MICRO - EDITIONS
DE
L'INSTITUT NATIONAL DES LANGUES
ET CIVILISATIONS ORIENTALES
ARCHIVES AFRICAINES
PUBLIEES AVEC LE CONCOURS
DU
CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
ET DE
L' ASSOCIATION DES UNIVERSITES
PARTIELLEMENT OU ENTIEREMENT DE
LANGUE FRANCAISE
SERIE V
IMP. aKUROBS JACOB, — OUK&ANN.
GRAMMAIRE ET VOCABULAIRE
DE LA
LANGUE POUL
A l'USAGE DES VOYAGEURS dans LE SOUDAN
Avec une carte indiquant les contr^es od se parle cette langue
PAR
Le GfiN^RAL FAIDHERBE
oEuxiEBfE Edition
PARIS
MAISONNEUVE ET G*', LIBRAIRES-fiDITEURS
25, QUAI VOLTAIRE, 25 — ^
1882
CARTE DES PAYS OU EON PARLE LE POUL
flit JViffe^f'.
tm/MU4fnt U\r pat/fi oil/ I'ou
parU' le Foul .
jDans fe ?^cdou et Ic KaqpUi
le. Poul Ji'est pai*lt^ ffuepdvl^s
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la^nifiMrt'. fje Ja. population
ptu'U le Bambnpa .
*tii i}im:i i »im t »!* ^ -mmK i t^Mti ints^3^,'-j<i>^
ESS AI
SUA
LA LANGUE POUL
ET COMPARAISON DE GETTE LANGUE AVEC LE WOLOF,
LES IDIOMES SERERES
ET LES AUTRES LANGUES DU SOUDAN OCCIDENTAL.
INTRODUCTION
Ayant recueilli, en 1854, lorsque j*etais gouver-
neur du Senegal, des documents sur la langue
poul (i), je trouve aujourd'hui le loisir de les coor-
donner et de les 6tudier pour en d^duire les regies
de cette langue.
Cette 6tude me parait offrir de Tint^r^t, non sett-
lement parce que les Pouls exercent aujourd'hui
une action tout a fait preponderante dans TAfrique
centrale, mais aussi parce que leur langue pr^sente
(1) Je me suis procurd ces documents avec Taide de Vin-
terpr^te Ousman, un de ces indigenes s^n^galais qui servent
la cause frangaise avec un devoument et une fid61it6 au-
dessus de tout eloge.
Je dois aussi des remerciments a M. Descemet, de Saint-
Louis, pour la bonne grace avec laquelle il m'a fourni divers
renseignements.
- 2 —
des particularites linguistiques remarquables, sur-
tout sous le rapport de la phonologic.
Les Pouls, qui deviennent les maitres du Soudan
depuis leur conversion gen6rale Si I'lslamisme, c'est-
ft-dire depuis moins de deux slides, y sont peut-
6tre anciennement venus de I'Orient, amenant avec
eux le boeuf k bosse (z6bu), qui est le m^me que
celui de la Haute- !£gypte et de la cote orientale
d'Afrique.
De quel pays venaient-ils, et h quelle souche
humaine appartiennent-ils ? Ce sont Ik des questions
difficiles k r6soudre, aujourd'hui surtout que presque
tout ce qu'on avait admis sur les origines de Thu-
manit6 est k remanier en presence des d6couvertes
de rhistoire naturelle et de Tanatomie compar6e.
On trouve aujourd'hui bien peu de Pouls purs de
tout croisement avec les noirs, depuis que cette
race est devenue guerrifere et conqu^rante, et a fond6
des empires aux d^pens des races n^gres. Leurs
cheveux, pourrait-on dire, sont aujourd'hui un peu
plus que boucl6s et se rapprochent des cheveux
cr^p6s ; mais lis ne sont certainement pas laineux
comme ceux des n^gres, et la distinction entre eux,
sous ce rapport, est parfaitement justifi^e. En outre,
la couleur de leur peau n'est que brun clair ou plu-
t6t rouge&tre; leur face est orthognate, leur nez
petit en g^n6ral^ mais cartilagineux et de forme
aquiline. En somme, leur visage est agr^able au
point de vue europeen. Comme intelligence et
comme caract^re, ils sont sup6rieurs aux n^gres ;
- 3 -
ce n'est pas que rintelligeiice proprement dite des
noirs, c'est- it-dire leurfaculte de comprendre, m'ait
jamais paru bien inferieure a celle des blancs. J'ai
observe des noirs de toutes les classes, des chefs,
des gens de classe moyenne, des ouvriers^ des
esclaves, k leur 6tat naturel. Avec les premiers,
j*ai souvent, comme gouverneur, caus6 politique
ou commerce; j*ai observe aussi ceux qui nous
sont soumis et h la portee de qui nous mettons la
civilisation ; j*ai vu ces derniers etudier enfants dans
nos 6coles; jeunes hommes et hommes faits, j*en
ai forme des interpr6tes, des instituteurs, des em-
ployes des ponts et chauss6es et des t^l^graphes,
des sous-officiers et des officiers.
Tout ce qu'on peut dire, c'est que si, dans la jeu-
nesse, leur intelligence parait quelqufois m^me plus
pr6coce que celle des blancs, T^ge de la pubert6
semble arrfeter d'une raanifere f^cheuse leur d6ve-
loppement intellectuel.
Quant aux qualit^s du coeur, ils sont tr^s-sensibles
> et plus port6s au d6votiment spontan6 que les
blancs. Mais ce qui fait leur inf^riorite r^elle, c'est
le manque de pr6voyance, de suite dans les id^es ;
la force active de volont^ leur fait d^faut; ils n'ont
que celle d'inertie; c'est k cause de cela qu'on peut
en faire des esclaves. On ne songerait pas k faire
des Arabes esclaves ; ils assassineraient leurs mai-
tres. On ne cherche non plus jamais k garder comme
esclaves des Pouls adultes ; ils se sauveraient indu-
bitablement.
Quant aux femmes pouls, il y a un proverbe k
Saint-Louis qui dit que si Ton introduit une jeune
fille poul dans une famille, f<!it-ce comme servante,
comme captive, elle devient toujours maltresse de
la maison.
L*inf6riorit6 des noirs provient sans doute du vo-
lume relativement faible de leur cerveau. Nous man-
quons de donn^es suffisantes pour leur comparer
les Pouls sous le rapport de ce volume.
Quelle que soit Torigine des Pouls en Afrique,
qu'ils y soient, ou non, venus de Test du continent
et m^me de plus loin, il est certain qu'ils ont d'a-
bord v6cu dans le Soudan k T^tat de tribus de pas-
teurs, tributaires des chefs indigenes maitres du sol.
Les historiens arabes nous apprennent que c'est
vers le Xe si^cle que les Arabes et les Berbferes
commenc^rent k obtenir des conversions de peuples
soudaniens k Tislamisme.
Le pays de Tekrour est signal^ par les auteurs
comme s'^tant converti le premier. Tekrour 6tait
sur le Niger, en amont de Tombouctou. Le nom de
Tekrour est certainement un nom berbfere; les Sou-
daniens ne pourraient pas le prononcer k cause de
la consonne double et des deux r successives. lis
diraient Tokoror, ou plut6t Tokolor, k cause de la
parents de VI et de IV qui 6taient confondus chez
les figyptiens.
La population de Tekrour 6tait-elle poul ou non ?
C'est difficile k savoir aujourd'hui ; mais ce qu'il y a
de certain, c'est que :
— 5 —
1o Le mot fut adopts dans le monde musulman,
dans les ecrits arabes, pour designer le Soudan mu-
sulman et par suite tout le Soudan, d'oti r^sulte
que nous voyons dans nos vieilles carles g6ogra-
phiques Tekrour ou Soudan ;
2o La race poul ayant 6t6, d'une maniere gene-
rate, la premiere k s'identifier compl6tement avec
rislamisme, le nom de Tekrouri (pluriel Tekarir),
signifiant Soudanien musulman, lui a 6te plus spe-
cialement applique (i).
Vers la fin du XIII« si6cle, des marabouts pouls
du Niger allaient dej^ chercher k convertir la contr6e
^Test; ils faisaient des p^lerinages k la Mecque.
Au si^cle suivant, XIV^, un fitat poul, mais non mu-
sulman, 6tait fonde sur le S6n6gal; les Pouls s'y
convertirent et s'y croiserent avec les noirs.
Les Maures^du S6n6gal leur appliquferent, suivant
Fusage, le nom de Tekrouri, lorsqu'ils furent devenus
musulmans. Les noirs de notre colonie, et par suite
les Frangais, leur donn^rent ce m6me nom, devenu
dans leur bouche Tokoror, Tokolor, Toukouleur, et
ils leur appliqu^rent ce nom k eux, Pouls m^l^s de
noirs, k Texclusion des tribus pouls rest^es pures
aupr^s d'eux, de sorte que, pour les S6n6galais,
aujourd'hui Toucouleur veut dire poul crois^ de noir.
(1) Aiiiourd'hui le mot tekrouri^ en £gypte et prebable-
ment aussi en Arabie, signifie marabout soudanien, poul ou
non, marchand d'amulettes et diseur de bonne aventure.
En Alg^rie, le mot tekrouri d^signe le chanvre enivrant du
Soudan, appel^ aussi kif ou hachich.
— 6 -
Pour se designer eux-m^mes, les Toucouleurs du
Fouta s6n6galais ne se donnent pas lenom de FoulhS,
reserve aux Pouls purs, ni celui de Tokolor ; ils se
donnent celui de Al Poular, par lequel les Berbferes
parlant arabe designent les Pouls.
Mais il est n6cessaire que nous entrions Si ce sujet
dans quelques details pour faire connaltre la caste
des Torodo.
Le territoire du Fouta s6n6galais actuel 6tait au-
trefois occup6 dans Touest (Dimar, Toro, Fouta cen-
tral) par des Wolofs, et dans Test (Damga) par des
Malink6 de la nation Soc6 ; la rive droite 6tait au
pouvoir des Maures. Un chef poul, nomm6 Koly-
T6n6ba, probablement d6j^ musulman, vint avec sa
famille chez les S6r6res-Sine, dont le pays est situ6
entre le Cap-Vert et la Gamble, et oii il fut parfaite-
ment accueilli par le roi, qui 6pousa.sa soeur. Des
Pouls, plus ou moins nombreux, vinrent se joindre
k lui, se m^lant aux S6r6res ; de 1^, sans doute, le
grand nombre de mots communs que nous trouvons
dans les deux langues. Koly-T6n6ba, devenu ambi-
tieux, fit, avec Taide de son beau-fr^re, la conqu6te
du Toro, qui s*6tendait alors dans le sens de Test
et de Touest plus que la province actuelle. Une par-
tie des habitants wolofs se fondlt avec les conqu6-
rants et forma avec eux la race crois6e des Torodo.
Voil^ done une tradition sur Torigine des Torodo,
qui presente des caract^res de r6alit6.
Void maintenant une autre tradition sur la con-
qu6te g^n^ral du Fouta s6n6galais par les Pouls ;
- 7 —
est-elle bien distincte de la premiere? On en jugera.
Le conquerant s'appelle encore Koly\ il portait le
litre de Saltigue ; il serait venu du Foula dougou
(mot qui veut dire pays des Pouls, en langue ma-
linke), contr^e situee entre le Haut-Senegal et le
Haut-Niger. Koly fit la conqufete de tout le pays,
depuis le Damga jusqu'aux fronti^res du Walo. Les
Soc6 du Damga furent sans doute refoules dans
le Ouli. Les Wolofs, qui ne voulurent pas subir ?a
conqu^te, se r6fugi6rent dans les pays wolofs de
la c6te, oil on sail encore les distinguer k leurs
noms de tribus.
La nation poul (Jui suivait ce Koly s'appelait d^-
niank6 ou d61iank6. La tradition dit qu'elle 6tait un
peu crois6e de Maures tadjakant (Berbferes). CeKoly
aurait fait la paix avec le Walo en 6pousant la fiUe
du Brak. On voit qu'il y a des points de contact entre
ces deux traditions: les noms des conquerants,
les alliances avec les families royales ser6re ou
wolof, etc.
Malgr6 cela, nous sommes port6 h les regarder
comme distinctes, et nous croyons h un melange de
Pouls aVec des S^r^res, h leur 6tablissement dans
le Toro et k leur croisement avec les Wolofs de
cette province avant Tinvasion des D6niank6, car,
sans cela, on ne pourrait expliquer Torigine de la
caste des Torodo, Pouls crois6s de noirs, parlant
poul et d6jSi convertis Si Tislam lorsque le Toro
fut conquis avec le reste du Fouta par les D6-
niank6.
— 8 —
Le D6nianke qui fut charge par le Saltigue de
gouverner sous ses ordres la province du Toro prit
le litre de Lam-Toro, titre qui avail sans doute
^16 cr66 el porl6 par Koly-T6n6ba ; les chefs ser^res
portaienl el porlenl encore le lilre de Laman,
Quoi qu'il en soil, toul ceci nous fait voir qu'il y a
eu, depuis des temps assez recul6s, bien des al-
liances des Pouls avec les S6r6res el les Wolofs,
dans les pays m6mes de ces derniers; el c'est
comme cela que nous nous expliquons le grand
nombre de Wolofs el de S6r6res qui, quoique tout
k fait noirs, onl des trails qui nous plaisenl plus que
ceux de la race n6gre pure.
Au commencement du XVIII^ sifecle eut lieu, dans
le Fouta, une revolte que les d^veloppements pr6-
c6dents nous font parfailement comprendre; les
Torodo 6lant devenus tous des musulmans fanali-
ques, se r6volt6renl centre les D^niank6 non encore
convertis ou mauvais musulmans. Dans cette cir-
constance, le Lam-Toro d6niank6 Irahit son parti et
se mil avec les Torodo. Le pouvoir des D6nianke
fut renvers6, et Tislamisme proclam6 religion de
rfilat, lequel fut gouvern6 par un chef supreme
electif nomm6 Almamy (elfimir el Moumenin, prince
des croyants), qui ne pent 6tre choisi que dans la
caste des Torodo.
Les D^niank6 ferment encore la majeure partie
de la population du Damga, mais sans pouvoir poli-
tique. Le Lam-Toro, comme recompense, fut main-
tenu dans sa place h Gu6d6, par les marabouts vain-
- 9 -
queurs, et ses descendants y commandent encore
aujourd'hui avec le mdme titre.
Le h6ros de cette revolution politique et religieuse
s'appelait Abdou-el-Kader. II fut tu6 sur ses vieux
jours par le chef du Bondou.
Depuis r^tablissement de la puissance des To-
rodo, le Fouta s6n6galais n'a cess6 d'etre un foyer
de fanatisme, d'ou les Pouls crois6s de noirs et
semblant avoir acquis par 1^ des facultes nouvelles,
c'est-2i-dire 6tre devenus sedentaires, cultivateurs,
guerriers conqu^rants et fondateurs d*empire, ne
cessent de proclamer des guerres saintes et s'empa-
rent peu k peu de tout le Soudan.
Nous aliens 6num6rer leurs conqu6tes.
1» Abdou-el-Kader fonde au commencement du
XVIIIe si6cle rfitat theocratique du Fouta s6n6galais,
4,000 lieues carries;
2» Dans le cours du XVIII® si^cle, Sidi fonde le
Fouta-dialon, 4,000 lieues carries ;
3* Fin du XVIII© si^cle, fondation du Bondou mu-
sulman par Talmamy Ibrahima, du Fouta-dialon,
2,000 lieues carries ;
4© Commencement du XIX« si6cle, Othman-Fodia
torodo et son fils fondent un vaste empire poul
entre le Niger et le lac Tchad (royaumes de Sokoto
et de Gando), 20,000 lieues carries ;
5« Au commencement du XIX<» si^cle, Ahmadou-
Labbo fonde un £tat poul le long du Niger, entre
Tombouctou et S6gou. Tombouctou ftnit par lui ^tre
soumis, 4,000 lieues carries ;
1.
- 10 -
60 De 1857 h 1861, el Hadj-Omar torodo, repouss6
par nous du Senegal, fait la conqufete des puissants
Etats du Kaarta et du S6gou ; ensemble 15,000 lieues
carrees ;
7o Les derni^res nouvelles du S6n^gal annoncent
que Ahmadou-Gheikhou torodo, des environs de
Podor, d^']h maltre du Djoiof depuis quelques ann6es,
vient d*envahir le Cayor d'oii il a chass6 le Darnel. Ce
serait done la fondation d'un nouvel et septifeme
fitat poul, celui-ci aux d6pens des pays wolofs,
5,000 lieues carries (1).
Des nouvelles arriv6es pendant Timpression de ce
livre ont fait savoir que, gr^ce h Tintervention des
forces frangaises, Tai'm^e des Toucouleurs a 6t6 re-
pouss6e du Cayor. Les Etats wolofs soni done encore
Sauves pour cette fois. II n'en arrivera pas moins fata-
lement, dans un temps donn6, que les Pouls, purs ou
croig^s, 6tendront leur domination jusqu'k Tem-
bouchure du S6n6gal, eonime ils le feront jusqu'aux
bouehes du Niger.
De sorte qu'aujourd*hui les Pouls sont maltres
presque partout du Gap-Vert au lac Tchad, sur
trente degr6s de longitude et entre les latitudes de
lOo k 15o nord, c'est-Si-dire dans une zone de 80,000
h 90,000 lieues carries.
(1) Abdou-el-Kader avail ^chou^, au commencement du
XVin* si^cle, dans rinvasion du Cayor.
GR/VMMAIRE DE LA LANGUE POUL
CHAPITRE I
DE LA PRONONCIATION
Nous allons maintenant nous occuper de la langue
des Pouls, et ce n'est pas ce qui les caract^rise le
moins au milieu des peuples qui les entourent.
Les sons de cette langue peuvent tous 6tre repr6-
sentes par des lettres de notre alphabet; mais on
n*y irouve pas nos sons m, j, ch, x, z, ni les sons
du kha, du rain et du ain arabes.
Ainsi, les Pouls, qui donnent aux chefs qui lesgui
dent dans la guerre sainte le nom arabe de Cheik-
hou, ne pouvant pr ononcer ni ie ch, ni le kha^ disent
S6kou.
J'introduis, parmi les lettres necessaires pour
^crire le poul, le w representant le w anglais, le ou
de notre particule affirmative oui, prononc6e en une
seule syllabe. II est, en outre, n^cessaired'employer
aussi la voyelle ou diph tongue ou, chaque fois
qu'elle forme une syllabe, soit seule, soit avec une
consonne qui pr6c6de. Le w sera toujours employe
devant une voyelle avec laquelle il formera une
- 12 -
seule syllabe; ainsi nous 6crirons: woppoudi « aban-
donner » et louadi « s'abriter », parce qu'il y a
dans ce dernier mot trois syllabes, le ou ne for-
mant pas syllabe avec Va : walloude a aider i, oud-
doude « former », d&fowo « cuisiner », daddowo
« chasseur ».
Dans quelques mots la prononciation des indi-
genes ne permet pas de m6connaitre le son du v,
veldi a plaire ». On ne pourrait h6siter qu'entre le
son du V et celui de notre u frangais, ueldi ; mais
velde rend r6ellement mieux le son indigene.
L'absence du kha, de cette lettre gutturale si dif-
ficile k prononcer pour les Frangais, et qui est si
commune en arabe, en berb^re, en malink6, ^tablit
de suite une distinction frappante entre le poul et
les langues qui se parlent autour de lui.
Autant le malink6 est dur, autant le poul est doux
et harmonieux. Le langage du Malink^, cette race
noire partout en contact avec les Pouls et partout
leur rivale dans le Soudan occidental, semble une
suite de detonations venant du palais et de la gorge.
Les ty les fc, les kh y reviennent k chaque mot, sou-
vent avec la voyelle o prononc^e du gosier. Dans le
poul, au contraire, les dentales et leslabiales do-
minent; les Pouls semblent parler avec les l^vres
et avec les dents, et sans faire aucun effort. La
voyelle i est tres»fr6quente; les finales sont braves;
Taccentest g6neralement sur lap^nulti^me syllabe.
Les consonnes se redoublent tr^s-souvent, comme
en italien, donnant de T^l^gance h la diction : debba
— 13 -
cc femme », hibhd a enfants », tiolli a petits oi-
seaux ».
Cette physionomie g6n6rale des langues poul et
malink6 nous semble en correlation avec la confor-
mation des organes de la voix des peuples qui les
parlent. D*une part, le Poul a una petite bouche or-
thognate; de Tautre, le Malink6 a une grande bouche,
prognate et lippue.
Les Toucouleurs (Pouls crois^s de n^gres) ne
parlent pas la langue bien purement, et dans leur
bouche elle n*a dejSi plus la m6me douceur.
C'est ridiome des Toucouleurs du Fouta s6n6ga-
lais que nous aliens 6tudier ici. — II pr^sente quel-
ques petites differences avec le poul pur et des dif-
ferences plus considerables avec les idiomes pouls
plus ou moins corrompus du grand empire poul com-
pris entre le Niger et le lac Tchad.
CHAPITRE II
DU GENRE
Genre homimn. — Nous aliens d'abord parler
d*une particularite tres-remarquable du poul. Parmi
les langues voisines, Tarabe et le berbere ont, comme
nos langues aryaques, les genres masculin et femi*
- 14 -
nin, attribuant en quelque sorte un sexe m6me aux
choses inanim^es; d'un autre c6te, les langues des
noirs, comme la grande majority des langues de la
terre, ne connaissent pas les genres sexuels. Elles
n'ont que les mots m^le et femelle, qu'on ajoute au
nom d*un animal pour designer son sexe ; mais les
articles, adjectifs, pronoms et verbes s*appliquent
egalement, et sans modifications, 5i un 6tre mhle ou
k un 6tre ^emelle.
Le poul est, sous ce rapport, comme les langues
des noirs : il n'a pas de genres sexuels, mais il 6ta-
blit entre les 6tres une distinction d'une autre na-
ture ; il les partage en deux categories : d'une part
tout ce qui appartient h I'humanit^, d'autre part
tout ce qui n'est pas elle : animaux, plantes, choses
inanim6es.
Cela forme deux genres que nous appellerons
genre hominin et genre brute. Nous disons genre
hominin et non pas genre humain, parce que cette
dernifere expression a d6j^ une acception vulgaire
diff^rente.
Ce que nous signalons ici dans le poul se retrouve
dans certaines langues am^ricaines.
Ce caract^re nous semble avoir quelque chose
de primitif. Le soin de se distinguer ainsi des
animaux ne saurait paraltre utile k des hommes
qui en sont aussi loin que les peuples civilises ; il
se congoit au contraire de la part de gens h T^tat
de nature, fiers en quelque sorte d'etre sortis de
la vie bestiale qui les entoure, comme les Pouls
- 15 -
qui vivent p^le-mfele avec leurs troupeaux, au mileu
des fauves.
En poul, le pronom personnel de la troisi^me per-
sonne, qui est idenlique avec Tadjeclif demonstratif,
diff^re s'il s'agit d*un 6tre appartenant k Thumanit^
ou d'un ^tre qui est en dehors d'elle.
Pour le premier cas, le pronom personnel et Tad-
jectif demonstratif sont o, pluriel be ; pour le second
cas, ce sont des formes varices, mais toutes difT^-
rentes, comme nous le verrons plus tard.
Comme les substantifs et les adjectifs sont formes
des racines verbales avec adjonction de prefixes et
de suffixes qui ne sont, ces derniers, que Tadjectif
demonstratif a peine alt6r6, il s'ensuit que tous les
noms et tous les adjectifs, quand ils se rapportent Si
des 6tres du genre hominin, ont la terminaison o au
singulier et la terminaison hi au pluriel, ce qui les
distingue compl6tement des noms et adjectifs du
genre brute.
Ainsi, pour les subtantifs du genre hominin, nous
avons : homme, gorko, — femme, debbo, — enfant,
hiddo, — vieillard, naidio^ — quelqu'un, neddo, —
mari, guendiradOj — epouse, tiouddido, — esclave*
diado, — famille, moucido^ — Stranger, kodo.
De m6me pour les noms des professions exerc^es
par les hommes : berger, gcUHiako, — forgeron, balio,
— roi, lamdo, — pficheur, tiouballo.
La terminaison est la mftme pour les adjectifs
qualificatifs, les participes, les noms verbaux, les
^ronoms adjectifs d^monstratifs de la troisi^me
- 16 -
personne quand ils se rapportent k lin substantif du
genre hominin. Seulement, nous ferons observer en
passant qu'ici c'est un cas particulier d'une r^gle
g6n6rale que nous verrons plus loin, et qui exige
que ces sortes de mots riment avec le nom auquel
ils se rapportent.
Adjectifs [genre hominin J, — Bon, modjio^ — rouge,
goddioudo, — gros, houto, — gras, pay do,
Participes et noms verbaux. >- Bless6, pidado, —
envoys, nilado, — chasseur, daddowo, — cultiva-
teur, demoivOj — chanteur, djimowo^ ~ travailleur,
kilnotodo^ — penseur, midiotodo.
Pronoms et adjectifs determinatifs de la troisieme
personne [genre hominin], — II, lui, elle, o, kanko,
— ce, cette, celui-ia, celle-ld, o, kankoy — qui, le-
quel, quelqu'un, goto, — aucun, aygotOy — autre,
godOy — son, sien, komako,
Tous ces mots prennent d'autres terminaisons
s'ils s'appliquent Si des plantes, animaux ou objets
inanim^s.
Nota. — Les pronoms personnels et les adjectifs
possessifs de la premiere et de la deuxi6me per-
sonne sont en dehors de cette r^gle, c'est-k-dire
qu'ils ne sont pas en o, m6me lorsqu'ils se rappor-
tent k des 6tres humains.
Maintenant^ pourquoi les Pouls ont-ils adopts o
- 17 -
pour pronom personnel hominin de la troisi^me per-
sonne, et pour desinence sp^ciale ^ rhumanit6 plu-
tut que toute autre voyelle?
On pourrait dire que c'est par hasard. Certes, il
serait difficile d'expliquer, sans faire interven irle
hasard, les quelques millions de vocables que ren-
ferment les langues humaines. Mais nous croyons
que, le plus souvent, la conformation des organes
de la voix est pour quelque chose dans la creation
des mots. Ainsi, un son qui semble devoir ^tre tout
k fait instinctif et non raisonn6, et par consequent
resulter de la conformation des organes de la voix,
et qui est probablement dans chaque famille de lan-
gues un reste de la p6riode oti Thomme n'employait
que des exclamations, c*est celui que Ton fait en-
tendre pour appeler quelqu'un, qu'on prononce
aussi apr^s le nom de la personne qu'on appelle.
Gela varie suivant les langues. En francais, c'est le
son dei: Eh I c Auguste, eh! » Chez les Arabes,
c'est toujours le son de a: a la Mohammed, a ! »
Chez les Pouls, c'est exclusivement o : c Bilal, o ! »
Get est le son qu'instinctivement le Poul primi-
tif devait 6mettre pour appeler son semblable, et
c'est piobablement St cause de cela qu'il a 6t6 con-
duit k en faire le pronom dSmonstratif special k
I'homme, et par suite la desinence commune, obli-
gatoire et exclusive de tout ce qui s'applique k I'es-
p6ce humaine.
Notons pourtant que les noms propres ne sont
pas en o : Bilal, Demhaj Koly, Mais les noms propres
- 48 -
ont dH venir assez tard dans la creation des lan-
gues.
Pluriel du genre hominin. — La langue poul est
une de celles oii la pluralite est indiqu6e avec soin
dans le langage. II y a beaucoup de langues oii le
pluriel ne se distingue pas ou se distingue peu du
singulier dans les noms ou adjectifs. En wolof et en
ser^re, langues dans lesquelles nous aurons h si-
gnaler des analogies singuli^res avec la langue
poul, le pluriel ne se reconnait que par Tarticle. Je
ne connais pas de langue, au contraire, oti les plu-
riels different autant des singuliers qu'en poul.
Qu'il nous suffise de citer pour exemple : houndi
« chose », pluriel koulle ; saourou c baton », pluriel
tiahbi. Qu'on ne croie pas que saourou et tiahbi
sont des mots d'origine diflf^rente; tiabbi est la
forme plurielle de saourou d*apr6s la r6gle.
