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Full text of "Répertoire des travaux"

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ïïTArWRIGHT  DUNN ING  1 
BEQUEST 

IVEUSLTYorMICHIGAN 
GENERAL  LIBRARY 


REPERTOIRE 


DES 


TRAVAUX 


DE  l\ 


SOaËTÉ  DE  STATISTIQUE  DE  MARSEILLE 


DES 


TRAVAUX 


DB 


LA  SOCIÉTÉ  DE  SmimQUE  DE  MABSEDill, 

PUBLIÉ 

Hous  la  direction  de  HI.   P.-IH.  B0IJ:K, 
SECRÉTAIRE  PERPÉTUEL. 


TOME  NBUVIÈME. 

^4*  de  la  seconde  série). 


MARSEILLE , 

IMFRISI.  CARNAUD^  DIRIGÉE  PAS  BARRAS  Al^i  RUE  ST-FERRÉOL^  27 

1846. 


TRAVAUX 

DE  LA 

SOCIETE  BE  STATISTIOIJEDE  MARS^EII^IiE, 


PREMIERE  PARTIE. 


HIETEOllOIiOCSlE. 


Parmi  les  phénomènes  météorologiquesobservésen.1845, 
nous  devons  signaler  ceux  qui  n'onl  pu  ô(re  compris  dans 
les  cadres  que  nous  donnerons  ensuile; 

LeM  mai,  temps  presque  tout  couvert,  tonnerre  ver» 
5  heures  du  matin,  pluie  à  6  heures  devenue  forte  et  sui- 
vie de  grêle  vers  midi. 

Lel4  juin,  orage  sur  la  ville.  Vers  10  heures  et  demie 
du  matin,  tonnerre  par  intervalle  au  S.  Ë.  Mais  h  midi  et 
demi,  les  éclairs  et  les  coups  de  tonnerre  sont  devenus 
plus  fréquents  et  plus  forts  ;  il  y  a  eu  une  grande  averse , 
de  peu  de  durée,  qui  a  donné  5,60  m  m.  d^eau.  Il  est  lom- 
l>é  aussi  un  peu  de  gréle. 

La  nuit  du  /(  au  5  (}u  mois  d'aôut  a  été  orageuse:  éclairs 
et  coups  de  tonnerre  très  forts  ;  pluie  tombée  en  abon- 
dance. 

Le  tonnerre  a  grondé  aussi  dans  les  journées  dQ3  li; 


-.  4  — 

.  et  22  septembre,  mais  ça  été  surtout  la  nuit  du  10  au 
.  qui  a  été  orageuse. 

Le 7  octobre, il  y  a  eu  vers  7. heures  et  demie  du  soir  . 
1  violent  orage.  Les  éclairs  et  les  tounerres  se  sont  suc- 
dès  presque  sans  interruption.  Le  ventduN'Osouflait 
^ec  force.  Ilestsurvenu  une  grande  averse,de  peu  de  du- 
e,  qui  a  donné  0,94  mm.  d'eau. 

La  nuit  du  8  au  9  novembre  a  été  orageuse:  pluie, 
lairs,  tonnerres,  gros  vent  du  Sud.  Les  éclairs  et  l^^s 
anerres  n'ont  cessé  qu'à  9  heures  du  matin.  Le  10,  le 
nnerre  grondait  encore  à  6  heures  du  matin  et  il  y  avait 
uie  alors  comme  ver8*6  heures  et  demie  du  soir. 
Enfin, le 7  décembre  ,  et  vers  4  heures  et  demie  du  soir, 
iielques  coups  de  tonnerre,précédés  de  pluie  et  d'éclairs, 
»  sont  fait  entendre.A  9  heureset  demie  du  soir,  il  pleu- 
ait  encore. 


Obëervatiom  méte'orologiques  faites  a  l'Observatoire  royal  de  Marse 
à  iC.60  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  mer),  enjanvieriSiS, 


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RÉSULTATS   GÉNÉRAUX  y 

en  janvier  18û5. 


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SERVATiONS  méteorologiques,  faite$  à  F  Observatoire  royal  do  Mara 
à  46,60  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  mer),  en  février  18i 


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RÉSULTATS   GÉNÉRAUX  , 

en  Février   18Û5. 


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RÉSULTATS  GÉNÉRAUX, 

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—  10  — 
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aàsULTATS  GÉNÉRAUX, 

en  Mai  1845. 


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à  46,60  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  mer),  en  juin  1845. 


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tH  Décembre  i8&5. 


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botahiqije:. 

Rapport^  par  M,  Vigdieii,  membre  actifs  sur  le  eatafo- 
gue  de»  plantes  qui  croisgetit  naturellement  dans  le  ter* 
ritoire  de  Marseille^  et  celui  de  ses  environe,  offeri 
en  hommage  à  la  Société  de  Statistique  de  Marêeille^  par 
M.  Louis  Castagne,  son  auteur. 

MM. 

Honnçur  et  gloire  ë  ces  hommes  qoî ,  avec  une  persé- 
vérance loaable,  s'altachent  a  l'étude  des  sciences  nala- 
relles  qui  ne  Tairaient  aucun  progrès  sans  les  études  le» 
plus  minutieuses  qu'ils  font  chaque  jour  sur  les  localité» 
qu'ils  parcourent  1  Ces  hommes  indispensables  à  la  scien- 
ce, en  consolident  l'édifice,  et  font  jaillir  ,  sur  les  contrées 
qu'ils  parcourent,  une  lumière  nouvelle  dont  ils  devien- 
nent, eux-mômes,  le  foyer  central. 

Dans  l'étude  des  sciences  naturelles  ,  nous  avons  sou- 
vent vu  des  hommes  supérieurs  qui  s'en  sont  occupés,  ne 
nous  renvoyer  et  ne  nous  transmettre  que  des  rayons 
qu'ils  avaient  reçus  d'ailleurs,  quelquefois  vivifiés,  el 
souvent  par  eux  absorbés  I  II  n'en  est  pas  ainsi  dans  le 
catalogue  dont  j'ai  Thonneur  de  vous  présenter  une  courte 
analyse.  M.  Castagne,  membre  de  plusieurs  sociétés  sa- 
vantes, nous  offre  dans  cet  ouvrage  le  fruit  db  plusieurs 
années  de  recherches  :  par  ses  fréquentes  herborisations , 
1  a  étudié  la  Botanique  et  la  végétation  des  divers  points 
du  territoire  qui  environne  Marseille  ;  tontes  les  plantes 
qu'il  y  a  rencontrées,  il  les  a  disposées  méthodiquement 
suivant  le  Botanicon  Gallicum  de  M.  Dldt,  et  le  Podro^ 
mus  de  M.  de  Candolle  pour  les  espèces  des  Erieacées  ; 
il  a  pensé  qu'en  général  ,  le  Botanicon  Gallicum  de  Al. 
DuBY,  qui  est  l'ouvrage  le  plus  récent  et  le  plus  complel 
pour  étudier  les  plantes  de  la  France,  sufllsaitau  botaniste 


—   32  — 

pour  rouver  la  phrase  de  l'espèce  qui  he  pn^scMiUrn  s(ii:s 
ses  yeux,  it  qu'il  pourrait  déplus,  la  comparer  «'in  x  phra>i»s 
de  ses  coniZiMiéres  ;  il  n*a  abandonné  celle  r('»i:l(M|ue  pour 
les  phîineraiiàmes  ,  e>pères  non  menlionnô«*s  dans  le 
Jiotanicou  Galliciim  ,  et  dont  le  nombre  est  très  étendu 
dans  une  cireonvallaiion  aussi  restreinte,  que  celle  du  tiT- 
roir  de  Marseille  et  de  ses  environs  .  Vax  cela,  M.  Cas- 
TACiNK  diiïero  du  savant  M.  Li.\k  ;  il  diffère  encore 
avec  cei  érudil  bolaniste  dans  son  système  sur  les  Lyt-w 
pe7'(iar&ex,  parce  qu'il  pen>o  (jiie  les  caraclêr«*s  (pie  ce 
savant  nssii>ne  à  ses  ji^randes  divisions^  ne  sont  que  secon- 
daires, et  est  d'avis  (jue  le  Capillilium  h  eut  pas  d'une 
fixité  absolue,  Néanmoins  il  les  a  enrichies  d'un  ficme 
fort  curieux  et  legenr*  Krhype  y  est  très  bien  tranché. 
Quant  aux  m/7?«//«^'/?*,  M.  CastaGxe  trouve  que  les  sub- 
divisions établies  par  le  iiotanicon  Gatlicum  de  M.  DiDV 
sont  vagues,  quoique  plus  rationnelles  que  celles  adoptées 
par  M.  LiNK  pour  le  genre  Cœoma,  et  pour  cet  ordre  ,  il 
a  formé  des  genres  nouveaux  qui, selon  lui,  témoigneront 
combien  il  y  a  de  différence  entre  la  végétation  du  nord, 
et  celle  du  midi  de  la  France  ;  nous  acceptons  cet  augtiro. 
Quant  h  la  Cryptoejamie  ,  les  quatre  genres  nouveaux 
que  M.  Castagne  a  décrits  sont  bien  distincts  dans  cette 
famille  qui ,  jusqu'à  nos  jours,  a  été  peu  étudiée  dans  no- 
tre localité.  M.  Castagne  ne  s'est  point  occupé  à  présen- 
ter toutes  ces  différences  avec  la  flore  centrale  et  celle  du 
nord  delà  France;  il  à  pensé  que  pour  un  travail  aussi 
long  et  aussi  spécial,  il  lui  ôtait  nécessaire  d'amasser 
<ie  nouïbnux  matériaux  pour  le  résuuïcr;  il  s'est  borné 
à  suivre  le  Ihlatiicoii  Gw/Z/Vï/m  et  ses  grandes  coupes  ; 
cependant  il  a  proposé  pour  les  hijpojrylohs  et  pour  les 
sp/ui'ria,  des  divisions  plus  tranchées  que  celles  adoptées 
par  M.  Fbiés.  Celles  qu'il  a  établies  indiquent  des  orga;- 
ues  pris  plus  près  ds  la  reproduction  ;  il  diffère  de  ce 


—  33  - 

sa%,aut^  naluralisle  qui  indique  la  sporange  et  quelque 
fois  la  sporule  dans  ses  grandes  divisions,  et  qui  en  décri- 
vant les  sphœria  porphyrostomay  et  fur,  en  deux  espèces 
texôtiques,  énumere  les  cloisons  des  sporules;  ^u  lieu  que 
M.  Castagne,  dans  son  catalogue,  par  les  caractères  qu'il 
a  adoptés,  n'admet  pas  l'importance  des  cloisons  ,  et  trou- 
ve l'absence  de  la  sporange,  ce  qui  n'est  pas  h  l'abri  d'une 
grande  controverse  ;  l'élude  des  productions  diverses  que 
renferme  le  genre  de  la  sphœria^  donnera  plus  de  fixité  et 
plus  de  clarté,  pour  conclure  sur  l'analogie  de  cet  amas 
de  productions  aussi  mal  déterminées.  Cependant  je  dois 
dire  que  M.  Castagke  a  rendu  un  grand  service  au  pro- 
grès des  sciences  naturelles  par  les  détails  qu'il  a  parti- 
culièrement établis  dans  ses  divisions  et  ses  subdivisions 
des  hipoxylons  et  desmicromacées,parceuxde  laspheeria 
olearum  (qui  est  une  mousse  qui  croit  sur  l'écorce  de  l'o- 
livier ,  dont  les  sporules  sont  droites  elles  cloisons  dis- 
tinctes, ce  qui  favorise  le  dépôt  des  œufs  delà  mouche.de 
l'olivier,  et  devient  le  réceptacle  des  larves  et  crysa- 
lides).  M.  Castag:tb  dans  la  première  de  ses  divisions  , 
nous  fait  connaître  l'existence  de  l'Agâme ,  insecte  qui, 
diaprés  son  observation,  est  un  fléau  pour  Tôlivier  dans 
quelques  contrées  de  la  basse  provence,  où  jusqu'ici ,  il 
a  été  confondu  avec  le  Kermès. 
Je  me  plais  à  faire  observer  sur  ce  poin(,  que  la  mouche 
d  l'olivierque  M.  Castagne  appelle  l'Agâme^  estun  iusec- 
te  qui  établit  efl'eclivementses  ovaires  dans  les  Sporules 
oblongues  de  la  Sphœvià olearum  ,  dont  les  cloisons  sont 
tcès  distinctes  >  et  que  cette  mouche  a  été  parfaitement 
décrite  dans  un  long  mémoire  de  M.  Boter  des  Fonscolom- 
BE,  sur  le«  insectes  dommageables  à  l'agriculture,  couron- 
x:é  en  4836  par  l'Académie  des  sciences  du  Gard  ,  et  sur 
lequel,  sous  le  nom  de  Mouche  de  l^ Olivier  ou  d'Oscine^ 
de  V Olivier j  le  savant  naturaliste  M.  Barthélémy  a  foui  ni  * 

5 


—  34  — 

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au  commencement  descelle  année  ^  aux  annales  proven- 
çales d'agricullure ,  une  notice  des  plus  intéressantes  et 
des  plus  utiles  aux  départements  méridionaux  ;  parceque, 
non  seulement  elle  définit  parfaitement  rinsecte,  mais  par- 
ce quelle  indique  au  propriétaire  de  Vergers  d'oliviers,  le 
moyen  de  les  préserver  de  ses  ravages.Néanmoins  lès  des- 
criptions minutieuses  des  Sphœriadeilfi.GASTAGKB  sont  très 
bien  entendues  et  ses  détails  sur  laSphœria  vitis^  ainsi  que 
ceux  des  Sphœria  Jasminiei  Bosmarini, %oni  1res  intéres- 
sants. Tous  les  amateurs  des  sciences  naturelles,  lui  seront 
reconnaissants  d'avoir  rendu  plus  facile  Texploration  des 
richesses  naturelles  que  produisent  les  territoires  de  Mar- 
seille, ainsi  que  les  sols  des  côtes  et  coteaux  qui  Tenviron- 
nent;  j'ajouterai  encore,  que  dans  sa  division  de  la  Cryp— 
togamie^  M.  Castagne  a  placé  les  Algues  en  en  empruntant 
la  classification  à  son  ami  le  capitaine  Souer,  et  qu'il  y  a 
ajouté  les  Thalassiophytes  de  Marseille ,  ce  qui  rend  son 
travail  sur  ces  espèces  aussi  complet  que  lès  connaissan- 
ces du  jour  le  permettent. 

Cependant,  pour  nous  amateurs  moins  experts  dans  le 
vaste  règne  de  cette  science  ,  il  eût  été  bien  utile  ,  qu'à 
coté  du  nom  de  chacune  des  plantes  que  désigne  et  ren- 
ferme ce  catalogue  intéressant ,  M.  Castagne  eut  désigné, 
par  le  système  sexuel  des  fleurs  visibles  et  invisibles  de 
Linné  ,  la  classe  de  chacune  d'elles  ,  afin  de  favoriser  les 
recherches  des  amateurs  indécis ,  à  Taspeci  (de  la  plante 
qui  présente  ses  agréments  à  leurs  yeux,  car,  lorsque  dans 
le  printemps,  la  nature^  dans  son  règne  végétai  étale  tous 
ses  trésors  aux  amis  de  la  science  qui  viennent  la  con- 
templer; lorsque  parcourant  un  chanjp  ,  ils  apperçoivent 
sur  un  point,  plusieurs  centaines  de  plantes  d'une  classe 
I  différente,  donnant  toutes  en  même  temps  leurs  fleurs,  et 
reflétant  en  variation  colorée,  les  feux  étincellanls  du 
9oleilsurun  lapis  vert  nuancé  par  une  terre  colorée,  après 


—  35  — 

une  pluie  légère  ;  lorsqu'au  bord  d'un  roîsseau  qui  baigne 
une  prairie  mouillée  des  pleurs  deTaûrore  au  soleil  levant 
et  brillanle  des  fleurs  naturellement  nées  dans  son  sein 
et  légèrement  balancées  par  un  doux  zepbir^  lorsque, 
dis-je^  ils  examinent  ces  oscillations  encbanteresset^-ou  enfin- 
cette  trépidation  astrale  dans  ses  beaux  mouvements  d'en- 
semble^ réfléchissez  un  moment^  MM.,  sur  les  jouissances 
qu'ils  savourent,  et  vous  concevrez  facilement  elle  passion 
des  naturalistes  et  le  désiir  des  amateurs  empressés  dere- 
connaitre,  à  Tinstant  le  nom  et  la  famille  de  tous  ces  indi-^ 
vidus  qui  s'adressent  à  leur  ame  sensible  et  à  leurs  yeux 
enchantés. 

Dans  cet  excès  de  ravissement,  le  catalogue  de  M.  Cas- 
tagne, n'indiquant  pas  le  sexe  de  ces  individus,  leur  clas- 
se et  leur  famille^  laisse  dans  une  incerlilude  pénible  les 
explorateurs  extasiés. 

Je  ne  prétends  pas,  Messieurs,  (aire  ici  la  critique  sévère 
d'un  ouvrage  dont  je  reconnais  toute  Texcellence.  Mais 
j'ai  cru  pouvoir  relever  un  point  qui  en  eut  doublé  les 
avantages,  en  le  rendant  pins  familier  k  tous  les  amis  de 
ia  science. 

*  Je  dirai  plus  encore:  si  M.  Gastagnb,  au  lieu  d'indiquer 
simplement  le  nom  de  la  commune  sur  le  territoire  de  la 
quelle  il  a  découvert  l'existence  naturelle  d'une  plante  , 
avait  désigné  le  vallon  ,  le  coteau  ou  le  point  du  territoire 
sur  lequel  se  trouve  son  halUât ,  il  eut  rendu  un  grand 
service  à  l'étude  des  sciences  naturelles  ,  en  évitant  à  Tex- 
plorateur  étranger  des  fatigues  et  des  courses  inutiles  et 
il  fut  devenu  le  guide  indispensable  de  ses  recherches. 
Néanmoins,  le  catalogue  de  M.  Castagne  est  une  œuvre  de 
mérite,  un  travail  éminemment  utile  >  dont  Marseille  a 
été  dotée,  et  la  Société  de  Statistique  doit  témoigner  sa 
reconnaissance  pour  l'hommage  que  l'auteur  a  bien  voulu 
'ui  décerner. 


—    36  — 
DKSeUIPnOlV  DU  PAYi(. 

Quelques  mots  sur  le  village  de  Peyrolle  ,  par 
M.  Giràud,  docteur  en  médecine  ,  Membre  actif  de  la 
Société, 


Depuis  sa  source  jusqu^à  son  embouchure  ,  la  Duraoce 
d*abord  léger  ruisseau  ,  acquiert  de  rimportance  à  mesu- 
re que  les  torrents  des  Alpes  viennent  se  jeter  dans  son 
lit.  Son  cours  rapide  et  vagabond  traverse  tantôt  des  espa- 
ces resserrés  par  des  rochers,  tantôt  des  plaines  assez  vas- 
tes, où  son  impétuosité  lui  a  fait  tracer  des  sillons  nom- 
breux ^  dimensions  gigantesques,  au  fond  desquels  se 
trouve  un  gravier  siliceux  dont  les  galets  à  bords  arron- 
dis témoignent  de  la  turbulence  dé  la  rivière. 

Il  est  admis  comme  expression  de  la  vérité  que  toutes 
ces  plaines  n'ont  été  jadis  que  des  fonds  recouverts. par 
des  amas  d'eau  formant  une  série  de  lacs  dont  les  digues 
se  soni  usées  stiivanl  une  iiiarcbe  linéaire  indiquée  par 
)e  cours  lui-même  de  la  Durante  ,  laissant  ainsi  peu  à  peu 
à  sec  ces  fonds  spacieux  où  Ton  trouve  maintenant  des 
villes,  des  villages,  des  bourgs  et  des  campagnes  fertiles. 

De  toutes  ces  plaines  successives ,  il  eu  est  une  sur  la- 
quelle mes  yeux  se  portent  avec  un  sentiment  plus  élevé 
que  la  simple  curiosité,  parce  qu'elle  fut  témoin  de  ma 
naissance,  de  mes  premiers  jeux  d'enfant  et  de  mes  pre- 
mières pensées  d'art  et  de  science. 

Celte  plaine  liinitéeau  nord  parla  chaine  du  Léberon^  à 
l'est  par  les  rochers  escarpés  el  la  brèche  de  Mirabeau  , 
au  sud  parles  collines  de  Jouques,  de  Peyrolle  ,  de  Mey- 
rargues  el  de  Venelle,  et  toul-à-fail  à  l'ouest  par  le  pla- 
teau du  Puy  Ste-Reparade  el  la  brèche  un  peu  large  dans 
laquelle  passe  la  rivière^  peut  avoir  environ  trois  Houes 
de  long  sur  une  lieue  de  large. 


—  37  — 

C'est  dans  cette  étendue  de  terrain  que  sont  bâtis,  vers 
la  partie  orienlale,  le  village  de  Peyrolle;  vers  le  midi , 
celui  de  Meyrargnes  et  verB  le  couchant  Sl-Gaoadet  et  le 
Puy  Ste-Reparade. 

Chacun  de  ces  petits  endroits  offHrait  bien  quelqu*in- 
lérêt  de  description  ;  mais  les  circonstances  me  forcent 
pour  le  moments  ne  dire  que  quelque  chose  du  premier. 

Peyrolle.  —  Ce  village  dont  la  population  est  de  douze 
cents  âmes ,  est  situé  à  une  lieue  de  Jouques ,  h  une  lieue 
de  MeyrargueSyà  deux  lieues  de  Pertuiset  duPuySte- 
Reparade  ,  et  à  trois  lieues  de  la  ville  d'Aix.  Sa  distance 
de  la  Dnrance  n'est  que  d'un  quart  de  lieue. 

Son  territoire  est  en  partie  montagneux  et  en  partie  en 
plaine.  La  partie  montagneuse^  assez  boisée ,  est  établie 
sur  un  terrain  silico-calcaire  sur  lequel  végètent  assez 
bien  les  chênes  verts  et  blancs,  les  pins  ,  les  oliviers,  les 
amandiers ,  les  vignes  et  quelques  plantes  légumineuses 
qui  ne  redoutent  pas  la  sécheresse ,  car  cette  portion  du 
territoire  n'a  pour  ressource  d'arrosage  que  celle  de  la 
pluie.  Il  en  est  tout  autrement  de  la  plaine.  Elle  offre  un 
aspect  riant  de  verdure  continuellement  alimentée  par 
l'abondance  des  eaux  qui  lui  viennent  de  Jouques  et  de 
laDurance.  Ces  eaux  se  distribuent  presque  partout  au 
moyen  de  canaux  d'irrigation  et  des  ruisseaux  qui  en  dé- 
rivent et  vivifient  les  nombreuses  prairies  qui  ayoisinent 
le  village  et  qui  s'étendent  au  loin  dans  la  plaine.  Les  ar- 
bres fruitiers  n'y  sont  pas  rares;  mais  il  est  douloureux 
d'être  obligé  de  dire  que  la  population  ne  fait  pas  mettre 
à  profit  les  avantages  du  terrain  qui  pourrait  êtt*e  couvert 
de  magnifiques  vergers  dont  les  produits  seraient  pour- 
tant une  source  de  plus  de  prospérité.  Ce  qui  le  prouve, 
ce  sont  ces  belles  pépinières  qu'y  avait  établies  un  horti- 
culteur distingué  de  la  ville  d'Âix ,  H.  Migbel  de  Calis- 
sane  qui  a  fourni  un  si  grand  nombre  de  sujets  de  toute 
espèce  au  territoire  même  de  Mars*»'*'^ 


—  38  — 

Les  liabiiaaU  m  livroal  de  préféreojca  à  la  cullura  du 
muiiar  qoi  lear  iburnît  uoe  doubla  récalVa:  Fuoe  pour 
l-éd«oa|ioo  des  vers  à  soie  at  Tautre  pour  augm^nlieriaft 
palurages  d'hyyer,  d'ailleurs  si  abondaDls  et  dontils  Irpu- 
vaniuQ  si  facile  débouché  sur  la  ville  d'Âix.    ; 

La  route  royale  de  seconde  classe  qui  conduit  aux  basses 
et  hautes  AI pes,  traverse  les  faubourgs  du  village  et  ajou- 
te aux  produits  en  oéréaleSî  en  vin,  on  huile ,  en  faurrage 
et  autres  denrées^  le  produit  évantuel  provenant  du  pas- 
sage des  étrangers. 

Les  gens  du  pays  sont  en  général  peu  portés  aux  am* 
bitionsscienlifiques;  contents  du  patrimoine  doutais  jouis- 
sent et  qui  suffit  à  leurs  besoins  de  sobriété^  ils  vivant iar- 
dinairement  d'une  manière  patriarchale.  L'«txiguité  d'ins- 
trnetîon  qu'ils  acquièrent  les  rend  acc-assibles  à  la  crédu- 
lité et  à  La  superstition.  L'histoire  bien  connue  de  certain 
sourd  et  muet,  qui  n'était  ni  l'un  ni  l'autre,  et  que  la  po- 
pulation se  complut  à  canoniser  sans  le  secours  duSt-Père, 
vient  à  l'appui  de  mon  assertion.  Gependanl,  de  puis  ce 
temps  là,  les  miracles  n'ont  plus  été  de  saison  dans  le.pays. 

Les  principales  distractions  de  cette  bienheureuse  co-^ 
lonie  sont  pour  les  jeunes  gens  :  la  danse  à  laquelle  ils  se 
livrent  avec  une  sorte  de  frénésie,  les  jeux  do  boule  at  le 
cabaret;  pour  les  vieux,,  c'est  presqu'exclusivoment  le  ca- 
baret et  les  jeux  de  carte  arrosés  de  force  bouteillds  de 
vin.  r.\. 

On  trouve  dans  le  pays  qui  est  chef-lieu  de  canton,  ^n 
juge  de  Paix,  un  receveur  d'enregistrement ,  ua  ûotaire  » 
-lin  ouré,  une  brigade  de  gendarmerie  et  un  bureau  des 
postes. 

.A  r^ctremîté  ouest  du  territoire,  est  un  terrain  actuelle- 
ment oomplanté  en  vignes  où  le  défrichement  a  fait  dé- 
couvrir des  tombes  formées  avec  de  grandes  briques  ver- 
nies en  partie.  Les  fouilles  n'ont  jamais  étéasaez  profondes^ 


—    39    r- 

tstesBélefidiieiyDi  conduites  d'une  manière  asses  inlelligente 
pouravoir  puprofiCer  è  rarehéologie.Un  jojar  viendrapeui- 
élre  oà  ces  fouilles  pourront  apporter  quelque  lumière 
surThistoire  de  la  contrée.  J*ai  en  ma  posseèsioa  les  osse* 
nents  d^un  squelette  complet  recueilli  aux  environs  d'une 
ebapelie  située  non  loin  des  tombes  dont  il  a  été  parlé  ; 
mais  ce  squelette  qui  n'était  pas  le  seul  dont  j'aie  pu  ap- 
percevoir  des  vestiges,  ne  parait  pas  appartenir  au  mô- 
me temps  que  les  tombes  désignées.  Il  parait  être  l'un 
des  sujets  qui  avaient  été  inhumés  au  cimetière  de  la 
chapelle,  tandis  que  les  tombeaux  semblent  remonter  à 
une  époque  plus  reculée  et  pourraient  bien  ôtre  les  indi- 
'  ces  de  quelque  combat  entre  des  peuples  rivaux. 

A  propos  de  la  chapelle  qui  est  sous  le  patronage  de 
Notre-Dame  des  tours,  il  n'est  pas  hors  de  propos  de 
dire  un  mot  de  la  fâte  à  laquelle  elle  donne  lieu  chaque 
année. 

C'est  le  dimanche  après  le  huit  septembre^  qui  est  ordi- 
nairement désigné  pour  la  fête  patronale  du  lieu. 

Tout  ce  qu'il  y  a  de  luxe  possible  au  pays  ,  se  montre 
^  ilors  eu  grand  jour.  Chacun,  depuis  le  ministre  de  la  reli- 
gion jusqu'au  plus  mince  habitant,  se  pare  des  vêtements 
les  plus  recherchés  de  sa  gar4erobe ,  et  cette  parure  reflue 
jusquessur  le  modeste  compagnon  des  champs.  Le  mulet, 
le  cheval  et  l'âne  même,  sont  revêtus  des  housses  impro- 
visées dont  on  dépouille  momentanément  chaque  lit.  Les 
couvertures  de  diverses  couleurs  dont  on  affuble  ces  di- 
vers coursiers ,  ne  laisse  pas  d'offrir  un  coup  d'ceil  pil-, 
toresquequi  a  quelques  charmes  pour  celui  qui  sait  ap- 
précier la  simplicité  des  mœurs  champêtres. 

Dés  le  matin,  au  lever  du  soleil,  les  tambours  monstres 
des  romerages  invitent  de  leur  roque  roulement  Tes  habi- 
tants du  pays  à  se  diriger  en  pèlerinage- vers  le  lieu  saint 
situé  è  demi  lieue  du  village.  Chaque  famille  dispose  les 


--  40  — 
moyens  de  transport  dont  elle  pent  jouir.  Des  lentes  sont 
placées  sur  les  charréles  les  plus  légèreset  lésons  dans  ces 
modestes  équipages,  les  autres  sur  les  montures  enjolivées 
se  dirigent  à  la  file  vers  le  lieu  sacré  do  rendez-vous.  Â 
pied  ou  à  cheval ,  presque  tous  les  citoyens  du  village 
s'acheminent;  grands  et  petits  ,  tout  marche  la  joie  dans 
le  cœur. 

Aux  alentours  de  la  chapelle,  tout  couverts  de  gazon,  se 
trouvent  çàet  là  des  rafraichissementsde  diflférente  sorte, 
•des  fruits  d'été  parmi  lesquels  la  pastèque  tient  le  premier 
rang,  des  gâteaux  plats  et  ronds  ornés  de  faveurs  roses  et 
d*amandes  sucrées.  Des  marchands  forains  y  étalent  des 
boutiques  de  quincaillerie. 

Devant  la  porte  de  la  chapelle  s'élève  un  gigantesque 
alisier  qui  rehausse  le  coup  d'œil  de  ce  paysage  mouvant 
où  chacun  se  presse,  s*agite  et  finit  par  se  recueillir;  car 
Toffice  de  la  messe  but  du  pèlerinage  commence.  L'inté- 
rieur de  la  chapelle  quoique  spacieux,  ne  suffit  pas  à  con- 
tenir la  foule  empressée  et  la  messe  est  entendue  en  grande 
partie  sous  la  vaste  coupole  azurée.  Les  instruments  qui 
doivent  servir  aux  cérémonies  profanes  de  la  danse  et 
des  courses  font  entendre  leur  bruyant  coûoert:' c'est  le 
moment  de  l'élévation  et  d'un  mouvements  pootané,  tout  te 
monde  fléchit  le  genou  devant  le  rédempteur.  Cette  gé- 
nuflexion qu'accompagne  le  silence  de  la  foule  prosternée, 
vaut  h  elle  seule  une  fervente  prière. 

L'office  terminé  ,  chacun  reprend  sa  gaité  folâtre  ,  sa 
moQtureetsoD  équipage  pour  regagner  le  chemin  du  lo- 
gis. Heureuse  est  la  matinée,  lorsque  nul  conducteur  trop 
distrait  ne  laisse  verser  sa  voiture  chargée  de  jeunes  filles, 
lorsque  nul  cavalier  ne  laisse  emporter  sa  monture  pous- 
sée par  la  trop  grande  envie  d'arriver  à  l'étàble  et  lors- 
que le  langage  bruyant  et  répété  comme  un  écho  sans  fin 
destardigrades  aux  longues  oreilles  ne  les  fait  pas  livrer 


^  41  — 

à  des  ébats  dangereux  pour  les  cavaliers  et  pour  lea  ama- 
zones qui  trébuchent  parfois. 

Gomme  dans  toute  fête  villageoise,  lés  courses,  les  jeur 
gymnastiques,  les  danses  occupent  les  heures  de  la  jour« 
née  et  de  la  nuit ,  et  pendant  plusieurs  jours.  Après  les 
nouvelles  fatigues  puisées  dans  les  amusements  de  la  fête, 
on  reprend  les  faiigueshabituellesde la  culture  deschamps. 

La  disposiliou  du  territoire  ^  les  coteaux  et  la  proximité 
de  la  Durance  dont  les  bords  sont  boisés ,  rendent  le  pays 
assez  giboyeux.  L^e  chasseur  y  rencontre  des  lièvres  |  des 
lapins,  des  bécasses,  des  perdrix,  des  grives,  des  cailles  et 
surtout  des  aliouetles,  ainsi  que  du  menu  gibier  de  toute 
sorte.  Dans  certains  mois  de  l'année,  on  peut  y  trouver  le 
pluvier,  le  canard  sauvage  ,  les  colombes  et  les  tourte- 
relles, parfois  Poularde  et  certains  échassiers  qui  suivent 
le  courant  de  la  rivière,  tels  que  le  héron  Je  butor  et  la 
grue. 

Les  volatiles  carnassiers,  tels  que  Taigle,  le  corbeau  et 
la  corneille^  s'y  voient  quelquefois. 

Dans  la  plaine,  on  voit  fréquemment  la  pie,  la  pie^griè^ 
c^ie,  les  chardonnerets ,  et ,  dans  les  bois,  le  merle ,  le  pie- 
vert  et  le  rossignol  dont  la  voix  mélodieuse  enchante  les 
alentours;  les  mésanges^  le  rouge  gorge  et  le  roitelet  y  pa- 
raissent aussi  à  certaines  saisons. 

Parmi  les  r«eptiles,  les  plus  communs  sont  :  les  couleu- 
vres Jes  vipères,  les  lézards  verts  et  grÎ3,le  serpent  da 
verre  etc. 

Dans  un  grand  nombr'e  de  ruisseaux,  on  ren^arque  di- 
vers annélides  et  plusieurs  espèces  de  sangsues  parmi  les- 
quelles la  sangsue  officinale  n'est  cependant  pascommuney 
toutefois  la  nature  des  eaux  et  celle  du  terrain  paraissent 
lui  ê:re  propice  et  je  crois  qu'il  ne  s'agirait  que  d'yen  se- 
eonderla  réprodurlion. 


—  42  — 

Dans  certains  endroits  de  la  Durauce  et  de  certains  ca- 
naux dMrrîgation^  on  pêche  quelques  poissons:  la  truite  , 
la  carpe  ,  le  barbeau  ,  languille  et  force  grenouilles. 
•  Le  botaniste  trouve  dans  la  contrée  de  quoi  satisfaire 
les  goûts  d*berborisatîon  et,  sans  citer  le  nom  de  chacune 
des  espèces,  je  m'arrêterai  un  instant  sur  celles  qui  peu- 
vent entrer  dans  le  domaine  utile  de  l'herboriste  et  de 
la  matière  médicale.  Ainsi,  on  y  trouve  en  abondance  la 
mauve,  le  bouillon  blanc,  la  patience,  la  bardane,  la 
chicorée,  la  camomille,  la  centaurée,  le  tussilage,  la 
bourrache  ,  la  violette  ,  l'absynthe ,  le  symphiton  ,  la  sca- 
bieuse,  le  fumeterre  ,  le  cochléaria  ,  le  refort  sauvage 
raconit,Ia  digitale,  le  trétle  d'eau  ,  le  lierre  terrestre,  le 
plantain,  etc.,  etc. 

Le  chanvre  s'y  cultive  avec  assez  de  soin  et  les  gens 
de  cette  contrée  ne  connaissent  presque  pas  d'autre  toile 
que  celle  qu'ils  tirent  des  produits  de  leur  sol.  Depuis 
quelques  années  on  y  fait  aussi  des  semis  et  des  récoltes 
de  garance. 

Les'habilants  de  Peyrolles  sont  en  général  hospitaliers 
et  reçoivent  les  étrangers  avec  une  effusion  de  cœur  em^ 
preinte  de  générosité. 

Le  village  est  bâti  sur  un  rocher  peu  élevé  contre  lequel 
sont  venues  battre  à  de  rares  intervalles  les  eaux  de  la 
Durance  dans  les  cas  de  débordement  de  cette  rivière.  Les 
travaux  d'endiguemenl  dûs  à  la  famille  de  Boigelin  qui  y 
possédait  le  château  et  une  grande  partie  du  territoire,  ont 
rendu  moins  fréquents  ces  envahissements  des  eaux  tou* 
jours  funestes  au  pays.  Cependant  ce  fâcheux  évènemen 
s*est  reproduit  Tan  dernier  à  l'époque  de  la  crue  extraor- 
dinaire et  effrayante  qui  balaya  à  peu  près  tous  les  ponts 
en  fil  de  fer  construits  sur  le  cours  de  cette  rivière  torren- 
tielle. 

L'extérieur  du  village  offre  un  a?pect  agr<^able.  On  y 


—  43  — 

trouve  des  points  de  vue  qui  ne  seraient  pas  à  dédaigner 
par  les  paysagistes/  au  Sud  et  sur  un  roc  assez  élevé  se 
fait  apercevoir  une  chapelle  d^une  construction  assez  ori- 
ginale qui  n'est  pas  la  partie  la  moins  pittoresque  de  la 
contrée. 

L'entrée  du  pays  se  fait  remarquer  par  une  porte  élevée, 
surmontée  d'un  donjon  couronné  d'une  horloge  à  cage  de 
fer.  Sur  les  deux  côtés  de  cette  porte  sont  deux  grandes 
fontaines  dont  les  eaux  abondantes  suffiraient  aux  usages 
des  habitants.  Mais  dans  le  centre  du  pays  est  une  autre 
source  qui  alimente  les  besoins  de  Tintérieur. 

Tout  jusques  là  semble  donner  de  cette  contrée  une 
idée  avantageuse.  Mais  jetons  un  coup  d'œil  rapide  sur 
le  revers  de  la  médaille  et  avouons  que  ce  côté  est  loin  de 
répondre  k  tout  le  resle. 

Quand  de  ces  jolies  promenades  qui  entourent  le  miassif 
des  maisons  et  où  Ton  trouve  :  la  fraîcheur  ,  l'ombrage 
et  le  pittoresque;  on  pénètre  dans  l'intérieur,  on  est  pres- 
que frappé  de  désenchantement.  Les  rues  sont  étroites  et 
tortueuses,  mal  pavées ,  quoiqu'on  ne  puisse  guères  en 
juger  ,  car  Thabltude  de  Tagronomie  à  laquelle  tout  est 
sacrifié,  y  a  fait  introduire  et  perpétuer  le  sale  usage  de 
faire  du  fumier  sur  le  pavé  et  les  passants  ne  peuvent  y 
marcher  qu*en  relevant  beaucoup  les  pieds  pour  se  désem- 
bourber  de  ces  couches  épaisses  de  végétaux  en  putréfac- 
tion qui  jonchent  le  so!.  Cette  coutume  infâme  occasionne 
plus  d'une  maladie  ,  car  les  miasmes  qui  8*exhalent  de 
cette  fermentation,  finissent  par  devenir  fatigants  et  nui- 
sibles pour  la  respiration.  Bien  des  épidémies  de  fièvre  in- 
termittente, ne  doivent  leur  ténacité  qu'aux  émanations 
de  ces  cloaques  permanents  et  infects. 

Les  maisons  sont  toutes  grossièrement  construites  à 
Texception  de  ce  qu'on  appelle  le  château  situé  fiu  Nord.de 
l'endroit. 

Cet  édifice  consiste  en  une  vaste  cour  ayant.  Ii^  fpiffpft 


-.  44  — 

d'ao^  parallélogramme  rectaDglo  à  gra-nde  porte  d'ctiirëe. 
Celte  cour  est  entourée  de  bâtisses  agréables  et  régulières 
ou  se  trouvait  loul  le  coofort  d^une  habitation  seigneu- 
riale :  remises  ,  écuries ,  greniers  ,  beaux  apparlemenls  , 
terrasses  avec  des  eaux,  des  statues,  des  jardins,  beau 
point  de  vue  ;  en  un  mot  tout  ce  qui  pouvait  faire  de  ce 
palais  une  habitation  délicieuse. 

Les  chosesen  étaient  encore  dans  cet  état  au  commence^ 
ment  de  ce  t^iècle;  mais  depuis  ce  temps  ,  les  babiiations 
ont  été  divisées  et  sont  devenues  le  partage  de  plusieurs 
particuliers  qui  sont  loin^d'apporter  tout  le  soin  conve- 
nable à  l'entretien  et  k  la  propreté  de  ce  domaine. 

Le  pays  n'offre  que  fort  peu  de  vestiges  d'antiquité  ;  ce- 
pendant on  ne  peut  garder  le  silence  sur  le  grand  aqué- 
*ducqui,  par  les  soins  do  M  a  mus  ,  conduisait  les  eaux  de 
Jouques  \i  la  ville  d'Aix  et  qui  pasc^ail  h  travers  les  collines 
de  Peyrolîes,  au  quartier  dit  de  FAniron,  se  rendant  en  sou- 
terrain derrière  le  château  de  Meyrargues  où  sont  encore, 
des  tronçons  d*arcade  de  vraie  bâtisse  romaine  ;  de  là  se 
dirigeant  à  l'Ouest  de  ce  dernier  village  où  se  trouvent 
aussi  quelques  massifs  de  bâtisse  à  mêmes  caractères 
pour  parcourir  sous,  terre  presque  tout  Tespace  qui 
conduit  de  cet  endroit  à  la  ville  de  Sextius,  espace 
dans  lequel  SH  rencontrent  également  des  soupiraux  con- 
nus dans  le  pays  sous  le  nom  de  puits  romains. 

J'ai  encore  rencontré  dans  P'une  des  habitations  du 
viMage  de  Peyrolîes  un  fragment  de  mosaïque  qui  a  du  ap- 
partenir à  quelque  grand  morceau  d'art;  mais  ce  fragment 
%iait  réduit  à  des  dimensions  trop  exiguës  pour  avoir  pu 
^«découvrir  quelque  chose  qui  me  mit  sur  la-  voie  d'une 
découverte  importante. Toutefois,  le  soin  avec  lequel  sont 
harmonisées  les  petites*  pièces  qui  le  composent  et  le  choix 
qui  y  avait  présidé  me  parurent  de  si  bon  goût  que  je  croi$ 
C'tre  fondé  à  dire  que  le.^  mains  qui  les  assembléren!  du- 
rent élre  celles  d'un  habile  artiste. 


—  45  —  . 

Colonne  érigée  à  Marseille^  en  V honneur  de  Bonaparte , 
premier  Consul.  -—  Exlrait  de  la  délibération  prise  par 
le  Conseil  municipal  de  Marseille  ,  dans  la  séance  du 
29  pluviôse,  an  9  (18  février  1804). 


Le  Secrétaire  donne  ensuite  lecture  de  la  lettre  du  Pré- 
fet en  date  du  SB  pluviôse  dont  suit  la  teneur  : 

Le  Préfet  du  département  des  Bouches-du-Rhône  au 
citoyen  Président  du  Conseil  municipal  de  Marseille. 

Le  Conseil  municipal ,  citoyen  Président ,  ayant  délibé- 
ré de  donner  le  nom  de  Bonaparte  au  cours  qui  vient 
d'être  planté  d'arbres  depuis  la  porte  de  Notre-Dame  de 
la  Garde  jusqu*à  celle  de  Rome,  j*ai  pensé  qu'il  conve*. 
nait  d'ériger  à  Texirémité  de  ce  cours  un  monument  des 
sentiments  que  le  Conseil  a  exprimés  dans  son  adresse  au 
premier  Consul.  Ce  monument  sera  une  colonne  de  gra- 
nit ayant  avec  son  piédestal  environ  trente  pieds  de  hau- 
teur ,  sur  laquelle  sera  placé  le  buste  de  Bonaparte  d'une 
proportion  semi-colossale.  La  ville  d'Âix  consent  ë  céder 
la  colonne  de  granit ,  et  demande  seulement  qu'il  soit  fait 
mention  dans  l'inscription  du  sacrifice  qu'elle  fait  pour 
contribuer  à  l'érection  du  monument.  Le  buste  sera  exécu- 
té par  le  citoyen  Chardini  ,  dont  vous  connaissez  les  ta* 
lents.Je  joins  ici  une  copie  de  sa  soumission.  Le  prix  •# 
fournissant  le  marbre  est  de  deux  mille  six  cents  francs. 
Je  pense  que  le  transport  de  la  colonne  ^  les  ouvrages  de 
fnaçonnerie  ,  elc.^  s'élèveront  au  plus  à  deux  mille  quatre 


—  46  — 

cents  francs.  Total  cinq  mille  francs.  J'invite  le  Conseil 
municipal  à  approuver  cette  dépense  ,  et  à  l'assigner  sur 
les  dépenses  imprévues. 

Signé  :Cu.  de  LAcaoïx. 

Le  Conseil,  après  une  mûre  discussion,  délibère  ,  con- 
formément au  vœu  du  Préfet  : 

10  Qu'il  sera  élevé  sur  la  promenade  portant  le  nom  de 
Court  Bonapariey  et  aux  frais  de  la  commune  ^  une  co- 
lonne de  granit,  dont  la  ville  d'Aix  fait  hommage  à  celle 
de  Marseille ,  sur  laquelle  sera  placé  le  buste  du  premier 
Consul. 

S*  Que  le  citoyen  Chahdini  sera  chargé  de  Téxécution  de 
ce  monument  ;  et  qu'il  lui  sera  alloué  pour  cet  objet  ,  d'a- 
près les  bases  de  sa  soumission  déposée  au  Secrétariat  de 
la  Préfecture,  une  somme  do  deux  mille  six  cents  francs, 
à  prendre  sur  les  fonds  affectés  aux  dépenses  imprévues. 

3°  Qu^il  sera  également  fourni  sur  les  mêmes  fonds  une 
somme  de  deux  mille  quatre  cents  francs  pour  le  transport 
de  la  colonne  d*Âix  à  Marseille,  ouvrages  de  maçonnerie 
e^  autres  accessoires. 

k""  Qu'il  sera  fait  mention  honorable  du  don  de  la  com- 
mune d'Âix  à  celle  de  Marseille. 

5*  Le  Conseil  invite  ehGn  le  Préfet  à  prendre  toutes  les 
mesures  dictées  par  l'amour  et  la  reconnaissance ,  pour 
que  ce  monument  soit  digne  de  la  commune  et  du  héros 
donc  elle  doit  éterniser  la  mémoire. 


«aDO^v 


—  47  — 


EVAT  eiviii. 


Cûmpte-rendu  (-1)  de  la  Société  de  Saint^François-Rêgh 
de  Marseille  ,  pour  le  mariage  civil  ei  religieux  de* 
pauvre*  ,  arrêté  au  31  mai  1845. 


La  Société  de  Saikt-Jean-Fbâiïçois-Begis  accomplit  le 
devoir  qu'elle  a  contracté,  dMnformer,  chaque  anoée,  tous 
ceux  qui  lui  ont  prêté  leur  aide  6t  leur  appui ,  du  résultat 
de  leurs  communs  efforts. 

Son  compte-rendu ,  au  31  mai  1844 ,  n'ayant  pas  été  pu- 
blié ,  à  cause  de  la  suppression  de  sa  fête  palronale  ,  que 
primait  la  solennité  de  Toctave  du  Sacré-Cœur ,  si  pré- 
cieuse au  soureûir  et  à  la  reconnaissance  des  Marseillais, 
elle  a  ,  cette  fois ,  à  faire  connaître  le  résultat  des  tra- 
vaux de  deirx  années. 

Sa  première  pensée  s'élève  vers  la  divine  Provid)6nce  , 
qui  la  comble  de  bénédictions  toujours  plus  abondantes. 
Elle  voit  avec  consolation  qUe  les  plaies  auxquelles  elle 
doit  porter  remède  commencent  à  devenir  moins  hi- 
deuses. 

Le  résumé  suivant  est  le  fruit  de  sept  années  d'exis- 
tence. 

(t)  Communiqué  par  rAdministration  de  TŒuvre  de  Saint- 
François  Régis,  â  U  Société  de  Statistique  de  Marseille. 


~  48  — 

Etat  géne'ral  depuis  la  fondation  à  ManeilU  , 

en  avril \%16. 

Nombre  de  Dossiers  ouverts... i59/i 

Mariages  terminés  au  31  mai  1845. .. .  1233^ 
—  à  l'état    civi    seu-         ï 

lement 24f 

Dossiers  complets    eu    majeure  partie        (1383 

publiés 6o\ 

—      en  cours  d'exécution 71  ) 

Mariages  impossibles  par  le  désistement  des 

parties .148f 

—  par  décès  pendant  les  di- 
'îgences 24l    .^^. 

—  par  défaut  de  preuves  de       ?  ^^^^ 
veuvage \h[ 

•^  par  refus  de  consente- 

menis  de  supérieurs. .  .   29| 

—  par  changement  de  ré- 
sidence des  couples  .. .     3^ 

—  Par  défaut  d'actes  indis- 
pensables et  introuva- 
bles    iO 

Dossiers  nuls  par  double  emploi ,  simple  ébau- 
che ,  ou  rejets 8/ 

Etat  particulier  des  deux  années  écoulées. 

An  31  mai  18^3  étaient  term..   720  mari,  sur  934  dem. 
Da4*'juinl8/i3au  31  mail8ii/i..277      —  359    — 

Dai*'juin484aau31  mai  1845..  236      —  301    — 

TOTAUX 1233  1594 

Par  suite  des  mariages  ci-dessus,  il  a  été  légitimé  : 

De  1838  au  31  mai  1843 A23  enf.   sur  720  mariagei 

Du1*'juint843au31  mai  Î8î/i.ll6    ^277        — 
Dul«'juin18i3au31  maî<8Zi5.  74     —  236  act.civ. 

TOTAL  DES  LEGITIMATIONS. .    .613         sur        12.33  unlons. 


—  49 


VATieiVAIiIVé* 


Sous  le  rapport  des  nationalités,  les  1,233  mariages  ter-- 
minés  présentent  les  nombres  suivants  : 


MARIAGES  ENTRE  : 

MARSEILLAIS 

MARSEILLAISES 

FrflBcaifl  pI  Françaises 785 

324 
23 

280 
15 

5 

Français  ft  Sardes 62) 

Sardes  et  Françaises 4s9l     «..^ 

Sardes  et  Sardes 130/    ^^ 

Diverses  uatioos  et  Sardes    i  s) 

Nations  diverses. ^ 

4S33 

1              352  , 

320 

Les  407  mariages  de  nations  diverses  se  composent 
d'Autrichiens,  Lombards,.  Bavarois,  Wuriembergeois / 
Prussiens  ,  Belges,  Suisses,  Toscans  ,  Lucquois,  Modénois, 
sujets  de  Monaco,  Espagnols,  Grecs,  Turcs,  Haïtiens,  etc. 

C'est  après  un  pareil  exposé^  que ,  chaque  année,  la  So« 
ciété  de  Marseille  est  heureuse  de  payer  publiquement  le 
tribut  de  sa  reconnaissance  envers  ceux  sans  raide^dea** 
quels  ses  propres  travaux  n'auraient  pu  être  qu'im- 
puissants. 

Monseigneur  TEveque  de  ce  diocèse,  fondateur  d« 
cette  Société,  qui  le  vénère  comme  son  digne  chef  ,  loi 
accorde  une  protection  spéciale.Indépendamment des  per« 
missions  ordinaires,  il  lui  a  accordé,  ou  fait  obtenir  du 

7 


—  50  — 

Saint-Siège ,  dans  le  conrs  dos  deux  années ,  quinze  dis- 
penses d'empêchements  canoniques. 

Le  Clergé  de  Marseille ,  celui  de  la  France  entière  et 
des  états  catholiques  emploient  sans  cesse  les  efforts  de 
leur  charité  en  faveur  de  celte  Œuvre. 

La  Société  a  obtenu ,  des  bontés  du  Roi ,  des  lettres 
patentes  au  nombre  de  quatre  pendant  Tannée  précédente 
et  de  deux  pour  cette  dernière  année,  portant  levée  d'em- 
pêchement entre  beau-frère  et  belle-sœur. 

Le  nombre  des  levées  d'empêchements  di  irers  s'élève  en 
totalité  à  vingt  et  un;  et  nou»devons,  à  ce  sujet, des  actions 
de  grâces  pour  le  zèle  et  le  désintéressement  de  MM*  les 
référendaires  au  sceau  de  France. 

Le  Conseil  général  du  département  des  Bouches-du-Bhô- 
ne,  et  à  sa  tête  M.  le  Préfet  4  ont  donné  à  notre  Société 
de  Saint-Jean-François-Regis  des  témoignages  de  haute 
protection.  Ils  l'ont  honorée  d'un  vote  de  faveur  et  lui  ont 
accordé  un  généreux  subside. 

La  magistrature  française  la  soutient  constamment  avec 
lin  zèle  qui  ne  se  dément  jamais.  MM.  les  procureurs  du 
Roi  la  secondent  dans  toutes  les  parties  de  leur  administra- 
tion et  se  mentrent  ses  protecteurs  essentiels.  Mais  elle 
doit  un  hommage  particulier  de  gratitude  à  M.  le  procu- 
reur du  Roi  de  Marseille  et  à  ses  honorables  substituts  :  à 
leur  requête  d'office,  le  Tribunal  de  première  instance  de 
cette  ville  a  rendu ,  dans  ces  dernières  années  ,  en  faveur 
des  indigents  recommandés  par  l'Œuvre^  soixante-deux 
jugements  (applicables  aux  seules  aff^aires  terminées,  sauf 
celles  qui  concernent  les  mariages  en  suspens)  dont  deux 
ordonnent  des  inscriptions  d'actes  ,  quarante  des  rectifi- 
cations, dix-neuf  des  homologations  et  un  pour  autorisa- 
tion à  l'égard  d'un  étranger  mineur. 

Deux  jugements  ont  été  aussi  rendus  par  les  Tribunaux 
d'Ajaccio  et  d'Alais. 


—  51  — 

Six  autresjugemeuts  ont  âécessité  leminislère  d'aYouéi 
qui  TodI  prêté  gratuitement. 

M.  le  Maire  et  le  Conseil  municipal  de  Marseille  ont 
continuée  doter  VŒuvre  d'une  subvention  qui  aét&ang- 
mentée  pour  i&l5,  et  qui  forme  l'une  de  ses  principales 
ressources. 

C'est  toujours  le  même  accueil  et  le  même  dévouemeot 
que  les  membres  de  la  Société  sont  assurés  de  rencon- 
trer, auprès  de  MM.  les  adjoints  délégués  à  l'état  civil. 
Ces  honorables  magistrats  ont  été  souvent  appelés  k  venir 
prononcer  le  mariage  de  malades  en  danger  :  ni  les  dis- 
tances y  ni  la  rigueur  des  saisons ,  ni  l'aspect  affligeant  de 
la  maladie  et  de  la  misère  n'ont  pu  ralentir  leur  charitable 
empressement. 

Par  le  bienveillant  accueil  de  M.  l'Agent  du  ministère 
des  affaires  étrangères  à  Marseille^  TOËuvre  doit  à  labonté 
des  diverses  légations  à  l'étranger,  tous  les  actes  dont  elle 
a  fait  la  demande  en  Espagne ,  en  Suisse,  en  Toscane ,  en 
Prusse  et  dans  les  états  sardes  et  pontificaux. 

Nous  devons  une  reconnaissance  particulière  à  M.  ie 
Consul  général  de  S.  M.  sarde  \  Marseille,  pour  son  cons*- 
tant  et  généreux  concours;  à  M.  le  Consul  général  de  Fran- 
ce àGénes;  à  M.  leConsuI  à  Port-Maurice,  et  ii  M.  le  Vice- 
Consul  à  San-Remo ,  pour  leur  utile  et  active  correspon- 
dance touchant  lés  sujets  sardes ,  pour  qui  nos  démarches 
sont  si  fréquentes. 

MM.  les  chefs  et  employés  des  divers  bureaux  de  la 
préfecture  et  de  la  mairie ,  surtout  ceux  du  bureau  de  l'é- 
tat-civil, avec  lesquels  nos  rapports  sont  journaliers,  cor- 
respondent avec  le  zèle  le  plus  louable  aux  intentions  si 
favorables  de  l'autorité. 

L'Œuvre  est  redevable  au  désintéressement  de'MM.Its 
interprêtes  jurés  pour  les  traductions  des  actes  allemands; 


—  52  — 

•spagDOh  ot  Eortoot  en  langues  latine  et  italienne^  qui  af- 
fluent en  grande  quantité. 

Elle  doit  enfin  offrir  collectivement  l'expression  de  sa 
reconnaissance  à  M\l.  les  juges-de-paix,  chefs  de  diver- 
ses administrations,  notaires  et  officiers  ministériels  ,  qui 
la  secondent  avec  tant  d'activité  et  soutent  avec  tant  de 
g(^nérosïté. 

Il  devient  peut-être  nécessaire  de  rassurer  ici  les  per- 
sonnes qui  pourraient  craindre  que  la  Société  ne  soit 
quelquefois  dupe  dans  ses  dons  :  soit  par  sa  propre  sur- 
veillance, soit  parles  garanties  qu'elle  exige,  elle  s'assure 
autant  que  possible  que  sa  charité  ne  s'exerce  qu'envers 
les  seuls  indigents.  Si  elle  consent ,  très  rarement  en  fait, 
h  prêter  le  concours  de  son  expérience  à  des  personnes 
<iont  la  pauvreté  n'est  pas  complète,  mais  que  de  graves 
difficultés  pourraient  arrêter ,  ces  personnes  ne  lui  sont 
pas  pécuniairement  à  charge.  Toutefois',  nous  devons 
avouer  que  nous  sommes  quelquefois  obligés  de  compo- 
ser avec  des  malheureux  dont  les  ressources  bornées  ne 
leur  permeltent  pas  de  faire  toute  la  dépense. 

Dans  ces  cas ,  comme  dans  tous  les  autres,  l'intérêt  des 
mœurs  est  notre  unique  point  de  mire. A  l'exemple  de  ses 
foiHlftteurs  de  Paris ,  la  Société  de  Marseille  proclame  ici 
•es  sentiments  :  jamais  elle  n'a  refusé  de  venir  en  aide  ^  - 
le  vertu  encore  debout  mais  exposée  à  chanceler.  Puis- 
sent-ils devenir  plus  abondants  dans  ses  archives  ,  ces 
nariages  qui  brillent  entre  tous  les  autres  par  leur  pureté 
et  dont  le  nombre,  il  faut  tristement  le  reconnaître,  est 
presque  imperceptible  sur  ses  registres  !  La  Société  de 
Saimt-Béuis  et  ses  protecteurs ,  dans  le  but  de  voir  dé- 
croître, sinon  d'épuiser,  les  ravages  du  vice^  ne  regret- 
teront Jamais  d'avoir  prévenu  le  mal  plutôt  que  de  ira- 
tailler  ensuite  è  le  guérir. 


—  53  — 

D'ailleurs,  dous  avons  fait  remarquer  dans  ce  compte - 
rendu  que  les  demandes  qui  étaient,  en  1843-1844  ,  au 
nombre  de  trois  cent  cinquante-neuf,  n'ont  plus  été  que 
de  tçois  cent  un  en  18Zi4-48^5,  et  il  est  h  noter  ,  que  dans 
cette  dernière  période,  la  moyenne  des  enfants  légitimés  a 
singulièrement  descendu.  Que  Ton  veuille  bien  obseiver 

maintenant  que  si,  à  mesure  que  TOËuvre  étant  plus 
connue  et  son  concours  plus  recherché ,  \\e  nombre  des 

demandes  ,  au  lieu  d'augmenter ,  diminue ,  et  encore 
plus  la  proportion  des  enfants  illégitimes ,  nous  som- 
mes tous  en  droit  de  nous  féliciter  d'avoir  obtenu  la  plus 

douce  récompense  de  nos  travaux  et  de  nos  sacrifices. 


—  54  — 


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—  56  — 

Rapport  sur  la  consommation  présumée  du  sel  danê  U 

déparlemeni   des    Bouche^-du'Rhôhe ,  fait  par.  ilf. 

Saint-Férbéol,  au  nom  d'une  commission   spe'ciale^ 

pour  répondre  à  des  questions  posées  par  Cautoriie' ,  . 

d'après  le  projet  deréduire  de  ZO  à  10  cent,  par  ki* 

logramme  V impôt  sur  le  sel, 
Mkssieurs, 

M.  le  Maire  de  Marseille  a  demaodé  à  la  Société  de  sta- 
tistique des  renseignements  sur  la  consommation  présu- 
mée du  sel  dans  le  département  des  Bouches-du-Rhône  , 
et  cela,  d'après  une  demande  de  M.  le  Préfet  de  ce  dépar- 
tement, au  nom  de  M.  le  Conseiller  d'état,  Directeur  géné- 
ral de  Tadmioistration  des  contributions  indirectes. 

Une  commission  composée  de  MM.  Saint-Ferreol,  Vi- 
GOiER,  BœuF,  Marquis  et  Barthélémy,  a  été  chargée  de  vous 
présenter  un  rapport  sur  ce  sujet.  Je  viens,  comme  son  or- 
(^ane,vo'JS  soumettre  les  réponses  qu'elle  a  faites  aux  ques- 
tions proposées. 

4"*  Si  dans  le  département  des  Boucbes*du-Rbdne  »  le 
sel  est  employé  pour  la  nourriture  du  bétail,  ou  d'autres 
animaux,  c'est  en  si  petite  quantité  qu'on  peut  en  regarder 
la  consommation  comme  à  peu  près  nulle. 

La  race  bovine  n'y  présente  quelque  importance  qu'à 
Marseille  et  que  dans  l'arrondissement  d'Arles. 

A  Marseille,  elle  ne  consiste  qu'en  vaches  laitières,  tirées 
en  grande  partie  de  la  Suisse;  elles  sont  nourries  principa- 
lement de  foin  et  de  son,  et  ne  consomment  jamais  de 
sel. 

Ces  vaches  y  ont  remplacé  les  chèvres  dont  le  nom- 
bre s'est  considérablement  réduit.  La  difficulté  de  nourrir 
celles-ci  à  cause  des  pâturages  qui  deviennent  constam- 
ment plus  rares  et  plus  éloignés,  par  suite  de  l'agrandis- 
sement de  la  ville,  du  déboisement  des  montagnes  voisi- 
nes qu'occasionne  le  chauffage  des  fours  à  cbaux^  et  plus 


—  57  — 

que  tout  cela,  la  qualité  du  lait  que  fournit  la  vache,  biea 
supérieur  h  celui  que  donne  la  chèvre,  sont  les  causes 
qiii  ont  fait  préférer  Tespàce  bovine.  .  La  chèvre  con- 
somme un  peu  de  sel,  àTépoque  où  on  lui  fait  manger 
des  feuilles  d'olivier^  provenant  de  Fémondage  des  ar- 
bres.Ii lui  est  donné  mélangé  avec  du  son,  quelquefois 
pur.  On  ne  peut  en  préciser  la  quanlitéi  laquelle,  au 
surplus,  est  fort  peu  de  chose ,  parceque  les  chevriers 
a'ont  à  cet  égard  aucune  règle  uniforme. 

Dans  Tarrondissement  d'Arles,  la  race  bovine  présente 
plus  d'importance.  Répartie  dans  Ffle  de  la  Camargue  et 
dans  la  parlie  de  la  Grau^  qui  avoisine  le  village  de  Foz  , 
la  partie  élevée  dans  la  Camargue  s'y  nourrit  toute  Tannée 
en  plaine  campagne,  d'herbes  qui  croissent  sur  un  terrain 
fortement  imprégné  de  sel ,  par  suite  des  débordements 
des  étangs  et  des  marais  salans.  L'addition  du  sel  à  leurs 
nourritures  seraitsurabondante,  d'ailleurs  elle  ne  pourrait 
avoir  lieu  puisque  les  bœufs  paissent.  —  La  partie  élevée 
dans  la  Crau  pait  également  en  plein  champ,  et  ne  con- 
somme point  de  sel. 

L'espèce  chevaline  est  élevée  en  Camargue  comme  les 
bœufs ,  en  plein  air.  Elle  se  nourrit  de  joncs  et  de  roseaux 
qui  croissent  dans  Teau  et  au  bord  de  Feau.  Elle  ne  con- 
somme pas  de  sel  Très  multipliée  à  Marseille  même,  de- 
puis une.  vingtaine  d'années,  à  cause  du  charroi  des  mar- 
chandises qui  encombrent  les  quais  et  les  magasins  do 
cette  cité  si  commerçante ,  et  pour  s'jbvenir  d'ailleurs  aux 
besoins  de  diverses  industries  très  importantes  qui  se  sont 
créées  sur, son  territoire,  elle  n'y  consomme  pas  non  plus 
de  sel.  Si  parfois  le  cheval ,  échauffé  par  un  travail  forcé, 
ou  par  des  courses  trop  longues  ,  a  besoin  de  rafraichis- 
sants ,  une  poignée  de  nitre  (nitrate  de  potasse)  mêlée 
avec  du  son  paîtri  dans  de  l'eau,  ou  mélangée  avec  de  la 
farine  d'orge,  est  le  diurétique  qui  remédie  au  mal  ;  mais 
iamais  de  sel.  8 


—  58  •- 

La  race  o vine  est  élevée,  parlie  dan»  la  Camargue^  partia 
dans  la  Crau.  Elle  est  expatriée  depuis  le  mois  de  mai 
jusqu^à  celui  de  septembre  ,  pour  aller  se  nourrir  sur  les 
montagnes  des  Hautes  et  Basses-Alpes.  La  partie  élevée  s 
dans  la  Camargue  ne  consomme  point  de  sel  par  les  mo- 
tifs expliqués  plus  haut  au  sujet  de  Tespèce  bovine ,  et  la 
partie  élevée  dans  la  Grau  n^en  consomme  point  non  plus. 
Celle-ci  s^y  nourrit  d'une  herbe  très  fine  et  très  tendre 
que.  le  mouton  trouve  sous  les  galets  qu'il  déplace  avec 
son  museau. 

2*  L'abaissement  de  l'impôt  ne  peut  qu'annoncer  un 
accroissement  de  consommation  chez  Fagriculleur  habi- 
tué à  se  servir  du  sel  pour  fertiliser  ses  terres  ;.  mais  il 
n'êsl  pas  certain  que  cette  réduction  détermine  l'emploi  du 
sel  chez  celui  qui  n'est  pas  dans  l'habitude  de  s'en  servir. 
C'est  qu'en  général  le  cultivateur  est  un  homme  à  routines 
et  à  préjugés.  Mais  lescomices  agricoles  ont  déjà  rendu  de 
grands  services  dans  certaines  localités  en  éclairant  l'une  . 
des  classes  les  moins  instruites  de  la  société ,  et  il  faut 
espérer  tjue  de  bonnes  théories  influeront  sur  le  choix  des 
engrais,  sur  l'amendement  des  terres  et  sur  l'augmenta- 
tioa  des  récoltes. 

Une  observation  ne  doit  paséchapper:  c'est  que  le  dé- 
partement des  Bouches-du-Hhône,  placé  sur  le  littoral  de 
la  Méditerranée,  ne  fera  jamais  qu'un  très  minime  em- 
ploi de  sel  ,  tant  pour  la  fertilisation  des  terres  que  pour 
l'éducation  du  bétail. 

3o  II  convient  mieux  à  l'agriculture  ,  soit  pour  la  nour- 
riture du  bétail ,  soit  pour  l'amendement  des  terres ,  de 
recevoir  en  franchise  le  sel ,  sous  la  condition  d'un  mé- 
lange immédiat;  que  de  Tobtenir  moyennant  le  droit  de 
consommation  avec  Tentière  liberté  d'en  disposer. 

Dans  la  première  hypothèse,  celle  du  mélange  immédiat, 
lespertts  résultant  du    transport,   dii  transvidage  des 


—   59  — 

récipients  et  d'autres  causes  de  dégât,  ne  portent  que  sur 
le  prix  du  sel ,  tandis  que  dans  l'autre  hypothèse ,  lei 
pertes  reposeraient  sur  le  prix  du  sel  augmenté  de  Fini- 
pôt  qu^il  aura  acquitté  ;  ce  qui  triplerait  ou  quadruplerait 
â  peu  près  les  pertes  de  ragrlcullure. 

Salaisons.  —  Quelle  que  soit  la  quotité  d'un  impôt ,  la 
première  étude  que  fait  Thomme  en  général  est  celle  de 
réluder.  Les  salaisons ,  comme  remploi  dans  certaines 
industries ,  et  comme  la  consommation  de  la  cuisine,  lui 
fournissent  Toccasion  de  s*alléger  en  partie  de  cet  impôt. 

Les  salaisons  ont  lieu  en  mer  ou  à  terre.  Celles  faites  en 
mer  ne  s'appliquent  qu'au  poisson.  L'emploi  du  sel  déli- 
vré pour  cette  sorte  de  salaison  est  facile  à  surveiller. 
Pris  sur  les  marais  salans  ou  dans  les  entrepôts  >  ce  qui 
n'a  pu  être  employé  à  la  pêche  est  réintégré  en  entrepôt , 
ou  soumis  au  droit  de  consommation ,  ou  submergé  s'il 
est  devenu  immonde.  Il  y  a  donc  peu  d'inconvénients  en 
continuant^  à  délivrer  ce  sel  en  franchise. 

Les  salaisons  faites  à  terre  s'appliquent  ou  au  poisson,  « 
ou  à  la  viande ,  ou  au  beurre ,  enfin  à  quelques  fruits. 

Dans  rétat  actuel  de  la  législation  qui  régit  Timpôt  sur 
le  sel ,  ce  produit  destiné  à  la  salaison  du  poisson  à  terre 
est  remis  en  franchise  avec  des  conditions  que  détermi- 
nent des  règlements. 

Celui  destiné  à  la  préparation  des  viandes  ,  beurres  et 
autres  objets,  est  soumis  à  l'impôt.  Mais  les  viandes  et 
beurres  salés  reçoivent  à  leur  exportation  pour  l'étranger 
le  remboursement  de  l'impôt  sur  le  sel  qui  a  servi  à  leur, 
préparation  ,  selon  des  proportions  déterminées  par  des 
règlements  administratifs. 

De  la  distinction  établie  dans  la  délivrance  du  sel  des- 
tiné aux  salaisons ,  il  résulte  que  le  consommateur  fran- 
çais acquitte  Timpôt  sur  le  sel  employé  à  toutes  sortes  de 
"salaisons  autres  que  celle  du  poisson. 


■    Sftiiiii'hâr   \ 


—  co  — 

L'impôt ,  s'il  est  réduit  au  taux  de  10  fr.  par  100  kilog. 
ne  pourrait^ilpas  être  acquitté  sur  toutes  les  salaisons  fai- 
tes à  terre,  sauf  à  le  rembourser  sur  les  Seules  quantités 
exportées  à  l'étranger?  De  cette  manière  il  y  auj^it  ac-> 
croissement  de  perception  sur  tout  le  sel  employé  à  la 
préparation  du  poisson. 

Consommation  humaine.  —  L'impôt  réduit  à  40  centi- 
mes par  kilog.  contribueràt-il  à  augmenter  la  consomma- 
tion du  sel  y  et  dans  quelle  proportion  cet  accroissement 
pourra-t-îl  avoir  lieu  ? 

La  réduction  de  Timpôt  ponrira  accroître  dans  certaines 
localités  voisines  de  la  mer  et  des  étangs  l'emploi  da  sel 
destiné  à  saler  le  poisson ,  lorsque  la  pèche  sera  abon- 
dante ;  elle  aura  Tavantage  de  procurer  de  Féconomie 
dans  certains  approvisionnements  de  ménage .  Mais  ,  là 
s^arrètera  l'accroissement  de  consommation,  car  il  n'en  est 
pas  du  sel  comme  des  matières  alimentaires  dont  la  con- 
sommation s'accroit  en  raison  inverse  du  bas  prix.  On 
comprend,  en  effet,  que  l'abaissement  de  l'impôt  ne  déter- 
minera pas  à  saler  les  aliments  hors  de  proportion. 

La  consommation  alimenlaire  du  sel  à  Marseille  est  an- 
nuellement d'environ  1,155  mille  kilog.  On  ne  peut  assi- 
gner, même  approximativement,  qu'elle  influence  exercera 
la  réduction  projetée  de  l'impôt. 


r-«  — 


Mp»WfVfffW^ 


Mappori  iur  leêSemaillet  <P Automne  en  A6i4 1  fiaii ,  le 
9  janvier  \8US  j  au  nom  de  la  Commiaion  JPAgri-' 
culture,  gar  M.  Barthbleiit. 


lf^3sieurs. 

Depuis  jipn^ues  apnées  .  les  agricu^eurs  n'avaient  été 
contrariés  pour  les  labours  et  les  semailles  d'automne 
comme  en  iSih. 

A  partir  de  la  mi  ociQ))re  ,  (|es  pluyes  abondantes  et 
soutenues  n'ont  cessé  d'inonder  les  campagnes.  Les  tra- 
Y^ui:  agricoles  de  la  saison^  forçéifiefi^  interrompus,  p'ont 
pu  être  repris  que  de  loin  en  loin,  et  plus  d'une  fois,  oi^  a 
désespéré  de  les  parachever  et  de  pouvoir  confier  les 
semences  à  la  terre.  ^ 

C'est  surtout  dans  les  parties  en  plaines  du  territoire  da 
Marseille,  que  ce  contre-temps  a  été  plus  fâcheux.  Les  lo- 
calités élevées  ,  en  permç(t9ot  {'écoul^npient  plti^  prompt 
des  eaux,  ont  été  le^s  premiôi:^  4ébarcas$éeg. 

Enfin,  de^  séries  de  jours  ser.eiqs  et  «ourqué^  par  une 
chaleur  Qssezforle,  oQt  ranimé  le  courage  des  laboureurs 
qç^i  se  §o^t  hâtés  d'achever  leurs  travaux. 

liçs  semailles  étaient  à  peine  terminées  que  de  fortes 
gelées  blanches  ont  eu  lieu  ;  puis  est  venue  une  nei- 
ge ahoudaute  dont  on  ne  trouva  d'exemple ,  dans  nos 
contrées,  qu'en  remontant  aux  années  marquées  par  des 
froids  excessifs. 

A  ces  frimats  inaçcd^tumés  succM?  depuis  plus  de  quin- 
ze  jours^  une  tempécaliice  homida  et  diçiio* ,  qui  n'est  pas 


—  «2  — 

moins  phëDoménale  qao  les  phenomèDesci-dessiis  signales 
etdont  rioflaence  est  déjà  trop  marquée  sur  la  yégétation 
arborescente,  si  Pon  considère  surtout  Tépoque  &  laquelle 
nous  nous  trouvons.  -  , 

Enrélat,  les  semailles  d'automne  n'ont  pas  souffert  ; 
elles  ne  souffrent  point  encore/  mais  il  est  à  désirer  ^ue  le 
froid  se  fasse  sentir ,  pour  que  tout  rentre  dans  un  état 
normal. 

Ces  renseignements  échelonnés  dès  aujourd'hui ,  servi- 
raient plus  tard  è  justifier  Vexiguité  des  récoltes  obtenues, 
si,  ce  qu'à  Dieu  ne  plaise,  les  causes  perturbatrices  de  la 
marche  de  la  végétation  venaient  à  se  prolonger  démesu- 
rément. 


Rapport  sur  les  semailles  du  printemps j  fait  h  8  tnai 
iSkS,  au  nom  de  la  même  Commission. 


Messieurs. 

Les  semailles  du  printemps  réduites  ,  dans  notre  loca- 
lité^ à  fort  peu  de  choses,  ainsi  qu'il  a  été  dit  dans  de» 
rapports  précédents,  se  sont  effectuées  cette  année,  d'une 
manière  opportune  et  tout  à  fait  favorable.  Les  résultats 
l'ont  été  beaucoup  moins  qu'on  pouvait  l'espérer,  à  cause* 
de  l'excessive  variation  de  la  température,  eldes  retards 
que  la  végétation  en  a  éprouvés.  Cet  état  insolite  conti* 
nue.  La  terre  raffraichie  par  des  pluies  tardives,  manque 
de  chaleur;  ce  qui  pourrait  exercer  une  influence  fâcheuse 
sur  bien  des  produits  autres  que  ceux  confiés  à  la  terre 
à  répoque  du  printemps,  la  seule  à  laquelle  se  rattache 
la  demande  fournie  par  l'autorité  municipale^de  Marseille. 


—  6»  —  . 

Rapport  tur  le$  produite  agrieoleê  de  18&5  ,  fait  U  9 
novembre  18/i5,  à  la  Socie'té  de  Statistique  de  Mar^ 
seille^aunomde  la  même  Cùmmiision. 


Messieurs.  i 

Il  est  toujours  pénible  d'avoir  à  fournir  des  renseigne- 
ments peu  favorables  sur  les  récoltes  des  divers  produits 
do  la  terre,  lorsqu^il  s'agit  surtout  de  ceux  de  première 
nécessité,  car  avec  des  chiffres  de  diminution  constatés 
par  ces  recherches  ,11  faut  bien  admettre  ,  malheureuse- 
ment^ un  certain  état  de  souffrance  des  populations,  par 
suite  du  renchérissement  des  denrées. 

Tel  est  le  lot  réservé^  Cette  année^  à  voire  Commission 
d'agriculture.  Elle  vient  vous  signaler^  sur  la  demande  de 
l'administration  municipale^  relative  aux  prodiiils^agrico- 
les  obtenus  en  1845,  un  décroissement  assez  notable.  Ces 
produits  sont  généralement  demeurés  au-dessous  de  la 
moyenne. 

Le  tableau  comparatif  qui  vous  fût  fourni  dans  le  temps 
par  cette  même  Commission,  permet  de  saisir,  d'un  seul 
coup  d^œil,  les  différences  de  rendement  qui  existent  en- 
tre les  bonnes,  moyennes  et  mauvaises  années  ,  en  pre- 
nant toujours  pour  base  les  quantités  semées  par  hectare, 
pour  le  froment,  l'orge  ,  le  seigle  et  l'avoine  ,  à  l'époque 
d'automne,  pour  le  maïs  et  les  divers  légumes  secs  à  la  sai- 
son du  printemps. 

Pour  éviter  de  renvoyer  à  cet  état  comparatif,  je  vais 
avoir  l'honneur  de  formuler  en  i^biffres  les  divers  rende- 
ments obtenus  eiji  (MA*  ttifi|)^iil|l(Ai'4^^      observer  que 


—  «4  — 

Je  nombre  d'héciares  ensemence  dam  la  banlieue  de 
Marseille,  ne  p€fat  pins  être  calcnlé  d'après  les  andui 
relevés  dn  cadastre.  Bien  des  parcelles  arables  ont  ^ 
distraites  de  ce  contingent,  ponr  céder  la  plaee  k  des 
constructions  noavellesi  à  Tonverture  de  boulevards;  aa 
percé  de  communications  pour  le  canal  de  Marseille  elle 
chemin  de  fer. 

Toutefois,  le  nombre  d^ectares  à  déduire ,  n'étant  pas 
officiellement  établi ,  il  faudra  ,  jusqu'à  nouvel  ordre  « 
s'en  tenir  aux  errements  suivis  jusqu'à  ce  jour,  sauf  à 
tenir  compte,  mentalement,  de  la  diminution  opérée' ,  en 
arlrètantle  chiffre  des  produits. 

Ainsi  donc,  le  nombre  des  hectares  en  semences  étant 

ootirare  par  le  passé  de '. M35, 

Qt  la  décomposition  de  ce  total,  étaùt  pour'  l'ensem^iree- 
ment  de: 


Heotal^es. 

f  4,000.  \ 

l        70.     j. 
J        90.     f 

J      *o.   l 

f      ^20.)V 

Froméht; 
Orge, 
en    Seigle, 
Avoine, 
Legumeësecs^ 
Maïs. 

Total  égal 

û,325. 

Si  la  distribution  de  la  semence 
ainsli  qu'il  suit: 

par  hectare  a  eu  lieu 

Froment. 
Orge 
Seigle 
Avoine 

4  hectolitre 
3       id. 
3       id. 
k       id. 

6  décalitres. 

Légumes  secs  ) 
et  Haïs.          i 

4  3|4 

Si,  dans  les  années  moyennes ,  le  rendement  par  hee* 
tare ,  n'est  pas  au  dessus  de  : 

5  hectolitres  pouip  le  blé, 


'mÊ 


420 

id 

270 

id, 

360 

id. 

620 

id, 

—  65  — 

6  hectolitres     pour  le  seigîe. 
3  id  pour  Torge. 

9  id.  pour  Tavoine. 

3  4 12   id.  pour  le  maïs  et  les  légumes 

secs. 
Le  reudement  de  ces  divers  produits  pour  Tdonée  1865, 
qui  a  été  bien  au-dessous  de  la  moyenne,  sera  bien  infé- 
rieur pour  le  calcul  en  hectares  au  rendement  moyen  de 
20,000     hectolitres  pour  le  froment, 
pour  le  seigle, 
pour  Torge. 
pour  l'avoine, 
pour  lé  maïs  et  les  légu- 
mes secs. 
On  peut  donc  sans  exagération  le  réduire  à  18^000  bec* 
toliires  pour  le  froment  et  proportionnellement  pour  les 
autres  espèces. 

Les  légumes  secs,  car  il  faut  tenir  pour  très  peu  de 
chose  la  récolte  du  mals^  se  sont  maintenus  dans  de  meil- 
leures conditions.  * 

La  cause  en  est  que  les  semailles  de  printemps  ont  é(é 
mieux  favorisées  que  celles  d'automne.  Les  semailles  de 
cette  dernière  saison  avaient  été  singulièrement  contra- 
riées par  les  influences  atmosphériques.  Le  blé,  l'orge ,  le 
seigle  et  l'avoine  ont  mal  talé  dans  le  cours  de  la  végéta- 
tion^ et  si  les  rares  épis  qui  composaient  les  moissons 
n'avaient  été  nourris  d'une  manière  convenable ,  la  récol- 
te de  Tannée  1865  ^  aurait  été  Tune  des  plus  mauvaises 
parmi  celles  que  l'agriculture  a  pu  depuis  long-temps 
enregistrer. 


—  66  — 

Rapport  ayant  pour  objet^  des  remeignements  sur  la  r^- 
eolte  et  le  service  des  fourrages^  dans  le  département 
des  BeucheS'du-Rhône^  fait  par  M.  Négrel-FEBACD»  Im  ft 
février  iSUS^  aunom  delà  Commission  d'^griculttsre. 


Messieurs, 

M.  le  Préfet  voas  a  adressé  une  série  de  qaeslioDSsur  la 
recolle  et  le  service  des  fourrages,  dans  !e  département  des 
Bouches-du-RhAne,  et  vous  en  a  reclamé  la  solution,  con- 
formément au  désir  exprimé  par  Tlntendance  militaire 
qui  doit  la  soamettre  au  Ministre  de  la  guerre. 

Vous  avez  chargé  votre  Commission  d^agriculture  da 
rapport  à  fdîre  à  ce  sujet.  Je  viens,  en  son  nom  ,  remplir 
cette  tache. 

4°  Quels  sont  dans  le  département,  les  principaux 
points  de  production  des  foin^  sainfoin ,  luzerne^  trèfle , 
paille  et  avoine  ? 

Pour  les  fourrages  obtenus  par  irrigation: 

^arrondissement  d^Arles»^ 

La  vallée  de  la  Durance. 

Les  propriétés  riveraines  descours  d'eau  de  rhuveauae, 
de  l'Arc,  de  Jarret  et  de  la  Touloubre. 

Pour  les  fourrages  obtenus  dans  les  terrains  non 
arrosés  : 

Arles  et  Tarascon,  (3'  Arrondissement.  ) 

La  vallée  du  Lar,  dite  de  TArc^  et  quelques  autres  points 
du  2*  arrondissement. 

La  paille  se  récolte  dans  tout  le  département. 

On  recueille  un  peu  d'avoine  par  tout  le  département^ 


—  67  — 

mais  seulameot  pour  la  coosommatioo  des  chevaux  pen- 
dant le  dépiquage  des  blés. 

À  Arles,  on  en  sème  beaucoup;  mais  elle  est  fauchée  en 
vert  pour  la  nourriture  des  brebis  mères  et  des  agneaux. 

!•  Quelle  est  la  tendance  de  tJgriculture  en  cette 
partie  t 

La  culture  des  plantes  fourragères  tend  à  Faméliora- 
tion  l''  par  Tusage  progressif  des  assolements.  S'^parTexé- 
culion  actuelle  de  plusieurs  canaux  dérivés  de  la  Duran- 
ce  qui  augmenteront  nos  arrosages  de  14,000  hectares. 

8«  Combien  y  distingue-t-on  de  qualite'êl  Sont-elleê 
toutes  propres  à  l'alimentation^ des  chevaux^ 

Ordinairement  la  qualité  des  fourrages  suit  Tordre  des 
coupes. 

Les  prairies  pérennes  fournissent  trois  coupes.  Les 
deux  premières  fournissent  les  meilleures  qualités  sui- 
vant leur  ordre  successif.  Très  souvent,  la  3*  est  consom- 
mée sur  place  par  lesj  bestiaux  hivernants. 

Nos  foins  séchés  convenablement  et  donnés  aux  ani- 
maux après  un  délai  convenable  sont  tous  très  sains  et 
nutritifs.  L'herbe  fraîche  des  friches  et  surtout  de  la  Crau 
est  excellente,  très  savoureuse  et  nutritive.  Les  herbages 
trop  humides  sont  moins  sains,  cependant  les  chevaux 
s^en  accomodent  mieux  que  les  bétesà  laine. 

4"  Quels  sont  les  accidents  auxquels  sont  plus  parti- 
sulièrement  exposées  dans  tel  ou  tel  canton^soit  habitu- 
ellement ^  soit  en  diverses  années,  la  production  et  la 
qualité  de  chaque  espèce  de  denrée  ? 

La  sécheresse  diminue  d'une  manière  notable^  la  ré- 
colte des  pailles ,  sainfoin  ,  trèfle ,  luzerne  sur  les  terrains 
non  arrosés.  Les  circonstances  qui  influent  sur  ces  ré- 
coltes sont  toutes  accidentelles. 


—  68  — 

Les  froids  tardirs  coQlribu6iit  quelquefois  à  dimincer  te 
quantité  de  foin  dans  les  prairies  arrosées. 

&"  Quelles  êont  les  époques  auxquelles  les  diffé^ 
rentes  récoltes  sont  ordinairement  mures ^  réalisées  si 
rentrées  t 

Prairies  naturelles  : 

4'*  coupe,  fin  mai;  2*  coupe,  15  août;  3*  coupe,  en  oolobr«. 

Pailles  : 

Dul5  au  30  juillet. 

Prairies  artificielles  : 

Suivant  que  l'année  est  pluvieuse  ou  sèche,  les  coupes 
sont  plus  ou  moins  fréquentes.  Sainfoin,  !'*  coupe^  15  mai; 
2*  coupe,  fin  juillet.  Luzerne,  coupes  irréguliàres  de  5  à  7 

par  an,  suivant  la  rigueur  de  la  végétation. 

6*  Combien  faut'il  de  temps  pour  que  la  dessicatisn 
des  foin  ,  sainfoin  ,  luzerne  ,  etc,,  soit  parfaite  ? 

Les  foins  pour  être  desséchés  au  point  de  pouvoir  être 
rentrés,  demandent  3  ou  i^  jours  au  plus;  sauf  les  pluies 
et  temps  couverts,  ce  qui  est  extrêmement  rare  pour  les 
deux  premières  coupes.  Les  autres  fourrages  provenant 
de  plantes  légumineuses  et  par  conséquent  plus  consistan- 
tes demandent  6  jours,  sauf  également  les  retards  occa* 
sionés  par  les  temps  couverts  ou  pluvieux. 

7**  Dans  quelle  proportion  la  perte  de  cette  dessication 
s'opère-t-ellepar  mois  à  partir  de  V époque  de  la  florai- 
son^ jusqu'au  moment  t  où  la  dessication  est  complettet  A 
combien  pour  0/0  évalue-t-on  le  déchet  annuel^ 

L'herbe  fauchée  perd  hO  à  50  pour  0/0,  pour  arriver  h 
un  état  de  dessication  suffisant  pour  être  convertie  en 
foin  et  être  rentrée  sans  inconvénient. 

Une  fois  dans  le  grenier,  il  y  a  une  perte  totale  d'envi- 
ron 6  pour  0/0  par  an.  On  prétend  que  cette  perte  n'est 


—  69   — 

pas  sensible  pendant  les  6  premiers  mois  et  qa'elle  porte 
presque  en  entier  sur  le  dernier  semestre. 

8*  il  quelle  époque  les  foin  ,  trèfle  ,  sainfoin  ,  luxer-- 
ne  f  soni'ih  considérés  comme  pouvant  sans  danger 
être  mis  en  consommation  7 

Les  foins  provenant  des  graminées  peuvent  être  con- 
sommés un  mois  après  leur  dessication. 

Ceux  qui  proviennent  des  légumineuses  ,  ne  peuvent 
être  consommés  sans  inconvénient  que  trois  mois  après 
leur  dessication. 

9*  Quel  a  été  pendant  les  1  k  dernières  années  cf^  1830 
à  1843,  le  produit  annuel  du  département^  enfoin^  sain- 
foin ^  Luzerne^  trèfle ^  paille  de  froment  et  avoine  7 

En  1838,  une  commission  nommée  par  M.  le  Préfet , 
d'après  Tinvilation  de  S.  £.  le  Ministre  de  TAgriculture 
et  du  commerce,  fit  un  travail  statistique  très  étendu  sur 
les  produitsUe  l'Agriculture.  Nous  en  avons  extrait  les 
documents  qui  suivent* 

Quint,  met. 
Arrond.  de  Marseille,  prairies arti6.     2,360  ) 

d'Aix  id.  i!i2,564  V  245,461 

d'Arles  id.         200,557  ) 

Arrond;  de  Marseille,  prairies  nat.      5Zi^460  / 

d'Aix  id.  113,ii92  >   ii03,272 

d'Arles  id.         235,320  ( 


Total 6i8,733 

Paille  donnée  aux  animaux  360,000  quintaux  métri. 

Hectolitres 
Avoine,  arrondis,  de  Marseille  230  ) 

id.  d'Aix  3,603   \  8,962 h. 

id.         d'Ailes.  5,127   ( 

Dans  Farrondisseraent  de   Marseille  ,  on  enlend  par 
prairies  naturelles  ,   les  prairies  pérennes  ,  semées    et 


—  70  — 

arrosées.  Les  prairies  arlificielles  sont  les  fourrages  cul* 
tivés  dans  les  assolements  elsouTeoinoD  arrosés^  tels  que 
les  sainfoin  ,  trèfle,  luzerne^  vesce  etc. 

Dans  rarroodissement  d^Arles,  tous  les  fourrages  cul- 
tivés, sont  dénommés  prairies  artificielles.  Les  prairies 
naturelles,  sont  les  herbages  que  produisent  les  terres 
incultes  de  la  Grau,  de  la  Camargue,  etc. 

40°  Quel  nombre  de  chevaux^  mulets  ,  et  têtes  de  6^ 
tailf  compte-'t'On  dans  le  département  et  dans  chaque 
arrondissement  ? 


Arrondissements. 


Arrond.  de  Marseille.. 

id.         d'Aix 

Id.         d»Arles 


8^ 


250 

301 

3,065 


15,500,14,700 
3,200l  7,000 
6,000  40,200 


3,646    24,700  31,900 


•ai '5? 


?1S 

_i 


44,745 
440,343 
374,438 


529,521 


Chèvres  11,823;  porcs,  19,220. 

44*  Quels  sont  les  excédents  ou  les  défauts  que  pré- 
sente la  production  annuelle  ûux  besoins  locaux  ? 

Consommation. 

Avoine 450,960  hectolitres. 

Foin. 

Paille 360,000  quint,  mél. 

Fèves 

Son 

La  consommation  locale  a  pour  objet  non  seulement  la 
nourriture  des  animaux  du  pays,  mais  encore  celle  des 


—  71  — 

bêtes  de  trait  que  le  commerce  «ll«s  voyageurs  attirent 
dans  le  dépaotemeBt  ;  le  nombre  eh  est  très  con- 
sidérable. 

L'avoine  récoltée  est  très  insuffisante»  Le  Languedoc  et 
la  Bretagne  fournissent  ca  qui  nous  manque. 

La  paille  suffit  ji  la  nqurriture  des  animaax  eit  aux  en-» 
grais  et  litières. 

12*  Comment  les  cultivateur!  ont'ils  coutume  de  com- 
poser la  ration  de  leurs  chevaux  ? 

Ils  donnent  en  général  et  les  jours  de  repos ,  la  pailla 
mélangée  aveo  le  foin  par  égale  portion.  La  ration  est  de 
6  à  8  kilo,  par  béte.  Les  jours  de  travail^  on  ajoute  à  cette 
ration  h  kilogrammes  de  son  mêlé  à  2  litres  de  fèves. 

En  cas  de  travail  forcé^  on  remplace  les  fèves  par  5 
Utr^  d'avoine,  mêlée  de  son. 

\Z°  Dans  quelle  proportion  font'ifs  entrer  le  trèfle  ^ 
notamment  dans  cette  rMtion  ? 

Le  trèfle  est  consommé  par  les  bestiaux  ;  on  ne  le  mêle 
pas  à  la  ration  des  chevaux  ,  h  moins  qu'il  ne  se  trouve 
naturellement  aux  graminées  cultivées  dans  l«s  prairies 

naturelles. 

ii*  En  cas  de  pénurie  dUme  denrée  quelle  est  celle 
qU' Us  substituent  et  dans  quelle  proportion^ 

Lorsqu'une  quantité  de  fourrage  vient  à  manquer,  on  y 
supplée  naturellement  avec  celles  qu'on  a  sous  la  main. 

Lorsque  tout  fourrage  manque,  on  y  supplée  avec  de  la 
farine,  avec  du  maïs  détrempé,  avec  des  fèves,  etc. 


—  72  — 
IMBIJSTRIE. 


Eiat  des  prix  des  journées  des  ouvriers  en  4  844 ,  à 
Marseille]  parM.  P.  M.  Roux. 


Professions. 


CuUivaleurs  journaliers 

Jardiniers  id. 

Faucheurs  id. 

Terrassiers  Ouvriers 


Maçons  id. 

Manœuvres  id. 

Tail.de  pierres  id. 

Mineurs  id. 

Charpentiers  id. 

Galefals  id. 

Charrons  id« 
Maréchaux  ferrants    id. 

Forgerons  id. 

Serruriers  id. 

Menuisiers  id. 

Boulangers  id. 

Tanneurs  id. 

Savonniers  id. 


Tailleurs  id. 

Orfèvres  id. 

Raffineurs  de  sucre    id. 


Prix 

des 

journ. 


if.75 
2  à  2,50 

3 


3  à  3,50 

2 

II 


2,50 
à3f. 
U 
4 

3  à  3,50 

^à5 
3  à  3,50 
3 
2,50 
à3f. 
3 
Sa  2,50 


OBSERFATIONS. 


'  Quelques  uns  travail- 
lent à  façon  et  à  tant  le 
lOOO;  ils  peuvent  gagner 
de  5  à  6  fr. 


Ceux  qui  travaillent  à 
des  ouvrages  plus  soignés 
tels  que  des  tombeaux , 
peuvent  gagner  de  8  i  ÎOf . 


Ceux  qui  3ont  logés  et 
nourris  ont  30  f .  par  mois. 


3  è   4 

2,50 
à  3f. 
2  à  2,50 


Chapeliers 


id. 


I  On  emploie  beaucoup 
i  de  Génois ,  qui  en  géné- 
jr^rl,  coûtent  moins  que 
.les  ouvriers  marseillais. 
I  Beaucoup  sont  à  leurs 
!  pièces;  il  y  a  des  époques 
deehaumage* 

On  emploie  aussi  des 
Génois  comme  pour  les 
savonniers. 


—  73  — 


GordoDDiers         Ouvriers. 


Imprimeurs 


Horlogers 


Tonneliers 


id. 


id. 


id. 


FerbbiiUers      ^  iJ. 

PeÎDlres  en  bâtiment.  ïd. 


Bourreliers 
Journaliers 

Laboureurs 

Bergers 


id. 
id. 

îd, 

id. 


Gardiens  de  chevaux  fd* 


PorfeFair 


id. 


i 


3  f 


3,50 
4 


114 


II 


3 
a  3 


2,50 


Sont  âouTenl  i  leurs 
pièces  ol  peuvent  gagner 
davantage.  Les  bordeu- 
scsdesouïiers  sont  à  leurs 
piècps  etgagnenldcl.btJ 

2fr. 

Pour  le  premier  \  ic 
eomposiieur  peut  gagner 
autant ,  mais  il  esl  qud- 
quefuis  à  a-'S  pièces,  ilc4 
payé  à  raison  de  50  c,  les 
tÛOO  lettres 

Ceux  en  boutiques  ga 
gnenl  100  f.  par  moisi 
ceux  en  chambre  sont  a 
leurs  pièces. 

Ce  travail  est  fait  en  S 
parties  par  lehhL  qui 
monte  la  barrique,  el  lo 
cerdenr  \  le  1er  monte  3 
bquesparjourà<  f.  25Ij 
barrique  ,  le  âe  cerck  fi 
barriques  à  60  c.(la  bquc 
de  520  lilresj. 


Il  y  a  plusieurs  classes 
do  jouroatierâ  elde  jour- 
nalières, 

lis  sont  payés  au  mois, 
gagnent  de  15  à  20  î, , 
sont  logés  et  nourris.  A 
quelques  uns»  ou  tournit 
des  souliers. 

T!  tiVïtslc  pas  dans  cell* 
classe  «l'auvncj  £p  des  gardien^ 
itccttevauTt;  \\  y  nh  Marsej/J* 
destHablIssenjcLif  ou  l'un  jiïthiI 

€tïù  r.pai"  rnaiâf  pouf  le  pan- 
sement et  la  nourrilure  ;  le 
HiSLiXtc  de  \*ûiabV\Siém€Ri  t^i 
au«si  €lj  irgé  d'^Uclei'  et  dp 
jtlicr  la  cïii?vaj  à  La  vûJoiLté 
fu'propru'taire. 

Les  portefaix   peuvi'nt 
gagner  plus  ou 
lelon  le  trft 


74 


Rapport  fait  paria.  J.  LouBon,  adjoint  au  Maire  ^  Jfem- 
bre  actif  de  la  Société,  au  nom  d'une  Commissiian 
spéciale  ,  ayant  pour  objet  Vinstitution  à  Mareeille 
d'une  exposition  périodique  des  produits  des  tnanu^ 
factures,  des  fabriques ^  etc.,  du  département  dee 
boucheS'du-Rhône. 


Messieurs , 

Uoe  réunion  académique  acquiert  d'auiant  plus  d'im- 
portance que  ses  travaux  sont  plus  fructueux,  que  ses  œu- 
vres produisent  plus  de  bien.  Dans  un  siècle  ou  toutes 
choaes  sont  appréciées  dans  la  proportion  des  avantages 
qui  s'y  rattachent ,  on  doit  rechercher  ce  qui  est  propre 
à  accroître  le  degré  d^utilité  des  études  auxquelles  on  se 
livre.  Ausçi  la  Société  de  statistique^  en  recueillant,  dés 
son  débuts  des  notes  sur  ce  qui  est ,  en  constatant  Tétai 
du  commerce,  de  la  navigation,  de  Tindustrie  ;  en  exa- 
minant les  améliorations  opérées  par  le  cours  des  choses  ,  • 
celles  que  Ton  pouvait  obtenir  du  résultat  des  reflexions 
excitées  par  la  comparaison  des  produits  des  manufactu  - 
res  et  des^'abriques  ,  avait-elle  rendu  déjà  quelques  ser- 
vices ,  lorsqu'elle  a  reconnu  qu'elle  pouvait  faire  plus  en- 
core; une  tache  glorieuse  lui  était  ofierte:   exciter  parmi 
les  fabricants  et  les  manufacturiers,  une  louable  émula- 
tion ,  et  seconder  par  là  Télan  eu  génie  industriel ,  c'était 
évidemment  être  utile  au  pavs.  Dès  lors,  notre  Société  est 


—  75  — 

efitrée  dans  bette  voie,  elle  a  iasiitué  des  prix  d'émala* 
tioD  ,  elle  a  distribué  des  médailles  ,  des  mentions  hono-' 
rabUs  aux  hommes  qui  avaient  importé  à  Marseille  nne 
nouvelle  industrie  ,  ou  amélioré  les  fabrications ,  les  ma- 
nufactures déjà  existantes.  Elle  a  prouvé  par  là  que  toutes 
ses  conceptions  étaient  dirigées  vers  les  objets  d'utilité 
publique.  Elle  a  rempli  constamment  la  mission  d-une 
académie  qui  eut  été  fondée  pour  encourager  les  indus- 
trîéli^  les  manufacturiers ,  pour  exciter  ,  pour  soutenir 
leur  zèle  ;  le  titre  auquel  elle  aurait  droit ,  serait  celui  de 
Société  de  statistique  et  d'encouragement  pour  l'industrie 
à  Marseille.  f 

En  attendant  que  ce  titre  devienne  celui  de  notre  So- 
ciété i,  vous  avez  tous  dès  longtemps ,  Messieurè ,  conçu 
le  désir  de  seconder  puissamment  Télan  industriel  uni- 
versellement donné.  Dès  l'année  1838^  dans  une  de  nos 
séances  publiques,  devinant  votre  pensée  ,  je  signalai  les 
avantages  qui  se  rattachaient  à  des  expositions  industriel- 
les \  je  traçai  le  tableau  de  Tavenir  séduisant  que  prépa- 
rait le  rapprochement  facile  des  distances  par  les  bateaux 
à  Tapeur  et  les  chemins  de  fer,  et  mon  imagination  pla- 
nant sur  le  résultat  obligé  de  la  communication  de  tous 
les  perfectionnements,  m'offrit  dans  un  temps  peu  éloigné, 
la  formation  à  Marseille  d'un  muséum  où  viendraient  se 
grouper    toutes  les  merveilles  de  Tart  et  de  Findustrie. 

Âpres  avoir  fait  connattre  que  les  investigations  de  no- 
tre Société  doivent  envelopper  tous  les  produits  ,  toutes 
les  créations;  signaler  Timportance  de  leur  consommation 
intérieure  et  celle  de  leur  exportation  ,  j'ajoutais  ; 

«  La  mission  qui  nous  est  confiée  peut  s^ét'endre  bien 
»  plus  encore  ;  notre  but  étant  de  contribuer  par  un  té- 
»  moignage  public  d'encouragement  à  l'extension  de  l'in- 
»  dustrie,  au  perfectionnement  de  tous  les  genres  de 
»  fabrication  ;  la  cumulatioo  snocciièive  4iaiit''li&  otiitro 


—  76  — 

9  commun  ,  d'un  échantîlloa  de  chacun  des  produits  y 
•  rendrait  notre  tache  plus  facile  et  plus  profitable. 
ft  Les  muséums  d'histoire  naturelle  offrent  la  réunion. 
»  de  tous  les  présents  de  la  nature  ;  pourquoi  ne  forme- 
9  rait-on  pas  un  muséum  d'histoire  industrielle  ?  lA  de- 
9  \rait  être  groupé  et  placé  par  ordre  tout  ce  que  l'art  a 
»  créé  ;  tout  ce  que  les  manufactures  et  les  fabriques  ont 
9  enfanté  ,  tout  ce  que  Tindustrie  a  produit.  Là  seraient 
»  déposés  des  modèles  de  toutes  les  machines ,  levier 
«  obligé  de  la  plupart  des  manufactures. 

«  Cette  statistique  des  progrés  des  arts  et  de  l'industrie 
»  s*enrichirait  successivement  de  chaque  création.  Les 
»  remarques  de  noire  Société  auraient  un  aliment  tou- 
9  jours  renaissant.  Elles  auraient  du  retentissement  au 
9  dehors,  et  donneraient  une  sage  impulsion  à  cette  fièvre 
9  de  création  matérielle,  dont  le  but  est  uue amélioration 
9  générale  de  tous  les  genres  de  fabrication.  Ce ^binèt 
»  industriel ,  suite  des  premières  idées  de  statistique ,  se- 
9  rait  un  monument  digne  de  notre  siècle.  » 

Trois  années  après  l'époque  ou  j*avais  exprimé  le  vœu 
que  je  viens  de  rappeler,  l'un  de  nos  plus  honorables  eon- 
frèresfit  la  proposition  de  rechercherl  es  moyens  d'obtenir 
une  salle  destinée  à  l'exposition  des  produits  de  Tindus- 
trie  du  département  des  Bouches~du-Rhône. 

Celle  proposition  renvoyée  à  une  commission  spéciale , 
a  étéexaminée  depuis  peu.  Cet  examen  a  faitsurgir  diver- 
ses questions/  elles  ont  été  approfondies.  Je  viens,  au  nom 
de  votre  Commission ,  vous  présenter  les  observations 
auxquelles  elles  ont  donné  lieu. 

Trois  questions  principales  sont  à  examiner  : 

Y  aurait-il  avantage  pour  le  département  des  Bouches- 
durRhûne  et  pour  son  chef-lieu  à  établir  à  Marseille  une 
exposition  des  produits  des  arts ,  des  manufactures ,  des 
fabrications  et  de  l'industrie  ? 


—  77  — 

•    Âdmellrait-on  les' produits  des  départements  circon- 
voisins  ? 

Quels  seraient  les  moyens  d'exécution  ? 

Votre  Commission  a  reconnu  unanirâement  que  ces  ex- 
positions offriraient  un  motif  d'émulation  profitable  ;  elles 
amèneraient  nécessairement  une  amélioration  de  tous  les 
objets  de  fabrication.  Les  objets  d'artdevraient  également 
être  admis  à  ces  .expositions.  L'industrie  manufacturière  , 
la  fabrication  ,  les  arts  eux-mômes  ne  pourraient  que 
gagner  à  cette  comparaison  des  produits  ,  è  cette  commu- 
nication plus  intime  des  hommes ,  où  le  fabricant ,  le  ma- 
nufacturier ^  Tartisan,  Tartiste  viendraient  recueillir  des 
conceptions  nouvelles  ,  des  éléments  de  perfection. 

Marseille  fournirait  un  ample  contingent  de  produits 
dans  cette  masse  de  conceptions  industrielles  offerte  par  le 
département  des  Bouches-du-Rhône  et  plus  lard  par  les 
départements  circonvoisins.  Elle  serait  appelée,  il  est  vrai^ 
à  supporter  quelques  charges,  mais  elle  recueillerait  une 
part  considérable  des  avantages  que  ces  expositions  pré- 
senteraient à  la  fabrication  et  ài'industrie. 

Cette  grande  cité  compte  dans  son  sein  de  nombreux 
établissements  ; 

Plusieurs  fonderies  de  fer  et  de  fonte; 

Pes  fabriques  de  machines  à  vapeur  ; 

Des  tanneries  ; 

Des  fabriques  de  savon  ; 

—  d'huiles  de  graines; 

.  —  de  soude  et  autres  produits  chimiques  , 

Des  raffineries  de  sucre  et  de  souffre: 

Des  verreries  J     ' 

Des  fabriques  décorai!/ 

Des  fabriques  de  piano  |  e(  upr  foule  d  autres  fabriques 
et  manufactures. 


—  78  - 

La  masse  de  fonds  employée  aDOueUemeni  à  l'exploit 
laiioQ  de  toutes  ces  industries  est  fort  considérable  ;  elle 
s'élève  à  la  somme  importante  de  415  à  120  millions.  Il 
faudrait  mention^r  un  chiffre  plus  élevé ,  si  Ton  voulait 
comprendre  dans  cette  nomenclature  ,  tout  ce  qui  est  re* 
latif  4  rindustrie  et  à  la  fabrication. 

Marseille  affecte  donc  à  la  mise  en  œuvre  des  divers  ob* 
jets  de  fabrication  qui  se  conçoivent  et  se  confection nenl 
dans  son  enceinte ,  une  somme  équivalente  au  huitième  ^ 
peutrétce  même  au  sixième  de  celle  qui  estconsacrée  cha- 
que année  pour  les  divers  genres  de  fabrications  et  de  ma- 
nufactures de  toute  la  France^  et  cependant  dana  las 
expositions  de  la  capitale,  la  ville  de  Marseille  n'a  apporté 
qu'un  léger  tribut. 

£n  1837 ,  quatre  lodustriels  et  quatre  industries  figuré^ 
rentà  peine  à  Texposition  générale. 

Le  savon  blanc,  le  sucre  raffiné,  les  chapeaux  de  paille, 
la  soie  filée  et  grège  furent  les  objets  présentés. 

En  1834.  le  nombre  des  exposants  marseillais  fut  de  dix; 
les  matières  envoyées  furent  : 

Sucre  raffiné;  papiers  d'algue  marine;  pianos;  romaine 
perfectionnée;  échantillons  d'albûtre;  marbres  du  Tholo- 
net ,  affinage  ;  grenailles  de  plomb  ;  pétrin  mécanique;  sta- 
tue de  la  vierge. 

En  1839  ;  dix  fabricants  contribuèrent  à  l'exposition  ; 
l'on  y  voit  figurer  : 

Des  pianos  ;  des  papiers  peints  ;  de  la  colle. forte;  du 
ciment  de  Roquefort;  des  peaux  tannées  ;  des  registres 
reliés/  machine  à  faire  des  broches  ;  des  verreries  ;  des 
coraux. 

En  ISHf  douze  industriels  envoyèrent  leurs  produits  / 
des  conserves  alimentaires  ;  des  pianos;  une  charrue  ;  des 
verreries;  alliage  de  métaux:  /  des  savons  ;  des  chapeaux  ; 
des  couleurs ,  de  la  colle  forte;  des  coraux. 


—  79   — 

Deui  causés  priDcipalcs  ont  mis  obstacle  à  ce  que  Mar- 
seille ait  fourni  à  rexposiilon  générale  un  eoniingeni 
proportionnel  à  ses  travaux;  1^  l'embarras  qui  se  raita- 
che  à  des  envois  lointains;  2*  les  difficultés  dont  on  a  cru 
devoir  entourer  les  admissions  dans  la  capitale.  Dans  la 
province  au  contraire  on  serait  nécessairement  plus  fa- 
cile. L'on  n'imposerait  pas  des  règles  aussi  sévères. 

Dans  le  début  des  expositions  générales,  tous  les  pro- 
duits furent  admis  indistinctement;  mais  plus  tard  l'in- 
dustrie ayant  pris  un  grand  développement,  l'on  crut 
devoir  (en  1844)^  resserrer  le  cercle  des  admissions  daES 
ce  qui  se  rattachait  plus  spécialement  à  la  fabrication. ,.  à 
l'industrie.  L'on  écarla  dés  lors  lès  objets  qui  appartien- 
nent à  la  science  et  aux  beaux  arts.  Toutefois  dans  cet 
état  de  choses ,  l'exposition  générale  fut  encore  largement 
dotée  ;  elle  fut  en  rapport  avec  l'accroissement  de  la  pr<^ 
ducUon  industrielle. 

Pour  les  départements  Ton  a  reconnu  l'avantage  qu'il  y 
avait  à  donner  de  Textension  au  cercle  des  matières  qui 
seront  admises.  C'est  offrir  k  la  fabrication  un  moyen  d'é» 
mulation  plus  puissant;  c'est  tendre  avec  efficacité  à  l'amé- 
lioration  générale.  Nousavons  remarqué  dans  la  circulaire 
du  Maire  de  Toulouse  ,  jointe  à  son  arrêté  relatif  à  Tex- 
posilion  ouverte  dès  le  15  juin  ,  que  les  produits  de  Tin- 
dustrie  la  plus  simple  seront  classés  dans  cette  exposition 
et  auront  droit  à  des  distinctions  et  des  récompenses  , 
s'ils  sont  exécutés  avec  perfection  et  si  leur  utilité  est 
constatée. 

On  pourrait  suivre  la  même  règle  pour  l'exposition  du 
déparlement  des  Bouches-du-Rbône. 

Ainsi  qu'on  le  pratique  dans  la  capitale,  les  minerais  , 
marbres  et  autres  objets  analogues  ne  devront  être  en- 
voyés que  par  échantillons. 

Le  but  des  exposiliops^étant  d'amener  ttti  perfectionne- 
ment plus  complet  dans  les  prbdtili,;S'!iiiÉiiJI^»^'  9"® 


-80- 

Ton  doit  étendre  le  cercle  des  exposants  autant  que'  pos^ 
sible.  Toutefois  on  ne  peut  le  faire  que  dans  la  proportion 
des  ressources  pécuniaires  affectées  à  cet  objet.  Ne  coq- 
naissant  point  encore  qu'elles  seront  ces  ressources,  il  se- 
rait convenable  de  n'admettre  à  l'exposition  dès  le  débat 
que  les  produits  du  département  des  Bouches-du-Rbône;' 
Ton  étendrait  plus  tard  cette  faveur  aux  départements  cir-* 
coh voisins.  Vous  savez  tous,  Messieurs,  que  le  commerce 
reçoit  le  mouvement ,  la  vie  par  les  échanges ,  par  le 
transport  dans  d'autres  lieux  de  tous  les  genres  de  créa- 
tion.Ces  produits  devenant  d'une  plus  grande  importance, 
recevant  une  plus  complète  perfection,  fourniront  au 
commerce  de  notre  ville  un  aliment  nouveau  ,  lui  donne- 
ront une  activité  plus  grande',  lui  offriront  des  bénéfices 
plus  considérables.Marseille  essentiellement  commerçante 
'  recueillera  donc  la  part  la  plus  ample  de  ces  bienfaits. 

L'exposition  sera- t«elle  annuelle,  triennale  ou  quin- 
quennale? 

Votre  Commission  avant  de  résoudre  cette  question  ,  a 
considéré  combien  il  pouvait  être  utile  de  rapprocher 
dans  le  principe  ,  les  époques ,  afin  de  donner  plus  d'élan 
h  ces  mobiles  d'émulation,  à  ces  moyens  d'encouragement 
si  puissants  et  d'en  seconder  Timpulsion  ;  mais  elle  a  re- 
connu la  nécessité  de  laissera  l'industrie  un  laps  de  temps 
suffisant  pour  amener  quelque  perfeclionuemeat  dans  les 
procédés  ,  et  à  cet  effet  elle  a  adopté  l'intervalle  de  trois 
ans,  d^une  exposition  à  l'autre. 

Quant  h  l'époque  où  elle  aurait  lieu  ,  celle  de  la  foire 
St-Lazare  a  paru  la  plus  convenable.  La  durée  de  l'expo-' 
silion  devrait  être  d'un  mois. 

Les  récompenses  accordées  se  composent  ordinairement 
de  médailles  d'or ,  d'argent  et  de  bronze,  et  enGn  de  men- 
tions honorables. 

Si  ces  expositions  amènent  quelque  amélioration  dans 


—  81  — 

les  divers  genres  de  fabrication  el  de  manufaclures  .  il 
sera  juste  derecoonattreque  la  Société  de  slalislique  n'y 
sera  pas  resiée  étrangère ,  puisque  depuis  un  grand  nom- 
bre d'années  elle  cherche  à  exciter  Témulation  parmi  les 
industriels  en  décernant  des  prix  d^encourageœent. 

L'honorable  confrère  auquel  on  doit  la  proposition  de 
solliciter  de  Tauiorité  un  local  desliné-aux  expositions 
industrielles,  croyait  que  les  médailles  et  les  mentions- 
honorables  pouvaient  encore  dans  cette  circonstance  être 
décernées  par  la  Société ,  nous  pensons  au  contraire  qu'à 
l'autorité  seule  appartient  ce  droit.  La  distribution  des  ré- 
compenses doit  être  faite  ou  par  le  Préfet  ou'par  le  Maires 
suiraut  que  c'est  le  département  ou  la  commune  qui  font 
les  frais  de  l'exposition. 

D'après  les  dispositions  de  Tordonnance  royaledu  3  sep« 
tembre  iSkZ  ,  et  la  circulaire  ministérielle  du  8  octobn; 
relative  à  son  exécution  ,  les  jurys  dépariementaux  char- 
gés d'examiner  les  produits  de  Tindustrie  destinés  à  figu- 
rer à  Pexposition  dans  la  capitale»  doivent  être  com- 
posés : 

De  riogéni«^ur  en  chef  des  ponts-et-chaussées  ; 

De  l'ingénieur  des  mines  ; 

De  l'ingénieur  des  constructions  maritimes  ; 

De  rarchitecle  du  département, 

Des  Membres  du  Conseil  général  des  manufactures  ; 

Du  Président  du  Conseil  des  prud'hommes  ; 

Des  délégués  des  Chambres  de  commerce  et  de  manu- 
factures. 

Pour  les  expositions  dans  les  provinces,  le  jury  est 
formé  d'autres  éléments  :  pour  nous  guider  dans  sa  forma- 
tion à  Marseille,  nous  puiserons  les  précédents  dans  Tar- 
rôtô  du  Maire  de  Toulquse  du  5  novembre  1844. 

Là  il  «^st  formé  par  : 

Un  bureau  d'administration  des  sciences  et  art^^^j^- 

il 


—  83  — 

De  Membres  pris  dans  la  Chambre  de  commerce. .  Daos 
le  Conseil  municipal  ^  et  dans  les  diverses  Académies  da 
la  ville. 

A  Marseille ,  on  pourrait  composer  le  Jury  : 

Du  Maire , 

De  Membres  du  Conseil  municipal  pris  dans  la  com- 
mission des  sciences  et  arts  , 

De  ringënieur  en  chef  des  ponts-et-chausséeâ; 

De  deux  Membres  de  la  Société  de  statistique  ; 

D'un  Membre  de  l'Académie  ; 

D'un  Membre  de  la  Chàmbrede  commerce. 

Par  sa  circulaire  du  1*'  mars  i8/i4 ,  le  Ministre  a  pç^- 
crit  aux  exposants  des  conditions  qui  pourraieoL  Alfe 
adoptées  pour  Marseille  et  qui  nous  présenteraient  l'avaii- 
tage  de  recueillir  sans  peine  des  renseignements  statioli- 
ques  précieux. 

Les  objets  expédiés  doivent  être  détaillés  dans  un  bor^ 
d^reau  indiquant  : 

Le  nom  et  le  domicile  de  chaque  fabricant  ; 

Le  nombre  et  la  nature  de  ses  articles  ; 

Les  médailles  et  récompenses  qu'il  a  pu  obtenir. 

Il  faut  yjoindre  : 

Le  nombre  des  ouvriers  employés; 

La  nature  et  la  puissance  du  moteur  ; 

Le  nombre  de  métiers  et  autres  mécaniques; 

—  de  machines  ; 

—  de  fours  ; 

—  de  forges ,  elc.j 

La  quantité  desmatfères  premières  mises  en  œuvre  an- 
nuellement/ 
La  quantité  et  la  valeur  des  produits  livrés  annuellement, 

A  la  consommation  intérieure/ 

A  l'exportation. 

Parmi  les  questions  que  voire  ^commission    a   ea   à 


—  83  — 

eiamiDer,  Messiears,  celle  relative  au  choix  d'un  local  a  été 
la  plus  diffioile  à  résoudre. 

Le  choix  il  faire  est  surtout  embarrassant,  si  Ton  veut 
porter  ses  prévisions  vers  Tépoque  où  les  premiers  essais 
auront  eu  Heo/ou  rhésitalion  qui  accompagne  la  première 
exécution  de  tous  les  projets  nouveaux  aura  été  vaincue^ 
et  que  Ton  croira  devoir  faire  un  appel  aux  départements 
circon voisins.  Le  nombre  des  articles  envoyés  à  Texposi- 
tion  sera  alors  beaucoup  plus  considérable,  ei  il  n'y  a  à 
Marseille  aucun  local  disponible,  appartenant  à  la  ville  , 
assez  spacieux  pour  recevoir  les  objets  qui  seront  desti- 
nés à  rèxposition.' Votre  commission  avait  eu  un  moment 
la  pensée  de  demandera  M.  le  Maire  que  dans  la. cons- 
truction d'un  nouvel  Hôtel-de-Ville ,  une  vaste. salle  fut 
réservée  piour  les  expositions.  Mais  celte  construction  pro- 
jetée est  encore  dans  les  éventualités  et  si  l'admission  de 
notre,  demande  avait  lieu,  son  application  ne  pourrait 
avoir  son  effet  que  dans  un  avenir  assez  éloigné. 

Ne  voyant  pas  de  localité  assez  spacieuse  à  désigner  y 
la  commission  a  cru  que^Ton  pourrait  y  suppléer  par  la 
construction  de  barraques  sur  le  boulevard  Dugommier. 
Elle  a  cherché  à  se  rendre  raison  de  la  dépense  ;  elle  a  re- 
connu qu'elle  s'élèverait  de  six  à  huit  mille  francs,  et  se 
renouvellerait  à  chaque  exposition.  Cette  dépense  à  la- 
quelle se  rattacheraient  nécessairement  quelques  autres 
frais ,  a  paru  à  votre  commission  un  peu  considérable 
pour  le  début.  En  toutes  choses ,  un  essai  est  toujours 
modeste.  L'exposition  proposée  ne  saurait  avoir  acquis 
de  rimportance  qu'après  un  certain  Iap$  do  temps. 

S'il  faut  puiser  des  analogicK  dans  les  antécédents  de 
môme  nature,  nous  remarquons  que  les  premières  expo- 
sitions dans  la  capitale  furent  peu  nombreuses  ^  celles  de 
1819  et  de  182!)  signalèrent  à  peine  les  premières  étincel- 
les de  cette  ardeur  industrielle  qui  allait  embraser  pres- 
que toutes  les  contrées  du  monde. 


—  su  — 

En  1827  OD  complaît  4795  exposaals 

Ëa  1834  le  chiffre  s'éleva  à  2247 

En  1839ilaUeigDil  3381 

El  en  4844  ,  le  nomb.  des  exp.  fut  de      3919. 

Celle  progression  constate  l'immense  développement 
de  rindustrie. Toutefois,  il  fauten  convenir^  sans  le  secours 
de  ce  développement ,  il  y  aurait  toujours  eu  progression 
successive  par  le  seul  fait  delà  tendance  naturelleè  suivre 
un  premier  élan  donné  ,  à  parcourir  une  voie  déjà  tracée. 
Il  est  donc  évident  que  pour  le  début,  un  local  moins  spa- 
cieux serait  suffisant. 

En  application  de  celte  pensée  ,  voti^  commission  croit 
devoir  proposer  de  faire  la  demande  que  la  salle  du  Gon* 
servâtoirede  musique,  qui  se  trouve  libre  de  septembre 
à  novembre  ,  soit  affectée  provisoirement  à  Texposilion 
industrielle  ;  ce  premier  essai ,  étant  affranchi  par  là  des 
frais  de  location  d'unlocal^se  ferait  presque  sans  dépense. 
Mais  quelque  peu  imposante  que  fui  celte  dépense,  il 
ne  pourrait  y  élre  pourvu  que  par  des  allocations  ou  mu- 
nicipales ou  départementales,  les  ressources  de  la  Société 
de  statistique  étani  fort  limitées. 

Organe  de  votre  commission  ,  Je  viens  donc,  Messieurs, 
vous  prier  d'émettre  le  vœu  que  de»  expositions  trienna- 
les des  produits  des  fabriques  ,  des  manufactures  et  des 
arts  aient  lieu  à  Marseille  ,  que  ce  vœu  transmis  à  Tauto- 
rité  soit  appuyé  des  considérations  que  nous  venons  de 
présenter  pour  le  justiBer  et  accompagné  des  propositions 
qui  se  rattachent  à  son  exécution. 

Ces  expositions  sont  dans  Tintérét  de  Findustrie,  de 
Tagriculture  et  du  commerce  en  général  et  dans  Tintérét 
de  Marseille  en  particulier.  La  Société  de  statistique  sera 
heureuse  si  elle  peut  contribuera  faire  adopter  une  insti- 
tution qui  doit  erercer  une  influence  si  puissante  sur  la 
prospérité  du  pays. 


—  85 


Les Membreft  de  la  Commission ,  sigués  :  Miègb, Prési- 
dent i  P.  M.  Roux,  Secrétaire  perpétuel  ;  Nbgrel  Feraud  , 
Hathibor  ,  Abadib,  Bàrsotti  ,  Barthélémy  ,  Tocchi  ,  de 
ItoiiiLDiSÀirT,  Lasouchere  et  Loubok  ,  Rapporteur. 


La  Société  de  statistique  de  Marseille  ,  après  avoir  en« 
lando  la  lecture  du  rapport  ci*dessus,  ayant  pour  objet 
FoLposition  des  produits  de  l'industrie  du  déparlement  des 
Boachea-du-Rhône  ,  a  arrêté,  après  Tavoir  adopté  dans 
tout  son  contenu  l*"  qu'il  en  serait  transmis  une  copie  au 
Ckmiiett  du  département ,  au  Conseil  du  1*'  arroodisse- 
ineUty  au  Conseil  municipal  de  Marseille  et  à  la  Chambre 
dfe  GommefCe  de  cette  ville  ;  S*"  qu'une  Commission  spé- 
caalë  sérail  chargée  de  suivre  la  discussion  du  projet  au- 
prèidews  diverses  administrations. 


Marseille ,  le  3  juillet  mil  huit  c^nt  quarante-cinq. 

Le  Secrétaire  perpétuel ,  Miêge, 

P.  M.  Roux.  Président. 


—  86  — 
Notice  hiêiorique  et  statistique  sur  le  Commerce  du  noir 
animal  résidu  de  raffinerie  de  sUorOy  depuis  son  ori- 
gine jusqu'à  nos  jours  ;  par  M.  Bousquet,  membre  acr 

tîf. 


Messieurs ,         . 

\j%%Annales  des  Sciences  et  de  t  Industrie  du  midi  de  la 
France  ,  ouvrage  publié  en  4832  par  noire  Société  ,  et 
que  j*ai  dû  parcourir  dès  rinslantoù  vous  veniez  de  m'ad- 
mellre  auprès  de  vous  ,  renferment ,  entre  autres  remar- 
quables articles ,  une  curieuse  notice  sur  la  révivificatiôn 
du  noir  animal.  L'auteur  de  ce  travail,  M.  Babthb,  a  ex- 
posé avec  netteté  un  système  de  décoloration  des  sirops 
par  Tacetate  de  plomb,  et  en  outre,  un  procédé  ingénieux 
pour  rétablir  le  noir  animal  résidu  de  raffinerie  de  sucre 
dans  son  énergie  primitive.  Tout  en  reconnaissant  le  mé- 
rite de  la  découverte  due  àM.  Barthe^jc  dois  dire  en 
passant  ,  qne  ,  rapplication  d*un  pareil  système ,  quant 
au  noir,  n'ayant  pas  été  reconnue  suffisamment  avanta- 
geuse pour  les  raffloeurs ,  ceux-ci  ont  cru  devoir  y  re- 
noncer ;  et  d'ailleurs,  fai  hâte  d'ajouter  que  le  système 
proposé  par  M.  Barthe  ,  n'est  pas  le  seul  qui  ait  été  ainsi 
abandonné  :  plusieurs  autres  procédés  indiqués  antérieu- 
rement avaient  déjà  éprouvé  le  même  sort.  Ainsi  donc,  le 
grand  problème  de  la  révivification  du  noir  animal  ,  qui 
semblait  avoir  obtenu  plusieurs  fois  unecomplète  solution, 
demande  ,  je  ne  crains  pas  de  le  déclarer,  à  être  mieux 
étudié  par  les  gens  de  science.  Les  théories  ,  en  chimie  , 
sont  insuffisantes  pour  déterminer  un  succès;  il  faut  en- 
core que  Tapplication  de  tel  ou  tel  autre  système,  soit 


—  87   ~ 

hoile  d'abord  i  el  ensuite  réellement  lucrative  pour  les 
nlBneurs  de  socre.  Révivifier  le  noir  animal  résidu  en 
ajoutant  h  celui-ci  une  certaine  quantité  de  noir  vierge 
comme  le  proposèrent  successivement  M.  Bartrë  etaulres 
savants,  c'est ,  suivant  moi,  n'atteindre  le  but  qu'à  moitié. 
Néanmoins,  on  ne  saurait  trop  encourager  les  efforts  et  le 
zèle  des  chimistes  qui  se  sont  occupés  ou  s'occuperont  d'u- 
ne découvertedont  les  résultats  présenteraienld'immenses 
avantages  i  la  raffinerie.  —  Cela  dit ,  j'aborde  mon  prin- 
cipal sujet. 

Stimatë  parla  lecture  du  travail  d'un  honorable  et  an- 
don  coUègoe,  j'ai  pensé  qu'il  ne  serait  peut-être  pas 
sans  intérêt  pour  vous ,  messieurs,  de.connattre  le  rôle 
important  que  joue  comme  engrais,  depuis  une  vingtaine 
d'années^  le  noir  animal,  après  avoir  servi  à  la  clarification 
do  socre  et  des  sirops.  C'est ,  vous  le  voyez ,  reprendre  ce 
produit  au  point  où  le  laissa  M.  BartoS.  Le  résidu  de  raf* 
Ooerie  est  devenu  un  commerce  tellement  important  , 
pour  notre  ville  surtout,  que,  jeté  ,  il  y  a  vingt  ans, 
comme  une  matière  dépourvue  de  valeur  ,  Ton  n'estime 
pas  aujourd'hui  encore  ,  à  moins  de  4  à  500^000  francs  le 
produit  total  de  cet  article,  et  celle  somme,  il  faut 
le  remarquer ,  ne  se  répartit  annuellement  qu'en* 
tre  cinq  ou  six  usines.  Il  s'dgil  de  vous  expliquer  par  quel- 
les phases  successives  a  passé  le  noir  animai  pour  arriver 
1  acquérir  une  semblable  valeur. 

Lancé  de  bonne  heure  dans  le  tourbillon  des  affaires; 
ayantchoiside  préférence  à  toute  autre  carrière,  celle  de 
800  père,  celui  qui  vous  parle,  Messieurs, se  trouva  tout- 
à-coup  lié  d'une  manière  h  peu-près  exclusive  ,  au 
commerce  du  noir  animal  résidu  ,  par  commission  d'u- 
bord  y  et ,  plus  lard ,  pour  son  propre  compte.  11  me  suf- 
fisait,  de  remontera  l'origine  des  opérations  de  ma  mai- 
son ,  pour  procéder  au  travail  que  je  méditais  ;  mieiix  que 


—  88  — 

personne  je  pouvais  suivre  pas  à  pas  les  progrès  d'une 
industrie  qui  ,  tantôt  par  hazard  pu  tantôt  par  calcul ,  est 
constamment  demeurée  entre  mes  mains,  ou  soit  entre 
les  mains  du  chef  de  ma  famille  et  de  ma  maison. 
Tout  ce  que  je  vais  avoir  Thonneur  de  vous  raconter  au 
sujet  du  noir  animal ,  s'élant  passé  sous  mes  yeux  ,  je 
puis  vous  en  garantir  l'exactitude. 

J'ai  regretté  vivement ,  messieurs  ,  en  remplissant  une 
semblable  tâche  ,  de  ne  pas  être  doué  des  brillantes  qua- 
lités qui  vous  distinguent  tous  ;  j'ai  envié  bien  des  fois  , 
en  traçant  ces  lignes  confuses  ,  le  style  élégant  et  facile 
deja. plupart  d'entre  vous;  j'aurais  voulu,  en  un  mot  9 
pouvoir  au  m'oins  racheter  par  le  mérite  delà  forme  la  sté- 
rilité du  fonds,  <(,  si  je  n'ai  pas  reculé  devant  les  difficultés 
de  mon  sujets'  c'est  que  Tidée  de  votre  bienveillance  m'a 
constamment  soutenu.  Vous  aurez ,  sans,doute,  égard  au 
temps  de  noviciat  que  j'ai  à  passer  parmi  vous,  mes  maîtres 
en  statistique,  et  si  une  autre  considération  devait  me  faire 
trouver  grâce  à  vos  yeux,  pour  ce  faible  travail,  c'est  Tim* 
patience  quej'éprouvais  d'apporter  au  plus  tôt  ma  part  de 
butin  à  la  ruche  scientifique  dont  vous  êtes,  messieurs, 
les  hôies  aimables  et  laborieux  ! 


Notice  historique  sur  le  fuere  »--  Manière  dont  M'em- 
ploie U  noir  animal  dam  les  raffineries. 


«  Le  sucre ,  dit  M.  Rodbt  (1)  n'a  été  connu  que  fort  tard 
en  Europe.  Les  ancicns.écrivains  n'en  font  aucune  men- 
tion ,  et  il  est  à  peine  indiqué  par  un  court  passage  de 
(1)  Dectionnaf're  du  commirce  des  marchandises ^  V.au  mol  sucre 


—  89  - 

Théophraste,  qui  a  terminé  sa  carrière  trois  siècles  nvnni 
Jésus-Christ  ;  Punb  et  Dioscorides,  qui  écrivaieot  daDsIe 
premier  siècle  de  notre  ère ,  le  décrivent  avec  des  carac- 
tères d'après  lesquels  il  est  facile  déjuger  que  la  substan- 
ce dont  ils  parlent  devait  éire  du  sucre  candi.  Selon  Paul 
d'EGiHB, au  Vil'  siècle ,  le  sucre  était  encore  peu  répan- 
du, et  de  longues  années  se  sont  depuis  écoulées  avant 
qoe  l'usage  en  soit  devenu  général. 

c  La  canne  à  sucre  est  originaire  de  PAsie  orientale  , 
elle  crott  dans  le  sud  delà  Chine,  dans  l'Archipel  indien 
et  dans  les  royaumes  de  Siam  et  de  Cochinchine.  C'est 
dé  là  qu'elle  parait  avoir  passé  dans  Tlndostan  ,  puis, 
beaucoup  plus  tard  ,  eu  Arabie  ,  et  enfin  dans  les  parties 
deFAsie  et.de l'Afrique  qui  bordent  la  Méditerranée,  en 
EnthiojHei  en  Nubie  ,  etc. 

«Avant  ces  transmigrations  de  la  plante  elle-môme,  qui 
ont  donné  les  moyens  de  fabriquer  le  sucre  ))lus  près  du 
coDSommatear,  l'usage  s'en  introduisait  lentement  chez 
les  orientaux.  Il  fallait  que  cet  article  passât,  de  in<iins  en 
mains,  de  la  Chine  dans  les  ports  de  Tlndo  ,  do  là  dans 
le  golfe  Persique  ou  dans  la  mer  Huuge  ,  el  qu'il  achevât 
parla  voie  des  caravanes,  jusqu'au  littoral  do  la  Méditer- 
ranée ,  la  route  qu'il  avait  à  parcourir.  Lés  trafiquants  de 
ce  temps  éloigné  avaient  à  se  charger  d'articles  plus  pré- 
deax ,  et  dont  Tencombrement  était  moins  {^rand  ;  il  n'est 
donc  pas  étonnant  que  le  sucre  soit  resté  une  chose  rare 
et  presque  de  curiosité.  Ce  sont  vraisemblableme:ii  les 
conquêtes  des  Arabes  ou  Sarrasins  qui  ont  développe  en 
Eoropeje  besoin  de  cette  consommation. 

«Dans  le  cours  du  IX*"  siècle  ,  les  Sarrasins  ,  devenus 
maîtres  des  îles  de  Rhodes  ,  de  Chypre  ,  de  Crète  et  de  la 
Sicile^  y  introduisirent  la  canne  à  sucre,  dont  la  culture 
et  la  préparation  leur  étaient  familières.  Déjà  les  royau- 
mes de  Valence  ,  de  Grenade  et  de  Murcie,  en  Espagne, 

12 


—  90  — 

en  avaient  dû  la  naturalisalion  à  la  conquêle  qui  venait 
d'en  être  faite.  Les  plantations  s'y  sont  conservéesau  point 
qu'en  466i  elles  avaient  encore  de  Timporlance  ,  et  qu'à 
présent  quelques  unes  subsistent  encore. 

tt  Vers  le  XÏI'  siècle  ,  les  commerçants  vénitiens  trou- 
vaient à  s'approvisionner  de  sucre  à  meilleur  marché  en 
Sicile  qu'en  Egypte,  et  le  voyageur  Marco  Polo  ,  en  re- 
marquant que  la  culture  en  existait  au  Bengale,  ne  donne 
pas  h  penser  que  l'Europe  eût  besoin  de  recourir  à  ce  pays 
lointain. 

a  Les  croisades,  en  mettant  les  peuples  de  l'Occident  en 
rnpport  avec  les  Orientaux,  puis  l'activité  de  la  navlga-^ 
tion  des  Vénitiens  et  des  autres  nations  italiennes  ,  éten- 
dirent le  goût  et  le  besoin  du  sucre  dans  toute  l'Europe 
occidentale.  Au  commencement  du  XV*  siècle,  les  espa- 
gnols et  les  Portugais  portèrent  des  plants  de  eaBoe  aux 
îles  Canaries  et  h  Madère.  On  suppose  même  que  c^est  de 
ce  dernier  endroit  que  la  canne  a  passé  dans  le  Nouveau 
Monde,  bien  que  quelques  historiens  prétendent  qu'elle 
croissait  déjà  Aaturellement  dans  divers  lieux  d'Amé- 
rique. 

«  Le  sucre  était  do  qualité  diiïérente  ,  suivant  les  pays 
de  culture  et  l'habileté  des  producteurs.  £n  raisoD^des 
procédés  défectueux  de  fabrication  ,  il  passait  dans  le 
commerce  sous  la  forme  d'une  matière  noirâtre,  en  masses 
faciles  à  diviser,  mais  grasses  et  retenant  une  quantité 
notable  de  mélasse  ou  matière  mucoso^sucree.  Celui  de 
Madère  parait  avoir  joui  d'une  certaine  supériorité  ;  ce- 
lui de  l'Arabie  et  de  l'Egypte  était  au  contraire  resté  fort 
défectueux.  Vers  la  fin  du  XV*  siècle  ,  les  Vénitiens  in- 
ventèrent le  procédé  du  raffinage,  art  qui  a  été  porté ,  de 
notre  temps  ,  h  une  si  grande  perfection.  » 

Examinons  rapidement  par  quelles  diverses  phases  dût 
passer  le  raffinage  du  sucre  pour  arriver  au  point   où  il 


—  91  — 

oHotaellement;  cet  aperçu  vous  fera  connaître,  mes- 
ém%,  quelles  vertus  acquiert  l'engrais  dont  nous  avons 
lùODS  occuper.  On  a  écrit  qvkk  Torigine  de  la  raffinerie 
efiRrance  ,  les  hommes  qui  s'en  occupèrent  furent  enn«i- 
Hs.  Ce  privilège  inhérent  à  quelques  familles  fut ,  sans 
adcoil  doute  ,  la  cause  pour  laquelle  cette  industrie  resta 
QB certain  temps  stalionnaire;  quoiqu'il  en  soit,  cane  fut 
qota  1800  ,  que  des  hommes  instruits ,  opposant  les  ré- 
nltals'de  leurs  études  aux  erreurs  de  la  routine,  ouvri- 
Ml  la  voie  à  un  progrès  réel. 

Eu  1805 ,  IL  GoiLLON  modifia  les  procédés  du  raffinage 
pat  Vitittodiietion  et  Tappiication  du  charbon  végétal.  Ce 
fot  004  amélioration  incontestable ,  mais  la  pratique  ne 
lardii  1^  h  faire  reconnaître  que  l'action  décolorante  de 
ce  ehafbon  varie ,  en  raison  de  la  non -uniformité  de  sa 
cafboiiltation  et  auivaut  la  proportion  du  potasse  qu'il 
eotttieôt.  Il  fot  encore  démontré  que  les  avantages  offerts 
intelairees  par  ces  charbons  se  trouvaient  balancés  par 
«a  inconvénient  non  moins  grand  :  celui  de  diminuer  de 
biiocûople  rapport  du  sucre  cristallisable.  En  1811 ,  M. 
ÎMuti  pharmacien  à  Montpellier ,  prouva  que  la  puis* 
Mnea  décolorante  du  charbon  d'os  est  bien  plus  considé- 
rlUe  que  celle  du  charbon  de  bois.  Aussitôt ,  M.  Derosne 
Mteçot  ridée  de  substituer  dans  les  raffineries  ce  nouvel 
«tlMau  charbon  végétal:  cet  habite  pharmacien  fut  se* 
Mdé  dans  ses. efforts ,  par  deux  raffineurs  MM.  PLuvineT 
et  Patin. 

Qael  que  soit  le  mode  à  l'aide  duquel  on  opère^  en  raf- 
lodrie,  la  solution  du  sucre  brut  dans  l'eau,  à  l'effet  d'ob- 
tenir une  clarification  ,  toujours  est-il  que'  c'est  lorsque 
celte  solution  bouillante  marque  28  à  S9  degrés  du  pèse- 
iirop Baume,  et  que  la  température  de  ce  liquide  s'est 
*lcvéeà  80  degrés  centigrade,  qu*on  ajoute  le  charbon 
animal  réduit  en  poudre  ,  dans  le  rapport  de  8  à  10  y  du 


—  92  — 

poids  du  sucre  brut,  avec  ^q\0  desang  battu  dans  six  fois 
son  poids  d'eau,  par  quintal  desucre,  aprèsquoi  le  liquide, 
qu'on  a  fortemeoi  brassé peodant  plusieurs  secondes  ,  est 
laissé  en  repos  jusqu^au  moment  de  TébuUition.  Alors  on 
couvre  le  feu,  et,  ^  Paide  d'un  robinet'placé  au  fond  de  la 
chaudière ,  le  liquide  chargé  de  noir  est  reçu  et  traverse 
des  filtres  disposés  à  cet  effet. 

Lorsque  tout  le  sirop  est  passé  ,  .les  ouvriers  enlèvent^ 
à  Taide  de  pelles  ou  de  pucheux,  la  boue  de  noir  animal 
déposée  au  fond  des  filtres  pour  plus  tard  ,  la  dégraisser 
a  l'eau  chaude.  Celle  opération  se  pratique  en  versant  as- 
sez d'eau  sur  les  boues  de  noir  animal  placées  dans  des 
chaudières  pour  les  rendre  liquides,  puis  on  fait  jeter  à 
ces  noirs  ainsi  étendus  un  fort  bouillon  ;  on  filtre  de  nou- 
veau, et  le  noir  se  précipite  encore  sur  le  blanchet  de 
toile  ^  d'où  ^  ainsi  lavé  y  il  est  extrait  pour  être  soumis  à 
une  autre  épreuve.  Enfin  ,  le  raffineur ,  pour  savoir  d'une 
manière  certaine  si  le  noir  animal  qu'il  s'occupe  de  laver 
coutiept  encore  une  petite  quantité  de  sucre ,  en  prend 
jdans  la  chaudière,  avec  unpucheux»  verse  dessus  de 
'eau  chaude  ,  et  la  déguste  afin  de  s'assurer  si  cette  eau 
cède  à  la  langue  une  saveur  sucrée. 

Le  noir  animal ,  ainsi  lavé  ,  sans  saveur  ,  est  retiré  oe 
dessus  les  filtres  pour  être  mis  à  la  presse  ;  ce  n'est  qu'a- 
près cette  dernière  opération  que  les  ra^'fineurs  le  livrent 
aux  agriculteurs  sous  la  dénomination  de  résidu  de  raffi- 
nerie ,  ou  mieux  encore  sous  celle  de  noir  animal  résidu 
de  raffinerie  (1). 

Comme  vous  le  voyez ,  messieurs ,  le  résidu  que  ,  dans 
le  commerce  ,  on  désigne  sous  le  nom  générique  de    no 
animal  résidu  de  raffinerie  ,   ne  consiste  qu'en  charbon 
animal  ,  charbon  d'o^  ,  qui  a  servi  à  la  décoloration  du 

(4)  G.  Beutin.  Statistique  des  os  au  point  de  vue  de  la  chimie 
des  arts  et  de  V agriculture. 


-^  93  — 

snore  brut  ou  des  sirops  daos  la  raffinerie ,  lavé  ensuite 
parles  raffineurs ,  pour  en  enlever  encore  le  peu  de  sirop 
qu.reçte  interposé  dans  ses  molécules. 
■  Cb  résidu ,  en  supposant  que  le  raffineur  ait  opéré  sur 
l^OOb  kilogrammes  de  sucre  brut ,  se  compose  de  100  ki- 
logrammes de  noir  animal  traversé  de  matières  organi- 
ques végétales  et  de  sable  enlevés  au  sucre ,  et  en  oulrede 
<0  kilogrammes  de  sang  à  Tétat  humide^  qui  réduit  à  Té- 
tât sec,  ne  donne  plus  que  k.  1.75. 

Tels  sont  les  rapports  suivant  lesquels  se  manifestent  à 
l'analyse  les  éléments  de  la  composition  du  noir  animal. 


Premières  terres  engraissées  à  Rennes  et  à  Nantes  avec 
U  noir  animal* 


La  Bretagne  ,  la  Vendée  et  la  Normandie  étaient,  il  y  a 
20  ans  ,  peu  riches  en  engrais/  ceux  dont  on  se  servait 
alors,  dans  les  campagnes^  étaient  d'un  prix  fort  élevé  , 
yl'DD  transport  et  d'un  emploi  très  difficiles»  la  tourbe  (\) 
et  la  marne  (^)  dont  on  fesail  également  usage  étaient  de- 
venoea  insuffisantes  aux  besoins  de  l'agriculture  ;  les  en- 
pais  provenant  des  élables  furent  presque  les  seuls 
aozquclfli  on  eût  recours.  Près  des  villes ,  on  y  joignait  les 

(t)Be  raliemand  Tor/; substance  ▼egctalc  formée  de  débris 
âtebes  ,  de  ftuilles  ,  de  racines  et  de  plantes  pourries  conTer- 
tîes  en  une  masse  noirâtre  ,  onctueuse  et  combustible. 

(2)  De  Marga  ,  ancien  mot  celtique  ,  dit  Mrxagk  ,  dont  Pline 
fait  mention  et  pour  lequel  on  a  ensuite   employé  le  diminutif 
Mergila.Cesi  une  sorte  de  terre  propre  engraisser  les  champs. 
On  rappelait  autrefois  Marie. 


—  94  — 

immondices  des  rues^  la  charrée  (3)  des  blanchisseurs  / 
mais  là  se  bornaient  les  ressources  du  paysan. 

En  1825,  un  grand  changement  eut  lieu.  L'idée  d'uliltser 
le  noir  animal  ou  charbon  d'oê  (i),  en  ouvrant  â  Tagri- 
cullure  une  ère  de  prospérité,  offrit  en  même  temps  au 
commerce  une  source  de  richesses  nouvelles. 

Ainsi  quMl  arrive  assez  souvent  en  matière  de  décou- 
vertes imi>orlantés,  deux  personnes  s*dttribaèrent  à  la  fois 
rhonneur  d*avoir  doté  l'agriculture  de  cet  engrais  :  M.  Jo- 
hn ,  raffineur  de  Nantes  passait  généralement  pour  être 
l'auteur  de  la  découverte,  M.  Rissellb,  autre  raffineur 
de  la  même  ville ,  réclama  aussitôt.  La  presse  nantaise 
ne  pouvant  décider  la  question ,  paya  indistinctement  à 
ces  deux  citoyens  estimables,  un  égal  tribut  de  reconnais- 
sance et  d'éloges.  Quoiqu'il  en  soit ,  la  réputation  de  l'en- 
grais noiranimalse  propagea  avec  une  rapidité  incroya- 
ble ,  et,  de  quelques  bourgs  de  la  Vendée  où  elle  prit  nais- 
sance ,  se  répandit  en  peu  de  temps  dans  tous  les  dépar- 
tements de  l'ouest. 


De  quoi  se  compose  le  noir  animal ,  et  d^oû  lui  oient  sa 
propriété  fertilisante. 

Il  est  bon  de  vous  dire.  Messieurs,  ou  plutôt  dé  voaà 
rappeler  y  avant  de  poursuivre  ,  comment  se  fait  le  noir 

(3)  Du  latin  barbare  cinerata  ,  fait  de  cinis  ,  cineris  ,  cendre. 
Méi^ge  prétend  qu'autrefois  on  disait  charrée.  On  appelle  cl^ar- 
rée  les  cendres  qui  restent  dans  le  cuvier  et  sur  le  charrier^  après 
qu'on  a  coulé  la  lessive. 

(4)  Je  crois  devoir  indiquer  ici  les  diverses  dénominations  que 
Ton  donne  au  noir  animal.  Les  Hollandais  Vdi^^tWtuiBeenzwart; 
les  YidiUO\%  Beensvœrte\  les'  suédois  Densvart  ;  les  Anglais  Bone 
Black  ;  les  Italiens  Nero  d'ossQ  ;  les  Espagnols  Negro  de  hueso  ; 
eûfin  les  Portugais  le  nommeot  j^^^ro  de  osso.  Dictionnaire  gc^ 
néral  des  marchandises  et  du  eommeree. 


-95  - 
animal  destioé  à  la  clarificatioo  des  sirops,   ei  d'où  lui 
Yieot  ensuite  cette  propriété  fertilisante  qui  fonda  sa  bril- 
laote  renommée. 

.  Les  os  de  bœufs,  vaches,  moutons,  chevaux^  etc., 
après  avoir  été  fractionnés,  sont  introduits  dans  dès 
nwrmUosqoe  Ton  place  dans  des  fours  ^  après  les  avoir 
femiées  hermétiquement  avec  un  couvercle  ou  avec  une 
marmite  renversée;  les  joints  doivent  être  bouchés  avec 
de  l'argile  détrempée.  La  calclnation  des  oss'opère  égale- 
ment dans  des  cylindres  faisant  les  fondions  de  cornues. 
9nn  oe  dernier  cas  ,  on  se  propose  de  recueillir  les  pro- 
diûts  deUdislillation  ;  dans  le  premier  cas,  ces  produits 
lOùi  braies  pendant  la  calcinalion.  Les  os  doivent  être 
aoojnis  à  l'action  du  feu  jusqu'à  ce  qu'il  n'y  ait  plus  aucun 
dégageioeDt  de  vapeurs;  c'est-è-dire,  pendant  un  inter- 
valle de  quatre  heures  ,  et  par  une  chaleur  de  70  è  80  de- 
grés. Le  combustible  employé  ordinairement  pour  celte 
opératioD  est  le  bois  ou  la  bouille.  Les  os  ainsi  calcinés  , 
se  transforment  en  un  charbon  léger  et  friable  que  Ton  a 
nommé  charbon  animal  ;  ce  charbon  ,  soumis  d'abord  à 
la  trituration  et  mêlé  ensuite  avec  du  sang  de  bœuf,  sert 
dans  les  raffineries  de  sucre  à  clarifier  et  décolorer  les 
8irops.Ajnsi  quejel'aidëjà  dit,il  les  purifie,!!  entraine  tou- 
jours avec  lui  des  matières  sucrées  qui  ne  peuvent  que 
lai  être  favorables  et  ajouter  aux  propriétés  fécondantes 
dp  noir  résidu  ,  car  on  sait  que ,  si  le  prix  du  sucre  per- 
mettait de  l'employer  lui-même  comme  engrais,  il  donne- 
Fiiiles  plus  beaux  résultat». 

Le  noir  animal,  sortant  des  raffineries  et  destiné  ,  dès 
ce  moment,  à  féconder  la  terre,  est  donc  composé  de  trois 
sahstances  éminemment  favorables  h  la  végétation,  c'est- 
à-dire  ,  os  brûlés  ,  sang  de  bœuf  el  sucre.  Voici  ce  que  j'ai 
lo  dernièrement,  à  ce  sujet,  dans  la  Maison  rustique  du 
A7X*  siècle  : 


'         ~  «6  — 

«  La  mesure  de  rénergie  acqaîse  au  doir  animal ,  offre 
»  ce  résultat  étonnant  au  premier  abord,  mais  constaté 
r>  expérimentalement  dans  de  grandes  cultures  :  les  t5 
»  parties  de  sang  sec  qu'il  renferme  agissent  comme  en- 
»  grais  d'une  manière  plus  utile  que  400  parties  liquides 
n  représentant  environ  100  parties  de  sang  à  Tétat  sec. 
»  Ainsi ,  la  matière  organique  réunie  au  charbon  ,  agit 
»  six  fois*  plus  qu'employée  seule  y  ce  fait  explique  la  con- 
«  sommation  énorme  des  résidus  de  raffineries.  y> 

Je  De  terminerai  pas  ce  chapitre  sans  vous  dire  ,  mes- 
sieurs ,  qu'il  existe  poui  la  calcination  des  os,  un  procédé 
très-économique  ,  dont  lès  départen\ents  de  Tlsère  ,  du 
Rhône  et  de  Saône-et-Loire  ont  déjà  fait  usage  ainsi  que 
FÂulriche  et  lltalie.  Ce  procédé  consiste  à  calciner  les  os 
$an8  combustible ^  si  ce  n'est  pourtant,  celui  nécessaire 
pour  commencer  Topération  ;  mais,  après  avoir  allumé 
un  premier  feu ,  le  nouveau 'système  de  four ,  d'après  Fi* 
dée  qui  m'en  a  été  communiquée  récemment ,  se  trouve 
chauffé  pour  45  à  50  jours,  sans  qu'il  soit  besoin  d'a- 
limenter le  foyer. 

L'inventeur  de  l'appareil  éontil  s'agit,  est  actuellement 
à  Marseille;  il  vient  de  faire  des  essais  en  Autriche  ,  en 
Italie  et  dans  les  Etats-Romains ,  partout ,  assure-t-on,  ie 
succès  a  couronné  ses  diverses  expériences.  C  est  au-point 
où  l'aulaur  des  fours  à  ealciner  sans  combustible ,  qui , 
déjà  avait  obtenu  en  Autriche,  en  <841 ,  le  1"  prix  pour 
l'industrie,  (une  médaille  d'or),  peut  produire  les  certi- 
ficats les  plus  honorables  ,  signés  par  les  industriels  qui 
ont  acheté  ce  procédé.  Je  regrette  vivement,  messieurs  , 
de  ne  pouvoir  vous  faire  connaitre  le  nom  de  la  personne 
dont  il  s'agit,  ni  vous  donner  une  idée  de  sa  curieuse  in- 
vention. La  modeslie  estparfoisLinflexible. 

IL.  TD^3M2  -  I 


—  a?  — 

A  qUêltierraitît  le  noir  convient  principalement^  etdans 
quelle  proportion  il  doit  être  employé. 


L'eDgrais  qui  nous  occupe  fut ,  en  principe  ,  reconnu 
igalemont  bon  aux  semailles  des  froments,  blés  noirs  ^ 
orges  y  avoines  ,  seigles  ,  trèfles  ,  navels  ,  etc.  Il  faut ,  en 
général ,  un  tiers  plus  de  noir  que  de  grain  ,  c'est-à-dire, 
qaesi  Fou  ràme  huit  boisseaux  (4)  de  grain  sur  un  jour  de 
terre  éêceni  vingt  cor det(^)t  il  faut  y  répandre  en  môme 
tempi ,  dense  boisseaux  de  noir  ;  deux  de  plus  si  le  ter- 
rain est  froid;  deux  de  moins  s'il  estnaturellement  chaud. 
Pour  les  terres  nouvellement  défrichées  ,  il  faut  la  pre- 
fBÎkte  année  ^  16  boisseaux  de  noir  par  jour  de  6bnt  vingt 
cordes.  Toutefois ,  messieurs ,  une  remarque  fut  d'abord 
fÉile  par  les  agriculteurs  bretons  ;  c'est  que  le  noir  animal 
est  bon  pour  toutes  sortes  de  terres,  mais  qu'il  convient 
pirtienllàrement  aux  lerres  fortes  et  humides  ,  attendu 
que  I  par  sa  porosité^  il  absorbe  beaucoup  d'humidité,  et 
qa*il  rend  en  outre  ,  les  terrains  sur  lesquels  il  a  été  ré- 
panda plus  aptes  è  la  culture  ^  en  leur  donnant  de  la 
chileDi'.  Ceci  explique  pourquoi  les  départements  de  Tou- 
est  lento  ,  ont  pu  faire  usage  de  cet  engrais. 

(t)  Le  noir  abîmai  n'ayant  jamais  été  employé  dans  notre  payi 
fi'à  titre  d'essai ,  ot  partant  en  petite  quantité  ,  je  suis  forcé  de 
■entfir  des  mesures  de  capacité  et  d'étendue  usitées  en  Breta- 
IM-  Le  boisseau  dont  il  est  ici  qoestion  ,  est  celui  employé  à  la 
hUe  an  froment  de  Kennos  \  il  répond  à  25  litres  ou  à  un  quart 
Asetolitre,  mesure  légale.  Ce  boisseau  contient  22  kilogram- 
«MouAilifresdei^ir. 

(i) La  eori/e «le  Bretagne^  qui  est  do  2^  pieds  carrés  ,  équivaut  à 
Oare  flÛ  centiares  7799e(soixaDte  centiares  et  une  fraction  de7799e) 

U/aHrno/  de  Bretagne  comporte  80  cordes  ou  h%  ares  6239e. 

'      •  13 


.>«v.. 


—  98  — 
Manière  d'employer  le  noir  animal. 


Voici  comment  s'emploie  le  noir  en  Bretagne  et  en 
dée.  . 

Lorsqa6  Ton  sème  un  champ,  Thomme  qui  réps 
grain  est  suivi  d'un  autre  qui  porte  du  noir  animal , 
jette  après  le  premier ,  trois  poignées  contre  dei 
grains.  On  a  soin  d'étendre  Tengrais  également  pai 
On  procède  de  la  même  manière  sur  tous  les  terra 
pour  toutes  les  semailles  où  l'on  fait  usage  du  noir.Il  < 
sentiel  de  répartir  uniformément  le  résidu  de  rafflc 
sur  le  sq)  où  l'on  a  semé. 

Quelques  agriculteurs  ayant  demandé  en  principe 
détenteurs  de  noir  animal  s'ils  pouvaient  employer 
à-tour  dans  leurs  cultures,  cet  engrais  elle  fumier,  i 
fut  répondu  que,  non  seulement  ce  dernier  pouvai 
vir  à  un  terrain  où  l'on  aurait  employé  précéder 
le  poir  animal ,  mais  qu'en  outre ,  cette  manière  de] 
ser  fertilisait  davantage,  surtout  en  usant  alterna 
ment  chaque  année  du  noir  et  du  fumier.  Il  est  inc( 
table  ,  cependant ,  que  le  résidu  de  raffinerie  prés 
une  grande  économie,  comparativement  à  tout  autr 
grais  et  qu'ensuite,  il  donnait  un  quart  de  plus  en  ré 
Des  sols  naguère  en  jachère  une  année  sur  deux,  et  i 
deux  années  sur  trois ,  furent ,  en  1827  ,  fumés  a^ 
noir  animal  et  emblavés  tous  les  ans/  dès  lors  ,  la  y 
de  leurs  produits  nets  se  trouva  triplée  ! 

Economie  queprésenie  l'emploi  du  fVsidu  deraffi% 
L'auteur  d'une  brochure  publiée  à  Rennes  en  1 


—  99  — 
porte  à  57  fr.  50  oenlimes  par  jour  de  terre,  la  différeo- 
ce  réftoIUiil'de  l'emploi  du  noir  comparativement  au  fu- 
mier. 

Pour  vérifier  cette  assertioo,  il  fautd'abord  savoir  que 

doQfe-boiaaeaux^  ou  soit  trois  hectolilres  de  noir  animal, 

nfflseqjl  pour  graisser  parfaitement  un  jour  de  terre  de 

.  lift  cordes,  où  Ton  consommait  d'ordinaire,  auparavant^ 

kfiti  dix  charretées  de  fumier  d'écurie. 

Or,  douie  boisseaux  de  noir ,  qui  pouvaient  et  peuvent 
eseoreÀtre  transportés  dans  deux  poches ,  sur  deux  cbe- 
liV,, coûtaient  alors  36  francs,  ou  soit  42  francs  l'beotoli- 
Ira,  taDdis^qae  buit  charretées  de  fumier  revenaient,  y 
•omprla  les  frais  de  transport,  à  fr.  96.75  et  devaient 
produire ,  Je  le  répète,  un  huitième  ou  un  quart  en  moins 
de  récolte  que  ne  le  fesait  le  résidu  de  raffinerie.  Il  faut 
«kasrvar^  Messieurs,  que  ces  douze  boisseaux  de  noir  ani- 
BilsofflsaMDt  par  jour  de  terre ,  pour  les  semailles  de 
tostea  sortes,  ainsi  que  pour  jeter  sur  120  cordes  de 
prelnesT 

le  nouvel  engrais  coûtait  donc  3  fr.  le  boisseau. 
Ce  prix  parut  d'abord  un  peu  élevé  ;  maison  ne  tarda  pas 
I aoqoérir  la  conviction  que  c'était  au  contraire  là,  une 
dipenêê  inférieure  à  celle  qu'occasionaient  tous  les  au- 
1res  fumiers,  on  usage  dans  le  département  d'Ile-et-Vilai- 
Wi  surtout.  Un  simple  calcul  était  à  faire  ;  il  leva  tous  les 
doutes.  Nous  allons  le  reproduire  ici. 

Il  but  avoir  égard  à  trois  choses  ,  dirent  les  détenteurs 
de  noir  animal ,  pour  établir  notre  calcul  : 

l*Une  barrique  et  demie  de  résidu  de  raffinerie  équi- 
valente àjdouze  boisseaux,  répond  comme  on  sait,  à  huit 
charretées  de  meilleur  fumier.  Or ,  combien  coûterait  le 
Ituvport  de  ces  huit  charretées ,  en  supposant ,  ce  qui  du 
reste, ^est  assez  probable  ,  que  le  cultivateur  ne  puisse 
suffire  è  graisser  ses  terres  avec  le  seul  fumier  de  ses 


—  100  — 

élables,  pour  peu  que  la  terre  qu'il  afferme  soii  d'uni 
cerlaine  étendue ,  et  qu'il  soît  forcé  de  l'aller  chercher  at 
loin  ? 

R.  Le  transport  s'élèverait  de  2  à  8  francs,  oo,  terme 
nàoyen  ,  5  francs  par  charretée ,  et  40  francs  ponr  boit. 

2*  Combien  coâte  le  fumier  dans  le  département? 

R.  4^  8  et  10  francs;  terme  moyen  7  francs. 

3*  Quel  est  le  prix  du  transport  d'un  boisseau  de  noir 
de  l'entrepôt  au  champ  sur  lequel  on  doit  semer? 

R.  Au  maximum  25  centimes. 

Parlons  donc  de  ces  bases  et  voyons  k  notre  tour,  que 
résultat  nous  obtiendrons  pour  graisser  un  jour  de  cen 
vingt  cordes.  Le  tableau  suivant  nous  donnera  une  exaeU 
solution. 


OBJETS. 


Paix. 


Traosp.  pour  8  charr.  defum.  à  5  f •  « 
Transp.  de  42  boiss.  de  noir  à.  »     25 

Transp.  de  50  boiss.  de  charr.  à  »     25 

.1 

Prix  d'achat  de  8  charr.  fum.  à  7 

I 

Prix  d'ach.  de  12  b.  n.  animal  à  3 

Prix  d'achat  de  5Q  b.  de  charr.  à  s     85 
Pour  et.  ces  eng.  sur  la  terra 

Totaux. 


Noir. 


3  f.  » 


36    » 

»     35 
39726 


Char.  Fov. 
60f.i 


12.50 


56    ) 


42.50, 

»     76»     7 

55T75.96.7 


I 


—  101  - 

Las  frais  pour  le  noir  s'élèTont,  vous  le  Toyez,  mes- 
ileart  I  à  fr.  46  50  de  moins  que  ceux  pour  la  charrie  et  à 
57  fr.  50  ceol.  de  moins  que  ceux  pour  le  fumier...  Une 
mblable  économie  vaut  la  peine ,  sans  doute  /  mais ,  je 
Fal  âë|à  dit ,  ce  n^est  pas  le  seul  avantage  que  présente 
remploi  du  résidu  de  raffinerie. 


Conmmmatian  de  noir  auimal  faite  dam  Vouett  de  la 
France  depuis  tannée, \  825  jtisgti^^  en  \  845. 


Les  propriétés  du  noir  résidu,  une  fois  constatées  ,  sa 
'  répolf lion  ne  pouvait  que  grandir.  Des  expériences  réi- 
térées, Texamen  altenlif  et  scrupuleux  des  gens  de  scien- 
ce/les  fréquentes  recommandations  des  sociétés  acadé- 
miqaet;  tout,  en  un  mot ,  concourut  à  la  victoire  décisi- 
'  «4  remportée  sur  la  vieille  routine  des  paysans  delà  Ven- 
dé^l  Les  départements  de  Maine-et-Loire^  des  Deux-Sè« 
VF«B|  de  la  Mayenne,  dlle-et-YilIaine^  etc.,  furent  forcés 
da  19  rendre  à  Tévidence  et  de  reconnaitre  Finconteslable 
supériorité  du  noir  animal  sur  les  autres  engrais, 

Cesi  sur  Rennes  et  sur  Nantes  que  furent  d'abord  diri- 
gé^ d^  nombreuses  expéditions.  Pendant  les  années  1825 
%\  i8S6f  cette  dernière  place  en  consomma  seule  400,000 
boisseaux  ou  soit  100,000  hectolitres.  Plus  tard  ,  les  nom- 
breux dépôts  établis  en  Bretagne  et  dans  la  Vendée  ,  ne 
purent  suffire  à  toutes  les  demandes;  les  charrettes  ar« 
rivaieol  en  foule  et  par  convoi  k  Nantes  ;  le  noir  animal 
dippoiiibieélaitimmédiatementenlevé;el  longtemps  avant 
la  fia  des  ensemencements,  les  chantiers  étaient  vides  et 
ne  pouvaient  fournir  aux  besoins  des  derniers  venus. 


—  102  — 

Cependant ,  on  recevail  déjà  à  colU  époque»  aucbcMieu 
de  la  Loire-Inférieure,  tous  les  noirs  de  France,  d'Anvers, 
de  Bruxelles,  de  Copenhague  et  do  Hambourg. 

Voici  quelles  quantités  furent  expédiées  h  Nantes,  pen- 
dant la  seule  année  1828.  Les  chiffres  qui  suivent  ont  été 
puisés  à  une  source  authentique. 
Les  raffineries  de  Nanles  produisirent  ensemble  45000  h. 

Celles  de  Marseille 30000 

Bordeaux dOOO 

Le  Havre  et  Rouen 9000 

Paris  et  Orléans. 30000 

Harfleur,  Dieppe,  Fécamp,  Dunkerque  et  Lille.    .    ^000 

Hambourg 12000 

Copenhague. «...    2000 

Berlin  ,  Anvers  et  Bruxelles  .      .....     4000 

Riga  et  St-Pétersbourg 17000 


Total.  438000  h. 

ou  soit  12,800,000  kilogrammes,  car  rheclolitre  de  noir^ 
pèse,  à  peu  de  chose  près,  cent  kilogrammes;  celte  quantité 
équivaut  à  5f  2,000  boisseaux  ,  mesure  de  Rennes;  chaque 
boisseau  formant ,  comme  je  Fai  dit  plus  haut ,  le  quart 
d'un  hectolitre. 

J'ai  dû,  Messieurs,  vous  donner  à  part  ce  relevé,  qui 
forme  la  moyenne  des  importations  de  noir  animal  faites 
annuellement  à  Nantes  dépuis  cette  époque.  Vous  avez 
sans  doute  remarqué  que  notre  ville ,  où  Ton  comptait  en 
1828,  unequiozained'usines,  expédia  seule  au  chef-lieu  de 
la  Loire-Inférieure,  une  quantité  de  résidu  égale  à  celle 
que  fournirent  collectivement  en  cette  même  année  ^  les 
raffineries  d*Orléans  et  de  Paris.Il  en  fut  presque  toujours 
ainsi.  Le  relevé  que  je  vais  mettre  sous  vos  yeux,  eu  vous 
donnant  le  chifl're  véritable  des  quantités  de  noir  animal 


—  103  — 

prodoites  par  les  fabriques  marseillaises ,  vous  fera  con- 
attire  en  outre  ,  les  mouvemeuts  successifs  de  prospérité 
et  de  décadence  qu'eût  è  subir  dans  notre  pays  ,  la  raf* 
flaerie  de  sucre.  Vous  serez  étonnés  de  vofr  que,  par  suite 
de  nouveaux  systèmes  de  raffinage  employés  chez  nous 
depuis  une  douzaine  d'années ,  —  Je  veui  parlar  des  ma- 
dinasb  vapeur,  —  leàcinq  à  six  usines  que  possède  au- 
jourd'hui Marseille,  ont  produit  des  quantités  parfois  éga- 
les à  celles  que  produisirent  jadis  4  5  fabriques. 
En  1837  2642  Tombereaux  de  noir  entrèrent  dans   nos 
chantiers. Ces  tombereaux  calculés,  d'après 
nos  conventions  avec  les  raffineurs,  h  rai- 
son de  9  hectolitres  chacun,  mesurés  ras, 
donnent  :  23778  hcct. 

En  4828  33/i4  tombereaux  ou  soit  30096       » 

32058  » 
34866  » 
40572  . 
49914  » 
33867  » 
34488 .  » 
40239  n 
41643  » 
45468  » 
48042  » 
46386  » 
34362  . 
59535  » 
56214  » 
64773  » 
67671       » 

48951       » 


1829  3562 

id 

1830  387& 

id 

1831  4508 

id 

1833  3S46 

id 

1833  3763 

id 

t83&  3832 

id 

1835  (|471 

id 

1836  4627 

id 

1837  5052 

id 

1838  5338 

id 

ISSD  5I5& 

id 

1840  3818 

id 

1841  6615 

id 

iSftS  6246 

id 

1843  7197 

id 

1844  7519 

id 

31 

ect.1845  5439 

id 

Total,.  92547  lombercau 

—  104  — 

Telle  est ,  Messieurs,  rimportance  des  résidus  de  raffi- 
neries que  nous  eûmes  tour^à-tour^  à  recevoir  et  à  expé- 
di'er,  dans  une  période  de  18  ans. 

Il  me  reste  à  vous  entretenir  des  prix  successifs  du  noir 
animal  sur  noire  place ,  et  k  vous  signaler  les  diverses 
causes  qui  donnèrent  lieu  à  Taugmentation -prodigieqse 
de  cet  article ,  augmentation  jusqu'ici  sans  exemple  dast 
les  annales  commerciales  et  industrielles.  C'est  ce  que  je 
ferai  dans  le  chapitre  précédent. 


Prix  du  noir  à  MarMlh ,  de  1827  à  184*5. 


C'est  en  18î7  ,  que  mon  père  fut  chargé  par  une 
maison  de  Hambourg  ,  d'acheter  pour  le  compte  de  celle* 
ci,  tout  le  noir  animal  résidu  provenant  des  4 5  raffineries 
alors  en  activité  dans  notre  ville.  Ce  produit  avait  été 
jusques-là>jeté  aux  décharges  publiques  ainsi  que  le  rési- 
du des  savonneries;  les  prétentions  des  raffineurs  ne 
pouvaient  donc  être  que  modérées.  C'était  déjà  beaucoup 
pour  ces  messieurs  ,  on  le  coocoit^  de  n'avoir  plus  h  s'oc- 
cuper de  l'enlèvement  des  résidus  de  leur  fabrication. 
Le  noir  leur  fat  payé  dès  cette  époque,  depuis  I  fr.  jus- 
ques  h  1  fr.  50  cent,  le  tombereau  composé,  comme  je 
vous  l'ai  dit  ^  de  9  hectolitres.  Quelques  mois  après  ,  plu- 
sieurs fabricants  ,  revenus  de  la  surprise  que  leur  avait 
d'abord  causé  J'offre  d'acheter  une  matière  dépourvue, 
suivant  eux,  de  toute  valeur;  exigèrent  2  fr.  et  même  2 
fr.  50  cent,  des  susdits  9  hectolitres.  Les  prix  de  vente  è 
Nantes  permettant  à  nos  commettants  de  dépasser  de 
beaucoup  ce  cbi(rre,Dous  reçûmes  Tordre  de  supporter 


—  105   — 

lihanise  jasques  à  &  fr.  /!i  fr.  50  cent,  et  5  francs.  L'annëd 
1817  n'était  pas  encore  expirée  que  le  noir  animal  montai 
i(  fr.  le  tombereau  ;  il  fallut  alors  ,  aviser  au  moyen  de 
maUriser  une  augmentation  à  laquelle  donnait  lieu,  il  faut 
b  dira«  une  concurrence  acharnée  :  afin  de  conserver  ex- 
dadTement  è  la  maison  que  nous  représentions,  les  noirs 
rWdoa  des  raffineries  marseillaises  pendant  un  laps  de 
lMip8,eiàun  taux  raisonnable,  nous  primes  le  parti  de 
pmer  des  marchés  avec  tous  les  raffineurs.  Le  terme  de 
eaunarohés  fut  fixé  à  9 ,  3  et  môme  5  ans.  Malheureuse- 
menti  ceux  d'une  durée  aussi  longue  ne  furent  pas  les 
plu  nombreux. 

Ab  suite  de  mille  péripéties ,  mille  incidents  qu'il  se- 
rait trop  long  de  vous  raconter  ,  nous  en  sommes  venus  à 
payer  I  dès  Tannée  4842^  sinon  à  la  généralité  des  raffi- 
Mors,  du  moins  à  la  majeure  partie ,  le  prix  de  65  fr. , 
onii  messieurs,  65  fr.  ce  môme  tombereau  de  résidu  qui 
ooasfttt  d'abord  accordé  pour  un  franc  ;  ce  même  tom- 
bereau de  résidu^  que  l'on  jetait  précédemment  à  la  mer  ! 
Tel  est  le  prix  auquel  nous  le  vendent  aujourd'hui  encore 
maints  raffineurs. 


Mme  des  sommes  produites  aux  raffineurs  de  Mar- 
mile,  par  le  noir  animal  résidu^  depuis  4  827  \uS' 
fiie«enl845. 


Bo  vous  signalant  celle  énorme  augmentation  d'une 
marchandise  jadis  sans  valeur^j'ai  été  amené  à  rechercher 
<Ittel  revenu  annuel,  les  raffineurs  de  notre  ville  ont  dû  se 
c^artir  entre  eux,  depuis  l'origine  de  ropératiou  confiée 
*Qx  soins  de  ma  maison.  Le  relevé    suivant ,    dressé 

li 


—  106  ~ 

d'aprèsleslivrésde  celle-ci,  vousfixera,  messieurs,  sur  rim- 
portance  de  nos  achats^  depuis  Tanùée  48127  jusqu'au  mo- 
ment actuel.  Vous  suivrez  ainsi  pas  à  pas,  la  marche  pro- 
gressive d'un  article  arrivé  &  son  apogée. 

L*annee  4827  a  rapporté  aux  45  fabriques,  alors  en 
exploitation  à  Marseille,  et,  bien  entendu ,  chacune  en 
proportion  des  quantités  de  noir  qu'elle  nous  livra,  aux 
prix  du  moment,  une  somme  de.     ...     F.    8707» 

L'anné  1828 leur  produisit. 18548  60 

1829  id.     . 24700  40 

4830    id 33117  75 

4834     id 39083  • 

1832  id .  48748  85 

1833  id. .42394  75 

4834  id 57752  50 

4835  id.  •  . 83634  7S 

En  1836,  le  nombre  des  raffineurs  enga- 
gés avec  ma  maison  fut  réduit 

de  15  à  9  ;  mais,  les  nouveaux 
marchés  avec  ces  derniers  , 
ayant  été  passés  moyennant 
une  augmentation  de  prix  assez 
sensible,  nous  eûmes  à  compter 
a  nos  vendeurs  ,  depuis  le  4*' 
janvier  jusqu'au  34  décembre 
de  cette  année.  .  .  .  .  F.  98554  «^5 
En  4837,  maints  concurrents  qui  avaient 
^  acheté  le  résidu  des  raffineries 

non-engagées  avec  nous  ,  l'an- 
née précédente^  nous  ayant  ven- 
du eux-méine    le   noir    qu'ils 


à  reporter.  , .   456207  95 


—   107   — 

Report. . .   F.  455207  95 
avaient  reçu  de  celles-ci ,  nos 
paiements  s'élevôreot  à.     ..     .  235437  15 

En  4838,  ma  maison  eût  à  recevoir  ,  ïn- 
dépendammenl  du  noir  produit 
par  ik  ou  15  raffineries,  celui 
de  plusieurs  liquoristes,  con- 
fiseurs ,  elc,  de  notre  ville  ,  et  à 
des  prix  assez  élevés  :  dès  lors 
le  chiffre  des  factures  fut  pen- 
dant cette  année  de.     .     .     .    2683l87  65 

En  1839,12  raffineries ,  plus  les  confi- 
seurs et  liquoribtes ,  touchèrent 
collectivement,  par  suite  d'une 
nouvelle  augmentation  sur  les 
prix,  une  somme  de.     .     .     •     23(i327  35 

En  1840,  8  à  9  usines  seulement  eurent 

à  se  répartir,  (prix  maintenus).  172772  90 

En  i841,  le  rachat  du  noir  reçu  par  nos 
concurrents ,  ayant  encore  eu 
lieu ,  le  total  de  nos  paiements 
fut  au  31  décembre  de.     .     .  .  327546  95 

En  4SA2, 10  raffineries,  plus  les  confia 
seurs  et  distillateurs^  se  parta- 
gèrent ,  en  raison  d'une  nou- 
velle augmentation  de  prix.     .   342426  40 

En  1843,  le  même  nombre  de  fabriques 

participèrent  à  un  paiement  de.    409867  • 
(les'prix  du  noir  étaient  alors  ar- 
rivés à  f.  55,  60  et  65  le  tom- 
bereau de  9  hectolitres). 

à  reporter. . .   S445963  25 


—  408  — 

Report..  .  2/i45963  â5 

Ed  W^Uf  les  résidus  de  raffineries^  ven- 
dus aux  conditions  ci-dessus, 
produisirent ......     4^3502  55 

£n  4865^ ^fabricants seulement,  (le  noir  ^ 
aux  plus  hautes  limites)  ,  ont 
touché  jusqu'au  31  octobre  der- 
nier S0625S  50 


Les  raffineurs,  confiseurs,  liquoristes^ etc. 
de  Marseille  ont  donc  retiré  des  noirs  résidus    * 
provenant  de  leur  fabrication  ,  et  dans  une 
période  de  19  ans ,  la  somme  énorme  de.     .  31196719  30 


Toutefois ,  messieurs  ,  vous  le  savez,  Tordre  des  choses 
veut  que  ce  qui  est  excessif  ne  dure  pas  ;  il  arrive  dans 
le  commerce  des  crises  inévitables,  des  réactions  dont  les 
effets  sont  ou  salutaires  ou  fâcheux  :  le  noir  animai 
a  dA  subir  la  loi  commune.  A  Theure  qu'il  est,  cet 
engrais  touche  &  une  de  ces  réactions,  et  Ton  ne  peut  en* 
core  prévoir  si  Tissue  sera  pour  cette  industrie  une  régé- 
nération ou  una  décadence.  Bornons-nous  à  examiner  ce 
qui  se  passe  ;  étudions  les  diverses  causes  qui  ont  ralenti 
la  marche  brillante  d'une  marchandise  aussi  pauvre  jadis 
qu'elle  est  riche  aujourd'hui  ;  et  laissons  au  temps  le  soin 
de  résoudre  la  question. 

