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Full text of "Grammaire et Vocabulaire de la Langue Poul"

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MICRO - EDITIONS 
DE 
L'INSTITUT NATIONAL DES LANGUES 
ET CIVILISATIONS ORIENTALES 



ARCHIVES AFRICAINES 

PUBLIEES AVEC LE CONCOURS 
DU 
CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE 

ET DE 
L' ASSOCIATION DES UNIVERSITES 
PARTIELLEMENT OU ENTIEREMENT DE 
LANGUE FRANCAISE 



SERIE V 



IMP. aKUROBS JACOB, — OUK&ANN. 



GRAMMAIRE ET VOCABULAIRE 



DE LA 



LANGUE POUL 



A l'USAGE DES VOYAGEURS dans LE SOUDAN 



Avec une carte indiquant les contr^es od se parle cette langue 



PAR 



Le GfiN^RAL FAIDHERBE 



oEuxiEBfE Edition 




PARIS 

MAISONNEUVE ET G*', LIBRAIRES-fiDITEURS 

25, QUAI VOLTAIRE, 25 — ^ 



1882 



CARTE DES PAYS OU EON PARLE LE POUL 




flit JViffe^f'. 

tm/MU4fnt U\r pat/fi oil/ I'ou 
parU' le Foul . 
jDans fe ?^cdou et Ic KaqpUi 
le. Poul Ji'est pai*lt^ ffuepdvl^s 
nt>uvcaija>domuuiteurivclu pat/s 
la^nifiMrt'. fje Ja. population 
ptu'U le Bambnpa . 



*tii i}im:i i »im t »!* ^ -mmK i t^Mti ints^3^,'-j<i>^ 



ESS AI 



SUA 



LA LANGUE POUL 

ET COMPARAISON DE GETTE LANGUE AVEC LE WOLOF, 

LES IDIOMES SERERES 
ET LES AUTRES LANGUES DU SOUDAN OCCIDENTAL. 



INTRODUCTION 

Ayant recueilli, en 1854, lorsque j*etais gouver- 
neur du Senegal, des documents sur la langue 
poul (i), je trouve aujourd'hui le loisir de les coor- 
donner et de les 6tudier pour en d^duire les regies 
de cette langue. 

Cette 6tude me parait offrir de Tint^r^t, non sett- 
lement parce que les Pouls exercent aujourd'hui 
une action tout a fait preponderante dans TAfrique 
centrale, mais aussi parce que leur langue pr^sente 

(1) Je me suis procurd ces documents avec Taide de Vin- 
terpr^te Ousman, un de ces indigenes s^n^galais qui servent 
la cause frangaise avec un devoument et une fid61it6 au- 
dessus de tout eloge. 

Je dois aussi des remerciments a M. Descemet, de Saint- 
Louis, pour la bonne grace avec laquelle il m'a fourni divers 
renseignements. 



- 2 — 

des particularites linguistiques remarquables, sur- 
tout sous le rapport de la phonologic. 

Les Pouls, qui deviennent les maitres du Soudan 
depuis leur conversion gen6rale Si I'lslamisme, c'est- 
ft-dire depuis moins de deux slides, y sont peut- 
6tre anciennement venus de I'Orient, amenant avec 
eux le boeuf k bosse (z6bu), qui est le m^me que 
celui de la Haute- !£gypte et de la cote orientale 
d'Afrique. 

De quel pays venaient-ils, et h quelle souche 
humaine appartiennent-ils ? Ce sont Ik des questions 
difficiles k r6soudre, aujourd'hui surtout que presque 
tout ce qu'on avait admis sur les origines de Thu- 
manit6 est k remanier en presence des d6couvertes 
de rhistoire naturelle et de Tanatomie compar6e. 

On trouve aujourd'hui bien peu de Pouls purs de 
tout croisement avec les noirs, depuis que cette 
race est devenue guerrifere et conqu^rante, et a fond6 
des empires aux d^pens des races n^gres. Leurs 
cheveux, pourrait-on dire, sont aujourd'hui un peu 
plus que boucl6s et se rapprochent des cheveux 
cr^p6s ; mais lis ne sont certainement pas laineux 
comme ceux des n^gres, et la distinction entre eux, 
sous ce rapport, est parfaitement justifi^e. En outre, 
la couleur de leur peau n'est que brun clair ou plu- 
t6t rouge&tre; leur face est orthognate, leur nez 
petit en g^n6ral^ mais cartilagineux et de forme 
aquiline. En somme, leur visage est agr^able au 
point de vue europeen. Comme intelligence et 
comme caract^re, ils sont sup6rieurs aux n^gres ; 



- 3 - 

ce n'est pas que rintelligeiice proprement dite des 
noirs, c'est- it-dire leurfaculte de comprendre, m'ait 
jamais paru bien inferieure a celle des blancs. J'ai 
observe des noirs de toutes les classes, des chefs, 
des gens de classe moyenne, des ouvriers^ des 
esclaves, k leur 6tat naturel. Avec les premiers, 
j*ai souvent, comme gouverneur, caus6 politique 
ou commerce; j*ai observe aussi ceux qui nous 
sont soumis et h la portee de qui nous mettons la 
civilisation ; j*ai vu ces derniers etudier enfants dans 
nos 6coles; jeunes hommes et hommes faits, j*en 
ai forme des interpr6tes, des instituteurs, des em- 
ployes des ponts et chauss6es et des t^l^graphes, 
des sous-officiers et des officiers. 

Tout ce qu'on peut dire, c'est que si, dans la jeu- 
nesse, leur intelligence parait quelqufois m^me plus 
pr6coce que celle des blancs, T^ge de la pubert6 
semble arrfeter d'une raanifere f^cheuse leur d6ve- 
loppement intellectuel. 

Quant aux qualit^s du coeur, ils sont tr^s-sensibles 
> et plus port6s au d6votiment spontan6 que les 
blancs. Mais ce qui fait leur inf^riorite r^elle, c'est 
le manque de pr6voyance, de suite dans les id^es ; 
la force active de volont^ leur fait d^faut; ils n'ont 
que celle d'inertie; c'est k cause de cela qu'on peut 
en faire des esclaves. On ne songerait pas k faire 
des Arabes esclaves ; ils assassineraient leurs mai- 
tres. On ne cherche non plus jamais k garder comme 
esclaves des Pouls adultes ; ils se sauveraient indu- 
bitablement. 



Quant aux femmes pouls, il y a un proverbe k 
Saint-Louis qui dit que si Ton introduit une jeune 
fille poul dans une famille, f<!it-ce comme servante, 
comme captive, elle devient toujours maltresse de 
la maison. 

L*inf6riorit6 des noirs provient sans doute du vo- 
lume relativement faible de leur cerveau. Nous man- 
quons de donn^es suffisantes pour leur comparer 
les Pouls sous le rapport de ce volume. 

Quelle que soit Torigine des Pouls en Afrique, 
qu'ils y soient, ou non, venus de Test du continent 
et m^me de plus loin, il est certain qu'ils ont d'a- 
bord v6cu dans le Soudan k T^tat de tribus de pas- 
teurs, tributaires des chefs indigenes maitres du sol. 

Les historiens arabes nous apprennent que c'est 
vers le Xe si^cle que les Arabes et les Berbferes 
commenc^rent k obtenir des conversions de peuples 
soudaniens k Tislamisme. 

Le pays de Tekrour est signal^ par les auteurs 
comme s'^tant converti le premier. Tekrour 6tait 
sur le Niger, en amont de Tombouctou. Le nom de 
Tekrour est certainement un nom berbfere; les Sou- 
daniens ne pourraient pas le prononcer k cause de 
la consonne double et des deux r successives. lis 
diraient Tokoror, ou plut6t Tokolor, k cause de la 
parents de VI et de IV qui 6taient confondus chez 
les figyptiens. 

La population de Tekrour 6tait-elle poul ou non ? 
C'est difficile k savoir aujourd'hui ; mais ce qu'il y a 
de certain, c'est que : 



— 5 — 

1o Le mot fut adopts dans le monde musulman, 
dans les ecrits arabes, pour designer le Soudan mu- 
sulman et par suite tout le Soudan, d'oti r^sulte 
que nous voyons dans nos vieilles carles g6ogra- 
phiques Tekrour ou Soudan ; 

2o La race poul ayant 6t6, d'une maniere gene- 
rate, la premiere k s'identifier compl6tement avec 
rislamisme, le nom de Tekrouri (pluriel Tekarir), 
signifiant Soudanien musulman, lui a 6te plus spe- 
cialement applique (i). 

Vers la fin du XIII« si6cle, des marabouts pouls 
du Niger allaient dej^ chercher k convertir la contr6e 
^Test; ils faisaient des p^lerinages k la Mecque. 
Au si^cle suivant, XIV^, un fitat poul, mais non mu- 
sulman, 6tait fonde sur le S6n6gal; les Pouls s'y 
convertirent et s'y croiserent avec les noirs. 

Les Maures^du S6n6gal leur appliquferent, suivant 
Fusage, le nom de Tekrouri, lorsqu'ils furent devenus 
musulmans. Les noirs de notre colonie, et par suite 
les Frangais, leur donn^rent ce m6me nom, devenu 
dans leur bouche Tokoror, Tokolor, Toukouleur, et 
ils leur appliqu^rent ce nom k eux, Pouls m^l^s de 
noirs, k Texclusion des tribus pouls rest^es pures 
aupr^s d'eux, de sorte que, pour les S6n6galais, 
aujourd'hui Toucouleur veut dire poul crois^ de noir. 

(1) Aiiiourd'hui le mot tekrouri^ en £gypte et prebable- 
ment aussi en Arabie, signifie marabout soudanien, poul ou 
non, marchand d'amulettes et diseur de bonne aventure. 
En Alg^rie, le mot tekrouri d^signe le chanvre enivrant du 
Soudan, appel^ aussi kif ou hachich. 



— 6 - 

Pour se designer eux-m^mes, les Toucouleurs du 
Fouta s6n6galais ne se donnent pas lenom de FoulhS, 
reserve aux Pouls purs, ni celui de Tokolor ; ils se 
donnent celui de Al Poular, par lequel les Berbferes 
parlant arabe designent les Pouls. 

Mais il est n6cessaire que nous entrions Si ce sujet 
dans quelques details pour faire connaltre la caste 
des Torodo. 

Le territoire du Fouta s6n6galais actuel 6tait au- 
trefois occup6 dans Touest (Dimar, Toro, Fouta cen- 
tral) par des Wolofs, et dans Test (Damga) par des 
Malink6 de la nation Soc6 ; la rive droite 6tait au 
pouvoir des Maures. Un chef poul, nomm6 Koly- 
T6n6ba, probablement d6j^ musulman, vint avec sa 
famille chez les S6r6res-Sine, dont le pays est situ6 
entre le Cap-Vert et la Gamble, et oii il fut parfaite- 
ment accueilli par le roi, qui 6pousa.sa soeur. Des 
Pouls, plus ou moins nombreux, vinrent se joindre 
k lui, se m^lant aux S6r6res ; de 1^, sans doute, le 
grand nombre de mots communs que nous trouvons 
dans les deux langues. Koly-T6n6ba, devenu ambi- 
tieux, fit, avec Taide de son beau-fr^re, la conqu6te 
du Toro, qui s*6tendait alors dans le sens de Test 
et de Touest plus que la province actuelle. Une par- 
tie des habitants wolofs se fondlt avec les conqu6- 
rants et forma avec eux la race crois6e des Torodo. 

Voil^ done une tradition sur Torigine des Torodo, 
qui presente des caract^res de r6alit6. 

Void maintenant une autre tradition sur la con- 
qu6te g^n^ral du Fouta s6n6galais par les Pouls ; 



- 7 — 

est-elle bien distincte de la premiere? On en jugera. 
Le conquerant s'appelle encore Koly\ il portait le 
litre de Saltigue ; il serait venu du Foula dougou 
(mot qui veut dire pays des Pouls, en langue ma- 
linke), contr^e situee entre le Haut-Senegal et le 
Haut-Niger. Koly fit la conqufete de tout le pays, 
depuis le Damga jusqu'aux fronti^res du Walo. Les 
Soc6 du Damga furent sans doute refoules dans 
le Ouli. Les Wolofs, qui ne voulurent pas subir ?a 
conqu^te, se r6fugi6rent dans les pays wolofs de 
la c6te, oil on sail encore les distinguer k leurs 
noms de tribus. 

La nation poul (Jui suivait ce Koly s'appelait d^- 
niank6 ou d61iank6. La tradition dit qu'elle 6tait un 
peu crois6e de Maures tadjakant (Berbferes). CeKoly 
aurait fait la paix avec le Walo en 6pousant la fiUe 
du Brak. On voit qu'il y a des points de contact entre 
ces deux traditions: les noms des conquerants, 
les alliances avec les families royales ser6re ou 
wolof, etc. 

Malgr6 cela, nous sommes port6 h les regarder 
comme distinctes, et nous croyons h un melange de 
Pouls aVec des S^r^res, h leur 6tablissement dans 
le Toro et k leur croisement avec les Wolofs de 
cette province avant Tinvasion des D6niank6, car, 
sans cela, on ne pourrait expliquer Torigine de la 
caste des Torodo, Pouls crois6s de noirs, parlant 
poul et d6jSi convertis Si Tislam lorsque le Toro 
fut conquis avec le reste du Fouta par les D6- 
niank6. 



— 8 — 

Le D6nianke qui fut charge par le Saltigue de 
gouverner sous ses ordres la province du Toro prit 
le litre de Lam-Toro, titre qui avail sans doute 
^16 cr66 el porl6 par Koly-T6n6ba ; les chefs ser^res 
portaienl el porlenl encore le lilre de Laman, 

Quoi qu'il en soil, toul ceci nous fait voir qu'il y a 
eu, depuis des temps assez recul6s, bien des al- 
liances des Pouls avec les S6r6res el les Wolofs, 
dans les pays m6mes de ces derniers; el c'est 
comme cela que nous nous expliquons le grand 
nombre de Wolofs el de S6r6res qui, quoique tout 
k fait noirs, onl des trails qui nous plaisenl plus que 
ceux de la race n6gre pure. 

Au commencement du XVIII^ sifecle eut lieu, dans 
le Fouta, une revolte que les d^veloppements pr6- 
c6dents nous font parfailement comprendre; les 
Torodo 6lant devenus tous des musulmans fanali- 
ques, se r6volt6renl centre les D^niank6 non encore 
convertis ou mauvais musulmans. Dans cette cir- 
constance, le Lam-Toro d6niank6 Irahit son parti et 
se mil avec les Torodo. Le pouvoir des D6nianke 
fut renvers6, et Tislamisme proclam6 religion de 
rfilat, lequel fut gouvern6 par un chef supreme 
electif nomm6 Almamy (elfimir el Moumenin, prince 
des croyants), qui ne pent 6tre choisi que dans la 
caste des Torodo. 

Les D^niank6 ferment encore la majeure partie 
de la population du Damga, mais sans pouvoir poli- 
tique. Le Lam-Toro, comme recompense, fut main- 
tenu dans sa place h Gu6d6, par les marabouts vain- 



- 9 - 

queurs, et ses descendants y commandent encore 
aujourd'hui avec le mdme titre. 

Le h6ros de cette revolution politique et religieuse 
s'appelait Abdou-el-Kader. II fut tu6 sur ses vieux 
jours par le chef du Bondou. 

Depuis r^tablissement de la puissance des To- 
rodo, le Fouta s6n6galais n'a cess6 d'etre un foyer 
de fanatisme, d'ou les Pouls crois6s de noirs et 
semblant avoir acquis par 1^ des facultes nouvelles, 
c'est-2i-dire 6tre devenus sedentaires, cultivateurs, 
guerriers conqu^rants et fondateurs d*empire, ne 
cessent de proclamer des guerres saintes et s'empa- 
rent peu k peu de tout le Soudan. 

Nous aliens 6num6rer leurs conqu6tes. 

1» Abdou-el-Kader fonde au commencement du 
XVIIIe si6cle rfitat theocratique du Fouta s6n6galais, 
4,000 lieues carries; 

2» Dans le cours du XVIII® si^cle, Sidi fonde le 
Fouta-dialon, 4,000 lieues carries ; 

3* Fin du XVIII© si^cle, fondation du Bondou mu- 
sulman par Talmamy Ibrahima, du Fouta-dialon, 
2,000 lieues carries ; 

4© Commencement du XIX« si6cle, Othman-Fodia 
torodo et son fils fondent un vaste empire poul 
entre le Niger et le lac Tchad (royaumes de Sokoto 
et de Gando), 20,000 lieues carries ; 

5« Au commencement du XIX<» si^cle, Ahmadou- 
Labbo fonde un £tat poul le long du Niger, entre 
Tombouctou et S6gou. Tombouctou ftnit par lui ^tre 
soumis, 4,000 lieues carries ; 

1. 



- 10 - 

60 De 1857 h 1861, el Hadj-Omar torodo, repouss6 
par nous du Senegal, fait la conqufete des puissants 
Etats du Kaarta et du S6gou ; ensemble 15,000 lieues 
carrees ; 

7o Les derni^res nouvelles du S6n^gal annoncent 
que Ahmadou-Gheikhou torodo, des environs de 
Podor, d^']h maltre du Djoiof depuis quelques ann6es, 
vient d*envahir le Cayor d'oii il a chass6 le Darnel. Ce 
serait done la fondation d'un nouvel et septifeme 
fitat poul, celui-ci aux d6pens des pays wolofs, 
5,000 lieues carries (1). 

Des nouvelles arriv6es pendant Timpression de ce 
livre ont fait savoir que, gr^ce h Tintervention des 
forces frangaises, Tai'm^e des Toucouleurs a 6t6 re- 
pouss6e du Cayor. Les Etats wolofs soni done encore 
Sauves pour cette fois. II n'en arrivera pas moins fata- 
lement, dans un temps donn6, que les Pouls, purs ou 
croig^s, 6tendront leur domination jusqu'k Tem- 
bouchure du S6n6gal, eonime ils le feront jusqu'aux 
bouehes du Niger. 

De sorte qu'aujourd*hui les Pouls sont maltres 
presque partout du Gap-Vert au lac Tchad, sur 
trente degr6s de longitude et entre les latitudes de 
lOo k 15o nord, c'est-Si-dire dans une zone de 80,000 
h 90,000 lieues carries. 

(1) Abdou-el-Kader avail ^chou^, au commencement du 
XVin* si^cle, dans rinvasion du Cayor. 



GR/VMMAIRE DE LA LANGUE POUL 



CHAPITRE I 

DE LA PRONONCIATION 

Nous allons maintenant nous occuper de la langue 
des Pouls, et ce n'est pas ce qui les caract^rise le 
moins au milieu des peuples qui les entourent. 

Les sons de cette langue peuvent tous 6tre repr6- 
sentes par des lettres de notre alphabet; mais on 
n*y irouve pas nos sons m, j, ch, x, z, ni les sons 
du kha, du rain et du ain arabes. 

Ainsi, les Pouls, qui donnent aux chefs qui lesgui 
dent dans la guerre sainte le nom arabe de Cheik- 
hou, ne pouvant pr ononcer ni ie ch, ni le kha^ disent 
S6kou. 

J'introduis, parmi les lettres necessaires pour 
^crire le poul, le w representant le w anglais, le ou 
de notre particule affirmative oui, prononc6e en une 
seule syllabe. II est, en outre, n^cessaired'employer 
aussi la voyelle ou diph tongue ou, chaque fois 
qu'elle forme une syllabe, soit seule, soit avec une 
consonne qui pr6c6de. Le w sera toujours employe 
devant une voyelle avec laquelle il formera une 



- 12 - 

seule syllabe; ainsi nous 6crirons: woppoudi « aban- 
donner » et louadi « s'abriter », parce qu'il y a 
dans ce dernier mot trois syllabes, le ou ne for- 
mant pas syllabe avec Va : walloude a aider i, oud- 
doude « former », d&fowo « cuisiner », daddowo 
« chasseur ». 

Dans quelques mots la prononciation des indi- 
genes ne permet pas de m6connaitre le son du v, 
veldi a plaire ». On ne pourrait h6siter qu'entre le 
son du V et celui de notre u frangais, ueldi ; mais 
velde rend r6ellement mieux le son indigene. 

L'absence du kha, de cette lettre gutturale si dif- 
ficile k prononcer pour les Frangais, et qui est si 
commune en arabe, en berb^re, en malink6, ^tablit 
de suite une distinction frappante entre le poul et 
les langues qui se parlent autour de lui. 

Autant le malink6 est dur, autant le poul est doux 
et harmonieux. Le langage du Malink^, cette race 
noire partout en contact avec les Pouls et partout 
leur rivale dans le Soudan occidental, semble une 
suite de detonations venant du palais et de la gorge. 
Les ty les fc, les kh y reviennent k chaque mot, sou- 
vent avec la voyelle o prononc^e du gosier. Dans le 
poul, au contraire, les dentales et leslabiales do- 
minent; les Pouls semblent parler avec les l^vres 
et avec les dents, et sans faire aucun effort. La 
voyelle i est tres»fr6quente; les finales sont braves; 
Taccentest g6neralement sur lap^nulti^me syllabe. 
Les consonnes se redoublent tr^s-souvent, comme 
en italien, donnant de T^l^gance h la diction : debba 



— 13 - 

cc femme », hibhd a enfants », tiolli a petits oi- 
seaux ». 

Cette physionomie g6n6rale des langues poul et 
malink6 nous semble en correlation avec la confor- 
mation des organes de la voix des peuples qui les 
parlent. D*une part, le Poul a una petite bouche or- 
thognate; de Tautre, le Malink6 a une grande bouche, 
prognate et lippue. 

Les Toucouleurs (Pouls crois^s de n^gres) ne 
parlent pas la langue bien purement, et dans leur 
bouche elle n*a dejSi plus la m6me douceur. 

C'est ridiome des Toucouleurs du Fouta s6n6ga- 
lais que nous aliens 6tudier ici. — II pr^sente quel- 
ques petites differences avec le poul pur et des dif- 
ferences plus considerables avec les idiomes pouls 
plus ou moins corrompus du grand empire poul com- 
pris entre le Niger et le lac Tchad. 



CHAPITRE II 

DU GENRE 



Genre homimn. — Nous aliens d'abord parler 
d*une particularite tres-remarquable du poul. Parmi 
les langues voisines, Tarabe et le berbere ont, comme 
nos langues aryaques, les genres masculin et femi* 



- 14 - 

nin, attribuant en quelque sorte un sexe m6me aux 
choses inanim^es; d'un autre c6te, les langues des 
noirs, comme la grande majority des langues de la 
terre, ne connaissent pas les genres sexuels. Elles 
n'ont que les mots m^le et femelle, qu'on ajoute au 
nom d*un animal pour designer son sexe ; mais les 
articles, adjectifs, pronoms et verbes s*appliquent 
egalement, et sans modifications, 5i un 6tre mhle ou 
k un 6tre ^emelle. 

Le poul est, sous ce rapport, comme les langues 
des noirs : il n'a pas de genres sexuels, mais il 6ta- 
blit entre les 6tres une distinction d'une autre na- 
ture ; il les partage en deux categories : d'une part 
tout ce qui appartient h I'humanit^, d'autre part 
tout ce qui n'est pas elle : animaux, plantes, choses 
inanim6es. 

Cela forme deux genres que nous appellerons 
genre hominin et genre brute. Nous disons genre 
hominin et non pas genre humain, parce que cette 
dernifere expression a d6j^ une acception vulgaire 
diff^rente. 

Ce que nous signalons ici dans le poul se retrouve 
dans certaines langues am^ricaines. 

Ce caract^re nous semble avoir quelque chose 
de primitif. Le soin de se distinguer ainsi des 
animaux ne saurait paraltre utile k des hommes 
qui en sont aussi loin que les peuples civilises ; il 
se congoit au contraire de la part de gens h T^tat 
de nature, fiers en quelque sorte d'etre sortis de 
la vie bestiale qui les entoure, comme les Pouls 



- 15 - 

qui vivent p^le-mfele avec leurs troupeaux, au mileu 
des fauves. 

En poul, le pronom personnel de la troisi^me per- 
sonne, qui est idenlique avec Tadjeclif demonstratif, 
diff^re s'il s'agit d*un 6tre appartenant k Thumanit^ 
ou d'un ^tre qui est en dehors d'elle. 

Pour le premier cas, le pronom personnel et Tad- 
jectif demonstratif sont o, pluriel be ; pour le second 
cas, ce sont des formes varices, mais toutes difT^- 
rentes, comme nous le verrons plus tard. 

Comme les substantifs et les adjectifs sont formes 
des racines verbales avec adjonction de prefixes et 
de suffixes qui ne sont, ces derniers, que Tadjectif 
demonstratif a peine alt6r6, il s'ensuit que tous les 
noms et tous les adjectifs, quand ils se rapportent Si 
des 6tres du genre hominin, ont la terminaison o au 
singulier et la terminaison hi au pluriel, ce qui les 
distingue compl6tement des noms et adjectifs du 
genre brute. 

Ainsi, pour les subtantifs du genre hominin, nous 
avons : homme, gorko, — femme, debbo, — enfant, 
hiddo, — vieillard, naidio^ — quelqu'un, neddo, — 
mari, guendiradOj — epouse, tiouddido, — esclave* 
diado, — famille, moucido^ — Stranger, kodo. 

De m6me pour les noms des professions exerc^es 
par les hommes : berger, gcUHiako, — forgeron, balio, 
— roi, lamdo, — pficheur, tiouballo. 

La terminaison est la mftme pour les adjectifs 
qualificatifs, les participes, les noms verbaux, les 
^ronoms adjectifs d^monstratifs de la troisi^me 



- 16 - 

personne quand ils se rapportent k lin substantif du 
genre hominin. Seulement, nous ferons observer en 
passant qu'ici c'est un cas particulier d'une r^gle 
g6n6rale que nous verrons plus loin, et qui exige 
que ces sortes de mots riment avec le nom auquel 
ils se rapportent. 

Adjectifs [genre hominin J, — Bon, modjio^ — rouge, 
goddioudo, — gros, houto, — gras, pay do, 

Participes et noms verbaux. >- Bless6, pidado, — 
envoys, nilado, — chasseur, daddowo, — cultiva- 
teur, demoivOj — chanteur, djimowo^ ~ travailleur, 
kilnotodo^ — penseur, midiotodo. 

Pronoms et adjectifs determinatifs de la troisieme 
personne [genre hominin], — II, lui, elle, o, kanko, 
— ce, cette, celui-ia, celle-ld, o, kankoy — qui, le- 
quel, quelqu'un, goto, — aucun, aygotOy — autre, 
godOy — son, sien, komako, 

Tous ces mots prennent d'autres terminaisons 
s'ils s'appliquent Si des plantes, animaux ou objets 
inanim^s. 

Nota. — Les pronoms personnels et les adjectifs 
possessifs de la premiere et de la deuxi6me per- 
sonne sont en dehors de cette r^gle, c'est-k-dire 
qu'ils ne sont pas en o, m6me lorsqu'ils se rappor- 
tent k des 6tres humains. 

Maintenant^ pourquoi les Pouls ont-ils adopts o 



- 17 - 

pour pronom personnel hominin de la troisi^me per- 
sonne, et pour desinence sp^ciale ^ rhumanit6 plu- 
tut que toute autre voyelle? 

On pourrait dire que c'est par hasard. Certes, il 
serait difficile d'expliquer, sans faire interven irle 
hasard, les quelques millions de vocables que ren- 
ferment les langues humaines. Mais nous croyons 
que, le plus souvent, la conformation des organes 
de la voix est pour quelque chose dans la creation 
des mots. Ainsi, un son qui semble devoir ^tre tout 
k fait instinctif et non raisonn6, et par consequent 
resulter de la conformation des organes de la voix, 
et qui est probablement dans chaque famille de lan- 
gues un reste de la p6riode oti Thomme n'employait 
que des exclamations, c*est celui que Ton fait en- 
tendre pour appeler quelqu'un, qu'on prononce 
aussi apr^s le nom de la personne qu'on appelle. 
Gela varie suivant les langues. En francais, c'est le 
son dei: Eh I c Auguste, eh! » Chez les Arabes, 
c'est toujours le son de a: a la Mohammed, a ! » 
Chez les Pouls, c'est exclusivement o : c Bilal, o ! » 

Get est le son qu'instinctivement le Poul primi- 
tif devait 6mettre pour appeler son semblable, et 
c'est piobablement St cause de cela qu'il a 6t6 con- 
duit k en faire le pronom dSmonstratif special k 
I'homme, et par suite la desinence commune, obli- 
gatoire et exclusive de tout ce qui s'applique k I'es- 
p6ce humaine. 

Notons pourtant que les noms propres ne sont 
pas en o : Bilal, Demhaj Koly, Mais les noms propres 



- 48 - 

ont dH venir assez tard dans la creation des lan- 
gues. 

Pluriel du genre hominin. — La langue poul est 
une de celles oii la pluralite est indiqu6e avec soin 
dans le langage. II y a beaucoup de langues oii le 
pluriel ne se distingue pas ou se distingue peu du 
singulier dans les noms ou adjectifs. En wolof et en 
ser^re, langues dans lesquelles nous aurons h si- 
gnaler des analogies singuli^res avec la langue 
poul, le pluriel ne se reconnait que par Tarticle. Je 
ne connais pas de langue, au contraire, oti les plu- 
riels different autant des singuliers qu'en poul. 

Qu'il nous suffise de citer pour exemple : houndi 
« chose », pluriel koulle ; saourou c baton », pluriel 
tiahbi. Qu'on ne croie pas que saourou et tiahbi 
sont des mots d'origine diflf^rente; tiabbi est la 
forme plurielle de saourou d*apr6s la r6gle. 

Le poul adopta le pronom pluriel du genre homi- 
nin b^, pour terminaison du pluriel de tons les mots 
en du genre hominin, la reservant encore plus 
exclusivement h I'espfece humaine que la desinence 
pour le singulier. 

Reprenant tons les mots dont nous avons donn6 
les singuliers, nous aurons pour leurs pluriels: 
hommes, worb^, — femmes, riobS, — enfants, bibbi, 
vieillards, naSb^, — des gens, imbi, — maris, guen- 
dirabi, — epouses, souddibS, — esclaves, diabi, — 
families, moucidbd, — Strangers, hob^. 

