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ïïTArWRIGHT DUNN ING 1
BEQUEST
IVEUSLTYorMICHIGAN
GENERAL LIBRARY
REPERTOIRE
DES
TRAVAUX
DE l\
SOaËTÉ DE STATISTIQUE DE MARSEILLE
DES
TRAVAUX
DB
LA SOCIÉTÉ DE SmimQUE DE MABSEDill,
PUBLIÉ
Hous la direction de HI. P.-IH. B0IJ:K,
SECRÉTAIRE PERPÉTUEL.
TOME NBUVIÈME.
^4* de la seconde série).
MARSEILLE ,
IMFRISI. CARNAUD^ DIRIGÉE PAS BARRAS Al^i RUE ST-FERRÉOL^ 27
1846.
TRAVAUX
DE LA
SOCIETE BE STATISTIOIJEDE MARS^EII^IiE,
PREMIERE PARTIE.
HIETEOllOIiOCSlE.
Parmi les phénomènes météorologiquesobservésen.1845,
nous devons signaler ceux qui n'onl pu ô(re compris dans
les cadres que nous donnerons ensuile;
LeM mai, temps presque tout couvert, tonnerre ver»
5 heures du matin, pluie à 6 heures devenue forte et sui-
vie de grêle vers midi.
Lel4 juin, orage sur la ville. Vers 10 heures et demie
du matin, tonnerre par intervalle au S. Ë. Mais h midi et
demi, les éclairs et les coups de tonnerre sont devenus
plus fréquents et plus forts ; il y a eu une grande averse ,
de peu de durée, qui a donné 5,60 m m. d^eau. Il est lom-
l>é aussi un peu de gréle.
La nuit du /( au 5 (}u mois d'aôut a été orageuse: éclairs
et coups de tonnerre très forts ; pluie tombée en abon-
dance.
Le tonnerre a grondé aussi dans les journées dQ3 li;
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. et 22 septembre, mais ça été surtout la nuit du 10 au
. qui a été orageuse.
Le 7 octobre, il y a eu vers 7. heures et demie du soir .
1 violent orage. Les éclairs et les tounerres se sont suc-
dès presque sans interruption. Le ventduN'Osouflait
^ec force. Ilestsurvenu une grande averse,de peu de du-
e, qui a donné 0,94 mm. d'eau.
La nuit du 8 au 9 novembre a été orageuse: pluie,
lairs, tonnerres, gros vent du Sud. Les éclairs et l^^s
anerres n'ont cessé qu'à 9 heures du matin. Le 10, le
nnerre grondait encore à 6 heures du matin et il y avait
uie alors comme ver8*6 heures et demie du soir.
Enfin, le 7 décembre , et vers 4 heures et demie du soir,
iielques coups de tonnerre,précédés de pluie et d'éclairs,
» sont fait entendre.A 9 heureset demie du soir, il pleu-
ait encore.
Obëervatiom méte'orologiques faites a l'Observatoire royal de Marse
à iC.60 mètres au-dessus du niveau de la mer), enjanvieriSiS,
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Rapport^ par M, Vigdieii, membre actifs sur le eatafo-
gue de» plantes qui croisgetit naturellement dans le ter*
ritoire de Marseille^ et celui de ses environe, offeri
en hommage à la Société de Statistique de Marêeille^ par
M. Louis Castagne, son auteur.
MM.
Honnçur et gloire ë ces hommes qoî , avec une persé-
vérance loaable, s'altachent a l'étude des sciences nala-
relles qui ne Tairaient aucun progrès sans les études le»
plus minutieuses qu'ils font chaque jour sur les localité»
qu'ils parcourent 1 Ces hommes indispensables à la scien-
ce, en consolident l'édifice, et font jaillir , sur les contrées
qu'ils parcourent, une lumière nouvelle dont ils devien-
nent, eux-mômes, le foyer central.
Dans l'étude des sciences naturelles , nous avons sou-
vent vu des hommes supérieurs qui s'en sont occupés, ne
nous renvoyer et ne nous transmettre que des rayons
qu'ils avaient reçus d'ailleurs, quelquefois vivifiés, el
souvent par eux absorbés I II n'en est pas ainsi dans le
catalogue dont j'ai Thonneur de vous présenter une courte
analyse. M. Castagne, membre de plusieurs sociétés sa-
vantes, nous offre dans cet ouvrage le fruit db plusieurs
années de recherches : par ses fréquentes herborisations ,
1 a étudié la Botanique et la végétation des divers points
du territoire qui environne Marseille ; tontes les plantes
qu'il y a rencontrées, il les a disposées méthodiquement
suivant le Botanicon Gallicum de M. Dldt, et le Podro^
mus de M. de Candolle pour les espèces des Erieacées ;
il a pensé qu'en général , le Botanicon Gallicum de Al.
DuBY, qui est l'ouvrage le plus récent et le plus complel
pour étudier les plantes de la France, sufllsaitau botaniste
— 32 —
pour rouver la phrase de l'espèce qui he pn^scMiUrn s(ii:s
ses yeux, it qu'il pourrait déplus, la comparer «'in x phra>i»s
de ses coniZiMiéres ; il n*a abandonné celle r('»i:l(M|ue pour
les phîineraiiàmes , e>pères non menlionnô«*s dans le
Jiotanicou Galliciim , et dont le nombre est très étendu
dans une cireonvallaiion aussi restreinte, que celle du tiT-
roir de Marseille et de ses environs . Vax cela, M. Cas-
TACiNK diiïero du savant M. Li.\k ; il diffère encore
avec cei érudil bolaniste dans son système sur les Lyt-w
pe7'(iar&ex, parce qu'il pen>o (jiie les caraclêr«*s (pie ce
savant nssii>ne à ses ji^randes divisions^ ne sont que secon-
daires, et est d'avis (jue le Capillilium h eut pas d'une
fixité absolue, Néanmoins il les a enrichies d'un ficme
fort curieux et legenr* Krhype y est très bien tranché.
Quant aux m/7?«//«^'/?*, M. CastaGxe trouve que les sub-
divisions établies par le iiotanicon Gatlicum de M. DiDV
sont vagues, quoique plus rationnelles que celles adoptées
par M. LiNK pour le genre Cœoma, et pour cet ordre , il
a formé des genres nouveaux qui, selon lui, témoigneront
combien il y a de différence entre la végétation du nord,
et celle du midi de la France ; nous acceptons cet augtiro.
Quant h la Cryptoejamie , les quatre genres nouveaux
que M. Castagne a décrits sont bien distincts dans cette
famille qui , jusqu'à nos jours, a été peu étudiée dans no-
tre localité. M. Castagne ne s'est point occupé à présen-
ter toutes ces différences avec la flore centrale et celle du
nord delà France; il à pensé que pour un travail aussi
long et aussi spécial, il lui ôtait nécessaire d'amasser
<ie nouïbnux matériaux pour le résuuïcr; il s'est borné
à suivre le Ihlatiicoii Gw/Z/Vï/m et ses grandes coupes ;
cependant il a proposé pour les hijpojrylohs et pour les
sp/ui'ria, des divisions plus tranchées que celles adoptées
par M. Fbiés. Celles qu'il a établies indiquent des orga;-
ues pris plus près ds la reproduction ; il diffère de ce
— 33 -
sa%,aut^ naluralisle qui indique la sporange et quelque
fois la sporule dans ses grandes divisions, et qui en décri-
vant les sphœria porphyrostomay et fur, en deux espèces
texôtiques, énumere les cloisons des sporules; ^u lieu que
M. Castagne, dans son catalogue, par les caractères qu'il
a adoptés, n'admet pas l'importance des cloisons , et trou-
ve l'absence de la sporange, ce qui n'est pas h l'abri d'une
grande controverse ; l'élude des productions diverses que
renferme le genre de la sphœria^ donnera plus de fixité et
plus de clarté, pour conclure sur l'analogie de cet amas
de productions aussi mal déterminées. Cependant je dois
dire que M. Castagke a rendu un grand service au pro-
grès des sciences naturelles par les détails qu'il a parti-
culièrement établis dans ses divisions et ses subdivisions
des hipoxylons et desmicromacées,parceuxde laspheeria
olearum (qui est une mousse qui croit sur l'écorce de l'o-
livier , dont les sporules sont droites elles cloisons dis-
tinctes, ce qui favorise le dépôt des œufs delà mouche.de
l'olivier, et devient le réceptacle des larves et crysa-
lides). M. Castag:tb dans la première de ses divisions ,
nous fait connaître l'existence de l'Agâme , insecte qui,
diaprés son observation, est un fléau pour Tôlivier dans
quelques contrées de la basse provence, où jusqu'ici , il
a été confondu avec le Kermès.
Je me plais à faire observer sur ce poin(, que la mouche
d l'olivierque M. Castagne appelle l'Agâme^ estun iusec-
te qui établit efl'eclivementses ovaires dans les Sporules
oblongues de la Sphœvià olearum , dont les cloisons sont
tcès distinctes > et que cette mouche a été parfaitement
décrite dans un long mémoire de M. Boter des Fonscolom-
BE, sur le« insectes dommageables à l'agriculture, couron-
x:é en 4836 par l'Académie des sciences du Gard , et sur
lequel, sous le nom de Mouche de l^ Olivier ou d'Oscine^
de V Olivier j le savant naturaliste M. Barthélémy a foui ni *
5
— 34 —
«
au commencement descelle année ^ aux annales proven-
çales d'agricullure , une notice des plus intéressantes et
des plus utiles aux départements méridionaux ; parceque,
non seulement elle définit parfaitement rinsecte, mais par-
ce quelle indique au propriétaire de Vergers d'oliviers, le
moyen de les préserver de ses ravages.Néanmoins lès des-
criptions minutieuses des Sphœriadeilfi.GASTAGKB sont très
bien entendues et ses détails sur laSphœria vitis^ ainsi que
ceux des Sphœria Jasminiei Bosmarini, %oni 1res intéres-
sants. Tous les amateurs des sciences naturelles, lui seront
reconnaissants d'avoir rendu plus facile Texploration des
richesses naturelles que produisent les territoires de Mar-
seille, ainsi que les sols des côtes et coteaux qui Tenviron-
nent; j'ajouterai encore, que dans sa division de la Cryp—
togamie^ M. Castagne a placé les Algues en en empruntant
la classification à son ami le capitaine Souer, et qu'il y a
ajouté les Thalassiophytes de Marseille , ce qui rend son
travail sur ces espèces aussi complet que lès connaissan-
ces du jour le permettent.
Cependant, pour nous amateurs moins experts dans le
vaste règne de cette science , il eût été bien utile , qu'à
coté du nom de chacune des plantes que désigne et ren-
ferme ce catalogue intéressant , M. Castagne eut désigné,
par le système sexuel des fleurs visibles et invisibles de
Linné , la classe de chacune d'elles , afin de favoriser les
recherches des amateurs indécis , à Taspeci (de la plante
qui présente ses agréments à leurs yeux, car, lorsque dans
le printemps, la nature^ dans son règne végétai étale tous
ses trésors aux amis de la science qui viennent la con-
templer; lorsque parcourant un chanjp , ils apperçoivent
sur un point, plusieurs centaines de plantes d'une classe
I différente, donnant toutes en même temps leurs fleurs, et
reflétant en variation colorée, les feux étincellanls du
9oleilsurun lapis vert nuancé par une terre colorée, après
— 35 —
une pluie légère ; lorsqu'au bord d'un roîsseau qui baigne
une prairie mouillée des pleurs deTaûrore au soleil levant
et brillanle des fleurs naturellement nées dans son sein
et légèrement balancées par un doux zepbir^ lorsque,
dis-je^ ils examinent ces oscillations encbanteresset^-ou enfin-
cette trépidation astrale dans ses beaux mouvements d'en-
semble^ réfléchissez un moment^ MM., sur les jouissances
qu'ils savourent, et vous concevrez facilement elle passion
des naturalistes et le désiir des amateurs empressés dere-
connaitre, à Tinstant le nom et la famille de tous ces indi-^
vidus qui s'adressent à leur ame sensible et à leurs yeux
enchantés.
Dans cet excès de ravissement, le catalogue de M. Cas-
tagne, n'indiquant pas le sexe de ces individus, leur clas-
se et leur famille^ laisse dans une incerlilude pénible les
explorateurs extasiés.
Je ne prétends pas, Messieurs, (aire ici la critique sévère
d'un ouvrage dont je reconnais toute Texcellence. Mais
j'ai cru pouvoir relever un point qui en eut doublé les
avantages, en le rendant pins familier k tous les amis de
ia science.
* Je dirai plus encore: si M. Gastagnb, au lieu d'indiquer
simplement le nom de la commune sur le territoire de la
quelle il a découvert l'existence naturelle d'une plante ,
avait désigné le vallon , le coteau ou le point du territoire
sur lequel se trouve son halUât , il eut rendu un grand
service à l'étude des sciences naturelles , en évitant à Tex-
plorateur étranger des fatigues et des courses inutiles et
il fut devenu le guide indispensable de ses recherches.
Néanmoins, le catalogue de M. Castagne est une œuvre de
mérite, un travail éminemment utile > dont Marseille a
été dotée, et la Société de Statistique doit témoigner sa
reconnaissance pour l'hommage que l'auteur a bien voulu
'ui décerner.
— 36 —
DKSeUIPnOlV DU PAYi(.
Quelques mots sur le village de Peyrolle , par
M. Giràud, docteur en médecine , Membre actif de la
Société,
Depuis sa source jusqu^à son embouchure , la Duraoce
d*abord léger ruisseau , acquiert de rimportance à mesu-
re que les torrents des Alpes viennent se jeter dans son
lit. Son cours rapide et vagabond traverse tantôt des espa-
ces resserrés par des rochers, tantôt des plaines assez vas-
tes, où son impétuosité lui a fait tracer des sillons nom-
breux ^ dimensions gigantesques, au fond desquels se
trouve un gravier siliceux dont les galets à bords arron-
dis témoignent de la turbulence dé la rivière.
Il est admis comme expression de la vérité que toutes
ces plaines n'ont été jadis que des fonds recouverts. par
des amas d'eau formant une série de lacs dont les digues
se soni usées stiivanl une iiiarcbe linéaire indiquée par
)e cours lui-même de la Durante , laissant ainsi peu à peu
à sec ces fonds spacieux où Ton trouve maintenant des
villes, des villages, des bourgs et des campagnes fertiles.
De toutes ces plaines successives , il eu est une sur la-
quelle mes yeux se portent avec un sentiment plus élevé
que la simple curiosité, parce qu'elle fut témoin de ma
naissance, de mes premiers jeux d'enfant et de mes pre-
mières pensées d'art et de science.
Celte plaine liinitéeau nord parla chaine du Léberon^ à
l'est par les rochers escarpés el la brèche de Mirabeau ,
au sud parles collines de Jouques, de Peyrolle , de Mey-
rargues el de Venelle, et toul-à-fail à l'ouest par le pla-
teau du Puy Ste-Reparade el la brèche un peu large dans
laquelle passe la rivière^ peut avoir environ trois Houes
de long sur une lieue de large.
— 37 —
C'est dans cette étendue de terrain que sont bâtis, vers
la partie orienlale, le village de Peyrolle; vers le midi ,
celui de Meyrargnes et verB le couchant Sl-Gaoadet et le
Puy Ste-Reparade.
Chacun de ces petits endroits offHrait bien quelqu*in-
lérêt de description ; mais les circonstances me forcent
pour le moments ne dire que quelque chose du premier.
Peyrolle. — Ce village dont la population est de douze
cents âmes , est situé à une lieue de Jouques , h une lieue
de MeyrargueSyà deux lieues de Pertuiset duPuySte-
Reparade , et à trois lieues de la ville d'Aix. Sa distance
de la Dnrance n'est que d'un quart de lieue.
Son territoire est en partie montagneux et en partie en
plaine. La partie montagneuse^ assez boisée , est établie
sur un terrain silico-calcaire sur lequel végètent assez
bien les chênes verts et blancs, les pins , les oliviers, les
amandiers , les vignes et quelques plantes légumineuses
qui ne redoutent pas la sécheresse , car cette portion du
territoire n'a pour ressource d'arrosage que celle de la
pluie. Il en est tout autrement de la plaine. Elle offre un
aspect riant de verdure continuellement alimentée par
l'abondance des eaux qui lui viennent de Jouques et de
laDurance. Ces eaux se distribuent presque partout au
moyen de canaux d'irrigation et des ruisseaux qui en dé-
rivent et vivifient les nombreuses prairies qui ayoisinent
le village et qui s'étendent au loin dans la plaine. Les ar-
bres fruitiers n'y sont pas rares; mais il est douloureux
d'être obligé de dire que la population ne fait pas mettre
à profit les avantages du terrain qui pourrait êtt*e couvert
de magnifiques vergers dont les produits seraient pour-
tant une source de plus de prospérité. Ce qui le prouve,
ce sont ces belles pépinières qu'y avait établies un horti-
culteur distingué de la ville d'Âix , H. Migbel de Calis-
sane qui a fourni un si grand nombre de sujets de toute
espèce au territoire même de Mars*»'*'^
— 38 —
Les liabiiaaU m livroal de préféreojca à la cullura du
muiiar qoi lear iburnît uoe doubla récalVa: Fuoe pour
l-éd«oa|ioo des vers à soie at Tautre pour augm^nlieriaft
palurages d'hyyer, d'ailleurs si abondaDls et dontils Irpu-
vaniuQ si facile débouché sur la ville d'Âix. ;
La route royale de seconde classe qui conduit aux basses
et hautes AI pes, traverse les faubourgs du village et ajou-
te aux produits en oéréaleSî en vin, on huile , en faurrage
et autres denrées^ le produit évantuel provenant du pas-
sage des étrangers.
Les gens du pays sont en général peu portés aux am*
bitionsscienlifiques; contents du patrimoine doutais jouis-
sent et qui suffit à leurs besoins de sobriété^ ils vivant iar-
dinairement d'une manière patriarchale. L'«txiguité d'ins-
trnetîon qu'ils acquièrent les rend acc-assibles à la crédu-
lité et à La superstition. L'histoire bien connue de certain
sourd et muet, qui n'était ni l'un ni l'autre, et que la po-
pulation se complut à canoniser sans le secours duSt-Père,
vient à l'appui de mon assertion. Gependanl, de puis ce
temps là, les miracles n'ont plus été de saison dans le.pays.
Les principales distractions de cette bienheureuse co-^
lonie sont pour les jeunes gens : la danse à laquelle ils se
livrent avec une sorte de frénésie, les jeux do boule at le
cabaret; pour les vieux,, c'est presqu'exclusivoment le ca-
baret et les jeux de carte arrosés de force bouteillds de
vin. r.\.
On trouve dans le pays qui est chef-lieu de canton, ^n
juge de Paix, un receveur d'enregistrement , ua ûotaire »
-lin ouré, une brigade de gendarmerie et un bureau des
postes.
.A r^ctremîté ouest du territoire, est un terrain actuelle-
ment oomplanté en vignes où le défrichement a fait dé-
couvrir des tombes formées avec de grandes briques ver-
nies en partie. Les fouilles n'ont jamais étéasaez profondes^
— 39 r-
tstesBélefidiieiyDi conduites d'une manière asses inlelligente
pouravoir puprofiCer è rarehéologie.Un jojar viendrapeui-
élre oà ces fouilles pourront apporter quelque lumière
surThistoire de la contrée. J*ai en ma posseèsioa les osse*
nents d^un squelette complet recueilli aux environs d'une
ebapelie située non loin des tombes dont il a été parlé ;
mais ce squelette qui n'était pas le seul dont j'aie pu ap-
percevoir des vestiges, ne parait pas appartenir au mô-
me temps que les tombes désignées. Il parait être l'un
des sujets qui avaient été inhumés au cimetière de la
chapelle, tandis que les tombeaux semblent remonter à
une époque plus reculée et pourraient bien ôtre les indi-
' ces de quelque combat entre des peuples rivaux.
A propos de la chapelle qui est sous le patronage de
Notre-Dame des tours, il n'est pas hors de propos de
dire un mot de la fâte à laquelle elle donne lieu chaque
année.
C'est le dimanche après le huit septembre^ qui est ordi-
nairement désigné pour la fête patronale du lieu.
Tout ce qu'il y a de luxe possible au pays , se montre
^ ilors eu grand jour. Chacun, depuis le ministre de la reli-
gion jusqu'au plus mince habitant, se pare des vêtements
les plus recherchés de sa gar4erobe , et cette parure reflue
jusquessur le modeste compagnon des champs. Le mulet,
le cheval et l'âne même, sont revêtus des housses impro-
visées dont on dépouille momentanément chaque lit. Les
couvertures de diverses couleurs dont on affuble ces di-
vers coursiers , ne laisse pas d'offrir un coup d'ceil pil-,
toresquequi a quelques charmes pour celui qui sait ap-
précier la simplicité des mœurs champêtres.
Dés le matin, au lever du soleil, les tambours monstres
des romerages invitent de leur roque roulement Tes habi-
tants du pays à se diriger en pèlerinage- vers le lieu saint
situé è demi lieue du village. Chaque famille dispose les
-- 40 —
moyens de transport dont elle pent jouir. Des lentes sont
placées sur les charréles les plus légèreset lésons dans ces
modestes équipages, les autres sur les montures enjolivées
se dirigent à la file vers le lieu sacré do rendez-vous. Â
pied ou à cheval , presque tous les citoyens du village
s'acheminent; grands et petits , tout marche la joie dans
le cœur.
Aux alentours de la chapelle, tout couverts de gazon, se
trouvent çàet là des rafraichissementsde diflférente sorte,
•des fruits d'été parmi lesquels la pastèque tient le premier
rang, des gâteaux plats et ronds ornés de faveurs roses et
d*amandes sucrées. Des marchands forains y étalent des
boutiques de quincaillerie.
Devant la porte de la chapelle s'élève un gigantesque
alisier qui rehausse le coup d'œil de ce paysage mouvant
où chacun se presse, s*agite et finit par se recueillir; car
Toffice de la messe but du pèlerinage commence. L'inté-
rieur de la chapelle quoique spacieux, ne suffit pas à con-
tenir la foule empressée et la messe est entendue en grande
partie sous la vaste coupole azurée. Les instruments qui
doivent servir aux cérémonies profanes de la danse et
des courses font entendre leur bruyant coûoert:' c'est le
moment de l'élévation et d'un mouvements pootané, tout te
monde fléchit le genou devant le rédempteur. Cette gé-
nuflexion qu'accompagne le silence de la foule prosternée,
vaut h elle seule une fervente prière.
L'office terminé , chacun reprend sa gaité folâtre , sa
moQtureetsoD équipage pour regagner le chemin du lo-
gis. Heureuse est la matinée, lorsque nul conducteur trop
distrait ne laisse verser sa voiture chargée de jeunes filles,
lorsque nul cavalier ne laisse emporter sa monture pous-
sée par la trop grande envie d'arriver à l'étàble et lors-
que le langage bruyant et répété comme un écho sans fin
destardigrades aux longues oreilles ne les fait pas livrer
^ 41 —
à des ébats dangereux pour les cavaliers et pour lea ama-
zones qui trébuchent parfois.
Gomme dans toute fête villageoise, lés courses, les jeur
gymnastiques, les danses occupent les heures de la jour«
née et de la nuit , et pendant plusieurs jours. Après les
nouvelles fatigues puisées dans les amusements de la fête,
on reprend les faiigueshabituellesde la culture deschamps.
La disposiliou du territoire ^ les coteaux et la proximité
de la Durance dont les bords sont boisés , rendent le pays
assez giboyeux. L^e chasseur y rencontre des lièvres | des
lapins, des bécasses, des perdrix, des grives, des cailles et
surtout des aliouetles, ainsi que du menu gibier de toute
sorte. Dans certains mois de l'année, on peut y trouver le
pluvier, le canard sauvage , les colombes et les tourte-
relles, parfois Poularde et certains échassiers qui suivent
le courant de la rivière, tels que le héron Je butor et la
grue.
Les volatiles carnassiers, tels que Taigle, le corbeau et
la corneille^ s'y voient quelquefois.
Dans la plaine, on voit fréquemment la pie, la pie^griè^
c^ie, les chardonnerets , et , dans les bois, le merle , le pie-
vert et le rossignol dont la voix mélodieuse enchante les
alentours; les mésanges^ le rouge gorge et le roitelet y pa-
raissent aussi à certaines saisons.
Parmi les r«eptiles, les plus communs sont : les couleu-
vres Jes vipères, les lézards verts et grÎ3,le serpent da
verre etc.
Dans un grand nombr'e de ruisseaux, on ren^arque di-
vers annélides et plusieurs espèces de sangsues parmi les-
quelles la sangsue officinale n'est cependant pascommuney
toutefois la nature des eaux et celle du terrain paraissent
lui ê:re propice et je crois qu'il ne s'agirait que d'yen se-
eonderla réprodurlion.
— 42 —
Dans certains endroits de la Durauce et de certains ca-
naux dMrrîgation^ on pêche quelques poissons: la truite ,
la carpe , le barbeau , languille et force grenouilles.
• Le botaniste trouve dans la contrée de quoi satisfaire
les goûts d*berborisatîon et, sans citer le nom de chacune
des espèces, je m'arrêterai un instant sur celles qui peu-
vent entrer dans le domaine utile de l'herboriste et de
la matière médicale. Ainsi, on y trouve en abondance la
mauve, le bouillon blanc, la patience, la bardane, la
chicorée, la camomille, la centaurée, le tussilage, la
bourrache , la violette , l'absynthe , le symphiton , la sca-
bieuse, le fumeterre , le cochléaria , le refort sauvage
raconit,Ia digitale, le trétle d'eau , le lierre terrestre, le
plantain, etc., etc.
Le chanvre s'y cultive avec assez de soin et les gens
de cette contrée ne connaissent presque pas d'autre toile
que celle qu'ils tirent des produits de leur sol. Depuis
quelques années on y fait aussi des semis et des récoltes
de garance.
Les'habilants de Peyrolles sont en général hospitaliers
et reçoivent les étrangers avec une effusion de cœur em^
preinte de générosité.
Le village est bâti sur un rocher peu élevé contre lequel
sont venues battre à de rares intervalles les eaux de la
Durance dans les cas de débordement de cette rivière. Les
travaux d'endiguemenl dûs à la famille de Boigelin qui y
possédait le château et une grande partie du territoire, ont
rendu moins fréquents ces envahissements des eaux tou*
jours funestes au pays. Cependant ce fâcheux évènemen
s*est reproduit Tan dernier à l'époque de la crue extraor-
dinaire et effrayante qui balaya à peu près tous les ponts
en fil de fer construits sur le cours de cette rivière torren-
tielle.
L'extérieur du village offre un a?pect agr<^able. On y
— 43 —
trouve des points de vue qui ne seraient pas à dédaigner
par les paysagistes/ au Sud et sur un roc assez élevé se
fait apercevoir une chapelle d^une construction assez ori-
ginale qui n'est pas la partie la moins pittoresque de la
contrée.
L'entrée du pays se fait remarquer par une porte élevée,
surmontée d'un donjon couronné d'une horloge à cage de
fer. Sur les deux côtés de cette porte sont deux grandes
fontaines dont les eaux abondantes suffiraient aux usages
des habitants. Mais dans le centre du pays est une autre
source qui alimente les besoins de Tintérieur.
Tout jusques là semble donner de cette contrée une
idée avantageuse. Mais jetons un coup d'œil rapide sur
le revers de la médaille et avouons que ce côté est loin de
répondre k tout le resle.
Quand de ces jolies promenades qui entourent le miassif
des maisons et où Ton trouve : la fraîcheur , l'ombrage
et le pittoresque; on pénètre dans l'intérieur, on est pres-
que frappé de désenchantement. Les rues sont étroites et
tortueuses, mal pavées , quoiqu'on ne puisse guères en
juger , car Thabltude de Tagronomie à laquelle tout est
sacrifié, y a fait introduire et perpétuer le sale usage de
faire du fumier sur le pavé et les passants ne peuvent y
marcher qu*en relevant beaucoup les pieds pour se désem-
bourber de ces couches épaisses de végétaux en putréfac-
tion qui jonchent le so!. Cette coutume infâme occasionne
plus d'une maladie , car les miasmes qui 8*exhalent de
cette fermentation, finissent par devenir fatigants et nui-
sibles pour la respiration. Bien des épidémies de fièvre in-
termittente, ne doivent leur ténacité qu'aux émanations
de ces cloaques permanents et infects.
Les maisons sont toutes grossièrement construites à
Texception de ce qu'on appelle le château situé fiu Nord.de
l'endroit.
Cet édifice consiste en une vaste cour ayant. Ii^ fpiffpft
-. 44 —
d'ao^ parallélogramme rectaDglo à gra-nde porte d'ctiirëe.
Celte cour est entourée de bâtisses agréables et régulières
ou se trouvait loul le coofort d^une habitation seigneu-
riale : remises , écuries , greniers , beaux apparlemenls ,
terrasses avec des eaux, des statues, des jardins, beau
point de vue ; en un mot tout ce qui pouvait faire de ce
palais une habitation délicieuse.
Les chosesen étaient encore dans cet état au commence^
ment de ce t^iècle; mais depuis ce temps , les babiiations
ont été divisées et sont devenues le partage de plusieurs
particuliers qui sont loin^d'apporter tout le soin conve-
nable à l'entretien et k la propreté de ce domaine.
Le pays n'offre que fort peu de vestiges d'antiquité ; ce-
pendant on ne peut garder le silence sur le grand aqué-
*ducqui, par les soins do M a mus , conduisait les eaux de
Jouques \i la ville d'Aix et qui pasc^ail h travers les collines
de Peyrolîes, au quartier dit de FAniron, se rendant en sou-
terrain derrière le château de Meyrargues où sont encore,
des tronçons d*arcade de vraie bâtisse romaine ; de là se
dirigeant à l'Ouest de ce dernier village où se trouvent
aussi quelques massifs de bâtisse à mêmes caractères
pour parcourir sous, terre presque tout Tespace qui
conduit de cet endroit à la ville de Sextius, espace
dans lequel SH rencontrent également des soupiraux con-
nus dans le pays sous le nom de puits romains.
J'ai encore rencontré dans P'une des habitations du
viMage de Peyrolîes un fragment de mosaïque qui a du ap-
partenir à quelque grand morceau d'art; mais ce fragment
%iait réduit à des dimensions trop exiguës pour avoir pu
^«découvrir quelque chose qui me mit sur la- voie d'une
découverte importante. Toutefois, le soin avec lequel sont
harmonisées les petites* pièces qui le composent et le choix
qui y avait présidé me parurent de si bon goût que je croi$
C'tre fondé à dire que le.^ mains qui les assembléren! du-
rent élre celles d'un habile artiste.
— 45 — .
Colonne érigée à Marseille^ en V honneur de Bonaparte ,
premier Consul. -— Exlrait de la délibération prise par
le Conseil municipal de Marseille , dans la séance du
29 pluviôse, an 9 (18 février 1804).
Le Secrétaire donne ensuite lecture de la lettre du Pré-
fet en date du SB pluviôse dont suit la teneur :
Le Préfet du département des Bouches-du-Rhône au
citoyen Président du Conseil municipal de Marseille.
Le Conseil municipal , citoyen Président , ayant délibé-
ré de donner le nom de Bonaparte au cours qui vient
d'être planté d'arbres depuis la porte de Notre-Dame de
la Garde jusqu*à celle de Rome, j*ai pensé qu'il conve*.
nait d'ériger à Texirémité de ce cours un monument des
sentiments que le Conseil a exprimés dans son adresse au
premier Consul. Ce monument sera une colonne de gra-
nit ayant avec son piédestal environ trente pieds de hau-
teur , sur laquelle sera placé le buste de Bonaparte d'une
proportion semi-colossale. La ville d'Âix consent ë céder
la colonne de granit , et demande seulement qu'il soit fait
mention dans l'inscription du sacrifice qu'elle fait pour
contribuer à l'érection du monument. Le buste sera exécu-
té par le citoyen Chardini , dont vous connaissez les ta*
lents.Je joins ici une copie de sa soumission. Le prix •#
fournissant le marbre est de deux mille six cents francs.
Je pense que le transport de la colonne ^ les ouvrages de
fnaçonnerie , elc.^ s'élèveront au plus à deux mille quatre
— 46 —
cents francs. Total cinq mille francs. J'invite le Conseil
municipal à approuver cette dépense , et à l'assigner sur
les dépenses imprévues.
Signé :Cu. de LAcaoïx.
Le Conseil, après une mûre discussion, délibère , con-
formément au vœu du Préfet :
10 Qu'il sera élevé sur la promenade portant le nom de
Court Bonapariey et aux frais de la commune ^ une co-
lonne de granit, dont la ville d'Aix fait hommage à celle
de Marseille , sur laquelle sera placé le buste du premier
Consul.
S* Que le citoyen Chahdini sera chargé de Téxécution de
ce monument ; et qu'il lui sera alloué pour cet objet , d'a-
près les bases de sa soumission déposée au Secrétariat de
la Préfecture, une somme do deux mille six cents francs,
à prendre sur les fonds affectés aux dépenses imprévues.
3° Qu^il sera également fourni sur les mêmes fonds une
somme de deux mille quatre cents francs pour le transport
de la colonne d*Âix à Marseille, ouvrages de maçonnerie
e^ autres accessoires.
k"" Qu'il sera fait mention honorable du don de la com-
mune d'Âix à celle de Marseille.
5* Le Conseil invite ehGn le Préfet à prendre toutes les
mesures dictées par l'amour et la reconnaissance , pour
que ce monument soit digne de la commune et du héros
donc elle doit éterniser la mémoire.
«aDO^v
— 47 —
EVAT eiviii.
Cûmpte-rendu (-1) de la Société de Saint^François-Rêgh
de Marseille , pour le mariage civil ei religieux de*
pauvre* , arrêté au 31 mai 1845.
La Société de Saikt-Jean-Fbâiïçois-Begis accomplit le
devoir qu'elle a contracté, dMnformer, chaque anoée, tous
ceux qui lui ont prêté leur aide 6t leur appui , du résultat
de leurs communs efforts.
Son compte-rendu , au 31 mai 1844 , n'ayant pas été pu-
blié , à cause de la suppression de sa fête palronale , que
primait la solennité de Toctave du Sacré-Cœur , si pré-
cieuse au soureûir et à la reconnaissance des Marseillais,
elle a , cette fois , à faire connaître le résultat des tra-
vaux de deirx années.
Sa première pensée s'élève vers la divine Provid)6nce ,
qui la comble de bénédictions toujours plus abondantes.
Elle voit avec consolation qUe les plaies auxquelles elle
doit porter remède commencent à devenir moins hi-
deuses.
Le résumé suivant est le fruit de sept années d'exis-
tence.
(t) Communiqué par rAdministration de TŒuvre de Saint-
François Régis, â U Société de Statistique de Marseille.
~ 48 —
Etat géne'ral depuis la fondation à ManeilU ,
en avril \%16.
Nombre de Dossiers ouverts... i59/i
Mariages terminés au 31 mai 1845. .. . 1233^
— à l'état civi seu- ï
lement 24f
Dossiers complets eu majeure partie (1383
publiés 6o\
— en cours d'exécution 71 )
Mariages impossibles par le désistement des
parties .148f
— par décès pendant les di-
'îgences 24l .^^.
— par défaut de preuves de ? ^^^^
veuvage \h[
•^ par refus de consente-
menis de supérieurs. . . 29|
— par changement de ré-
sidence des couples .. . 3^
— Par défaut d'actes indis-
pensables et introuva-
bles iO
Dossiers nuls par double emploi , simple ébau-
che , ou rejets 8/
Etat particulier des deux années écoulées.
An 31 mai 18^3 étaient term.. 720 mari, sur 934 dem.
Da4*'juinl8/i3au 31 mail8ii/i..277 — 359 —
Dai*'juin484aau31 mai 1845.. 236 — 301 —
TOTAUX 1233 1594
Par suite des mariages ci-dessus, il a été légitimé :
De 1838 au 31 mai 1843 A23 enf. sur 720 mariagei
Du1*'juint843au31 mai Î8î/i.ll6 ^277 —
Dul«'juin18i3au31 maî<8Zi5. 74 — 236 act.civ.
TOTAL DES LEGITIMATIONS. . .613 sur 12.33 unlons.
— 49
VATieiVAIiIVé*
Sous le rapport des nationalités, les 1,233 mariages ter--
minés présentent les nombres suivants :
MARIAGES ENTRE :
MARSEILLAIS
MARSEILLAISES
FrflBcaifl pI Françaises 785
324
23
280
15
5
Français ft Sardes 62)
Sardes et Françaises 4s9l «..^
Sardes et Sardes 130/ ^^
Diverses uatioos et Sardes i s)
Nations diverses. ^
4S33
1 352 ,
320
Les 407 mariages de nations diverses se composent
d'Autrichiens, Lombards,. Bavarois, Wuriembergeois /
Prussiens , Belges, Suisses, Toscans , Lucquois, Modénois,
sujets de Monaco, Espagnols, Grecs, Turcs, Haïtiens, etc.
C'est après un pareil exposé^ que , chaque année, la So«
ciété de Marseille est heureuse de payer publiquement le
tribut de sa reconnaissance envers ceux sans raide^dea**
quels ses propres travaux n'auraient pu être qu'im-
puissants.
Monseigneur TEveque de ce diocèse, fondateur d«
cette Société, qui le vénère comme son digne chef , loi
accorde une protection spéciale.Indépendamment des per«
missions ordinaires, il lui a accordé, ou fait obtenir du
7
— 50 —
Saint-Siège , dans le conrs dos deux années , quinze dis-
penses d'empêchements canoniques.
Le Clergé de Marseille , celui de la France entière et
des états catholiques emploient sans cesse les efforts de
leur charité en faveur de celte Œuvre.
La Société a obtenu , des bontés du Roi , des lettres
patentes au nombre de quatre pendant Tannée précédente
et de deux pour cette dernière année, portant levée d'em-
pêchement entre beau-frère et belle-sœur.
Le nombre des levées d'empêchements di irers s'élève en
totalité à vingt et un; et nou»devons, à ce sujet, des actions
de grâces pour le zèle et le désintéressement de MM* les
référendaires au sceau de France.
Le Conseil général du département des Bouches-du-Bhô-
ne, et à sa tête M. le Préfet 4 ont donné à notre Société
de Saint-Jean-François-Regis des témoignages de haute
protection. Ils l'ont honorée d'un vote de faveur et lui ont
accordé un généreux subside.
La magistrature française la soutient constamment avec
lin zèle qui ne se dément jamais. MM. les procureurs du
Roi la secondent dans toutes les parties de leur administra-
tion et se mentrent ses protecteurs essentiels. Mais elle
doit un hommage particulier de gratitude à M. le procu-
reur du Roi de Marseille et à ses honorables substituts : à
leur requête d'office, le Tribunal de première instance de
cette ville a rendu , dans ces dernières années , en faveur
des indigents recommandés par l'Œuvre^ soixante-deux
jugements (applicables aux seules aff^aires terminées, sauf
celles qui concernent les mariages en suspens) dont deux
ordonnent des inscriptions d'actes , quarante des rectifi-
cations, dix-neuf des homologations et un pour autorisa-
tion à l'égard d'un étranger mineur.
Deux jugements ont été aussi rendus par les Tribunaux
d'Ajaccio et d'Alais.
— 51 —
Six autresjugemeuts ont âécessité leminislère d'aYouéi
qui TodI prêté gratuitement.
M. le Maire et le Conseil municipal de Marseille ont
continuée doter VŒuvre d'une subvention qui aét&ang-
mentée pour i&l5, et qui forme l'une de ses principales
ressources.
C'est toujours le même accueil et le même dévouemeot
que les membres de la Société sont assurés de rencon-
trer, auprès de MM. les adjoints délégués à l'état civil.
Ces honorables magistrats ont été souvent appelés k venir
prononcer le mariage de malades en danger : ni les dis-
tances y ni la rigueur des saisons , ni l'aspect affligeant de
la maladie et de la misère n'ont pu ralentir leur charitable
empressement.
Par le bienveillant accueil de M. l'Agent du ministère
des affaires étrangères à Marseille^ TOËuvre doit à labonté
des diverses légations à l'étranger, tous les actes dont elle
a fait la demande en Espagne , en Suisse, en Toscane , en
Prusse et dans les états sardes et pontificaux.
Nous devons une reconnaissance particulière à M. ie
Consul général de S. M. sarde \ Marseille, pour son cons*-
tant et généreux concours; à M. le Consul général de Fran-
ce àGénes; à M. leConsuI à Port-Maurice, et ii M. le Vice-
Consul à San-Remo , pour leur utile et active correspon-
dance touchant lés sujets sardes , pour qui nos démarches
sont si fréquentes.
MM. les chefs et employés des divers bureaux de la
préfecture et de la mairie , surtout ceux du bureau de l'é-
tat-civil, avec lesquels nos rapports sont journaliers, cor-
respondent avec le zèle le plus louable aux intentions si
favorables de l'autorité.
L'Œuvre est redevable au désintéressement de'MM.Its
interprêtes jurés pour les traductions des actes allemands;
— 52 —
•spagDOh ot Eortoot en langues latine et italienne^ qui af-
fluent en grande quantité.
Elle doit enfin offrir collectivement l'expression de sa
reconnaissance à M\l. les juges-de-paix, chefs de diver-
ses administrations, notaires et officiers ministériels , qui
la secondent avec tant d'activité et soutent avec tant de
g(^nérosïté.
Il devient peut-être nécessaire de rassurer ici les per-
sonnes qui pourraient craindre que la Société ne soit
quelquefois dupe dans ses dons : soit par sa propre sur-
veillance, soit parles garanties qu'elle exige, elle s'assure
autant que possible que sa charité ne s'exerce qu'envers
les seuls indigents. Si elle consent , très rarement en fait,
h prêter le concours de son expérience à des personnes
<iont la pauvreté n'est pas complète, mais que de graves
difficultés pourraient arrêter , ces personnes ne lui sont
pas pécuniairement à charge. Toutefois', nous devons
avouer que nous sommes quelquefois obligés de compo-
ser avec des malheureux dont les ressources bornées ne
leur permeltent pas de faire toute la dépense.
Dans ces cas , comme dans tous les autres, l'intérêt des
mœurs est notre unique point de mire. A l'exemple de ses
foiHlftteurs de Paris , la Société de Marseille proclame ici
•es sentiments : jamais elle n'a refusé de venir en aide ^ -
le vertu encore debout mais exposée à chanceler. Puis-
sent-ils devenir plus abondants dans ses archives , ces
nariages qui brillent entre tous les autres par leur pureté
et dont le nombre, il faut tristement le reconnaître, est
presque imperceptible sur ses registres ! La Société de
Saimt-Béuis et ses protecteurs , dans le but de voir dé-
croître, sinon d'épuiser, les ravages du vice^ ne regret-
teront Jamais d'avoir prévenu le mal plutôt que de ira-
tailler ensuite è le guérir.
— 53 —
D'ailleurs, dous avons fait remarquer dans ce compte -
rendu que les demandes qui étaient, en 1843-1844 , au
nombre de trois cent cinquante-neuf, n'ont plus été que
de tçois cent un en 18Zi4-48^5, et il est h noter , que dans
cette dernière période, la moyenne des enfants légitimés a
singulièrement descendu. Que Ton veuille bien obseiver
maintenant que si, à mesure que TOËuvre étant plus
connue et son concours plus recherché , \\e nombre des
demandes , au lieu d'augmenter , diminue , et encore
plus la proportion des enfants illégitimes , nous som-
mes tous en droit de nous féliciter d'avoir obtenu la plus
douce récompense de nos travaux et de nos sacrifices.
— 54 —
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— 56 —
Rapport sur la consommation présumée du sel danê U
déparlemeni des Bouche^-du'Rhôhe , fait par. ilf.
Saint-Férbéol, au nom d'une commission spe'ciale^
pour répondre à des questions posées par Cautoriie' , .
d'après le projet deréduire de ZO à 10 cent, par ki*
logramme V impôt sur le sel,
Mkssieurs,
M. le Maire de Marseille a demaodé à la Société de sta-
tistique des renseignements sur la consommation présu-
mée du sel dans le département des Bouches-du-Rhône ,
et cela, d'après une demande de M. le Préfet de ce dépar-
tement, au nom de M. le Conseiller d'état, Directeur géné-
ral de Tadmioistration des contributions indirectes.
Une commission composée de MM. Saint-Ferreol, Vi-
GOiER, BœuF, Marquis et Barthélémy, a été chargée de vous
présenter un rapport sur ce sujet. Je viens, comme son or-
(^ane,vo'JS soumettre les réponses qu'elle a faites aux ques-
tions proposées.
4"* Si dans le département des Boucbes*du-Rbdne » le
sel est employé pour la nourriture du bétail, ou d'autres
animaux, c'est en si petite quantité qu'on peut en regarder
la consommation comme à peu près nulle.
La race bovine n'y présente quelque importance qu'à
Marseille et que dans l'arrondissement d'Arles.
A Marseille, elle ne consiste qu'en vaches laitières, tirées
en grande partie de la Suisse; elles sont nourries principa-
lement de foin et de son, et ne consomment jamais de
sel.
Ces vaches y ont remplacé les chèvres dont le nom-
bre s'est considérablement réduit. La difficulté de nourrir
celles-ci à cause des pâturages qui deviennent constam-
ment plus rares et plus éloignés, par suite de l'agrandis-
sement de la ville, du déboisement des montagnes voisi-
nes qu'occasionne le chauffage des fours à cbaux^ et plus
— 57 —
que tout cela, la qualité du lait que fournit la vache, biea
supérieur h celui que donne la chèvre, sont les causes
qiii ont fait préférer Tespàce bovine. . La chèvre con-
somme un peu de sel, àTépoque où on lui fait manger
des feuilles d'olivier^ provenant de Fémondage des ar-
bres.Ii lui est donné mélangé avec du son, quelquefois
pur. On ne peut en préciser la quanlitéi laquelle, au
surplus, est fort peu de chose , parceque les chevriers
a'ont à cet égard aucune règle uniforme.
Dans Tarrondissement d'Arles, la race bovine présente
plus d'importance. Répartie dans Ffle de la Camargue et
dans la parlie de la Grau^ qui avoisine le village de Foz ,
la partie élevée dans la Camargue s'y nourrit toute Tannée
en plaine campagne, d'herbes qui croissent sur un terrain
fortement imprégné de sel , par suite des débordements
des étangs et des marais salans. L'addition du sel à leurs
nourritures seraitsurabondante, d'ailleurs elle ne pourrait
avoir lieu puisque les bœufs paissent. — La partie élevée
dans la Crau pait également en plein champ, et ne con-
somme point de sel.
L'espèce chevaline est élevée en Camargue comme les
bœufs , en plein air. Elle se nourrit de joncs et de roseaux
qui croissent dans Teau et au bord de Feau. Elle ne con-
somme pas de sel Très multipliée à Marseille même, de-
puis une. vingtaine d'années, à cause du charroi des mar-
chandises qui encombrent les quais et les magasins do
cette cité si commerçante , et pour s'jbvenir d'ailleurs aux
besoins de diverses industries très importantes qui se sont
créées sur, son territoire, elle n'y consomme pas non plus
de sel. Si parfois le cheval , échauffé par un travail forcé,
ou par des courses trop longues , a besoin de rafraichis-
sants , une poignée de nitre (nitrate de potasse) mêlée
avec du son paîtri dans de l'eau, ou mélangée avec de la
farine d'orge, est le diurétique qui remédie au mal ; mais
iamais de sel. 8
— 58 •-
La race o vine est élevée, parlie dan» la Camargue^ partia
dans la Crau. Elle est expatriée depuis le mois de mai
jusqu^à celui de septembre , pour aller se nourrir sur les
montagnes des Hautes et Basses-Alpes. La partie élevée s
dans la Camargue ne consomme point de sel par les mo-
tifs expliqués plus haut au sujet de Tespèce bovine , et la
partie élevée dans la Grau n^en consomme point non plus.
Celle-ci s^y nourrit d'une herbe très fine et très tendre
que. le mouton trouve sous les galets qu'il déplace avec
son museau.
2* L'abaissement de l'impôt ne peut qu'annoncer un
accroissement de consommation chez Fagriculleur habi-
tué à se servir du sel pour fertiliser ses terres ;. mais il
n'êsl pas certain que cette réduction détermine l'emploi du
sel chez celui qui n'est pas dans l'habitude de s'en servir.
C'est qu'en général le cultivateur est un homme à routines
et à préjugés. Mais lescomices agricoles ont déjà rendu de
grands services dans certaines localités en éclairant l'une .
des classes les moins instruites de la société , et il faut
espérer tjue de bonnes théories influeront sur le choix des
engrais, sur l'amendement des terres et sur l'augmenta-
tioa des récoltes.
Une observation ne doit paséchapper: c'est que le dé-
partement des Bouches-du-Hhône, placé sur le littoral de
la Méditerranée, ne fera jamais qu'un très minime em-
ploi de sel , tant pour la fertilisation des terres que pour
l'éducation du bétail.
3o II convient mieux à l'agriculture , soit pour la nour-
riture du bétail , soit pour l'amendement des terres , de
recevoir en franchise le sel , sous la condition d'un mé-
lange immédiat; que de Tobtenir moyennant le droit de
consommation avec Tentière liberté d'en disposer.
Dans la première hypothèse, celle du mélange immédiat,
lespertts résultant du transport, dii transvidage des
— 59 —
récipients et d'autres causes de dégât, ne portent que sur
le prix du sel , tandis que dans l'autre hypothèse , lei
pertes reposeraient sur le prix du sel augmenté de Fini-
pôt qu^il aura acquitté ; ce qui triplerait ou quadruplerait
â peu près les pertes de ragrlcullure.
Salaisons. — Quelle que soit la quotité d'un impôt , la
première étude que fait Thomme en général est celle de
réluder. Les salaisons , comme remploi dans certaines
industries , et comme la consommation de la cuisine, lui
fournissent Toccasion de s*alléger en partie de cet impôt.
Les salaisons ont lieu en mer ou à terre. Celles faites en
mer ne s'appliquent qu'au poisson. L'emploi du sel déli-
vré pour cette sorte de salaison est facile à surveiller.
Pris sur les marais salans ou dans les entrepôts > ce qui
n'a pu être employé à la pêche est réintégré en entrepôt ,
ou soumis au droit de consommation , ou submergé s'il
est devenu immonde. Il y a donc peu d'inconvénients en
continuant^ à délivrer ce sel en franchise.
Les salaisons faites à terre s'appliquent ou au poisson, «
ou à la viande , ou au beurre , enfin à quelques fruits.
Dans rétat actuel de la législation qui régit Timpôt sur
le sel , ce produit destiné à la salaison du poisson à terre
est remis en franchise avec des conditions que détermi-
nent des règlements.
Celui destiné à la préparation des viandes , beurres et
autres objets, est soumis à l'impôt. Mais les viandes et
beurres salés reçoivent à leur exportation pour l'étranger
le remboursement de l'impôt sur le sel qui a servi à leur,
préparation , selon des proportions déterminées par des
règlements administratifs.
De la distinction établie dans la délivrance du sel des-
tiné aux salaisons , il résulte que le consommateur fran-
çais acquitte Timpôt sur le sel employé à toutes sortes de
"salaisons autres que celle du poisson.
■ Sftiiiii'hâr \
— co —
L'impôt , s'il est réduit au taux de 10 fr. par 100 kilog.
ne pourrait^ilpas être acquitté sur toutes les salaisons fai-
tes à terre, sauf à le rembourser sur les Seules quantités
exportées à l'étranger? De cette manière il y auj^it ac->
croissement de perception sur tout le sel employé à la
préparation du poisson.
Consommation humaine. — L'impôt réduit à 40 centi-
mes par kilog. contribueràt-il à augmenter la consomma-
tion du sel y et dans quelle proportion cet accroissement
pourra-t-îl avoir lieu ?
La réduction de Timpôt ponrira accroître dans certaines
localités voisines de la mer et des étangs l'emploi da sel
destiné à saler le poisson , lorsque la pèche sera abon-
dante ; elle aura Tavantage de procurer de Féconomie
dans certains approvisionnements de ménage . Mais , là
s^arrètera l'accroissement de consommation, car il n'en est
pas du sel comme des matières alimentaires dont la con-
sommation s'accroit en raison inverse du bas prix. On
comprend, en effet, que l'abaissement de l'impôt ne déter-
minera pas à saler les aliments hors de proportion.
La consommation alimenlaire du sel à Marseille est an-
nuellement d'environ 1,155 mille kilog. On ne peut assi-
gner, même approximativement, qu'elle influence exercera
la réduction projetée de l'impôt.
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Mp»WfVfffW^
Mappori iur leêSemaillet <P Automne en A6i4 1 fiaii , le
9 janvier \8US j au nom de la Commiaion JPAgri-'
culture, gar M. Barthbleiit.
lf^3sieurs.
Depuis jipn^ues apnées . les agricu^eurs n'avaient été
contrariés pour les labours et les semailles d'automne
comme en iSih.
A partir de la mi ociQ))re , (|es pluyes abondantes et
soutenues n'ont cessé d'inonder les campagnes. Les tra-
Y^ui: agricoles de la saison^ forçéifiefi^ interrompus, p'ont
pu être repris que de loin en loin, et plus d'une fois, oi^ a
désespéré de les parachever et de pouvoir confier les
semences à la terre. ^
C'est surtout dans les parties en plaines du territoire da
Marseille, que ce contre-temps a été plus fâcheux. Les lo-
calités élevées , en permç(t9ot {'écoul^npient plti^ prompt
des eaux, ont été le^s premiôi:^ 4ébarcas$éeg.
Enfin, de^ séries de jours ser.eiqs et «ourqué^ par une
chaleur Qssezforle, oQt ranimé le courage des laboureurs
qç^i se §o^t hâtés d'achever leurs travaux.
liçs semailles étaient à peine terminées que de fortes
gelées blanches ont eu lieu ; puis est venue une nei-
ge ahoudaute dont on ne trouva d'exemple , dans nos
contrées, qu'en remontant aux années marquées par des
froids excessifs.
A ces frimats inaçcd^tumés succM? depuis plus de quin-
ze jours^ une tempécaliice homida et diçiio* , qui n'est pas
— «2 —
moins phëDoménale qao les phenomèDesci-dessiis signales
etdont rioflaence est déjà trop marquée sur la yégétation
arborescente, si Pon considère surtout Tépoque & laquelle
nous nous trouvons. - ,
Enrélat, les semailles d'automne n'ont pas souffert ;
elles ne souffrent point encore/ mais il est à désirer ^ue le
froid se fasse sentir , pour que tout rentre dans un état
normal.
Ces renseignements échelonnés dès aujourd'hui , servi-
raient plus tard è justifier Vexiguité des récoltes obtenues,
si, ce qu'à Dieu ne plaise, les causes perturbatrices de la
marche de la végétation venaient à se prolonger démesu-
rément.
Rapport sur les semailles du printemps j fait h 8 tnai
iSkS, au nom de la même Commission.
Messieurs.
Les semailles du printemps réduites , dans notre loca-
lité^ à fort peu de choses, ainsi qu'il a été dit dans de»
rapports précédents, se sont effectuées cette année, d'une
manière opportune et tout à fait favorable. Les résultats
l'ont été beaucoup moins qu'on pouvait l'espérer, à cause*
de l'excessive variation de la température, eldes retards
que la végétation en a éprouvés. Cet état insolite conti*
nue. La terre raffraichie par des pluies tardives, manque
de chaleur; ce qui pourrait exercer une influence fâcheuse
sur bien des produits autres que ceux confiés à la terre
à répoque du printemps, la seule à laquelle se rattache
la demande fournie par l'autorité municipale^de Marseille.
— 6» — .
Rapport tur le$ produite agrieoleê de 18&5 , fait U 9
novembre 18/i5, à la Socie'té de Statistique de Mar^
seille^aunomde la même Cùmmiision.
Messieurs. i
Il est toujours pénible d'avoir à fournir des renseigne-
ments peu favorables sur les récoltes des divers produits
do la terre, lorsqu^il s'agit surtout de ceux de première
nécessité, car avec des chiffres de diminution constatés
par ces recherches ,11 faut bien admettre , malheureuse-
ment^ un certain état de souffrance des populations, par
suite du renchérissement des denrées.
Tel est le lot réservé^ Cette année^ à voire Commission
d'agriculture. Elle vient vous signaler^ sur la demande de
l'administration municipale^ relative aux prodiiils^agrico-
les obtenus en 1845, un décroissement assez notable. Ces
produits sont généralement demeurés au-dessous de la
moyenne.
Le tableau comparatif qui vous fût fourni dans le temps
par cette même Commission, permet de saisir, d'un seul
coup d^œil, les différences de rendement qui existent en-
tre les bonnes, moyennes et mauvaises années , en pre-
nant toujours pour base les quantités semées par hectare,
pour le froment, l'orge , le seigle et l'avoine , à l'époque
d'automne, pour le maïs et les divers légumes secs à la sai-
son du printemps.
Pour éviter de renvoyer à cet état comparatif, je vais
avoir l'honneur de formuler en i^biffres les divers rende-
ments obtenus eiji (MA* ttifi|)^iil|l(Ai'4^^ observer que
— «4 —
Je nombre d'héciares ensemence dam la banlieue de
Marseille, ne p€fat pins être calcnlé d'après les andui
relevés dn cadastre. Bien des parcelles arables ont ^
distraites de ce contingent, ponr céder la plaee k des
constructions noavellesi à Tonverture de boulevards; aa
percé de communications pour le canal de Marseille elle
chemin de fer.
Toutefois, le nombre d^ectares à déduire , n'étant pas
officiellement établi , il faudra , jusqu'à nouvel ordre «
s'en tenir aux errements suivis jusqu'à ce jour, sauf à
tenir compte, mentalement, de la diminution opérée' , en
arlrètantle chiffre des produits.
Ainsi donc, le nombre des hectares en semences étant
ootirare par le passé de '. M35,
Qt la décomposition de ce total, étaùt pour' l'ensem^iree-
ment de:
Heotal^es.
f 4,000. \
l 70. j.
J 90. f
J *o. l
f ^20.)V
Froméht;
Orge,
en Seigle,
Avoine,
Legumeësecs^
Maïs.
Total égal
û,325.
Si la distribution de la semence
ainsli qu'il suit:
par hectare a eu lieu
Froment.
Orge
Seigle
Avoine
4 hectolitre
3 id.
3 id.
k id.
6 décalitres.
Légumes secs )
et Haïs. i
4 3|4
Si, dans les années moyennes , le rendement par hee*
tare , n'est pas au dessus de :
5 hectolitres pouip le blé,
'mÊ
420
id
270
id,
360
id.
620
id,
— 65 —
6 hectolitres pour le seigîe.
3 id pour Torge.
9 id. pour Tavoine.
3 4 12 id. pour le maïs et les légumes
secs.
Le reudement de ces divers produits pour Tdonée 1865,
qui a été bien au-dessous de la moyenne, sera bien infé-
rieur pour le calcul en hectares au rendement moyen de
20,000 hectolitres pour le froment,
pour le seigle,
pour Torge.
pour l'avoine,
pour lé maïs et les légu-
mes secs.
On peut donc sans exagération le réduire à 18^000 bec*
toliires pour le froment et proportionnellement pour les
autres espèces.
Les légumes secs, car il faut tenir pour très peu de
chose la récolte du mals^ se sont maintenus dans de meil-
leures conditions. *
La cause en est que les semailles de printemps ont é(é
mieux favorisées que celles d'automne. Les semailles de
cette dernière saison avaient été singulièrement contra-
riées par les influences atmosphériques. Le blé, l'orge , le
seigle et l'avoine ont mal talé dans le cours de la végéta-
tion^ et si les rares épis qui composaient les moissons
n'avaient été nourris d'une manière convenable , la récol-
te de Tannée 1865 ^ aurait été Tune des plus mauvaises
parmi celles que l'agriculture a pu depuis long-temps
enregistrer.
— 66 —
Rapport ayant pour objet^ des remeignements sur la r^-
eolte et le service des fourrages^ dans le département
des BeucheS'du-Rhône^ fait par M. Négrel-FEBACD» Im ft
février iSUS^ aunom delà Commission d'^griculttsre.
Messieurs,
M. le Préfet voas a adressé une série de qaeslioDSsur la
recolle et le service des fourrages, dans !e département des
Bouches-du-RhAne, et vous en a reclamé la solution, con-
formément au désir exprimé par Tlntendance militaire
qui doit la soamettre au Ministre de la guerre.
Vous avez chargé votre Commission d^agriculture da
rapport à fdîre à ce sujet. Je viens, en son nom , remplir
cette tache.
4° Quels sont dans le département, les principaux
points de production des foin^ sainfoin , luzerne^ trèfle ,
paille et avoine ?
Pour les fourrages obtenus par irrigation:
^arrondissement d^Arles»^
La vallée de la Durance.
Les propriétés riveraines descours d'eau de rhuveauae,
de l'Arc, de Jarret et de la Touloubre.
Pour les fourrages obtenus dans les terrains non
arrosés :
Arles et Tarascon, (3' Arrondissement. )
La vallée du Lar, dite de TArc^ et quelques autres points
du 2* arrondissement.
La paille se récolte dans tout le département.
On recueille un peu d'avoine par tout le département^
— 67 —
mais seulameot pour la coosommatioo des chevaux pen-
dant le dépiquage des blés.
À Arles, on en sème beaucoup; mais elle est fauchée en
vert pour la nourriture des brebis mères et des agneaux.
!• Quelle est la tendance de tJgriculture en cette
partie t
La culture des plantes fourragères tend à Faméliora-
tion l'' par Tusage progressif des assolements. S'^parTexé-
culion actuelle de plusieurs canaux dérivés de la Duran-
ce qui augmenteront nos arrosages de 14,000 hectares.
8« Combien y distingue-t-on de qualite'êl Sont-elleê
toutes propres à l'alimentation^ des chevaux^
Ordinairement la qualité des fourrages suit Tordre des
coupes.
Les prairies pérennes fournissent trois coupes. Les
deux premières fournissent les meilleures qualités sui-
vant leur ordre successif. Très souvent, la 3* est consom-
mée sur place par lesj bestiaux hivernants.
Nos foins séchés convenablement et donnés aux ani-
maux après un délai convenable sont tous très sains et
nutritifs. L'herbe fraîche des friches et surtout de la Crau
est excellente, très savoureuse et nutritive. Les herbages
trop humides sont moins sains, cependant les chevaux
s^en accomodent mieux que les bétesà laine.
4" Quels sont les accidents auxquels sont plus parti-
sulièrement exposées dans tel ou tel canton^soit habitu-
ellement ^ soit en diverses années, la production et la
qualité de chaque espèce de denrée ?
La sécheresse diminue d'une manière notable^ la ré-
colte des pailles , sainfoin , trèfle , luzerne sur les terrains
non arrosés. Les circonstances qui influent sur ces ré-
coltes sont toutes accidentelles.
— 68 —
Les froids tardirs coQlribu6iit quelquefois à dimincer te
quantité de foin dans les prairies arrosées.
&" Quelles êont les époques auxquelles les diffé^
rentes récoltes sont ordinairement mures ^ réalisées si
rentrées t
Prairies naturelles :
4'* coupe, fin mai; 2* coupe, 15 août; 3* coupe, en oolobr«.
Pailles :
Dul5 au 30 juillet.
Prairies artificielles :
Suivant que l'année est pluvieuse ou sèche, les coupes
sont plus ou moins fréquentes. Sainfoin, !'* coupe^ 15 mai;
2* coupe, fin juillet. Luzerne, coupes irréguliàres de 5 à 7
par an, suivant la rigueur de la végétation.
6* Combien faut'il de temps pour que la dessicatisn
des foin , sainfoin , luzerne , etc,, soit parfaite ?
Les foins pour être desséchés au point de pouvoir être
rentrés, demandent 3 ou i^ jours au plus; sauf les pluies
et temps couverts, ce qui est extrêmement rare pour les
deux premières coupes. Les autres fourrages provenant
de plantes légumineuses et par conséquent plus consistan-
tes demandent 6 jours, sauf également les retards occa*
sionés par les temps couverts ou pluvieux.
7** Dans quelle proportion la perte de cette dessication
s'opère-t-ellepar mois à partir de V époque de la florai-
son^ jusqu'au moment t où la dessication est complettet A
combien pour 0/0 évalue-t-on le déchet annuel^
L'herbe fauchée perd hO à 50 pour 0/0, pour arriver h
un état de dessication suffisant pour être convertie en
foin et être rentrée sans inconvénient.
Une fois dans le grenier, il y a une perte totale d'envi-
ron 6 pour 0/0 par an. On prétend que cette perte n'est
— 69 —
pas sensible pendant les 6 premiers mois et qa'elle porte
presque en entier sur le dernier semestre.
8* il quelle époque les foin , trèfle , sainfoin , luxer--
ne f soni'ih considérés comme pouvant sans danger
être mis en consommation 7
Les foins provenant des graminées peuvent être con-
sommés un mois après leur dessication.
Ceux qui proviennent des légumineuses , ne peuvent
être consommés sans inconvénient que trois mois après
leur dessication.
9* Quel a été pendant les 1 k dernières années cf^ 1830
à 1843, le produit annuel du département^ enfoin^ sain-
foin ^ Luzerne^ trèfle ^ paille de froment et avoine 7
En 1838, une commission nommée par M. le Préfet ,
d'après Tinvilation de S. £. le Ministre de TAgriculture
et du commerce, fit un travail statistique très étendu sur
les produitsUe l'Agriculture. Nous en avons extrait les
documents qui suivent*
Quint, met.
Arrond. de Marseille, prairies arti6. 2,360 )
d'Aix id. i!i2,564 V 245,461
d'Arles id. 200,557 )
Arrond; de Marseille, prairies nat. 5Zi^460 /
d'Aix id. 113,ii92 > ii03,272
d'Arles id. 235,320 (
Total 6i8,733
Paille donnée aux animaux 360,000 quintaux métri.
Hectolitres
Avoine, arrondis, de Marseille 230 )
id. d'Aix 3,603 \ 8,962 h.
id. d'Ailes. 5,127 (
Dans Farrondisseraent de Marseille , on enlend par
prairies naturelles , les prairies pérennes , semées et
— 70 —
arrosées. Les prairies arlificielles sont les fourrages cul*
tivés dans les assolements elsouTeoinoD arrosés^ tels que
les sainfoin , trèfle, luzerne^ vesce etc.
Dans rarroodissement d^Arles, tous les fourrages cul-
tivés, sont dénommés prairies artificielles. Les prairies
naturelles, sont les herbages que produisent les terres
incultes de la Grau, de la Camargue, etc.
40° Quel nombre de chevaux^ mulets , et têtes de 6^
tailf compte-'t'On dans le département et dans chaque
arrondissement ?
Arrondissements.
Arrond. de Marseille..
id. d'Aix
Id. d»Arles
8^
250
301
3,065
15,500,14,700
3,200l 7,000
6,000 40,200
3,646 24,700 31,900
•ai '5?
?1S
_i
44,745
440,343
374,438
529,521
Chèvres 11,823; porcs, 19,220.
44* Quels sont les excédents ou les défauts que pré-
sente la production annuelle ûux besoins locaux ?
Consommation.
Avoine 450,960 hectolitres.
Foin.
Paille 360,000 quint, mél.
Fèves
Son
La consommation locale a pour objet non seulement la
nourriture des animaux du pays, mais encore celle des
— 71 —
bêtes de trait que le commerce «ll«s voyageurs attirent
dans le dépaotemeBt ; le nombre eh est très con-
sidérable.
L'avoine récoltée est très insuffisante» Le Languedoc et
la Bretagne fournissent ca qui nous manque.
La paille suffit ji la nqurriture des animaax eit aux en-»
grais et litières.
12* Comment les cultivateur! ont'ils coutume de com-
poser la ration de leurs chevaux ?
Ils donnent en général et les jours de repos , la pailla
mélangée aveo le foin par égale portion. La ration est de
6 à 8 kilo, par béte. Les jours de travail^ on ajoute à cette
ration h kilogrammes de son mêlé à 2 litres de fèves.
En cas de travail forcé^ on remplace les fèves par 5
Utr^ d'avoine, mêlée de son.
\Z° Dans quelle proportion font'ifs entrer le trèfle ^
notamment dans cette rMtion ?
Le trèfle est consommé par les bestiaux ; on ne le mêle
pas à la ration des chevaux , h moins qu'il ne se trouve
naturellement aux graminées cultivées dans l«s prairies
naturelles.
ii* En cas de pénurie dUme denrée quelle est celle
qU' Us substituent et dans quelle proportion^
Lorsqu'une quantité de fourrage vient à manquer, on y
supplée naturellement avec celles qu'on a sous la main.
Lorsque tout fourrage manque, on y supplée avec de la
farine, avec du maïs détrempé, avec des fèves, etc.
— 72 —
IMBIJSTRIE.
Eiat des prix des journées des ouvriers en 4 844 , à
Marseille] parM. P. M. Roux.
Professions.
CuUivaleurs journaliers
Jardiniers id.
Faucheurs id.
Terrassiers Ouvriers
Maçons id.
Manœuvres id.
Tail.de pierres id.
Mineurs id.
Charpentiers id.
Galefals id.
Charrons id«
Maréchaux ferrants id.
Forgerons id.
Serruriers id.
Menuisiers id.
Boulangers id.
Tanneurs id.
Savonniers id.
Tailleurs id.
Orfèvres id.
Raffineurs de sucre id.
Prix
des
journ.
if.75
2 à 2,50
3
3 à 3,50
2
II
2,50
à3f.
U
4
3 à 3,50
^à5
3 à 3,50
3
2,50
à3f.
3
Sa 2,50
OBSERFATIONS.
' Quelques uns travail-
lent à façon et à tant le
lOOO; ils peuvent gagner
de 5 à 6 fr.
Ceux qui travaillent à
des ouvrages plus soignés
tels que des tombeaux ,
peuvent gagner de 8 i ÎOf .
Ceux qui 3ont logés et
nourris ont 30 f . par mois.
3 è 4
2,50
à 3f.
2 à 2,50
Chapeliers
id.
I On emploie beaucoup
i de Génois , qui en géné-
jr^rl, coûtent moins que
.les ouvriers marseillais.
I Beaucoup sont à leurs
! pièces; il y a des époques
deehaumage*
On emploie aussi des
Génois comme pour les
savonniers.
— 73 —
GordoDDiers Ouvriers.
Imprimeurs
Horlogers
Tonneliers
id.
id.
id.
FerbbiiUers ^ iJ.
PeÎDlres en bâtiment. ïd.
Bourreliers
Journaliers
Laboureurs
Bergers
id.
id.
îd,
id.
Gardiens de chevaux fd*
PorfeFair
id.
i
3 f
3,50
4
114
II
3
a 3
2,50
Sont âouTenl i leurs
pièces ol peuvent gagner
davantage. Les bordeu-
scsdesouïiers sont à leurs
piècps etgagnenldcl.btJ
2fr.
Pour le premier \ ic
eomposiieur peut gagner
autant , mais il esl qud-
quefuis à a-'S pièces, ilc4
payé à raison de 50 c, les
tÛOO lettres
Ceux en boutiques ga
gnenl 100 f. par moisi
ceux en chambre sont a
leurs pièces.
Ce travail est fait en S
parties par lehhL qui
monte la barrique, el lo
cerdenr \ le 1er monte 3
bquesparjourà< f. 25Ij
barrique , le âe cerck fi
barriques à 60 c.(la bquc
de 520 lilresj.
Il y a plusieurs classes
do jouroatierâ elde jour-
nalières,
lis sont payés au mois,
gagnent de 15 à 20 î, ,
sont logés et nourris. A
quelques uns» ou tournit
des souliers.
T! tiVïtslc pas dans cell*
classe «l'auvncj £p des gardien^
itccttevauTt; \\ y nh Marsej/J*
destHablIssenjcLif ou l'un jiïthiI
€tïù r.pai" rnaiâf pouf le pan-
sement et la nourrilure ; le
HiSLiXtc de \*ûiabV\Siém€Ri t^i
au«si €lj irgé d'^Uclei' et dp
jtlicr la cïii?vaj à La vûJoiLté
fu'propru'taire.
Les portefaix peuvi'nt
gagner plus ou
lelon le trft
74
Rapport fait paria. J. LouBon, adjoint au Maire ^ Jfem-
bre actif de la Société, au nom d'une Commissiian
spéciale , ayant pour objet Vinstitution à Mareeille
d'une exposition périodique des produits des tnanu^
factures, des fabriques ^ etc., du département dee
boucheS'du-Rhône.
