis  sont  ordinairement  en  bouleau. 

Les  principaux  centres  de  fabrication  sont  :  Kajana,  au  Sud  d'UIéa- 
borg,  Kuhmoniemi,  Haapavesi;  pnfm,  Osterbotten.  où  se  fabriquent  des 
skis  dont  le  modèle  tient  le  milieu  entre  le  ^ki  finlandais  et  le  ski 
lapon.  Chacun  de  ces  centres  produit  des  .«-kis  d'un  modèle  qui  lui  est 
propre  et  dont  les  détails  différents  répondent  à  des  besoins  particuliers 
imposés  par  la  nature  du  terrain  près  du  centre  de  fabrication. 

Les  Finlandais  courent  en  trois  temps  et  même  en  quatre  si  L'on 
considère  comme  un  temps  le  long  glissement  au  cours  duquel  le  cou- 
reur porte  ses  bâtons  en  avant  :  les  bAtons  prennent  à  tour  de  rôle 
leur  point  d'appui  sur  le  sol  aussi  loin  que  possible  en  avant  du  cou- 
reur. 

Ce  sont  les  bâtons  qui  poussent  le  skieur  en  avant. 
Certains  coureurs  finlandais  ont  réussi  à  couvrir  30  kilomètres  de 
terrain  en  un  temps  moyen  de  deux  heures. 

Skis  lapons.  —  Ils  sont  plus  courts  et  plus  larges  que  les  précédents  : 
le  bois  employé  est  toujours  le  bouleau.  Le  grand  centre  de  fabricatioa 
est  Tarna,  près  de  Vasterbotten. 

Les  Lapons  prennent  pour  moteur  le  corps  et  non  plus  les  bàtoos 
comme  lesFinland^iis.  Presque  couchés  en  avant,  ils  impriment  au 
corps  un  mouvement  alternatif  d'un  hki  sur  Pautre  et  ce  mouvement 
est  excessivement  rapide.  Les  bâtons  servent  à  accélérer  encore  l'allure. 

En  1884,  Nordenshjôld,  pour  s'assurer  de  la  possibilité  d'un  raid  sur 


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N»  973.  DANS  LES  ARMÉES  ÉTRANGÈRES.  «37 

skis  en  Tue  de  soq  expédition  au  Pôle  Nord,  prescrivit  à  ses  Lapons 
d'exécuter  une  course  de  220  kilomètres.  Le  premier  classé  exécuta  le 
trajet  en  "vingt  et  une  heures  vingt-deux  minutes;  le  second  mit  seule- 
ment cinq  secondes  de  plus  ;  le  troisième,  vingt  et  une  heures  trente- 
trois  minutes,  mais  il  avait,  la  veille  du  concour»^,  parcouru  90  kilomètres 
pour  se  rendre  au  lieu  de  la  réunion;  il  fît  encore  15  kilomètres  le  soir 
même  du  concours  et  le  lendemain  regagna  sa  demeure  située  à 
100  kilomètres  plus  loin. 

Skis  suédois.  -^  Les  trois  moJèles  suédois  sont  les  skis  de  Dalécarlie 
ou  d'Orsa,  de  H&rjeadalen  et  de  Jâmtlund. 

Les  premiers  sont  des  skis  de  course  loog^  et  étroits  :  la  paire  com- 
porte fréquemment  deux  skis  dMnégale  longueur  et  d*inégale  largeur 
dont  le  plus  petit  est  appelé  «  Andor  »  ;  le  but  poursuivi  dans  la  cir- 
constance est  de  rendre  plus  faciles  les  tournants  et  les  montées. 

Le  ski  de  Hftrjeadalen  est  plus  léger  et  plus  mince. 

Celui  de  Jftmtland  plus  court  et  plus  large  ;  il  se  prête  mieux  aux 
courses  dans  les  régions  boisées. 

Skis  norvégiens.  —  Il  y  a  beaucoup  moins  de  types  de  skis  en  Nor- 
vège qu'en  Suède.  Le  meilleur  de  tous  pour  les  terrains  boisés  ft 
coupés,  ainsi  que  pour  le  saut  est  celui  de  Telemarken  (long  de  2™,20 
environ  et  large  de  8  centimètres). 

On  peut  citer  encore  le  Ranen&ki  ou  ski  long  pour  courses  eu  mon- 
tagne :  il  se  rapproche  du  ski  de  Kr.jana  ;  le  ^ki  d'Osterdalen  (un  ski 
long  et  mince,  un  plus  court  et  plus  large),  enfin  le  ski  de  Trysil  très 
employé  pour  les  courses  de  vitesse. 


ANNEXE  NO  2. 


Des  sauts  et  dis  conversions. 

L^Association  centrale  pour  le  développement  des  sports  en  Norvège 
donne  les  conseils  suivants  pour  Torganisation  des  pistes  d'obstacles 
dans  les  concours  des  skis  : 

«  La  pente  descendant  vers  l'obstacle  et  celle  sur  laquelle  les  cou- 
reurs continuent  la  course  pour  dégager  la  piste  ne  doivent  pas  pré- 
senter de  difficultés  particulières;  elles  doivent  être  suffisamment  larges 
pour  que  le  coureur  puisse,  s'il  le  désire,  ne  pas  suivre  les  traces  des 
coureurs  précédents. 


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WPS'^ 


538  EMPLOI  DU  SKI  N*  973. 

«  La  largeur  minima  de  l'obstacle  sera  de  4  mètres  ;  sa  profondeur 
(au  moins  de  4  à  10  mètres)  proportionoée  k  la  Titesse  dont  le  coureur 
eut  animé  (plus  la  Tïtesse  est  grande,  plus  l'obstacle  doit  être  pro- 
fond). 

«  Le  terrain  situé  au-dessous  de  Tobstacle  et  sur  lequel  les  coureurs 
continuent  le  parcours  doit  aller  en  s*éTasant  :  vers  l'endroit  où  les 
coureurs  retombent  après  le  saut,  sa  largeur  ne  sera  pas  inférieure  à 
8  ou  iO  mètres. 

M  En  principe  la  hauteur  de  Tobstade  ne  doit  guère  dépasser 
1  mètre. 

c<  Dans  le  classement  des  coureurs  pour  les  courses  de  pentes^  il 
doit  être  tout  particulièrement  tenu  compte  de  la  position  correcte  du 
corps  et  de  la  manière  kùre  dont  on  dirige  les  skis  :  il  n*est  pas  établi 
de  prii  pour  ceux  qui  sautent  le  plus  loin.  » 

La  même  association  donne  encore  des  instructions  pour  le  saut,  à 
savoir  : 

Dam  la  descente  vers  Vvbstacle.  —  Tenir  le  corps  droit,  le  haut  da 
corps  légèrement  penché  en  aTant,  les  bras  au  corps,  les  skis  très  rap- 
prochés, un  des  pieds  un  peu  en  ayance  par  rapport  à  Tautre. 

En  arrivant  sur  V obstacle,  —  Incliner  daTantage  le  haut  du  corps  en 
avant  ;  ployer  progre^siyement  les  genoux. 

Au  moment  de  quitter  Cobstacle.  —  Le  haut  du  corps  en  avant,  se 
redresser  franchement  en  étendant  les  jambes  lorsqu'on  arrire  au 
rebord  extérieur  de  l'obstacle  :  les  skis  placés  comme  dans  la  descente 
▼ers  l'obstacle  ou  les  deux  pied8  sur  la  même  ligne. 

Pendant  le  trajet  dans  les  airs,  —  a)  Se  tenir  droit.  Le  corps 
redressé  de  toute  sa  hauteur,  mais  toujours  un  peu  penché  en  avant, 
agiter  tranquillement  les  bras  pour  maintenir  Téquilibre  ;  diriger  les 
skis  :  à  peu  près  horizontaux  dans  la  première  partie  du  trajet,  paral- 
lèlement à  la  pente  avant  de  retomber;  les  skis  constamment  parallèles 
el  au  même  niveau. 

b)  Se  rassembler.  Portant  le  haut  du  corps  encore  plus  en  avant, 
tirer  lentement  les  jambes  à  soi  en  ployant  les  genoux.  Conduire  ses 
skis  comme  il  est  indiqué  en  a. 

Au  moment  de  retomber,  —  Tomber  vivement,  le  corps  rassemblé  et 
libre  de  ses  mouvements  ;  en  ployant  les  genoux,  avancer  franchement 
l'un  des  pieds  par  rapport  à  l'autre,  les  skis  parallèles  et  très  rappro- 
chés; quand  l'équilibre  est  rétabli,  reprendre  le  plus  vite  possible  une 
attitude  redressée,  les  bras  au  corps,  le  haut  du  corps  légèrement 
penché  en  avant. 

Eji  s'éloiguant  de  l'obstacle,  ^-  Comme  en  descendant  vers  l'obs- 
tacle. 


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7®  Pente  de 

(  pente  moyei 
^     —    ma 


2«  Pente  di 

(  pente  moyeni 
f     —    maximi 


3«  Pente  de 
i  pente  moyennj 
f     —    maxi 


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N«  973.  DANS  LES  ARMÉES  ÉTRANGÈRES.  539 

Des  conversions.  —  La  u  conTersîon  de  Christiania,  »  est  produite 
principalement  à  l'aide  du  ski  intérieur,  dont  on  dirige  la  pointe  légè- 
rement du  côté  oti  l'on  veut  tourner,  le  ski  un  peu*  de  biais  dans  le  sens 
de  sa  largeur  et  légèrement  en  avance  par  rapport  au  ski  extérieur. 
Incliner  fortement  le  corps  vers  le  pivot  de  la  conversion  ;  le  ski  exté- 
rieur suit  le  ski  intérieur  et  Ton  tourne  à  angle  droit.  Les  bras 
servent  à  garder  l'équilibre. 

La  <c  conversion  de  Telemarken  »  est  principalement  produite  à 
Taide  du  ski  extérieur.  On  avance  légèrement  le  pied  extérieur,  dont  on 
rejette  violemment  le  talon  vers  Textérieur  par  un  mouvement  de 
torsion;  on  incline  le  corps  vers  le  pivot  de  la  conversion  et  Ton  force 
le  ski  qui  est  en  arrière  à  se  placer  à  côté  de  celui  qui  est  en  avant. 
Les  bras  placés  comme  dans  la  première  conversion. 


ANNEXE  N*  3. 


De    l'emploi   du    biton. 

Faut-il  un  bâton?  N'en  faut-il  qu'un  seul  ou  en  faut-il  deux?  La 
discussion  reste  ouverte.  Nos  Alpins  français  n*ont  qu'un  seul  bâton. 
Mais  la  majorité  des  skieurs  militaires  étrangers  font  usage  de  deux 
bâtons. 

Voici  à  ce  sujet  quelques  opinions. 

Le  capitaine  Klingenberg  de  l'arme  norvégienne,  écrit  : 

f(  À  mon  avis,  le  débutant  ne  doit  pas  avoir  de  bâton  du  tout,  sur- 
tout dans  les  descentes  et  pour  le  saut.  Sans  bâton,  il  s'exercera  bien 
mieux  à  garder  l'équilibre. 

«  Plus  tard,  lorsqu'il  sera  mieux  exercé  et  qu'il  fera  de  grandes 
excursions,  il  pourra  emporter  un  bâton  pour  s'appuyer,  augmenter  la 
vitesse  et  tourner. 

<c  L'emploi  de  deux  bâtons  n'est  justifié  que  sur  les  routes  dures, 
les  surfaces  glacées  recouvertes  de  neige,  dans  les  courses  de  longueur 
ou  lorsqu'il  s'agit  d'aller  particulièrement  vite.  » 

Le  lieutenant-colonel  Feyler,  de  l'armée  suisse,  préconise  <c  deux 
bâtons  ferrés  légers,  généralement  en  bambou,  en  bètre  ou  en  noise- 
tier, munis  d'une  rondelle  à  la  partie  inférieure  pour  les  empêcher 
d'enfoncer  trop  dans  la  neige.  Ces  bâtons  servent  d'appui  à  la  montée 
et,  réunis  en  un  seul,  de  frein  aux  fortes  descentes. 

Après  le    dernier  concours    de   Chamonix   ot,   en    janvier  1908, 


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F^f" 


540  EMPLOI  DU  SKI.  N«  973. 

réquipe  miliUire  suiue  l'emporta  sur  Téquipe  correspondante  fran- 
çaise, le  commandant  de  la  première  de  ces  deux  premières  équipes 
crut  pouvoir  déclarer  à  la  Gazette  de  Lausanne  que  «  les  Français  en 
sont  encore,  malheureusement  pour  eux,  à  se  servir  d'un  seul  bâton 
comme  les  Suisses  le  faisaient  autrefois  et  c'est  pour  eux  une  cause 
d*iofériorité  dans  les  concours  de  vitesse.  » 

Enfîn  le  lieutenant-colonel  Zavattari,  de  Tarmée  italienne,  écrirait 
en  1900  : 

u  J*ai  TU  des  skieurs  habiles  faire  des  glissades  merveilleuses  sur 
des  pentes  extrêmement  rapideii,  sans  bâton,  les  mains  dans  les 
poches;  je  les  ai  vus  descendre  aussi  en  un  clin  d'œil,  hardiment  et 
sans  crainte,  de  plusieurs  centaines  de  mètres  et  s'arrêter  sans  faire  de 
chute.  Cela  me  prouve  que  le  bâton  n'est  pas  toujours  indispensable,  n 


BIBLIOGRAPHIE  ÉTHANGÈRE  SUR  LE  SKI. 


Norvège. 


Troupes  norvégiennes  de  skieurs,  par  le  capitaine  Augkll  (Annuaire 
de  l'Union  des  sporU  de  1903-1904). 

Traits  de  Vhistoire  des  skis,  par  ReicBORir-KjENKBRUD  (Annuaire  de 
id'M  de  la  Société  pour  le  développement  du  sport  du  ski). 

Skieurs  militaires,  par  le  capitaine  Klingbnbbrg  (Annuaire  de  1901 
de  la  société  précitée). 

Le  ski  au  service  de  la  défense  nationale  (Annuaire  de  1901-1903  de 
l'Union  des  sports). 

Guide  du  skieur,  par  HuiTFELD. 

Suède. 

Annuaire  de  TUnion  des  sociétés  de  sport. 

Russie. 

Le  sport  en  skis^  par  Sanktbi'RG  (Librairie  de  TÉtat-Major). 
L'emploi  des  skis,  par  Ogorodhikov  (Librairie  Berezovski). 
Instruction  four  les  détachements  de  skieurs,  par  Mechbtitch  (Môme 
librairie). 


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N*  973.  DANS  LES  ARMÉES  ÉTRANGÈRES.  oM 

La  marche  en  skis,  par  Martbns  (Petersbourg  Idanovskaia,  2). 
Le  iport  en  skis  et  en  skis  à  voile,  par  Komets  (Petersbourg,  ruelle 
des  Officiers,  i). 
Instruction  pour  la  marche  en  skis,  par  Gall. 

Allemafirne  et  Autriche-Hongrie. 

Skilauf  Technik,  par  Zdàrsky  (Hambourg,  i897). 

Der  Skilauf  y  par  W.  Paulcke  (Fribocrg  en  Brisgau.  Librairie  de 
rUniTersité,  1908). 

JUilitàr  Gebirgsdienst  im  Winter,  par  le  lieuteuant  Czant  (Wien  et 
Leipzig,  1907). 

Anleitung  fur  den  Gebrauch  der  Schneeschuhe  und  Schneereifen 
(Wien,  1896). 

Italie. 

Istruzione  suir  uso  degli  sci  (2  septembre  1908).  Voghera,  Rome. 

Bévue  mensuelle  du  Club  Alpin  italien  (article  :  L'Alpinisme  militaire 
les  Skis  et  nos  Àlpio^i,  par  le  lieutenant-colonel  Zayattari). 

Mevista  militare  iialiana  :  Les  skis  dans  la  guerre  d'biver  sur  les 
Alpes,  par  le  lieutenant-colonel  Zayattari,  10  mai  1900.  Traduit  en 
français  et  paru  dans  la  Revue  de  l'Infanterie  en  1903. 

Suisse. 

Règlement  sur  les  subventions  allouées  par  la  Confédération  aux 
concours  de  skis  {Feuille  militaire  fédérale ^  novembre  1907). 

Bévue  militaire  suisse,  1903  :  Les  skis  et  ses  avantages  (capitaine 
A.  FonJALLAZ);  janvier  1908  :  Les  skis. 

(190) 


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NOUVELLES   MILITAIRES 


▲NOI.BTBRRX. 

Les  GiANDBS  MANOEUVRES  ANGLAISES  BN  1908.  —  £a  deboFS  à» 
manœuvres  ftpéeiales  de  cavalerie  (t),  Tarmée  anglatie  a  ezécoté,  cet 
automne,  uoe  série  de  manœuvres  dans  les  commandements  sainnts  : 

Aldershot,  manœuvres  des  i''  et  2"  divisions; 

Sud  et  Est,  manœuvres  des  3«  et  4"  divisions  ; 

Irlande,  manœuvres  des  5*  et  6*  divisions  ; 

Commandement  du  Nord,  manœuvres  spéciales. 

Celles  des  3*  et  4*  divisions  ont  dû  être  supprimées  en  raison  du 
mauvais  temps;  mais  les  autres  ont  eu  lieu. 

Les  plus  importantes  ont  été  celles  du  commandement  d'Aldershot, 
qui  ont  duré  six  Jours,  du  14  au  19  septembre. 

Elles  ont  compris  deux  périodes  :  une  première  de  trois  jours,  pen- 
dant laquelle  les  divisions  ont  été  opposées  Tune  à  Tautre;  une  seconde, 
de  trois  jours  également,  où  les  deux  divisions  réunies  sous  le  com- 
mandement du  général  Smith  Dorrieu,  le  nouveau  commandant 
d*Aldershot,  ont  opéré  contre  un  ennemi  figuré. 

Pour  chacune  de  ces  périodes,  il  n*a  été  prévu  qu'une  situation 
initiale,  dont  le  développement  s'est  poursuivi  pendant  toute  leur 
durée,  sans  autres  indications  que  les  ressources  en  eau  et  les  centres 
de  réapprovisionnement  des  convois. 

Pendant  toute  la  durée  des  manœuvres,  deux  nuits  seulement  furent 
passées  sous  la  tente  ;  pendant  les  quatre  autres,  tout  le  monde  dormait 
à  la  belle  étoile;  le  souci  fut  donc  très  remarqué  de  se  rapprocher  le 
plus  possible  des  conditions  de  la  guerre,  tant  au  point  de  vue  des  dis- 
positions générales,  que  de  la  latitude  laissée  aux  chefs  de  parti. 

Les  manœuvres  avaient  été  précédées  par  un  voyage  d*état-major, 
dont  elles  ne  formèrent  que  le  prolongement. 


{i)  Voir  le  n^  971,  octobre  1908. 


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N*  973.  NOUYBLLBS  MILITAIRES.  543 

Chftcune  dee  diyiaioas,  généraux  Grierson  et  Stepheoson  comprenait 
à  p«u  près  la  totalité  de  seg  éléments  sur  le  pied  de  guerre,  saToir  : 
Trois  brigades  d'infanterie  à  quatre  bataillons  ; 
Deux  compagnies  d'infanterie  montée  (cette  arme  a  désormais  rem- 
placé les  escadrons  de  yeomanry  comme  caTalerie  divisionnaire)  ; 
Trois  groupes  d*artillerie  montée  à  trois  batteries  ; 
Un  groope  d'obusiers  à  deux  batteries  ; 
Une  batterie  lourde; 

Deux  compagnies  du  génie  de  campagne; 
Une  compagnie  de  communication  diTisioonaire  ; 
Une  ambulance; 
Un  conToi  de  i**  ligne,  à  traction  animale,  suirant  directement  les 

troupes  et  portant  un  jour  de  vivres  frais  et  les  bagages  ; 
Un  convoi  de  2^  ligne,  à  traction  mécanique,  chargé  du  transport 
des  tentes,  ainsi  que  du  ravitaillement  journalier  des  convois 
de  i»«  ligne. 
A  la  i'^'  division  étaient  en  outre  attachées  : 

Une  brigade  montée,  composée  de  :  un  régiment  de  cavalerie, 
deux  compagnies  d'infanterie  montée  et  une  batterie  à  cheval  ; 
Une  compagnie  de  télégraphie  sans  fil  ; 
Une  compagnie  de  projecteurs  électriques. 
Et,  à  la  2*  division  : 
La  jre  brigade  de  cavalerie  à  deux  régiments  (le  3*  était  affecté  à 

la  brigade  montée  de  la  i** division); 
Un  groupe  de  deux  batteries  à  cheval  ; 
Une  compagnie  du  génie  montée  ; 
Une  compagnie  d'aérostiers  avec  son  ballon. 
Les   deux  divisions  avaient  donc  des  effectifs  sensiblement  égaux, 
«'élevant  environ  &  une  dixaiae  de  mille  hommes. 