Pour les noms de profession : bergers, a^abS, 



- 49 ~ 

— forgerons, wailhe, — rois, lamhe, — p6cheurs, 
souhalhS. 

Adjectifs qualificatifs. — Bons, modjiouhe, — m6- 
chants, niangoub^, — avares, worodhe, — rouges, 
hoddioubd, — • gros, houtithi, — gras, faybS, 

Participes. — Blesses, fidabe^ — envoy^s, nelab^. 

Noms yerbanz. — Chasseurs, raddobey — cultiva- 
teurs, rimob^^ — chanteurs, iimobe, — travailleurs, 
hilnotobi, — penseurs, midiotobe. 

Pronoms et adjectifs determinatifs de la troisieme 
personne. — lis, elles (sujet), bi, — eux, elles 
(isol6s), kambiy — ces, celles, bi, — qui, lesquels, 
b6, — leur, komabiy etc. 

Gette r^gle si g^n^rale, et qui par suite est un 
caract^re de puret6 pour la langue poul, car les 
exceptions sont introduites dans les langues par 
les Elements etrangers, cette r^gle s'applique natu- 
rellement au nom mdme de la race, qui est au singu- 
lier poullo, et au pluriel foulbe, la racine verbale de 
ce nom 6tant, dit-on, foul^ qui signifie 6tre rouge 
brun. 

Les noms des tribus pouls pures sont tous en be : 
les Wodab6, les Ourourb6, les Sonab^, les DiaobS^ 
les L6rab6, les Dialob^, etc. 

Noms du genre brute. — Tandis que dans le genre 
hominin tous les noms singuliers sont en o et les 



- 20 - 

pluriels en bS, les noms du genre brute ne presen- 
tent pas la m6me uniformity. Les singuliers sont en 
a, e, iy 0, ou, nl, ol, el, am. Geux qui ont d'autres 
terminajsons sont des mots Strangers. 

Les mots en o sont de tr6s-rares exceptions dans 
le genre brute, et ils n*ont pas le pluriel en bi : 
dioungb « main », pluriel dioud^\ morco (mot fran- 
cats, amorce), pluriel morgodji. 

La r6gle de formation des pluriels du genre brute 
est bien compliqu6e. lis ont tous pour voyelle finale 
^ ou i, mais pr6c6d6e de consonnes variables, et le 
radical m^me du singulier subit des changements. 

Nous avons d6jSi cit6 pour exemples : hounds 
« chose », pluriel koulU] le radical est hou qui de- 
vient kou\ saourou « b&ton », pluriel tiabbi; le ra- 
dical est saou qui devient tiab au pluriel par le chan-> 
gement ordinaire de s en t mouill6, et de ou en &. 
Nous citerons encore : feddi « compagnie i>, pluriel 
pelU ; le radical est fS qui devient pd ; widou a lac », 
pluriel bH^ ; le radical est we qui devient b^. 

En voilSi assez pour montrer combien la formation 
des pluriels est compliqu^e ; nous aliens en donner 
quelques regies, d'abord pour les terminaisons. 

Desinences des noms pluriels du genre brute. — 

Nous trouvons d'abord une esp6ce de pluriel r6gu- 
lier qui se forme en ajoutant la finale dji au singu- 
lier, et gen6ralement sans autre modification : iggou 
<r brouillard », pluriel, t^^oudji. Ge pluriel^ assez rare 
pour les mots vraiment poul, est au contraire g6n^- 



— 21 — 

ral pour les mots Strangers introduits dans la lan- 
gue : mot frangais, morgo « amorce », pluriel mor- 
Qodji ; mot arabe, daa « encrier », pluriel daadji. 

Mots en a ou ». — Les mots en ou, assez nom- 
breux, font le pluriel en i : niakou c abeille », pi. niaki, 
— fittandou « kme », pL piitali^ — fidendou « doigt », 
pi. pedeli, — sahboundou a nid », pi. tiahhouli, — 
boundou « puits », pi. boulli, — saourou c b&ton », 
pi. tiabbiy — nofourou t oreille », pi. nojJi, — 6arou 
« carquois », pi. 6a/ii, — lingou « poisson », pi. 
ligdiy — tioungou a panth^re », pi. tioudi. 

On voit que la finale ndou du singulier devient li 
au pluriel; que rou devient hi; que ourou devient 
bi ou pt, et que ngou devient di, en perdant ou en 
conservant le g. 

Mots en cc A ]o. — Les mots en a n'ont pas de desi- 
nence fixe au pluriel ; ils le font en ^, en t, en dji : 
lana « embarcation », pi. ladi, — norowa a croco- 
dile », pi. nodiy — mbaba « ftne >, pi. bamdi. 

Mots en « ndj^ ». — Beaucoup de noms en nde font 
le pluriel en U : hitandi t ann6e i, pi. kitali, — 
hounds Qi chose :», pi. koulUy — dabboundS 4 hiver », 
pi. dabboule. 

Mots en c f:R£ d. — lis suppriment le r& final au 
pluriel : bakk^S « limon », pi. bakke, — fodderS 
cc graine de melon », pi. poddSy — M'^er^ c oeil », 
pi. ^mte. 



- 22 - 

Mots en « I ». — Les mots en i font leur pluriel en e 
ou en i, sans regies fixes. Mais ce qu'il y a de parti- 
culier k leur egard, c'est que cette desinence semble 
affectee par les Pouls k tout ce qui se rapporte au 
r^gne vegetal : arbre, lekiy pi. lede, — figuier sau- 
vage, diwi, pi. dihhe, ^^^baobad, boki, pi. hohoude^ 
-— cailcedra, kahi, pi. kahe^ — coton, bouki, pi. 
boukedji. 

Nous avons encore : cosse de gonak6, gaoudi, — 
cendre provenant des plantes, ndondi, — parfum 
provenant des plantes, koouri, — ronier, doubbi, — 
remade (vegetal), lekki (c'est le mot plante), — 
ombre (d'un arbre), boubri, — mil, gaouri, — petit 
mil, niarikaliy — terre cultivable, leydi, ^ fleur, 
pindi, 

II est incontestable qu'il y a 1^ une coincidence 
remarquable et que i caract6rise le r^gne v6g6tal. 

Mots en <k al ]». — Les mots en al qui sont quel- 
quefois des augmentatifs et ceux en gal (ces der- 
niers noms d'instrumdnts) font leur pluriel en ^, le, 
de : guerlal « perdrix », pi. guerle^ — diardougal 
« pipe », pi. diardouU, — bitirgal c mesure », pi. 
bitirdi. 

Mots en « OL ». — Les mots en ol font leur pluriel 
en ii, bi, di : ourol « bonne odeur », pi. ourili, — 
djimol « chanson », pi. djimdi, — lawol « cbemin^ 
loi, religion », pi. lafet, — kelgol « avarie », pi. 
keldi. 



— 23 - 

Mots en « EL ». — Les mots en el sont des aiminu- 
tifs ; ils font leur pluriel en ogne, kogne : petit enfant, 
tioukalel, pi. tioukalogne, — petite calebasse, 7iie' 
dounguel, pi. niedoukogne, — petite bete, baroyuel, 
pi. barekogney — petit ruisseau, tialouguel, pi. tia- 
loukogne. 

Mots en « AM ». — Les mots en am ne sont pas 
nombreux ; leur pluriel est en e : diiam « eau », pi. 
didjie. 

Pour ces mots encore, nous aurons une observa- 
tion int^ressante a faire. Tons ceux que je connais 
d6signent des liquides ou des corps tires des liqui- 
des : eau, diiam, — sang^ djidiam, — lait en g6ne- 
ral, koganty — lait frais, hiradam, — lait aigre, 
kadam, — beurre (extrait du lait), neham, — sel 
(de Teau de mer), landam, — ulcere (qui suppure), 
reowam. 

On voit encore ici la singuiifere et caract6ristique 
tendance du poul k affecter certains sons k cer- 
tains ordres d'idees. II n'y a pas, je crois, de 
langue dans laquelle la phonologie joue un rdle 
aussi preponderant. 

Changements dans le radical au pluriel. — Gomme 
nous Tavons vu, le nom ne change pas seulement 
sa desinence au pluriel ; il change encore quelque- 
fois les consonnes du radical. 

Ainsi, dans le genre hominin, le nom change pour 
former le pluriel : 



- 24 — 



Les initiales 


P 


du 


singulier en f. 


— 


gn, g (dur), k 




— hy w. 


— 


b 




— Wy V, 


— 


ndj d 




— r. 


— 


t (mouill6) 




— s. 


— 


dj, ndj 




— t. 



Exemples : Poullo « poul », pi. foulhe, — ganiako 
« berger », pi. haniabe, — kodotvo a joueur d*ins- 
trument icordes »,pl. hodobi, — badido « cavalier », 
pi. wadotobi, — daddowo m chasseur r, pi. raddob^^ 
— tianowo « tisserand », pi. 8aniobe, — djimowo 
d chanteur », pi. iimobL 

Comme si ce n'^tait pas assez pour le poul d'a- 
voir distingu6 le genre hominin du genre brute par 
une terminaison sp^ciale, il Ten distingue encore, 
chose singulifere, en appliquant, dans le genre brute, 
une r^gle tout k fait inverse de la pr6c6dente pour 
le changement des consonnes du radical, du singu- 
lier au pluriel. 

Ainsi, dans ce dernier genre, le pluriel change : 

Les initiales f du singulier en p. 

— w,h — k,g (dur), gn. 

— V, to — b, 

— r — d, nd. 

— s — t (mouill6). 

— t — djy ndj. 

Exemples: fittandou « &me », pi. pittaliy — hi- 
tand^y « ann6e », pi. kitaliy — hierUri c arachide », 
pi. guerte, — warS c barbe », pi. 6a^, — rouldS 



— 25 — 

€ nuage », pi. dould, — soudou « petit oiseau », 
pi. tiolli, — Ugo a figure », pi. djiic&y — vedou a lac », 
pi. MIL 

Ces changements dans le radical n'ont gen6rale- 
ment pas lieu pour les pluriels r^guliers en dji : 
siguini € ongle », pi. seguMedji, — foulla « mar- 
teau j>y pi. foulladji, 

Pluriels des adjectils, participes et noms verbanx. 

— Les adjectifs, participes et noms verbaux sui- 
vent les m^mes regies que les noms dans la forma- 
tion du pluriel, tant pour la terminaison que pour 
les changements dans le radical. 

Ainsi, dans le genre hominin : peodo c rai- 
sonnable », pi. f^ohe, — goddioudo « rouge 3>, 
pi. hoddioiihiy — kouldo redou (1) « poltron », 
pi. houlhi d^di, — horodo « avare », pi. worodbi, 

— dimo « noble », pi. rimhe, — tieoudo « mince » 
pi. s^oM, 

Dans le genre brute, inversement : wiltound^ 
« touffu 9, pi. biltoud^, — houddounde cc trouble i>, 
pi. gouddoude, — iettorou « reconnaissant » (chien), 
pi. djettodji, Ge m^me mot reconnaissant ferait, 
au genre hominin, au singulier djettowoy et au plu-- 
riel ieitohir 

Variations des adjectifs, participes et noms ver- 
baoz, sniTant le nom auqael ils se rapportent. Chan- 

(1) Kouldo redou, mot a mot c impressionnable du ventre ». 
Comme on le voit, les deux mots se mettent au pluriel. 



- 26 — 

gements dans le radical et rime. — Nous arrivons a 
quelque chose de plus singulier encore que les 
regies d'euphonie qui precedent. Ce sont les mo- 
difications euphoniques que les substantifs font 
subir dans leur radical aux adjectifs, participes et 
noms verbaux qui se rapportent a eux, et enfin la 
rime qu'il leur impose. 

Un exemple fera de suite saisir la chose. Pre- 
nons Tadjectif rouge^ et appliquons-le k des mots 
divers, au singulier et au pluriel ; nous aurons : 



Personne rouge, 


neddo 


godioudo. 


Personnes rouges. 


imM 


kodehS, 


Cheval rouge. 


poutiou 


ngodioungou. 


Chevaux rouges, 


poutchi 


goddioudi. 


Jument rouge, 


ndiarlo 


mhod^ho. 


Juments rouges. 


diarli 


bodihi. 


Livre rouge. 


defter^ 


hodere. 


Livres rouges. 


defte 


bodedjL 


Pagne rouge. 


oudere 


hoddioudi. 


Pagnes rouges, 


goudS 


goddioudi. 


Ceinture rouge. 


dadoungal 


bodSwal, 


Lion rouge, 


barodi 


bodiri. 


Chfevre rouge, 


Mwa 


godiouba. 


Ch^vres rouges. 


hei 


godioudi. 


Petite b6te rouge. 


haroguel 


ngodioungtteL 


Petites b^tes rouges. 


harekogne 


goddioukogp.e. 


Eau rouge, 


ndiiam 


mhodeham. 



Voilk done seize formes de Tadjectif rouge, et 
ces seize formes n'ont de commun que les deux 



- 27 - 

lettres o, d, Cependant le radical est hod, d'oti le 
verbe hodde « 6tre rouge », mais il se change en 
god et en bod, d'apr^s les regies de permutation 
des consonnes. 

II y a Ik des regies d'euphonie, de correspondance 
de consonnes qu'il serait trop long de chercher h 
formuler. Ces regies, un Poul illettr6, car cette lan- 
gue ne s'^crit pas, les observe en parlant sans sa- 
voir qu'elles existent, comme le font les sauvages 
des regies quelquefois tr6s-compliqu6es, tr6s-inge- 
nieuses que pr6sentent leurs langues. Ph6nom6ne 
physiologique tr6s-curieux ! il y a des gens qui se 
figurent que ce sont les grammairiens qui ont fait 
les regies des langues; ils ont tout au plus influ6 
sur Torthographe dans les langues 6crites, 

On a vu par les exemples precedents que Tadjec- 
tif rime avec le substantif; c'est une veritable 
rime intention nelle qui n*a rien de commun avec 
les rimes accidentelles que pr6sentent les langues 
h flexions. 

Ainsi, en latin on a bien des rimes dans : vinorum 
bonoruYriy deus maximiis, rosa pulchra, templo sancto, 
mais la rime n'a plus lieu si le nom et Tadjectif ne 
sont pas de la mftme d^clinaison : quercus alta, puer 
bonuSy poeta illustris ; en un mot, la rime n'y est pas 
cherch6e, intentionnelle ; elle est cons^cufive, acci- 
dentelle. 

Chez le Poul, c'est dans un besoin de Toreille que 
cette r^gle prend naissance. 

Les Pouls ont Toreille delicate. Ainsi, en fait 



- 28 - 

de musique, au lieu d*imiter le tapage infernal que 
font les n6gres de Guin6e en frappant k tour de 
bras sur leurs tamtam et soufflant h perdre haleine 
dans des dents d'616phant qui donnent les notes 
les plus discordantes et produisent la cacophonie 
la plus ^pouvantable, ils ont un tout petit violon 
dont ils tirent des sons agr^ables et tr^s-doux. 

Voici les diff6rentes formes de Tadjectif d6mons- 
tratif suivant les nbms auxquels il se rapporte : 

Genre hominin. — Get homme, o gorhOy — ces 
hommes, M worhi. 

Genre brute. — Ce cheval, ngou poutiou, — ce 
boeuf, ngue naggue, — ces boeufs, i nahi, — cet ar- 
bre, ki lekki, — ces arbres, de leddi, — ce sang, 
ndam djidiam^ — cette chfevre, ha mbewua, — cet 
oiseau, ndou soundouy — ces oiseaux, di tiolliy — cet 
OS, ngal djial. 

Voici maintenant le pronom relatif : il est le m^me 
que Fadjectif d^monstratif. 

Genre hominin. — Un Poul qui court, Poullo o do- 
gui, — des Pouls qui courent, Foulhe he doguu 

Genre brute^ — Le cheval qui court, pouHou ngou 
doguiy — les chevaux qui courent, poutchi di dogui, 
— le boeuf qui court, naggui nguS dogui, — la Ch6- 
vre qui court, mhiwa ha dogui, — le chien qui court, 
ravandou ndou dogui, — le li^vre qui court, wodj^i 



- 29 - 

ndS dogui — le lion qui court, barodi ndi dogui, ^ 
la poule qui court, gitertogal ngal dogui. " 

Nous en resterons 1^ sur les regies des change- 
men ts euphoniques. On se demandera peut-^tre si 
elles sont bien absolues et si elles sont exactement 
suivies par tout le monde. Cela, je n'ai pas pu le ve- 
rifier; mais les informateurs k qui je dois ces docu- 
ments n'y manquaient jamais, et comma on pent 
le remarquer, il y a toujours concordance parfaite 
dans les donn6es qu'ils m'ont foumies. Gependant, 
11 est probable qu'il y a une certaine latitude de va- 
riation, et il est Evident qu'il doit y avoir des va- 
riantes suivant les lieux. 



CHAPITRE III 

NUMERATION 

La numeration ei6mentaire a dd 6tre un des pre- 
miers besoins, une des premieres inventions de 
I'homme. II semble aussi que ce que Thomme a dtt 
compter d'abord, ce sont les siens, ne ftit-ce que 
pour savoir si, le soir venu, toute la famille 6tait 
rentr6e, echappant aux betes feroces ou aux embd- 
ches de Tennemi. Aussi le Poul a-t-il pris pour pre- 
mier nom de nombre le mot go avec la desinence 

2. 



- 30 - 

sp^ciale du genre hominin. Go semble n'6tre que 
le pronom personnel de la troisi^me personne, genre 
hominin, o, renforce par une consonne initiale. 

Nous avons dejk vu que le Poul semble attacher 
h, la finale i une id6e de pluralite. Aussi les nombres 
suivants ont tons cette finale. Ce sont : didi « deux », 
— tati « trois », — nahi « quatre », — dio'i « cinq ».' 

Dans didi, la repetition indique le nombre lui- 
m^me; Tintention est 6vidente. 

Quant k dio'i « cinq », il vient du mot dioungo 
« main ». Otez la terminaison ngo k dioungo, 6tez 
la finale du pluriel k dio'i, il restera dio^ diou ; c*est 
le m^me radical. On sait, du reste, que le m^me 
fait se pr6sente dans une foule de langues. Dioungo 
est un des rares mots qui se terminent en o, quoi- 
que ne d^signant pas un 6tre humain ; aussi son 
pluriel dioude n'est-il pas en he, 

Aprfes le nombre cinq le Poul dit: cinq-un, die-go, 
— . cinq-deux, die-didi, — cinq-trois, die-tati^ — 
cinq quatre, die^nahi, diol devenant dii. 

La dizaine a un nom particulier, sappo. On ajoute 
ensuite k sappo, suivi de la conjonction i, les neuf 
premiers nombres ; sap^o i go,,, sappo i diS-nahi. 
Pour vingt on dit nogas ; Vn initiale rappelle nahi ; 
vingt, c'est en efTet les quatre extr^mit^s. Apr6s 
vingt, les autres dizaines s'expriment par le pluriel 
tiapande, du mot sappo^ dix, suivi du nombre des 
dizaines. Ainsi, trente se dit tiapande tati, ou, par 
abr^viation, tiapan tati^ c'est-Ji-dire dizaines-trois, 
et ainsl de suite. 



- 31 - 

Quatre-vingt'dix-neuf se dira tiapandi nahi i die- 
nahi. 

Cent se dit temederi, qui vient du berb6re-z6naga : 
tomodh. On dit en berb6re-z6naga : cent cavaliers, 
tomodhan ineguenoim ; c'est timidhi en touareg. 

Mille se dit oudjiounnSr^, 

On voit, par ce que nous venons de dire, que 
le Poul a d'abord conipt6 par cinq. II a sans doute 
emprunt6 le syst^me decimal aux Berb^res qui, 
n'ayant eux-m6mes que les cinq premiers nom- 
bres dans leur langue, Tavaient emprunt6 eux- 
m^mes aux Semites. 

Par exception, au genre hominin, les premiers 
noms de nombres prennent la terminaison o et non 
be: trdis hommes, worbi tato, — cinq femmes, riobe 
dioio, 

Les nombres ordinaux se d^duisent des nombres 
cardinaiix en y ajoutant la terminaison abo : goabo^ 
premier ; diddbo, deuxi^me ; tatabo, troisi^me, etc. 



GHAPITRE IV 

GONJUGAISON 
Prononts penonnelg snjets des vertoes. 

Avant de donner les conjugaisons, 11 est n6ces- 
saire de faire connaltre les pronoms personnels su- 
jets des verbes. 



- 32 - 

Ces pronoms sont : 

Singulier: premiere personne, mi, — deuxi^me 
personne, a, — troisi^me personne, o pour le 
genre hominin, ngou pour le genre brute. 

Pluriel : premiere personne, min si la ou les per- 
sonnes k qui Ton parle sont exclues, en si elles sont 
indues, — deuxi^me personne, on, — troisi^me 
personne, be, genre hominin ; di, de, genre brute. 

II faut remarquer les deux formes de la premiere 
personne du pluriel, Tune inclusive, Tautre exclu- 
sive. Si, accompagn6 d'un groupe de personnes, je 
m'adresse h un autre groupe et lui dis: « Nous 
aliens faire cela », je puis vouloir entendre^ par 
cc nous », moi et ceux qui m'accompagnent, mais 
non ceux St qui je parle; c'est Ja personne exclusive, 
min. Si, au contraire, j'entends par « nous », non 
seulement moi et les miens, mais aussi ceux k qui 
je parle, c'est la premiere personne inclusive, en. 

On trouve cette distinction, qw est du reste tr^s- 
rationnelle et souvent utile pour la clart6 du Ian- 
gage, dans les langues mongoles et dans le tahi- 
tien. 

Les pronoms du genre brute de la troisi^me 
personne du singulier, ngou, et du pluriel, di, di, 
sont susceptibles des m^mes modifications que 
nous avons indiqu^es pour le pronom relatif et Tad- 
jectif d6monstratif. 

Yoyons maintenant la conjugaison. 

Nous reconnaissons d'abord que les verbes pouls 
ont une forme sp6ciale pour Finfinitif, ce mode qui 



- 33 ~ 

exprime Taction d'une mani^re vague, sans Tattri- 
buer k personne et sans notion de temps. II existe 
dans les langues aryaques ; il s'emploie quand le 
verbe est complement d'un autre verbe : « Je veux 
partir, tu veux partir. » Les langues s^mitiques 
ne Font pas. L*arabe dit: cc Je veux, je pars; tu 
veux, tu pars ». La plupart des langues des noirs 
le confondent avec la racine du verbe qui sert inva- 
rlablement pour plusieurs temps. 

Ainsi, en wolof « aller >, racine dem: dem-na 
c j'ai 6t6 ]>; dem nga a tu as 6t§ »; dena dem 
« j'irai d ; denga dem a tu iras j>. Eh bien ! dem sert 
aussi d'infinitif : « Je veux aller », heug na dem. 

On ne pent done pas dire qu'en wolof et en s6r6re 
non plus 11 y ait une forme sp^ciale pour Tinfinitif; 
mais cela a lieu en poul. L'inflnitif se compose de 
la racine du verbe suivie de la finale d^. 

Le verbe « boire » a pour racine Mar : mi hiar 
< je bois », a hiar a tu bois »^ etc. Pour dire : c Je 
veux boire ]>, « je veux » se disant mi datdij on 
dira : mi daidi h iar-d^. 

Tous les verbes pouls primitifs ou d6riv6s finis- 
sent en d^ k Tinfinitif : a compter > limdSy « cou- 
vrir j> ippoud^, a ^couter » dtindadiy a doubler » 
sooundirde, 

Dans les modes personnels, nous avons d'abord 
un temps vague qui semble k la fois un present et 
un pass6. Quand nous disons : a Je mange », cela 
ne veut pas dire que je commence au moment m^me 
k manger; il peut y avoir longtemps que j'ai com- 



— 34 — 

menc6 k manger. Eh bien ! c'est ce sens 6tendu, 
vague, entre le present et le pass6, qu'exprime 
le premier temps du verbe poul; nous Tappellerons 
aoriste. 

VERBE haUde, PARLER 

AORISTE 

mi hali, je parle, j'ai parl^. 

a hali, tu paries, tu as parl^. 

^naou I ^^^^* ^^ parle, il a parl^. 

/ I kali, nous parlons, nous avohs parl^. 

on kali, vous parlez, vous avez parl^. 

,. I kali^ ils parlent, ils ont parl6. 

On vdii que ce temps se forme en ajou^n^ i & la 
racine Ml. Au pluriel, la consonne inittale ^devient 
'k dans toud les temps du verbe. 

Nous avons ensuite le futur * 

FUTUR 

mami ho>lf je parlerai. 

ma hal, tuparleras. 

mo 



I half nous parlerons. 



mamttt 

rnaen 

maonltatj vous parlerez. 

^' \ half ils parleroht. 



- 35 - 

On voit que ce temps est la racine meme du verbe 
avec le renforcement au pluriei, et que le pronom 
est celui de Taoriste prec6d6 de la particule ma. 
C*est cette particule qui donne le sens du futur. 

On a quelquefois besoin d'exprimer le present 
absolu comme dans notre locution : « je suis Si par- 
ler au moment meme oU je vous le dis ». II y a en 
poul un temps pour cela ; nous Tappellerons pre- 
sent absolu. II a m^me deux formes : 

PRl^ENT ABSOLU 

Ire forme. 8* forme. 

mbede hala, midoni hala, je suis a parler. 

ada hala, adani hala, tu es a parler. 

'""^'' I hala, "*""* . I hala, U est a parler. 
ongou » ongoni » 

mbedeminx^ , midominnil, , ^^ . , , 

odo7i kala, o ionni kala, vous 6tes a parler. 

she \ Bbsvii \ ' — T 

edi 1 ^''^''' idmi \ ^±1 ^^^ '^^^ ^ P^^^^- 

Je crois que plusieurs de ces personnes sent inu- 
sit6es comme : midominni kala, edi kala, idini kala, 
ongoni hala. 

On voit que ce temps se forme en ajoutant a St la 
racine. Quant au pronom personnel, pour la pre- 
miere forme, il semble que ce soit le pronom per- 
sonnel ordinaire renforc6, redouble. Pour la seconde 
forme, il y a, en outre Tadjonction, de la syllabe ni 
qui me parait 6tre une sorte de verbe auxilaire^ 



- 36 - 

abr6viation peut-6tre du verbe mi woni « je suis », 
ou plut6t une abr^viation de la locution inani, dont 
nous allons parler ci-apr^s. 

Je Irouve encore en poul un autre temps qui 
semble exprimer un pass6 plus explicite que Tao- 
riste, ou peut-6tre un pass6 relatif, comme Timpar- 
fait et le plus-que-parfait; 

TEMPS PASSl^ 

mi halinorij j'ai, j'avais parl^. 

a halinon, tu as, tu avals parl^. 

} halinon. 11 a, il avail parl^. 



ngou 

min 

en 



I kalinon, nous avons, nous avlons parl^. 



on kalinon, vous avez, vous avlez parl^. 

be t 
.. I kalinon, lis ont, Us avalent parl^. 

Pour former ce temps, il faut tout simplement 
ajouter non h I'aoriste. Get on est nasal, 
iry a ensuite rimp6ratif : 

IMP£lUTIF 

hal, parle. 

kalen, parlous. 

kale, parlez. 

La deuxi^me personne du singulier est la racine 
m6me. La premiere personne du pluriel prend la 
terminaison en, et la deuxi^me la terminaison^. 



- 37 - 

II y a encore une esp6ce de temps conditionnel 
ou exprimant doute ou interrogation avec une ter- 
minaison en e, ne, te: 

Mami roitine doum.,. « Je rendrai cela quand... ». 

No viete « comment s'appelle-t-il? » 

Mou mbiete da « comment t'appelles-tu? ». 

Mami totte « je donner^is ». 

Mami wadene doum « je ferais cela ». 

Nous I'appeiierons futur conditionnel. 

Voyons maintenant les participes et les noms ver- 
baux. 

Corespondant k notreparticipe passif, nous avons 
la forme en ado : pidado « frappe, blesse », de 
fidd^ « frapper »; nelado a envoy e », de nelde 
« envoyer d. 

Pour les noms verbaux nous avons la forme en 
iotodo des verbes en ade : midiotodo « penseur », 
du verbe midiade « peoser », et la forme en owo, 
qui r^pond k no3 mots en eur : daddowo a chas« 
seur », du verbe radoudde a cha^iser »; demowo 
« cultivateur », du verbe remde « cultiver »; dji- 
mowo (n chanteur », du verbe imde « chanter ». 

Nous pensons que cette terminaison doit venir du 
verbe waou-de « pouvoir ». 

* II y a encore les noms en nido, inidoy itido, qui 
proviennent des verbes en indi, 

EnQn, il existe un participe present en amuj ima, 
ima: lamdade a interroger », lamdima « interro- 
geant » ; odjiidi a avoir faim », odjiama a ayant 
faim ]» ; diottidS a arriver b, ndiottima c arrivant » ; 

3 



- 38 ^ 

diangade cc avoir froid », ndiangama « ayant froid » ; 
niagade « demander un cadeau », niaguema « de- 
mandant un cadeau ». 

Nous avons vu que le verbe halde « parler », mi 
hali f je parle », change au pluriel son h initial en 
h. Ge n'est pas un fait particulier; le verbe fait tou- 
jours subir ^ sa consonne initiale, au pluriel, les 
changements que nous avons indiqu6s pour les 
pluriels des noms du genre brute, c'est-Si-dire qu'au 
pluriel des verbes : 



f 


se change en p, 


w, h 


— k,g (dur), gn 


V, w 


b, 


r 


— d, nd, 


s 


— t (mouill^), 




— djy ndj. 



Exemples : fiidS « frapper », fait au pluriel pii, 
— hande « savoir », pi. ngandi, — waoude « pou- 
voir », pi. kaviy — helde « casser », pi keliy — 
harde « venir », pi. gari^ — iande f tomber i^, pi. 
djiani^ — rioud^ a renvoyer », mi rivi « je ren- 
voie », pi. ndivi, — signde « trembler », pi. tigni, — 
warde * tuer », pi. mhari, — velde a plaire ty pi. 
beliy — waddi « faire >, pi. ngaddi, badda, 

Les autres consonnes persistent au pluriel, m, d^ 
ly n, ty etc. 