Messieurs ,
Uoe réunion académique acquiert d'auiant plus d'im-
portance que ses travaux sont plus fructueux, que ses œu-
vres produisent plus de bien. Dans un siècle ou toutes
choaes sont appréciées dans la proportion des avantages
qui s'y rattachent , on doit rechercher ce qui est propre
à accroître le degré d^utilité des études auxquelles on se
livre. Ausçi la Société de statistique^ en recueillant, dés
son débuts des notes sur ce qui est , en constatant Tétai
du commerce, de la navigation, de Tindustrie ; en exa-
minant les améliorations opérées par le cours des choses , •
celles que Ton pouvait obtenir du résultat des reflexions
excitées par la comparaison des produits des manufactu -
res et des^'abriques , avait-elle rendu déjà quelques ser-
vices , lorsqu'elle a reconnu qu'elle pouvait faire plus en-
core; une tache glorieuse lui était ofierte: exciter parmi
les fabricants et les manufacturiers, une louable émula-
tion , et seconder par là Télan eu génie industriel , c'était
évidemment être utile au pavs. Dès lors, notre Société est
— 75 —
efitrée dans bette voie, elle a iasiitué des prix d'émala*
tioD , elle a distribué des médailles , des mentions hono-'
rabUs aux hommes qui avaient importé à Marseille nne
nouvelle industrie , ou amélioré les fabrications , les ma-
nufactures déjà existantes. Elle a prouvé par là que toutes
ses conceptions étaient dirigées vers les objets d'utilité
publique. Elle a rempli constamment la mission d-une
académie qui eut été fondée pour encourager les indus-
trîéli^ les manufacturiers , pour exciter , pour soutenir
leur zèle ; le titre auquel elle aurait droit , serait celui de
Société de statistique et d'encouragement pour l'industrie
à Marseille. f
En attendant que ce titre devienne celui de notre So-
ciété i, vous avez tous dès longtemps , Messieurè , conçu
le désir de seconder puissamment Télan industriel uni-
versellement donné. Dès l'année 1838^ dans une de nos
séances publiques, devinant votre pensée , je signalai les
avantages qui se rattachaient à des expositions industriel-
les \ je traçai le tableau de Tavenir séduisant que prépa-
rait le rapprochement facile des distances par les bateaux
à Tapeur et les chemins de fer, et mon imagination pla-
nant sur le résultat obligé de la communication de tous
les perfectionnements, m'offrit dans un temps peu éloigné,
la formation à Marseille d'un muséum où viendraient se
grouper toutes les merveilles de Tart et de Findustrie.
Âpres avoir fait connattre que les investigations de no-
tre Société doivent envelopper tous les produits , toutes
les créations; signaler Timportance de leur consommation
intérieure et celle de leur exportation , j'ajoutais ;
« La mission qui nous est confiée peut s^ét'endre bien
» plus encore ; notre but étant de contribuer par un té-
» moignage public d'encouragement à l'extension de l'in-
» dustrie, au perfectionnement de tous les genres de
» fabrication ; la cumulatioo snocciièive 4iaiit''li& otiitro
— 76 —
9 commun , d'un échantîlloa de chacun des produits y
• rendrait notre tache plus facile et plus profitable.
ft Les muséums d'histoire naturelle offrent la réunion.
» de tous les présents de la nature ; pourquoi ne forme-
9 rait-on pas un muséum d'histoire industrielle ? lA de-
9 \rait être groupé et placé par ordre tout ce que l'art a
» créé ; tout ce que les manufactures et les fabriques ont
9 enfanté , tout ce que Tindustrie a produit. Là seraient
» déposés des modèles de toutes les machines , levier
« obligé de la plupart des manufactures.
« Cette statistique des progrés des arts et de l'industrie
» s*enrichirait successivement de chaque création. Les
» remarques de noire Société auraient un aliment tou-
9 jours renaissant. Elles auraient du retentissement au
9 dehors, et donneraient une sage impulsion à cette fièvre
9 de création matérielle, dont le but est uue amélioration
9 générale de tous les genres de fabrication. Ce ^binèt
» industriel , suite des premières idées de statistique , se-
9 rait un monument digne de notre siècle. »
Trois années après l'époque ou j*avais exprimé le vœu
que je viens de rappeler, l'un de nos plus honorables eon-
frèresfit la proposition de rechercherl es moyens d'obtenir
une salle destinée à l'exposition des produits de Tindus-
trie du département des Bouches~du-Rhône.
Celle proposition renvoyée à une commission spéciale ,
a étéexaminée depuis peu. Cet examen a faitsurgir diver-
ses questions/ elles ont été approfondies. Je viens, au nom
de votre Commission , vous présenter les observations
auxquelles elles ont donné lieu.
Trois questions principales sont à examiner :
Y aurait-il avantage pour le département des Bouches-
durRhûne et pour son chef-lieu à établir à Marseille une
exposition des produits des arts , des manufactures , des
fabrications et de l'industrie ?
— 77 —
• Âdmellrait-on les' produits des départements circon-
voisins ?
Quels seraient les moyens d'exécution ?
Votre Commission a reconnu unanirâement que ces ex-
positions offriraient un motif d'émulation profitable ; elles
amèneraient nécessairement une amélioration de tous les
objets de fabrication. Les objets d'artdevraient également
être admis à ces .expositions. L'industrie manufacturière ,
la fabrication , les arts eux-mômes ne pourraient que
gagner à cette comparaison des produits , è cette commu-
nication plus intime des hommes , où le fabricant , le ma-
nufacturier ^ Tartisan, Tartiste viendraient recueillir des
conceptions nouvelles , des éléments de perfection.
Marseille fournirait un ample contingent de produits
dans cette masse de conceptions industrielles offerte par le
département des Bouches-du-Rhône et plus lard par les
départements circonvoisins. Elle serait appelée, il est vrai^
à supporter quelques charges, mais elle recueillerait une
part considérable des avantages que ces expositions pré-
senteraient à la fabrication et ài'industrie.
Cette grande cité compte dans son sein de nombreux
établissements ;
Plusieurs fonderies de fer et de fonte;
Pes fabriques de machines à vapeur ;
Des tanneries ;
Des fabriques de savon ;
— d'huiles de graines;
. — de soude et autres produits chimiques ,
Des raffineries de sucre et de souffre:
Des verreries J '
Des fabriques décorai!/
Des fabriques de piano | e( upr foule d autres fabriques
et manufactures.
— 78 -
La masse de fonds employée aDOueUemeni à l'exploit
laiioQ de toutes ces industries est fort considérable ; elle
s'élève à la somme importante de 415 à 120 millions. Il
faudrait mention^r un chiffre plus élevé , si Ton voulait
comprendre dans cette nomenclature , tout ce qui est re*
latif 4 rindustrie et à la fabrication.
Marseille affecte donc à la mise en œuvre des divers ob*
jets de fabrication qui se conçoivent et se confection nenl
dans son enceinte , une somme équivalente au huitième ^
peutrétce même au sixième de celle qui estconsacrée cha-
que année pour les divers genres de fabrications et de ma-
nufactures de toute la France^ et cependant dana las
expositions de la capitale, la ville de Marseille n'a apporté
qu'un léger tribut.
£n 1837 , quatre lodustriels et quatre industries figuré^
rentà peine à Texposition générale.
Le savon blanc, le sucre raffiné, les chapeaux de paille,
la soie filée et grège furent les objets présentés.
En 1834. le nombre des exposants marseillais fut de dix;
les matières envoyées furent :
Sucre raffiné; papiers d'algue marine; pianos; romaine
perfectionnée; échantillons d'albûtre; marbres du Tholo-
net , affinage ; grenailles de plomb ; pétrin mécanique; sta-
tue de la vierge.
En 1839 ; dix fabricants contribuèrent à l'exposition ;
l'on y voit figurer :
Des pianos ; des papiers peints ; de la colle. forte; du
ciment de Roquefort; des peaux tannées ; des registres
reliés/ machine à faire des broches ; des verreries ; des
coraux.
En ISHf douze industriels envoyèrent leurs produits /
des conserves alimentaires ; des pianos; une charrue ; des
verreries; alliage de métaux: / des savons ; des chapeaux ;
des couleurs , de la colle forte; des coraux.
— 79 —
Deui causés priDcipalcs ont mis obstacle à ce que Mar-
seille ait fourni à rexposiilon générale un eoniingeni
proportionnel à ses travaux; 1^ l'embarras qui se raita-
che à des envois lointains; 2* les difficultés dont on a cru
devoir entourer les admissions dans la capitale. Dans la
province au contraire on serait nécessairement plus fa-
cile. L'on n'imposerait pas des règles aussi sévères.
Dans le début des expositions générales, tous les pro-
duits furent admis indistinctement; mais plus tard l'in-
dustrie ayant pris un grand développement, l'on crut
devoir (en 1844)^ resserrer le cercle des admissions daES
ce qui se rattachait plus spécialement à la fabrication. ,. à
l'industrie. L'on écarla dés lors lès objets qui appartien-
nent à la science et aux beaux arts. Toutefois dans cet
état de choses , l'exposition générale fut encore largement
dotée ; elle fut en rapport avec l'accroissement de la pr<^
ducUon industrielle.
Pour les départements Ton a reconnu l'avantage qu'il y
avait à donner de Textension au cercle des matières qui
seront admises. C'est offrir k la fabrication un moyen d'é»
mulation plus puissant; c'est tendre avec efficacité à l'amé-
lioration générale. Nousavons remarqué dans la circulaire
du Maire de Toulouse , jointe à son arrêté relatif à Tex-
posilion ouverte dès le 15 juin , que les produits de Tin-
dustrie la plus simple seront classés dans cette exposition
et auront droit à des distinctions et des récompenses ,
s'ils sont exécutés avec perfection et si leur utilité est
constatée.
On pourrait suivre la même règle pour l'exposition du
déparlement des Bouches-du-Rbône.
Ainsi qu'on le pratique dans la capitale, les minerais ,
marbres et autres objets analogues ne devront être en-
voyés que par échantillons.
Le but des exposiliops^étant d'amener ttti perfectionne-
ment plus complet dans les prbdtili,;S'!iiiÉiiJI^»^' 9"®
-80-
Ton doit étendre le cercle des exposants autant que' pos^
sible. Toutefois on ne peut le faire que dans la proportion
des ressources pécuniaires affectées à cet objet. Ne coq-
naissant point encore qu'elles seront ces ressources, il se-
rait convenable de n'admettre à l'exposition dès le débat
que les produits du département des Bouches-du-Rbône;'
Ton étendrait plus tard cette faveur aux départements cir-*
coh voisins. Vous savez tous, Messieurs, que le commerce
reçoit le mouvement , la vie par les échanges , par le
transport dans d'autres lieux de tous les genres de créa-
tion.Ces produits devenant d'une plus grande importance,
recevant une plus complète perfection, fourniront au
commerce de notre ville un aliment nouveau , lui donne-
ront une activité plus grande', lui offriront des bénéfices
plus considérables.Marseille essentiellement commerçante
' recueillera donc la part la plus ample de ces bienfaits.
L'exposition sera- t«elle annuelle, triennale ou quin-
quennale?
Votre Commission avant de résoudre cette question , a
considéré combien il pouvait être utile de rapprocher
dans le principe , les époques , afin de donner plus d'élan
h ces mobiles d'émulation, à ces moyens d'encouragement
si puissants et d'en seconder Timpulsion ; mais elle a re-
connu la nécessité de laissera l'industrie un laps de temps
suffisant pour amener quelque perfeclionuemeat dans les
procédés , et à cet effet elle a adopté l'intervalle de trois
ans, d^une exposition à l'autre.
Quant h l'époque où elle aurait lieu , celle de la foire
St-Lazare a paru la plus convenable. La durée de l'expo-'
silion devrait être d'un mois.
Les récompenses accordées se composent ordinairement
de médailles d'or , d'argent et de bronze, et enGn de men-
tions honorables.
Si ces expositions amènent quelque amélioration dans
— 81 —
les divers genres de fabrication el de manufaclures . il
sera juste derecoonattreque la Société de slalislique n'y
sera pas resiée étrangère , puisque depuis un grand nom-
bre d'années elle cherche à exciter Témulation parmi les
industriels en décernant des prix d^encourageœent.
L'honorable confrère auquel on doit la proposition de
solliciter de Tauiorité un local desliné-aux expositions
industrielles, croyait que les médailles et les mentions-
honorables pouvaient encore dans cette circonstance être
décernées par la Société , nous pensons au contraire qu'à
l'autorité seule appartient ce droit. La distribution des ré-
compenses doit être faite ou par le Préfet ou'par le Maires
suiraut que c'est le département ou la commune qui font
les frais de l'exposition.
D'après les dispositions de Tordonnance royaledu 3 sep«
tembre iSkZ , et la circulaire ministérielle du 8 octobn;
relative à son exécution , les jurys dépariementaux char-
gés d'examiner les produits de Tindustrie destinés à figu-
rer à Pexposition dans la capitale» doivent être com-
posés :
De riogéni«^ur en chef des ponts-et-chaussées ;
De l'ingénieur des mines ;
De l'ingénieur des constructions maritimes ;
De rarchitecle du département,
Des Membres du Conseil général des manufactures ;
Du Président du Conseil des prud'hommes ;
Des délégués des Chambres de commerce et de manu-
factures.
Pour les expositions dans les provinces, le jury est
formé d'autres éléments : pour nous guider dans sa forma-
tion à Marseille, nous puiserons les précédents dans Tar-
rôtô du Maire de Toulquse du 5 novembre 1844.
Là il «^st formé par :
Un bureau d'administration des sciences et art^^^j^-
il
— 83 —
De Membres pris dans la Chambre de commerce. . Daos
le Conseil municipal ^ et dans les diverses Académies da
la ville.
A Marseille , on pourrait composer le Jury :
Du Maire ,
De Membres du Conseil municipal pris dans la com-
mission des sciences et arts ,
De ringënieur en chef des ponts-et-chausséeâ;
De deux Membres de la Société de statistique ;
D'un Membre de l'Académie ;
D'un Membre de la Chàmbrede commerce.
Par sa circulaire du 1*' mars i8/i4 , le Ministre a pç^-
crit aux exposants des conditions qui pourraieoL Alfe
adoptées pour Marseille et qui nous présenteraient l'avaii-
tage de recueillir sans peine des renseignements statioli-
ques précieux.
Les objets expédiés doivent être détaillés dans un bor^
d^reau indiquant :
Le nom et le domicile de chaque fabricant ;
Le nombre et la nature de ses articles ;
Les médailles et récompenses qu'il a pu obtenir.
Il faut yjoindre :
Le nombre des ouvriers employés;
La nature et la puissance du moteur ;
Le nombre de métiers et autres mécaniques;
— de machines ;
— de fours ;
— de forges , elc.j
La quantité desmatfères premières mises en œuvre an-
nuellement/
La quantité et la valeur des produits livrés annuellement,
A la consommation intérieure/
A l'exportation.
Parmi les questions que voire ^commission a ea à
— 83 —
eiamiDer, Messiears, celle relative au choix d'un local a été
la plus diffioile à résoudre.
Le choix il faire est surtout embarrassant, si Ton veut
porter ses prévisions vers Tépoque où les premiers essais
auront eu Heo/ou rhésitalion qui accompagne la première
exécution de tous les projets nouveaux aura été vaincue^
et que Ton croira devoir faire un appel aux départements
circon voisins. Le nombre des articles envoyés à Texposi-
tion sera alors beaucoup plus considérable, ei il n'y a à
Marseille aucun local disponible, appartenant à la ville ,
assez spacieux pour recevoir les objets qui seront desti-
nés à rèxposition.' Votre commission avait eu un moment
la pensée de demandera M. le Maire que dans la. cons-
truction d'un nouvel Hôtel-de-Ville , une vaste. salle fut
réservée piour les expositions. Mais celte construction pro-
jetée est encore dans les éventualités et si l'admission de
notre, demande avait lieu, son application ne pourrait
avoir son effet que dans un avenir assez éloigné.
Ne voyant pas de localité assez spacieuse à désigner y
la commission a cru que^Ton pourrait y suppléer par la
construction de barraques sur le boulevard Dugommier.
Elle a cherché à se rendre raison de la dépense ; elle a re-
connu qu'elle s'élèverait de six à huit mille francs, et se
renouvellerait à chaque exposition. Cette dépense à la-
quelle se rattacheraient nécessairement quelques autres
frais , a paru à votre commission un peu considérable
pour le début. En toutes choses , un essai est toujours
modeste. L'exposition proposée ne saurait avoir acquis
de rimportance qu'après un certain Iap$ do temps.
S'il faut puiser des analogicK dans les antécédents de
môme nature, nous remarquons que les premières expo-
sitions dans la capitale furent peu nombreuses ^ celles de
1819 et de 182!) signalèrent à peine les premières étincel-
les de cette ardeur industrielle qui allait embraser pres-
que toutes les contrées du monde.
— su —
En 1827 OD complaît 4795 exposaals
Ëa 1834 le chiffre s'éleva à 2247
En 1839ilaUeigDil 3381
El en 4844 , le nomb. des exp. fut de 3919.
Celle progression constate l'immense développement
de rindustrie. Toutefois, il fauten convenir^ sans le secours
de ce développement , il y aurait toujours eu progression
successive par le seul fait delà tendance naturelleè suivre
un premier élan donné , à parcourir une voie déjà tracée.
Il est donc évident que pour le début, un local moins spa-
cieux serait suffisant.
En application de celte pensée , voti^ commission croit
devoir proposer de faire la demande que la salle du Gon*
servâtoirede musique, qui se trouve libre de septembre
à novembre , soit affectée provisoirement à Texposilion
industrielle ; ce premier essai , étant affranchi par là des
frais de location d'unlocal^se ferait presque sans dépense.
Mais quelque peu imposante que fui celte dépense, il
ne pourrait y élre pourvu que par des allocations ou mu-
nicipales ou départementales, les ressources de la Société
de statistique étani fort limitées.
Organe de votre commission , Je viens donc, Messieurs,
vous prier d'émettre le vœu que de» expositions trienna-
les des produits des fabriques , des manufactures et des
arts aient lieu à Marseille , que ce vœu transmis à Tauto-
rité soit appuyé des considérations que nous venons de
présenter pour le justiBer et accompagné des propositions
qui se rattachent à son exécution.
Ces expositions sont dans Tintérét de Findustrie, de
Tagriculture et du commerce en général et dans Tintérét
de Marseille en particulier. La Société de statistique sera
heureuse si elle peut contribuera faire adopter une insti-
tution qui doit erercer une influence si puissante sur la
prospérité du pays.
— 85
Les Membreft de la Commission , sigués : Miègb, Prési-
dent i P. M. Roux, Secrétaire perpétuel ; Nbgrel Feraud ,
Hathibor , Abadib, Bàrsotti , Barthélémy , Tocchi , de
ItoiiiLDiSÀirT, Lasouchere et Loubok , Rapporteur.
La Société de statistique de Marseille , après avoir en«
lando la lecture du rapport ci*dessus, ayant pour objet
FoLposition des produits de l'industrie du déparlement des
Boachea-du-Rhône , a arrêté, après Tavoir adopté dans
tout son contenu l*" qu'il en serait transmis une copie au
Ckmiiett du département , au Conseil du 1*' arroodisse-
ineUty au Conseil municipal de Marseille et à la Chambre
dfe GommefCe de cette ville ; S*" qu'une Commission spé-
caalë sérail chargée de suivre la discussion du projet au-
prèidews diverses administrations.
Marseille , le 3 juillet mil huit c^nt quarante-cinq.
Le Secrétaire perpétuel , Miêge,
P. M. Roux. Président.
— 86 —
Notice hiêiorique et statistique sur le Commerce du noir
animal résidu de raffinerie de sUorOy depuis son ori-
gine jusqu'à nos jours ; par M. Bousquet, membre acr
tîf.
Messieurs , .
\j%%Annales des Sciences et de t Industrie du midi de la
France , ouvrage publié en 4832 par noire Société , et
que j*ai dû parcourir dès rinslantoù vous veniez de m'ad-
mellre auprès de vous , renferment , entre autres remar-
quables articles , une curieuse notice sur la révivificatiôn
du noir animal. L'auteur de ce travail, M. Babthb, a ex-
posé avec netteté un système de décoloration des sirops
par Tacetate de plomb, et en outre, un procédé ingénieux
pour rétablir le noir animal résidu de raffinerie de sucre
dans son énergie primitive. Tout en reconnaissant le mé-
rite de la découverte due àM. Barthe^jc dois dire en
passant , qne , rapplication d*un pareil système , quant
au noir, n'ayant pas été reconnue suffisamment avanta-
geuse pour les raffloeurs , ceux-ci ont cru devoir y re-
noncer ; et d'ailleurs, fai hâte d'ajouter que le système
proposé par M. Barthe , n'est pas le seul qui ait été ainsi
abandonné : plusieurs autres procédés indiqués antérieu-
rement avaient déjà éprouvé le même sort. Ainsi donc, le
grand problème de la révivification du noir animal , qui
semblait avoir obtenu plusieurs fois unecomplète solution,
demande , je ne crains pas de le déclarer, à être mieux
étudié par les gens de science. Les théories , en chimie ,
sont insuffisantes pour déterminer un succès; il faut en-
core que Tapplication de tel ou tel autre système, soit
— 87 ~
hoile d'abord i el ensuite réellement lucrative pour les
nlBneurs de socre. Révivifier le noir animal résidu en
ajoutant h celui-ci une certaine quantité de noir vierge
comme le proposèrent successivement M. Bartrë etaulres
savants, c'est , suivant moi, n'atteindre le but qu'à moitié.
Néanmoins, on ne saurait trop encourager les efforts et le
zèle des chimistes qui se sont occupés ou s'occuperont d'u-
ne découvertedont les résultats présenteraienld'immenses
avantages i la raffinerie. — Cela dit , j'aborde mon prin-
cipal sujet.
Stimatë parla lecture du travail d'un honorable et an-
don coUègoe, j'ai pensé qu'il ne serait peut-être pas
sans intérêt pour vous , messieurs, de.connattre le rôle
important que joue comme engrais, depuis une vingtaine
d'années^ le noir animal, après avoir servi à la clarification
do socre et des sirops. C'est , vous le voyez , reprendre ce
produit au point où le laissa M. BartoS. Le résidu de raf*
Ooerie est devenu un commerce tellement important ,
pour notre ville surtout, que, jeté , il y a vingt ans,
comme une matière dépourvue de valeur , Ton n'estime
pas aujourd'hui encore , à moins de 4 à 500^000 francs le
produit total de cet article, et celle somme, il faut
le remarquer , ne se répartit annuellement qu'en*
tre cinq ou six usines. Il s'dgil de vous expliquer par quel-
les phases successives a passé le noir animai pour arriver
1 acquérir une semblable valeur.
Lancé de bonne heure dans le tourbillon des affaires;
ayantchoiside préférence à toute autre carrière, celle de
800 père, celui qui vous parle, Messieurs, se trouva tout-
à-coup lié d'une manière h peu-près exclusive , au
commerce du noir animal résidu , par commission d'u-
bord y et , plus lard , pour son propre compte. 11 me suf-
fisait, de remontera l'origine des opérations de ma mai-
son , pour procéder au travail que je méditais ; mieiix que
— 88 —
personne je pouvais suivre pas à pas les progrès d'une
industrie qui , tantôt par hazard pu tantôt par calcul , est
constamment demeurée entre mes mains, ou soit entre
les mains du chef de ma famille et de ma maison.
Tout ce que je vais avoir Thonneur de vous raconter au
sujet du noir animal , s'élant passé sous mes yeux , je
puis vous en garantir l'exactitude.
J'ai regretté vivement , messieurs , en remplissant une
semblable tâche , de ne pas être doué des brillantes qua-
lités qui vous distinguent tous ; j'ai envié bien des fois ,
en traçant ces lignes confuses , le style élégant et facile
deja. plupart d'entre vous; j'aurais voulu, en un mot 9
pouvoir au m'oins racheter par le mérite delà forme la sté-
rilité du fonds, <(, si je n'ai pas reculé devant les difficultés
de mon sujets' c'est que Tidée de votre bienveillance m'a
constamment soutenu. Vous aurez , sans,doute, égard au
temps de noviciat que j'ai à passer parmi vous, mes maîtres
en statistique, et si une autre considération devait me faire
trouver grâce à vos yeux, pour ce faible travail, c'est Tim*
patience quej'éprouvais d'apporter au plus tôt ma part de
butin à la ruche scientifique dont vous êtes, messieurs,
les hôies aimables et laborieux !
Notice historique sur le fuere »-- Manière dont M'em-
ploie U noir animal dam les raffineries.
« Le sucre , dit M. Rodbt (1) n'a été connu que fort tard
en Europe. Les ancicns.écrivains n'en font aucune men-
tion , et il est à peine indiqué par un court passage de
(1) Dectionnaf're du commirce des marchandises ^ V.au mol sucre
— 89 -
Théophraste, qui a terminé sa carrière trois siècles nvnni
Jésus-Christ ; Punb et Dioscorides, qui écrivaieot daDsIe
premier siècle de notre ère , le décrivent avec des carac-
tères d'après lesquels il est facile déjuger que la substan-
ce dont ils parlent devait éire du sucre candi. Selon Paul
d'EGiHB, au Vil' siècle , le sucre était encore peu répan-
du, et de longues années se sont depuis écoulées avant
qoe l'usage en soit devenu général.
c La canne à sucre est originaire de PAsie orientale ,
elle crott dans le sud delà Chine, dans l'Archipel indien
et dans les royaumes de Siam et de Cochinchine. C'est
dé là qu'elle parait avoir passé dans Tlndostan , puis,
beaucoup plus tard , eu Arabie , et enfin dans les parties
deFAsie et.de l'Afrique qui bordent la Méditerranée, en
EnthiojHei en Nubie , etc.
«Avant ces transmigrations de la plante elle-môme, qui
ont donné les moyens de fabriquer le sucre ))lus près du
coDSommatear, l'usage s'en introduisait lentement chez
les orientaux. Il fallait que cet article passât, de in<iins en
mains, de la Chine dans les ports de Tlndo , do là dans
le golfe Persique ou dans la mer Huuge , el qu'il achevât
parla voie des caravanes, jusqu'au littoral do la Méditer-
ranée , la route qu'il avait à parcourir. Lés trafiquants de
ce temps éloigné avaient à se charger d'articles plus pré-
deax , et dont Tencombrement était moins {^rand ; il n'est
donc pas étonnant que le sucre soit resté une chose rare
et presque de curiosité. Ce sont vraisemblableme:ii les
conquêtes des Arabes ou Sarrasins qui ont développe en
Eoropeje besoin de cette consommation.
«Dans le cours du IX*" siècle , les Sarrasins , devenus
maîtres des îles de Rhodes , de Chypre , de Crète et de la
Sicile^ y introduisirent la canne à sucre, dont la culture
et la préparation leur étaient familières. Déjà les royau-
mes de Valence , de Grenade et de Murcie, en Espagne,
12
— 90 —
en avaient dû la naturalisalion à la conquêle qui venait
d'en être faite. Les plantations s'y sont conservéesau point
qu'en 466i elles avaient encore de Timporlance , et qu'à
présent quelques unes subsistent encore.
tt Vers le XÏI' siècle , les commerçants vénitiens trou-
vaient à s'approvisionner de sucre à meilleur marché en
Sicile qu'en Egypte, et le voyageur Marco Polo , en re-
marquant que la culture en existait au Bengale, ne donne
pas h penser que l'Europe eût besoin de recourir à ce pays
lointain.
a Les croisades, en mettant les peuples de l'Occident en
rnpport avec les Orientaux, puis l'activité de la navlga-^
tion des Vénitiens et des autres nations italiennes , éten-
dirent le goût et le besoin du sucre dans toute l'Europe
occidentale. Au commencement du XV* siècle, les espa-
gnols et les Portugais portèrent des plants de eaBoe aux
îles Canaries et h Madère. On suppose même que c^est de
ce dernier endroit que la canne a passé dans le Nouveau
Monde, bien que quelques historiens prétendent qu'elle
croissait déjà Aaturellement dans divers lieux d'Amé-
rique.
« Le sucre était do qualité diiïérente , suivant les pays
de culture et l'habileté des producteurs. £n raisoD^des
procédés défectueux de fabrication , il passait dans le
commerce sous la forme d'une matière noirâtre, en masses
faciles à diviser, mais grasses et retenant une quantité
notable de mélasse ou matière mucoso^sucree. Celui de
Madère parait avoir joui d'une certaine supériorité ; ce-
lui de l'Arabie et de l'Egypte était au contraire resté fort
défectueux. Vers la fin du XV* siècle , les Vénitiens in-
ventèrent le procédé du raffinage, art qui a été porté , de
notre temps , h une si grande perfection. »
Examinons rapidement par quelles diverses phases dût
passer le raffinage du sucre pour arriver au point où il
— 91 —
oHotaellement; cet aperçu vous fera connaître, mes-
ém%, quelles vertus acquiert l'engrais dont nous avons
lùODS occuper. On a écrit qvkk Torigine de la raffinerie
efiRrance , les hommes qui s'en occupèrent furent enn«i-
Hs. Ce privilège inhérent à quelques familles fut , sans
adcoil doute , la cause pour laquelle cette industrie resta
QB certain temps stalionnaire; quoiqu'il en soit, cane fut
qota 1800 , que des hommes instruits , opposant les ré-
nltals'de leurs études aux erreurs de la routine, ouvri-
Ml la voie à un progrès réel.
Eu 1805 , IL GoiLLON modifia les procédés du raffinage
pat Vitittodiietion et Tappiication du charbon végétal. Ce
fot 004 amélioration incontestable , mais la pratique ne
lardii 1^ h faire reconnaître que l'action décolorante de
ce ehafbon varie , en raison de la non -uniformité de sa
cafboiiltation et auivaut la proportion du potasse qu'il
eotttieôt. Il fot encore démontré que les avantages offerts
intelairees par ces charbons se trouvaient balancés par
«a inconvénient non moins grand : celui de diminuer de
biiocûople rapport du sucre cristallisable. En 1811 , M.
ÎMuti pharmacien à Montpellier , prouva que la puis*
Mnea décolorante du charbon d'os est bien plus considé-
rlUe que celle du charbon de bois. Aussitôt , M. Derosne
Mteçot ridée de substituer dans les raffineries ce nouvel
«tlMau charbon végétal: cet habite pharmacien fut se*
Mdé dans ses. efforts , par deux raffineurs MM. PLuvineT
et Patin.
Qael que soit le mode à l'aide duquel on opère^ en raf-
lodrie, la solution du sucre brut dans l'eau, à l'effet d'ob-
tenir une clarification , toujours est-il que' c'est lorsque
celte solution bouillante marque 28 à S9 degrés du pèse-
iirop Baume, et que la température de ce liquide s'est
*lcvéeà 80 degrés centigrade, qu*on ajoute le charbon
animal réduit en poudre , dans le rapport de 8 à 10 y du
— 92 —
poids du sucre brut, avec ^q\0 desang battu dans six fois
son poids d'eau, par quintal desucre, aprèsquoi le liquide,
qu'on a fortemeoi brassé peodant plusieurs secondes , est
laissé en repos jusqu^au moment de TébuUition. Alors on
couvre le feu, et, ^ Paide d'un robinet'placé au fond de la
chaudière , le liquide chargé de noir est reçu et traverse
des filtres disposés à cet effet.
Lorsque tout le sirop est passé , .les ouvriers enlèvent^
à Taide de pelles ou de pucheux, la boue de noir animal
déposée au fond des filtres pour plus tard , la dégraisser
a l'eau chaude. Celle opération se pratique en versant as-
sez d'eau sur les boues de noir animal placées dans des
chaudières pour les rendre liquides, puis on fait jeter à
ces noirs ainsi étendus un fort bouillon ; on filtre de nou-
veau, et le noir se précipite encore sur le blanchet de
toile ^ d'où ^ ainsi lavé y il est extrait pour être soumis à
une autre épreuve. Enfin , le raffineur , pour savoir d'une
manière certaine si le noir animal qu'il s'occupe de laver
coutiept encore une petite quantité de sucre , en prend
jdans la chaudière, avec unpucheux» verse dessus de
'eau chaude , et la déguste afin de s'assurer si cette eau
cède à la langue une saveur sucrée.
Le noir animal , ainsi lavé , sans saveur , est retiré oe
dessus les filtres pour être mis à la presse ; ce n'est qu'a-
près cette dernière opération que les ra^'fineurs le livrent
aux agriculteurs sous la dénomination de résidu de raffi-
nerie , ou mieux encore sous celle de noir animal résidu
de raffinerie (1).
Comme vous le voyez , messieurs , le résidu que , dans
le commerce , on désigne sous le nom générique de no
animal résidu de raffinerie , ne consiste qu'en charbon
animal , charbon d'o^ , qui a servi à la décoloration du
(4) G. Beutin. Statistique des os au point de vue de la chimie
des arts et de V agriculture.
-^ 93 —
snore brut ou des sirops daos la raffinerie , lavé ensuite
parles raffineurs , pour en enlever encore le peu de sirop
qu.reçte interposé dans ses molécules.
■ Cb résidu , en supposant que le raffineur ait opéré sur
l^OOb kilogrammes de sucre brut , se compose de 100 ki-
logrammes de noir animal traversé de matières organi-
ques végétales et de sable enlevés au sucre , et en oulrede
<0 kilogrammes de sang à Tétat humide^ qui réduit à Té-
tât sec, ne donne plus que k. 1.75.
Tels sont les rapports suivant lesquels se manifestent à
l'analyse les éléments de la composition du noir animal.
Premières terres engraissées à Rennes et à Nantes avec
U noir animal*
La Bretagne , la Vendée et la Normandie étaient, il y a
20 ans , peu riches en engrais/ ceux dont on se servait
alors, dans les campagnes^ étaient d'un prix fort élevé ,
yl'DD transport et d'un emploi très difficiles» la tourbe (\)
et la marne (^) dont on fesail également usage étaient de-
venoea insuffisantes aux besoins de l'agriculture ; les en-
pais provenant des élables furent presque les seuls
aozquclfli on eût recours. Près des villes , on y joignait les
(t)Be raliemand Tor/; substance ▼egctalc formée de débris
âtebes , de ftuilles , de racines et de plantes pourries conTer-
tîes en une masse noirâtre , onctueuse et combustible.
(2) De Marga , ancien mot celtique , dit Mrxagk , dont Pline
fait mention et pour lequel on a ensuite employé le diminutif
Mergila.Cesi une sorte de terre propre engraisser les champs.
On rappelait autrefois Marie.
— 94 —
immondices des rues^ la charrée (3) des blanchisseurs /
mais là se bornaient les ressources du paysan.
En 1825, un grand changement eut lieu. L'idée d'uliltser
le noir animal ou charbon d'oê (i), en ouvrant â Tagri-
cullure une ère de prospérité, offrit en même temps au
commerce une source de richesses nouvelles.
Ainsi quMl arrive assez souvent en matière de décou-
vertes imi>orlantés, deux personnes s*dttribaèrent à la fois
rhonneur d*avoir doté l'agriculture de cet engrais : M. Jo-
hn , raffineur de Nantes passait généralement pour être
l'auteur de la découverte, M. Rissellb, autre raffineur
de la même ville , réclama aussitôt. La presse nantaise
ne pouvant décider la question , paya indistinctement à
ces deux citoyens estimables, un égal tribut de reconnais-
sance et d'éloges. Quoiqu'il en soit , la réputation de l'en-
grais noiranimalse propagea avec une rapidité incroya-
ble , et, de quelques bourgs de la Vendée où elle prit nais-
sance , se répandit en peu de temps dans tous les dépar-
tements de l'ouest.
De quoi se compose le noir animal , et d^oû lui oient sa
propriété fertilisante.
Il est bon de vous dire. Messieurs, ou plutôt dé voaà
rappeler y avant de poursuivre , comment se fait le noir
(3) Du latin barbare cinerata , fait de cinis , cineris , cendre.
Méi^ge prétend qu'autrefois on disait charrée. On appelle cl^ar-
rée les cendres qui restent dans le cuvier et sur le charrier^ après
qu'on a coulé la lessive.
(4) Je crois devoir indiquer ici les diverses dénominations que
Ton donne au noir animal. Les Hollandais Vdi^^tWtuiBeenzwart;
les YidiUO\% Beensvœrte\ les' suédois Densvart ; les Anglais Bone
Black ; les Italiens Nero d'ossQ ; les Espagnols Negro de hueso ;
eûfin les Portugais le nommeot j^^^ro de osso. Dictionnaire gc^
néral des marchandises et du eommeree.
-95 -
animal destioé à la clarificatioo des sirops, ei d'où lui
Yieot ensuite cette propriété fertilisante qui fonda sa bril-
laote renommée.
. Les os de bœufs, vaches, moutons, chevaux^ etc.,
après avoir été fractionnés, sont introduits dans dès
nwrmUosqoe Ton place dans des fours ^ après les avoir
femiées hermétiquement avec un couvercle ou avec une
marmite renversée; les joints doivent être bouchés avec
de l'argile détrempée. La calclnation des oss'opère égale-
ment dans des cylindres faisant les fondions de cornues.
9nn oe dernier cas , on se propose de recueillir les pro-
diûts deUdislillation ; dans le premier cas, ces produits
lOùi braies pendant la calcinalion. Les os doivent être
aoojnis à l'action du feu jusqu'à ce qu'il n'y ait plus aucun
dégageioeDt de vapeurs; c'est-è-dire, pendant un inter-
valle de quatre heures , et par une chaleur de 70 è 80 de-
grés. Le combustible employé ordinairement pour celte
opératioD est le bois ou la bouille. Les os ainsi calcinés ,
se transforment en un charbon léger et friable que Ton a
nommé charbon animal ; ce charbon , soumis d'abord à
la trituration et mêlé ensuite avec du sang de bœuf, sert
dans les raffineries de sucre à clarifier et décolorer les
8irops.Ajnsi quejel'aidëjà dit,il les purifie,!! entraine tou-
jours avec lui des matières sucrées qui ne peuvent que
lai être favorables et ajouter aux propriétés fécondantes
dp noir résidu , car on sait que , si le prix du sucre per-
mettait de l'employer lui-même comme engrais, il donne-
Fiiiles plus beaux résultat».
Le noir animal, sortant des raffineries et destiné , dès
ce moment, à féconder la terre, est donc composé de trois
sahstances éminemment favorables h la végétation, c'est-
à-dire , os brûlés , sang de bœuf el sucre. Voici ce que j'ai
lo dernièrement, à ce sujet, dans la Maison rustique du
A7X* siècle :
' ~ «6 —
« La mesure de rénergie acqaîse au doir animal , offre
» ce résultat étonnant au premier abord, mais constaté
r> expérimentalement dans de grandes cultures : les t5
» parties de sang sec qu'il renferme agissent comme en-
» grais d'une manière plus utile que 400 parties liquides
n représentant environ 100 parties de sang à Tétat sec.
» Ainsi , la matière organique réunie au charbon , agit
» six fois* plus qu'employée seule y ce fait explique la con-
« sommation énorme des résidus de raffineries. y>
Je De terminerai pas ce chapitre sans vous dire , mes-
sieurs , qu'il existe poui la calcination des os, un procédé
très-économique , dont lès départen\ents de Tlsère , du
Rhône et de Saône-et-Loire ont déjà fait usage ainsi que
FÂulriche et lltalie. Ce procédé consiste à calciner les os
$an8 combustible ^ si ce n'est pourtant, celui nécessaire
pour commencer Topération ; mais, après avoir allumé
un premier feu , le nouveau 'système de four , d'après Fi*
dée qui m'en a été communiquée récemment , se trouve
chauffé pour 45 à 50 jours, sans qu'il soit besoin d'a-
limenter le foyer.
L'inventeur de l'appareil éontil s'agit, est actuellement
à Marseille; il vient de faire des essais en Autriche , en
Italie et dans les Etats-Romains , partout , assure-t-on, ie
succès a couronné ses diverses expériences. C est au-point
où l'aulaur des fours à ealciner sans combustible , qui ,
déjà avait obtenu en Autriche, en <841 , le 1" prix pour
l'industrie, (une médaille d'or), peut produire les certi-
ficats les plus honorables , signés par les industriels qui
ont acheté ce procédé. Je regrette vivement, messieurs ,
de ne pouvoir vous faire connaitre le nom de la personne
dont il s'agit, ni vous donner une idée de sa curieuse in-
vention. La modeslie estparfoisLinflexible.
IL. TD^3M2 - I
— a? —
A qUêltierraitît le noir convient principalement^ etdans
quelle proportion il doit être employé.
L'eDgrais qui nous occupe fut , en principe , reconnu
igalemont bon aux semailles des froments, blés noirs ^
orges y avoines , seigles , trèfles , navels , etc. Il faut , en
général , un tiers plus de noir que de grain , c'est-à-dire,
qaesi Fou ràme huit boisseaux (4) de grain sur un jour de
terre éêceni vingt cor det(^)t il faut y répandre en môme
tempi , dense boisseaux de noir ; deux de plus si le ter-
rain est froid; deux de moins s'il estnaturellement chaud.
Pour les terres nouvellement défrichées , il faut la pre-
fBÎkte année ^ 16 boisseaux de noir par jour de 6bnt vingt
cordes. Toutefois , messieurs , une remarque fut d'abord
fÉile par les agriculteurs bretons ; c'est que le noir animal
est bon pour toutes sortes de terres, mais qu'il convient
pirtienllàrement aux lerres fortes et humides , attendu
que I par sa porosité^ il absorbe beaucoup d'humidité, et
qa*il rend en outre , les terrains sur lesquels il a été ré-
panda plus aptes è la culture ^ en leur donnant de la
chileDi'. Ceci explique pourquoi les départements de Tou-
est lento , ont pu faire usage de cet engrais.
(t) Le noir abîmai n'ayant jamais été employé dans notre payi
fi'à titre d'essai , ot partant en petite quantité , je suis forcé de
■entfir des mesures de capacité et d'étendue usitées en Breta-
IM- Le boisseau dont il est ici qoestion , est celui employé à la
hUe an froment de Kennos \ il répond à 25 litres ou à un quart
Asetolitre, mesure légale. Ce boisseau contient 22 kilogram-
«MouAilifresdei^ir.
(i) La eori/e «le Bretagne^ qui est do 2^ pieds carrés , équivaut à
Oare flÛ centiares 7799e(soixaDte centiares et une fraction de7799e)
U/aHrno/ de Bretagne comporte 80 cordes ou h% ares 6239e.
' • 13
.>«v..
— 98 —
Manière d'employer le noir animal.
Voici comment s'emploie le noir en Bretagne et en
dée. .
Lorsqa6 Ton sème un champ, Thomme qui réps
grain est suivi d'un autre qui porte du noir animal ,
jette après le premier , trois poignées contre dei
grains. On a soin d'étendre Tengrais également pai
On procède de la même manière sur tous les terra
pour toutes les semailles où l'on fait usage du noir.Il <
sentiel de répartir uniformément le résidu de rafflc
sur le sq) où l'on a semé.
Quelques agriculteurs ayant demandé en principe
détenteurs de noir animal s'ils pouvaient employer
à-tour dans leurs cultures, cet engrais elle fumier, i
fut répondu que, non seulement ce dernier pouvai
vir à un terrain où l'on aurait employé précéder
le poir animal , mais qu'en outre , cette manière de]
ser fertilisait davantage, surtout en usant alterna
ment chaque année du noir et du fumier. Il est inc(
table , cependant , que le résidu de raffinerie prés
une grande économie, comparativement à tout autr
grais et qu'ensuite, il donnait un quart de plus en ré
Des sols naguère en jachère une année sur deux, et i
deux années sur trois , furent , en 1827 , fumés a^
noir animal et emblavés tous les ans/ dès lors , la y
de leurs produits nets se trouva triplée !
Economie queprésenie l'emploi du fVsidu deraffi%
L'auteur d'une brochure publiée à Rennes en 1
— 99 —
porte à 57 fr. 50 oenlimes par jour de terre, la différeo-
ce réftoIUiil'de l'emploi du noir comparativement au fu-
mier.
Pour vérifier cette assertioo, il fautd'abord savoir que
doQfe-boiaaeaux^ ou soit trois hectolilres de noir animal,
nfflseqjl pour graisser parfaitement un jour de terre de
. lift cordes, où Ton consommait d'ordinaire, auparavant^
kfiti dix charretées de fumier d'écurie.
Or, douie boisseaux de noir , qui pouvaient et peuvent
eseoreÀtre transportés dans deux poches , sur deux cbe-
liV,, coûtaient alors 36 francs, ou soit 42 francs l'beotoli-
Ira, taDdis^qae buit charretées de fumier revenaient, y
•omprla les frais de transport, à fr. 96.75 et devaient
produire , Je le répète, un huitième ou un quart en moins
de récolte que ne le fesait le résidu de raffinerie. Il faut
«kasrvar^ Messieurs, que ces douze boisseaux de noir ani-
BilsofflsaMDt par jour de terre , pour les semailles de
tostea sortes, ainsi que pour jeter sur 120 cordes de
prelnesT
le nouvel engrais coûtait donc 3 fr. le boisseau.
Ce prix parut d'abord un peu élevé ; maison ne tarda pas
I aoqoérir la conviction que c'était au contraire là, une
dipenêê inférieure à celle qu'occasionaient tous les au-
1res fumiers, on usage dans le département d'Ile-et-Vilai-
Wi surtout. Un simple calcul était à faire ; il leva tous les
doutes. Nous allons le reproduire ici.
Il but avoir égard à trois choses , dirent les détenteurs
de noir animal , pour établir notre calcul :
l*Une barrique et demie de résidu de raffinerie équi-
valente àjdouze boisseaux, répond comme on sait, à huit
charretées de meilleur fumier. Or , combien coûterait le
Ituvport de ces huit charretées , en supposant , ce qui du
reste, ^est assez probable , que le cultivateur ne puisse
suffire è graisser ses terres avec le seul fumier de ses
— 100 —
élables, pour peu que la terre qu'il afferme soii d'uni
cerlaine étendue , et qu'il soît forcé de l'aller chercher at
loin ?
R. Le transport s'élèverait de 2 à 8 francs, oo, terme
nàoyen , 5 francs par charretée , et 40 francs ponr boit.
2* Combien coâte le fumier dans le département?
R. 4^ 8 et 10 francs; terme moyen 7 francs.
3* Quel est le prix du transport d'un boisseau de noir
de l'entrepôt au champ sur lequel on doit semer?
R. Au maximum 25 centimes.
Parlons donc de ces bases et voyons k notre tour, que
résultat nous obtiendrons pour graisser un jour de cen
vingt cordes. Le tableau suivant nous donnera une exaeU
solution.
OBJETS.
Paix.
Traosp. pour 8 charr. defum. à 5 f • «
Transp. de 42 boiss. de noir à. » 25
Transp. de 50 boiss. de charr. à » 25
.1
Prix d'achat de 8 charr. fum. à 7
I
Prix d'ach. de 12 b. n. animal à 3
Prix d'achat de 5Q b. de charr. à s 85
Pour et. ces eng. sur la terra
Totaux.
Noir.
3 f. »
36 »
» 35
39726
Char. Fov.
60f.i
12.50
56 )
42.50,
» 76» 7
55T75.96.7
I
— 101 -
Las frais pour le noir s'élèTont, vous le Toyez, mes-
ileart I à fr. 46 50 de moins que ceux pour la charrie et à
57 fr. 50 ceol. de moins que ceux pour le fumier... Une
mblable économie vaut la peine , sans doute / mais , je
Fal âë|à dit , ce n^est pas le seul avantage que présente
remploi du résidu de raffinerie.
Conmmmatian de noir auimal faite dam Vouett de la
France depuis tannée, \ 825 jtisgti^^ en \ 845.
Les propriétés du noir résidu, une fois constatées , sa
' répolf lion ne pouvait que grandir. Des expériences réi-
térées, Texamen altenlif et scrupuleux des gens de scien-
ce/les fréquentes recommandations des sociétés acadé-
miqaet; tout, en un mot , concourut à la victoire décisi-
' «4 remportée sur la vieille routine des paysans delà Ven-
dé^l Les départements de Maine-et-Loire^ des Deux-Sè«
VF«B| de la Mayenne, dlle-et-YilIaine^ etc., furent forcés
da 19 rendre à Tévidence et de reconnaitre Finconteslable
supériorité du noir animal sur les autres engrais,
Cesi sur Rennes et sur Nantes que furent d'abord diri-
gé^ d^ nombreuses expéditions. Pendant les années 1825
%\ i8S6f cette dernière place en consomma seule 400,000
boisseaux ou soit 100,000 hectolitres. Plus tard , les nom-
breux dépôts établis en Bretagne et dans la Vendée , ne
purent suffire à toutes les demandes; les charrettes ar«
rivaieol en foule et par convoi k Nantes ; le noir animal
dippoiiibieélaitimmédiatementenlevé;el longtemps avant
la fia des ensemencements, les chantiers étaient vides et
ne pouvaient fournir aux besoins des derniers venus.
— 102 —
Cependant , on recevail déjà à colU époque» aucbcMieu
de la Loire-Inférieure, tous les noirs de France, d'Anvers,
de Bruxelles, de Copenhague et do Hambourg.
Voici quelles quantités furent expédiées h Nantes, pen-
dant la seule année 1828. Les chiffres qui suivent ont été
puisés à une source authentique.
Les raffineries de Nanles produisirent ensemble 45000 h.
Celles de Marseille 30000
Bordeaux dOOO
Le Havre et Rouen 9000
Paris et Orléans. 30000
Harfleur, Dieppe, Fécamp, Dunkerque et Lille. . ^000
Hambourg 12000
Copenhague. «... 2000
Berlin , Anvers et Bruxelles . ..... 4000
Riga et St-Pétersbourg 17000
Total. 438000 h.
ou soit 12,800,000 kilogrammes, car rheclolitre de noir^
pèse, à peu de chose près, cent kilogrammes; celte quantité
équivaut à 5f 2,000 boisseaux , mesure de Rennes; chaque
boisseau formant , comme je Fai dit plus haut , le quart
d'un hectolitre.
J'ai dû, Messieurs, vous donner à part ce relevé, qui
forme la moyenne des importations de noir animal faites
annuellement à Nantes dépuis cette époque. Vous avez
sans doute remarqué que notre ville , où Ton comptait en
1828, unequiozained'usines, expédia seule au chef-lieu de
la Loire-Inférieure, une quantité de résidu égale à celle
que fournirent collectivement en cette même année ^ les
raffineries d*Orléans et de Paris.Il en fut presque toujours
ainsi. Le relevé que je vais mettre sous vos yeux, eu vous
donnant le chifl're véritable des quantités de noir animal
— 103 —
prodoites par les fabriques marseillaises , vous fera con-
attire en outre , les mouvemeuts successifs de prospérité
et de décadence qu'eût è subir dans notre pays , la raf*
flaerie de sucre. Vous serez étonnés de vofr que, par suite
de nouveaux systèmes de raffinage employés chez nous
depuis une douzaine d'années , — Je veui parlar des ma-
dinasb vapeur, — leàcinq à six usines que possède au-
jourd'hui Marseille, ont produit des quantités parfois éga-
les à celles que produisirent jadis 4 5 fabriques.
En 1837 2642 Tombereaux de noir entrèrent dans nos
chantiers. Ces tombereaux calculés, d'après
nos conventions avec les raffineurs, h rai-
son de 9 hectolitres chacun, mesurés ras,
donnent : 23778 hcct.
En 4828 33/i4 tombereaux ou soit 30096 »
32058 »
34866 »
40572 .
49914 »
33867 »
34488 . »
40239 n
41643 »
45468 »
48042 »
46386 »
34362 .
59535 »
56214 »
64773 »
67671 »
48951 »
1829 3562
id
1830 387&
id
1831 4508
id
1833 3S46
id
1833 3763
id
t83& 3832
id
1835 (|471
id
1836 4627
id
1837 5052
id
1838 5338
id
ISSD 5I5&
id
1840 3818
id
1841 6615
id
iSftS 6246
id
1843 7197
id
1844 7519
id
31
ect.1845 5439
id
Total,. 92547 lombercau
— 104 —
Telle est , Messieurs, rimportance des résidus de raffi-
neries que nous eûmes tour^à-tour^ à recevoir et à expé-
di'er, dans une période de 18 ans.
Il me reste à vous entretenir des prix successifs du noir
animal sur noire place , et k vous signaler les diverses
causes qui donnèrent lieu à Taugmentation -prodigieqse
de cet article , augmentation jusqu'ici sans exemple dast
les annales commerciales et industrielles. C'est ce que je
ferai dans le chapitre précédent.
Prix du noir à MarMlh , de 1827 à 184*5.
C'est en 18î7 , que mon père fut chargé par une
maison de Hambourg , d'acheter pour le compte de celle*
ci, tout le noir animal résidu provenant des 4 5 raffineries
alors en activité dans notre ville. Ce produit avait été
jusques-là>jeté aux décharges publiques ainsi que le rési-
du des savonneries; les prétentions des raffineurs ne
pouvaient donc être que modérées. C'était déjà beaucoup
pour ces messieurs , on le coocoit^ de n'avoir plus h s'oc-
cuper de l'enlèvement des résidus de leur fabrication.
Le noir leur fat payé dès cette époque, depuis I fr. jus-
ques h 1 fr. 50 cent, le tombereau composé, comme je
vous l'ai dit ^ de 9 hectolitres. Quelques mois après , plu-
sieurs fabricants , revenus de la surprise que leur avait
d'abord causé J'offre d'acheter une matière dépourvue,
suivant eux, de toute valeur; exigèrent 2 fr. et même 2
fr. 50 cent, des susdits 9 hectolitres. Les prix de vente è
Nantes permettant à nos commettants de dépasser de
beaucoup ce cbi(rre,Dous reçûmes Tordre de supporter
— 105 —
lihanise jasques à & fr. /!i fr. 50 cent, et 5 francs. L'annëd
1817 n'était pas encore expirée que le noir animal montai
i( fr. le tombereau ; il fallut alors , aviser au moyen de
maUriser une augmentation à laquelle donnait lieu, il faut
b dira« une concurrence acharnée : afin de conserver ex-
dadTement è la maison que nous représentions, les noirs
rWdoa des raffineries marseillaises pendant un laps de
lMip8,eiàun taux raisonnable, nous primes le parti de
pmer des marchés avec tous les raffineurs. Le terme de
eaunarohés fut fixé à 9 , 3 et môme 5 ans. Malheureuse-
menti ceux d'une durée aussi longue ne furent pas les
plu nombreux.
Ab suite de mille péripéties , mille incidents qu'il se-
rait trop long de vous raconter , nous en sommes venus à
payer I dès Tannée 4842^ sinon à la généralité des raffi-
Mors, du moins à la majeure partie , le prix de 65 fr. ,
onii messieurs, 65 fr. ce môme tombereau de résidu qui
ooasfttt d'abord accordé pour un franc ; ce même tom-
bereau de résidu^ que l'on jetait précédemment à la mer !
Tel est le prix auquel nous le vendent aujourd'hui encore
maints raffineurs.
Mme des sommes produites aux raffineurs de Mar-
mile, par le noir animal résidu^ depuis 4 827 \uS'
fiie«enl845.
Bo vous signalant celle énorme augmentation d'une
marchandise jadis sans valeur^j'ai été amené à rechercher
<Ittel revenu annuel, les raffineurs de notre ville ont dû se
c^artir entre eux, depuis l'origine de ropératiou confiée
*Qx soins de ma maison. Le relevé suivant , dressé
li
— 106 ~
d'aprèsleslivrésde celle-ci, vousfixera, messieurs, sur rim-
portance de nos achats^ depuis Tanùée 48127 jusqu'au mo-
ment actuel. Vous suivrez ainsi pas à pas, la marche pro-
gressive d'un article arrivé & son apogée.
L*annee 4827 a rapporté aux 45 fabriques, alors en
exploitation à Marseille, et, bien entendu , chacune en
proportion des quantités de noir qu'elle nous livra, aux
prix du moment, une somme de. ... F. 8707»
L'anné 1828 leur produisit. 18548 60
1829 id. . 24700 40
4830 id 33117 75
4834 id 39083 •
1832 id . 48748 85
1833 id. .42394 75
4834 id 57752 50
4835 id. • . 83634 7S
En 1836, le nombre des raffineurs enga-
gés avec ma maison fut réduit
de 15 à 9 ; mais, les nouveaux
marchés avec ces derniers ,
ayant été passés moyennant
une augmentation de prix assez
sensible, nous eûmes à compter
a nos vendeurs , depuis le 4*'
janvier jusqu'au 34 décembre
de cette année. . . . . F. 98554 «^5
En 4837, maints concurrents qui avaient
^ acheté le résidu des raffineries
non-engagées avec nous , l'an-
née précédente^ nous ayant ven-
du eux-méine le noir qu'ils
à reporter. , . 456207 95
— 107 —
Report. . . F. 455207 95
avaient reçu de celles-ci , nos
paiements s'élevôreot à. .. . 235437 15
En 4838, ma maison eût à recevoir , ïn-
dépendammenl du noir produit
par ik ou 15 raffineries, celui
de plusieurs liquoristes, con-
fiseurs , elc, de notre ville , et à
des prix assez élevés : dès lors
le chiffre des factures fut pen-
dant cette année de. . . . 2683l87 65
En 1839,12 raffineries , plus les confi-
seurs et liquoribtes , touchèrent
collectivement, par suite d'une
nouvelle augmentation sur les
prix, une somme de. . . • 23(i327 35
En 1840, 8 à 9 usines seulement eurent
à se répartir, (prix maintenus). 172772 90
En i841, le rachat du noir reçu par nos
concurrents , ayant encore eu
lieu , le total de nos paiements
fut au 31 décembre de. . . . 327546 95
En 4SA2, 10 raffineries, plus les confia
seurs et distillateurs^ se parta-
gèrent , en raison d'une nou-
velle augmentation de prix. . 342426 40
En 1843, le même nombre de fabriques
participèrent à un paiement de. 409867 •
(les'prix du noir étaient alors ar-
rivés à f. 55, 60 et 65 le tom-
bereau de 9 hectolitres).
à reporter. . . S445963 25
— 408 —
Report.. . 2/i45963 â5
Ed W^Uf les résidus de raffineries^ ven-
dus aux conditions ci-dessus,
produisirent ...... 4^3502 55
£n 4865^ ^fabricants seulement, (le noir ^
aux plus hautes limites) , ont
touché jusqu'au 31 octobre der-
nier S0625S 50
Les raffineurs, confiseurs, liquoristes^ etc.
de Marseille ont donc retiré des noirs résidus *
provenant de leur fabrication , et dans une
période de 19 ans , la somme énorme de. . 31196719 30
Toutefois , messieurs , vous le savez, Tordre des choses
veut que ce qui est excessif ne dure pas ; il arrive dans
le commerce des crises inévitables, des réactions dont les
effets sont ou salutaires ou fâcheux : le noir animai
a dA subir la loi commune. A Theure qu'il est, cet
engrais touche & une de ces réactions, et Ton ne peut en*
core prévoir si Tissue sera pour cette industrie une régé-
nération ou una décadence. Bornons-nous à examiner ce
qui se passe ; étudions les diverses causes qui ont ralenti
la marche brillante d'une marchandise aussi pauvre jadis
qu'elle est riche aujourd'hui ; et laissons au temps le soin
de résoudre la question.
Fraude du noir à Nanles.^mesures prises par le Pré-
fet de cette ville pour V empêcher.
Ce qui nuit beaucoup aux progrès de rindustrie , ce
n'est pas , comme on pourrait le croire , la concurrence.
Au contraire. La concurrence , on Ta dit avant moi , en
— 109 —
îàVéme ei FaiguiUon ; mais le véritable fléau du com-
merce est la coDtrefaçoD ; TeDgrais préci«îux qui dous oc-
eape, ue tarda pas , dès son origiDC , h subir riufluence
delà fraude: le noir provenant des raffineries marseil-
laiies y k cause de sa supériorité reconnue y de sa finesse,
dasa couleur, et surtout parcequ'il donnait aux mélanges
ooe somme considérable de phosphate de chaux,(l) devint
h point de mire d'une foule d'industriels qui, au mo-
ment de l'entrée en Loire des qavires expédiés par nous,
achetaient an ou plusieurs de leurs chargements de noir
animal et ne craignaient pas d'eu doubler la quantité. La
bonne foi des consommateurs ne pouvait ôtre longtemps
trompée ; les récoltes se ressentirent bientôt des substan-
068 inertes mélangées au véritable engrais ; la presse jeta
le ori d'alarme , on sut plus tard que le département de
I.oir-el-Cher,si fertile en tourbières . en argile et en mar-
nei fournissait aux fraudeurs des éléments favorables k
laor coupable industrie; on découvrit, à Nantes même ,
ptoiieara fabriques de noir factice ; dès lors, la crainte de
Toîr cette place déshéritée tout-à-coup , de 2 millions de
ventes annuelles effectuées dans les campagnes, éveilla la
aolticitude des magistrats ; en 1841 , Tarrôté suivant fut
poUié et affiché dans toutes les communes du départe*
Ideia Loire Inférieure. Je. le transcris en entier.
(1) Le eharbon d'os contient :
Phofpbate de chaux
78 0
Carbonate de chaax
10 0
Charboo azoté
10 0
Carbure oa liliciure de fer
2 0
100 0
^'^"IM^ du fabricant d'engrais, pir G. Benns, Nantes I8V1.
— no —
/
Nous, Préfet de la Loire In^
Vu les lois du S2 décembr
VIII, qui chargent les Pr-' 4^
des départements, ^
Vu la loi du 1^ ^
maires « de ia polK
» tes de Pautorilé supei . J'
Vu les lois du ik décemb.
août 1790 , section 11 , qui défiu..
pale et classent parmi ses atlribulio
9 la fidélité du débit des denrées qui se vt.
» à Taune ou à la mesure ; »
Vu les arrêts de cassation des 20 septembre e&^
iobre 1 822 , qui constatent le droit attribué âuî Pr6K^^
ade faire directement des règlements sur tes objets de pa^|
9 lice municipale , lorsqu'il s'agit des mesures géiïérâ)e9~
• d'un égal intérêt pour toutes les communes du d^^par^
tement , »
Vu Tarticle 433 du code pénal 5 qui punit d'un empiij
sonnement de trois mois à un ao , à'oiie amende J^ 50f?l
au moins , et de la confiscation des objets du délit, quî^
conque aura trompé l'acheteur sur la nature d'une miff
ohandise quelconque ;
Vu la délibération du Conseil général de la Loire lofé^
Heure du 26 août 1840 , qui invite instamment Tadmiai
tration départementale h prendre les mesures nécessiirffi"
pour la répression de la fraude i laquelle se livrent uaj
grand nombre de marchands d'engrais : \
Considérant que le commerce des engrais a pris une
importance immense dans le département de la Loireio-
férleure, et que le développement a donné lieu à des spé-
culations frauduleuses funestes à ragricnllure ; ^
Considérant que les moyens de fraude les plus usilés
sont : r L'altération des substances connue
— 111 —
eommerce comme susceptibles de servir d'eograis ;
i* L'application des Dom5 d'engrais connus à des subs-
UDcesd'ao aspect semblable, mais de natures différentes;
S'CetlemAme application mensongère de noms^ avec
ne très-légère modification, qui puisse n'être pas aper-
fwpar l'acheteur , et que le fraudeur puisse cependant
fure valoir , en cas de poursuite pour contrefaçon uu fal-
nBoation ;
Considérant qu'il est impossible de fixer d'une manière
iholae quelles senties matières qui doivent être classées
flMdme engrais :
Considérant qu'en prenant des mesures pour la répres-
ÙOD de la fraude^ il importe de respecter la liberté du
oommarceet de réserver aux agriculteurs le droit illimité
iFessayar tontes les substances qu'ils jugeront propres à
iMiiflarlesol;
Avons AMBÈTt fiT ARRÈTOIf S .*
Article premier.
Toat commerçant vendant des matières quelconques non
Bqhides , désignées comme propres à fertiliser la terre ,
diBvra Inscrire, sur un écriteau placé à la porte de chacun
de les magasins, le nom de l'engrais qu'il débite.
Art. 2.
Si plusieurs espèces d'engrais sont contenues dans un
nême magasin , chacune d'elles devra être enfermée dans
*Be case distincte entièrement séparée des autres , et por-
Untsur un écriteau le nom particulier de Tespèce d'en-
grais.
Art. 3.
8i l'engrais mis en vente n'est pas un de ceux qui sont
déjà connus dans le commerce , sous des noms spéciaux ,
^débitant pourra donner à sa marchandise, tel nom qu'il
voudra, excepté les noms déjà adoptés par le commerce;
t^lefoîs, ce nom devra être approuvé par l'autorité
— 112 —
municipale. Il sera refusé , s41 prèle à erreur ou à équi-
voque.
AllT. û.
Le nom de Tengrais sera écrit sur les enseignes et écri*
leaux intérieurs sans abréviations, en lettres d'une gran-
deur uniforme, et de vingt centimètres au moins de hau-
teur^ de manière à être lu facilement et à ne pouvoir être
confondu avec aucun autre.
Aht. 6.
Dans la quinzaine qui suivra la promulgation du pré-
sent arrêté , tous les marchands d'engrais devront faire ,
à la mairie du lieu où sont établis leurs dépôts , la décla-
ration du nom de leur engrais , et devront établir les en-
seignes disposées comme il est dit ci-dessus.
Art. 6.
Aucun marchand d'engrais ne pourra commencer , à
{^avenir , ce commerce , avant Taccomplissement de ces
deux formalités.
Art. 7.
Aussitôt que le Maire aura reçu la déclaration du débi'
tant , il se transportera au dépôt d'engrais» ou enverra un
délégué, à Tefifet de prendre, sur les tas des diverses qua-
lités qu'aura déclarées le débitant, un échantillon de
chaque qualité. Cet échantillon , du poids de 200 à 256
grammes, sera enfermé dans un papier ou dans une fiole
que le débitant cachetera lui-même , après avoir inscrit
sur une étiquette intérieure ^signée de lui^ le nom donné
à Tengrais. Lepacjuet sera , au besoin, renfermé dans ^n
sac de toile, pour pouvoir être expédié à Nantes, sans
danger de rupture.
Art. 8.
Le chimiste chargé de Tanalyse des engrais préviendra,
10 jours au moins à ravance.^ le marchand d'engrais du
lieu , du jour et de Theure où sera faite l'analyse de ses
— 113 -
MmbIUIods. Cet avis sera iransmU par rialdrmédiairf
di Maira , qui eDdemaodera récépissé au marcbaod ^ al
nan Tadressara immédiatement. Le délai da 10 jours
pisana être abrégé, sur la demande écrite du mar«
Art. 9.
Au jour ei k l'heure fixés , le chimiste désigné ci-daasua
rompra le cachet du vase ou dupapierqui renfermera Vi^
chaotilloD, en présence du marchand , s'il s'eçt rendu h
Hiavitalion reçue , ou en son absenct^, s'il n'a pas jugé de-
YViraa présenter ; l'analyse de réchantîllon sera faite im^
oédiatement, et le résultat en sera consigné sur un r^gis-'
tri eoté a( paraphé par nous.
AsT. fO.
Le résultat de Tanalyse sera transmis au Maire qui aura
eavoyé l'échantillon , et restera déposé au Secrétariat de
la Mairie » où il sera communiqué à tous ceux qui dési-
rfroDtao prendre connaissance. Le Uaire en délivrera
«apia certifiée au marchand.
AsT. 14.
Si l'échantillon analysé a été désigné par le marchand
40» on oom d'engrais déjà connu , et si Tanalyse justifie
Htladénomioalioo , le marchand sera autorisé à consar*
Tir la désignation adoptée.
Si l'aaalyse n'est pas d'accord aveo cette désignation ,
b marohand sera tenu de changer le nom qu'il avait don-
lé; an eaade refus^ procès- verbal en sera dress4 et nous
Miaavoyé. Aar. 42.
..VH, les Maires sont invités li visiter ou à faire visiter
Mqoemment les dépôts des marchands d'engrais • pour
**U8urer que toutes les dispositions ci-dessus sont exac-
avisât obaervées.
AaT. 13.
' Si, dans unedeses visites, uo inspecteur d'agriculture,
45
— 114 -
un Maire ou son délégué croit reconnaître quelque atté*
ration dans la qualité des engrais dont les échantillons
ont été fournis et analysés, il devra en prélever imndé-
diafemenl un nouvel échantillon en présence du mar-
chand ou de ses représentants, et les requérir decaeheter
et de signer le papier dans lequel Téchantillon sera en-
fermé , et sur lequel.lc nom de Tengraîs sera inscrit tel
que le porte Técriteau Sxé au dessus du tas. En cas de
refus, le fonctionnaire requéraut , cachelera et signera
lui-même l'enveloppé de réchatitillon ; il dressera procès-
verbal de son opération et du refus qu'il aura éprouvé. Le
tout nous sera envoyé , et il sera procédé , comme il est
'dit aux articles 8 , 9 et 10 ci-dessus , à Touverture du par-
quet et à l'analyse de la substance contenue.
Abt. 44.
Si le résultat de l'analyse constate une altération nota-
ble sur la qualité de l'engrais , comparativement avec la
qualité essayée lors de la déclaration du marchand, tou-
tes les pièces seront transmises à M. le Procureur du Roi
pour obtenir la punition de la fraude.
Art. 16.
•Tout acheteur qui soupçonnera quelque falsification
dans la nature de l'engrais mis en vente , aura droit de
requérir le marchand de prélever sur la quantité vendue,
un paquet de 200 grammes environ, cacheté et bigné par
le marchand ou ses représentants , et portant le nom ins-
crit au dessus du tas. Ce paquet sera déposé à la Mairie
pour nous être transmis; il sera procédé comme il vient
d'être dit pour l'examen de la substance suspecte, et pour
la répression de la fraude , s'il y a )ieu«
Art. 16.
Si le marchand refuse de signer et de cacheter le paquet
contenant l'échantillon , l'acheteur pourra requérir le
Maire, qui procédera comme il est dit à Tanicle 7.
— 115 —
A»T. 17.
L'achalear qui aura provoqué TéxaineD chimique, preo»
dn par écrit rengagemeiit de payor , s'il y a lieu, les frais
éeKanalyse , sauf recours contre qui de droit / cet anga-
jÉmaDl aara joint au paquet cacheté.
Art. 18.
la plus grande publicité possible sera donnée aox ré-
aaHata da ces épreuves et aux jugements des tribunaux
qoi pourront intervenir.
Ait. 19.
Qniaonqoe vendra des engrais sans avoir rempli les
eondîUaiiB prescrites par les six premiers articles do pré*
int arrélé , sera poursuivi en simple police, en vertu da
Part. 474 y n* 15 du Gode pénal , et de plus traduit an po-
lies oorractionnelle , s'il a trompé les acheteurs en attri-
bnant faussement h sa marchandise le nom d'un engrais
cbana dans le commerce.
AftT. %0.
La présent arrêté sera publié et affiché dans toutes les
communes. Un exemplaire en placard devra toujours être
sfMé dans chaque magasin d'engrais.
Nantes, le 19 mai 1841.
Le Préfet de ta Loire Inférieure .
A. Chapeb.
' Ea vertu de ces sages dispositions , M!\f. les Maires du
département se hâtèrent de soumettre aux conséquences
doçontrdie, les échantillons d'engrais en dépôt dans
ieiir localité.
A Nantes surtout la surveillance fut très active : M.
Ferdinand Favre, Maire de celte ville, enjoignit à sou
— 119 —
tour à tous les inarchaDd& d'eograis y résidant, d'obéir
dam le plus bref délai , a toutes lesciauMes de l'arrêté de
M» le Préfél ; puis MM» les commissaires de chaque ar-
nmdisdemeol reçureoi Tordre de tenir la maie à TexéeiH
tion des mesures prises dans un inlérèi général. Des
poursuites furent exercécrs h Tégard de plusieurs mar-
obandsde noir> tant en police municipale que oorrec-
tiounellement , et eurent pour conséquence la condamMi-
lion de plusieurs. De son côté, le chimiste vérificatew*
faisait parvenir à M. le Préfet les résultats analytiques ,
qui i readus publios dans les campagnes , entravèreni la
vente d'uiie masse considérable d'engrais fraudés ^ !•&-
^els restèrent au compta des marchands « du moneot
que les acheteurs furent convaiuci», que la sobstaoee
vendue comcne noir résidu pur de raffinerie ne pouvait
sous aucun rapport /porter cette dénomination. Il fut
constaté que tel marchand qui , avant les publicaiions
de l'autorité , vendait annuellement de 8 à 900 hectolitres
d'engrais, en avait il peine, cette même année , livré le
tiers à la'OonsommatioA.
Indépendamment de ces amélierationâ si importantes
pour les agriculteurs du déparlement de la Loire Infé-
rieure , la mesure dont j'ai parlé conduisit à connaître ,
d'une manière précise, le nombre des individus qui se
livraient au commerce des engrais. Il résulta encore de
ces divers arrêtés , qu'à laide du travail analytique porté
sur le registre du contrôle coté et paraphé par M. le Pré-
fet , on put évaluer la somme des altérations que présen-
«aieai lesnoirs français et étrangers. Voici, Messieurs,
î'évaliiatton faite par.M. G. Bbbtiii (i) , éepuis le i5 jiftUlet
âSiil, jusqu'au il novembre 4842, ou soit pendant. 46
moiâ, sur les résultats analytiques de 2/i4 échaaiilloos
(4 j StaUêtiquê d$s ot.
•^ 117 —
faillit I provenant de Nantes , ou des diverses com-
nlBëedo département , dans le rapport qui suit :
ffobt-Rpiisseau, 79 échantillons ; Nantes 71 : Nort 50;
AMàis , 43 ; GhAteaubriand, 31 ; Tallet, 40 / Pont-ChA-
MÀ'V 0; BialD, 7 ; Le Loroux, 6 ; St-Marc-de-Bonne-œu-
tréVBiaHré , Port-StPère , Chapelle-Glain , Savenay , de
ékèÊBÊà 3 ;de la Ghapelle-BasserMer, Oudon» St-Jullien-de
ToaVantflS , de St-Même , Grand-Champs , Paimbeuf, de
I S; d'OrvauIt , Paox , Candé, Broussay, Couëron,
' 9 de chacune une analyse.
• flnriMt 344 opérations, 54 ont eu pour objet des noirs
dlélÉréi'de proTenance étrangère, comme Hambourg,'
Rduld , Londres , LiTourne.