Fraude  du  noir  à  Nanles.^mesures  prises  par  le  Pré- 
fet de  cette  ville  pour  V empêcher. 

Ce  qui  nuit  beaucoup  aux  progrès  de  rindustrie  ,  ce 
n'est  pas ,  comme  on  pourrait  le  croire ,  la  concurrence. 
Au  contraire.  La  concurrence ,  on  Ta  dit  avant  moi ,  en 


—  109  — 

îàVéme  ei  FaiguiUon  ;  mais  le  véritable  fléau  du  com- 
merce est  la  coDtrefaçoD  ;  TeDgrais  préci«îux  qui  dous  oc- 
eape,  ue  tarda  pas  ,  dès  son  origiDC ,  h  subir  riufluence 
delà  fraude:  le  noir  provenant  des  raffineries  marseil- 
laiies  y  k  cause  de  sa  supériorité  reconnue  y  de  sa  finesse, 
dasa couleur,  et  surtout  parcequ'il  donnait  aux  mélanges 
ooe  somme  considérable  de  phosphate  de  chaux,(l) devint 
h  point  de  mire  d'une  foule  d'industriels  qui,  au  mo- 
ment de  l'entrée  en  Loire  des  qavires  expédiés  par  nous, 
achetaient  an  ou  plusieurs  de  leurs  chargements  de  noir 
animal  et  ne  craignaient  pas  d'eu  doubler  la  quantité. La 
bonne  foi  des  consommateurs  ne  pouvait  ôtre  longtemps 
trompée  ;  les  récoltes  se  ressentirent  bientôt  des  substan- 
068  inertes  mélangées  au  véritable  engrais  ;  la  presse  jeta 
le  ori  d'alarme ,  on  sut  plus  tard  que  le  département  de 
I.oir-el-Cher,si  fertile  en  tourbières .  en  argile  et  en  mar- 
nei  fournissait  aux  fraudeurs  des  éléments  favorables  k 
laor  coupable  industrie;  on  découvrit,  à  Nantes  même  , 
ptoiieara  fabriques  de  noir  factice  ;  dès  lors,  la  crainte  de 
Toîr  cette  place  déshéritée  tout-à-coup ,  de  2  millions  de 
ventes  annuelles  effectuées  dans  les  campagnes,  éveilla  la 
aolticitude  des  magistrats  ;  en  1841  ,  Tarrôté  suivant  fut 
poUié  et  affiché  dans  toutes  les  communes  du  départe* 
Ideia  Loire  Inférieure.  Je. le  transcris  en  entier. 


(1)  Le  eharbon  d'os  contient  : 

Phofpbate  de  chaux 

78  0 

Carbonate  de  chaax 

10  0 

Charboo  azoté 

10  0 

Carbure  oa  liliciure  de  fer 

2  0 

100  0 

^'^"IM^  du  fabricant  d'engrais,  pir  G.  Benns,  Nantes  I8V1. 


—  no  — 


/ 


Nous,  Préfet  de  la  Loire  In^ 

Vu  les  lois  du  S2  décembr 
VIII,  qui  chargent  les  Pr-'  4^ 

des  départements,  ^ 

Vu  la  loi  du  1^  ^ 

maires  «  de  ia  polK 
»  tes  de  Pautorilé  supei .  J' 

Vu  les  lois  du  ik  décemb. 
août  1790 ,  section  11  ,  qui  défiu.. 
pale  et  classent  parmi  ses  atlribulio 
9  la  fidélité  du  débit  des  denrées  qui  se  vt. 
»  à  Taune  ou  à  la  mesure  ;  » 

Vu  les  arrêts  de  cassation  des  20  septembre  e&^ 
iobre  1 822  ,  qui  constatent  le  droit  attribué  âuî  Pr6K^^ 
ade  faire  directement  des  règlements  sur  tes  objets  de  pa^| 
9  lice  municipale  ,  lorsqu'il  s'agit  des  mesures  géiïérâ)e9~ 
•  d'un  égal  intérêt  pour  toutes  les  communes  du  d^^par^ 
tement ,  » 

Vu  Tarticle  433 du  code  pénal  5  qui  punit  d'un  empiij 
sonnement  de  trois  mois  à  un  ao ,  à'oiie  amende  J^  50f?l 
au  moins  ,  et  de  la  confiscation  des  objets  du  délit,  quî^ 
conque  aura  trompé  l'acheteur  sur  la  nature  d'une  miff 
ohandise  quelconque  ; 

Vu  la  délibération  du  Conseil  général  de  la  Loire  lofé^ 
Heure  du  26  août  1840  ,  qui  invite  instamment  Tadmiai 
tration  départementale  h  prendre  les  mesures  nécessiirffi" 
pour  la  répression  de  la  fraude  i  laquelle  se  livrent  uaj 
grand  nombre  de  marchands  d'engrais  :  \ 

Considérant  que  le  commerce  des  engrais  a  pris  une 
importance  immense  dans  le  département  de  la  Loireio- 
férleure,  et  que  le  développement  a  donné  lieu  à  des  spé- 
culations frauduleuses  funestes  à  ragricnllure  ;  ^ 

Considérant  que  les  moyens  de  fraude  les  plus  usilés 
sont  :  r  L'altération    des  substances   connue 


—  111  — 

eommerce  comme  susceptibles  de  servir  d'eograis  ; 

i*  L'application  des  Dom5  d'engrais  connus  à  des  subs- 
UDcesd'ao  aspect  semblable,  mais  de  natures  différentes; 

S'CetlemAme  application  mensongère  de  noms^  avec 
ne  très-légère  modification,  qui  puisse  n'être  pas  aper- 
fwpar  l'acheteur  ,  et  que  le  fraudeur  puisse  cependant 
fure  valoir ,  en  cas  de  poursuite  pour  contrefaçon  uu  fal- 
nBoation  ; 

Considérant  qu'il  est  impossible  de  fixer  d'une  manière 
iholae  quelles  senties  matières  qui  doivent  être  classées 
flMdme  engrais  : 

Considérant  qu'en  prenant  des  mesures  pour  la  répres- 
ÙOD  de  la  fraude^  il  importe  de  respecter  la  liberté  du 
oommarceet  de  réserver  aux  agriculteurs  le  droit  illimité 
iFessayar  tontes  les  substances  qu'ils  jugeront  propres  à 
iMiiflarlesol; 

Avons  AMBÈTt  fiT  ARRÈTOIf  S  .* 

Article  premier. 

Toat  commerçant  vendant  des  matières  quelconques  non 
Bqhides ,  désignées  comme  propres  à  fertiliser  la  terre  , 
diBvra  Inscrire,  sur  un  écriteau  placé  à  la  porte  de  chacun 
de  les  magasins,  le  nom  de  l'engrais  qu'il  débite. 
Art.  2. 

Si  plusieurs  espèces  d'engrais  sont  contenues  dans  un 
nême  magasin  ,  chacune  d'elles  devra  être  enfermée  dans 
*Be  case  distincte  entièrement  séparée  des  autres  ,  et  por- 
Untsur  un  écriteau  le  nom  particulier  de  Tespèce  d'en- 
grais. 

Art.  3. 

8i  l'engrais  mis  en  vente  n'est  pas  un  de  ceux  qui  sont 
déjà  connus  dans  le  commerce  ,  sous  des  noms  spéciaux  , 
^débitant  pourra  donner  à  sa  marchandise,  tel  nom  qu'il 
voudra,  excepté  les  noms  déjà  adoptés  par  le  commerce; 
t^lefoîs,  ce  nom  devra    être  approuvé  par  l'autorité 


—  112  — 

municipale.  Il  sera  refusé  ,  s41  prèle  à  erreur  ou  à  équi- 
voque. 

AllT.  û. 

Le  nom  de  Tengrais  sera  écrit  sur  les  enseignes  et  écri* 
leaux  intérieurs  sans  abréviations,  en  lettres  d'une  gran- 
deur uniforme,  et  de  vingt  centimètres  au  moins  de  hau- 
teur^ de  manière  à  être  lu  facilement  et  à  ne  pouvoir  être 
confondu  avec  aucun  autre. 

Aht.  6. 

Dans  la  quinzaine  qui  suivra  la  promulgation  du  pré- 
sent arrêté ,  tous  les  marchands  d'engrais  devront  faire  , 
à  la  mairie  du  lieu  où  sont  établis  leurs  dépôts ,  la  décla- 
ration du  nom  de  leur  engrais  ,  et  devront  établir  les  en- 
seignes disposées  comme  il  est  dit  ci-dessus. 
Art.  6. 

Aucun  marchand  d'engrais  ne  pourra  commencer  ,  à 
{^avenir ,  ce  commerce  ,  avant  Taccomplissement  de  ces 
deux  formalités. 

Art.  7. 

Aussitôt  que  le  Maire  aura  reçu  la  déclaration  du  débi' 
tant ,  il  se  transportera  au  dépôt  d'engrais»  ou  enverra  un 
délégué,  à  Tefifet  de  prendre,  sur  les  tas  des  diverses  qua- 
lités qu'aura  déclarées  le  débitant,  un  échantillon  de 
chaque  qualité.  Cet  échantillon  ,  du  poids  de  200  à  256 
grammes,  sera  enfermé  dans  un  papier  ou  dans  une  fiole 
que  le  débitant  cachetera  lui-même ,  après  avoir  inscrit 
sur  une  étiquette  intérieure  ^signée  de  lui^  le  nom  donné 
à  Tengrais.  Lepacjuet  sera  ,  au  besoin,  renfermé  dans  ^n 
sac  de  toile,  pour  pouvoir  être  expédié  à  Nantes,  sans 
danger  de  rupture. 

Art.  8. 

Le  chimiste  chargé  de  Tanalyse  des  engrais  préviendra, 
10  jours  au  moins  à  ravance.^  le  marchand  d'engrais  du 
lieu  ,  du  jour  et  de  Theure  où  sera  faite  l'analyse  de  ses 


—  113  - 

MmbIUIods.  Cet  avis  sera  iransmU  par  rialdrmédiairf 
di  Maira ,  qui  eDdemaodera  récépissé  au  marcbaod  ^  al 
nan  Tadressara  immédiatement.  Le  délai  da  10  jours 
pisana  être  abrégé,  sur  la  demande  écrite  du  mar« 


Art.  9. 
Au  jour  ei  k  l'heure  fixés ,  le  chimiste  désigné  ci-daasua 
rompra  le  cachet  du  vase  ou  dupapierqui  renfermera  Vi^ 
chaotilloD,  en  présence  du  marchand  ,  s'il  s'eçt  rendu  h 
Hiavitalion  reçue ,  ou  en  son  absenct^,  s'il  n'a  pas  jugé  de- 
YViraa  présenter  ;  l'analyse  de  réchantîllon  sera  faite  im^ 
oédiatement,  et  le  résultat  en  sera  consigné  sur  un  r^gis-' 
tri  eoté  a(  paraphé  par  nous. 

AsT.  fO. 
Le  résultat  de  Tanalyse  sera  transmis  au  Maire  qui  aura 
eavoyé  l'échantillon ,  et  restera  déposé  au  Secrétariat  de 
la  Mairie  »  où  il  sera  communiqué  à  tous  ceux  qui  dési- 
rfroDtao  prendre  connaissance.  Le  Uaire  en  délivrera 
«apia  certifiée  au  marchand. 

AsT.  14. 
Si  l'échantillon  analysé  a  été  désigné  par  le  marchand 
40»  on  oom  d'engrais  déjà  connu  ,  et  si  Tanalyse  justifie 
Htladénomioalioo ,  le  marchand  sera  autorisé  à  consar* 
Tir  la  désignation  adoptée. 
Si  l'aaalyse  n'est  pas  d'accord  aveo  cette  désignation  , 
b  marohand  sera  tenu  de  changer  le  nom  qu'il  avait  don- 
lé;  an  eaade  refus^  procès- verbal  en  sera  dress4  et  nous 
Miaavoyé.  Aar.  42. 

..VH,  les  Maires  sont  invités  li  visiter  ou  à  faire  visiter 
Mqoemment  les  dépôts  des  marchands  d'engrais  •  pour 
**U8urer  que  toutes  les  dispositions  ci-dessus  sont  exac- 
avisât  obaervées. 

AaT.  13. 
'  Si,  dans  unedeses  visites,  uo  inspecteur  d'agriculture, 

45 


—  114  - 

un  Maire  ou  son  délégué  croit  reconnaître  quelque  atté* 
ration  dans  la  qualité  des  engrais  dont  les  échantillons 
ont  été  fournis  et  analysés,  il  devra  en  prélever  imndé- 
diafemenl  un  nouvel  échantillon  en  présence  du  mar- 
chand ou  de  ses  représentants,  et  les  requérir  decaeheter 
et  de  signer  le  papier  dans  lequel  Téchantillon  sera  en- 
fermé ,  et  sur  lequel.lc  nom  de  Tengraîs  sera  inscrit  tel 
que  le  porte  Técriteau  Sxé  au  dessus  du  tas.  En  cas  de 
refus,  le  fonctionnaire  requéraut  ,  cachelera  et  signera 
lui-même  l'enveloppé  de  réchatitillon  ;  il  dressera  procès- 
verbal  de  son  opération  et  du  refus  qu'il  aura  éprouvé.  Le 
tout  nous  sera  envoyé ,  et  il  sera  procédé  ,  comme  il  est 
'dit  aux  articles  8 ,  9  et  10  ci-dessus  ,  à  Touverture  du  par- 
quet et  à  l'analyse  de  la  substance  contenue. 

Abt.  44. 
Si  le  résultat  de  l'analyse  constate  une  altération  nota- 
ble sur  la  qualité  de  l'engrais ,  comparativement  avec  la 
qualité  essayée  lors  de  la  déclaration  du  marchand,  tou- 
tes les  pièces  seront  transmises  à  M.  le  Procureur  du  Roi 
pour  obtenir  la  punition  de  la  fraude. 

Art.  16. 
•Tout  acheteur  qui  soupçonnera  quelque  falsification 
dans  la  nature  de  l'engrais  mis  en  vente ,  aura  droit  de 
requérir  le  marchand  de  prélever  sur  la  quantité  vendue, 
un  paquet  de  200  grammes  environ,  cacheté  et  bigné  par 
le  marchand  ou  ses  représentants ,  et  portant  le  nom  ins- 
crit au  dessus  du  tas.  Ce  paquet  sera  déposé  à  la  Mairie 
pour  nous  être  transmis;  il  sera  procédé  comme  il  vient 
d'être  dit  pour  l'examen  de  la  substance  suspecte,  et  pour 
la  répression  de  la  fraude ,  s'il  y  a  )ieu« 

Art.  16. 
Si  le  marchand  refuse  de  signer  et  de  cacheter  le  paquet 
contenant  l'échantillon ,  l'acheteur  pourra    requérir  le 
Maire,  qui  procédera  comme  il  est  dit  à  Tanicle  7. 


—  115  — 

A»T.  17. 
L'achalear  qui  aura  provoqué  TéxaineD  chimique,  preo» 
dn  par  écrit  rengagemeiit  de  payor ,  s'il  y  a  lieu,  les  frais 
éeKanalyse ,  sauf  recours  contre  qui  de  droit  /  cet  anga- 
jÉmaDl  aara  joint  au  paquet  cacheté. 
Art.  18. 
la  plus  grande  publicité  possible  sera  donnée  aox  ré- 
aaHata  da  ces  épreuves  et  aux  jugements  des  tribunaux 
qoi  pourront  intervenir. 

Ait.  19. 
Qniaonqoe  vendra  des  engrais  sans  avoir  rempli  les 
eondîUaiiB  prescrites  par  les  six  premiers  articles  do  pré* 
int  arrélé  ,  sera  poursuivi  en  simple  police,  en  vertu  da 
Part.  474  y  n*  15  du  Gode  pénal ,  et  de  plus  traduit  an  po- 
lies oorractionnelle ,  s'il  a  trompé  les  acheteurs  en  attri- 
bnant  faussement  h  sa  marchandise  le  nom  d'un  engrais 
cbana  dans  le  commerce. 

AftT.  %0. 
La  présent  arrêté  sera  publié  et  affiché  dans  toutes  les 
communes.  Un  exemplaire  en  placard  devra  toujours  être 
sfMé  dans  chaque  magasin  d'engrais. 

Nantes,  le  19  mai  1841. 

Le  Préfet  de  ta  Loire  Inférieure . 
A.   Chapeb. 

'  Ea  vertu  de  ces  sages  dispositions  ,  M!\f.  les  Maires  du 
département  se  hâtèrent  de  soumettre  aux  conséquences 
doçontrdie,  les  échantillons  d'engrais  en  dépôt  dans 
ieiir  localité. 

A  Nantes  surtout  la  surveillance  fut  très  active  :  M. 
Ferdinand  Favre,  Maire  de  celte  ville,  enjoignit  à  sou 


—  119  — 

tour  à  tous  les  inarchaDd&  d'eograis  y  résidant,  d'obéir 
dam  le  plus  bref  délai ,  a  toutes  lesciauMes  de  l'arrêté  de 
M»  le  Préfél  ;  puis  MM»  les  commissaires  de  chaque  ar- 
nmdisdemeol  reçureoi  Tordre  de  tenir  la  maie  à  TexéeiH 
tion  des  mesures  prises  dans  un  inlérèi  général.  Des 
poursuites  furent  exercécrs  h  Tégard  de  plusieurs  mar- 
obandsde  noir>  tant  en  police  municipale  que  oorrec- 
tiounellement ,  et  eurent  pour  conséquence  la  condamMi- 
lion  de  plusieurs.  De  son  côté,  le  chimiste  vérificatew* 
faisait  parvenir  à  M.  le  Préfet  les  résultats  analytiques , 
qui  i  readus  publios  dans  les  campagnes ,  entravèreni  la 
vente  d'uiie  masse  considérable  d'engrais  fraudés  ^  !•&- 
^els  restèrent  au  compta  des  marchands  «  du  moneot 
que  les  acheteurs  furent  convaiuci»,  que  la  sobstaoee 
vendue  comcne  noir  résidu  pur  de  raffinerie  ne  pouvait 
sous  aucun  rapport /porter  cette  dénomination.  Il  fut 
constaté  que  tel  marchand  qui ,  avant  les  publicaiions 
de  l'autorité ,  vendait  annuellement  de  8  à  900  hectolitres 
d'engrais,  en  avait  il  peine,  cette  même  année ,  livré  le 
tiers  à  la'OonsommatioA. 

Indépendamment  de  ces  amélierationâ  si  importantes 
pour  les  agriculteurs  du  déparlement  de  la  Loire  Infé- 
rieure ,  la  mesure  dont  j'ai  parlé  conduisit  à  connaître  , 
d'une  manière  précise,  le  nombre  des  individus  qui  se 
livraient  au  commerce  des  engrais.  Il  résulta  encore  de 
ces  divers  arrêtés ,  qu'à  laide  du  travail  analytique  porté 
sur  le  registre  du  contrôle  coté  et  paraphé  par  M.  le  Pré- 
fet ,  on  put  évaluer  la  somme  des  altérations  que  présen- 
«aieai  lesnoirs  français  et  étrangers.  Voici,  Messieurs, 
î'évaliiatton  faite  par.M.  G.  Bbbtiii  (i) ,  éepuis  le  i5  jiftUlet 
âSiil,  jusqu'au  il  novembre  4842,  ou  soit  pendant. 46 
moiâ,  sur  les  résultats  analytiques  de  2/i4  échaaiilloos 

(4  j  StaUêtiquê  d$s  ot. 


•^  117  — 

faillit  I  provenant  de  Nantes  ,  ou  des  diverses    com- 
nlBëedo  département ,  dans  le  rapport  qui  suit  : 

ffobt-Rpiisseau,  79  échantillons  ;  Nantes  71  :  Nort  50; 
AMàis  ,  43  ;  GhAteaubriand,  31  ;  Tallet,  40  /  Pont-ChA- 
MÀ'V  0;  BialD,  7  ;  Le  Loroux,  6  ;  St-Marc-de-Bonne-œu- 
tréVBiaHré ,  Port-StPère  ,  Chapelle-Glain  ,  Savenay ,  de 
ékèÊBÊà  3  ;de  la  Ghapelle-BasserMer,  Oudon»  St-Jullien-de 
ToaVantflS ,  de  St-Même ,  Grand-Champs  ,  Paimbeuf,  de 
I S;  d'OrvauIt ,  Paox ,  Candé,  Broussay,  Couëron, 
'  9  de  chacune  une  analyse. 

•  flnriMt  344  opérations,  54  ont  eu  pour  objet  des  noirs 
dlélÉréi'de proTenance  étrangère,  comme  Hambourg,' 
Rduld ,  Londres ,  LiTourne. 

•  VI  iehaDlilIons  avaient  été  déclarés  de  provenance 
triï^alse  :  Marseille  ,  Paris  ,  Bordeaux ,  Nantes. 

«:112  ne  réunissaient  pas  les  conditions  analytiques  in- 
dbltoiùables  pour  porter  la  dénomination  de  noir ,  con- 
Imêmênt  à  FarrAté  de  M.  le  Préfet,  et  ont  été^  en  consé- 
ijéeieo  désignés  au  public  sous  des  dénominations  parti- 
«ililrMy  et  qui  ne  pouvaient  permettre  aucune  confusion 
itiiéTefigrais connu  sotisle  véritable  nom  de  noir  animal 
rMh  parde  raffinerie. 

Sar  75  échantillons  dénommés  eharrées  de  Chinon  , 
Atà¥éé$  dm  payf  haut ,  provenant  des  ZhU  expériences 
4^  dtées,  <(3  seulement  ont  pu  ,  après  analyse, con- 
#vër  leur  dénomination  ;  13  ont  été  reconnues  comme 
Wré^  fortement. 

'^Egalement,  sur  3ft4  échantillons^  H  présentés  au 
MirMe  sous  la  dénomination  de  poudretie  de  Nantes  , 
àéhàïilfùti  oq  de  la  Rochelle^  ont  servi  à  démontrer  des 
ritiraliona  de  nature  à  enlever  à  ces  stimulants  inis  en 
^^MiB  h  dénomination  de  poudretie. 

«11  échantillons  n'offraient  à  l'analyse  ni  principes  or- 
tnihiiies  azotés ^  ni  parties  salines  «  en  un  mot,  aucun 

0. 


—  118  — 

caractère  chiaiîque  maiérielkmeDt  appréciable  ;  ces  mé« 
langes ,  vendus  sous  le  nom  d'engrais  ,  n'étaient  qoo  la 
réunion  de  parties  charbonneuses  ou  de  tourbe  grusiii- 
rement  broyée.  » 

Gomme  vous  le  voyez,  Messieurs^  lej^  mesures  prim 
par  Tautorité  ,  eurent  dès  leur  application  ,  un  résQlUt 
efficace  ;  la  confiance  des  agriculteurs  ne  pouvait ploi  être 
trampée  :  les  récolles  étaient  redevenues  abondantes  ;  eo 
un  mot ,  tout  allait  pour  le  mieux  ;  mais  ,  *il  faut  It  din, 
dans  notre  pays,  ce  qui  est  bon  et  utile  ne  saurait  dam 
longtemps;  Tautorilé  ne-tarda  pas  à  se  relâcher  de  u 
rigueur ,  bientôt  les  mesjjres  prescrites  tombèrent  en  dé- 
suétude et  le  régime  de  la  fraude  devint  plus  florissant, 
plus  audacieux  que  jamais.  A  Theureoù  je  vous  parle, 
Messieurs ,  le  mélange  du  résidu  de  raffinerie  se  fait'dani 
le  département  de  la  Loire  Inférieure,  en  plein  jour  et 
sous  les  yeux  des  consommateurs  ;  dans  les  environs  de 
Nantes  et  au  milieu  de  cette  ville  même,  s'élèvent  d'é- 
normes tas  de  noir  plus  ou  moins  animal,  destinés  aux  be- 
soins de  l'agriculture.  On  ne  conçoit  pas  en  vérité, qs^ 
les  magistrats  puissent  rester  indifférents,en  présenèed'n 
état  de  choses  qui  compromet  si  gravement  la  fortOMjMi- 
blique. 

Afin  de  rendre  mon  travail  sinon  plus  intéressant ,  do 
moins  plus  complet,  il  convient  que  je  vous  entretieoM 
quelques  instants  du  mode  employé  pour  les  afifrétémeots 
de  navires  destinés  ï  transporter  le  noir  animal,  deapris 
ordinaires  de  nolis ,  et  enfin  ,  du  curieux  épisode ,  qii 
vint,  Tan  dernier  ,  interrompre  tout-è-coup,  les  axpi- 
ditionspar  navire  étranger , du  résidu  de  raffinerie.Too- 
tefois,  Messieurs,  comme  je  ne  voudrais  pas  abuser  de 
la  bienveillante  attention  que  vous  avez  bien  vonlo  me 
prêter  jusqu'ici ,  je  serai  bref. 
Lt  noir  animal  ne  pouvant  être  chargé  avec  aocooi 


—  119  — 

larehandiBO,  è  bord  d'an  bAliment,  les  expédiltun 
liges  de  fréter  des  navires  qui  puissent  prendre 
«^ement  de  cet  engrais.  Lorsqu'on  dirige  du  noir 
ttalo,  les  sables  d'Olonne,  ou  St-Brieuc;  ce  noir, 
1^1^  ensuite  acheminé  par  la  voie  de  terre  ,  dans 
plfâyis  voisins^  où  il  se  débite  par  petites  quantités, 
iûièliemeut  renfermé  dans  des  boucauds  d'une 
kicéde  6  k  8  hectolitres  environ, ce  qui  forme  , 
ïêÊlftm^  on  poids  de  6  à  800  kilogrammes.  Celui  que 
pèèlm  k  Nantes  ,  fut  de  tout  temps  ,  chargé  en  vra- 
tvte'en  grenier.  Ma  maison  éprouva  bien  des  dif- 
jléft'des premiers  affrètements  qu'elle  eût  à  faire 
VMiàhport  du  noir  animal  ;  les  capitaines  marins 
Wf' d'abord  de  charger  une  marchandise  presque 
t^èû  fermentation  ,  ei  inflammable  suivant  eux  ; 
oillâ  répugnance  pût  être  vaincue,  éprouvèrent 
ei  craintes  pour  la  sûreté  de  leurs  navires;  ils  dé- 
Éfent  d'arriver  au  lieu  de  destination  ;  i  tel  point 
«tepilaine  CoquaeT|  commandant  le  hrickV yilexan^ 
iartl  de  MBréeille,  en  février  1827,  avec  un  charge- 
é  ii6ir  animal  pourNantes,nous  imposa  Tobligation 
faire  confectionner  avec  de  la  toile  goudronnée , 
rge  manche  iair  qui  fut  fixée  perpendiculairement 
(e  grand  mftt,  et  dont  une  des  extrémités  aboutis- 
iiisia  oâle  ,  un  peu  au  dessus  du  noir  ;  à  la  vérité  , 
àiple  ne  fut  pas  suivi,  mais  il  est  de  fait  que  depuis 
peqoe,  les  capitaines  français  n*onl  voulu  consen- 
'ilikdreune  cargaison  de  cette  marchandise  que  faute 
i';  de  plus  ,  les  chargeurs  eurent  toujours  à  lutter 
kg  prétentions  exagérées  de  ces  mômes  capitaines. 
irix  du  noiis  pour  lerésidu  de  raffinerie  a  varié  suc- 
ement depnrs  42  francs  jusques  à  10  francs  le  ton- 
composé  de  douze  hectolitres;  la  moyenne  de  ces 


—  120  — 

chiflret ,  est  de  25  à  30  Trancs  ^  suivaal  Taboodance  ou  la 
rareté  des  oa  vires  dans  noire  port. 

Il  est  boo  de  vous  faire  conoailre ,  Messieurs ,  In  seule 
raisoo  légitime  que  puissent  alléguer  les  capiUioes 
nationaux,  pour  justifier  à  la  fois  et  la  répugnance  qu'ils 
éprouvent  è  charger  du  noir  animal ,  et  les  hautes  pré- 
tentions qu'ils  manifestent  au  sujet  du  prix  de  polis,  cha- 
que chargement  de  résidu  présente  d'ordinaire ,  au  dé- 
barquement à  Nantes  ,  un  déficit  de  18  à  SO  pour  0|0  ; 
ce  déficit  provient  du  plus  ou  moins  d'humidité  qu'a  la 
marchandise  au  moment  de  ia  mise^  bord  ;  et  plus  enco- 
re ,  de  la  manière  dont  s'opère  le  mesurage  au  lieu  de 
destination  ,  manière  qui  n'est  pas  tout-à-fait  conforme 
à  celle  en  usage  chez  nous.  Le  transbordement  d'une  par- 
tie de  la  cargaison  ,  ayant  lieu  sur  la  Loire ,  à  Paimbeuf , 
dans  le  but  d'allégef  les  navires  d'un  fort  tonnage,  qui  ne 
pourraient  monter  à  Nantes,  est  encore  une  des  causes 
principales  du  déficit  dont  je  viens  de  parler  ;  car  l'opé- 
ration du  transbordement  nécessitant  l'emploi  de  plusieurs 
gabarres  ou  allèges  ,  que  l'on  charge  à  l|i  hftte,  on  conçoit 
qu'il  se  perde ,  en  pareil  cas  une  certaine  quantité  de 
marchandise. 

Tels  sont,  Messieurs,  les  motifs  ou  plutôt  les  obstacles 
qui,  dès  le  principe,  forcèrent  les  expéditeurs  de  noir 
animal^  à  rechercher  d'autres  moyens  de  transports  plus 
fréquents  et  plus  faciles.  Voici  comment  ils  procédèrent. 
A  défaut  de  navires  français ,  ils  frétèrent  à  Marseille  , 
des  navires  étrangers  quMls  chargèrent  en  destination  de 
Gibraltar  afin  de  dénationaliser  la  marchandise;  là,  cei 
mêmes  navires  changèrent  leurs  expéditions  etfireni  route 
pour  Nantes  ,  où  cet  engrais,  (fui ,  déjà  ,  il  faut  le  dire 
avait  payée  Marseille  un  [droit  de  sortie  de  S5  ceolimei 
par  100  kilogrammes  ,  le  décime  en  sus,  fut  soumis  sans 
difficulté  de  la  part  de   la  Douane  au  droit    d'entrée 


—  121  — 

de. 44  eenlimes  par  100  kilogrammes  ,  plus  le  décime 
€9mme  an  noir  yeoaDt  rëellemdnt  de  l'étranger. 

iBmé  opération  en  sens  inverse,  mais  analogue,  se  prali- 
(||liit  également  alors  ,  et  se  pratique  aujourd'hui  encore 
jfjpàretrtaines  cargaisons  de  blé  exotique,  qui  dirigéesd'a- 
tlQUrtf  YBf%  Nice ,  où  les  capitaines  échangeaient  leurs  ex- 
iïlllUoiis  t  revenaient  ensuite  à  Marseille  pour  y  être 
Rinrtoè  la  consommation  ^  ni  plus  ni  moins  qu'une  mar- 
^aiidisa  française  (1). 

'  jtepais  Tannée  4837,  chaque  fois  qu'il  y  eût  dans  notre 
part ,  absence  de  navires  français  pour  charger  du  noir 

fi}  n  eil  de  rintérèt  du  ncgocianl  qni  reçoit  des  blés  exotiques 
^ptTÎllon  étranger  ,  de  faire  Dationalieer  on  fraiicisor  Icsdits  blés 
jfll^le  moyen  d^un  transbordement  opcrc  daae  nn  porl  franc,  et  d  V 
^'léespédîtion  ï  Marseille;car  à  lenr  retoar  ces  blcs  Hont  admis  à  la 
cwtommation  moyennant  un  droit  moindre,  ou  soit  le  petit-droit. 
Mie  Ml Texpression  consacrée. 

!(•  droit  que  perçoit  la  Douane  sur  les  blés  dont  le  transport  est 
Ml£é  «a  pATÎHoD  français ,.  comparé  avec  celui  dont  cette  admi- 
■blrâtîon  frappe  les  blés  transportes  par  des  navires  étrangers  pré- 
Énte  ooe  différence  de  9  fr.  20  cent.,  à  l'avantage  du  consignatai- 
wAoJoiird^hui  f  par  exemple,  les  blés  arrivant  par  navires  élrao- 
fBJ^a payent  fr.  7.92  par  charge  composée  de 

Heoblea  décalitres  ;  et  ceux  arrivant 
par  navires  français  payent  5.72 


2,20  différence ,  en  raison 
«  laquelle  celui  qui  reçoit  les  blés  ,  peut  les  livrer  à  la  consomma- 
tion à  an  prix  moindre, 

IkO  transbordement  dont  il  est  ici  question,  de  même  que  le  sim- 
ili ehangement  d'expéditions,  se  fait  en  général  à  Nice  ,  vu  la  pro- 
ÙBiité  de  ce  port-franc  avec  Marseille  ;  les  frais  que  nécessite  cette 
MDiBDvre ,  sont  de  i  fr.  50  à  1  fr.  75  cent,  par  charge  ,  en  ténias 
ordinaire  j  le  chiffre  des  dits  frais  est,  au  reste,  subordonné  au  prix 


IG 


—  122  — 

animal ,  ou  bien  lorsque  les  préleQtions  des  capitaines 
nationaux  étaient  Irop  élevées,  les  expéditeurs  opéraient 
de  la  même  manière  ;  pendant  le  cours  des  années  1829, 
30, 31 1  32,  33  et  42  ;  dix-huit  bâtiments  étrangers  en- 
trèrent dans  le  port  de  Nantes,  venant  de  Gibraltar,  mais 
partis  d'abord  de  Marseille  ;  et  cela  ,  sans  que  la  Douane 
qui  le  savait ,  qui  ravait  vu  ,  eût  jamais  élevé  la  moindre 
objection  à  ce  sujet. 

£n  avril  \%hh ,  pourtant,  deux  navires  .prussiens  ,  pla- 
cés dans  les  mêmes  conditions  et  expédiés  par  ma  maison, 
furent  saisis  ex-abrupto  par  la  Douane  ,  à  leur  afrivéeà 
Paimbeuf.  A  quelques  jours  d'intervalle ,  un  autre  navire 
norwégien  subit  le  même  sort ,  et,  ce  ne  fut  que  sur  Ta- 
vi&de  nos  correspondants  que  nous  fimes  non  seulement 
suspendre  le  chargement  commencé  d'un  quatrième  na- 
vire également  norwégien  ,  mais  encore  débarquer  tout  le 
noir  qui  déjà  était  à  bord. 

Des  bâtiments  chargés  par  deux  autres  maisons  de  cette 
ville  se  trouvèreat  dans  le  même  cas. 

L'administration  des  Douanes^  voulant  mettre  un  lerme 
à  la  tolérance  dont  elle  avait  fait  preuve  f^endant  qQÎi^e 
années,  songeait  enfin  à  remplir  plus  ou  moins  charita- 
blement son  devoir.  Ce  fut^  il  parait^  sur  une  dénoncia^^ 
tion  de  capitaines  et  d'armateurs  ,  invoquant  l'intérêt  dé 
la  marine  nationale  et  celui  de  notre  pavillon  »  que  les 
chargeurs,  ainsi  que  les  capitaines  étrangers  se  trouvèrest 

des  balcaiix  aîTcctcs  à  ce  genre  d'opéralion.  Il  arrive  parfois  qae  le 
négociant  ne  retire  aucun  avantage  de  la  nationalisalion  ;  c^esl  iors- 
qae  le  fret  des  bateaux  s'clève  au  point  d^absorbcr  le  bénéfice  des 
2  fr.  20  cent,  résultaut  delà  différence  des  droits;  il  no  reste,  e» 
pareil  cas  ,  au  consignataire  que  la  chance  do  vendre  mieoiK  le  blé 
en  le  recevant  plas  tardivement ,  comme  aussi  il  coart  risqao  d» 
subir  les  conséquences  d'une  baisse  imprévue. 


—  123  — 

qKmtanémeDl  frappés  d'une  saisie  y  les  uns  de  leur  roar- 
ehandise ,  les  autres  de  leur  navire  ;  et  cela  ,  pour  avoir 
ooitre|Teott  k  la  loi  sur  le  cabotage. 

Voua  savez ,  Messieurs  ,  combien  sont  compliquées  les 
afsires  dans  lesquelles  le  fisc  voit  ses  intérêts  engagés.  Il 
M  fallut  aux  intéressés  rien  moins  que  Tintervention  obli- 
IfBfBle  de  personnes  haut  placées  pour  sortir  d'embarras. 
Dm  transaction  eût  donc  lieu  entre  les  contrevenants  et 
la  Douane  de  Nantes  ;  transaction  qui  consista  en  une 
aoMnde  de  800  francs  par  chaque  navire  saisi ,  cette  som- 
M  bit  payée  à  cette  administration  et  tout  fut  dit. 

Bianquala  presse  locale  ait  dans  le  temps,  retenti  plu-^ 
iieDisfoiade  cette  incroyable  affaire,  s'il  est  quelqu'un 
parmi  vous ,  Mesi^ieurs ,  qui  ignore  ou  qui  veuille  s'en 
rappeler  tous  les  détails  ,  je  ne  crois  pouvoir  mieux  faire 
qoe  de  mettre  sous  ses  yeux  un  exemplaire  du  mémoire 
prâteatatif  que  je  publiai  Tan  dernier  à  ce  sujet,  et  au  nom 
le  me  maison.  Ce  mémoire  contient  le  fidèle  exposé  des 
hits /il  est  suivi  de  plusieurs  pièces  justificatives  et  tend 
k  démontrer  que  y  si  les  expéditions  de  noir  par  navires 
Arangera. étaient  en  effet,  entachées  d'abus,  un  seul 
ivb  préalable  donné  aux  chargeurs  par  Tadministration 
éaa  Donanes ,  aurait  suffi  pour  les  faire  cesser  aussitôt. 
QneiqQ'il  eo  soit ,  Messieurs,  cette  brusque  mesure  devait 
•voirdea  conséquences  fâcheuses  pour  l'industrie  qui  nous 
aceupè.  D*abord  elle  rendit  plus  rares  et  plus  difficiles,  dès 
-  ea moment,  les  expéditions  de  noir  animal  ;  ensuite  elle  a 
eontribaé  en  partie  i  la  ruine  éminente  d'un  commerce 
qai»  en  résumé,  rapportait  à  la  Douane,  puisque  cette 
administration  percevait  à  Marseille  ,  au  moment  oùs'ac- 
totaplissait  nue  manœuvre  reconnue  illégale  ,  un  droit 
desortie  defr.5  M  cent,  par  tonneau  sur  le  noir  chargea 
hard  de  navires  étrangers,  et  à  Nantes,  un-  droit  d'entrée 
de  I  Er,  &6  par  tonneau.  Les  capitaines  français  dont  la 


—  nu  — 

plupart  avaieDlsollioilé  el  provoqué  cet  acte  d'injuste  ri- 
gueur, se  monlrèreot  dès  lors  plus  exigeants  que  jamais; 
les  expéditions  furent  toui-h-coup  ralenties;  et ,  pendant 
cet  état  de  choses  ,  les  noirs  du  nord  trouvèrent  k  Nantes, 
un  débouché  extraordinaire.  Depuis  cette  époque  le  mal 
n'a  fait  qu'empirer.  De  sorte  que ,  pour  avoir  voulu  resti- 
tuer au  pavillon  français  des  transports  qu'il  ne  tenait  pas 
2t  fairOi  on  a  investi  tout-à-coup  l'étranger  de  la  fournitare 
du  noir  sur  le  plus  important  marché  que  nous  avions  en 
ce  genre  >  celui  de  Nantes.  On  a  ainsi  déshérité  en  quelque 
sorte  une  industrie  marseillaise,  au  profil  des  industries 
russe ,  anglaise  et  hollandaise.  Voilà,  Messieurs,  comiaeot 
un  faux  principe  réagit  contre  lui-même. 

D'un  autre  cdté  j'ai  à  vous  signaler  ,  en  terminant,  di«^ 
vers  symptômes  de  décadence  que  l'on  remarque  anjonr 
d'hui  dans  le  commerce  du  noir  résidu.  Un  grand  nombre 
de  propriétaires  et  de  métayers  des  départements  de  iWest, 
ont  renoncé  depuis  l'année  dernière  h  l'engrais  noir  ani- 
mal; la  chaux  a  été  employée  cette  année  encore -,  avee 
succès  peur  la  culture  des  terres  de  la  Bretagne  et  dé  la 
Vendée  ;  il  est  à  craindre  que  de  pareils  essais  ne  portent 
un  coup  funeste  au  noir  animal.  On  a  trop  longtemps  aha- 
sé,  il  est  vrai,  de  la  bonne  foi  des  agriculteurs  ;  la  fraude 
avait  récemment  dépassé  toutes  limites,  et  si  Nantes  doit 
souffrir  la  première  de  la  ruine  qui  menace  une  marchan- 
dise précieuse,  Marsei'le,  à  son  tour.,  se  ressentira  de  l'a- 
bandon qui  attend  le  produit  de  ses  fabriques.  Il  est  A* 
cheux  en  vérité  ,  que  les  diverses  industries  de  Marseille 
et  de  Nantes,  directement  intéressées  à  la  question,  n'en- 
visagent pas  plus  sérieusement  les  conséquences  prochai- 
nes que  nous  leur  prédisons  ici  ;  il  est  fâcheux  encore  qn» 
l'apathie  de  l'autorité  compétente ,  favorise  involontaire- 
ment la  réalisation  d'un  pareil  événementSi  les  déboachë» 
du  noir  animal  des  raffineries  marseillaises  s'arréteni  nn 


—  125  — 

'  JesTrilenrésoUera  k  conp  sûr,  ane  tràs-graDde  pertur* 
hlM^anv  celte  iadoslrie  /  déjà  notre  ville  avail ,  je  le 
HfiUtf  k  hitter  avec  F  Angleterre ,  la  Russie ,  etc.,  pour 
beommereedes  rftidos  de  noir,  qu'elle  fesait  aveoNan* 
lfli;rinterdlction  faite  it  y  a  quelques  années  aux  expé-* 
dlMrade  cet  engrais ,  d'en  confier  le  transport  à  des  na- 
msélraDgerSi  en  avait  rendu  les  exportations  plus  rares 
et  ploa  difBciles.  Et,  comme  si  ce  n'était  pas  assez  d'entra- 
ves comme  cela ,  dans  une  opération  aussi  importante  , 
(rafBnenra,  ignorant  ou  feignant  d'ignorer  la  si* 
i  aalmlle  da  noir  sur  la  place  deNantes^  n'ont  vou- 
lais soumettre  jusqu'à  ce  jour  à  aucune  baisse.  Par  un 
msaqTe  de  logique ,  assez  commun  chez  une  certaine 
cIsM  de  commerçants  9  leurs  prétentions  i  titre  de  ven- 
dfors  teodent  à  s'élever  ,  au  fur  et  à  mesure  que  la  mar- 
qo'on  leur  traite  se  déprécie  sur  le  principal 
I  de  consommation,  c'est  ce  qui  arrive  actuellement 
poir  le  noir  animal.  Au  même  instant  où  je  lisais  dans 
m  journal  breton  intitulé  le  Courrier  de  Nantes,  l'arll- 
deiûvaoty  en  date  du  47  novembre: 

tLa  vente  da  noir  résidu  est  arrêtée  aujourd'hui  pour 
•Dsreprendre^qu'aa  printemps  prochain  :  aussi  ne  pou- 
»  TSOjhnouS  guère  lui  assigner  de  cours  positif,  car  il  n'y 
Mpasd'achetears,  et  les  chargements  qui  nous  arrive- 

*  roDl  d^ci  à  quelques  mois  devront  être  mis  en  ma- 
•ipnns. 

•  Les  noirs  de  Marseille  qui  en  1843  et  184^  s'étaient 

*  Tsndas  42  fr.rheclolitre  ,  ont  eu  peine  dans  le  courant 
'  de  la  présenie  année ,  à  obtenir  plus  de  10  fr.Nous  con- 
>  «linons  des  ventes  faites  à  fr.  9  80  l'hectolitre.  Les  autres 

*  provenances  ont  subi  une  baisse  proportionnelle.» 

Ao  même  instant,  dis-je,  les  raffineurs  de  Marseille  font 
ptrade  d'une  invincible  obstination.  Les  cours  de  Nantes, 
iiinblent  ne  pas  devoir  faire  règle  pour  eux.  Dès  lors  , 


—  126  — 

toul  reBouvellemeDi  de  marché  est  dësormaig  imposs 
Voila  h  quel  point  en  est  arrivé  un  commerce  qai  p 
rait  contribuer  encore  puissamment  à  la  prospérité 
raffineries  marseillaises.  Il  faut  espérer  dans  Tintéré 
principaux  détenteurs  que  les  choses  reprendront  bi 
leur  cours  ordinaire  et  que  l'industrie  dont  nous  vc 
de  suivre  le  brillant  accroissement ,  après*  avoir  a 
tant  d'importance,  ne  retombera  pas  tout-à*faiiau» 
qu'elle  était  jadis. 

Roulemenïj  dans  le  départ.  d€  la  Loire  Inférieure 
capitaux  employée  au  commerce  dee  os  ei  des  en» 
qui  en  dérivent. 


1- 
2- 
3- 

4- 
S- 
6- 
7- 
8- 
9* 
10 
11 
12 
43 
li 


Ach.  des  os  verts prov.  de 
Nantes  et  des  dép.  limitr. 
Gh.d'os  prop.  à  la  raffi-o. 
prép,  dans 4  at.  à  Nantes. 
Noir  résidu  sortant  des 
raffin.  de  Nantes. 
Résidu  de  raffin.  révifié. 

Noir  du  Havre ,  Rouen  , 
Bordeaux,  Dunkerque. 
Noir  de  Marseille. 

Noir  deHamb.,  Russie,  et 
autres  prov.  étrangères. 
Os  de  pieds  et  de  cotes  de 
bœuf  prop.  à  la  boulon n. 
Os  de    cuisses  de  bœuf 
prop.  a  la  tabletterie. 
Gélatine  extraite  des  os. 

Tourbe  de  mont,  propre 
à  préparer  les  noirs  fact. 
Noirs  factices  de  Nantes. 

itfatières  fécales. 


Estimées  15  c.  par 
h.  de  noir  fact.  ci. 
Frais  de  manutention,  main  d'œuvre  p.  noir: 


15000U0k.à10fr. 
les  100  k.  cl.  .  . . 
1000000  k.  à  22  fr. 
les  100  k.  ci.  .  .  . 
1200000  k.  12631 
h.  à  I2f.  {min,)  ci 
Evaivé   à  60000  f. 


CI 

1885608  k.  198/i8 
h.  à  10  fr.ci.  .  . 
2460000  kouS5894 
h.  (min.)  h  40  f.  ci 
11823102  k.l24a53 
hect.  àlO  fr.  ci.  .  • 
Evaluées  à  1 756  fr. 

ci 

5000  à  25  les  104, 

ci 

30000  k.  à  1  fr.  ci. 


255291  h.  à50c.ci 
3&0388h.  à7f.ci. 


s! 
15 


19 

SS 

124 


factice,  tamisage»  mesurage,  etc.,  Total  ci. 


12 
838 


3 

5 

491 


—  127   — 


Jfêfméùiiirie  mécanique  en  général  et  de  celle  de  la 
"^[FfÊHnee  enpariiculier^  par  H.  Chimbovet  fili ,  mem- 
ki  09rrgepanJtttti,  à  Nice. 


Bba  rirolotion  immense  s'est  opérée  depuis  quelques 
Mifss  dwis  rinduslrie  métallurgique  ,  nous  en  avons  la 
piitteirisible  dans  ces  puissants  bateaux  à  vapeur  qui 
dtaiMiil  tontes  les  mers ,  dans  ces  locomotives  qui  cou- 
PMlSVir  II  surface  des  Deux-MondeS|  montrant  au  voya- 
BMV\teerTeillë  que  les  distances  ne  sont  plus  rien  el 
qt^mvisite  aux  Indes  ou  à  Moscou  ne  sera  bientôt  plus 
tl'Wf  promenade.  Des  ateliers  de  construction  ,  arse- 
Miî  gigantesques  où  s'agitent  des  milliers  de  bras,  ver- 
Mat  sQr  le  globe  leurs  produits  incessants.  Grâce  aux 
lîBa^es  yUM  armée  de  forgerons  partage  et  développe 
M  jeUvilé  sur.  les  petites  pièces  ,  tandis  que  dans  le 
Fimei  en  Alsace ,  les  femmes  s'ajoutent  en  auxiliaires  h 
■ailrtvauy  auxiliaires  que  la  minimité  des  prix  trans- 
isna  eo  eonéurrents  sérieux. 

iffilODS-noos  un  instant  devant  ces  grands  établisse- 
■nts  métallurgiques  de  première  classe,  de  Decazeville, 
dsTerro-noire  ,  de  PArdèche  ;  devant  ces  beaux  ateliers 
dicoMlractiond'Indret,  de  MM. Cave,  Hallbttx,  Sch- 
iDMny  Ebnr,  Kobchuii  ;  voyons-les  se  placer  fièrement 
«bce  des  rivalités  de  l'industrie  étrangère.  Us  donnent 
liii|l}al  h  ces  autres  ateliers  qui  pour  s'élever  n'attendent 
lislâfin  des  études  de  nos  élèves  mécaniciens,  que  lins- 
liitoi  cas  jeunes-hnmmes ,  s'armanl  du  courage  et  con- 
lissant  les  traditions  des  anciens  ,  rendront  le  globe  en- 
liv tributaire  de  nos  envois  mécaniques.Montrons  à  Tad- 
^isiitration  des  forêts  que  nous  savons  nous  affranchir 


—  128  — 

d«  8û  tutelle  routinière  et  nous  passer  de  sa  ruineuse  pro« 
tection  ,  que  dans  un  bùtiment  enfer  la  moitié  de  notre 
Gale  sera  pleine  d'eau ,  et  de  feu ,  et  que  loin  de  sombrer 
il  étonnera  les  regards  par  la  finesse  et  la  sûreté  de  si 
marche. 

Nous  nous  inclinons  devant  ces  établissements  où  Ii 
génie  d'un  sejil  homme  fait  fonctionner  mille  pièces  di 
verses  I  nous  saluons  ces  vieillards  blanchis  sous  le  far- 
deau du  travail.  Que  la  décoration  que  porte  la  poitrioi 
d'un  grand  nombre  d'entr'eux  brille  au  loin*  Grâce! 
leurs  talents  spéciaux  ,  des  millions  de  personnes  échap- 
pent à  Toisiveté ,  à  la  misère  et  beaucoup  acquièrent  uoi 
position  honorable,  autant  Topinion  publique  flétrit  Tex 
ploftation  industrielle,  autant  elle  rend  hommage ao  dé 
vouement  et  à  l'esprit  d'équité.  Quant  aux  machines  elle 
mêmes,  Terreur  qui  voyait  en  elles  la  ruine  du  commerce 
et  qui  dans  plusieurs  contrées,  s'est  traduite  par  rinceo 
die  de  fonderies  nombreuses  ,  tend  chaque  )our  \  dispa 
rattre  devant  les  faits.  Il  y  a  25  ans  ,  par  exemple  ^  Mar 
seille  possédait  à  peine  une  'huilerie  et  deux  -ou  troi 
minoteries  occupant  une  trentaine  d'hommes/  anjoard'bc 
44  huileries  et  plus  de  trente  minoteries  existent  paru 
nous^  ayant  coûté  des  millions  et  fesani  vivre  des  mil 
liera  d'ouvriers. 

Nous  dirons  à  la  jeune  génération  sur  qui  repose  r< 
venir  de  l'industrie  nationale  :  Angers  ,  Chftion  et  A 
sont  le,  avec  leurs  grandes  écoles  et  leurs  chefs  capablei 
Nous  dirons  à  ceux  que  leur  position  empêche  d'alh 
frapper  à  cette  porte  :  fréquentez  les  ateliers  et  suiv4 
des  cours.  Loin  de  vous  ces  méchants  ouvrages  que  voi 
apportent  des  colporteurs  à  bon  marché  ;  ces  livrée  r^ 
viennent  fort  cher  par  les  fautes  qu'ils  coûtent  et  les  e 
reurs  qu'ils  accréditent  Si  nos  municipaux  avaient  le  bc 
esprit  d'ouvrir  la  bibliothèque  les  jours  fériés ,  vojusiri^ 


~  189  — 

feoDflallef  l6s  excellents  traités  deTaÉGOLD,  de  Pokcelet, 
ÀBhuooR ,  de  Gheistiih  ,  de  Bougnis  ,  l'histoire  de  la  va* 
peirr  par  de  HoimiiftT ,  le  grand  ouvrage  d'AniGo  sur  les 
inieKineà ,  les  cours  de  Charles  Dcpin,  les  dissertations 
d'AïaiiiGAirr.  Quant  h  nous  ,  ce  n'est  point  un  traité  ex 
prafeêso  que  nous  venons  vous  offrir  ;  ce  sont  quelques 
délAtIa  statistiques  »  la  plupart  spéciaux  à  Marseille ,  dé- 
tliii  paisés  à  bonne  source ,  et  qui  nous  ont  semblé  de 
nalore  à  intéresser  rhomme  du  monde  aussi  bien  que 
n^Aiatriel  ;  e^est  en  outre  ,  un  simple  regard  jeté  sur  les 
hAiBB  de  l'art  mécanique  ,  avec  un  aperçu  des  bienfaits 
qaè  te  ciimmerce  et  la  civilisation  lui  doivent  de  nos 
Jours.  Commençons  par  un  petit  historique  de  la  vapeur 
elles  lea  anciens. 

Dus  l'histoire  de  L'invention  et  de  l'usage  de  la  vapeur, 
il  y  «le  côté  d'agrément  et  de  curiosité  ,  et  le  côté  utile. 
AeoiAT  fi)  croit  pouvoir  réduire  le  rôle  de  la  vapeur  dans 
Pbntiquité  h  celui  d'un  objet  de  curiosité^  de  divertisse- 
tonl^  de  fantaisie.  Elle  paraît  aussi  avoir  défrayé  bon 
Sombre  de  supercheries  des  prêtres  païens  ,  en  Egypte 
lAHoiiU  L'ouvrage  anglais  de  Tregold  ,  traduit  par  Mel« 
Vtt{ï)  B^exprime  ainsi  : 

m  Connues  des  prêtres  égyptiens  à  l'époque  de  la  splen- 

^Btir  du  régime  théocratique,  les  machines  à  feu  devinrent 

'  Mtt  leurs  mains  ,  des  instruments  merveilleux  propres 

détendre  eiàconsolider  un  empire  fonde  surdes croyances 

(1)  Histoire  dcicriptive  de  la  machine  à  vapeur,  tradailc  de 
rugltiide  R.  Stcabt.  Préface  de  Fauteur,  page  ^. 

(^)  Trailé  des  macbines  à  vapeur  et  de  leurs  applications  à  la 
i»W|Btion  ,  anx  mines ,  aifx  manufactures  ,  traduit  de  Tanglais 
^•Th.  Thegold  ,  ingénieur  civil,  avec  notes  cl  additions,  par  F. 
f^iMcLLBT,  ancien  clcvc  de  récolc  polytecliuiquc. 

17 


—  430  — 

divines.  C'est  ainsi  qu*on  remarque ,  parmi  les  ma- 
chines  qu'ils  nous  ont  laissées,  des  moyens  de  faire  ouvrir 
les  portes  d'un  sanctuaire  par  l'inflammation  des  bûcberSf 
des  autels ,  des  lampes  sacrées  dans  lesquelles  la  chaleur 
fait  élever  de  l'eau  ou  de  Thuile ,  ou  force  la  mèche  de 
s'avancer  à  mesure  que  la  combustion  s'opère ,  des  appa- 
reils dans  lesquels  raclion  du  f&u  ou  les  rayons  du  soleil 
dilatant  l'air  font  .siffler  ou  parler  des  statues,  ou  pco- 
duisent  d'autres  miracles  de  même  nature.  » 

Pendant  près  de  trois  mille  ans  la  vapeur,  comme 
beaucoup  d'autres  secrets  de  physique  fut  ainsi  employée 
à  toute  autre  chose  qu'à  des  applications  industrielles. 
AfiiSTOTEet  SêiNEque  avaient  bien  proclamé  la  puissance  du 
feu  et  des  vapeurs  aqueuses  ,  mais  dans  leurs  mains  cette 
connaissauce  est  demeurée  stérile.  L'excellent  ouvrage  de 
M.de  MoNTGERT  (1),  le  rapport  de  M.âràgo  (2)  et  son  grand 
livre  historique  des  machines  ,  nous  offrent  de  curieuses 
recherches  sur  l'emploi  de  la  physique  et  de  la  mécanique 
diez  les  anciens  ,  particulièrement  de  la  mécanique  et  de 
la  physique  h  vapeur .120  ans  avant  l'ère  chrétienne,  sous 
le  règne  de  Ptoloraée  Philabelphe  à  Alexandrie,  parut 
un  industriel  resté  fameux  par  ses  connaissances  spécia« 
les  et  son  talent  prodigieux  :  Héron  l'ancien ,  créateur 
d'un  automate  qui  figurait  un  trompette  jouant  de  son 
instrument,  d'un  dragon  sifflant ,  d'une  volière  d'oi- 
seaux chantant,  etc.  Sa  fontaine,  connue  et  appliquée  en- 
core aujourd'hui  sous  lé  nom  de  Fontaine  de  Héron^  est 
une  machine  aussi  simple  qu'ingénieuse,  dans  laquelle 
une  colonne  d'eau  se  transmet  à  une  autre  colonne  par 
l'intermédiaire  d'une  couche  d'air  qui  sépare  les  deux. 

(I)  Traité  historique  et  pratique  des  macbioes  à  vapeur  par  M.  d« 

MOXTGERT. 

^2)  Annuaire  pour  ranncc  1839  ,  présente  au  Roi  par  le  bureau 
des  longitudes,  par  Arago. 


—  431   — 

Il  y  a  une  dixaiue  d'années  ,  on  en  a  construit  sur  de 
grandes  dimensions  pour  servir  h  Tépulsement  des 
MDX  dans  les  mines  de  Scbemorilz  (  Hongrie).  Modifiée 
par  M.  GtBAED  ,  la  fontaine  de  Héron  sert  à  élever  rhiiile 
dans' les  lampes;  de  là,  nos  belles  lampes  hydrosta- 
Uqueê  (1). 

La  célèbre  statue  de  Memuon,  rendant  des  sons  sous 
PiofliréDce  des  premiers  rayons  du  soleil,  est  cerlainement 
FoD  des  plus  curieux  phénomènes  qu'ait  enfantés  le  gé- 
nie de  riodustrie  ;  Strabon  ,  Paosànus,  GERVAiiicns  ,  Ap- 
rOLomnSielc,  disent  avoir  été  témoins  du  prodige.  Pline, 
liDcmiiJo VENAL,  Denis  le  géographe,  Gallistratb  ,  en 
parlenl  comme  d'une  chose  avérée.  Aucune'  description 
axaclé  de  la  merveilleuse  statue  n'est  venue  jusqu'à  nous, 
Bail  il  paratt  constaté  que  son  piédestal  était  d'une 
pierre  fort  dure ,  totalement  massive  ,  ne  renfermant  par 
coDséqaeot  aucun  mécanisme.  Il  est  donc  probable  que 
m  80D8  arrivaient  d'une  certaine  distance ,  à  l'aide  de  ces 
coodaitii  souterrains  dont  les  vieux  débris  de  temples  et  do 
UDOtoaires  offrent  souvent  des  traces.  Du  reste  cette  fa- 
çon commode  de  faire  parler  ou  chanter  des  statues  était 
ane  habitude  générale  parmi  les  desservants  du  paganis- 
me. Les  prêtres  du  Mexique  se  permettaient  aussi  de  don- 
ner de  l'esprit  à  leurs  idoles  (2).  Les  chroniques  de  la  my- 
thologie du  nord  nous  apprennent  que  sur  les  rives  du 
Weser,  le  dieu  des  anciens  Teutons  exprimait  son  mécon- 
tentement par  un  grand  coup  de  tonnerre ,  auquel  succé- 
dait immédiatement  un  nuage  qui  remplissait  Tenceinte 
Mcrée.La  statue  du  dieuBusTERicu,  trouvée^  dit-on,  dans 

(1)  Traité élémeotairo  de  machines  par  Hacubttb  >  page  99  ,  /ime 
^ition, 

.     (2}  Dt  MONTGEIIV. 


—  132  — 

des  fouilles  récentes,  a  mis  sur  la  voie  des  moyens  em*> 
ployés  pour  opérer  le  prodige.  Le  dieu  est  en  métal  ;  la 
fêle  eDlièremenl  creuse  ,  renfermait  une  amphore  d'eaa. 
Des  tampons  de  bois  fermaient  la  bouche  et  un  autre  trou 
pratiqué  au-des&us  du  front.  Des  charbons  adroitemeet 
placée  dans  une  cavité  du  crâne,  ééhaufTaient  gradiiçll^- 
ment  le  liquide.  Bientôt  la  vapeur  engendrée  fesait  sauter 
les  tampons  avec  fracas,  alors  elle  s'échappait  violemment 
par  un  double  jet  au  dehors,  et  formait  un  épais  quaga 
entre  le  dieu  et  ses  odoraieurs  stupéfaits  {\).  D'après  Stq^ 
ART ,  à  l'Egypte  reviendrait  la  gloire  d'avoir  inventé  la 
première  machine  à  vapeur  ;  celle  de  )Ieron  n'ét«itgi|ère 
(ju'qn  objet  do  simple  amusement  :  comme  tçlle  ,  elle  fut 
n^produilo  par  TallemandHœHPFLL  en  1785,puispar  Jod» 
LER  d'OxFORD  CD  1791.  Eu  930 ,  Antoeuius  ,  mécanicien  ^t 
physjeiçD  célèbre  ,  principal  architecte  de  l'églisQ  SaintQ 
Sophie  à  Constantiuople,  avait  pour  voisin  >  sinon  pour 
ami  y  dans  cette  capitale  ,  le  rhéteur  Zbkok,  qu'il  trouva 
piquant  de  mystifier  de  la  manière  suivaute  : 

Los  solives  des  planchers  de  la  maison  de  ZeiNon  pas- 
saient dans  celle  d'ANTuiMius  :  celui-ci  plaça  sousl^s 
poutres  des  tuyaux  en  cuir  dont  un  bout  était  appliqué  à 
de  vastes  chaudières,  et  dont  Tautre  avait  la  forme  d'uqe 
trompette,  mais  e2(aclement  bouchée.  Antremius  après 
avoir  rempli  les  chaudières  d'eau  ,  les  ferma  ber-^ 
méliquement  et  fil  grand  feu  par  dessous.Bientôt  la  vapeur 
n'ayant  pas  d'autre  issue  qqo  les  tuyaux  de  cuir,  lesgQn- 
fiait  avec  force  ,  soulevait  les  poutres  ,  puis  les  laissait 
retomber  tout-^-coup,  trouvant  largement  à  se  dilater 
dans  l'extrémité  évasée  des  tuyaux.  Tandis  que  ces  se- 
cousses se  fesaient  sentir  dans  la  maison  de  Zèkon,  An- 
1I1ÉSI1US  éblouissait   le  rhéteur  et  ses  convives  avec  les 

(i;  Ar.'G'>. 


—  133  — 

ndetod^on  miroir  eoncave ,  et  il  imitait  le  bruit  da  too- 
Hifn,  en  ehoqaént  des  corps  sonores  les  uns  contre  les 
aBtrw.OD  crut  dans  le  logis  à  un  tremblement  de  lerre ,  et 
dMBB  fat  d*autant  plus  effrayé  que  ,  peu  de  temps  aupa- 
nriDt  un  cataclysme  de  cette  nature  avait  désolé  Cons» 
Unlinople  et  le  reste  de  Tempire  (1). 

Vers  le  milieu  do  IX'siècIe,  notre  compatriote  Gkrbbrt, 
qd  porta  |a  tiare  sous  le  nom  de  Sylvestre  ii ,  faisait 
fihBDleries  tuyaux  de  Torgue  de  la  cathédrale  de  Reims, 
IFaide  delà  vapeur  d^eau.  Le  remplacement  du  courant 
d'iir  ordinaire  par  le  couranl  de  la  vapeur  ne  constitue 
point,  à  proprement  parler,  un  effet  mécanique. 

Le  premier  livre  où  il  sdil  question  d^utiliser  la  vapeur, 
JBsqu'alors  appliquée  ,  ainsi  que  nous  l'avons  dit,  h  des 
eboses  de  fantaisie  ou  d'agrément,  est  signé  de  MArnssius 
etdatéde  Tannée  1563  ;  30  ans  après  se  publiait  à  Leip- 
siekDO  autre  ouvrage  sous  le  titre  &Efyoptie;  Tauleur  y 
présente  la  vapeur  comme  pouvant  être  employée  à  faire 
mouvoir  on  tourne^broche  (2). 

Vers  le  commencement  du  i7*  siècle,  le  besoin  de  con- 
qoériruD  moteur  puissant  et  universel  se  fît  tellement 
NDtirdans  le  monde  de  l'industrie  ,  que  de  plusieurs 
contrées  b  la  fois  ,  de  Tllalie  ,  de  l'Angleterre ,  de  TAlIe- 
nagne  et  de  la  France ,  nous  voyons  surgir  une  phalange 
Aommes  célèbres  :  Salomon  de  Caus,  Branca  ,  Van  Drab- 

>tt|KlRr.HBR  ,  WORCESTER  ,  HADTEFEUitLF,  HaVGIIENS,  MoR- 

OAB»,  Papin  ,  Amontons  ,  LeYbnitz  ,  Saverv.  C'est  ici  que 
doit  prendre  sa  date  la  vraie  création  de  la  vapeur  comnjC 
ntililé.  Trègold,  Flachet  et  tous  les  historiographes  de  la 

P)Trtîlé  de  réconomic   des   macliincs  .  par  Babcagk  ,  Iraduit 
par  BioT,  page  296. 

(^Dc  Mo!(TGBBT. 


—  iZk  — 

Tapeur  sonl  anaDimes  sur  ce  poioU  Noos  allons  faire  eon- 
natlre  ,  d'après  Bblidor  (1),  qoeiqoes-ons  despriDcipau 
jalons  qui  oui  marqaé  la  voie  de  rafecîr. 

1615.  SalomoD  de  Caos  ,  français  ,  publia  un  ouTngi 
intitulé  la  Maison  des  forces  mouvantes.  Il  y  décrit  UQ 
appareil  è  élever  Teau  ,  dans  lequel  la  vapeur  agissait 
par  sa  pression  directe. 

1638..  Au  rapport  de  Christian  ,  Brarca  ,  physicien  its- 
lieUy  proposa  d'appliquer  Taction  de  la  vapeur  contre  ooe 
roue  è  aubes. 

1663.  Le  marquis  de  Worcbstbr  ,  anglais  ,  publie  pin- 
sieurs  traités  et  fait  des  essais  en  grand. 

1682.  Papin  ,  français ,  prépare  une  ère  nouvelle  parle 
génie  de  ses  applications. 

1683.  MoBELAND  ,  anglais/  fait  un  traité  qu^il  dédie.i 
Louis  XIV  ,  sous  ce  titre  :  Principes  dune  nouvelle  fora 
du  feu  ,  inventés  par  le  Chevalier  Morelard  et  préseotJs 
à  S.  M.  T.  C. 

Kous  regrettons  de  ne  pouvoir  parleravec  tous  les  dé- 
veloppements convenables  de  Watt  et  de  tous  ceux  qni 
ont  contribué  au  perfectionnement  des  machines  à  va- 
peur ,  mais  le  lecteur  ,  désireux  de  connaître  ce  sujet  i 
fond ,  lira  avec  le  plus  grand  fruit  rexcellcnt  ouvrage  de 
Tregold  traduit  par  Mellet.  A  ce  propos  nous  Eommei 
heureux  dû  faire  remarquer  que  le  traducteur  a  relev< 
avec  autant  de  sagacité  que  de  conscience  ce  que  Pautea 
anglais  offre  parfois  de  partial  et  d'exclusif.  La  posilio 
tourmentée  do  la  France  ,  ses  guerres  intestines  et  èxl^ 
rieures  ,  Tavaipnt  forcée  de  négliger  les  machines/  ce  V 
fui  que  lorsque  ,  tranquille,  remise  des  maux  que  la  r< 
voluiion  lui  avait  coûtés ,  elle  partagea  le  bienfait  de 
réouverture  des  communications  européennes,  qu'el 

(1)  Arcliilcclurc  1iyJrau!i(|uCi 


—  436  — 

;  |nt  serandre  compte  des  progrès  de  sa  rivale.  Alors  elle 

..  iVaityMdes  machines  commeocèrentà  s'établir  en  grand 
Mlobre  parmi  noas;  mais  Taugmentation  ne  s*est  révélée 
manière  bien  sensible  que  depuis  une  quinzaine 
Toici  un  petit  relevé  qui  montrera  que  ,  dès  le 

J/lïmpe,  nous  avons  moins  recouru  à  Pélranger  qu'on  ne 
Mail  crA  : 

Wmachines  avaient  éié  élabliesen  1830;  60  en  1831  ; 
Wvù  1833;  1^0  en  1833.  A  partir  de  là  ,  la  progression 
AcçrAt  lellement  «  qu'à  la  fin  de  4833,  9^9  machines 
toienl  en  aclivilé|distribuées  dans  50  déparlements  et  re- 
péiemant  une  force  de  1,651  chevaux.  Sur  ces  946  ma- 
ehiaes,  759  étaient  d'origine  française,  \ÀU  d'origine 
élriiogére  ,  et  63  d'origine  non  constatée. 

Le  nombre  total  des  chaudières  è  vapeur,  autres  que 
(diés  des  machine^  >  fonctionnant  en  Franco,  était  en 
IIÙ  de  568  ,  doni  520 d'origine  française  ,  22  étrangères 
«tW  inconnaes  ,  réparties  dans  36  départements.  Ainsi 
Avançait  notre  pays  dans  la  route  tracée  par  le  génie 
toderne. L'industrie  ,  le  commerce,  la  civilisation  sui- 
VM(  toojotirs  les  mêmes  lignes  de  communication  les  plus 
étonomiques  et  les  plus  nouvcHes  ,  cette  vérité  ressort 
Uttante  des  faits.  11  y  a  35  ans  ,  le  Mississipi  roulait  le 
*lilé;Volame'de  ses  flots  au  travers  de  plusieurs  milliers 

'  AUeaesde  pays.où  se  montraient  à  peine  quelques  tribus 
tninlesét  sauvages. La  force  de  son  courant  semblait  dé- 
cries efforts  de  l'homme  et  lui  défendre  d'en  remonter 

•  M  eaux.  Des  arbres  énormes ,  arrachés  des  forêts  voisî- 
MS,  restaient  fixés  au  fond  du  lit,  tantôt  formant  des 
binières,  tantôt  devenant  le  noyau  d'un  banc,  elréunis- 
SiDlfiur  les  mêmes  points  les  dangers  du  bas-fond  et  ceux 
tl»  recueil  ^  dangers  que  le  hasard  seul  pouvait  faire 
éviter.  Après  quatre  mois  d'un  travail  continu,  h  peine 
^Do  petite  barque  dunl  l'équipage  était  épuisé  de  fatigue, 


—  136  — 

se  IrouTait-elle  remontée  ii  3,000  kilomètres  de  soo  poiol 
de  départ.  Maitatenant  ce  même  espace  est  parcoumiB 
quinze  jours  par  de  grands  bâtiments  mus  par  la  vapem 
et  porteurs  chaque  fois  de  centaines  de  passagers  joeiâ- 
santde  tous  les  agréments  et  de  tout  le  luxe  de  la  civili- 
sation. La  Hutte  indienne  ,  la  cabane  du  planteur  6oal 
remplacées  par  des  villages,  perdes  villes.  La  mémema- 
chine  qui  dompte  la  force  de  ces  puissantes  eaux  flairs 
probablement  par  extirper  du  lit  du  fleuve  tous  ces  obi* 
tacles  qui  gênent  encore  la  navigation  et  Tout  rendue  Jus- 
qu^ci  assez  dangereuse. 

De  4811  à  4831 ,  il  a  été  construit  sur  les  bords  de 
Mississipi  où  de  ses  affluents  30/^8  bateaux  à  vapeur.  Didi 
cet  espace  de  temps  ,  4  50  environ  se  sont  perdus  |  ont  fai 
explosion  où  se  sont  complètement  usés  (i). 

Puisque  nous  venons  de  prononcer  ce  mot  redoutabi 
d'explosion  ,  nous  mentionnerons  à  ce  sujet  une  note  fa- 
téressante  que  nous  a  laissée Vauban  et  que  nou^  trouvon: 
insérée  dans  les  mémoires  de  Tacadémie  des  sciences  pou' 
l'année  4707(2).  Des  observations  de  Yauban  ,  il  r^uli 
que  \hO  litres  d'eau  convertie  en  vapeur  produisent  ua 
explosion  capable  de  faire  sauter  une  masse  de  77,000 11 
vres,  tandis  que  160  livres  de  poudre  ne  peuvent  opéfc 
un  semblable  effet  que  sur  une  masse  de  30,000  livres,  fl 
sorte  que  la  vapeur  aurait  plus  du  double  de  la  force  de  1 
poudre.  Voilà ,  certes ,  des  chances  effrayantes',  et  cepef 
dant  cette  arme  terrible  nous  est  absolument  nécessaii 
dans  les  luttes  pacifiques,  quoique  trop  souvent meurtrii 
res,   de   Tindustrie.  Des  millions  d'ouvriers  exéeutei 

(1)  Cours  (le  Charles  Dupin  ,  discoars  d^ouverture  ,  annales  < 
rindnstric.' 

(2)  Tràilë  complet   do  mécanique   appliquée  aux    arts  ,  par 
lJoHC5is.  Vol.  1  page  79. 


—    13?   — 

aojoord'huii  la  surface  et  dans  lès  entrailles  de  la  terre 
dlmmeDaes  travaux,  auxquels  il  faudrait  renoncer  totale- 
meot,  bi  certaines  machines  étaient  abandonnées  (1). 
'VeDlèvement  journalier  des  eaux  qui  surgissent  dans 
Itiifleales  mines  de  Cornouailles,  exige  une  force  de  50,000 
ehaTi^x  représentant  remploi  de  300,000  hommes.  Le  sa- 
laire de  celle  multitude  d'ouvriers  n'absorberait-il  pas 
looa  les  bénéfices  de  l'exploitation  ?  ou  mie^rx  encore  ^  et 
pmanlla  question  d'un  point  de  vue  plus  élevé  ,  n'est-ce 
pM  un  Immense  bienfait  pour  le  travailleur  ,  que  les  ma- 
ddnes  prennent  sa  place  dans  ces  souterrains  funestes  i  la 
sinlé  eià  la  vie  ?  Le  service  d'une  seule  mine  de  Gornou- 
aHleSi  comprise  dans  le  Contolidated-mines ,  exige  une 
mieliine  h  vapeur  de  la  force  de  300  chevaux  constamment 
âtellës  et  réalise  ,  chaque  24  heures  ,  le  travail  d'un  mil- 
lierde  chevaux.  Or,  nous  ne  craignons  pas  d'être  démenti 
en  atBrmaDl  qu^il  n'existe  aucun  moy«3n  de  faire  agir 
plus  de  SCO  chevaux  ou  plus  de  2,000  hommes  simulta- 
Béuent  el  d'une  manière  nous  ne  disons  pas  humaine,  mais 
profitable  ^  sur  l'ouverture  bornée  d'un  puits  de  mine. 
Proscrire  la  machine  des  Consolidated ,  ce^  serait  donc 
l%nclivilé  el  l'impuissance  \  ce  serait  déclarer  que  le  cui- 
vn  el  l'élain  de  Cornouailles  y  resteront  éternellement 
Moevétis  sous  leurs  masses  de  terre  ,  de  roche  el  de  li- 
pides à  plusieurs  centaines  de  mètres  d'épaisseur. 

Sans  le  seul  comté  de  Lancastre  ,  on  livre  tous  les  ans 
m  manufactures  de  calicot  des  quantités  de  fil ,.  que 
2i,OM,000  de  fileuses  habiles  ne  parviendraient  pas  à  fa- 
l^uer  avec  le  seul  secours  de  la  quenouille  el  du  fuseau. 
Ainsi,  qoofque  tes  moyens  mécaniques  ,  dans  l'art  du 
fihtenr  ,  aient  été   poussés  è  leurs  limites  extrêmes  ,  un 

(l}Aoaaairo  pour  ranncc  1839,  piéseDtc  au  Roi  par  le  buriai 
<lMloDgilades,  Arago,  pages  27/i  el  330. 

18 


—  138  — 
milioD  et  demi  d*ouvriers  trouvent  aujourd'hui  de  l*éiirploi 
là  ou  avant  les  inventions  d'ÀRRWRiGHT  et  de  Watt  on  eo 
comptait  seulement  50,000. 

A  Stock-Port ,  la  substitution  de  la  vapeur  à  la  force 
des  bras  dans  la  manœuvre  des  métiers  à  tisser  ,  n*a  pas 
empêché  le  nombre  des  ouvriers  de  s'accroître  d'un  tiers. 
Même  progrès  dans  la  consommation.  En  4583,  les  per- 
sonnes de  haut  rang  et  de  grande  fortune  portaient 
seules  des  bas  ;  aujourd'hui  sur  1,000  individus,  à  peine 
quelques-uns  manquent  de  ce  vêtement. 

Les  milliers  de  machines  à  vapeur  qui  se  sont  établie^ 
et  s'établissent  chaque  jour,  la  masse,  considérable  Aq  tra- 
vailleurs qu'elles  animent ,  les  sommes  immenses  qu'elles 
font  circuler  dans  le  commerce,  les  charrois  continuée 
qu'elles  occasionnent,  tout  annonce  la  présence  d'un  élé- 
ment puissant  d'activité.  Des  industries  nouvelles  se  sont 
créées  ;  d'anciens  établissements  ont  été  montés  sur  de 
nouvelles  bases;  les  hauts-fournaux,  les  manufacturer 
d'acier  et  de  limes ,  les  ateliers  de  menuiserie ,  de  cloute- 
rie^ de  maçonnerie  etc.  fonctionnent  à  la  fois,  marchant  de 
concert  avec  les  ateliers  de  construction;  il  en  résulte 
pour  la  grande  famille  ouvrière  qui  fait  valoir  les  arts  mé- 
caniques un  accroissement  d'importance  et  d'organisation 
qui  doit  tendre  ,  par  la  force  des  choses  à  un  accroisse- 
ment de  bien-être. 

L'esprit  de  perfectionnement  ne  se  borne  pas  auxmacbi- 
nes  ,  il  s*étend  sur  l'homme  et  ses  procédés  directs  de  tra- 
vail.Il  y  a  peu  d'années  encore,  dans  leshuileries,la  graine 
de  lin  se  pilait  à  force  de  bras  ;  maintenant  d'élégantes 
machines  ,  de  beaux  laminoirs  broyant  cette  pâte  ,  et  en 
livrent  au  commerce  des  quantités  considérables,  au  lieu 
de  quelques  kilogrammes  qui  auparavant  pouvaient  à 
peine  se  fabriquer.  Naguère  l'aspect  d'une  chaudière  à 


—  439  —  , 

Tipeor  inspirait  Teffroi  ;  aujourdbui ,  grâce  aux  précau- 

dons  plos  nombreuses  ,  et  à  nos  excellents  principes  de 
eoBStruction  ,  on  s'est  rassuré  généralement  ;  la  preuve 
âéesll  dans  Timmense  transport  de  royageurs  que  font  nos 
^nebotset  nos  chemins  de  fer. 

Lm  jonachines  augmentent  en  dimension,  en  force  et  en 
piiSMDce  :  on  est  parvenu  à  en  construire  pour  la  terre 
diSOO  chervaux  ,  pour  la  mer  de  1,000  chevaux  ,  et  nous 
i|)preoons  que  des  locomotives  de  1,500  chevaux  sont  en 
(BMuiruclion.  !kous  croyons  être  agréables  à  nos  lecteurs 
éÀ'dôBnanila  statistique  djes  machines  à  vapeur  fixes  et  lo- 
egUtotives  ,  soit  de  terre  ,  soit  de  mer/  qui  existent  en 
Ancei  et  spécialement  en  provence  et  à  Marseille.  Ces 
ilAlli^  termineront  notre  esquisse  industrielle.  Si  nous 
épronvôDS  un  regret  en  ce  moment ,  c'est  que  nos  colon- 
Ml  De  soient  point  celles  de  quelques  journal  à  format 
ttonitre.  Plus  à  l'a.ise ,  nous  pourrions  vous  soumettre  un 
ilÏTiU  consciencieux  et  développé  dû  à  Tun  de  nos  jeunes 
Mhabile^  ingénieurs  qui  a  bien  voulu  nous  faire  part  de 
lOkiniteUtgente  analyse.  Au  lieu  donc  d'un  rapport  dé- 
IliUë,  nous  nous  bornerons  aux  résultats  sommaires.  Le 
sÀipltr^ndu  des  machines  pour  1844  n'étant  pas  encore 
Mon  y  nos  données  dateront  de  la  fin  de  i82i3. 

Aœtte  époque  ,  il  existait  en  France  3,369  machines  à 
yspeor  fixes  ,  représentant  une  force  de  k^fi\k  chevaux 
4|l|ycompris617  machines  d'une  force  totale  de  10,738 
chéTanx  existant  encore  depuis  1833. 

Sor  ce  nombre  de  3,369,  493  figurant  une  force  de 
7*13$  9|10*  de  chevaux  sont  à  basse  pression  et  d'origine 
française/  " 

2,449,force  de  28,18/i  41[80*  sont  à  haute  pression  et  d'o- 
rne française  aussi  ; 

.  70,  force  de  2^253  1|2  à  basse  pression  ,  origine  étran- 
gère; ^ 


—  140  — 

MU  ,  force  de  2,923  ,  ^  baule  pression  ,  même  origine  ; 

65  ,  force  de  US3  ,  à  basse  pression  ,  origine  non  cons- 
lalée  ; 

443,  force  do  833  ,  à  haute  pression  ,  origine  non 
constatée. 

1]  existait,  en  outre,à  la  fin  de  18^3, 1698  chaudières  ca- 
lorifères ne  dépendant  d*aucune  machine  ^  dont  977  \ 
basse  pression  et  721  à  haute  pression. 

Ces  machines  et  ces  chaudières  étaient  réparties  entre 
77  départements  ;  les  départemnets  qui  ne  possédaient 
pas  d^appareils  \  vapeur  étaient  les  Hautes-Alpes,  TAr- 
riège  ,  le  Cantal ,  la  Corse  ,lesCôtes-du-Nord  ,  les  Bas- 
sjs-Pyrénées ,  les  Hautes-Pyrénées  et  les  Pyrénées-Occi- 
dentales.  Depuis  lors  il  faut  en  excepte^  la  Corse  ,  où  les 
hauts-fourneaux  que  Ton  vient  d'établir  ont  réclamé  les 
machines  à  vapeur. 

Nous  avions  à  la  fin  de  1843,  2^2  bateaux  avec  Vè% 
machines  d'une  force  de  12|784  chevaux.  9d  machines 
d*une  force  de  2,635  chevaux  existaient  depuis  1833.  271 
représentant  une  force  de  8,773  étaient  h  basse  pression  ; 
121  force  de  3,975  étaient  à  haute  pression 

Sur  les  242  bateaux  ,  69  naviguaient  sur  la  mer  et  les 
étangs  salés  ;  173  sur  les  fleuves  ,  rivières  ou  lacs. 

Les  années  18^0  ,  ^1;  42  et  43  ont  vu  s'établir  256  loco- 
motives, savoir  :     Locomotives  françaues. 
En  1840  25  locomotives  à  4  roues,  31  à  6  roues. 
18U  31        id  id.  43  id 

1842  35        id  id  67  id 

1843  40        id  id  89  id 

;  Locomotioeë  étrangères. 

!'•  année  26  à  4  roues.     Cl  à  6  roues. 
2"        id       26         id  09         id 

3'        id       16         id  86        id 

V         id       16         id  111         id 


«• 


—  441  — 

JUê^moiweM  à  4 rouei.        Locomotives  à  6  rouet. 
U  60  1810  92  1'*  année 

tt      1841  112  2'      itl 

SI       18&2  163  3-      1(1 

M        1818      .  200  4'      id 

Toiçi  maiotenant  les  machines  à  vapeur  employées  en 
ttovênce  durant  ces  mêmes  années;  les  Basses-Alpes  n'of- 
tmi  rien  pour  les  trois  premières  : 

ISiO 
BoDoluit-da-HhAoe  22  machines  force  de  h22  chevaux. 
Yir  10  id  162        )d 

Tandas»  U  id  26        id 

4841. 
BûDcbes-du-Rhftne  34  machines  force  de  422  chevaux. 
Tir  10  id  172        id 

VandiiBe  .  9  id  59        id 

4842.     . 
BoQcliff8*dD-Bhône  61  machines  force  de  536  chevaux. 
lu  13  id  300        id 

Tiadoitf'  la  id  113        id 

1863. 
Iradkea-da-Rbdae  68  machines  force  de  816  chevaux. 
Vit  12  id  176        id 

Tndttse  9  id  61        id 

luÎM-Alpes  1  id  8        id 

Bésullats  par  années  : 
Eq  1860  66  machines  pour  une  force  de  610  chevaux. 
W61  53  id  id  757        id 

1842  68  id  id  4,067        id  1|2 

ms  70  id  id  1,059        id 

Ma  il  existait,,  à  la  fin  de  1866,  dans  les  Bouches- du - 
^^e,5S  machines  ayant  ensemble  une  force  de  872  che- 
vau. 


—  U2  — 

11  nous  resterait  à  esquisser  le  compte-reudu  de  Vindu 
trie  marseillaise,  mais  un  tel  sujet  réclamerait  trop  de  d* 
veloppement,  h  la  suite  d'une  rerue  générale.  Plus  tan 
peut-ôtre  ,  parlerons  -  nous  de  Marseille  ,  cette  fi 
ture  Liverpool  de  la  France,  surnom  que  lui  ont  fait  doi 
ner ses  nombreuses  chaudières,  ses  belles  exploitation 
sa  marqueterie  de  cheminées  à  vapeur  et  les  72  batei( 
de  son  port,  et  que  doivent  achever  de  réaliser  son  ma 
gnifique  canal,  son  port  auxiliaire,  son  chemin  de  for. 

En  résumé,  Tinduslrie  commerciale  et  manufacturièri 
les  soies  ,  les  cotons, Jes  papiers,  les  limes,  les  acien 
les  huiles  .  etc.,  elc,  doivent  aux  machines  la  longt 
liste  de  leurs  produits;  comme  les  machines elles-raônr 
doivent  à  la  persévérance  et  à  Tinitiative  de  Thomn 
leurs  créations,  leurs  perfeciionnemenls  et  leurs  pr 
grè^.  Mais^  pour  défricher  ce  champ  ,  aujourd'hui 
fertile  ,  que  de  peines  ,  que  de  souffrances  ,  q' 
d'injustices  essuyées  par  nos  devanciers  !  Que  de  grao 
mécaniciens  méconnus  !  Un  pauvre  artiste  fait  un 
découverte,  tl  ne  peut  franchir  la  sphère  sociale  qui  l'en 
prisonne ,  il  est  dédaigné.  C'est  ainsi  que  se  sont  perdu 
bon  nombre  d'inveniions.  Arago  a  bien  raison  de  cri 
malheur  à  l'homme  de  génie  qui  devance  son  siècle  /Ti 
yez,  par  exemple,  ce  pauvre  William  Lea,  faisant  fonctio 
ner  le  premier  métier  à  bas  devant  le  roi  Jacques  i*'.Le  m* 
canisme  parût  admirable  ;  pourquoi  le  repousser  alors 
Par  ridée,  préjugé  isans  fondement  ,  que  les  classes  o 
vrières  en  souffriraient. Nous  le  disons  à  regret ,  la  Fran 
ne  se  montra  pas  plus  intelligente:  William  Lba  n'y  ttou* 
aucun  encouragement  ,  et  Tun  des  bienfaiteurs  de  l'bi 
manité  alla  mourir  à  l'hôpital. 

Du  reste  on  ne  saurait  trop  le  répéter  h  ces  nobl 
rêveurs  d'invention  :  avant  d'exécuter  vos  projets^  rega 
dez-y    à   deux  fois  ,    consultez   des  hommes  probes 


—  ili3  — 

deaxetcâpables.VisliogQez-bien  Tidée  féconde  de 
I  impossiblei  la  probabilité  de  la  cbimère.Que  de  for- 
\  epgloutiea^  4)ar    TimprudeDce  du  rôveur  ,  encore 
i.qoflparrinJu8llce  des  hommes.  Les  machines  sont  la 
I  00  la  fortune  de  li'nduslriel.  Il  est  donc  de  la  plus 
^importance  de  ne  point  marcher  au  hasard ,  car  le 
Méat  glissant,  la  pente    rapide,  et  le  gouffre  où 
lAMmer  la  substance  des  familles  reçoit  toutes  les  es- 
I d'imprudents,  sans  aucune  distinction  entre  celui 
qilrninesonaToir  dans  des  intentions  de  gloire  ou  de  dé- 
b'àses  semblables,  et  celui  qui   les  dépense  eu 
[MUtprodlgalilép: 


COMMERCE.    . 

Siatiiiique  eommereiale  de  Maneille, 


Ucommerce  maritime  de  Marseille  s'est  ainsi  composé 

MiUi.  (Nafires  chargés  sur  lest ,  1749  et  tonnage, 

l|iiil|i&2 ,  savoir  : 

'"..  I  navires  8,539 

'^^Uonnage  1,S36,572 

tffaTÏrei  9/210    - 

tonnage  720/270 

Lq  tonnage  du  long-cours  se  reparlissait  ainsi  entre  les 

pnadpales  divisions  commerciales  : 

Navires.  TonNêaux. 

Saw.  f.    Jrelal. colon.       1,14'i  167,762^  Xar.  Tonn. 

"^P*^-"-   J  —  ayecrélr.     4,942  5',3,î86 10,086  710,9^8 

SwipaTÎllon  étranger.  2/,53  625.62'î 


—  IW  — 

Le  mouvement  s'eflectuait  dans  les  proportions  sai 
les,]aveoles  diverses  divisions  maritimes  . 

Mer  Noire  et  du  Levant.  404,804  oa  30  p.  ofi- 

Méditerranée  occidentale  et  Hlloral 

de  i'Ëspaene  etde  la  France  s.  TOc.  622,390        47 
Europp  du  Nord.  167.914         i2  li2 

A-ériquell^^S-;^^^^^^  lt^..l96  9  1,4 

Côtes  d'Afrique  :  Fourbon  et  Indes  or.  17,262  1  1|4 


Total.    1,336,572    100 


Parles  résultais  des  dix  dernières  a nuiSes (tonnage 
jugera  des  progrès  qu'a  réalisés  le  mouv.mar.de  Mars 

Long-cours,  CÂBOTiGB 


Tonneaux. 

Pav.  franc. 

Pav.  étr. 

Tonneau 

1835 

651/^33 

;dont    299,985 

421,248 

42?r,2 

1836 

838,445 

310,417 

528,028 

487.^ 

1837 

835,912 

S37,I16 

498.796 

491,< 

4838 

916,958 

353,438 

563,520 

540.C 

183;^ 

963,510 

387,863 

575,647 

509,$ 

1740 

956,240 

365,16t 

591,079 

586,1 

18^il 

1,115,140 

366,804 

748,336 

508,1 

18^,2 

1,091,707 

365,308 

726,399 

528,S 

1843 

1,203,601 

425,418 

778,183 

601,3 

18V4 

1,336,572 

710,942 

625,624 

7ia,S 

Ainsi  donc  là  navigation  de  long  cours  de  Marseili 
de  4835  à  4844  ,  plus  que  doublé.  • 

L'augmentalion  a  prolilé  au  paciilofi  français  à$ 
proportion  de  137  p.  o|0,  landis  qu^elle  n'a  été  qae  d 
p.  o\0  sur  \e pavillon  élranger. 

En  4844  ,  le  premier  entrait  dans  Tensemble du n 
vemeni  pour  54  p.QiO,  le  second  pour  46  seulement. 

Durant  la  même  période  décennale,  le  cabolage 
accru  de  67  p.  oiO. 


_  liî  — 


PBCmiÊHE  PllTîE 
CHAPITRE  PREMIER. 

0£  LA  TILLE  DE  BEftIE. 

U  petite  ▼ille  deBerre  eslsitaêe  à  43  dfgrê5,  SS  mioa* 
tail9ieGOodes  ,  de  latilade  nord,  et  à  2  degrés  ,  49  mi- 
ntlai|  59  secondes  ,  de  longitode  est,  du  mérîdtoD  de 
hrii 

Bk  était  comprise  dans  TancieDDe  ProTence.  Aujour- 
Ali ,  elle  fait  partie  da  département  des  Booches-da- 
tttie.  Ello  est  dans  le  deuxième  arrondissement  dont  le 
cU-lieaestAix. 

Berre  a  une  jaslice  de  paix  ,  un  burean  des  postes  ,  un 
Iwrèaaet  une  brigade  des  douanes ,  avec  un  bureau  su- 
bordonné ,  pour  la  Térificalion  du  sel ,  établi  aux  quatre 
«AMiint ,  an  bureau  de  perception  des  contributions  lii- 
Mm  qui  comprend  aussi  la  Fare  ,  un  syndicat  de  Pru- 
Aommes. 

Meus  ne  croyons  pas  inutile  dïndiquer  ici,  la  distance 
'o Berre,  aux  principales  communes  qui  Tavoisinent. 

19 


—  in  — 


S>e  la  dùtamcede  BZMRE ,  aax  i 


50V  MS  consm. 


LUT!   BISTAaCI 


Air 

Arle* 

Coodonx... 

EgoiUes. . . 

Pos. 

Istres 

La  Fare 

Lançon 

Marigoaoe. . 

Harseilie. . . 

Martigoes.. 
.  Msripas.. .. 

Rogoac 

^  SaloD 

;  Si-Chamas. 
•;  Taraacoo... 

I  Yelaux 

-j  YenlabreD. . 
ii  Vitroles..  .. 


2 
5 


ULOS. 

7 
8 
2 
9 

i 

9 

9 
5 
5 

Q 

9 
7 

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9 

3 


!     • 

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'    5M 
;    SM 

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I 

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500 

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!    SM 

i  : 

t 
€ 

500 

c 
t 
I 


Le  sol  sur  lequel  la  ville  a  élé  coosiraitey  est  an  ni- 
veau de  la  mer.  Les  rues  et  les  habitations  sont  humides, 
les  maisons,  généralement  basses ,  peu  éclairées  et  mal 
distribuées  ;  les  rues  étroites  et  tortueuses  et  les  places 
publiques,  irrégulières.  L'eau  des  puils  est  saamâtre^  On 


—  147  — 

naboilque  de  celte  qui  provient  d'une  source  abondanto, 
siUiieàeovrroD  90  mètres  de  là  ville,  au  nord.  L*eau  se 
IroQve  i  deox  mètres  de  profondeur  ,  elle  monte  au  mo- 
yra  tf  Diie  pompe  qui  fait  couler  quatre  tuyaux  à  la  fois. 

Les  dehors  de  Berre  sont  fort  agréables.  Une  allée  do 
i)eaax  peupliers  borde  la  ville  è  Test,  dans  la  direction 
doDord  ausud.Arextrémiléouest  de  cette  allée  ,  on  voit 
«M promenade  plantée  de  peupliers^  d^ormeaux  et  do 
JMDes  platanes.  L'allée  de  peupliers  et  la  promenade  dile 
A»  CourM  occupent  la  place  d*une  partie  des  anciennes 
fortikations  et  de  la  forteresse. 

Dans  la  partie  sud  ,  au  contraire,  est  une  plage  mar(^- 
caposaen  biver  et  stérile  pendant  la  saison  de  Télé. 
Ihii l'aridité  de  ces  lieux  n'est  point  aperçue  ,  h  causedu 
rtvissant  spectacle  quis'ofTre  au  delà.  Une  grande  partie 
<ie  fjtang  s'y  déploie  ;  c'est  celle  qui  va  de  Berre  h  Mari- 
goaoe ,  el  de  Martigues  à  Rognac.  Ce  vaste  bassin  d'eau 
eit  sillonné  dans  tous  les  sens  par  des  bateaux  et  des  voi- 
leslitines.  Des  langues  de  terre  et  de  petites  isles  sont  par- 
semées è  sa  surface.  Vers  la  rive  nord,  on  voit  une  campa- 
gne fertile  -,  le  moulin  Gordes  et  ses  arbres  élevés  que 
réfléchissent  les  eaux  de  Tétang;  plus  haut,  cbôteau  Brun  , 
tt  vieille  tour  et  ses  beaux  cyprès.  À  la  ligne  de  l'est,  l'eau 
baigne  les  riants  rivages  de  Rognac ,  formé  par  ses  trois 
kameaux.  Son  terroir  couvert  d'arbres,  s'élève  en  amphi- 
ihéiitre.  Il  est  couronné  par  une  longue  bande  de  roches 
calcaires ,  dont  le  sévère  aspect  contraste  avec  la  plaine  , 
les  coteaux  qu'elle  domine  et  les  eaux  vertes  qui  baignent 
lâ  base.  A  côté  sont  d'autres  accidents  de  terrains  ;  les 
riches  vergers  de  Yitrôles,  son  rocher  ardu  et  si  bien  dé- 
coupé sur  lequel  est  une  petite  chapelle ,  but  de  plus  d'un 
pèlerinage  des  populations  voisines,  au  moyen-âge.  Il 
n'est  pas  jusqu'au  télégraphe  placé  sur  la  hauteur  qui  ne 
vienne  animer  le  tableau,  par  ses  mouvemenls  rapides 


—  148  — 

et  iDcessants.  Au  sud^  brille  d'abord  TélaDg  du  Lion,  avec 
ses  éblouissantes  camelles  ^  Hariguane  ei  Chàteauneuf . 
Derrière,  s'allonge  la  suite  des  rocs  qui  forment  la  chaîne 
de  VEstaque.  Ces  belles  roches  bordent  Thorizon  dans 
toute  sa  longueur.  Leur  extrémité  est  cachée  par  le  villa- 
ge des  Pennes,  ses  tristes  rochers  et  ses  sombres  bois  de 
pins.  A  Pouest ,  les  salins ,  la  noire  fabrique  de  la  pointe  -, 
qui  surgit  au  milieu  de  Tétang  et  dont  Tépaisse  fumée 
s'élèveftlans  lei  airs.  A  Thorizon  de  Fouest,  apparaît  Mar- 
tigues  f  la  Venise  de  Provence.  Les  eaux  viennent  la  ca- 
resser de  tous  côtés.  De  touii  côtés  aussi ,  elles  réfléchis^ 
sent  ses  maisons  blanches ,  quand  le  soleil  naissant  colore 
cet  admirable  paysage. 

La  situation  de  la  ville  est  telle^  qu'on  ne  peut  la  voir 
que  lorsqu'on  n'en  estqu'à  une  très-petite  distance. C'est 
sans  doute  cette  position  qui  a  donné  lieu  au  proverbe  pro- 
vençal :  anen  uvan  et  veiren  Betro  (allons  en  avant,  et 
nous  vprroDS  Berre) . 

Il  y  a  deux  confréries  de  pénitents,  celle  des  blancs  el 
celle  des  bleus. 

Un  instituteur  primaire  aidé  d'un  adjoint.  Pour  les 
jeunes  filles^  deux  institutions  primaires,  la  première, 
dirigée  par  deux  religieuses  ;  la  seconde  est  une  institu- 
tion particulière. 

L'école  primaire  des  garçons  est  fréquentée  par  environ 
60  enfants. 

Celle  des  dames  religieuses ,  par  environ  35  filles,  l'ins- 
titution particulière,  par  environ 50  filles. 

Les  armoiries  de  Berre  sont  de  gueules  (1)  au  lion  d'or 
tenant  une  fleur  de  lis  aussi  d'or .  de  sa  patte  dextre,  au 
chef  (i)  d'azur  ("3),  chargé  de  trois  fleurs  de  lis  d'or  ,  è 

(h)  rouge. 

(2)  partie  supérieure  deTécu. 

(3)  bleu. 


ri 
i 


Ib 
i 

li 


—  149  — 

ialin,  et  de  cinq  à  séoeslre  ,  avec  un  laoïbel  (f  )  a  trois 
piBdanU(9) y  au  dessous. 


CHAPITRE   DEUXIEME. 


Configuration  du  territoire. 


Laierritoire  est  d'une  superOcie  d'environ  49,971  bec- 
liltt.  Les  étangs  de  Vaine  et  de  Berre  qui  appartiennent  à 
h  eoomoDe,  occupent  une  grande  partfe  de  cette  étendue. 
Von  en  parlerons  plus  amplement ,  en  traitant  de  ces 


Ces  limites  générales  du  territoire  et  des  étangs,  sont , 
[.^feofd,  la  commune  de  la  Fare;  à  l'est,  les  terres  de  Ro- 
ÀMeelde  Titroles  ;  au  midi ,  Marignane  ;  h  Touest ,  les 
^Bgide  Hartigues,  St-Chamaset  Istres. 

LHlimite  du  territoire  seulement,  commence  à  Tétang 
de Vrine, monte  à  château  brun  ,  coupe  la  rivière  du 

(4)  tlel  placé  en  chef  ou  en  l'ace  ,  auquel  sont  plusieurs  pen  - 


(S)  pendant  de  2 ,  3  ,  4  et  5  pièces  ,  se  dit  d'un  lambel  dont  il 
est  Béeeiaaire  d'énoncer  les  pendants.  (A) 

(A)  P.  MiNiBTRiiB.  Nouvelle  méthode  raisonnce  du  blason  ou 
iêfërt  hérûldiquê  ,  mise  dans  un  meilleur  ordre  et  augmentée  de 
9uiê$  lêi  connaissances  relatives  à  cette  science.  Par  M.  L  . . . 


—  150  — 

Lar  (1),  au  dessus  de  St-Estève,  oujusques  Yers  les  sour- 
ces de  la  Duraosole  ,  ei  suit  celte  petite  rivière,  jn8qQ*i 
rétang  de  Berre.  Les  plaines  de  Berre  et  de  la  Fare  sont 
le  produit  des  alluvions  du  Lar.  La  plus  grande  éteodoe 
du  territoire  est  dans ladireciîon  de  Test  à  Touest. 

Une  partie  des  (erres  cultivées  est  traversée  par  le 
Lar,  et  c'est  depuis  le  bord  de  la  rivière  ,  jusqu'à  l'étaDg. 
Il  y  a  cependant  dans  cette  étendue  ,  un  grand  marais 
appelé  leig  Patù,  qui  produit  du  mauvais  fourrage.  L'autre 
partie  des  terrains  cultivés  se  trouve  entre  la  rivière 
droite  du  Lar  et  la  Duransole  ;  elle  n'est  cultivée  qu'à  h 
lisière  orientale.  Le  reste  consiste  en  marais,  et  Ton  n'ei 
retire  que  de  la  banque,  fourrage  si  grossier,  que  les  bes- 
tiaux et  les  bêtes  de  somme  refusent  ordinairement  d'ei 
manger.  On  la  convertit  en  fumier. 

La  partie  montagneuse  du  territoire  ,  occupe  une  trës-- 
petite  surface,  elle  ne  consiste  qu'en  un  coteau  da  peti 
d'élévation,  situé  sur  la  limite  orientale.  C'est  une  dépep- 
dance  du  domaine  de  BruniJ  L'extrême  rareté  decette  aorte 
de  terrain,  dans  la  circonscription  où  nous  nous  trouvoM, 
peut,  seule,  nous  porter  à  faire  mention  d'un  petit  relève- 
ment du  sol,  dont  retendue  est  de  plusieurs  centaines  de 
mètres.  Elle  s'étend  jusqu'au  bord  de  la  mer,  à  cap  d^œil, 
vulgairement  eotf/>  d'œil.  C'est  sur  ce  point  qu'étailbàtie 
la  ville  d'Âstromela  dont  nous  aurons  occasion  de  parler 

Le    terroir    de    Berre    est    d'une    excellente  qoaliU 

(4]  Excepté  Darluc,  les  auteurs  qui  ont  parlé  de  cette  rivière 
écrivent  l'arc.  Cependant  les  chartes  du  moyen  âge  ,  qui  en  fon 
mention ,  la  nomment  Lart^  ,  dont  la  seule  traduction  est  Iat 
Il  est  évident  que  c^est  la  dureté  de  la  prononciation  le  Ur  qui  : 
fait  abandonner  la  vraie  manière  de  l'écrire.  Mais' ce  motif  n( 
nous  a  point  paru  suffisant  pour  adopter  une  si  vicieuse  '  déno 
minalion. 


—  151  — 

«  diM  la.  partie  plane.  Les  récoltes  y  sont  généralement 
àtandaDt6S.Nous  ne  parlerons  pas  ici  des  productions  du 
tmoîr  I  parce  qu'elles  feront  robjel  d'un  article  spécial , 

li    qttad'iioQi  traiterons  de  Tétat  de  ragricullure. 


ir 

la 


lOt 

ifl 

ri 
ni 
be 
i\ 


CHAPITRE  TROISIEME. 


Ekmgt.  — -  Le  bras  de  mer  improprement  appelé  étang, 
s'jMtDJ  danaja  direction  de  1  Ouest  à  l'Est,  depuis  la  médi- 
tijr^ée  jusqu'à  Roguac,  et  du  Sud  au  Nord,  depuis  Mari* 

WM^.f.i^^^*^^^''^^' ''^^°^"^"°^4^^^  la  méditerranée  , 
fVlocaDal  qui  va  de  Marliguas  à  Bouc.  L'immense  bassin 
fj^ljjqroie  est  parsemé  sur  ses  bords,  de  villes,  de  bourgs 
Il  dluibilations.  Ce  bras  de  mer  reçoit  dans  ses  diverses 
pûtiaii  des  dénominations  empruntées  du  nom  des  com- 
^ .  mniMiqu'il  baigne.  Il  a  près  de  deux  myriamètres,  depuis 
Marligues  jusqu'au  fond  de  Tétang  de  St-Chamas.  Sa  riva 
oc^oidentale  est  fort  escarpée.  A  sa  rive  orientale  est  situé 
réUmg  de  Beaumonl  ou.  de  Marignane,  séparé  de  celui  de 
Bjn^^  par  une  langue  de  sable,  de  vase  et  de  rochers  , 
^'oa  nomme  Jal.  Celle  grande  masse  d'eau  est  bien 
soBvènt  dangereuse  aux  nauloniers  ,  car  sur  le  milieu  . 
s'élèvent  des  tempêtes,  tandis  que  le  calme  règne  sur  ses 
bords; 

L'étang  de  Vaïne  est  entouré  d'un  escarpement  consi- 
dérable Jormé  par  la  chaîne  de  Vilroles. 


—  152  - 

La  soperËcie  des  étangs  deBerre  et  de  Vaïoe  ,  lessaoii 
qui  entrent  dans  le  plan  de  cet  ouvrage ,  est  de  13,M( 
hectaraSi  28  areS;  86  centiares  (1).  Ces  étangs  fourniMeij 
des  poissons  de  plusieurs  espèces,  et  pour  la  plupart  esti* 
mes.  Mais  la  quantité  qu'on  en  pèche  aujourd'hui  es' 
bien  moindre  qu'autrefois,  et  cette  observation  n'est  pai 
nouvelle.  Oq  s'aperçoit  même  que  le  produit  de  la  pèche 
diminue  graduellement.  Avant  la  peste  de  1721,  il  yavai 
à  Berre  cent  pécheurs,  chefs  de  famille,  que  cette  industrk 
enrichissait.  11  n'y  en  a  maintenant  que  35  qui  trouvent! 
peine  assez  de  profit  pour  alimenter  leur  famille.  La  cau- 
se de  cette  diminution,  provient  en  grande  partie,  soi* 
vaut  le  P.  Menc(2),  de  Tinobservation  des  règlements  toa 
chant  la  pèche  ,  la  forme  des  filets  et  la  grosseur  des  mail 
les  qui  les  composent.  Nous  reviendrons  plus  tard  sur  ee 
objet  important 

L'étang  est  fréquenté  par  un  grand  nombre  d^oiieatt: 
aquatiques  dont  la  chair  est  très  recherchée.  Il  sera  part 
des  poissons  et  des  oiseaux  dans  la  quatrièoie  partie  il 
cet  ouvrage. 

L'étang  de  Vaïue  et  les  eaux  de  Berre  ont  une  salure  i 
2  degrés. 


(4)  Cadastre  de  iS06. 

(ÎJ  Le  P.  Msifc.  Mémoire  couronné  par  f  Académie  de  MarseHU 
cité  par  Darluc,  histoire  naturelle  de  Provéhce.Tomt  114,  ptgit 
93  et  suivantes. 


-  153  — 
CHAPITRE  QUATRIÈME. 
^^^Ripièn*  — »  Canal  du  moulin  Gorde»,  —  Canal 
.■kf':i'i   •  d'irrigation. 


•■f.  t.. 

lAtioiere  du  Zar.— Elle  prend  sa  sourcedans  lesmoo- 
l||MadePourçieux  (Var).  Elle  entre  dans  le  dépurlenieDi 
dai  Booches-du-Rbône,  près  de  la  GrandTugère  ,  après 
«MirraçQ  les  torrents  qui  viennent  des  montagnes  de 
ljaQ%dtr01ympe  et  de  Pourrières.  En  cet  endroit,  le  ter- 
MbtsrlaqDel  elle  roule  ses  eaux  est  i  290  mètres  d*élé- 
IHititpijMdessùs  du  niveau  de  la  mer.  Elle  parcourt  suc- 
«Miif  eMant  la  bassin  de  Trest,  le  territoire  de  Heireail,  la 
«Ufa  de  Langesse  où  son  cours  se  dirige  vers  le  Nord,  jus- 
qa'k  Aix.  Le  Lar  s'incline  ensuite  un  peu  vers  le  Sud,  jus- 
l^aox  Milles.  De  là  il  parcourt  en  fesant  beaucoup  de  si  - 
nosilés,  les  bords  du  territoire  de  YentabrenetdeVelaux 
Hwpmli  il  sert  de  limites.  Il  traverse  ensuite  lescommu- 
lUdaCoudoux^de  la  Fareet  de  Berre.  C'est  vers  la  partie 
JUdtatrionaie  du  territoire  de  cette  dernière  commune,  et 
iTQMistf  qu'il  se  jette  dans  Tétang,  au  quartier  dit  du 
Caargna  et  Sagnas.  Le  cours  général  de  ses  eaux  est  de4*£st 
bSfiaesL  11  est  très  sinueux.  Sa  longueur  est  de  50,000  mè- 
Im^co  qui  donne  une  pente  moyenne  de  cinq  millimètres 
jMmètreSte  Le  Lar  n'a  pas  toujours  été  un  torrent  des  truc- 
WIr.Lorsqueleschaines  de  rochers  arides  qui  affligent  nos 
ngirds,  étaient  des  montagnes  couvertes  d'épaisses  fo- 
rtUqai  attiraient  sans  cesse  les  nuages»  retenaient  des 
pluies  régulières,  et  enlretunaient  des  sources  abondantes, 
h  rivière  était  beaucoup  plus  considérable  ,  et  ses  eaux 
M  débordaient  pas.  Aussi  Plutaeque  (l)eD  en  parlant 
diDssa  narration  des  deux  bntailfes  livrées  auxEmbrt^ns 

(4)  Vie  de  M ABius. 

20 


—  154  — 

elaoz  Teutons ,  la  qualifie  de  fleura.  Cette  déuomioalioD 
pleioe  de  Juilesae  alort ,  serait  ridicule  aujourd'hui. 

Le  Lar  fournit  plusieurs  bonnes  espèces  de  poîssois 
dont  quelques  unes  peuvent  atteindre  le  poids  d'un  kilo- 
gramme, quand  elles  ont  acquis  lout  leuraccroissemeni. 
Parmi  ces  poissons  on  doit  distinguer  ranguille  dent  U 
chair  est  délicate. 

L«s  eaux  de  celle  rivière  ne  présentent  pas  de  qualités 
remarqnablf«. 

Béai  du  moulin  Gardei.  —  Ce  béai  dont  les  eam  sost 
destinées  à  faire  tourner  les  meules  du  moulin  Gordes^ap- 
partenant  k  M  LiMaoKELUt  «  a  sa  prise  dans  le  Lar  ,  prèsla 
chemin  de  Berrek  la  Fare«  et  à  environ  100  mètrea  m 
amont  I  du  pont  jeté  sur  cette  rivière.  La  direetioB  giaé- 
rale  deses  eaux  est  du  Nord  auSud,  jusqu'à  sa  dèstimrtiSB.- 
Ui  il  se  jette  dans  Télang. 

lia  un  mètre  60 oentimètres  de  hauteur  ,  sur  un aiilfs 
de  largeui^ 

Le  JHdalêt.—Le  Béalet  ou  petit  Béai,  est  un  simpleesasi 
d*arrosage.  Ses  eaux  sont  une  déviaiion  du  moulraGordMi 
Il  a  sa  prise  à  200  mètres,  au  midi  de  la  maison  de  ea«- 
pagne  dite  la  Molle ,  située  au  quartier  de  ce  nom ,  dans  h 
territoire  de  Serre.  Le  Béalet  reçoit  Teau  par  une  ouver- 
ture de  0,10  centimètres  de  diamètre,  pratiquée  danaaac 
pierre  de  taille.  La  longueur  de  son  cours  est  d'envirea 
^000  mètre*.  Il  longe  la  partie  EH  des  remparUdela 
ville  .  et  se  jette  dans  Tétang,  près  la  di^illerie  de  Jl. 

BiSTUK. 


mmmn 


■ 


—  155  — 

mm  mm. 


Hètièjn  hi9$0rique$  iur  ta  ville  de  Berre  ,  $ur  ie$  sei- 
'  pÉmrê  qui  Favaienl  ponédée ,  sur  les  hommes  nés  à 
trtri  >  fil»  se  t'ont  dietingue's ,  #air  les  monumeuis 
^fifMe  refi ferme. 


CHAPITRE  PREMIER. 

lÙfieê  kiêiorique  sur  la  ville  de  Berre.  —  L'em- 
ptomani  qu'occupe  cette  petite  ville  ,  se  trouvait  com- 
prife'*,  aux  temps  celtiques»  dans  le  territoire  de  la 
praplàda  desÂvatici ,  qui  avait  pour  limites  probables,  âi 
iUaêsty  le  champ  pierreui  ou  la  Crau  ;  au  Nord  et  h  TEsl 
Itpiys  des  Salii ,  dool  il  était  séparé  par  les  collines  de 
lyia^n  el  d'Eguilles  ainsi  que  par  celles  de  Veutabren  et 
il'lltrôlea;  au  Sud,  la  chatne  de  moptagoes  dite  de  Les- 

fi». 

;  |Êk  qui  se  rattache  à  rorîgine  de  cette  viHe  est  jusqu'à 
i    HMiièfii  demeuré  inconnu.  Les  aaleursquien  ont  parlé 
I    ■aiiaent  rien  de  positif.  Us  ne  présentent  que  des  con- 
I  '  0ités  plus  ou  moins  admissibles. 
<     /iSfaivant  Papok  (1^ ,  on  croit  que  Berre ^  en  langue  cel- 

Me,  signifie  eau  salée. 
«■ARD  (2)  avance  la  même  chose,  c  Lesétymologistes  , 

»  dit-il,  prétendent  que  le  mot  Berr,  en  langue  celtique 

>  signifia  eau  salée .  » 

(4)  Biiiairê  générale  de  Provence ,  tom.  4  ,  pag.  7&. 

(5)  Description  historique  ,  géographique  et  topograpfiique  des 
^Us,  bourgs  ,  tiflages  et  hameaux  de  la  Provence  ancienne  et  mo- 

'.  ifii  Comté  de  yice  ,  etc. 


—  t5<)  — 

François  Boi;cue(1J  pense  que  Marilima  nepoufaitélre 
queBerreou  Marignane. 

Le  comls  de  Villeneuve  (2) ,  prétend  qu'au  temps  des 
Homains  ,  la  population  de  la  rive  orientale  de  l'étang  de 
Berre,  était  à  Aslromela^  ville  considérable  dont  on  trosvf 
les  ruines  à  Cap  d'œil,  près  du  moulin  de  Merveille,  i 
remboucburè  de  la  Duransole  ;  que  Tétang  portait  commf 
aujourd'hui ,  le  nom  de  la  ville  bâtie  sur  ses  bords.  I 
ajoute  qu^il  parait  que  les  marais  s'étendaient  danslet 
terres;  quela  ville  d'AsLromela  ayant  été  détruite  lorsdc 
rinvasion  d'EuBic,  foi  des  Visigotbs ,  à  la  fin  du  cinquième 
siècle,  une  partie  des  habitants  alla  fonder  Istres  ,  et  h 
reste  se  dispersa  dans  les  environs,  jusqu'au  temps  oi 
Tbéodobic  rétablit  la  tranquillité;  qu'alors  attirés  sorJes 
bords  de  Tétang  par  la  pèche  et  le  commeixe,  Ils  y  bitl- 
rent  un  bourg. Tout  cela,  il  faut  le  dire  ,  ne  repose BOi 
aucun  document  historique.  On  doit  le  considérer  comme 
purement  systématique. 

Enfin  l'auteur  d'une  notice  manuscrite  sur  Berre  /3)dii 
que  ce  bourg  présentait  la  forme  d'une  poche  dans  l'élanf 
qui  l'entourait  de  toute  part ,  excepté  du  côté  nord ,  et  qo( 
celte  position  véritablement  remarquable  fut ,  sansdoqtè 
l'origine  du  nom  de  Berre  ,  lequel  viendrait  alors  du  mo 
latin  ^^ro. 

Borre existait  sous  les  Kouiains.  Ce  point  est  incontesta- 
ble. L'ancienne  habitation  des  Romains  ,  en  effet ,  y.es 
partout  constatée.  On  y  a  trouvé  en  divers  temps  et  8Q: 
différents  points,  des  briques  romaines  et  des  pierre: 
meulières.  11  y  a  peu  de  temps  encore,  M.  Gastilloh 

(4)  Essai  sur  l'histoire  de  Provence ,  lom.  ^^  ,  pag.  543. 

(2)  Statistique  du  département  des  Bouches-du-Rhâne  ,  tom.  U 
pag.  880. 

(3)  l^otice  historique  tur  la  ville  de  Berre,  par  M.  Vietorin  Ca« 
TiLLON  ,  capitaine  en  retraite,  chevalier  de  la  légion  d'honneur 


—  157  — 

laire  actuel,  fit  retirer  à  plos  d'uo  mélre  de  profondeur  , 
ue  de  ces  pierres  que  des  ouvriers  avaient  décou- 
Vaftf  daos  une  pièce  où  ils  trafaillaieiit.  On  peui  remar- 
qpr,4e  nombreux  rragoieols  d'autres  pierres  delà  même 
fljjtaniij  sur  Taire  pavée  au  pied  des  remparts  qui  cei- 
iniili  partie  Ouest  de. la  ville  et  d'autres  fragments  in- 
ésdaos  les  remparts.  On  voit  aussi  aux  angles  de 
9or«  rues  et  le  lopg  des  murs  de  bien  des  maisons, 
ihir|lrooçMn  de  colonnes  placés  comme  bornes.  Ces  sor- 
M4ld4bris  sont  des  indices  certains  d'habitation  «  aux 
(Mpanil  les  Romains  dominaient  en  Provence. 
. .  vMaia Qt.iiQi  pourrait  faire  croire  à  une  habitation  an- 
Ifillifirêfc  rocGupation  romaine ,  c'est-kdireà  Texistence 
'fli^Mf  celtique  en  cet  endroit,  c'est  la  découverte  d'un 
H)»  Mltqfie  sous  le  salrn  de  Bontoux  qui  aujourd'hui  a 
ttangi  de  destination.  Malheureusement  ce  salin  antique 
firtidétroUySaos qu'on  en  eut  constaté  la  forme  ni  la  manière 
jlffitÂl  était  construit.  Nous  convenons  qu'on  peut  reven- 
dijiner  ce  monument  de  Tancienne  industrie  ^  en  faveur 
4fei,  Somalns  I  puist|ue  PLiifsdit  que  les  Gaulois  ne  coo^ 
ifjipaieDi  pas  Tart  de  fabriquer  le  sel.  Suivant  lui ,  ils  y 
mfpléaieni  en  jetant  de  Teau  salée  sur  un  immense  bra- 
4lf  |»rëparé  à  cet  effet.  En  éteignant  le  feu,  Teau  dépo- 
i|^d9  sel  sur  les  tisons  embrasés,  et  ces  charbons  leur 
iMaÎpDt  lieu  de  sel.  Ce  moyen  ,  dit  un  auteur  judicieux  , 
ittjl'^ar^it  trop  étrange  pour  y  ajouter  foi.  On  conçoit 
4WaUeaient  qu'une  nation  ,  fut-elle  barbare  ,  ait  jamais 
HlBgé  du  charbon  salé^  ou  même  que  pour  donner  du 
IfAi  \  ses  aliments,  elle  y  ait  mêlé  ce  noir  et  dégoûtant  as* 
NisoBoemeut.  Un  écrivain  qui  embrasse  l'histoire  de  la 
Mura,,. ne  peut  pas  ,  à  beaucoup  près ,  vérifier  tout  par 
iQi-m^ijiie.  Ordinairement  il  est  obligé  de  voir  par  les 
yeiix  des  autres,  d'entendre  par  leurs  oreilles,  elrare- 
tnctiices  oreilles  ;  ces  yeux  auxquels  il  s'en  rapporte  ont 


—  158  — 

bien  vu  ou  bien  entendu.  Combien  ne  trouve*t-oo  pis 
défaits  sur  lesquels  on  pourrait  prouver  qde  Pline  a  été 
induit  en  erreur  par  de  faux  mémoires  (I).  Il  esta  re- 
marquer ici  que  bien  des  vieilles  dénominations  repas* 
dues  dans  les  pays  environnants  ,  semblent  se  rapporter 
à  la  fabrication,  et  au  commerce  du  sel.  On  trouve  d'aborë 
Sah  (aujourd'hui  Salon),  ville  voisine  de  Berre,  et  qui 
était  vraisemblablement  un  entrepôt  de  sel ,  ensuite  le 
nom  de  plusieurs  anciens  chemins  depuis  longtemps  aban- 
donnés, aboutissante  Berre^  et  qui  portaient  saivantles 
vieux  documents  ainsi  que  les  traditions  locales ,  le  Dom 
de  camitii  Saliers.  Enfin  le  nom  du  peuple  le  plus  voisin, 
le  plus  puissant  de  la  nation  ligurienne ,  et  qui  y  domi- 
nait au  loin.  Quoiqu'il  ne  p&t  par  sa  position  éloignée  de 
la  mer,  se  livrer  précisément  h  la  fabrication  do  sel, il 
était  communément  désigné  sous  la  dénomination  de  10/* 
ii  ou  Sûiyet.  On  n'en  sera    nullement  surpris  ,.  si  l'on 
pense  que  ce  peuple  exportait  seul  dans  l'intérieur  des 
Gaules,  le  sel  qu'il  avait  tiré  des  peuplades  voisines  qii 
étant  placées  sur  le  littoral  de  la  mer  et  de  l'étang ,  se 
livraient  exclusivement  à  cette  fabrication  ,    et    échan- 
geaient ce  sel  pour  du  plomb  et  d'autres  matières.  L'im- 
portance politique  que  suppose  un  commerce  aussi  éteodo 
serait  difficile  ë  croire ,  si  elle  n'était  établie  par  un  pas- 
sage de  STRAnoN.  Cet  auteur  dit  formellement  qu'k  partir 
de  ce  Stades  d'Antibes  et  un  peu  au-delà,  les  Sâlyes 
habitent ,  mêlés  aux  Grecs ,  les  Alpes  qui  sont  ao  dessus 
de  la  cité  maritime  et  une  partie  du  rivage  ;  que  les  an- 
ciens Grecs  avaient  donné  aux  Salyes,  le  nom  de  Liggeif 
c'est-à-dire    Ligures,  et  h  la   région  qu'occupaient  les 
Massiliens  celui  de  Liguriique  ;  que  les  Grecs  qui  vinrent 
après ,  appelèrent  ces  mêmes  habitants  gallo-ligures ,  et 

(I  )  Legbând  d* Aussi,  histoire  de  la  vie  privée  des  Français  de- 
puis Vorigine  de  la  nation  ,  jusqu'à  nos  jours  ,  tom.  4 1  ,  pag.  177. 


—  159  - 

qt'iUlefir  aaiignèrâol  toute  la  campagne ,  jusqu'au /.m - 
erJNi  mi  êu  Bbône  ;  que  c'est  de  là  qu'ils  se  levèreut  pour 
Aire  la,snerra,  non  seulement  avec  des  troupes  de  pied  ; 
Mria.Mieere  avec  des  corps  de  cavalerie  divisés  en  dix 

uàMft  diverses  considérations  qui  tendent  k  adroetire 
iMi'  habitation  antérieure  à  Thabiiation  romaine ,  nous 
^jlilamnn  rrlniJYnmnnt  à  la  question  de  savoir  si  les  sa- 
fin d^averts à  Bonloux  étaient  liguriens  ou  romains, 
flfibB'aai.  guère  présumable  que  les  soldats  de  Rome  se 
saloi|iyféaè  la  fabrication  du  sel,  qui  exige  des  travaux 
pcCataMéSy  autant  que  la  connaissance  de  théories  et  de 
iradilioMtoutes  locales.  Cela  nécessite  un  état  d'habité- 
liail.' parmanenie  qui  est  incompatible  avec  le  peu 
da  faite  des  cohortes  delà  république,  dans  les  lieux 
^eUaa  occupaient  milîlairement.  Une  dernière  observa- 

.  IMI  poaa  reste  à  faire ,  eu  faveur  de  la  priorité  que  nous 
fiifDUqo'on  doit  donner  à  rbabitalion  ligurienne.  LesRo- 
iaijM  venaîeni  de  bftlir  une  grande,  belle  et  puissante  vil- 
minairte  petite  distance.  Quel  motif  eût  pu  les  porter  à 
tnder  une  misérable  bourgade,  si  près  de  leur  riche  cité, 
ci  ibuia  un  lieu  infect  et  marécageux  ?  Au  contraire,  dans 
hllampa  primitifs  où  l'insalubrité  du  climat  n'était  pas  un 
llN|aela  d'établissement ,  tout  invitait  une  peuplade  er- 
ijMa  k  se  fixer  en  ces  lieux.  Une  source  abondante  d'eao 
énM,  la  position  particulière  du  pays  s'avançant  dans  la 

^  MV>en  forme  de  presqu'île  ronde  et  ne  tenante  la  terre 
qao  paf  une  langue  courte  et  étranglée  ,  position  qui  fe- 
siilde  ce  lieu«  un  point  naturellement  fortifié  alors,  et  de 
plialrès  propre  è  la  pêche  ,  au  commerce  et  à  la  fabrica- 
.tiotdii  ael,  à  cause  de  la  facile  introduction  des  eaux  de 
la  mer  sur  le  terrain  qui  est  au  même  niveau. 

(4)  Stiason,  liv.  4e  ,  pag.  203.  Paris ,  édition  de  Timprimerie 
reyde ,  i600. 4  vol.  in-fol. 


—  160  — 

()ii  a  trouvé  daus  l'ancien  salin  Je  Bonloux ,  une  assez 
grande  quantité  de  briques  ,  de  débris  d'amphores ,  de 
tuiles ,  de  vases  ,  en  un  mol  ,  de  poteries  antiques  da 
toute  espèce,  appelées  vulgairement  polcrieM  romahut. 
L^examen  que  nous  avons  faitdecesfragmenl8>  leur  nom- 
bre consîdérablei  leur  couleur,  précisément  semblableà 
la  couleur  de  Targile  qui  forme  la  nature  du  sol,  el  aor- 
tottt  un  grand  nombre  d'objets  de  rébus,  prouvent  qu'il  y 
avait  \h ,  une  fabrique  de  poterie. 

Cette  fabrique  étsit*elle  romaine  ?  On  peut  soutenir 
TafGrmative  «  sans  doute  ,  puisque  les  débris  de  poterie 
qui  y  ont  été  trouvés ,  ont  la  même  forme  el  le  méine 
stylequeceuxquîdislingueot  les  oeuvres  romaines  de  œ 
genre.  Mais  nous  pensons  qu'il  nefaut  point  induire  rigoo* 
reusement  que  celte  fabrique  fût  romaine  ,  de  ce  quelee 
débris  qu'on  y  a  trouves  appartiennent  à  des  poteries  fa- 
briquées dans  le  goût  de  celles  des  Romains.  Lorsque  la 
armées  de  la  république  se  furent  emparées  de  la  Ligorie, 
el  quVIles  couvrirent  son  territoire ,  elles  firent  adopter 
It^urs  Dieux,  leurs  lois  el  leurs  usages  aux  vaincus  qo'ib 
initièrent  aussi  aux  di vers genresdindustriequileurétaicst 
propri^s*  La  maçonnerie,  la  fabrication  des  poteries, etc., 
furoni  nécessairement  pr^itiquées  dans  le  style  usité  ehes 
los  vainqueur»,  parce  que  ceux-ci  l'imposèrent  ainsi,  et 
que  d\iilleurs  les  vaincus  reconnurent  la  supériorité  de 
Tari  romain  sur  l'art  gaulois.  Tout  fui  donc  fait  a  la  ma- 
nière des  mattres.  Dès  lors,  combien  d'objels  d'arts,  com- 
bien de  constructions  journellement  découverts,  sontat- 
tribui^s  aux  Romains,  qui  furenl  pourtant  Touvrage  des  ré- 
gnicolos*  Remarquons  encore  que  les  membres  de  la  peu- 
plade gaulols<>  que  nous  supposons  placée  si  près  d'AsIro- 
mola  «  (luioul  autant  que  les  propres  habitants  de  celte 
vill(\  participer  aux  divers  perfectionnements  qui  furent 
;^>porti^  djins  rindustrie,  la  vie  domestique ,  la  manière 


—  101  — 

déblUr,  de  fabriquer,  etc.  Ils  pouvaient  facilemeotcDeore, 
ao  taoyea  do  commerce  et  des  échanges ,  se  procurer  des 
Bomains  eux-mêmes,  des  objets  d*un  usage  journalier. 
.Si  nos  conjectures  sont  vraies,  le  Bourg  ligurien  ne  reçut 
gaires  d'augmentation.  Le  petit  espace  qu'occupait  la  pres- 
qaWe,  alors  très  étranglée  à  la  partie  par  où  ellecom- 
nniquait  à  la  terre  ferme,  s'opposait  à  tout  aggrandisse- 
maBlyel  forçait  les  habitants  à  s'y  maintenir.  Il  en  était 
de  même  au  temps  des  Romains,  puisqu^on  a  découvert  à 
N;&  de  Gaderat  qui  est  très  près  de  fierre,  plusieurs  tom- 
beaux antiques  et  des  fragments  de  briques  plates  ,  qui 
lUesleni  que  le  Champ  sacre  ou  champ  de  sépulture  était 
en  ca  liauyet  Ton  sait  que  les  Romains  ensevellissaient  les 
Dorishors  Tenceinte  des  villes  et  des  Bourgs. 

Toili  tout  ce  que  nous  pouvons  dire  sur  les  temps  anli' 
qneCCe  oa  sont,  il  faut  le  dire ,  que  des  conjectures  que 
nenlivrons  au  jugement  du  lecteur.  Nous,  n'en  pouvons 
pu  même  présenter  pour  les  siècles  suivants,  privés,  que 
non  sommes,  de  documents.  On  ne  trouvequelques  légers 
iidieeslque  touchant  le  sixième  siècle;  mais  à  partir  d'alors 
leftpreaves  deviennent  toujours  plus  positives. 
'  Ml  Tannée  536  d'où  date  la  cession  de  la  Provence  aux 
enhnts  de  Clovis  ,  jusqu'en  879,  sous  Boson,  on  avait 
tobli  des  vigueries ,  ou  pour  mieux  dire  des  vtcaries 
(TÎearie).  Sous  Charlkmagne,  le  patrice  de  la  province  , 
<|iii prenait  le  titre  de  comte  d'Arles ,  avait  des  subdélé- 
goés  nommés  vicarii.  Le  vicarius  ou  vicaire  présidait 
deux  juges  appelés  scahini  ou  scavini  (échevios).  Le  lieu 
ou  le  vicaire  donnait  ses  audiences^  portait  le  nom  de 
Mdluipublicus.  L'existence  de  la  vicairie  ôeCadarosc 
on  Cadarasca  est  constatée  par  une  charte  conservée 
dans  le  grand  carlulaire  de  l'abbaye  deSt-Viclor-lés-Mar- 
Mille.  Cette  charte  apprend  qu  Alboin,  évêque  de  Mar- 
seille, enroya  ALEXA^•Dîl^NU5  devant  le  vicaire  du   comte 

21 


'i 


—  102  - 

d'Arles ,  lequel  résidait  à  Gadarosco  où  était  le  Mal 
publicus,  pour  soutenir  sa  demande  en  restitutioD' 
droit  d^ancrage  de  villa  Languino.  On  ne  connaît  jasq 
présent  que  deux  de  ces  vicaires  qui  sont  de  Ca( 
rosco  et  de  Tarasco.  La  résidence  d'un  des  vicaires  d'Arl 
avait  été  fixée  à  Gadarosco,  parce  que  ce  bourg  étaitéfl 
au  centre  du  pays  conquis ,  de  Test  à  Fouest,  entre  la  vi 
aureliad*Aixà  Marseille,  et  la  Grau  (1). 

Cest  immédiateméntaprèsTinvasion  desSarrasÎDsda 
la  Provence,  qu^il  faut  fixer  la  construction  d'une  for 
resse  à  Gadarosco.  Deux  fois  entièrement  pillés^ deux f< 
dévastés  dans  leurs  propriétés,  les  habitants  résolorc 
de  se  garantir  des  nouveaux  dangers  qui  pourraient  I 
menacer  encore.  Il  est  dit  dans  un  acte  de  1057,  eoDser 
dans  le  grand  cartulaire  de  St-Victor-lés-Marseille ,  q 
le  château  de  Gadarosco,  situé  dans  le  comté  d^ArlesT^ i 
le  même  lieu  que  Ton  nomme  Berra ,  près  de  l'étang  i 
Martiguos.  Esi  autem  niensus  ipse  in  comtiaiu  ar#£ 
tensein  eattro  Caderosco  vel  Cadaroseo  quodalteto  m 
mine  vocatur  Berbà  fitumque  estprope  stagnum  Mari 
cum(2). 

Gette  charte  prouve  que  Gadarosco  était  fortifié  aifli 
lieu  du  onzième  siècle ,  puisqu'on  ne  donnait  le  titra  c 
Casirum  ou  Ccutellum ,  qu'aux  établissements  mums  c 
fortifications,  et  Iterre  est  sans  contredit,  l'un  des  pli 
anciens.  On  y  voit  aussi  que  ce  Gastrum  était  indifféfea 
ment  appelé  Gadarosco  ou  Berra.  On  peut  induire  m 
me  parla  contexture  de  la  phrase  qui  le  meniiomie ,  <li 

(1)  Le  comte  de  Yillenecvb  Babgemont.  Statistique  éuéépa 
tenunt  des  Bouclus-du-Rhône  ,  tom.  \  4  ,  page  325-329  et  tu 
vantei- 

(%  Archives  de  M.  U  marquis  (^'Albertàs  ,  concernant  la  vH 
dêBerre,  n-  4750. 


—  163   — 

k  .déDomÎDalion  de  Cadarosco  précéda  Tautre.  Mais  elle 
m  perdit  insensiblemeut  poar  désigner  le  Gastrum ,  ai 
Alitlierpéluée^  aa  contraire ,  dans  le  vocable  de  la  cha- 
|lBtt  dédiée  à  Marie ,  sous  le  titre  de  Notre-Dame  de  Ca- 
IpMl,  à  laquelle  les  habitants  ont  toujours  porté  une 
friide dévotion.  Dans  une  charte  de  Tannée  4156,1e  lieu 
vM  pl«i8  appelé  Cadarosco ,  mais  Berra.  Nous  y  voyons 
qai  &ATXOifD*BaBAKGtR ,  comto  de  Provence ,  avail  fait 
wader  plusieurs  habitants  du  Gastrum ,  pour  être  inter- 
iqgJia  lar  les  droits  qu41  y  avait.  Ces  habitants  aprie 
eÊrirfaii serment  sur  les  saintes  évangiles^  de  dire  la 
tériidf  répondent  qu'ils  sont  sous  la  seigneurie  des  comteN 
dt'ProvaQce,  etc.  (1) 

BAYmmiiiBS  BAUX  ayant  épousé  ETiBNNBTTE,une  des  filles 
dt  GanaT  comte  de  Provence ,  cette  princesse  ne  lui 
4ppurta  en  dot  que  les  terres  appelées  Batusenques,  par- 
mi les  quelles  était  compris  le  château  de  Berre.  Le  comte 
ÈWBiT  ajouta  plusieurs  privilèges  ,  en  faveur  deshabi- 
taotides  terres  Baussenques,  pour  la  franchise  des  Péages 
(iQet  autres  droits. 

(!)  Le  comte  de  Villeneuve  Bargemont.  Statistique  du  dépar^ 
des  Bouches'du-Rhâne ,  tom.   4  4  ,  page  325-329  et  sui- 


n  .Le  droit  de  Péage  remontait  aux  Romains.  Il  consistait  en 
brilribulion  qu'on  fesait  payer  aux  passants ,  pour  lebétailet  les 
im^andises.  cette  rétribution  était  faite  tantôt  en  argent  et  tan- 
tt'cp  nature.  Elle  donnait  la  faculté  de  traverser  un  territoire, 
biseigneurs  haut  justiciers  qui  avaient  le  droit  de  péage  dans 
M^n  terres  et  sur  les  ports  des  rivières  navigables^  devaient  veil- 
hrila  sûreté  des  marchandises.  Ils  étaient  tenus  au  rembourse- 
Mat  de  ce  qu*on  aurait  pu  dérober  à  celui  qui  était  soumis  au 
Nige.  {k)  Les  droits  étaient  toujours  perçus  rigoureusement; 
nais  peu  de  seigneurs  remplissaient  leurs  obligations. 

(A)  Claude  Joseph  de  ferrieres.  Dictionnaire  de  droit  et  de 
pratiqué. 


—  164  — 

Quoique  la  seigneurie  de  Berre  appartint  ainsi  à  la  tatniUe 
des  Bàdx  ,.  néanmoins  les  comtes  de  Provence ,  Prince» 
souverains  de  ce  pays  étaient  seuls  propriétaires  do  fond. 
En  cette  qualité  ,  ils  exerçaient  la  haute  justice  pour  les 
cas  royaux  (4),  ainsi  que  certainsprivilèges/ils  percevaient 
aussi  divers  droits  ,  comme  le  prouve  un  document  du  S 
juillet  hTà*ôj  conservé  aux  archivesde  M.  d'ÀLBERTis. 

Huit  années  après  ,  c'est-à-dire  le  5  novembre  4291 , 
Ghaeles,  comte  Ide  Provence^  accorda  à  la  communauté  de 
Berre,  la  faculté  de  tenir  deux  foires  dans  le  courant  de 
l'année,  l'une  lejour  de  Notre-Dame  de  Fassomption ,  le 
quinze  août,  et  pendant  trois  jo<;rs  consécutifs,  et  la  se- 
conde, le  cinquième  jour  après  la  Fête  de  St-Micbel,  éga- 
lement pendant  trots  jours,  le  cinquième^  le  sixième  et  le 
septième.  Par  le  même  privilège^  il  permit  aussi  à  la  com- 
munauté, de  tenir  un  marché  ,1e  jeudi  de  chaque  semai- 
ne (2). 

Nous  avons  recueilli  avec  soin  ce  que  les  chartes  et  les 
documents  de  ces  temps  nous  apprennent  touchant  les 
usages  et  les  formes  suivies  soit  dans  la  distribution  de 
la  justice,  en  ce  qu'elle  touche  les  intérêts  des  communes 
on  des  particuliers,  soit  sur  tout  autre  objet ,  pendant  la 
série  de  siècles  où  les  municipalités  n'étaient  point  per- 
manentes ,  et  nous  ferons  connaître  ce  qui  nous  a  para 
digne  de  constatation. 

Il  était  d'usage  que  les  procurations  qui  avaient  pour 
objet  la  défense  des  droits  de  la  communauté','  fussent 
faites  par  Tuniversilé  des  habitants  réunis  ,  assistés  d'un 
notaire  et  de  témoins.   Cela  résulte  d'une  charte  du  SI 

H)  Ces  cas  étaient  :  le  crime  de  Lèze-majesté,  la  fausse  monnaie, 
les  assemblées  illicites  ,  les  assassinats  et  les  vols  sur  les  grands 
chemins  (B). 

(B)  id.  aux  mots  :  haute Jxtstice  et  drott  de  glaive, 

(?)  Begistres  du  parlement  de  Provence. 


—  165  — 

atril  1301 ,  régnant  le  seigneur  Robert  par  la  grâce  de 

Dieu^  Bai  de  Jérusalem  et  de  Sicile^  ete.^  dans  laquelle 

itlii^t  dit  qu^un  nombre  coD^idérable  d'habitants  de  Serre 

t^Téooissentdans  Téglise  de  Notre-Dame  de  Caderet,  pour 

iJMirsuivre  une  appellation  soulevée  par  quelques  bom- 

m  de  Berre^  ainsi  qu'il  conste  (y  est-il  dit)  d'un  certain 

ioAràment ,  pour  réclamer  les  droits  et  les  libertés  de  la 

villa(l). 

Un  antre  document  du  14  ûiai  133^,  fait  connaître 
qm^aes  mesures  du  temps.  En  exécution  de  lettres  pa- 
tentes doSénéchal  de  Provence ,  les  maîtres  rallonaux  de 
la  Cour  royale  d'Aix  ,  se  rendirent  à  Berre ,  pour  pren- 
dra eoqnéte  sur  divers  objets  qui  entraient  dans  les  droits 
doaOQTerain.  Ilsy  conv/)quèrent  un  certain  nombre  d'ha- 
bHiDtS'qni  répondirent  aux  interpellations  qui  leur  fu- 
reot  iattes.  Il  est  parlé,  dans  cette  charte ,  d'une  mesure 
ippalëe  olla  ou  olle  qui  était  de  la  contenance  de  deux 
taines,  et  il  y  est  dit  que  huit  forment  le  muid\  que  le 
mtàà  de  sel  est  payé  par  le  Roi,  deux  sols  et  dix  réals  de 
Vareeille,  valant  un  tournois,  et  d'arg^ent  de  France  , 
qiipKe  deniers  et  une  picte  (2) 

'Berre  avait  cessé  d*appartenir  (quant  à  la  seigneurie)  à 
h  maison  des  Baux,  en  1377.  Ce  fait  est  attesté  p»r  des 
httriBS  patentes  du  20  mars  de  cette  année,  qui  enjoignent 
àBoGùES  Bbrnard  y  maître  rational ,  et  à  Mathieu  Guiax- 
ui,  clavaire  royal  de  la  cité  d'Aix  et  de  la  baronie  de 
Béfre,  de  se  rendre  dans  ce  dernier  lieu  quia  étéificor- 
/Mr^ao  domaine  des  comtes  de  Provence  ,  pour  dresser 
Ntatdes  droits  de  la  Cuur  (3).  Gela  résulte  encore ,  d'un 

(<)  Archives  de  la  mairie  de  Berre. 

f2)j4rr^.rfeM.  iemrtr<7Mi5  d'ALBERTAS  ,  concernant  Berre  ^  ff 
i75l. 
(3)Id  n.  1755. 


—  166  — 

document  postérieur  de  deux  ans  qui  porte  que  Jeam  h- 
NJkRDi,  juge  delà  Cour  royale  de  la  cité  d'Aix  et  de  la  ville 
de  Berre  ,  établi  dans  le  grand  tm€l(\n  magno  iinello), 
au  palais  réginal{\n  palaiioreginali),  sur  un  banc  de  bois 
choisi  pour  tribunal ,  procède  le  12  septembre  1379, au 
jugement  de  plusieurs  individus  de  Berre ,  inculpés  de 
s'être  servis  de  mesures  fausses.  L'instrument  porte  abso- 
lution (1)  des  inculpés. 

Le  21  février  1381 ,  eut  lieu  à  Berre  ,  une  assemblée  de 
la  communauté ,  dans  le  but  de  pourvoir  aux  réparation» 
des  fortifications  de  la  ville  lesquelles  étaient  à  la  chai^ge 
des  habitants.  La  charte  qui  en  fait  foi ,  nous  transmet 
quelques  détails  qui  doivent  trouver  place  ici. 

Le  parlement  (parlamenlum)  ayant  été  convoqué  etas* 
semblé  selon  la  forme  accoutumée,  en  présence  du  Balle 
et  notaire  du  lieu  et  de  la  baronie ,  était  formé  par  la  por- 
tion des  habitants  composant  la  communauté  ou  univer- 
sité de  Berre  qui  est  la  majeure ,  la  meilleure  et  la  plus 
saine  partie  (majorem,  meliorem  et  saniorem  partem)  de 
l'université,  il  s'est  assemblé  à  la  voix  du  crieur  (voce  pre- 
conia) ,  dans  le  parlement,  par  devant  le  Baile  ou  bailli 
qui  est  en  même  temps  notaire  ,  pour  le  très-illustre  et 
magnifique  seigneur  Othone  ,  duc  de  Brunswick  (2)  On  f 
propose  d'exiger  les  tailles  et  autres  impositions,  attenda 
Textrême  urgence  des  réparations  à  faire  aux  fortifica- 
tions,  aux  remparts  et  aux  fossés^  et  d'entendre  les 
comptes  des  percepteurs  des  tailles  précédentes.  Mais  at- 
tendu que  l'assemblée  ne  peut  le  faire  seule,  ni  même 
élire  les  hommes  probes  ^probi  homines)  chargés  de  ce 
soin,  sans  la  permission  de  la  Cour,  plusieurs  membres 

(4)  Arch,  de  la  mairie  de  Berre, 

fi)  Othon,  duc  de  Brunswick,  était  répoux  en  quatrième  no- 
ce de  la  reine  Jeanne  ,  comtesse  de  Provence. 


—  167  — 

de  rassemblée  s'étaient  transportés  auprès  du  noblehom- 
us  Simon  de  Gabuno  ,  Yîcaire  (viguier)  général  de  la  ba- 
rotie  de  Berre  ,  pour  le  supplier  qu'il  daignât  accorder 
SM^ssistance.  Celui-ci  avait  gracieusement  consenti  h  ce 
fitf  rassemblée,  en  présence  du  Balle-notaire  ,  choisit  et 
Ml  quatre  hommes  probes  ou  Procuratores,  fesant  partie 
dafassemblée  ,  sans  lésion  (^sine  lesione)de  la  coutume 
M)lie  et  des  droits  du  Duc  et  de  la  Cour,  pour  faire  ce 
q«l  serait  nécessaire  et  pour  élire  huit  autres  hommes 
pobea  avec  lesquels  ils  devaient  se  consulter  et  sans  la 
'  voloDlé  desquels ,  ils  ne  pourraient  agir;  que  tous  pré- 
teraieni  serment  entre  les  mains  du  Balle-notaire,  de  s'en 
tenirlilear  mandat^  en  donnant  l'assurance  que  dans 
celtaélection  il  ne  serait  porté  aucun  préjudice  a  la  cou- 
twne ancienne  ni  au  droit  du  seigneur,  et  qu'il  ne  serait 
rien  (ait  hors  de  la  présence  et  sans  Tautorisation  du  Baï- 
b-notaire  ou  de  son  représentant.  Le  vicaire  s'était  ré- 
Mnré,  si  des  difflcultés  s'élevaient,  d*étre  consulté ,  pour 
Un  fait  suivant  sa  volonté.  Il  avait  enfin  décidé  qne  l'é- 
Imion  serait  valable  pour  une  année  plus  ou  moins ,  sui- 
1|pat  ce  qu'il  ordonnerait. 

..L'élection  des  quatre  prud'hommes  procureurs  ou 
haearatores  a  lieu  immédiatement^  et  on  leur  explique  le 
ttdeleur  charge.  Ces  quatre  prud'hommes  toujours  en 
pf^iènce  du  Ballenotaire,  nomment  leurs  conseillers,  et  la 
ttjninunauté  ou  parlement  prom'éi  de  les  relever  et  ga- 
nolir.  Elle  les  dispense  de  fournir  caution  (1^. 

Vers  la  fin  du  quatorzième  siècle^  la  princesse  Marie  de 
Buis,  veuve  de  Louis  i^  comte  de  Provence  et  tutrice  de 
Louis  ii^  son  fils ,  aliéna  la  baronie  de  Berre ,  Martigues  et 
qoelques  autres  lieux,  moyennant  trente  cinq  mille  florins 
d'or,  à  PiBERB,  prince  de  Capoue.  Nous  fixons  l'aliénation 

(^)Charle  commumquéc'par  M   le  capitaine  Vict.  Castillo:^. 


—  168  — 

à  ce  temps,  parceqùe  le  26  janvier  1388,  Id  prîocesse  Ma* 
lUB,  par  une  transaction  passée  avec  le  même  Prince,  con- 
vient que  tant  elle  que  son  fils  auraient  pendant  dix  ans  > 
la  facuUé  de  reprendre  le  château  de  BerreJ'isIe  de  Marli- 
gnes,  etc.,  en  lui  rendant  les  trente  cinq  mille  florins  d*or, 
pour  l'assurance  et  les  intérêts  desquels  ,  ces  possessions 
lui  avaient  été  cédées  (\). 

La  Provence  était  alors  en  proie  à  des  ravages  inouïs. 
,  Arnold  Quenolle,  dit  Varckiprétre,  à  la  tète  d*un  grand 
nombre  de  bandits,  la  désola  pendant  long-temps  par  ses 
brigandages.  On  lit  au  Primum  sumptumde  Pierre  Lama^ 
NI,  fol.  3:  «Le  22  janvier  1391  ,  rachat  fait  de  la  per&on- 
«  ne  deXbomas  Helie,  de  la  main  des  Sarrasins,  à  la  priera 
«  de  BerlranddRiBOLi,  sa  femme,  dulieu  deBerre,  parla 
et  R.  P.  Galbertus,  de  Tordre  de  la  Mercy  (2\  moyennant 
«  cinq  florins  d*or  (3).  » 

Les  Sarrasins  étaient  exterminés  depuis  longtemps  ;  ce 
n'était  donc  pas  d'eux  précisément  qu'on  voulait  parler 
ici.    Qn  peut  entendre  par  ce  mot,  les  bandes  d'ÂRnoLD 

(t)  Arch.  de  M.  le  M.  é,^ Albert ks concernant  Berre,  ri'  1755. 

(2)  Les  religieux  de  la  Mercy  ou  Notre  Dame  de  la  Mercy  eu- 
rent pour  instituteur  St-Pierre  de  Nolasque  qui  les  établit  en 
4200  pour  racheter  les  captits.  Le  Pape  Grégoire  IX  approuva 
rinstitution  ,  sous  la  règle  de  St-AuGusTiN.  Les  religieux  de  la 
Mercy  se  multiplièrent  considérablement  en  Espagne  où  ils  for* 
maient  quatre  provinces,  ^h  se  répandirent  successivement  dans 
rile  de  Majorque,  en  Sardaigne,  en  Afrique  ,  sur  les  côtes  de  la 

^  Barbarie  et  en  Italie  où  ils  possédaient  une  vaste  province  qui 
comprenait  outre;  Tltalie,  tout  le  royaume  de  Sicile.  Ils  n'avaient 
en  France  que  dîx-sept  couvents;  mais  en  Amérique  leurs  éta- 
blissement formaient  huit  provinces.  Ils  avaient  aussi  plusieurs 
monastères  dans  le  Brésil.  Quoique  dispersés  de  la  sorte  ,  ces 
religieux  vivaient  sous  l'autorité  d'un  général  inamovible  (A  j. 

(3)  Titres  des  terres  de  la  Provence;  manuscrit. 

(A)  Louis  MoREBi.  [je  grand  dictionnaire  liislnriqiie^  etc. 


_  169  — 

Ovinôu.  Le  mot  Sarratt»  était  alors  une  simple  épiilièts 
dioléepar  an  profond  mépris.  Elle  équivalait  à  Brigand. 
liait  possible  aussi  que  l'époux  de  Bkbtiandjl  Riiou  de 
Bure  I  eût  été  enlevé  par  des  pirates  de  la  Barbarie  ou 
dat'Espagnet  qui  infestaienl  continuellement  les  côtes  où 
ib massacraient  à  la  moindre  résistance ,  enlevaient  les 
deirées,  les  bestiauX|  Targent,  ainsi  que  les  femmes  qu'ils 
gardaient  et  les  hommes  qu'ils  mettaient  en  vente.  Les 
Profençaux  appelaient  aussi,  sans  doutOi  Sarraiim  ,  ces 
pirates  dangereux. 

Les  guerres  intestines  qui  dépouillaient  nos  malheureux 
pères,  deleurs  richesses  et  de  leurs  héritages,  les  plongé - 
nml  dans  un  état  de  misère  d'où  ils  cherchèrent  ensuite  à 
lorlir.Poury  parvenir  plutôt,  ils  se  livrèrent  à  des  né- 
goces età  des  trafics  d'où  !a  bonne  foi  était  le  plus  souvent 
biDoie.  On  se  trompait  mutuellement  et  par  une  consé*- 
qoence  nécessaire,  on  se  méfiait  les  uns  des  autres  ;  aussi 
In  accords  étaient  ils  toujours  écrits^  et  les  précautions 
yieron  prenait  de  part  et  d'autre,  pour  se  soustraire  aux 
piègM  de  la  fraude^  devenaient  extrêmes.  Ce  qui  suit  est 
osa  preuve  sensible  de  cette  défiance  commune.  Le  S9 
Avril  1395,  il  est  exposé  dans  un  instrument ,  que  Pierre 
FouARii,  Etienne  Grâssi  et  Jean  Blângardi  ,  Procureurs 
da  roniversitè  de  Berre»  tant  en  leur  nom  qu'en  celui  de 
IHioiversitéy  s'étaient  reconnus  débiteurs  envers  Mossonb, 
Juive,  veuve  de  Maître  Salomon  Poleti  ,  médecin  (  Phi-* 
ttasB.)  et  Jassa  Vidas  de  Luoel,  juif  de  la  cité  d'Aix,  de  la 
MHumede  quatre-vingt  quatre  florins  d'or ,  et  ce  pour  la 
cause  contenue  dans  un  instrument  public  ,  souscrit  le  k 
janvier  1391,  lequel  ayant  été  acquitté ,  avait  été  restitué 
atlacéré ,  et  par  suite  cet  instrument  cancelé  et  annuité 
du  consentement  des  juifs.  En  conséquence  Jossé  YiDAs[de 
Lauel  etlIossoNB  ont  reconnu  et  confessé  avoir  reçu  ré- 
ellement de  Hugonus  Constawtius  de  Barre  ,  les  quatre- 

22 


~  170  ~ 

>iDgt  quatro  florins  d'or.  Ils  renoDcenl  de  la  mamire  îà 
plas  expresse  et  par  tous  les  pactes  possibles,  h  toat  mo- 
yen de  nier  ou  invalider  ce  payement,  ainsi  qu'à  recoarir 
contre  la  communauté  pour  quelque  autre  delte  ou  obligt- 
tion  que  ce  soit;  ils  tiennent  quittes  de  la  manière  la  plus 
completle  et  la  plus  absolue,  la  communauté  de  Berre  et 
ses  procureurs,  ainsi  que  leurs  biens.  Eu  sa  qualitède 
femme,  MessoNB  fait  aussi  les  renonciations  les  plus  am- 
ples, à  toute  ressource  de  droit  qui  pourrait  venir  au 
secours  de  la  femme.  A  cet  effet,  ils  prêtent  serment  sur 
la  loi  de  MoYsb.  corporellemenl  touchée,  et  le  notaire  est 
requis  de  constater  ce  qui  s'est  passé  (4). 

Berre  avait  alors  une  importance  politique  qu'il  per- 
dit dans  la  suite.  Il  envoyait  un  député  aux  états  de 
Provence.  Ce  député  assista  à  ceux  tenus  à  Aix,  le  1"  fé- 
vrier 1393  (2).  La  raison  en  estqu*outre  Berre,  la  Baronie 
comprenait  encore  les  cbàtedu]t  de  Lançon,  d'Istres  et  de 
Rognac.  Il  est  dit  dans  l'acte  de  donation  fait  le  20  jaillet 
1405,  par  Louis  II,  Comte  de  Provence  ,  à  Nicolas  Roffi, 
Marquis  de  Cotteroi^  et  aux  siens,  qu41  cède  la  Barooie 
de  Berre  dans  la  quelle  se  trouve  compris  Berre  et  son 
territoire^  les  châteaux  de  Lançon  ,  d'Istres  ,  de  Rognac 
et  les  dépendances  de  la  dite  Baronie  (3). 

Les  détails  que  fournissent  les  actes  de  ces  temps  ,  dé- 
montrent encore,  combien  malgré  les  abus  introduits  par 
la  féodalité,  le  gouvernement  de  nos  Comtes  était  pater- 
nel. Nous  y  voyons  que  malgré  les  guerres  extérieures  et 
intestines,  nos  souverains  se  plaisaient  à  soulager  leurs 

(4)  Archives  de  la  Mairie  de  Berrê. 

{^)  Là  Comte  de  Villeneuve-  Bàrgbmont,  Statistique  du  dé- 
partement des  BoucheS'dU'Rhâne^  tom.  44,  pag.  880. 

(^)  Archives  de  M.  /*  Marquis  d*ALBERTA8,  concernant  Berre, 
n-  4764. 


—  171  — 

injeU,  dans  toutes  les  occasions.  Plusieurs  documents  en 
ktA  foi;  le  premier  qui  date  du  trentième  jour   du  mois 
jÇil»ûl  1418,  porte  que  Pierre  de  Cignê  ,  Sénéchal  royal  du 
Ânté  de  Provence  et  de  Forcalquier,  autorise  la  commo- 
flpiléde  Berre^  à  établir  un  rêve  ou  gabelle  dont  le  pre- 
j^ifft.sera  applicable  aux  réparations  des  murailles  et  des 
•llHaieations  de  la  ville  et  aux  autres  charges  de  la  com- 
lUllQlé.  L'autorisation  est  accordée  aux  syndics  et  aux 
MpuDM  de  Tuniversité  pour  la  durée  de  quatre  ans;  Il 
•^lUldit  qu6  tout  doit   être  réglé  par  la  majeure  et  la 
lipiaioe  partie  du  Conseil.  Les  droits  de  ce  rêve  ou  gabella 
m^  ainsi  fixés  : 
Koor  ehaque  quinlal  de  farine  ,  i  patat. 
..Poor  chaque  livre  de  chair,  1  obole. 
•.  jPpar  le  vin  vendu  ad  grossua  ,  la  4  0*  partie* 
i;VOor  chaque  saxanata  ,  blé  annooe,  1  patat.  (I) 
i<,^le  second  document  qui  est  du  22  janvier  14^4,  Pa- 
kjl^  FoMBiK,  seigneur  de  Soliers,  Vicomte  de  Martigoét 
-  iSt^DTeroeur  deProvence,  accorde  aux  habitants  deBerre» 
llitrincbise  du  péage,  pulverage(S)  ,  etc.,  dans  retendue 
illhimaîne  du  Roi  j  et  cinquante  florins  par  an  ,  à  pren- 
^^inii  qu'ils  avaient  accoutume'  d'après  le  don  fait 
Ipderoi  Rbné  ,  pour    les  employer  aux  réparations  des 
émages  causés  aux  Salins,  par  la  rivière  du  Lar  {^). 
.jKliréanîon  delà  Provence  à  la  couronne  de  France,  fit 
.^ripnde  nouvelles  idées.  Elle  excitait  naturellement  les 
iHreaçaux  à  porter  le  plus  vif  intérêt ,  à  la  nation  dont 

-W'  Archives  de  la  Mairie  de  Berre. 

(I)  Droit  dû  au  seigneur,  par  les  troupeaux  traversant  leurs 
tefftt,  à  cause  de  la  poussière  qu'ils  y  causaient  (A). 
(A)  Claude  Joseph  de  Ferrièbes  ,  Dictionnaire  de  droit  et  de 

fSfiArchivss  de  M.  te  Marquis  û* Albert kB  concernant  Berre ,  tt^ 

nw. 


—  172  — 

ils  fesalent  désormais  partie.Âussi  les  troubles  qui  agilaieal 
la  France  depuis  le  milieu  du  seizième  siècle  ,  se  firent- 
ils  violemment  ressentir  dans  la  Provence;  nous  voulooi 
parler  de  la  ligue. 

L'esprit  de  révolte  avait  tellement  aveuglé  ses  parti- 
santSi  qu'ils  préférèrenttraileravecun  souverain  étrasgo', 
plutôt  que  de  reconnaître  Henki  m.  On  s'assembla  à  Aix, 
et  l'on  résolut  de  se  placer  sous  la  protection  de  Ghaito 
Emmanuel,  Duc  de  Savoie,  qu'on  nomma  généralissime. 

Après  s'être  rendu  en  Espagne  pour  avoir  les  seeoon 
nécessaires,  le  Duc  retourna  le  six  juillet,  suivi  de  qaiaie 
galères  chargées  d^hommes,  de  vivres  et  d'argent  qui  fut 
transporté  à  Aix  et  distribué  (1).  Il  fit  ensuite  décider  daas 
cette  ville,  par  les  chefs  des  ligueurs  de  Provence ,  d'as- 
siéger Derre  qui  était  déjà  bloqué  et  dont  il  voulait  dire 
le  boulevard  de  sa  puissance  en  Provence.  Il  se  rendit 
sur  les  lieux  et  les  examina  avec  attention  ,  il  fit  aussik 
tour  dés  murailles,  pour  reconnaître rétat  des  fortificatietts» 
puis  il  retourna  à  Aix  où  son  armée  fut  organisée.  A  It 
fin  du  mois  de  juillet  4591,  il  quitta  la  capitale,  avec  eôvi^' 
ron  huit  cents  piqueurs  espagnols  ,  douze  cents  Proven- 
çaux et  douze  pièces  de  canon.  II  fit  des  tranchées ,  et 
garda  les  avenues  de  la  place  ,  afin  que  rien  ne  pât  é'j 
introduire.  (2) 

Outre  les  remparts ,  les  fortifications  de  Berre  consis- 
taient en  une  bonne  citadelle,  défendue  par  un  foissé 
large  et  profond  qni  coupait  la  presqu'île.  Ce  fossé  éfall 
couvert  par  une  demi-lune  ouravelin  dont  les  extrémités 

(i)  Jean  Scholàstique  Pitton,  histoire  de  la.  ville  d'Aix  s  C0l- 
pitaU  d$  la  Provence,  pag.  352. 

(2)  Honoré  Bouche.  La  chorographie  ou  description  de  la 
Prmenceet  VhietQire  chronologique  du  même  pays,  tom.   44  ,  pa- 


—  i7J  -^ 

iienl  les  eaax  de  la  palissade  du  DrignoD  (4).  Il  y 
iT^aassi  trois  forts  à  rentrée  de  la  ville;  Fud  au  lieu  dit 
liS.Jfeii/iM,  l'autre  à  la  bastide  de  Mérieei  le  troisième 
kTéglise  Notre-Dame. 

.la place  était  commandée  par  ud  geatilhomme  béar^ 
Ml|i:appelé  Bernard  MBSPLÈsqui  en  avait  été  nommé  gou- 
vffBpiir  au  lieu  de  M.  dlsTBBS.  Les  forces  de  ce  com- 
nupiantcoasistaient  en  sa  propre  compagnie  d'infanterie, 
odf  d«  eapitaine  Bordelais  de  Tarascon^  celle  de  de  La- 
GiiBi,  gentilhomme  gascon,  celle  de  Lapzihadb  et  deux 
MrMi  Dès  le  commencement  du  blocus,  les  ligueurs 
ajaoi  voda  s'emparer  du  fort  de  Notre-Dame ,  MBSPUbs  le 
fit  abbatra^  pour  qu'il  ne  pût  servir  à  l'ennemi. 

Jfoaiauyld  Latalbttb^  frère  du  Duc  d'ËPERNON  ,  et  gou- 
Tflnearda  Provence,  quitta  Riez  avec  quinze  cents  hom- 
BMI  d'élita,  sept  cents  chevaux  et  huit  cents  arquebusiers, 
duariateotioD  de  secourir  Berre.  Etant  à  Sl-Mlaximin  ,  le 
y^Payloubier)  se  rendit  auprès  de  lui,  de  la  part  de 
l^Comtaase  de  Sault  ,  pour  se  concerter  sur  les  moyens 
dl Joindre  leurs  forces  et  chasser  le  Duc  Celte  fem- 
m  astucieuse  ,  jusqu'alors  zélée  pour  la  ligue  ,  voulait 
ailii  ae  ipénager  à  Tavance,  une  part  dans  le  maniement 
leiaSiiresde  la  Province  ,  en  cas  que  le  prince  échouftt 
dm  ton  entreprise.  Layalbtte  continua  sa  marche,  il 
Aiit  accompagné  de  Lesdigoières  ,  de  Godvernbt  et  de 
Gimis,  gentilhomme  duDauphiné.  La  nuit  Tayant  sur- 
IwW|«ill*arréla  à  une  lieue  de  l'armée  savoyarde,  vers  des 
ir^Dg^s  situées  dans  un  quartier  du  territoire  nommé 
Fmiubiirâs.  Delà  il  fait  signal  aux  assiégés.  Mesplès  qui 
sUiadaitdusecours,  fait  placer,  pour  en  faciliter  l'intro- 
^iaUi    une  couleuvrine,  à  la  porte    de    la  ville.   Le 

{i)Nçtkê  historique  sur  la  ville  de  Berre.  Manuscrit  par  M.  V  ict. 
Castiuon. 


a* 


—  174  — 

lendemain  Lavalbttb  se  porta  vers  la  Fare.  Il  y  demeura 
denx  jours,  et  fit  ranger  ses  troupes  en  bataille^  afin  d'atti- 
rer lelSavoyardsau  combat,se  proposantde  profiter  da  fflo 
ment  où  Tennemi  aurait  quitté  ses  retranchements,  pOV' 
faire  passer  à  Mesplës  des  hommes  ,  des  provisions  da 
gayreet  des  vivres.  Ne  pouvant  y  réussir,  il  présenta  la 
bataille.  Le  Duc  allait  Taccepter  ,  lorsque  son  conseil  toi 
fit  observer  qu^il  commettrait  une  grande  faate,  car,Yii 
quittait  la  place,  sans  l'avoir  emportée,  il  s'exposait  à  h 
perdre/ainsi  que  la  bataille.  Appréciant  la  justesse  de  ee 
raisonnement,  le  Duc  approuva  le  conseil  et  répondit  à 
l'envoyé  du  gouverneur^  qu'il  était  retenu  par  le  siège 
qu'il  avait  entrepris  ;  que  dès  que  la  place  serait  empor- 
tée ,  il  satisferait  le  seigneur  de  Lavalette  ,  et  qu'il  espé- 
rait que  ce  serait  dans  peu  de  jours.  De  son  côté^  Lavai- 
LETTE  vit  qu*il  s'était  trop  avancé.  11  se  hâta  de  partir^  ea 
disant  qu'il  allait  prendre  cinq  cents  maîtres  que  le  COB- 
nétable  lui  avait  promis.  Il  trouva  le  moyen  de  faire  dirtf 
à  Mbsplès  qu'il  le  priait  de  tenir  quinze  jours  encore  i  et 
il  se  porta  'sur  Gréoulx  qui  était  en  la  possession  dei 
ligueurs. 

Le  départ  de  Lavalette  ôtaaux  assiégés  Tespérance  de  1 
pouvoir  résister  longtemps  encore.  Mbsplès  se  vit  raéflie 
obligé  à  parlementer  avec  le  Comte  de  MARTUfEifQUB  plé- 
montais  qui  commandait  les  troupes  du  Duc.  Mais  il  ne 
put  rien  conclure.  Les  conditions  de  la  capitulation  fi- 
rent rejelées.  On  lui  répondit  qu'il  serait  bien  obligé  de 
se  radoucir  ;  que  son  obstination  ne  pouvait  ôtre  encore 
de  longue  durée,  et  qu'alors  on  liii  ferait  connaître qirïl 
n'avait  pas  su  sortir  de  sa  position  ,  avec  honneur.  HespÛs 
plein  <}e  fermeté  ne  veut  pas  modifier  ses  prétentions.  Il  y 
persiste  bien  plus  encore  quand  il  reçoit  avis  que  les  troQ« 
pes  du  Languedoc  et  du  Dauphioé  ont  opéré  leur  jonction 
avec  celles  de  Provence  ^  et  que  la  levée  du  siège  aurait 


—  175  — 

l  no  premier  jour.  Il  apprit  aussi  que  M.  de  Lavalettk 

idlfttC  attaquer  Latourd'aigues.  Il  espérait  qu'à  la  considé- 

AlitNi  de  la  Comtesse  deSAULTà  qui  appartenait  cette  ter- 

T%le  Duc  ferait  quelque  diversion  d'armes.  Mais  il  fut 

4l|^'daD8  ses  espérances.  Les  secours  qu*il  attendait  n'ar- 

liijIreDt  pas  ^  et  Latourd'aigues  fut  livrée  au  pillage  (1). 

'."^  garoison  et  les  habitants  de  Berre  étaient  réduits  à 

IfriBraiière extrémité.  Leur  seule  nourriture  consistait  en 

'tti-peo  de  pain  composé  avec  de  la  graine  de  lin»  dechan- 

fïért  de  millet. 

:lkfAuaTf  qui  connaissait  Mbsplès  pour  un  homme 
dftefmèQry  lui  fit  dire  par  un  soldat  déguisé ,  qu*il  avait 
lèpngelda  le  secourir  dans  quinze  jours;  qu'à  cet  eflfet 
il «HaU  joindre  les  troupes  du  connétable  de  Montmorbitci 
itÂieoIoDel  d'ÛRNÀNo;  que  si  la  place  ne  pouvait  tenir 
Ivqo'ftlorSy  il  Tautorisait  à  traiter  une  honorable  ca- 
liudatioD. 

'  'iQuoiqoe  réduit  au  dernier  degré  de  misère,  Hesplès 
iàtài  bonne  contenance.  Il  prenait  môme  quelquefois  Tof- 
liÉnve  9  en  opérant  des  excursions  qui  coûtaient  toujours 
Ubrè  Pennemi.  Dans  une  de  ces  sorties ,  qu'il  fit  à  la  tête 
Vl||ii8raDte  fantassins ,  il  rencontra  cinquante  lanciers  du 
'ÉlfklOQr  de  la  Barben ,  qui  fondirent  sur  lui ,  la  lance  en 
'flilL  Mêsplês  et  les  siens ,  d'un  commun  accord,  firent 
IttKÎ  de  fair ,  pensant  bien  qu'en  les  poursuiyant ,  les  lan- 
dKurelèveraient  leurs  armes ,  ce  qui  arriva,  en  effet.  A- 
imHnpLÉs et  sa  troupe  s'arrêtent  tout-à-coup,  et  sans 
'iMer  aux  ennemis ,  le  temps  de  baisser  leurs  lances, 
Hî tombèrent  sur  eux,  en  tuèrent  huit ,  et  firent  des  pri- 
lonniers.  Parmi  ceux-ci  se  trouvait  un  soldat,  natif  de 
lerre^  qui,  peu  de  temps  auparavant,  avait  coupé  la  robe 

'(*!  Jean-François  Gaufridi,  histoire  de  ^Provence  lom,  11  , 


—  176  — 

jusques  par  dessus  les  reins  ,  à  trois  ou  qualre  femmes  di 
là  viMe.  Dès  quMI  eut  été  reconnu  par  la  populace ,  Ifu 
femmes  Tarrachèrenl  des  mains  de  Tescorte  et  i'aasammè^ 
renl  à  coups  de  pierres*(i)- 

Cependant  prévoyant  la  bonne  issue  de  la  campagMii 
le  Duc  s'occupa  de  diverses  dispositions  relatives  à  U  |4- 
reté  de  la  place,  lorsqu'elle  serait  tombée  en  son  pouvoir 
et  entre  autres,  du  gouvernement  de  la  ville.Il  le  propoii 
k  un  çfficîer  nommé  Bbsaddun  qu'il  avait  promis  à  la  Corn* 
tesse  de  Saclt  ,  d'investir  du  premier  gouvernement  ifli^ 
portant  dont  il  pourrait  disposer.  Cet  officier,  dit  Boceu» 
aavait  avec  la  même  facilité^  faire  des  vers  galants  «  le 
battre  et  négocier  (2).  Mais  en  tenant  sa  parole  ,  le  prinoi 
voulait  imposer  à  Besauddn  ,  des  conditions  qui  décélaieit 
ses  projets  ultérieurs.  Il  exigeait  que  le  gouverneur  loi 
prêtât  serment  de  fidélité  ;  qu'il  reçut  des  compagnies  fl- 
pagnoles ,  piémontaises  et  quelques  provençales ,  seule* 
ment,  avec  un  lieutenant  piémontais  qui  commanderait  eir 
son  absence.  En  homme  d'honneur ,  Bbsaodun  refusa  (i)> 

Dès  que  la  Comtesse  de  Sault  et  les  procureurs  dupa}! 
eurent  connu  ces  étranges  conditions,  ils  écrivirent  aa 
Duc.  Les  sieurs  de  Fabrecdes  et  Goiran,  tant  de  la  part  de 
la  Comtesse ,  que  d'après  leur  conviction  personnellii fi- 
rent observer  au  prince  que  sa  conduite  ne  pouvait  DêO^ 
quer  de  mécontenter  la  noblesse  provençale  qui  chérit' 
sait  BESAUiwif  à  cause  des  services  qu'elle  en  avait  reçus; 

(V  Additions  au  siège  de  Berre  ,  par  leS>  de  Yignan  ,  insérétf 
dans  P.  Louïvei ^  histoire  des  troubles  de  Provence.  44e  partie,  pa- 
ges 231  et  233. 

(2)  F.  Bouche.  Essai  sur  l'histoire  de  Provence  ,  tom.  4  i  ,  pa- 
ge 443. 

(3^P.  LoavBT.  Histoire  des  troubles  de  Provence,  I4e  partie, 
page  216. 


^  177  — 

qa»  éelte  condaile  ferait  nattre  de  la  méfiance ,  car  il 

>  Mtoerenait  formellemeDi  aux' accords,  conclus  è  Tarin 

Élrelai  el  les  députés  de  la  province  ,  puisqu'il  avait  été 

àHcwément  convenu  qu'aucun  gouvernement ,  place  Je 

ni  aucan  office  de  judicature  ne  seraient  donnés 

provençaux,  et  que  les  étrangers  pourraient  rem- 

jttittalement  les  emplois  militaires  qui  tiendraient  à 

fllHr  campagne.  Bien  des  communautés  avaient  reconnu 

dMn  commencements ,  que  sous  prétexte  d'agir  pour 

UbVrbvcDçaQZy  le  duc  de  Savoie  ne  travaillait  que  pour 

M4hlikM.'LeB  Consuls  de  Fréjus,  de  St-Tropez,  d'Hyères 

etdeToidoii  avaient  en  outre  remarqué  que  dès  son  ar- 

iiFé0|fl  agissait  d'une  manière  contraire  à.  ses  promes- 

Mk  Iban  firent  part  aux  Consuls  de  Marseille  ;   mais 

CHAVET  qui  y  commandait ,  dé? oué  à   Charles  Emma- 

lift,  paralysa  TeSet  de  ces  sages  avis  (1). 

'  D^m  aotre  côté ,  le  commandant  Mesplès  reçut  du  ma^ 

fidMlde  MoNTMORENCi  et  de  Lavalbtte  ,  des  lettres  qui 

liaanoDçaient  la  jonction  de  leurs  forces  et  la  prochaine 

Mvnncedela  place.  Malgré  le  dénuement  dans  lequel 

ta  trouvait ,  Mesplès  résolut  de  résister  encore. 

^ 'M tMiégeants  qui  avaient  appris  ces  nouvelles  ,  n'é- 

MlÉlpaa  tranquilles,  et  le  Duc  cherchait  tous  les  moyens 

d^ftmparer  de  la  ville,  avant  l'arrivée  des  secours.  Un 

joarqu'il  y  rêvait  profondément,  il  lui  vint  dans  la  pen- 

•iédébire  le  tour  des  murailles  et  de  les  examiner  avec 

Itpliit  grande  attention.  Il  remarqua  un  endroit  où  le  mur 

fin  bible,  semblait  De  pouvoir  résister  à  la  canouade 

iï> 

(1)  Mémoires  de  Besaudun  insérés  dans  P.  Louvet  ,  histoire 
^  iméies  de  Vrovence  ,  page  336. 

fîjJ.-FraDçois  de  GkVFVnm, Histoire  de  Provence,  tome  11 .  pa- 
ge 7n. 

23 


—  178  ~ 

AussilAt  il  fait  venir  d'Âix  plusieurs  pièces  d'avUHeiMi 
et  dresse  une  batterie  de  douze  canons  et  cinq  baliite 
ou  couleuvrines.  Huit  autres  pièces  sont  placées  db^dM 
des  salins.  Tout  cela  put  facilement  a?oir  lien  »  pÊtmfm 
cette  année  là  (1590)  y  les  étangs  étaient  sans  eanx^il^i 
allait  aux  salins  à  pied  sec.  Le  fossé  de  la  riUe  9f^ÊimÊa$: 
avait  un  peu  d'eau  (1).  L'endroit  qu*il  choisit  pour  étriiHr. 
sa  batterie  avait  six  cent  mètres  environ  de  cipooiiMreMH> 
il  était  situé  au  milieu  du  Drignon ,  à  cinq  ou  sixoNil  - 
pas  de  la  ville.  Le  lieu  où  elle  fut  établie  porta  ûefmA  k 
nom.de  Pisle  de  Si-Fietor.  Il  est  à  croire  que  cefulbDll 
qui  rappela  de  ce  nom  ,  en  Thonnenr  de  son  fils  Ytcraiiè* 
MEDÊB ,  alors  âgé  de  quatre  ans. 