Le poul adopta le pronom pluriel du genre homi-
nin b^, pour terminaison du pluriel de tons les mots
en du genre hominin, la reservant encore plus
exclusivement h I'espfece humaine que la desinence
pour le singulier.
Reprenant tons les mots dont nous avons donn6
les singuliers, nous aurons pour leurs pluriels:
hommes, worb^, — femmes, riobS, — enfants, bibbi,
vieillards, naSb^, — des gens, imbi, — maris, guen-
dirabi, — epouses, souddibS, — esclaves, diabi, —
families, moucidbd, — Strangers, hob^.
Pour les noms de profession : bergers, a^abS,
- 49 ~
— forgerons, wailhe, — rois, lamhe, — p6cheurs,
souhalhS.
Adjectifs qualificatifs. — Bons, modjiouhe, — m6-
chants, niangoub^, — avares, worodhe, — rouges,
hoddioubd, — • gros, houtithi, — gras, faybS,
Participes. — Blesses, fidabe^ — envoy^s, nelab^.
Noms yerbanz. — Chasseurs, raddobey — cultiva-
teurs, rimob^^ — chanteurs, iimobe, — travailleurs,
hilnotobi, — penseurs, midiotobe.
Pronoms et adjectifs determinatifs de la troisieme
personne. — lis, elles (sujet), bi, — eux, elles
(isol6s), kambiy — ces, celles, bi, — qui, lesquels,
b6, — leur, komabiy etc.
Gette r^gle si g^n^rale, et qui par suite est un
caract^re de puret6 pour la langue poul, car les
exceptions sont introduites dans les langues par
les Elements etrangers, cette r^gle s'applique natu-
rellement au nom mdme de la race, qui est au singu-
lier poullo, et au pluriel foulbe, la racine verbale de
ce nom 6tant, dit-on, foul^ qui signifie 6tre rouge
brun.
Les noms des tribus pouls pures sont tous en be :
les Wodab6, les Ourourb6, les Sonab^, les DiaobS^
les L6rab6, les Dialob^, etc.
Noms du genre brute. — Tandis que dans le genre
hominin tous les noms singuliers sont en o et les
- 20 -
pluriels en bS, les noms du genre brute ne presen-
tent pas la m6me uniformity. Les singuliers sont en
a, e, iy 0, ou, nl, ol, el, am. Geux qui ont d'autres
terminajsons sont des mots Strangers.
Les mots en o sont de tr6s-rares exceptions dans
le genre brute, et ils n*ont pas le pluriel en bi :
dioungb « main », pluriel dioud^\ morco (mot fran-
cats, amorce), pluriel morgodji.
La r6gle de formation des pluriels du genre brute
est bien compliqu6e. lis ont tous pour voyelle finale
^ ou i, mais pr6c6d6e de consonnes variables, et le
radical m^me du singulier subit des changements.
Nous avons d6jSi cit6 pour exemples : hounds
« chose », pluriel koulU] le radical est hou qui de-
vient kou\ saourou « b&ton », pluriel tiabbi; le ra-
dical est saou qui devient tiab au pluriel par le chan->
gement ordinaire de s en t mouill6, et de ou en &.
Nous citerons encore : feddi « compagnie i>, pluriel
pelU ; le radical est fS qui devient pd ; widou a lac »,
pluriel bH^ ; le radical est we qui devient b^.
En voilSi assez pour montrer combien la formation
des pluriels est compliqu^e ; nous aliens en donner
quelques regies, d'abord pour les terminaisons.
Desinences des noms pluriels du genre brute. —
Nous trouvons d'abord une esp6ce de pluriel r6gu-
lier qui se forme en ajoutant la finale dji au singu-
lier, et gen6ralement sans autre modification : iggou
<r brouillard », pluriel, t^^oudji. Ge pluriel^ assez rare
pour les mots vraiment poul, est au contraire g6n^-
— 21 —
ral pour les mots Strangers introduits dans la lan-
gue : mot frangais, morgo « amorce », pluriel mor-
Qodji ; mot arabe, daa « encrier », pluriel daadji.
Mots en a ou ». — Les mots en ou, assez nom-
breux, font le pluriel en i : niakou c abeille », pi. niaki,
— fittandou « kme », pL piitali^ — fidendou « doigt »,
pi. pedeli, — sahboundou a nid », pi. tiahhouli, —
boundou « puits », pi. boulli, — saourou c b&ton »,
pi. tiabbiy — nofourou t oreille », pi. nojJi, — 6arou
« carquois », pi. 6a/ii, — lingou « poisson », pi.
ligdiy — tioungou a panth^re », pi. tioudi.
On voit que la finale ndou du singulier devient li
au pluriel; que rou devient hi; que ourou devient
bi ou pt, et que ngou devient di, en perdant ou en
conservant le g.
Mots en cc A ]o. — Les mots en a n'ont pas de desi-
nence fixe au pluriel ; ils le font en ^, en t, en dji :
lana « embarcation », pi. ladi, — norowa a croco-
dile », pi. nodiy — mbaba « ftne >, pi. bamdi.
Mots en « ndj^ ». — Beaucoup de noms en nde font
le pluriel en U : hitandi t ann6e i, pi. kitali, —
hounds Qi chose :», pi. koulUy — dabboundS 4 hiver »,
pi. dabboule.
Mots en c f:R£ d. — lis suppriment le r& final au
pluriel : bakk^S « limon », pi. bakke, — fodderS
cc graine de melon », pi. poddSy — M'^er^ c oeil »,
pi. ^mte.
- 22 -
Mots en « I ». — Les mots en i font leur pluriel en e
ou en i, sans regies fixes. Mais ce qu'il y a de parti-
culier k leur egard, c'est que cette desinence semble
affectee par les Pouls k tout ce qui se rapporte au
r^gne vegetal : arbre, lekiy pi. lede, — figuier sau-
vage, diwi, pi. dihhe, ^^^baobad, boki, pi. hohoude^
-— cailcedra, kahi, pi. kahe^ — coton, bouki, pi.
boukedji.
Nous avons encore : cosse de gonak6, gaoudi, —
cendre provenant des plantes, ndondi, — parfum
provenant des plantes, koouri, — ronier, doubbi, —
remade (vegetal), lekki (c'est le mot plante), —
ombre (d'un arbre), boubri, — mil, gaouri, — petit
mil, niarikaliy — terre cultivable, leydi, ^ fleur,
pindi,
II est incontestable qu'il y a 1^ une coincidence
remarquable et que i caract6rise le r^gne v6g6tal.
Mots en <k al ]». — Les mots en al qui sont quel-
quefois des augmentatifs et ceux en gal (ces der-
niers noms d'instrumdnts) font leur pluriel en ^, le,
de : guerlal « perdrix », pi. guerle^ — diardougal
« pipe », pi. diardouU, — bitirgal c mesure », pi.
bitirdi.
Mots en « OL ». — Les mots en ol font leur pluriel
en ii, bi, di : ourol « bonne odeur », pi. ourili, —
djimol « chanson », pi. djimdi, — lawol « cbemin^
loi, religion », pi. lafet, — kelgol « avarie », pi.
keldi.
— 23 -
Mots en « EL ». — Les mots en el sont des aiminu-
tifs ; ils font leur pluriel en ogne, kogne : petit enfant,
tioukalel, pi. tioukalogne, — petite calebasse, 7iie'
dounguel, pi. niedoukogne, — petite bete, baroyuel,
pi. barekogney — petit ruisseau, tialouguel, pi. tia-
loukogne.
Mots en « AM ». — Les mots en am ne sont pas
nombreux ; leur pluriel est en e : diiam « eau », pi.
didjie.
Pour ces mots encore, nous aurons une observa-
tion int^ressante a faire. Tons ceux que je connais
d6signent des liquides ou des corps tires des liqui-
des : eau, diiam, — sang^ djidiam, — lait en g6ne-
ral, koganty — lait frais, hiradam, — lait aigre,
kadam, — beurre (extrait du lait), neham, — sel
(de Teau de mer), landam, — ulcere (qui suppure),
reowam.
On voit encore ici la singuiifere et caract6ristique
tendance du poul k affecter certains sons k cer-
tains ordres d'idees. II n'y a pas, je crois, de
langue dans laquelle la phonologie joue un rdle
aussi preponderant.
Changements dans le radical au pluriel. — Gomme
nous Tavons vu, le nom ne change pas seulement
sa desinence au pluriel ; il change encore quelque-
fois les consonnes du radical.
Ainsi, dans le genre hominin, le nom change pour
former le pluriel :
- 24 —
Les initiales
P
du
singulier en f.
—
gn, g (dur), k
— hy w.
—
b
— Wy V,
—
ndj d
— r.
—
t (mouill6)
— s.
—
dj, ndj
— t.
Exemples : Poullo « poul », pi. foulhe, — ganiako
« berger », pi. haniabe, — kodotvo a joueur d*ins-
trument icordes »,pl. hodobi, — badido « cavalier »,
pi. wadotobi, — daddowo m chasseur r, pi. raddob^^
— tianowo « tisserand », pi. 8aniobe, — djimowo
d chanteur », pi. iimobL
Comme si ce n'^tait pas assez pour le poul d'a-
voir distingu6 le genre hominin du genre brute par
une terminaison sp^ciale, il Ten distingue encore,
chose singulifere, en appliquant, dans le genre brute,
une r^gle tout k fait inverse de la pr6c6dente pour
le changement des consonnes du radical, du singu-
lier au pluriel.
Ainsi, dans ce dernier genre, le pluriel change :
Les initiales f du singulier en p.
— w,h — k,g (dur), gn.
— V, to — b,
— r — d, nd.
— s — t (mouill6).
— t — djy ndj.
Exemples: fittandou « &me », pi. pittaliy — hi-
tand^y « ann6e », pi. kitaliy — hierUri c arachide »,
pi. guerte, — warS c barbe », pi. 6a^, — rouldS
— 25 —
€ nuage », pi. dould, — soudou « petit oiseau »,
pi. tiolli, — Ugo a figure », pi. djiic&y — vedou a lac »,
pi. MIL
Ces changements dans le radical n'ont gen6rale-
ment pas lieu pour les pluriels r^guliers en dji :
siguini € ongle », pi. seguMedji, — foulla « mar-
teau j>y pi. foulladji,
Pluriels des adjectils, participes et noms verbanx.
— Les adjectifs, participes et noms verbaux sui-
vent les m^mes regies que les noms dans la forma-
tion du pluriel, tant pour la terminaison que pour
les changements dans le radical.
Ainsi, dans le genre hominin : peodo c rai-
sonnable », pi. f^ohe, — goddioudo « rouge 3>,
pi. hoddioiihiy — kouldo redou (1) « poltron »,
pi. houlhi d^di, — horodo « avare », pi. worodbi,
— dimo « noble », pi. rimhe, — tieoudo « mince »
pi. s^oM,
Dans le genre brute, inversement : wiltound^
« touffu 9, pi. biltoud^, — houddounde cc trouble i>,
pi. gouddoude, — iettorou « reconnaissant » (chien),
pi. djettodji, Ge m^me mot reconnaissant ferait,
au genre hominin, au singulier djettowoy et au plu--
riel ieitohir
Variations des adjectifs, participes et noms ver-
baoz, sniTant le nom auqael ils se rapportent. Chan-
(1) Kouldo redou, mot a mot c impressionnable du ventre ».
Comme on le voit, les deux mots se mettent au pluriel.
- 26 —
gements dans le radical et rime. — Nous arrivons a
quelque chose de plus singulier encore que les
regies d'euphonie qui precedent. Ce sont les mo-
difications euphoniques que les substantifs font
subir dans leur radical aux adjectifs, participes et
noms verbaux qui se rapportent a eux, et enfin la
rime qu'il leur impose.
Un exemple fera de suite saisir la chose. Pre-
nons Tadjectif rouge^ et appliquons-le k des mots
divers, au singulier et au pluriel ; nous aurons :
Personne rouge,
neddo
godioudo.
Personnes rouges.
imM
kodehS,
Cheval rouge.
poutiou
ngodioungou.
Chevaux rouges,
poutchi
goddioudi.
Jument rouge,
ndiarlo
mhod^ho.
Juments rouges.
diarli
bodihi.
Livre rouge.
defter^
hodere.
Livres rouges.
defte
bodedjL
Pagne rouge.
oudere
hoddioudi.
Pagnes rouges,
goudS
goddioudi.
Ceinture rouge.
dadoungal
bodSwal,
Lion rouge,
barodi
bodiri.
Chfevre rouge,
Mwa
godiouba.
Ch^vres rouges.
hei
godioudi.
Petite b6te rouge.
haroguel
ngodioungtteL
Petites b^tes rouges.
harekogne
goddioukogp.e.
Eau rouge,
ndiiam
mhodeham.
Voilk done seize formes de Tadjectif rouge, et
ces seize formes n'ont de commun que les deux
- 27 -
lettres o, d, Cependant le radical est hod, d'oti le
verbe hodde « 6tre rouge », mais il se change en
god et en bod, d'apr^s les regies de permutation
des consonnes.
II y a Ik des regies d'euphonie, de correspondance
de consonnes qu'il serait trop long de chercher h
formuler. Ces regies, un Poul illettr6, car cette lan-
gue ne s'^crit pas, les observe en parlant sans sa-
voir qu'elles existent, comme le font les sauvages
des regies quelquefois tr6s-compliqu6es, tr6s-inge-
nieuses que pr6sentent leurs langues. Ph6nom6ne
physiologique tr6s-curieux ! il y a des gens qui se
figurent que ce sont les grammairiens qui ont fait
les regies des langues; ils ont tout au plus influ6
sur Torthographe dans les langues 6crites,
On a vu par les exemples precedents que Tadjec-
tif rime avec le substantif; c'est une veritable
rime intention nelle qui n*a rien de commun avec
les rimes accidentelles que pr6sentent les langues
h flexions.
Ainsi, en latin on a bien des rimes dans : vinorum
bonoruYriy deus maximiis, rosa pulchra, templo sancto,
mais la rime n'a plus lieu si le nom et Tadjectif ne
sont pas de la mftme d^clinaison : quercus alta, puer
bonuSy poeta illustris ; en un mot, la rime n'y est pas
cherch6e, intentionnelle ; elle est cons^cufive, acci-
dentelle.
Chez le Poul, c'est dans un besoin de Toreille que
cette r^gle prend naissance.
Les Pouls ont Toreille delicate. Ainsi, en fait
- 28 -
de musique, au lieu d*imiter le tapage infernal que
font les n6gres de Guin6e en frappant k tour de
bras sur leurs tamtam et soufflant h perdre haleine
dans des dents d'616phant qui donnent les notes
les plus discordantes et produisent la cacophonie
la plus ^pouvantable, ils ont un tout petit violon
dont ils tirent des sons agr^ables et tr^s-doux.
Voici les diff6rentes formes de Tadjectif d6mons-
tratif suivant les nbms auxquels il se rapporte :
Genre hominin. — Get homme, o gorhOy — ces
hommes, M worhi.
Genre brute. — Ce cheval, ngou poutiou, — ce
boeuf, ngue naggue, — ces boeufs, i nahi, — cet ar-
bre, ki lekki, — ces arbres, de leddi, — ce sang,
ndam djidiam^ — cette chfevre, ha mbewua, — cet
oiseau, ndou soundouy — ces oiseaux, di tiolliy — cet
OS, ngal djial.
Voici maintenant le pronom relatif : il est le m^me
que Fadjectif d^monstratif.
Genre hominin. — Un Poul qui court, Poullo o do-
gui, — des Pouls qui courent, Foulhe he doguu
Genre brute^ — Le cheval qui court, pouHou ngou
doguiy — les chevaux qui courent, poutchi di dogui,
— le boeuf qui court, naggui nguS dogui, — la Ch6-
vre qui court, mhiwa ha dogui, — le chien qui court,
ravandou ndou dogui, — le li^vre qui court, wodj^i
- 29 -
ndS dogui — le lion qui court, barodi ndi dogui, ^
la poule qui court, gitertogal ngal dogui. "
Nous en resterons 1^ sur les regies des change-
men ts euphoniques. On se demandera peut-^tre si
elles sont bien absolues et si elles sont exactement
suivies par tout le monde. Cela, je n'ai pas pu le ve-
rifier; mais les informateurs k qui je dois ces docu-
ments n'y manquaient jamais, et comma on pent
le remarquer, il y a toujours concordance parfaite
dans les donn6es qu'ils m'ont foumies. Gependant,
11 est probable qu'il y a une certaine latitude de va-
riation, et il est Evident qu'il doit y avoir des va-
riantes suivant les lieux.
CHAPITRE III
NUMERATION
La numeration ei6mentaire a dd 6tre un des pre-
miers besoins, une des premieres inventions de
I'homme. II semble aussi que ce que Thomme a dtt
compter d'abord, ce sont les siens, ne ftit-ce que
pour savoir si, le soir venu, toute la famille 6tait
rentr6e, echappant aux betes feroces ou aux embd-
ches de Tennemi. Aussi le Poul a-t-il pris pour pre-
mier nom de nombre le mot go avec la desinence
2.
- 30 -
sp^ciale du genre hominin. Go semble n'6tre que
le pronom personnel de la troisi^me personne, genre
hominin, o, renforce par une consonne initiale.
Nous avons dejk vu que le Poul semble attacher
h, la finale i une id6e de pluralite. Aussi les nombres
suivants ont tons cette finale. Ce sont : didi « deux »,
— tati « trois », — nahi « quatre », — dio'i « cinq ».'
Dans didi, la repetition indique le nombre lui-
m^me; Tintention est 6vidente.
Quant k dio'i « cinq », il vient du mot dioungo
« main ». Otez la terminaison ngo k dioungo, 6tez
la finale du pluriel k dio'i, il restera dio^ diou ; c*est
le m^me radical. On sait, du reste, que le m^me
fait se pr6sente dans une foule de langues. Dioungo
est un des rares mots qui se terminent en o, quoi-
que ne d^signant pas un 6tre humain ; aussi son
pluriel dioude n'est-il pas en he,
Aprfes le nombre cinq le Poul dit: cinq-un, die-go,
— . cinq-deux, die-didi, — cinq-trois, die-tati^ —
cinq quatre, die^nahi, diol devenant dii.
La dizaine a un nom particulier, sappo. On ajoute
ensuite k sappo, suivi de la conjonction i, les neuf
premiers nombres ; sap^o i go,,, sappo i diS-nahi.
Pour vingt on dit nogas ; Vn initiale rappelle nahi ;
vingt, c'est en efTet les quatre extr^mit^s. Apr6s
vingt, les autres dizaines s'expriment par le pluriel
tiapande, du mot sappo^ dix, suivi du nombre des
dizaines. Ainsi, trente se dit tiapande tati, ou, par
abr^viation, tiapan tati^ c'est-Ji-dire dizaines-trois,
et ainsl de suite.
- 31 -
Quatre-vingt'dix-neuf se dira tiapandi nahi i die-
nahi.
Cent se dit temederi, qui vient du berb6re-z6naga :
tomodh. On dit en berb6re-z6naga : cent cavaliers,
tomodhan ineguenoim ; c'est timidhi en touareg.
Mille se dit oudjiounnSr^,
On voit, par ce que nous venons de dire, que
le Poul a d'abord conipt6 par cinq. II a sans doute
emprunt6 le syst^me decimal aux Berb^res qui,
n'ayant eux-m6mes que les cinq premiers nom-
bres dans leur langue, Tavaient emprunt6 eux-
m^mes aux Semites.
Par exception, au genre hominin, les premiers
noms de nombres prennent la terminaison o et non
be: trdis hommes, worbi tato, — cinq femmes, riobe
dioio,
Les nombres ordinaux se d^duisent des nombres
cardinaiix en y ajoutant la terminaison abo : goabo^
premier ; diddbo, deuxi^me ; tatabo, troisi^me, etc.
GHAPITRE IV
GONJUGAISON
Prononts penonnelg snjets des vertoes.
Avant de donner les conjugaisons, 11 est n6ces-
saire de faire connaltre les pronoms personnels su-
jets des verbes.
- 32 -
Ces pronoms sont :
Singulier: premiere personne, mi, — deuxi^me
personne, a, — troisi^me personne, o pour le
genre hominin, ngou pour le genre brute.
Pluriel : premiere personne, min si la ou les per-
sonnes k qui Ton parle sont exclues, en si elles sont
indues, — deuxi^me personne, on, — troisi^me
personne, be, genre hominin ; di, de, genre brute.
II faut remarquer les deux formes de la premiere
personne du pluriel, Tune inclusive, Tautre exclu-
sive. Si, accompagn6 d'un groupe de personnes, je
m'adresse h un autre groupe et lui dis: « Nous
aliens faire cela », je puis vouloir entendre^ par
cc nous », moi et ceux qui m'accompagnent, mais
non ceux St qui je parle; c'est Ja personne exclusive,
min. Si, au contraire, j'entends par « nous », non
seulement moi et les miens, mais aussi ceux k qui
je parle, c'est la premiere personne inclusive, en.
On trouve cette distinction, qw est du reste tr^s-
rationnelle et souvent utile pour la clart6 du Ian-
gage, dans les langues mongoles et dans le tahi-
tien.
Les pronoms du genre brute de la troisi^me
personne du singulier, ngou, et du pluriel, di, di,
sont susceptibles des m^mes modifications que
nous avons indiqu^es pour le pronom relatif et Tad-
jectif d6monstratif.
Yoyons maintenant la conjugaison.
Nous reconnaissons d'abord que les verbes pouls
ont une forme sp6ciale pour Finfinitif, ce mode qui
- 33 ~
exprime Taction d'une mani^re vague, sans Tattri-
buer k personne et sans notion de temps. II existe
dans les langues aryaques ; il s'emploie quand le
verbe est complement d'un autre verbe : « Je veux
partir, tu veux partir. » Les langues s^mitiques
ne Font pas. L*arabe dit: cc Je veux, je pars; tu
veux, tu pars ». La plupart des langues des noirs
le confondent avec la racine du verbe qui sert inva-
rlablement pour plusieurs temps.
Ainsi, en wolof « aller >, racine dem: dem-na
c j'ai 6t6 ]>; dem nga a tu as 6t§ »; dena dem
« j'irai d ; denga dem a tu iras j>. Eh bien ! dem sert
aussi d'infinitif : « Je veux aller », heug na dem.
On ne pent done pas dire qu'en wolof et en s6r6re
non plus 11 y ait une forme sp^ciale pour Tinfinitif;
mais cela a lieu en poul. L'inflnitif se compose de
la racine du verbe suivie de la finale d^.
Le verbe « boire » a pour racine Mar : mi hiar
< je bois », a hiar a tu bois »^ etc. Pour dire : c Je
veux boire ]>, « je veux » se disant mi datdij on
dira : mi daidi h iar-d^.
Tous les verbes pouls primitifs ou d6riv6s finis-
sent en d^ k Tinfinitif : a compter > limdSy « cou-
vrir j> ippoud^, a ^couter » dtindadiy a doubler »
sooundirde,
Dans les modes personnels, nous avons d'abord
un temps vague qui semble k la fois un present et
un pass6. Quand nous disons : a Je mange », cela
ne veut pas dire que je commence au moment m^me
k manger; il peut y avoir longtemps que j'ai com-
— 34 —
menc6 k manger. Eh bien ! c'est ce sens 6tendu,
vague, entre le present et le pass6, qu'exprime
le premier temps du verbe poul; nous Tappellerons
aoriste.
VERBE haUde, PARLER
AORISTE
mi hali, je parle, j'ai parl^.
a hali, tu paries, tu as parl^.
^naou I ^^^^* ^^ parle, il a parl^.
/ I kali, nous parlons, nous avohs parl^.
on kali, vous parlez, vous avez parl^.
,. I kali^ ils parlent, ils ont parl6.
On vdii que ce temps se forme en ajou^n^ i & la
racine Ml. Au pluriel, la consonne inittale ^devient
'k dans toud les temps du verbe.
Nous avons ensuite le futur *
FUTUR
mami ho>lf je parlerai.
ma hal, tuparleras.
mo
I half nous parlerons.
mamttt
rnaen
maonltatj vous parlerez.
^' \ half ils parleroht.
- 35 -
On voit que ce temps est la racine meme du verbe
avec le renforcement au pluriei, et que le pronom
est celui de Taoriste prec6d6 de la particule ma.
C*est cette particule qui donne le sens du futur.
On a quelquefois besoin d'exprimer le present
absolu comme dans notre locution : « je suis Si par-
ler au moment meme oU je vous le dis ». II y a en
poul un temps pour cela ; nous Tappellerons pre-
sent absolu. II a m^me deux formes :
PRl^ENT ABSOLU
Ire forme. 8* forme.
mbede hala, midoni hala, je suis a parler.
ada hala, adani hala, tu es a parler.
'""^'' I hala, "*""* . I hala, U est a parler.
ongou » ongoni »
mbedeminx^ , midominnil, , ^^ . , ,
odo7i kala, o ionni kala, vous 6tes a parler.
she \ Bbsvii \ ' — T
edi 1 ^''^''' idmi \ ^±1 ^^^ '^^^ ^ P^^^^-
Je crois que plusieurs de ces personnes sent inu-
sit6es comme : midominni kala, edi kala, idini kala,
ongoni hala.
On voit que ce temps se forme en ajoutant a St la
racine. Quant au pronom personnel, pour la pre-
miere forme, il semble que ce soit le pronom per-
sonnel ordinaire renforc6, redouble. Pour la seconde
forme, il y a, en outre Tadjonction, de la syllabe ni
qui me parait 6tre une sorte de verbe auxilaire^
- 36 -
abr6viation peut-6tre du verbe mi woni « je suis »,
ou plut6t une abr^viation de la locution inani, dont
nous allons parler ci-apr^s.
Je Irouve encore en poul un autre temps qui
semble exprimer un pass6 plus explicite que Tao-
riste, ou peut-6tre un pass6 relatif, comme Timpar-
fait et le plus-que-parfait;
TEMPS PASSl^
mi halinorij j'ai, j'avais parl^.
a halinon, tu as, tu avals parl^.
} halinon. 11 a, il avail parl^.
ngou
min
en
I kalinon, nous avons, nous avlons parl^.
on kalinon, vous avez, vous avlez parl^.
be t
.. I kalinon, lis ont, Us avalent parl^.
Pour former ce temps, il faut tout simplement
ajouter non h I'aoriste. Get on est nasal,
iry a ensuite rimp6ratif :
IMP£lUTIF
hal, parle.
kalen, parlous.
kale, parlez.
La deuxi^me personne du singulier est la racine
m6me. La premiere personne du pluriel prend la
terminaison en, et la deuxi^me la terminaison^.
- 37 -
II y a encore une esp6ce de temps conditionnel
ou exprimant doute ou interrogation avec une ter-
minaison en e, ne, te:
Mami roitine doum.,. « Je rendrai cela quand... ».
No viete « comment s'appelle-t-il? »
Mou mbiete da « comment t'appelles-tu? ».
Mami totte « je donner^is ».
Mami wadene doum « je ferais cela ».
Nous I'appeiierons futur conditionnel.
Voyons maintenant les participes et les noms ver-
baux.
Corespondant k notreparticipe passif, nous avons
la forme en ado : pidado « frappe, blesse », de
fidd^ « frapper »; nelado a envoy e », de nelde
« envoyer d.
Pour les noms verbaux nous avons la forme en
iotodo des verbes en ade : midiotodo « penseur »,
du verbe midiade « peoser », et la forme en owo,
qui r^pond k no3 mots en eur : daddowo a chas«
seur », du verbe radoudde a cha^iser »; demowo
« cultivateur », du verbe remde « cultiver »; dji-
mowo (n chanteur », du verbe imde « chanter ».
Nous pensons que cette terminaison doit venir du
verbe waou-de « pouvoir ».
* II y a encore les noms en nido, inidoy itido, qui
proviennent des verbes en indi,
EnQn, il existe un participe present en amuj ima,
ima: lamdade a interroger », lamdima « interro-
geant » ; odjiidi a avoir faim », odjiama a ayant
faim ]» ; diottidS a arriver b, ndiottima c arrivant » ;
3
- 38 ^
diangade cc avoir froid », ndiangama « ayant froid » ;
niagade « demander un cadeau », niaguema « de-
mandant un cadeau ».