• VI iehaDlilIons avaient été déclarés de provenance
triï^alse : Marseille , Paris , Bordeaux , Nantes.
«:112 ne réunissaient pas les conditions analytiques in-
dbltoiùables pour porter la dénomination de noir , con-
Imêmênt à FarrAté de M. le Préfet, et ont été^ en consé-
ijéeieo désignés au public sous des dénominations parti-
«ililrMy et qui ne pouvaient permettre aucune confusion
itiiéTefigrais connu sotisle véritable nom de noir animal
rMh parde raffinerie.
Sar 75 échantillons dénommés eharrées de Chinon ,
Atà¥éé$ dm payf haut , provenant des ZhU expériences
4^ dtées, <(3 seulement ont pu , après analyse, con-
#vër leur dénomination ; 13 ont été reconnues comme
Wré^ fortement.
'^Egalement, sur 3ft4 échantillons^ H présentés au
MirMe sous la dénomination de poudretie de Nantes ,
àéhàïilfùti oq de la Rochelle^ ont servi à démontrer des
ritiraliona de nature à enlever à ces stimulants inis en
^^MiB h dénomination de poudretie.
«11 échantillons n'offraient à l'analyse ni principes or-
tnihiiies azotés ^ ni parties salines « en un mot, aucun
0.
— 118 —
caractère chiaiîque maiérielkmeDt appréciable ; ces mé«
langes , vendus sous le nom d'engrais , n'étaient qoo la
réunion de parties charbonneuses ou de tourbe grusiii-
rement broyée. »
Gomme vous le voyez, Messieurs^ lej^ mesures prim
par Tautorité , eurent dès leur application , un résQlUt
efficace ; la confiance des agriculteurs ne pouvait ploi être
trampée : les récolles étaient redevenues abondantes ; eo
un mot , tout allait pour le mieux ; mais , *il faut It din,
dans notre pays, ce qui est bon et utile ne saurait dam
longtemps; Tautorilé ne-tarda pas à se relâcher de u
rigueur , bientôt les mesjjres prescrites tombèrent en dé-
suétude et le régime de la fraude devint plus florissant,
plus audacieux que jamais. A Theureoù je vous parle,
Messieurs , le mélange du résidu de raffinerie se fait'dani
le département de la Loire Inférieure, en plein jour et
sous les yeux des consommateurs ; dans les environs de
Nantes et au milieu de cette ville même, s'élèvent d'é-
normes tas de noir plus ou moins animal, destinés aux be-
soins de l'agriculture. On ne conçoit pas en vérité, qs^
les magistrats puissent rester indifférents,en présenèed'n
état de choses qui compromet si gravement la fortOMjMi-
blique.
Afin de rendre mon travail sinon plus intéressant , do
moins plus complet, il convient que je vous entretieoM
quelques instants du mode employé pour les afifrétémeots
de navires destinés ï transporter le noir animal, deapris
ordinaires de nolis , et enfin , du curieux épisode , qii
vint, Tan dernier , interrompre tout-è-coup, les axpi-
ditionspar navire étranger , du résidu de raffinerie.Too-
tefois, Messieurs, comme je ne voudrais pas abuser de
la bienveillante attention que vous avez bien vonlo me
prêter jusqu'ici , je serai bref.
Lt noir animal ne pouvant être chargé avec aocooi
— 119 —
larehandiBO, è bord d'an bAliment, les expédiltun
liges de fréter des navires qui puissent prendre
«^ement de cet engrais. Lorsqu'on dirige du noir
ttalo, les sables d'Olonne, ou St-Brieuc; ce noir,
1^1^ ensuite acheminé par la voie de terre , dans
plfâyis voisins^ où il se débite par petites quantités,
iûièliemeut renfermé dans des boucauds d'une
kicéde 6 k 8 hectolitres environ, ce qui forme ,
ïêÊlftm^ on poids de 6 à 800 kilogrammes. Celui que
pèèlm k Nantes , fut de tout temps , chargé en vra-
tvte'en grenier. Ma maison éprouva bien des dif-
jléft'des premiers affrètements qu'elle eût à faire
VMiàhport du noir animal ; les capitaines marins
Wf' d'abord de charger une marchandise presque
t^èû fermentation , ei inflammable suivant eux ;
oillâ répugnance pût être vaincue, éprouvèrent
ei craintes pour la sûreté de leurs navires; ils dé-
Éfent d'arriver au lieu de destination ; i tel point
«tepilaine CoquaeT| commandant le hrickV yilexan^
iartl de MBréeille, en février 1827, avec un charge-
é ii6ir animal pourNantes,nous imposa Tobligation
faire confectionner avec de la toile goudronnée ,
rge manche iair qui fut fixée perpendiculairement
(e grand mftt, et dont une des extrémités aboutis-
iiisia oâle , un peu au dessus du noir ; à la vérité ,
àiple ne fut pas suivi, mais il est de fait que depuis
peqoe, les capitaines français n*onl voulu consen-
'ilikdreune cargaison de cette marchandise que faute
i'; de plus , les chargeurs eurent toujours à lutter
kg prétentions exagérées de ces mômes capitaines.
irix du noiis pour lerésidu de raffinerie a varié suc-
ement depnrs 42 francs jusques à 10 francs le ton-
composé de douze hectolitres; la moyenne de ces
— 120 —
chiflret , est de 25 à 30 Trancs ^ suivaal Taboodance ou la
rareté des oa vires dans noire port.
Il est boo de vous faire conoailre , Messieurs , In seule
raisoo légitime que puissent alléguer les capiUioes
nationaux, pour justifier à la fois et la répugnance qu'ils
éprouvent è charger du noir animal , et les hautes pré-
tentions qu'ils manifestent au sujet du prix de polis, cha-
que chargement de résidu présente d'ordinaire , au dé-
barquement à Nantes , un déficit de 18 à SO pour 0|0 ;
ce déficit provient du plus ou moins d'humidité qu'a la
marchandise au moment de ia mise^ bord ; et plus enco-
re , de la manière dont s'opère le mesurage au lieu de
destination , manière qui n'est pas tout-à-fait conforme
à celle en usage chez nous. Le transbordement d'une par-
tie de la cargaison , ayant lieu sur la Loire , à Paimbeuf ,
dans le but d'allégef les navires d'un fort tonnage, qui ne
pourraient monter à Nantes, est encore une des causes
principales du déficit dont je viens de parler ; car l'opé-
ration du transbordement nécessitant l'emploi de plusieurs
gabarres ou allèges , que l'on charge à l|i hftte, on conçoit
qu'il se perde , en pareil cas une certaine quantité de
marchandise.
Tels sont, Messieurs, les motifs ou plutôt les obstacles
qui, dès le principe, forcèrent les expéditeurs de noir
animal^ à rechercher d'autres moyens de transports plus
fréquents et plus faciles. Voici comment ils procédèrent.
A défaut de navires français , ils frétèrent à Marseille ,
des navires étrangers quMls chargèrent en destination de
Gibraltar afin de dénationaliser la marchandise; là, cei
mêmes navires changèrent leurs expéditions etfireni route
pour Nantes , où cet engrais, (fui , déjà , il faut le dire
avait payée Marseille un [droit de sortie de S5 ceolimei
par 100 kilogrammes , le décime en sus, fut soumis sans
difficulté de la part de la Douane au droit d'entrée
— 121 —
de. 44 eenlimes par 100 kilogrammes , plus le décime
€9mme an noir yeoaDt rëellemdnt de l'étranger.
iBmé opération en sens inverse, mais analogue, se prali-
(||liit également alors , et se pratique aujourd'hui encore
jfjpàretrtaines cargaisons de blé exotique, qui dirigéesd'a-
tlQUrtf YBf% Nice , où les capitaines échangeaient leurs ex-
iïlllUoiis t revenaient ensuite à Marseille pour y être
Rinrtoè la consommation ^ ni plus ni moins qu'une mar-
^aiidisa française (1).
' jtepais Tannée 4837, chaque fois qu'il y eût dans notre
part , absence de navires français pour charger du noir
fi} n eil de rintérèt du ncgocianl qni reçoit des blés exotiques
^ptTÎllon étranger , de faire Dationalieer on fraiicisor Icsdits blés
jfll^le moyen d^un transbordement opcrc daae nn porl franc, et d V
^'léespédîtion ï Marseille;car à lenr retoar ces blcs Hont admis à la
cwtommation moyennant un droit moindre, ou soit le petit-droit.
Mie Ml Texpression consacrée.
!(• droit que perçoit la Douane sur les blés dont le transport est
Ml£é «a pATÎHoD français ,. comparé avec celui dont cette admi-
■blrâtîon frappe les blés transportes par des navires étrangers pré-
Énte ooe différence de 9 fr. 20 cent., à l'avantage du consignatai-
wAoJoiird^hui f par exemple, les blés arrivant par navires élrao-
fBJ^a payent fr. 7.92 par charge composée de
Heoblea décalitres ; et ceux arrivant
par navires français payent 5.72
2,20 différence , en raison
« laquelle celui qui reçoit les blés , peut les livrer à la consomma-
tion à an prix moindre,
IkO transbordement dont il est ici question, de même que le sim-
ili ehangement d'expéditions, se fait en général à Nice , vu la pro-
ÙBiité de ce port-franc avec Marseille ; les frais que nécessite cette
MDiBDvre , sont de i fr. 50 à 1 fr. 75 cent, par charge , en ténias
ordinaire j le chiffre des dits frais est, au reste, subordonné au prix
IG
— 122 —
animal , ou bien lorsque les préleQtions des capitaines
nationaux étaient Irop élevées, les expéditeurs opéraient
de la même manière ; pendant le cours des années 1829,
30, 31 1 32, 33 et 42 ; dix-huit bâtiments étrangers en-
trèrent dans le port de Nantes, venant de Gibraltar, mais
partis d'abord de Marseille ; et cela , sans que la Douane
qui le savait , qui ravait vu , eût jamais élevé la moindre
objection à ce sujet.
£n avril \%hh , pourtant, deux navires .prussiens , pla-
cés dans les mêmes conditions et expédiés par ma maison,
furent saisis ex-abrupto par la Douane , à leur afrivéeà
Paimbeuf. A quelques jours d'intervalle , un autre navire
norwégien subit le même sort , et, ce ne fut que sur Ta-
vi&de nos correspondants que nous fimes non seulement
suspendre le chargement commencé d'un quatrième na-
vire également norwégien , mais encore débarquer tout le
noir qui déjà était à bord.
Des bâtiments chargés par deux autres maisons de cette
ville se trouvèreat dans le même cas.
L'administration des Douanes^ voulant mettre un lerme
à la tolérance dont elle avait fait preuve f^endant qQÎi^e
années, songeait enfin à remplir plus ou moins charita-
blement son devoir. Ce fut^ il parait^ sur une dénoncia^^
tion de capitaines et d'armateurs , invoquant l'intérêt dé
la marine nationale et celui de notre pavillon » que les
chargeurs, ainsi que les capitaines étrangers se trouvèrest
des balcaiix aîTcctcs à ce genre d'opéralion. Il arrive parfois qae le
négociant ne retire aucun avantage de la nationalisalion ; c^esl iors-
qae le fret des bateaux s'clève au point d^absorbcr le bénéfice des
2 fr. 20 cent, résultaut delà différence des droits; il no reste, e»
pareil cas , au consignataire que la chance do vendre mieoiK le blé
en le recevant plas tardivement , comme aussi il coart risqao d»
subir les conséquences d'une baisse imprévue.
— 123 —
qKmtanémeDl frappés d'une saisie y les uns de leur roar-
ehandise , les autres de leur navire ; et cela , pour avoir
ooitre|Teott k la loi sur le cabotage.
Voua savez , Messieurs , combien sont compliquées les
afsires dans lesquelles le fisc voit ses intérêts engagés. Il
M fallut aux intéressés rien moins que Tintervention obli-
IfBfBle de personnes haut placées pour sortir d'embarras.
Dm transaction eût donc lieu entre les contrevenants et
la Douane de Nantes ; transaction qui consista en une
aoMnde de 800 francs par chaque navire saisi , cette som-
M bit payée à cette administration et tout fut dit.
Bianquala presse locale ait dans le temps, retenti plu-^
iieDisfoiade cette incroyable affaire, s'il est quelqu'un
parmi vous , Mesi^ieurs , qui ignore ou qui veuille s'en
rappeler tous les détails , je ne crois pouvoir mieux faire
qoe de mettre sous ses yeux un exemplaire du mémoire
prâteatatif que je publiai Tan dernier à ce sujet, et au nom
le me maison. Ce mémoire contient le fidèle exposé des
hits /il est suivi de plusieurs pièces justificatives et tend
k démontrer que y si les expéditions de noir par navires
Arangera. étaient en effet, entachées d'abus, un seul
ivb préalable donné aux chargeurs par Tadministration
éaa Donanes , aurait suffi pour les faire cesser aussitôt.
QneiqQ'il eo soit , Messieurs, cette brusque mesure devait
•voirdea conséquences fâcheuses pour l'industrie qui nous
aceupè. D*abord elle rendit plus rares et plus difficiles, dès
- ea moment, les expéditions de noir animal ; ensuite elle a
eontribaé en partie i la ruine éminente d'un commerce
qai» en résumé, rapportait à la Douane, puisque cette
administration percevait à Marseille , au moment oùs'ac-
totaplissait nue manœuvre reconnue illégale , un droit
desortie defr.5 M cent, par tonneau sur le noir chargea
hard de navires étrangers, et à Nantes, un- droit d'entrée
de I Er, &6 par tonneau. Les capitaines français dont la
— nu —
plupart avaieDlsollioilé el provoqué cet acte d'injuste ri-
gueur, se monlrèreot dès lors plus exigeants que jamais;
les expéditions furent toui-h-coup ralenties; et , pendant
cet état de choses , les noirs du nord trouvèrent k Nantes,
un débouché extraordinaire. Depuis cette époque le mal
n'a fait qu'empirer. De sorte que , pour avoir voulu resti-
tuer au pavillon français des transports qu'il ne tenait pas
2t fairOi on a investi tout-à-coup l'étranger de la fournitare
du noir sur le plus important marché que nous avions en
ce genre > celui de Nantes. On a ainsi déshérité en quelque
sorte une industrie marseillaise, au profil des industries
russe , anglaise et hollandaise. Voilà, Messieurs, comiaeot
un faux principe réagit contre lui-même.
D'un autre cdté j'ai à vous signaler , en terminant, di«^
vers symptômes de décadence que l'on remarque anjonr
d'hui dans le commerce du noir résidu. Un grand nombre
de propriétaires et de métayers des départements de iWest,
ont renoncé depuis l'année dernière h l'engrais noir ani-
mal; la chaux a été employée cette année encore -, avee
succès peur la culture des terres de la Bretagne et dé la
Vendée ; il est à craindre que de pareils essais ne portent
un coup funeste au noir animal. On a trop longtemps aha-
sé, il est vrai, de la bonne foi des agriculteurs ; la fraude
avait récemment dépassé toutes limites, et si Nantes doit
souffrir la première de la ruine qui menace une marchan-
dise précieuse, Marsei'le, à son tour., se ressentira de l'a-
bandon qui attend le produit de ses fabriques. Il est A*
cheux en vérité , que les diverses industries de Marseille
et de Nantes, directement intéressées à la question, n'en-
visagent pas plus sérieusement les conséquences prochai-
nes que nous leur prédisons ici ; il est fâcheux encore qn»
l'apathie de l'autorité compétente , favorise involontaire-
ment la réalisation d'un pareil événementSi les déboachë»
du noir animal des raffineries marseillaises s'arréteni nn
— 125 —
' JesTrilenrésoUera k conp sûr, ane tràs-graDde pertur*
hlM^anv celte iadoslrie / déjà notre ville avail , je le
HfiUtf k hitter avec F Angleterre , la Russie , etc., pour
beommereedes rftidos de noir, qu'elle fesait aveoNan*
lfli;rinterdlction faite it y a quelques années aux expé-*
dlMrade cet engrais , d'en confier le transport à des na-
msélraDgerSi en avait rendu les exportations plus rares
et ploa difBciles. Et, comme si ce n'était pas assez d'entra-
ves comme cela , dans une opération aussi importante ,
(rafBnenra, ignorant ou feignant d'ignorer la si*
i aalmlle da noir sur la place deNantes^ n'ont vou-
lais soumettre jusqu'à ce jour à aucune baisse. Par un
msaqTe de logique , assez commun chez une certaine
cIsM de commerçants 9 leurs prétentions i titre de ven-
dfors teodent à s'élever , au fur et à mesure que la mar-
qo'on leur traite se déprécie sur le principal
I de consommation, c'est ce qui arrive actuellement
poir le noir animal. Au même instant où je lisais dans
m journal breton intitulé le Courrier de Nantes, l'arll-
deiûvaoty en date du 47 novembre:
tLa vente da noir résidu est arrêtée aujourd'hui pour
•Dsreprendre^qu'aa printemps prochain : aussi ne pou-
» TSOjhnouS guère lui assigner de cours positif, car il n'y
Mpasd'achetears, et les chargements qui nous arrive-
* roDl d^ci à quelques mois devront être mis en ma-
•ipnns.
• Les noirs de Marseille qui en 1843 et 184^ s'étaient
* Tsndas 42 fr.rheclolitre , ont eu peine dans le courant
' de la présenie année , à obtenir plus de 10 fr.Nous con-
> «linons des ventes faites à fr. 9 80 l'hectolitre. Les autres
* provenances ont subi une baisse proportionnelle.»
Ao même instant, dis-je, les raffineurs de Marseille font
ptrade d'une invincible obstination. Les cours de Nantes,
iiinblent ne pas devoir faire règle pour eux. Dès lors ,
— 126 —
toul reBouvellemeDi de marché est dësormaig imposs
Voila h quel point en est arrivé un commerce qai p
rait contribuer encore puissamment à la prospérité
raffineries marseillaises. Il faut espérer dans Tintéré
principaux détenteurs que les choses reprendront bi
leur cours ordinaire et que l'industrie dont nous vc
de suivre le brillant accroissement , après* avoir a
tant d'importance, ne retombera pas tout-à*faiiau»
qu'elle était jadis.
Roulemenïj dans le départ. d€ la Loire Inférieure
capitaux employée au commerce dee os ei des en»
qui en dérivent.
1-
2-
3-
4-
S-
6-
7-
8-
9*
10
11
12
43
li
Ach. des os verts prov. de
Nantes et des dép. limitr.
Gh.d'os prop. à la raffi-o.
prép, dans 4 at. à Nantes.
Noir résidu sortant des
raffin. de Nantes.
Résidu de raffin. révifié.
Noir du Havre , Rouen ,
Bordeaux, Dunkerque.
Noir de Marseille.
Noir deHamb., Russie, et
autres prov. étrangères.
Os de pieds et de cotes de
bœuf prop. à la boulon n.
Os de cuisses de bœuf
prop. a la tabletterie.
Gélatine extraite des os.
Tourbe de mont, propre
à préparer les noirs fact.
Noirs factices de Nantes.
itfatières fécales.
Estimées 15 c. par
h. de noir fact. ci.
Frais de manutention, main d'œuvre p. noir:
15000U0k.à10fr.
les 100 k. cl. . . .
1000000 k. à 22 fr.
les 100 k. ci. . . .
1200000 k. 12631
h. à I2f. {min,) ci
Evaivé à 60000 f.
CI
1885608 k. 198/i8
h. à 10 fr.ci. . .
2460000 kouS5894
h. (min.) h 40 f. ci
11823102 k.l24a53
hect. àlO fr. ci. . •
Evaluées à 1 756 fr.
ci
5000 à 25 les 104,
ci
30000 k. à 1 fr. ci.
255291 h. à50c.ci
3&0388h. à7f.ci.
s!
15
19
SS
124
factice, tamisage» mesurage, etc., Total ci.
12
838
3
5
491
— 127 —
Jfêfméùiiirie mécanique en général et de celle de la
"^[FfÊHnee enpariiculier^ par H. Chimbovet fili , mem-
ki 09rrgepanJtttti, à Nice.
Bba rirolotion immense s'est opérée depuis quelques
Mifss dwis rinduslrie métallurgique , nous en avons la
piitteirisible dans ces puissants bateaux à vapeur qui
dtaiMiil tontes les mers , dans ces locomotives qui cou-
PMlSVir II surface des Deux-MondeS| montrant au voya-
BMV\teerTeillë que les distances ne sont plus rien el
qt^mvisite aux Indes ou à Moscou ne sera bientôt plus
tl'Wf promenade. Des ateliers de construction , arse-
Miî gigantesques où s'agitent des milliers de bras, ver-
Mat sQr le globe leurs produits incessants. Grâce aux
lîBa^es yUM armée de forgerons partage et développe
M jeUvilé sur. les petites pièces , tandis que dans le
Fimei en Alsace , les femmes s'ajoutent en auxiliaires h
■ailrtvauy auxiliaires que la minimité des prix trans-
isna eo eonéurrents sérieux.
iffilODS-noos un instant devant ces grands établisse-
■nts métallurgiques de première classe, de Decazeville,
dsTerro-noire , de PArdèche ; devant ces beaux ateliers
dicoMlractiond'Indret, de MM. Cave, Hallbttx, Sch-
iDMny Ebnr, Kobchuii ; voyons-les se placer fièrement
«bce des rivalités de l'industrie étrangère. Us donnent
liii|l}al h ces autres ateliers qui pour s'élever n'attendent
lislâfin des études de nos élèves mécaniciens, que lins-
liitoi cas jeunes-hnmmes , s'armanl du courage et con-
lissant les traditions des anciens , rendront le globe en-
liv tributaire de nos envois mécaniques.Montrons à Tad-
^isiitration des forêts que nous savons nous affranchir
— 128 —
d« 8û tutelle routinière et nous passer de sa ruineuse pro«
tection , que dans un bùtiment enfer la moitié de notre
Gale sera pleine d'eau , et de feu , et que loin de sombrer
il étonnera les regards par la finesse et la sûreté de si
marche.
Nous nous inclinons devant ces établissements où Ii
génie d'un sejil homme fait fonctionner mille pièces di
verses I nous saluons ces vieillards blanchis sous le far-
deau du travail. Que la décoration que porte la poitrioi
d'un grand nombre d'entr'eux brille au loin* Grâce!
leurs talents spéciaux , des millions de personnes échap-
pent à Toisiveté , à la misère et beaucoup acquièrent uoi
position honorable, autant Topinion publique flétrit Tex
ploftation industrielle, autant elle rend hommage ao dé
vouement et à l'esprit d'équité. Quant aux machines elle
mêmes, Terreur qui voyait en elles la ruine du commerce
et qui dans plusieurs contrées, s'est traduite par rinceo
die de fonderies nombreuses , tend chaque )our \ dispa
rattre devant les faits. Il y a 25 ans , par exemple ^ Mar
seille possédait à peine une 'huilerie et deux -ou troi
minoteries occupant une trentaine d'hommes/ anjoard'bc
44 huileries et plus de trente minoteries existent paru
nous^ ayant coûté des millions et fesani vivre des mil
liera d'ouvriers.
Nous dirons à la jeune génération sur qui repose r<
venir de l'industrie nationale : Angers , Chftion et A
sont le, avec leurs grandes écoles et leurs chefs capablei
Nous dirons à ceux que leur position empêche d'alh
frapper à cette porte : fréquentez les ateliers et suiv4
des cours. Loin de vous ces méchants ouvrages que voi
apportent des colporteurs à bon marché ; ces livrée r^
viennent fort cher par les fautes qu'ils coûtent et les e
reurs qu'ils accréditent Si nos municipaux avaient le bc
esprit d'ouvrir la bibliothèque les jours fériés , vojusiri^
~ 189 —
feoDflallef l6s excellents traités deTaÉGOLD, de Pokcelet,
ÀBhuooR , de Gheistiih , de Bougnis , l'histoire de la va*
peirr par de HoimiiftT , le grand ouvrage d'AniGo sur les
inieKineà , les cours de Charles Dcpin, les dissertations
d'AïaiiiGAirr. Quant h nous , ce n'est point un traité ex
prafeêso que nous venons vous offrir ; ce sont quelques
délAtIa statistiques » la plupart spéciaux à Marseille , dé-
tliii paisés à bonne source , et qui nous ont semblé de
nalore à intéresser rhomme du monde aussi bien que
n^Aiatriel ; e^est en outre , un simple regard jeté sur les
hAiBB de l'art mécanique , avec un aperçu des bienfaits
qaè te ciimmerce et la civilisation lui doivent de nos
Jours. Commençons par un petit historique de la vapeur
elles lea anciens.
Dus l'histoire de L'invention et de l'usage de la vapeur,
il y «le côté d'agrément et de curiosité , et le côté utile.
AeoiAT fi) croit pouvoir réduire le rôle de la vapeur dans
Pbntiquité h celui d'un objet de curiosité^ de divertisse-
tonl^ de fantaisie. Elle paraît aussi avoir défrayé bon
Sombre de supercheries des prêtres païens , en Egypte
lAHoiiU L'ouvrage anglais de Tregold , traduit par Mel«
Vtt{ï) B^exprime ainsi :
m Connues des prêtres égyptiens à l'époque de la splen-
^Btir du régime théocratique, les machines à feu devinrent
' Mtt leurs mains , des instruments merveilleux propres
détendre eiàconsolider un empire fonde surdes croyances
(1) Histoire dcicriptive de la machine à vapeur, tradailc de
rugltiide R. Stcabt. Préface de Fauteur, page ^.
(^) Trailé des macbines à vapeur et de leurs applications à la
i»W|Btion , anx mines , aifx manufactures , traduit de Tanglais
^•Th. Thegold , ingénieur civil, avec notes cl additions, par F.
f^iMcLLBT, ancien clcvc de récolc polytecliuiquc.
17
— 430 —
divines. C'est ainsi qu*on remarque , parmi les ma-
chines qu'ils nous ont laissées, des moyens de faire ouvrir
les portes d'un sanctuaire par l'inflammation des bûcberSf
des autels , des lampes sacrées dans lesquelles la chaleur
fait élever de l'eau ou de Thuile , ou force la mèche de
s'avancer à mesure que la combustion s'opère , des appa-
reils dans lesquels raclion du f&u ou les rayons du soleil
dilatant l'air font .siffler ou parler des statues, ou pco-
duisent d'autres miracles de même nature. »
Pendant près de trois mille ans la vapeur, comme
beaucoup d'autres secrets de physique fut ainsi employée
à toute autre chose qu'à des applications industrielles.
AfiiSTOTEet SêiNEque avaient bien proclamé la puissance du
feu et des vapeurs aqueuses , mais dans leurs mains cette
connaissauce est demeurée stérile. L'excellent ouvrage de
M.de MoNTGERT (1), le rapport de M.âràgo (2) et son grand
livre historique des machines , nous offrent de curieuses
recherches sur l'emploi de la physique et de la mécanique
diez les anciens , particulièrement de la mécanique et de
la physique h vapeur .120 ans avant l'ère chrétienne, sous
le règne de Ptoloraée Philabelphe à Alexandrie, parut
un industriel resté fameux par ses connaissances spécia«
les et son talent prodigieux : Héron l'ancien , créateur
d'un automate qui figurait un trompette jouant de son
instrument, d'un dragon sifflant , d'une volière d'oi-
seaux chantant, etc. Sa fontaine, connue et appliquée en-
core aujourd'hui sous lé nom de Fontaine de Héron^ est
une machine aussi simple qu'ingénieuse, dans laquelle
une colonne d'eau se transmet à une autre colonne par
l'intermédiaire d'une couche d'air qui sépare les deux.
(I) Traité historique et pratique des macbioes à vapeur par M. d«
MOXTGERT.
^2) Annuaire pour ranncc 1839 , présente au Roi par le bureau
des longitudes, par Arago.
— 431 —
Il y a une dixaiue d'années , on en a construit sur de
grandes dimensions pour servir h Tépulsement des
MDX dans les mines de Scbemorilz ( Hongrie). Modifiée
par M. GtBAED , la fontaine de Héron sert à élever rhiiile
dans' les lampes; de là, nos belles lampes hydrosta-
Uqueê (1).
La célèbre statue de Memuon, rendant des sons sous
PiofliréDce des premiers rayons du soleil, est cerlainement
FoD des plus curieux phénomènes qu'ait enfantés le gé-
nie de riodustrie ; Strabon , Paosànus, GERVAiiicns , Ap-
rOLomnSielc, disent avoir été témoins du prodige. Pline,
liDcmiiJo VENAL, Denis le géographe, Gallistratb , en
parlenl comme d'une chose avérée. Aucune' description
axaclé de la merveilleuse statue n'est venue jusqu'à nous,
Bail il paratt constaté que son piédestal était d'une
pierre fort dure , totalement massive , ne renfermant par
coDséqaeot aucun mécanisme. Il est donc probable que
m 80D8 arrivaient d'une certaine distance , à l'aide de ces
coodaitii souterrains dont les vieux débris de temples et do
UDOtoaires offrent souvent des traces. Du reste cette fa-
çon commode de faire parler ou chanter des statues était
ane habitude générale parmi les desservants du paganis-
me. Les prêtres du Mexique se permettaient aussi de don-
ner de l'esprit à leurs idoles (2). Les chroniques de la my-
thologie du nord nous apprennent que sur les rives du
Weser, le dieu des anciens Teutons exprimait son mécon-
tentement par un grand coup de tonnerre , auquel succé-
dait immédiatement un nuage qui remplissait Tenceinte
Mcrée.La statue du dieuBusTERicu, trouvée^ dit-on, dans
(1) Traité élémeotairo de machines par Hacubttb > page 99 , /ime
^ition,
. (2} Dt MONTGEIIV.
— 132 —
des fouilles récentes, a mis sur la voie des moyens em*>
ployés pour opérer le prodige. Le dieu est en métal ; la
fêle eDlièremenl creuse , renfermait une amphore d'eaa.
Des tampons de bois fermaient la bouche et un autre trou
pratiqué au-des&us du front. Des charbons adroitemeet
placée dans une cavité du crâne, ééhaufTaient gradiiçll^-
ment le liquide. Bientôt la vapeur engendrée fesait sauter
les tampons avec fracas, alors elle s'échappait violemment
par un double jet au dehors, et formait un épais quaga
entre le dieu et ses odoraieurs stupéfaits {\). D'après Stq^
ART , à l'Egypte reviendrait la gloire d'avoir inventé la
première machine à vapeur ; celle de )Ieron n'ét«itgi|ère
(ju'qn objet do simple amusement : comme tçlle , elle fut
n^produilo par TallemandHœHPFLL en 1785,puispar Jod»
LER d'OxFORD CD 1791. Eu 930 , Antoeuius , mécanicien ^t
physjeiçD célèbre , principal architecte de l'églisQ SaintQ
Sophie à Constantiuople, avait pour voisin > sinon pour
ami y dans cette capitale , le rhéteur Zbkok, qu'il trouva
piquant de mystifier de la manière suivaute :
Los solives des planchers de la maison de ZeiNon pas-
saient dans celle d'ANTuiMius : celui-ci plaça sousl^s
poutres des tuyaux en cuir dont un bout était appliqué à
de vastes chaudières, et dont Tautre avait la forme d'uqe
trompette, mais e2(aclement bouchée. Antremius après
avoir rempli les chaudières d'eau , les ferma ber-^
méliquement et fil grand feu par dessous.Bientôt la vapeur
n'ayant pas d'autre issue qqo les tuyaux de cuir, lesgQn-
fiait avec force , soulevait les poutres , puis les laissait
retomber tout-^-coup, trouvant largement à se dilater
dans l'extrémité évasée des tuyaux. Tandis que ces se-
cousses se fesaient sentir dans la maison de Zèkon, An-
1I1ÉSI1US éblouissait le rhéteur et ses convives avec les
(i; Ar.'G'>.
— 133 —
ndetod^on miroir eoncave , et il imitait le bruit da too-
Hifn, en ehoqaént des corps sonores les uns contre les
aBtrw.OD crut dans le logis à un tremblement de lerre , et
dMBB fat d*autant plus effrayé que , peu de temps aupa-
nriDt un cataclysme de cette nature avait désolé Cons»
Unlinople et le reste de Tempire (1).
Vers le milieu do IX'siècIe, notre compatriote Gkrbbrt,
qd porta |a tiare sous le nom de Sylvestre ii , faisait
fihBDleries tuyaux de Torgue de la cathédrale de Reims,
IFaide delà vapeur d^eau. Le remplacement du courant
d'iir ordinaire par le couranl de la vapeur ne constitue
point, à proprement parler, un effet mécanique.
Le premier livre où il sdil question d^utiliser la vapeur,
JBsqu'alors appliquée , ainsi que nous l'avons dit, h des
eboses de fantaisie ou d'agrément, est signé de MArnssius
etdatéde Tannée 1563 ; 30 ans après se publiait à Leip-
siekDO autre ouvrage sous le titre &Efyoptie; Tauleur y
présente la vapeur comme pouvant être employée à faire
mouvoir on tourne^broche (2).
Vers le commencement du i7* siècle, le besoin de con-
qoériruD moteur puissant et universel se fît tellement
NDtirdans le monde de l'industrie , que de plusieurs
contrées b la fois , de Tllalie , de l'Angleterre , de TAlIe-
nagne et de la France , nous voyons surgir une phalange
Aommes célèbres : Salomon de Caus, Branca , Van Drab-
>tt|KlRr.HBR , WORCESTER , HADTEFEUitLF, HaVGIIENS, MoR-
OAB», Papin , Amontons , LeYbnitz , Saverv. C'est ici que
doit prendre sa date la vraie création de la vapeur comnjC
ntililé. Trègold, Flachet et tous les historiographes de la
P)Trtîlé de réconomic des macliincs . par Babcagk , Iraduit
par BioT, page 296.
(^Dc Mo!(TGBBT.
— iZk —
Tapeur sonl anaDimes sur ce poioU Noos allons faire eon-
natlre , d'après Bblidor (1), qoeiqoes-ons despriDcipau
jalons qui oui marqaé la voie de rafecîr.
1615. SalomoD de Caos , français , publia un ouTngi
intitulé la Maison des forces mouvantes. Il y décrit UQ
appareil è élever Teau , dans lequel la vapeur agissait
par sa pression directe.
1638.. Au rapport de Christian , Brarca , physicien its-
lieUy proposa d'appliquer Taction de la vapeur contre ooe
roue è aubes.
1663. Le marquis de Worcbstbr , anglais , publie pin-
sieurs traités et fait des essais en grand.
1682. Papin , français , prépare une ère nouvelle parle
génie de ses applications.
1683. MoBELAND , anglais/ fait un traité qu^il dédie.i
Louis XIV , sous ce titre : Principes dune nouvelle fora
du feu , inventés par le Chevalier Morelard et préseotJs
à S. M. T. C.
Kous regrettons de ne pouvoir parleravec tous les dé-
veloppements convenables de Watt et de tous ceux qni
ont contribué au perfectionnement des machines à va-
peur , mais le lecteur , désireux de connaître ce sujet i
fond , lira avec le plus grand fruit rexcellcnt ouvrage de
Tregold traduit par Mellet. A ce propos nous Eommei
heureux dû faire remarquer que le traducteur a relev<
avec autant de sagacité que de conscience ce que Pautea
anglais offre parfois de partial et d'exclusif. La posilio
tourmentée do la France , ses guerres intestines et èxl^
rieures , Tavaipnt forcée de négliger les machines/ ce V
fui que lorsque , tranquille, remise des maux que la r<
voluiion lui avait coûtés , elle partagea le bienfait de
réouverture des communications européennes, qu'el
(1) Arcliilcclurc 1iyJrau!i(|uCi
— 436 —
; |nt serandre compte des progrès de sa rivale. Alors elle
.. iVaityMdes machines commeocèrentà s'établir en grand
Mlobre parmi noas; mais Taugmentation ne s*est révélée
manière bien sensible que depuis une quinzaine
Toici un petit relevé qui montrera que , dès le
J/lïmpe, nous avons moins recouru à Pélranger qu'on ne
Mail crA :
Wmachines avaient éié élabliesen 1830; 60 en 1831 ;
Wvù 1833; 1^0 en 1833. A partir de là , la progression
AcçrAt lellement « qu'à la fin de 4833, 9^9 machines
toienl en aclivilé|distribuées dans 50 déparlements et re-
péiemant une force de 1,651 chevaux. Sur ces 946 ma-
ehiaes, 759 étaient d'origine française, \ÀU d'origine
élriiogére , et 63 d'origine non constatée.
Le nombre total des chaudières è vapeur, autres que
(diés des machine^ > fonctionnant en Franco, était en
IIÙ de 568 , doni 520 d'origine française , 22 étrangères
«tW inconnaes , réparties dans 36 départements. Ainsi
Avançait notre pays dans la route tracée par le génie
toderne. L'industrie , le commerce, la civilisation sui-
VM( toojotirs les mêmes lignes de communication les plus
étonomiques et les plus nouvcHes , cette vérité ressort
Uttante des faits. 11 y a 35 ans , le Mississipi roulait le
*lilé;Volame'de ses flots au travers de plusieurs milliers
' AUeaesde pays.où se montraient à peine quelques tribus
tninlesét sauvages. La force de son courant semblait dé-
cries efforts de l'homme et lui défendre d'en remonter
• M eaux. Des arbres énormes , arrachés des forêts voisî-
MS, restaient fixés au fond du lit, tantôt formant des
binières, tantôt devenant le noyau d'un banc, elréunis-
SiDlfiur les mêmes points les dangers du bas-fond et ceux
tl» recueil ^ dangers que le hasard seul pouvait faire
éviter. Après quatre mois d'un travail continu, h peine
^Do petite barque dunl l'équipage était épuisé de fatigue,
— 136 —
se IrouTait-elle remontée ii 3,000 kilomètres de soo poiol
de départ. Maitatenant ce même espace est parcoumiB
quinze jours par de grands bâtiments mus par la vapem
et porteurs chaque fois de centaines de passagers joeiâ-
santde tous les agréments et de tout le luxe de la civili-
sation. La Hutte indienne , la cabane du planteur 6oal
remplacées par des villages, perdes villes. La mémema-
chine qui dompte la force de ces puissantes eaux flairs
probablement par extirper du lit du fleuve tous ces obi*
tacles qui gênent encore la navigation et Tout rendue Jus-
qu^ci assez dangereuse.
De 4811 à 4831 , il a été construit sur les bords de
Mississipi où de ses affluents 30/^8 bateaux à vapeur. Didi
cet espace de temps , 4 50 environ se sont perdus | ont fai
explosion où se sont complètement usés (i).
Puisque nous venons de prononcer ce mot redoutabi
d'explosion , nous mentionnerons à ce sujet une note fa-
téressante que nous a laissée Vauban et que nou^ trouvon:
insérée dans les mémoires de Tacadémie des sciences pou'
l'année 4707(2). Des observations de Yauban , il r^uli
que \hO litres d'eau convertie en vapeur produisent ua
explosion capable de faire sauter une masse de 77,000 11
vres, tandis que 160 livres de poudre ne peuvent opéfc
un semblable effet que sur une masse de 30,000 livres, fl
sorte que la vapeur aurait plus du double de la force de 1
poudre. Voilà , certes , des chances effrayantes', et cepef
dant cette arme terrible nous est absolument nécessaii
dans les luttes pacifiques, quoique trop souvent meurtrii
res, de Tindustrie. Des millions d'ouvriers exéeutei
(1) Cours (le Charles Dupin , discoars d^ouverture , annales <
rindnstric.'
(2) Tràilë complet do mécanique appliquée aux arts , par
lJoHC5is. Vol. 1 page 79.
— 13? —
aojoord'huii la surface et dans lès entrailles de la terre
dlmmeDaes travaux, auxquels il faudrait renoncer totale-
meot, bi certaines machines étaient abandonnées (1).
'VeDlèvement journalier des eaux qui surgissent dans
Itiifleales mines de Cornouailles, exige une force de 50,000
ehaTi^x représentant remploi de 300,000 hommes. Le sa-
laire de celle multitude d'ouvriers n'absorberait-il pas
looa les bénéfices de l'exploitation ? ou mie^rx encore ^ et
pmanlla question d'un point de vue plus élevé , n'est-ce
pM un Immense bienfait pour le travailleur , que les ma-
ddnes prennent sa place dans ces souterrains funestes i la
sinlé eià la vie ? Le service d'une seule mine de Gornou-
aHleSi comprise dans le Contolidated-mines , exige une
mieliine h vapeur de la force de 300 chevaux constamment
âtellës et réalise , chaque 24 heures , le travail d'un mil-
lierde chevaux. Or, nous ne craignons pas d'être démenti
en atBrmaDl qu^il n'existe aucun moy«3n de faire agir
plus de SCO chevaux ou plus de 2,000 hommes simulta-
Béuent el d'une manière nous ne disons pas humaine, mais
profitable ^ sur l'ouverture bornée d'un puits de mine.
Proscrire la machine des Consolidated , ce^ serait donc
l%nclivilé el l'impuissance \ ce serait déclarer que le cui-
vn el l'élain de Cornouailles y resteront éternellement
Moevétis sous leurs masses de terre , de roche el de li-
pides à plusieurs centaines de mètres d'épaisseur.
Sans le seul comté de Lancastre , on livre tous les ans
m manufactures de calicot des quantités de fil ,. que
2i,OM,000 de fileuses habiles ne parviendraient pas à fa-
l^uer avec le seul secours de la quenouille el du fuseau.
Ainsi, qoofque tes moyens mécaniques , dans l'art du
fihtenr , aient été poussés è leurs limites extrêmes , un
(l}Aoaaairo pour ranncc 1839, piéseDtc au Roi par le buriai
<lMloDgilades, Arago, pages 27/i el 330.
18
— 138 —
milioD et demi d*ouvriers trouvent aujourd'hui de l*éiirploi
là ou avant les inventions d'ÀRRWRiGHT et de Watt on eo
comptait seulement 50,000.
A Stock-Port , la substitution de la vapeur à la force
des bras dans la manœuvre des métiers à tisser , n*a pas
empêché le nombre des ouvriers de s'accroître d'un tiers.
Même progrès dans la consommation. En 4583, les per-
sonnes de haut rang et de grande fortune portaient
seules des bas ; aujourd'hui sur 1,000 individus, à peine
quelques-uns manquent de ce vêtement.
Les milliers de machines à vapeur qui se sont établie^
et s'établissent chaque jour, la masse, considérable Aq tra-
vailleurs qu'elles animent , les sommes immenses qu'elles
font circuler dans le commerce, les charrois continuée
qu'elles occasionnent, tout annonce la présence d'un élé-
ment puissant d'activité. Des industries nouvelles se sont
créées ; d'anciens établissements ont été montés sur de
nouvelles bases; les hauts-fournaux, les manufacturer
d'acier et de limes , les ateliers de menuiserie , de cloute-
rie^ de maçonnerie etc. fonctionnent à la fois, marchant de
concert avec les ateliers de construction; il en résulte
pour la grande famille ouvrière qui fait valoir les arts mé-
caniques un accroissement d'importance et d'organisation
qui doit tendre , par la force des choses à un accroisse-
ment de bien-être.
L'esprit de perfectionnement ne se borne pas auxmacbi-
nes , il s*étend sur l'homme et ses procédés directs de tra-
vail.Il y a peu d'années encore, dans leshuileries,la graine
de lin se pilait à force de bras ; maintenant d'élégantes
machines , de beaux laminoirs broyant cette pâte , et en
livrent au commerce des quantités considérables, au lieu
de quelques kilogrammes qui auparavant pouvaient à
peine se fabriquer. Naguère l'aspect d'une chaudière à
— 439 — ,
Tipeor inspirait Teffroi ; aujourdbui , grâce aux précau-
dons plos nombreuses , et à nos excellents principes de
eoBStruction , on s'est rassuré généralement ; la preuve
âéesll dans Timmense transport de royageurs que font nos
^nebotset nos chemins de fer.
Lm jonachines augmentent en dimension, en force et en
piiSMDce : on est parvenu à en construire pour la terre
diSOO chervaux , pour la mer de 1,000 chevaux , et nous
i|)preoons que des locomotives de 1,500 chevaux sont en
(BMuiruclion. !kous croyons être agréables à nos lecteurs
éÀ'dôBnanila statistique djes machines à vapeur fixes et lo-
egUtotives , soit de terre , soit de mer/ qui existent en
Ancei et spécialement en provence et à Marseille. Ces
ilAlli^ termineront notre esquisse industrielle. Si nous
épronvôDS un regret en ce moment , c'est que nos colon-
Ml De soient point celles de quelques journal à format
ttonitre. Plus à l'a.ise , nous pourrions vous soumettre un
ilÏTiU consciencieux et développé dû à Tun de nos jeunes
Mhabile^ ingénieurs qui a bien voulu nous faire part de
lOkiniteUtgente analyse. Au lieu donc d'un rapport dé-
IliUë, nous nous bornerons aux résultats sommaires. Le
sÀipltr^ndu des machines pour 1844 n'étant pas encore
Mon y nos données dateront de la fin de i82i3.
Aœtte époque , il existait en France 3,369 machines à
yspeor fixes , représentant une force de k^fi\k chevaux
4|l|ycompris617 machines d'une force totale de 10,738
chéTanx existant encore depuis 1833.
Sor ce nombre de 3,369, 493 figurant une force de
7*13$ 9|10* de chevaux sont à basse pression et d'origine
française/ "
2,449,force de 28,18/i 41[80* sont à haute pression et d'o-
rne française aussi ;
. 70, force de 2^253 1|2 à basse pression , origine étran-
gère; ^
— 140 —
MU , force de 2,923 , ^ baule pression , même origine ;
65 , force de US3 , à basse pression , origine non cons-
lalée ;
443, force do 833 , à haute pression , origine non
constatée.
1] existait, en outre,à la fin de 18^3, 1698 chaudières ca-
lorifères ne dépendant d*aucune machine ^ dont 977 \
basse pression et 721 à haute pression.
Ces machines et ces chaudières étaient réparties entre
77 départements ; les départemnets qui ne possédaient
pas d^appareils \ vapeur étaient les Hautes-Alpes, TAr-
riège , le Cantal , la Corse ,lesCôtes-du-Nord , les Bas-
sjs-Pyrénées , les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées-Occi-
dentales. Depuis lors il faut en excepte^ la Corse , où les
hauts-fourneaux que Ton vient d'établir ont réclamé les
machines à vapeur.
Nous avions à la fin de 1843, 2^2 bateaux avec Vè%
machines d'une force de 12|784 chevaux. 9d machines
d*une force de 2,635 chevaux existaient depuis 1833. 271
représentant une force de 8,773 étaient h basse pression ;
121 force de 3,975 étaient à haute pression
Sur les 242 bateaux , 69 naviguaient sur la mer et les
étangs salés ; 173 sur les fleuves , rivières ou lacs.
Les années 18^0 , ^1; 42 et 43 ont vu s'établir 256 loco-
motives, savoir : Locomotives françaues.
En 1840 25 locomotives à 4 roues, 31 à 6 roues.
18U 31 id id. 43 id
1842 35 id id 67 id
1843 40 id id 89 id
; Locomotioeë étrangères.
!'• année 26 à 4 roues. Cl à 6 roues.
2" id 26 id 09 id
3' id 16 id 86 id
V id 16 id 111 id
«•
— 441 —
JUê^moiweM à 4 rouei. Locomotives à 6 rouet.
U 60 1810 92 1'* année
tt 1841 112 2' itl
SI 18&2 163 3- 1(1
M 1818 . 200 4' id
Toiçi maiotenant les machines à vapeur employées en
ttovênce durant ces mêmes années; les Basses-Alpes n'of-
tmi rien pour les trois premières :
ISiO
BoDoluit-da-HhAoe 22 machines force de h22 chevaux.
Yir 10 id 162 )d
Tandas» U id 26 id
4841.
BûDcbes-du-Rhftne 34 machines force de 422 chevaux.
Tir 10 id 172 id
VandiiBe . 9 id 59 id
4842. .
BoQcliff8*dD-Bhône 61 machines force de 536 chevaux.
lu 13 id 300 id
Tiadoitf' la id 113 id
1863.
Iradkea-da-Rbdae 68 machines force de 816 chevaux.
Vit 12 id 176 id
Tndttse 9 id 61 id
luÎM-Alpes 1 id 8 id
Bésullats par années :
Eq 1860 66 machines pour une force de 610 chevaux.
W61 53 id id 757 id
1842 68 id id 4,067 id 1|2
ms 70 id id 1,059 id
Ma il existait,, à la fin de 1866, dans les Bouches- du -
^^e,5S machines ayant ensemble une force de 872 che-
vau.
— U2 —
11 nous resterait à esquisser le compte-reudu de Vindu
trie marseillaise, mais un tel sujet réclamerait trop de d*
veloppement, h la suite d'une rerue générale. Plus tan
peut-ôtre , parlerons - nous de Marseille , cette fi
ture Liverpool de la France, surnom que lui ont fait doi
ner ses nombreuses chaudières, ses belles exploitation
sa marqueterie de cheminées à vapeur et les 72 batei(
de son port, et que doivent achever de réaliser son ma
gnifique canal, son port auxiliaire, son chemin de for.
En résumé, Tinduslrie commerciale et manufacturièri
les soies , les cotons, Jes papiers, les limes, les acien
les huiles . etc., elc, doivent aux machines la longt
liste de leurs produits; comme les machines elles-raônr
doivent à la persévérance et à Tinitiative de Thomn
leurs créations, leurs perfeciionnemenls et leurs pr
grè^. Mais^ pour défricher ce champ , aujourd'hui
fertile , que de peines , que de souffrances , q'
d'injustices essuyées par nos devanciers ! Que de grao
mécaniciens méconnus ! Un pauvre artiste fait un
découverte, tl ne peut franchir la sphère sociale qui l'en
prisonne , il est dédaigné. C'est ainsi que se sont perdu
bon nombre d'inveniions. Arago a bien raison de cri
malheur à l'homme de génie qui devance son siècle /Ti
yez, par exemple, ce pauvre William Lea, faisant fonctio
ner le premier métier à bas devant le roi Jacques i*'.Le m*
canisme parût admirable ; pourquoi le repousser alors
Par ridée, préjugé isans fondement , que les classes o
vrières en souffriraient. Nous le disons à regret , la Fran
ne se montra pas plus intelligente: William Lba n'y ttou*
aucun encouragement , et Tun des bienfaiteurs de l'bi
manité alla mourir à l'hôpital.
Du reste on ne saurait trop le répéter h ces nobl
rêveurs d'invention : avant d'exécuter vos projets^ rega
dez-y à deux fois , consultez des hommes probes
— ili3 —
deaxetcâpables.VisliogQez-bien Tidée féconde de
I impossiblei la probabilité de la cbimère.Que de for-
\ epgloutiea^ 4)ar TimprudeDce du rôveur , encore
i.qoflparrinJu8llce des hommes. Les machines sont la
I 00 la fortune de li'nduslriel. Il est donc de la plus
^importance de ne point marcher au hasard , car le
Méat glissant, la pente rapide, et le gouffre où
lAMmer la substance des familles reçoit toutes les es-
I d'imprudents, sans aucune distinction entre celui
qilrninesonaToir dans des intentions de gloire ou de dé-
b'àses semblables, et celui qui les dépense eu
[MUtprodlgalilép:
COMMERCE. .
Siatiiiique eommereiale de Maneille,
Ucommerce maritime de Marseille s'est ainsi composé
MiUi. (Nafires chargés sur lest , 1749 et tonnage,
l|iiil|i&2 , savoir :
'".. I navires 8,539
'^^Uonnage 1,S36,572
tffaTÏrei 9/210 -
tonnage 720/270
Lq tonnage du long-cours se reparlissait ainsi entre les
pnadpales divisions commerciales :
Navires. TonNêaux.
Saw. f. Jrelal. colon. 1,14'i 167,762^ Xar. Tonn.
"^P*^-"- J — ayecrélr. 4,942 5',3,î86 10,086 710,9^8
SwipaTÎllon étranger. 2/,53 625.62'î
— IW —
Le mouvement s'eflectuait dans les proportions sai
les,]aveoles diverses divisions maritimes .
Mer Noire et du Levant. 404,804 oa 30 p. ofi-
Méditerranée occidentale et Hlloral
de i'Ëspaene etde la France s. TOc. 622,390 47
Europp du Nord. 167.914 i2 li2
A-ériquell^^S-;^^^^^^ lt^..l96 9 1,4
Côtes d'Afrique : Fourbon et Indes or. 17,262 1 1|4
Total. 1,336,572 100
Parles résultais des dix dernières a nuiSes (tonnage
jugera des progrès qu'a réalisés le mouv.mar.de Mars
Long-cours, CÂBOTiGB
Tonneaux.
Pav. franc.
Pav. étr.
Tonneau
1835
651/^33
;dont 299,985
421,248
42?r,2
1836
838,445
310,417
528,028
487.^
1837
835,912
S37,I16
498.796
491,<
4838
916,958
353,438
563,520
540.C
183;^
963,510
387,863
575,647
509,$
1740
956,240
365,16t
591,079
586,1
18^il
1,115,140
366,804
748,336
508,1
18^,2
1,091,707
365,308
726,399
528,S
1843
1,203,601
425,418
778,183
601,3
18V4
1,336,572
710,942
625,624
7ia,S
Ainsi donc là navigation de long cours de Marseili
de 4835 à 4844 , plus que doublé. •
L'augmentalion a prolilé au paciilofi français à$
proportion de 137 p. o|0, landis qu^elle n'a été qae d
p. o\0 sur \e pavillon élranger.
En 4844 , le premier entrait dans Tensemble du n
vemeni pour 54 p.QiO, le second pour 46 seulement.
Durant la même période décennale, le cabolage
accru de 67 p. oiO.
_ liî —
PBCmiÊHE PllTîE
CHAPITRE PREMIER.
0£ LA TILLE DE BEftIE.
U petite ▼ille deBerre eslsitaêe à 43 dfgrê5, SS mioa*
tail9ieGOodes , de latilade nord, et à 2 degrés , 49 mi-
ntlai| 59 secondes , de longitode est, du mérîdtoD de
hrii
Bk était comprise dans TancieDDe ProTence. Aujour-
Ali , elle fait partie da département des Booches-da-
tttie. Ello est dans le deuxième arrondissement dont le
cU-lieaestAix.
Berre a une jaslice de paix , un burean des postes , un
Iwrèaaet une brigade des douanes , avec un bureau su-
bordonné , pour la Térificalion du sel , établi aux quatre
«AMiint , an bureau de perception des contributions lii-
Mm qui comprend aussi la Fare , un syndicat de Pru-
Aommes.
Meus ne croyons pas inutile dïndiquer ici, la distance
'o Berre, aux principales communes qui Tavoisinent.
19
— in —
S>e la dùtamcede BZMRE , aax i
50V MS consm.
LUT! BISTAaCI
Air
Arle*
Coodonx...
EgoiUes. . .
Pos.
Istres
La Fare
Lançon
Marigoaoe. .
Harseilie. . .
Martigoes..
. Msripas.. ..
Rogoac
^ SaloD
; Si-Chamas.
•; Taraacoo...
I Yelaux
-j YenlabreD. .
ii Vitroles.. ..
2
5
ULOS.
7
8
2
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I
I C
500
! T
! SM
i :
t
€
500
c
t
I
Le sol sur lequel la ville a élé coosiraitey est an ni-
veau de la mer. Les rues et les habitations sont humides,
les maisons, généralement basses , peu éclairées et mal
distribuées ; les rues étroites et tortueuses et les places
publiques, irrégulières. L'eau des puils est saamâtre^ On
— 147 —
naboilque de celte qui provient d'une source abondanto,
siUiieàeovrroD 90 mètres de là ville, au nord. L*eau se
IroQve i deox mètres de profondeur , elle monte au mo-
yra tf Diie pompe qui fait couler quatre tuyaux à la fois.
Les dehors de Berre sont fort agréables. Une allée do
i)eaax peupliers borde la ville è Test, dans la direction
doDord ausud.Arextrémiléouest de cette allée , on voit
«M promenade plantée de peupliers^ d^ormeaux et do
JMDes platanes. L'allée de peupliers et la promenade dile
A» CourM occupent la place d*une partie des anciennes
fortikations et de la forteresse.
Dans la partie sud , au contraire, est une plage mar(^-
caposaen biver et stérile pendant la saison de Télé.
Ihii l'aridité de ces lieux n'est point aperçue , h causedu
rtvissant spectacle quis'ofTre au delà. Une grande partie
<ie fjtang s'y déploie ; c'est celle qui va de Berre h Mari-
goaoe , el de Martigues à Rognac. Ce vaste bassin d'eau
eit sillonné dans tous les sens par des bateaux et des voi-
leslitines. Des langues de terre et de petites isles sont par-
semées è sa surface. Vers la rive nord, on voit une campa-
gne fertile -, le moulin Gordes et ses arbres élevés que
réfléchissent les eaux de Tétang; plus haut, cbôteau Brun ,
tt vieille tour et ses beaux cyprès. À la ligne de l'est, l'eau
baigne les riants rivages de Rognac , formé par ses trois
kameaux. Son terroir couvert d'arbres, s'élève en amphi-
ihéiitre. Il est couronné par une longue bande de roches
calcaires , dont le sévère aspect contraste avec la plaine ,
les coteaux qu'elle domine et les eaux vertes qui baignent
lâ base. A côté sont d'autres accidents de terrains ; les
riches vergers de Yitrôles, son rocher ardu et si bien dé-
coupé sur lequel est une petite chapelle , but de plus d'un
pèlerinage des populations voisines, au moyen-âge. Il
n'est pas jusqu'au télégraphe placé sur la hauteur qui ne
vienne animer le tableau, par ses mouvemenls rapides
— 148 —
et iDcessants. Au sud^ brille d'abord TélaDg du Lion, avec
ses éblouissantes camelles ^ Hariguane ei Chàteauneuf .
Derrière, s'allonge la suite des rocs qui forment la chaîne
de VEstaque. Ces belles roches bordent Thorizon dans
toute sa longueur. Leur extrémité est cachée par le villa-
ge des Pennes, ses tristes rochers et ses sombres bois de
pins. A Pouest , les salins , la noire fabrique de la pointe -,
qui surgit au milieu de Tétang et dont Tépaisse fumée
s'élèveftlans lei airs. A Thorizon de Fouest, apparaît Mar-
tigues f la Venise de Provence. Les eaux viennent la ca-
resser de tous côtés. De touii côtés aussi , elles réfléchis^
sent ses maisons blanches , quand le soleil naissant colore
cet admirable paysage.
La situation de la ville est telle^ qu'on ne peut la voir
que lorsqu'on n'en estqu'à une très-petite distance. C'est
sans doute cette position qui a donné lieu au proverbe pro-
vençal : anen uvan et veiren Betro (allons en avant, et
nous vprroDS Berre) .
Il y a deux confréries de pénitents, celle des blancs el
celle des bleus.
Un instituteur primaire aidé d'un adjoint. Pour les
jeunes filles^ deux institutions primaires, la première,
dirigée par deux religieuses ; la seconde est une institu-
tion particulière.
L'école primaire des garçons est fréquentée par environ
60 enfants.
Celle des dames religieuses , par environ 35 filles, l'ins-
titution particulière, par environ 50 filles.
Les armoiries de Berre sont de gueules (1) au lion d'or
tenant une fleur de lis aussi d'or . de sa patte dextre, au
chef (i) d'azur ("3), chargé de trois fleurs de lis d'or , è
(h) rouge.
(2) partie supérieure deTécu.
(3) bleu.
ri
i
Ib
i
li
— 149 —
ialin, et de cinq à séoeslre , avec un laoïbel (f ) a trois
piBdanU(9) y au dessous.
CHAPITRE DEUXIEME.
Configuration du territoire.
Laierritoire est d'une superOcie d'environ 49,971 bec-
liltt. Les étangs de Vaine et de Berre qui appartiennent à
h eoomoDe, occupent une grande partfe de cette étendue.
Von en parlerons plus amplement , en traitant de ces
Ces limites générales du territoire et des étangs, sont ,
[.^feofd, la commune de la Fare; à l'est, les terres de Ro-
ÀMeelde Titroles ; au midi , Marignane ; h Touest , les
^Bgide Hartigues, St-Chamaset Istres.
LHlimite du territoire seulement, commence à Tétang
de Vrine, monte à château brun , coupe la rivière du
(4) tlel placé en chef ou en l'ace , auquel sont plusieurs pen -
(S) pendant de 2 , 3 , 4 et 5 pièces , se dit d'un lambel dont il
est Béeeiaaire d'énoncer les pendants. (A)
(A) P. MiNiBTRiiB. Nouvelle méthode raisonnce du blason ou
iêfërt hérûldiquê , mise dans un meilleur ordre et augmentée de
9uiê$ lêi connaissances relatives à cette science. Par M. L . . .
— 150 —
Lar (1), au dessus de St-Estève, oujusques Yers les sour-
ces de la Duraosole , ei suit celte petite rivière, jn8qQ*i
rétang de Berre. Les plaines de Berre et de la Fare sont
le produit des alluvions du Lar. La plus grande éteodoe
du territoire est dans ladireciîon de Test à Touest.
Une partie des (erres cultivées est traversée par le
Lar, et c'est depuis le bord de la rivière , jusqu'à l'étaDg.
Il y a cependant dans cette étendue , un grand marais
appelé leig Patù, qui produit du mauvais fourrage. L'autre
partie des terrains cultivés se trouve entre la rivière
droite du Lar et la Duransole ; elle n'est cultivée qu'à h
lisière orientale. Le reste consiste en marais, et Ton n'ei
retire que de la banque, fourrage si grossier, que les bes-
tiaux et les bêtes de somme refusent ordinairement d'ei
manger. On la convertit en fumier.
La partie montagneuse du territoire , occupe une trës--
petite surface, elle ne consiste qu'en un coteau da peti
d'élévation, situé sur la limite orientale. C'est une dépep-
dance du domaine de BruniJ L'extrême rareté decette aorte
de terrain, dans la circonscription où nous nous trouvoM,
peut, seule, nous porter à faire mention d'un petit relève-
ment du sol, dont retendue est de plusieurs centaines de
mètres. Elle s'étend jusqu'au bord de la mer, à cap d^œil,
vulgairement eotf/> d'œil. C'est sur ce point qu'étailbàtie
la ville d'Âstromela dont nous aurons occasion de parler
Le terroir de Berre est d'une excellente qoaliU
(4] Excepté Darluc, les auteurs qui ont parlé de cette rivière
écrivent l'arc. Cependant les chartes du moyen âge , qui en fon
mention , la nomment Lart^ , dont la seule traduction est Iat
Il est évident que c^est la dureté de la prononciation le Ur qui :
fait abandonner la vraie manière de l'écrire. Mais' ce motif n(
nous a point paru suffisant pour adopter une si vicieuse ' déno
minalion.
— 151 —
« diM la. partie plane. Les récoltes y sont généralement
àtandaDt6S.Nous ne parlerons pas ici des productions du
tmoîr I parce qu'elles feront robjel d'un article spécial ,
li qttad'iioQi traiterons de Tétat de ragricullure.
ir
la
lOt
ifl
ri
ni
be
i\
CHAPITRE TROISIEME.
Ekmgt. — - Le bras de mer improprement appelé étang,
s'jMtDJ danaja direction de 1 Ouest à l'Est, depuis la médi-
tijr^ée jusqu'à Roguac, et du Sud au Nord, depuis Mari*
WM^.f.i^^^*^^^''^^' ''^^°^"^"°^4^^^ la méditerranée ,
fVlocaDal qui va de Marliguas à Bouc. L'immense bassin
fj^ljjqroie est parsemé sur ses bords, de villes, de bourgs
Il dluibilations. Ce bras de mer reçoit dans ses diverses
pûtiaii des dénominations empruntées du nom des com-
^ . mniMiqu'il baigne. Il a près de deux myriamètres, depuis
Marligues jusqu'au fond de Tétang de St-Chamas. Sa riva
oc^oidentale est fort escarpée. A sa rive orientale est situé
réUmg de Beaumonl ou. de Marignane, séparé de celui de
Bjn^^ par une langue de sable, de vase et de rochers ,
^'oa nomme Jal. Celle grande masse d'eau est bien
soBvènt dangereuse aux nauloniers , car sur le milieu .
s'élèvent des tempêtes, tandis que le calme règne sur ses
bords;
L'étang de Vaïne est entouré d'un escarpement consi-
dérable Jormé par la chaîne de Vilroles.
— 152 -
La soperËcie des étangs deBerre et de Vaïoe , lessaoii
qui entrent dans le plan de cet ouvrage , est de 13,M(
hectaraSi 28 areS; 86 centiares (1). Ces étangs fourniMeij
des poissons de plusieurs espèces, et pour la plupart esti*
mes. Mais la quantité qu'on en pèche aujourd'hui es'
bien moindre qu'autrefois, et cette observation n'est pai
nouvelle. Oq s'aperçoit même que le produit de la pèche
diminue graduellement. Avant la peste de 1721, il yavai
à Berre cent pécheurs, chefs de famille, que cette industrk
enrichissait. 11 n'y en a maintenant que 35 qui trouvent!
peine assez de profit pour alimenter leur famille. La cau-
se de cette diminution, provient en grande partie, soi*
vaut le P. Menc(2), de Tinobservation des règlements toa
chant la pèche , la forme des filets et la grosseur des mail
les qui les composent. Nous reviendrons plus tard sur ee
objet important
L'étang est fréquenté par un grand nombre d^oiieatt:
aquatiques dont la chair est très recherchée. Il sera part
des poissons et des oiseaux dans la quatrièoie partie il
cet ouvrage.
L'étang de Vaïue et les eaux de Berre ont une salure i
2 degrés.
(4) Cadastre de iS06.
(ÎJ Le P. Msifc. Mémoire couronné par f Académie de MarseHU
cité par Darluc, histoire naturelle de Provéhce.Tomt 114, ptgit
93 et suivantes.
- 153 —
CHAPITRE QUATRIÈME.
^^^Ripièn* — » Canal du moulin Gorde», — Canal
.■kf':i'i • d'irrigation.
•■f. t..
lAtioiere du Zar.— Elle prend sa sourcedans lesmoo-
l||MadePourçieux (Var). Elle entre dans le dépurlenieDi
dai Booches-du-Rbône, près de la GrandTugère , après
«MirraçQ les torrents qui viennent des montagnes de
ljaQ%dtr01ympe et de Pourrières. En cet endroit, le ter-
MbtsrlaqDel elle roule ses eaux est i 290 mètres d*élé-
IHititpijMdessùs du niveau de la mer. Elle parcourt suc-
«Miif eMant la bassin de Trest, le territoire de Heireail, la
«Ufa de Langesse où son cours se dirige vers le Nord, jus-
qa'k Aix. Le Lar s'incline ensuite un peu vers le Sud, jus-
l^aox Milles. De là il parcourt en fesant beaucoup de si -
nosilés, les bords du territoire de YentabrenetdeVelaux
Hwpmli il sert de limites. Il traverse ensuite lescommu-
lUdaCoudoux^de la Fareet de Berre. C'est vers la partie
JUdtatrionaie du territoire de cette dernière commune, et
iTQMistf qu'il se jette dans Tétang, au quartier dit du
Caargna et Sagnas. Le cours général de ses eaux est de4*£st
bSfiaesL 11 est très sinueux. Sa longueur est de 50,000 mè-
Im^co qui donne une pente moyenne de cinq millimètres
jMmètreSte Le Lar n'a pas toujours été un torrent des truc-
WIr.Lorsqueleschaines de rochers arides qui affligent nos
ngirds, étaient des montagnes couvertes d'épaisses fo-
rtUqai attiraient sans cesse les nuages» retenaient des
pluies régulières, et enlretunaient des sources abondantes,
h rivière était beaucoup plus considérable , et ses eaux
M débordaient pas. Aussi Plutaeque (l)eD en parlant
diDssa narration des deux bntailfes livrées auxEmbrt^ns
(4) Vie de M ABius.
20
— 154 —
elaoz Teutons , la qualifie de fleura. Cette déuomioalioD
pleioe de Juilesae alort , serait ridicule aujourd'hui.
Le Lar fournit plusieurs bonnes espèces de poîssois
dont quelques unes peuvent atteindre le poids d'un kilo-
gramme, quand elles ont acquis lout leuraccroissemeni.
Parmi ces poissons on doit distinguer ranguille dent U
chair est délicate.
L«s eaux de celle rivière ne présentent pas de qualités
remarqnablf«.
Béai du moulin Gardei. — Ce béai dont les eam sost
destinées à faire tourner les meules du moulin Gordes^ap-
partenant k M LiMaoKELUt « a sa prise dans le Lar , prèsla
chemin de Berrek la Fare« et à environ 100 mètrea m
amont I du pont jeté sur cette rivière. La direetioB giaé-
rale deses eaux est du Nord auSud, jusqu'à sa dèstimrtiSB.-
Ui il se jette dans Télang.
lia un mètre 60 oentimètres de hauteur , sur un aiilfs
de largeui^
Le JHdalêt.—Le Béalet ou petit Béai, est un simpleesasi
d*arrosage. Ses eaux sont une déviaiion du moulraGordMi
Il a sa prise à 200 mètres, au midi de la maison de ea«-
pagne dite la Molle , située au quartier de ce nom , dans h
territoire de Serre. Le Béalet reçoit Teau par une ouver-
ture de 0,10 centimètres de diamètre, pratiquée danaaac
pierre de taille. La longueur de son cours est d'envirea
^000 mètre*. Il longe la partie EH des remparUdela
ville . et se jette dans Tétang, près la di^illerie de Jl.
BiSTUK.
mmmn
■
— 155 —
mm mm.
Hètièjn hi9$0rique$ iur ta ville de Berre , $ur ie$ sei-
' pÉmrê qui Favaienl ponédée , sur les hommes nés à
trtri > fil» se t'ont dietingue's , #air les monumeuis
^fifMe refi ferme.
CHAPITRE PREMIER.
lÙfieê kiêiorique sur la ville de Berre. — L'em-
ptomani qu'occupe cette petite ville , se trouvait com-
prife'*, aux temps celtiques» dans le territoire de la
praplàda desÂvatici , qui avait pour limites probables, âi
iUaêsty le champ pierreui ou la Crau ; au Nord et h TEsl
Itpiys des Salii , dool il était séparé par les collines de
lyia^n el d'Eguilles ainsi que par celles de Veutabren et
il'lltrôlea; au Sud, la chatne de moptagoes dite de Les-
fi».
; |Êk qui se rattache à rorîgine de cette viHe est jusqu'à
i HMiièfii demeuré inconnu. Les aaleursquien ont parlé
I ■aiiaent rien de positif. Us ne présentent que des con-
I ' 0ités plus ou moins admissibles.
< /iSfaivant Papok (1^ , on croit que Berre ^ en langue cel-
Me, signifie eau salée.
«■ARD (2) avance la même chose, c Lesétymologistes ,
» dit-il, prétendent que le mot Berr, en langue celtique
> signifia eau salée . »
(4) Biiiairê générale de Provence , tom. 4 , pag. 7&.
(5) Description historique , géographique et topograpfiique des
^Us, bourgs , tiflages et hameaux de la Provence ancienne et mo-
'. ifii Comté de yice , etc.
— t5<) —
François Boi;cue(1J pense que Marilima nepoufaitélre
queBerreou Marignane.
Le comls de Villeneuve (2) , prétend qu'au temps des
Homains , la population de la rive orientale de l'étang de
Berre, était à Aslromela^ ville considérable dont on trosvf
les ruines à Cap d'œil, près du moulin de Merveille, i
remboucburè de la Duransole ; que Tétang portait commf
aujourd'hui , le nom de la ville bâtie sur ses bords. I
ajoute qu^il parait que les marais s'étendaient danslet
terres; quela ville d'AsLromela ayant été détruite lorsdc
rinvasion d'EuBic, foi des Visigotbs , à la fin du cinquième
siècle, une partie des habitants alla fonder Istres , et h
reste se dispersa dans les environs, jusqu'au temps oi
Tbéodobic rétablit la tranquillité; qu'alors attirés sorJes
bords de Tétang par la pèche et le commeixe, Ils y bitl-
rent un bourg. Tout cela, il faut le dire , ne repose BOi
aucun document historique. On doit le considérer comme
purement systématique.
Enfin l'auteur d'une notice manuscrite sur Berre /3)dii
que ce bourg présentait la forme d'une poche dans l'élanf
qui l'entourait de toute part , excepté du côté nord , et qo(
celte position véritablement remarquable fut , sansdoqtè
l'origine du nom de Berre , lequel viendrait alors du mo
latin ^^ro.
Borre existait sous les Kouiains. Ce point est incontesta-
ble. L'ancienne habitation des Romains , en effet , y.es
partout constatée. On y a trouvé en divers temps et 8Q:
différents points, des briques romaines et des pierre:
meulières. 11 y a peu de temps encore, M. Gastilloh
(4) Essai sur l'histoire de Provence , lom. ^^ , pag. 543.
(2) Statistique du département des Bouches-du-Rhâne , tom. U
pag. 880.
(3) l^otice historique tur la ville de Berre, par M. Vietorin Ca«
TiLLON , capitaine en retraite, chevalier de la légion d'honneur
— 157 —
laire actuel, fit retirer à plos d'uo mélre de profondeur ,
ue de ces pierres que des ouvriers avaient décou-
Vaftf daos une pièce où ils trafaillaieiit. On peui remar-
qpr,4e nombreux rragoieols d'autres pierres delà même
fljjtaniij sur Taire pavée au pied des remparts qui cei-
iniili partie Ouest de. la ville et d'autres fragments in-
ésdaos les remparts. On voit aussi aux angles de
9or« rues et le lopg des murs de bien des maisons,
ihir|lrooçMn de colonnes placés comme bornes. Ces sor-
M4ld4bris sont des indices certains d'habitation « aux
(Mpanil les Romains dominaient en Provence.
