COLLECTION LINGUI8TIQUE
PUBL1EE PAR
LA SOCIETE DE LINGUISTIQUE DE PARIS. — XLVIII
DOCUMENTS TIGRIGNA
(ETHIOPIEN SEPTENTRIONAL)
GRAMMAIRE ET TEXTES
PAR
Wolf LESLAU
PARIS
LIBRAIRIE C. KL1NCKSIECK
II, KUE DE LILLE, I I
I94I
TOUS DROITS RESERVES
mn
NAISSANCE-ET BAPTEME-ET
muwladm tjmqatm
hantit sabayti odlu o^ttdharsdUu mazalii nips
Une femme le quelle met au monde dans Iui jour lorsque
ba$he malat o?tu q w &Ua mdm$aou nws tdsdmmiza
il arriva c'esi-a-dire rcnfant son fait de venir lorsque elle a senti
ojian kulldn g^ardhabdiia y-BoMaba nws tdoak-
les (f) e))cs toutes ses voisines elles se rassemblent. Lorsque elles se-
kdba nwhhla yj^mnwra hsai o?tu q w &ha %?wd$$90
rassemblerent priere elles commencent, jusqu'ace l'enfant qu'il sorte
ovwwvn oayyaqq u 'arjsan odlu q u 'dlza nrn wi$oe w&ddi
certes elles ne s'arretent pas ; 1' enfant lorsque il est sorti garcon
omtdkond hammuste gd^t ozhll yzbla hantit sabayti
s'il est cinq fois elles poussent des cris de joie, une femme
nab dagge w&sioa g u 'al ozntdkondt sdldste gs^'e yabla
vers entree elle sorunt, fille si elle est trois fois elles disent.
mdodnti \mntay 09yyu kdm^ny Xdgdbra ojnidbdlkum oztom kulloni
Pour quoi c'est ainsi qu'elles font si vous dites, les eux tous
Naissance et bapteme.
Lorsqu'arrive le jour ou la femme met l'enfant au monde, c'est-a-dire
quand l'arriv£e de l'enfant est ressentie, toutes les voisines se rassemblent.
Etant r£unies, elles semettent a. faire des prieres etne s'arretent pas avant
le moment ou l'enfant sort. Quand l'enfant est sorti, une des femnies se
met a la parte d'entr£e et si c'est un garcon elle pousse un cri cinq fois
et si c'estune fille elle le pousse trois fois. Si vous demandez : c poutr^uoi
font-elles cela? » on vous r^pondra que c'est pour que tous les voisins le
l60 TEXTES
g w orobafotta vmznti hfdltu wyyu yMukum Qdtu q li dlui
ses voisins pour qu'ils sachent c'est its vous diront. L'entant
ynviillad nm tdzvdldd odtdn oanosti tdqdbbildn natu q w dha
nait, lorsque il est ne les femmes elles recevant Tenfant (ace.)
oab hade mihe ydqdmmdpoo oabtu hili mihe ydha$-
sur un gros tamis elles le font asseoir, sur le dessus tamis elles le-
hoo odtti ruosu opunvon ydtvrroyalu yMu 02%u nay
lavent, la sa tete alors elles lui arrangent ils disent : ce de
rdosi moiorray g#n ' haqqi kdktiwwdn hasot kzkdw-
tete arrangement mais verite tandis qu il est mensonge tandis-
W9U xdidjdltd oayk w ondn pbbuq gdbirdn hajiban
qu'il est qui fut connu il n'est pas. Bien elles faisant elles lavant
vi9S wdddoou natu q u 'dUa bdsas ydtdmtemioo
lorsque elles finirent l'entant (ace.) avec mousseline elles Fenveloppcnt,
oabtu teqa wdyom oabtu oaddoou ^allatto tar at
dans le voisinage ou dans le sa mere qu'elle est dans lui lit
ydddqqosooo oo^uy kullu nws wddddou 09 tan oabtu
elles le couchent, ceci tout lorsque elles finirent les dans la
gdxa i9tidbdra oamsti gdiat wdy$m fdtfdt
maison qui ont ete femmes polenta ou pain en miettes etant-
tdgdbirulldn yobalza ddhri morttoy g9\yat natu q w dha
fait pour elles elles mangent. Apres peu (de) temps a Tenfant
tub oaddoou y$hdbdoo moovnti $aba htdbbu o?ta
sein (de) sa mere elles lui donnent, pour hut qu'il tete. La
sachent. L'enfant nait. Lorsqu'il est nd, les femmes (le) recoivent et le
placentsur un tamis. Elles le lavent au-dessus de ce tamis et on dit qu'elles
lui forment la tete, mais on ne sait pas si ce fait (de former la tete) est
vrai ou faux. Lorsqu'elles ont fini de bien le laver, elles le roulent dans de
la mousseline et le couchent dans un lit pres de la mere ou dans le lit
(meme) ou se trouve la mere. Lorsque les femmes qui sont dans la mai-
son ont tout termine, elles mangent le ga'eat (plat fait avec de la farine
d'avoine) ou le fdtfdt (pain emiette et trempe dans la sauce) qu'on leur a
pr£pare\ Peu de temps apres elles donnent a l'enfant le sein de la mere
KAISSANCE
161
haras odnkabtu earat mitwrad tms kdoaldt
fern me en couches du lit descendre lorsque elle a pu
ndtu q w Slia odthsjhkamallu tayndl tassanadu zayndtu
l'enfant (ace.) qu'elle porte avec elle sorte elle prepare. Sa sorte
ozwwdn hdm\uy onyu odtom sdbat habtamat Odtildkonu oziu tfalia
certes ainsi est : ces gens riches s'ils sont l'enfant
oMdhai^dl bantit gar ad odyya orttehaxlo oywwdn
quii porte sur le dos une servante e'est elle, qu'elle le porte certes
bdkvdan odyyu oglom sdbat ddkatat wntakonu 09ta oadde
dans vetement e'est ; ces gens pauvres s'ils sont la mere (de)
tu q w dha mahidl
l'enfant « porteuse »
tassanadu 09tu mah^dl osvjwdn
elle prepare. La « porteuse » certes
hqorbot tel wdymi bdggh ovyyu ipsvrrah %urya
avec peau (dc) chevre ou mouton e'est qu'il est fait ; pourtours (de)
Odta qorbot odta sdbdyii bz^mg^'ahn
hz9tiq u 'm
peau
tztelhmo
odiuy mkdhtie
elle l'orne.