L'assaut  eut  lien  au  commeucement  deseptembn»M 
moyen  d'un  feu  bien  nourri  qui  dura  deux  jonrSi  psmàxA 
lesquels  ,  les  seules  douze  bouches  à  fen  de  la  baiterit.llK  '. 
Victor,  tirèrent  mille  trente-sept  coups.  Ainsi  qiM  liitiM  ; 
Vavait  prévu ,  la  brèche  fut  faite.  M^plès  ne  pMVMil  il 


défendre  avec  le  petit  nombre  de  soldats  quilui 
tous  exténués  de  faim  et  de  fatigue.  Des  PiéraonlaMiil 
étant  approchés  pour  examiner  la  grandeur  de  l^ovvtf^ 
ture  et  en  faire  leur  rapport,  se  trouvèrent  engagés 
des  lacs  à  cet  effet  tendus  dans  le  fos^é,  devant  la 
même.  Les  cordes  furent  tirées  aussitôt.  Les  soldattMb* 
versés  dausTeau  et  dans  la  boue ,  ne  purent  s'en  retin^t 
et  trouvèrent  la  mort  sous  les  coups  de  mousquets.  Ne  lu 
voyant  pas  revenir ,  le  prince  envoya  un  trompellit 
pour  savoir  si  les  royalistes  voulaient  se  rendre.  Le  ma»? 
que  absolu  de  vivres  et  de  munitions ,  ainsi  que  la  gratta 
deur  de  la  brèche  que  les  assiégés  ne  pouvaient  ni  déieH* 
dre  ,  ni  réparer ,. forcèrent  Mesplès  à  capituler.  Les  co»- 
dilions  qu'il  imposa  furent  que  lui  et  les  siens  sortiraief*^ 

(l)  Additions  au  siège  de  Berre ,  insérées  dans  Louvet.  Uiatoit'^ 
des  troubles  de  Provence.  Ile  partie  ,  page  231. 


—  179  — 

â)iW|  vies  et  bagues  sauves^tambourbaltant,  enseignes 
jjdlpifréeBy  balle  enbeuche,  mécheallumée  des  deux  bouts, 
l'île  eeraieni  conduits  jusqu'à  Pertuis^  par  Alexandre 
i  et  le  sieur  de  SAiifT-BoiiAN  ;  que  les  habitants  qui 
it  le  suivre^  le  pourraient  sans  obstacle,  avec  ce 
0,lMr  ai^rtenait;  que  ceux  d'entr'eux  qui  refuseraient 
|i|pllMni  demeurer  en  toute  assurance. 
')(flil|O0oditions  proposées  furent  acceptées ,  mais  la  nuit 
iQÙ.la  place  se  rendit,  le  valeureux  Mesplès  faillit 
nioé  par  l'effet  des  intrigues  de  rinfame  comtes- 
«M||I  Amw  qui  de  concert  avec  le  comte  de  Garces  ,  avait 
Mai  tl^#ipiiaine  Savaric  ,  l'un  des  officiers  du  comman- 
dent» ^Ftoir  exécuter  sa  promesse ,  Savaric  ,  accompagné 
deifitlgvis  complices,  alla  trouver  Mesplès  dans  sa 
dnmbre^  avec  le  dessein  de  le  tuer  d'un  coup  de  pistolet. 
Ipil  hnnrUll  è  la  porte ,  il  trouva  »  malgré  l'heure  avan- 
4iylaMttimandant  tout  habillé ,  car  il  n'avait  pas  quitté 
.MlifètanMis  depuis  dix-huit  mois.  Savaric  interpellé  de 
t  gardes  étaient  à  leurs  postes ,  se  trouva  interdit 
r  exécuter  son  projet.  Il  balbutia  uae  réponse  insi- 
B.  UwPLfts  lui  dit  alors  d'un  ton  ferme  et  significa- 
Épi'U  Bavait  que  l'on  tramait  contre  sa  personne;  que 
était  bien  certain ,  il  lui  ferait  passer  le  pas.  Le 
I  stupéfait ,  garda  le  silence ,  et  se  hâta  de  quitter 
l^l^prtement.  En  sortant ,  il  laissa  trois  arquebusiers  de- 
T^rt^lliabitation  du  commandant ,  avec  ordre  de  le  tuer  , 
filjpd  il  sortirait.  Il  alla  ensuite  au  corps  de  garde  dont 
dégorgea  les  soldats.  Deux  d'entre  eux,  seulement,  échap- 
PInM  au  massacre.  Ils  coururent  chez  le  commandant  , 
Ittrlaprévenir  du  danger ,  et  l'engager  à  se  sauver'dans 
Il  citadelle.  Mesplès  plein  de  courage ,  sort  et  trouvant 
•irses  pas ,  cinq  des  siens  ,  puis  de  Vignole  son  lieule- 
Uitfil  fond  avec  eux  sur  les  assassins  parmi  lesquels 
iUieot  bien  des  habitants  qui  s'étaient  laissés  éblouir  par 


180.. 


rëglise  1 


les  promesses  de  la  comtesse.  Gela  se  passait  vers 
d*oti  après  quelques  arquebusades  et  coups  d'armes  d'hiM 
(1)^  ISesplès  les  chassa.  II  les  poursuivit  jusqu'au  grosier 
où  eut  lieu  un  assez  grand  carnage.  Il  continua  ensidle'à 
les  suivre  jusqu'aux  salins  dans  les  magasins desqoebi  lu 
conjurés  s'enfermèrent.  Pour  les  forcer  à  déguerpir ,  Il 
commandant  fit  mine  d'avoir  recours  à  l'artillerie;  M. 
moyen  d'une  charrette  qu'il  fit  rouler^et  d'une  couIeorriM 
qu'on  tira  de  la  ville.  Les  coupables  épouvantés,  dnlh 
donnèrentleur  retraite  et  fuirent  en  désordre,  (•long-ii 
fossé.  Savaric  leur  chef  se  sauva  avec  eux.  Environ  qui* 
rente  habitants  qui  avaient  trempé  dans  le  complotî'fi- 
reni  emprisonnés.  Mesplès  en  fit  pendre  deux  ,  elles  M- 
tres  obtinrent  leur  pardon  ,  en  jurant  fidélité  mM 

(2).  .•' 

Dès  l'instant  de  la  capitulation,  le  Duc  avait  haotamest 
loué  la  valeur ,  les  talents  et  la  présence  d'esprit  du  g(Nh 
ferneur  de  Berre.  Il  dit  en  présence  de  ses  officiers  yqiS 
s'estimerait  heureux,  s'il  avait  dans  son  armée  douze  luMk 
mes  comn^e  Mbsplès  (3).  Il  lui  fit  présent  d'un  ch6val]M^^  i 
be ,  portant  au  col  une  bourse  de  velours  qui  renferaok  -I 
quatre  mille  écus  d'or,  en  reconnaissance  de  ce  qu*il  vnM  1 
rendu  quelques  prisonniers  et  comme  un  témoignage^  J 
sa  haute  estime  (6).  Le  gouverneur  avait  assignation. nr    i 

(1  )  On  appelait  de  ce  nom,  toute  arme  de  quelle  nature  q€t\r 
le  fût,  mais  emmanchée  au  bout  d'un  long  bâton.  Ainsi,  lOft 
Jance  ,   une  pertuisanne ,  une  pique ,  une  hallebarde ,  ete.t 
étaient  des  arines  d'hast- 
(2)  Additions  au  siège  de  Berre ,  parle  sieur  de  Vignan,  insérées 
dans  Lou VET.  Histoire  des  troubles  de  Provence,  \\  partie,  pages  . 
234-233.  ^^. 

(3)  J.  F.  de  Gaufridi.  Histoire  de  Provence,  tome,  4  i ,  ptff® 
749. 

(4)  II  Bouche.  La  char,  ou  description  ,  «/c,  tome  W  ;  pa^^ 
751. 


les  salîDd ,  pour  une  valedr  dé  dix  mille  éout*  Dans  on  des 
articles  de  la  capiLulatîon, it frétait réèehré  de ffira  reti- 
rer son  seJ  i  mais  ensuite  Tkrmu  ft*en  diarget  po«r  aon 
propre  compte  ^  moyennant  quatre  mille  fees  de  réattx. 
Aux  termes  de  là  capUuIatioDi  Mnptfts  évacoa  la  plaee^ 
[jiQ  préseace  do  Duq  de  Savoie.  Il  était  k  la  tête  de  aoixante 
Idais  seulement,  et  suivi  d'environ  trente  habitants.'  G*é^ 
lit  un  spectacle  digue  de  pitié  et  d'admiration  toot-k-la-* 
lis  j  de  voir  ces  soixaute  braves,  eztenaés  de  faim  et  de 
Isère  ,  pouvant  à  peine  se  traîner ,  .sortir  aveo  les  bon- 
mn  de  ia  guerre  ,  après  avoir  dicté  des  conditions.  Le 
Dqc  ,  en  voyant  si  peu  de  monde  et  dans  un  pareil  état , 
se  sentit  humilié ,  il  en  fit  même  éclater  son  dépit  i  en  se 
[imj3i  la  barbe*  Cédaot  easnite  &  Tadmiration  universel- 
le, il  ofTrît  à  Mesplës  ^  s'il  voulait  le  servir,  dix  mille  éous 
«t  le  gouvernement  de  Revel ,  en  Piémont ,  ou  de  toute 
i^itre  place  ,  h  son  choix.  Mbsflés  dévoué  à  la  France  et  k 
san  Eoi ,  refusa  Foiïre  faite  par  leur  ennemi.  Transporté 
dû  cDlère^  le  Duc  lut  dit  qae  s*il  tombait  jamais  entre  ses 
maîas,  il  le  ferait  pendre  (1).  Ce  furent  là  les  derniers 
idieux  du  prince* 

La  reddltioD  de  Berre  eut  Heu  après  dix-sept  mois  et 
trois  jours  de  siège.  Comme  elle  fut  faite  le  jour  de  St-Ber- 
mi ,  prénom  de  Mesflès^  on  fit  les  deux  vers  proven-. 
çairx  suivanis  qui  sont  rapportés  par  César   Nostha- 

Lou  propre  jour  de  San  Bernard 
Lou  Duc  a  près  Berro  à  Bernard  (2). 

(t)  Additions  aujiiègê  de  Etrre^  par  le  sieur  de  Vignan,  insérées 
Jm  Lou  VET  ,  UistQift^  d§s  troubles  de  Provence.  h\  partie,  pages 

(^)  C.  NosTftADAMui^  Vlnshireel  chr,  de  Provence ,  elc.j  page 


H, 

80» 


—  laa  — 

Des  qoe  Cbabixs  Euahuel  fat  mailre  de  la  plaoe,  il 
élablH  deft  compagfii^s  piémontaises  et  e^agnoles , 
le  eommandemeni  d'an  capitaine  piémontais ,'  novaf 
Jd8T.  Il  ne  joignit  à  ces  troupes  étrangères ,  que  qnelfMl 
compagnies  provençales  (4).  Pen  de  temps  après ,  flfûv' 
vnt  an  gouvernement  définitif  de  la  place  et  choisit  tn^ 
TELu ,  baron  romain,  un  de  ses  officiers,  dont  nous  aifeif 
déjà  parlé.  Il  changea  les  Consuls  et  conserva  le  VigûMiL 
On  trottva  aux  salins  pour  cent  mille  ecus  de  std  (2).tiaî 
forte  garnison  occupa  la  place  ,  et  le  prince  fut  sourd  (Nui 
observations  qu'on  lui  fesait  de  toutes  parts,  sur  une  pi- 
réiUe  violation  des  traités» 

Le  23  août  4593 ,  Berre  manqua  d'être  ravi  à  TinBfM. 
Un  gentilhomme  nommé  Thesauro  ,  conjointemeataw 
quelques  soldats  de  Salon,  avait  formé  le  projet  de  cbail^ 
ViTTiLLi.  Il  profita  de  Tabsence  dé  celui-ci  quise  trouvaitiv 
la  route  du  Puech,  pour  aller  joindre  le  comte  de  MomflK 
qu*il  avait  à  eoiretenir  d'affaires.  Thbsauëo  et  ses  copipi? 
gnons  entrèrent  furtivement  dans  fierre.  Après  avoirMh 
versé  le  sergent  major  d'un  coup  de  pertuisanne ,  &i/l|  ; 
saisirent  des  portes  qu'ils  fermèrent  aussitôt.  A  neuf  hewp 
du  soir,  YiTTSLLi  revenant  de  son  entrevue,  trouva  les  perlai 
famées  et  fut  reçu  à  coups  de  mousquets.  Il  se  munit  agh 
sitôt  d'une  charrette,  pour  se  garantir  de  la  mousquetail 
et  entre  avec  quelques  gendarmes ,  du  côté  des  salin8.1li 
roues  poussées  avec  vigueur  écrasent  ou  blessent  plt* 
sieurs  soldats  de  Thesauro  qu'il  oblige  à  fuir  jusqu'à  ont 
grange  peu  éloignée  dont  il  s'empara.  Thesauro  fut  pris  « 
ainsi  que  ses  compagnons.  Vittelu  le  fit  passer  par  laa 

^1)  p.  LouTET.  Ilisti^ire  des  troubles  de  Provence.  H  partie  9 
page  228. 
(2)  II.  Bouche.  L'histoire  et  çhor,  de  Provence,  tome  4 1  ,  pt^^ 

OUI 


—  183  — 

t ,  trae  heure  après.  Quaolaax  soldats^  il  leur  aecor- 

tala  TkTy  à  la  prière  du  comte  de  BIohtbuil.  Les  babi- 

lÉilMfàrenl  point  inquiétés,  parcequ'on  reconnut  qu'ils 

iVMicntpris  aucune  pari  à  l'entreprise.  On  crut  que  le 

Ne  de  Savoie  qui  commençait  à  se  méfier  de  Vittblu, 

WÉI  lai-même  fait  tramer  le  complot,  parceque  Tbisau ao 

lÉb-delNoriB.  On  soupçonna  aussi  le  comte  de  Monteoii. 

liMtto  pas  étranger  k  ce  qui  s'était  passé,  à  cause  de  la 

AriMiê  équivoque  qu'il  tint  en  celte  occasion. 

'-%&  4MB ,  la  province  était  rentrée  sous  l'obéissance 

ds  BkBti  IV.  Elle  commençait  h  goûter  les  douceurs  de  la 

pdi^Teily  était  soumis,  excepté  Berre  occupé  au  nom 

dànttf  de 'Savoie,  par  un  italien  appelé  Alexandre  Goa- 

litt!  Lè'geuvemeur  de  Provence  fit  construire  deux  forts, 

Ikainil  d'are  de  distance^des  murailles.   Ifut  ordonné 

qlbft  mverrait  des  munitions  de  guerre  et  de  bouche  , 

iÉt  iMdata  destinés  à  les  garder.  Mais  la  non  exécution  de 

éHM^res  fit  échouer  le  projet  de  reprendre  la  place.  La 

mpigéiiee  fut  telle  que  les  gens  de  guerre  qui  gardaient 

lilftrto,  se  voyant  négligés,  les  abandonnèrent  pres- 

Btièrement^et  il  n'y  resta  qu'environ  cent  cinquante 

Un  jour  le  capitaine  Guarini  voyant  les  soldats 

4l||krt,san8  défiance  et  presque  tous  dehors,  voulut  pro- 

fUFëé  i'oecasion.  Il  fit  une  sortie,  les  surprit  et  en  mas- 

liera  un  grand  nombre.  Le  15  juillet  eut  lieu  une  trêve 

^jféa'dant  laquelle,  dit  le  chroniqueur  provençal,  on  trai- 

*  ti  de  faire  passer  sur  uo  pont  d'argent  ou  d'or  Alexan«« 

•  A«  pour  aller  plus  seùrement  de  Provence  en  Piédmont 
*pirm{.  tant  d'aspres  montaignes  qu'il  avait  à  tra* 
•wrser.  (f)» 

Mais  ce  ne  fut  qu'en  1598 ,  que  Berre  fut  rendu  au  Roi, 

{<)C.  NosTBADàMUS.  Vhidoire  et  chr    de  Provence,  pages  930 
eH038. 


—  184  — 

en  exécution  du  traité  de  Vervios ,  conclu^  le  deux  mai( 
cette  année,  entre  le  Roi  de  France  et  celui  d'EspagDi 
dans  lequel  les  ambassadeurs  du  Duc  de  Savoie  «vfie 
été  adonis  (1).  Voici  la  teneur  de  Tarticle  de  ce  traité.^  n 
latifà  notre  sujet:  » 

a  Art  XXVL  —  A  été  conclu  et  arrêté  que  ledits 
»  sera  reçu  et  compris  dans  ce  traité  de  paix ,  et  poorii 
»  moigner  le  désir  qu'il  a  de  donner  contentement  atd 
»  sieur  Boy  très-cbrétien,  rendra  et  restituera  la  vilk< 
»  le  chftteau  de  Berre ,  dedans  deux  mois  ,  à  compteri 
»  iour  et  date  de  ces  présentes,  eSectuellement  etde  boi 
»  ne  foy,  sans  aucune  longueur  ny  difficulté  ,  sous  quel 
j>  que  prétexte  que  ce  soit,  et  sera  icelle  remise  et  rends 
»  par  ledit  Duc ,  à  celui  ou  à  ceux  qui  seront  à  ce  dépoU 
»  par  ledit  sieur  Roy,  dans  ledit  temps  précisément  >« 
»  rétat  qu'elle  se  trove  h  présent^  sans  y  rien  démolir 
•  afiFaiblir  ny  endommager  en  aucune  sorte  et  sans  qoeFoi 
%  puisse  prétendre  ne  demander  aulcun  remboursemea 
»  pour  les  fortifications  faites  en  la  dite  ville  etcbâieai 
»  ny  aussi  pour  ce  qui  pourrait  éstre  deu  aux  gens  di 
»  guerre,  y  restant/  et  délaissera  toute  l'artillerie (p 
»  était  dans  la  dite  place  ,  lors  de  la  prise  dlcelley  av«i 
»  les  boulets  qui  se  trouveront  de  même  calibre  »  et  pov 
»  ra  retenir  celle  que  depuis  il  y  aura  mis  ,  si  aulcuns] 
»  en  a^  » 

En  exécution  de  ce  traité ,  âghaid,  Tun  des  Secrétaiitt 
du  Duc  de  Goise ,  gouverneur  de  Provence ,  arriva  ! 
Berre  le  15  juillet  4598  ,  pour  demander  au  gouvemeof 
la  remise  de  la  place.  Il  se  rendit  ensuite  avec  ce  deniiaf 
dans  la  ville  de  Salon  où  était  le  duc  de  Goise  ,  h  cause  d 
la  peste.  Le  gouverneur  de  Berre  avait  déjà  fait  sorti 

4  Le  Président  Hainaclt.A'omccî  abrégé  chronologique  de  i*hii 
teire  de  France, 


—  185  — 

HnBuiterie  el  la  compagnie  des  cbevaux-lëgers ,  pour  ra- 
Unmer  e^  Piémont ,  ainsi  que  deux  canons  savoyards. 
Ifl,  gonvorneur  de  Berre  et  Acdard  furent  reifus  par  le 
DaOj  le  Yingt-irois  juillet.  Ils  retournèrent  de  suite  à  Ber- 
IVypoar  y  attendre  l'arrivée  du  gouverneur  de  la  pro- 
vtaee.De  Guise  se  rendit  le  premier  août,  pour  prendre 
ppoiaion  de  Berre ,  au  nom  du  Roi.  Il  y  établit  pour 
|lj|T6rDeur  Paul  de  Fortu,  sieur  de  Pilles,  déjà  gou- 
iBBiear  des  isles  du  Gbâteau-d4f  et  de  Pomègue.  Les 
CoDiiilB  prêtèrent  ensuite  serment  de  fidélité.  Rien  n'éga- 
la la  joie  qu'éprouvaient  les  habitants  de  se  voir  déli- 
Vffsderodieuxjoug  des  étrangers.  LeDucde  Guise  donna 
u  npas  k  Tex-gouvemeur  de  la  ville  et  au  secrétaire  de 
m  Altesiq.  Il  fit  présent  à  chacun  d'eux  d'une  chaîne  de 
byalear  de  deux  cents  écus  d'or  chaque.  Il  donna  d'au- 
tm  ohatnes,  chacune  de  soixante-quinze  ducats ,  à  plu« 
ifauB  chefs  des  Compagnies  (1). 

Les  troubles  politiques  étant  terminés,  on  n'avait  plu^ 
dtermais  à  garantir  Berre  d'attaques  ennemies.  Une 
Pirtia  des  fortifications  pouvait  être  considérée  dès  lors 
inutile.  Ces  considérations  furent  cause  que  la  no- 
fil  dès  remontrances  au  Roi ,  par  Tentremise  de 
laoqaes  de  Clapier  ,  seigneur  de  Colongue  et  Arnaud  de 
GURimaes  députes,  et  le  Roi  ordonna  la  démolition 
dodiâteau  de  Berre  (i). 

Cet  état  de  paix  intérieure  avait  nécessairement  détour- 
léjesesprits  de  ce  qui  se  rattache  à  la  guerre.  On  aban- 
Attna  les  plans  de  défense  et  de  fortifications,  et  les  idées 
nBgieases  remplacèrent  les  idées  de  destruction.En  1629, 
UooQvent  de  recollets  fut  bâti  prèsN-D.  de  Caderot;  mais 

(1)B.  Bouche.  La  chor.  ou  description,  e/c,  tome  11,  page  751. 
('i)  J.  F.   de  Gaufridi.  Histoire  de  Vrovence  ,  tome  11 ,  page 


24 


—  186  — 

on  ne  tarda  pas  à  s'en  repentir.  Berre,  à  la  vérité,  ii*teit 
plus  fortifié  commeauparavant.Cependantcette  villerestlS 
encore  Pune  des  principales  villes  deguerre  de  la  provinee 
(1).  Cette  considération  suffisait  pour  démontrer  combla 
un  couvent  était  mal  placé  à  N-D.  de  Gaderot ,  c'est-à-dirBi 
précisément  devant  la  demi  lune.  En  temps  degaenv,il 
aurait  pu  devenir  un  point  hostile  a  la  forteresse^  etgl- 
ner  la  défense  de  la  place/  On  fut  donc  obligé  de  cdDgl» 
•dîer  les  religieux  et  de  démolir  le  couvent.  Ce  fat  en  fflt 
(2). 

Un  bien  sombre  tableau  va  se  dérouler  à  nos  yeiir. 
Nous  y  verrons  des  scènes  de  larmes ,  de  désolation  et  À 
morty  m^ées  à  des  traits  de  dévouement.Les  années  Ifit 
et  1724  laissèrent  des  tracés  bien  profondes  dés  ravager 
que  la  peste  avait  exercés  dans  une  grande  partie  dé  h 
Provence.  Ce  Fléau  qui  enlevait  à  Marseille,  à  Aixetà 
Arles ,  la  majeure  partie  de  la  population  ,  s'introduiritt 
Derre.  Gomme  ces  trois  villes  >  Berre  trouva  dans  son  nia 
des  citoyens  dévoués  ;  mais  seule  elle  n*a  pas  en  dlib* 
torien  qui  ait  raconté  ses  malheurs  ni  dit  les  noms  des  nll^ 
tyrsdubienpublic.Lesdocumenis officiels  qui  renfermaiMt 
des  détails  sur  la  naissance  et  les  progrès  de  la  maladie,  nottl 
voulons  dire  les  archives  municipales ,  ayant  été  sùuwSS 
à  Taction  dévorante  des  acides  et  délaissés  ensuite  âni 
un  lieu  humide ,  ont  considérablement  souffert.  Le  regto^ 
tre  de  ces  années  néfastes  est  illisible  dans  sa  majeure  pl^ 
tie.  Nous  avons  cependant  attentivement  parcouru  ta 
lambeaux  de  ses  pages  et  nous  sommes  parvenus  à  receair- 
lir  dès  fragments  de  délibérations  du  bureau  sanitairei 

(1)  H.  BoDCHB.  La  chor.  ou  description ,  etc,  ,  tome  1 ,  pag* 
823.  —  AcHARD.  Descrip,  hist.  géog.  etc, 

(2)  H.  Bouche.  La  chor.  ou  description^  etc. y  tome  1  ,  page 
323. 


—  187  — 

afioleBqasIs  nous  àvods  pu  donner  une  relation  ii  peu 
prie  Gomplàle,  et  faire  connaître  quelques  bons  citoyens. 
JPIQI  symptômes  de  peste  s'étaient  manifestés  è  Berre  dés 
.If^iS  septembre  1720  (i)Mais  il  parait  qu'ils  n'avaient  pas 
^^pnnarqués ,  ou  bien  que ,  comme  à  Marseille ,  on  se 
lipil  illusion  sur  leur  existence ,  et  que  Ton  refusait  d^y 
c|{^  Dans  les  premiers  jours  de  janvier  1724  ,  ces 
.i||j^plftmes  devinrent  si  évidents  qu'on  ne  put  plus  nier 
li^fféÊWïce  du  mal.  Joseph  Goetroard  ,  Juge  et  viguier  » 
lesB-iBiptisteGuBTROARD,  notaire,  son  frère  et  Biaise  PoN- 
lUI»,  bourgeois,  Consuls,  assemblèrent  le  conseil  de  la 
oommonanté ,  et  lui  firent  part  de  ce  qui  se  passait ,  en 
PM|igaint  à  examiner  les  moyens  à  prendre  pour  para- 
i^pr  Je  md.  Une  seconde  assemblée  fut  tenue  le  4  9  du  mé- 
quipoif.  II  y  fut  donné  connaissance  delà  commission 
^vrée  par  le  marquis  de  Gàtlus  ,  lieutenant  des  armées 
'  ^iJBoi  et  commandant  de  Provence ,  par  laquelle  il  inves- 
tiiiiit  dn  commandement  de  Berre ,  Joseph  Guetroard 
âpii  viguier ,  avec  injonction  aux  Consuls  et  aux  habi- 
iDtfs  I  d'obéir  à  ses  ordres ,  sous  peine  de  la  vie.  Cette 
Wunission  est  datée  de  Tarascon  ,  lô  41  janvier  47^1. 
,  Ji^ilAi,  des  règlements  furent  faits.  Joseph  Guetroard 
1^  extérieurement ,  des  postes  et  des  sentinelles.  Il 
iâj^t  quatre  intendants  qui,  assistés  des  Consuls,  avaient 
àdiarge  de  se  livrer  à  la  recherche  des  malades  de  la 
viPoid'en  faire  rapport  au  commandant^  de  fixer  Je  prix 
lipaini  etc.;  ils  étaient  semainiers. 

Les  procureurs  du  pays  offrirent  des  secours  qui  fu. 
nat acceptés  avec  reconnaissance.  On  organisa  un  service 
Hgolier.  Le  Commandant  et  les  Consuls  fesaient  distri- 
Iwerdes  remèdes,  du  blé  et  de  l'argent  ,soit  auxpesti- 
ttrji,  8oit  aux  autres  habitants.  On  établit  une  infirmerie 

(1)  François  Chicotneau.  Traité  des  causes,  des  accidents  et  (f# 
^cwre  deiapeste  j  etc,^  Paris,  1744,  in-4.,  tableau  suivant  la 

page  664. 


—  188  — 

dans  laquelleétaient  transportés  ceux  qu'atteignait  la  emi* 
lagioD.  Gomme  dans  tous  les  pays  où  le  fléau  avait  t évi,  ki 
premières  attaques  furent  terribles,  et  toujours  morteUes» 
Ceux  qui  les  avaient  subies  succombaient  promptemeat 
On  peut  se  faire  une  idée  de  la  mortalité  par  ce  qui  ad!: 
«  Assemblée  du  dix-sept  février.  —  Il  a  été  Ftprésenlf 
«  qu'il  est  k  propos  de  faire  une  porte  à  la  glacière  etaa 
«  coin  dé  la  citadelle,  pour  faire  passer  les  morts  ifim 
«  Ton  porte  à  Tendroit  où  on  les  ensevelit ,  pour  èba 
«  plus  faciles  à  passer  et  pour  éviter  que  les  morts  et  In 
a  coorbeaux  (1)  ne  passent  point  par  la  porte  de  la  viBo 
a  (2).  » 

Le  mal  était  si  violent,  que  des  familles  entières  disffe^ 
raissaient  en  peu  de  jours.  Le  Commandant  et  les  Gonsuk 
ordonnèrent  une  quarantaine  universelle.  On  prohiba 
aux  habitants  de  sortir  de  chez  eux,  sans  la  permission  df 
Commandant.  Il  n'y  avait  d'exception  qu'en  faveur  du' 
travailleurs.  Des  distributions  de  blé  ,  de  viande^  etc.  i 
étaientfaites  à  domicile.  Chaque  intendant  de  santé  était 
chargé  de  Tinspeclioa  d'un  quartier  de  la  ville.  En  vdd 
la  répartition  : 

a  Assemblée  du  sept  mars.—  Le  cartier  de  Colongoa  i 
«  l'avons  divisé  savoir  :  depuis  la  maison  de  Marc  PetoS| 
c  jusques  à  la  maison  deClamend  Duband.—  avons  enoo« 
«  re  placé  et  donné  à  S' Raymond  Ponsard^  depuis  ht 
c  maison  de  feu  patron  Jean  Vaillen,  jusques  à  la  maison 
«  de  DurandMiN... —  Âla  grande  rue,  depuis  la  porta 
«  delà  ville,  jusqu'au  coin  de  la  rue  de  Blancard,  savoir: 
«  du  côté  du  Levant,  à  S'  Sébastien  Yaranchan,  et  de 

f  i)Les  corbeaux  étaient  des  hommes  chargés  d'enlever  les  M- 
davres ,  de  les  déposer  dans  des  tombereaux  et  de  les  ensévalir» 
Ils  étaient  couverts  d'une  enveloppe  noîre. 

(2)  Registre  de  la  mairie  de  Berre.  (1721)  page  158. 


—  189  — 
t  llAlSTii(nord-oueftt)  et  du  coin  de  la  rue  des  Icard,ju8- 
c  qa'aa  ooio  deBlancard,  à  S' François  Bonfilhon,  avocat, 
c  —  Le  S! Biaise  Ponsard  ,  consul,  k  la  rue  Neuve.  —  Le, 
c.SeGomoABD,  consul,  long  des  lices  de  la  mer.  —  Le 

c  S'Paol  BousTAN  le  cartier  de  la et  les  bastides 

«  qû  sont  au  delà  du  four  du  moulin. 
-.«  Atoos  encore  estably  au  cartier  dit  les  Bastides  et 
c  ijoelles  de  Moran,  Joseph  Tuhrier  qui  sera  semblable- 
c  mentobligé  de  faire  visite  aux  dites  bastides  et  de  nous 
c  en. donner  auis  une  fois  la  semaine  ,  et  notamment  le 

•  lamedi»  (i). 

Pendant  qu'on  travaillait  ainsi  i  Forganisation  des 
distrioti  sonmis  à  la  surveillance  des  Intendants  de  santé, 
le  Commandant  défendit  sous  des  peines  sévères ,  aux 
habitants  delà  campagne,  de  s'introduire  dans  Tintérieur 
delà  viUe.  Mais  il  lesautorisa  à  se  présenter  à  la  barrière, 
pour  y  recevoir  des  subsistances.  Les  paysans  entraient 
enville  le  dimanche^  et  pouvaient  ainsi  réclamer  le  salai- 
re de  leurs  travaux.  Il  permit  enfin  aux  chefs  de  maison 
de  sortir  de  chez  eux  et  de  se  pourvoir  des  vivres  néces- 
liires  k  leur  famille  (S).  De  cette  manière  Gubtroard  con- 
ciliiit  les  mesures  rigoureuses  qu'exigeait  la  prudence  ^ 
avec  ce  que  l'humanité  réclamait  en  faveur  des  habitants 
et  mime  avec  les  soins  agricoles  qu^il  fallait  encourager, 
qooiqoe  la  mort  planât  sur  toutes  les  têtes. 

•  Outre  les  travaux  attachés  à  l'intendance  de  santé,  Sé* 
bastien  Yararchan  et  François  Bonfilhon  allaient  cha- 
que semaine  aux  infirmeries.  Us  y  surveillaient  le  trans- 
port des  secours  destinés  aux  pestiférés,  et  en  inspectaient 
Fezacte  distribution  (^).  Cette  surveillance  devenait  in- 
dispensable, car  les  infirmeries  de  Notre-Dame  de  Gadcrot 

(!)  Reg,  de  la  Mairie  de  Berre  page  484. 

(2)  Id. 

(3)  Id,  feuille  188  verso. 


étahlifisaffisantes^  on  en  avait  établi  de  Bouvdiea,  à  l| 
bastide  dee  hoirs  Marguerit,  placée  dans  le  voisinage. 

Pour  faciler  rexécution  des  mesaresadopiées»  lou 
truisit  des  barricades ,  en  pierres  sèches,  et  l( 
biéesdes  Consnlsienaes  conjointementavec  las  InlMuMi 
avaient  exactement  lieu;  mais  on  changeait  soa' 
local,  et  Ton  choisissait  les  quartiers  où  la  pesU 
sait  avec  moins  de  fureur:  Elles  étaient  par  ce  moyea^ 
nues  avec  plus  de  liberté  desprit.  Ainsi  Pon  s'; 
d'abord  à  là  salle  ordinaire,  ensuite^  au  plan  de  Ut 
puis  à  beau  rencontre  où  avait  été  construite  la 
cade,  en6n ,  à  la  chapelle  des  Pénitents  noirs. 

Le  quinze  mars ,  les  états  de  la  province  ai 
un  secours  de  mille  livres,  sur  V affreuse  peinture  ipAl 
le  premier  Président ,  dans  sa  lettre  au  sieur  VmâM 
Procureur  du  pays.  Un  nouveau  secours  d'une  parri 
somme  iut  encore  délibéré  dans  l'assemblée  du .  ei 
avril  (1).  ^..  . 

Le  Commandant  GoBTROARD  fut  la  première  victime, 
la  peste,  parmi  les  dignitaires  de  Berre;  Il  avait  éléliei 
pé  des  premières  atteintes ,  le  trente  avril.  Le  trois 
il  fit  son  testament  dont  la  terminaison  doi)  âtre  coni 
parcequ'elle  mentionne  la  manière  dont  les  actes  de 
nière  volonté  étaient  reçus  et  constatés^  en  cestemj 
calamité  :  a  veut  que  le  présent  (testament.)  soit  son 
c  nier,  priant  et  requérant  les  témoins  ci*bas  nomilél 
a  qu'il  a  recoogneus  à  la  voix  ,  d'en  être  mémoratti 

(I)  Pièces  historiques  sur  la  peste  de  1720 — 1721e/  472S,  <IMl4l 
vées  dans  les  archives  de  l'hôtel-de-ville,  dans  celles  de  la  ftifêù^ 
turey  au  bureau  de  l'adminislration  sanitaire  et  dans  le  cùbitMt  ée 
manuscrits  de  la  bibliothèque  de  Marseille  ,  publiées  en  1820,* 
l'occasion  de  l'année  séculaire  Je  la  peste.Tom,  11  partie  l,p*" 
ges7Get78. 


•  _  191  — 

•  f  6»ptyrter  témoignage  de  vérité ,  si  enquis  en  sont  et 
c  Boi  dit  notaire  lai  en  concède  acte  qoi  est  fait  et  publié 
I MK  Barre,  long  de  la  rue,  aa-dessous  de  la  fenêtre  de 
felldMHiibre  dndit  M.  Guetroaiii),  Iny  estant  dans  son 
tjÉ^qdta  déclaré  ne  pouvoir  venir  à  la  fenêtre  ^  Tayant 
f  ^Ofertant  entendu  distinctement  à  sa  voix  ,  comme  les 
tiéiMM^  en  présence  de  etc.,  qui  n'ont  signé  à  cause 
rifalaecntagron,  ledit  Sr  Gcetroard  n'ayant  pu  signer 
^(iirla  snsdile  raison.»  (1).  Le  lendemain  Gubtroard 
fiitt  succombé.  Biaise  Ponsârd  ,  second  consul ,  mourut 
WsiX  dv  même  mois^  et  fut  remplacé  par  Julien  Gattb(2). 
LësQbDnb  Boëret  Gattb  demandèrent  deux  adjoints 
pMr  luQiter  l'exercice  de  leur  charge  qui  devenait  de 
flinaiipliu  difBcile.  Le  conseil  leur  adjoignit]  Gcet- 
ntoi  ancien  Consul  et  Sebastien  Varanchan.  Trophime 
ûtfjmr  restait  seul  intendant  de  santé.  Les  autres  avaient 
Ulllears  bastides  ou  étaient  morts.  Le  dix  mai,  le  Mar- 
qrii  de  Gati^iis  nomma  François  Borfilhon  ,  Comman* 
ittt  dé  Berre,  en  remplacement  de  Guetroard.  Son  or- 
iomnceestdatéade  frigolet  (3). 

K^mntLaON  montra  autant  d'énergie  que  Guetroard.  Il 
flsfiilpa  bien  des  abus  que  Tavidité  de  quelques  mauvais 
Aoyens Bravait  pas  craint  d'introduire^  quoi  qu'ils  aggra- 
vnseoc  ta  position  de  leurs  malheureux  compatriotes. 
(fimoiiveUa  l'ordonnance  de  la  quarantaine,  et  en  exî« 
fBÉrîobscrvation  dans  toute  sa  rigueur,  soit  pour  la  ville, 
wEtjKnir  la  campagne.  Il  punissait  de  la  fusillade ,  la  dé- 
nbéissance  à  ses  ordres.  Il  prit  aussi  destnoyens  efficaces 
pnr  purifier  par  le  parfum,  les  habitations  infectées  '^<S, 

(i)  EerUures  de  M-  Ponsard,  notaire  à  Berre, 
P)  Registre  de  la  mairie  de  Berre  (1721)  fouille  402. 
(3)       Id.     Page  204. 
(i)  Idem  pages  206.-207. 


—  192  — 

Les  élatsde  Provence  firent)  parvenir  un  noaveaa  te-, 
cours.  Il  s'élevait  à  la  somme  de  quinze  cents  livres  (1), 

Le  déplorable  état  auquel  les  habitants  étaient  rédgif% 
produisit  en  eux,  un  changement  entier  de  caractère.  Um 
terreur  permanente,  un  froid  et  morne  désespoir  l'étai^ 
ent  emparés  de  la  population.  Les  effets  de  ces  disposi- 
tions funestes  étaient  déchirants.  On  méconnaissait 
liens  du  sang,  on  ne  se  voyait  qu'avec  effroi.  Les  parenti| 
les  amis  se  fuyaient  avec  soin  ^  tel  est  Taffreux  tableii 
qu'offrait  non  seulement  Berre,  mais  encore  les  aatm 
villes  qui  furent  le  théâtre  du  fléau.  Cette  disposition  dfli 
esprits  ne  pouvait  manquer  d'aggraver  le  mal,  car  l'agili- 
tion  de  Tâme  influe  singulièrement  sur  certaines maladicL 
Cest  la  conviction  de  ce  principe  qui  avait  porté  le  cha- 
noine théologal  Matal,  lors  de  la  peste  de  1580  ,  à  AiZi^, 
de  faire  sonner  les  cloches  de  la  métropole  et  des  paroiln 
ses,  la  veille  et  les  jours  de  dimanche  ou  de  fétes^  avaol% 
solennité  accoutumée,  quoique  les  habitants  fussent  61 
quarantaine  cbez-eux,  et  qu^on  ne  célébrât  point  les  ot  i 
fiées  divins  \2\  Oubliant  dans  ces  courts  instants  lear  pro-,. 
fonde  douleur,  ils  se  paraient  de  leurs  vêtements  de  fêtai, 
se  plaçaient  aux  fenêtres  et  se  félicitaient  mntnellemeiit» 
Cest  encore  d'après  la  certitude  du  même  principe qaeh^ 
Commandant  Laxgeiox  ordonna  que  les  cloches  sonne- 
raient comme  à  Tordinaire.  à  Marseille,  lors  de  la  peste 
do  17^0.  Elle  étaient  restées  muettes  depuis  le  commeo- 
\vmeiu  de  rôpidêmie  jusqu'au  viogi  octobre  . '3).  BoHfi- 
LtioN.  so;i  qu'il  fùl  instruit  de  oes  particularités,  soit  qoli 
y';]tt  dovino  l'irilluenoe   de  la  quiétude  de  l'âme  sur  Itt 

,P  r*..v,<  \;>.V-;.-j./j£  .:>  ,.:  :\'»:,  ^;. .  tom.  II.  Ire  partie.  pag.Si 
,:^;   *  ,^:.i'\  Ai  ,.';.V.v  '.^  ;--rv  .i ■,;>./  5:->.:i."  u,-  .   de  la  rillf 
.  V»ir.  I**r  J.  F.  r*^RTr   Mjir.;:<cr::. 


—  193  — 

maux  physiques  songea  aax  moyeDS  de  relremper  Tes- 
prit  public ,  il  n'en  vit  pas  de  plus  puissants  pour  y 
parrenir,  que  ceux  que  la  rellgiou  était  capable  d^appor- 
i«r{NmdaDtles  grandes  calamités.Plei»  de^cette  philantro- 
fiqiis  idée,  il  s'adresse  à  rarebevéque  et  sollicite  de  lui 
ée!i secours  spirituels  et  temporels  pour  ses  administrés. 
Vndièvéque  envoya  le  P.  Pëire  qui  remit  aux  consuls  de 
ipartd«  Pfélat,  cent  cinquanie  lierres  ,  pour  distribuer 
eiAemdnes,  aux  plus  nécessiteux  (4}. 

Lv  mort  de  BoëT  ^  premier  consul ,  de  Sébastien  Vàran- 
cui,  4e  Miif  AULT  et  la  prodigieuse  mortalité  des  habitants 
mieatépouvantélesintendantsdesanléquiprirentdenou- 
TMia  la  fuite,  et  se  réfugièrent  à  la  campagne.  Simon  Pon- 
lAii  si  Marc  de  GoA  furent  nommés  intendants  de  santé  , 
pomr  compléter  le  nombre  de  cinq ,  fixé  par  le  Marquis 
d'OnatPA  qui  avait  établi  les  plus  graves  peines,  en  cas 
deééBobéitsance. 

Les  nouvelles  pensées  dont  les  habitants  étaient  redeva- 
bks  kla  religion ,  pensées  consolatrices  pour  le  passé  et 
Mcoiirageantes  pour  l'avenir,  adoucirent  peu  è  peu^a  du- 
reté de  leurs  ftmes,  et  rendirent  aux  esprits,  leur  ancienne 
éoef|;ie.  Dès  ce  moment  la  malignité  du  mal  céda  consi- 
MraUement,  une  amélioration  sensible  ne  tarda  pas  à  se 
tire  remarquer.  Enfin  le  fléau  cessa  de  porter  de  nou-- 
vtiDx  coups.  Le  petit  nombre  d'habitants  échappés  à  la 
ittrt^'pat  enfin  respirer.  On  ne  saurait  déterminer  pré- 
iMiient  cet  heureux  moment/  mais  il  est  certain  qu'au  16 
•okt,lamaladieavait  disparu  dans  la  ville.  Cela  résulte 
^l'ordonnance  royale  suivante  : 

c  De  p«r  le  Roy,  comte  de  Prouance, 

«  Sa  Maiesté  estant  informée  que  qu6y  que  la  ville  de 
«Berreen  Prouance,  paroisse  présentement  déliurée  de 

{^)  Registres  de  la  mairie  de  Berre.  feuille  S09  recto* 

25 


f 


—  194  — 

a  la  contagion,  il  ne  convient  pas  d'y  laisser  faire  qo 
«  élection  consulaire^  de  crainte  d'y  faire  reuiare  le  mij 
a  que  cependant  il  est  à  propos  de  remplir  la  place  d|i 
«  premier  consul  qui  se  trouve  vacante,  et  sur  ee^ji 
«  luy  esireuenuquele  Sr  Marc  Antoine  Simon  a  tott 
tf  les  qualités  pour  bien  s'acquitter  des  fonctions  de  .oitfi 
a  place;  que  d'ailleurs  il  est  fort  agréable  aux  habitam^ 
a  cette  ville,  sa  Maiesté  ,  de  Tauis  de  Monsieur  le  Ap< 
a  d'ORLfiANS,  régent,  a  nommé  et  nomme  le  dit  Sr  SunoVj 
a  pour  premier  consul  de  la  ville  de  Berre,  et  a  coatifui^ 
a  les  autres  consuls  danslenrsfonctionsiusqu'ë  nouvel  I» 
«  dre.  Veut  et  entend  que  ledit  Simon  et  autres  consuIsuM 
<c  reconneus  esdiles  qualitez  à  ces  places.  Mandé  > et  vh 
«  donne  sa  Maiesté,  au  Sr  Lbbret,  conseiller  en  ses  coji^ 
«  seils^  premier  Président  et  intendant  de  iusticeenPnir 
a  uance,  de  faire  enregistrer  la  présente  ordonnams^  iH 
«  de  tenir  la  main  &  son  exécution.  Fait  à  Paris  lé  ÏH 
«  iour  d'août  4721.  Signé  Louis  D.  V.  C.  »  . 

La  prudence  que  montrait  le  Roi  dans  cette  droeai- 
tance,  était  aussi  la  règle  de  conduite  des  administrafeiff 
de  Berre.  Le  registre  de  la  mairie  le  jusiifie  (1).    . 

La  population  de  Berre  qui  était  de  deux  mille  amfil» 
se  trouva  réduite  à  sept  c^nt  cinquante ,  et  de  cent,  pé- 
cheurs qu'il  y  avait  avant  la  contagion^  il  n'en  resta  qiK 
douze  (ï).  Cette  diminution  d'habitants  est  peut^  être  exi- 
gérée.  Il  est  à  observer  que  le  chiffre  de  sept'^eot  ci*' 
qniante  a  été  présenté  par  la  communauté  de  Berre,  diM 
rintention  d'obtenir  une  diminution  de  feux.  Le  nooibfi 
des  morts  est  porté  à  920,  par  lin  auteur  désintérésiéi 
envoyé,  comme  médeci  n,  en  Provence ,  pour  suivre  li 
maladie  dans  sa  marche ,  et  faire  des  recherches  sur  le^ 

(\)  Registres  de  ta  Mairie  de  Berre.  1721. 
(2)  Mémoire  présenté  par  ta  communauté  de  Berre  ,  aux  con\ 
missaires  députés  pour  VaffouagemerU  de  la  province^  en  i731. 


—  J95  — 

remèdes  qa'on  pouvait  appliquer  (1). 

Quoiqu'il  eu  soil^  le  21  décembre  ud  Conseil  général  de 
la  communauté  eut  lieu.  On  le  renforça  des  pères  de  fa- 
ailleet  des  chefs  de  maison.  Dans  ce  Conseil  fut  solennel- 
hnent  fait  le  vœu  suivant  : 

I  Promettons,  tant  pour  nous  que  pour  nos  succes- 
iseurSyàTaduenir ,  d'aller  tous  les  ans ,  à  perpétuité 
I  aoectout  le  corps  de  ville,  jusqu'à  la  chapelle  de  Nostre 
I  Damede  Caderol,hors  les  murs  de  cette  ville^en  procès- 
I  non  générale,  le  seize  août ,  jouretfeste  du  glorieux  S- 
I  Eoch ,  que  nous  nous  engageons,  au  nom  de  la  commu- 

*  ftauté,  de  fester  à  perpétuité,  comme  le  Saint  dimanche, 
'-*  et  qo'éstant  arriués  deuant  la  porte  de  la  dite  église  , 
,1  DODs  nous  y  arresterons  pour  y  prier  quelque  lemps 
>  pour  les  panures  morts  de  la  peste  ;  et  pour  contribuer 
I  CD  cette  ville  à  la  déuotion  enuersle  glorieux  St-Roch  , 

*  nous  nous  engageons  de  faire  construire  au  plutôl^son 
I  oratoire  h  son  honneur  ,  et  c'est  à  la  diligence  des^ 
I  premiers  Consuls  ;  et  finalement  promettons  de  donner 
t  loas  nos  soins  pour  la  perfection  de  nostre  hospitai , 

*  tant  par  nos  monuements  que  par  nos  questes  et  nostre 

*  cootrjbntion ,   s'il  est  nécessaire,  le  tout  sous  Tagré- 

*  ment  de  Monseigneur  nostre  Archevesque  à  qui  la  per- 
mission sera  démandée  (2).  » 
Noos  terminerons  cette  relation  par  le  relevé  des  per- 

Mones  qui  montrèrent  le  plus  de  dévouement  durant  la 
tagion.  11  est  bien  juste  de  présenter  à  la  vénération 
«blique^  les  noms  de  ces  courageux  citoyens. 

1  Joseph  GcETBOARD  aiué ,  juge  viguier  et  comman- 
dant de  Berre  ,  mort  de  la  peste. 

(*)  François  Chicotneàu.  Traité  des  causes^  des  accid.  et  de  la 
Y^^de  la  peste.  Tableau  ija  suite  de  la  page  464. 

9)  Registre  de  la  mairie  de  Berre,  (1721)  feuille  240. 


—  196  -^ 

2  Jean-Baplisle  GustsûarDi  notaire ,  Consul  ,ixmi 
la  pefste. 

5  Biaise  PoNSARO ,  Consul ,  mori  delà  peste. 

4  Joseph  ToRBiER,  iBleodaotde  saoté. 

5  —      Castillon  ,  greffier. 

i  Aimable  Boër,  iateDdaDidesanlé  ,  ensuite  prei 
Consul ,  mort  de  la  peste. 

7  Trophime  Cachbiy  ,  intendant  de  santé. 

8  —        RicoN ,  major. 

9  —        BiÀS  ,  maître  chirurgien. 
iO        —        BoNviLHON ,  commandant. 

il  Sébastien  Yaràcham  ,  intendant  de  santé  et  ad 
aux  Consuls  ,  mort  de  la  peste. 

12  Joseph  BERTRÀivn. 

13  Julien  Gattb  ,  second  Consul. 

14  Marc-Ântofne  Simoh  ,  intendant  de  santé. 

45  Jean-François  Mimault,  intendant  de  sao4<éf  : 
de  la  peste. 
16  Le  P.  Peirb  ,  envoyé  par  TArchev^ue  d'Arles. 

47  Simon  Poksard  ,  intendant  de  santé. 

48  Marc  de  Goa  ,  patron  pécheur,  intendant  desai 

49  Richard  Jcard  ,  vicaire  delà  paroisse ,  iniehràai 
santé. 

20  Deie^bês  ,  greffier. 

21  Cocture  ,  chirurgien  des  infirmeries. 
L'apparition  fréquente  du  fléau  qui  ravageait  si  oro4 

ment  la  Provence,  fit  sentir  combien  il  importait  4e8e 
rantir  désormais  de  ses  nouvelles  invasions.  Oo  rechei 
avec  soin  qu'elles  étaient  les  précautions  è  prendre, 
règlements  sanitaires  furent  faits,  et  grâce  à  lenrri( 
reuse  exécution  ,  la  maladie  n'y  a  plus  reparu. 

On  chercha  quoique  longtemps  après,  à  léparerle 
qu'éprouvait  encore  Berre  par  la  diminution  de  plu 
la  moitié  de  sa  population.  Dans  le  mois  de  septembr 


—  irr  — 

l^ifBDée  1779 1  la  commanauté  présenta  à  la  chambre  des 
TaeatioBsda  parlement ,  une  requête  tendante  au  reta* 
blissenant  de  la  foire  du  quinze  août ,  de  celle  du  cin- 
qaièinejoQr,  après  la  fdte  de  St-Micbel  de  chaque  année 
et  du  marché  du  jeudi  de  chaque  semaine,  accordé  en  1291, 
par  Ghailks  ii  ,  Comte  de  Provence.  La  communauté 
Toyait  en  cela  un  moyen  d'accroître  son  bien-être ,  et  de 
eréer  de  nouvelles  relations  avec  les  pays  d'alentour.  Par 
arrêt  da  vingt-un  du  même  mois ,  la  Cour  accorda  la 
demande  ,  en  transférant  seulement  aux  lundis,  le  mar- 
ché fixé  aux  jeudis  par  le  Prince  (1). 

Ge  ne  fut  qu'à  la  fin  do  dix-huitième  siècle,  qu'on  s'oc- 
cupa de  l'assainissement  du  climat.  Le  huit  novembre 
1784  I  d'après  l'avis  de  la  Société  royale  de  médecine  de 
Paris,  et  pour  faire  ceaer  let  maladiei  épidémiquei  qui 
êJUigêaieni  annuellement  la  ville  de  Berre ,  advint  un 
arrêt  da  Conseil ,  qui  ordonnait  que  la  communauié  pas* 
serait  Tente  an  sieur  Gordbs  ,  des  marais  de  Berre  ,  sousi 
h  ODodition  de  les  dessécher, conformément  à  ses  offres. 
Le  dessèohementfut  opéré  avec  le  plusgrand  succès  (9) , 
et  la  mortalité  oocasiooée  par  les  fièvres,  fut  dès  lors  bien 
moindre. 

A  cette  époque  ,  certains  offices  et  entre  autres  ceux  de 
conseillers  du  Roi  maires ,  lieutenants  de  Maire  et  plu- 
aienrs  officiers  des  Hôtels  de  Ville  et  communautés  du 
royaume ,  avaient  été  supprimés.  L'édit  de  novembro 
4733,  les  rétablit  en  France,  et  le  premier  acte  qui  eut 
liea  à  fierre  ,  en  exécution  de  cet  édit,  fut  une  commission 
donnée  le  14  octobre  4747,  par  Louis  xv,  qui  nomma  Paul 
CasTiLLOR  ,  Conseiller  du  Roi,  premier  Consul  de  Berre. 

(1)  Registres  du  parlement  de  Vrovence. 

(2)  Abrégé  du  cahier  des  détibcrations  de  l* Assemblée  générale  des 
eamnmnauiés  de  Provence,  convoquée  à  Lambesc ,  le  i^  décembre 
1786.  page  132,  etc. 


—  198  — 

Dix  aos  après  eut  liea  une  autre  ionovalion' basée  sar 
des  convenances  de  localilé  et  sur  la  jostice.  Outre  rim- 
mense  revenu  que  les  droits  établis  sur  les  sels  produisent 
à  rétat ,  l'impôt  foncier  seul  a  toujours  été  considérable. 
Ces  considérations  portèrent  en  1757  ,  le  Président  d'ÂL* 
BBRTAS,  à  présenter  une  requête  an  parlement ,  afin  d'a- 
voir un  préposé  au  Conseil  de*la  commune ,  attendu  , 
était-il  dit,  que  le  Président  possédait  au  dit  lieu  ,  des 
salins  allivrés  cinquante-six  livres  cadastrales ,  et  que  la 
totalité  du  cadastre  n'était  composéeque  de  cinq  centqna- 
rante  livres.  Le  parlement  reconnut  la  justice  de  celte  de- 
mande ,  et  rendit  un  arrêt  qui  y  fesait  droit  (\). 

Les  premiers  événements  qui  préparaient  en  France 
une  grande  secousse  politique  ,  n'exercèrent  qu'une  lé- 
gère influence  dans  la  ville  de  Berre ,  à  cause  du  pcu  de 
communication  entre  elle  et  les  cités  les  plus  considérables 
du  midi,  dans  lesquelles  se  trouvaient  les  men^ur^.Maisla 
révolution  ayant  éclaté  ,  trouva  h  Berre  comme  elle  trou- 
vait partout,  de  grandes  sympathies,  de  chauds  partisants 
et  de  violents  détracteurs.  Gomme  ailleurs ,  les  partis  di- 
vers qui  divisaient  les  citoyens  /  s'y  dessinèrent  sous  des 
chefs  pleins  de  courage  ;  comme  ailleurs  encore  ,  ils  eu- 
rent tous  des  torts,  des  crimes  même  ^  se  reprocher  .Rap- 
peler ici  ces  excès  dont  la  plupart  des  auteurs  peuvent 
exister  à  cette  heure,  ce  serait  r'ouvrir  des  plaies  non  en- 
tièrement fermées,  rallumer  des  douleurs  non  entièrement 
éteintes.  Nous  croyons  devoir  les  passer  sous  silence  ,  et 
nous  aimons  à  croire  que  les  personnes  ae  sens  approu- 
veront notre  retenue. 

En  1835,1e  choléra  -  morbus  qui  avait  enlevé  dans  le 
département  des  Boucbes-du-Rbône ,  6,825  personnes^ 

(1)  Archives  de  M.  le  marquis  à' Aimil^x  k%  ,  concernant  Berre  ^ 
n.^103. 


—  199  — 

8iir0|73l  qu'il  avait  alteinlesCI),  n*ëpargDa  pas  Berre.iM. 
Henri  Gofts ,  alors  Maire  ,  déploya  dans  ces  funestes  cod- 
joBCtures,  le  courage,  le  zèle  et  la  vigilance  qu'on  pouvait 
atleodre  d'une  administration  vraiment  paternelle.  Il  était 
d'autant  plus  digne  d*admiration ,  qu'il  avait  le  cœur  sei- 
gDaot  encore  db  la  perte  de  son  épouse  ,  première  ficti* 
nwda  choléra.Il  eut  la  force  d'âmede  dominer  son  propre 
malheur,  pour  donner  des  soins  assidus  à  ses  adminis- 
trés, et  porter  une  altention  soutenue  auK  mesures  de 
propreté  et  au  régime  hygiénique  ,  si  puissants  pour  com- 
kattre  la  maladie.  11  sut  même  prévenir  les  plaintes  du 
panple,  toujours  prompt  à  blâmer  ses  administrateurs  , 
60  larveillant  en  personne  la  distribution  des  secours  pu- 
Uiei.  M.  GuiLHEN,  animé  de  l'amour  du  bien,  accepta 
saos  répugnance  les  fonctions  dangereuses  d'adjoint  du 
Xaire,  alors  vacantes  ,  et  les  exerça  avec  le  dévouement 
d'oD  homme  qui  à  l'avance  ,  avait  fait  le  sacrifice  de  sa 
▼la.  H.  Joseph-Louis  ÂDOUL  ,  médecin  ,  ne  fit  pas  défaut.  Il 
86 consacra  avec  autant  de  zèle  et  autant  d'abnégation  de 
Ini-méme ,  au  soulagement  de  sa  patrie.  Il  était  toujours 
présent  là  où  était  le  plus  de  mal.  C'est  en  grande  partie 
iaes  soins ,  à  ses  sages  conseils  et  à  ses  lumières,  que  l'on 
doit  la  cessation  du  choléra  ,  à  fierre. 

Ces  trois  hommes  de  bien  ont  trouvé  la  récompense  d  e 
cette  héroïque  conduite,  dans  la  reconnaissance  univer- 
selle. Le  Ministre  du  commerce  voulut  leur  donner  un  té- 
moignage public  de  sa  satisfaction ,  en  décernant,  sur  le 
rapport  de  M.  le  Préfet ,  une  médaille  ,  à  chacun  d'eux. 

(1)  HM.  Augustin  Fabre  et  Fortuné  Ghailan.  Histoire  du  cho- 
dreirnunrbus  asiatique ,  depuis  son  départ  des  bords  du  GçLiige ,  en 
i^iTfjuàques  à  t'invasion  du  midi  de  la  France ,  en  1835,  ac- 
tompagnéde  tableaux  statistiques  dressés  d'après  des  documents  of- 
ficiels, page  392.  ^ 


—  200  — 

Mais  poar  rendre  à  la  vérité,  ao  hommage  complet , 
nous  devons  ajouter  qu'on  a  vu  avec  la  pins  vive  peine  , 
que  M.  Jacques  BABTHtLEMT ,  curé  de  Berre ,  n'ait  pas  reça 
la  même  marque  d'estime ,  quoiqu'il  y  eût  incontestable- 
ment les  mêmes  droits.  M.  Babtbéleht  n'a  cessé  dans  ces 
tristes  circonstances^  d'exposer  sa  vie ,  sans  goûter  un 
instant  de  repos.  Il  était  toujours  au  chevet  des  agoni- 
sants,  les  consolant  dans  leurs  maux  et  les  encourageant 
par  les  secours  de  la  foi.  Mais  s'il  a  échappé  à  une  distine- 
tion  purement  honorifique ,  il  a  conquis  une  haute  plaee 
dans  l'opinion  publique ,  et  obtenu  les  regrets  bien  vils 
des  trois  vertueux  citoyens  dont  Je  dévouement  avait  été 
justement  apprécié. 


CHAPITRE  DEUXIÈME. 


tai«nnijmB  mv  Co-SBicuniin»  db  BmiiK. 


Le  premier  Seigneur  de  Berre  connu  ,  est  BATXoirB  des 
Baux.  La  famille' de  BociE  ou  de  Bàucio,  plus  tard  ,  des 
Baux  ,  qui  florissait  dans  It  onzième  sjècle^  était  la  plus 
illuslrcde  ce  temps. 


I 


—  201  — 

Berro  avail  des  Seigneurs  et  des  Co-Seigaeurs;  en  voici 
ta  raison:  parTaccord  fait  en  1150,  entre  Estbphanettb  » 
niTe  de  Raymond  des  Baux  et  ses  quatre  fils  Hugues  , 
!  «  BsiTtAND  et  Gilbert  d'une  part,  elRATMORD 
B,  oomte  de  Barcelonne^  d'autre  part,  les  seigneurs 
dai  Baux  oàdent  aux  Bêbenobr,  tout  ce  qu'ils  tiennent  et 
êiUiemude  quelque  manière  que  ce  soit,  dans  la  ville  de 
Bèm  et  dans  tout  son  territoire  (1). 

Noufesons  remarquer  que  si  la  maison  des  Baux  cède 
tout  ce  qu'elle  possède  dans  la  Baronie  de  Berre,  il  est 
étideat  qu'elle  ne  possédait  pas /ot/r^  la  Baronie,  et  que 
M  Comtes  souverains  pouvaient  dès  lors  disposer,  en  fa- 
veur de  qui  ils  trouvaient  bon,  de  la  partie  de  la  seigneu- 
rie qui  n'appartenait  point  à  la  famille  des  Baux. 

1400 

Seigneurs.  Co-S^igneuks. 

4.  N.  de  Berre. 
^  Raymond  des  Baux.  11  Les  chartes  font  une  bono- 
mit  épousé  EsTEVEPifÈTE^  ou  rable  mention  de  la  famille 
ErannntTTEouEsTBPHANETTB,  de  Berre.  N.  de  Berre,  Baron 
iMdesfiUes  du  Comte  Gil-  de  Berre,  qui  vivait  dans  le 
un.  deuxième  siècle  ,  s'était  si- 

^  gnalé  aux  guerres  des  Comtes 
de  Provence,  dans  les  trou- 
pes duquel  il  commandait  en 
chef  (2). 


(ij  Honoré  Bouche  ,  la  char .  etc. 

(8)  B.  de  If  AYMIER.  Histoire  de  la  princ.  noblesse  de  Provence, 
juge  73.  —  Artefeuil.  Histoire  héroïque  et  universelle  de  la  no- 
bUuê  de  Provence^  tome  1  ,  page,  138.  —  Morans  de  Harcillon, 
fHtifus  et  nobiliaire  de  Provence,  Manuscrit. 

26 


—  202  — 
SnamoBs.  Go^SBiGiimmîi. 

1200 

11.  Guillaume  de  I 
Il  assista  à  plusieui 
odalions,  que  firent 
treizième  siècle,  les  < 
.  de  Provence.  On  Ty.  ( 
de  chevalier  (  Miles.), 
gneur  de  Berre  don 
possédait  même  qu'ui 
lie  de  co-seigneurie,  i 
du  partage  qui  avait 
entre  lui  et  ses  frères 

II  Guillaume  des  Baux  , 
passe  le  3  des  ides  d'août  1259 
comme  seigneur  de  Berre , 
une  transaction  avec  Charles 
Comte  de  Provence  et  Beatrix 
sa  femme,  ao  sujet  des  droits 
du  Comte  et  de  la  Comtesse, 
sur  le  sel  de  Berre,  Istres  et 
Vitroles(2). 

m.  Bertrand  des  Baux, 
figure  dans  une  contestation 
qui  avait  eu  lieu  en  1283,  au 
sujet  de  criées  faites  en  son 
nom^  relativement  au  sel,  au 


(1)  B.  de  Maynier,   histoire  de  la  p»  noble  de  Prov.  p 
—  Morani de  Barcillon, cn/e^w^  et  nabi  de  Prov.,  man. 

(2)  Archives  deMAe  ifor^MWû^'Ai.BKRTAs  concernant  Berr  e. 


-.  203  — 

SsiGimms.  Co-SnGimms. 

préjudice  des  droits  du  Com- 
te de  Provence  (4).  Il  était 
UsdelGQillaQme. 

1300. 

IV Des  Baux,  Duc 

VAhdric. 

Le  88  octobre  4370,  Jean 
do  GmnJLHATO  ad  plebem  / 
abbé  de  Si-Martin^  trésorier 
des  terres  ducales  ^  dans  le 
eoffllé  de  Provence  et  de  For- 
ealqaier,  reçoit  à  raison  du 
mariage  du  fils  dudit  sei- 
gneur (pro  matrimonio  seu 
oarilagio.),  la  somme  de  cent 
liTres(8). 

Y.  (1375)  Raymond  des 
lux. 

n  était  fils  de  Bertrand  II. 
Oatrela  seigneurie  de  Berre, 
3 possédait  celles  de  Meirar- 
gB68|  de  Puyricard,  d'Istres  , 
de  Lançon  et  de  Vitroles.  Il 
■OQrut  sans  enfants  légiti- 
mes. 

(U77.)  Le  domaine  comtat 
{3> 

(1)   Arch.dt  M,  le  m»  (i^'Alb.  conc.  Berre, 

P)  Archivés  de  la  Mairie  de  Berre. 

P)  Archivas  deM,  le  Marquis  ^'Albertas,  cône,  Berre ,  n  •  176S. 


^.  204  — 


SsiGNEURS. 


*    VI.  Othon  ,  duc  de  Brdks- 
wick. 

Il  coDste  d'un  instrument 
è  la  date  du  21  février  1381  , 
dont  nous  avons  parlé  ,  que 
la  Barouie  de  Berre  avait 
pour  seigneur  ,  Othon  de 
Brunswick ,  quatrième  époux 
de  la  reine  Jeanne. 

VIL  (1c^88)  Pierre,  Prince 
de  Capoue  ,  qui  avait  acquis 
la  seigneurie  de  Berre,  pour 
35,000  florins  d'or  (1). 

(Même  annéej.  Le  domai- 
ne Gomtat. 

La  Princesse  Marie  de 
Blois^  veuve  de  Louis  i,  tutri- 
ce de  son  fils  Louis  ii,  Payant 
rachetée  du  Prince deCapoue 
(2) 

y  III.  Charles,  Prince  de 
Tarente. 

Par  lettres  patentes  de  son 
frère  Louis  ii,  Comte  de  Pro- 
vence ,  en  date  du  6  octobre 
1399  (3). 


Co-SsiGNEUAi 


(I)  Archives  de  M.   le  Marquis    ^'Albertas,  conc»    E 
1759. 

(31)    W.  n'  176?. 


—  205  — 

SiianiuRs.  Co-Sbighediis. 

UOO. 

IL  Nicolas  BuFn,  Marquis 
diColterone  ou  Gotrone; 

Par  donation  de  Louis  ii, 
Comte  de  Provence  ,  du  20 
jiilleUtOS(4). 

'  III. Charles  de  Bcrrb  était 

Co-Seigneur  de  Berre  ,  le  10 
juin  4ii08,  car  il  donna  alors 
'  à  cens  perpétuel  et  emphi- 
téose  (2) ,  une  maison  dans 
la  même  ville  (3).  II  fut  père 
de  François  de  Bbrbb. 

(1)   Arch.  de  M.  cI'Alb.  eonc.  Berre. 

[l]  L'emphitéose  était  le  bail  d'un  héritagt  qu'on  s'obligeait 
^  calUfer  et  d'améliorer,  ou  d'un  fond  à  la  charge  d'y  bâtir, 
ind'one  maison,  avec  obligation  de  la  reconstruire  lorsqu'il 
Mût  Déeessaire,  moyennant  une  pension  convenue  et  toujours 
Miiqoe,  et  ordinairement  encore  une  petite  somme  payée  par 
b|reDeur,  au  temps  du  contrat. 

h  durée  de  l'emphitéose  était  communément  de  20 ,  30 ,  40  , 
M)  il  on  99  ans.  Le  bail  emphilbéotique  ne  pouvait  dépasser  ce 
Mer  terme.  Lorsque  le  bail  était  d'une  longue  durée ,  les 
Mliersde  eelui  en  faveur  de  qui  il  avait  été  fait,  en  jouissaient 
^'a  l'expiration  du  bail.  On  pouvait  cependant  faire  un  bail 
Mpikithéotique  ,  à  vie ,  non  seulement  à  l'égard  du  preneur  , 
ie  NI  enfants  et  de  ses  petits  flls;  mais  encore  pour  cinquante 
miprês  {k). 

(3)  L'abbé  Robbbt  de  Briancon.  VétaJt  et  la  noblesse  de  Provence. 
Î0iBe4page480. 

(A)GI.  deFBBBifeBBS.  Dictionnaire  de  droit  et  de  pratique^ 
t«M4. 


-306=- 


SraG1X£l»B» 


Co-^aonwRs. 


IV.  François  de  Berrb  qi 
épo^^  Âfiio^naVie  ie  Vie 

g^e^r  4p  f!lorw99o  (4). 


Le  domaine  Comtal. 

Le  18  juin  1420 ,  Yoland  , 
Reine  de  Jérufp)iBM,  Qivxitesse 
de  ProY^no^ ,  Seigoeure  4e 
la  ville  de  Berre,  elc^  pcqof49 
dive^&  droits  aux  babil^ntiS 

c?>  -     .   *  ■    . 

X.  Bernard<îoBNOLDiJs. 

Il  acquit  un  mois  aprà$, 
c*est-à-dire,le45juillet  U20, 
la  Baronie  de  Berre  et  les 
(Jroits  seigneuriaux:  (3). 

XL  (  1443.  )  Le  Comte  du 
Ma|iib  de  MoRTAïKG^  frère  do 
Roi  Rbwé. 

Il  reçvt  la  Baronie  de  sa 
mère,  la  Reine  de  Sicile  (4). 


y.  Gs^briel  de  Bbrrb. 
Cb-Sejgoeur  de  Berre  t 
Seigneur  de  Yeniabrev^^ 


fl)    Bobert  de  S.  l'état  delanob.,  etc. 

(2 j  Archives  de  M.te  Marquis  (TAlbbrtas  conc.  Berfê^  w  S'THi 

(3)  Titres  des  terres  de  Provence,  en  6. 

(4jL  Archives  de  M.  U  Hfyrquis   a'AtwfaJ^  pçne»  Bn*re ,    i 
1765. 


—  207  — 

SmNEORt.  CO-SUGRHCRS. 

était  fils  de  François  de 
BfiAiiB  et  d'Antoinette  deFto- 
RENSAcIi  épousa  en  1466, 
Christine  deVius,  fille  d'An- 
toine de  Ville,  Co-Seigneur 
de  Riez  ,  de  laquelle  il  eut 
deux  enfants^Hugues  et  Lau- 
gier  Raimond  de  Bbrre(1}. 

VI.  Laugier  Raimond  de 
Bkrre  ,  hérita  de  la  portion 
de  la  Co-Seignourie  de  Ber-* 
re ,  que  possédait  son  père 
en  1^81.  Il  était  Gouver- 
neur de  Château-neuMés- 
Martigues ,  et  se  maria  en 
1697  avec  Claudine  de  Bar- 
ras, une  des  filles  de  Louis 
de  Barras  ,  Co-Seigneur  de 
ToARB  ,  Conseiller  et  Cham- 
bellan de  Charles  ni.  Par  ce 
mariage  ,  il  eut  une  portion 
de  la  seigneurie  de  Toard  , 
où  il  alla  s'établir  (2). 

{(I.IeanCARASOLE,  Prince 

llluBR.  '^ 


(4)L'alrt)é  BebertdeBriançon,  l'état  et  la  noblesse  eic.  ,  tome 
pige  181 

(S)  L*tbbé  Robert  de  Briançon,  l'état  et  la  noblesse  etc.  ,  tome 
gel82. 


Skignbdrs. 


—  208  — 


4500. 


II  devint  Seigneur  de  Ber-. 
re  par  aliénation  faite  le  24 
février  4529(1). 

Réunion  de  la  iSaronie  , 
an  domaine  Gomtal,  par  pro- 
cès-verbal du  5  8bre  18i3 
2> 

f  XIII.  Jean  FanfasQUE  Duc 
d'Âstrée  et  son  épouse  Su- 
sanne  Garasole,  fille  du  Prin- 
ce de  Melphb.  Ce  fut  en  ac- 
quittement de  la  abmme  de 
30,000  livres  tournois /que 
le  Roi  leur  avait  promise  h 
^occasion  de  leur  mariage , 
^  réservant,  le  Koi  de  Fran- 
ce,  de  réunir  la  Baronie  à 
son  domaine,  en  payant  les 
30,000  livres  tournois  (3). 


Co-SBIâREU» 


VII.     Louis   Rain 

BlRRE. 

Fils  de  LaugierRi 
de  Berhb.  II  aliéna  c< 
possédait  dans   la  v 


(Ij  Archives  de  M.    le  Ultxrquie  «{'Albbrtas,  gouc.    Bm 
1785. 

(2)  Idem , 

(3)  Idem  ,  n- 1779. 


—  209  — 
Sbigheuis.  Co-Sbigneurs. 

Berre ,  ainsi  que  ses  autres 
biens,  et  épousa  SANCËTTEde 
^^  Grasse;  des  Seigneurs  de  St- 
Julien  d'AssE.  Il  eut  par  ce 
mariage  la  Co-Seigneurie  de 
Si-Julien  d'Asss  que  possé- 
dèrent ses  descendants  (1). 

1600. 

XIV.  La  Princesse  Màbib 

daLazembourg ,  Princesse 
'  dePobthiàvre.  Elle  est  qua- 

MhDame  de  Berre ,  dans 

nalransaction  du  11  de  no* 

▼embre  1621 ,  notaire  Beàu- 
Inn,  à  Aix ,  passée  d'une 
Wt,  entre  cette  princesse  , 

bSoc  de  Vendôme  et  son  0 

ifmià ,  donataire  de  la  Vi- 

aniité  de  Hartîgues;  et  d'au- 

teparty  les  Consuls  et  com- 

«teaiité  de  Berre  (2). 
X?.  Louis  Hector,  Duc  de 

TiUARgy  Prince  de  Hartigues, 

Inonde  Berre,  Pair  et  Ma- 

Hdial  de  France  ,  Vicomte 

dtt  Melon  ,  commandeur  , 

Cheralier  des  ordres  du  Roi, 

(i)L*abbé  Robert  de  Briançon,  Vélat  et  la  noblesse  etc,  page  , 
383.         •      . 

ft)Archives  de  M.  le  Marquis  cCAlbertas  ,  concernant  Berre,  n* 
086. 

■'27 


—  210  — 

Seigneurs.  Co-Sbigneurs. 

Chevalier  de  la  toisoD  d'or  , 
Lieutenant  général  pour  S.         ^ 
M.  en  Provence  (1). 

XVI.  SiHON  Alexandre 
Jean  Marquis  de  Gallifet,  et 
Louis  François  Alexandre  de 
Gallifet(3). 

On  voit  dans  un  acte  du 
44  avril  4780,  que  le  Procu- 
reur fondé  de  Jean-Baptiste 
d'ALBBRTAS^  Marquis  d'ÂL- 
B^RTAS,  Comte  de  Ners  et  P£- 
cuAURis,  Seigneur  de  St-Hi«- 
aire  ,  Gémenos  et  autres 
places  f  ancien  premier  Pré- 
sident du  Parlement  et  des 
Comptes  y  fait  le  dénombre- 
ment des  Salins  que  possé- 
dait le  Marquis  d'ALBERT AS  ^ 
dans  le  territoire  de  Berre  , 
à  Simon  ALEXANDRE;  Comte  de 
Gallifet  ,  père  et  fils  ,  Sei- 
gneurs de  Berre,  sur  des  con- 
testations qui  s^étaient  éle- 
vées entre  eux  (3). 

(1)  Archives  de  M.  le  Marquis  d'Albertas,  concernant  Bt 
1785. 

(2)  Tous  les  deux ,  siBioltanément  Barons  de  Berre. 

(3)  Archives  de  M,  le  Marquis  dAlbertas,  concernant  Bâ\ 

n87. 


—  211  — 

CHAPITRE  TROISIÈME. 

Soticei  biographiques  des  hommes  nés  à  Berre ,  qui  se 
sont  distingués  d!Êk    les  sciences  ,   les  arts,  etc. 


N.de  Berre.  D'après  Tusage  des  temps,  sa  famille  avait 
adopté  ce  nom  ,  parceque  c'était  celui  de  la  forteresse  de 
Berre doDt  elle  avait  la  Co-Seigneurie.  Artbfbuillb  (^)  aï- 
flrmeqie  plusieurs  chartes  des  douzième  et  trAziàme  aie- 
dm,  foDt  une  honorable  mention  de  cette  maison.  Moians 
déBaciLLON  (2),  assure  encore  qu'on  trouve  dans  les  ar- 
dhives  de  Berre,  que  N.  de  Berre  vivait  dans  le  19  siècle  ; 
iliJoQte  et  Matsvier  dit  avec  lui,  que  les  archives  du  Roi 
fimt  mention  que  N.  de  Berre ,  Seigneur  de  Berre,  s'était 
lipalè  aux  guerres  des  Comtes  de  Provence ,  et  qu'il  y 
anitaudes  commandements  généraux. 

Bertrand  Garbonmbl  ,  troubadour  du  treizième  siècle. 
Ftfov  (i)>  d'après  César  Nostradahus  ft)  ,'  avance  que  ce 
p&lilhomme  était  de  Marseille;  mais  Nostradamus  ne  dit 
pn  sur  quoi  lise  fonde.  Le  même  historien  Papon  ajoute 
ttsaiteque  dans  une  de  ses  poésies,  Bertrand  Carronel  se 
ditVassaldu  seigneur  de  Berre  ,  de  la  maison  des  Baux. 
Nous  sommes  d'autant  plus  porté  à  croire  que  Cârronnrl 
Aaitnéà  Berre,  qu'il  ne  parait  pas  qu'il  eût  habité  ce 

(1)  Hist,  hér.  etc.  tome  1  ,  page  138. 

%  Crif,  elnob.  etc.,  manuscrit 

f3)  Histoire  de  la  Princ.  etc.  page  73. 

(4)  Histsire  Générale  etc.^  tome  11,  page  403. 

(5)  Uhistoireet  chron*  etc.  page  175. 


—  212  — 

pays,  el  dès  lors,  comipent  pouvaiUil  ôlre  Vassal  du  Sei- 
gneur de  Berre  ,  si  ce  n^est  par  son  origioe.  A  cette  pré- 
somption, nous  en  ajoutons  une  autre  ;  c'est  quMl  y  avait 
à  Berre^  dans  le  moyen  âge,  une  C|ffMll6  de  ce  nom,  puis- 
qu'une charte  de  1381,  faitmenlion  d*un  notable  habitant 
de  Berre  ,  nommé  Hugo  Garbonelli.  Ces  diverses  raisons 
nous  ont  déterminé  à  revendiquer  ce  poète  pour  Berrt , 
prêt  à  le  restituer  à  Marseille  ,  si  jamais  il  est  prouvé 
qu'il  y  ail  vu  le  jour. 

D'abord  insensible  et  sans  esprit,  ce  gentilhomme  ao* 
quit  dans  la  société  des  dames ,  les  qualités  qui  lui  mail- 
quaient.llâ|evint  amoureux  d'une  fille  de  Bertrand  de  Poa- 
CBLBT,  seigneur  du  bourg  d'Arles.Il  la  chanta  dans  maintes 
poésies.  Malgré  la  bonté  de  ses  vers  ,  il  n'en  fut  jamais 
aimé ,  et*  sa  belle  lui  témoigna  toujours  la  plus  froide  in- 
différence.Un  jourqu'il  avait  trouvé  Poro£lbtte  endormie, 
il  déposa  sur  ses  paupières  un  baiser  plein  d'amoor* 
Irritée  d'une  telle  hardiesse ,  l'inflexible  Porgblette  hd 
défendit  de  paraître  à  Favenir  devant  elle.  CARBOirsL.fllk  ' 
ce  sujet  un  dialogue  entre  lui  et  son  cœur.  Lademoiiirtls 
de  PoRCBLBT  ayant. épousé  un  gentilhomme  de  la  maisoa 
d'Aiguières  ,  Carbonel  de  déplaisir ,  se  fit  moine  de^l'al)- 
baye  de  Mootmajour  d'Arles.  Ce  troubadour  avait  com- 
posé bon  nombre  de  vers. 

Joseph  GuETBOARD ,  juge  viguler  de  Berre ,  s'est  rendu  • 
recommandable  par  son  dévouement,  lors  de  la  peste  de 
1721.  Le  marquis  de  Catlus  qoi  alors  commandait  en  Pro- 
vence ,  connaissant  les  qualités  qui  distinguaient  Gubt- 
ROARD ,  le  nomma  commandant  de  Berre  ^  avec  des  pou- 
voirs très-étendus.  Guetroard  montra  dans  cet  emploi  le 
zèle  ,  la  prudence  et  le  courage  qu'exigeaient  les  circons- 
tances. Il  mourut  de  la  peste  le  /imai  1721. 

Noël  Fradrt  ,  marin  ,  se  distingua  par  un  trait  de  bra- 
voure qui  mérite  d'être  connu.  Se  trouvant  dans  les  mers 


i-idelftM 
i-f  m  aa: 
i     eUMHte 

Y     eomma 


—  213  — 

i-l  delftMorëe,  il  fut  attaquée  TimproTiste  par  deux  corsai- 

i-f  m  auxquels  il  s'efforça  d'abord  de  résister.  ^Prenaot 

Voffensiye ,  il  parvint  avec  le  seul  vaisseau  qu'il 

eonunandait ,  à  couler  à  fpnd  las  deux  corsaires ,  et  à  ex- 

I     Urminer  leurs  embarcations.  Louis  xv  ayant  eu  connais- 

MBoe  de  ce  trait  y  voulut  que  le  commerce  de  Marseille 

par  l'organe  d'une  dépuiation,  le  complimentât  et  lui 

i     «fift  en  son  nom,  une  épée  d'honneur,  comme  un  témoi- 

gM|ede  la  satisfaction  qu'il  éprouvait. 
>       Etienne  Fradet,  fils  de  Noël  Fbadbt  était  aussi  capitaine 
i-l  dans  la  marine  royale.  Il  se  fit  connaître  à  son  tour  par 
i-|  sa  présence  d'esprit  et  par  son  courage  ,  en  retirant  au 
moyen  d^voe  habile  manœuvre ,  le  vaisseau  confié  à  son 
commandement ,  du  centre  d'une   escadre  anglaise  qui 
t'avait {iil  prisonnier.  Louis  xvi  lui  fit  don  d'un  couteau 
dédiasse  d'honneur ,  et  le  nomma  consul ,  à  Fatras. 

Leuft-François-Hercule  Ferbir  ^  lieutenant  de  marine  , 
aèlill  août  1773.  Il  servit  pendant  la  révolution ,  et  fit 
killlfpràs  toutes  les  campagnes  qui  eurent  lieu  à  cette 
épofio.  Sa  bonne  conduite  et  son  intrépidité  lui  firent 
attaindre  successivement  plusieurs  grades  et  l'estime  de  ses 
cbelk  E«  1808 ,  il  était  lieutenant  de  vais3eau  et  comman« 
daith  brkk  VEndymion  armé  de  dix  huit  pièces  de  dix 
hiiiLEn  jaillet  1809  ,  ce  vaisseau  était  en  station  dans  le 
gldiedeSpezcia,  vers  les  côtes  de  la  Ligurie.  Un  brick  an- 
|Us  de  vingt-deux  pièces  de  canons  de  trente-six ,  le 
provoqua  au  combat  par  ses  manœuvres.  Sans  considérer 
fiafériorilé  de  ses  forces,  sans  attendre  même  le  retour  de 
sa  grande  chaloupe  qui  était  à  terre  avec  vingt  matelots  , 
poarfsire  de  l'eau,  Ferrin  attaqua  l'eanemi.  Avant  le  com- 
bat I  et  tandis  que  les  bricks  venaient  fondre  l'un  sur  l'au- 
tre, les  deux  commandants  se  saluèrent  réciproquement. 
AussitAi,   commença    un  feu  vigoureux  qui   dura  sept 
heures   pendant  lesquelles  ,    Ferrin    tenta    trois    fois 


i 


—  214  — 

Tabordage.Mâis  par  d^babiles  évolalions,  trois  fois  le  brick 
anglais  parvint  à  s'y  sonstraire.  An  fort  dé  l'action ,  Fn- 
RiN  reçut  quatre  blessures  tontes  graves,  piaigré  lesqwri-* 
les  il  continua  le  commandement  des  manœuvres.  Il  alltil 
de  nouveau  tenter  Tabôrdage ,  lorsqu'un  boulet  l'attelgAfil 
en  travers  et  lui  fit  au  bas  du  ventre,  une  large  ouveKQrif; 
piir  laquelle  sortaient  les  entrailles.  Son  frère  qui  montai 
le  même  bord  et  les  officiers  du  bric^k  étant  accourus  po« 
le  secourir ,  voulaient  le  descendre  dans  !e  vaisseau.  Fok 
RiN  s'y  refusa  obstinément,  en  disant  qu'il  voulait  mourir 
à  sou  poste.  Assis  au  pied  du  grand  mat ,  et  tandis  qo'U 
soutenait  ses  entrailles  des  deux  mains,  il  continnaitio 
commandement  du  vaisseau.  Il  mourut  le  28  juillet  1809, 
au  Varignano  ,  paroisse  dePaniaglia. 

Michel  SiMON,  navigateur,  né  le  26  mars  KlhK  ,  mani-» 
fesla  dès  ses  plus  jeunes  années  ,  un  goût  passionné  poir 
la  navigation.  A  l'âge  de  trente  quatre  ans^  il  commandait 
1er  bâtiment  de  commerce  la  modeste  Margueritey  sur  laqiA. 
n  partit  de  Marseille  en  1775,  pour  aller  dans  le  li6fl|C. 
Ce  voyage  dura  un  an  environ.  Retourné  è  Marseiltevl^ 
en  repartit  le  19  décembre'1776 ,  en  qualité  de  rniiimiir 
dent  du  bâtiment  riit/^{/5^e,  pour  se  rendre  aux  Indes* iaib' 
enlales.  Le  17  mai  1778,  il  quitta  Tisle  de  Fraufie^^HÉÊ 
dans  la  Chine.  Duraut  ce  yqyage,  il  commandait  le  bttir 
ment  de  commerce  le  Délirau.  Michel  Simon  mooratl» 
Berre,  le  7  décembre  4811.  Il  possédait  les  donsùéceUÉlr 
res  an  navigateur,  nous  voulons  dire  le  courage  ,  la  pfiip 
dence,  les  connaissances  nautiques  et  la  patience,  CM 
qualités  rendirent  plus  d'une  fois  de  grands  services  tVI 
équipages  qu'il  commandait.  Son  caraclère  était  brusqua 
mais  son  cœur  était  excellent.il  avait  Tesprit  observatepi^ 
etil  utilisait  les  découvertes  qu^il  avait  faites  dans  le  cpaïf 
de  sa  navigation.  Le  journal  de  ses  voyages  est  plein  4a 
Caits  intéressants  et  de  remarquesaussiulilesquïngénieuses 


—  215  — 

Il  y  avait  relevé  bien  des  erreurs  que  coDlienneDi  les  ou- 
Trages  nauliques ,  et  sous  ce  rapport,  M.  Simon,  pelit 
flItdeJftcAei,.  rendrait  à  la  navigation  un  service  véritable 
Aies  rendait  publiques. 


tesm^sm 


CHAPITRE  QUATRIEME. 
Viàkes  historiques  et  descriptives  sur  les  églises  de  Berre, 


Eglise  paroissiale. 


L 


^  •  L*église  paroissiale ,  sous  Tinvocation  de  SU-Vlarie ,  a 
l  JJptttda  Jusqu'à  la  nouvelle  circonscription  des  diocèses 
^■jiarvrehevécbé  d'Arles.  Elle  était  alors  desservie  par  un 
:€dré  et  six  vicaires.  Le  prieuré  était  uni  h  l'archidiaconat 
^.f  Arles.  Cette  particularité  donnait  à  Tarchidiacre  de  la 
filbJdraie  j  le  droit  de  présenter  à  la  cure  (1/ 
:    Oie  chapellenie,  sous  le  vocable  de  Ste-Anne,  Marie  ,^ 
[kcMetSalomé ,  avait  été  fondée  dans  cette  église  ,  le  H 
'inrfllSSS,  en  vertu  du  testament  de  Àloneto  Ollivari  , 
npiepar  Me  Bernardy  ,  notaire  à  Berre.  Nous  avons  sous 
faiyeax  un  document  portant  que  Jacques  Castillon  et 
Jim  GouBiL  ,  maire  et  consul  do  Berre  ,  aux  termes  de  la 
ludalioD^  nomment  le  43  septembre  l788,Recteur  de  cette 
Aapellenie ,  messire  Agard,  prêtre  de  la  ville   d'Aix  , 
011  remplacement  de  messire  Paul  Ampuoux,  prôlrcdu  lieu 
de  Saînt-Ghamas. 

(l)  AcoiRr.  Descrfpt.  Iiist .  Qf'ftj'-,  de. 


—  216  — 

Cette  cfaapellenié  n^exisie  pi  us  aujourd'hui,  et  la  paroiss 
est  desservie  par  un  curé  et  un  vicaire  seulement 

On  reconnait  par  Texiérieur ,  que  Pédifice  a  subi  difer 
changements ,  soit  dans  le  moyen-âge^  soit  dans  les  temp 
modernes. 

Le  clocher  a  été  construit  vers  le  milieu  du  qaalM 
zième  siècle.  On  voit  à  la  face  nord,  quelques  dégradatioii 
produites  par  les  boulets ,  lorsque  le  Duc  de  Savoie  assié 
geait  Berre.  La  flèche  d'un  travail  tout-è-fait  modem 
était  jadis  élevée  de  plusieurs  toises  de  plus  qu'aujoor 
d'hui ,  puisqu'elle  est  établie  sur  une  base  qui  la  dépassa 
de  près  d'un  mètre. 

Le  vaisseau  est  d'une  forme  irrégulière.Lors  de  son  Mi 
fication,  il  figurait  la  croix  latine,  et  l'on  peut  juger  qo< 
ce  monument  appartenait  au  style  lombard  qui  a  présidi 
à  la  majeure  partie  des  constructions  de  ce  temps ,  parb 
forme  de  quelques  arceaux  et  par  deux  colonnettes  ^ 
ornent  le  sanctuaire.  Ils  furent  conservés  lors  des  répt 
rations  et  des  constructions  faites  dans  la  suite.Iln'yafai 
primitivement  qu'une  seule  nef ,  l'abside,  les  traussepi 
et  trois  chapelles  latérales  ,  à  l'orient. 

Bans  le  moyen-âge ,  on  construisît  trois  autres  chapel- 
les ,  à  l'occident ,  et  vis-a-vis  celles  dont  nous  venons  d 
parler  ;  ce  qui  régularisa  Tédifice. 

Enfin ,  après  le  commencement  du  dix-septième  siècle 
on  éleva  la  seconde  nef  qui  fut  terminée  en  46S0 ,  tins 
que  le  témoigne  le  millésime  gravé  dans  l'épaisseur  d'à 
ne  rosace  ou  écusson  de  la  voûte,  auquel  aboutissent J0 
arceaux. 

Le  bénitier  placé  à  gauche  en  entrant  dans  l'église, afl 
UH  ouvrage  de  la  fin  du  seizième  siècle. 

Plusieurs  pierres  qui  couvraient  des  tombes,  ont  éjb 
placées  debout ,  contre  les  murs.  Elles  représentent^ 
armoiries  ,  des  figures  et  des  ornements  gravés  au  (nft 


—  217  — 

•feedes  ioscriptions  dont  la  plupart  sônl  devenues  illisi- 
Ues  par  le  frottement  des  pieds.  Voici  ce  que  portent  les 


!*•  inscription, 
;  'Hec  est  sépulture  blancardorum  in 
ji^^Qoa  est  tomuiatus  vénérabi 
Elitiir  dominus  gaufridus  blancardi  eus  huius  ville 
F      Barre  qui  obiit  anno  domini  millése 
'  Mkood  :  h  et  die...  mebss..  cuius  anima  et  suorum  in 

pace  requiescant. 
2*  inscription. 
Sie  iacet  vénérabilis...  vir  dominus  monetus... 
Bresbiler  ville  Berre  olim  habitator  sancli  am. 
Anoii  qui  x^bdorminit  in. 
Ptff.ïuiodDi  mille  quingenmo  vicesimooctavo  et  die 

décima  tertia  octobris. 
.  Golus  aia  requiescat  in  pace. 

GapersoMage  est  Monetus  Ollivari,  fondateur  de  la 
>  dl||iélleDie  de  Ste-Anne ,  Viarie  ,  Jacohéct  Salome  dont 
I  tal  Marnent  porte  la  même  date. 

3'  inscription. 
'Au  nom  de  iesbus  comme  soit  en  Tan 
ItiS  et  Te  vingt-cinq  de  septembre  se... 
Sa  présence  de  eilicueli  François  Goiran. 
4*  inscription. 
tley  repose  en 

lia  le  corps  de  feus  Anthoine  Etmert  ,  en  son  vivant 
fliévanohenr  pour  le  Roy  aux  cabanes  de  Rerre 
qiipoureutle  1^... 
aeasC4583. 

Ob  eonservait  dans  coite  église  une  relique  qui  était  en 
Pnde vénération  ;  la  chemise  de  la  Ste^Vierge. 
Toioi  ce  qu'en  dit  àchard  (4). 
^)lh9mpi\hi8t.,etc. 

88 


—  218  — 

«  Un  mémoire  manuscrit  s^ei^priniç  aîpsi  : 
«  Un  Commandeur  do  Tordre  de  Malle  po^pédail  c^Ue 
î)  chemise  ,  au  château  de  Calissanne,  situé  dans  le  ti^rri- 
»  toire  deLançon,  à  une  lieue  de  Berre.  Etant  tombé  roa- 
»  lade ,  il  légua  la  chemise ,  à  la  ville  murée  la  plus  pro- 
»  chaine.  Â  sa  mort.  Lançon,  Sl-Chamas  et  Berre  se  dis- 
)>  putèrent  rhonneur  de  la  posséder.  Elle  fut  adjugent 
»  Berre  ,  comme  ville  entourée  de  murs.  Le  prieur  de  St- 
»  Jean  d'Aix  ,  qui  avait  une  chapelle  dans  cette  ville,  sa 
»  saisit  de  ia  Ste-Cbemise  >  et  l'y  déposa.  La  chapeik 
»  ayant  été  détruite  ,  Jean  BoëT ,  agent  du  prieur  de  Si- 
»  Jean  ,  conserva  la  relique  dans  sa  maison,  jusqu'au  9 
9  août  1/i69. Alors  1-évéque  de  Grasse .  comme  vieaire^é- 
»  néral  de  l'archevêque  d'Arles,ordonoa  qqe  cette reliqoe 
»  serait  déposée  dans  Téglise  paroissiale  de  Berre  ;  ce. qui 
»  fut  exécuté.  Le  procès-verbal  en  était  conservé  dans 
»  les  écritures  del'ancrace  Sauveur  ,  notaire*  à  Arles.  De- 
»  puis  lors,  les  archevêques  ont  permis  de  l'exposer  ji  lyv^ 
»  nération  des  fidèles,  et  y  ont  fait  mettre  l'auibea- 
»  liq'ie.  » 

Nous  devons  à  Tobligeance  de  M.  Roux  Alpheran  ,  la 
continuation  de  l'histoire  de  cette  tunique.ll  a  trouvé  dans 
un  titre  du  prieuré  de  Si  Jean  d'Aix,  la  relation  suivante: 
«Arrêt  du  parlement  d'Aix  ,  du  8  juillet  1583,  relatif^ 
»  la  Sainte  Chemise  de  la  Vierge  Marie,  mère  de  Dîeu ,  qoî 
•  repose  dans  la  grande  église  de  Berre ,  et  donileipriaor 
»  de  St-Jean  d'Âix  a  la  moitié  des  offrandes.  » 

Cette  relique  a  été  soigneusement  conservée  dana.  l'é* 
glise  paroissiale  de  Berre ,  jusqu'à  la  révolution.  Elle^élaii 
Tobjet  de  la  vénération  des  fidèles,  et  produisait  de  ri- 
ches offrandes.Elle  disparut  sous  le  régime  de  la  terreur; 
c'était ,  sans  doute  ,  pour  la  soustraire  aux  recherches d«s 
sans'culotlef  du  lieu.  Oubliée  ensuite  et  renfermée  pitPr 
dant  longues  années ,  dans  une  armoire  ^  elle  est  d^TOfiti^ 


.    —  219  — 

hpSIareéas  vers  ,  et  il  n'en  reste  aujourd'hui  que  quel* 
^es  lambeaufr.  L'identité  avec  la  tunique  révérée  est- 
lÂhidêtire  fort  douteuse, 
'i^eëlèbre  annuellement  dans  catte  église,  la  fâte  de 
apoébaire,  évdqae  d'Arles  et  pairon  de  Berre.  Outre  les 
•'dkM  dfvIlM ,  on  fait  deux  processions  dont  l'une  a  lieu 
^ftiNina.  A  celle-cî ,  le  cortège  s'arrête  sur  la  place  diie 
lè'Sf^Àtfire  et  devant  la  maison  qu'on  dit  qn'habitail  le 
Saint  évèque.  Il  y  fait  une  station  pendant  laquelle  on 
fUMldé  II  h  hinédietion  des  pèches.  On  attribue  une 
ÎMio-verta  ^  aux  noyaux  de  ces  pèches  bénites ,  et  cbn- 
"^iMBitie  ne  manque  pas  d'en  porter  une  et  même  plu- 
fliilM  jàr  elle ,  pour  être  préservée  de  tout  malheur. 
/  Jl  Mdate  sur  St-Gésaire  ,  une  croyance  populaire  qui 
iINl^itÉrtffrvër  place  ici.  Trois  Auages  démons  étaient  arré- 
Ki  iÈt  Kerre.  Ils  discutaient  sur  la  direction  qu'ils  à*i- 
viient  prendre.  L'un  était  sur  la  chapelle  St-Antoine  ^ 
patron  des  pécheurs  du  lieu^  un  autre  sur  Téglise  Notre- 
Dêssêdû  Caderoty  et  le  troisième  sur  le  clocher  de  la  pa- 
tdiae.  Après  que  les  premiers  eurent  déterminé  la  direc- 
HoB  qn-ib  devaient  réciproquement  prendre,  un  d'eux 
i^adrrâsant  à  celui  qui  était  fixé  sur  l'église  Ste-Marie ,  lui 
dild'n.  ton  toat-k-fail  saianique  :  et  toi ,  arrète-toioù  tu 
if  l#l  décharge  sur  t église ,  la  grêle ,  le  tonnerre  ef  l'om 
fffp.  Je  le  .voudrais  bieti^  répondit  en  gémissant  le 
i  iilalionnaire  ;  mais  je  ne  lepuis^  ce  pelé  de  Cesaire^ 
^  son  doigt  sacré  ^  m'en  empêche. 


Noire-Dame  de  Caderot. 


Cette  chapelle  est  bâtie  au  nord  de  la  ville  ,  à  une  très 
IMtite  distance.  Elle  est  précédée  d!uoe  allée  de  cyprès 
doDi  plusieurs  sont  magnifiques. 


—  220  — 

L'édificalion  de  ce  monumeot  remoâte  au  moyeo4ge> 
mais  les  réparations  successives  qu'on  y  a  faites ,  à  cause 
des  dégradations  nombreuses  qu'il  avait  subies  en  divers 


j 


,  emps,  ne  laissent  apercevoir  que  quelques  fragments  de  li  | 
construction  primitive.  C'est  aujourd'hui  un  simple  ermi- 
tage.  Cette  chapelle  est  en  grande  vénération  i  lierre  et 
dans  les  environs.  On  y  va  processionnellement  au  qaiue 
août,  et  Ton  y  célèbre  ce  jour  là  les  offices  divine  avec 
beaucoup  de  solennité. 

Il  existe  sur  l'origine  de  cette  chapelle ,  une  iraditioQ 
populaire  que  nous  devons  faire  connaître.  Nous  trans- 
crivons à  cet  effet ,  ce  qu'en  a  dit  M.  Martel,  ancien  vi- 
caire ,  à  Berre,  dans  une  notice  fort  curieuse  par  le  ityle^ 
les  idées ,  et  parles  anachronismes  qu'elle  renferme.  Elle 
est  intitulée  :  a  Récit  de  Téglise  de  Notre-Dame  de  Cade- 
»  rot  f  célèbre  par  les  diverses  reliques  qui  s'y  voienL 

»  Si  ce  bœuf  ayant  vu  Marie', 

y>  En. devint  si  fort  amoureux , 

»  Que  pour  son  lait  et  ses  cheveux , 

»  Diverses  fois  risque  sa  vie, 

»  Nageant  dessus  la  mer,  sanscraintedu  trépas, 

»  Serait  pire  qu'un  bœuf  qui  ne  l'aimerait  pas. 
a  Cette  église  miraculeuse,  continue  M.  Martel!,  est^ 
»  pelée  Notre-Dame  de  Caderot,  de  ce  qu'environ  l'u 
»  295,  DiocLÉTifiN  ayant  prononcé  arrêtde  mort  contre  toos 
»  les  chrétiens,  ceux  de  Berre,  plus  soigneux  de  conserver 
»  leurs  saintes  reliques  que  leur  propre  uie, prévoyant  biea 
»  que  leur  église  serait  abattue  entièrement, en  retirèrent 
•i>  un  petit  vase  de  cristal  où  étaient  quelques  cheveux  et 
»  un  peu  de  terre  blanchie  du  précieux  lait  de  la  Ste-Vier- 
»  ge  ,  le  tout  enveloppé  d'un  billot  qui  était  écrit  en  lettre 
»  gothique  ;  Hic  est  de  lacté  cl  crine  Bcaia  VirginiSfei\^ 
9  cachèrent  secrètement  dans  le  rimetici  e  qui  était  autour 


—  221  — 

de  la  dite  ëglûe.  Le  massacre  des  chrétiens  se  passa,  Té- 
llûa  futabattUb,  et  bien  qu'elle  fut  relevée  sous  Tem- 
pei;fur  Coustatilin ^  il  demeura  caché  et  dans  rignoraace 
pîjvieiirs  siècles ,  josques  à  ce  que  la  Providence  divine, 
«^.reconnaissance  peut-être  de  ce  que  le  bœuf  avait 
Manffé  son  verbe  dans  Télable  de  Bethléem,  se  servit 
;^l|Bbœuf  de  Marignane  pour  découvrir  ce  trésor  envi- 
TwTftBnéelSSS,  cet  animal  fortuné  n'était  pas  plutôt 
tiré  de  la  charrue»  que  sans  aller  faire  le  tour  du  golfe 
i.qni.Mt  entre  Marignane  et  Berre,  il  se  plongeait  dans 
Minar.,  el  tirant  droit  à  Berre ,  venait  h  la  na^ese  pros- 
tfllier  an  devant  delà  dite  église^  au  pied  d'un  petit  ge- 
ifiHçier  ou  caderot;  ce  qu'ayant  été  fait  par  diverses  fois, 
' TaA  orat  bien  que  ce  n'était  pas  sans  mystère ,  et  pour 
:^^ effet»  après  une  messe  dite  au  St-Esprit ,  toute  la 
.TÎUe  de  Berre  alla  en  procession  faire  creuser  tout  con- 
tra ledit  Caderot,  et  ayant  tiré  ledit  sacré  vase^  on  le  mit, 
iprèa  quelques  miracles  faits  dans  ladite  église  qui  com- 
*  laança    d'être    appelée    de    Caderot ,  où  il  a  été  ré- 

•  Venez  peuples  chrétiens  de  par  toute  la  terre, 
»  Visiter  ce  Saint  lieu  de  Caderot  de  Berre.  » 
rédifica  est  d'un  goût  simple ,  et  construit  dans  de  bon- 
improportions.L'autel  mérite  d'être  vu.  C'est  un  ouvrage 
H.lpflQ.dii  dix-sepilème  siècle.  On  y  remarque  la  profu- 
IjflA. d'ornements  et  de  dorures ,  qui  disiinguait  les  ouvra- 
^ie  ce  temps.  On  voit  à  cet  autel,  une  statue  de  marbre, 
présentant  la  vierge,  travail  de  peu  de  mérite.  Cette  sta- 
VA  a  aussi  son  histoire.Un  capitaine  marin,  natif  de  Borre, 
Mlxonvanten  Italie,  voulut  doterNolre-Dame  de  Caderot 
ri|A0  belle  statue  de  Marie.  Il  alla  donc  chez  un  sculpteur 
(Qi  refusa  de  lui  vendre  celle  qu'il  avait  cboisie.  Toutes 
^ioitances  furent  inuliles.AIors,  pour  forcer  le  sculpteur 
^conclure  le  marché,  il  s'cngtigea  purstiincnlà  compter 


—  222  — 

\g  prix  qu'il  fixerait  lui-même.  L'artiste  abusant  de  h 
parole  donnée  par  le  capitaioe  accepta  le  marché/  mais  11 
demanda  un  poids  en  or^  égal  au  poids  de  la  statue,  te 
marin  ,  religieux  observateur  de  sa  promesse ,  ne  pat  re- 
fuser. On  pèse  donc  la  statue.  Mais  par  l'effet  d*an  mtradc 
merveilleux  ^  il  se  trouva  que  son  poids  ne  donna  pais  fi 
valeur  de  trente  sols.  Le  capitaine  convient  ensuite 'avee 
le  statuaire  que  la  Vierge  serait  emballée,  pendant  qoll 
irait  donner  Tordre  de  la  transporter  sur  le  navire.  Geh 
s'exécute  ainsi ,  et  la  caisse  ayant  été  placée  sur  le  vais- 
seau ,  on  donne  le  signal  du  départ.Mais,  A  nouveau  pro- 
dige! le  bâtiment  indocile,  résiste  3U  vent  favorable  él 
aux  efforts  de  tout  Téquipage  réuni.  Il  reste  immobile. 
Cette  singularité  fait  craindre  au  capitaine  que  le  sculp- 
teur n'ait  substitué  une  autre  statue ,  h  celle  qne  le  cîél 
voulait  qu'il  transportât  h  Notre-Dame  de  Caderot.  11  vole 
aussitôt  chez  le  statuaire,  et  lui  reproche  sa  mauvaise  foi. 
Celui-ci  soutient  d'abord  qu'il  a  encaissé  la  Statue  cobve- 
nue.  Ce  ne  fut  que  lorsque  îo  capitaine  lui  eut  raiconté  le 
nouveau  miracle  ,  qu'il  avoua  sa  faute.  Il  se  hftta  de  là 
réparer.  Aussi ,  dès  que  la  statue  miraculeuse  eut  rem- 
placé dans  la  caisse,  celle  qui  y  avait  été  mise ,  le  vais- 
seau s'agitant  de  lui-même ,  partit  et  arriva  à  Berre,  en 
bon  sauvement. 

Le  champ  contigu  h  la  chapelle ,  dans  la  partie  Est , 
était  sons  la  domination  romaine,  le  lieu  de  la  sépultore 
des  habitants,  ainsi  que  nous  l'avons  dit  dans  rbistoirede 
Berre. 

Il  n'y  a  pas  jusqu'il  l'allée  de  cyprès  qui  précède  l'en- 
trée de  la  chapelle,  qui  ne  soit  Tobjet  de  la  croyance  itoii 
seulement  d'un  miracle,  mais  encore  d'un  miracle  per- 
manent. Les  gens  du  peuple  affirment  qu'il  ne  peutcrid* 
treque  douze  cyprès  è  cette  avenue,  et  queairôDêfl 
plante  un   treizième ,  il  languit  et  meurt  en  ^HBt^aes 


—  223  — 

iHAfos-LoQ  douze  cyprès  sont  apparemment  les  apôlres  fi- 
^|t^  Quant  ait  treizième ,  ce  ne  peut  être  que  Judas  que 
kjî^^fjia^  apAires  excluent  de  leur  compagnie. 

il^ipût  de  l'archéologie  se  répand  peu  à  peu  sur  tous 
hf|!PlM|?  dçla  France,  grâce  à  Timpulsion  donnée  par  le 
GBpilA.historique  des  arts  et  monuments,,  branche  de  ce- 
H^  est  chargé  de  la  recherche  et  de  la  publication  des 
dijpMiDU inédits,  relatifs  à  l'histoire  de  France  ,  comi- 
^U4•cé•.prà8  le  ministère  de  Tinstruction  publique. 

Jlf^fcliéQlpgie  tend  d'abord  à  Texacte  appréciation  du 
fqjl^tdes  beaux  arts,  à  la  connaissance  des  divers  sty- 
l«.f||«Wployaient  les  artistes,  durant  une  longue  suite 
d|^^||}|ei.  Cette  science  nous  fait  connaître  les  rapports 
iBlwn^qoillent  les  productions  artistiques ,  telles  que  les 
BqniHDeQts ,  les  statues ,  les  bas-reliefs,  les  inscriptions  , 
aie., à  l'histoire  des  hommes  et  aux  mœurs  des  peuples* 

•Il  est  d'autres  titres  qui  rendent  l'archéologie  recom- 
uiidable.  Les  inscriptions,  les  débris  de  monuments  ou 
dauulpture,  tendent  nécessairement  à  augmenter  Tamour 
delà  patrie,  en  ce  qu'ils  lient  la  génération  présente  aux 
vieilles  générations.  C'est  en  outre  un  point  de  contact 
pmni  les  hommes  de  pays  divers,  puisque  les  vestiges  des 
Muttenta  élevés  par  les  ancêtres  fixent  toujours  l'atten- 
tioi des  étrangers  instruits,  oi  excitent  souvent  leur  inté- 
rlL  Ce  serait  donc  chose  désirable  ,  que  tous  les  pays  qui 
iinient  dans  le  cas  de  le  faire  par  leur  ancienneté,  offris- 
teitune  collection  publique  des  objets  qui  appartien- 
dnient  è  la  localité. 

En  feaant  i  la  ville  de  Berre  ,  rapplîcation  de  ces  prin- 
cipes, nous  engageons  les  autorités  et  les  citoyens  à  for- 
Bter  nae  collection  de  ce  genre,  dans  un  lieu  où  les  objets 
Juilacamposeraïenf,  fussent  à  Tabri  de  toute  dégradation 
l*i|»bcéssinji  b  sauvegardcd'un  fonclionnaîre.Il  faudrait 
rïWûJout  fut  uumdrolé  et  décrit  dans  un  registre  où   l'on 


—  224  — 

menlioDDeraU  en  outre,  après  la  désigoation. de  chaqoe 
objet ,  le  lieu  où  11  a  été  trouvé ,  et  lorsqu'il  proviendrait 
du  don  d'un  citoyen,  on  inscrirait  son  nom  ainsi qac 
le  jour  où  le  don  aurait  été  fait.  Cette  collection  poarrail 
comfnencer  avec  quelques  tronçons  de  colonnes, des co- 
lonneties  de  marbre ,  etc.,  qui  sont  dans  le  domaine  pa- 
blip,  puisqu'elles  servent  de  bornes ,  aux  angles  de  pla- 
sieurs  rUes  ,  ou  Uen  sopt  disposées  le  long  des  malsons. 
Nous  avons  remarque  aussi  des  restes  de  bas-relrefs  el 
d'ornementation  ,  de  différentes  époques,  incorporés  dam 
des  murailles  modernes  .  et  qui  figureraient  bien  ,  dans 
*]e  lieu  que  nous  désignons.  Ce  petit  musée  de*  localité, 
s'accroîtrait  journellement  des  offrandes  des  particolier! 
qui  tiendraient  à  honneur,  de  l'augmenter  des  objets  an- 
tiques ou  du  moyen-àge  que  le  hazard  aurait  fait  (ombei 
entre  leurs  mains. 


TROISIÈNE  PARTIE. 


Caractère  des  habitant f.  —  Usages  particulière.'^ Dià- 
lecte.  —  Agriculture.  —  Industrie.  — •  Population.  — 
Maladies. 


CHAPITRE  PREMIER. 
Caractère  des  habitants. 


Comme  les  autres  provençaux,  les  habitants  de  Barr< 
ont  le  caractère  généralement  vif.  Ils  aiment  les  plaisin 
ei  la  bonne  chère.   La  chasse  est  une  de  leurs  passioni 


—  225  -- 

ibmioaotes^principalomerfl  ta  chasse  des  oiseaux  aquatî- 
ints  dans  laqneHe  ils  sont  habiles.  Durant  les  soirées 
Phijrer^on  lesP^voii  bravant  les  rrtmals^  aller  à  Taffût  des 
Maan  de  mer ,  dans  le  costume  particulier  qu*exigent  la 
tfiaoD  et  la  nature  des  lieux.  On  se  transporte  volontiers, 
àtarii aux  temps  primitirs  et  l'on  croit  voir  nos  intrépi- 
dM^ancétres ,  les  Gaulois  ,  aux  formes  athlétiques,  à  \^ 
«Mie légère,  allant  h  la  poursuitirilés  tffttes  féroces. 

IbBont  peu  religieux/  mais  très-portés  à  la  superstition. 
Qooiqaé  enclins  à  la  bonne  chère ,  on  remarque  chez  eux 
■■•grande  propension  à  Téconomîe.  Paresseux  ,  h  Tex- 
cèljb  pauvre  n^aspire  qu'à  un  état  un  peu  plus  prospè- 
tf.-QMnd  il  Ta  atreini,  il  cesse  de  travailler.  Les  étrangers 
qi'itlirentà  Berre  les  salins  et  la  fabrique    des  produits 
ehiaiquefi ,  n'excitent  nullement  la  curiosité  des  habitants 
^i  les  voient  avec  la  plus  froide  indilTérence  ,  et  ne  leur 
font  aucun  accueil.  On  conçoit  que  des  hommes  pareils  no 
conbaissent  pas  Tambiiion.  Celui  qui  n'a  que  le  strict  né- 
CMuire ,  est  content  de  son  sort.  Il  veut  rester  à  sa  place, 
)»rceqo6  pour  en  sortir  ,  il  faudrait  se  livrer  à  de   nou- 
veaiQx  labeurs.  Aussi ,  si  une  idée  de  perfectionnement 
w  faveur  du  pays ,  vient  à  éclore ,  ce  n'est  pas  dans  leur 
tMe.  Si  celte  idée  est  guutée  ,  appuyée ,  ce  n'est  pas  non 
plot  par eux.^Loin  de  Ih  ,  ils  se  montrent  hostiles  à  tout 
projet  nouveau,  quelqu'avanlageux  qu'il  soit.  Habitués  an 
npos,  ils  n'en  veulent  pas  sortir ,  et  savent  mauvais  gré 
iceux  qui  tentent  la  réussite  de  toute  innovation.  Cet  état 
des  esprits  a  indubitablement  son  bon  côté,  il  donne  h  In 
physionomie  des  habitants,  une  teinte  de  félicité  que  Fob- 
tervateur  remarque  rarement  ailleurs.  ^ 

La  passion  du  jeu  est  très-répandue  à  Berre.  C'est  une 
^ritable  frénésie.  Outre  les  lieux  ôii  l'on  joue  habitueHe- 
OKnt,  on  selivre  au  jendèsqu'il  yauneréunion  d'hom- 
"tes^^Par  eiemple ,  les  ouvriers  du  salin  se  rendent 

29 


—  216  — 

ordioairement  avanl  Theure  dcstrai'ani ,  etenaltèndin 
que  la  cloche  les  appelle  j  ils  se  disposent  par  groupes,  e 
ouenl  jusqu'au  signal  du  Iravail.  Alors  ils  se  meUedtet 
marche  ,  et  en  allant  h  leurs  chantiers ,  ils  jouent  encore 
en  jelanten  l'air  des  poignées  de  monnaie,  ft  eroij?  on  pik 
Enfin  ,  on  peut  dire  que  la  passion  du  jeu,  k  cause  de  l'e- 
xemple des  parents  ^  se  manifeste  dès  la  plus  tendre  Jen- 
nesse  dans  les  deux  sexes  ,  et  nous  sommes  nous-inéne 
journellement  témoin  que  les  jeunes  filles  qui  ne  peuvent 
vller  dans  les  tripots  ,  comme  les  garçons  de  leur  âge,  le 
réunissent  Lors  des  murailles  de  Berre,et  jouent enire 
elles  de  petites  pièces  de  monnaie.  Elles  se  livreatk 
cette  funeste  passion  avec  une  ardeur  qu'on  ne  saurait 
décrire. 

Les  pêcheurs  forment  une  classe  h  part.  Ils  commoal- 
quent  peu  avec  les  autres  habitants  auxquels  ils  se  croieal 
supérieurs*  et  conservent  entre  eux  leurs  anciennes 
mœurs  ,  leurs  vieux  préjugés.  Ils  se  considèrent  comme 
les  roatires  de  la  mer,  et  se  montrent  très  jaloox 
de  leurs  privilèges.  Ces  étranges  idées  les  rendent-durs  et 
intolérants.  Elles  ont  occasioné  plus  d*une  fois  des  rixes 
fâcheuses. 

Les  femmes  de  Berresont  plus  laborieuses  que  les  hom- 
mes. Elles  ont  des  traits  réguliers  ,  la  physionomie  agréa- 
ble ,  le  tein  brun  et  de  belles  formes.  Elles  aiment  beau- 
coup la  danse  ,  les  amusements  bruyants  et  les  réunions 
d'apparat., 

Il  vient  d'être  parlé  du  fâcheux  penchant  des  habitants 
de  Berre  ,  pour  le  jeu.  Lorsqu'un  écrivain  a  fait  connaître 
un  grand  vice  social,  il  doit  designer  immédiatement  le 
remède  le  plus  salutaire  à  employer,  pour  l'extirper.  L* 
chose  est  ici  fort  difficile.  Proposeral-on  des  lois  sur  cette 
matière  ?  Il  en  existe^  et  l'expérience  a  prouvé  leur  in- 
suffisance. On  les  élude  ,  ou  bien  pour  se  soustrairai  leur 


—  227  — 

empire  ,  semblables  à  de  farouches  brigands  ,  les  joueurs 
s'anembleDi  clandestinemeot,  A  défaut  des  lois  répressi- 
ves, employerat-OD  une  surveillaDce  continuelle.'  impos- 
liUe. Les  joueurs  savent  y  écbapper.ll  est  sûr  que  la  force 
S9peutrieu  ici.  11  faul  donc  Ironver  un  autre  moyen.  Il 
bol  chercher  2i  donner  au  goûl  de  la  jeunesse  ,  une  nou- 
velle direction  ,  et  comme  il  n'est  pas  facile  de  Ty  faire 
cftBieDtir  malgré  elle  ,  il  serait  nécessaire  d'employer 
deimoyens  de  séduction  approuvés  par  la  morale.  Nous 
fii,avéQ8  trouvé  un  qui  plus  que  tout  autre  semble  fait 
poRT  réussir.  Nous  ne  balançons  pas  ii  l'indiquer,  malgré 
le.MNirire  de  pitié  qu'il  arrachera  peut-être  à  plus  d'un 
leeÇev.  Le  remàde  que  nous  proposons  ,  loin  d'exercer 
Il  noiodre  violence ,  porte  avec  lui  les  plus  doux 
dMrnm.  La  musique  offre  ici  son  puissant  secours.  Elle 
«Il  capable  d'opérer  les  plus  heureux  changements  dans 
les  habitudes  des  hommes  égarés  qui  sout  l'objet  de  no- 
tre SQliicilQde.Nous  avons  remarqué  legoût  des  habitants 
peor  la  musique.  En  le  bien  dirigeant  ,  il  serait  possible 
d'en  faire  un  moyen  infaillible  d*exlirpatioii  de  la  maladie 
Qorele  qui  afflige  le  pays.  Un  corps  de  musique  militaire 
yestdéjÀformé.et  il  no  lui  manque  pour  atteindre  une 
«libation  satisfaisante,  que  des  réunions  fréquentes.Une 
cooditionsi  facile  à  remplir  pour  faire  de  la  bonne  musi- 
qiM,  ne  doit  pas  être  un  obstacle.  Il  faudrait  donc  que  les 
BitMidens  se  réunissent  plus  souvent,  et  surtout  qu'on 
d^ieit  les  jours  et  les  heures  consacrées  particulièrement 
*uiea.  Mais  comme  le  trop  grand  nombre  d'exécutants 
tttlirait  k  la  bonne  exôculion  ,  il  faudrait  chercher  un  se- 
cond genre  de  musique  ,  qui  encourageât  les  jeunes  hom  • 
Qmii  s'agréger  au  corps  des  musiciens.il  en  existe  un  qui 
ttlbien  simple,  bien  naturel,  et  qui  mérite  la  préférence 
SQr  les  autres.  C'est  une  réunion  de  voix  chantant  en 
duieur.  Ce  genre  touche  profondément  ,  lu  voix  humaine 


—  228  — 

oyantseulela  faculté  de  rendra  une  expressian  vcrilabîe. 
C'est rînslrumeni  de  la  nature;  les  autres  n'en  sont  qu^u- 
ne  imitation  et  Tespression  qu'ils  produisent  n'est  que 
factice.  •  La  voix  humaine,  dit  M.  FotTRNiEn  Pbscat  >  tient 
»  le  premier  rang  parmi  les  agents  delà  musique.  Elle  est 
n  de  tous  les  instruments  de  musiqne  ,  le  plus  fécond ,  le 
»  plus  riche  ,  le  plus  puissant ,  le  plus  varié,  le  plus  ra^ 
#  vissant  dans  ses  produits.  »  Nous  avons  entendu  des 
concerts  de  voix,  sans  accompagnements  ,  exécutés  par 
quarante  personnes  environ.  Ces  chœurs  alternaient  avec 
des  trios  et  des  quatuors  de  voix  qui  chantaient  des  noc- 
turnes, etc. ,  aussi  sans  accompagnements.  L'effet  en  était 
ravissant ,  et  c'est,  sans  con^lredit ,  le  plus  beau  genre  de 
musique.  Il  joint  à  cet  avaniago  ,  celui  d*éire  le  plus  fa- 
cile  et  le  moins  coûteux.  Il  n*eslpas  nécessaire  d'être  pré» 
cisément  musicien  ,  pour  y  concourir.  Une  seule  condi- 
tion est,  exigée  «c'est  la  justesse  de  la  voix.  Un  chœur  de 
quarante,  trente  ,  vingt  personnes  ,  et  même  moins  ,  s*il 
est  bien  dirigé  ,  ne  peut  manquer  de  produire  l'effet  le 
plus  agréable. 

Pour  cultiver  la^  musique  avec  plaisir  et  succès,  îl  f 
aurait  à  Berre  plusieurs  buts  à  proposer.  Le  premier 
serait  de  donner  aux  cérémonies  religieuses  un  cbanM 
nouveau.  Ou  pourrait  ensuite  ,  les  jours  de  dimanche  ^ 
etc.,  faire  jouir  les  habitants  du  charmant  spectacle  de  fê- 
tes et  de  réunions  musicales  dont  le^  voix  et  lesiostra-* 
ments  feraient  alternativement  les  frais  ,  soit  sur  la 
promenade  publique  ,  soit  sur  l'eau  ;  donner  des  séré* 
nades  ,  etc. 

On  conçoit  facilement  que  les  loisirs  de  la  jeunesse 
seraient  dés  lors  remplis  en  grande  partie  ;  l'étude  ,  les 
répétitiouK,  les  exécutions  musicales  et  la  danse  qui  a 
également  de  nombreux  amateurs,  les  occuperaient  tous. 
Il  faudrait   encore   que    les  chefs    de  l'administratio» 


—  229  — 

niDJcipale  eierçassenl  une  sévère  surveillance  à  IVgard 
daiiDaisons  de  jeu,  de  ces  antres  où  des  hommes  sans  pu- 
deMipéculenlsur  la  ruine  des  malheurenx  qu'une  aveu- 
lie MnMe  attire  chez  eux.  Il  faudrait  atteindre  ces 
hNBiiies  pervers  dont  les  enfants  ne  subsistent  que  du 
prodail  du  Jeu ,  ces  vraies  sangsues  dont  la  honteuse  in- 
^islrie  4é8eApère  les  familles.  Il  faudrait  aussi  que  ces 
eheii  favorisassent  do  tout  leur  po'ivoir  les  réuoian.^ 
nHièftIes,  fournissent  un  lieu  d'assemblée,  etc. 

Nott  avons  indiqué  le  remède  &  appliquer  à  la  peslu 
mMte  qui  désole  cette    localité  ;  c'est   aux  habilBnts 
lUéipar  les  autorités  ,  h  en  faire  une  salutaire  applica- 
tion-(i). 

CIIAPIÏHE  l)i:UXlf:ME. 

PtÊgetpàrticuNersà  la  localiie,  ou  qui  9ie ê'éUudenique 
peu  au-delà . 

Oo trouve  établis  dans  les  provinces,  les  villes,  les 
lM8i|ide8  et  souvent  dans  de  simples  hameaux,  des  usa- 
S>i particuliers  qui  ne  dépassent  pas  une  certaine  cir- 
iMMriplloii.  Il  serait  curieux  d'en  connaître  Torigine.  Il 
'^Mdlerait  de  cette  étude  la  découverte  de  faits  toujours 
BpiHanl&poar  la  localité  et  pour  l'appréciation  de  sou 
■rtttére.  fies  faits  pourraient  même  plus  d'une  fois  ,  se 
•r  à  l'histoire  des  événements  généraux.  Nous  avons 
neeru  devoir  consigner  ce  que  nous  avons  recueilli  k 

Fêtes  de  Noël. 
Comme  dans  toute  la  Provence  ,  on  se  réunit  è  Berre  , 

(*)Voyex  :  Des  moyens  de  propayer  le  goût  de  la  musique  en 
«•«.  Mémoire  couronné  par  la  SoctW  philharmonique  duCalva- 
'.Deaxîpiuc  édition. 


—  230  — 

auprès  (les  chefs  de  famille^  qui  doonenl  un  grand  repas 
appelé  Cale7w,  On  vient  souvent  de  fort  loin  pour  w 
trouver  i  ce  banquet  patriarcbal.  Mais  voici  quelque! 
particularilés  qui  tiennent  davantage  a  la  local ilé.Qaaofl. 
la  famille  est  assemblée  dans  la  maison  du  chef,  elle  i;i 
en  cérémonie  prendre  Te  eachofue  ,  énorme  tronc  d'efp 
bre  ,  depuis  longtemps  mis  en  réserve  pour  cet  objet.  Oa; 
le  transporte  dans  la  salle  de  réunion,,  et  on  le  place ao 
fond  de  la  cheminée,  sur  de  petites  branches  sèches  etfa« 
ciles  à  s'enflammer.Tout  étant  disposé  ,  le  feu  est  mis  as 
eachofue  ,  et  dès  que  la  flamme  pétille,  on  procède k  la 
cérémonie  de  la  bénédiction  du  feu.  A  cet  effet,  le  plus  agi 
de  la  famille  reçoit  un  verre  plein  de  vin.  il  en  répaad 
quelques  gouttes  en  forme  de  croix  sur  le  bois  embrasé. 
Après  avoir  bu  unetrés-petiie  portion  de  ce  vin.ildooiie 
leverrè.àla  personne  placée  à  côté  de  lui ,  la  quelle  et 
fait  autant.  Le  verre  passe  ainsi  de  main  en  main  jusq«*a8 
oernier  qui  le  vide.  La  bénédiction  du  feu  achevée  «la 
plus  jeune  de  la  famille  allume  quelques  chandelles  -de 
suif,  et  les  pose  sur  la  table  pour  éclairer  les  cunmei 
pendant  le  repas.Tout  autre  éclairage  est  banni  dans  cette 
occasion.  A  ce  banquet  figurent  toujours  un  certain  nota** 
bre  de  plats  d'amandes  dont  les  écorces  sont  conserfjta^ 
pour  être  plus  tard  répandues  dans  la  champ  du  pire 
commun  ,  commo  un  moyen  infaillible  d'obtenir  uiM 
abondante  récolte.  Le  banquet  terminé  ,  celui  qui  .avait 
allumé  les  chandelles  ô  seul  le  droit  de  les  éteindre.  Oa^ 
conserve  soigneusement  ces  bouts  de  chandelles  ,  cooiM 
une  amulette  qui  attire  la  bénédiction  céleste  sur  lai 
membres  de  la  famille. 

Actioui  de  grâces   des  enfants ,  après   leur  première 
communion. 

Le  lendemain   du  jour  où  les   enfants    ont    fait    leur 


—  231    - 

i  praipi^e  coininiunon,on]es  rassemble  dansdeiix  différen- 

-I»  chapelles  doDl  Tune  pour  les  garçons  et  Taulre  pour 

.rfalDes.  Ces  enTants  se  réunissent  ensuite  ,  et  vont  pro- 

^■MrioQDellemenl  \k  Téglise   paroissiale,   rendre    à  Dieu 

flpn  actions  de  grâces.  Quelque  temps  qu*il  fasse  ,  les» 
fwgpnB  paraissent  à  cette  cérémonie,  tôte  nue  et  rasée, 
âjreeane  couronne  d'épines.  Les  jeunes  filles,  au  contrai- 
re^ élégamment  vôtiies  de  robes  blanchei» ,  portent  des 
:  coironnes  et  des  bouquets  de  fleurs.  Tout  ignoble  et  dan- 
^  preflx  que  soit  pour  les  garçons  un  pareil  constraste  , 
i'finga  en  est  adopté  dans   quelques  communes  envi- 
nvuutnles* 

Charivari», 

-  Ui  eharivaris  ont  lieu  dans  plusieurs  pays  de  Tancien- 
[  lèftrovenre,  lorsque  dans  les  mariages  qui  aecontrac- 

.Mit;  Pub  des  époux  avait  déjà  été  marié.  Un  statut  de  TU* 
I  rivmité  d'Aix  rétablit  relativement  aux  personnes  agré- 
ihsftrUniversilé  même.  Il  est  intitulé  :  Deehërivarino 
^fmimdo  dominii  itudentibus  dueetUibui  uxortM. 
'i^Bèrre,  on  a  donné  une  grande  extension  au  cas  des 
AiBvam.  Si  no  étranger  vient  dans  ce  pays  pour  s'y  fi- 
.•r,.eique  la  profession  qu'il  a  le  projet  d'exercer,  froisse 
I  lii-mh  intérêts  d'un  seul  habitant,  les  amis  de  celui-ci 

-  (wbgOAOI  se  basse  jalousie  ,  se  réunissent ,  et  munis  de 
fMiiy  de  oasserolles  ,  de  chaudrons  ,  etc.,  se  rendent  à 
llibilation  de  l'étranger.  Le  commence  un  tapage  infer- 

.  m  Chacun  fait  résonner  son  instrument  en  poussant 

du  ieris  aigus  et  des  vociférations  atroces.  De  temps  en 

toMps ,  le  tapage  cesse  ,  mais  alors  un  des  assistants  Tin- 

iMTompt,  pour  chanter  des  couplets  obcèoes  et  injurieux. 

Cette  scandaleuse  scène  se  renouvelle  jusqu'à  ce  que  l'é- 

I   Innii^r  ait  quitté  le  pays. 

l      Ce  n'est  pas   même,  toujours  la  jalousie  de  proiession 


—  232  — 

qui  donne  Heu  aux  charivaris.  H  sufBl  souvent  que  ralltt 
red'un  nouveau  venu  déplaise  à  quelqu'un  ,  pourqu'ai 
lui  fasse  un  charivari.  C'est  ce  qui  est  arrivé  en  i86r,  I 
Toccasion  d'un  ariisle  qui  avait  appelé  auprès  de  lui  ip 
domestique  étrangère  à  Berre.  Elle  fuloblîgée  ,  sansavd 
offensé  personne  ,-  de  quitter  le  pays  ,  à  cause  des'p^rt 
varis  et  môroè  des  insultes  dont  elle  était  i'objet^^ 
plein  jour.  • 

Carqmantran.  ^Carême  eotranl). 

A  peu  près  partout ,  la  classe  du  peuple  se  livre  il  4a 
orgies  dégoûtantes ,  le  premier  jour  de  carême,  Maikôi 
raffinement  de  saleté  et  un  mode  fort  commode  de|[coii 
metirc  avec  impunité  toute  sorte  de  dégâts,  se  fait  remir 
quer  ce  jour  là  dans  celte  commune.  Pour  y  parvenir  « 
a  su  tirer  parti  non  seulement  d'une  sorte  de  pèche  <|D|i 
lieu  à  BerVe  ;  mais  encore  de  Tétai  permanent  d'bumitKli 
dans  lequel  se  trouvent  les  rues  et  les  places  publiqanh 
On  imite  la  pêche  dont  nous  parlons,  qui  alieuàlalMl 
des  flammes  que  l'on  entrelient  dans  un  grillage,  de  fer 
appelé  fasHé,  De  jeunes  hommes  barbouillés  de  lie^  pir 
courent  les  rues  ,  montés  sur  une  charrette,  au  devaotd 
laquelle  est  placé  le  fastié.  Deux  d'entre  eux  ^  armés  d'à 
virons  ,  imitent  le  mouvement  des  rameurS;^  au'4-l«(fsM 
donner  des  coups  mortels  sur  la  tête  des  passa n tu.  IVaa 
très  armés  de  longs  tridents  avec  lesquels  on  perce  le 
muges  au  fond  des  eaux ,  sont  debout  sur  la  charrette  fl 
renversent  sans  pitié  dans  la  rue  ^  ce  qui  a  été  placé  in 
les  fenêtres ,  vases  de  fleurs  ,  vases  de  nuit ,  marmilai 
cruches ,  en  un  mot  toui  ce  que  les  paysans  ont  couto» 
d'y  déposer.  Quant  au  linge  étendu  par  les  femmes  «  de 
vaut  les  fenêtres  ,  on  a  soin  de  ne  le  jeter  dans  la  boo> 
du  pavé  ,  qu'après  l'avoir  déchiré  en  mille  lambeaux 
PersoiTne  n'a  le  droit  de  se  plaindre  ,  et  si  quelqu'un  I 


—  233  — 
IrûQTaii  mauvais ,  il  deviendrait  Tobjet  des  buées  Je  la 
f(^«Iace. 
Tandis  que  cela  se  passe  d'an  calé  ,.  d'aatres  individus 
jPinemise  aussi  sale  ,  parcoures  t  les  rues  ,  ayanl  des  sa- 
bou  aux  pieds ,  en  contrefaisant  les  gestes  et  la  marche 
dês|^pgDes.Ils  s'approchent  furtivement  des  groupes  et 
,  Bftfhe  des  simples    passants  ,   et  sans   égard  pour  les 
étraagers  qui  dans  Tignorance  de  pareils  ufiages^/  peuvent 
te  trouver  présents ,  ils  frappent  rudement  du  pied  et  h 
plasiebrs  reprises  dans  Ford ure,  qui  jaillit  sur  les  vête- 
ments des  spectateurs.  Les  groupés  et  les  passants  pren- 
Mat  aussitôt  la  fuite  ,  pour  se  s^oustraire  à  ces  outrages  ; 
mabtis  sont  attendus  par  d'autres  individus  qui  leur 
jeUeat  à  la  face  et  sur  les  vêtements    des  poignées  de 
pUilre  et  de  fumier.   Les  femmes  même  ne  sont  point 
exHaptes  de  ces  infamies.  Voilà  de  quelle  manière  se 
passe  le  jour  d  es  Gendres  à  Berre.  Enfin,  quand  Theure 
dePaatodafé  deCaramantran  est  venue,  les  tapageurs  se 
réunissent  et   procèdent  à  la  cérémonie^  en  chantant  di- 
lis!  verseoaplets. 


IDtll 


CHAPITRE  TROISIÈME. 

Dialeoie. 


U  bogue  française  n'est  pas  en  usage  parmi  les  ou- 
vriers et  les  cultivateurs.  On  n^y  parle  que  la  provençale 
&  4  dans  It  pronouciation  de  laquelle  domine  Taccent  mar- 
lileis  seillajg^  surtout  chez  les  marins  qui  cependant  ne  fré- 
ito^  qoentent  pas  Marseille.  Mais  cela  démontre  d'apciennes 
'filltions  avec  cette  ville.Voici  quelques  mots  provençaux 
appartenant  au  dialecte  de  Berre.  Cette  indication  n'a  pas 
3610^1  QQriauUai  aussi  stérile  qu'on  peut  le  penser.  La  siniii- 
u'an^l  ^udedela  plupart  des  mots  j  soit  quant  à  la  signification, 

30 


—  934  ~ 

soil  pour  la  consonnance  ,  avec  d'autres,  en  usageend 
pays  divers  ,est  une  preuve  certaine  de  relations  d*a 
longue  durée.  Les  modifications  que  la  plupart  des  mi 
peuvent  d\roir  reçues ,  attestent  encore  que  ces  relatio 
ont  cessé.  Enfin  ou  peut  raisonnablement  conclure  q 
plus  réitération  est  considérable  ,  plus  le  temps  qui  s'' 
écoulé  Test  aussi. 

Pour  éviter  des  répétitions  inutiles,  nous  ne  mentio 
nerons  ici  que  les  mots  employés  dans  la  cônversatio 
et  qui  ne  tiennent  ni  aux  arts,  ni  à  l'industrie.  Nous  en 
rons  connatlre  d'autres ,  en  nous  occupant  des  part 
auxquelles  ils  appartiennent  plus  particaiièrement.  Al 
nous  donnerons  les  noms  particuliers  de  quelques  po 
sons  quand  nous  nous^occuperons  de  richthyologieloca 
de  même  que  de  quelques  oiseaux  ,  quand  nous  Irai 
rons  de  la  partie  ornitbologique ,  etc. 

Mots  provençaux  appartenant  au  dialecte  de  Dcrre. 

Bada.  y.  Bouger. 

Beto.  Nome.  f.  Petit  bateau  plat  ,  en  usage  dam 
pays.  On  a  adopté  cette  forme  ,  pour  le  pousser  sur  le 
vage  qui  est  presque  au  niveau  de  l'eau. 

Berigoulo.  Nom  c.  f.  Thim,  plante. 

Bivou.  N.  c.  m.  Grosse  coquille  de  mer ,  dans  laqao 
on  souffle  comme  dans  une  trompette  ,  aux  charivaris. 

Caneou.  N.  c.  m.  Boseau. 

Caiiavëod,  n.  c.  m.  Petite  caisse  dans  laquelle 'on  r0 
ferme  le  levain  pour  pétrir. 

Casso.  n.  c.  f.  Gibier,  Ai  tua  fouesso  cassa,  Paî  II 
beaucoup  de  gibier. 

Champifn.  N.c.  m.  Dispute.  Gerça  champîen,  cA^fW** 
dispute, 

Chia.  V.  Pousser  les  hauts  cris, 

CoucA.  (se)  V.  réfl.  tîtf  coucher, 

Dbmaoocouora.  V.  Bépugner, 


—  «35  — 

DEsaLAQiiA.  y.  Enlever  Fécorcedet  amandes, 

ïjnmi*  (se)  V.>éfl.  Se  de'thabiller, 

DoBiRZÀ.  Àdv.  Dore'navant. 
[,;  ÎKiUGRO.  N.  c.  f.  Eoorce  d^atnande. 
)  :.  Ikaiabio.  N.  c.  f.  Seorie  de  la  houille, 
s  Ekaipo.  n.  c.  f.  Ecaille  de  poition* 
' ,  BiQQuiLA.  Ado.  Âdj.  Fendu. 

Fayod.  n.  c.  m.  Crabe. 

Galagét.  n.  c.  m,  Peiii  coq. 
,     Gauod.  n.  c.  m.  coq. 

GuMnirA.  y.  Gonfler. 
^-Lhiuto.  n.  c.  f.  corde  tendue  destinée  à  recevoir  le 
^Ul|si  sécher. 

LooDYisso.  N.  c.  f.  Gorge  de  loup. 

IbisitAOïr.  N.  c.  m.  (proQ.  ma»iêtraou)  mittral^  vent 
da  Bord-oaesl. 

Marcou.  Adv.  même.  Pas  mancou ,  pas  même. 

Maoulo.  n.  c.  f.  mauve  ^  plante. 

Maktuado.  n.  c.  f.  Temps  où  les  muges  sont  engourdis 
perle  froid.  Leis  mujous  soun  martegas ,  les  muges  sont 
Métés ,  engourdis, 

Nivou.  Adj.  Nuageux.  Lou  len  es  nivou.  Z<?  temps  est 
sewert  ^  orageux, 

OoossnjBRo.  N.c.f.  FtV^^  servant  à  prendre  les  foulques 
^  las  canards. 

OuiGKAOU.  N.  c.  m.  cruche  d^une  forme  particulière , 
PiTcille  aux  cruches  en  usage  dans  le  Languedoc,  où  elles 
portent  le  mâme  nom. 

Faou.  n.  cm.  Piquet. 

FiAGiio.  N.  c.  f.  Ce  mot  n'est  employé  que  pour  désigner 
Is  quantité  nécessaire  d*olives  ,  à  mettre  sous  la  meule  du 
'i&oalin  à  huile,  ou  bien,  la  quantité  nécessaire  de  raisins 
<>Qlis ,  destinés  à  dire  placés  sous  le  pressoir  ;  pour  ex- 
primer le  vin. 


—  236  — 

PiGNOON.  N.  c.  m.  Noyau  d£fruiê. 

Ploodvino.  N.  c.  f.  Gisiée  ihnche. 

Poousso.  N.  c.  f.  Poussière. 

QuiCHiE.  N.  c.  m.Hôle  arrivé  pour  assister  è  la  fttefi- 
tronale  :  les  élraDgersseriaieDtsaBS  doute  peu  iailéi|inb 
savaient  que  qniebie  a  été  pris  du  mot  quicha  qui  sipili 
ctregéne'f  presser  forlèmeal. 

RouissEGEA.  V.  chercher  une  proie  avecaviditéi 

RoufflPi.  Y.  Effondrer  un  ferrain.W  ne  faut  pas  eoofrth 
(Ire  ce  mot  qui  est  à  Tinfinilif  avec  roumpi ,  préMlKdi 
l'indicatif  qui  signiGe  je  romps  ,  et  qui  vteni  de  roflipre 
rompre, 

RocMPïDO.  N.  c.  f.  Etendue  de  terrain  effonârd^hom 

roumpido  ,  étendue  de  terrain  hie  n  effond'^ée. 

Vite.  Adj.  Fort,  violent,  Loù  vevi  es  vite ,  le  ventât 
fort.  On  no  l'emploie  qu'en  parlant  du  vent. 

CHAPITRE  QUATRIJEME. 
Etat  de  fagriculture.  —  bestiaux. 


La  classe  des  cultivateurs  de  Berre ,  déjà  peu  portée 
an  travail ,  partage  presque  tous  ses  soins  et  son  iempff^ 
la  poche  y  à  la  chasse  des  oiseaux  aquatiques  ou  à  dei 
travaux  plus  lucratifs  et  moins  pénibles  que  les  travjiQX 
agricoles.  Elle  les  trouve  aUx'.salins  et  à  la  fabriqued^ 
produits  chimiques.  On  comprend  dès  lors  que  Fagricfll* 
t  ure  doit  être  négligée  et  arriérée.  Mais  comme  las  aBH*»" 
diers  et  les  oliviers  sont  les  principales  planlatioos  du 
terroir,  et  qu'ils  procurent  aux  propriétaires  dcsjpro- 
duits  considérables  ,  la  culture  et  la  laille  de  ces  arbrea 
y  sont  Irailées  avec  intelligence  et  habileté.  Aussi ,  la- 
vergers  (J-amandiers   et  d'oliviers  ,    par  la  manière  don< 


_  237  _ 

900t  oirilivés  ei  taillés,  offrent  l'aspect  de  vastes  jar- 
as  fruitiers.  Les  cultivateurs  de  Lafare ,  Coudoux, 
igUBC  ,  VitroUes»  Velaox  et  Yentabren  ont  droit  aux  raô- 
K^ttgiM.  Les  olives  sont  détrilées  avec  soin  à  Berre  , 
Fluiile  qu'elles  fournissent  est  de  bonne  qualité. 
Les  raisins  que  produit  le  terroir ,  doivent  être  signalés 
maie  d'une  qualité  excellente  ;  le  goût,  la  douceur 
iajpiquant  qui  leur  sont  particuliers  ,  les  rendent  pré- 
«Iiles,  à  notre  avis,  aux  raisins^des  autres  pays. 
loiqo'eo  dise  la  statistique  du  département ,  le  vin  est 
IboD  à  Berre.  Il  le  serait  môme  davantage  ,  s'il  était 
BVfnablement  préparé.  Au  reste ,  rimperfeciion  dont 
os  nous  plaignons  ici ,  dans  la  manière  de  faire  le  vin, 
.01  défaut  commun  à  la  généralité  des  provençaux. 
Le  Sguier  réussit  très  bien  dans  le  terroir.  Les  fîgues 
'il  produit  ont  un  goûl  agréable  et  sont  très  sa  crées. 
iprétend  que  les  figuiers  plantés  sur  le  littoral  de  la 
v,ftous  une  température  semblable,  produisent  d'aussi 
08  fruits  ;cela  esta  croire,  puisque  les  fîgues  de  Mar- 
lle  ,  de  Yitrolles,  de  Marignane ,  etc.,  ont  la  même  sa- 
or. 

foQS  plaçons  ici  sous  les  yeux  du  lecteur  des  détails  qui 
DDent  les  renseignements  désirables  sur  l'état  de  l'a- 
ooilure    à  Berre. 

Cependant  nous  ne  pouvons  nous  empêcher  auparavant 
bire  remarquer  le  parti  avantageux  qu'on  pourrait  re- 
nr  des  productions  estimées  du  terroir  telles  qu6  raisins 
Dtrexcellënce  Une  fois  connue  les  ferait  rechercher 
s  marchés  â*Aix  et  de  Marseille,  figues  qui  rivalisent 
or  la  bonté  ,  avec  les  marseillaises  ,  panses  qui  sont 
ine  belle  grosseur,  parfumées  et  fort  douces.  Pourquoi 
ttine  pas  faire  ,  comme  à  St-Chamas,  le  commerce  des 
ives préparées  à  la  picliolin  t  *' 


r 


—  238  — 
Tableau  indicatif  du  genre  de 


Nature    des  recolles 

et  des 

.   Plantations. 


Blè. 


Leg. 


Oliv. 


Etbnduk 
des  par- 
ties 
semées 

et 
plant. 


Aman. 


I  Meunier. 
Tuzelle. 
Seissetle. 
Aubaine. 

/Haricots. 
/  Fèves. 

Févéroles. 

Ognons. 

Aulx. 

Pois  chicbes. 

Poispoinlus. 

Ha  rie.  noirs. 

PI.  fourrag. 

Vignes. 
Bdisins. 
Vins. 
Oliviers. 

/Eglantaouou 
plan  d'Aix 
Saurinp.Sal. 
Lepl.mariig. 
Triparde. 
Petourline. 
Huile. 

Fines  ou  prin 
cesse  ou  pist. 
Demi. fine  ou 
'àlaD.ouron. 
Mol.  ou  races 
Dures  ou  a- 
beilanes. 

Jardinage. 


b.  ar.  c. 
27272Zi34 


150.60.^5 


180.53.86 


63218.29 


Quantité 

de 

grains 

semés. 


hectolit. 
1085 


(1) 


iV 


ft) 


Quant 

grair 

do    frui 

cuei 


13133 


595  (9) 


46(10) 


3|4  i 
1[4< 


—  239  — 
ir  de  Serre  (1842). 


ih 


«) 


Eva- 
luation 

delà 

oonsoin  - 

malion 

locale. 


noko  k. 


116 


14525  (8) 


10  hecr. 


Quantité 
expor- 
tée. 


3722h.f1) 


inap.(H) 


1797  (7). 


2054 


Vilrolles, 


Observations. 


^  (i)  LcftFëg.  qu'on 
sème  à  Berro  sont  in 
sufûsanls  pour  la 
consom.Iocale.Nous 
n'avons  pu  en  con- 
naître la  quantité. 
(2;  Cad.  de  1831, 
dans  la  pirtio  qui 
comprend  les  terres 
comp.en  y.etam. 

(3)  Nous  comp  dans 
ciî  tolâl  les  77040  k  de 
raisins  cons.  dans  les 
tieux,  réduits  en  vin  et 
qui  ne  sont  pascompr. 
aans  la  colonne  préc. 
(i)  18:8  (5)  cadastre 
de  1831 . 
r6)en  1841.(7)  mê m  an. 

(8)  en  isil. 

(9)  Cadastre  de  i83l . 

(10)  Cadastre  de  18il 
(II)  Le  jardinage  qui 
se  consomme  à  Berrc 
l  revient  presque  en 
totalité  de  Salon  et  de 
St-Chamas.  M.  F.  A- 
gard  a  fait  commencer 
Texploitation  d*un  gr. 
jardin  polnger ,  dans 
la  Canillièrc  ,  dépen- 
dance des  salins. 


Aix. 

Lafare. 

Marseille 

Yenlabr. 

Salon   et 

Vilrolles. 


-  2ao  — 

Bestiaux.     . 

29  troupeaux  composés  en  tout  d'environ  3800  brebiSi 
paissent  sur  différents  ppiçts  du  terroir. 

Chaque  brebis  fournit  3 kilogrammes  de  laine. 

Des  agneaux  femelles  sont  nourris  par  quelques  proprié- 
laires  et  vendus  soit  à  la  foire  de  Yelaux  ,  qui  est  tenue 
le  troisième  lundi  après  Pâques,  soit  à  celle  de  Saloa  , 
qui  a  lieu  le  six  du  mois  de  mai. 

On  doit  distinguer  sur  tous  les  autres ,  les  moutons 
nourris  en  la  G^nillière  ,  dépendance  des  salins ,  et  dans 
les  pâturages  de  ceux-ci  qui  sont  conligus.Us  fournissent 
une  chair  supérieure  à  celle  des  autres  moutons  de  Berre. 
La  raison  en  est  que  ces  pâturages  qui  naturellement  con- 
viennent parfaitement  aux  troupeaux  ,  sont  chargés  de 
parliessalines;  ce  qui  rend  lat^hair  des  moutons  très-déli- 
cate. Les  moutons  du  terroir  à  leur  tour,  sont  préférables 
à  ceux  des  marchés  d'Âix  et  de  Salon. 

On  consomme  annuellement  à  Berre  ,  depuis  1,000 
jusqu*à  1200  moutons* 

Diaprés  les  observations  qui  viennent  d'être  faites ,  les 
propriétaires  des  parties  de  terrains  basses  et  salines  de- 
vraient convertir  en  pâturages  une  grande  étendue  qui 
n*est  qu^en  terres  vagues  et  stériles ,  pour  y  engraisser 
des  moutons  qui  seraient  vendus  à  un  prix  supérieur  aux 
marchés  d'Aix. 

Bêtes  de  somme  attachées  à  Texploitation  des  terres. 

Chevaux ,     .      .     20 

Anes 80 

Mulets  et  mules 200 

Bœufs  ou  vaches 000 


Total  .     .     300 
Il  est  à  remarquer  qu'il  y  a  moins  de  vingt  ans  y  il  n'y 


—  244  — 

•Yiildans  Berre  ou  son  terroir  qu'environ  40  chevaux  ou 
mnlets  et  90  ânes.  Les  premiers  n'étaient  destinés  qu*à 
Iteploilation  des  grands  domaines.  Les  seconds  étaient 
employés  par  les  cultivateurs  aisés  ,  au  transport  dequel- 
qoes  plantes  fourragères  ou  potagères  ^  ainsi  qu'au  petit 
U)oiir.  Les  bœufs  et  les  vaches  n'ont  pas  été  introduits 


Nous  allons  proposer  maintenant  quelques  améliora- 
tioni  60  agriculture.  C'est  principalement  à  la  classe  des 
propriétaires  aisés  et  instruits  que  nous  nous  adressons, 
e^at  k  dire  è  ceux  qui  pourront  le  mieux  apprécier  nos 
coueils»  les  suivre  et  donner  aux  cultivateurs  une  bonne 
ImpolsioD. 

n  but  convenir  que  si  la  taille  des  oliviers  et  des  aman- 
diers eat  parfaitement  pratiquée  à  Berre  ^  la  partie  de 
hgrienltore  relative  à  la  culture  des  terres  y  est  consi- 
dérablement arriérée.  11  serait  à  désirer  que  les  soins 
Iwplas  assidus   portassent  sur   cet   objet,    source   de 
It  prospérité  publique.  Pour  y  parvenir  ,  il  deviendrait 
iiidiq)ensable  d'abord  de  connaître  les  doctrines  nouvel* 
hSy  et  d'en  faire  une  application  éclairée,  après  des  es- 
sais où  l'on  aurait  égard  aux  modifications  commandées 
ptr  la  température  >  les  qualités  du  sol  et  son  exposition. 
Hats  on  ne  peut  attendre  cela  d'un  pauvre  cultivateur.  U 
M'ait  tràs-difficile  de  l'obtenir  des  propriétaires  aisés 
foi  se  livroraient  séparément  à  ces  recherches  ,  s'ils  pou- 
vaient s'y  résoudre.   C'est  uniquement  du  concours  des 
idées  d'agriculteurs  réunis  ;  c'est  après  avoir  débattu  les 
<>pinions  individuelles ,  après  les  avoir  modifiées  ,  s'il 
'tait  nécessaire  ;  enfin ,  ce  n'est  qu'après  avoir  arrêté  un 
on  plusieurs  modes  d'essais^que  les  expériences  devraient 
commencer  sur  divers  points.  Rien  ne  favoriserait  mieux 
^Ite  communion  d'étude  ,  que  l'établissement  d'un  eo- 
^^9  agrieoh  où  toutes  les  capacités  sont  admises  ,  dans 

31 


—   Î42   — 

]e8  discussions  duquel  l'éloquence  des  fai|s  remplace  Vi 
loqueace  des  paroles.  Il  faudrait  que  celte  association  dé 
sirable  ^  entrât  en  relation  avec  les  sociétés  de  mém 
nature  ,  placées  sur  divers  points  de  Tancienne  Provence 
ce  serait  le  moyen  d'être  accourant  des  progrés  da  l 
science. 

11  est  tellement  reconnu  que  des  engrais  dépend  prin*' 
cipalement  l'abondance  des  produits  végétaux  y  qu'il  se- 
rait trivial  de  chercher  à  le  prouver.  A  Berre,  on  possède 
un  engrais  que  la  nature  seplaità  offrir  aux  cultivateurs, 
en  le  leur  amenant  elle-même  sur  la  grève  :  c'est  l'algue, 
Eh  bien  !  pourquoi  ne  pas  la  recueillir  toute  l'année ,  ^q 
lieu  de  la  laisserenlever  par  les  habitants  des  paya  r(^ 
sins  ,  lorsquelle  est  abondante.  Il  existe ,  ^  Berre  ,  sur 
l'algue,  considérée  comme  engrais  ,  une  opinion  généra^^ 
lement  répandue  ,  que  nous  n'admettons  ni  ne  rejetons  ; 
o'estqoe  cette  plante  et  les  divers  détritus  auxquels  eVfi 
est  mêlée  I  sont  chargés  de  parties  salines  qui  nuisent  1^  la 
végétation.  La  reoherdie  de  ce  fait  »  serait  le  premier  acte 
que  le  Comice  agricole  pourrait  faire  ,  par  des  ezpériea* 
ces  diverses ,  pour  savoir  si  le  sel  dont  ces  plantes  sopt 
chargées  I  est  véritablement  nuisible.  Si  l'on  connaissail 
fu'il  est  préjudiciable  |0n  étudierait  s'il  l'est  à  toutes  les 
qualités  de  lerrain  ou  seulement  ii  ceux  qui  sont  situés  le 
ioDg  de  la  mer.  Le  Comice  agricole ,  en  un  mot^  nous  mat- 
trait  h  même  déjuger  dq  degré  de  véracité  de  cette  opinion. 
Mais  fut41  reconnu  que  la  sel  attaché  aux  algues,  nuit  vé« 
ritablement  aux  plantes,  on  pourrait  facilement  remédier 
à  cet  inconvénient,  en  laissant  ces  algues  dans  les  eaux 
courantes  du  Béaiet ,  le  temps  nécessaire  pour  dissoudre 
ei  emporter  les  parties  salines. 

No«s  allons  parler  des  digérantes  espèces  d'arbres  n  à 
planjter  daM  W  terroir*  Noua  avonaici  un  double  but  :  le 
bien  de^régrioolKire  et  Vassainisaemant  du  pays.  Mau3 


i  eototentons  de  dire  ici  qae  poar  obtenir  que  ces  plân- 
UtiMiB  eussent  le  succès  désirable,  il  y  aurait  bien  des 
Cidès  k  faire  sur  la  qualité  du  sol^son  degré  de  force,d'bu- 
iridilé,  sur  son  exposition,  etc.,etsur  le  choix  des  plantes 
qitMsdifférencesTéclament.  Par  exemple,  les  peupliers 
contiennent  aux  bas  fonds.  On  devrait  les  préférer,  pour 
fcMement  des  routes.  Une  allée  de  pf^upliers  partant  de 
Ihiili,  k  laquelle  viendraient  aboutir  d'autres  avenues 
-  thMées  par  les  chemins  de  Salon  ,  de  Lafare  ,  eto.^  pro- 
Mriit  infailliblement  un  bel  effet ,  en  même  temps 
qtfdle  eoncourrait  au  but  d'assainissement  dont  il  a  été 
firié,  parceque  cet  arbre  s'élevant  à  nne  grande  hauteur, 
L  Mfllredavantage  les  vapeurs  délétères.  Sa  dispersion  sur 
fiVm  point»  du  territoire,  serait  avantageuse  ,  et  sa  po- 
ûttoa  au  bt)rd  des  propriétés  offrirait  Tavanlage  de  faire 
flohtribner  les  chemins  eux-mêmes ,  k  une  partie  de  la 
Mrrilnre  des  racines. 

Deseyprès  très-rapprochés  les  uns  des  autres,  plantés 
aux  lisières  des  champs  ,  du  côté  de  l'ouest,  garantiraient 
itt  tniktral  qui  souftle  avec  une  grande  impétuosité  ,  à 
Biffe. 

Leisaulesreclamentrhumidite.il  faut  choisir  pour  cette 
▼^Iftltionje  bord  des  ruisseaux  dans  toute  leur  longueur. 
Laiaflle  de  cette  plante  donne  des  profits  certains. 

thioiqn'en  pensent  quelques  agronomes  ,  le  mftrier  ne 
'oit  pas  être  planté  en  pleine  terre,  parcequ'il  estvora- 
tt*  Il  faut  de  préférence  en  border  les  propriétés  et  les 
lippes  divisoires. 

Obut  pour  la  plantation  des  vignes ,  employer  le  peu 
deeôteaux  que  possède  le  terroir,  les  placer  à  Texposition 
du  midi ,  ainsi  que  dans  des  terrainslégers. 

Il  y  a  Jieaucoup  d'amandiers  dans  le  terroir  ;  mais  com- 
Meot  arbre  fleurit  le  premier,  et  que  les  gelées  blanohes 
^t  presque  ennuellement  les  fleurs ,  il  est  rare  que  la 


—  244  — 
récolte  en  soit  satisfaisaote.  UÂcadémie  d*agricuUure  » 
etc.  d'Âix  avait  proposé  un  prix  pour  celui  qui  ferait  con- 
naître une  qualité  d'amandier  qui  ne  fût  pas  exposée  aux 
gelées.  M.  Poltdorb  de  Bec  a  remporté  le  prix  proposé. 
Il  fait  connaitre  deux  espèces  d'amandes  appelées  la  gran- 
de et  la  petite  verte ,  de  la  culture  desquelles  il  a  fait  une 
longue  expérience.  Elles  fleurissent  -beaucoup  plus  tard 
que  les  autres  ,  de  sorte  qu'elles  n'ont  pas  à  redouter  tes 
dernières  gelées.  Mais  comme  la  prudence  doit  tenir  en 
garde  contre  les  nouveautés,  et  qu'on  ne  doit  pas  admettre 
aveuglement  les  innovations  y  l'utilité  d'un  Comice  agri- 
cole ^  pourrait  se  faire  encore  ressentir  ici  ^  par  les  essais 
auxquels  devrait  donner  lieu  la  découverte  de  M.  de  Bec, 
pour  n'en  conseiller  Tadoption  qn'en  cas  d'une  réussite 
certaine. 

Le  pommier  prospère  ,  même  sans  culture  ,  dans  les 
prairies.  On  pourrait  y  multiplier  cet  arbre  qui  fournit  des 
récoltes  abondantes  et  dont  le  fruit  peut  être  conservé 
pendant  longtemps. 

Les  autres  arbres  fruitiers  réussiraient  dans  les  terrains 
humides ,  ameublés  convenablement  et  à  une  bonne  ex- 
position. 

Le  figuier  produit  des  fruits  délicieux  à  Berre.  On  de- 
vrait ei  multiplier  la  plantation ,  en  choisissant  les  en- 
droits exposés  au  midi  et  garantis  des  atteintes  du  vent. 


nirDiJSTRii:. 


CHAPITRE  CUVQUIÈME. 
Saline. 

Legr AND  d'Aussi  (1)  dit  d'après  Bbacjku  ^  que  les  salinei 

(4)  Hùtoire  de  la  vis  privai  des  français,  dèpuU  Corigim  ieU 
nation  Jusqu'à  nos  jours.  Tome  il ,  page  178. 


—  865  — 

deProvence  suffisaient  à  la  consommation  du  Dauphlné  , 
do  Lyonnais ,  de  toute  la  côte  d'Italie ,  depuis  Gènes  jus- 
qu'il Naples  j  et  que  la  plus  grande  partie  était  récoltée  à 
HfèresetiBerre. 

Le  salin  de  Berre  produit  du  sel  d'une  superbe  blan* 
eheoret  d'une  grande  pureté.  Il  était  estimé  ,  au  temps 
oà  Beaujbu  écrivait  ;  mais  il  perdit  ensuite  l'estime  dont  il 
jouissait ,  à  cause  des  modes  défectueux  de  fabrication 
qu'avaient  adoptés  les  propriétaires,  et'de  la  négligence  qui 
8'éUitintroduiiedansla  fabrication.Ces  salins  qui  étaient 
nombreux  et  peu  étendus  furent  ensuite  réunis  en  la  pos- 
session d'un  seul  propriétaire  ,  par  les  achats  successifs 
qoiavaient  eu  lieu.  Alors  une  méthode  uniforme  et  pra- 
tiquée avec  soin  ,  produisit  d'excellents  résultats.  Le  sel 
deBerre  reconquit  son  ancienne  réputation. 

Il  parait  que  dès  les  temps  celtiques  et  ensuite  sous  la 
domination  romaine  ,  il' y  avait  des  salins.  Nous  renvo- 
yons le  lecteur  à  ce  que  nous  avons  dit  ci-desàus ,  en  par- 
lant des  causes  présumables  de  l'établissement  d'une 
bourgade  ,  au  lieu  où  est  Berre.  Nous  ajoutons  ici  que  ces 
salins  étaient  irrégulièrement  divisés  ,  grossièrement 
construits  ,  et  pavés  en  petits  cailloux  ronds. 

Dans  le  moyen- âge  ,  la  majeure  partie  des  habitants  de 
Berre  possédait  des  salins.  On  peut  l'induire  de  deux 
ehartes.  L'une  du  \h  mai  433^  et  l'autre  de  1379.  Il  résulte 
deplusde  cette  dernière,  que  les  fabricants  étaient  obligés 
de  vendre  leur  sel  au  Roi. 

Gomme  la  rivière  du  Lar  causait  des  dommages^consi- 
dérables,le  Roi  René  accordait  annuellement  aux  pro- 
priétaires ,  cinquante  florins ,  pour  les  aider  dans  les  ré* 
paratlons  de  leurs  salins. 

Le  grand  nombre  de  propriétaires  commença  à  dimi- 
nuer en  1607,  c'est-à-dire  lorsque  le  sfeur  Desnotba  acheta 
la  majeure  partie  des  salins ,  situés  aux  quartiers  de  la 


Lecque ,  du  Grand  Etang  ,  ddCarc^riàre  et  de  la  Vinasse. 
Il  fit  quarante  sept  achats.  Ce  n'est  pas  tout  :  en  la  même 
année,  le  sieur  de  Ràbàstàibb  acheta  les  salins  situés  aux 
Iscles.  Ses  créanciers  les  vendirent  ensuite  au  Baron  d'Aï* 
lemagne  et  au  Président  de  Segciian.  En  16b2  /  le  sieur 
DfiSKOTKR  fit  donation  de  ses  biens  ,  an  Baron  d'AIIetna- 
gne  qui,  en  1650,  eti  vendit  une  partie  à  la  famille  Sbgui- 
BATT.  Au  commencement  du^  dix-huitième  siècle,  lafamille 
d^ALBEKTAS  hérita  tant  du  Président  de  SfiGuntAN  ,  que  du 
Baron  d'Allemagne.  Dès  lors ,  elle  posséda  les  terrains  qui 
avaient  appartenu  aux  sieurs  Desnoter  et  Rabastairk. 

La  position  d'une  partie  de  ces  salins  favorisant  la 
contrebande  du  sel ,  le  Roi  en  ordonna  la  submersion  » 
en  1706. 

Ils  furent  érigés  en  arrière-fief ,  sous  le  nom  d'^/^,  par 
M.  de  Gallifpet,  Baron  de  Berre.  La  famille  d'ALBERTAS  a 
continué  Tacquisiiion  des  salins  partiels.  Le  dernier  i|chat 
eut  lieu  en  1816.  Dès  lors,  cette  maison  fut  seule  proprié- 
taire de  la  totalité  des  saHns. 

Enfin^  en  1836,  M.  d'ALBERTAS  forma  une  société  pour 
l'exploitation  des  salins.  Les  actions  disponibles  furent 
bientôt  placées.  M.  Félicien  Agard  gérant  de  cette  société, 
à  qui  il  a  été  décerué,  en  4838,  par  la  Société  de  statisti- 
que de  Marseille;  une  médaille  d'encouragement ,  pour 
un  mémoire  sur  la  fabricatfon  du  sel ,  dont  il  est  auteur  , 
a  formé  un  seul  tout  de  cette  infinité  de  petites  propriétëi 
de  grandeurs  différentes ,  de  formes  diverses  ,  et  qui  pré- 
sentaient un  aspect  très-irrégulier.  Quant  è  la  fubrication- 
du  sel ,  abandonnant  l'ancienne  routine  qui  était  très-dé- 
fectueuse, il  a  adopté  une  méthode  simple  ,  prompte., 
moins  coûteuse  ,  plus  productive  et  donnant  une  qualité 
de  sel  supérieure.  \\  continue  à  améliorer  sous  tous  les 
rapports ,  cet  établissement  remarquable  qui  deviendra 


—  Î&7  — 

ïikniùi  l'uD  des  plas  beaux,  par  son  étendue,  la  régularité 
di  les  divisions  et  la  qualité  de  sesproduils. 

Nous  manquons  de  documents  nécessaires  pour  faire 
MQDsitre  l'histoire  de  l'impôt  établi  sur  le  sel ,  en  Pro- 
vaooe.  11  .esl  probable  que  les  droits  y  suivaient  h  peu  près 
le  même  chiffre  que  les  Bois  de  France  adoptaient  dans 
learj royaume.  Nous  allons  essayer  do  suppléer  au  manque 
de  renseignements ,  en  indiquant  de  loin  en  loin  ,  comme 
dei  jalons,  quelques  prix  perçus  par  les  Rois  de  France. 
Sous  Philippe  V,  le  minot  rendait  au  Roi. .  .  S  deniers 
Sous  Philippe  vi  qui  ,  en  1331 ,  établit  les 

(reniers  à  sel 4      » 

Soas  leRoiJBAN 6      » 

Sous  Cbailis  V 8 .    » 

Sooa  Chablis  vu il      • 

Sons  Lovaxi,  Timpôtfut  considérablement 
iflgmenté.. 

Bons  FiANçoisIi  lemuid  fut  porté  à 20  livres. 

On  a  changé  aujourd'hui  le  système  d'impôt.  On  ne  le 
perçoit  plus  par  mesure ,  mais  au  poids.  Les  100  kilogram- 
Biesont  été  taxés  30  fr.  Mais  on  ne  perçoit  le  droit  que  sur 
^5  UI.  parcequ'on  accorde  5  pour  o[o  pour  le  déchet  pré- 
situable ,  et  il  est  fait  un  escompte  du  5  pour  o[o  sur  les 
paiements  comptants. 

Cent  kilogrammes  représentent  une  capacité  d'environ 
^  ninots. 

Il  y  avait  autrefois  trois  fermes  de  gabelles.  La  pre- 
Ki&ière  qu'on  appelait  h  grand  parti ,  embrassait  la  ma- 
iorité  des  villes  du  royaume.  La  seconde  comprenait  le 
l^^onnais  et  le  Languedoc.  La  troisième,  la  Provence. 

Par  arrêt  du  Conseil  d'Etat ,  du  2U  juillet  1691 ,  les  pro- 
priétaires des  salins  de  Berre  obtinrent  annuellement 
pour  le  franeualcff  soixante  minots  de  sel. 

Enfin  f   il  résulte  de  plusieurs  documents  ,  que  les 


—  248  — 

employas  des  salinSi  appelés  êalinien  avaient  été  exemp- 
tés du  service  maritime  ,  sur  la  demande  de  M.  d'ALBBE- 
iA8(l;. 

La  Canilière,  domaine  d'une  immense  étei^{flB,  est  aoe 
dépendance  du  salinauquel  il  estconligu.il  fournit  bêM* 
coup  do  fourrage ,  eltî. 

jénalyte  du  iel  de  Berre. 

Sulfate  de  Magnésie,  001 300\        Total. 

Id.    de  chaux,  000911] 

Muriate  de  Magnésie,  '  000230(400000 

Sable  et  argile^  OOOlOOr 

Eau  hygromatique,  0023501 

Muriale  de  soude,  095109;  (2) 

On  remarque  sur  les  marais  salants  une  afflorescence 

rouge  qui  parait  être  de  la  même  nature  que  celle  qu'on 

observe  quelquefois  sur  la  neige.  Il  est  douteux  que  cette 

substance  soit  un  végétal ,  une  espèce  de  nostoe  ,  ou  bien 

un  amas  d'animalcules  microscopiques   infusQires  ;  mais 

ils  n'appartiennent  pas  à  la  classe  des  insectes. 


(1)  Les  faits  aTaaceK  dans  celle  notice  sont  poisés  en  ce  qoi 
concerne  les  temps  anciens  .  dans  les  archives  de  M.  le  marqnis 
d'ÂLBUTAS ,  et  ponr  ce  qui  tient  anx  temps  modernes  ,  dans  des 
documents  officiels  qui  font  partie  des  papiers  et  des  écritures  de 
la  société  du  salin. 

(2)  Annales  de  tinduitrie  française.  Tome  5,  n»3, 
mars  1850. 


.—  aà9  — 
2Vi6ilratt  de»  «mployét  et  ouvrière  4ittaeAe'e  au  eaUn  de 
Serre  (18»). 


QUA- 
UTiS. 


'SBXB. 


•1 


Empl.    <Hoinm. 

OQV.qui(Homm. 
re{oiv  .<Femm  . 


Homm. 
ft_  iFeiDm. 
OnT.eml  Enfants. 
P»»!*?  iHomm. 
^■•••iFeinin. 
eonnde  Homm. 
ïîf"**  <  Femm. 


diniire^ 
sent 


GoBdac. 

de 
tomber. 


Nature 
des 
Tra- 
vaux. 


id. 
id. 
id. 
id. 


Homm. 
et  mol. 


Trav.de 
bu- 
reau. 

Exp.  de 

sel  et  a. 

Trav. 


surveil. 

Enjav. 

Egoui. 

Battage. 

T.defig 

Levage. 

id. 
Maçon  •• 
Menuis. 
Gharp. 
Serrur. 
Tr.  div. 


Tr.  div. 


NOM- 
BRE. 


TOTAL. 


ao 


Oht0rva^ 
tiofiê. 


216 


U 


La  durée 
des  tr.  de 
la  récolte 
est  de  40 
jours. 


16 


Oo  appelle  figues  des  parties  de  terres  ou  d'argile  qui 
9*atlacheDt.aa  sel^Iors  du  levage. 


32 


Tàhléàù  du  personnel  de  la  Douane  de  Berre. 


Naturb 

de 
service. 


QOifUTË 

et 
grades  . 


Service  tRecev. 
admio.   )Visit. 


Service 
actif.    \ 


Cspit. 
Bngad . 
S.  brig. 
Prépos. 


Nombre 


TOTAL 


TOTAL 

gêné* 

raL' 


w 


i 

24) 


35 


30 


Obtn 
tùm». 


l 


Réeapitulation  det  penonnes  attaehéeê  au  salin  de 
Serre, 


Nature 

de 
service.' 


QUÀLIT. 


iEmpl. 

lOuv.qui 
Exploit,  (reç.  des 
du     (appoint, 
salia. 

Ouvr, 
f  tempor 

r  Service 
Douane.!  admin. 
I  Service  I 
actif.   I 


Totaux. 


TOTAL 

génë- 

raL 


20 


SI  6 

ko 


279 


35 


—  851  -- 
Tableau  dei  produitt  du  tel,  à  ta  Douane  de  Serre. 


PBODUm 

hMKÈÊb. 

.   des 
droits 

TOTAL. 

* 

M3». 

67633a « 

4840 

1029831» 

3506468* 

iUl 

1800303a 

Produit 
moyen. 


Observaitoni. 


Dans  cessom- 
11688365  mes  ne  sont  pas 
'comprises   les 
I  expéditions    de 

Iseis  destinés  aux 
produits  de  sou- 
cie factice  et  non 
plus  que  celles 
résultant  des  ex- 
péditions par  ex- 
portation . 


Fabriquée  de  produits  chimiques, 

la  fabrique  dite  de  la  pointe,  date  de  Tannée  1827.EIle 
^*U  exploitée  pour  le  compte  d'une  société  d'actionnaires, 
P^rH. Etienne  Michel,  négociant,  sous  la  raison  decom- 
"^«ree  de  Michel  et  Camp.  Les  prodoits  qu^on  en  retire 
^Oot  :  Soude ,  sulfate  de  soude  et  acide  sulfurique. 

Elle  est  située  à  l'ouest  de  Berre  et  à  une  petite  distan- 
^H»,  sur  le  point  où  commence  une  langue  de  terre  appelée 
^pom/tf  ^  parceque  d'abord  assez  large,  elle  diminue  en 
ligne  droite  et  en  avançant  dans  la  mer. 

Les  constructions  occupent  une  superficie  considérable. 
G«tte  fabrique  offre  une  grande  ressource  aux  ouvriers 
en  tout  genre  et  aux  cultivateurs  du  pays, 

Elle  emploie  pendant  toute  Tannée  ,  soit  pour  le  trans- 
port des  matières  premières  ,  soit  pour  Texportation  de 
ses  produits:  6  chalands,  3  bâtiments  à  voile,  6  charrettes. 
Elle  occupée  Marseille  U  employés^et  sur  les  lioux^^  autres. 


^      -.  252  — 

Elle  fait  travailler,  peudant  toute  rannée,  3  maîtres  ma- 
çons et  souvent  davautage,  2  serruriers,  2  souffleurs  de 
forges,  1  menuisier,  1  charpentier,  1  ouvrier  mécanicieD, 
attaché  au  service  de  la  machine  à  vapeur  de  la  force  de 
15  chevaux  ,  établie  en  I8M,  pour  l'exploitation  de  la  fa- 
brique, 1  ouvrier  plombi^r^  80  journaliers,  6  femmes,  G 
enfans. 

Voici  le  total  du  personnel ,  en  y  comprenant  les  équi- 
pages des  bâtiments  à  voile ,  des  chalands  et  du  bateau  à 
vapeur  PEntreprise,  qui  remorque  les  chalands  et  qui  est 
destiné  au  service  de  Tétang  : 


Hommes. 

Fëhhbs. 

Enfants  . 

TOTAL. 

Observations, 

437. 

6. 

6. 

149. 

Il  y  a  en  outre 
6  bétes  de  somme, 
à  l'usage  des  ehar- 
rettes  de  la  fabrir 
que. 

Les  personnes  que  la  curiosité  a  attirées  à  la  fabrique  di 
la  pointe  ,.  ne  doivent  pas  quitter  ces  lieux  ,  sans  avoif 
visité  le  cabinet  d'oiseaux  empaillés  ou  desséchés  d'apréc 
le  procédé  d'injection  du  docteur  Gannjx  ,  qu*ont  form^ 
MM. les  employés  de  la  fabrique  et  particulièrement  M* 
AuziLLT^  habile  chimiste.  Les  ornithologistes  y  verroni 
avec  intérêt,  la  collection  complète  des  oiseaux  qui  fré- 
quentent rétang  de  Barre  et  quelques  oiseaux  terrestres 
du  pays  et  de  la  Provence  ,  de  même  q,ue  quelques  qua- 
drupèdes. 

Moulins, 

II  y  a  à  Berre  7  moulins  d'huile ,  doB-t  5  sont  dans  U 


—  253  _ 

ville  et  2  dans  le  terntoiro.il  n'y  a  qu'uaseul  moulin  pour 
la  mouture  du  blé ,  le  moulin  Gordes,  qui  mérite  une  des- 
cription particulière.  II  appartieutdi  M.  LAMUoRBLLt,  et  est 
liloésnr  les  bords  de  Tétang  ,  à  une  très-petite  distance 
deBerre.  Cest  la  dépendance  d^une  maison  de  campagne 
de  belle  apparence  ,  spacieuse,  bien  distribuée  dans  les 
divIiioDS  intérieures ,  ombragée  de  groupes  d'arbres  de 
kiole  futaie  et  autres,  avec  des  jardins  ,  bosquets  ,  prai- 
net,  etc.  Â  ces  agréments,  il  s*en  joint  un  que  ne  peut 
doBoer  la  main  des  hommes,  c'est  la  beauté  de  la  vue  que 
procure  sa  iitualion. 

Oa  assure  qu'un  acte  public  du  25  ayril  1642,  fait  men* 
Son  de  moulins  à  farine  existant  en  I33&,  prèsducbfl- 
tieQ(pro/>0  ûaêtrum)M  est  parlé  des  mAmes  moulins  dans 
ooereconnaissauoe  passée  devant  les  maîtres  rationaui , 
ea  1839.  Il  y  est  dit  qu'ils  a vaientdeui  tournants,  et  qu'ils 
dMentbannaux.  Ils  appartenaient  primitivement  aux  ba- 
rbas deBerre  qui  les  avaient  cédés  ensuite,  par  bail  em- 
pUléotiqDe. 

Le  moolin  Gordes  fournit  6  hectolitres  de  farine  par 
Jotir ,  pendant  neuf  mois  de  Tannée.  Il  n'en  produit  que 
h  moitié  dorant  les  trois  autres  mois.  II  fonctionne  au  mo- 
T^B  des  eaux  déviées  de  la  rivière  du  Lar. 

Le  service  de  ce  moulin  est  fait  par  3  hommes^  1  fem- 
tte,  I  bdte  de  somme. 

Do  moulin  fa  vent  y  est  annexé.  Son  existence  date  de 
h  Iq  du  dix-seplième  siècle.  Il  est  presque  abandonné 
•Qjoard'bui. 

Distillerie. 