. . vMaia Qt.iiQi pourrait faire croire à une habitation an-
Ifillifirêfc rocGupation romaine , c'est-kdireà Texistence
'fli^Mf celtique en cet endroit, c'est la découverte d'un
H)» Mltqfie sous le salrn de Bontoux qui aujourd'hui a
ttangi de destination. Malheureusement ce salin antique
firtidétroUySaos qu'on en eut constaté la forme ni la manière
jlffitÂl était construit. Nous convenons qu'on peut reven-
dijiner ce monument de Tancienne industrie ^ en faveur
4fei, Somalns I puist|ue PLiifsdit que les Gaulois ne coo^
ifjipaieDi pas Tart de fabriquer le sel. Suivant lui , ils y
mfpléaieni en jetant de Teau salée sur un immense bra-
4lf |»rëparé à cet effet. En éteignant le feu, Teau dépo-
i|^d9 sel sur les tisons embrasés, et ces charbons leur
iMaÎpDt lieu de sel. Ce moyen , dit un auteur judicieux ,
ittjl'^ar^it trop étrange pour y ajouter foi. On conçoit
4WaUeaient qu'une nation , fut-elle barbare , ait jamais
HlBgé du charbon salé^ ou même que pour donner du
IfAi \ ses aliments, elle y ait mêlé ce noir et dégoûtant as*
NisoBoemeut. Un écrivain qui embrasse l'histoire de la
Mura,,. ne peut pas , à beaucoup près , vérifier tout par
iQi-m^ijiie. Ordinairement il est obligé de voir par les
yeiix des autres, d'entendre par leurs oreilles, elrare-
tnctiices oreilles ; ces yeux auxquels il s'en rapporte ont
— 158 —
bien vu ou bien entendu. Combien ne trouve*t-oo pis
défaits sur lesquels on pourrait prouver qde Pline a été
induit en erreur par de faux mémoires (I). Il esta re-
marquer ici que bien des vieilles dénominations repas*
dues dans les pays environnants , semblent se rapporter
à la fabrication, et au commerce du sel. On trouve d'aborë
Sah (aujourd'hui Salon), ville voisine de Berre, et qui
était vraisemblablement un entrepôt de sel , ensuite le
nom de plusieurs anciens chemins depuis longtemps aban-
donnés, aboutissante Berre^ et qui portaient saivantles
vieux documents ainsi que les traditions locales , le Dom
de camitii Saliers. Enfin le nom du peuple le plus voisin,
le plus puissant de la nation ligurienne , et qui y domi-
nait au loin. Quoiqu'il ne p&t par sa position éloignée de
la mer, se livrer précisément h la fabrication do sel, il
était communément désigné sous la dénomination de 10/*
ii ou Sûiyet. On n'en sera nullement surpris ,. si l'on
pense que ce peuple exportait seul dans l'intérieur des
Gaules, le sel qu'il avait tiré des peuplades voisines qii
étant placées sur le littoral de la mer et de l'étang , se
livraient exclusivement à cette fabrication , et échan-
geaient ce sel pour du plomb et d'autres matières. L'im-
portance politique que suppose un commerce aussi éteodo
serait difficile ë croire , si elle n'était établie par un pas-
sage de STRAnoN. Cet auteur dit formellement qu'k partir
de ce Stades d'Antibes et un peu au-delà, les Sâlyes
habitent , mêlés aux Grecs , les Alpes qui sont ao dessus
de la cité maritime et une partie du rivage ; que les an-
ciens Grecs avaient donné aux Salyes, le nom de Liggeif
c'est-à-dire Ligures, et h la région qu'occupaient les
Massiliens celui de Liguriique ; que les Grecs qui vinrent
après , appelèrent ces mêmes habitants gallo-ligures , et
(I ) Legbând d* Aussi, histoire de la vie privée des Français de-
puis Vorigine de la nation , jusqu'à nos jours , tom. 4 1 , pag. 177.
— 159 -
qt'iUlefir aaiignèrâol toute la campagne , jusqu'au /.m -
erJNi mi êu Bbône ; que c'est de là qu'ils se levèreut pour
Aire la,snerra, non seulement avec des troupes de pied ;
Mria.Mieere avec des corps de cavalerie divisés en dix
uàMft diverses considérations qui tendent k adroetire
iMi' habitation antérieure à Thabiiation romaine , nous
^jlilamnn rrlniJYnmnnt à la question de savoir si les sa-
fin d^averts à Bonloux étaient liguriens ou romains,
flfibB'aai. guère présumable que les soldats de Rome se
saloi|iyféaè la fabrication du sel, qui exige des travaux
pcCataMéSy autant que la connaissance de théories et de
iradilioMtoutes locales. Cela nécessite un état d'habité-
liail.' parmanenie qui est incompatible avec le peu
da faite des cohortes delà république, dans les lieux
^eUaa occupaient milîlairement. Une dernière observa-
. IMI poaa reste à faire , eu faveur de la priorité que nous
fiifDUqo'on doit donner à rbabitalion ligurienne. LesRo-
iaijM venaîeni de bftlir une grande, belle et puissante vil-
minairte petite distance. Quel motif eût pu les porter à
tnder une misérable bourgade, si près de leur riche cité,
ci ibuia un lieu infect et marécageux ? Au contraire, dans
hllampa primitifs où l'insalubrité du climat n'était pas un
llN|aela d'établissement , tout invitait une peuplade er-
ijMa k se fixer en ces lieux. Une source abondante d'eao
énM, la position particulière du pays s'avançant dans la
^ MV>en forme de presqu'île ronde et ne tenante la terre
qao paf une langue courte et étranglée , position qui fe-
siilde ce lieu« un point naturellement fortifié alors, et de
plialrès propre è la pêche , au commerce et à la fabrica-
.tiotdii ael, à cause de la facile introduction des eaux de
la mer sur le terrain qui est au même niveau.
(4) Stiason, liv. 4e , pag. 203. Paris , édition de Timprimerie
reyde , i600. 4 vol. in-fol.
— 160 —
()ii a trouvé daus l'ancien salin Je Bonloux , une assez
grande quantité de briques , de débris d'amphores , de
tuiles , de vases , en un mol , de poteries antiques da
toute espèce, appelées vulgairement polcrieM romahut.
L^examen que nous avons faitdecesfragmenl8> leur nom-
bre consîdérablei leur couleur, précisément semblableà
la couleur de Targile qui forme la nature du sol, el aor-
tottt un grand nombre d'objets de rébus, prouvent qu'il y
avait \h , une fabrique de poterie.
Cette fabrique étsit*elle romaine ? On peut soutenir
TafGrmative « sans doute , puisque les débris de poterie
qui y ont été trouvés , ont la même forme el le méine
stylequeceuxquîdislingueot les oeuvres romaines de œ
genre. Mais nous pensons qu'il nefaut point induire rigoo*
reusement que celte fabrique fût romaine , de ce quelee
débris qu'on y a trouves appartiennent à des poteries fa-
briquées dans le goût de celles des Romains. Lorsque la
armées de la république se furent emparées de la Ligorie,
el quVIles couvrirent son territoire , elles firent adopter
It^urs Dieux, leurs lois el leurs usages aux vaincus qo'ib
initièrent aussi aux di vers genresdindustriequileurétaicst
propri^s* La maçonnerie, la fabrication des poteries, etc.,
furoni nécessairement pr^itiquées dans le style usité ehes
los vainqueur», parce que ceux-ci l'imposèrent ainsi, et
que d\iilleurs les vaincus reconnurent la supériorité de
Tari romain sur l'art gaulois. Tout fui donc fait a la ma-
nière des mattres. Dès lors, combien d'objels d'arts, com-
bien de constructions journellement découverts, sontat-
tribui^s aux Romains, qui furenl pourtant Touvrage des ré-
gnicolos* Remarquons encore que les membres de la peu-
plade gaulols<> que nous supposons placée si près d'AsIro-
mola « (luioul autant que les propres habitants de celte
vill(\ participer aux divers perfectionnements qui furent
;^>porti^ djins rindustrie, la vie domestique , la manière
— 101 —
déblUr, de fabriquer, etc. Ils pouvaient facilemeotcDeore,
ao taoyea do commerce et des échanges , se procurer des
Bomains eux-mêmes, des objets d*un usage journalier.
.Si nos conjectures sont vraies, le Bourg ligurien ne reçut
gaires d'augmentation. Le petit espace qu'occupait la pres-
qaWe, alors très étranglée à la partie par où ellecom-
nniquait à la terre ferme, s'opposait à tout aggrandisse-
maBlyel forçait les habitants à s'y maintenir. Il en était
de même au temps des Romains, puisqu^on a découvert à
N;& de Gaderat qui est très près de fierre, plusieurs tom-
beaux antiques et des fragments de briques plates , qui
lUesleni que le Champ sacre ou champ de sépulture était
en ca liauyet Ton sait que les Romains ensevellissaient les
Dorishors Tenceinte des villes et des Bourgs.
Toili tout ce que nous pouvons dire sur les temps anli'
qneCCe oa sont, il faut le dire , que des conjectures que
nenlivrons au jugement du lecteur. Nous, n'en pouvons
pu même présenter pour les siècles suivants, privés, que
non sommes, de documents. On ne trouvequelques légers
iidieeslque touchant le sixième siècle; mais à partir d'alors
leftpreaves deviennent toujours plus positives.
' Ml Tannée 536 d'où date la cession de la Provence aux
enhnts de Clovis , jusqu'en 879, sous Boson, on avait
tobli des vigueries , ou pour mieux dire des vtcaries
(TÎearie). Sous Charlkmagne, le patrice de la province ,
<|iii prenait le titre de comte d'Arles , avait des subdélé-
goés nommés vicarii. Le vicarius ou vicaire présidait
deux juges appelés scahini ou scavini (échevios). Le lieu
ou le vicaire donnait ses audiences^ portait le nom de
Mdluipublicus. L'existence de la vicairie ôeCadarosc
on Cadarasca est constatée par une charte conservée
dans le grand carlulaire de l'abbaye deSt-Viclor-lés-Mar-
Mille. Cette charte apprend qu Alboin, évêque de Mar-
seille, enroya ALEXA^•Dîl^NU5 devant le vicaire du comte
21
'i
— 102 -
d'Arles , lequel résidait à Gadarosco où était le Mal
publicus, pour soutenir sa demande en restitutioD'
droit d^ancrage de villa Languino. On ne connaît jasq
présent que deux de ces vicaires qui sont de Ca(
rosco et de Tarasco. La résidence d'un des vicaires d'Arl
avait été fixée à Gadarosco, parce que ce bourg étaitéfl
au centre du pays conquis , de Test à Fouest, entre la vi
aureliad*Aixà Marseille, et la Grau (1).
Cest immédiateméntaprèsTinvasion desSarrasÎDsda
la Provence, qu^il faut fixer la construction d'une for
resse à Gadarosco. Deux fois entièrement pillés^ deux f<
dévastés dans leurs propriétés, les habitants résolorc
de se garantir des nouveaux dangers qui pourraient I
menacer encore. Il est dit dans un acte de 1057, eoDser
dans le grand cartulaire de St-Victor-lés-Marseille , q
le château de Gadarosco, situé dans le comté d^ArlesT^ i
le même lieu que Ton nomme Berra , près de l'étang i
Martiguos. Esi autem niensus ipse in comtiaiu ar#£
tensein eattro Caderosco vel Cadaroseo quodalteto m
mine vocatur Berbà fitumque estprope stagnum Mari
cum(2).
Gette charte prouve que Gadarosco était fortifié aifli
lieu du onzième siècle , puisqu'on ne donnait le titra c
Casirum ou Ccutellum , qu'aux établissements mums c
fortifications, et Iterre est sans contredit, l'un des pli
anciens. On y voit aussi que ce Gastrum était indifféfea
ment appelé Gadarosco ou Berra. On peut induire m
me parla contexture de la phrase qui le meniiomie , <li
(1) Le comte de Yillenecvb Babgemont. Statistique éuéépa
tenunt des Bouclus-du-Rhône , tom. \ 4 , page 325-329 et tu
vantei-
(% Archives de M. U marquis (^'Albertàs , concernant la vH
dêBerre, n- 4750.
— 163 —
k .déDomÎDalion de Cadarosco précéda Tautre. Mais elle
m perdit insensiblemeut poar désigner le Gastrum , ai
Alitlierpéluée^ aa contraire , dans le vocable de la cha-
|lBtt dédiée à Marie , sous le titre de Notre-Dame de Ca-
IpMl, à laquelle les habitants ont toujours porté une
friide dévotion. Dans une charte de Tannée 4156,1e lieu
vM pl«i8 appelé Cadarosco , mais Berra. Nous y voyons
qai &ATXOifD*BaBAKGtR , comto de Provence , avail fait
wader plusieurs habitants du Gastrum , pour être inter-
iqgJia lar les droits qu41 y avait. Ces habitants aprie
eÊrirfaii serment sur les saintes évangiles^ de dire la
tériidf répondent qu'ils sont sous la seigneurie des comteN
dt'ProvaQce, etc. (1)
BAYmmiiiBS BAUX ayant épousé ETiBNNBTTE,une des filles
dt GanaT comte de Provence , cette princesse ne lui
4ppurta en dot que les terres appelées Batusenques, par-
mi les quelles était compris le château de Berre. Le comte
ÈWBiT ajouta plusieurs privilèges , en faveur deshabi-
taotides terres Baussenques, pour la franchise des Péages
(iQet autres droits.
(!) Le comte de Villeneuve Bargemont. Statistique du dépar^
des Bouches'du-Rhâne , tom. 4 4 , page 325-329 et sui-
n .Le droit de Péage remontait aux Romains. Il consistait en
brilribulion qu'on fesait payer aux passants , pour lebétailet les
im^andises. cette rétribution était faite tantôt en argent et tan-
tt'cp nature. Elle donnait la faculté de traverser un territoire,
biseigneurs haut justiciers qui avaient le droit de péage dans
M^n terres et sur les ports des rivières navigables^ devaient veil-
hrila sûreté des marchandises. Ils étaient tenus au rembourse-
Mat de ce qu*on aurait pu dérober à celui qui était soumis au
Nige. {k) Les droits étaient toujours perçus rigoureusement;
nais peu de seigneurs remplissaient leurs obligations.
(A) Claude Joseph de ferrieres. Dictionnaire de droit et de
pratiqué.
— 164 —
Quoique la seigneurie de Berre appartint ainsi à la tatniUe
des Bàdx ,. néanmoins les comtes de Provence , Prince»
souverains de ce pays étaient seuls propriétaires do fond.
En cette qualité , ils exerçaient la haute justice pour les
cas royaux (4), ainsi que certainsprivilèges/ils percevaient
aussi divers droits , comme le prouve un document du S
juillet hTà*ôj conservé aux archivesde M. d'ÀLBERTis.
Huit années après , c'est-à-dire le 5 novembre 4291 ,
Ghaeles, comte Ide Provence^ accorda à la communauté de
Berre, la faculté de tenir deux foires dans le courant de
l'année, l'une lejour de Notre-Dame de Fassomption , le
quinze août, et pendant trois jo<;rs consécutifs, et la se-
conde, le cinquième jour après la Fête de St-Micbel, éga-
lement pendant trots jours, le cinquième^ le sixième et le
septième. Par le même privilège^ il permit aussi à la com-
munauté, de tenir un marché ,1e jeudi de chaque semai-
ne (2).
Nous avons recueilli avec soin ce que les chartes et les
documents de ces temps nous apprennent touchant les
usages et les formes suivies soit dans la distribution de
la justice, en ce qu'elle touche les intérêts des communes
on des particuliers, soit sur tout autre objet , pendant la
série de siècles où les municipalités n'étaient point per-
manentes , et nous ferons connaître ce qui nous a para
digne de constatation.
Il était d'usage que les procurations qui avaient pour
objet la défense des droits de la communauté',' fussent
faites par Tuniversilé des habitants réunis , assistés d'un
notaire et de témoins. Cela résulte d'une charte du SI
H) Ces cas étaient : le crime de Lèze-majesté, la fausse monnaie,
les assemblées illicites , les assassinats et les vols sur les grands
chemins (B).
(B) id. aux mots : haute Jxtstice et drott de glaive,
(?) Begistres du parlement de Provence.
— 165 —
atril 1301 , régnant le seigneur Robert par la grâce de
Dieu^ Bai de Jérusalem et de Sicile^ ete.^ dans laquelle
itlii^t dit qu^un nombre coD^idérable d'habitants de Serre
t^Téooissentdans Téglise de Notre-Dame de Caderet, pour
iJMirsuivre une appellation soulevée par quelques bom-
m de Berre^ ainsi qu'il conste (y est-il dit) d'un certain
ioAràment , pour réclamer les droits et les libertés de la
villa(l).
Un antre document du 14 ûiai 133^, fait connaître
qm^aes mesures du temps. En exécution de lettres pa-
tentes doSénéchal de Provence , les maîtres rallonaux de
la Cour royale d'Aix , se rendirent à Berre , pour pren-
dra eoqnéte sur divers objets qui entraient dans les droits
doaOQTerain. Ilsy conv/)quèrent un certain nombre d'ha-
bHiDtS'qni répondirent aux interpellations qui leur fu-
reot iattes. Il est parlé, dans cette charte , d'une mesure
ippalëe olla ou olle qui était de la contenance de deux
taines, et il y est dit que huit forment le muid\ que le
mtàà de sel est payé par le Roi, deux sols et dix réals de
Vareeille, valant un tournois, et d'arg^ent de France ,
qiipKe deniers et une picte (2)
'Berre avait cessé d*appartenir (quant à la seigneurie) à
h maison des Baux, en 1377. Ce fait est attesté p»r des
httriBS patentes du 20 mars de cette année, qui enjoignent
àBoGùES Bbrnard y maître rational , et à Mathieu Guiax-
ui, clavaire royal de la cité d'Aix et de la baronie de
Béfre, de se rendre dans ce dernier lieu quia étéificor-
/Mr^ao domaine des comtes de Provence , pour dresser
Ntatdes droits de la Cuur (3). Gela résulte encore , d'un
(<) Archives de la mairie de Berre.
f2)j4rr^.rfeM. iemrtr<7Mi5 d'ALBERTAS , concernant Berre ^ ff
i75l.
(3)Id n. 1755.
— 166 —
document postérieur de deux ans qui porte que Jeam h-
NJkRDi, juge delà Cour royale de la cité d'Aix et de la ville
de Berre , établi dans le grand tm€l(\n magno iinello),
au palais réginal{\n palaiioreginali), sur un banc de bois
choisi pour tribunal , procède le 12 septembre 1379, au
jugement de plusieurs individus de Berre , inculpés de
s'être servis de mesures fausses. L'instrument porte abso-
lution (1) des inculpés.
Le 21 février 1381 , eut lieu à Berre , une assemblée de
la communauté , dans le but de pourvoir aux réparation»
des fortifications de la ville lesquelles étaient à la chai^ge
des habitants. La charte qui en fait foi , nous transmet
quelques détails qui doivent trouver place ici.
Le parlement (parlamenlum) ayant été convoqué etas*
semblé selon la forme accoutumée, en présence du Balle
et notaire du lieu et de la baronie , était formé par la por-
tion des habitants composant la communauté ou univer-
sité de Berre qui est la majeure , la meilleure et la plus
saine partie (majorem, meliorem et saniorem partem) de
l'université, il s'est assemblé à la voix du crieur (voce pre-
conia) , dans le parlement, par devant le Baile ou bailli
qui est en même temps notaire , pour le très-illustre et
magnifique seigneur Othone , duc de Brunswick (2) On f
propose d'exiger les tailles et autres impositions, attenda
Textrême urgence des réparations à faire aux fortifica-
tions, aux remparts et aux fossés^ et d'entendre les
comptes des percepteurs des tailles précédentes. Mais at-
tendu que l'assemblée ne peut le faire seule, ni même
élire les hommes probes ^probi homines) chargés de ce
soin, sans la permission de la Cour, plusieurs membres
(4) Arch, de la mairie de Berre,
fi) Othon, duc de Brunswick, était répoux en quatrième no-
ce de la reine Jeanne , comtesse de Provence.
— 167 —
de rassemblée s'étaient transportés auprès du noblehom-
us Simon de Gabuno , Yîcaire (viguier) général de la ba-
rotie de Berre , pour le supplier qu'il daignât accorder
SM^ssistance. Celui-ci avait gracieusement consenti h ce
fitf rassemblée, en présence du Balle-notaire , choisit et
Ml quatre hommes probes ou Procuratores, fesant partie
dafassemblée , sans lésion (^sine lesione)de la coutume
M)lie et des droits du Duc et de la Cour, pour faire ce
q«l serait nécessaire et pour élire huit autres hommes
pobea avec lesquels ils devaient se consulter et sans la
' voloDlé desquels , ils ne pourraient agir; que tous pré-
teraieni serment entre les mains du Balle-notaire, de s'en
tenirlilear mandat^ en donnant l'assurance que dans
celtaélection il ne serait porté aucun préjudice a la cou-
twne ancienne ni au droit du seigneur, et qu'il ne serait
rien (ait hors de la présence et sans Tautorisation du Baï-
b-notaire ou de son représentant. Le vicaire s'était ré-
Mnré, si des difflcultés s'élevaient, d*étre consulté , pour
Un fait suivant sa volonté. Il avait enfin décidé qne l'é-
Imion serait valable pour une année plus ou moins , sui-
1|pat ce qu'il ordonnerait.
..L'élection des quatre prud'hommes procureurs ou
haearatores a lieu immédiatement^ et on leur explique le
ttdeleur charge. Ces quatre prud'hommes toujours en
pf^iènce du Ballenotaire, nomment leurs conseillers, et la
ttjninunauté ou parlement prom'éi de les relever et ga-
nolir. Elle les dispense de fournir caution (1^.
Vers la fin du quatorzième siècle^ la princesse Marie de
Buis, veuve de Louis i^ comte de Provence et tutrice de
Louis ii^ son fils , aliéna la baronie de Berre , Martigues et
qoelques autres lieux, moyennant trente cinq mille florins
d'or, à PiBERB, prince de Capoue. Nous fixons l'aliénation
(^)Charle commumquéc'par M le capitaine Vict. Castillo:^.
— 168 —
à ce temps, parceqùe le 26 janvier 1388, Id prîocesse Ma*
lUB, par une transaction passée avec le même Prince, con-
vient que tant elle que son fils auraient pendant dix ans >
la facuUé de reprendre le château de BerreJ'isIe de Marli-
gnes, etc., en lui rendant les trente cinq mille florins d*or,
pour l'assurance et les intérêts desquels , ces possessions
lui avaient été cédées (\).
La Provence était alors en proie à des ravages inouïs.
, Arnold Quenolle, dit Varckiprétre, à la tète d*un grand
nombre de bandits, la désola pendant long-temps par ses
brigandages. On lit au Primum sumptumde Pierre Lama^
NI, fol. 3: «Le 22 janvier 1391 , rachat fait de la per&on-
« ne deXbomas Helie, de la main des Sarrasins, à la priera
« de BerlranddRiBOLi, sa femme, dulieu deBerre, parla
et R. P. Galbertus, de Tordre de la Mercy (2\ moyennant
« cinq florins d*or (3). »
Les Sarrasins étaient exterminés depuis longtemps ; ce
n'était donc pas d'eux précisément qu'on voulait parler
ici. Qn peut entendre par ce mot, les bandes d'ÂRnoLD
(t) Arch. de M. le M. é,^ Albert ks concernant Berre, ri' 1755.
(2) Les religieux de la Mercy ou Notre Dame de la Mercy eu-
rent pour instituteur St-Pierre de Nolasque qui les établit en
4200 pour racheter les captits. Le Pape Grégoire IX approuva
rinstitution , sous la règle de St-AuGusTiN. Les religieux de la
Mercy se multiplièrent considérablement en Espagne où ils for*
maient quatre provinces, ^h se répandirent successivement dans
rile de Majorque, en Sardaigne, en Afrique , sur les côtes de la
^ Barbarie et en Italie où ils possédaient une vaste province qui
comprenait outre; Tltalie, tout le royaume de Sicile. Ils n'avaient
en France que dîx-sept couvents; mais en Amérique leurs éta-
blissement formaient huit provinces. Ils avaient aussi plusieurs
monastères dans le Brésil. Quoique dispersés de la sorte , ces
religieux vivaient sous l'autorité d'un général inamovible (A j.
(3) Titres des terres de la Provence; manuscrit.
(A) Louis MoREBi. [je grand dictionnaire liislnriqiie^ etc.
_ 169 —
Ovinôu. Le mot Sarratt» était alors une simple épiilièts
dioléepar an profond mépris. Elle équivalait à Brigand.
liait possible aussi que l'époux de Bkbtiandjl Riiou de
Bure I eût été enlevé par des pirates de la Barbarie ou
dat'Espagnet qui infestaienl continuellement les côtes où
ib massacraient à la moindre résistance , enlevaient les
deirées, les bestiauX| Targent, ainsi que les femmes qu'ils
gardaient et les hommes qu'ils mettaient en vente. Les
Profençaux appelaient aussi, sans doutOi Sarraiim , ces
pirates dangereux.
Les guerres intestines qui dépouillaient nos malheureux
pères, deleurs richesses et de leurs héritages, les plongé -
nml dans un état de misère d'où ils cherchèrent ensuite à
lorlir.Poury parvenir plutôt, ils se livrèrent à des né-
goces età des trafics d'où !a bonne foi était le plus souvent
biDoie. On se trompait mutuellement et par une consé*-
qoence nécessaire, on se méfiait les uns des autres ; aussi
In accords étaient ils toujours écrits^ et les précautions
yieron prenait de part et d'autre, pour se soustraire aux
piègM de la fraude^ devenaient extrêmes. Ce qui suit est
osa preuve sensible de cette défiance commune. Le S9
Avril 1395, il est exposé dans un instrument , que Pierre
FouARii, Etienne Grâssi et Jean Blângardi , Procureurs
da roniversitè de Berre» tant en leur nom qu'en celui de
IHioiversitéy s'étaient reconnus débiteurs envers Mossonb,
Juive, veuve de Maître Salomon Poleti , médecin ( Phi-*
ttasB.) et Jassa Vidas de Luoel, juif de la cité d'Aix, de la
MHumede quatre-vingt quatre florins d'or , et ce pour la
cause contenue dans un instrument public , souscrit le k
janvier 1391, lequel ayant été acquitté , avait été restitué
atlacéré , et par suite cet instrument cancelé et annuité
du consentement des juifs. En conséquence Jossé YiDAs[de
Lauel etlIossoNB ont reconnu et confessé avoir reçu ré-
ellement de Hugonus Constawtius de Barre , les quatre-
22
~ 170 ~
>iDgt quatro florins d'or. Ils renoDcenl de la mamire îà
plas expresse et par tous les pactes possibles, h toat mo-
yen de nier ou invalider ce payement, ainsi qu'à recoarir
contre la communauté pour quelque autre delte ou obligt-
tion que ce soit; ils tiennent quittes de la manière la plus
completle et la plus absolue, la communauté de Berre et
ses procureurs, ainsi que leurs biens. Eu sa qualitède
femme, MessoNB fait aussi les renonciations les plus am-
ples, à toute ressource de droit qui pourrait venir au
secours de la femme. A cet effet, ils prêtent serment sur
la loi de MoYsb. corporellemenl touchée, et le notaire est
requis de constater ce qui s'est passé (4).
Berre avait alors une importance politique qu'il per-
dit dans la suite. Il envoyait un député aux états de
Provence. Ce député assista à ceux tenus à Aix, le 1" fé-
vrier 1393 (2). La raison en estqu*outre Berre, la Baronie
comprenait encore les cbàtedu]t de Lançon, d'Istres et de
Rognac. Il est dit dans l'acte de donation fait le 20 jaillet
1405, par Louis II, Comte de Provence , à Nicolas Roffi,
Marquis de Cotteroi^ et aux siens, qu41 cède la Barooie
de Berre dans la quelle se trouve compris Berre et son
territoire^ les châteaux de Lançon , d'Istres , de Rognac
et les dépendances de la dite Baronie (3).
Les détails que fournissent les actes de ces temps , dé-
montrent encore, combien malgré les abus introduits par
la féodalité, le gouvernement de nos Comtes était pater-
nel. Nous y voyons que malgré les guerres extérieures et
intestines, nos souverains se plaisaient à soulager leurs
(4) Archives de la Mairie de Berrê.
{^) Là Comte de Villeneuve- Bàrgbmont, Statistique du dé-
partement des BoucheS'dU'Rhâne^ tom. 44, pag. 880.
(^) Archives de M. /* Marquis d*ALBERTA8, concernant Berre,
n- 4764.
— 171 —
injeU, dans toutes les occasions. Plusieurs documents en
ktA foi; le premier qui date du trentième jour du mois
jÇil»ûl 1418, porte que Pierre de Cignê , Sénéchal royal du
Ânté de Provence et de Forcalquier, autorise la commo-
flpiléde Berre^ à établir un rêve ou gabelle dont le pre-
j^ifft.sera applicable aux réparations des murailles et des
•llHaieations de la ville et aux autres charges de la com-
lUllQlé. L'autorisation est accordée aux syndics et aux
MpuDM de Tuniversité pour la durée de quatre ans; Il
•^lUldit qu6 tout doit être réglé par la majeure et la
lipiaioe partie du Conseil. Les droits de ce rêve ou gabella
m^ ainsi fixés :
Koor ehaque quinlal de farine , i patat.
..Poor chaque livre de chair, 1 obole.
•. jPpar le vin vendu ad grossua , la 4 0* partie*
i;VOor chaque saxanata , blé annooe, 1 patat. (I)
i<,^le second document qui est du 22 janvier 14^4, Pa-
kjl^ FoMBiK, seigneur de Soliers, Vicomte de Martigoét
- iSt^DTeroeur deProvence, accorde aux habitants deBerre»
llitrincbise du péage, pulverage(S) , etc., dans retendue
illhimaîne du Roi j et cinquante florins par an , à pren-
^^inii qu'ils avaient accoutume' d'après le don fait
Ipderoi Rbné , pour les employer aux réparations des
émages causés aux Salins, par la rivière du Lar {^).
.jKliréanîon delà Provence à la couronne de France, fit
.^ripnde nouvelles idées. Elle excitait naturellement les
iHreaçaux à porter le plus vif intérêt , à la nation dont
-W' Archives de la Mairie de Berre.
(I) Droit dû au seigneur, par les troupeaux traversant leurs
tefftt, à cause de la poussière qu'ils y causaient (A).
(A) Claude Joseph de Ferrièbes , Dictionnaire de droit et de
fSfiArchivss de M. te Marquis û* Albert kB concernant Berre , tt^
nw.
— 172 —
ils fesalent désormais partie.Âussi les troubles qui agilaieal
la France depuis le milieu du seizième siècle , se firent-
ils violemment ressentir dans la Provence; nous voulooi
parler de la ligue.
L'esprit de révolte avait tellement aveuglé ses parti-
santSi qu'ils préférèrenttraileravecun souverain étrasgo',
plutôt que de reconnaître Henki m. On s'assembla à Aix,
et l'on résolut de se placer sous la protection de Ghaito
Emmanuel, Duc de Savoie, qu'on nomma généralissime.
Après s'être rendu en Espagne pour avoir les seeoon
nécessaires, le Duc retourna le six juillet, suivi de qaiaie
galères chargées d^hommes, de vivres et d'argent qui fut
transporté à Aix et distribué (1). Il fit ensuite décider daas
cette ville, par les chefs des ligueurs de Provence , d'as-
siéger Derre qui était déjà bloqué et dont il voulait dire
le boulevard de sa puissance en Provence. Il se rendit
sur les lieux et les examina avec attention , il fit aussik
tour dés murailles, pour reconnaître rétat des fortificatietts»
puis il retourna à Aix où son armée fut organisée. A It
fin du mois de juillet 4591, il quitta la capitale, avec eôvi^'
ron huit cents piqueurs espagnols , douze cents Proven-
çaux et douze pièces de canon. II fit des tranchées , et
garda les avenues de la place , afin que rien ne pât é'j
introduire. (2)
Outre les remparts , les fortifications de Berre consis-
taient en une bonne citadelle, défendue par un foissé
large et profond qni coupait la presqu'île. Ce fossé éfall
couvert par une demi-lune ouravelin dont les extrémités
(i) Jean Scholàstique Pitton, histoire de la. ville d'Aix s C0l-
pitaU d$ la Provence, pag. 352.
(2) Honoré Bouche. La chorographie ou description de la
Prmenceet VhietQire chronologique du même pays, tom. 44 , pa-
— i7J -^
iienl les eaax de la palissade du DrignoD (4). Il y
iT^aassi trois forts à rentrée de la ville; Fud au lieu dit
liS.Jfeii/iM, l'autre à la bastide de Mérieei le troisième
kTéglise Notre-Dame.
.la place était commandée par ud geatilhomme béar^
Ml|i:appelé Bernard MBSPLÈsqui en avait été nommé gou-
vffBpiir au lieu de M. dlsTBBS. Les forces de ce com-
nupiantcoasistaient en sa propre compagnie d'infanterie,
odf d« eapitaine Bordelais de Tarascon^ celle de de La-
GiiBi, gentilhomme gascon, celle de Lapzihadb et deux
MrMi Dès le commencement du blocus, les ligueurs
ajaoi voda s'emparer du fort de Notre-Dame , MBSPUbs le
fit abbatra^ pour qu'il ne pût servir à l'ennemi.
Jfoaiauyld Latalbttb^ frère du Duc d'ËPERNON , et gou-
Tflnearda Provence, quitta Riez avec quinze cents hom-
BMI d'élita, sept cents chevaux et huit cents arquebusiers,
duariateotioD de secourir Berre. Etant à Sl-Mlaximin , le
y^Payloubier) se rendit auprès de lui, de la part de
l^Comtaase de Sault , pour se concerter sur les moyens
dl Joindre leurs forces et chasser le Duc Celte fem-
m astucieuse , jusqu'alors zélée pour la ligue , voulait
ailii ae ipénager à Tavance, une part dans le maniement
leiaSiiresde la Province , en cas que le prince échouftt
dm ton entreprise. Layalbtte continua sa marche, il
Aiit accompagné de Lesdigoières , de Godvernbt et de
Gimis, gentilhomme duDauphiné. La nuit Tayant sur-
IwW|«ill*arréla à une lieue de l'armée savoyarde, vers des
ir^Dg^s situées dans un quartier du territoire nommé
Fmiubiirâs. Delà il fait signal aux assiégés. Mesplès qui
sUiadaitdusecours, fait placer, pour en faciliter l'intro-
^iaUi une couleuvrine, à la porte de la ville. Le
{i)Nçtkê historique sur la ville de Berre. Manuscrit par M. V ict.
Castiuon.
a*
— 174 —
lendemain Lavalbttb se porta vers la Fare. Il y demeura
denx jours, et fit ranger ses troupes en bataille^ afin d'atti-
rer lelSavoyardsau combat,se proposantde profiter da fflo
ment où Tennemi aurait quitté ses retranchements, pOV'
faire passer à Mesplës des hommes , des provisions da
gayreet des vivres. Ne pouvant y réussir, il présenta la
bataille. Le Duc allait Taccepter , lorsque son conseil toi
fit observer qu^il commettrait une grande faate, car,Yii
quittait la place, sans l'avoir emportée, il s'exposait à h
perdre/ainsi que la bataille. Appréciant la justesse de ee
raisonnement, le Duc approuva le conseil et répondit à
l'envoyé du gouverneur^ qu'il était retenu par le siège
qu'il avait entrepris ; que dès que la place serait empor-
tée , il satisferait le seigneur de Lavalette , et qu'il espé-
rait que ce serait dans peu de jours. De son côté^ Lavai-
LETTE vit qu*il s'était trop avancé. 11 se hâta de partir^ ea
disant qu'il allait prendre cinq cents maîtres que le COB-
nétable lui avait promis. Il trouva le moyen de faire dirtf
à Mbsplès qu'il le priait de tenir quinze jours encore i et
il se porta 'sur Gréoulx qui était en la possession dei
ligueurs.
Le départ de Lavalette ôtaaux assiégés Tespérance de 1
pouvoir résister longtemps encore. Mbsplès se vit raéflie
obligé à parlementer avec le Comte de MARTUfEifQUB plé-
montais qui commandait les troupes du Duc. Mais il ne
put rien conclure. Les conditions de la capitulation fi-
rent rejelées. On lui répondit qu'il serait bien obligé de
se radoucir ; que son obstination ne pouvait ôtre encore
de longue durée, et qu'alors on liii ferait connaître qirïl
n'avait pas su sortir de sa position , avec honneur. HespÛs
plein <}e fermeté ne veut pas modifier ses prétentions. Il y
persiste bien plus encore quand il reçoit avis que les troQ«
pes du Languedoc et du Dauphioé ont opéré leur jonction
avec celles de Provence ^ et que la levée du siège aurait
— 175 —
l no premier jour. Il apprit aussi que M. de Lavalettk
idlfttC attaquer Latourd'aigues. Il espérait qu'à la considé-
AlitNi de la Comtesse deSAULTà qui appartenait cette ter-
T%le Duc ferait quelque diversion d'armes. Mais il fut
4l|^'daD8 ses espérances. Les secours qu*il attendait n'ar-
liijIreDt pas ^ et Latourd'aigues fut livrée au pillage (1).
'."^ garoison et les habitants de Berre étaient réduits à
IfriBraiière extrémité. Leur seule nourriture consistait en
'tti-peo de pain composé avec de la graine de lin» dechan-
fïért de millet.
:lkfAuaTf qui connaissait Mbsplès pour un homme
dftefmèQry lui fit dire par un soldat déguisé , qu*il avait
lèpngelda le secourir dans quinze jours; qu'à cet eflfet
il «HaU joindre les troupes du connétable de Montmorbitci
itÂieoIoDel d'ÛRNÀNo; que si la place ne pouvait tenir
Ivqo'ftlorSy il Tautorisait à traiter une honorable ca-
liudatioD.
' 'iQuoiqoe réduit au dernier degré de misère, Hesplès
iàtài bonne contenance. Il prenait môme quelquefois Tof-
liÉnve 9 en opérant des excursions qui coûtaient toujours
Ubrè Pennemi. Dans une de ces sorties , qu'il fit à la tête
Vl||ii8raDte fantassins , il rencontra cinquante lanciers du
'ÉlfklOQr de la Barben , qui fondirent sur lui , la lance en
'flilL Mêsplês et les siens , d'un commun accord, firent
IttKÎ de fair , pensant bien qu'en les poursuiyant , les lan-
dKurelèveraient leurs armes , ce qui arriva, en effet. A-
imHnpLÉs et sa troupe s'arrêtent tout-à-coup, et sans
'iMer aux ennemis , le temps de baisser leurs lances,
Hî tombèrent sur eux, en tuèrent huit , et firent des pri-
lonniers. Parmi ceux-ci se trouvait un soldat, natif de
lerre^ qui, peu de temps auparavant, avait coupé la robe
'(*! Jean-François Gaufridi, histoire de ^Provence lom, 11 ,
— 176 —
jusques par dessus les reins , à trois ou qualre femmes di
là viMe. Dès quMI eut été reconnu par la populace , Ifu
femmes Tarrachèrenl des mains de Tescorte et i'aasammè^
renl à coups de pierres*(i)-
Cependant prévoyant la bonne issue de la campagMii
le Duc s'occupa de diverses dispositions relatives à U |4-
reté de la place, lorsqu'elle serait tombée en son pouvoir
et entre autres, du gouvernement de la ville.Il le propoii
k un çfficîer nommé Bbsaddun qu'il avait promis à la Corn*
tesse de Saclt , d'investir du premier gouvernement ifli^
portant dont il pourrait disposer. Cet officier, dit Boceu»
aavait avec la même facilité^ faire des vers galants « le
battre et négocier (2). Mais en tenant sa parole , le prinoi
voulait imposer à Besauddn , des conditions qui décélaieit
ses projets ultérieurs. Il exigeait que le gouverneur loi
prêtât serment de fidélité ; qu'il reçut des compagnies fl-
pagnoles , piémontaises et quelques provençales , seule*
ment, avec un lieutenant piémontais qui commanderait eir
son absence. En homme d'honneur , Bbsaodun refusa (i)>
Dès que la Comtesse de Sault et les procureurs dupa}!
eurent connu ces étranges conditions, ils écrivirent aa
Duc. Les sieurs de Fabrecdes et Goiran, tant de la part de
la Comtesse , que d'après leur conviction personnellii fi-
rent observer au prince que sa conduite ne pouvait DêO^
quer de mécontenter la noblesse provençale qui chérit'
sait BESAUiwif à cause des services qu'elle en avait reçus;
(V Additions au siège de Berre , par leS> de Yignan , insérétf
dans P. Louïvei ^ histoire des troubles de Provence. 44e partie, pa-
ges 231 et 233.
(2) F. Bouche. Essai sur l'histoire de Provence , tom. 4 i , pa-
ge 443.
(3^P. LoavBT. Histoire des troubles de Provence, I4e partie,
page 216.
^ 177 —
qa» éelte condaile ferait nattre de la méfiance , car il
> Mtoerenait formellemeDi aux' accords, conclus è Tarin
Élrelai el les députés de la province , puisqu'il avait été
àHcwément convenu qu'aucun gouvernement , place Je
ni aucan office de judicature ne seraient donnés
provençaux, et que les étrangers pourraient rem-
jttittalement les emplois militaires qui tiendraient à
fllHr campagne. Bien des communautés avaient reconnu
dMn commencements , que sous prétexte d'agir pour
UbVrbvcDçaQZy le duc de Savoie ne travaillait que pour
M4hlikM.'LeB Consuls de Fréjus, de St-Tropez, d'Hyères
etdeToidoii avaient en outre remarqué que dès son ar-
iiFé0|fl agissait d'une manière contraire à. ses promes-
Mk Iban firent part aux Consuls de Marseille ; mais
CHAVET qui y commandait , dé? oué à Charles Emma-
lift, paralysa TeSet de ces sages avis (1).
' D^m aotre côté , le commandant Mesplès reçut du ma^
fidMlde MoNTMORENCi et de Lavalbtte , des lettres qui
liaanoDçaient la jonction de leurs forces et la prochaine
Mvnncedela place. Malgré le dénuement dans lequel
ta trouvait , Mesplès résolut de résister encore.
^ 'M tMiégeants qui avaient appris ces nouvelles , n'é-
MlÉlpaa tranquilles, et le Duc cherchait tous les moyens
d^ftmparer de la ville, avant l'arrivée des secours. Un
joarqu'il y rêvait profondément, il lui vint dans la pen-
•iédébire le tour des murailles et de les examiner avec
Itpliit grande attention. Il remarqua un endroit où le mur
fin bible, semblait De pouvoir résister à la canouade
iï>
(1) Mémoires de Besaudun insérés dans P. Louvet , histoire
^ iméies de Vrovence , page 336.
fîjJ.-FraDçois de GkVFVnm, Histoire de Provence, tome 11 . pa-
ge 7n.
23
— 178 ~
AussilAt il fait venir d'Âix plusieurs pièces d'avUHeiMi
et dresse une batterie de douze canons et cinq baliite
ou couleuvrines. Huit autres pièces sont placées db^dM
des salins. Tout cela put facilement a?oir lien » pÊtmfm
cette année là (1590) y les étangs étaient sans eanx^il^i
allait aux salins à pied sec. Le fossé de la riUe 9f^ÊimÊa$:
avait un peu d'eau (1). L'endroit qu*il choisit pour étriiHr.
sa batterie avait six cent mètres environ de cipooiiMreMH>
il était situé au milieu du Drignon , à cinq ou sixoNil -
pas de la ville. Le lieu où elle fut établie porta ûefmA k
nom.de Pisle de Si-Fietor. Il est à croire que cefulbDll
qui rappela de ce nom , en Thonnenr de son fils Ytcraiiè*
MEDÊB , alors âgé de quatre ans.
L'assaut eut lien au commeucement deseptembn»M
moyen d'un feu bien nourri qui dura deux jonrSi psmàxA
lesquels , les seules douze bouches à fen de la baiterit.llK '.
Victor, tirèrent mille trente-sept coups. Ainsi qiM liitiM ;
Vavait prévu , la brèche fut faite. M^plès ne pMVMil il
défendre avec le petit nombre de soldats quilui
tous exténués de faim et de fatigue. Des PiéraonlaMiil
étant approchés pour examiner la grandeur de l^ovvtf^
ture et en faire leur rapport, se trouvèrent engagés
des lacs à cet effet tendus dans le fos^é, devant la
même. Les cordes furent tirées aussitôt. Les soldattMb*
versés dausTeau et dans la boue , ne purent s'en retin^t
et trouvèrent la mort sous les coups de mousquets. Ne lu
voyant pas revenir , le prince envoya un trompellit
pour savoir si les royalistes voulaient se rendre. Le ma»?
que absolu de vivres et de munitions , ainsi que la gratta
deur de la brèche que les assiégés ne pouvaient ni déieH*
dre , ni réparer ,. forcèrent Mesplès à capituler. Les co»-
dilions qu'il imposa furent que lui et les siens sortiraief*^
(l) Additions au siège de Berre , insérées dans Louvet. Uiatoit'^
des troubles de Provence. Ile partie , page 231.
— 179 —
â)iW| vies et bagues sauves^tambourbaltant, enseignes
jjdlpifréeBy balle enbeuche, mécheallumée des deux bouts,
l'île eeraieni conduits jusqu'à Pertuis^ par Alexandre
i et le sieur de SAiifT-BoiiAN ; que les habitants qui
it le suivre^ le pourraient sans obstacle, avec ce
0,lMr ai^rtenait; que ceux d'entr'eux qui refuseraient
|i|pllMni demeurer en toute assurance.
')(flil|O0oditions proposées furent acceptées , mais la nuit
iQÙ.la place se rendit, le valeureux Mesplès faillit
nioé par l'effet des intrigues de rinfame comtes-
«M||I Amw qui de concert avec le comte de Garces , avait
Mai tl^#ipiiaine Savaric , l'un des officiers du comman-
dent» ^Ftoir exécuter sa promesse , Savaric , accompagné
deifitlgvis complices, alla trouver Mesplès dans sa
dnmbre^ avec le dessein de le tuer d'un coup de pistolet.
Ipil hnnrUll è la porte , il trouva » malgré l'heure avan-
4iylaMttimandant tout habillé , car il n'avait pas quitté
.MlifètanMis depuis dix-huit mois. Savaric interpellé de
t gardes étaient à leurs postes , se trouva interdit
r exécuter son projet. Il balbutia uae réponse insi-
B. UwPLfts lui dit alors d'un ton ferme et significa-
Épi'U Bavait que l'on tramait contre sa personne; que
était bien certain , il lui ferait passer le pas. Le
I stupéfait , garda le silence , et se hâta de quitter
l^l^prtement. En sortant , il laissa trois arquebusiers de-
T^rt^lliabitation du commandant , avec ordre de le tuer ,
filjpd il sortirait. Il alla ensuite au corps de garde dont
dégorgea les soldats. Deux d'entre eux, seulement, échap-
PInM au massacre. Ils coururent chez le commandant ,
Ittrlaprévenir du danger , et l'engager à se sauver'dans
Il citadelle. Mesplès plein de courage , sort et trouvant
•irses pas , cinq des siens , puis de Vignole son lieule-
Uitfil fond avec eux sur les assassins parmi lesquels
iUieot bien des habitants qui s'étaient laissés éblouir par
180..
rëglise 1
les promesses de la comtesse. Gela se passait vers
d*oti après quelques arquebusades et coups d'armes d'hiM
(1)^ ISesplès les chassa. II les poursuivit jusqu'au grosier
où eut lieu un assez grand carnage. Il continua ensidle'à
les suivre jusqu'aux salins dans les magasins desqoebi lu
conjurés s'enfermèrent. Pour les forcer à déguerpir , Il
commandant fit mine d'avoir recours à l'artillerie; M.
moyen d'une charrette qu'il fit rouler^et d'une couIeorriM
qu'on tira de la ville. Les coupables épouvantés, dnlh
donnèrentleur retraite et fuirent en désordre, (•long-ii
fossé. Savaric leur chef se sauva avec eux. Environ qui*
rente habitants qui avaient trempé dans le complotî'fi-
reni emprisonnés. Mesplès en fit pendre deux , elles M-
tres obtinrent leur pardon , en jurant fidélité mM
(2). .•'
Dès l'instant de la capitulation, le Duc avait haotamest
loué la valeur , les talents et la présence d'esprit du g(Nh
ferneur de Berre. Il dit en présence de ses officiers yqiS
s'estimerait heureux, s'il avait dans son armée douze luMk
mes comn^e Mbsplès (3). Il lui fit présent d'un ch6val]M^^ i
be , portant au col une bourse de velours qui renferaok -I
quatre mille écus d'or, en reconnaissance de ce qu*il vnM 1
rendu quelques prisonniers et comme un témoignage^ J
sa haute estime (6). Le gouverneur avait assignation. nr i
(1 ) On appelait de ce nom, toute arme de quelle nature q€t\r
le fût, mais emmanchée au bout d'un long bâton. Ainsi, lOft
Jance , une pertuisanne , une pique , une hallebarde , ete.t
étaient des arines d'hast-
(2) Additions au siège de Berre , parle sieur de Vignan, insérées
dans Lou VET. Histoire des troubles de Provence, \\ partie, pages .
234-233. ^^.
(3) J. F. de Gaufridi. Histoire de Provence, tome, 4 i , ptff®
749.
(4) II Bouche. La char, ou description , «/c, tome W ; pa^^
751.
les salîDd , pour une valedr dé dix mille éout* Dans on des
articles de la capiLulatîon, it frétait réèehré de ffira reti-
rer son seJ i mais ensuite Tkrmu ft*en diarget po«r aon
propre compte ^ moyennant quatre mille fees de réattx.
Aux termes de là capUuIatioDi Mnptfts évacoa la plaee^
[jiQ préseace do Duq de Savoie. Il était k la tête de aoixante
Idais seulement, et suivi d'environ trente habitants.' G*é^
lit un spectacle digue de pitié et d'admiration toot-k-la-*
lis j de voir ces soixaute braves, eztenaés de faim et de
Isère , pouvant à peine se traîner , .sortir aveo les bon-
mn de ia guerre , après avoir dicté des conditions. Le
Dqc , en voyant si peu de monde et dans un pareil état ,
se sentit humilié , il en fit même éclater son dépit i en se
[imj3i la barbe* Cédaot easnite & Tadmiration universel-
le, il ofTrît à Mesplës ^ s'il voulait le servir, dix mille éous
«t le gouvernement de Revel , en Piémont , ou de toute
i^itre place , h son choix. Mbsflés dévoué à la France et k
san Eoi , refusa Foiïre faite par leur ennemi. Transporté
dû cDlère^ le Duc lut dit qae s*il tombait jamais entre ses
maîas, il le ferait pendre (1). Ce furent là les derniers
idieux du prince*
La reddltioD de Berre eut Heu après dix-sept mois et
trois jours de siège. Comme elle fut faite le jour de St-Ber-
mi , prénom de Mesflès^ on fit les deux vers proven-.
çairx suivanis qui sont rapportés par César Nostha-
Lou propre jour de San Bernard
Lou Duc a près Berro à Bernard (2).
(t) Additions aujiiègê de Etrre^ par le sieur de Vignan, insérées
Jm Lou VET , UistQift^ d§s troubles de Provence. h\ partie, pages
(^) C. NosTftADAMui^ Vlnshireel chr, de Provence , elc.j page
H,
80»
— laa —
Des qoe Cbabixs Euahuel fat mailre de la plaoe, il
élablH deft compagfii^s piémontaises et e^agnoles ,
le eommandemeni d'an capitaine piémontais ,' novaf
Jd8T. Il ne joignit à ces troupes étrangères , que qnelfMl
compagnies provençales (4). Pen de temps après , flfûv'
vnt an gouvernement définitif de la place et choisit tn^
TELu , baron romain, un de ses officiers, dont nous aifeif
déjà parlé. Il changea les Consuls et conserva le VigûMiL
On trottva aux salins pour cent mille ecus de std (2).tiaî
forte garnison occupa la place , et le prince fut sourd (Nui
observations qu'on lui fesait de toutes parts, sur une pi-
réiUe violation des traités»
Le 23 août 4593 , Berre manqua d'être ravi à TinBfM.
Un gentilhomme nommé Thesauro , conjointemeataw
quelques soldats de Salon, avait formé le projet de cbail^
ViTTiLLi. Il profita de Tabsence dé celui-ci quise trouvaitiv
la route du Puech, pour aller joindre le comte de MomflK
qu*il avait à eoiretenir d'affaires. Thbsauëo et ses copipi?
gnons entrèrent furtivement dans fierre. Après avoirMh
versé le sergent major d'un coup de pertuisanne , &i/l| ;
saisirent des portes qu'ils fermèrent aussitôt. A neuf hewp
du soir, YiTTSLLi revenant de son entrevue, trouva les perlai
famées et fut reçu à coups de mousquets. Il se munit agh
sitôt d'une charrette, pour se garantir de la mousquetail
et entre avec quelques gendarmes , du côté des salin8.1li
roues poussées avec vigueur écrasent ou blessent plt*
sieurs soldats de Thesauro qu'il oblige à fuir jusqu'à ont
grange peu éloignée dont il s'empara. Thesauro fut pris «
ainsi que ses compagnons. Vittelu le fit passer par laa
^1) p. LouTET. Ilisti^ire des troubles de Provence. H partie 9
page 228.
(2) II. Bouche. L'histoire et çhor, de Provence, tome 4 1 , pt^^
OUI
— 183 —
t , trae heure après. Quaolaax soldats^ il leur aecor-
tala TkTy à la prière du comte de BIohtbuil. Les babi-
lÉilMfàrenl point inquiétés, parcequ'on reconnut qu'ils
iVMicntpris aucune pari à l'entreprise. On crut que le
Ne de Savoie qui commençait à se méfier de Vittblu,
WÉI lai-même fait tramer le complot, parceque Tbisau ao
lÉb-delNoriB. On soupçonna aussi le comte de Monteoii.
liMtto pas étranger k ce qui s'était passé, à cause de la
AriMiê équivoque qu'il tint en celte occasion.
'-%& 4MB , la province était rentrée sous l'obéissance
ds BkBti IV. Elle commençait h goûter les douceurs de la
pdi^Teily était soumis, excepté Berre occupé au nom
dànttf de 'Savoie, par un italien appelé Alexandre Goa-
litt! Lè'geuvemeur de Provence fit construire deux forts,
Ikainil d'are de distance^des murailles. Ifut ordonné
qlbft mverrait des munitions de guerre et de bouche ,
iÉt iMdata destinés à les garder. Mais la non exécution de
éHM^res fit échouer le projet de reprendre la place. La
mpigéiiee fut telle que les gens de guerre qui gardaient
lilftrto, se voyant négligés, les abandonnèrent pres-
Btièrement^et il n'y resta qu'environ cent cinquante
Un jour le capitaine Guarini voyant les soldats
4l||krt,san8 défiance et presque tous dehors, voulut pro-
fUFëé i'oecasion. Il fit une sortie, les surprit et en mas-
liera un grand nombre. Le 15 juillet eut lieu une trêve
^jféa'dant laquelle, dit le chroniqueur provençal, on trai-
* ti de faire passer sur uo pont d'argent ou d'or Alexan««
• A« pour aller plus seùrement de Provence en Piédmont
*pirm{. tant d'aspres montaignes qu'il avait à tra*
•wrser. (f)»
Mais ce ne fut qu'en 1598 , que Berre fut rendu au Roi,
{<)C. NosTBADàMUS. Vhidoire et chr de Provence, pages 930
eH038.
— 184 —
en exécution du traité de Vervios , conclu^ le deux mai(
cette année, entre le Roi de France et celui d'EspagDi
dans lequel les ambassadeurs du Duc de Savoie «vfie
été adonis (1). Voici la teneur de Tarticle de ce traité.^ n
latifà notre sujet: »
a Art XXVL — A été conclu et arrêté que ledits
» sera reçu et compris dans ce traité de paix , et poorii
» moigner le désir qu'il a de donner contentement atd
» sieur Boy très-cbrétien, rendra et restituera la vilk<
» le chftteau de Berre , dedans deux mois , à compteri
» iour et date de ces présentes, eSectuellement etde boi
» ne foy, sans aucune longueur ny difficulté , sous quel
j> que prétexte que ce soit, et sera icelle remise et rends
» par ledit Duc , à celui ou à ceux qui seront à ce dépoU
» par ledit sieur Roy, dans ledit temps précisément >«
» rétat qu'elle se trove h présent^ sans y rien démolir
• afiFaiblir ny endommager en aucune sorte et sans qoeFoi
% puisse prétendre ne demander aulcun remboursemea
» pour les fortifications faites en la dite ville etcbâieai
» ny aussi pour ce qui pourrait éstre deu aux gens di
» guerre, y restant/ et délaissera toute l'artillerie (p
» était dans la dite place , lors de la prise dlcelley av«i
» les boulets qui se trouveront de même calibre » et pov
» ra retenir celle que depuis il y aura mis , si aulcuns]
» en a^ »
En exécution de ce traité , âghaid, Tun des Secrétaiitt
du Duc de Goise , gouverneur de Provence , arriva !
Berre le 15 juillet 4598 , pour demander au gouvemeof
la remise de la place. Il se rendit ensuite avec ce deniiaf
dans la ville de Salon où était le duc de Goise , h cause d
la peste. Le gouverneur de Berre avait déjà fait sorti
4 Le Président Hainaclt.A'omccî abrégé chronologique de i*hii
teire de France,
— 185 —
HnBuiterie el la compagnie des cbevaux-lëgers , pour ra-
Unmer e^ Piémont , ainsi que deux canons savoyards.
Ifl, gonvorneur de Berre et Acdard furent reifus par le
DaOj le Yingt-irois juillet. Ils retournèrent de suite à Ber-
IVypoar y attendre l'arrivée du gouverneur de la pro-
vtaee.De Guise se rendit le premier août, pour prendre
ppoiaion de Berre , au nom du Roi. Il y établit pour
|lj|T6rDeur Paul de Fortu, sieur de Pilles, déjà gou-
iBBiear des isles du Gbâteau-d4f et de Pomègue. Les
CoDiiilB prêtèrent ensuite serment de fidélité. Rien n'éga-
la la joie qu'éprouvaient les habitants de se voir déli-
Vffsderodieuxjoug des étrangers. LeDucde Guise donna
u npas k Tex-gouvemeur de la ville et au secrétaire de
m Altesiq. Il fit présent à chacun d'eux d'une chaîne de
byalear de deux cents écus d'or chaque. Il donna d'au-
tm ohatnes, chacune de soixante-quinze ducats , à plu«
ifauB chefs des Compagnies (1).
Les troubles politiques étant terminés, on n'avait plu^
dtermais à garantir Berre d'attaques ennemies. Une
Pirtia des fortifications pouvait être considérée dès lors
inutile. Ces considérations furent cause que la no-
fil dès remontrances au Roi , par Tentremise de
laoqaes de Clapier , seigneur de Colongue et Arnaud de
GURimaes députes, et le Roi ordonna la démolition
dodiâteau de Berre (i).
Cet état de paix intérieure avait nécessairement détour-
léjesesprits de ce qui se rattache à la guerre. On aban-
Attna les plans de défense et de fortifications, et les idées
nBgieases remplacèrent les idées de destruction.En 1629,
UooQvent de recollets fut bâti prèsN-D. de Caderot; mais
(1)B. Bouche. La chor. ou description, e/c, tome 11, page 751.
('i) J. F. de Gaufridi. Histoire de Vrovence , tome 11 , page
24
— 186 —
on ne tarda pas à s'en repentir. Berre, à la vérité, ii*teit
plus fortifié commeauparavant.Cependantcette villerestlS
encore Pune des principales villes deguerre de la provinee
(1). Cette considération suffisait pour démontrer combla
un couvent était mal placé à N-D. de Gaderot , c'est-à-dirBi
précisément devant la demi lune. En temps degaenv,il
aurait pu devenir un point hostile a la forteresse^ etgl-
ner la défense de la place/ On fut donc obligé de cdDgl»
•dîer les religieux et de démolir le couvent. Ce fat en fflt
(2).
Un bien sombre tableau va se dérouler à nos yeiir.
Nous y verrons des scènes de larmes , de désolation et À
morty m^ées à des traits de dévouement.Les années Ifit
et 1724 laissèrent des tracés bien profondes dés ravager
que la peste avait exercés dans une grande partie dé h
Provence. Ce Fléau qui enlevait à Marseille, à Aixetà
Arles , la majeure partie de la population , s'introduiritt
Derre. Gomme ces trois villes > Berre trouva dans son nia
des citoyens dévoués ; mais seule elle n*a pas en dlib*
torien qui ait raconté ses malheurs ni dit les noms des nll^
tyrsdubienpublic.Lesdocumenis officiels qui renfermaiMt
des détails sur la naissance et les progrès de la maladie, nottl
voulons dire les archives municipales , ayant été sùuwSS
à Taction dévorante des acides et délaissés ensuite âni
un lieu humide , ont considérablement souffert. Le regto^
tre de ces années néfastes est illisible dans sa majeure pl^
tie. Nous avons cependant attentivement parcouru ta
lambeaux de ses pages et nous sommes parvenus à receair-
lir dès fragments de délibérations du bureau sanitairei
(1) H. BoDCHB. La chor. ou description , etc, , tome 1 , pag*
823. — AcHARD. Descrip, hist. géog. etc,
(2) H. Bouche. La chor. ou description^ etc. y tome 1 , page
323.
— 187 —
afioleBqasIs nous àvods pu donner une relation ii peu
prie Gomplàle, et faire connaître quelques bons citoyens.
JPIQI symptômes de peste s'étaient manifestés è Berre dés
.If^iS septembre 1720 (i)Mais il parait qu'ils n'avaient pas
^^pnnarqués , ou bien que , comme à Marseille , on se
lipil illusion sur leur existence , et que Ton refusait d^y
c|{^ Dans les premiers jours de janvier 1724 , ces
.i||j^plftmes devinrent si évidents qu'on ne put plus nier
li^fféÊWïce du mal. Joseph Goetroard , Juge et viguier »
lesB-iBiptisteGuBTROARD, notaire, son frère et Biaise PoN-
lUI», bourgeois, Consuls, assemblèrent le conseil de la
oommonanté , et lui firent part de ce qui se passait , en
PM|igaint à examiner les moyens à prendre pour para-
i^pr Je md. Une seconde assemblée fut tenue le 4 9 du mé-
quipoif. II y fut donné connaissance delà commission
^vrée par le marquis de Gàtlus , lieutenant des armées
' ^iJBoi et commandant de Provence , par laquelle il inves-
tiiiiit dn commandement de Berre , Joseph Guetroard
âpii viguier , avec injonction aux Consuls et aux habi-
iDtfs I d'obéir à ses ordres , sous peine de la vie. Cette
Wunission est datée de Tarascon , lô 41 janvier 47^1.
, Ji^ilAi, des règlements furent faits. Joseph Guetroard
1^ extérieurement , des postes et des sentinelles. Il
iâj^t quatre intendants qui, assistés des Consuls, avaient
àdiarge de se livrer à la recherche des malades de la
viPoid'en faire rapport au commandant^ de fixer Je prix
lipaini etc.; ils étaient semainiers.
Les procureurs du pays offrirent des secours qui fu.
nat acceptés avec reconnaissance. On organisa un service
Hgolier. Le Commandant et les Consuls fesaient distri-
Iwerdes remèdes, du blé et de l'argent ,soit auxpesti-
ttrji, 8oit aux autres habitants. On établit une infirmerie
(1) François Chicotneau. Traité des causes, des accidents et (f#
^cwre deiapeste j etc,^ Paris, 1744, in-4., tableau suivant la
page 664.
— 188 —
dans laquelleétaient transportés ceux qu'atteignait la emi*
lagioD. Gomme dans tous les pays où le fléau avait t évi, ki
premières attaques furent terribles, et toujours morteUes»
Ceux qui les avaient subies succombaient promptemeat
On peut se faire une idée de la mortalité par ce qui ad!:
« Assemblée du dix-sept février. — Il a été Ftprésenlf
« qu'il est k propos de faire une porte à la glacière etaa
« coin dé la citadelle, pour faire passer les morts ifim
« Ton porte à Tendroit où on les ensevelit , pour èba
« plus faciles à passer et pour éviter que les morts et In
a coorbeaux (1) ne passent point par la porte de la viBo
a (2). »
Le mal était si violent, que des familles entières disffe^
raissaient en peu de jours. Le Commandant et les Gonsuk
ordonnèrent une quarantaine universelle. On prohiba
aux habitants de sortir de chez eux, sans la permission df
Commandant. Il n'y avait d'exception qu'en faveur du'
travailleurs. Des distributions de blé , de viande^ etc. i
étaientfaites à domicile. Chaque intendant de santé était
chargé de Tinspeclioa d'un quartier de la ville. En vdd
la répartition :
a Assemblée du sept mars.— Le cartier de Colongoa i
« l'avons divisé savoir : depuis la maison de Marc PetoS|
c jusques à la maison deClamend Duband.— avons enoo«
« re placé et donné à S' Raymond Ponsard^ depuis ht
c maison de feu patron Jean Vaillen, jusques à la maison
« de DurandMiN... — Âla grande rue, depuis la porta
« delà ville, jusqu'au coin de la rue de Blancard, savoir:
« du côté du Levant, à S' Sébastien Yaranchan, et de
f i)Les corbeaux étaient des hommes chargés d'enlever les M-
davres , de les déposer dans des tombereaux et de les ensévalir»
Ils étaient couverts d'une enveloppe noîre.
(2) Registre de la mairie de Berre. (1721) page 158.
— 189 —
t llAlSTii(nord-oueftt) et du coin de la rue des Icard,ju8-
c qa'aa ooio deBlancard, à S' François Bonfilhon, avocat,
c — Le S! Biaise Ponsard , consul, k la rue Neuve. — Le,
c.SeGomoABD, consul, long des lices de la mer. — Le
c S'Paol BousTAN le cartier de la et les bastides
« qû sont au delà du four du moulin.
-.« Atoos encore estably au cartier dit les Bastides et
c ijoelles de Moran, Joseph Tuhrier qui sera semblable-
c mentobligé de faire visite aux dites bastides et de nous
c en. donner auis une fois la semaine , et notamment le
• lamedi» (i).
Pendant qu'on travaillait ainsi i Forganisation des
distrioti sonmis à la surveillance des Intendants de santé,
le Commandant défendit sous des peines sévères , aux
habitants delà campagne, de s'introduire dans Tintérieur
delà viUe. Mais il lesautorisa à se présenter à la barrière,
pour y recevoir des subsistances. Les paysans entraient
enville le dimanche^ et pouvaient ainsi réclamer le salai-
re de leurs travaux. Il permit enfin aux chefs de maison
de sortir de chez eux et de se pourvoir des vivres néces-
liires k leur famille (S). De cette manière Gubtroard con-
ciliiit les mesures rigoureuses qu'exigeait la prudence ^
avec ce que l'humanité réclamait en faveur des habitants
et mime avec les soins agricoles qu^il fallait encourager,
qooiqoe la mort planât sur toutes les têtes.
• Outre les travaux attachés à l'intendance de santé, Sé*
bastien Yararchan et François Bonfilhon allaient cha-
que semaine aux infirmeries. Us y surveillaient le trans-
port des secours destinés aux pestiférés, et en inspectaient
Fezacte distribution (^). Cette surveillance devenait in-
dispensable, car les infirmeries de Notre-Dame de Gadcrot
(!) Reg, de la Mairie de Berre page 484.
(2) Id.
(3) Id, feuille 188 verso.
étahlifisaffisantes^ on en avait établi de Bouvdiea, à l|
bastide dee hoirs Marguerit, placée dans le voisinage.
Pour faciler rexécution des mesaresadopiées» lou
truisit des barricades , en pierres sèches, et l(
biéesdes Consnlsienaes conjointementavec las InlMuMi
avaient exactement lieu; mais on changeait soa'
local, et Ton choisissait les quartiers où la pesU
sait avec moins de fureur: Elles étaient par ce moyea^
nues avec plus de liberté desprit. Ainsi Pon s';
d'abord à là salle ordinaire, ensuite^ au plan de Ut
puis à beau rencontre où avait été construite la
cade, en6n , à la chapelle des Pénitents noirs.
Le quinze mars , les états de la province ai
un secours de mille livres, sur V affreuse peinture ipAl
le premier Président , dans sa lettre au sieur VmâM
Procureur du pays. Un nouveau secours d'une parri
somme iut encore délibéré dans l'assemblée du . ei
avril (1). ^.. .
Le Commandant GoBTROARD fut la première victime,
la peste, parmi les dignitaires de Berre; Il avait éléliei
pé des premières atteintes , le trente avril. Le trois
il fit son testament dont la terminaison doi) âtre coni
parcequ'elle mentionne la manière dont les actes de
nière volonté étaient reçus et constatés^ en cestemj
calamité : a veut que le présent (testament.) soit son
c nier, priant et requérant les témoins ci*bas nomilél
a qu'il a recoogneus à la voix , d'en être mémoratti
(I) Pièces historiques sur la peste de 1720 — 1721e/ 472S, <IMl4l
vées dans les archives de l'hôtel-de-ville, dans celles de la ftifêù^
turey au bureau de l'adminislration sanitaire et dans le cùbitMt ée
manuscrits de la bibliothèque de Marseille , publiées en 1820,*
l'occasion de l'année séculaire Je la peste.Tom, 11 partie l,p*"
ges7Get78.
• _ 191 —
• f 6»ptyrter témoignage de vérité , si enquis en sont et
c Boi dit notaire lai en concède acte qoi est fait et publié
I MK Barre, long de la rue, aa-dessous de la fenêtre de
felldMHiibre dndit M. Guetroaiii), Iny estant dans son
tjÉ^qdta déclaré ne pouvoir venir à la fenêtre ^ Tayant
f ^Ofertant entendu distinctement à sa voix , comme les
tiéiMM^ en présence de etc., qui n'ont signé à cause
rifalaecntagron, ledit Sr Gcetroard n'ayant pu signer
^(iirla snsdile raison.» (1). Le lendemain Gubtroard
fiitt succombé. Biaise Ponsârd , second consul , mourut
WsiX dv même mois^ et fut remplacé par Julien Gattb(2).
LësQbDnb Boëret Gattb demandèrent deux adjoints
pMr luQiter l'exercice de leur charge qui devenait de
flinaiipliu difBcile. Le conseil leur adjoignit] Gcet-
ntoi ancien Consul et Sebastien Varanchan. Trophime
ûtfjmr restait seul intendant de santé. Les autres avaient
Ulllears bastides ou étaient morts. Le dix mai, le Mar-
qrii de Gati^iis nomma François Borfilhon , Comman*
ittt dé Berre, en remplacement de Guetroard. Son or-
iomnceestdatéade frigolet (3).
K^mntLaON montra autant d'énergie que Guetroard. Il
flsfiilpa bien des abus que Tavidité de quelques mauvais
Aoyens Bravait pas craint d'introduire^ quoi qu'ils aggra-
vnseoc ta position de leurs malheureux compatriotes.
(fimoiiveUa l'ordonnance de la quarantaine, et en exî«
fBÉrîobscrvation dans toute sa rigueur, soit pour la ville,
wEtjKnir la campagne. Il punissait de la fusillade , la dé-
nbéissance à ses ordres. Il prit aussi destnoyens efficaces
pnr purifier par le parfum, les habitations infectées '^<S,
(i) EerUures de M- Ponsard, notaire à Berre,
P) Registre de la mairie de Berre (1721) fouille 402.
(3) Id. Page 204.
(i) Idem pages 206.-207.
— 192 —
Les élatsde Provence firent) parvenir un noaveaa te-,
cours. Il s'élevait à la somme de quinze cents livres (1),
Le déplorable état auquel les habitants étaient rédgif%
produisit en eux, un changement entier de caractère. Um
terreur permanente, un froid et morne désespoir l'étai^
ent emparés de la population. Les effets de ces disposi-
tions funestes étaient déchirants. On méconnaissait
liens du sang, on ne se voyait qu'avec effroi. Les parenti|
les amis se fuyaient avec soin ^ tel est Taffreux tableii
qu'offrait non seulement Berre, mais encore les aatm
villes qui furent le théâtre du fléau. Cette disposition dfli
esprits ne pouvait manquer d'aggraver le mal, car l'agili-
tion de Tâme influe singulièrement sur certaines maladicL
Cest la conviction de ce principe qui avait porté le cha-
noine théologal Matal, lors de la peste de 1580 , à AiZi^,
de faire sonner les cloches de la métropole et des paroiln
ses, la veille et les jours de dimanche ou de fétes^ avaol%
solennité accoutumée, quoique les habitants fussent 61
quarantaine cbez-eux, et qu^on ne célébrât point les ot i
fiées divins \2\ Oubliant dans ces courts instants lear pro-,.
fonde douleur, ils se paraient de leurs vêtements de fêtai,
se plaçaient aux fenêtres et se félicitaient mntnellemeiit»
Cest encore d'après la certitude du même principe qaeh^
Commandant Laxgeiox ordonna que les cloches sonne-
raient comme à Tordinaire. à Marseille, lors de la peste
do 17^0. Elle étaient restées muettes depuis le commeo-
\vmeiu de rôpidêmie jusqu'au viogi octobre . '3). BoHfi-
LtioN. so;i qu'il fùl instruit de oes particularités, soit qoli
y';]tt dovino l'irilluenoe de la quiétude de l'âme sur Itt
,P r*..v,< \;>.V-;.-j./j£ .:> ,.: :\'»:, ^;. . tom. II. Ire partie. pag.Si
,:^; * ,^:.i'\ Ai ,.';.V.v '.^ ;--rv .i ■,;>./ 5:->.:i." u,- . de la rillf
. V»ir. I**r J. F. r*^RTr Mjir.;:<cr::.