Ainsi, maddioud^ « ^tre 6gar6 >, niamde a man- 
ger », — domdS « avoir soif », — lahdd « tondre », 



— 39 ~ 

— tobde « pleuvoir », conservent leur initiale au 
pluriel. 

La conjiigaison que nous avons donnee est celle 
des verbes primitifs a racine monosyllabique. 

Les verbes qui ont des racines polysyllabiques 
sont tous derives. 

Voici un exemple de ces derivations : 

De la racine monosyllabique dieo (ieo diphthongue) 
vient le verbe dieo-de « regarder », d'oii provient le 
verbe dieota-de a visiter », c'est-a-dire « regarder 
plus en detail », puis dieotinda-de « examiner », 
c*est-^-dire « regarder avec plus de soin encore ». 

On voit par 1^ qu'en poul, comme dans les lan- 
gues s6mitiques, en faisant subir certaines modifi- 
cations fixes au radical d*un verbe, on apporte dans 
la signification des changements determines ; c'est 
ce qu'on appelle les formes verbales. 

Ainsi, Tadjonction de ou ^ la racine rend le verbe 
iransitif ; de bonde « ^tre g^te », on fait honnoude 
« g4ter I. Nou donne le sens de faire faire Taction : 
iarde a boire », iamoude « faire boire, abreuver ». 

L'adjonction de a rend le verbe reflechi : barde 
« appuyer », barade « s'appuyer ». 

L'adjonction de ndir donne le sens de recipro- 
city : soumde <i brWer », soumndirde « s'entre- 
briller ». 

/ substitue h ou donne le sens inverse : tottoude 
« donner », tottidde c rendre » ; ouddoude a farmer », 
ouddidde a ouvrir ]>. 

II y a beaucoup de verbes d^riv^s en ind4y mais 



- 40 - 

nous ne d^couvrons pas la nuance de signification 
qu'ils pr6sentent. Nous pensons qu'il n*y en a pas 
de constante : tintinde « avertir », ravinde « blan- 
chir », rentinde « s'assembler ». 

Les verbes d6riv6s en ade (r6fl6chis) font le 
futur et rimp6ratif en o, Taoriste en i et le present 
en a. 

Futur: min ito « nous nous chaufTerons >, de 
ita-de, 

Imp6ratif : diodio « asseyez-vous », de dioda-de, 
Aoriste : o niagui « il a demand^ », de niaga-de. 
Present: o ieota « il cause », de ieota-de. 

Les verbes d6riv6s en oude font Timp^ratif en ou, 
le futur en a ou en ou, Taoriste en i. 
Futur : mami totta a je donnerai b, de tottou-dL 
Imp6ratif: notdou < appelle », denotdou-de. 
Aoriste : mi wargni « je sais », de wargnou-de. 

Les verbes d6riv6s en inde suivent la r6gle or- 
dinaire : hehhinde a remplir >, mi hehbini a j'ai 
rempli », midoni hebhina < je remplis »; — 
hekkinde c enseigner 9, mami hekkin a j*enseigne- 
rai ». 

A la troisi^me personne, quand le sujet est un 
substantif, on fait souvent pr6c6der le verbe de Tex- 
pression inani ou, par abr6viation, tna, avec la ter- 
minaison en a au verbe : samha inani niama t samha 
mange », — demha inani iara ou ina iara c demba 



- 4i — 

boit », — almamy « ralmamy » ina ada « em- 
p^che » mi « moi » ia-de a aller ». 

Inawi se met au pluriel comme au singulier: 
Traga inani haba e Fouta « les Trarza font la guerre 
au Fouta ». 

Qu*est-ce que cet ina, inani? II correspond k 
notre expression « voil^, voil^ que o. En effet, on 
dit: 

Ndiam « eau » e « et » cogam « lait » inani 
« voila », c*est-^-dire : t Voilk de Teau et du lait ». 

Cela veut dire aussi « il y a », car on dit : 

Goure « villages » maoudi a grands » ina « il y -^ 
a » akkounde « entre » Poddor « Podor » c « et » 
Saide « Sald6. » « II y a de grands villages entre 
Podor et Salde. » 

Ge mot twa, tnani est done analogue au verbe 
« 6tre ». Du reste, void le verbe « 6tre » (wondi) 
en poul : 

Aoriste, mi woni « je suis » ; a woni c tu es » ; — 
ou ngou woni c il est o; min ou en ngoni a nous 
sommes » ; on ngoni cc vous ^tes » ; be ou di ngrom 
« ils sont >. 

Futur^ mami won « je serai £ ; mamin ngon a nous 
serons », etc. 

Je serai dans la case, mami won nder soudou. 

Je serai roi, mami won lamdo. 

Mais au present le verbe « ^tre :e>, dans le sens 
de « 6tre quelque chose », ne F'exprime pas. Pour 
< je suis roi, tu es roi », etc., on dit : komi lamdo -f- 
« ce moi, roi d ; ka lamdo « ce toi, roi « ; kolamdo. 



- 42 ~ 

kongou lamdOy komin ou koen lambe, koon lamhe, kobe 
ou kodi lamhe. 

Voici quelques phrases avec le verbe wonde 
f 6tre »: 

Bo (( qui » woni « es-tu » an « toi > ? 

J?o f qui » woni « est » kanko t lui »? qui est-il? 

An € tu » woni « es » seil-am « mon ami ». 

Un verbe qui joue un role important, c'est le 
verbe « pouvoir », waoude (je ne sais trop com- 
ment Tecrir^, waoude ou watvdi). II se conjugue' 
ainsi : mi ham, a havi, o ou ngou havi, min ou en 
kavi, on kavi^ be ou di kavi, 

Quelquefois m6me la consonne initials devient 6, 
mb ou w : 

Ada ft tu » wawi t peux » (sais) defde « faire la 
cuisine? » 

Mbedemin bavi « nous pouvons ». 

Lotche « pirogues » mhaw-d « peuvent pas » 
nodde « sortir » (a n6gatif). 

Avec le ta n6gatif, on a wa-^ta, qui, plac6 devant 
les modes imperatif et subjonctif, forme le n6gatif 
des aulres verbes. 

Ge verbe prend quelquefois le sens de « vain- 
cre »: be kgm^Traga « ils ont vaincu les Trarza i. 

II signiQe aussi c 6tre nombreux i : 

Foulbe « les Pouls » ina « voilSi » (sont) keve 
« nombreux ». 

Ce radical entre dans la composition des adverbes 
nofevi, kohevi « beaucoup, fort », nekivi « en grand 
nombre », koiavi a plutOt ». Ge doit 6tre lui aussi 



- 43 - 

qui forme la terminaison des noms verbaux en 
owoy djimowo « qui peut, qui sail chanter », de 
im-de « chanter >. 

Nous venons deparler d'un a et d'un ta n^f?atifs; 
nous allons faire connaitre la negfation et le verbe 
conjugu6 negativement: « non » se dit ala; ala 
signifie aiissi « rien ». 

Exemple : ikka gw.rle e gaouri ala « cette annee 
arachides et mil, rien «, c'est-^-dire « il n'y a celLe 
annee ni arachides, ni mil ». 

Pour conjuguer un verbe negativement k Taoriste, 
on ajoute ali ou ani: 

VERBE Nl^GATIF. 

AORISTE. 

mi haJ-ali, je ne parle pas. 

a hal-alif tu ne paries pas. 



Ihal-aliy il ne parle pas. 

_ 

I kal-aliy nous ne parlons pas. 



ngou 

min 

en 

on kal-ali, vous ne parlez pas. 

be I 

^^ j kal'cUi, ils ne parlent pas. 

Au fulup, c'est ta qu'il faut ajouter : 

FUTUR. 

mami hala-ta, je ne parlerai pas. 

ma hala-ta^ tu ne parleras pas. 



— 44 — 

mo \ 

mangou ] ^«^^-^«^ i* "^ parlera pas. 

mamin ) 

maen f ^^^^■^^» ^^"^ "® parlerons pas. 

maon kala-ta, vous ne parlerez pas. 

,. > kala-tttf lis ne parleront pas. 

A rimp6ratif et au subjonctif, comme nous Tavons 
dit plus haul, on se sert dil verbe auxiliaire « pou- 
voir » (waoudej^ rendu n^gatif par la desinence /a, 
et Ton dit : 

imp£:ratif. 

wotr-ta hal, ne parle pas. 

wa^ta kaletif ne parlons pas. 

wa^ta kale, ne parlez pas. 

Riento wata hi oudioudi c prends garde qu'ils ne 
volent ». 

On trouve encore le sens n^gatif exprim6 par un 
simple a long : mi and-a « je ne sais pas » ; mi 
waou-a « je ne puis pas » ; min baou-a « nous ne 
pouvons pas »; hi mhaou-a i ils ne peuvent pas » ; 
mi id-a « je ne veux pas » ; won-a « il n'est pas ». 

Le temps en non prend a avant non pour ex primer 
la negation : mi hal-a-non « je ne pariais pas ». 

Le nom verbal exprime la negation par Tinterca- 
lalion d'un a avaht la terminaison : lingotodo « tra- 
vailleur », lingotako a paresseux ». 

Yoilk tout ce que nos notes nous ont mis k m^me 



- 45 - 

de dire sur le verbe poul. On trouverait peut-6tre 
autre chose en T^tudiant plus h fond, ce que nous 
ne sommes plus Si m^me de faire, 6tant eloigne des 
sources d'information. 



Pronoms personnels Isolds et complements. 



Nous avons donne les pronoms personnels sujets ; 
il reste h indiquer les pronoms personnels Isolds ; 
ce sont : min, mi « moi » ; an « toi » ; ko^ kanko 
€ lui »; emin, enen « nous »; onon « vous »; kambd 
« eux ». 

Pour le genre brute, les pronoms de la troisi^me 
personne sont les m^mes que les pronoms sujets. 

Voyons maintenant les pronoms personnels com- 
plements. Prenons le verbe fidde t f rapper » : helal 
fii k-am « b61al a frappe ce moi »; belal fii ma 
« b6lal a frapp6 toi a ; helal fii ho ou ngou « b61al a 
frapp6 lui » ; helal fii min ou en « b6lal a frapp6 
nous » ; helal fii on ct b^lal a frapp6 vous » ; helal 
fii be ou di a b61al a frapp6 eux d. Les pronoms de 
la troisi^me personne du genre brute, ngou et di, 
subissent toujours les modifications ordinaires. 

Nous arriyons aux adjectifs et pronoms posses- 
sifs. 

Les premiers sont des affixes : pouttiou am < mon 
cheval » ; pouttiou ma a ton cheval ib\ pouttiou mako 
« son .cheval t> ; pouttiou men ou en c notre cheval » ; 

3. 



\ 



-- 46 — 

pouttiou mon « votre cheval » ; pouttiou mahe « leur 
cheval ». 

Les m^mes affixes signifient mes, tes, ses^ nos, vos, 
leurs. 

II y a des abr^viations. Ainsi> Ton dit: debbam au 
lieu de debboam « ma femme » ; biam au lieu de 
biddoam « mon fils » ; bia au lieu de biddoma « ton 
fils » ; bibbam pour bibbe am « mes fils »; 6a- 
bam pour baba am « mon p6re » ; 6ama pour fea- 
feama « ton p^re »; bamako pour babamako « son 
p^re », etc. 

Les pronoms possessifs sont : /roam « le mien » ; 
b^am « les miens » ; koma a le tien » ; 6ema « les 
tiens » ; komako « le sien » ; bemako, c les siens » ; 
komen ou Aroen « le n6tre »; bemen ou been « les 
n6tres » ; komon « le v6tre » ; bemon t les v6tres d ; 
komabe « le leur » ; bemabe « les leurs ». 

Au genre brute I'adjectif possessif de la troisi^me 
personne est : ngou au singulier, di au pluriel ; le 
pronom est kongou au singulier, kodi au pluriel, 
toujours avec les modifications connues, suivant le 
nom auquel ils se rapportent. 



RACINES VBRBALES. 

Les racines verbales sont, avec les pronoms, les 
premiers 616ments des langues. G'est k elles que 
Ton peut, le plus souvent, ramener les $ut)stantifs, 
les adjeclifs et les adverbes« 



— 47 ' 

Ainsi, prenons le mot daddowo. C'est un nom 
verbal, genre hominin, du verbe raddoude, dont 
le radical raddou est la forme transitive de la 
racine verbale primitive rad « 6tre chasse ». 
Raddou veut dire « chasser », daddowo « chas- 
seur ». Rad est etninemment un mot racine; simple 
dans la forme, il correspond k une id6e simple, 
el6mentaire. 

Souddari, substantif, vient du verbe souddade, 
dont le radical soudda est la forme r6fl^chie de la 
racine verbale primitive soud a couvrir », soudde 
a couvrir », souddade « se couvrir », souddari « chose 
dont on se couvre, couverture ». Le mot soud sim- 
ple et exprimant une id6e simple est 6videmment 
une racine. 

Prenons encore le mot diardougal, qui veut dire 
pipe. Si nous Tanalysons, nous trouverons sa vraie 
signification : 

Fumer, dans les langues du S6n6gal, comme en 
arabe, se rend par le verbe boire (boire la fum6e). 
Boire se dit en poul iarde, — racine iar. En ajou- 
tant dou, on a le sens de faire faire. lardoude « faire 
boire ». En ajoutant la desinence gal, qui exprime 
rinstrument qui sert h faire une chose, et en ren- 
forgant Tinitiale suivant la r^gle d'euphonie, on a : 
diardougal, instrument pour faire boire (la fum^e), 
pipe. 

Main tenant, pourquoi sont-ce plut6t les sons rad, 
soud, iar que tous autres qui exprime nt Tid^e de 
« ^tre chass6 », de « couvrir s, de « boire »? 



- 48 ~ 

Nous voilk ramenes k des considerations philoso- 
phiques sur la creation dii Ian gage. 

Comme nous Tavons d^ja dit, pour la plupart des 
mots, on ne pent repondre k la question que nous 
venons de faire. II y a des mots, au contraire, dont 
on ne peut decouvrir la raison d'etre. 

Ainsi « m6re, p6re y>, se disent en poul ioumma, 
baba. 

On pourrait pr6tendre que ioumma vient de Tarabe 
oum « m^re », de m^me que des linguistes font d6- 
river les vocables signifiant p6re, m^re, de verbes 
aryaques signifiant prot^ger, produire. Mais ce se- 
rait plut6t Finverse qui serait vrai, car dans toutes 
les families de langues les plus 6trang^res k Tarya, 
ma designe la m6re et ba le p6re. II y a k cela une 
cause toute naturelle : ma, prononc6 en aspirant, est 
le geste de Tenfant qui t6te, celui qu'il fait pour de- 
mander le sein de sa mfere; c'est, par suite, la syl- 
labe qu'il prononce pour appeler, puis pour desi- 
gner sa mere. Apr^s ma, le son que Tenfant prononce 
gen6ralement est 6a. Le premier son 6tant pris 
pour la mere, le second est tombe en partage 
au pere, la seconde personne en importance pour 
Tenfant. 

Les mots ma, mama, ba, pa, baba, papa, ne sont 
done pas des mots crees arbitrairement ou inten- 
tionnellement ; lis sont la consequence de la forme 
de nos organes de la voix. 

Nous avons dej^ parie des onomatopees; nous 
croyons que le poul en presente un bon nombre. 



— 49 — 

Nous pensons que la racine hour du verbe hourde 
<r vivre » en est une. Quel est le signe de la vie sur 
un homme immobile, les yeux ferm^s, un homme 
qui dort, par exemple? C'est la respiration. La res* 
piration bruyante d'un sauvage qui s'endort, fatigu6 
et repu de sa chasse, est un ronflement bien rendu 
par le son hour ; de \h hourde c viyre », houmade 
« aspirer, flairer », 

Nous avons vu que le poul affectait le son o k 
rhumanit^ ; que pour compter le nombre « un » il 
avait renforc6 initialement ce son et dit go. En com- 
binant cela avec la racine hor, hour « respirer, 
vivre », qui fait gour au pluriel, il a fait le mot 
gorko oil ko n*est qu'une desinence pronominale et 
qui veut dire « homme ». En wolof, c'est gour; en 
s6r6re, c*est kor. Ainsi, dans ces langues, Thomme, 
c'est le vivant, le vivant par excellence. 

C'est de ces mots gorko, gour, kor que vient 
evidemment le mot gorilles, du periple d'Hannon. 
Hannon trouva les gorilles beaucoup plus au sud 
que le Senegal, dans une contr^e oii Ton ne parle 
ni poul, ni wolof, ni ser^re; mais il avait pris k 
Fembouchure du Lixus (oued noun ou ou£d sous] des 
interpr^tes pour continuer son voyage vers le sud ; 
aupr^s des Lixites se trouvaient des £thiopiens, 
et c'est Evidemment parmi ces fithiopiens qu'Han- 
non avait pris des interpr^tes pour explorer les 
CAjtes Ethiopiennes ; ces interpr^tes devaient Etre 
des Pouls ou des Wolofs, puisque ces peuples sont 
les premiers qu'on rencontre au sud de la Libye. 



- 50 - 

Quand il leur demanda comment s'appelaient les 
chimpanz^s (plut6t que ies djina que nous appelons 
aujourd'hui gorilles), ils lui repondirent en disant : 
K Ce sont des hommes sauvages, » comme les Ma- 
lais appellent leurs anthropomorphes orang outang 
« hommes des bois ». En wolof, homme des bois 
(homme sauvage) se dit gour ou alle. 

Nous avons dit qu*il est probable que les gorilles 
d'Hannon 6taient des chimpanz^s plut6t que des 
djina du Gabon ; c*est que ces derniers ne peuvent 
6tre pris vivants. 

Le mot poul gorko a homme » fait au pluriel wor- 
be. II est possible que le mot pluriel g^n^rique wor 
ait 6t6 cr66 avant le singulier; sa provenance de la 
racine onomatop^e hour « vivre » est alors encore 
plus 6vidente. 

Une onomatop^e certaine, c'est niam, racine de 
niamde « manger ». Le geste que fait la bouche 
pour dire niam est le m^me que celui qu'elle fait 
pour manger. 

En voici d*autres : 

lar « boire ». lar, prononc6 en aspirant, est le 
geste et le bruit que Ton fait en buvant sans vase, 
k une mare, par exemple. 

Houly racine de koulde « effrayer ». Un enfant 
qui veut en effrayer un autre fait toujours t hou, 
hou! ^ 

Toud d cracher x>, ouof « aboyer », dia cc rire », 
hoi « pleurer », hal a parler ». La lettre I, pro- 



— 51 - 

duite sp6cialement par la langue, devait designer 
Taction de parler. Quand on veut imiter, en se 
moquant, quelqu*un qui parle, on dit : « la la la 
la la 1. 

Nous pourrions citer d'autres onomatopees ; mais 
rimmense majorite des racines ne pent pas s'expli- 
quer ainsi. 

Par exemple, nous avons vu que « homme f> 
se dit gorko, pluriel worhe; femme se dAl dehho, 
pluriel reohe {rewbe). Si nous supprimons les 
desinences du singulier et du pluriel, il reste deb, 
reo irew). 

Or, le verbe « suivre », et par suite « ob6ir », se 
dit reode {rewde)^ racine reo {rew\ et au pluriel 
du verbe ce radical devient ndew. 

D'un c6te deb, reo (rew), de Tautre reo {rew)^ 
}idew. On voit bien qu'on a affaire au m6me vo- 
cable. 

Ainsi, en pouK la femme, c'est celle qui suit, 
« qui suit rhomme ». En effet, dans les for^ts, dans 
les sentiers ou marchait Thomme primitif, il pr6c6- 
dait la femme charg^e d'un petit, pour faire au be- 
soin face au danger. L'homme put aussi faire la 
m6me observation sur les autres mammif^res et 
sur les oiseaux. 

Mais le mot a-t-il 6t6 cre6 pour signifier a femme, 
femelle », et a-t-il pris, par suite, le sens de a sui- 
vre », ou bien a-t-il design^ d'abord Faction de sui- 
vre, et a-t-il consecutivement signifi6 « femme, fe- 
melle » ? Nous n'oserions prononcer. 



~ 52 - 

Fils, fiUe, se disent hiddo, pi. bihbe; — cela vient 
peut-^tre de hi (wi), dire, parler; Tenfant serait le 
parlant. 

Nous avons dit que les racines des verbes primi- 
tifs sont monosyllabiques : niam-de « manger », 
iar-de « boire », loug-de « crier », def-de « cuire », 
ia-de « aller », soum-de « brdler ». 

Remarquons, en outre, que la plus grande partie 
de ces racines verbales sont form6es d*une voyelle 
entre deux consonnances, c'est-k-dire forment une 
syllabe close. Nous regardons comme voyelles les 
dipiithongues et les nasales, et nous regardons 
comme consonnances naturelles les consonnes dou- 
bles hr, tr, cr, hi, dj, etc. 

La grande majorite des racines \erbales du wolof 
et du s6r6re sont de m6me forme : rem a cultiver », 
dog « courir », tog « cuire », kham « savoir », maf 
(( abattre », fpkh « aimer », sof « changer », etc. 

II en est de m6me en frangais, en latin, en grec 
et en allemand : laver, gagner, manger, couch er, 
sort ir, forg er, vend re. ... ; dorm tre, let are, grav are, 
bland tri....; pao-cr eiv, ^peu. etv, ykaf eiv, <nev etv, 
T/)w7 6 til ... ; find en, schwind en, fress en, berst en, 
kriechen...., etc. 

Si des langues indo-europ6ennes nous remontons 
aux langues de Tlnde dont elles sont deriv6es, nous 
voyons que les grammairiens hindous reconnaissent 
cette m6me forme Si la plupart de leurs racines ver- 
bales: mouk <L duller », bhoug « courber », dhag 
« briller x>, pat a tomber », stoud c frapper i>, bhidh 



- 53 - 

<r lier », rip « r^pandre », rab a glisser », grabh 
« enclore », nam « courber », kan « briller », ^an 
« etendre », s/caw entourer », tras « agiter », gask 
aller »... Mais ici les indianisles europeens n'ad- 
meltenl pas les donates hindoues ; ils pretendent 
que ces radicaux sont r^ductibles, quMls ont 6t6 
formes par la suffixation d'6lements pronominaux : 
ka, ga, dha, ta, da, pa, ba, bha, ma, na, nu, wa, 
sa, ska, aux seules vraies racines verbales qui 
serai en t : mou, bhou, dha, pa, stou, bhi, ri, ra, 
gra, na, ka, ta, ska, tra, ga,.., c*est-Si-dire des syl- 
labes ouvertes. 

D'autres vont plus loin : par exemple, apr6s avoir 
d6compos6 le radical vid « savoir » en vi et d pour 
dha « poser », ils d^composent vi ayant le sens 
de € s6parer » el qu'ils disent avoir eu primitive- 
men t la forme dvi en deux mols : d, forme affaiblie 
du pronom d^monstratif, et vi signifiant « eloigne- 
ment », d'ou dvi signifierait « ceci, loin i>. 

Mais rimagination nVt-elle pas une grand e part 
dans cette analyse k outrance, dans cette dissection 
des mots? Chercher h trouver Torigine, la raison 
d'etre de chaque lettre dans les mots, n'est-ce pas 
souvent oublier h tort que les hommes, en errant 
le langage articul6, n'ont pas invent^ les lettres, 
mais des syllabes toutes faites, sans se douter 
que, quelque dix mille ans apr^s, des hommes in- 
telligents, analysant la parole pour r6pr^enter, par 
des figures, d'abord les id6es qu'elle exprime, puis 
les sons, trouveraient qu'il faut deux, trois, quatre, 



-^ 54 — 

cinq lettres pour representer une syllabe qui avail 
el6 cr6ee comme une chose simple et une. 

On ne saurait soutenir que Thomme, n'avangant 
que progressivement danc la creation du lan^age, 
n'a d'abord, par exemple, pu prononcer que les 
voyelles, et qu'il n'esl que par la suite parvenu h arti- 
culer lesconsonnes. La prononciation des consonnes 
initiates est une operation facile pour Torgane hu- 
main. Les animaux ni6me les font entendre; car 
pourquoi disons-nous: beugler, mugir, b61er, miau- 

ler, rugir, croasser, piauler, glousser , sice n'est 

parce que les animaux dont ces verbes expriment 
la mani^re de crier font entendre les consonnes ini- 
tiales : h, m, r, cr, p, gl.,., ? 

Le singe cynocephale du haul Senegal, qui est le 
m6me que celui du haut Nil sculpte sur les monu- 
ments 6gyptiens, fait entendre dans certains mo- 
ments le son qu*on obtient en d^tachant brusque- 
ment la langue du voile du palais, son que nous pro- 
duisons pour faire marcher un cheval et qui est, je 
crois, ce qu'on appelle les kliks de la langue hot- 
ten^ote. Chez le cynoc6phale, ce son devient quel- 
que fois un d tr6s-distinct. 

Les linguistes, qui se contentent, dans I'analyse 
du Sanscrit, d*aller jusqu'aux racines sous formes 
de syllabes ouvertes : mou, da, hi... ne se mettent 
pas en opposition avec Tobservaiion qui pr6c6de 
sur les consonnes initiales ; mais ils diront peut-6tre 
que ce n*est qu'd posteriori que Thomme est arriv6 
h articuler la syllabe close avec sa consonne finale. 



- 55 - 

A cela j'objecterai que, quand nous voulons imiter 
par le son de la voix un bruit naturel, nous creons 
de toute pi^ce une syllabe close Ainsi, nous repre- 
sentons par: craCj le bruil d'une branche qui casse; 
pouf, celui d'un objet qui tombe k lerre; bourn, un 
coup de grosse caisse ; toe, le bruit qu'on fait en 
frappant k la porte ; clic-clac, le bruit d'un fouet; 
pif'paf, celui des armes h feu ; dinn, le son d*une 
cloche ; djim, celui des cymbales ; tic-tac, les batle- 
ments du coeur ; flic-flac, le choc rep6le de corps 
mous..., etc. 

La syllabe close est done bien dans la nature, au 
moins pour Thomme de notre race, car notons qu'il 
peut y avoir, qu'il y a, dans les langages, des carac- 
t^res ethniques, c'est-k-dire que la phonetique des 
langues s'est naturellement ressentie de la confor- 
mation ethnique des organes de ceux qui les ont 
cre6es (1). 

Ainsi, par exemple, les diff^rentes races usent 
plus ou moins des consonnes Nous doutions tout k 
rheure qu*il fallCit admettre prosque uniquement 
pour racines aryaques des syllabes ouverles, mais 
cela existe d'une maniere absolue pour le ohinois; 
il n'a que des monosyllabes, et ce sont des syllabes 
ouvertes. Les Polyn^siens vont plus loin : beaucoup 
de leurs syllabes ne se composent que de voyelles, 

(1) Ce qui n'emp^che pas que tout homme peutparler par- 
faitement une langue quelconque s'ii a ^t^ elev^, d^s son 
enfance, au milieu de gens parlant cette langue. 



- 56 - 

et plusieurs mots se suivent quelquefois sans con- 
sonnes. 

A c6t6 de cela, nous avons les Arabes qui, eux, 
semblent m^priser souverainementles voyelles. Les 
grammairiens appellent leurs racines irilileres, 
c'est-k-dire Irisyllabiques : kataba « il a 6crit », qa- 
tola « il a ta6 », rikaha « il a mont6 k cheval », cha- 
raha <l il a bu ^. 

Certains linguistespretendent qu*elles proviennent 
de racines bilit^res par Tadjonction d'adformantes 
modifiant le sens primitif ; d'autres nient le fait. II 
pent 6tre vrai pour certaines racines, faux pour 
d'autres. Je ne me permettrai pas d'avoir une opi- 
nion la-dessus; mais ce que je puis dire, moi qui ai 
v6cu longtemps en pays arabe, c'est que, dans Tu- 
sage, ces trisyllabes sont tout bonnement des mo- 
nosyllabes. 

Les Arabes disent: kt eb c il a ^crit >, qt e I 
« il a tu6 », rk eb € il a mont6 k cheval », chr o b 
« il a bu ». 

Ce sont des nlonosyllabes de la forme dont 
nous avons parle, en admettant les consonnes 
doubles. 

Je suis port6 h croire que ces vocables ont 6t6 
cr66s comme monosyllabes et qu'ils ne sont deve- 
nus polysyllabiques que plus tard, par le fait des 
orateurs, des pontes et des grammairiens. 

II semble que ce sont les races ^nergiques qui 
font le plus grand usage des consonnes, ne crai- 
gnant pas de les doubler, tripler. Tel mot allemand 



- 57 - 

a une seule voyelle pour sept consonnes schwindt. 
L'Arabe prononce sans peine chrobt « j'ai bu ». 

Les Pouls et les n^gres du Soudan occidental, 
quoique possedant et meme affectionnant quelques 
consonnes doubles, comme m6, nd, ng, ne peuvent 
pas prononcer toutes celles que possedent les 
Europeens. Ainsi, nous les avons entendus trans- 
former, suivant les lois de leur phonologie, le 
nom a Edmond » en Edouma, celui de « Bap- 
tistin » en Batecete, et celui de « Fulcrand » en 
Filicara. 

Nous sommes, en raison de tout ce qui precede, 
portes a regarder comme naturelle : pour le mongo- 
lolde, la syllabe ouverte; pour Tindo-europeen, la 
syllabe close avec quelques consonnes doubles; 
pour le somite, la syllabe close avec beaucoup de 
consonnes doubles ; et nous retrouvons cette m^me 
syllabe en poul, eri wolof et en ser^re, mais avec 
tr6s-peu de consonnes doubles, comme mb, mp, nd, 
ng. 