M.  Joseph-Michel  Berthb  a  établi,  fa  Berre,  une  fabrique 
f  aaa-de-vie.  Il  n'y  distillait  d'abord  que  du  marc  de  rai- 
ifais.  Hais  donnant  ensuite  à  son  établissement  une  plus 
grande  extension,  il  y  a  joint  la  distillation  du  vin.  II  peut 
•ojonrd'bui  fabriquer  par  jour  une  pièce  esprit  de  vin  et 


disUller  322  kilogrammes  82  décagrammes  de  marc  d 
raisJDS. 

Cette  fabriqué  a  une  chaudière  et  3  œufs.  Elle  est  ex 
ploilée  d'après  le  procédé  Pragbt. 

Elle  occupe  3  hommef,  2  femmes. 

Pèche. 

Ou  s'aperçoit  depuis  looglemps  de  la  dimioutioii  d 
poisson  de  rétàng.  Le  P*\1bnc,  dans  un  mémoire  couroon 
par  TAcadémie  de  Miarseiile  ,  parmi  les  causes  qui  coo 
courent  à  la  dépopulation  du  poisson^  indique  rinfractio 
aux  ordonnances  royales  coDcernant  la  pêche.  ■  L'or 
donnance  de  46B1  et  les  déclarationsde  Louis  xiv,  readiii 
eu  1727  et  1728  ,  défendaient  l'u^sage  des  filets  tratoantsi 
réglait  la  forme  des  filets  permis. 

Il  nous  est  impossible  de  discuter  ici  la  question  de  Sii 
voir  si  les  filets  employés  à  Berre  sont  tous  conforjKi 
aux  dispositions  de  l'ordonnance  et  des  déclaratioDS  pré 
citées.  Nous  voulions  éluder  cette  question  importaaii 
mais  dj0s  obstacles  insurmontables  nous  en  ontea^pècbé 
Nous  dirons  soulemeui  que  la  surveillanoe  de  rexéciUip 
des  règlemenissur  la  pèche  est^dévolue,  par  les  lois,  ao 
prud'hommes .,  à  radmioistration  de  la  marine  ,  et,  dao 
les  lieux  où  ces  autorités  ne  sont  pas  établies»  àdeefm 
pies  pécheurs  ,  appelés  syndics.  Cette  disposition  de  la  J^ 
nous  paraît  vicieuse  en  principe  ;  car  il  arrive  par])i;(|0 
c-est  aux  lieiuc  où  «e  teouvent  de  simples  syndics  jrqv 
sont  les  plus  nombreux  ,  que  la  surveillance  n'est  ee^flé 
qu'à  des  hommes  intéressés  à  violer  la  loi ,  et  qui  peuvei 
le  faire  impunément.  Il  serait  plus  rationnel  que  l'admi 
nistration  municipale  des  communes  littorales  fût  char 
gée^dans  le  dernier  cas  ,  d'exercer  cette  surveillance,  pa 
ce  qu'elle  a  un  intérêt  puissant  à  la  .conservation  de  V^ 
pèce. 

Nous  ne  ferons'pas  la  deeorifitioii  des  diverees  péicbe 


—  J55  — 

eotfsagesur  rétang  deBerre,parcequ'eIles  n^ont  rien  de 
pirtieolier.  La  pèche  au^faêtU  mérite  seule  d*étre  ex- 
ceptée. 

On  s'ensbArqae  le  soir  avec  un  temps  calme.  Ou  éclaire 
depetHes  branches  de  pin,  fendues  el  placées  sur  un  gril- 
U|a  suspendu  en  avant  et  un  peu  à  oAié  du  bateau.  Les 
flamnes  doivent  être  soigneusement  entretenues  ^  dans  le 
dôdble  but  d'attirer  Je  poisson  et  de  l'apercevoir  nette- 
meoL  Le  pAcheur  armé  d*un .  long  harpon  qui  a  dix  oo 
doue  pointes ,  se  place  sur  le  devant  du  bateau.  Il  fixe 
ittMtivement  les  yeux  au  fond  de  Peau  ,  tandis  que  le 
rtneur  fait  avancer  le  bateau  imperceptiblement.  Le 
pdaoD  attiré  par  la  clarté;  s'approche  lentement  vers 
atle.  Le  harponeur  attentif  saisit  cet  instant^  pour  le  per- 
oorde  son  fer.  Cette  poche  exige  autant  de  patience  que 
fidresse.  Pour  qu'elle  soit  abondante  »  il  faut  choisir  les 
inréèsqui  suivent  les  froids  aigus  ,  c'est-à-dire  lorsque 
la  température  plus  douce  engage  les  poissons  engourdis 
pirlefroid.à  quitter  les  eaux  basses,  pour  venir  re- 
prondre  des  forces  sur  les  bords.  On  appelle  ce  change- 
niot  de  température^  la  marte'g'ado.  G  est  un  spectacle 
iiôgulier  que  devoir  dans  ces  soirées  d'hiver ,  près  de 
Ml  bateaux  ,  éclairés  de  la  sorte  ,  presque  tous  station- 
Birriset  l'eau  de  l'étang  reflé(ant  la  clarté  des  fastiés. 
Ûa  prend  à  cette  pâche  des  muges ,  des  loups ,  et 
9tlàlques  anguilles. 

Quoique  bien  moins  nombreux  qu'il  ne  l'était  autrefois^ 
b  9orp8  des  pêcheurs  de  Berre  mérite  de  fixer  Tatten* 
tiob,  surtout  ai  l'on  y  comprend  ceux  qui  sans  être  portés 
li'rlaa  contrAles  de  la  marine;  se  livrent  à  cette  profes- 
liÔD*  Parmi  ces  utiles  artisans  ,  se  trouvent  bien  des  fois 
déjeunes  hommes  qui  pourraient  un  jour  devenir  d'ex- 
cellents marins,  et  rendre  de  brillants  services  à  la  grande 
patrie. L'expérience  l'a  démontréjadis,  et  ledémontrede 
AiM  jours  ,  à  Berre.  Il  entre  dans  les  devoirs  des  hommes 


~  256  — 

placés  à  la  léte  des  commuDes  maritimes ,  de  seconder  U 
dispositions  naturelles  que  pourrait  manifester  un  jenc 
pôcbeur  ,  s'il  y  était  excité.  Il  serait  désirable  ^  pour 
parvenir,  que  Von  formât  dans  un  lieu  public  ,  tel  que  1 
salie  de  la  mairie,  une  collection  d'ouvrages éiémenlain 
sur  la  navigation  ,  et  tout  ce  qui  s'y  rattache  :  astronimît 
mathématiques,  etc.,  quelques  voyages  Jes  vies  des  ma 
rins  célèbres  etc.  Ces  lectures  en  instruisant  les  jeoiii 
marinSydévelopperaient  infailliblement  leurs  disposition 
et  exciteraient  toute  leur  émulation. 

Chasse, 

La  facilité  qu'on  trouve  à  Tobtention  des  permis  i 
chasse  et  la  grande  quantité  de  ceux  qui  chassent  sansai 
torisation  |  ont  été  fatales  au  gibier  de  terre.  Ce  sont  là  1' 
causes  de  sa  destruction  à  Berre  et  partout.  Nous  ne  pa 
lerons  donc  point  ici  de  ce  genre  de  chasse  qui  est  pre: 
que  nul. 

La  chasse  aux  oiseaux  aquatiques  est  faite  avec  les  <» 
salières  ou  au  fusil. 

Les  osseliéres  sont  de  longs  filets  que  Ton  tend  enti 
deux  eaux ,  par  le  moyen  de  morceaux  de  liège  qui  poi 
tent  la  partie  supérieure  à  s'élever  ^  et  de  cailloux  qf 
retiennent  la  partie  basse. C'est  à  leur  aide  ^e  IVn  pren 
le  plus  grand  nombre  de  foulques  qui  plongeant  pour  a 
1er  chercher  au  fond  des  eaux ,  les  herbes  dont  elles  i 
nourrissent ,  ne  peuvent  se  retirer  des  mailles  dans  h 
quelles  elles  se  sont  embarrassées. 

On  va  aussi  tirer  aux  foulques  ,  en  petit  bateau  pla 
appelé  barco  ou  barque ,  dans  l'idiome  de  Berre  ;  il  coi 
tient  à  peine  le  chasseur  étendu  à  côté  de  son  arme,  h 
quel  approche  lentement  des  troupes  de  foulques  et  ti] 
au  milieu  d'elles. 

L*esperoou  l'affût  aux  canards,  a  lieu  ordinairement 
soir  j  dans  les  marais  oii  ces  oiseaux  vont  chercher  lei 


—  287  — 

Dourritare  et  le  repos.  On  préFère  ]es  soirées  froidca  ,  et 
lorsqae  sonflle  le  vont  du  nord  ou  nord-ouest.  Elle  n'a  de 
particulier  que  le  costume  adopté  par  les  chasseurs^  pour 
Mgtrantir  do  froid  et  de  rhumidilé  des  marais  qu'ils  sont 
obligés  de  traverser. 

lais  une  chasse  digne  de  sa  célébrité  ,  uue  chasse  vrai- 
mut  royale,  c'est  celle  connue  sous  le  nom  de  battue.Blle 
eii  blte  aux  foulques,  et  dans  la  saison  des  frimats.  La 
fmda  battue  a  ordinairement  lieu  avant  Noël.  C'est  le 
nadex-vous  des  populations  qui  entourent  l'étang  et  d'un 
lonbreconsidérable  de  chasseurs  de  Marseille  et  d'Aix. 
Oa^on  ae  figure  une  ligne  composée  d'environ  300  ba- 
;  teu  de  diverses  grosseurs  ,  sur  chacun  desquels  sont 
;  Matés  un  certain  nombre  de  chasseurs.  Cette  ligne  opère 
:  des  évolutions,  pour  déloger  sans  les  effrayer,  les  oiseaux 
qoireposent  sur  l'étang  par  troupes  innombrables. Poussées 
parles  bateaux,  les  foulques  gagnent  peu  è  peu  et  sans 
prendre  vol ,  vers  le  rivage.  Acculées  ensuite  tout  près 
delà  grève,  elles  y  sont  attendues  par  un  nombre  consi- 
dinble  de  chasseurs  k  pied  ,  qui  les  reçoivent  dès  quelles 
Mmtà  port ,  par  un  feu  roulant.  Les  oiseaux  épouvantés 
le  dispersent ,  passent  en  désordre  sur  la  tête  des  chas- 
Mis  placés  dans  les  bateaux  et  sur  la  ligne  entière  qu'ils 
irvrarsent.C'est  alors  qu'a  lieu  un  feu  des  plus  meurtriers. 
Le  oarftage  é^i^nt  général.  On  dirait  qu'il  pleut  du  sang 
et  des    foulques .  Les  oiseaux  échappés   à  la  terrible 
nilraillei  gagnent  le  large  ,  et  vont  se  reposer  ailleurs.  On 
buf  laisse  prendre  haleine,  pendant  quelques  heures  et 
Too  gagne  le  rivage.  C'est  la  première  anglade.  Les  cbas- 
Mnrsdu  rivage    et  ceux  qui  montaient  les  bateaux  se 
^naissent  alors. Des  groupes  se  forment ,  se  disposent  et 
déjeanent joyeusement,  sur  le  bord  de  la  mer.Puis  a  lieu 
Il  seconde  anglade  et  bien  souvent  une  troisième. 


33 


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_  260   _ 
Métiers. 

L'arl  de  la  boulangerie  est  parfaitemeDt  pratiqué  2 
Berre^  Le  choix  des  farines  h  employer  et  la  manipulatioi 
s'y  font  avec  beaucoup  de  soin;  aussi  le  pain  y  est-il  d'ane 
excellente  qualité. 

Parmi  les  serruriers,  les  charpentiers,  les  maçons,  etc 
se  trouvent  quelques  bons  ouvriers.  Mais  h  la  manier 
dont  la  plupart  des  ouvrages  sont  confectionnés ,  on  vo: 
que  d^autres  n'ont  pas  atteint  le  degré  de  perfectionne 
ment  qui  constitue  le  véritable  artiste.  Pour  Tobtenir ,  2 
faudrait,  que  les  Jeunes  ouvriers  travaillassent  qoelqtt 
temps  hors  de  leur  pays.  Trois  villes  leur  offrent  leur  se- 
cours :  Aix  ,  Avignon  et  Marseille.  Ils  pourraient  dan 
une  courte  tournée  y  acquérir  la  pratique  et  legoât  indis 
pensables  à  leurs  professions  respectives,  et  perfection 
ner  leur  éducation  artistique.  Les  ouvrages  qu'ils  pro 
duiraient  alors  ,  seraient  qpnvenablement  traités. 

CHAPITRE  SIXIÈME. 

Population, 

Il  est  impossible  de  trouver  des  bases  certaines  poi 
fixer  le  chiffre  de  la  population  de  Berre,  aux  temps  cell 
ques.  Il  en  est  de  même  sous  les  Romains.  Il  est  probab 
seulement  que  durant  ces  deux  périodes,  elle  était  moind 
que  dans  la  suite,  par  la  raison  que  la  localité  était  trè 
resserrée  par  les  eaux ,  et  que  cette  position  devenait  1 
obstacle  insurmontable  ji  l'établissement  de  nouveaux  b 
bitants.  Ce  n'était  alors  qu'une  misérable  bourgade  com[ 
sée  peut  être  de  moins  de  cent  individus  ,  établis  1 
milieu  des  eaux. 

Sans  déterminer  davantage  le  nombre  d'habitants  q 
Berre  ou  pour  mieux  dire  Cadarosco  contenait  dans 


—  J6l  - 

Beovièma  tiècle  ^  on  peut  dire  que  €e  boorg  avail  alors 
queiqae  imporlance ,  puisqu'on  844  ,  il  était  déjà  vicairie 
(#iiia)'>  fl*eal-à-dire  un  chef-iieu.  De  plui ,  il  est  iocoo- 
MaUeque la  population  s^était  accrue  d'une  partie  des 
kiUtâota  d'Astrbmela ,  de  Mariiima  avaticorum  et  deSlo- 
ki  iôrs  de  la  destruction  de  ces  villes  par  les  bar- 
>  L'accroissement  de  la  presqu'île  avait  rendu  possi- 
Ib'ôelle  augmentation  d'habitants.  Mais  on  ne  peut  pré* 
dtor  atec.ezactitude  le  chiffre  de  la  population  de  Berre  , 
VMdepMte  l'établissement  des  feux  dont  chacun  compre- 
ultlMImes. 


~  J6î  — 

Tableau  df  la  population  de  Berre  ,  à  dhênet 
périodes. 


NOMBRE 

ANNÉES. 

FEUX. 

• 

I 

d'habllaal* 

Avant  1654 

10,  m 

lHl2(2) 

3000 

1655 

3450 

l«6i 

10       (3) 

3000 

1665 

41  li2  (A) 

3469 

1698 

12       C5) 

3600 

1781 

SOOO  (• 

1722 

• 

750 

1733 

42     (7; 

3600 

1820 

4600  (8 

1830 

4633  {» 

1836 

4871  (4 

4840 

1928  (1 

1841 

- 

1926  (1 

(1J  Mémoire  présenté  par  la  communauté  de  Serre  aux  comt 
saxres  Sputés  pour  Vaffouagement  d^  la  Provence  ,  en  i731. 
IV    Id. 

(3)  H.  Bouche,  Lachor.,etc.  T.  \,  page  327. 
(U)  Robert  de Brianson. L'état  et  la  nobU,  etc,  2\  1 ,  page  ift, 

(5)  Àffouagement  des  villes  et  lieux  des  pays  et  contrées  de  j 
vence  ,  suivant  la  proeédure  faite  en  1698,  imprimé  en  MIU* 

(6)  Chicoyneau,  Traité  des  causes  ,  des  accidents  et  de  la  cur 
la  peste,  etc.  Paris,  1764.  inU.,  page  565. 

(7)  Affouagement,  etc,  suivant  les  procédures  de  1728-J'î 
1751  et  1733,  imprimé  en  1733. 

(S)  Registres  de  la  mairie  de  Berre» 

(9)  Id. 

(10)  Id. 

(11)  Id. 

(12)  Id,  dont  yJû  garçons,  461  hommes  mariés ,  6S  vet 
359  fllUs,  4^5  femmes  mariées  et  117  veuves. 


—  263  — 

Le  tableau  qoe  dous  venons  de  placer  sous  les  yeux  du 
lectaor,  donne  lieu  aux  observations  suivantes: 

l' Avant  la  peste  de  1791 ,  la  population  de  Barre  va- 
riait depuis  3000  âmes  9  Jusqu'à  3600  qui  est  le  chiffre  le 
plos  élevé. 

S*  Après  répidémie,  cette  population  fut  réduite  à  760 
haUtants. 

3*0n  peut  avoir  remarqué  qu'en  4733  >  la  population 
lunit  tout  à  coup  alteinl  le  cbiffre  le  plus  élevé  du  ta- 
bleaBi  c'est-à-dire  3600.  (Joe  pareille  augmentation  a 
lieu  d*étonner  ,  surtout  si  Ton  considère  que  les  chiffres 
portis  aux  années  postérieures,  sont  infiniment  moindres, 
ptisqa'ils  ne  donnent  pas  2000  habitants. 

Celle  observation  tend  à  faire  croire  ou  qu'il  y  a  eu  er- 

reor  dans  le  chiffre  de  3600  ,  porté  dans  Taffouagement 

f    de  173} ,  ou  que  cet  affouagemeni  a  été  fait  avec  une  né- 

gUgeoce  pareille  à  celle  qui  préside  aujourd'hui ,  au  plus 

pind  nombre  de  recensements. 

Si  l'on  doit  transmettre  les  faits  passés  ,  tels  qu'on  les 
troQre  consignés ,  il  fdut  que  le  flambeau  d'une  saine 
criiique  éclaire  le  lecteur  sur  les  points  douteux  qui  se 
P'*6nienl. 

On  peut  remarquer  encore  que  la  population  de  4841 
<>fire  dans  ses  résultats  plus  de  màles  que  de  femelles. 
^^bîi  nous  paraît  notable  en  pareille  matière. 


-  26ft  — 
Tableau  des  naittanee*. 


■i^ 

&!^ 

■■■■* 

En^ 

1 

FASTS 

FAITTS 

1 

Am- 

SE- 

Nom- 

natu- 

Nom- 

natu- 

NOK- 

TOTAL 

NÊBS. 

XES. 

bre. 

rels 

recon 

bre 

rels 
aban- 

BBB. 

DUS. 

doDD. 

«      ] 

Mâles 

48 

MAles 

• 

4837. 

, 

43 

Fem. 

ï9 

a 

« 

«      1 

Mflles 

24 

a 

a 

,      ' 

1838. 

40 

Fem. 

19 

« 

« 

Maies 

35 

« 

a 

« 

48S9. 

âS 

-Fem. 

S2 

Fem. 

il 

•      » 

Màles 

2? 

Mâles 

2 

« 

«      } 

1840. 

52 

Fem. 

31 

« 

a 

fl 

(Mâles 

25 

Mflles 

a 

«       • 

1844. < 

ft6 

«Fera. 

se 

a 

a 

Le  Dombre  des  mâles  excède  encore  dans  ce  tableau  ;  i 
partir  de  Tannée  4835,  celui  des  femelles. 

Dans  l'espace  de  cinq  années,  on  trouve  6  enfants  natu 
rels  reconnus.  Dans  la  même  période,  point  d'enfants  na- 
rels  abandonnés. 


-  2«5  — 


Tableau  de»  mariages. 


ilOlÈES. 


ETAT. 


1836. 


<•&?. 


1»3I. 


I». 


40. 


iBftl. 


i 


I 


NOMBRI. 


Entre  garçons  et  filles.  16 
garçons  et  veuves 

Veufs  et  filles.  « 

VeuCs  et  veuves.  c 

Garçons  et  filles.  20 

Garçons  et  veuves  « 

Veufs  et  filles.  2 

Veufs  et  veuves.  > 

Garçons  et  filles.  18 

Garçons  et  veuves  « 

Veufs  et  filles.  2 

Veufs  el  veuves.  c 

Garçons  et  filles.  47 

Garçons  et  veuves  « 

Veufs  et  filles.  <c 

Veufs  et  veuves.    {  « 

Garçons  el  filles.  ij 

Garçons  ci  veuves  « 

Veufs  el  filles.  4 

Veufs  et  veuves.  2 

Garçons  el  filles.  ,8 

Garçons  et  veuves  4 

Veufs  el  filles.  « 

Veufs  et  veuves.  « 


TOTAL 


46 


22 


20 


il 


16 


If 


34 


-  2W  — 

Dans  les  six  aoDées  dont  ce  tableau  mentionne  le  n< 
bre  de  mariages ,  on  Toit  que  ce  nombre  varie  depuis 
jusqu'à  22. 

Les  années  4839  et  18/iOen  offrent  le  moins  ,  puis 
la  première  n'en  présente  que  17^  et  fa  seconde  16. 

Décès, 

En  4837/ k%. 

4838 i!i6. 

4839 33. 

4840 67. 

1844.     .     ^     .     .      .45. 

Impositiofiê.  ' 


ANNEES. 

4839. 
4840. 
1844. 


146â6f.  80 
14075  27 
14739    84 


PORTES 

et 
fenêtres. 


Personnel. 

et 
mobilière. 


1922  f.  90}  3627  f.  46 
4905  86  3443  64 
2033  35  S613  21 


Patent» 


1747  I. 

1755 

1799 


-  «67  - 
CHAPITRE  SËPTlËIIEi 
*    Maladieê. 

Les  maladies  qui  atteignent  la  population  ,  sont  les  mê- 
mes qu'on  observe  dans  les  communes  littorales  du  dépar- 
tement •  et  surtout  autour  de  Pétang.  Les  fièvres  intermit- 
tentes sont  ici  très-communes,  Elles  se  manifestent  ordi- 
nairement dans  trois  saisons  de  l'année  »  savoir  :  au  prin- 
temps^ où  elles  sont  moins  tenaces  ;  en  été  et  en  automne. 
Dlei  offrent  dans  cette  dernière  saison  plus  de  gravité  , 
qu'en  été.  Si  elles  ne  sont  pas  guéries  dès  leur  apparition, 
les  malades  les  gardent  tout  Thiver. 

Nous  ferons  ici  une  remarque  qui,  peut-être  ,  est  de  na- 
ture à  fixer  l'attention  des  médecins.  On  a  observé  que 
hi  fièvres  intermittentes  sont  endémiques  à  Berre,  et  que 
presque  toutes  les  autres  maladies  finissent  par  y  revêtir 
'•caractère  périodique.  Pour  les  guérir,  on  est  obligé  bien 
•Wivent  de  recourir  aux  fébrifuges  les  plus  énergiques. 

Les  épidémies  ne  s'y  développent  que  très-rarement,  et 
M  n'estjamais  que  lorsque  les  fièvres  intermittentes  sont 
■toîns  répandues. 


-  868  ^ 
Tableau  proportionnel  des  maladies. 


Saisons 

des 
mala- 
dies. 


Dans» 
toutes 
les  sai- 
soùâ  in- 
diffè- 
re»- 
ment. 

(1). 


Prin- 
temps. 


SEXES 

et  période 
des 

ÂGES. 


Nombre 

de 

mala- 

.  des. 


Etév 


Âutom. 


Hiver. 


BD'  CGarç. 
faois»  {filles. 
Bommes. 
feinmes. 
Vieil-  jBtotn. 
lards*  (  Fem. 

En-  iGarç. 
fanls.  ^Filles. 
Somoies. 
Femmes. 
Vieil-  iftoDâ. 
^étés.  IFëm; 

',  En-  tGarç» 
^(ants.  (Filles, 
âommës. 
Fâîtofliés. 
Yidil.  lEom* 
lards.  »Fem. 

En-    CGarç.. 
fanls.  (Filles. 
Hommes. 
Femmes. 
Vieil- (Hom. 
lards.  (Fem. 


En-    jGarç. 
fanls.  (Filles. 
Hommes.         i 
,Fenrîn)es.  | 

I Vieil-  jHom.  ' 
jlards.  (  Fem.  ' 


TO- 
LTAL. 


16 
\U 
20 
18 
47 
45 

10 
42 

li  : 
8  y 


10 

9 
412 

8 

7 
6 

10 
40 
2U 
26 
10 
10 

12 
42 

46 
48 
48 


90 
38 


22 


20 


26 
20 


19 


" 


Total 
génér. 


100 


66 


13 


20 


30 
20 


3/i 


30 


36 


Ob 

t 
tic 


Le 
bl 

off] 

DOI 

mo 
dei 

SOI 

att 

t 

d. 

les 

D 

[la 

18 

18 

les 

e 

ra 


90 


90 


598 


-  269  - 

Ce  tableau  donne  lieu  aux  remarques  suivantes  : 

1*  A  Barre  il  y  a  plus  d^  maladies  en  Automne  et  en 
Utef ,  qu'aux  autres  saisons  de  Tannée. 

S* Les  maladies  atteignent  un  plus  grand  nombre  d*hom- 
IMB  que  de  femmes. 

S!  Il  y  a  plus  de  vieillards  hommes  atleiijts  ,  que  do 
Tieillards  femmes. 

i* Le  nombre  des  enfants  malades  est  à  peu  près  égal 
dusles  deux  sexes. 

Jkifièvrei  d'accès  à  Berre^   de  leurs  causes  et  des 
flMfiM  à  employer  pour  les  faire  disparailre. 

LesBèvres  d'accès  auxquelles  la  population  de  Berre 
pi;e depuis  son  origine ,  un  funeste  tribut,  tiennent  en 
prdetieox  qui  séduits  par  la  riante  position  de  cette  pe- 
tite Titie  ,  voudraient  la  visiter.  L'appréhension  des  attein- 
taldamal ,  éloigne  bien  des  voyageurs  ,  et  abrège  le  se* 
jour  de  celui  que  la  nécessité  y  a  aitiré.  11  faut  convenir 
cepeadant  que  la  maladie  est  aujourd'hui  bien  moins 
4iDpreu8e  qu'elle  ne  l'était  autrefois.  Elle  a  cessé  d'être 
nortelle  ,  et  présente  bien  moins  de  ténacité.  Cette  amé- 
liontioo  est  duo  au  dessèchement  de  plusieurs  marais 
qtii  existaient  dans  le  voisinage  de  Berrc  ,  et  nous 
croyons  qu*en  prenant  des  précautions  hygiéniques,  un 
Aranger  pourrait  s'en  garantir  ,  si  toutefois  il  n'y  prolon- 
leait  trop  long! emps  son  séjour.  Quant  aux  habitants  ,  ils 
Mot  atteints  avec  une  étonnante  facilité.  Leur  sang  a  con- 
^acjié'une  étroite  affinité  avec  la  nature  du  mal  ,  par  la 
Iréqaence  de  ses  atteintes.  En  effet  ,  celui  dont  les  pères 
furent  toujours  yous  l'empire  des  fièvres  intermittente  , 
doit  nécessairement  porleren  lui ,  une  forte  disposiiion  à 
<^^der  aux  premières  atteintes  des  exhatliisons  malignes  , 


—  570  — 

el  la  fièvre  est  d'autaotplus  tenace  alors,  qu'il  u'use  dW 
cun  remède  pour  obleuir  la  guérison,  ou  bien  qu'il  oW 
ploie  que  des  remèdes  impuissants,  ce  qui  est  la  méo» 
chose.  Celte  incurie  provient  de  ce  qu^à  Berre,  on  necroii 
généralement  ni  à  celte  prédisposition,  ni  à  Tefficacité  dei 
remèdes. 

Les  causes  des  fièvres  sont  connues.  La  principale  con- 
siste dans  Texhalaison  fétide  de  l'algue  etdes  mousses  ma- 
rines ,  mêlées  aux  poissons  morts  que  les  vagues  ooi 
poussés  sur  la  grève  ou  dans  les  marais  dont  Berrees 
entourée. 

Il  existe  en  outre  une  cause  secondaire  qui  accroît  coo- 
sidérablement  les  mauvais  effets  de  la  première.  On  es 
dans  Tusageà  Berre  «  commis  dans  les  autres  petites  lo- 
calités ,  d'entasser  le  fumier  au  milieu  des  rues  el  le  looi 
des  maisons  pu  il  est  dépose  jusqu'à  ce  que  le  temps  d< 
le  répandre  sur  les  terres  soit  arrivé. 

Il  est  certain  qu'au  village  où  l'air  esi  ordjnairemen 
pûrel  salubre,  cet  usage  n'est  poiutnuisible  à  la  sapté 
Il  n'offre  guère  que  l'inconvénient  d'empêcher  la  libç 
circulation  des  passants  ,  ce  qui  inquiète  peu  les  cultiva 
leurs.  Mais  à  Berre  ,  il  entraine  avec  lui  des  suites  trdf 
graves  ;  d'abord  en  ce  qu'il  augmente  le  méphitismequi 
déjà  vicié  l'air,  et  ensuite  par  la  raison  que  cette  peti 
ville  présentant  plus  de  surface  que  la  plupart  des  cofl 
munes  rurales  dont  nous  parlons,  exhale  conséquemmei 
une  plus  grande  masse  d'infection. 

Voici  comment  s'exprime  à  ce  sujets  le  naluralis 
Darluc  ,  membre  de  la  Société  royale  d'agriculture  (1)« 

«  La  facilité  dont  jouissent  tous  les  petits  agriculteur 
•  de  se  procurer  de  l'algue  ,   fait  qu'ils  l'ammoncellei 

(l)  Histoire  naturelle  de  Provence,  Tome  1  ,  page  UVJ. 


j  —  271  — 

•  iodifféremment  devant  lears  portes,  contre  les  murs 

>  des  maisons ,  dans  les  rues  ,  sur  les  places  publiques  , 
I  jpour  accélirer  la  putréfaction  ,  au  lieu  de  la  transpor- 
l'Gpr loin  des  babitalions  »  dans  des  cloaques  construits  à 
lit.  tète  de  leurs  champs. Par  une  indifférence  condamna- 

>  ble,  ils  aiment  mieux  vivre  dansTinfection  el  l'ordure  , 
I  que  de  se  donner  un  peu  de  peine  ;  ce  qui  ne  peut  que 
I  Duire  h  la  santé  des  citoyens.  9 

Maintenant  que  les  causes  des  fièvres  sont  connues,  il 
fait  ehercber  ^  les  détruire.  Nous'  ne  conseillerons  pas 
pftirréassir,  des  dessèchements  do  marais  ,  moyen  in- 

;  HUible  h  la  vérité  ,  mais  trèscoûleux  et  qui  ne  serait  pas 
ini  dangers.  Nous  le  voyons  par  les  canaux  déviés  du 
Iir«  soit  pour  Tusage  du  moulin  Gordes  9  soil  pour  l'irri- 
jtlioo.  Ils  forment  à  Berre,  dès  alt^^rrissements  considéra- 

.  Uai,  k  cause  du  peu  de  profondeur  de  la  mer  ,  en  bien 
dli  endroits.  Si  Ton  précédait  à  de  nouveaux  dessèche^ 
nenUyCe  serait  indubitablement  au  moyen  des  eaux  du 
Ut  ;  or^  on  voit  qu^elles  donneraient  bientôt  lieu  à  la  for- 
Ditioode  nouveaux  marais,  en  déposant  au-delà  des  des- 
lèdem^nts  opérés,  el  sur  des  points  divers,  la  vdse  qu'el- 
In  entraînent,  lors  des  orages  el  même  des  simples  pluies. 
Bèicrle  qu'après  avoir  desséché  à  grands  frais,  les  ma- 
nis actuels  ,  on  verrait  bientôt  s'en  former  d'aulres  qui 
niiodTelleraieol  le  mal  que  nous  cherchons  à  exiirper. 
liliflce  n'est  pas  tout /on  remarque  depuis  longtemps  que 
fAaog  se  resserre  sans  cesse  ;  que  des  isles ,  des  pres- 
iolales  ,  des  langues  de  terre  surgissent  peu  à  peu  aux 
adroits  les  moins  profonds,  el  les  dessèchements  succes- 
Bifa  De  serviraient  qu'à  hâter  la  sortie  des  eaux  de  la  mer, 
ceqo'on  doit  se  garder  de  favoriser  (4). 

(l)Siles  coQScilfl  que  noas  donnous  aujourd'bni  ssnt  goûtés  ^ 
>^  noos  proposons  de  traiter  des  moyens  à  prendre  ,  pour  mellre 
■nfieinàreavaliisscment  desten-es  dans  Tétangde  Ccrrc. 


_  272  — 

Nous  proposerons,  pour  détraire  les  ëlëmenls  de  fièvres, 
d'autres  moyens  aussi  efficaces,  et  d'autant  plus  préféra- 
bles, qu'ils  n'occasioneraient  aucune  dépense,  en  même 
temps  qn*ils  seraient  très-arantageux  à  Tagricuiture.  Les 
voici  : 

Enlever  Talgue  des  marais  et  des  bords  de  FéUng ,  i 
mesure  que  poussée  par  les  vagues,  elle  arrive  au  rivage, 
et  par  conséquent  avant  que  la  décomposition  ne  eom- 
mence.  Ce  que  nous  proposons  aux  habitants  de  Berre , 
est  déjà  exécuté  en  partie  ,  par  ceux  de  Marignane ,  qu 
après  avoir  recueilli  ces  végétations  que  la  mer  a  rejetées 
sur  leurs  bords  ,  mais  seulement  dans  les  lieux  où  ellei 
sont  le  plus  abondantes,  traversent  Tétang  et  chargea 
leurs  bateaux  d'une  partie  des  algues  de  Berre  ,  pour  ei 
engraisser  les  champs. 

On  objectera  ,  sans  doute,  que  cet  usage  pratiqué  à  Ma- 
rignane ,  devrait  dès  lors  préserver  des  fièvres  intermit 
tentes,  les  habitants  decette  commune  ;  qu'il  n'en  est  riei 
pourtant,  puisqu'elles  y  sont  presqu'aussi  communes  qu'i 
Berre  ,  et  qu'alors  l'enlèvemeut  de  l'algue  avant  sa  pulré 
faction  ,  n'est  pas  un  préservatif. 

Si  l'enlèvement  d'une  partie  des  algues  ne  garaoti 
point  Marignane,  c'est  par  la  raison  que  dans  cette  com 
mune  ,  l'algue  ne  pouvant  être  rejetée  par  les  vagues,  st 
les  bords  des  marais  qui  sont  plus  ou  moins  séparés  i 
l'étang  ,  ne  s'y  trouve  pas  réunie  ,  tandis  que  dans  Yi 
tang  méme%  elle  est  fortement  poussée  par  les  flots  de 
mer  où  elle  s'amoncelle  en  énormes  tas  d*un  transport  b 
cile.  L'algue  qui  a  échappé  à  l'action  de  la  fourche, 
*cause  de  sa  dispersion^  est  dédaignée  par  les  cultivateu 
el  reste  ,  quoique  éparse  ,  dans  les  marais;  cette  algue  i 
contient  pas  moins  de  principes  fébriles  ,  tels  que  mou: 
ses  ,  poissons  ,  coquillages  corrompus  ,  etc.,  dont  VeO 
malfaisant  aurait  considérablement  par  les  exhalaisoi 


—  273  — 
da  famier  entassé  dans  les  rues ,  sur  les  places  publiques 
e(l0  long  des  maisons.  A  ces  éléments  qui  sufâsenl  déjà 
pour  vicier  Tair  qu'on  respire  à  Marignane,  s'en  joignent 
«Fanssi  pernicieux,  lorsque  les  vapeurs  délétères  qui  sont 
beaacoup  plus  considérables  à  Berre  9  arrivent  poussées 
par  les  vents  du    nord  ,    à  Marignane  et  à   Château- 

..  I/enlàvement  de  Talgue  serait  loin  desufGre  à  Berre.  Il 
tendrait  encore  transporter  les  débris  de  végétations  ma^ 
rinaa,  non  dans  la  ville  ,  mais  sans  délai,  aux  pjc^priétés 
ivraies  de  ceux  qui  les  auraient  recueillies,  et  les  placer 
4api  des  cloaques  couverts  de  branchages  ou   de  terre  , 
.ifiaqoerodeur  ne  s'en  répandît  point  dans  la  campagne. 
Ca  transport  deviendrait  tellement  indispensable,  qu'il 
y     vautrait  mieux  ,  suivant  nous  ,  laisser  ainsi  que  cela  ar- 
y    tïu^  croupir  Talgue  dans  les  marais  ,  parceque  s'y  trou- 
1     vanten  plein  air,  une  portion  des  miasmes  méphitiques 
I     qu'elle  exhale  ,  est,  comme  il  a  été  dit ,  poussée  plus  loin 
[     PV  le  vent.  Tra  nsporter  cette  algue  corrompu  e  ou  prête  à 
Titre,  dans  l'intérieur  de  la  ville,  pour  Ty  réunir  et  amon- 
celer, ce  serait  un  levain  nouveau  et  plus  dangereux  en* 
flore^  puisqu'il  pourrait  non  seulement  déterminer  un  plus 
grand  nombre  de  fièvres  d'acbès ,  naais  aussi  donner  nais- 
laiiee  à  des  maladies  mortelles. 

Siles  cultivateurs  aveuglés  par  un  fatal  préjugé ,  ou 
menas  par  leur  indolence  naturelle  ,  se  refusent  à  prêter 
k secours  de  leurs  bras  ,  pour  opérer  cet  enlèvement , 
fadiDinistration  doit  le  faire  effectuer  elle-même,  et  le 

.(i)  Comme  elles  sont  poussées  à  Martigaes  ,  àlslres  ,  à  Sl-Gba- 
*ai,  «te,  par  les  vents  d^cst  ;  b  Rognac  ,  à  Yitrollps  et  même  h 
Vfiîanx ,  par  les  rents  d'ouest  \  à  Maurans  et  jusqu'à  Lafareoù  l'air 
^  Batarellement  très-sain,  par  les  yeuts  du  sud. 

35 


-  374  ~ 

Conseil  ttinnicipal  Toter  pour  cela  des  fonds  qui  oertaine 
metot  ne  seront  pas  rejetés  du  budget  de  la  ville.  Ao  rest 
la  vente  de  cette  algue  dédommagerait  amplement  d 
la  dépens^;. 

Il  est  également  indispensable  qu'on  ne  tolère  ph»  i 
l'avenir  le  fumier  do«j.  les  rues  sont  encombrées.  €es  or- 
dures  amoncelées  gênent  la  circulation  des  habitants ,  é 
^épandent  uneinfeôtion  pestilentielle.  Il  faut  s'attendre  â 
des  plaintes'  amères  de  la  part  du  peuple  qui  ne  eon- 
ntit  jamais  ses  véritables  intëréts.  L'administrateur  que  1( 
seul  bfen  public  dirige  ,  doit  braver  ces  clameurs  ,  pour 
suivre  sa  carrière ,  et  employef »  s'il  le  faut,  la  force,  pou 
assurer  l'exécution  de  ses  ordres.  Dans  cette  probibilw 
doivent  nécessairement  être  compris  les  énormes  et  nom 
breux  tas  tle  fumier,  placés  autour  de  la  ville ,  b  caote  d 
llnfectibn  qu'ils  y  répandent ,  de  quelque  point  qoe  I 
vent  souffle.  Les  gens  de  l'art  et  l;es  personnes  de  sens  n 
peuvent  avoir  due  autre  opinion  ,  et  ce  serait  faire  toi 
à  l'administration  que  de  lui  en  supposer  une  contraire 
Elle  se  rendrait  donc  véritablement  coupable,  si  ellao'ac 
cueillait  pas  avec  zèle  ,  ce  que  nous  proposons. 

Mais  nous  nebornops  pas  là  toutes  les  mesures  possibit) 
d'assainissement.  Il  serait  aussi  très-utile  d'enlever  att 
rues  Thumidiié  qui  y  fait  éonslamment  ressentir  ses  per* 
nicieux  effets.  Cette  incommodité  provient  non  seulemeD 
de  la  position  des  rues,  qui  ne  dépasse  le  niveau  delà  m^i 
que  de  quelques  centimèires  ;  mais  encore  de  ce  que  eett< 
position  présente  une  surface  tellement  plane,  que  l'eau  i 
séjourne  longtemps  encore  après  la  cessation  des  plaies- 
Il  suffirait  pour  faire  disparaitre  cette  humidité  malsaine 
de  faciliter  l'écoulement  des  eaux  pluviales,  et  on  y  par 
viendrait  sans  peine,  en  établissant  au  centre  de  la  vill» 
un  point  culminant  de  80  centimètres ,  au  dessus  de  l'élé- 
vation actuelle  du  sol.  Cette  hauteur  serait  suffisante  ,  va 


—  575  - 

il  pea  d'étendue  qu'oocope  rèmplacemeni  des  maisoto^ 
Adopleruue  élévation  plus  considérable,  ce  serait  exffb'- 
nr  les  habitations  qui  environneraient  ce  point ,  &  avoir 
korrez-de  chaussée  trop  au  dessous  do  nivelage  proposé. 
A  partir  de  oe  point,  on  pratiquerait  dans  divers  sens,  des 
Igaatioclinées  Jusqu'aux  portes  de  la  ville,  où  les  eaux 
phfiales  seraient  reçues  dans  un  ruisseau  ceignant  exté- 
risarumenl  les  remparts,  et  aboutissant  h  la  mer  par  qua- 
.  In  issues  dont  la  première  pourrait  être  établie  i  la  porte 
Is  fias  centrale  du  côté  du  sud;  une  aulre  à  la  rue  qui 
ciaiBenc«  aur  la  place  Nationale,  la  troisième  k  l'en- 
trfede  la  Grand'Rue ,  et  la  dernière,  devant  la  rue  la  plus 
csilrile  du  côté  de  l'ouesL 

Naos  nous  bâtons  de  faire  observer  qu'il  faut  déduire 
ici,  ia  dépense  du  pavage  qui  ,  à  cause  de  son  mauvais 
Ait ,  est  h  refaire  sans  retard ,  que  nos  vues  soient  ou  non 
Mewillies.  La  seule  dépense  réelle  , celle  qu'il  foutvéri- 
tabbmeat  compter,  ne  consisterait  qu'au  remblai  des  ma- 
tériaux r  mais  l'avantage  qu'on  retirerait  de  Tex haussement 
fcpsvé,  est  bien  fait ,  ce  nous  semble,  pour  que  Ton 
rinpesâiun  léger  sacrifice. 

Romi  oouseilioBs  encore  de  faire  des  plantations  d'ar- 
bsB,  sur  tous  les  points  du  domaine  publio,  qui  en  sont 
iiMeptibies.  En  aspirant  l'humidiié  répandue  dans  Tes- 
MM,  les  feuilles  des  arbres  s'en  nourrissentet  absorbent 
litii  une  partie  des  miasmes  qui  s'y  trouvent  en  aboo- 
iuoi.  Voiiè  pourquoi  la  végétation  est  si  puissante  aux 
t'entoura  deBerre,  et  généralement  dans  les  lieux  infects. 
B  saraltdonc  désirabie  que  des  plantations  fussent  faites 
^les  places  publiques  et  dans  les  terrains  communaux 
V^\h  possesseurs  de  la  Ganiliière  ,  domaine  qui  par  sa 
^^Mteétendoe  et  sa  proximité  de  Berre  ,  ne  peut  manquer 
''exaroer  une graude  influence  sur  Tatmosphère  de  cette 
^lle ,  et  que  les  autres  propriétaires  de  la  commune , 


—  276  - 

compiantfisseiii  leurs  terrains,  d'arbres  convenables  h  la 
qualité  et  à  rexposilian  particulière  du  so]  qu'ils  possèdent^ 
enfin  que  ceux,  dont  les  propriétés  longent  les  chemins  pu* 
blics  de  Berre  ,  bordassect  la  route ,  d'arbres  de  haute  (a-, 
toiè  ,  ou  tout  au  moins  d'espèces  d'arbres  à. larges  feuiUe&^ 
L'état  atmosphérique  et  Tagriculture  y  gagneraient  inocm* 
tesiablement ,  car  une  expérieuce  constante  a  démootré 
que  les  résultats  obtenus  pour  ta  salubrité  de  Tair  *  par 
Pabsorpliooi  ont  toujours  été  avantageuse. 

L'assaÎQissement  de  rairet  la  cessation  des  fièvres  iiH 

t-ermiltenles  seraient  les  suites  naturelles  ,  les  conséquen* 

ces  inévitables  de  la  mise  en  pratique  de  nos  conseils.Maîi 

l'efi'et  tout  immédiat  qu'il  fût  sur  les  étrangers,  ne  pcwT' 

rait  l'être  sur  la  population.  Les  régnicoles  n'en  épron 

veraient  que  peu  k  peu  les  salutaires  effets. Ces réfiexioB 

sont  nécessaires.  Elles  tendent,  dans  le  cas  où  ces  avis  Si 

raient  favorablement  accueillis ,  à  proserver  du  décou 

ragement  ceux  qui  ne  se  voyant  pas  délivrés  tout  à  coii 

du  fléau  ,  seraient  portés  à  cesser  Texécution  des  mesura 

sanitaires  proposées  comme  un  préservatif  certain.  G'ei 

la  conséquence  de  ce  qui  a  été  établi  ,  puisque  si  laprc 

pension  dont  il  a  été  parlé ,  existe ,  il  est  évident  que  h 

personnes  nées  à  Berre,  qui  annuellement  sont  frappées d^ 

fièvres  d'accès ,  dont  les  pères  ,  les  mères  et  les  ascec 

dants  plus  reculés ,  ont  été  aussi  constamment  soumis 

l'empire  de  la  maladie  ,  ne  pourront  ressentir  aussitôt  l 

hons  effets  de  ramélioration  obtenuedans  le  climat,  c*e8 

à-dire  qu'il  est  impossible  qu'ils  n'éprouvent  pas  d 

ressentiments  de  fièvres  à  certaines  périodes.  Hais  nei 

ajoutons  qu'il  n'est  pas  moins  impossible  ,  d'après  le  m 

me  principe  ,  que  ces  ressentiments  ne  présentent  ui 

diminution  graduée ,  et  bientôt  une  cessation  entière 

puisque  l'air  qu'on  respirera  à  Berre ,  sera  aussi  pur 

aussi  sain  qu'ailleurs. 


—  277  — 

Il  eïl  fort  pradent  encore  de  se  vêtir  le  malin  et  le 
soir,  d'étoffes  fortes.  Cette  précantion  et  une  manière  de 
vitre  convenable  peuvent  maintenant  même  ,  préserver 
polir  longtemps  les  étrangers.  Il  faudrait  aussi  que  Ton 
tnrvêillfttavee  un  soin  scrupuleux,  les  ventes  de  poissons 
qmônt  lien  lorsque  la  fratcheur  en  est  altérée,  pendant 
b'nison  des  chaleurs.  Los  cultivateurs  qui  jnsques  lu  k 
àiosè  de  Télévalion  du  prix  ,  avalent  été  privés  de  la 
diiirda  poisson  dont  ils  sont  très-friands ,  se  dédomma- 
(init  amplement  alors  ,  d'une  privation  bien  grande  pour 
eii  ils  achètent  h  vil  prix  ,  tout  le  poisson  corrompu 
(fjtîk  peuvent  trouver.  Gela  leur  est  facile  ,  puisque  la 
fèAleen  a  lieu  publiquement  et  avec  inipunité.  Us  s'en 
gorgent  avec  une  voracité  dégoûtante.  Go  genre  de  nour- 
rilire  ne  contribue  pas  peu  au  développement  et  à  la  ma- 
ligaité  des  fièvres  intermittentes.  Le  poisson  qui  dans  cet 
Aat  voisin  de  la  putréfaction ,  est  partout  un  aliment  mal- 
siIb^  devient  très-dangereux  à  Berre. 

Vous  engageons  MM.  les  médecins  et  pharmaciens  de 
Airro ,  qui  sont  entourés  d*une  confiance  méritée  et  Tau-* 
lorité  religieuse  ,  si  digne  du  respect  dont  elle  est  l'objet , 
à  seconder  nos  efibrts,  en  usant  de  toute  leur  influence  , 
parfaire  comprendre  au  peuple,  les  bons  effets  qu'on 
^Maillerait  du  nouvel  état  de  l'atmosphère  ,  par  les 
Boyans  qui  ont  été  indiqués.  Alors  chaque  membre  de  la 

•'  popalatlon  ,  contribuera  ,  selon  la  position  qu'il  occupe  , 
ti'exécation  des  mesures  préservatrices  d'une  maladie 
^t  l'effet  ne  se  porte  pas  seulement  sur  le  physique  , 
Buis  qui  exerce  encore  une  cruelle  influence   sur  le 

'  Bioral  de  la  population  entière  ,  en  frappant  son  carac- 
ttra  d'une  inertie  préjudiciable  h  ses  intérêts. 

C'est  ainsi  qu*en  travaillant  à  la  destruction  du  mal  qui 
1^ dévore,  les  habitants  de  Berre  feraient  une  action  très 

^Yiilitageuse  à  leurs  voisins  ,  puisqu'un  des  iruits  qu'ils 


—  OT8  — 

rdcaeîltorueni  de  leurs  soins ,  serait  une  notable  amélio- 
ratioo  dans  le  oHmal  des  populations  qui  les  entourent 

Mais  ces  considérations,  toutes  puissantes  qu'elles  poî^ 
sent  être,  ne  sont  pas  les  seules  à  faire  valoir.  Il  ea  esiw 
antre  qui  n'est  pas  ûioins  péremptoire  :  Bérre  parait  ap^ 
pelée  à  une  augmentation  de  bien-être  que  f^a  position  le^ 
pographiqueTinvite  à  recueillir.  L'établissement  duporl 
qu'il  est  question  d'y  construire ,  donnera  nécessaireneQl 
un  grand  développement  k  'son  commerce  et  à  sou  indat- 
trîe.  De  ce  bienfait ,  déjà  si  grand ,  en  découlerait  un  im«- 
cond  :  l'accroissement  matériel  de  celte  yille.  Le»  bant^ 
autorités  du  département  se  soni  occupées  de  çeite  qiwp- 
tion,  avec  tout  l'inlérèt  qu'elle  devait  leur  inspirer  ,  et  h 
gouvernement  a  reconnu  l'utilité  de  la  demande  qui  ei 
avait  été  Caile  dans  l'intérêt  dn  commerce  en  général  j^  < 
celui  ^s  communes  qui  environnent  l'étang.  Il  a  jugé  cpi 
l'établissement  d'un  port  dans  cette  vaste  étendue,  nepa^ 
vait  avoir  lieu,  nulle  part,  phis  beqreusement  qu'à  Berrc 
Aussi  en  a-4*il  accueilli  la  densande  avec  empresseii^^iii 
malgré  les  réclamations  de  quelques  communes  du  litif 
rai.  On  n'attend  maintenant  que  la  sanction  des  ebanibrej 
pour  réaliser  ce  projet. 

Mais  qu*on  y  prenne  garde ,  le  bon  vouloir  du  ge« 
vernement  du  Roi,  la  sanction  des  chambres,  l'exéeuljo 
mène  du  port ,  seraient  nuls  pour  la  prospérité  du  eom 
meree  et  de  Berre ,  si  lejnalque  nous  voudrions extirpei 
continuait  à  y  exercer  ses  ravages.  Les  fièvres  paralyse 
ront  l'effet  de  tant  d'efiorts  divers.  Elles  seront  tio  ohi 
tacle  à  la  fréquenlatiou  du  port ,  à  Fétablissement  d^en 
trepêts  de  denrées  et  de  marchaiDdisea  ,  à  la  fixatioa  dan 
ses  murs ,  de  commerçants  étrangers,  k  raecroissemeni  d 
la  ville  el  de  la  popirialion.  Nous  bous  contentons  id  d'in 
diqoarees  considérations';  mais  leur  importance  m'Àdàt^^ 
pera.  peinte  l'attention  de  l'autorité.  Nous  osons  espère 


—  279  — 

qtielesinesnrespréservairièesqaî  viennent  de  loi  élresoa- 
Bilei  I  seront  fa? orablement  accneillies  par  elle ,  et  qn'on 
Wirfirdx  avenir  sera  ,  pour  la  ville  de  Berre,  le  fruit  de 
Ai00liell  bienveillant  qu'obtiendront  les  vues  pbilan- 
troj^es  oBértes  aujourd'hui  ,  à  la  méditation  du  pou*^ 
tUret  des  citoyens. 


OOATRIEHE  PARTIE. 

— — >»« 

QM0gie,'^  Zoologie.^  JUamCifères.—  Omiiholcgiê,- 
Ichihyologie.  —  HêptiUê.  —  Plantée, 


CHAPITRE  PREMIER. 

Géologie. 


toicoQslitution  géologique  du  sol  sur  lequel  est  bâtie  la 
viOede  Berre  offrirait  bien  peu  d'accidents  remarquables, 
^00  la  circonscrivait  aux  terrains  qui  avoisinent  son  en* 
enateou  que  comprend  son  territoire.  Mais  la  descrip* 
Sni  qu'on  devrait  en  faire,  embrasserait  de  rigueur  non 
iffilement  la  plaine  dite  plaine  de  Berre  ,  mais  encore  les 
>BQ&tignes  qui  la  limitent  et  qui  apportent  à  cette  partie 
dtibmin  de  la  vallée  du  Lar  ,  la  tribut  de  leurs  eaux  et 
d^leorsi débris  entraînés.  Aussi  comprendrojis-nous,  com- 
tne 80  rapportant  è  rhisloiregéologîque  de  Berre,  la  chaîne 


~  230.  — 

de  Coudoux ,  qui  s'étend  régulièremeot  depuis  Bguillis 
jusqu'à  St-Cbamas,  eu  passant  au  pied  du  village  de  U- 
fare  el  du  château  de  Calissanne^  et  la  cbaioe  de  YitrolM 
qui  court  eu  ligne  droite  depuis  les  Pennes  Jusqu'à  Rogpic 
d'où  elle  s'infléchit  du  côté  de  Velaux  et  qui  présentée 
l'étang  de  Berre,  ses  pittoresques  escarpements  placéiaQ 
retraits ,  les  uns  au  dessus  des  autres.  L'intervalle  com- 
pris entre  ces  deux  chaînes  ,  constitue  à  proprement  par- 
ler ,  la  plaine  de  Berre  ,  et  n'offre  guère  que  les  alluvlous 
de  la  rivière  du  Lar,  mêlés  à  des  débris  roulés,  sous  les- 
quels sont  cachées  les  couches  qui  forment  le  prolonge- 
ment des  formations  secondaire  et  tertiaire  que  Ton  ^ob- 
serve dans  les  localités  accidentées  qui  se  lient  aux  chai* 
nés  principales  de  Coudoux  et  de  Vltroles. 

La  première  chaîne  (Coudoux;  appartient  spéciàlemeol 
k  la  formation  secondaire  ,  désignée  en  géologie  sons  la 
dénomination  de  crétacée^  et  présente  deux  de  ^^esétagei 
connus  sous  le  nom  de  ]Seocomien  et  de  grès  verU 

1*  NÉocoMiBN.  —  Cet  étage  qui  est  développé  avec  Qoe 
très-grande  puissance  ,  est  entièrement  composé  d'un 
calcaire  compacte  h.  sa  partie  inférieure,  généralement 
dépourvu  de  fossiles,  passant  à  mesure  que  l'on  atteint  les 
couches  supérieures,  à  un  calcaire  oolitique,  entièrement 
formé  de  débris  de  coquilles,  et  renfermant  comme  carac- 
téristique des  térébratules  (de^pressa  et  biplicatd)  —  des 
Nérinées  (espèces  inédites)  et  des  Polypiers  qu'où  pour- 
rait peut-être  rapporter  au  genre  turbinolia.  C^est  dans 
ces  calcaires  que  sont  ouvertes  les  célèbres  carrières  de 
Calissanne  et  des  carrières  nouvelles ,  au  dessus  de 
Coudoux  ,  destinées  au  service  du  canal  de  Marseille. 

Ces  calcaires  sont  surmontés  par  des  couches  d'un  cal- 
caire plus  tendre ,  crayeux ,  et  propre  à  être  employé  i  la 
fabrication  de  la  soude.  Entre  Calissanne  et  St-Chamas , 
on  a  fouillé  sur  plusieurs  points ,  pour  le  besoin  des 


—  281  — 

fabriquas  de  soada  du  plan  d'Aren  aida  Rassuen.    Les 

telles  qae  Ton  y  rencontre  sont  très-remarquables  et  de 

la  plu  parfaite  conservation.  Ils  appartiennent  pour  la 

plapart,  àdes  espèces  et  à  des  genres  non  encore  décrits, 

Gs  sont  :  1*  des  Pêeten ,  la  chôma  ammonia  [(Croldfnss  ) 

gt me  antre  espèce  inédite,  une  espèce  de  Rudiite  dif- 

HraBla  de  tous  les  rudistes  connus .  des  Spatanguêê,  etc. 

T  Gais  Tiar.  —  Cet  étage  repose  sans  l'intermédiaire 

te  marnes  néocomiennes  supérieures  ,  au  dessus  des 

dont  nous  Tenons  de  parler  et  forme  une  bande 

étroite  qui  court  parallèlement  à  la  chafue  de  Cou- 

tes  oà  elle  est  entièrement  recouverte  par  les  terrains 

Misirts  à  lignite.  • 

Si  eouleur  dominante  est  un  jaune  ocracé,  et  sa  eompo- 
■tioB  osdlle  entre  uu  calcaire  pur  et  un  sable  calcarifère, 
qâ  généralement  présente  peu  de  sôlidiié. 

Les  fossiles  y  sont  très-abondants,  et  appartiennent  tous 
àdei  animaux  marins.  Ce  sont  : 

D6sAi^j>airtf##  (H.  organisants  et  bioculata).  Des  Sphi- 
ni/da«y  des  nérinées  et  des  t^réhratuleê  (talata  biblicata). 
Dei'eMiartf  ,  des  polipiers  (genres  turhinolia  ,  asiraa  , 
ffÊmpairêê  ,  nummulites ,  etc. 

Cet  étage  de  grès-vert  est  supérieur  à  Tétage  du  GauU^ 
etinHrieurk  Tétage  des  grès-verts  qui  dans  d'autres  con- 
trées de  la  Provence  renferment  le  jayet  et  des  cycloliiet 
Wipfiques. 

Terrain  tertiaire. 


Les  terrains  tertiaires  sont  fort  puissants  dans  la  vallée 
I  éi  Ur ,  et  se  laissent  diviser  en  plusieurs  étages  qui  sont 
\    i  pirtir  de  bas  en  haut . 

'  1*  L'étage  à  lignite  comprenant  le  sous  étage  des  cal- 
^saireiel  argiles  qui  se  montrent  au  dessus  du  pont  du 
Lsr.  (Etage  dit  de  Fuveau). 

36 


—  288  — 

2*  L'élagedes  argiles  jaunes  et  da  calcaire  qu'elles  sa 
portent.  (Pas  d'Âlancier  ,  Rognac,  Heyreuîl.) 

3'  Les  argiles  ronges  et  les  calcaires  qui  les  diviseo 
(Argiles  de  Yitrolles  ,  de  St-Antonin.) 

4*  Les  marnes  gypsifères. 

5*  Les  mollasses  marines. 

6*  Les  marnes  supérieures  aux  mollasses. 

Les  escarpements  qui  se  montrent  h  Test  de  Berre ,  a 
partiennent  aux  argiles  rouges  et  aux  argiles  japnes.  (i 
2  et  3.  ) 

En  dessous  apparaissent  les  calcaires  à  lignite  qui  pie 
gent  dans  la  vallée  du  Lar  ,  passent  en  dessous  des  ail 
vions  de  Berre  ,  ainsi  que  de  Pétang ,  et  reparaissent* 
l'autre  côlé  à  St-Mitre. 

Ces  divers  étages  sont  d'origine  lacustre,  et  renferme 
des  hiliXf  des  ampultaires,  des  mêlantes  ,  des  mél 
nopsis ,  des  cyclades ,  des  potamides  et  des  unies. 

Au  dessus  de  ces  terrains  d'eau  douce ,  reposent  ind 
tinctemeutjes  bancs  de  la  mollasse,  tous  dWigine  marin 
et  qui  à  Istres  sont  remarquables  par  les  grands  am 
ô^huitresei  depernes. 

Un  lambeau  de  cei  étage  ,  s*observe  aussi  à  Berre,  c 
raclérisé  également  par  les  huîtres. 

Enfin  ,  les  allu viens  charriés  par  le  Lar  ont  comblé  p^ 
à  peu  la  dépression  de  la  vallée ,  et  menacent  de  comble 
par  accroissement  insensible,  l'étang  de  Berre  lui-méoK 
C'est  sur  ces  terrains  superficiels  que  la  ville  est  bâtie. 


283  — 


CHAPITRE  SECOND. 


Mammifères. 


IW" 


comprendrons  pas  dans  ce  tableau  les  animaux 


Noms  vulgàibbs 

OIDKES. 

NOKS  FRANÇAIS. 

et 
observations. 

ÉSnarsinsec- 

Chanv^souris. 

Rato  penado. 

rores. 

Musaraigne. 
Taupe. 

«Mencarni- 

Putois. 

rare. 

ras. 

Furet. 

très-rare. 

Belette. 

Mouslello. 

Fouine. 

, 

Martre- 

commun. 

■  ï.; 

Loutre. 

Luri ,  commun. 

sr* 

Loup. 

Lou,  rare. 

M 

Renard. 

Reinar,  commun. 

fh».. 

Rat  domestique. 
Souris. 

Garri. 

Campagnol. 
Rat  d'eau. 

Garignoon. 

Garri  d'aïgo. 

Lapio. 
Lièvre. 

Lapin,  ass.  comm. 
Lébré,  rare. 

—  284  — 


CHAPITRE  TROISIÈME. 


Ornithologie. 


Noms 

ORDRES. 

Noms  Fit AHÇAis. 

obseï 

Rapaces. 

Petit  aigle. 
JeaD  le  blaDC. 

Aïglo. 

rare. 

Bazard  cendré. 
BuzarJde  marais. 
Buse  commune. 

Rouisso 

Bpervier. 

Esper' 

Grescerelle. 

Le  petit  duc,  cbat- 

huaùt. 

Effraie. 

Chouette. 

Macho 

Passereaax. 

Pie-grièche. 
Loriot. 
Roitelet. 
Grive. 

Le  peu 
dans 
septen 
dure  ^ 

Merle. 

Merle  j 

Merle  rosé. 

rare. 

Rossignol. 

, 

Fauvette  comm. 

Fauvette  grise. 
Fauvette  deros. 

Passer 

Bec-figue. 

—  «85  — 


ORDRES. 


Noms  français. 


Pive  ortolaDoe. 


n- 


Le  moUeux. 
Bergeretle. 
Bergerette  jaune. 
Bergerette  grise. 
Troglodeste. 
Engoaleveni. 
Hirondelle  de  che 

minée. 
Martinet. 
Hirondelle  de 

vagé. 
Alouette  des 
champs. 
Gochevis. 

Calandre. 
GeaL 

Bruant  commun. 
Ortolan. 

Bruant  de  roseaux 
Moineau  domesti- 
que. 
Pinson. 
Chardonneret. 
Bérin. 
6ros-bec 
Corbeau. 

Pie. 
Etourneau. 


Noms  tulqaibbs 

et 
observations. 


oiseaux  de  pass. 


Dindouléto,  eom. 
Bateïroou. 


com-  \Ellenich.et 
munel  reste  toute 
(l'ann.  dans 
^  le  terroir. 


Gagé.  ] 


[oiseaux  de 
passage. 


Passeroun.  II  de- 
meure toute  Tann. 
Quinsoun.  Us  dis- 
Gardelino.  parais- 
senten 
hiver. 
Groupata,pa#fe  en 
troupe.  Aê9.  rare. 
kwMiso.Siationn. 
Il  pane  par  troup 
nomb.  V.  le  mou 
de  eeptembreJl  ne 
i arrête  point. 


—  886  — 


ORDRES . 


Grimpeurs. 
Gallinacées  (1). 


Echassiers. 


Nous  FRANÇAIS. 


Martin  pâch. 
vert  et  orangé. 


Pickvert 

Torcol 

Coucou. 


Perdrix  rouge. 
Caille. 
Pigeon. 
Tourterelle. 

Pluvier  doré. 
Pluvier  de  mer. 
Petit  pluvier  è  col 
Vanueau^pluvier. 
Outarde. 
Grue. 

Héron  cendré. 
Héron  pourpré. 
Aigrette. 


Butor. 


Noms  vDLGi 

et 
observati( 


Bleiret.  On 
asjtez  freq 
ment  sur  leê 
de  tétang 
Lar.  Il  este 
sage. 

rare. 

Gousueou. 
{i)Nous  fie- 
rons pas  di 
\de  b.'COUT 
\  Elle  reste  i 
(  tannée. 
I  De  passage, 

IVe  passage 


|Âgrue.  EHi 
{ au  eomm.d> 

(corjuan.   C 

[voit dans  l 

rais,  au  pr 

et  en  hiver. 


Amagairé. 


—  287- 


ORDBES. 


Noms  frinçàis. 


Cigogna. 
Bécasse. 
Bécassine. 
BécassoD. 

Barge  rouge. 
Grand  courlis 
Petit  courlis. 
HambêchedoDtoD 

voit  beaucoup 

de  variétés. 
Chevalier   aux 

pieds  verts. 
Chevalier  aui  p 

rouges. 
Chevalier  aux  p 

noirs. 
Le  combattant. 
Tourne-pierre. 

Avocelle» 
Echasse. 
SanderHn^* 


Noms  vulgaires 

et 
observations. 


très--rare. 
rare» 

Abondant. 
Sourdet,  abondant 
dans  ht  marais, 
assez  rare. 

»Clouvissîàro,a£(m- 
I  dont^Sa  ch.est  très 
estimée. 

hécho.Elles  arriv. 
par  vols  considér. 
au  temps  des  cha- 
leurs. 

Lou  cambé  ou  la 
cambusso,  suivant 
leurgr.  Ils  arriv. 
avec  lesmambéch. 
{Grasset.  Toujours 
I  sur  le  rivage.rare 

rare. 

Gouriolo,  tr.-abon- 
dufit^  La  femelle 
dépose  ses  œufs 
sur  te  sable  du  ri- 
vage ,  dans  le  m. 
de  juillet.  Ces  oi- 
seau3£  partent  en 
troupes  au  ^om- 
mencemeni  de 
Vhimr. 


--  28&^ 


ORDRES. 


Palmipèdes  (4). 


Noms  fiarçais. 


Poule  d*eau  «  au  . 

bec  rose. 
Poule  d*eau,au  bec 

vcrl. 
Petite  poule  d'eau. 
Peulque. 


Flamand. 


Grand  crèbe. 
Petit  crèbe. 
Le  castagneux. 
Grand  plongeon. 
Goëland  cendré. 
Goëland  noir. 


NOKS  VOLGA] 

ei 

observatio 


I 


Rasclet. 
Froouco.  Elle 
rivent  en  in 
au  mois  de  11 
restent  jusqu 
le  m.  de  fevri 
rare. 

(1)  Ceeoiseat 
nichent  pas 
te  pays,  mais 
passent  l'hivi 
Traougnoottti 
gnoun,  suivaf 
grosseur. 
Gros,  traoug. 
Gabi.  Ces  ois^ 
font  une  gu 
cruelle  aux  ^ 
ques,  dont  t 
nourrissent  < 
une  grande  p 
de  Iniver.Qt 
le  goëland  app 
lesfoulqutsse 
versent  sur  le 
et  envoient  l 
patt.crochues^ 
lesquelles  el.  i 
chent  à  atteit 


—  aw  — 


OBDUS. 


Noas'niHÇAU. 


Noms  vuLGiiRBâ 

et 
obserratioDS. 


leur  enn.  Le  goë- 
land  saisit  le  mO" 
ment  favorable  pr 
frapper  de  son  bec 
la  tète  de  la  foui-- 
que  quif  étourdie 
du  coup  I  se  laiS' 
se  emporter  par 
le  vainqueur  dont 
elle  est  la  proie. 
Lind,  de  ïhomme 
pourrait  tirer  un 
qrand  parti  de  cet 
instinct  des  goëL, 
en  en  élevant  pour 
la  chasse  aux  foul- 
ques^ comme  Ton 
élevait  jadis  les 
faucons,  etc.^  pour 
ta  chasse  au  vol. 


ÎGabioto  ou  gabian, 
selon  leur  grosseur 


Mouette  blanche. 
Mouette  aux  pieds  ] 

rouges. 
Mouetie  cendrée. 
Mouette  rieuse. 
Hirondelle  à    bec^ 

rouge.  ] 

Hirondelle  k    bec/ 

noir.  'Furuelo. 

La  petite  grise.       ( 
Laguififelle.  J  iSon\plumage  est 

^  entièrement  noir. 


—  290  — 


Noms  vulg 

ORDRES: 

Noms  FBAifçi». 

ei 

observai! 

Gormorin  ou  cor- 

Ne se   voii 

... 

moran. 

hiver,  et  ti 

• , 

s^ul. 

Cygne. 

On   le  voii 

que  fois  ^   h 
grands  froît 

Oie  commune. 

Cet  oiseau j 

troupe  pent 
et  s'arrête 

Canard  colvert. 

Cover.  Ces. 
des  canards 
chair  est  la 

Lemilloin. 

Çatarous. 

Le  milloineau. 

Gavoua. 

Le  grand  morillon 

Négroun. 

Le  petit  morillon. 

Picho  négro 

Le  garot. 

Pé  jaouné. 

Le  souchet. 

Cuira. 

Le  pilel. 

Couin. 

Le  siffleur. 

Pieouvé. 

La  dou.  macreuse. 

Ga  aniarJo. 

Sarcelle  commune 

Sarc«no   Ei 
bite  tétani 
dant  tout  Vt 

/             ' 

0 

Sarcelle  d'été. 

Cacincara.  C 
seau  se  voit 
m.  de  mari 
paraît  pas 
les  années. 

Harle  huppé.    > 

Hilindérolo. 

^  291  — 


CUÀPITRE  QUATRIË^^JE. 

Ichthyologie. 

Péistinu  de  la  mer   de  Berre  et  des  eaux  douces  du 
terrein 


Garlîlagineuz. 


O1S6QX. 


Lamproie. 
Esturgeon. 
Syngnale  bypoc. 
Papacine. 

Anguille  d'eau  d. 


Auguilles.  Ily  en  a 
plusieurs  variétés. 


Congre  noir. 

Minutas. 

Gobie  houlereau. 

Une  variété. 

Maquereau. 

Tracurus. 

Rougets  : 

Surmuletus. 

Labrus  lineatus. 

Julis. 


Noms  volgaires 

et 
Observations. 


Lampruso,  rare. 
Très-rare, 
Chivaou  marin,  r. 
Aguyo  fèro,    om. 

Anguiéro.  On  la 
trouve  dans  le  Lar 
et  le  Béai. 
Celle  dite  beau^ 
marenco  a  la  eh. 
aussi  délicate  que 
V anguille  d'eau  d 
Fielat,  rare. 
Préveire. 

3r.'.t.  1— »• 

Oourneou. 
Suvéreou,  rare. 

Bougé. 

Roucaou,p.  conivi 
Girolle,    id. 


—  t»2  — 


Noms  volgâ) 

ORDRES. 

NOMS. 

et 
observatioi 

Âurade. 

Oourado,aioi 
et  délicat. 

Sargue. 

Sarguo,  rare. 

Pageau. 

PageoUy  très- 

Bogue. 

Bogo,  rare. 

CaDtharas. 

Gantho»  très- 

Salpa. 

Saoupougo. 

Vergadelle. 

CanadèlOy  In 

Trigla  galineta. 

Caboto.     \ 

Grondin. 

GournaoQ\r< 

Cuculus. 

Belugaou.  ) 

Sole. 

Solo. 

Limande. 

Larbo,  comm 

Turbot. 

Roun. 

Turbot  à  t'.ibercul. 

Roun  clavelâ 
estimé  que  U 
bot  sans  tul 

les. 

Gramiste* 

Gramelo,  On 
mange  pas. 

Corbeau  ou  corb. 

Cor,  rare. 

Loup. 

Lou,  délicat 
abondant. 

Uuge  ou  mulet. 

Mujou  ou  t< 
pounchu 

Gephalus  aurai  us. 

Ils  sont  tous 

Une  autre  Tariéié. 

communs. 

Clapea  argeniina. 

HelelOi  comt 

Sardine. 

Sardine,  abo 

Âlose. 

Alaouso,  rai 

Haracflus. 

Arrache,  ra^ 

Anchois. 

Anchoïo. 

—  293  — 


OBDBES. 


NOMS. 


Hélet. 


Carpe. 


MeuDÎer. 


Saumon. 
Orphia. 
Poisson  non  décrit, 
de  S  ou  3  pouces  de 
longueur,  ayant  la 
peau  visqueuse  el 
de  couleurs  très- 
variées.  Sur  l'occi- 
put est  une  crête  de 
la  même  couleur 
queceiledelapeau 


Noms  vulgaires 

et 
observations. 


Hélet,  poisson  de 
la  mèmefam.  que 
P anchois,  mais  an- 
viron  8  fois  plus 
petit,  A  Éerre^  on 
le  conserve  dans 
une  Isauce  faite 
avec  du  poivre^  du 
sel  et  de.  teaH,ap. 
une  certaine  pré- 
par.  Le  mélet  est 
fort  abondant. 
Cabassoun.  comm. 
Escarpo.  On  le  pè- 
ehe  dans  le  can.de 
la  Canillière  et 
cTEmbianx. 

Gabàdo.  On  le  pè- 
che dans  le  Lar. 

Sooumoun ,  très-r. 
Aguyo,  commun. 


Galaou.    On  ne  le 
mange  pas. 


—  294  — 


CHAPITRE  C12VQUIÈME. 


Reptiles. 


ORDRES. 

NOMS. 

Noms  volga 

et 
observatio 

.  « 

Batraciens. 

Reine. 

Grenouille. 

Crapaud. 

Grapaouver. 

Granouïo. 

Grapaou. 

Ophidiens. 

Orvet. 
Couleuvre. 

Orgueilh. 
Calobré. 

Sauriens. 

Lézard. 
Lézard  gris. 
Le  sept. 

Limber. 

Rineto. 

On  le  trouvé 

lesch€n,ram 

communaux 

Ghéloniens. 

Tortue  d'eau  doue. 

Tarlugo.   On 
trouve  dans 
fossés  d'Eml 

-•  295  — 


CHAPITRE  SIXIEME 


PrmipaUs  plantes  marines  ou  du  terroir  de  Berre. 


FAMILLES. 

NOMS. 

Nous   PBOVENÇÀUX 

et 
obserTations. 

AlgOML. 

Algue. 

Algue  (fucus  vesi  • 
eu  osud.  Linj. 
LaUue  de  mer. 

Aougo,  très-eom. 
dans  la  mer  de  B, 
Aougo,  irf. 

Champignons. 

Champignon 
comestible. 

Pignoun. 

EqniséUicées. 

Queue  de  cheval. 

Cooussaodo. 

Typhacées. 
CypéraeJes. 

Masseiie  d'eau. 
Souchel. 

Sagno ,  croit  daîis 
les  m^arécages. 
Triangle.    On  le 
trouve  aussi  à  Ca- 
lissanne. 

Gramioées. 

Roseau  à  que- 
nouille. 

Cano ,    croît  dans 
tout  le  terroir. 

Iridées, 
Thymelées. 

Roseau  de  ma- 
rais. 

Iris  jaune. 
Faux  garou. 

Caneou.ci{an#  le  do- 
maine de  laCanil- 
lière^  à  Morans  ,  à 
Merveilles,  etc. 
Elle  croit  égalem, 
à  Marignane. 

296  ^^ 


FAMILLES. 


Polygonées. . 

Chënopodéds. 
Atripliciées. 

Planlaginées. 
Jasminées. 


Synanthérées. 


Noms  provençaux 

et 

obser  valions. 


On  la  trouve  auaSi 
dans  les  ruisseaux^ 
de  St'Chamei. 


Pourpié  mariD.Lf 
long  de  téiang. 

Lelong  deréiang. 


Barbe  à  hirondel- 
le, garou,  saint 
bois. 

Curage. 


Ansérine  marilime 
Arrocbe  maritime 


FluUeau. 

Olive    picholine 
(oiea  Enropea.Lin. 
olea  fructu  oblon- 
go,  variété  admise 
par  Garidbl. 


Anthémis   marili-' 
[ma.  Lin.  Aster  ma-' 
ritimus  Gaeidbl.      Le  long  de  Félang 
à  Berre,  Merveit 
.  les  et  Marignane 
Aster   tripol.   Lin 
Aster   maritimus  ' 

Garidbl.  Le  long  de  Véiang 

Grande  absinthe. 

Pâquerette  ann.      On  la  trouve  am^ 
si  à  Marignane. 


—  297  — 


FAMILLES. 


nibaginées. 


QlegiDées. 


^I>cllifère8. 


v^ODoulacées. 


Verge  d'or. 
Erigeron  graveo- 

lens. 
Lin.  Eriger,  foliis. 
Glutinosis,  Garid. 
Herbe  à  colon. 

Globulaire  (urbith. 
Leontodon  tuber. 
Lin.  Dens   leonis 
asphodeli.GiRiDBL. 

Gazon  fleuri. 
Limonium  parvum 
Garidel. Variété  de 
celle  plante. 

Planlagomaritima. 
Lin.   CoroDopus 
marilimus,  ou  cor- 
nes decerf.GARiD. 

Carotte  marina. 
OËnanthe. 


Grenouillelte. 


Noms  provençaux 

et 

observations. 


On  la  trouve  éga- 
lement à  Maria. 
C'est  le  séné  des 
Provençaux. 

On  la  voit  aussi  à 
}/iarignane. 


Elle  se  trouve  en- 
core à  Merveilles 
et  à  Marignane. 

Dans  le  trajet  de 
Berre  à  Saint- 
Chamas, 

Elle  croît  de  mê- 
me à  Marignane. 


Id. 


38 


-^  <i98 


Noms  provbnçaqs^ 

FAMILLES. 

NOMS. 

et 
observa  lions. 

Vinifères. 

Vilîs  vinifera.  Lin. 
Vîlis  apiana.  Vari. 
admise  par  Gàri- 

' 

DEL. 

Muscat  nègre.  Orm. 
le  trouve  autii^. 

Léganfineuses. 

Bagaenaudier. 

GorDille. 

Lupin. 

Lançon. 

Rosacées. 

Oaintefeûille. 

Ghenopodées. 

Soude. 

Soude.  Salsola  tra- 
gus.  Lin.  Kati  spi- 

aoudo.    Sur  l^^ 
bords  de  la  mer. 

nosum.  Garidel. 

si  sur  les  ^bord* 
de  la  mer. 

-  «99  _ 


SECONDE  PARTIE. 


àUMXm    STiniTlQIJBS.  —  8TATI8TIQ0B  UNIVnSILLB. 


êtaiisiique  sur  U  produit  dâê  fourraget  dam  Far- 
tdiêsemeni  d*jivignon,  ei  sur  f  influence  que  leur 
Ui  pris  et  leur  rareté  ont  exercée  tur  t élève  ei  feti" 
Mis  dce  bestiaux;  par  M.  le  docteur  Prosper  Tvaren, 
rmAre  correspondant  de  la  Société. — Dans  le  tableaa 
vaol  se  trouve  iodiqué ,  aanëe  par  aDoée^leprix 
yen  peDdani  dix   ans  du  foÎQ  i  de  la  luzerne  et 

trèfle«  du  sainfoin  et  de  la  paille. 


Foin. 

Luzerne  et  trèûe. 

Sainfoin. 

Paille.' 

8r.40 

c.        7  f.  10  c. 

6  r.  10  0.3  f.35 

8    10 

<0 

10 

k      S5 

8    10 

10 

10 

3      20 

8    60 

60 

60 

3      40 

8    60 

60 

60 

k      35 

9    85 

85 

85 

5 

8    10 

10 

10 

5 

8    60 

60 

60 

U      8S 

10    60 

60 

8 

60 

8 

9    40 

8 

40 

7 

AO 

4       20 

10    60 

9 

60 

8 

60 

16      80/ 

S 


dâ  confondre  le  trèfle  avec  la  luzerne,  le  trèfle  n*ë. 
)ique  peu  ou  point  cultivé  seul.  La  feuille  du  trôfle, 
séchant  très-rapidement  à  la  chaleur  ardentede  notre 


-  300  — 
Holcil  ,  se  sépare  de  sd  lige  et  ne  permet  pas  une  bonne 
fenaison. Il  faudrait  que  nos  agriculteurs  eussent  ]e  toio 
de  faucher  le  trèfle  avant  sa  parfaite  malurité ,  de  le  faire 
réunir  en  bot(es  et  transporter  imnnédiatement  dans  le 
grenier. C'est  d'ailleurs  un  excellent  fourrage  dont  la  cul- 
ture deviendrait  d'un  grand  avantage  dans  nos  terres 
fortes  facilement  arrosables. 

Il  résulte  de  l'examen  du  tablean  précédent  que  la  ré- 
colte des  fourrages  a  été  ordinaire  et  suffisante  pour  les 
besoins  industriels  et  agricoles  deTarrondissement  d*Avi- 
gnon  en  1830  ,  1831  ,  4832  et  1836  ;  qu'elle  a  été  un  peu 
moins  qu'ordinairt) ,  mais  suffisante  encore  en  1853,  1834 
et  4837.  Elle  a  été  mauvaise  et  très-insuffisante  en  1835, 
1838,  48.19  et  1840. 

Le  prix  de  la  paille  n'a  pas  toujours  suivi  la  hausse  ou 
la  baisse  du  prix  dcis  fourrages.  La  paille  est  rare  et  fort 
chère  dans  nos  contrées ,  chaque  fermier  ne  semant  guère 
du  l)Ié  que  pour  obtenir  la  paille  nécessaire  h  son  exploi- 
tation, à  quelques  rares  exceptions  près  qui  se  rencontrent 
dans  la  vallée  du  Rhône. 

Quant  à  Tinfluence  que  le  haut  prix  et  la  rareté  des 
fourrages  ont  exercée  sur  rélève  etTengrais  des  bestiaux, 
elle  a  été  peu  sensible.  L'élève  et  Tengrais  notamfnenl  de 
l'espèce  bovine  sont  eux-mêmes  si  peu  considérables , 
qu'ils  ne  reçoivent  aucune  action  marquée  de  l'abondance 
Jes  fourrages  et  de  leur  rareté  ,  et  n'en  exercent  aucune 
à  leur  tour  sur  le  prix  de  la  viande. 

Eu  ce  qui  concerne  l'espèce  l)ovine  ,  voici  ce  que  fai 
pu  recueillir:  on  n'engraisse  pas  200  bœufs  dans  l'arron- 
dissonient  d'Avignon.  Ces  200  léles  sont  réparties  enire  un 
grand  nombre  de  fermes.Quelques  ménagers  en  comptent 
5  ou  6  ,  tes  autres  2  ou  3  ,  aucun  plus  de  8  ou  10.  Parmi 
ces  200  bœufs  ,  je  no  sache  pas  qu'un  srui  provienne  de 
IVlèvc. 


-  801  — 

Toiif  sont  acheléf ,  plus  ou  moins  maigres  eo  auiomoe, 
il*  qodqàei  uns  employés  au  labour  ,  la  plupart  engraissés 
n|  àPéUblH  de  Noël  à  Pâques^  et  vendus  au  printemps  ;  le  prix 
de  la  viande  étant  toujours  plus  élevé  à  la  fin  de  l'hiver 
«l  su  printemps  que  pendant  Pété ,  Tautomne  et  le  com- 
meneement  de  l'hiver. 

(La  pomme  de  terre  n'est  pas  employée  h  l'engrais  ;  le 
prit  moyen  de  Thectolitre  n'a  pas  dépassé  2  fr.50  c.  ) 
Hais  si  l'élève  des  bœufs  est  nul  et  si  l'engrais  devient 
^m  chiqae  année  plus  rare,  d'un  autre  cAié  la  consommation 
H  -  do  lait  est  devenue  20  fois  au  moins  plus  forte  h  Avignon 
'  qu'elle  ne  l'élait  il  y  a  20  ans,  et  le  nombre  des  vaches  lai- 
lièm  s'y  est  uccrue  dans  la  même  proportion.  On  en 
compte  plus  de  500  dans  notre  seul  arrondissement. 

Nos  marchands  de  lait,  nos  fermiers  les  achètent  lors- 
qu'elles sont  pleines  ,  les  tiennent  à  l'étable  Jusqu'à  ce 
qiieiles  aient  vêlé  ,  sans  cesser  de  les  traire,  et  ce  n'est 
qoo  lorsque  la  quantité  de  leur  lait  diminue  et  ne  donne 
plus  on  bénéfice  suffisant,  que,  devenues  grasses  ,  ils  les 
▼eodent  au  boucher. 

Tonales  veaux  sont  également  livrés  à  ces  derniers  au 
prix  de  90  francs,  huit  jours  après  leur  naissance  ;  au  prix 
de  60  francs  et  au-delà  ,  six  semaines  plus  tard. 

Lee  choses  se  passent  à  peu  près  de  même  pour  l'espèce 
ovioe. 

Dans  le  Comtat ,  le  nombre  des  troupeaux  a,  depuis  60 
*oe  I  diminué  de  plus  des  deux  tiers.  L'élève  peut  être 
^QSidéré  comme  n'y  existant  pas.  On  ne  compterait  peut 
tire  pas  300  brebis  mères  dans  la  commune  d'Avignon. 
Les  agneaux  qu'elles  mettent  bas  sont  vendus  à  l'âge  do 
^  ou  3  mois  en  qualité  d'agneaux  de  lait,  et  aucun  ne  de- 
^'•*nl  ii^wtfflu  de  champ  ,  agneau  qui  a  brouté:  aussi  la 
consommation  en  agneaux  de  lait  s'est-elle  extraordinai- 
remeat  accrue,  tandis  que  colle  &  agneaux  de  champ 
«Jcviçnt  chaque  jour  plus  faible. 


—  SOI  — 

BelativemeDi  ï  Tengrais  deTespàce  oviae,  oa  peiit^f|i 
qu'en  général  nos  agriculteurs  tiennent  des  trou| 
moins   pour  engraisser  |de8  moutons  que  pour  ,q 
tenir  du  fumier.  ,  ;^ 

Il  faut  distinguer  les  moutons  en  moutons  j 
moutons  maigres;  les  premiers  destinés  ^  la  cqf 
tien,  les  seconds  è  Tengrais.  Les  9[10*'des  mou 
sont  tirés  aujourd'hui  des  montagnes  de  l'Aaver 
la  Lozère  et  amenés  sur  nos  marchés  pour  l'appr^i) 
nement  de  nos  boucheries. 

Nos  agriculteurs  forment  leurs  troupeaux  de 
ipaigres  qui  leur  sont  amenés  d'Arles.  En  général.|  J 
choisissent  âgés  de  U  a  dans,  les  nourrissent  à^ 
d'une  partie  di% fourrage  recollé  dans  leurs  prair 
augmentent  le  nombre  pendant  Thiver,  et  après  1^  J 
gardés  ainsi  et  engraissés  pendant  6  à  8  mois  et^J 
profité  de  leur  tonte ,  ils  les  vendent  pour  la  cob 
tion  an  printemps,  époque  où  les  troupeaux  df 
en  moins  grand  nombre  de  la  Montagne^  et  où  le  ] 
^a  viande  est  plus  élevé.  .^^ 

Les  moutons  maigres  de  l'espèce  élevée  h  Arlf| 
rage  de  3  à  4  ans,  de  taille  moyenne,  se  vendent, ^ 
commune,  de  15  à  17  francs  pièce..  Le  môme  i 
engraissé  se  vend  sur  nos  marchés,  aux  environs^ 
ques,  de  82  à  25  francs. 

Autrefois  (1800  à  1810)  un  mouton  coûtait,  maij 
10  à  12  francs,  et  se  vendait,  gras  ,  de  15  à  SO 

Il  existe  une  autre  espèce  de  moutons  de  plus 
taille  que  celle  d'Arles,  qui,  maigre,  coûtp  de  ISk  S^jj 
pièce,  et,  engraissée,  se  vend  de  38  à  30  francs, 
lire  de  la  Lozère.  Ces  derniers  moutons  sont  connus  ^fj^ 
le  nom  vnigaire  de  Rayols.  ,  ,ï3 

J'ai  recherché  les  causes  de  cette  augmentation  danlii 
prix  Ju  mouton  et  celles  de  la  diminution  du  nombr»fi> 
troupeaux.  Voici  celles  que^j'ai  pu  découvrir: 


—  303  — 

La  première  est  particulière  è  notre  arrondissement.  Le 
)mtat  Yenaissin ,  avant  89,  tirait  les  mères  de  ses  iroo- 
«ux,  du  Piémont ,  par  Barcelonnette.  Les  moulons  gras 
i  Tenaient  des  mêmes  lieux ,  à  peu  près,  qu'aujourd'hui 
e  la  Lozère  et  de  l'Auvergne). 

Hais  le  Piémont  exclusivement  fournissait  Marseille  de 
ratons  maigres  réservés  è  l'engrais.  Les  troupeaux  d'A- 
poD  se  recrutaient  de  moutons  maigres  dans  les  vastes 
titrages  d'&rles.Maintenant  Arles  fournit  en  même  temps 
ffloatoos  maigres  Avignon  et  Marseille.  De  là  division, 
raté  et  cherté. 

Dya  60  ans,  en  terre  papale,  on  n'abattait  pas  un 
d  bœuf  pendant  tout  le  temps  de  carême.  En  1810 
BdaQt  ce  temps  de  maigre  et  de  jeûne ,  on  a  tué ,  cha- 
eaemaine ,  AG  à  50  bœufs  à  l'abattoir  d'Avignon, 
lais  des  causes  générales  et  plus  puissantes  ont  contri- 
éi  élever  le  prix  de  la  viande.  La  vente  des  biens  du 
rgé  etde  la  noblesse,  la  division  successive  des  hëri. 
81,  le  morcellement  incessant  de  la  propriété,  en  li- 
ât au  défrichement  et  à  la  petite  culture  de  vastes  es- 
«a,  les  a  arrachés  à  la  dépaissance  et  à  l'élève  des 
apeaux.  Le  manque  d'espace  les  relègue  à  Télable ,  en 
me  temps  que  la  rareté  des  herbes  diminue  leur  nom- 
«  Un  accroissement  de  la  population  coïncidant  avec 
«diminution  des  troupeaux,  l'équilibre  entre  la  popu- 
oo  et  la  consommation  s'est  trouvé  rompu,  et  la  rareté 
a  cherté  de  la  première  se  sont  incessamment  accrues. 
\xk  conséquence  le  prix  de  la  viande  de  mouton  qui 
lait  en  J780  que  de  15  à  20  centimes  les  400  grammes 
petite  livre,  a  été,  en  4800|  de^O  à  35  centimes^  en  4810 
35  à  àO  centimes,  en  4830  de  45  à  50  ceqtimes,  et  a 
H  de  1830  à  18&1  une  hausse  progressive  qui  l'a  porté 
60  &  70  centimes  le  demi-kilo. 
'0  défrichement  des  forêts  et  la  mise  en  défense  dês 


—  804  —  . 

forétê  royalâê  a  ruiné  Fengrais  des  bestiaax  dans  beia- 
coap  de  commanes  de  noire  département, 

La  mise  en  défense  paraît  aux  marchands  de  besUaai 
et  aux  agriculteurs  que  j*ai  consullés,  trop  prolongée  ai 
cela  avec  un  grand  dommage  pour  les  communes  et  saai 
avantage  pour  Télat.  Il  leur  semble  qu'une  interdiolioi 
de  kk  b  ans  après  chaque  coupe  serait  suffisante.  Dorai 
ce  laps  de  temps  les  arbustes  auraient  acquis  assex  de  fore 
pour  n'avoir  rien  à  redouter  de  la  dent  des  troupeaux 
tandis  que  sousTinterdiction  actuelle,  Therbe  de  ces  hré 
reste  perâue,  et,  bien  plus,  donne  lieu  en  se  desséchanl 
des  incendies  quelquefois  formidables ,  incendies  b^ 
plus  préjudicial)les  ï  Tétai  que  ne  le  seraient  quelqu 
blessures  faites  par  les  dents  des  troupeaux  aux  pooss 
trop  paresseuses  et  trop  tardives.  , 

—  Situation  statistique  des  vignobles  de  France , 
de  leurs  produits  ,  étahlie  au  premier  janvier  18i!i5,  li 
les  états  des  dix  années  écoulées  de  1835  à  t8ft5  ,  asurn- 
commune  ;  par  M.  Yiguibr  ,  membre  actif  de  laSoeUM 
— En  1835,  je  m'occupai  à  élipblir  la  statistique  de  tonsi 
vignobles  du  royaume,  en  faisant  connattre  leur  étend 
dans  chacun  des  départements  ,  ainsi  que  la  quantité  « 
vin  qui  en  était  le  produit/ j'eus  Thonneur  de  vousadre 
ser  une  copie  du  tableau  statistique  de  ce  traveil  quim« 
tait  au  jour  la  quantité  sommaire  de  tous  lés  vins  récoM 
en  France  (année  commune  calculée  sur  la  moyenne  ^ 
produit  de  vingt  ans,  c*est-à-dire  de  1815  au  1er  janv  i 
1835). 

Le  tableau  statistique  que  je  vais  avoir  Tayantage 
vous  communiquer  aujourd'hui ,  établit  : 

1°  La  quantité  d'hectares  de  vigne  existants  au  1er  )« 
vierl835; 


-  'iT  SAiàif  f 


—  d05  — 

2*  La  quantité  d'heclares  en  vignobles ,  existante  au  4er 
janvier  l8/i5  ;  dans  chacun  des  déparlements  de  la  France; 
3"  Leur  produit  en  vin,  calculé  sur  ceux  des  dix  an- 
Bé«de1&35à  1845: 

4"  La  consommation  aniiuel-e  des  habilanls  de  chacun 
du  départements; 

|r  Les  quantités  livrées  annuellement  au  commerce  ou 
eoDverties  en  eau  de  vie  et  esprits  ; 

6*  Enfin  le  progrès  que  la  viticulture  a  fait  pendant  dix 
iBii  dans  chaque  département  .• 
J'ai  pensé,  Messieurs,  que  ces  détails  statistiques,  re- 
[  easilHs  avec  beaucoup  de  peine ,  à  rdide  des  sociétés 
agricoles,  et  des  autorités  départementales,  pourraient 
être  d'un  grand  avantage  à  l'agriculture  sous  plusieurs 
rapports  : 

Le  1er  y  parce  qu'ilb  mettent  au  jour  Tentier  produit 
d'uqedes  branches  les  plus  importantes  de  notre  agricul- 
ture et  de  notre  commUrce  ; 

Le  2*,  parce  que  cette  situation  qui ,  dans  les  dix  der- 
rières années  qui  viennent  de  s'écouler,  présente  un 
progrès  dans  la  culture  des  vignobles,  d'une  augmenfatiou 
d'eaviron  trois  millions  d'hectolitres  de  vin  à    livrer  au 
coiiiiiierce,  doit  exciter  au^  plus  haut  degré  l'intérêt  du 
0Mivernement  chargé  de  leur  procurer  des  débouchés 
'^aotageux  ; 

Le  3*,  eu  égard  au  double  impôt  foncier  et  indirect  qui 
sur  la  viticulture  et  sur  ses  produits  ;  deux  impôts 
BUr  lesquels  un  allégement  serait  désiré. 

C^est  dans  ces  vues  générales ,  Messieurs  ,  que  j'ai  t*hon< 
■ïourde  vous  les  soumettre  ci-après: 


39 


—  306- 

Tableau   slatUiique  dts  terrains  comptantes  eu  vignes  dans    ehaque 

des  habitants^  dés  quantités  livrées  au  comn 


1]^PARTEMENTS 


Hectares 

«le   vigne 

en 

1834. 


HECTARES 
en  Tignulile 

tie 
i835à  4845. 


VIN 

VIS! 

PI 

produit   année 

CONSOMM. 

livre  a«     rom- 

de 

commune 

de» 

des 

de 

•Ualiiunt*. 

veitiea-ean-dr- 

i833ùi845. 

vie. 

W 

Hect. 

Hect. 

Hect. 

Ain. 

22,500 

24,600 

422.150 

Aisne. 

11,000 

12.000 

188,^460 

Allier. 

12,000 

13,500 

375,000 

Alpes  Basses). 

6,000 

6,ri00 

18S,500 

Alpes  Hautes). 

7,000 

7  500 

80,300 

Ardèohe. 

18,000 

19,200 

348  500 

Ariennes. 

2,000 

2.30O 

90,000 

Ariège, 

20,500 

22,000 

14S,Û00 

Aube. 

25,000 

2.'>,80O 

825.000 

Aude. 

44,000 

45,500 

630,100 

A?eyron. 

24,000 

25,500 

376,200 

Bouchfs-du-Rhône. 

30,500 

31,900 

732,2r0 

CanUl. 

230 

,250 

6,000 

Charente. 

72,000 

76,C0O 

1,076,  00 

Charenle-Infèrieure 

HO.OOO 

121,500 

2,401,000 

Cher. 

45,000 

16,500 

375,003 

Corrèze. 

21.000 

2',  590 

325.000 

Cùte-d*or. 

30,030 

31-OOi) 

710,000 

Corse. 

12,000 

12MU0 

350,000 

Dordogne. 

80,000 

84.000 

700,000 

Doubs, 

10,000 

10,000 

190,000 

Drômo. 

21,000 

21.800 

376  930 

Eure. 

2,100 

2,'iOO 

71,000 

Eure-et-Loir. 

7,500 

8,000 

2'iO,000 

Gard. 

90,00.'» 

9 '1,000 

1,300.000 

Garonne  (Haute.) 

70,000 

75.000 

787,500 

Gers. 

'J0,000 

94.500 

1.102,500 

Gironde. 

120,000 

13i,500 

2.73î),()00 

Hérault. 

«0,000 

100,500 

2,047,500 

llle-el-Vilaine. 

380 

420 

8.90O 

Indre. 

15  700 

16,^0.-) 

3'à7,025 

Indre-et-Loire. 

44,000 

47.2-30 

930,000 

Isère. 

23.0CO 

20,250 

535.500 

Jura. 

20,000 

21,300 

399,000 

Landes. 

2!i,000 

26,250 

525,000 

Loiret  Cher, 

35,000 

36.85'î 

1,102  530 

Loire. 

16,000 

16,800 

262.5»0 

Loire  Haulç). 
Loire-Inférieure. 

5,000 

5,250 

78.250 

38  500 

41,000 

820,000 

Loiret. 

41,000 

^i3,lOO 

1,172,300 

Lot. 

50,000 

52,500 

525,000 

Lot  et-garonnc. 

75,000 

78.750 

7'i3,400 

' 

1,452,910.1,558,675.' 

26,7  5,9S5.10, 

Hect 

250,150 
188,460 
175,«00 
128,500 

80,300 
168,500 

90,OCO 
1^15,000 
325,000 
236,000 
300,000 
350.200 
6,000 
350,800 
661,000 
160,0(M) 
165,000 
360  003 
200,000 
300.000 
150,000 
260,900 

70,OC0 
180,000 
650,000 
257.500 
500,000 
^j80,00O 
250,000 
8.900 
200,000 
360,000 . 
250,25^) 
150,010 
200,000 
202,500 
162,500 

78,250 
320,000 
2Î^2,300 
275,000 
363,400 


Hect. 


172,000 


Le»  vtgi 
dépaitoar 

icâ  fo  a» 

ontaafaws 


200,000 
60,000 

iso'.côô 


.aog. 


500,000 

400^100 

76,200 

382.000 


72-3,000 
1,800,000 

215,i00 

160,000 

350,000 

150,000 

400.000 
40,000 

1 10,000 

1,000 

60,000 

6.50,000 

53'J,000t 

602,500  t«ct 
2,250,000  » 
1,797,500 


147,025 
580,000 
235,250 
2'i9,000 
325,000 
900,000 
100^000 


500,000 
900,000 
250,000 
380,000 


,27l,'il0. 16,434,575 


^  307  — 

fyaume^  de  leur  produit ^  année  commune,  de  la  comommati 
m  eaU'àe^ie,  Moyume  rfe  1 835  à  4  865. 


KEKTa. 


HECTARES 
2l«  vlga« 

en 
1834. 


HECTARES 
rn  vignobles 

da 
II3&  &  1M& 


VIN 

produit  >nD^« 

ronimuac 

dr 

r835  i  i84& 


C0XS0M9X. 

ri» 

haliitanis. 


VI  \ 

livre   au   com- 

mncv  ou    ron- 

vcrticn  raunli 

<ip. 


PROGRES 

de  la  ruilun 

dr«  vignoble 

de 

I8)&  à  \m 


Hect 

Hect. 

Beport   1 

/.M,9l0.1,5!}S,67B 

4,oao 

4,400 

lire. 

37'o00 

30,000 

S6,oeo 

27,;i00 

ite). 

SI  .500 

22,600 

750 

750 

17,000 

17,850 

45,000 

10,800 

700 

785 

5  600 

5,890 

12,500 

43  6V> 

6  400 

^1,800 

me 

27,500 

29  000 

ènées. 

20,900 

2  î;()00 

B«atfiB). 

43,750 

44.500 

rienUles. 

37,500 

40,000 

18,000 

«S/JOO 

, 

18,750 

19,000 

3i,t;;o 

33.075 

Lie. 

15.000 

46,800 

Dire. 

S'i^OO© 

36,200 

i;;,ooo 

4 '1,100 

«,ooo 

6.000 

ine. 

24,200 

21,500 

i»e. 

25,000 

26,750 

es. 

22,500 

21,000 

40 

40 

23.000 

30,2:>0 

iroDne. 

31.250 

33*000 

50.000 

53,600 

..  . 

26,0'iO 

27,800 

' 

21,003 

21,000 

3ri,000 

38,800 

Mte). 

3,700 

3.700 

4  500 

4,600 

/|i,000 

47,2ï0 

Hect.         Hect.         Hect. 
f26,705,98e«1 0,271,44  r|16,43 '-,575 

15,100       13,400 

'^     202,500 

3'|0,000 

27'>,000 

12,000 
535,OW 
30^.500 

17,850 
232,400 
24  1,600 
J  49.00  J 
250,0:iO 
4  30,000 
155,500 
220,775 
250,000 
264),(K)0 
113,750 
220,000 
250,000 
4.80,003 
178,000 
260,500 
/i47,5'JO 
908  300 


782,500 
860,000 
525,000 

42,000 
735,000 
609,500 

47.850 
23>;400 
264,600 
4  49,000 
650,000 
390,000 
365, 500 
34'»,775 
5/0,000 
525,(K)9 
022,750 
420,000 
1,000,000 
226  800 
178,000 
G50  5OJ 
887,500 
3*58,300 

4, .son 

661,000 
384,000 
997,000 
394,500 
454  500 
075,000 
50.000 
187,000 
1,085,500 


•  •  • terroi  .•  ompli 

580  OOO  t'eien  vignrs. 

520  000 
250,000 


200,000 
100.000 


50,«Ôf*) 

200,ÔÔ[> 
260,000 
150,000 
120,000 
320,000 
265,000 
509,0:}0 
200,000 

7:>o,i>oo 

4.3. 8UQ 


390.000  n 

4'iO,000  » 

180,000  » 

1,500  » 

*->20.000  » 

4S/',;0U0  • 

650  000  » 

190,000  » 
50,000  » 

375,000  » 


241,000 
200,0J0 
S'i7,000 
2)6.500 
601  8:)0 
3')0,oao 

50,000 

187,000»  » 

305.503        7iO,000     m 


HoGl.  Hect.  Heclt»- »         Hed»'"'*         Heci^*^*"* 

à  1865.    2,rj2,450. 2.292,80  =  . 42,349,06'*.17,934,6S5. 21,414,375. 

éUil  sUtislique  de  M,  Juliex,  en  8bre  4  Si  5, 

er  4«»,....  1,734,573  h.       31,012,652  h. 44,012,452  46,463, 'lOO  h. 


"-4 
2.9 

1.3 
4  £ 

*'8 
4.8 

2 

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1,8 

4,8 

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•  .  .  • 

3,0 
1.7 
4,8 

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4.7 
3,6 

4,8 
4,0 

2.8 

•  .  • 

4 
3,S 


He 
450,: 


en  progrès 
mUtion 


407,577  b.         11,336,60S       3,922,233     7,950,975  h. 


—  308  — 

Dan»  ce  tableau  ,  nous  voyons  que  le  dépariemeDl  des 
Bouches  du-Rhdne  possédait  au  1er  janvier  1835  ^  savoir: 
30,500  hectares  de  terrain  complanté  en  vignobles, el 
qu'il  en  a  en  1845  31,900  hectares  qui  produisent  wtk 
conimune732,200  hectolitres  vin;  qui!  en  est  annuellenien 
consommé  par  les  habitants  350,200  hectolitres  ^  et  qa^ 
en  est  livré  au  commerce  382,000  hectolitres. 

Nous  trouvons  encore  que ,  pendant  ces  dix  années, 
déparlement  a  augmenté  ses  vignobles  de  1,400  hectare 
et  queoonsëqueramentles  produits  ont  augmenté  de 98,01 
hectolitres. 

La  même  situation  est  ainsi  établie  pour  les  départe 
ments  viticoles  de  la  France. 

J'ai  encore  eu  lieu  de  remarquer  que  le  dép3rtementd 
Bouches-du-Rhône  (comparativement  à  Tétat  statistiqi 
communiqué  à  la  section  d'agriculture  de  la  Ire  clai 
de  riostitut,  en  S  octobre  l'SlS)  ne  possédait  è  cette  époqi 
que  S6,500  hectares  de  vignobles,  et  que  la  viticultor 
paralysée  par  les  guerres  de  TEmpire,  n'avait  progressé 
dans  ce  département,  que  dès  1816,  1817  et  1818, épc 
que  Qù  le  prix  du  viu  fui  porté  de  10  à  ISfrancà  Thec 
auquel  il  était  vendu  ,  à  celui  de  /iO  et  jusqu'à  55  frao< 
rhectolilre.  Ces  prix  soutenus  pendant  environ  trois  ai 
engagèrent  le  propriétaire  à  augmenter  ses  vignobles^ 
à  celte  époque  tous  les  départements  viticoles ,  par  d« 
plantations  nouvelles ,  augmentèrent  d'un  sixième  ec 
viron  les  récoltes  du  vin;  ce  qui  nous  a  été  démoati 
par  les  notes  prises  sur  le  relevé  cadastral  des  commun 
du  département  et  par  ravis  des  comices  el  des  sociél 
d'agriculture  des  autres  départements  qui  furenlronsul 
à  ce  sujet.  Il  apparaît  de  cette  situation  ,  qu'il  n'y  a  pi 
eu  de  nouvelles  plantalions  de  vignes ,  do  1819  à  1835, 
(ce  qui  paraît  plus  rationnel)  que  les  nouvelles  plaiiiatic 
auraient  seulement  remplacé  les  parties  de  vignobles  de 


■ 

—  309  — 

il  ivailcoAveou  au  propriétaire  de  reoouveler  les  plants. 
U  rérallttidu  tableau  qui  précède  que  la  France  avait , 
k§  salir  janvier  1835y  3,143,150  hectares  de  terrains  coin- 
piaBiél  «n  vigms  ;  qu'elle  en  a,  au  1er  janvier  18&5 , 
taM-  ItMJ&iS  hectares ,  et  que,  conséquemment,  les  vignobles 
t(  daroTannie  de  1835  à  1845  ont  été  augmentés  de  150,715 
hectares. 

Tons  les  vif;kioblea  des  départements  français  produi- 
MBi  (iniiée  commune)  42,349,060  hectolitres  de  vin^  dont 
17,n4,685  hectolitres  sont  consommés  par  les  habitants,  et 
U,4ii,S75  hectolitres  sont  livrés  au  commerce  et  en  par- 
tie oènvertis  en  eau-de-vie  ou  en  esprits  à  divers  degrés. 
Toos  les  départements  ne  produisent  pas  proportion- 
adlement  k  l'étendue  des  terrains  que  la  vigne  y  occupe; 
osUediSéreDce  résulte  de  la  qualité  du  sol,  du  plusou  moins 
d'iiévation  de  la  température  sous  laquelle  les  vignobles 
■  saol  sitnéa ,  et  encore  de  la  qualité  des  plants  qui  les  cons- 
Kîiaent:  e^cst  ce  qu'il  est  facile  de  remarquer  dans  le  détail 
dechaouD  des  départements. 
'  JedésirS,  Messieurs,  que  ce  tableau  puisse  présenter 
quelque  chose  d'utile  à  la  Société. 

-^Du  Travail  des  Enfanls^par  M.  Cbambovbt/î/i ,  Mem- 

*»••  eiffretpondani  de  la  Soeieté,    —  Une  question  a  été 

lOQvciit  débattue,  mais  dont  la  solution  ne  nous  paraît  pas 

JQSqu'k  présent  satisfaisante  ,   quoiqu'elle  soit  digne  d*ai- 

lîrer  l'attention  de  tous  les  amis  de  rhumanité:  c'est  celle 

9>ri  se  rattache  à  Téducalion  et  au  travail  des  enfants  des 

^ABses  ouvrières.  Nous    revenons  sur  celte  question  que 

l*ni  d'autres  ont  déjà  traitée,  malgré  notre   insuffisan- 

^^9  moins  pour  en  présenter  une  étude  complète  que  pour 

'^   l'appeler  à  la  sollicitude  des  hommes  d^élat;  car,  dans 

'^  mouvement  général  quia  changé  la   face   de  la  soci- 

***    moderne,  e4  qui  a  amené  tant  de  modifications  dans 


i'exisldnce  des  peuples ,  il  semble  qu*on  ne  s'est  que  fai-     V^^^\ 
blement  préoccupé,  sinon  eu  théorie ,  du  moins  e»  hit,     larilc 
des  amélioralions  que  les  besoins  moraux  et  malérielsdfs     pqvi 
jeunes  ouvriers  réclamaient  d'une  manière  si  impérîMoe.      p^u 
Notre  époque,  si  occupée  des  intérêts  posiiifs,  semble     l'^'^ 
oublier  quelquefois  ceux  de  ses  enfants  qui  doivent  le  pins      l^^ 
concourir  à  son  œuvre  de  régénération.  Cependant  quelle      1'?*^' 
question  plus  importante^  quelle  mission  plus  digne  d'on      y^ 
peuple  éclairé  et  vraiment  avancé  dans  la  loi  de  lacivili-      H 
sation  ,  que  celle  qui  tendrait  k  élever  ,  à   moraliser,  h      y^ 
instruire  cette  multitude  d'enfants  que  les  parents  aban-       W* 
donnent  Ix  des  industriels  qui  exploitent  leur  faiblesse  au      bc 
proGt  d'un  intérêt  é(;oYste.  Il  y  a  quelques  années  à  peine  ,      1^* 
le  mal  était  si  grand  ^  la  condition  des  enfants  employés      l'i 
dans  les  manufactures  était  si  affreuse, que  le  gouverne"      y 
ment  français  s'est  ému  h  la  vue  de  leurs  souffrances,  et 
qu'une  loi  a  été  discutée  et  votée  pour  régler  la  durée  ot 
les  conditions  de  leur  travail  et  de  leur  éducation.  Tons 
les  hommes  généreux  applaudirent  à  cette  détermination  , 
et  la  France  entière  n'eut  qu'une  voix  pour  Ipprouvev* 
cette  mesure.  D'autres  états  se  sont  occupés  également  d^ 
lois  et  de  règlements  dans  le  même  but;  mais' ces  lois     a 
qui  ont  obvié  aux  plus  graves  inconvénients  et  préserva 
des  malheurs  les  plus  imminents,  sont- elles  suffisantes       i 
applicables  à   tout  et  sont-elles  exécutées?  Nous  ne  1^^ 
pensons  pas.    Lors  même  que  cola  serait,  n'aurions-nou.  ^ 
pas  à  déplorer^  en  dehors  des  cas  qu'elles   ont  prévus       i 
des  conditions  presque  aussi  misérables  ?  Les  lois  dor^  t 
nous  parlons  ont  déterminé  les  heures  du  travail  et  Tâ^^^ 
d'admission  dans  les  grands  établissements  industriels    « 
elles  ont  préservé  ainsi  l'enfance  de  cette  viîillesseprénnÉ^- 
turée  fruit  d'un  travail  au  dessus  de  son  âge  et  de  ses  forces» 
et  qui  menaçait  de  ne  laisser  h  l'avenir  qu'une  générati  c:^^ 
faible,  abâtardie  ;  mais  qu'ont-ellcs  fait  pour  la  garantir    <^^ 


—  31f  — 

la  corrupUon  qui  résulte  du  mélange  d'ùge  el  de  sexe ,  sur 
liqMlla  M  s'exerceaucuoe  espèce  de  surveillance^  corrup- 
lio»qiiî  presque  toujours  devance  Tépoque  où  elle  se  mani- 
lébtodâin  les  autres  conditions  de  la  vie.  f/éduca lion  morale 
rtffïBgiease  manque  à  cette  jçunesse  courbée  sous  les  plus 
pMMas  travaux ,  tandis  qu'elle  seule  pourrait  la  prému- 
nifftrsee  principes  contre  cette  démoralisation  qui  exer- 
ça iM  ai  fatale  influence  sur  les  individus  el  sur  la  so- 
tàëL 

Pfendanl  que  les  gouvernements  s'entendent  pour,  répri- 
mar radieuse  traita  des  noirs,  ceux  qui  se  prétendent  les 
(riflsdvilisés  laissent  dans  la  plus  malheureuse  situation 
dalritfasses  d'individus  qui  sonl  destinés  h  composer  la  gé- 
iifriCioA  A  venir,  sans  songera  la  barbarie  el  lux  consé- 
qloeiAies  d'un  pareil  état  de  choses. 

'  lOoa'esl  beaucoup  récrié,  dit  M.  le  vicomte  Alban 
HViujiiriuvB,  contre  t'ancienneféodalité ,  mais  n'en  est-ce 
pas  Qoe  plus  Infâme  que  xsetle  qui  asservissant  des  milliers 
d^bfanta,  lus  expo&e  à  tous  les  genres  de  démoralisation, 
tfr'èkige  un  service  disproportionné  avec  leurs  forces 
rt  le  salaire  mesquin  qu'elle  leuracco/de,  les  prive  de 
toute  éducation ,  et,  matlresse  absolue  de  cette  population 
(iMt  l'existence  el  la  direction  sont  entre  ses  mains,  la  sou- 
■natli  des  privations  contre  lesquelles  aucune  ressource 
n'a  été  préparée  j  on  l'entraîne  contre  les  lois ,  contre  les 
Boofernements,  contre  la  propriété.    j> 

iDdjpéndamment  des  manufactures  importantes  dans 
iMqoelles  les  enfants  sont  employés  en  grand  nombre,  com- 
bien Irouve-t-on  d'autres  genres  de  travaux  que  les  îns- 
hiitlohs  établies  n'ont  pas  prévus  ,  et  qui  cependant  of- 
'^ttt  presque  des  résultats  analogues.  Ou'il  noussoitper^ 
t^is  de  citer  un  fait  qui  n'entre  pas  précisément  dans  le 
ùjet,  mais  qui  servira  à  faire  connaître  jusqu'à  quel 
^ht  la  spéculation  sur  l'enfance  s^esl  étendue.  Il  y  a  de 


-*  312  - 
jeunes  enfants  souvent  à  peine  Agësd^onedixaiDeil^DDées, 
qui  parcourent  les  villes  et  quelquefois  les  campagnes,  col- 
portant des  ofiarchandises  pour  compte  d'iAivîdas.qQid^ 
viennent  ainsi  de  véritables  entrepreneurs  de  vente,  d 
qui ,  moyennant  un  salaire  qui  suffit  à  peine  i  leurs  be- 
soins, se  procurent  ces  enfants  que  la  misàre  lenr.  lim 
Demandez  à  ces  malheureux  s'ils  sont  contents  dft  kttn 
maîtres,  s4ls  sont  traités  avec  douceur ,  et  ils  vous  répop- 
dent  qu'ils  sont  obligés  de  rapporter  chaque  soir  une  gm^ 
taine  somme,  produit  de  leurs  ventes,  et  que  s'ils  oatk 
malheur  de  ne  point  faire  d'acquéreurs,  leurs  mattreilei 
privent  de  nourriture  et  ajoutent  souvent  les  coupa  à  lear 
privation.  C'est  pourtant  au  milieu  d'un  peuple  ci vilttéi 
libre,  généreux  que  s'exercent  de  poreils  traitements  ht 
des  êtres  faibles  ,  dont  tous  les  torts  sqnl  de  n'avoir  pis 
trouvé  à  vendre  leurs  marchandises,  dont  lo  placenMil 
devient  chaque  jour  plus  difficile  par  la  concurrence  im* 
mense  qui  s'élève  de^tous  côtés . 

Kous  pourrions  signaler  d'autres  faits  de  même  nalori 
et  qui  sont  également  déplorables;  mais  Içs  bornes  decM 
article  ne  nous  permettent  pas  d'entrer  dans  des  détaib 
que  les  personnes  un  peu  attentives  ont  pu  observer  lad- 
lement-  Si  nous  négligeons  d'énumérer  tous  les  faits  qoi 
pourraient  servir  à  faire  connaître  l'abus  qu'on  fait  di 
travail  des'^nfanls^  nous  ne  pouvons  nous  empêcher  d'en 
indiquer  les  principales  conséquences. 

Le  résultat  le  plus  immédiat,  c'est  l'abrutissemeDlcom' 
plet  des  masSBs   considérables  ;  un  travail  sans  relâche 
qui  commence  dès  lenfance  et  se  prolonge  dans  Vhff 
avancé,  qui  prive  de  toute  éducation  ,  et  qui  ne  laisa^i^ 
ni  repos,  ni  loisir^  amène  tôt  ou  tard  l'anéantissement  d^ 
facultés  intellectuelles,  et  transforme  l'homme  en  une  es- 
pèce de  machine  presque  semblable  à  celles  près  d^ 
quelles  il  est  constamment  attaché.  On  s'est  étonné  parfosî 


—  313  — 

)  l'état  d*iooapacilé  de  cerlaiDes  classes  d*indivîdus; 
lis  fwar  a'e^pliqaer  TabjecUon  daos  laquelle  ils  sont 
i^.  il  aaîGt  do  descendre  dans  les  profondeurs  des 
.4IH  de  parcourir  certains  ateliers  ;  on  voit  alors  à 
■feblravaox  sont  soumis  ces  malheureux  ,et  quelles  sont 
I4a«éqmnces  qui  doivent  en  résulter. 
«icÉI  Irîate,  dit  quelque  part  Lemomtet,  quand  on  est 
iHi  retour  de  r&ge,de  se  rendre  à  soi-même  ce  tc^moi- 
iqatqB*on  a'a  jamais  su  faire  que  la  dix-iiuilième  par- 
l#Wie  épiogle.  C'est  li  ,  eu  effet,  faire  faire  à  l'homme  les 
MHaMde  manivelle  ;  c*est  n'avoir  nul  souci  de  sa  mora- 
iMdt^aoa  iBlelligence;  c'est  spéculer  sur  son  abrutis- 
MBt*  C»  conflit  entre  la  morale  et  l'indusirie  n*a  pas, 
Hj»  fMhe,  reçu  Jusqu'ici  de  solution ,  et  l'exploilation 
iJaiBachiiia  humaine  est  encore  partout  en  vigueur 
I  aouvent  des  résultats  atroces  qui  amènent  i  la 
rabâtardissement    physiologique  et   moral    des 


iGia-.  maux  na  sont  malheureusement  que  trop  réels , 
WifcBOuaattrions  encore  beaucoup  à  ajouter  à  notre  ex- 
Mai  noua  voulions  tracer  le  tableau  de  ceux  qui  pèsent 
Hlâa  Jeunea  ouvriers  en  Angleterre,  cette  nation    si 
VMoée  dans  la  carrière  de  l'industrie. 
•iLa  nollitude  des  enfants  est  livrée  è  la  merci  des  ma- 
ibaterier»,  qui  peuvent  l'exploiter  impunément   à  leur 
i^t,  el  oe  donner  en  échange  d'un  travail  excessif  que 
^fiiamiaérable  salaire. 

On  élat  de  choses  a  donné  lieu, il  y  a  quelques  années^ 
|Aia4racherche8  qui  avaient  pour  but  de  constater  tous 
^f  JmI  et  de  prendre  les  mesures  nécessaires  pour  en 
rrker  et  en  prévenir  les  effets. 

Voici  le  résultat  de  l'enquête  ordonnée  par  la  chambre 
Mcommunei;  il  servira  à  faire  connattre,  mieux  que 
UMiine  pourrions  le  faire,  rétendue  du  mal. 

/lO 


Dès  l'flge  de  hait  ans ,  les  enfants  sont  aptes  k  eertaiM 
trayaox  dans  les  manafactures  et  notamment  dans  cdia 
où  le  coton  est  filé.  On  les  sonmet  k  db  travail  de  8k  11 
heures  de  suite  ,  qui  reprend  après  une  interroption  de  I 
à  3  heures  et  se  continue  ainsi  pendant  toute  la  aemaioa. 
L'insuffisance  du  temps  accordé  au  repos  fait  du  somimll 
un  besoin  si  impérieux ,  qu*il  surprend  ces  malheoreu 
enfants  au  milieu  de  leurs  occupations.  Pour  Jes  lesir 
éveillés  ^  on  les  frappe  avee  des  cordes,  avec  des  fbaels, 
souvent  avec  des  bâtons  sur  le  dos ,  sur  la  léte  mène. 
Plusieurs  ont  été  amenés  devant  les  commissaires  de  Vm- 
quête  avec  des  yeux  crevés,  des  membres  brisés  par  soile 
des  mauvais  traitements  qu*on  leur  avait  fait  subir  ;  d'as-, 
très  se  sont  montrés  mutilés  par  le  jeu  des  machines  pris 
desquelles  ils  étaient  employés;  tous  ont  déposé  que  ces 
accidents  de  difformité  résultaient  pour  eux  de  la  posilioa 
nécessitée  par  un  travail  qui  ne  variait  pas;  tous  ont  déclaré 
que  les  accidents  dont  ils  subissent  les  fatales  conaéqoco- 
ces  n'avaient  donné  Heu  à  aucune  indemnité  de  la  part 
de  leurs  matlres^  qui  même  avaient  refusé  i  leurs  parents 
les  secours  momentanés  que  réclamait  leur  guérison.  La 
plupart  étaient  estropiés,  faute  d*avoir  eu  les  moyens  ni" 
cessaires  pour  se  faire  traiter. 

Les  commissaires  ont  en  outre  conslalé  que  le  régiati^ 
des  manufactures  a ,  sur  les  individus  qu'elles  renfermen^i 
les  plus  pernicieuses  influences;  que  la  mort  en  moisso^' 
ne  un  grand  nombre  avant  qu'ils  parviennent  h  Tadol^^ 
cence;  que  ceux  qu'elle  épargne  dans  cette  période  de  ^ 
vie,  portent  dans  leurs  traits  livides  et  amaigris  les  aym^^ 
tdmes  d'une  vieillesse  prématurée,  et  que  les  formes  gi  ^' 
les  et  la  constitution  maladive  de  tous  dépendent  de  l'itf^' 
salubrité  des  genres  de  travaux  qui  leur  sont  imposés. 

A  Oundoo,Ie  nombre  des  individus  employés  dans  I  ^^ 
manuf;jioturos .  il  y  a  dix  ans,  et  qui  n'avaient  pas  attei^^^ 


—  815  ^ 

t'J|rd«  dix-hail  ans ,  s'élevait  à  1078  ;  dans  ce  nombre*!  la 
miiorUé  était  au  dessous  de  14  ans^,  une  grande  parlie  au 

lie  12^et  quelques-uns  au  dessous  de  9;  on  en  voyait 

li  Bravaient  que  6  ou  7  ans  et  qui  travaillaient 
lies  antres,  o*est-è-diro,treize  heures  et  vingt  tninu- 

joori  non  compris  les  heures  de  repas  (une  heure 
iiwiales.)  Dans  d'autres  filatures  d'Angleterre,  la  durée 
AMwail  est  de  4  i  heures  et  demie  k  15  heures  par  jour; 
ikiiijaslait  pas  plus  de  6  9i  7  heures  pour  le  sommeil. 
Q|»jj|tite  fille  de  six  ans  sort  de  son  lit  à  quatre  heures 
4ll|rj|MtiD  ;  en  hiver  ,  elle  se  lave  dans  Tobscurité,  après 
«tAsoMMil  interrompu ,  couvre  de  haillons  ses  membres 
faUlpiAiL  des  Ira  vaux  précédents,  et  se  rend  par  la  pluie 
kà  la  manufacture,  éloignée  de  deux  milles  au 

Obligée  de  travailler  douze,  quatorze  et  quelque- 
(liiffQsqa^à  dix-huit  heures  par  jour  ^  ayant  h  peine  unre- 
l^deqiMirante  àcinquanle  minutes,  elle  meurt  épuisée 
(kbMgoei^  après  avoir  traîné  cette  existence  pendant  plu- 
liiafi  années  (1). 

i^Intticis  de  la  fatigue  rend-il  une  suspension  de  travail 
ûdispfnaablej  la  paroisse  refuse  aux  pauvres  leslégers 
MQMiqni  seraient  nécessaires  pour  la  subsistance  des  en- 
âtailii.,  et  ce  n'est  qu'en  retranchant  aux  autres  membres 
l»la  famille  une  portion'  de  la  nourriture  déjà  insuffisante 
M  1m  soutient,  que  le  père  peut  procurer  aux  malades  les 
Uayena  de  recouvrer  quelques  forces. 
'^hm'  pièces  volumineuses  de  l'enquête ,  les  faits  qu'elle 
i  produits  par  milliers  en  preuve  de  la  tyrannie  contre  la-- 
[uella  on  réclamait,  l'évidence  de  l'oppression  purent 
l'i^rd  engager  le  parlement  réformé  d'Angleterre  à  ad- 
neltre  les  sages  mesures  qu'une  humanité  raisonnée  avait 
>r(|K»sées  pour  mettre  un  terme  à  un  état  de  choses  aussi 

(1)  Monthly  Magasine. 


—  316  — 

accablaDt  ol  qui  t'agràDdissail  (dus  les  jours  daoè  les  TÎIlea  , 
les  plus  manufaeinrières  9  mesures  qui  devaient  en 
même  lemps  protéger  Finlërât  des  fabricaiiUi.  Geax-ei 
1  eteportèreot ,  et  à  une  majoriti  de  onze  ToiX|  il  fot  déddé 
qu'ils  pourraient  continuer  à  accabler  do  travail  et  de 
coeps  des  êtres  que  leur  faiblesse  semblait  au  moins  pro- 
téger. 

Les  oreilles  de  ces  hommes  sont  sourdes  aux  eris  des 
malheureux  que  tient  éveillés  le  bâton  de  leara  contre- 
maîtres, et  cependant  ils  entendent  le  bruit  du  fouet  des 
commandeurs  de  la  Jamaïque,  contre  lesquels  ils  trou* 
Tent  des  phrases  justes  cl  sétères.  Ces  nègres,  dontlcBori 
leur  inspire  tant  d'intérêt,  sont-ils  après  tout  aussi  diil  *- 
heureux  que   ces  pauvres  petites  créatures  soumises  à  ces 
fatigues  sans  proportion  avec  leurs  forces  ?  Les  nègres  Ira" 
vaillent  en  plein  air  et  les  enfants  d'ans   une  atmosphère 
empestée:  on  achète  les  uns,  on  loue  les  autres;  les  om^ 
sont  sous  la  dépendance  d'un  maître  intéressé  èi  leur  eoi»^ 
sorvation,  les  autres  peuvent  mourir  sans  qu'à  défaut  A  ^ 
l'humaniié,  riniérél  perslonnel  élève  la  voix  en  leur  im^  " 
'veur(]).  Cependant  nous  devons  le  dire  pour  rhonneurd  ^ 
TAngleterre,  depuis  l'enquête  dont  nous  venons  deparl^-  ' 
rtqui  demeura  sans  résultats^;  une  loi  a  été  faite  pourra  ^ 
gler  les  conditions  de  travail  dans  les  manufactures.  Vao^' 
1res  pays,  dans  lesquels  on  pourrait  remarquer,  sîno^B 
des  maux  aussi  grands  ,  du  moins  quelque  tendance  i  3^ 
arriver,  se  sont  également  occupés  de  réglementa  relaliF'^ 
^  celle  question  et  qui  étaient  dirigés  vers  le  même  liu»^« 
Mais  les  différentes  mesures  qu'on  a  prises  sont  elles  suF* - 
il  antes?  Les  lois  qu'on  a  faites  sont-elles  surtout  rigou  — ' 
reusement  exécutées?  On  pourrait  le  penser  d'abord  à  voi  ^ 

[\)  Économie poUlique,  par  M   le  Vicomte  ArBAN  dé  ViLLEWior  « 
(de  la  fcodalitd  nouvelle). 


—    317  — 

atee  qoelle-sollicitude  on  a  étudié  el  discuté  celle  qoet- 
liop;  pourtant  il  n'en  est- pas  ainsi.  Las  lois  faites  ne  sont 
gnère  qu'âne  lettre  morte  à  laquelle  personne  ne  songe. 
Now  ne  citerons  à  Tappuî  de  notre  assertion  que  les  faits 
saîTanls»  signalés  par  un  ouvrage  sur  rAngleierre,  qui  a 
(Mira  depuis  peu  : 

-t  Dans^ certains  quartiers,  vivent  entassés  dans  de|lristes 
rédoilslles  piles  victimes  du  tissage.  Depuis  long-temps  les 
honmesont  cessé  d'y  parvenir  à  la  taille  ordinaire ,  abft- 
iirdis  qu'ils  sont  par  un  travail  précoce.  Â  sept  ans,  on 
les  courbe  sur  un  méller|  où  la  spéculation  les  retient 
onze,  treize  et  même  quatorze  heures  par  jour.  Deux  fois 
IMr semaine,  dans  ce  pays  à  part ,  s'ouvre  un  marché  où' 
le  trafique  à  ciel  ouvert  le  travail  des  enfants  :  garçons  et 
filles  sont  loués  à  la  semaine, an  mois  ,  par  quiconque 
TMi  employer  ces  petits  ouvriers.  Le  père  et  la  mère  sont 
prêts  à  vous  les  livrer  ,  sans  vous  connaître  «  moyennant 
deux  ou  trois  francs  par  semaine  ,  et  pour  tel  travail  qu'il 
votfs  plaira  d'imposer  à  ces  pauvres  petites  créatures  qui 
tfont  pas  la  conscience  d'elle»- mêmes, 

«  Les  médecins  ont  été  obligés  de  renoncer  k  employer 
]a8  remèdes  ordinaires  sur  des  organisations  si  débiles  ,  et 
00  ne  saigne,  plus  dans  ces  faubourgs  peuplés  de  spectres; 
lears  veines  n'ont  plus  rien  è  perdre  (1).  » 

De  pareils  faits  justifient  ce  que  nous  venons  d'avan- 
cer,  et  montrent,  ce  semble,  d'une  manière  évidente  la  né- 
gligence qu'on  met  dans  l'exécution  des  lois  existantes  sur 
cette  matière^réducation  morale  et  religieuse  est  également 

négligée,  elle  se  réduit  è  quelques  instructions  données  le 
dimanche  pendabtles  heures  enlevées  au  besoin  de  ré" 
création  et  de  repos  qu'éprouvent  de  misérables  créatures» 

(I)  Old-Niek,  extrait  des  Etudes  suf  l'Angleterre,  de  Léon 
Faucher.—  GiiztUe  du  Midi  du  26  octobre  1815* 


~  818  — 

hébétées  par  dn  inconcevable  excàs  de  travail  ,  et  rédui- 
tes k  la  sensation  près  des  douleurs  qui  leur  révèlent  leur 
existence, à  rétat  des  machines  dont  ils  ne  sont  que  les 
accessoires  obligés.  L'expérience  a  prouvé  que  la'  plu- 
part des  ouvriers  pères  de  Tamille  ne  consentafeat  k  eu- 
voyer  leurs  enfants  dans  les  quelques  écoles  qui  leur  soit 
ouvertes,  qae pendant  les  années  où  ils  ne  pouvaient  ib- 
solument  rien  produire  par  leur  travail  ;  qu'ils  les  en  reti- 
raient dès  que  leurs  faibles  bras  étaient  en  état  de  leur 
faire  gagner  quelques  centimes  ,  et  que  c'est  à  ce  déplora- 
ble excès  de  la  puissance  paternelle,  dominée  parti 
misère,  que  Pou  doit  attribuer  cet  affaiblissement  phyd- 
queet  moral  que  présentent,  dans  certains  pays,  toosle» 
âges  de  la  vie.  Les  enfants  épuisés  par  un  travail  précoce 
nérecevant  qu'une  mauvaise  nourriture ,  habitant ,  laatit 
des  caves  humides  et  le  jour  des  ateliers  malsaioi, 
noyant  sous  les  yeux ,  lorsqu'ils  arrivent  à  radoléseenoe,' 
que  des  exemples  d'ivrognerie ,  de  débauches  et  de  hoo- 
teux  désordres^  s'imprègnent  bientôt  de  la  contagion  géaé- 
rale  et  se  modèlent  complètement  sur  la  génération  dJ^ 
pravée  qu'ils  sont  appelés  è  remplacer  (i). 

Si  nous  ne  citions  que  lés  faits  que  nous  venons  d'énu- 
mérer,  on  croirait  peut-être  que  c'est  pour  décrier  FAo- 
gleterre;  loin  delà  ;  mais  nous  ne  pouvons  nous  étendre 
pour  emprunter  des  faits  en  Belgique ,  etc.  Nous  ne  cite 
rons  que  le  passage  suivant  relatif  au  Mexique  (%): 

«  Dans  les  mines  du  Mexique,  où  il  faut  descendre  1800 
marches  avant  d'arriver  au  fond,  l'on  rencontre  de  vigou- 
reux porteurs  chargés  de  4 12  à  115  kilog.  chacun,  montân^ 

(1)  Economie  politique  par  M.  le  vicomle  Alban  de  ViLtEifiuî» 
deBargemont,  page  78. 

(2)  Le  Mondesoulerrain  mou  eroeiUcs  géologiqvkes^  par  M.  de 
LoNGCHfcNE ,  page  97. 


—  319  - 

leitement  et  gaimeni  cet  immense  escalier  sans  repren- 
dre haleine  ;*  an  grand  nombre  de  ces  travailleurs  sont 
dsjijeanes  gensdel6àl7  ans,  qui  commencent  leur  ap- 
prentissage en  montant  d'abord  des  charges  de  50  kilog.  » 
•iViéiistent  fort  bien  h  celte  pénible  besogne  :  ce  sont  des 
•I^Ules  précoces  qui  n'arrivent  pas  à  la  vieillesse,  car  ils 
Mjieovent  ainsi  abnser  de  leor  force  que  pour  un  petit 
nonbred^années.  » 

Ko  présence  de  ces  faits  si  nombreux  et  qui  indiquent 
Oiilitaalionsi  misérable  y  quel  homme  pourrait  demeu- 
fir.iadifférent  et  silencieux  7  Quanti  nous  «quelque  faible 
qitsoii  notre  voix ,  nous  nous  faisons  un  devoir  d'appe- 
%de  tons  nos  vœux  une  réforme  et  des  améliorations 
dqpton  a  on  si  pressant  besoin. 

M!Jk«6n  France  I  indépendamment  de  la  loi  dont  nous 
lîons  parlé ,  nous  avons  vu  s'élever  des  établissements 
foi  ont  en  pour  objet  d'enseigner  la  jeunesse  des  classes 
opf fieras,  et  delà  préserver  de  ces  vices  si  faciles  è  con- 
Iracler  è  cet  ftge  etqui  exercent  une  inQuence  si  fatale 
iQrle  reste  de  la  vie.  Des  écoles  gratuites,  des  péniten- 
iers,  des  maisons  fondées  par  la  charité  se  sont  ouverte.^ 
•OQr  préserver  les  uns  du  mal,  pour  en  corrigeriez  autres 
l  pour  donner  à  tous  celte  instruction,  ces  habitudes 
*ordre,  ces  principes  de  morale  et  de  religion  qui  sont 
I  base  des  vertus  de  Thomme  privé  et  du  citoyen.  Les 
faallats  que  ces  établissements  ont  obtenus  et  obtiennent 
haque  Jour, démontrent  clairement  toute  l'étendue  du 
ian  qu'ils  sont  appelés  à  accomplir;  mais,  réduits  aux 
MBources  de  la  charité publiqt^e,  et  n'ayant  pour  la  plu- 
art  qu'une  faible  rétribution  de  l'état  ou  des  communes, 
s  ne  sont  ni  aussi  nombreux,  ni  aus»i  importants  qu'ils 
evraienl  Tâlre  .  Nous  désirons  que  le  gouveracmenl  en- 
ourage  ces  institutions  ,  fournisse  les  ressources  qui 
eur  manquent,  en  fonde  de  nouvelles,  et  favorise  celles 


—  320  — 

qu41  •  lai-môme  déjà  créées  dans  plasiears  vinas, 
et  surtout  qu'il  veille  avec  la  plus  scrupuleuse  attention  I 
PexécutioD  de  la  loi  sur  le  travail  des  enfants  dais  hs 
manufactures.  C'est  une  aflEéire  qui  mérite  d'être  prise  eo 
considération ,  car  il  y  Ta  de  la  moralité  et  de  TaTeDir 
d*un  peuple.  Faisons  aussi  des  vœux  pour  que  noevoiiiai 
d'outre-mer,  émus  à  Taspecl  de  tant  de  misères,  che^ 
chent  à  y  mettre  un  terme  et  à  faire  cesser  les  déploraUii 
abus  qui  révoltent  tout  à  la  fois  la  justice  et  PhumaDité. 
Que  tous  les  cœurs  généreux  s'unissent,  que  leur  vw 
puissante  se  fasse  entendre  et  engage  les  gooveroemeDi 
è  prendre  des  mesures  promptes  et  efficaces  pour  remi 
dier  au  mal ,  et  ils  auront  fait  une  œuvre  méritoire  doi 
l'avenir  leur  tiendra  compte;  car  ils  auront  défendu  l< 
intérêts  de  la  morale ,  de  la  religion  et  de  la  liberté. 

Rapport  par  M.  Bouis,  Membre  actif  de  taSoeiété^n 
tauvrage  de  M.  TiifGTRiNiBK ,  concernant  le$  priione ,  et 
—J'ai  déjà  euTbonneur  de  vous  entretenir,  dans  Tune  d 
séances  del'année  f8iS,  de  l'ouvrage  de  M.  le  doctec 
YmcTRiNiER  de  Rouen  sur  les  prisons  de  cette  ville,  à  prop 
d'une  notice  qu'avait  publiée  M.  Capplbt  d'Elbeuf.  Gel 
notice ,  qui  fut  Tobjet  d'un  rapport ,  contenait  sur  Foi 
vrage  analysé ,  des  aperçus  trop  rédoits  et  trop  incoi 
plets  pour  qu'il  m'ait  été  alois  possible  de  l'apprécier  av 
qnelque  étendue.  M.  ViNGTiiinEi  a  depuis  adressée  IaSo4 
été  son  volume,  publié  en  i8!i0.  Tous  avez  considéré  qu 
était  indispensable^  quoique  cette  date  soit  déjà  reculé 
de  compléter  l'examen  ébaucbé  en  484S.  Chargé  de  < 
nouveau  travail,  je  viens  vous  rendre  compte  desimprei 
sions  que  j'y  ai  puisées,  et  des  réflexions  qu'il  a  fait  natti 
en  moi;  ayant  à  apprécier  un  ouvrage  conçu  sous  Tii 
fluence  d*un  système^  je  tâcherai  de  me  défendre  de  toul 
influence  contraire  et  de  le  juger  sous  la  seule  inspiratio 
de  la  raison  et  de  la  vérité. 


—  821  — 
J'ai  parlé  da  système  de  l'aulear.  Il  s'empresse  de  l'ex- 
poser, dàs  la  dédicace  adressée  à  M.  Dupont-Delporti, 
Pair  de  Fraoce,  Préfet  du  département ,  et  avant  d'entrer 
en  matière.  Son  but ,. dit-il ,  est ,  par  dessus  toute  chose , 
de  le  tenir  en  garde, comme  administrateur  du  déparle- 
ment,  contre  les  fâcheuses  innovations  qui  doivent  mettre 
eo pratique  un  système  décoré  d'un  nom  vide  de  sens  ^ 
vide  d'humanité  surtout  (ce  sont  ses  expressions),  qu'on 
appelle  iystéme  d'intimidation» 

Je  Depuis  taire  quelques  regrets  en  voyant   Pauleor 
ioicrire  dès  Tabord  sur  sa  bannière   l'énoncé  d'une  pensée 
desarcasme  et  de  répulsion.  Celui  qui  parle  au  nom  de  l'bu. 
'    manilé  et  qui  vent  le  bien ,  a   plus  d'autorité  et  réussit 
mieux  s'il  tient  la  balance  d'une  main  ferme  et  s'il  pèse 
les  systèmes  opposés  sans  prévention»  que  s'il  se  place 
dés  l'abord  sens  l'influence  d'une  idée  préconçue  ,  et  s'il 
condamne  ce  qu'il  n'a  pas  mission  de  juger.  Dans  des  ma- 
tières où  de  si  graves  dissidences  existent  encore  parmi  les 
hommes  compétents  et  où  l'expérience  n*a  pas  encore  suf- 
fisamment éclairé  les  théories .  c'est  beaucoup  hasarder 
^He  de  se  prononcer  dès  l'abord,  et  de  se  placer  exclu- 
^vement  sous  le  patronage  de  Thumanilé. 

Personne  plus  que   M.  Yingtrinibr  ne   peut  apprécier 

^OQtceque  la  persévérance  et  les  lumières  des  hommes 

^ai  s'occupent  de  ramélioralion  du  sort  des  prisonniers, 

^^éritent d'éloges  et  de  respect.  Son  ouvrage,  qui  tient  un 

^ang  si  distingué  parmi  ceux  qui  ont  traité  ces  matières  , 

^8t  un  travail    sérieux   dans  lequel   cette  préoccupation 

^qI  a  dicté  les  mots  relevés  dans  la  dédicace,  n'exilait  pas, 

cJu  reste»  la  recherche  consciencieuse  du  vrai  :  souvent 

même  Fauteur,  plus  impartial  qu*il  ne  croit,  voit  avec 

justesse  et  sait  apprécier  avec  intelligence  les  institutions 

et  les  idées  dont  l'application  fait  l'objet  de  son  examen. 

Gela  dit,   nous  admettrons  et  nous  ne  craindrons  plus 

A\ 


—  322  — 

d*dire  oontredii  par  M.  YiiiâTUKiER  lat^inénie,  que  le  syi- 
tème  dit  système  d'intimidation  n'est  ni  vide  de  sens ,  ni 
vide  d'humanilé^  mais  que,  comme  celui  qui  lui  est 
opposé,  il  est  digne  d'être  proposé  aux  réflexions  des  hom< 
mes  de  bien);  et  nons  tiendrons  pour  vrai  que  ceux  qui  le 
soutiennent  ne  sont  dépourvus  ni  d'un  esprit  éclairé  t  ^^ 
d'un  cœur  compatissant. 

En  effet ,  quel  est  le  but  que  se  proposent  les  persoD*- 
nés  qui  s'occupent  du  régime  des  maisons  de  correction  t 
Veut-on  frapper  les  coupables  ?  Yeut-on  les  punir  du  mat 
qu'ils  ont  fait  à  la  société  et  la  venger!  Personne  ne  peut  !• 
penser,  du  moins  aux  époques  où  la  raison  et  la  philoso^ 
phie  éclairent  les  hommes.  On  veut  les  séquestrer  pour  1^* 
empêcher  de  mal  faire ,  et  utiliser  leur  séquestration  m  ■> 
profit  de  leur  amendement.  Gomment  atteindre  ce  dernitf^^ 
résultat  7  C'est  là  le  problème;  et  ce  qui  en  prouve  la  diffi'^ 
culte ,  c'est  ce  que  dît  M.  Yingtrinier  lorsqu'il  exposa  l9^ 
diverses  phases  qu'a  parcourues  l'esprit  humain  ,el  \9^ 
exagérations  en  sens  inverse  dont  nous  avons  été  témoin»<- 
«  Il  y  a  dix  ans,  il  était  de  mode  (et  n'est-ce  pas  la  naod^ 
»  qui  gouverne  tout  en  France),  ditl'auteur,  page  I9,de  s'a^ 
>  pitoyer  surle  sort  des  détenus;  il  n'était  d'égards  don^ 
»  ils  ne  dussent  être  l'objet ,   la  société  n'exerçait  sur  eo^ 
»  qu'une  odieuse  tyrannie,  et,  comme  pour  réhabiliter  en 
»  quelque  sorte  le  crime,  on  vil  un  célèbre  philanthrope 
»  se  faire  enchaîner  une  jambe  à  la  jambe  d'un  forçat.  ..et 
»  tout  le  monde  applaudissait...  •  tous  les  journaux  du 
9  temps  retentissaient  d'éloges.  > 

Après  avoir  retracé  les  exagérations  du  système  con- 
traire^ l'auteur  ajoute  :* 

€  La  sagesse  s'expnme*t-elle  ainsi  ?  N'y  a-t-il  pas  dans 
»  l'une  et  l'autre  manière  d'envisager  la  question  une  dé- 
»  plorable  exagération  7  N'existe-t-il  pas  de  juste  milieu 
»  possible  entre  tout  faire  pour  et  tout  faire  contre  les 


—  383  — 

^      •  priaonniart!  Faul-il  de  toute  néoeBsité  qu'ils  soienl  ou 

^     I  Hir  daa  roses  ou  sur  des  épines  T 

^        •  Nous  dirons  aux  pessimisles  : 

^        »  Il  faut  que  la  faute  s'expie  :  la  dëteniion  est  ton!  à  la 

ii      •  fois  on  frein  et  un  cbftiiment.  Donnez  donc  aux  pri- 

7]     •  sooniers  ce  qui  leur  est  strictement  nécessaire^  mais 

•  rien  de  plus;  que  leur  cœur  gémisse  |  mais  que  leur  corps 
»  ne  souffre  pas. 

i  Nous  dirons  aux  optimistes: 

»  La  captivité  est  une  peine  assez  lourde  pour  qu'on  ne 
>  eherche  pas  i  la  rendre  plus  pesante  encore  qu'elle  ne  l'est 

•  déjà.    Amender  les  prisonniers  c'est  une  belle  œuvre, 

•  mais  que  leur  amendement  moral  ne    s'achète  pas  au 
(^     »  prix  de  leur  dépérissement  physique.  Nourrissez-les  de 

•  bonnes  doctrines  et  de  salutaires  pensées,  mais  ne  sou- 
»  mettez  pas  leur  corps  ù  la  dérisoire  alimentation  de  mau- 
»  vais  légumes  secs»  de  beurre  et  de  fromage.  Si  vous  leur 
»  6tez^  avec  raison,  l'eau-de-vie  qui  est  un  luxe ,  ne  les 

•  empêchez  pas  d'acheter  un  peu  de  viande  qui  est  une 

•  nécessité;  au  lieu  de  détruire  les  cantines  évites  le^ 
»  abus .    ' 

•  Nous  dirons  aux  uns  et  aux  autres  t  nous  dirons  à 
^  tout  le  monde  : 

»  Vous  ôtes-vous  rendu  compte  à  vous-mêmes,  dans  le 

*  silence  de  la  méditation,  du  lourd  fardeau  imposé   aux 

^  prisonniers  ?..  Jetez  un  coup  d'œil  sur  la  légère  esquisse 

«lue  nous  allons  tracer^  et  gardez  en  mémoire  qu'il  ne 

'    Va  s'agir  que  des  prisons  ordinaires  : 

»  1"*  Privation  de  la  liberté. 

la  2''  Répétition  monotone  et  inévitable  des  mêmes  ac- 
tions, des  mêmes  devoirs  tous  les  jours. 
»  3*  Coucher  presque  partout  sur  de  la  paille  ou  du 
^    moins  sur  des  paillasses. 

•  4*  Nourriture  végétale  qui  affaiblit  et  tue  à  la  longue, 


—  324  — 

»  usage  de3  légumes  vieux  ou  avariés  qui  eogendrent  ton- 
»  vent  des  maladies  (la  preuve  en  est  dans  les  labiés  de  h 
«  mortalité  qui  dans  les  maisons  centrales  dénonceôtpar* 

•  tout  la  mort  du  42*  par  chaque  année). 

»  5*  Un  travail  obligé^  et  quel  travail  pour  cerfâiBi 
»  classe  d'hommes  ! 

»  Observance  d'une  discipline  sévère  ,  obéissance  pai- 
»  slve  due  a  tous  les  agenls  du  service,  depuis  le  direetenr 
9  jusqu'au  dernier  des  gardiens ,  el  quelquefois  même  des 
»  surveillants, choisis  parmi  les  prisonniers  eux-mêmes. 

«  6*  Abnégation  complète  de  toute  volonté,  prifaliofi 
»  de  toute  jouissance  physique  et  morale. 

«  7<>  Ëloignement  de  sa  femme ,  de  ses  enfants  |  desss 
»  parents,  de  ses  amis. 

»  S"*  Et  l'avenir  en  perspective^  quel  avenir  le  plus  lOiH 

•  vent  !  de  toute  part  la  répulsion  ! 

•  Qu'on  vante  encore  le  bien-être  des  prisonniers!  El 
»  qu'on  y  songe  bien,  nous  ne  parlons  pas  des  maisons 
»   centrales  ;  s'il  s'agissait  d'elles  nous  aurions  à  ajouter: 

9  0»   Oblfgation  d'un  silence  absolu  el  perpétuel. 

a  40»  Privation  de  tabac. 

»  11*"  Impossibilité  d'acheter  avec  le  produit  de  son 
»  travail  autre  chose  que  du  beurre  el  du  fromage. 

>  Uniforme  de  la  maison  à  porter  , 

»  Suppression  de  toute  espèce  de  communication. 

»  Et  ce  sont  là  ces  lieux  de  délices  que  le  condamné 
»  libéré  aspire  à  revoir  !  C'est  un  tel  appât  qui  les  pousse 

•  aux  récidives.  Oh  !  vous  n'y  pensez  pas!  Vous  parleï 
»  sans  cesse  de  récidives,  vos  statistiques  vous  épouvan- 
»  tent,  et  plus  d'un  ouvrage  publié  sur  la  matière  con- 
9  court  à  accroître  votre  terreur.  Examinons  le  chiffre  t 
»  discutons-le.  » 

Nous  suivrons,  en  effet,  bientôt  l'auteur  sur  le  ter- 
'ain  des  récidives,   et  nous  verrons  qu'il  a  été  eniratoé 


—  325  — 

olôntairemeDl,  par  Tesprit  de  système  que  noos  avons 
lalé,  à  des  erreurs  ou  du  moins  à  des  rësuUats  que 
to^daTroDsqualiQer  decoDom,  jusqu'à  ce  qu'il  ait  eipli- 
ides  assertions  qui  nous  ont  paru  frappées  d'inexacti- 
Ie.'>l|ai8  arrétons-DOttS  un  moment  sur  le  tableau  qu'il  a 
t  des  souffrances  des  prisonniers.  Eu  le  déroulant 
Bteom plaisance,  nelesa-t-il  pas  un  peu  exagérées,  et 
i^anfBsamment  tenu  compte  des  compensations  que 
malfaiteurs  peuvent  trouver  par  leur  agiomération 
me  dans  les  lieux  où  ils  subissent  leur  peine?  C'est  o® 
Ha  réflexion  semble  démontrer. 
L'expérience  et  l'observation  nous  apprennent  que 
il^éhose,  même  la  plus  absurde  ,  peut  être  prouvée 
▼ant  les  vues  de  celui  qui  fait  la  démonstration.  Eu 
mtnt  un  thème,  quel  qu'il  soit ,  on  en  prouvera  facile- 
ut  l'excellence.  C'est  là' ce  qui  rend  tant  d'ouvrages 
Bgereux;  c'est  ce  qui  donne  de  rimportanco  à  tant  de 
lèmes  vicieux  en  eux-mêmes  ,  mais  dont  on  dissimule 
^té  faible  en  faisant  ressortir  avec  énergie  ce  qu'ils 
lYent  présenter  de  bon.  Par  là  on  fait  illusion  aux 
m  après  s'être  fait  illusion  à  soi-même;  mais  l'il- 
ioQ  n*est  pas  durable  de  sa  nature,  et  la  vérité  reprend 
00  tard  ses  droits. 

^iosi, vainement  M.  Vinotrinzer  nous  déroulera-t-il 
ibleau  des  souffrances  des  prisonniers,  et  por(era-t-il 
p'au  nombre  fatal  de  treize  la  série  des  douleurs  aux- 
Ihs  ils  sont  en  proie,  et  qu'il  formule^avec  beaucoup 
wins,  toujours  serons-  nous  portés  à  répéter  avec  lui 
seoDtrelui  ce  moi  àeG  alilèe  :  E  pur  si  niuove  ;etàdire: 
ourtant  ces  lieux  ne  sont  pas  si  affreux  ,  puisqu'on  y 
^Qrnesans  trop  de  regrets.  »  Nulle  déclamation,  l'élo- 
ocemême,  ne  pourra  prévaloir  contre  un  fait  dont  tout 
8le  la  triste  réel li lé. 
•  ViRGTRiTfiÉR  s'écrie  à  son  tour:  a  Pourtant  il  est  vrai 


—  326  — 

que  les  prisoDaiers  soot  malheureux  daos  les  prifiom!  • 
Qui  endoule?  Mais,  peut-être  ,  hi  H.  VuiGTRimia  tr»» 
çait  avec  la  même  chaleur  le  tableau  des  peines  bien  pl« 
réelles  et  plus  cuisantes  que  supporte  Fouvrier  hsi- 
nête^  le  prolétaire  obligé  de  secourir  sa  famille  par  m 
traTail  opiniâtre ,  qui  ne  peut  pas  toujours  écarter  la  9i* 
'adie  ou  la  faim,  peut-être  trouverai t-il  que  le  sort  dadi-* 
tenu  affranchi  de  tout  souci  est  moins  à  plaindre  ;  peatréire 
alors  s'expliquerail-il  les  tableaux  statistiques  des  récidi- 
ves, qu'il  trouve  plus  commode  d'attaquer. 
«  Dans  ces  statistiques  qu'on  rencontre  toujours  pav 

•  accuser ,  dit-il,  si  un  individu*a  été  repris  cinq  fonde 

•  justice,  on  porte  le  chiffre  cinq  à  la  colonne  desréeidir 

•  ves.  Mais  nous  n'admettrons  jamais  ce  système  :  noiudi. 
»  rons ,  nous,  qu^un  homme  qui  commet  ci  nq  récidives  «il 

•  un  réeldîviste  et  non  pas  plusieurs  à  lui  seul.  Que  Foi 
>  fasse  subir  cette  réduction  aux  colonnes,  et  Ton  urt 
1  agréablement  surpris  de  l'immense  diminution  qu'eUii 
■m  offriront.   » 

L'auteur  accuse  ici  les  statistiques  d'être  accusatrices  yttil 
veut  les  réformer;  nous  lui  répondrons  que  son  syslAnsi 
conçu  dans  l'intérêt  du  condamné,  tendrait  à  les  dénaia* 
rer  et  partant  à  les  rendre  trompeuses,  ce  qui  serait  leiu 
ôter  toute  utilité,  et  la  réhabilitation  des  condamnés,  k  1*' 
quelle  il  parait  tendre,  ne  serait  qu'apparente. 

«  Un  homme  qui  commet  cinq  récidives ,  dit-il ,  est  m 
»  récidiviste  et  non  {plusieurs  à  lui',  seul ,  •  Mais  faut*^ 
donc,  pour  être  dans  le  vrai^  si  un  homme  a  commis 
récidives  dans  Tannée,  chose  rare,  mais  qui  se  voit  pottf 
tant ,  qu'il  ne  figure  que  pour  une  condamnation  «tt  II 
bleau  des  récidives?  11  sera  donc  de  pair  avec  celui  qi 
n'aura  récidivé  qu'une  fois.  On  cherchera  dans  les  statiali 
ques  les  preuves  de  Tamendement  des  condamnés ,  o«  m 
de  refficacité  des  peines,  et  on  ne  saura  pas  ce  qa'eUat  m 


—  S27  — 

fniÊHt  puisque  celai  qui  a  saccombé  iim  seule  fois  stra 
lefité  et  #af  œquo  avec  celai  qui  a  succomM  S,  8 ,  &  et  5 
m* 

Btreile^  les  tableaux  présentés  annoeilement  aa  Roi 
f»  le  ministre  de  la  justice  fontconoatlre  le  nombre  des 
filllihi9t09  à  côté  de^celoi  des  re'eidiveê  ,  et  le  reproche 
I  M.  ViRGTRmta  cesse d*étre  fondé. 
\  lisons,  dans  le  rapport  sur  Tadministration  de  la 
r criminelle,  pour  Tannée  1848,  inséré  au  Moniteur 
ifMvniX  iM%,  que  le  nombre  des  condamnés  jugés  dans 
niaée^à  la  requête  des  ministères  publics,  a  été  de 82,728,  et 
klTfsqiiéte  des  parties  civiles,  de  12,510,  total  95,2S8yet  que 
aM  des  récidivistes  a  été  pour  la  même  année  de  45,471. 
Qi <  Mmbre  ^  dît  M .  le  garde  des  sceaux ,  se  compose  ainsi 
fftioit:  40,704  prévenus  jugés  en  réoidive^une  seule 
Ébdans  le  cours  de  Tannée  iM3  ,  1^691  jugés  deix  fois. 
Ml  Jugés  trois  fois ,  95  jugés  de  4  à  5  fois,  de  sorte  que  la 
MAre  réel  est  de  12,878  seulement. 

t  Beaucoup  de  prévenus  en  récidive,  2,086 ,  abusant 

•  Ja  nndttlgence  dont  ils  étaient  Tobjet,  ajoute  le  rapport^ 
»  oatétéjugés2,3,(i,  5et  jusqu^à  8  foison  18/id,  soit  par 
«'binéme  tribunal,  soit  par  des  tribunaux  différents.  38S 
•'fat  comparu  2  fois  devant  le  tribunal  de  la  Seine,  93 

*  tasis  fois»  et  40  quatre  et  cinq  fois.    » 

Tous  le  voyez»  la  statistique,  loin  d'être  trompeuse  et  ac- 
Watrice^est  simplement  exacte.  Les  chiffres  ne  peuvent 
Mraqu'impartiaux,  et  j'ai  dû  entrer  dans  ces  détails,  soit 
PfMMT  rectifier  les  énonciations  erronnées,  soit  pour  justifier 
VMaaieoce  à  laquelle  nous  sommes  voués,  d'un  reproche 
^  m*a  paru  injuste. 

i-rAprèik  avoir  fait  cette  part  à  la  critique,  je  dois  m'em- 
piNaar  d'aborder  les  autres  parties  de  Touvrage  qui  se 
IHSiMMudaiil  à  l'attention,  et  je  me  plais  à  Cairo  ressor* 
W.4|pioJMi4r«avé  de  vues  élevées^  d'examen 


—  328  — 

laborieux  et  de  sage  philanibropie  dans  un  livre  iosp 
tout  entier  dan&un  but  d'amélioration  et  de  progrès. 

La  division  du  travail  de  M.  YiNGTRiNiBa  est  fort  n 
thodique  et  embrasse  .toutes  les  matières  qui  penv 
ressortir  du  sujet. 

Le  chapitre  1**  présente  le  tableau  des  prisons  en  Fran 
leur  population  ,  la  création  des  maisons  centrales, 
abus  qui  y  régnent.  —  Il  traite  ensuite  des  prisons 
Rouen  avant  1800,  des  améliorations  introduites  dep 
cette  époque,  et  des  services  rendus  par  l'administrât 
des  prisons. 

Le  chapitre  H  traite  des  prisons  de  Rouen  depuislS 
Dans  ce  chapitre,  comme  dans  le  précédent,  Tauteur  en 
avec  beaucoup  d'intelligence  dans  tous  les  détails  du  i 
gime  intérieur  des  prisons,  et  apprécie  les  divers  systèi 
qui  s'y  sont  suce  édé.  Il  examine  les  effets  du  travail  < 
a  enlevé  les  détenus  aux  longues  heures  d'oisiveté  qui  ] 
saient  si duremdntsur  leur  existence,  au  grand  détrim 
de  leur  moralité ,  et  il  donne  tous  les  tableaux  stalisUq 
propres  à  éclairer  les  lecteurs  sur  celte  matière  si  iniér 
santé. 

Le  chapitre  m  est  consacré  aux  enfants,  et  Faute 
après  avoir  présenté  Tétai  des  pénitenciers  eli  des  soeié 
de  patronage  en  général  et  spécialement  à  Rouen,  étal 
une  comparaison  fort  judicieuse  entre  les  éiablisseme 
de  ce  genre  qui  existent  à  Rouen  et  ceux  de  Lyon. 

Dans  le  chapitre  IV, l'auteur  s*occupe  des  divers  syi 
mes  pénitentiaires  ,  de  la  possibilité  de  leur  appliôat 
aux  prisons  de  la  France,  des  reformes  qu'elle  néccssitei 
dans  le  code  pénal  ,des  grâces  et  des  abus  signalés. 

On  remarque,  dans   ces  deux  chapitres,  une  tendai 
un  peu  trop  marquée  de  la  part  de  l'auteur  è  innova 
Cherchant  le  bien  et  mettant  à  contribution  toutes 
théories ,  il  oublie   quelquefois  que  celles  qu'il  préfè 


i.Mivollos,  et  que  si  elles  ont  ëtc 
:)r\iparu  aux  hommes  compétents 
;  ratique.  Un  examen  un  peu  appro- 
ipio  bien  des  changements  qu'il  pro- 
M(>s  et  surtout  qu'il  n'est  pas  toujours 
:  ^  rédiâce  de  nos  lois  qui  n*ont  pas  été 
uTit  qu'on  le  suppose  trop  souvent.  Ainsi, 
•  les  onTants,  Tauteur  voudrait  changer 
tablies  par  les  articles  66  et  67  qui  sont  le 
onnel   des  enfants.    Le  -*  porte  les  peines 
pplique  pour   les  délits  ordinaires;  le    1*'  en 
le  les  acquitter,  lorsqu'ils  auront  agi  sans  dis- 
autorise leur  placement  dans  une  maison  de 
pouryôtre  détenus  pendant  tel  nombre  d'an* 
)e  jugement  déterminera  et  qui  ne  pourra  cxcé- 
>que  où  ils  auront  accompli  leur  vingtième  année, 
car  regarde  cet  article  comme  fort  rigoureux  et 
;  faisant  à  Tenfant  acquitté  un  sort  bien  plus  fâcheux 
jlui  de  Tenfant  qui  est  condamné.  Cela  serait  vrai  si 
in(  sur  lequel  il  s'apitoie  n'était  rendu  au  monde  cor- 
lélevéet  pourvu  d'un  état,  tandis  que  celui  dont  le  sort 
piratt  digne  d'envie  aura  subi  la  prison  dans  unemai- 
Jlrie  force  et  n'eu  sortira  que  flétri  comme  repris  de 
■Uoe.  Est-ce  donc  après  avoir  suffisamment  pesé  se» 
^N'essions  que  l'auteur  s'écrie  (page  123):  «  Aiusi  par 
ne  anomalie  épouvantable  on  voit  écrit  au  frontispice 
^  cesartipleft:  sévérité  pour  ceux  qui  ont  agi  sans  dis- 
osrnémenl;  indulgence  pour  ceux  qui  ont  agi  avec  dis- 
eeroement.    • 

Immédiatement  après  celte  exclamation, l'auteur,  comme 
imeuë  à  la  vérité   par  une  force  irrésistible ,  cl  «à  son 
ISO  »  ajoute  ces  mots  qui  présentent  à  leur  tour  une  ano- 
Jlie-bien  singulière  avec  ce  qui  précède: 
t  Quant  à  TarlicIeG?  (celui  qui  est,  selon  lui,  empreint 

-42 


—  830  — 
d'indulgeDce  pour  le  coupable)  appliqué  aux  enfaoUpré- 
YeuusoQ  coupables  de  délits^il  ne  remplit  pas  le  but  delà 
loi  qui  est  de  corriger  eu  même  temps  que  de  puniricarit 
n'eolratae  qu*uQ  .court  iséjour  dans  la  prison  ou  dam  k 
pénitencier,  et  rend  impossible  par  suite  la  moralisation 
qu'on  a  en  vue.  Il  suffit  pour  que  les  enfants  s'inocnleit 
les  mauvais  principes  de  la  prison,  il  ne^suffit  pas  poor 
qu'ils  se  pénètrent  des  bons.  »  Pourquoi  donc  Fauteor 
8*est-il  plaint  de  Tindulgenoe  dont  ils  étaient  l'objet  ? 

Il  est  vrai  que  l'auteur  ajoute  :  •  Ces  changements  que 
»  nous  désirerions  voir  introduire  dans  les  articles  65  ei  17 

•  du  rode  pénal,  ne  sont  que  le  prélude  de  ceux  plus  im- 
»  portants  encore  dont  nous  voudrions  que  le  code  péoal 

•  tout  entier  fût  l'objet  » 
On  ne  peut  pas  fixer  le  terme  des  bouleversements  aux- 
quels l'auteur  arriverait  en  cédant  ainsi  aux  inspiraiiam 
d'une  philanthropie  trop  exclusive;  après  le  sacrifice  de 
deux  articles  du  code  ,  c'est  celui  du  code  tout  entier 
qu'on  demande. 

Qu'il  nous  suffise  de  remarquer  que  cet  article  07,  q*>^ 
rendait  le  sort  des  enfants  condamnés  si  doux,  est ,  quel" 
que*  lignes  plus  bas,frappé  d'anathème  pour  un  motif  coO' 
braire;  et  que  lorsqu'ensuite  l'auteur^  pour  donner  V^ 
spécimen  de  sa  pensée,  nous  dit  qu'il  voudrait  que  loO^ 
les  enfants  âgés  de  moins  de  16  ans,  prévenus  de  déiit^' 
fussent  de  piano  et  sans  que  les  juges  eussent  à  décider  1^ 
question  ,  considérés  comme  ayant  agi  sans  discernemeD^t 
que  les  enfants  récidivistes  pussent  être,  si  leur  conduit^ 
était  trop  mauvaise,  envoyés  dans  une  maison  centrale  o^ 
que,  même,  les  autres  pussent  être, en  cas  aussi  de  mau^ 
vdise  conduite,  renvoyés  du  pénitencier  et  placés  dan^ 
une  maison  centrale  ;  nous  sommes  forcés  de  trouver  dao^ 
toutescesalternaliveSjdans  toutes  ces  hypothèses,  rarbitrai* 
re  et  le  hasard  substitués  à  la  loi  et  à  l'autorité  judiciaire^  * 


-  331  - 
j  seules  garanties  de  la  sûreté  et  des  droits  des  citoyeDSi 
J  .  qoel  qae  soit  ieor  Age.  N'oublioDS  pas  de  nolfit,  en  passant, 
2  que  les  pénitenciers  prendraient  une  extension  telle  qu'ils 
,  Baieraient  plus  que  de  véritables  prisons  elque  les  enfants 
eoToyéSy  on  ne  sait  par  Tordre  de  qui^d^ns  les  maisons 
ceatralesi  se  trouveraient  traités  avec  une  sévér^(é  bien 
jM-  contraire  aux  vues  de  l'auteur, 
ih  Je  me  plais,  toutefois,  à  dire  que  ces  chapitres  ,  comme 
toat le  livre  et  malgré  quelques  passages  hasardés,  sont 
pleins  d*excellentes  choses  et  de  vues  judicieuses,  et  qu'on 
pourra  toujours  le  consulter  avec  fruit  dans  l'élaboration 
des  réformes,  soit  législatives,  soit  administratives,  aux- 
quelles il  ne  faut  jamais  renoncer  malgré  les  dangers  que 
des  tentatives  irréfléchies  présentent  quelqf^efois. 

Ge,que  l'auteur  ditsurl*  usage  du  droit  de  grâce  est  encore 

plein  de  justesse,  quoiqu'on  puisse  encore  y  retrouver  ce 

penchant  au  blAme  dont  M.  Vinotbinibr  ne  peut  se  défaire 

et  qui  le  porte  souvent  à  des  exagérations  inadmissibles. 

Eeoutons  Tauteur.  «  Les  grâces  sont  limitées,  dit-il  (page 

*  221);  des  entraves  sont  ministériellement  imposées  à  la 

*  clémence  royale  à  cause  de  cette  centralisation  tant  van- 

*  tée,  et  qui  au  fond,  peut-être,  ne  mérite  guère  la  brillante 

*  réputation  qu'on  lui  a  faite.  Ce  ne  sont  en  réalité  ni  le  Eo> 

*  Qi  le  ministre,  mais  bien  un  chef  de  division , quelquefois 
»  mômeunchefdebureau,  qui  exerce  le  divin  privilège  de 

*  f«ire  grâce.  C'est  bien  le  Eoi  qui  signe  et  le  ministre  qui 

*  contresigne,  mais  si  le  chef  de  division  est  contraire  à 
'    la  demande  en  grâce,  son  rapport  sera  fatal  etcommele 

*  lailnistre  in'agit  que  diaprés  ce  rapport,  de  même  que  le 

*  Boaverain  ne  pardonne  que  de  l'avis  de  son  ministre^ 

*  il  s'ensuit,  que  les  peines  de  mort  exceptées ,  car  dans 

*  cette  circonstance  notre  monarque  a  voulu  exercer  par 

*  lui-mdmo  sa  puissante  prérogative;  il  s'ensuit,  disons- 
.^  nous  ,  qu'il  faut  pour  qu'un  condamné  obtienne  com<^ 
^   mutation  de  peine,  car  les  grâces  pleines  et  entières 


^  33:î  — 

^  sont  tellemenl  rares  qu'il  n'est  pas  besoin  d'en  parler, 
»  que  lo  procureur  général  duressort  où  il  a  élé  jugé  ne 
»  lui  soil  pas  contraire,  que  le  chef  de  bureau  qoe  cette 
«  partie  concerne  lui  soit  favorable,  que  le  chef  de  divi- 

•  sîon  partage  Ta  vis  de  son  chef  de  bureau ,  que  le  Inioi^ 

•  tre  t*tfnsenle  h  appuyer  cet  avis  et  que  le  Roi  enfin  donne 
»  sa  signature.  N'est-on  pas  effrayé  de  la  terrible  filiire 
n  qu'un  malheureux  condamné  a' à  parcourir  avant  d*ar- 
n  river  k  obtenir  la  remise  d'une  année  ou  deux  deu 
»  peine?» 

Cette  tendance  à  condamner,  à  blâmer  ce  qu'il  voit  faire 
par  autrui)  est  trop  naturelle  à  l'homme,  nous  pourrions 
peut-être  ajouter,  trop  inhérente  h  l'esprit  français,, 
pour  qu'on  sôH'  surpris  d'en  trouver  l'empreinte  dans 
l'ouvrage  que  nous  analysons.  Un  homme  d'une  si  hante 
intelligence  que  M.VmGTRiniER  aurait  dil  pourtant  com- 
prendre que  le  Roi ,  ni  môme  le  ministre  de  la  justice  ne 
peuvent  coanatire  par  eax-mômes  quels  sont  ceux  des 
prisonniers  placés  dans  les  maisons  de  force  qui  peuvent 
paraître  dignes  d'être  graciés. 

Est-ce  bien  sérieusement  qu'il  ajoute  peti  après!:  ■  On 
»  sérail  étonné  si  on  connaissait  les  motifs  qui  ont  valti  ^ 
»  certains  de  ces  prisonniers,  leur  inscription   sur  le  ta* 
»  bleau  miraculeux  :  quelques  révélations,  quelques  d^- 
»   nonciations,  quelques  services  d'espion,  voilh  pour  quel" 
»  ques-dns   leurs  titres  de  distinction.  C'est  une  prime  of^ 
»  ferte  à  l'hypocrisie  ;  ainsi,  tandis  que  ces  gens,  en  per^ 
»  péluant   leur  infamie ,  ont  mérité  de  la  voir  cesser,  d'an" 
»  très  prisonniers  timides,    repentants  ,  d'une  condaito 

•  irréprochable,  se  trouveront  repoussés  du  tableau   d0 

•  cet  Eden  des  détenus,  soit  parce  qu'il  &]en  faut  de  q'aeî- 
«  qués  mois  que  la  moitié  de  leur  temps  soit  achevée,  soit 
»  par  suite  de  quelques  ressentiments  qu'ils  n'uni  pu  ap- 
»  paisor.  ♦ 


~  133  — 

L'auteur,  qui  juge  une  inslituliou  ëmineminent  philao^ 
thropîque,  pir  quelques  abus  qu'il  a  pu  observer,  devrait 
teeoBSÎdérer  avec  plus  d'imparlialité  et  reconnatlre  avec 
II^'CausTOPHE-MoBBiu qu'il  cite,  que  s'il  est  vrai  que  les 
grâces  que  le  Roi  accorde  chaque  année-  à  certaines  épo- 
ques sofeunelles,  entraînent  avec  elles  plus  do  rechûtes 
qa'elles  ne  produisent  d'émulation  et  d'encouragement 
ibien  faire,  la  faute  n'en  est  pas  à  la  loi,  ni  k  Tadmi- 
niatration,  tantôt  toujours  prises  h  partie,  mais  q*i'il 
fiotla  chercher  dans  le  cœur  humain,  dans  les  disposi- 
lloos particulières  des  détenus,  enfin  dans  les  causes  qui 
.  mulliplient  les  récidives.  Sans  doute  il  so  fait  de  mauvais 
choix.  Mais  peut-il  en  être  autrement  lorsqu'on  est  obligé» 
quelque  détour  qu'on  prenne,  do  s'adresser  toujours  aux 
coacierges  des  prisons  ,  seuls  en  contact  avec  les  détenus? 

Avec  plus  de  réflexions,  M.Vingtri?(ieii  se  serait  épargné 
des  déclama tions  qui  déparent  toujours  un  ou vnngo  sé- 
rieux; il  aurait  vu  que  Ton  s'égare  en  cédant  à  un  désir 
de  perfection  impossible  dans  les  institutions  humaines, 
fit  que  des  attaques  trop  répétées  contre  les  luis  ou  l'ad- 
ùiinistration  du  pays  no  sont  pas  ce  qu'on  devrait  ren- 
coDirer  dans  un  ouvrage  consacrai  h  l'amélioration  du 
régime  des  prisons.  Quelle  peut  élre  la  portée  de  la  di- 
gr^saiou  que  l'auteur  se  permet  contre  ce  qu'il  appelle 
<  cette  centralisation  tant  vantée  qui  ne  mérite  guéro  sa 
''^putation?  •  Ju  n'y  vois  rien  de  bon  ni  de  convenable, 
Ai  ce  n'est  qu'elle  me  fournit  l'occasion  de  citer  sur  ce 
pointun  passage  fort  remarquable  et  plein  d'à-propos  de 
ttiisioire  du  Consulat  et  de  l'Empire  : 

a  Si  on  livre  un  pays  à  lui-même,  dit  Al.  Tuiers  (tome 
»  l*',pàge  449),  c'est-à-dire  s'il  n'est  régi  par  une  adminis- 

*  tralion  générale,  à  la  fois  intelligente   et  forte,  les  pre- 
»  luiéres  affaires,  celles  de  l'état,  ne  se  font  pas,  lessecon- 

•  des,  celles  des  provinces  et  des  communes,  renconlreni 


_  nk  — 

»  dans  l'inlërôl  ou  provincial  ou  communal^  on  prin- 
»  oipa  de  zèle,  maisd'uo  zèle  capricieux ,  idëgal ,  injnto, 
»  rarement  éclairé  :  les  adtninislralions  provincialei  oi 
»  communales  ne  manquent  assurément  pas  de  goAlpoir 
»  s'occuper  de  ce  qui  les  concerne,  mais  elles  sont  pro- 
»  digues,  vdxatoires,  toujours  ennemies  de  la  règle  cio* 
»  munc.Dès  que  Fautorité  centrale  se  retire  d'un  jwjl( 

•  il  n'est  pas  de  désor.dres  auxquels  les  intérêts  toeiit 
»  ne  soient  prêts  à  se  livrer  Jeur  propre  ruine  comprfii. 
»  £b  17^9,  partout  où  les  communes  avaient  jooi  de 
»  quelque  liberté,  elles  étaient  en  état  de  banqueroole; 

•  la  plupart  des  villes  libres  d'Aliemagt^e ,  quand  allas 

•  ont  été  supprimées^  en  1803,  étaient  compléieroeolnri- 

•  nées.  Ainsi,  sans  une  forte  administration  générale,  kf 
»  affaires  de  l'état  ne  se  font  pas,  les  affaires  looalaa  f« 
»  font  mal.  » 

Frappé  du  spectacle  des  misères  qui  s*accumulent  daos 
une  maison  de  détention,  M.  ViiiGTaiMiER  s*est  senti  éinii. 
Il  trouve  les  hommes,  même  les  plus  coupables,  plus  «li- 
gnes de  pitié  que  de  colère.  Il  voudrait  adoucir  leur  aort, 
améliorer  leur  moral, les  rendre  bientôt  à  la  société,  lai 
rendre  amendés.  Qui  pourrait  ne  pas  s'associer  à  ces  vtNf 
et  reconnaître  de  si  beaux  résultats?  Mais  la  difficulté  n'est  pa0 
^è.  L*état  des  choses  actuelles  est  incomplet,  vicieux  méma 
qui  en  doute?  Où  voit-on  la  perfection   ici-bas?  Ce  b^ 
pas  là  un  motif  de  se  prendre  à  la  fois  de  pitié  pour  les  dé- 
tenus et  de  haine  contre  les  institutions.  Détruire  est  no 
métier  trop   facile;  tout  le  monde  en  use,  ce  qui  est  la 
plus  difficile,  c'est  de  substituer  à  l'édifice  détruit  un  édi* 
fice  réellement  meilleur.  En  examinant  avec  soin  l'oatraga 
dont  il  s'agit,  on  trouve  que  les  améliorations  que  formola 
M.ViifGTRiNiKii  ne  sont  pas  toujours  heureuses,  et  que  h\ 
son  ouvrage  contient  une  foule  de  réflexions  sages  et  d'ob* 
servations  ingénieuses,  ses  critiques  sont  parfois  injustes. 


—  335  - 

et  dans  ses  projeU  de  réforme  irréfléchies;  il  est  surtout 
trop  doroioé  par  son  hostilité  trop  vÎYemeat  exprimée 
eoatrv  le  aystème  cellulaire,  dont  le  gouYeruemeDt  s*oc- 
OVpo  en  ce  momenl  avec  taol  de  sagesse  et  de  mesure  et  que 
M-TiiieTaiEfiBa  devançant  Texpérience  frappe  à  outrance 
partout  où  l'occasion  s*en  présente.  Peut-ôtre  a-t-il  rai- 
100  an  fond;  l'avenir  le  dira ,  mais  la  colère  et  le  sarcasme 
gUiDt  les  meilleures  causes. 