— 193 —
maux physiques songea aax moyeDS de relremper Tes-
prit public , il n'en vit pas de plus puissants pour y
parrenir, que ceux que la rellgiou était capable d^appor-
i«r{NmdaDtles grandes calamités.Plei» de^cette philantro-
fiqiis idée, il s'adresse à rarebevéque et sollicite de lui
ée!i secours spirituels et temporels pour ses administrés.
Vndièvéque envoya le P. Pëire qui remit aux consuls de
ipartd« Pfélat, cent cinquanie lierres , pour distribuer
eiAemdnes, aux plus nécessiteux (4}.
Lv mort de BoëT ^ premier consul , de Sébastien Vàran-
cui, 4e Miif AULT et la prodigieuse mortalité des habitants
mieatépouvantélesintendantsdesanléquiprirentdenou-
TMia la fuite, et se réfugièrent à la campagne. Simon Pon-
lAii si Marc de GoA furent nommés intendants de santé ,
pomr compléter le nombre de cinq , fixé par le Marquis
d'OnatPA qui avait établi les plus graves peines, en cas
deééBobéitsance.
Les nouvelles pensées dont les habitants étaient redeva-
bks kla religion , pensées consolatrices pour le passé et
Mcoiirageantes pour l'avenir, adoucirent peu è peu^a du-
reté de leurs ftmes, et rendirent aux esprits, leur ancienne
éoef|;ie. Dès ce moment la malignité du mal céda consi-
MraUement, une amélioration sensible ne tarda pas à se
tire remarquer. Enfin le fléau cessa de porter de nou--
vtiDx coups. Le petit nombre d'habitants échappés à la
ittrt^'pat enfin respirer. On ne saurait déterminer pré-
iMiient cet heureux moment/ mais il est certain qu'au 16
•okt,lamaladieavait disparu dans la ville. Cela résulte
^l'ordonnance royale suivante :
c De p«r le Roy, comte de Prouance,
« Sa Maiesté estant informée que qu6y que la ville de
«Berreen Prouance, paroisse présentement déliurée de
{^) Registres de la mairie de Berre. feuille S09 recto*
25
f
— 194 —
a la contagion, il ne convient pas d'y laisser faire qo
« élection consulaire^ de crainte d'y faire reuiare le mij
a que cependant il est à propos de remplir la place d|i
« premier consul qui se trouve vacante, et sur ee^ji
« luy esireuenuquele Sr Marc Antoine Simon a tott
tf les qualités pour bien s'acquitter des fonctions de .oitfi
a place; que d'ailleurs il est fort agréable aux habitam^
a cette ville, sa Maiesté , de Tauis de Monsieur le Ap<
a d'ORLfiANS, régent, a nommé et nomme le dit Sr SunoVj
a pour premier consul de la ville de Berre, et a coatifui^
a les autres consuls danslenrsfonctionsiusqu'ë nouvel I»
« dre. Veut et entend que ledit Simon et autres consuIsuM
<c reconneus esdiles qualitez à ces places. Mandé > et vh
« donne sa Maiesté, au Sr Lbbret, conseiller en ses coji^
« seils^ premier Président et intendant de iusticeenPnir
a uance, de faire enregistrer la présente ordonnams^ iH
« de tenir la main & son exécution. Fait à Paris lé ÏH
« iour d'août 4721. Signé Louis D. V. C. » .
La prudence que montrait le Roi dans cette droeai-
tance, était aussi la règle de conduite des administrafeiff
de Berre. Le registre de la mairie le jusiifie (1). .
La population de Berre qui était de deux mille amfil»
se trouva réduite à sept c^nt cinquante , et de cent, pé-
cheurs qu'il y avait avant la contagion^ il n'en resta qiK
douze (ï). Cette diminution d'habitants est peut^ être exi-
gérée. Il est à observer que le chiffre de sept'^eot ci*'
qniante a été présenté par la communauté de Berre, diM
rintention d'obtenir une diminution de feux. Le nooibfi
des morts est porté à 920, par lin auteur désintérésiéi
envoyé, comme médeci n, en Provence , pour suivre li
maladie dans sa marche , et faire des recherches sur le^
(\) Registres de ta Mairie de Berre. 1721.
(2) Mémoire présenté par ta communauté de Berre , aux con\
missaires députés pour VaffouagemerU de la province^ en i731.
— J95 —
remèdes qa'on pouvait appliquer (1).
Quoiqu'il eu soil^ le 21 décembre ud Conseil général de
la communauté eut lieu. On le renforça des pères de fa-
ailleet des chefs de maison. Dans ce Conseil fut solennel-
hnent fait le vœu suivant :
I Promettons, tant pour nous que pour nos succes-
iseurSyàTaduenir , d'aller tous les ans , à perpétuité
I aoectout le corps de ville, jusqu'à la chapelle de Nostre
I Damede Caderol,hors les murs de cette ville^en procès-
I non générale, le seize août , jouretfeste du glorieux S-
I Eoch , que nous nous engageons, au nom de la commu-
* ftauté, de fester à perpétuité, comme le Saint dimanche,
'-* et qo'éstant arriués deuant la porte de la dite église ,
,1 DODs nous y arresterons pour y prier quelque lemps
> pour les panures morts de la peste ; et pour contribuer
I CD cette ville à la déuotion enuersle glorieux St-Roch ,
* nous nous engageons de faire construire au plutôl^son
I oratoire h son honneur , et c'est à la diligence des^
I premiers Consuls ; et finalement promettons de donner
t loas nos soins pour la perfection de nostre hospitai ,
* tant par nos monuements que par nos questes et nostre
* cootrjbntion , s'il est nécessaire, le tout sous Tagré-
* ment de Monseigneur nostre Archevesque à qui la per-
mission sera démandée (2). »
Noos terminerons cette relation par le relevé des per-
Mones qui montrèrent le plus de dévouement durant la
tagion. 11 est bien juste de présenter à la vénération
«blique^ les noms de ces courageux citoyens.
1 Joseph GcETBOARD aiué , juge viguier et comman-
dant de Berre , mort de la peste.
(*) François Chicotneàu. Traité des causes^ des accid. et de la
Y^^de la peste. Tableau ija suite de la page 464.
9) Registre de la mairie de Berre, (1721) feuille 240.
— 196 -^
2 Jean-Baplisle GustsûarDi notaire , Consul ,ixmi
la pefste.
5 Biaise PoNSARO , Consul , mori delà peste.
4 Joseph ToRBiER, iBleodaotde saoté.
5 — Castillon , greffier.
i Aimable Boër, iateDdaDidesanlé , ensuite prei
Consul , mort de la peste.
7 Trophime Cachbiy , intendant de santé.
8 — RicoN , major.
9 — BiÀS , maître chirurgien.
iO — BoNviLHON , commandant.
il Sébastien Yaràcham , intendant de santé et ad
aux Consuls , mort de la peste.
12 Joseph BERTRÀivn.
13 Julien Gattb , second Consul.
14 Marc-Ântofne Simoh , intendant de santé.
45 Jean-François Mimault, intendant de sao4<éf :
de la peste.
16 Le P. Peirb , envoyé par TArchev^ue d'Arles.
47 Simon Poksard , intendant de santé.
48 Marc de Goa , patron pécheur, intendant desai
49 Richard Jcard , vicaire delà paroisse , iniehràai
santé.
20 Deie^bês , greffier.
21 Cocture , chirurgien des infirmeries.
L'apparition fréquente du fléau qui ravageait si oro4
ment la Provence, fit sentir combien il importait 4e8e
rantir désormais de ses nouvelles invasions. Oo rechei
avec soin qu'elles étaient les précautions è prendre,
règlements sanitaires furent faits, et grâce à lenrri(
reuse exécution , la maladie n'y a plus reparu.
On chercha quoique longtemps après, à léparerle
qu'éprouvait encore Berre par la diminution de plu
la moitié de sa population. Dans le mois de septembr
— irr —
l^ifBDée 1779 1 la commanauté présenta à la chambre des
TaeatioBsda parlement , une requête tendante au reta*
blissenant de la foire du quinze août , de celle du cin-
qaièinejoQr, après la fdte de St-Micbel de chaque année
et du marché du jeudi de chaque semaine, accordé en 1291,
par Ghailks ii , Comte de Provence. La communauté
Toyait en cela un moyen d'accroître son bien-être , et de
eréer de nouvelles relations avec les pays d'alentour. Par
arrêt da vingt-un du même mois , la Cour accorda la
demande , en transférant seulement aux lundis, le mar-
ché fixé aux jeudis par le Prince (1).
Ge ne fut qu'à la fin do dix-huitième siècle, qu'on s'oc-
cupa de l'assainissement du climat. Le huit novembre
1784 I d'après l'avis de la Société royale de médecine de
Paris, et pour faire ceaer let maladiei épidémiquei qui
êJUigêaieni annuellement la ville de Berre , advint un
arrêt da Conseil , qui ordonnait que la communauié pas*
serait Tente an sieur Gordbs , des marais de Berre , sousi
h ODodition de les dessécher, conformément à ses offres.
Le dessèohementfut opéré avec le plusgrand succès (9) ,
et la mortalité oocasiooée par les fièvres, fut dès lors bien
moindre.
A cette époque , certains offices et entre autres ceux de
conseillers du Roi maires , lieutenants de Maire et plu-
aienrs officiers des Hôtels de Ville et communautés du
royaume , avaient été supprimés. L'édit de novembro
4733, les rétablit en France, et le premier acte qui eut
liea à fierre , en exécution de cet édit, fut une commission
donnée le 14 octobre 4747, par Louis xv, qui nomma Paul
CasTiLLOR , Conseiller du Roi, premier Consul de Berre.
(1) Registres du parlement de Vrovence.
(2) Abrégé du cahier des détibcrations de l* Assemblée générale des
eamnmnauiés de Provence, convoquée à Lambesc , le i^ décembre
1786. page 132, etc.
— 198 —
Dix aos après eut liea une autre ionovalion' basée sar
des convenances de localilé et sur la jostice. Outre rim-
mense revenu que les droits établis sur les sels produisent
à rétat , l'impôt foncier seul a toujours été considérable.
Ces considérations portèrent en 1757 , le Président d'ÂL*
BBRTAS, à présenter une requête an parlement , afin d'a-
voir un préposé au Conseil de*la commune , attendu ,
était-il dit, que le Président possédait au dit lieu , des
salins allivrés cinquante-six livres cadastrales , et que la
totalité du cadastre n'était composéeque de cinq centqna-
rante livres. Le parlement reconnut la justice de celte de-
mande , et rendit un arrêt qui y fesait droit (\).
Les premiers événements qui préparaient en France
une grande secousse politique , n'exercèrent qu'une lé-
gère influence dans la ville de Berre , à cause du pcu de
communication entre elle et les cités les plus considérables
du midi, dans lesquelles se trouvaient les men^ur^.Maisla
révolution ayant éclaté , trouva h Berre comme elle trou-
vait partout, de grandes sympathies, de chauds partisants
et de violents détracteurs. Gomme ailleurs , les partis di-
vers qui divisaient les citoyens / s'y dessinèrent sous des
chefs pleins de courage ; comme ailleurs encore , ils eu-
rent tous des torts, des crimes même ^ se reprocher .Rap-
peler ici ces excès dont la plupart des auteurs peuvent
exister à cette heure, ce serait r'ouvrir des plaies non en-
tièrement fermées, rallumer des douleurs non entièrement
éteintes. Nous croyons devoir les passer sous silence , et
nous aimons à croire que les personnes ae sens approu-
veront notre retenue.
En 1835,1e choléra - morbus qui avait enlevé dans le
département des Boucbes-du-Rbône , 6,825 personnes^
(1) Archives de M. le marquis à' Aimil^x k% , concernant Berre ^
n.^103.
— 199 —
8iir0|73l qu'il avait alteinlesCI), n*ëpargDa pas Berre.iM.
Henri Gofts , alors Maire , déploya dans ces funestes cod-
joBCtures, le courage, le zèle et la vigilance qu'on pouvait
atleodre d'une administration vraiment paternelle. Il était
d'autant plus digne d*admiration , qu'il avait le cœur sei-
gDaot encore db la perte de son épouse , première ficti*
nwda choléra.Il eut la force d'âmede dominer son propre
malheur, pour donner des soins assidus à ses adminis-
trés, et porter une altention soutenue auK mesures de
propreté et au régime hygiénique , si puissants pour com-
kattre la maladie. 11 sut même prévenir les plaintes du
panple, toujours prompt à blâmer ses administrateurs ,
60 larveillant en personne la distribution des secours pu-
Uiei. M. GuiLHEN, animé de l'amour du bien, accepta
saos répugnance les fonctions dangereuses d'adjoint du
Xaire, alors vacantes , et les exerça avec le dévouement
d'oD homme qui à l'avance , avait fait le sacrifice de sa
▼la. H. Joseph-Louis ÂDOUL , médecin , ne fit pas défaut. Il
86 consacra avec autant de zèle et autant d'abnégation de
Ini-méme , au soulagement de sa patrie. Il était toujours
présent là où était le plus de mal. C'est en grande partie
iaes soins , à ses sages conseils et à ses lumières, que l'on
doit la cessation du choléra , à fierre.
Ces trois hommes de bien ont trouvé la récompense d e
cette héroïque conduite, dans la reconnaissance univer-
selle. Le Ministre du commerce voulut leur donner un té-
moignage public de sa satisfaction , en décernant, sur le
rapport de M. le Préfet , une médaille , à chacun d'eux.
(1) HM. Augustin Fabre et Fortuné Ghailan. Histoire du cho-
dreirnunrbus asiatique , depuis son départ des bords du GçLiige , en
i^iTfjuàques à t'invasion du midi de la France , en 1835, ac-
tompagnéde tableaux statistiques dressés d'après des documents of-
ficiels, page 392. ^
— 200 —
Mais poar rendre à la vérité, ao hommage complet ,
nous devons ajouter qu'on a vu avec la pins vive peine ,
que M. Jacques BABTHtLEMT , curé de Berre , n'ait pas reça
la même marque d'estime , quoiqu'il y eût incontestable-
ment les mêmes droits. M. Babtbéleht n'a cessé dans ces
tristes circonstances^ d'exposer sa vie , sans goûter un
instant de repos. Il était toujours au chevet des agoni-
sants, les consolant dans leurs maux et les encourageant
par les secours de la foi. Mais s'il a échappé à une distine-
tion purement honorifique , il a conquis une haute plaee
dans l'opinion publique , et obtenu les regrets bien vils
des trois vertueux citoyens dont Je dévouement avait été
justement apprécié.
CHAPITRE DEUXIÈME.
tai«nnijmB mv Co-SBicuniin» db BmiiK.
Le premier Seigneur de Berre connu , est BATXoirB des
Baux. La famille' de BociE ou de Bàucio, plus tard , des
Baux , qui florissait dans It onzième sjècle^ était la plus
illuslrcde ce temps.
I
— 201 —
Berro avail des Seigneurs et des Co-Seigaeurs; en voici
ta raison: parTaccord fait en 1150, entre Estbphanettb »
niTe de Raymond des Baux et ses quatre fils Hugues ,
! « BsiTtAND et Gilbert d'une part, elRATMORD
B, oomte de Barcelonne^ d'autre part, les seigneurs
dai Baux oàdent aux Bêbenobr, tout ce qu'ils tiennent et
êiUiemude quelque manière que ce soit, dans la ville de
Bèm et dans tout son territoire (1).
Noufesons remarquer que si la maison des Baux cède
tout ce qu'elle possède dans la Baronie de Berre, il est
étideat qu'elle ne possédait pas /ot/r^ la Baronie, et que
M Comtes souverains pouvaient dès lors disposer, en fa-
veur de qui ils trouvaient bon, de la partie de la seigneu-
rie qui n'appartenait point à la famille des Baux.
1400
Seigneurs. Co-S^igneuks.
4. N. de Berre.
^ Raymond des Baux. 11 Les chartes font une bono-
mit épousé EsTEVEPifÈTE^ ou rable mention de la famille
ErannntTTEouEsTBPHANETTB, de Berre. N. de Berre, Baron
iMdesfiUes du Comte Gil- de Berre, qui vivait dans le
un. deuxième siècle , s'était si-
^ gnalé aux guerres des Comtes
de Provence, dans les trou-
pes duquel il commandait en
chef (2).
(ij Honoré Bouche , la char . etc.
(8) B. de If AYMIER. Histoire de la princ. noblesse de Provence,
juge 73. — Artefeuil. Histoire héroïque et universelle de la no-
bUuê de Provence^ tome 1 , page, 138. — Morans de Harcillon,
fHtifus et nobiliaire de Provence, Manuscrit.
26
— 202 —
SnamoBs. Go^SBiGiimmîi.
1200
11. Guillaume de I
Il assista à plusieui
odalions, que firent
treizième siècle, les <
. de Provence. On Ty. (
de chevalier ( Miles.),
gneur de Berre don
possédait même qu'ui
lie de co-seigneurie, i
du partage qui avait
entre lui et ses frères
II Guillaume des Baux ,
passe le 3 des ides d'août 1259
comme seigneur de Berre ,
une transaction avec Charles
Comte de Provence et Beatrix
sa femme, ao sujet des droits
du Comte et de la Comtesse,
sur le sel de Berre, Istres et
Vitroles(2).
m. Bertrand des Baux,
figure dans une contestation
qui avait eu lieu en 1283, au
sujet de criées faites en son
nom^ relativement au sel, au
(1) B. de Maynier, histoire de la p» noble de Prov. p
— Morani de Barcillon, cn/e^w^ et nabi de Prov., man.
(2) Archives deMAe ifor^MWû^'Ai.BKRTAs concernant Berr e.
-. 203 —
SsiGimms. Co-SnGimms.
préjudice des droits du Com-
te de Provence (4). Il était
UsdelGQillaQme.
1300.
IV Des Baux, Duc
VAhdric.
Le 88 octobre 4370, Jean
do GmnJLHATO ad plebem /
abbé de Si-Martin^ trésorier
des terres ducales ^ dans le
eoffllé de Provence et de For-
ealqaier, reçoit à raison du
mariage du fils dudit sei-
gneur (pro matrimonio seu
oarilagio.), la somme de cent
liTres(8).
Y. (1375) Raymond des
lux.
n était fils de Bertrand II.
Oatrela seigneurie de Berre,
3 possédait celles de Meirar-
gB68| de Puyricard, d'Istres ,
de Lançon et de Vitroles. Il
■OQrut sans enfants légiti-
mes.
(U77.) Le domaine comtat
{3>
(1) Arch.dt M, le m» (i^'Alb. conc. Berre,
P) Archivés de la Mairie de Berre.
P) Archivas deM, le Marquis ^'Albertas, cône, Berre , n • 176S.
^. 204 —
SsiGNEURS.
* VI. Othon , duc de Brdks-
wick.
Il coDste d'un instrument
è la date du 21 février 1381 ,
dont nous avons parlé , que
la Barouie de Berre avait
pour seigneur , Othon de
Brunswick , quatrième époux
de la reine Jeanne.
VIL (1c^88) Pierre, Prince
de Capoue , qui avait acquis
la seigneurie de Berre, pour
35,000 florins d'or (1).
(Même annéej. Le domai-
ne Gomtat.
La Princesse Marie de
Blois^ veuve de Louis i, tutri-
ce de son fils Louis ii, Payant
rachetée du Prince deCapoue
(2)
y III. Charles, Prince de
Tarente.
Par lettres patentes de son
frère Louis ii, Comte de Pro-
vence , en date du 6 octobre
1399 (3).
Co-SsiGNEUAi
(I) Archives de M. le Marquis ^'Albertas, conc» E
1759.
(31) W. n' 176?.
— 205 —
SiianiuRs. Co-Sbighediis.
UOO.
IL Nicolas BuFn, Marquis
diColterone ou Gotrone;
Par donation de Louis ii,
Comte de Provence , du 20
jiilleUtOS(4).
' III. Charles de Bcrrb était
Co-Seigneur de Berre , le 10
juin 4ii08, car il donna alors
' à cens perpétuel et emphi-
téose (2) , une maison dans
la même ville (3). II fut père
de François de Bbrbb.
(1) Arch. de M. cI'Alb. eonc. Berre.
[l] L'emphitéose était le bail d'un héritagt qu'on s'obligeait
^ calUfer et d'améliorer, ou d'un fond à la charge d'y bâtir,
ind'one maison, avec obligation de la reconstruire lorsqu'il
Mût Déeessaire, moyennant une pension convenue et toujours
Miiqoe, et ordinairement encore une petite somme payée par
b|reDeur, au temps du contrat.
h durée de l'emphitéose était communément de 20 , 30 , 40 ,
M) il on 99 ans. Le bail emphilbéotique ne pouvait dépasser ce
Mer terme. Lorsque le bail était d'une longue durée , les
Mliersde eelui en faveur de qui il avait été fait, en jouissaient
^'a l'expiration du bail. On pouvait cependant faire un bail
Mpikithéotique , à vie , non seulement à l'égard du preneur ,
ie NI enfants et de ses petits flls; mais encore pour cinquante
miprês {k).
(3) L'abbé Robbbt de Briancon. VétaJt et la noblesse de Provence.
Î0iBe4page480.
(A)GI. deFBBBifeBBS. Dictionnaire de droit et de pratique^
t«M4.
-306=-
SraG1X£l»B»
Co-^aonwRs.
IV. François de Berrb qi
épo^^ Âfiio^naVie ie Vie
g^e^r 4p f!lorw99o (4).
Le domaine Comtal.
Le 18 juin 1420 , Yoland ,
Reine de Jérufp)iBM, Qivxitesse
de ProY^no^ , Seigoeure 4e
la ville de Berre, elc^ pcqof49
dive^& droits aux babil^ntiS
c?> - . * ■ .
X. Bernard<îoBNOLDiJs.
Il acquit un mois aprà$,
c*est-à-dire,le45juillet U20,
la Baronie de Berre et les
(Jroits seigneuriaux: (3).
XL ( 1443. ) Le Comte du
Ma|iib de MoRTAïKG^ frère do
Roi Rbwé.
Il reçvt la Baronie de sa
mère, la Reine de Sicile (4).
y. Gs^briel de Bbrrb.
Cb-Sejgoeur de Berre t
Seigneur de Yeniabrev^^
fl) Bobert de S. l'état delanob., etc.
(2 j Archives de M.te Marquis (TAlbbrtas conc. Berfê^ w S'THi
(3) Titres des terres de Provence, en 6.
(4jL Archives de M. U Hfyrquis a'AtwfaJ^ pçne» Bn*re , i
1765.
— 207 —
SmNEORt. CO-SUGRHCRS.
était fils de François de
BfiAiiB et d'Antoinette deFto-
RENSAcIi épousa en 1466,
Christine deVius, fille d'An-
toine de Ville, Co-Seigneur
de Riez , de laquelle il eut
deux enfants^Hugues et Lau-
gier Raimond de Bbrre(1}.
VI. Laugier Raimond de
Bkrre , hérita de la portion
de la Co-Seignourie de Ber-*
re , que possédait son père
en 1^81. Il était Gouver-
neur de Château-neuMés-
Martigues , et se maria en
1697 avec Claudine de Bar-
ras, une des filles de Louis
de Barras , Co-Seigneur de
ToARB , Conseiller et Cham-
bellan de Charles ni. Par ce
mariage , il eut une portion
de la seigneurie de Toard ,
où il alla s'établir (2).
{(I.IeanCARASOLE, Prince
llluBR. '^
(4)L'alrt)é BebertdeBriançon, l'état et la noblesse eic. , tome
pige 181
(S) L*tbbé Robert de Briançon, l'état et la noblesse etc. , tome
gel82.
Skignbdrs.
— 208 —
4500.
II devint Seigneur de Ber-.
re par aliénation faite le 24
février 4529(1).
Réunion de la iSaronie ,
an domaine Gomtal, par pro-
cès-verbal du 5 8bre 18i3
2>
f XIII. Jean FanfasQUE Duc
d'Âstrée et son épouse Su-
sanne Garasole, fille du Prin-
ce de Melphb. Ce fut en ac-
quittement de la abmme de
30,000 livres tournois /que
le Roi leur avait promise h
^occasion de leur mariage ,
^ réservant, le Koi de Fran-
ce, de réunir la Baronie à
son domaine, en payant les
30,000 livres tournois (3).
Co-SBIâREU»
VII. Louis Rain
BlRRE.
Fils de LaugierRi
de Berhb. II aliéna c<
possédait dans la v
(Ij Archives de M. le Ultxrquie «{'Albbrtas, gouc. Bm
1785.
(2) Idem ,
(3) Idem , n- 1779.
— 209 —
Sbigheuis. Co-Sbigneurs.
Berre , ainsi que ses autres
biens, et épousa SANCËTTEde
^^ Grasse; des Seigneurs de St-
Julien d'AssE. Il eut par ce
mariage la Co-Seigneurie de
Si-Julien d'Asss que possé-
dèrent ses descendants (1).
1600.
XIV. La Princesse Màbib
daLazembourg , Princesse
' dePobthiàvre. Elle est qua-
MhDame de Berre , dans
nalransaction du 11 de no*
▼embre 1621 , notaire Beàu-
Inn, à Aix , passée d'une
Wt, entre cette princesse ,
bSoc de Vendôme et son 0
ifmià , donataire de la Vi-
aniité de Hartîgues; et d'au-
teparty les Consuls et com-
«teaiité de Berre (2).
X?. Louis Hector, Duc de
TiUARgy Prince de Hartigues,
Inonde Berre, Pair et Ma-
Hdial de France , Vicomte
dtt Melon , commandeur ,
Cheralier des ordres du Roi,
(i)L*abbé Robert de Briançon, Vélat et la noblesse etc, page ,
383. • .
ft)Archives de M. le Marquis cCAlbertas , concernant Berre, n*
086.
■'27
— 210 —
Seigneurs. Co-Sbigneurs.
Chevalier de la toisoD d'or ,
Lieutenant général pour S. ^
M. en Provence (1).
XVI. SiHON Alexandre
Jean Marquis de Gallifet, et
Louis François Alexandre de
Gallifet(3).
On voit dans un acte du
44 avril 4780, que le Procu-
reur fondé de Jean-Baptiste
d'ALBBRTAS^ Marquis d'ÂL-
B^RTAS, Comte de Ners et P£-
cuAURis, Seigneur de St-Hi«-
aire , Gémenos et autres
places f ancien premier Pré-
sident du Parlement et des
Comptes y fait le dénombre-
ment des Salins que possé-
dait le Marquis d'ALBERT AS ^
dans le territoire de Berre ,
à Simon ALEXANDRE; Comte de
Gallifet , père et fils , Sei-
gneurs de Berre, sur des con-
testations qui s^étaient éle-
vées entre eux (3).
(1) Archives de M. le Marquis d'Albertas, concernant Bt
1785.
(2) Tous les deux , siBioltanément Barons de Berre.
(3) Archives de M, le Marquis dAlbertas, concernant Bâ\
n87.
— 211 —
CHAPITRE TROISIÈME.
Soticei biographiques des hommes nés à Berre , qui se
sont distingués d!Êk les sciences , les arts, etc.
N.de Berre. D'après Tusage des temps, sa famille avait
adopté ce nom , parceque c'était celui de la forteresse de
Berre doDt elle avait la Co-Seigneurie. Artbfbuillb (^) aï-
flrmeqie plusieurs chartes des douzième et trAziàme aie-
dm, foDt une honorable mention de cette maison. Moians
déBaciLLON (2), assure encore qu'on trouve dans les ar-
dhives de Berre, que N. de Berre vivait dans le 19 siècle ;
iliJoQte et Matsvier dit avec lui, que les archives du Roi
fimt mention que N. de Berre , Seigneur de Berre, s'était
lipalè aux guerres des Comtes de Provence , et qu'il y
anitaudes commandements généraux.
Bertrand Garbonmbl , troubadour du treizième siècle.
Ftfov (i)> d'après César Nostradahus ft) ,' avance que ce
p&lilhomme était de Marseille; mais Nostradamus ne dit
pn sur quoi lise fonde. Le même historien Papon ajoute
ttsaiteque dans une de ses poésies, Bertrand Carronel se
ditVassaldu seigneur de Berre , de la maison des Baux.
Nous sommes d'autant plus porté à croire que Cârronnrl
Aaitnéà Berre, qu'il ne parait pas qu'il eût habité ce
(1) Hist, hér. etc. tome 1 , page 138.
% Crif, elnob. etc., manuscrit
f3) Histoire de la Princ. etc. page 73.
(4) Histsire Générale etc.^ tome 11, page 403.
(5) Uhistoireet chron* etc. page 175.
— 212 —
pays, el dès lors, comipent pouvaiUil ôlre Vassal du Sei-
gneur de Berre , si ce n^est par son origioe. A cette pré-
somption, nous en ajoutons une autre ; c'est quMl y avait
à Berre^ dans le moyen âge, une C|ffMll6 de ce nom, puis-
qu'une charte de 1381, faitmenlion d*un notable habitant
de Berre , nommé Hugo Garbonelli. Ces diverses raisons
nous ont déterminé à revendiquer ce poète pour Berrt ,
prêt à le restituer à Marseille , si jamais il est prouvé
qu'il y ail vu le jour.
D'abord insensible et sans esprit, ce gentilhomme ao*
quit dans la société des dames , les qualités qui lui mail-
quaient.llâ|evint amoureux d'une fille de Bertrand de Poa-
CBLBT, seigneur du bourg d'Arles.Il la chanta dans maintes
poésies. Malgré la bonté de ses vers , il n'en fut jamais
aimé , et* sa belle lui témoigna toujours la plus froide in-
différence.Un jourqu'il avait trouvé Poro£lbtte endormie,
il déposa sur ses paupières un baiser plein d'amoor*
Irritée d'une telle hardiesse , l'inflexible Porgblette hd
défendit de paraître à Favenir devant elle. CARBOirsL.fllk '
ce sujet un dialogue entre lui et son cœur. Lademoiiirtls
de PoRCBLBT ayant. épousé un gentilhomme de la maisoa
d'Aiguières , Carbonel de déplaisir , se fit moine de^l'al)-
baye de Mootmajour d'Arles. Ce troubadour avait com-
posé bon nombre de vers.
Joseph GuETBOARD , juge viguler de Berre , s'est rendu •
recommandable par son dévouement, lors de la peste de
1721. Le marquis de Catlus qoi alors commandait en Pro-
vence , connaissant les qualités qui distinguaient Gubt-
ROARD , le nomma commandant de Berre ^ avec des pou-
voirs très-étendus. Guetroard montra dans cet emploi le
zèle , la prudence et le courage qu'exigeaient les circons-
tances. Il mourut de la peste le /imai 1721.
Noël Fradrt , marin , se distingua par un trait de bra-
voure qui mérite d'être connu. Se trouvant dans les mers
i-idelftM
i-f m aa:
i eUMHte
Y eomma
— 213 —
i-l delftMorëe, il fut attaquée TimproTiste par deux corsai-
i-f m auxquels il s'efforça d'abord de résister. ^Prenaot
Voffensiye , il parvint avec le seul vaisseau qu'il
eonunandait , à couler à fpnd las deux corsaires , et à ex-
I Urminer leurs embarcations. Louis xv ayant eu connais-
MBoe de ce trait y voulut que le commerce de Marseille
par l'organe d'une dépuiation, le complimentât et lui
i «fift en son nom, une épée d'honneur, comme un témoi-
gM|ede la satisfaction qu'il éprouvait.
> Etienne Fradet, fils de Noël Fbadbt était aussi capitaine
i-l dans la marine royale. Il se fit connaître à son tour par
i-| sa présence d'esprit et par son courage , en retirant au
moyen d^voe habile manœuvre , le vaisseau confié à son
commandement , du centre d'une escadre anglaise qui
t'avait {iil prisonnier. Louis xvi lui fit don d'un couteau
dédiasse d'honneur , et le nomma consul , à Fatras.
Leuft-François-Hercule Ferbir ^ lieutenant de marine ,
aèlill août 1773. Il servit pendant la révolution , et fit
killlfpràs toutes les campagnes qui eurent lieu à cette
épofio. Sa bonne conduite et son intrépidité lui firent
attaindre successivement plusieurs grades et l'estime de ses
cbelk E« 1808 , il était lieutenant de vais3eau et comman«
daith brkk VEndymion armé de dix huit pièces de dix
hiiiLEn jaillet 1809 , ce vaisseau était en station dans le
gldiedeSpezcia, vers les côtes de la Ligurie. Un brick an-
|Us de vingt-deux pièces de canons de trente-six , le
provoqua au combat par ses manœuvres. Sans considérer
fiafériorilé de ses forces, sans attendre même le retour de
sa grande chaloupe qui était à terre avec vingt matelots ,
poarfsire de l'eau, Ferrin attaqua l'eanemi. Avant le com-
bat I et tandis que les bricks venaient fondre l'un sur l'au-
tre, les deux commandants se saluèrent réciproquement.
AussitAi, commença un feu vigoureux qui dura sept
heures pendant lesquelles , Ferrin tenta trois fois
i
— 214 —
Tabordage.Mâis par d^babiles évolalions, trois fois le brick
anglais parvint à s'y sonstraire. An fort dé l'action , Fn-
RiN reçut quatre blessures tontes graves, piaigré lesqwri-*
les il continua le commandement des manœuvres. Il alltil
de nouveau tenter Tabôrdage , lorsqu'un boulet l'attelgAfil
en travers et lui fit au bas du ventre, une large ouveKQrif;
piir laquelle sortaient les entrailles. Son frère qui montai
le même bord et les officiers du bric^k étant accourus po«
le secourir , voulaient le descendre dans !e vaisseau. Fok
RiN s'y refusa obstinément, en disant qu'il voulait mourir
à sou poste. Assis au pied du grand mat , et tandis qo'U
soutenait ses entrailles des deux mains, il continnaitio
commandement du vaisseau. Il mourut le 28 juillet 1809,
au Varignano , paroisse dePaniaglia.
Michel SiMON, navigateur, né le 26 mars KlhK , mani-»
fesla dès ses plus jeunes années , un goût passionné poir
la navigation. A l'âge de trente quatre ans^ il commandait
1er bâtiment de commerce la modeste Margueritey sur laqiA.
n partit de Marseille en 1775, pour aller dans le li6fl|C.
Ce voyage dura un an environ. Retourné è Marseiltevl^
en repartit le 19 décembre'1776 , en qualité de rniiimiir
dent du bâtiment riit/^{/5^e, pour se rendre aux Indes* iaib'
enlales. Le 17 mai 1778, il quitta Tisle de Fraufie^^HÉÊ
dans la Chine. Duraut ce yqyage, il commandait le bttir
ment de commerce le Délirau. Michel Simon mooratl»
Berre, le 7 décembre 4811. Il possédait les donsùéceUÉlr
res an navigateur, nous voulons dire le courage , la pfiip
dence, les connaissances nautiques et la patience, CM
qualités rendirent plus d'une fois de grands services tVI
équipages qu'il commandait. Son caraclère était brusqua
mais son cœur était excellent.il avait Tesprit observatepi^
etil utilisait les découvertes qu^il avait faites dans le cpaïf
de sa navigation. Le journal de ses voyages est plein 4a
Caits intéressants et de remarquesaussiulilesquïngénieuses
— 215 —
Il y avait relevé bien des erreurs que coDlienneDi les ou-
Trages nauliques , et sous ce rapport, M. Simon, pelit
flItdeJftcAei,. rendrait à la navigation un service véritable
Aies rendait publiques.
tesm^sm
CHAPITRE QUATRIEME.
Viàkes historiques et descriptives sur les églises de Berre,
Eglise paroissiale.
L
^ • L*église paroissiale , sous Tinvocation de SU-Vlarie , a
l JJptttda Jusqu'à la nouvelle circonscription des diocèses
^■jiarvrehevécbé d'Arles. Elle était alors desservie par un
:€dré et six vicaires. Le prieuré était uni h l'archidiaconat
^.f Arles. Cette particularité donnait à Tarchidiacre de la
filbJdraie j le droit de présenter à la cure (1/
: Oie chapellenie, sous le vocable de Ste-Anne, Marie ,^
[kcMetSalomé , avait été fondée dans cette église , le H
'inrfllSSS, en vertu du testament de Àloneto Ollivari ,
npiepar Me Bernardy , notaire à Berre. Nous avons sous
faiyeax un document portant que Jacques Castillon et
Jim GouBiL , maire et consul do Berre , aux termes de la
ludalioD^ nomment le 43 septembre l788,Recteur de cette
Aapellenie , messire Agard, prêtre de la ville d'Aix ,
011 remplacement de messire Paul Ampuoux, prôlrcdu lieu
de Saînt-Ghamas.
(l) AcoiRr. Descrfpt. Iiist . Qf'ftj'-, de.
— 216 —
Cette cfaapellenié n^exisie pi us aujourd'hui, et la paroiss
est desservie par un curé et un vicaire seulement
On reconnait par Texiérieur , que Pédifice a subi difer
changements , soit dans le moyen-âge^ soit dans les temp
modernes.
Le clocher a été construit vers le milieu du qaalM
zième siècle. On voit à la face nord, quelques dégradatioii
produites par les boulets , lorsque le Duc de Savoie assié
geait Berre. La flèche d'un travail tout-è-fait modem
était jadis élevée de plusieurs toises de plus qu'aujoor
d'hui , puisqu'elle est établie sur une base qui la dépassa
de près d'un mètre.
Le vaisseau est d'une forme irrégulière.Lors de son Mi
fication, il figurait la croix latine, et l'on peut juger qo<
ce monument appartenait au style lombard qui a présidi
à la majeure partie des constructions de ce temps , parb
forme de quelques arceaux et par deux colonnettes ^
ornent le sanctuaire. Ils furent conservés lors des répt
rations et des constructions faites dans la suite.Iln'yafai
primitivement qu'une seule nef , l'abside, les traussepi
et trois chapelles latérales , à l'orient.
Bans le moyen-âge , on construisît trois autres chapel-
les , à l'occident , et vis-a-vis celles dont nous venons d
parler ; ce qui régularisa Tédifice.
Enfin , après le commencement du dix-septième siècle
on éleva la seconde nef qui fut terminée en 46S0 , tins
que le témoigne le millésime gravé dans l'épaisseur d'à
ne rosace ou écusson de la voûte, auquel aboutissent J0
arceaux.
Le bénitier placé à gauche en entrant dans l'église, afl
UH ouvrage de la fin du seizième siècle.
Plusieurs pierres qui couvraient des tombes, ont éjb
placées debout , contre les murs. Elles représentent^
armoiries , des figures et des ornements gravés au (nft
— 217 —
•feedes ioscriptions dont la plupart sônl devenues illisi-
Ues par le frottement des pieds. Voici ce que portent les
!*• inscription,
; 'Hec est sépulture blancardorum in
ji^^Qoa est tomuiatus vénérabi
Elitiir dominus gaufridus blancardi eus huius ville
F Barre qui obiit anno domini millése
' Mkood : h et die... mebss.. cuius anima et suorum in
pace requiescant.
2* inscription.
Sie iacet vénérabilis... vir dominus monetus...
Bresbiler ville Berre olim habitator sancli am.
Anoii qui x^bdorminit in.
Ptff.ïuiodDi mille quingenmo vicesimooctavo et die
décima tertia octobris.
. Golus aia requiescat in pace.
GapersoMage est Monetus Ollivari, fondateur de la
> dl||iélleDie de Ste-Anne , Viarie , Jacohéct Salome dont
I tal Marnent porte la même date.
3' inscription.
'Au nom de iesbus comme soit en Tan
ItiS et Te vingt-cinq de septembre se...
Sa présence de eilicueli François Goiran.
4* inscription.
tley repose en
lia le corps de feus Anthoine Etmert , en son vivant
fliévanohenr pour le Roy aux cabanes de Rerre
qiipoureutle 1^...
aeasC4583.
Ob eonservait dans coite église une relique qui était en
Pnde vénération ; la chemise de la Ste^Vierge.
Toioi ce qu'en dit àchard (4).
^)lh9mpi\hi8t.,etc.
88
— 218 —
« Un mémoire manuscrit s^ei^priniç aîpsi :
« Un Commandeur do Tordre de Malle po^pédail c^Ue
î) chemise , au château de Calissanne, situé dans le ti^rri-
» toire deLançon, à une lieue de Berre. Etant tombé roa-
» lade , il légua la chemise , à la ville murée la plus pro-
» chaine. Â sa mort. Lançon, Sl-Chamas et Berre se dis-
)> putèrent rhonneur de la posséder. Elle fut adjugent
» Berre , comme ville entourée de murs. Le prieur de St-
» Jean d'Aix , qui avait une chapelle dans cette ville, sa
» saisit de ia Ste-Cbemise > et l'y déposa. La chapeik
» ayant été détruite , Jean BoëT , agent du prieur de Si-
» Jean , conserva la relique dans sa maison, jusqu'au 9
9 août 1/i69. Alors 1-évéque de Grasse . comme vieaire^é-
» néral de l'archevêque d'Arles,ordonoa qqe cette reliqoe
» serait déposée dans Téglise paroissiale de Berre ; ce. qui
» fut exécuté. Le procès-verbal en était conservé dans
» les écritures del'ancrace Sauveur , notaire* à Arles. De-
» puis lors, les archevêques ont permis de l'exposer ji lyv^
» nération des fidèles, et y ont fait mettre l'auibea-
» liq'ie. »
Nous devons à Tobligeance de M. Roux Alpheran , la
continuation de l'histoire de cette tunique.ll a trouvé dans
un titre du prieuré de Si Jean d'Aix, la relation suivante:
«Arrêt du parlement d'Aix , du 8 juillet 1583, relatif^
» la Sainte Chemise de la Vierge Marie, mère de Dîeu , qoî
• repose dans la grande église de Berre , et donileipriaor
» de St-Jean d'Âix a la moitié des offrandes. »
Cette relique a été soigneusement conservée dana. l'é*
glise paroissiale de Berre , jusqu'à la révolution. Elle^élaii
Tobjet de la vénération des fidèles, et produisait de ri-
ches offrandes.Elle disparut sous le régime de la terreur;
c'était , sans doute , pour la soustraire aux recherches d«s
sans'culotlef du lieu. Oubliée ensuite et renfermée pitPr
dant longues années , dans une armoire ^ elle est d^TOfiti^
. — 219 —
hpSIareéas vers , et il n'en reste aujourd'hui que quel*
^es lambeaufr. L'identité avec la tunique révérée est-
lÂhidêtire fort douteuse,
'i^eëlèbre annuellement dans catte église, la fâte de
apoébaire, évdqae d'Arles et pairon de Berre. Outre les
•'dkM dfvIlM , on fait deux processions dont l'une a lieu
^ftiNina. A celle-cî , le cortège s'arrête sur la place diie
lè'Sf^Àtfire et devant la maison qu'on dit qn'habitail le
Saint évèque. Il y fait une station pendant laquelle on
fUMldé II h hinédietion des pèches. On attribue une
ÎMio-verta ^ aux noyaux de ces pèches bénites , et cbn-
"^iMBitie ne manque pas d'en porter une et même plu-
fliilM jàr elle , pour être préservée de tout malheur.
/ Jl Mdate sur St-Gésaire , une croyance populaire qui
iINl^itÉrtffrvër place ici. Trois Auages démons étaient arré-
Ki iÈt Kerre. Ils discutaient sur la direction qu'ils à*i-
viient prendre. L'un était sur la chapelle St-Antoine ^
patron des pécheurs du lieu^ un autre sur Téglise Notre-
Dêssêdû Caderoty et le troisième sur le clocher de la pa-
tdiae. Après que les premiers eurent déterminé la direc-
HoB qn-ib devaient réciproquement prendre, un d'eux
i^adrrâsant à celui qui était fixé sur l'église Ste-Marie , lui
dild'n. ton toat-k-fail saianique : et toi , arrète-toioù tu
if l#l décharge sur t église , la grêle , le tonnerre ef l'om
fffp. Je le .voudrais bieti^ répondit en gémissant le
i iilalionnaire ; mais je ne lepuis^ ce pelé de Cesaire^
^ son doigt sacré ^ m'en empêche.
Noire-Dame de Caderot.
Cette chapelle est bâtie au nord de la ville , à une très
IMtite distance. Elle est précédée d!uoe allée de cyprès
doDi plusieurs sont magnifiques.
— 220 —
L'édificalion de ce monumeot remoâte au moyeo4ge>
mais les réparations successives qu'on y a faites , à cause
des dégradations nombreuses qu'il avait subies en divers
j
, emps, ne laissent apercevoir que quelques fragments de li |
construction primitive. C'est aujourd'hui un simple ermi-
tage. Cette chapelle est en grande vénération i lierre et
dans les environs. On y va processionnellement au qaiue
août, et Ton y célèbre ce jour là les offices divine avec
beaucoup de solennité.
Il existe sur l'origine de cette chapelle , une iraditioQ
populaire que nous devons faire connaître. Nous trans-
crivons à cet effet , ce qu'en a dit M. Martel, ancien vi-
caire , à Berre, dans une notice fort curieuse par le ityle^
les idées , et parles anachronismes qu'elle renferme. Elle
est intitulée : a Récit de Téglise de Notre-Dame de Cade-
» rot f célèbre par les diverses reliques qui s'y voienL
» Si ce bœuf ayant vu Marie',
y> En. devint si fort amoureux ,
» Que pour son lait et ses cheveux ,
» Diverses fois risque sa vie,
» Nageant dessus la mer, sanscraintedu trépas,
» Serait pire qu'un bœuf qui ne l'aimerait pas.
a Cette église miraculeuse, continue M. Martel!, est^
» pelée Notre-Dame de Caderot, de ce qu'environ l'u
» 295, DiocLÉTifiN ayant prononcé arrêtde mort contre toos
» les chrétiens, ceux de Berre, plus soigneux de conserver
» leurs saintes reliques que leur propre uie, prévoyant biea
» que leur église serait abattue entièrement, en retirèrent
•i> un petit vase de cristal où étaient quelques cheveux et
» un peu de terre blanchie du précieux lait de la Ste-Vier-
» ge , le tout enveloppé d'un billot qui était écrit en lettre
» gothique ; Hic est de lacté cl crine Bcaia VirginiSfei\^
9 cachèrent secrètement dans le rimetici e qui était autour
— 221 —
de la dite ëglûe. Le massacre des chrétiens se passa, Té-
llûa futabattUb, et bien qu'elle fut relevée sous Tem-
pei;fur Coustatilin ^ il demeura caché et dans rignoraace
pîjvieiirs siècles , josques à ce que la Providence divine,
«^.reconnaissance peut-être de ce que le bœuf avait
Manffé son verbe dans Télable de Bethléem, se servit
;^l|Bbœuf de Marignane pour découvrir ce trésor envi-
TwTftBnéelSSS, cet animal fortuné n'était pas plutôt
tiré de la charrue» que sans aller faire le tour du golfe
i.qni.Mt entre Marignane et Berre, il se plongeait dans
Minar., el tirant droit à Berre , venait h la na^ese pros-
tfllier an devant delà dite église^ au pied d'un petit ge-
ifiHçier ou caderot; ce qu'ayant été fait par diverses fois,
' TaA orat bien que ce n'était pas sans mystère , et pour
:^^ effet» après une messe dite au St-Esprit , toute la
.TÎUe de Berre alla en procession faire creuser tout con-
tra ledit Caderot, et ayant tiré ledit sacré vase^ on le mit,
iprèa quelques miracles faits dans ladite église qui com-
* laança d'être appelée de Caderot , où il a été ré-
• Venez peuples chrétiens de par toute la terre,
» Visiter ce Saint lieu de Caderot de Berre. »
rédifica est d'un goût simple , et construit dans de bon-
improportions.L'autel mérite d'être vu. C'est un ouvrage
H.lpflQ.dii dix-sepilème siècle. On y remarque la profu-
IjflA. d'ornements et de dorures , qui disiinguait les ouvra-
^ie ce temps. On voit à cet autel, une statue de marbre,
présentant la vierge, travail de peu de mérite. Cette sta-
VA a aussi son histoire.Un capitaine marin, natif de Borre,
Mlxonvanten Italie, voulut doterNolre-Dame de Caderot
ri|A0 belle statue de Marie. Il alla donc chez un sculpteur
(Qi refusa de lui vendre celle qu'il avait cboisie. Toutes
^ioitances furent inuliles.AIors, pour forcer le sculpteur
^conclure le marché, il s'cngtigea purstiincnlà compter
— 222 —
\g prix qu'il fixerait lui-même. L'artiste abusant de h
parole donnée par le capitaioe accepta le marché/ mais 11
demanda un poids en or^ égal au poids de la statue, te
marin , religieux observateur de sa promesse , ne pat re-
fuser. On pèse donc la statue. Mais par l'effet d*an mtradc
merveilleux ^ il se trouva que son poids ne donna pais fi
valeur de trente sols. Le capitaine convient ensuite 'avee
le statuaire que la Vierge serait emballée, pendant qoll
irait donner Tordre de la transporter sur le navire. Geh
s'exécute ainsi , et la caisse ayant été placée sur le vais-
seau , on donne le signal du départ.Mais, A nouveau pro-
dige! le bâtiment indocile, résiste 3U vent favorable él
aux efforts de tout Téquipage réuni. Il reste immobile.
Cette singularité fait craindre au capitaine que le sculp-
teur n'ait substitué une autre statue , h celle qne le cîél
voulait qu'il transportât h Notre-Dame de Caderot. 11 vole
aussitôt chez le statuaire, et lui reproche sa mauvaise foi.
Celui-ci soutient d'abord qu'il a encaissé la Statue cobve-
nue. Ce ne fut que lorsque îo capitaine lui eut raiconté le
nouveau miracle , qu'il avoua sa faute. Il se hftta de là
réparer. Aussi , dès que la statue miraculeuse eut rem-
placé dans la caisse, celle qui y avait été mise , le vais-
seau s'agitant de lui-même , partit et arriva à Berre, en
bon sauvement.
Le champ contigu h la chapelle , dans la partie Est ,
était sons la domination romaine, le lieu de la sépultore
des habitants, ainsi que nous l'avons dit dans rbistoirede
Berre.
Il n'y a pas jusqu'il l'allée de cyprès qui précède l'en-
trée de la chapelle, qui ne soit Tobjet de la croyance itoii
seulement d'un miracle, mais encore d'un miracle per-
manent. Les gens du peuple affirment qu'il ne peutcrid*
treque douze cyprès è cette avenue, et queairôDêfl
plante un treizième , il languit et meurt en ^HBt^aes
— 223 —
iHAfos-LoQ douze cyprès sont apparemment les apôlres fi-
^|t^ Quant ait treizième , ce ne peut être que Judas que
kjî^^fjia^ apAires excluent de leur compagnie.
il^ipût de l'archéologie se répand peu à peu sur tous
hf|!PlM|? dçla France, grâce à Timpulsion donnée par le
GBpilA.historique des arts et monuments,, branche de ce-
H^ est chargé de la recherche et de la publication des
dijpMiDU inédits, relatifs à l'histoire de France , comi-
^U4•cé•.prà8 le ministère de Tinstruction publique.
Jlf^fcliéQlpgie tend d'abord à Texacte appréciation du
fqjl^tdes beaux arts, à la connaissance des divers sty-
l«.f||«Wployaient les artistes, durant une longue suite
d|^^||}|ei. Cette science nous fait connaître les rapports
iBlwn^qoillent les productions artistiques , telles que les
BqniHDeQts , les statues , les bas-reliefs, les inscriptions ,
aie., à l'histoire des hommes et aux mœurs des peuples*
•Il est d'autres titres qui rendent l'archéologie recom-
uiidable. Les inscriptions, les débris de monuments ou
dauulpture, tendent nécessairement à augmenter Tamour
delà patrie, en ce qu'ils lient la génération présente aux
vieilles générations. C'est en outre un point de contact
pmni les hommes de pays divers, puisque les vestiges des
Muttenta élevés par les ancêtres fixent toujours l'atten-
tioi des étrangers instruits, oi excitent souvent leur inté-
rlL Ce serait donc chose désirable , que tous les pays qui
iinient dans le cas de le faire par leur ancienneté, offris-
teitune collection publique des objets qui appartien-
dnient è la localité.
En feaant i la ville de Berre , rapplîcation de ces prin-
cipes, nous engageons les autorités et les citoyens à for-
Bter nae collection de ce genre, dans un lieu où les objets
Juilacamposeraïenf, fussent à Tabri de toute dégradation
l*i|»bcéssinji b sauvegardcd'un fonclionnaîre.Il faudrait
rïWûJout fut uumdrolé et décrit dans un registre où l'on
— 224 —
menlioDDeraU en outre, après la désigoation. de chaqoe
objet , le lieu où 11 a été trouvé , et lorsqu'il proviendrait
du don d'un citoyen, on inscrirait son nom ainsi qac
le jour où le don aurait été fait. Cette collection poarrail
comfnencer avec quelques tronçons de colonnes, des co-
lonneties de marbre , etc., qui sont dans le domaine pa-
blip, puisqu'elles servent de bornes , aux angles de pla-
sieurs rUes , ou Uen sopt disposées le long des malsons.
Nous avons remarque aussi des restes de bas-relrefs el
d'ornementation , de différentes époques, incorporés dam
des murailles modernes . et qui figureraient bien , dans
*]e lieu que nous désignons. Ce petit musée de* localité,
s'accroîtrait journellement des offrandes des particolier!
qui tiendraient à honneur, de l'augmenter des objets an-
tiques ou du moyen-àge que le hazard aurait fait (ombei
entre leurs mains.
TROISIÈNE PARTIE.
Caractère des habitant f. — Usages particulière.'^ Dià-
lecte. — Agriculture. — Industrie. — • Population. —
Maladies.
CHAPITRE PREMIER.
Caractère des habitants.
Comme les autres provençaux, les habitants de Barr<
ont le caractère généralement vif. Ils aiment les plaisin
ei la bonne chère. La chasse est une de leurs passioni
— 225 --
ibmioaotes^principalomerfl ta chasse des oiseaux aquatî-
ints dans laqneHe ils sont habiles. Durant les soirées
Phijrer^on lesP^voii bravant les rrtmals^ aller à Taffût des
Maan de mer , dans le costume particulier qu*exigent la
tfiaoD et la nature des lieux. On se transporte volontiers,
àtarii aux temps primitirs et l'on croit voir nos intrépi-
dM^ancétres , les Gaulois , aux formes athlétiques, à \^
«Mie légère, allant h la poursuitirilés tffttes féroces.
IbBont peu religieux/ mais très-portés à la superstition.
Qooiqaé enclins à la bonne chère , on remarque chez eux
■■•grande propension à Téconomîe. Paresseux , h Tex-
cèljb pauvre n^aspire qu'à un état un peu plus prospè-
tf.-QMnd il Ta atreini, il cesse de travailler. Les étrangers
qi'itlirentà Berre les salins et la fabrique des produits
ehiaiquefi , n'excitent nullement la curiosité des habitants
^i les voient avec la plus froide indilTérence , et ne leur
font aucun accueil. On conçoit que des hommes pareils no
conbaissent pas Tambiiion. Celui qui n'a que le strict né-
CMuire , est content de son sort. Il veut rester à sa place,
)»rceqo6 pour en sortir , il faudrait se livrer à de nou-
veaiQx labeurs. Aussi , si une idée de perfectionnement
w faveur du pays , vient à éclore , ce n'est pas dans leur
tMe. Si celte idée est guutée , appuyée , ce n'est pas non
plot par eux.^Loin de Ih , ils se montrent hostiles à tout
projet nouveau, quelqu'avanlageux qu'il soit. Habitués an
npos, ils n'en veulent pas sortir , et savent mauvais gré
iceux qui tentent la réussite de toute innovation. Cet état
des esprits a indubitablement son bon côté, il donne h In
physionomie des habitants, une teinte de félicité que Fob-
tervateur remarque rarement ailleurs. ^
La passion du jeu est très-répandue à Berre. C'est une
^ritable frénésie. Outre les lieux ôii l'on joue habitueHe-
OKnt, on selivre au jendèsqu'il yauneréunion d'hom-
"tes^^Par eiemple , les ouvriers du salin se rendent
29
— 216 —
ordioairement avanl Theure dcstrai'ani , etenaltèndin
que la cloche les appelle j ils se disposent par groupes, e
ouenl jusqu'au signal du Iravail. Alors ils se meUedtet
marche , et en allant h leurs chantiers , ils jouent encore
en jelanten l'air des poignées de monnaie, ft eroij? on pik
Enfin , on peut dire que la passion du jeu, k cause de l'e-
xemple des parents ^ se manifeste dès la plus tendre Jen-
nesse dans les deux sexes , et nous sommes nous-inéne
journellement témoin que les jeunes filles qui ne peuvent
vller dans les tripots , comme les garçons de leur âge, le
réunissent Lors des murailles de Berre,et jouent enire
elles de petites pièces de monnaie. Elles se livreatk
cette funeste passion avec une ardeur qu'on ne saurait
décrire.
Les pêcheurs forment une classe h part. Ils commoal-
quent peu avec les autres habitants auxquels ils se croieal
supérieurs* et conservent entre eux leurs anciennes
mœurs , leurs vieux préjugés. Ils se considèrent comme
les roatires de la mer, et se montrent très jaloox
de leurs privilèges. Ces étranges idées les rendent-durs et
intolérants. Elles ont occasioné plus d*une fois des rixes
fâcheuses.
Les femmes de Berresont plus laborieuses que les hom-
mes. Elles ont des traits réguliers , la physionomie agréa-
ble , le tein brun et de belles formes. Elles aiment beau-
coup la danse , les amusements bruyants et les réunions
d'apparat.,
Il vient d'être parlé du fâcheux penchant des habitants
de Berre , pour le jeu. Lorsqu'un écrivain a fait connaître
un grand vice social, il doit designer immédiatement le
remède le plus salutaire à employer, pour l'extirper. L*
chose est ici fort difficile. Proposeral-on des lois sur cette
matière ? Il en existe^ et l'expérience a prouvé leur in-
suffisance. On les élude , ou bien pour se soustrairai leur
— 227 —
empire , semblables à de farouches brigands , les joueurs
s'anembleDi clandestinemeot, A défaut des lois répressi-
ves, employerat-OD une surveillaDce continuelle.' impos-
liUe. Les joueurs savent y écbapper.ll est sûr que la force
S9peutrieu ici. 11 faul donc Ironver un autre moyen. Il
bol chercher 2i donner au goûl de la jeunesse , une nou-
velle direction , et comme il n'est pas facile de Ty faire
cftBieDtir malgré elle , il serait nécessaire d'employer
deimoyens de séduction approuvés par la morale. Nous
fii,avéQ8 trouvé un qui plus que tout autre semble fait
poRT réussir. Nous ne balançons pas ii l'indiquer, malgré
le.MNirire de pitié qu'il arrachera peut-être à plus d'un
leeÇev. Le remàde que nous proposons , loin d'exercer
Il noiodre violence , porte avec lui les plus doux
dMrnm. La musique offre ici son puissant secours. Elle
«Il capable d'opérer les plus heureux changements dans
les habitudes des hommes égarés qui sout l'objet de no-
tre SQliicilQde.Nous avons remarqué legoût des habitants
peor la musique. En le bien dirigeant , il serait possible
d'en faire un moyen infaillible d*exlirpatioii de la maladie
Qorele qui afflige le pays. Un corps de musique militaire
yestdéjÀformé.et il no lui manque pour atteindre une
«libation satisfaisante, que des réunions fréquentes.Une
cooditionsi facile à remplir pour faire de la bonne musi-
qiM, ne doit pas être un obstacle. Il faudrait donc que les
BitMidens se réunissent plus souvent, et surtout qu'on
d^ieit les jours et les heures consacrées particulièrement
*uiea. Mais comme le trop grand nombre d'exécutants
tttlirait k la bonne exôculion , il faudrait chercher un se-
cond genre de musique , qui encourageât les jeunes hom •
Qmii s'agréger au corps des musiciens.il en existe un qui
ttlbien simple, bien naturel, et qui mérite la préférence
SQr les autres. C'est une réunion de voix chantant en
duieur. Ce genre touche profondément , lu voix humaine
— 228 —
oyantseulela faculté de rendra une expressian vcrilabîe.
C'est rînslrumeni de la nature; les autres n'en sont qu^u-
ne imitation et Tespression qu'ils produisent n'est que
factice. • La voix humaine, dit M. FotTRNiEn Pbscat > tient
» le premier rang parmi les agents delà musique. Elle est
n de tous les instruments de musiqne , le plus fécond , le
» plus riche , le plus puissant , le plus varié, le plus ra^
# vissant dans ses produits. » Nous avons entendu des
concerts de voix, sans accompagnements , exécutés par
quarante personnes environ. Ces chœurs alternaient avec
des trios et des quatuors de voix qui chantaient des noc-
turnes, etc. , aussi sans accompagnements. L'effet en était
ravissant , et c'est, sans con^lredit , le plus beau genre de
musique. Il joint à cet avaniago , celui d*éire le plus fa-
cile et le moins coûteux. Il n*eslpas nécessaire d'être pré»
cisément musicien , pour y concourir. Une seule condi-
tion est, exigée «c'est la justesse de la voix. Un chœur de
quarante, trente , vingt personnes , et même moins , s*il
est bien dirigé , ne peut manquer de produire l'effet le
plus agréable.
Pour cultiver la^ musique avec plaisir et succès, îl f
aurait à Berre plusieurs buts à proposer. Le premier
serait de donner aux cérémonies religieuses un cbanM
nouveau. Ou pourrait ensuite , les jours de dimanche ^
etc., faire jouir les habitants du charmant spectacle de fê-
tes et de réunions musicales dont le^ voix et lesiostra-*
ments feraient alternativement les frais , soit sur la
promenade publique , soit sur l'eau ; donner des séré*
nades , etc.
On conçoit facilement que les loisirs de la jeunesse
seraient dés lors remplis en grande partie ; l'étude , les
répétitiouK, les exécutions musicales et la danse qui a
également de nombreux amateurs, les occuperaient tous.
Il faudrait encore que les chefs de l'administratio»
— 229 —
niDJcipale eierçassenl une sévère surveillance à IVgard
daiiDaisons de jeu, de ces antres où des hommes sans pu-
deMipéculenlsur la ruine des malheurenx qu'une aveu-
lie MnMe attire chez eux. Il faudrait atteindre ces
hNBiiies pervers dont les enfants ne subsistent que du
prodail du Jeu , ces vraies sangsues dont la honteuse in-
^islrie 4é8eApère les familles. Il faudrait aussi que ces
eheii favorisassent do tout leur po'ivoir les réuoian.^
nHièftIes, fournissent un lieu d'assemblée, etc.
Nott avons indiqué le remède & appliquer à la peslu
mMte qui désole cette localité ; c'est aux habilBnts
lUéipar les autorités , h en faire une salutaire applica-
tion-(i).
CIIAPIÏHE l)i:UXlf:ME.
PtÊgetpàrticuNersà la localiie, ou qui 9ie ê'éUudenique
peu au-delà .
Oo trouve établis dans les provinces, les villes, les
lM8i|ide8 et souvent dans de simples hameaux, des usa-
S>i particuliers qui ne dépassent pas une certaine cir-
iMMriplloii. Il serait curieux d'en connaître Torigine. Il
'^Mdlerait de cette étude la découverte de faits toujours
BpiHanl&poar la localité et pour l'appréciation de sou
■rtttére. fies faits pourraient même plus d'une fois , se
•r à l'histoire des événements généraux. Nous avons
neeru devoir consigner ce que nous avons recueilli k
Fêtes de Noël.
Comme dans toute la Provence , on se réunit è Berre ,
(*)Voyex : Des moyens de propayer le goût de la musique en
«•«. Mémoire couronné par la SoctW philharmonique duCalva-
'.Deaxîpiuc édition.
— 230 —
auprès (les chefs de famille^ qui doonenl un grand repas
appelé Cale7w, On vient souvent de fort loin pour w
trouver i ce banquet patriarcbal. Mais voici quelque!
particularilés qui tiennent davantage a la local ilé.Qaaofl.
la famille est assemblée dans la maison du chef, elle i;i
en cérémonie prendre Te eachofue , énorme tronc d'efp
bre , depuis longtemps mis en réserve pour cet objet. Oa;
le transporte dans la salle de réunion,, et on le place ao
fond de la cheminée, sur de petites branches sèches etfa«
ciles à s'enflammer.Tout étant disposé , le feu est mis as
eachofue , et dès que la flamme pétille, on procède k la
cérémonie de la bénédiction du feu. A cet effet, le plus agi
de la famille reçoit un verre plein de vin. il en répaad
quelques gouttes en forme de croix sur le bois embrasé.
Après avoir bu unetrés-petiie portion de ce vin.ildooiie
leverrè.àla personne placée à côté de lui , la quelle et
fait autant. Le verre passe ainsi de main en main jusq«*a8
oernier qui le vide. La bénédiction du feu achevée «la
plus jeune de la famille allume quelques chandelles -de
suif, et les pose sur la table pour éclairer les cunmei
pendant le repas.Tout autre éclairage est banni dans cette
occasion. A ce banquet figurent toujours un certain nota**
bre de plats d'amandes dont les écorces sont conserfjta^
pour être plus tard répandues dans la champ du pire
commun , commo un moyen infaillible d'obtenir uiM
abondante récolte. Le banquet terminé , celui qui .avait
allumé les chandelles ô seul le droit de les éteindre. Oa^
conserve soigneusement ces bouts de chandelles , cooiM
une amulette qui attire la bénédiction céleste sur lai
membres de la famille.
Actioui de grâces des enfants , après leur première
communion.
Le lendemain du jour où les enfants ont fait leur
— 231 -
i praipi^e coininiunon,on]es rassemble dansdeiix différen-
-I» chapelles doDl Tune pour les garçons et Taulre pour
.rfalDes. Ces enTants se réunissent ensuite , et vont pro-
^■MrioQDellemenl \k Téglise paroissiale, rendre à Dieu
flpn actions de grâces. Quelque temps qu*il fasse , les»
fwgpnB paraissent à cette cérémonie, tôte nue et rasée,
âjreeane couronne d'épines. Les jeunes filles, au contrai-
re^ élégamment vôtiies de robes blanchei» , portent des
: coironnes et des bouquets de fleurs. Tout ignoble et dan-
^ preflx que soit pour les garçons un pareil constraste ,
i'finga en est adopté dans quelques communes envi-
nvuutnles*
Charivari»,
- Ui eharivaris ont lieu dans plusieurs pays de Tancien-
[ lèftrovenre, lorsque dans les mariages qui aecontrac-
.Mit; Pub des époux avait déjà été marié. Un statut de TU*
I rivmité d'Aix rétablit relativement aux personnes agré-
ihsftrUniversilé même. Il est intitulé : Deehërivarino
^fmimdo dominii itudentibus dueetUibui uxortM.
'i^Bèrre, on a donné une grande extension au cas des
AiBvam. Si no étranger vient dans ce pays pour s'y fi-
.•r,.eique la profession qu'il a le projet d'exercer, froisse
I lii-mh intérêts d'un seul habitant, les amis de celui-ci
- (wbgOAOI se basse jalousie , se réunissent , et munis de
fMiiy de oasserolles , de chaudrons , etc., se rendent à
llibilation de l'étranger. Le commence un tapage infer-
. m Chacun fait résonner son instrument en poussant
du ieris aigus et des vociférations atroces. De temps en
toMps , le tapage cesse , mais alors un des assistants Tin-
iMTompt, pour chanter des couplets obcèoes et injurieux.
Cette scandaleuse scène se renouvelle jusqu'à ce que l'é-
I Innii^r ait quitté le pays.
l Ce n'est pas même, toujours la jalousie de proiession
— 232 —
qui donne Heu aux charivaris. H sufBl souvent que ralltt
red'un nouveau venu déplaise à quelqu'un , pourqu'ai
lui fasse un charivari. C'est ce qui est arrivé en i86r, I
Toccasion d'un ariisle qui avait appelé auprès de lui ip
domestique étrangère à Berre. Elle fuloblîgée , sansavd
offensé personne ,- de quitter le pays , à cause des'p^rt
varis et môroè des insultes dont elle était i'objet^^
plein jour. •
Carqmantran. ^Carême eotranl).
A peu près partout , la classe du peuple se livre il 4a
orgies dégoûtantes , le premier jour de carême, Maikôi
raffinement de saleté et un mode fort commode de|[coii
metirc avec impunité toute sorte de dégâts, se fait remir
quer ce jour là dans celte commune. Pour y parvenir «
a su tirer parti non seulement d'une sorte de pèche <|D|i
lieu à BerVe ; mais encore de Tétai permanent d'bumitKli
dans lequel se trouvent les rues et les places publiqanh
On imite la pêche dont nous parlons, qui alieuàlalMl
des flammes que l'on entrelient dans un grillage, de fer
appelé fasHé, De jeunes hommes barbouillés de lie^ pir
courent les rues , montés sur une charrette, au devaotd
laquelle est placé le fastié. Deux d'entre eux ^ armés d'à
virons , imitent le mouvement des rameurS;^ au'4-l«(fsM
donner des coups mortels sur la tête des passa n tu. IVaa
très armés de longs tridents avec lesquels on perce le
muges au fond des eaux , sont debout sur la charrette fl
renversent sans pitié dans la rue ^ ce qui a été placé in
les fenêtres , vases de fleurs , vases de nuit , marmilai
cruches , en un mot toui ce que les paysans ont couto»
d'y déposer. Quant au linge étendu par les femmes « de
vaut les fenêtres , on a soin de ne le jeter dans la boo>
du pavé , qu'après l'avoir déchiré en mille lambeaux
PersoiTne n'a le droit de se plaindre , et si quelqu'un I
— 233 —
IrûQTaii mauvais , il deviendrait Tobjet des buées Je la
f(^«Iace.
Tandis que cela se passe d'an calé ,. d'aatres individus
jPinemise aussi sale , parcoures t les rues , ayanl des sa-
bou aux pieds , en contrefaisant les gestes et la marche
dês|^pgDes.Ils s'approchent furtivement des groupes et
, Bftfhe des simples passants , et sans égard pour les
étraagers qui dans Tignorance de pareils ufiages^/ peuvent
te trouver présents , ils frappent rudement du pied et h
plasiebrs reprises dans Ford ure, qui jaillit sur les vête-
ments des spectateurs. Les groupés et les passants pren-
Mat aussitôt la fuite , pour se s^oustraire à ces outrages ;
mabtis sont attendus par d'autres individus qui leur
jeUeat à la face et sur les vêtements des poignées de
pUilre et de fumier. Les femmes même ne sont point
exHaptes de ces infamies. Voilà de quelle manière se
passe le jour d es Gendres à Berre. Enfin, quand Theure
dePaatodafé deCaramantran est venue, les tapageurs se
réunissent et procèdent à la cérémonie^ en chantant di-
lis! verseoaplets.
IDtll
CHAPITRE TROISIÈME.
Dialeoie.
U bogue française n'est pas en usage parmi les ou-
vriers et les cultivateurs. On n^y parle que la provençale
& 4 dans It pronouciation de laquelle domine Taccent mar-
lileis seillajg^ surtout chez les marins qui cependant ne fré-
ito^ qoentent pas Marseille. Mais cela démontre d'apciennes
'filltions avec cette ville.Voici quelques mots provençaux
appartenant au dialecte de Berre. Cette indication n'a pas
3610^1 QQriauUai aussi stérile qu'on peut le penser. La siniii-
u'an^l ^udedela plupart des mots j soit quant à la signification,
30
— 934 ~
soil pour la consonnance , avec d'autres, en usageend
pays divers ,est une preuve certaine de relations d*a
longue durée. Les modifications que la plupart des mi
peuvent d\roir reçues , attestent encore que ces relatio
ont cessé. Enfin ou peut raisonnablement conclure q
plus réitération est considérable , plus le temps qui s''
écoulé Test aussi.
Pour éviter des répétitions inutiles, nous ne mentio
nerons ici que les mots employés dans la cônversatio
et qui ne tiennent ni aux arts, ni à l'industrie. Nous en
rons connatlre d'autres , en nous occupant des part
auxquelles ils appartiennent plus particaiièrement. Al
nous donnerons les noms particuliers de quelques po
sons quand nous nous^occuperons de richthyologieloca
de même que de quelques oiseaux , quand nous Irai
rons de la partie ornitbologique , etc.
Mots provençaux appartenant au dialecte de Dcrre.
Bada. y. Bouger.
Beto. Nome. f. Petit bateau plat , en usage dam
pays. On a adopté cette forme , pour le pousser sur le
vage qui est presque au niveau de l'eau.
Berigoulo. Nom c. f. Thim, plante.
Bivou. N. c. m. Grosse coquille de mer , dans laqao
on souffle comme dans une trompette , aux charivaris.
Caneou. N. c. m. Boseau.
Caiiavëod, n. c. m. Petite caisse dans laquelle 'on r0
ferme le levain pour pétrir.
Casso. n. c. f. Gibier, Ai tua fouesso cassa, Paî II
beaucoup de gibier.