Nous avons vu que le verbe halde « parler », mi
hali f je parle », change au pluriel son h initial en
h. Ge n'est pas un fait particulier; le verbe fait tou-
jours subir ^ sa consonne initiale, au pluriel, les
changements que nous avons indiqu6s pour les
pluriels des noms du genre brute, c'est-Si-dire qu'au
pluriel des verbes :
f
se change en p,
w, h
— k,g (dur), gn
V, w
b,
r
— d, nd,
s
— t (mouill^),
— djy ndj.
Exemples : fiidS « frapper », fait au pluriel pii,
— hande « savoir », pi. ngandi, — waoude « pou-
voir », pi. kaviy — helde « casser », pi keliy —
harde « venir », pi. gari^ — iande f tomber i^, pi.
djiani^ — rioud^ a renvoyer », mi rivi « je ren-
voie », pi. ndivi, — signde « trembler », pi. tigni, —
warde * tuer », pi. mhari, — velde a plaire ty pi.
beliy — waddi « faire >, pi. ngaddi, badda,
Les autres consonnes persistent au pluriel, m, d^
ly n, ty etc.
Ainsi, maddioud^ « ^tre 6gar6 >, niamde a man-
ger », — domdS « avoir soif », — lahdd « tondre »,
— 39 ~
— tobde « pleuvoir », conservent leur initiale au
pluriel.
La conjiigaison que nous avons donnee est celle
des verbes primitifs a racine monosyllabique.
Les verbes qui ont des racines polysyllabiques
sont tous derives.
Voici un exemple de ces derivations :
De la racine monosyllabique dieo (ieo diphthongue)
vient le verbe dieo-de « regarder », d'oii provient le
verbe dieota-de a visiter », c'est-a-dire « regarder
plus en detail », puis dieotinda-de « examiner »,
c*est-^-dire « regarder avec plus de soin encore ».
On voit par 1^ qu'en poul, comme dans les lan-
gues s6mitiques, en faisant subir certaines modifi-
cations fixes au radical d*un verbe, on apporte dans
la signification des changements determines ; c'est
ce qu'on appelle les formes verbales.
Ainsi, Tadjonction de ou ^ la racine rend le verbe
iransitif ; de bonde « ^tre g^te », on fait honnoude
« g4ter I. Nou donne le sens de faire faire Taction :
iarde a boire », iamoude « faire boire, abreuver ».
L'adjonction de a rend le verbe reflechi : barde
« appuyer », barade « s'appuyer ».
L'adjonction de ndir donne le sens de recipro-
city : soumde <i brWer », soumndirde « s'entre-
briller ».
/ substitue h ou donne le sens inverse : tottoude
« donner », tottidde c rendre » ; ouddoude a farmer »,
ouddidde a ouvrir ]>.
II y a beaucoup de verbes d^riv^s en ind4y mais
- 40 -
nous ne d^couvrons pas la nuance de signification
qu'ils pr6sentent. Nous pensons qu'il n*y en a pas
de constante : tintinde « avertir », ravinde « blan-
chir », rentinde « s'assembler ».
Les verbes d6riv6s en ade (r6fl6chis) font le
futur et rimp6ratif en o, Taoriste en i et le present
en a.
Futur: min ito « nous nous chaufTerons >, de
ita-de,
Imp6ratif : diodio « asseyez-vous », de dioda-de,
Aoriste : o niagui « il a demand^ », de niaga-de.
Present: o ieota « il cause », de ieota-de.
Les verbes d6riv6s en oude font Timp^ratif en ou,
le futur en a ou en ou, Taoriste en i.
Futur : mami totta a je donnerai b, de tottou-dL
Imp6ratif: notdou < appelle », denotdou-de.
Aoriste : mi wargni « je sais », de wargnou-de.
Les verbes d6riv6s en inde suivent la r6gle or-
dinaire : hehhinde a remplir >, mi hehbini a j'ai
rempli », midoni hebhina < je remplis »; —
hekkinde c enseigner 9, mami hekkin a j*enseigne-
rai ».
A la troisi^me personne, quand le sujet est un
substantif, on fait souvent pr6c6der le verbe de Tex-
pression inani ou, par abr6viation, tna, avec la ter-
minaison en a au verbe : samha inani niama t samha
mange », — demha inani iara ou ina iara c demba
- 4i —
boit », — almamy « ralmamy » ina ada « em-
p^che » mi « moi » ia-de a aller ».
Inawi se met au pluriel comme au singulier:
Traga inani haba e Fouta « les Trarza font la guerre
au Fouta ».
Qu*est-ce que cet ina, inani? II correspond k
notre expression « voil^, voil^ que o. En effet, on
dit:
Ndiam « eau » e « et » cogam « lait » inani
« voila », c*est-^-dire : t Voilk de Teau et du lait ».
Cela veut dire aussi « il y a », car on dit :
Goure « villages » maoudi a grands » ina « il y -^
a » akkounde « entre » Poddor « Podor » c « et »
Saide « Sald6. » « II y a de grands villages entre
Podor et Salde. »
Ge mot twa, tnani est done analogue au verbe
« 6tre ». Du reste, void le verbe « 6tre » (wondi)
en poul :
Aoriste, mi woni « je suis » ; a woni c tu es » ; —
ou ngou woni c il est o; min ou en ngoni a nous
sommes » ; on ngoni cc vous ^tes » ; be ou di ngrom
« ils sont >.
Futur^ mami won « je serai £ ; mamin ngon a nous
serons », etc.
Je serai dans la case, mami won nder soudou.
Je serai roi, mami won lamdo.
Mais au present le verbe « ^tre :e>, dans le sens
de « 6tre quelque chose », ne F'exprime pas. Pour
< je suis roi, tu es roi », etc., on dit : komi lamdo -f-
« ce moi, roi d ; ka lamdo « ce toi, roi « ; kolamdo.
- 42 ~
kongou lamdOy komin ou koen lambe, koon lamhe, kobe
ou kodi lamhe.
Voici quelques phrases avec le verbe wonde
f 6tre »:
Bo (( qui » woni « es-tu » an « toi > ?
J?o f qui » woni « est » kanko t lui »? qui est-il?
An € tu » woni « es » seil-am « mon ami ».
Un verbe qui joue un role important, c'est le
verbe « pouvoir », waoude (je ne sais trop com-
ment Tecrir^, waoude ou watvdi). II se conjugue'
ainsi : mi ham, a havi, o ou ngou havi, min ou en
kavi, on kavi^ be ou di kavi,
Quelquefois m6me la consonne initials devient 6,
mb ou w :
Ada ft tu » wawi t peux » (sais) defde « faire la
cuisine? »
Mbedemin bavi « nous pouvons ».
Lotche « pirogues » mhaw-d « peuvent pas »
nodde « sortir » (a n6gatif).
Avec le ta n6gatif, on a wa-^ta, qui, plac6 devant
les modes imperatif et subjonctif, forme le n6gatif
des aulres verbes.
Ge verbe prend quelquefois le sens de « vain-
cre »: be kgm^Traga « ils ont vaincu les Trarza i.
II signiQe aussi c 6tre nombreux i :
Foulbe « les Pouls » ina « voilSi » (sont) keve
« nombreux ».
Ce radical entre dans la composition des adverbes
nofevi, kohevi « beaucoup, fort », nekivi « en grand
nombre », koiavi a plutOt ». Ge doit 6tre lui aussi
- 43 -
qui forme la terminaison des noms verbaux en
owoy djimowo « qui peut, qui sail chanter », de
im-de « chanter >.
Nous venons deparler d'un a et d'un ta n^f?atifs;
nous allons faire connaitre la negfation et le verbe
conjugu6 negativement: « non » se dit ala; ala
signifie aiissi « rien ».
Exemple : ikka gw.rle e gaouri ala « cette annee
arachides et mil, rien «, c'est-^-dire « il n'y a celLe
annee ni arachides, ni mil ».
Pour conjuguer un verbe negativement k Taoriste,
on ajoute ali ou ani:
VERBE Nl^GATIF.
AORISTE.
mi haJ-ali, je ne parle pas.
a hal-alif tu ne paries pas.
Ihal-aliy il ne parle pas.
_
I kal-aliy nous ne parlons pas.
ngou
min
en
on kal-ali, vous ne parlez pas.
be I
^^ j kal'cUi, ils ne parlent pas.
Au fulup, c'est ta qu'il faut ajouter :
FUTUR.
mami hala-ta, je ne parlerai pas.
ma hala-ta^ tu ne parleras pas.
— 44 —
mo \
mangou ] ^«^^-^«^ i* "^ parlera pas.
mamin )
maen f ^^^^■^^» ^^"^ "® parlerons pas.
maon kala-ta, vous ne parlerez pas.
,. > kala-tttf lis ne parleront pas.
A rimp6ratif et au subjonctif, comme nous Tavons
dit plus haul, on se sert dil verbe auxiliaire « pou-
voir » (waoudej^ rendu n^gatif par la desinence /a,
et Ton dit :
imp£:ratif.
wotr-ta hal, ne parle pas.
wa^ta kaletif ne parlons pas.
wa^ta kale, ne parlez pas.
Riento wata hi oudioudi c prends garde qu'ils ne
volent ».
On trouve encore le sens n^gatif exprim6 par un
simple a long : mi and-a « je ne sais pas » ; mi
waou-a « je ne puis pas » ; min baou-a « nous ne
pouvons pas »; hi mhaou-a i ils ne peuvent pas » ;
mi id-a « je ne veux pas » ; won-a « il n'est pas ».
Le temps en non prend a avant non pour ex primer
la negation : mi hal-a-non « je ne pariais pas ».
Le nom verbal exprime la negation par Tinterca-
lalion d'un a avaht la terminaison : lingotodo « tra-
vailleur », lingotako a paresseux ».
Yoilk tout ce que nos notes nous ont mis k m^me
- 45 -
de dire sur le verbe poul. On trouverait peut-6tre
autre chose en T^tudiant plus h fond, ce que nous
ne sommes plus Si m^me de faire, 6tant eloigne des
sources d'information.
Pronoms personnels Isolds et complements.
Nous avons donne les pronoms personnels sujets ;
il reste h indiquer les pronoms personnels Isolds ;
ce sont : min, mi « moi » ; an « toi » ; ko^ kanko
€ lui »; emin, enen « nous »; onon « vous »; kambd
« eux ».
Pour le genre brute, les pronoms de la troisi^me
personne sont les m^mes que les pronoms sujets.
Voyons maintenant les pronoms personnels com-
plements. Prenons le verbe fidde t f rapper » : helal
fii k-am « b61al a frappe ce moi »; belal fii ma
« b6lal a frapp6 toi a ; helal fii ho ou ngou « b61al a
frapp6 lui » ; helal fii min ou en « b6lal a frapp6
nous » ; helal fii on ct b^lal a frapp6 vous » ; helal
fii be ou di a b61al a frapp6 eux d. Les pronoms de
la troisi^me personne du genre brute, ngou et di,
subissent toujours les modifications ordinaires.
Nous arriyons aux adjectifs et pronoms posses-
sifs.
Les premiers sont des affixes : pouttiou am < mon
cheval » ; pouttiou ma a ton cheval ib\ pouttiou mako
« son .cheval t> ; pouttiou men ou en c notre cheval » ;
3.
\
-- 46 —
pouttiou mon « votre cheval » ; pouttiou mahe « leur
cheval ».
Les m^mes affixes signifient mes, tes, ses^ nos, vos,
leurs.
II y a des abr^viations. Ainsi> Ton dit: debbam au
lieu de debboam « ma femme » ; biam au lieu de
biddoam « mon fils » ; bia au lieu de biddoma « ton
fils » ; bibbam pour bibbe am « mes fils »; 6a-
bam pour baba am « mon p6re » ; 6ama pour fea-
feama « ton p^re »; bamako pour babamako « son
p^re », etc.
Les pronoms possessifs sont : /roam « le mien » ;
b^am « les miens » ; koma a le tien » ; 6ema « les
tiens » ; komako « le sien » ; bemako, c les siens » ;
komen ou Aroen « le n6tre »; bemen ou been « les
n6tres » ; komon « le v6tre » ; bemon t les v6tres d ;
komabe « le leur » ; bemabe « les leurs ».
Au genre brute I'adjectif possessif de la troisi^me
personne est : ngou au singulier, di au pluriel ; le
pronom est kongou au singulier, kodi au pluriel,
toujours avec les modifications connues, suivant le
nom auquel ils se rapportent.
RACINES VBRBALES.
Les racines verbales sont, avec les pronoms, les
premiers 616ments des langues. G'est k elles que
Ton peut, le plus souvent, ramener les $ut)stantifs,
les adjeclifs et les adverbes«
— 47 '
Ainsi, prenons le mot daddowo. C'est un nom
verbal, genre hominin, du verbe raddoude, dont
le radical raddou est la forme transitive de la
racine verbale primitive rad « 6tre chasse ».
Raddou veut dire « chasser », daddowo « chas-
seur ». Rad est etninemment un mot racine; simple
dans la forme, il correspond k une id6e simple,
el6mentaire.
Souddari, substantif, vient du verbe souddade,
dont le radical soudda est la forme r6fl^chie de la
racine verbale primitive soud a couvrir », soudde
a couvrir », souddade « se couvrir », souddari « chose
dont on se couvre, couverture ». Le mot soud sim-
ple et exprimant une id6e simple est 6videmment
une racine.
Prenons encore le mot diardougal, qui veut dire
pipe. Si nous Tanalysons, nous trouverons sa vraie
signification :
Fumer, dans les langues du S6n6gal, comme en
arabe, se rend par le verbe boire (boire la fum6e).
Boire se dit en poul iarde, — racine iar. En ajou-
tant dou, on a le sens de faire faire. lardoude « faire
boire ». En ajoutant la desinence gal, qui exprime
rinstrument qui sert h faire une chose, et en ren-
forgant Tinitiale suivant la r^gle d'euphonie, on a :
diardougal, instrument pour faire boire (la fum^e),
pipe.
Main tenant, pourquoi sont-ce plut6t les sons rad,
soud, iar que tous autres qui exprime nt Tid^e de
« ^tre chass6 », de « couvrir s, de « boire »?
- 48 ~
Nous voilk ramenes k des considerations philoso-
phiques sur la creation dii Ian gage.
Comme nous Tavons d^ja dit, pour la plupart des
mots, on ne pent repondre k la question que nous
venons de faire. II y a des mots, au contraire, dont
on ne peut decouvrir la raison d'etre.
Ainsi « m6re, p6re y>, se disent en poul ioumma,
baba.
On pourrait pr6tendre que ioumma vient de Tarabe
oum « m^re », de m^me que des linguistes font d6-
river les vocables signifiant p6re, m^re, de verbes
aryaques signifiant prot^ger, produire. Mais ce se-
rait plut6t Finverse qui serait vrai, car dans toutes
les families de langues les plus 6trang^res k Tarya,
ma designe la m6re et ba le p6re. II y a k cela une
cause toute naturelle : ma, prononc6 en aspirant, est
le geste de Tenfant qui t6te, celui qu'il fait pour de-
mander le sein de sa mfere; c'est, par suite, la syl-
labe qu'il prononce pour appeler, puis pour desi-
gner sa mere. Apr^s ma, le son que Tenfant prononce
gen6ralement est 6a. Le premier son 6tant pris
pour la mere, le second est tombe en partage
au pere, la seconde personne en importance pour
Tenfant.
Les mots ma, mama, ba, pa, baba, papa, ne sont
done pas des mots crees arbitrairement ou inten-
tionnellement ; lis sont la consequence de la forme
de nos organes de la voix.
Nous avons dej^ parie des onomatopees; nous
croyons que le poul en presente un bon nombre.
— 49 —
Nous pensons que la racine hour du verbe hourde
<r vivre » en est une. Quel est le signe de la vie sur
un homme immobile, les yeux ferm^s, un homme
qui dort, par exemple? C'est la respiration. La res*
piration bruyante d'un sauvage qui s'endort, fatigu6
et repu de sa chasse, est un ronflement bien rendu
par le son hour ; de \h hourde c viyre », houmade
« aspirer, flairer »,
Nous avons vu que le poul affectait le son o k
rhumanit^ ; que pour compter le nombre « un » il
avait renforc6 initialement ce son et dit go. En com-
binant cela avec la racine hor, hour « respirer,
vivre », qui fait gour au pluriel, il a fait le mot
gorko oil ko n*est qu'une desinence pronominale et
qui veut dire « homme ». En wolof, c'est gour; en
s6r6re, c*est kor. Ainsi, dans ces langues, Thomme,
c'est le vivant, le vivant par excellence.
C'est de ces mots gorko, gour, kor que vient
evidemment le mot gorilles, du periple d'Hannon.
Hannon trouva les gorilles beaucoup plus au sud
que le Senegal, dans une contr^e oii Ton ne parle
ni poul, ni wolof, ni ser^re; mais il avait pris k
Fembouchure du Lixus (oued noun ou ou£d sous] des
interpr^tes pour continuer son voyage vers le sud ;
aupr^s des Lixites se trouvaient des £thiopiens,
et c'est Evidemment parmi ces fithiopiens qu'Han-
non avait pris des interpr^tes pour explorer les
CAjtes Ethiopiennes ; ces interpr^tes devaient Etre
des Pouls ou des Wolofs, puisque ces peuples sont
les premiers qu'on rencontre au sud de la Libye.
- 50 -
Quand il leur demanda comment s'appelaient les
chimpanz^s (plut6t que ies djina que nous appelons
aujourd'hui gorilles), ils lui repondirent en disant :
K Ce sont des hommes sauvages, » comme les Ma-
lais appellent leurs anthropomorphes orang outang
« hommes des bois ». En wolof, homme des bois
(homme sauvage) se dit gour ou alle.
Nous avons dit qu*il est probable que les gorilles
d'Hannon 6taient des chimpanz^s plut6t que des
djina du Gabon ; c*est que ces derniers ne peuvent
6tre pris vivants.
Le mot poul gorko a homme » fait au pluriel wor-
be. II est possible que le mot pluriel g^n^rique wor
ait 6t6 cr66 avant le singulier; sa provenance de la
racine onomatop^e hour « vivre » est alors encore
plus 6vidente.
Une onomatop^e certaine, c'est niam, racine de
niamde « manger ». Le geste que fait la bouche
pour dire niam est le m^me que celui qu'elle fait
pour manger.
En voici d*autres :
lar « boire ». lar, prononc6 en aspirant, est le
geste et le bruit que Ton fait en buvant sans vase,
k une mare, par exemple.
Houly racine de koulde « effrayer ». Un enfant
qui veut en effrayer un autre fait toujours t hou,
hou! ^
Toud d cracher x>, ouof « aboyer », dia cc rire »,
hoi « pleurer », hal a parler ». La lettre I, pro-
— 51 -
duite sp6cialement par la langue, devait designer
Taction de parler. Quand on veut imiter, en se
moquant, quelqu*un qui parle, on dit : « la la la
la la 1.
Nous pourrions citer d'autres onomatopees ; mais
rimmense majorite des racines ne pent pas s'expli-
quer ainsi.
Par exemple, nous avons vu que « homme f>
se dit gorko, pluriel worhe; femme se dAl dehho,
pluriel reohe {rewbe). Si nous supprimons les
desinences du singulier et du pluriel, il reste deb,
reo irew).
Or, le verbe « suivre », et par suite « ob6ir », se
dit reode {rewde)^ racine reo {rew\ et au pluriel
du verbe ce radical devient ndew.
D'un c6te deb, reo (rew), de Tautre reo {rew)^
}idew. On voit bien qu'on a affaire au m6me vo-
cable.
Ainsi, en pouK la femme, c'est celle qui suit,
« qui suit rhomme ». En effet, dans les for^ts, dans
les sentiers ou marchait Thomme primitif, il pr6c6-
dait la femme charg^e d'un petit, pour faire au be-
soin face au danger. L'homme put aussi faire la
m6me observation sur les autres mammif^res et
sur les oiseaux.
Mais le mot a-t-il 6t6 cre6 pour signifier a femme,
femelle », et a-t-il pris, par suite, le sens de a sui-
vre », ou bien a-t-il design^ d'abord Faction de sui-
vre, et a-t-il consecutivement signifi6 « femme, fe-
melle » ? Nous n'oserions prononcer.
~ 52 -
Fils, fiUe, se disent hiddo, pi. bihbe; — cela vient
peut-^tre de hi (wi), dire, parler; Tenfant serait le
parlant.
Nous avons dit que les racines des verbes primi-
tifs sont monosyllabiques : niam-de « manger »,
iar-de « boire », loug-de « crier », def-de « cuire »,
ia-de « aller », soum-de « brdler ».
Remarquons, en outre, que la plus grande partie
de ces racines verbales sont form6es d*une voyelle
entre deux consonnances, c'est-k-dire forment une
syllabe close. Nous regardons comme voyelles les
dipiithongues et les nasales, et nous regardons
comme consonnances naturelles les consonnes dou-
bles hr, tr, cr, hi, dj, etc.
La grande majorite des racines \erbales du wolof
et du s6r6re sont de m6me forme : rem a cultiver »,
dog « courir », tog « cuire », kham « savoir », maf
(( abattre », fpkh « aimer », sof « changer », etc.
II en est de m6me en frangais, en latin, en grec
et en allemand : laver, gagner, manger, couch er,
sort ir, forg er, vend re. ... ; dorm tre, let are, grav are,
bland tri....; pao-cr eiv, ^peu. etv, ykaf eiv, <nev etv,
T/)w7 6 til ... ; find en, schwind en, fress en, berst en,
kriechen...., etc.
Si des langues indo-europ6ennes nous remontons
aux langues de Tlnde dont elles sont deriv6es, nous
voyons que les grammairiens hindous reconnaissent
cette m6me forme Si la plupart de leurs racines ver-
bales: mouk <L duller », bhoug « courber », dhag
« briller x>, pat a tomber », stoud c frapper i>, bhidh
- 53 -
<r lier », rip « r^pandre », rab a glisser », grabh
« enclore », nam « courber », kan « briller », ^an
« etendre », s/caw entourer », tras « agiter », gask
aller »... Mais ici les indianisles europeens n'ad-
meltenl pas les donates hindoues ; ils pretendent
que ces radicaux sont r^ductibles, quMls ont 6t6
formes par la suffixation d'6lements pronominaux :
ka, ga, dha, ta, da, pa, ba, bha, ma, na, nu, wa,
sa, ska, aux seules vraies racines verbales qui
serai en t : mou, bhou, dha, pa, stou, bhi, ri, ra,
gra, na, ka, ta, ska, tra, ga,.., c*est-Si-dire des syl-
labes ouvertes.
D'autres vont plus loin : par exemple, apr6s avoir
d6compos6 le radical vid « savoir » en vi et d pour
dha « poser », ils d^composent vi ayant le sens
de € s6parer » el qu'ils disent avoir eu primitive-
men t la forme dvi en deux mols : d, forme affaiblie
du pronom d^monstratif, et vi signifiant « eloigne-
ment », d'ou dvi signifierait « ceci, loin i>.
Mais rimagination nVt-elle pas une grand e part
dans cette analyse k outrance, dans cette dissection
des mots? Chercher h trouver Torigine, la raison
d'etre de chaque lettre dans les mots, n'est-ce pas
souvent oublier h tort que les hommes, en errant
le langage articul6, n'ont pas invent^ les lettres,
mais des syllabes toutes faites, sans se douter
que, quelque dix mille ans apr^s, des hommes in-
telligents, analysant la parole pour r6pr^enter, par
des figures, d'abord les id6es qu'elle exprime, puis
les sons, trouveraient qu'il faut deux, trois, quatre,
-^ 54 —
cinq lettres pour representer une syllabe qui avail
el6 cr6ee comme une chose simple et une.
On ne saurait soutenir que Thomme, n'avangant
que progressivement danc la creation du lan^age,
n'a d'abord, par exemple, pu prononcer que les
voyelles, et qu'il n'esl que par la suite parvenu h arti-
culer lesconsonnes. La prononciation des consonnes
initiates est une operation facile pour Torgane hu-
main. Les animaux ni6me les font entendre; car
pourquoi disons-nous: beugler, mugir, b61er, miau-
ler, rugir, croasser, piauler, glousser , sice n'est
parce que les animaux dont ces verbes expriment
la mani^re de crier font entendre les consonnes ini-
tiales : h, m, r, cr, p, gl.,., ?
Le singe cynocephale du haul Senegal, qui est le
m6me que celui du haut Nil sculpte sur les monu-
ments 6gyptiens, fait entendre dans certains mo-
ments le son qu*on obtient en d^tachant brusque-
ment la langue du voile du palais, son que nous pro-
duisons pour faire marcher un cheval et qui est, je
crois, ce qu'on appelle les kliks de la langue hot-
ten^ote. Chez le cynoc6phale, ce son devient quel-
que fois un d tr6s-distinct.
Les linguistes, qui se contentent, dans I'analyse
du Sanscrit, d*aller jusqu'aux racines sous formes
de syllabes ouvertes : mou, da, hi... ne se mettent
pas en opposition avec Tobservaiion qui pr6c6de
sur les consonnes initiales ; mais ils diront peut-6tre
que ce n*est qu'd posteriori que Thomme est arriv6
h articuler la syllabe close avec sa consonne finale.
- 55 -
A cela j'objecterai que, quand nous voulons imiter
par le son de la voix un bruit naturel, nous creons
de toute pi^ce une syllabe close Ainsi, nous repre-
sentons par: craCj le bruil d'une branche qui casse;
pouf, celui d'un objet qui tombe k lerre; bourn, un
coup de grosse caisse ; toe, le bruit qu'on fait en
frappant k la porte ; clic-clac, le bruit d'un fouet;
pif'paf, celui des armes h feu ; dinn, le son d*une
cloche ; djim, celui des cymbales ; tic-tac, les batle-
ments du coeur ; flic-flac, le choc rep6le de corps
mous..., etc.
La syllabe close est done bien dans la nature, au
moins pour Thomme de notre race, car notons qu'il
peut y avoir, qu'il y a, dans les langages, des carac-
t^res ethniques, c'est-k-dire que la phonetique des
langues s'est naturellement ressentie de la confor-
mation ethnique des organes de ceux qui les ont
cre6es (1).
Ainsi, par exemple, les diff^rentes races usent
plus ou moins des consonnes Nous doutions tout k
rheure qu*il fallCit admettre prosque uniquement
pour racines aryaques des syllabes ouverles, mais
cela existe d'une maniere absolue pour le ohinois;
il n'a que des monosyllabes, et ce sont des syllabes
ouvertes. Les Polyn^siens vont plus loin : beaucoup
de leurs syllabes ne se composent que de voyelles,
(1) Ce qui n'emp^che pas que tout homme peutparler par-
faitement une langue quelconque s'ii a ^t^ elev^, d^s son
enfance, au milieu de gens parlant cette langue.
- 56 -
et plusieurs mots se suivent quelquefois sans con-
sonnes.
A c6t6 de cela, nous avons les Arabes qui, eux,
semblent m^priser souverainementles voyelles. Les
grammairiens appellent leurs racines irilileres,
c'est-k-dire Irisyllabiques : kataba « il a 6crit », qa-
tola « il a ta6 », rikaha « il a mont6 k cheval », cha-
raha <l il a bu ^.
Certains linguistespretendent qu*elles proviennent
de racines bilit^res par Tadjonction d'adformantes
modifiant le sens primitif ; d'autres nient le fait. II
pent 6tre vrai pour certaines racines, faux pour
d'autres. Je ne me permettrai pas d'avoir une opi-
nion la-dessus; mais ce que je puis dire, moi qui ai
v6cu longtemps en pays arabe, c'est que, dans Tu-
sage, ces trisyllabes sont tout bonnement des mo-
nosyllabes.
Les Arabes disent: kt eb c il a ^crit >, qt e I
« il a tu6 », rk eb € il a mont6 k cheval », chr o b
« il a bu ».