Leebapitre  V  traite  de  ce  système  etdeson  application. 

Le  chapitre  VI  et  dernier  traite  de  la  pénalité  à  subs- 
liloerk  la  pénalité  actuelle  et  donne  la  conclusion  et  le  ré- 
iooiiderauteur. 

Le  chapitre  Y  n'est,  comme  on  a  pu  le  pressentir,  qu'un 
plaidoyer  un  peu  passionné,  mais  souvent  éloquent,  contre 
In ïïf%{èmô  dïi  pensy h anteu .  L*auteur  prend  pour  épigra- 
phèce  vers  de  la  comédie  des  Oeux  Gendrêê  de  M.  Etienne: 
>  Obi  la  philanthropie  est  souvent  bien  barbare!  »  et 
poor  texte  le  commentaire  de  ce  mot  tiré  des  livres 
■UQts:  •vœêolil  »  Il  suit  de  li  que  ce  chapitre  présente  le 
Bériteet  les  défauts  ordinaires  du  plaidoyer;  il  met  en 
reKef  un  des  côtés  de  la  question  et  laisse  l'autre  dans 
l'ombre.  M.  Yingtbinier  trouve  que  l'on  agit  fort  mal  et  il 
parle  quelquefois  fort  bien  ;  peut-être  trouverait-il  son 
lilo  moins  commode  si  on  le  mettait  à  l'œuvre  et  que  pas- 
laotdela  théorie  à  l'action  il  eût  à  faire  ce  qu'il  sait  si  bien 
dira.  Ne  trouvez-vous  pas,  par  exemple,  Messieurs,  que 
c^ast  abuser  du  droit  de  Tallaque  que  de  s*appuyer  sur 
l'aatorité  de  Lacbxairb,  •  apprenti ,  dil-il,  au  dépôt,  élève 
^  ta  Force,  maître  à  Poissy  ei  finissant  à  Téchafaud  •, 
pour  faire  peser  sur  l'administration^  disons  mieux,  sur 
^  loi,  la  responsabilité  d'une  pareille  vie.  Non,  sans 
douta,  un  séjour  de  2k  heures,  même  de  deux  ou  trois 
jOUrs  au  dépôt  de  la  préfecture ,  n'a  pu  déterminer  la  vo- 
^«tion  de  cet  homme  qu'une  pervcriilé   innée,  que  des 


—  836  ~ 

instinoU  inTinotbies  irouaienl  au  crime  et  h  la  honle.  U. 
ViHOTBiNin»  qui  n'a  vu  dans  uo  Pipatoihe  el  'dauffeéi 
fille  GoamBa  que  des  mouornanes  dignes  dfiidu!ge'iioè«lrik 
pitié,  esl-il  bien  conséquent  lorsqu'il  ne  voit  dàDsLACiÉii- 
RB  qu'un  honnête  jeune  homme  jeté  pour  un  léger  délit  dan 
le  dépôt  de  la  préfecture  et  désormais  privée  par  lefaildeh 
police,  de  sa  robe  d'innocence?  La  critique,  lorsqo'eHé  • 
n'est  pas  impartiale,  égare  toujours^  et  robservation  dtéft 
fût-elle  juste  Je  n'y  verrais  pas  un  motif  pour  reponner 
avec  tant  d'âpreté  les  tentatives  d'amélioration  projetées; 
tentatives  faites  avec  circonspection  etque  rezpériaMe 
seule  peut  juger.  Toutefois  après  avoir  relevé  cesdéfasls, 
dont  la  cause  est  du  reste  fort  respectable ,  je  dois  faire 
ressortir  aussi  les  excellentes   intentions  de    TaDtear, 
sa  bonne   foi  et  les  recherches  immenses  auxquellM  il 
s'est  livré.    S'il   n'est  pas  toujours  juste,  c'est  contre  son- 
vœu^  j'en  suis  sûr.  Ainsi,  après  avoir  fort  maltrailé  l'ad- 
minislration  au  sujet  des  grâces,  comme  nous  ravooSTO* 
il  donneun   extrait  de  Touvragede  M.  Venostb  Giubs» 
commissaire   de  marine  chef  du  service  des  chiourmes 
à  Brest,  et  h  ce  sujet  il  reconnaît  lui*mème  l'infloeDce 
si  puissante  des  grâces;   c'est  son  expression.   Quant  au 
passage  cité^  il  n'est  pas  entaché  du  pessimisme  ardent  de 
l'auteur,  et  je  me  plais  5  le'transcrire:  •  Les  fJrace8,dil- 
»  il,  sont  un  des  meilleurs  moyens  qui  soient  entre  nos 
»  mains  pour  augmenter  et  assurer  avec  efficacité  l'auto- 

•  rite  et  la  force,  pour  maintenir  l'ordre,  pour  inspirer  de 

•  la  confiance  h  des  hommes  malheureux  ,  pour  ranimer 
»  Tespérance  dans  leur  cœur  flétri ,  es  faisant  entrevoir 
»  la  fin  de  leur  captivité  ou  nne  amélioration  à  leur  sort) 
»  des  condamnés  Ion  g^temp*  éprouves  par  une  eonduiU 
»  exemplaire ,  Le  jour  des  grâces  est  un  beau  jour  pour 

•  le  bagne.Nous  l'avouons  avec  plaisir,  c'est  aussi  un 
»  beau  jour  pour  nous,  dit  M.  Glfize  .  • 


I 


—  33?  — 

,8iles  grâces  étaient  habituellement  un^  prime  è  respî* 
Blpig0et  à  l'hypocrisie ,  M.Gleizb  s'exprimerait-il  ainsi 
Mrle  compte  des  graciés  et  parlerail-iN  des  transports  de 
I  jrie)  des  ravissements,  des  cris  de  bonheur  qui  retentis- 
»  jQDfc  dans  toutes  les  salles,  h  la  proclamation  des  noms 
■  4sQtQxsar  lesquels  la  clémence  royale  est  descendue?  » 
bl^rrait-on,  lui  aussi ,  s'associer  à  la  joie  qu'éprouvent 
4na-mémes  qui  ne  doivent  pas,  du  moins  pour  cette 
Ms,  y  participer? 

•ifisDS  sa  conclusion,  M.  YiNGiniNiEa  propose  un  système 
implet  de  pénalité;  sesidées  soot  fort  bonnes,  non  qu'eU 
Ipèisient  susceptibles  d*étre  admises  telles  quelles,  mais, 
emme  théories,  elles  renferment  d'excellentes  choses  et 
oMs partie  de  Touvrage  est  digne,  comme  tout  le  reste, 
dffixer  Tattention  de  ceux  qui  s'occupent  de  ces  mati- 
ins.  Non  seulement  on  y  trouve  des  observations  et  des 
frits  dignes  d'être  médités,  mais  ces  méditations  ne  pou- 
vant être  que  fécondes^  car  elles  font  penser  le  lecteur  at 
llltif.  Je  ne  puis  ici  analyser  le  plan  qu'il  propose  sur  une 
Mttiiresigrave,  et  môme  un  simple  exposé  nous  conduirait 
^  loin  •  Ceux  parmi  vous,  messieurs,  qui  voudraient  con- 
wkre  ou  apprécier  les  vues  de  Tauteur,  pourront  recoiirir 
àFonvrage. 

Je  terminerai  cet  examen,  déjà  trop  long  ,  par  un  rap- 
Jirochemient  qui  ne  sera  pas  sans  intérêt.  Ce  sont  des  chif- 
fras et  des  observations  tirés  du  rapport  déj^  cité  sur 
l'administration  delà  justice  criminelle  en  18^3.  Les  opini- 
011$  de  M.  YiNGTRiNiER  sont  contrôlées  par  l'expérience  de 
^bq  ans  environ,  puisque  son  ouvrage  a  été  publié  en 
IfibOetqueles  faits  observés  devaient  dater  des  années 
iréeédentes;  peut-être  ces  faits  ne  sont-ils  pas  h  l'appui 
lèses  déinonstra lions  ni  des  espérances  fondées  sur  le 
ysiàoae  qui  exclut  l'isolement;  nouvelle  preuve  que  l'es- 
irit  de  système,  dans  la  recherche  de  la  vérité ,  est  plein 

43 


.n.ii 


—  S38  - 
dlDConvéoients,  et  qu'il  est  plus  uiile  de  la  cheroher  par- 
tout où  elle  peut  âlre,  que  de   créer  à  priori  un  thème 
toujours  plus  ou  moins  équivoque. 

M.  YiNOTRiiviEB,  eu  admettant  que  le  chiffre  des  récidive» 
est  considérable  y  trouve  que  celui  des  récidivistes  est 
fort  rassurant,  a  Alors ^  dit-ii  (p.  267),  nous  demaa* 
»  dons  à  quoi  aurait  servi  de  celluler  et  de  tourmenter  cis 
»  prisonniers  qui  ne  sont  pas  revenus  en  prison.  » 

Plus  tard,  il  dit,  p.  268:  «  La  répétition  puérile  du  cbiBire 

•  effrayant  des  récidives,  faite  en  présence  deTaveu  d'on 
»  chiffre  annuellement  uniforme  quant  au  recrutemeot 
»  des  prisons,  est  une  inconséquence,  une  erreur  fatale 
»  et  qui  mérite  d^autant  plus  le  blâme  des  amis  delà 
>  vérité  que  des  mesures  barbares  sont  déjà  venues  frap- 

•  perles  prisonniers,  bons  comme  mauvais  ,et  attester 
»  d'une  colère  administrative  qui  n'a  pu  être  provoquée 
D  que  par  les  criaiileries  de  théoriciens  inhabiles  qui  par- 
»  lent  des  choses  sans  les  étudier^  et,  des  hommes  saosles 
»  connaître.  » 

Vous  voyez  que  Fauteur  traite  assez  rudement  ceuxqoi 
ne  partagent  pas  ses  idées ,  et  qu'il  n'entend  pas  qu'on 
parle  des  choses  sans  les  étudier,  lui  qui  a  beaucoup  parlé 
des  lois  et  beaucoup  critiqué  le  code  pénal. 

Les  chiffres  sont  pourtant  là^  et  il  est  bien  difficile  de 
critiquer  les  chiffres  officiels.  Nous  allons  voir  ce  qu'il» 
portent,  et  vous  jugerez  s'il  y  a  justice  dans  cette  phris© 
de  Touvrage  :  «  Le  baromètre  de  l'époque  est  à  la  sévi-' 
•  rilé.» 

En  1843,  le  nombre  des  accusés  jugés  contradicloir»— ' 
ment  par  les  cours  d'assises  est  de  5,394;  en  1842, î* 
n'était  que  de  5,104. 

Dans  les  deux  années  antérieures,  le  nombre  des  crimes 
contre  les  propriétés  avait  diminué  sensiblement;  la  ré- 
duction avait  été  pour  les  deux  années  de  9/!i8,  c'est-à-dire 


—  339  — 

de  plus  de  1|5.  L'aonoe  1843  présente,  au  coulraire, 
Qoe  augmenta  lion  :  le  nombre  de  ces  crimee  qui  était  de 
îfil&  en  1842,estpour  1863  de  3,625;  il  avait  été,en  48M, 
deV^Sf  e^  on  ^^^Û,  de  6,382. 

Pendant  les  mêmes  années,  le  nombre  des  crimes  contre 
Ui personnes  Si  aussi  varié,  mais  moins;  en  1843,  il  a 
été  eomme  en  1841  ù  6  accusations  près  ;  en  1842,  il  était 
de  i669,et,.  en  1840,  de  1622. 

Les  conclusions  sont  peu  favorables  pour  notre  époque, 
cependant  on  ne  doit  pas  en  exagérer  la  gravité  ;  ce  n'est 
pusnr  une  épreuve  de  peu  d'années  qu'on  peut  établir  des 
résaltals  certains  et  apprécier  le  mouvement  de  la  crimi- 
nalité. Quelquefois  les  oscillations  sont  brusques  et  capri- 
deosès  sans  cause  apparente,  quelquefois  la  cause  peut 
00  être  facilement  aperçue  ,  comme  lorsqu'elle  se  trouve 
dans  les  commotions  politiques  ou  dans  des  agloméraiions 
poiisanles  d'ouvriers  et  d'étrangers.  Pourtant  les  comptes 
rendus  déjà  acquis,  qui  renferment  une  période  de  18  an- 
nfesy  permettent  de  constater  l'accroissement  du  crime,  en 
'J^nt égard  à  celui  de  la  population. 

Pour  tous  les  accusés,  sans  distinction,  on  a^  de  4826  à 
1830,  un  accusé  sur  4,517  habitants;  de  1831  à  1835,  un 
«r  4,427;  de  4836  à  1840,  un  sur  4,297  ;  de  1841  à  4843, 
'û  «ur  4,746.  On  ne  pourra  apprécier  ces  derniers  chiffres 
de  lorsque  la  période  entière  de  cinq  ans  sera  accomplict' 
La  statistique  des  tribunaux  correctionnels  présente 
^ft  résumés  à  peu  près  semblables:  en  1842,  ces  tribu- 
^Ux  avaient  statué  sur  145,888  affaires ,  comprenant 
^3)529  prévenus;  en  1843,  ils  ont  jugé  452,029  affaires  et 
^9,216  prévenus.  Cette  dernière  année  offre  donc  un  ac- 
croissement de  6^41  affaires  et  de  6,887  prévenus. 

Quanta  la  partie  consacrée  aux  récidives  ,  celle  qui  in- 
^tesse  plus  particulièrement  ceux  qui  étudient  le  ri^gime 
ob  prisons  et  desbagnes  et  qui  veulent  en  apprécier  l'effet 


—  340  — 

6ur  le  moral  des  détenus,  elle  continue  h  dooaer  oo  ré- 
sultat malheureusement  trop  concluant  contre  les  adv6^ 
saires  de  la  séquestration  parmi  lesquels  figure  néeei^ 
âairemenl  l'auteur  de  Fouvrage  dont  nous  nous  oeoi- 
pons.  Si  le  chiffre  des  crimes  présente  quelques  varialiou, 
»i  le  rapport  des  condamnations  aux  acquittemenis  at- 
teste,  depuis  quelques  années,  une  réaction  salutaire 
dans  la  ligne  d'une  répression  sage  et  ferme ,  il  est  Ba 
chiffre  qui  ne  fléchit  pas,  qui  est  toujours  en  hausse  el 
sans  oscillation  aucune:  c'est  celui  des  récidives.  La  pre- 
S;ression  ne  s'est  pas  ralentie  depuis  i826,  époque  de  It 
première  publication  des  comptes,  rendus.  De  18S5  i 
1830,  il  y  a  eu  16  récidivistes  sur  100  accusés  par  année. 
II  y  en  a  eu  19  sur  100^  de  1831  à  1835;  la  proportion 
s'est  élevée  à  22  pour  100,  de  1836  à  18^0;  elle  était  de 
21  sur  1 00,  en  1841  ;  en  1 843  et  1843,  elle  est  de  25  poar 
100,  c'est-à-dire  du  quart,  et  il  est  encore  à  remarquer 
que  les  récidives  sont  plus  fréquentes  parmi  les  M«* 
bérés  des  maisons  centrales  que  parmi  les  libérés  des 
bagnes. 

Vous  le  voyez,  messieurs,  ces  chiffres  n'ont  pas  besoitt 
de  commentaires,  et  ils  paraissent  prouver,  quoi qo^OD 
dise,  combien  Tair  est  infecté  dans  les  maisons  de  déten- 
tion. Si  Ton  a  pu  se  faire  illusion  sur  la  nécessité  d*uBd 
réforme^  et  fonder  quelque  espoir  sur  les  amélioratioBt 
partielles  qui  ont  éié  tentées  dans  la  discipline  des  mai* 
sons  centrales,  en  présence  des  chiffres  cités  le  doota 
n'est  plus  possible.  Le  remède  est-il  dans  TappllcatioD  do 
système  cellulaire,  comme  le  propose  le  gouvernemeal? 
Est-il  dans  la  réforme  de  nos  lois  pénales,  et  dans  ra- 
doucissement illimité  du  sort  des  prisonniers ,  comme  to 
veut,  avec  plus  de  philanthropie  que  de  raison  peu\-élre,Bl. 
Vi]NGTRiNiER?|Jè  me  hasarderais  de  trancher  sur  de  pareille* 
(|ueslions;  jecrairidrais  du  reste  d'encourir  l'analhémequ^i' 


—  341  ~ 

yioooaee  contre  les  parlisaDS  du  système  dit  d'intimi- 
Aftioii.  Je  De  dois  pas  oublier,  toutefois,  de  répéter ,  eu 
.  MlMot|  que  ses  erreurs ,  s'il  en  commet,  font  Téloge  de 
i^'Cœiir;  qu'habituée  fréquenter  les  prisons,  loin  de  s'en- 
Mifrsur  le  iH}rt  des  malheureux,  il  s'est  ému  au  specla- 
ill  de  leurs  peines;  qu'il  a  cru  possible  de  les  moraliser 
|tf  la  douceur.  En  condamnant  ses  vues,  s'il  venait  à  être 
I  que  l'expérience  leur  est  coniraire,  il  faudrait 
honorer  la  pensée  qui  les  a  inspirées^  et  regret- 
lirfo'iln^ait  pas  raison  ;  car  il  n'est  rien  de  si  beau  que 
Miier  sincèrement  l'humanité  et  de  consacrer  ses  veil- 
ht-iH  bon  talent  à  la  recherche  des  moyens  qui  peuvent 
iHiv  la  morale  publique  et  le  maintien  de  l'ordre  sur 
ivpirsuasion  et  l'indulgence  plutôt  que  sur  l'intimidation 
I  rigueurs. 


•'Mkde  statistique  sur  torganisatiim  municipale  des 
hsÊs  romains.  —  L'organisation  municipale, ramenée  à 
Fnitormiié d'abord  sous  le  pontificat  de  Pis  VIIqui,par  son 
^^tiièproprio  du  16  juillet  4  84 6,  en  ordonna  l'application 
tostoua  ses  Etals,  et,  endernierlieu,  sous  celui  du  Papa 
ilgiaDtiparrédit  du  5  juillet  1834  ,  était  régie  autrefois 
PWdes règlements  particuliers  à  chaque  province,  il  est 
■tee  permis  d'ajouter  à  chaque  ville.  En  effet,  les  divers 
P*yi  qui  composent  les  £tats  de  l'église  formaient,  avant 
'çn* réunion,  autant  de  républiques  qu'ils  renfermaient 
iNr  ainsi  dire  de  villes.  Les  unes  se  donnèrent  au  St-Siége, 
'Mires  furent  achetées  par  lui,  quelques-unes  conquises; 
'Mvloutes,  en  passant  sous  la  domination  papale,  stipu- 
''^iûla  conservation  de  leurs  propres  lois  ou  coutumes 
^Mi). 

Les  Papes  ne  purent  donc  pas,  dans  le  principe,  ap- 
^rier  k  ces  lois  particulières  d'autres  modifications  que 
^^K»  reclamées  par  le  libre  exercice  de  leur  autorité 


—  342  — 

soavtraioa.  11  est  à  remarquer,néaninoins,quo  malgré  < 
diffironce  (l'adfnioiftration  muoicipàle  entre  les  direrMi 
proviocesdes  étals,elles  arrivaient  au  mênoLC  résoltat^^^ei- 
à-dire  qu'elles  administraient  seules,  presque  sans  ooh 
trôle  et  pour  ainsi  dire  d'une  manière  absolue,  les  aflEûni 
de  leurs  communes. 

Leur  origine  républicaine  explique  suffisamment  mi 
état  de  choses.    Les  familles  qui  siégeaient  ordîoaira- 
ment  dans  les  conseils^  avaient  fini   par  former  une  arii- 
tocratie  assez  puissante  pour  s'emparer  exclu  si  vemeat 
de  l'autorité,  et  disposer,  comme  elles    l'entendaient, 
des  revenus  des  communes.  Plus  tard,  les  abus  étant  de- 
venus intolérables,   la  nécessité  pour  le  gouvernenMBi 
d'exercer  une  haute  surveillance  sur  les  affaires  cofflnia* 
nales^  et  de  ne  pasresterétranger  à  la  connaissance  desres- 
sources de  chaque  localité^  se  fit,  sans  doute,  vivemeal 
sentir;  mais  ce  qui  est  plus  vraisemblable  encore,  c'est  que 
SiXTB  V,  souverain   pontife,  aussi  énergique  que  rtfor— 
mateur  habile  et  profond  politique  ,  trouvant  les  circoas^* 
tances  favorables,  en  profila  pour  abattre  ces  aristocraties 
nombreuses ,  turbulentes  d'ailleurs  ,  et  ne  pouvantqno 
nuire  à  l'unitéd'action  qu'il  voulait  introduire  dans  toates 
les  parlios  de  l'administration  intérieure.  C'était  à  eette 
époque  un  pas  immense  fait  vers  le  principe  de  la  ces^ 
tralisation  ^  et  il  fallut  pour  le  tenter  la  volonté  ferme at 
hardie,  le  génie  puissant  du  Pape  à  qui  en  appartiennent 
la  pensée  et  l'exécution. 

L'établissement  de  la  congrégation  del  buon  GovenUf 
fui  la  conséquence  de  celle  mesure.  Composée  de  cardi- 
naux et  de  prélats,  et  présidée  par  un  cardinal^  prenant 
le  titre  de  préfet,  assisté  d'un  prélat  pour  secrétaire, elle 
devint  en  quelque  sorte  un  véritable  ministère  deTiDlé- 
rieur.  Elle  examinait  les  délibérations  des  communes  » 
surveillait  leurs  dépenses^réglail  leurs  revenus  et  pouvait» 


—  3*3  — 
lèm^  les  protéger  cootre   le  gouverDement,  si  celui-ci 
renais  à  outrepasser  ses  pouvoirs  dans  ses  rapports  avec 

Dins  les  affaires  j  et  pour  la  plupart  CQntentieuses  en 

nutière  de  droits  communaux,  les  décisions  émanaient 

Ao^h  congrégation  exclusivement  composée  de  cardinaux. 

Las  prélats  remplissaient  alors  les  fonctions  de  rappor- 

tff^f  et  dans  les  provinces  dont  ils  étaient  les  référendai- 

^, ils  décidaient  certaines  affaires  en  premier  ressort. 

Diosson  début,  la   congrégation  parut  animée  d'un  es- 

ll^tde  justice  et  d'impartialité  qui  fît  le  plus  grand  bon- 

HfOf  h  ses  lumières,  mais  peu  à  peu  elle  perdit  de   sa 

o^sidération  première,  et  on  lui  donna   bientôt  le  nom 

d^eoDgrégation   del  mal  Govemo,  parce  qu'on  préten- 

dijUalors  qu'elle  faisait  le  plus  grand  tort  aux  commu«- 

B9|par  ses  décisions  injustes  et  arbitraires. 

'  .Où a  souvent  faitobserver  que lesEiats  romains  nous  ont 

da  beaucoup  devancés  dans  l'établissement  d'un  système 

d'administration  municipale  sur  des  bases  larges  etlibé- 

4|l^. Cela  est  incontestable,  parce  que  depuis  le  douzième 

riicle  presque  toutes  les  villes  de  l'Ilalie  s'étaient  consli- 

tejWS en  républiques;  que  par  conséquent  leur   forme  de 

ft^.nvemement  se  prétait  facilement  à  la  pratique  de  pa- 

■^jles  institutions;  mais  cela  ne  les  a  pourtant  pas  sous- 

''•■Uesaux  persécutions  et  à  la  tyrannie  de  ceux  qui  ont 

^  l'habileté  de  s'en  faire  un  moyen  pour  concentrer  en 

"*  seuls  toute  la  force  et  tout  le  pouvoir.    Les  puissants 

'•*CDS  du  moyen-âge  en    offrent  un  exemple  frappant: 

^%t-<:e  pas,  ea  efTei,sur  ces  institutions  qu'ils  ont  élevé 

^r  domination  devenue  si  odieuse?  Quoiqu'il  en  soit, 

^    peut  ajouter,  avec  non   moins  de  raison  ,  que   nous 

''Ons  laissé  nos  devanciers  bien  loin  derrière  nous  dans 

voie  où  ils  »nous  ont  précédés. 

l?ar  une  singulière  bizarrerie,ce  fut  au  moment  môme  où 
(>QS  organisions  un  système  d'administration  municipale 


—  841  — 

qui  se  rapprochait  beaucoup  de  celui  généralement 
suivi  dans  les  Etats  pontificaux,  que  le  désordre  envahit 
celui-ci.  Les  événements  politiques  qui  se  succédèrent 
dans  ces  temps  de  troubles,  d'agitations,  de  guerres,  de 
bouleversements,  de  domination ,  ne  parvinrent  pourtant 
pas  à  le  détruire;  il  resta  stationnaire  jusqu'à  Tépoque  où  . 
les  effets  bienfaisants  de  1  administration  française  oiit  po 
se  faire  sentir.  Malheureusement,  Bonaparte  troon 
toutes  les|municipalités  fortement  obérées  ,  et,  il  n'eut  pas 
le  temps  de  les  régénérer  complètement. 

Enfin,  en  1814,lePape  Pie  VU  recouvre  ses  états,  et 
uu  de  ses  premiers  soins  est  de  rétablir  les  municipalités 
et  la  congrégation  ciel  huon  Governo ,  à  quelques  modi- 
fications près  telles  qu'elles  existaient  à  la  fin  du  siècle 
dernier.  Deux  ans  après,  par  son  motû  proprio  du  16  jiul- . 
let  1816, il  déclare  abolies  lescoutumes  (statuti)  particalii- 
res  à  chaque  province ,  excepté  en  ce  qui  concerne  l'agri- 
culture, et  il  imprima  à  Tadministration  municipale  noe 
organisation  uniforme  applicable  à  toutes  les  communes 
de  TEtat ,  Rome  exceptée.  C'est  donc  réellement  à  partir 
du  pontificat  de  Pie  VII,  que  le  principe  d'unité  en  matière 
au  moins  d'administration  municipale  dans  les  Etats  da 
Saint-Siège  a  été  proclamé  et  mis  ^  exécution  ;  car  la  cré- 
ation delà  congrégation  del  buon  Governo,  due  i  Sixtb- 
Quint  ^  concentrait  à  la  vérité  sous  une  seule  et  même 
juridiction  supérieure  toutes  les  affaires  municipales, 
mais  chaque  localité  n'en  conservait  pas  moins  ses  règle- 
ments particuliers.  En  d'autres  termes  ,  tout  venait  aboo- 
tir  au  môme  centre ,  mais  y  arrivait  par  des  moyens  dif- 
férents et  avec  des  formes  diverses.  Cependant  après  qua- 
torze ans  d'application,  redit  de  Pie  VII  devait  subirquel- 
ques  importantes  modifications  arrachées  en  1834  à  Gii- 
goireXVI  parla  gravité  des  circonstances  politiques  aux- 
quelles il  fallait  bien  faire  quelquess  sacrifice,  bien  plolAt 


-  345  — 

ities  parlai  dans  des  vues  de  progrès  et  d*ainé- 
La  ville  de  Rome  seule  a  continué  à  rester  en 
règlements  généraux;  elle  n'a  point  de  muni- 

lislration  municipale  est  dès  lors  uniquement 
ird'lmi  par  la  loi  duS  juillet  4834. 
ivoir  donnéje  rapide  exposé  qui  précède  de 
)  rinstilution  municipale  dans  les  Etats  pontifia 
diverses  phases  qu'elle  a  parcourues,  des  mo- 
ou  des  vicissitudes  que  le  temps  ou  les  événe- 
tiques  lui  ont  fait  subir  ,  nous  allons  examiner 
lions  qui  composent  aujourd'hui  l'ensemble  du 

cessaira  de  rappeler  la  division  territoriale  des 
SgUse.Ils  se  composent  de  vingt  provinces  admi- 
r  six  légats  et  quatorze  délégals  ;  les  provinces^ 
èes'en  districts  et  ceux-ci  en  gouvernements. 
lés  placées  à  la  télé  des  districts  et  des  gouver- 
rennent  indistinctement  le  nom  de  gouverneurs^ 
rnemenls  se  composent  en  général  de  plusieurs 
\  et  correspondent  ainsi  à  nos  eantons. 
eil  municipal  de  chaque  commune  ayant  moins 
abitanls  est  composé  de  seize  membres.  Pour 
(nés  de  mille  à  moins  de  quatre  mille,  il  est  de 
Ire  membres;  pour  celles  de  quatre   mille   à 
lix  mille  âmes,  il  se  compose  de  trente  sixmem- 
aGopour  toutes  les  communes  aynt  plus  de  dix 
tans  le  nombre  en  est  porté  à  quarante-huit, 
nbresdu  Conseil  sont  choisis  pour  un  tiers  parmi 
étaires  de  la  classe  noble,  pour  un  autre  tiers 
propriétaires  qui  ne  sont  pas  nobles,  et  pour  le 
plémentaire  parmi  les  négociants  ,  les  homnies 
,les  personnes  exerçant  enfin   une  profession 
lies  artisans  maîtres- ouvriers  dans  un  art  ou 

44 


.1 


—  346  — 

métier  quelconque  qai  ne  soit  pourtant  pasdecooditîoitnf  ^ 
basse.  Les  cultivateurs  vivant  sur  leurs  proprea  bieas^ 
ceux  ayant  affermé  des  terres»  peuvent  être  •dmisdMSIl  b 
Conseil .  Les  cultivateurs  mercenaires  travaillant  k  if^ 
journée  en  sont  exclus. 

S*il  n*existe  pas  dans  la  commune^un  assez  grand  UM' 
bre  de  familles  nobles  pour  former  un  corps  ou  une  tXm  p> 
à  part,  les  deux  tiers  du  Conseil  doivent  Atre  choisis p»*| 
mi  les  possesseurs  ou  propriétaires  do  biens*fonds,  etl^r 
tre  tiers  se  compose  toujours  ainsi  que  nous  venoai  di  K 
Texpliquer . 

Les  iconseillers  doivent  être  âgés  de  ÎÂ  ans  aocom^t 
recommandables  par  leurs  mœurs  et  par  leur  eoinkiHi 
politique. 

Les  propriétaires  peuveot^étre  élus  alors  môme  qiHIs 
sont  absents,  et  dans  ce  cas  ils  se  font  représenter  au  ùiê» 
serl  par  leurs  procureurs  ou  fondés  de  pouvoirs  ;  ceuXTÔ 
doivent  toutefois  être  d'une  probité  reconnue  et  avoir  M 
agréés  par  rassemblée.  Le  nombre  des  absents  ne  put  1 
excéder  le  quart  de  celui  composant  le  Conseil  entier. 

Une  liste  de  tous  les  propriétaires  de  biens-fonds  deai 
la  commune  est  dressée  dans  Tordre  d'estimation  deleors 
biens  établie  parle  cadastre. 

Iians  les  localités  où  le  premier  tiers  du  Conseil  n'est  pas 
composé  de  nobles  ,  et  où  par  conséquent  les  deux  pre« 
miers  tiers  doivent  être  choisis  parmi  les  propriétaires t  la 
liste  dootilvientd'âtre  parlé,  estdiviséepar  moitié:  dans 
la  première  moitié  sont  pris  les  conseillers  qui  composeot 
le  premier  tiers,  et  dans  la  seconde  ceux  du  second  tiers. 
Chaque  année  cette  liste  doit  être  rectifiée.  On  ne  doit  pas 
y  faire  figurer  les  possesseurs  de  biens  ecclésiastiqueSi 

Les  ecclésiastiques  propriétaires  de  biens-fonds  peuvent 
être  nommés  conseillers  ,  mais  après  en  avoir  au  préala- 
ble roçu  la  permission  de  leur  évéque. 


-  347  - 
Daas  chaque  Conseil,  formé  de  seize  ou  de  vingt-qualre 
membres ,  prend  place  un  député  ecclésiastique  nommé 
far  révéqiie  diocésain^  et  dans  les  Conseils  de  trente-six 
oa  de  qoaranie-huit  membres  ,  deux  députés  ecclésiasli- 
qsaSf  éigalement  choisis  par  révoque^  assistent  aux  séan- 
ces, lia  n*ont  voixdélibérative  que  dans  les  affaires  oon- 
cernant  les  pieux  établissements  ou  tes  biens  de  Téglise. 

lodépendamment  des  exceptions  que  nous  avons  déjà 
bit  connallre  pour  ce  qui  concerne  la  composition  des 
Conseils,  il  faut  encore  observer  les  dispositions  suivan- 
tes. Le  père  et  le  fils ,  le  grand-père  et  le  petit-flls  non 
pins  que  des  frères  ne  peuvent  faire  ensemble  partie  du 
même  Conseil.  Les  autres  degrés  de  parenté  n'empêchent 
pu  d'y  être  admis,  pourvu  que  les  parents  à  ces  degrés  ne 
meot  pas  ensemble. 

Les  interdits ,  les  propriétaires  domiciliés  hors  de  l'Etat, 
les  débiteurs  des  communes^  ceux  qui  sont  en  procès  avec 
elles  I  les  agents  par  elles  salariés  ,  toutes  les  personnes 
eslnayanldes  comptes  à  leur  rendre  ou 'des  contrats  à 
exécuter  avec  elles,  sont  exclus  des  Conseils. 

Tous  les  deux  ans,  les  Conseils  se  renouvellent  par  tiers. 
^  Dans  les  quatre  premières  années  ,  la  sortie  de  chaque 
liefsi  être  renouvelé  a  été  décidée  par  le  sort  ;  aujour- 
d'hoi  c'est  rancienneté  qui  les  désigne. 

Lorsque,  par  suite  de  vacances  ou  de  renouvellements 
par  tiers,  le  Conseil  procède  à  de  nouvelles  élections,  les 
«oaseilters  entrants  doivent  être  pris  dans  la  même  classe 
9Q«oeux  qu'ils  remplacent. 
'     Les  conseillers  sortants  peuvent  être  réélus. 

Lors  de  la  création  des  Conseils  municipaux  ,  le  choix 
des  membres  a  été  fait  par  les  délégats  des  provinces  qui 
avaient  au  préalable  soumis  leurs  listes  à  la  secrétairerie 
d^itat.  Depuis  que  les  prescriptions  de  l'édit  ont  pu  être 
suivies ,  il  a  été  pourvu  aux  vacances  survenues  et  au 


—  348  — 
renouvellement  par  tiers  par  les  conseillers  enz-mémes,' 
qui  ont  éluetcontinuentà  élire  les  nouveaux  membresli 
la  majorité  des  voix.  Pour  être  valide,  Pélection  doit  pour- 
tant recevoir  Tapprobation  du  délégat,  qui  ne  peut  d'ail- 
leurs la  refuser  qu'en  faisant  constater  que  l'élu  se  froore 
dans  des  cas  exceptionnels  prévus,  etqu*ii  ne  remplit  pat 
les  conditions  de  la  loi« 

De  P  Administration  communale.'^^  Le  chef  du  Conseil 
municipal,  dont  la  nomination  appartient  au  goikveroe- 
ment ,  prend  le  nom  de  Gonfalonnier  dans  les  villes,  it 
celui  de  Prieur  dans  les  communes  rurales.  Il  n^y  a  cTex- 
cepiion  que  pour  Bologne^  où  ce  magistral  reçoit  lelilre 
de  Sénateur. 

Au  Gonfalonnier  ou  au  Prieur  sont  adjoints  les  anciens, 
dont  le  nombre  varie  suivant  Timportance  des  com- 
munes. 

Le  Gonfalonnier,  le  Prieur  et  les  anciens  nedoiventpas 
être  <^gés  de  moins  de  trente  ans. 

On  a  soin  de  choisir  pour  chefs  des  municipalités  les 
homnies  appartenant  aux  familles  les  plus  notables  par 
leur  ancienneté  ou  par  leurs  p^opriétés.  Les  anciens  sont 
choisis  dans  les  familles  honnêtes  et  vivant  de  leurs  ren- 
tes. Ceux-ci  peuvent  être  pris  aussi  bien  en  dehors  qae 
dans  le  sein  du  Conseil.  Dans  ce  dernier  cas,  ils  sont  rem- 
placés par  de  nouveaux  élus,  de  manière  que  le  Conseil 
soit  toujours  au  complet. 

Le  Gonfalonnier  ou  le  Prieur  et  les  anciens  exercent 
toutes  les  fonctions  administratives  ou  représentâtivesde 
la  commune  ;  leur  réunion  compose  ce  que  Ton  appelle  ; 
magistrature  de  la  Commune, 

Cette  magistrature  est,  il  faut  le  répéter  pour  saisir 
plus  facilement  Tesprit  de  celte  organisation,  plus  ou 
moins  nombreuse^  suivant  l'importance  de  la  population. 


—  349  — 

AUuA  elle  est  formée  de  neuf  membres  dans  les  commu- 
il6fr  de  dix  mille  habitants  et  au  dessus,  de  sept  dans  cel- 
le» de  la  classe  suivante ,  de  cinq  dans  celles  de  la  trot- 
vieille  I  et  de  trois  dans  celles  de  la  classe  la  iqoiDS  consi- 
dérable. 

•  Dans  les  magislralures  de  premier  et  de  second  ordre  , 
il  lie  peut  pas  y  avoir  plus  de  deux  membres  non-pro- 
priélaires.  Dans  celle  d'un  ordre  inférieur  ,  il  n'en  peut 
anirer  qu'un  seul. 

.  Xoutes  se  renouvellent  par  tiers  de  deux  en  deux  ans  : 

las  fonctions  des  gonfalonnierset  des  prieurs  sont  de  la 

^  iliftme  durée;  mais  ils  peuvent  élre  réélus  et  les  exercer 

pendant  qnatre  années  sans  interruplion.  Après  ce  laps 

da  temps,  ils  doivent  être  nécessairement  changés» 

^-  La  renouvellement  par  tiers,  chaque  deux  ans,  des  ma- 
gistratures composées  de  neuf  et  de  trois  membres,  est 
fabite  ii  comprendre.  Dans  celles  qui  sont  formées  de  sept 
et.  de  cinq  membres  ,  il  s'opère  ainsi  :  deux  d'entre  eux 
«arteottous  les  deux  ans  pendant  les  quatre  premières 
années,  et  les  autres  deux  ans  plus  tard. 
Les  anciens  peuvent  toujours  être  réélus. 

.C'est  aux  magistratures  des  communes  qu'appartient  la 
canvocation  du  Conseil,  qui  s'assemble  sous  la  présidence 
-  daago^verneurs.Dansles  villes,  chefs-lieux  de  provinces, 
laprésideoce  est  dévolue  non-seulement  aux  gouverneurs, 
mais  aux  présidents  des  tribunaux  civils.En  cas  d'absence 
de  ces  fonctionnaires,  le  Conseil  est  présidé  par  le  Gonfa* 
loDDÎer  ou  le  Prieur,  et  à  leur  défaut  par  un  des  anciet^ë. 
.  Les  questions  à  discuter  sont  posées  de  droit  par  la 
ma^iatrâture  ,  mais  elles  ne  peuvent  cependant  être  dis- 
cutées avant  d'avoir  clé  communiquées  à  l'autorité  ad- 
ministrative. 

/  Le  budget  des  recettes  et  des  dépenses  est  présenté  au 
Conseil  par  le  GonCalonnier  ou  le  Prieur,  mais  il  faut  qu'il 


—  350  ~ 

ait  été  d'abord  oppronvé  par  les  anciens.ll  doit  d'aillenH 
avoir  été  déposé  pendant  quinze  jours^  avant  celai  de  hi 
présentation,  dans  un  lieu  accessible  h  tous,  et  chaque  ha- 
bitant a  le  droit  de  présenter  par  écrit  ses  observalîoas 
au  Conseil,  qui  ne  peut  sç  dispenser  de  les  lire  et  d'en  déli- 
bérer ensuite. 

Les  procès-verbaux  des  séances  sont  transmis  au  dé)é-> 
gatdela  province^  qui  les  approuve  ou  les  soumet  à  Tap-. 
probation 'supérieure,  selon  qu'il  les  troufe  réguliers  oa 
irréguliers  ;  et  dans  ce  dernier  cas  il  suspend  rexécutiea 
des  mesures  arrêtées  par  suite  de  ces  délibérations. 

,  Les  employés  de  la  Commune  sont  nommés  par  le  Con- 
seil, et  tons  les  deux  ans,  le  jour  de  sainte  Lucie,  soivast 
un  ancien  usage,  on  procède  à  leur  réélection  ,ou  à  leur- 
confirmàtion.  On  comprend  facilement  que  leur  nombre 
est  en  rapport  avec  Timportance  et  les  richesses  des  coin-' 
munes ,  mais  on  entretient  en  général  dans  chaque  munici- 
palité un  secrétaire  ,  un  comptable  k  la  fois  payeur  et 
receveur^  un  médecin,  un  chirurgien,  un  iustituteor 
primaire  et  un  trompette  chargé  de  publier  les  lois  et  de 
notifier  les  arrêtés  municipaux. 

Nous  venons  dédire  que  le  budget  des  recettes  et  des 
dépenses  était  préHenlé  au  Conseil  par  le  Gonfalonnier  ou 
par  le  Prieur  après  Texamen  fait  par  les  anciens.  Lors- 
qu'il a  été  ensuite  discuté  et  arrêté  par  le  Conseil,  il 
est  transn^is  chaque  année  avant  le  30  septembre  au 
chef  delà  province,  qui  Tapprouve  à  son  tour  ou  y  ap- 
porte les  modifications  qui  lui  paraissent  convenables, 
ainsi  qu*à  la  congrégation  gouvernalive  instituée  au- 
près de  lui  et  dont  nous  nous  réservons  de  faire  connaître 
bientôt  les  fonctions. 

L'aliénation  des  biens  communaux,  les  emprunts  que 
les  communes  veulent  contracter ,  les  recours  ou  appels 
qu'elles  croient  devoir  exercer  contre  les  décisions  des 


—  351  — 

délégaU  et  des  congrégalîoDS  gouveroatives ,  en  matière 
d'miérêts  touchant  aux  communes,  sont  du  ressort  de  la 
CQDgrégation  del  buon  Governo  pour  les  provinces  sur  les- 
quelles elle  exerce  sa  juridiction  ,  car  il  en  est  quelques 
unes  qui  échappent  encore  à  son  action.  Dans  ce  cas,  il  est 
ttataé  sur  ces  sortes  de  questions  par  des  lois  spéciales 
•t  particulières.  Chaque  année,  au  mois  de  février,  les 
eomptea  de  gestion  de  Tannée  précédente  doivent  être 
présentés  au  Conseil  par  le  Gonfalonnier  ou  le  Prieur 
qui  86  trouvait  alors  en  exercice,  il  en  est  de  môme  pour  le 
Qopiptede  caisse  du  receveur  ou  payeur.  Le  Conseil  avec 
l'intervention  des  députés  ecclésiastiques  choisit  dans  son 
afin  deux  syndics  charf^és  d'examiner  ces  comptes. 
.  Ceus-cî,  après  quinze  jours,  doivent  présenter  à  leur 
tour  leurs  observations  sur  chacun  des  articles  de  dé- 
penses. 

L'examen  du  Conseil  a  lieu  ensuite  et  les  comptes  sont 
alors  envoyés  au  délégat  de  la  province.  Le  délégat  les 
soumet  à  la  congrégation  gouvernative  qu'il  préside,  et  ne 
les  approuve  définitivement  qu  après  Tavis  favorable  de 
IjS,  majorité. 

Nous  allons  examiner  ce  qui  constitue  les*  revenus  des 
communes  et  des  dépenses  qui  sont  à  leur  charge. 

Heeelles  et  dépenses  communales  dans  les  Etais  ro-- 
mains.  — L'édil  du  5  juillet  1831  a  déterminé  les  res- 
sources au  moyen  desquelles  les  communes  devaient  faire 
faoeàleurs  dépenses.  Ce  sont  premièrement  les  revenus 
des  biens- fonds  qui  leur  appartiennent,  le  loyer  des  places 
ei des  marchés,  les  droits  de  chasse,  de  poche,  de  passage 
débarques,  les  concessions  d'eau  ,  l'exploitation  des  car- 
rières, la  vente  des  feuilles  de  mûriers ,  les  droits  de 
pesage  et  de  mesurage  ,  les  amendes  pour  délits  et  con- 
traventions ,  etc. 

En  second  lieu,  les  impôts  sur  la  consommation  (&  l'ex- 
ception du  droit  de  mouture  des  grains,  esdpaifjÇjiil^j^t 

i 


—  352  — 

réserve  au  gonvernement),  dont  le  prodail  affecté  ai» 
dépenses  de  la  Commune  ne  doit  pas  dépasser  le  ehitn 
auquel  s'élèverait  une  taxe  personnt lie  de  soixante  ba- 
jocchi  (3  fr.  25)  imposée  à  chaque  individu  mâle  de  la  lo- 
calité, âgé  de  ili  à  60  ans  accomplis. 

Troisièmement,  Timpôt  personnel  réparti  en  plmean 
classes  selon  la  fortune  des  habitants,  et  dont  le  produit 
réuni  ne  doit  pas  excéder  celui  que  représenterait  une  taxe 
de  liO  bajocchi  (S  fr.  47  1(3)  par  tête  pour  tons  les  indivi- 
dus mftles  de  la  Commune  âgés  de  14  à  60  ans  accomplit. 

Quatrièmement ,  enfin  un  impôt  additionnel  sur  lai 
propriélés  foncières. 

,  Dans  le  cas,  toutefois,  où  ce  dernier  moyen  deviendrait 
trop  onéreux  ^  on  peut  recourir  au  chef  de  la  province, 
qni^  de  concert  avec  la  congrégation  gouv'ernative,autoriw 
rétablissement  de  quelque  autre  impôts  ou  prescrit  tellf 
économie  qui  lui  parait  devoir  rétablir  Téquilibre  entre 
les  receltes  et  les  dépenses. 

Plusieurs  municipalités  étaient  assez  riches  antrefois 
pour  subvenir  aux  besoins  de  la  Commtine  avec  lesseob 
revenus  qui  lui  appartenaient;  mais  la  mauvaise  adminis- 
tration d'abord^  les  sacrifices  qu'il  fallut  faire  ensuite  dans 
les  temps  de  guerre,  furent  cause  que  les  communes  con- 
tractèrent des  dettes.  Pie  YH  voulut  porter  remède  an 
ïnal  en  réunissant  leurs  biens  au  domaine  de  TEtat,  et  en 
en  prescrivant  la  vente  pour  acquitter  ces  dettes.  La  me- 
sure fut  mise  à  exécution,  et  ce  n*a  été  que  sous  le  ponlil- 
cat  do  LÉON  XII  que  Topération  a  pu  être  terminé^.  Les 
biens  communaux  qui  n'ont  pas  trouvé  d'acheteurs  ont 
été  rendus  à  ceux  qui  les  possédaient ,  mais  seulement  i 
titre  de  location.  H  est  dès  lors  permis  de  dire  que  la  pre- 
mière source  des  revenus  communaux  est  presque  nomi- 
nale, puisque  le  plus  grand  nombre  des  communes  ne  pos- 
sède plus  de  biens-fonds  en  propre  ,   et  que  les  autres 


—  353  — 

-eoelU»  comprises  dans  cette  première  catégorie  étant  en 
ginéral  la  conséqaeDce  de  la  possession  de  ces  propriétés» 
ie«Mii  trouvées  réduites  è  un  produit  fort  limité. 
'  -Ces!  donc  prÎDcipalemenlà  l'impôt  sur  la  consomma- 
lio»  dti  la  taxe  personnelle  que  les  municipalités  doivent 
raaoïirir  pour  couvrir  leurs  dépenses. 

baa  produits  frappés  par  Timpôt  sur  la  consommation 
Mrt  désignés  par  les  Conseils  municipaux^  et  ils  varient 
aUvellement  suivant  les  localités  ;  mais,  dans  toutes  les 
aanmoneSy  ce-aont  les  droits  sur  le  vin  et  sur  la  viande  qui 
(brmeot  la  partie  la  plus  considérable  du  revenu.  Viennent 
Muile  les  taxes  sur  les  voitures  ,  les  charrettes ,  les  cbe- 
v»U  I  les  Anes,  etc. 

^Lb  ptroepiion  de  ces  droits  s'opère  en  général  dlrecte- 
aifeal  par  Je  receveur  communal  pour  tout  ce  qui  est  d'un 
Ptoèavrement  facile  ;  ainsi,  par  exemple,  la  taxe  sur  les 
disrrettes,  les  bétes  de  somme,  elc.Pour  le  reste  qui  exige 
IHW  aorveillance  incessante ,  chaque  année  le  produit  en 
aal^a&ermé  aux  enchères  publiques.  Le  receveur  louche 
alors  aimplement  des  fermiers  le  prix  de  Tadjudication. 

..Bans  d'autres  localités  et  surtout  dans  les  villes  qui  ont 
VM  enceinte  de  murailles  ,  la  perception  des  droits  est 
opérée  exclusivemeutpar  les  employés  municipaux. 

ABomSi  où, comme  nous  l'avons  dit,  il  n'existe  pas 
d^Administration  municipale ,  le  gouvernement  perçoit 
Isa.  revenus  de  l'impôt  sur  la  consommation  ,  déterminé 
as  préalable  par  loi.  Les  droits,  à  l'exception  de  celui  de 
BMHltare  qui  est  prefque  le  double  de  celui  fixé  partout 
aiUeora>  et  excepté  aussi  une  légère  augmentation  sur  la 
vjande  »  sont  établis  à  peu  près  dans  les  mêmes  propor- 
ttoBsqae  dans  les  autres  villes. 

Dans  les  provinces  {Legazùmf)  de  Bologne,  Ferrare,  Ra- 
¥fnne  et  Forli,  le  gouvernement  préside  également  à  la 
perception  des  impôts  sur  la  consommation  qui  varient 

45 


—  354  — 

selon  qu^îl  s'agil  de  villes  entourées  de  murailles,  de  vil- 
les ouvertes  ou  de  villages.  £d  cédant  ces  reraoïis  m 
gouvernement,  Us  provinces  que  nous  venons  de  :nù9i^ 
mer  ont  obtenu  en  échange  la  suppression  de  Tiliipftl.da 
mouture.  Quant  aux  communes  dépendantes  de  ces  Mgar 
tions,€lles  font  face  à  leurs  dépenses  en  frappant  lea  çb^t/à 
de  consommation  de  surtaxes  dont  la  somme  q#  doit^pn 
dépasser  d'un  sixième  le  produit  de  l'octroi  perfU.dxiMlU 
province  par.  le  trésor.^  L'impôt  sur  la  consomiBatkmj 
est  affermé  au  prix  de  deux  millions  et  quelqae».  Mit 
mille  francs. 

Nous  avons  dit  plus  bautqueles  droits  sur  le  TioeUnr^ 
la  viande  formaient  la  partie  la  plus  coDsidérablo:  du 
recettes.  On  peut  évaluer  lepr  produit  aux  deux  èiemiie 
la  somme  totale  de  l'impôt  sur  la  con^mmation.  La  i 
de  perception  est/  quant  à  la  viande  de  boucherie, 
pie  et  facile  à  exécuter.  En  efifet ,  il  est  fixé  par  télé  d^aai- 
mal  ou  il  est  établi  sur  le  poids.  Dans  l'un  et  l'autreett^ 
le  boucher  avertit  les  employés  municipaux  ou  le  fsr^ 
mier  qu'il  va  tuer  telle  ou  telle  bête.  Ceux-ci  prooèdafil 
alors  au  pesage,  estampillent  la  viande  el  perçoivent,  ea- 
suiie  le  droit.  Quant  à  la  viande  de  charcuterie,  s'il  eâ 
facile  d'éviter  la  fraude  dan^s  les  villes  enceintes  de.Mt|^ 
itaillesen  frappant  chaque  tête  de  porc  ou  chaque  livrede 
porc  salé  que  l'on  introduit,  d'un  droit  fixe ,  c'est  danlB 
les  villes  ouvertes  et  dans  les  villages  surtout  que  la  sor^ 
veillaoce  des  employés  municipaux  ou  des  fermiers  de 
l'oclrei  doit  s'exercer.  En  général  le^roit  se  perçoit  alon 
sur  chaque  livre  de  charcuterie  vendue  par  le  débitant. 
Les  propriétaires  qui  font  des  salaisons  pour  leur  aaagt 
et  celui  de  leurs  familles  sont  soumis^  è  la  taxe  fixe  impo*- 
6ée  par  tête  sur  chaque  animal  qu'ils  font  tuer. 

La  perception  des  droits  sur  le  vin  s'opère  de  manière 
différente  selon  les  localités.Dans  certaines  villes ,  à  Rome^ 


—  355  — 

par  exemple ,  le  vin  qu'on  introduit  est  également  soumis 
au  même  droit  [un  bajoéco  per  boecaU)  ;  dans  la  plupart 
doa  villages,  Pimpôt  ne  frappe  que  le  vin  destiné  au  com 
merce  de  détail  ;  ailleurs  les  propriétaires  de  vignobles 
•onisonmis  à  des  droits  d'octroi  moins  élevés  que  les  ba- 
èitaoits,  alors  qu'il  est  reconnu  que  le  vin  par  eux  intro- 
Mt  Mrt  à  leur  usaget  particulier;  enfin,  dans  d'autres  lo- 
tiiKtës  c'est  le  raieiu  qui  est  imposé  ,  mais  encore  d'une 
Moièra  Illégale ,  car  le  propriétaire  paie  &  peine  pour  le 
raisin  dont  il  veut  faire  du  vin  pour  sa  consommation 
^partioulière,  la  moitié  de  ce  qui  est  exigé  des  fabricants  de 
ivibst  destinés  au  commerce.  ' 

Oo  calcule  que  l'impôt  proiiuit, année  commune/ le  cin- 
qavème  ou  le  sixième  de  la  valeur  du  vin  récolté^  le  droit 
tflaM  généralement  fixé  à  raison  d'un  bajocco(05  c.  kO  m) 
f]Mr  èoccale. 

'  'La  marchand  de  vin  doit  déclarer  au  fermier  de  l'octroi 
on  aux  officiers  de  la  municipalité  la  quantité  de  vin  qu'il 
'VMtknMtre  en  vente  au  détail.  On  s'assure  de  la  vérité  de 
«É -déclaration  en  mesurant  ses  tonneaux; son  magasin  est 
4kiSpacté  pour  prévenir  toute  espèce  defraude.puis  le  droit 
ift  fayer  est  fixé  en  général  après  une  diminution  presque 
•toti)onrs  consentie  par  le  receveur.  Si  le  marchand  n'a  pu 
•éUAieft  la  quantité  déclarée  ,  le  droit  ne  porte  que  sur 
^oéihs  qui  a  été  vendue;  il  ne  paie  môme  rien  lorsqu'elle 
ilfapas  été  livrée  à  la  consommation. 

Quant  à  l'impôt  sur  les  autres  objets  de  consommation, 
-teGottaeil  municipal,  qui  connatt  parfaitement  les  ressour- 
atia  du  pays  ,  apprécie  naturellement  dans  quelles  pro- 
|K>ttions  il  doit  être  établi  pour  compléter  la  somme  né- 
lâessaire  aux  besoins  delà  commune.  Nous  avons  entendu 
~rcpro6her  aux  membres  de  ces  Conseils  de  chercher  en 


—  356  — 

géDéral  à  s*exouérer  le  plus  possible  des  charges  qui  pè- 
sent le  plas  communément  et  de  la  manière  la  plus  lourde 
sur  eux ,  en  se  plaçant  dans  des  conditions  plas  avanta- 
geuses que  celles  qu'ils  font  à  leurs  administrés.  Si  catli 
assertion  est  fondée ,  il  faut  reconnaître  que  c'est  làei 
mal  auquel  il  est  difficile  de  porter  remède  \  et  d'ailleon^ 
comme  après  tout  les  limites  dans  lesquelles  ils  exer(flit 
leur  action  sont  de  leur  nature  fort  restreintes,  les  ioooih 
▼énients  qui  en  résultent  ne  peuvent  avoir  une  grande 
portée. 

L'impôt  sur  la  consommation  ne  doit  pas,  d'après  lefeas 
de  la  loi ,  s'élever  au  delà  du  chiffre  qui  serait  atteint  par 
une  taxe  personnelle  de  soixante  bajocchi  sur  chaque  in- 
dividu mâle  de  la  localité,  âgé  de  14  k  M  ans  accompiii. 
Cette  prescription  n'est  observée  nulle  part^  et  dans  la 
plus  grande  partie  des  communes,  le  chiffre  fixé  par  Fédil 
est  dépassé  de  plus  de  moitié,  sans  que  cet  état  de  choses 
donne  lieu  à  la  moindre  réclamation. 

Lorsque  l'impôt  sur  la  consommation  est  inaailMSt 
pour  couvrir  les  dépenses ,  on  a  recours  è  la  taxe  person- 
nelle, qui ,  l'on  ne  l'aura  pas  oublié  ,  ne  peut  excéder  li 
somme  que  représenterait  le  paiement  de  40  biyoseli 
(2.  fr  17  c.  IfS)  par  chaque  individu  mâle  de  la  commnnf, 
âgé  de  4  4  à  60  ans.  C'est  principalement  dans  les  villagtt 
que  Ton  est  obligé  de  recourir  à  cette  ressource  »  et  void 
comment  on  procède  pour  l'assiette  et  la  perception  de 
l'impôt.  Une  commission  nommée  par  le  Conseil  muni- 
cipal et  choisie  parmi  ses  membres  dresse  une  liste  dei 
différentes  familles  de  la  commune,  et  fixe  le  taux  qve 
chacune  d'elles  doit  payer  selon  ses  moyens.  La  liste  est 
ensuite  affichée ,  et  toute  personlie  qui  se  croit  avoir  été 
injustement  comprise  dans  telle  ou  telle  catégorie,  est  ad- 
mise à  faire  rectifier  le  chiffre  de  sa  contribution  à  l'im- 
pôt. Cette  répartition  se  fait  en  général  avec  équité^  et  il 


—  357  — 

est  mdme  rare  que  la  taxe  personnelle  8*élève  à  la  aomine 
fixée  par  la  loi.  On  lui  a  donné  le  nom  de  Foeativo^  parce 
qa'elle  s^opère  sur  chaque  famille  ou  feu  de  la  commune. 
Quant  à  la  quatrième  souree  des  revenus  communaux, 
c'est-à-dire rimpAt  des  centimes  additionnels,  on  n'7  a 
presque  Jamais  recours  à  moins  que  des  circonstances  ex- 
eaplionnelles ,  telles  qu*un  désastre  public  ou  des  travaux 
d'atilité  générale  ,  n'obligent  le  gouvernement  à  imposer 
extraordinairement  les  provinces. Mais  il  arrive  alors  la 
plopartdu  temps  que  les  communes^  au  lieu  de  faire  usage 
de  ce  moyen,  demandent  une  augmentation  sur  TimpOt 
delà  mouture. 

Les  propriétaires  fonciers ,  qui  forment  la  majorité  dans 
le  Conseil  municipal,  diminuent  aussi  la  charge  qui  pèse- 
rait presque  exclusivement  sur  leur  classe  ;  car  la  taxe 
larla  mouture  frappant  indistinctement  tous  les  consom- 
mateurs,  Taugmentation  qu'elle  subit  8.'étend  pareille^- 
ment  sur  touâ  les  habitants  de  la  commune ,  dès  lors  Tim- 
p(»itionsesubdivise,change  dénature  et  devient  générale 
de  spéciale  qu'elle  devait  être  d'après  l'esprit  de  la  loi. 

Nous  examinerons  maintenant  la  nature  des  dépenses 
auxquelles  ces  différentes  branches  de  revenus  doivent 
être  appliquées. Nous  avons  dit  à  propos  de  la  nomination 
el  da  renouvellement  des  employés  communaux  que  cha- 
que municipalité  entretenait  généralement  un  secrétaire, 
on  oopiptable  receveur  et  payeur ,  un  médecin  ou  chi- 
roi^en  et  un  trompette  chargé  de  notifier  les  arrêtés  mu- 
nicipaux et  de  publier  les  lois. 

Dans  presque  toutes  les  communes,  on  pourvoit  encore 
an  traitement  d'un  maître  d'école^  à  Tentretien  d'établis- 
Bismepts  d'instruction  primaire,  dans  quelques  unes  à  des 
écoles  pour  les  jeunes  filles  dirigées  par  des  institutrices 
auxquelles  on  donne  le  nom  de  maèstre  pie. 

Plus  les  communes  sont  riches  et  considérables ,  plus 


-  358  - 

ces^divers  élablissemenls  reçoivent  de  défeloppemeol  cl 
d'importance,  plus  les  employés  se  multiplient.  Ainsi  le 
secrétariat  devient  une  petite  administration,  une  sorlede 
direction  générale,  Técole  prend  les  proportions  d*on 
collège.  £n  général,  aussi,  chaque  commune  paie  une  cgr- 
tai»)e  somme  à  un  prédicateur  pour  venir  chaque  anoée 
prêcher  pendant  le  carême  et  pendant  Ta  vent.  A  ces  dé- 
penses il  faut  ajouter  Tentretien  des  routes  municiptln, 
celui  des  bâtiments  publics,  des  fontaines  et  condisits 
d'eau  I  les  travaux  d'embellissement  et  d'amélioratioo. 
Enfin  les  communes  sont  appelées  à  concourir  pour  leor 
part  respective  aux  travaux  d'utilité  publique  ou  d'iot^- 
rét général  pour  la  province  dont  elles  font  partie,  oqid- 
me  par  exemple  Tentrelien  des  grandes  routes  ,  desmai- 
sons  de  fous,  des  hospices  pour  les  enfants  trouvés,  a(c 
Puis,  viennent  en  dernière  ligne  les  impositions  extraordi- 
naires dont  le  gouvernement  frappe  les  communes  lop 
de  désastres  considérables,  comme  il  pourrait  en  surveoi^ 
en  temps  de  guerre  ou  par  suite  d'une  épidémie,  ou  lori- 
qu*il  y  a  nécessité  d*exécutcr  des  travaux  d'un  intérii 
public ,  général,  profitable  à  tout  état. 

La  ville  de  Rome  n'ayant  pas  d'administration  muaioi* 
pale,  c*est  le  gouvernement  qui  pourvoit  pour  elle  à  tou- 
tes les  dépenses  que  nous  venons  d'énumérer,  de  mêma 
qu'il  perçoit  tous  les  revenus  de  l'octroi. Le  sénat,  repré- 
senté par  un  seul  sénateur  assisté  de  trois  conservatenrSi 
prenait  autrefois  une  pari  directe  aux  afi'aires  municipales; 
mais,  peu  après,  ces  attributions  ont  été  restreintes  et  ont 
été  partagées  entre  le  gouverneur  de  la  ville  et  le  tréso- 
rier, ministre  des  finances.  Il  n'exerce  plus  aujourd'hai 
q«'un  droit  de  représentation  dans  certaines  cérémonies  ; 
et  forme  un  tribunal  connu  sous  le  nom  de  chambre  da 
Gapitole.  11  reçoit  chaque  année  du  gouvernement  envi- 
ron deux  cent  mille  francs  à  titre  de  frais  de  représenta- 
tion.  Le  sénateur  commande  en  chef  le  corps  de  la  gardt 


—  359  — 

rique,  milice  volontaire  peu  considérable  d'ailleurs  ,  et 
est  nommé  par  le  Pape ,  dont  le  choix  se  fixe  presque 
lùlonrs  sur  un  personnage  de  haute  naissance.  Les  con- 
HiralearS;  dont  la  nomination  est  également  réservée 
aïooTerain  ,  sont  renouvelés  tous  les  six  mois. 
lomt  est  divisée  en  dix  régions  ou  arrondissements 
uA^Tisés  en  quatorze  quartiers  (rioni).  Les  arrondisse- 
JDéliti  oiit  il  leur  tête  un  fonctionnaire  qui  a  le  titre  de  pre- 
HêmOeregianario,  et  dont  les  attributions  participent  à  la 
hhdo  celles  de  nos  maires  et  de  nos  juges  de  paix.  Chaque 
quartier  (rtone) est  placé  sous  la  direction  et  la  surveillance 
foi  chef  nommé  Caporianej  dont  les  fonctions  ont  quelque 
•ttrtogie  avec  celles  de  nos  commissaires  de  quartiers. 

On  évalue  kcinq  millions  de  francs  environ  le  produit 
dflsreveDUs  municipaux  de  Rome,  mais  comme  ils  vont 
M  confondre   avec  les  autres  receltes  de  TEtat  dans  la 
êabiedu  trésorier,  il  est  assez  difficile  d'en  préciser  l'em- 
ploi par  des  chiffres  exacts.  Quelle  que  soit  leurapplication, 
il  At regrettable  d'être  obligé  de  dire  qu'une  négligence 
incroyable  préside  à  tout  ce  qui  constitue  dans  les  gran- 
des filles  le  bien-être  général.  Ainsi,  la  malpropreté  des 
rnésde  Rome  est  proverbiale  ,  l'éclairage  en  est  mesquioi 
parcimonieux  et  réclame  de  grandes  améliorations;  lors 
ilo  la  BiBiisou  des  pluies,  la  mauvaise  disposition  des  gout- 
lières,  les  flaques  d'eau  qui  séjournent  dans  les  rues  et 
lor  les  places,  rendent  le  passage  des  piétons  presque 
impraticable  ;  enfin  lo'ntretien  des  routes  qui  avoisinent 
a  capitale  laisse  tellement  à. désirer  qu'il  n'y  en  a  point 
in  ai  mauvais  état  dans  toute  l'étendue  des  possessions  du 
Baini-Siégf. 

'  Ce  Sont  \h  de  graves  Inconvénients  auxquels  il  serait 
facila  de  remédier  et  qui  font  sentir  vivement  le  besoin  et 
l'atilité  d'une  administration  municipale.  Le  gouverne- 
menty  absorbé  par  des  préoccupations  d'un  autre  ordre»  ne 


—  360  -. 

peat  embrasser  tous  les  détails  à  la  fois.  La  direction  des 
affaires  municipales  abandonnée  à  des  admioistridiip» 
dÎYerses ,  indépendantes  les  unes  des  autres ,  est  wlfir 
Uellement  vicieuse.  Confiée  la  plupart  du  temps  à  àm 
personnages  étrangers  à  la  ville ,  appelés  par  leur  poM- 
tion  yleur  fortune  ou  leurs  traitements  élevés  àjooird'ia 
bien-^tre  qui  les  soustrait  aux  inconvénients  que  ooas  t«< 
noDsde  signaler»  elle  manque  nécessairement  des  condi- 
tions de  force  et  de  bon  vouloir  que  donnent  aux  muai» 
cipalitét  rintërét  direct  de  la  commune ,  Témulation  et  II 
eentralisation^ 

Des  congrégatiùni  gouvematives,  — Nous  avons  w 
plusieurs  fois  occasion  de  parler,  dans  le  cours  descha|Ni- 
tres  précédents ,  des  congrégations  gouvematives  i^sti- 
iaées  par  Tédit  du  5  juillet  1831  auprès  du  légat  ou  d« 
délégat  de  chaque  province.  Comme  leur  action  s'exerce 
à  la  fois  sur  les  délibérations  des  Conseils  municiptai 
et  sur  celles  des  Conseils  provinciaux  dont  nous  nous  oc- 
cuperons bientôt ,  il  est  utile  d'en  connaître  dès  à  présent 
les  attributions. 

Les  congrégations  gouvematives  sontcomposéesdeqaa* 
tre  conseillers,  dont  le  traitement  varie  selon  l'importiBce 
de  la  délégation.  Deux  membres  au  plus  peuvent  appar- 
tenir au  chef-lieuj;  et  c'est  dans  les  autres  villes  de  la  pro- 
vince que  doivent  être  choisies  les  personnes  appeléesà 
compléter  les  Conseils.  La  ville  de  Bologne  est  seule  ex- 
ceptée de  cette  mesure» 

Dans  la  province  d*Urbino  et  Pesaro,  il  y  a  deux  con- 
grégations gouverBatives,r une  pour  la  première  et  Taolra 
pour  la  seconde  des  villes  de  ce  nom. 

A  Rome,  la  congrégation  gouvernative  est  remplacée  par 
un  Conseil  d'administration  composé  de  quatre  membres. 

Les  Conseillers  sont  nommés  par  le  Pape  :  ils  doivent 
avoir  plus  do  trente  ans  ,  être  nés  dans  la  province  oo  eo 


-361  — 

m  originaires  ,  y  être  propriétaires  ou  y  avoir  leur  ilo- 
iMIe  depab  dix  ans  ;  ils  doivent  aussi  appartenir  h  des 
rbonnétes,  être  distingnés  par  leurs  principes  po- 
upar  leur  moralité',  leur  conduite  et  leur  instruc- 
iÊÊi  ai  avoir  exercé  quelque  emploi  public  ou  municipal, 
Mftfoir suivi  la  carriéredu  barreau  pendant  au  moins 
VM.InO« 
fliae  réunissent  trois  fois  par  semaine  sous  la  prési- 
idn  délégat,  qui  peut  d'ailleurs  les  convoquer  extra* 
irement chaque  fois  qu'il  le  juge  convenable. 
i^'lliool  Toix  délibérative  comme  le  légat  ou  les  délëgats, 
itm  loates  les  questions  qui  concernent  la  reddition  des 
lourexamen  des  budgets  de  recettes  et  de  dépen- 
>  provinces  et  des  communes.  Dans  toute  autre  cir- 
B,  ils  n'ont  que  voix  consultative,  et  la  décision 
appartient  exclusivement  au  délégat.  Toutefois  leur  avis 
Attétre  mentionné  dans  le  procès- verbnl  que  ce  dernier 
ÉbUBet  à  la  secrétalrerie  d'état  ou  au  minrstrecompétent, 
Él^ii'  donnant  connaissance  de  sa  décision. 
tiriÉAqae  trois  ans  le  Conseil  est  renouvelé  par  moitié  :  les 
|lhi'«iiciens  Conseillers  sortent  les  premiers  et  peuvent 
iMittômmés  de  nouveau  selon  la  volonté  souveraine, 
tilipais  la  promulgation  de  l'édit  du  5  juillet,  on  a  iiitro- 
hilfy^ans  les  congrégations  gouvernatives,  les  présidents 
litdOttrs  d'appel  et  des  tribunaux  de  première  instance 
ItiliiNiiiimerce 

tjimémeloi  avait  placé  sous  les  ordres  de  chaque  légat 
ritfMégat  un  assesseur  légal ,  nommé  par  le  Pape  ,  pour 
Égninier  plus  de  promptitude  à  Texpédiiion  des  affaires, 
Mb  elle  déclarait  en  môme  temps  que  les  assesseurs  lé- 
nULiioe  fois  investis  du  caractère  judiciaire  qu'ils  devaient 
néréir  des  nouveaux  règlements  promis  en  matière 
!(KABilni8tration  de  la  justice ,  cesseraient  d'exercer  ce 

iMble  emploi. 

46 


-  362  — 

Ilexisle  auprès  de  chaque  légat  ou  délégal  im  secrétaire 
géoéral  choisi  par  lui  et  nommé  par  le  souverain  pontife. 
Ce  fonctionnaire,  dont  les  attributions  consistent  à  rédi 
jes  décisions  ,  à  les  enregistrer ,  à  s'occuper  enfin  de liÉ 
ce  qui  a  rapport  à  la  correspondance  et  aux  écritori^ 
intervient  dans  les  délibérations  de  la  congrégaiioa^  Biii 
il  ne  peut  émettre  son  vole  que  dans  le  cas  où  deutrM 
Conseillers  n'assisteraient  pas  à  l'assemblée.  ' 

L'action  des  congrégations  gouvernatives  s'exerceiÉ 
core  sur  plusieurs  points  qui  se  rattachent  h  TadaifiiMp 
tion  des  Conseils  provinciaux.  Comme  nous  allons  examiàer 
l'organisation  de  ces  Conseils,  il  est  inutile  d'en  faire  m» 
tion  ici,  parce  qu'ils  viendront  naturellement  appelecaiÉI 
attention  dans  le  chapitre  qui  va  suivre.  >•■** 

Des  Conseils  provinciaux  et  de  leur  adminisiraàim^ 

Le  motu  proprio  du  6  juillet  1816  ,  émané  de  Pttinft 
avait  posé  les  bases  de  l'administration  municipale,  etCM* 
goireXVI,  p^r  son  édit  du  5  juillet  1834,  n'a  faitcfMiB* 
manier  l'ouvrage  de  l'un  de  ses  prédécesseurs»  Gen'e8l|li 
dès  lors  une  concession  qu'il  a  faite,  à  proprement  poMir, 
aux  Etats  romains,  tandis  que  l'institution  desCeaiilll 
provinciaux  est  une  amélioration  dont  tout  le  mérite  M 
revient  exclusivement.  Il  n'est  pas  question  iclcPffi|illii 
ner  si  elle  est  due  k  un  acte  spontané  de  sa  volonté,  onti 
elle  lui  a  été  arrachée  parla  force  des  circonstances  :  die 
existe ,  elle  constate  un  progrès  ,  et  sous  ce  rapporti  IQ 
moins  on  ne  saurait  lui  refuser  des  éloges. 

Les  Conseils  provinciaux  se  composent  de  dépatéaéfaN 
dans  chaque  district,  à  raison  d'un  député  par  chaque 
vingt  mille  âmes.  Toute  fraction  de  population  excédant 
dix  mille  âmes  donne  droitàTélection  d'un  député  déplus* 
Chaque  district  où  le  nombre  des  habitants  est  inféritor 
à  vingt  mille,  nomme  pareillement  un  député^  quelle  que 
soit  d'ailleurs  sa  population. 


—  363  — 

les  délégatioDs  où  le  nombre  des  habitants  n'ei- 
IHé^pas  70,000  âmes  ,  le  Conseil  provincial  se  compose 
limembres  choisis  dans  chaque  gouvernement,  considéré 
ItHlJûâimtiM)  district. 

ItiJÉGoilBeil  communal  delà  délégation  de  Bénéveniréu- 
lltl^ieB  attributions  celles  des  Conseils  provinciaux. 
^#ÉiVr  être  membre  d'un  Conseil  provincial^  il  faut  passer 
ppli^is  degrés  d^^Iection,  dont  nous  allons  successive- 
HÉWrètadre  compte. 
^^tai«Coti8eifs  communaux  de  chaque  district  commen- 

C par  élire  quatre  députés,  s'ils  sont  de  première  classe; 
t  ê*il8  sont  de  seconde  classe  ;  deux,  s'ils  sont  de  la 
irdsième;  et  un,  s'ils  sont  de  la  quatrième (1). 
•^^iMlF'diputés  se  réunissent  ensuite  au  chef-lieu  du  dis- 
-lUt^fft  le  ils  procèdent,  à  la  majorité  absolue  des  voix  et 
aUfomiin  secret,  à  Téleclion  de  trois  candidats  pour  cha- 
iHflMaibre  que  le  district  a  le  droit  d'envoyer ,  en  raison 
#IM4N>palation,âu  Conseil  de  la  province.  Les  candidats 
|ii>mjlétfe  choisis  en  dehors  des  listes  des  Conseils  mu- 
0tpÊiàt^  mais  deux  d'entre  eux  doivent  être  pris  parmi 
lli  propriétaires  les  plus  estimés  du  district^et  le  troisième 
UIfféMthef  d'un  établissement  de  commerce  ou  d'indus- 
tÊ0(1tt^n  sujet  distingué  par  son  savoir, 
li^giraverneur  du  chef-lieu  du  district  présida  cette  as- 
MAMiiè»  et  envoie  les  noms  des  candidats  désignés  au  dé- 
IIIMCh^Ia  province.  Celle-ci  les  transmet  à  son  tour  à  la 
Mrêiai^Hé  d'Ëlat,  qui  les  soumetauPape  et  fait  connat- 
rf^^'atltle  le  choix  du  souverain. 
'NMlà  donc  trois   degrés  d'élection  bien  distincts,  aux^ 

'  l^l  On.  n'a  point  oublié  que  la  première  classe  des  Conseils 
immunaux  se  compose  des  communes  ayant  plus  de  dix  mille 
Imitants  ;  la  seconde,  de  ceux  en  ayant  de  4,000  à  moins  de 
WfiC/Ù]  la  troisième,  de  ceux  ayant  de  1,000  i  moins  de  4,000 
tttieii  «I  étÊkk  la  quatrième  en  ayant  moins  de  1 ,000. 


—  3H4  — 

quels  prennent  part  d'abord  les  Conseils  communaax, 
ensuiie  les  dépulés  de  ces  Gonsails»  et  enfin  le  chef  de 
rElal. 

Les  Conseils  provinciaux  ainsi  constitués  sont  renouve- 
lés par  tiers  tous  les  deux  ans  et  par  conséquent  en  totalité 
tous  les  six  ans.  Lors  de  la  première  applicallpii  de  la  loi, 
c'est  le  sort  qui  a  désigné  les  membres  sortants  peiuUpl 
les  quatre  premières  années;  le  renouvellement  a  ]ieo 
maintenant  par  tour  d'ancienneté,  el  les  districts  auxqaeb 
appartiennent  les  députés  dont  le  mandat  est  expiré,  pro- 
cèdent à  de  nouvelles  élections. 

Les  parents  ou  alliés  jusqu'au  sixième  degré  ne  peuvent 
pas  faire  partie  du  même  Conseil  provincial. 

Les  fonctions  de  conseiller  provincial  sont  gratuites  et 
ne  donnent  lieu  à  aucune  indemnité  pour  les  frais  de  dé- 
placement et  de  séjour  dans  le  lieu  delà  convocation. 

Legouvernemenldissoutles  Conseils  provinciaux  quand 
bon  lui  semble,  et  ordonne  qu'il  soit  procédé  h  de  nouvel- 
les élections  ;  il  les  convoque  encore  extraordinairemeot, 
soit  qu'il  le  juge  convenable  ,  soit  que  les  Conseils  le  de- 
mandent. 

Chaque  année,  ils  se  réunissent  dans  le  chef-lieu  de  la 
province,  sous  la  présidence  du  délégat  ou  d'une  penkMUie 
désignée  par  lui  ou  choisie  parle  Pape. 

Les  Conseillers  délibèrent  en  assemblée^  au  scrutin  se- 
cret et  à  la  pluralité  absolue  des  suffrages  ;  leurs  séances 
ne  sont  pas  publiques;  ils  doivent  prêter  serment  de  ne 
rien  divulguer  des  questions  traitées  pendant  leur  réa< 
nion.  Les  sessions  annuelles  ne  peuvent  pas  durer  plus  de 
quinze  jours. 

Chaque  Conseil  choisit  dans  son  sein  un  secrétaire  et 
un  sous-secrétaire. 

Il  examine  et  approuve  les  comptes-rendus  de  l'admi- 
nistration de  Tannée  précédente  ,  discute  et  approuve  le 


—  3C5  — 

budget  des  recettes  et  des  dépenses  de  Tannée  suivante,  et 
en  fait  la  répartition  entre  les  différentes  communes  delà 
proTince. 

Le  programme  détaillé  des  travaux  publics  à  la  charge 
delà  province,  pendant  le  courantdePannée,  est  présenté 
auCooseil  parles ingénieursprovinciaux.LeConseil,  après 
cXinnéii^  délibère  sur  ceux  de  ces  travaux  qui  doivent  être 
exéeatéd,  et  en  fixe  la  dépense.  Il  prescrit  encore  aux  in- 
gltiieurs  de  nouvelles  études,  pour  les  examiner  ensuite  et 
statuer  sur  leur  exécution. 

Lis  délibérations  des  Conseils  sont  soumises  h  l'examen 
du  chef  de  la  province  et  de  la  congrégation  gouvernative 
qai  émettent  leur  avisa  la  pluralité  des  voix.  Leur  déci- 
sion est  transmise  à  la  secrélairerie  d'Etat  pour  obtenir 
l'approbation  définitive  du  gouvernement. 

Les  Conseils  provinciaux  ne  peuvent  s'occuper  que  d'ob- 
jets relatirs  à  Tadministralion  intérieure  des  provinces. 
tn  cas  de  contravention  k  cette  disposition,  le  président 
de  rassemblée  peut  la  dissoudre  immédiatement  et  ordon- 
ner de  nouvelles  élections. 

LVidministration  des  recettes  et  des  dépenses  de  chaque 
province  est  confiée  spécialement  et  exclusivement  à  une 
commission  composée  de  trois  membres  nommés  parle 
OdMeil  provincial,  avec  l'approbation  de  la  congrégation 
gomfternative.Ghaque  année,  cette  commission  est  confir- 
|f 'OU  renouvelée,  et  chacun  de  ses  membres  peut  être 


'*■  Elle  ne  peut  faire  aucune  dépense  en  dehors  des  limites 
du  budget  approuvé  par  le  Conseil  provincial,  ni  pour 
d*aQtres  objets  que  ceux  qui  y  ont  été  prévus. Les  mandats 
doivent  être  signés  par  deux  des  membres  de  la  commis- 
sion et  exprimer  l'article  du  budget  auquel  ils  se  rappor- 
tent.  II  est  défendu  au  comptable  (payeur  et  receveur  de 
la  province),  sous  la  plus  sévère  responsabilité,  d'acquitter 


s 


—  366  — 
des  mandats  qui  ne  seraient  pas  revêtus  de  celte  for- 
malité. 

Dans  les  cas  d'urgence  absolue ,  la  commission  peut  ce- 
pendant ordonner  une  dépense ,  mais  il  lui  faut  pour  cela 
le  concours  de  la  congrégation  gouvernaiive,quî  doit  l'a- 
voir expressément  approuvée.  Le  mandat  doit  exprimer 
alors  l'urgence  de  la  dépense,  la  résolution  de  la  comoii»- 
sion  et  Tapprobation  de  la  congrégation  gouvernative. 

Tous  les  membres  de  la  commission  sont  solidaîremeat 
responsables  des  actes  de  leur  administration. 

L'exposé  qui  précède  termine  Tensemble  du  systime 
d'organisation  municipale  dans  les  Etals  romains.La  lâche 
que  nous  nous  étions  imposée  paraîtrait  donc  devoir  être 
accomplie  ;  mais,  à  notre  sens,  des  éludes  statistiques 
sont  incomplètes  lorsqu'elles  se  bornent  à   constater  ce 
qu'il  y  a  de  visible^  si  Ton  peut  s'exprimer  ainsi  ^  dans 
les  institutions  d'un  peuple.  En  effet ,  se  contenter  de  tra- 
duire on  de  répéter  ce  que  la  loi  établit,  c'est  là  un  rôle 
facile  et  que  tout  le  monde  peut  aborder  ;  mais  la  statisti- 
que n'a  pas  uniquement  pour  but  d'exposer  ce  que  les 
usages  ,  les  traditions  ,  la  législation  ,  la  volonté  du  sou- 
verain ont  établi  ;  il  nous  semble  qu'elle  doit  embrasser 
aussi  tout  ce  qui  concourt  à  donner  la  vie  à  ce  qui  est,  à 
en  ralentir  ou  à  en  hâter  le  mouvement ,  à  en  démontrer 
la  tendance,  en  un  mot,  à  en  constater  les  effets  et  les  con- 
séquences. La  première  partie  de  notre  travail  a  déter- 
miné le  point  de  départ  de  l'administration  municipale 
des  Etats  romains  ;  elle  en  a  expliqué  le  mécanisme  ;  la 
seconde  doit  en  signaler  les  défauts ,  les  résultats  et  en  pé- 
nétrer,  s'il  se  peut  ,  l'avenir. 

L'institution  municipale,  entre  toutes  les  institutîoiiSj,e8t 
celle  dont  les  effets  s'infiltrent  dans  les  masses  de  la  ma- 
nière la  plus  infinie;  elle  faildeTinlérélde  chacun  l'intérêt 
d«  tous  »  cTest  en  quelque  sorte  la  base  de  l'existence  des 
hommes  à  l'état  de  société.  On  peut  donc  avancer  que  plus 


—  367  — 

celle  base  esl  largemenl  assise,  plus   les  autres  iosU- 
Ulions  qui  viendront  se  grouper  autour  d'elle  devront 
Mr«  libérales.  £q  effet,  le  bien  de  tous  ne  pouvant  être 
adoiinislré  par  tous  à  la  fois,  il  faut  nécessairement  en 
laisser  la  direction  à  ceux  qui  sont  entourés  de  Testime^de 
la*  confiance  générales,  ou  qui  offrent  des  garanties  par 
leurs  lumières ,  leur  intelligence  ou  leur  fortune.  Dès  oe 
mmnenl  Tinstitution  municipale  devient  le  principe  de  la 
représentation,  qui  se  développe  à  mesure  que  le  cercle  des 
inlérèls  s'agrandit.  Le  bien-être  de  la  commune  s'iden- 
ttU§  avec  celui  de  la  province,  la  prospérité  des  provinces 
Mostiiue  celle  de  TEtat,  elle  législateur  en  combinant  les 
Csvoes,les  ressources  et  les  charges  des  unes  et  des  autres» 
lis  fait  concourir  au  bien  général  et  en  forme  un  ensemble 
eompaci,  homogène  et  dont  toutes  les  parties  doivent  par* 
tiiiement  s'harmoniser.  Ainsi  les  lois  municipales  corn-* 
flMticentpar  intéresser  chacun  à  la  chose  publique,  puis 
seecessivement  à  tout  ce  qui  peut  tendre  à  Taméliorer  et  à 
lâ  perfectionner;  et  comme  la  prospérité  publique  dépend 
DOD  seulement  du  bien-être  matériel,  mais  du  progrès  mo- 
«al't  la  représentation  nationale,  en  s*épurant  ou  en  se 
asodifiant  à  mesure  que  les  questions  grandissent ,  doit 
CMoeturellementappelée  à  donner  au  pouvoir  exécutif 
lemèyen  de  protéger  tousies  intérétsetde  faire  participer 
IMS  les  individus  de  la  grande  famille  à  la  jouissance  des 
•vratages  qui  en  découlent.  Il  esl  donc  certain  que  si  les 
kriS;,  municipales  sont  conçues  dans  un  esprit  étroit  et  res«- 
Uwit,  que  si  l'administration  communale  n'est  pasindé* 
peDdaDte,quesile  premier  degré  de  la  représentation  na- 
lidoale  est  vieieux  dans  le  fond  et  par  la  forme ,  le  prin- 
cipe sera  faussé,  les  bénéfices  de  l'institution  seront  an- 
BoléSy  lesconséquences  nuisibles  au  lieu  d'être  profitables, 
eirmslilution  elle-même  ne  sera  plus  qu'un  mensonge  qoi 
ne  saurait  satisfaire  ni  le  peuple,  ni  même  le  gouverne*' 
ment. 


—  3G8  — 

.  Nous  avons  franchement  donné,  dans  Teiposé  du  sys- 
lème  municipal  des  Elats  romains ,  des  éloges  à  tout  ee 
qui  nous  a  paru  en  mériter  ;  nous  serons  aussi  cooscieii- 
cieux  pour  exprimer  des  pensées  de  blâme,  dans  l'exanieo 
que  nous  allons  faire  de  son  application. 

Les  conditions  d'âge,  de  position  sociale  pour  dev^oir 
membres  des  Conseils  municipaux  et  des  Conseils  provio- 
ciauxy  nous  semblent  établies  dans  un  esprit  à  la  fois sageet 
libéral.  Il  est  peut-être  k  regretter  cependant  que  Ton  ail 
Youlu  faire  de  la  class«%  noble  ,  dans  les  communes,  uoe 
catégorie  distincte  qui  ne  tend  pas  à  moins  qu'à  tracer  une 
ligne  de  démarcation  entre  des  citoyens  appelés  par  loi 
mêmes  droits ,  dans  les  mêmes  limites  et  avec  des  poa- 
voirs  semblables,  â  concourir  à  la  conservation  des  mê- 
mes intérêts,  à  la  répartition  des  mêmes  charges,  à  II 
jouissance  des  mêmes  avantages.  Le  principe  du  gouver- 
nement temporel  de  Téglise  est  démocratique  par  Véï^ 
tion,  quoique  Fexercice  du  pouvoir  soit  absolu.  Conssr* 
ver  ce  principe  dans  une  institution  essentiellement  popa- 
laire  et  destinée  à  garantir  les  intérêts  des  communes, 
ç^eAt  été  se  montrer  plus  rationnel.  Du  moment  oà.il 
suffît  de  remplir  la  condition  de  propriétaire  pour  être 
éligible,  et  où  la  qualité  de  noble  ne  constitue  pas  d'autre 
droit  que  celui  d'être  compris  dans  une  classe  plutôt  que 
dans  une  autre,  que  signifie  cette  qualité,  puisque  toutes 
les  catégories  sont  appelées  a  Texercice  égal  des  mêmes 
pouvoirs?  Donne  t-elle  plus  d'influence  ?  Offre-t-elle  plus 
de  garantie  au  gouvernement?  Nous  en  doutons.  Les  Con- 
seils communauxsont  des  assemblées  primaires  où  Ton  doit 
être  citoyen  avant  tout,  et  dans  lequel  l'intérêt  de  caste 
doit  complètement  s'effacer  devant  l'intérêt  commun. 

La  représentation  au  Conseil  par  des  fondés  de  pouvoirs 
p^\ïi  être  utile  sous  certains  rapports ,  mais  à  combien 
d'abus^  d'inconvénients  ne  peut-elle  pas  donner  lieu  ? 


—  369  ~ 

L'adjonction  d'un  ou  de  deux  députés  ecclésiasliques  aux 
Conseils  communaux  s'explique  d'elle-même  dans  un  paya 
oà  les  ëlablissements  pieux  sont  considérables  et  les  pro- 
priétés de  réglise  importantes.  Ils  n'interviennent  d'ail- 
leurs que  dans  les  questions  où  les  biens  administrés  par 
le  clergé  sont  en  cause.  Cette  mesure  nous  parait  équitable, 
car  il  faut  querintéréi  de  tous  soit  garanti;  mais  leur 
choix  par  Tévêque  diocésain  ne  peut-il  pas  nuire  à  l'indé- 
pen.dance  de  leurs  votes  ? 

La  Domination  des  magistrats  de  la  commune ,  dans  les 
conditions  tracées  par  la  loi,  nous  paraît  sagemeat  con- 
çae,  de  même  que  le  mode  de  fixation  du  budget  des  re- 
cetteiet  des  dépenses  et  Texamen  public  auquel  il  eslsou- 
mi8.Iln'ya,  dans  ces  dispositions,  rien  que  de  paternel;  mais 
poarquoi  faut-il  tempérer  cet  éloge  ea  démontrant  que 
ridit  du  5juillet  fausse  complètement  son  principe  par  la 
manière  dont  on  procède  aux  élections?  Dans  Torigi ne, 
c'est  en  effet  le  chef  de  la  province  qui  a  désigné  les  con- 
seillers. A  cette  époque,  le  pays  se  remettait  à  peine  des 
agitations  qu'il  venait  de  traverser  ;  l'autorité,  investie  de 
pleins  pouvoirs,  a  dû  uécessairement  procéder  au  choix 
des  membres  du  Conseil ,  sinon  arbitrairement ,  au  moins 
avec  une  sorte  de  méfiance ,  peut-être  môme  bien  plutôt 
en  consultant  son  propre  intérêt  que  l'intérêt  direct  des 
commones:  or,  si  jamais  élection  doit  être  populaire,  doit 
appeler  le  concours  de  tous  les  individus  appartenant  à 
la  tiême  commune ,  c'est  assurément  celle  des  Conseils 
mànicipaiix.  Ce  début  dans  une  institution  si  utile ,  si 
re'commandable,  a  vicié  la  loi  dans  son  point  de  départ  et 
lola  enlevé,  suivant  nous,  son  caractère  ,  sa  portée,  son 
esprit^  comme  elle  doit  en  amoindrir  les  résultats.  Plus 
tard  les  Conseils  se  sont  renouvelés  par  eux-mêmes,  sans 
l'intervention  des  masses,  qu'ils  ne  représentaient  réelle- 
ment pas;  et  il  advient  nécessairement  que  si,  dèsi'origin^, 

47 


—  370  — 

des  Conseils  ne  se  sont  pas  pénéirés  de  leur  mission, 
cens  qui  leur  succéderont,  choisis  par  eux  dans  le 
même  esprit,  ne  feront  pas  mieux,  sMls  ne  font  pis 
encore.  En  vérité ,  on  peut  dire  qu*ici  le  gouvernement 
a  donné  d'une  main  pour  reprendre  de  l'autre;  maispoi^ 
qu'il  ne  voulait  que  céder  à  demi,  mieux  valait4I  en- 
core commencer  par  une  élection  régulière  par  tous  lei 
individus  de  la  commune  remplissant  cerfaines  condi- 
tions déterminées  d'âge ,  de  capacité  el[de  fortune,  sauf 
à  restreindre,  comme  on  l'a  fait  ensuite,  le  droit  d'élection 
Bux  Conseils  eux-mêmes.  Il  y  aurait  eu  au  moins  dans  l'é- 
lection un  principe  vraiment  populaire  qui  aurait  laisri 
de  profondes  racines. 

La  création  des  Conseils  provinciaux  semblait  destinie 
è  développer  le  principe  de  la  représentation  nationale, 
dont  l'application  était  vivement  et  depuis,  long-temi» 
réclamée  parles  populations  des  Etats  romains. 

L'institution ,  telle  qu'elle  est  organisée  par  Tédit  do 
5  juillet  1831,  porte  évidemment  le  cachet  de  la  répo- 
gnance'avec  laquelle  elle  a  été  accordée. 

Les  différents  degrés  d'élection  par  lesquels  doivent 
passer  les  députés  ,  et  le  choix  définitif  que  s'en  est  ré- 
servé le  souverain,  suffisent  pour  démontrer  combien  on 
est  entré^timidement,  sinon  avec  méfiance  ,  dans  la  voie 
des  améliorations.  Il  est  à  remarquer  d'abord  que  les  élus 
envoyés  au  chef-lieu  des  districts  ne  sont  réellement  que 
les  représentants  du  Conseil  communal,  qui  lui-même  n'est 
pas  l'expression  du  choix  des  habitants  de  la  commune. 
En  second  lieu,  si  la  loi  leur  accorde  la  faculté  de  choisir 
en  dehors  des  listes  communales,  les  candidats  à  la  dépn- 
tation  des  Conseils  provinciaux,  elle  prescrit  en  même 
temps  que  deux  d'entre  eux  devront  être  pris  parmi  les 
propriétaires  les  plus  estimés  du  district.  Or,  ces  proprié- 
taires doivent  être  nécessairement  portés  sur  les  listes 


—  371  - 
de  leur  comumne,  ^t  dès  lors  celle  dispo&ilioD,  qui  sem* 
ble  ao  premier  abord  agrandir  la  sphère  de  rélectioD , 
est  tout  aussitôt  paralysée  par  les  limites  qui  lui  sont  Ira- 
oées.  La  faculté  laissée  aux  électeurs  réuois  au  choMieu 
du  district  est  donc  uo  non-seos,  pour  ne  rien  dire  de  plus. 

Noua  avons  fait  observer,  à  propos  des  Conseils  com- 
monaux  y  qu'on  avait  établi,  pour  la  noblesse,  unecatégo- 
lieapéciale;  nous  ne  voyons  pas  que  dans  l'organisation 
des  Conseils  provinciaux  cotte  classe  soit  plus  particuliè- 
remeot  désignée  que  les  autres.  Le  législateur,  après  une 
concession  purement  nominale  ,  sorte  de  dernier  adieu 
jeté  aux  usages  anciens,  a  sans  douie  cru  devoir  reculer 
devant  le  maintien  d'un  principe  qui  tend  chaque  jour  à 
s'effaeer  dans  les  institutions  nouvelles. 

Noos  ne  nous  arrêterons  pas  aux  attribulions  des  Gon-* 
teils  provinciaux  i  elles  ressemblent  parfaitement  à  celles 
de  DOS  Conseils  généraux  en  France,  avec  cette  différence 
pourtant  qu'il  n'est  pas  permis  aux  assemblées  des  pro- 
▼ioees  pontiâcales  d'émeltre  des  vœux  sur  des  points 
d'intérêt  public  général.  La  loi  du  moins  ne  consacre 
pas  cette  faculté ,  et  c'est  ici  le  lieu  de  rappeler  que  lors  de 
ta  première  session  des  Conseils  provinciaux,  des  adresses 
ayant  été  votées  au  souverain  pontife  pour  réclamer  hum- 
blement son  indulgence  en  faveur  des  individus  compro- 
mis dans  les  troubles  politiques  qui  cessaient  à  peine  d*a- 
gitar  tout  Tétai,  cette  infraction  à  la  loi  fut  sévèrement 
biftmée. 

n  est  facile  de  voir,  par  tout  ce  qui  précède,  que  Torga* 
nisation  des  Conseils  communaux  et  provinciaux  n'a  pas 
répondu  aux  espérances  qu'elle  avait  fait  concevoir. 
Noos  avons  démontré  qua  le  principe  de  l'élection  était 
fanss^  ;  que  l'institution  elle-même  était  viciée  par  la  for- 
me; que  le  gouvernement  n'était  pas  naturellement  porté 
ken  byoriser  le  développement. 


--  372  - 
Nous  pourrions  ajouter  que  les  exceptioDS  dans  son  appli- 
cation nuisent  essentiellement  à  sa  marche;  que  la  capitale 
des  Etals  estprirée  de  toute  représentation,  et  que  dès  Ion 
cesystème  incomplet  n'offre  aucune  chance  de  stabilité  et 
ne  tend  9i  rien  moins  qu'à  dégoûter  et  à  fatiguer  les'populi- 
tions,  parce  que  les  meilleures  institutions  dénatorées  par 
les  restrictions  doivent  produire  de  mauvais  résultafs.  B 
tel  est, en  effet,rétat  des  choses. Les  Conseils  s^assemblent^ 
examinent  et  discntentà  peine,  neprennent  pourainKidfre 
aucun  intérêt  h  la  chose  publique  ,  donnent  leur  vote  avec 
une  véritable  indifférence,  et  se  retirent  profondément 
découragés. 

Il  7  a  pourtant  dans  ce  système ,  tout  imparfait  qa'fl 
est,  un  faitqu*il  importe  de  ne  pas  perdre  de  vue.  Il  m 
développe   lentement  à  la  vérité ,  mais  il  ne  fait  pu 
moins  entrer  dans  les  mœurs  et  dans  les  habitudcfs  di 
peuple  la  conviction  de  la  nécessité  d'une  représentation 
nationale,  et  plus  les  obstacles  surgiront  autour  de  lui,  pfor 
le  besoin  de  les  surmonter  travaillera  les  esprits.  C'est 
que  le  prindpe,  presque  étouffé ,  pour  ainsi  dire,  dans  le 
cercle  étroit  où  il  se  débat,  est  de  ceux  dont  la  vita- 
lité résiste  et  tend  incessamment  à  se  produire.  Il  y  a 
chez  les  Italiens  deux  qualités  essentielles  pour  que  ce 
principe  soit  en  quelque  sorte  impérissable ,  c'est  ^n 
fervent  amour  du  pays  et  une  constance  dans  les  idées 
généreuses  qui  s^est  rarement  démentie.  Il  ne  faut  donc 
tirer  aucune  conséquence  fâcheuse  deTlndifférence  pré- 
sente :  dans  les  conditions  actuelles  il  est  impossible  qu'il 
en  soit  autrement ,  mais  les  circonstances  changent  et  les 
principes  de  droit ,  de  justice  et  de  vérité  restent  immua- 
bles au  milieu  des  intérêts  des  gouvernements  et  des  pas- 
sions humaines. 

On  assure  que  le  travail  de  Torganisation  municipale  et 
provinciale  dont  nous  nous  occupons  est  dû  en  grande 


—  3T3  — 

lartie' aaxcQnseils  et  à  Tinflaence  d'uQ  ancien  ministre  de 
Grosse  à  Rome,  M.  Bausen  .  qui  à  mis  une  grande  perse- 
réréàce  à  le  faire  adopter.  Nous  nous  rendons  parfaite-  > 
QDeDt  compte  des  résistances  qu'il  a  dA  rencontrer  ,  de  la 
dijtfcblté  qu'il  y  avait  pour  lui  h  concilier  les  intérêts  qui 
Be.if'bQvaienten  présence,  et  sous  ce  rapport  nous  nepou- 
Vèoi*  qu'applaudir  i  ses  généreux  efforts.  Mais  pêul-étre 
tiV-i-H  point  assez  fait  la  part  des  traditions  ,  du  carac- 
ihiBides  mœurs  des  habitants  de  ce  pays. Au  point  de  vue 
prtkAen  «  l'édlt  du  ^juillet  1831  peut  être  bon  et  saiisfai- 
shol/parce  qu'en  Prusse  la  loi  est  grave,  sérieuse  ei  respec- 
tée »  mais  au  point  de  vue  romain  c'est  simplement  une 
plie  imitation  de  ce  qui  se  pratique  dans  un  élal  voisin  , 
èoiystéme  bâtard,  incomplet  où  Ton  a  voulu  trop  ména- 
ger Taction  d'un  pouvoir  absolu,  supérieur  à  la  loi,  aux 
d^enids  de  rexereice  d'un  droit  naturel  et  reconnu  de- 
pôikdes  siècles.  C'est  qu'à  Rome,  les  exceptions  et  les 
pntHéges  dtent  à  la  loi  son  prestige  et  sa  force,  et  qu'on 
s'babitoe  trop  facilement  à  ne  la  considérer  que  comme 
Qi^é  lettre  morte. 

Jtnmh/ie  de  notes  siùiisiiques  sur  V Angleterre.  —  La 
|Â>]i(MilhHi  derAngleterre  était  en  i82t  de  21  millions  d'a^ 
ites^Ute  est  aujourd'hui  deS7  millions.  On  compte  moins 
Hommes  que  de  femmes.  La  population  agricole  dimimie. 
b^Sil  ^  il  y  avait  sur  100  indivic|us ,  35  agriculteurs ,  et 
^  %%il,  22  seulemenl.Les  fabriques  de  tissus  employaient 
^  18&1  y  800^000  ouvriers  ,  les  mines  194,000  et  l'élabo- 
^Uon  des  métaux  80,000. 

L'émigration  s'oppose  à  l'accroissement  de  la  popula- 
^H.  Depuis  1825  jusqu'à  1842,  il  est  sorti  de  la  Grande- 
^etagne  4 ,128,000  ouvriers  ,  505,000  pour  les  colonies  de 
Amérique  du  Nord ,  498,000  pour  les  Etats-Unis,  114,000 
i^^rrAustralie  et  la  Nouvelle-Zélande ,  et  40,000  pour  les 


—  374  — 

autres  pays. L'émigration  aéié  plus  forte  en  i8&2|  el  poar- 
tant  la  misère  ne  diminue  pas  en  Angleterre,  sorionl  eo 
Irlande.  Les  sommes  consacrées  au  soulagement  des  pao- 
vres  sont  considérables. 

La  situation  financière  de  TAngleterre  n'a  pas  Tarie  de* 
puis  quelques  années  :  les  recettes  se  sont  accrues  en  pro- 
portion des  dépenses.  En  1750 ,  le  budget  anglais  était  do 
6^500,000  liv.  et  la  dette  ne  dépassait  pas  80  millions^  mais 
elle  s'éleva  »  en  1761 ,  à  150  millions,  et  la  guerre  avec  la 
colonies  américaines  la  porta  à  260  millions  avec  un  8e^ 
vice  d'intérêt  de  9,500,000  liv.  Eu  1816,  le  chiffre  delà 
delte  fondée  et  flottante  était  de  885  millions,  et  le  senrice 
des  intérêts  de  32,^50,000  livres. 

Ainsi ,  en  66  ans,  la  dette  s'est  plus  que  décuplécOe  481li 
à  18^34  ,  elle  a  été  réduite  d'environ  12  pour  oiO.  Mais  (k- 
puis  10  ans,  elle  a  augmenté  de  nouveau;  ce  qui  s'expUqoe 
par  l'indemnité  accordée  aux  propriétaires  d'esclaveset  ptr 
les  déficits  des  budgets  de  4839  à  1842.  L'insuffisance,  potf 
ce  dernier  exercice,  a  été  de  plus  de/i  millions  de  liv.  ster. 

Au  5  janvier  1843,  le  grand-livre  delà  dette  publiqoetB- 
glaise  renfermait  490^000  titulaires  dont  300  étaient  ioscrib 
pour  plus  de  1,000  liv.  sterl.  de  rente.  Les  reoettea  del^o- 
née  48A3,  finissant  au  i*'  Janvier,  se  sont  éleféei  i 
56,945,043  liv.  sterl.,  c'est-à-dire  à  plus  de  5  millioni  et 
demi  de  plus  qu'en  4  838. 

{Voyez  le  cahier  du  X"*  trime$i.iSk9  du  Journal  des  inr 
v<mw de  la  Soeiéié  française  de e$atiiiique  univer9eUi'] 


—  375  - 


TROISIÉIB  PARTIE. 


^•t 


KTBAIT  DES  SÊ1NCE8  BELA  SOOÊTÉ  DE  STATISTIQUE 
DE  lIAVStILLB  ,  PENDANT  L'àHRÊB  18b5. 


Rem.  — Avant  de  produire  Textrait  des  séances  de  la 
4Më«  tenues  en  48^5,  nous  croyons  *  devoir  donner  la 
^^u  rapport  que  nous  avons  lu  dans  la  séance  du  40 
obre  1844,  sur.  notre  double  mission  aux  Congrès scien- 
|Ms  de  Ntmes  et  de  Milan.  (Voyez  page  369 ,  vol.  8  de 
Iro  Képertoire.  ) 

foM  la  suite  de  ce  rapport  ; 

\Simplieiano ,  paroisse,  ne  fut  d'abord  qu'une  cha- 
îjîfoDdée  par  St-AvBRoiSE ,  et  dédiée  à  la  B.  Y.  Elle 
lîi ensuite  le  nom  de  S-Simpliciano  parce  que  le  saint 
œ  nom  y  fut  enseveli.  Les  bénédictins  l'agrandirent  en 
Mjet  lui  donnèrent  la  forme  actuelle  gothique,  en  une 
ixè  trois  nefs.Depuis  peu,  Tarchitecte  Aluisetti  a  resti- 
i  cet  édifice  le  caractère  primilif  que  des  réparations 
9à  m  158S  avaient  singulièrement  altéré.  Dès  lors , 
VQt  lieu  de  grandes  améliorations  ;  la  voAte  fut  toute 


—  376  — 

ornée  (Tarabesques.  On  voit  en  outre  dans  cette  église  des 
peintures  à  la  fresque  ,  divers  médaillons  et  les  staloesde 
St-CHARLBS  et  de  Si-Ambroisb. 

A  droite  de  Téglise  était  un  couvent  parfaitement  cods- 
truit ,  et ,  à  ce  que  Ton  croit ,  par  Bramantino  ;  il  fut  l«^ 
miné  en  4  563  par  Vincenzo  Seregno. Il  servit  de  logemnl 
aux  gardes  d'honneur  sous  le  règne  de  Napoléok,  ètiélé, 
par  le  gouvernement  actuel ,  converti  en  une  caserne  le 
cavalerie. 

St-Sixte ,  succursale  de  Si-Georges  au  palais ,  fut  foi- 
dée  par  Désidêrius  ,  Roi  des  Lombards  ,  en*j770.  Elle  hl 
réédifiée  par  le  Cardinal  Frédéric  Borboméb.  - 

Ste-Sophie ,  église  qui ,  avec  le  couvent  y  annexé , ap- 
partenait d'abord  aux  Umiliati ,  puis  aux  Tea/m*.  Si- 
Charles  y  fonda  une  maison  sous  la  protection  deSte-So- 
PHiE  pour  les  orphelines  de  la  pesta  de  1576  ,  et,  en  i7H, 
on  y  transféra  les  religieuses  de  la  Visitation.  L'église hl) 
enni6,  reconstruite )  suivant  le  plan  de  QuarartoOi 
par  les  soins  de  la  marquise  Thérèse  Modroiq  ;  la  hgide 
a  été  ainsi  que  d'autres  parlies,  assez  bien  restanréefir 
Tarchitecte  Moraglia  ,  eu  1838.  Le  couvent,  édifice grui- 
diose  ,  avec  un  vaste  jardin  ,  est  aujourd'hui  une  maieoo 
d'éducation. 

S-Tommaso  in  terra  inala ,  paroisse  dont  l'origine  da 
titre  est  inconnu.  SI-Charles  y  établit  un  chapitre  de  cha- 
noines ;  elle  fut  plusieurs  fois  reconstruite  et  restaurée. 

On  y  remarque  quelques  tableaux,  notamment  celui  de 
Si-Charles  ,  par  G.  C.  Procaccini. 

S'Fincemo ,  oratoire  annexé  à  la  maison  d'industrie  de 
si-Vincent. 

S'Fito  al  pasquirolOf  succursale  de  Ste-Marie  des  Ser- 
vi  ;  elle  est  dite  al  pasquirolo ,  parce  qu'elle  se  trouve 


!l 


-  J77  -^ 

ftiioéosur  une  petite  place  qui  était  jadis  un  petit  pré. 
Elle  est  une  bonne  architecture  du  47*  siècle;  on  y  voit 
quelques  peintures  et  tableaux  de  peintres  estimés. 

&-^fï/or^  a/ oor/)o,  paroisse.  Cette  église  était  appelée 
antrefois  jPorziafia  ^  parce  qu'elle  fut  fondée  en  114  par 
PoBcio,  fils  du  sénateur  Oldano;  elle  fut  dédiée  à  St-Vic- 
TOK après  que  ce  saint  martyr  y  eut  été  enseveli  en  303. 
Uka  la  forme  d'une  croix  latine  à  3  nefs  avec  tambours 
et  arceaux  soutenus  par  des  piliel*s  d'ordre  corinthien  et 
qai  aboutissent  à  la  coupole.  On  voit  partout  des  stucs  et 
peintures.  Dans  le  11'  siècle^  les  bénédictins  y  bâtirent  un 
monastère  qui  fut ,  en  4507,  donné  aux  OUvetani^  les- 
qoelg  construisirent^  en  1576,  l'église  telle  qu'elle  est,  sui- 
vant le  plan  del'archit.ÂLESSi.Parmi  les  nombreuses  pein- 
torei  qu'elle  renferme  ,  on  en  distingue  de  précieuses  de 
Daniel  Grespi  et  des  frères  Procacgini.  Le  monastère  qui 
y  était  annexé  sert  aujourd'hui  de  caserne  de  cavalerie. 
.S-Vittore  alteatro,  succursale  de  Sta-Maria  tegreta, 
I  été  appelée  al  teatro  parce  qu'elle  fut  érigée  dès  les  pre- 
oiers  siècles  près  d*un  antique  théâtre  romain  ;  recons- 
raile  en  4624^  suivant  le  dessin  de  F.  Rigchini  ,  elle  est 
'ordre  corinthien. 

Indépendamment  de  toutes  ces  paroisses  ,  succursales, 
ratpires ,  que  renferme  la  ville  de  Milan,  il  en  est  encore 
D  dehors  de  cette  cité  dont  plusieurs  méritent  une  men- 
on  particulière.  Ce  sont  : 

Sia-Francesca  Romana  ,  construite  en  46SI9 ,  et  qui  , 
omme  paroisse^  fut  desservie  par  les  Âuguslins  déchaus- 
ift ,  au  commencement  de  1748.  Digne  d'attention  est 
autel,  enrichi  de  lapis  lazuli,  ayant  coûté  86,000  lires  et 
onstruii  d'après  le  vœu  de  Guarles  ni  d'Espagne  ,  deve- 
nu ensuite  Charles  vi  ,  empereur. 
S/a-MaWa  di  Casoretio  ,s\x(iG\XT^d\Q  de  la  paroisse  de 
lurro,  édifiée  en  1440 ,  offre  des  restes  du  vieux  style,  et 

48 


—  378  — 
n*cst  pas|assez  coonue.  On  y  remarque  Fiinago  de  Nolre- 
Dame ,  une  fresque  de  Borgognonb  ou  de  son  école,  desx 
tableaux  de  Pamfilo  ;  en  dehors  derëglise,  sarlennr 
du  cdléde  la  route  communale ,  est  aussi  une  fresqse 
léoDardienoe. 

S-Gottardo ,  paroisse  hors  la  porte  Ticinàse,  <r%fc 
dans  le  siècle  dernier  ,  suivant  le  plan  de  Jh.  GASTiQUOin, 
prêtre  et  peintre,  fut  agrandie  ,  restaurée  en  1835  pff 
Farchit.  Cerbda  ,  et  ornée  de  stucs  luisants  elderitran 
peints.  On  loue  beaucoup  un  tableau  d*un  peintre  ioeoi* 
nu  et  deux  bannières  qui  s'y  trouvent. 

S'Pietro  in  Sala  ,  église  très  ancienne ,  hors  la  porto 
Yercellina,  fut  réédifiée  en  HM.  Dans  Tannée  4831  oi 
en  reconstruisit  le  vaisseau ,  en  style  ionique. 

La  Trinita  ,  église  que  Si-€harles  fit  édifier  ;  ellf  Ml 
dans  le  faubourg  des  Ortolani,  et  était  autrefois  jM 
prévôté  somptueuse  des  Umiliati. 

S*Roceo  y  oratoire  sous  la  paroisse  de  la  Trinité  ou  Pot 
voit  trois  fresques  de  Luim  ,  mais  en  mauvais  état 

S/a-Mar/a  alla  Fontana ,  église  bâtie,  en  1507  ,  par  le 
vice-roi  d*AiiBOiSE  et  ^d'autres  seigneurs.  En  45&7,  bft 
pères]'miniraes  de  St-FRAicçois  de  ÎPaule  ,  qui  y  étaient  al^ 
tachés ,  édifièrent  Téglise  actuelle  sur  l'oratoire  ,  devenO- 
souterrain.  Elle  fut  érigée  en  paroisse  en  4788.  L'archflee'^ 
ture  appartient  à  G.  B.  Gdidabohbarda.  On  y  voit  un  bo^^ 
tableau  de  St-FRAifçois  de  Paulb,  d'autres  de  Pécole  < 
MoRAzzoRS  et  un  de  Cobneliani  ,  peintre  du  siècle  der^ 
nier.  Le  couvent  y  annexé  a  été  depuis  4807  occupé  ] 
une  fabrique  et  ensuite  par  une  grande  fonderie  de  bvf^wnr  - 
Je  suis  loin  d'avoir  épuisé  la  série  des  édifices  de  I^ 
ville  de  Milan ,  bien  que  je  vienne  d^en  donner 
nomenclature  assez  étendue.  Tous  assurément  ne  sont  ] 

remarquables  au  même  degré.  J'ai  insisté  particnlidre 

ment  sur  les  principaux;  et  je  dois  en  faire  autant 


—  379  — 

ix  doBl  il  me  reste  à  parler.  Je  commeDcerai;par  Tes- 
•é  des  edifieeê  publies  ,  et  cela  sans  iD*asireiDdre|pré- 
lément  à  telle  ou  telle  classification. 
P$laiê  de  la  €ite\  ou  palais  de  la  commune,  auquel  les 
Kiens  Milanais  donnèrent  lef nomade  Brolêtto;^  es\  un 
iite  monument  préseniant/dans  deux  fgrandes  {cours  à 
iitigaes ,  des  traces  de  Farcbitecture  dite  de  Bramante. 
LJL  TiSGoiin  le  fit  construire  et  le  donna  ensuite^an 
lUe  de  GAftMAGiioLA.  Ce  palais  est  occupé'par  le  conseil 
anidpal/la  royale-délégation  provinciale,  les  receveurs 
s  .communes ,  etc. 

nJaii  de  t Archevêché.  Il  est  attenant  au  DAme,  avec 
[IMlil  communique  par  une  voie  souterraine.  Don  fait 
K  archevAques  par  les  ducs  Yisgonti'i  il|fut  réédifié , 

1A9A I  par  Tarchevéque  AftciVBOLDi ,  et  a  conservéfle 
ractère  de  cette  époque ,  dans  la  cour ,  vers  la  place 
ntana  ,  excepté  en  un  côté  reconstruit  par|,le  cardinal 
id.  BoRaovfis,  d'après  le  plan  deFabio  MAHGORB.Laoour 

Chapitre  est  plus  grandiose  ;  elle  fut,  par  ordre  de  St- 
l^pus,  l'ouvrage  de  Pbllbgriki,  qui  Tentoura  d'un  vaste 
Ptiqne  ,  d'ordre  dorique  en  dessous  et  ionique  en  des* 
lu  ai  qui  profita  d'un  espace  resserré  pour  y  faire  une 
ne  écurie  de  forme  décagone  ;  il  commença  aussi,  vers 
^||C6  Fontena  ,  la  façade  qui  fut  terminée  par  PisavA- 
m  La  porte  qui  s'y  trouve  est  belle ,  elle  se  restreint  en 

fàiaiê  de  justice.  Il  fut  édifié  en  1605 ,  sous  le  goover- 
qr  VuiNTBs ,  par  S.  Sbibgno,  ou  Martin  Bassi^  ou  P.  A. 
MiAii  II  a  tine  belle  oour  avec  deux  ordres  de.  portiques 
Hiàntour ,  et  sur  la  porte  est  une  terrasse  où  l'on  an« 
QOt  e«  public  les  arrêts  du  tribunal  criminel  qui  siège 
MMpalaîs. 

IhM^du  trUunal  dvilJdt  mauvais  goût  el  d'un  grand 
MiJ^Ptetérieor  »  ce  palais  fat  eonatruit  par  les  soins  du 


—  380  — 

général  GiERia  dans  le  siècle  dernier.  Il  est  occupé  parle 
tribunal  civil  et  d'appel. 

Palais  royal  ou  de  la  Cour.  C'est  Tancien  paTais  doçtl, 
de  genre  gothique  ;  il  fut  dans  le  siècle  dernier  restanréa 
partie  ,  et  en  partie  reconstruit  suivant  la  forme  admb 
par  PiBBMARiNi.  En  entrantdu  côté  du  Dôme,  après  leva»», 
tibule,  on  arrive  au  premier  étage  par  un  grand  esocKer. 
On  remarque  des  ornements  d' Albertolli  et  des  peinWÂi 
%la  fresque  de  Martino  Knoller  et  de  Troballbri.  ThÉ 
salles  furentpeintes  supérieurement  par  Appiani  qui  se  db- 
tingoa  surtout  dans  les  fresques  ayant  pour  sujet  Tapo- 
théose  de  Napoléon  ,  soit  dans  la  salle  des  princes,  comim 
dans  celle  du  trône.  Mais  tandis  que  Appiani  travailbk 
dans  la  grande  salle  de  représentation,  il  fut  frappé  d'aile 
attaque  d'apoplexie  qui  lui  paralysa  la  main  droite. 

Dans  le  vaste  salon  décoré  de  stucs  dorés ,  de  statueset 
de  cariatides  soutenant  une  galerie ,  là  où  figuraientM 
fastes  de  Napoléon,  figurent  aujourd'hui  les  fastes  de  Ulr 
iib-Thèrésb  et  de  ses  successeurs.  La  médaille  à  lafresqcM» 
à  la  voûte  ,  a  été  exécutée  par  François  Hâtez  ,  et  seoie* 
ment  en  1837. 

Le  palais  s'étend  jusqu'à  la  rue  Larga,  où  depuis  peu 
d'années  la  façade  a  été  terminée  par  LGanomca. 

Palais  Marino.  Ce  fut  vers  le  milieu  du  XVI*  siècle  qne 
Thomas  Mariito  ,  chevalier  génois,  venu  en  1525  à  Hilnif 
où  il  ne  tarda  pas  à  s'enrichir  dans  la  ferme  des  gabelles 
publiques ,  fit  constrâlrte  ce  palais  par  Alessi  ,  qui  y  dé^ 
ploya  partout,  à  Tintérieur  comme  à  l'extérieur^  tout  to 
luxe  de  l'architecture.  Il  devait  y  avoir  quatre  façades: 
trois  furent  exécutées  ;  mais  des  circonstances  ne  pemri- 
rent  pas  de  faire  la  quatrième  ,  laquelle  étant  édifiée,  tm 
même  temps  que  Ton  démolirait  les  maisons  qui  sont  atte- 
nantes à  rédificCj;  ferait  de  celui-ci  peut-être  le  plus  re- 
marquable de.tous  les  palais  de  Milan  ,  et  il  résulterait  da 


—  381  — 

bel  ordre  de  choses  une  place  que  réclame  le  théâtre  de  la 
Soala. 

Aajoardliai ,  le  palais  Marino  appartient  au  gouverne- 
iMit  Le  premier  étage  est  destiné  à  Tusage  de  la  Cour;  le 
reile  est  occupé  par  la  Douane  ,  les  offices  de  la  liquida- 
^/de  la  trésorerie  et  de  la  caisse  centrale. 

/Usû  du  Gouvernement  {di  govemo).  Il  fut  construit 
Mcfraisetsuivantleplan  deravocat  J.-B.  Diotti,  vers  la 
tida  siècle  dernier.  Il  présente  une  grande  conr  carrée  , 
cDoorée  de  portiques  voûtés,  soutenus  par  de  doubles 
odonoes  d'ordre  dorique  et  ayant  une  corniche  appuyée 
lir  de  belles  cariatides.  La  façade,  d'un  style  simple^  cr- 
iée i  son  milieu  de  quatre  colonnes  grecques  cannelées, 
'seateDant  une  terrasse,  fut  reconstruite ,  en  4818,  par 
hrdriteole  P.  Gilardini.  Ce  palais,  où  est  joint  un  élégant 
Jinliii,etoù  siège  aujourd'hui  le  gouvernement  delà  Lom- 
bardie^  était,  sons  le  royaume  d'Italie,  occupé  par  les  mi- 
AbWes  de  l'intérieur  et  de  la  justice. 

fàlaUde  ia police {dipolizia).C'eBi  l'ancien  monastère 
in'^Sle-llarguerite,  lequel,  fondé  en  912,  par  Ghison, 
Art  reconstruit  à  la  moderne  par  l'ingénieur  Goisn,  sous  le 
^«me  d'Italie. 

Jiiiaù  des  eonttru^tion*  publiques.  Non  seulement  il 
tt  dOQopé  par  la  direction  générale  de  ces  constructions , 
^  Hiissi  par  l'imprimerie  royale,  à  la  place  Ste-Marthe, 
^9  Boas  le  royaume  d'Italie,  fut  le  collège  des  Pages  et 
*vi|e  l'Institut  géographique  militaire. 
^^iaie  du  Mont  lombardo-vénitien.  Il  appartenait  ja- 
^'^  la  famille  Mabliâni.  Il  fut  construit  dans  le  XY*  siè- 
'«  ^ieo  de  beaux  ornements  de  terre  cuite,  comme  à  l'hd- 
*t  major.  PiEBMARiNi,  vers  la  fin  du  siècle  dernier ,  le 
^tistmisit  tel  qu'on  le  voit  aujourd'hui  II  sert  à  la  pré- 
^^re  du  mont  lombardo-vénitien ,  qui  est  chargé  de 
^^nei  affaires  publiques. 


—  382  — 

Palaii  de  la  p^/e* La  direction  des  postes  s'y  trouve; 
mais  il  devient  trop  petit,  eu  égard  à  Textension  cnrii- 
eante  des  communications.  Sa  façade  est'de  Polak. 

Palais  de  la  loterie.  Ce  palais  était  le  coaTent  ie 
l'église  du  jardin  {^del  giardino\  laquelle  tire  son 
du  jardin  de  la  maison  Torriani.  Les  pdres 
observantins  y  furent  placés  en  1&56 ,  et  les  pères  rélNi-  ' 
mes  en  160S.La  direction  de  la  loterie  occupe  aoJourd'U 
ce  vaste  local ,  ayant  vestibule  de  trois  côtés,  où  I'od  vd 
Ifltfeule  accourir  tous  les  quinze  jours  pour  assisterai  li- 
rage  des  cinq  numéros. 

Palais  de  la  fabrique  des  tabacs ,  nitres  ,  etc»  C'Alit . 
autrefois  un  couvent  des  carmes  déchaussés.  La  façid«a 
été  construite  par  Tarchitecte  Câhqnica. 

Palais  ou  hôtel  de  la  monnaie.  Situé  dsns  la  peUlsm 
de  St-Angelo  ;  il  mérite  d'être  visité. 

Palais  du  commandement  militaire  [eomando  MtK- 
tare).  C'était  jadis  le  palais  Cusani^  grandiose,  maâsd*oa 
goût  baroque  dans  les  interminables  tortuositésde  ses  or- 
nements^ bien  que  le  plan  en  soit  digne  d'éloges.La  fitad* 
vers  le  jardin  est  de  Piermàrini. 

Palais  de  la  direction  du  génie.  Autrefois  conveotdes 
capucins,  ce  palais  a  été  reconstruit  par  PuRiuftin,ft  a 
la  façade  d'ordre  ionique. 

Palais  de  Brera.  Ce  fut  en  principe  une  maison  di» 
Vmiliati^  ordre  particulier,  après  Tabolition  duquel  db 
fut  donnée  par  St-CHARUS  aux  jésuites,  qui,  en  4566,7 
fondèrent  le  palais  actuel  destiné  à  l'instruction  publiqnOi 
bâti  suivant  le  dessin  de  François  Richini  ,  et  Fun  des  pla^ 
beaux  palais,  autant  par  sa  grande  étendue  que  par  1^ 
magoiCk^nce,  et  de  sa  cour  entourée  de  vestibules  à  detfj 
ordres,  et  de  son  double  escalier ,  de  ses  corridors  i  dff.M^ 
gsileriesietc. 


—  383  — 

Loraqoe  l'ordre  des  jésuites  fut  aboli  »  ce  palais  fut  ter  - 
aine  aux  firais  da  public ,  et  la  porte  que  l'on  y  yoit  avec 
bai  grandioses  colonnes  de  granit ,  d'ordre  doriqno  ,  fut 
^tée  par  Piermabhii.  Au  palais  de  Brera,  orné  de  beau- 
coup de  beaux  monuments,  se  trouvent  un  Gymnase,  l'A- 
Bidémiedes  beaux  arts,  une  galerie  de  tableaux,  Fins- 
titat  des  sciences,  lettres  et  arts,  la  Bibliolhôque,  le  Gabi-' 
Ml  des  médailles,  TObsorvatoire  astronomique  et  le  Jardin 
botanique. 

Hlaù  du  Mont^de-pie't^.  Cet  édifice  qui  était  un  ancien 
monastère,  a  été  réduit  par  'Pibrmàbiiii  à  la  forme  ac- 
Mle. 

Il  me  faut  maintenant  dire  quelques  mots  d'une  qua- 
rantaiiiede  palais  particuliers  parmi  lesquels,  comme  par- 
diloaox  dont  il  vient  d'être  parlé ,  il  en  est  peu  qui  pré- 
aantant  un  extérieur  grandiose.  Mais  tous  ,  dans  leur  dis- 
position intérieure,  sont  d'une  magnificence  plus  ou  moins 
moarquable. 

Pafaif  Annoni.  Il  fut  bâti  en  1631  par  Françoia  Ricbi- 
ivk  vieux  ,  sur  un  plan  assez  beau ,  mais  avec  des  formes 
trop  rudes. 

f^iaii  Durini.  Construit  par  le  même  architecte  ,  il 
offlroQD  caractère  semblable.  On  y  voit  intérieurement 
Doebelle  cour ,  entourée  d*un  vaste  portique  et  de  magni- 
l^toea  appartements. 

fohiê  TrivuM.  Plus  grand  que  beau,  ce  palais  et  celui 
2^/K,  grandiose  surtout  è  l'intérieur,  présentant  de 
'OQùes  peintures  de  Lanzare  ,  Tiepolo  ,  etc. ,  datent  de  la 
ttêinv  époque. 

^aktit  Arûkinio.  Récemment  édifié  par  rarchitecte  Bb- 
^1  il  a  quatre  façades ,  de  très  grands  appartements  ûé-* 
'rta-vrecluxe,  et  un  beau  Jardin. 
Valais  Beeearia.  L'un  des  mieux  bfttis,  il  a  été  despre- 
'{«rsque  Ton  a  reconstruits  au  commencement  du  siècle 


—  384  — 

actuel  y  et  cela  d'après  le  dessio  de  rarohitecte  Faiohi.  La 
façade  es^t  ornée  de  médaillons  d'hommes  illaslrea  de  Hi- 
lan,  parmi  lesquels  figure  l'auteur  du  Traité  deê  déliitet 
des  peines^  ancien  propriétaire  de  ce  palais,  9Ù  rësideai- 
jourd'bui  la  Société  d'encouragement  des  sciences  ,  d« 
lettres  et  des  ans. 

Dans  le  voisinage,  se  trouve  le  palais  BêHotii^eontlM  - 
en  184  9  j,  d'après  le  dessin  fort  gracieux  de  l'archiltoti 
Crivelli. 

Palais  Bêlgioivso,  F^it  en  17?7  par  PiEEHARUli,iliiL. 
décoré  intérieurement^  surtout  dans  la  chapelle,  desloo^ 
de  Gbrli  et  d'ALBBRTOLLi^et,dansles  salons»  defresqoeid^ 
Martin  Knoller. 

Palais  Besana.  A  ce  palais,  de  construction  modeitui^ 
d&  à  Tarchitecte  Piuri,  se  trouve  joint  le  petit  palais  codbih 
sous  le  nom  des  Omenoni^  parce  qu'il  y  a  huit  giganlM-^ 
ques  cariatides  de  Léon  Lëohi,  qui  les  fit  dans  le  XR*^ 
siècle. 

Valais  Borgazzi.  Autrefois  Soncino  ,  ce  palais  a  (A 
construit  en  1829,  d*après  le  plan  de  l'architecte  Cuirnu 

Valais  Borromée,  On  reconnaît  son  ancienneté  à  11  ' 
.  forme  de  sa  porte  et  de  sa  cour  gothique .  Sous  le  porliqoe, 
se  trouvent  encore  des  traces  de  précieuses  peintures  da 
XIV*. siècle.  La  statue  de  cuivre,  ayant  la  tête  et  les  maios 
de  bronze,  laquelle  représentant  St-CHARLBS  se  trouve  sur 
la  place  ,  est  l'œuvre  de  Bussolacu  162&. 

Valais  Busca,  jadis  Serbelloni. Cousiruiif  en  1794,  ptf 
l'architecte  Simon  Canioni,  iL  présente  une  majestueose 
façade ,  et  un  vestibule  grandiose  entre  lequel  et  la  fpsr 
de  cour  un  passage  a  été  heureusement  établi,  malgré  uoe 
tortuosité  apparente  de  ce  lieu.  Ce  palais  a. de  vastes ap- 
partemenls  ornés  de  peintures  à  la  fresque  de  TrabbaiM 
de  Sabatelli  et  de  Podbsti. 

Valais  Cagnola^  autrefois  Brebbia.  Edifié  en  4825  jpar 


—•385    - 

cte  Pbstagalli  ,  il  eât  remarquable  par  une  riche 
une  belle  cour  et  la  distribution  commode  de  huit 
ments. 

ê  Camozzi  y  jadis  Bovara.  Il  a  été  construit  dans 
les  proportions ,  vers  la-fin  du  siècle  dernier  ,  par 
icte  F.  SoAVB. 

If  Castelbario.Ce  palais^  situé  en  face  de  celui  de 
est  d*un  style  riche  ,  quoique  bizarre,  surtout  à  la 
ela  façade  principale  encore  inachevée.  Le  porti- 
orné  de  six  belles  colonnes  de  marbre  dit  mae- 
cchia.  Les  appartements  sont  magnifiques  et  em- 
S  beaucoup  d'objets  de  prix.  Au  jardin  se  trouve 
manège. 

\$  Coêtigliani.U  passe  pour  avoir  été  fait  par  Bra^ 
J  fut  reconstruit  du  côté  du  canal  d'après  le  plan 
hitecte  Bbsia.  La  belle  perspective  du  jardin  est 
I  du  chevalier  Sangdirico. 

i#  Ciani.  Il  a  été  construit  récemment  d'après  un 
ttsin  de  l'architecte  Casati.  ^ 

îs  d'Adda.  Ëdifié  par  Tarchltecte  ârgamini  ,  il  est 
implicite  telle  que ,  sans  son  vaste  front  et  sa  cour 
[ues,  on  ne  se  douterait  pas  que  ce  fût  là  une  hat-> 
I  de  seigneur. 

iê  Dugnani.  Il  est  grandiose*,  a  des  formes  colos- 
lien  que  construit  avec  simplicité  ;  on  y  voit  de 
peintures  de  Tibpolo  et  d*autres,  et  il  s'y  trouve 
es  jardins  assez  étendus. 

b  Gavazzi.  L'architecte  Glbrichetti  Ta  construit 
lent,  suivant  un  riche  dessin  parfaitement  exécuté. 
le  Greppi.  Bâti  en  1776  par  Piermarini  ,  il  a  une 
)qr  h  angles  droits  avec  colonnes  d'ordre  dorique 
*anit  roux  ,  de  beaux  appartements  et  un  grand 
orichi  de  stucs  dorés  de  6.  Albertolu  et  d'une 
médaille  à  la  fresque  de  Rnollbr,  etc. 

49 


—  386  — 

Palaiê  Gropallo  ,  jadis  Pertusati.  Sa  façade  interne  a 
^té  exécutée  d'après  un  élégant  dessin  do  Cantonl  II 
forme  un  bel  aspect  dans  les  bosquets  des  jardins  publies. 

Palaiê  Litta,  li  fut  érigé  par  la  famille  Abbsb  »  suivant 
un  plan  grandiose  de  François  Rigbini.  Il  a  une  belle  ooar 
à  double  colonne  d'ordre  dorique  «  de  majestueux  veail* 
bules  ,  un  magnifique  escalier  de  marbre  ,  de  vastes  ètri- 
ches  appartements  ,  un  grand  jardin  et  un  beau  manège. 
La  façade  très-riche  de  marbres  et  d'ornements ,  maisde 
mauvais  goût,  fut  faite  ,  dans  le  siècle  dernier  ,  par  no 
architecte  nommé  Bolli. 

Palais  Mehi.  On  compte  trois  palais  de  ce  nom ,  Km 
sur  le  cours  de  la  Porte  Neuve ,  a  été  construit  en  4 805 par 
Joconde  âlbertolli;  c'est  un  modèle  d'économie  jointe  i 
la  grandeur  et  à  la  magnificence.  Il  a  d'élégants  profila, 
une  belle  corniche  dorique  et  un  solide  balcon  sur  la 
porte.  —  L'autre  palais  Melzi  (rue  de  la  Cavalchina) ,  ao- 
quel  se  trouve  joint  un  vaste  et  beau  jardin  «  est  âujoar- 
d'hvi  en  reconstruction  avec  luxe  par  l'architecte  Mou- 
GLiA.  —  Le  troisième  palais  du  même  nom  (rue  du  Meal) 
fut  construit  par  l'ingénieur  Bareggi.  Les  bas-reliefe,dt 
Gaétan  MoMTide  Ravennes ,  représentent  des  faits  de  F. 
Sforza.  Dans  l'oratoire  ,  on  voit  une  belle  peinture  lia 
fresque  de  B.  Luini. 

Pa/at>  Mussif  autrefois  Cicogna.  Ce  palais  ,  coostroit 
dans  le  XVI[*sjècle ,  a  une  façade  toute  de  pierres  fortes 
et  harmoniques.  L'auteur  en  est  inconnu. 

Palais  Origo  ,  autrefois  Rossi,  Très  élégant  suivant  le 
dessin  d'ÀNTOLim ,  ce  palais  est  orné  de  plusieurs  frag- 
ments d'antiquités,  et  est  remarquable  par  son  jardin,  H^ 
des  plus  beaux. 

Palais  Pallavicini,  C'était  jadis  la  maison  Moriggif 
construite  par  Piermarini.  Su  façade  ,  suivant  l'ordrede- 
rique  et  ionique ,  est  superbe. 


^ 


—  387  — 

Palais  Paaalaequa.  L'architecte  Grivblli  le  construis 
siteo  4831 ,  dans  un  style  fort  élégant^  tant  à  Tinlérieur 
qu'au  dehors  où  la  cour  est  en  partie  recouverte  de  vi- 
tt^espour  servir  deserre  aux  fleurs /pendant  la  sai^ 
^m  de  l'hiver.  Â  ce  palais  est  joint  un  très  beau  jardin . 

Palais  Bensa  ,  jadis  ErbaA\  fut  bâti  par  PELLecRiNf  ; 

ifti  façade  du  dehors  Jes  fenêtres  sont  surmontées  des 

jkimtes  des  Césars  y  et  celles  du  côté  de  la  cour,  de  bustes 

ié  célèbres  romains;  il  a  été  refaite  la  moderne  par  Mo- 

Valais  Ptfrego.  On  y  voit  une  bonne  collection  de  ta- 
lAaux.  Ce  palais,  où  se  trouve  un  manège  très  commo- 
9  ^  a  an  vaste  jardin  ,  dansle  goût  des  jardins  anglais. 
r  J^àlais  Vianca.  Sa  façade  est  de  Tarchilecte  âspari. 
•Vie  présente  ,  dans  des  médaillons  de  Marcbbsi,  des  por- 
'TÎliitsdesSFOfiZA.  Dans  une  salle  du  rez  de  chaussée ,  on  a 
^Q^Qservé  en  bon  état  quinze  portraits  des  Sforza  ,  peints 
^  la  fresque  par  Luini, 

'Palais  Pùldi-Vezzoli  ,  autrefois  Vorta.  Erigé  dans  le 
SLVir  siècle ,  il  est  Tun  des  plus  grandioses  palais  de  Mi- 
^BÙk^Son  intérieur  a  été  terminé  de  nos  jours  par  Cantoni. 
Il  »  une  façade  majestueuse  ,  qui  date  de  1600,  une  cour 
bien  belle  ,  des  appartements  somptueux,  un  jardin  élé- 
ganL 

Palais  Raimondi.  C'était  autrefois  la  maison  Aregi.  Le 
dessin,  dû  à  P.  Palagi  ,  en  est  pittoresque.  Il  est  divisé  en 
deux  corps  de  bâtisse  saillants^  avec  portiques  surmontés 
d'otie  terrasse  et  qui  s'ouvrent  sur  la  voie  publique,  mais 
fermés ,  ainsi  que  la  cour  du  milieu ,  par  d'élégantes 
barrières.  La  façade  du  côté  du  jardin,  qui  est  vaste  et 
làlen  distribué ,  est  plus  simple  et  suivant  l'ordre  co- 
rinthien. 

..Palais  Rocoa-Saporiti,  Construit,  en  1812,  par  l'ingé- 
iQiieiir  GutsTi ,  ce  palais  a  une  forme  majestueuse  et  tout 


—  388  — 

à  fait  Ibéàirale*  Les  bas-reliefs  de  la  façade  et  quelques 
statues  sont  de  P.  Maeghbsi.  D'autres  statues  sont  de  6 
Rdsca. 

Palaiê  Samoyloffoxk  Bigli.W  offre  de  remarquable daas 
soD  bel  escalier  le  seul  travail  que  Milan  possèdf  i» 
Vanvitelli  ;  on  y  admire  aussi  les  appartementS|  quisoot 
décorés  avec  autant  de  goût  que  de  magnificenée. 

Palaiê  Sormani.Céi^ii  en  principe  la  maison  Maniit 
puis  ^ndreani.  Sa  façade  du  côté  de  la  rue  a  été  filita., 
dans  le  siècle  dernier^  par  Crocs  ;  elle  est  de  mauyik 
goût.  Celle  du  côté  du  jardin  est  plus  simple  et  dii6  à 
Alfibri.  Les  appartements  de  ce  palais  sunt  grandioses  i 
son  jardin  très  vaste  a  été  fait  suivant  le  plan  de  PotÏACi.. 

Palais  Soncino.  Il  présente  dans  la  cour  un  monuoiMt 
particulier,  c'est-<à- dire  une  tour  à  six  étages ,  avec  ta^ 
casses  accessibles  et  dont  la  hauteur  est  en  mètres  de  U, 
24,  ayant  à  son  sommet  les  colonnes  avec  ces  mois; 
plus  ultra  j  armoiries  de  Cbarlbs  v  ,  en  Thonneur  de  qui 
cette  tour  fut  érigée  et  disposée  pour  servir  à  des  ilia- 
minalions. 

Palais  Tarsis,  Il  est  situé  de  manière  que  l'on  ne  petit 
bien  voir  sa  riche  façade  que  Tarchîtecte  L.  ClericheUI 
fit  en  483Zi.  Il  est  orné  de  statues  de  L.  Marchbsi  et  de 
Manfredini. 

Palais  Taverna,  Il  en  est  deux  de  ce  nom  ,  Vnn  à  la 
rue  de  Bigli  ,  offre  sur  la  porte  le  caractère  de  Técole  de 
Bramante  ,  et  est  orné  dans  la  cour  de  peintures  de  Lumi; 
On  s'occupe  actuellement  de  renouveler  la  façade  dans  le 
même  style  ,  et  suivant  le  dessin  de  feu  Tarchitecte  Bai. 
—  L'autre  palais  Taverna,  rue  du  Mont,  a  une  élégante 
façade  ,  qui  fut  exécutée  ,  il  y  a  peu  d'années ,  d'a^èslè 
dessin  du  professeur  d'ornements,  Ferdinand  Albertolu*  . 

Palais  TraversL  Sa  façade  ,  du  côté  du  jardin,  fulëdi-* 
fiée  ,  dans  le  siècle  dernier  ,  par  F.  Soave.  Celle  du  oMJ 


—  389  — 

ia  irae ,  et  qui  est  irès-richeen  granit ,  marbre  de  Sal- 

0  et  pierres  de  Ylggiù  ,  a  été  faite  il  y  a  peu  d^années 
r  Gavonica.  Les  appartements  sont  meublés  avec  un 
lod  luxe.  Dans  l'oratoire,  se  trouve  une  belle  mosaY- 
^fi  une  très  élégante  serre  pour  les  fleurs ,  de  Tinved- 
ode  ClBrichbtti  ,  et  chauffée  à  la  PfiRKiiis. 

Palais  Fiiconti.  Construit  vers  la  6n  du  XV*  siècle,  il  a 

oBelle  cour  et  une  façade  majestueuse,  ornée  des  bustes 

k'TncoNti ,  seigneurs  de  Milan. 

foimi*  Viêmara  ou  Bosii,  Il  fut  donné  ,  en  1456  ,  par 

iBÇois  Sforza  ,  à  Cosiho  de  Medidi,  qui  le  fit  embellir 

rlliGHBLOZZO.  Dans  la  cour,  sont  des  restesde  cette  épo- 

io;  la  porte  est  surtout  très  précieuse  par  la  richesse 

MS  ornements  et  par  la  finesse  du  travail. 

leo^avais  à  parler  ici,  en  fait  de  monuments  ,  que  de 

DX  anciens,  gothiques  et  du  moyen  âge.  Mais  entraîné 

r  ridée  de  présenter  en  un  seul  coup  d'œil  les  édifices 

1  attestent  la  tendance  religieuse  des  Milanais  à  diver- 
i  époques ,  et  les  palais  dont  le  nombre  sert  à  donner 
baesure  des  richesses  de  ce  peuple  ,  j'ai  dû  m'engager 
is  le  récit  des  monuments  plus  ou  moins  modernes, 
drtadt,  je  ne  pousserai  pas  plus  loin  mes  considérations 
éiajet,  afin  d'éviter  des  redites,  parce  que  devant  passer 
renie  ce  qui  se  rattache  aux  institutions,  j'aurai  encore 
ijinaler  des  édifices  remarquables  de  tous  les  temps. 
fàkfriptiom  ,  médailles,  monnaies.  C'est  aussi  en  vue 
prévenir  des  répétitions  que  je  renvoie  au  chapitre  des 
litmions  ce  que  j'aurais  à  raconter  ici  de  ces  différents 
^  d*archéologie. 

NtOAllISATION    POLITIQOB    ET    ADHINISTEATIVE.  —  GOUV&T" 

^^Mi^ Le  royaume  lombardo-vénitien ,  fondé  en  avril 
S>  a  pour  chef  l'empereur  d'Autriche  ,  qui  est  repré- 
té  jpér  un  vice-roi  résidant  alternativement  à.  Milan  et 
^iitse ,  présidant  le  conseil  de  recensement  et  ayant 


—  390  — 

près  de  lui  une  chaoceUerie  de  cooseillers  auliquea  Les 
grands  dignitaires  du  royaume  sont  un  majordome  géoi- 
ral ,  deux  prêtres  de  la  couronne,  c'est-à-dire  l'arche- 
vêque de  Milan  et  le  patriarche  de  Venise  ,  on  grtod- 
chambellan  ,  un  grand-écuyer  ,  un  grand -sénéchal^  qb 
grand-échanson  ,  un  grand-maître  des  cérémonies,  od ca- 
pitaine de  la  garde  noble. 

Le  Mincie  sépare  presque  exactement  la  partie  ▼eu» 
tienne  de  celle  de  la  Lombardie,  qui  est  divisée  en  nenf 
proviaces ,  subdivisées  en  4  27  districts  composés  de 2S7S 
communes.Ges  provinces  sont  administrées^  quant  à  ce  qû 
regarde  l'administration  politique^  par  un  Conseil  du  gou- 
vernement ,  composé  en  temps  ordinaire  d'un  président 
ayant  le  titre  de  gouverneur  ,   d'un  vice-président  et  de 
neuf  conseillers.  A  ce  Conseil  sont  subordonnées  la  ces- 
sure  ,  Tadmiiiistration  du  recensement,  des  impositiois 
directes  ,  et  la  direction  des  gymnases,  des  écoles  élemei- 
talres  ,  des  lycées  ,  des  construclions  publiques  et  les  d^ 
légations  provinciales.    L'administration  économique  ap- 
partient à  une  chambre  des  comptes,  composée  d'un  pré- 
sident et  de  six  conseillers,  et  dépendante  du  Conseil  aoli— 
que  ;  elle  a  dans  ses  attributions  les  financ6S  ^  les  impoli- 
tiens  indirectes ,  les  dépenses ,  etc.,  la  préfecture  du  oioiil 
lombardo-vénilien,  la  direction  de  la  monnaie,  celle  de  la 
loterie,  une  intendance  des  finances  pour  chaque  provin- 
ce, la  caisse  centrale,  l'inspection  des  fabriques  de  nitre , 
des  poudres  ,  tabacs  ,  des  bois,  l'agence  des  sels,  la  direc- 
tion des  taxes  et  celle  du  timbre,  l'imprimerie  royale. 

La  direction  générale  de  la  police  est  chargée  directe- 
ment de  défendre  la  sûreté  publique  et  exerce  sa  juridic- 
tion dans  toute  rétendue,  de  la  province  de  la  Lombar- 
die.  Elle  a  ,  à  Milan  ,  sous  sa  dépendance  ,  quatre  coia- 
missaires  supérieurs  de  police  pour  un  même  nombre 
d'arrondissements. 


—  391  — 

La  censure  établie ,  du  temps  de  Joseph  II ,  abolie  sous 
la  république  cisalpine  et  rétablie  ensuite  sous  diverses 
déaominations  ,  a  pour  but  Texamen  de  tous  les  ouvrages 
Ktfésà  l'impression  et  se  trouve  sous  la  dépendance  im- 
iMiatedu  gouvernement  imp.  et  roy.  Pour  les  journaux  et 
lai  publications  qui  n^excèdeni  pas  une  feuille  d'impres- 
non,  il  y  a  un  office  de  censure  près  la  direction  générale 
dëb police;  dans  les  provinces  ,  ce  sont  les  délégations 
ôkargées  de  l'action  politico-administrative  du  gouverne- 
ittèot,  qui  ré  visent  les  compositions  n'excédant  pas  trois 
iamlles  d'impression.  Il  faut  Tapprobation  de  la  cour  au- 
Ii(|aa de  Tienne  pour  les  ouvrages  d'une  plus  grande  im- 
portance. 

'EkU  judiciaire.  —  Il  y  a  à  Milan  quatre  tribunaux  et 
ibepréture  urbaine;  on  compte,  en  outre  , pour  la  pro- 
vince huit  pi^tures  rurales  fixées  au  centre  d'un  nombre 
semblable  de  districts.   El  d'abord  un  tribunal  d^ appel 
§Mral  revoii  et  décide  en  seconde  instance  les  causes 
ciîiles  et  criminelles  ;  '^il  lui  en  a  été  soumis,  en  une  an- 
née, terme  moyen  ,  16,000  dont  2,000  civiles  et  800  cri- 
iniiielles  ont  été  jugées  et  1,700   ont  donné  lieu  à  des 
déobions  incidenies  qui  ont  été  résolues  par  décret.  Ce 
Ûibiinal  en  a  près  de  lui  un  supérieur  de  finatice ,  étend  sa 
juridiction  d^ns  toute  la  Lombardie  et  a  sous -sa  dépen- 
chnce  directe,  dans  chaque  chef-lieu  des  provinces,  un  tri- 
iHmal  de  première  instance  qui  exerce  sa  juridiction  dans 
'tt, aGTaires  civiles,  criminelles  et  de  commerce.  A  Milan, 
ii  eatnii  tribunal  pour  chaqueespèce  de  ces  affaires.  Ainsi, 
■  '^n  tribunal  civil  de  première  instance  sont  soumises 
'^  Causes  civiles,  dont  le  chiffre  n'a  pas  été  moindre  de 
*iWO,en  urteannée,sur  lesquelles  1,300  jugements  ont  été 
^'*oiioncés.  Ce  tribunal  a  pour  attribut  spécial  la  tutelle 
'^  mineurs  et  des  interdits. 
A  l'examen  et  au  jugement  d'un  tribunal  criminel  de 


—  392  - 

première  ^instance  jsoni  renvoyées  toutes  les  actious  qua- 
lifiées par  les  lois,  decrimeâel  délits. En  un  an,  on  a  compté 
2,000  procédures  sur  lesquelles  il  a  été  pris  &00  arrils 
définitifs,  300  arrêts  de  désistement  et  l^SOO  arrâts  difers, 
y  compris  ceux  déposés  aux  archives ,  les  déHoquants 
étant  inconnus.  Les  délits  les  plus  fréquents  sont  1m 
vols. 

Enfin  un  tribunal  de  commerce  prononce  en  premiè- 
re instance  dans  les  affaires  commerciales.  Deux  asses- 
seurs et  quatre  substituis  choisis  dans  le  corps  des 
négociants  prennent  part  aux  jugements  que  rend  ce 
tribunal.  En  une  année  ,  il  y  en  a  eu  400  sur  ii,OOD 
affaires. 

La  préture  urbaine  a,  comme  les  justices  de  pa|z, 
pour  attribution  ^d'essayer  la  conciliation  des  partîe8.Elle 
juge  les  causes  qui  ont  pour  objet  des  prétentions  teH- 
levant  pas  à  plus  de  250  lires  ,  et  des  dettes  pour  loyers, 
des  refus  de  terminer  la  location,  etc.  Les  punitions  qu'elb 
inflige  sont  les  mômes  que  celles  pour  graves  contrav^B- 
tions  de  police  non^.du  ressort  de  l'autorité  politique.  SIb 
a^  dansl'espace  d'un'e  année,  jugé  600  causes  civiles,  4iN 
portant  condamnation  pour  de  graves  contraventions,  200 
douteuses  par  défaut  de  preuves,  et  12  pour  lesquelles  les 
prévenus  ont  été  acquittés.  Les  prétures  rurales  exerceot 
dans  leur  district  respectif  presque  toutes  les  attributions 
du  tribunal  civil  de  première  instanc&et  de  la  préture  ur- 
baine. Les  prétures  rurales  ont  ensemble  jugé  annuelle- 
ment 500 causes  civiles,  1^000  portant  condamnation,  150 
douteuses  et  20  suivies  d'acquittement  sur  des  procès  pour 
de  graves  contraventions  de  police. 

A  Tarticle  de  la  population/j'ai  fait  connaître  le  nombre 
des  avocats ,  des  notaires  ,  etc.  Mais  c'est  ici  le  lieu  de  dire 
que  les  notaires  ont  une  chambre  de  discipline  qui  pré- 
side aux  examens  des  aspirants  au  notariat  et  veille  à 


—  3gs  — 

rvatïon  de  la  discipline  à  laquelle  la  loi  soumet  les  do- 
•Cette  chambre  est  composée  de  sept  notaires  au  nom- 
esquelsestle  conservateur  des  archives  nolariales, 
des  plus  importantes  institutions,  due  à  MAaiE-THs- 
iti  4771  .On  y  trouve  réunis  tous  les  actes  des  notaires 
ftia  fin  du  13*  siècle  jusqu'à  ce  jour,  et  cela^  dans  un 
Pautant  plus  convenable,  qu'il  est  isolé  et  conséquem- 
moins  exposé  aux  incendies. 
pothiqnes  (Conservations  des  )~  Cette  institution 
6  en  1806,  et  mise  en  activité  en  mars  1807,  est  pour 
)a  province  de  Milan.  Son  conservateur  fournit  un 
ranement  de  60,000  francs.  Elle  reçoit  annuellement 
OQ  6,500  notes  ou  demandes  d'inscriptions,  de  trans- 
ons,>de  renouvellements,  etc,  et  délivre  près  de  7,000 
ieats,  outre  un  grand  nombre  d'extraits  et  copies  de 
itea. 

kTADMiifiSTRATiP. — Système  munietpaL-^  Suivant  le 
»re  des  propriétaires,  les  conimunes,  celles,  par  ex- 
bt  qui  en  ont  plus  de  300,  peuvent  avoir  un  conseil 
osé  de  30  membres ,  ou  être  représentées  par  une 
iblée  générale  de  notables  appelés  à  discuter  et  à 
raver  la  comptabilité.  L'administration  et  la  repré- 
lioQ  permanente  appartiennent,  dans  les  commu- 
arales  ,  à  une  députât! on  de  trois  notables,  et,  dans 
nés,  à  une  congrégation  municipale  composée  d'un 
slat  et  de  'quatre  assesseurs,  et  d'un  conseil  de  40 
bres.  Un  délégué  royal  y  assiste  sans  avoir  voix 
érative  et  seulement  pour  veiller  au  bon  ordre  et 
que  Ton  ne  s'y  occupe  pas  d'objets  autres  que  ceux 
i  Tordre  du  jour.  Uilan,  étant  la  résidence  du  gou- 
sment,  a  un  conseil  de  60  membres  dont  les  deux 
pris  parmi  les  principaux  propriétaires,  et  les  au- 
)armi  les  industriels  et  les  négociants;  la  congréga- 
municipale  composée   de  six  assesseurs   présidés 

50 


—  3»i  — 
par  UD  podestat^a  dans  ses  attributions  tout  oeqaî  coQCinie 
le  maintien  des  fabriques  communales^desparoiapts,  laiol- 
de  de  ses  employés,  les  logements  et  transports  militiimi 
les  subsistances ,  les  routes,  Téclairage  public,  les  iii4Wf 
dies,  les  embellissements^etc;  elle  pourvoit  anxdépeoiii 
ordinaires  et  a  celles  pour   objets   d'utilité  publique  al 
d*embellis8emeQt,  au  moyen  de  ses  revenus  partioiiiiail 
et  de  ceux  provenant  de  divers  impôts.  En  I8ft3)  les  fi^ 
venus  se  sont  élevés  à  2,795,807  francs  et  les  dépemeroBt 
été  de  2,6f  6^064  francs.  Il  y  a  eu  donc  un  boni  OQ  W- 
tant  en  caisse  de  179y7Zi3  francs. 

Co7tfri&u<ton#.— Indépendamment  du  montant  deioallfi 
dites  indirectes  et  qui  sont  les  droits  sur  la  CQDSomfliall^ 
ceux  des  douanes^dessels  et  tabacs.du  timbre,  daapoiMl, 
des  eaux  et  des  routes,  de  la  loterie  etc,  le  trésor  pfrfoit 
d'aprèsTétat  constatant  le  revenu  de  18&2,  lasomHHldi 
16^888,296  francs  sur  uu  revenu  de  124,297,641  éooa,  vi- 
leur  établie  de  20,476,981  perches  métriques,  pn  (^ 
mille  carrés,  auxquels  on  a  évalué  l'étendue  des  proviS" 
ces  de  Tétat  c|e  la  Lombardie.  D'après  celte  base,  ohi(|oe 
individu  payé  au  gouvernement  un  peu  plus  de  7  fraqei* 

Selon  SPBiifGBi,  sur  44,236,800  fr.  que  la  monarcbîatii" 
tricbiennea  retirés  en  4  841,  dps  droits  sur  les  objets  de oon- 
sommation,  les  deux  provinces  d'Italie  ont  contribué  fW 
10,137,600  francs^  et  d'après  le  même,  ainsi  que  aaivant 
l'encyclopédie  nationale  d'Âjitriche,  les  provinces  de  b 
Lombardieet  de  Venise^  etla^asâeÂutricbe,  formant  seo- 
iement  un  dixièmedu  sol  produit  et  un  sixième  delà  pepii- 
lation  totale  de  TEmpire,  figurent  pour  j>3/l&0,  o'eat-i-dire 
pour  beaucoup  plus  d'un  tiersdanslesenliersrevenusdeU 
monarchie.  On  a  calculé  que  la  Lombardie,  quant  à  1*101- 
positioh  foncière,  paye  six  fois  plusque  le  Tyrol,  ledoo- 
ble  de  la  basse  Autriche  et  presque  le  triple  de  la  Bohême. 
Si  Ton  additionne  toutes  les  charges,  on  voit  que  chaque 


—  395  — 

ildividu  paye  uo  peu  plus  de  19  fraDCS.  La  dépense  de 
9^1  employés  s'élève  à  9,954^798  francs.  Hais  on  ne  doit 
pas  oublier  que  la  Lombardie  est  la  province  la  plus  riche 
dé  kmonarchie. 

.Jhuanein —  Elles  sont  fondées  sur  le  système  prohibitif, 
oa  protecteur  au  plus  haut  degri^.  Mais  les  dernières  me- 
mrM  douanières  font  entrevoir  que  rAutriche  a  rinten- 
Ifoii  d'abandonner  ce  système  qu'il  n'a  respecté  jusqu'à  ce 
|éar  que  par  rapport  aui  intérêts  de  l'industrie.  Lia  plus 
fiatila  partie  du  payement  des  droits  d'entrée,  se  fait  chex 
iMreiSftTeurs  placés  aux  limites,  la  plus  grande  partie  a 
Héift^uk  douanes  intérieures.  Aux  portes  des  communes 
anloorées  demurs^  on  n'exige  que  le  payement  des  objets 
Mvmin  aux  droits  de  consommation.  Le  tarif  est  le  mé- 
■•  pour  toutes  les  provinces  de  la  monarchie,  à  l'excep- 
de  la  Hongrie,  de  la  Transit vanie  et  de  la  Dalmatie. 
I  peines  à  infliger  aux  contrebandiers  sont  détermi- 
par  une  loi. 

..«Dans  les  communes  non  environnées  de  murailles,  les 
MdividuimaleSy  del/i  à60  ans,  payent  une  imposition 
personnelle  de  2  francs  è  %  francs  60  c.  par  tète. 
.  .  Loiêriê. —  C'est  le  seul  des  jeux  de  hasard ,  qui  ait  été 
MOHervé.  Jnsques  en  1809,  il  ne  s'effectuaii  que  26  tira- 
flM  dans  l'année.  Aujourd'hui,  il  y  en  a  un  tous  les  jeu- 
dis à  8  heures  de  relevée,  et  cela  alternativement,  à  Mi- 
labi  à  Bergame,  à  Brescia  et  à  Mantoue.  On  compte  dans 
la  pro.vlnee  de  Milan ,  kk  bureaux  de  loterie  dont  35  à  Mi- 
làD  même  et  4  dans  ses  faubourgs. 

A  «baque  tirage,  on  distribue  è  cinq  pauvres  filles,  250 
Hrae,  c'est-à-dire  que  50  lires  sont  données  à  Tune  d'el- 
les à  chaque  n°  sortant. 

Ia  droit  de  papier  timbré  varie  sui?ant  la  nature  des 
aoteiy  la  direction^  l'importance  des  sommes,  etc* 

Vadminiêtration  deepoudreêet  ialpétresa  unefabrLqutv 


—  396  — 
la  seule  dans  tout  le  royaume  et  qui«  aitaé^  à  LambfMai 
à  3  milles  de  Milan,  du  côté  de  la  porte  orientale,  a  rafi 
dans  ces  derniers  temps  beaucoup  d'amélioratiooi. 

Le  sel,  quanta  sa  consommation  ,  a  été  éyalué  à  il  li- 
vres par  personne,  et  consëquemment  pour  toole  la 
bardie  à  35  millions  de  livres. 

Une  fabrique  royale  des  tahaes  existe  à  Hiiaii, 
1802.  Elle  suffit  pour  tous  les  besoins  des  provÎDoes  de  h 
Lombardie.  On  y  compte  ^70  ouvriers  dont  lIShomMf 
et  Sao  femmes.  On  y  fait  annuellement  kMfiW  kilog.  df 
tabac  à  priser  et  750,000  ii  fumer.  Les  cigares  que ^IW; 
confectionne  ne  s'élèvent  pas,  pendant  ce  ieoaps,  à  OMiil 
de  92  millions. 

PoMtes.  —  L'administration  des  postes,  organisée  lit 
française,  sous  le  règne  d'Italie,  avait  établi  plusieurs  ps- 
lites  bottes  qui  n'existent  plus  depuis  18t&.  Ob  ne  coni|ili 
plus  qu'une  botte  aux  lettres.  Mais  les  indications  leaplM 
précises  sont  données  sur  les  lieux  des  provenances  et dai- 
tinations,  sur  le  temps  probable  de  chaque  distribntioi^ 
sur  le  temps  de  rigueur  de  la  levée  de  la  botte  et  les  heu- 
res de  départ. 

Les  lettres  n'ayant  pas  besoin  d'être  affranchies,  isal 
jetées  dans  la  botte.  Mais  celles  dont  raffranchissementast 
obligatoire,  ainsi  que  celles  que  l'on  tient  à  faire  reoom- 
n^ander^  sont  portées  à  un  bureau  particulier.  Celles  char- 
gées, c'est-è-dife  contenant  de  l'argent,  des  effets  de  prix 
etc. ^doivent  être  confiées  au  bureau  des  diligences. 

Il  est  permis  à  chacun  de  refuser  une  ou  plusieura  let- 
tres, en  indiquant  toutefois  le  motif  du  refus,  et  pourva 
qu'elles  n'aient  pas  été  ouvertes  ni  lues.  En  cas  de  refos 
d'une  ou  de  plusieurs  lettres,  l'employé  de  la  poste  ne  saurait 
s'opposer  à  la  remise  de  l'une  de  ces  lettres  ou  de  tellesan- 
^res  qu'ensuite  le  particulier  consentirait  de  recevoir. 

Je  m'abstiens  à  dessein  d'entrer  dans  les  considérations 


—  397  — 

larlieulières  qui  se  rattachent  au  trésor  public.  J'anraiâ 
leaucoup  trop  à  exposer,  car  indépendamment  des  détails 
lonceroant  les  produits  nets  des  administrations,  etc., 
loiil  je  viens  de  parler,  il  y  aurait  lieu  de  signaler  ceux  de 
lîTenes  taxes,  de  la  vérification  des  poids  et  mesures  , 
Mrtaios  droits,  de  péage,  de  navigation,  etc.,  etc.  Je  me 
soBteoterai  de  dire  que  le  total  général  des  receltes  nettes 
a  été  dans  une  période  décennale,  pour  l'entière  province 
le  Milan,  de  20,165,4  39  francs,  et  pour  la  ville  seulement 
de'll|53S,728 francs.  Les  dépenses  d'adminisiralion  géné- 
rale sesont élevées  à  7,235,800  francs  ponr  la  ville  deMi- 
lili  et  à  19,527,920  francs  pour  toute  ia  province. 

En  4842, les  recetiesordinairesetextraordinairesont  été, 
à  Milan,  de  2,795,807  fr. 

et  les  dépenses  ordinaires  et  extraoadin.    2,616,06!i  fr. 

Excédant  des  recettes,  179^743  fr. 

Etat  hbligibux.— En  parlant  delà  population^ j'ai  avancé 
quelle  était  presque  toute  catholique,  à  Milan,  et  j'ai  don- 
né le  chiffre  des  ecclésiastiques^  tant  de  cette  viHe  que  des 
autres  partiea  du  Milanais. 

Le  diocèse  de  Milan,  bien  qu'ayant  subi  certaines  réduo- 
tionSi  comprend  76^  paroisses  dont  plus  de  la  moitié  dans 
les  provinces  voisines  ,  de  Come,  de  Pavie ,  de  Berga- 
me,  de  Lodi,  et  5i!i  dans  le  canton  du  Tesin.  Ces  parois- 
ses sont  desservies  par  9,718  ecclésiastiques  dont  668  pour 
celles  de  Milan,  que  j'ai  déjà  dit  être  anjourd'hoi  au  nom- 
bre de  94. 

L'Archevêque  de  MiF^n  a  }a*juridiclion  métropolitaine 
sur  tous  les  évoques  de  la  Lombardieet  les  prêtres  de  la 
couronne  du  gouvernement  lombarde -vénitien. 

On  compte,  en  outre,  5  chapitres  ayant  If  dignitaires, 
55  chanoines  titulaires,  12  chanoines  honoraires,  /i2  prê- 
tres appartenant  au  chœur.  En  tout  ISO  ecclésiastiques. 


~  398  ~ 

Aulrefois»  la  ville  de  Hilaa  avait  un  trte  grâod  nombre 
de  oommunaulés  religieuses,  et  à  l'époque  même  delà 
révolution  »  on  en  comptait  32  d'hommes  et  12  de  tam- 
mes.  Aujourd'hui»  en  y  comprenant  la  partie  aiii8ae«  Usa 
est  seulement»  dans  le  diocise  de  Milan ,  7  d'homiB^ 
et  8  de  femmes.  Celles-là  comprennent  40&  parsçinpi 
dont  50  prêtres,  43  laïques  et  14  novices.  Les  autres  ssal 
composées  de  i6S  religieuses  de  chœur,  48  converses  etSS 
novices,  total  230. 

Le  chapitre  métropolitain  ne  mo  ressentit  poîDideseSBh 
motions  politiques^  lors  de  la  république  cisalpine.  lUi, 
en  1798,  il  fut  supprhné  par  le  Direç^pire  eiécnti^  atM 
biens  furent  adjugés  au  profit  de  la  nation.  NAVoUtoik 
rétabliti  en  1805 ,  et  lé  dota  d'une  somme  annoeUsde 
76,000  lires  de  Milan,  non  compris  les  revenus  des  dlài 
particuliers  du  Chapitre. 

Les  Jours  do  fétes^  particulièrement  celles  UtargiqiMii 
on  appelle  aux  fonctions  du  chœur  de  la  métropols^  ki 
clercs  du  séminaire  théologique  qui  compte  223  étndiaaiii 
eny  comprenant  ceux  qui  appartiennent  aux  antres  dio- 
cèses de  la  Lombardie,  et  quelques  uns  de  la  Saisse.  b 
outre ,  un  séminaire  subsidiaire,  à  la  Porte  H uova  de  la 
Cité,  en  a  86« 

De  la  direction  et  de  Tadministration  centrale  du  sémi- 
naire supérieur  théologique,  lequel  a  un  revenu  d'enviran 
100,000  lires  de  Milan,  dépendent  le  séminaire  philoM- 
phique  de  Monza  qui  compte  454  cleros,  et  le  séminsire 
gymnasial  de  St-Pierre  martyr,  paroisse  de  Seveso,  oè 
sont  235  clercs.  L'Archevêque  de  Milan  a ,  d'ailleurs,  ud 
séminaire  gymnasial  près.  Pollegio,  canton  du  Tesin,  dans 
Tune  des  trois  vallées  qui  appartiennent  à  sa  Juridictioo 
spirituelle. 

Je  n'ai  pas  de  renseignements  à  donner  sur  les  autres 
cultes.  On  n'a  pas  oublié  que  le  chiffre  des  protestant» et 


—    399  — 

desItraélitM  etl  infinimeDi  petit  dans  la  province  de  Mi- 
lan. 

Btat  miutairb^  -^  8  régiments  de  ligne,  aulricbiensy  un 
daetTalerie  légère  et  no  bataillon  de  chasseurs ,  sont  de 
INréttrence  destinés  à  recevoir  les  conscrits  du  royaume 
bnlNirdo-vénitien.  Beaucoup  de  ces  conscrits  entrent 
aMri  dans  l'armée  de  mer.  La  oonsoriptipn  a  lieu  à  l'âge  de 
M  ans;  elle  oblige  à  servir  pendant  8  années.  Le  noble  est 
admis  comme  cadet,  et  tous  peuvent  se  faire  remplacer. 
Le  contingent  moyen  de  1805  à  18ià,a  été.chaque  année, 
pMrMilan,de802,  et,de4830àf8^3,de471  1|2. 
;  Lors  du  couronnement  de  François  1",  la  congrégation 
centrale  lui  fit  don  d'une  garde  composée  de  60  Jeunes  no- 
Um,  placés  pris  deTEmpereur,  pour  renlrelien  de  laquel- 
le trois  minimes  furent  ajoutés  h  l'impôt.  L'Empereur  lui* 
mâme  fooda,  aux  frais  du  pays,  12  places  gratuites  dans 
Wia  AoïKlémie  militaire^  en  faveur  des  jeunes  gens,  ne  jou- 
iiMnt  pas  du  titre  de  noble.  Déjà,  on  comptait  15  places 
anmblables  dans  TAcsdémie militaire  de  Neustadt  et  du  gé- 
nfOiet  cinq  dans  celle  tbérésienne,  destinée  aux  nobles. 

La  gendarmerie,  organisée  à  la  française,  le  20  septem- 
bra  1802,  et  enrégimentée  par  le  gouvernement  actuel,  le 
1^  novembre  1817,  fait  partie  de  Tarmée,  et  est  chargée  de 
la  sûreté  publique  en  Lombardie  et  dans  le  Tyrol  méridio- 
nal. On  n*y  admet  que  les  nationaux,  âgés  de  2li  à  36  ans, 
sachant  lire  et  ayant,  d'ailleurs,  fait  leurs  preuves.  La  durée 
da  aarvioe  est  perpétuelle.  Cependant,  on  peut  conlrac- 
tar-l'engagementde  ne  servir  que  pendant  dix  ans. 

La  garnison  de  Milan  est  forte  de  12,357  militaires,  à 
laquelle  il  faut  ajouter  108  gendarmes,  84  pompiers,  960 
gardesde  police,  S39 gardes  de  finances,  total  iS,748 hom- 
mes/nombre  que  j'ai  déjà  donné,  on  né  Ta  pas  oublié,  en 
tQQcbaot  les  classes  improductives,  à  Tarticle  population . 

Ift3  officiers  et  11,372  soldats  sont  logés  dans  une 


!'.'Ui.-:^Kw- ^1 


—  400  — 
douzaine  de  casernes  el  quatre  loeaux  spéolâiix.  SSOofi* 
ciers  ou  environ  demeurent  chez  les  particuliers.  Ua  oll- 
cier  supérieur  et  deux  subalternes,  divers  médediis  et 
chirurgiens  et  30  militaires  servants,  sont  à  l'h6piul  aili- 
taire.  Il  y  a  aussi  deux  officiers  et  des  mUiiiaires 
h  rhôpital  des  convalescents,  etc.»  etc.  Los  cadets, 
dans  le  chiffre  des  «oldats,  sont  an  nombre  de  70  et  éloféi 
comme  je  Texposarai  plus  loin. 

Ajoutons  que  la  province  de  Milan  compte  740  girdes 
communaux  qui  lui  coûtent  annuellement  6,789  lires. 

Il  y  a  aussi  des  gardes  de  nuit  qui,  payés  par  la  ciiiN 
provinciale  de  guerre,  reçoivent  ensemble  environ  l,01( 
lires  chaque  mois. 

Pour  le  corps  des  gardiens  militaires  de  lapolioeom 
dépensé,  en  iS/iâ,  810,604  lires. 

iKSTiTunoNS.— Etablissements  d'instrugtiok  pobuqoi.- 

Emeignemeni  ecclétioiiîque . —  Cet  enseignement  est 
coDfiéi  dans  le  diocèse  de  Milan,  aux  divers  séminaires 
placés  sous  la  surveillance  de  rArchevéque  de  cette  ville. 
Le  cours  gymoasial  se  fait  au  séminaire  de  St-Pierre  mt^ 
lyr,  dans  le  district  deBarlassina,  et,  pour  les  diocésains  des 
trois  vallées  suisses,  au  séminaire  de  Pollegio,  dans  la  val- 
lée Levantina,  Pour  le  cours  de  philosophie ,  les  élèves 
passentau  séminaire  de  Mooza,  et  le  cours  complet  de  théo- 
logie est  fait  aux  deux  séminaires  de  Milan  :  le  grand  sé- 
minaire et  celui  dit  de  la  Canontca.  Ce  cours  dure  qoa- 
tre  ans,  avec  enseignements  obligatoires  et.libres. 

La  première  année  est  destinéeè  Tintroâuction  àTétade 
de  récriture  sainte,  de  Tbistoire  ecclésiastique,  de  l'expiiez- 
tion  de  l'ancien  et  du  nouveau  testament,  et  de  la  théolo- 
gie morale. 

Ce  cours  de  théologie  morale  et  de  Texpllcation  est  con- 
tinué, la  seconde  annëe^  et  de  plus  a  lieu  un  cours  de  théo- 
logie dogmatique. 


—  dOl  — 
.  JtelNiUtraiaiàaie  awA^i  op  caoUo^ii»  r«qB#îg9ement  de 
la  Ihéologie  dogmatique  et  moraJe^  et  on  y  joint  un  cours 
Afc  fifiéilt^ecelë^iaatique^  poblio  et  {u*i  vé. 
.,.  Pf  |i#  Jia  quairièfi^e  anuéej  on  compléta  le  coure  de  tbéo- 
IggM  mornie  auquel  on  ajoute  celui  de  i«ea(4obéiique,  de  la 
Q^UgOgie  méUiod  iqua  et  patlora  ku 
.   Im  éittdea  doel^oguas hébraïque  ai  grocf  oe  e|  du  cbani 
•Mt  facultatives/ 

.   Il  y  a  pour  les  étudiants  en  tbéologie,  des  leçons  4'ëlo- 

qii0iaea  pour  les  oxerear  m  style  oratoire  et  9t^%  discours 

4#J#4)baire. 

^  y^ioi  rétat  numérique  des  professeurs  des  aémioafres 

todioeèset  et  dea  élèves  qui ,  en  iSlk,  suivaient  les  diffé- 

ipèpUcaiIce  qui  y  étaient  faits. 

Directeurs.  Professeurs.  Elèves. 

CîMn  de  tbéolggie 
^.bHiUn.  7  10  S43Pen.dioo. 

,4  23-extra-di. 

.'f        ■     .  .  23  Suisses. 

^.  •  1 S  Externes. 

fipiira  philosophi- 
que à  Moma.         S  3  154  Pension . 

GoMSgymnasialà 

fll^Pierre  martyr.      5  8  235      — 

àPellegio.      1  2  &0 

16  23  735 

.JErnâignetnent  universitaire,  —  Lycéee.  —  L'instruc. 
lion  pihilosopbique  desiinée  à  Tendre  les  jeunes  gens  apte^ 
è4iilvr»  les  universités  du  royaume,  est  donnée  à  Milan 
dans  deux  lycées  présidés,  Fun  et  l'autre,  par  un  directeur 
baoyoraire,  assisté  d'un  corps  de  professeurs  qui  ensei- 
gDuaoi  en  deox  années  Tiûstruction  religleusci  la  physi- 
que expérimentale  et  la  mécanique.  Ajoutons  quelques 

51 


—  402  — 

étades  qui  sont  léonliatives:  Thistolro  naturelle,  le  Iaii|iie 
et  la  lUtéralare  allemande  et  le  dessin. 

Le  lycée  de  St- Alexandre  fut  ouvert  en  1840,  on  plvUt 
furent  alors  transférées  du  palais  Brera  où  elles  étaient;  àla 
placeSt-Jean inGonca,lesécolesspé6iales«  non  senlemenUls 
philosophie,  de  langue  et  de  littérature  grecques,  de  nia* 
thématiques,  de  philosophie,   de  botanique,  mais  enears 
d'économie  politiqney  d^éloquence  et  d^institutions  civilsi. 
Dans  les  premières  années,  le  nombre  des  écoliers- et  dei 
auditeurs  inscrits  était  de  227.  On  compte  aujourd'hui  so* 
viron  550  écoliers  efiectifs.  Huit  professeurs  sont  attachés  k 
ce  lycée,  ainsi  que  deux  machinistes  préparateurs  et  déii 
jardiniers  pour  l'entretien  du  jardin  botanique  qui  dépeaé 
du  palais  Brêra.  1!  y  a,  en  outre,  un  cabinet  de  modéletip^ 
cialement  choisis  pour  enseigner  l'ornement  et  les  pre- 
miers éléments  de  Tarchitecture, —  un  muséum  d'histoire 
naturelle  contenant  une  bonne  collection  d'objets  des  troii 
règnes  delà  nature,—  un  cabinet jde  physique  remarqaa- 
ble,  riche  de  machines  et  d'instruments  qui  ont  été  classés 
par  le  professeur  actuel  de  physique,  Al.HAJOGCHi,daos 
Tordre  suivant:  4*  machines  ayant  rapport  à  la  physique 
générale  i  2*  machines  et  appareils  pour  la  chimie  géné- 
rale; 3*  pour  la  démonstration  de  la  lumière,  d'aprisles 
loix  générales  du  fluide  lumineux  et  lesloix  de  la  visioa; 
4' pour  les  phénomènes  du  calorique;  5**  pour  l-éleotri-. 
cité  tant  statique  que  dynamique  .*  6*  pour  le  magnétisme, 
suit  électro-magnétisme  ou  magnétisme  ordinaire  ;  7*poor 
les  fluides  aériformes  envisagés  sous  les  rapports  statique, 
dynamique    et  chimique  ;  8*  pour  la  mécanique  des  li- 
quides; 9<*  pour  la  mécanique  des  solides;  40**  machines 
diverses. 

Un  observatoire  météorologique  muni  d*un  grand,  téleseo 
pe  d'AMici,'  d'un  excellent  cadran  astronomique  d'Auas, 
d'un  pluvimetre,  d'un  anemoscope,  d'un  anémomètre^est 


~  403  — 

à  la  dit|K>8l(ioii  des  élèves  du  lycée  de  Sl-Aleiandre» 
qoi  collivent  l'étude  xie  la  physique  el  de  la  mëeanique. 
HtjBdoi,  en  outre,  encouragés  par  deux  prix  annuels.dont 
l'on,  de  132  lires,  fondé  par  le  professeur  de  physique 
-Baocagri  Barnabita,  est  destiné  à  Téludiaut  qui  a  le  mieux 
INHé-Qoe  question  de  physique,  et  Tautre ,  de  300  lires  , 
Midé:  par*  Robbit  Rou6iiR,pour  celui  des  étudiants  qoi  a 
Itmieux  résolu  onequestionde  mécanique. 
-  Le  lycée  de  Porta  Nuova,  dans  le  local  du  coljége  Lon- 
,  futipstitué  en  1812.  Les  écoles  sont  placées  dans 
vaate  établissement;  ramphithéâire  de  l'école  dephy- 
y  est  élégant,  et  le  cabinet,  bien  disposé,  estauffi- 
i  pour  une  instruction  régulière.  Ce  èabinet  vient  d*èlre 
I  par  les  soins  des  professeurs  Bblli  et  Maqbini. 
Il  est  pourvu  entre  autres  instruments  précieux  et  nouveaux, 
de  Tappareil  de  Mbllomi  pour  étudier  les  phénomènes  du 
eslorique  rayonnant;  d'une  machine  électrique  avec  deux 
,  .diaques  de  cinq  pieds  ile  diamètre,  et  d'un  appareil  pour  la 
télégraphie  électro-magnétique ,  exécuté,  en  1831,  par  le 
professeur  Ma0rihi,  et  encore  le  plus  important  qu'il  y  ait 
en  Italie. 