Champifn. N.c. m. Dispute. Gerça champîen, cA^fW**
dispute,
Chia. V. Pousser les hauts cris,
CoucA. (se) V. réfl. tîtf coucher,
Dbmaoocouora. V. Bépugner,
— «35 —
DEsaLAQiiA. y. Enlever Fécorcedet amandes,
ïjnmi* (se) V.>éfl. Se de'thabiller,
DoBiRZÀ. Àdv. Dore'navant.
[,; ÎKiUGRO. N. c. f. Eoorce d^atnande.
) :. Ikaiabio. N. c. f. Seorie de la houille,
s Ekaipo. n. c. f. Ecaille de poition*
' , BiQQuiLA. Ado. Âdj. Fendu.
Fayod. n. c. m. Crabe.
Galagét. n. c. m, Peiii coq.
, Gauod. n. c. m. coq.
GuMnirA. y. Gonfler.
^-Lhiuto. n. c. f. corde tendue destinée à recevoir le
^Ul|si sécher.
LooDYisso. N. c. f. Gorge de loup.
IbisitAOïr. N. c. m. (proQ. ma»iêtraou) mittral^ vent
da Bord-oaesl.
Marcou. Adv. même. Pas mancou , pas même.
Maoulo. n. c. f. mauve ^ plante.
Maktuado. n. c. f. Temps où les muges sont engourdis
perle froid. Leis mujous soun martegas , les muges sont
Métés , engourdis,
Nivou. Adj. Nuageux. Lou len es nivou. Z<? temps est
sewert ^ orageux,
OoossnjBRo. N.c.f. FtV^^ servant à prendre les foulques
^ las canards.
OuiGKAOU. N. c. m. cruche d^une forme particulière ,
PiTcille aux cruches en usage dans le Languedoc, où elles
portent le mâme nom.
Faou. n. cm. Piquet.
FiAGiio. N. c. f. Ce mot n'est employé que pour désigner
Is quantité nécessaire d*olives , à mettre sous la meule du
'i&oalin à huile, ou bien, la quantité nécessaire de raisins
<>Qlis , destinés à dire placés sous le pressoir ; pour ex-
primer le vin.
— 236 —
PiGNOON. N. c. m. Noyau d£fruiê.
Ploodvino. N. c. f. Gisiée ihnche.
Poousso. N. c. f. Poussière.
QuiCHiE. N. c. m.Hôle arrivé pour assister è la fttefi-
tronale : les élraDgersseriaieDtsaBS doute peu iailéi|inb
savaient que qniebie a été pris du mot quicha qui sipili
ctregéne'f presser forlèmeal.
RouissEGEA. V. chercher une proie avecaviditéi
RoufflPi. Y. Effondrer un ferrain.W ne faut pas eoofrth
(Ire ce mot qui est à Tinfinilif avec roumpi , préMlKdi
l'indicatif qui signiGe je romps , et qui vteni de roflipre
rompre,
RocMPïDO. N. c. f. Etendue de terrain effonârd^hom
roumpido , étendue de terrain hie n effond'^ée.
Vite. Adj. Fort, violent, Loù vevi es vite , le ventât
fort. On no l'emploie qu'en parlant du vent.
CHAPITRE QUATRIJEME.
Etat de fagriculture. — bestiaux.
La classe des cultivateurs de Berre , déjà peu portée
an travail , partage presque tous ses soins et son iempff^
la poche y à la chasse des oiseaux aquatiques ou à dei
travaux plus lucratifs et moins pénibles que les travjiQX
agricoles. Elle les trouve aUx'.salins et à la fabriqued^
produits chimiques. On comprend dès lors que Fagricfll*
t ure doit être négligée et arriérée. Mais comme las aBH*»"
diers et les oliviers sont les principales planlatioos du
terroir, et qu'ils procurent aux propriétaires dcsjpro-
duits considérables , la culture et la laille de ces arbrea
y sont Irailées avec intelligence et habileté. Aussi , la-
vergers (J-amandiers et d'oliviers , par la manière don<
_ 237 _
900t oirilivés ei taillés, offrent l'aspect de vastes jar-
as fruitiers. Les cultivateurs de Lafare , Coudoux,
igUBC , VitroUes» Velaox et Yentabren ont droit aux raô-
K^ttgiM. Les olives sont détrilées avec soin à Berre ,
Fluiile qu'elles fournissent est de bonne qualité.
Les raisins que produit le terroir , doivent être signalés
maie d'une qualité excellente ; le goût, la douceur
iajpiquant qui leur sont particuliers , les rendent pré-
«Iiles, à notre avis, aux raisins^des autres pays.
loiqo'eo dise la statistique du département , le vin est
IboD à Berre. Il le serait môme davantage , s'il était
BVfnablement préparé. Au reste , rimperfeciion dont
os nous plaignons ici , dans la manière de faire le vin,
.01 défaut commun à la généralité des provençaux.
Le Sguier réussit très bien dans le terroir. Les fîgues
'il produit ont un goûl agréable et sont très sa crées.
iprétend que les figuiers plantés sur le littoral de la
v,ftous une température semblable, produisent d'aussi
08 fruits ;cela esta croire, puisque les fîgues de Mar-
lle , de Yitrolles, de Marignane , etc., ont la même sa-
or.
foQS plaçons ici sous les yeux du lecteur des détails qui
DDent les renseignements désirables sur l'état de l'a-
ooilure à Berre.
Cependant nous ne pouvons nous empêcher auparavant
bire remarquer le parti avantageux qu'on pourrait re-
nr des productions estimées du terroir telles qu6 raisins
Dtrexcellënce Une fois connue les ferait rechercher
s marchés â*Aix et de Marseille, figues qui rivalisent
or la bonté , avec les marseillaises , panses qui sont
ine belle grosseur, parfumées et fort douces. Pourquoi
ttine pas faire , comme à St-Chamas, le commerce des
ives préparées à la picliolin t *'
r
— 238 —
Tableau indicatif du genre de
Nature des recolles
et des
. Plantations.
Blè.
Leg.
Oliv.
Etbnduk
des par-
ties
semées
et
plant.
Aman.
I Meunier.
Tuzelle.
Seissetle.
Aubaine.
/Haricots.
/ Fèves.
Févéroles.
Ognons.
Aulx.
Pois chicbes.
Poispoinlus.
Ha rie. noirs.
PI. fourrag.
Vignes.
Bdisins.
Vins.
Oliviers.
/Eglantaouou
plan d'Aix
Saurinp.Sal.
Lepl.mariig.
Triparde.
Petourline.
Huile.
Fines ou prin
cesse ou pist.
Demi. fine ou
'àlaD.ouron.
Mol. ou races
Dures ou a-
beilanes.
Jardinage.
b. ar. c.
27272Zi34
150.60.^5
180.53.86
63218.29
Quantité
de
grains
semés.
hectolit.
1085
(1)
iV
ft)
Quant
grair
do frui
cuei
13133
595 (9)
46(10)
3|4 i
1[4<
— 239 —
ir de Serre (1842).
ih
«)
Eva-
luation
delà
oonsoin -
malion
locale.
noko k.
116
14525 (8)
10 hecr.
Quantité
expor-
tée.
3722h.f1)
inap.(H)
1797 (7).
2054
Vilrolles,
Observations.
^ (i) LcftFëg. qu'on
sème à Berro sont in
sufûsanls pour la
consom.Iocale.Nous
n'avons pu en con-
naître la quantité.
(2; Cad. de 1831,
dans la pirtio qui
comprend les terres
comp.en y.etam.
(3) Nous comp dans
ciî tolâl les 77040 k de
raisins cons. dans les
tieux, réduits en vin et
qui ne sont pascompr.
aans la colonne préc.
(i) 18:8 (5) cadastre
de 1831 .
r6)en 1841.(7) mê m an.
(8) en isil.
(9) Cadastre de i83l .
(10) Cadastre de 18il
(II) Le jardinage qui
se consomme à Berrc
l revient presque en
totalité de Salon et de
St-Chamas. M. F. A-
gard a fait commencer
Texploitation d*un gr.
jardin polnger , dans
la Canillièrc , dépen-
dance des salins.
Aix.
Lafare.
Marseille
Yenlabr.
Salon et
Vilrolles.
- 2ao —
Bestiaux. .
29 troupeaux composés en tout d'environ 3800 brebiSi
paissent sur différents ppiçts du terroir.
Chaque brebis fournit 3 kilogrammes de laine.
Des agneaux femelles sont nourris par quelques proprié-
laires et vendus soit à la foire de Yelaux , qui est tenue
le troisième lundi après Pâques, soit à celle de Saloa ,
qui a lieu le six du mois de mai.
On doit distinguer sur tous les autres , les moutons
nourris en la G^nillière , dépendance des salins , et dans
les pâturages de ceux-ci qui sont conligus.Us fournissent
une chair supérieure à celle des autres moutons de Berre.
La raison en est que ces pâturages qui naturellement con-
viennent parfaitement aux troupeaux , sont chargés de
parliessalines; ce qui rend lat^hair des moutons très-déli-
cate. Les moutons du terroir à leur tour, sont préférables
à ceux des marchés d'Âix et de Salon.
On consomme annuellement à Berre , depuis 1,000
jusqu*à 1200 moutons*
Diaprés les observations qui viennent d'être faites , les
propriétaires des parties de terrains basses et salines de-
vraient convertir en pâturages une grande étendue qui
n*est qu^en terres vagues et stériles , pour y engraisser
des moutons qui seraient vendus à un prix supérieur aux
marchés d'Aix.
Bêtes de somme attachées à Texploitation des terres.
Chevaux , . . 20
Anes 80
Mulets et mules 200
Bœufs ou vaches 000
Total . . 300
Il est à remarquer qu'il y a moins de vingt ans y il n'y
— 244 —
•Yiildans Berre ou son terroir qu'environ 40 chevaux ou
mnlets et 90 ânes. Les premiers n'étaient destinés qu*à
Iteploilation des grands domaines. Les seconds étaient
employés par les cultivateurs aisés , au transport dequel-
qoes plantes fourragères ou potagères ^ ainsi qu'au petit
U)oiir. Les bœufs et les vaches n'ont pas été introduits
Nous allons proposer maintenant quelques améliora-
tioni 60 agriculture. C'est principalement à la classe des
propriétaires aisés et instruits que nous nous adressons,
e^at k dire è ceux qui pourront le mieux apprécier nos
coueils» les suivre et donner aux cultivateurs une bonne
ImpolsioD.
n but convenir que si la taille des oliviers et des aman-
diers eat parfaitement pratiquée à Berre ^ la partie de
hgrienltore relative à la culture des terres y est consi-
dérablement arriérée. 11 serait à désirer que les soins
Iwplas assidus portassent sur cet objet, source de
It prospérité publique. Pour y parvenir , il deviendrait
iiidiq)ensable d'abord de connaître les doctrines nouvel*
hSy et d'en faire une application éclairée, après des es-
sais où l'on aurait égard aux modifications commandées
ptr la température > les qualités du sol et son exposition.
Hats on ne peut attendre cela d'un pauvre cultivateur. U
M'ait tràs-difficile de l'obtenir des propriétaires aisés
foi se livroraient séparément à ces recherches , s'ils pou-
vaient s'y résoudre. C'est uniquement du concours des
idées d'agriculteurs réunis ; c'est après avoir débattu les
<>pinions individuelles , après les avoir modifiées , s'il
'tait nécessaire ; enfin , ce n'est qu'après avoir arrêté un
on plusieurs modes d'essais^que les expériences devraient
commencer sur divers points. Rien ne favoriserait mieux
^Ite communion d'étude , que l'établissement d'un eo-
^^9 agrieoh où toutes les capacités sont admises , dans
31
— Î42 —
]e8 discussions duquel l'éloquence des fai|s remplace Vi
loqueace des paroles. Il faudrait que celte association dé
sirable ^ entrât en relation avec les sociétés de mém
nature , placées sur divers points de Tancienne Provence
ce serait le moyen d'être accourant des progrés da l
science.
11 est tellement reconnu que des engrais dépend prin*'
cipalement l'abondance des produits végétaux y qu'il se-
rait trivial de chercher à le prouver. A Berre, on possède
un engrais que la nature seplaità offrir aux cultivateurs,
en le leur amenant elle-même sur la grève : c'est l'algue,
Eh bien ! pourquoi ne pas la recueillir toute l'année , ^q
lieu de la laisserenlever par les habitants des paya r(^
sins , lorsquelle est abondante. Il existe , ^ Berre , sur
l'algue, considérée comme engrais , une opinion généra^^
lement répandue , que nous n'admettons ni ne rejetons ;
o'estqoe cette plante et les divers détritus auxquels eVfi
est mêlée I sont chargés de parties salines qui nuisent 1^ la
végétation. La reoherdie de ce fait » serait le premier acte
que le Comice agricole pourrait faire , par des ezpériea*
ces diverses , pour savoir si le sel dont ces plantes sopt
chargées I est véritablement nuisible. Si l'on connaissail
fu'il est préjudiciable |0n étudierait s'il l'est à toutes les
qualités de lerrain ou seulement ii ceux qui sont situés le
ioDg de la mer. Le Comice agricole , en un mot^ nous mat-
trait h même déjuger dq degré de véracité de cette opinion.
Mais fut41 reconnu que la sel attaché aux algues, nuit vé«
ritablement aux plantes, on pourrait facilement remédier
à cet inconvénient, en laissant ces algues dans les eaux
courantes du Béaiet , le temps nécessaire pour dissoudre
ei emporter les parties salines.
No«s allons parler des digérantes espèces d'arbres n à
planjter daM W terroir* Noua avonaici un double but : le
bien de^régrioolKire et Vassainisaemant du pays. Mau3
i eototentons de dire ici qae poar obtenir que ces plân-
UtiMiB eussent le succès désirable, il y aurait bien des
Cidès k faire sur la qualité du sol^son degré de force,d'bu-
iridilé, sur son exposition, etc.,etsur le choix des plantes
qitMsdifférencesTéclament. Par exemple, les peupliers
contiennent aux bas fonds. On devrait les préférer, pour
fcMement des routes. Une allée de pf^upliers partant de
Ihiili, k laquelle viendraient aboutir d'autres avenues
- thMées par les chemins de Salon , de Lafare , eto.^ pro-
Mriit infailliblement un bel effet , en même temps
qtfdle eoncourrait au but d'assainissement dont il a été
firié, parceque cet arbre s'élevant à nne grande hauteur,
L Mfllredavantage les vapeurs délétères. Sa dispersion sur
fiVm point» du territoire, serait avantageuse , et sa po-
ûttoa au bt)rd des propriétés offrirait Tavanlage de faire
flohtribner les chemins eux-mêmes , k une partie de la
Mrrilnre des racines.
Deseyprès très-rapprochés les uns des autres, plantés
aux lisières des champs , du côté de l'ouest, garantiraient
itt tniktral qui souftle avec une grande impétuosité , à
Biffe.
Leisaulesreclamentrhumidite.il faut choisir pour cette
▼^Iftltionje bord des ruisseaux dans toute leur longueur.
Laiaflle de cette plante donne des profits certains.
thioiqn'en pensent quelques agronomes , le mftrier ne
'oit pas être planté en pleine terre, parcequ'il estvora-
tt* Il faut de préférence en border les propriétés et les
lippes divisoires.
Obut pour la plantation des vignes , employer le peu
deeôteaux que possède le terroir, les placer à Texposition
du midi , ainsi que dans des terrainslégers.
Il y a Jieaucoup d'amandiers dans le terroir ; mais com-
Meot arbre fleurit le premier, et que les gelées blanohes
^t presque ennuellement les fleurs , il est rare que la
— 244 —
récolte en soit satisfaisaote. UÂcadémie d*agricuUure »
etc. d'Âix avait proposé un prix pour celui qui ferait con-
naître une qualité d'amandier qui ne fût pas exposée aux
gelées. M. Poltdorb de Bec a remporté le prix proposé.
Il fait connaitre deux espèces d'amandes appelées la gran-
de et la petite verte , de la culture desquelles il a fait une
longue expérience. Elles fleurissent -beaucoup plus tard
que les autres , de sorte qu'elles n'ont pas à redouter tes
dernières gelées. Mais comme la prudence doit tenir en
garde contre les nouveautés, et qu'on ne doit pas admettre
aveuglement les innovations y l'utilité d'un Comice agri-
cole ^ pourrait se faire encore ressentir ici ^ par les essais
auxquels devrait donner lieu la découverte de M. de Bec,
pour n'en conseiller Tadoption qn'en cas d'une réussite
certaine.
Le pommier prospère , même sans culture , dans les
prairies. On pourrait y multiplier cet arbre qui fournit des
récoltes abondantes et dont le fruit peut être conservé
pendant longtemps.
Les autres arbres fruitiers réussiraient dans les terrains
humides , ameublés convenablement et à une bonne ex-
position.
Le figuier produit des fruits délicieux à Berre. On de-
vrait ei multiplier la plantation , en choisissant les en-
droits exposés au midi et garantis des atteintes du vent.
nirDiJSTRii:.
CHAPITRE CUVQUIÈME.
Saline.
Legr AND d'Aussi (1) dit d'après Bbacjku ^ que les salinei
(4) Hùtoire de la vis privai des français, dèpuU Corigim ieU
nation Jusqu'à nos jours. Tome il , page 178.
— 865 —
deProvence suffisaient à la consommation du Dauphlné ,
do Lyonnais , de toute la côte d'Italie , depuis Gènes jus-
qu'il Naples j et que la plus grande partie était récoltée à
HfèresetiBerre.
Le salin de Berre produit du sel d'une superbe blan*
eheoret d'une grande pureté. Il était estimé , au temps
oà Beaujbu écrivait ; mais il perdit ensuite l'estime dont il
jouissait , à cause des modes défectueux de fabrication
qu'avaient adoptés les propriétaires, et'de la négligence qui
8'éUitintroduiiedansla fabrication.Ces salins qui étaient
nombreux et peu étendus furent ensuite réunis en la pos-
session d'un seul propriétaire , par les achats successifs
qoiavaient eu lieu. Alors une méthode uniforme et pra-
tiquée avec soin , produisit d'excellents résultats. Le sel
deBerre reconquit son ancienne réputation.
Il parait que dès les temps celtiques et ensuite sous la
domination romaine , il' y avait des salins. Nous renvo-
yons le lecteur à ce que nous avons dit ci-desàus , en par-
lant des causes présumables de l'établissement d'une
bourgade , au lieu où est Berre. Nous ajoutons ici que ces
salins étaient irrégulièrement divisés , grossièrement
construits , et pavés en petits cailloux ronds.
Dans le moyen- âge , la majeure partie des habitants de
Berre possédait des salins. On peut l'induire de deux
ehartes. L'une du \h mai 433^ et l'autre de 1379. Il résulte
deplusde cette dernière, que les fabricants étaient obligés
de vendre leur sel au Roi.
Gomme la rivière du Lar causait des dommages^consi-
dérables,le Roi René accordait annuellement aux pro-
priétaires , cinquante florins , pour les aider dans les ré*
paratlons de leurs salins.
Le grand nombre de propriétaires commença à dimi-
nuer en 1607, c'est-à-dire lorsque le sfeur Desnotba acheta
la majeure partie des salins , situés aux quartiers de la
Lecque , du Grand Etang , ddCarc^riàre et de la Vinasse.
Il fit quarante sept achats. Ce n'est pas tout : en la même
année, le sieur de Ràbàstàibb acheta les salins situés aux
Iscles. Ses créanciers les vendirent ensuite au Baron d'Aï*
lemagne et au Président de Segciian. En 16b2 / le sieur
DfiSKOTKR fit donation de ses biens , an Baron d'AIIetna-
gne qui, en 1650, eti vendit une partie à la famille Sbgui-
BATT. Au commencement du^ dix-huitième siècle, lafamille
d^ALBEKTAS hérita tant du Président de SfiGuntAN , que du
Baron d'Allemagne. Dès lors , elle posséda les terrains qui
avaient appartenu aux sieurs Desnoter et Rabastairk.
La position d'une partie de ces salins favorisant la
contrebande du sel , le Roi en ordonna la submersion »
en 1706.
Ils furent érigés en arrière-fief , sous le nom d'^/^, par
M. de Gallifpet, Baron de Berre. La famille d'ALBERTAS a
continué Tacquisiiion des salins partiels. Le dernier i|chat
eut lieu en 1816. Dès lors, cette maison fut seule proprié-
taire de la totalité des saHns.
Enfin^ en 1836, M. d'ALBERTAS forma une société pour
l'exploitation des salins. Les actions disponibles furent
bientôt placées. M. Félicien Agard gérant de cette société,
à qui il a été décerué, en 4838, par la Société de statisti-
que de Marseille; une médaille d'encouragement , pour
un mémoire sur la fabricatfon du sel , dont il est auteur ,
a formé un seul tout de cette infinité de petites propriétëi
de grandeurs différentes , de formes diverses , et qui pré-
sentaient un aspect très-irrégulier. Quant è la fubrication-
du sel , abandonnant l'ancienne routine qui était très-dé-
fectueuse, il a adopté une méthode simple , prompte.,
moins coûteuse , plus productive et donnant une qualité
de sel supérieure. \\ continue à améliorer sous tous les
rapports , cet établissement remarquable qui deviendra
— Î&7 —
ïikniùi l'uD des plas beaux, par son étendue, la régularité
di les divisions et la qualité de sesproduils.
Nous manquons de documents nécessaires pour faire
MQDsitre l'histoire de l'impôt établi sur le sel , en Pro-
vaooe. 11 .esl probable que les droits y suivaient h peu près
le même chiffre que les Bois de France adoptaient dans
learj royaume. Nous allons essayer do suppléer au manque
de renseignements , en indiquant de loin en loin , comme
dei jalons, quelques prix perçus par les Rois de France.
Sous Philippe V, le minot rendait au Roi. . . S deniers
Sous Philippe vi qui , en 1331 , établit les
(reniers à sel 4 »
Soas leRoiJBAN 6 »
Sous Cbailis V 8 . »
Sooa Chablis vu il •
Sons Lovaxi, Timpôtfut considérablement
iflgmenté..
Bons FiANçoisIi lemuid fut porté à 20 livres.
On a changé aujourd'hui le système d'impôt. On ne le
perçoit plus par mesure , mais au poids. Les 100 kilogram-
Biesont été taxés 30 fr. Mais on ne perçoit le droit que sur
^5 UI. parcequ'on accorde 5 pour o[o pour le déchet pré-
situable , et il est fait un escompte du 5 pour o[o sur les
paiements comptants.
Cent kilogrammes représentent une capacité d'environ
^ ninots.
Il y avait autrefois trois fermes de gabelles. La pre-
Ki&ière qu'on appelait h grand parti , embrassait la ma-
iorité des villes du royaume. La seconde comprenait le
l^^onnais et le Languedoc. La troisième, la Provence.
Par arrêt du Conseil d'Etat , du 2U juillet 1691 , les pro-
priétaires des salins de Berre obtinrent annuellement
pour le franeualcff soixante minots de sel.
Enfin f il résulte de plusieurs documents , que les
— 248 —
employas des salinSi appelés êalinien avaient été exemp-
tés du service maritime , sur la demande de M. d'ALBBE-
iA8(l;.
La Canilière, domaine d'une immense étei^{flB, est aoe
dépendance du salinauquel il estconligu.il fournit bêM*
coup do fourrage , eltî.
jénalyte du iel de Berre.
Sulfate de Magnésie, 001 300\ Total.
Id. de chaux, 000911]
Muriate de Magnésie, ' 000230(400000
Sable et argile^ OOOlOOr
Eau hygromatique, 0023501
Muriale de soude, 095109; (2)
On remarque sur les marais salants une afflorescence
rouge qui parait être de la même nature que celle qu'on
observe quelquefois sur la neige. Il est douteux que cette
substance soit un végétal , une espèce de nostoe , ou bien
un amas d'animalcules microscopiques infusQires ; mais
ils n'appartiennent pas à la classe des insectes.
(1) Les faits aTaaceK dans celle notice sont poisés en ce qoi
concerne les temps anciens . dans les archives de M. le marqnis
d'ÂLBUTAS , et ponr ce qui tient anx temps modernes , dans des
documents officiels qui font partie des papiers et des écritures de
la société du salin.
(2) Annales de tinduitrie française. Tome 5, n»3,
mars 1850.
.— aà9 —
2Vi6ilratt de» «mployét et ouvrière 4ittaeAe'e au eaUn de
Serre (18»).
QUA-
UTiS.
'SBXB.
•1
Empl. <Hoinm.
OQV.qui(Homm.
re{oiv .<Femm .
Homm.
ft_ iFeiDm.
OnT.eml Enfants.
P»»!*? iHomm.
^■•••iFeinin.
eonnde Homm.
ïîf"** < Femm.
diniire^
sent
GoBdac.
de
tomber.
Nature
des
Tra-
vaux.
id.
id.
id.
id.
Homm.
et mol.
Trav.de
bu-
reau.
Exp. de
sel et a.
Trav.
surveil.
Enjav.
Egoui.
Battage.
T.defig
Levage.
id.
Maçon ••
Menuis.
Gharp.
Serrur.
Tr. div.
Tr. div.
NOM-
BRE.
TOTAL.
ao
Oht0rva^
tiofiê.
216
U
La durée
des tr. de
la récolte
est de 40
jours.
16
Oo appelle figues des parties de terres ou d'argile qui
9*atlacheDt.aa sel^Iors du levage.
32
Tàhléàù du personnel de la Douane de Berre.
Naturb
de
service.
QOifUTË
et
grades .
Service tRecev.
admio. )Visit.
Service
actif. \
Cspit.
Bngad .
S. brig.
Prépos.
Nombre
TOTAL
TOTAL
gêné*
raL'
w
i
24)
35
30
Obtn
tùm».
l
Réeapitulation det penonnes attaehéeê au salin de
Serre,
Nature
de
service.'
QUÀLIT.
iEmpl.
lOuv.qui
Exploit, (reç. des
du (appoint,
salia.
Ouvr,
f tempor
r Service
Douane.! admin.
I Service I
actif. I
Totaux.
TOTAL
génë-
raL
20
SI 6
ko
279
35
— 851 --
Tableau dei produitt du tel, à ta Douane de Serre.
PBODUm
hMKÈÊb.
. des
droits
TOTAL.
*
M3».
67633a «
4840
1029831»
3506468*
iUl
1800303a
Produit
moyen.
Observaitoni.
Dans cessom-
11688365 mes ne sont pas
'comprises les
I expéditions de
Iseis destinés aux
produits de sou-
cie factice et non
plus que celles
résultant des ex-
péditions par ex-
portation .
Fabriquée de produits chimiques,
la fabrique dite de la pointe, date de Tannée 1827.EIle
^*U exploitée pour le compte d'une société d'actionnaires,
P^rH. Etienne Michel, négociant, sous la raison decom-
"^«ree de Michel et Camp. Les prodoits qu^on en retire
^Oot : Soude , sulfate de soude et acide sulfurique.
Elle est située à l'ouest de Berre et à une petite distan-
^H», sur le point où commence une langue de terre appelée
^pom/tf ^ parceque d'abord assez large, elle diminue en
ligne droite et en avançant dans la mer.
Les constructions occupent une superficie considérable.
G«tte fabrique offre une grande ressource aux ouvriers
en tout genre et aux cultivateurs du pays,
Elle emploie pendant toute Tannée , soit pour le trans-
port des matières premières , soit pour Texportation de
ses produits: 6 chalands, 3 bâtiments à voile, 6 charrettes.
Elle occupée Marseille U employés^et sur les lioux^^ autres.
^ -. 252 —
Elle fait travailler, peudant toute rannée, 3 maîtres ma-
çons et souvent davautage, 2 serruriers, 2 souffleurs de
forges, 1 menuisier, 1 charpentier, 1 ouvrier mécanicieD,
attaché au service de la machine à vapeur de la force de
15 chevaux , établie en I8M, pour l'exploitation de la fa-
brique, 1 ouvrier plombi^r^ 80 journaliers, 6 femmes, G
enfans.
Voici le total du personnel , en y comprenant les équi-
pages des bâtiments à voile , des chalands et du bateau à
vapeur PEntreprise, qui remorque les chalands et qui est
destiné au service de Tétang :
Hommes.
Fëhhbs.
Enfants .
TOTAL.
Observations,
437.
6.
6.
149.
Il y a en outre
6 bétes de somme,
à l'usage des ehar-
rettes de la fabrir
que.
Les personnes que la curiosité a attirées à la fabrique di
la pointe ,. ne doivent pas quitter ces lieux , sans avoif
visité le cabinet d'oiseaux empaillés ou desséchés d'apréc
le procédé d'injection du docteur Gannjx , qu*ont form^
MM. les employés de la fabrique et particulièrement M*
AuziLLT^ habile chimiste. Les ornithologistes y verroni
avec intérêt, la collection complète des oiseaux qui fré-
quentent rétang de Barre et quelques oiseaux terrestres
du pays et de la Provence , de même q,ue quelques qua-
drupèdes.
Moulins,
II y a à Berre 7 moulins d'huile , doB-t 5 sont dans U
— 253 _
ville et 2 dans le terntoiro.il n'y a qu'uaseul moulin pour
la mouture du blé , le moulin Gordes, qui mérite une des-
cription particulière. II appartieutdi M. LAMUoRBLLt, et est
liloésnr les bords de Tétang , à une très-petite distance
deBerre. Cest la dépendance d^une maison de campagne
de belle apparence , spacieuse, bien distribuée dans les
divIiioDS intérieures , ombragée de groupes d'arbres de
kiole futaie et autres, avec des jardins , bosquets , prai-
net, etc. Â ces agréments, il s*en joint un que ne peut
doBoer la main des hommes, c'est la beauté de la vue que
procure sa iitualion.
Oa assure qu'un acte public du 25 ayril 1642, fait men*
Son de moulins à farine existant en I33&, prèsducbfl-
tieQ(pro/>0 ûaêtrum)M est parlé des mAmes moulins dans
ooereconnaissauoe passée devant les maîtres rationaui ,
ea 1839. Il y est dit qu'ils a vaientdeui tournants, et qu'ils
dMentbannaux. Ils appartenaient primitivement aux ba-
rbas deBerre qui les avaient cédés ensuite, par bail em-
pUléotiqDe.
Le moolin Gordes fournit 6 hectolitres de farine par
Jotir , pendant neuf mois de Tannée. Il n'en produit que
h moitié dorant les trois autres mois. II fonctionne au mo-
T^B des eaux déviées de la rivière du Lar.
Le service de ce moulin est fait par 3 hommes^ 1 fem-
tte, I bdte de somme.
Do moulin fa vent y est annexé. Son existence date de
h Iq du dix-seplième siècle. Il est presque abandonné
•Qjoard'bui.
Distillerie.
M. Joseph-Michel Berthb a établi, fa Berre, une fabrique
f aaa-de-vie. Il n'y distillait d'abord que du marc de rai-
ifais. Hais donnant ensuite à son établissement une plus
grande extension, il y a joint la distillation du vin. II peut
•ojonrd'bui fabriquer par jour une pièce esprit de vin et
disUller 322 kilogrammes 82 décagrammes de marc d
raisJDS.
Cette fabriqué a une chaudière et 3 œufs. Elle est ex
ploilée d'après le procédé Pragbt.
Elle occupe 3 hommef, 2 femmes.
Pèche.
Ou s'aperçoit depuis looglemps de la dimioutioii d
poisson de rétàng. Le P*\1bnc, dans un mémoire couroon
par TAcadémie de Miarseiile , parmi les causes qui coo
courent à la dépopulation du poisson^ indique rinfractio
aux ordonnances royales coDcernant la pêche. ■ L'or
donnance de 46B1 et les déclarationsde Louis xiv, readiii
eu 1727 et 1728 , défendaient l'u^sage des filets tratoantsi
réglait la forme des filets permis.
Il nous est impossible de discuter ici la question de Sii
voir si les filets employés à Berre sont tous conforjKi
aux dispositions de l'ordonnance et des déclaratioDS pré
citées. Nous voulions éluder cette question importaaii
mais dj0s obstacles insurmontables nous en ontea^pècbé
Nous dirons soulemeui que la surveillanoe de rexéciUip
des règlemenissur la pèche est^dévolue, par les lois, ao
prud'hommes ., à radmioistration de la marine , et, dao
les lieux où ces autorités ne sont pas établies» àdeefm
pies pécheurs , appelés syndics. Cette disposition de la J^
nous paraît vicieuse en principe ; car il arrive par])i;(|0
c-est aux lieiuc où «e teouvent de simples syndics jrqv
sont les plus nombreux , que la surveillance n'est ee^flé
qu'à des hommes intéressés à violer la loi , et qui peuvei
le faire impunément. Il serait plus rationnel que l'admi
nistration municipale des communes littorales fût char
gée^dans le dernier cas , d'exercer cette surveillance, pa
ce qu'elle a un intérêt puissant à la .conservation de V^
pèce.
Nous ne ferons'pas la deeorifitioii des diverees péicbe
— J55 —
eotfsagesur rétang deBerre,parcequ'eIles n^ont rien de
pirtieolier. La pèche au^faêtU mérite seule d*étre ex-
ceptée.
On s'ensbArqae le soir avec un temps calme. Ou éclaire
depetHes branches de pin, fendues el placées sur un gril-
U|a suspendu en avant et un peu à oAié du bateau. Les
flamnes doivent être soigneusement entretenues ^ dans le
dôdble but d'attirer Je poisson et de l'apercevoir nette-
meoL Le pAcheur armé d*un . long harpon qui a dix oo
doue pointes , se place sur le devant du bateau. Il fixe
ittMtivement les yeux au fond de Peau , tandis que le
rtneur fait avancer le bateau imperceptiblement. Le
pdaoD attiré par la clarté; s'approche lentement vers
atle. Le harponeur attentif saisit cet instant^ pour le per-
oorde son fer. Cette poche exige autant de patience que
fidresse. Pour qu'elle soit abondante » il faut choisir les
inréèsqui suivent les froids aigus , c'est-à-dire lorsque
la température plus douce engage les poissons engourdis
pirlefroid.à quitter les eaux basses, pour venir re-
prondre des forces sur les bords. On appelle ce change-
niot de température^ la marte'g'ado. G est un spectacle
iiôgulier que devoir dans ces soirées d'hiver , près de
Ml bateaux , éclairés de la sorte , presque tous station-
Birriset l'eau de l'étang reflé(ant la clarté des fastiés.
Ûa prend à cette pâche des muges , des loups , et
9tlàlques anguilles.
Quoique bien moins nombreux qu'il ne l'était autrefois^
b 9orp8 des pêcheurs de Berre mérite de fixer Tatten*
tiob, surtout ai l'on y comprend ceux qui sans être portés
li'rlaa contrAles de la marine; se livrent à cette profes-
liÔD* Parmi ces utiles artisans , se trouvent bien des fois
déjeunes hommes qui pourraient un jour devenir d'ex-
cellents marins, et rendre de brillants services à la grande
patrie. L'expérience l'a démontréjadis, et ledémontrede
AiM jours , à Berre. Il entre dans les devoirs des hommes
~ 256 —
placés à la léte des commuDes maritimes , de seconder U
dispositions naturelles que pourrait manifester un jenc
pôcbeur , s'il y était excité. Il serait désirable ^ pour
parvenir, que Von formât dans un lieu public , tel que 1
salie de la mairie, une collection d'ouvrages éiémenlain
sur la navigation , et tout ce qui s'y rattache : astronimît
mathématiques, etc., quelques voyages Jes vies des ma
rins célèbres etc. Ces lectures en instruisant les jeoiii
marinSydévelopperaient infailliblement leurs disposition
et exciteraient toute leur émulation.
Chasse,
La facilité qu'on trouve à Tobtention des permis i
chasse et la grande quantité de ceux qui chassent sansai
torisation | ont été fatales au gibier de terre. Ce sont là 1'
causes de sa destruction à Berre et partout. Nous ne pa
lerons donc point ici de ce genre de chasse qui est pre:
que nul.
La chasse aux oiseaux aquatiques est faite avec les <»
salières ou au fusil.
Les osseliéres sont de longs filets que Ton tend enti
deux eaux , par le moyen de morceaux de liège qui poi
tent la partie supérieure à s'élever ^ et de cailloux qf
retiennent la partie basse. C'est à leur aide ^e IVn pren
le plus grand nombre de foulques qui plongeant pour a
1er chercher au fond des eaux , les herbes dont elles i
nourrissent , ne peuvent se retirer des mailles dans h
quelles elles se sont embarrassées.
On va aussi tirer aux foulques , en petit bateau pla
appelé barco ou barque , dans l'idiome de Berre ; il coi
tient à peine le chasseur étendu à côté de son arme, h
quel approche lentement des troupes de foulques et ti]
au milieu d'elles.
L*esperoou l'affût aux canards, a lieu ordinairement
soir j dans les marais oii ces oiseaux vont chercher lei
— 287 —
Dourritare et le repos. On préFère ]es soirées froidca , et
lorsqae sonflle le vont du nord ou nord-ouest. Elle n'a de
particulier que le costume adopté par les chasseurs^ pour
Mgtrantir do froid et de rhumidilé des marais qu'ils sont
obligés de traverser.
lais une chasse digne de sa célébrité , uue chasse vrai-
mut royale, c'est celle connue sous le nom de battue.Blle
eii blte aux foulques, et dans la saison des frimats. La
fmda battue a ordinairement lieu avant Noël. C'est le
nadex-vous des populations qui entourent l'étang et d'un
lonbreconsidérable de chasseurs de Marseille et d'Aix.
Oa^on ae figure une ligne composée d'environ 300 ba-
; teu de diverses grosseurs , sur chacun desquels sont
; Matés un certain nombre de chasseurs. Cette ligne opère
: des évolutions, pour déloger sans les effrayer, les oiseaux
qoireposent sur l'étang par troupes innombrables. Poussées
parles bateaux, les foulques gagnent peu è peu et sans
prendre vol , vers le rivage. Acculées ensuite tout près
delà grève, elles y sont attendues par un nombre consi-
dinble de chasseurs k pied , qui les reçoivent dès quelles
Mmtà port , par un feu roulant. Les oiseaux épouvantés
le dispersent , passent en désordre sur la tête des chas-
Mis placés dans les bateaux et sur la ligne entière qu'ils
irvrarsent.C'est alors qu'a lieu un feu des plus meurtriers.
Le oarftage é^i^nt général. On dirait qu'il pleut du sang
et des foulques . Les oiseaux échappés à la terrible
nilraillei gagnent le large , et vont se reposer ailleurs. On
buf laisse prendre haleine, pendant quelques heures et
Too gagne le rivage. C'est la première anglade. Les cbas-
Mnrsdu rivage et ceux qui montaient les bateaux se
^naissent alors. Des groupes se forment , se disposent et
déjeanent joyeusement, sur le bord de la mer.Puis a lieu
Il seconde anglade et bien souvent une troisième.
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•«Sr eO H *!H ^ ^
) o© oo
_ 260 _
Métiers.
L'arl de la boulangerie est parfaitemeDt pratiqué 2
Berre^ Le choix des farines h employer et la manipulatioi
s'y font avec beaucoup de soin; aussi le pain y est-il d'ane
excellente qualité.
Parmi les serruriers, les charpentiers, les maçons, etc
se trouvent quelques bons ouvriers. Mais h la manier
dont la plupart des ouvrages sont confectionnés , on vo:
que d^autres n'ont pas atteint le degré de perfectionne
ment qui constitue le véritable artiste. Pour Tobtenir , 2
faudrait, que les Jeunes ouvriers travaillassent qoelqtt
temps hors de leur pays. Trois villes leur offrent leur se-
cours : Aix , Avignon et Marseille. Ils pourraient dan
une courte tournée y acquérir la pratique et legoât indis
pensables à leurs professions respectives, et perfection
ner leur éducation artistique. Les ouvrages qu'ils pro
duiraient alors , seraient qpnvenablement traités.
CHAPITRE SIXIÈME.
Population,
Il est impossible de trouver des bases certaines poi
fixer le chiffre de la population de Berre, aux temps cell
ques. Il en est de même sous les Romains. Il est probab
seulement que durant ces deux périodes, elle était moind
que dans la suite, par la raison que la localité était trè
resserrée par les eaux , et que cette position devenait 1
obstacle insurmontable ji l'établissement de nouveaux b
bitants. Ce n'était alors qu'une misérable bourgade com[
sée peut être de moins de cent individus , établis 1
milieu des eaux.
Sans déterminer davantage le nombre d'habitants q
Berre ou pour mieux dire Cadarosco contenait dans
— J6l -
Beovièma tiècle ^ on peut dire que €e boorg avail alors
queiqae imporlance , puisqu'on 844 , il était déjà vicairie
(#iiia)'> fl*eal-à-dire un chef-iieu. De plui , il est iocoo-
MaUeque la population s^était accrue d'une partie des
kiUtâota d'Astrbmela , de Mariiima avaticorum et deSlo-
ki iôrs de la destruction de ces villes par les bar-
> L'accroissement de la presqu'île avait rendu possi-
Ib'ôelle augmentation d'habitants. Mais on ne peut pré*
dtor atec.ezactitude le chiffre de la population de Berre ,
VMdepMte l'établissement des feux dont chacun compre-
ultlMImes.
~ J6î —
Tableau df la population de Berre , à dhênet
périodes.
NOMBRE
ANNÉES.
FEUX.
•
I
d'habllaal*
Avant 1654
10, m
lHl2(2)
3000
1655
3450
l«6i
10 (3)
3000
1665
41 li2 (A)
3469
1698
12 C5)
3600
1781
SOOO (•
1722
•
750
1733
42 (7;
3600
1820
4600 (8
1830
4633 {»
1836
4871 (4
4840
1928 (1
1841
-
1926 (1
(1J Mémoire présenté par la communauté de Serre aux comt
saxres Sputés pour Vaffouagement d^ la Provence , en i731.
IV Id.
(3) H. Bouche, Lachor.,etc. T. \, page 327.
(U) Robert de Brianson. L'état et la nobU, etc, 2\ 1 , page ift,
(5) Àffouagement des villes et lieux des pays et contrées de j
vence , suivant la proeédure faite en 1698, imprimé en MIU*
(6) Chicoyneau, Traité des causes , des accidents et de la cur
la peste, etc. Paris, 1764. inU., page 565.
(7) Affouagement, etc, suivant les procédures de 1728-J'î
1751 et 1733, imprimé en 1733.
(S) Registres de la mairie de Berre»
(9) Id.
(10) Id.
(11) Id.
(12) Id, dont yJû garçons, 461 hommes mariés , 6S vet
359 fllUs, 4^5 femmes mariées et 117 veuves.
— 263 —
Le tableau qoe dous venons de placer sous les yeux du
lectaor, donne lieu aux observations suivantes:
l' Avant la peste de 1791 , la population de Barre va-
riait depuis 3000 âmes 9 Jusqu'à 3600 qui est le chiffre le
plos élevé.
S* Après répidémie, cette population fut réduite à 760
haUtants.
3*0n peut avoir remarqué qu'en 4733 > la population
lunit tout à coup alteinl le cbiffre le plus élevé du ta-
bleaBi c'est-à-dire 3600. (Joe pareille augmentation a
lieu d*étonner , surtout si Ton considère que les chiffres
portis aux années postérieures, sont infiniment moindres,
ptisqa'ils ne donnent pas 2000 habitants.
Celle observation tend à faire croire ou qu'il y a eu er-
reor dans le chiffre de 3600 , porté dans Taffouagement
f de 173} , ou que cet affouagemeni a été fait avec une né-
gUgeoce pareille à celle qui préside aujourd'hui , au plus
pind nombre de recensements.
Si l'on doit transmettre les faits passés , tels qu'on les
troQre consignés , il fdut que le flambeau d'une saine
criiique éclaire le lecteur sur les points douteux qui se
P'*6nienl.
On peut remarquer encore que la population de 4841
<>fire dans ses résultats plus de màles que de femelles.
^^bîi nous paraît notable en pareille matière.
- 26ft —
Tableau des naittanee*.
■i^
&!^
■■■■*
En^
1
FASTS
FAITTS
1
Am-
SE-
Nom-
natu-
Nom-
natu-
NOK-
TOTAL
NÊBS.
XES.
bre.
rels
recon
bre
rels
aban-
BBB.
DUS.
doDD.
« ]
Mâles
48
MAles
•
4837.
,
43
Fem.
ï9
a
«
« 1
Mflles
24
a
a
, '
1838.
40
Fem.
19
«
«
Maies
35
«
a
«
48S9.
âS
-Fem.
S2
Fem.
il
• »
Màles
2?
Mâles
2
«
« }
1840.
52
Fem.
31
«
a
fl
(Mâles
25
Mflles
a
« •
1844. <
ft6
«Fera.
se
a
a
Le Dombre des mâles excède encore dans ce tableau ; i
partir de Tannée 4835, celui des femelles.
Dans l'espace de cinq années, on trouve 6 enfants natu
rels reconnus. Dans la même période, point d'enfants na-
rels abandonnés.
- 2«5 —
Tableau de» mariages.
ilOlÈES.
ETAT.
1836.
<•&?.
1»3I.
I».
40.
iBftl.
i
I
NOMBRI.
Entre garçons et filles. 16
garçons et veuves
Veufs et filles. «
VeuCs et veuves. c
Garçons et filles. 20
Garçons et veuves «
Veufs et filles. 2
Veufs et veuves. >
Garçons et filles. 18
Garçons et veuves «
Veufs et filles. 2
Veufs el veuves. c
Garçons et filles. 47
Garçons et veuves «
Veufs et filles. <c
Veufs et veuves. { «
Garçons el filles. ij
Garçons ci veuves «
Veufs el filles. 4
Veufs et veuves. 2
Garçons el filles. ,8
Garçons et veuves 4
Veufs el filles. «
Veufs et veuves. «
TOTAL
46
22
20
il
16
If
34
- 2W —
Dans les six aoDées dont ce tableau mentionne le n<
bre de mariages , on Toit que ce nombre varie depuis
jusqu'à 22.
Les années 4839 et 18/iOen offrent le moins , puis
la première n'en présente que 17^ et fa seconde 16.
Décès,
En 4837/ k%.
4838 i!i6.
4839 33.
4840 67.
1844. . ^ . . .45.
Impositiofiê. '
ANNEES.
4839.
4840.
1844.
146â6f. 80
14075 27
14739 84
PORTES
et
fenêtres.
Personnel.
et
mobilière.
1922 f. 90} 3627 f. 46
4905 86 3443 64
2033 35 S613 21
Patent»
1747 I.
1755
1799
- «67 -
CHAPITRE SËPTlËIIEi
* Maladieê.
Les maladies qui atteignent la population , sont les mê-
mes qu'on observe dans les communes littorales du dépar-
tement • et surtout autour de Pétang. Les fièvres intermit-
tentes sont ici très-communes, Elles se manifestent ordi-
nairement dans trois saisons de l'année » savoir : au prin-
temps^ où elles sont moins tenaces ; en été et en automne.
Dlei offrent dans cette dernière saison plus de gravité ,
qu'en été. Si elles ne sont pas guéries dès leur apparition,
les malades les gardent tout Thiver.
Nous ferons ici une remarque qui, peut-être , est de na-
ture à fixer l'attention des médecins. On a observé que
hi fièvres intermittentes sont endémiques à Berre, et que
presque toutes les autres maladies finissent par y revêtir
'•caractère périodique. Pour les guérir, on est obligé bien
•Wivent de recourir aux fébrifuges les plus énergiques.
Les épidémies ne s'y développent que très-rarement, et
M n'estjamais que lorsque les fièvres intermittentes sont
■toîns répandues.
- 868 ^
Tableau proportionnel des maladies.
Saisons
des
mala-
dies.
Dans»
toutes
les sai-
soùâ in-
diffè-
re»-
ment.
(1).
Prin-
temps.
SEXES
et période
des
ÂGES.
Nombre
de
mala-
. des.
Etév
Âutom.
Hiver.
BD' CGarç.
faois» {filles.
Bommes.
feinmes.
Vieil- jBtotn.
lards* ( Fem.
En- iGarç.
fanls. ^Filles.
Somoies.
Femmes.
Vieil- iftoDâ.
^étés. IFëm;
', En- tGarç»
^(ants. (Filles,
âommës.
Fâîtofliés.
Yidil. lEom*
lards. »Fem.
En- CGarç..
fanls. (Filles.
Hommes.
Femmes.
Vieil- (Hom.
lards. (Fem.
En- jGarç.
fanls. (Filles.
Hommes. i
,Fenrîn)es. |
I Vieil- jHom. '
jlards. ( Fem. '
TO-
LTAL.
16
\U
20
18
47
45
10
42
li :
8 y
10
9
412
8
7
6
10
40
2U
26
10
10
12
42
46
48
48
90
38
22
20
26
20
19
"
Total
génér.
100
66
13
20
30
20
3/i
30
36
Ob
t
tic
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DOI
mo
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d.
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[la
18
18
les
e
ra
90
90
598
- 269 -
Ce tableau donne lieu aux remarques suivantes :
1* A Barre il y a plus d^ maladies en Automne et en
Utef , qu'aux autres saisons de Tannée.
S* Les maladies atteignent un plus grand nombre d*hom-
IMB que de femmes.
S! Il y a plus de vieillards hommes atleiijts , que do
Tieillards femmes.
i* Le nombre des enfants malades est à peu près égal
dusles deux sexes.
Jkifièvrei d'accès à Berre^ de leurs causes et des
flMfiM à employer pour les faire disparailre.
LesBèvres d'accès auxquelles la population de Berre
pi;e depuis son origine , un funeste tribut, tiennent en
prdetieox qui séduits par la riante position de cette pe-
tite Titie , voudraient la visiter. L'appréhension des attein-
taldamal , éloigne bien des voyageurs , et abrège le se*
jour de celui que la nécessité y a aitiré. 11 faut convenir
cepeadant que la maladie est aujourd'hui bien moins
4iDpreu8e qu'elle ne l'était autrefois. Elle a cessé d'être
nortelle , et présente bien moins de ténacité. Cette amé-
liontioo est duo au dessèchement de plusieurs marais
qtii existaient dans le voisinage de Berrc , et nous
croyons qu*en prenant des précautions hygiéniques, un
Aranger pourrait s'en garantir , si toutefois il n'y prolon-
leait trop long! emps son séjour. Quant aux habitants , ils
Mot atteints avec une étonnante facilité. Leur sang a con-
^acjié'une étroite affinité avec la nature du mal , par la
Iréqaence de ses atteintes. En effet , celui dont les pères
furent toujours yous l'empire des fièvres intermittente ,
doit nécessairement porleren lui , une forte disposiiion à
<^^der aux premières atteintes des exhatliisons malignes ,
— 570 —
el la fièvre est d'autaotplus tenace alors, qu'il u'use dW
cun remède pour obleuir la guérison, ou bien qu'il oW
ploie que des remèdes impuissants, ce qui est la méo»
chose. Celte incurie provient de ce qu^à Berre, on necroii
généralement ni à celte prédisposition, ni à Tefficacité dei
remèdes.
Les causes des fièvres sont connues. La principale con-
siste dans Texhalaison fétide de l'algue etdes mousses ma-
rines , mêlées aux poissons morts que les vagues ooi
poussés sur la grève ou dans les marais dont Berrees
entourée.
Il existe en outre une cause secondaire qui accroît coo-
sidérablement les mauvais effets de la première. On es
dans Tusageà Berre « commis dans les autres petites lo-
calités , d'entasser le fumier au milieu des rues el le looi
des maisons pu il est dépose jusqu'à ce que le temps d<
le répandre sur les terres soit arrivé.
Il est certain qu'au village où l'air esi ordjnairemen
pûrel salubre, cet usage n'est poiutnuisible à la sapté
Il n'offre guère que l'inconvénient d'empêcher la libç
circulation des passants , ce qui inquiète peu les cultiva
leurs. Mais à Berre , il entraine avec lui des suites trdf
graves ; d'abord en ce qu'il augmente le méphitismequi
déjà vicié l'air, et ensuite par la raison que cette peti
ville présentant plus de surface que la plupart des cofl
munes rurales dont nous parlons, exhale conséquemmei
une plus grande masse d'infection.
Voici comment s'exprime à ce sujets le naluralis
Darluc , membre de la Société royale d'agriculture (1)«
« La facilité dont jouissent tous les petits agriculteur
• de se procurer de l'algue , fait qu'ils l'ammoncellei
(l) Histoire naturelle de Provence, Tome 1 , page UVJ.
j — 271 —
• iodifféremment devant lears portes, contre les murs
> des maisons , dans les rues , sur les places publiques ,
I jpour accélirer la putréfaction , au lieu de la transpor-
l'Gpr loin des babitalions » dans des cloaques construits à
lit. tète de leurs champs. Par une indifférence condamna-
> ble, ils aiment mieux vivre dansTinfection el l'ordure ,
I que de se donner un peu de peine ; ce qui ne peut que
I Duire h la santé des citoyens. 9
Maintenant que les causes des fièvres sont connues, il
fait ehercber ^ les détruire. Nous' ne conseillerons pas
pftirréassir, des dessèchements do marais , moyen in-
; HUible h la vérité , mais trèscoûleux et qui ne serait pas
ini dangers. Nous le voyons par les canaux déviés du
Iir« soit pour Tusage du moulin Gordes 9 soil pour l'irri-
jtlioo. Ils forment à Berre, dès alt^^rrissements considéra-
. Uai, k cause du peu de profondeur de la mer , en bien
dli endroits. Si Ton précédait à de nouveaux dessèche^
nenUyCe serait indubitablement au moyen des eaux du
Ut ; or^ on voit qu^elles donneraient bientôt lieu à la for-
Ditioode nouveaux marais, en déposant au-delà des des-
lèdem^nts opérés, el sur des points divers, la vdse qu'el-
In entraînent, lors des orages el même des simples pluies.
Bèicrle qu'après avoir desséché à grands frais, les ma-
nis actuels , on verrait bientôt s'en former d'aulres qui
niiodTelleraieol le mal que nous cherchons à exiirper.
liliflce n'est pas tout /on remarque depuis longtemps que
fAaog se resserre sans cesse ; que des isles , des pres-
iolales , des langues de terre surgissent peu à peu aux
adroits les moins profonds, el les dessèchements succes-
Bifa De serviraient qu'à hâter la sortie des eaux de la mer,
ceqo'on doit se garder de favoriser (4).
(l)Siles coQScilfl que noas donnous aujourd'bni ssnt goûtés ^
>^ noos proposons de traiter des moyens à prendre , pour mellre
■nfieinàreavaliisscment desten-es dans Tétangde Ccrrc.
_ 272 —
Nous proposerons, pour détraire les ëlëmenls de fièvres,
d'autres moyens aussi efficaces, et d'autant plus préféra-
bles, qu'ils n'occasioneraient aucune dépense, en même
temps qn*ils seraient très-arantageux à Tagricuiture. Les
voici :
Enlever Talgue des marais et des bords de FéUng , i
mesure que poussée par les vagues, elle arrive au rivage,
et par conséquent avant que la décomposition ne eom-
mence. Ce que nous proposons aux habitants de Berre ,
est déjà exécuté en partie , par ceux de Marignane , qu
après avoir recueilli ces végétations que la mer a rejetées
sur leurs bords , mais seulement dans les lieux où ellei
sont le plus abondantes, traversent Tétang et chargea
leurs bateaux d'une partie des algues de Berre , pour ei
engraisser les champs.
On objectera , sans doute, que cet usage pratiqué à Ma-
rignane , devrait dès lors préserver des fièvres intermit
tentes, les habitants decette commune ; qu'il n'en est riei
pourtant, puisqu'elles y sont presqu'aussi communes qu'i
Berre , et qu'alors l'enlèvemeut de l'algue avant sa pulré
faction , n'est pas un préservatif.
Si l'enlèvement d'une partie des algues ne garaoti
point Marignane, c'est par la raison que dans cette com
mune , l'algue ne pouvant être rejetée par les vagues, st
les bords des marais qui sont plus ou moins séparés i
l'étang , ne s'y trouve pas réunie , tandis que dans Yi
tang méme% elle est fortement poussée par les flots de
mer où elle s'amoncelle en énormes tas d*un transport b
cile. L'algue qui a échappé à l'action de la fourche,
*cause de sa dispersion^ est dédaignée par les cultivateu
el reste , quoique éparse , dans les marais; cette algue i
contient pas moins de principes fébriles , tels que mou:
ses , poissons , coquillages corrompus , etc., dont VeO
malfaisant aurait considérablement par les exhalaisoi
— 273 —
da famier entassé dans les rues , sur les places publiques
e(l0 long des maisons. A ces éléments qui sufâsenl déjà
pour vicier Tair qu'on respire à Marignane, s'en joignent
«Fanssi pernicieux, lorsque les vapeurs délétères qui sont
beaacoup plus considérables à Berre 9 arrivent poussées
par les vents du nord , à Marignane et à Château-
.. I/enlàvement de Talgue serait loin desufGre à Berre. Il
tendrait encore transporter les débris de végétations ma^
rinaa, non dans la ville , mais sans délai, aux pjc^priétés
ivraies de ceux qui les auraient recueillies, et les placer
4api des cloaques couverts de branchages ou de terre ,
.ifiaqoerodeur ne s'en répandît point dans la campagne.
Ca transport deviendrait tellement indispensable, qu'il
y vautrait mieux , suivant nous , laisser ainsi que cela ar-
y tïu^ croupir Talgue dans les marais , parceque s'y trou-
1 vanten plein air, une portion des miasmes méphitiques
I qu'elle exhale , est, comme il a été dit , poussée plus loin
[ PV le vent. Tra nsporter cette algue corrompu e ou prête à
Titre, dans l'intérieur de la ville, pour Ty réunir et amon-
celer, ce serait un levain nouveau et plus dangereux en*
flore^ puisqu'il pourrait non seulement déterminer un plus
grand nombre de fièvres d'acbès , naais aussi donner nais-
laiiee à des maladies mortelles.
Siles cultivateurs aveuglés par un fatal préjugé , ou
menas par leur indolence naturelle , se refusent à prêter
k secours de leurs bras , pour opérer cet enlèvement ,
fadiDinistration doit le faire effectuer elle-même, et le
.(i) Comme elles sont poussées à Martigaes , àlslres , à Sl-Gba-
*ai, «te, par les vents d^cst ; b Rognac , à Yitrollps et même h
Vfiîanx , par les rents d'ouest \ à Maurans et jusqu'à Lafareoù l'air
^ Batarellement très-sain, par les yeuts du sud.
35
- 374 ~
Conseil ttinnicipal Toter pour cela des fonds qui oertaine
metot ne seront pas rejetés du budget de la ville. Ao rest
la vente de cette algue dédommagerait amplement d
la dépens^;.
Il est également indispensable qu'on ne tolère ph» i
l'avenir le fumier do«j. les rues sont encombrées. €es or-
dures amoncelées gênent la circulation des habitants , é
^épandent uneinfeôtion pestilentielle. Il faut s'attendre â
des plaintes' amères de la part du peuple qui ne eon-
ntit jamais ses véritables intëréts. L'administrateur que 1(
seul bfen public dirige , doit braver ces clameurs , pour
suivre sa carrière , et employef » s'il le faut, la force, pou
assurer l'exécution de ses ordres. Dans cette probibilw
doivent nécessairement être compris les énormes et nom
breux tas tle fumier, placés autour de la ville , b caote d
llnfectibn qu'ils y répandent , de quelque point qoe I
vent souffle. Les gens de l'art et l;es personnes de sens n
peuvent avoir due autre opinion , et ce serait faire toi
à l'administration que de lui en supposer une contraire
Elle se rendrait donc véritablement coupable, si ellao'ac
cueillait pas avec zèle , ce que nous proposons.
Mais nous nebornops pas là toutes les mesures possibit)
d'assainissement. Il serait aussi très-utile d'enlever att
rues Thumidiié qui y fait éonslamment ressentir ses per*
nicieux effets. Cette incommodité provient non seulemeD
de la position des rues, qui ne dépasse le niveau delà m^i
que de quelques centimèires ; mais encore de ce que eett<
position présente une surface tellement plane, que l'eau i
séjourne longtemps encore après la cessation des plaies-
Il suffirait pour faire disparaitre cette humidité malsaine
de faciliter l'écoulement des eaux pluviales, et on y par
viendrait sans peine, en établissant au centre de la vill»
un point culminant de 80 centimètres , au dessus de l'élé-
vation actuelle du sol. Cette hauteur serait suffisante , va
— 575 -
il pea d'étendue qu'oocope rèmplacemeni des maisoto^
Adopleruue élévation plus considérable, ce serait exffb'-
nr les habitations qui environneraient ce point , & avoir
korrez-de chaussée trop au dessous do nivelage proposé.
A partir de oe point, on pratiquerait dans divers sens, des
Igaatioclinées Jusqu'aux portes de la ville, où les eaux
phfiales seraient reçues dans un ruisseau ceignant exté-
risarumenl les remparts, et aboutissant h la mer par qua-
. In issues dont la première pourrait être établie i la porte
Is fias centrale du côté du sud; une aulre à la rue qui
ciaiBenc« aur la place Nationale, la troisième k l'en-
trfede la Grand'Rue , et la dernière, devant la rue la plus
csilrile du côté de l'ouesL
Naos nous bâtons de faire observer qu'il faut déduire
ici, ia dépense du pavage qui , à cause de son mauvais
Ait , est h refaire sans retard , que nos vues soient ou non
Mewillies. La seule dépense réelle , celle qu'il foutvéri-
tabbmeat compter, ne consisterait qu'au remblai des ma-
tériaux r mais l'avantage qu'on retirerait de Tex haussement
fcpsvé, est bien fait , ce nous semble, pour que Ton
rinpesâiun léger sacrifice.
Romi oouseilioBs encore de faire des plantations d'ar-
bsB, sur tous les points du domaine publio, qui en sont
iiMeptibies. En aspirant l'humidiié répandue dans Tes-
MM, les feuilles des arbres s'en nourrissentet absorbent
litii une partie des miasmes qui s'y trouvent en aboo-
iuoi. Voiiè pourquoi la végétation est si puissante aux
t'entoura deBerre, et généralement dans les lieux infects.
B saraltdonc désirabie que des plantations fussent faites
^les places publiques et dans les terrains communaux
V^\h possesseurs de la Ganiliière , domaine qui par sa
^^Mteétendoe et sa proximité de Berre , ne peut manquer
''exaroer une graude influence sur Tatmosphère de cette
^lle , et que les autres propriétaires de la commune ,
— 276 -
compiantfisseiii leurs terrains, d'arbres convenables h la
qualité et à rexposilian particulière du so] qu'ils possèdent^
enfin que ceux, dont les propriétés longent les chemins pu*
blics de Berre , bordassect la route , d'arbres de haute (a-,
toiè , ou tout au moins d'espèces d'arbres à. larges feuiUe&^
L'état atmosphérique et Tagriculture y gagneraient inocm*
tesiablement , car une expérieuce constante a démootré
que les résultats obtenus pour ta salubrité de Tair * par
Pabsorpliooi ont toujours été avantageuse.
L'assaÎQissement de rairet la cessation des fièvres iiH
t-ermiltenles seraient les suites naturelles , les conséquen*
ces inévitables de la mise en pratique de nos conseils.Maîi
l'efi'et tout immédiat qu'il fût sur les étrangers, ne pcwT'
rait l'être sur la population. Les régnicoles n'en épron
veraient que peu k peu les salutaires effets. Ces réfiexioB
sont nécessaires. Elles tendent, dans le cas où ces avis Si
raient favorablement accueillis , à proserver du décou
ragement ceux qui ne se voyant pas délivrés tout à coii
du fléau , seraient portés à cesser Texécution des mesura
sanitaires proposées comme un préservatif certain. G'ei
la conséquence de ce qui a été établi , puisque si laprc
pension dont il a été parlé , existe , il est évident que h
personnes nées à Berre, qui annuellement sont frappées d^
fièvres d'accès , dont les pères , les mères et les ascec
dants plus reculés , ont été aussi constamment soumis
l'empire de la maladie , ne pourront ressentir aussitôt l
hons effets de ramélioration obtenuedans le climat, c*e8
à-dire qu'il est impossible qu'ils n'éprouvent pas d
ressentiments de fièvres à certaines périodes. Hais nei
ajoutons qu'il n'est pas moins impossible , d'après le m
me principe , que ces ressentiments ne présentent ui
diminution graduée , et bientôt une cessation entière
puisque l'air qu'on respirera à Berre , sera aussi pur
aussi sain qu'ailleurs.
— 277 —
Il eïl fort pradent encore de se vêtir le malin et le
soir, d'étoffes fortes. Cette précantion et une manière de
vitre convenable peuvent maintenant même , préserver
polir longtemps les étrangers. Il faudrait aussi que Ton
tnrvêillfttavee un soin scrupuleux, les ventes de poissons
qmônt lien lorsque la fratcheur en est altérée, pendant
b'nison des chaleurs. Los cultivateurs qui jnsques lu k
àiosè de Télévalion du prix , avalent été privés de la
diiirda poisson dont ils sont très-friands , se dédomma-
(init amplement alors , d'une privation bien grande pour
eii ils achètent h vil prix , tout le poisson corrompu
(fjtîk peuvent trouver. Gela leur est facile , puisque la
fèAleen a lieu publiquement et avec inipunité. Us s'en
gorgent avec une voracité dégoûtante. Go genre de nour-
rilire ne contribue pas peu au développement et à la ma-
ligaité des fièvres intermittentes. Le poisson qui dans cet
Aat voisin de la putréfaction , est partout un aliment mal-
siIb^ devient très-dangereux à Berre.
Vous engageons MM. les médecins et pharmaciens de
Airro , qui sont entourés d*une confiance méritée et Tau-*
lorité religieuse , si digne du respect dont elle est l'objet ,
à seconder nos efibrts, en usant de toute leur influence ,
parfaire comprendre au peuple, les bons effets qu'on
^Maillerait du nouvel état de l'atmosphère , par les
Boyans qui ont été indiqués. Alors chaque membre de la
•' popalatlon , contribuera , selon la position qu'il occupe ,
ti'exécation des mesures préservatrices d'une maladie
^t l'effet ne se porte pas seulement sur le physique ,
Buis qui exerce encore une cruelle influence sur le
' Bioral de la population entière , en frappant son carac-
ttra d'une inertie préjudiciable h ses intérêts.
C'est ainsi qu*en travaillant à la destruction du mal qui
1^ dévore, les habitants de Berre feraient une action très
^Yiilitageuse à leurs voisins , puisqu'un des iruits qu'ils
— OT8 —
rdcaeîltorueni de leurs soins , serait une notable amélio-
ratioo dans le oHmal des populations qui les entourent
Mais ces considérations, toutes puissantes qu'elles poî^
sent être, ne sont pas les seules à faire valoir. Il ea esiw
antre qui n'est pas ûioins péremptoire : Bérre parait ap^
pelée à une augmentation de bien-être que f^a position le^
pographiqueTinvite à recueillir. L'établissement duporl
qu'il est question d'y construire , donnera nécessaireneQl
un grand développement k 'son commerce et à sou indat-
trîe. De ce bienfait , déjà si grand , en découlerait un im«-
cond : l'accroissement matériel de celte yille. Le» bant^
autorités du département se soni occupées de çeite qiwp-
tion, avec tout l'inlérèt qu'elle devait leur inspirer , et h
gouvernement a reconnu l'utilité de la demande qui ei
avait été Caile dans l'intérêt dn commerce en général j^ <
celui ^s communes qui environnent l'étang. Il a jugé cpi
l'établissement d'un port dans cette vaste étendue, nepa^
vait avoir lieu, nulle part, phis beqreusement qu'à Berrc
Aussi en a-4*il accueilli la densande avec empresseii^^iii
malgré les réclamations de quelques communes du litif
rai. On n'attend maintenant que la sanction des ebanibrej
pour réaliser ce projet.
Mais qu*on y prenne garde , le bon vouloir du ge«
vernement du Roi, la sanction des chambres, l'exéeuljo
mène du port , seraient nuls pour la prospérité du eom
meree et de Berre , si lejnalque nous voudrions extirpei
continuait à y exercer ses ravages. Les fièvres paralyse
ront l'effet de tant d'efiorts divers. Elles seront tio ohi
tacle à la fréquenlatiou du port , à Fétablissement d^en
trepêts de denrées et de marchaiDdisea , à la fixatioa dan
ses murs , de commerçants étrangers, k raecroissemeni d
la ville el de la popirialion. Nous bous contentons id d'in
diqoarees considérations'; mais leur importance m'Àdàt^^
pera. peinte l'attention de l'autorité. Nous osons espère
— 279 —
qtielesinesnrespréservairièesqaî viennent de loi élresoa-
Bilei I seront fa? orablement accneillies par elle , et qn'on
Wirfirdx avenir sera , pour la ville de Berre, le fruit de
Ai00liell bienveillant qu'obtiendront les vues pbilan-
troj^es oBértes aujourd'hui , à la méditation du pou*^
tUret des citoyens.
OOATRIEHE PARTIE.
— — >»«
QM0gie,'^ Zoologie.^ JUamCifères.— Omiiholcgiê,-
Ichihyologie. — HêptiUê. — Plantée,
CHAPITRE PREMIER.
Géologie.
toicoQslitution géologique du sol sur lequel est bâtie la
viOede Berre offrirait bien peu d'accidents remarquables,
^00 la circonscrivait aux terrains qui avoisinent son en*
enateou que comprend son territoire. Mais la descrip*
Sni qu'on devrait en faire, embrasserait de rigueur non
iffilement la plaine dite plaine de Berre , mais encore les
>BQ&tignes qui la limitent et qui apportent à cette partie
dtibmin de la vallée du Lar , la tribut de leurs eaux et
d^leorsi débris entraînés. Aussi comprendrojis-nous, com-
tne 80 rapportant è rhisloiregéologîque de Berre, la chaîne
~ 230. —
de Coudoux , qui s'étend régulièremeot depuis Bguillis
jusqu'à St-Cbamas, eu passant au pied du village de U-
fare el du château de Calissanne^ et la cbaioe de YitrolM
qui court eu ligne droite depuis les Pennes Jusqu'à Rogpic
d'où elle s'infléchit du côté de Velaux et qui présentée
l'étang de Berre, ses pittoresques escarpements placéiaQ
retraits , les uns au dessus des autres. L'intervalle com-
pris entre ces deux chaînes , constitue à proprement par-
ler , la plaine de Berre , et n'offre guère que les alluvlous
de la rivière du Lar, mêlés à des débris roulés, sous les-
quels sont cachées les couches qui forment le prolonge-
ment des formations secondaire et tertiaire que Ton ^ob-
serve dans les localités accidentées qui se lient aux chai*
nés principales de Coudoux et de Vltroles.
La première chaîne (Coudoux; appartient spéciàlemeol
k la formation secondaire , désignée en géologie sons la
dénomination de crétacée^ et présente deux de ^^esétagei
connus sous le nom de ]Seocomien et de grès verU
1* NÉocoMiBN. — Cet étage qui est développé avec Qoe
très-grande puissance , est entièrement composé d'un
calcaire compacte h. sa partie inférieure, généralement
dépourvu de fossiles, passant à mesure que l'on atteint les
couches supérieures, à un calcaire oolitique, entièrement
formé de débris de coquilles, et renfermant comme carac-
téristique des térébratules (de^pressa et biplicatd) — des
Nérinées (espèces inédites) et des Polypiers qu'où pour-
rait peut-être rapporter au genre turbinolia. C^est dans
ces calcaires que sont ouvertes les célèbres carrières de
Calissanne et des carrières nouvelles , au dessus de
Coudoux , destinées au service du canal de Marseille.
Ces calcaires sont surmontés par des couches d'un cal-
caire plus tendre , crayeux , et propre à être employé i la
fabrication de la soude. Entre Calissanne et St-Chamas ,
on a fouillé sur plusieurs points , pour le besoin des
— 281 —
fabriquas de soada du plan d'Aren aida Rassuen. Les
telles qae Ton y rencontre sont très-remarquables et de
la plu parfaite conservation. Ils appartiennent pour la
plapart, àdes espèces et à des genres non encore décrits,
Gs sont : 1* des Pêeten , la chôma ammonia [(Croldfnss )
gt me antre espèce inédite, une espèce de Rudiite dif-
HraBla de tous les rudistes connus . des Spatanguêê, etc.
T Gais Tiar. — Cet étage repose sans l'intermédiaire
te marnes néocomiennes supérieures , au dessus des
dont nous Tenons de parler et forme une bande
étroite qui court parallèlement à la chafue de Cou-
tes oà elle est entièrement recouverte par les terrains
Misirts à lignite. •
Si eouleur dominante est un jaune ocracé, et sa eompo-
■tioB osdlle entre uu calcaire pur et un sable calcarifère,
qâ généralement présente peu de sôlidiié.
Les fossiles y sont très-abondants, et appartiennent tous
àdei animaux marins. Ce sont :
D6sAi^j>airtf## (H. organisants et bioculata). Des Sphi-
ni/da«y des nérinées et des t^réhratuleê (talata biblicata).
Dei'eMiartf , des polipiers (genres turhinolia , asiraa ,
ffÊmpairêê , nummulites , etc.
Cet étage de grès-vert est supérieur à Tétage du GauU^
etinHrieurk Tétage des grès-verts qui dans d'autres con-
trées de la Provence renferment le jayet et des cycloliiet
Wipfiques.
Terrain tertiaire.
Les terrains tertiaires sont fort puissants dans la vallée
I éi Ur , et se laissent diviser en plusieurs étages qui sont
\ i pirtir de bas en haut .