Le  terrain  des  manœuvres  au  Sud-Ouest  d'Aldershot  était  assez  res- 
treint (20  kilomètres  sur  i6). 

Étal»*majors  et  corps  de  troupes  ont  fait  preuve  de  leurs  qualités  cou* 
tumières. 

Lb     M0UY£L    ÉQUIPEMBNT      en      toile    DB      L'IMFANTBRIB      ANGLAISB 

(modèlb  1908),  —  Ce  modèle  est  basé  sur  le  principe  de  la  division  de 
l'équipement  en  deux  parties  ;  l'une  «  pour  la  marche  >»,  l'autre  a  pour 
le  combat  ». 

La  c(  partie  pour  le  combat  n  ne  comprend  absolument  que  ce  qui  est 
indispensable  au  combat  ;  c'est-à-dire  :  le  fusil  (avec  sa  bretelle)  la  baïon- 
nette, les  munitions,  l'outil,  l'eau,  les  vivres  de  la  journée  et  la  ration 
de  réserve  avec  le  couvert  (dans  la  musette). 


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ôii  NOUVELLES  MILITAIRES.  N»  973. 

La  «  poitie  pour  la  marche»  qui  comprend,  le  reste,  est  composée  des 
objets  suivants  :  grand  manteau,  casquette,  une  paire  de  souliers, 
gamelle  iadividuelley  deux  brosser  (à  dents  et  à  laTer),  rasoir,  peigne, 
serviette,  savon,  ménage,  livret  (dans  le  sac). 

Le  sac  peut  se  réparer  du  reste  de  l'équipement. 

Cette  disjonction  permet  au  soldat  d'avoir  en  temps  normal  le  com- 
plet équipement  avec  lui,  et,  dèd  qu*uDe  action  est  imminente^  de  se 
débarrasser  de  son  sac,  et  de  le  remplacer,  si  nécessaire,  par  un  supplé- 
ment de  munitions  contenu  dans  des  poches  de  réserve. 

Les  principales  qualités  de  cet  équipement  sont  les  suivantes  : 

a)  Toutes  les  parties  de  l'équipement  sont  reliées  entre  elles.  II  en 
résulte  qu*ii  est  très  facile  de  le  mettre  et  de  Tenlever  très  rapidement, 
et  très  difficile  d'en  perdre  une  partie; 

b)  L'équipement  est  parraitement  équilibré; 

c)  Aucune  courroie  ne  traverse  la  poitrine; 

d)  Il  est  parfaitement  souple,  et  peut  se  prêter  à  toutes  les  combi- 
naisons po»ibles. 

Description  de  V équipement.  —  L'équipement  est  en  tissu  de  coton 
imperméabiii^é.  Ses  différentes  parties  s'attachent  et  s'ajustent  au 
moyen  de  boucles  automatiques.  Ce  sont  :  le  ceinturon,  le  porte^p^e, 
le^  bretelles,  les  poches  à  cartouches,  deux  (une  à  gauche,  l'autre  à 
droite,  portant  150  cartouches),  le  sac,  les  bretelles  de  suspension,  la 
musette,  le  porte-bouteille,  la  poche  à  outiU 

Le  nettoyage  de  cet  équipement  ne  se  fait  qu'à  la  brosse,  quand  U 
boue  est  sèche;  il  est  recommandé  de  ne  pas  nettoyer  les  boucles, 
mais  de  les  laisser  s'oxyder  pour  diminuer  la  visibilité. 

Poids  de  Féquipetnent  : 

Équipement  de  marche  (avec  150  cartouches):  26i's,399. 

Équipement  de  combat  : 

Équipement  de  marche 26's,399 

A  retrancher  le  sac 5     600 

Reste 20^8,800 

Ajouter  120  cartouches. 

Total  (avec  270  cartouches) . . .  *.     24>^5,S67 


▲UTRIGHB-HONGRIB. 


Formation  de  colonnes  mobiles  en  Bosnie-Herzégovine.  —  Pour 
empêcher  les  incursions  de  bandes  serbes  ou  monténégrines  en  Bosnie- 


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N«  973.  NOUVELLES  MIUTAIRBS.  546 

Heriégovine,  Tautorité  militaire  Tient  de  former  des  colonnes  mobiles 
(Sireifkorps)  —  ou  plutôt  de  les  reFormer,  car  elles  aTaient  déjà  eiisté 
del878àl89K 

«  C'est  un  fait  d'expérience,  dit  la  Neue  freie  Presse  (1;,  qu'avec  des 
troupes  régulières,  il  est  bien  plus  difficile  de  joindre  des  bandes,  peu 
nombreuses  et  très  mobiles,  qu'avec  des  groupes  d'effectif  variable, 
équipés  et  formés  en  vue  de  ce  but  spécial.  En  relations  permanentes 
avec  les  commandants  de  poste  et  avec  la  gendarmerie,  ces  groupes  peu- 
vent être  employés  d'après  les  circonstances  et  agir  d'une  façon  indé- 
pendante. 

u  Une  condition  essentielle  est  de  ne  constituer  ces  groupes  qu*avec 
des  soldats  extrêmement  vigoureux,  très  bons  tireurs,  complètement 
aptes  au  service  de  guerre.  Pour  remplir  les  missions  dévolues  aux 
colonnes  mobiles,  il  faut  de  l'esprit  d'entreprise  et  de  l'énergie.  » 

La  force  de  chaque  groupe  dépend  des  circonstances  locales.  Elle 
varie  entre  20  et  60  hommes. 

Ces  groupes  ont  été  formés  avec  desofticiers  et  des  soldats  volontaires 
de  l'armée  commune,  ainsi  qu'avec  des  hommes  de  la  gendarmerie  de 
Bosnie-Herségovine. 

Ils  ont  été  réunis  en  un  certain  nombre  de  détachements,  forts 
chacun  de  3  officiers  et  de  plus  de  iOO  hopimes,  et  divisés  en  sections, 
demi-sections,  essaims  (Schwàrme)  et  patrouilles.  Des  mitrailleuses  sont 
affectées  à  ces  détachements. 

Le  nombre  de  ces  derniers  serait  de  onze,  d'après  certains  rensei- 
gnements de  presse,  et  l'effectif  total,  de  2,000  hommes.  Chaque 
groupe  disposerait  de  dix  jours  de  vivres. 


ÊVACOATION   DU  SANDJAK  DE  NoVI-BaZAR  BT  N0UVBLL£  REPARTITION 

DES  TR0UPB8  BN  fiosNiB-HBRZtGOViNB  (2).  —  Le  sandjak  a  été  évacué  le 
29  octobre.  Les  troupes  qui  l'occupaient  (9*  brigade  de  montagne  : 
quatre  bataillons  et  une  compagnie  d'infanterie,  un  peloton  de  hussards, 
deux  batteries  de  montagne,  un  détachement  d'artillerie  de  forteresse, 
une  section  de  pionniers,  un  escadron  du  train  de  montagne,  soit 
117  officiers  et  2,132  hommes)  ont  été  réparties  dans  le  15^  corps 
(Bosnie-  Herzégovine). 

Ces  unités  ont  reçu  les  garnisons  suivantes  : 


(1  )  9  novembre. 

(2)  Neue  freie  Presse,  30  octobre,  l«'  novembre  ;  Militârische  Presse, 
17  octobre;  voir  aussi  2*  semestre  1908,  p.  272. 

35 


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646  NOUVELLES  MIUTAimBS.  N«973. 

Étât-major  de  la  9*  brigade,  états-majors  de  régiment,  de  deu 
bataillons  et  neuf  eompagnies  ^a  94^,  un  peloteo  du  12*aJdaiM, 
les  3*  et  4*  batteries  du  4"  régiment  de  montagne;  une  sectÎM  de  U 
5*  compagnie  da  14*  pionniers,  19"  escadron  du  tnin  de  montagoe,  à 
Saraje^  ; 

État -major  de  bataillon,  deux  compagnies  da  54*,  &  Praea-Pale; 

Une  compagnie  dn  54*,  à  Tirnovo  ; 

Un  bataillon  du  90*,  à  Banjaluka; 

Une  compagnie  du  86",  à  Urac. 

En  outre,  d'autres  mouvements  ont  été  effectués  : 

Un  bataillon  du  99*,  de  Sarajevo  (trois  compagnies)  ^  Tirnovs  (une 
compagnie)  à  Foca  (deux  compagnies),  et  Celebic  (deux  compagnies); 

État-major  et  3*  batterie  du  6*  régiment  d'artillerie  de  montagae 
de  Sarajevo  à  Dolnja-Tusla  ; 

Demi-compagnie  du  25*  d'infanterie  de  Gajnica  à  Ifetalka; 

Une  compagnie  du  53*,  de  Celebic  à  Uvae. 

En  résumé,  l'autorité  militaire  a  renforcé  :  le  Nord-Ooest  de  la 
Bosnie,  d*ttn  bataillon  ;  le  Sud-Est,  entre  Sarajevo  et  la  frontière 
turque,  de  deux  bataillons  et  d'une  batterie  ;  la  frontière  montéoégriae, 
d'un  bataillon  ;  la  frontière  serbe,  d'une  batterie. 


Musiques  db  là  làmdv£HB  àctbicbibiinb.  —  Des  musiques  sont  en 
Toie  d'organisation  dans  la  landwehr  autrichienne,  qui  n'en  peasédait 
pas  jusqu'à  présent. 


GRÊATioif  d'un  nouveau  DÉPÔT  DB  REMONTB.  —  Par  décision  du 
21  juin,  le  dépôt  secondaire  de  remonte  de  Nagy-Daad-Sari  a  été  sup- 
primé ;  un  dépôt  de  remonte  a  été  créé  à  Ozora. 


La  flottille  du  Danube.  —  La  presse  a  annoncé,  à  l'occasion  des 
événement  de  Serbie,  l'envoi  de  la  flottille  du  Danube,  de  Bndapest 
à  Peterwardein,  sur  le  bas  Danube.  De  Peterwardein,  la  flottille  a  été 
à  SemlÎD,  en  face  de  Befigrade,  exécuter  des  exercioes  de  tir. 

La  Militdrische  Presse^  de  Vienne  (1),  donne,  à  ce  sujet,  les  rensei- 
gnements ci-après  : 


(1)  7  novembre. 


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N»d73. 


NOUVELLES  MIUTAIRB8. 


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618  MOUVBLLBS  MILITAIRES.  M*  973. 

II.  —  Ressources  totales  que  présente  la  flottille. 

En  piècef  d'artillerie  :  10  canoas  de  120  millimètres  et  4  canons  de 
70  millimètres  à  tir  rapide,  2  obusiers  de  ItO  millimètres,  16  canoni- 
revohers  ou  mitrailleuses, de  47, 37,  et 8 millimètres,  en  tout  32  pièces. 

En  munitions  d'artillerie  :  20  obus  cuirassés,  100  obus  munis  de 
fusée,  20  shrapnels,  10  bottes  à  mitraille,  par  canon  ou  obusier; 
450  obus  percutants  par  mitrailleuse  de  47  millimètres,  2,000  obus 
percutants  par  mitrailleuse  de  37  millimètres.  4,000  cartouches  par 
mitrailleuse  de  8  millimètres.  Au  total  3,000  kilogrammes  de  projec- 
tiles peuvent  être  lancés  en  une  minute. 

En  fusils  :  40  à  45  fusils  disponibles,  par  monitor. 

En  compagnies  de  débarquement  :  deux  compagnies  de  100  hommes, 
à  trois  sections. 

Pour  dei  transports  militaires  :  deux  monitors  accouplés,  entre  les- 
quels sont  placée  des  remorqueurs  chargés  de  troupes,  peuvent  assurer 
le  transport  de  1,000  hommes,  sans  qu'aucun  soldat  ne  soit  sur  les 
ponts  ;  la  troupe  est  complètement  à  Tabri. 

Pour  conserver  un  contact  étroit  avec  l'armée,  la  flottille  du  Danube 
exécute,  de  concert  stoc  celle-ci,  des  exercices  combinés  annuels. 

\i  Les  campagnes  nombreuses  qui  se  sont  déroulées  sur  le  bas 
Danube  de  1716  à  1809,  dit  le  Militàrische  Presse,  la  guerre  améri- 
caine de  Sécession,  de  1861  à  1863,  ont  prouvé  qu'une  flottille  puis- 
sante de  monitors,  employée  judicieusement,  en  liaison  avec  les  troupes 
de  terre,  est  indispensable  à  un  État  traversé  par  de  grands  fleuves, 
pour  s'assurer  la  liberté  complète  de  manœuvres  et  une  supériorité 
constante  sur  le  théâtre  d'opérations.  » 


Formation  D£  nouveaux  dêtachehents  de  mitrailleuses.  —  Uoe 
décision  du  4  novembre  a  prescrit  la  formation  de  100  nouveaux  déta- 
chements de  mitrailleuses  : 

1°  Au  i**  janvier  1909,  dans  55  régiments  d'infanterie,  6  bataillons 
de  chasseurs  (.\  2  pièces),  1  régiment  de  cavalerie  (à  4  pièces)  ; 

2°  Au  l«r  février  1909,  dans  24  régiments  d'infanterie,  14  bataillons 
de  chasseurs  (à  2  pièces). 

L'armée  austro-hoogroise  comprenait  déjà  : 

57  détachements  de  mitrailleuses  d'infanterie  :  39  à  2  pièces  (armée 
commune),  18  à  4  pièces  (landvrehr  et  honved)  ; 

3  détachements  de  mitrailleuses  de  cavalerie,  à  4  pièces  :  2  dans 
Tarmée  commune,  1  dans  la  honved. 

Au  1"  février  1909,  elle  comptera  : 


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N«  973.  NOUVELLES  MILITAIRES*  549 

156  détachements  de  mitrailleuses  d'infanterie  :  138  &  2  pièces 
(armée  commune),  18  à  4  pièces  (landwehr  et  honved)  ; 

4  détachements  de  cayalerie,  à  i  pièces  :  3  dans  Tarmée  commune, 
1  dans  la  honved. 

Chaque  régiment  d'infanterie,  de  chasseurs  ou  bataillon  de  chas- 
seurs de  Tarmée  commune  possédera  donc,  à  cette  date,  un  détache- 
ment de  2  mitrailleuses. (2  détachements  pour  le  22*  régiment,  qui,  en 
Dalmatie,  est  divisé  en  deux  groupes.) 

Trois  des  cinq  divisions  de  cavalerie  auront,  au  1"  février,  un  déta- 
chement de  4  mitrailleuses. 

L'armée  austro-hongroise  ne  disposait,  au  mois  de  décembre  1907, 
que  de  19  détachements-cadres  de  mitrailleuses,  sans  caractère  perma- 
nent ni  définitif.  En  une  année,  elle  aura  accompli  un  effort  considé- 
rable pour  doter  de  cette  nouvelle  arme  Tinfanterie  et  la  cavalerie. 

Les  détails  d'organisation  de  ces  unités,  et  leur  tactique,  ont  été 
indiqués  précédemment  dans  la  Revue  des  Armées  étvangêres  (1). 


MuTATiOMS  DANS  LE  HAUT  COMMANDEMENT.  —  Le  feldmaréchal-liou te- 
nant von  Winzor,  commandant  du  15«  corps,  a  été  nommé  général  de 
la  cavalerie. 

Les  feldmaréchaux-lieutenants  dont  les  noms  suivent  ont  été  nommés 
feldzeugmei»ter  (2)  :  Potiorek,  commandant  du  3*  corps;  Frank, 
commandant  du  7"  corps  ;  Versbaeh  von  Hadamar,  commandant  du 
2"  corps  ;  Conrad  von  Hôtzendorf,  chef  de  Tétat-major  général. 

Le  feldmaréchal-lieutenant  von  Jahl  a  été  nommé  adjoint  au  com- 
mandant xle  la  honved  (3).  Ce  poste  avait  été  supprimé  à  la  mort  de 
ravant-dernier  commandant  de  la  honved,  Tarchiduc  Joseph. 


Nouvelle  pénomination  des  généraux  commandants  de  com>s 
d'armée  et  des  cadets-suppléants-officiers.  —  En  vertu  d'une  dé- 
cision du  15  novembre,  les  généraux  commandants  de  corps  d'armée 
qui  proviennent  de  l'infanterie  seront  désormais  désignés  par  l'appel- 
lation de  «  généraux  de  l'infanterie  »,  ceux  qui  ont  servi  dans  la  cava- 


(1)  Pour  l'organisation,  voir  1"  semestre  1908,  p.  303,  et  pour  la 
tactique,  2«  semestre  1908,  p.  65. 

(2)  Verordnungsblatt,  31  octobre. 

(3)  ibid,  18  novembre. 


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550  NOUVKLLBS  MILITAIRES.  N*  ÎTlZ. 

lerie,  ptr  eelfe  de  «  généraux  de  la  caTalerie  »,  ceux  qai  sorteat  de 
rartillerie  ou  des  troupes  techniques,  par  eelle  de  «  feldxeugmeister  ». 
Une  décision  du  13  noTembre  a  prescrit  que  les  eadets-soppléants- 
offtciers,  porteront  à  Tavenir  le  nom  d'enseignes  {fàhnrieh).  Ils  conti- 
nueront  à  être  considérés  comme  hommes  de  troupe. 


ADMISSIOR   a    L'ÉgOLB    DB    GUBRIX   BT   AUX    COCHS    SCPfiBIBURS   DK 

l'artillbrib  BT  DU  GftNiB.  — Le  nombre  des  officiers  admis  en  1908 
est  de  :  40  à  l'École  de  guerre,  16  au  Cours  supérieur  d'artillerie, 
iO  au  Cours  supérieur  du  génie. 


Emploi  du  lait  dahs  L*AUMBirrATioii  db  la  troupb.  -—  Une  circu- 
laire ministérielle  a  prescrit  des  essais  en  Tue  de  défdopper  la  con- 
sommation du  lait  et  de  ses  succédanés  (fromage,  caséine,  caillés,  etc.) 
par  la  troupe. 

L'autorité  militaire  estime  que  les  aliments  lactés  doivent  interrenir 
au  même  degré  que  la  viande  et  les  légumes  dans  Ttlimentation  du 
soldat  et  sont  particulièrement  propres  à  l'entretien  et  au  déTeloppe- 
ment  de  l'organisme  d'hommes  soumis  à  un  traTail  musculaire  et 
intellectuel  intensif. 


FusiL-HfTRAILLBUR.  •**  D'aprèt  la  Belgique  militaire  (1),  des  expé- 
riences ont  commencé  en  Autriche  arec  un  fosii-mitraillear  système 
Odkolck.  Le  mécanisme  de  fermeture  est  analogue  à  celui  de  k 
mitrailleuse  Hoehtkiss.  La  yitesse  du  tir  est  de 600  coups  à  la  minute; 
le  poids  du  fusil,  avec  affût,  est  de  22  kilogrammes. 


Mariage  des  officiers.  —  Un  nouTeau  «  règlement  sur  les  mariages 
dans  l'armée  austro-hongroise  »  a  paru  le  10  décembre  1907.  Il  a 
apporté  des  modifications  notables  à  l'état  de  choses  antérieur. 

i«  Nombre  des  ogiciers  autorisés  à  se  marier.  —  Dans  l'armée  austro- 
hongroi&e,  le  nombre  des  officiers  mariés  ne  doit  pas  dépasser  une  cer- 
taine proportion. 