,   La  dépense  annuelle  pour  ces  deux  lycées  est  d'environ 
MMMO  lires. 

Gmmoêiù  —  Sous  ce  titre  on  comprendra  Milan,  trois 
■ieetituts  ,  où  ,  ainsi  que  dans  deux  collèges,  on  instruit  les 
jeanea  gens  dans  les  rudiments  des  lettres  et  des  sciences, 
pour  les  préparer  aux  études  philosophiques.  Ces  tnsti- 
tolasont,  comme  tous  ceux  de  la  Lombardie,  sous  la  dé- 
.pendanoe  d'un  directeur  général.  Chacun  d'eux  a,  d'aii- 
lèon  ,'  on  vice-directeur  ,  un  préfet,  un  catéchiste,  deux 
professeurs  d'humanité,  quatre  de  grammaire  el  un  sup- 
pléant au  préfet:  deux  de  ces  ginnasii  que  je  traduis  par 
lewÊMi  gpnnaêêi  9  bien  qu'en  français  ce  mot  n'ait  pas 
la  même  signification  ,  sont   impériaux   et    l'autre  est 


—  404  — 

commiifial .  Dsds  om  deux  là,  €Bt  un  proton— r  éê  hp* 
gw  âHf  mande,  ontre  C6ut  qui  vîaDoeftt  d'étna  déstguih;. 
paDt  tous  les  trois,  les  études  durent  six  années,  dtfill^ai^ 
trQ|NMir  l'enseignement  de  la  langu^ italteiioé et letin^ë 
les  4eux  dernières  pour  rhumaaiié  <^  la  thétorIqM,  tSÊÊ' 
que  pour  le  style  tant  italien  qae  latin.  Les  étndeaUifl 
religion,  de  la  géographie,  de  Thistoire  anoîenlie  et  modèw 
ne,  de  rarilhnvétiqoe,  de  Talgèbre  et  de  la  Iftiigiié  graaqiM 
sont  obligatoires.  Les  conrs  de  langue  alleàiaiide  aL<és  • 
dessin  sont  faouttalîfs.  '   ' 

Des  deux  gymnases  impéfiaui,  Vwtk  placé  dans  le  {nMi 
Bréra,  comptait^  en  1843,  406  écoliers;  l'antre  aurlafti» 
ce  de  St-Alexandre  ^  en  avait  426.  La  dépenae  de  PoMl 
de  l'autre  n^est  pas  moindre  annuellement  de  17,000 -HéM^ 
à  laquelle  concourent  1^600  lires  provenant  d'an  foiiN* 

gué  par  J.  ÂBCHIHBOLO. 

Le  gymnase  communal,  plaeé  sur  la  place  Ste^MiHllai 
avait,  en  4843,  383  étudiants  et  coûte  k  la  comasimeptai 
de  37,000  lires. 

GolUge  impMàlLongone.-^CecMéfit  est  appelé  £eiifi- 
ne  du  nom  de  son  fondateur  en  1613,  et  a  reçu  le  titre  dfia»^ 
perlai  en  4820.  Après  avoir  subi  diverses modiBeatietts^  fia 
été,  en  1819,  par  résolution  du  souverain,  destiné IM^ 
selgnemenl  gymnasial,  c'est-à-dire  des  humanités  al  à  aa- 
lui  de  la  philosophie  ,  avec  dix  places  entièrement  grîM^ 
tes  et  vingt  mi-^ratuUes.  C'était  dansée  coHége  qui  van- 
nait d*étrc  reconstruit  et  aggrandi  au  point  de  pouvoir  eea*' 
tenir  420  pensionnaires,  et  pourvu  de  toutca  les  commoA* 
tés  désirables;  c'était,  dis-je,  dans  ce  collège  que  Poa  Jetait 
rouvrir  après  la  tenue  du  Congrès  ,  que  les  membrat  Al 
celui*^  se  réunissaient  pour  prendre  eu  commua  lalMS~ 
repas.  . 

CoiygeCalehi'  TMffffi.-Ge  collent  fut,  par  suHe  dWd^ 
cret  defelmperenrUoreaLD,  formé,  enlTMideséléaMMs  de 


—  405  — 

deux  flfmrélMHëges tlont l^rafoocM,  ao  t6ft7,  daD»i« nti* 
90D  de^.CACcm ,  |Mir  les  jésuites ,  tal^^svpf  riinA  lored»!» 
sappreision  de  leur  ordre  et  provHof remeet  soiHemi  fier 
te  geutemement,  etl'autre  foodé^  en  155S,  pai»  le  eonrte 
palaMi  A;  TiisMi,  et  dirigé  irar  les  Bamebites,  eut  le  me*- 
mm  Mtî.  Bei^yi« litre  de  Cakhi^Tue^gi. 

Bn  1895,  il  fut  ordonné  que  l'enseignement  gymeastel  e€ 
celui  des  écoles  élémentaires  supérieures  seraieol  donode 
daBoeerieoUége. 

'  lés  revenus  provenait  de  Yn  ^collège  Taeggi  permet^- 
^ae^tt^éiéferfnitultementball  demi-pefislooneiresi-eloeui 
<i«ii  k  l^*-colIége  GalchI,  font  életer  ainsi  deux  peoeicffk 
\  01 IS  deml-pensiofioatres.  Douse  autres  places  gm» 
vwmi  ommrdées  ouxfrais  du  collège  de  la  auastalla« 

farmi  180  pensionnaires  dn  collège  Ga4ehl^Taeggi|  H€ 
veçri^eot  i'oDseigaemeoi  gymnasial,  et  les  autres  rinatmo- 
UonélénoDtaire.  La  dépensoque  nèoessite  annucUeaeDt 
cetinatttut,  s'élève  à  environ  153,000  Kves. 

*^Jhiteque  je  viens  de  citer  ïeColUgê  de  la  GuaHmlla , 
Je  Smal  nmarqoer  qu'il  fut  fondé ,  en  15S7 ,  par  Lodieo 
ToaiLLA,  comtesse  de  la  Guastalla,  pour  Téducation  grsi^ 
4iiilede  deflsoiseUea  milanaises  «ppartooant  àdes  fttfQil- 
]ei«MUoS|  peu  fortunées.  On  on  compte  B6.aujoucd'4iut. 
Jl4mieiealitfâge  do  dix  aM^  elles  lerminenileiirédaoaAiao 
oovo^rf  années^  et  alors  elles  reçoivent  un  trousseau  oofla» 
yietol  oat  -droit  à  une  dot  de^^OOO  ifreaiirilanaiaea. 

lA^lépeasoannuelle  dececoll^  estde-8i!i,000Hres;il 
est  administré  par  trois  députés  qui,  okoisis  le  plus  sou- 
voBl  parmi  les  nobles,  sont  chargés  de  la  nomination  des 
poBsionnalrlM. 

C€itég0  de  JemoiieUesée  Si-Philippe.'^  C.est  un  col- 
lège qui,  oufert  en  1814,  aux  frais  doTEtat,  pour  rinstroo- 
lioB'dea  demoiselles  des  olaesea  distio($uéea,  était  ooF^li  ^^ 
devait  oooteoir  cinquante  pensionnaires,  à  laoomînaUoo 


E 


-406- 

da  Souverain  etpoor  chacune  deaqaellaa,  leeoUéga  net- 1^ 
vailooe  rente  annuelle  de  800  lires  italietMiea.  LeBiM«if" 
portaient  comoie conditions d'admissioni  que  lesdeoNk 
les  appartinssent  à  des  parents  qui  eusaenl  rend*  d'to*  '^ 
portants  services  dans  la  carrière  des  armes  ou  l'adairii* 
iratlon  civile,  et  qu'elles  n'eussent  pas  moins  deJmitM 
et  pas  plus  de  douze.  Elles  sortaient,  lenr  èdocatfariital 
finie,  è  Tâge  de  16  ans. 

Ce  collège  a  été  conservé  avec  Tëpithète  d'iospérisLl 
est  représenté  par  on  curateur,  a,  pour  l'Instraetloni  su 
directrice,  10  maîtres,  8  institutrices,  une  mattrease  élM 
adjointe.  L'enseignementcom^rend,  outre  le  coaraéMn» 
taire,  leslaogues  et  littératures,  italienne  et  française,  iak» 
gue  allemande,  rhistoire,  la  géographie»  l'éconoBie  di- 
mastique,  la  morale,  l'arithmétique  supérieure,  les  .M: 
ments  des  sciences  naturelles,  le  dessin  ornemental  stè 
figure,  la  musique  vocale  et  instromentalei  le  danse  etlw 
les  genres  de  travaux  de  femmes.  -• 

Les  élèves  y  sont  au  nombre  d'environ  80,  et  la  dépca- 
ee  annuelle  de  ce  collège  n'est  pas  moindre  de  147,01111- 
res. 

Ecole»  puhliques  élémêntairei  êupériêure»  ei  infà^ 
eureê.  —  L'instruction  élémentaire  est.donnée  gratailr 
ment,  h  Milan,  dans  ces  écoles  qui  dépendent  d'an  inspae- 
teurdit  urbain,  parce  que  celles  de  la  province  dépea^t 
d'un  inspecteur  provincial. Or,  tuutes  les  écoles  delaloa- 
bardie  sont  sous  la  dépendance  d'un  inspecteur  génériL 

Il  y  a,  à  Milan,  aux  frais  de  l'Etat  une  école  impéritle 
et  royale,  supérieure  de  garçons,  dite  normale,  laquelle 
est  divisée  en  quatre  classes,  et  où  les  études  sont  termi- 
nées en  six  ans.  Elle  a  1  directeur,  3  catéchistes,  14  maî- 
tres, un  adjoint  et  divers  assistants  gratuits. 

On  donne  aux  écoliers  de  la  ire  classe  les  prensiers  prin- 
cipes de  la  lecture,  deréerilure  et  du  calcul  mental. 


—  407  — 

LMélèvttdtli  teeoDde  clttte  m  perfeçliiiiMiit  dans  la 
palm^t  apprauMnt  réoritore,  rarithmétiqae  éerila  appli- 
iii« -aux  poidset  rneBures,  el  aax  moDoaieSi  le  calcul  déci- 
ilal^'  riolfoduoUoD  d«  la  grammaire  îtalieDDe  et  de  l'or* 


^4>a  Maeignei  dans  la  Iroiaiàme  classe^  la  belle  lectore  , 
iiÉf  Italienae  qoè  lalioe,  la  calligraphie,  rarithméliqne 
ï'no  ealcul  des  fractioDs,  la  grammaire  italieDoe^récritiife 
Mi  la  dictée,  el  la  composition. 

iTi^aat laqoatrlème  classe,  tre  aDoée,  on  enseigne  la  belle 
flcUiire,  l'arithméiiqae  sopérieure  avec  la  règle  de  trois 
li^iÉii-  comptes  d'intérêt,  la  composition  de  lettres  et  de 
MlÉieay  la  géographie  astronomique,  physique  et  politi- 
|ÉÉi  le  dessin  linéaire  pratique  et  les  premières  notions 
l*«rehitectnre. 

^-Dèiiala  même  classe,  el  la  seconde  année,  on  enseigne 
*jfrttfainétique  supérieure  jasques  h  l'extraction  des  rad- 
ie» carrées,  la  stéréométrie,  la  phyaique  élémeotaire,  l'In- 
^ladootion- i  rhistoire  naturelle,  la  composition  sur  des 
lillMa  d'utilité  pratique,  etc.  ,  la  calligraphie,  rarcbitec- 
Dr»  élémentaire  et  le  dessin,  sous  tous  les  rapports,  sous 
ÉMi  d«  contour,  des  ombres  et  des  couleurs,  ,et  autant 
bi'feDre  ornemental  que  de  ceux  géométrique,  mécani- 
f/t^  et  d'architecture. 

>Dmib  toutes  les  classes,  on  enseigne  la  religion,  depuis 
É^U  catéchisme  jusques  à  l'explication  de  l'écriture 
Atateelde  Tévangile. 

-^Vlea  de  MO  garçons  fréquentent  chaque  année  l'école 
Mpérialei'oyale  élémentaire  du  degré  supérieur.  Ce  nom* 
mccoDsidérable  d*écoliers  devait  nécessairement  faire 
ilablir  des  divisions  de  quelques  classes,  dans  des  salles 
^parées  et  avec  des  maîtres  particuliers. 

Le  directeur  des  écoles  fait  tous  les  ans  un  cours  sèmes* 
riei  de  méthode  pour  les  jeunes  aspirants  h  la  carrière 


—  668  — 
de  rttûseigaemeDfc  4lë«ieal*ire.  £d  4^4,  M  4^dBmftt| 

s'étendent  qu'aux  trois:  pr^jetoiières  c^sse%^$JL  jj|ij|||||| 
études  dure  quatre  eus.  Lapreraière  est  ouverte  i, 
s^ule  et  oomptsit,  en  4 Si&,  86&  écolî^s  ;à!Mtff(|f^«|  |||r 
nefietivitéau  Si-fspriU  ,  .o  «f 

Les  écoles  élémeotairofli  supéri^iireB  pour^ bs  AOunrt 
an  nombre  de  deux;  Tune  aux.  frais  ^lii  trésgf,€AJi!i|M| 
à  ceux  de  la  oommuoe.  Elles  soQVdmséefiiwi-  trois,  pljfm 
elles  études  y  sont  terminées  en  (fuatre  «oaéea»  liflflik 
gnement  est  le  môme  que  celui  dea  éoolea  do  flinMl 
&lais  les  filles  sont,  en  outre,  exercées,  pendani^^M^Jf 
de  la  semaine  à  d^s  ouvragesde  femme.  . .  .^^^ 

En  1843,  631  filles  ont  fréquenté  l'école  ÂfiW^nill« 
royale  élémentaire  supérieure,  et  âS5  «elle  de  U.«Oi^ 
nMioe» 

La  dépense  annuelle  pour  rentretieD  des  écoles  4f^ 
loentaires  du  degré  supérieur  »  k  Milan ,  est  d'euÉhl! 
30,000  lires. 

•^n  compte  1 S  écoles  élémentaires  du  degré  iaIMM 
sept  de  garçons  ei  six  de  filles,  toutes  k  la  cierge  ij/fiM 
commune.  La  durée  du  cours  é]émAntaire«st  de  I  iMi 
et  l'enseignement  est  le  même  q  ue  dans  les  deux . pifsiii- 
res  classes  élémentairesi  supérieures.  Il  y  »  pour  ebai|M 
cours  un  maîlre  ou  une  maîtresse.  JEn  184 &,  1892  gwgaii 
et  4  299  filles  étaient  inscrits  dans  les  écoles  élémenlairu 
du  degré  inférieur. 

En  un  mot,  toutes  les  écoles  publiques  commiMaleilOit 
anjoard'hui  fréquentées  par  4,4H  élèves  des  deux  jeMi 
et  elles  coûtent  à  la  commune  plus  de  54,800  lires.      -j . 

•-•L'instruclioB  éiémeotaire  associée  «une  boM0  édo- 
ea4ion  civile  et  religieuse,  est  donnée  è  Ifilan  dans  quatre 


—  409  — 

olliges  de  foiidatioa  pieuse.  L'un  d'eux,  celui  de  Galchi- 
rioggi  dont  il  a  été  question  déjà  ,  est  pour  les  garçons 
iiiliS?  reçoivent  rinstruction  élémentaire.  Les  trois  au- 
Mi  8ô«t  pour  les  filles,  et  d'abord  il  y  a  celui  dît  de  la 
itniÉteUa  dont  il  a  été  fait  mention  aussi. 

Lé  Bdoond  collège  de  filles,  annexé  à  un  monastère,  avec 
WWre  d'institut  delà  Yisîtation,  fut  fondé,  en  1713,  et  a 
l§* religieuses  et  60  pensionnaires, 
'^lè  troisième  institut  d'éduca'lion  féminine  est  Joint  au 
■ÉBaslère  des  Augustines.  Fondé  en  1835.  il  a  à3  religîeo- 
itt^  ]^rofe8ses«  11  converses  et  23  pensionnaires. 

ces  collèges,  les  petites  filles  sont  instruites  dans 
branches  d'enseignement  propre  aux  écoles  éié- 
ÉÉNHiiires supérieures  de  filles,  et  déplus  on  y  apprend  la 
togne  française  ,  la  géographie^  l'histoire,  la  musique  et 
I»^*ies8iii. 

"-Mhizo  écoles  élémentaires  de  charité  sont  destinées  à 
4liÉtraction  des  pauvres  filles.  Trois  maisons  sont  ouvertes 
licette  vue.  Les  filles  peuvent  y  être  divisées  en  cinq 
les.  À  la  première  appartiennent  hUO  élèves  qui,  les 
oéwiëériés,  y  viennent  apprendre  la  religion,  la  lecture  , 
'MriHire,  le  calcul,  les  travaux  de  femme,  et  le  produit 
lîlëttni  ouvrages  est  réservé  pour  le  soulagement  de  leurs 
Killines.  A  la  seconde  catégorie,  sont  5/iO  filles  qui  vîen- 
leni  seulement,  dans  la  journée,  passer  une  heure  à  Té- 
^  pour  y  apprendre  à  lire  et  à  écrire.  De  la  3me  catégo- 
■ieBont  inscrites  1,250  filles  qui  les  jours  de  fêle,  viennent 
lAtidilièrements'exercerdanslesactes  religieux.  Sonteom- 
iriiesdansla  quatrième  catégorie,  18  pauvres  sourdes-mu- 
itfëa;  hislruites  charitablement  dans  les  travaux  de  fem- 
BNHir,  et  les  rudiments  de  la  religion,  de  la  lecture  et  del'é- 
ritûre.  A  la  cinquième  catégorie,  appartiennent  20  jeunes 
«I^ODtaes  des  villages  voisins,  qui  viennent  s'instruire 
fans  les  méthodes  d'enseignement  élémentaire,  en  vue  de 
levenir  maîtresses  des  écoles  de  la  campagne.  52 


^ 


—  410  — 

Od  prépare  une  4me  école  pour  plus  d'unaeealaîMde 
Jeunes  fille$.  Dans  quatre  écoles  de  cbarité  souteDuaipir 
une  institution  pieuse,  on  instruit  318  petites  filles  ejlidaai 
trois  autres  dues  à  la  générosité  de  quatre damea»  l'iiatrao- 
tion  dans  les  matières  étémenlaires  est  donoée  a  pivaéi 
950  filles. 

Pour  rinslruction  gratuite  des  garçons  da  1er  ftfietdi^ 
tinés  à  des  professions  de  la  classe  ouvrière,  on  •  dea éco- 
les nocturnes  ou  du  soir,  et  d*autres  analogaes  poor)* 
jour. 

Les  écoles  du  soir  sontau  nombre  de  qaaU:6»4»w lu 
paroisses  de  Si-Alexandre,  de  S-Eiienne,  de  SUNturiffH 
majeur  et  de  St-François  de  Paule.  Le  ouré  en  tsltik.ik 
recteur  local  et  Tinstruction  est  confiée  à  des  calértijw 
et  à  des  maîtres  gratuits.  La  représentation  générale  de.M 
écoles  réside  près  d^un  protecteur  el  d'un  délégué  de  l'ir* 
cbevéque.Elle8  s'ouvrent  les  jours  de  fdtes,à  VA^e^Mmi 
dusoir;  Thiver  elles  sont  fermées  à  huit  beurea^ellesaslNl 
saisonsà40.Dul5juinaul6aôut,  ellessont  suspendueat  to 
soirées  étant  trop  courtes.  On  y  reçoit  tous  les  enfanta  |MMh 
vres  qui  ont  accompli  leur  dixième  année  et  u'ool'peiai 
encoreatteint  la  lOme/^ils  sont  instruits  suivant  leur  m- 
pacité^  dans  Tune  des  trois  classes  élémentaires,  eillécpii 
leur  fournit  les  livres,  lesplumes,  l'encre  et généralemeal 
tout  ce  que  réclame  leur  instruction. 

•Le  nombre  des  enfants  instruits  à  c<fs  écoles  n'est  ja- 
mais moindre  de  AOO. 

Pour  les  enfants  qui  ne  peuvent  fréquenter  ces écide», 
il  en  est  encore  quelques  unes  qui  se  tiennent  les  joursda 
fête.  La  plus  ancienne  est  celle  de  Téglise  métropolitaioaf 
qui  remonte  au  iSme  siècle  et  qui  doit  à  St.CHAiLBSSOa 
organisation  actuelle.  Elle  s'ouvre  tous  lesdiraancbesiuae 
heure  après  midi,  dans  l'une  des  nefs  du  dôme  et  Ikfoot 
instruits  par  des  maîtres  gratuits  plus  de  300  enfants. 


—  UH  — 

Une  auireéoole  existe  aSt-Laareot,  où,  ainsi  que  daos 
qaelqaes  uns  des  quatorze  oratoires^  rinstruction  est  don- 
irieè  environ  &00  pauvres  enfants  des  deux  seies. 
^^^Séll^  (tasile.-^  Sous  le  titre  d'asitede  chanté  pour  l'en- 
IklMS»  tm  association  pieuse  a  fondé,  en  1836,  à  Milan  , 
sépi  asiles  où  sont  reçus  les  enfants  des  deux  sexes,  de  l*ftgo 
Jkydèttzans  et  demi  à  six  ans  accomplis;  ils  sont  gardés 
de  8  heures  du  matin  jusqu'au  soir,  reçoivent  une  veste 
M- fttrtoitt  uniforme  et  on  leur  distribue  une  soupe  chaque 
|MhP.  L'éducation  est  dirigée  sous  le  triple  point  de  vue 
iAbi  développement  physique,  intellectuel  et  moraL  Ne 
«itt  admis  que  les  enfants  de  la  classe  indigente,  et  de  pré- 
f^lMieé  les  orphelins,  ceux  abandonnés  et  ceux  dont  les 
IMftDts  sont  obligés  de  se  séparer  d*eux  chaque  jour  pour 
aKsr^il  travail,  hors  dje  leur  domicile. 
'  'VIos  de  200  enfants  légitimes  ont  été  déjà  retirés  par 
ièttrs'  parents,  de  l'hospice ,  pour  les  faire  élever  dans  les 
Mltaset  les  rendre  ainsi  è  la  vie  de  famille. 
''^Dbs  sept  asiles,  Tun,  h  la  rue  Gorani,  a  160  enfants,  Tau- 
tMH  St-Prànçois  de  Paule,  en  a  150;  un  troisième  k  St- 
G«lsa,encompte460;le^meàSt-Nazaire  majeur,  450;  le 
5îtité^  dans  le  bourg  de  St-Calocera,  144;  leOmedans  le 
tièùrg  de  Stella,  160;  enfin,  il  en  est  un  dans  le  bourg  de 
ia-fkfrCe  Comasina,  qui  en  a  170;  en  tout  1,094  enfants  des 
deax  sexes. 

Ces  asiles  sont  dirigés  gratuitement  par  sept  prêtres  ins- 
péêteqrs,  administrés  par  un  même  nombre  de  délégués 
dé  rassociatioo  pieuse, assistés  de  la  sollicitude  maternelle 
de  73  dames ,  confiés  aux  soins  hygiéniques  de  SO  mé- 
dèeiils  et  recevant  de  cinq  pharmaciens  la  fourniture  des 
médicaments  néeessairea. 

L^asaociation  qui  soutient  ces  asiles,  se  compose  de  875 
inembresqui  souscrivent  pour  plus  de  2,300  actions  de  6 
Kfescbacaoe»  et^  en   8 années,  S5  bienfaiteurs  décédés  , 


—  412  — 

GDl  légué  à  ces  intéressants  établissements  22S,000  Ifar^ 
qui  leur  procurent  un  revenu  de  6,863  lires. 

Les  dépenses  qu'ils  ont  nécessitées,  en  1843,  se  sontéKe 
rées  à  54,488  lires.  Elle  a  été  pour  chaque  eofant,  da  vit 
Tannée,  de  lires  32. 50,  et,  par  jour,  de  10  cenlimes  eai^j. 
ron. 

La  moyenne  de  la  mortalité  de  ces  enfants  est  de  2  à  3 
pour  0|0  par  année. 

La  direction  et  Tadministration  centrale  de  cette  ceavro 
sont  conOées  à  une  commission  composée  de  septfNHr- 
sonnes  dont  cinq  élues  par  les  souscripteurs,  une  noqunfc 
parle  gouvernement  et  la  septième  par  le  cardinal-arebe- 
véque.  L'Archiduchesse  vicè-reine  est  la  suprême  protfle- 
trice  de  l'institution. 

Celte  commission  dirige  et  administre  une  autre  JDiiili* 
tioaoon  moins  louable,  ayant  pour  but  de  prendrelesw* 
fants  h  leur  sortie  des  asiles,  pour  continuer  à  les  fbà' 
trer  des  principes  de  la  religion  et  de  la  morale,  etpotr 
venir  en- aide  aux  écoles  élémentaires,  oà  l'on  nepwt 
garder  et  instruire  le»  enfants  pauvres  que  pendant  pM 
de  temps  ,  chaque  jour. 

Le  premier  établissement  de  ce  genre  est  dû  à  M.J«D. 
FALCiOLAqui  par  testament  a  légué,  en  4840,  iasomaede 
42,084  lires  afin  que  les  pauvres  enfants  de  Ste-Euphèmiei 
qui  auraient  été  élevés  à  Tasile  St-Celse,  fussent  dans  an 
institut  particulier,  admis  à  recevoir  riostruction  élémeD- 
taire,  et  mis,  è'fâge  de  neuf  ans,  en  apprentissage  chez  tels 
ou  tels  artistes  ou  industriels,  avec  le  consentement^  toute- 
fois, des  familles  respectives. 

Ouvert  en  18/i2,  cet  institut  compte  aujourd'hui  27  et" 
fants  et  peut  en  recevoir  36.  Il  a  un  revenu  de  1683  ttres» 
et  chaque  enrant  coule  annuellement  k^  lires. 

—  Un  antre  bienfaiteur,  dont  le  nom  est  inconnu,  «  fiiit 
don,  en  i84&,  de  40,000  lires  de  Milan  ,     pour  que  lei 


1 


—  413  — 

|Miuvr6f  enfaDls  sortis  à  l'Âge  de  sii:  ans,  de  Tasile  de 
SUFraDçoisdePaule,  fussent  élevés,  au  point  de  vue  de 
rinsiructipn  élémentaire,  etc. ,  jusques  2i  Tàge  de  neuf  ans. 
-  iJniirueiion  privée  ei  écoles  ou  établissements  spéci- 
emaSm — L'instruction  privée  est  donnée,  à  Milan,  par  des 
BwUres  et.  professeurs  particuliers,  k  la  charge  des  famil- 
les respectives,  et  elle  embrasse  toutes  sortes  d'éludés. 
4  Pour  l'inatroction  dans  les  sciences  politiques  et  de  lé- 
gUalion,  des  professeurs  donnent  des  leçons  particulières 
MKJeones  gens  qui  se  sont  fait  inscrire  comme  étudiants 
ysrtiealiers  aux  universités  impériales  et  royales  devant 
taïquelles  ils  doivent  subir  leurs  examens. 
'r'Poor  le  cours  de  philosophie,  il  y  a  aussi  des  professeurs 
«Ides  répétiteurs  particuliers.  Pour  l'instruction  technique 
appliquée  au  commerce,  à  Tagronomie^  è  la  mécanique^ 
MS  arts  industriels,  etc.,  des  écoles  et  établissements  sont 
Maintenus  aux  frais  des  particuliers  et  on  compte  beau- 
e^p  de  cours  privés  pour  les  arts  figuratifs,  la  musique 
veeele  et  instrumentale,  la  danse,  la  déclamation. 
•  lEB  niettres  enseignent  particulièrement  les  études  gym- 
aesiales  à  plus  de  450  écoliers. 

^  -Foor  oe genre  d'instruction  ,  il  y  a  aussi  quatre  établis* 
■•BMOts  privilégiés  où  sont  joints  les  cours  élémentaires, 
eli.iUiie  quelques  uns  ceux  de  commerce.  On  y  enseigne 
déplus,  la  géographie,  l'histoire,  les  langues  allemande  , 
baaçaise  et  anglaise  ,  et  dans  l'institut  de  M.  Bachbli,  on 
fait  on  bon  cours  d'histoire  naturelle.  Dans  un  autre  éta- 
UisBemenl  dirigé  par  le  docteur  Gattanko,  on  fait  un  cours 
d'agronomie,  théorique  et  pratique,  et  un  cour»  dagricuU 
tare^  et  d'horticulture  avec  ferme  modèle  doit  être  ouvert  à 
rétablissement  botanique  des  frères  BuRD:ir. 

L'enseignement  des  langues  étrangères  a  lieu  tant  dans 
les  écoles  élémentaires  privées  que  daus  diverses  familles. 
Pour  IMostruction  élémentaire  privée,  sont  457  écoles^  y 


^  414  — 
compris  quatre  pensionnats  de  garçons  et)l  ooUé^de 
filles.   Les  eufanis  des  deux  sexes  élevés  dans  ces  éeolt| 
étaient  au  nombre  de  plus  de  5,000. 

Pour  rinstruclion  de  l^enfance»  on  vient  encore  fSf'màh 
tuer  une  école  privée  avec  les  méthodes  propres  anx  ée^ 
tes  de  ce  genre;  elle  compte  120  élèves,  ei  le  prodait-ii 
est  consacré  aux  asiles  de  charité. 

Le  nombre  total  des  enfants  des  deux  sexes,  de  6  è  il 
ans,  reconnus  aptes  à  être  admis  dans  les  écoles  éléOMa* 
tairas,  était,  en  1843.  de  16,501.  Le  chiffre  des  enfants  aé» 
mis  à  la  même  époque,  dans  les  écoles,  publiques  et  pii^ 
vées,  n'était  que  de  f  0,02i. 

Tous  les  professeurs  et  maîtres  privés  doivent  atair 
fait  les  études  prescrites  par  les  règlements  publics,  a#h 
fait  preuve  de  leur  capacité  dans  des  examens,  et  obtps 
du  gouvernement  un  diplôme  qui  les  autorise  à  exiioif  | 
leur  profession  ;  quelques  uns  sont  tenus  de  faire  aneom 
complet  dMnstruction  ,  d  e  philologie,  de  esthétique;  d^, 
très,  de  catéchétique  et  de  méthode,  et  avoir  exercé  si 
moins  pendant  un  an  dans  quelque  établissement  dlas- 
truclion  publique. 

Les  professeurs  des  sciences  légales  et  politiques  dépit- 
d^pt  de  l'école  de  droit  de  l'université  i.et  r.  de  Ptvis; 
ceux  de  la  philosophie,  de  la  direction  des  Lycée»;  ea«i 
d'humanités,  de  la  direction  générale  et  des  vices*dirêe- 
teurs  des  gymnases;  les  maîtres  de  langues  étraugèreaet 
des  éludes  techniques,  de  la  direction  des  écoles  techniques; 
et  les  maîtres  élémentaires,  de  l'inspecteur  en  chef  et  de 
rinspecteiv*  urbain  des  écoles  publiques  élémentaires. 

Dans  le  cours  de  renseignement,  et  pour  ce  qiû  estdas 
méthodes  et  du  choix  des  livres,  les  maîtres  particuliers 
doivent  se  conformer  aux  règlements  relatifs  asx  écdei 
publiques. 

Compagnie  I»ei  Ri  des  cadeU.  -^  J'allais  obblîer,  ea 


-  415  - 

•U  d'élablissemenU  spéciaux  ,  quelques  écoles  qui  mé- 
rileni  d'être  ooonues.  Telle  est  d'abord  celle  ponri'éduca- 
Ikli  des  cadets.  Fondée  par  le  gouvernement^  en  1838, 
ells  reçut  le  titre  de  compagnie  i. et  r.  des  cadets  et  fut 
l^seéedans  le  local  de  St-Luo,  bel  édifice»  qui  déjà  en  1801 
•frit  servi  an  collège  des  orphelins  militaires.  On  y  admet 
liSMiiiiDts  de  15  k  15  ans  et  ilsy  restent  jusqu'il  rflge  voulu 
poor  entrer  au  service  militaire.  Celte  institution  peut 
MSfoir  160  élèves  parmi  lesquels  50  aux  frais  du  trésor. 
Ui  jouissent  du  privilège  de  pouvoir  compter  les  deux  der- 
nières années  de  leur  éducation  militaire,  comme  deux 
années  de  service  effectif.  Les  plus  distingués  qui  sont, 
dans  l'institut,  promus  au  grade  de  caporal,  ou  à  celui  de 
Hr|Uit»  conservent  ces  grades  en  entrant  au  service. 
Toi^  i^a  ans,  le  premier  d'entre  les  élèves  est  proposé  au 
Gapaeil  aulique  de  guerre  pour  le  grade  de  second  lieute- 


.  ta  oours  d'instruction  est  divisé  en  quatre  classes  et 
oeeoseigne  les  langues  Italienne  et  allemande,  la  calligra- 
pàiOs  le  style  épistolaire,  le  style  propre  de  l'administra- 
tion militaire ,  Tbistoire.  universelle  ,  celle  de  l'Empire 
if  Aolriche,  l'algèbre,  la  géométrie  théorique  et  pratique, 
^.trigonométrie,  la  comptabilité  militaire,  le  dessin  topo- 
grtpbiqtie»  l'art  de  lever  les  plans  et  les  cartes  militaires  , 
la  théorie  des  fortifications ,  le  règlement  du  service,  les 
maroices  militaires,  ceux  de  gymnastique,  de  voltige,  de 
ianae,  d'escrime  11  y  a  pour  ces  enseignements  neuf  officiers 
professeurs  et  trois  maîtres,  indépendamment  des  instruc- 
tears  d'armes.  L'institut  est  dirigé  par  un  capitaine-com- 
mandant sous  l'inspection  d'un  général. 

Pour  Hnstruction  militaire,  il  s*y  trouve  une  belle  col- 
lection de  modèles  d'artillerie,  de  ponts  volanis  et  d'ou- 
vrage* de  fortifications  ;  il  existe  aus^i  une  salle  d'armes  ri- 
chement pourvue.  Pour  l'instruction  scientifique,  il  est  un 


—  416  — 
cabinet  de  géologie,  un  recueil  de  dessins^  de  cartesgéo- 
graphiques  et  topogràphiques,  une  bibliothèque,  une  col- 
lection de  modèles  de  géométrie  et  de  cosmographie.  Ua 
vaste  ch^mp  attenant  à  Tinstitut,  sert  aux  exercices  gym- 
nastiques  et  militaires. 

Ecole  technique.  — L'industrie  proprement  dite  a  auni 
ses  moyens  dinstr action.  Une  école  technique  fut  ouTérie, 
en  1842,  en  faveur  desjeunes  gens  qui  se  destinent  aacoiiH 
merce,  à  Tindustrie  et  qui  ont  suivi  les  cours  des  écoles 
élémentaires  supérieures,  ou  fréquenté  les  écoles  gymni- 
siales  pendant  trois  ans  et  soutenu  un  examen  surles  élé- 
ments du  dessin^ 

La  durée  des  études  est  de  trois  années*  La  premiers 
est  consacrée  à  renseignement  de  la  i^eligion)  de  la  gram- 
maire iialienne,  de  la  géographie  des  éléments  des  mathé- 
matiques, de  la  zoologie,  du  dessin  et  de  la  calligraphie.' 

La  seconde  année  embrasse,  outre  Tinstruction réK- 
gieuse,  renseignement  du'style  italien,  de  la  géographiti 
dô  la  botanique, du  dessin  et  delà  calligraphie* 

Dans  la  quatrième  année,  on  termine  Tenseignementde 
la  religion  et  du  style  italien,  et  les  élèves  sont  instruits 
sur  la  physique ,  la  mlDéralogie  ,  la  chimie  technique,  la 
science  du  commerce  ,  la  tenue  des  livres  de  comptesetla 
correspondance  mercantile.  Ils  reçoivent^  d'ailleurs, des 
leçons  libres  de  langue  française  et  allemande. 

Renseignement  du  style  italien  est  entièrementappliqaé 
aux  usages  de  là'  Vie'civile  et  du  commerce,  sans,  toote- 
foisj  que  la  culture  des  lettres  soit  négligée;  et  même  les 
él  èves  sont  formés  à  la  déclamation.La  géographie  est  elle 
aussi  appliquée  à  Tindostrie  et  au  commerce.  Aux  mathé- 
matiques, purement  élémentaires,  est  joint  un  cours  de 
géométrie  appliquée  aux  arts*  Dans  le  cours  de  physique, 
on  fait  une  large  part  à  ce  qui  regarde  la  physique  mé- 
canique. L'histoire  naturelle  est  enseignée  en  vue  de  faire 


-  417  — 

iODnattre  les  divers  usages  auxquels  les  arts  industriels 
ont  aervir  les  produits  du  règne  animal.  Le  cours  du  des- 
lin  comprend  rornementalion  appliquée  aux  manufactures, 
IQ  dessin  des  fleurs  et  des  machin<;set  aussi  aux  décora- 
rations  d'architecture.  La  chimie  technique  doit  être  expo- 
sée en  vue  de  signaler  les  meilleurs  procédés  et  méthodes 
pQUr  l'industrie  qui  a  besoin  de  recourir  à  des  combinai- 
Boniobimiques.La  science  du  commerce  est  enseignée  sous 
ktripport  de  présenter  les  meilleurs  exemples  pratiques 
pavir  diriger  les  opérations  commerciales,  et  d'offrir  les 
notions  indispensables  sur  le  droit  du  commerce  et  du 
ehaoge. 

..Cette  école  compte  environ  400  élever,  8  professeuri^ 
OQtre  le  directeur  et  Tassistant  pour  i*école  de  chimie  tech- 
nique* Les  cours  de  chimie,  de  physique,  d'histoire  natu- 
relle et  de  dessin,  produisent  annuellement  un  revenu 
net  de  1,800  lires,  et  la  dépense  annuelle  pour  les  traite- 
ments des  professeurs  est  de  18,000  lires*. 

InêtUui  J.  et  B»  vétérinaire,'-^  Comme  .ét'^bljssement 
spécial  se  rattachant  ù  rinslruction,  Tinstitut  vétérinaire 
iDj^rile  de  fixer  ici  notre  attention.  Dès  Tannée  1  i72^  l'im-  ' 
pérairice  Marib-Thêbèsb  envoya  h  Lyon  quelques  jeun^Si. 
Datttralistes  pour  y  apprendre  la  8cience.e,t  Tart  du  vétéri- 
naire.* De  retour  dans  leur  patrie,  ils  furent ^^hargés  de  ré- 
pandre dans  la  Lombardie,  les  connaissances,  qu'ils  avaient 
acquises  et  Tun  d'eux  eut  mission  d'aller  à. Florence  pour 
ê'iostraire  pratiquement   dans  les  préparations  anatorri-. 
qu^  en  cire  et  commencer  le  muséum  d'anatooiie  com*  * 
parée  qui,  en  1781,  fut  joint  à  l'université  de  Paviei  Peu 
d'années  après,  l'empereur  Joseph  11.  autorisa  les  profes- 
senre  iiOLPi  et  LucHiNi  d'ouvrir  dans  le  local  du  Lazaret, 
QO  cours   public  de  médecine  vétérinaire  pour  les  maré- 
chaux. Ce  fut  là  le  début  de  l'institut  vétérinaire  qui  fut , 
en  1807,  transféré  à  raiicien  couvent  de  Sto-Francoise- 

;)3 


—  418  — 

Romaine,  hors  la  porte  orientale,  et  fol  organtéé  d^nne 
manière  qui  n'a  pas  cessé  d^étre  la  mémo  pendant  26  aw. 

Mais,  en  483/i,  le  gouvernement  apporta  dans  cette ^• 
ganisation  des  modifications  qai  la  rendirent  pins  comjyHlÉi. 
L'institution  fut  conSée  à  des  docteurs  en  médecine  ou  M 
chirurgie,  ayant  le  titre  de  ^ooui/mf^#  ;  on  augttenftt! 
nombre  des  genres  d'enseignement,  et  l'école  fut  consift 
rée  comme  partie  intégrante  de  l'université  de  Pavtew   ' 

LMnstitul  est  présidé  par  un  président  directeur  dllqtfèl 
dépendent  U  professeurs,  3  répétiteurs,  un  mettre  et  détt 
adjoints  et  les  employés  de  l'administration.  Les  ptthh 
seurs  enseignent  la  physique,  la  chimie,  l'histoire  naHnil- 
le,  Tanatomie,  la  philosophie,  la  doctrine  des  barin»  ém 
bêtes  à  laine,  l'histoire  de  la  littérature  vétérinaire,  b  (li- 
thologie et  la  thérapeutique  générales,  la  nosologie  et  la . 
thérapeutique  spéciales,  la  matière  médicale,  la  doctriae 
des  épizooties,  la  clinique  médicale,  la  théorie  de  la  fer- 
rure, la  chirurgie  théorico-pratique  ,  la  doctrine  des  opé- 
rations, la  clinique  des  maladies  externes,  et  un  matire- 
maréchal  enseigne  la  pratique  delà  ferrure. 

Les  écoliers  sont  classés  par  catégories  «  au  nombre  di 
cinq:  la  première  est  celle  des  zooîairittes.  N'y  sont  ad- 
mis que  ceux  qui  ont  déjh  obtenu  un  grade  académique  an 
médecine  ou  en  chirurgie  ,  et,  après  avoir  parcouru  ea 
deux  années  les  branches  de -la  science,  ils  obiienoent  on 
diplôme  par  lequel  Us  sont  reconnus  aptes  à  exercer  libre- 
ment la  médecine  vétérinaire  sur  tous  les  animaux  do- 
mestiques, et  peuvent  aussi  prétendre  nux emplois  de  pro- 
fesseurs ou  de  vétérinaires  du  gouvernement. 

La  seconde  catégorie  est  celle  des  Ayppfalrlite«.Geùx-ci, 
après' avoir  terminé  le  cours  des  trois  classes  élémentai- 
res, cl  après  trois  années  de  pratique,  passées  chez  on  ma- 
réchal,  sont  admis  à  suivre,  dans  l'instliot,  un  coors 
triennal  d'études  et  à  s'instruire  dans  l'exercice  de  la  mé* 
(lecine  vétérinaire  des' chevaux. 


—  ai9  — 

-  h  la  Iroistèrae  catégorie  apparCieDoent  les  maréchaux^ 
fjfrrmnii.  Après  avoir  appris  à  bien  lire  et  écrire  ,  et|avoir 
pmmé  pendaol  trois  ans  chez  aornaréchal,  les  élèves  de  eet-  < 
leittiléBarie  élodient  pendant  uq  an  dans  Tinstitul,  et  sonl 
\  resooniiB  aptes  à  exercer  la  profession  de  maré- 
l^firrani. 

'tméce\i9€S  de  la  quatrième  catégorie  sont  les  bergère , 
ira  ûhaêsemrê  ei  les  inspeeteun  de  la  viande  au»  abaiioire 
^1»  sarviœ  sanitaire.    Les  ans  et  les  autres  n'ooi  à 
\  qa'ts»  eoors  de  deux  mola. 

oioqiifènte  catégorie  est  celle  des  étudiants  qui  aa- 
;  à  l^exeroioe  de  la  médecine  et  de  la  chirurgie  ▼été' 
Mir  tous  les  animaux  domestiques,  à  l'exeeptioii 
d#iBha¥Éi.  Après  deux  années  d'étude  dans  Tinstitut,  ils 
liAiinaiit  être  admis  aux  emplois  de  vétérinaires  commu- 
QMS.  Ce  n^esi  qu'après  de  rigoureux  examens,  qu'ils  ob- 
tleftoent  le  droit  d'exercer. 

*  Mb  d'exciter  et  de  favoriser  rinstruclion  dans  sesdi- 
vir«08  branches ,  rinslilut  possède  une  bibliothèque ,  un 
èaKKiel  de  physique  et  de  chimie,  un  cabinet  d'aoatomie 
IMAiiok^que,  un  jardin  botanique,  un  arsenal  de  chirur- 
gie )Bt  de  vastes  infirmeries  pour  traiter  et  soigner  lesani- 
matiz  domestiques.  Le  chiffre  de  ceux  ci  est  annuellement 
deels  cent  è  sept  cent,  outre  ceux  que  l'on  conduit  pour 
Mre  Tisités  gratuitement. 

Les  animaux  malades  envoyés  par  des  partieuliera  ft 
llattllnl  pour  y  être  traités,  le  sont  au  prix  d'une  taxe 
Jemieliére  d'une  lire  75  centimes  pour  les  gros  aolmau , 
•I  de  8S  centimes  pour  les  petits. 

Men  que  d'ordinaire  on  n'envoie  à  l'institut  que  dea 
animaux  atteints  de  maladies  très  graves  et  invétérées, 
oéimnoina  la  mortalité  n'est  chaque  année  que  de  S  pour 

La    dépense    que    nécessite    cet    établissement    est 


_  420  _ 

aonuaUement  de  60,000  lireâ.  Le  nombre  des  élèTet  «t  1 
d'environ  soixante.  \i 

On  avait  l'intention  d'aggrandir  le  looal  pour  itiipwai  |i 
de  nouvelles  infirmeries  et  salles  d'InstracUon;  oe  qAéék  V 
en  traîner  à  une  dépense  de  500,000  lires.  Mais  une  idM-  i 
tion  extraordinaire  de  10^000  lires  vient  d'être  aeeoidii 
par  le  gouvernement  pour  Tachàvement  des  oabinelsie 
pbysiqiiei  de  chimie  et  d'anatomie. 

BeaujoarU, — Une  académie  t.  etr.  dei  beatufmi^m 
Palnis-Bréra,  fondée  par  MAUB^THÊiisB,  futoaTeiitii 
commencement  de  1776  et  n'a  cessé  d'être  dansnaélit 
florissant.  Dès  le  débuts  elle  ne  compta  guéres  que  IMiM- 
ves  repartis  en  six  écoles,  savoir:  25  aux  éléments  d!a^ 
cbitecture;  17  à  Tarchitecture  $  59  aux  ornementa;  Sftauç 
éléments  de  figure  ;  2  k  l'école  de  sculpture  et  39  à  eella^ 
peinture.  Il  y  avait  six  professeurs,  un  secrétaire  et  as 
président  d'honneur. 

Par  suite  d'une  nouvelle  organisation,  en  1M3,  onai^ 
socia  aux  écoles  existantes,  celles  de  perspective»  de  ba- 
vure et  d'anatomie.  Le  nombre  des  professeurs  fat  aagr 
monté,  avec  aggrégation  d'un  corps  académique  oompoii 
des  artistes  et  des  amateurs  des  beaux-arts,  les  plus  diSr 
lingues  de  Milan,  ainsi  que  de  membres  honoraires  étran- 
gers. En  vue  d'encourager  et  les  jeunes  élèves  de  i'A^îadé- 
mie  elles  autres  artistes  nationaux,  il  fut  foadé  6  grands 
prix  et  14  petits. 

L'Académie  reçut  une  allocatioii  annuelle  de  18,000  li- 
res italiennes,  indépendamment  de  32,000  lires  pour  las 
honoraires  du  secrétaire  ,  de  8  professeurs  ,  de  2  adjeiots 
etd'un  économe.  Le  nombre  des  élèves  fut,  sous  le  règae 
d'iUlie,  de  600  à  700. 

Une  nouvelle  organisation,  en  1838,  compléta  l'enseigl^ 
ment  dans  cette  Académie  qui,  depuis  lors,  a  embras- 
sé Tarchi  lecture^  la  peinture  et  la  sculpture^  à  chacane  des- 
quelles on  a  joint  les  autres  arts  inférieurs. 


-  Ml  — 

Lad  élèves  pour  l'arehilaeinre,  commencent  par  enita- 
di«r  les  éléments  et  insensiblement  tout  ce  qui  est  du  rési- 
dé cet  «rt^  pour  pouvoir  ensuite  obtenir  le  grade  dV** 
i  ingénieurs  eux-méo|es  qui  sont  sortis  de  l'ii- 
■i^fnité  »  doivent  suivre  le  cours  d'architecture,  dans 
iMto  son  extension  ,  s'ils  ont  l'intention  d'exercer  l'art  de 
PwÂitecte. 

^' Gomme  art  accessoire  à  l'architecture  et  comme  école 
spieiale  de  décoration,  il  se  fait  un  cours  complet  d'orne- 
•iMnlSrappliqué  à  toutes  les  branches  des  beaux  arts,  ainsi 
^ftfnx  arts  industriels. 

-Quant  aux  arts  du  dessin»  les  élèves  suivent  d'abord  les 
PMOiorsprincipes,  puis  dessinent  d'après  la  bosse,  et  pas- 
SivilOBSuite  à  récole  d'anatomie,  eic.  Ceux  qui  se  vouent 
ll-la^peiotnre,  font  un  cours  de  perspective  et  apprennent 
iipAÎodre  ft  l'huile,  ou  en  copiant  d'excellents  tableaux  « 
OttMipeignant  d'après  nature  ou  en  composant  suivant 
.iMr  imagination. 

>jLes  élèves  qui  se  destinent  à  la  sculpture  apprennent 
Étffoniement  et  la  figure,  en  imitant  d'abord  les  meilleurs 
iBfldêles,  puis  en  fesant  des  figures  d'après  nature  et  enfin 
Mi  travaillant  d'idée. 

v'IL  ya  aussi  des  écoles  spéciales  pour  la  peinture  du 
payatfge  et  pour  la  gravure  ;  on  fait  chaque  année  un  cours 
pvblic  de  esthétique  appliquée  aux  arts  du  dessin. 

Eo  iSih,  le  nombre  des  élèves  inscrits  à  TAcadémie, 
était  de  1,008  ainsi  repartis:  &^i  il  l'école  d'ornementa- 
tk>n;  433  aux  cours  d'architecture:  131  aux  éléments  de 
la-  igure  ;  55  à  l'école  de  perspective;  110  h  la  peinture; 
S&i  la  sculpture;  S  à  la  gravure;  SI  au  paysage  ;  39  àl'aii- 
'atomiaet55  au  cours  de  esthétique. 

Las  encouragements  accordés  par  rXcadémie  è  ses  pro* 
près  élèves,  ainsi  qu'aux  autres artisteï^,  consistent  endos 
prix,  en  des  médailles  d'honneur;  elle  ouvre  tous  les  ans 


de  grandi  cooooorsaoxqQelfl  loal  incités  i6•arlilt6Sl^ll^ 
ooaux  ei  étrangers^  résidants  dans  la  Monarohia.  foar 
cela,  elle  publie  des  programmes  qui  eoncêrnent  les  ou- 
vrages d'invention  en  architeolure,  en  peinlure,  en  womip'  - 
(ure ,  en  dessin  de  figures  »  en  celui  d'ornementation,. en 
perspective,  paysage,  gravure,  etcLes  artiste»  sortis 
vainqueurs  de  la  lutte,  reçoivent,  dans  une  séance  aoknh- 
nelletenueen  présence  des  premières  autorités,  8  méddi- 
les  d*or,  de  la  valeur  intrinsèque  de  250  séquioa.  Si  U$ 
lauréats  sont  des  nations ui  et  qu'ils  n'aient  point  enoora 
atteint  Tâge  de  25  ans,  ils  sont  affranoJiisdQ  aervieoafll^— 
taire  et  remplacés  pour  eela  à  la  charge  des  comnanen. 

L*Aoadémie  ouvre  aussi,iloàs  les  ans,  dés  eonoonra  df«Mi 
moindre  importance  ,  en  faveur  de  ses  élèves ,  tant  Ma- 
tionaux  qu'étrangers,  accordeauxpluadistingoéa  detmi^ 
daillea  d'honneur  d'argent.  Ceux  d'entre  euK  que  le  déflHii- 
de  oioyeds  pécuniaires  empêche  de  suivre  toutes  les  études 
obtiennent  du  gouveroement  une  pension,  pendant  train 
ans,  de  600  lires  par  an.  Parmi  ceux  qui>  pendant  les  trois 
ana  de  peinture,  de  sculpture  et  d'architecture,  ont  < 
les  plus  belles  espérances,  trois  (  un  pour  cfaaqDO  i 
lité)  reçoivent  pendant  trois  ans,  une  pension  annuelle  de 
2,&00  lires,  outre  une  allocation  de  1,800  lires  pourfrab 
de  voyage,  et  cela  afin  qu'ils  puissent  passer  à  Rome  lapt 
le  temps  nécessaire  pour  se  perfectionner  dans  leurs  étu- 
des respectives. 

Il  est  encore  un  prix  d'encouragement  accordé  eha^ 
que  année  h  celui  des  élèves  de  l'Académie,  qui  a  pré- 
senté le  meilleur  ouvrage  en  un  genre  quelconque  d'art^ 
déterminé  préalablement  par  un  programme  de  l'Acadé- 
mie. Ce  prix  fondé  par  disposition  testamentaire  de  QanQ^ 
Ti,  orfèvre  milanais,  consiste  en  300  lires  de  Milan»  et  en  la 
faculté  pour  le  lauréat,  de  conserver  la  propriété  de  soa 
ouvrage. 


—  4»»^— 

Par  qm  dispositioD  testamentaire^  l'architecte  chevalier 
GâmmcA  vieDt  de  léguer  la  somme  capitale  de  /!iO,000  li- 

i,  -pour  que  les  intérêts  eq  seient  convertis  en  ofi 
i<priz  à  accorder  au  meilleur  ouvrage  qui  sera  pré- 
•Wté  chaque  année  dans  un  concours  extraordinaire  d'ar* 
cUteotare,  oude  peinture,  ou  de  sculpture. 

.im  divers  genres  d'enseignement  et  la  direction  des, 
élBdaa  d'art  sont  confiés  à  un  «orps  académique  composé 
da  80  membres,  c'est-à-dire  d'un  président,  d'un  sécrétai* 
nfMnrpétuel^  de  6  conseillers  extraordinaires  choisis  par- 
ât Ict  pins  dignes  promoteurs  des  beaux-arts,  et  de  22 
eoBSeillers  ordinaires  parmi  lesquels  sont  compris  les  10 
puafesMiirs.  L'académie  admet,  du  r<îste,  en  nombre  in- 
déterminé des  membres  honoraires,  ainsi  que  des  associés 
prie  parmi  les  artistes. 

Leeorps  académique  s'assemble  en  séances  mensuelles 
•I  extraordinaires.  Ucboibii  chaque  année,  dans  son  sein, 
aHMide  commissions  permanentes,  qu*il  y  a  de  principa- 
léi  branehes  des  beaux-arts,  et  élit  des  commiSHions  ex- 
traordinaires pour  le  Jugement  des  ouvrages  envoyés  aux 
aaMoars» 

Lea  travaux  et  les  études  de  ce  corps,  ainsi  que  Ta  fort 
Uaft  dit  l'un  des  écrivains  les  plus  capables  de  l'appré- 
alaTt  tendent  à  maintenir  dans  le  pays  le  goût  des  arts.  Ce 
earpe  est  consulté  par  le  gouvernement  dans  toutes  les 
questions  qui  regardent  les  beaux-arts,  procure  l'acqui- 
aitioiijdes  meilleurs  ouvrages  anciens  qui  peuvent  en- 
riahir  la  galerie  des  tableaux,  veille  à  la  conservation  des 
maouments  publics,  reconnaît  les  objets  d'art  qui  peuvent 
litra  exportés,  ouvre  chaque  année  une  exposition  publi- 
que des  beaux  arts,  favorise  par  sa  correspondance  avec 
les  artistes  de  tous  les  pays,  la  diffusion  des  connaissances 
lès  plus  utiles  à  l'art,  et  utilise  ainsi  l'allocation  de  8,000 
lires  que  le  gouvernemenl  lui  accorde  chaque  année. 


~  Mi  — 

—  Par  ce  que  J*ai  rapporté,  à  TarUole  archéologie,  de  li 
Tétai  de  rarchltecture  dans  la  capitale  da  royaume' lom*  |l 
bardo-véniiien,  on  peut  se  persuader  que  c'est  le  uoao|0( 
bien  digne  de  fixer  notre  attention.  lien  est  de  même  de 
l^écoie  lombarde  de  peinture,  que  l'on  a  soutenu  jk'éin 
pas  assçz  connue»  ni  appréciée  comme  elle  le  mérite.  Lois 
de  moi,  pounant,  la  prétention  d'entrer  ici  dans  le^Bon- 
breux  détails  qui  s*y  rattachent ,  et  bien  que  je  pàsiède 
des  documents  qui  me  permettraient  de  la  présenter  soii 
un  point  de  vue  satisfaisant.  Mais,  je  m'aperçois  que  noa 
rapport  est  déjà  très  étendu,  et  que  devant  absolumaat 
Taugmenter  de  quelques  considérations ,  leur  variété  ae 
saurait  me  soustraire  au  reproche  de  Ta  voir  rendu  fas- 
tidieux parla  prolixité.  Je  passerai  sous  silence^  la  des- 
cription, rénumération  même  detous  les  tableaux  et  peia- 
tures  à  la  fresque,  et  cela^  avec  d'autant  plus  de  rai- 
bon  que  j'ai  parlé  d*un  grand  nombre  de  productions  ea 
ce  genre,  dans  la  revue  que  j'ai  faite  des  églises,  monas- 
tères et  autres  édifices  publics.  J'ajouterai  seulement  qu'il 
est,  à  lUilan,  des  collections  particulières  plus  on  moins 
intéressantes  ,  et  deux  grandes  colteciioiis  dont  jevaises- 
sayer  de  donner  une  idée. 

La  galerie  de$  tableaux^  au  palais  de  Bréra,  fut  fondée, 
en  4805,  par  le  gouvernement  d'Italie  ,  au  n\oyen  d'une 
partie  de»  .tableaux  les  plus  précieux  des  églises  et  des 
couvents  supprimés,  et  en  fesant  successivement  des  ao- 
,  quisitions' particulières.  Ou  y  trouve  aujourd'hui  disposés 
convenableiHenidans  42  salles  dont  5  grandes  et  sept  pe- 
tites, 70  peintnresà  la  fresque  et 433  tableaux.  Cette  gale- 
rie est  sans  contredit  Tune  des  plus  remarquables  d'Italie; 
Elle  contourne  les  trois  côtés  supérieurs  de  la  Cour  de 
Bréra^  est  riche  de  peintures  à  la  fresque  des  meilleurs 
auteurs  lombards,  et  plus  parliculièi*eroent  de  Técole  de 


—  /i25  — 

Léonaed.  On  y  voit  le  St-Sébasiien  de  Vincent  Foppa;  des 
peintares  de  Marc  d'OGGiono»  de  Bernardin  Ldini,  de  Giu- 
HBHzio;  la  vierge  de  Bbamanthio,  etc.  On  remarque  aussi  : 
'^  <£lao8  la  ire  salle  ,  !•  sacrifice  tt Abraham  de  Jacques 
lQKtàWtkÀ\  le St" Jérôme  dam  le  désert  deXizuNo  Vbcbluo; 
noù^Vierge  avec  S-Antoine  de  Yandtck;  un  beau  tableau 
de  Garagq;  la  Vierge  et  les  apôtrejs  de  Paris  Bordone;  du 
-BiABie,  d'autres  tràvaux/nolamment  le  baptême  du  Christ; 
là  Sauveur  de  Guercino;  V adultère  d^ Augustin  Caracci; 
4a  Canane'enne  de  Louis  et  la  Samaritaine  d'ARNiBAL , 
•ta 

Dana  la  seconde  salles  la  piété  de  Garofolo  ;  la  Vierge 
.êtVenfqnt  Jésus  de  Binaldo  de  Mantoue;la  piété  Aq 
KùrroRiTTo;  le  St-Roeh  de  Bassano;  le  St-Bénédit  de 
Pàliia  jeune;  V Assomption  de  Moroki;  les  quatre  </oi?- 
ieisrtdet église^  f  adoration  des  Mages,  les  noces  de  Ca- 
«ta,  te  festin  dans  la  maison  du  Pharisien^  le  petit  tableau 
des  Maints  Corneille,  Antoine  et  Cyprien  de  Paul  Ybronè- 
as,' etc. 

.  Dana  la  troisième  salle  ,  des  peintures  de  résurrection 
dont  cinq  de  Gertilb  de  Fabriano,  trois  grands  tableaux 
de  NiGOLO  FuLiGiNATB,  divers  de  Charles  Gbiyblli,  une 
Vierge  avec  t enfant  Jésus  de  Giotto  et  un  St-Jérome  de 
Thonnas  Giomifo  ;  l'insigne  prédication  de  St-Mare  de 
Girtilb  BbllinI;  trois  tableaux  d'André  Montagna  ;  deux 
d'Etienne  de  Ferrare ,  plusieurs  de  Crançois  et  de  Bernar- 
din Cotignola,  dont  sont  deux  FfVr^^^  avec.  Jésus  et  des 
Saints;  le  St-Vierre  martyr  de  Ciha.  de  Gooégliano,  et 
Vannonciatiofl  de  Jean  Samzio,  père  de  Raphaël,  etc. 

Dans  la  4*  salle,  notre  dame  de  Jean  Bellini  ;  deux  sain- 
tea  de  Gabrège;  une  adoration  des  Mages  de  Laurent 
Costa;  un  St-Etienne  de  Garpaccio;  la  Vierge  avec  S^ 
François  de  Schidore;  deux  dessins  au  crayon  de  B^Luini; 
et  quatre  peintures  de  Breughbl.  . 

o4 


—  426  — 

Dans  la  5*  salle^  outre  un  Bernardin  Laniiioi  dea  œo?m 
des  écoles  vénitienne,  allemande  et  flamande. 
Dans  la  6%  les  meilleures  copies  de  LÉiMiÀn»,  aie. 
Dans  la  7me,  les  œuvres  de  Giva,  GaepacgiO|  BAaanai^ 
HAnTBaNA,  notamment  les  épautailUê  de  Jean  Rahuil 
Dans  la  8nxe,  les  Si-Pierre  et  Paul  de  Go»o  Bntti  II 
Si'Sébastien  de  Gioaeioif  s. 

Dans  la  9me,  leiVo^  ivre  de  Lumi,  Voêeemption  de  M»- 
11 TTO  Â.  B.  ;  eic. 

Dans  la  lOme,  an  Si-Jean  dam  le  désert  de  Gaipvd 
Roussin;  ie  martyre  de  St-Vital  par  Frédéric  BARocaa Jll 
âmes  du  purgatoire  el  le  St-Paul  hermite  de  Salvator  Be- 
SA  ;  \t  limbe  des  saints  pères  de  Frédéric  Zuccau;  U  Fwt- 
ge  avec  t enfant  Jésus  et  trois  sainu  de  Piubb  de  Conv- 
NA,  la  Cène  du  vénitien  Bohifacb;  le  départ  des  Jsraéliiss 
de  G  BÉRBDiT  GastigHoni  ;  le  départ  de  St-Vaul  de  BATfAn; 
le  erucifisf  et  un  St-Jérome  de  Sublitbas;  la  sacrée  femiUs 
de  Pompée  BATTAKi,etc. 

Dans  la  4  4 me,  le  it-Jean-Bapiiste  At'BoLTSiktw^i  trali 
œuvres  d*André  Saiaiio;  ie  martyre  de  Ste-Catherine 
deGAUDBKnoFniAHi;  la  Samaritaine  de  IIicul-Abci, 
la  grande  et  vigoureuse  fnae^ontf  de  Gaiusto  de  Lodi;  la 
piété  dû  LovAZ2o;  Vapparilioti  du  Sauveur  de  G.  FiN; 
une  sacrée  famille  d'AnDii  de  Milan  i  une  Fierge  une 
t  enfant  iésus  de  Lbonaid;  Vassomptien  d'A.  Boieoeneii; 
la  madone  sur  le  trône ,  avec  Jésus ,  Louis  le  tncre^  sa 
femme  et  ses  enfants,  par  Beirabdih  ZÉMAxit 

Dans  la  suivante ,  dite  cabinet  d' Appibr,  les  divera  en- 
vrages  de  cet  artiste  célèbre,  son  porirail»  une  peiaUnre 
à  la  fresque,  etc. 

Suivent  d*autres  salles ,  plus  particulièrement  deaUnéei 
à  Texposition  annuelle  où  Ton  voit  des  modèles  en  plâtre 
des  meilleurs  ouvrages  de  Tantiquité,  etc. 
—  A  la  bibliothèque  ambroistenne  dont  je  parlerai  plos 


Mtti  atl  anûaxéeune  galerie  de  iableaui,  de  desaiasi  de 
nodfetea ,  laquelle,  la  plas  ancienoe  el  dae  au  génie  gé- 
nMeQX  dé  Frédéric  BoaaoïiiB ,  a'eat  aeorue  de  dons  auc- 


Abm  laa  gàleriea  proprement  ditea,  aoni  divera  objeta , 
al  aivlool  d«ia  bronseB  dorés»  qai  peuveoi  donner  ane 
Idia  de  la  perfection  à  laquelle  soni  parrenua  Tart  du  fon- 
dMr»  ceux  du  mouleur ,  du  ciseleur  et  du  doreur.  Parmi 
laa  lableaus»  sont  k  noter  la  Galaiée  portée  par  des  dau* 
phiaflt  V^f  AuAMO  ;  la  Vénuê  qui  se  regarde,  de  Gubrciro; 
la  êmtréé  famille,  par  BaoNaino  ;  le  portrait  de  Bienve- 
an  GiLUai;  un  sauveur^  par  Basaiti  ;  le  portrait  de  ClÊi* 
SIR  XIII»  par  MÉUGS  ;  une  joueuse  d'insirumeniSt  par 
AmAHi  ;  quatre  miniatures  de  Qigou  ;  divers  portraita  ; 
IVitf  entrant  dans  Tarche  ,  par  BaiacHBL;  Tai/araliOfi  clea 
Mmges ,  par  Luc  de  Leyde,  etc. 

Dana  les  deux  salles  qui  conduisent  aux  galeriea  et  à 
tfaatrca  locaux,  sont  AOO  portraits  de  peintres  célèbres. 
Oay  admire  TexceUente  copie ,  par  André  BiakcbIi  du  c^- 
noria  de  LtoifARB. 

Oo  fOlt  dans  la  première  galerie  :  Vexil  d^Edipe,  par  G. 
Boasi;  Z)anta<  au  milieu  des  lions»  par  André  MABTsaBA: 
Ukmmdane  sur  le  trAne  entourée  de  saints  «  par  A.  Boaao- 
moKB;  une  Yter^a  et  l'enfant  Jésus,  par  Boltbafpio;  la 
Hêrgeallaiiantfj^r  Marc  d'OGaiONO;7^#UJ  devant  la  Vkmg» 
éêteine  et  douze  étudeade  tétas  et  de  portraits,  par  Lnori; 
la  tranefiguraiion,  par  Lomazzo  ;  Saint  Ambroise^  par 
Gbbaho  ;  lea  tourments  de  beaucoup  de  martyrs,  par 
Tamao  de  Varallo;  Pannoneiaiion^  par  Pàbiiigianuco  ; 
laniaHyrede  St' Pierre,  par  Mobbtto;  une  bizarre  compo* 
ailioa dea  iloif  Magee,  par  A.Sghuvone;  une  ui^^a  par 
B.  Scbidonb;  une  wieille  entourée  de  volailles,  par  Rosa  de 
'nYo\ifJdêUêp0rte'  au  iépulcre^  par  P.  Babocoo;  beau* 
coup  de  tableaux  de  Brbugbel,  parmi  lesquels  Daniel  dans 


—  4î^  — 

la  fosse  aux  lioDs;  tineendiede  Sodomo,  eto;  laconveniem 
de  Si'Eustaoh^,  par  Albert  Durkr;  uoa  \Urge  allouât^ 
par  HAVMELiMK/le  triomphe  de  David,  p^r  LucdaLefda^ 
qui  l'a  dessiné  sur  du  verre  avec  la  famée  de  chandelle» 

On  voit,  dans  la  seconde  galerie,  d'admirable»  peinUH 
resde  SAiizioetde  RaphaAl  ;  42  dessins  de  PeUegriaXh. 
BALDo  ;  deux  portraits  au  pastel  et  an  crayon,  par  Lêor An} 
un  beau  portrait  de  Beairiee  d'Est  9  emprunté  à  Ynicr; 
ainsi  qu'une  madone,  avec  Jésus  bénissant  un  ddoeêik^ 
portrait  du  médecin  Mare  Antoine  de  la  Tour^  par  Bot-- 
TtAPno/  le  portrait  non  achevé  d'un  duc  de  Milao  ;  me 
petite  tète  de  S/- Jean  avec  un  agneau,  une  autre  de  8l4^ 
rome^  Sîe-Anne  tenant  la  Vierge  au  sein,  le  profil  de  la  I-: 
gurede  St-}ean  dans  l'atUtude  de  firédioateur,  par  B.Ln- 
ni;  dix  ouvrages  deTiziAHO,  et  dont  neuf  donnés  par  4e^ 
cardinal  Frédebic,  savoir:  son  propre  portrait  et  ceint  da. 
son  père,  une  Magdeleine  pénitente ,  la  madone  avee  le 
divin  enfant,  Ste-Catherine  et  St-Jean^Baptistef  mnê 
autre  avec  Ste^Cécile^  Vadoration  des  Mages^  la  nUss 
dans  le  sépulcre,  FEcce-Homo;  la  sacrée  famille  t-^^ 
milieu  d*un  groupe  d'arbustes  et  entourée  de  saints,  par 
GioRGiORB  ;  un  repos  de  la  sacrée  famille,  par  Jacqdbs 
Bassano;  une  crèche,  par  P.  Babocgi  ;  di versée  études 
de  tètes  par  Gnido  R£né  ;  etc. 

Dans  les  salles  des  dessins ,  il  en  est  beaucoup  de 
plusieurs  auteurs  célèbres,  tels  que  Jules  RohAiio  ,  Po- 
lydore  de  Gabayoggio  ,  Borârboti,  Albert  Ddbe'i  ,  Mortb- 
6NA,GuEBCiNo,  Luc  Gambiaso,  ies  LuiNi,  les  GÂVPi,etc. 

Enfin,  on  trouve  placés  dans  les  différentes  salies,  de  boas 
travaux  de  sculpture,  des  bustes,  des  bas-relléfs,  des  mo- 
dèles adoptés  par  raacienne  Académie  ,  et  beaucoup  d'au- 
tres curiosités. 

--  La  galerie  archi  piscopale  était  riche  de  plus  de  deox 
ceait   bons  tableaux  et  de  dessins,  dont  plusieurs  ont  été 


nnsportéfl  ao  palais  Dréra.  Il  en  reste  encore  qui  mériteat 
l'être  cités:  tàne sacrée  famille  et  trois  portraits  parXisu- 
W;  lé  portrait  authographe  de  Raphaël,  exécuté  au  crayon 
ioir;  deux  anjets  de  Ste^Roêatte  par  Albano  ;  une  sacrée 
mmille  par  Paul  TfiaoïfBSE;  un  prophète  Eliêée  ,  David 
Mimit  la  iéte  de  Golia^  et  Judith  par  Gubrcivo  ;  une 
aUMbnc  de  Lumi,  trois  dessins  au  crayon  rouge  par  Gbsar 
teSasIo;  one  «laflloiie  avec  l'enfant  Jésus  et  Si-Jean-Bap* 
Heie^  par  Daniel  Crispi  ;  le  Cénacle  et  saintes  Claire  et 
Catherine,  par  Marc  d'OGOioNO  ;  le  C krisi portant  la  croix 
par  MiGBfLAiiGB  de  Garavaggio;  la  lutte  de  fange  et  la 
■eatrée  famille  par  Horaizonb  ;  uu  Jésus  et  une  Gène ,  des* 
ai»  do  6addbiizio  FeaRAai,  etc. ,  etc. 

Piriorai-Jo  maintenant  de  quelques  autres  galeries  par- 
tkulièraa?  Je  pois  à  peine  les  cKer  ,  bien  qu'elles  offrent 
deo  ritsbossea  dont  j'aurais  du  plaisir  à  faire  Ténumération. 
Contentons  nous  d'en  signaler  quelques  unes. 

-  -^  A  la  maison  de  Gastelbarco,  se  trouvent  distribués  en 
tS  loeaiu:,  plus  de  mille  dessins  de  toutes  les  écoles  ,  par- 
asl  loaqneb  on  distingue  une  sacrée  famille,  et  un  por- 
trait de  César  Borgia,  par  Raphabl,  etc. 

—  La  galerie  Borromée  a  plus  de  quaird  cents  tableaux 
des  meilleures  écoles.  Le  plus  remarquable  en  est  on  pe- 
tit de  Lbonabd  ;  on  remarque  aussi  le  portrait  en  profil  de 
oecnitid  peintre,  un  autre  attribué  k  B.Zinale  ;  une  vier- 
§e  alUUiantei  un  portrait,  par  Boltraffio  ;  deux  mado" 
nos  et  un  Sauveur^  par  Avbroisb  de  Fossano  y  24  tableaux 
de  B.  LoiRi;  une  vierge  avec  des  saints,  par  Gauderzio  ; 
oa  portrait  par  Marc  d*OGGiONo  ;  le  voyage  au  calvaire , 
aveo. an  très  grand  nombre  défigures,  par  PiRTuaiccaio  ;  le 
Sauveur  de  Sebastibr ;  une  madone  avec  un  fond  d'or  , 
par  Gentil  de  Fabriaro,  etc. 

— Le  palais  Litta,  dont  je  vous  ai  déjk  entretenu  et  qui , 
danale  siècle  passé,  comptait  deux  riches  galeries ,  en  a 


—  480  — 

une  aujourd'hui  qui  s^eoricbit  chaque  jour  aapoiDtqa'ailt 
sera  évidemment  bientôt  une  des  meilleures.  Oo  y  idmin 
une  madone  avec  (enfant  J^jim, petit  tableau  bien  eelNr- 
vé  de  Léonard  ;  une  figure  en  profil ,  par  BoLnAvno;  Ireb 
petits  tableaux  et  cinq  peintures  à  la  fresque  sur  d«» 
Jeu  profanes,  par  Ldini;  un  Sl-Pterrr^  parIkmcM>GmM) 
Tassomplion  de  MABcd'OGQioHO  ;  une  belle  V^tcade  Piv 
MieuNiNO,  et  une  autre  de  G.C.PaocAoufr;  ApaUmU 
JtfurjdeCoaRBeB;  une  Kéié,  par  MOBaaiO;  Eliêaiêihé, 
Hongrie^  par  AfpiâNi,  etc.  etb. 

-^Ala  galerie  Meizi,  dans  le  nouveau  palais  decenov» 
ont  été  réunis  d'excellents  tableaux  parmi  leaqnds  es» 
pas  assez  connus  de  BoroognonXi  environ  neuf  de  Clya 
de  SestOy  douze  de  B.  de  LuiNi  ;  la  paix  de  Consianéê^tm 
J.Bossi;  la  Circoncisionj  par  BRAMAirrE  ;  quatre  viMa,fsr 
Ganalitto  ;  un  tableau  de  Gorbegi;  deux  angos  aenMMi 
et  une  adoratim  des  bergêrty  par  Lêonam  ;  une  vt^rfê'i 
genoux  devant  f  enfant  Jésus ^  le  plus  bel  ouvrage  qui seit 
à  Milan,  par  Peruoino  ;  8  portraits  par  Pxtito  ;  Bofiarle» 
milieu  des  lions^  par  Rubkns  et  BaiocHiL  ;  une  maiom 
de  TvsiÀifo. 

—  Le  comte  Aechiiito  possède  une  coHeotion  asaei  im- 
portante pour  qu'elle  poisse  former  une  galerie  de  tableau, 
au  palais  Archinto.  On  peut  citer  de  cette  oolleotion  11 
Vierge  à  genoux,  St-Jnne.pavYina;  une  saerde  fmmOh 
et  une  nativité  en  détrempe,  par  Luini;  une  saerée  famiUe 
en  paysage,  par  César  de  Sesto;  une  Ste-Caiherine,  par  Lis- 
MARo;  une  madone  de  PaocAcaNo,  et  8  paysages  de  Bass- 
6BRI.  ;  un  grand  nombre  de  dessins,  parmi  lesquels  plusiems 
de  Léonard  et  de  Raphail  ,  et  quatre  têtes  au  pastel  psr 

CORRÉGB. 

—  La  maison  Trivulzio  a  aussi  des  tableaux  préeieai 
et  un  grand  nombre  d'estampes  de  Léomard,  de  MAlinoii, 


—  4SI  — 

i 

'  d6BOLTlAmo;  uo  Sauveur,  par  Marc  d'OGGioNO;  ud  por- 
%nAI,  par  Appiaui  ;  IwSffbihêei  Its prophètes,  parSANDEO 

BOf  IMJEUL  OtC* 

'•iKjk^La  maison  SoRMARii  autrefois  Amdrbahi,  possède  uae 
'Mnirqaable  crèche  par  Pbrugimo,  uoa  autre  par  Gav- 
^;  cinq  tableaux  ÎDacbeYés  de  Léorabp;  deux  gran- 
ii  par  Gahaletto,  etc. 
*  -  'i-^-Ali  palais  SBaBELLONi-BosGA ,  on  disposait  une  galerie 
pour  7  réunir  beaucoup  de  tableaux  et  on  y  voit  déjà  un 
pbrtrâh  par  Tibiauo,  deux  par  Yblasqubz  et  des  ouvrages 
dêSAiTATOR  RosA.  Autour  d'une  salle,  Julien  Tbabaliœsi  a 
jMlit k la  fresque  avec  supériorité  Jwnaii  quiinvoque  la 
rmime  de  la  floite  iroyenne.  Dans  les  autres ,  Louis  Sa- 
minrsuia  peint  les  noeei  de  Peiehé  ^  et  Podesti  les  aven- 
làmdeeettegracieuse  conception  de  la  mythologie  grecque. 
-'.•^Dans  la  maison  BologhinI,  sont  deux  portraits  de 
BotortAfFio  ;  les  quatre  saitone,  par  Ba8SAH0|  etc.,  eto. 

«r-  A  la  maison  J.  Bordini,  est  une  cinquantaine  de  bons 
-Mdeaox,  parmi  lesquels  une  Vihius  tentée  par  lee  Satyres , 
{NUr  Licnno  Pobdbkohb;  une  Bacchanale  par  Yamdtck; 
un  portrait  d'enfant  que  Ton  présume  être  de  Léonard. 

— ^  Les  frères  Bbocga  sont  depuis  longues  années  posses- 
BMTS  d'un  très  beau  tableau  gravé  par  LoiiGHi^  et  que  Ton 
attribue  k  Raphaël;  il  est  connu  sous  ce  nom  :  le  sommeil 
dé  iésus.  Les  mêmes  ont  une  copie  du  Cénacle-  de  Léo- 
«ARDt  exécuté  par  Luini«  et  beaucoup  d'autres  œuvres  es- 
dmées. 

Sd  un  mot^il  n*est  peut-être  pas  une  maison  bourgeoise, 
k  Milan,  qui  ne  possède  quelque  bon  tableau  antique  et  qui 
ne  dKircbek  en  acquérir  quelque  moderne.  J'aurais  donc 
beaucoup  trop  k  raconter,  s'il  me  fallait  exposer  ici  les  col- 
leelion.s  plus  ou  moins  précieuses  des  amateurs  milanais, 
parmi  tes  quelques  uns  en  réunissant  et  en  dirigeant  chez 
eux  des  amis,  commeeux,  des  beaux -arts  .  forment  en 


—  132  — 

quelque  sorte  de  petites  académies  ,  et  si.  Ton  cpDsidére 
que  beaucoup  de  riches,  des  daines  même,  se  plaisent  à 
encourager  et  ^  exercer  les  beaux-arts  ,  ceux-ci,  ne  pen- 
vent  que  prospérer  dans  une  ville  comme  celle  de  Milio. 
Aussi,  «)st-ii  permisdesoutenir  qu'ils  y  ont  fait  et  contiDii^it 
d'y  faire  de  notables  progrés.  La  sculpture  y  estsupériAS- 
re,  comme  Tatlestect  de  grands  et  magnlQques  monumenli, 
de  belles  statues  ou  coUossales  ou  de  petites  dimeDsiou, 
divers  bas-reliefs,  etc. 

La  peinture  dans  tous  les  genres,  à  rhuiJe»  i  la  fresque, 
sur  rémaîl,la  porcelaine,  le  verre,  compte  de  dignes  maî- 
tres, parmi  lesquels  plusieurs  excellent  dans  les  paysages 
en  grand,  la  miniature,  rornementation,  etc. 

C'est  principalement  alors  que  les  travaux  de  tant  d'ar* 
listes  estimables  s<ont  exposés  au  public  que  l'on  peut  cd 
apprécier  le  mérite.  Ces  expositions  commencèrent  d'avoir 
lieu,  à  Milan,  par  décret  du  vice-président  de  la  répqUi- 
que  italienne  «  en  1803.  Elles  furent  annuelles  et  d'abord 
seulement  pour  les  travaux  qui  avaient  été  couronnés, 
pour  ceux  des  élèves  de  l'Académie  et  ceux  des  pension- 
naires du  gouvernement  à  Rome.  Aussi,  leur  nombre  était- 
il  assez  restreint,  et  ne  s'élevalt-il  guère  qu'à  70.  Mais  en- 
suite Texposition  s'étant  accrue  des  productions  des  artis- 
tes de  toute  ritalie  et  de  rétranger,  elles  furent  au  nom- 
bre de  741,  en  1834;  de  603,  en  1837;  de 400^  en  1845, etc. 

Conservaioire  royal  de  musique. — Il  a  été  fondé,  en- 
1808,  aux  frais  de  Tétat,  pour  l'éducation  musicale  des  en- 
fants des  deux  sexes  destinés  è  suivre  la  carrière  du  théâtre* 
DeSOenfantsdas  deux  sexes  qui  y  sont  admis,  ik  le  sont 
gratuitement, par  le  gouvernement  ^  dont  46  garçons  el8 
filles.  Les  garçons  sont  reçus  de  9  à  14  ans  ,  les  filles  de  9 
à  12,  après  avoir  fait  preuve  d'aptitude  dans  un  examen; 
leur  instruction  dure  pour  celles-c)  jusqu'à  l'âge  do'18  ans, 
et  pour  les  autres  jusqu'à  20. 


—  453  — 
.  L'enseignement  musical  est  mélodramatiqne  et  dirisé 
ail:  trois  degrés:  l'un  pour  les  principes  élémentaires  de  la 
nmique  et  do  solfège;  le  second  poorTétude  do  chant  et  de 
la  déclamation^  et  pour  apprendre  à  jouer  de  divers  instru- 
uiffDta;  le  troisième  pour  instruire  les  garçons  dans  l'étude 
de  la  composition  d*accord  avec  la  musique  instrumentale , 
«l.-lea  élèves  des  deux  sexes  dans  le  chant  scèoiquoi  avec 
aiioompagnement  d'orchestre.  Tous ,  d'ailleurs ,  reçoivent 
des  leçons  dans  les  différentes  branches  de  l'enseignemen, 
dlénoientaire  et  les  principes  des  belles-lettres  ,  de  la  géo- 
graphie et  de  rhistoire.  Les  uns  et  les  autres  apprennent  à 
danser,  et  les  filles  sont  exercées  dans  les  travaux  de  fém- 


L'instruction  musicale  et  celle  littéraire  sont  confiées  à 
aa corps  de  22  professeurs,  dirigés  par  un  mettre-censeur, 
ataoos  la  surveillance  d'un  directeur  honoraire,  à  la  no- 
mination du  gouvernement.  Les  élèves  des  deux  sexes 
font,  pendant  Tannée,  pre^ve  de  leur  instruction  musi- 
cale dans  des  réunions  publiques  et  des  représentations 
•cèoiques. 

.  L'institut  est  pourvu  de  toute  espèce  d'instruments  et 
d'une  excellente  bibliothèque  de  musique.  Le  comte  B. 
BotROMÉE  a  établi  près  du  conservatoire  une  école  privée 
de  chant  choral,  afin  de  favoriser  le  progrès  de  la  musi- 
que vocale.  Il  est  à  remarquer  aussi  qu'une  autre  école  de 
diaot  choral  ecclésiastique  existe  près  de  la  chapelle  de 
la  cathédrale,  et  qu'il  en  est  de  semblables^  tant  pour  les 
hommes  que  pour  les  femmes,  près  des  diverses  confréHes 
do  St^Sacrement  ainsi  que  près  de  quelques  oratoires. 

Eeole  de  danse.-—  Elle  fut  établie ,  en  4814^  près  les 
théâtres  imp.  et  roy.  de  Milan,  pour  procurer  aux  jeunes 
artistes  qui  se  destinent  à  l'art  mimique  et  à  la  danse,  une 
instruction  gratuite  convenable.  20  filles  et  14  garçons  ont 

55 


pour  cela  deax  matlresqui  leur  enseignent  tous  les  princi- 
pes, eliU  reçoivent  ensuite  les  leçons  d'un  maître  ef  d'une 
mattresse  dits  de  perfectionnement.  Un  inspecteur  de  Fé^ 
Gole  est  chargé  de  Tinstruction  élémentaire. 

Les  élèves  sont  reçus  depuis  Page  de  8  ans  jusqu'à  41, 
et  même  jusques  à  14  pour  les  garçons.  Ils  peuvent  rester 
i  Técole  pendant  8  ans  et  doivent  dans  ce  temps  servir 
au  théâtre.  Ils  reçoivent  pendant  les  trois  premières  ai- 
nées  de  ce  service,  une  solde  proportionnée  à  l'imper» 
tance  de  celui-ci.  Puis  |  quand  ils  sont  dans  la  classe  été 
bons  artistes,  ils  ont  des  appointements  fixes ,  c'est-i-dira 
le  traitement  annuel  deiii&  lires,  susceptible  d'augmenta- 
tion suivant  le  mérite  particulier,  et  si,  après  les  huit  Éû* 
nées  de  service,  ils  se  montrent  supérieurs,  ils  deviennent 
Slèves-émérites  pendant  trois  autres  années,  et  leurs  ap- 
pointements sont  augmentés.  L'académie  est  placée  soin 
la  direction  des  théâtres  imp.et  roy.qui  sont  chargés  de 
pourvoir  à  sa  dépense  annuelle. 

Une  école  gratuite  pour  la  déclamation  dramatique  est 

soutenue  depuis  plusieurs  années,  à  Milan,  par  la  société 

philodramatique.  Les  élèves  sontinstruits  dans  cet  art  par 

.un  professeur  spécial  et,  quand  ils  sortent  de  cette  école, 

ils  sont  attachés  aux  divers  théâtres. 

—  Théâtres. —  En  les  considérant  au  point  de  vue  des 
plaisirs  qu'ils  procurent,  j'ai  fait  ressortir  la  tendance  des 
Milanais  à  les  fréquenter.  II  paraît,  si  Ton  Jette  un  coup 
d'œil  sur  rhistoire,que  cette  tendance  n'était  pas  moindre 
autrefois,  car  les  anciens  avaient  aussi  leurs  théâtres,  mais 
le  plus  souvent  en  plein  air.  Ce  ne  fut  guère  que  dans  le 
46me  siècle  qu'il  en  fut  construit  plus  particulièrement 
de  manière  que  acteurs  et  spectateurs  fussent  à  couvert 
dans  des  salles  fermées,  et  ce  fut  vers  l'automne  de  1779 
qu*eul  lieu  Touverture  du  fameux  théâtre  de  la  Scala  dont 
la  construction  commencée  Tannée  précédente,  aux  frais 


—  435  — 
du  gouyeroemeni  ei  de  particuliers ,  sur  remplaoamant 
où  avail  été  démolie  l'église  deSle-Marie delà  Scala,  ve- 
nait d'être  terminée.  En  1814  ,  la  scéae  fut  notablement 
prolongée  i  la  faveur  de  la  démolition,  d'un  monastère  du 
c6lé  de  St-Joseph.  La  salle'.du  théâtre  a  une  forme  demi- 
droulaire  avec  des  côtés  prolongés  et  très  resserrés*  Son 
plua  grand  diamètre  est  de  22  m. 01  ;  la  longueur  du  par- 
lée est  de  24  m.  S9,  et  de  29  m.  ISi  en  y  comprenant  Ta- 
Taol  scène.  La  scène  a  la  hauteur  de  m.  1&.87  ao-dessos 
du  plancher  du  théfttre,et  celui-ci  du  parterre  à  la  voûte  a 
19  on.  98.  La  longueur  de  tout  Tédificeest  d'environ  100 
mètres  et  sa  largeur  de  5S.Cethéfttre,construitpar  Pibbiu- 
auiii  est  royal  et  Tun  des  plus  grands  et  des  mieui:  conçus 
q«e  l'on  connaisse.  Il  offre  cinq  rangs  de  loges  dont  195 
appartiennent  à  des  particuliers  et  cinq  sont  réservées  au 
directeur.  Dans  chacune  d'elles  se  trouvent  un  cabinet  et 
tous  les  agréments  désirables.  Le  réduit  présente  de  vas- 
tes salles  pour  les  décorations,  l'école  de  danse,  le  trai- 
teor/Ie  pâtissier,  le  café  et  beaucoup  d'autres  services.  Le 
parterre  dont  la  pente  est  très  douce,  peut  servir  aussi  de 
salle  de  danse  ;  on  y  compte  800  sièges  placés  sur  le  même 
niveau.  Ce  théâtre  peut  contenir  3,600  spectateurs. 

Uest  un  autre  théâtre  royal,  \a canobbianafaïn&ï  ap- 
pelé parce  qu'il  fut  érigé,  en  1779»  par  P:iuimarini,  sur  l'em- 
placement des  anciennes  écoles  dites  canobbiennes  du  nom 
de  l'Instituteur  Canobbio.  On  a  suivi,  dans  la  construction, 
le  plan  du  théâtre  de  la  Scala,  mais  dans  de  moindres 
proportions,  avec  quatre  rangs  de  loges,  outre  le  paradis. 
Trois  d'entre  eux  appartiennent  à  des  particuliers.  Le 
quatrième  est  pour  le  directeur.  On  compte  au  parterre 
qui  a  19  mètres  ou  environ  de  largeur,  450  sièges.  La  lon- 
gueur totale  de  l'édifice  est  déplus  de  65  mètres  et  sa  lar- 
geur de  32 «Ce  théâtre  peut  contenir  2,200  spectateurs. 

Il  est  permis  d'avancer  que  dans  l'un  et  l'autre  de  ces 


—  M6  - 

tbéàlTM  royaix  ,  on  a  ru  renattre  la  peintare  seéniqtte  , 
el  à  ce  sujet,  il  y  aarait  à  citer  un  gran  d  nombre  d'escèl- 
lents  peintrei-décorateurs.  Il  y  aurait  aoasi  beaoeoop  I 
raconter ,  s'il  fallait  passer  en  revue  les  chanteurs  ei  dan- 
seurs de  premier  ordre  qui  ont  figuré  sur  ces  deux  thél- 
très. 

L'année  théâtrale,  pour  Tun  etl'autref  est  divisée  en  trob 
époques.-  le  carnaval,  de  Sl^Pierre  au  20  mars  ;  le  pria- 
temps,  de  la  seconde  fdtedePaquesà  la  fin  de  Juin  ;  l'au- 
tomne ,  du  corn  mencement  de  septembre  k  la  fin  de  no- 
vembre. 

Opéra  sérieux  «  représentations  dramatiques,  bals  ont 
lieu  sur  ces.  deux  scènes.  Il  y  a  ^0  choristes  dont  26  bott- 
mes  et  Ift  femmes.  L'orchestre  se  compose  d'un  chef,  dt 
â&  violons^  de  8  violes,  de  5  violoncelles,  de  8  contre-bas-' 
ses,  de  3  flûtes,  de  i  clarineltes,  de  trois  haut-bois  ,  de  t 
bassons,  de  U  cornets  de  chasse,  de  trois  trombones,  d'an- 
tantde  trompettes  droites ,  harpes  et  serpents,  avec  tym- 
pan, tambour,  tambourin,  cymbales,  triangles,  chapeau- 
chinois,  etc. 

Deux  autres  théâtres  méritent  ensuite  d'être  signalés: 
Celui  Carcano,  ainsi  appelé  du  nom  de  la  famille  GàRGaho 
qui  le  fit  construire  en  1805,  d'après  le  plan  de  l'architecte 
Cakoriga.  Il  a  une  forme  harmonieuse ,  présente  quatre 
rangs  de  loges ,  a  trente  sièges  au  parterre,  et  esl  suscep- 
tible de  contenir  4 ,800.  spectateurs.  On  y  joue  Topera,  la 
comédie,  etc. 

L'autre  d'une  forme  élégante,  érigé  en  1812,  suivant  le 
plan  de  Ganonica,  par  Charles  Rs,  est  par  cela  même  appe- 
lé théâtre  Re.  lia  été  construit  là  ou  était  autrefois  l'égliM 
de  St-Sauveur.  L'opéra,  la  comédie  y  sont  représentés. 

Je  ne  dois  pas  passer  sous  silence  le  théâtre  philodrama- 
tique qu'une  société  de  diUUanti  fit  bâtir  en  1798  sur  Iw 
ruines  de  Téglise  de  St-Damien  à  la  Scala,  d'après  te  dessin 


—  437  — 

da  Fma^k^^A»'  Gamonica.  Il  a  quatre  raogsde  loges  cm- 
certes,  et  contient  entoat  875  personnes  assises.  On  j  joue 
b  coDédie  tous  les  vendredi,  et  on  y  entre  au  moyen  de 
IMims  distribués  gratuitement  par  les  membres  de  la  so« 

BnftDyOnjoue  la  comédie  aussi,  et  on  donne  des  spec- 
tades  équestres  et  de  gymnastique  dans  d*autres  Ibéâ- 
traft  tels  que  ceux  de  Lenlatio  ,  Fiando  diurne  des 
jordinê  publics^  diurne  de  la  Stadera^  idem  de  ta  eem^ 
mfmderie,  idem  cireo  Bbllâti  et  celui  Frattini,  théâtre  de 
Mrionoettes,  plutôt  fait  pour  amuser  que  pour  instruire. 

£iabliesements  tcientifiquet.  —  Institut  des  seieneee^ 
i^lim  et  arts.  —  La  pensée  que  Ton  avait  eue,  en  1797, 
d9!  londer  cet  établissement ,  ne  se  réalisa  que  vers  la  fin 
d«rannéel802.  11  fut  composé  de  60  membres  et  divisé  en 
trais  seiciigns:  celle  des  sciences  physiques  et  mathémati- 
queSy  celle  des  sciences  morales  et  politiques,  celle  de  la 
Gilérature  et  des  beaux-arts.  Son  siège  fut  établi  à  Bolo- 
gne dans  les  premières  années;  ce  ne  fut  qu'au  mois  de 
mai  1812,  qu*it  commença  de  s'assembler  à  Milan,  mais  à 
de  rares'  intervalles  ;  il  subit  alors  une  nouvelle  organi- 
sation, ayant  établi  quatre  sections:  à  Venise,  k  Bologne,  à 
Padoueetâ  Vérone.  Pendant  i6  ans,  n'ayant  compté  que 
pea  de  membres,  il  fut  dans  un  état  languissant.  En  aoAt 
1838,  rappelé,  pour  ainsi  dire,  à  la  vie  par  une  réorganisa- 
lion,  il  fui  composé  1°  de  h^  membres  effectifs  dont  vingt 
recevant  chacun  une  pension  annuelle  de  1,200  Hres.2^ 
de  20  membres  honoraires  pris  parmi  les  savants  les  plus 
recommandables;  3"*  d'asêocies  correspondants  en  nom-: 
bre  indéterminé,  choisis  parmi  les  savants  nationaux  et 
étrangers. 

L'Institut  a  un  président,  un'  vice-président,  un  secré- 
taire et  un  vice-secrétaire.  La  durée  de  leurs  fonctions  est 
de  deux  ans;  ils  sont  rééligibles. 


—  418  — 

L'intlUat  lient  des  sôaoeea  ordinaire»  et  eitHiordiiiÉlrai,  U 
publiques  et  privées.  Il  s'y  occilpe^rineipaleDieiil  de  k  |ii 
lecture  des  mémoires  scientifiques  ou  littéraires  de  M  In 
propres  membres,  et  même  des  personnes  qui  Inisoal  L 
étrangères  quand  il  les  a  autorisées  pour  -cela.  Il  est  eon*  |t 
suite  parle  gouvernement  sur  tons  les  objets  scienHlqeei 
et  donne  ses  avis  aux  particuliers  qui  ont  eu  recours kssa 
jugement.Touslesdeoxans,ilouvreun concours  pubUcpe* 
conférer  5  médailles  d'or,  25  d*argent  et  des  mentions  ha- 
norables  à  ceux  qui  ont  fait  progresser  ragricnltiu)!  ii 
rinduslrie.  Il  accorde  aussi  des  rteompenses  à  cens  qri 
ont  bien  résolu  des  questions  scientifiques,  et  il  est  k  nelir 
que  le  marquis  Ferho  Sbgco  Oomnbno,  mort  en  4(Mf»  • 
fondé  un  prix  quinquennal  en  faveur  de  quiconque  trrilt* 
rait  le  mieux  des  questions  scienti^ques  d'une  vtiiUé  naliS' 
nale  incontestable.  Les  prix  sont  distribués  en  séance  pi-' 
biique  et  en  présence  des  premières  autorités. 

L'Institut  possède  un  cabinet  technologique  qui  tousles 
jeudis  est  ouvert  au  public.  Il  a ,  en  outre ,  pour  son  i>ra- 
pre  usage,  une  bibliothèque  composée  d'ouvrages  doiAili 
fait  Tacquisition  ou  qui  lui  ont  été  offerts  à  tlire  d^hommi- 
ge.  II  publie  un  recueil  de  ses  actes,  et  en  donne  ntae 
tous  les  mois  un  extrait  dans  un  Jourual  particulier, 

La  dépense  annuelle  que  fait  le  gouvernement  pour  soa- 
tenir  rinstitut ,  est  de  47,400  lires. 

Observatoire  Mironomique.  —  A  Tépoque  où  lepaUi 
Brera  apparteuait  au  collège  des  Jésuites ,  quelqnes4ioi 
d'entre  eux  avaient  obtenu  ^  dés  Tannée  1760 ,  la  facahi 
de  placer ,  en  un  appartement  situé  sur  la  partie  la  phs 
élevée  ,  quelques  instruments  pour  observer  le  cours  des 
astres.  Avec  ces  faibles  moyens,  deux  pères  parvinrent,  las 
premiers  en  Europe ,  à  découvrir  une  nouvelle  cooiiCs* 
Cette  circonstance  leur  valut  le  don  d'importants  instra- 
ments ,  et  pour  que  ceux-ci  fussent  bien  employés ,  on  it 


—  «9  — 

raair^a  Marseille,  le  père  Lonlt  LAGRAfies,  versé  dans 
i>ftroBoime.  Le  mioialre  impérial ,  comte  de  FikmiaW  ,  eiï 
rae  de  léconder  cette  nouvelle  fondation ,  détacha  de  TU- 
»iv«rifté  du  TèsÎD  le  eélèbre  père  Bosgotigh  .  pour  lui 
'  les  bnetioDS  de  directeur  honoraire  de  TObser- 


XVirdredes  léaaites  ayant  été  supprimé,  en  1772,cet  éta* 
MaiMBeBt  fut  conservé  par  le  gouvernement ,  et  sous  lé 
fffMine  d*Italie,  en  4802,  fut  considéré  comme  une 
dé^ndance  de  PUniversité  de  Pavie,  Il  y  a  aujourd'hui 
m  premier  astronome  directeur ,  un  second  astronome 
id*on  cours  public  d'astronomie,  trois  élèves  pen- 
;  et  un  machiniste.  Les  astronomes  et  les  élèves  s'ap- 
pHqnent  aux  observations  et  aux  calculs  astronomiques  , 
km^  les  observations  météorologiques  et  magnétiques  , 
eu 

Les  éphémérides  astronomiques  ,  publiées  à  Tobserva- 
loira  de  Milan ,  datent  de  Tannée  1774.  Elles  ont  renfermé 
pmdaDt  cinquante  trois  ans  les  précieux  mémoires  d*0«- 
liAin  ;  elles  continuent  de  paraître  ,  sous  la  direction  du 
premier  astronome Gailiici. 

L'observatoire  de  Brera  présente  trois  édifices  distincts. 
Le  plus  ancien  a  été  érigé^  en  1766^  d'après  le  plan  du  père 
BôscoviGiqui  contribua  à  la  dépense  avec  ses  émoluments. 
Ceat  une  tour  carrée ,  entre  laquelle  est  un  octogone  et 
qaidans  ses  angles  a  quatre  cabinets  couverts  de  toits  mo- 
bjlee  sous  lesquels  sont  disposés  4  instruments  fixes.  Le  toit 
de  la  tour  est  accessible  extérieurement  et  offre  une  espèce 
de  belvédère. 

Le  second  édifice  a  été  érigé ,  en  1831 ,  alors  qu'il  a 
failli  placer  un  arc  méridien  fait  à  Tlnstitut  polytechnique 
de  Ylennèt 

Le  troisième  édifice  ,  récemment  construit ,  est  une  tour 
de  forme  quadrilataire  en  dehors  et  circulaire  iotérieure^ 
ment.  Moins  élevée  que  les  deux  autres  ,  et  couverte  d*un 


—  440  — 

toit  mobile  d'uD  peu  plus  de  cinq  mètres  et  S|4  de  diamè- 
tre, elie  contient  un  télescope  à  réflexion  é  constmit  psrle 
chevalier  J.^Bte  Amici. 

Les  observations  météorologiques  sont  principalement 
dirigées  vers  cétle  partie  qui  se  lie  plus  intimemeoliin 
éludes  astronomiques.  Les  instruments  en  usage ,  oslilé 
placés  ,  après  1835 ,  sur  Fédifice  où  se  trouve  le  eerde 
méridien  ,  à  la  hauteur  de  4&7  mètres.  14  sur  le  nÎToavde 
la  mer  adriatique.  Il  n'y  a  que  le  ptuvimètre  qui  soit  A- 
core  sur  Tantique  observatoire  où  il  fut  mis  en  1764» 

Les  observations  magnétiques  se  font  au  moyen  dedeax 
appareils  destinés  h  la  recherche  de  la  déclinaison  et  de  h 
force  magnétique  horizontale.  L'un  d'eux  est  un  modMede 
celui  avec  lequel  deux  élèves  distingués  de  Gabss,  le  bt- 
rob  SiRTORius  et  le  docteur  Lissing,  firent  beaucoo{»'à1)b- 
Nervations  dans  leur  voyage  en  Italie.  Un  autre  apparaît  de 
Gauss  ,  est  pour  observer  la  force  magnétique. 

—  Sous  le  titre  de  Court  gratuité  divers ,  je  dois  eo 
mentionner  ici  quelques  uns  qui  ne  sauraient  nous  échap- 
per. Tels  sont  ceux  de  cours  publics  et  gratuits  d'histoire 
naturelle;  de  chimie  industrielle  et  technique  ,  auxqifcfh 
il  faut  ajouter  les  conférences  scientifiques  des  deux  So- 
ciétés d*encouragement. 

Les  leçons  d'histoire  naturelle  sont  faites  trois  fois  la  se- 
maine dans  le  local  du  musée  civique,  par  le  directeur  de 
ce  musée,  M.  Georges  Jan  ,  professeur  de  botanique  de 
l'Université  de  Parme.  Plus  de  30  écoliers  ou  auditenrsas- 
sisient  toujours  à  ce  cours. 

Celui  de  chimie  industrielle,  au  sein  de  la  Société  JP en- 
eouragement  des  arts  et  métiers^  a  été  fondé  par  le  cod- 
selUer  Henri  Milids  qui,  en  l«43,^a^ît  don  de  42,000  lires 
pour  l'achat  de  tous  les  objets  nécessaires  au  cieibinet  de 
chimie,  et  de  kfiO^  lires  dont  le  revenu  est  pour  l'entretien 


—  4il  — 

AiMoaMnet-Les  fraiBd*MiU*«tUa  do  r^icole  s'éliveut  à 
6500  lires  dans  Faonée.  La  dépaose  pour  rappropriation 
dailocanx  da  Noole  da  la  Sodéié  d'anoonragemefit ,  a  été 
As  SO^MO  liras  ou  eoriron. 

'  ^oonrs  qai  embrasse  aatant  la  chimie  inorganique  qae 
IfMigpHiiqaa,  estfoienaal.  Les  leçcms  pubiiqaes  ont  été  faites 
|Mir  la  première  fois  I  le  36  février  1844»  par  le  profes- 
HUr  Antoine  de  Kiaiier  .  Elles  onl  lieu  trois  fois  la  semai- 
M^j  ¥era  le  soir.  Les  élèves  inscrits  et  les  auditeurs  librea 
dOj^saenl  le  nombre  de  300.  Les  élèves  les  plus  distingués 
peqveni^  à  la  fin  du  cours,  être  admis  aux  opérations  pra« 
ti^tM  dans  le  laboraUrfre  de  chimie ,  pourvu  d'instru- 
VNNDtsoboisis,  etc. 

^^tit  aocMtè  d'encoarageoient,  dans  Tintention»  de  favori- 
fi#4irojours  plus  les  améliorations  de  l'industrie  natponalé, 
f'Maoaié  au  cours  de  chimie  industrielle  d'autres  oouqi 
t^MeAKers,  suivant  la  pratique  des  villes  manufactu- 


.Onèautra  êoei^é  éCene^uragtment  %^  d'ailleurs,  pen- 
iittt  plus  de  i7  ans,  été  favorable  è  la  culture  des  sciences, 
déa  lettres  et  des  art8.£lle  fut  fondée,  le  S  novembre  1807, 
itt  voa  d*eiieourager  les  étud^  utiles^  en  offrant  à  ses  pro- 
fMa  associés,  pour  les  tenir  au  courant  des  progrès  de  la 
asIeBOe,  un  cabinet  de  lecture,  de  doctes  conférences  et  des 
aKpériences  scientifiques.  Elle  a  procuré  à  A.  Yolta,  de 
grande  et  dispendieux  appareils  pour  exécuter  les  plus 
importantes  expériefnces  de  la  pile  électrique  ;  elle  a  pu- 
Uté  pendant  quelques  années ,  ses  propres  mémoires  , 
•ona  forme  de  Journal  et  aujourd'hui  elle  continue  des'oc- 
«•per  d'études  variées  ,  étant  divisée  en  trois  sections  : 
FaMééconomique  et  littéraire,  la  seconde  technique  et  la 
iTdIsiéme  médicale.  Au  moyen  de  cotisations  annuelles . 
alto  ae  fait  vm  revenu  de  pins  de  i\  ,000  Hres  qni  servent 
kantrelenir  son  cabinet  oà  sont  réunis  les  o«arages  et 

56 


—  &48  — 

les  jouraaiix  tes  plus  estimés.  Elle  possède  ,  au  restei  jone 
bibliothèque  de  plus  de  6,000  volumes. 

— Uq  oonrs  public  et  gratuit,  biea  digne  aussi  d*èlfli 
meotionDé^  est  celui  qui  sefaità  VEcole paléographique  4 
diplomatique.  Fondée  ,  à  Milan  ,  en  1843,  elle  apprend  à 
connaître  tout  ce  qui  se  rattache  à  la  véritable  interpi^ 
tation  des  actes  et  des  écriiures  de  tout  genre  et  de  tentai 
les  époques,  et  cela  pour  faciliter  les  recherches  de  osu 
qui  se  vouent  aux  études  historiques  et  critiques,  comme 
de  ceui  qui  sont  employés  aux  archives  publiques  et  pu^ 
ticulières. 

II  est  à  observer  que  Tétude  paléographique  et  diplo- 
matique fut  autrefois  cultivée  pratiquement  ,<  k  JHilaBi  par 
les  congrégations  religieuses  ,  et  spécialement  par  Tordra 
des  Bénédictins  ,  par  le  collège  des  docteurs  de  la  bildip* 
thëque  ambroisieone,  par  le  collège  des  notaires  p9Uici 
et  de  doctes  soutiens  de  la  société  palatine  ;  mais  aprèa  II 
suppression  de  quelques-uns  de  ces  corps,  il  n'y  eut  j^V 
que  quelques  éruditsqui  se  consacrèrent  à  cette  étude. 

archivée.  —  C'est  ici  le  lieu  de  Jeter  un  rapide  eoop 
d*œil  sur  les  archives,  à  Milan  ;  lesquelles,  bien  que  dé- 
pouillées à  diverses  époques  ,  par  suite  de  Tinva^ioa 
étrangère,  ne  contiennent  pas  moins  des  richesses.  Yoioi 
celles  du  gouvernement  qui  sont  sous  la  surveilltoca 
d'une  direction  générale.— Et  d*abord,  dans  celles  généra- 
les de  TEtat ,  sont  conservés  tous  les  actes  du  gouverae- 
ment.  Il  en  est  de  fort  curieux  et  d'une  importance  ift- 
contestée. — Dans  celles  Judiciaires,  se  trouvent leaio- 
tesqui  concernent  la  justice  civile  et  criminelle  jusqnesaa 
Tannée  1818,  époque  à  laquelle  le  défaut  de  place  n'a  ploi 
permis  d'y  réunir  les  papiers  des  tribunaux.On  y  oooipta 
3/i,000  volumineux  cartons.  —  Aux  archives  QÎviqoai 
se  trouvent  les  actes  d'intérêt  civique  Jusqu'à  la  vétotm 
censuair^el758>  et  ceux  indistinctement  de  radministra- 
tion  de  la  ville  et  de  la  province  ou  du  département  Jusquas 


—  448  — 

es  1803.  Ptas  tard,  on  n'y  a  déposé  qjaa  les  aotes  de  là  prè^ 
Ibctara  d'Olooe  et  d«  la  délégation  provinciale  de  Milan  , 
ifttri  que  ceux  des  ingénieurs  civils.  Les  cartons  y  sont 
^  nombre  de  4  5,000  et,  parmi  les  documents  les  plus  im* 
portants^  on  peut  citer  un  registre  en  parchemin  où  aont 
édiniUgnés  sous  forme  authentique  des  titres  relatifll  a 
ifeè  concessions  diverses  faites  aux  Milanais*  OopetHci- 
fiiriiiss!  les  actes  concernant  la  construction  duDAme 
temmencé  en  1387,  etc. ,  etc.  -—Les  archives  diplAm»- 
ilKfééB  consistent  dans  la  collection  d'un  grand  nombre  de 
i^rohemios  (  au  nombre  de  70,000  )  trouvés  à  la  snpprea- 
tàoh  des  congrégations,  dens  les  paroisses ,  etc.  —Les 
•rÛiiirés  du  dépôt  de  la  dette  publique  contiennent  en 
!i^,000  cartons,  les  actes  de  Tei-directioA  générale  de  la 
'  dette  publique  ou  palais  du  Mont  de  l'Etat,  etc.  —  aux 
tnrebivea  des  finances,  on  conserve  tous  lesactes  relatiban 
Ânanbes,  à  la  comptabilité  et  au  trésor  public.On  y  comp- 
te $6,000  cartons  et  5,000  registres. — Aux  archives  dites 
dà  fond  de  religion,  ont  été  déposés  et  sont  renfermés  en 
45.000  cartons  et  registres,  les  actes  provenant  des  diver- 
'Às  corporations  religieuses  supprimées  ,  à  Texception  de 
caftes  de  Mantoue  et  de  Brescia.— Lesarchives  de  la  guerre 
ttooUennent,  en  6,000  cartons  et  ^,000  registres,outrel6re- 
dtiéil  de  tous  les  règlements  militaires,  les  actes  apparte- 
fllsnt  au  comité  de  guerre  de  la  république  cisalpine  et 
Bèax  des  ministères  successifs  de  la  guerre, ains1,d*ailleor8 , 
qiioles  actes  du  ministre  des  afi^aires  étfimgèresde  Tex- 
royanmed'ltallé.  —Aux  archives  notariales  dontj'ai  déjà 
parlé,  au  chapitre  de  l'organisation  politique  et  adminis- 
4rative;  se  trouvent  compris  iS  milliona  ou  environ  d'ac- 
tes en  78,000  cartons.  Ëe  chiffre  des  notaires,  depuis  la 
formation  du  très  ancien  collège  jusqu'à  ce  jour ,  est  , 
soivaht  les  registres,  de  32,000.  On  a  noté  parmi  les  ac- 
tes les  plus  curienx  celui  du  notaire  ZuniGo,  en  août  4&73, 


—  kik  — 

où  est  tfiipulé  rétablissemoDl  d'uQa  imprUnf rkit  à  j 
Toutefois,  soit  dit  en  passant,  eane  fut  pas  li  lapremiàf 
imfirtfiierie  dans  cette  ville,  rintroduction  de  lu  tj^Hfr 
grapbie  y  ayant  eu  lieu  dé|à  disI'auQée  Ui69l,.«|i|||^ 
temps  qu'à  Paris.  ,  . 

Enfin»  il  est  à  noter,;  en  fait  d*arcbivea,  <]ae  4Mlli||^ 
grand  hôpital  et  de  plusieurs  institutioaa  cbaiitablea  Wff^ 
remplies  de  papiers  et  documents  bistori(me&  ferl  reMgf 
qqables. 

SiHiikihéquâs.  —Celle  dite  ambroisienne,  di;t  llQII|<^ 
St-ÀMBROisE,  fut  fondée  et  ouverte  au  public»  en  iClQS|rnir 
te  cardinal  Frédéric  Borbohêi,  qui,  au  mayei»  de.  dép^ 
ses  oonsîdérablesy  se  procura  partout^  mais  prUu^pfdf^ 
ment  en  Orient,  des  manuscrits,  de%  livres  rares  et  dcn^e^k- 
jets  d'art  de  tout  genre.  A  cette  bibliothèque  ié^h  ai  jfSfkh 
once  sous  le  double  rapport  des  doeuments  qui  peojnil 
oraeourir  à  raeoroiasemeni  de  la  piété  et  de  rértt4WN 
dans  le  pays ,  Frédéric  Borromêb  associa  ce  qui  dfn|^ 
encore  lui  donner  la  plus  haute  importance;  ja  veiix,|iir^ 
1er  de  trois  collèges  :  de  celui  des  docteurs,  aa  nomlH^éf 
neuf,  qui  sont  chargés  de  la  direction  scienttQqoe  de  l'élli- 
Uissement,  et  dont  Tan  a  le  titre  de  Préfet^  tandis  que  IM- 
mïnistration  sous  tous  les  autres  rapportSj  est  conité^k 
des  ecclésiastiques,  nommés  pour  cinq  ans  «  parmi  te- 
quek  en  est  un  de  la  famille  Borromée,  et,  à  défaut  j^to 
plus  ancien  d'entre  eux.  Le  second  eollég»  fut  appelé  Apr 
Zîfc^FiMv  comme  étant  pour  renseignement  de  l'italien^  de 
latin  et  du  grec,  et  au  3me  dit  des  élèvei^Jes  aémineril- 
tea  les  plus  distingués  étaient  instruits  dànelea  langnss 
étrangères.  Ces  deux,  dernière  coHégea  n'ont  exialé  quedi 
Yivant  du  fondateur  de  la  bibliothèque  ambroisieiiM  deel 
les  richesses  ont  toujours  été  en  nagmentant.  On  j  eoop- 
tait,  vers  le  milieu  du  siàet#  dernier ,  environ  85,000^ oo^ 
vrages  imprimés  ;  chîSre  qui  s'est  élené  a  a7,0Cf6 ,  as 


—  445  — 

109X19111  de  çtrUioes  acqaUiiioas  §i  sortoul  de  pIoiieHrs 
«loua»  hH  maiHneriU  y  bodI  «u  nenibra  de  plos  de 
UMW.f  recHeillia  et.  eoBserv4a  es  K^MO  volumes,  iad*« 
Iif9fl4emineii4  d'une  série  tris  conaidéreble  de  leliree  de 
SAjjCberiee  eida  Fridérco  BoenovÊx^ei  de  copies  réeentes 
<JiPiiet»eeQdeey  elo.  Celte  biblielMqM  est,  e«  oolre,  ea* 
K^)e  d'«M' belle  eeileotioii  de  meonaiet  netioiiftlee  lè- 
pres ft  le  nilie  pev  le  coiaile  JUeuis  CASriOLimi,.  et  de 
^kMimoiip  der  QkODOsîes  spreoqoee^  remaioes,  de  difiérento 
fAf»iel  de  diverses  époques»  Or  ;  trouve  eossi  beeuceo^ 
de  tableaux^  de  ffSviireset  de  dessins  panai  lesqMb 
«Mte  d'Aire  cité<  le  carton  origjlMl  de  IMcole  tfàUièiies, 
perBAjni:àBu 

JIMhihiqw  d4  Sr6^a.-Une  bibliothèque  éCail  au  palais 
d4  Bféra  alors  quMl  appartenait  aux  Jés^tes*  Mais  la  bi«- 
MioUidqueactvelleii'a  été  réeUemenrt  fondée  que  pat  tecos- 
ealld'Slat  de  Uilanyquiaebeta  du  comte  Charles  Psamatiti, 
eU'^rbc:  de  ^A^O^  A^O  lîres^  2/i,000  volumes  qui  fureai  offsf  ts 
bi|lAaiaTHltaËsa,pour  Tusage  particulier  de. rArsliidiic  Faar 
^iHàiiay  alors  gouverneur  de  Hllan«  L'Impératrice  acceptai 
eé  dooi  mais  ce  fut  pour  en  faire  jouir  le  public,  en  joigneaU 
eeavdiunes  à  ceux  laissés  par  les  jésaites«.En  lT78yle 
ApOivernsmenl  consacra  60,oaO  lires  de  Milan  à  Vaobal  de 
l&iOOO  volumes  qui  avaient  appartenu  au  célèbre  méde* 
ein  'ByuuiE» ,  et  an  fit  la  répartiilciii  entre  la  bîMiotbèqae  de 
faYie  et  celte  de  Bréra.CeUe-ci  a  acquis  tooieurs  pl09d'«> 
evollMmènt  au  moyen  de  ooiyveaax  achats,  dons  et  spé- 
cialement de  Tadjonctioa  dés  bibliothèques  provenant  des 
oo^lKitatlons  supprimées,  et  (ton  exemplaire  de^tous  les 
eiMPiriges  qui  s'impriment  dans  k royaume; 

L'allocation  annuelle  de  l^Qù  lires  en.  faveur  d* celte 
bibKatbèqve,  étant  InsuffisntlSy  a  été  aofuneiitée  au  moyen 
de  secours  extraordinaires. 


—  tis- 
on troQVd  dans  cette  bibliothèqae,  on  très  grand  nom- 
bre d'ouvrages  précieux  ,  de  rares  édhions  aldines  et 
quelques  manuscrits  remarquables,  parmi  lesquels  sortoil 
un  Z>afire,  en  parchemin,  du  XIT* siècle,  etc.,  ete.La  no» 
bre  des  volumes  y  est  aujourd'hui  de  plus  de  188,0N» 
sans  compter  ceux  qui  appartiennent  h  des  bibllothèqia 
particulières  qui  sont  aussi  dans  le  palais  de  Bréra,  et  M- 
les  que  celles  de  Tlnstitut,  de  TÂcadémie  des  beanz-aifk 
Ajoutons  que  deux  grandes  salles  où  l'on  peut  se  proomsr 
des  ouvrages  sur  des  sujets  spéciaux,  devaient  être  chauf- 
fées à  la  Pbrkins  afin  de  prévenir  un  incendie. 

Un  catalogue  double  fait  avec  beaucoup  de  soin,  par  bobi 
d'auteurs  et  par  ordre  de  matières,  facilite  siogulièremsat 
les  recherches.  Comme  on  prend  note  de  chaque  lae- 
teur  et  de  l'ouvrage  qui  lui  est  remis,  on  a  pu  constate 
le  chiffre  de  99,000  lecteurs,  en  4S49,  c'est-à-dire  di 
180  par  jour. En  4835  ,  on  en  avait  compté  33,095.  llib 
pour  que  ces  chiffres  donnassent^  une  idée  précise  d'an 
résultat  quelconque,  il  eut  été  convenable  de  pouvoir  eon- 
natlre  et  comparer  les  espèces  de  lecteurs  et  de  leetuiei 
faites. 

La  bibliothèque  de  Bréra  est  ouverte  tous  les  jours , 
ceux  de  fêtes  exceptés,  de  40  heures  du  matin  à  5  henni 
du  soir. 

Bibliothèque  du  cabinet  des  médaille».  — Jointe  il 
cabinet  numismatique  dont  il  sera  bientôt  question ,  oetta 
bibliothèque,  riche  et  choisie,  se  compose  de  12,000  V(r 
lûmes  classés  dé  la  manière  suivante  : 

jirchéologle^  comprenant  ,  dans  un  sens  plus  étends , 
des  œuvres  sur  l'art  de  faire  les  inscriptions,  des  traités  de 
céramographie^  de  mythologie,  etc.,  etc. 

tHueéee  d'antiquite'de  tout  genre,  presque  tousceuxqoi 
ont  été  publiés. 

Hiiioire  ancienne^  classe  où  se  trouve  une  collection 


—  W7  — 

ehoîBie  des  pliis  uUles  éditions  des  aoteora  classiques 
grdeg  et  latins* 

i^'^Biêtoiremodemê^  générale  et  parlioulière^  où  sont  joints 
te-onvrages  les  plus  importants  de  chronologie,  de  bio- 
|ytt|ihiet  etc. 

^iJtumùmtUiquê  ancienne  et  moderne^  c'est-^i-dire  un 
MimJl  d'ouvrages  généraux  et  de  dissertations  particulià- 
rei  qui  traitent  de, cette  science. 
nGéographiû  et  voyages  des  ardiéologues les  plus  distin- 

ti:  hmguiiHque  ,  o'eat-à-dire  une  collection  choisie  de 
-grammaires,  de  dictionnairesi  de  traiiési  etc.  »  des  langues 
jyOrtes  et  Tifantes  de  PEurope  et  de  toutes  les  autres  par- 
tfMdNi  globe. 

lÊLimoireê  publiés  par  les  corps  savants,  sur  Tarchéolo- 
^  en  général,  et  la  numismatique  en  particulier. 
wMaHueeriis  divers  parmi  lesquels  sont  quelques  auto- 
graphes  d'hommes  célèbres. 

ilette  bibliothèque  est  ouverte  au  publie,  suivant  les  ré- 
ffameiits  prescrits  dans  les  autres  bibliothèques  publi- 


— rParmi  Xei^bibliothèqueê  appartenant  à  des  particuliers, 
il  èa  est  quelques  unes  dignes  d'être  mentionnées.  Celle 
do^LiTTAest  la  plus  considérable;  elle  contient  30,000 
volâmes  dont  plusieurs  fortrareâ;  tels  sont  ceux,  au  nom- 
bria  de  douze,  ayant  pour  sujet  des  notions  sur  les  familles 
oMilesde  Milan,  et  ceux,  au  nombre  de  neuf,  qui  renfer- 
ment des  notices  de  familles  semblables  d'autres  villes 
d'Italie  ;  tels  aussi  ceux  in-folio,  au  nombre  de  10 ,  pré- 
sentant les  dessinsdes  édifices  les  pus  célèbres  de  la  ville 
de  Milan  ,  recueillis  par  BiAfiCom  et  décrits  et  illustrés  )i 
la  main. 

La  maison  Boisovéë  possède  un  bréviaire  tout  annoté 
par  Jérôme  Savonarola   dont  elle  a  aussi  quelques-uAs 


-  418  - 

dct  00  vragci  It»  plus  rarM;  tUeposfliâd,e*  6iitf%te< 
meots  hi&loriques  de  iU%7  à  1831 ,  et  desoolet 
raooeil  cooitdérable  de  lettres  de  divers 
de  sa  famille,  et,  de  plus ,  des  antograpbee  Je 
sur  la  guerre  de  SieDDe,  du  président  AaBSi,  de 
IfoNTicucGoUy  etc.)  et  d'autres 4)élèbre8 
flse  eufiside  quelques  souvertias ,  prfaoseï 
tammeiit  dé  Fe]M>êric  dé  Prusse. 

««^  Au  pftlais  teLÇfm8<>  est  uae  bibltûdiè(|iiay 
cipalemeut  eu  histoires  italiennes,  en  traités  sor  raiti# 
ttlaire  ,  en  éditions  rares  parmi  lesquelles  se 
presque  tous  les  ouvrages  ^e  Gicuoif»  et  en  des 
crila  préeieuXpOny  voit,enoutre,  68  poneflsiilllos|Mi 
de  gravures  de  toutes  les  écoles,  une  coîleetloa 
Us  et  de  bronzes  antiques. 

—  La  bibliothèque  du  marqoia  Ajla  Pûozomi 
pas  moins  en  rolamesi  surtout  quant  sq  nombre  de  MB 
en  langue  espagnole.  3 

~M.  Gaétan  Mnn  s'est  fait  une  bibllethèqee  |iffHisl 
et  de  près  de30|000  volumes  parmi  lesquels  sept  dsiMi 
éditions  des  XV*  et  XVI*  siècles. 

-^  La  bibliothèque  du  comte  Pompée  Lira  i'esipsrls 
sur  toutes  celles  d'Halle,  quant  à  la  coHedion  des  IvM 
qui  ont  pour  sujet  Thistoire  des  villes  et  des  Csoullssla» 
lienaes,  et  surtout  des  bibgraphies  des  papes  et  des  pds- 
Ires.  On  y  a  réuni  auSsi  plus  de  1,500  doeumeBis  fi 
sur  l'architecture  civile  et  militaire ,  sur  Thydrat 
etc. 

—  Un  recueil  d'un  grand  prix  est  celui  que  fit  le  ■s^ 
quis  Bbcgâru  ,  de  toutes  les  éditions  et  traductions  ési 
œuvres  de  son  père  et  des  auteurs  qui  en  discutèrent  lu 
doctrines  ;  recueil  auquel  a  été  Joint  le  manuscrit  ém 
délité  #/  dei  peinai,  ainsi  que  la  correspondance  épido- 
laire. 


I 


^ 


—  469  — 
—  À  la  bibliolhiqut  Gastblbabco  sont  10,000  volumes 
diBtribuis ,  par  matiôrei ,  en  onze  appartements,  et  dont 
plaaieurs  ont  été  bien  conservés:  par  exemple,  les  œu- 
vres de  St-ANTOiNB,  Venise  1474;  un  Saluste  avec  la  ver- 
sion espagnole  de  1*Ibarà,  et  auquel  on  a  joint  une  disser-  ' 
talion  sur  la  langua  phénicienne  ;  un  manuscrit  très  bien 
copservé  de  Jocondb;  le  commentaire  de  Jean  Simometta 
snr  les  entreprises  de  François  SroazA;  autographe  pré- 
cieux avec  des  notes  de  l'auteur.  Enfin,  les  manuscrits  de 
Pulblpbb,  de  Louis  Sforza,  de  SI-Chables,  de  Marie  Thb- 

BEiBB. 

7-  La  bibliothèque  Teivulz^  fut  fondée  vers  la  fin  du 
ûàda  dernier ,  par  le  marquis  Alexandre  Théodore  Tri- 
TVUiO|  augmentée  par  l'abbé  Charles ,  frère  cadet  de  ce- 
hi-oi,  el  considérablemeut  enrichie  par  son  arrière  ne- 
veOt  Jesn  Jacques  dont  le  fils,  le  marquis  Georges,  la  pos- 
sède aujourd'hui  et  la  rend  toujours  plus  nombreuse  et 
importante^  par  racquisiiion  d'ouvrages  nouveaux ,  au- 
tiBt  nationaux  qu'étrangers  ,  concernant  principalement 
Tarehéologieetles  beaux-arls.  Cette  bibliothèque  est  com* 
posée  de  15,000  volumes  parmi  lesquels  sont  2^000  ma- 
BBicrits  dont  beaucoup  d'autographes.  Au  nombre  de 
csQz-ci  sont  à  noter  :  la  chronique  milanaise  de  Marc 
Bbimozzo;  un  petit  in  4*  de  Léonard  de  Vinci,  contenant 
diverses  annotations  écrites  de  droite  à  gauche  comme 
diBs  le  manuscrit  de  la  bibliothèque  ambroisienne  ,  avec 
beaucoup  de  dessios  faits  à  la  plume,  de  têtes  humaines, 
d'armes  ,  de  machines  ,  d'èdiûces  ,  de  caricatures,  etc.; 
Orlando  amoureux  ^  (  manuscrit  en  parchemin  assez 
l>^Qet  très  bien  conservé  )  de  Mathieu  Maria  Boiardo  ; 
BD  manuscrit  en  papier,  formant  deux  volumes  in-folio 
et  contenant,  de  Jérôme  Mobone,  divers  ouvrages  en  Ja- 
^îaet  des  lettres  sur  les  événements  qui  se  sont  succédés 
dans  le  duché  de  Milan,  et  en  Italie,  de  1512  à  4515;  un 


—  450  — 

livra  écrit  de  (a  propre  main  de  Si-Ghables  Bonoatt,  sv 
divers  sojets  ayant  rapport  à  son  diocèse;  on  manHerk 
oD  papier  de  St-André  AvBLLmo  et  ayant  pour  titre  liTÊU 
très  utile  pour  connaUre  et  acquérir  la  vraie  Aaiaj- 
lité. 

La  bibliothèque  Trivulzio  contient^  en  ootre»  ttBejgrni- 
deet  importanle  collectfoo  d'autographes  de  princeiM- 
ciésiastjques  et  civits,  et  d'hommes  illustres  de  diffémtai 
époques.  Parmi  les  manuscrits  non  autographes ,  il  y  1 
diverses  bibles  latines  assez  remarquables  ^  et  dont ÈoM 
en  parchemin  I  in>fo]io,  avec  miniatures  et  dorures  ;«l 
du  fô"*  siècle,  etc.  ;  et^  de  la  même  époque ,  en  parchaBia 
aussi,  pn  beau  missel^  ambroisien  ,  petit  in-folio,  qMii 
offices  et  deux  bréviaires  augustxniens^  tous  très  rilÉei 
de  minialures.I!  y  a  aussi  la  collection  des  manuscrits  ifc  fa 
divine  comédie  Axi  Dântb;  les  ruines  de  Gaspard  Th 
CORTI ,  manuscrit  en  parchemin  de  4/i93,  richement  rdU^ 
avec  une  couverture  de  cuivre  doré,  marquée  de  pelilai 
flammes  d'émail.  Les  sonnets  sont  écrits  en  caraeténi 
d'argent,  et  les  arguments  et  les  notes  en  caractères  d*or. 
On  croit  que  c'est  là  l'exemplaire  que  Yisconti  présenlâl 
la  duchesse  Béatrix  d'EsTE,  épouse  de  Louis  le  MoRB.  0  €«t 
encore  un  grand  nombre  de  manuscrits  qu'il  serait  trcf 
long  de  signaler.  Je  me  borne  à  noter  celui  rare,  en  pi* 
pier-étoffe  du  XY*  siècle,  des  œuvres  en  grec  dé  Gaudt; 
eclui  in-folio,  de  i 460^  contenant  Tarchitecture  d'Antoine 
AviRLiNO,  dit  Philarette,  dédiée  à  François  Sforza,  doc  de 
Milan  ,  et  divisée  en  24  livres  avec  dessins.  Enfin,  parmi 
les  manuscrits  orientaux,  en  est  un  très  beau,  indien-per- 
san, enrichi  de  beaucoup  de  miniatures  dont  deux  repré* 
sentent  les  portraits  des  grands  Mogols,  ou  empereurs 
DuANGiR  et  ScHUH  DiJAHN  ,  SOU  successeur.  Une  série  de 
diplômes  en  parchemin,  de  diverses  époques,  faitanile  ï  li 
collection  des  manuscrits.  Quant  aux  ouvrages  imprimés, 


—  451  — 

HtîBMflk  «to  dlTtt  qa«  oeUe  bibliothèque  renferme  toutes 
IvhpMOiièree  éditions  des  classiques  grecs,  latins  et  ita»- 
■iMiPArai  lesquels  beaucoup  d'exemplaires  sont  en  par- 
ftttmia»  ^*  t  etc. 

-r*-Jba  MbUethèque-^AscnuiTit  bien  disposée  Jane  b  pa- 
liifiAi  flièaie  nom,  contient  des  éditions  très  rares  et  une 
«quantité  d*ottvrag6s  de  législation  et  d'histoire , 
)|ae  des  ouvrages  moderneSi  notamment  les  voyn-*- 

riié»  40  HuaioinT.  On  y  trouve  aussi  on  bon  nombre 
minoscrits  d'un  grand  intérêt  ,  et  une  vingtaine  de 
iBiaqiea  contenant  la  correspondance  des  AacBciTt  ;  fa- 
iÉU#^  a  compté  des  prélats,  des  docteurs^  des  dipid- 
iiiiii  mtfi 

^SéAmei  numismatique.  -—En  fait  de  richesses  archéo- 
IffifIfiM»  dont  j'ai  déjâi  exposé  plus  haut  une  certaine  aé** 
lie,  on  n'aura  pas  oublié  qu*alors  j'ai  renvoyé  au  ohapi- 
tii(:.4i!l  iaHiiutionê ,  ce  qui  restait  k  dire  à  ce  sujet 
ISMMWDçons  par  le  cabinet  des  médailles.  On  eut  l'idée 
8q/lis,  fermer,  en  1803,  et  ce  (ut  à  l'occasion  de  la  refonte 
é|S>i6illes  monnaies.  Il  fut  alors  décidé  que  l'on  eonser- 
liglil'Odles  d'une  certaine  valeur,  qui  pourraient  servir  à 
l%Jlafmatioii  d*fiae  collection  spéciale.  En  1807,  on  y  joi- 
nH)^  «t  oeleau  palais  Bréra,  deux  collections  particulièrest 
Pupa  de  monnaies  appartenant  au  marquis  Jules  BiocA- 
t|ùi4.#t  loutre  de  médailles  ,  possédée  par  le  Chanoine 
PÉm.  .En  4808,  on  fit  l'acquisition  de  la  collection  du 
prisée  GoaiGLiANo-SoLuzzo ,  laquelle  commencée  par  le 
père  Félix  Garoivpci  ,  et  riche  de  plus  de  5,000  médailles 
g9lS0giies  et  romaines  de  toute  espèce  de  métal  et  de  mo- 
dale, vint  accrottre  Timportance  de  la  collection  numis- 
BaaMqvadelIitan;  collection  qui,  par  décret  du  6  mai  4808, 
fni  reconnue  :  cabinet  royal  det  médaillée  et  dei  mon- 
naiê9,e^  eut  pour  directeur  M.  Gà£tan  Cattaneo.  D'autres 
benreuses  occasions  etde.<;  .acnrivteUions  faites  par  voie  de 


—  452  — 

correspoadance^necoDtribuèreQtpas  peu  à  donner  anidi' 
verses  classifications  des  médailles,  toute  l'extension  désira- 
ble. A  la  première  classe  appartiennent  les  médaiUêB  [ 
que»  des  peuples,  des  villes  et  des  rois.  Dans  lai 
sont  les  médaille»  romaine»  tant  consalaires ,  on  de  fa- 
milles, qu'impériales.  Parmi  celles-ci^  on  distingue  par- 
ticolièrement  une  série  de  plus  de  200  médailUme  de  bree- 
ze  dont  la  majeure  partie  provient  de  la  collection  Gaie- 
njcl^  et  une  série,  tout  à  fait  séparée,  At  médaillée  mifî- 
^ue». 

Mais  une  série  de  la  plus  grande  utilité  ponr  Fétnde  de 
la  numismatiquoi  est  celle  des  contrefaçon»  de»  méJkU- 
le»  grecques  et  romaines  et  des  monnaie»  du  moyen*lgB, 
de  celles  notamment  très  renommées  de  Beckbr,  an  nom- 
bre déplus  de  200,  en  plomb,  tirées  des  coins  gravés pir 
le  même  Beckbr. 

Pour  faciliter  Tétude  de  la  science  numismatiqoeiOBi 
réuni  dans  ce  cabinet ,  en  diverses  tablettes,  3,090  mh 
freinte»  des  plus  belles  pierres  gravées  à  la  manière  aali-' 
que  et  à  celle  moderne. 

A  la  classe  des  monnaie»  du  moyen^àge  apparUes- 
nent  celles  frappées  particulièrement  en  Italie  ,  depab 
répoquede  CHAKLBMAGNft,  JMsque  vers  la  fin  dn  XVPsiMe. 

Le»  monnaie»  moderne»  et  ayant  cour»^  de  tons  ta 
Etats  d'Europe,  forment  une  antre  classe.  OnyaaioiK 
une  série  assez  importante  de  monnaie»  étrangère». 

Viennent  ensuite  les  monnaie»  ebsidionales^  ou  de  oé- 
cessité,  de  diverses  époques. 

Enfin,  les  médaille»  moderne» ,  du  XV*  siècle  jusqu'il 
nos  jours. 

Le  nombre  des  médailles  et  des  monnaies  antiques  il 
modernes  est  aujourd'hui  de  6/i,^9i  comme  on  le  voitei- 
après  : 


—  458  — 

{Médailles  antiques. 
Idem  modernes.  16  \     i,9th 

Monnaies. 


757  ) 
«6  >     ifi 
1,141  ï 


(MMainesantiqoes.  7,176  ) 

Idem  modernes.  t,S7l    >  lft,8SS 


^Monnaies.  6,ld0 

17,597  1 
6.700  }  26,7 
9,*2I   I 


le    \Médailles  antiques  17,597 

^    Idem  modernes.  6,700  }  26,718 
e.    «Monnaies. 

nb  I  Médailles  anliqaes.  328  ) 

I     \    Idem  modernes.  8&7  >    1,S27 

0     (Monnaies.  52  ' 


Total. . . .  fti,&9& 

Si  l'on  jette  un  coap  d'œil  snr  les  eollections  partioa- 

.,  on  s'aperçoit  bientôt  qu'elles  ne  sont  pas  moins 

u  Parmi  les  antiquités  dont  le  musée  Trivulzio  se 

ose,  on  a  classé  ainsi  les  suivantes  :  médaillée  grée- 

les  peuples,  des  villes  et  des  rois,  de  toute  espace  de 

• 

dailUê  contulairei^  ainsi  que  des  monnaies,  presque 

I  d'argent,  de  familles  romaines. 

iailles  impériaUê  latines  de  tout  métal,  parmi  les- 

ils  est  vraiment  remarquable  la  série  de  celles  d'or  , 

a  G.  PoupÊB  à  Ahdroniqok  II ,  au  nombre  de  plus 

),  très  authentiques  et  parfaitement  conservées. 

wàaUê  du  moytn-àge  ,  particulièrement  de  Milan . 

nnaiêê  eourantes  d*Europe  et  des  autres  parties  du 

• 

tailles  moderneê  de  souverains  et  d'hommes    illus- 

^aux  de  diverses  époques. 

Utopie ,  au  nombre  de  10  dont  un  très  beau  de 

FniiuuBaiA  et  un  autre  de  Perigsiro. 


—  454  — 

Canufâi  eipierrei  gra9ée$y  antiques  et  nodernes. 

Enuxu»,  anliquas  et  modernes. 

Ivoires  de  divers  temps. 

Verreê  «  au  nombre  desquels  on  f  oit  une  belle  lasis 
STeo  une  inscription  latine  autour  et  on  filet  en  relief,  ipt* 
lement  de  verre ,  dont  on  trouve  la  description  et  b  li- 
gure dans  VhUtoire  de  tari  de  WlxcKBUiAiiif  (  liv.  I«cbapb 
2.  nuB.25.) 

Bronzes  antiques  ^  parmi  lesquels  sont  de  très  beau 
travaux  qui  ont  été  décrits  par  divers  auteurs. 

Vases  drargite  dont  un  magnifique  a  été  décrit  par 
WiNCKELMAirN^  qui  en  a  donné  aussi  la. figure. 

Fayenets  diverses,  antiques  et  de  grandeur  et  d'impor- 
tance différentes. 

Travaux  d'or  et  d'argent  doré,  exécutés  au  ciseau,  ete. 

Anneau»  et  eoUiers  de  plusieurs  espèces  de  métaux. 

SearaMes  égyptiens,  ainsi  que  d'autres  pierres  gravé» 
orientales. 

Uarbres  anciens  représentant  des  figures,  et  parmi  Isi- 
quels  on  distingue  diverses  statues^ainsi  que  quelques  bat- 
reliefs  qui  composaient  le  mausolée  d'AzoNS/  Viscotm. 

-^La  collection  de  monnaies  milanaises  au  musée  Yn- 
ai,  fondée  par  le  comte  Pisata,  comnience  la  série  des  enu 
pereurs  romains  Asgadius,  Honorids  etc.  et  a  été  continué» 
Sttceessivemeni  jusque  vers  la  fin  du  siècle  dernier.  Parmi 
les  pièces  les  plus  rares  dont  cette  collection  est  enrichis, 
on  voit  un  florin  d'or  de  la  première  république  de  Mllas, 
frappé  vers  l'an  1 S58  ;  la  belle  série  de  florins  d'or  des  Tis- 
coNTi ,  depuis  LcGHiMoJusqoesk  Pbilippb  Masie. 

Les  monnaies  des  SroazA  font  suite  à  celle  des  Tiscoim; 
puis  viennent  celles  de  Tempereur  Charles  V  et  de  SM 
successeurs  dans  la  domination  de  la  Lombardie. 

Enfin,  il  y  a  au  musée-VaRai  une  belle  série  de  médail- 
les modernesi  presque  toutes  d'argent,  à  partir  de  Timpé- 
ratrice  Marib  Tutaftas ,  Jusques  h  l'Empereur  régsist 


—  455  — 

FJttbmiKB  l**.  Il  y  a  igaiemefti  beaucoup  de  médailles 
d'boiBmes  iilii8lre9y  partioulièremeDi  de  Milan. 

Les  moonaiee  et  les  œédaUleaque  possède  aujourd'hoi 
laeomle  Ghariea  Tatbrna,  furent,  en  principe,  recueillies 
par  son  oncle  Gostamzo.  La  série  des  monnaies  milanai- 
ioa  s'éCère  à  plus  de  300  pièces  d*or,  d'argent  et  de  cuivre, 
à  partir  de  l'empereur  Honoaiosen  continuant  jiisques  au 
taiu|»  présent  L'une  des  pièces  très  rares  est  l'écu  d'or 
frappé  à  Milan,  de  François  i*',  roi  de  France. 

Les  niédaines  modernes,  presque  tontes  de  cuivre, 
dans  la  même  collection ,  sont  au  nombre  de  deux  mille 
on  environ  ,  et  divisée  en  séries  diverses,  c'est-à-dire  en 
celles  des  papes,  des  souverains,  des  princes  et  des  hom- 
mes illustres,  surtout  d'Italie.  La  série  de  ceux-ci  est  ad- 
ÉDlrablCjau  point  de  vuede  la  conservation  et  delà  rareté 
d*UD  grand  nombre  de  médailles,  la  pluspart  d'artistes  cé- 
lèbres du  XV*  siècle. 

La  série  des  monnaies  et  celle  des  médailles  augmentent 
chaque  jour  par  les  acquisitions  que  le  comte  TAvSaNA  ne 
esase  de  faire. 

—  La  collection  des  monnaies  de  Milan,  appartenant 
aa  comte  Jean  Mulazzaxi,  commence  de  la  paix  de  Gons-» 
taace  et  suit,  sans  interruption,  jusquesà  notre  époque. 
On  y  a  associé  toutes  les  médailles  de  souverains  et  de 
princes,  qui  peuvent  servir  à  la  plus  grande  illustration 
de  rhiloire  des  monnaies  de  Milan.  Ce  qui  en  augmente  le 
prix,  c'est  un  catalogue  qu'en  a  rédigé  le  propriétaire  lui- 
méoie  qui  a  eu  soin  d'établir  le  poids  et  le  titre  de  chaque 
monnaie,  d'or  etd*argeut,  et  en  a  ainsi  déterminé  la  valeur 
intrinsèque,  et  en  rapport  avec  tous  les  tarifs.  C'est  là  évi- 
domment  un  ouvrage  qu'il  serait  très  utile  de  publier  pour 
dissiper  toute  incertitude  sur  la  valeur  des  monnaies  mi- 
lanaises au  moyen-âge.  Il  est  vrai  que  le  comte  Mulazzani 
a  parlé  de  ce  travail,  dans  son  mémoire  publié,  en  18A2, 
sur  la  lire  milanaise,  dé  1354  à  1778. 


—  6^6  — 

—  Le  marquis  Jules  Begcabiil  possède  plus  deS,000 
•édailles  el  monnaies  qu*il  a  lui-même  recoèillieaavee 
soin  ;  eolleclion  qai  commence  de  Tépoque  de  la  révolo- 
lîoo  française,  en  1789,  josquesà  la  mort  de  Louis  XVID  , 
en  1824. 

•—A  la  maison  Litta  est  une  collection  de  &&0  médallks 
doni  8*  d*or,  300  d'argent  et  60  de  cuivre.  On  y  a  joint 
tout  récemment  quelques  médailles  russes  d'une  dimen- 
sion extraordinaire  et  très  rares. 

—  Le  docteur  Charles  Yandoni  possède  aussi  un  cer- 
tain nombre  de  médailles. 

—  Il  y  en  a  de  même  au  séminaire,  plusieurs  réunies  è 
quelques  objets  d'antiquité. 

—  La  collection  de  la  maison  Archinti  renferme  la  série 
complète  des  médailles  de  Louis  XIY. 

—Le  comte  sénateur  Louis  GASTiGUoifia  légué  à  la  viOa 
de  Milan  une  collection  nombreuse  et  choisie  de  médaillei 
nationales,  quia  été  déposée ii  la  bibliothèque  ambrolsien- 
ne^  et  à  laquelle  on  en  a  joint  une  de  monnaies  grecques, 
romaines  et  modernes,  etc. ,  etc. 

Toutes  les  collections  publiques  et  privées  que  je  viens 
de  passer  en  revue,  attestent  suffisammeiit  que  l'arcbéo" 
logie  compte  de  nombreux  adeptes,  à  Milan.  Il  nepoa* 
vait  entrer  dans  ma  pensée  d'approfondir  les  objets  si 
considérables  dentelles  se  composent.  Dans  un  rapport 
comme  celni-ci,  déjà  fort  étendu  et  que  ]c  ne  suis  pas  prêt 
de  terminer ,  des  détails ,  quoique  fort  intéressants ,  sur 
chaque  espèce  de  médailles  et  de  monnaies^  par  exemple, 
seraient  pour  le  moins  superflus.  Qu'il  me  soit  permis, 
toutefois,  d*exbumer  et  de  traduire  presque  littéralement 
certains  passages  de  l'ouvrage  sur  Milan  et  son  territoire, 
dont  j'ai  déjà  parlé  comme  ayant  été  fait  pour  être  offert 
aux  membres  de  la  sixième  session  du  Congrès  d'Italie  ; 
ouvrage  qui ,  pour  mon  exposé  ,  m'a  fourni  et  doit  me 


—  Û57  ~ 
fèorair  encore  de  documents  précieux*  L'emprunt  que  je 
me  plais  à  lui  faire*  ici  ,  consiste  en  des  fragments  de  ce 
qui  s*y  trouve  raconté  sur  les  médailles  nationales,  o'est-à 
dire  sur  celles  qui  regardent  spécialement  les  événements 
et  les  personnages  de  Milan. 

£t.d*abord,  je  fais  mention  d'une  médaille  du  prince  Eu- 
GnrE.  de  Savoie  s.  ce»  gêner. gubem.mediolani^  au  re- 
vers de  laquelle  est  écrit  genio  tufelari  lialiœ,  ao  tour 
<)*aD  génie  qui  tient  dans  la  main  gauche  une  palme,  dan» 
la  droite  un  faisceau  de  traits  qu'il  lance  sur  la  France 
symbolisée  en  un  guerrier  abaltu.  Une  femme  représen- 
tant, la  ville  de  Milan  ,  et  avec  la  couronne  ducale,  rend 
hommage  à  ce  génie  et  lui  présente  les  clefs.  Dans  Texer- 
gue»  on  lit  :  Sahaud.  libérât,  Mediolan.  retiUuto.  duce 
jtuTêliantOumexercitufugaio  MDCOVI. 
,.,  A  l'occasion  de  la  construction  d'un  pont  sur  le  Mincio 
près  Mantoue  ,  et  du  magasin  des  grains,  il  fut  frappé  a 
l'hôtel  des  monnaies  de  Milan  ,  une  médaille  en  l'honneur 
^e.MABiE  Tbérbsb  et  de  son  mari,  avec  cette  inscription  : 
jid  annonce  perpetuum  usum,  ann.  MDCCLVl ,  apus 
Mantuœ  expletum. 

bo  lit  sur  une  autre  médaille  frappée  en  l'honneur 
de9  mêmes  et  en  souvenir  de  l'écluse  commencée  &  Go- 
vernolo:  Salubrati  aérien  navigationù  et  eommercii per- 
petuitati prope  Gubemium  inchoat.  ann.  MDCCLVl. 

Une  médaille  de  1770,  pour  rappeler  un  traité  do  com- 
merce entre  l'Allemagne  et  Tllalie,  porte  la  tète  voilée  de 
Marie  TH£Rfi3B,au  revers  mutais  commodis  et  le»  figures 
de  la  Lombardie  et  de  TAutriche  assises  sur  des  balles 
de  marchandises  et  se  donnant  la  main.  En  haut  on  voit 
Mercure,  et,  dans  le  lointain  ,  un  fleuve  et  un  port  ;  à 
l'exergue:  Pr ovine, German  et  ItaL  commerciin  junclœ 
MDGGLXX. 

Au  sujet  de  l'université  de  Pavie  et  des  écoles  palatines 

08 


—  458  — 

restaurées  ,  il  est  deux  médailles,  dont  une  de  1770  tt- 
présentBDt  les  attributs  de  toutes  les  8oiences|,  et  l'autre 
sur  les  revers  de  laquelle  on  voit  rUniversité  de  Pafi6  et 
oes  mots  :  decori  et  ineremeniO'^Atkeneufn  tiàinénit 
êciefitiiê  magiêtris  operibus  aueium  IfDCCLXXII. 

Une  médaille  ayant  pour  sujet  là  prison  de  Milan  ,fe- 
présente  MAftiETnAtËsB  et  au  revers,  porte  ces  mots  :  M- 
minibui  opère  pub.  expiandit,  ainsi  qu*ufie  justice  dlMi- 
tranl  du  doigt  la  maison  de  force  et  ayant  à  ses  pieds  tiD 
criminel  enchaîné. 

De  1770,  il  est  une  médaille  du  sujet  des  deux  malsoM 
d'orphelins  de  Milan  et  de  ttantoue,  avec  cette  légondb  : 
dheipL  et  laborts  tiraeinio. 

A  roceasion  du  mariage  de  rarchiduc  pÈRDOtANn  âVM 
BÉiTBix  d'Esté»  il  a  été  frappé  une  médaille  portant  In 
portraits  des  deux  époux  ,  et,  au  révetv ,  Merôttfe  qui 
présente  les  armes  d'Âutricbe  et  d'Esté,  à  un  fléd  Va,  àtêe 
cette  insciriptloti  :  numina  favent.  Lors  de  la  naissauoe 
de  lenr  premier  enfant,  parut  une  autre  médaille  poltant 
ces  mots:  spes  ei pignus utrique . 

Une  médaille  pour  rappeler  l'érection  des  archives  é»- 
tariales  présente  au  revers  une  femme  qui  tient  à  la  mlin 
gauche  un  diplôme  et  montre  de  la  droite  les  archives,  la- 
tour  ,  on  lit  ;  fortunis  cioium  êervandie ,  et  au  bas  ,  ta- 
bularium  pub.  'îAediolani  regio  sumpiu  .condOmu 
MDCCLXXIII. 

Il  est  une  médaille  an  sujet  de  la  réunion,  en  1778,  des 
principautés  de  Gastiglîone,  Hédule  et  Solferino. 

11  en  est  une  autre  relative  à  la  fondation  de  l'Ecole  d'ac- 
couchement ,  représentant  6.  Luqné  et  portant  ces  mots 
ariie  obsikeiriciœ  Uediol.et  Mant.  aperi.  MDCCLXXIV. 

Une  médaille  coocernant  le  jardin  botanique  montre  un 
Esculape  à  qui  Flore  présente  des  herbes  qu'elle  prend 
dans  une  corbeille  offerte  par  un  génie.  On  y  lit:  Flora 
insubrica  horii botanùiMédioL  ei  Ticini  UDQCLXXY . 


—  US9  — 
ID6  médaille  pour  la  société  patriotique,  TagricaU 

i  fe  commorce ,  se  voit  cette  inscription  :  Agricole 

ei  arîium  ineremento  toeieioi  inaituia  Mediotani 

;lxxyii. 

s  médaille  qui  a  pour  sujet  le  canal  de  Paderno  • 
nie  la  rille  de  Milan  et  Mercure  appuyé  sur  des 
ktodtaes  ;  h  la  droite,  no  fleuve  ;  au  fond,  le  lac  de 
;  an  tour,  cette  inscription  :  comeaiuum  urhii  in^ 
mi^,  et  à  l'exergue  ,  celle-ci  :  fâediolanum  L'ario 
umnotoAhduœeuripo  navibuê  aperto  HDCGLXXVII. 
rétablissement  de  Thôtel  des  monnaies  donna  lieu  I 
aédaille  où  est  figurée  une  femme  avec  une  balance, 
fée  sur  une  presse  et  \  aquelfe  un  jeune  enfant  pré- 
un  bassin  plein  de  monnaies. On  y  fit:  res  monêiaria 
luia\eondiiii  no». legiluêoffleinisMDCCLXXyiH. 
<e  autre  médaille  porte  la  façade  du  palais  royal  et 

inscription:  regia   Medtolani  ampliaia  inttrueia 

faeieomata  HDCGLXXVIll. 

ÂserTatoire  de  Bréra  est  représenté  sur  une  autre 
lîlle.    On  Ht  &  Tetergue  :     tpeeula  oêtr.  medlol. 
CLXXK. 
mx  médalllea  qui  étaient  données  en  récompense, 

celle  du  serment  de  Josbph  II,  ayant  cette  Insorip- 
Langobard.  fidês  saorametiio  firmafa  dieWYjulii 
ICLXXXVI ,  et  une  médaille  où  les  mots  maribus  ei 
îlitaii  sont  entourés  d*une  guirlande. 
y  aurait  encore  à  citer  d'autres  médailles  dont  quel- 
\  unes  récentes  sont  remarquables  par  leurs  inscrip- 
I  et  réiégance  numismatique. 

•  En  fait  d'antiques  inscriptions,  on  peut  dire  que  Mi- 
en est  assez  pourvu,  comme  Tattestent  environ  600 
res  milanaises ,  qui  existent  actuellement,  ou  ont  été 
alées  par  les  écrivains  quf  les  ont  décrites  de  viiu.  O9 


—  460  — 

en  comple  120  au  palals-ABCHiNTi  »  disposées  conveosbU- 
ment  parmi  des  bustes,  des  bas-reliefs  et  des  monuments 
antiques  de  tout  genre. 

Userait  trop  long ,  neferais-je  que  les  énamérer^de 
parler  de  toute*s  les  pierres,  portant  des  inscriptions  on 
représentant  des  figures,  que  Ton  voit  à  Milan.  Jo  at. 
contente  de  rapporter  que  beaucoup  sont  précienaat. 
par  lu  rareté  des  marbres  étrangers ,  et  que  de  collas 
qui  donnent  une  idée  des  richesses  archéologiques  de 
cette  ville,  sont  k  citer  non  seulement  celles  du  palus 
Arcuinti  ,  mais  encore  celles  du  cercle  de  la  société  des 
nobles;  du  jardin  des  comtes Câ^^tiglioni,  à  St-Ambroise;  i,. 
lamnisuu  GiiiRLANDA ,  à  celles  Migbrta^  CiGiaii,BoRftOii|i^. 
SBtBELLosi^etc;  aux  maisons  curiales  de  St-SiMrLiciiii«  de 
St-NAZAitB,  de  St-EriENNE;  au  clocher  de  St-SATVBBtk 
la  place  des  marchands  ;  sous  les  portiques  (  oh  roe- 
n'en  compte  pas  moins  de  70  )  de  la  bibliothèque  aifr*: 
broisienne;  celles,  au  nombre  de  60  ,  sous  le  porclkeda 
la  basilique  arobroisienne;  au  magasin  de  Tacadémie  àm 
beaux-arts  ,  etc. ,  etc. 

—  Je  ne  dois  pas  passer  sous  silence  quelques  aoi  des 
objets  rares  que  Ton  trouve  à  Milan,  chez  beaucoup  d'a- 
mateurs: il  la  maison  Castklbabgo  est  une  collection  des 
meilleures  pièces  instrumentales  des  différentes  écoles, 
et  qui  servent  à  la  composition  d*un  grand  orchestre;  oo 
y  voit  même  des  vases  du  Japon  ,  un  entier  cabinet  chi- 
nois, etc. 

—  M.  G.B.  Brambilla^  à  la  maisonTBAVBRSi^  possède  oo 
grand  écrin  enrichi  de  cristaux,  de  peintures  et  de  dorures; 
un  grand  tapis  chinois  de  satin  céleste  ,  orné  de  lettre» 
d*or  et  de  figures  d^or  et  de  soie;  des  vases  étrusques  et 
du  Japon  ;  un  jeu  de  A9  cartes  en  miniature,  sur  un  fond 
d*or  et  d^argent  »  etc. ,  Jeu  qui  appartenait  au  duo  Philippe 
Marie  ViSGONn. 


_  ^61  — 

•^  Le  duo.  Huber.i  Viscoirri  do.  Modrone  a  an  jeu  io^ 
cooplel  de  taroUi  eo  mÎDiature  fait  par  on  eerlaio  Maê- 
tf^no^de Toftone,  qui  excellait  eu  ce  genre.' 
j.-'Avtft.mMsoD-BusGA  est  un  jeu  seinblable,n]àis  Incomplet 
(de  78  cartes)aveo  des  Bgures  et  des  couleurs,  représentant 
daf'fDJetsde  l'histoire  romaine  et  de  la  mythologie.  Au 
qiptriàoie  tarot  on  lit  :  senaiui  vêneiuê,  ei,  au  quatrième , 
owfo.aA.  urbê  eondita  MLXX. 

-^  Le  marquis  Trivulzi  a  un  jeu  de  440  cartes oà  soiit 
dai.pfirolei^t  des  figures  allemandes. 

->— On  doit  au  chevalier  Uboldo  un  arsenal  composé  de 
plw.-d^.l, 000  pièces  d*4rmes  de  différenies  époques  qu'il 
a  rangées  en  un  ordre  admirable.  On  y  roit  de  riches  «r- 
mwniB|.  une  collection  importante  de  boucliers,  de  casques, 
d^lar^M:  et  longues  épées  ,  assez  rares,  dont  les  poignée» 
d*amer,aoQt  ornées  de  figures  en  creux  et  en  relief  ;  enfin  ^ 
quelques  épées  du  XVI*  siècle,  enjolivées  en  or  et  en 
ifpjnr,  >  la  garde.  Parmi  les  armes  blanches  et  è  feu  des 
tiaoïiis  modernes,  il  en  est  de  très  belles  qui  ont  été  fa- 
briquées en  Turquie  el  en  Perse. 
.,^!U9  musée  appartenant  an  chevalier  Pelagio  Pixiei, 
peisirs  de  S.  M.  le  Roi  de  Sardaigne ,  consiste  en  des  mo- 
niUB^aU^lenations  et  d'époques,  diverses,  et  rangés  dans 
L'ordre  qui  suit:  AntiquUéê  égypt%enneê%^Tic\e\k%9  ool- 
leetipn  fiaite  en  Egypte  par  M. G.  Niszou,  achetée  par  Pa-< 
LAn.ea  1828  et  augmentée  par  lui  au  moyen  de  certaines 
acquisitions  non  moins  importantes.  Cette  collection  com- 
pijtt^d  des  •images,  des  emblèmes  de  divinités,  de  petites 
statues,  presque  toutes  en. bronze,  de  pharaons,  de  pré- 
treSy.etc.;  des  scarabées  et.  ustensiles  variée  ,  des  vases 
faiièbres  d'albâ^tre  el  de  terre  cuite,  des  bas-reliefs  en 
ter^Q  puite,  des  momies  humaines,  des  caisses  et  des  sar- 
copbagea.de.  momies,  et  des  cauettes  funéraires  en  bois. 

jànfiquii^ê  e'iruiqueêt  consistant  en  des  sujets  d'époques 


et  de  matières  dlvenes ,  prindpâleaietii  en  éèê  eol- 
lièrsd'or ,  pirfaileoietit  ciselée,  et  en  beratNittp  de  f^Êà 
d'ergile  peiots,  parmi  lesquels  est  une  megDf ÔqM  eôM||IÉ 
trouvée  dans  ao  tombeea,  sar  laq«elle  <Mit  été  péliésiii 
trois  béros  d'Atbèoes  :  Tliésëe,  Ajas  et  Godres. 

AntiquitéâgrecquêMétramameê^  o^est^  dir#  derlMiM 
cuites  peintes^  des  lampes^  etc. ,  de  métal»  des  t>âtêim*^ 
autres  ustensiles  de  sacrifice ,  des  bouclée^  dashrtéelH^ 
des  miroirs,  etc.  ■■■■{-- 

Ivoires  :  de  petites  statues,  de  petits  coffres,  tfle«,  di4t* 
vers    ges» 

Ferres  antiques ,  parmi  lesquels  est  um  très  |oli»ell* 
poulette  avec  le  génie  de  la  chasse  eo  relief.  ^  ■ 

ladépendamment  de  ces  antiquités ^  ileaest 
unes  américsitteSi  c^est-è-^ire  des  vases  peMiti«  dli 
armures  du  moye»-Age,  des  armes  antiques  9l 
et  parmi  celles-ci  quelques  unes  àfeo«  -  ^- 

^  Le  marquis  Aui  Possonh  possède  beâae^up  <Fol#(to 
d'Amérique,  des  tiss  de  la  mer  pacifique  et  de»  ta^dripp*- 
étoffés,  ouvrages  faits  à  la  main,  armes,  alo« 

-*-Iii9  noble  AtezandreLrvTA  a  rapporté  de  lrè»))yMil- 
aes*  pnriosilés,  die  ses  longs  voyages  en.  Afrique^  ea  OlfMt 
aidsnsl'Amériquo  méridiooalo.  Ces  evriosités  sont)  éÉMI 
autres^  beaucoup  de  vases  et  de  poleries  d^tertv  eéHét 
trouvés  daos  des  tomiwaui  antiques  da  Péron,  et  qul^  Mm 
antérieurs  à  la  conquête  de  celui  «ci,  ressemblent  siagè*^ 
liéremant  à  ceux  des  Etrusques  et  des  Egyptiens'^Hf  i 
aussi  des  pierres  dures>  dont  une  très  grosse,  pat-fkttemMl 
travaillées,  bien  que,  oa  ne  Tigoore  pas,  les  peoples  ds 
ces  contrées,  ne  connussent  pak  le  fer. 

— £/fi  musdum  J^ histoire  naturelle  existe  à  Milan,  de- 
puis que  le  professeur  JisN  et  J».  GaierOFOiisearenteSfr 
fondu  leurs  coUectioos  d'objets  d'histoire  MCarolle  elqni, 
d'un  commun  accord,  il  eut  été  ooovesa  entra  eox,  en 


1882,  qq'à  la  mortderoD,  Taulra  adqoérrclt  l'entière  pro- 
priété du  loal;  œ  qui  arriva  en  1817,  époque  où  db  Gi»- 
ffffW^  éUot  décédé^  le  profeaieurJBANdeTiot  proprié^ 
t^  de  eeUe  grande  et  riche  colleoUoo  qoli  devait  céder 
flfj^^^à  la  vUle  de  Hilao ,  par  reapeet  pour  son  eollégoe 
Ijf^pHSiopoaia  qui  eo  avait  exprimé  le  déair ,  daaa  son 
MV*^  en  7bre  iSSS.Maia  MUan  fait  an  eeiBionnaire 
Mjl^  viagère  de  6,000  lires,  par  bd^  dont  tioe  partie  k 
H^rge  delà  manicipalilé ,  et  qn  peu  plna  de  la  moitié 
iréniltei  de  dona  faits  voloolairemeni  par  de  zélés  citoyens 
Mairoox  de  voir  la  ville  enrichie  d'un  semblable  trésof 
foffwtifiqne. 

.]jl..  le  proCsssenrJiAii  s'est  engagé  à  demearer  pendant 
antre  mois  de  l'année,  dans  le  musée  pour  y  donner  trois 
^.,lpi  semaine  des  leçons  d'histoire  naturelle.  Ledireo^ 
Mpif  qui  lui  auocèdera  sera,  d*aprèa  le  règlement ,  tend 
dp  jf^râ'les  leçons  et  de  rester  toute  l'année  au  muaée.  See 
tmofaires  seront  de  2,400  lires» 
^^J^nm»^  civique  d'histoire  naturelle»  placé  provisoire^* 
^îptau  local  dit  du  Cappmno^  est  aujourd'hui  Pun  dii 
{due  richesd'Itaiie,  parce  qu'au  moyen  d'une  dotation  att** 
U|^f|lf  dpA,500.lires  et  de  quelques  secours  extraordlnai- 
qm  df  la  commune,  il  a  vu  s*aecrottre  ses  eolleetions  ran- 
gj^idans  l'ordre  suivant  : 

if^Ue^tian  minéralogique.  Elle  est  disposée  suivant  le 
dfpfler  système  de  BEoiieiriARt,  et  elle  renferme  dea 
éel^^nUlloos  de  minéraux  très  rares  tant  sous  le  rapport 
de  leur  forme  cristalline  que  sous  celui  de  leur  provenance. 
QflKEde  la  Sibérie,  delà  Suisse,  du Tyrol , de  lilalie en 
général,  méritent  une  mention  particulière. 

CollécH^nâ  dérochée.  Il  en  est  deux  principales,  l'une 
disposée  mioéraJogiquement,  Taulre  par  série  géognosf-^ 
qieei^etauivani  les  lieux  où  elles'  ont  été  recueillies,  telles 
tae  do  Milanais,  de  Vicentin ,  du  Tyrol ,  du  Fié- 
t,  de  l'Italie  méridionale  et  des  environs  de  Paris. 


—  /i64  — 

Fauiles.  Le  musée  possédait  des  pièces  d'âbilillu 
vertébrés,  k  rétai  fossile,  et  des  modèles  en  plâtre  de  ceôx 
des  environs  de  Paris,  lorsque  Ton  Jagea cbùVënable  de 
faire  l'acquisition  ,  peur  les  j  placer,  des  modèles  en  ptt* 
ire,  par  Kaup  de  Darmstadt.  Parmi  les  fossiles  des  intar- 
tébrés,  on  distingue  la  collection  des  coquilles  des  terraÙÎB 
tertiaires,  laquelle  est  très  riche  eti  espèces  etetiIndlVMii, 
beaucoup  de  celles  des  terrains  secondaires  ,  et  quélqtiès 
îbsectes  des  marnes  d*Aix  et  de  la  Croatie.  Au  mfliéïïdai 
fossiles  végétaux ,  on  remarque  les  principaux  genres  0I 
beaucoup  d'espèces  de  terrains  carbonifères:.  .'    "   ' 

Colléctio7i8  zooiogiques.W  n'y  avait  que  peù'ddpdiiix 
de  mammifères  ;  00  en  a  acheté  depuis  peu  que  Poâ  àilis- 
tribuées  en  plus  de  cent  genres.  La  collection  des  ofseank 
comprend  environ  1,200  espèces,  la  plupart ex^licieâ. 
Gelie  des  reptiles  en  contient  beaucoup  de  lltalie  mèri^ 
nale.etde  la  Dalmatie,  ainsi  que  quelques  unsdé  l'^fpfa, 
recueillis  par  Roux. Celle  des  poissons  est  ^iusabdn^dÙké, 
presque  toussent  conservés  dans  Talcool .  Ce  sonf  en  grnl 
nombre  des  espèces  de  TEgypte,  des  Antilles  et  de  la  mé- 
diterranée. 

On  a  séparé  les  coquilles  marines,  de  celles  Onvialibs 
et  terrestres,  toutes  nombreuses  et  bien  disposées.  Il  fA 
en  ouire  une  collection  de  genrt;s  pour  Tinstruction.  Par- 
mi les  copieuses  collections  d'iosecteS;  on  distingue  délie 
des  coléoptères,  des  lépidoptères,  des  dyptères  et  une  col- 
lection de  genres  Jl  n'est  presque  pas  question  de  crustacés 
et  d'araignées. 

Il  y  a  un  assez  bon  nombre  de  polypes, pour  qu'on  puisse 
se  faire  une  idée  de  ces  êtres. 

Le  musée  possède,  d'ailleurs,  un  herbier  de  17,000  es- 
pèces, dont  plusieurs  doubles,  fait  par  le  professeur  Jbah, 
et  que  Ton  a  revu  cette  année,  maison  y  conserfant  la  dis- 
position suivant  le  système  de  Linnéb,  pour  maintenir 


—  Û65  — 
Poidiw  d«  caiàtogue  publié  par  le  même  prDfe«sé«r  dès 

«**»  Do  oubiiiet  de  fossiles  et  de  minéraux  fut  fondé ,  en 
lâOB>pMir  l'usage  du  conseil  des  mines  et  d'une  école  mi- 
néraloglque  que  Ton  méditait.  Baoccni  qui  en  fui  le  prc- 
«lar.dlr^oiearf  iai  procura  les  collections  les  plus  inipor- 
milÉi,!  Éoit  qu'elles  fussent  son  œuvre,  ou  a^Kiulsf's  d'H- 
pH^sesconseils. 

..=  >4»]ba  eollectioo  eryctonmique,  distribut^e  selon  la  mé- 
ttf0to  de  WBRNERy  appartenait  au  professeur  Voigt.  On  y 
telMIÉlft  ensuite  d'autres  minéraux  provenant  d'acqui- 
MAnoi  éttéeessivos.  —  La  collection  géognosique  fut  dis- 
IfllMiéè  pftr  le  professeur  MalacarIvë,  d'après  le  système 
4lltaoidtftli«0o  yjoignit  celle  importante,  formée  parBHOc- 
1fl^d*«iie  partie  des  roches  de  Tltalie  méridionale. — LacoU 
%ÊK^\êt  minéràlagiûo^tnéiallurgiqHe  du  comte  Garburi, 
til|IÉllM  ep  48.4.2,  contient  beaucoup  de  minéraux  rares  de 
FtillMiagne ,  de  la  Hongrie,  de  la  Suisse,  etc. ,  et  divers 
|Md«it8  des  mines  visitées  par  le  comte  Cabburi  lui-même. 
"^XaÊê  eolléotiobs  du  comte  Marzari  Pkreati  contiennent 
les  principales  rocbes  du  Padotian  ,  du  Yicentin  et  d'une 
yWlie  du  Bergamasque.  -^Enfin^  il  y  a  ddux  coliecltons 
4ë  coquilles,  Tune  de  coquilles  fossiles,  faite  par  âttofî- 
tttt^  et  l'autre  de  coquillef»  vivantes. 

Les  pièces  les  plus  importantes  sont  de  grands  mam- 
itoifàres  fossiles  recueillis  et  décrits  par  Gortesi,  parnii  l<>s- 
Ipiéis  sont. deux  dauphins:  delphtnus  Corten  et  delphi- 
vèmi  Brœchi  y  et  deux  baleines;  balœnoptera  Cortesi et 
àalœnoptera  Cuvieri. 

-  —-Au  lycée  deSt-Alexandreest  joint  nn  cabinet  miné- 
ra^ogique  formé  ,  suivant  rinlentlod  àv  M  \rib  TufiRfisE  , 
|)^  le  père  Erhenegilbo  Pino  qui  l'a  dir<^ê  jusques  en 
1825.  Presque  entièrement  renouvelé,  en  1838,  il  contieot 
entre  autres  éobantilldns  de  minéraux,  ceux  de  Perde  l'île 

39 


«L. 


—  ft66  — 

d'Elbe ,  de  plomb  de  Sibérie ,  beaucoup  de  voiamineni 
cristaux,  etc. La  collection  zoologiqae  a  été  depuis  peade 
temps  presque  entièrement  renouvelée  et  suffit  pour  llai- 
traction.  Celle  des  oiseaux  abonde  principalement  eaei- 
péces  indigènes* 

—  Le  cabinet  du  lycée  Je  la  porte  Nuova  s'enrichit  de- 
puis 1836,  de  collections  propres  à  servir  aussi  è  l'iusUiD- 
Uon. 

— Le  comte  Yitaljen  Borbohée  a  formé,  dans  sa 
un  cabinet  minéralogique,  au  moyen  de  quelques 
sitions  particulières  et  d'échantillons  qu^il  a  lui-oiéaiere* 
cueillis.  On  y  voit  les  plus  précieux  minéraux  d'Italie,  aoe 
riche  collection  de  cristaux  deFe1d«Spatb  de  Bavène,  «M 
belle  collection  aussi  de  roches  faite  par  Bhbislak,  ete., 
etc.  Parmi  les  fossiles  se  trouvent  le  maxillaire  supériav 
bien  conservé  d'un  éléphant ,  beaucoup  de  fossiles  des 
environs  de  Paris  et  de  Kôpfnacb  eides  modèles  en  pUtNi 
donnés  par  Cuvibr,  de  mammifères  du  terrain  pàrbieB* 

—  M.  CuRioifi  possède  une  collection  minérelogiqae 
bien  disposée,  et  une  très  riche  de  roches  et  de  fossiles, 
fruit  de  ses  voyages  et  de  ses  éludes. 

—  Dans  le  collège  du  corps  des  cadets,  le  commaodaBt 
DE  Beichenac  a,  en  vue  de  faire  connaître  k  ses  élèves  les 
matériaux  les  plus  importants,  ôommen^é  depuis  peu  une 
collection  rainéralogico-technique ,  déjà  digne  d'ôtre  vue, 
à  cause  des  échantillons  choitiis  qu'elle  contient,  des  mi- 
néraux et  roches  de  la  Carniole,  de  la  Hongrie,  du  Baonat 
et  de  la  Bohême  ,  ainsi  que  des  environs  de  Hologne  et  de 
beaucoup  d'autres  localités 

—  On  trouve  daos  la  pharmacie  Cabiati^  de  petites  col- 
lections miuéralogiques,  ei  les  frères  Villa  qui  s^appli- 
quent  à  recueillir  les  objets  d'histoire  naturelle  ,  en  oat 
réuni  dMmportants  avec  un  zèle  soutenu.lispnl  formé  aoe 
petite  collection   minéralogique  et  une  de  roches  ,  dans 


—  467   — 

aquelle  celles  de  la  Lorabardie  sont  ratigëea  par  ordre~to- 
Migrilphiqoe.  On  y  a  joint  de  nombreux  fossiles  très  di- 
gnes d'être  examinés  al'ientivement.  Mai»  les  plus  nom- 
breux sont  les  Insectes  et  les  coquilles.  Les  insectes  sont 
Anses  suivant  la  méthode  de  Dêjean,  et  sont  la  plupart 
IM  coléoptères  d'Europe.  Leé  coquilles  sont  séparées  sui- 
vant qu'elles  sont  terrestres,  Quviatiles  et  maritimes,  et 
BOX  terrestres  se  trouve  associée  une  très  intéressante  col- 
lection de  coquilles  anomales,  classées  d'une  manière  toute 
plirtlcQliére. 

.  ^Le  marquis  Ala  Pouzour  possède  une  collection  de 
eôqoilles  et  de  minéraux ,  presque  tous  dans  des  cadres 
0l  des  cassettes. 

"-^  M.  ViscoNTi  est  aujourd'hui  propriétaire  d'une  belle 
cdlleetion  de  coquilles  élégamment  disposées  suivant  la 
Oiélhode  de  Lamarck,  et  qui  appartenait  à  (VI.Vallardi. 

'— ^Une  autre  collection  classée  suivanlle  môme  système 
esrk  M.Marani. 

•r*M.  PoRBo  en  a  une  qui  abonde  en  coquilles  fluviatiles 
et  terrestres. 
'^M.  BASsien  possède  une  de  coléoptères  d'Europe.  * 

<^M.Galiazz(  de  mâme  ,  mais  plus  particulièrement 
d'insectes  du  pays. 

'—Peu  t*abbé  Maribtti  avait  réuni  beaucoup  d'insectes, 
les  principaux  oiseaux  chanteurs  d'Europe,  el^quelques 
eni  exotiques  parmi  lesquels  est  une  première  série  de 
coHbris,  qui  se  trouvent  aujourd'hui  en  la  possession  des 
frères  de  cet  abbé. 

'•^D'autres  collections,  d'oiseaux  principalement  delà 
Lombardie,  sont  aussi  chez  M.  Vâssàli^  qui  les  à  presque 
tous  recueillis  lui-même  et  bien  préparés,  ayant  eu  soin 
d'en  rassembler  do  tout  âge  et  de  dlver?es  livrées  ;  ce  qui 
n'est  pas  peu  instructif. 
-—  Une  collection  particulièrement  de  petits  oiseaux 


-  468  — 

(i*  Europe,  et  d'oiseaux  aquatiques,  est  cbeiM,  MABStBân^ 
qai  réunit  d'importantes  <lDnotatioD8orDitbolQgîqlle^»t■r 
jeter  quelque  jour  sur  cette  collection.  .   . 

—  La  coUectioD  que  possède  M.  MfiiJi^i,qiioiqo6'4 
mencée  depnU  peu,  mérite   d'être  comptée  parmi  I 
raarquables,  à  cause  du  choix  des  échantilloiM  ^  de leii 
élégante  disposUion. 

—  II  est  encore  d'autres  collections  hors  ¥i lieu  |Nirp|î 
IrsqneHes  doivent  être  citées  surtout  celles  ct^  M.  Tmvak 
Véranoqni  en  a  uneabondante  de  coquilles  marioQmW^ 
reslres  et  fluviatiles,  et  une  de  fossiles  des  t^rriJbpsifOOB- 
daires  de  la  Lombardie. 