Celui-ci deux
kdtdbbi
y$hdOdl maldt
pour qu'il eleve
il peut, e'est-a-dire
Odnkahtit
^hardsdtdUu
A partir du qu'elle a enfante dans lui jour
avec eoquilles-et avec pedes en verre-et
w&yzm sdldste q w ahiu
ou trois enfants (ace.)
hsat ^doarr^g
jusqu'a ce qu'il vieillisse.
m dia hi hsab ostu wdyzm
jusqua
pour qu'il tete. Lorsque Faccouch£e peut descendre du lit, elle prepare
pour ['enfant un objet dans lequel elle le porte sur son dos. Cet objet se
pr£sente ainsi : si les gens sont riches e'est une servante qui porte l'enfant
sur son dos et e'est dans un vetement qu'elle le porte. Si les gens sont
pauvres la mere prepare pour l'enfant une « porteuse » qui est faite en
peau de chevre ou de mouton . Elle orne les pourtours de la peau avec des
failles ou avec des perles en verre. Dans cette « porteuse » on peut Cle-
ver deux ou trois enfants, e'est-a-dire (qu'on s'en sert) jusqu'a ce qu'elle
s'use. A partir du jour ou la femme amis l'enfant au monde jusqu'au jour
1 62 TEXTF.S
09ta q w aha xpUmmdq ogfa sabayti nab betah'zsiyan
l'enfant qu'il est baptise la femnie a eglise
kdloattu fdqad ydbillan salanwn 09ntdbdlkum
pour qu'elle entre droit il n est pas a elle. « Pourquoi ? » si vous dites
odta sabayti ogttt q w dUa kdtwilhd ognkalla rdkisa
« la femnie l'enfant tandis qu'elle enfante elle est impure »
yMukum 09tu \9tdwaldd q u 'dha w&ddi o9nidkona
ils vous diront. Le qui <hait ne. enfant garcon s'il est
bdrfoia mdzaltu wyyu ^tzmmaq g w al 09ntdkondt
dans quarantieme son jour c'est qu'il est baptise^ fille si elle est
bdSdlsa mdialta 09yyu o$tu oattamarmqdoom gdn
dans trentieme son (f) jour c'est. La leur fa$on de baptiser mais
hadd odyyu Odtu mdialtu mss bdshe 09 torn wfiladdu
la meme est. Le son jour lorsque il arriva les ses parents
uidn q w dUa Inborn nabtu ddgge sdlam nwstu
l'enfant (ace.) eux prenant dans la norte d'entree de l'eglise avec le
oabdhgge \9k0n0. sdb ydtndsu oabou hadd kahsn
parrain qui est pour lui homme ils viennent. La un pretre
qzboat hi^it yzqzbbdlom solot oannagdbard 09WW9ii
onguent lui prenant il les recoit, priere tandis qu'il fait certes
ndtu q w dha nay mdsqdl nwhkkpt nabtu gdsun hbbun
a l'enfant de croix signe sur-le son front-et son coeur-et
kdbdun oaogarun yggdbrdllu ddhar 09WW9ii nabtu
son ventre-et ses jambes-et il lui fait, apres certes sur la
ou celui-ci est baptise, la femme n'a pas le droit d'entrer a l'eglise, car,
vous dira-t-on, la femme est impure quand elle a mis un enfant au monde.