Dans les langues d6riv^es, la disparition des con- 
sonnes est quelquefois une consequence de I'adou- 
cissement des mcBurs ou de Tamollissement Jd'une 
race. G*est St la premiere de ces causes qu'il faut at- 
tribuer, par exemple, la perte du t dans le mot latin 
pater, pour faire le mot frangais a p6re » ; mais c*est 
k la seconde cause, sous Tinfluence d'une chaleur 
excessive, qu'on peut attribuer le plus grand adou- 
cissement encore de ce mot cc p^re », qui devient 
pe dans la bouche d'un Creole des Antilles. Les 



- 58 - 

Creoles suppriment tous les r, cette lettre exigeant 
un trop grand eflfort pour 6tre prononcee. 

Apr6s cette digression sur la phonologic, reve- 
nons h la grammaire poul. 



INTERROGATIFS. 

Les adjectifs ou pronoms interrogatifs sont les 
adjectifs ou pronoms demonstratifs pr6c6d6s de la 
parti cule interrogative holi. 

Ainsi c*est holio pour le genre hominin : « Quel 
homme? » holio gorko; « quelle femme? » holio 
debho. Dans le genre brute, on dira : « Quelle 
case? » holindou soudou ; « quel poignard? » holiki 
labbi; a quel pied? » holingal kogongal. 

Quand un nom d^signant un 6tre appartenant k 
Tesp^ce humaine prend la terminaison en el des 
diminutifs, il cesse, par exception, d'etre du genre 
hominin, et les adjectifs qui s*y rapportent prennent 
les formes propres au genre brute. Ainsi, on dira : 
« Quel petit enfant? » holingel binguel. 



PROPOSITIONS ET CONJONGTIONS. 

Les propositions et les conjonctions peu nom- 
breuses se trouveront dans le vocabulaire ; nous en 
disons jjlus loin quelques mots dans la syntaxe. 



~ 59 — 



ADVERBES. 

Nous avons d^jSi parl6 des adverbes de quantity 
formes du verbe ^.vi (infinilif waoude), avec les pre- 
fixes koy no. 

II y a aussi les adverbes de lieu, formes de la 
proposition to indiquant « tendance vers », et des 
mots nder <r int6rieur (dans), les « bas », dow 
« haul T^,\howal « extOrieur (hors) », y^go « face », 
tiagal « postOrieur », hangup « c6t6 ». Cela donne la 
s6rie : tonder a dedans :», tobowal « dehors y>, todow 
« dessus ]>, tolles a dessous », toye^o cc devant », 
totiaggal « derriere », tobangui « ^ c6t6 ». 

Le wolof offre une s6rie semblable avec la pro- 
position tchi, et le sOrOre avec la proposition ta. 



SYNTAXE. 

Les permutations euphoniques de consonnes ne 
se rencontrent, h ce que nous croyons, dans aucune 
langue au mOme^degrO qu'en poul, Cela nous semble 
encore un caraclOre d*archaiLsme,'un caractOre dO- 
notant que cetle Jangue, sous ce rapport, se res- 
' sent de sa pOriode originelle. Les consonnes de 
mOme nature devaient se substituer facilement 
l*une k Tautre chez des gens qui s*essaient au Ian- 
gage. La voix peut produire des sons allant d'une 



- 60 — 

mani^re continue de telle lettre k telle autre ; il dut 
se passer du temps avant que ces sons ne fussent 
bien fixes, bien differenci^s, et cette diff^renciation 
ne se trouve parfaitement 6tablie que par Tinven- 
tion de I'ecriture, alors que chaque son est mai6- 
riellement represente. 

Mais si la langue poul est tr6s-compliqu6e sous 
le rapport de la phonologie, elle est d'une simpli- 
cite extreme comme syntaxe. 

Le rapport de possession entre deux noms, le 
genitif des langues k flexion s'exprime par la simple 
juxtaposition des deux noms, celui qui designe le 
possesseur (le g6nitif) 6tant le second : « Le cheval 
de Samba » pouttiou Samba, « la chanson du griot » 
djimol gaoulo, « la bont6 du marabout » modjiere 
tiemo, « la m6chancet6 du roi * nianguere lamdo. 

Les verbes sont en general imm6diatement suivis 
du nom qui complete leur sens, sans rinterm6diaire 
d*une proposition : 

Mi, je, ialtani, ne suis pas sorti de, galla (ma) 
maJson. 

Dirango, le tonnerre, ian^, est tomb6 sur, gall6 
(la) maison. 

0, il, ieota, cause avec, ham-ma, p6re ton. 

On, vous, hawa, ne pouvez pas, iottadS, arriver 
k, Segou, Segou. 

II y a pourtant une preposition i qui a une signi^ 
fication tr6s-vague et remplace nos propositions d, 
vers, de, en, sur, dans, avec, sous, hors de, au 
moyen de. 



- 61 ^ 

B^ pidi, ils ont frapp6, kam, moi, ^, h, ridou, 
ventre. 

0, il, nel, envoya, ma, toi, e, vers, man, moi. 

M,* je, aZa, pas, hele, suis content, e, de, sokia 
{V) affaire. 

Dtagr, soutiens, am, moi, e, en, dow, haut. 

M, je, waddo, monterai k cheval, e, sur, tiori, 
boeuf porteur. 

3/tn, nous, lelo, coucherons, e, dans, graZ/^, case, 
ma, ta. 

Be kaouri, ils se sont rencontres, ^, avec, sapalhi, 
des Maures. 

5e, ils, vinda, 6crivent, e, au moyen de, bindou, 
6criture, sapato, maure. 

Poftoden, reposons-nous, e, sous, boubri, ombre, 
gaoudi, gonatier, ki, ce (rombre de ce gonatier). 

Mi, je, diogui, tire, ndiiam, eau, 6, hors de, bondou, 
puits, ma, ton. 

Ge m^me e fait ainsi Toffice de nos conjonctions 
et, ni. 

Sapo & dido, dix et deux, douze. 

Akkoundiy entre, Bakel, Bakel, i, et, Tagant, 
Tagant. 

Mi, je, ala, ai pas, tiondi, poudre, ^, ni, polom^ 
plomb. 



Nos conjonctions que, pour que, afin que, ne s'ex- 
priment pas : 

4 



~ 62 - 

« Dis que je ne me porte pas bien » : Bia, dis, 
mi, je, sell-ali, ne me porte pas bien. 

« Qui t'a dit que Sidi s'est enfui dans TAdrar? »: 
Bo, qui, wi-ma, dit toi, Sidi, Sidi, dogui, a ftii, to, 
vers, Adrar, Adrar. 

« Descend ons Si terre pour que nous nous pro- 
menions » : Bienguen, allons, dow^ en haut, ndie- 
loden^ promenons-nous. (Quand un Poul d^barque 
de sa pirogue, tr6s-basse sur Feau, il monte sur la 
berge du fleuve, souvent 61ev6e ; aussi, au lieu de 
dire comme nous t descendre k terre >, il dit 
« monter en haut ».) 

« Donne-moi des pagnes, afin que je me couvre i : 
TotUam, donne-moi, tiomci, pagnes, mi, je, souddo, 
me couvrirai. 



11 n'y a pas de degr6s de comparaison dans les 
adjectifs. On remplace le comparatif par une p6ri- 
phrase; pour dire: « ceci est plus grand que cela », 
on dit : a ceci I'emporte sur cela, grand », et le 
verbe dont on se sert est feouri. Le wolofemploie 
le m6me proced6 en se servant du mot guen. 

On voit done que la phrase poiil est d'une grande 
simplicite ; pas de cas, par suite pas d'inversions, 
peu de prepositions, peu de conjonctions en de- 
hors de la simple copule, et par suite, pas de Ion- 
gues p6riodes. 

Gette langue serait done bien facile k parler d^^ 



— 63 - 

qu'on en aurait appris le vocabulaire, sans ces re- 
gies d'euphonie que nous avons donnees plus haut. 
Mais il est probable qu'on serait intelligible, m^me 
en ne s*y conformant pas. 



GOMPARAISON DU POUL AVBG LES AUTRES 

LANGUES. 

Nous avons maintenant k comparer la langue poul 
avec les autres langues, pour tocher de d6couvrir 
ses affinit6s et ses origines. 

Ce travail a d6ja 6te fait par M. d'Eichthal, qui ne 
lui a trouv6 d*analogies qu*avec les langues de 
la Malaisie, de Tarchipel Indien, de la Polyn6sie, 
et m6me des langues am^ricaines, comme le ca- 
raibe (1). 

Mais son opinion est surtout bas6e sur de simples 
ressemblances de mots, qui, en th6se gen6rale, ne 
prouvent pas grand chose, et dont nous aurons k 
discuter quelques-unes. 

M. d'£ichlhal conclut que les Pouls sont venus de 

(1) A ce sujet, nous avons un fait curieux a signaler. II 
n^eziste aux Antilles qu*un mammif^re; c*est un rongeur: 
ragouti. Or, le rat se nomme, en berb^re, agouti. II semble- 
rait que des Berberes, des Canaries peut-^tre, ayaht ^t^ jet^s 
aux Antilles par les vents alis^s et y ayant vu un animal 
nouveau, lui ont donn4 le nom du rat, auquel ils trouvaient 
qu'il ressemblait. 



~ 64 — 

Tarchipel Indien ou de la Polyn6sL3. Avec les id6es 
nouvelles de Haeckel sur le berceau commun de 
l*humaniL6, il ne serai t plus n^cessaire, pour expli- 
quer ces similitudes linguistisque, de faire venir 
les Pouls de si loin ; il suffiraiude les faire venir 
du continent aujourd'hui submerge que ce sa- 
vant croit avoir 6te le berceau de I'esp^ce hu- 
maine. 

Nous avons dit que les resseniblances de mots ne 
signifiaient pas grand chose ; cela est surtout vrai 
pour certains mots que Ton ne sait pas analyser, 
de mani6re k cor.naitre la valeur de chacune de 
leurs parties. Ainsi, M. d'Eichthal rapproche koevi 
« beaucoup », en poul, de hwek ou keh, des langues 
de Tarchipel Indien. Mais koevi est un mot compost 
de ko (( cela )>, et de hSvi, qui seul a le sens de 
puissance, de nombre. 

Le mot « cheval t^poutchiou, poutchi,que M. d'Eich- 
thal suppose venir d'une langue de Tarchipel 
Indien, vient 6videmment du berb6re z6naga: ichi, 
ichou, C'est des Berb^res que les Pouls ont regu le 
cheval, et ils en ont pris aussi le nom. Gomme cela 
arrive souvent, ils ont adopts le nom pluriel ichou 
(quMlb prononcent itchou, car ils n'ont pas le ch 
simple) pour singulier; ils lui ont ajout6 Tinitialep 
que nous aliens examiner; puis, de poutchou, ils 
ont fait, suivant la r^gle, le pluriel poutchi. L'initiale 
p, nous la retrouvons dans le mot s6r^re p-is a che- 
val » ; les S6r^res, au lieu de remplacer le ch du 
berb^re par tch^ comme les Pouls, Font remplac6 



- 65 - 

par s, suivant leur habitude qui est aussi celle des 
Wolofs. Du reste, nous avons cette variante en s 
Chez les Touaregs, oil cheval se dit is. On sait que 
dans les langues s^mitiques Vs et le ch sont repr6- 
senl6s par le m6nie caract^re et ne different que 
par des points diacritiques. 

Quant k Tinitiale p de poutchou, nous avons en 
s6r6re une initiate 6quivalente, fa, dans un bon nom- 
bre de noms d'animaux : fambot « biche », fanokh 
« caiman », fagnik « 616phant », et, par ce dernier 
mot, nous en d^couvrons le sens : gnik^ gnigne vou- 
lant dire « dent », fagnik veut dire: « Le p6re aux 
dents », et ce fa n*est que le mot s«^r6re fab « p6re » 
(rarabe bou, p^re, dans les mots composes). Nous 
retrouvons cette m6me iniiiale dans le mot wolof 
fas « cheval ». Ici c*est Vs qui repr6senle seul les 
mots berb6res si, ichou, ichi. 

Pour les noms de nombre, M. d'Eichthal fait re- 
marquer I'analogie des series : 

Poul. DiTerses lanj^iM de Tarchipel Indien. 

Deux, didi, dwi, doua. 

Trois» tati, talou, tatelou. 

Quatre, nahi, naha. 

II semble, en efifet, y avoir 1^ quelque chose : le d 
caract^risant le nombre deux, le t le nombre trois, 
et Tn le nombre quatre. 

>^ous verrons que cela existe aussi en wolof et en 
s6r^re, et que, pour quatre, la remarque s'applique 

4. 



- 66 - 

encore k d'autres langues de I'Afrique occidentale 
jusqu'^ rfiquateur. Ge qu'il y a de curieux, c'est 
que pour les nombres deux et trois Tanalogie s'6- 
tend aux langues indo-europ6ennes el, pour trois, 
aux langues s6miliques. 

Celte analogie suffit-elle pour conclure que la nu- 
meration poul vient de I'archipel Indien? Nous nV 
serions tirer celte conclusion. 

Le nombre « dix » sappo, M. d*Eichihal le fail 
venir du malais sapoulo, qui veut dire « dix » ; 
mais plus loin, il nous apprend que dans la m^me 
langue « trente » se dit : talong-poulou (trois dix). 
Le vrai mot qui voudrait dire « dix » serait done la 
syllabe poulo de sapoulo, et d6s lors, que reste-t-il 
de la ressemblance avec le sappo des Pouls, oil po 
est une simple desinence? 

Nous aliens proposer une autre explication de ce 
sappo : « Maure » se dit en poul tiappo, pluriel sap- 
palbe (on sail que dans le genre hominin t mouill6 
devient $ au pluriel). Or « dix » se dit sappo, pluriel 
tiapalde, tiapande et tiapan par abr6viation. L'on 
sail qu'inversement, dans le genre brute, s devient t 
mouill6 au pluriel. 

Le ato de iiappato, le alhe de sappalbe sont les 
desinences singulier et pluriel du genre hominin ; 
le ande, le aide de tiapande, tiapaldi sont les desi- 
nences pluriel du genre brute. II reste done pour ra- 
dical commun des deux mots : maure, dix; tiappo, 
sappal ; aapp, tiappal, 

G'est evidemment le mSme mot. Je crois done 



- 67 — 

que les Pouls, ayant pris aux Maures le syst6me 
decimal, ont appele « dix », nombre base de ce 
syst^me, le nombre maure. 

Quant k I'origine de ce mot tiappato pour desi- 
gner les Maures, voici ce que nous en pensons : 
certaines Iribus maures, des bords du Senegal, 
celles qui ont renonce au brigandage pour vivre 
conformement aux pr^ceptes du Goran, prennent le 
nom de Tiiab, du verbe arabe tab « convertir ». 
Cette denomination repond exactement k notre ex- 
pression : les convertis. G*est, suivant nous, ce mot, 
prononce par les noirs Tiap, que les Pouls ont pris 
en lui ajoutant la finale poul ato pour designer les 
Maures en general. 

A premiere vue, le poul semble etre tout k fait 
different du wolof et du s6rere ; ainsi, ces deux lan- 
gues ont une lettre que n'a pas le poul, le kh. Elles 
ont un article ; le poul n'en a pas. Les noms, sou- 
vent monosyliabiques en wolof et en s^r^re, sont 
polysyllabiques en poul. II n'y a pas de desinence 
pour le pluriel en wolof ni en serere ; il y en a de 
tres-caracteristiques en poul, etc. Cependant, on re- 
connait, par une etude plus approfondie de ces 
langues, qu*il y a bien des analogies entre elles. 
Nous aliens le faire voir. 

Les racines verbales, comme nous Tavons dej^ 
dit, sont de meme forme, generalementun monosyl- 
labe compose d'une voyelle entre deux consonnes : 
une syllabe close. 



- 68 - 



Poul. 




Wolof. 




rem, 


cultiver. 


def, 


faire. 


nel, 


envoyer. 


tog, 


cuire. 


dog. 


courir. 


lek, 


manger. 


hak, 


dire. 


nar, 


mentir. 


douky 


bavarder. 


fon. 


flairer. 



mof, abattre. 
fekh, aimer. 
win^ attacher. 
sof, changer. 
guen^ demeurer. 



II y a dans les trois langues quelques racines 
verbales d'une composition plus simple encore, 
comme : 



Poul. 




Wolof. 




S<rire. 




ia, 


aller. 


wo, 


appeler. 


in, 


g^mir. 


ad, 


habiter. 


am, 


avoir. 


Sra, 


voir. 


fi. 


frapper. 


it, 


frapper. 


eh 


sgouter. 



Non seulement la forme des racines est la m^rae, 
ce qui ne prouverait qu'une m^me propension 
des organes de la voix, mais nous trouvons ben 
nombre de racines verbales communes entre le poul 
et le s6r6re : 



\ 





Foul. 


S^rAre. 


Wolof. 


accepter, 


diab. 


diab, 


diap. 


boire, 


tor, 


ier. 




compter, 


lim, 


Urn, 




entendre, 


nan, 


nan. 





En somme, sur deux cent quarante racines ver- 
bales que nous avons examinees, il y en a quarante, 
c'est-Si-dire un sixi^me, communes aux deux lan- 
gues poul et s6r6re, tandis qu'il n'y en a que trois 



— 69 — 



ou quatre analogues entre le poul et le 
pour les mots exprimant les parties du 
analogies entre le poul et le wolof sont 
breuses : 



aisselle. 

oreille, 

levre, 

yeux, 

dents, 

nez, 

langue, 

fesses, 

p^nis, 

seins, 

dos, 

corps, 

entrailles, 

une personne, 



Poul. 
nafkit 
nofouroUy 
tondoUy 
guHe, 
gniriy 

hinere^ kine^ 
demgal, 
gada, 
soldo, 
endoUj 
tiaggal, 
bandou, balli, 
tettokol, 
neddo, imbif 



Wolof. 

» 
nopy 
ntougn^ 
beuty 
hegnfiy 
bakan, 
lamigne, 

gat, 

soul, 

veriy 

guenao, 

botitit, 
nit, 



wolof. Mais 

corps, les 

plus nom- 

S^r^'^e. 
napan, 
nof, 
» 
nguid, 
gnign, 
gnis, 
delem. 
» 

den. 

tching. 

fobal, 

» 
uin. 



On reconnait \k des analogies 6videntes, surtout 
si Ton a soin d'^laguer les syllabes parasites au 
commencement et k la fin des mots, comme, par 
exemple, hoi et bou^ dans tettokol et boutit^ fo dans 
fobal..., etc. 

Mais ce qu'il y a de plus remarquable, c'est la 
parent^ ^vidente dans les trois langues des mots 
signifiant: c homme ou m41e, femme ou fe- 
melle t>. 

Nous avons dit qu'en poul « homme » gorko, plu- 
riel worb^, voulait dire cc le vivant :», de la racine 



— 70 — 

hour « vivre », et que « femme » dehbo^ pluriel 
rewbe, voulait dire « la suivante >, de rewdi « sui- 
vre, ob6ir », pluriel ndew, 

Plagons les mots en presence dans les trois 
langues : 

Poul. Wolof. S^re. 

homme, gorko {worbe)^ your^ kor, 

idebbo, rewbe ,( digueriy ttew,rew,dereff 

dereWftidewX top^ suivreA rew, suivre, 
suivre, ob^ir.' obdir. ' ob^ir. 



Si Ton observe que dans diguen, guen Vist une 
desinence, ainsi que bo et bS dans debbo et rewbe, 
il est impossible de ne pas voir Tidentit^ de tous 
ces mots r^duits h leur radical, deb, ndew, di, ref, 
rew, tew, top, he changement de d en r est, comme 
on le sait, de r^gle en poul, et le changement de r 
en t est egalement de r^gle en s6r6re. 

Ainsi, les mots « homme » et « femme i, dans 
les trois langues, viennent des deux racines, 
^/i/ '^^f 4# cc vivre » en poul et « suivre • dans les trois lan- 
gues. 

Non moins 6vidente est la parents des premiers 
nombres dans ces m^mes langues : c un » se dit go 
en poul, ben (qui devient guen) en wolof, leng en 
s6r6re. Ce ne sont \^, du reste, que des pronoms 
ou articles ind^finis. Mais passons aux quatre nom- 
bres suivants, et mettons-les en regard : 



- 71 — 





Poul. 


Wolof. 


Sirdre. 


Deux, 


didiy 


niar, 


dak* 


Trois, 


tatif 


niat, 


tadak. 


Quatre, 


nahi, 


nienent, 


nahak. 


Cinq, 


dioiy 


dirom, 


belak. 



Otons la finale commune i en poul, I'iiiitiale com- 
mune ni en wolof, et la finale commune ak en se- 
rere, il reslera : 



Poul. 


Wolot 


d. 


did. 


ar, 


tat. 


at, 


tad. 


na, 


enent, 


nah. 


diOj 


dirom, 


(be). 



Le « cinq » du s6r6re (he) est certainement hors 
de cause, et nous verrons tout h Theure pourquoi. 
Mais pour tous les autres la ressemblance est pal- 
pable : d, r, lettres qui se changent Tune dansTautre 
dans ces langues, caract^risent le nombre deux, t 
le nombre irois, n le nombre quatre. On doit en- 
core ad meitre que c cinq d, wolof dirom^ dont le 
rom est une prolongation, vient du dio poul. Nous 
Savons que le c cinq » poul, dio, vient du dioungo, 
qui veut dire « main » dans cette langue, tandis 
que, en wolof, (l main » se dit lokho, qui n'a aucune 
analogie avec dirom ; c'est done au poul que I'em- 
prunt a ^t6 fait. 

En s6r6re, au contraire, a main » se dit 6^, et 
hhtak « cinq » en provient 6videmment. 



- 72 - 

Les Wolofs et les S6r6res comptent ensuite comme 
les Pouls : « Cinq un, cinq deux, cinq trois, cinq 
quatre ». Les noms du nombre « dix i n'ont aucun 
rapport dans les trois langues : 

Poul. Wolof. S^r^re. 

sappOj fouk, kharbakhai. 

Nous avons dit plus haut ce que nous pensions 
de sappo. Quant a fouk, nous croyons qu'il vient du 
mot berb^re quUveut dire mains {fous), Khar-ba- 
khai est pluriel de ba, be^ et veut, par consequent, 
dire : les mains. 

Le nombre cc cent » vient dans les trois langues 
du berb^re-z^naga tomodh, 

Pou). Wolof. S^r6re. 

temederey temer, temed. 

Disons, en remarquant qu'ici encore timed devient 
Umer^ que ce changement si facile du d en r et r6- 
ciproquement nous ^tonne; ces deux consonnances 
ne paraissent avoir nulie ressemblance ni dans les 
sons produits, ni dans la mani^re dont les organes 
de la voix les produisent ; et pour tan t ce change- 
ment a aussi lieu dans la langue de la Nouvelle- 
Z61ande. 

Si nous comparons les noms de nombre poul k 
ceux des autres langues du Soudan occidental, nous 
reconnaitrons que le nombre cc quatre » a aussi Vn 
pour caract^ristique en malink6 oii il se dit nanij 



~ 73 - 

en sonink^ oU il se dit nakhato, en achanli ou il se 
dit ennung^ et en pongu^ du Gabon oil « quatre » 
se dit nai et c huit » nanai par redoublement. 

Nous ne pouvons ^num^rer tous les mots, en 
grand nombre, identiques ou analogues dans les 
trois langues; nous en passerons seulement quel- 
ques-uns en revue : 

« Pr6tre musulman » se dit en wolof sirign, Ge 
mot vient 6videmment du poul sem-hd, pluriel r^gu-^ 
lier de <t^m-o, m^me signification, d'oU il semble- 
rait r6sulter que Tid^e musulmane est venue aux 
Wolofs par Tinterm^diaire des Pouls. 

« Fusil » se dit en wolof fital, et en poul fetel; 
mais c'est en poul qu'est la racine de ce mot: c'est 
flddcy fitadi « frapper », d'oU fitel « chose qui 
frappe, fusil ». On se sert, en effet, du verbe fid-di 
pour dire « tirer un coup de fusil ». En wolof « frap- 
per », et par suite « tirer un coup de fusil, » se 
dit it; ce mot, du reste, n'est pas sans analogie 
avec fid; il ne s*en faut que d'un f initial. 

En poul, lamdS veut dire « r6gner » ; lavndo, plu- 
riel lambSy veut dire « roi ». Lam-Toro est le titre 
du chef du Toro k Gu6d6. En s6r^re, lam veut dire 
« h6riter », et laman est le titre des gouverneurs 
de cantons. Laquelle des deux langues a emprunt6 
ce radical h Tautre? Nous ne saurions le dire; mais 
nous pencherions k croire que le mot est s^r^re; 
les chefs des tribus poul pures portent le titre de 
ardo ; le chef de Tinvasion d6niank6, qui a conquis 
le Fouta s6n6galais, avait le titre de salHgud, Du 



~_ 74 — 

reste, I'idee meme de roi ne nous semble pas une 
idee poul ; ce peupie, pasteur, errant et tr^s-porte 
a Find^pendance, a du la prendre chez les noirs 
cultivateurs et portes k I'obeissance passive. 

Dans la comparaison de deux langues, il faut 
apprecier non seuleaient ieurs ressemblances , 
mats aussi Ieurs dissemblances. Nous avons dit 
que beaucoup de noms substantifs ou adjectifs wo- 
iofs 8t ser^res sont monosyllabiques, tandis que 
les noms et adjectifs poul sont polysyllabiques ; 
c'est que dans cette derniere langue, plus avan- 
ceCj les pronoms out ^te agglutinSs aux racines 
verbales. 

En wolof et en s^r^re, il y a des articles d^ter- 
minatifs qui se mettent apr^s le nom racine, mais 
en restent distincts. Ainsi, en wolof, pour dire « le 
li^vre », on dira, suivant la position de I'objet par 
rapport k celui qui parle, leng ba, leng bi, leng bou. 
Gelte particule determinative change sa consonne 
suivant celle du nom : ainsi, avec ndokh « eau », on 
^ira: ndokh ma^ ndokh mi^ ndokh mou; avec gour 
« homme » : gour ga, gour gui^ gour gou, etc. 11 y 
a des regies analogues en s6r6re. 

On voit combien dans ces langues le nom est pres 
de devenir polysyllabique, comme en poul, par Tag- 
glutination de ces d^terminatifs. 

Nous y trouvoas en ra^me temps des regies eu- 
phoniques de ehangements de consonnes comme 
en poul, quoique beaucoup plus restreintes. Mais 
nous a*y trouvons pas trace de la r^gle si remar- 



— 75 ~ 

quable des rimes entre les noms et les adjectifs, 
participeSj etc. 

Nous allons maintenant comparer les conjugai- 
sons: 

En poui, le verbe est distinct du nom et de Tad- 
jectif. En woiof et en ser^re, la distinction est moins 
compl^tement faite. Ainsi « fou » se dit en poul : 
kangado ; la termiaaison ado en a fait un nom ou 
adjectif verbal qui ne peut plus se conjuguer; en 
wolof et en s6r6re, adjectif, subtantif et verbe sont 
encore souvent confondus; ainsi, dof veut dire 
« fou » et se conjugue. Seulement il y a deja une 
nuance de distinction entre le verbe et radjeciif, 
quoiqu'ils soient repr^sent6s par le m6me mot : ils 
se copjuguent diff^remment ; pour le verbe « faire 
une folie » on dit, par exemple : dof na « il fait 
une folie », tandis que, avec Tadjectif, on dira : 
dof la « il est fou », mani^re d'etre habituelle.dans 
le dernier cas, acte dans le premier. 

La conjugaison se r6duisant presque aux pronoms 
personnels dans ces sortes de langues, c*est sur- 
tout ces pronoms qu*il faut comparer. En voici le 
tableau : 

Poul : min, mi, am. 
Je , moi , me , J Wolof : man, nay la, ma, 

S^rere : me, m, okhamm 

Poul : an, a, ma. 
Tu, te, toi, } Wolof : to, nga, la, 

Sdrere : atig, o, onkhe* 



- 76 -- 

Poul : o, kanko^ mo, on, ngtm, etc. 
lui, il, le, { "Wolot : mom, nij la, ko. 

S^r^re : ten, khe, an. 

{ Exclusif : min, ennin. 

XT \ ' \ Inclusif : en, enen, 

rs ous , ( 

Wolof : noun, nou, nanou, lanou, 
Sdrere : in, ain. 

Poul : nin, nen, on, 
Vous, { Wolof : ien, len, nguen, 
Serere : noun, anoun. 

Poul : be, kambe^ de, di, 
Eva., ils, les, { Wolof : niom, niou, naniou, laniou, 

Serere : oua, diden, den, an, ouan. 

Si Ton examine ce tableau, il semble que dans les 
trois langues m soil volontiers affects a la pre- 
miere personne du singulier et n ^ la deuxi^me per- 
sonne du pluriel; on dirait encore que d est afifect^ 
k la troisi^me personne du pluriel en poul et en s6- 
r^re: de, diy den, diden; ko veut dire « ce » en poul 
et en wolof. Mais pour tout le reste^ il y a confusion 
complete : ma qui veut dire « me » en wolof veut 
dire « te » en poul; o qui veut dire « il » en poul 
veut dire « tu » en s6r6re. II y a done peu de con- 
sequence k tirer de tout cela. Les conjugaisons ont 
bien une analogic g^nerale, parce qu'il s'agit de 
trois langues sans flexions ; mais il n'y a pas iden- 
tity dans Jes details. Le pronom se met avant le 
verbeen poul; quelquefois avant, quelquefois apr^s 
en wolof et en s^rfere. 

En ire le poul et le s^r^re, nous avons de com- 



— 77 — 

mun le renforcement dela consoiiiie initiale au plii- 
riel du verbe. 

Entre le poul et le wolof, nous avons de commun 
le conditionnel en e et le plus-que-parfait en on, 

Gette ierminaison en on est de mauvaise part 
dans les noms en wolof et en poul : « ennemi » se 
dit non en wolof et ganion en poul. Dans cette der- 
ni6re langue, oii « p^re » se dit haba, « oncle » 
(fr6re de p6re) se dit bapanlon, et ce mot est, par 
rapport k haba, I'analogue de notre mot « mar^tre », 
par rapport k « m^re ». Pourquoi Toncle (frfere de 
p6re et non pas fr^re de m6re qui se dit : kahu- 
rado) est-il vu en mauvaise part par son neveu? 
Parce que, chez les Soudaniens, les fr^res h^ritent 
du pouvoir et non les ills ; de 1^ r^sulte qu'il y a 
souvent rivalit^, hostility, allant jusqu'au crimCj 
entre Toncle et le neveu. 

