1.1 A PRQPQS PES E CRITURES MONGOLES
1 . BREVE PHONOLOGIE DU MONGOL XALX
On trouve sept voyelles, avec opposition significative de longueur
et les trois diphtongues aj, oj, uj. Les voici avec des exemples:
1^1 : TCM "grand", "^ "livre"; /o/ ^ "eau".^^ "milieu";
l^'J ' xDon "repas", jjonoo "sept"; cgspo "roaintenant" ;
/o:/ : Myy "mauvais"; syyH "cent", W "boire"
/u/: Y^ "poil", ^r" "homme'*, Y^ ""»i^^"i /" = / :C^Y"l^it", 3ff"
"gauche. c6t§ est"
/o/ ; xox "bleu",3re3x "donner"; /e:/ «ePoo "soi-meme"
/^/ : IUHP33 "table", hx "grand"; /i:/: -mh "etre", "^^ "ainsi"
/t/ : 3H3 "celui-ci", H3r "un"; { /f/ se realise L^] ou fel )
/l:/ : xHMODJi "le^on"; /a/ amyyp "chiffon"; /a:/: ^a "vous
poli",xaanra "porte".
/ajV 6aHHa "etre" , cawHa "bon"; /3j/ xowu "apres", ^oep
"deux"; /uj7 YH'*^ "non".
Avec la semi-voyelle j, on trouve: /jo/ ^^o^ "beaute"; /ju:/ ^^
"quoi?", /ja/ flwaa "chevre" , naracw "pourquoi?", HiMcyyp
"cigarette" .
A rinitiale, les breves gardent leur timbre. Dans les syllabes
suivantes, non accentuees, el les se neutral isent en schwa. Les longue
gardent toujours leur timbre. L' harmonic vocal ique repartit les voyel
les en anterieures et post^rieures.
Consonnes: /p,f,k/ n'apparaissent que dans les emprunts.
Labiales: /b/ %x "encre", /p/ nsHCHH "pension, retraite"; ithbo
"biere"; /v/ sas "espace libre"; /m/ noh "prficisement" ; /f/
(tauMCT "faciste". /v/ se realise Qv*] ou [y] .
Dentales: /t/ rape "fini**. /d/ jiapc "vin".
Sifflantes : /s/ yrac "ligne, telephone", cap "roois, lune"
Chuintantes: /t/ uap "jaune", Joau "vers le haut"
Affriquees et fricatives: /dz/ jkmnc ••fruit", )iQaxciH "un peu" ,
/dz/ 3aBcap "espace, intervalle", /ts/ ou /c/ : uar "heure"
auBr "pdre"; /ts/ ou /£/ uaHaMan "confiture".
Velaires: /k/ khho '•cinema"; /y/ s«^ "petit", rap "main"
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/g/ 6ar "masque"; /x/ X3H "qui?" , caHxaH "bien"
/n/ MHHb "mien" , ^awb "tien", ^aaHb *'notre" , xaanb "votre" "tT
CaiiHa "etre", hcm Hb "livre pr^cis^ment" . Le b "miagkij
znak" indique que le n final n'est pas v^laire. Le miagkij znak se pro-
nonce ailleurs comme un i trSs bref. Le _a qui suit le n en syllabe fina-
le indique que ce h n*est pas velaire.
LiquidesrjT /I/ realist comme [^^J dur, dans xanx **pain", Man "b§-
tail", et frj mou, mouillS, dans uMn **werre** ^ ^linnBop "entreprise",
ajTb "tel" , cypryyjifa '*§cole" : dans ces deux demiers cas, la mouil-
lure est signalee par le miagkij znak.
/r/ roule a un seul battement, comme en japonais: xopar "voiture",
aaoep "jour" .
2. AJOUTS AU CYRILLIQUE MONGOL
Certaines lettres n'existent pas en cyrillique russe : la voyelle
e arrondie centrale, le y qui correspond a [u] . Le y russe d6vient
en mongol un /o/. Le o russe est en mongol un /3/. Le 9 et le e
sont en distribution plus ou mo.ins complementaire.
3. MODIFICATION DE VALEUR DE LETTRES RUSSES
Comme on Ta vu, les y et o russe deviennent respectiveroent /o/ et
/o/. Le r initial ou intervocalique est prononc§ en xalx /](/.