Ce sont des nlonosyllabes de la forme dont
nous avons parle, en admettant les consonnes
doubles.
Je suis port6 h croire que ces vocables ont 6t6
cr66s comme monosyllabes et qu'ils ne sont deve-
nus polysyllabiques que plus tard, par le fait des
orateurs, des pontes et des grammairiens.
II semble que ce sont les races ^nergiques qui
font le plus grand usage des consonnes, ne crai-
gnant pas de les doubler, tripler. Tel mot allemand
- 57 -
a une seule voyelle pour sept consonnes schwindt.
L'Arabe prononce sans peine chrobt « j'ai bu ».
Les Pouls et les n^gres du Soudan occidental,
quoique possedant et meme affectionnant quelques
consonnes doubles, comme m6, nd, ng, ne peuvent
pas prononcer toutes celles que possedent les
Europeens. Ainsi, nous les avons entendus trans-
former, suivant les lois de leur phonologie, le
nom a Edmond » en Edouma, celui de « Bap-
tistin » en Batecete, et celui de « Fulcrand » en
Filicara.
Nous sommes, en raison de tout ce qui precede,
portes a regarder comme naturelle : pour le mongo-
lolde, la syllabe ouverte; pour Tindo-europeen, la
syllabe close avec quelques consonnes doubles;
pour le somite, la syllabe close avec beaucoup de
consonnes doubles ; et nous retrouvons cette m^me
syllabe en poul, eri wolof et en ser^re, mais avec
tr6s-peu de consonnes doubles, comme mb, mp, nd,
ng.
Dans les langues d6riv^es, la disparition des con-
sonnes est quelquefois une consequence de I'adou-
cissement des mcBurs ou de Tamollissement Jd'une
race. G*est St la premiere de ces causes qu'il faut at-
tribuer, par exemple, la perte du t dans le mot latin
pater, pour faire le mot frangais a p6re » ; mais c*est
k la seconde cause, sous Tinfluence d'une chaleur
excessive, qu'on peut attribuer le plus grand adou-
cissement encore de ce mot cc p^re », qui devient
pe dans la bouche d'un Creole des Antilles. Les
- 58 -
Creoles suppriment tous les r, cette lettre exigeant
un trop grand eflfort pour 6tre prononcee.
Apr6s cette digression sur la phonologic, reve-
nons h la grammaire poul.
INTERROGATIFS.
Les adjectifs ou pronoms interrogatifs sont les
adjectifs ou pronoms demonstratifs pr6c6d6s de la
parti cule interrogative holi.
Ainsi c*est holio pour le genre hominin : « Quel
homme? » holio gorko; « quelle femme? » holio
debho. Dans le genre brute, on dira : « Quelle
case? » holindou soudou ; « quel poignard? » holiki
labbi; a quel pied? » holingal kogongal.
Quand un nom d^signant un 6tre appartenant k
Tesp^ce humaine prend la terminaison en el des
diminutifs, il cesse, par exception, d'etre du genre
hominin, et les adjectifs qui s*y rapportent prennent
les formes propres au genre brute. Ainsi, on dira :
« Quel petit enfant? » holingel binguel.
PROPOSITIONS ET CONJONGTIONS.
Les propositions et les conjonctions peu nom-
breuses se trouveront dans le vocabulaire ; nous en
disons jjlus loin quelques mots dans la syntaxe.
~ 59 —
ADVERBES.
Nous avons d^jSi parl6 des adverbes de quantity
formes du verbe ^.vi (infinilif waoude), avec les pre-
fixes koy no.
II y a aussi les adverbes de lieu, formes de la
proposition to indiquant « tendance vers », et des
mots nder <r int6rieur (dans), les « bas », dow
« haul T^,\howal « extOrieur (hors) », y^go « face »,
tiagal « postOrieur », hangup « c6t6 ». Cela donne la
s6rie : tonder a dedans :», tobowal « dehors y>, todow
« dessus ]>, tolles a dessous », toye^o cc devant »,
totiaggal « derriere », tobangui « ^ c6t6 ».
Le wolof offre une s6rie semblable avec la pro-
position tchi, et le sOrOre avec la proposition ta.
SYNTAXE.
Les permutations euphoniques de consonnes ne
se rencontrent, h ce que nous croyons, dans aucune
langue au mOme^degrO qu'en poul, Cela nous semble
encore un caraclOre d*archaiLsme,'un caractOre dO-
notant que cetle Jangue, sous ce rapport, se res-
' sent de sa pOriode originelle. Les consonnes de
mOme nature devaient se substituer facilement
l*une k Tautre chez des gens qui s*essaient au Ian-
gage. La voix peut produire des sons allant d'une
- 60 —
mani^re continue de telle lettre k telle autre ; il dut
se passer du temps avant que ces sons ne fussent
bien fixes, bien differenci^s, et cette diff^renciation
ne se trouve parfaitement 6tablie que par Tinven-
tion de I'ecriture, alors que chaque son est mai6-
riellement represente.
Mais si la langue poul est tr6s-compliqu6e sous
le rapport de la phonologie, elle est d'une simpli-
cite extreme comme syntaxe.
Le rapport de possession entre deux noms, le
genitif des langues k flexion s'exprime par la simple
juxtaposition des deux noms, celui qui designe le
possesseur (le g6nitif) 6tant le second : « Le cheval
de Samba » pouttiou Samba, « la chanson du griot »
djimol gaoulo, « la bont6 du marabout » modjiere
tiemo, « la m6chancet6 du roi * nianguere lamdo.
Les verbes sont en general imm6diatement suivis
du nom qui complete leur sens, sans rinterm6diaire
d*une proposition :
Mi, je, ialtani, ne suis pas sorti de, galla (ma)
maJson.
Dirango, le tonnerre, ian^, est tomb6 sur, gall6
(la) maison.
0, il, ieota, cause avec, ham-ma, p6re ton.
On, vous, hawa, ne pouvez pas, iottadS, arriver
k, Segou, Segou.
II y a pourtant une preposition i qui a une signi^
fication tr6s-vague et remplace nos propositions d,
vers, de, en, sur, dans, avec, sous, hors de, au
moyen de.
- 61 ^
B^ pidi, ils ont frapp6, kam, moi, ^, h, ridou,
ventre.
0, il, nel, envoya, ma, toi, e, vers, man, moi.
M,* je, aZa, pas, hele, suis content, e, de, sokia
{V) affaire.
Dtagr, soutiens, am, moi, e, en, dow, haut.
M, je, waddo, monterai k cheval, e, sur, tiori,
boeuf porteur.
3/tn, nous, lelo, coucherons, e, dans, graZ/^, case,
ma, ta.
Be kaouri, ils se sont rencontres, ^, avec, sapalhi,
des Maures.
5e, ils, vinda, 6crivent, e, au moyen de, bindou,
6criture, sapato, maure.
Poftoden, reposons-nous, e, sous, boubri, ombre,
gaoudi, gonatier, ki, ce (rombre de ce gonatier).
Mi, je, diogui, tire, ndiiam, eau, 6, hors de, bondou,
puits, ma, ton.
Ge m^me e fait ainsi Toffice de nos conjonctions
et, ni.
Sapo & dido, dix et deux, douze.
Akkoundiy entre, Bakel, Bakel, i, et, Tagant,
Tagant.
Mi, je, ala, ai pas, tiondi, poudre, ^, ni, polom^
plomb.
Nos conjonctions que, pour que, afin que, ne s'ex-
priment pas :
4
~ 62 -
« Dis que je ne me porte pas bien » : Bia, dis,
mi, je, sell-ali, ne me porte pas bien.
« Qui t'a dit que Sidi s'est enfui dans TAdrar? »:
Bo, qui, wi-ma, dit toi, Sidi, Sidi, dogui, a ftii, to,
vers, Adrar, Adrar.
« Descend ons Si terre pour que nous nous pro-
menions » : Bienguen, allons, dow^ en haut, ndie-
loden^ promenons-nous. (Quand un Poul d^barque
de sa pirogue, tr6s-basse sur Feau, il monte sur la
berge du fleuve, souvent 61ev6e ; aussi, au lieu de
dire comme nous t descendre k terre >, il dit
« monter en haut ».)
« Donne-moi des pagnes, afin que je me couvre i :
TotUam, donne-moi, tiomci, pagnes, mi, je, souddo,
me couvrirai.
11 n'y a pas de degr6s de comparaison dans les
adjectifs. On remplace le comparatif par une p6ri-
phrase; pour dire: « ceci est plus grand que cela »,
on dit : a ceci I'emporte sur cela, grand », et le
verbe dont on se sert est feouri. Le wolofemploie
le m6me proced6 en se servant du mot guen.
On voit done que la phrase poiil est d'une grande
simplicite ; pas de cas, par suite pas d'inversions,
peu de prepositions, peu de conjonctions en de-
hors de la simple copule, et par suite, pas de Ion-
gues p6riodes.
Gette langue serait done bien facile k parler d^^
— 63 -
qu'on en aurait appris le vocabulaire, sans ces re-
gies d'euphonie que nous avons donnees plus haut.
Mais il est probable qu'on serait intelligible, m^me
en ne s*y conformant pas.
GOMPARAISON DU POUL AVBG LES AUTRES
LANGUES.
Nous avons maintenant k comparer la langue poul
avec les autres langues, pour tocher de d6couvrir
ses affinit6s et ses origines.
Ce travail a d6ja 6te fait par M. d'Eichthal, qui ne
lui a trouv6 d*analogies qu*avec les langues de
la Malaisie, de Tarchipel Indien, de la Polyn6sie,
et m6me des langues am^ricaines, comme le ca-
raibe (1).
Mais son opinion est surtout bas6e sur de simples
ressemblances de mots, qui, en th6se gen6rale, ne
prouvent pas grand chose, et dont nous aurons k
discuter quelques-unes.
M. d'£ichlhal conclut que les Pouls sont venus de
(1) A ce sujet, nous avons un fait curieux a signaler. II
n^eziste aux Antilles qu*un mammif^re; c*est un rongeur:
ragouti. Or, le rat se nomme, en berb^re, agouti. II semble-
rait que des Berberes, des Canaries peut-^tre, ayaht ^t^ jet^s
aux Antilles par les vents alis^s et y ayant vu un animal
nouveau, lui ont donn4 le nom du rat, auquel ils trouvaient
qu'il ressemblait.
~ 64 —
Tarchipel Indien ou de la Polyn6sL3. Avec les id6es
nouvelles de Haeckel sur le berceau commun de
l*humaniL6, il ne serai t plus n^cessaire, pour expli-
quer ces similitudes linguistisque, de faire venir
les Pouls de si loin ; il suffiraiude les faire venir
du continent aujourd'hui submerge que ce sa-
vant croit avoir 6te le berceau de I'esp^ce hu-
maine.
Nous avons dit que les resseniblances de mots ne
signifiaient pas grand chose ; cela est surtout vrai
pour certains mots que Ton ne sait pas analyser,
de mani6re k cor.naitre la valeur de chacune de
leurs parties. Ainsi, M. d'Eichthal rapproche koevi
« beaucoup », en poul, de hwek ou keh, des langues
de Tarchipel Indien. Mais koevi est un mot compost
de ko (( cela )>, et de hSvi, qui seul a le sens de
puissance, de nombre.
Le mot « cheval t^poutchiou, poutchi,que M. d'Eich-
thal suppose venir d'une langue de Tarchipel
Indien, vient 6videmment du berb6re z6naga: ichi,
ichou, C'est des Berb^res que les Pouls ont regu le
cheval, et ils en ont pris aussi le nom. Gomme cela
arrive souvent, ils ont adopts le nom pluriel ichou
(quMlb prononcent itchou, car ils n'ont pas le ch
simple) pour singulier; ils lui ont ajout6 Tinitialep
que nous aliens examiner; puis, de poutchou, ils
ont fait, suivant la r^gle, le pluriel poutchi. L'initiale
p, nous la retrouvons dans le mot s6r^re p-is a che-
val » ; les S6r^res, au lieu de remplacer le ch du
berb^re par tch^ comme les Pouls, Font remplac6
- 65 -
par s, suivant leur habitude qui est aussi celle des
Wolofs. Du reste, nous avons cette variante en s
Chez les Touaregs, oil cheval se dit is. On sait que
dans les langues s^mitiques Vs et le ch sont repr6-
senl6s par le m6nie caract^re et ne different que
par des points diacritiques.
Quant k Tinitiale p de poutchou, nous avons en
s6r6re une initiate 6quivalente, fa, dans un bon nom-
bre de noms d'animaux : fambot « biche », fanokh
« caiman », fagnik « 616phant », et, par ce dernier
mot, nous en d^couvrons le sens : gnik^ gnigne vou-
lant dire « dent », fagnik veut dire: « Le p6re aux
dents », et ce fa n*est que le mot s«^r6re fab « p6re »
(rarabe bou, p^re, dans les mots composes). Nous
retrouvons cette m6me iniiiale dans le mot wolof
fas « cheval ». Ici c*est Vs qui repr6senle seul les
mots berb6res si, ichou, ichi.
Pour les noms de nombre, M. d'Eichthal fait re-
marquer I'analogie des series :
Poul. DiTerses lanj^iM de Tarchipel Indien.
Deux, didi, dwi, doua.
Trois» tati, talou, tatelou.
Quatre, nahi, naha.
II semble, en efifet, y avoir 1^ quelque chose : le d
caract^risant le nombre deux, le t le nombre trois,
et Tn le nombre quatre.
>^ous verrons que cela existe aussi en wolof et en
s6r^re, et que, pour quatre, la remarque s'applique
4.
- 66 -
encore k d'autres langues de I'Afrique occidentale
jusqu'^ rfiquateur. Ge qu'il y a de curieux, c'est
que pour les nombres deux et trois Tanalogie s'6-
tend aux langues indo-europ6ennes el, pour trois,
aux langues s6miliques.
Celte analogie suffit-elle pour conclure que la nu-
meration poul vient de I'archipel Indien? Nous nV
serions tirer celte conclusion.
Le nombre « dix » sappo, M. d*Eichihal le fail
venir du malais sapoulo, qui veut dire « dix » ;
mais plus loin, il nous apprend que dans la m^me
langue « trente » se dit : talong-poulou (trois dix).
Le vrai mot qui voudrait dire « dix » serait done la
syllabe poulo de sapoulo, et d6s lors, que reste-t-il
de la ressemblance avec le sappo des Pouls, oil po
est une simple desinence?
Nous aliens proposer une autre explication de ce
sappo : « Maure » se dit en poul tiappo, pluriel sap-
palbe (on sail que dans le genre hominin t mouill6
devient $ au pluriel). Or « dix » se dit sappo, pluriel
tiapalde, tiapande et tiapan par abr6viation. L'on
sail qu'inversement, dans le genre brute, s devient t
mouill6 au pluriel.
Le ato de iiappato, le alhe de sappalbe sont les
desinences singulier et pluriel du genre hominin ;
le ande, le aide de tiapande, tiapaldi sont les desi-
nences pluriel du genre brute. II reste done pour ra-
dical commun des deux mots : maure, dix; tiappo,
sappal ; aapp, tiappal,
G'est evidemment le mSme mot. Je crois done
- 67 —
que les Pouls, ayant pris aux Maures le syst6me
decimal, ont appele « dix », nombre base de ce
syst^me, le nombre maure.
Quant k I'origine de ce mot tiappato pour desi-
gner les Maures, voici ce que nous en pensons :
certaines Iribus maures, des bords du Senegal,
celles qui ont renonce au brigandage pour vivre
conformement aux pr^ceptes du Goran, prennent le
nom de Tiiab, du verbe arabe tab « convertir ».
Cette denomination repond exactement k notre ex-
pression : les convertis. G*est, suivant nous, ce mot,
prononce par les noirs Tiap, que les Pouls ont pris
en lui ajoutant la finale poul ato pour designer les
Maures en general.
A premiere vue, le poul semble etre tout k fait
different du wolof et du s6rere ; ainsi, ces deux lan-
gues ont une lettre que n'a pas le poul, le kh. Elles
ont un article ; le poul n'en a pas. Les noms, sou-
vent monosyliabiques en wolof et en s^r^re, sont
polysyllabiques en poul. II n'y a pas de desinence
pour le pluriel en wolof ni en serere ; il y en a de
tres-caracteristiques en poul, etc. Cependant, on re-
connait, par une etude plus approfondie de ces
langues, qu*il y a bien des analogies entre elles.
Nous aliens le faire voir.
Les racines verbales, comme nous Tavons dej^
dit, sont de meme forme, generalementun monosyl-
labe compose d'une voyelle entre deux consonnes :
une syllabe close.
- 68 -
Poul.
Wolof.
rem,
cultiver.
def,
faire.
nel,
envoyer.
tog,
cuire.
dog.
courir.
lek,
manger.
hak,
dire.
nar,
mentir.
douky
bavarder.
fon.
flairer.
mof, abattre.
fekh, aimer.
win^ attacher.
sof, changer.
guen^ demeurer.
II y a dans les trois langues quelques racines
verbales d'une composition plus simple encore,
comme :
Poul.
Wolof.
S<rire.
ia,
aller.
wo,
appeler.
in,
g^mir.
ad,
habiter.
am,
avoir.
Sra,
voir.
fi.
frapper.
it,
frapper.
eh
sgouter.
Non seulement la forme des racines est la m^rae,
ce qui ne prouverait qu'une m^me propension
des organes de la voix, mais nous trouvons ben
nombre de racines verbales communes entre le poul
et le s6r6re :
\
Foul.
S^rAre.
Wolof.
accepter,
diab.
diab,
diap.
boire,
tor,
ier.
compter,
lim,
Urn,
entendre,
nan,
nan.
En somme, sur deux cent quarante racines ver-
bales que nous avons examinees, il y en a quarante,
c'est-Si-dire un sixi^me, communes aux deux lan-
gues poul et s6r6re, tandis qu'il n'y en a que trois
— 69 —
ou quatre analogues entre le poul et le
pour les mots exprimant les parties du
analogies entre le poul et le wolof sont
breuses :
aisselle.
oreille,
levre,
yeux,
dents,
nez,
langue,
fesses,
p^nis,
seins,
dos,
corps,
entrailles,
une personne,
Poul.
nafkit
nofouroUy
tondoUy
guHe,
gniriy
hinere^ kine^
demgal,
gada,
soldo,
endoUj
tiaggal,
bandou, balli,
tettokol,
neddo, imbif
Wolof.
»
nopy
ntougn^
beuty
hegnfiy
bakan,
lamigne,
gat,
soul,
veriy
guenao,
botitit,
nit,
wolof. Mais
corps, les
plus nom-
S^r^'^e.
napan,
nof,
»
nguid,
gnign,
gnis,
delem.
»
den.
tching.
fobal,
»
uin.
On reconnait \k des analogies 6videntes, surtout
si Ton a soin d'^laguer les syllabes parasites au
commencement et k la fin des mots, comme, par
exemple, hoi et bou^ dans tettokol et boutit^ fo dans
fobal..., etc.
Mais ce qu'il y a de plus remarquable, c'est la
parent^ ^vidente dans les trois langues des mots
signifiant: c homme ou m41e, femme ou fe-
melle t>.
Nous avons dit qu'en poul « homme » gorko, plu-
riel worb^, voulait dire cc le vivant :», de la racine
— 70 —
hour « vivre », et que « femme » dehbo^ pluriel
rewbe, voulait dire « la suivante >, de rewdi « sui-
vre, ob6ir », pluriel ndew,
Plagons les mots en presence dans les trois
langues :
Poul. Wolof. S^re.
homme, gorko {worbe)^ your^ kor,
idebbo, rewbe ,( digueriy ttew,rew,dereff
dereWftidewX top^ suivreA rew, suivre,
suivre, ob^ir.' obdir. ' ob^ir.
Si Ton observe que dans diguen, guen Vist une
desinence, ainsi que bo et bS dans debbo et rewbe,
il est impossible de ne pas voir Tidentit^ de tous
ces mots r^duits h leur radical, deb, ndew, di, ref,
rew, tew, top, he changement de d en r est, comme
on le sait, de r^gle en poul, et le changement de r
en t est egalement de r^gle en s6r6re.
Ainsi, les mots « homme » et « femme i, dans
les trois langues, viennent des deux racines,
^/i/ '^^f 4# cc vivre » en poul et « suivre • dans les trois lan-
gues.
Non moins 6vidente est la parents des premiers
nombres dans ces m^mes langues : c un » se dit go
en poul, ben (qui devient guen) en wolof, leng en
s6r6re. Ce ne sont \^, du reste, que des pronoms
ou articles ind^finis. Mais passons aux quatre nom-
bres suivants, et mettons-les en regard :
- 71 —
Poul.
Wolof.
Sirdre.
Deux,
didiy
niar,
dak*
Trois,
tatif
niat,
tadak.
Quatre,
nahi,
nienent,
nahak.
Cinq,
dioiy
dirom,
belak.
Otons la finale commune i en poul, I'iiiitiale com-
mune ni en wolof, et la finale commune ak en se-
rere, il reslera :
Poul.
Wolot
d.
did.
ar,
tat.
at,
tad.
na,
enent,
nah.
diOj
dirom,
(be).
Le « cinq » du s6r6re (he) est certainement hors
de cause, et nous verrons tout h Theure pourquoi.
Mais pour tous les autres la ressemblance est pal-
pable : d, r, lettres qui se changent Tune dansTautre
dans ces langues, caract^risent le nombre deux, t
le nombre irois, n le nombre quatre. On doit en-
core ad meitre que c cinq d, wolof dirom^ dont le
rom est une prolongation, vient du dio poul. Nous
Savons que le c cinq » poul, dio, vient du dioungo,
qui veut dire « main » dans cette langue, tandis
que, en wolof, (l main » se dit lokho, qui n'a aucune
analogie avec dirom ; c'est done au poul que I'em-
prunt a ^t6 fait.
En s6r6re, au contraire, a main » se dit 6^, et
hhtak « cinq » en provient 6videmment.
- 72 -
Les Wolofs et les S6r6res comptent ensuite comme
les Pouls : « Cinq un, cinq deux, cinq trois, cinq
quatre ». Les noms du nombre « dix i n'ont aucun
rapport dans les trois langues :
Poul. Wolof. S^r^re.
sappOj fouk, kharbakhai.
Nous avons dit plus haut ce que nous pensions
de sappo. Quant a fouk, nous croyons qu'il vient du
mot berb^re quUveut dire mains {fous), Khar-ba-
khai est pluriel de ba, be^ et veut, par consequent,
dire : les mains.
Le nombre cc cent » vient dans les trois langues
du berb^re-z^naga tomodh,
Pou). Wolof. S^r6re.
temederey temer, temed.
Disons, en remarquant qu'ici encore timed devient
Umer^ que ce changement si facile du d en r et r6-
ciproquement nous ^tonne; ces deux consonnances
ne paraissent avoir nulie ressemblance ni dans les
sons produits, ni dans la mani^re dont les organes
de la voix les produisent ; et pour tan t ce change-
ment a aussi lieu dans la langue de la Nouvelle-
Z61ande.
Si nous comparons les noms de nombre poul k
ceux des autres langues du Soudan occidental, nous
reconnaitrons que le nombre cc quatre » a aussi Vn
pour caract^ristique en malink6 oii il se dit nanij
~ 73 -
en sonink^ oU il se dit nakhato, en achanli ou il se
dit ennung^ et en pongu^ du Gabon oil « quatre »
se dit nai et c huit » nanai par redoublement.
Nous ne pouvons ^num^rer tous les mots, en
grand nombre, identiques ou analogues dans les
trois langues; nous en passerons seulement quel-
ques-uns en revue :
« Pr6tre musulman » se dit en wolof sirign, Ge
mot vient 6videmment du poul sem-hd, pluriel r^gu-^
lier de <t^m-o, m^me signification, d'oU il semble-
rait r6sulter que Tid^e musulmane est venue aux
Wolofs par Tinterm^diaire des Pouls.
« Fusil » se dit en wolof fital, et en poul fetel;
mais c'est en poul qu'est la racine de ce mot: c'est
flddcy fitadi « frapper », d'oU fitel « chose qui
frappe, fusil ». On se sert, en effet, du verbe fid-di
pour dire « tirer un coup de fusil ». En wolof « frap-
per », et par suite « tirer un coup de fusil, » se
dit it; ce mot, du reste, n'est pas sans analogie
avec fid; il ne s*en faut que d'un f initial.
En poul, lamdS veut dire « r6gner » ; lavndo, plu-
riel lambSy veut dire « roi ». Lam-Toro est le titre
du chef du Toro k Gu6d6. En s6r^re, lam veut dire
« h6riter », et laman est le titre des gouverneurs
de cantons. Laquelle des deux langues a emprunt6
ce radical h Tautre? Nous ne saurions le dire; mais
nous pencherions k croire que le mot est s^r^re;
les chefs des tribus poul pures portent le titre de
ardo ; le chef de Tinvasion d6niank6, qui a conquis
le Fouta s6n6galais, avait le titre de salHgud, Du
~_ 74 —
reste, I'idee meme de roi ne nous semble pas une
idee poul ; ce peupie, pasteur, errant et tr^s-porte
a Find^pendance, a du la prendre chez les noirs
cultivateurs et portes k I'obeissance passive.
Dans la comparaison de deux langues, il faut
apprecier non seuleaient ieurs ressemblances ,
mats aussi Ieurs dissemblances. Nous avons dit
que beaucoup de noms substantifs ou adjectifs wo-
iofs 8t ser^res sont monosyllabiques, tandis que
les noms et adjectifs poul sont polysyllabiques ;
c'est que dans cette derniere langue, plus avan-
ceCj les pronoms out ^te agglutinSs aux racines
verbales.
En wolof et en s^r^re, il y a des articles d^ter-
minatifs qui se mettent apr^s le nom racine, mais
en restent distincts. Ainsi, en wolof, pour dire « le
li^vre », on dira, suivant la position de I'objet par
rapport k celui qui parle, leng ba, leng bi, leng bou.
Gelte particule determinative change sa consonne
suivant celle du nom : ainsi, avec ndokh « eau », on
^ira: ndokh ma^ ndokh mi^ ndokh mou; avec gour
« homme » : gour ga, gour gui^ gour gou, etc. 11 y
a des regies analogues en s6r6re.
On voit combien dans ces langues le nom est pres
de devenir polysyllabique, comme en poul, par Tag-
glutination de ces d^terminatifs.
Nous y trouvoas en ra^me temps des regies eu-
phoniques de ehangements de consonnes comme
en poul, quoique beaucoup plus restreintes. Mais
nous a*y trouvons pas trace de la r^gle si remar-
— 75 ~
quable des rimes entre les noms et les adjectifs,
participeSj etc.
Nous allons maintenant comparer les conjugai-
sons:
En poui, le verbe est distinct du nom et de Tad-
jectif. En woiof et en ser^re, la distinction est moins
compl^tement faite. Ainsi « fou » se dit en poul :
kangado ; la termiaaison ado en a fait un nom ou
adjectif verbal qui ne peut plus se conjuguer; en
wolof et en s6r6re, adjectif, subtantif et verbe sont
encore souvent confondus; ainsi, dof veut dire
« fou » et se conjugue. Seulement il y a deja une
nuance de distinction entre le verbe et radjeciif,
quoiqu'ils soient repr^sent6s par le m6me mot : ils
se copjuguent diff^remment ; pour le verbe « faire
une folie » on dit, par exemple : dof na « il fait
une folie », tandis que, avec Tadjectif, on dira :
dof la « il est fou », mani^re d'etre habituelle.dans
le dernier cas, acte dans le premier.
La conjugaison se r6duisant presque aux pronoms
personnels dans ces sortes de langues, c*est sur-
tout ces pronoms qu*il faut comparer. En voici le
tableau :
Poul : min, mi, am.
Je , moi , me , J Wolof : man, nay la, ma,
S^rere : me, m, okhamm
Poul : an, a, ma.
Tu, te, toi, } Wolof : to, nga, la,
Sdrere : atig, o, onkhe*
- 76 --
Poul : o, kanko^ mo, on, ngtm, etc.
lui, il, le, { "Wolot : mom, nij la, ko.
S^r^re : ten, khe, an.
{ Exclusif : min, ennin.