D'après  le  nouveau  règlement,  cette  proportion  est  désormais  de  la 
moitié  :  dans  Tétat-maJor,  l'étatrmi^or  de  l'artillerie,  celui  du  génie, 


(1)  U  mai  1908. 


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N*  973.  NOUVELLBS  MILITAIRES.  554 

rinfanterie,  la  cavalerie,  l'artillerie,  les  pionniers,  le  régiment  des  che- 
mins de  fer  et  télégraphes,  le  train,  les  troupes  sanitaires,  le  service 
de  rhabillement  ;  des  deux  tiers  :  dans  les  détachements  militaires  des 
établissements  de  remonte,  les  officiers  d'approTisionnement,  Taudito- 
riat,  les  médecins,  les  officiers  comptables,  les  vétérinaires,  les  fonc- 
tionnaires d'intendance. 

On  a  donc  augmenté  la  proportion  admise  jusqu'ici.  Dans  les  corps 
de  troupes,  elle  était  du  quart,  et,  dans  certains  services,  de  la  moitié. 

En  outre,  oa  a  levé  Tinterdiction  opposée  au  mariage  des  stagiaires 
d*ét&t-major  du  grade  de  capitaine  ou  de  lieutenant  ;  le  nombre  des 
officiers  de  cette  catégorie,  mariés,  ne  pourra  pas  toutefois  dépasser  la 
proportion  du  cinquième. 

Par  contre,  cette  interdietion  existe  pour  les  officiers  de  l'escadron 
et  de  la  compagnie  de  gardes  du  corps,  les  élèves  de  TÉcole  de  guerre, 
de  rÉcok  de  cavalerie,  de  TËcole  d'application  de  médecine  militaire, 
les  candidats  à  i'auditoriat  (justice  militaire). 

Aucune  restriction  de  nombre  n'existe  dans  l'armée  commune,  pour 
les  colonels  et  officiers  généraux,  ni  dans  la  landwehr  pour  les  officiers 
d'aucun  grade. 

2«  Doi  régîementaxre,  —  La  dot  réglementaire  s'appelle  «  caution  » 
et  varie  d'après  la  situation  de  l'officier.  Elle  doit  rapporter  au  moins 
4  p.  100  de  la  somme  fak^  pour  chaque  grade.  Si  les  valeurs  qui  la 
composent  produisent  un  intérêt  moindre,  le  capital  qu'elles  repré- 
sentent doit  être  élevé  d'autant. 

Autrefois,  ce  capital  était  déposé  dans  la  caisse  de  dépôts  du  Minis- 
tère (de  la  guerre  ou  d'une  des  landwehrs)  ;  l'administration  de  ces 
valeurs  restait  entre  les  mains  de  leur  propriétaire,  à  condition  qu'en 
cas  d'échange,  il  remplit  certaines  formalités  de  transfert. 

D'après  le  nouveau  règlement,  le  dépôt  dans  cette  caisse  n'est  plus 
exigé.  Les  valeurs  de  caution  doivent  être  vinkuliert,  c'est-à-dire,  s'il 
y  a  lieu,  transformées  en  valeurs  nominatives  soumises,  en  cas  de  vente 
ou  de  remboursement  (actions  remboursées  par  tirage  au  sort)  au  rem- 
ploi dans  des  conditions  déterminées.  Aucun  changement  ne  peut  être 
apporté  à  ces  valeurs  sans  autorisation  du  Ministre  de  la  guerre. 

Cette  caution  est  fixée  ainsi  qu'il  suit  : 

CovMnnes  (1). 

Sous-lieutenant 60,000 

Lieutenant 50,000 

Capitaine  d'étal-major 60,000 

—      de  troupe 40,000 


(1)  La  couronne  vaut  environ  i  fr.  05. 


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A69  NOUYBLLBS  MILITAIRES.  N«  973. 

CoBromiM. 

Commandant  d*état-maJor 50,000 

—         de  troupe 30,000 

Lieutenant-colonel  et  colonel  d'état-major 50,000 

Les  colonels  et  lieutenants-colonels  des  corps  de  troupes  soot  dispen- 
sés désormais  du  dép6t  de  toute  caution.  Pour  les  officiers  combattants 
âgés  de  moins  de  30  ans,  celle-ci  est  augmentée  de  50  p.  100. 

Par  rapport  à  ce  qui  existait  antérieurement,  la  caution  est  plus  éle- 
vée pour  les  sous-lieuteoants  ;  elle  Test  moins  pour  les  commandants  et 
capitaines  ;  elle  est  restée  la  même  pour  les  lieutenants.  Les  intendants 
et  ingénieurs  des  constructions  militaires  sont  dorénavant  astreints  aa 
dépôt  d'une  caution,  comme  les  autres  officiers  ou  fonctionnaires. 

En  résumé,  la  proportion  des  officiers  mariés  est  augmentée,  bien 
que  Tinterdiction  du  mariage  subsiste  pour  certaines  catégories  d'offi- 
ciersy  et  la  caution  est  diminuée  pour  les  grades  supérieurs  à  celui  de 
lieutenant. 


KOU VILLE  RÉGLBEINTATION    DU  DROIT  DE   RtCLAMÀTION.  —  Jusqu'à 

présent,  toute  réclamation  d'un  homme  de  troupe  devait  être  transmise 
suivant  la  voie  hiérarchique  complète,  du  sous-officier  au  colonel.  La 
décision  de  ce  dernier  était  sans  appel.  Lors  de  l'inspection  de  pria- 
temps  par  le  général  de  brigade,  tout  militaire  avait  cependant  le  droit 
de  soumettre  au  général,  directement,  verbalement  et  en  dehors  de  la 
présence  d'aucun  tiers,  ses  réclamations  ou  sollicitations. 

De  nouvelles  prescriptions  viennent  de  modifier,  sur  ce  point,  les 
règlements  sur  le  service  intérieur  et  sur  les  inspections  générales  (i). 

Dorénavant,  le  droit  exceptionnel- de  réchmation  au  général  de  bri- 
gade» à  loccasion  de  l'inspection  de  printemps,  est  aboli.  Par  contre, 
V usage  permanent  du  droit  de  réclamation  normal  est  beaucoup  facilité. 

Le  réclamant  pourra  s'adresser  d'une  façon  directe,  personnelle  et 
verbale  à  son  capitaine  au  rapport  quotidien,  dans  les  trois  jours  au 
plus  après  le  fait  incriminé.  S'il  ne  lui  est  pas  fait  droit,  la  réclamation 
devra,  à  la  demande  de  l'homme,  être  transmise  jusqu'au  général  ds 
brigade,  dont  la  décision  sera  sans  appel. 

Toute  décision  des  autorités  appelées  à  connaître  de  la  réclamation 
sera  rédigée  par  écrit  et  communiquée  aux  deux  intéressés  (réclamant 
et  gradé  incriminé).  La  signature  de  ces  derniers  en  fera  foi. 


(1)  Verordnungsblattf  H  juin. 


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N«  973.  N0tJ7BLLBS  MILITAIRES.  563 

Ghibks  db  guerre.  —  Les  trois  régiments  alpins  (landwehr  autri- 
chienne), créés  en  1907,  ont  été  pourvus,  à  titre  d'essai,  de  chiens  de 
guerre.  It  existe  eoTiron,  par  compagnie  alpine,  10  chiens,  utilisés  sur- 
tout comme  auxiliaires  des  sentinelles  et  des  patrouilles. 

Dans  chaque  compagnie,  leur  entretien  est  confié  à  un  sous-o<iicier 
ou  à  un  soldat.  Les  chiens  sont  nourris  avec  les  restes  de  l'ordinaire, 
q  ui  reçoit  de  l'État  une  légère  allocation  supplémentaire,  20  couronnes 
par  mois. 


BBLGIQUB. 

Nouveau  hatéribl  d* artillerie.  —  Trois  régiments  d'artillerie  ont 
reçu  le  nouveau  canon  de  campagne.  Le  4*  régiment  sera  complète- 
ment réarmé  au  début  de  1909  (1). 


Changbmbkt  db  garnison.  —  Le  bataillon  du  !•'  chasseurs  détaché 
à  Diest  a  quitté  cette  garnison  le  18  septembre  pour  rejoindre  les  deuic 
autres  bataillons  du  régiment  à  Gharleroi  (2). 


La  réformb  militaire.  —  La  Revue  a  signalé  déj\  (3)  l'intérêt  que 
présente  la  réforme  militaire  en  Bf^lgique. 

La  presse  belge  signale  de  nouveau  (4)  l'insuffisance  du  système 
actuel  et  l'urgence  d'un  remaniement  de  la  loi  du  21  mars  1902,  base 
du  régime  militaire  belge.  , 

L* Annuaire  statistique  de  la  Belgique  (1908)  publie  du  reste,  d'après 
les  renseignements  fournis  par  le  Ministère  de  la  guerre,  une  statisti- 
que qiii  montre  la  diminution  constante,  depuis  1895,  de  l'efiectif 
général  : 

Hommes  de  troap*. 

En  1805 47,361 

En  1900 45,706 

En  1904 43,451 

En  1905 41 ,526 

En  1906 ; 40,950 


(1)  Belgique  militaire,  8  novembre. 

(2)  /6ic;.,  13  septembre. 

(3)  Voir  I"  semestre  1908,  p.  550. 

(4)  Etoile  belge,  13  octobre. 


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654  M0UYBLLS8  MILITAIRES.  N«  973. 

D'après  la  Belgique  militaire  (i),  cet  effectif  était  même  deseenda  à 
36,000  hommes  au  mois  de  novembre  1908. 


LiGiiBS  PBKâftis  BiiTâi  AifVERS  ET  l'Allimagiib.  —  Le  doablemeat 
de  la  section  Herentbals-MoU  (ligoe  An?ers>-Raremonde— Dûœldorf) 
Ta  être  bientôt  livré  à  l'exploitation. 


Instruction  sur  lis  bxbrcicss  d'application.  —  Une  nouTelle  ins- 
truction sur  les  exercices  d*application  (jeu  de  la  guerre,  exercices  de 
cadres,  manœuvres)  vient  de  panltre;  elle  remplace  l'instractioD 
de  1900  sur  le  même  sujet. 


Soncs  MftMCAUX  AUX  OFPiaiRS  DE  rAsbbvb.  —  La  presse  belge 
annonce  que  les  soins  médicaux  du  service  de  santé  de  Tarmée  seront 
désormais  accordés  aux  officiers  de  réserve,  aux  mêmes  conditions 
qu'aux  officiers  en  activité  de  service  (8). 


BUI^OARIB. 


Appel  des  recrues  en  Bulgabib.  —  L'appel  des  jeunes  soldats  avait 
lieu  en  général,  jusqu'ici,  le  i*'  mars  et  leur  libération  le  i*'  octobre, 
après  19  mois  de  service  effectif,  au  Heu  de  2  ans,  pour  l'infinterie, 
31  mois  au  lieu  de  3  ans  pour  les  armes  spéciales. 

Le  Ministre  de  la  guerre  a  ordonné,  cette  année,  l'appel  de  la  classe 
1909  vers  le  15/28  novembre,  de  manière  à  assurer  à  l'armée  bulgare 
des  hommes  mobilisables  dès  le  printemps  prochain.  Cette  modification 
sera  adoptée  comme  règle  dans  l'avenir. 

Gomme  compensation  à  cet  accroissement  de  la  durée  réelle  da 
service  actif,  des  congés  de  moisson  seront  vraisemblablement  accordés 
pendant  l'été  dans  une  plus  large  mesure. 


(1)  8  novembre. 

(2)  Etoile  belge»  1*'  novembre. 


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N«  973.  NOUVBLLSS  MILITAIRES.  655 


GHINB. 

Grandis  mahoeutres  chinoises  en  1907.  —  Les  grandes  manœuvres 
chinoiges  de  1907  n*ont  pas  eu  TenTergure  que  le  gouyernement  se 
proposait  de  leur  donner  et  se  sont  réduites  à  des  opérations  de  brigade 
mixte  contre  brigade  mixte.  Elles  n'ont  pas  moins  été  intéressantes  et 
ont  permis  de  constater  les  progrès  de  IMnstruction  dans  la  nouvelle 
armée  chinoise  et,  en  particulier,  dans  Tarmée  dite  de  Pékin,  qui 
comprend  quatre  divisions  (i'%  3",  S®  et  6*)  (1),  sous  les  ordres  du 
général  Fong-Ghan. 

Ces  manœuvres  ont  eu  lieu  les  1*',  2  et  3  novembre  1907,  sans  le 
concours  d'instructeurs  japonais,  dans  les  environs  de  Léang-Hiang- 
Hsien,  au  Sud  de  Pékin. 

Chaque  brigade  mixte  comprenait  :  six  bataillons  d'infanterie,  deux 
escadrons,  9  batteries.  L'artillerie  du  parti  Nord  se  composait  de  six 
batteries  de  campagne  et  trois  batteries  de  montagne  de  75  millimètres 
à  tir  rapide,  système  Schneider-Ganet  ;  celle  du  parti  Sud,  de  trois 
batteries  de  75  millimètres  à  tir  accéléré,  système  Arisaka  et  de  six 
batteries  de  57  millimètres  de  Fabrication  chinoise. 

Situation  générale.  —  Une  armée  du  Sud,  venant  du  Houpé,  a  battu 
les  troupes  du  Honan  et  marche  vers  le  Nord.  Elle  a  envoyé  en  avant, 
par  voie  ferrée,  un  détachement  mixte  qui  a  pour  mission  de  pénétrer 
dans  le  Tchili. 

Une  armée  du  Nord  se  concentre  au  Parc  de  chasse  de  Péking  et 
pousse  un  détachement  mixte  au  Sud  dans  la  direction  de  Pao-Ting- 
Fou. 

Les  trois  engagements  de  ces  manœuvres,  exécutés  sur  un  terrain 
plat  et  minutieusement  préparés  à  l'avance  ne  méritent  pas  un  compte 
rendu  détaillé.  On  se  bornera  donc  simplement  à  quelques  observations 
tactiques. 

Les  colonnes  de  marche  étaient  articulées  d'après  les  méthodes 
européennes.  Le  même  dispositif  fut  conservé  pendant  les  trois  journées  : 
chaque  parti  disposait  sur  son  flanc  gauche  une  forte  flanc-garde,  avec 
ou  sans  artillerie,  plus  en  vue  d'exécuter  une  manœuvre  enveloppante 
préconçue  que  pour  se  préserver  d'une  attaque  de  flanc  ennemie. 

Les  différentes  unités  allaient  occuper  des  positions  repérées  sur  la 
carte,  se  déployaient,  marchaient  sur  l'objectif  convenu  d'avance,  et 
s'arrêtaient  sur  la  ligne  fixée  par  la  Direction.  Des  troupes  de  renfort, 
figurées  par  des  fanions,  intervenaient  au  dernier  moment . 


(1)  3^  division  détachée  en  Mandchourie,  5<^  détachée  au  Ghantoung. 


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556  NOUVELLES  MILITAIRES.  N«  973. 

Infanterie,  —  L'effectif  moyen  des  compagnies  était  de  100  homme» 
armés  du  fusil  japonais  de  6''/"',5. 

L* utilisation  des  couverts,  bien  que  plus  complète  qu'aux  manœuvres 
de  1906,  laissait  encore  beaucoup  à  désirer.  Les  éléments  de  sûreté 
étaient  trop  étroitement  articulés.  Le  déploiement  général  éUit  pré- 
cédé d*un  rassemblement  des  bataillons  dissimulés  dans  les  villages 
boisés;  les  unités  ainsi  rassemblées  débouchaient  descouTerts  en  forma- 
tions trop  denses  et  se  formaient  ensuite  en  tirailleurs  à  2,000  mètres 
environ  de  Te  nnemi  ;  la  suite  du  combat  se  déroulait  comme  aux  ma- 
nœuvres  de  1905  et  1906.  La  discipline  du  feu  était  encore  très  défec- 
tueuse. 

De  même  qu'aux  manœuvres  précédentes,  les  troupes  sur  la  défensive, 
abritées  derrière  des  tranchées  ou  dissimulées  derrière  des  lisières 
pourvues  d'un  excellent  champ  de  tir,  sortaient  de  leur  couvert  dès  que 
rasfaillant  arrivait  à  300  ou  400  mètres  en  terrain  plat;  ce  dernier 
s'arrêtait  alors  et  exécutait,  sur  l'ennemi,  des  feux  rapides  qui  auraient 
été  très  efficaces. 

Les  soutiens  d'artillerie  étaient  trop  collés  sur  les  batteries. 
Cavalerie,  —  Les  escadrons  comptaient   environ  200  sabres.  Les 
ponf  ys  mongols  étaient  en  bon  état. 
Le  service  de  reconnaissance  fut  encore  plus  mal  exécuté  qu'en  i906. 
Les  deux  cavaleries  connaissaient  approximativement  le  point  cil  elles 
devaient  se  rencontrer  ;  aussi  leur  marche  était-elle  peu   éclairée.  Les 
évolutions  étaient  médiocres  ;  l'attaque  mollement  exécutée   et  désor- 
donnée. 

P(  ndant  le  combat  des  deux  gros,  les  deux  cavaleries  restèrent  passi- 
vement sur  les  flancs  à  2  ou  3  kilomètres  des  ailes  d'infanterie,  sans  se 
garder  et  sans  montrer  la  moindre  envie  de  se  rendre  utile  aux  autres 
armes. 

Artil'erie.  —  Les  pièces  de  campagne  Schneider-Canet  étaient 
traînées  par  huit  chevaux  (1).  Le  service  des  pièces  éUil  très  correct 
comme  d'habitude  ;  mais  l'instruction  tactique  de  l'artillerie  chinoise 
est  nulle. 

Les  bnlteries  allaient  occuper  des  emplacements  fixés  à  l'avance  sur 
la  carte,  sans  se  défiler  le  moins  du  monde.  Elles  s'établissaient  sur 
une  même  ligne,  à  la  même  hauteur,  en  terrain  absolument  plat,  visi- 
bles de  toute  part. 


(1)  Le  Creusot  va  |  résenter  au  gouvernement  chinois  quatre  types 
plus  légers  qui  vont  être  expérimentés  concurremment  avec  des  types 
Krupp  analogues. 


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N«  d73.  NOUVELLES  MIUTAIRBS.  557 

Dans  la  défensÎTe,  trous  de  tirailleurs  pour  le  personnel;  sillons  pour 
roues. 

Les  deux  artilleries  se  consacraient  tout  entières  au  duel  d'artillerie 
et  continuaient  leur  lutte  sans  se  soucier  des  troupes  d'infanterie: 

Les  écoles  à  feu  étant  encore  tout  à  fait  exceptionnelles»  les  officiers 
d'artillerie  chinois  n'ont  aucune  idée  du  rendement  de  leur  arme. 

Malgré  les  nombreuses  imperfections  relevées,  les  manœuvres  de 
Tarmée  de  Pékin,  préparées  et  exécutées  sans  le  concours  d'officiers 
japonais,  ont  permis  de  constater  que  les  troupes  d'infanterie  et  d'ar- 
tillerie sont  en  léger  progrès  ;  la  caTalerie,  par  contre,  s'est  présentée 
moins  favorablement  qu'en  1905  et  1906. 

La  discipline,  l'ordre,  le  déploiement  d*amour-propre  des  officiers  et 
soldats  ont  été  remarquables. 

Le  général  Fong-Ghan  a  présenté  au  Trône  un  rapport  détaillé  sur 
ces  manœuvres  ;  les  critiques  qu'il  y  formule  sont  fondées  eténergique- 
ment  relevées.  C'est  un  fait  nouveau  tout  à  l'honneur  du  Jeune  état- 
major  chinois. 

Mais  on  ne  saurait  généraliser  et  croire  que  toute  l'armée  chinoise 
est  au  niveau  de  toutes  les  divisions  de  l'armée  de  Pékin.  Si  les  divi- 
sions de  province  du  Yang-Tseu  commencent  à  s'en  rapprocher,  celles 
du  reste  de  l'Empire,  en  voie  de  lente  formation,  en  sont  encore  aux 
premiers  pas  tactiques  sous  la  direction  d'un  très  petit  nombre  d'offi- 
ciers instruits  à  la  moderne. 