' 1* L'étage à lignite comprenant le sous étage des cal-
^saireiel argiles qui se montrent au dessus du pont du
Lsr. (Etage dit de Fuveau).
36
— 288 —
2* L'élagedes argiles jaunes et da calcaire qu'elles sa
portent. (Pas d'Âlancier , Rognac, Heyreuîl.)
3' Les argiles ronges et les calcaires qui les diviseo
(Argiles de Yitrolles , de St-Antonin.)
4* Les marnes gypsifères.
5* Les mollasses marines.
6* Les marnes supérieures aux mollasses.
Les escarpements qui se montrent h Test de Berre , a
partiennent aux argiles rouges et aux argiles japnes. (i
2 et 3. )
En dessous apparaissent les calcaires à lignite qui pie
gent dans la vallée du Lar , passent en dessous des ail
vions de Berre , ainsi que de Pétang , et reparaissent*
l'autre côlé à St-Mitre.
Ces divers étages sont d'origine lacustre, et renferme
des hiliXf des ampultaires, des mêlantes , des mél
nopsis , des cyclades , des potamides et des unies.
Au dessus de ces terrains d'eau douce , reposent ind
tinctemeutjes bancs de la mollasse, tous dWigine marin
et qui à Istres sont remarquables par les grands am
ô^huitresei depernes.
Un lambeau de cei étage , s*observe aussi à Berre, c
raclérisé également par les huîtres.
Enfin , les allu viens charriés par le Lar ont comblé p^
à peu la dépression de la vallée , et menacent de comble
par accroissement insensible, l'étang de Berre lui-méoK
C'est sur ces terrains superficiels que la ville est bâtie.
283 —
CHAPITRE SECOND.
Mammifères.
IW"
comprendrons pas dans ce tableau les animaux
Noms vulgàibbs
OIDKES.
NOKS FRANÇAIS.
et
observations.
ÉSnarsinsec-
Chanv^souris.
Rato penado.
rores.
Musaraigne.
Taupe.
«Mencarni-
Putois.
rare.
ras.
Furet.
très-rare.
Belette.
Mouslello.
Fouine.
,
Martre-
commun.
■ ï.;
Loutre.
Luri , commun.
sr*
Loup.
Lou, rare.
M
Renard.
Reinar, commun.
fh»..
Rat domestique.
Souris.
Garri.
Campagnol.
Rat d'eau.
Garignoon.
Garri d'aïgo.
Lapio.
Lièvre.
Lapin, ass. comm.
Lébré, rare.
— 284 —
CHAPITRE TROISIÈME.
Ornithologie.
Noms
ORDRES.
Noms Fit AHÇAis.
obseï
Rapaces.
Petit aigle.
JeaD le blaDC.
Aïglo.
rare.
Bazard cendré.
BuzarJde marais.
Buse commune.
Rouisso
Bpervier.
Esper'
Grescerelle.
Le petit duc, cbat-
huaùt.
Effraie.
Chouette.
Macho
Passereaax.
Pie-grièche.
Loriot.
Roitelet.
Grive.
Le peu
dans
septen
dure ^
Merle.
Merle j
Merle rosé.
rare.
Rossignol.
,
Fauvette comm.
Fauvette grise.
Fauvette deros.
Passer
Bec-figue.
— «85 —
ORDRES.
Noms français.
Pive ortolaDoe.
n-
Le moUeux.
Bergeretle.
Bergerette jaune.
Bergerette grise.
Troglodeste.
Engoaleveni.
Hirondelle de che
minée.
Martinet.
Hirondelle de
vagé.
Alouette des
champs.
Gochevis.
Calandre.
GeaL
Bruant commun.
Ortolan.
Bruant de roseaux
Moineau domesti-
que.
Pinson.
Chardonneret.
Bérin.
6ros-bec
Corbeau.
Pie.
Etourneau.
Noms tulqaibbs
et
observations.
oiseaux de pass.
Dindouléto, eom.
Bateïroou.
com- \Ellenich.et
munel reste toute
(l'ann. dans
^ le terroir.
Gagé. ]
[oiseaux de
passage.
Passeroun. II de-
meure toute Tann.
Quinsoun. Us dis-
Gardelino. parais-
senten
hiver.
Groupata,pa#fe en
troupe. Aê9. rare.
kwMiso.Siationn.
Il pane par troup
nomb. V. le mou
de eeptembreJl ne
i arrête point.
— 886 —
ORDRES .
Grimpeurs.
Gallinacées (1).
Echassiers.
Nous FRANÇAIS.
Martin pâch.
vert et orangé.
Pickvert
Torcol
Coucou.
Perdrix rouge.
Caille.
Pigeon.
Tourterelle.
Pluvier doré.
Pluvier de mer.
Petit pluvier è col
Vanueau^pluvier.
Outarde.
Grue.
Héron cendré.
Héron pourpré.
Aigrette.
Butor.
Noms vDLGi
et
observati(
Bleiret. On
asjtez freq
ment sur leê
de tétang
Lar. Il este
sage.
rare.
Gousueou.
{i)Nous fie-
rons pas di
\de b.'COUT
\ Elle reste i
( tannée.
I De passage,
IVe passage
|Âgrue. EHi
{ au eomm.d>
(corjuan. C
[voit dans l
rais, au pr
et en hiver.
Amagairé.
— 287-
ORDBES.
Noms frinçàis.
Cigogna.
Bécasse.
Bécassine.
BécassoD.
Barge rouge.
Grand courlis
Petit courlis.
HambêchedoDtoD
voit beaucoup
de variétés.
Chevalier aux
pieds verts.
Chevalier aui p
rouges.
Chevalier aux p
noirs.
Le combattant.
Tourne-pierre.
Avocelle»
Echasse.
SanderHn^*
Noms vulgaires
et
observations.
très--rare.
rare»
Abondant.
Sourdet, abondant
dans ht marais,
assez rare.
»Clouvissîàro,a£(m-
I dont^Sa ch.est très
estimée.
hécho.Elles arriv.
par vols considér.
au temps des cha-
leurs.
Lou cambé ou la
cambusso, suivant
leurgr. Ils arriv.
avec lesmambéch.
{Grasset. Toujours
I sur le rivage.rare
rare.
Gouriolo, tr.-abon-
dufit^ La femelle
dépose ses œufs
sur te sable du ri-
vage , dans le m.
de juillet. Ces oi-
seau3£ partent en
troupes au ^om-
mencemeni de
Vhimr.
-- 28&^
ORDRES.
Palmipèdes (4).
Noms fiarçais.
Poule d*eau « au .
bec rose.
Poule d*eau,au bec
vcrl.
Petite poule d'eau.
Peulque.
Flamand.
Grand crèbe.
Petit crèbe.
Le castagneux.
Grand plongeon.
Goëland cendré.
Goëland noir.
NOKS VOLGA]
ei
observatio
I
Rasclet.
Froouco. Elle
rivent en in
au mois de 11
restent jusqu
le m. de fevri
rare.
(1) Ceeoiseat
nichent pas
te pays, mais
passent l'hivi
Traougnoottti
gnoun, suivaf
grosseur.
Gros, traoug.
Gabi. Ces ois^
font une gu
cruelle aux ^
ques, dont t
nourrissent <
une grande p
de Iniver.Qt
le goëland app
lesfoulqutsse
versent sur le
et envoient l
patt.crochues^
lesquelles el. i
chent à atteit
— aw —
OBDUS.
Noas'niHÇAU.
Noms vuLGiiRBâ
et
obserratioDS.
leur enn. Le goë-
land saisit le mO"
ment favorable pr
frapper de son bec
la tète de la foui--
que quif étourdie
du coup I se laiS'
se emporter par
le vainqueur dont
elle est la proie.
Lind, de ïhomme
pourrait tirer un
qrand parti de cet
instinct des goëL,
en en élevant pour
la chasse aux foul-
ques^ comme Ton
élevait jadis les
faucons, etc.^ pour
ta chasse au vol.
ÎGabioto ou gabian,
selon leur grosseur
Mouette blanche.
Mouette aux pieds ]
rouges.
Mouetie cendrée.
Mouette rieuse.
Hirondelle à bec^
rouge. ]
Hirondelle k bec/
noir. 'Furuelo.
La petite grise. (
Laguififelle. J iSon\plumage est
^ entièrement noir.
— 290 —
Noms vulg
ORDRES:
Noms FBAifçi».
ei
observai!
Gormorin ou cor-
Ne se voii
...
moran.
hiver, et ti
• ,
s^ul.
Cygne.
On le voii
que fois ^ h
grands froît
Oie commune.
Cet oiseau j
troupe pent
et s'arrête
Canard colvert.
Cover. Ces.
des canards
chair est la
Lemilloin.
Çatarous.
Le milloineau.
Gavoua.
Le grand morillon
Négroun.
Le petit morillon.
Picho négro
Le garot.
Pé jaouné.
Le souchet.
Cuira.
Le pilel.
Couin.
Le siffleur.
Pieouvé.
La dou. macreuse.
Ga aniarJo.
Sarcelle commune
Sarc«no Ei
bite tétani
dant tout Vt
/ '
0
Sarcelle d'été.
Cacincara. C
seau se voit
m. de mari
paraît pas
les années.
Harle huppé. >
Hilindérolo.
^ 291 —
CUÀPITRE QUATRIË^^JE.
Ichthyologie.
Péistinu de la mer de Berre et des eaux douces du
terrein
Garlîlagineuz.
O1S6QX.
Lamproie.
Esturgeon.
Syngnale bypoc.
Papacine.
Anguille d'eau d.
Auguilles. Ily en a
plusieurs variétés.
Congre noir.
Minutas.
Gobie houlereau.
Une variété.
Maquereau.
Tracurus.
Rougets :
Surmuletus.
Labrus lineatus.
Julis.
Noms volgaires
et
Observations.
Lampruso, rare.
Très-rare,
Chivaou marin, r.
Aguyo fèro, om.
Anguiéro. On la
trouve dans le Lar
et le Béai.
Celle dite beau^
marenco a la eh.
aussi délicate que
V anguille d'eau d
Fielat, rare.
Préveire.
3r.'.t. 1— »•
Oourneou.
Suvéreou, rare.
Bougé.
Roucaou,p. conivi
Girolle, id.
— t»2 —
Noms volgâ)
ORDRES.
NOMS.
et
observatioi
Âurade.
Oourado,aioi
et délicat.
Sargue.
Sarguo, rare.
Pageau.
PageoUy très-
Bogue.
Bogo, rare.
CaDtharas.
Gantho» très-
Salpa.
Saoupougo.
Vergadelle.
CanadèlOy In
Trigla galineta.
Caboto. \
Grondin.
GournaoQ\r<
Cuculus.
Belugaou. )
Sole.
Solo.
Limande.
Larbo, comm
Turbot.
Roun.
Turbot à t'.ibercul.
Roun clavelâ
estimé que U
bot sans tul
les.
Gramiste*
Gramelo, On
mange pas.
Corbeau ou corb.
Cor, rare.
Loup.
Lou, délicat
abondant.
Uuge ou mulet.
Mujou ou t<
pounchu
Gephalus aurai us.
Ils sont tous
Une autre Tariéié.
communs.
Clapea argeniina.
HelelOi comt
Sardine.
Sardine, abo
Âlose.
Alaouso, rai
Haracflus.
Arrache, ra^
Anchois.
Anchoïo.
— 293 —
OBDBES.
NOMS.
Hélet.
Carpe.
MeuDÎer.
Saumon.
Orphia.
Poisson non décrit,
de S ou 3 pouces de
longueur, ayant la
peau visqueuse el
de couleurs très-
variées. Sur l'occi-
put est une crête de
la même couleur
queceiledelapeau
Noms vulgaires
et
observations.
Hélet, poisson de
la mèmefam. que
P anchois, mais an-
viron 8 fois plus
petit, A Éerre^ on
le conserve dans
une Isauce faite
avec du poivre^ du
sel et de. teaH,ap.
une certaine pré-
par. Le mélet est
fort abondant.
Cabassoun. comm.
Escarpo. On le pè-
ehe dans le can.de
la Canillière et
cTEmbianx.
Gabàdo. On le pè-
che dans le Lar.
Sooumoun , très-r.
Aguyo, commun.
Galaou. On ne le
mange pas.
— 294 —
CHAPITRE C12VQUIÈME.
Reptiles.
ORDRES.
NOMS.
Noms volga
et
observatio
. «
Batraciens.
Reine.
Grenouille.
Crapaud.
Grapaouver.
Granouïo.
Grapaou.
Ophidiens.
Orvet.
Couleuvre.
Orgueilh.
Calobré.
Sauriens.
Lézard.
Lézard gris.
Le sept.
Limber.
Rineto.
On le trouvé
lesch€n,ram
communaux
Ghéloniens.
Tortue d'eau doue.
Tarlugo. On
trouve dans
fossés d'Eml
-• 295 —
CHAPITRE SIXIEME
PrmipaUs plantes marines ou du terroir de Berre.
FAMILLES.
NOMS.
Nous PBOVENÇÀUX
et
obserTations.
AlgOML.
Algue.
Algue (fucus vesi •
eu osud. Linj.
LaUue de mer.
Aougo, très-eom.
dans la mer de B,
Aougo, irf.
Champignons.
Champignon
comestible.
Pignoun.
EqniséUicées.
Queue de cheval.
Cooussaodo.
Typhacées.
CypéraeJes.
Masseiie d'eau.
Souchel.
Sagno , croit daîis
les m^arécages.
Triangle. On le
trouve aussi à Ca-
lissanne.
Gramioées.
Roseau à que-
nouille.
Cano , croît dans
tout le terroir.
Iridées,
Thymelées.
Roseau de ma-
rais.
Iris jaune.
Faux garou.
Caneou.ci{an# le do-
maine de laCanil-
lière^ à Morans , à
Merveilles, etc.
Elle croit égalem,
à Marignane.
296 ^^
FAMILLES.
Polygonées. .
Chënopodéds.
Atripliciées.
Planlaginées.
Jasminées.
Synanthérées.
Noms provençaux
et
obser valions.
On la trouve auaSi
dans les ruisseaux^
de St'Chamei.
Pourpié mariD.Lf
long de téiang.
Lelong deréiang.
Barbe à hirondel-
le, garou, saint
bois.
Curage.
Ansérine marilime
Arrocbe maritime
FluUeau.
Olive picholine
(oiea Enropea.Lin.
olea fructu oblon-
go, variété admise
par Garidbl.
Anthémis marili-'
[ma. Lin. Aster ma-'
ritimus Gaeidbl. Le long de Félang
à Berre, Merveit
. les et Marignane
Aster tripol. Lin
Aster maritimus '
Garidbl. Le long de Véiang
Grande absinthe.
Pâquerette ann. On la trouve am^
si à Marignane.
— 297 —
FAMILLES.
nibaginées.
QlegiDées.
^I>cllifère8.
v^ODoulacées.
Verge d'or.
Erigeron graveo-
lens.
Lin. Eriger, foliis.
Glutinosis, Garid.
Herbe à colon.
Globulaire (urbith.
Leontodon tuber.
Lin. Dens leonis
asphodeli.GiRiDBL.
Gazon fleuri.
Limonium parvum
Garidel. Variété de
celle plante.
Planlagomaritima.
Lin. CoroDopus
marilimus, ou cor-
nes decerf.GARiD.
Carotte marina.
OËnanthe.
Grenouillelte.
Noms provençaux
et
observations.
On la trouve éga-
lement à Maria.
C'est le séné des
Provençaux.
On la voit aussi à
}/iarignane.
Elle se trouve en-
core à Merveilles
et à Marignane.
Dans le trajet de
Berre à Saint-
Chamas,
Elle croît de mê-
me à Marignane.
Id.
38
-^ <i98
Noms provbnçaqs^
FAMILLES.
NOMS.
et
observa lions.
Vinifères.
Vilîs vinifera. Lin.
Vîlis apiana. Vari.
admise par Gàri-
'
DEL.
Muscat nègre. Orm.
le trouve autii^.
Léganfineuses.
Bagaenaudier.
GorDille.
Lupin.
Lançon.
Rosacées.
Oaintefeûille.
Ghenopodées.
Soude.
Soude. Salsola tra-
gus. Lin. Kati spi-
aoudo. Sur l^^
bords de la mer.
nosum. Garidel.
si sur les ^bord*
de la mer.
- «99 _
SECONDE PARTIE.
àUMXm STiniTlQIJBS. — 8TATI8TIQ0B UNIVnSILLB.
êtaiisiique sur U produit dâê fourraget dam Far-
tdiêsemeni d*jivignon, ei sur f influence que leur
Ui pris et leur rareté ont exercée tur t élève ei feti"
Mis dce bestiaux; par M. le docteur Prosper Tvaren,
rmAre correspondant de la Société. — Dans le tableaa
vaol se trouve iodiqué , aanëe par aDoée^leprix
yen peDdani dix ans du foÎQ i de la luzerne et
trèfle« du sainfoin et de la paille.
Foin.
Luzerne et trèûe.
Sainfoin.
Paille.'
8r.40
c. 7 f. 10 c.
6 r. 10 0.3 f.35
8 10
<0
10
k S5
8 10
10
10
3 20
8 60
60
60
3 40
8 60
60
60
k 35
9 85
85
85
5
8 10
10
10
5
8 60
60
60
U 8S
10 60
60
8
60
8
9 40
8
40
7
AO
4 20
10 60
9
60
8
60
16 80/
S
dâ confondre le trèfle avec la luzerne, le trèfle n*ë.
)ique peu ou point cultivé seul. La feuille du trôfle,
séchant très-rapidement à la chaleur ardentede notre
- 300 —
Holcil , se sépare de sd lige et ne permet pas une bonne
fenaison. Il faudrait que nos agriculteurs eussent ]e toio
de faucher le trèfle avant sa parfaite malurité , de le faire
réunir en bot(es et transporter imnnédiatement dans le
grenier. C'est d'ailleurs un excellent fourrage dont la cul-
ture deviendrait d'un grand avantage dans nos terres
fortes facilement arrosables.
Il résulte de l'examen du tablean précédent que la ré-
colte des fourrages a été ordinaire et suffisante pour les
besoins industriels et agricoles deTarrondissement d*Avi-
gnon en 1830 , 1831 , 4832 et 1836 ; qu'elle a été un peu
moins qu'ordinairt) , mais suffisante encore en 1853, 1834
et 4837. Elle a été mauvaise et très-insuffisante en 1835,
1838, 48.19 et 1840.
Le prix de la paille n'a pas toujours suivi la hausse ou
la baisse du prix dcis fourrages. La paille est rare et fort
chère dans nos contrées , chaque fermier ne semant guère
du l)Ié que pour obtenir la paille nécessaire h son exploi-
tation, à quelques rares exceptions près qui se rencontrent
dans la vallée du Rhône.
Quant à Tinfluence que le haut prix et la rareté des
fourrages ont exercée sur rélève etTengrais des bestiaux,
elle a été peu sensible. L'élève et Tengrais notamfnenl de
l'espèce bovine sont eux-mêmes si peu considérables ,
qu'ils ne reçoivent aucune action marquée de l'abondance
Jes fourrages et de leur rareté , et n'en exercent aucune
à leur tour sur le prix de la viande.
Eu ce qui concerne l'espèce l)ovine , voici ce que fai
pu recueillir: on n'engraisse pas 200 bœufs dans l'arron-
dissonient d'Avignon. Ces 200 léles sont réparties enire un
grand nombre de fermes.Quelques ménagers en comptent
5 ou 6 , tes autres 2 ou 3 , aucun plus de 8 ou 10. Parmi
ces 200 bœufs , je no sache pas qu'un srui provienne de
IVlèvc.
- 801 —
Toiif sont acheléf , plus ou moins maigres eo auiomoe,
il* qodqàei uns employés au labour , la plupart engraissés
n| àPéUblH de Noël à Pâques^ et vendus au printemps ; le prix
de la viande étant toujours plus élevé à la fin de l'hiver
«l su printemps que pendant Pété , Tautomne et le com-
meneement de l'hiver.
(La pomme de terre n'est pas employée h l'engrais ; le
prit moyen de Thectolitre n'a pas dépassé 2 fr.50 c. )
Hais si l'élève des bœufs est nul et si l'engrais devient
^m chiqae année plus rare, d'un autre cAié la consommation
H - do lait est devenue 20 fois au moins plus forte h Avignon
' qu'elle ne l'élait il y a 20 ans, et le nombre des vaches lai-
lièm s'y est uccrue dans la même proportion. On en
compte plus de 500 dans notre seul arrondissement.
Nos marchands de lait, nos fermiers les achètent lors-
qu'elles sont pleines , les tiennent à l'étable Jusqu'à ce
qiieiles aient vêlé , sans cesser de les traire, et ce n'est
qoo lorsque la quantité de leur lait diminue et ne donne
plus on bénéfice suffisant, que, devenues grasses , ils les
▼eodent au boucher.
Tonales veaux sont également livrés à ces derniers au
prix de 90 francs, huit jours après leur naissance ; au prix
de 60 francs et au-delà , six semaines plus tard.
Lee choses se passent à peu près de même pour l'espèce
ovioe.
Dans le Comtat , le nombre des troupeaux a, depuis 60
*oe I diminué de plus des deux tiers. L'élève peut être
^QSidéré comme n'y existant pas. On ne compterait peut
tire pas 300 brebis mères dans la commune d'Avignon.
Les agneaux qu'elles mettent bas sont vendus à l'âge do
^ ou 3 mois en qualité d'agneaux de lait, et aucun ne de-
^'•*nl ii^wtfflu de champ , agneau qui a brouté: aussi la
consommation en agneaux de lait s'est-elle extraordinai-
remeat accrue, tandis que colle & agneaux de champ
«Jcviçnt chaque jour plus faible.
— SOI —
BelativemeDi ï Tengrais deTespàce oviae, oa peiit^f|i
qu'en général nos agriculteurs tiennent des trou|
moins pour engraisser |de8 moutons que pour ,q
tenir du fumier. , ;^
Il faut distinguer les moutons en moutons j
moutons maigres; les premiers destinés ^ la cqf
tien, les seconds è Tengrais. Les 9[10*'des mou
sont tirés aujourd'hui des montagnes de l'Aaver
la Lozère et amenés sur nos marchés pour l'appr^i)
nement de nos boucheries.
Nos agriculteurs forment leurs troupeaux de
ipaigres qui leur sont amenés d'Arles. En général.| J
choisissent âgés de U a dans, les nourrissent à^
d'une partie di% fourrage recollé dans leurs prair
augmentent le nombre pendant Thiver, et après 1^ J
gardés ainsi et engraissés pendant 6 à 8 mois et^J
profité de leur tonte , ils les vendent pour la cob
tion an printemps, époque où les troupeaux df
en moins grand nombre de la Montagne^ et où le ]
^a viande est plus élevé. .^^
Les moutons maigres de l'espèce élevée h Arlf|
rage de 3 à 4 ans, de taille moyenne, se vendent, ^
commune, de 15 à 17 francs pièce.. Le môme i
engraissé se vend sur nos marchés, aux environs^
ques, de 82 à 25 francs.
Autrefois (1800 à 1810) un mouton coûtait, maij
10 à 12 francs, et se vendait, gras , de 15 à SO
Il existe une autre espèce de moutons de plus
taille que celle d'Arles, qui, maigre, coûtp de ISk S^jj
pièce, et, engraissée, se vend de 38 à 30 francs,
lire de la Lozère. Ces derniers moutons sont connus ^fj^
le nom vnigaire de Rayols. , ,ï3
J'ai recherché les causes de cette augmentation danlii
prix Ju mouton et celles de la diminution du nombr»fi>
troupeaux. Voici celles que^j'ai pu découvrir:
— 303 —
La première est particulière è notre arrondissement. Le
)mtat Yenaissin , avant 89, tirait les mères de ses iroo-
«ux, du Piémont , par Barcelonnette. Les moulons gras
i Tenaient des mêmes lieux , à peu près, qu'aujourd'hui
e la Lozère et de l'Auvergne).
Hais le Piémont exclusivement fournissait Marseille de
ratons maigres réservés è l'engrais. Les troupeaux d'A-
poD se recrutaient de moutons maigres dans les vastes
titrages d'&rles.Maintenant Arles fournit en même temps
ffloatoos maigres Avignon et Marseille. De là division,
raté et cherté.
Dya 60 ans, en terre papale, on n'abattait pas un
d bœuf pendant tout le temps de carême. En 1810
BdaQt ce temps de maigre et de jeûne , on a tué , cha-
eaemaine , AG à 50 bœufs à l'abattoir d'Avignon,
lais des causes générales et plus puissantes ont contri-
éi élever le prix de la viande. La vente des biens du
rgé etde la noblesse, la division successive des hëri.
81, le morcellement incessant de la propriété, en li-
ât au défrichement et à la petite culture de vastes es-
«a, les a arrachés à la dépaissance et à l'élève des
apeaux. Le manque d'espace les relègue à Télable , en
me temps que la rareté des herbes diminue leur nom-
« Un accroissement de la population coïncidant avec
«diminution des troupeaux, l'équilibre entre la popu-
oo et la consommation s'est trouvé rompu, et la rareté
a cherté de la première se sont incessamment accrues.
\xk conséquence le prix de la viande de mouton qui
lait en J780 que de 15 à 20 centimes les 400 grammes
petite livre, a été, en 4800| de^O à 35 centimes^ en 4810
35 à àO centimes, en 4830 de 45 à 50 ceqtimes, et a
H de 1830 à 18&1 une hausse progressive qui l'a porté
60 & 70 centimes le demi-kilo.
'0 défrichement des forêts et la mise en défense dês
— 804 — .
forétê royalâê a ruiné Fengrais des bestiaax dans beia-
coap de commanes de noire département,
La mise en défense paraît aux marchands de besUaai
et aux agriculteurs que j*ai consullés, trop prolongée ai
cela avec un grand dommage pour les communes et saai
avantage pour Télat. Il leur semble qu'une interdiolioi
de kk b ans après chaque coupe serait suffisante. Dorai
ce laps de temps les arbustes auraient acquis assex de fore
pour n'avoir rien à redouter de la dent des troupeaux
tandis que sousTinterdiction actuelle, Therbe de ces hré
reste perâue, et, bien plus, donne lieu en se desséchanl
des incendies quelquefois formidables , incendies b^
plus préjudicial)les ï Tétai que ne le seraient quelqu
blessures faites par les dents des troupeaux aux pooss
trop paresseuses et trop tardives. ,
— Situation statistique des vignobles de France ,
de leurs produits , étahlie au premier janvier 18i!i5, li
les états des dix années écoulées de 1835 à t8ft5 , asurn-
commune ; par M. Yiguibr , membre actif de laSoeUM
— En 1835, je m'occupai à élipblir la statistique de tonsi
vignobles du royaume, en faisant connattre leur étend
dans chacun des départements , ainsi que la quantité «
vin qui en était le produit/ j'eus Thonneur de vousadre
ser une copie du tableau statistique de ce traveil quim«
tait au jour la quantité sommaire de tous lés vins récoM
en France (année commune calculée sur la moyenne ^
produit de vingt ans, c*est-à-dire de 1815 au 1er janv i
1835).
Le tableau statistique que je vais avoir Tayantage
vous communiquer aujourd'hui , établit :
1° La quantité d'hectares de vigne existants au 1er )«
vierl835;
- 'iT SAiàif f
— d05 —
2* La quantité d'heclares en vignobles , existante au 4er
janvier l8/i5 ; dans chacun des déparlements de la France;
3" Leur produit en vin, calculé sur ceux des dix an-
Bé«de1&35à 1845:
4" La consommation aniiuel-e des habilanls de chacun
du départements;
|r Les quantités livrées annuellement au commerce ou
eoDverties en eau de vie et esprits ;
6* Enfin le progrès que la viticulture a fait pendant dix
iBii dans chaque département .•
J'ai pensé, Messieurs, que ces détails statistiques, re-
[ easilHs avec beaucoup de peine , à rdide des sociétés
agricoles, et des autorités départementales, pourraient
être d'un grand avantage à l'agriculture sous plusieurs
rapports :
Le 1er y parce qu'ilb mettent au jour Tentier produit
d'uqedes branches les plus importantes de notre agricul-
ture et de notre commUrce ;
Le 2*, parce que cette situation qui , dans les dix der-
rières années qui viennent de s'écouler, présente un
progrès dans la culture des vignobles, d'une augmenfatiou
d'eaviron trois millions d'hectolitres de vin à livrer au
coiiiiiierce, doit exciter au^ plus haut degré l'intérêt du
0Mivernement chargé de leur procurer des débouchés
'^aotageux ;
Le 3*, eu égard au double impôt foncier et indirect qui
sur la viticulture et sur ses produits ; deux impôts
BUr lesquels un allégement serait désiré.
C^est dans ces vues générales , Messieurs , que j'ai t*hon<
■ïourde vous les soumettre ci-après:
39
— 306-
Tableau slatUiique dts terrains comptantes eu vignes dans ehaque
des habitants^ dés quantités livrées au comn
1]^PARTEMENTS
Hectares
«le vigne
en
1834.
HECTARES
en Tignulile
tie
i835à 4845.
VIN
VIS!
PI
produit année
CONSOMM.
livre a« rom-
de
commune
de»
des
de
•Ualiiunt*.
veitiea-ean-dr-
i833ùi845.
vie.
W
Hect.
Hect.
Hect.
Ain.
22,500
24,600
422.150
Aisne.
11,000
12.000
188,^460
Allier.
12,000
13,500
375,000
Alpes Basses).
6,000
6,ri00
18S,500
Alpes Hautes).
7,000
7 500
80,300
Ardèohe.
18,000
19,200
348 500
Ariennes.
2,000
2.30O
90,000
Ariège,
20,500
22,000
14S,Û00
Aube.
25,000
2.'>,80O
825.000
Aude.
44,000
45,500
630,100
A?eyron.
24,000
25,500
376,200
Bouchfs-du-Rhône.
30,500
31,900
732,2r0
CanUl.
230
,250
6,000
Charente.
72,000
76,C0O
1,076, 00
Charenle-Infèrieure
HO.OOO
121,500
2,401,000
Cher.
45,000
16,500
375,003
Corrèze.
21.000
2', 590
325.000
Cùte-d*or.
30,030
31-OOi)
710,000
Corse.
12,000
12MU0
350,000
Dordogne.
80,000
84.000
700,000
Doubs,
10,000
10,000
190,000
Drômo.
21,000
21.800
376 930
Eure.
2,100
2,'iOO
71,000
Eure-et-Loir.
7,500
8,000
2'iO,000
Gard.
90,00.'»
9 '1,000
1,300.000
Garonne (Haute.)
70,000
75.000
787,500
Gers.
'J0,000
94.500
1.102,500
Gironde.
120,000
13i,500
2.73î),()00
Hérault.
«0,000
100,500
2,047,500
llle-el-Vilaine.
380
420
8.90O
Indre.
15 700
16,^0.-)
3'à7,025
Indre-et-Loire.
44,000
47.2-30
930,000
Isère.
23.0CO
20,250
535.500
Jura.
20,000
21,300
399,000
Landes.
2!i,000
26,250
525,000
Loiret Cher,
35,000
36.85'î
1,102 530
Loire.
16,000
16,800
262.5»0
Loire Haulç).
Loire-Inférieure.
5,000
5,250
78.250
38 500
41,000
820,000
Loiret.
41,000
^i3,lOO
1,172,300
Lot.
50,000
52,500
525,000
Lot et-garonnc.
75,000
78.750
7'i3,400
'
1,452,910.1,558,675.'
26,7 5,9S5.10,
Hect
250,150
188,460
175,«00
128,500
80,300
168,500
90,OCO
1^15,000
325,000
236,000
300,000
350.200
6,000
350,800
661,000
160,0(M)
165,000
360 003
200,000
300.000
150,000
260,900
70,OC0
180,000
650,000
257.500
500,000
^j80,00O
250,000
8.900
200,000
360,000 .
250,25^)
150,010
200,000
202,500
162,500
78,250
320,000
2Î^2,300
275,000
363,400
Hect.
172,000
Le» vtgi
dépaitoar
icâ fo a»
ontaafaws
200,000
60,000
iso'.côô
.aog.
500,000
400^100
76,200
382.000
72-3,000
1,800,000
215,i00
160,000
350,000
150,000
400.000
40,000
1 10,000
1,000
60,000
6.50,000
53'J,000t
602,500 t«ct
2,250,000 »
1,797,500
147,025
580,000
235,250
2'i9,000
325,000
900,000
100^000
500,000
900,000
250,000
380,000
,27l,'il0. 16,434,575
^ 307 —
fyaume^ de leur produit ^ année commune, de la comommati
m eaU'àe^ie, Moyume rfe 1 835 à 4 865.
KEKTa.
HECTARES
2l« vlga«
en
1834.
HECTARES
rn vignobles
da
II3& & 1M&
VIN
produit >nD^«
ronimuac
dr
r835 i i84&
C0XS0M9X.
ri»
haliitanis.
VI \
livre au com-
mncv ou ron-
vcrticn raunli
<ip.
PROGRES
de la ruilun
dr« vignoble
de
I8)& à \m
Hect
Hect.
Beport 1
/.M,9l0.1,5!}S,67B
4,oao
4,400
lire.
37'o00
30,000
S6,oeo
27,;i00
ite).
SI .500
22,600
750
750
17,000
17,850
45,000
10,800
700
785
5 600
5,890
12,500
43 6V>
6 400
^1,800
me
27,500
29 000
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20,900
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B«atfiB).
43,750
44.500
rienUles.
37,500
40,000
18,000
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18,750
19,000
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33.075
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15.000
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24,200
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25,000
26,750
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22,500
21,000
40
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23.000
30,2:>0
iroDne.
31.250
33*000
50.000
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.. .
26,0'iO
27,800
'
21,003
21,000
3ri,000
38,800
Mte).
3,700
3.700
4 500
4,600
/|i,000
47,2ï0
Hect. Hect. Hect.
f26,705,98e«1 0,271,44 r|16,43 '-,575
15,100 13,400
'^ 202,500
3'|0,000
27'>,000
12,000
535,OW
30^.500
17,850
232,400
24 1,600
J 49.00 J
250,0:iO
4 30,000
155,500
220,775
250,000
264),(K)0
113,750
220,000
250,000
4.80,003
178,000
260,500
/i47,5'JO
908 300
782,500
860,000
525,000
42,000
735,000
609,500
47.850
23>;400
264,600
4 49,000
650,000
390,000
365, 500
34'»,775
5/0,000
525,(K)9
022,750
420,000
1,000,000
226 800
178,000
G50 5OJ
887,500
3*58,300
4, .son
661,000
384,000
997,000
394,500
454 500
075,000
50.000
187,000
1,085,500
• • • terroi .• ompli
580 OOO t'eien vignrs.
520 000
250,000
200,000
100.000
50,«Ôf*)
200,ÔÔ[>
260,000
150,000
120,000
320,000
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190,000 »
50,000 »
375,000 »
241,000
200,0J0
S'i7,000
2)6.500
601 8:)0
3')0,oao
50,000
187,000» »
305.503 7iO,000 m
HoGl. Hect. Heclt»- » Hed»'"'* Heci^*^*"*
à 1865. 2,rj2,450. 2.292,80 = . 42,349,06'*.17,934,6S5. 21,414,375.
éUil sUtislique de M, Juliex, en 8bre 4 Si 5,
er 4«»,.... 1,734,573 h. 31,012,652 h. 44,012,452 46,463, 'lOO h.
"-4
2.9
1.3
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3,0
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4.7
3,6
4,8
4,0
2.8
• . •
4
3,S
He
450,:
en progrès
mUtion
407,577 b. 11,336,60S 3,922,233 7,950,975 h.
— 308 —
Dan» ce tableau , nous voyons que le dépariemeDl des
Bouches du-Rhdne possédait au 1er janvier 1835 ^ savoir:
30,500 hectares de terrain complanté en vignobles, el
qu'il en a en 1845 31,900 hectares qui produisent wtk
conimune732,200 hectolitres vin; qui! en est annuellenien
consommé par les habitants 350,200 hectolitres ^ et qa^
en est livré au commerce 382,000 hectolitres.
Nous trouvons encore que , pendant ces dix années,
déparlement a augmenté ses vignobles de 1,400 hectare
et queoonsëqueramentles produits ont augmenté de 98,01
hectolitres.
La même situation est ainsi établie pour les départe
ments viticoles de la France.
J'ai encore eu lieu de remarquer que le dép3rtementd
Bouches-du-Rhône (comparativement à Tétat statistiqi
communiqué à la section d'agriculture de la Ire clai
de riostitut, en S octobre l'SlS) ne possédait è cette époqi
que S6,500 hectares de vignobles, et que la viticultor
paralysée par les guerres de TEmpire, n'avait progressé
dans ce département, que dès 1816, 1817 et 1818, épc
que Qù le prix du viu fui porté de 10 à ISfrancà Thec
auquel il était vendu , à celui de /iO et jusqu'à 55 frao<
rhectolilre. Ces prix soutenus pendant environ trois ai
engagèrent le propriétaire à augmenter ses vignobles^
à celte époque tous les départements viticoles , par d«
plantations nouvelles , augmentèrent d'un sixième ec
viron les récoltes du vin; ce qui nous a été démoati
par les notes prises sur le relevé cadastral des commun
du département et par ravis des comices el des sociél
d'agriculture des autres départements qui furenlronsul
à ce sujet. Il apparaît de cette situation , qu'il n'y a pi
eu de nouvelles plantalions de vignes , do 1819 à 1835,
(ce qui paraît plus rationnel) que les nouvelles plaiiiatic
auraient seulement remplacé les parties de vignobles de
■
— 309 —
il ivailcoAveou au propriétaire de reoouveler les plants.
U rérallttidu tableau qui précède que la France avait ,
k§ salir janvier 1835y 3,143,150 hectares de terrains coin-
piaBiél «n vigms ; qu'elle en a, au 1er janvier 18&5 ,
taM- ItMJ&iS hectares , et que, conséquemment, les vignobles
t( daroTannie de 1835 à 1845 ont été augmentés de 150,715
hectares.
Tons les vif;kioblea des départements français produi-
MBi (iniiée commune) 42,349,060 hectolitres de vin^ dont
17,n4,685 hectolitres sont consommés par les habitants, et
U,4ii,S75 hectolitres sont livrés au commerce et en par-
tie oènvertis en eau-de-vie ou en esprits à divers degrés.
Toos les départements ne produisent pas proportion-
adlement k l'étendue des terrains que la vigne y occupe;
osUediSéreDce résulte de la qualité du sol, du plusou moins
d'iiévation de la température sous laquelle les vignobles
■ saol sitnéa , et encore de la qualité des plants qui les cons-
Kîiaent: e^cst ce qu'il est facile de remarquer dans le détail
dechaouD des départements.
' JedésirS, Messieurs, que ce tableau puisse présenter
quelque chose d'utile à la Société.
-^Du Travail des Enfanls^par M. Cbambovbt/î/i , Mem-
*»•• eiffretpondani de la Soeieté, — Une question a été
lOQvciit débattue, mais dont la solution ne nous paraît pas
JQSqu'k présent satisfaisante , quoiqu'elle soit digne d*ai-
lîrer l'attention de tous les amis de rhumanité: c'est celle
9>ri se rattache à Téducalion et au travail des enfants des
^ABses ouvrières. Nous revenons sur celte question que
l*ni d'autres ont déjà traitée, malgré notre insuffisan-
^^9 moins pour en présenter une étude complète que pour
'^ l'appeler à la sollicitude des hommes d^élat; car, dans
'^ mouvement général quia changé la face de la soci-
*** moderne, e4 qui a amené tant de modifications dans
i'exisldnce des peuples , il semble qu*on ne s'est que fai- V^^^\
blement préoccupé, sinon eu théorie , du moins e» hit, larilc
des amélioralions que les besoins moraux et malérielsdfs pqvi
jeunes ouvriers réclamaient d'une manière si impérîMoe. p^u
Notre époque, si occupée des intérêts posiiifs, semble l'^'^
oublier quelquefois ceux de ses enfants qui doivent le pins l^^
concourir à son œuvre de régénération. Cependant quelle 1'?*^'
question plus importante^ quelle mission plus digne d'on y^
peuple éclairé et vraiment avancé dans la loi de lacivili- H
sation , que celle qui tendrait k élever , à moraliser, h y^
instruire cette multitude d'enfants que les parents aban- W*
donnent Ix des industriels qui exploitent leur faiblesse au bc
proGt d'un intérêt é(;oYste. Il y a quelques années à peine , 1^*
le mal était si grand ^ la condition des enfants employés l'i
dans les manufactures était si affreuse, que le gouverne" y
ment français s'est ému h la vue de leurs souffrances, et
qu'une loi a été discutée et votée pour régler la durée ot
les conditions de leur travail et de leur éducation. Tons
les hommes généreux applaudirent à cette détermination ,
et la France entière n'eut qu'une voix pour Ipprouvev*
cette mesure. D'autres états se sont occupés également d^
lois et de règlements dans le même but; mais' ces lois a
qui ont obvié aux plus graves inconvénients et préserva
des malheurs les plus imminents, sont- elles suffisantes i
applicables à tout et sont-elles exécutées? Nous ne 1^^
pensons pas. Lors même que cola serait, n'aurions-nou. ^
pas à déplorer^ en dehors des cas qu'elles ont prévus i
des conditions presque aussi misérables ? Les lois dor^ t
nous parlons ont déterminé les heures du travail et Tâ^^^
d'admission dans les grands établissements industriels «
elles ont préservé ainsi l'enfance de cette viîillesseprénnÉ^-
turée fruit d'un travail au dessus de son âge et de ses forces»
et qui menaçait de ne laisser h l'avenir qu'une générati c:^^
faible, abâtardie ; mais qu'ont-ellcs fait pour la garantir <^^
— 31f —
la corrupUon qui résulte du mélange d'ùge el de sexe , sur
liqMlla M s'exerceaucuoe espèce de surveillance^ corrup-
lio»qiiî presque toujours devance Tépoque où elle se mani-
lébtodâin les autres conditions de la vie. f/éduca lion morale
rtffïBgiease manque à cette jçunesse courbée sous les plus
pMMas travaux , tandis qu'elle seule pourrait la prému-
nifftrsee principes contre cette démoralisation qui exer-
ça iM ai fatale influence sur les individus el sur la so-
tàëL
Pfendanl que les gouvernements s'entendent pour, répri-
mar radieuse traita des noirs, ceux qui se prétendent les
(riflsdvilisés laissent dans la plus malheureuse situation
dalritfasses d'individus qui sonl destinés h composer la gé-
iifriCioA A venir, sans songera la barbarie el lux consé-
qloeiAies d'un pareil état de choses.
' lOoa'esl beaucoup récrié, dit M. le vicomte Alban
HViujiiriuvB, contre t'ancienneféodalité , mais n'en est-ce
pas Qoe plus Infâme que xsetle qui asservissant des milliers
d^bfanta, lus expo&e à tous les genres de démoralisation,
tfr'èkige un service disproportionné avec leurs forces
rt le salaire mesquin qu'elle leuracco/de, les prive de
toute éducation , et, matlresse absolue de cette population
(iMt l'existence el la direction sont entre ses mains, la sou-
■natli des privations contre lesquelles aucune ressource
n'a été préparée j on l'entraîne contre les lois , contre les
Boofernements, contre la propriété. j>
iDdjpéndamment des manufactures importantes dans
iMqoelles les enfants sont employés en grand nombre, com-
bien Irouve-t-on d'autres genres de travaux que les îns-
hiitlohs établies n'ont pas prévus , et qui cependant of-
'^ttt presque des résultats analogues. Ou'il noussoitper^
t^is de citer un fait qui n'entre pas précisément dans le
ùjet, mais qui servira à faire connaître jusqu'à quel
^ht la spéculation sur l'enfance s^esl étendue. Il y a de
-* 312 -
jeunes enfants souvent à peine Agësd^onedixaiDeil^DDées,
qui parcourent les villes et quelquefois les campagnes, col-
portant des ofiarchandises pour compte d'iAivîdas.qQid^
viennent ainsi de véritables entrepreneurs de vente, d
qui , moyennant un salaire qui suffit à peine i leurs be-
soins, se procurent ces enfants que la misàre lenr. lim
Demandez à ces malheureux s'ils sont contents dft kttn
maîtres, s4ls sont traités avec douceur , et ils vous répop-
dent qu'ils sont obligés de rapporter chaque soir une gm^
taine somme, produit de leurs ventes, et que s'ils oatk
malheur de ne point faire d'acquéreurs, leurs mattreilei
privent de nourriture et ajoutent souvent les coupa à lear
privation. C'est pourtant au milieu d'un peuple ci vilttéi
libre, généreux que s'exercent de poreils traitements ht
des êtres faibles , dont tous les torts sqnl de n'avoir pis
trouvé à vendre leurs marchandises, dont lo placenMil
devient chaque jour plus difficile par la concurrence im*
mense qui s'élève de^tous côtés .
Kous pourrions signaler d'autres faits de même nalori
et qui sont également déplorables; mais Içs bornes decM
article ne nous permettent pas d'entrer dans des détaib
que les personnes un peu attentives ont pu observer lad-
lement- Si nous négligeons d'énumérer tous les faits qoi
pourraient servir à faire connaître l'abus qu'on fait di
travail des'^nfanls^ nous ne pouvons nous empêcher d'en
indiquer les principales conséquences.
Le résultat le plus immédiat, c'est l'abrutissemeDlcom'
plet des masSBs considérables ; un travail sans relâche
qui commence dès lenfance et se prolonge dans Vhff
avancé, qui prive de toute éducation , et qui ne laisa^i^
ni repos, ni loisir^ amène tôt ou tard l'anéantissement d^
facultés intellectuelles, et transforme l'homme en une es-
pèce de machine presque semblable à celles près d^
quelles il est constamment attaché. On s'est étonné parfosî
— 313 —
) l'état d*iooapacilé de cerlaiDes classes d*indivîdus;
lis fwar a'e^pliqaer TabjecUon daos laquelle ils sont
i^. il aaîGt do descendre dans les profondeurs des
.4IH de parcourir certains ateliers ; on voit alors à
■feblravaox sont soumis ces malheureux ,et quelles sont
I4a«éqmnces qui doivent en résulter.
«icÉI Irîate, dit quelque part Lemomtet, quand on est
iHi retour de r&ge,de se rendre à soi-même ce tc^moi-
iqatqB*on a'a jamais su faire que la dix-iiuilième par-
l#Wie épiogle. C'est li , eu effet, faire faire à l'homme les
MHaMde manivelle ; c*est n'avoir nul souci de sa mora-
iMdt^aoa iBlelligence; c'est spéculer sur son abrutis-
MBt* C» conflit entre la morale et l'indusirie n*a pas,
Hj» fMhe, reçu Jusqu'ici de solution , et l'exploilation
iJaiBachiiia humaine est encore partout en vigueur
I aouvent des résultats atroces qui amènent i la
rabâtardissement physiologique et moral des
iGia-. maux na sont malheureusement que trop réels ,
WifcBOuaattrions encore beaucoup à ajouter à notre ex-
Mai noua voulions tracer le tableau de ceux qui pèsent
Hlâa Jeunea ouvriers en Angleterre, cette nation si
VMoée dans la carrière de l'industrie.
•iLa nollitude des enfants est livrée è la merci des ma-
ibaterier», qui peuvent l'exploiter impunément à leur
i^t, el oe donner en échange d'un travail excessif que
^fiiamiaérable salaire.
On élat de choses a donné lieu, il y a quelques années^
|Aia4racherche8 qui avaient pour but de constater tous
^f JmI et de prendre les mesures nécessaires pour en
rrker et en prévenir les effets.
Voici le résultat de l'enquête ordonnée par la chambre
Mcommunei; il servira à faire connattre, mieux que
UMiine pourrions le faire, rétendue du mal.
/lO
Dès l'flge de hait ans , les enfants sont aptes k eertaiM
trayaox dans les manafactures et notamment dans cdia
où le coton est filé. On les sonmet k db travail de 8k 11
heures de suite , qui reprend après une interroption de I
à 3 heures et se continue ainsi pendant toute la aemaioa.
L'insuffisance du temps accordé au repos fait du somimll
un besoin si impérieux , qu*il surprend ces malheoreu
enfants au milieu de leurs occupations. Pour Jes lesir
éveillés ^ on les frappe avee des cordes, avec des fbaels,
souvent avec des bâtons sur le dos , sur la léte mène.
Plusieurs ont été amenés devant les commissaires de Vm-
quête avec des yeux crevés, des membres brisés par soile
des mauvais traitements qu*on leur avait fait subir ; d'as-,
très se sont montrés mutilés par le jeu des machines pris
desquelles ils étaient employés; tous ont déposé que ces
accidents de difformité résultaient pour eux de la posilioa
nécessitée par un travail qui ne variait pas; tous ont déclaré
que les accidents dont ils subissent les fatales conaéqoco-
ces n'avaient donné Heu à aucune indemnité de la part
de leurs matlres^ qui même avaient refusé i leurs parents
les secours momentanés que réclamait leur guérison. La
plupart étaient estropiés, faute d*avoir eu les moyens ni"
cessaires pour se faire traiter.
Les commissaires ont en outre conslalé que le régiati^
des manufactures a , sur les individus qu'elles renfermen^i
les plus pernicieuses influences; que la mort en moisso^'
ne un grand nombre avant qu'ils parviennent h Tadol^^
cence; que ceux qu'elle épargne dans cette période de ^
vie, portent dans leurs traits livides et amaigris les aym^^
tdmes d'une vieillesse prématurée, et que les formes gi ^'
les et la constitution maladive de tous dépendent de l'itf^'
salubrité des genres de travaux qui leur sont imposés.
A Oundoo,Ie nombre des individus employés dans I ^^
manuf;jioturos . il y a dix ans, et qui n'avaient pas attei^^^
— 815 ^
t'J|rd« dix-hail ans , s'élevait à 1078 ; dans ce nombre*! la
miiorUé était au dessous de 14 ans^, une grande parlie au
lie 12^et quelques-uns au dessous de 9; on en voyait
li Bravaient que 6 ou 7 ans et qui travaillaient
lies antres, o*est-è-diro,treize heures et vingt tninu-
joori non compris les heures de repas (une heure
iiwiales.) Dans d'autres filatures d'Angleterre, la durée
AMwail est de 4 i heures et demie k 15 heures par jour;
ikiiijaslait pas plus de 6 9i 7 heures pour le sommeil.
Q|»jj|tite fille de six ans sort de son lit à quatre heures
4ll|rj|MtiD ; en hiver , elle se lave dans Tobscurité, après
«tAsoMMil interrompu , couvre de haillons ses membres
faUlpiAiL des Ira vaux précédents, et se rend par la pluie
kà la manufacture, éloignée de deux milles au
Obligée de travailler douze, quatorze et quelque-
(liiffQsqa^à dix-huit heures par jour ^ ayant h peine unre-
l^deqiMirante àcinquanle minutes, elle meurt épuisée
(kbMgoei^ après avoir traîné cette existence pendant plu-
liiafi années (1).
i^Intticis de la fatigue rend-il une suspension de travail
ûdispfnaablej la paroisse refuse aux pauvres leslégers
MQMiqni seraient nécessaires pour la subsistance des en-
âtailii., et ce n'est qu'en retranchant aux autres membres
l»la famille une portion' de la nourriture déjà insuffisante
M 1m soutient, que le père peut procurer aux malades les
Uayena de recouvrer quelques forces.
'^hm' pièces volumineuses de l'enquête , les faits qu'elle
i produits par milliers en preuve de la tyrannie contre la--
[uella on réclamait, l'évidence de l'oppression purent
l'i^rd engager le parlement réformé d'Angleterre à ad-
neltre les sages mesures qu'une humanité raisonnée avait
>r(|K»sées pour mettre un terme à un état de choses aussi
(1) Monthly Magasine.
— 316 —
accablaDt ol qui t'agràDdissail (dus les jours daoè les TÎIlea ,
les plus manufaeinrières 9 mesures qui devaient en
même lemps protéger Finlërât des fabricaiiUi. Geax-ei
1 eteportèreot , et à une majoriti de onze ToiX| il fot déddé
qu'ils pourraient continuer à accabler do travail et de
coeps des êtres que leur faiblesse semblait au moins pro-
téger.
Les oreilles de ces hommes sont sourdes aux eris des
malheureux que tient éveillés le bâton de leara contre-
maîtres, et cependant ils entendent le bruit du fouet des
commandeurs de la Jamaïque, contre lesquels ils trou*
Tent des phrases justes cl sétères. Ces nègres, dontlcBori
leur inspire tant d'intérêt, sont-ils après tout aussi diil *-
heureux que ces pauvres petites créatures soumises à ces
fatigues sans proportion avec leurs forces ? Les nègres Ira"
vaillent en plein air et les enfants d'ans une atmosphère
empestée: on achète les uns, on loue les autres; les om^
sont sous la dépendance d'un maître intéressé èi leur eoi»^
sorvation, les autres peuvent mourir sans qu'à défaut A ^
l'humaniié, riniérél perslonnel élève la voix en leur im^ "
'veur(]). Cependant nous devons le dire pour rhonneurd ^
TAngleterre, depuis l'enquête dont nous venons deparl^- '
rtqui demeura sans résultats^; une loi a été faite pourra ^
gler les conditions de travail dans les manufactures. Vao^'
1res pays, dans lesquels on pourrait remarquer, sîno^B
des maux aussi grands , du moins quelque tendance i 3^
arriver, se sont également occupés de réglementa relaliF'^
^ celle question et qui étaient dirigés vers le même liu»^«
Mais les différentes mesures qu'on a prises sont elles suF* -
il antes? Les lois qu'on a faites sont-elles surtout rigou — '
reusement exécutées? On pourrait le penser d'abord à voi ^
[\) Économie poUlique, par M le Vicomte ArBAN dé ViLLEWior «
(de la fcodalitd nouvelle).
— 317 —
atee qoelle-sollicitude on a étudié el discuté celle qoet-
liop; pourtant il n'en est- pas ainsi. Las lois faites ne sont
gnère qu'âne lettre morte à laquelle personne ne songe.
Now ne citerons à Tappuî de notre assertion que les faits
saîTanls» signalés par un ouvrage sur rAngleierre, qui a
(Mira depuis peu :
-t Dans^ certains quartiers, vivent entassés dans de|lristes
rédoilslles piles victimes du tissage. Depuis long-temps les
honmesont cessé d'y parvenir à la taille ordinaire , abft-
iirdis qu'ils sont par un travail précoce. Â sept ans, on
les courbe sur un méller| où la spéculation les retient
onze, treize et même quatorze heures par jour. Deux fois
IMr semaine, dans ce pays à part , s'ouvre un marché où'
le trafique à ciel ouvert le travail des enfants : garçons et
filles sont loués à la semaine, an mois , par quiconque
TMi employer ces petits ouvriers. Le père et la mère sont
prêts à vous les livrer , sans vous connaître « moyennant
deux ou trois francs par semaine , et pour tel travail qu'il
votfs plaira d'imposer à ces pauvres petites créatures qui
tfont pas la conscience d'elle»- mêmes,
« Les médecins ont été obligés de renoncer k employer
]a8 remèdes ordinaires sur des organisations si débiles , et
00 ne saigne, plus dans ces faubourgs peuplés de spectres;
lears veines n'ont plus rien è perdre (1). »
De pareils faits justifient ce que nous venons d'avan-
cer, et montrent, ce semble, d'une manière évidente la né-
gligence qu'on met dans l'exécution des lois existantes sur
cette matière^réducation morale et religieuse est également
négligée, elle se réduit è quelques instructions données le
dimanche pendabtles heures enlevées au besoin de ré"
création et de repos qu'éprouvent de misérables créatures»
(I) Old-Niek, extrait des Etudes suf l'Angleterre, de Léon
Faucher.— GiiztUe du Midi du 26 octobre 1815*
~ 818 —
hébétées par dn inconcevable excàs de travail , et rédui-
tes k la sensation près des douleurs qui leur révèlent leur
existence, à rétat des machines dont ils ne sont que les
accessoires obligés. L'expérience a prouvé que la' plu-
part des ouvriers pères de Tamille ne consentafeat k eu-
voyer leurs enfants dans les quelques écoles qui leur soit
ouvertes, qae pendant les années où ils ne pouvaient ib-
solument rien produire par leur travail ; qu'ils les en reti-
raient dès que leurs faibles bras étaient en état de leur
faire gagner quelques centimes , et que c'est à ce déplora-
ble excès de la puissance paternelle, dominée parti
misère, que Pou doit attribuer cet affaiblissement phyd-
queet moral que présentent, dans certains pays, toosle»
âges de la vie. Les enfants épuisés par un travail précoce
nérecevant qu'une mauvaise nourriture , habitant , laatit
des caves humides et le jour des ateliers malsaioi,
noyant sous les yeux , lorsqu'ils arrivent à radoléseenoe,'
que des exemples d'ivrognerie , de débauches et de hoo-
teux désordres^ s'imprègnent bientôt de la contagion géaé-
rale et se modèlent complètement sur la génération dJ^
pravée qu'ils sont appelés è remplacer (i).
Si nous ne citions que lés faits que nous venons d'énu-
mérer, on croirait peut-être que c'est pour décrier FAo-
gleterre; loin delà ; mais nous ne pouvons nous étendre
pour emprunter des faits en Belgique , etc. Nous ne cite
rons que le passage suivant relatif au Mexique (%):
« Dans les mines du Mexique, où il faut descendre 1800
marches avant d'arriver au fond, l'on rencontre de vigou-
reux porteurs chargés de 4 12 à 115 kilog. chacun, montân^
(1) Economie politique par M. le vicomle Alban de ViLtEifiuî»
deBargemont, page 78.
(2) Le Mondesoulerrain mou eroeiUcs géologiqvkes^ par M. de
LoNGCHfcNE , page 97.
— 319 -
leitement et gaimeni cet immense escalier sans repren-
dre haleine ;* an grand nombre de ces travailleurs sont
dsjijeanes gensdel6àl7 ans, qui commencent leur ap-
prentissage en montant d'abord des charges de 50 kilog. »
•iViéiistent fort bien h celte pénible besogne : ce sont des
•I^Ules précoces qui n'arrivent pas à la vieillesse, car ils
Mjieovent ainsi abnser de leor force que pour un petit
nonbred^années. »
Ko présence de ces faits si nombreux et qui indiquent
Oiilitaalionsi misérable y quel homme pourrait demeu-
fir.iadifférent et silencieux 7 Quanti nous «quelque faible
qitsoii notre voix , nous nous faisons un devoir d'appe-
%de tons nos vœux une réforme et des améliorations
dqpton a on si pressant besoin.
M!Jk«6n France I indépendamment de la loi dont nous
lîons parlé , nous avons vu s'élever des établissements
foi ont en pour objet d'enseigner la jeunesse des classes
opf fieras, et delà préserver de ces vices si faciles è con-
Iracler è cet ftge etqui exercent une inQuence si fatale
iQrle reste de la vie. Des écoles gratuites, des péniten-
iers, des maisons fondées par la charité se sont ouverte.^
•OQr préserver les uns du mal, pour en corrigeriez autres
l pour donner à tous celte instruction, ces habitudes
*ordre, ces principes de morale et de religion qui sont
I base des vertus de Thomme privé et du citoyen. Les
faallats que ces établissements ont obtenus et obtiennent
haque Jour, démontrent clairement toute l'étendue du
ian qu'ils sont appelés à accomplir; mais, réduits aux
MBources de la charité publiqt^e, et n'ayant pour la plu-
art qu'une faible rétribution de l'état ou des communes,
s ne sont ni aussi nombreux, ni aus»i importants qu'ils
evraienl Tâlre . Nous désirons que le gouveracmenl en-
ourage ces institutions , fournisse les ressources qui
eur manquent, en fonde de nouvelles, et favorise celles
— 320 —
qu41 • lai-môme déjà créées dans plasiears vinas,
et surtout qu'il veille avec la plus scrupuleuse attention I
PexécutioD de la loi sur le travail des enfants dais hs
manufactures. C'est une aflEéire qui mérite d'être prise eo
considération , car il y Ta de la moralité et de TaTeDir
d*un peuple. Faisons aussi des vœux pour que noevoiiiai
d'outre-mer, émus à Taspecl de tant de misères, che^
chent à y mettre un terme et à faire cesser les déploraUii
abus qui révoltent tout à la fois la justice et PhumaDité.
Que tous les cœurs généreux s'unissent, que leur vw
puissante se fasse entendre et engage les gooveroemeDi
è prendre des mesures promptes et efficaces pour remi
dier au mal , et ils auront fait une œuvre méritoire doi
l'avenir leur tiendra compte; car ils auront défendu l<
intérêts de la morale , de la religion et de la liberté.
Rapport par M. Bouis, Membre actif de taSoeiété^n
tauvrage de M. TiifGTRiNiBK , concernant le$ priione , et
—J'ai déjà euTbonneur de vous entretenir, dans Tune d
séances del'année f8iS, de l'ouvrage de M. le doctec
YmcTRiNiER de Rouen sur les prisons de cette ville, à prop
d'une notice qu'avait publiée M. Capplbt d'Elbeuf. Gel
notice , qui fut Tobjet d'un rapport , contenait sur Foi
vrage analysé , des aperçus trop rédoits et trop incoi
plets pour qu'il m'ait été alois possible de l'apprécier av
qnelque étendue. M. ViNGTiiinEi a depuis adressée IaSo4
été son volume, publié en i8!i0. Tous avez considéré qu
était indispensable^ quoique cette date soit déjà reculé
de compléter l'examen ébaucbé en 484S. Chargé de <
nouveau travail, je viens vous rendre compte desimprei
sions que j'y ai puisées, et des réflexions qu'il a fait natti
en moi; ayant à apprécier un ouvrage conçu sous Tii
fluence d*un système^ je tâcherai de me défendre de toul
influence contraire et de le juger sous la seule inspiratio
de la raison et de la vérité.
— 821 —
J'ai parlé da système de l'aulear. Il s'empresse de l'ex-
poser, dàs la dédicace adressée à M. Dupont-Delporti,
Pair de Fraoce, Préfet du département , et avant d'entrer
en matière. Son but ,. dit-il , est , par dessus toute chose ,
de le tenir en garde, comme administrateur du déparle-
ment, contre les fâcheuses innovations qui doivent mettre
eo pratique un système décoré d'un nom vide de sens ^
vide d'humanité surtout (ce sont ses expressions), qu'on
appelle iystéme d'intimidation»
Je Depuis taire quelques regrets en voyant Pauleor
ioicrire dès Tabord sur sa bannière l'énoncé d'une pensée
desarcasme et de répulsion. Celui qui parle au nom de l'bu.
' manilé et qui vent le bien , a plus d'autorité et réussit
mieux s'il tient la balance d'une main ferme et s'il pèse
les systèmes opposés sans prévention» que s'il se place
dés l'abord sens l'influence d'une idée préconçue , et s'il
condamne ce qu'il n'a pas mission de juger. Dans des ma-
tières où de si graves dissidences existent encore parmi les
hommes compétents et où l'expérience n*a pas encore suf-
fisamment éclairé les théories . c'est beaucoup hasarder
^He de se prononcer dès l'abord, et de se placer exclu-
^vement sous le patronage de Thumanilé.
Personne plus que M. Yingtrinibr ne peut apprécier
^OQtceque la persévérance et les lumières des hommes
^ai s'occupent de ramélioralion du sort des prisonniers,
^^éritent d'éloges et de respect. Son ouvrage, qui tient un
^ang si distingué parmi ceux qui ont traité ces matières ,
^8t un travail sérieux dans lequel cette préoccupation
^qI a dicté les mots relevés dans la dédicace, n'exilait pas,
cJu reste» la recherche consciencieuse du vrai : souvent
même Fauteur, plus impartial qu*il ne croit, voit avec
justesse et sait apprécier avec intelligence les institutions
et les idées dont l'application fait l'objet de son examen.
Gela dit, nous admettrons et nous ne craindrons plus
A\
— 322 —
d*dire oontredii par M. YiiiâTUKiER lat^inénie, que le syi-
tème dit système d'intimidation n'est ni vide de sens , ni
vide d'humanilé^ mais que, comme celui qui lui est
opposé, il est digne d'être proposé aux réflexions des hom<
mes de bien); et nons tiendrons pour vrai que ceux qui le
soutiennent ne sont dépourvus ni d'un esprit éclairé t ^^
d'un cœur compatissant.
En effet , quel est le but que se proposent les persoD*-
nés qui s'occupent du régime des maisons de correction t
Veut-on frapper les coupables ? Yeut-on les punir du mat
qu'ils ont fait à la société et la venger! Personne ne peut !•
penser, du moins aux époques où la raison et la philoso^
phie éclairent les hommes. On veut les séquestrer pour 1^*
empêcher de mal faire , et utiliser leur séquestration m ■>
profit de leur amendement. Gomment atteindre ce dernitf^^
résultat 7 C'est là le problème; et ce qui en prouve la diffi'^
culte , c'est ce que dît M. Yingtrinier lorsqu'il exposa l9^
diverses phases qu'a parcourues l'esprit humain ,el \9^
exagérations en sens inverse dont nous avons été témoin»<-
« Il y a dix ans, il était de mode (et n'est-ce pas la naod^
» qui gouverne tout en France), ditl'auteur, page I9,de s'a^
> pitoyer surle sort des détenus; il n'était d'égards don^
» ils ne dussent être l'objet , la société n'exerçait sur eo^
» qu'une odieuse tyrannie, et, comme pour réhabiliter en
» quelque sorte le crime, on vil un célèbre philanthrope
» se faire enchaîner une jambe à la jambe d'un forçat. ..et
» tout le monde applaudissait... • tous les journaux du
9 temps retentissaient d'éloges. >
Après avoir retracé les exagérations du système con-
traire^ l'auteur ajoute :*
€ La sagesse s'expnme*t-elle ainsi ? N'y a-t-il pas dans
» l'une et l'autre manière d'envisager la question une dé-
» plorable exagération 7 N'existe-t-il pas de juste milieu
» possible entre tout faire pour et tout faire contre les
— 383 —
^ • priaonniart! Faul-il de toute néoeBsité qu'ils soienl ou
^ I Hir daa roses ou sur des épines T
^ • Nous dirons aux pessimisles :
^ » Il faut que la faute s'expie : la dëteniion est ton! à la
ii • fois on frein et un cbftiiment. Donnez donc aux pri-
7] • sooniers ce qui leur est strictement nécessaire^ mais
• rien de plus; que leur cœur gémisse | mais que leur corps
» ne souffre pas.
i Nous dirons aux optimistes:
» La captivité est une peine assez lourde pour qu'on ne
> eherche pas i la rendre plus pesante encore qu'elle ne l'est
• déjà. Amender les prisonniers c'est une belle œuvre,
• mais que leur amendement moral ne s'achète pas au
(^ » prix de leur dépérissement physique. Nourrissez-les de
• bonnes doctrines et de salutaires pensées, mais ne sou-
» mettez pas leur corps ù la dérisoire alimentation de mau-
» vais légumes secs» de beurre et de fromage. Si vous leur
» 6tez^ avec raison, l'eau-de-vie qui est un luxe , ne les
• empêchez pas d'acheter un peu de viande qui est une
• nécessité; au lieu de détruire les cantines évites le^
» abus . '
• Nous dirons aux uns et aux autres t nous dirons à
^ tout le monde :
» Vous ôtes-vous rendu compte à vous-mêmes, dans le
* silence de la méditation, du lourd fardeau imposé aux
^ prisonniers ?.. Jetez un coup d'œil sur la légère esquisse
«lue nous allons tracer^ et gardez en mémoire qu'il ne
' Va s'agir que des prisons ordinaires :
» 1"* Privation de la liberté.
la 2'' Répétition monotone et inévitable des mêmes ac-
tions, des mêmes devoirs tous les jours.
» 3* Coucher presque partout sur de la paille ou du
^ moins sur des paillasses.
• 4* Nourriture végétale qui affaiblit et tue à la longue,
— 324 —
» usage de3 légumes vieux ou avariés qui eogendrent ton-
» vent des maladies (la preuve en est dans les labiés de h
« mortalité qui dans les maisons centrales dénonceôtpar*
• tout la mort du 42* par chaque année).
» 5* Un travail obligé^ et quel travail pour cerfâiBi
» classe d'hommes !
» Observance d'une discipline sévère , obéissance pai-
» slve due a tous les agenls du service, depuis le direetenr
9 jusqu'au dernier des gardiens , el quelquefois même des
» surveillants, choisis parmi les prisonniers eux-mêmes.
« 6* Abnégation complète de toute volonté, prifaliofi
» de toute jouissance physique et morale.
« 7<> Ëloignement de sa femme , de ses enfants | desss
» parents, de ses amis.
» S"* Et l'avenir en perspective^ quel avenir le plus lOiH
• vent ! de toute part la répulsion !
• Qu'on vante encore le bien-être des prisonniers! El
» qu'on y songe bien, nous ne parlons pas des maisons
» centrales ; s'il s'agissait d'elles nous aurions à ajouter:
9 0» Oblfgation d'un silence absolu el perpétuel.
a 40» Privation de tabac.
» 11*" Impossibilité d'acheter avec le produit de son
» travail autre chose que du beurre el du fromage.
> Uniforme de la maison à porter ,
» Suppression de toute espèce de communication.
» Et ce sont là ces lieux de délices que le condamné
» libéré aspire à revoir ! C'est un tel appât qui les pousse
• aux récidives. Oh ! vous n'y pensez pas! Vous parleï
» sans cesse de récidives, vos statistiques vous épouvan-
» tent, et plus d'un ouvrage publié sur la matière con-
9 court à accroître votre terreur. Examinons le chiffre t
» discutons-le. »
Nous suivrons, en effet, bientôt l'auteur sur le ter-
'ain des récidives, et nous verrons qu'il a été eniratoé
— 325 —
olôntairemeDl, par Tesprit de système que noos avons
lalé, à des erreurs ou du moins à des rësuUats que
to^daTroDsqualiQer decoDom, jusqu'à ce qu'il ait eipli-
ides assertions qui nous ont paru frappées d'inexacti-
Ie.'>l|ai8 arrétons-DOttS un moment sur le tableau qu'il a
t des souffrances des prisonniers. Eu le déroulant
Bteom plaisance, nelesa-t-il pas un peu exagérées, et
i^anfBsamment tenu compte des compensations que
malfaiteurs peuvent trouver par leur agiomération
me dans les lieux où ils subissent leur peine? C'est o®
Ha réflexion semble démontrer.
L'expérience et l'observation nous apprennent que
il^éhose, même la plus absurde , peut être prouvée
▼ant les vues de celui qui fait la démonstration. Eu
mtnt un thème, quel qu'il soit , on en prouvera facile-
ut l'excellence. C'est là' ce qui rend tant d'ouvrages
Bgereux; c'est ce qui donne de rimportanco à tant de
lèmes vicieux en eux-mêmes , mais dont on dissimule
^té faible en faisant ressortir avec énergie ce qu'ils
lYent présenter de bon. Par là on fait illusion aux
m après s'être fait illusion à soi-même; mais l'il-
ioQ n*est pas durable de sa nature, et la vérité reprend
00 tard ses droits.
^iosi, vainement M. Vinotrinzer nous déroulera-t-il
ibleau des souffrances des prisonniers, et por(era-t-il
p'au nombre fatal de treize la série des douleurs aux-
Ihs ils sont en proie, et qu'il formule^avec beaucoup
wins, toujours serons- nous portés à répéter avec lui
seoDtrelui ce moi àeG alilèe : E pur si niuove ;etàdire:
ourtant ces lieux ne sont pas si affreux , puisqu'on y
^Qrnesans trop de regrets. » Nulle déclamation, l'élo-
ocemême, ne pourra prévaloir contre un fait dont tout
8le la triste réel li lé.
• ViRGTRiTfiÉR s'écrie à son tour: a Pourtant il est vrai
— 326 —
que les prisoDaiers soot malheureux daos les prifiom! •
Qui endoule? Mais, peut-être , hi H. VuiGTRimia tr»»
çait avec la même chaleur le tableau des peines bien pl«
réelles et plus cuisantes que supporte Fouvrier hsi-
nête^ le prolétaire obligé de secourir sa famille par m
traTail opiniâtre , qui ne peut pas toujours écarter la 9i*
'adie ou la faim, peut-être trouverai t-il que le sort dadi-*
tenu affranchi de tout souci est moins à plaindre ; peatréire
alors s'expliquerail-il les tableaux statistiques des récidi-
ves, qu'il trouve plus commode d'attaquer.
« Dans ces statistiques qu'on rencontre toujours pav
• accuser , dit-il, si un individu*a été repris cinq fonde
• justice, on porte le chiffre cinq à la colonne desréeidir
• ves. Mais nous n'admettrons jamais ce système : noiudi.
» rons , nous, qu^un homme qui commet ci nq récidives «il
• un réeldîviste et non pas plusieurs à lui seul. Que Foi
> fasse subir cette réduction aux colonnes, et Ton urt
1 agréablement surpris de l'immense diminution qu'eUii
■m offriront. »
L'auteur accuse ici les statistiques d'être accusatrices yttil
veut les réformer; nous lui répondrons que son syslAnsi
conçu dans l'intérêt du condamné, tendrait à les dénaia*
rer et partant à les rendre trompeuses, ce qui serait leiu
ôter toute utilité, et la réhabilitation des condamnés, k 1*'
quelle il parait tendre, ne serait qu'apparente.