ËTIBLISSRHKNTS   DE  BIENFAISANCE   £T  DE   CSARlfi.  -«-t  jtf» 

piiour.--  Il  fut  un  temps  où  la  charité  chrétiem^eétaîtâ 
enraciuée  ù»n%  toutes  les  classes,  notamment  chea  lelli- 
ches  et  les  nobles,  qu'il  est  permis  de  soutenir  qaeMiUei» 
le  cédait  à  aucune  autre  ville,quant  aux  actes  paUicsdo 
bienfaisance.  Alors,  on  parvint,  au  moyen  de  donseoMt 
dér.iblesy  à  établir  des  monastères  dont  les  religieux  rsfi- 
rc^nt  la  mission  d'administrer  les  hôpitaux  quel'oo  foadft 
ensuite  successivement,  au  point  qu'on  en  compta  jnsqA 
neuf/  indëpen'demment  de  beaucoup  d'hospices^  Mais l68 
malheurs  des  temps  bouleversèrent  cet  ordre  de  eliOM, 
elles  pauvres  malades  furent  privés  de  secours  pendaai 
longues  anné<)s.  Il  existait  pourtant  encore  six  de  ee8> 
hôpitaux  ,  mais  dont  l'administraiion  n'était  pas  k  l'abri 
de  reproches,  lorsque  François  Sporza  ,  ducde.MiiêO, 
ayant  conçu  l'idée  de  concentrer  les  revenus  de  ces  pelils 
hôpitaux,  en  un  seul  ,  et  de  diminuer  ainsi  les  dépenses  , 
fit  don  d*un  palais  avec  jardin,  etc«,  où,  eu  lii59,  loîst 
Blanche,  son  épouse,  posèrent  la  première  pierre  du  grand 
hôpital,  ou  hôpital  majeur.  L'inscription  porte:  Fraimié' 
eus  Sfortia  Dux  iv.  o.  m.  p.  p.  et  ejus  tàxor  BUknca  M»-^ 
ria  vice  cornes,  qui  situm  œdedque  dederunt ,  umm  eum 
niediolanemi  populo  hoc  hospitah  posuere  HCGCGLVI. 


—  409  — 

G«l  liâfÀUl  fulcoDsirgJisuivfluHepUD  d«  rarcbiiactft 
Ai|M«eAvsAt«io  de  FlorQJxce ,  dll  Pbilarete,  U8'ag|tld*«iia 
*  rentHQ^Q  de  237  m.  9  sur  9538»  divisi  «a  seul  court 
doM  U  nii  ^9^  exécuié  à  qaltei  ^^ueqoe  lea  quatre  qui 
aoMà  droîw,  di^oaca  qui  iodîqoti  le  paisago^  entre  le  eiyle 
gothique  et  celui  grec-romain.  Cette  partie  offire.  im  carré 
pi«rf»ili4iviaieD  quatre  grandsap|«rlejiient&  formiHia  deux 
tH4A  de  95  ïQètre»20;&ur  9.53^  et  qui  s'entra  croisent  vert 
It  qMlre.  La  circonférence  est  de  2193  màtre?.  Au:  milieu 
dfl|9Qt^r espèce  de  creix  «est  uue  coupole  donnant  du  jour 
ei  deV«^ûrauxtalie3.  Les  portiquet  eitérieurs«.  ayant  des 
WQoeux  t^ouiroés  9ur  de  petitesi  coloonesi  de  pierre,  éiaieni 
famés  par  des  grilles  de  fer  ;  ils  furent  ensuite  muràu 
Lèfbfenétre^de  la  façade^  partagées  par  une  petite  colonne 
•QPfceimées.  ie  figures*  De  la  porte,  qui  dans  la  partie.  la 
flnt- antique»  di»  ir'édiAce  s'aperçoit  tQujonre ,  on  arrive  i 
l'aiM)r<9it  dtt  aa^ciere.  ou  ealles,  lequel  esi  gjtrni  du  c4ié 
4m  mmt$f  de  Uts  eu  fer.  ou  pourrait«,au  besoin,  en  mtlO^ 
euMfeaft  milieu.  Dans  les,  vides  exittoat  entte  lea  stUat^r 
émk  quatre  cgu^  euteurées  de  portiquet  k.  oolonna  de 
fliarbre.* 

U«  U)gs  que  fit  J.  P.  CUeuno,  en  i62l>  permit^de  charger 
M>iua  Uangoiib  et  François  RiCHJon  de.  construire  la  cour 
du  milieu.  D'une  grandeur  égale  à  celle  des  quatre  court 
précédentes ,  celle-ci  a  73  mètres  d'un  côté  et  tô.  Ul  de 
IV^rtre»  sans  compter  le  portique  dont  la  largeur  est  de. 
cinq  mètres  65.  Ce  portique  qui  est  double,  entoure  un 
Ute  vaste  carré  et  on  y  compte  de  19  à  24  arcades.  Le 
supérieur  est  d'ordre  composé;  l'intérieur  d'ordre  ioni- 
que moderne.  Les  arcbivotles  et  corniches  sont  ornéet 
dUtcabesques  et  défigures  debout  dans  des  nicbesispbé- 
riquet ,  en  pierre  douce,  exécutées  sur  le  dessin  de  Com. 
PaocAcavi*.  Le  portique  supérieur  a  été  muré  en  partie  ,. 
afin  de  gagner  de  l'espace.  A  l'inférieur  sont  80  colonnes 


—  470  — 
de  granit  roux,  et  çù  et  \h  des  monumenls  modernes  de 
médecins ,  etc.  La  façade  a  conservé  Tancien  style^  pria- 
cipalement  è  ses  belles  fenêtres  en  terre  cnite.  An  ni*  ' 
Heu  sont  trois  portes  dont  Pune  ,  celle  du  centre,  a  oelta 
inscription  :  70A71.  Petro  Carcano  XenodocKii  alieriprê' 
pe  eonditorù 

En  4779,  le  notaire  J  .Macchi,  dont  la  vie  s'était  écoaMe, 
comme  s'il  eut  été  dans  un  état  de  misère  extrême,  laissa 
un  héritage  considérable ,  à  la  condition  que  l'édiSoe 
serait  entièrement  achevé;  ce  qui  fat  exécuté  par  Tar- 
chit'ecle  Castèlli  ,  mais  d'une  manière  peu  en  harmonie 
avec  le  reste  de  la  construction  parce  qu'il  répudia  le  style 
antique. 

Je  passerai  sous  silence  toutes  les  réformes  que  l'admi* 
nislralion  del'hôpitai  majeur  dût  recevoir  successivement, 
depuis  se  fondation  ,  comme  ayant  été  réclamées  par  les 
circbnstances.  Je  dirai  seulement  que,  dès  1825^  l'admi- 
nistration de  cet  hôpital  a  eu  à  sa  charge  les  maisoni 
charitables  des  enfants  abandonnés  et  des  accouchées, 
celle  des  aliénés,  et  une  espèce  de  dispensaire  dit  de  SanU 
Corona  dont  il  sera  bientôt  question. 

Ensuite  des  anriélioratioos  introduites  dans  la  discipHae 
intérieure  et  Fadministration  des  fonds^  le  revenu  netda 
grand  hôpital^  en  y  comprenant  celui  de  ses  annexes,  s'est 
élevé,  dans  ces  dernières  années,  à  1,681,312  lires,  et, 
malgré  une  si  belle  recette  ,  ou  a  eu  è  constater  chaque 
année  un  déficit  assez  notable  ,  attendu  que  les  dépenses 
dfs  mnisoiis  deà  enfants  abandonnés  et  des  aliénés  surpas- 
sent de  ^beaucoup  Tactif  provenant  de  leurs  revenus  par- 
ticuliers, etc. 

L'hôpital  majeur  est  divisé  en  deux  grandes  parties  pour 
les  deux  sexes:  Tune  à  droite  pour  les  femmes,  et  l'antre 
à  gauche,  pour  les  hommes.  Il  y  a  38  salles  qui  peuvent 


—  47«   — 
contenir  3,200  lits  et  où,  terme  moyen,  sont  constam- 
ment 1,600  malades  ou  environ. 

D*antre8  locaux  dans  une  maison  contigue  avec  l'iios- 
picedes  enfants  abandonnés ,  et  dite  de  St-ÀNToiRs,  sont 
^destinés  à  recevoir  les  varioleui  et  un  grand  nombre  de 
femmes  atteintes  de  maladies  chroniques.  On  a  observé 
qoB  le  nombre  des  femmes  incurables  est  d'ordinaire  d'un 
liera  plus  élevé  que  celui  des  hommes. 

Parmi  les  différentes  salles  derhôpital  majeur,  une  est 
pour  les  individus  atteints  de  fièvres  péiécbiales,  et  Tau- 
Ire  pour  ceux  affectés  de  rougeole  ;  trois  sont  destinées 
aux  galeux  et  aux  teigneux  ;  trois  sont  consacrées  aux  per- 
sonnes syphiliiiques,  une  pour  jes  hommes  et  deux  pour 
les  femmes  (  les  femmes  prostituées  sont  séparées  );  deux 
pour  les  enfants  affectés  de  maladies  internes  et  décolles  du 
ressort  de  la  chirurgie;  six  pour  les  sujets  en  proie  à  des 
affections  chroniques  incurables  ,  quatre  pour  les  fem- 
mes et  deux  pour  les  hommes.  Les  autres  salles  servent  aux 
individus  qui  ont  des  maladies  algues.  Sans  chercher 
à  passer  ici  en  revue  les  différentes  mesures  sanitaires 
prises  pour  mettre  autant  que  possible  la  population  à 
l'abri  des  maladies  contagieuses  ,  je  dois  signaler  com- 
me précautions  hygiéniques  les  plus  utiles^  dans  une 
grande  ville  où  le  commerce  impur  n'est  toujours  que 
trop  fréquent ,  l'obligation  où  sont  les  filles  publiques  de 
se  présenter  une  fois  la  semaine  à  la  direction  générale 
de  la  police,  pour  être  visitées  par  un  médeciD-cbirurgien 
Celles  qui  offrt^nt  des  signes  d'infection,  sont  envoyées 
de  suite  au  grand  hôpital  pour  y  être  traitées  aux  frais  de 
'a  municipalité. 

Je  ne  crois  pas  devoir  revenir  sur  ce  que  j'ai  avancé, 
qqani  aux  maladies  qui  régnent  à  Milan,  sur  la  pellagre, 
par  exemple,  et  qui  s'observent  particulièrement  k  Thôpi- 
tal  majeur.  Mais  voici  quel  a  éîc  le  mouvement  des  mahi- 
des  de  celui-ci,  de  i^lk  ^  1843  inclusivement. 


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li^t-H^w^c^oO^t:**^  ï^  r*  â^  O 

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irtOio^^'*-ait--oir^ 

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•^*rtr--o>osi^4a'irs^iA 

■    i. 

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O^  ^  iO  —^  C^  00  t-^«o^o^  i^ 

s^ftumaj 


qo  so  co  d  e»i  oi  m  aô  C*5  o 

00^  0*_  -r^  *Û  <p^  Oï^ïO_OT  tO  iO^ 

r>r  ^d"  ïD  tp  r^  p^  flO  od  r^  r^ 


^rt  r-»  ^  o  r^  f^  o*  oï  t;  m 

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TO  00  «3  tio  00  «o  00  «  00  ao 


—  473  — 

Il  résulte  de  ce  tableau  que  la  mortalité  a  été,  terme 
noyen,  daus  une  période  décenoale,  de  13  1(3  pour  cent  ; 
chiffre  qui  serait  plus  considérable  que  celui  des  autres 
lApitaux,  si  Ton  ne  fesait  attention  qu^à  Tbôpital  majeur 
m  reçoit  ungrand  nombre  de  personnes  atteintes  de  ma- 
•dies  incurables  ,  non  seulement  de  la  ville,  mais  encore 
le  la  cainpagne,  et  que,  d'ailleurs,  parmi  les  pauvres  de 
Milan  ,  traités  à  domicile ,  beaucoup  de  ceux  qui  voient 
l'aggraver  leur  étatmaladif  sont  envoyés  au  grand  hôpital 
su  Too  reçoit  aussi  des  agonisants,  des  noyés,  et  même 
Jiaaiiiorts^  tels  que  des  suicidés,  etc.  En  fesanx  abstraction 
ie.  ces  admissions  qui  n'ont  pas  lieu  dans  les  autres 
hdpitaux,  on  a  calculé  que  la  mortalité  ordinaire  serait 
approximativement,  dans  celui-ci,  entre  le  6  1  [2  et  le  8 
pour  cent:  Mais  une  supputation  plus  exacte  pourrait 
Être  faite:  celle  d'additionner  les  malades  traités  à  domi- 
cile^.avec  ceux  admis  à  Thôpital,  et  d*établir  le  cbiffre  de- 
là mortalité  sur  celui  donné  par  la  réunion  des  décè%des 
usa  ai  des  autres.  A  coup  sftr,  on  verraTT'que  la  ni^ria- 
iilé  serait  la  même,  si  elle  n'était  moindre,  que  dans  fbs 
autres  hôpitaux. 

Le  service  médico-chirurgical  est  ainsi  arrêté:  10  pre- 
miers médecins  et  5  de  seconde  classe  sont  attachés  à 
l'Mpital.  L'un  des  premiers  est  chargé  du  traitement  des 
alignés,  etuo  autre  de  celui  des  malades  de  Ste-Catherine. 
8  Cotres  médecins  font  indistinctement  le  service  à  l'hô- 
pital,, au  dispensaire  de  Sie-Couronne  ainsi  qu'aux  mai- 
sons des  aliénés  et  des  enfants  trouvés. 

Il  demeure  constamment  dans  l'hôpital  majeur  deux  mé- 
decins pour  visiter  et  admettre  Tes  malades  qui  se  pré- 
sentent sans  signes  d'aQection  chronique  ;  donner  les  se 
cpars  extraordinaires  à  ceux  qui  en  ont  besoin  ;  porter 
iocontinent  remède  dans  les  cas  urgents ,  comme  ceux 
d'asphyxie ,  d'empoisonnement ,  etc.  ,  sauf  à   réclamer 

60 


—  474  — 
ensuite  l'avis  d^uD  premier  médecin  ou  d'un  second; 
tater  la  mort  de  cliaque  individu  et  déterminer  Thniet 
laquelle  il  doit  être  transporté  au  dépôt. 

Outre  12  médecins  assistants  ,  il  y  a  un  nombre  klH- 
terminé  (  environ  30  )  de  médecins  praticiens,  bm  èoM- 
pris  dans  Tordre  de  service,  mais  introduits  en  i8t8/(MMr 
suppléer  aux  besoins  extraordinaires  du  graod  blfilll 
et  de  Ste-Couronne. 

Les  salles  de  chirurgie  sont  desservies  par  &  chii  urglHi 
ordinaires  ;  U  vice-chirurgiens  ;  6  chirurgiens  «dJoisfeA 
première  classe;  6  de  âeconde;  12  praticiens  fixes, MM- 
pendamment  d'un  nombre  indéterminé  de  pralicleM^ 
n'entrent  pas  dans  le  règlement  du  service. 

Tous  les  chirurgiens,  à  Texception  de  ceux  ordinalrtl, 
sont  appelés,  i  tour  de  rôle,  h  monter  la  garde  k  niôpM 
Il  est  à  remarquer  que  les  malades  doivent  être  ponà 
k  la  salle  à  laquelle  appartient  le  chirurgien  de  garde» 

Un  médecin Hlirecteur  a  ,  dans  ses  attributions,  hêf* 
cipline  et  rëconemie  intérieure,  ainsi  que  la  partie  seilt* 
tifique.  Un. inspecteur  et  un  vice-inspecteur  veillent  cii- 
tinuellement  à  Tordre  intérieur.  Tous  trois  sont  logétdaai 
rétablissement. 

Le  service  spirituel  est  confié  à  nn  recteur  et  k  aeaf 
coadjuteurs  d'office,  qui  dépendent  du  prévôt  deSttRi- 

ZAIBE. 

La  pharmacie  a  un  chef,  un  sous  chef  et  un  nombre  de 
pharmaciens  approuvés,  qui  varie  suivant  les  besoins.  Elle 
fournit  les  remèdes  aux  malades  du  grand  hôpital,  de 
Ste-Couronne  ,  des  maisons  des  enfants  trouvés,  des 
accouchées  et  dos  aliénés;  ainsi  qu*à  ceux  de  la  banlieue, 
mais  jusques  h  concurrence  de  3,000  lires  de  Milatr. 

Les  médecins  comme  les  chirurgiens  ordinaires  de  Iliô- 
piial ,  ou  ceux  qui  en  remplissent  les  fonctions,  doivent 
présenter,  chaque  mois,  un  rapport  sur  les  maladies  qvlls 


—  ^75  — 

«HiHfiiléafti  aSo  que  des  discussions  sur  les  cas  de  méde- 

ifaMfl  01  de  dbifurgie  pratiques  et  sur  des  arguments  de 

iMrapeollqud  spéciale  d'uu  inlëréi  majeur,  tourneati 

'ffaiVAoiage  de  la  scieoca.  lisse  réunissent  sous  la  prési- 

iipM  du  directeur. 

..vOp^ûbserte  chaque  aunée,  dans  le  grand  hôpital,  des 
pi  rare  11  de  pathologie,  et  les  jeunes  médecins  et  diimr- 
gHNMM  livrent  continuellement  avec  ardeur  aux  raeher- 
;ij|lliM»iatomiques  et  à  des  préparations  de  pièces  très  Jm« 
j^MlÉBles,  en  vue  d-eorichir  Thôpital  d*un  cahinet  d'ana- 
tppli»  pathologique.  Si  le  nombre  n'en  est  point  encore 
fPMidéfable,  elles  sont  du  moins  do  nature  à  intéresser  la 


Hâterait  à  désirer  que,  ainsi  que  Ton  en  a  eu  Tidée,  on 
llfirvAt  rhdpital  d'une  bibliothèque  médico-^hirorgicale. 
..  ladls,des  cours  de  clinique  médicale  et  chirurgicale, 
4*aiiatomie,  d'accouchement,  etc,  étalent  faitb  dans  cet'hô- 
jil|l^pa^de9  professeurs  célèbres,  tels  que  Palbtta,  Pierre 
IHpveATii  Rasohi  ,  «tc«,  etc.  Mais  ces  écoles  furent  suppri- 
■IflMi  «^  ^It),  et  réunies  à  rUniversIté  de Wrie. 

/ii^HiuUùn  d£  Sainie  Couronne.  —  Il  vient  d'en  être 
Ma'iiieniloa  o^mme  d'une  annexe  du'  grand  hôpital; 
fl  convient  donc  d'exposer  Ici  ce  qui  se  rattache  h  ctt*^ 
10  JQdtUution.  Elle  fut  d'abord,  en  <&97,  une  cungrégà- 
iieit que  Etienne  deSsBEGNO,  de  l'ordre  de  St-Dominique 
daVobaervance,  forma  sous  le  titre  de  Sainte  Couronne  en 
mlpoire  de  celled'épines  du  Rédempteur.  Cette  congre-^ 
gatlon»  soumise  à  certaines  règles,  devait  fournir  une  foia 
par  semaine  du  pain  et  du  vin  à  12  pauvres  de  la  cité|  qui 
06  mendieraient  pas  sur  la  voie  publique.  En  1499|  Grégoi* 
ra  SriiiioTTA,  successeur  du  précédent  et  du  même  ordre 
fila  lui»  changea  le  genre  de  secours;  ils  consistèrent  dès 
lora'ancauxda  la  médecine  etde  la  pharmacie,  en  faveur 
Ja»p#iivraii^  soit  dé  la  vîllé  ov^  des  faubourgs,  qui  auraient 


—  476  — 

delà  répugDAnce  à  entrer  àrbdpftal.  Cafatlk  un  dispen- 
saire qu'ensuite  divers  immeubles  donnés  par  des  bienfrf* 
leurs  particuliers,  des  legs,  etc. ,  rendirent  stable*  Soo  ei|l- 
nisation  subit  successivement  diverses  modiâcatious,  {ai- 
ques  en  178A,  époque  à  laquelle  il  fut  placé  sous  la  pratcO" 
lion  du  gouvernement  qui,  en  1786,  en  fit  une  dépeodaate 
du  grand  hôpiial.mais  en  lui  conservant  les  regîstresdeMi 
revenu  et  certaines  attributions  spéciales.  Il  abandomn 
alors  la  maison  on  il  était,  rueSt-Sépulcre,  et  dooi  il  avait 
fait  Tacquiiition  en  4577;  maison  où  on  lisait  cette  iai^ 
cription  iChristo  RedempSori  sacro  nomine  dicaîa  ioeii* 
fus  hie  pauperihus  maximeque  œgrotaniibus  opporiim 
'nbiidia  liberaliter  elargilur  MDXL.  Cependant  ce  fstll 
la  rc>i<i('nce  des  médecins  et  chirurgiens^  pendant  deti 
heures  de  la  matinée;  trois  prêtres  visiteurs  devaient^ 
trouver  pour  se  rendre  auprès  des  malades  qui  auraim 
besoin  de  leur  ministère.  -•> 

Vers  la  même  époque,  les  bienfaits  de  riostitutioa 

répandirent  panui  beaucoup  de  xïlassesde  la  société^ 

n'avaient  pu   y  participer  jusques  là.  On   augmenta/ n^ 

- 1790,' le  personnel  du  service  de  santé.  On  nô'mma,  en  1711.  . 

^six  sages  femmes,   tes  médecins  et  chirurgiens  fiin(f||iâr| 

chargés  de  soigner  les  prisonniers.  î";  ' 

En  1796  ,  ce  dispensaire,  comme  toutes  les  fondatioas 
charitables  ,  fut  mis  par  le  directoire  exécutif,  sous  la  dy^' 
pendance  d'une  agence  générale.  Ses  affaires  fureatl^ 
suite  traitées  en  commun  avec  celles  du  grand  hôpitii. 
Parmi  les  personnes  qui  pouvaient  y  être  admises  forent 
compris  les  pauvres  sourds>muels,  les  élèves  de  TAca- 
démie  royale  de  danse  et  les  tilles  recueillies  et  logées  dans 
deux  établissements  par  une  association  religieuse..  Enfin, 
en  1830,  la  pratique  générale  de  la  vaccination,  à  Milan,  fol 
confiée  aux  soins  deschirurgiens  de  Sainte  Couronne,  dans 
quatre  paroisses  pour  chacun  d'eux.  Sont   aujourd'hui 


—  477  -^ 

attachés  à  cette  înstitoUoD  12  médecios  dont  6  de  première 
classe  et  6  de  secondé,  ainsi  que  8  suppléants  ^  fesani 
auaal  et  indistinctement  le  service  à  Thépltal;  6  cbirurgiens 
ordinaires,  12  vice-chirurgiens  et  six  sage-femmes.  Les 
médicaments  sont  dislribués  à  la  pharmacie  du  ^  grand 
bApilal,  mais  aux  frais  de  l'institution  de  Ste-Couronne. 
Lé  mouvement  des  malades  tr^iiés  chez  eux,  à  la  charge 
de  cette  institution  ,  a  été  ,  dans  la  période  décennale  de 
1884  k  18,43,  de  la  manière  suivante: 


i 


1635 

lS36(n 

1837 

1838 

1839 

1840 

18il 

1842 

M48 


•1      t- 


564 
357 
348 
ât5 

304 
S57 
267 
320 
349 
285 


à 

Si 

■h: 

s 

s 

3 

g 

s  1 

S 

f 

« 

t'-z 

s 

P4       13 

pi:      ^ 

E 

4,Ù57 

645 

CO 

22,5W 

23,111 

2i',652 

357 

^1,340 

21,697 

19,225 

1,552 

5/2 

348 

20  003 

20,351 

17,875 

1,554 

610 

315 

â<,009 

21,324 

18,825 

1,558 

637 

304 

i9fihù 

19,94* 

17,371 

1.579 

637 

357 

31,288 

21,6i5 

19.1flij 

1,539 

735 

267 

19,080 

19,S47 

16,960 

1,413 

654 

320     ' 

«0,041 

20,351 

17,9£ii 

1,404 

«67 

349 

18,224 

18,573 

16,285 

1,378 

625 

285 

17,731 

18,016 

15,9U 

1,264 

491 

3W 

<i3  O 


2.6BI 
3  04| 
3,031 


3  25 
3.43 
3,43 
3.35| 
3,41 
2,77 


[0  Si/cette  année,  il  n'y  a  pas  de  diflFérence  dans  la  mortalité,  mal- 
i  nnvasion'du  choléra-morbusi^  c'est  que  d'après  desdispositionspri- 

W$il^ cholériques  furent  transportés  dans  des  maisons  de  secours 

on  fÂiltés  chez  eux. 


Maison  des  enfants  trouvés.  — En  787,  Datbo,  ar- 
cliiprètre  de  Milan ,  fonda  en  faveur  des  enfants  trou- 
vés y  un  hospice  là  où  se  trouve  actuellement  le  théâ- 
tre Be.  En  980  ,  Landolphb  de  Garcano  le  joignit  au  mo- 
nastère des  bénédictins  qu'il  avait  établi  près  l'église  de 
St-GELSc.  Eq  1168,  les  enfants  trouvés  furent  retirés  dans 


—  ws  — 

UB  hôpital ,  edoî  de  Brolio ,  pour  ies  y-feiro  allaiter  et 
lea  faire  paasar  eosaite  dans  qd  autre  hôpital,  caliii  dt 
St^CiLSB,  qui  leur  fui  exclusiYemoDt  réserva,  et  4i5M, 
lorsque  Thôpllal  de  Brolio  ne  fut  que  pour  reeeymltim 
ioBrines. 

L'hOpital  de  St-GiLSs  ayaot  été  vendu  en  1671»  lea:ff> 
faots  trouvés  furent  transportés  i  ThÔpiial  majeur  oil  Ib 
restèrent  Jusqu'en  1780,  époque  à  laquelle  on  lenr  d^s*' 
tina  le  local  du  monastère  (qui  venait  d'être  sopprinié') 
de  Stb-Càthibi!tb  à  la  Ruota. 

A  diverses  époques ,  de  sages  précautions  hygiéniqui 
ont  été  prises,  pour  prévenir  les  maladies  contagieoses. 
Gomme  on  s'aperçut ,  en  1619 ,  que  beaucoup  de  noarri* 
cesy  ayant  pris  la  syphilis  de  leurs  nourrissons;  l'avêiest 
communiquée  à  leurs  maris  et  à  leurs  enfants ,  il  fut  pre»- 
crik  que  les  contaminés  seraient  tous  traités  à  l'hôpital- 
Brolio V  qu'un  médecin  et  un  chirurgien  visiteraient  lii: 
naurrissons  avant  de  les  confier  aux  nourrices,  et  cell6l« 
ci  avant  qu'ellea  lès  eussent  reçus»  et  que  l'on  fit  traiter 
ceux  qui  présenteraient  des^stgnes  d'infection.  Plus  lard, 
i  fut  encore  décidé  que  Ton  laverait  avec  du  vinaigré' lé|' 
mains  de  l'enfant  qui  serait  reçfi  à  Thôpital  de  St-CEknâ 
que  ses  vêtements  fassent  purifiés  par  la  lessive ,  ea 
brûlés. 

Des  naesures  sont  prises  pour  asanrer  l'identité' des  ea-», 
fants  trouvés.  Chacun  d'eux,  à  son  entrée  à  rhospice,eA 
muni  d'un  bulletin  où  sont  inscrits  ses  nom,  prénoms, 
âge,  numéro  d'ordre,  etc.  Ces  renseignements  sont| 
du  reste',  conservés  en  doubles  dans  un  registre  ad  Aae. 
En  outre  .chaque  enfant  porte  au  cou,  une  médaHlesnr 
laquelle  sont  gravés  le  numéro  et  l'année  où  la  réceptionr 
a  eu  lieu  ;  cette  médaillé  est  arrêtée  par  un  cordon  de  soie, 
de  telle  manière  qu'elle  ne  puisse  être  enlevée;  elle  reste 
suspendue  au  cou,  quand  l'enfant  est  confié  aux  soins  de 


—  479  — 

Mrticttliérs  k  qui  d'aifleurs  sost  données  toutes  les  indî- 
AtioDS  désirables  sur  soo  compte,  par  uo  livret  dout  il 
M  également  porteur, 

LiostftutioD  pourvoit  à  la  nourriture  de  7,500  à  8,000 
Hitiiits  dont  250  sont  élevés  dans  la  maison  oik  ils  de- 
Moreni  jusqu'à  l'âge  de  15  ans,  époque  à  laquelle  on 
eor  donne  un  tuteur.  Les  autres  sont  placés  dans  les  cam* 
l^igiiea ,  et  fl  est  ordinaire  que  ceux-ci  restent  chez  leurs 
loorrioes.  Les  filles  reçoivent,  lors  de  leur  mariage,  une 
loi  de  85  lires  27^'  et  une  couverture  de  lit.  Celles  qui 
10  sont  destinées  à  la  profession  de  sage-  femme,  reçoi- 
l^eatle  double,  et  la  même  dot  ainsi  doublée,  Test  encore, 
après  cinq  années  de  bons  services. 

Pour  faire  ressortir  toute  Timportance  de  l'établissement, 
lioase  désiré  pouvoir  reproduire  un  tableau  qui  a  étédres- 
lé-  GOncernant  le  mouvement  des  enfants  trouvés  ,  mais 
^  esttrop  étendu  I  eu  égard  aux  limites  que  Je  me  suis 
imposées.  Je  vais  du  moins  en  retracer  les  principaux 
ohiffres;  ils  suffiront ,  j'espère,  pour  donner  une  idée  de 
selle  Importance.  Du  premier  janvier  1836  au  SI  décem* 
bre  i8&5,  il  résulte  de  la  réunion  des  totaux  des  enfants 
existants  au  premier  janvier  de  chaque  einnéô ,  un  total 
gétiéral  de  76,82 1  enfants  dont  73,362  hors  de  la  maison 
et  3,459 dans  la  maison;  de  ceux-ci  977  étaient  à  la  ma- 
melle etS,S02  étaient  sevrés.  Il  en  est  entré  pendant  cette 
période  décennale  de2  à  3  mille  par  an,  formant  un  total 
de  89,316  dont,  k  la  mamelle,  28,263  vivants  et  530  morts, 
et  sevrés  623.  Le  mouvement  de  cette  famille  a  été  tel 
qù^en  ces  dix  années,  on  a  fait  nourrir  et  élever  hors  de 
l'établissemeut  31^21^1  enfants  dont  21,340  au  lait,  et 
9,901  sevrés;   et  qu*il  en  a  été  rendu  19,788. 

Dans  la  même  jSériode,  il  en  a  été  rendu  9,437  aux 
parents,  ou  en  moyenne  943  par  an;  on  en  a  liceacié 
3,802  que  Tflge  ou  tout  autre  motif  ne  permettait  plus  iJë 


—  680  — . 
garder;  il  en  est  mort  ^  y  compris  ceux  qui  soot entrés 
morts  )  15,662  doni  7,909  hors  de  îa  maison  et  7,753  dans 
la  maison;  de  ceux-ci  7,325  étaient  au  lait  et  426 étaient 
sevrés.  Le  total  des  enfants  restant  au3i  décembre  de  la 
di&îéme  année  a  été  de  77,136  dont  73,773  hors  TéU- 
Llissement  et  3,363  dans  rétablissement^  parmi  lesquels 
960  au  lait  et  2,403  sevrés. 

Il  est  à  noter  que  chaque  nourrice  doit  avoir  deux  nonr- 
rissons.  Mais  si,  ce  qui  arrive  ordinairement^  le  nombre 
de  ceux-ci  excède  celui  des  nourriceS;  ils  sont  nourri 
avec  du  iait  de  vache  et  c^est  ce  qui  constitue  l'allàitemeot 
ariificiei 

Ainsi  donc,  j^ai,  eh  pariant  des  enfants  à  la  mamelle, 
réuni  ceux  qui  y  étaient  réellement  et  ceux  soumis  k  l'al- 
laitement artificiel.  Mais  pour  plus  de  clarté,  je  ferai  re- 
marquer que  la  moyenne  est  chaque  jour,  pour  le  n<io|- 
bre  des  nourrices  de  30.60;  pour  les  enfants  allaités  i 
la  mamelle  de  61.  20;  pour  les  enfants  allaités  artiBcielle- 
ment,  de  60.29. 

Le  tour  dont  il  était  déjà  question  en  1689,  fût  ouvert 
au  grand  hôpital,  en  mai  (781,  fermé  par  décret  de  Josen 
II  et  réouvert  en  janvier  1791. 

A  deux  prêtres  est  confié  le  service  spirituel  de  la  mai- 
son. Un  médecin-directeur  qui  y  est  logé  préside  à  la 
discipline  et  À  Tordre  intérieur.  Le  service  médical  est, 
du  reste,  fait  par  un  premier  médecin  du  grand  hôpital  * 
aidé  d'un  médecin  assistant  et  d'un  chirurgien. 

Hoipice  et  école  (P accouchement,  —  Instituée  en 
1767,  pour  l'instruction  des  sages-femmes  de  la  ville  et 
des  communes,  l'école  d'accouchement  se  trouve  dans  le 
même  local  que  celui  de  Thospice  des  accouchées  :  celui 
deSte-CATHERiNE.  Elle  est  sous  la  direction  dii  proto  mé- 
decin ;  la  surveillance  immédiate  ,  pour  ce  qui  est  de  la 
discipline  et  de  l'économie  intérieure,  est  exercée  par  le 


—  m  — 

^fesseur  de  racole  ;  les  médicaments  et  les  vivres  sont 

irais  par  le  grabd  hôpital. 

Il  est  facultatif  aux  élèves  déloger  dans  rétablissemeot 

d'assister  aux  leçons  en  qualité  d'externes.  Celles-là 
ut  au  nombre  de  74.  Le  cours  complet  consiste  en  6 
)i8  de  théorie  et  en  deux  mois  de  pratique^  et  embrasse 
it  oe  qu'il  faut  savoirj  excepté  Tapplication  des  instru-. 
)ois,  pour  assister  les  femmes  en  couche.  Chaque  année, 

élèves  sont  reconnues  aptes  à  exercer  la  profession  de 
;e*femme. 

Les-femmes  enceintes  sont  distinguées  en  celles  mariées 
celles  secrètes.  On  reçoit  les  premières  au  9*  mois  de 
grossesse.  Celles  dites  secrètes  peuvent  être  payantes, 
ni  logées  dans  des  locaux  séparés  et  divisées  en  deux 
Bases  suivant  le  montant  de  la  pension  ,  qui  est  de  2 
*M  88  par  jour  pour  la  première  classe  et  de  l  lire  4& 
>ar  la  seconde. 

Les  femmes  enceintes  et  les  accouchées  qui  se  présen- 
ml  à  rétablissement ,  y  demeurent  constamment  dans 
n  entier  incognito,  et  même  celle  qui  voudrait  cacher 
9D  nom  à  Tadministration ,  ne  serait  tenue  que  de  Iq 
)nsigner  dans  une  feuille  cachetée  restant  toujours  près.' 
'elle,  pour  que  l'on  puisse ,  au  besoin,  faire  le  certificat  ' 
)  décès. 

Les  femmes  enceintes  peuvent  entrer  à  toute  époque 
ins  la  maison,  couvertes  d'un  voile  ou  déguisées  pour 
ster  inconnues,  et  en  sortir  desuite  après  leur  accou- 
«ment,  avec  la  faculté  d'emporter  leur  oouveau-né  ou 
^    le  laisser  dans  l'hospice   des  enfants  trouvés.    Dans 

cas*ci>  celles  qui  payent  doivent  verser  12  lires  60,  si 
'es  appartiennent  à  la  1*  classC;  et  la  moitié,si  elles  sont 
^  la  seconde.  Celles  qui  n'ont  pas  de  moyens  sont  tenues 
'  travailler  sans  rétribution  au  profit  de  l'établissement. 
Deux  vastes  salles  bien  disposées  sont  destirées  aux 
•  61 


^Ç- 


—  48«  — 

accoQchements  ordioaires  ;  il  eal  des  chambras  spécia- 
les pour  les  accoucbemeDts  .laborieux  et  les  maladies  qui 
en  sont  la  suite. 

Les  soios  de  la  médecine  et  de  la  chirurgie  h  dotmer  aai 
femmes  enceiDtes,  à  celles  eo  travail  d'eufant  etaaxae» 
couchées ,  sout  du  ressort  d'un  professeur  aidé  d'un  eU- 
mrgien  assistant.  Le  personnel  de  santé  est  complété  pir 
une  première  sage-femme  et  une  sous-sage-femme.  Il  f 
a  ,  en  outre,  une  surveillante  des  élèves,  une  des  femsUB 
enceintes  et  un  Doini>re  iiKiéierminé  d'infirmières* 

Pour  rinstruction  pratique  supérieure  de»  aocoucheifs, 
il  fut  décidé  par  la  chancellerie  aulique,  en  1837,  que  6 
jeunes  lauréats  seraient  admis  pendant  6  mois  ou  un  0D 
à  suivre  le  professeur  dans  ses  visitesietà  Taseister  difii 
les  accouchements.. 

Le  professeur  Félix  de  Biu  qui  eut  Textrème  obllgeaaoi 
de  nous  faire  visiter,  au  docteur  Bertini  et  à  moi»  Féli- 
blissement  dans  les  moindres  détails,  a  recueilli  dès  410) 
une  quarantaine  de  bassins  présentant  de  singuliers  vkm 
de  conformation,  tous  d'un  grand  intérêt  pour  rari«:Cet 
estimable  professeur  a  Tinlention  d'augmenter  sa  eollee- 
tion  déjà  si  utile. 

Voici  quel  a  été  le  mouvement  des  femmes  eneeintoidt 
183a  à  1863. 


"""""" 

S         09      19     .  1 

1 

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5 

EXISTANT 

au 
"janvier 

u 

31 
iécembre 

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">              !.-<._. 

183A 

2« 

294 

322  6 

300  — 

1< 

18b5 

16 

253 

269  4  - 

244  — 

«i 

1836 

21 

263 

284   9 

353  1 

SI 

1837 

51 

287 

308  10 

270  1 

27 

1898 

27 

307 

334  i 

303  1 

26 

18'»9 

96 

270 

296  5 

S61  — 

30 

18A0 

30 

304 

334   7 

300  — 

27 

18A1 

27 

286 

313   7 

S90  2 

14 

1843 

14 

273 

287   8 

253  — 

26  1 

1843.  36 

277 

300  12   261  — 

30  j 

—  681  — 

professeur  de  racole  ;  les  médicaments  et  les  vivres  sonl 
Dornis  par  le  gran^  hôpital. 

Il  est  facultatif  aux  élèves  de  loger  daos  rétabiissemeot 
Ml' d'assister  aux  leçons  en  qualité  d'externes.  Celles-là 
.oat  au  nombre  de  74.  Le  cours  complet  consiste  en  6 
nois  de  théorie  et  en  deux  mois  de  pratique,  et  embrasse 
OQt  ce  qu'il  faut  savoir^  excepté  TappUcation  des  fostru-. 
naots»  pour  assister  les  femmes  en  couche.  Chaque  ann^e, 
M  élèves  sont  reconnues  aptes  à  exercer  la  profession  de 
taga-femme. 

Las-femmes  enceintes  sont  distinguées  en  celles  mariées 
si  Galles  secrètes.  On  reçoit  les  premières  au  9*  mois  de 
la  grossesse.  Celles  dites  secrètes  peuvent  être  payantes, 
loot  logées  dans  des  locaux  séparés  et  divisées  en  deux 
Dlaases  suivant  le  montant  de  la  pension  ,  qui  est  de  2 
liras  88  par  jour  pour  la  première  classe  et  de  ilire4& 
poar  la  seconde. 

Las  femmes  enceintes  et  les  accouchées  qui  se  présen- 
leni  à  rétablissement,  y  demeurent  constamment  dans 
an  entier  incognito,  et  même  celle  qui  voudrait  cacher 
son  nom  à  l'administration ,  ne  serait  tenue  que  de  |q 
consigner  dans  une  feuille  cachetée  restant  toujours  près»  « 
d'elle,  pour  que  l'on  puisse ,  au  besoin,  faire  le  certificat  ' 
de  décès. 

Les  femmes  enceintes  peuvent  entrer  à  toute  époque 
dans  la  maison,  couvertes  d'un  voile  ou  déguisées  pour 
rester  inconnues,  et  en  sortir  desuile  après  leur  accou- 
chement, avec  la  faculté  d'emporter  leur  nouveau-né  ou 
de  le  laisser  dans  Thospice  des  enfants  trouvés.  Dans 
ce  cas-ci  I  celles  qui  payent  doivent  verser  12  lires  60,  si 
çlles  appartiennent  h  la  1*  classe,  et  la  moitié,  si  elles  $oot 
de  la  seconde.  Celles  qui  n'ont  pas  de  moyens  sont  tenues 
de  traYailler  sans  rétribution  an  profit  de  l'établissement. 
Deux  vastes  salles  bien  disposées  sont  destirées  aux 

61 


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—  485  ~ 

Le  nombre  des  (iëcé.s'n6doii  pas  surprendre,  si  Ton 
sonsidère  que  Ton  reçoit  dans  cet  hôpital  d'autres  ma-* 
ades  que  des  aliénés,  et  qu'indépendamment  des  aliénée 
Mine  reseouroe,  y  sont  admis  aussi  des  maniaques  qui,  pas 
MiéE  fortunés  pour  être  reçus  comme  pensionnaires  dans 
uo  aayle'pàrticulier,  peuvent,  néanmoins,  payer  Tune 
des  pensions  établies  pour  trois  classes,  savoir:  3  lires  3f 
pour  la  première  classe  ;  une  lire  77  pour  la.  seconde  el 
i.ii  pour  la  troisième.  Dans  celle-ci,  le  traitement  est 
common  h  tous  les  aliénés.  Dans  les  deux  autres,  les  mala- 
des sont  traités  d'une  manière  particulière. 

-^Outré  Tbospice  de  la  Senavre,  on  compte  à  Milan  qua- 
tnsuiaisons  particulières  d'aliénés,  fondées,après  cet  éta  blis- 
sement^par  MM.GoLoifBO,Ro8si,DuFout  et  VIocMoiitbbiuiii. 
300  aliénés  sont  répartis  dans.ces  maisons  où  le  traitement 
moral  joue  un  grand  rôle,  et  oii  sont,  du  reste,  réunis 
tonales  moyens  curatifs  désirables.  Cependant,  les  résultais 
q«i  sont  loin  d'être  èa  raison  directe  de  ces  richesses  ibé- 
rapeutiques ,  auraient  lieu  de  nous  surprendroi  sans  cette 
remarque  que  le  plus  souvent  les  aliénés  appartenant  à 
des  familles  dans  l'aisance,  ne  sont  envoyés  dans  les  mai- 
sons de  santé,  qu'alors  qu'ils  ont  été  soumis  sans  succès 
ches  eux  à  tous  les  traitements  imaginables. 

Hôpital  dit  dei  pàtb-bbnb  psatelli.  —  En  458&,  Tar- 
chevèque  G.  Borroméb  conçut  l'idée  de  fonder  cet  bôpl* 
tal^  dont  en  effet  la  première  pierre  fut  posée  en  4588. 
Devant  recevoir  les  convalescents  provenant  du  grand 
hôpital,  il  fut  dédié  k St-Jean  Tévangéliste  et  confié  aux 
soins  des  frères  hospitaliers  de  St-Jeao  de  Dieu.  Son 
nom  fut,  en  1631,  changé  en  celui  qu'il  porte  aujourd'hui, 
et  on  décida  que  Ton  y  recevrait  les  fiévreux,  au  lieu  des 
convalescents.  Reconstruit,  en  1 822  ^  d'après  le  plan  de 
rarcbltecte  Gilabdoni,  il  présente  on  grandiose  vestibule 
elau  bas  de  l'escalier  un  grouppe  de  St-Jean  de  Dieu 


—  486  — 

représenté  soulevant  untnalade;  ouvrage  de  P.lfAiCBtti. 
Cet  hOpHal  peut  contenir  cent  lits  en  trots  infinueriai 
dont  une  réservée  anx  prêtres.  On  y  admei  toiu  lea  hes^ 
mes  malades,  qaels  qae  soient  leur  pays»  leorrelîgioiet 
lear  condition,  à  Texceptlon  de  ceux  atteints  de  maladiai 
chroniques,  syphilitiques^  nâentales,  ainsi  que  de  là  teigM 
et  de  la  gale.  Les  prêtres  seuls,  ayant  des  maladies  ehro*- 
niques ,  y  sont  reçus.  Les  secours  de  (a  raédeeine  jet  di 
la  religion  sont  donnés  par  la  coaimunautë,  aidée  de  dnq 
médecins  dont  un  en  chef,  an  seoond,  deux  adjôratseifas 
visiteur.  Les  traitements  chirurgicaux  sont  confiés  à  dsi 
religieux  de  Tordre  ,  reçus  chirurgiens  après  avoir  M 
pour  cela  les  études  nécessaires  à  Tuniversité  de  P*doM. 

Lamaiîson  a  unepharmacie,un  vaste  laixMratoire^  os  os* 
binet  de  physique  muni  des  appareils  ayant  un  rappMt 
direct  avec  la  chimie;  une  bibliothèque  riche  en  ouvrapi 
de  chimie  etc.,  et  une  collection  de  minéraux  et  da  fiasi»- 
les.  II  pourvoit  aussi  aux  soins  à  donner  aux  maladaa  d'aï 
hOpftal  semblable  qui  est  A  Padoue. 

Le  mouveanent  de  ceux  de  Thi^pita^,  à  Milan,  a  éitf  tlaos 
la  période  décennale  de  18S4  è  48M,  oamoM  smt  : 


1 

kxistaNts 

AU 
1"  janvier 

1 

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1 

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7.53 

54 

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l.'tOli 

62 

|1»35 

62 

1,399 

4,46i 

1,299 

102 

60 

7.2* 

1836 

60 

1  544 

\fiOk 

1,399 

132 

73 

8.51 

1887 

7« 

4,ûÛ3 

1.475 

1,261 

13» 

75 

9.98 

1888 

75 

1,391 

1,413€ 

1,S02 

96 

fiS 

6  90 

1839 

68 

1,379 

1,4i7 

1,266 

95 

86 

6.85 

1840 

86 

1,291 

1,."^77 

1,191 

113 

74 

8.67 

1841 

74 

l,3ù8 

1,417 

1,216 

119 

87 

8.82 

18&2 

87 

4,276 

1,363 

1,183 

98 

82 

7.46 

t8&3 

82 

1,299 

4,381 

1,208 

89 

SU 

6.84 

—  487  — 

L'étabiîssemeot  a,  terme  moyen,  un  revenu  annuel  de 
llO,9Si  iireedont  88,435  pour  frais  d'administration,  etc., 
al  73,796  pour  le  trailementet  la  nourriture  des  malades, 
ainsi  que  pour  l'entretien  des  religieux. 

La  pnéme  corporation  religieuse  a  acheté,  en  1844  ,1a 
maiion  de  Sle-Marie  de  Lorette,  à  la  porte  Vercellioa  , 
poor  y  former  un  nouvel  hôpital  au  moyen  d'un  fond 
légoé  pour  cela  par  le  marquis  L.  Yisgohti  Castblli. 

Hépiial  dii  dûê  fatb-bbmb-sorellb.  —  Il  fut  fondé,  en 
i8SS|  par  la  comtesse  Laure  Visgonti  Cicbri,  pour  y  traiter 
loatesles  maladies.excepté  les  contagieuses  et  celles  du  do- 
maioede  la  chirurgie.  Ouvert ,  en  principe,  dans  le  cou- 
vant de  St-Âmbroise  ad  Nemus,  hors  de  la  porte  Tena- 
glla,  il  fut  ensuite  transféré  en  un  local  convenable  déjà 
oommeocé,  vers  la  porte  Nuova,  et  dont  la  construction 
Alt  achevée  par  Tarchitecte  Aluisktti.  La  façade  est  en- 
ridiia  d'ornemenls  architectoniques  de  beau  style.et  d'ex- 
eailante  soalpture.  On  y  a  joint  un  oratoire  public. 

Cet  hôpital  peut  contenir  actuellement  41  lits  dont  6 
pour  les  maladies  chroniques.  En  1840,  il  a  été  livré  aux 
Boina  des  sœurs  de  St-Vincent  de  Paul.  Les  malades  ne 
BODi  reçues  qu'après  avoir  été  visitées  par  un  médecin- 
direeteur  qui  loge  dans  la  maison;  il  y  aaussi  un  méde- 
cin adjoint|  et  pour  le  service  religieux  2  prêtres. 

La  revenu  de  cet  hôpital  qui,  à  l'époque  de  sa  fonda- 
tion* avait  un  capital  de  50,000  lires  légué  par  la  fon- 
datrice ,  est  aujourd'hui,  annuellement,  de  S0,000  lires, 
aasoeptible  de  s'élever  a  50,000  k  la  cessation  de  certaines 
charges  viagères,  et  bien  que  la  construction  de  Tédifice 
ait  coûté  un  demi  million. 

Voici  quel  a  été  le  mouvement  des  malades  de  cet  hô- 
pital depuis  la  fondation  jusqu'en  1843: 


—  488  — 


1 

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27 

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19 

2 

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7  40 

1831. 

6 

93 

'     SH 

90 

6 

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6, 5t  ' 

1825 

3 

107 

109 

100 

fl 

3 

5.60»p* 

1826 

11 

83 

86 

77 

5 

4 

fl.02 

i827 

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86 

72 

S 

9 

«.09 

1828 

9 

83 

91 

81 

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5 

609 

18S9 

5 

92 

97 

87 

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5 

5.43 

1830 

5    ! 

68 

71 

1    63 

3 

5 

4.54 

1831 

5  : 

86 

91 

70 

U 

10 

12.79 

1833 

10 

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74 

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8 

ia 

12.  50 

1833 

12 

63 

75 

5» 

6 

15 

9.S« 

183fi 

15 

79 

84 

74  1 

2 

18 

t.  53 

1835 

18 

77 

93 

65 

12 

16 

15.58 

1836 

18 

60 

78 

60 

6 

12 

10.00 

1837 

12 

88 

100 

74 

12 

14 

13.63' 

f/ 

1^38 

14 

67 

81 

63 

7 

11 

(044 

1839 

11 

90 

101 

76 

11 

U 

12.22  1 

1840 

14 

78 

92 

65 

7 

20 

8.97 

1841 

20 

188 

208 

169 

12 

27 

6  3!i 

1843 

21 

m 

190 

228 

21 

41 

7.90 

jms 

ûl 

308 

349 

286 

26 

37 

8.44 

Maiion  desant^. — Elle  appartient  à  une  société  anonyme 
d^actionnaireset  aété  fondée  d'après  le  vœu  d'un  MitaDab, 
Lé<>pold  BBVAGifÂi  <|uî  laissa,  dans  cette  vue,  en  1830,  tous 
ses  biens  de  la  valeur  de  50^000  lires  ou  environ.  CefM 
en  septembre  1835,  qu'elle  fut  ouverte,  en  face  de  i'égliie 
de  Sl-Angelo,  dans  Tun  des  quartiers  lesplus.8alubresde 
la  cité.  Elle  ost  divisée  en  deux  parties  pour  les  deui  seiet 
et  peut  contenir  une  soixantaine  de  malades.  Ceox-cl  y 
sont  adroit  moyennant  une  pension  qui  varie  de  3  à  6  lira 


—  489  — 

pM*  jonr.Toutes  les  maladies  y  sont  traitées,  excepté  celles 
Bontagieuses,  et  les  affections  mentales.  On  y  voit  des 
pajl>mets  de  bains  et  des  chambres  bien  disposées  pour 
les  accoachements  secrets.  Un  médecin-directeur  ,  ap- 
prouvé par  le  gouvernement,  surveille  le  service  de  santé 
el  to  discipline  de  la  maison,  et  il  y  a  pour  traiter  les 
malades  un  premier  médecin,  un  cliirurgien-opérateur  et 
deux  médecins-chirurgiens  assistants. 

La  gestion  économico-administrative  est  dévolue  k  trois 
adminiatrateurs ,  nommés  par  la  société  des  actionnai- 
res k,  qui  le  revenu  des  biens  légués  par  Retagnâ  est  payé 
par  noe institution  qui  les  administre. 

Hôpital  militaire.  —  En  1798 ,  lebeçiu  monastère  de 
Si-Aa»aoiSB  fut  converti  en  un  hôpital  militaire,  pour  le- 
qafi  de  bons  règlements  furent  faits  et  auquel  on  attacha 
dtsjpsédecins  et  chirurgiens  d'une  rare  distinction. 

Les  aoldats  qui  tombaient  malades  étaient  traités  par 
lies. chirurgiens  majors  de  leurs  régiments  respectifs,  pen- 
dant 3  Jours  ;  et  s'ils  continuaient  de  Tétre  après  ce  temps, 
ils  étaient  envoyés  à  Thôpital  militaire. 
.  En  1814,  le  gouvernement  autrichien  licencia  les  méde> 
eiii9  et  pharmaciens  de  l'hôpital  et  permit  aux  chirurgiens 
majors,  sils  le  jugeaient  convenable,  de  continuer  le  ser- 
vice dans  les  régiments. 

Les  emplois  supérieurs  de  sauté  sont  donnés  dans  l'ar- 
mée  autrichienne^  à  des  ^édecins-chirurgiens  pouvant  , 
toutefois,  exercer  séparément  la  médecine  ou  la  chirurgie 
daoji  les  hôpitaux.       ,  t    '  . 

Un  médecin-directeur  ej^  un  médecin  major  ou  princi- 
pal, ont  la  surveillance  de  l'établissement  et  du  personnel. 

11  est  ordinaire  que  l'on  compte  de  250  à  300  malades  à 
rtiôpital  de  *  St-AMBRoist:.  Pendant  l'été  et  surtout  à  Tépo- 
que  des  grandes  manœuvres,  ce  nombre  s'est  élevé  à  600 
et  même  &  900;  ce  qui  est  i  peine  ce  que  l'hôpital  peut 
contenir.  62 


—  490  — 

Cloiêifiçaiion  médicale.  ^  A  rarlîele  populatkm  fH 
dit  que  ^oq  avait  à  Milan  3(6  médecins,  70  chirorgiaai , 
155  accouefaeuses  et  51  pharmacieDs.  Je  dois  ajouter  tt 
qu'il  y  a  16  vélériDalres  et  que  les  pharmaciens  pfjMt 
une  rétribution  de  /iO  lires  pour  la  visite  faîte  une  Ml 
l'an,  de  leur  officine,  par  une  commission  spéciale.  Mah 
ils  ne  sont  soumis  à  aucun  autre  impôt,  tel  que  cèM-  4l 
la  patente,  auquel  sont  tenus  les  pharmaciens  françiff; 
ce  qui  est  une  anomalie  en  considérant  que  les  médaeioi 
viennent  d'en  être  affranchis 

Lazaret.  —  Il  fut  commencé  ,  en  ifi88,  au  moyen'  te 
fonds  laissés  par  le  comte  G. Brvilacqua  au  grand  hôpilil 
à  qui  il  appartient  Situé  à  la  gauche  de  la  porte  Oriaa- 
tale,  il  a  une  forme  presque  carrée,  et  une longwarél 
S70  mètres  sur  une  largeur  de  359.34,  en  «zceptaiiljRlei^ 
tefois,  le  portique  continu  à  voute,  soutenu  par  de  pélilai 
colonnes  et  donnant  accès  à  environ  288  petits  étagai 
placés  aux  quatre  cotés  et  qui,  en  principe,  étalent  pov 
l0ger  séparément  les  pestiférés.  Aujourd'hui  ils 
d'habitations  particulières,  et  une  petite  chapelle 
gone  que  St-GuARLES  avait  fait  ériger  au  milieu  de  ee 
ret,  suivant  le  plan  de  PEixEGRim,  c'est-à-dire  ayant  Ml 
arceaux  ouverts  pour  que  l'on  put  voir  de  tous  cotéali 
célébration  des  offices  divins  ,  une  petite  chapelle,  dls^, 
a  été  murée  et  sert  maintenant  de  grenier  à  foin. 

Cimetiereê,  —  Au  point  de  vue  hygiénique,  e*est  id 
le  lieu  de  jeter  un  coup  d'œil  sur  les  champs  de  repoB 
au  nombre  de  six,  en  dehors  des  principales  portes ,  ornés 
de  monuments  remarquables.  Ce  fut  une  loi  protectrie6 
de  la  santé  publique,  celle  du  41  octobre  1768  qui  obli* 
gea  d'ensevelir  les  décédés  en  champs  ouverts,  hors  la 
ville,  et  d'exhumer  pour  les  y  faire  transporter  les  restes 
des  morts  rois  dans  les  tombeaux  des  églises  et  des  cou- 
vents. La  ville  arrêta,  en  1838,  de  construire  un  nouveaa 


—  m  — 

«MMlièr«  pour  t6«»  les  habitants,  eicepté  f>oar  ceux  qui 
mwmîeDt  dans  le»  maisons  religieuses.  Il  n'a  pas  moins 
dtcSiKOM  mètrea»  entouré  de  murs,  avec  portiques  ouverts 
Ipnaléfdeur  9  de»  locaux  pour  le  gardien  elles  nécrosoo-' 
piQ%  el804is  le  rapport  architeclurai,  il  est  bleu  disposé  , 
Hfaotuaeéglîse  el  un  autel  pour  le  sacrifice  divin  ,  eic. 

êêmiéêéifdâ  bienfaiêance.  -*-  Nombreuses  et  importan- 
lMi,  elles  attestent  rexcellenco  du  cœur  milanais.  On  n'a 
paftOttbIié  06  que  j'ai  raconté  des  salles  d'asile  ou  des 
ûÊileê'de  eharit^ pour  f  enfance ,  et  d'autres  institutions 
ekargiea  de  continuer  réducaiion  des  pauvres  enfants , 
è'jfMUt  flCM*tié  des  salles  d'asile.  Il  est  deux  autres  asiles 
danl^  un  pour  les  orphelins ,  et  l'autre^  pour  les  orphsli-* 
HÊÊÊ^u»  celui-là  queSt-Jérome  Miam  fonda  en  1533,  et 
onoflji-  aux  pères  Somaschi  et  qui,  à  la- suppression  de* 
i>.fut  laissé  aux  soins  d'un  directeur  honoraire,  sont 
•les pauvre» orphelins  nés  à  Milan  ou  dans  l'ex-du- 
dié,  et  figés  de  7  ans  au  moins  ;  ils  en  sortent  à  48  ans.  Il  y 
eii4i*i»aittlanant  245  qui  reçoivent  une  instruction  élémen- 
tail»otiSOBt  mis^en  apprentissage  chez  des  maîtres  exer- 
9aBl^denr  métiers  difrérents<  et  au  nombre  de  &4.  Chaque 
or|||Min<  s'économise  ,  sur  ce  qu'il  gagne^  environ  200  1. 
par«»  qu'ttu»  partie  d»  ses  gains  lui  est  réservée.  Il  re-^ 
{yÂi^eiaoutre?  lires  25,  par  an,  suivant  Ilintention  d*un 
bitiifditdur.  Il  ooâteunelirei2  par  jour.  L'institut  se  sou- 
tîeot  du  produit  du  travail  des  enfants  et  d'une  allocation 
aaauelle  de  90,000  lires.  On  compte  un  malade  surcinq 
orphelins  et  la  mortalité  n'est  que  d'un  et  7(9  sur  100. 

Lo-maieon  des  orpheHneêa  été  fondée  en  1575  par  SI- 
Chaklbs  près  le  monastère  l'Etoile  dont  elle  conserve  le- 
nom*  C'est  on-  grand  édtice  construit  sur  le  plan  de  Fablo 
B^iiMCMNNBy  ayaet>une  vaste  cour  eotouréede  portiques  i 
ootoDoes  deigrafiit.Ge  local  a  été  dernièrement  aggrandi  ; 
AfiOi  ovpfaelioes  s^f  trpwvetit ,  reoevent  une  instruction 


—  4S2  ^ 

élémentaire  et  étant  exercées  dans  les  travaux  de  femmect 
déménage.  Entrée  à  l'âge  de  7  à  12  ans/  chacune  d'elles 
reçoit  à  sa  sortie  le  pécule  résultant  de  son  travail»  e^ast- 
à-dire  50  lires^  et  une  dot,  si  elle  se  marie,  de  573  Iirai79 
è  485. 54.  Elle  n*a  coûté  que  95  centimes  par  joar, en 4818, 
ot  toutes  réunies  ont  alors  gagné  16,000  lires.  Les  bian 
appliqués  il  la  maison,  ont  une  valeur  de3,60(>,000  lireii 

Hospice  des  enfants  abandonnés,  —  Il  ne  fanl  pli 
confondre  cette  maison  avec  celle  des  enfants  tronvés. 
Celle-ci  n'ayant  pu,  en  1847,  recevoir  les  enfants  que  II 
cherié^des  vivres  avait  fait  abandonner  à  eux  mémês,  m 
hospice  fut  ouvert  pour  eux  prés  la  maison  de  St-TiiicoiT, 
où  depuis  sont  reçus  ceux  des  deux  sexes  au  dessôds  dt 
la  pulxrié^  peuvent  y  rester  jusques  à  Tâge  de  18  aos, 
y  sont  entretenus,  nourris  et  instruits,  et  apprennent,  lei 
garçons  un  métier  et  les  filles  les  travaux  domestiques. 
Leur  nombre  est  de  120.  En  quittant  Thospice  ils  reçoi- 
vent une  partie  de  ce  qu'ils  ont  gagné. 

— Un  autre  établissement  tout  récent  promet  beaucoup: 
les  enfants  sortis  de  prison,  y  reçoivent  à  peu  près  les  mê- 
mes soins.  Il  est  près  la  maison  religieuse  de  St-Mare. . 

Institution  de  la  paix,  ^~  Elle  a  été  fondée  ,  en  18il, 
dans  l'ex-couvent  de  la  parx,  poiif  la  correction  des  en- 
fants dissolus.  Ils  y  sont  <admis  depuis  l'âge  de  6  tas 
jusques  à  13  ,  y  reçoivent  une'.fnstruction  élémentaire 
et  y  apprennent  tel  ou  tel  métier.^  Partie  de  ce  qu'ilsont 
gagné  leur  tSt  donnée  en  sortant;  le  reste  sert  à  mainteair 
rhûspice  qui  se  soutient  du  reste  desesi  propres  fonds , 
ainsi  que  du  produit  de  souscriptions  ,  de  legs,  etc.  Le 
nombre  de  ces  enfants  est  de  60. 

—  Une  autre  institution  de  même  genre,  appelée  palfl- 
lani  du  nom  d'une  dame,  Marie  PATiLtARi^  qui  Ta  fondée^ 
en  18/i2 ,  est  destinée  à  la  correction  des  filles  pauvres 
qui  n'ont  pas  une  bonne  conduite.  Elles  y  sont  mçves 


—  493  — 

entre  la  iOe  et  la  l/ime  Ronée  de  leur  ftge^  pour  y  être  eo- 
tréteepes*  élevées  el  inelriiiies  suivant  leur  eondition. 

JUffiêÇê  d$$  jeunês  filles  en  danger.  —  Ilest  du  k  une 
aasoelation  religieuse  qui  Ta  instilué  vers  1836,  etyfait 
nourrir ,  entretenir ,  instruire  dans  la  religion ,  la  lee- 
tnre,  récriture,  le  calcul  et  les  travaux  de  femme,  les 
jeones  filles  en  danger,  de  TAge  de  5  à  12  ans,  pour  en 
8ortir*à  20  comme  domestiques  ou  femmes  de  chambre^ 
•to.  Si  elles  doivent  se  marier  immédiatement,  elles  reçoi- 
vent la  dot  de  200  lires,  et  de  400  seulement,  si  elles  se 
marient  plus  tard  ;  on  leur  donne  aussi  un  trousseau  et  les 
deux  tiers  du  produit  de  leur  travail.  Il  y  en  a  aujour- 
d'hui 80,  et  on  y  compte  14  institutrices  et  servantes. 

—  Un  autre  refuge  à  peu  près  semblable,  a  été  fondé  par 
la  même  association,  sous  le  titre  de  la  bienheureuse 
vierge  des  douleurs^  pour  Jes  pauvres  filles  repenties  qui, 
devant  être  nubUes  sans  avoir  plus  de  20  ans^  â  leui;  en- 
trée dans  la  maison,  y  restent  jusques  à  FAge  de  26  ans. 
BUes  y  sont  au  nombre  de  25. 

Institut  des  sourds-muets,  —  Il  est  soutenu  par  le 
l^ouv^ernement  pour  l'instruction  gratuite  de  24  sourds- 
muets  du  royaume  lombardo-vénltieUi  dont  46  garçons 
ei  8  filles  .Une  autre  place  gratuite  pour  une  sourde^muet- 
te  y  est  de  fondation  particulière.  On  y  reçoit  aussi  une 
trentaine  d'élèves  des  deux  sexes,  moyennant  une  pen- 
sion. Outre  renseignement,  élémentaire  et  grammatical  , 
les  garçons  sont  exercés:  dans  le  dessin,  les  travaux  du 
tourneur  et  ceux  de  la  gravure  en  bols,  et  on  apprend  aux 
filles,  toutes  sortes  de  travaux  de  femme.  La  dépense  est 
cbaque  année  d^environ  52,000  lires. 

Institut  des  aveugles,  —  Il  a  été  établi,  en  1840,  près 
de  la  maison  d'industrie  à  St-MARCj  pour  y  loger  et  ina* 
tririre  les  enfants  aveugles  (  dont  aujourd'hui,  16  garçons 
et  6  filles);  les  conditions  d'admission  sont  d'être  pauvre. 


—  404  ^ 

ftg^  de  7  k  45  ans.  «i pouvant  rester  dans  tiaslftttt  JiuqiFà 
18  ansi  Staladnriftaiiasi  iiBS^&utres-enfaDis  aveugles»  moyens 
nmai  une  pen^oo^  annuelle  dé  SOû  lires; 

Montdmpiete\  —  Il  daie,  à.MiJaD^  de  Tanfiée  i498>ril 
est  situé  dans  un  antique  menaatère  réduit  à  la-  fenna 
aetaelle  par  Picrmarini.  Âggrandi  et  enrichi  par  lesotor 
oessione^de  Marib  ThAhèsb  et  de  Joseph  II;  terme  en  11M«. 
par  suite  des. circonstances  politiques;  reouvert  en^iaMr, 
il  subit  une  nouvelle^  organisation  en  iSlAr^-  eutcoas 
succursale  pour  la  facilité  des  habitants;  On  puéta  a^t 
gages  depuis  2  jusques  à  350  lires ,  avec  intérêt  de  U  peur 
0|0,  outre  les  S  pour  0(0  que  réclament  les  dépeasesdfi 
Tadminisiration.  D'ordinaire  à  la  fin  de  Tannév^  les  oeii 
df&ièmes  des  gages  sont  retirés  par  les  déposants^  le  reste 
est  vendu  k  Hencan  pour  faire  rentrer  au  mont  de-  piélét 
ceiqui  lui  est  d&  et  .conserver  pendant  3ana,  an  pjroikdlk 
pnepriétaire  desoiqets  vendus^ rexeédentda  vente. 

L'instittttioa'  a  eu  oiroolatioa  tm.  aapiiail  anauci  de 
1,600,000  lires.  Le  nombre  desL gages- est/aonéecommuM^ 
âft6^A0O<piftwr;lft  nu»it'priacipal>  évaktéasà:  4  >M0,CyM4iiiai, 
et;  pottp  la  sueciH'saie  de  36^000^  évalués^  k  5iH),(h)ût  limfct 

Un  directeur  tionorabei  présider  aiD  rnootide^piété;  ikmk 
assisté!  d'iui.inspeQtefir'«9cnétaîrB  q«îia  uivoeriaui.afOirtMr' 
dScMaployés  sons  see  ordres» 

Mais€mr€liffiemes^d*induêtri&€4rdBrieirùitéi  —  Ilea: 
est  deuxi:  Pane  dane  le  local  de  St^ViNCENiv  fut  foodéeeiii^ 
1784  sous  le  titra  de  maison  de  travail v0lofUair$'..'Bm' 
4808,  elle  fut,  par  suite  d!un  décret  qui  prohibait  la  meoi^ 
dici té,  convertie  en.une  maistm,  (Cinduitriô  pour  leameoH' 
diants  et  les  ouvrierssanstrairaiL  L'autre  dite  d<f>Sl-M*Mii 
fui  ou  verte  en'4  815,  à  causerdeVinsuffisanca  deia^préeé* 
deiite.dainsle  local  de  ran£ien«oavent  d&St-MAa€«Ilaiiscei^ 
laioi^soaiiogé^viéiuSiUniforarfmesl^etnoumaefKvlionaM 
honmes  néa»db  MUailiOU  j^inloUiés(de^iiiaiOariift.Qoils 


—  W5  — 

de  St-VîMeni  reçoit  de  même  400  porMMmes  entre  petits 
«nfiittts,  vieillards  el  femmes  invalides.  Outre  oes  700  pHf  •*- 
eoanas,  «en  coivple  5O0  paaTirea  des  denai  seies»  qai  vîèta- 
Mal  efa8<i«e  jonr  travailler  dans  i*ttn  et  Tavlre  asile,  et 
gagnent,  les  hommes,  40  centimes;  les  femmes,  Zi  %  les 
estais  ftgisde  9  à  17  ans^  de(Mua&  jusqaes  à  I5€entîiùe8. 
Ajoutons  environ  200  personnes  qai  se  livrent  ohex  etles 
k  éas  irBvaoK  qui  leur  sont  donnés  par  œs  maison»  où 
lee^^coopalmis  eossteteoi  en  manufactures  de  lin  et  de 
coton,  ainsi  qu'en  l'exereiœ  de  professions  industriel- 
les i  oennae  celles  de  oordoanier  ;  de  cuisinier^  etc. 

Les  dons  et  les  secours  se  sont  élevés,  en  i842,k  23&,08S 
liMS»et  le  produit  net  des  travauK  a  été  de  23,0àâ  lires, 
^fca^dépsase  des700  pauvras  reçus  a  été  de  44,769  lires. 
Dm  reste,  le  produit  du  travsil  suffit  pour  payer  la  moitié 
desdépenses.  Les  deux  maisons  ont  un  directeur  ueiquoi 
llmédecias,  i  prêtres,  six  employés  ettechésà  la  diree- 
tiiM  el  9  chargés  de  bien  conduire  les  ouvriers.  ^ 

Mmtêonê  de$  meiifvi&/es.— Milan  en  a  deux  qui  contiea* 
netti  700  incurables  des  deux  sexes  et  dont  300  traités  auft 
feaîsde  ràdministration  centrale  des  maisons  charitables  * 
M  de  la  commune  de  Magnago  par  les  revenus  provenant 
d'à»  legs,  et  les  autres  au  moyen  de  pensions  à  la  charge 
des  éommones.  Ils  sont  placés  dans  des  infirmeries  sépa** 
rées  et  il  en  est  de  particulières  pour  les  enfants  que  l'en 
i^'ettacbe  èT  fortifier  par  des  travaux  d'horticulture,  etc. 

Un  directeur ,  2  prêtres,  2  médecins  et  2  chirurgiens  , 
ainsi  que  les  gens  de  service  forment  le  personnel  des  em- 
ployés de  ces  maisonsiquiont  coûté,  en  1842,  177,847  lires. 

Hûipioe-Triculsio.  —  Institué  par  le  prince  T.  Tai'*- 
voLsio,  il  fut  ouvert  en  4771  ,  pour  recevoir  les  vieillards 
septuagénaires  pauvres,  les  nourrir,  les  entretenir  et  con- 
céder k  ceux  qui  pourraient  travailler^  la  moitié  du  gain  de 
leur  travail  En  1842,  il  y  en  a  eu  555  dont  258  hommes  et 
S97  femmes,  parmi  lesquels  97  sont  morts. 


—  A96  — 

Les  dépenses  pour  leur  entretien  ne  se  sont  élevées  qu'à 
i&3;SS8  lires,  6'est-à-dlre  89  centimes  pour  chacun  d'eux 

L'administration  de  cet  hospice  est  confiée  à  an  direc- 
teur honoraire  assisté  de  2  prêtres ,  de  2  médecins  et 
chirurgiens  et  de  6  autres  employés. 

L'aciif  a  été ,  en  1843,  de  5,572,5^2  lires,  et  le  pastf 
de  698,397. 

Des  legs  ont  été  faits,  dont  Tan  à  l'hospice  Trivulsid 
pour  le  revenu  en  être  affecté  h  une  institution  en  faveur 
det  prêtres  âges  et  qui  auraient  besoin  de  secours. 

Collège  des  veuves.  —  Il  fot  institué',  en  4631,  par  k 
cardinal  F.  Borromêe,  comme  maison  de  retraite  pourlw 
veuves  des  familles  nobles  ,  ayant  atteint  la  BOme  année  i 
et  qui,  sans  être  soumises  à  faire  des  vœux,  y  sont  logées 
aéparémenc,  y  reçoivent  une  petite  somme  et  les  seoours 
complets  de  la  religion.  Elles  y  sont  an  nombre  de  18. 

.  Luoghipii  eUmonieri.  — Sous  cette  dénomination  tsr 
rènt  réunies  en  une  seule  administration  trente-nenf  cou- 
vres charitables,  et  cela  à  diverses  époques,  mais  défini- 
tivement en  4815  ,  et  il  en  est  résulté  un  revenu  annoel , 
ep  faveurdes  pauvres,  de  523,423  lires.  Aujourd'hui  cette 
institution  qui  est  gérée  par  un  administrateur  général , 
un  adjoint ,  et  16  employés  ,  possède  18,600,000  lires , 
qui  produisent  620,000  lires  dont  !a  distribution  se  fril 
par  les  soins  d'un  conseil  composé  de  six  directeurs  ho- 
noraires. En  1842,  5,000  familles  pauvres  ont  reçu  par 
semaine  des  aumônes  de  92  centimes  à  3  lires,  68,  et  4lè 
familles,  de  pauvres  honteux  de  la  cité,  ont  été  secourues 
par  des  sommes  qui  n*ont  pas  été  moindres  chaque  mois 
de  6  à  18  lires.  Un  grand  nombre  d'autres  pauvres  infir- 
mes, etc. ,  de  diverses  paroisses  ont  aussi  obtenu  des  se- 
cours mensuels,  et  des  pensions  ont  été  faites  à  des  veu- 
ves, ainsi  que  pour  Téducation  de  jeunes  ecclésiastiques, 
d'enfants  nobles, 'etc.  ;,  suivant  Tintention  de  testateurs. 


—  497  — 

«-fi  est  enoora  beaucoup  d'aotres  ipstitations  sembla- 
«xquelles  des  legs  ,  des  dotations  ont  dooné  nais* 
fflttoo  et  qui ,  adminisirëes  séparément ,  distribuent  des 
•aooara  de  toute  espace.  Telles  sont  principalement  celles 
fandées  par  4a  marquis  Alexandre  de  Modrone,  Girotti  , 
CiàEeAMo,  GiivELLi^  Brura,  Galluni,  Staqnou,  Adda,  Pu- 

MCfiLU,  PlROVAl^O,  SCOTTI,  RASCHISI. 

>— Des  êoeieteê  de  secours  mutuels  existent  aussi.  Et  d*a- 
bord|  BOUS  le  rapport  de  ^importance,  celle  philarmoni" 
fii0C|ity  en  i8/i3,  a  accordé  à  trois  musiciens  inGrmes  des 
IhéàtrM  royaux,  une  pension  individuelle  de  650  lires; 
à  diaeoQ  de  3  musiciens  .plus  quct  septuagenairesi  une 
pemâan  de  300  lires  ;  à  21  Teuves  et  à  deux  orphelins  , 
MM  pension  de  600  lires,  et  pour  secourir  les  malades 
MO  lires.  Les  revenus  proviennent  de  legs  et  du  produit 
éê  soirées  musicales  données  en  hiver.  La  société  est  sous 
k  paironage  de  4  protecteurs,  a  un  conseil  de  10  membres 
qu'elle  choisit,  un  médecin  honoraire,  un  notaire,  etc. 

L0ê  ouvriers  imprimeurs  se  sont  aussi  constitués  en 
•ociété  de  secours  mutuels.  Y  sont  admis  les  bons  ou* 
Triprs,  âgés  de  moins  de  35  ans, d^une  moralité  irrépro- 
chsJ^le,  etc  ;  ils  payent  un  droit  d'entrée  de  6  lires,  et  une 
•dlisation  annuelle  de  2à  lires.  Ils  sont  secourus  s'ils  tom- 
beot  malades  ou  n'ont  pas  de  travail.  Leur  nombre  est  de 
44^2.  De  1.804  à  1863^  près  de  800  malades  ,  atteints  de  ma- 
laJioa  aiguës,  ont  été  soignés,  et  leur  rapport  avec  ceux 
to  aaottf  a  été  d'un  à  5.  152  ont  été  affectés  de  maladies 
cbveniques  et  leur  chiffre  par  rapport  à  ceux  en  santé  a 
été  d'un  à  45.  La  mortalité  a  été  d'environ  3  pourOfO. 

Lft  aoolété  compte  des  bienfaiteurs  qui  lui  ont  fait  des 
^gsoueédé  la  propriété  littéraire  de  quelques  ouvrages. 
Elle  est  présidée *par  un  protecteur,  assistée  d'un  chauce- 
^Mr  et  de  S  médecins  et  chirurgiens  gratuits^  et  a  un  c^o- 
a«il  d'ailmiaif tration  qu'elle  choisit  parmi  ses  memJbtes. 

63 


Les  dépenses  pour  leo 
1&3,S58  lires,  e'dst-à- 

L'edmÎDÎslratioD  d 
teor  honoraire  asr 
chiroi^ienseide 

L'actif  a  ét^ 
de  698,897. 


Des  legs 
ponrlar' 
deêprr 

Co 


.0  Vol 

urd'hui 

jciélé,  prés 

j>rolecleurs,  ui 

^  viur  Tadminislratior 

u  chapeliers^  nombreux, 

se  secouraient  au  besoin,  lor 

.<«  J'entre  eux  se  constituèrent  en  so 

■filions  d'admission  sont  que  Touvri 

fi  lires  par  semaine;  qu'il  ait  unebonr 

liliitf  «ans  reproche  ;  qu*il  paye  7  lires, 

lire  par  semaine.  Les  secours  ont  été  doi 

malades,  à  6  ouvriers  sans  travail  et  à  j 

gers  de  passage  à  Milan. 

La  société  qui  ne  comptait  alors  que 
4  72  existant  à  l'époque  de  sa  fondation,  < 
protecteur  et  a  un  conseil  d'admioistrati 
voie  de  scrutin,  parmi  ses  membres. 

Une  société  de  secours  pour  les  me 
giensde  Milan  et  delà  Lombardie,  a  été 
Jte  Febrario,  en  18^3,  époque  à  laqu^ 
même,  k  Marseille,  le  comité  médica 
Rhône,  qui  a  une  caisse  de  secours  en  fa 
et  pharmaciens  de  ce  département.  Mais 
naise  a  en  vue  aussi  de  secourir  les  v€ 
orphelins  des  gens  de  Tart.  Les  memb 
un  droit  d'admission  de  20  lires,  ei 
nuelle  de  12  lires.  Ils  sont  aujourd'h 
plus  de  200,  et  leur  capital  en  juin  1 
7,0^  lires  ;  il  peui  leur  être  accordé,  ; 


501  — 
« ,  diflctiims  qui  oDt  faii  vatier 

la  Dtmfelle  moanaie  natlo- 
élredes  pins  baaax.DaD» 
ir  502  millions  de  lire* 
^^  ,  eo  1807,  décréla  une 

^  c/J Milan  'adeFranoe-C'élail 

Vue  de  se  prot  >nglemps,  puiaquil 

feirl   ^.^  bonifier  dans  la  i  '^^  ^^'  "^^"«"«'"^ 

L  c^    ^^^   ^"^  cérémonies  «"  près  de  1^ 

cas  a^  %e5c^^         A      '  •  raaie, c'est  la 

tir^Çi^  ^^ours  pécuniaires.  luai^,** 

.ïnïin,  iY  c^^t  ...  *rt  France  ou 

•^^  ^^t  une  associalion  ancien. 

^  .  ^*feliUéremenl:  celle  des  cuisi.  '^^^  ***^' 

$m   ««  Pour  s'entre  aider  alors  qa'ils  soni  ^  *'*"*^ 

\l^  ^'^par^/ie.  -  Elle  a  été  fondée,  en  1..        ''^''''* 
0  0         ns  7   autres  villes  delà  Lombardie,  par  It..         * 
iC^^       T^^^^ssion  centrale  do  bienfaisance  qui  radoi, 
^fe  ^^  ,^^  ^    consillué  un  fond  de  réserve  de  SOO,000  Hre^      ^" 
0  ft^&V   étendue  ensuite  dans  trois  autres  villes,  etc. 
l^eS  ^'^•posants  ne  peuvent  pas  verser  à  la  fois  moin» 
«1^06  Vire^  oi  plus  de  75.  Les  intérêts,  quand  ils  ne  sont 
^^s  ^^^^^és  y  sont  réglés  h  la  6n  de  chaque  semestre  et 
t0ot^^  au  capital  inscritsur  un  livret  délivré  au  déposant. 
])eU%  jours  de  la  semaine  sont  consacrés  au   versement 
des  sommes,  deux  autres  le  sont  à  leur  re8tituiioo,laqaelle, 
.  Qt^fois,  n*a  lieu  que  45  jours  après  celui  de  la  demanda 
j0  la  somme/  quand  celle-ci  dépasse  105  lires. 
£n  1843,  les  dépôts  se  soutélevés  à  22,320  qui  ont  don- 
Aao  total  de  11,956,778  lires.  Les  sommes  versées  dans 
la  seule caissede  Milan  ont  été  de  8,1/^6,189  lires, 
{.«actifau  31  décembre  1843,  était  de  13,03&,16/i  lires 
I  le  produit  net,  déduction  faite  de  ce  qui  était  dAaux 
déposants,  de  4,077,385  lires. 

Pans  les  premiers  quatre  mois  de  184/^,  il  a  été  fait 
l3^2t  nouveaux  dépôts  formant  un  total  de90a,  100  lires^ 


heêouvriert  attaches  aux  théâtres  {.et  r.  ont.  leor  lo- 
eiéié  de  secours  soutenue  au  moyeu  de  legs ,  de  reprjhaii 
talions  théâtrales  gratuites,  et  d'une  retenue  de  3  pour 4(1 
sur  leurs  salaires.  Dans  l'état  de  maladie  et  celui  deviaib 
lesse^  ils  reçoivent  des  secours  que  l'on  étend  aux'yenM 
et  aux  orphelins.  Ils  sont  aujourd'hui  au  nombre  dâ'III 
dont  56  pensionnés.  Cette  société,  présidée  par  le  ànM^' 
leur  deA  théâtres  ,  a  4  protecteurs,  un  secrétaire  6i  «t 
conseil  qu'elle  élit  pour  l'administration  intérieure. 

Les  ouvriers  chapeliers^  nombreux,  h  Milan  ,  depoil 
longtemps  se  secouraient  au  besoin,  lorsque,  en  1823,1^ 
sieurs  d'entre  eux  se  constituèrent  en  société  pour  celLliit 
conditions  d'admission  sont  que  l'ouvrier  gagne  au  ttoiil 
12  lires  par  semaine;  qu'il  ait  une  bonne  santé  et  QOaflU^ 
ralité'sans  reproche  ;  qu'il  paye  7  lires,  en  entrant,.et  daai 
lire  par  semaine.  Les  secours  ont  été  donnés,  en  18(i3«  àS| 
malades,  à  6  ouvriers  sans  travail  et  à  193  ouvriers  étru-^  * 
gers  de  passage  à  Milan.  ^ 

La  société  qui  ne  comptait  alors  que  72  membres ,  nr 
4  72  existant  à  l'époque  de  sa  fondation,  est  présidée  par  w 
protecteur  et  a  un  conseil  d'administration  qu'elle  élit,  pir 
voie  de  scrutin,  parmi  ses  membres. 

Une  société  de  secours  pour  les  médecins  et  chirwt* 
giens  de  Milan  et  de  la  Lom hardie,  a  été  fondée  par  le  dooL 
Jte  Ferrario,  en  18/i3,  époque  à  laquelle  j'ai  fondé  moi- 
môme,  à  Marseille,  le  comité  médical  des  Bouches-doï- 
Rhôue,  qui  a  une  caisse  de  secours  en  faveur  des  médei^ni 
et  pharmaciens  de  ce  département.  Mais  l'insiiluiion  mila* 
naise  a  en  vue  aussi  de  secourir  les  veuves* et  les  jeooai 
orphelins  des  gens  de  l'art.  Les  membres  effectif  payeit 
un  droit  d'admission  de  20  lires,  et  une  cotisation  aa-* 
nuelie  de  12  lires.  Ils  sont  aujourd'hui  au  nombre  de 
pins  de  200,  et  leur  capital  en  juin  iSkU,  était  déjàde 
7,0i9<6  lires  ;  il  peui  leur  être  accordé,  à  titre  de  secoun, 


—  699  — 

dapais  aeelire  Jusqoes  à  3  par  jour,  déduction  faite  db 
moniaDt  de  là  cotisation ,  et  il  n'est  pas  alloué  plus  da 
l^MO  lires  par  famille  dans  une  année.  Les  secours  sont 
adjDpioisirés  par  un  conseil  de  cinq  personnes.  La  société 
mr9Êk  président,  2  vice*présidents  et  deux  secrétaires. 
'  ItÊêjardifuers  de  Milan  etde  la  province  se  soni  réoiiiSy 
m^M4t ,  en  vue  de  se  procurer  réciproquement  du  tra- 
vail at  da  sefortiâer  dans  la  foi;  ils  payent  4  lires  paraD 
paor  faire  face  aux  cérémonies  du^ culte,  mais  ne  reçoi- 
'WOlpas  de  secours  pécuniaires. 

•-'^B-Eafin,  il  est  une  association  ancienne  mais  non  enoora 
UffjÊanaée  régulièrement:  celle  ûes  cuisiniers  et  deê  do^ 
mmiiques  pour  s'entre  aider  alors  qa'îls  sont  sans  travaiL 

*GmiiÊe  jtépargne.  —  Elle  a  été  fondée,  en4823,  àMi- 
la»  al.  dans  7  autres  villes  de  la  Lombardie,  par  les  soins 
da  la  commission  centrale  do  bienfaisance  qui  Tadminis- 
tra  at  lui  a  constitué  un  fond  de  réserve  de  300,000  lires. 
Qla. s'est  étendue  ensuite  dans  trois  autres  villes,  etc. 

•Las  déposants  ne  peuvent  pas  versera  la  fois  moins 
tfana  lire^  ni  plus  de  75.  Les  intérêts,  quand  ils  ne  sont 
paa  4  ratirés ,  sont  réglés  à  la  6n  de  chaque  semestre  et 
i^utés  ancapital  inscritsur  un  livret  délivré  au  déposant 
DjHix  jours  de  la  semaine  sont  consacrés  au  versement 
d^aaommes,  deux  autres  le  sont  à  leur  re8tituiion,laqnella, 
toflafois,  n'a  lieu  que  15  jours  après  celui  de  la  demanda 
da-ia  Bommey  quand  celle-ci  dépasse  105  lires. 

.£n  1S43,  les  dépôts  se  soutélevés  à  22,320  qui  ont  doo* 
b4;00  total  de  11,956,778  lires.  Les  sommes  versées  dans 
la  sanlecaissede  Milan  ont  été  de  8,l/i6,489  lires. 

.L'tatifau  31  décembre  1843,  était  de  13,034,164  lires 
al.  la  produit  net ,  déduction  faite  de  ce  qui  était  dA  aux 
déposants,  de  4 ,077,385  lires. 

.  Daaa.les  premiers  quatre  mois  de  1844,  il  a  été  fait 
la^KM  ttOQTaaux  dépôts  formant  un  total  de90/i,  100  liras; 


—  500  — 
ce  qui  proQve  Tétat  prospère  dès  classes  les  motos  ti- 
sées  et  l'esprit  de  prévoyance  qui  se  répand  parmi  etlek 

Institutions  politiques  et  pénitentiaires. — /Wm#«-*« 
J'ai  déjà  parlé  plus  loin  de  la  direction  générale  de  laps- 
lice;  j*ai  dit  le  nombre  de  gardes  de  police.  J'afoatefai 
que  pour  le  maiotien  du  bon  ordre,  sont  plaoés  de  dislaaee 
en  distance  dans  la  cité,  des  gardiens  ou  planlofis,  ariril 
de  bâtons,  dans  le  jour,  et  de  fusils  pendant  la  nuil^ 

Maisons  de  détention^  etc.  —  Sons  le  titre  de  mastmi  A 
correction^  on  a  commencé,  en  1762 ,  de  bâtir  k  lliiiB^ 
5uivant  le  plan  deF.CROCB,  un  grand  édifiée  enoofa4aa- 
cbevé.  On  y  renferme  séparément  les  condamnés  das'éna 
sexes,  pour  dé  simples  délits,  ou  contra ventiema  anima* 
sures  de  police.  Il  y  en  a  d^ordinaire  400,  tous  lenoa  k  des 
traraux  de  manufacture  de  laine,  de  chanrre,  etc<»  Moitié 
de  leur  gain  est  pour  la  maison,  et  moitié  poar  e«K* 
*  — Les  prisons  criminelles  e^n  palais  de  }ustio#8oiil as 
nombre  de  72,  avec  le  chiffre  ordinaire  de  300  déteaai 
dont  quelques  accusés,  et  des  condamnés  à  six  mois  oa 
un  an  de  prison.  Il.y  a  un  1**  et  un  2'*  geôlier,  15  gardlaoi 
et  un  corps  de  garde.  Les  dépenses,  aux  frais  de  l'étal,  seal 
évaluées  à  2  lires  par  jour  pour  chaque  personne. 

—  Les  prisons  de  la  prétùre  urbaine»  an  nombMiâl 
45,  comptent  ordinairement  160  détenus  qui  y  sont  gatrié» 
par  un  !•%  un  2*  geôlier  et  8  aides.  Ici,  comme  dans  les 
précédentes,  un  préire,  un  médecin,  un  chipnrgieft  prea- 
nent  soin  de  Tamè  et  du  corps.  Les  accusés  peuvent  so 
livrer  à  quelque  travail  ;  ce  \\viv  est  permis  aussi  aux  eaa* 
damnés,  sous  certaines  règles,  et  cela  à  leur  profil. 

De  1839  h  1843,  il  a  été  prononcé  10  condamnatiMs  si- 
pitales  dont  6  exécutées,  fl  y  en  a  eu  3  dans  la  senla  pr<h 
vince  de  Milan. 

lasTinmoNS  gênêbales.  -^  Monnaies.  ^  La  fabrfsation 
des  monnaies  k  Milan ,  remonte  an  tempfr4aél 


Sllt  %niA  depuis  hnrades  modificalioM  qui  «ttl  Uii  vttller 
•iisttldur  vabitr.  Les  types  de  la  nouvelle  mottoaie  &«Uo« 
Mla  de  1777  à  1807  passent  pour  être  des  plus  beaiix«Da«t 
celte  përiode,  il  eo  fut  frappé  pour  502  millions  de  lirei 
Ml  9S5  itfilUons  de  francs.  NibPOLÉONi  en  1807,  décréta  «ne 
Mbtemonoaie  aotforKie ,  égale  à'Celle  de  France.  C'était 
là  an  avantage  dont  on  ne  jouit  pas  longtemps,  puiscfoUl 
aedof^goèreplusde  7  ans.  Mais  la  direelioti  desmonoaies 
M  Ai  frapper  pour  1*03  millions  de  fraacs,  ou  près  de  Ift 
■Jliillioaa  par  an.  Atrjourd'boi  la  monnaie  normale,  c'est  la> 
lire  autrichienne  qui  équivaut  è  87  cei>^limes  de  Fraeee  cm 
Msoasde  Milao.  Du  i^  janvier  1^15  au  31  décembre  4843» 
H^M  a  été  frappé  166,024,a9&  ou  pour  444,444 ,814  tranca, 
(MI90|3M  fr.  par  an).  Huit  balanciers  dont  un  sert  poor  !• 
.|Mrod«cUoa  des  polnçoost  des  matrioeSi  des  coioai  des 
médfHUeSy  sont  mus  parla  force  liydraullque. 
•  4l>)f|iûtel  deamOBnates  est  j«rint  toffiet  central  de  ia-ga-^ 
MMMJaoùtBOtitrecottmieaet  marquées  les  matières  fabi»» 
qiléaa  d*or  e4  d'argent,  et  où  se  trouve  la  machino  pooc 
ItAbrkatioQ  des  cachets  à  Tosage  de  I$i  douane* 

^êiâêH  fm&êures.  —Le service  qui  les  a  pour  etiqeîesfc 
iaoaUB  local  de  la  direction  des  monnides.  Au  sujet  dei 
p^Ms  et  mesures  si  variés  partout»  il  y  a  eu  toojeors^par 
oola  même,  une  coofusiou  qui  ne  pouvait  cesser  qu'aveo 
Vadoption  du  système  décimal  ;  cequi  eut  lieu,  enifill,  Il 
Miia».  Hais  ce  système  est  loin  d*étregénéralemeat  stfhRL 
Voiei  te  rapport  d^  la  valeur  des  poids  et  mesures  d*àpffèa 
ta  ^aystème  :  quant  aux  mesure»  de  capacité'  pour  lac 
graine^^Ui.,  la  somme  équivaut  à  4  hectolitre  6S54;--«  la 
mÊggio  ou  muid,  àl  beclo*4623  ;  — *le  mmd  deckarloa , 
èAbectoL2510. 

Mesurée  Ae  capaoité  pour  les  liquidée.  --  Le  ieeai 
éqoivattt  à  0^7870  de  Utre.  ^  U  brenta  (  96  bacmi>^  à 
Uillma,SifiU. 


—  502  — 

Mêêureê  de  pesanttur.  —  La  petite  livre  équivaut  k 
0,3268  ùe  kilo.  —  La  grosse  livre ,  à  0^7635  de  kilo.  — ^  la 
poids,  à  7,6251.— Le  Rub,  à  8  l&il.  1698.  --  La  ehafge^  k  76 
ktl.  2517. 

Mesures  de  longueur. — La  brasse  équivaut  à  0,59iA^de 
maire*  •  Le  trabuceo  ou  la  toise^  à  2  mètres  6111.  —  Li 
tnille^  ^  1784  mètres  8093. 

Mesures  de  surface •-^  La  brasse  carrée  équivaut  à 
0,3539  de;niètre  carré.  —  La  brassé  d'asse  (  pour  boii  di 
coDStructioD),  à  1  mètre  carré /il  57. —  La  perche^  è6tt 
mètres  carré»  5179. 

Mesures  de  solidité •  -—  La  brasse  euke  équivaut  4 
0,2106  de  mètre  cube.— Le  carro  ou  la  charretée  (  oonaiiiK 
tant  en  un  parallelipipéde  de  la  hauteur  et  de  la  largev 
de4  brasses^  en  ayant  une  de  longueur,  et  servant  à  mesa^f  : 
rer  le  bois  à  brûler)  équivaut  à  3  mètres  cubes  3602. 

—  Après  ces  divers  sujets  qui  se  rattachent  au  com^ 
meree  et  ce  que  j'ai  dit  des  fleuves,  rivières  ,  ea9W¥t 
de  navigaiion,  j^aborde  de  suite  le  sujet  des  raa^t  qui. 
jadis  en  mauvais  état ,  dans  un  pays  où  récoalement 
d'eaux abondantest  les  rendaient  boueuses  au  point  qii*M* 
les  étaient  impraticables/  sont  aujourd'hui  assexbeUai 
et  nombreuses  pour  faciliter  les  communications  avae 
les  grands  centres  de  commerce. En  1843,rentretieD«daai 
le  Milanais,  d'une  vingtaine  de  routes  royales,  ayant  a»- 
semble  une  longueur  de  354,537  mètres,  a  coûté  26(U6S 
lires  42<'*%  y  compris  6,608  lires  A/i'^'à  la  charge  deaeaia^ 
munes.  Il  y  a,  en  outre,  la  dépense  pour  rentrelien  des 
routes  communales  et  qui  a  été  de  /i83,571  lires  48<^. 

—  Plusieurs  projets  de  chemin  de  fer  ont  été  ooaçai«. 
Je  n'ai  à  parler  que  du  chemin  de  fer  de  Milan  k  Monaa, 
le  seul  qui  ait  été  jusqu'à  ce  jour  mis  en  activité,  et  cela 
depuis  août  1840.  Son  parcours  est  de  13,000  mètrea  at  a 
coûté  2,610,000  fr.  Il  à  rendu  par  an  environ  SO&^SOO  fr. 


—  603  ^- 

6l  ht  dépenses  ont  éié  de  219,240  fr.  Les  départe  ont 
Ifeà  k  fois  par  jour,  en  hiver,  et  8  fois  en  été.  18  omnibns 
flOni  placés  sur  divers  points  de  la  cité  pour  conduire  les 
voyageurs  à  la  station, 

'  in aÎTENS  DE  COMMUNICATION  ET  DB  CORBESPONDANCK.  —Parmi 

OM  Hioyeus,  Il  y  a  à  mentionner  d*abord,  au  service  de^ld 
direction  des  postes,  3  courriers  (  de  Vienne^  Trieste  , 
Yeolsa;)  t  malle-fOêUi  (  de  Mantoue,  Lindau, ,  Arone , 
ChiaesOy  Novare  );'/i  véloeifércê  (  de  Venise,  Udine^Co- 
MB»;  Yaresè)  ;  1  fourgon  (de  Trieste),  qui  partent  tous  les 
Jours  de  midi  à  6  heures  du  soir. 

'Sous  la  «urveillance  de  la  même  direction  sont  9  dili- 
graœs  en  poste  pour  les  destinations,  aux  époques  de  dé* 
pairt  et  aux  prix  ci-après:  i*  Bergame  (  tous  les  matins  de 
kotone  heure  et  après  midi:  5  lires)  ;  2**  Breieia,  route  de 
Bergame  (tous  les  matins  de  bonne  heure:  10  lires);  3* 
Crtmone  { les  mardi  et  vendredi  au  matin,  les  mercredi 
•l^inianche  la  nuit,  pour  Lodi4  lires,  —Crémone  H);  tf' 
Ferone,  route  de  Mantoue  (  les  mercredi  et  dimanche  au 
êeUr:  Crémone  11  li.—  Mantoue  20- Vérone  24);  5*  Venise 
•I  OdineQes  mardi  et  samedi  au  soir  :  Brescia  14  lires.  — 
YMlSie24.— Yicence30  lires  SO^'^'—Padoue  35,*— Venise  ftO*- 
TMTise  43  —  Udine  56  )  ;  6*  Pavie  (  tous  les  matins  de 
beia«e  heure  :  3  lires  )  ;  l""  Gênes  (  tous  les  Jours,  le  ma- 
tiD|éxbepté  le  lundi:  Ti  fr.Les  marchandises  sont  expédiées 
Im  iBardî ,  Jeudi  et  samedi  )  ;  S"*  Bologne  (  les  lundi ,  * 
mercredi  et  vendredi  au  matin  ,  pour  Plaisance  12  f .  — *- 
Parme  23— Reggio  28  f.  80^^*  -.  Modeoe  83  f.  ôO«"  —  Bo. 
logne  âO  f .  ).  Cette  diligence  étant  en  rapport  immédiat 
avec?  d'autres  pour  les  états  pontificaux^  la  Toscane  et  le 
royaume  de  Naples,  on  peut  arrêter  sa  place  à  Milan  mé-' 
me  pour  beaucoup  de  villes  principales  d'Italie;  9*  Turin 
(  les  mardij  jeudi  et  samedi  au  matin,  pour  Novare  7  f.SO 
— Yéreelli  12  fr.    —   Turin   20.  Les  marchandises  sont 


«Xf  édié«s  les  tèndi  el  reAdredl  ).  Cette  dHig^oM  eomi* 
pMdBDt  avee  la  Savoie,  la  Saisse,  la  Fraaee  9^Vhnifi$^ 
Mrep  on  peut  y  arrêter  sa  place  pour  plueieura  graiidil 
villes  :  Uarseille  ilA  francs,  —  Paris  ik%  --*•  Lyon  88»  etar 

On  trouve  àusal  dai»  ane  entreprise  pertieoUàre  4e  ^ 
locifères  etdaofr  des  voitures  ée  retour,  de  facileeiMyeai 
de  transport  pour  diverses  viUes  d'Itali#. 

De  pareils  moyens  ont  l|eo  parêan  ,  c*6s4-à-dUrosiV 
h  grand  canal  et  les  canaux  de  Pavie  et  delà  Martesaoe^ 
oàdes  baieauûfi'courriers  font  chaque  jour  d#a€oanMl 
pour  beaucoup  de  pays. 

Oulre  des  voitures  que  Ton  peut  se  proonrer  pour  It 
ville  et,  la  banlieue,  au  {H*ix  da  40  à  30  f^  par  jour*  il  J  al 
la  disposition  dû  public^  pour  Tintérteur  de  ia  eité  seile«' 
ment ,  5  stations  do /!€0r0#,  à  la  course  ouàriMUreelè 
(ftes  prix  modéMs». 

Enin ,  26  omnibuê  parcourent  la  ville  en  divers  aen 
du  matin  au  soir.  On  paye  30^"**  la  place  dans  chaeift 
d*e«x. 

•**ET4BUSS£HBIfTS  OéltÊRAUX  ^0   COMVBRCB    et  d*llf]>C9nMI* 

Sans  la  crainte  de  devenir  fastidieux  par  trop  de  détails, 
l'ajouterais  à  ce  que  J*ai  dit  ^  ce  sujet,  des  eonsidératieis 
SIM*  ceux  réunis  à  la  place  dei^  marchands,  sur  la  eha$nkM 
de  eommerce,  par  exemple,  «te.  Je  me  bornerai  à  faire re* 
isarquer  que  les  marchdl  ^ournaliersse  tiennent  en  dehors 
des  portes;  que  celui  de  la  porte  Ticinese  est  le  plus  grand. 
81  Je  passe  de  suite  à  toutes  les  autres  questions  qui  se  rat* 
tachent  au  combiebcb  et  à  Tîtidustrie,  je  dois  égaleaieat 
ppéveair  àfie  prolixité  qui  serait  inévitable,  sMI  mefsUatt 
donoer  plus  que  des  résultats  généraux.  A  Milas  le  Iritt'* 
eit  des  marchandises,  indépendamment  de  mille  bœùtsoQ 
veaux  et  de  2^0ê0  chevaux,  ne  s*élève  pesi  raoiiisde 
100,000  quintaux  mitnqœs.  La  banque  par  ses  rapport! 
«vec  tes  principales  places  de  l'Europe,  par  les  facilités 


—  Û97  —A 
qu'elle  oflCre  au  commerce  d'Importation  e)  d'eiporiatioa 
eto,  estl'aDe  des  plus  Importantes.  Milan  exporte  chaque 
année  810,982  livres  métriques  de  soie  grôge,ei  1»U3,77^ 
de  soie  Siée;  celte  exportation  est  dans  la  seule  Lom- 
bardiede  7,000,000  délivres  évaluées  à  104,400,000  fr. 
Le  commerce  des  fromages  et  celui  des  grains  y  sont  aussi 
ifhs  considérables;  celui  de  marchandises  de  tout  genre 
n'y  est  pas  moins  remarquable ,  notamment  celui  des 
plantes  et  des  fleurs. 

Objets  de  consommation,— Ceux  introduits  dans  la  cité 
en  1843  ont  été  :  1 82,277  quintaux  métriques  de  farine  de 
froment  ;  30,000  de  farines  diverses  ;  28,6/!t5  de  riz;  3,861 
de  légumes  secs;  230,513  de  vin,  demi  vin,  vinaigre, 
bierre,  etc;  de  15,960  de  raisin  ;  de  2,481  d'çau-dè-Tie , 
et  d'autres  liqueurs  ;  de  7,075  bœufs  gras  ;  de  3,000  va- 
ches, taureaux  ,  bœufs;  de  35,956  veaux  ;  de  11|&78 
porca  ;  de  9,917  brebis,  moutons,  agneaux  et  chevreaux; 
104  quintaux  métriques  de  cervelles,  tdtes  et  inteslina 
d^animaux  ;  597  dégraisse,  lard,  saucisses,  jambons,  outre 
ce  qui  a  été  retiré  des  H ,478  porcs  introduits;  1,980  de 
poisson  frais  de  toute  qualité  ;  de  3,^42  de  poissons  salés, 
secs  et  marines,  ainsi  que  de  crustacés  ;  11,388  de  fromages 
etc.;  6,615  d*huile  d'olives,  8,415  d'huile  de  lin,  de  noix 
et  d'autres;  1 1,621  de  beurre  ;  1,176  de  noix;  29,l0l8om* 
mes  de  lait  ;  180,000  quintaux  métriques  de  foin  ;  60,000 
de  paille  ;  80^000  de  bois  de  construsiion  ;  820,000  de 
boisa  brûler;  100,000  de  charbon;  110,0^0  de  chaux; 
265,000  centaines  de  briques  et  tuiles. 

Soeiilés  d^  assurance  et  autres,  —lien  existe  quatre 
dont  une  d'assurance  contre  Tincendie,  et  trois  diverses 
soit  pour  rextraction  du  charbon  fossile,  soit  pour  des 
fosses  mobiles,  soit  enfin  pour  Téciaira^^e  nu  gaz. 

Lindustrxe  manufacturière  a  progressé  depuis  un  de- 
mi siècle,  notamment  dans  les  trente  dernières  années. 

63  bis. 


-.  498  — B 

Let  objets  en  toierie  ^ont  eslimés,  et  les  étoffes  fa- 
çon de  Damas,  celles  surtout  avec  or  et  argent  pour  or- 
nements d'église  et  pour  tapisseries,  sont  remarquables. 

Les  filatures  de  co/o/t,  introduites  depuis  peu  dans  la 
province  de  Milan,  mais  dont  les  plus  importantes  appar- 
tiennent  à  des  maisons  de  commerce  de  cette  ville,  soal 
également  en  voie  de  progrès. 

On  peut  eu  dire  autant  de  fabriques  de  lin^  d'étoffes, 
de  coton,  d'étoffes  mixtes,  de  filature  de  laine  pour  brode- 
ries et  tapis  ;  fabriques  mises  en  activité  et  soutenues 
dans  les  environs  de  Milan  par  les  négociants  de  la  citi. 

Sont  assez  nombreuses  les  imprimeries  et  tintureries  8i|r 
coton  et  toile,  mais  plus  encore  les  fabriques  de  chapeaux 
de  feutre,  celles  d'umbrelles,de  meubles.Il  en  est  une  qui, 
fondée  par  Speluzzi  ,  en  1837,  mérite  une  nrienti on  parti- 
culière. Elle  abonde  en  beaux  meubles,  en  ouvrages  de 
laiton  et  d'écaillés  de  tortues^  en  garnitures  de  bronze, en 
lampes,  etc.  Les  cari\>ssiers  ont  aussi  droit  à  des  éloges, 
quant  aux  travaux  de  leur  industrie,  sûus  le  triple  rap- 
port do  l'élégance,  de  la  commodité  et  de  la  solidité.  Il 
est,  toutefois,  des  marchandises  susceptibles  d'être  per- 
fectionnées: les  chapeaux  de  soie,  par  exemple,  pesaa- 
raienl  être  comparés  à  ceux  de  France. 

Avec  les  produits  de  ses  manufâctures,le  commerce  mi- 
lanais s'affranchit  de  ceux  de  l'étranger,  excepté, pourtanfi 
quant  aux  objets  de  luxe  et  de  fantaisie. 

Il  est  à  noter  que  rindustrie  a  su  tirer  parti  de  la  puis- 
sance hydraulique,  ù  l'aide  de  la:]uelle  sont  mises  en  mOQ- 
vement  des  scieries  de  bois  et  de  marbre,  des  machiies 
pour  moudre  les  grains,  pour  couper,  fendra  les  bois  de 
teinture,  pour  pulvériser  les  substances  de  couleur,  végé- 
tales et  minérales.  Une  fabrique  unique  en  son  genre,  est 
celle  établie  par  des  suisses,  MM.Mulleir  etSxuTZ,  pour  la 
confection  de  tours  ei  de  machines   parmi  lesquelles  U 


—  499  — c 
en  est  une  pour  battre  le  blë  el  le  riz^  sans  avoir  besoin 
de  chevaux  pour  cela. 

L'iodustrie  milanaise ,  soit  en  ville  ou  dans  ses  envi- 
roDSy  prodQit  beaucoup  d^autres  objets  :  de  la  bierre  dans 
46  fabriques,  des  chandelles  stéarlques  dans  2  fabriques  , 
des  bougies,  deseaux  minérales  artificielles,  des  prépara* 
tioos  chimiques  et  pharmaceutiques  ,  etc.  On  compte  2 
raffineries  de  sucre  occupant,  chacune,  de  70  à  80 ou- 
vriers^  et  où  la  vapeur  est  appliquée  à  la  purification  des 
tiropSi  etc.  Pour  la  cuile,  Ton  se  sert,dans  Tuneide  l'appa- 
reil d'HowABD,  et,  dans  l'autre^  de  celui  de  Degramd. 

Diverses  fabriques  de  bronzesdorésdonnent  des  produits 
d'an  mérite  peu  ordinaire,  et  Torfèvrerie  fut  toujours  pla- 
cée au  premier  rang  parmi  les  arts  industriels  à  Milan.  Un 
Français  y  a  introduit  la  fabrication  de  fort  jolis  petits  palets 
ou  carreaux,  pour  pavés  ;  dans  la  campagne  se  trouvent 
beaucoup  de  fours  à  brlqups.  Il  est  une  fabrique  de  por- 
celaines oii  Ion  fait  toutes  sortes  d'objets  tant  ordinaires 
que  de  luxe,  et  de  la  (erraille  imitant  celle  anglaise. 

L*art  de  peindre  les  vitraux, était  abandonné  depuis  deux 
slàcles^lorsque  Bbrtini  de  Milan,  Ty  a  remis  en  vigueur^  en 
1835,en  embellissant  le  dômo  de  plusieurs  de  ses  œuvres 
en  ce  genre.  Celte  ville  peut  revendiquer  encore  deux 
Milanais,  comme  inventeurs,  Tun,  Gatlinbtti  ,  des. balan- 
ces à  ponl;rat]tre,  Jle  Console^  d'une  nouvelle  forme  de 
fusil.  llest,d'ailleurs,d'âulres  artistes  qui  se  distinguent,  les 
uns  par  la  fabrication  d'instruments  de  chirurgie,  d'autres 
par  la  confection  d'instruments  de  physique  el  de  ma- 
thématiques, ou  de  machines  à  l'usage  des  ouvriers,  ainsi 
que  de  machines  h  vapeur  et  hydrauliques. 

Je  donne  le  tableau  de  l'industrie  privée  en  1843,  à 
peu  près  celui  dontj'ai  parlé  à  rariiclepopulation,ausujet 
des  classes  productives,  comme  no  paraissant  pas  très 
exact,  mais  le  seul  qui  puisse  me  servir  ici  Je  guide. 


—  500   _D 


En  Tilld. 


Dans  le  reste  di 
la  provlaee. 

4 
142 

1 


Fabriques  de  filatare  de  sole  et  de  mar- 

chandUf  s  de  soie.  45 

Idem  de  colon  et  de  laine.  2 

«  De  lin,  de  chanvre  filé  et  tollo.  39 

•  De  couvertures  de  laine,  tapis,  etc.  3 
»  De  tapisseries  de  papier,  et  de  cartes 

à  jouer. 

«  De  papier  — 

«  De  oronzes  dorés.  8 

€  De  plaques  de  plomb  I 

«  D'aiguilles,  d'épinsles,  de  boutons.  57 
e  De  chapeaux  de  feutre ,  étoffes , 

castors.  40 

•  De  cire  et  de  bougies*  6 
«  De  fromages.  •— 
«De  chandelles.  22 
«  De  savon.  15 

•  De  machines  hydrauliques  et  4  va- 

peur. 22 

«  D*lnstruments  de  mathématiques  etc.  14 

•  De  porcelaines,  terrailles,  fayences.  — 
«I  De  Terres,  crjstaux,  miroirs.  — 
fl  De  peaux,  cuirs,  etc.  (  Tanneries.)  %ê 

Marchands  d'acier  et  d^autres  métaux.  8 

Distillateurs  d'eau-de-vie  et  esprits.  14 

Marchands  de  bois*  60 

Commerçants  de  plumes.  47 

Idem  de  porcelaines  et  cristaux.  4 4 

Idem  de  vin  et  de  vinaigre  en  gros.  22 

e                        «       en  détail  361 

Boutiques  et  débitants  divers .  3S5 

Aubergistes  et  traiteurs  en  grand.  20 

Rôtisseurs.  68 

Cafetiers.  i|7 

Charcutiers.  257 

Orfèvres.  419 

Graveurs  sur  cuivre,  etc .  57 

Tapissiers.  45 

Carrossiers.  26 

Négociants  d'effets  de  commerce.  82 

DébîUnts  de  sel  et  de  tabacs.  163 
Aides  et  ouvriers  attachés  à  toutes  ces 

industries.  21274      23T75 


48  ~ 

—  U 

4 
I 
2 

92 

4 

844 

25 

ft 

A 
I 
9 
2 
27. 

8 

6 
8 

13 

46 

364 

544 

54 

88 

42 

744 

36 

3 

9 

66 

585 


Lecapitiil  employé  a  été  évalué  à  132  millions  pour  la 
ville  età  30  pour  le  reste  de  la  province. 


—  501  — E 

J'ai  eneoreypour  coqui  est  de  riDdusirie.à parler  de  hn- 
mmaïK.  Or,  il  existe  40  imprimeries  qui  font  aller  prà<^ 
de  200  presses  sans  compter  36  presses  de  rimprimerie 
'royale  .où iDdépendammeot  des  employés  do  Tadminis^ 
tràtion  IraTaillent  130  ouvriers ,  et  sans  compter  aussi 
beaucoup  de  cbalcograpbes. 

Introduite»  h  Milan,  en  1827,  la  lithographie  y  occupe 
ISeUTriers  et  12  presses.  La  chromolithographie,  la  liibos- 
téréotypie  et  la  chromoliihostérëotypie  y  ont  élé  introduites 
aoaai  aucoessivemènt.  Les  imprimeries  de  musique  entre- 
tiennent un  commerce  actff  avec  les  provinces  et  Tétran- 
ger;  les  relieurs  et  les  cartonniers  se  montrent  supérietM*s 
dana  leurs  produits.  Il  n^y  aurait  que  des  éloges  adonner, 
si  Je  passais  en  revue  leséditions  qui  sortent  des  presses 
de  Milan,  et  les  ouvrages  des  lithographes,  etc. 

Journaux.  —  21  journaux  dont  II  en  feuilles  et  11  en 
fascicules  paraissent  à  Milan  et  peuvent  être  regardés 
comme  une  branche  dlndustrie  qui  fait  vivre  bien  dei 
personnes  et  qui  met  en  mouvement  un  important  capital. 

jtuxétàbliisements  publia  dont  je  viens  de  tracer  l'ex- 
posé, il  y  a  à  ajouter  celui  connu  sous  le  nom  de  bains  de 
Dian$  ou  école  de  natation,  fondé  en  1841  par  one^so- 
dété  d'actionnaires,  supérieurement  construit  d'après 
rarchitecte  Pizzalà,  et  réunissant  un  beau  salon  pour  fes- 
tins, une  salle  d'escrime,  un  café  avec  billard,  etc. 

Dans  un  jardin  se  trouve  un  vaste  bassin  d'eau  sans  cesse 
renouvelée  par  un  canat  intarisèable,  bassin  au  tour  du- 
quel sont  84  cabinets  h  l'usage  des  baigneurs.  Il  y  a  aussi 
ooe  école  de  natation  dirigée  par  de  bons  maîtres,  et  en* 
flO|  oo'peut  s'y  exercer,  dans  une  enceinte  adhae^  au  tir 
do  pistolet  et  de  la  carabine.  Le  prjx  d'entrée  est  d'une 
lire,  outre  ce  qu*il  faut  payer  pour  les  divers  exercices. 

On  voit  par  tout  ce  qui  vient  d'être  exposé  sur  le  cod  - 
merce  et  l'industrie  que  l'agriculture  n'est  pas  la  seule  sur 
laquelle  les  Milanais  aient  à  fonder  leurs  espérances. 


—  502  —F 

Pour  ce  qui  esl  de  ia  législation^  je  n^enlrep rendrai  pas 
de  faire  l'analyse  des  lois  civiles^  criminelles,  péDalesel 
correctionnelles,  ni  de  celles  qui  régissent  le  commerce. 
Je  ferai  seulement  remarquer  que  si  les  Milanais  avaient 
anciennement  des  lois  et  coutumes  particulières,  ilaont 
dû  se  soumettre  ensuite  à  celles  des  peuples  qui  les  oat 
envahi.  Ils  sont  aujourd'hui,  on  le  sait,  sous  la  dominatioa 
autrichienne,  mais  pourtant  avec  un  système  de  législa- 
tion modifié  et  tel  que  l'on  a  pu  s*en  faire  une  idée  parce 
qui  a  été  rapporté  delà  forme  du  gouvernement  actuel. 

Agriculture,  —  Cet  article^  seul,  donnerait  lieu  à  aa 
très  long  rapport,  et  parce  que  dans  chaque  Et.it ,  Tagri- 
cullure  en  est  justement  considérée  comme  l'une  des  ma- 
melles, et  parce  qu'en  Lombardie,  elle  y  esl  florissante, 
non  pas  seulement  à  cause  du  climat,  de  la  situation  des 
lieux, l'art  :iyant  infiniment  fait  pour  atteindre  la  pet  fection, 
et  les  précieux  résultats  étant  dûs  en  grande  partie  à  noe 
population  agricole  laborieuse  qui  ne  compte  pas  moins 
dans  la  province  de  76,000  familles. 

Dans  le  haut  Milanais  où  l'arrosage  est  impossible, on 
ciîltiye  de  préférence  le  mûrier,  la  vigne  et  les  céréales; 
^  et  cela  plus  avec  la  bêche  qu'avec  la  charrue.  Tout  y  at- 
teste que  la  main  de  l'homme  sait  suppléer  au  peu  d'en- 
grais et  de  pluie.  On  y  cultive  surtoui  le  fromeni  ei  le  blé 
de  Turquie  [zea  maïs  )  entre  lequel  on  sème  des  haricots. 

Mais  c'est  dans  \^bns  Milanais  que  l'on  admiré  les  pro- 
duits de  diverses  cultures,  de  celles  de  plusieurs  espèces 
de  blé,  du  mais  surtout  ^donl  la  récolle  dans  tonte  la  pro- 
vince est  d'ordinaire  par  an  de  600,000  à  630,000  mulds  ), 
du  seigle^  de  l'orge,  du  ravison,  du  lin,  du  chanvre.  On  y 
voit  de  nombreuseset  belles  prairies  ;  les  unes  kmareite^ 
c'est-à-dire  couvertes  d'eau  en  hiver,  par  un  procédé  qui 
résulte  de  la  distribution  des  eaiix;  les  autres  ^t//i/>/^f, 
c'est  a -dire  ari  osées  seulement  et)  été.  ' 

Après  les  prairies,  les  rizières  sont  ce  qui  est  le  pins 
productif.  Il  laui  voir  avec  quel  soin  on  cultive  le  riz  dont 
on  obtient  ch<»qne  année  dans  la  province,  de  105  à  110 
mille  mu  ds  qni  s'y  consomment. 

Affermage,  —  Rarement  les  terrains  du  haut  Milanais 
sont  affermés  à  prix  d'argent.  Alors,  le  fermier  fait  culti- 
ver le  fonds  par  des  ménager8^{\\x\  ont  des  bêles  de  travail, 
des  instruments  ,  etc.,  et  par  des  paysans  locataires^  non 
pourvus  de  ces  moyens.  Il  réalise  les  produits  qu'il  perçoit 
en  nature  et  paye  au  propriétaire  de9è  1^  lires  par  per- 
che, suivant  la  localité.  La  durée  de  la  location  est  en  gé- 
néral d'un  an,  h  dater  du  11  9bre.  —  Dans  un  autre  cas, 


—  503  —G 
Je  ménager  donne  au  propriétaire,  pour  prix  du  loyer , 
d^unèS  et  1|S  boisseaux  de  bli^par  perche;  mais  il  jouit 
des  autres  produits  ;  seulement  il  est  tenu  de  payer  eu  ar- 
geol,  de  40  à  47  lires,  par  perche  de  prairies  simples  qui 
peavent  lui  être  concédées,  et  d'observer  certaines  con- 
ditions envers  le  propriétaire. 

Dans  le  bas  Milanais,  les  terres  sont  d*ordioaire  affer- 
mées,  le  11  9bre,pour  9, 42  ou  15  ans,au  prix  qui  varie  de- 
puisSjusquesà  12  lireSyparperche^et  à  certaines  conditions, 
Dotaromenlà  celle  que  le  locataire  doit  à  ses  périls  et  ris- 
ques, améliorer  et  ne  jamais  détériorer  le  fonds.  On  a  éva- 
lué le  bénéfice  net  que  celui-ci  procure  au  propriétaire,  à 
8 lires  58  par  perche. 

Le  salaire  des  laboureurs  et  journaliers  est  par  jour  de 
30  i  AOsousde  Milan,  en  été,  et  de  15  à  30  en  hiver,  outre 
la  nourriture, et  de  3  lires  et  plus  pour  la  récolle  du  riz^etc. 
Insirumenln  aratoires  ,  etc.  —  Ce  sont  la  charrue  sans 
rooes,des  pioche«  el  bêches  dont  une  de  50  centimètres  de 
longueur  et  de  4O  de  largeur,  Therse  avec  des  dents  de 
fer  et  traînée  par  un  cheval,  la  petite  faux  recourbée 
pour  la  moisson,  les  claies  pour  Téducaiion  des  vers  à  soie, 
des  rhars  â  2  ou  à  4  roues,  traînés  par  des  bœufs.  On  sème 
k  la  main. 

Engrais,  —  Les  plus  usités  sont  de  nature  mixte  et 
adoptés  suivant  la  qualité  des  terres.  Or  celles-ci  qui,  en 
général,  sont  assez  nourries,  réclament  quelquefois  un  mé- 
lange de  terres  calcaires,  etc. 

Irrigations.  — J'ai  déjà  avancé  que  c'est  ë  elles,  à  une 
iolélligenté  distribi\lion  des  eaux  que  sont  principalement 
dûs  les  succès  obtenus  en  agriculture. 

Habitations,  —  Plus  salubres  dans  le  haut  que  dans  le 
bas  milanais  celles  des  agriculteurs  sont  partout  bien  cons- 
truites, notamment  au  point  de  vue  de  la  commodité. 

Je  ne  reviendrai  pas  sur  ce  que  i*ai  raconté  des  bestiaux 
è  Part.  Zoo/o^iV.  Je  ne  finirai  pas  sans  rapporter  que  la  vl- 
gne'produit  d'ordinaire,  dans  la  province  ?ZiO,OOU  brcntes 
de  vin^que  celui-ci  n  est  ni  »ssez  alcoolique  ni  assez  abon- 
dant pour  servir  à  la  distillation;  que  Ton  est  arriéré,  dans 
celle  province,  quant  ^  Tœnoiogie,  etc.,  etc. 

Je  m'arrête  ici,  Messieurs,  bien  que  j'aie  à  peine  effleuré 
ce  qui  a  trait  à  tous  les  sujets  dont  je  devais  moccuper. 
Mais  je  crois  en  avoir  dit  a^^sez  pour  donner  une  idée  de 
l'état  actuel  de  Milan  et  de  la  Lombardie  ,  el  pourfacili* 
ter  les  recherches  ï\  quiconque  voudrait  traiter  à  fond 
l'histoire  et  la  statistique  de  ce  pays.  Heureux  si  j*ai  ainsi 
justifié  la  confiance  des  corps  savants  qui  m'ont  délégué 


—  5'Oft  —H 

près  (lu  6me  Congrès  italien,  réuni  dans  une  ville  qne  je 
connaissais  déjà,  mais  que  j'ai  revue  avec  d'aatantpiiisde 
plaisir,' qu'elle  m'a  offert  à  différents  égards  beaucoup 
d'analogie  avec  Marseille,  ma  paf  rie.II  n*esi  pas  jusquea  aaz 
armoiries  des  doux  villes*  qui  ne  soient  presque  les  mé* 
mes.  Celles  de  Milan  cdosisienl  en  une  croix  rouge  sot 
un  fond  blanc,  entourée  de  feuilles  de  palme  et  d'oUvier, 
symboles  de  la  guerre  et  de  la  paix. 

Nota,—  Ce  rapport  était  Imprimé  en  partie  dans  le  Répertoire  à%$ 
travaux  de  la  Société  de  statistique  de  Marseille,  quand  J'ai  recule 
volume  contenant  les  actes  du  6me  Congrès  d'Italie.  En  lisant,  page 
845,  le  procès  verbal  de  la  séance  du  26  7bre,  tenue  par  la  secliM 
de  chirurgie  Je  n'ai  pas  été  peu  surpris  de  ne  pas  y  trouver  lesaiodi« 
flcations  que  le  rédacteur.run  des  secréuires,  M.bEETÀiii,  défait  J 
apporter,  d'après  quelques  remarques  que  je  lui  avais  faites  et  don 
il  avait  pris  l)oune  note  pour  en  profiter. 

Je  me  léliciie  donc  d'avoir  reproduit  ici  mes  observations.  Lt  pê» 
blic  jugera  si, comme  celles  du  docteur  pACANi.elles  ne  sont  d'iuciue 
importance,  ainsi  que  Ta  fait  dire  Bl.  nsaTANi  k  M.  le  vîce-prt- 
sident  Rossi.  Hé  quoi  ,  M.  Rossi ,  si  instruit  et  si  poli,  auraH 
tenu  un  langage  si  peu  modéré  ,  dans*  le  sens  de  11.  tah 
TANi  1  Non,  ce  que  M  Rossi  a  prétendu  être  de  peu  d'importanee, 
c'est  fa  discussion  fetnon  les  faits)quaRtà  la  priorité  du  procéderai* 
ployé  contre  l'ascite;  priorité  que  soutenait  M.Pagani  en  faveur  dtli 
chirurgie  italienne.  Et  puis,pourqiioi  celte  assertion  que  II   le  viee- 

S résident  n'avait  pas  cru  opportun  d'ouvrir  la  discussion  sur  cet  ftUtt 
['y  a-t-il  pas  eu  discussion  ent^e  M.PAGAm  et  moi  qui  avons  praofé 
que  le  procédé  proposé  dans  le  journal  médical  du  P.  Heivzi,  a'eUJt 
pas  nouveau  ?  Au  reste,  le  doct  Redeschi  cita  ensuite  uue  obsem* 
tion  d'ascite,  à  l'appui  du  fait  que  i'avaia  cenimaniqué. 

Une  autre  erreur  k  relever  est  celte  d'avoir  écrit  que  l'ustion  pat 
la  poudre  è  canon  eut  lieu  h  la  nuque,  tandis  que  ce  fut  au  syncipiil. 
Il  y  aurait  d'autres  remarques  h  faire  ;  j'ajouterai  seulement  que  si 
Ton  ne  s'était  pas  borné  à  donner  k  peine  les  titres  de  mes 
observations,  on  aurait  mis  le  lecteur  li  même  Je  les  apprécier.  C'est 
sans  doute  par  oubli  que  M.  Bertani  ne  s'est  pas  servi  des  no- 
tes qui  devaient  rendre  son  procè«-verbal  plus  clair.  Aussi  n'élève- 
rai-je  aucun  doute  sur  la  pureté  de  .«e»  intentions,  convaincu,  d'all- 
leurs,comme  je  le  suis,  qu'il  est  l'un  des  premiers  sei9n%iati  4  recoo* 
naître  qu'une  Société  ayant  en  vue  ié  propagation  des  vérités  utiles . 
De  saurait  atteindre  son  but  sans  toute  l'exactitude  désirable  dans 
l'exposé  de  ses  travaux. 


Séance  du  9  janvier  IS/iS. 

PRÉSIDENCE   DE   H.LOUBON. 

Après  la  lecture  et  radopiion  des  procès-verbaux  de 
la  séance  ordinaire  du  42  décembre  de  Tannée  1844  et 
de  la  séance  publique  tenue  le  29  du  méime  mois  ,  Mon- 
sieur LouRo?!  ,  Président  adresse  des  paroles  de  félici- 
tations à    Monsieur  Viguier,  membre  actif  nouvellement 


—  505  — 

élQi  qui  parait  pour  la  première  fois  au  sein  de  la  Société. 
H  ViociBR  répond  que  la  haute  faveur  que  la  Sociélé  lui 
a  accordée,  en  Tadmettant  parmi  les  membres  actifs,  a  exr 
cité  à  un  haut  degré  sa  reconnaissance.  Mais  il  craint  que 
la  compagnie,  en  raccuelllant,  n'9il  pas  comprisses  inlér- 
réts,  puisqu'il  n'a,  ajoule-t-il  modeslement,  que  du  zèle  à 
lui  offrir;  un  zèle,  il  est  vrai,  sur  lequel  elle  peut  compter. 

Correspondance.  — Lettre  de  iM.  le  Comte  d'Hactpool, 
Lieutenant  général,  commandant  la  8*  division  militaire|j 
qui  exprime  tous  ses  regrets  de  n'avoir  pu,  par  des  oc6a- 
pations  imprévues,  assister,  ainsi  qu'il  se  Tétait  promis ,  à 
la  dernière  séance  solennelle  de  la  Société. 

Lettre  de  M.  le  Préfet  qui  adresse  ses  excuses  pour  le 
néme  sujet. 

Lettre  de  M.  le  Maire  de  Marseille  qui  fait  savoir  aussi 
qu'il  a  fallu  un  moiif  légitime  comme  celui  d'une  maladie 
grave  dont  M""  sa  mère  a  été  atteinte ,  pour  ne  pas  se 
rendre  è  l'invitation, qu'il  avait  reçue  d'honorer  de  sa  pré- 
cance  notre  séance  publique. 

.  '  Lettre  de  M.  Michel  Erede  qui  adresse  à  titre  d'hom- 
mage un  exemplaire  de  son  journal  intitulé:  Bévue  Ligw- 
rg0ftn«'(dépôt  dans  la  bibliothèque  ,  et  lettre  de  remer- 
ctment/. 

Lettre  de  M.  Gregory,  Correspondant,  à  Lyon^  qui  fait 
parvenir  h  la  Société  un  exemplaire  de  l'ouvrage  qu'il  a 
publié  sur  les  Statuti  de  la  Corse.  M.  Magnone  est  nom- 
mé rapporteur  de  cet  ouvrage.. 

Lettre  de  M.  le  Marquis  deMu^TGRAND,  Membre  hono- 
raire, qui  ^  ayant  fait  pour  le  jour  de  notre  séance  publi- 
que des  dispositions  qu*il  lui  était  impossible  de  changer, 
dit  qu'il  a  éprouvé  le  regret  le  plus  vif  de  n'avoir  pu  assis- 
ter à  celte  séance. 

Lettre  de  M.  de  Caumont  qui ,  iuGniment  reconnaissant 
d'avoir  été  reçu  Membre  correspondant  de  la  Société  de 

64 


—  506  — 

statistique,  lui  exprime  sa  gralimde  et  le  désir  de  parti- 
ciper à  ses  travaux  autant  que  le  permettront  les  spécia- 
lités auxquelles  il  s'est  livré. 

Lettre  de  M.  Viguieb  qui  remercie  la  Société  de  ravoir 
reçu  Membre  actif,  et  promet  de  contribuer  autant  qu'il 
dépendra  de  lui,  à  tout  ce  qui  pourra  tendre  à  la  prospérité 
de  la  compagnie. 

Lettre  de  M.  Portb  qui  adresse  ses  remerciements  ponr 
la  distinction  flatteuse  qu'il  a  reçue  à  la  dèi^nière  séance  pu- 
blique, et  qu*il  regarde  comme  un  grand  encouragemest 
Lettre  de  M.  iUassb  qui,  en  fesant  réclamer  la  médaille 
qui  lui  a  été  décernée  récemment  par  la  Société  de  tta« 
tistique,  lui  témoigne  toute  sa  reconnaissance. 

Lettre  de  M.  Barbaroux,  Membre  correspondant  ,qqi| 
Membre  actif  en  4827,  étant  venu  de  nouveau  résidera 
Marseille,  désirerait  redevenir  Membre  actif,  ponr^  di^ 
il,  assister  aux  intéressantes  réunions  de  la  Compagnie  «I 
y  voir  accueillir  avec  autant  de  bonté  que  d'indulgenes, 
les  fruits  de  ses  veilles.  La  Société  fesant  droite  la  récla* 
mation  de  M.  Barbarodx,  le  fait^  aux  termes  du  règlemeot, 
inscrire  sur  le  tableau  des  Membres  actifs^. 

Lettre  de  M.  Gapplet  d'Elbeuf  qui ,  ayant  pris  connais- 
sance, dans  le  tome  7 ,  page  97  du  Répertoire  de  dos  tra- 
vaux, d'un  rapport  de  M.  Bouts  sur  un  rapport  fiait  par 
M.  Capplbt  lui  même  ,  adresse  une  courte  réponse  iiux  ob- 
servations critiques  de  M.  le  Rapporteur^  quant  k  ce  qui 
le  concerne.  Mais  pour  ce  qui  est  du  livre  de  M.  YiRi* 
tbinibr,  objet  du  rapport,  M.  Capplbt  promet  i  la  Société 
de  lui  en  adresser  un  exemplaire,  «afin,  ajoute-t-il  , que 
t  l'appréciant  h  sa  juste  valeur  ,  elle  puisse  dire  avec  M. 
«  Bouis^  que  l'auteur  est  un  philantrope  éclairé  qui 
«  connaît  parfaitement  la  matière  dont  il  9*occupe  0t 
t  qu'il  a  su  y  jeter  de  vives  lumièreê.  Je  ferai  remarquer 
«  que  mes  opinions  sont  à  pu  près  les  mêmes  que  celles 


—  507  — 

€  de  M.  ViNGTAiNiER  sur  les  prisonniers.  Je  ne  suis  pas 
«  disposé  en  fareur  de  la  flagellation  ,  ni  de  la  punition 
€  par  la  guérite  ;  je  n*ai  rien  indiqué  pour  les  remplacer, 
«  parce  que  dans  ma  notice  je  rendais  un  compte  rapide 
«  de  l'ouvrage  de  AI.  Vinotrinier;  j'ai  pensé  que  je  n'étais 
«  pas  tenu  à  détailler  et  à  motiver  les  divers  genres  de 
c  punition  auxquels  je  donnerais  la  préférence.  Mais  il 
c  est  bien  certain  qu'il  existe  d'autres  moyens.  Il  me  suf- 
«  fira  ,  je  pense  ,  de  faire  connaître  ceux  employés  en 
c  Suisse  et  dont  les  résultats  sont  satisfaisants  :  la  cellule 
c  convenablement  disposée  avec  privation  de  jour,  le  ré- 
c  gime  du  pain  et  deTeau  modifié.  11  faudra  bien  convenir 
«  qu'il  ya  une  réforme  à  introduire  pour  les  prisonniers, 
«  puis  quMl  est  question  d'un  projet  de  loi  qui  a  été  adop- 
#  lé  par  la  Chambre  des  Députés  et  qui  ne  Ta  pas  été  par 
«  la  Chambre  des  Pairsjaquelle  a  voulu  prendre  l'avis 
«  des  Cours  royales  avant  d'en  commencer  la  discussion.» 
il.  Gàpplbt  finit  par  dire  qu'il  désire  la  réformation  de 
la  Joi|  non  sur  le  vagabondage  ,  mais  sur  la  répression  de 
la  mendicité.  Il  regarde  comme  une  grande  dureté,  la  pu- 
nition infligée  è  quiconque  ne  peut  obtenir  du  travail  et 
n'a  pas  de  moyens  d'existence.  Le  reste  de  la  lettre  de 
H.  Capplbt  apour  but  de  remercier  la  Société  de  la  men- 
tion honorable  qu'elle  lui  a  accordée  dans  sa  séance  du 
29  décembre  dernier,  et  de  promettre  tous  les  renseigne- 
ments désirables,  afin  de  continuer  à  se  rendre  digne  de 
la  bienveillance  de  ses  collègues. 
.  Sont  ensuite  déposés  sur  le  bureau  les  ouvrages  sui- 
vants qui  lui  ont  été  remis  par  M.  Capplbt  ; 

—  Notes  sur  les  obélisques  de  Rome^  particulièrement 
aor  ceux  de  la  villa  Torlonia,  sur  le  Luxor  et  autres. 

—  Essai  sur  les  brevets  d'invention  obtenus  par  les 
iodostriels  de  la  Normandie  depuis  l'origine  dé  cette  insti- 
tution ;  par  MM.  Giràrdin  et  Bàllin  ,  in-8%  Caen  1844. 


—  508  — 

*—  Des  fumiers  considérés  comme  engrais,  par  Giraidir 
(  in-42  de  466  pages,  3°  édition). 

•—  Mémoire  sur  la  pomme  de  terre.  Déiertnînation  des 
meilleures  variétés  à  cultiver  dans  chaque  espèce  de 
sol,  analysé  par  MM.  GinAnoiN  et  Dubreuil. 

—  Extrait  d'un  rapport  sur  une  nouvelle  machine  ,  de 
l'invention  de  M.  Perrot  de  Rouen  (in-8o  de  7  pages). 

—  Notes  sur  deux  sortes  particulières  de  savon  par  M. 

GiRARDIN. 

—  Régime  des  prisons  des  enfants  ;  par  M.  ViNCTBimot 
(in  -8°  de  27  pages). 

— Projet  et  modèle  des  statuts  d'une  Association  decli»- 
rité  pour  le  soulagement  de  Tindigence  et  rextinctioo  de 
la  mendicité. 

-"  Trois  mémoires  relatifs  à  des  voyages  entrepris  pa^ 
M.  Cappibt. 

Sont  encore  déposés  sur  le  bureau  :  !<>  une  brochurein- 
titulée  :  Rapport  sur  les  fouilles  d'antiquités  faites  à 
Aix  enh^h^  e/  1844,  par  M.  Rouard  ,  liibliothébaîre,  Se- 
crétaire de  Ja  Commission  ,  Correspondant  du  ministère 
de  l'instruction  publique  ,  etc.,  (Aix  1844  in-8o  de  68  pa- 
ges avec  planches).  M.  âudodard  est  chargé  du  rapport  i 
faire  sur  cette  brochure. 

2*  Des  systèmes  de  concessions  des  chemi^is  de  fsf^ 
datif  leurs  rapports  avec  les  intérêts  de  l'Etat  ,  par  M* 
Barbillon  ,  Membre  du  Conseil  municipal  de  Lyon  et 
Correspondant  de  notre  Société  ^in-8o  do  64  pages).  Un 
exemplaire  de  ce  travail  a  été  adressé  a  chaéub  des  mem- 
bres de  la  Compagnie. 

3^  Les  n*»  de  septembre  ^  octobre  et  décembre  du  bulle- 
tin d'agriculture  publié  par  le  Oomice  de  Busy. 

4^  Les  no  4 ,  5  et  6  (octobre  ,  novembre  et  décembre 
iSUti)  du  journal  des  travaux  de  la  Société  française  de 
statistique  universelle , 


—  509  - 

M.  Ghahbon  communique  è  la  Sociélé  un  tableau  indi- 
quant les  opérations  de  la  Caisse  d^épargne  de  Marseille 
et  des  Bouches-du-Rhône  ,  du  1"  janvier  au  31  décembre 

.    L'ordre  du  jour  appelle  en  premier  lieu  le  compte-ren- 
do  ,  par  M.  Bbup  ,  Trésorier ,  de  sa  gestion  en  1844. 

Immédiatement  après  ce  rapport,  on  procède  par  voie 
de  scrutin  h  la  nomination  de  trois  auditeurs  des  comptes. 
II  en  résulte  que  MM.  de  Montldisant,  SAmT-FERRÉOL  et 
Bouts  sont  chargés  d'apurer  les  comptes  de  M.  le  Trésorier. 

L'ordre  du  jour  amène  en  second  lieu  Télection  des 
fonctionnaires  pour  Tannée  18^5  ,  et  tel  a  été  le  résultat 
des  Dominations  faites  au  scrutin  que  le  bureau  pour  cette 
ebnée  se  trouve  ainsi  formé  : 

TPrésîdent,  M.  Miecb;  Vice-président ,  M.  Dieusbt;  Se- 
crétaire perpétuel ,  M.  P.  M.  Roux  ;  Vice -Secrétaire,  M. 
TooLOUZAR  ;  4*' annolateur,  M.  Feautrier;  2'  annotateur, 
M.  Chavbon;  3*  annotateur,  M.  Guindon  ;  Conservateur, 
M;  MoKFRAT ;  Trésorier  ,  M.  Bedf. 

^Membres  reçus, -^  Les  élections  ainsi  faites,  M.  P.  M. 
Boirx  fait  un  rapport  sur  les  travaux  de  M.  Nugnbs,  Vica- 
CoDSul  de  Naples,  à  Gènes,  candidat  au  titre  de  corres- 
pondant. Les  conclusions  favorables  de  ce  rapport  étant 
edibptées,  on  scrutine  M.  Nggnes  qui  obtient  tous  les  suf- 
frages et  est  proclamé  membre  correspondant. 

Candidats  proposés, -^  M.  Mouan,  sous-bibliothécaire 
delà  ville  d'Atx; Membre  de  TAcadémie,  etc.,  est  propo- 
sé pour  le  titré  de  correspondant  et  MM.  Thibbaud  et  Gi- 
BAUD^  docteurs  en  médecine,  pour  celui  de  membre  actif. 
Ces  propositions  faites  par  MM.  Bbuf  ,  Ghahbon  et  P.  M. 
Booi,  sont  prises  en  considération  aux  termes  du  règle- 
ment et  personne  ne  demandant  la  parole ,  la  séance  est 
lavée. 


—  510  ~ 

Séance  du  6  Février  \Bh5. 
PafisiDBircK  DB  M.  MiSGié 


M.  le  Secrétaire  lit  et  la  Société  adopte  le  procès  verM 
de  la  séance  du  9  janvier.  ^^  t. 

Correspondance. — Lettre  de  M.  Moreau  de  JoHicis, Cor- 
respondant, à  Paris  ,  qui  accuse  réception  et  remerde  k 
Société  de  la  médaille  de  vermeil  qu'elle  lui  a  décami, 
nous  annonce  Tenvoi,  par  Tentremise  de  M.  Je  Maire  de 
Marseille,  d'un  volume  in-f*,  ayant  pour  objet  la  atatiili*- 
que  générale  de  la  France,  et  nous  transmet  oaesM* 
plaire  des  deux  derniers  annuaires  du  déparlem^  dl 
Doubs,  par  M.  Paul  Laurbns,  Chef  de  division  à  la 
tare  de  ce  département ,  qui  a  témoigné  le  désir  de 
appartenir  comme  correspondant. .  La'  demande  de  ai 
titre,  appuyée  ^ar  M.  Mobeau  de  Jonnês,  est  priée  H 
considération  aux  termes  du  règlement.  Le  grand  vdim» 
de  la  statistique  générale  de  la  France  étant  parvea»  i 
la  Société,  est  confié  à  M.  Loubon,  qui  veut  bien  sechacgff 
d'en  faire  une  analyse  très-détaillée. 

Lettre  de  M.  de  Segur  Ddpbtboii  ^  Cofrespondast,  i 
Paris,  qui  accuse  réception  et  remerde  aussi  notra  So- 
ciété delà  médaille  d'argent  qu'elle  Ini  a  accordée,  et  jpij 
encouragé  par  cette  marque  d'intérêt  à  ;poursaiyr0  do 
nouvelles  recherches  statistiques,  promet  de  les  comma- 
niquer  à  notre  compagnie  dont  le  suffrage^  dit-il ,.  est  oa 
de  ceux  qu'il  ambitionne  le  plus  de  mériter. 

Lettre  de  M.  Guillort  aine.  Correspondant,  è  Angars  i 
qui  exprime  sa  gratitude  pour  la  médaille  d'honiioer 
qu'il  a  obtenue  et  qui  donne  l'assurance  de  ne  rioa 
négliger  pour  concourir  ,  autant  qu'il  dépendra  de  luit 
au  but  que  se  propose  d'atteindre  notre  Société. 


—  511  - 

Lettre  de  M.  Gxtasco  ,  Correspondant ,  à  Gènes,  qui  ti- 
meigne  égalen^enl  sa  gratitude  pour  la  médaille  de  bronse 
donisoB  ouvrage  sur  la  stalîslique  de  Gènes  a  été  l'objet 
eiqni  semei  entièrement  à  fa  disposition  de  notre  Société 
de  statistique  pour  la  servir  en  (out  ce  dont  elle  croirait 
devoir  te  charger. 

LeKre  de  M.  Achille  Pbnot,  Correspondant^  à  Mulhouse, 
qoi  a4iC^M^  de  môme  ses  sincères  remerciements  et  Vex^ 
fressran  de  toute  sa  reconnaissance  pour  la  n^édailleJe 
hfmBté  que  lui  ont  valu  ses  recherches  statistiques  sur 
ItflhQUse  j  et  qui  dit  avoir  été  d'autant  plus  sensible  à 
•Étt^flatleuse distinction  ,  qu'il  Ta  reçue  delà  Société  de 
iiUistique  de  Marseille,  d'une  ville  où  il  a  fait  ses  pre- 
ttMfés  études  et  dont  par  cela  même  il  a  conservé  le 
pit»  agréable  souvenir. 

Lettre  de  M.  Jules  Làgardb  ,  Correspondant,  à  Paris  , 
^i  adresse  le  volume,  année  1845,  du  Caveau  dont  il 
eiltnèmbre  (dépôt  dans  la  bibliothèque  et  lettre  de  re- 
merciement). 

'  ^i^tre  de  MM.Ârmàeid  et  Michbl,  à  Marseille,  qui,  pleins 
de  gratitude  pour  la  médaille  de  vermeil  dont  la  Société 
lie*a  honorés^  donnent  l'assurance  que  ce  témoignage  d'es- 
liflitfaera  pour  eux  un  puissant  motif  d'encouragement 
pour  obtenir  des  progrès  nouveaux  dans  l'iodustriesi  imé* 
iHilaante  è  laquelle  ils  se  sont  entièrement  consacrés , 
<fii|li-àrc|ire  le  dével6|)'pemiettt  de  la  richesse  minérale  de 
bbt'reilépartement.    "  ' 

'  '  Lettré  de  M.  le  Conàte  de  la  Maisohfort,  à  Venise,  qui 
ayaiitreçude  M.deFADQDEViLLB,  consul  de  France,  com- 
BMHiieation  d^un^circulaire  ri'Iative'  au  nouveau  plan  de 
recherches  adopté  par  notre  Société  de  statistique,  offre 
<]e «eus  envoyer  des  notes  sur  l'Asie  centrale,  l'Iodo- 
diine  et  l'Empire  Birman.  Il  ajoute  avoir  adressé  en  4840, 
«we  lettre  h  la  Chambre  de  commerce  de  Marseille , 


—  512  — 

coQtenaDt  des  réductions  de  droits  de  douaûedans  les  ports 
deTEmpire,  etc.  etc.  ;  lettre  qui  ,  devant  jeter  qo  grand 
jour  sur  les  notes  qui  pourront  nous  arriver  ensuite,  devrait 
é(re  consultée  y  si  elle  est  parvenue  à  sa  destinaiion. 

M.  MiBGE  raconte  que  sur  son  invitation^  il  a  été  fait, 
mais  sans  succès,  à  la  Chambre  de  commerce  ,  des  re- 
cherches pour  y  retrouver  ta  lettre  dont  il  s'agit  ;  à  Tappoi 
de  cette  assertion,  il  fait  part  d'une  réponse  de  M.  Bn- 
TiADT  ,  Secrétaire  de  la  Chambre  de  commerce/  dontlts 
recherches  dans  tous  les  dossiers,  ont  été  infructueuses. 
jM.  MiEGB  est  d'avis  de  réclamer  une  copie  de  cette  lettrée 
M.  de  MAisoNFouret  de  lui  répondre  que  son  offre  a  été 
accueillie  avec  un  sentiment  de  vive  recon  naissance  et  qw 
dans  ses  relations  avec  lui^  la  Compagnie  saura  coDciliff 
ce  qui  lui  est  du  avec  les  devoirs  qu'elle  s'est  imposés. 
Adopté. 

M.  Bbuf  communique  une  lettre  qu'en  sa  qualité  de  Tré- 
sorier ,  il  a  reçue  de  M.  le  Préfet,  et  qui  concerne  la  comp- 
tabilité. 

Sont  ensuite  déposés  sur  le  bureau  :  les  n°  1  et  2  (3ma 
année)  do  la  Gazette  de  l'Association  agricole  deTurio. 

Le  n®  1  (année  1845)  du  Recueil  d'actes  et  autres  docQ^ 
ments  administratifs  de  la  Préfecture  du  département  dtt 
Bouches -du-Rhône. 

Le  prospectus  d'un  essai  historique  sur  la  vil  le  de  Nuit?, 
extrait  de  ses  archives ,  etc.,  par  M.  Vienne  ,  Membre  opr- 
respondanl. 

Les  3ô  premiers  n°  des  annales  de  Livourne  ,  publiées 
par  M.  VivoLi ,  Membre  correspoudant. 

Une  brochure  in-/i*'  db  23  pages,  intitulée:  considérations 
sur  les  progrès  de  l'éducation  des  vers-a-soie  ,  depuis  le 
commencement  du  siècle;  par  M.  le  comte  deGASPARiii; 
que  noire  collègue,  M.  Valz,  dit  ambitionner  le  litre  de 
membre  correspondant  de  notre  Société  ,  et  qu'il  présente 


—  513  — 

coDséqaemnieat  comme  candidat.  Celle  proposillon  est 
prise  eo  considéralîon  aux  lermes  du  règlemeol. 

Les  extraits  des  arrêts  de  la  Cour  d'assises  du  départe- 
ment des  Bouches-dii-RhÔDe ,  pendant  les  3*  et  6*  trimes- 
tres de  1846.  (Envoi  de  M.  Porte  ,  Membre  correspon- 
dant). 

Les  n""  221  à  227  des  documents  sur  le  commerce  exté- 
rieur, publiés  par  le  ministère  de  Tagricullure  el  du 
commerce. 

Le  D"*  de  janvier  1865  du  bulletin  d'agriculture  publié 
par  le  Comice  de  Busy . 

Dueourê.  —  La  correspondance  épuisée  ;  M.  Loubon  , 
Président  sortant  ,  ayant  à  procéder  à  rinstallation  des 
Dooveaux  fonctionnaires,  prononce  un  discours  dans  le- 
quel apr<»s  avoir  avancé  que  les  entreprises  les  plus  utiles 
avaienl  besoin  de  subir  les  épreuves  du  temps  ,  avant  de 
réaliser  les  espérapces  quViles  donnent  d'abord,  il  jette 
oû  obup  d'œil  rétrospectif  sur  la  Société  de  statistique  de 
Marseille  pour  montrer  que  grâce  à  la  direction  qui  lui  a 
été  imprimée  et  ainsi  que  Tattesle  le  Répertoire  de  ses 
travaux,  elle  est  parvenue  insensiblement  à  produire  quel- 
que bien;  mais  il  soulientque  ses  actes  acquerront  plus 
d^iôiporlance  ,  lorsqu'elle  aura  recueilli  des  documents 
sor  le  commerce  dans  toutes  les  contrées,  môme  les  plus 
loiptaines.  Conduit  delà  à  parler  de  nos  tentatives  à  cet 
égard,  suivant  une  proposition  de  notre  honorable  collé- 
gooi  M.  MiÈGE  ,  il  fait  entrevoir  ce  que  Ton  est  en  droit 
d'attendre  des  efforts  du  nouveau  Conseil  d'administration 
dont  le  zèle  éclairé  ne  saurait  ôtre  moins  actif  que  celui 
dé  l'ancien  Conseil.  C'est  au  conoours  efficace  de  celui-ci 
que  M.  LooBON  rapporte  ce  qui  a  pu  être  exécuté  de  re- 
marquable sous  sa  présidence.  Puis  ,  rappelant  à  propos  ; 
i la  suite  d'un  exposé  des  excellentes  vues  de  M.  le  Pré- 
sident actuel ,  que  son  Vice-Président  a  si  bien  dirigé 

65 


—   514   — 

dans  le  temp^  nos  délibéralions ,  et  a  énoacé  même  des 
idées  analogues  qui  eurent  la  sympathie  de  lous^  M.  Lou- 
Boif  se  persuade  que  de  cet  accord  doit  résulter  infailli- 
bl^^raent  une  amélioration  notable  ,  surtout  s'il  s'éta- 
blissait un  jour,  parmi  nous,  un  centre  commun  de  dé- 
pouillement des  matériaux  statistiques  dont  nosarchives 
et  notre  bibliothèque  s'enrichissent  chaque  jour. 

Ce  discours  écouté  avec  attention  est  applaudi  et  M* 
LouBON  cède  immédiatement  le  fauteuil  à  son  succesaeiv. 

C'est  avec  une  profonde  reconnaissance  que  M.  MiiM 
dit  prendre  possession  de  ce  fauteuil ,  sans  se  dissimBlir 
toute  rétendue  des  obligations  qu'impose  la  présidence,  «t 
devant  lesquelles  il  n*a  pourtant  point  reculé,  se  sent»! 
appuyé  sur  les  conseils  de  l'honorable  Vice- Président , 
M.  DiEusET^  et  sur  le  concours  desautres  membres  du  bu- 
reau. Le  règleipent  devant  être,  à  son  avis,  réligieuseiMAt 
observé  pour  quo  Tordre  règne  dans  la  Société,  M.  Uaâ^ 
prévient  qu'il  sera  la  base  invariable  de  sa  conduite  ;  cpa 
du  reste  il  apportera  tout  le  zèle,  tout  le  dévouement  doot 
il  est  capable  pourTaccomplissement  de  ses  devoirs.  Pa^i 
soutenant  avec  d'autres  statisticiens^  que  l'économie  poli- 
tique est  fondée  sur  la  statistique  ,  il  démontra  que  c'est 
une  haute  mission  que  celle  des  sociétés  de  statistique^i^. 
que  la  nôtre  a  bien  compris,  puisqu'elle  s'est  engagée  aoa 
seulement  à  continuer  la  Statistique  du  |départemeni  des 
Bouches-du-Rhône,  mais  encore  à  étendre  se^  reeherciMS 
aux  pays  étrangers  avec  lesquels  Marseille  est  en  rapport 
d'affaires  ,  ou  peut  s'en  créer.  Il  fait  voir  ce  qui  a  été  déjà 
exécuté  pour  remplir  cette  double  tache,  en  jetant  un 
coup  d*œil  rapide  sur  les  articles  dont  le  Répertoire  de 
nos  travaux  se  compose.  Si  ces  travaux  sont  assez  consi- 
dérables, sans  doute  il  reste  encore  beaucoup  à  faire  i 
mais  avec  un  peu  de  bonne  volonté  et  le  sacrifice  jonrna* 
lier  d'un  instant  prissur  ses  loisirs,  on  finira  par  posséder 


—  515  -- 

sor  chaque  pays  un  corps  auquel  poissent  s'adapter  les 
faits  dltérieuremeot  recueillis,  et  qui  puissent  êti*e  con- 
3ulté8a\rec  fruit.  Mais  il  faut  que  chaque  membre  apporte 
toti  tribut,  et  c'est  à  ceux  qui  ,  jeunes  encore  ,  ont  été 
admis  dans  la  Société,  qu'il  appartient  deréaliser  cette 
idée,  de  réunir  en  un  seul  faisceau  les  travaux  de  sta- 
tistique SOI'  notre  déparlement  et  cent  de  statistique  uni- 
irèrselle.  En  un  mot,  M .  Miegs  fait  un  appel  h  tous  ses 
éilllègues  dont-il  réclame  cette  confiance  qui,  dit^il  ^péut 
encourager  les  efforts  et  récompenser  son  dévouement  sur 
lequel  on  doit  compter. 

M.  le  Président  ne  termine  pas  son  discours  sans  payer 
im  JQSte  tribut  de  gratitude  à  M.  Lodboi^,  Président  sor- 
tant, dont  il  loue  à  la  fois  le  zèle,  les  lumières  etles  qualités 
l^fsonnelles  ,  et  propose  de  lui  voter  des  remerciements 
et  d'en  consigner  Fexpression  au  procés-verbal.  M.  Miboe 
▼eut  bien  demander  aussi  la  même  expression  pour  M. 
le  Secrétaire  perpétuel. 

Ce  discours  est  suivi  de  longs  applaudissements. 

Rapport.  —  L'ordre  du  jour  appelle  le  rapport  sur  la 
gestion  de  M.  le  Trésorier.  Organe  delà  commission  char- 
gée de  l'apurement  des  comptes,  M.  Bouis  nous  apprend 
que  les  finances  de  la  Société  sont  dans  un  état  prospère 
éi^qu'évideminent  Un  esprit  d'ordre  et  de  sagesse  a  pré- 
sidé aux  délibérations  du  Conseil  d'administration  comme 
6ti  peut  dire  aussf  que  tout  atteste  la  bonne  gestion  de 
M.  le  Trésorier. 

Ce  rapport  est  adopté  et  des  remerciements  sont  votés 
S'M.  BEOPpour  la  manière  distinguée  dont  il  continue  de 
iremplir  ses  fonctions. 

Commissions.  —  M .  le  Président  invite  tous  les  membres 
de  la  Société  à  vouloir  bien  faire  connaitre  dans  quelles 
COftioriissions  ils  veulent  être  placés.  Sur  la  remarque  de 
AT.  ïè  Secrétaire  qu'il   est  difficile  de  réunir  dans  une 


—  516  — 

séance  tous  les  membres  pour  qu'ils  se  cLissent  ainsi  qn'il 
vient  d'être  proposé,  il  est  décidé  de  faire  passer  une  cir- 
culaire à  chacun  d'eux  avec  un  tableau  des  commissîoos 
pour  qu'ils  aient  ë  se  conformera  l'invitation  qui  vient  de 
leur  être  faite. 

M.  le  Président  nomme  ensuite  membres  de  la  commis- 
sion chargée  d'examiner  le  travail  de  M.  Thiebâud  ,  cao- 
didat  au  titre  de  membre  actif  y  MM.  Toolouzan  ,  Alluebt 
et  BiCAED,  etMM.  AuDOUAAD,  Bouisel  Loubon  ,  pour  exa- 
miner le  travail  de  M.  Giraud,  candidat  au  titre  de  mem- 
bre actif. 

M.  le  Président  engage  les  membres  qui  ont  de?  rap- 
ports à  faire  à  vouloir  bien  ne  pas  différer  de  remplir 
leur  lâche. 

Personne  ensuite  ne  demandant  la  parole  ,  la  séance 
est  levée. 


Séance  du  6  mars  1845. 
Présidekcb  de  m.  Miègb. 


M.  le  Secrétaire  lit  et  la  Société  adopte  le  procès-verbal 
de  la  séance  du  6  février. 

Correspondance, — Lettre  de  M.  le  doct.  Joseph  Vivou, 
membre  correspondant,  à  Livourne^  iqui  remercie  la  So- 
ciété et  lui  exprime  sa  vive  reconnaissance  de  l'avoir  as* 
socié  à  ses  travaux  ,  accuse  réception  du  diplôme  qu'elle 
lui  a  décerné  ,  proteste  de  son  zèle  et  promet  la  suite  des 
annales  de  Livoume  qu'W  publie  et  doni  la  Compagnie  a 
reçu  les  premiers  volumes. 

Lettre  de  M.  C.  Maxime  Nugnes  de  S.  Secondo,  Con- 
sul de  Naples,  à  Gênes,  qui  annonce  l'envoi  delà  première 


—  517  — 

partie  d'an  ouvrage  dont  il  eslTautear  et  qui  est  iotitu- 
li  :  histoire  du  royaume  de  Naples.  (M.  le  Secrétaire 
dit  que  cet  ouvrage  a'est  point  encore  parvenu  à  la 
Société;. 

Lettre  de  M.  B.  Bertini  ,  Président  de  la  faculté  de  mé- 
deeioede  Turin,  qui  accuse  réception  du  diplôme  de  mem- 
bre correspondant  que  la  Société  lui  a  accordé,  en  témoi- 
gne aa  profonde  reconnaissance ,  et  donne  ^assurance 
qo'il  fera  son  possible  pour  mériter  de  plus  en  plus  celte 
distinction. 

Lettre  de  M.  le  doct.  Yingtrinifr  ,  médecin  des  prisons, 
k  Bouen  ,  qui ,  ayant  appris  qu'il  avait  élé  fait  mention  , 
dans  notre  Répertoire  ,  d'un  ouvrage  qu'il  a  publié  sous 
le  i\irê  des  prisons  et  dett  prisonniers,  ofifre  un  exemplaire 
de  cei  ouvrage  dont  il  n'a  élé  question  dans  notre  Société 
qu'à  Toccasion  d'une  courte  notice  faite  à  ce  sujet  par  M. 
CiPPLBT,  Correspondant  à  Elbeuf.  Par  cet  envoi^M.YiiifG- 
TimiBB  à  eu  pour  but  de  provoquer  nos  réflexions  sur  un 
aojet  resté  encore  aujourd'hui  en  question.  (Rapporteur 
m.  Bouis). 

Lettre  de  M.  L.  Bârthb  ,  attaché  a  l'école  royale  d*arts 
et  métiers,  à  Aix,  avec  envoi  d'un  petit  paquet  de  riz  d'une 
espèce  qui ,  d'après  M.  BARTHBfils,  Avocat,  à  la  Nouvelle- 
Orléans,  peut  devenir  éminemment  utile  en  Provence,  en 
ce  qu*elle  n^a  pas  besoin  d'irrigation,  pousse  dans  les  terres 
élevées  et  sableuses  ,  bien  qu*elle  se  plaise  eu  terres  hu- 
(.iîdes.  H.  le  Secrétaire  est  chargé  dans  la  lettre  de  remer- 
IstfDent  à  adresser  è  M.  Babthe  père^  de  lui  exprimer  qu'il 
entêté  à  désirer  que  son  envoi  fut  accompagné  d'une  no- 
«tice  sur  ce  riz  ,  sa  provenance ,  la  manière  de  le  cultiver  , 
etc.;  que  si  nous  pouvions  nous  promettre  ce  travail  ,  il 
joiettrait  notre  commission  d'agriculture  à  même  de  mieux 
juger  de  l'espèce  de  riz  dont  il  s'agit.  En  attendant , 
l'échantillon  déposé  sur   le  bureau ,  est  distribué  séance 


—  518  ~ 

tenante  entre  tous  les  membres  présents  ,  notaroimtl 
parmi  ceux  de  la  Commission  d'agriculture  ^  pour  m 
faire  la  culture  dont  les  résultats  seront  ensuite  rendus 
publics. 

M.  BABTHBpère,  en  terminant  sa  lettre  /dit  que  s&n  fils 
s'attendait  à  recevoir  des  nouvelles  au  sujet  des  vers-k- 
soie  qu*il  nous  fit  parvenir ,  il  y  a  environ  an  an.  RépoaM 
sera  faite  h  M.Barthe  que  si  la  compagnie  ne  s'est  pas  €«- 
pressée  èi  lui  donner  connaissance  du  rapport  lu  sur  ceftt- 
jet,  c'est  que  les  conclusions  en  sont  peu  favorables  ;  qie 
si  pourtant  il  y  tient ,  il  lui  en  sera  délivré  un  extrait. 

Lettre  dé,!W.  A.  de  la  Costb,  Conseiller  d'Elat ,  Pr*l, 
qui  soumet  à  Texamen  de  la  Société  une  série  de  quèsllMi 
posées  par  M.  le  Ministre  de  la  guerre  ,  ài  M.  le  sous  ni- 
tendant  militaire  d'Âix,  et  concernant  la  récolte  des  fotr- 
rages'dans  le  département  des  Bouches  du  Rhône.  M*  Il 
Préfet  désire  que  la  Société  de  statistique  de  MarseMBini 
fournisse  tous  les  renseignements  désirables  à  ce  sqj0l. 

M.  le  Président  fait  remarquer  que  dans  Tordre  dis 
choses  ,  cette  lettre  sous  la  date  du  4  7  février  ,  reçue  pcr 
térieurement  à  la  dernière  séance  ne  pouvait  être  com- 
muniquée que  dans  la  séance  de  ce  jour.  De  là,  tlD 
relard  qu*il  n'était  pas  seulement  dans  les  convenanM 
d'éviter,  car  nous  ne  saurions  mettre  trop  d^empras- 
sèment  dans  nos  rapports  avec  l'autorité,  mais  qu'il  hlfoft 
prévenir  dans  l'intérêl  du  dépaVteinent  des  Boacfaes-dn- 
Rhône  et  de  la  fille  de  Marseille, en  ce  sens  qu'une  promp- 
te réponse  peut  exercer  de  Fhifluecce  sur  la  décnion 
du  Ministre  de  la  guerre,  quant  à  la  répartition  des  can- 
tonnements de  cavalerie;  En  conséquence,  des  copies  dis 
questions  proposées  ont  été  envoyées  à  chacun  des  iiieiir- 
bres  de  la  Commission  d'agriculture  avec  invitation  de 
s'en  occuper  desuite.  Le  26,  cette  commission  a  été  réotrie 
et  les  questions  ont  été  successivement  élaborées  et  asM 


—  519  - 

tAi|Mur  qu'il  lui  fui  possible  de  présenler  sou  rapport 
aifOttrd'faui. 
,  JRapports.  —  Organe  de  cette  commission  ,  M.  Nsgrk. 
Ftfaiid  a  exprimé  ,  par  écrit,  ii  M.  le  Président  le  regret 
qu'une  indisposition  ne  lui  permit  pas  d'assister  à  la  ré- 
uuios  de  ce  £oir.  Mais  il  a  joint  à  sa  missive  le  rapport 
do»t  il  avait  été  chargé.  Lecture  en  est  faite  immédiate- 
taflMDt  et  la  Société  après  avoir  adopté  ce  rapport ,  dans 
tout  son  contenu  ,  arrête  qu'une  copie  en  sera  transmise 
èM.  le  Préfet,  conformément  à  la  demande  de  ce  Magistrat. 
—M.  Allibbrt  fait  un  rapport  sur  un  travaildeM.  Thib- 
lADS  proposé  pour  le  titre  de  membre  actif.  Ce  travail  a 
pour  sujet  la  rénovation  des  anciens  quartiers  de  Mar- 
aeilto  ,  comme  moyeu  de  contribuer  beaucoup  à  Tassai- 
ntatemeDi  de  cette  ville  ,  et  pour  réaliser  un  but  tout 
mor^L  À  des  rues  étroite:»,  tortueuses  et  mal  propres;  à  de 
palit^aet  vieilles  habitations,  il  s'agirait  de  substituer  des 
raetiaKges ,  couvertes  de  grands  immeubles  bien  aérés 
et.  éiaposés  de  manière  i  ce  que  de  nombreuses  familles, 
ridheBet  pauvres*  pussent  y  loger  convenablement.  L'au- 
teuVi  qui  a  insisté  sur  kes  avantages  attachés  h  ce  rappro- 
chement, n'a  pas  eu  le  temps  de  joindre  k  son  travail  des 
tableaux  statistiques  sur  la  population  de  la  vieille  ville  , 
les  maisons  à  y  démolir ,  celles  à  édifier,  les  dépenses,  eu 
Ha  mot,  que  nécessite  l'exécution  de  son  projet.  Mais  il  a 
promis  de  remplir  celte.  lacune.  M.  le  Rapporteur  fait 
très-bien  ressortir  tout  ce  qu'offre  de  moral  l'espèce 
de)  fusion  proposée ,  dans  les  diverses  conditions  so- 
ciales. Il  pense  que  le  Candidat  en  a  puisé  l'idée  dans 
ce^ qu'il  a  vu,  pendant  qu'il  parcourait  la  carrière  des 
armea^  eu  Italie,  à  Gènes^  h  Turin,  par  exemple, où  sout 
do  vastes  palais  qui  renferment  des  personnes  de  toutes 
les  classes.  «  Aujourd'hui,  dit  M.  le  Rapporteur,  où  le 
point  de  vue  matériel  des  questions  de  travaux  est  celui 


—  520  — 

auquel  les  esprits  s-ar réteot  le  plus  souvent ,  on  est  hea- 
•reux  de  rencontrer  de  pareils  sentiments;  ils  mériieat 
d'être  proclamés  ». 

M.  Allibert  ne  termine  pas  son  rapport  sans  parier 
des  qualités  personnelles  du  candidat  qui ,  après  avoir 
servi  honorablement  dans  les  guerres  de  TEmpire  ,  a  em- 
brassé la  profession  médicale  qui  lui  a  fourni  de  fréquentes 
occasions  de  concourir  au  bien  éire  du  pauvre;  il  a,  da 
reste,  ^ait  partie  de  diverses  associations  charitables,  ainsi 
que  du  Comité  communal  d'instruction  primaire  où  Ton 
a  pu  apprécier  son  caractère. 

En  sonséquence  M.  le  Rapporteur  conclut  pour  Tadmis- 
sion  de  M.  Thiebacd. 

— L'ordre  du  jour  amène  en  troisième  lieu  le  rapport, 
par  M.  AuDouAnn^  sur  le  travail  présenté  par  M.  le  doctear 
GiRAUD,  à  l'appui  de  sa  candidature,  et  sous  le  titre  modes- 
te de  quelque»  mots  sur  le  village  de  Peyrolles.  Coortei 
mais  curieuse ,  pittoresque,  et  bien  écrite  ,  cette  notiee  t 
paru  d'une  vérité  incontestable  à  MM.  Loubon  et  Boois, 
membres  de  la  commission  qui  a  examiné  ce  travail, et 
en  particulier  à  M.  le  Rapporteur  qui  connaît  parfaite- 
ment la  localité. 

M.  AuDOUARD  a  pensé  ne  pouvoir  mieux  faire  pour  que 
la  Société  se  péuétrât  du  mérite  de  ce  travail ,  que  de  le 
communiquer  en  entier.  Il  le  lit,  en  effets  et  captive 
par  celte  lecture  l'attention  de  ses  auditeurs  dont  les 
applaudissements  réitérés  ont  attesté  le  plaisir  qu'elle 
leur  à    fait  éprouver. 

—  M.  le^ecrélaire  prend  ensuite  la  parole  pour  rendre 
compte  des  travaux  de  deux  candidats  au  titre  de  Mem- 
bre correspondant.  Il  parle  d'abord  de  M.  le.  Comte  de 
Gasparin,  Pair  de  France^  ancien  Ministre,  membre  de 
l'institut,  etc.,  qui  a  rendu  tant  d'éminents  services  aox 
sciences,  et  qui  dans  uu  mémoire  adressé  à  notre  Société 


-  521  — 

a  présenté  des  considérations  remarquables  sur  les  pro- 
grès de  réducalion  des  vers  à  soie  depuis  le  commence- 
ment du  siècle.  L^auteur  Inont^e  que  la  réforme  moderne 
«  eu  pourprincipal  résultat  d^arracher  les  méthodes  d'é- 
daoation  des  vers-à-soie  à  i^empire  de  la  roulinepour  les 
faire  entrer  dans  le  domaine  de  rinteliigence  aidée  des 
aeooars  de  la  science.  Il  s'est  attaché  à  faire  avec  impar- 
tialité et  en  peu  de  mots  la  part  de  ceux  qui  ont  coopéré  à 
la  réforme  séricicole ,  etc.Les  conclusions  du  rapporteur 
sont  pour  l'admission  de  l^t.  Gàsparin. 

—  M.  le  Secrétaire  fait  un  autre  rapport  sur  l'annuaire 
départemental  du  Doubs  pour  1844  ei  1845,  dont  l'auteur, 
M«  Paul  Laurens,  chef  de  la  4'*  division  à  la  Préfecture  de 
ce  département,  nous  a  fait  parvenir  un  exemplaire.  Riche 
de  faits,  cet  annuaire  se  fait  surtout  remarquer  perdes 
documents  statistiques  complets  sur  les  communes  du 
Doubs.  11  serait  à  désirer  que  l'on  possédât  des  documents 
semblables  sur  toutes  les  communes  do  France.  Encon- 
aéqoence  M.  le  Rapporteur  est  d'avis  que  la  Compagnie 
a^aaaocie  avec  empressement  les  hommes  qui  se  livrent 
d'une  manière  aussi  consciencieuse  aux  recherches  sta- 
•  tiatiqoes  locales.  C'est  dire  que  les  conclusions  du  rappor-. 
téar  sont  très-favorables  à  M.  Lacrens.. 

Nomination  de  Membres.  —  MK.Tbiëbaud  et  Gibaup 
sont  admis  par  voie  de  scrutin,  au  nombre  des  membres 
actifs. 

M.  le  Comte  de  Gaspabin  esl  scrutiné  aussi  et  proclamé 
correspondant  ^  ayant  obtenu  l'unanimité  des  suffrages. 

M.  Lâurbrs  esl  scrutiné  ensuite  et  admis  également 
parmi  les  correspondants,  ayant  réuni  tous  les  suffr^iges. 
' Cofididatgproposes.'-MM.  Miège,  Loubok  et  P.  M.  Roox 
proposent  pour  le  titre  de  membre  actif,  MiVl.  Bertbaut 
Sébastien,  Secrétaire  de  la  Chambre  de  commerce  et  Mar- 
QDis  Joseph  Angu<ite»  avocat.  Cette  double  proposition  esi 

66 


—  522  — 

prise  en  considération  aux  termes  du  règlement  et  H.  k 
Président  nomme  membres  de  la  commission  chargée 
d'examiner  le  travail  qui  sera  offert  par  M.  Bbbtiaot, 
MM.  Fallot,  Saint-Febréol  et  Vigdier.  Il  appelle  e&soili 
à  rendre  compte  du  tributque  M.  Marquis  doit  présester, 

MH.  ÂLLIBERT,  BsUFetMoNFRAT. 

On  agite  ensuite  la  question  relative  à  la  fixatioide 
l'heure  des  séances,  et  on  s'occupe  d'un  objet  d'admiab* 
tration  intérieure. 

Plus  rien  n'étant  h  Tordre  du  jour  et  personne  neih 
mandant  la  parole^  la  séance  est  levée. 


Séance  du  3  avril  18/^5. 

PRfiSlDBNCB  DE  M.  MlB«B. 


Le  procès  verbal  de  la  séance  du  6  mars  est  lu  et  i 
té  sans  réclamation. 

Correspondance.  —Lettre  de  M.  le  Préfet  des  Bouehe»* 
du-Rhône  qui  accuse  réception  el  remercie  la  Société  dt 
statistique  du  travail  qu'elle  lui  a  adressé  sur  la  récoltedai 
fourrages  dans  le  déparlement  qu'il  administre* 

Lettre  du  même  magistral  qui ,  prié  de  faire  parveoir 
^ousson  couvert  deux  médailles  d'honneur  décernéeti 
des  statisticiens  résidant  hors  du  département  ,  répond 
qu'il  se  chargera  avec  plaisir  de  ce  soin  et  qu'il  saisira 
toujours  avec  empressement  y  l'occasion  d'être  agréable 
aux  iVlembres  de  la  Société  de  statistique. 

Letlre  de  M.  le  doct.  Giraud  Joseph,  qui  ,  ayant  reçu 
Tavis  de  son  admission  au  sein  de  la  Compagnie,  en  qua- 
lité de  Membre  actif,  s'empresse  de  la  remercier  deee 
titre  auquel  il  attache  beaucoup  de  prix. 


—  523  — 

Lettre  de  II.  R.  Butoki,  qal  remercie  aussi  bieo  siocà*- 
remeDi  la  Société  poor  le  titre  de  membre  correspondant 
qo*elIe  loi  a  conféré  ,  et  qui  promet  de  Taire  tout  ce  qui 
Mre  en  son  pouvoir  pour  fournir  des  renseignements  sur 
TAeie  centrale  qu'il  a  eu  occasion  de  parcourir  et  d'exa- 
miner. En  attendanl,  il  fait  parvenir  la  première  partie 
d'un  travail  sur  Erzeroum  ,  lieu  de  sa  résidence  actuelle; 
travail  qu'il  se  propose  de  compléter  incessamment. 

Lettre  de  M.  Maxime  Nugnès  de  S.  Seconde  ^  vice-Gon« 
sol  deNapIes  ^  à  Gènes,  qui  exprime  toute  sa  reconnais- 
sance pour  le  diplôme  de  correspondant  que  notre  Société 
loi  a  conféré. 

Lettre  de  M.  Yallbt  d'ârtois  ,  Correspondant ,  ^  Aix , 
qui  adresse  un  mémoire  tendant  à  démontrer  Vorigine  des 
météorei  ig^iés,  leur  composition  et  la  cause  des  phéno^ 
mènes  qui  accompagnent  la  chute  de  ceux  connu*  sous 
lenom  d'aérolithes,  extrait  d'un  ouvrage  manuscrit,  etc., 
(U.yAiz  est  chargé  du  rapporta  faire  sur  ce  mémoire). 

Sont. déposés  sur  le  bureau  par  M.  le  Secrétaire  : 

1*  Un  exemplaire  des  programmes  des  prix  proposés 
pour  l'année  1845,  etc. ,  par  la  Sociéie  d'encouragement 
peur  l'industrie  nationale. 

2®  Les  n*  de  novembre  et  décembre  f298à255)des 
dûcoments  sur  le  commerce  extérieur  publiés  par  le  Mi-^ 
DÎstère  de  Tagricullure  et  du  commerce. 

3'  La  continuation  de  la  Gazette  de  l'Associalion  agri- 
cole deTurin(n.9à4â;. 

4*  Le^  n*"  7,  8  et  9  janvier,  février  et  mars  1845j  du  jour- 
nal des  travaux  de  la  Société  française  de  statistique 
ooiversella. 

5*  Un  exemplaire  d'un  volume  in-8%  de  263  pages,  Aix 
4845,  intitulé:   Catalogue  des  plantes  qui  croissent  na- 
turellement  aux  environs  de  Marseille]  par  Louis  Cas- 
tagne, Membre  de  plusieurs  sociétés  savantes,  etc. — (M. 
YiGuiERest  nommé  rapporteur  de  cet  ouvrage}. 


_  524  — 

La  correspondaDce  épuisée,  M.  le  Président  adresse 
des  paroles  de  félicilaiioDS  à  MM.  lesdoct.  Giraod  etTaii- 
BAUD  ,  membres  actifs  nouvellement  élus.  Il  retrace  lit 
titres  auxquels  ils  doivent  d'avoir  été  nommés  ,  et  leordit 
que  la  Société  compte  autant  sur  leur  zèle  que  sur  lenn 
lumières  pour  contribuer  à  sa  prospérité. 

M.  Thiëbaud  répond  qu'il  est  infiniment  flatté  de  II 
bonne  opinion  que  l'on  a  conçue  de  lui  ;  qu'il  aurait  dé- 
siré pouvoir  produire  plus  qu'il  n'a  fait,  mais  que  si  des 
malheurs  survenus  dans  sa  famille  ne  lui  ont  pas  permis 
de  présenter  à  l'appui  de  sa  candidature  plus  qu'un  frag- 
ment de  travail,  il  s'empressera  de  compléter  son  œuvre 
et  fera,  d'ailleurs,  son  possible  pour  se  rendre  digne  de 
plus  en  plus  du  titre  qui  lui  a  été  décerné. 