BMPIRB  ALIiBMAND. 

Parcours  d'épreuve  pour  trains  automobiles  légers  d'armée 
(Lbichtb  Armbe-Lastzûge)  (j).  —  Pour  tenir  compte  des  intérêts  de 
l'industrie,  l'administration  militaire  s'est  décidée  à  faire  exécuter,  avant 
la  fin  de  1908,  un  parcours  d'épreuve  pour  trains  automobiles  légers 
d'armée. 

Elle  a  pensé  que,  de  celte  manière,  les  fabriques  qui  n'avaient  pas 
encore  pu  recevoir,  sous  forme  de  primes,  les  encouragements  de 
l'État,  auraient  la  possibilité  de  démontrer  l'aptitude  à  faire  campagne 
des  voitures  sorties  de  leurs  ateliers  avant  la  prochaine  répartition  des 
subventions,  qui  aura  lieu  en  avril  1909,  après  le  vote  des  crédits  par 
le  Reichstag. 


(1)  Kôlnische  Zeitung,  du  30  octobre  1908;  Bôrsen  Zeitung,   du 
9  novembre  1908. 


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6M  MOUVBLLM  MIUTAIHB8.  N«  913. 

Le  parcourt,  qui  Mt  un  eireuit  fermé  partant  de  Berlin,  paMe  par 
Jûtcrbog,  Dresde,  Chemnitz,  Annaberg,  Wiesenthat,  Géra,  léna,  Sul- 
fcld,  Cobourg,  Oberhof,  Gotha,  Eiienaeh,  Caaeel,  MAndea,  Magdeboarg, 
PoUdam.  Il  eomporte  i,2l4^,9  et  a  dû  être  effectué  da  9  au  S6  ne- 
▼embre  en  quatone  jours  de  route  (moyenne  journalière,  S6^Jê). 

Dea  différentes  preseriptioni  pour  la  participation  au  eonoours,  on 
extrait  lei  suivantes  qui  sont  d'intérêt  fênéral  : 

1*  Ne  seront  admis  qae-  les  -véhiculée  qui  répondent  aux  conditions 
exigées  par  l'administration  militaire  ponr  les  trains  automobiles  légers 
d'armée,  conditions  qui  ont  déjà  été  publiées  (i)  ; 

2®  Les  véhicules  prenant  part  à  Tépreuve  se  présenteront  le  5  no- 
vembre à  la  section  d'automobiles  (Krafifahr-Ableilung)  à  Sdiôneberg, 
pour  y  être  soumis  à  un  examen  préparatoire  ; 

3^  Chaque  firme  peut  présenter  un  ou  plusieurs  trains  d'un  même 
modèle  ou  de  modèles  différents; 

4^  Les  voitures,  aussi  bien  motrices  que  remorques,  doivent  être 
chargées  avec  la  charge  réglementaire  (4  et  2  tonnes).  Le  combustible 
nécessaire  pour  le  voyage  Berlin-Gera  doit  être  pris  sur  la  voiture 
motrice  ;  il  est  compris  dans  le  chargement  et  est  remplacé  par  ua 
poids  égal  d*eau  au  fur  et  à  mesure  de  sa  consommation.  Pour  la 
deuxième  et  la  troisième  semaine,  il  sera  préparé  du  combustible  à 
Géra  et  à  Mûnden  par  les  soins  de  la  section  d'automobiles  ;  prévenir 
d'avance  le  détachement  d'expériences  ; 

5°  Les  conducteurs  des  voitures  sont  fournis  par  les  firmes  ;  chaque 
train  reçoit  un  contrôleur  militaire; 

6^  L'installation  de  dépôts  d'approviaionnaments  ou  rechanges,  la 
préparation  de  secours  ou  d'autres  moyens  non  conformes  aux  néces- 
sités de  la  guerre  sont  interdites.  Pour  la  remise  en  état  dea  machines, 
on  doit  seulement  utiliser  les  outils,  approviaionnemente  et  reehanges 
portés  normalement  comme  accessoires  par  les  macbines,  ainsi  que  les 
ateliers  roulante  adjoints  à  la  colonne  par  Tadmintstration  militaire. 
L'utilisation  de  n'importe  quelle  autre  aide,  même  au  cantonnemeoiao 
aux  emplacements  de  parc,  ne  peut  avoir  lieu  qu'après  entente  avec 
rofficierqui  dirige  la  colonne  ou  avec  un  des  officiers  pi^posés  à  la  sur- 
veillance; 

T*  Chaque  firme  est  autorisée  à  emmener  une  voiture  de  persemiel 
déclinée  à  transporter  les  ingénieurs  accompagnant  les  voitures.  Cette 
voiture  et  le  personnel  qu'elle  transporte  ne  devront  jamais  être 
employés  pour  aider  les  voitures  qui  prennent  part  à   l'épreuve,  soit 


(1)  Voir  Bévue,  août  4908,  p.  477etsuiv. 


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N*  973.  N0UVBLLS6  MIUTAIBBS.  5S9 

dasfl  leur  travail,  soit  pour  seconder  le  personnel  de  conduite,  soit  pour 
les  remettre  en  état  le  cas  échéant  ; 

8^  Tous  les  travaux  effectués  pour  les  trains,  de  même  que  le  rem- 
plissage de  combustible  on  d*eau  pour  le  réfrigérant,  doivent  être  exé- 
cutés en  présence  du  contrôleur  militaire; 

9®  Le  Toyage  entier  doit  être  parcouru  dans  les  délais  prescrits,  avec 
pleine  charge  et  parles  moyens  propres  de  chaque  train,  par  l'itinéraire 
indiqué  ;  tout  transport  partiel  par  chemin  de  fer  exclut  de  la  participa- 
tion ultérieure  au  concours  ; 

iQ^  Après  la  terminaison  du  voyage,  tous  les  trains  qui  y  ont  parti- 
cipé restent  jusqu'au  1*'  décembre  à  la  disposition  du  détachement 
d'eipériences  pour  être  soumis  à  un  examen. 

Sept  maisons  d*automobiles  ont  présenté  en  tout  neuf  voitures  qui  se 
décomposent  ainsi  qu'il  suit  :  deux  Daimler,  deux  Dûrkopp,  une  Nacke, 
une  Podeus,  une  Namag,  une  Dix!  et  une  Gaggenau  ;  chacune  de  ces 
voitures  avait  une  remorque. 

A  oe  train,  le  détachement  d'expériences  a  joint  une  Toiture  Bûssing 
avec  remorque,  sur  laquelle  était  chargé  un  atelier  complet  de  répara- 
tion à  la  disposition  des  concurrents. 


Motocyclistes.  —  Les  motocyclistes  volontaires  apparurent  pour  la 
première  fois  dans  l'armée  allemande  aux  manœuvres  impériales  de 
1907  ;  l'Empereur,  dans  sa  critique  finale,  constate  les  services  qu'ils 
avaient  rendus.  Cette  année,  164  motocyclistes  volontaires  furent 
employés  aux  manœuvres  impériales.  Il  faut  croire  qu'ils  donnèrent 
toute  satisfaction,  car  l'administration  de  la  guerre  entama,  avec  le 
Deutscher  Moiorfahrer  Verband,  des  négociations  dont  le  résultat  serait 
le  suivant,  d'après  la  presse. 

Tous  les  corps  d'armée  seront  dotés  de  motocyclistes  volontaires,  pris 
sur  leur  territoire  et  destinés  à  porter  des  dépêches,  à  faciliter  le  ser- 
vice de  découverte,  à  remplacer  les  estafettes  aux  grandes  distances. 
Gomme  les  divisions  territoriales  du  Deutscher  Motor fahrer  Verband 
correspondent  à  peu  près  aux  régions  de  corps  d'armée,  les  volontaires 
seront  mis  à  la  disposition  de  chaque  corps  d'armée  par  le  président 
régional  du  Verband  qui  deviendra  le  chef  des  rootocyclifttes.  C'est  le 
Verband  régional  qui  aura  à  choisir  les  motocyclistes,  à  les  instruire,  à 
organiser  leur  recrutement  pour  les  formations  de  réserve  et  s'entendra 
à  cet  effet  avec  le  général  commandant  le  corps  d'armée. 

Les  membres  du  corps  des  motocyclistes  seront  convoqués  à  tour  de 
rôle  pour  les  manœuvres  de  manière  à  acquérir  l'instruction  militaire 
pratique. 

Grâce  à  cette  entente  avec  l'association  en  question,  l'administration 


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660  N0UVBLLS8  MILITAIRBS.  M*  973. 

militaire  fait  réoonomie  des  machines  qu'elle  aurait  eu  i  se  procurer 
par  Toie  d*achat  ;  elle  se  dispense  de  l'instruction  professionnelle  des 
motocyclistes,  supprime  les  frais  et  les  inconTénients  qu'aurait  amenés 
le  passage  entre  différentes  mains  d'instruments  délicats. 


GoHPAGNin  DC  HITBAILLBOSSS.  —  D'après  la  presse  allemande  (I), 
il  TicDl  d'être  créé  en  Allemagne  33  nouTelles  compagnies  de  mitrail- 
leuses qui,  ajoutées  aux  17  autres  déjà  créées  à  titre  d'essai,  portent  à 
SO  le  nombre  des  compagnies  de  mitrailleuses  actuellement  existantes. 

Ces  compagnies,  qui  n*ont  pas  d'existence  budgétaire,  car  leur  créa- 
tion n'a  pas  été  rotée  par  le  Reich:itag,  sont  formées  dans  les  régiments 
comme  13*  compagnie,  au  moyen  d'un  personnel  emprunté  aux  autres 
compagnies  du  régiment.  Elles  portent  l'uniforme  du  régiment  et  ser- 
Tent  6  mitrailleuses  Maxim.  Le  cadre  officier  se  compose  d'an  lieute- 
nant en  premier  commandant  la  compagnie  et  de  trois  lieutenants 
chefs  de  section  ;  les  officiers  sont  montés,  ainsi  qu'un  sous-officier  du 
cadre  ;  les  hommes  marchent  à  pied  et  seraient  armés  du  pistolet  auto- 
matique modèle  i908;  les  mitrailleuses  sont  attelées  à  deux  chef  aux. 

Ces  compagnies  de  mitrailleuses;  destinées  à  opérer  arec  l'infanterie, 
sont  tout  à  fait  distinctes  des  seize  détachements  de  mitrailleuses  des- 
tinés à  la  caTalerie  et  qui  ont  été  créés  par  Toie  budgétaire. 


SoUS-OFFIClKnS  BN  SUS  DBS  EFFECTIFS  BUDaÉTÀlBBS.  —  Une  décision 

ministérielle  du  9  octobre  1908  maintient  les  chiffres  de  1907  (2)  pour 
le  nombre  des  Vizefeldwebel  et  Vi%ewachtmeisler  pouvant  être  nommés 
en  sus  des  effectifs  budgétiires,  à  partir  du  i^'  novembre  1908  pour 
faire  le  serTîce  d'officier  dans  les  17  corps  d'armée  prussiens.  Toute- 
fois, en  ce  qui  concerne  les  bataillons  de  pionnier^:,  le  nombre  de  ces 
sous-orficiers  est  porté  de  deux  à  trois  par  bataillon. 


PeINTUBB  du  KATÉRIBL  D'aRTILLBBIB  DB  CâUPAGIIE  BT  D*ÀBTILLEtlE 

A  PIED.  —  Un  ordre  du  cabinet  du  23  octobre  1908  décide  que  les 
tubes  des  pièces  de  l'artillerie  de  campagne,  au  lieu  d'être  bronzés 
seraient  désormais  peints  en  couleur  <  feldgrass  »  comme  les  autres 
parties  du  matériel. 


(1)  A'ewe  MUilàrische  Blâtter  du  15  novembre  1908. 

(2)  Voir  2«  semestre  1907,  p.  616. 


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N*  973.  NOtJVBLLBS  MILITAIRES.  564 

La  couleur  u.  feldgrass  »  sera  égalemeat  employée  pour  les  pièces  et 
les  voitures  de  Tartillerie  à  pied  à  Texeeption  des  pièces  cuirassées  et 
des  tubes  des  pièces  de  côte. 


RbXPLàCBIIBNT    du    revolver    par    UIY    pistolet    AUTOXàTIQUE.   — 

Un  ordre  du  cabinet  de  Tempereur  a  prescrit  le  remplacement  dans 
toute  Tarmée  du  reyolver  par  un  pistolet  automatique  qui  portera  la 
dénomination  de  «  pistolet  automatique  modèle  1903  ».  Ce  pistolet, 
qui  sera  distribué  à  mesure  que  les  ressources  le  permettront,  prendra 
la  place  du  revolver  modèle  1879  pour  le  personnel  monté,  et  du 
revolver  modèle  83  pour  le  personnel  non  monté.  La  distribution  du 
nouveau  pistolet  ne  sera  vraisemblablement  pas  étendue  à  Tartillerie 
de  campagne  à  laquelle  il  est  tpujours  question  de  donner  la  carabine  ; 
il  est  possible  que,  suivant  l'idée  émise  de  plusieurs  côtés,  on  lui  attri- 
bue les  carabines  modèle  1898  qui  vont  devenir  disponibles  par  suite 
de  la  distribution  à  la  cavalerie  d'une  nouvelle  carabine.  Le  pistolet 
automatique  nouvellement  adopté,  et  sur  la  construction  duquel  on  n'a 
pas  encore  de  données  précises,  serait,  d'après  la  presse^  fabriqué  par  la 
maison  «  Ludv^ig  Lôwe  et  C^"  (1)'  » 


Nouvelle  CàRABiNB  de  la  cavalerie.  —  L'importance  toujours 
croissante  attribuée  au  combat  à  pied  de  la  cavalerie,  a  amené  l'auto- 
rité militaire  allemande  à  pourvoir  cette  arme  d'une  arme  comparable, 
au  point  de  vue  balistique,  à  celle  de  l'infanterie.  La  carabine  modèle 
1898  ne  permettait  pas  le  tir  aux  distances  supérieures  à  1,200  mètres. 
Les  essais  tentés  pour  approprier  cette  carabine  au  tir  de  la  balle  S 
n'ayant  pas  donné  de  bons  résultats  (la  détonation  était  beaucoup  plus 
forte,  et  il  se  produisait  à  la  bouche  une  flamme  visible  de  très  loin), 
on  s'est  décidé  à  construire  une  arme  entièrement  nouvelle.  La  cara- 
bine adoptée  permettra  le  tir  jusqu'à  2,000  mètres  ;  son  canon  est  re- 
couvert de  bois,  ce  qui  rend  le  maniement  de  Tarme  facile  lorsqu'elle 
est  échauffée  par  le  tir;  une  nouvelle  disposition  du  levier  de  culasse 
facilite  le  transport  de  la  carabine  et  les  mouvements  d'ouverture  et  de 
fermeture  de  la  culasse. 

Quelques  régiments  ont  reçu,  à  titre  d'expérience,  une  baïonnette 
qui  permettra  à  la  cavalerie  de  mener  offensivement  le  combat  à  pied 
jusqu'à  l'assaut.  Le  dispositif  destiné  à  fixer  la  baïonnette,  dont  chaque 


(1)  Deutsche  Tages-Zcitang  du  9  octobre  1908. 

36 


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662  NOUVELLES  MIUTA1RX8.  N«  973. 

nouTelle  carabine  est  munie,  semble  indiquer  que  cette  mesure  lera 
étendue  à  la  cavalerie  tout  entière. 

Le  mode  de  transport  de  la  nouTelle  carabine  (longueur  da 
canon  O^'.GO,  longueur  totale  l'^.lO,  poids  3^*,5)  n'est  pas  encore 
définitlTement  arrêté  ;  il  est  probable  que  c*est  le  transport  sur  le  dos 
du  cavalier  qui  prévaudra. 

Comme  conséquence  de  ce  changement  d'armement,  on  doit  s'atten- 
dre à  voir  porter  à  100  le  nombre  des  cartouches  attribuées  au  cara- 
lier. 


Eebarqueeint  DB8  TBOITBS  RI  CHEMIN  DB  FBB.  ~  Le  règlement  sur 
le  transport  des  troupes  par  voie  ferrée,  vient  de  subir  certains  change- 
mente,  à  la  date  du  6  octobre  i908  (1). 

En  particulier,  la  durée  d*embarquement  des  troupes  a  été  modifiée  : 


rèfleaeat.  règleBeBt. 

iMares.  krares. 

Troupes  à  pied i  i 

Cavalerie,  artillerie  de  campagne,  artillerie 
lourde  de  campagne,  colonnes  de  muni- 
tions         2  2 

Convois 2  2-^ 

Artillerie  de  siège m  3 


NocvBAU  RÈGLBEBNT  DB  Cavalbrib.  —  D*après  la  presse,  une  com- 
mission ne  tardera  pas  à  être  réunie  pour  élaborer  un  nouveau  règle- 
ment destiné  à  la  cavalerie.  Cette  commission,  présidée  par  le  génénl 
de  la  cavalerie  von  Kleist,  inspecteur  général  de  Tarme,  comprendra  : 
le  général-major  von  Loos,  chef  de  section  au  grand  état-major  ;  le 
général-major  comte  zu  Dohna  Schlobitten,  commandant  la  division  de 
cavalerie  de  la  Garde  ;  le  colonel  von  Heineccius,  commandant  la 
!'«  brigade  d'artillerie  de  la  Garde  ,  le  colonel  von  Krane,  chef  de  sec- 
tion au  Ministère  de  la  guerre  et  le  major  von  Hoverbeci,  attaché  aa 
Ministère  de  la  gueire.  On  cite,  en  outre,  comme  devant  participer  aax 
travaux  de  la  commission,  le  générai-lieutenant  Wagener,  inspecteur 
de  la  4"  inspection  de  caTalcrie  ;  le    colonel  von  Lauenstein,  aide  de 


(1)  Zeilung  des    Vcreins  deutschen  Eisenbahnverwaltungen,  41   no- 
vembre. 


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n*  »73. 


NOTTTBLLBS  MILITAIRES. 


663 


camp  de  Temperear  ;  le  colonel  tod  Unger,  chef  de  «eotioa  au  grand 
état-major  ;  le  major  Ton  Ramin  du  15<>  régiment  de  uhlans  et  des 
représentants  de  la  BaTière,  de  la  Saxe  et  du  Wurtemberg. 


Lss  SOCIÉTÉS  D'AifCiBNS  MILITAIRES.  —  L'Union  des  anciens  mili- 
taires allemands  (Deutscher  Kriegerbund)  qui  constitue,  comme  on  le 
sait,  après  la  fédération  du  Kyffhâuser,  le  groupement  le  plus  impor- 
tant de  ces  sociétés,  comprenait  au  !•' janvier  1907,  17,901  sociétés 
avec  1,534,279  membres.  D'après  le  Militâr-Zeitung,  elle  comptait  au 
i«'  janvier  1908,  18,437  société;)  avec  1,593,863  membres,  dont 
248,724  vétérans  des  dernières  campagnes» 

Au  1«'  avril  1908  la  situation  des  divers  groupes  provinciaux  de 
l'Union  des  anciens  militaires  était  la  suivante  : 

Nombre  Nombre 

Provinces,  de  sociétés.  de  membres. 

Prusse 15,645  i  ,366,206 

Mecklembourg 291  28,633 

Saxe 377  18,174 

Mecklembourg-Strelitz 24  3 ,  630 

Oldenbourg 216  20,925 

Brunswick 269  24,317 

Saxe-Meiningen 269  14,305 

Saxe-Alteobourg 125  10,391 

Saxe-Cobourg-Gotha 223  1 3 ,510 

Anhalt 191  13 ,647 

Schwwzbourg 9i  5,377 

Schwanbaurg-Rudolstadt 83  4,013 

Waldeck.P;yrmont 71  4,048 

Reuss  (brancbê  aînée) 42  2, 889 

Reuss  (branche  cadette) 84  5,523 

Schaumbourg-Lippe 42  2 ,  902 

Lippe 117  9,215 

Lûbeck 17  2,976 

Bremerhafen 3  1 ,315 

Hambourg 87  14,987 

Alsace-Lorraine 334  35, 770 


Pertes  en  chbvaci  lt  mulets  pendant  les  révoltes  dans  le 
Sud-Ouest  africain.  --  Du  mois  de  janvier  1904  au  mois  de  mai  1907, 


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664  NOUVBLLBS  MILITAIRES.  N«  973. 

le  nombre  d'aoîmaui  employés  par  les  troupes  d'oecupation  a  été  de 
SOfiùt  cheTaux  et  33»844  mulets. 