XT \ ' \ Inclusif : en, enen,
rs ous , (
Wolof : noun, nou, nanou, lanou,
Sdrere : in, ain.
Poul : nin, nen, on,
Vous, { Wolof : ien, len, nguen,
Serere : noun, anoun.
Poul : be, kambe^ de, di,
Eva., ils, les, { Wolof : niom, niou, naniou, laniou,
Serere : oua, diden, den, an, ouan.
Si Ton examine ce tableau, il semble que dans les
trois langues m soil volontiers affects a la pre-
miere personne du singulier et n ^ la deuxi^me per-
sonne du pluriel; on dirait encore que d est afifect^
k la troisi^me personne du pluriel en poul et en s6-
r^re: de, diy den, diden; ko veut dire « ce » en poul
et en wolof. Mais pour tout le reste^ il y a confusion
complete : ma qui veut dire « me » en wolof veut
dire « te » en poul; o qui veut dire « il » en poul
veut dire « tu » en s6r6re. II y a done peu de con-
sequence k tirer de tout cela. Les conjugaisons ont
bien une analogic g^nerale, parce qu'il s'agit de
trois langues sans flexions ; mais il n'y a pas iden-
tity dans Jes details. Le pronom se met avant le
verbeen poul; quelquefois avant, quelquefois apr^s
en wolof et en s^rfere.
En ire le poul et le s^r^re, nous avons de com-
— 77 —
mun le renforcement dela consoiiiie initiale au plii-
riel du verbe.
Entre le poul et le wolof, nous avons de commun
le conditionnel en e et le plus-que-parfait en on,
Gette ierminaison en on est de mauvaise part
dans les noms en wolof et en poul : « ennemi » se
dit non en wolof et ganion en poul. Dans cette der-
ni6re langue, oii « p^re » se dit haba, « oncle »
(fr6re de p6re) se dit bapanlon, et ce mot est, par
rapport k haba, I'analogue de notre mot « mar^tre »,
par rapport k « m^re ». Pourquoi Toncle (frfere de
p6re et non pas fr^re de m6re qui se dit : kahu-
rado) est-il vu en mauvaise part par son neveu?
Parce que, chez les Soudaniens, les fr^res h^ritent
du pouvoir et non les ills ; de 1^ r^sulte qu'il y a
souvent rivalit^, hostility, allant jusqu'au crimCj
entre Toncle et le neveu.
II y a, en wolof et en s6r6re, des verbes d^riv^s,
comme en poul; mais cela alien dans la plupart des
langues ; d'ailleurs les regies de derivation et les
conjugaisoDS des verbes n^gatifs ne sont pas les
m^mes.
Les animaux domestiques et quelques animaux
sauvages ont des noms analogues en poul, en wolof
et en s6r6re : « boeuf » se dit en poul naggue, en
wolof na^, en s^r^venak. Nousretrouvons, du reste,
le m6me nom en malink6 nguiey et en sonink6 na,
c'est-Si-dire d^ns les principales langues du Soudan
- 78 -
occidental • Ge n*est pas par les Maures du Sahara
que ces Soudaniens acquirent le boeut. D'abord Tes-
p^ce n'est pas la mdme, pas plus que le nom. Le
boeuf des Pouls est un z^bu k bosse, de grande
tailte, avec des comes 6normes et un fanon qui
pend tr6s-bas.
Nous avons vu plus haul que le nom du cheval en
poul, en wolof et en s6rfere venait du berb^re; il en
est de m^me en mal'mk^, oti il s'appelle sou-koun"
dou, et en sonink6, ou il s'appelle si.
« Brebis » se dit en poul mhaloUf en s^r^re bal et
en wolof {nkhar) ; « agneau » se dit en poul hortou^
en wolof mbeuriou et en s^r^re barmol. Ges mots
sent fort semblables; ce sont des onomatopees,
sauf le mot woKif nkhar^ qui TJent sans doute du
berb&re-z6naga ^ti^rer « mouton ». Ce n*est pas non
plus par les Maures que ces peuples connureni le
mouton ; comme pour les boeufs, Tesp^ce n'est pas
la m^me : leur mouton est un grand mouton k poll
lisse, k longues jambes et k nez tr&8-busqu6y ce
qui le rend tr^s-different du mouton de la Ber-
b6rie.
« Gh^vre » se dit en poul mbewa, pluriel bH;
en wolpf beiy et s6r6re fa-mbL Ge sont encore des
onomatop^es. Nous retrouvons dans le mot s^r^re
notro initiale « fa ». Fa-mb^ r6pond k Texpresslon
« le p^reb61ant ».
« Sanglier » se dit en poul m&a&a, en wolof m6am,
en s6r^re fam,
(( £l^phant » se dit en poul niebi, en wolof niet,
— 70 -
en serere fa-yuik. En berbere-zenagu c< elephant ^)
se dit igui; ce mot est peut-6tre le mot soudanien ;
en touareg « elephant » se dit elou; en arabe c'est
fit, £lou et fil ont peut-6tre une origine commune,
le nom que les Libyens donnaieni k r616phant de
Libye, race ^teinte depuis environ quinze cenU
ans.
« Ghameau ^ se dit en poul nguelobaf en wolof
gueleniy en s6r6re nguelemb; ces mots viennent des
mots djemel en arabe, euguim en berb^re-z^naga.
G'est des Maures que les Soudaniens regurent le
chameau. On dit que o'6taient les Arabes qui Ta-
vaient introduit en Afrique ; cependant les Berb^res
ont dans leur langue des centaines de mots relatifs
au chameau qui ne viennent pas de Farabe.
Pourquoi le cbameau k une bosse ne serait-il pas
indigene en Afrique ?
Chose singuli^re, les Wolofs appellent la girafe
(( chameau sauvage » guelem ou all (chameau du
desert); d6sert ne d^signant pas ici le Sahara, mais
toute for6t, tout lieu inhabit^, Fexpression r^pond
exactement & la n6tre : « chameau sauvage ».
c Autrucbe 9 se dit en s6r^re bUy en poul ndao,
en wolof bandioli; on dirait presque que le mot wo-
lof est la reunion des deux autres, k moins qu'il
ne Vienna du nom arabe du m&le de Tautruche,
d^lim,
M. d'Eichthal voit dans le mot poul ndao c au-
trucbe i> le nandou d'Am^rique? En wolof, ndao
veut dire : « jeune homme, jeune fllle, envoys Jt,
- 80 -
« Chat » se dit en poul oulloundou, et en wolof
oundou,
« Canard » se dit en poul kani, en wolof khankhel,
et en s^r^re kanara. Ce sont 1^ des onomatop^es,
et peut-6tre le mot s6r6re n'est-il m^me que le mot
francais.
En voil^ bien assez pour montrer les nombreux
points de contact qui existent entre le poul, le wo-
lof et le s6r^re. Quant aux langues malink^ et so-
nink6, en tant que nous les connaissons, elles dilTi^-
rent totalement du poul.
N*y a-t-il eu qu*emprunts du s6rfere et du wolof
au poul, ou bien y a-t-il origine commune entre ces
trois langues ? Admettre cette derni^re hypoth^se,
cela conduit k regarder la race poul comme une
race africaine, voisine des ouolof-s6r6re, race inter-
m^iaire entre ces noirs et les Berb^res. Cela con-
duit k rid6e des Leucoethiopes de Ptoi6mSe au sud
du S6guiet-el-Hamra. Et ce seraient eux qui au-
raient 6t6 les premiers refoul^s vers le sud par les
Berb^res et les Arabes. Dans la premiere hypo-
th^se, au contraire, on resterait libre de faire venir
les Pouls d'aussi loin qu'on le voudrait. En I'^tat de
la question, nous n*oserions decider entre ces deux
hypotheses.
C'est une chose dont il faut continuer d'approfon-
dir r^tude, et ce n'est que sur les lieux que cela
pent se faire.
La langue poul n'a, comme on a pu le voir, aucun
rapport avec les langues s^mitiques; mais les
- 81 -
Pouls, en devenant musulmans, ont emprunt^ a
Tarabe une foule de termes concernant la religion :
Allah (( Dieu » {Allah), guinne « diable » (djin),
alqouran « le Goran » (alqoran), tafsirou « pr^tre
qui explique le Goran d {tafsir), agaman « le del »
(el sma), micida « mosqu^e^ 6cole » (rnsid), al-
dianna « le paradis « (el djenna), adouna « le
monde j> (el denia), kef^o « infid^le » (kafir), anna-
gara « Chretiens » (el nagara), salminde « saluer »
(salemjy diamano « temps » (iman), alfadjiri a point
du jour, une des heures de la pri^re » (el fedjer),
soubaka <( matin » (sebahh), sadak a aumdne »
(sdaqa), kalfoudou a chef » (khalifa), etc., etc.
L'6criture ayant 6t6 apport^e aux Pouls avec I'is-
1am, lis ont emprunt6 les mots: katt « papier »
(karHh),daa « encrier » (douaia), kabarou ((nouvelles,
histoire » (khebar), diabadS « r^.pondre » (djouab), etc.
La justice et la religion se confondant chez les
musulmans, les Pouls ont adopts quelques termes
de droit arabe : wakilo « caution, administrateur »
(oukil), etc., ainsi que des mots abstraits qui man-
quaient dans leur langue: aqqile a intelligence »
(adqel), ouciba « malheur » (ciba), etc.
II ont conserve h pen pr^s leurs noms arabes aux
objets qu'ils ont regus des Arabes : tamarc
« dattes » (thnar), harir^ « soie » (harir), simmd
« tabac k. priser » (chemma), sabounde « savon »
(saboun), alkabere a ^triers » (el rekab), basalU
« oignons » (begal), lambiri « ambre » (el am-
beur), etc., etc.
o.
~ 82 -
Enfin, ils out pris h Farabe les noms des [jours
de la semaine : alet « dimanche » (el ahad)^ aliine
(( iiindi » {el tani)^ ialaia « mardi » {el tlata), alarha
« mercredi » {el arfea), alkami^a « jeudi » {al kha'
mts), aldjiouma « vendredi » {el djemda), acet « sa-
medi » {el sebt).
On pourrait croire que !es Pouls ayant encore ^16
plus en contact avec les Berb^res qu*avec les
Arabes, ont au moins autant emprunt6 k ceux-1^
qn'h ceux-ci, d*autant plus que c'est surtout par
des marabouts berb^res qu'ils ont 6t6 convertis.
Mais les Berb^res eux-mdmes, en devenant musul-
mans, avaient adopte tous les termes de religion
arabe, et tout Berb^re qui se fait missionnaire n*est
plus qu'un Arabe. Nous avons vu que les Pouls ont
pris aux Berb^res le mot « cent » iemedere^ et le
nom du cheval; nous pourrions trouver d'autres
mots encore; mais, en somme la langue berb^re n'a
exerc6 aucune influence sur la langue poul.
Les Pouls de la S^n^gambie ont pris du frangais
les noms plus ou moins alt^r^s de quelques objets
que nous leur avons fait connaitre : bigne a vin »,
morgo « amorce », biakit « biscuit », migor « mou-
choir », diluir « de Thuile », bo'iet « boUe », kanar
« cadenas », etc., etc.
Nous donnons ci-aprfesun recueilde cent phrases
en poul du fouta s6n6galais. Cela permettra d'ap-
pr^cier la physionomie de la langue et de constater
rapplication des regies que nous avons donn^es et
qui, du reste, ont 6t6 d^duites par nous de Texa-
— 83 -
men de ces phrases et d'une centaine d'autres en-
core que nous ne croyons pas utile de publier.
Apr^s les phrases, nous donnons un vocabulaire
d'environ quinze cents mots; c'est le vocabulaire
que nous avons publie, en i860, dans VAnnuaire du
Senegal et dependances, mais nous y avons fait beau-
coup de corrections.
Ces documents permettront certainement k toute
personne voulant voyager dans le Soudan d'acqu6-
rir une oonnaissanoe pratique suffisante de la langue
des conqu^rants de cette vaste, riche et intSres-
sante contr^e.
PHRASES
Les Maures sont entr^s dans le Gadiaga.; ils ont
d^moli le lata (mur d*enceinte) de Makhana at tu6
tous les habitants.
Ta jument est belle ; si tu veux me la vendre, je
t'en donnerai cinquante pieces de guin^e et un fusil
h deux coups.
La pirogue a diavir^; souUens-moi sur I'eau.
PHRASES
Sapalbe nati e Gadiaga, be keli taia
Maures entr^rent dans le Gadiaga ; ils cass^reni tata
Makhana be mbari mbe fop,
Makana et tu^rent gens tons.
Nati J aoriste du verbe nat-de, entrer ; heli, plunel aoriste
de hel'de, casser ; mbari, pluriel aoriste de war-de, tuer.
Ndiarlau ma modjiou; $'ada hidi iae-de, mi
Jument ta belle; si tu veux vendre, je
rokkou ma sollegui tiapande dm e fitel
donne toi pieces de guin6e dizaines cinq et fusil
koundoudS didi.
bouches deux.
Hidi, aoriste du verbe hid-de, vouloir; rokkou, futur du
verbe rokkou-de, donner.
Lotchiol iwi; diagram e doou
Pirogue chavira;soutiens-moisur haul eau.
Iwi, aoriste du verbe iou-de, chavirer ; di aci, im peratif de
diag^de, soutenir. ^
— 86 —
L'eau est chaude, ne crains rien ; ne viens pas par
ici, il y a beaucoup de vase.
Ne me trompe pas ; nous ferons ce que tu voudras.
Le soleil brCde; je sue; je meurs de soif.
Les gens de M^dine ont battu la cavalerie de
Sambala.
Comment vonl voire femme et vos enf^nts?
- 87
\ I <.
Ndiiam owit, m-ta houl; wa-ta har do,
Eau chaude, ne crains; ne viens ici,
lopal in hevu
vase voil^ heaucoup.
Wa-ta^ imp6ratif negatif de waou-de^ pouvoir ; houl, im-
peratif de houUde, avoir peur; har, imp^ralif de har-de,
venir.
4a fount am; mamin wad kou a
Ne trompe moi ; nous ferohs ce que tu
nguidda,
voudras.
Wa-ta, imp^ratif negatif de waou-ddy pouvoir; founts fU-
tur du verbe fountou-de, tromper; wad^ futur du verba
ivad'de, faire ; nguidda, pluriel fulur de hid-de, vouloir.
Nague ouli; mi wargni; domka^ wari k oam,
Soleir chaud; je sue; soif tue ce moi.
Wargni, aoriste de wargnou-de, suer ; wari, aoriste de
ivar'de, tuer.
Imbe Madina be kavi poutchi
Les gens M6dine ils ont 616 plus forts que chevaux
Sambala,
Sambala.
Kawi, pluriel aomta de waou^de, pouvoir.
No debbo ma wadi e bicogne ma?
Comment femme ta fait et petits enfants tes?
Wadi, aoriste de wad-de, faire.
- 88 -
Veux-tu rester jusqu'k demain matin? — Non.
Va en paix !
Venez ; ne craignez rien ; nous ne vous ferons pas
de mal.
Appelle le maitre de cetle case ; appelle fort.
Gheikh Ahmadou a dit au chef de Dagana : Donne-
moi du lait eida mil, ou je brtUe ton village.
- 89 -^
Ada hidi dioda-dS at soubaka (de I'arabe sehah)
Tu veux Tester ici matin
diangof —Ala.
demain? — Non.
Uidij aoriste du verbe hid-de, vouloir.
la e diam t
Va avec paix !
la^ imperatif du verbe io-de', aller.
0», nq^rij wa-ta koule hounde ; min ^
Vous, venez; ne craignez pas chose; nous
ngagna-ta on.
ferons mal pas vous.
Wa-ta^ imperatif n^gatifdu verbe waou-de^ pouvoir \ koule.
imperatif pluriel du verbe houl-de, avoir peur; ngagna-ta, \
forme negative du futur du verbe gagn-de^ faire mal {gn
mouill^).
Notdou diom soundau ndou; notdou nofevi.
Appelle maitre case^ cette; appelle fort.
NotdoUy imperatif de notdoti'de, appeler.
Ahmadou sekou wi kalifa^ Dagana: ToU-dm jc\
Ahmadou cheikh adit 'chef Dagana: Donne-moi
koqam e jjomri, oualla mi soutna ouro-ma.
lait et mil, ou je br(!ilerai village ton.
Wi, aoriste du verbe wi'de, dire ; tott pour tottou, impe-
- 90 -
S'ils ne nous regoivent pas dans leur village, le
roi du Kaarta les punira.
Cette ann6e, la terre est tr6s-s6che ; il n'y a pas
d'arachides ni de mil.
Cette jeune personne est-elle ta fille?
Qui ; ellB va se marier dans un mois.
Ma fille ain^e est marlde depuis trois ans *, elle a
deux enfants.
- 91 -
rsiiii de toUou-dey dormer; wi «owma, futar de soMm-d<?,
briiler. *"'
So be ieddin-ali amen 6 save, lamdo
Si ils accueil'ent pas nous^ dans village, le roi
Kaaria ft be.
Kaarta punira eux.
Teddin-alij aoriste n^gatif de teddin-de^ accueilUr ; /?, fii-
tiir du verbe fi-de^ frapper, punir.
llcka, le'idi iori nofevi; guerte e
Gette annee, terre est s^che beaucoup ; arachides et
gaouH ala,
mil pas.
loHj aoriste du verbe ior-de, ^tre sec.
Souka debbo o ko bi-af
Jeune femme cette elle enfant ton ?
Bi-a, abreviation pour biddo ma,
Eio; doe leouroti^ mo red.
Oui; (?) lune elle se mariera.
Rece, conditionnel futur de reside, se marier.
Af am dehbo regama doubi taii; &
A?ii6 mon femelle 6tant marine ans trois ; elle
dagni bibbe dido,
^a enfants deux.
Re^amaj jparticipejpr^sent de res-de, se marier; dagni y
Qonsieliii \eThe dagnenie, avoir.
-^
- 92 -
Entre ; tu boiras du lait. Veux-tu diner avec nous?
Je suis blesse d'une balle dans le ventre et d'un
coup de lance dans Toeil.
Portez-moi 1&. Merci. Maintenant, allez vous
battre.
Qui t'a dit que les Bambara ont attaqu6 le Ka-
m6ra ?
- 93 -
Nat; har iar kogam. A hida hirtida-
Entre ; viens bois lait. Tu veux diner
de amen ?
avec nous?
Nat, imperatif de nat-de, entrer; hai\ imperatifde har-de^
venir ; iar, imperatif de iar-de, boire ; hida, futur de hid-de,
vouloir; hirtida-de, diner avec, forme derivee de hirta-de,
diner.
Be pidi k-am i redou
lis frapperent d'une balie ce moi dans ventre
e mbangou e itere, "TI^
et lance dans oeil.^
Pldly pluriel aoriste de fi-de, frapper, et specialement
blesser avec uiie arme 4 feu.
Nave k-am da. Adiara mon. ^^ioni ndiee
Portez ce moi 1^. Merci a vous. Maintenant allez
kabe, — .*«r..«,.v
combattez .
Nave, 2e pers. plur. imperatifde naou-de, porter; ndiee,
2^ pers. plur. imperatifde ia-de, aller; kabe, 2« pers. plur.
imperatif de hab-de, combattre.
Bo wi ma Bambarakobe djiani e
Qui dit toi les Bambara sont Lomb6s sur
Kamera ?
le Kamera?
Wi, aoriste du verba wi-de, dire; djiani, pluriel aoriste du
verbe iati-de, tomber, tomber sur.
— 94 —
G'est un Sarrakhol6 qui vient de Podor; il a ren-
contre k Or6fond6 des Maures que le lui ont dit.
Malik fait la guerre k tout le Pouta; il le ruine.
Les Toucouleurs sont r^unis k Sald6 ; I'almamy
les commande; ils sont tous arm^s de fusils.
lis ont pris douze captifs et trois cents bcseufs.
-- 95 -
Sarrakoulle ina ivi Poddor;
Sarrakhole voil^ que il vient de Poddor ;
ebe kaouri e Sapalbe to Orefonde; kamhe
ils se sont rencontres etMaures h Orefonde; eux
kali mo.
dirent lui.
Ivi^ aoriste du verbe iou-de, veiiir de; kaouri, pluriel
aoriste du verbe haourou-ddy se rencontrer; kali, pluriel
aoriste du verbe hal-dc, dire.
Maliki inani haba e Fouta fop;
Malik vcilk que il guerroie avec Fouta lout ;
ombo toskina be.
il ruine eux.
Haba, futur de hab-de, faire la guerre ; toskina, futur de
toskin-de, rendre pauvre.
Al Poular denti to Salde; almamy
Les Toucouleurs se sont r^unis a Sald6; ralmamy
ardi; kambe fop ^be ndiogui petaladji.
command e ; eux tous ils posBMent fusils.
'jJeiiti, pluriel aoriste du verbe rendin-de, se reunir; ardi^
aoriste du verbe ardhi'de^ commander; ndiogui^ aoriste -
pluriel du verbe diog-de^ posseder.
Bd ngaddi diabe sappo e dido kagne
lis ont pris esclaves dix et deux at de plus
temede tati nahL
centaines trois boeufs.
Ngaddi, pluriel aoriste du verbe voad-de^ fair^.
— 96 -
Dis-lui qu'il vienne me voir demain.
Sa fille sail le wolof comme une personne de Saint-
Louis.
Vous autres blancs, vous avez voire paradis sur
terre.
Eh! rhomme, viens ici ; ouvre la porte; entre.
Ce n'est pas le moment ; vous parlerez de cela
une autre fois.
- 97 "
Wi bo har, o dieo mi diango.
Dis lui ii viendra, il visitera moi demain.
Wi^ irnperatif du verbe wi-de^ parler; har, futur de har'de,
venir; dieo^ futur de dico-de, visiter.
Bii'ko debbo nani Hear ono
Enfant son femelle parle langue wolof comme
Ndaranke,
habitant de Ndar.
Bii'ko, pour biddo-ko^ enfant son ; nani, aoriste de nan-Ue,
parler une langue.
Onon toubak, on dagni aldianna mon e
Vous blancs, vous avez paradis votre sur
adonna.
terre.
Dagni, aoriste du verbe dagn-de, avoir; aldianna, de
I'arabe el djenna ; adounay de I'arabe denia.
Ei! gorko, har gat; ouddid dambougal.
Eh! homme, viens ici; ouvre porte.
Har, irnperatif du verbe har-de, venir; ouddid, imp^ratif
de ouddid'de, ouvrir.
Won^a dioni; saa goddo kala.
Est pas maintenant; moment autre vous parlerez.
Won-a, verbe won-de, ^tre, pris n^gativement; saa, mot
arabe; kala, pluriel futur du verbe hal-de, parler.
6
- 98 -
Dans combien de jours les navires de Galam re-
viendront-ils k Saint-Louis ?
Tu refuses de nous laisser prendre die T^a^ h ton
puils; que Dieu te punisse.
Donne-nous vingt hommes pour nous conduire k
la Falem6.
Tu'^ais qu'aprjt una longu^ route h faire, ja pp
puis pas emporter beaucoup de marchandises,
parce qu'il faut porter des vivres.
--^ 99 —
Lnde Ngalam ol balde ndietlo
Navires Galam . quoi jcurs ils reviendront
Ndar f
Saint-Louis ?
Lade^ pluriel de Idna, navire; ndietto, pluriel Muf de
dietta-de^ arriver.
A adi min diog-de ndiiam e bondou
Tu refuses nous prendre eau k puits
ma ; lalla fii,
ton; Dieu qu'il punisse.
Adi, aoriste du verbe ao?-rfe', refuser; fie, subjonctif de
fi'de, frapper, punir.
Toitou amen imbe nogas be nawa min
Donne nous gens vingt ils conduiront nous
Falemme,
Faleme.
Tottou, imp^ratif de tottou-def procurer ; nawa^ futur de
naoti'de, conduire.
Ada andi sou mbede iaa lawol woddi, mi
Tu sais. si je vais route longue, je
waou-a naou'de diaoudi evi.
Deux pas 3 emporter marohandises beaueoup,
sabou mbedemen nawa diobari,
Darce que nous portons vivres.
Andi^ aoriste du verbe andou-de, savoir; iaa, futur du
erbe ia-de, aller; nawa, futur du verbe naou-de, porter.
- 100 -
Reposons-nous a I'ombre de ce gonatier.
On compte dix journ6es de Bakel au Tagant. La
route est sCire; mais il y a beaucoup de marigots k
passer.
Dis k ces gems que s'ils nous suivent, nous tire-
rons sur eux.
Je n'ai pas ferm6 I'oeil de la nuit ; les moustiques
ne m'ont pas laiss6 un instant tranquille.
Levez-vous; il ne pleuvra plus; nous pouvons
partir.
- 101 -
Pcftoden e broubri gaoudi ki.
Reposons-nous a ombre gonatier ce.
Poftoden, pluriel imperatif de foftou-dey se reposer.
Balde sappo akkounde Bakel e Tagant, Lawol
Jours dix entre Bakel et Tagant. Route
ko diam, id iialli nekevi.
cela paix, mais marigots nombreux.
Wi imbe be : so be ndeve amen, min pella
Dis gens ces si ils suivent nous, nous tirerons
be.
eux.
Wi, imperatif de tvi-de^ dire ; ndeve, conditionnel dereou-
de, suivre; pella, pluriel futur de fella-de, abreviation
pour fetella-de, tirer un coup de fusil, de fetel, fusil, qui
vient lui-m^me de fid-de, frapper.
Mi moub-ali Here hmkil booudi
Je fermai pas oeil hier (cette nuit) ; moustiques
gatchi-ali k-am sua goto.
laiss^rent pas ce moi moment un seul.
Monb-ali, aoriste negatif de mmib-de, fermer; gatchi-
ali, aoriste pluriel negatif de hatchiou-de, laisser.
Oumme; tobata-ta; mbedemia bavi
Levez-vous; pleuvrapas; nous pouvonis
iade,
partir.
Oumme, pluriel imperatif de oum-'de, se lever; toba-ta,
G.
!0J ^
Yous ne pourrez pas arriver k Segou avant 1^ Sai-
son des pluies.
Tiens, voilk du tabac.
Fais-moi traverser ce marigot dans la pirogue;
je te donnerd une charge de poudre.
J'ai tr^s-faim ; j6 ti'ai pas dih6 hier au sdii".
Asseyez-vous ; j'ai tu6 pour vous un mouion.
— 103 —
futur negalif de tob-de^ pleuvoir; bavij pluriel aoriste de
wdoU'di^^ pouvdir.
On baou-a iotla-de Segou hade tobde.
Vous pourrez pas arriver Segou avant pl3uvoir.' j
Baou-a, futur negatif de waou-de, pouvoir.
Ndax simme inani,
Tiens, tabac voila.
Loumbin-am tiangoul ngoul e lotchiol
Fais passer moi marigot '~ce dans pirogue
ma; mami rekki fiandi tiondi,
ta; je donnerai coup poudre.
Loumbin, imp^ralif du verbe derive loumbin-de, faire
traverser; rokke, futur conditionnel de rokkou-de^ donner;
flande, substartif derive de fi-dej frapper, tirer un coup de
fusil.
Mi odjiama novefi; mi hirtaki
Moi tiyant faim beauboUp; je ai dln^ pm efiedre
hanki.
hier.
Odjiama, parlicipe present de odjie-de, avoir faim ; hir-
taki, coniDOse de aki, pas encore, et de hirti-de^ diner. De
la aussi hii vida-de^ diner avec, et hirande^ le diner
Diodio; mi war ani ma ndiaoudi.
Assieds-toi ; je tuai pour toi mouton.
Diodio^ irnp^ratif de dioda-de, s'asseoir ; war, aoriste du
— 104 —
Nous sommes trop nombreux dans cette pirogue;
Teau y entre ; pagaie fort.
Ges Malink6, que viennent-ils faire? — lis vien-
nent vendre deTor.
Ne vois-tu pas cette perdrix ? Tire! La perdrix est
tomb^e ; cours la chercher.
Les marabouts 6crivent le z6naga en caract^res
arabes.
Apprends-moi le poul ; je t'apprendrai le frangais.