Si l'enfant qui est ne est un garcon il est baptise le quarantieme jour, si
c'est unc fille elle est baptisee le trentieme, mais la facon de les baptiser
est la meme. Lorsque lejour du bapteme arrive lesparenis vont avec l'en-
fant a la porte d'entree de l'eglise, ainsi que le parrain. La, un pretre l'oint
d'un onguent, fait des pneres et lui fait le signc de croix sur le front, sur
NAJSSANCE 163
rdosun T^banun oao^anun oafun ydgdbrdllu 99%uy
sa tete-et son dos-et ses oreilles-et sa bouche-et il lui fait. Ceci
kullu nws wMd$oe natu q u 'alia terahu gdbifom nab
tout lorsque il termina l'enfant (ace.) nu-son eux faisant dans
had a may \dmaloe oaqha yaot^WQwo oabou o-awwm
un eau qui etait rempli ustensile ils le font entrer, la alors
ydha$buwwo 99%uy kullu m999n\9 wznlay yagdbrn ozntabalkum
ils le lavent. « Ceci tout pour quoi ils font ? » si vous dites
ham aims us krastos nab yordanos tdoaliku hndi
« comme Jesus Christ dans Jourdain etant trempe" parce qu'il
Xptatammaqa ba%u nwtemmaqu onuzum outu kab- oabbona
a ete baptise par ce son bapteme certes le(s) de notre pere
oaddam xpwdrdsa hafeyat zptafoalu 09%u
Adam qu'il les a herites peches qui disparurent (f) pour lui cet
q u, aha oowivdn odtu pzvdrdso hateyat mvodnti hwdf-
enfant aussi le(s) qu'il les a herites peches pour qu'elies sortent-
oalu 09yytt yMukurn 99tu kah^n kam^ity hgahbzr hallo
pour lui e'est » ils vous diront. Le pretre ainsi randis qu'il fait
outu q u 'aka %?hd^ 09tu oabdhgge wyyu nnsu &u r avn d^hr^uy
l'enfant qui tient le parrain c*est. Lui certes apjes cela
kam oabbuou y9q w u$$ar m909nt9^uy odiom wdldddi oztu
comme son pere il est compte. Pour cela les parents (de) le
q" l 'dka natu q w &haoom xpkkdoalom oantdkona bade u?-fov
enfant au leur enfant qu'il ieur est possible s'il est un grand
le coeur,le ventre, les jambes, puis sur la tete, le dos, les oreilles et la
bouche. Ayant termini cela. on met l'enfant nu, on l'introduit dans un
recipient empli d'eau et la on le lave. Si vous demandez pourquoi on fait
cela, on vous rtipondra que, de meme que J£sus-Christ s'dtant trempe*
dans le Jourdain, a rejete par ce bapteme les peches dont il avait herites
de notre pere Adam, de meme on fait cela pour que les ptkhes dont cet
enfant a herite*s sortent de lui. C'est le parrain qui tient l'enfant pendant
que le pretre fait cela ; apres cela, le parrain est consid£re" comme son
pere. C'est pourquoi les parents cherchent pour leur enfant un horn me
164 TEXTES
sab oabdhgge y^ddlyglu odtu oabdhggpou safoy
homme parrain ils cherchent pour lui. Le son parrain grand
sab o9ntdkond odtu q w dha nab haae zabiy ndgdr
homme s'il est l'enfant vers une- gran.de chose
kdbassdh yohozi mtmssale 09I11 oabdhggeou raosi ozntakond
pour qu'il arrive il peut, par oxemple le son parrain chef s'il est
svmdl kvhdbon k&wrzson ydkdOdl
dignite pour qu'il lui donne-et pour qu'il le fasse heriter-et il peut.
Sdiu gdiyc ndtu q w dka hhtte sjm opwuvn yvltobdwo hade
Alors a l'enfant deux uoms certes ils lui donnent ; un
nay hmionna Sdtn ozyyu yzbbvhal
de bapteme nom e'est il est appele.
CIRCONCISION
gdr^dt
ddhri hdnddy mtiialti kdmzdkond oayy^kkdrdnmn
Apres combien (de) jours connne qu'il est je ne me souviens pas
ndtu gM'x&t xpgdridwo oaggabafarwu kdrn^ity
l'enfant (ace.) circoncision qu'ils le circoncisent. Sa fa con de faire ainsi
odyyu odtu nay torn sdbat oabbat ndfsi mdsiou solot yggdbhr
est : le de ces gens confesseur venant priere il fait.
solot mdgbar mvs w&dddoe ndtu q w dha ydmszoziuo
Priere faire lorsque il a fini l'enfant (ace.) ils lui apportent,
noble com me parrain, s'ils peuvent. Si le parrain est noble, l'enfant peut
arriver a de grandes choses ; par exemple, si le parrain est chef, il peut lui
donner un titre et en faire son heVitier. En baptisant l'enfant, on lui donne
deux noms, dont Tun est le nom de bapteme.
Circoncision.
Je ne me rappelle pas apres combien de jours on circoncit l'enfant. La
facxm de le faire est la suivante : le confesseur d'ames de la famille vient
et fait des prieres. Lorsqu'il a fini les prieres on amene l'enfant et on le