Dans  le  même  laps  de  temps,  les  pertes  se  sont  élevées  à  25,200  che- 
Taux (81,39  p.  100)  et  22.412  mulets  (66,22  p.  100);  dans  ces  nombres, 
les  pertes  pendant  le  transport  par  mer  peuvent  être  évaluées  à 
1/2  p.  100.  Ces  chiffres  considérables  peuvent  être  en  partie  expliqués 
par  la  difficulté  de  se  procurer  de  l'eau,  la  complication  du  ravitaille- 
ment en  fourrages,  l'absence  de  chemins  et  la  nature  exceptionnelle- 
ment montagneuse  et  difficile  du  Sud  de  la  colonie. 

A  côté  des  chevaux  africains,  les  petits  chevaux  de  la  Prusse  occi- 
dentale, qui  sont  à  peu  près  du  type  des  chevaux  de  hussards  se  sont 
bien  comportés.  Par  contre,  les  essais  faits  avec  des  chevaux  argentins 
n'ont  pas  donné  de  bons  résultais. 


B8PAONB. 


Modifications  a  l*diiiformb.  —  Un  décret  royal  du  45  juillet  a 
apporté  certaines  modifications  à  T uniforme  de  la  cavalerie,  et  défiait 
comme  il  suit  les  tenues  de  gala  et  du  Jour. 

Les  deux  tenues  sont  en  drap  bleu  ciel  comme  précédemment;  les 
subdivisions  d'arme  se  distinguent  entre  elles  par  la  coiffure  et  la  cou- 
leur des  parements,  baudes  et  passepoils  (grenat  pour  les  lanciers, 
jaune  pour  les  dragons  et  blanc  pour  les  chasseurs). 

Coiffure  :  casque  pour  les  lanciers  ;  shako  pour  les  dragons  et  les 
chasseurs. 

Tunique  :  bleu  ciel  à  une  seule  rangée  de  boutons;  col  pareil  pour  la 
teoue  du  Jour  et  grenat,  jaune  ou  blanc  pour  celle  de  gala. 

Culotte  :  bleu  ciel  pour  les  officiers,  avec  bande  de  la  couleur  dis- 
tinctive  ;  —  pantalon  basané  pour  la  troupe. 

Baudrier  (pour  les  officiers  seulement)  :  en  cuir  verni  blanc,  avec 
cartouchière  noire. 

Ceinturon  et  étui  de  revolver  :  en  cuir  noir  pour  la  tenue  du  jour; 
en  cuir  verni  blanc  en  teoue  de  gala  (officiers  seulement). 

Gants  :  blaucs  en  gala  ou  dans  les  cérémonies  à  pied  ;  en  peau  de 
chien  jaune  dans  les  autres  circonstances. 

Pelisse  bleu  ciel  et  manteau  en  drap  gris,  avec  col  pareil  et  parements 
de  la  couleur  distinctive. 

Des  modifications  de  détail  ont  été  apportées  à  l'uniforme  de  toutes 
les  autres  armes. 

En  particulier,  les  officiers  ont  été  dotés  d'un  nouveau  modèle  de 
casquette  en  drap  d'uniforme,  un  peu  plus  haute  devant  que  derrière, 


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N*  973.  NOUVELLES  MILITAIRES.  565 

arec  turban  et  passepoils  de  la  couleur  spéciale  à  chaque  arme,  et 
ornée  des  emblèmes  di«tiDctif8  surmontés  d*une  couronne  royale. 

Les  insignes  de  grade  pour  Ibs  officiers  sont  désormais  des  étoiles 
(à  huit  pointes  par  les  officiers  supérieurs  et  à  six  pour  les  officiers  infé- 
rieurs) portées  sur  les  parements,  à  raison  d'une,  deux  ou  trois  sui- 
vant le  grade. 


NouTSLLB  TENUE  DE  CAMPAGNE.  —  Une  tenue  de  campagne  et  de 
manœuvres  vient  d*étre  adoptée  pour  toute  Tarmée  (10  octobre). 

Coiffure  :  ros  ou  shako  en  liège,  recouvert  d'une  toile  imperméable 
de  couleur  grise,  avec  visière  et  jugulaire  en  cuir  havane  ;  numéro  ou 
emblème  brodé  en  soie  (officiers)  ou  en  laine  (troupe)  de  la  couleur  des 
passepoils.  Casque  métallique  pour  les  généraux  et  Tétat-major. 

Tunique  :  en  drap  gris,  avec  passepoils  de  la  couleur  de  l'arme  ou  du 
service,  boutons  en  laiton  et  emblème  ou  numéro  brodé  sur  le  col. 

Capote  :  en  drap  gris  à  deux  rangs  de  boutons,  modèle  russe. 

Pantalon  :  large  à  sa  partie  supérieure  et  à  passepoils. 

Guêtres  :  en  cuir  couleur  havane,  maintenues  par  un  ressort  d'acier 
aux  deux  extrémités  et  une  boucle  au  milieu. 

Chaussure  :  brodequins  en  cuir  fauve. 

Sabre  :  fourreau  recouvert  d'une  gaine  couleur  havane  avec  bouterolle 
et  chape  en  laiton  bruni. 

Gants  :  couleur  havane,  en  peau  pour  les  officiers  et  en  coton  pour 
la  troupe. 


GRÂCE. 

OuVEBTUEE  DE  LA  LIGNE  LE  Pirée-Larissa.  —  La  ligne  ferrée  le 
Pirée-Larissa  (i),  inaugurée  le  23  mars  1908,  a  été  ouverte  à  la  circu- 
lation le  6  septembre  dernier. 


HOIXANDB. 


Détachements  de  mitrailleuses.  —  La  cavalerie  doit  recevoir  des 
détachements  de  mitrailleuses  en  1909.  Elles  seront  du  type  Schwarz- 
lose. 


(1)  Voir  1«'  semestre  1908,  p.  421. 


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666  M0CVRLLB8  MIUTAmBS.  N*  9Î3. 

Orgakisatioh  db  L*ARHfiE.  —  Un  eapîtaioe  d'artillerie  de  Tannée 
hollandaîM  a  donné  récemment,  dans  la  Revue  de  Varmêe  belge  (1),  les 
indications  suivantes  sur  Torganisation  de  Parmée  hollandaise. 

Elle  comprend  :  le  quartier  général  de  Tarmée,  Tannée  de  cam- 
pagne, les  troupes  de  forteresse,  de  défense  territoriale,  de  dépôt  de 
Tarroée  active. 

I.  Armée  de  campagne, —  Cette  armée  se  compose  du  quartier  géné- 
ral, de  quatre  divisions  d'infanterie  et  d'une  brigade  de  caTalerie. 

1«  Quartier  yéiiéraL  —  Une  section  du  service  dee  chemins  de  fer, 
une  section  télégraphique,  une  section  de  pontonniers,  une  brigade  de 
désinfection.  Total  :  650  hommes. 

2*  Division  d!* infanterie.  —  Trois  régiments  à  cinq  bataillons  de 
quatre  compagnies  (2),  un  escadron  de  hussards,  an  régiment  d^artil- 
lerie  à  six  batteries  de  six  pièces,  une  compagnie  de  pionniers,  une 
compagnie  de  cyclistes,  deux  colonnes  de  munitions  (une  d'in&nte- 
rie,  une  d'artillerie),  une  section  télégraphique,  une  section  d'inten- 
dance, une  section  d'ambulance,  une  section  de  pontonniers.  Total  : 
19,000  hommes. 

3^  Brigade  de  cavalerie.  —  Quatre  régiments  à  trois  escadrons,  deux 
batteries  à  cheval,  deux  colonnes  de  munitions  (une  d'artillerie,  une  de 
cavalerie).  Total  :  2,800  hommes. 

II.  Trouftes  de  forteresse.  —  Quartier  général  des  positions  fortifiées, 
douze  bataillons  d'infanterie,  cinq  régiments  d'artillerie  (trois  de  forte- 
resse et  un  de  côte  à  dix  compagnies,  un  de  coupole  à  quatre  compa- 
gnies), deux  compagnies  de  torpilleurs,  quatre  pelotons  de  pionniers,  des 
unités  télégraphistes,  vingt-cinq  bataillons  d'infanterie  de  landweer, 
quarante-quatre  compagnies  d'artillerie  de  forteresse  de  landweer, 
quatre  compagnies  du  génie  de  landv^eer. 

III.  Troupes  de  défense  territoriale.  —  Vingt-cinq  bataillons  d'infan- 
terie de  landweer,  la  réserve  coloniale,  quatre  batteries  de  réserve  d'ar- 
tillerie de  campagne. 

IV.  Dépôts.  —  Douze  bataillons  d'infanterie,  quatre  bataillons  d'ar- 
tillerie de  forteresse,  un  dépôt  de  pontonniers,  un  dépôt  de  troupes  d'ad- 
ministration, formés  à  la  mobilisation  ;  deux  dépôts  de  hussards,  quatre 
dépôts  d'artillerie  de  campagne,  un  dépôt  du  génie,  existant  en  temps 
de  paix. 


(i)  Août  1908. 

(2j  Dont  un  bataillon  formé  à  la  mobilisation . 


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N«  973.  NOUVELLES  MILITAIRES.  567 

Les  effectifs  mobilisés  sont  de  : 

Ofllcien.  Hommes.         Chevaux.       Voltares. 

Quartier  général Secret 

Armée  de  campagne ^,859        76,205      12,041      2,445 

Troupes  de  forteresse 1 ,1 49        67,806  70  » 

—  de  défense  territoriale.        567        30,265        1,319         336 

—  de  dépôt 203         1,001  36         » 

Totaux 3,777      175,277      14,466      2,781 

L*armée  hollandaise  sur  pied  de  guerre  compte  donc  180,000  hommes 
environ,  dont  78,000  affectés  aux  troupes  de  campagne. 


Postes  mobilbs  dk  projecteurs  pour  la  guerre  de  campagne.  — 
Il  existe,  dans  Tarmée  hollandaise,  des  postes  mobiles  de  projecteurs 
pour  la  guerre  de  campagne.  Un  officier  hollandais  en  donne,  dans  la 
Afilitàriscke  Presse,  de  Vienne  (1),  la  description  suivante  : 

«  Le  poste  comprend  une  voiture  à  projecteurs  et  une  voiture  à 
dynamo  avec  moteur  à  essence.  Le  projecteur  a  60  centimètres  de  dia- 
mètre. La  force  d'éclairage  est  de  26  millions  de  bougies,  le  courant 
électrique,  de  45  volts.  Le  projecteur  est  pourvu  d*un  écran-iris  et  est 
manié  à  la  main.  La  voiture-dynamo  a  un  moteur  à  essence  de 
9-12  chevaux,  avec  un  approvisionnement  d'essence  pour  dix  heures  de 
fonctionnement.  Le  moteur  peut  actionner  les  roues  d'arrière  de  la  voi- 
ture, qui  devient  alors  automotrice.  L'éclairage  est  obtenu  quinze 
minutes  après  que  le  poste  mobile  a  atteint  le  point  qui  lui  a  été  fixé.  » 


ITALIE. 


Modifications  apportées  a  la  HifiRARCHiE  et  a  l'état  des  sous- 
OFFiGiRRS.  —  La  hiérarchie  des  sous-officiers  est  la  suivante  (loi  du 
2  juillet  1908)  (2)  : 

Sergent  (ou  vice-brigadier  dans  les  carabiniers)  ; 
Sergent-major  (ou  brigadier  dans  les  carabiniers)  ; 
Maréchal  de  3',  2*  et  l'^'  classe  (ou  maréchal  des  logis  ordinaire, 
chef  et  major  dans  les  carabiniers)  ; 


(1)  7  novembre. 

(2)  Voir  2«  semestre  1907,  p.  602. 


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568  NOUYBLLBS  MILITAIRES.  N*  973. 

Les  sergents  et  sergeats-majora  soot  nommés  par  le  chef  de  corpi; 
les  maréchaux  par  le  Ministre.  Le  passage  aux  diverses  classes  de  maré- 
chal est  prononcé  par  le  commandant  du  corps  d*armée. 

Le  grade  de  sergent-major  est  conféré  aux  sergents  aptes  à  l'avance- 
ment, au  terme  de  leur  engagement,  pourvu  qu*iU  aient  au  moins  six 
mois  de  grade. 

Le  grade  de  maréchal  est  conféré  (un  tiers  au  choix  et  deux  tiers  à 
Tancienneté)  aux  sergents-majors  reconnus  aptes  à  l'emploi.  Dans  les 
carabiniers,  cette  règle  s*applique  à  l'avancement  aux  grades  de  briga- 
dier et  de  maréchal  des  logis. 

Les  sergents -majora,  pourvus  d'emplois  spéciaux,  sont  promus  au 
grade  de  maréchal  (si  toutefois  ils  sont  aptes  à  l'avancement)  lorsqu'un 
de  leurs  collègues,  servant  dans  la  troupe  et  inscrit  après  eux  sur  le 
tableau,  est  promu  maréchal. 

Pour  être  promu  maréchal,  il  faut  avoir  au  moins  six  ans  de  serTiee 
et  trois  ans  de  grade  de  sergent-major.  Le  passage  de  la  3*  classe  à 
la  2%  puis  de  celle-ci  à  la  i*^*  a  lieu  de  droit  au  bout  de  quatre  ans 
passés  dans  Tune  d'elles,  à  moins  d'avis  défavorable  de  la  commisiioa 
d'avancement.  Toutefois,  les  maréchaux  servant  dans  les  unités  peuTent 
passer  au  choix  à  la  classe  supérieure  au  bout  de  trois  ans  dans  la  pro- 
portion d'un  cinquième  par  corps. 

Les  sous-officiers  passés  au  corps  des  invalides  et  vétérans  sont  pro- 
mus sergents-majors  quand  ils  ont  cinq  ans  de  service  et  maréchaux 
quand  ils  en  ont  dix.  Ceux  qui  sont  en  état  de  servir  dans  les  bureaux 
passent  respectivement  à  la  2*,  puis  à  la  U*  classe,  au  bout  de  quatre 
ans.  Us  sont  admis  à  la  retraite  quand  ils  ont  vingt  ans  de  service,  à 
moins  qu'ils  ne  puissent  encore  être  utilement  employés  dans  les  ser- 
vices sédentaires. 

La  solde  journalière  des  sous-officiers  est  la  suivante  :  sergent, 
2  fr.  10;  sergent-major,  2  fr.  50;  maréchal  de  3*^  classe,  3  francs; 
de  2%  3  fr.  50  ;  de  !'•,  4  francs. 

Les  caporaux  maréchaux  ferrants  peuvent  être  nommés  caporaux- 
mnjors  à  trots  ans  de  service,  et  respectivement  au  bout  de  trois  ans  de 
grade,  sergents,  puis  sergents-majors.  Les  sous-officiers  maréchaux  fer- 
rants peuvent  contracter  trois  rengagements  avec  prime,  y  compris 
ceux  qu'ils  auront  contractés  comme  caporaux. 


Augmentation  des  bataillons  alpins.  —  L'emplacement  des  troupes 
au  31  octobre  1908  permet  de  relever  certaines  particularités  intéres- 
santes. Le  nombre  des  bataillons  alpins  a  été  porté  de  22  à  24.  Un  des 
nouveaux  bataillons  a  son  siège  à  Biella  (province  de  Novare)  :  il  est 
qualifié  de  provisoire.  L'autre  tient  garnison  à  Tolmezzo,  dans  la  val- 


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N»  973.  NOUVELLES  MILITAIRES.  669 

lée  du  Tagliamento.  Le  batAÎUon  provifoire  fait  partie  du  4'  régiment 
alpin  (Ivrée)  qui  a  passé  un  de  ses  bataillons  au  3«  (Turin).  Le  batail- 
lon de  Tolmezzo  est  rattaché  au  1^  régiment  (Gonegliano),  porté  de  3 
à  4  bataillons.  La  composition  des  régiments  alpins  est  actuellement  la 
suivante  :  1«,  2«.  4«  et  6%  à  3  bataillons;  3%  5*  et  7«,  à  4  bataillons. 

On  ignore  si  le  nombre  des  compagnies  (75  au  total)  a  été  aug- 
menté, mais  il  est  vraisemblable  d'admettre  que  les  deux  nouveaux 
bataillons  ont  été  constitués  par  des  compagnies  prélevées  sur  les 
autres,  qui  sont  en  majeure  partie  à  3  compagnies. 

On  constate  que,  sur  la  frontière  autrichienne,  les  garnisons  d'hiver 
des  troupes  alpines  ont  été  sensiblement  modifiées. 

Au  1*'  novembre  1907,  il  y  avait  sur  cette  frontière  6  bataillons 
alpins  (6«  et  7*  régiments)  savoir  :  2  à  Vérone,  1  à  Bassano,  2  à  Gone- 
gliano  et  1  à  Padoue. 

Cette  année,  ils  se  trouvent  portés  de  6  à  7  et  quatre  d'entre  eux  occu- 
pent des  emplacements  de  couverture  dans  la  zone  montagneuse  de  la 
frontière  :  2  bataillons  à  Vérone,  1  à  Bassano,  1  à  Feltre,  1  à  Tai  di  Ca- 
dore,  1  à  Tolmezzo  et  1  à  Gemone. 


Budget  de  la  guerre  pour  l'exercice  1908-1909.  —  On  sait  que 
la  consolidation  du  budget  de  la  guerre  fut  soumise  en  1907  à  une 
vive  discussion,  à  la  suite  de  laquelle  le  vote  des  crédits  extraordinaires 
fut  partiellement  suspendu  et  ajourné  en  1908.  La  question  ne  devait 
être  reprise  que  lorsque  la  commission  d*enquôte  aurait  établi  son  rap- 
port sur  l'administration  de  rarmée(l). 

A  la  suite  des  travaux  de  cette  commissioD,  dont  les  conclusions  ont 
été  résumées  dans  la  Bévue  (2),  le  Ministre  de  la  guerre  a  déposé  un 
projet  de  loi  qui  a  été  voté  (5  juillet)  et  qui  fixe  les  dépenses  extraor- 
dinaires pour  la  période  1907  &  1917. 

Un  crédit  supplémentaire  de  13  millions  a  été  alloué  à  l'exercice 
1907-1908  en  cours;  cette  somme  est  répartie  de  la  manière  suivante  : 

Approvisionnements  de  mobilisatioo fr.  1 ,000,000 

Fabrication  d'artillerie  à  grande  puissance 2,000,000 

Fabrication  d'artillerie  de  campagne 7,000,000 

Armement  des  fort^ 2,000,000 

Contributions  diverses 1 ,00Q,000 


(1)  Voir  2«  semestre  1907,  p.  Siîi. 

(2)  Voir  2«  semestre  1908,  p.  76  et  184. 


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570  N0UYBLLB8  MILITÂIRBS.  M*  973. 

Un  crédit  de  210  millions  sera  réptrti  sur  les  sept  ezereiees  i911  à 
1917,  k  raison  S5  millions  pour  chacun  des  deux  premiers,  de  30  pour 
les  trois  surrants  et  de  35  pour  les  deux  demiera. 