II y a, en wolof et en s6r6re, des verbes d^riv^s, 
comme en poul; mais cela alien dans la plupart des 
langues ; d'ailleurs les regies de derivation et les 
conjugaisoDS des verbes n^gatifs ne sont pas les 
m^mes. 



Les animaux domestiques et quelques animaux 
sauvages ont des noms analogues en poul, en wolof 
et en s6r6re : « boeuf » se dit en poul naggue, en 
wolof na^, en s^r^venak. Nousretrouvons, du reste, 
le m6me nom en malink6 nguiey et en sonink6 na, 
c'est-Si-dire d^ns les principales langues du Soudan 



- 78 - 

occidental • Ge n*est pas par les Maures du Sahara 
que ces Soudaniens acquirent le boeut. D'abord Tes- 
p^ce n'est pas la mdme, pas plus que le nom. Le 
boeuf des Pouls est un z^bu k bosse, de grande 
tailte, avec des comes 6normes et un fanon qui 
pend tr6s-bas. 

Nous avons vu plus haul que le nom du cheval en 
poul, en wolof et en s6rfere venait du berb^re; il en 
est de m^me en mal'mk^, oti il s'appelle sou-koun" 
dou, et en sonink6, ou il s'appelle si. 

« Brebis » se dit en poul mhaloUf en s^r^re bal et 
en wolof {nkhar) ; « agneau » se dit en poul hortou^ 
en wolof mbeuriou et en s^r^re barmol. Ges mots 
sent fort semblables; ce sont des onomatopees, 
sauf le mot woKif nkhar^ qui TJent sans doute du 
berb&re-z6naga ^ti^rer « mouton ». Ce n*est pas non 
plus par les Maures que ces peuples connureni le 
mouton ; comme pour les boeufs, Tesp^ce n'est pas 
la m^me : leur mouton est un grand mouton k poll 
lisse, k longues jambes et k nez tr&8-busqu6y ce 
qui le rend tr^s-different du mouton de la Ber- 
b6rie. 

« Gh^vre » se dit en poul mbewa, pluriel bH; 
en wolpf beiy et s6r6re fa-mbL Ge sont encore des 
onomatop^es. Nous retrouvons dans le mot s^r^re 
notro initiale « fa ». Fa-mb^ r6pond k Texpresslon 
« le p^reb61ant ». 

« Sanglier » se dit en poul m&a&a, en wolof m6am, 
en s6r^re fam, 

(( £l^phant » se dit en poul niebi, en wolof niet, 



— 70 - 

en serere fa-yuik. En berbere-zenagu c< elephant ^) 
se dit igui; ce mot est peut-6tre le mot soudanien ; 
en touareg « elephant » se dit elou; en arabe c'est 
fit, £lou et fil ont peut-6tre une origine commune, 
le nom que les Libyens donnaieni k r616phant de 
Libye, race ^teinte depuis environ quinze cenU 
ans. 

« Ghameau ^ se dit en poul nguelobaf en wolof 
gueleniy en s6r6re nguelemb; ces mots viennent des 
mots djemel en arabe, euguim en berb^re-z^naga. 
G'est des Maures que les Soudaniens regurent le 
chameau. On dit que o'6taient les Arabes qui Ta- 
vaient introduit en Afrique ; cependant les Berb^res 
ont dans leur langue des centaines de mots relatifs 
au chameau qui ne viennent pas de Farabe. 

Pourquoi le cbameau k une bosse ne serait-il pas 
indigene en Afrique ? 

Chose singuli^re, les Wolofs appellent la girafe 
(( chameau sauvage » guelem ou all (chameau du 
desert); d6sert ne d^signant pas ici le Sahara, mais 
toute for6t, tout lieu inhabit^, Fexpression r^pond 
exactement & la n6tre : « chameau sauvage ». 

c Autrucbe 9 se dit en s6r^re bUy en poul ndao, 
en wolof bandioli; on dirait presque que le mot wo- 
lof est la reunion des deux autres, k moins qu'il 
ne Vienna du nom arabe du m&le de Tautruche, 
d^lim, 

M. d'Eichthal voit dans le mot poul ndao c au- 
trucbe i> le nandou d'Am^rique? En wolof, ndao 
veut dire : « jeune homme, jeune fllle, envoys Jt, 



- 80 - 

« Chat » se dit en poul oulloundou, et en wolof 
oundou, 

« Canard » se dit en poul kani, en wolof khankhel, 
et en s^r^re kanara. Ce sont 1^ des onomatop^es, 
et peut-6tre le mot s6r6re n'est-il m^me que le mot 
francais. 

En voil^ bien assez pour montrer les nombreux 
points de contact qui existent entre le poul, le wo- 
lof et le s6r^re. Quant aux langues malink^ et so- 
nink6, en tant que nous les connaissons, elles dilTi^- 
rent totalement du poul. 

N*y a-t-il eu qu*emprunts du s6rfere et du wolof 
au poul, ou bien y a-t-il origine commune entre ces 
trois langues ? Admettre cette derni^re hypoth^se, 
cela conduit k regarder la race poul comme une 
race africaine, voisine des ouolof-s6r6re, race inter- 
m^iaire entre ces noirs et les Berb^res. Cela con- 
duit k rid6e des Leucoethiopes de Ptoi6mSe au sud 
du S6guiet-el-Hamra. Et ce seraient eux qui au- 
raient 6t6 les premiers refoul^s vers le sud par les 
Berb^res et les Arabes. Dans la premiere hypo- 
th^se, au contraire, on resterait libre de faire venir 
les Pouls d'aussi loin qu'on le voudrait. En I'^tat de 
la question, nous n*oserions decider entre ces deux 
hypotheses. 

C'est une chose dont il faut continuer d'approfon- 
dir r^tude, et ce n'est que sur les lieux que cela 
pent se faire. 

La langue poul n'a, comme on a pu le voir, aucun 
rapport avec les langues s^mitiques; mais les 



- 81 - 

Pouls, en devenant musulmans, ont emprunt^ a 
Tarabe une foule de termes concernant la religion : 

Allah (( Dieu » {Allah), guinne « diable » (djin), 
alqouran « le Goran » (alqoran), tafsirou « pr^tre 
qui explique le Goran d {tafsir), agaman « le del » 
(el sma), micida « mosqu^e^ 6cole » (rnsid), al- 
dianna « le paradis « (el djenna), adouna « le 
monde j> (el denia), kef^o « infid^le » (kafir), anna- 
gara « Chretiens » (el nagara), salminde « saluer » 
(salemjy diamano « temps » (iman), alfadjiri a point 
du jour, une des heures de la pri^re » (el fedjer), 
soubaka <( matin » (sebahh), sadak a aumdne » 
(sdaqa), kalfoudou a chef » (khalifa), etc., etc. 

L'6criture ayant 6t6 apport^e aux Pouls avec I'is- 
1am, lis ont emprunt6 les mots: katt « papier » 
(karHh),daa « encrier » (douaia), kabarou ((nouvelles, 
histoire » (khebar), diabadS « r^.pondre » (djouab), etc. 

La justice et la religion se confondant chez les 
musulmans, les Pouls ont adopts quelques termes 
de droit arabe : wakilo « caution, administrateur » 
(oukil), etc., ainsi que des mots abstraits qui man- 
quaient dans leur langue: aqqile a intelligence » 
(adqel), ouciba « malheur » (ciba), etc. 

II ont conserve h pen pr^s leurs noms arabes aux 
objets qu'ils ont regus des Arabes : tamarc 
« dattes » (thnar), harir^ « soie » (harir), simmd 
« tabac k. priser » (chemma), sabounde « savon » 
(saboun), alkabere a ^triers » (el rekab), basalU 
« oignons » (begal), lambiri « ambre » (el am- 
beur), etc., etc. 

o. 



~ 82 - 

Enfin, ils out pris h Farabe les noms des [jours 
de la semaine : alet « dimanche » (el ahad)^ aliine 
(( iiindi » {el tani)^ ialaia « mardi » {el tlata), alarha 
« mercredi » {el arfea), alkami^a « jeudi » {al kha' 
mts), aldjiouma « vendredi » {el djemda), acet « sa- 
medi » {el sebt). 

On pourrait croire que !es Pouls ayant encore ^16 
plus en contact avec les Berb^res qu*avec les 
Arabes, ont au moins autant emprunt6 k ceux-1^ 
qn'h ceux-ci, d*autant plus que c'est surtout par 
des marabouts berb^res qu'ils ont 6t6 convertis. 
Mais les Berb^res eux-mdmes, en devenant musul- 
mans, avaient adopte tous les termes de religion 
arabe, et tout Berb^re qui se fait missionnaire n*est 
plus qu'un Arabe. Nous avons vu que les Pouls ont 
pris aux Berb^res le mot « cent » iemedere^ et le 
nom du cheval; nous pourrions trouver d'autres 
mots encore; mais, en somme la langue berb^re n'a 
exerc6 aucune influence sur la langue poul. 

Les Pouls de la S^n^gambie ont pris du frangais 
les noms plus ou moins alt^r^s de quelques objets 
que nous leur avons fait connaitre : bigne a vin », 
morgo « amorce », biakit « biscuit », migor « mou- 
choir », diluir « de Thuile », bo'iet « boUe », kanar 
« cadenas », etc., etc. 

Nous donnons ci-aprfesun recueilde cent phrases 
en poul du fouta s6n6galais. Cela permettra d'ap- 
pr^cier la physionomie de la langue et de constater 
rapplication des regies que nous avons donn^es et 
qui, du reste, ont 6t6 d^duites par nous de Texa- 



— 83 - 

men de ces phrases et d'une centaine d'autres en- 
core que nous ne croyons pas utile de publier. 
Apr^s les phrases, nous donnons un vocabulaire 
d'environ quinze cents mots; c'est le vocabulaire 
que nous avons publie, en i860, dans VAnnuaire du 
Senegal et dependances, mais nous y avons fait beau- 
coup de corrections. 

Ces documents permettront certainement k toute 
personne voulant voyager dans le Soudan d'acqu6- 
rir une oonnaissanoe pratique suffisante de la langue 
des conqu^rants de cette vaste, riche et intSres- 
sante contr^e. 



PHRASES 



Les Maures sont entr^s dans le Gadiaga.; ils ont 
d^moli le lata (mur d*enceinte) de Makhana at tu6 
tous les habitants. 



Ta jument est belle ; si tu veux me la vendre, je 
t'en donnerai cinquante pieces de guin^e et un fusil 
h deux coups. 



La pirogue a diavir^; souUens-moi sur I'eau. 



PHRASES 



Sapalbe nati e Gadiaga, be keli taia 
Maures entr^rent dans le Gadiaga ; ils cass^reni tata 

Makhana be mbari mbe fop, 
Makana et tu^rent gens tons. 

Nati J aoriste du verbe nat-de, entrer ; heli, plunel aoriste 
de hel'de, casser ; mbari, pluriel aoriste de war-de, tuer. 

Ndiarlau ma modjiou; $'ada hidi iae-de, mi 
Jument ta belle; si tu veux vendre, je 

rokkou ma sollegui tiapande dm e fitel 

donne toi pieces de guin6e dizaines cinq et fusil 

koundoudS didi. 
bouches deux. 

Hidi, aoriste du verbe hid-de, vouloir; rokkou, futur du 
verbe rokkou-de, donner. 



Lotchiol iwi; diagram e doou 
Pirogue chavira;soutiens-moisur haul eau. 

Iwi, aoriste du verbe iou-de, chavirer ; di aci, im peratif de 
diag^de, soutenir. ^ 



— 86 — 

L'eau est chaude, ne crains rien ; ne viens pas par 
ici, il y a beaucoup de vase. 



Ne me trompe pas ; nous ferons ce que tu voudras. 



Le soleil brCde; je sue; je meurs de soif. 



Les gens de M^dine ont battu la cavalerie de 
Sambala. 



Comment vonl voire femme et vos enf^nts? 



- 87 



\ I <. 



Ndiiam owit, m-ta houl; wa-ta har do, 
Eau chaude, ne crains; ne viens ici, 

lopal in hevu 
vase voil^ heaucoup. 

Wa-ta^ imp6ratif negatif de waou-de^ pouvoir ; houl, im- 
peratif de houUde, avoir peur; har, imp^ralif de har-de, 
venir. 



4a fount am; mamin wad kou a 
Ne trompe moi ; nous ferohs ce que tu 

nguidda, 
voudras. 

Wa-ta, imp^ratif negatif de waou-ddy pouvoir; founts fU- 
tur du verbe fountou-de, tromper; wad^ futur du verba 
ivad'de, faire ; nguidda, pluriel fulur de hid-de, vouloir. 

Nague ouli; mi wargni; domka^ wari k oam, 
Soleir chaud; je sue; soif tue ce moi. 

Wargni, aoriste de wargnou-de, suer ; wari, aoriste de 
ivar'de, tuer. 

Imbe Madina be kavi poutchi 

Les gens M6dine ils ont 616 plus forts que chevaux 

Sambala, 
Sambala. 

Kawi, pluriel aomta de waou^de, pouvoir. 

No debbo ma wadi e bicogne ma? 
Comment femme ta fait et petits enfants tes? 

Wadi, aoriste de wad-de, faire. 



- 88 - 
Veux-tu rester jusqu'k demain matin? — Non. 



Va en paix ! 



Venez ; ne craignez rien ; nous ne vous ferons pas 
de mal. 



Appelle le maitre de cetle case ; appelle fort. 



Gheikh Ahmadou a dit au chef de Dagana : Donne- 
moi du lait eida mil, ou je brtUe ton village. 



- 89 -^ 

Ada hidi dioda-dS at soubaka (de I'arabe sehah) 
Tu veux Tester ici matin 

diangof —Ala. 
demain? — Non. 

Uidij aoriste du verbe hid-de, vouloir. 

la e diam t 
Va avec paix ! 

la^ imperatif du verbe io-de', aller. 

0», nq^rij wa-ta koule hounde ; min ^ 
Vous, venez; ne craignez pas chose; nous 

ngagna-ta on. 
ferons mal pas vous. 

Wa-ta^ imperatif n^gatifdu verbe waou-de^ pouvoir \ koule. 
imperatif pluriel du verbe houl-de, avoir peur; ngagna-ta, \ 
forme negative du futur du verbe gagn-de^ faire mal {gn 
mouill^). 

Notdou diom soundau ndou; notdou nofevi. 
Appelle maitre case^ cette; appelle fort. 

NotdoUy imperatif de notdoti'de, appeler. 

Ahmadou sekou wi kalifa^ Dagana: ToU-dm jc\ 
Ahmadou cheikh adit 'chef Dagana: Donne-moi 

koqam e jjomri, oualla mi soutna ouro-ma. 
lait et mil, ou je br(!ilerai village ton. 

Wi, aoriste du verbe wi'de, dire ; tott pour tottou, impe- 



- 90 - 



S'ils ne nous regoivent pas dans leur village, le 
roi du Kaarta les punira. 



Cette ann6e, la terre est tr6s-s6che ; il n'y a pas 
d'arachides ni de mil. 



Cette jeune personne est-elle ta fille? 



Qui ; ellB va se marier dans un mois. 



Ma fille ain^e est marlde depuis trois ans *, elle a 
deux enfants. 



- 91 - 

rsiiii de toUou-dey dormer; wi «owma, futar de soMm-d<?, 
briiler. *"' 

So be ieddin-ali amen 6 save, lamdo 
Si ils accueil'ent pas nous^ dans village, le roi 

Kaaria ft be. 

Kaarta punira eux. 

Teddin-alij aoriste n^gatif de teddin-de^ accueilUr ; /?, fii- 
tiir du verbe fi-de^ frapper, punir. 

llcka, le'idi iori nofevi; guerte e 
Gette annee, terre est s^che beaucoup ; arachides et 

gaouH ala, 
mil pas. 

loHj aoriste du verbe ior-de, ^tre sec. 

Souka debbo o ko bi-af 
Jeune femme cette elle enfant ton ? 

Bi-a, abreviation pour biddo ma, 

Eio; doe leouroti^ mo red. 
Oui; (?) lune elle se mariera. 

Rece, conditionnel futur de reside, se marier. 

Af am dehbo regama doubi taii; & 

A?ii6 mon femelle 6tant marine ans trois ; elle 

dagni bibbe dido, 
^a enfants deux. 

Re^amaj jparticipejpr^sent de res-de, se marier; dagni y 
Qonsieliii \eThe dagnenie, avoir. 



-^ 



- 92 - 
Entre ; tu boiras du lait. Veux-tu diner avec nous? 



Je suis blesse d'une balle dans le ventre et d'un 
coup de lance dans Toeil. 



Portez-moi 1&. Merci. Maintenant, allez vous 
battre. 



Qui t'a dit que les Bambara ont attaqu6 le Ka- 
m6ra ? 



- 93 - 

Nat; har iar kogam. A hida hirtida- 
Entre ; viens bois lait. Tu veux diner 

de amen ? 
avec nous? 

Nat, imperatif de nat-de, entrer; hai\ imperatifde har-de^ 
venir ; iar, imperatif de iar-de, boire ; hida, futur de hid-de, 
vouloir; hirtida-de, diner avec, forme derivee de hirta-de, 
diner. 

Be pidi k-am i redou 

lis frapperent d'une balie ce moi dans ventre 

e mbangou e itere, "TI^ 

et lance dans oeil.^ 

Pldly pluriel aoriste de fi-de, frapper, et specialement 
blesser avec uiie arme 4 feu. 

Nave k-am da. Adiara mon. ^^ioni ndiee 

Portez ce moi 1^. Merci a vous. Maintenant allez 

kabe, — .*«r..«,.v 
combattez . 

Nave, 2e pers. plur. imperatifde naou-de, porter; ndiee, 
2^ pers. plur. imperatifde ia-de, aller; kabe, 2« pers. plur. 
imperatif de hab-de, combattre. 

Bo wi ma Bambarakobe djiani e 
Qui dit toi les Bambara sont Lomb6s sur 

Kamera ? 
le Kamera? 

Wi, aoriste du verba wi-de, dire; djiani, pluriel aoriste du 
verbe iati-de, tomber, tomber sur. 



— 94 — 



G'est un Sarrakhol6 qui vient de Podor; il a ren- 
contre k Or6fond6 des Maures que le lui ont dit. 



Malik fait la guerre k tout le Pouta; il le ruine. 



Les Toucouleurs sont r^unis k Sald6 ; I'almamy 
les commande; ils sont tous arm^s de fusils. 



lis ont pris douze captifs et trois cents bcseufs. 



-- 95 - 

Sarrakoulle ina ivi Poddor; 

Sarrakhole voil^ que il vient de Poddor ; 

ebe kaouri e Sapalbe to Orefonde; kamhe 

ils se sont rencontres etMaures h Orefonde; eux 

kali mo. 
dirent lui. 

Ivi^ aoriste du verbe iou-de, veiiir de; kaouri, pluriel 
aoriste du verbe haourou-ddy se rencontrer; kali, pluriel 
aoriste du verbe hal-dc, dire. 

Maliki inani haba e Fouta fop; 

Malik vcilk que il guerroie avec Fouta lout ; 

ombo toskina be. 

il ruine eux. 

Haba, futur de hab-de, faire la guerre ; toskina, futur de 
toskin-de, rendre pauvre. 

Al Poular denti to Salde; almamy 

Les Toucouleurs se sont r^unis a Sald6; ralmamy 

ardi; kambe fop ^be ndiogui petaladji. 

command e ; eux tous ils posBMent fusils. 

'jJeiiti, pluriel aoriste du verbe rendin-de, se reunir; ardi^ 
aoriste du verbe ardhi'de^ commander; ndiogui^ aoriste - 
pluriel du verbe diog-de^ posseder. 

Bd ngaddi diabe sappo e dido kagne 
lis ont pris esclaves dix et deux at de plus 

temede tati nahL 
centaines trois boeufs. 

Ngaddi, pluriel aoriste du verbe voad-de^ fair^. 



— 96 - 
Dis-lui qu'il vienne me voir demain. 



Sa fille sail le wolof comme une personne de Saint- 
Louis. 



Vous autres blancs, vous avez voire paradis sur 
terre. 



Eh! rhomme, viens ici ; ouvre la porte; entre. 



Ce n'est pas le moment ; vous parlerez de cela 
une autre fois. 



- 97 " 

Wi bo har, o dieo mi diango. 
Dis lui ii viendra, il visitera moi demain. 

Wi^ irnperatif du verbe wi-de^ parler; har, futur de har'de, 
venir; dieo^ futur de dico-de, visiter. 

Bii'ko debbo nani Hear ono 

Enfant son femelle parle langue wolof comme 

Ndaranke, 
habitant de Ndar. 

Bii'ko, pour biddo-ko^ enfant son ; nani, aoriste de nan-Ue, 
parler une langue. 

Onon toubak, on dagni aldianna mon e 
Vous blancs, vous avez paradis votre sur 

adonna. 
terre. 

Dagni, aoriste du verbe dagn-de, avoir; aldianna, de 
I'arabe el djenna ; adounay de I'arabe denia. 

Ei! gorko, har gat; ouddid dambougal. 
Eh! homme, viens ici; ouvre porte. 

Har, irnperatif du verbe har-de, venir; ouddid, imp^ratif 
de ouddid'de, ouvrir. 

Won^a dioni; saa goddo kala. 

Est pas maintenant; moment autre vous parlerez. 

Won-a, verbe won-de, ^tre, pris n^gativement; saa, mot 
arabe; kala, pluriel futur du verbe hal-de, parler. 

6 



- 98 - 

Dans combien de jours les navires de Galam re- 
viendront-ils k Saint-Louis ? 



Tu refuses de nous laisser prendre die T^a^ h ton 
puils; que Dieu te punisse. 



Donne-nous vingt hommes pour nous conduire k 
la Falem6. 



Tu'^ais qu'aprjt una longu^ route h faire, ja pp 
puis pas emporter beaucoup de marchandises, 
parce qu'il faut porter des vivres. 



--^ 99 — 

Lnde Ngalam ol balde ndietlo 

Navires Galam . quoi jcurs ils reviendront 

Ndar f 
Saint-Louis ? 

Lade^ pluriel de Idna, navire; ndietto, pluriel Muf de 
dietta-de^ arriver. 

A adi min diog-de ndiiam e bondou 
Tu refuses nous prendre eau k puits 

ma ; lalla fii, 

ton; Dieu qu'il punisse. 

Adi, aoriste du verbe ao?-rfe', refuser; fie, subjonctif de 
fi'de, frapper, punir. 

Toitou amen imbe nogas be nawa min 

Donne nous gens vingt ils conduiront nous 

Falemme, 
Faleme. 

Tottou, imp^ratif de tottou-def procurer ; nawa^ futur de 
naoti'de, conduire. 

Ada andi sou mbede iaa lawol woddi, mi 
Tu sais. si je vais route longue, je 

waou-a naou'de diaoudi evi. 

Deux pas 3 emporter marohandises beaueoup, 

sabou mbedemen nawa diobari, 
Darce que nous portons vivres. 

Andi^ aoriste du verbe andou-de, savoir; iaa, futur du 
erbe ia-de, aller; nawa, futur du verbe naou-de, porter. 



- 100 - 
Reposons-nous a I'ombre de ce gonatier. 



On compte dix journ6es de Bakel au Tagant. La 
route est sCire; mais il y a beaucoup de marigots k 
passer. 

Dis k ces gems que s'ils nous suivent, nous tire- 
rons sur eux. 



Je n'ai pas ferm6 I'oeil de la nuit ; les moustiques 
ne m'ont pas laiss6 un instant tranquille. 



Levez-vous; il ne pleuvra plus; nous pouvons 
partir. 



- 101 - 

Pcftoden e broubri gaoudi ki. 
Reposons-nous a ombre gonatier ce. 

Poftoden, pluriel imperatif de foftou-dey se reposer. 

Balde sappo akkounde Bakel e Tagant, Lawol 
Jours dix entre Bakel et Tagant. Route 

ko diam, id iialli nekevi. 

cela paix, mais marigots nombreux. 

Wi imbe be : so be ndeve amen, min pella 
Dis gens ces si ils suivent nous, nous tirerons 

be. 
eux. 

Wi, imperatif de tvi-de^ dire ; ndeve, conditionnel dereou- 
de, suivre; pella, pluriel futur de fella-de, abreviation 
pour fetella-de, tirer un coup de fusil, de fetel, fusil, qui 
vient lui-m^me de fid-de, frapper. 

Mi moub-ali Here hmkil booudi 

Je fermai pas oeil hier (cette nuit) ; moustiques 

gatchi-ali k-am sua goto. 

laiss^rent pas ce moi moment un seul. 

Monb-ali, aoriste negatif de mmib-de, fermer; gatchi- 
ali, aoriste pluriel negatif de hatchiou-de, laisser. 

Oumme; tobata-ta; mbedemia bavi 

Levez-vous; pleuvrapas; nous pouvonis 

iade, 
partir. 

Oumme, pluriel imperatif de oum-'de, se lever; toba-ta, 

G. 



!0J ^ 



Yous ne pourrez pas arriver k Segou avant 1^ Sai- 
son des pluies. 

Tiens, voilk du tabac. 



Fais-moi traverser ce marigot dans la pirogue; 
je te donnerd une charge de poudre. 



J'ai tr^s-faim ; j6 ti'ai pas dih6 hier au sdii". 



Asseyez-vous ; j'ai tu6 pour vous un mouion. 



— 103 — 

futur negalif de tob-de^ pleuvoir; bavij pluriel aoriste de 
wdoU'di^^ pouvdir. 

On baou-a iotla-de Segou hade tobde. 
Vous pourrez pas arriver Segou avant pl3uvoir.' j 

Baou-a, futur negatif de waou-de, pouvoir. 

Ndax simme inani, 

Tiens, tabac voila. 

Loumbin-am tiangoul ngoul e lotchiol 
Fais passer moi marigot '~ce dans pirogue 

ma; mami rekki fiandi tiondi, 
ta; je donnerai coup poudre. 

Loumbin, imp^ralif du verbe derive loumbin-de, faire 
traverser; rokke, futur conditionnel de rokkou-de^ donner; 
flande, substartif derive de fi-dej frapper, tirer un coup de 
fusil. 

Mi odjiama novefi; mi hirtaki 

Moi tiyant faim beauboUp; je ai dln^ pm efiedre 
hanki. 
hier. 

Odjiama, parlicipe present de odjie-de, avoir faim ; hir- 
taki, coniDOse de aki, pas encore, et de hirti-de^ diner. De 
la aussi hii vida-de^ diner avec, et hirande^ le diner 

Diodio; mi war ani ma ndiaoudi. 

Assieds-toi ; je tuai pour toi mouton. 

Diodio^ irnp^ratif de dioda-de, s'asseoir ; war, aoriste du 



— 104 — 

Nous sommes trop nombreux dans cette pirogue; 
Teau y entre ; pagaie fort. 



Ges Malink6, que viennent-ils faire? — lis vien- 
nent vendre deTor. 



Ne vois-tu pas cette perdrix ? Tire! La perdrix est 
tomb^e ; cours la chercher. 



Les marabouts 6crivent le z6naga en caract^res 
arabes. 



Apprends-moi le poul ; je t'apprendrai le frangais. 



— 105 — 

Men kevi nofevi e lotchiol ngol; ndiiam 
Nous nombreux trop dans pirogue cette ; eau 

ina ^"^^^^^^^^^^^^--^nat tonder; aomou r,ofem. 

voilk que elle entre dedans; rame fort. 

Nat, aoriste du verbe nat-dr^ entrer: aouiou, irnperatifde 
aouioii-de, ramer, 

Malinko he, ko be ngari wad-de ? — Be 
Malinke ces, quoi lis viennent faire? — lis 

if^gari iae-de kangue, 
viennent vendre or. 

Ngari, pluriel aoriste de har-dd, venir. 

A i-ali guerlal ngal? Fi! Guerlal 

Tu vois pas perdrix cette? Tire! Perdrix 

iani; dog; diabtou, 
tomba; cours; prends. 

I-ali, aoriste negatif de ii-de, voir; /t, imperatif de fi-dc, 
frapper, tirer; iani, aoriste de ian-de^ tomber; dog, impera- 
tif de dog-de, courir; diabtou, imperatif de dia6^ow-c?e, pren- 
dre. 

Serenbe ino vinda bolle sou- 

Marabouts voil^ que ils ecrivent langage des 
naguebe e bindou sapato. 
Zenaga avec ecriture arabe. 

Vinda, futur de vindou-de, ecrire. 

Ekkin-am bolle foulbe ; mami ekkine 
Apprends-moi langage des Pouls ; je enseignerai 

toubakoguie, 
langage des blancs. 

Ekkin, imperatif de ekkin-de, enseigner ; ekkine, futur 
conditionnel du meme verbe. 



— 106 - 

Nous avons une forte fi^vre; laissez-nous passer 
la nuit dans votre case. 



Nous leur donnerons cinq pieces de guinee lors- 
que nous serons arrives. 



Si Ton te demande de mes nouvelles, dis que je 
suis malade. 



Tu dernandes trop; je te dis que je ne veux pas. 



- 107 - 

Mia paoni nnfevi; hatchiou amen 

Nous avons la fi^vre fort ; laisse nous 

min lelo e galle ma. 

nous passerons la nuit dans case ta. 

PaoMi, p] Uriel aoriste du verbe faon-de, avoir la fievre ; 
hatchiou, pluriel imperatif de hatchiou -de, laisser ; lelo, 
futur du verbe lela-de, passer la nuit. Ce verbe vient sans 
doute de I'arabe lil^ nuit. 

Mamin tottou be solUgui dioi 

Nous donnerons k eux pieccj de guinee cinq 

so min ndiottima, 
si nous arrivant. 

Tottoiiy futur du verbe tottoii-de, donner a; ndiottima, 
participe present de diotti-de, arriver. 

So he lamdi ma k-am, bia mi 

Si lis interrogent toi ce moi, tu diras je 

sell-alt. 
porte bien pas. 