— 105 —
Men kevi nofevi e lotchiol ngol; ndiiam
Nous nombreux trop dans pirogue cette ; eau
ina ^"^^^^^^^^^^^^--^nat tonder; aomou r,ofem.
voilk que elle entre dedans; rame fort.
Nat, aoriste du verbe nat-dr^ entrer: aouiou, irnperatifde
aouioii-de, ramer,
Malinko he, ko be ngari wad-de ? — Be
Malinke ces, quoi lis viennent faire? — lis
if^gari iae-de kangue,
viennent vendre or.
Ngari, pluriel aoriste de har-dd, venir.
A i-ali guerlal ngal? Fi! Guerlal
Tu vois pas perdrix cette? Tire! Perdrix
iani; dog; diabtou,
tomba; cours; prends.
I-ali, aoriste negatif de ii-de, voir; /t, imperatif de fi-dc,
frapper, tirer; iani, aoriste de ian-de^ tomber; dog, impera-
tif de dog-de, courir; diabtou, imperatif de dia6^ow-c?e, pren-
dre.
Serenbe ino vinda bolle sou-
Marabouts voil^ que ils ecrivent langage des
naguebe e bindou sapato.
Zenaga avec ecriture arabe.
Vinda, futur de vindou-de, ecrire.
Ekkin-am bolle foulbe ; mami ekkine
Apprends-moi langage des Pouls ; je enseignerai
toubakoguie,
langage des blancs.
Ekkin, imperatif de ekkin-de, enseigner ; ekkine, futur
conditionnel du meme verbe.
— 106 -
Nous avons une forte fi^vre; laissez-nous passer
la nuit dans votre case.
Nous leur donnerons cinq pieces de guinee lors-
que nous serons arrives.
Si Ton te demande de mes nouvelles, dis que je
suis malade.
Tu dernandes trop; je te dis que je ne veux pas.
- 107 -
Mia paoni nnfevi; hatchiou amen
Nous avons la fi^vre fort ; laisse nous
min lelo e galle ma.
nous passerons la nuit dans case ta.
PaoMi, p] Uriel aoriste du verbe faon-de, avoir la fievre ;
hatchiou, pluriel imperatif de hatchiou -de, laisser ; lelo,
futur du verbe lela-de, passer la nuit. Ce verbe vient sans
doute de I'arabe lil^ nuit.
Mamin tottou be solUgui dioi
Nous donnerons k eux pieccj de guinee cinq
so min ndiottima,
si nous arrivant.
Tottoiiy futur du verbe tottoii-de, donner a; ndiottima,
participe present de diotti-de, arriver.
So he lamdi ma k-am, bia mi
Si lis interrogent toi ce moi, tu diras je
sell-alt.
porte bien pas.
Lamdi, aoriste du verbe lam-de, interroger ; bia, futur du
verbe wi-de, dire ; sell-ali^ aoriste negatif de sel-de, se bien
porter.
A niaguema nofevi ; mi wii ma mi
Toi demandant trop ; je dis toi je
hid-a.
veux pas.
A'^iagwema^ participe present de niaga~de, demander ; wii,
aoriste du verbe wi-de^ dire; hid-a. forme negative du verbe
hid'-de, vouloir.
— d08 —
Donne-moi deux chameaux el deux hommes; moi
je monterai sur un boeui' porleur.
Si nous n'avons pas de pirogue, nous traverserons
la riviere a la nage.
Nous avons froid ; allumez-nous du feu, pour que
nous nous chauffions.
Tu ne dois pas laisser voler le bien de tes h6les.
Je te recompenserai bien k Podor.
— 109 —
Tott-atn guelodi didi e imhe dido; min
Donne-moi chameaux deux et gens deux; moi
mi waddo e tiori.
je monterai sur boeuf porteur.
Tott, imperatif du verbe tottou-de, procurer; waddOy fu-
tiir du verbe wadda-de^ monter a cheval.
Sou min g-ala lotchiol, min loumbo maio
Si nous pas pirogue, nous nagerons riviSre
ngo. i/z^iki'^
cette.
Loumbo, futur du verbe loumba-dc, nager.
Min ndiangama; oub ana min^diahingolf
Nous ayantfroid; allume pour noiis^ feu,
min ito.
nous nous chaufferons.
Oub J imperatif du verbe oiibou'de^ allumer; itOy futur du
verbe ita-de, se chauffer.
A fot-ali hatchioU'de be ngouddia kodo
Tu dels pas lalsser ils voleront quelqu'un
ma.
tien.
Fot-ali, aoriste negatif de fot-de^ devoir; ngouddia, plu-
riel futur de houddiou-de, voler.
Mami iene nofevi to Poddor,
Je recompenserai beaucoup h Podor.
Iene, futur conditioniiel de ien^de. recompenser.
7
-^ ilO —
Tirons la pirogue k terre; nous nous prom^ne-
rons.
Tu as manqu6 cette gazelle. Ton fusil est bon ;
mais tu ne tires pas bien.
Ge cheval ne marche pas vite; 11 ne me pklt
pas.
Qu0l est ce Maure qui cause avec ton p^re ?
C'est un douaich, un brave homme ; il est n(ion
ami.
— ill —
Poden lotchiol to doou; ndjieloden.
Tirons pirogue en haul ; nous nous prom^nerons.
Podeyi, pluriel imperatif de fod-de, tirer a soi; ndjieloden^
pluriel irap^ralif de ila-de, se promener.
A fid-ali lella ha, Fetel ma ko modjios
Tu frappas pas biche cette. Fusil ton lui bon;
eci a fia-ta.
mais tu frapperas pas (n'atteins pas).
Fid-ali^ aoriste negatif de fid-de, frapper, tirer; /ia-^a, fu-
tur negatif dii meme verbe.
Pouttiou ngou waou-a ia-de nofevi; vel-ali
Ghevai ~ ce peut pas marcher fort ; il plait pas
ko am,
ce moi.
Waoii-a, forme negative de waon-dej pouvoir ; vel-aliy
aoriste negatif de vel-de, plaire.
Tiappato o mbo ieota bam-ma bo wonif
Maure ce qui cause avec p6re ton qui il est?
Ieota, aoriste de ieoia-de, causer avec ; tvonij aoriste de
woYi'dCj etre.
Goto idols, ko gorko modjio; o woni
QueTqa'un douaich, lui homme bon ; il est
sell am.
ami man.
— 112 —
Je n'ai plus ni poudre ni plomb.
Aujourd'hui tu as une forte fi^vre; tiens, oe soir,
tu prendras cela.
De quel pays es-tu ? Quel kge as-tu?
Comment vas-tu? Ou vas-tu?
Comment cela se dit-il en toucouleur?
Dis h ton domegtique de porter cette lettre de
suite.
— 113 -
Mi ala iiondi e polom.
Moi pas poudre et plomb.
Polom, mot fran^ais estropid.
Hande a faoni nofevi; nda, sou hiri
Aujourd'hui tu as fi^vre fort; tiens, si il fait soir
bama doum.
tu prendras cela.
Faoni, aoriste de faon-de., avoir la fievre ; hiri^ aoriste de
hir-de, faire soir ; 6ama, futur de bam-de, prendre.
Holi IJidJL ndjieda ? Hoi doubi ndagne da ?
Quel pays tu viens ? Quoi ans tu as ?
Ndjie, du verbe ia-de, aller, s'en ailer ; ndagne, du verbe
dagne-de, avoir; da, particule interrogative,
Honon badda? Hoi ndjia taf
Comment tu fais ? OU tu vas ?
Badda, present de ouad-de, faire; ndjia, present de ia-de,
aller ; ta, particule interrogative.
Honon doum viete e poular?
Comment cela serait dit en toucouleur?
Viete, conditionnel de bieta-de, 6tre dit.
Hal beukkenek ma nawo talkorou dionu
Dis domestique ton il portera lettre de suite.
Hal, imperatif de haUde, parler; nawo, futur de naou-de,
conduire, porter. ^
— 114 -
Dis ce que tu veux ; je le ferai volontiers.
lis ont envoys dix cavaliers povir tomber sur
nous.
Je vais me coucher un moment pour me reposer.
Tiens, prends ; tu me feras plaisir.
Tout le monde l9 salt.
- H5 -
Hal koiL a ngiiidda ; mami wadene doum hernde
Dis ce que tu veux ; je ferai cela coeur
lamde.
content.
Hal, imperatif de hal-de, parler ; nguiddaj present de hid'de
voiiloir ; wadetie, futur conditionnel de wad-de, faire.
Be neli wadolobe sappo mhela be ndiana
lis envoy&ent cavaliers dix pour que ils tombent
doou amin. r
sur nous.
Neli, aoristedu verbe nel-de, envoyer; vadotobe, plurielde
ivadotoivo, nom verbal de wadda-de, monter a cheval.
Mbede lelo saa mbela mi fofta.
Je me coucherai moment pour que je me repose.
Lelo, futur de lela-de, se coucher ; fofta, futur de foftou-
de, se reposer.
Nda, diabtou; ^jj^bada ko veli mt. ■:^;
f iens, prends ; tu feras ce que il plait moi.
Diabtou, imperatif de diabtou-de, prendre ; mbada, futur
de wad-de, faire ; veli, aoriste de vel-de, plaire.
Imbe fop ngandi.
Gens tous savent.
Ngandi, pluriel aoriste de han-d^, savoir.
- 116 —
lis ont paye la coutume (le droit).
Comment t'appelles-tu? Comment s'appelle-t-il
Je ne suis pas content de cette affaire.
Oti est all6 B61al?
Va-t-il revenir ?
Montre-moi la route de S6nou-D6bou.
J*ai faim. J*ai soif.
Be ndiobi kofoungal.
lis payerent coutume.
Ndiohi, pluriel aoriste de ioh-dCy payer; ko-foungaly de-
faoun-dey exiger (ce qu'on exige).
Mou mhlete? No vietef
Comment toi tu es dit? Comment lui ilestdit?
Mbiete, viete, conditionnel de hieta-dS, Mre dit, forme de-
rivee de bi-de, ivi-de, dire.
3ft ala bele e o sokla.
Moi pas colntent de cette affaire.
Bele^ de vel-de, plaire.
Hol Belal iei?
0x1 Belal est alle?
Iei, pour iai^ aoriste de ia-de, aller.
Mo ia wartou-de ?
II va revenir ?
/a, futur de ia-de, aller.
Hal am lavool Senou-Debou.
Indique-moi route Senou-D^bou.
Hol, imp6ratif de holloU'dSy indiquer. Hol est la parti-
cule interrogative.
Mi eydi. Mi domdi.
Je ai faim, Je ai soif.
Eydi, pour odjeydi, de odjey-de, avoir faim ; domdi, ao-
riste de domdou'de, avoir soif.
7.
- 118 -
La foudre est tomb^e sur celte case ; elle a tue un
enfant.
L^almamy du Bondou m'emp^chera de partir.
Le soir, il y a beaucoiip d'^trangers dans le vil-
lage.
fiveillez-vous ; partez de suite.
Que dit-il? — II dit qu*ll n*y a pas d'eau sur cette
route*
lis demanrtont la paix.
- 119 --
Dirango iane galle o; wari-don
Tonnerre lomba sur case cette; il tua
tioukalel.
enfant.
lane J iani, aoriste de ian-de, tomber ; twaW, aoriste de
tvar-de, tuer. La termiiiaison on exprime la reprobation.
Almamy Bondou ina ada mi ia-de.
Alrnamy Bondou voil^ que il empeche moi partir.
Ada, present de ad-de, empecher.
Kikedo arbe ina keve ouro e.
Le soir etrangers voila beaucoup village dans.
Kihddo, le soir; on dit aussi sou hiri; kedo et hiri ont la
meme racine^ Vr et Vh se changeant, d'apr^sles regies, etk d
et en k; arbe, les arrivants, de ar-die, arriver.
Pine; iade ioni,
fiveille-toi ; partir de suite.
Pirn, imp^ratif de pn-de, s'eveiller.
Ko wi? — Owi ndiiam ala i law&l ngol*
Quoi il dit? — II dit eau pas dans route cette.
Wi, aoriste de w?i-c?e, bi-de, dire.
Ebe lamdo diam.
lis demandent paux.
Lamdo J de lamda-de^ demand er.
— 420 ^-
Vous savez que nous avons une longue route au-
jourd'hui.
Faut-il donner k ce chef ce qu'il me demande?
Cela me fait beaucoup de peine.
II y a trois jours que je ne suis pas sort! de ma
maison.
Je n'ai rien entendu dire.
Guibi est-il mari6 ?
Sa fille n'a pas d*enfant.
— 121 —
Odon ngandi min dagnie lawol diouttoungol hande.
Vous savez nous avons route longue aujourd'hui.
Ngandi, pluriel aoriste de han-de, savoir; (kignWy futur
conditionnel de dagne-de, avoir.
Mi totta kalifa o ko niagui mi '
Je donnerai k chef ce ce que il demande moi
ko?
cela ?
Totta, futur de tottou-de, donner; aiagiii, aoriste de ni-
aga-de^ demander un cadeau.
Doum_ meiti k-am nofevi.
Gela fait peine k ce moi beaucoup.
Mettif aoriste de mettin-de^ chagriner, faire mai.
Balde tati mi ialt-ani galla. -
Jours trois je sortis pas de maison.
lalt-aniy aoriste negatif de ialtou'de^ sortir.
Me an-ali hounde.
Je sals pas chose (rien).
An-ali, aoriste negatif de an-de, savoir.
Guihi red debbof
Guibi epousa femmo?
Red, aoriste de res-de, epouser.
Bii ko debbo guibin-ali.
Enfant son femelle enfanta pas.
Bii-hOj abr^viation pour biddo ko; guibin-ali, aoriste ne-
gatif de guibin-de, enfanter.
- 122 —
Qui es-lu ? — Uri doualfch arrlv^ hier.
Si je lui pr^te trois pieces de cinq francs, me les
rendra-t-il ?
Qu'est-ce qu'il y a? II faut que je parte de suite.
Les gens de Saint-Louis ont cultiv6 Tile de Diom-
bord tout emigre.
Voil^ de I'eau ; lave-toi les mains.
Tous les gens du village sent p^oheurs.
Qui t'a envoys, ^ mot ?
" " - -^ ^i/wWWV W Vi^
- 123 —
Bo woni anf —• Goto idoU diettido hanki.
Qui tu es toi ? — Qudiqu'un douaich arrive hier.
Woni, aoriste de won-de^ etre; diettido, participe de
dietta-de, arriver.
So mi niamli mho boudi tati, mo iob am ?
Si je pr^te a lui gourdes trois, il rendra k moi ?
Niamli, aoriste de niamla-di^ prdter ; ioh^ futur de iob-di,
payer.
Oko woni? Medo foti ia-de dioni
Quoi est? Je dois partir de'suTEeT
Wonij aoriste de won-de, etr(3 ; foti^ aoriste de fot-di, devoir.
Imbe Ndar demi Diombor fop.
Gens Saint-Louis cuUTvSrent ile de Diombor toute.
Demi, pluriel aoriste de rem-de^ cultiver.
Ndiiam inani; sod diomgo ma.
Eau voila ; lave main ta.
Sodt imp^ratif de sodrde, laver.
Imbe sarebe fop ko soubalbe. t^Jt-
Gens viilage tous cela p^cheurs.
Eol bo Ml ma e man ? ^ ?
Quel lui envoya toi ^ moi?
"Nely aoriste de neUde, en%^'«?er.
\-
A i
VOCABULAIRE FRANCAIS-POUL
Observation pri1:limtnaire. — On a cherche a repr^sen-
ter, autant que possible, les sons par des letlres et des syl-
labes fran^aises conservant leur valeur ordinaire.
Toutes les lettres doivent se prononcer : ainsi, prononcez
1")' final dans feer, le t final dans sont, le g final dans sang.
Vn final n'est jamais nasal.
Le dj et le tch doivent se prononcer tres-legerement,
comme en italien le g dans giorno et le c dans civita.
Gu devant e et i n'indique que le son du gr dur, du T
grec,
Gn devant e et i est toujours notre n mouille.
La diphthongue ao doit se prononcer en une seule emission
de voix.
Ay, ey, oy se prononcent comme les diphthongues de
pailley aheille, et du mot anglais hoy.
Les mots precedes d'un * sont ceux qui ont 6t6 ajout6s
par le doctear Quintin.
N. B. — Les mots suivis d'un A viennent de I'arabe, ceux
suivis d'un F viennent du franyais.
VOCABULAIRE
A (vers)
To (loin), Doiprt'-s).
Abaisser
Lesdinde.
Abandonner
> ,1 Woppoudc.
Abattre
Lihde.
AbeiJle
Niakoif. Niakt (i).
Aboyer
V^^Wofde.
Abreuver
:'", larnoude.
Abriter (s') du
soleil
Soiirde.
Abriter (s') de
la pluie
Louade.
Abuser
,.;' Foimtoudc.
Accepter
Diabde.
Accroupir (s')
Soppinade.
Accuser .
^u^Appoude.
Achat
Tioqqou, TioqgouU.
Acheter
Sodde.
*Acide
Kaddem.
Actif
Kihudo (2), Kihiibe.
Adieu
laone diam.
Adroit
Karalla., Karallahe. A.
Affaire
y,j^ Amme, Ammedjl A.
Aflfame
* luSdJado, Hodiabe.
Afiranchi
Galiado allah, Hatiabe al
AllYanchir (un
e? clave)
Attiende allah. \lah
Agiieau
Mhorlou^ Mborti.
(1) Le second mot est le pluriel.
(2; L'adjectif poul varie suivant le nom nuquel 11 se*rapporte. Les
formes qu*- nous donnons dans ce vocabulaire sont celles qui se rap-
portent a neddo «* une personne » au singulier, et k imbi « des per-
sonnes » au pluriel.
- 126
Aider , '.(
Aieu]
Aigle
"Aigrette
Aiguille
Aile (d'oiseau)
Ailleiirs
Aimer
Ainsi (comme cela)
Air ^fraicheur)
Aisselle
Ajouter
A Tentour
*A I'instant
Aller
Alier a aheval
Alhimer
*Alliimer
Alors (en ce temps)
Ambitieux
Ambre
Ame
Amende
Amer
*Amer
Amie
*Ami
Amorce (de fusil)
Amuser(s')
Ancien
Ancre
Ane
Animal
*Animaux domestiques
*Animaux sauvages
Anneaux
Annee
* An nee
AntiJope
*AntiIope
Apaiser
Apostat
Appeler
"^^^Walloude.
Tanam, Taninibe.
Lioiire, Liowe.
Niabal,
Mecelal, Mecelle. A.
Wibdio, Bibdie.
NokoH godo.
Vu lide.
Hendou boiimdmi , Kelli
Nafke, Nafde. [boubdi.
Diokkoudc.
Kofirli.
Guioni.
V II lade.
Waddade poutiou.
if If Ouboude.
vti Houpe.
Nden.
Maouni kinido, Maouni kmi-
Lambere^ Lambe. A. [be.
Fittandoii, Pittali
Tioudne.
Kohadi.
li^Hadi,
Diadidam, ladibam,
lattigiii, lattiguibe.
MoTQo, Morgodji. F.
\'t( Fidjde.
Boydo, Boybe.
, Moii, Molidji.
Mbaba, Bamdi.
Baroguely Barecogne.
Ndiaoudi.
Mbarodel, Mbarode.
Hotonddy Kotone,
Hitande, Kitale.
Dougou, Doubi.
Koba, Kobi.
Bolere.
yuArtade.
Mourtoudo, Mourtouhe.
Notdoude,
127 -
Apporter lU Addoude.
Apprendre (s'instruire) Ekitade.
Appreter (s') pour un voyage .,wt^£'6arf<?
A-pprivoiser
Approcher
Approcher (s')
Approuver
App'^yer
Appuyer (s')
Apres
Apres-demain fres)
Apres-midi (de midi a 2 neu-
Apres-midi (de 2 heures a la
Arabs [nuit)
Arachide
Araignee
Arbre
Arc
Arc-en-ciel
Argent
Argile
Armee
Armer (s')
Arranger
Ai'reter (s')
Arreter quelqu'un
Arriver ; :'
Assassin
Assembler (s')
Asseoir (s')
'Asseoir (s')
Assez (il suffit)
Association
Associeris')pourle commer-
Assu ranee (certitude) [ce
Attacher
Attaque (de guerre)
Atifendre
Aucun
Aujourd'hui
Aumone
Auparavant
*Auparavant
yu^Woyiade.
Battinde.
Badade.
Gonqdinde.
Bar do.
Bar add. }
Tiagal.
Fabi diango,
Salli fana.
Kikide.
Arabe, Arabebe. A.
Hiertere, Guerte,
Ndiambal, Ndiambaledjie.
Lekif Lede.
Lanial, Lanie.
Timtimovl, Ttmtimi.
Khalis, A.
Bakkerej Bakke.
Konou, Konondji.
j,^j Dioguetade.
Feounoude.
Darade.
Darnoude.
/ Eard§., . .-..-.. ..... '■^^■- - -
^drowo imbej Warobe imbe.
Bentinde.
Diodade.
Guiodade.
»^<j loni.
Dendinal.
Bendinde diaoudi.
Labial gol.
raAboude.
Ndianou, Ndianougouli.
uaFadde.
Aygoto.
i^aHande.
Sadakj Sadakedji. A.
Gidla adan.
i ftOiCiio. .
- i28
Aupres
Aiissi (de mdme)
Aussitot
Autant
Autour
Autre
Autrefois
Autrement
Autruche
Autrui (semblable)
Avaler
Avancer
Avant
Avant-hier
Avaie
Avarie
Avec
Avertir
Aveugle
Aviron
*Avoir
Avoir Cposseder)
Avoir besoin
Avoir faim
Avoir peur
Avoir soif
To hangiw.
Sinon.
Done don.
Kofoti nan.
Kofirli.
Godo.
Guila adan.
Goddoum,
Ndao, Ndaoudj't.
Giddirado.
Moddc.
laroude iego.
Hade.
Etchi hanki.
Borodo, Worodde. A.
Kelgol, Keldi.
Mine.
Tintlnde.
Goumdo, Woumbe.
Gaodjirga Z , Gaodjirde.
Ndioguede.
Dagntde.
Dagnede sokla.
Odjede.
Houlde redou.
Domdoude,
Bagages
Baigner (se)
Baisse (dune marchandise)
Baleine
Balle (de fusil)
Banane
Baobab
Barbe
Bat
Batard
^Bateau
Bateau a vapeur
Kake.
Lotade.
Oustoude tioggou.
Ngaga, Ngaboudji.
Koural, Koure, A.
Banana. F.
Boki, Booude.
Ware, Bae.
Hirke, Hirkedji.
Bihar am, Bibeharam. A.
Lana.
Lanatioiirki^ Ladetiourki.
~ 129 -
Batir (en magonnerie ou en
Baton [terre)
"Baton
Battre
*Battre Cse)
Bavard
Bavarder
Bea II
*BeMucoup
Beaiicoup
Bedie (outil de labour)
Beri,^er, ere
Bergeronnette
Bete (sot)
Beuire
Biche
Bien
*Bien
*Biei I porter (se)
Bientot
Bijoux
Billet (a ech^ance)
Biscuit
Blanc
Blanchir
*Ble
Bles^e
Blesser (se)
Bleu
Blottir (se)
Boa (serpent)
Bceuf
Boeuf porteur
Boire
Bois (a bruler)
Boite
Eoiteux
Bon
*Bon
*Bon au gout
*Bon a rien faire
Bondir
Made.
Saourou liahbi.
Legal.
Fide.
Felle.
fJoukowo, Doukohe.
Doudke. \ri (bon d'aspect).
Modjiongarij Modjioubenga-
Hevi^ Fevi. %
Koh evi. ^„,^_^ .^ - • ' i
^T)mlo^ ITiale. j
Ganeako, Haneabe.
Ngaeno, Ngaenodji.
KanjadOy nungabe.
Nebam, Nebedji.
Leila, Lelli. A.
Noniodji.
Modjo.
Chelle.
Dioni.
Tcliinkal, Tchinke.
Diokonnde, Dioukoundedji.
Biskit, Biskitadji. F.
Danedjo, Banebc.
Banvinde,
Gaouri.
Pidado, Fidabe.
Fiddd.
Gobou, Goboudji.
Toumpilade.
Ngadada, Ngadadoudji .
Nagque, Nahi. i
Daandif Dali. j
Leggal^ Lede. '
Bakanguel tococel, Bakau-
[kogne tocogogne.
Ladjiowo, Ladjiobe.
Modjio^ Modjoube,
Barkeni,
Vein.
Foiisoufass' ,
Dioude.
- 130 -
Bonjour
Boiisoir
Boiine d'enfarit
Bonnet
Borgne
.jBprner (limiter)
Bottes
Bouc
Bouche
Boucher
Bouchon
BoLicle d'oreille
Bouiet
Bourse (en cuir)
Boutique
Bracelet
Brai
Branclie
Bras
Brave
*Brave
Brebis
Bride (avec mors)
Brider
Broder
Brouillard
Broussailles
*Broussailles
Bruit
Bruler
Butiner
Diam nialli.
Diam hiri.
Bambowo, Wambobe. A.
Koufoune, Ko ufounadji.
Dokko, Dokkoube.
Erde, ,,^
'^jbi iguere, Djoufjuedid .
Tiouroudjie.
Ndaradi , Damdi .
Houndoiiko, Koudoutide.
Soukoiide.
Soukkod^, Tioukode.
Hotonde, Kotone,
Koural kanou, Koure-Kcinou.
Dang a, Dangadji.
BoiUik^ Boutikadji. F.
Diawo, Diave.
Sandal. A.
Tiatal, Tiate.
Dioungo, Dioude.
Tiousdo redou, Sousbe dedi.
Sagatta.
Mbaloiiy Bali.
Labangal, Labalc.
Wattoude labangal.
Sokde outte.
IggoUj Iggoudji.
Sobodiourou, Tiobodji.
DondoUy Dondoudji.
DoukOy Doiikodji,
Soumde.
Honde, Rougoude.
Gaeher
Cachet (marque)
Cadeau
Gadenas
Cailcedra (acajou du Senegal)
*Cailloux
Caiman (crocodile)
Sornoude.
Mande, Male,
Dokkal, Dokke.
KanaVj Kanaroxidji. F.
Ka/ii, Kahe.
A ere,
Norwa., Nodi.
131 —
*Ca"iman
Calebasse (tres-grande)
Calebasse ^moyerxne)
Calebasse (petite)
Calebasse (tres-petite)
*Calebasse (fruit)
Calicot
Camp (bivouac)
Camp (de Ma u res)
Canard
Canard sauvage
Canon
Canot
Captif (esclave)
*Captifs (males)
*Captives
Car
Carquois
*Case
Casser
Cassonade
Caution
Cavalier
*Gavalier
Ce
Geci
Ceinture
Gela
Cehii-ci
Celui-ia
Gendre
Gependant (pourtant)
Gertainement
Chacal
Chacun
Ghaine
Chaise
Chaleur
Chameau
Ghandelle
Changer
Chanson
Chanter
I'll
Couire.
Hordemaoude,Koreinaoude.
Toumboude, Toumboule.
Niedoudetnaoude.
Niedo iinguel , Niedmikogtie .
Bondi. [mdji.
Bagui danedjio, Baguidi da-
Djipponde, DJippoule.
Teecle, Teele.
Kankhel, Kankheloudji.
Tcheigal.
Kanou, Kanoiidjl. F.
Kanot, Kanotadji. F.
Matioudo, Matioube.
MatioudOj Matioube.
CordOf Cordobe.
Sabou. A.
Bar on, Bahl.
Choudoriy Chondoube.
Helde.
Soukar bodcdjo.
Wakilo, Wakilade. A.
Badido, Wadotobe,
Dom poutiou,
O (pour une personne).
Doum,
Dadido, Dadibe.
Douma.
O.
Ola.
Ndondi.
Sokonondey .
Kogonga.
Boy J Boynadji. '•
Monikala.
Tiallalalj Tiallalle.
Diodorgal, Diordoude.
Ngouli.
Ngueloba^ Giwlodi.
FitirlOj Fitirlodji,
Wostade.