D'après  le  projet,  ces  210  millions  auront  les  affectations  sui- 
Tantes  : 

Armes  portatWes,  munitions,  etc fr.  6,000,000 

Approvisionnements  de  mobilisation 14,000,000 

Artillerie  de  campagne,  à  cheval  et  de  montagne, 

mitrailleuses  et  matériels  divers 75,000,000 

Artillerie  à   grande  puissance,  pares  de  siège  et 

matériels  divers 40,000,000 

Fortifications,  routes  et  chemins  de  fer 50,000,000 

Bâtiments  et  établissemenU  miliUires 15,000,000 

Remonte  (artillerie,  mitrailleuses  et  cavalerie) 5,000,000 

Somme  disponible 5,000,000 

Il  résulte  de  ces  dispositions  que  les  crédits  extraordinaires  totaux 
pour  la  période  1907-1917  s*élèveront  aux  sommes  indiquées  par  le 
tableau  ci-dessous  : 


1906-1907 

1907-1908 

1908-1909 

1909-1910 

1910-1911 

191M9I2 

1912-1913 

19131914 

1914-1915 

1915-1916 

1916-1917 

Totaux 60  2£3  283 

Il  coDTient  d'ajouter  que  Tadmiaistration  de  la  guerre  dispose  en 
outre  de  50  millions  environ  d'économies  faites  ou  à  faire  sur  les 
budgets  ordinaires  et  qui  viendront  s'ajouter  aux  283  millions  pour 
combler  les  lacunes  éventuelles. 

Le  budget  ordinaire  pour  Tezercice  1908-1909  a  été  voté  par  la 
Chambre  au  mois  de  mars  dans  une  demi-séance,  à  peu  près  sans  déli- 
bération, et  sans  qu'on  ait  fait  lecture  du  rapport  de  la  commission 


CrêdiU  yoU» 
en  1907. 

miUioDB. 

CrédtU  Tol^s 
CD  1908. 

mUUoas. 

Totaat 
mUlioai 

4 

M 

4 

16 

13 

29 

20 

» 

20 

20 

» 

20 

n 

25 

25 

» 

25 

25 

» 

30 

30 

A 

30 

30 

» 

30 

30 

» 

35 

35 

» 

35 

35 

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»•  973.                              NOUVELLES  MIUTAIRBS.  5Tt 

da   budget,    ce   rapport  contenant  certaines  appréciations  inoppor- 
tunes. 

Un  décret  royal  du  19  juin  a  fait  connaître  la  répartition  des  crédits 

alloués  au  Département  de  la  guerre  pour  Teiercice  1908-1909. 

i^  Budget  ordinaire. 

Administration  centrale fr.  3,616,300  00 

Pensions 37,30î,000  00 

États-major« 3,544,600  00 

Infanterie 55,826,300  00 

Cafalerie H  ,646,600  00 

Artillerie 19,741 ,200  00 

Génie 6,503,100  00 

Carabiniers  royaui 29,540,000  00 

Invalides  et  vétérans  (y  compris  la  Casa  Um- 
berto)   260,500  OO 

Senrice  de  santé 6,506,100  00 

Services  administratifs,  recrutement,  appels....  4,748,200  00 

Écoles  militaires 3,041 ,500  00 

Compagnies  de  discipline  et  établissements  péni- 
tentiaires   634,400  00 

Institut  géographique  militaire 588,800  00 

Justice  militaire 399,000  00 

Indemnités    diverses    (déplacement^,    manœu- 
vres, etc.) 11,725,300  00 

Habillement  et  équipement 14,576,000  OO 

Pain  et  vivres  de  réserve 11 ,262, 100  00 

Fourrages 22,113,618  75 

Casernement  et  location  d'immeubles 4,790,900  00 

Dépenses  pour  la  mobilisation  et  Tinstruction 

des  ofBciers  et  de  la  troupe 954,700  00 

Remonte  et  élevage 4,697,900  00 

Matériel  et  établissement  de  l'artillerie 7,176,200  00 

Matériel  et  établissements  du  génie 5,092,800  00 

Transports  divers 1 ,198,000  00 

Ordres  de  chevalerie 51 ,000  00 

Tir  à  la  cible  national 600,000  OO 

Secours  aux  familles  besoigneuses  des  militaires 

rappelés  sous  les  drapeaux 350,000  00 

Prix  Henry  (génie) 1 ,181  25 

Total 268,488,300  00 


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57t  NOUVELLES  MILITAIRES.  N«  973. 

î«  Budget  extraordinaire. 

Traitement  d^employéf  cÎTils  en  disponibilité  ou 

en  surnombre fr.  77,Î00 

Armes  portatives  et  muoitions i , 000, 000 

Approvisionnements  de  mobilisation 500,000 

Subvention  à  la  masse  intérieure  des  corps  ....  3,000,000 

Artillerie  de  côtes i  ,000,000 

Travaux  de  défense  sur  les  côt«>i« i  ,300,000 

Fortifications 3,000,000 

Armement  des  forts i  ,100,000 

Fabrication   de  matériel   d'artillerie   de  cam- 
pagne   9,000,000 

Constructions  miliUireii 2,500,000 

liatériel  pour  le  groupe  de  chemins  de  fer 100,000 

Remonte  de  l'artillerie  et  des  sections  de  mi- 
trailleuses    500,000 

Total 23,077,200 

On  constatera  que  le  budget  extraordinaire  fixé  à  20  millions  se 
trouve  effectivement  de  23,077,000  francs.  Cette  dififérence  provient  de 
l'introduction  d'une  dépense  fixe  de 77,200  francs  (traitements  divers) 
et  d'une  dépense  tout  à  fait  spéciale  de  3,000,000  de  francs  votés  pour 
subvenir  exceptionnellement  à  la  masse  des  corps,  en  Tue  d'améliorer 
les  écoles  régimentaires,  les  bibliothèques  et  les  salles  de  recréa- 
tion. 

Enfin  l'applicalion  de  la  loi  du  6  juillet  relative  à  l'augmentation  de 
la  solde  des  officiers  (1)  et  à  l'amélioration  de  la  ration  des  hommes  (2) 
a  amené  à  augmenter  d'une  somme  de  7,135,000  francs,  le  montant  du 
budget  ordinaire  précédemment  fixé. 

En  résumé,  le  budget  ordinaire  de  la  gueire  s'élève  pour  190d-l909 
à  275,0^3.300  francs  et  le  budget  extraordinaire  à  23,077,000  francs. 

L'effectif  budgétaire  prévu  pour  cet  exercice  est  de  225,000  hommes 
au  lieu  de  236,000  pour  1907-1908. 


(I)  Voir  p.  277. 

(?)  Un  million  est  affecté  à  cette  amélioration  qui  consiste  surtout 
en  une  augmentation  des  diverses  rations  (pètés,  riz,  etc.). 


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N»  9')3.  NOUVELLES  MILITAIRES.  573 


PORTUGAL. 

Tenue  de  campagne  du  soldat  d'infanterie.  —  Cette  tenue  com- 
porte actaellemeot  : 

Bahillement,  —  Uae  capote  en  drap  bleu  foncé,  une  Teste  et  un  pan- 
talon en  toile  gris  bleuté,  un  képi,  des  bottes  formant  jambières,  du 
linge  de  corps,  une  cravate. 

Équipement.  —  Un  bavresac  en  toile  noire  non  rigide,  rattaché  aux 
bretelles  de  suspension  par  une  tige  de  fer  que  Thomme  peut  facilement 
retirer  lorsqu'il  veut  déposer  le  sac. 

En  campagne,  ce  sac  renferme  :  une  Teste  de  toile,  un  pantalon,  une 
chemise,  un  sachet  (contenant  les  petits  piquets,  de  tente),  des  brosses 
et  des  effets  de  petit  équipement. 

Soui  le  panneau  en  toile  de  la  partie  extérieure  du  sac,  une  paire  de 
bottes  de  rechange. 

Autour  du  bavresac  et  Tencadrant  sur  trois  côtés  est  disposée  la 
capote  enroulée  dans  la  toile  de  tente. 

Sur  le  8ac  enfin,  la  marmite  en  aluminium,  noircie  à  l'extérieur. 

L'homme  porte  encore  une  musette  semblable  à  celle  de  notre  fan- 
tassin; un  bidon  en  aluminium  recouTert  de  drap,  un  ceinturon  en 
cuir  noir  avec  porte-baïonnette  et  porte-outil,  trois  cartouchières 
rigides  en  cuir  noir.  Les  deux  cartouchières  de  devant  contiennent  cha- 
cune 4  chargeurs  de  5  cartouches,  soit  20  cartouches  ;  celle  de  derrière 
i2  chargeurs,  soit  60  cartouches.  En  tout,  le  fantassin  portugais  porte 
donc  100  cartouches. 

Ëofjn^  chaque  soldat  d'infanterie-  est  muni  d'un  outil  portatif  qui 
peut  servir  indistinctement  de  pelle-bêche  et  de  pioche. 


RUSSIE. 

Service  orligatoire  dans  un  corps  de  troupes  pour  tous  les 
OFFICIERS  sortant  DES  ÉCOLES.  —  Jusqu'à  présent,  des  jeunes  gens 
sortant  des  écoles  militaires,  seuls,  ceux  qui  provenaient  des  corps  de 
cadets  devaient  servir  un  an  et  demi  dans  les  troupes  pour  chaque  année 
de  séjour  à  l'école,  ce  qui  les  obligeait  à  rester  au  moins  trois  ans  au 
service  comme  officiers. 

Mais  on  sait  que  les  réformes  de  190 i  et  les  nouveaux  programmes 
d'études  de  1907  ont  eu  pour  but  de  mettre  les  écoles  de  younkers  au 
même  niveau  que  les  écoles  militaires  et  ont  donné  aux  jeunes  gens 
sortant  de  ces  deux  catégories  d'écoles  les  mêmes  avantages. 

Il  a  donc  paru  équitable  que  les  élèves  ne  provenant  pas  des  corps  de 


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1 


674  NOUTRLLKS  MILITATRBS.  N*  973. 

cadets,  recevant,  eux  aussi,  gratuitement  de  TÉtat  une  instruction  gé- 
nérale et  militaire  très  complète,  soient  astreints,  quelle  que  soit  lear 
provenance  (sousH>ffieiers  de  Tannée,  élèves  des  établissements  civils 
d*instruction,  cadets  n'ayant  pas  terminé  leurs  études),  à  une  certaine 
durée  de  service  dans  tes  troupes  après  Içur  sortie  de  Fécole.  Beaucoup 
d'entre  eux,  en  effet,  trouvaient  avantageux  de  faire  leur  temps  de  ser- 
vice dans  une  école  et  passaient  ensuite  dans  la  réserve  après  avoir  reçu 
le  gnàt  et  les  droits  d*of6cier. 

Un  prikaM  du  2/15  Juillet  1908,  n«  309,  éUblit  pour  tous  les  élèves 
sortant  des  écoles  Militaires  et  des  écoles  de  younkers,  quelle  que 
soit  leur  origine,  TobligatMa  d'accomplir  un  an  et  demi  de  service 
dans  un  corps  de  troupes  pour  dM%ue  année  d'école. 

La  presse  ayant  émis  certaines  craialai  sur  Tinfluence  que  pourrait 
avoir  cette  obligation  générale  sur  le  nombre  «i  le  niveau  d'instruction 
des  candidats  aux  écoles  militaires,  l'Invalide  russe  àm  12/25  septembre 
eile  Novoie  Vremia  da  iAjil  septembre  pensent,  an  OMikraire,  que 
bien  des  jeunes  gens  seront  déterminés  à  rester  définitiveaaAt  dans 
l'armée  après  avoir  passé  trois  ans  de  plus  dans  les  milieux  milîtaiffsft. 


SiBTlCis  d'autohobilbs  àO  CaUGASB.  —  Un  service  régulier  d'au- 
tomobiles vient  d'être  établi  dans  la  région  du  Caucase,  entre  Noto- 
Sénakh  et  Zouglédi  ;  un  autre,  entre  Tiflis  et  Signakh,  fonctionne, 
depuis  quelques  jours,  trois  fois  par  semaine. 

Un  projet  de  liaison  par  automobiles  de  Samtredî  à  Khoni  est  sou- 
mis à  l'examen  de  Tadministratioa. 


La  DiBECTiON  DB  l'état-hajob  génébal.  —  Le  prikaze  du 
21  juin/4  juillet  1905,  qui  avait  réorganisé  l'état-major  général  de  l'ar- 
mée russe  (1),  avait  fait  de  sa  direction  un  organe  indépendant  du 
Ministère  de  la  guerre  et  relevant  directement  de  l'Empereur. 

Cette  orgaaisalion  a  été  l'objet  de  nombreuses  critiques,  en  particu- 
lier dans  le  Parlement  russe. 

Un  prikaze  récent  du  11/24  novembre  1908,  prescrit  de  modifier 
cette  organisation  : 

10  Le  chef  de  Tétat-major  géaéral  est  placé  sous  les  ordres  immé- 
diats du  Ministre  de  la  Guerre; 

2^  Les  rapports  du  Ministre  de  la  Guerre  concernant  le  service  de 


(1)  Voir  2«  semestre  1905,  p.  197  et  1«  semestre  1908,  p.  99. 


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N»  973.  NOXJVELLBS  MILITAIRES.  576 

rékat-major  général,  seront  soumis  à  TEmpereur  par  le  chef  de  l'état- 
major  général,  en  présence  du  Ministre  de  la  Guerre. 

Par  ordre  impérial  du  13/26  novembre,  le  chef  de  l'état-major  géné- 
ral, général  de  l'infanterie  Palitzyne»  est  nommé  membre  du  Conseil 
de  l'Empire. 


Modifications  dans  la  dotation  db  la  compagnie  d*infantbiiib 
EN  OUTILS  DB  PIONNIERS.  —  Un  prikaze  du  6/19  septembre  1908, 
n^  397,  a  modifié  le  nombre  des  outils  portatifs  de  campagne  de  l'in- 
fanterie, précédemment  établi  par  le  prikaze  du  17/30  novembre  1887 
(reproduit  dans  le  tome  XXXIH  de  la  Revue,  p.  191). 

Chaque  compagnie  d'infanterie  de  campagne,  de  forteresse,  de 
résenre,  sera  dorénavant  munie  de  :  140  petites  pelles,  30  haches  à 
main  et  30  pioches. 


Transformation  d'un  collège  militaire  en  corps  de  cadets.  -- 
n  existait  à  Volsk  (gouTernement  de  Saratov),  un  collège  militaire, 
dernier  vestige  des  gymnases  militaires  supprimés  en  1882,  dans 
lequel  étaient  élevés  plus  spécialement  des  cadets  retardataires  se  des- 
tinant aux  écoles  de  Younkers. 

Par  un  prikaze  du  7/20  octobre  1908,  ce  collège  a  été  transformé  en 
corps  de  cadets,  à  l'effectif  de  250  internes.  Le  nombre  des  corps  de 
cadets  se  trouve  ainsi  porté  à  23. 


TURQUIE. 


Suppression  de  la  haute  commission  d'inspection  militaire.  — 
Cette  commission,  qui  siégeait  au  Palais  sous  la  présidence  du  Sultan, 
était  un  organe  indépendant  du  Ministère  de  la  Guerre. 

Elle  comprenait,  en  dernier  lieu,  un  nombre  considérable  de  mem- 
bres (8  maréchaux,  6  généraux  de  division  de  1"  classe,  18  généraux 
de  division,  10  généraux  de  brigade,  8  colonels,  8  lieutenants-colonels, 
6  majors,  5  vice-majors  et  3  capitaines). 

Elle  a  été  remplacée  par  Une  commission  nouvelle,  moins  nombreuse, 
se  réunissant  au  Ministère  de  la  Guerre,  sous  la  présidence  môme  du 
Ministre.  Cette  commission,  qui  a  pris  le  nom  de  Conseil  des  affaires 
mUitaireSy  se  compose  du  maréchal  Ahmed  Mouktar  pacha,  ancien 
commandant  en  chef  de  l'armée  d'opératioDs  en  Asie-Mineure,  du 
maréchal  Ëdhem  pacha,  ancien  commandant  en  chef  de  Tannée  de 
Thessalie,  du  nazir  de  Tartillerie,  du  chef  de  l'état-major  général,  du 


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676  NOUVELLES  MILITAIRES.  N«  973. 

commandant  du  1*'  ordou  et  d'un  officier  général  du  génie.  Ce  conseil 
a  des  attributions  à  peu  près  analogues  à  celles  de  notre  conseil  sapé- 
rieur  de  la  guerre. 


RiCONSTITUTIOlf  AD  2*  OBDOD  DB  LA  t*  DITISlOlf  DB  BtDlFS  DB  i"  a- 

TtGOBiB.  —  Depuis  la  formation  de  la  21*  division  du  niiam,  la  5^  di- 
vision de  rédifs  1  n*ayant  plus  de  cadres,  était,  de  fait,  supprimée  comme 
unité  autonome. 

Cette  division  a  été  reconstituée  à  l'aide  de  cadres  empruntés  aux 
régiments  de  rédifs  II  du  2*  ordou  existant  en  Asie  et  non  encore  endi- 
visionnés,  régiments  de  Kaléi-Sultanié,  de  Bigha,  d'Edremid  et  de  Bira- 
midji. 

Le  quartier  général  de  la  5*  division  de  rédifs  I  a  été  rétabli  à  Aodri- 
nople. 

SUPPBBMION  DBS  BATIONS  POUB  LB8  OFFICIBBS  BT  AUGIIBNTàTION  DES 

S0LDB8.  —  Les  officiers  de  tout  grade  touchaient  jusqu'à  présent  des 

rations  en  nature  dont  la  quotité  s'éleTait  avec  le  grade. 
Le  Ministre  de  la  guerre  a  décidé  que  Tallocation  de  ces  rations 

serait  supprimée  et  que  leur  contre-valeur  servirait  à  l'augmentation  de 

la  solde. 
La  nouvelle  solde  a  été  fixée  mensuellement  ainsi  qu'il  suit  : 

Lieutenants COO  piastres   (129  fr.) 

Capitaines i  ,000      —        (2<5  fr.) 

Vice-majors 1,250      —        (269  fr.) 

Majors 1,500      —        (323  fr.) 

LieutenanU-colonels 2,000      —        (430  fr.) 

Colonels 2,500      —        (538  fr.) 

Généraux  de  brigade 3,000      —        (645  fr.) 

Généraux  de  4i vision 4,000      —        (860  fr.) 

Généraux  de  division  de  1  '«  classe.      4,500      —        (1 ,075  fr.) 
Maréchaux 7,000      —        (1 ,500  fr.) 

Les  généraux  et  maréchaux  toucheront,  en  plus  de  leur  solde,  uae 
indemnité  de  fonction,  variable  suivant  le  poste. 


Création  d'une  gazette  militaire.  —  Le  Ministre  de  la  guerre  a 
décidé  de  créer  une  gazette  militaire,  sorte  de  journal  militaire  oFficielr 
dans  lequel  seront  insérées  toutes  les  communications  émanant  du 
ministère  et  concernant  Tarmée,  à  Texception  des  ordres  confidentiels 
et  urgents  qui  seront  lancés  par  télégramme. 


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N*  973.  NOUVELLES  MILITAIRES.  577 

Le  premier  numéro  de  la  nouYelIe  gazette  militaire  a  paru  le  1''  sep- 
tembre. Il  enregistrait  un  ordre  de  service  envoyé  au  commandant  de 
la  garde  impériale  et  à  tous  les  chefs  de  corps  de  la  capitale  et  conte- 
nant des  prescriptions  qui,  jusqu*à  ce  jour,  n'étaient  pas  en  usage  dans 
l'armée  ottomane. 

D'après  cet  ordre  : 

i^  Les  officiers  sont  obligés  de  se  saluer  les  uns  les  autres; 

2«  Les  soldats  sont  obligés  de  saluer  les  officiers;  il  ne  sera  pas 
toléré  qu'un  inféiieur  ne  salue  pas  son  supérieur; 

3°  La  plus  grande  attention  devra  être  apportée  à  la  tenue  des  sol- 
dats et  des  officiers  ; 

Â^  Les  supérieurs  des  soldats  rencontrés  dans  une  tenue  repréhen- 
fcible  seront  tenus  pour  responsables  ; 

5»  Les  contrevenants  à  ces  prescriptions  seront  pas>ibles  de  fortes 
punitions. 