Lamdi, aoriste du verbe lam-de, interroger ; bia, futur du 
verbe wi-de, dire ; sell-ali^ aoriste negatif de sel-de, se bien 
porter. 

A niaguema nofevi ; mi wii ma mi 
Toi demandant trop ; je dis toi je 

hid-a. 
veux pas. 

A'^iagwema^ participe present de niaga~de, demander ; wii, 
aoriste du verbe wi-de^ dire; hid-a. forme negative du verbe 
hid'-de, vouloir. 



— d08 — 

Donne-moi deux chameaux el deux hommes; moi 
je monterai sur un boeui' porleur. 



Si nous n'avons pas de pirogue, nous traverserons 
la riviere a la nage. 



Nous avons froid ; allumez-nous du feu, pour que 
nous nous chauffions. 



Tu ne dois pas laisser voler le bien de tes h6les. 



Je te recompenserai bien k Podor. 



— 109 — 

Tott-atn guelodi didi e imhe dido; min 
Donne-moi chameaux deux et gens deux; moi 

mi waddo e tiori. 

je monterai sur boeuf porteur. 

Tott, imperatif du verbe tottou-de, procurer; waddOy fu- 
tiir du verbe wadda-de^ monter a cheval. 

Sou min g-ala lotchiol, min loumbo maio 
Si nous pas pirogue, nous nagerons riviSre 
ngo. i/z^iki'^ 

cette. 

Loumbo, futur du verbe loumba-dc, nager. 

Min ndiangama; oub ana min^diahingolf 
Nous ayantfroid; allume pour noiis^ feu, 

min ito. 

nous nous chaufferons. 

Oub J imperatif du verbe oiibou'de^ allumer; itOy futur du 
verbe ita-de, se chauffer. 

A fot-ali hatchioU'de be ngouddia kodo 
Tu dels pas lalsser ils voleront quelqu'un 

ma. 
tien. 

Fot-ali, aoriste negatif de fot-de^ devoir; ngouddia, plu- 
riel futur de houddiou-de, voler. 

Mami iene nofevi to Poddor, 

Je recompenserai beaucoup h Podor. 

Iene, futur conditioniiel de ien^de. recompenser. 

7 



-^ ilO — 

Tirons la pirogue k terre; nous nous prom^ne- 
rons. 



Tu as manqu6 cette gazelle. Ton fusil est bon ; 
mais tu ne tires pas bien. 



Ge cheval ne marche pas vite; 11 ne me pklt 
pas. 



Qu0l est ce Maure qui cause avec ton p^re ? 



C'est un douaich, un brave homme ; il est n(ion 
ami. 



— ill — 

Poden lotchiol to doou; ndjieloden. 

Tirons pirogue en haul ; nous nous prom^nerons. 

Podeyi, pluriel imperatif de fod-de, tirer a soi; ndjieloden^ 
pluriel irap^ralif de ila-de, se promener. 

A fid-ali lella ha, Fetel ma ko modjios 

Tu frappas pas biche cette. Fusil ton lui bon; 

eci a fia-ta. 

mais tu frapperas pas (n'atteins pas). 

Fid-ali^ aoriste negatif de fid-de, frapper, tirer; /ia-^a, fu- 
tur negatif dii meme verbe. 

Pouttiou ngou waou-a ia-de nofevi; vel-ali 
Ghevai ~ ce peut pas marcher fort ; il plait pas 

ko am, 
ce moi. 

Waoii-a, forme negative de waon-dej pouvoir ; vel-aliy 
aoriste negatif de vel-de, plaire. 

Tiappato o mbo ieota bam-ma bo wonif 
Maure ce qui cause avec p6re ton qui il est? 

Ieota, aoriste de ieoia-de, causer avec ; tvonij aoriste de 
woYi'dCj etre. 

Goto idols, ko gorko modjio; o woni 

QueTqa'un douaich, lui homme bon ; il est 

sell am. 
ami man. 



— 112 — 
Je n'ai plus ni poudre ni plomb. 



Aujourd'hui tu as une forte fi^vre; tiens, oe soir, 
tu prendras cela. 



De quel pays es-tu ? Quel kge as-tu? 



Comment vas-tu? Ou vas-tu? 



Comment cela se dit-il en toucouleur? 



Dis h ton domegtique de porter cette lettre de 
suite. 



— 113 - 

Mi ala iiondi e polom. 
Moi pas poudre et plomb. 

Polom, mot fran^ais estropid. 

Hande a faoni nofevi; nda, sou hiri 
Aujourd'hui tu as fi^vre fort; tiens, si il fait soir 

bama doum. 
tu prendras cela. 

Faoni, aoriste de faon-de., avoir la fievre ; hiri^ aoriste de 
hir-de, faire soir ; 6ama, futur de bam-de, prendre. 

Holi IJidJL ndjieda ? Hoi doubi ndagne da ? 
Quel pays tu viens ? Quoi ans tu as ? 

Ndjie, du verbe ia-de, aller, s'en ailer ; ndagne, du verbe 
dagne-de, avoir; da, particule interrogative, 

Honon badda? Hoi ndjia taf 
Comment tu fais ? OU tu vas ? 

Badda, present de ouad-de, faire; ndjia, present de ia-de, 
aller ; ta, particule interrogative. 

Honon doum viete e poular? 
Comment cela serait dit en toucouleur? 

Viete, conditionnel de bieta-de, 6tre dit. 

Hal beukkenek ma nawo talkorou dionu 
Dis domestique ton il portera lettre de suite. 

Hal, imperatif de haUde, parler; nawo, futur de naou-de, 
conduire, porter. ^ 



— 114 - 

Dis ce que tu veux ; je le ferai volontiers. 



lis ont envoys dix cavaliers povir tomber sur 
nous. 



Je vais me coucher un moment pour me reposer. 



Tiens, prends ; tu me feras plaisir. 



Tout le monde l9 salt. 



- H5 - 

Hal koiL a ngiiidda ; mami wadene doum hernde 
Dis ce que tu veux ; je ferai cela coeur 

lamde. 
content. 

Hal, imperatif de hal-de, parler ; nguiddaj present de hid'de 
voiiloir ; wadetie, futur conditionnel de wad-de, faire. 

Be neli wadolobe sappo mhela be ndiana 
lis envoy&ent cavaliers dix pour que ils tombent 

doou amin. r 
sur nous. 

Neli, aoristedu verbe nel-de, envoyer; vadotobe, plurielde 
ivadotoivo, nom verbal de wadda-de, monter a cheval. 

Mbede lelo saa mbela mi fofta. 

Je me coucherai moment pour que je me repose. 

Lelo, futur de lela-de, se coucher ; fofta, futur de foftou- 
de, se reposer. 

Nda, diabtou; ^jj^bada ko veli mt. ■:^; 
f iens, prends ; tu feras ce que il plait moi. 

Diabtou, imperatif de diabtou-de, prendre ; mbada, futur 
de wad-de, faire ; veli, aoriste de vel-de, plaire. 

Imbe fop ngandi. 
Gens tous savent. 

Ngandi, pluriel aoriste de han-d^, savoir. 



- 116 — 
lis ont paye la coutume (le droit). 



Comment t'appelles-tu? Comment s'appelle-t-il 



Je ne suis pas content de cette affaire. 



Oti est all6 B61al? 



Va-t-il revenir ? 



Montre-moi la route de S6nou-D6bou. 



J*ai faim. J*ai soif. 



Be ndiobi kofoungal. 
lis payerent coutume. 

Ndiohi, pluriel aoriste de ioh-dCy payer; ko-foungaly de- 
faoun-dey exiger (ce qu'on exige). 

Mou mhlete? No vietef 

Comment toi tu es dit? Comment lui ilestdit? 

Mbiete, viete, conditionnel de hieta-dS, Mre dit, forme de- 
rivee de bi-de, ivi-de, dire. 

3ft ala bele e o sokla. 
Moi pas colntent de cette affaire. 

Bele^ de vel-de, plaire. 

Hol Belal iei? 

0x1 Belal est alle? 

Iei, pour iai^ aoriste de ia-de, aller. 

Mo ia wartou-de ? 
II va revenir ? 

/a, futur de ia-de, aller. 

Hal am lavool Senou-Debou. 
Indique-moi route Senou-D^bou. 

Hol, imp6ratif de holloU'dSy indiquer. Hol est la parti- 
cule interrogative. 

Mi eydi. Mi domdi. 
Je ai faim, Je ai soif. 

Eydi, pour odjeydi, de odjey-de, avoir faim ; domdi, ao- 
riste de domdou'de, avoir soif. 

7. 



- 118 - 

La foudre est tomb^e sur celte case ; elle a tue un 
enfant. 



L^almamy du Bondou m'emp^chera de partir. 



Le soir, il y a beaucoiip d'^trangers dans le vil- 
lage. 



fiveillez-vous ; partez de suite. 



Que dit-il? — II dit qu*ll n*y a pas d'eau sur cette 
route* 



lis demanrtont la paix. 



- 119 -- 

Dirango iane galle o; wari-don 

Tonnerre lomba sur case cette; il tua 

tioukalel. 
enfant. 

lane J iani, aoriste de ian-de, tomber ; twaW, aoriste de 
tvar-de, tuer. La termiiiaison on exprime la reprobation. 

Almamy Bondou ina ada mi ia-de. 

Alrnamy Bondou voil^ que il empeche moi partir. 

Ada, present de ad-de, empecher. 

Kikedo arbe ina keve ouro e. 
Le soir etrangers voila beaucoup village dans. 

Kihddo, le soir; on dit aussi sou hiri; kedo et hiri ont la 
meme racine^ Vr et Vh se changeant, d'apr^sles regies, etk d 
et en k; arbe, les arrivants, de ar-die, arriver. 

Pine; iade ioni, 
fiveille-toi ; partir de suite. 

Pirn, imp^ratif de pn-de, s'eveiller. 

Ko wi? — Owi ndiiam ala i law&l ngol* 

Quoi il dit? — II dit eau pas dans route cette. 

Wi, aoriste de w?i-c?e, bi-de, dire. 

Ebe lamdo diam. 
lis demandent paux. 

Lamdo J de lamda-de^ demand er. 



— 420 ^- 

Vous savez que nous avons une longue route au- 
jourd'hui. 



Faut-il donner k ce chef ce qu'il me demande? 



Cela me fait beaucoup de peine. 



II y a trois jours que je ne suis pas sort! de ma 
maison. 



Je n'ai rien entendu dire. 



Guibi est-il mari6 ? 



Sa fille n'a pas d*enfant. 



— 121 — 

Odon ngandi min dagnie lawol diouttoungol hande. 
Vous savez nous avons route longue aujourd'hui. 

Ngandi, pluriel aoriste de han-de, savoir; (kignWy futur 
conditionnel de dagne-de, avoir. 

Mi totta kalifa o ko niagui mi ' 
Je donnerai k chef ce ce que il demande moi 
ko? 
cela ? 

Totta, futur de tottou-de, donner; aiagiii, aoriste de ni- 
aga-de^ demander un cadeau. 

Doum_ meiti k-am nofevi. 

Gela fait peine k ce moi beaucoup. 

Mettif aoriste de mettin-de^ chagriner, faire mai. 

Balde tati mi ialt-ani galla. - 

Jours trois je sortis pas de maison. 

lalt-aniy aoriste negatif de ialtou'de^ sortir. 

Me an-ali hounde. 
Je sals pas chose (rien). 
An-ali, aoriste negatif de an-de, savoir. 

Guihi red debbof 
Guibi epousa femmo? 
Red, aoriste de res-de, epouser. 

Bii ko debbo guibin-ali. 
Enfant son femelle enfanta pas. 

Bii-hOj abr^viation pour biddo ko; guibin-ali, aoriste ne- 
gatif de guibin-de, enfanter. 



- 122 — 

Qui es-lu ? — Uri doualfch arrlv^ hier. 



Si je lui pr^te trois pieces de cinq francs, me les 
rendra-t-il ? 



Qu'est-ce qu'il y a? II faut que je parte de suite. 



Les gens de Saint-Louis ont cultiv6 Tile de Diom- 
bord tout emigre. 



Voil^ de I'eau ; lave-toi les mains. 



Tous les gens du village sent p^oheurs. 



Qui t'a envoys, ^ mot ? 



" " - -^ ^i/wWWV W Vi^ 



- 123 — 

Bo woni anf —• Goto idoU diettido hanki. 
Qui tu es toi ? — Qudiqu'un douaich arrive hier. 

Woni, aoriste de won-de^ etre; diettido, participe de 
dietta-de, arriver. 

So mi niamli mho boudi tati, mo iob am ? 
Si je pr^te a lui gourdes trois, il rendra k moi ? 

Niamli, aoriste de niamla-di^ prdter ; ioh^ futur de iob-di, 
payer. 

Oko woni? Medo foti ia-de dioni 
Quoi est? Je dois partir de'suTEeT 

Wonij aoriste de won-de, etr(3 ; foti^ aoriste de fot-di, devoir. 

Imbe Ndar demi Diombor fop. 

Gens Saint-Louis cuUTvSrent ile de Diombor toute. 

Demi, pluriel aoriste de rem-de^ cultiver. 



Ndiiam inani; sod diomgo ma. 
Eau voila ; lave main ta. 

Sodt imp^ratif de sodrde, laver. 

Imbe sarebe fop ko soubalbe. t^Jt- 

Gens viilage tous cela p^cheurs. 

Eol bo Ml ma e man ? ^ ? 
Quel lui envoya toi ^ moi? 

"Nely aoriste de neUde, en%^'«?er. 



\- 



A i 



VOCABULAIRE FRANCAIS-POUL 



Observation pri1:limtnaire. — On a cherche a repr^sen- 
ter, autant que possible, les sons par des letlres et des syl- 
labes fran^aises conservant leur valeur ordinaire. 

Toutes les lettres doivent se prononcer : ainsi, prononcez 
1")' final dans feer, le t final dans sont, le g final dans sang. 

Vn final n'est jamais nasal. 

Le dj et le tch doivent se prononcer tres-legerement, 
comme en italien le g dans giorno et le c dans civita. 

Gu devant e et i n'indique que le son du gr dur, du T 
grec, 

Gn devant e et i est toujours notre n mouille. 

La diphthongue ao doit se prononcer en une seule emission 
de voix. 

Ay, ey, oy se prononcent comme les diphthongues de 
pailley aheille, et du mot anglais hoy. 

Les mots precedes d'un * sont ceux qui ont 6t6 ajout6s 
par le doctear Quintin. 

N. B. — Les mots suivis d'un A viennent de I'arabe, ceux 
suivis d'un F viennent du franyais. 



VOCABULAIRE 



A (vers) 




To (loin), Doiprt'-s). 


Abaisser 




Lesdinde. 


Abandonner 




> ,1 Woppoudc. 


Abattre 




Lihde. 


AbeiJle 




Niakoif. Niakt (i). 


Aboyer 




V^^Wofde. 


Abreuver 




:'", larnoude. 


Abriter (s') du 


soleil 


Soiirde. 


Abriter (s') de 


la pluie 


Louade. 


Abuser 




,.;' Foimtoudc. 


Accepter 




Diabde. 


Accroupir (s') 




Soppinade. 


Accuser . 




^u^Appoude. 


Achat 




Tioqqou, TioqgouU. 


Acheter 




Sodde. 


*Acide 




Kaddem. 


Actif 




Kihudo (2), Kihiibe. 


Adieu 




laone diam. 


Adroit 




Karalla., Karallahe. A. 


Affaire 




y,j^ Amme, Ammedjl A. 


Aflfame 




* luSdJado, Hodiabe. 


Afiranchi 




Galiado allah, Hatiabe al 


AllYanchir (un 


e? clave) 


Attiende allah. \lah 


Agiieau 




Mhorlou^ Mborti. 



(1) Le second mot est le pluriel. 

(2; L'adjectif poul varie suivant le nom nuquel 11 se*rapporte. Les 
formes qu*- nous donnons dans ce vocabulaire sont celles qui se rap- 
portent a neddo «* une personne » au singulier, et k imbi « des per- 
sonnes » au pluriel. 



- 126 



Aider , '.( 

Aieu] 

Aigle 

"Aigrette 

Aiguille 

Aile (d'oiseau) 

Ailleiirs 

Aimer 

Ainsi (comme cela) 

Air ^fraicheur) 

Aisselle 

Ajouter 

A Tentour 

*A I'instant 

Aller 

Alier a aheval 

Alhimer 

*Alliimer 

Alors (en ce temps) 

Ambitieux 

Ambre 

Ame 

Amende 

Amer 

*Amer 

Amie 

*Ami 

Amorce (de fusil) 

Amuser(s') 

Ancien 

Ancre 

Ane 

Animal 

*Animaux domestiques 

*Animaux sauvages 

Anneaux 

Annee 

* An nee 

AntiJope 

*AntiIope 

Apaiser 

Apostat 

Appeler 



"^^^Walloude. 

Tanam, Taninibe. 

Lioiire, Liowe. 

Niabal, 

Mecelal, Mecelle. A. 

Wibdio, Bibdie. 

NokoH godo. 
Vu lide. 

Hendou boiimdmi , Kelli 

Nafke, Nafde. [boubdi. 

Diokkoudc. 

Kofirli. 

Guioni. 
V II lade. 

Waddade poutiou. 
if If Ouboude. 
vti Houpe. 

Nden. 

Maouni kinido, Maouni kmi- 

Lambere^ Lambe. A. [be. 

Fittandoii, Pittali 

Tioudne. 

Kohadi. 
li^Hadi, 

Diadidam, ladibam, 

lattigiii, lattiguibe. 

MoTQo, Morgodji. F. 
\'t( Fidjde. 

Boydo, Boybe. 
, Moii, Molidji. 

Mbaba, Bamdi. 

Baroguely Barecogne. 

Ndiaoudi. 

Mbarodel, Mbarode. 

Hotonddy Kotone, 

Hitande, Kitale. 

Dougou, Doubi. 

Koba, Kobi. 

Bolere. 
yuArtade. 

Mourtoudo, Mourtouhe. 

Notdoude, 



127 - 



Apporter lU Addoude. 

Apprendre (s'instruire) Ekitade. 

Appreter (s') pour un voyage .,wt^£'6arf<? 



A-pprivoiser 

Approcher 

Approcher (s') 

Approuver 

App'^yer 

Appuyer (s') 

Apres 

Apres-demain fres) 

Apres-midi (de midi a 2 neu- 

Apres-midi (de 2 heures a la 

Arabs [nuit) 

Arachide 

Araignee 

Arbre 

Arc 

Arc-en-ciel 

Argent 

Argile 

Armee 

Armer (s') 

Arranger 

Ai'reter (s') 

Arreter quelqu'un 

Arriver ; :' 

Assassin 

Assembler (s') 

Asseoir (s') 

'Asseoir (s') 

Assez (il suffit) 

Association 

Associeris')pourle commer- 

Assu ranee (certitude) [ce 

Attacher 

Attaque (de guerre) 

Atifendre 

Aucun 

Aujourd'hui 

Aumone 

Auparavant 

*Auparavant 



yu^Woyiade. 

Battinde. 

Badade. 

Gonqdinde. 

Bar do. 

Bar add. } 

Tiagal. 

Fabi diango, 

Salli fana. 

Kikide. 

Arabe, Arabebe. A. 

Hiertere, Guerte, 

Ndiambal, Ndiambaledjie. 

Lekif Lede. 

Lanial, Lanie. 

Timtimovl, Ttmtimi. 

Khalis, A. 

Bakkerej Bakke. 

Konou, Konondji. 
j,^j Dioguetade. 

Feounoude. 

Darade. 

Darnoude. 

/ Eard§., . .-..-.. ..... '■^^■- - - 

^drowo imbej Warobe imbe. 

Bentinde. 

Diodade. 

Guiodade. 
»^<j loni. 

Dendinal. 

Bendinde diaoudi. 

Labial gol. 
raAboude. 

Ndianou, Ndianougouli. 
uaFadde. 

Aygoto. 
i^aHande. 

Sadakj Sadakedji. A. 

Gidla adan. 
i ftOiCiio. . 



- i28 



Aupres 

Aiissi (de mdme) 

Aussitot 

Autant 

Autour 

Autre 

Autrefois 

Autrement 

Autruche 

Autrui (semblable) 

Avaler 

Avancer 

Avant 

Avant-hier 

Avaie 

Avarie 

Avec 

Avertir 

Aveugle 

Aviron 

*Avoir 

Avoir Cposseder) 

Avoir besoin 

Avoir faim 

Avoir peur 

Avoir soif 



To hangiw. 

Sinon. 

Done don. 

Kofoti nan. 

Kofirli. 

Godo. 

Guila adan. 

Goddoum, 

Ndao, Ndaoudj't. 

Giddirado. 

Moddc. 

laroude iego. 

Hade. 

Etchi hanki. 

Borodo, Worodde. A. 

Kelgol, Keldi. 

Mine. 

Tintlnde. 

Goumdo, Woumbe. 

Gaodjirga Z , Gaodjirde. 

Ndioguede. 

Dagntde. 

Dagnede sokla. 

Odjede. 

Houlde redou. 

Domdoude, 



Bagages 

Baigner (se) 

Baisse (dune marchandise) 

Baleine 

Balle (de fusil) 

Banane 

Baobab 

Barbe 

Bat 

Batard 

^Bateau 

Bateau a vapeur 



Kake. 

Lotade. 

Oustoude tioggou. 

Ngaga, Ngaboudji. 

Koural, Koure, A. 

Banana. F. 

Boki, Booude. 

Ware, Bae. 

Hirke, Hirkedji. 

Bihar am, Bibeharam. A. 

Lana. 

Lanatioiirki^ Ladetiourki. 



~ 129 - 



Batir (en magonnerie ou en 

Baton [terre) 

"Baton 

Battre 

*Battre Cse) 

Bavard 

Bavarder 

Bea II 

*BeMucoup 

Beaiicoup 

Bedie (outil de labour) 

Beri,^er, ere 

Bergeronnette 

Bete (sot) 

Beuire 

Biche 

Bien 

*Bien 

*Biei I porter (se) 

Bientot 

Bijoux 

Billet (a ech^ance) 

Biscuit 

Blanc 

Blanchir 

*Ble 

Bles^e 

Blesser (se) 

Bleu 

Blottir (se) 

Boa (serpent) 

Bceuf 

Boeuf porteur 

Boire 

Bois (a bruler) 

Boite 

Eoiteux 

Bon 

*Bon 

*Bon au gout 

*Bon a rien faire 

Bondir 



Made. 

Saourou liahbi. 
Legal. 
Fide. 
Felle. 

fJoukowo, Doukohe. 
Doudke. \ri (bon d'aspect). 
Modjiongarij Modjioubenga- 
Hevi^ Fevi. % 

Koh evi. ^„,^_^ .^ - • ' i 

^T)mlo^ ITiale. j 

Ganeako, Haneabe. 
Ngaeno, Ngaenodji. 
KanjadOy nungabe. 
Nebam, Nebedji. 
Leila, Lelli. A. 
Noniodji. 
Modjo. 

Chelle. 

Dioni. 

Tcliinkal, Tchinke. 

Diokonnde, Dioukoundedji. 

Biskit, Biskitadji. F. 

Danedjo, Banebc. 

Banvinde, 

Gaouri. 

Pidado, Fidabe. 

Fiddd. 

Gobou, Goboudji. 

Toumpilade. 

Ngadada, Ngadadoudji . 

Nagque, Nahi. i 

Daandif Dali. j 

Leggal^ Lede. ' 

Bakanguel tococel, Bakau- 
[kogne tocogogne. 
Ladjiowo, Ladjiobe. 
Modjio^ Modjoube, 
Barkeni, 
Vein. 

Foiisoufass' , 
Dioude. 



- 130 - 



Bonjour 
Boiisoir 
Boiine d'enfarit 
Bonnet 
Borgne 
.jBprner (limiter) 

Bottes 

Bouc 

Bouche 

Boucher 

Bouchon 

BoLicle d'oreille 

Bouiet 

Bourse (en cuir) 

Boutique 

Bracelet 

Brai 

Branclie 

Bras 

Brave 

*Brave 

Brebis 

Bride (avec mors) 

Brider 

Broder 

Brouillard 

Broussailles 

*Broussailles 

Bruit 

Bruler 

Butiner 



Diam nialli. 
Diam hiri. 

Bambowo, Wambobe. A. 
Koufoune, Ko ufounadji. 
Dokko, Dokkoube. 
Erde, ,,^ 
'^jbi iguere, Djoufjuedid . 
Tiouroudjie. 
Ndaradi , Damdi . 
Houndoiiko, Koudoutide. 
Soukoiide. 

Soukkod^, Tioukode. 
Hotonde, Kotone, 
Koural kanou, Koure-Kcinou. 
Dang a, Dangadji. 
BoiUik^ Boutikadji. F. 
Diawo, Diave. 
Sandal. A. 
Tiatal, Tiate. 
Dioungo, Dioude. 
Tiousdo redou, Sousbe dedi. 
Sagatta. 
Mbaloiiy Bali. 
Labangal, Labalc. 
Wattoude labangal. 
Sokde outte. 
IggoUj Iggoudji. 
Sobodiourou, Tiobodji. 
DondoUy Dondoudji. 
DoukOy Doiikodji, 
Soumde. 
Honde, Rougoude. 



Gaeher 

Cachet (marque) 

Cadeau 

Gadenas 

Cailcedra (acajou du Senegal) 

*Cailloux 

Caiman (crocodile) 



Sornoude. 
Mande, Male, 
Dokkal, Dokke. 
KanaVj Kanaroxidji. F. 
Ka/ii, Kahe. 
A ere, 
Norwa., Nodi. 



131 — 



*Ca"iman 

Calebasse (tres-grande) 

Calebasse ^moyerxne) 

Calebasse (petite) 

Calebasse (tres-petite) 

*Calebasse (fruit) 

Calicot 

Camp (bivouac) 

Camp (de Ma u res) 

Canard 

Canard sauvage 

Canon 

Canot 

Captif (esclave) 

*Captifs (males) 

*Captives 

Car 

Carquois 

*Case 

Casser 

Cassonade 

Caution 

Cavalier 

*Gavalier 

Ce 

Geci 

Ceinture 

Gela 

Cehii-ci 

Celui-ia 

Gendre 

Gependant (pourtant) 

Gertainement 

Chacal 

Chacun 

Ghaine 

Chaise 

Chaleur 

Chameau 

Ghandelle 

Changer 

Chanson 

Chanter 



I'll 






Couire. 
Hordemaoude,Koreinaoude. 

Toumboude, Toumboule. 

Niedoudetnaoude. 

Niedo iinguel , Niedmikogtie . 

Bondi. [mdji. 

Bagui danedjio, Baguidi da- 

Djipponde, DJippoule. 

Teecle, Teele. 

Kankhel, Kankheloudji. 

Tcheigal. 

Kanou, Kanoiidjl. F. 

Kanot, Kanotadji. F. 

Matioudo, Matioube. 

MatioudOj Matioube. 

CordOf Cordobe. 

Sabou. A. 

Bar on, Bahl. 

Choudoriy Chondoube. 

Helde. 

Soukar bodcdjo. 

Wakilo, Wakilade. A. 

Badido, Wadotobe, 

Dom poutiou, 

O (pour une personne). 

Doum, 

Dadido, Dadibe. 

Douma. 

O. 

Ola. 

Ndondi. 

Sokonondey . 

Kogonga. 

Boy J Boynadji. '• 

Monikala. 

Tiallalalj Tiallalle. 

Diodorgal, Diordoude. 

Ngouli. 

Ngueloba^ Giwlodi. 

FitirlOj Fitirlodji, 

Wostade. 

Djimoly Djimdi. 

Imde. 



— 132 - 



Chanteur 

Chapeau 

Chapelet 

Charbon de terre 

Charger (im fusil) 

Charger (une bete de somme) 

Charger (sur sa tete) 

Charitable 

Ghassfii: j^euxoy-or) - . .- - - ; "^ 
"Chasser (aller a la chasse) 

Chasseur 

Chat 

*Ghat 

Chaudron 

Chauffer (se) 'M^ 

Chausser (se) 

Chaux 

Chef 

*Chef 

Chemin 

Chemise (wolof) 

Xhemise 

Cher 

Chercher 

Cheval 

*Cheval entier 

Cheveu 

*Cheveu 

Chevre 
*Chevreau 

Chez 

Chien, chienne 

Choisir 

Chose 

Chretien, nne 

Christianisme 

Ciel 

Cil 

Cimetiere 

Ciseaux 

*Gitron 

Civiere (pour porter un ma- 

C16 [lade) 



DjUyiowo, Imohe. 
Maque, Magicedji. 
Kourons, Kourougadji. A. 
Djoubnere, Djoidbe. 
Loonde feteL 
Riradoxide . 
Rondadc. 
Tialwutodo. 
Mioiide. 
Raddoudc. 
Daddoivo, Raddobe. 
Ouldoiindou, Oulloudi . 
Poulloudou,Poidlondi. 
Kaoudir, Kaoudiradji. F. 
Itade. 

Rornade padc. 
Lago, Lacodji. F. 
Maoiido, Maoubc. 
Bom. 

Lawol, Labi. 
Outte, Outtedj'i. 
Doloke, Dolokedji. 
Tiailoiido, Sattmibe. 
Ndartoudc. 
Poutiou, Poutchi. 
Poutiou dimango. 
Soukoimdou^ Tioukouli . 
Lebbi. 

Mbeioa, Rehi. 
Mboti. 
To. 

Raivandou, Dawadi. 
Soubade. 
Hounde, Ko le. 
Annacaraf Annagaratsu. 4.. 
Lawol touhak. 
Ataman. A. 
Niembembo, Niembcmhodji . 

Tie. 

Metieke, Metiekedji. 

Limon. 

Goski^ Gosde. 

Tioktirgal, Tioktirde. 