Djimoly Djimdi.
Imde.
— 132 -
Chanteur
Chapeau
Chapelet
Charbon de terre
Charger (im fusil)
Charger (une bete de somme)
Charger (sur sa tete)
Charitable
Ghassfii: j^euxoy-or) - . .- - - ; "^
"Chasser (aller a la chasse)
Chasseur
Chat
*Ghat
Chaudron
Chauffer (se) 'M^
Chausser (se)
Chaux
Chef
*Chef
Chemin
Chemise (wolof)
Xhemise
Cher
Chercher
Cheval
*Cheval entier
Cheveu
*Cheveu
Chevre
*Chevreau
Chez
Chien, chienne
Choisir
Chose
Chretien, nne
Christianisme
Ciel
Cil
Cimetiere
Ciseaux
*Gitron
Civiere (pour porter un ma-
C16 [lade)
DjUyiowo, Imohe.
Maque, Magicedji.
Kourons, Kourougadji. A.
Djoubnere, Djoidbe.
Loonde feteL
Riradoxide .
Rondadc.
Tialwutodo.
Mioiide.
Raddoudc.
Daddoivo, Raddobe.
Ouldoiindou, Oulloudi .
Poulloudou,Poidlondi.
Kaoudir, Kaoudiradji. F.
Itade.
Rornade padc.
Lago, Lacodji. F.
Maoiido, Maoubc.
Bom.
Lawol, Labi.
Outte, Outtedj'i.
Doloke, Dolokedji.
Tiailoiido, Sattmibe.
Ndartoudc.
Poutiou, Poutchi.
Poutiou dimango.
Soukoimdou^ Tioukouli .
Lebbi.
Mbeioa, Rehi.
Mboti.
To.
Raivandou, Dawadi.
Soubade.
Hounde, Ko le.
Annacaraf Annagaratsu. 4..
Lawol touhak.
Ataman. A.
Niembembo, Niembcmhodji .
Tie.
Metieke, Metiekedji.
Limon.
Goski^ Gosde.
Tioktirgal, Tioktirde.
133 —
Clochette
Cn}ur
Coffre
Coiere
Collier
Colline
Combat
Combatlre
Combien
Combiner
Comma
Commencer
Comment
^Comment
Gomtnercant, te
Commerce
Commissionnaire (envoye)
Compagnie
*Com prendre
Compte (de commerce)
Compter [ce)
Comptoir (centre decommer-
Condaraner (donner tort)
Conduire
Gonnaitre
Gonsentir
Consequent (par)
Content
Contribution (impot)
Coq
Corail
Goran
Corbeille
Corde
Cornaline
Gorne a poudre
Gorne
Corps
Cosses de gonatier
Cote
* Cote droit
* Cote gauche
Coton
Diololi, Diololedji.
Berncle, Berde.
Wakande, Wakandodji.
Tikkowo, Tikkobe.
Tiaka, Tiakadji. ^
Toulde, Toiile.
VU Hare, Kareli.
Hahde.
Nofoti.
Feoudoude.
V^j Ho no.
Fouddade.
Rolnori.
Keiu\ Kom., No, Holnon.
Dluyowo, Tayobe.
ley ore.
Noulado, Noidabe.
Fedde, Pelle.
'/^Ande.
Limore^ Limodje.
Limde.
To ufo u i I de, To ufde .
Laivol allali libde,
Naoude,
Andoude. /■
Biabde.
Kodouniicadi.
Beldioudo, Veldioube.
Bak, Bakoudji. *
Xgori, Ngoridji.
Decjii.enere, DeguenedJ'.e,
Alkouran. A.
Biyue, Biguedji.
Boggoul, Boggui. '
Ptme, Pemedjie.
AVadou fetel, Galladi feteL
Alladou^ GaUadi,
Bandou, Balli.
Gaoudi, Gcioude.
Bangue, Banguedji.
Niamo.
Nano.
Bouki, Boukedji.
- 134
'Coton (tissu)/^^
Gotonnier
Cou
Goucher du soleil
Couch er (se)
Coudee
*Gouleuvre
Couper
Go'jr (de maison)
Couracce
Gourber (un objet)
Gourir
Court
Couscous
Gouteau
*Couteau
Goutume (tribut)
Couvee
Gouverture
Couvnr (un objet)
Gouvrir (se)
Gracher
Grapaud
* Greme
Crier
Griniere
* Crocodile
Groire
Gruel
Guir
Guire
Guisinier; ere
Guisse
Guit
Guivre
Culotle (indigene)
Cultivateur
Cultiver
Oute.
Leggalligue, Leddeliedji.
Dande, Dade.
Fontorn, Foutourodji.
Lelo.de.
Sotjone, Sogonedjl.
Sogone.
Tadjde.
Dergalle, Dergalledji.
Tiougal.
Ognede.
Dogde.
JJabbo, Rabidbe.
Latcliiri, Latiedjie.
Paka, Pakadji.
Labe.
Kofngaly Koflc.
Totchinde.
Souddare, Tloiiddadjr.
Ippoude,
Souddade.
Toudde.
Fabrou, Pabi.
Ketongoul.
Lougde.
Safe, Safedji.
Lmnaie.
Diahde.
Bondo, Bonbe.
Ngouroii., Gouri.
Defde.
Defowo, Defobe.
Boiial, Boue.
Bendoudo, Bendoube.
Diaka., Diakadjl.
Touba, Toubadji.
Demowo^ Remobe.
Remde.
D'abord
Dan-^i
Hadenden,
To.
— 13*^ —
y;*-
Danser
Danseur, euse
Datte
Dattier
Bavantage
Debarquement
Debauche
Decapiter
Decharger (uue b^tede som-
Dedans [me)
Defaite (d'une armee)
Deflorer (une jeune fiUe)
Dehors
Deja
Dejeuner
Deiai
Deiaisser
Deiivrer
Demaiii
Demander (un cadeau)
Demeurer VU
Demoiir viX
Denoncer
Dent
Depuis (entre)
Dernier
Derriere
Descendre
Desert
D^sirer
Desormais (une autre fois)
Dessous
Dessus
Dette
Devant
Developper (un objet)
Diable
Dieu
Difficile
Digue
Dire
Discours
Disette
; ' I (
vk
Avtide.
Gamoivo^ Amohe.
Tarnaro, Tamarodjie. A.
Tarnarowi, A.
Ko bouri.
Diengol.
Say say, Saysayebe,
Tr sonde.
Riftoude.
Tonder,
Sonyoude.
Wattoude maoudo.
Tobowal.
Dioni,
Atchitade.
Ladjial, Ladjie.
Wopoude.
Dandoude,
Biango.
Niagade.
Odde.
Helde.
Rendinde.
Gnire^ Gnidie.
Guilanden,
Tiakkitido, Sakkitibe,
Tiaggal.
Telladi'
Ladde.
Idde,
Niande wonde.
Tolles.
Todooii.
Niaraande, Niamale.
Toyego.
iSooutoude.
Guinne^ Guinnidji. A.
Allah. A.
Tiattoudo, Sattoube.
Gambol, Gambi. i
Wide.
AJa, Aladji. .j -
Egue^ EguSdji.
- 136
IJisputer (se)
Distinguer (une chose)
OisUibuer
JJivorcer
Dizaine
Doigt
Done
Donner(mettrG dans la main)
Donner (en toute propiiete)
Dorenavant
Durmir
Dos
Dot (donnee ik;i- riiomme)
l^ouble
Doabler (im ol-jet)
Douter
Doiix (au L;out)
*Doux (ail gont)
DoLix (de caractere)
Drapeaii
Droit (non coiirbe)
* Droit (non courbe)
Dur
Dyssenteiie
Dougdede.
Faltade.
Fctiioude.
Seerdc.
Chapmule.
Fedendoti, Pedeli.
Boh.
Tot t Olid e.
Rokoude.
Baxoo hande.
Danade.
Tiagyal, Tiakle.
Terigue, Tenguedjie.
Labididi.
Soundirde.
Wasde diabde.
Koveli.
Bobi.
Bebdo, Vebbe.
Raija, Rayoudji. A.
Peodo, Feobe
Peonngal.
Tido, Tidbe.
Redou didiam, Dedi didiam
(sang de ventre).
r^aii
Eau-de-vie
Ebene (bois d)
Kcarlate (etolVe)
Eclair
Ecole
Economie
Eco liter
Ecrire
Ecrit (lettre, livro)
EiYets
Effrayer (quelqirmi
Effrayer (s')
Egal
Ndiiam, Didjie.
Sangara.
Dialambani, Dialambanid-
DaLde, Dale. [jie.
Mad j ere, Madje,
Doudal, Doude.
Bomtingal, Bomtinguedji.
Etifidade.
Vindoude.
Windoude.
Kake. y . ^ ,
y(X Ronlbinde , / /♦ / < /■ ■' c
Guidede.
PoddOy Fodbe.
— 137
Egarer (s'), etre egare.
Egarer (un objet)
Elephant
Elle
Embarcation
Embuscade
Empecher
Emprisonner
Einprunter
^En aller (s')
En (de la)
Encore
Encre
En crier
Ener^ie
Enfant
Enfant (progeniture)
* Enfant (pel'it)
* Enfant (progeniture)
Enfer
Enfm
Enivrer (s')
Ennemi, e
j'^nseigner
Ensemble
Ensemencer
Ensuite
Entendre
"Entendre
EnteiMer
Entrailles
En I re
Entrer
Envoyer
* Envoyer
Envoye, e
Epais
Epaule
Epervier
Epoux
Epouse
Escale
Esclave
Maddioude,
Madjinde.
Nowa, Gnibi.
Kaiiko.
Lana, Lade.
Hipporde, Hippordedji
Ad'ie.
Dahroude. A.
Niamloude.
Khotide.
Toon.
Kadi.
Nijomhoudi.
Baa J Daadji. A.
Bernde, Bev^e.
Tionkalel, Tioukalogne.
Bid do, Bibbe,
Tionkel.
Binguel.
Djieygol, Djieyli.
Batande moum,
Mandilede.
G anion, Hagnebe,
Ekidde.
Ben.
/y A oude.
Tiaggal mourn.
Nande.
Vi-^-Ande.
Ouboude.
Tettoknl, Tetteku
Akounde.
Natde.
Noulde.
^ttAddade.
Noulado, Noulabe.
Tekkoudo, tekkoube.
Walabo, Balabe.
Lioure, Line.
Guendirado, Guendirabe.
Tiouddido, Souddibe,
Bal, Baloudji.
Biado^ Biabe.
- 138 —
Esperer
Tiddiade.
Espion
Korowo, Horobe,
Esprit
Aqilc, Aqiladji. A.
Est
Founnaque.
Et '{v
E.
Etalon
Kalaldi, Kalali,
*Etang
Vend on.
Etendre
Fotioude.
Eternel
Toga fat a.
Etoile
Etonner (s'), etre etonne
Bodere, Kodr.
Nadjde.
Etoiirdi (etre)
(eproiiver un)
UJUede.
Etourdir :<: [etourdissement)
llde.
Etranger, ere
KodOy Hohe.
Etrangler
Dedoude.
Etre (dans un
lie a) *Ac
Wonde.
Etrier
A (habere^ Alkabedjie. A.
Etroit
Pado, Fadbe.
Etudier
Ekitade.
Etiropeen, enne
Toubak, Toiibakohe.
tax
Kambe.
'Eiix Vu,
Oia,
Eux-memes
Karyibe tigui.
l^^veilier
Findindi.
Eviter
Reende.
Examiner
Bieotindade. ^
Excepte
Soona. ' v' : "
Excuser (s')
A ford e. A.
Exiger \'ti
Faoude.
Expedier (des i
marchandises)
Nelde.
Expedition (de
guerre)
Lawol kounou, Labi kotmou.
Expirer
Maede.
Expliquer
Tindind^.
Extraire v*^
Ittoude.
Extraordinaire
Kaoiinido, Haounibi.
Facher (se)
* Facher (se)
Facile
Faible
Tikoude.
Dogue.
JBebdo, Vebbe.
Paiyiaro dole, Famarhedole,
— 139 —
Faim
Faire
Falloir (il faut)
Famille
Fantassin
Fai ine (de mil)
Fatigant
Faucille
Faux (homrae)
'Femelle
Fern me
Fendre
Fer
Ferme (^nergique)
Fermer
*Fesses
Fete
Feu
"Feuilles
Fievre
Figuier (sauvage)
Figure
Fil
Fil a voile
Fille
Fils
Fin (mince)
*Fini(etre)
Finir
* Firmament
Fleche
Fleur
Fleuve
Flute
Fondre
Fontaine (puits)
Forcer (a laire)
Foret
Forger
Forgeron
Former
Fort
Fort (adverbe)
Egue, Eguedji.
vji Wadde.
YCi Hcinde.
Moin'fdo, Moucidbe.
TamaJi'^., Tamakourou. [ouH
Tloiuidi gaouri, Tionele ga-
Turnpinoivo, Tampinobe,
Wafdou, Bafde.
Fchiande^ Penale. A.
Devcl.
Di'-bbo, B.eivbe.
Fetch idde.
Diamdl, Diamdele.
Tldo, Tidbe.
Ouddoude,
Gada.
Niade^ DiouJde.
Diaingol^ Dieyli.
Haco, Lekki.
Paongal, Paole,
Diwi^ Djibbe.
lefo, Djiece.
BoroUaouU Borolladji.
Garaivoly Garadji.
Biddo debbOy Bibbe rewhe.
Bid do gorkOj .^ibbe worbe,
TieoudOj Seobe.
Gassi.
Gaijnoude.
A gaman.
Koural lanialf Kotire lanie.
Pindi.
Maijo, Madjie,
Lital, Lite.
Hagrioude.
Boundou, Boulli.
Wannoude.
Doiindou, Doulli.
Tafde.
Baelo, Waelbe,
Feounoude.
Diomdole, Diomdolebe.
Nofevi,
— 140 —
Foss^
Fossoyeur
Fou
Fourmi
Fourneau
Fourreau : n
Frapper y^^
Fremir
Frere aine
Frere (tadet
Froid (adjectif)
Froid
Fronde
Front
Fruit
Fair
Fumer (du tabac) Vit
Fumier (de cheval)
Fusil
F us tiger i/a
Gas'kay Gasde.
Gafoiuo sabere, Gagobe tia-
Kanqado, Hangabe. [bedji.
Met'tellou, MeUelli.
D('f\ n i rdr , Drfi ni rdedj i .
Wa))a^ Wanadji.
Fiide.
Sinonde.
Mdoudo, Maoube.
Mini era do , Mi nicrabr .
Boubdo^ Boube.
Dianrfol, Diali.
Lailoundou, Lattoidi.
Tnnie, Tide.
Bibbr, Ledde.
.Dor/de.
lardc labaki (boire du ta-
lioubondie poutiou. [bac).
FeteU Fctetadji.
Fide.
G
Gage
Gagner (au jeu)
Gai
Gale
G alette (pain)
Galoper
• Garden ,
Garder (veiller sur)
Gardien, emie
Gargouletle
Gatc^ (etre)
Gater
* Gazelle
Gendre
General (cbef d'armee)
Generosity
Genisse
Geiiou
Gens
Dioukounde, Diaoudi.
Haoiide.
Beldo didiamj Velbe didiani.
V/t liagni, Gae.
MboudoUy Boudi,
Dognoiide,
Gourko,
Bende.
Denowo^ Benobe.
Boulkou, Boiilki.
Bonde,
Bonnoude
Lelba, Lelbadji.
Ecirado^ Ecirabe.
Dioinkonou, Diomkonoudji.
Mod] ere.
Wi(jue, Bidji. y f/A/^
HofouroUj Kopi
Neddo, Imbe.
~ 141 -
Gerer
Germer ,,y
Giberne
Girafe
Girofle
Glace (miroir)
Glisser
Gommier (espece cVacacia)
Gonatier
Gouide (pour I'eau)
Gourmand
Gomerner (un pays)
Giaiiies de melon du pays
Graisser
Grand
* Grand-pere
G rap pin
Gras
* Gras
Griot, ote (caste de musiciens)
Gris (cendre)
Gris-giis (amulette)
Gronder l-'u
Gros
Gross ir
Gue
Guepard (espece d'once)
Guerir quelqu'un
Guere
Guerre
Gueirier, ere
Guelter (pour nuire)
Guetter (pour observer)
Gueule-tapee (grand lezard)
Guider quelqu'un
Guinee (toile bleue)
Diogade,
Foudde.
Makaloumrou, Makaloum i
Ndiarnbalit^ Diamali.
Tioksoki^, Tioksukedji,
Dco^orgal^ Darorde.
Tdlade.
Pallouki, Paltoude.
Gaoudi, Gaoiide.
Safandiiarn, Sagadji diia m ,
Kounio, Hougnebe.
Lamade.
Foddi're, Pcde,
Oudjde.
MaoudOy Maouhe.
Mama.
Mali., Mdlidji.
P((ydo., Fay be,
Failli, Faoilob.
Gaoido, Haouloube.
Pouro, Poiiri.
Niaodagal., Niaodale,
At lade.
Bov.to, Boutitbe.
Maoninde.
DioudA, Dioule.
Tieongou, Tieoudi.
Sellinde.
Seda.
Hare, Kareli.
KabetedOj Habetebe.
Jpade.
Sognade.
Ele, Eledji.
Ardade. . i
Bague, Baguedji, I
H
Habiller
Habiter
Habitude
(s*)
Wattoude tiomti.
Vu Oddc.
Bak, Bakouli,
- 142 -
Habituel
Hache
Hacher
Haie
Hair
Hamegon
Hanche
Hardi
*Hardi
Haricots (du pays)
Hater (se) , j. v
Haiisse (d'une marchandise)
Haut
Hegire (ere des musulmans)
Herbe
Herisson
Heriter
Herminette
Hesiter
Heureux
Hibou
Hier
Hippopotame
Histoire
Hiver
Hivernage
Homme blanc
Homme Ubre
Homme noir
Homme rouge (PoulouMau-
* Homme L^®)
Honorer
Honteux
Hors
Hospitaller
Huile
'HuVle
Huitre
Humain
Hyene
Hypocrite
Taboutindo, Taboutinbe.
nia^nbere, Diambe.
Sopoude.
Galle, Galledji.
\/uAgnede.
Wande, Balle. ^
Acangal, Agale.
Tiomdou redou, Sousbe de-
Safjaia. ^ t^*'
Niewrc, Niebe.
Icwiide.
Ndiaro, Ndiaredji.
Tooudo, Tooube.
Fergo, Fergodji.
Koudo, Koudi.
Sammoude, Tiammoule.
Ronde.
Saota, Saotadji.
Haoudioude.
Malado, Mtdabe.
Poupoiibal^ Poupoiibe.
Hanki.
Ngahou, Gaboudji.
Kabarou, Kabaroudji. A.
Dabbounde, Dabboule.
Ndounqou, Ndotingoudji.
Boded jio, Wodebe.
Dimo, Rimbe.
Baledjio, Balebe.
Bodedjio, Wodebe.
Gore, NedOy Imbe.
Teddinde,
Kersoudo, Hersoube.
Boioal.
Diomkodo, Diomhobbe,
Diluir. F.
Dietali.
Houdio.'Goudie.
Labdo redou, Labbe dedi.
FowroUy Pobbi.
Baledjio redou (qui a le ccBur
noir), Balebe dedi.
- 1
i.s
ibis
Ici
'Ici
Idiot
Idolatre
Ignorer
Impie
Impoli
Important
Imposer (etablir un impot)
Incendie
Incendier
Incor-imoder
Indicfo
Indiquer
liidustrieux
Informer
Informer (s')
Injuste
Inonder
Instant
Instructif
Intelligence
Intelligent
Interprete
Interroger
Irriter
Islamisme
Isoler
Ivoire (morfil)
Ivrogne
Baldoxmiaral, Baldoumare.
Do.
GaL
Day do, Dayhe.
Kefi'vo, Heferbe. A.
Wasde andoude.
Kf'fero^ Heferbe. A.
N('taro, Netarbe.
Godiado, Wodiabe.
Faoude bak.
Tio u mou, Tioximoudji .
Soumde.
Tampinde.
Bouroii, Bouroudji.
Vti Olloude.
PeoudiowOy Feoudiobe,
Tintinde.
Dartoude gandal.
Oqnido, Ogrdbe.
VV lide.
Ayeco,
Gandrnowo, Handinobe,
Aq'dle. A. [A.
Diom aqille, Dlom aqilladji,
NantiotvOf Nantinobe,
Lamdade.
Tikinde.
Lawol Mohamadou.
Faltade.
Gnire nhva, Gnidie nibi
(dents d'elephants).
MandiltedOy Mandiltebe.
Jadis
Jaloux
Jamais
Jambe
Ndeen.
Kiroivo^ Hirobe,
Abada.
Kosongal, Koyde,
— 144
' J am be
Jar diner
Jeter
J e line
Jenne
Jeuner
Joindre
Joli
Joue
.louer (s'amuser)
Jouir (avoir du plaisir)
Jour (2i he u res)
Jour (oppose a la nuit)
Jonrnee (de marcVie)
Joyeux
Juge
Jniiement
Jii^er
Jumeau
Jument
.liner (faire serment)
Jusle
Kroengal.
Remde.
Yerladi'.
Souka, Soukabe.
Korka, Korkadji.
' a Orde.
Diokoude.
Modjio ngari, Modjouhe nga-
HabougOy Gaboule, [ri.
Fidjde.
Veldjoude.
Nialoiingoii^ Nialdi.
Nialaouma, Nialaoumadji.
Balde,
Beldo didiam, Velbedidiam.
Niaivawo, Niawobe,
Niawore, Niawodje.
Niaoude.
Pouniebe, Founebe,
Ndiarlou, Diarli,
Wadde.
PeodOy Fcobc.
Li
* La
Laborieux
i^abourer
].ac
*Lac
Lacher
Laid
Laine
Laisser
La it frais
Lait aigre
Lait (en general)
Lalo (feuilles de baobab)
Lance
* Lance
Langage
To.
Da.
Kihiotodo, Hilnotobe.
Leoude,
Vedou, Bell,
Vend on.
Wopoude.
Bondo ngari, Bonbe ngari.
Lebol baiouj Lebi bali (poll de
Wopoude, [mouton).
Biradam.
Kadam.
Kocam., Kotiedji.
Lalo, Lalodji.
Bang oil, Badi.
Badieba.
Bolle.
— 145 -
Langue
Languissant
Laptot (matelot indigene)
Laquelle
Large
Laime
Laver (des etoffes)
Laver (se) les mains
Legpr
Legitime (enfant)
Lent
Lentement
Lepre
Lequel
Lett re (missive)
Leur
Lever (se)
Levre
Lezard
Liberal (genereux)
Libre (homme)
Lievre
Limagon
Lime
Limon (vase)
Lion
Lire
Lit
Livre
Loin
*Loin
Long
Longteraps
Lorsque
Loiiable
Loner (prendre en location)^
Lougan (champ, jardin)
*Louu
Lui
Lumiere
Lumineux
Lune
Lvnx
Demgal, Demde.
Diourmikinido, loiirmikini-
Lapeto, Lapetobe. [(te.
Olihon.
Diadjdo, ladjbe. ^
GoiUjol, Gondi,
Lonoude.
Sodade.
Ko/tldo, Hohibe.
Billaivol, Bibbe labi.
Leldo^ Lelbe.
Diam diam. ^
Rfhvam dionde.
Olihon. [takoudji.
Talkouron batake, Talki ba-
Male (apres ie nom).
Own made.
Tondou, Toni.
Bali, Batidji. '
Karantch ire, Harantsirebe .
Dimo, Rimbe. '
Wodjere, Bodje.
Babahonioldou (te pere a la
maison tortueuse), Bamdi
Teltelal, Teltele. [konioli.
Bakkrvdy Bakke. -
Barodi, Bar ode.
Diangoude.
Lego, Letie. "^
Deftere., Defte. A.
WoddL ^^
Oiiodi, Boddi. -^
Dioudo^ Dioudbe. ^
Kobohi.
Nde.
Kando iettede, Hambe iette-
-Soade. - r
Nguega, Giiece.
Jeqiiegne.
Kanko.
Diomgol.
layyiido, laynibe.
Lewrou, Lebbi,
f^afandou, Tiafale,
[de.
146
M
Ma^on (pour cases)
Machoire
Magasin
Mahometan
Maigre
*Maigre
Main
Maintenant
Mais
Mais
Maison
*Maison(case)
Maitre (d'un esclave)
* Maitre
Maitre crecole
Malade
*Malad8
Maladie
Malheureux.
Malhonnete (fripon)
Mailette (petite malle).
Manger
Manquer (ne pas reussir)
Manquer (dtre absent)
MaraJ3out (pretre musulman)
Marais
* Marais
Marchand, ande.
Marchandise
Marche (lieu on Ton vend)
Marcher
Marcheur
Mari
Marier (se) -
Mari got
Marteau
Mat
Matin
* Matin
Maudit
Maivo, Maobe.
Gapgal, Gable.
FawroUj Pabi
Dwuldo, Dioulbe.
Podjio^ Fodjbe.
Fggui, Foguibe.
"^loungoj dioxide.
Dioni.
Kono, Eci.
Maka, Makadjie.
Galle, Galledji.
Schoudou.
Kalfoudo, Halfoube. A.
Diom.
Diangiiinoivo, Dlanguinobe .
Niaoudo, Niaoube.
Moiissi.
Niao, Niabboiili.
Diomouciba, Diomoucibadji.
Goudio, Wihe. [A.
Bayet. F.
Niamde.
Wopde.
- Loutede.
Tierno, Serenbe.
Vendou^ Beli,
Rcbelde.
DieyowOy leyobd.
Diaodi, Diaodele.
Diere-
yidade.
Diaoivo^ laobe.
GuendiradOj Guendirabe.
Soudoude.
Tiangol, Tialli.
Foulla, Foulladji.
Gaeai, Gaeaye.
Soubakaf Sonbakadji. A.
Oualiy Soubaka.
Moletedo, Moletebe,
- 447
Maure
Mauvaise (chose)
Mechant, ante
Mecque (La)
Medecin
Meilieur
Melasse
Meier
Melon
Meme
Meme
Me moire
Menacer
MensLiel
Menteur
Menlir
'Mentir
*Meiiton
Mepri sable
Mere
*Mere
Mesure
Mesurer
Mettre
Meule (tas de paille)
Miel
Mien (le)
Mieux
Mil (en general)
Mil (petit, noir;
Mil (tres-petit)
*Mi] (gros)
Mil (gros, rouge)
Mil (gros, blanc)
Milieu (entre)
Mince
Mine (puits de)
Ministre
Miroir
Modeste
Moi
Moins
Mois (lunaire)
Tiapato, Sapalbe.
Bonde.
NiangoudOj Niangoube.
Majxa. A.
Tiafrowo, Safrobe.
Bourdo, Bourbe.
Milas. F.
Bendinde.
Dcnde, Dene.
Gotoum, Wo'OubL
Tigui.
Stftorde.
Mabde,
Leoiirou kala, Lebbi kala.
Penowo, Fenobe.
fFende. A.
Fell^, Semte.
Tinde.
Diavado, lavabe.
loumma, loumerabe.
Joumman, Nene.
Betirgal, Betirde,
Bedde.
Wadde.
Dioourc oudo, Diove oudo,
Dioumru
Koam.
Bourori.
-Gaoiiri, GavedjiS.
Ndianifri, Ndiamiridji,
Niarikali, Niarikalidji,
Negneko. ^
Samme, Sammedji.
Fela, Feladji,
A kkoundA.
Tieodo, Seobe.^
Ngaska, Gasde.
Farba, FarbadjL
Bar or gal, Darorde.
DiodinidOf lodinibe.
Min.
Diaci.
LeouroUy Lebbi.
148 -~
Moitio
Moment
Mon yu
Monde
Montagne
*Montagne y^^,
Monter a cheval
Mooter
Moquer (se)
Mordre
Morfil (ivoire)
Mors
Mort (la)
* Mort (etre)
Mortie^^ (pour piler le mil)
Mosquee
Mou
Mouche
Mou choir
Mourir
Mousseline
Moustache
Moustique
Mouton (male)
*Mouton (femelle)
Muet
Mule
Muraille
Mur d'enceinte (en terre glai-
Musc [|e).