Fo!«DATiON  D*uifE  RBVUB  MILITAIRE.  —  Un  groupe  d'officiers  d'état- 
major,  ayant  à  sa  télé  le  lieutenant-colonel  Osman  Senal  bey,  a  entre- 
pi  is  la  publication  d'une  revue  périodique  militaire,  qui  parait  tous  les 
mois,  depuis  le  10  septembre,  sous  le  litre  de  VAsker  (le  soldat). 

Cette  revue,  dont  le  but  est  de  diriger  le  mouvement  de  rénovation 
de  l'armée,  a  pour  collaborateurs  principaux  les  commandants  Fuad 
bey  et  Mumtar  bey,  le  vice-major  Sélim  Sirri  bey,  et  les  capitaines 
.Nouri  bey  et  Vély  bey. 


Manobotbbs,  tirs,  égolbs  a  fbu.  —  Depuis  de  nombreuses  années, 
il  n'y  avait  dans  l'armée  turque,  ni  tirs  à  la  cible,  ni  écoles  à  feu,  ni 
manœuvres  d'aucune  sorte. 

Des  ordres  émanant  du  Ministère  de  la  guerre  ont  prescrit  que  tous 
les  bataillons  d'infanterie  devraient  dorénavant  exécuter  les  tirs  à  la 
cible,  et  que  toutes  batteries  auraient  A  se  livrer  à  des  exercices  d'école 
à  feu.  Ces  instructions  ont  commencé  à  être  appliquées  partout  où  cela 
a  été  possible. 

De  plus,  les  troupes  qui,  jusqu'à  présent,  ne  sortaient  jamais  de  leurs 
quartiers,  se  livrent  maintenant  à  de  fréquentes  manœuvres  à  l'exté- 
rieur. 

A  CoDstantinople  en  particulier,  deux  ou  trois  fois  par  semaine,  des 
bataillons,  des  escadrons  et  des  batteries,  en  nombre  variable,  se  ren- 
dent, pour  manœuvrer,  sur  les  hauteurs  qui  avoisinent  la  ville. 


37 


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578  BIBLIOGRAPHIE.  N«  973. 

Nouveau  AteLVHiNTS  pour  l*iiifakitkrie.  —  Le  Ministère  de  It 
Guerre  a  fait  traduire  le  neu?eaa  règlement  pour  les  manœuvres  de 
rinfanterie,  adopté  par  TAllemagne  après  la  guerre  russo-japonaise.  Ge 
règlement  sera  envoyé  &  tous  les  corps  d'armée  qui  devront,  à  i^avenir, 
s* y  conformer. 

Le  nouveau  règlement  allemand  pour  le  tir  de  l'infanterie  serait 
également  en  voie  de  traduction  pour  être  ensuite  adopté  par  Parmée 
ottomane. 


AUTO-MITRAILLBUSBS  BT  TRAINS  Rbnard.  —  Le  gouTemement  im- 
périal ottoman  vient  de  recevoir  cinq  auto-mitrailleuses  de  la  maison 
Uotchkiss  et  deux  traies  routiers^  système  Renard,  de  la  maison  Sur- 
couf. 

Les  essais  officiels,  qui  ont  lieu  à  Constantînople  devant  les  commis- 
sions de  réception,  en  présence  du  Ministre  de  la  Guerre  et  du  naiirde 
Tartillerie,  ont  été  très  satisfaisants. 


BIBLIOGRAPHIE. 


VlBRTEUAHRSBBPTB  FUR  TRLPPBNFÛHRURG  UND  HbBRESKL7IDB  (Fascî- 

cules  trimestriels  concernant  la  conduite  des  troupes  et  les  sdeaces 
militaires).  —  Publication  de  la  i'*  Section  historique  du  Grand  État- 
Major  prussien.  —  Berlin,  Mittler  und  Sohn. 

V«  année,  4' fascicule.  —  Sommaire:  1813,  par  le  generaloberst 
comte  de  Schlicffen  (fin),  —  L'importance  des  flancs,  par  le  général 
de  l'infanterie  z.  d.  baron  de  Falkenhausen.  —  Contributions  au  déve- 
loppement de  la  question  de  la  carabine  et  son  importance  poor  la 
cavalerie.  Transmission  des  renseignements  dans  les  armées  anglaise 
et  américaine.  —  Les  entreprises  françaises  au  Maroc  1907-1908,  par 
le  capitaine  Weniger.  —  Les  combats  des  troupes  allemandes  dans  le 
Sud-Ouest  africain.  —  Les  armées  des  États  libres  d'Amérique  en 
1908.  —  L'activité  du  service  des  étapes  dans  le  Sud-Ouest  afri- 
cain (fin), 

NaSTAVLENIB     PO      VOISKOVOMOU     IMJBNERNOBIOU    BIBLOU     PIEKHOTT 

(Instruction  sur  les  travaux  de  campagne  de  Tinfanterie,  approuvée 
par  l'Empereur  le  6  juin  1908).  —  Saint-Pétersbourg,  Typographie 
militaire,  1908,  73  pages  avec  croquis.  —  Prix  :  35  kopecks. 


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N*  973.  BIBLIOQRAPHIE.  579 

A.  RlADIKIN.  —  Bo!  ROTI  I  BATALIONa  NO  OPTTOU  ROUSKO-UPONSKOI 

voîNi  (Combat  de  la  compagnie  et  du  batailloD  d'après  TexpérieDce  de 
la  guerre  russo-japonaise).  —  Saint-Pétersbourg,  Berezovski,  2«  édi- 
tion, 1908,  61  pages.  —  Prix  :  30  kopecks. 

Lieutenant  V.  Boulgakoy,  du  26*  régiment  d'infanterie  de  Mohilev. 
—  Razvibdki  pibkhotnykh  okhotnitchykh  komand  (Eclaireurs  des 
détachements  d'infanterie).  —  Saint-Pétersbourg,  BerezoTski,  1907, 
31  pages.  —  Prix  :  20  kopecks. 

B.  B.  Albxandrov.  —  Nastaylenib  dlia  boia  riadoyym  pibkhoty 

(Instruction  sur  le  combat  pour  le  soldat  d'infanterie}.  —  Saint-Péters- 
bourg, Berezovski,  1907,  30  pages.  —  Prix  :  10  kopecks. 

PoBiBDonosTZBY.  — -  Les  Gosaqubs  db  Noyotcherkass  sur  l'ou- 
YRAGB  A  DEUX  GORNBS.  —  ËsquLsse  d'un  combat  de  la  guerre  russo- 
japonaise.  —  Saint-Pétersbourg,  1908.  —  Prix  :  60  kopecks. 

DrOUJININ.    —   SOUYBNIRS    DB    LA    GUERRE    RDSSO-JAPONAISB    (1904- 

1905),  par  un  volontaire.  —  Saint-Pétersbourg,  1908.  —  Prix  : 
3  roubles  50  kopecks. 


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TABLE  ANALYTIQUE 

DU 

MATIÈRES    CONTENUES    DANS    LE    SOLVANTE- DOUZIÈME    VOLUME 

M  LA 

BBVUB    MILITAIRE 

DIS 

ARMÉES  ÉTRANGÈRES. 


(NUMBROS  968  ▲  973.) 


AT.  B.  —  Les  ÀrUeUê  sont  précédés  d'on' astérisque,  qui  permet  de  les  distingver 
des  Nouvêllêê  miUUnrêê, 

Administration . 

Pam. 

Emploi  du  lait  dans  ralimeotatioa  de  la  troupe  (Autriche-Bon^) 550 

Suppresaion  des  rations  pour  les  officiers  et  augmentation  des  soldes 

(Turquie) 576 

Aérostation. 

Sections  d'aérostiers  (Autrieke^Bongrie) K5 

\  L'aérostation  militaire  en  Allemagne  (AlUmtgM) 355,    497 

Angleterre. 

Les  manœuvres  de  la  cavalerie  anglaise  à  Sali&bury-Plain  en   1908 

(Angleterre) 371 

Les  grandes  manœuvres  anglaises  en  1908 543 

Le  nouvel  équipement  en  toile  de  l'infanterie  anglaise  (modale  4908). .  544 

Armes  portatives.  —  Tir.  —  Manitions. 

Munitions  d'infanterie  (Suiae) 190 

Armement  des  canonniers  à  cheval  (Belgique) S74 


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TABLE  DES  MATIÈRES.  II 

Pages. 

Commission  centrale  du  tir  à  la  cible  national  et  de  l'éducation  physique 

(Italie) 276 

Adoption  d'un  pistolet  automatique  (Portugal) 283 

Approvisionnement  de  munitions  d*artillerie  et  d'infanterie  dans  le 

corps  d'armée  (nouveau  matériel)  (Àutriehe-BongrU) 372 

Nouvel  armement  de  la  cavalerie  et  des  armes  montées  (Autrieh^^ 

Hongrie) 469 

Fusil  mitrailleur  (Aulrieke-Bongrie) 660 

Remplacement  du  revolver  par  un  pistolet  automatique  (Empire  alle^- 

mand) 661 

Nouvelle  carabine  de  la  cavalerie  (Empire  allemand) 661 

Manœuvres,  tirs,  écoles  à  feu  (Turquie 677 


ArtiUerie. 

Premier  rapport  de  la  commission  d'enquôte  (/latte) 76 

Deuxième  rapport  de  la  commission  d'enquê te  (Italie) 48^ 

Armement  des  canonniers  à  cheval  (Belgique) 874 

Approvisionnement  de  munitions  d'artillerie  et  d'infanterie  dans  leéorps 

d'armée  (nouveau  matériel)  (Autriche -Hongrie) 372 

Nouveau  matériel  d'artillerie  (Belgique) 663 

Peinture  du  matériel  d'artillerie  (Empire  allemand) 660 

Manœuvres,  tirs,  écoles  à  feu  (Turquie) 677 


Art  militaire.  —  Tactique.  —  Stratégie. 

Instruction  sur  les  exercices  d'application  (Belgique) 664 

Autriche-Hongrie . 

Règlements  de  manœuvres  pour  les  détachements  de  mitrailleuses ....  64 

Incorporation  des  indigènes  bosniaquesdans  Tartillerie 69 

Changement  de  garnison  à  la  frontière  italienne 69 

Modifications  â  l'organisation  du  9«  corps  (Bohême) 69 

Contingent  pour  ^908 69 

Étude  des  langues  (étrangères  dans  l'armée 1 74 

Voyages  d'études  de  cavalerie  sur  la  frontière  italienne. 474 

Suppression  des  tambours  dans  la  landwehr  autrichienne 174 

Congés  de  moisson 174 

Vétérinaires  dans  les  troupes  alpines 474 

Admission  à  TÉcole  de  guerre  et  aux  cours  techniques  supérieurs 266 

Les  budgets  militaires  pour  1908 266 

Sections  d'aérostiers 266 

Répartition  des  troupes  dans  le  16'  corps  (Botnie-Herzégomne) 266 

Amélioration  de  la  situation  matérielle  des  sous-ofQciers  rengagés 266 

La  mitrailleuse  Schwarzlose 372 

Création  de  nouveaux  détachements  de  mitrailleuses 372 

A<loption  d'une  tenue  d'été 372 

Modifications  à  l'organisation  des  pionniers 372 


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m  TABLB  DES  If  ATIÈRBS. 

Paget. 

Suppression  4es  timbours  dtas  \n  laniwehr  hongroise 37S 

Augmentation  de  It  solde  des  ofQciers 37Î 

Lfgnes  ferrées  de  Dalinatie 37Î 

Éco)es  militatres 371 

ApproTisionoement  de  inanitions  d'artillerie  et  d'inHinterie  dans  le  corps 

d*arfnée  (nouTeau  matériel) 371 

*  Emploi  du  ski  dan^  les  armées  étrangères 4&^27 

Annexion  de  la  Bosnie-Herzégovine 469 

Nouvel  armement  de  Fa  cavalerie  et  des  armes  montées 469 

Mutations  dans  la  haut  commandement  ;  inspecteur  d'armée 469 

Formation  d'un  nouveau  détachement  de  mitrailleuses 469 

Corps  volontaires  autrichiens  d'automobilistes  et  de  motocyclistes 469 

Nouvelle  tenue  de  campagne  pour  les  troupes  à  pied 469 

Formation  de  colonnes  mobiles  en  Bosnie-Herzégovine. 544 

Évacuation  du  Sandjakde  Novi-Bazar  et  nouvelle  répartition  des  troupes 

en  Bosnie- Herzégovine 546 

La  floitUle  du  Danut>e 546 

Musiques  de  la  landwebr  autrichienne 546 

Création  d'un  nouveau  dép^t  de  remonte 546 

Formation  de  nouveaux  détachements  de  mitrailleuses 548 

Mutations  dans  le  haut  commandement. 549 

Nouvelle  dénomination  des  généraux  commandants  de  corps  d*armée  et 

de  cadeu  suppléants  oniciers 549 

Admission  à  l'École  de  guerre  et  aux  cours  supérieurs  de  l'artillerie  et 

du  génie 650 

Emploi  du  lait  dans  l'alimentation  de  la  troupe 550 

Fusil  mitrailleur 650 

Mariage  des  officiers 550 

Nouvelle  réglementation  du  droit  de  réclamatiou 552 

Chiens  de  guerre 553 

Belgique. 

Repos  hebdomadaire 175 

Force  publique  au  Congo 175 

Hygiène  dentaire 175 

Contingent  pour  4908 475 

Armement  des  canonniers  à  cheval 274 

Nouvelles  voies  ferrées 378 

La  Belgique,  puissance  coloniale 378 

Nouveau  matériel  d'artillerie 553 

Changement  de  garnison 553 

La  rérorme  militaire 553 

Lignes  ferrées  entre  Anvers  et  i'Alieniagne 554 

Instruction  sur  les  exercices  d'application 554 

Soius  médicaux  aux  officiers  de  réserve 554 

Bibliographie. 

Bibliographie 94.  492,  287,  384.  479.  578 


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TABLE  DES  MATIÈRES.  lY 

Brésil. 

Pages. 

Nouvelle  loi  militaire.  —  Rtorganisation  de  l'armée 70 

Budgets. 

Budget  de  4 908-4 909  {Roumanie) 85 

*  Le  budget;de  la  guerre  de  l'Empire  allemand  pour  4900  (Empire  alle- 
mand)   228 

Les  budgets  militaires  pour  1908  {Aulriche-Honffrie) 265 

Budget  de  1908  (Rustie) 283 

Budget  et  effectif  budgétaire  {Portugal) 382 

Sous-offîciers  en  sus  des  effectifs  budgétaires  {Empire  allemand) 560 

Budget  de  la  guerre  pour  l'exercice  1908-1909  {Italie). 569 

Bulgarie. 

Promotions  des  écoles 379 

Compagnies  de  mitrailleuses 379 

Appel  des  recrues 554 


Camps.  —  Rassemblements  d'exercices.  '—  Manœuvres. 

Instruction  pour  les  exercices  d'été  dans  la  circonscription  de  Saint- 
Pétersbourg  {Ruttie) 86 

Grandes  manœuvres  chinoises  en  1 908  {Chiné) 1 76 

Les  manœuvres  de  cavalerie  anglaise  à  Sali&bury-Plain  en  1908  {Angle- 
terre)  .371 

Manœuvres  d'automne  en  1908  {Suiue) .'. 470 

*  La  nouvelle  instructiun  pour  les  manœuvres  de  l'armée  allemande 

{Allemagne) 543 

Les  grandes  manœuvres  anglaises  en  <908  {Angleterre) 543 

Grandes  manœuvres  chinoises  en  1907  {Chine} 555 

Manœuvres,  tirs,  écoles  à  feu  {Turquie) , 577 

Cartes  et  croquis. 

Trois  croquis  relatifs  à  la  guerre  russo-japonaise 192 

Carte  relative  à  la  guerre  russo-japonaise 288 

Deux  croquis  relatifs  à  la  guerre  russo-japonuise 384 

Cinq  croquis  relatifs  à  la  guerre  russo-japonaise 480 


Cavalerie.  —  Remonte. 

*  Les  pionniers  de  cavalerie  en  Allemagne  {Empire  allamand) 41 

Achats  de  chevaux  pour  le  service  de  la  remonte  en  1907  (Empire  alle- 
mand)   177 

La  remonte  en  Russie  (Russie) 188 

Les  manœuvres  de  la  cavalerie  anglaise  a  Salisbupy-Plain  {Angleterre),  371 

Constitution  définitive  du  régiment  de  cavalerie  de  Crimée  {Russie)  ...  383 


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V  TABLB  DBS  MATIÈRES. 

PafM. 
Nouvel  armement  de  U  cavalerie  et  des  armes  montées  {Âuiriehe- 

B9%gri9) 469 

L*état  sanitaire  des  ctievaux  iians  l'armée  prussienne  {Empiré  alUmmnd)  473 

Création  d'un  nouveau  dépôt  de  remonte  {Autricke-Bonpie) 546 

Nouvelle  carabine  de  la  cavalerie  {Empire  •ll9tmëni) 561 

Nouveau  règlement  de  la  cavalerie  {Empire  allemand) 561 

Pertes  en  chevaux  et  mulets  pendant  les  révoltes  dans  le  Sud-Ouest 

africain  {Empiré  mlUmand) 563 

Chemins  de  fer.  —  Canaux. 

Voies  ferrées  de  la  rive  gauche  du  Rhin  {Empiré  allemand) 74 

Nouvelles  voies  ferrées  {Etpajne) 73 

Le  chemin  de  fer  de  l'isthme  de  Tébuantépec  {Mexique) 84 

Commandements  de  ligne  {Empire  allemand) 477 

Nouvelle  voie  ferrée  (Crusse  rhénane)  (Empira  allemand) ^4 

Lignes  ferrées  en  Dalmatie  {Aulrické- Hongrie) 37Î 

Nouvelles  voies  ferrées  (Belgique) 378 

Travaui  de  chemins  de  fer  k  Metz  {Empire  allemand) 384 

Nouveau  pont  sur  la  Vistule  {Empire  allemand) 473 

Lignes  ferrées  entre  Anvers  et  TAllemagne  {Belgique) 554 

Rôé'lement  sur  l'embarquement  des  troupes  en  chemin  de  fer  {Empire 

allemand) 562 

Ouverture  de  la  ligne  le  Piree-Larissa  {Grèce) 565 

Chiens  de  guerre. 

Chiens  de  guerre  {Âuiriehe- Hongrie) 553 

Chine. 

Carte  de  Chine  publiée  par  le  Service  géographique  prussien  {Empire  "H 

allemand) , 74 

Grandes  manœuvres  chinoises  en  4908 476 

Grandes  manoeuvres  chinoises  en  4907 555 

Danemark. 

Le  rapport  de  la  Commission  parlementaire  de  défense  {Danemark) 380 

Acoles  militaires. 

Admission  à  rËcole  de  guerre  et  aux  cours  techniques  supérieurs 

(Autriche-Hongrie) 265 

Ét^o\QS  rnihlûires  (Autriche -Hongrie) 37Î 

Promotions  des  Écoles  (Bulgarie) 379 

Académie  technicjue  militaire  (Empire  allemand) 384 

Admission  à  l'École  de  guerre  et  aux  cours  supérieurs  de  rartillerie  et 

du  génie  (Autriche-Hongrie) 550 

Transformation  d'un  collège  miliuire  en  corps  de  cadets  {Buteie) 676 


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TABLE  DES  MATIÈRES.  VI 

Emplacements  des  troupes. 

Page*. 

Changement  de  garnison  à  la  frontii^re  italienne  {Auiriche-Bongrie) ...  64 

Modification  à  l'organisation  du  IX*  corps  (Bohême)  {Aulriehe-Bon-  ' 

grie  ) 6  i 

Répartition   des  troupes  dtius    lo   XV*   corps  (Bosni  -Herzégovine) 

{AutrieU-Dongrie) 265 

Modifications  à  l'emplacement  des  trouprs  {Empire  allemand) 381 

Formation  de   colonnes  mobiles  en    Bosnie-Uerzé(,'ovine    {Auiriehe- 

Hongriê) 54fr 

Évacuation  du  Sandjak   de    Novi-Bazar  et  nouvelle  répartition  des 

troupes  en  Bosnie- Herzégovine  {Autrieke-Hongrie) 5i5 

Changement  de  garnison  (Belgique) 553 

Empire  allemand. 