133 — 



Clochette 

Cn}ur 

Coffre 

Coiere 

Collier 

Colline 

Combat 

Combatlre 

Combien 

Combiner 

Comma 

Commencer 

Comment 

^Comment 

Gomtnercant, te 

Commerce 

Commissionnaire (envoye) 

Compagnie 

*Com prendre 

Compte (de commerce) 

Compter [ce) 

Comptoir (centre decommer- 

Condaraner (donner tort) 

Conduire 

Gonnaitre 

Gonsentir 

Consequent (par) 

Content 

Contribution (impot) 

Coq 

Corail 

Goran 

Corbeille 

Corde 

Cornaline 

Gorne a poudre 

Gorne 

Corps 

Cosses de gonatier 

Cote 

* Cote droit 



* Cote gauche 
Coton 



Diololi, Diololedji. 

Berncle, Berde. 

Wakande, Wakandodji. 

Tikkowo, Tikkobe. 

Tiaka, Tiakadji. ^ 

Toulde, Toiile. 
VU Hare, Kareli. 

Hahde. 

Nofoti. 

Feoudoude. 
V^j Ho no. 

Fouddade. 

Rolnori. 

Keiu\ Kom., No, Holnon. 

Dluyowo, Tayobe. 

ley ore. 

Noulado, Noidabe. 

Fedde, Pelle. 
'/^Ande. 

Limore^ Limodje. 

Limde. 

To ufo u i I de, To ufde . 

Laivol allali libde, 

Naoude, 

Andoude. /■ 

Biabde. 

Kodouniicadi. 

Beldioudo, Veldioube. 

Bak, Bakoudji. * 

Xgori, Ngoridji. 

Decjii.enere, DeguenedJ'.e, 

Alkouran. A. 

Biyue, Biguedji. 

Boggoul, Boggui. ' 

Ptme, Pemedjie. 

AVadou fetel, Galladi feteL 

Alladou^ GaUadi, 

Bandou, Balli. 

Gaoudi, Gcioude. 

Bangue, Banguedji. 

Niamo. 

Nano. 

Bouki, Boukedji. 



- 134 



'Coton (tissu)/^^ 

Gotonnier 

Cou 

Goucher du soleil 

Couch er (se) 

Coudee 

*Gouleuvre 

Couper 

Go'jr (de maison) 

Couracce 

Gourber (un objet) 

Gourir 

Court 

Couscous 

Gouteau 

*Couteau 

Goutume (tribut) 

Couvee 

Gouverture 

Couvnr (un objet) 

Gouvrir (se) 

Gracher 

Grapaud 

* Greme 
Crier 
Griniere 

* Crocodile 
Groire 
Gruel 
Guir 
Guire 

Guisinier; ere 
Guisse 

Guit 

Guivre 

Culotle (indigene) 

Cultivateur 

Cultiver 



Oute. 

Leggalligue, Leddeliedji. 

Dande, Dade. 

Fontorn, Foutourodji. 

Lelo.de. 

Sotjone, Sogonedjl. 

Sogone. 

Tadjde. 

Dergalle, Dergalledji. 

Tiougal. 

Ognede. 

Dogde. 

JJabbo, Rabidbe. 

Latcliiri, Latiedjie. 

Paka, Pakadji. 

Labe. 

Kofngaly Koflc. 

Totchinde. 

Souddare, Tloiiddadjr. 

Ippoude, 

Souddade. 

Toudde. 

Fabrou, Pabi. 

Ketongoul. 

Lougde. 

Safe, Safedji. 

Lmnaie. 

Diahde. 

Bondo, Bonbe. 

Ngouroii., Gouri. 

Defde. 

Defowo, Defobe. 

Boiial, Boue. 

Bendoudo, Bendoube. 

Diaka., Diakadjl. 

Touba, Toubadji. 

Demowo^ Remobe. 

Remde. 



D'abord 
Dan-^i 



Hadenden, 
To. 



— 13*^ — 



y;*- 



Danser 

Danseur, euse 

Datte 

Dattier 

Bavantage 

Debarquement 

Debauche 

Decapiter 

Decharger (uue b^tede som- 

Dedans [me) 

Defaite (d'une armee) 

Deflorer (une jeune fiUe) 

Dehors 

Deja 

Dejeuner 

Deiai 

Deiaisser 

Deiivrer 

Demaiii 

Demander (un cadeau) 

Demeurer VU 

Demoiir viX 

Denoncer 

Dent 

Depuis (entre) 

Dernier 

Derriere 

Descendre 

Desert 

D^sirer 

Desormais (une autre fois) 

Dessous 

Dessus 

Dette 

Devant 

Developper (un objet) 

Diable 

Dieu 

Difficile 

Digue 

Dire 

Discours 

Disette 



; ' I ( 



vk 



Avtide. 

Gamoivo^ Amohe. 

Tarnaro, Tamarodjie. A. 

Tarnarowi, A. 

Ko bouri. 

Diengol. 

Say say, Saysayebe, 

Tr sonde. 

Riftoude. 

Tonder, 

Sonyoude. 

Wattoude maoudo. 

Tobowal. 

Dioni, 

Atchitade. 

Ladjial, Ladjie. 

Wopoude. 

Dandoude, 

Biango. 

Niagade. 

Odde. 

Helde. 

Rendinde. 

Gnire^ Gnidie. 

Guilanden, 

Tiakkitido, Sakkitibe, 

Tiaggal. 

Telladi' 

Ladde. 

Idde, 

Niande wonde. 

Tolles. 

Todooii. 

Niaraande, Niamale. 

Toyego. 

iSooutoude. 

Guinne^ Guinnidji. A. 

Allah. A. 

Tiattoudo, Sattoube. 

Gambol, Gambi. i 

Wide. 

AJa, Aladji. .j - 

Egue^ EguSdji. 



- 136 



IJisputer (se) 

Distinguer (une chose) 

OisUibuer 

JJivorcer 

Dizaine 

Doigt 

Done 

Donner(mettrG dans la main) 

Donner (en toute propiiete) 

Dorenavant 

Durmir 

Dos 

Dot (donnee ik;i- riiomme) 

l^ouble 

Doabler (im ol-jet) 

Douter 

Doiix (au L;out) 

*Doux (ail gont) 

DoLix (de caractere) 

Drapeaii 

Droit (non coiirbe) 

* Droit (non courbe) 

Dur 

Dyssenteiie 



Dougdede. 
Faltade. 
Fctiioude. 
Seerdc. 
Chapmule. 
Fedendoti, Pedeli. 
Boh. 

Tot t Olid e. 
Rokoude. 
Baxoo hande. 
Danade. 
Tiagyal, Tiakle. 
Terigue, Tenguedjie. 
Labididi. 
Soundirde. 
Wasde diabde. 
Koveli. 
Bobi. 

Bebdo, Vebbe. 
Raija, Rayoudji. A. 
Peodo, Feobe 
Peonngal. 
Tido, Tidbe. 

Redou didiam, Dedi didiam 
(sang de ventre). 



r^aii 

Eau-de-vie 

Ebene (bois d) 

Kcarlate (etolVe) 

Eclair 

Ecole 

Economie 

Eco liter 

Ecrire 

Ecrit (lettre, livro) 

EiYets 

Effrayer (quelqirmi 

Effrayer (s') 

Egal 



Ndiiam, Didjie. 
Sangara. 

Dialambani, Dialambanid- 
DaLde, Dale. [jie. 

Mad j ere, Madje, 
Doudal, Doude. 
Bomtingal, Bomtinguedji. 
Etifidade. 
Vindoude. 
Windoude. 

Kake. y . ^ , 

y(X Ronlbinde , / /♦ / < /■ ■' c 
Guidede. 
PoddOy Fodbe. 



— 137 



Egarer (s'), etre egare. 

Egarer (un objet) 

Elephant 

Elle 

Embarcation 

Embuscade 

Empecher 

Emprisonner 

Einprunter 

^En aller (s') 

En (de la) 

Encore 

Encre 

En crier 

Ener^ie 

Enfant 

Enfant (progeniture) 

* Enfant (pel'it) 

* Enfant (progeniture) 
Enfer 

Enfm 

Enivrer (s') 

Ennemi, e 

j'^nseigner 

Ensemble 

Ensemencer 

Ensuite 

Entendre 

"Entendre 

EnteiMer 

Entrailles 

En I re 

Entrer 

Envoyer 

* Envoyer 
Envoye, e 
Epais 
Epaule 
Epervier 
Epoux 
Epouse 
Escale 
Esclave 



Maddioude, 

Madjinde. 

Nowa, Gnibi. 

Kaiiko. 

Lana, Lade. 

Hipporde, Hippordedji 

Ad'ie. 

Dahroude. A. 

Niamloude. 

Khotide. 

Toon. 

Kadi. 

Nijomhoudi. 

Baa J Daadji. A. 

Bernde, Bev^e. 

Tionkalel, Tioukalogne. 

Bid do, Bibbe, 

Tionkel. 

Binguel. 

Djieygol, Djieyli. 

Batande moum, 

Mandilede. 

G anion, Hagnebe, 

Ekidde. 

Ben. 
/y A oude. 

Tiaggal mourn. 

Nande. 
Vi-^-Ande. 

Ouboude. 

Tettoknl, Tetteku 

Akounde. 

Natde. 

Noulde. 
^ttAddade. 

Noulado, Noulabe. 

Tekkoudo, tekkoube. 

Walabo, Balabe. 

Lioure, Line. 

Guendirado, Guendirabe. 

Tiouddido, Souddibe, 

Bal, Baloudji. 

Biado^ Biabe. 



- 138 — 



Esperer 




Tiddiade. 


Espion 




Korowo, Horobe, 


Esprit 




Aqilc, Aqiladji. A. 


Est 




Founnaque. 


Et '{v 




E. 


Etalon 




Kalaldi, Kalali, 


*Etang 




Vend on. 


Etendre 




Fotioude. 


Eternel 




Toga fat a. 


Etoile 

Etonner (s'), etre etonne 


Bodere, Kodr. 
Nadjde. 


Etoiirdi (etre) 


(eproiiver un) 


UJUede. 


Etourdir :<: [etourdissement) 


llde. 


Etranger, ere 




KodOy Hohe. 


Etrangler 




Dedoude. 


Etre (dans un 


lie a) *Ac 


Wonde. 


Etrier 




A (habere^ Alkabedjie. A. 


Etroit 




Pado, Fadbe. 


Etudier 




Ekitade. 


Etiropeen, enne 


Toubak, Toiibakohe. 


tax 




Kambe. 


'Eiix Vu, 




Oia, 


Eux-memes 




Karyibe tigui. 


l^^veilier 




Findindi. 


Eviter 




Reende. 


Examiner 




Bieotindade. ^ 


Excepte 




Soona. ' v' : " 


Excuser (s') 




A ford e. A. 


Exiger \'ti 




Faoude. 


Expedier (des i 


marchandises) 


Nelde. 


Expedition (de 


guerre) 


Lawol kounou, Labi kotmou. 


Expirer 




Maede. 


Expliquer 




Tindind^. 


Extraire v*^ 




Ittoude. 


Extraordinaire 




Kaoiinido, Haounibi. 



Facher (se) 
* Facher (se) 
Facile 
Faible 



Tikoude. 

Dogue. 

JBebdo, Vebbe. 

Paiyiaro dole, Famarhedole, 



— 139 — 



Faim 

Faire 

Falloir (il faut) 

Famille 

Fantassin 

Fai ine (de mil) 

Fatigant 

Faucille 

Faux (homrae) 

'Femelle 

Fern me 

Fendre 

Fer 

Ferme (^nergique) 

Fermer 

*Fesses 

Fete 

Feu 

"Feuilles 

Fievre 

Figuier (sauvage) 

Figure 

Fil 

Fil a voile 

Fille 

Fils 

Fin (mince) 

*Fini(etre) 

Finir 

* Firmament 

Fleche 

Fleur 

Fleuve 

Flute 

Fondre 

Fontaine (puits) 

Forcer (a laire) 

Foret 

Forger 

Forgeron 

Former 

Fort 

Fort (adverbe) 



Egue, Eguedji. 
vji Wadde. 
YCi Hcinde. 

Moin'fdo, Moucidbe. 

TamaJi'^., Tamakourou. [ouH 

Tloiuidi gaouri, Tionele ga- 

Turnpinoivo, Tampinobe, 

Wafdou, Bafde. 

Fchiande^ Penale. A. 

Devcl. 

Di'-bbo, B.eivbe. 

Fetch idde. 

Diamdl, Diamdele. 

Tldo, Tidbe. 

Ouddoude, 

Gada. 

Niade^ DiouJde. 

Diaingol^ Dieyli. 

Haco, Lekki. 

Paongal, Paole, 

Diwi^ Djibbe. 

lefo, Djiece. 

BoroUaouU Borolladji. 

Garaivoly Garadji. 

Biddo debbOy Bibbe rewhe. 

Bid do gorkOj .^ibbe worbe, 

TieoudOj Seobe. 

Gassi. 

Gaijnoude. 

A gaman. 

Koural lanialf Kotire lanie. 

Pindi. 

Maijo, Madjie, 

Lital, Lite. 

Hagrioude. 

Boundou, Boulli. 

Wannoude. 

Doiindou, Doulli. 

Tafde. 

Baelo, Waelbe, 

Feounoude. 

Diomdole, Diomdolebe. 

Nofevi, 



— 140 — 



Foss^ 

Fossoyeur 

Fou 

Fourmi 

Fourneau 

Fourreau : n 

Frapper y^^ 

Fremir 

Frere aine 

Frere (tadet 

Froid (adjectif) 

Froid 

Fronde 

Front 

Fruit 

Fair 

Fumer (du tabac) Vit 

Fumier (de cheval) 

Fusil 

F us tiger i/a 



Gas'kay Gasde. 

Gafoiuo sabere, Gagobe tia- 

Kanqado, Hangabe. [bedji. 

Met'tellou, MeUelli. 

D('f\ n i rdr , Drfi ni rdedj i . 

Wa))a^ Wanadji. 

Fiide. 

Sinonde. 

Mdoudo, Maoube. 

Mini era do , Mi nicrabr . 

Boubdo^ Boube. 

Dianrfol, Diali. 

Lailoundou, Lattoidi. 

Tnnie, Tide. 

Bibbr, Ledde. 

.Dor/de. 

lardc labaki (boire du ta- 

lioubondie poutiou. [bac). 

FeteU Fctetadji. 

Fide. 



G 



Gage 

Gagner (au jeu) 

Gai 

Gale 

G alette (pain) 

Galoper 

• Garden , 
Garder (veiller sur) 
Gardien, emie 
Gargouletle 

Gatc^ (etre) 
Gater 

* Gazelle 
Gendre 

General (cbef d'armee) 

Generosity 

Genisse 

Geiiou 

Gens 



Dioukounde, Diaoudi. 
Haoiide. 

Beldo didiamj Velbe didiani. 
V/t liagni, Gae. 
MboudoUy Boudi, 
Dognoiide, 
Gourko, 
Bende. 

Denowo^ Benobe. 
Boulkou, Boiilki. 
Bonde, 
Bonnoude 
Lelba, Lelbadji. 
Ecirado^ Ecirabe. 
Dioinkonou, Diomkonoudji. 
Mod] ere. 

Wi(jue, Bidji. y f/A/^ 
HofouroUj Kopi 
Neddo, Imbe. 



~ 141 - 



Gerer 

Germer ,,y 

Giberne 

Girafe 

Girofle 

Glace (miroir) 

Glisser 

Gommier (espece cVacacia) 

Gonatier 

Gouide (pour I'eau) 

Gourmand 

Gomerner (un pays) 

Giaiiies de melon du pays 

Graisser 

Grand 

* Grand-pere 
G rap pin 
Gras 

* Gras 

Griot, ote (caste de musiciens) 

Gris (cendre) 

Gris-giis (amulette) 

Gronder l-'u 

Gros 

Gross ir 

Gue 

Guepard (espece d'once) 

Guerir quelqu'un 

Guere 

Guerre 

Gueirier, ere 

Guelter (pour nuire) 

Guetter (pour observer) 

Gueule-tapee (grand lezard) 

Guider quelqu'un 

Guinee (toile bleue) 



Diogade, 

Foudde. 

Makaloumrou, Makaloum i 

Ndiarnbalit^ Diamali. 

Tioksoki^, Tioksukedji, 

Dco^orgal^ Darorde. 

Tdlade. 

Pallouki, Paltoude. 

Gaoudi, Gaoiide. 

Safandiiarn, Sagadji diia m , 

Kounio, Hougnebe. 

Lamade. 

Foddi're, Pcde, 

Oudjde. 

MaoudOy Maouhe. 

Mama. 

Mali., Mdlidji. 

P((ydo., Fay be, 

Failli, Faoilob. 

Gaoido, Haouloube. 

Pouro, Poiiri. 

Niaodagal., Niaodale, 

At lade. 

Bov.to, Boutitbe. 

Maoninde. 

DioudA, Dioule. 

Tieongou, Tieoudi. 

Sellinde. 

Seda. 

Hare, Kareli. 

KabetedOj Habetebe. 

Jpade. 

Sognade. 

Ele, Eledji. 

Ardade. . i 

Bague, Baguedji, I 



H 



Habiller 

Habiter 

Habitude 



(s*) 



Wattoude tiomti. 
Vu Oddc. 

Bak, Bakouli, 



- 142 - 



Habituel 

Hache 

Hacher 

Haie 

Hair 

Hamegon 

Hanche 

Hardi 

*Hardi 

Haricots (du pays) 

Hater (se) , j. v 

Haiisse (d'une marchandise) 

Haut 

Hegire (ere des musulmans) 

Herbe 

Herisson 

Heriter 

Herminette 

Hesiter 

Heureux 

Hibou 

Hier 

Hippopotame 

Histoire 

Hiver 

Hivernage 

Homme blanc 

Homme Ubre 

Homme noir 

Homme rouge (PoulouMau- 

* Homme L^®) 

Honorer 

Honteux 

Hors 

Hospitaller 

Huile 

'HuVle 

Huitre 

Humain 

Hyene 

Hypocrite 



Taboutindo, Taboutinbe. 
nia^nbere, Diambe. 
Sopoude. 
Galle, Galledji. 
\/uAgnede. 

Wande, Balle. ^ 

Acangal, Agale. 

Tiomdou redou, Sousbe de- 

Safjaia. ^ t^*' 

Niewrc, Niebe. 

Icwiide. 

Ndiaro, Ndiaredji. 

Tooudo, Tooube. 

Fergo, Fergodji. 

Koudo, Koudi. 

Sammoude, Tiammoule. 

Ronde. 

Saota, Saotadji. 

Haoudioude. 

Malado, Mtdabe. 

Poupoiibal^ Poupoiibe. 

Hanki. 

Ngahou, Gaboudji. 

Kabarou, Kabaroudji. A. 

Dabbounde, Dabboule. 

Ndounqou, Ndotingoudji. 

Boded jio, Wodebe. 

Dimo, Rimbe. 

Baledjio, Balebe. 

Bodedjio, Wodebe. 

Gore, NedOy Imbe. 

Teddinde, 

Kersoudo, Hersoube. 

Boioal. 

Diomkodo, Diomhobbe, 

Diluir. F. 

Dietali. 
Houdio.'Goudie. 

Labdo redou, Labbe dedi. 
FowroUy Pobbi. 
Baledjio redou (qui a le ccBur 
noir), Balebe dedi. 



- 1 



i.s 



ibis 

Ici 

'Ici 

Idiot 

Idolatre 

Ignorer 

Impie 

Impoli 

Important 

Imposer (etablir un impot) 

Incendie 

Incendier 

Incor-imoder 

Indicfo 

Indiquer 

liidustrieux 

Informer 

Informer (s') 

Injuste 

Inonder 

Instant 

Instructif 

Intelligence 

Intelligent 

Interprete 

Interroger 

Irriter 

Islamisme 

Isoler 

Ivoire (morfil) 



Ivrogne 



Baldoxmiaral, Baldoumare. 
Do. 
GaL 

Day do, Dayhe. 
Kefi'vo, Heferbe. A. 
Wasde andoude. 
Kf'fero^ Heferbe. A. 
N('taro, Netarbe. 
Godiado, Wodiabe. 
Faoude bak. 
Tio u mou, Tioximoudji . 
Soumde. 
Tampinde. 
Bouroii, Bouroudji. 
Vti Olloude. 

PeoudiowOy Feoudiobe, 
Tintinde. 
Dartoude gandal. 
Oqnido, Ogrdbe. 

VV lide. 
Ayeco, 

Gandrnowo, Handinobe, 
Aq'dle. A. [A. 

Diom aqille, Dlom aqilladji, 
NantiotvOf Nantinobe, 
Lamdade. 
Tikinde. 

Lawol Mohamadou. 
Faltade. 
Gnire nhva, Gnidie nibi 

(dents d'elephants). 
MandiltedOy Mandiltebe. 



Jadis 
Jaloux 
Jamais 
Jambe 



Ndeen. 

Kiroivo^ Hirobe, 
Abada. 
Kosongal, Koyde, 



— 144 



' J am be 

Jar diner 

Jeter 

J e line 

Jenne 

Jeuner 

Joindre 

Joli 

Joue 

.louer (s'amuser) 

Jouir (avoir du plaisir) 

Jour (2i he u res) 

Jour (oppose a la nuit) 

Jonrnee (de marcVie) 

Joyeux 

Juge 

Jniiement 

Jii^er 

Jumeau 

Jument 

.liner (faire serment) 

Jusle 



Kroengal. 
Remde. 
Yerladi'. 

Souka, Soukabe. 
Korka, Korkadji. 
' a Orde. 
Diokoude. 

Modjio ngari, Modjouhe nga- 
HabougOy Gaboule, [ri. 

Fidjde. 
Veldjoude. 
Nialoiingoii^ Nialdi. 
Nialaouma, Nialaoumadji. 
Balde, 

Beldo didiam, Velbedidiam. 
Niaivawo, Niawobe, 
Niawore, Niawodje. 
Niaoude. 

Pouniebe, Founebe, 
Ndiarlou, Diarli, 
Wadde. 
PeodOy Fcobc. 



Li 

* La 

Laborieux 
i^abourer 
].ac 
*Lac 
Lacher 
Laid 
Laine 
Laisser 
La it frais 
Lait aigre 

Lait (en general) 

Lalo (feuilles de baobab) 

Lance 

* Lance 
Langage 



To. 

Da. 

Kihiotodo, Hilnotobe. 

Leoude, 

Vedou, Bell, 

Vend on. 

Wopoude. 

Bondo ngari, Bonbe ngari. 

Lebol baiouj Lebi bali (poll de 

Wopoude, [mouton). 

Biradam. 

Kadam. 

Kocam., Kotiedji. 

Lalo, Lalodji. 

Bang oil, Badi. 

Badieba. 

Bolle. 



— 145 - 



Langue 

Languissant 

Laptot (matelot indigene) 

Laquelle 

Large 

Laime 

Laver (des etoffes) 

Laver (se) les mains 

Legpr 

Legitime (enfant) 

Lent 

Lentement 

Lepre 

Lequel 

Lett re (missive) 

Leur 

Lever (se) 

Levre 

Lezard 

Liberal (genereux) 

Libre (homme) 

Lievre 

Limagon 

Lime 

Limon (vase) 

Lion 

Lire 

Lit 

Livre 

Loin 

*Loin 

Long 

Longteraps 

Lorsque 

Loiiable 

Loner (prendre en location)^ 

Lougan (champ, jardin) 

*Louu 

Lui 

Lumiere 

Lumineux 

Lune 

Lvnx 



Demgal, Demde. 
Diourmikinido, loiirmikini- 
Lapeto, Lapetobe. [(te. 

Olihon. 

Diadjdo, ladjbe. ^ 
GoiUjol, Gondi, 
Lonoude. 
Sodade. 

Ko/tldo, Hohibe. 
Billaivol, Bibbe labi. 
Leldo^ Lelbe. 
Diam diam. ^ 

Rfhvam dionde. 
Olihon. [takoudji. 

Talkouron batake, Talki ba- 
Male (apres ie nom). 
Own made. 
Tondou, Toni. 
Bali, Batidji. ' 

Karantch ire, Harantsirebe . 
Dimo, Rimbe. ' 

Wodjere, Bodje. 
Babahonioldou (te pere a la 
maison tortueuse), Bamdi 
Teltelal, Teltele. [konioli. 
Bakkrvdy Bakke. - 
Barodi, Bar ode. 
Diangoude. 
Lego, Letie. "^ 

Deftere., Defte. A. 
WoddL ^^ 

Oiiodi, Boddi. -^ 
Dioudo^ Dioudbe. ^ 
Kobohi. 
Nde. 
Kando iettede, Hambe iette- 



-Soade. - r 
Nguega, Giiece. 
Jeqiiegne. 
Kanko. 
Diomgol. 
layyiido, laynibe. 
Lewrou, Lebbi, 
f^afandou, Tiafale, 



[de. 



146 



M 



Ma^on (pour cases) 

Machoire 

Magasin 

Mahometan 

Maigre 

*Maigre 

Main 

Maintenant 

Mais 

Mais 

Maison 

*Maison(case) 

Maitre (d'un esclave) 

* Maitre 
Maitre crecole 
Malade 
*Malad8 
Maladie 
Malheureux. 
Malhonnete (fripon) 
Mailette (petite malle). 
Manger 

Manquer (ne pas reussir) 
Manquer (dtre absent) 
MaraJ3out (pretre musulman) 
Marais 

* Marais 

Marchand, ande. 
Marchandise 

Marche (lieu on Ton vend) 

Marcher 

Marcheur 

Mari 

Marier (se) - 

Mari got 

Marteau 

Mat 

Matin 

* Matin 
Maudit 



Maivo, Maobe. 

Gapgal, Gable. 

FawroUj Pabi 

Dwuldo, Dioulbe. 

Podjio^ Fodjbe. 

Fggui, Foguibe. 
"^loungoj dioxide. 

Dioni. 

Kono, Eci. 

Maka, Makadjie. 

Galle, Galledji. 

Schoudou. 

Kalfoudo, Halfoube. A. 

Diom. 

Diangiiinoivo, Dlanguinobe . 

Niaoudo, Niaoube. 

Moiissi. 

Niao, Niabboiili. 

Diomouciba, Diomoucibadji. 

Goudio, Wihe. [A. 

Bayet. F. 

Niamde. 

Wopde. 
- Loutede. 

Tierno, Serenbe. 

Vendou^ Beli, 

Rcbelde. 

DieyowOy leyobd. 

Diaodi, Diaodele. 

Diere- 
yidade. 

Diaoivo^ laobe. 

GuendiradOj Guendirabe. 

Soudoude. 

Tiangol, Tialli. 

Foulla, Foulladji. 

Gaeai, Gaeaye. 

Soubakaf Sonbakadji. A. 

Oualiy Soubaka. 

Moletedo, Moletebe, 



- 447 



Maure 

Mauvaise (chose) 

Mechant, ante 

Mecque (La) 

Medecin 

Meilieur 

Melasse 

Meier 

Melon 

Meme 

Meme 

Me moire 

Menacer 

MensLiel 

Menteur 

Menlir 

'Mentir 

*Meiiton 

Mepri sable 

Mere 

*Mere 

Mesure 

Mesurer 

Mettre 

Meule (tas de paille) 

Miel 

Mien (le) 

Mieux 

Mil (en general) 

Mil (petit, noir; 

Mil (tres-petit) 

*Mi] (gros) 

Mil (gros, rouge) 

Mil (gros, blanc) 

Milieu (entre) 

Mince 

Mine (puits de) 

Ministre 

Miroir 

Modeste 

Moi 

Moins 

Mois (lunaire) 






Tiapato, Sapalbe. 
Bonde. 

NiangoudOj Niangoube. 
Majxa. A. 

Tiafrowo, Safrobe. 
Bourdo, Bourbe. 
Milas. F. 
Bendinde. 
Dcnde, Dene. 
Gotoum, Wo'OubL 
Tigui. 
Stftorde. 
Mabde, 

Leoiirou kala, Lebbi kala. 
Penowo, Fenobe. 
fFende. A. 
Fell^, Semte. 
Tinde. 

Diavado, lavabe. 
loumma, loumerabe. 
Joumman, Nene. 
Betirgal, Betirde, 
Bedde. 
Wadde. 

Dioourc oudo, Diove oudo, 
Dioumru 
Koam. 
Bourori. 

-Gaoiiri, GavedjiS. 
Ndianifri, Ndiamiridji, 
Niarikali, Niarikalidji, 
Negneko. ^ 

Samme, Sammedji. 
Fela, Feladji, 
A kkoundA. 
Tieodo, Seobe.^ 
Ngaska, Gasde. 
Farba, FarbadjL 
Bar or gal, Darorde. 
DiodinidOf lodinibe. 
Min. 
Diaci. 
LeouroUy Lebbi. 



148 -~ 



Moitio 

Moment 

Mon yu 

Monde 

Montagne 

*Montagne y^^, 

Monter a cheval 

Mooter 

Moquer (se) 

Mordre 

Morfil (ivoire) 

Mors 

Mort (la) 

* Mort (etre) 

Mortie^^ (pour piler le mil) 

Mosquee 

Mou 

Mouche 

Mou choir 

Mourir 

Mousseline 

Moustache 

Moustique 

Mouton (male) 

*Mouton (femelle) 

Muet 

Mule 

Muraille 

Mur d'enceinte (en terre glai- 

Musc [|e). 

Musicien (chanteur) 

Musicien (instrument a vent) 

Musicien (instrument a corde) 

Musulman 



Fc t c h L'} V' , Pete hie. 
Ayefo. A. 

^;>? (a la place de la voyelle 
Adonna. A. [finale du nom). 
TouJde, Toule. 

Waddade. 

Ngaboude, 

Biinde. 

Nijadde. 

Gnire niva, Gnidie nibi, 

LabaufjaU Labale. 

Maede, Maele. 

Mai. 

Wourou., 8obi. 

Micida, Micidadji. A. 

Datdo, Datbe. 

Mboubou, Boubi. 

MigoVy Micoradji. F. 

Mayde. 

Saci., Sacidji. A. 

Sownsoumko. 

Bongou^ Booudi. 

Ndiaoudi, Diaoudi. 

Mbaloii, Baloiidji. 

Moumo, Moumbe. 

Mbam poutiou (ane cheval) 

Maadi. [bamdi poutchi. 

Tata, Tatadji. 

Misc. F. 

Djimoivo., liinobe. 

Litowo, Litobe. 

Kodowo, Hodobe. 