Musicien (chanteur)
Musicien (instrument a vent)
Musicien (instrument a corde)
Musulman
Fc t c h L'} V' , Pete hie.
Ayefo. A.
^;>? (a la place de la voyelle
Adonna. A. [finale du nom).
TouJde, Toule.
Waddade.
Ngaboude,
Biinde.
Nijadde.
Gnire niva, Gnidie nibi,
LabaufjaU Labale.
Maede, Maele.
Mai.
Wourou., 8obi.
Micida, Micidadji. A.
Datdo, Datbe.
Mboubou, Boubi.
MigoVy Micoradji. F.
Mayde.
Saci., Sacidji. A.
Sownsoumko.
Bongou^ Booudi.
Ndiaoudi, Diaoudi.
Mbaloii, Baloiidji.
Moumo, Moumbe.
Mbam poutiou (ane cheval)
Maadi. [bamdi poutchi.
Tata, Tatadji.
Misc. F.
Djimoivo., liinobe.
Litowo, Litobe.
Kodowo, Hodobe.
Diouldo, Dioulbe.
N
Nasser
Naitre
Natte
*Natte
Inade.
Djibinede.
Ndis, Ndigoudji.
Seco*
- 149 -
Naufrage (d'un
navire qui Diolagol lana, Diolagol la-
sombre)
[di
Naufrage (d'un navire
qui se KiUoulana, Kehudji ladi.
Naviie
[brise) Lana, Lade.
Ne
'/C( Wala (avec I'imperatif).
Ne, ne pas
Oriata.
Neanmoins
Kanonon,
^dcessaire
4- Kohuni.
Negligent
Belcindido^ Velcindibe,
Negoce
Dioula^ Dioulagou.
Negociant
Diou/anke, Dioulankobe.
Neltoyer
Soltioude.
Neuf
Kego, Heshe.
Neveu (fils de frere)
Biddo, Bib be.
Neveu (fils de soeur)
B'nlirado, Wadirabe.
Nez
.J—Hinere^ Kine,
Ni
I'lf^ Wan a.
Nid
Sabboundou, Tiabbouli,
Noble
Dhno, Bhnbe.
Noir
Baled] 10, Balebe.
Nom
Inde, hide.
Non
..nAla.
*Non
t/u Ouala.
* Non (je ne veux
pas)
Lopet.
Nord
Beo.
Notre
Men (apres le mot).
Nourrice
Mouin i nowo, Mouininobe.
Nourrir
Onrnoude.
Nous
Min en.
Nouveau
Kego, Hesbe,
Nouvelles
Lar.
Nu
Bandoumerou, Ballimehi.
Nua^e
Nuisible
Boulde, Doule,
BonanoivOf Bonanobe,
Nuit
Diatnma, Diammadji,
Nul (pas un)
Aijgoto,
Obeir
Obligatoire
Obligeant
Beivde.
Kofiani.
Nototodo, Nototobe
)i) —
Obscur
Odeur (bonne)
Odeiir (mauvaise)
j3dorajat,(Jbifin)
Ddorant (mal)
QLil
(Euf
Oignon
Oiseau (petit)
Oiseau (grand)
Oisif
Ombre
Oncle (frere de mere)
Oncle (frere de pere)
Ongle
Or
Ordonner
Oreiller
Oreille
Orgueilleux
Orner
Orphelin (de pere)
Orphelin (de mere)
Os
Oter
Ou
Ou
*0u
Oublier
Ouest
Oui
Outarde
Outil
Outre
Outre (en, de plus)
Ouvrir
Nibere, Nibc.
Ourgol, OinuHi.
LoumfioJ, Loubdi.
Ourdo, (hivbe.
'^nuTtcTo, Louhbr. ,^
HiUrr, Guitr. f (\fiXVs^^ y
Bottionde^ Bottibd^.
Wtii'cddc, Basallf'. \.
Soiidou, Tiolli.
Ndiouri, Diiie.
Mogollata, Bengollata.
Bonbri, Boubedjie.
Ka/iuradOj Kahurabe.
Bapanion.
Seguene^ Seguenedji.
Kangue, Kaiiguedji.
Ouniinde.
Talla, Talladji.
Nofouroii, Nopi.
Maoiini kinido, Maotini kini-
Niegnede. [be.
AHafim, Aliatimabe. A.
Bad, Baeabe.
Djial, Djie.
Jttoudd,
Mane.
VU 01.
« iiOtt, Ouata.
ledjidde.
Jrnangu^
VU Eyo.
Dobal, Dobe,
Ligorgal, Ligorde,
Saga, Sagadji.
Tiagal mown.
Oudiddp.
Pagne (en piece)
Pagne (autour du corps)
Paiement
Houdere, Goude.
Nd iodio m , Ndiodio ma dj i .
Dioubdi.
- 151
Paille
Pain
Paitre (faire)
Paix
Palissade
Palmier (dattier)
Panier
Pantalon
Panthere
Papier
Papillon
Paquet
Paradis
Parce que
*Pardonner
Pardonner
* Parents
Paresseux
Parfura
Parler
Parmi
Part
Partout
Patience
Paupiere
Payer
Pays
* Pays
Peaii
Pecheur
Pecheiir
Pelican
Pendant que
Penser
Perdre (egarer)
Perdrix
Pere
Permettre
Perruche
Personne(une)
Personne (aucune)
Paste
Hondo f Koudeli.
Mdoud(>u^ Boiidi.
Vi'Aipwude.
Be I da I, Belde. [edji.
Kohogol gatle, Kohogol gall-
Tamaroiui, Tumarodjid. A.
Tiengueial, Tienguele.
Touba, Toubarfji.
Tiooungou^ Tieoudi.
Ka'it, KaUadji. A.
Bddelalla, Bedognalla (pe-
[tite bete de Dieu).
Saodou, Tiaoli,
Aldianna. A.
Saboit.
Toubide^
Allande ake.
Lignol.
Nbadl, Nbadibe.
Koouri,
vft Halde.
To.
Guedal, Guede.
Nokou kala.
Mougnegol.
Timano Here, Timali guite,
^ti lohde.
Leijdi, Leydele.
Adoii7ia.
Ngourou, Ngouri.
Tiouballo, Soubalbe.
DMmbakat, Diombakatoud-
Bom, Bomoudji, [n.
Nde.
Midiade. J^-
Madjinde.
Guerlal, Guerle.
Baba, Babirabe.
Hokoude.
Soyrou, Tiodji.
Neddo, Imbe.
Ay goto.
Mouciba, Moucibadji. A.
- 152 -
Petit
Peu
Peut-etre
*Pied
Pied
Pierre
Pierre a fusil
Pieux
* Pigeon
Piler
Pilier
Pillage
Pilon
Piment
Pintade
Pipe
Pirogue
Pistache (de terre)
Pistolet
Plaiudre (se, d'une doulem)
Plaine
PI aire
Plante
Plein
Pleurer
Pleuvoir
Plomb (metal)
Plomb (de chasse)
Phiie
Plume (d'oiseau)
Plus
Plusieurs
Pius tot
PI u tot (de preference)
Poignard
Poii
Point du jour
Pointu
Poison
Poisson
Poitrine
Poltron
* Pommettes
Tokocel, Tokoci.
Seda.
Diombani. W^^-
Dankr. kvoengal, Dankehy-
DiUikikoejjaU Dankikoede.
H<icr(\ Kadje.
Ha <h -efete I / Kadjefete I .
DtouJdo, Dioulbe.
T)louldo,Dioulbe.
V''Oande.
■ UPoli.
D'jirqoU Birrli.
OHndouqaL Oudoundc.
Ninrnako, Nmmakodji.
D'uwuqal, D'laolc.
irmrdouqaU Diardoxde,
Lana, Ladr, Lotchwl.
Hievlerr, Guertd.
Kabous, Kabouradji. A.
Witade.
Niancal, Niarrc.
Velde.
Lekki.
Krodo, Hrobe.
Vide.
Tobdr..
Bedek, Bedehadji.
Merso, Mersodji.
Tobo. Tobodji.
Shiiie^ SiguedjL
Kobouri.
Gadoda.
Labi, Labe.
Lebol, Lebi.
Alfadjiri. A.
Ticbdo, Sebbe.
Dabare, Dabaredji.
Lingou^ Ligdi.
Bernde, Berde.
Kouldo redouy Houlbe dedi.
Kobal.
— 153
Pont (des naturels, en tene)
Pore-epic
Porte
Portefeuille
Porter (siir soi)
Pot (grand, pour Teaii)
Pot (petit, pour Teau)
Pot (pour la cuisine)
Pot (grand, pour la teintnre)
Potier
Pouce
Poudre (de guerre)
Poulain
"Poulain
Poule
*Poulet
*Poulic]ie
Pour
Pourquoi
Poursuivre
Pourtant
Pousser
Poussir
Pouvoir
Prendre
Pres
"Pros
Present (adjectif)
Presque
Pret (adjectif)
Preter
Pretre (cliretien)
Pretre (musulman)
Pner(quelqu'un)
Prier (dire desprieres)
Prix (valeur)
Prodigue
Pro fond
Promener (se) ;/
Prompt
Prophet e
Propre
Sala^ Salad ji. A.
SaiKjalde^ Tiayigalle.
Dani(wngal, Damoude.
Ma kafo u mro ii , Ma k a toi ( mi .
Wakkade. [A.
Loyidi% Lodr. [toko(.'on.
Payanel tokocel^ Paya)ion
Fayande, Payanc.
Mbandoure.
Bonrnadjio, Bournahe.
Fedendou wordou, Pediili
[ijouri.
Tiondi poutouri , Tionerc
Molou, Molt. [pouteur.F.
MohIou poution diarlou.
Guertogal, Guertode.
Tiogue.
Moiilou poutiou dimango.
Sahou, Arta.
KoJiadidoum,
A bbadf'.
Kononon.
Dongnedc.
Pa/iowo^ Fa/iobe.
Waodi'.
Bamde.
Balli.
Badi.
Taw ado, Tawabe.
Onononni.
PcuunitidOy Feounitibe.
Loubde.
Tierno toubak^ Serenbe ton-
Tierno, Serenbe. [bak.
Niagade.
Niagade allah.
TioggoUy Tioggouli,
Bonnowo, Bonnobe.
Lougoiide^ Louguidde.^
Hade. '* /f"^ *."''■■
Biaqudo, laoube. ^ - '"
Waliou, Waltabe. A.
Labdo, Labbe.
- 15 i -
Propriete
Prosterner (se, a genoux)
Prostituee
Proteger
Prouver
Provision
Puce
Puissant
Puits
Punir
Punition
Diomy Diomerabe,
Diliade.
Djlnowo, Djinobe,
Walloude.
Labutde.
Diobarif Diobadjie.
Fel^ Feloudji.
Diom dole, Diom dolebe.
Boundou, Boulli.
Leploude.
Leptonngal,, Leptoule.
Quadruple
Quand
Quart
Quelquefois
Queiques
Quelqu'un
Querelle
Quereller
Querelleur
Queue
Qui?
Quiconque
Quitter
" Quoi
Quoi? Qu'est-ce?
Nai'abel.
Mande.
Naiebel,
Saa e saa. A.
Gotel gotel.
Goto.
DoukOy Doukodji.
Doukdoude.
Douk deledo, Douk detebe,
Latchi, Latchedjie*
, Hoi f
Mowavi wondekala.
Serde,
Ko, kom»
Kooni.
Race (par la mere)
Ra<:e (par le p^re)
Racheter (un esclave)
Raisonnable
Ramener
Rangon
Rapide
Rapporter
Rare
Leniolf Ledji.
lettode, Diettodjie.
Soioude.
J*eodo^ Feobe,
Artirde.
TiottigoUy Tiottoule,
DiaoudOf laoube.
Addoude,
TiattoudOy Sattoube,
— 155 —
Rasoir
*Rassasie (etre)
Rassembler
Rat
Ravager
Razzia
Recevoir
Reeolte
Recompense
Recompenser
*Recompenser
Reconnaissant
Reconnaitre
Reculer
Reflexion
Refuser
Regarder
Regretter
Regulier ( oonvenablement
Rejouir (se) [fait)
Remede ^
Remplir
Pvencontrer
Rend re
*Renes
Renvoyer
Repas du matin
Repas du soir
Repentir (se)
Repcter
* Re pond re
Repondre
Reposer (se)
Reptile
Respecter
Respectueux
Respirer
Rester
Restituer
Restitution
Retourner (se)
Revenir
Revolt er (se)
Pernkorki, Pemborde.
HarL
Rendinde.
Doiimrou, Dombi,
Bonoude.
Bartif'.
Hebde.
Tionlal, Tionie.
Djenari, Djenadjie.
lende.
Djihiari^ Djenadjie.
Diettowo, lettobe.
Heptinde.
laroude tiagal.
Mid 10, Midiodji.
Salads.
Dieode.
Nimciddr.
Paddo, Fodbe.
Veldloude.
Lekki, Ledde,
Ebbinde.
HaouroudtK
Tottidde.
Taltal.
Rioxidc.
Bottari., Bottadje.
Irandc, Tirade.
Soumde bernde,
A 1(01/ de.
Notode.
Diabade. A.
Foftoude.
Nboddi^ Bolle.
Teddinde.
Teddinowo^ T ddinohe.
Fofde.
Diodade,
Tattide.
Douttoungal.
Waklitade,
Artoude.
Diambade.
— 156
Riche
Ridicule
Rieii ,
Rire
Rivage
* Riviere
Riz
* Rognons
Roi
Rond
Roseau (pour ccrire)
Rou^^e
* Rouge
Rouille
Rue
Ruisseau
Ruse
Diom daoudi, Diom dlaou-
Dialnido^ DiaUiibe. [dien.
A ]jhounde,
Dialde.
Pokopokolam, Pokopokole.
TiangaL
MarOj Marodji.
Bole.
Lomdo, Lambe.
Mourtido, Mourlibe.
Koiidoldaa, Koudidaa. A.
Goddioudo, Hoddioube.
Bode 10.
Tooudo, Tooudi.
Bolol., BoJi.
Tialouguel, Tialoukoguc.
DiodiOj Diodjbe.
* Sables
Sable
Sabre
Sac
Sage (reserve)
Saindoux
Saison
Sale
Saler
Saline
Salive
Saluer
Salut
* Sand ale
Sang
* Sang
Sanglant
Sangle (mets)
Sanglier
Sangsue
Sauter
Tiennal.
Diirendi, Diarele.
Silama, S'damadji.
Sakou, Sakoiidji. F.
NeydOy Neybe.
Nebambaba (heurre deporc),
DiamanOy Diamanodji. A.
TounoudOj Tounouoube.
Wadde lamdam, *
Wendou lamdam^ Beli lam-
Toute, Toutade. [dam.
Sabnmdp.. A.
Sabninango, Tialminali. A.
Padde.
DJidiam^ Djidie.
A Hire.
BouldOy Boulbe.
Gniriy gniedie.
Mbaba ladde, Bamdi ladde
(cochonsauvage du desert).
Balkouy Balki.
Dioude.
— 10/
Sauvage
Savant (marabout)
Savon
Scie
Sec (etre)
Secher (verbe actif)
Secheresse
Second
Secoi'er
Seine (filet>
Selie
Sellier
Semaine
Semblable
Sensible
Sentir (llairer)
Serieux
Sernient
Serpent
* Serpent
SeiTure
Seulement
Si (conditionnel) .
Sien (le)
Silence
Simple (non ruse)
Singe
* Singe
Sinon
Societe (entourage)
"Soeur
Sceur
Soie
Soigneux
*Soir
Soir
Soit (je consent)
*Soleil
Soleil
Solide (objet)
Solitaire
*Sommeil
Bondo^ Bonhe.
Fodm, Fodiabe.
Saboundc, Tiabou7ie. A.
Labignidie, Laberpiidie (poi-
DiordoM)rde^[^ndiT& a dents).
lorn oxide. ^""^^
Hokkcre, Hokkc.
Didobel.
Onkoude.
Diaouiol, Diaouli.
Lamdam, Lamdamedjie.
._ Hirke, Hirkedji.
Sakke, iSakkebe,
lontere, Dionte.
Guidia^ Guidjirabe.
Labdo rcdou, Labe dedi.
Hounmde.
Paeyo dmdo, Fayo dinbe. A.
Watore, Balodjie,
BadioUeydi, BadUeydi.
Baiclledi.
Nioyom, Niogoniadji.
Tan.
So (Iro et 3« pers.), Sa (2^
Komciko, [pers.)-
Dcdjere^ Dedjie.
Moo, Mebe.
Wandou, Badi.
Oouandou,
Dnital, Ndente. ,
Mam. [be rewbe,
Bandirado debbo, Wandira-
Harire, Hanradji. A.
Ki'nido, Hilnibe.
Diam.
Kikide, Kikidedji.
la alia.
Mo mi.
Nacfue, Nagueli.
Tiddo, Tidbe.
levende, levendedji.
Mongol.
9
— 158 -
Son
*Son (a celui-ci)
*Son (a celui-la)
Sorcier
*Sorti(etre)
Sortir
Souffler
Souftlet (sur h joue)
Soufre
Souffrir
Soulier
Soulier
Soupir
Sourcil
Sourd
Sous
Souvenir
Souvenir (se)
Souvent
Spirituel
Succeder (au pouvoir)
Sucer
Sucre
Sucreton
Sud
Suer
Sueur
Suftire
Suivre
Superieur (chef)
Supplier
Syphilis
-^ Mako (apres le nom)
_ .Mako.
Oneia.
Soukounia, Soukouniahe.
lalte.
laltoude,
Woultoude,
Hello, Kelle,
Tangaragata, Tangaraga-
Lepiade. [tadji,
Mouque.
Fado, Pade,
Fofandou, Pofali.
Wayiva>fkOf Wayivaykodji.
Paho, Fabe,
To lies.
Midio, Midiodji.
Siftorde. A.
Dio e dio kala.
Aqilante, Aqilantebe. A.,
Lorn tade,
Moutioude,
Soukara, Soukaradji. V.
Perkan, Perkanoudji. F.
Worgo.
Wamioude.
Warniede, Barniele,
V londe.
Reoude,
GardidOy Hardihe,
Niagade,
To doou,
Dionde, Dlondddji,
Tabac
Tabatiere
Tabatiere (roseau servant de)
Tache (souillure)
Tafsir (qui explique le Goran)
Talon
Simme^ Simmedji. A.
Taboucere, Taboutiedjie. F.
Koroual si7nme, Koroe sim-
Takougol^ Taki, [me.
TafsiroUf Tafsirabe. A.
Tepere, Tepe.
159 —
Tant (aussi loiigtemps
Tante (sceiir de pere)
Tante i^so^ur de mere)
Tantot (passe)
Tantot (futur)
* Tapis
Tard
*Taiireau
Taureau
Teindre
Tel (un tel)
Temeraire (brave)
*Temeraire (brave)
Tenaille
Tente
Ternie (temps)
Terminer
Terre (cultivable)
Terrible.
T^te
Tien (le)
Tiers
Tigre
Timide
Tirer (a soi)
Tison (all u me)
Tisseraiid
Toi
Toit (d'une case)
Tombeau
Tomber
Ton, ta, tes
Tondre
Tonnerre
Tornade
Tortu
Tortue
Toull'ii
Toijjours
Tourterelle (pigeon de
Tout
Trace (vestige)
que) ^}iuAde.
Gorgol^ Gorgolahe.
loumma /ofcof o(petite mere),
lomnmirabe tokosbe.
Nane.
Diohan.
Diopere.
Lett.
Nffari,
Kalhaldi^ Kalhali.
Soiioiide.
J,. KaH.
^ Tiousdo redoUf Sousbededi,
Sagata.
Kamf>aouaU Kumbadjie.
TilLiga, Tillicadji. A.
Ladial, Ladie. A.
Gaenoude.
Leijdi, Leyde.
Koidbihido^ Hoidbinibe,
Hore^ Koe.
Kama.
Tatabal.
Tiooungou, Tiooudi.
Mogguido, Mogguibe.
Fodde.
Detiatal, Detiete.
Tianiowo^ Saniobe.
An.
Tibay Tibadji,
Hcniiere, Ganiedjie,
lande.
Ma.
Lnbde.
Diratigo., Dirali.
Djnvande, Djnvole.
Ognido, Ognibe.
Hende, Kede.
Viltoimde, Biltoude.
Niandekala,
Marie) Fondou mariamaj Polima-
^!^Fof. [riama.
Bate koegal. Bate koede.
+
160 —
Trad aire
Trail ir
Traitant
Traite
Traitre
Tranquille
Transport
Traverser
Trembler
Tres
Tribunal
* Tribunal
Tributaire
Triple
Triste
T romper
Trompeur
Trop
Troque
Trouble
Troupeaii
Tiier
^
Nantinde.
Diambade.
Diaeyoivo^ leyohe.
Ndi3]iqou, Diuede.
Diamhotodo, Dtcunbolohe.
Deidjdo, Dt^ldjhe.
Rou(;(), Douci,
Loiimhoude.
Sinioude,
Nofevi.
Niaorde.
Sari a.
Toitowo sagalld, Tottohe sa-
Tatabel. [qalle,
DioiwmiriidOjIourminibe.X.
Fount nude.
Pounioiuo, Fountobe.
^^Fanti.
Wattoude, Batieli.
Houddounde, Gouddoiide.
Diofende, Diofde.
\lu Warde.
Ulcere
Un
Unique
Unir
Urgent
Usage
u
^n^ Oure^ Oube.
Odd.
Kogotoum.
Bendoude.
■4"Knhani.
Bak^ Bakoudji.
User (una chose complete- Gaenoude,
Utile [ment) i^ A'o/iam
Vache
* Vache a lait
Vagabond
Yaillant
Yaincre
Naggue debbo, Nai debbi,
Naggue perngue.
Djilotodo, Il'otobe.
Tiousdi) redou, Sousbededl.
]jUiHaoude,
- 161
Vnleur (prix)
Vautour
^ Veau
Yen II
Veiller (sur)
Veiller (pa>?er la nuit)
Veine (ou nerf)
"VVjidre
Venger (se)
Venice ur
\ent
Vent d'est
Yen in
Vpiiir
Vente
Ventre
"Vers "' '■-■--- —--—--
Ver
Veridique
vente
Ye role (petite)
Yerroterie
Yert
Vertueux
Yeuve fen general, femme
Yiande " fnon vieroe)
Victoire
Yictorieux
Yide
Yieillard
Viej'ge (jeune tille)
Yieux
Yigoureux
Yiiam (mauvais d'aspect)
Village
Yille
Yin.
Violent
*Vipere
Visage
Vis-a-vis
V'
«; f
Viser
Visiter
Tioggou, Tioggouli.
Douial, Doute.
NiebeL
N ale, Nialbi.
B'^en If}.
Wald<> dcDiaki.
Dadol^ TJadi,
l^^laede.
lobnade,
Diomnotodo, lomnotobe.
Endou ken (Hi.
."EniGii foiomangue^ Keneli
Take, Tokedji. \founnongup.
dieygou, Ndieygov.i.i.
Redo a ^ Dedi.
"txd, to, do.
Nguilndou., Guildi.
Kaloivo gonga, Halobe gon-
Gonga. {ga.
-Wadere, Bade. '
Nmere^ Niadjie.
Gibbon, Goboudji. -
D inn Ida, Dioulbe.
D wo^ Diiube,
Ten, Tebouli.
Kaougoit, Kaougoudji.
Ba o, Wawobc.
Mere, Mehe.
Naed'O, Naebe.
B miri, fiomi.
Niedio, Naebe.
Dioni dole.
Bon dongari, Bonbengarl .
^4JJiA Houro, Goure.
Ulf« hourq, Goure.
Bigne. F.
Tikkowo, Tikhobe.
Nbodi.
ViflegOf Diege.
tv leg
Vj/t Koulde.
Dieotade.
9.
— 162 —
Vite
Vivant
Vivre
Voir
Voisin
Voler (avec des ailes)
Yoler (derober)
Voleur
Volonte
Volontiers
Yolumineux
Vouloir
* Vouloir
Votre
*Vous
Voyager
Vue
J^ohiam,
"Gourdo^ Hourbe.
^jii Hourde.
\! i'-Iide.
Moddido, Woddibe.
Doude.
V'J^Dudioude.
y^f Gouddio, Wibe.
Beladc'.
la alia.
Maonnde^ Maonde.
Vt^Hidde.
Diabe.
Mon.
\/uOuon.
Da^made.
^f' Uid^y Guide.
Y (la, ici>
To, do
NUMfiRATION
Un
Deux
Trois
Ouatre
Cinq
Six
Sept
Huit
Neuf
Dix
Onze
Douze
Treize
Goo.
DidL
rati.
Nahi.
Dw'i.
Diegom.
Die didi.
Dir tati.
Die nahi.
Sappo.
Sappo i gno.
Sappo i didi,
Sappo i tati,
- 163 —
Quatorze
Quinze
Seize
Dix-se|)t
Dix-huit
Dix-neuf
Vingt
* Vingt et un
* Vingt-deux
Trerite
* Trente et un
* Trente-deux
Quaranle
Cinquante
Soixante
Soi>:ante-dix
Quatre-vingts
Quatre-vingt-dix
Cent
Cent un
" Cent deux
* Cent vingt
* Cent trente
Cent trente-deux
Deux 'ents
* Trois cents
Mille
*Milleun
* Mille deux
* Onze cents
* DoDze cents
* Deux mille
* Deux mille un
* Deux mille deux
* Deux mille cent
* Deux mille cent un
* Deux mille cent deux
Premier
Deuxiemo
Troi'^iomc
Sappo i nahi.
Sappo i dio'i.
Sappo i diegom.
Sappo i die didi.
Sappo i die tati.
Sappo i die nahi.
Nog as.
Noyas e goo.
Nog as e didi.
Tiapan tati.
Tiapande tati e goo.
Tmpande tati e didi.
Tiapande nahi.
Tiapande dio'i.
Tiapande diegom.
Tiapande die didi.
Tiapande die tati.
Tiapande die 7\ahi.
Temedei^e.
Temedere (i goo.
Temedere e didi.
Tentedere e nogas.
Temedere tiapande tati.
Temedere tiapantate e didi.
Temedere e didi.
Temedere tati.
Oudj'ounere.
Oudjoiinere e goo.
Oudjounere e didi.
Ondjoiinere e temedere.
Oudjoiniere e temedere didi.
Oudjounere e didi.
Ond/ounere didi e goo.
Oudjounere didi e didi.
Oudjouneie didi e temedere.
Oudjounere didi e temedere
[e goo.
Oudjounere didi e temedere
[edidi.
Gadano goabo.
Dimmo didabo.
Tafaho.
164 ~
Quatrieme
Ginquieme
Sixieme
Septieme
Haitieme
Neuvieme
Dixieme
Onzieme
Cinquantieme
Soixanle-troisieme
Une tois
Deux fois
Trois fois
Nayabo.
Dimjabo,
Diegabo.
Diediho,
Dietaho.
Dienayo.
Sappabo.
Sappo i gaobo.
Ti'ipande diogabo.
Tia^)ande diegom e toXabo.
Lawol gotol.
Labe didi.
Labe tati.
LES JOURS DE LA. SEMAINE
Dimancbe
Lundi
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
Alet, A.
A nine. A.
Talatn. A.
Alnrba. A.
Alkatniga, A.
Aidjionma. A.
Acet. A.
TABLE DES MATIERES.
Introuuction 1
Grammaire poul 11-83
Ghapitre I^f. — De la prononciation U
Ghapitre II. — Du genre (genre hominin, genre brute). 13
Ghapitre III. — Numeration 29
Ghapitre IV. — Gonjugaison 31
Racines verbales . 46
Interrogatifs. 58
Prepositions et Conjonctions 58
Adverbes 59
Syntaxe 59
Coniparaison du poul avec les autres langues (53
Recueil de phrases. 84-123
vocabulaire 124-164
Numeration 162
Les jours de la semaine 164
Imp. Qeorg«s Jacob , — 0rl6aiis.