*  Les  pionniers  de  cavalerie  en  Allemagne  (Empire  allemand) 41 

Le  nouveau  règlement  sur  le  service  des  brancardiers '71 

Voies  ferrées  de  la  rive  gauche  du  Rhin 71 

Carte  de  Chine  publiée  par  le  Service  géographique  prussien 71 

Ofllciers  admis  à  l'Académie  de  guerre  en  1908 71 

Les  automobiles  pour  poids  lourds  en  Allemagne 177 

Achats  de  chevaux  pour  le  service  de  la  remonte  en  1907 177 

Commandements  de  ligne <  77 

*  Le  budget  de  la  guerre  de  l'ËnpIre  allemand  pour  1900 228 

Condamnations  prononcées  par  les  tribunaux  militaires  en  1907 274 

Avancement  des  officiers 274 

Nouvelle  voie  ferrée  (Prutte  rhénane) 274 

Port  du  brodequin  pour  les  officiers 274 

*  Le  nouveau  service  en  campagne  dans  l'armée  allcuiande  (Empire 

allemand) 327 

*  L'aérostation  militaire  en  Allemagne  {Empire  allemand) ^ . . . . .  355 

Académie  technique  militaire 381 

Nouveau  pont  sur  le  Rhin 381 

Travaux  de  chemins  de  fer  à  Metz 381 

Modifications  à  l'emplacement  des  troupes 381 

*  Le  nouveau  service  en  campagne  dans  Tai  mée  alienidnue  (fin) 42G 

*  Emploi  du  ski  dans  les  armées  étrangères  {fin) 455,  527 

Nouveau  pont  sur  la  Vistule 473 

L'état  sanitaire  des  chevaux  dans  rannéo  prussienne 473 

*  L'aérostation  militaire  en  Allemagne.  497 

*  La  nouvelle  instruction  pour  les  manœuvres  de  l'armée  alicm;iiiiie. .  5£1 

Parcours  d'épreuve  pour  trains  automobiles  légers  d'armôo 557 

Motocyclistes 559 

Compagnie  de  mitrailleuses 560 

Sous-officiers  en  sus  des  eiïeciifs  budgctaire> 560 

Peinture  du  matériel  d'artillerie 560 

Remplacement  du  revolver  par  un  pistolet  autoinati({ue 561 

Nouvelle  carabine  de  la  cavalerie 561 

Nouveau  règlement  de  la  cavalerie 562 

Règlement  sur  l'embarquement  des  troupes  en  chemin  de  lev 5b2 


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VII  TABLE  DES  MATIÈRES. 

Lf  S  sociétés  d'anciens  miliUires 563 

Pertes  en  chevaux  et  mulets  pendant  les  révoltes  dans  le  Sud-Ouest 
africain 563 


Nouvelles  voles  ferrées  (Btpagne) 73 

Recrutement  des  officiers  parmi  les  sous-ofllciers  (Etpagne) S75 

Groupes  de  mitrailleuses 475 

Modifications  à  l'uniforme 664 

Nouvelle  tenue  de  campagne S65 

fttat-major. 

Officiers  admis  à  l'Académie  de  guerre  en  1908  (empire  alletnand) ....  74 

Mutation  dans  le  haut  commandement  (fialie) 484 

La  direction  de  l'état-major  général  {Rusne) 574 

ËTénements  de  guerre  contemporainfl. 

*  La  guerre  russo-japoniise  (/«po») 97,  193,  Î89,  385,  483 

Génie.  -^  Fortifications. 

*  Les  pionniers  de  cavalerie  en  Allemagne  {Bmpirê  alUmani) 44 

Outils  portatifs  (Suiue) 93 

Sections  d'aérosliers  {Autriche  Hongrie) Î65 

Modifications  à  l'organisation  des  pionniers  (Autricke-Bongrié) 372 

Le  rapport  de  la  Commission  parlementaire  de  défense  {Danemark) 380 

Modifications  dans  la  dotation  de  la  compagnie  d'infanterie  en  outils  de 

pionniers  {Rutgie) 576 

Grèce. 

Ouverture  de  la  ligne  le  Pirée-Larisst 665 

Habillement.  —  fiqnipement. 

Essai  d'une  nouvelle  tenue  (IkiUè) 76 

Port  du  brodequin  par  les  officiers  {Bmpirê  allemamd) S74 

Adoption  d'une  tenue  d'été  {Autriche^Éongrie) 372 

Nouvelle  tenue  de  campagne  pour  les  troupes  à  pied  {Auêrteke^Bon- 

$rie) 469 

Le  nouvel  équipement  en  toile  de  l'infanterie  anglaise  (modèle  4908) 

(Angleterre) 544 

Modifications  à  l'uniforme  {Etpagné) 564 

Nouvelle  tenue  de  campagne  (Ètpagne) 566 

Tenue  de  campagne  du  soldat  d'infanterie  {P&rtugal) 573 


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TABLE  DBS  MATIÈRES.  VIII 

Hollande. 

Pages. 

Effeclifs  de  la  portion  restante <83 

Détachements  de  mitrailleuses 565 

Organisation  de  l'armée 566 

Postes  mobiles  de  projecteurs  pour  la  guerre  de  campagne 567 

Infanterie. 

Le  nouveau  règlement  de  manœuvre  de  l'infanterie  russe  (AiMiie).. ...  86 

Outils  portatifs  {Suûte) 93 

Suppression  des  tambours  dans  la  Undwehr  autrichienne  {AtUriehé- 

Hongriê) 474 

Vétérinaires  dans  les  troupes  alpines  {Autriche» Hongrie) 174 

Suppression  des  tambours  dans  la  landwehr  hongroise  (Auiriehe-Bon' 

grie) 372 

Le  nouvel  ëquipenoent  en  toile  de  l'infanterie  anglaise  (modèle  4908} 

{Angleterre) 644 

Tenue  de  campagne  du  soldat  d'infanterie  {Portugal) 573 

ModiGcations  dans  la  dotation  de  la  compagnie  d'infanterie  en  outils  de 

pionniers  {Rutsie) 576 

Nouveau  règlement  pour  Tinfanterie  {Turquie) 578 

Institutions  de  prévoyance. 

Capital  de  secours  de  Tétat-major  des  troupes  du  territoire  du  Trans- 

balkal  {Ruetie) 488 

Instruction  militaire. 

Règlements  de  manœuvres  pour  les  détachements  de  mitrailleuses 

(Auiriehe-Bongrié) 64 

Le  nouveau  règlement  sur  le  service  des  brancardiers  (J^m/nre  alle- 
mand)       74 

Instruction  pour  les  exercices  d'été  dans  la  circunsnription  de  Saint- 
Pétersbourg  {Bfueie) 86 

Études  des  langues  étrangères  dans  l'armée  {Autriche-Hongrie) 474 

Voyages  d'études  de  cavalerie  sur  la  frontière  italienne  {Autriche- 
Hongrie) 174 

*  La  nouvelle  instruction  pour  les  manœuvres  de  l'armée  allemande 

{Empire  allemand) 5Î1 

Admission  à  l'École  de  guerre  et  aux  cours  supérieurs  de  rartillerie  et 

du  génie  (AttlricAe-fTonjim) 650 

Création  d'une  Gazette  militaire  {Turquie) 576 

Fondation  d'une  Revue  militaire  {Turquie) 577 

Italie. 

Changements  de  garnison  à  la  frontière  italienne  {Autriche-Hongrie).. .  64 

Premier  rapport  de  la  commission  d'enquête 76 

Le  service  da  deux  ans 76 

Essai  d'une  nouvelle  tenue 76 


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IX  TABLE  DBS  MATIËHBS. 

Deuxième  rapport  de  la  commission  d*enquète 484 

Statuts  du  corps  naiiooal  des  volontaires  cyclistes  et  automobiliste^ i8i 

Mulaiion  dans  le  haut  commandement 184 

Commission  centrale  du  tir  k  la  cible  national  et  de  l'éducation  phy- 
sique    î^6 

lIodiQcation  aux  soldes  des  oniciers 176 

Réorganisation  des  bureaux  de  l'administration  centrale  de  la  guerre. .  276 

•  Ë'iiploi  du  ski  dans  les  armées  étrangère.^ 45  > 

Manœuvres  de  volontaires  cyclistes  et  autoniobilutt*» 475 

HodiQcations  apportées  à  la  hiérarchie  et  à  Tétat  des  sous-ollicîers 567 

Augmentation  des  bataillons  alpms 568 

Bu  Iget  do  la  guerre  pour  l'exercice  4908-4909 569 

Japon. 

•  L*armée  japonaise  en  4908 1.  437 

•  La  guerre  russe -japonaise 97,  193,  289.  385,  483 

Justice  militaire. 

Condamnations  prononcées  par  les  tribunaux  militaires  en  1907(EiRjnrt 

mlUmand) \ Î74 

Nouvelle  réglementation  du  droit  de  réclamation  (Autriche- Hongrie). .  55i 

Marine. 

La  flottille  du  Danube  (Auêriehê-Bongriê) 546 

Mexique. 

Le  chemin  de  fer  de  l'isthme  de  Tehuantepec  [Mexique) 81 

Ministère  de  la  Guerre. 

Réorganisation  des  bureaux  de  l'administration  de  la  guerre  (Italie), . .  276 

Mitrailleuses. 

Règlements   de  manœuvres  pour  les  détachements  de  mitrailleuses 

(Autriche 'Hongrie) 64 

La  mitrailleuse  Schwarziose  (Autriche-Hongrie) 37 i 

Création    dp    nouveaux    détachements    de    mitrailleuses    (Autriche- 
Hongrie) 37Î 

Con)pagnies  «le  mitrailleuses  (Bulgarie) 379 

Formation    d'un   nouveau    détachement    de    mitrailleuses   (Autriche- 
Hongrie)  4G9 

Groupes  de  mitrailleuses  (Etpagne) 4Tô 

Formation  de  nouveaux  détachements  de  mitrailleuses 5V8 

Compagnies  de  milrai  leuses  (Empiré  allemand) 560 

Détachements  de  mitrailleuses  (Hollande) c66 

Aulo-m  trailleuses  et  trains  KenarJ  (Turquie) 578 


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TABLE  DES  MATIÈRES.  X 

ICobiUsatioii. 

Pagei. 
Formation  de  colonnes  mobiles  en   Bosnie  -  Herzégovine  (Auiriehe- 

Hongrie) 544 

Norvège. 

*  Emploi  du  ski  dans  les  armées  étrangères 466,  527 

Officiers  et  assimilés. 

Ofliciers  admis  à  l'Académie  de  guerre  en  4908  (Bmpirê  allemand) 71 

Avancement  dans  l'armée  {Suisse) 93 

Étude  des  langues  étrangères  dans  Tarmée  {Autriche-Hongrie) 474 

ululation  dans  le  haut  commandement  (Italie) 484 

Avancement  des  officiers  (Bmpire  allemand) ^4 

Port  du  brodequin  par  les  oIDciers  {Bmpire  allemand) ...  274 

Recrutement  des  officiers  parmi  les  sous-ofQciers  (Espagne) 276 

Modification  aux  soldes  des  officiers  (Italie) 276 

Augmentation  de  la  ^61de  des  officiers  (Âutrirhe-Hongrie) 3*^2 

Promotions  des  écoles  (Bulgarie) 379 

Mutations  dans  le  haut  commandement;  inspecteurs  d'armée  (Autriehe- 

Hongrie) 469 

Le  haut  commandement  dans  l'armée  tui que  (Turquie) 477 

Mutations  dans  le  haut  commandement  (Autriche-Hongrie) 649 

Nouvelle  dénomination  des  généraux  commani la nts  de  corps  d'armée  et 

des  cadets  suppléants  ofÛciers  (Autriche- Hongrie) 649 

Admission  à  l'École  de  «ruerre  et  aux  cours  supérieurs  de  rartillerie  et 

du  génie  (Autriche- Hongrie) 660 

Mariage  des  ofliciers bHO 

Nouvelle  réglementation  du  droit  de  réclatiiation  [Autriche-Hongrie). . ,  662 

Instruction  sur  les  exercices  d'application  (Belgique) 654 

Soins  médicaux  aux  officiers  de  réserve  (Belgique) 654 

Service  obligatoire  dans  un  corps  de  troupes  pour  tous  les  officiers  sor- 
tant des  écoles  (Bussie) 673 

Transformation  d'un  collège  militaire  en  corps  de  cadets  {Bussie) 676 

Suppression  des  rations  pour  les  officiers  et  augmentation  des  soldes 

(Turquie) 676 

Organisation  générale  des  armées. 

*  L'armée  japonaise  en  4908  (Japon) 4 

*  La  nouvelle  organisation  de  l'armée  roumaine  (Roumanie) 49 

Modifications  à  l'organisation  du  9*  corps  (Bohèm'-)  (Autriche-Hongrie),  64 

Nouvelle  loi  militaire.  —  Réorganisation  de  l'armée  (Brésil) 70 

*  L'armée  japonaise  en  4908  (Japon) 137 

Effectifs  de  la  portion  restante  [Hollande) 483 

L'armée  turque  d'Europe  (Turquie) 382 

Transformation  des  divisions  du  nizam  nouvellement  créé  au  3«  ordou 

(Turquie) 477 

La  réforme  militaire  (Belgique) 653 


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XI  TJLBLB  DBS  If  ATI&RSS. 

Organisalion  de  l'arinét»  {Bùllsmdê) 566 

AugnieoUtiOD  des  bauilioos  alpins  (/ta/te) ôbë 

Suppression  de  la  haute  commission  d'inspection  {Turqni») 575 

Reconstitution  au  2"  ordou  de  la  5*  division  de  rédifs  de  1***  catégorie 

(  TmrpiU) 576 


Portnipal. 

Adoption  d*un  pistolet  automatique S83 

Budget  et  effectif  budgétaire 38â 

Tenue  de  campagne  du  soldat  d'infanterie 573 

Projeeteuv. 

Postes  mobiles  de  projecteurs  pour  la  guerre  de  campagne  {Bol- 

lamàe) 567 

Raemtemamt. 

Contingent  pour  4908  {Amtriche^HomgTie) 64 

Le  service  de  deux  ans  {Italie) 76 

Contingent  de  1908  (««mw) 86 

Moditications  «ux  règles  d'inscription  et  d*appel  des  boanes  de  la 

n^serve  et  delà  flotte (JIiim»«) S6 

Cofitingent  pour  1908  (Belgique) 175 

La  réforme  militaire  {Eelgiftê») £63 

Appel  des  recrues  {Bulgarie) 654 

Organisation  de  Tannée  (Hollande) 566 


Réaerves-millcee. 

Moilifications  aux  règles  d'inscription  et  d'appel  des  hommes  de  la 

réserve  et  de  la  Hotte  (Ranie) 86 

Rommanie. 

*  La  nouvelle  organisation  de  l'armée  roumaine  (Rommanie) 49 

Budget  de  iy08-l 909  (Roumanie) 83 

Rnaeie. 

Le  nouveau  règlement  de  manœuvres  de  l'inflinterie  russe 86 

Instruction  pour  les  exercices  d'été  dans  la  ciroonscription  de  Saint- 
Pétersbourg  86 

Contingent  de  1908 86 

Moiii  il  cations  aux  régies  d'inscription  et  d'appel  des  bomBes  de  la 

réserve  et  Ue  la  Hotte 8G 

*  La  guerre  russo-japonaise 97,  193,  289,  386.  483 

La  remonte  en  Russie 188 


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TABLE  DES  MATIÈRES.  XII 

Page». 

Capital  de  secours  de  l'état-major  de  la  circonscription  de  Moscou 488 

Suppression  du  commandement  et  de  Tétat-major  des  troupes  du  terri- 

toire  du  Traasbaïka! 188 

Budget  de  4908 283 

Constitution  déflnitive  du  régiment  de  cavalerie  de  Crimée 383 

*  Emploi  du  ski  dans  les  armées  étrangères 435,  527 

Service  obligatoire  dans  un  corps  de  troupes  pour  tous  les  officiers  sor- 
tant des  écoles 573 

Service  d'automobiles  au  Caucase 574 

La  direction  de  l'état-major  générai 574 

Modiflcation  dans  la  dotation  de  la  compagnie  d'infanterie  en  outils  de 

pionniers 675 

Transformation  d'un  collège  militaire  en  corps  de  cadets 576 

Service  en  oampaf^e. 

*  Le  nouveau  service  en  campagne  dans  l'armée  allemande  (Empire 

alUmand) 327 

Service  intérieur. 

Congé  de  moisson  (Autriehê-ffongrie) 174 

Repos  hebdomadaire  {Belgique) 475 

Service  de  Santé. 

Le  nouveau  règlement  sur  le  service  des  brancardiers  (Empire  aile» 

mand) 71 

Hygiène  dentaire  (Belgique) 175 

Soins  médicaux  aux  ofllciers  de  réserve  (Belgique) 654 

Sociétés. 

Les  sociétés  d'anciens  militaires  (Bmpirê  allemand) 663 

SoacM>fficier8. 

Amélioration  de  la  situation  matérielle   des  sous-officiers  rengagés 

(Autriehe-Uangrie) 265 

Recrutement  des  officiers  parmi  les  sous-officiers  (Espagne) 275 

Sous-officiers  en  sus  des  effectifs  budgétaires  (Empire  allemand) 660 

Modifications  apportées  à  la  hiérarchie  et  ft  l'état  des  sous-olUciers 

(Ikilie) 567 

Suède. 

*  Emploi  du  ski  dans  les  armées  étrangères 455,  527 

Suisse. 

Avancement  dans  l'armée .• 93 

Outils  portatifs 93 


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XIII  TABLE  DBS  MATIÈRES. 

Paso- 

Munitions  d'inranterte 490 

Manœuvres  d'aulomne  en  4908 476 

*  Emploi  du  ski  dtas  los  armées  étrangères  (fin) 455,  627 


Troupes  coloniales. 

Force  publique  au  Congo  {Belgique) *. 175 

Lu  Belgique,  puissauce  coloniale  {Belgtq%te) 378 

Pertes  en  chf^vsux  et  muleu  pendant  les  révolies  dans  le  Sud-Ouest 

afi  icaio  {Empire  allemand) 663 


Tarqnie. 

Incorporation  des   indigènes  bosniaques  dans  l'artillerie    (Auirieke' 

Hongrie) b4 

Répartition    des    troupes  dans    le    XV"    corps    {Botmie-Herxégovine) 

{Àutriehe-Eongrie) %5 

l/armée  turque  d'Europe 382 

Transformation  des  divisions  du  nizam  nouvellement  créé  au  3*  ordou.  477 

Le  haut  commandement  dans  l'armée  turque ...  477 

Suppression  de  la  haute  commission  d'inspection 575 

Reconstitution  au  2«  ordou  de  la  5"  division  de  redits  de  l'*  catégorie. .  576 

Suppression  des  rations  pour  les  officiers  et  augmeotation  de  soldes. . .  576 

Création  d'uoe  Gazette  militaire. 576 

Fondation  d'une  Revue  militaire 577 

Manœuvres,  tirs,  écoles  à  feu 577 

Nouveau  règlement  pour  l'infanterie 578 

Auto-mitrailleuse  et  trains  Renard 578 


Vélooipédle  militaire.  —  Automobilisme. 

Les  automobiles  pour  poids  lourds  en  Allemagne  {Empire  allemand) . .  i77 
Statuts  du  corps  national  des  volontaires  cyclistes  et  automobilistes 

{llalie) 484 

Corps   volontaires  autrichiens  d'automobilistes   et  de   motocyclistes 

(Aulriehe-Eongrie) 469 

Manœuvres  de  volontaires  cyclistes  et  automobilistes  {Italie) 475 

Parcours  d'épreuve  pour  trains  automobiles  légers  d'armée  (Empire 

allemand) 557 

Molocyclisies  (Empire  allemand) 559 

Service  d'automobiles  au  Caucase  (Ruttie) 574 

Aulo-mitrailleuses  et  trains  Renard  (Turquie) 578 


Le  Gérant  :  R.  Ghapslot. 


Paris.  —  Imprimeri*  R.  Chapxlot  et  C\  rue  Christine,  2. 


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