A  son  tour ,  M.  Giraud  témoigne  combien  il  est  sensiUe 
aux  paroles  encourageantes  que  M.  le  Président  lai  a 
adressées.Quand  je  m'examine,  dit-il  modestement,  je  vois 
que  la  Société  de  statistique  a  été  bien  indulgente,  eo 
m^admeltant  dans  son  sein.  A  défaut  de  connaissances^  je 
réunirai  mes  efforts  pour  pouvoir ,  par  mon  zèle ,  mériter 
le  bienveillant  accueil  qu'elle  me  fait. 

M.  Beuf  prend  la  parole  pour  dire  quelques  mots  sur 
une  carte  de  la  France  en  relief,  et  exprime  le  regret  de 
n'avoir  pas  eu  le  temps  de  faire,  ainsi  qu'il  se  l'était  pro- 
mis, un  rapport  à  ce  sujet. 

Lectures.--  L'ordre  du  jour  appelle  ,  en  premier  lieu, 
la  lecture,  par  M.  Miëgb,  d'un  résumé  des  renseignements 
que  M.  J.  J.  ScHEULT, Agent  consulaire  de  France  à  la  Tri- 
nité, lui  avait  adressés  sur  la  statistique  de  cette  île  et  sor 
la  situation  du  commerce  français  dans  cette  colonie  an- 
glaise. Celte  lecture  esi  écoutée  avec  intérêt  et  vu  l'impor- 
tance des  renseignements  qui  en  sont  l'objet  ,  la  Société 
décide  non  seulement^  de  leur  donner  de  la  publicité  en 


—  525  ~ 

laseooslgiiaot  dans  fton  Répertoire,  mais  de  les  communi- 
quera la  Chambre  de  commerce  de.notre  ville.  M.  le  Secré- 
taire est  chargé  cooséquemmenl  de  transmeltre  à  cette 
administration  une  copie  de  la  notice  sur  l'îlede  la  Trinité. 

M.  Mîtes  ayant  en&uite  fait  parte  la  Compagnie  de  Tof- 
fre  que  M.  Scheult  lui  a  faite,  de  fournir  la  statistique 
complétede  Ttle  où  il  réside,  et  ayant  fait  espérer  que  cet 
agék|t  consulaire  voudrait  bien  entretenir  des  relations 
avec  nous,  la  Société  a  accueilli  avec  empressement 
cetteouvertureet  a  arrêté  que  M. le  Secrétaire  adresserait 
k  M.  Sr.HBOLT  un  exemplaire  du  système  qu'elle  a  adopté 
poor  les  recherches  à  faire  dans  les  pays  étrangers  et 
poor  la  coordination  des  faits  recueillis. 

—  L'ordre  du  jour  amène  en  seeond  lieu  la  lecture  de 
la  4**  partie  d'un  mémoire  de  H.  Deflt,  Correspondant  k 
Home.  Cette  première  partie  intitulée  :  éiude  êiatisiique 
smr  torganUation  municipale  des  Etats  romains ,  esi 
ëeoutéeavec  beaucoup  d'attention,  et  des  remerciements 
flooi  votés  h  l'auteur  de  ce  travail. 

Plus  rien  n'étant  i  l'ordre  du  jour  et  perscTnne  ne  de- 
mandant la  parole,  la  séance  est  levée. 


Séance  du  S  mai  4845. 


En  l'absence  de  M.  le  Présideni  retenu  chez  lui  pour 
cause  de  maladie  ,  M.  Dibusbt,  Vice-président ,  occupe  le 
fauteuil. 

M.  le  Secrétaire  lit  et  la  Société  adopte  le  procès-verbal 
de  la  séance  d'avril  dernier. 

Correépondance,  —Lettre  delà  Chambre  decommeree 
de  Marseille  qui  accuse  réception  de  la  notice  que  notre 
Société  lui  a  adressée  sur  l'île  de  la  Trinité.  Après  avoir 


—  52«  — 

exprimé  ses  remerctmeDls  pour  ce  dooumeni  qu'elle  dit 
avoir  lu  avec  un  vif  intérêt,  la  Chambre  témoigoe  codi«« 
bien  elle  est  satisfaite  de  voir  que  la  Société  de  staUstiqiit 
de  Marseille  s'attache  à  recueillir  des  renseignemenU  a» 
le  commerce  des  nations  étrangères ,  et  soutieDi  que  c'est 
là  une  voie  qui  peut-être  féconde  en  résultat». 

Lettre  de  M.  A.  Morbau  de  JoHsfis  qui  nous  fait  parvt* 
nir,  au  nom  de  la  Société  d'émulation  de  Bresl,  uoexm- 
plaire  de  l'annuaire  de  Brest  et  du  Jnistère,  pour  4MS, 
publié  par  cette  Société. 

Lettre  de  M.  le  Secrétaire  général  de  la  Société  française 
pour  la  conservation  et  la  description  des  monumeato 
historiques,  qui  annonce  que  Touverture  du  XIP  Congril 
archéologique  aura  lieu  avec  solennité  le  3  juin,  k  VHÔtel 
de  Ville  de  Lille,  et  qui  engage  notre  compagnie  à  délégiior 
plusieurs  de  ses  membres  à  ce  Congrès.  En  coDséqoeooe 
M.  le  Président  invite  les  collègues  qui  seraient  dans 
l'intention  d'assister  k  cette  réunion  ,  k  vouloir  bien  M 
faire  inscrire  pourêtre  nommés  les  représentants  de  notre 
Société.  '  .  ^ 

Lettre  de  l'Académie  royale  des  scienees  ^  lettres  et 
arts  de  Marseille  qui  annonçait  que  le  dimanche  U  mai 
dernier,  elle  tiendrait  une  séance  publique.  Notre  hono- 
norable  président  dit  avoir  nommé  une  députation  nom- 
breuse à  l'occasion  de  cette  solennité. 

Lettre  dé  M.  César  Cantu,  de  Milan,  qui  nous  apprend 
que  dans  la  partie  documentale  de  son  histoire  UDÎverselle 
se  trouve  un  volume  de  géographie  historique  et  $tatisti* 
que  qui  vient  de  paraître  ,  et  dont  il  noiis  promet  l'envoi 
d'un  exero[>laire. 

M.  le  Secrétaire  lit  le  passage  d'une  lettre  de  M.  Btoj« 
VALzqui,  chargé^  dans  la  dernière  séancede  rendre  compte 
d'un  mémoire  tendant  à  démontrer  Torigine  des  météores 
etc.,  par  M.  Vaixet  d'Artois  >  fait  valoir  des  motifs  qui  ae 


—  527  -^ 

lui  permettent  t)as  de  remplir  celte  tdoho.  Le  phénomène 
dont  il  s'agit  étant  telluriqtie,  c'esl-ài^dirc  do  domaine  des 
sciences  naturelles  et  delà  géognosie  dont  M.  Toulouzan 
s'occupe  particulièrement,  M.  le   Pré.sidenl  désigne  cet 
estimable  collègue  pour  le  rapport  à  faire*  sur  ie  travail  de 
M,  ValLbt  d'Artois. 
Soo4  ensuite  déposés  sur  le  bureau  par  M. le  Secrétaire: 
i*Un  exemplaire  du  dernier  compie-rendu  de  la  banque 
de  Marseille  (M.  Loubon  ,  Rapporteur). 
.  S*  Plusieurs  d°  du  Recueil  d'actes  et  autres  documents 
administratifs  du   département  des  Bouches-du-Rhône. 
3^  Quelques  documents  statistiques  sur  la  Russie  ,  con- 
Éigoés  dans  le  journal  de  St-Pétersbourg 

4^  Le  4*'  n°  des  annales  commerciales  de  Marseille  ,  pu- 
bliées sous  la  direction  de  M.  Marquis. 

5*^  Les  n*"  236  à  %k^  des  documents  sur  le  commerce  ex- 
térieur publiés  par  ie  ministère  de  Tagiiculture  et  du 
oemmerce, 

^  Un  n°  des  annales  provençales  d'agriculture  pratique» 
contenant  un  mémoire  sur  rindustrie  séricicole ,  par  M. 
Esg. Robert,  Membre  correspondant. 

T*Lesn°  43  à  18  de  la  Gazette  de  l'Association  agricole 
de  Turiué 

8*  La  continuation  des  leçons  sur  TagricAilture  par  M. 
le  docL  Bonnet  ,  de  Besançon  ,  Membre  correspondant. 

9*  Le  programme  des'questions  qui  seront  soumises  au 
Congrès  archéoIogique*et  historique  dans  la  session  qui 
s'ouvrira  à  Lille ,  le  3  juin  48^5. 

10°  Une  brochure  contenant  plusieurs  articles  de  mér 
iéorologie,  par  M.  le  baron  d'HoMBRES  Firiias. 

11"^  Une  notice  faisant  connaître  Fépoque  de  la  fonda* 
tion ,  le  but  et  les  moyens  de  la  Société  d'encouragement 
pour  rindustrie  nationale. 
'12''. Enfin ,  une  brochure  \vi\\\\x\kt\Ut\lité  ei  tracé  d'un 


—  528  — 

ehemin  de  ferdeLyenà  Genève^  Grenoble  et  Chamberf^ 
rapport ,  etc.,  par  M.  BAftRiLLON,  Membre  correspondait, 
qui,  iodépeDdammentde  l'exemplaire  destiné  à  laSociM, 
a  eu  Fattenlion  d'en  adresser  un  pour  chacun  de  M 
membres. 

Jtapports.  —  La  correspondance  épuisée ,  M.  le  Prési- 
dent donne  la  parole  à  M.  Viguier  qui  fait  un  rapport 
sur  le  catalogue  des  plantes  qui  croissent  naturellemeot 
dans  le  territoire  de  Marseille  et  sur  celui  de  ses  enviroas^ 
offert  en  hommage  à  la  Société  de  statistique  de  Marseille, 
par  l'auteur,  M.  Louis  Castagne.  Tout  en  reconnaissast 
la  bonté  de  cet  ouvrage,  M.  le  Rapporteur  fait  sentir  qu'il 
•ut  été  plus  utile  encore  ,  sans  quelques  lacunes,  mms 
que. M.  Castagne  ne  s^y  est  pas  moins  montré  homme 
d'un  mérite  stipérieur  f>it  digne  de  toute  notre  recoDuaie- 
sance  pour  son  importante  communication. 

—  Après  ce  rapport  é<;ouié  avec  beaucoup  d'intérêt ,  V. 
le  Secrétaire  en  fait  un  sur  les  travaux  de  M.  CésarCAii* 
TU ,  proposé  dans  l'une  des  précédentes  séances  pour  le 
titre  de  correspondant ,  et  dont  il  parle  comme  d'an  his* 
torien  et  d'un  statisticien  des ptus distingués;  M. P.  M. Roux 
rappelle  ce  qu'a  ditd'élogieuxau  Congrès  de  Milan'.MCé- 
sar  Cantu,  en  rendant  compte  des  publications  de  notre 
compagnie,  e#  soutient  que  celle-ci  ne  peut  que  faire  une 
excellente  acquisition ,  par  l'admission  du  candidat. 

-^  M.  BARTHELbMT  ost  ousuite  appelé  iti  faire  ,  au  nom  de 
la  commission  d'agriculture,  un  rapport  sur  les  semailles 
d'automne ,  M.  Barthélémy  se  borne  à  dire  que  les  semail- 
les ont  été  faites  sous  des  auspices  trés-favorables,  et  que 
contrairement  a  Tusage  il  ne  pense  pas  qu'il  y  ait  lieu  i 
faire  un  rapport  par  écrit,  en  ce  sens  qu'il  n'y  aurait  riea 
à  ajouter  de  plus  important  h  son  rapport  oral. 

Lecture,  —  L'ordre  du  jour  amène  ensuite  la  leotore 
d*un  mémoire  de  M.  Dkflt  ,  Correspondant  à  Rome.  Ce 


—  529  — 

méniAire  ayant  pour  tilre  :  recettes  et  dépemes  coin- 
tnunalei  dam  les  Etats  romains ,  captive  radenfion  da 
rasseocblëe.  ' 

lifomination  d'un  correspondant.  —  On  procède  en- 
soile  k  la  nomination,  par  voie  de  scrutin,  de  M.  César 
Cahtu,  pour^  membre  correspondant ,  et  il  est  proclamé 
Itel  j  ayant  réuni  tous  les  suffrages. 

'  Candidat  proposé,  —  MM.  Dieuset  ,  Ghambon  ,  Fkad- 
TRiBi  et  P.  M.  Bbux  proposent  pour  être  membre  actif 
de  la  Société  ,  M.  iVloRTEEuiL,  Avocat,  à  Marseille^  auteur 
da  rhlsioire  du  droit  bizantin.  Celte  proposition  est  prise 
•o  considération  aux  termes  du  règlement  et  personne 
ne  demandant  la  parole,  la  séance  est  levée. 

Séance  du  12 //«//i  1845. 
Présidence  DE  M.  Miègb. 

Le  procès  verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  el  adopté 
sans  réclamation. 

Correspondance.--  Lettre  de  M.  Michel  Eredb  qui 
accuse  réception  du  diplôme  de  membre  correspondant 
que  la  Société  lui  a  décerné,  exprime  toute  sa  rccon- 
liaissance  etpromet  do  faire  ce  qui  dépendra  de  lui  pour 
se  rendre  toujours  digne  du  titre  dont  il  a  été  honoré.  M 
Ebbde  nous  fait  parvenir  en  môme  temps  les  volumes  1  et 
3  (3*  année)  de  la  revue  ligurienne,  journal  des  lettres, 
sciences  et  arts^  Gènes  1845. 

Lettre  de  M.  Jean-Baptiste  Bqbdf,  ruede  la  darce,  i7|  qui 
pour  désinfecter  les  matières  félidés  ,  [i  Taide  du  noir  de 
CoudouXy  etc.^a  un  procédé  dont,  il  y  a  quelques  années, 
notre  compagnie  avait  chargé  une  commission  de  cons- 
tater Tefficacité.  M.  BœuF  rappelle  que  cette  commission 
s'est  réunie  chez  lui  dans  le  temps  ,  a  assisté  à  des  expé- 
riences connluantes  et  pris  des  notes  pour  la  rédaction  de 

67 


—  550  — 

son  rapport  qu'elle  n^a  pourtant  pas  encori!  fait. 'Aujour- 
d'hui BJ.  BœuF  vient  réclamer  le  témoignage  des  résolfafs 
satisfaisants  qu'elle  a  obtenus  do  ses  épreures. 

La  Société  fesant  droit  à  cette  réclamation,  décide' que 
xM.  le  Président  écrira  à  MM.  de  Villenbctb,  Jules  BomiR 
et  Bartbelbmt  >  membres  de  la  commission,  qui  n'atlii- 
tent  point  à  la  séance  de  ce  jour  ,  de  vouloir  bien  ne  pas 
différer  davantage  de  produire  le  rapport  demandé. 

Sont  déposés  sur  le  bureau  par  H  •  le  Secrétaire  : 

1°  Les  documents  sur  le  commerce  extérieur  poUiéi 
par  M.  le  Ministre  de  Tagricnlture  et  du  commerce,  n*lM 
à  248. 

2*  Un  exemplaire  du.  procès  verbal  de  la  deniîért 
séance  publique  de  la  Société  royale  de  médecine  dt 
Toulouse. 

3*  Quelques  n""  fesant  suite  h  ceux  précédemment  reçQS, 
delà  Gazette  de  TAssociation  agricole  de  Turin. 

Rapportn. —  L'ordre  du  jour  appelleen  premierlieale 
rapport  d'une  commission  spéciale  sur  un  ouvrage  manos* 
crilde  M.  Bërteaut,  candidat  au  titre  de  membre  aetif. 
Organe  de  la  commission,  M.  Yiguier  dit  avant  tout  que 
cet  ouvrage  devant  être  bientôt  livré  à  rimpression,tt 
chacun  pouvant  conséquemment  alors  y  puiser  lés  ri- 
chesses qu'il  renferme,  il  a  cru  devoir  se  contenter  d'en 
donner  une  courte  analyse.  Le  port  de  Marseille  n'a  pas 
cessé  d'être  plusuu  moins  florissant  ,  depuis  plus  de 20 
siècles  et  nous*promet  pour  Tavenir  une  puissance  com- 
merciale plus  grande  encore;  ce  quMl  devra  en  grande 
partie  à  sa  situation  géographique.  Des  comparaisons  sont 
établies  ,  pour  montrer  la  supériorité  de  ce.  port,  entre 
ceux  de  Bordeaux,  de  Dunkerque,  de  Nantes  et  du  Havre, 
et  il  est  évident  que  Marseille  est  appelée  à  alimenter 
pour  moitié  tout  le  transit  français.  Ajoutons  que  Ton  a 


—  i>3l  .— 

faii  rassortir  Tavanlage  de$^  éobanges  spéciaux  de  la  më- 
diierranée contre  lesproduiti  de  l'industrie  française.  Or, 
par  sa  position,  notre  ville  est  destinée  au  rôle  de  grand 
•nirepôt  méditerranéen.  Toqtes  ces  assertions  sont  cons- 
tatées par  des  chiffres  qui  prouvent  encore  que  le  port 
de  Marseille  fonctionne  pour  un  cinquième  dans  la  grande 
navigation  française  et  étrangère.  M.  ViGiiEa  est  entré 
dans  quelques  détails  pour  corroborer  les  propositions 
émises,  et  finit  par  citer  les  chapitres  que  M.  Berteaut  a 
aupérieuremeni  développés  dans  sou  excellent  travail , 
et  dans  lesquels  il  a  signalé  les  grandes  sources  de  pros- 
périté que  notre  ville  présente  aux  industriels  disposés  à 
poivre  la  voie  du  progrès. 

,  Par  tous  ces  motifs  ,  M.  le  Rapporteur  a  conclu  h  l'ad- 
mission du  candidat. 

—  M.  ÂLLiBERT  prend  ensuite  la  pargia  pour  rendre 
compte,  au  nom  d^une  commission  ,  du  tribut  offert  par 
M.  Marquis^  proposé  pour  le  titre  de  membre  actif.  Ce 
tribut  a  pour  objet  une  série  d^arlicles  d'éttides  com- 
merciales etdes  tableaux  statistiques  des  principales  mar- 
chandises importées  en  France  par  Marseille.  M.  le  Rap- 
porteur fait  remarquer  que  les  questions  commerciales 
ont  été  prises  à  un  point  de  vue  élevé  et  qu'il  en  résulte 
cette  vérité  que  l'activité  matériellesi  remarquable  de  no- 
tre époque  doit  être  attribée  à  la  liberté  du  commerce,  à  la 
substitution  de  celui-ci  au  monopole.  L'auteur  ne  se  dissi- 
mule pourtant  pas  qu'il  est  des  vices  inhérents  à  ce  régime 
dé  liberté,  mais  que  le  correctif  en  est  dans  la  publicité  , 
seule  capable  de  fournir  des  données  positives  pour  rendre 
rationnelles  les  combinaisons  commerciales  y  c'est  ce  que 
fait  le  gouvernement  par  la  publication  annuelle  du  tableau 
général  du^ommerce  de  France;  c'est  ce  que  l'auteur  a  en 
vue  de  faire  aussi  à  l'égard  de  Marseille  en  particulier.  M. 
ALLiBiRTpasseensuitesuccessivementenrevue  six  articles: 


—  512  — 

l6  1*',  relatif  i  Feiamen  d'un  tarif  des  douanes  au  sojot 
du  Drawback  des  savons;  le  2*  concerDant  les  droits  d^QO' 
troi;  le  y  contenant  des  observations  critiques  snrk» 
tableaux  officiels  du  commerce  de  h\  France;  le  U*  cous»» 
cré  à  l'application  de  la  vapeur  au  transport  des  mar- 
chandises, etc.;  le  ^*  sur  la  question  des  embarqueniftiito 
simulés  de  blé  à  Nice  ;  le  6*  enfin  ,  ayant  pour  sojetle 
projet  de  loi  relatif  au  service  des  correspondances  irsas- 
atlanliques.  Dans  tous  ces  articles^  Tauteur  a  donné  aie 
hauie  idée  de  son  mérite,  a  bien  fait  connaître  le  but  dn 
commerce  et  les  dÎTorses  marches  à  suivre  pour  le  guidtr 
convenablemenL  M.  le  Rapporteur  a  ajouté  à  son  analjN 
quelques  mots  sur  les  qualités  personnolles  qui  dislio- 
guent  le  candidat  et  a  voté  conséquemment  pour  sm 
admission. 

—  M.  le  Secrétaire  dit  ensuite  quelques  mots  d'un  mé- 
moire sur  le  régime  saniiaire;  mémoire  que  M.  MiAQmi 
lui  a  adressé  aujourd'hui  ménse  pour  appuyer  aussi  sa 
candidature.  Ce  nouveau  travail  qui  doit  être  consigné 
dans  les  annales  commerciales  est  palpitant  d'intérêt,  eo 
ce  qu'il  traite  d'un  sujet  à  l'ordre  du  jour  et  qu'il  se  fait 
remarquer  par  de§  considérations  d'une  haute  impor- 
tance. 

Nomination  de  Membres  actifs.  —  On  procédé  è  la 
nomination  de  deux  Candidats  par  voie  de  scrutin  ,  el  il 
en  résulte  que  l'un  el  l'autre  obtiennent  l'unanimité  des 
suffrages.  En  conséquence  M.  le  Président  proclame  mem- 
bres actifs  de  la  Société  M.  Beeteaut  Sébastien  ,  Secré- 
taire de  la  Chambre  de  commerce  et  M.  Marquis  Jose|A 
'Auguste,  Avocat. 

T-  M.  Saint-Fbrreol  ,  en  sa  qualité  de  membre  de  la 
commission  spéciale  chargée  d'examiner  leS  mémoires 
envoyés  au  concours  fondé  par  M.  de  Beaujour  ,  fait  on 
rapport  verbal  sur  ce  sujet,  promettant  bien  d'en  donner 


—  533  — 

un  plus  lard  par  écril  bien  circonstancié.  11  annonce  que 
le  prix  de  5^000  francs,  a  élé  décerné  au  mémoire  pré- 
séolé  par  M.  .Bbrteact. 

Commission.  —  M.  le  secrétaire  fait  observer  que  le 
moment  est  venu  de  nommer  la  commission  qui  doit  exa- 
miner le  travail  présenté  par  M.  M ortreuil,  avocat,  can- 
didat au  titre  de  membre  actif.  M.  le  Président  désigne 
pour  faire  partie  de  cette  commission  MM.  Allibert,  Bouis 

•t  IIORFRAT. 

Candidat  proposé.^  Plusieurs  membres,  MM.  Addou- 
▲Ui  BiUF,  YiGDiBR  et  6.  Fallot  proposent  pour  le  titre  de 
membre  actif,  M.  Boosqdet  atné ,  négociant ,  etc.  ,  à 
Marseille. 

Celte  proposition  est  prise  en  considération  aux  termes 
du  règlement  el  personne  ne  demandant  la  parole,  la 
ftéance  est  levée. 

Séance  du  3  juillet  \%hh. 

pRÉSIDElfCB  DE  M.  iVllEGB. 


j  Allocution  de  M,  le  Président, —  M.  le  Président  ou- 
vre la  séance  par  une  allocution  à  MM.  Berteaut  et  Mar- 
quis ,  membres  actifs  nouvellement  élus  el  qui  siègent 
^ourla  première  fois  au  sein  de  la  Gompagnie.S'adressanl 
d'abord  h  M.  Berteaut,  il  le  remercie  de  la  communication 
qn'il  nous  a  faite  de  son  ouvrage  encore  inédit  sur  le  com- 
merce de  Marseille  et  qui  vient  d'obtenir  le  prix  Félix 
dé  Bbaujodr.  M.  Miege  n'a  pas  cru  devoir  retracer  ce 
qo'offre  de  remarquable,  d'intéressant,  ce  travail  pour  ne 
pas  en  atténuer  Teffet,  ni  blesser  la  modestie  de  l'auteur. 
Mais  il  parle  du  soin  que  M.  Bbrteaut  a  mis  à  assigner  au 
pori  de  Marseille  le  rang  qu'il  occupe  parmi  les  autres 


-       _  534  -- 

ports  de  France  et  à  faire  ressortir  les  avanlaigaa  que  mb 
commerce  procure  au  pays.  M; le  Président  est  entréi 
ce  sujet  dans  quelques  détails  qui  teadent  à  démoillnr 
que  le  candidat  a  traité  des  questions  importaDiea  ivie 
beaucoup  d'à-propos  et  de  manière  à  déceler  ûfi  fjfWÊi 
patriotisme. 

Parlant  ensuite  i  M.  Marquis,  M.  Miegs  le  félicite  A- 
voir  en  là  pensée  de  publier  un  recueil  qui  plaçant  i  eM 
du  fait  ses  conséquences  exactes  ,  son  appréciation  rri* 
sonnée,  est  vraiment  capable  de  produire  cette  coinQii- 
nautéd^opinions  qui  exerce  une  si  grande  inflaenéetar 
les  personnes  appelées  à  décider  drs  intérêts  les  plus  ai^ 
jeurs.  Les  annales  commerciales  dirigées  par  M.  Habqcb 
sont  donc  une  œuvre  non  moins  méritoire,  non  molos  {Nh 
triotique  que  celle  de  M.  Berteaut  ;  c'est  be  qae  sonti^Bt 
M.  le  Président  qui  développe  ensuite  quelques  eoiNM^ 
rations  sur  des  articles  dé  ce  répertoire.  Âinsi^  parMBm- 
ple,  il  repousse  avecTauteur  la  liberté  illimitée  du  com- 
merce ,  préconisée  par  une  nation  rivale,  et  se  déclare 
partisan  d'une  liberté  sagement  réglementée,  pour  la- 
quelle il  ne  doute  pas  qu'avec  le  temps  Taction  goover- 
nementale  ne  se  fasse  sentir. 

Après  avoir  dit  ensuite  quelques  mots  d'un  mémoire 
qaf>  relatif  à  la  dernière  ordonnance  sur  lés  quarantaitei, 
avait  été  oflferi  à  la  Société  par  le  candidat ,  comme  Ml^*^ 
supplémentaire  ,  M.  le  Président  finit  par  déclafer  ifoe 
la  compagnie  attache  réellement  un  grand  prix  à  raoqui- 
silion  des  deux  nouveaux  récipiendaires. 

Réponse  de  M.  Berteaut.  —  M.  Berteaut  prenant  la 
parole,  s'exprime  à  peu  près  en  ces  termes:  Je  vous  remer- 
cie pour  ma  part  de  la  bonne  opinion  qua  vous  avez  conçae 
de  moi  ,  je  tacherai  de  la  justifier  sinon  par  mon  mérita, 
du  moins  par  mon  zèle  et  mon  assiduité;  ce  ne  sera  pis 
par  des  idées  originales  ;  j'apporterai  mon  modeste  tribal 


—  535  •- 

M\ monument  slalistîque.  Pris  à  Timprovisie^  car  je  ne 
èi^iitleBdais  pas  à  être  Tobj^i  d^on  discosrs ,  je  ne  puis  me 
MfMdre  d^une  cerlaîae  émotion  qui  in*empécbe  de  yoos 
MMi0igli«r,  comme  je  le  voudrais,  toute  ma  gratitude; 
^Aa*  peut  du  moins  servir  à  prouver  combien  je  jsuis 
sensible  aux  paroles  flatteuses  qui  viennent  de  m*éire 
•Missëes. 

">]f;  le  Secrétaire  lit  et  ia  Société  adopte  le  procès-ver- 
tel  de  la  séance  du  12  juin. 

''Corrêipondance.^M.  Jacques  Charles  Pistobistti,  né- 
géeieat  et  Chancelier  provisoire  du  Consulat  de  France 
à  Seossa,  accuse  réception  du  diplôme  de  correspondant 
lE/ammoire  société  lui  a  décerné  et  promet  de  concourir 
sèie  à  nos  recherches  statistiques^  en  s' occupant 
deia  statistique  générale  de  la  régence  de  Tanis  » 
dsÎDoiDS  de  celle  de  la  côte  de  cette  régenœ  et  se  ||r<opo8e 
de  noès  faire  parvenir  par  chapitre  ,  dès  qu'il  le  pourra  , 
lee^ooiMiients  à  ce  sujet.  £n  attendant ,  il  nous  adresse 
«ba^eseription  de  la  côte  de  Tunis,  qui  lui  parait  devoir 
nous  intéresser,  en  ce  sens  que  cette  côte  ne  se  trduvç  pas* 
«Maiioenéedansle  manuel  du  pilote  de  la  médilerranée  , 
]Nir  4U  8.  Bauojn.  C'est  dans  la  langue  italienne ,  sa  (an-- 
gneeDaiernelle,  que  Tauteur  a  décidé  d'écrire  ses*  travaux 
MlOiiés  i  notre  société. 

Celui  dont  il  s'agit  actuellement  est  intitulé  :  descriziont 
4éinà}grùflea  délia  4!09ta  délia  Reggenza  di  Tûnie  da  tapo 
ifâlm  aiVisela  di  gerbi. {La  Société  charge  sa  commission 
de  eevtgatîon  de  Texamen  et  de  la  traduction  de  ce  mé- 
moire). 

'At.-Pecrl  Lavrbrs  ,  chef  de  division  à  la  Préfecture  du 
ftèfifes,  annonce  avoir  reçu  le  diplôme  de  membre  corres- 
pondant que  notre  compagnie  lui  a  accordé  et  assure  qu'il 
ne  cÎM»erade  redoubler  de  zèle  et  d'activité  pour  se  ren- 
dre de  plus  en  plus  digne  de  cette  distinction. 


^.v 


—  586  — 

Letlre  de  M.  J.  Porte,  Gorrespondanti  ii  Aix^  qui  adreiM 
un  exemplaire  d'une  notice  dont  il  est  Fauteur  ,  ai  ayant 
pour  objet  la  description  d'u,ne  partie  de  la  montagne  de 
GouiRoif  et  de  la  petite  église  Ste-Aone  qui  y  est  située 
(in-S**).  Dépôt  dans  la  bibliothèque  et  lettre  de  remerde- 
ment. 

Deux  fabricants  demandenlpar  écrit  que  leurs  établisse- 
ments soient  visités  par  la  Société  de  statistique ,  pour 
Toblention  de  Tune  des  récompenses  qu'elle  accorde  aox 
nouveaux  genres  d'industrie  introduits  h  Marseille  oa 
dans  le  département  des  Bouches-du-Rhône.  L'un  de  «s 
fabricants,  M.  Jumblin  ,  demeurant  Cours  du  chapitre; 
parle  de  sa  fabrique  à  laminer  le  plomb,  Pétain,  le  zineel 
1& cuivre  (  MM.  Beuf,  Matheron  et  Ville^veute,  sont  char- 
gés du  rapport  à  faire  sur  cette  industrie).  L'autre  fabri- 
cant iflA.  Cbambon,  rue  Nationale,  n*  50,  assure  avoirdoté 
iMarseilIe  de  machines  perfectionnées  pour  la  fabrieation 
du  chocolat.  (M^.  Abadib  ,  Loubon  et  Toulouzan  sodI 
nommés  membres  de  la  commission  qui  doit  rendre 
compte  de  ce  mode  de  fabrication). 

M.  Bousquet,  candidat  au  titre  de  membre  actif,  aytat 
fait  parvenir  à  Tappui  de  sa  candidature  un  aperçu iU. 
tàÙiqVff  4u  département  du  Rhône,  M.  le  Président  charge 
du  rapport  à  faire  sur  ce  travail  MM.  Girajdd,  Hoinbosiv. 

et  TOULOUZAN. 

Sont  ensuite  déposés  sur  le  bureau:  ^^^  le  n.  160,  lundi 
9  juin,  du  journal  de  Lille  ,  contenant  des  détails  sur  le 
Congrès  archéologique  de  Lille,  et  le  compte  rendu  de 
l'excursion  faite  à  Tournai  par  ce  Congrès. 

S''  Le  premier  rapport  sur  les  travaux  du  Comité  mé- 
dical des  Bouches-du-Rhône,  pendant  Tannée  48A5-i8i(; 
par  M.  P'  M.  Rooi,  d.  m.  Secrétaire,  etc. 

3oLes  n.  10  W  et  12,    (15*  volume)  du  journal  des 


^ 


» 


—  537  — 
u 

g    travaux  de  la  Société  française  de  statistique  universelle* 

^  h"*  Un  exemplaire  du  compte  rendu  de  la  séance  gêné-* 
raie  lenue  le  lundi  de  Pâques,  24  mars  i  845,  par  le  Comice 
^agricole  de  Tarrondissement  de  Moissac. 
*  5^  Len.  7,  année  1845,  du  Recueil  d^actes  et  autres  do^ 
emnents  administratifs  du  département  des  Bouches^du* 
fibône. 

•6"*  Le  n.  de  juin  1845  du  bulletin  d'agriculture  publié 
par  le  Comice  de  Busy. 

.7*  Lé  3*n.,  tome  1,  des  annales  commerciales  de 
Marseille. 

8^  quatre  u"*  de  la  Gazette  de  TAssociation  agricole  de 
Turin. 

9^  une  brochure  adressée  à  titre  d'hommage  par  M.  le 
Baron  d'HoMBRBS  FiaMAS  ,  et  contenant  quejques  mots  sur 
les  lions  que  Ton  voit  à  la  porte  des  églises,  des  notes  de 
physiologie  végétale,  des  considérations  sur  le  magné- 
tisipe  animal^  la  météorologie,  quelques  détails  sur  Monza, 
son  école  d'horticulture  et  lacouronnede  fer,  des' notes 
sur  la  trombe  de  Celte,  enfin  deux  rapports  sur  lëâ  Con- 
grès scientifiques  de  Lucqucs  et  de  Milan. 

40^irois  notices,  par  M.  L.  Mouan,  avocat,  sous  bit>ri- 
oihécaire  d'Aix/  Tune  sur  Pjbrre  de  quiquerau  ral^AiiVËu, 
la  i^econde  sur  Jacques  de  la  Roque  ^  la  3"*  enfin  sur  Pierre 

PÉCORHIS. 

Rapports.  — L'ordre  du  jour  appelle  en  premier  lieu  la 
lactore  d'un  rapport  fait  par  M.  Louron  ,  au  nom  d'une 
coQimission  spéciale  ,  ayant  pour  objet  Tinstitution  à 
Marseille  d'une  exposition  périodique  des  produits  des 
manufactures,  des  fabriques^  etc.,  du  département  des 
Bouches-du-Rhône. 

Ce  rapport  écouté  avec  intérêt,  est  ensuite  livré  à  la  dis^ 
cussio'n,  et  de  celle-ci  à  la  quelle  ont  pris  part  MM.  Aui' 

BKRT,  SaINT-FbRRÉOL,  DR  MONTLUlSANt ,   AUDOUARD  ,  RlCABÛ  , 


—  538  - 

LoDBON,  Barthélémy  ,  il  résulte  ces  modifications  ou  addi- 
tions .indiquer  le  nombre  des  exposants  à  TexposilioQ 
de  Paris^  en  \SU5  ,  et  en  particulier  celui  des  expostota 
marseillais  admis  à  la  même  exposition  ainsi  qu'aux  expo- 
sitions des  années  antérieures;  déduire  de  la  comparaiflao 
du  nombre  général  au  nombre  parliculier  des  exposaali 
et  du  nombre  limité  des  produits  exposés  par  leslla^ 
seillais,  les  conséquences  qui  militent  en  faveur  de  l'éta* 
blissement  d'une  exposition  à  Marseille,  et  faire  «néon 
ressortir  la  nécessité  de  cet  établissement,  desinslrac- 
tiens  ministérielles  qui  excluent  divers  produits  des  expo-, 
sitions  générales;  enfin  modifier  la  phrase  où  l'oa  M 
peut-être  trop  sentir  que  la  Société  de  slatistique  a  b 
mérite  d'avoir  pris  l'initiative  dans  cette  question. 

Sauf  ces  modifications^  le  rapport  mis  aux  yoixesl 
adopté;  et  il  est  arrêté  l*"  qu'il  en  sera  transmis  une  copie 
au  Conseil  général  du  département,,  au  Conseil  do  1" 
arrondissement,  au  Conseil  municipal  de  Marseille  tt  à 
la  Chambre  de  commerce  de  celte  ville;  ^°  qu'une  com- 
mission spéciale  composée  de  MM.  de  Montlcisant  ,  Lo»- 
BON,  Bouis,  DiEusET,  Berteaut,  Saint-Ferreol  et  ViGoin, 
sera  chargée  de  suivre  la  discussion  du  projet  auprès  de 
ces  diverses  administrations. 

—L'ordre  du  jour  amène  en  second  lieu,  le  rapport  par 
M.  Bonis  sur  un  ouvrage  de  M.  Vingtrinier  etqui  apoor 
titre  des  prisons  et  des  prisonniers.  Quoique  très  détaillée 
et  conséquemment  assez  longue  ,  l'analyse  qui  a  été  faite 
de  cet  ouvrage  n'a  pas  moins  été  écoutée  avec  beaaeonp 
d'attention.  M.  le  Rapporteur  l'a  accompagnée  decoBsi- 
dérations  critiques,  tout  en  rendant  justice  an  mérité  et 
aux  louables  intentions  dont  l'auteur  a  été  ëvklenimeiit 
animé  en  se  livrant  à  cet  important  travail. 

—  Puis  la  parole  est  à  M,  Allibert  qui ,  au  nomd'ine 
commission  spéciale,  fait  un  rapport  sur  on  ouvrage  ayant 


—   539    — 

puur  sujet  l'histoiFe  du  droit  bysautin  ou  droit  romaip 
dans  Tempire  d^Orieui,  depuis  la  morl  de  Justiisien  jus- 
qaes  à  la  prise  de  Conslanlicople  en  1453  ;  par  M.  Mor* 
TBEuiL,  avocat,  candidat  au  titre  de  membre  actif. 

L'auteur,  dans  l'élude  du  droit  romain  ,  ne  s'est  pas 
borné,  comme  Tout  fait  en  général  ses  devanciers,  à  quel- 
qflies  parties  du  Corpus  juris;  il  a  dirigé  ses  recherches  sur 
ûëlle  législation^  dans  tout  le  cours  de  Teropire  d'Orient 
pendant  le  règne  de  Justinibn^  et  s'est  attaché  à  examiner 
~ld8  destinées  et  les  transformations  que  subirent  ensuite 
hffedoctrines  du  droit  après  la  naort  de  cePrinçe. 

M.  le  Rapporteur,  dans  une  courte  mais  savante  ana- 
lyse, fait  ressortir  les  beautés  dont  cet  ouvrage  fourmille/ 
oilVlrage  qui  reclamait  une  bien  grande  patience,  tant  ce 
^ sujet  est  dif6ci le  et  ingrat  ,  et  dans  lequel  pourtant  une 
foale  de  questions  intéressantes  ont  été  traitées  avec  un 
rire  talent  et  de  manière  à  prouver  que  Tauteur  est  ex- 
cellent bibliophile  ;  qu'il  possède  une  vaste  érudition  et 
cet  esprit  infatigable  que  réclament  les  immenses  investi- 
gatiotis.  Tant  de  qualités  ont  fait  conclure  ,.à  juste  titre  , 
è  Padmîssîon  de  M.  Mortheuil  parmi  les  membres  actifs. 

Somination  d'un  membre  actif,  —  Sous  l'inflaencede 
ce  rapport  si  favorable,  on  procède  par  voie  de  scrutin  à 
la  Domination  de  M.  Mortredil  qui  ayant  réuni  l'unani- 
mité des  suffrages,  est  proclamé  membre  actif. 

Candidat  au  titre  de  correitpondant. —  M.  Prosper 
YyiKMi ,  Administrateur  du  Monl-de-piété  et  de  la  Caisse 
d*épârgne  d'Avignon,  Secrétaire  perpétuel  de  l'Académie 
de  cette  ville  et  membre  de  plusieurs  autres  corps  savants^ 
a  l^oîgné  lodésir  d'appartenir  à  notre  société  de  sta- 
tistique, comme  correspondant.  Sa  demande  ayant  été 
appayéepar  le  Conseil  d'administration,  est  prise  en  con- 
sidération aux  termes  du  règlement,  et  personne  ne  de- 
mandant  la  parole^  la  séance  est  levée. 


—  540  -- 

,  3éan$e  du  7  août  \%kb. 

PRÉSIDENCE  DE  M.  MiEGE. 

^ 

Lecture  et  adoption  du  procès-verbal  de  la  séance  du  3 
juillet. 

Correspondance,  —  Lettre  de  la  famille  Achard  qui  fait 
pari  de  la  perte  qu'elle  vient  de  faire  en  la  personne  de 
leur  parent ,  M.  Jh.  François  Achard,  sous-bibliothécaire 
à  iVlarseille  ,  en  retraite  ,  ex-imprimeur  et  membre  hoao- 
raîre  de  notre  Société  ,  décédé  à  Toulon  ,  Iç  1 S  juillet  der- 
nier. 

Lettre  de  M.  le  Maire  de  Marseille  qui  nous  demande 
l'état  des  consommations  faites  dans  notre  ville  pendant 
l'année  i%kl\.  MM,  Faure  du  Rif  et  P.  M.  Roux  sont  chargés 
de  ce  travail. 

Lettre  du  même  magistrat  qui  tient  à  recevoir  aussi  ud 
état  des  salaires  des  professions  principales  à  Marseille. 
(Renvoi  à  la  commission  d'industrie). 

Lettre  de  M.  Pistoretti  ,  Membre  correspondant,  i 
Soussa,  qui  signale  quelques  rectifications  à  faire  au  mé- 
moire qu'il  a  soumis  dernièrement  à  la  compagnie, elqoi  a 
pour  objet  la  description  hydrographique  de  la  côte  de 
Tunis. 

Lettre  de  M.  Henry  Guys,  Consul  de  France,  à  Àlep, 
qui  nous  prévient  que  s'il  ne  nous  a  pas  encore  fait  par- 
venir la  statistique  d'Alep  ,  c'est  qu'il  n'a  pu  se  décider  ii 
nous  en  envoyer  des  chapitres  détachés ,  attendu  qu'ils 
ont  des  rapports  entre  eux^  et  qu'il  a  pensé  ae  pouvoir 
bU  arrêter  la  rédaction  qu'après  avoir  terminé  tout  l'on* 
vrage.  »„ 

Lettre  de  M.  Rarraroux,  Correspondant  à  01Iiouies»(Iui, 
à  l'occasion  d'une  circulaire  de  M.le  Ministre  de  rintérieur 
a  MM.  les  Préfets ,  concernant  les  usages  locaux  ,  propose 
a  la  Société  et  de  faire  toutes  les  démarches  convenables 


-  541  — 

pour  que  le  Conseil  général  des  Bouches-du-RhAne  s'oc* 
cupe  de  cette  question ,  h  la  session  qu'il  est  à  la  veille  de 
lenir,  et  de  fournir  à  ce  Conseil  des  renseignenienls  utiles 
quant  an  Recueil  des  usages  dont  il  s*agit. 

La  Société  prenant  en  considération  la  proposition  de 
Bl«  Barbà ROUX  charge  une  commission  composée  de  MM. 
MomTRBCiL,  Allibert,  J.  Bonnet  ;  Viguibr  et  Bouis,  de 
présenter  dans  le  plus  bref  délai  un  rapport  è  ce  sujet. 

Quelques  n*"  de  la  Gazette  de  l'Association  agricole  de 
Torifi  sont  déposés  sur  le  bureau  par  M.  le  Secrétaire  qui 
donne  ensuite  lecture  d'une  circulaire  de  la  43*  session  du 
Congrès  scienlifique.de  France,  à  Reims,  par  le  Comité 
d'organisation  de  ce  Congrès ,  lequel  comité  signale  les 
questions  proposées  pour  chacune  des  sections  ,  et  invite 
noire  compagnie  à  se  faire  représenter  à  cette  intéressante 
réunion  ,  par  un  ou  plusieurs  de  ses  membres. 

Commission  du  Congrès  scientifique  de  France,  —  Eu 
conséquence  M.  le  Président  invile  ceux  de  nos  collègues 
qui  seraient  dans  Tintention  de  se  rendre  au  Congrès  com- 
me délégués  de  la  Société  de  statistique  à  vouloir  bien  se 
faire  connaître.  Aucun  des  membres  actifs  n'ayant  mani- 
festé cette  intention,  M.  le  Secrétaire  dit  qu'il  convien- 
drait du  moins  d'entrelenir  des  relations  avec  M.  de.CAU- 
■onT  j  fondateur  du  Congrès  ,  afin  d'obtenir  que  celui-ci 
86  réunisse  à  Marseille,  en  1846.  Plusieurs  membres  par- 
lent dans  le  môme  sens  ,  et  afin  d'atteindre  ce  but,  in- 
aisteot  pour  qu'une  commission  soit  spécialement  char- 
gée des  démarches  à  faire  à  ce  sujet.'Cette  commission  est 
immédiatement  nommée  ;  elle  se  compose  de  MM.  de 
HonTLUiSANT  ,  BsRTEADT,  LouBON  et  de  M.  le  Secrétaire. 

Délégation.  —  M.  le  Secrétaire  ayant  annoncé  que  M. 
BnTiNi^  Membre  correspondant  ,  à  Turin  ,  désire  repré- 
senter notre  Société  au  Congrès  scientifique  de  Naples,  et 
que  M.GuiLLORTainjé,  Correspondant  à  Angers,  serait  bien 


—  512  — 

aise  de  siéger  comme  notre  correspondant  au  Congrès  de 
Vignerons  française  Dijon  ^  les  délégations  leur  sont  déli- 
vrées séance  tenante ,  dans  les  termes  suivants  : 

La  Société  de  statistique  de  Marseille  qui  déjà  a  été  di- 
gnement représentée  aux  Congrès  scientifiques  de  Flo- 
rence et  de  Milan  ,  a  délibéré ,  d  ins  la  séance  de  ce  jour, 
de  nommer  pour  son  délégué  h  la  session  du  Congrès  scien- 
tifique de  Naples^  Tun  de  ses  membres  les  plus  distingués, 
M.  le  Chevalier  Bernardin  Bkrtini,  Professeur  de  la  faculté 
de  médecine  de  Turin  ^  membre  de  plusieurs  corps  sa- 
vants et  d'un  grand  nombre  de  «.'ongrès  dans  les  actes 
desquels  son  nom  figure  si  honorablement. 

La  Société  de  statistique  de  Marseille  dont  les  sympa- 
thies pour  les  institutions  utiles  ,  comme  celle  du  Congrès 
de  Vignerons  français,  se  sont  montrées  alors  quMI  s'est 
réuni  en  cette  ville  ,  a  arrêté  ,  après  délibération  y  dans  la 
séance  d'aujourd'hui,  d'adhérer  à  la  U*  session  de  ceCon- 
grès ,  laquelle  s'ouvrira  le  20  du  courant,  à  Dijon,  et  de 
s'y  faire  représenter  par  l'un  de  ses  membres  correspon- 
dants les  plus  recomraandables  ,  M.  GuiLLORT  aine,  Pré- 
sident de  la  Société  industrielle  d'Angers,  membre  de 
plusieurs  Sociétés  scientifiques  et  d'utiiité  générale,  et  qui, 
fondateur  lui-môme  du  Congrès  de  Vignerons  français,  eo 
a  été  le  digne  Pré&ideni  à  toutes  les  sessions  tenues  jus- 
ques  à  ce  jour. 

Allocution.  --  La  correspondance  épuisée  ,  M.  le  Pré- 
sident adresse  à  M.  Mortreiiil  ,  Membre  actif  nouvelle- 
ment élu^  une  allocution  dans  laquelle  il  fait  ressortir 
l'esprit  de  recherches  infatigables  qu'exigeait  l'étude  du 
droit  romain; œuvre  que  M.  MoRTREUiLa  si  bien  exécutée. 
Aussi,  M.  le  Président  lui  dit  qu'il  éprouve  une  véritable 
satisfaction  à  se  rendre  auprès  de  lui  Tinterprètedes  sen- 
timents d'estime  que  son  mérite  nous  a  inspirés  et  qui  se 
sont  manifestés  par  l'unanimité  des  suffrages. 


—  543  — 

Réponse  de  M.  Mot  treuil .  —  Daas  sa  réponse,  Al .  MoR- 
rsEUiL  prie  la  Société  de  pardonner  Témotiou  régitimequi 
e  domine,  et  tout  en  exprimant  combien  il  est  sensible  aux 
paroles  flatteuses  que  M.  le  Président  a  bien  voulu  lui 
idresser  ,  dit  qu^il  ne  saurait  les  prendre  à  la  lettre,  ne 
pouvant  que  faire  des  protestations  de  zèle  ,  et  devant , 
i|otite-4-il  modestement ,  se  borner  à  jouer  le  rôle  d*au- 
jîieur. 

Bapporls.  —  L'ordre  du  jour  appelait  le  rapport  d'pne 
llommission  chargée  de  constater  les  propriétés  désinfec^ 
lantes  du  noir  de  Goudoux,  d'après  une  demande  spéciale 
présentée,  il  y  a  long-temps  à  noire  Société.  M.  Barthele* 
■T  qai  fesail  partie  de  cette  commission  ,  ne  se  souvient 
pas  qu'elle  se  soit  réunie  pour  remplir  sa  tâche,  mais  il  a 
sra  pouvoir  nous  donner,  si  non  un  rapport  en  forme 
sur  une  opération  a  laquelle  il  n'a  pas  assisté  pour 
Dompte  de  la  Société  de  statistique,  du  moins  une  relation 
des  résultats  d'expériences  de  même  nature  opérées  au 
Dônft  de  l-Àcadémie  de  Marseille  et  aux  quelles  il  a  assisté 
c0t)(Hne  Commissaire  délégué. 

Ce  rapport  donne  lieu  à  une  légère  discussion  dont  il 
résulte  que  les  résultats  signalés  peuvent  être  contestés  et 
que  d'ailleurs  il  convient  qu'un  travail  présenté^  d'après 
l'intention  de  la  Société  de  statistique  ,  n'émane  pas  des 
membres  d'une  commission  d'une  autre  société.  En  con- 
séquence^ on  s'accorde  à  nommer  une  autre  commission 
pour  le  même  objet.  Elle  se  compose  de  MM.  Audouard  , 

MaTHERON  et  ViGUIER. 

*-  M.  HoRNBOSTBL  prend  la  parole  pour  faire  un  rap- 
port sur  un  mémoire  présenté  par  M.  Bousquet  ,  candidat 
au  lîlre  de  membre  actif;  mémoire  ayant  pour  sujet  des 
considérations  statistiques  sur  le  département  desBouches- 
dii-Rfaône.  Bien  que  ce  travail  soit  loin  d'être  complet  il 
n'a  pas  moins  exigé  de  nombreuses  recherches  ,  suivant 
M.  le  Rapportenr  qui  le  considère  comme  plein  d'utiles 


—  544  — 

remarques  quant  à  de  grandes  questions  d'économie  poli' 
tique,  et  de  nombreux  détails  sur  Findustrie  manufac^ 
turière.  Toutefois,  l'auteur  lui  parait  n'avoir  peut-être  pas 
rendu  complète  justice  à  Touvrier  lyonnais  qu'il  nous 
montre  sous  plus  d'un  jour,  au  moral  comme^au  physique. 
Enfin,  M.  le  Rapporteur  vote  pour  l'admission  du  Candi- 
dat dont  le  zèle  et  l'intelligente  activité  ne  pourront  que 
nous  aider  utilement  dans  l'accomplissement  de  nos 
travaux, 

—  M.  le  Secrétaire  fait  à  son  tour  un  rapport  oral  sur 
les  travaux  de  M.  Prosper  Ytârbn,  Doct.  médecin.  Secré- 
taire de  ^Académie  de  Vaucluse  et  Administrateur  de 
plusieurs  institutions  de  bienfaisance  et  d'utilité  publique* 
Cest  surtout  d'un  travail  sur  la  Caisse  d'épargne  et  le 
Mont  de  piété  d'Avignon  que  parle  le  rapporteur  comme 
de  deux  institutions  surles  quelles  le  candidata  présenté  de 
remarquables  documents. 

Nomination  de  Membres.  —  La  société  procède  par 
veie  de  scrutin ,  a  l'élection  d'abord  de  M*  Bousquet  qui, 
ayant  obtenu  l'unanimité  des  suffrages  ,  est  proclamé 
membre  actif;  ensuite  dé  M. Prosper  Yvarbn  qui,  ayant 
éjgalemenl  réuni  toutes  les  voix,  est  élu  membre  corres- 
pondant. 

Plus  rien  n'étant  à  l'ordre  du  jour  et  personne  ne  de- 
mandant la  parole,  la  séance  est  levée. 


Séance  du  M  septembre  1S45. 


En  l'absence  de  M.  le  Président,  M.  Dibosbt  ,  Vice-prési- 
dent^ occupe  le  fauteuil. 

Le  procès- verbal  de  la  dernière  s^éance  est  lu  et  adopté 
sans  réclamation. 


—  545  ^ 

Correspondances  —  Lettre  de  M.  le  Maire  de  Marseille 
qui ,  conformément  à  une  demande  de  M.  le  Préfet  des 
BoacheS'du-Rhône,  désire  recevoir  de  noire  Société,  pour 
être  transmis  à  M.  le  Directeur  des  contributions  indirec- 
tes ,  des  renseignements  sur  la  consommation  présumée  du 
sel  dans  chaque  département.  Ces  renseignements  consis- 
tent à  indiquer  4*  la  quantité  qui  se  consomme  réellement 
aujourd'hui ,  ^°  celle  qui  se  consommerait  si  l'impôt  était 
réduit  de  30  fr.  à  40  fr.  le  quintal  métrique.  (M.  le  Prési- 
dent nomme  membre  de  la  commission  chargée  de  faire 
un  rapport  h  ce  sujet ,  MM.  Sàint-Ferrêol^  Viguier,  Beup, 
Marqcis  et  Barthélémy). 

Lettre  de  M.  le  Préfet  desBouches-du-Rbône  qui  nous 
'communique  une  lettre  de  son  collègue  du  département 
de  la  Drôme^  pour  demander  des  informations  sur  le  nom- 
bre des  voyageurs  qui  du  département  des  Bouches«du- 
RhAne  se  dirigent  sur  Grenoble  par  la  roule  royale  n*  96, 
ainsi  que  la  quantité  des  marchandises  qui  prennent  la 
même  destination.  M.  le  Préfet  de  notre  département  dé- 
sire que  la  Société  de  statistique  lui  fournisse  les  rensei- 
gnements qu'elle  possède  ou  qu^elle  pourrait  se  procurer 
sur  ce  qui  fait  l'objet  de  la  demande  dont  il  s'agit.  (MM.  dé 

ftlONTLUISANT,  SaINT-FeRRÉOL,  BeRTEAUT  ,  GHAHBONet  HoBN- 

BOSTBL  sont  appelés  à  faire  un  rapport  sur  ce  sujet). 

Lettre  de  M.  de  la  Coste  ,  Pair  de  France  ,  Préfet ,  qui, 
après  avoir  accusé  réception  du  procès-verbal  de  la  der- 
nière séance  publique  de  la  Société  de  statistique,  s'expri- 
me ainsi  : 

«  H  y  a  longtemps  que  j'applaudis  aux  efforts  de  celte 
«  compagnie  et  que  j'ai  à  me  louer  de  son  concours. 
«  Paurai  souvent  sans  doute  encore  a  recourir  à  ses  lu- 
«  miéres  dans  la  solution  des  problèmes  que  présente  l'ad- 
«  niinistration  des  Bouches-du-Rbônc.  Mon  intérêt  se 
«  trouve  donc  d'accord  avec  mes  dispositions  naturelle^ 

69 


—  546  — 

•  > 

«  quand  il  s^agit  de  lui  faciliter  les  moyens  d'alleiodre 
«  le bul qu'elle  poursuit». 

Lettre  de  MM.  les  Administrateurs  de  la  Société  de  bien- 
faisance de  Marseille,  avec  envoi  de  deux  exemplaires  do 
compte-rendu  des  travaux  de  celte  société  pendant  les 
exercices  1843  et  1844. 

Lettre  de  M.  Marcel  de  Serres  ,  Membre  correspondant 
à  Montpellier  y  qui  adresse  une  note  sur  la  marche  des 
dbnes  auprès  des  côtes  de  la  méditerranée.  Le  Conseil 
d'administration  a  arrêté  que  cette  note  serait  lue  dans  la 
séance  d'aujourd^hui. 

Lettre  de  M.  Capplet  ,  Membre  correspondant ,  à  Èl- 
beuf,qui  fait  parvenir  un  exemplaire  du  bulletfn  de  la 
Société  d'émulation  de  Rouen  ,  pour  Tannée  18/i/!i. 

Lettre  de  M.  Jean-Etienne  Philibert  ,  Yice-Gonsul  de 
France  à  Jaffa  ,  qui  remercie  la  Société  de  statistique  de 
l'avoir  choisi  pour  son  correspondant  en  Palestine,  accuse 
réception  du  diplôme  qu'elle  lui  a  décerné,  et  d'un  exem- 
plaire du  nouveau  système  de  recherches  qu'elle  a  adop- 
té. M.Philibert  ajoute  que,  bien  que'dans  un  pays'oiine 
sont  ni  relevés  de  statistique^  ni  documents,  ni  biblio- 
thèques, aucune  source  enfin  où  l'on  puisse  puiser  des  ren- 
seignements^ dans  un  pays  où  d'ailleurs  le  mauvais  vouloir 
et  l'ignorance  des  autorités  musulmanes  s'opposent  aux 
recherches  d'un  économiste,  etc.  néanmoins,  il  fera  ce  qui 
dépendra  de  lui  pour  rédiger  et  nous  transmettre  d'utiles 
informations  sur  la  Palestine. 

Lettre  de  M.  Porte,  Membre  correspondant,  àAix, 
qui  adresse  un  extrait  des  arrêts  de  la  Cour  d'assises  des 
fiouches-du  Rhône  ,  pendant  le  2*  trimestre  de  4845. 

Lettre  de  M.  le  Maire  de  Marseille  qui  accuse  récep- 
tion et  remercie  d'un  état  que  la  Société  de  statistique  lui 
a  adressé  ;  état  ayant  pour  objet  les  prix  des  journées  des 
ouvriers ,  en  1864 ,  à  Marseille. 


—   547    — 

Lettre  du  même  magistrat  qui ,  conformément  à  Por- 
donnance  royale  du  27  juillet  dernier  sur  les  relations  à 
établir  entre  les  Sociétés  savantes  du  royaume,  et  d'a- 
près une  circulaire  de  M.  le  Ministre  de  Tinslruction  pu- 
blique ,  adressée  à  MM.  les  Préfets  ,  demande  à  la  Société 
de  statistique  de  Marèeilie ,  des  renseignements  qui  la 
concernent.  Ces  documents  seront  fournis  et  la  réponse 
à  faire  èM.  le  Maire  étant  pressante,  le  soin  ai*^est  confié 
aa  Conseil  d'administration  qui  s'en  occupera  immédia- 
tement ,  sauf  À  en  donner  connaissance  à  la  Société,  à  la 
réunion  prochaine. 

Sont  ensuite  déposés  sur  le  bureau  les  brochures  et  ou- 
vrages suivants  : 

4*  un  volume  in-^"*  de  200  pages  ,  contenant  des  notices 
sur  les  principales  institutions  du  crédit  agraire  pour 
servir  de  base  à  Télude  de  l'application  de  ce  crédit  en 
Italie  et  particulièrement  dans  les  étals  sardes  ;  notices 
recueillies  par  le  Comte  de  Salhoor. 

2"  le  1"  volume  (3'  année)  de  la  revue  ligurienne  ,  jour- 
nal des  sciences,  lettres  et  arts,  publié  à  Gènes  par  M. 
Michel  Erbde,  Membre  correspondant. 

S""  deux  brochures,  parM.  d*Hombrbs-Firmas,  Membre, 
correspondant,  sur  diverses  notices  de  météorologie, 
d'agriculture,  etc. 

4° quelques  n""  de  la  Gazette  de  TÂssociation  agricole  de 
Turin. 

5°  Le  n°  10  ,  année'^  48^5  ,  du  Recueil  d'actes  et  autres 
documents  administratifs  de  la  préfecture  des  Bouches-du 
Rhône. 

La  correspondance  étant  épuisée  ,  M.  Dieusbt  remplis- 
sant les  fonctions  de  Président,  adresse  une  allocution  à 
M.  Bousquet  ,  Membre  actif  nouvellement  élu  :  vous  vous 
êtes  occupé,  lui  dit-il ,  et  des  ouvriers  de  Lyon  sous  les 
rapports  physique  et  moral,  et  principalement  du  com- 
merce. La  Société  ne  peut  ques'applaudirde  vous  compter 


—  548  — 

au  nombre  de  ses  membres  dansTespoir  que  vous  voudrez 
bien  vous  occuper  également  des  industries  marseillaises 
et  de  tout  ce  qui  peut  y  amener  des  améliorations. 

M.  BousQDBT  remercie  la  Société  du  titre  qu'elle  lui  a 
décerné  et  que  modestement  il  regarde  comme  une  faveur^ 
promettant  de  le  justifier  au  moins  par  son  zèle ,  et  de 
s'efforcer ,  en  un  mot ,  de  se  rendre  de  plus  en  plus  digne 
des  suffragéëqu'il  a  obtenus. 

Communications,  —  L'ordre  du  jour  appelle  en  pre- 
mier lieu,  la  communication  par  M.  le  Secrétaire l"" d'ao 
étal  des  prix  des  journées  des  ouvriers  en  484^  ,  à 
Marseille  ,  dressé  par  la  commission  d'industrie  ,  2*  d'un 
état  de  consommation  ,  à  Marseille  ,  en  184/i ,  dressé  par 
MM.  Fadredu  Rif  et  P.  M.  Boux.  Ces  états  envoyés  à  M. 
le  Maire  qui  les  avait  demandés  ,  obtiennent  du  reste  la 
sanction  de  la  Société. 

Lecture. —  L'ordre  du  jour  est  ensuite  la  lecture  d'un 
mémoire  intitulé:  de  la  marche  des  dunes,'peir  M.  Maicbl 
DE  Serres  ,  Membre  correspondant  à  MontpeMiér.  Cette 
lecture  écoutée  avec  intérêt  est  suivie  de  quelques  remar- 
ques à  la  suite  des  quelles  il  est  décidé  que  le  mémoirede 
M.  Marcel  DE  Serres  sera  consigné  dans  le  répertoire  de 
nos  travaux. 

Plus  rien  n'étant  a  l'ordre  du  jour  et  personne  ne  de- 
mandant la  parole ,  la  séance  est  levée. 


Séance  du   2   Octobre  ^Si^. 

PRfiSIDENCR  DR  M.  MiEGE. 


Xe  procès  verbal  de  la  séance  du  11  septembre  est  la 
el  adopté  sans  réclamation. 


—  549  — 

Correspondance.  —  Letlre  de  M.  le-  doct.  Prosper 
YvÀRCN  qui  remercie  la  société  du  titre  de  membre  cor- 
respondant qu'elle  lui  a  décerné  et  qui  promet  de  s'asso- 
cier  à  nos  travaux  autant  qu^l  sera  en  lui.  £n  attendant 
il  fait  parvenir  une  note  statistique  sur  des  renseigne- 
ments puisés  k  diverses  sources. 

Letlre  de  M.  Gâpplet,  Membre  correspondant,  àËlbeuf, 
qui  adresse  divers  opuscules  sur  les  salles  d'asile  ,  deux 
annuaires  de  Tassociation  normande,  etc. 

Lettre  circulaire  do  M.  le  Président  de  la  Société  indus- 
trielle de  Mulhouse  qui  envoie  quelques  exemplaires  du 
tableau  analytique  du  programme  des  prix  proposés  par 
cette  société  dans  son  assemblée  générale  du  28  mai  1845  7 
paur  être  décernés  dans  rassemblée  générale  de  mai  18i6. 
  ces  exemplaires  en  étaient  joints  quelques  iins  du  pro- 
gramme détaillé.  La  société  industrielle  témoigne  le  dé- 
sir q|ie  les  uns  et  les  autres  soient  portés  à  la  connais- 
sance des  industriels  de  notre  ville;  c'est  ce  que  notre  so- 
ciété de  statistique  décide  de  faire  par  toufr  les  moyens 
qui  sont  en  son  pouvoir. 

Sont  ensuite  déposés  sur  le  bureau  par  M.  le  Secrétaire 
un  n*"  du  recueil  d'actes  et  autres  documents  administra- 
tifs de  la  Préfecture  des  Bouchesdu-Rhône.  —  Le  n**  36, 
S*  année,  de  la  Gazelle  de  l'Association  agricole  de  Turin. 
— >Laconlioudtion  des  documents  publiés  par  le  Ministère 
de  l'agriculture  et  du  commerce.  —  Une  brochure  sur  le 
système  pénitentiaire,  par  M. le  doct.  Castelnàud  de  Nimes 
et  sur  laquelle  M.  le  Président  charge  M.  Bouis  de  faire  un 
rapport.  —  Enfin  une  note  sur  plusieurs  cas  d'ergolisme 
gangreneux  y  par  M.  le  doct.  Lbyràt-Përrotton  ,  membre 
correspondant^  à  Lyon. 

domination  du  Secrétaire  de  la  1 4"'  session  du  Con- 
gres scientifique  de  franco.  —  M. le  Secrétaire  commu- 
nique ensuite  l'arrêté   de    la   13""  session   du    Congrès 


—  550  — 

scientifique  de  France,  pris  dans  la  séance  générale  du  10 
septembre  1 8û5;  il  est  dit  dans  cet  arrêté  que  la  XIV*  ses- 
sion du  Congrès  scientifique  de  France  s'ouvrira  à  Marseille 
dul"  au  10  septembre  18^6,  él  que  M.  P.  M.  Roux^doct.  en 
médecine  ,  Secrétaire  perpétuel  de  la  société  de  statisti- 
que et  Membre  de  TAcadémie,  remplira  les  fonctions  de 
Secrétaire  général. 

M.  P.  M.  Roux  fait  remarquer  que  c'est  une  circonstance 
heureuse  et  devant  être  féconde  en  résultats  précieux  pour 
nous  que  la  tenue  d'un  Congrès  scientifique,  à  Marseille; 
il  lui  semble  que  si  nos  sociétés  savantes  et  les  adminis- 
trations publiques  sont  appelées  à  concourir  autant  qâ'il 
sera  en  elles  à  rendre  brillante  cette  solennité,  c'est  sur- 
tout à  la  Société  de  statistique  à  se  montrer,  elle,  dont  no 
grand  nombre  des  membres  auront  h  jouer  la  plupart 
des  rôles  les  plus  importants. 

Rapports. — L'ordre  du  jour  appelle  en  premier  lieu 
la  lecture  déjà  faite  au  Conseil  d'administration  du  rap- 
port, par  M.  P.  M.  Roux  ,  sur  des  renseignements  concer- 
nant notre  société  ,  et  demandés  par  M.  le  Maire  de  Mar- 
seille ,  conformément  à  une  circulaire  adressée  à  M.  le 
Conseiller  d'Etat ,  Préfet  des  Bouches-du-Rhône,  par  S. 
£.  M.  le  Ministre  de  l'instruction  publique. 

Ce  rapport  qui  contient  une  analyse  succincte  de  l'his- 
toire de  la  Société  de  statistique,  et  qui ,  approuvé  déjà 
par  le  Conseil  d'administration,  a  été  transmis  à  H.  le 
Maire  de  Marseille,  reçoit  aujourd'hui  la  sanction  delà 
compagnie. 

—  L'ordre  du  jour  appelait  en  second  lieu  deux  rapporis 
par  M.  Saint-Fërréol^  l'un  sur  la  consommation  du  sel , 
etc*,  l'autre  sur  le  mouvement  des  voyageurs  qui  du 
département  des  Bouches  du-Rhône,  se  rendent  à  Grenoble 
par  la  route  royale  n°96.  Mais,  M.    Saint-Férréol  ayant 


—  551  ~ 

déclaré  n'avoir  pu  s'occuper  encore  de  ces  deux  travaux 
qu'il  promet  pour  la  séance  de  novembre  prochain,  M.  le 
Président  est  d'avis,  afin  de  remplir  la  séance  d'anjour- 
d*buiy  que  la  note  statistique  envoyée  par  M.Prosper  Yvà- 
REN^  soit  lue  immédiatement,  et  donne  pour  cela  la  parole 
'  è  M.  le  Secrétaire. 

Lecture.— Celle  notp  est  relative  au  produit  des  four- 
rages dans  l'arrondissement  d'Avignon,  et  à  l'influence  que 
leur  haut  prix  et  leur  rareté  ont  exercée  sur  l'élève  et 
Fengrais  des  bestiaux.  L'auteur  y  signale  les  causes  qui 
ont  contribué  à  élever,  à  Avignon,  le  prix  de  la  viande. 
Ce  travail  donne  lieu  à  une  discussion  légère  dont  il 
rétuUe  que  M.  YyaRen,  pour  le  compléter,  devrait  nous 
adresser  un  tableau  de  ce  qui  s'est  passé  depuis  1840, 
époque  à  laquelle  finit  l'exposé  du  prix  des  fourrages 
pendant  onze  années,  etc. 

Proposition  d'admettre  un  Candidat,  ajournée,--^  La 
proposition  de  recevoir  un  nouveau  membre  correspon- 
dant, devait  être  faite  par  M.  Chambon  qui  n'assiste  pas 
à  la  séance  ;  présentée  par  un  autre  membre ,  elle 
soulève  des  réclamations  qui  ne  permettent  de  la  pren- 
dre en  considération,  s  il  y  a  lieu,  qu'alors  que  M.  Cham- 
bon qui  connaît  bien  le  candidat ,  aura  fourni  tous  les 
renseignements  désirables  le  concernant. 

Personne  ensuite  ne  demandant  la  parole^  la  séance  est 
levée. 

Séance  du  6  novembre  184ô, 
Présidence  DK  M.  Miègb. 


Lecture  et  adoption  du  procès  verbal  delà  séance  du 
2  octobre. 


—  552  - 

Correspondance,  —  Lettre  de  M.  Gaspàbin  ,  Pair  de 
France  y  Membre  de  Tinstitut,  qai  accuse  réception  du 
diplôme  de  membre  correspondant  que  notre  société  loi 
a  décerné,  exprime  sa  reconnaissance ,  adresse  une  notice 
de  ses  travaux  et  promet  de  nous  communiquer  l'année 
prochaine  une  notice  sur  le  climat  de  la  ville  d'Orange^ 
fruit  de  plus  de  30  années  d'observations,  qui  ont  pour 
but  de  déterminer  ce  climat  sous  un  grand  nombre  de 
points  de  vue  qui  ont  échappé  à  la  plupart  des  observateurs' 
Lettre  de  M.  Hàrdouin  qui  annonce  être  rinventeur  d'un 
nouveau  système  de  pompe  propre  à  dessécher  les  tran^ 
chées,  les  marais,  à  renouveler  les  eaux  telles  que  celles 
du  port  d<e  Marseille,  et  qui  offre  à  notre  compagnie  de 
lui  soumettre  son  appareil  et  ses  vues  à  ce  sujet.  M.  le 
Président  nomme  membres  de  la  commission  chargée 
d'examiner  ce  système  de  pompe,  MM.  Saint-Ferréol» 

D^ËBELING  ,  BeIF  ,  ViGUIER  ET  ToULOUZÀN. 

Sont  ensuite  déposés  sur  le  bureau  par  M.  le  Secrétaire: 

4°  Quelques  n*  de  la  Gazette  de  TAssociation  agricole 
de  Turin. 

S*  Les  n*"  1,  2  et  3  (  juillet ,  août  et  septembre)  du  jour- 
nal des  travaux  de  la  Société  française  de  statistique  oai- 
verselle. 

3°  Le  n**  6  (11'  volume)  du  bulletin  monumental  oo  col- 
lection de  mémoires  sur  les  monuments  historiques  de 
France,  etc. ,  dirigé  par  M.  de  Gaumont. 

■4°  Une  brochure  de  sept  pages,  intitulée:  maladies  des 
pommes  de  terre  ,  publiée  en  français  et  en  Allemand 
par  la  Société  industrielle  de  Mulhouse,  dans  le  but  de 
donner  aux  agriculteurs  des  avis  à  ce  sujet. 

  cette  brochure  envoyée  à  notre  Société  de  statistique 
par  M.  Bonnet,  D.  M.  membre  correspondant,  à  Besançon» 


—  553  — 

éitiii  jointe  une  affiche  qu'an  sa  qualité  de  professeur 
d'agriculture  et  de  Président  du  Comice  deBusy,  M.  Bonitbt 
a  engagé  M.  le  Maire  de  Besançon  à  faire  placarder  en 
ville,  comme  pouvant  être  utile  par  les  conseils  qu^elle 
codtitfnt  adressés  aux  cultivateurs  ,  è  Toccasion  de  la 
maladie  des  pommas  de  terre. 

'  Rapports.  —  L'ordre  du  jour  appelle  en  premier  lieu 
la  lecture  d^un  rapport  sur  la  consommation  présumée 
do  sel  dans  le  département  des  Bcucbes-du-Rhône,  par 
n.  Saikt-Fbrrbol  ,  au  nom  d'une  commission  spéciale, 
pour  répondre  à  des  questions  posées  par  Tautorilé  , 
d'après  le  projet  de  réduire  de  «30  à  10  c.  par  kilo,  l'im- 
pdtdusel. 

La  société,  après  avoir  entendu  cet  intéressant  rapport 
Ta  adopté  dans  tout  son  contenu  et  a  arrêté  qu'il  en  sera 
transmis  une  copie  à  M.  le  Conseiller,  d^Eiat,  Maire  de  la 
Ville  de  Marseille  ,  conformément  a  une  demande  de  ce 
magistrat. 

M.  SAiRT^FBRRfioL prend  de  nouveau  la  parole  pour  faire 
mi  rapport,  au  nom  de  la  commis^sion  chargée  de  déter- 
miner le  nombre  de  voyageurs,  etc. ,  qui  du  département 
des  Boucbes-dtt-Rbône ,  se  dirigent  sur  Grenoble  par  la 
rente  royale,  96.  La  commission,  dit  M.  le  Rapporteur, 
i^eal  livrée  à  blendes  recherches  après  lesquelles  elle  a 
reconnu  Timpossibilité  de  faire  une  réponse  satisfaisante. 
Ni  le  Bureau  des  passeports  à  Marseille,  ni  l'Administration 
des  contributions  indirectes  chargée  du  mouvement  des 
voitures  publiques  ne  possèdent  des  renseignements  préois 
ira^ujet  des  voyageurs  qui  parcourent  la  route  royale 
n"*  1)6.  Il  n'est  pas  plus  permis  d'apprécier  le  mouvement 
deisnrarcbandises  qui  suivent  la  même  roule.  L'Adminis- 
tration des  douanes  ne  constatant  que  la  circulation  des 
narehandises  expédiées  en  transit  ou  avec  jouissance 
d'une  prime  de  sortie,  il  resterait  à  constater  le  transport 

70 


—  554  ^ 

des  marcbaniiâesqui  en  dehors  de  cette  position»  consti- 
tuent la  plus  grande  partie  du  mouvement,  et  ni  les  ponts 
à  bascnles  de  la  Toirie,  u\  les  commissionnaires  de  roulage 
ne  sont  en  mesure  d^éclaircir  la  question  à  ce  sujet. 

La  solution  de  cette  question,  demandée  par  M.  le  Préfet 
des  Bouches-du-Rbône  ,  d'après  le  vœu  du  Préfet  de  la 
Drôme,  ne  pouvait  évidemment  reposer  qge  sur  des  con- 
jectures; il  a  paru  h  la  Commission  que  mieux  valaii  ne 
pas  recourir  à  celles-ci,  et  déclarer  que  faute  davqir  sous 
,  (a  main  les  éléments  indispensables  ,  il  n*a  pas  été  donné 
ià  la  Commission  de  résoudre  les  questions  proposées.  ' 
^  La  Société  a  adopté  ce  rapport  et  a  décidé  d'en  trans- 
mettre une  copie  à  M.  le  Pair  de  France,  Préfet  des  Bou- 
ches-du-Rhône  ,  et  de  témoigner  en  même  temps  à  ce 
magistrat,  le  regret  de  ne  pouvoir,  cette  fois ,  satisfaire 
son  attente.  .  /; 

Lecture.  —  L'ordre  du  jour  amène ,  en  troisième  lieu 
la  lecture  par  M.  Viguier,  d'un  travail  intitulé  :  jtiiuation 
statistique  des  vignobles  ^e  France  et  de  leur  produit^ 
établie  au  1"  janvier  1865,  sur  les  états  des  dix  années 
écoulées  de  4 835  à  iSko,  année  commune. 

Après  quelques  considérations  préliminaires  sur  rim- 
portance  d'un  travail  de  ce  genre ,  l'auteur  trace  un  inté- 
ressant tableau  dont  il  résulte  que  la  France,  au  V  janvier 
1835,  possédait  2,144 ,600  hectares  de  terrains  complantés 
en  vignes;  qu'elle  en  avait,  au  1'' janvier  1845,  2,362,865 
hectares^  et  que  conséquemment  les  revenus  du  royau- 
me, de  1835  à  4845,  ont  été  augmentés  de  450,745  hect. 

Tous  les  vignobles  des  départements  français  produisent 
(  année  commune  )  62^349,060  hectolitres  de  vin  dont 
47,93/1,685  hectolitres  sont  livrés  au  commerce  et  en  par- 
tie convertis  en  eau  de  vie  ou  en  esprit  à  divers  dégrès. 

Les  applaudissements  qui  ont  suivi  la  lecture  de  M. 
ViGuiER  ont  dû  le  persuader  du  plaisir  qu'elle  a  fait  à  la 
Société. 


—  555  — 

— La  paroleest  ensuila  à  M.  le  Docl.  Giraud  pour  la  lec- 
turd  d'un  mémoire  intitulé  :  de  tinstructwn  nécessaire 
à  la  culture  du  dessin,  de  la  peinture  et  de  la  sculpture. 
L'auteur /ait  sentir  toui  d'abord  combien  le  dessin  ,  la 
peinture,  la^culplore  méritent  d'êlre  perfectionnés; qu'il 
importe  pour  cela  qu'au  bon  goût  s'associent  des 
cdonaissances  nombreuses  et  variées  ;  qu'il  y  ait  alliance 
heureuse  de  la  science  et  du  talent.  Puis  ,  il  s'attache  à 
tracerla  direction  qu'il  lui  semble  convenable  de  donner 
au  jeooe  artiste.  Il  voudrait  qu'il  fut  linguiste,  littérateur, 
bMtoHen^  poëte,  musicien,  matiiémalicieu,  chimiste,  versé 
dans  l'histoire  natnrelle,  et  conséquemment,  anatomiste , 
botaniste ,  minéralogiste  ,  etc.  Passant  en  revue  tant  da 
connaissances  pour  montrer  qu'elles  sont  indispensables 
au  peintre,  etc.,  l'auteur^étaye  de  beaux  exemples  choisis 
parmi  les  grands  maîtres  de  l'art  et  ses  citations  prouvent 
autant  d'érudition ,  que  la  manière  de  soutenir  la  ^açon 
de  penser  atteste  le  bon  écrivain  et  le  statisticien  mu  par 
le  désir  de  se  rendre  utile  par  de  sages  et  lumineux 
consefls. 

Candidat  proposé.  —  M.  Toulodzan  propose  conformé- 
ment à  l'article  43  du  règlement,  pour  membre  corres- 
pondant de  la  Société,  M.  Chahboyet  fils  ,  mécanicien  ,  à 
Nice.  Celte  proposition  est  prise  en  considération  aux 
larmes  du  règlement  et  personne  ne  demandant  la  parole, 
M.  le  Président  lève  la  séance. 

Séance  du  U   décembre  4  845. 

PRfiSIDBtYCR  DB  M.  MiEGB. 


Le  procès-verbal  de  la  séance  du  6  novembre  est  lu  et 
adopté  sans  réclamation.         ' 


—  596  — 

Correêpoiidance.  —  Lettre  de  M.  le  Maire  le  ttarseilk, 
qui  accuse  fiiceplion  et  remercie  notre  Sociét^'îdu  rapport 
qu'elle  a  fait  sur  la  cousommatioD  du  sel  en  celle  ville. 
«  J'adresse  ce  rapport^  dit  M.  le  Maire,  i  M. la  Diree- 
»  leur  des  contributions  indirec^tes  du  dêp^lemenides 
»  Bouches-du-Rhône.  Ce  fonctionnaire  trouvera  ,  dans  €•: 
n  document  iniéressant,  les  renseignements  qu'il  désirait 
»  Il  verra,  aussi^  corobiep  votre  Société  apporte  de  soins 
»  et  de  lumière,  dans  Texamen  des  questions  d'intérêt 
»  public  qui  luisent  soumises.  » 

MM.  Fortin  Masson  etCo/np.,  éditeurs  de  l'annuaire  w 
Sociétés  scientifiques  et  littéraires  de  la  France,  publié 
sous  les  auspices  du  ministère  de  Finslruction  publiquOi 
adresse  à  notre  Soeiété  une  circulaire  pour  lui  demander, 
la  note  des  modifications  qu'aurait  éprouvées  son  persoor 
nel,  et  pour  l'engager  h  souscrire  collectivement  è  cetoo- 
vrage  ,  tout  en  sollicitant  la  souscription  individuelle  do 
chacun  de  ses  membres. 

M.  S.  Bertbaut  fait  hommage  h  la  Société  du  lome  pre* 
mier  de  Touvrage  dont  il  est  l'auteur  et  qui  a  pour  titre  : 
Marseille  et  les  inêéréis  nationaux  qui  se  rattachent  a 
son  port. 

Sont  ensuite  déposés  sur  le  bureau  les  n"*  8,  9. et  10 
(t.  o™*)  de  la  revue  ligurienne; — deux  n<*  de  la  Gazetts 
agricole  de  Turin;  —  les  n<^  26ô  à  275  des  documenis  sur  l6 
commerce,  publiés  par  le  Ministre  de  l'agriculture  et  do 
commerce/—  une  brochure  intitulée:  statistique  spécial» 
des  maisons  de  répression,-  ses  conséquences,  parle 
doct.  ViNQTRiMER.  {M.  lo  doct.  Thisbaud  est  chargé  de  faire 
un  rapport  sur  cette  brochure). 

Rapports.  —  L'ordre  du  jour  appelle  en  premier  lieu  le 
rapport  d'une  commission  sur  le  système  de  pompe  dont 


—  557  — 

il  a  été  questi^  dans  la  dernière  séance.  M.  Saikt-Ferréol 
diC<fue  Taut^r  de  ce  système  n'ayant  pu  faire  preuve 
d'idées  bien  arrêtées  sur  sa  découverte ,  étant  d'ailleurs  à 
rechercher  encore  des  modifications  dans  son  appareil  qui 
lai  permettent  d'atteindre  le  but  qu'il  s'est  proposé  ,  la 
commission  :i  cru  devoir  suspendre  son  jugement  à  ce 
sujet. 

—  M.  MonrRAT,  en  sa  qualité  de  conservateur  de  la 
Société  de  statistique  et  aux  termes  de  Fart.  8  du  règle- 
ment de  celle-ci ,  fait  un  rapport  sur  la  situation  actuelle 
da'cabinel.  Les  considérations  auxquelles  il  se  livre  té- 
moignent du  désir  qu'il  a  de  pouvoir  mettre  bientôt  de 
l'ordre  dans  notre  cabinet  et  de  nous  en  présenter  un  in- 
ventaire et  une  classification  inélhodique.  Il  trace  la  mar- 
che h  suivre  pour  exécuter  ce  travail  que  quelques  obs- 
tacles rendent  aujourd'hui  très  difficile  pour  ne  pas  dire 
plus;  il  parle  aussi  de  quelques  dépenses  quMl  faudrait 
faire  pour  disposer  convenablement  la  salle  de  dépôt. 

M.  le  Secrétaire,  tout  en  applaudissant  aux  vues  de  M. 
MoMTRAT  ,  donne  des  explications  qui  tendent  à  faire  mo- 
difier quelques  passages  du  rapport  qui ,  pris  à  la  lettre  , 
pourraient  faire  supposer  que  la  Société  possède  moins  de 
richesses ,  en  fait  d'ouvrages  ,  d'objets  d^art ,  etc.,  qu'elle 
D'en  a  réellement.  Il  dit  quecegjui  s'est  opposé  le  plus 
jusqu'à  présentée  l'ordre  si  justement.réclamépar BIJ 
HoRFRAT^)  cest  le  manque  d'un  local  où  tout  puisse  être 
bien  approprié;  mais  il  fait  espérer  que  l'époque  arrivera^ 
ib»iéùrtAt'où  là  compagnie  obtiendra  de  l'administràftoii 
municipale  un  semblable  local. 

Mr  MïEGB  fait  aussi  quelques  remarques  à  ce  sujet. 

Lè^tùte.  —  Lé  parolô est  ensuite  à  M.  Boosquet  qui  lit' 
tfn  travail' 'assez  étendu  mais  plein  dé  détail^  précieux  ail'* 
triple  point  de   vue  agricole  ,  industriel  et  commercial.' 
Il  b'agit  dû  noir  animal ,  résidu  des  raffihériies  de  sucre  , 


—  558  — 

considéré  comme  engrais  et  à  ce  titre  devtDU  une  bran- 
che dlnd'jstrie  d'une  importance  telle  que  la  consomma- 
tion de  ce  produit,surtoiH  dans  lesdép;uiementsde  Tooesl 
a    toujours   été  sensiblement  croissante;  ce   qui  en  a 
fait  hausser  le  prix  d'une  manière  étoho^nte.  Mais  la 
fraude  est  ensuite  venue  paralyser  cet  étald»  choses, en 
diminuant  la  confiance  dans  la  bonté  du  prodMÎL,  et  des 
entraves  dans  son  importation  ont  été  signalées.  Pour  eo 
donner  une  idée  ,  l'auteur  a  distribué  ù  tous  les  membres 
présents  une  brochure  sous  ce  titre:  lUémoire  pour  filU. 
Bousquet  et  Comp.   de  Marseille,  servant  de  proltsta- 
tion  contre  la  saisie  opérée  par  la  douane  de  Nantes,  d'ao 
navire  et  de  son  chargement  en  noir  animal,  résidu  do 
raffineries  de  sucre  (in-8^  de  39  pages  /  Marseille  18H). 

La  lecture  de  M.  Bousquet  a  vivement  intéresseras* 
semblée  <[ui  a  manifesté  Tintention  que  cette  production  à 
la  fois  historique  et  statistique  fut  consignée  en  entier 
dans  le  Répertoire  de  nos  travaux. 

M.  le  Secrétaire  rend  compte  de  deux  travaux  pré- 
sentés par  M.  Ghambovet  fils  ,  constructeur-mécanicien  , 
candidat  au  titre  de  membre  correspondant.  Dans  un 
1*'  mémoire  intitulé  :  de  tindustrie  mécanique^  Tautear 
prélude  par  des  détails  historiques  qui  donnent  la  mesure 
(Li  beaucoup  d'érudition  -  il  fait  voir  qu'une  grande  révo- 
lution s'est  opérée  depuis  quelques  années  dans  Tindas- 
trie  métallurgique  ;  que  c'est  à  dater  de  la  paix  générale 
que  des  machines  ont  commencé,  à  s*établir  parmi  nous 
et  que  dès  lors  la  vapeur  a  rendu  les  phis  grands  services 
à  l'industrie.  Puis  il  trace  la  statistique  des  machines  à 
vapeur  fixes  et  locomotives  en  France,  à  partir  de  4843, 
et  finit  par  l'exposé  du  nombre  des  machines  à  vapeur  em- 
ployées eo  Provence,  notamp[ient  à  Marseille,  de  1840  à 
4843  inclusivement. 

M.  Ghambovet  n'a  pas  donné  une  idée  moins  avanta- 
geuse de  ses  connaissances ,  en  traitant  dans  un  second 


—  559  — 

mëinoire  da  travail  des  enfants^  Il  a  eu  priDOipalement 
«n"Vue  l'édocaUon  et  le  travail  des  enfants  des  classes  on* 
vriëres.  Bien  qae  ce  sujet  ail  fixé  déjà  Tatieniion  de  beau- 
eaop  d'auteurs  ,  M.  Gbambovet  a  cru  pouvoir  y  revenir  , 
comme  étant  encore  assez  palpitant  d*intérêt ,  et  on  peut 
dire  que  loin  d'ôire  superflu  ^  son  exposé  mérite  d'être 
«jouté  aux  productions  de  ce  genre  remarquables  par 
des  réflexions  lumineuses  sous  les  rapports  de  la  morale 
el  de  l'avenir  de  l'humanité. 

Par  toutes  ces  considérations,  M.  le  rapporteur  conclut 
à  Tadmisslon  du  candidat. 

Nomination  dun  candidat,  —  L'ordre  du  jour  amène 
en  dernier  lieu  le  scrutin  de  M.  Chai^ibovet  qui  ayant  ob- 
tenu l'unanimité  des  suffrages  ,  est  proclamé  membre 
correspondant  ^  par  M.  le  Président. 

Pins  rien  n'étant  à  l'ordre  du  jour  et  personne  ne  de- 
mandant la  parole ,  la  séance  est  levée. 


Séance  du  \  8  décembre  \SlxB. 
Présidence  de  M.  Miegb. 


Le  procès-verbal  de  la  séance  du  4  décembre  est  lu  et 
adopté  sans  réclamation. 

Correspondance.  —  M.  Guillory  aine  ,  membre  cor- 
respondant,  h  Angers  ,  délégué  par  notre  Société  au  Con- 
grès dtss  Vignerons  de  Dijon  ,  adresse  sur  ce  congrès  un 
rapport  dont  M.  le  Secrétaire  fait  lecture  immédiatement 
et  qui  captive  l'attention  de  la  compagnie. 

Sont  ensuite  déposées  sur  le  bureau  plusieurs  produc- 
tions. D'abord  le  tome  premier  d'un  ouvrage  intitulé  : 
monographie  de  V amphithéâtre  d'Arles  ,  est  adressé  par 
Tauteur  M.  Louis  Jacqueuin,  membre  correspondant^  qui 


_  Ô60  — 

a  promis  Tenvoi  du  tome  second,  dès  qu'il  aura  pdfo.Ofl 
décide  d'alleodre  ce  complément  ,  avant  de  nommef 
UD  rapporteur  de  cet  ouvrfge. 

M.  le  Préfet  adresse  le  n''  15  ,  année  18/15 ,  du  Recaeil 
â'actef^qit  à  q  très  :d  oc  uments  administra  tifs  de  la  préfectare 
du  département  des  Bouches-du-Khône^ 

La  Société  do  St-J.ean  François  Régis  de  Marseille  poar 
les  mariages  civils  et  religieux  des  pauvres  ,  fait  parvenir 
un  (exemplaire  de  son  compte  -  rendu  arrêté  au  H  mai 
iSU'6.    -^ 

Les  n°  47  et  kS  de  la  Gazette  de  rAssociation  agricole  de 
.V   Turin  nous  sont  également  parvenus. 

Renouvellement  des  fonotiomiaires,-^  L'ordre  du  jour 
appelé  en  premier  lieu  le  reiiou^ellemenl  des  fonctioa- 
^'naires. 
,    Oi^.^'  procède  par  voie  de  scrutin  et  il  en  résulte  que  le 
bureau  pour  l'année  1846  est  ainsi  composé:  >   ^ 

Président,  M.  DiEUSET;vice  Président,  M.  Bonis;  Secré' 
taire  perpétuel,  M.  P.  M.  Roux;  Vice  secrétaire,  M.  Too- 
louzàn  ;  Annotateur  de  la  1"  classe,  M.  Chambon;  Aodo- 
tateur  de  la  2"*  classe^  M.  Feautbier  ;  Annotateur  de  la  3"' 
classe ,  M.  Allibërt;  Conservateur  Bibliothécaire,  M.  Moh- 
fbat;  Trésorier,  M.  Beuf. 

Rapporté.  —  M.  le  Secrétaire  prend  la  parole  pour 
faire  un  rapport  sur  les  travaux  de  M.  Joseph  Bamchbro, 
littérateur  et  statisticien  ,  à  Gènes,  proposé  pour  le  litre  de 
correspondant  dans  la  séance  de  novembre  dernier. 

Nomination  d'un  correspondant.  —  Sous  Pinfluence 
de  ce  rapport  qui  donne  une  haute  idée  du  mérite  da 
candidat ,  celui-ci  est  immédiatement  scrutiué  et  réunit 
tous  tes  suffrages.  M.  Banchero  est  proclamé  membre  cor- 
respondant de  la  Société. 

Plus  rien  n'étant  à  Tordre  du  jour  et  personne  ne 
demandant  la  parole ,  la  séance  est  levée* 


TABLEAU  DES  MEMBRES 


BB 


LA  ^GClM  DE  STATISTIQUE 

DE  MARSEILLE , 
AwÊ  ai  aéceÊÊêbÊ*e  ÉH4LS. 


La  Société  dé  statistique  de  Marseille  se  compose  de 
Membres  honoraires,  de  Membres  actifs  et  de  Membres 
corredpoDdants.  Elle  a ,  en  outre  »  un  GonseM  d'adminis- 
trafiOd  composé  de  tous  les  fonctionnaires^  pris  parmi 
les  Membres  actifs. 

MM.  DiBUSET  ,  % ,  Président;  Bouis  ,  Vice-Prési- 
dent; P  -M.  Roux  ,  Secrétaire  perpétuel  ;  Toulousan, 
Vice-Secrétaire;  Â.  Chambon^  Annotateur  de  la  première 
classe  ;  Fbautrieb,  Annotateur  de  la  deuxième  classe  ; 
Allibbet  ,  Annotateur  de  la  troisième  classe  ;  Monfrat, 
CoDseryateur  ;  Bbuf  ,  Trésorier. 


—  562  — 


jÊÊBMnnEH  MmvoHAMmm». 


Prësidenl  d  honneur  ,  S.  Â.  R.  le  Princs  de  JOINVILLE. 
{Nommé  membre  honoraire  ,  en  1831,  devenu  Pré- 
sideftt  (f  honneur  le  3  aoûi  4843). 
26  avril  1827. 
MM. ROSTAND  (Alexis)  ,  0.  Ig,  Président  de  la  Caisse 
d'épargne  du  déparlement  des  Boucfaes-da-Rh6ne , 
Membre  du  Conseil-général  de  ce  dépariemenleldo 
Comilé  supérieur  d*inslruction  primaire,  etc. ,  Boule- 
vard du  Muy,  l\7, 

3  mai  <827. 
Le   Marquis  de  MONTGRÂND  ,  0.  ^,  Chevalier  de 
Tordre  constanlinien  des  Deux-Siciles,  Membre  tito- 
laire  d«rAcadémie  royale  des  sciences,  belles-lettres 
el  arts  et  Membre  honoraire  de  la  Société  royale  de 
médecine  de  Marseille ,  à  sa  campagne  de  St-Menet 
près  Marseille. 
REGUIS  (JeAiii-FRAifçois-FoRTUNÉ),O.H^,  Président  du 
tribunal  civil  de  Ire  instance  et  de  rAcadéfnie  royala 
des  sciences^  belles  lettres  et  arts,  Administrateur  de 
la  Caisse  d'épargne  du  département  des  Bouches-da- 
RhAne  ,  Membre  honoraire  de  la    Société     royale 
de  médecine  de  Marseille,  ruo  Chemin-ueuf  delà 
Magdelaine  ,  46. 


—  563  — 

7  juin  1827. 
IH.  AUBERT  ,  ex-Direcleur  du  Musée  et  Membre  de  TÂca- 
demie  royale  dés  sciences,  belles-leMres  et  arts  de 
Marseille,  Boulevard  des  Parisiens  ,  60. 
LAUTÂRD,  %y  Docteur  en  médecine  ,  Secrétaire  per- 
pétuel de  l'Académie  royale  des  sciences  ,  belles 
letlrea  et  arts  de  Marseille  ,  (classe  des  sciences)  ,  et 
Membre  de  plusieurs  antrts  sociétés  savantes ,  rue 
Grignan  ,46. 

2  novembre  «1830. 
Le  baron  DUPIN  (Charles),  C.  |(,  Membre  de  ia  Cham- 
bre des  députés^  de.  riDStitut  royal  de  France  ,  et 
d'an  grand  nombre  d'autres  sociétés  savantes,  rae  de 
rUoiversiié ,  n.  40 ,  à  Paris. 

5m<ifl83t. 
BEYNARD,  C.  H ,  Conseiller  d'Etat ,  Maire  de  la  ville 
de  Marseille,  Député  du  département  des  Bouches- 
du-HhÔDe>  Membre  du  Conseil-général  de  ce  dépar- 
tement ,  eio.^  place  Noailles^  (i9. 
19  décembre  1833. 
Max.  CONSOLAT,  0.  ^ ,  ex-Maire  de  la  ville  de  Mar- 
seille, Membre  du  Conseil   municipal,  Boulevard 
Longchamp,  24. 

9  janvier  4  83/i. 
MIGNET,.!; ,  Conseiller  d'état.  Directeur  Arcbivisle  au 
Ministère  des  affaires  étrangères  etc.,  à  Paris. 
4  septembre  1834. 
MOREAU  (César)  ,  de  Marseille  ,  $ ,  Fondateur  de  la 
Société  française  de  statistique    universelle,  et  de 
l'Académie  de  Tlndustrie  française  ,  Membre  d'autres 
.    sociétés  savantes ,  place  Vendôme  ,   n*"  42.è   Paris. 
(Nommé membre  correspondant,  en  \b30  ,  devenu 
membre  honoraire). 


—  564  — 

kt  décembre  X^Zk, 
MM.LÂUHËNCË  fJEAif),  it,  Membre  de  la  chambre  des 
Dépulés,  Directeur-général  des  contributions  directes 
etc. ,  à  Paris. 

Le  baron  TREZEL,  $,  Maréchal -de-camp  ,  Gh«f  d'é- 
tat major  général  de  Tarmée  d'Afrique. 

Le  baron  de  Sl-JOSEPH,  j^,  maréchal-de-camp. 
8  septembre  1836. 

Di  LA  COSTE  {A),0.  jji,  Conseiller  d'Etat,  Pair  de 
France  ,  Préfet  du  département  des  Bouçhes-du- 
Rhône  ,  Membre  de  plusieurs  corps  savants,  etc. ,  à 
rhôtel  de  la  Préfecture. 

MERY  (Louis ,  Bibliothécaire  adjoint  de  la  ville  de  Mar- 
seille ,  vice- Président  de  l'Académie  royale  des 
sciences  ,  belles  lettres  et  arts  de  Marseille  ,  Inspec- 
teur des  monuments  historiques  des  départeineots 
des  Bouches-du-Rhône  et  du  Gard,  correspondant 
de  la  Société  des  sciences  du  départemetii  do  Yar , 
etc.,  au  local  de  la  bibliothèque.  (^Fondateur,  devenu 
membre  honoraire). 

7  décembre  <887. 

SEBASTIAN!  (  Vicomte  Tiburce  ),  0.  § ,  Pair  de  Fran- 
ce ,  Lieutenant-général ,  commandant  la  division  mi- 
litaire, à  Paris. 

DE  xMAZEiXOD  (Gharles-Josbph-Eugenb)  ,  Evéque  de 
Marseille,  Gommandeur  de  Tordre  des  SS.  Maurice 
et  Lazare^  et  Membre  honoraire  de  la  Société  royale 
de  médecine  de  Marseille  ,  au  palais  épiscopal,à 
Marseille. 

\Z  janvier  \%k% 

DELORD  (baron)  G.fi.Pair  de  France,  Lieutenant-géné- 
ral^ aide  de  camp  du  Roi,  Ghevalier  de  la  couronne  de 
fer,  membrede  plusieurs  corps  savants,  à  Arbois(C7<?i'- 
respondunt  j  en  1832  ,  devenu  membre  honoraire). 


—  5(>5  — 

5  janvier  4844 
1  D'HAUTPOUL  (  LE  Comte ) ,  G.  0.  ,  ^  Lieutenant  Géné- 
ral, commandant  la  8e  division  militaire,  rue  de  Lar- 
méni,  19. 

7  mari  1844. 
AUTRAN  (Pàdl)  ,  Négociant,  Membre  du  conseil  muni- 
cipal ,  de  la  Commission  administrative  du  bureau 
de  bienfaisance,  Tun  des  secrétaires  de  l'Académie 
des  sciences,  belles  lettfes  et  arts  de  Marseille,  Mem- 
bre correspondant  dé  T  Académie  des  sciences  de  Lyon, 
de  la  Société  géographique  de  Paris,  etc.,  rue  Yentu- 
re ,  23.  (^Membre  actifs  eftl836,  devenu  membre  ho- 
noraire). 
GASSIER/Htacixthe-Yerin-Hippolitb),  Docteur  en  mé- 
decine, de  Montpellier  ,^  Membre  titulaire  de  la  So- 
ciété royale  de  médecine  deMarseille,  Correspondant 
du  Comité  médical  des  Bouches-du-Rhône,  etc.,  Bou- 
levard du  Musée,  42.  {Membre  actif,  en  1887,  de- 
venu membre  honoraire). 


JtrJEMÊMHJES  AeVMWS. 


15  mars  1827. 
BËUF  (  Jban-Fiànçois-Alban)  ,  Commis  au  bureau  de 
la  garantie  des  matières  d'or  et  d'argent,  Membre  de 
la  Société  de  bienfaisance  do  Marseille  ,  de  la  Société 
française  de  statistique  universetle,  eto.,  me  St-Fer- 
réol,  48. 


—  566  — 

S  avril  4827. 
MM.AUDOUARD  (Antoinb-Joseph)  ,    Maître  de    pension  , 
Membre  de  plusieurs  sociétés  savantes  ,  rue  du  Petit 
Ôl-6iniez  ,2. 

GIMON(Josbph-Jean-Baptiste-Mariu$),  Homme  de  let- 
tres, Chef  du  bureau  de  Tétat  civil  è  Marseille,  et 
arbitre  de  commerce,  boulevard  des  3  journées,  1^. 
49  avril  iSn. 

NEGREL-F£RÂUD  (François)  /  Chef  de  division  des 
finances  el  des  travaux  publics  à  la  préfecture  des 
Bouches- du-Rhône  ,  Membre  de  FÂcadémie  royale 
des  sciences,  belles  :lettres  et  arts  de  Marseille,  etc., 
rue  Nau,  9. 

26  avril  4827. 

ROUX  (  Pierre-Martin  ) ,  Docteur  ed  médecine  ,  Mé- 
decin de  r  Intendance  sanitaire ,  Membre  de  PÂcadé- 
mie  royale  des  sciences,  belles  lettres  el  arts^  ancien 
Présideni.dela  Société  royale  de  médecine  et  du  Go- 
mité  médical  des  dispensaires  de  Marseille  ,  Secré- 
taire perpéiuei  du  Comité  médical  des  Bouches-du- 
Rhône,  Président  de  la  section  des  sciences  médicales 
de  la  11""*  session  et  de  la  4  2**  session  du  Congrès  sci- 
entifique de  France,  Secrétaire  général  de  la  44"* 
session  de  ce  Congrès  ,  Vice-président  de  la  £"*  ses- 
sion du  Congrès  de  Vignerons  français,  Titulaire  de 
l'institut  d'Afrique,  Correspondant  de  l'institut  d'Ame' 
rique,  et  de  l'institut  historique  et  géographique  du 
Brésil,  des  Académies  royales  de  médecine  de  Paris , 
de  Cadix,  de  Naples,  de  Barcelonne,  etc. ,  et  de  beau- 
coup d*autres  sociétés  médicalesi  littéraires  et  d'uti- 
lité publique  /  elc.^  rue  desPetits-Pères  ,  15. 
24ym7/eH827. 

SAINT-FERRÉOL  (Jean-Loois-Josbph),  Liquidateur  des 
Douanes,  boulevard  long-champ,  60. 


^  «67  - 

2U  janvier  \Sn. 
j^|M.BOUIS  (  Jban^Jacqvbs)  ,  Juge  au  tribunal  cifil    de  pre- 
mière inslance  de  Marseille,  Secrétaire  général    ad- 
joint delà  44**  session  du  Congrès  scientifique  de 
France,  rue  des  Princes,  ^0. 

5  février  1829. 
MONFRAY  (Joseph-Marie-François-Simon},  Avocat,  ex- 
secrétaire  des  sociétés  d'instruction   et  d'émulation 
de  la  Tille  d'Aix,  rne  de  la  Prison,  47. 
5  mut  1834. 
1>E  VILLENEUVE  (  Hipoltib-Bênoit  ) ,  <|,   Ingénieur 
des  mines,  Membre  de  TAcadémie  des  sciences  ,  bel- 
les lettres  et  arts  de  Marseille  ,  Correspondant  dés 
Sociétés  polytechnique,  d'industrie  ,  etc.  ,de  Paris  , 
boulevard  des  Parisiens,  6. 

11  juf7/e*4834. 
MATHËRON  (Pbiuppb-Pibrrb-Eiiilb/  ,  Ingénieur  civil , 
Membre  de  V Académie  des  sciences  de  Marseille  et 
de  plusieurs  autres  borps  savants,  etc.,  Secrétaire  de 
)a  section  des  sciences  naturelles  de  la  14""*  session 
du  Congrès  scientifique  de  Franoe,  boulevard  Long- 
Champ,  32. 

6oe/oir^l834. 
RICARD  (Josbph*Cêsab-  Paul)  ,  Archiviste  de  la  préfec- 
ture du  département  des  Bouches-du-Rhône,  boule- 
vard Chave,  53. 

2  0etobre  iSH. 
ABADIE  (PiBiAR) ,  Horloger-mécanicien ,  Vice-président 
de  TAlhénèe  royal  de  Marseille,  rue  de  la  Canébière, 
28. 
DIEUSEt  (J acqubs-Jban  -  Baptistb) ,  §^,  ex-^Directeur  des 
contributions  directes ,  ex*prèsident  de  rAcadémie 
des  sciences  de  Marseille,  Membre  de  la  société  d'a- 
griculture d'Ajaccio,  etc.,  boulevard  Chave,  48. 


~  568  - 

U  décembre  1834* 
MM.LOUBON  (Joseph  François -LAUREfiT^  ,  $»  Régent  delà 
banque,  Ad]ok)l9u  maire  et  Président  du  Gomiié 
communal  d'inslruclion  primaire  de  JSIarseilIe^Gorres- 
pondant  de  la  Société  polytecnique ,  Trésorier  de 
la  IV  session  du  Congrès  scientifique  de  FraDce,  etc., 
boulevard  du  Musée»  13  A. 

iS  décembre ^SSL 
BARSOTTI  (  T.)  ,  Directeur  de  Técole  spéciale  gra- 
tuite de  musique  et  de  chant  de  la  ville  de  Marseille, 
au  Conservatoire. 
D'EBELING  f  Alexandre)  ,  Conseiller  de  cour  de  S,  M. 
l'Empereur  de  Russie,  Commandeur  db  Tordre  de  St- 
Stanislas,  Chevalier  des  ordres  de  St- Vladimir  et  de 
Ste-Anne,  Consul-général  de  Russie  ,  rue  Masade , îi. 
FALLÛT  (  Frêdëric-Phiuppe-Gcstaye)  ,  Chef  du  bureau 
des  livres  à  la  Banque  de  Marseille  et  Chancelier  du 
Consulat  de  Suède,  etc.,  rue  Perier^  46. 
4  aoûi  1836. 
BRUNE  L  (RÉNfi-AaiiANDj,  $,  Directeur  de  Tenregistre- 
ment  et  des  domaines  du  département  des  Bouches- 
du-Rhône,  Membre  de  la  Société  française  de  statis- 
tique universelle ,  etc.,  rue  Paradis^  103. 
5  octobre  f83.6, 
JACQUES  (Louis),  O.^  ^ ,  Chevalier  de  l'ordre  royal  de 
Gustave  Wasa  de  Suéde ,  Commiasaire^géoéral ,  chef 
du  service  delà  marine  royale  ,  à  Marseille  ,  Membre 
de  diverses  sociétés  savantes  et  agricoles ,  cours  Bo- 
naparte, B5. 

22  décembre  1837. 
FÂURE-DURIF  (Marie-Françoi8-T^êoim>rb)^  Préposé  en 
ehef  de  l'Octroi  de  Marseille,  boulevard  du  Muy,  hl. 
7  décembre  4837. 
FEAUTRIBR    (  iiAïf  )  ,  Archiviste  de   la  mairie  de 


—  569  ~ 

Marseille  ,  et  Secrétaire  du  Comité  communal  d'ins- 
li-uclîon  primaire,  rue  des  Deux  Empereurs,  48. 
WM.HUGUET   (  Simon -Théodore  )  ,  ^  »  Commissaire    du 
Roi  près  la  monnaie  de  Marseille  ,  à  TBôlel  des  mon* 
naies,  rue  des  convalescents,  19. 
3  mars  4838. 

TOCCHY   (  EspniT-BnuTL's) ,  Chimiste  lUcinufaclurier  , 
Membre  de  l'Académie  royale  des  sciences,  belles* 
lelli-es  et  arts  de  Maraeille  ,  correspondant  de  la  So- 
ciété asiatique  de  Péris  ,  nie  Sénac,  44. 
i  octobre  1839. 

VALZ  (  Jean-Fklix-Bbkjamin)  ,  JjJ,  Astronome  ,  Direc- 
teur de  rObservatoii  e  royal  de  i\]arscille,  Membre  de 
l'Institut  et  de  plusieurs  autres  corps  savants,  rue 
Montée  des  Accoules ,  27. 

1  mars  1839. 

VINTRAS  (  Alphonse-Alexakdub)  ,  inspecteur  des  pos- 
tes pour  le  département  des  EoucLes-du-Rliôue,  bou^ 
levard  du  Musée,  «8. 

8flow/18;î9. 

DE  MO.NTLUISANT  (CoAttLES-Ui:RENT-Jo«BPii),  f ,  In- 
génieur en  chef ,  Directeur  desponis-et-chaussées  , 
Membre  du  comice  agricole  de  Marseille  et  de  la 
3*  session  du  Congrès  de  Vi^jnerons  français,  ru«  des 
Prîncis,  M. 

31   mai  <840. 

MIEGE  (  Dominique^,  0,  ^,  (ioasul  de  première  classe, 
chargé  de  la  direction  de  Tagence  du  ministère  des 
affaires  étrangères,  Membre  de  l'Académie  des  sci- 
ences, belles-lettres  el  arts  de  Marseille  ,  etc.,  mar- 
ché des  Capucins,  5. 

GUINDOX  (Fra>çois-Joskph)  ,  Sous-Archiviste  de  la 
mairie  et  Correspondant  de  1  Académie  des  sciences 
de  Marseille,  etc.,  rue  Terrusse,  20. 

72 


—  570  — 

MM.MOISSÂRD  (Loms-JcsTs;^!!  ,  Ingénieur  de  la  ma- 
rine royale,  Membre  du  Comité  de  dirôction  da 
service  des  paquebots  de  la  Méditerranée  ,  rue  Bre* 
teuil  ,29. 

RIVIERE  LA  SOUCHERE  (Joles-Henbi-Louis)  ,  ex-élève 
des  Ecoles  polytechnique  et  d'artillerie  ,  Professeor 
de  chimie  ,  Secrétaire  de  la  section  des  sciences  phy- 
siques et  mathématiques  de  la  ii*  session  du  Con- 
grès scientifique  de  France,  cours  du  Chapitre ,  26. 
V'avrii  iSUi. 

TOULOUZAN  (Philippe-Auguste)  ,  Employé  à  la  préfec- 
ture des  Bouches-du -Rhône ,  Secrétaire  de  la  sec- 
tion des  sciences  naturelles  de  la  14*  session  du  Con- 
grès scientifique  de  France  ,  rue  Paradis  ,  1 58. 
3  novembre  1842. 

COSTE  (^Pascal)  ,  ^ ,  Architecte  et  professeur  de  des- 
sin ,  Membre  de  l'Académie  des  sciences  ,  belles-let- 
tres et  arts  de  Marseille,  etc.,  rue  de  Rome, 32. 
{Membre  actif,  en  1824,  devenu  correupondant,  en 
1839,  redevenu  membre  actif), 
2  novembre  48/i3. 

AUBANEL  (HoNORÉJ  ,  Docteur  en  médecine.  Médecin  en 
chef  de  Tasile  des  Aliénés  de  Marseille. 
7  décembre  4843. 

ALLIBERT  (Hippolite)  ,  Avocat ,  Membre  du  Comité 
communal  d'instruction  primaire  et  du  Comice  agri- 
cole de  Marseille  ,  Secrétaire  de  la  section  d'histoire 
et  d'archéologie  de  la  ik*  session  du  Congrès  scientifi- 
que de  France  ,  rue  Thubaneau  ,  30. 

ERMlRIOfle  Chevalier),  Consul  général  de  Sardaigne 
et  de  Lacques,  cours  Bonaparte  ,  111. 

MAGNONE  ,  Docteur  en  droit ,  Vice-Consul  de  Sardai- 
gne ,  Membre  de  rAssocia(\ioo  agricole  de  Turin,  pla- 
ce St-Ferréol,  11. 


—  571  — 

V' février  ISUL 
M'M.CHAMBON  (Adolphe-Barthblemt)  ^  Commis  principal  à 
la  Caisse  d'épargne  du  département  des  Bouches  du- 
Rhône,  rue  de  la  Darce  ,14. 

9  mai  1864- 
.      HORNBOSTEL  (Charles)^  Avocat   .    rue    des    Mini- 
mes ,  28. 

i2  décembre  iSUU. 
VI6UIER  (FsJ ,  Propriétaire  ,  Chevalier  de  TOrdre  de 
St-Haxîmilien  dé  Bavière,  Correspondant  de  Flnslitut 
de  France  et  de  plusieurs  autres  corps  savants,  Se- 
crétaire delà  section  d'agriculture  de    la  14*  session 
du  Congre scientifiquedeFrance,pIacedesHommes,7. 
6' mars  1846. 
GIRAUD  (  François-Joseph  ) ,  Docteur  en  médecine  y 
Membre  titulaire  de  la  Société  royale  de  médecine 
et  Médecin  des  prisons  de  Marseille,  allées  de  Meil- 
han,40. 
THIEBAUD  (Nicoias-Alphoksb)  ,  Docteur  en  médecine. 
Membre  du  Comité  communal  d'instruction  primaire 
et  de  la  Commission  de  surveillance  des  prisons  de 
Marseille^  allées  de  Meilhan,  78. 
12  juin  1845. 
BERTEAUT  (Sebastien)  ,  Secrétaire  de  la  éhaihbre  de 

commerce  de  Marseille,etc. 
MARQUIS  (  JosEPH-AcGOSTc  ) ,  Avocat,  etc. ,  cours  du 
Chapitre ,  26. 

i  juillet  iStiS. 
MORTREUIL  (Jean-Ansblmb-Bernard)  ,  Avocat,  Mem- 
bre de  la  Commission  de  surveillance  pour  les  pri- 
sons et  du  Comité  dé  surveillance  de  l'asile  des 
Aliénés  ;  Secrétaire  de  la  section  d'archéologie  et 
d'histoire  de  la  14*  session  du  Congrès  dcientifique  de 
France ,  rue  St-Pef  réôl  ,73. 


—  572  — 

7  août  18^5. 
S^J M. BOUSQUET  (Ca3iaiirGabriel)  ,  Nëgociaul  »  boulevard 
du  Musée,  82. 


I3wia«1827. 
JULLir.N  ,  ^  ,  de  Paris,  Directeur  de  la  Bévue  ency- 
clopédique ,  Membre  de  plusieurs  sociétés  savantes , 
à  Paris. 

Mxjuin  1827. 
60SQ  (Louis-Charles);  Naturaliste ,  el  son  frère 
BOSQ  (  P.rJ.  ]  ,  antiquaire ,  corresp.  des  Académies  des 
sciences  de  Marseille,  d'Àix,  de  Toulon  ,  &  Auriol. 
iUjuH/ei  1827, 
PIERQUIN  DE. GEMBLOUX,  Docteur  etiV médecine  ,  Ins- 
pecteur de  rUniversilé  do    France,  Membre  d^on 
grand  nombre  de  sociétés  savantes,  à  Bourges. 
TAXIL|  Docteur  en  médecine,  Chirurgien  en  chef  des 
hospices  civils  de  Toulon  ^  Processeur  d'accouche- 
ment et  Membre  de  plusieurs  sociétés  savantes  t  k 
Toulon. 
TRASTOUR,  0  ,§,  Docteur  en  médecine,  Chirurgien 
principal  d'armée  en  r^raite  ,  tnenibre  dç  plusieurs 
sociétés  savantes,  etc. ^  à  l!ifarsei(le. 
2  août  1827. 
LIGNON  ,  Pharmacien  ,  Mon^bre  du  Comité  médical  des 
Boucheji*du-Rbâne,  àTarascop. 
20  décembre  1827. 
LÂRQÇHE  ,  Docteur  en  médecine  ,  Membre  titulaire  de 
U  Société  de  médecine^  etc.,  à  Phîlade1p|iie. 
20;V?nrt>rl8i8. 
PECÇLl-ES  (Albert)",  Propriétaire  ^  à  flyères. 


—  573  — 

47  février  1828. 
MM.QUINQUIN,Propriéiaire,  à  Avignon. 
\Q  avril  MUi 
SUEUR  MERLIN  ^J.-S.) ,  sous-cbef  de  division  ,  chargé 
de  la  topographie  et  de  la  statistique  de  Tadministra- 
tion  des  Douanes ,  à  Qaen /Calvados^. 
!•'  mat  4828. 
JOUINE  ("A.-B.-Etiennb)^  Avocat  et'Avoué  près  le  Tri- 
bunal de  prenaière  instance  ,  etc ,  a  Digne. 
REINAUD  (JosBPfl-TocTssAiNT) ,  ^,  Conservateur  des 
manuscrits  orientaux  de  la  bibliothèque  du  Roi,  Mem- 
bre de  Pinstitut  et  du  Conseil  de  la  Société  asiatique 
de  Paris  I  Correspondant  de  celles  delà  Grande-Bre- 
tagne et  d'Irlande ,  de  Calcutta ,  Madras,  etc.,  è  Paris. 
h**  juillet  i%n. 
ABRAHAM  deCopenhague  ,  Littérateur  danois,  à  Paris. 
BALBI(ADtiiKN)^ ancien  Professeur  de  physique,  etc., 

i  Milan. 
D'ASPBLD ,  Auteur  des  mémoires  sur  le  Duc  de  Ri- 

cnBLfBir ,  à  Paris. 
REIFFEMBER6  (FiKnÊRic-AuGOSTB-FEBBiNARoTBOiiAS  , 
baron  de)  .  Chevalier  de  Tordre  de  Sl-Jean  de  Jéru- 
salem^ Membre  de  plusieurs  sociétés  savantes,  eic, 
à  Liège. 
TAILLANDIER,  Avocalà  la  Cour  de  cassation  ,  etc.,  à 
Paris. 

7aou^4828. 
BARBAROUX,  Procureur-général,  à  Ule Bourbon. 
FARNAUD  (Pibrrb-Aiitoinb),  |J|,  Licencié  en  droit,  etc«^ 
i  Gap. 

6  novembre  1828. 
RIFAUP  (J.- J.) ,  H  ,  Homme  de  lettres ,  Membre  de  la 
Société  française  de  statistique  universelle  et  de  TA- 
cadémie  de  Pindustrie  française ,  en  Russie^ 


^574  — 

M  M .  ATTENOUX  ( Aowjstb)  ,  Négociât^,  li  Saflon. 

DECOLLET ,  %  «t<-chef  de  bureau  de  yente  à  la  direc- 
tion delà  moonaid  et  des  inéllafltes^,  Ir  Pénis. 

FLOUR  DE  SArNT-^ENlS,Jîi  ,  Soos-InSTp'etteur  des 
Douanes  ,  à  Bone  (Afrique). 

DEFAM» ,  CODseîller-d^Ettfl  déVËtnpIredé  Kiiâsie,  à 
Paris. 

ROUARD  (Etiënne-Antoinb-Èenoit)  ,  lilembre  de  PAca- 
démie  des  sciences /  eCc,  et  Blbïiotliécaïre  de  la  ville 
d*Aix  ,  Correspondant  du  ministère  de  l'Instruction 
publique ,  de  la  SociAè  des  Antiquaires  de  France,  de 
^Académie  des  sciences  de  f  urid ,  \  Aiz«* 
^^  déeemirehi^. 

Le  comte  PASTORET  (Amédéb}  G,  * ,  Conseiller  d'Etal 
etc.,  \  Paris. 

A  février  1830. 

iPREAtj^,  0  ^t  Lieutenant-colonol  d'artillerie  <âe  la 
marine,  Directeur  du  parc  d'artillerie ,  à  Rbclvefort. 
4  mar«  4830. 

DE  CLINCHAMP  (Victor}  ,  Professeur  des  élèves  de  la 
nlarine ,  etc.,  ii  Paris. 

QUILLET ,  Membre  de  TAcadépiie  royale  des  sciences , 
k  Bruxelles. 

TIÊAROSI,  é,  Maire  de  Mirepoiz  ,  tfembre  de  plusi- 
eurs académies,  &  Mirepoix. 

4«'aî?re7l830. 

De  là  BOUISSE  tiOCHEFORT,  Correspondant  de  TAca- 
déinié  des  sciences,  belles  lettres  ei  ârls  de  Mar- 
seille et  de  plusieurs  autres  sociétés  savantes ,  à 
CaMèlnaUdàry. 


—  673,  ~ 

ir  juillet  iSZO. 
VfU.DARTTEYCGHAALEs  Joseph- VacroB}^j||r,  Membre   de 
la  Société  bavreise^  de  celle  française  de  statistique 
universelle  et  de  celle  académique  de  la  Loire  Infé- 
rieure, employé  au  ministère  de  Tiotérieur,  h  Paris. 

LEGHEVALIiîfi.,  Professeur  de  physique^  è  Paris. 
31  mar#  1834. 

L'abbé  BOUSQUET  ,  Principal  du  collège  de  Tulles. 
{Nomme  membre  aciiff, en  i8%9  ^  devenu  membre 
correspondant .  ) 

CLAPIER ,  Avocat-avoué^  à  Toulon.  (  Nommé  membre 
actif j  en  1827 ,  devenu  membre  correfpondani,  ) 

PHARâON  (  J.  )  ,  Professeur  de  langue  arabe  ,  ete.,  à 
Alger,  (^ Nomme  membre  actif  en  1827,  devenu 
membre  correspondant). 

ROUX  (Alexandre)^  Propriétaire,  à  Annoqay*  (Jbf^m^re 
actifs  fin \%%1^  devenu  correspondant -)  ^ 
6  mai  18M. 

MALO  (Gharlbs)  ^,  Homme  de  lettres ,  ancien  fonda* 
teur  et  Directeur  de  la  France  Littéraire^,  Membre 
de  plusieurs  sociétés  savantes,  à  Paris. 
H  juillet  iSZi. 

DE  CHRISTOL  (  Jules  )  ,  Docteur  es^sciidncep,  Prdfes- 
seur  de  géologie  I  ex- S^crétatine.de  la  SpçrîAlé'.d'hi^ 
toire  naturelle  de  Montpellier,  à  Diiotu 
4  aoiît  183A  * 

AUDOUIN  DE  GERQNVAL  (Maorick-Ernest)  ,  Homme 
de  lettres ,  Membre  de  la  Spciété  française  de -statis- 
tique universelle,  de  TAcadémie  de  l'industrie  agri- 
cole, manufacturière  et  commerciale,  et  deplusieurs 
autres  sociétés  savantes,  à  Paris. 
b  octobre  iS^^ 

DE  BLOSSEVILLE  (Ernest)  ,  ancien  Conseiller  de  pré- 
fecture du  département  de  Seine-el-Oise^,  à  Amfré- 
villc  la  Campagne  près  le  Neuf- Bourg.  (Eure). 


—  57C  — 

3  novembre  4831. 
MA]  SAINTE-CROIX  (Félix  Renopar^, Marquis  de }$ , Hom- 
me de  lettres  ,  ancien  Officier  de  cavalerie  ^  Membre 
de  plusifurs  sociétés  savantes ,  à  Paris. 
DËSMfCHËLS,  ex-Recteur  de  PAcadémie,  d'Âix. 
FAiMIlN  (Cèsab),  f^ ,  GoQsal  de  France  dans  le  royaume 
do  Portugal  ,  Membre  de  la  Société  française  de  sta- 
tistique universelle,  etc.,  à  Lisbonne. 
*  JORRY,  $  ,  adjudant-général ,  Membre  de  la  Société 
française  de  stalisUque  universelle,  et  de  plusieurs 
sociétés  phiiantropiques,  à  Paris. 
5  avril  \%Z2. 
PëNOT  (Achille)  Professeur  de  chimie,  à  Mulhouse. 

6  septembre  1832. 
BaRBAROUX,  ex-juge  de  paix,  è  Aullioules.  (/'o/^cfa- 

teury  devenu  membre  correspondant) 
PORTE  (Jeak-Baptiste-François),  Membre  de  TAcadé* 
mie  des  sciences,  d'agriculture,  etc.,  de  la  ville  d'Aix 
et  de  la  Société  phtlarmonique  de  Caen,  etc.,  Corres- 
pondant du  ministère  de  Tiastructlon  publique,  pour 
les  travaux  historiques,  à  Aix. 
k  octobre  <832. 
LEVRAT-PERROTON  ,  Docteur  en  médecine,  Médecin 
de  l'Hospice  de  PAntiquaille,  Membre  correspondant 
de  la  Société  royale  de  médecine  de  Marseille  et  de 
plusieurs  autres  sociétés  savantes,  à  Lyon. 
6  décembre  1832. 
MAGLIARI  (  Pierre  ),  Secrétaire  perpétuel  de  TAcadé- 
niie  royale  de  médecine  dé  Naples  ,  et  Membre  Aè 
plusieurs  autres  corps  savants,  h  Naples. 
V  février  \^Z^. 
DE  SAMUEL  CAGNAZZI  (L\iz)  ,  Archidiacre  ,   Mem- 
bre de  plusieurs  académies  ,  à  Naples. 
PETRONi  (Ricuard)  ,  Abbé  et  Statisticien  ,  chargé  par  le 


-^  577  -- 

gouvernemeai  d0  Naplesde  la  Direclion  du  recense- 
ment,  e4c« ,  i  Nlpi«6. 

id plecémbte  \S37. 
\M.  ARMÂ.KD  DËCORMIS  (ëtiennb-Athakase-Pibrrb)  ,  Mé- 
decin de  rhospicede  Gotignacet  des  épidémies,  Cor- 
respondant du  Conseil  de  salubrité  du  département 
du  Var ,  Membire  des  Sociétés  de  médeeiiie  de  iMar- 
seitie  et  de  Montpellier  ,  àCotignac. 
3  juillet  \S3L 

BLONDEL  (Augâ;sot),  Officier  de  gendarmerie  ,  etc.  /  à 
Ville-Franche  (Aveyrou). 

GOMMIER  (Augustb)  ,  Ingénieur  en  chef  des  ponts  et 
chaussées  ,  à  Âjaccio  (Corse). 
7  août  4814. 

BWJCHER  DB  CREVE-CŒUR  db  PERTHES  (Jacques), 
%j  Directeur  des  Douanes^  Chevalier  de  l'Ordre  de 
Malte..  Président  delà  Société  royak  d'émulation  , 
Membre  de  plusieurs  académies  françaises  et  éiran- 
gères ,  à  Abbeviile. 

BOYER  DB  FONSGOLOMBË  ,  Naturaliste  ,  Membre  dé 
l'Académie  d'Aia,  ei d^plusieurs  autres  corpssavants, 
il  Aix. 

JAUFFRET  fils  ,  ex-membre  du  Conseil  général  du  dé- 
partement des  Bo<uches*du-Rhône  ,  etc. ,  h  Aix. 
^'C' MAGLOIRE  NAYRAL;  Jugede  paix  ,  Membre  de  plu- 
sieurs sociétés  académiques  ,  à  Castrets. 

MILLENET  ,  Littérateur,  etc,^  à  NapJe«. 

QUBNIN  (DeiiiNiQUB4sii>0fiB) ,  Docteur  en  Oiiédecine  , 
luge  d«  paix,  Meml)re  du  Conseil  générAl  du  dépar- 
«émeut  des  BDUcbes-du-Rhône  ,  Correspondant  de  la 
Société  de  médecine  pratique  de  ^arfa,  de  l'Acadé- 
mie d'Aix,  de  celle  de  Marseille /'d^  VAibifkée  de 
Vaucluse  ,  des  Sociétés  d'agriculture  de  Lycw?  et  de 
IQontpeUier ,  It  Or|on. 

73 


—   578  — 

4  septembre  iSZlu 
M.\).  LAGARDE  (ÂLBXANDBE  JoLBs),   Avocai-Avoué  près  la 
Cour  royale  de  Paris  »  ancien  collaboratear  de  la 
France  liiieraire ,  Membre  litnlaire  du  Caveaa,  à 
Paris. 

"à  octobre  \SU. 
CARPEGNA  (comte    Ph.  de),  ^,   Lieutenant-GoloDel 
d'artillerio  ,  Directeur  du  Dépôt  central  de  rarlille- 
rie  ,  etc.,  à  Paris. 

6  novembre  1836. 
DËVERNON  ,  Directeur  des  postes  ,  Membre  de  la  So- 
ciété française  de  statistique  universelle,  à  Valence. 
REGNOLI  (Gkorges),  Docteur  en  médecine.  Corres- 
pondant des  Académies  de  médecine  de  Paris  et  de 
Kaples,  des  Sociétés  médicales  de  Marseille,  de  LyoD, 
de  Florence  ,  de  Livourne,  etc.,  et  professeur  de  cli- 
nique chirurgicale  à  l'université  de  Pise. 
SOUMET    (Alexandre)  ,  Directeur  de  la  bibliotbèqae 
royale  de  Compiègne,  Membre  de  l'Institut  et  de  plu- 
sieurs autres  corps  savants  ,  à  Paris. 
U  décembre  1834. 
ARNAUD  ,    t^ ,  Colonel  du  65*  régiment  de  ligne ,  à 

Nancy. 
MËL  atiié  ,   Trésorier  de  marine  en  retraite  ,  Membre 
de  plusieurs  sociétés  littéraires  et  savantes,  h  Pézé- 
nas  (Hérault). 
PIRONDI  (Syrds)  ,  Docteur  en  médecine  ,  Vice-prési- 
dent de  la  Société  royale  de  médecine  de  Marseille  , 
Secrétaire  de  la  section  des  sciences  médicales  de  la 
4  4*  session   du   Congrès  scientifique  de  France,  à 
Marseille. 
BOUX  (Jbar-Nobl).  Docteur  en  médeciae ,  Professeur 
de  pathologie    externe    à    TEcole    préparatoire  de 
médecine,  correspondant  de  l'Académie  royale  de 


-  579  -^ 
médecine  de  Paris,  tUulaire  de  la  Société  royale  de 
médecine  delVlarseille  ei  membre  des  Sociétés  médi- 
cales de  Lyon  ,  Bordeaux  ,  etc.,  h  Marseille. 
IM.WILD,    mécanicien,    premier  adjoint  de  la   Mairie  à 
Montbéliard  (Doubs). 

Uarri7l835. 

HOEFFT ,  Docteur  en  médecine  ,  à  Moscou. 
4.  yjim  1835. 

VILLERMÊ(L.  R.).  1^  ,  Docteur  en  médecine,  Membre 
de  rinstilut  ,  do  TAcadémie  royale  de  médecine  de 
France,  de  la  Société  royale  de  médecine  de  Mar- 
seille et  d*un  grand  nombre  d'autres  corps  savants, 
à  Paris. 

DELANOU  (Jolis),  Géologue,  à  Nonlroi  (Dordogne). 

BOB[QUëT(F.)  ,  ancien  Ingénieur  en  chef  des  ponts  et 
chaussées  ,  etc.,  à  Rennes  (Ile-et-Vilaine). 
20jWni835. 

CHANTERAC  (Loois -Chaules- Htpolite-Edouard  ,  La 
Gropte  db),  ex-ingénieur  en  chef  du  cadastre.  (iVom- 
me  mernbre  actifs  en  4835,  devenu  membre  corres- 
pondant), 

^  juillet  \H3^. 

COtMBES  (JEAN-FÉuaTÉ-ANACHARSis),  Avocat ,  créateur 
et  directeur  de  la  caisse  d'épargne  de  Castres  ,  Fon- 
dateur du  premier  Comice  agricole  du  déparlement 
du  Tarn  ,  Membre  de  la  commission  des  prisons  de 
l'arrondissement  de  Castres,  Secrétaire  du  Comité 
supérieur  d'instruction  primaire  ,  Président  de  la 
commission  d'examen  pour  la  délivrance  des  brevets 
de  capacité  dans  cette  ville,  Membre  correspondant 
de  la  Société  d'agriculture  de  la  Haute-Garonne  , 
à  Castres  (Tarn). 

DUVERNOY,  Employé  à  la  recherclje  des  manuscrits 
historiques  des  archivei^  de  Besancon  ,  Membre  de 


—  580  — 

J' Académie  des  sciences,  belles- lettres  ei  arts  de  cette 
ville  ,  eorrespood^iDi  de  la  Société  royale  des  anti- 
quaires de  France,  à  Montbélîard. 
MM. FALLÛT  (Samo£lFi£dbaic)^  ancien  KotairOi  ATOuè. 
à  Montbélîard^.    - 
OUSTALET,  Doctenr  en  médecine,  à  Montbélîard. 
VIGNE (  PisRiB) II,  Doctenr  en  aiédeein«y  oiédecîo 
ordinaire  des  armées ,  médecin  titulaire  de  l'hôpital 
de  Pbalsbourg  (  Menrthe.  ) 

V  oeiohre  iSZô. 
PARTOUNEAUX  ,  ex-sou$-préfet ,  à  Paris.  (  JNommé 
membre  actif  ^  en  1834.,  devenu  membre  cetres- 
pvndani.) 

8  octobre  1835. 
DUCASSE,^ ,  Docteur  en  chirurgie,  Professeur  de  Téco- 
Je  de  médecine  el  Secrétaire-général  de  la  Société  de 
médecine  de  Toolouse ,  Membre  correspondant  de 
rAcadémie  royaio  de  médecine  de  Paris^  des  sociétés 
médicales  de  Lyon,  de  Marseille  ,  Bordeaux,  Tours , 
etc.,  à  Toulouse. 
MONTFALCON,  ^  ,  Docteur  en  médecin'e,  Membre  de 
plusieurs  académies  médicales  et  littéraires ,  h  Lyoo. 
PASSERINI,  oaturali.«te,à  Florence. 
5  novembre  1835. 
PISSIN-SICÂBD  ,  Instituteur  des  soi^rds-muets  ,  en 
Corse. 

47  décembre  1835,  • 

BËAUMONT  (Félix  )  ,  $  ,  ex-Membre  du  conseil-géné- 
ral du  départememl  des  Bouches- du-Bhône»  etc.  ,  à 
Marseille. 

S  fi»ara1836. 
AUBERT  Nevcu^  Docteur  en  médecine,  à  Toulon. 

7  a&rt7l896. 
GAULARD ,   Professeur  de  physique  ,  à  Verdun. 


—  581   - 
MM.ME&EL   (Charles* Jacques-François)  ,  ancien  iostitu* 
idur^àMacseille. 

2  juin  4836. 

MALLET  (Eoovard)  ,  Docteur  en  droit,  Tuu  des  r4^ 
dacieurs  de  la  bikliothèque  universelle ,  etc.  ,  à 
Genève. 

VANDEAiUAELBN  (PttiLiPPB)  ,  CbevaUer  d#  l'ordre  de 
Lëopold  ,  Géc^apbe,  Fondateur. et  propriétaire  de 
l'établissement  géographique  de  Bruxelles,  Membre 
derAeadimie  royale  des  sciences  et  belles-lettres  de 
eelle  viU«  ,  d'un  grand  nombre  d'autres  sociétés 
littéraires  et  d'utilité  publique,  àBraxelles. 
1  juillet  A%U. 

DEIASAUSSAYE  (  L.) ,  Conservateur  honoraire  de  la 
bibliothèque  et  Secrétaire-général  de  la  Société  des 
sciences  de  Blois  ^  Membre  de  plusieurs  autres  So> 
ciélés  savantes^,  à  Biois. 

ROZET  ,  Capitaine  au  corps  royal  des  ittgénienr»  géo- 
graphes^ Membre  de  la  Société  géologique  de  France, 
à  Paris. 

f^  êct9bre  AU^, 

PASCAL  y  Docteur  en  Médecine,  médecin'  de  l'hôpital 
militaire  d'Alger  /  Membre  correspondant  de  la  So- 
ciété royale  de  médecine  de  Marseille   et    de  plu- 

*  sieurs  autre*  Sodéfés-  médicales  et  liHéraires,  è 
Alger, 

BOUGÉ  (Vieoin le  de  )  ,  Propri^aire,  à  Paris. 
31  octobre  k^Çi. 

DURAND  DE  MODURANGE  ,  Membre  d»  plusieurs  so- 
ciétés Uttérarire«,  à  Paris.  {Nomme  membre,  aeiif  ^ 
en  4835,  devenu  membre'  ci»rrespendm%t). 

JULLIANY  (JuLBS^  ,  ^  ,  Négociant,  Meraibre  delà»  cham- 
bre de  Comtnerce^  de  TAcadémie  royale  de»  sciences, 
belles- lettres  et  arts  de  Marseille  et  de    plusieurs 


—  58-2  — 

autres  sociétés  savantes  ,  à  Paris.  (  Nofntné  niemlm 
actifs  en  1827,  devenu  membre  earrespandant), 
3  novembre  4836. 
MM.  NANZIO  (  Ferdinand  de  ]  ,  Directear  de  Pécoie  royale 
▼élérinaire  de  Naples,  Membre  de  plusieurs  sociétés 
scientifiques  el  vétérinaires  ,  à  Naples. 
PAPETI  de  Marseille,  Peintre  ,  etc. , ^  Rome. 

^1  décembre  1836. 
BAUDENS  (L.)  0.  ^,  Docteur  en  niédeeîoe,  Chîrargieo. 
major  ,  Professeur  d*anatomie  et  de  chirorgie  opéra- 
toire, Membre  des  Sociétés  de  médecine  de  Marseille, 
Lyon,  Montpellier^  etc. ,  à  Paris. 
ULLOâ  (le  chevalier  PIerre),  Avocat,  Juge  au  Tribunal 
civil ,  Membre  de  l'Académie  pontanieaoe  ,  de  celle 
de  Pise,  et  de  presque  toutes  les  sociétés  économiques 
du  royaume  de  Naples,  à  Trapani. 
\%  janvier  \S^1. 
DOUILLIER,  Imprimeur  libraire,  à  Dijon. 

41  wïaH837. 
DELRE  (Joseph),  Statisticien,  etc.,  à  Naples. 
SAUTER  (Jean-François),  9 ,  Pasteur  de  l'Église  refor- 
mée, h  Alger.  (Nommé  membre  actifs  en  1834,  deve- 
nu membre  correspondant.  ) 

Z]uUlet  4837. 
FARIOLI  (  Achille),  Homme  de  lettres  ,è  Reggio-ModèDe. 

7  décembre  1837. 
JAGQUEMIN  (L.^  pharmacien  ,  Secrétaire  spécial  du 
Comité  médical  des  Rouches-du -Rhône  ,  Membre  de 
plusieurs  sociétés  savantes,  à  Arle$. 
MONTVALLON  (  Louis  HoNoat-JosEPHHiPOLitB-HiiA- 
rion-Gasimir-deRarbigue,  comte  de).  Secrétaire  per- 
pétuel de  l'Acadcmie  des  sciences ,  agriculture  ,  ans 
et  belles-lettres  d'Aix,  Membre  d'un  grand  nombre 
d'autres  académies,  è  Aix* 


—  583  — 

19  décembre  4838. 
.  DECROZE(  Josbpb),  Avocat,  à   Paris.  (Nommé  mem^ 
bre  actif,  en  iS6S,  devenu  correspondant.  ) 
20  décembre  1838. 
MÂRLOY  (Glaiii-Paul-Jean-Bapti^tb),  Docteur  en  mé- 
decine f  correspondant  de  la  Société  entomologique 
de  France  et  d'autres  corps  savanis,  à  Âuriol. 
ik  février  \B3d. 
LAMPATO  (François)  ,  Avocat  aux  conseils  du  Roi  et 
à  la  cour  de  cassation  ,  Correspondant  de  la  Société 
des  sciences  morales  y  belles-lettres  et  arts  de  Seine- 
el-Oise^et  de  celle  d'agriculture  ,  du  Commerce  ,  des 
sciences  et  arts  de  la  Marne,  à  Paris. 
MORE  AU   DE  JUlNNÈS  (^Alexandre),  §,  Chef  des  tra- 
vaux statistiques  au  ministère  du  Commerce,  Membre 
du   conseil  Àupérieur    de  santé  ,  offlcier  supérieur 
d'état-major  ,  Membre  correspondant  de  l'Académie 
des  sciences  ,  de  l'inslitut  de  France  ,  de  la  Société 
centrale  d'agriculture  ,  des  Académies  de  Stockholm, 
Turin,  Rruxellcs,  Madrid^ Lyon,  Dijon  ,  Rouen  ,  Bor- 
deaux, Strasbourg,  Nancy,  Maçon  ,  Tours,  Marseille, 
Liège,  New- York,  la  Havane,  et  de  plusieurs  Sociétés 
médicales,  à  Paris. 

1  mans  1839'. 
BIENaYMÉ   (IrékéJules);,  01,  Inspecteur-général  des 
finances,  Membre  de  la  Société  philomatique  de  Paris, 
à  Paris. 

3  ma  H  837. 
DËSËGUR  DUPEYRON  ,41  ,   Inspecteur-général  des 
Lazarets  de  France ,  Secrétaire  du  Conseil  supérieur 
de  santé,  Membre  de  plusieurs  sociétés  savanles,  etc., 
è  Paris. 

ijuiliet\869. 
CEVASCO  (Jacques)  ,  Trésorier  du  magistrat  de  santé 


—  584  — 

de  Gènes,   Membre  de  la  Société  d'encouragement 
pour  i'agricullure,  les  arts,  les  ffianutadures^  le  cora* 
merce  du  département  de  Savooet  à  Crénes. 
MM.  LAF0SSE-LE5CELLIÈRE  (F.  G.  )  Professeur  agrégé  i 
la  faculté  de  médecine  de  MontpelKèr^  Masibre  déplu- 
sîeûrs  sociétés  médicales,  à   Montpellier^ 
S  août  1839. 
DE MOLEON;  ancien  élève  deTécole  poly technique, Di* 
recieur-fondaleur  de  la  Société  polytechnique  prati- 
que, Membre  de  plusieurs  corps  savftwts  etc.,  à  Paris. 
3  oetobreiSZ9. 
JOURNÉ  (^Jean  ),  Docteur  en  médecine  ,  h  Paris.  (Mem- 
bre actif,  en  1838,  devenu  membre  earrespôndànt.  ) 
1  novembre  \SS9. 
DELEAÙ  Jeune,  (jl,  Docteur  en  médecfitie  ,  médecin  de 
l'hospice  des  orphelins  pour  le  traitement  des  mala- 
dies de  Toreille  ,  Membre  de  plusieurs  académies  et 
sociétés  scientifiques ,  h  Paris. 
LOMBARD ,  Docteur  en  médecine,  Membre  de  plusieurs 

Sociétés  médicales,  h  Genève. 
ROUX  (François-Xavier  ) ,  Docteur  en  médecine  ,  ex- 
chirurgien  major  de  la  marine  ,  Membre  des  Sociétés 
de  médecine  de  Marseille  et  de  Montpeltier,  à  Ey- 
guières.  {Membre  actifs  en  1838  ,  devenu  fnembre 
correspondant), 

iS  décembre  i8S9. 
DUPIERRIS  (iVlARTiAL) ,  Docteur  en  médecine ,  Membre 
de   plusieurs  sociétés   médicales,    collaborateur  et 
correspondant  du  Bulletin  de  thérapeutique ,  i  la 
Nouvelle-Orléans. 
flEYWOOD  (James)  .  Membre  de  la  Société   royale  et 
Vice-président  de  la   Société  de  statistique  de  Lon- 
.  dre,  Membre  de  celle  de  Manchester,  k  Acresfield  , 
près  de  Manchester. 


—  585  — 

$  mare  1840.  ■  -* 

kt.ÂVENBL  (PfBitRi*AiJGDSTB)yDocteur  eb  médecîvé,  Mem- 
.  bre  de  rAcadémie  des  sciences  et  de  la  société  libre 
d'émulation  de  Rouen  ,  de  l'Association  normande  , 
du  Cercle  médical,  de  l'Athénée  d6  médecine  de  Pa-^ 
ris ,  des  sociétés  des  sciences  et  arts  de  Troie  et  de 
Nancy,  duGonsiRl  de  salubrité  de  la  Soine*ioféfieure, 
à  Rouen. 

GAPPLET  (AvfiBÉË) ,  ancien  maiiufacturim* ,  membre 
de  plusieurs  sociétés  d'utilité  publique,   à  Elbeuf. 

LBCOUPEUR,  Docteur  eo  médecine,  etc., à  ftouen.    ' 

MARCEL  DB  SERRES  (^PnRiB-ToirssAiNT> ,  ^ ,  Conseiller 
à  la  Cour  royale ,  Professeur  de  minéralogie  et  de 
géologie  à  la  faculté  des  sciences,  Membre  d'un  très 
grand  nombre  de  sociétés  savante»,  nHlionales  et 

'm  étrangères  ,  à  Montpellier. 

Le  baron  L.  A.  d'HOMBRES-FIRUAS,  H,  Docteuf  es-^ 
sciences  ,  Correspondant  de  l'Institut  et  de  la  Société 
royale  et  centrale  d'agriculture  ,  Membre  de  plu- 
sieurs  Académies  nationales  et  étrangère»,  h  Âlâis. 
%  octobre  18^0. 

GARCIN  de  TASSY  (Joseph-Héliodoke)  ,  §,  Professeur 
à  récole  royale  et  spéciale  des  langues'  orientales  , 
Membre  de  Tlnstitul  et  des  Sociétés  asiatiques  de 
Paris,  de  Londres ,  de  Calcutta,  de  Madras ,  de  Bom- 
bay ,  etc.,  ë  Paris. 

GODDE-LIANCOURT  (Galistb-àdgustb)  ,j|( ,  Fondateur 
d'un  grand  nombre  de  sociétés  humaines  ,  elc,  aux 
Etats-Unis  d'Amérique. 

MERCIER  (Albxandrb-Victor)  ,  Rédacteur  au  ministère 
dn  l'iatérieur,  Membre  de  la  Soéiété  de  stsTUstique 
de  Paris,    de  l'Académie  de  l'Industrie  ,   è  Paris. 

RHALLY  (GseiiGBS- Alexandre/  ,  Chevalier  dé  b  Croix 
d'or  de  Tordre  royal  du  Sawfeur  ,  Président   de  la 

74 


—  586  — 

Cour  d'appel  d'Athènes  ,  ex-professeur  de  droit  com- 
mercial et  Recteur  de  rUniversité  Olhon  ,  Mémfara 
de  la  Société  d'instruclion  élémentaire  ,  à  AlhèoM. 
\2 novembre  4840. 
MM. MASSE  (Etienne-Michel),  Propriétaire,  à  La  Ciotat. 
7  janvier  4841. 
BUSTAMENTË  (  ANâSTASio,  S.  Ex.  le  général),  ex  pré- 
sident de  la  République  des  Etals-Unis  du  Mexiqae, 
à  Mexico. 
GELLY  (Juan),  Secrétaire  de  légation,  h  Monte- Video. 
.  GUST-LOFF,  premier  interprète  delà  surintendance 
du  commerce  britannique  en  Chine  ,  à  Macao. 
LARDEREL  (le  comte  de),  Président  de  la  section  tos- 
cane de  sauvetage  ,  etc.,  à  Livourne. 
LETAMENDI    (de),  Consul  -  général  d'Espagne,  à 

Mexico. 
MARTORELLI  (  Camille  de  )  ,  Chambellan  du  Pape , 

Membre  de  plusieurs  académies,  à  Rome. 
MIR  (prince  de)  ,  à  Paris. 

POMPILIO,  comte  DECUPPIS,  Professeur  d'astrono- 
mie et  de  géologie,  membre  de  plusieurs  académies, 
à  Rome. 
PRIEUR-FENZY,,  Banquier,  etc.,  à  Florence. 
KRIESIS  (Antoinb-G.),  Ex-Minislre   de   la  marine, 

Membre  de  la  Société  archéologique  ,  à  Alhènei. 
WALKER ,  D.  M.  et  Chirurgien  ,  à.Londres. 

^mars  iS^\, 
DARMANTIER,  Juge  au  Tribunal  civil ,  Président  de  la 
Société    humaine  ,   à  Rayonne  (Basses- Pyrénées}. 
6mai\%Ui. 
JANEZ  (Don  Augustin)  ,   Secrétaire  de  l'Académie  des 

scieuces  de  Barcelonue  ,  etc.,  à  Barcelonne. 
LLOBETT  (Jose-AntV  ,  IPrésidenl  de  l'Académie  des 
sciences ,  etc.,  à  Barcelonne 


—  587  - 

M.VIENNÉ  (  Hbiiri)  ,  ei-Archîvîste  de  la   ville  de  Toulon 
et  Biblîoihécaire-adjoÎDi,  iMembre  de  la  Société  des 
sciences ,  arts  et  belles-lettres  y  et  da  Gomiee  agri- 
cole de  Toulon  ,  de  la  Société  d'agricnlture  et  de 
commerce  de  Dragoignan  i  de  U  Société  de  la  morale 
chrétienne  ,  de  TAibénée  des  arts  et  du  cateau  do 
Taris ,  elc,  à  la  ville  de  NuiU. 
iOjuiniStiï. 
ASSENAT  (  Jean-Bâptistb)  ,  ex-pliarmaolen  en  èhef  de 
rhôpital  civil  et  militaire  d'Aix,  Membre  de  la  So- 
ciété phrénologique  de  Paris  et  de  la  Société  géolo- 
gique de  France,  à  Aix. 
BORGHARD  (MirBc) ,  Docteur  en  médecine  ,  Secrétaire 
adjointde  la  Société  royale  de  médecine  de  Bordeaux 
et  membre  de  plusieurs  autres  corps  savants ,  etc. ,  à 
Bordeaux. 
SAUVÉ   f Saint*Gtr-Loois )  ,    Docteur  en  médecine, 
Membre  de  la  Société  médicale  de  la  Rochelle  ,  de 
celle  de  Marseille  ,  de  la  Société  des  sciences  du  dé- 
partement de  la  Gharente-lnférieure  ,  de  la  Société 
desiamis  des  arts,  etc.^  à  la  Rochelle. 
VALLET  D'ARTOIS  (^Jsan-Fr  a  reçois) ,  Propriétaire  ,  an- 
cien négociant ,  à  Aix. 

if^ieptembre  ^Hii. 
BBLLARDI  (Louisj  ,  Naturaliste  ,  Membre  de  plusieurs 

sociétés  savantes,  à  Turin. 
MAUNY  de  MORNAY ,  Inspecteur  de  l'agriculture  dans 
.  le  midi  de  la  France,  Membre  de  plusieurs  corps 
savants,  a  Paris. 

U  novembre  484^ 
GRBGORY  (Jean-Gbarles),  0;  Conseiller  en  la  Cour 
royale  de  Lyon ,   Vice-président  de  la  Société  litté- 
raire,  Président  de  la  5*  section  du  9'  Congrès  sciao- 
ti6que  de  France  ,  etc..  a  Lyon. 


—  588  — 

a  janvier  \S(^2. 
MM.6UEYMAHD(£]Iilb),    Ingénieur  en  ehef  des   mines, 
Docteur  ès-sciences  y  Professeur  de  minéralogie  il 
de  géologie  ,  h  Grenoble. 

MÂ&GBLLIN  (l'Abbé  Joseph),  Prétre-prédicaleor ,  Mem- 
bre de  la  Société  des  sciences ,  agriculture  et  belles- 
ieltresdu  département  de  Tarn  et  Garonne, Corres- 
pondant du  ministère  de  l'instruction  publique  e( 
Inspecteur  des  monuments  historiques  ^  Membre  ti- 
tulaire de  rinstitut  d'Afrique ,  à  Montanban. 

RIDOLPHl   GOSIMO ,  Marquis ,  Vice-président  de  l'A- 
cadémie impériale  et  royale  des  Georgoâres ,  Prési- 
dent général  du  3*  Congrès  scientifique  italien;  Di- 
,    .  recteur  propriétaire  de  rinslitut  agricole  de  Melelo. 

TARTINI  (Febmn and)  Chevalier  ,  sur  intendant  géné- 
ral de  la  communauté  du  grand  Duché  de  Toscane, 
Membre  honoraire  du  conseil  royal  des  jogéaieurs, 
Secrétaire  général  du  3'*  Congrès  scientifique  ita- 
lien, etc.,  à  Florence. 

3  mars  1843. 

ROBERT  (Jean-Baptiste -Eugène),  ^,  Propriétaire  agro- 
nome ^  Secrétaire  perpétuel  de  la  Société  centrale 
d'agriculture  des  Basses-Âlpes  ^  Membre  de  la  So- 
ciété séricicole  de  France  ,  de  la  Société  des  progrès 
agricoles ,  Correspondant  de  l'Académie  de  Marseille, 
de  la  Chambre  royale  d'agriculture  et  de  commerce 
de  Savoie,  de  la  Société  d'agriculture  de  la  Dréme , 
de  l'Aveyron,  etc.  ,  à  Sainle  Tulle  ,  par  Manosque 
(Basses- Alpes). 

!•'  décembre  1842. 

BONNET  (Simon)  ,  Docteur  en  médecine;  Professeur 
d'agronomie  ,  Membre  du  Conseil  municipal  de 
Besançon  et  de  plusieurs  Sociétés  sarantes ,  à  Be- 
sançon. 


~  589  — 

HH.CHAMOUSET  (Tabbé)   ,   Professeur  de  physique  au 
grand  Séminaire  de  Ghambéry.(  Savoie.) 

EHRMANN  (Chàbles- Henri) ^iH,  Professeur  dPanatomieel 
d'adatomie-pathologique  è  la  faculté  de  médecine  de 
Strasbourg,' Médecin  accoucheur  en  chef  de  rhOpiial 
civil  y  Directeur  de  l'école  départementale  du  Bas- 
Rhin  et  Membre  de  plusieurs  sociétés  savantes  ,  à 
Strasbourg. 

GAYMARD  (Paul),  $$,  Docteur  en  médecine  ,  Président 
dé  la  Société  scientifique  du  Nord  et  membre  de 
plusieurs  autres  corps  savants,  à  Paris. 

ITIER,  Inspecteur  des  Douanes ,  à  Belléy  ,  actuelt^meut 
en  mission  dans  la  Guyane  française. 

RICHE  (Michel)  ,  Membre  de  la  Société  asiatique  de 
Paris,  etc.,  au  Montliban. 

il  juin  1843. 

ROUDIN  (Jn.  m.  F.  J.)  >  ^  I  Docteur  en  médecibé ,  Mé- 
decin de  Thôpital  militaire  de  Versailles.  (  Corres- 
pondant^  en  1837,  devenu  membre  actif eniih%  re- 
devenu correipondant), 

6  juillet  ISW. 

MAURIN^  Prêtre  aumônier  du  chapitre  delà  métropole, 
Vice-Président  de  l'Académie  des  sciences  ^  agricul- 
ture ,  etc..  correspond  Si  nt  du  Ministère  de  l'instruc* 
tion  publique,  ii  Aix. 

2  novembre  1843. 

RARRILLON  (François-Guillaume)  ,  Négociant ,  Mem- 
bre du  Conseil  municipal ,  à  Lyon. 

BOUCHEREAU  (HbNRI-XAVIER-ANWE-CHARLOTTK;  ,    ^i, 

Conseiller  de    préfecture  ,    Membre    de'  plusieurs 
sociétés  savantes,  2i  Bordeaux. 
BURGXJET  /"Henri),  Docteur  en  médecine.  Secrétaire 
de  la  Société  Linnéenne  et  conservateur  du  cabinet 
d'histoire  naturelle  de  Bordeaux. 


—  590  — 

im.GUlLLORY  aiDé  .  Président  de  la  Société  industrielle 
d'Angers»  et  du  Congrès  de  vignerons  français^  Secré- 
taire général  de  la  11*  session  et  Tice-président  de 
la  12*  session  du  Congrès  scientifique  de  France, 
Membre  de  plusieurs  corps  savants^  à  Angers. 

yAGNÉ^  rharmacien  militaire ,  Secrétaire  de  la  Société 
des  sciences  et  d'agriculture  de  Bochefort. 

PUVIS  M.  A.  ,g,  Membre  de  l'institut,  Président  dt 
la  Société  royale  des  sciences  ,  à  Bourg  en  Bresse. 
{ ^janvier  4  844. 

BERTONI  (Raphaël)  ,  Docteur  on  médecine,  ^  Erzeroum. 

BORRELY  ("Pascal),  Statisticien,  à  Palerme. 

DEFLY  f  CoARLCs),  Consul  de  France,  à  Rome. 

DESCARNEAOX,  Statisticien,  à  Bucharest. 

FLURY  (Htpoliti:;)  ,  Consul  de  France  dans  le  royau- 
me de  Vaîence. 

6UYZ  (Heney-Pierre-Mahie-François)  ,  Consul  de  pre- 
mière classe,  Membre  de  Tlnslitut  d'Afrique,  de  la 
société  orientale ,  h  Alep. 

HERSANT,  Consul  de  France,  aux  Iles  Baléares. 
•    PRASSACACHI,  (Jean  ),  Docteur  en  médecine  ,  à  Sa- 
Ionique. 

PISTORETTI   (Jacques  Charles)  ,  Négociant ,  è  Soussa. 

THORE ,  Docteur  en  médecine,  à  Paris. 
V' février  \%kk. 

HYPOLITE  DB  Si-Cyr,  Gérant  du  consulat  de  France  , 
Chancelier  royal, À  Mobile, 

^^  février  \Uk. 

NATTE  ,  Correspondant  de  la  Société  française  de  sta- 
tistique universelle,  de  l'Académie  pontanienne,  etc., 
à  Alger.  (  Aommé  membre  actifs  en  1827  ,  devenu 
correspondant  ,  en  4836  ,  redevenu  membre  aeiif 
en  \Sii,paSiéde  nouveau  parmi  les  correspondants. 
7  mars  1844. 

AUGRAND, Consul  de  France,  à  Cadix. 


—  591  — 

MM  .PHILIBERT  ,  agent  Consulaire  de  France ,  à  Jaffa. 

YIGENTE  MANUEL  de  Gocioè,  Président  de  rAeadémie 
littéraire  de.  Saint-Jacques  de  Gompostille  ,  ài  la 
Gorogne. 

l«'aowM846. 
FàYET  ,  Professeur  de  mathématiques  ,  è    Golmar. 
(  Bas-Rhin). 

12  décembre  1841. 
BERTINI  (BJ   Président  de  la  faculté  de  médecine  de 

Turin ,  Membre  de  plusieurs  corps  savants  ,  2i  Turin. 
CANÂLE(MiCHEL-JosEPH}y  Avocat  et  historien  ,  ^  Gènes. 
DECAUMONT  (Abcisse)  ,  Fondateur  du  Gongrès  sci- 
entifique de  France,  Membre  de  Tinstitut  et  du  Conseil 
général  de  Tagricullure  près  le  rainisire  de  Tagricul- 
ture  et  du  commerce ,  etc. ,  à  Caen. 
SANGUINETTI ,  Homme  de  lettres,  à  Livourne. 
VIVOLI  (  Josbpb)  Auteur  des  annales  de  Livourne,  etc., 
è  Livourne* 

%  janvier  \^^S, 
NUGNÉS  (Maxime  de  St-Seconde),  vice  Consul  du  Royau- 
me des  deux  Siciles  ,  à  Livourne. 
6  mars  1845. 
GASPARIN  (lE  Comte  de  )  ,    Pair  de  France  ,  ancien 

Ministre  ,  Membre  de  Tlnstitut,  etc. ,  à  Paris. 
LAURENS  (Paul  ) ,  Chef  de  la  1**  Division  de  la  préfec- 
ture du  Doubs ,  à  Besançon.  • 
15  mar#  18/^5. 
ROUMIEU  (  Ctpbibn  ) ,  Avocat  à  la  Cour  royale  d'Aix , 
{Correspondant  ,  en  1836  ,  devenu  membre  actif 
en  1842 ,  redevenu  membre  correspondant). 
8  mai  1845. 
CESAR  CANTU  (  le  chevalier)  ,  auteur  de  lOiîsleire 
universelle  ,  Membre  de  plusieurs  coi^s  javanis  , 
à  Milan. 


—  592  — 

laoûtiSiB. 
MM.  YVABEN  (PtosPEt  Joseph),  Docteur  en  médecine,  Se- 
erélaire  de  FAcadémiedes  scienced^  kAvignoti. 
.     9i0  septembre  ^Sàb. 
BONNET  (  Jdlbs  }  ,  Juge  de  paix^  Membre  du  Comice 
agricole,  à  Aubagne,  {membre  actif  en  4838 ,  deve- 
nu correspondant). 

4  décembre  1845. 
CHAMBOYET  Fils  ,  Constructeur-mécanicien  ,  etc.  ,   k 
Nice.  • 

AVIS. 

Quelques  membres  honoraires  et  correspondants  n'ool 
point  encore  adressé  à  la  Société  de  statistique  de  IVLarseille . 
les  documents  biographiques  qui  les  concernent.  Chacun 
d'eux  est  invité  de  nouveau  à  faire  connaître  :  Ses  nom  et 
prénoms;  2°  son  âge,  le  Heu  de  sa  naissance  et  celui 
de  sa  résidence;  3°  son  emploi  ou  sa  profession  et  ses  oc- 
cupations habituelles  ;  t\°  ses  études  prelim^inaires  ;  5" 
quelles  sont  les  langues  mortes  ou  vivantes  qui  lui  sont 
familières;  6**  les  pays  dans  lesquels  il  a  voyage';  T 
les  sciences  et  les  beaux-arts  qu'il  cultive;  8°  lee  so- 
cie'tés  savantes  et  d'utilité  publique  dont  il  est  membre^ 
et  la  date  de  V admission  dans  chacune  d^ elles;  9*  le% 
titres  et  époques  des  ouvrages  publies;  10°  s'il  a  obtenu 
des  récompenses  et  de  quelle  nature  ;  1 1"  s'il  a  fait  des 
découvertes  et  des  perfectionnements  ;  12®  s'il  i est  Uvré 
ou  s'il  se  livre  à  l'enseignement  public, 

Aj^$^^'  ^*'  avis^relatife  aux  erreurs  par  omissiODs,  changement  de  domicile 
décès,  etc.,  qu'on  aurait  à  nous  signaler  dans  le  tableau  des  membres  corres- 
pondants, seront  reçus  avec  reconnaissance* 

P«ir  pouvoir  mettre  de  l'opdre  dans  la  correspondance,  et  répondre  promp- 
tement  aux  personnes  qui  auraient  des  réclamations  ou  de»  demandes  ^  faire 
à  Ial5#eiété  de  statistique,  cette  Société  tient  il  ce  qu'oô  l'adret te  direetemeiM 
à  ton  Secrétaire  perpétuel,  ruedei  Petits-Pères,  «5. 


—  595  — 

TABLE 

DU  TOME  MEUVIEBIE. 


If ÊTÉOROLOGUB.  — Observationi  météorologiques  fai- 
tes à  l'observatoire  royal  de  Uarêâille,  pendant 
tannée  )845;par  M.Vale 5 

Botanique,  : —  Rapport^  par  M.  Vigdibi,  eur  le  caia^ 
logue,  par  Mm  Castagne,  des  plantes  qui  eroissifut  * 
dans  le  territoire  de  Marseille Si  et  528 

DisctiPTiON  DU  PATS. — Quelques  mots  sur  Peyro l- 
/(0i;  par  M  .GiBAOD 36 

Abcsêologib. — Colonne  érigée  à  Marseille,  en  thon- 
neur de  Boi^AràMiR,  V  consul..  .   .   ^   .  .    •   .  •    45 

Etat  afil..  —  Compte  rendu  de  la  société  de  Sx- 
Fbançois  Rsgu  de  Marseille,  arrêté  au  31  mai 
1845 47 

— Etat  des  ecnsommaiions  à  Marseille ^  en  4844;  par 
UM.Faure  bu  Rif  etP.  M.  Roux.  ......      5/i 

—  Rapport  sur  la  consommation  présumée  du  sel 
dans  le  département  des  Bouckes-du-Rhone  ;  par  ^ 

M.  St-Fe&abol 56  et  553 

Agbicultubb.  — Rapport  sur  les  semailles  d'autom- 
ne, enib^k,  au  nom  delà  commission  d^  agri- 
culture; par  M.  Barthelemt 61 

—  Rappart  sur  let  ^maiUes  du  printemps^  en 
1845,  au  nom  de  la  même  commission 63 

—  Rapport  eur  les  produits  agricoles  de  4865^  au 
nom  de  la  même  commission 63 

— Rapport  ayant  pour  objet\des  renseignements  sur 
la  récolte  et  le  service  des  fourrages^  dans  le 
département  des Bouches-du-Rhône;  parVL  NÉ- 

GBEL-FÉBAUD 66 

73 


—  594  — 

P«gei. 
iiiDOSTftiE.  —  Etai  des  pris  dei  journées  des  pu* 

vriert  en  Id44i^  Maneitit;  par  M. P.  M.  Rous.      72 
»  Rapport  ayani  pourwjtt  Finêiiiution,  à  Mar- 
eeiile,  d'une  espoêifion  périodique  des  produiU 
des  manufacture»^  dee  foiriques,  eU.  ;par  M*  h 

LousoR -  ...  74  tf#  937 

—  Notice  hiitotique  et  êtatistifuéêurte  commerce 
du  noir  animal^  rdMu  de  raffinerieg  de-  ewere^ 
depuie  son  origine  juequ^à  nae-  j^mrsi  par  Mi 

BocsQon  • ,$t  etSél 

-*  De  (induitrie  mécanique  en  générai  et  de  eeUa 

de  province,  en  particulier;,  par  M.  CiiAOTOf«pfiiB.<    i27 
CoMMiRcs—  Statistique  commerciale  de  VkarweiUa 

en  4844 ^    ••  .'    M3 

Statishqcb,  pur  }A^  J.  Portb,  va  la  ville  w  Mmm 
BT  Di  soie  VERRiTOitr,  Comprenant  «a»  topegeaphia^    tA5 

La  configuration  de  son  territoire fft9 

Se«  dtange  .   •   ». f5t 

Rivière  duLaret  canaux 451 

Notice  historique  su^  la  vitle  de  Berre.  .••...  155 
Seigneurs  eico^seigneurs  die  Berre.  .  »  .  .  •  90d 
Notices  (biographiques  d- hommes^  distingués    ée 

Berre «♦ 

Description  des  églises  de  Berre M5 

Caractère  des  habitants 124 

Usages  particuliers  à  la^heaHté^etc^  etFèiee  de 

Noël SM 

Actions  de  grâces  des  enfanSe^  après  leurprem^ 

ère  communion* • •    ÏM 

QJ^arivaris ïf  t 

Qaramantran ^ »  •  •     982 

Dialecte  .  • m 

Etat  de  tagrieulture*  i^  Bestiaus fl6 


—  595  — 

Pagot. 

Salini , Uk 

Emptojfiê  êi  oupriêrt  dêê  êaiin$dê  Btrrè.  .  .  S49 

TabUau  d^  perêonnel  th  U  IhmaHê  de  Serré .  •  950 
FrûduUe  du  J#/  de  ta  même  douane.  --^Fubriquee 

d9  produite  çkimiquee 254 

Mouline • ^ t5« 

DietiUerieê .  953 

Piehe 35^ 

Çhasee , .  256 

Mdiiere  et  Poputaiion 960 

TahUem  do  topopuUuion  de  Serre  à  dioeree$ 

e'poquee •  369 

Impoêiiions 186 

Ualodiee 967 

Géologie  • *  .   .   .    .  27^ 

Mammifèroi 987 

Ornithologie %f 

Ichthyologie  .................  99l 

Mepiilee 994 

Plantes  marineê  et  du  ierroir.    .  • 991 

Note  statistique  sur  le  produit  des  fourrages^  eîe.à 
jioignonet  sur  tinfluenee  que  leur  pris  et  leur 
rareté  ont  eue  sur  télèoe  ei  fangraie  dee  hee- 

.  tiausp;parU.  P  YvAium  •   •   * 299  «1551 

Situation  statistique  des  vignobles  de  France,  ete. 

tnsV' janvier  \Sh6,  etû.  ;  par  ta.  TiGottR  .   .   .  804 

Du  travail  des  enfants  ;  par  M.  Ghambotit,  fils.   .   .  309 
Rapport,  par  M.  Bouis^  sur  un  ouvrage  de  M.  Vim- 

TftiHiu,  fionoermant  les  prisons 390  et  538 

Études  statistiques  sur  F  organisation  municipale 

des  Etats  romains  •   ....  4    •••......  8il 

j4nalifse  de  notes  statistiques  eur  P  Angleterre .  .  373 
Suite  du  rapport  sur  les  oongtée  de  d/imes  et  de 


—  596  — 

Pagts. 

M/fan;  par  H.  P.  M.  Roux.  Laquelle  $uUê  com'^ 

prend  ladiêcrif tien  ieiégUeet»  »••••'••  370 

Edifiées  publies. — Palais 579 

Organisation  politique  et  aiministràiive.  Gou- 
vernement   •.•••..  S89 

Direction  générale  ée  la  police  •   » 399 

Censure,  —  Etat  judiciaire  ...•.•.•.  S91 

Tribunal  de  commerce. — Préiure  urbaine.   .   .  392  . 

Hypothèques — Système  municipal ^.    /  393. 

Contributions 394 

Douanes.— Loterie. -^Papier  timbra,  -^jidminie* 

tration  des  poudres  et  salpêtres 395 

Sel.  — PiNffet, *.....  396 

Statistique  religieuse,  .  • •  •  .  397 

Statistique  militaire .. .   .   • 399 

Enseignement  ecclésiastique .  109 

—  universitaire.  —  Lycées 404 

Gynnasii &03 

Collèges. M4 

Ecoles  élémentaires ,   •  .   .    .  606 

SalUstf  asile Ail 

Ecoles  privées f  etc. M3 

Compagnie  des  cadets., 41^ 

Eeole  technique 416 

Institut  vétérinaire é    •   •  4^7 

jéleadémiedes  beawf^arts. .  420 

Galerie  de  tableaux 42^ 

Conservatoire  royal  de  musique. 432 

Ecole  de  danse , 633 

Théâtres 634 

Institut  des  sciences^  lettres  et  arts 437 

Observatoire  astronomique  ....*...  |.«  ,  638 

Cours  gratuits  d^histoire  naturelle  ,  de  chimie. .  641 


—  597  - 

Pages. 

Socièi^ê  Jtencouragtment.  .•*........•  kh\ 

Ecole paléographiqutf  etc.  Archiva.  .  S  .  .  .  .  iUl 

Bihlioihèqueê ^ kkk 

Cabinets  numismaiiques  et  colkeîUmipariieuliè- 

r€ê  de  médailtet  etc 451 

Muséum  d'histoire  nature tle*  .  « 462 

Cabinets  minéralogiques^  etc.  .......      ,  .  465 

HôpitauM.  ^Grand  hôpital. t  .  .   •  468 

ykauvement  des  malades  de  cet  hôpital 173 

Institution  de  Ste-Couronne. «  .    t  .  .  *75 

Mouvement  des  malades  de  eet te  institution  et 

Maison  des  enfants  trouvés.  .  • 677 

Tour,  hospice  et  école  d^aceouehiment. 480 

Mouvement  des  femmes  enceintes ^^  •  .  •  483 

Hospie$  des  fous  dit  de  la  Senavre.  .  .   •  •  •  .  •  483 

Mouvement  de  cet  hospice 484 

Hôpital  des  WArE-BEn-vtLkrnLLi A8S 

Mouvement  de  cet  hôpital 4S6 

Hôpital  des  TAn-MKHE-sofLiîtÂM 488 

Mouvement  de  eet  hôpital •  .  .  •  ,  .  .  488 

Hôpital  militaire - 489 

Classification  médicale.  Lazaret.  Cimetières.  .  •  490 
Sociétés  de  bienfaisance.  —  Maison  des  orphéons, 

etc. 491 

Hôpital  des  enfants  abandonnés. 493 

Institution  de  la  paix. —  IdemPatellani.  •  .  .  •  492 

Refuge  des  jeunes  filles  eu  danger 495 

Institution  des  sourds-muets ^  idem  des  aveugles.  49S 

Mont  de  piété. 494 

Maisons  religieuses  dHndustrie  et  de  retraite.  .  494 

Maison  des  incurables  et  hospice  THvulsio  .  .  .  495 

Collège  des  veuves  et  ixo%^\  pu  élimoniiri 496 


—  591  — 

Pages. 
Société  de  ê$eour$  mmiuélê.  «->  Ouvrière  ùnpri* 
meure  .  ...  »  ...............  •'•    HT 

-^Ouvriers  attache'euux ihéâtree. — Chapeliers. 
— Me'deeine  et  ehirurgiene.   .  ,  .  ,  •  jf  •  .      ,.    M 

— Jardinière ;•••..     (99 

Caisse  tf épargne.   .  , •  •  •  .* IM 

llfSTITCJTlOlf S  POLITIQUES  BT  PtNimrTIÂlftBS. — Police» 

— Maisone  de  détention. — Prisone  etimiaeUae. 

— Prisons  de  la  préture  urbaine.^ tM 

InmTOTioiis  GÉRÉiiALBs. —  Monnaios. SN 

Voids  kt  mesures. Sn 

Routes.-—  Chemins  de  fer.  .  ^  .... VA 

MOTIN8  M  COaVURlCàTlOl!!  ET  DB   GOBlBStOKDAirCE. 

— Courriers. — Maiie-posies. — Diligeneee^ete.  — 
Bdteaus  courriers.  — Fiaeres.-^Omnihue.... .  .    SM 

ConiRCBBT  iNBOSTRiB- — Banque. •    M 

Tableau  de  l'induitriem,ilanaise MIC 

Imprimeries.  Journaux.  Bains '.  .     SOIE 

Législation.  Agriculture.   .  .    * Wïf 

Affermage  .Salaire  des  ouvriers 9036 

Instruments  aratoires. Engrais. Irrigations.  .    5MH 

Nota.    .  . 5ÛIH 

Extrait  des  séances  de  la  Société  de  statietique  de 
Marseille, pendant  tannée  iSkS;par  M.  P.  M. 

Bocx nk 

Remarque  de  M .  C appblet  A^Elbeuf , 506 

Discours  (/^M.Loubon 513 

Discours  de  M.  Miége • hlk 

Rapport,  par  M.  âllibeet*  sur  un  travail  de  M. 
TaiEEJLVTjCandidat  au  titre  de  membre  actif]  tra- 
vail ayant  pour  sujet  la  rénovation  deâ  anciens 

q%usrtiers\de  Marseille Sf  9 

Bapport,par  M.A0DOUARD,fcir  un  travailconcernant 


—  6d9  — 

Pages 
lê^tUiagede  feyrolUt,  présenté  par  M.  GiRadd, 
eandidai  au  tiire  de  membre  aeiif 620 

Jtappùri^  par  M .  P  •  M  •  Roux,  sur  tes  iravàus  de  M. 
h  Comte  de  Gasparin  et  de  H.LAvuKns,candidate 
eu  titre  de  eonrespondpnt i  •   •   •      S20 

Admission  de  Mitf.  Giradd  et  Inmam  au  nombre 
desmemlres  actifs  et  de  MiVÎ.  te  Comte  de  Gas- 
Msm  et  LAVfLE^Sf  parmi  les  correspondants.  •  •   •     521 

Jtapporf,  par  M.P.  M  RoDX|f  tir  lés  travaux  de  11  .G^far 
Carto,  proposé  pour  le  titre  de  membre  eorres-- 
pondant. 5S8 

Admission  de  M.,  César  Cantu,  au  nombre  des  cor- 
respondants.   •  •  •  •  : 5i9 

Rapport, par  M.Viquieb,  sur  un  ouvrage  qui  traite 
da  commerce  de  MareeitlCypar  M. B^hnàvr, pro- 
posé membre  actif 530 

Jtapportt  pur  M .  Allibbit,  sur  divers  articles  ayant 
tê  commerce  pour  objet, présentés  par  M.Haaquis, 
candidat  au  titre  démembre  actif. •     53t 

Admission  de  MM.  Bbrteaut  et  M abquis  parms  les 
membrseactifs.   ..,  ^  •. • 

Rapport,  par  M*  Alubebt,  sur  un  ouvrage  ayant 
pour  sujet  V histoire  du  droit  byzantin^  ^fP^^  P^^ 
fauteur  j  U.  Hobtbkuil,  proposé  pour  ie  titre  de 
membre  actif. 538 

Receptiçn  de  M.  lAourKEmi  en' qualité  de  membre 
actif , •" 

Commission  du  Congres  scientifique  de  France . .  •  •     S4i 

Rapportypar  M.  Hobmbostfx,  sur  la  statistique  du 
département  du  Rhône  présentée  par  M.  Bous- 
QUBT,  candidat  au  titre  de  membre  actif.    .   .   .     ihl 

Rapport  de  M.P. M. Roux,  sur  lestravaux  de  M.P. 
YrkwBtik,  proposé  pour  le  titre  de  membre  corres^ 
pondant  » ./. • S44 


-*  600  - 

Pages., 

Réception  de  M.  BmsQVET ,  comme  tnembre  iUsiif 
etdeVi.P.YfJLïiEfi^eommeeorrespondani.  •    .  .    5U 

Nominatiork  du  secrétaire  de  la  XIF*  teuton  du 
Congre's  scientifique 549 

^Extrait  d'un  rmppori,  fait  au  nom  de  la  société 
de  statistique t  par  M.  P.  M.  Boux.  sur  des  rensei^ 
nements  demandés  par  le  ministre  de  PinsiruC" 
tion  publique • 550 

Lecture,  par  M.  Giiadd  ,  sur  tinstructian  niées- 

saire  au  peintre,  etc Si) 

^  De  tindustrie  mécanique ^  et  mémoire  sur  le  tra- 
vail des  enfants;  par  M.GhàMBOvet/î&,  candidat 
au  titre  de  correspondant • .  •> 558 

Nomination  delà»  Ghàvbotet  fiJs,  en  qualité  de 
correspondant 554 

Tableau  des  membres  de  la  Société  de  siaiisiique, 
auZ\  décembre  i8k& 5€( 

Avis  et  nota 592 


PIN  DB  LA  TABLR  DBS  MATIBBBS  DU  TOSI  HSOVIÈMI. 


Fautes  essentielles  à  corriger  daosqaelqaes  exemplaires 
du  9*  volume. 


Page  36,  ligne  2  et  28  au  lieu  de  Peyrolle,  lis^z  Peyrolles. 
«    37  îd.elS  idem  idem, 

c  &20  3  aggrandir  agrandir, 

t  38a  4  foux  foos. 

«  543  32  supprimez  les  mois:  des  Bodches.