Le K russe n'est pas prononce /z/ mais /dz/ en xalx. Le 3 russe est
prononce en xalx /dz/ et non pas /z/. Le h /rj/ final est velaris^,
n faut ensuite un miagkij znak ou une voyelle breve, pour qu'il soit
prononce n dental. Certaines lettres russes, manifestement inutiles,
sont conservees : ai /W , le tvjordyj znak -u ; entre 3 et e , une
seule lettre suffisait. De m§me, les /ja, ju, jo/ pouvaient etre for-
mes par composition du /i/ avec les voyelles correspondantes. Les refor-
mateurs ont prefere etre conservateurs, et ont conserve a w a hi .
Le Li ieri, se prononce en mongol /i/ : rien ne justifie son maintien
en cyrillique xalx.
4. AMBIGUITES DANS L'ECRITURE CYRILLIQUE DU XALX
On a vu que la lettre h se prononce selon les cas /n/ ou /r]/ .
fl (ja en russe) se prononce /i/ quand il est pr§c6d§ d'un tvjordyj
znak : anhn awij "prenez!". Si non, il se prononce /ja/ : i»/aa
"ch6vre".
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La lettre e prec§dee d'un miagkij znak se prononce /i/ : ysbe
/udzij /"voyezi" , T3rfae /tegi / "d*accord!" La lettre r se pro-
nonce selon les cas /W et /g/. Par exemple la paire im'nimale 6ar
/bag/ "masque", Oara /bay/ "petit". Le a suivant le r de la sylla-
be finale permet de savoir qu'il faut prononcer 1^1 . Les voyelles non-
accentu^es (br§ves par definition, ailleurs qu*3 Vinitiale) perdent
leur timbre. Dans les mots suivants, a, e, 3 se prononcent schwa /9/.
dans les syllabes non-1 niti ales : apeafl far*vd] "a dix". ;cz0PBew
[der*vd] "a quatre", rypsajoi f^or^vdl "3 trois", xarc |^xagsl
"demi", axanno [ex*ln]"commencera'* . Le schwa peut etre totalement
amui, comme dans /xags/ "demi, moitie".
5. AVANTAGES ET INCONVENIENTS DU CYRILLIQUE PAR RAPPORT A LA GRAPHIE
ANCIENNE (OUIGOURE)
La dite ecriture "ancienne" est toujours utilis^e en Mongolie Inte-,
rieure: elle est done contemporaine, et §galement enseign^, au niveau
supgrieur en Mongolie ext^rieure. De fagon gSnerale, la graphie d'origl-
ne ouigoure distingue moins de sons que la cyrillique adapt^e au xalx.
Les phondmes /a/ et /e/ non initiaux ne sont pas distingues» ecrits par
une simple dent 1 . Ce n'est pas un inconvenient, puisque les breves
non initiales sont neutral is^es. A Tinitiale, /a/ est fecrit avec deux
dents ^ , tandis que /e/ n*a qu'une dent. Dans les syllabes non initia-
les, /^ , 0, e, u/ sont tous ecrits par une simple boucle ^ . \A encore
Tecriture traditionnelle est conforme a la phonologie: elle n'a pas h
distinguer ce que la prononciation ne distingue pas. N^anmoins, dans les
mots d'emprunt, /e/ et /u/ sont ecrits avec un trait oblique supplementai-
re ^ . L*§criture emprunt^e au ouigour ne distingue pas entre I XI et
/d/ : ^ I Tinitiale, et -^ en syllabe interm^diaire. De meme, /s/ et
/s/ ne se differencient que par le /i/ long, qui s'ajoute au /s/ pour
noter /s/. Exemples: T cap /sar/ "lune, mois" ^ map /5ar/ "jaune"
L*§criture ancienne, plus etymologique, est peut-etre moins ambigiie.
Tres souvent, une voyelle Tongue en xalx cyrillise repr^sente une suite
Voyelle + spirante velaire + voyelle. Mais il peut se trouver des longues
etymologiques: d'ou ambiguite en cyrillique, qui n'apparait pas en ecri-
ture traditionnelle.
LES LAN6UES DANS LE MONDE CHINOIS
MAURICE COYAUD
P. A. F
Pour 1 'Analyse du Folklore
Paris, 1987