Diouldo, Dioulbe. 



N 



Nasser 
Naitre 
Natte 
*Natte 



Inade. 
Djibinede. 
Ndis, Ndigoudji. 
Seco* 



- 149 - 



Naufrage (d'un 


navire qui Diolagol lana, Diolagol la- 


sombre) 




[di 


Naufrage (d'un navire 


qui se KiUoulana, Kehudji ladi. 


Naviie 




[brise) Lana, Lade. 


Ne 




'/C( Wala (avec I'imperatif). 


Ne, ne pas 




Oriata. 


Neanmoins 




Kanonon, 


^dcessaire 




4- Kohuni. 


Negligent 




Belcindido^ Velcindibe, 


Negoce 




Dioula^ Dioulagou. 


Negociant 




Diou/anke, Dioulankobe. 


Neltoyer 




Soltioude. 


Neuf 




Kego, Heshe. 


Neveu (fils de frere) 


Biddo, Bib be. 


Neveu (fils de soeur) 


B'nlirado, Wadirabe. 


Nez 




.J—Hinere^ Kine, 


Ni 




I'lf^ Wan a. 


Nid 




Sabboundou, Tiabbouli, 


Noble 




Dhno, Bhnbe. 


Noir 




Baled] 10, Balebe. 


Nom 




Inde, hide. 


Non 




..nAla. 


*Non 




t/u Ouala. 


* Non (je ne veux 


pas) 


Lopet. 


Nord 




Beo. 


Notre 




Men (apres le mot). 


Nourrice 




Mouin i nowo, Mouininobe. 


Nourrir 




Onrnoude. 


Nous 




Min en. 


Nouveau 




Kego, Hesbe, 


Nouvelles 




Lar. 


Nu 




Bandoumerou, Ballimehi. 


Nua^e 
Nuisible 




Boulde, Doule, 




BonanoivOf Bonanobe, 


Nuit 




Diatnma, Diammadji, 


Nul (pas un) 




Aijgoto, 



Obeir 

Obligatoire 

Obligeant 



Beivde. 
Kofiani. 
Nototodo, Nototobe 



)i) — 



Obscur 

Odeur (bonne) 

Odeiir (mauvaise) 
j3dorajat,(Jbifin) 
Ddorant (mal) 

QLil 

(Euf 

Oignon 

Oiseau (petit) 

Oiseau (grand) 

Oisif 

Ombre 

Oncle (frere de mere) 

Oncle (frere de pere) 

Ongle 

Or 

Ordonner 

Oreiller 

Oreille 

Orgueilleux 

Orner 

Orphelin (de pere) 

Orphelin (de mere) 

Os 

Oter 

Ou 

Ou 

*0u 

Oublier 

Ouest 

Oui 

Outarde 

Outil 

Outre 

Outre (en, de plus) 

Ouvrir 



Nibere, Nibc. 

Ourgol, OinuHi. 

LoumfioJ, Loubdi. 

Ourdo, (hivbe. 
'^nuTtcTo, Louhbr. ,^ 

HiUrr, Guitr. f (\fiXVs^^ y 

Bottionde^ Bottibd^. 

Wtii'cddc, Basallf'. \. 

Soiidou, Tiolli. 

Ndiouri, Diiie. 

Mogollata, Bengollata. 

Bonbri, Boubedjie. 

Ka/iuradOj Kahurabe. 

Bapanion. 

Seguene^ Seguenedji. 

Kangue, Kaiiguedji. 

Ouniinde. 

Talla, Talladji. 

Nofouroii, Nopi. 

Maoiini kinido, Maotini kini- 

Niegnede. [be. 

AHafim, Aliatimabe. A. 

Bad, Baeabe. 

Djial, Djie. 

Jttoudd, 

Mane. 
VU 01. 
« iiOtt, Ouata. 

ledjidde. 

Jrnangu^ 
VU Eyo. 

Dobal, Dobe, 

Ligorgal, Ligorde, 

Saga, Sagadji. 

Tiagal mown. 

Oudiddp. 



Pagne (en piece) 
Pagne (autour du corps) 
Paiement 



Houdere, Goude. 

Nd iodio m , Ndiodio ma dj i . 

Dioubdi. 



- 151 



Paille 

Pain 

Paitre (faire) 

Paix 

Palissade 

Palmier (dattier) 

Panier 

Pantalon 

Panthere 

Papier 

Papillon 

Paquet 
Paradis 
Parce que 
*Pardonner 
Pardonner 

* Parents 
Paresseux 
Parfura 
Parler 
Parmi 
Part 
Partout 
Patience 
Paupiere 
Payer 
Pays 

* Pays 
Peaii 
Pecheur 
Pecheiir 
Pelican 
Pendant que 
Penser 

Perdre (egarer) 
Perdrix 

Pere 

Permettre 

Perruche 

Personne(une) 

Personne (aucune) 

Paste 



Hondo f Koudeli. 
Mdoud(>u^ Boiidi. 
Vi'Aipwude. 

Be I da I, Belde. [edji. 

Kohogol gatle, Kohogol gall- 
Tamaroiui, Tumarodjid. A. 
Tiengueial, Tienguele. 
Touba, Toubarfji. 
Tiooungou^ Tieoudi. 
Ka'it, KaUadji. A. 
Bddelalla, Bedognalla (pe- 
[tite bete de Dieu). 
Saodou, Tiaoli, 
Aldianna. A. 
Saboit. 
Toubide^ 
Allande ake. 
Lignol. 

Nbadl, Nbadibe. 
Koouri, 
vft Halde. 
To. 

Guedal, Guede. 
Nokou kala. 
Mougnegol. 

Timano Here, Timali guite, 
^ti lohde. 

Leijdi, Leydele. 

Adoii7ia. 

Ngourou, Ngouri. 

Tiouballo, Soubalbe. 

DMmbakat, Diombakatoud- 

Bom, Bomoudji, [n. 

Nde. 

Midiade. J^- 

Madjinde. 

Guerlal, Guerle. 

Baba, Babirabe. 

Hokoude. 

Soyrou, Tiodji. 

Neddo, Imbe. 

Ay goto. 

Mouciba, Moucibadji. A. 



- 152 - 



Petit 

Peu 

Peut-etre 

*Pied 

Pied 

Pierre 

Pierre a fusil 

Pieux 

* Pigeon 

Piler 

Pilier 

Pillage 

Pilon 

Piment 

Pintade 

Pipe 

Pirogue 

Pistache (de terre) 

Pistolet 

Plaiudre (se, d'une doulem) 

Plaine 

PI aire 

Plante 

Plein 

Pleurer 

Pleuvoir 

Plomb (metal) 

Plomb (de chasse) 

Phiie 

Plume (d'oiseau) 

Plus 

Plusieurs 

Pius tot 

PI u tot (de preference) 

Poignard 

Poii 

Point du jour 

Pointu 

Poison 

Poisson 

Poitrine 

Poltron 

* Pommettes 



Tokocel, Tokoci. 
Seda. 

Diombani. W^^- 

Dankr. kvoengal, Dankehy- 
DiUikikoejjaU Dankikoede. 
H<icr(\ Kadje. 
Ha <h -efete I / Kadjefete I . 
DtouJdo, Dioulbe. 
T)louldo,Dioulbe. 
V''Oande. 
■ UPoli. 

D'jirqoU Birrli. 

OHndouqaL Oudoundc. 

Ninrnako, Nmmakodji. 
D'uwuqal, D'laolc. 

irmrdouqaU Diardoxde, 

Lana, Ladr, Lotchwl. 

Hievlerr, Guertd. 

Kabous, Kabouradji. A. 

Witade. 

Niancal, Niarrc. 

Velde. 

Lekki. 

Krodo, Hrobe. 

Vide. 

Tobdr.. 

Bedek, Bedehadji. 

Merso, Mersodji. 

Tobo. Tobodji. 

Shiiie^ SiguedjL 

Kobouri. 

Gadoda. 

Labi, Labe. 

Lebol, Lebi. 

Alfadjiri. A. 

Ticbdo, Sebbe. 

Dabare, Dabaredji. 

Lingou^ Ligdi. 

Bernde, Berde. 

Kouldo redouy Houlbe dedi. 

Kobal. 



— 153 



Pont (des naturels, en tene) 

Pore-epic 

Porte 

Portefeuille 

Porter (siir soi) 

Pot (grand, pour Teaii) 

Pot (petit, pour Teau) 

Pot (pour la cuisine) 

Pot (grand, pour la teintnre) 

Potier 

Pouce 

Poudre (de guerre) 

Poulain 

"Poulain 

Poule 

*Poulet 

*Poulic]ie 

Pour 

Pourquoi 

Poursuivre 

Pourtant 

Pousser 

Poussir 

Pouvoir 

Prendre 

Pres 

"Pros 

Present (adjectif) 

Presque 

Pret (adjectif) 

Preter 

Pretre (cliretien) 

Pretre (musulman) 

Pner(quelqu'un) 

Prier (dire desprieres) 

Prix (valeur) 

Prodigue 

Pro fond 

Promener (se) ;/ 

Prompt 

Prophet e 

Propre 



Sala^ Salad ji. A. 
SaiKjalde^ Tiayigalle. 
Dani(wngal, Damoude. 
Ma kafo u mro ii , Ma k a toi ( mi . 
Wakkade. [A. 

Loyidi% Lodr. [toko(.'on. 

Payanel tokocel^ Paya)ion 
Fayande, Payanc. 
Mbandoure. 
Bonrnadjio, Bournahe. 
Fedendou wordou, Pediili 

[ijouri. 
Tiondi poutouri , Tionerc 
Molou, Molt. [pouteur.F. 
MohIou poution diarlou. 
Guertogal, Guertode. 
Tiogue. 

Moiilou poutiou dimango. 
Sahou, Arta. 
KoJiadidoum, 
A bbadf'. 
Kononon. 
Dongnedc. 
Pa/iowo^ Fa/iobe. 
Waodi'. 
Bamde. 
Balli. 
Badi. 

Taw ado, Tawabe. 
Onononni. 

PcuunitidOy Feounitibe. 
Loubde. 

Tierno toubak^ Serenbe ton- 
Tierno, Serenbe. [bak. 

Niagade. 
Niagade allah. 
TioggoUy Tioggouli, 
Bonnowo, Bonnobe. 
Lougoiide^ Louguidde.^ 

Hade. '* /f"^ *."''■■ 

Biaqudo, laoube. ^ - '" 
Waliou, Waltabe. A. 
Labdo, Labbe. 



- 15 i - 



Propriete 

Prosterner (se, a genoux) 

Prostituee 

Proteger 

Prouver 

Provision 

Puce 

Puissant 

Puits 

Punir 

Punition 



Diomy Diomerabe, 

Diliade. 

Djlnowo, Djinobe, 

Walloude. 

Labutde. 

Diobarif Diobadjie. 

Fel^ Feloudji. 

Diom dole, Diom dolebe. 

Boundou, Boulli. 

Leploude. 

Leptonngal,, Leptoule. 



Quadruple 

Quand 

Quart 

Quelquefois 

Queiques 

Quelqu'un 

Querelle 

Quereller 

Querelleur 

Queue 

Qui? 

Quiconque 

Quitter 

" Quoi 

Quoi? Qu'est-ce? 



Nai'abel. 
Mande. 
Naiebel, 
Saa e saa. A. 
Gotel gotel. 
Goto. 

DoukOy Doukodji. 
Doukdoude. 

Douk deledo, Douk detebe, 
Latchi, Latchedjie* 
, Hoi f 
Mowavi wondekala. 
Serde, 
Ko, kom» 
Kooni. 



Race (par la mere) 

Ra<:e (par le p^re) 

Racheter (un esclave) 

Raisonnable 

Ramener 

Rangon 

Rapide 

Rapporter 

Rare 



Leniolf Ledji. 

lettode, Diettodjie. 

Soioude. 

J*eodo^ Feobe, 

Artirde. 

TiottigoUy Tiottoule, 

DiaoudOf laoube. 

Addoude, 

TiattoudOy Sattoube, 



— 155 — 



Rasoir 

*Rassasie (etre) 
Rassembler 
Rat 

Ravager 

Razzia 

Recevoir 

Reeolte 

Recompense 

Recompenser 

*Recompenser 

Reconnaissant 

Reconnaitre 

Reculer 

Reflexion 

Refuser 

Regarder 

Regretter 

Regulier ( oonvenablement 

Rejouir (se) [fait) 

Remede ^ 

Remplir 

Pvencontrer 

Rend re 

*Renes 

Renvoyer 

Repas du matin 

Repas du soir 

Repentir (se) 

Repcter 

* Re pond re 

Repondre 

Reposer (se) 

Reptile 

Respecter 

Respectueux 

Respirer 

Rester 

Restituer 

Restitution 

Retourner (se) 

Revenir 

Revolt er (se) 



Pernkorki, Pemborde. 

HarL 

Rendinde. 

Doiimrou, Dombi, 

Bonoude. 

Bartif'. 

Hebde. 

Tionlal, Tionie. 

Djenari, Djenadjie. 

lende. 

Djihiari^ Djenadjie. 

Diettowo, lettobe. 

Heptinde. 

laroude tiagal. 

Mid 10, Midiodji. 

Salads. 

Dieode. 

Nimciddr. 

Paddo, Fodbe. 

Veldloude. 

Lekki, Ledde, 

Ebbinde. 

HaouroudtK 

Tottidde. 

Taltal. 

Rioxidc. 

Bottari., Bottadje. 

Irandc, Tirade. 

Soumde bernde, 

A 1(01/ de. 

Notode. 

Diabade. A. 

Foftoude. 

Nboddi^ Bolle. 

Teddinde. 

Teddinowo^ T ddinohe. 

Fofde. 

Diodade, 

Tattide. 

Douttoungal. 

Waklitade, 

Artoude. 

Diambade. 



— 156 



Riche 
Ridicule 
Rieii , 
Rire 
Rivage 

* Riviere 
Riz 

* Rognons 
Roi 
Rond 

Roseau (pour ccrire) 
Rou^^e 

* Rouge 
Rouille 
Rue 

Ruisseau 
Ruse 



Diom daoudi, Diom dlaou- 

Dialnido^ DiaUiibe. [dien. 

A ]jhounde, 

Dialde. 

Pokopokolam, Pokopokole. 

TiangaL 

MarOj Marodji. 

Bole. 

Lomdo, Lambe. 

Mourtido, Mourlibe. 

Koiidoldaa, Koudidaa. A. 

Goddioudo, Hoddioube. 

Bode 10. 

Tooudo, Tooudi. 

Bolol., BoJi. 

Tialouguel, Tialoukoguc. 

DiodiOj Diodjbe. 



* Sables 
Sable 
Sabre 
Sac 

Sage (reserve) 

Saindoux 

Saison 

Sale 

Saler 

Saline 

Salive 

Saluer 

Salut 

* Sand ale 
Sang 

* Sang 
Sanglant 
Sangle (mets) 
Sanglier 

Sangsue 
Sauter 



Tiennal. 

Diirendi, Diarele. 
Silama, S'damadji. 
Sakou, Sakoiidji. F. 
NeydOy Neybe. 
Nebambaba (heurre deporc), 
DiamanOy Diamanodji. A. 
TounoudOj Tounouoube. 
Wadde lamdam, * 

Wendou lamdam^ Beli lam- 
Toute, Toutade. [dam. 

Sabnmdp.. A. 

Sabninango, Tialminali. A. 
Padde. 

DJidiam^ Djidie. 
A Hire. 

BouldOy Boulbe. 
Gniriy gniedie. 
Mbaba ladde, Bamdi ladde 
(cochonsauvage du desert). 
Balkouy Balki. 
Dioude. 



— 10/ 



Sauvage 

Savant (marabout) 

Savon 

Scie 

Sec (etre) 

Secher (verbe actif) 

Secheresse 

Second 

Secoi'er 

Seine (filet> 



Selie 

Sellier 

Semaine 

Semblable 

Sensible 

Sentir (llairer) 

Serieux 

Sernient 

Serpent 

* Serpent 
SeiTure 
Seulement 

Si (conditionnel) . 

Sien (le) 

Silence 

Simple (non ruse) 

Singe 

* Singe 
Sinon 

Societe (entourage) 

"Soeur 

Sceur 

Soie 

Soigneux 

*Soir 

Soir 

Soit (je consent) 

*Soleil 

Soleil 

Solide (objet) 

Solitaire 

*Sommeil 



Bondo^ Bonhe. 
Fodm, Fodiabe. 
Saboundc, Tiabou7ie. A. 
Labignidie, Laberpiidie (poi- 
DiordoM)rde^[^ndiT& a dents). 
lorn oxide. ^""^^ 
Hokkcre, Hokkc. 
Didobel. 
Onkoude. 
Diaouiol, Diaouli. 
Lamdam, Lamdamedjie. 
._ Hirke, Hirkedji. 
Sakke, iSakkebe, 
lontere, Dionte. 
Guidia^ Guidjirabe. 
Labdo rcdou, Labe dedi. 
Hounmde. 

Paeyo dmdo, Fayo dinbe. A. 
Watore, Balodjie, 
BadioUeydi, BadUeydi. 
Baiclledi. 

Nioyom, Niogoniadji. 
Tan. 

So (Iro et 3« pers.), Sa (2^ 
Komciko, [pers.)- 

Dcdjere^ Dedjie. 
Moo, Mebe. 
Wandou, Badi. 
Oouandou, 

Dnital, Ndente. , 

Mam. [be rewbe, 

Bandirado debbo, Wandira- 

Harire, Hanradji. A. 

Ki'nido, Hilnibe. 

Diam. 

Kikide, Kikidedji. 

la alia. 

Mo mi. 

Nacfue, Nagueli. 

Tiddo, Tidbe. 

levende, levendedji. 

Mongol. 

9 



— 158 - 



Son 

*Son (a celui-ci) 

*Son (a celui-la) 

Sorcier 

*Sorti(etre) 

Sortir 

Souffler 

Souftlet (sur h joue) 

Soufre 

Souffrir 

Soulier 

Soulier 

Soupir 

Sourcil 

Sourd 

Sous 

Souvenir 

Souvenir (se) 

Souvent 

Spirituel 

Succeder (au pouvoir) 

Sucer 

Sucre 

Sucreton 

Sud 

Suer 

Sueur 

Suftire 

Suivre 

Superieur (chef) 

Supplier 

Syphilis 



-^ Mako (apres le nom) 
_ .Mako. 

Oneia. 

Soukounia, Soukouniahe. 

lalte. 

laltoude, 

Woultoude, 

Hello, Kelle, 

Tangaragata, Tangaraga- 

Lepiade. [tadji, 

Mouque. 

Fado, Pade, 

Fofandou, Pofali. 

Wayiva>fkOf Wayivaykodji. 

Paho, Fabe, 

To lies. 

Midio, Midiodji. 

Siftorde. A. 

Dio e dio kala. 

Aqilante, Aqilantebe. A., 

Lorn tade, 

Moutioude, 

Soukara, Soukaradji. V. 

Perkan, Perkanoudji. F. 

Worgo. 

Wamioude. 

Warniede, Barniele, 
V londe. 

Reoude, 

GardidOy Hardihe, 

Niagade, 

To doou, 

Dionde, Dlondddji, 



Tabac 

Tabatiere 

Tabatiere (roseau servant de) 

Tache (souillure) 

Tafsir (qui explique le Goran) 

Talon 



Simme^ Simmedji. A. 
Taboucere, Taboutiedjie. F. 
Koroual si7nme, Koroe sim- 
Takougol^ Taki, [me. 

TafsiroUf Tafsirabe. A. 
Tepere, Tepe. 



159 — 



Tant (aussi loiigtemps 
Tante (sceiir de pere) 
Tante i^so^ur de mere) 

Tantot (passe) 

Tantot (futur) 

* Tapis 

Tard 

*Taiireau 

Taureau 

Teindre 

Tel (un tel) 

Temeraire (brave) 

*Temeraire (brave) 

Tenaille 

Tente 

Ternie (temps) 

Terminer 

Terre (cultivable) 

Terrible. 

T^te 

Tien (le) 

Tiers 

Tigre 

Timide 

Tirer (a soi) 

Tison (all u me) 

Tisseraiid 

Toi 

Toit (d'une case) 

Tombeau 

Tomber 

Ton, ta, tes 

Tondre 

Tonnerre 

Tornade 

Tortu 

Tortue 

Toull'ii 

Toijjours 

Tourterelle (pigeon de 

Tout 

Trace (vestige) 



que) ^}iuAde. 

Gorgol^ Gorgolahe. 

loumma /ofcof o(petite mere), 
lomnmirabe tokosbe. 

Nane. 

Diohan. 

Diopere. 

Lett. 

Nffari, 

Kalhaldi^ Kalhali. 

Soiioiide. 
J,. KaH. 
^ Tiousdo redoUf Sousbededi, 

Sagata. 

Kamf>aouaU Kumbadjie. 

TilLiga, Tillicadji. A. 

Ladial, Ladie. A. 

Gaenoude. 

Leijdi, Leyde. 

Koidbihido^ Hoidbinibe, 

Hore^ Koe. 

Kama. 

Tatabal. 

Tiooungou, Tiooudi. 

Mogguido, Mogguibe. 

Fodde. 

Detiatal, Detiete. 

Tianiowo^ Saniobe. 

An. 

Tibay Tibadji, 

Hcniiere, Ganiedjie, 

lande. 

Ma. 

Lnbde. 

Diratigo., Dirali. 

Djnvande, Djnvole. 

Ognido, Ognibe. 

Hende, Kede. 

Viltoimde, Biltoude. 

Niandekala, 
Marie) Fondou mariamaj Polima- 
^!^Fof. [riama. 

Bate koegal. Bate koede. 



+ 



160 — 



Trad aire 

Trail ir 

Traitant 

Traite 

Traitre 

Tranquille 

Transport 

Traverser 

Trembler 

Tres 

Tribunal 

* Tribunal 

Tributaire 

Triple 

Triste 

T romper 

Trompeur 

Trop 

Troque 

Trouble 

Troupeaii 

Tiier 



^ 



Nantinde. 

Diambade. 

Diaeyoivo^ leyohe. 

Ndi3]iqou, Diuede. 

Diamhotodo, Dtcunbolohe. 

Deidjdo, Dt^ldjhe. 

Rou(;(), Douci, 

Loiimhoude. 

Sinioude, 

Nofevi. 

Niaorde. 

Sari a. 

Toitowo sagalld, Tottohe sa- 

Tatabel. [qalle, 

DioiwmiriidOjIourminibe.X. 

Fount nude. 

Pounioiuo, Fountobe. 
^^Fanti. 

Wattoude, Batieli. 

Houddounde, Gouddoiide. 

Diofende, Diofde. 
\lu Warde. 



Ulcere 

Un 

Unique 

Unir 

Urgent 

Usage 



u 

^n^ Oure^ Oube. 
Odd. 

Kogotoum. 
Bendoude. 
■4"Knhani. 

Bak^ Bakoudji. 



User (una chose complete- Gaenoude, 
Utile [ment) i^ A'o/iam 



Vache 

* Vache a lait 

Vagabond 

Yaillant 

Yaincre 



Naggue debbo, Nai debbi, 
Naggue perngue. 
Djilotodo, Il'otobe. 
Tiousdi) redou, Sousbededl. 
]jUiHaoude, 



- 161 



Vnleur (prix) 

Vautour 

^ Veau 

Yen II 

Veiller (sur) 

Veiller (pa>?er la nuit) 

Veine (ou nerf) 

"VVjidre 

Venger (se) 

Venice ur 

\ent 

Vent d'est 

Yen in 

Vpiiir 

Vente 

Ventre 

"Vers "' '■-■--- —--—-- 

Ver 

Veridique 

vente 
Ye role (petite) 
Yerroterie 
Yert 

Vertueux 

Yeuve fen general, femme 
Yiande " fnon vieroe) 

Victoire 
Yictorieux 
Yide 
Yieillard 

Viej'ge (jeune tille) 
Yieux 
Yigoureux 

Yiiam (mauvais d'aspect) 
Village 
Yille 
Yin. 
Violent 
*Vipere 
Visage 
Vis-a-vis 



V' 



«; f 




Viser 
Visiter 



Tioggou, Tioggouli. 
Douial, Doute. 
NiebeL 

N ale, Nialbi. 
B'^en If}. 
Wald<> dcDiaki. 
Dadol^ TJadi, 
l^^laede. 
lobnade, 

Diomnotodo, lomnotobe. 
Endou ken (Hi. 

."EniGii foiomangue^ Keneli 
Take, Tokedji. \founnongup. 

dieygou, Ndieygov.i.i. 
Redo a ^ Dedi. 
"txd, to, do. 
Nguilndou., Guildi. 
Kaloivo gonga, Halobe gon- 
Gonga. {ga. 

-Wadere, Bade. ' 
Nmere^ Niadjie. 
Gibbon, Goboudji. - 
D inn Ida, Dioulbe. 
D wo^ Diiube, 
Ten, Tebouli. 
Kaougoit, Kaougoudji. 
Ba o, Wawobc. 
Mere, Mehe. 
Naed'O, Naebe. 
B miri, fiomi. 
Niedio, Naebe. 
Dioni dole. 

Bon dongari, Bonbengarl . 
^4JJiA Houro, Goure. 
Ulf« hourq, Goure. 
Bigne. F. 

Tikkowo, Tikhobe. 
Nbodi. 
ViflegOf Diege. 
tv leg 



Vj/t Koulde. 
Dieotade. 



9. 



— 162 — 



Vite 

Vivant 

Vivre 

Voir 

Voisin 

Voler (avec des ailes) 

Yoler (derober) 

Voleur 

Volonte 

Volontiers 

Yolumineux 

Vouloir 

* Vouloir 

Votre 

*Vous 

Voyager 

Vue 



J^ohiam, 

"Gourdo^ Hourbe. 
^jii Hourde. 
\! i'-Iide. 

Moddido, Woddibe. 

Doude. 
V'J^Dudioude. 
y^f Gouddio, Wibe. 

Beladc'. 

la alia. 

Maonnde^ Maonde. 
Vt^Hidde. 

Diabe. 

Mon. 
\/uOuon. 

Da^made. 
^f' Uid^y Guide. 



Y (la, ici> 



To, do 



NUMfiRATION 



Un 

Deux 

Trois 

Ouatre 

Cinq 

Six 

Sept 

Huit 

Neuf 

Dix 

Onze 

Douze 

Treize 



Goo. 
DidL 
rati. 
Nahi. 
Dw'i. 
Diegom. 
Die didi. 
Dir tati. 
Die nahi. 
Sappo. 
Sappo i gno. 
Sappo i didi, 
Sappo i tati, 



- 163 — 



Quatorze 

Quinze 

Seize 

Dix-se|)t 
Dix-huit 
Dix-neuf 
Vingt 

* Vingt et un 

* Vingt-deux 
Trerite 

* Trente et un 

* Trente-deux 
Quaranle 
Cinquante 
Soixante 
Soi>:ante-dix 
Quatre-vingts 
Quatre-vingt-dix 
Cent 

Cent un 
" Cent deux 

* Cent vingt 

* Cent trente 
Cent trente-deux 
Deux 'ents 

* Trois cents 
Mille 
*Milleun 

* Mille deux 

* Onze cents 

* DoDze cents 

* Deux mille 

* Deux mille un 

* Deux mille deux 

* Deux mille cent 

* Deux mille cent un 

* Deux mille cent deux 



Premier 

Deuxiemo 

Troi'^iomc 



Sappo i nahi. 
Sappo i dio'i. 
Sappo i diegom. 
Sappo i die didi. 
Sappo i die tati. 
Sappo i die nahi. 
Nog as. 
Noyas e goo. 
Nog as e didi. 
Tiapan tati. 
Tiapande tati e goo. 
Tmpande tati e didi. 
Tiapande nahi. 
Tiapande dio'i. 
Tiapande diegom. 
Tiapande die didi. 
Tiapande die tati. 
Tiapande die 7\ahi. 
Temedei^e. 
Temedere (i goo. 
Temedere e didi. 
Tentedere e nogas. 
Temedere tiapande tati. 
Temedere tiapantate e didi. 
Temedere e didi. 
Temedere tati. 
Oudj'ounere. 
Oudjoiinere e goo. 
Oudjounere e didi. 
Ondjoiinere e temedere. 
Oudjoiniere e temedere didi. 
Oudjounere e didi. 
Ond/ounere didi e goo. 
Oudjounere didi e didi. 
Oudjouneie didi e temedere. 
Oudjounere didi e temedere 

[e goo. 
Oudjounere didi e temedere 

[edidi. 

Gadano goabo. 
Dimmo didabo. 
Tafaho. 



164 ~ 



Quatrieme 

Ginquieme 

Sixieme 

Septieme 

Haitieme 

Neuvieme 

Dixieme 

Onzieme 

Cinquantieme 

Soixanle-troisieme 

Une tois 

Deux fois 

Trois fois 



Nayabo. 

Dimjabo, 

Diegabo. 

Diediho, 

Dietaho. 

Dienayo. 

Sappabo. 

Sappo i gaobo. 

Ti'ipande diogabo. 

Tia^)ande diegom e toXabo. 

Lawol gotol. 

Labe didi. 

Labe tati. 



LES JOURS DE LA. SEMAINE 



Dimancbe 

Lundi 

Mardi 

Mercredi 

Jeudi 

Vendredi 

Samedi 



Alet, A. 
A nine. A. 
Talatn. A. 
Alnrba. A. 
Alkatniga, A. 
Aidjionma. A. 
Acet. A. 



TABLE DES MATIERES. 



Introuuction 1 

Grammaire poul 11-83 

Ghapitre I^f. — De la prononciation U 

Ghapitre II. — Du genre (genre hominin, genre brute). 13 

Ghapitre III. — Numeration 29 

Ghapitre IV. — Gonjugaison 31 

Racines verbales . 46 

Interrogatifs. 58 

Prepositions et Conjonctions 58 

Adverbes 59 

Syntaxe 59 

Coniparaison du poul avec les autres langues (53 

Recueil de phrases. 84-123 

vocabulaire 124-164 

Numeration 162 

Les jours de la semaine 164 



Imp. Qeorg«s Jacob , — 0rl6aiis.