« Un homme qui commet cinq récidives , dit-il , est m
» récidiviste et non {plusieurs à lui', seul , • Mais faut*^
donc, pour être dans le vrai^ si un homme a commis
récidives dans Tannée, chose rare, mais qui se voit pottf
tant , qu'il ne figure que pour une condamnation «tt II
bleau des récidives? 11 sera donc de pair avec celui qi
n'aura récidivé qu'une fois. On cherchera dans les statiali
ques les preuves de Tamendement des condamnés , o« m
de refficacité des peines, et on ne saura pas ce qa'eUat m
— S27 —
fniÊHt puisque celai qui a saccombé iim seule fois stra
lefité et #af œquo avec celai qui a succomM S, 8 , & et 5
m*
Btreile^ les tableaux présentés annoeilement aa Roi
f» le ministre de la justice fontconoatlre le nombre des
filllihi9t09 à côté de^celoi des re'eidiveê , et le reproche
I M. ViRGTRmta cesse d*étre fondé.
\ lisons, dans le rapport sur Tadministration de la
r criminelle, pour Tannée 1848, inséré au Moniteur
ifMvniX iM%, que le nombre des condamnés jugés dans
niaée^à la requête des ministères publics, a été de 82,728, et
klTfsqiiéte des parties civiles, de 12,510, total 95,2S8yet que
aM des récidivistes a été pour la même année de 45,471.
Qi < Mmbre ^ dît M . le garde des sceaux , se compose ainsi
fftioit: 40,704 prévenus jugés en réoidive^une seule
Ébdans le cours de Tannée iM3 , 1^691 jugés deix fois.
Ml Jugés trois fois , 95 jugés de 4 à 5 fois, de sorte que la
MAre réel est de 12,878 seulement.
t Beaucoup de prévenus en récidive, 2,086 , abusant
• Ja nndttlgence dont ils étaient Tobjet, ajoute le rapport^
» oatétéjugés2,3,(i, 5et jusqu^à 8 foison 18/id, soit par
«'binéme tribunal, soit par des tribunaux différents. 38S
•'fat comparu 2 fois devant le tribunal de la Seine, 93
* tasis fois» et 40 quatre et cinq fois. »
Tous le voyez» la statistique, loin d'être trompeuse et ac-
Watrice^est simplement exacte. Les chiffres ne peuvent
Mraqu'impartiaux, et j'ai dû entrer dans ces détails, soit
PfMMT rectifier les énonciations erronnées, soit pour justifier
VMaaieoce à laquelle nous sommes voués, d'un reproche
^ m*a paru injuste.
i-rAprèik avoir fait cette part à la critique, je dois m'em-
piNaar d'aborder les autres parties de Touvrage qui se
IHSiMMudaiil à l'attention, et je me plais à Cairo ressor*
W.4|pioJMi4r«avé de vues élevées^ d'examen
— 328 —
laborieux et de sage philanibropie dans un livre iosp
tout entier dan&un but d'amélioration et de progrès.
La division du travail de M. YiNGTRiNiBa est fort n
thodique et embrasse .toutes les matières qui penv
ressortir du sujet.
Le chapitre 1** présente le tableau des prisons en Fran
leur population , la création des maisons centrales,
abus qui y régnent. — Il traite ensuite des prisons
Rouen avant 1800, des améliorations introduites dep
cette époque, et des services rendus par l'administrât
des prisons.
Le chapitre H traite des prisons de Rouen depuislS
Dans ce chapitre, comme dans le précédent, Tauteur en
avec beaucoup d'intelligence dans tous les détails du i
gime intérieur des prisons, et apprécie les divers systèi
qui s'y sont suce édé. Il examine les effets du travail <
a enlevé les détenus aux longues heures d'oisiveté qui ]
saient si duremdntsur leur existence, au grand détrim
de leur moralité , et il donne tous les tableaux stalisUq
propres à éclairer les lecteurs sur celte matière si iniér
santé.
Le chapitre m est consacré aux enfants, et Faute
après avoir présenté Tétai des pénitenciers eli des soeié
de patronage en général et spécialement à Rouen, étal
une comparaison fort judicieuse entre les éiablisseme
de ce genre qui existent à Rouen et ceux de Lyon.
Dans le chapitre IV, l'auteur s*occupe des divers syi
mes pénitentiaires , de la possibilité de leur appliôat
aux prisons de la France, des reformes qu'elle néccssitei
dans le code pénal ,des grâces et des abus signalés.
On remarque, dans ces deux chapitres, une tendai
un peu trop marquée de la part de l'auteur è innova
Cherchant le bien et mettant à contribution toutes
théories , il oublie quelquefois que celles qu'il préfè
i.Mivollos, et que si elles ont ëtc
:)r\iparu aux hommes compétents
; ratique. Un examen un peu appro-
ipio bien des changements qu'il pro-
M(>s et surtout qu'il n'est pas toujours
: ^ rédiâce de nos lois qui n*ont pas été
uTit qu'on le suppose trop souvent. Ainsi,
• les onTants, Tauteur voudrait changer
tablies par les articles 66 et 67 qui sont le
onnel des enfants. Le -* porte les peines
pplique pour les délits ordinaires; le 1*' en
le les acquitter, lorsqu'ils auront agi sans dis-
autorise leur placement dans une maison de
pouryôtre détenus pendant tel nombre d'an*
)e jugement déterminera et qui ne pourra cxcé-
>que où ils auront accompli leur vingtième année,
car regarde cet article comme fort rigoureux et
; faisant à Tenfant acquitté un sort bien plus fâcheux
jlui de Tenfant qui est condamné. Cela serait vrai si
in( sur lequel il s'apitoie n'était rendu au monde cor-
lélevéet pourvu d'un état, tandis que celui dont le sort
piratt digne d'envie aura subi la prison dans unemai-
Jlrie force et n'eu sortira que flétri comme repris de
■Uoe. Est-ce donc après avoir suffisamment pesé se»
^N'essions que l'auteur s'écrie (page 123): « Aiusi par
ne anomalie épouvantable on voit écrit au frontispice
^ cesartipleft: sévérité pour ceux qui ont agi sans dis-
osrnémenl; indulgence pour ceux qui ont agi avec dis-
eeroement. •
Immédiatement après celte exclamation, l'auteur, comme
imeuë à la vérité par une force irrésistible , cl «à son
ISO » ajoute ces mots qui présentent à leur tour une ano-
Jlie-bien singulière avec ce qui précède:
t Quant à TarlicIeG? (celui qui est, selon lui, empreint
-42
— 830 —
d'indulgeDce pour le coupable) appliqué aux enfaoUpré-
YeuusoQ coupables de délits^il ne remplit pas le but delà
loi qui est de corriger eu même temps que de puniricarit
n'eolratae qu*uQ .court iséjour dans la prison ou dam k
pénitencier, et rend impossible par suite la moralisation
qu'on a en vue. Il suffit pour que les enfants s'inocnleit
les mauvais principes de la prison, il ne^suffit pas poor
qu'ils se pénètrent des bons. » Pourquoi donc Fauteor
8*est-il plaint de Tindulgenoe dont ils étaient l'objet ?
Il est vrai que l'auteur ajoute : • Ces changements que
» nous désirerions voir introduire dans les articles 65 ei 17
• du rode pénal, ne sont que le prélude de ceux plus im-
» portants encore dont nous voudrions que le code péoal
• tout entier fût l'objet »
On ne peut pas fixer le terme des bouleversements aux-
quels l'auteur arriverait en cédant ainsi aux inspiraiiam
d'une philanthropie trop exclusive; après le sacrifice de
deux articles du code , c'est celui du code tout entier
qu'on demande.
Qu'il nous suffise de remarquer que cet article 07, q*>^
rendait le sort des enfants condamnés si doux, est , quel"
que* lignes plus bas,frappé d'anathème pour un motif coO'
braire; et que lorsqu'ensuite l'auteur^ pour donner V^
spécimen de sa pensée, nous dit qu'il voudrait que loO^
les enfants âgés de moins de 16 ans, prévenus de déiit^'
fussent de piano et sans que les juges eussent à décider 1^
question , considérés comme ayant agi sans discernemeD^t
que les enfants récidivistes pussent être, si leur conduit^
était trop mauvaise, envoyés dans une maison centrale o^
que, même, les autres pussent être, en cas aussi de mau^
vdise conduite, renvoyés du pénitencier et placés dan^
une maison centrale ; nous sommes forcés de trouver dao^
toutescesalternaliveSjdans toutes ces hypothèses, rarbitrai*
re et le hasard substitués à la loi et à l'autorité judiciaire^ *
- 331 -
j seules garanties de la sûreté et des droits des citoyeDSi
J . qoel qae soit ieor Age. N'oublioDS pas de nolfit, en passant,
2 que les pénitenciers prendraient une extension telle qu'ils
, Baieraient plus que de véritables prisons elque les enfants
eoToyéSy on ne sait par Tordre de qui^d^ns les maisons
ceatralesi se trouveraient traités avec une sévér^(é bien
jM- contraire aux vues de l'auteur,
ih Je me plais, toutefois, à dire que ces chapitres , comme
toat le livre et malgré quelques passages hasardés, sont
pleins d*excellentes choses et de vues judicieuses, et qu'on
pourra toujours le consulter avec fruit dans l'élaboration
des réformes, soit législatives, soit administratives, aux-
quelles il ne faut jamais renoncer malgré les dangers que
des tentatives irréfléchies présentent quelqf^efois.
Ge,que l'auteur ditsurl* usage du droit de grâce est encore
plein de justesse, quoiqu'on puisse encore y retrouver ce
penchant au blAme dont M. Vinotbinibr ne peut se défaire
et qui le porte souvent à des exagérations inadmissibles.
Eeoutons Tauteur. « Les grâces sont limitées, dit-il (page
* 221); des entraves sont ministériellement imposées à la
* clémence royale à cause de cette centralisation tant van-
* tée, et qui au fond, peut-être, ne mérite guère la brillante
* réputation qu'on lui a faite. Ce ne sont en réalité ni le Eo>
* Qi le ministre, mais bien un chef de division , quelquefois
» mômeunchefdebureau, qui exerce le divin privilège de
* f«ire grâce. C'est bien le Eoi qui signe et le ministre qui
* contresigne, mais si le chef de division est contraire à
' la demande en grâce, son rapport sera fatal etcommele
* lailnistre in'agit que diaprés ce rapport, de même que le
* Boaverain ne pardonne que de l'avis de son ministre^
* il s'ensuit, que les peines de mort exceptées , car dans
* cette circonstance notre monarque a voulu exercer par
* lui-mdmo sa puissante prérogative; il s'ensuit, disons-
.^ nous , qu'il faut pour qu'un condamné obtienne com<^
^ mutation de peine, car les grâces pleines et entières
^ 33:î —
^ sont tellemenl rares qu'il n'est pas besoin d'en parler,
» que lo procureur général duressort où il a élé jugé ne
» lui soil pas contraire, que le chef de bureau qoe cette
« partie concerne lui soit favorable, que le chef de divi-
• sîon partage Ta vis de son chef de bureau , que le Inioi^
• tre t*tfnsenle h appuyer cet avis et que le Roi enfin donne
» sa signature. N'est-on pas effrayé de la terrible filiire
n qu'un malheureux condamné a' à parcourir avant d*ar-
n river k obtenir la remise d'une année ou deux deu
» peine?»
Cette tendance à condamner, à blâmer ce qu'il voit faire
par autrui) est trop naturelle à l'homme, nous pourrions
peut-être ajouter, trop inhérente h l'esprit français,,
pour qu'on sôH' surpris d'en trouver l'empreinte dans
l'ouvrage que nous analysons. Un homme d'une si hante
intelligence que M.VmGTRiniER aurait dil pourtant com-
prendre que le Roi , ni môme le ministre de la justice ne
peuvent coanatire par eax-mômes quels sont ceux des
prisonniers placés dans les maisons de force qui peuvent
paraître dignes d'être graciés.
Est-ce bien sérieusement qu'il ajoute peti après!: ■ On
» sérail étonné si on connaissait les motifs qui ont valti ^
» certains de ces prisonniers, leur inscription sur le ta*
» bleau miraculeux : quelques révélations, quelques d^-
» nonciations, quelques services d'espion, voilh pour quel"
» ques-dns leurs titres de distinction. C'est une prime of^
» ferte à l'hypocrisie ; ainsi, tandis que ces gens, en per^
» péluant leur infamie , ont mérité de la voir cesser, d'an"
» très prisonniers timides, repentants , d'une condaito
• irréprochable, se trouveront repoussés du tableau d0
• cet Eden des détenus, soit parce qu'il &]en faut de q'aeî-
« qués mois que la moitié de leur temps soit achevée, soit
» par suite de quelques ressentiments qu'ils n'uni pu ap-
» paisor. ♦
~ 133 —
L'auteur, qui juge une inslituliou ëmineminent philao^
thropîque, pir quelques abus qu'il a pu observer, devrait
teeoBSÎdérer avec plus d'imparlialité et reconnatlre avec
II^'CausTOPHE-MoBBiu qu'il cite, que s'il est vrai que les
grâces que le Roi accorde chaque année- à certaines épo-
ques sofeunelles, entraînent avec elles plus do rechûtes
qa'elles ne produisent d'émulation et d'encouragement
ibien faire, la faute n'en est pas à la loi, ni k Tadmi-
niatration, tantôt toujours prises h partie, mais q*i'il
fiotla chercher dans le cœur humain, dans les disposi-
lloos particulières des détenus, enfin dans les causes qui
. mulliplient les récidives. Sans doute il so fait de mauvais
choix. Mais peut-il en être autrement lorsqu'on est obligé»
quelque détour qu'on prenne, do s'adresser toujours aux
coacierges des prisons , seuls en contact avec les détenus?
Avec plus de réflexions, M.Vingtri?(ieii se serait épargné
des déclama tions qui déparent toujours un ou vnngo sé-
rieux; il aurait vu que Ton s'égare en cédant à un désir
de perfection impossible dans les institutions humaines,
fit que des attaques trop répétées contre les luis ou l'ad-
ùiinistration du pays no sont pas ce qu'on devrait ren-
coDirer dans un ouvrage consacrai h l'amélioration du
régime des prisons. Quelle peut élre la portée de la di-
gr^saiou que l'auteur se permet contre ce qu'il appelle
< cette centralisation tant vantée qui ne mérite guéro sa
''^putation? • Ju n'y vois rien de bon ni de convenable,
Ai ce n'est qu'elle me fournit l'occasion de citer sur ce
pointun passage fort remarquable et plein d'à-propos de
ttiisioire du Consulat et de l'Empire :
a Si on livre un pays à lui-même, dit Al. Tuiers (tome
» l*',pàge 449), c'est-à-dire s'il n'est régi par une adminis-
* tralion générale, à la fois intelligente et forte, les pre-
» luiéres affaires, celles de l'état, ne se font pas, lessecon-
• des, celles des provinces et des communes, renconlreni
_ nk —
» dans l'inlërôl ou provincial ou communal^ on prin-
» oipa de zèle, maisd'uo zèle capricieux , idëgal , injnto,
» rarement éclairé : les adtninislralions provincialei oi
» communales ne manquent assurément pas de goAlpoir
» s'occuper de ce qui les concerne, mais elles sont pro-
» digues, vdxatoires, toujours ennemies de la règle cio*
» munc.Dès que Fautorité centrale se retire d'un jwjl(
• il n'est pas de désor.dres auxquels les intérêts toeiit
» ne soient prêts à se livrer Jeur propre ruine comprfii.
» £b 17^9, partout où les communes avaient jooi de
» quelque liberté, elles étaient en état de banqueroole;
• la plupart des villes libres d'Aliemagt^e , quand allas
• ont été supprimées^ en 1803, étaient compléieroeolnri-
• nées. Ainsi, sans une forte administration générale, kf
» affaires de l'état ne se font pas, les affaires looalaa f«
» font mal. »
Frappé du spectacle des misères qui s*accumulent daos
une maison de détention, M. ViiiGTaiMiER s*est senti éinii.
Il trouve les hommes, même les plus coupables, plus «li-
gnes de pitié que de colère. Il voudrait adoucir leur aort,
améliorer leur moral, les rendre bientôt à la société, lai
rendre amendés. Qui pourrait ne pas s'associer à ces vtNf
et reconnaître de si beaux résultats? Mais la difficulté n'est pa0
^è. L*état des choses actuelles est incomplet, vicieux méma
qui en doute? Où voit-on la perfection ici-bas? Ce b^
pas là un motif de se prendre à la fois de pitié pour les dé-
tenus et de haine contre les institutions. Détruire est no
métier trop facile; tout le monde en use, ce qui est la
plus difficile, c'est de substituer à l'édifice détruit un édi*
fice réellement meilleur. En examinant avec soin l'oatraga
dont il s'agit, on trouve que les améliorations que formola
M.ViifGTRiNiKii ne sont pas toujours heureuses, et que h\
son ouvrage contient une foule de réflexions sages et d'ob*
servations ingénieuses, ses critiques sont parfois injustes.
— 335 -
et dans ses projeU de réforme irréfléchies; il est surtout
trop doroioé par son hostilité trop vÎYemeat exprimée
eoatrv le aystème cellulaire, dont le gouYeruemeDt s*oc-
OVpo en ce momenl avec taol de sagesse et de mesure et que
M-TiiieTaiEfiBa devançant Texpérience frappe à outrance
partout où l'occasion s*en présente. Peut-ôtre a-t-il rai-
100 an fond; l'avenir le dira , mais la colère et le sarcasme
gUiDt les meilleures causes.
Leebapitre V traite de ce système etdeson application.
Le chapitre VI et dernier traite de la pénalité à subs-
liloerk la pénalité actuelle et donne la conclusion et le ré-
iooiiderauteur.
Le chapitre Y n'est, comme on a pu le pressentir, qu'un
plaidoyer un peu passionné, mais souvent éloquent, contre
In ïïf%{èmô dïi pensy h anteu . L*auteur prend pour épigra-
phèce vers de la comédie des Oeux Gendrêê de M. Etienne:
> Obi la philanthropie est souvent bien barbare! » et
poor texte le commentaire de ce mot tiré des livres
■UQts: •vœêolil » Il suit de li que ce chapitre présente le
Bériteet les défauts ordinaires du plaidoyer; il met en
reKef un des côtés de la question et laisse l'autre dans
l'ombre. M. Yingtbinier trouve que l'on agit fort mal et il
parle quelquefois fort bien ; peut-être trouverait-il son
lilo moins commode si on le mettait à l'œuvre et que pas-
laotdela théorie à l'action il eût à faire ce qu'il sait si bien
dira. Ne trouvez-vous pas, par exemple, Messieurs, que
c^ast abuser du droit de Tallaque que de s*appuyer sur
l'aatorité de Lacbxairb, • apprenti , dil-il, au dépôt, élève
^ ta Force, maître à Poissy ei finissant à Téchafaud •,
pour faire peser sur l'administration^ disons mieux, sur
^ loi, la responsabilité d'une pareille vie. Non, sans
douta, un séjour de 2k heures, même de deux ou trois
jOUrs au dépôt de la préfecture , n'a pu déterminer la vo-
^«tion de cet homme qu'une pervcriilé innée, que des
— 836 ~
instinoU inTinotbies irouaienl au crime et h la honle. U.
ViHOTBiNin» qui n'a vu dans uo Pipatoihe el 'dauffeéi
fille GoamBa que des mouornanes dignes dfiidu!ge'iioè«lrik
pitié, esl-il bien conséquent lorsqu'il ne voit dàDsLACiÉii-
RB qu'un honnête jeune homme jeté pour un léger délit dan
le dépôt de la préfecture et désormais privée par lefaildeh
police, de sa robe d'innocence? La critique, lorsqo'eHé •
n'est pas impartiale, égare toujours^ et robservation dtéft
fût-elle juste Je n'y verrais pas un motif pour reponner
avec tant d'âpreté les tentatives d'amélioration projetées;
tentatives faites avec circonspection etque rezpériaMe
seule peut juger. Toutefois après avoir relevé cesdéfasls,
dont la cause est du reste fort respectable , je dois faire
ressortir aussi les excellentes intentions de TaDtear,
sa bonne foi et les recherches immenses auxquellM il
s'est livré. S'il n'est pas toujours juste, c'est contre son-
vœu^ j'en suis sûr. Ainsi, après avoir fort maltrailé l'ad-
minislration au sujet des grâces, comme nous ravooSTO*
il donneun extrait de Touvragede M. Venostb Giubs»
commissaire de marine chef du service des chiourmes
à Brest, et h ce sujet il reconnaît lui*mème l'infloeDce
si puissante des grâces; c'est son expression. Quant au
passage cité^ il n'est pas entaché du pessimisme ardent de
l'auteur, et je me plais 5 le'transcrire: • Les fJrace8,dil-
» il, sont un des meilleurs moyens qui soient entre nos
» mains pour augmenter et assurer avec efficacité l'auto-
• rite et la force, pour maintenir l'ordre, pour inspirer de
• la confiance h des hommes malheureux , pour ranimer
» Tespérance dans leur cœur flétri , es faisant entrevoir
» la fin de leur captivité ou nne amélioration à leur sort)
» des condamnés Ion g^temp* éprouves par une eonduiU
» exemplaire , Le jour des grâces est un beau jour pour
• le bagne.Nous l'avouons avec plaisir, c'est aussi un
» beau jour pour nous, dit M. Glfize . •
I
— 33? —
,8iles grâces étaient habituellement un^ prime è respî*
Blpig0et à l'hypocrisie , M.Gleizb s'exprimerait-il ainsi
Mrle compte des graciés et parlerail-iN des transports de
I jrie) des ravissements, des cris de bonheur qui retentis-
» jQDfc dans toutes les salles, h la proclamation des noms
■ 4sQtQxsar lesquels la clémence royale est descendue? »
bl^rrait-on, lui aussi , s'associer à la joie qu'éprouvent
4na-mémes qui ne doivent pas, du moins pour cette
Ms, y participer?
•ifisDS sa conclusion, M. YiNGiniNiEa propose un système
implet de pénalité; sesidées soot fort bonnes, non qu'eU
Ipèisient susceptibles d*étre admises telles quelles, mais,
emme théories, elles renferment d'excellentes choses et
oMs partie de Touvrage est digne, comme tout le reste,
dffixer Tattention de ceux qui s'occupent de ces mati-
ins. Non seulement on y trouve des observations et des
frits dignes d'être médités, mais ces méditations ne pou-
vant être que fécondes^ car elles font penser le lecteur at
llltif. Je ne puis ici analyser le plan qu'il propose sur une
Mttiiresigrave, et môme un simple exposé nous conduirait
^ loin • Ceux parmi vous, messieurs, qui voudraient con-
wkre ou apprécier les vues de Tauteur, pourront recoiirir
àFonvrage.
Je terminerai cet examen, déjà trop long , par un rap-
Jirochemient qui ne sera pas sans intérêt. Ce sont des chif-
fras et des observations tirés du rapport déj^ cité sur
l'administration delà justice criminelle en 18^3. Les opini-
011$ de M. YiNGTRiNiER sont contrôlées par l'expérience de
^bq ans environ, puisque son ouvrage a été publié en
IfibOetqueles faits observés devaient dater des années
iréeédentes; peut-être ces faits ne sont-ils pas h l'appui
lèses déinonstra lions ni des espérances fondées sur le
ysiàoae qui exclut l'isolement; nouvelle preuve que l'es-
irit de système, dans la recherche de la vérité , est plein
43
.n.ii
— S38 -
dlDConvéoients, et qu'il est plus uiile de la cheroher par-
tout où elle peut âlre, que de créer à priori un thème
toujours plus ou moins équivoque.
M. YiNOTRiiviEB, eu admettant que le chiffre des récidive»
est considérable y trouve que celui des récidivistes est
fort rassurant, a Alors ^ dit-ii (p. 267), nous demaa*
» dons à quoi aurait servi de celluler et de tourmenter cis
» prisonniers qui ne sont pas revenus en prison. »
Plus tard, il dit, p. 268: « La répétition puérile du cbiBire
• effrayant des récidives, faite en présence deTaveu d'on
» chiffre annuellement uniforme quant au recrutemeot
» des prisons, est une inconséquence, une erreur fatale
» et qui mérite d^autant plus le blâme des amis delà
> vérité que des mesures barbares sont déjà venues frap-
• perles prisonniers, bons comme mauvais ,et attester
» d'une colère administrative qui n'a pu être provoquée
D que par les criaiileries de théoriciens inhabiles qui par-
» lent des choses sans les étudier^ et, des hommes saosles
» connaître. »
Vous voyez que Fauteur traite assez rudement ceuxqoi
ne partagent pas ses idées , et qu'il n'entend pas qu'on
parle des choses sans les étudier, lui qui a beaucoup parlé
des lois et beaucoup critiqué le code pénal.
Les chiffres sont pourtant là^ et il est bien difficile de
critiquer les chiffres officiels. Nous allons voir ce qu'il»
portent, et vous jugerez s'il y a justice dans cette phris©
de Touvrage : « Le baromètre de l'époque est à la sévi-'
• rilé.»
En 1843, le nombre des accusés jugés contradicloir»— '
ment par les cours d'assises est de 5,394; en 1842, î*
n'était que de 5,104.
Dans les deux années antérieures, le nombre des crimes
contre les propriétés avait diminué sensiblement; la ré-
duction avait été pour les deux années de 9/!i8, c'est-à-dire
— 339 —
de plus de 1|5. L'aonoe 1843 présente, au coulraire,
Qoe augmenta lion : le nombre de ces crimee qui était de
îfil& en 1842,estpour 1863 de 3,625; il avait été,en 48M,
deV^Sf e^ on ^^^Û, de 6,382.
Pendant les mêmes années, le nombre des crimes contre
Ui personnes Si aussi varié, mais moins; en 1843, il a
été eomme en 1841 ù 6 accusations près ; en 1842, il était
de i669,et,. en 1840, de 1622.
Les conclusions sont peu favorables pour notre époque,
cependant on ne doit pas en exagérer la gravité ; ce n'est
pusnr une épreuve de peu d'années qu'on peut établir des
résaltals certains et apprécier le mouvement de la crimi-
nalité. Quelquefois les oscillations sont brusques et capri-
deosès sans cause apparente, quelquefois la cause peut
00 être facilement aperçue , comme lorsqu'elle se trouve
dans les commotions politiques ou dans des agloméraiions
poiisanles d'ouvriers et d'étrangers. Pourtant les comptes
rendus déjà acquis, qui renferment une période de 18 an-
nfesy permettent de constater l'accroissement du crime, en
'J^nt égard à celui de la population.
Pour tous les accusés, sans distinction, on a^ de 4826 à
1830, un accusé sur 4,517 habitants; de 1831 à 1835, un
«r 4,427; de 4836 à 1840, un sur 4,297 ; de 1841 à 4843,
'û «ur 4,746. On ne pourra apprécier ces derniers chiffres
de lorsque la période entière de cinq ans sera accomplict'
La statistique des tribunaux correctionnels présente
^ft résumés à peu près semblables: en 1842, ces tribu-
^Ux avaient statué sur 145,888 affaires , comprenant
^3)529 prévenus; en 1843, ils ont jugé 452,029 affaires et
^9,216 prévenus. Cette dernière année offre donc un ac-
croissement de 6^41 affaires et de 6,887 prévenus.
Quanta la partie consacrée aux récidives , celle qui in-
^tesse plus particulièrement ceux qui étudient le ri^gime
ob prisons et desbagnes et qui veulent en apprécier l'effet
— 340 —
6ur le moral des détenus, elle continue h dooaer oo ré-
sultat malheureusement trop concluant contre les adv6^
saires de la séquestration parmi lesquels figure néeei^
âairemenl l'auteur de Fouvrage dont nous nous oeoi-
pons. Si le chiffre des crimes présente quelques varialiou,
»i le rapport des condamnations aux acquittemenis at-
teste, depuis quelques années, une réaction salutaire
dans la ligne d'une répression sage et ferme , il est Ba
chiffre qui ne fléchit pas, qui est toujours en hausse el
sans oscillation aucune: c'est celui des récidives. La pre-
S;ression ne s'est pas ralentie depuis i826, époque de It
première publication des comptes, rendus. De 18S5 i
1830, il y a eu 16 récidivistes sur 100 accusés par année.
II y en a eu 19 sur 100^ de 1831 à 1835; la proportion
s'est élevée à 22 pour 100, de 1836 à 18^0; elle était de
21 sur 1 00, en 1841 ; en 1 843 et 1843, elle est de 25 poar
100, c'est-à-dire du quart, et il est encore à remarquer
que les récidives sont plus fréquentes parmi les M«*
bérés des maisons centrales que parmi les libérés des
bagnes.
Vous le voyez, messieurs, ces chiffres n'ont pas besoitt
de commentaires, et ils paraissent prouver, quoi qo^OD
dise, combien Tair est infecté dans les maisons de déten-
tion. Si Ton a pu se faire illusion sur la nécessité d*uBd
réforme^ et fonder quelque espoir sur les amélioratioBt
partielles qui ont éié tentées dans la discipline des mai*
sons centrales, en présence des chiffres cités le doota
n'est plus possible. Le remède est-il dans TappllcatioD do
système cellulaire, comme le propose le gouvernemeal?
Est-il dans la réforme de nos lois pénales, et dans ra-
doucissement illimité du sort des prisonniers , comme to
veut, avec plus de philanthropie que de raison peu\-élre,Bl.
Vi]NGTRiNiER?|Jè me hasarderais de trancher sur de pareille*
(|ueslions; jecrairidrais du reste d'encourir l'analhémequ^i'
— 341 ~
yioooaee contre les parlisaDS du système dit d'intimi-
Aftioii. Je De dois pas oublier, toutefois, de répéter , eu
. MlMot| que ses erreurs , s'il en commet, font Téloge de
i^'Cœiir; qu'habituée fréquenter les prisons, loin de s'en-
Mifrsur le iH}rt des malheureux, il s'est ému au specla-
ill de leurs peines; qu'il a cru possible de les moraliser
|tf la douceur. En condamnant ses vues, s'il venait à être
I que l'expérience leur est coniraire, il faudrait
honorer la pensée qui les a inspirées^ et regret-
lirfo'iln^ait pas raison ; car il n'est rien de si beau que
Miier sincèrement l'humanité et de consacrer ses veil-
ht-iH bon talent à la recherche des moyens qui peuvent
iHiv la morale publique et le maintien de l'ordre sur
ivpirsuasion et l'indulgence plutôt que sur l'intimidation
I rigueurs.
•'Mkde statistique sur torganisatiim municipale des
hsÊs romains. — L'organisation municipale, ramenée à
Fnitormiié d'abord sous le pontificat de Pis VIIqui,par son
^^tiièproprio du 16 juillet 4 84 6, en ordonna l'application
tostoua ses Etals, et, endernierlieu, sous celui du Papa
ilgiaDtiparrédit du 5 juillet 1834 , était régie autrefois
PWdes règlements particuliers à chaque province, il est
■tee permis d'ajouter à chaque ville. En effet, les divers
P*yi qui composent les £tats de l'église formaient, avant
'çn* réunion, autant de républiques qu'ils renfermaient
iNr ainsi dire de villes. Les unes se donnèrent au St-Siége,
'Mires furent achetées par lui, quelques-unes conquises;
'Mvloutes, en passant sous la domination papale, stipu-
''^iûla conservation de leurs propres lois ou coutumes
^Mi).
Les Papes ne purent donc pas, dans le principe, ap-
^rier k ces lois particulières d'autres modifications que
^^K» reclamées par le libre exercice de leur autorité
— 342 —
soavtraioa. 11 est à remarquer,néaninoins,quo malgré <
diffironce (l'adfnioiftration muoicipàle entre les direrMi
proviocesdes étals,elles arrivaient au mênoLC résoltat^^^ei-
à-dire qu'elles administraient seules, presque sans ooh
trôle et pour ainsi dire d'une manière absolue, les aflEûni
de leurs communes.
Leur origine républicaine explique suffisamment mi
état de choses. Les familles qui siégeaient ordîoaira-
ment dans les conseils^ avaient fini par former une arii-
tocratie assez puissante pour s'emparer exclu si vemeat
de l'autorité, et disposer, comme elles l'entendaient,
des revenus des communes. Plus tard, les abus étant de-
venus intolérables, la nécessité pour le gouvernenMBi
d'exercer une haute surveillance sur les affaires cofflnia*
nales^ et de ne pasresterétranger à la connaissance desres-
sources de chaque localité^ se fit, sans doute, vivemeal
sentir; mais ce qui est plus vraisemblable encore, c'est que
SiXTB V, souverain pontife, aussi énergique que rtfor—
mateur habile et profond politique , trouvant les circoas^*
tances favorables, en profila pour abattre ces aristocraties
nombreuses , turbulentes d'ailleurs , et ne pouvantqno
nuire à l'unitéd'action qu'il voulait introduire dans toates
les parlios de l'administration intérieure. C'était à eette
époque un pas immense fait vers le principe de la ces^
tralisation ^ et il fallut pour le tenter la volonté ferme at
hardie, le génie puissant du Pape à qui en appartiennent
la pensée et l'exécution.
L'établissement de la congrégation del buon GovenUf
fui la conséquence de celle mesure. Composée de cardi-
naux et de prélats, et présidée par un cardinal^ prenant
le titre de préfet, assisté d'un prélat pour secrétaire, elle
devint en quelque sorte un véritable ministère deTiDlé-
rieur. Elle examinait les délibérations des communes »
surveillait leurs dépenses^réglail leurs revenus et pouvait»
— 3*3 —
lèm^ les protéger cootre le gouverDement, si celui-ci
renais à outrepasser ses pouvoirs dans ses rapports avec
Dins les affaires j et pour la plupart CQntentieuses en
nutière de droits communaux, les décisions émanaient
Ao^h congrégation exclusivement composée de cardinaux.
Las prélats remplissaient alors les fonctions de rappor-
tff^f et dans les provinces dont ils étaient les référendai-
^, ils décidaient certaines affaires en premier ressort.
Diosson début, la congrégation parut animée d'un es-
ll^tde justice et d'impartialité qui fît le plus grand bon-
HfOf h ses lumières, mais peu à peu elle perdit de sa
o^sidération première, et on lui donna bientôt le nom
d^eoDgrégation del mal Govemo, parce qu'on préten-
dijUalors qu'elle faisait le plus grand tort aux commu«-
B9|par ses décisions injustes et arbitraires.
' .Où a souvent faitobserver que lesEiats romains nous ont
da beaucoup devancés dans l'établissement d'un système
d'administration municipale sur des bases larges etlibé-
4|l^. Cela est incontestable, parce que depuis le douzième
riicle presque toutes les villes de l'Ilalie s'étaient consli-
tejWS en républiques; que par conséquent leur forme de
ft^.nvemement se prétait facilement à la pratique de pa-
■^jles institutions; mais cela ne les a pourtant pas sous-
''•■Uesaux persécutions et à la tyrannie de ceux qui ont
^ l'habileté de s'en faire un moyen pour concentrer en
"* seuls toute la force et tout le pouvoir. Les puissants
'•*CDS du moyen-âge en offrent un exemple frappant:
^%t-<:e pas, ea efTei,sur ces institutions qu'ils ont élevé
^r domination devenue si odieuse? Quoiqu'il en soit,
^ peut ajouter, avec non moins de raison , que nous
''Ons laissé nos devanciers bien loin derrière nous dans
voie où ils »nous ont précédés.
l?ar une singulière bizarrerie,ce fut au moment môme où
(>QS organisions un système d'administration municipale
— 841 —
qui se rapprochait beaucoup de celui généralement
suivi dans les Etats pontificaux, que le désordre envahit
celui-ci. Les événements politiques qui se succédèrent
dans ces temps de troubles, d'agitations, de guerres, de
bouleversements, de domination , ne parvinrent pourtant
pas à le détruire; il resta stationnaire jusqu'à Tépoque où .
les effets bienfaisants de 1 administration française oiit po
se faire sentir. Malheureusement, Bonaparte troon
toutes les|municipalités fortement obérées , et, il n'eut pas
le temps de les régénérer complètement.
Enfin, en 1814,lePape Pie VU recouvre ses états, et
uu de ses premiers soins est de rétablir les municipalités
et la congrégation ciel huon Governo , à quelques modi-
fications près telles qu'elles existaient à la fin du siècle
dernier. Deux ans après, par son motû proprio du 16 jiul- .
let 1816, il déclare abolies lescoutumes (statuti) particalii-
res à chaque province , excepté en ce qui concerne l'agri-
culture, et il imprima à Tadministration municipale noe
organisation uniforme applicable à toutes les communes
de TEtat , Rome exceptée. C'est donc réellement à partir
du pontificat de Pie VII, que le principe d'unité en matière
au moins d'administration municipale dans les Etats da
Saint-Siège a été proclamé et mis ^ exécution ; car la cré-
ation delà congrégation del buon Governo, due i Sixtb-
Quint ^ concentrait à la vérité sous une seule et même
juridiction supérieure toutes les affaires municipales,
mais chaque localité n'en conservait pas moins ses règle-
ments particuliers. En d'autres termes , tout venait aboo-
tir au môme centre , mais y arrivait par des moyens dif-
férents et avec des formes diverses. Cependant après qua-
torze ans d'application, redit de Pie VII devait subirquel-
ques importantes modifications arrachées en 1834 à Gii-
goireXVI parla gravité des circonstances politiques aux-
quelles il fallait bien faire quelquess sacrifice, bien plolAt
- 345 —
ities parlai dans des vues de progrès et d*ainé-
La ville de Rome seule a continué à rester en
règlements généraux; elle n'a point de muni-
lislration municipale est dès lors uniquement
ird'lmi par la loi duS juillet 4834.
ivoir donnéje rapide exposé qui précède de
) rinstilution municipale dans les Etats pontifia
diverses phases qu'elle a parcourues, des mo-
ou des vicissitudes que le temps ou les événe-
tiques lui ont fait subir , nous allons examiner
lions qui composent aujourd'hui l'ensemble du
cessaira de rappeler la division territoriale des
SgUse.Ils se composent de vingt provinces admi-
r six légats et quatorze délégals ; les provinces^
èes'en districts et ceux-ci en gouvernements.
lés placées à la télé des districts et des gouver-
rennent indistinctement le nom de gouverneurs^
rnemenls se composent en général de plusieurs
\ et correspondent ainsi à nos eantons.
eil municipal de chaque commune ayant moins
abitanls est composé de seize membres. Pour
(nés de mille à moins de quatre mille, il est de
Ire membres; pour celles de quatre mille à
lix mille âmes, il se compose de trente sixmem-
aGopour toutes les communes aynt plus de dix
tans le nombre en est porté à quarante-huit,
nbresdu Conseil sont choisis pour un tiers parmi
étaires de la classe noble, pour un autre tiers
propriétaires qui ne sont pas nobles, et pour le
plémentaire parmi les négociants , les homnies
,les personnes exerçant enfin une profession
lies artisans maîtres- ouvriers dans un art ou
44
.1
— 346 —
métier quelconque qai ne soit pourtant pasdecooditîoitnf ^
basse. Les cultivateurs vivant sur leurs proprea bieas^
ceux ayant affermé des terres» peuvent être •dmisdMSIl b
Conseil . Les cultivateurs mercenaires travaillant k if^
journée en sont exclus.
S*il n*existe pas dans la commune^un assez grand UM'
bre de familles nobles pour former un corps ou une tXm p>
à part, les deux tiers du Conseil doivent Atre choisis p»*|
mi les possesseurs ou propriétaires do biens*fonds, etl^r
tre tiers se compose toujours ainsi que nous venoai di K
Texpliquer .
Les iconseillers doivent être âgés de ÎÂ ans aocom^t
recommandables par leurs mœurs et par leur eoinkiHi
politique.
Les propriétaires peuveot^étre élus alors môme qiHIs
sont absents, et dans ce cas ils se font représenter au ùiê»
serl par leurs procureurs ou fondés de pouvoirs ; ceuXTÔ
doivent toutefois être d'une probité reconnue et avoir M
agréés par rassemblée. Le nombre des absents ne put 1
excéder le quart de celui composant le Conseil entier.
Une liste de tous les propriétaires de biens-fonds deai
la commune est dressée dans Tordre d'estimation deleors
biens établie parle cadastre.
Iians les localités où le premier tiers du Conseil n'est pas
composé de nobles , et où par conséquent les deux pre«
miers tiers doivent être choisis parmi les propriétaires t la
liste dootilvientd'âtre parlé, estdiviséepar moitié: dans
la première moitié sont pris les conseillers qui composeot
le premier tiers, et dans la seconde ceux du second tiers.
Chaque année cette liste doit être rectifiée. On ne doit pas
y faire figurer les possesseurs de biens ecclésiastiqueSi
Les ecclésiastiques propriétaires de biens-fonds peuvent
être nommés conseillers , mais après en avoir au préala-
ble roçu la permission de leur évéque.
- 347 -
Daas chaque Conseil, formé de seize ou de vingt-qualre
membres , prend place un député ecclésiastique nommé
far révéqiie diocésain^ et dans les Conseils de trente-six
oa de qoaranie-huit membres , deux députés ecclésiasli-
qsaSf éigalement choisis par révoque^ assistent aux séan-
ces, lia n*ont voixdélibérative que dans les affaires oon-
cernant les pieux établissements ou tes biens de Téglise.
lodépendamment des exceptions que nous avons déjà
bit connallre pour ce qui concerne la composition des
Conseils, il faut encore observer les dispositions suivan-
tes. Le père et le fils , le grand-père et le petit-flls non
pins que des frères ne peuvent faire ensemble partie du
même Conseil. Les autres degrés de parenté n'empêchent
pu d'y être admis, pourvu que les parents à ces degrés ne
meot pas ensemble.
Les interdits , les propriétaires domiciliés hors de l'Etat,
les débiteurs des communes^ ceux qui sont en procès avec
elles I les agents par elles salariés , toutes les personnes
eslnayanldes comptes à leur rendre ou 'des contrats à
exécuter avec elles, sont exclus des Conseils.
Tous les deux ans, les Conseils se renouvellent par tiers.
^ Dans les quatre premières années , la sortie de chaque
liefsi être renouvelé a été décidée par le sort ; aujour-
d'hoi c'est rancienneté qui les désigne.
Lorsque, par suite de vacances ou de renouvellements
par tiers, le Conseil procède à de nouvelles élections, les
«oaseilters entrants doivent être pris dans la même classe
9Q«oeux qu'ils remplacent.
' Les conseillers sortants peuvent être réélus.
Lors de la création des Conseils municipaux , le choix
des membres a été fait par les délégats des provinces qui
avaient au préalable soumis leurs listes à la secrétairerie
d^itat. Depuis que les prescriptions de l'édit ont pu être
suivies , il a été pourvu aux vacances survenues et au
— 348 —
renouvellement par tiers par les conseillers enz-mémes,'
qui ont éluetcontinuentà élire les nouveaux membresli
la majorité des voix. Pour être valide, Pélection doit pour-
tant recevoir Tapprobation du délégat, qui ne peut d'ail-
leurs la refuser qu'en faisant constater que l'élu se froore
dans des cas exceptionnels prévus, etqu*ii ne remplit pat
les conditions de la loi«
De P Administration communale.'^^ Le chef du Conseil
municipal, dont la nomination appartient au goikveroe-
ment , prend le nom de Gonfalonnier dans les villes, it
celui de Prieur dans les communes rurales. Il n^y a cTex-
cepiion que pour Bologne^ où ce magistral reçoit lelilre
de Sénateur.
Au Gonfalonnier ou au Prieur sont adjoints les anciens,
dont le nombre varie suivant Timportance des com-
munes.
Le Gonfalonnier, le Prieur et les anciens nedoiventpas
être <^gés de moins de trente ans.
On a soin de choisir pour chefs des municipalités les
homnies appartenant aux familles les plus notables par
leur ancienneté ou par leurs p^opriétés. Les anciens sont
choisis dans les familles honnêtes et vivant de leurs ren-
tes. Ceux-ci peuvent être pris aussi bien en dehors qae
dans le sein du Conseil. Dans ce dernier cas, ils sont rem-
placés par de nouveaux élus, de manière que le Conseil
soit toujours au complet.
Le Gonfalonnier ou le Prieur et les anciens exercent
toutes les fonctions administratives ou représentâtivesde
la commune ; leur réunion compose ce que Ton appelle ;
magistrature de la Commune,
Cette magistrature est, il faut le répéter pour saisir
plus facilement Tesprit de celte organisation, plus ou
moins nombreuse^ suivant l'importance de la population.
— 349 —
AUuA elle est formée de neuf membres dans les commu-
il6fr de dix mille habitants et au dessus, de sept dans cel-
le» de la classe suivante , de cinq dans celles de la trot-
vieille I et de trois dans celles de la classe la iqoiDS consi-
dérable.
• Dans les magislralures de premier et de second ordre ,
il lie peut pas y avoir plus de deux membres non-pro-
priélaires. Dans celle d'un ordre inférieur , il n'en peut
anirer qu'un seul.
. Xoutes se renouvellent par tiers de deux en deux ans :
las fonctions des gonfalonnierset des prieurs sont de la
^ iliftme durée; mais ils peuvent élre réélus et les exercer
pendant qnatre années sans interruplion. Après ce laps
da temps, ils doivent être nécessairement changés»
^- La renouvellement par tiers, chaque deux ans, des ma-
gistratures composées de neuf et de trois membres, est
fabite ii comprendre. Dans celles qui sont formées de sept
et. de cinq membres , il s'opère ainsi : deux d'entre eux
«arteottous les deux ans pendant les quatre premières
années, et les autres deux ans plus tard.
Les anciens peuvent toujours être réélus.
.C'est aux magistratures des communes qu'appartient la
canvocation du Conseil, qui s'assemble sous la présidence
- daago^verneurs.Dansles villes, chefs-lieux de provinces,
laprésideoce est dévolue non-seulement aux gouverneurs,
mais aux présidents des tribunaux civils.En cas d'absence
de ces fonctionnaires, le Conseil est présidé par le Gonfa*
loDDÎer ou le Prieur, et à leur défaut par un des anciet^ë.
. Les questions à discuter sont posées de droit par la
ma^iatrâture , mais elles ne peuvent cependant être dis-
cutées avant d'avoir clé communiquées à l'autorité ad-
ministrative.
/ Le budget des recettes et des dépenses est présenté au
Conseil par le GonCalonnier ou le Prieur, mais il faut qu'il
— 350 ~
ait été d'abord oppronvé par les anciens.ll doit d'aillenH
avoir été déposé pendant quinze jours^ avant celai de hi
présentation, dans un lieu accessible h tous, et chaque ha-
bitant a le droit de présenter par écrit ses observalîoas
au Conseil, qui ne peut sç dispenser de les lire et d'en déli-
bérer ensuite.
Les procès-verbaux des séances sont transmis au dé)é->
gatdela province^ qui les approuve ou les soumet à Tap-.
probation 'supérieure, selon qu'il les troufe réguliers oa
irréguliers ; et dans ce dernier cas il suspend rexécutiea
des mesures arrêtées par suite de ces délibérations.
, Les employés de la Commune sont nommés par le Con-
seil, et tons les deux ans, le jour de sainte Lucie, soivast
un ancien usage, on procède à leur réélection ,ou à leur-
confirmàtion. On comprend facilement que leur nombre
est en rapport avec Timportance et les richesses des coin-'
munes , mais on entretient en général dans chaque munici-
palité un secrétaire , un comptable k la fois payeur et
receveur^ un médecin, un chirurgien, un iustituteor
primaire et un trompette chargé de publier les lois et de
notifier les arrêtés municipaux.
Nous venons dédire que le budget des recettes et des
dépenses était préHenlé au Conseil par le Gonfalonnier ou
par le Prieur après Texamen fait par les anciens. Lors-
qu'il a été ensuite discuté et arrêté par le Conseil, il
est transn^is chaque année avant le 30 septembre au
chef delà province, qui Tapprouve à son tour ou y ap-
porte les modifications qui lui paraissent convenables,
ainsi qu*à la congrégation gouvernalive instituée au-
près de lui et dont nous nous réservons de faire connaître
bientôt les fonctions.
L'aliénation des biens communaux, les emprunts que
les communes veulent contracter , les recours ou appels
qu'elles croient devoir exercer contre les décisions des
— 351 —
délégaU et des congrégalîoDS gouveroatives , en matière
d'miérêts touchant aux communes, sont du ressort de la
CQDgrégation del buon Governo pour les provinces sur les-
quelles elle exerce sa juridiction , car il en est quelques
unes qui échappent encore à son action. Dans ce cas, il est
ttataé sur ces sortes de questions par des lois spéciales
•t particulières. Chaque année, au mois de février, les
eomptea de gestion de Tannée précédente doivent être
présentés au Conseil par le Gonfalonnier ou le Prieur
qui 86 trouvait alors en exercice, il en est de môme pour le
Qopiptede caisse du receveur ou payeur. Le Conseil avec
l'intervention des députés ecclésiastiques choisit dans son
afin deux syndics charf^és d'examiner ces comptes.
. Ceus-cî, après quinze jours, doivent présenter à leur
tour leurs observations sur chacun des articles de dé-
penses.
L'examen du Conseil a lieu ensuite et les comptes sont
alors envoyés au délégat de la province. Le délégat les
soumet à la congrégation gouvernative qu'il préside, et ne
les approuve définitivement qu après Tavis favorable de
IjS, majorité.
Nous allons examiner ce qui constitue les* revenus des
communes et des dépenses qui sont à leur charge.
Heeelles et dépenses communales dans les Etais ro--
mains. — L'édil du 5 juillet 1831 a déterminé les res-
sources au moyen desquelles les communes devaient faire
faoeàleurs dépenses. Ce sont premièrement les revenus
des biens- fonds qui leur appartiennent, le loyer des places
ei des marchés, les droits de chasse, de poche, de passage
débarques, les concessions d'eau , l'exploitation des car-
rières, la vente des feuilles de mûriers , les droits de
pesage et de mesurage , les amendes pour délits et con-
traventions , etc.
En second lieu, les impôts sur la consommation (& l'ex-
ception du droit de mouture des grains, esdpaifjÇjiil^j^t
i
— 352 —
réserve au gonvernement), dont le prodail affecté ai»
dépenses de la Commune ne doit pas dépasser le ehitn
auquel s'élèverait une taxe personnt lie de soixante ba-
jocchi (3 fr. 25) imposée à chaque individu mâle de la lo-
calité, âgé de ili à 60 ans accomplis.
Troisièmement, Timpôt personnel réparti en plmean
classes selon la fortune des habitants, et dont le produit
réuni ne doit pas excéder celui que représenterait une taxe
de liO bajocchi (S fr. 47 1(3) par tête pour tons les indivi-
dus mftles de la Commune âgés de 14 à 60 ans accomplit.
Quatrièmement , enfin un impôt additionnel sur lai
propriélés foncières.
, Dans le cas, toutefois, où ce dernier moyen deviendrait
trop onéreux ^ on peut recourir au chef de la province,
qni^ de concert avec la congrégation gouv'ernative,autoriw
rétablissement de quelque autre impôts ou prescrit tellf
économie qui lui parait devoir rétablir Téquilibre entre
les receltes et les dépenses.
Plusieurs municipalités étaient assez riches antrefois
pour subvenir aux besoins de la Commtine avec lesseob
revenus qui lui appartenaient; mais la mauvaise adminis-
tration d'abord^ les sacrifices qu'il fallut faire ensuite dans
les temps de guerre, furent cause que les communes con-
tractèrent des dettes. Pie YH voulut porter remède an
ïnal en réunissant leurs biens au domaine de TEtat, et en
en prescrivant la vente pour acquitter ces dettes. La me-
sure fut mise à exécution, et ce n*a été que sous le ponlil-
cat do LÉON XII que Topération a pu être terminé^. Les
biens communaux qui n'ont pas trouvé d'acheteurs ont
été rendus à ceux qui les possédaient , mais seulement i
titre de location. H est dès lors permis de dire que la pre-
mière source des revenus communaux est presque nomi-
nale, puisque le plus grand nombre des communes ne pos-
sède plus de biens-fonds en propre , et que les autres
— 353 —
-eoelU» comprises dans cette première catégorie étant en
ginéral la conséqaeDce de la possession de ces propriétés»
ie«Mii trouvées réduites è un produit fort limité.
' -Ces! donc prÎDcipalemenlà l'impôt sur la consomma-
lio» dti la taxe personnelle que les municipalités doivent
raaoïirir pour couvrir leurs dépenses.
baa produits frappés par Timpôt sur la consommation
Mrt désignés par les Conseils municipaux^ et ils varient
aUvellement suivant les localités ; mais, dans toutes les
aanmoneSy ce-aont les droits sur le vin et sur la viande qui
(brmeot la partie la plus considérable du revenu. Viennent
Muile les taxes sur les voitures , les charrettes , les cbe-
v»U I les Anes, etc.
^Lb ptroepiion de ces droits s'opère en général dlrecte-
aifeal par Je receveur communal pour tout ce qui est d'un
Ptoèavrement facile ; ainsi, par exemple, la taxe sur les
disrrettes, les bétes de somme, elc.Pour le reste qui exige
IHW aorveillance incessante , chaque année le produit en
aal^a&ermé aux enchères publiques. Le receveur louche
alors aimplement des fermiers le prix de Tadjudication.
..Bans d'autres localités et surtout dans les villes qui ont
VM enceinte de murailles , la perception des droits est
opérée exclusivemeutpar les employés municipaux.
ABomSi où, comme nous l'avons dit, il n'existe pas
d^Administration municipale , le gouvernement perçoit
Isa. revenus de l'impôt sur la consommation , déterminé
as préalable par loi. Les droits, à l'exception de celui de
BMHltare qui est prefque le double de celui fixé partout
aiUeora> et excepté aussi une légère augmentation sur la
vjande » sont établis à peu près dans les mêmes propor-
ttoBsqae dans les autres villes.
Dans les provinces {Legazùmf) de Bologne, Ferrare, Ra-
¥fnne et Forli, le gouvernement préside également à la
perception des impôts sur la consommation qui varient
45
— 354 —
selon qu^îl s'agil de villes entourées de murailles, de vil-
les ouvertes ou de villages. £d cédant ces reraoïis m
gouvernement, Us provinces que nous venons de :nù9i^
mer ont obtenu en échange la suppression de Tiliipftl.da
mouture. Quant aux communes dépendantes de ces Mgar
tions,€lles font face à leurs dépenses en frappant lea çb^t/à
de consommation de surtaxes dont la somme q# doit^pn
dépasser d'un sixième le produit de l'octroi perfU.dxiMlU
province par. le trésor.^ L'impôt sur la consomiBatkmj
est affermé au prix de deux millions et quelqae». Mit
mille francs.
Nous avons dit plus bautqueles droits sur le TioeUnr^
la viande formaient la partie la plus coDsidérablo: du
recettes. On peut évaluer lepr produit aux deux èiemiie
la somme totale de l'impôt sur la con^mmation. La i
de perception est/ quant à la viande de boucherie,
pie et facile à exécuter. En efifet , il est fixé par télé d^aai-
mal ou il est établi sur le poids. Dans l'un et l'autreett^
le boucher avertit les employés municipaux ou le fsr^
mier qu'il va tuer telle ou telle bête. Ceux-ci prooèdafil
alors au pesage, estampillent la viande el perçoivent, ea-
suiie le droit. Quant à la viande de charcuterie, s'il eâ
facile d'éviter la fraude dan^s les villes enceintes de.Mt|^
itaillesen frappant chaque tête de porc ou chaque livrede
porc salé que l'on introduit, d'un droit fixe , c'est danlB
les villes ouvertes et dans les villages surtout que la sor^
veillaoce des employés municipaux ou des fermiers de
l'oclrei doit s'exercer. En général le^roit se perçoit alon
sur chaque livre de charcuterie vendue par le débitant.
Les propriétaires qui font des salaisons pour leur aaagt
et celui de leurs familles sont soumis^ è la taxe fixe impo*-
6ée par tête sur chaque animal qu'ils font tuer.
La perception des droits sur le vin s'opère de manière
différente selon les localités.Dans certaines villes , à Rome^
— 355 —
par exemple , le vin qu'on introduit est également soumis
au même droit [un bajoéco per boecaU) ; dans la plupart
doa villages, Pimpôt ne frappe que le vin destiné au com
merce de détail ; ailleurs les propriétaires de vignobles
•onisonmis à des droits d'octroi moins élevés que les ba-
èitaoits, alors qu'il est reconnu que le vin par eux intro-
Mt Mrt à leur usaget particulier; enfin, dans d'autres lo-
tiiKtës c'est le raieiu qui est imposé , mais encore d'une
Moièra Illégale , car le propriétaire paie & peine pour le
raisin dont il veut faire du vin pour sa consommation
^partioulière, la moitié de ce qui est exigé des fabricants de
ivibst destinés au commerce. '
Oo calcule que l'impôt proiiuit, année commune/ le cin-
qavème ou le sixième de la valeur du vin récolté^ le droit
tflaM généralement fixé à raison d'un bajocco(05 c. kO m)
f]Mr èoccale.
' 'La marchand de vin doit déclarer au fermier de l'octroi
on aux officiers de la municipalité la quantité de vin qu'il
'VMtknMtre en vente au détail. On s'assure de la vérité de
«É -déclaration en mesurant ses tonneaux; son magasin est
4kiSpacté pour prévenir toute espèce defraude.puis le droit
ift fayer est fixé en général après une diminution presque
•toti)onrs consentie par le receveur. Si le marchand n'a pu
•éUAieft la quantité déclarée , le droit ne porte que sur
^oéihs qui a été vendue; il ne paie môme rien lorsqu'elle
ilfapas été livrée à la consommation.
Quant à l'impôt sur les autres objets de consommation,
-teGottaeil municipal, qui connatt parfaitement les ressour-
atia du pays , apprécie naturellement dans quelles pro-
|K>ttions il doit être établi pour compléter la somme né-
lâessaire aux besoins delà commune. Nous avons entendu
~rcpro6her aux membres de ces Conseils de chercher en
— 356 —
géDéral à s*exouérer le plus possible des charges qui pè-
sent le plas communément et de la manière la plus lourde
sur eux , en se plaçant dans des conditions plas avanta-
geuses que celles qu'ils font à leurs administrés. Si catli
assertion est fondée , il faut reconnaître que c'est làei
mal auquel il est difficile de porter remède \ et d'ailleon^
comme après tout les limites dans lesquelles ils exer(flit
leur action sont de leur nature fort restreintes, les ioooih
▼énients qui en résultent ne peuvent avoir une grande
portée.
L'impôt sur la consommation ne doit pas, d'après lefeas
de la loi , s'élever au delà du chiffre qui serait atteint par
une taxe personnelle de soixante bajocchi sur chaque in-
dividu mâle de la localité, âgé de 14 k M ans accompiii.
Cette prescription n'est observée nulle part^ et dans la
plus grande partie des communes, le chiffre fixé par Fédil
est dépassé de plus de moitié, sans que cet état de choses
donne lieu à la moindre réclamation.
Lorsque l'impôt sur la consommation est inaailMSt
pour couvrir les dépenses , on a recours è la taxe person-
nelle, qui , l'on ne l'aura pas oublié , ne peut excéder li
somme que représenterait le paiement de 40 biyoseli
(2. fr 17 c. IfS) par chaque individu mâle de la commnnf,
âgé de 4 4 à 60 ans. C'est principalement dans les villagtt
que Ton est obligé de recourir à cette ressource » et void
comment on procède pour l'assiette et la perception de
l'impôt. Une commission nommée par le Conseil muni-
cipal et choisie parmi ses membres dresse une liste dei
différentes familles de la commune, et fixe le taux qve
chacune d'elles doit payer selon ses moyens. La liste est
ensuite affichée , et toute personlie qui se croit avoir été
injustement comprise dans telle ou telle catégorie, est ad-
mise à faire rectifier le chiffre de sa contribution à l'im-
pôt. Cette répartition se fait en général avec équité^ et il
— 357 —
est mdme rare que la taxe personnelle 8*élève à la aomine
fixée par la loi. On lui a donné le nom de Foeativo^ parce
qa'elle s^opère sur chaque famille ou feu de la commune.
Quant à la quatrième souree des revenus communaux,
c'est-à-dire rimpAt des centimes additionnels, on n'7 a
presque Jamais recours à moins que des circonstances ex-
eaplionnelles , telles qu*un désastre public ou des travaux
d'atilité générale , n'obligent le gouvernement à imposer
extraordinairement les provinces. Mais il arrive alors la
plopartdu temps que les communes^ au lieu de faire usage
de ce moyen, demandent une augmentation sur TimpOt
delà mouture.
Les propriétaires fonciers , qui forment la majorité dans
le Conseil municipal, diminuent aussi la charge qui pèse-
rait presque exclusivement sur leur classe ; car la taxe
larla mouture frappant indistinctement tous les consom-
mateurs, Taugmentation qu'elle subit 8.'étend pareille^-
ment sur touâ les habitants de la commune , dès lors Tim-
p(»itionsesubdivise,change dénature et devient générale
de spéciale qu'elle devait être d'après l'esprit de la loi.
Nous examinerons maintenant la nature des dépenses
auxquelles ces différentes branches de revenus doivent
être appliquées. Nous avons dit à propos de la nomination
el da renouvellement des employés communaux que cha-
que municipalité entretenait généralement un secrétaire,
on oopiptable receveur et payeur , un médecin ou chi-
roi^en et un trompette chargé de notifier les arrêtés mu-
nicipaux et de publier les lois.
Dans presque toutes les communes, on pourvoit encore
an traitement d'un maître d'école^ à Tentretien d'établis-
Bismepts d'instruction primaire, dans quelques unes à des
écoles pour les jeunes filles dirigées par des institutrices
auxquelles on donne le nom de maèstre pie.
Plus les communes sont riches et considérables , plus
- 358 -
ces^divers élablissemenls reçoivent de défeloppemeol cl
d'importance, plus les employés se multiplient. Ainsi le
secrétariat devient une petite administration, une sorlede
direction générale, Técole prend les proportions d*on
collège. £n général, aussi, chaque commune paie une cgr-
tai»)e somme à un prédicateur pour venir chaque anoée
prêcher pendant le carême et pendant Ta vent. A ces dé-
penses il faut ajouter Tentretien des routes municiptln,
celui des bâtiments publics, des fontaines et condisits
d'eau I les travaux d'embellissement et d'amélioratioo.
Enfin les communes sont appelées à concourir pour leor
part respective aux travaux d'utilité publique ou d'iot^-
rét général pour la province dont elles font partie, oqid-
me par exemple Tentrelien des grandes routes , desmai-
sons de fous, des hospices pour les enfants trouvés, a(c
Puis, viennent en dernière ligne les impositions extraordi-
naires dont le gouvernement frappe les communes lop
de désastres considérables, comme il pourrait en surveoi^
en temps de guerre ou par suite d'une épidémie, ou lori-
qu*il y a nécessité d*exécutcr des travaux d'un intérii
public , général, profitable à tout état.
La ville de Rome n'ayant pas d'administration muaioi*
pale, c*est le gouvernement qui pourvoit pour elle à tou-
tes les dépenses que nous venons d'énumérer, de mêma
qu'il perçoit tous les revenus de l'octroi. Le sénat, repré-
senté par un seul sénateur assisté de trois conservatenrSi
prenait autrefois une pari directe aux afi'aires municipales;
mais, peu après, ces attributions ont été restreintes et ont
été partagées entre le gouverneur de la ville et le tréso-
rier, ministre des finances. Il n'exerce plus aujourd'hai
q«'un droit de représentation dans certaines cérémonies ;
et forme un tribunal connu sous le nom de chambre da
Gapitole. 11 reçoit chaque année du gouvernement envi-
ron deux cent mille francs à titre de frais de représenta-
tion. Le sénateur commande en chef le corps de la gardt
— 359 —
rique, milice volontaire peu considérable d'ailleurs , et
est nommé par le Pape , dont le choix se fixe presque
lùlonrs sur un personnage de haute naissance. Les con-
HiralearS; dont la nomination est également réservée
aïooTerain , sont renouvelés tous les six mois.
lomt est divisée en dix régions ou arrondissements
uA^Tisés en quatorze quartiers (rioni). Les arrondisse-
JDéliti oiit il leur tête un fonctionnaire qui a le titre de pre-
HêmOeregianario, et dont les attributions participent à la
hhdo celles de nos maires et de nos juges de paix. Chaque
quartier (rtone) est placé sous la direction et la surveillance
foi chef nommé Caporianej dont les fonctions ont quelque
•ttrtogie avec celles de nos commissaires de quartiers.
On évalue kcinq millions de francs environ le produit
dflsreveDUs municipaux de Rome, mais comme ils vont
M confondre avec les autres receltes de TEtat dans la
êabiedu trésorier, il est assez difficile d'en préciser l'em-
ploi par des chiffres exacts. Quelle que soit leurapplication,
il At regrettable d'être obligé de dire qu'une négligence
incroyable préside à tout ce qui constitue dans les gran-
des filles le bien-être général. Ainsi, la malpropreté des
rnésde Rome est proverbiale , l'éclairage en est mesquioi
parcimonieux et réclame de grandes améliorations; lors
ilo la BiBiisou des pluies, la mauvaise disposition des gout-
lières, les flaques d'eau qui séjournent dans les rues et
lor les places, rendent le passage des piétons presque
impraticable ; enfin lo'ntretien des routes qui avoisinent
a capitale laisse tellement à. désirer qu'il n'y en a point
in ai mauvais état dans toute l'étendue des possessions du
Baini-Siégf.
' Ce Sont \h de graves Inconvénients auxquels il serait
facila de remédier et qui font sentir vivement le besoin et
l'atilité d'une administration municipale. Le gouverne-
menty absorbé par des préoccupations d'un autre ordre» ne
— 360 -.
peat embrasser tous les détails à la fois. La direction des
affaires municipales abandonnée à des admioistridiip»
dÎYerses , indépendantes les unes des autres , est wlfir
Uellement vicieuse. Confiée la plupart du temps à àm
personnages étrangers à la ville , appelés par leur poM-
tion yleur fortune ou leurs traitements élevés àjooird'ia
bien-^tre qui les soustrait aux inconvénients que ooas t«<
noDsde signaler» elle manque nécessairement des condi-
tions de force et de bon vouloir que donnent aux muai»
cipalitét rintërét direct de la commune , Témulation et II
eentralisation^
Des congrégatiùni gouvematives, — Nous avons w
plusieurs fois occasion de parler, dans le cours descha|Ni-
tres précédents , des congrégations gouvematives i^sti-
iaées par Tédit du 5 juillet 1831 auprès du légat ou d«
délégat de chaque province. Comme leur action s'exerce
à la fois sur les délibérations des Conseils municiptai
et sur celles des Conseils provinciaux dont nous nous oc-
cuperons bientôt , il est utile d'en connaître dès à présent
les attributions.
Les congrégations gouvematives sontcomposéesdeqaa*
tre conseillers, dont le traitement varie selon l'importiBce
de la délégation. Deux membres au plus peuvent appar-
tenir au chef-lieuj; et c'est dans les autres villes de la pro-
vince que doivent être choisies les personnes appeléesà
compléter les Conseils. La ville de Bologne est seule ex-
ceptée de cette mesure»
Dans la province d*Urbino et Pesaro, il y a deux con-
grégations gouverBatives,r une pour la première et Taolra
pour la seconde des villes de ce nom.
A Rome, la congrégation gouvernative est remplacée par
un Conseil d'administration composé de quatre membres.
Les Conseillers sont nommés par le Pape : ils doivent
avoir plus do trente ans , être nés dans la province oo eo
-361 —
m originaires , y être propriétaires ou y avoir leur ilo-
iMIe depab dix ans ; ils doivent aussi appartenir h des
rbonnétes, être distingnés par leurs principes po-
upar leur moralité', leur conduite et leur instruc-
iÊÊi ai avoir exercé quelque emploi public ou municipal,
Mftfoir suivi la carriéredu barreau pendant au moins
VM.InO«
fliae réunissent trois fois par semaine sous la prési-
idn délégat, qui peut d'ailleurs les convoquer extra*
irement chaque fois qu'il le juge convenable.
i^'lliool Toix délibérative comme le légat ou les délëgats,
itm loates les questions qui concernent la reddition des
lourexamen des budgets de recettes et de dépen-
> provinces et des communes. Dans toute autre cir-
B, ils n'ont que voix consultative, et la décision
appartient exclusivement au délégat. Toutefois leur avis
Attétre mentionné dans le procès- verbnl que ce dernier
ÉbUBet à la secrétalrerie d'état ou au minrstrecompétent,
Él^ii' donnant connaissance de sa décision.
tiriÉAqae trois ans le Conseil est renouvelé par moitié : les
|lhi'«iiciens Conseillers sortent les premiers et peuvent
iMittômmés de nouveau selon la volonté souveraine,
tilipais la promulgation de l'édit du 5 juillet, on a iiitro-
hilfy^ans les congrégations gouvernatives, les présidents
litdOttrs d'appel et des tribunaux de première instance
ItiliiNiiiimerce
tjimémeloi avait placé sous les ordres de chaque légat
ritfMégat un assesseur légal , nommé par le Pape , pour
Égninier plus de promptitude à Texpédiiion des affaires,
Mb elle déclarait en môme temps que les assesseurs lé-
nULiioe fois investis du caractère judiciaire qu'ils devaient
néréir des nouveaux règlements promis en matière
!(KABilni8tration de la justice , cesseraient d'exercer ce
iMble emploi.
46
- 362 —
Ilexisle auprès de chaque légat ou délégal im secrétaire
géoéral choisi par lui et nommé par le souverain pontife.
Ce fonctionnaire, dont les attributions consistent à rédi
jes décisions , à les enregistrer , à s'occuper enfin de liÉ
ce qui a rapport à la correspondance et aux écritori^
intervient dans les délibérations de la congrégaiioa^ Biii
il ne peut émettre son vole que dans le cas où deutrM
Conseillers n'assisteraient pas à l'assemblée. '
L'action des congrégations gouvernatives s'exerceiÉ
core sur plusieurs points qui se rattachent h TadaifiiMp
tion des Conseils provinciaux. Comme nous allons examiàer
l'organisation de ces Conseils, il est inutile d'en faire m»
tion ici, parce qu'ils viendront naturellement appelecaiÉI
attention dans le chapitre qui va suivre. >•■**
Des Conseils provinciaux et de leur adminisiraàim^
Le motu proprio du 6 juillet 1816 , émané de Pttinft
avait posé les bases de l'administration municipale, etCM*
goireXVI, p^r son édit du 5 juillet 1834, n'a faitcfMiB*
manier l'ouvrage de l'un de ses prédécesseurs» Gen'e8l|li
dès lors une concession qu'il a faite, à proprement poMir,
aux Etats romains, tandis que l'institution desCeaiilll
provinciaux est une amélioration dont tout le mérite M
revient exclusivement. Il n'est pas question iclcPffi|illii
ner si elle est due k un acte spontané de sa volonté, onti
elle lui a été arrachée parla force des circonstances : die
existe , elle constate un progrès , et sous ce rapporti IQ
moins on ne saurait lui refuser des éloges.
Les Conseils provinciaux se composent de dépatéaéfaN
dans chaque district, à raison d'un député par chaque
vingt mille âmes. Toute fraction de population excédant
dix mille âmes donne droitàTélection d'un député déplus*
Chaque district où le nombre des habitants est inféritor
à vingt mille, nomme pareillement un député^ quelle que
soit d'ailleurs sa population.
— 363 —
les délégatioDs où le nombre des habitants n'ei-
IHé^pas 70,000 âmes , le Conseil provincial se compose
limembres choisis dans chaque gouvernement, considéré
ItHlJûâimtiM) district.
ItiJÉGoilBeil communal delà délégation de Bénéveniréu-
lltl^ieB attributions celles des Conseils provinciaux.
^#ÉiVr être membre d'un Conseil provincial^ il faut passer
ppli^is degrés d^^Iection, dont nous allons successive-
HÉWrètadre compte.
^^tai«Coti8eifs communaux de chaque district commen-
C par élire quatre députés, s'ils sont de première classe;
t ê*il8 sont de seconde classe ; deux, s'ils sont de la
irdsième; et un, s'ils sont de la quatrième (1).
•^^iMlF'diputés se réunissent ensuite au chef-lieu du dis-
-lUt^fft le ils procèdent, à la majorité absolue des voix et
aUfomiin secret, à Téleclion de trois candidats pour cha-
iHflMaibre que le district a le droit d'envoyer , en raison
#IM4N>palation,âu Conseil de la province. Les candidats
|ii>mjlétfe choisis en dehors des listes des Conseils mu-
0tpÊiàt^ mais deux d'entre eux doivent être pris parmi
lli propriétaires les plus estimés du district^et le troisième
UIfféMthef d'un établissement de commerce ou d'indus-
tÊ0(1tt^n sujet distingué par son savoir,
li^giraverneur du chef-lieu du district présida cette as-
MAMiiè» et envoie les noms des candidats désignés au dé-
IIIMCh^Ia province. Celle-ci les transmet à son tour à la
Mrêiai^Hé d'Ëlat, qui les soumetauPape et fait connat-
rf^^'atltle le choix du souverain.
'NMlà donc trois degrés d'élection bien distincts, aux^
' l^l On. n'a point oublié que la première classe des Conseils
immunaux se compose des communes ayant plus de dix mille
Imitants ; la seconde, de ceux en ayant de 4,000 à moins de
WfiC/Ù] la troisième, de ceux ayant de 1,000 i moins de 4,000
tttieii «I étÊkk la quatrième en ayant moins de 1 ,000.
— 3H4 —
quels prennent part d'abord les Conseils communaax,
ensuiie les dépulés de ces Gonsails» et enfin le chef de
rElal.
Les Conseils provinciaux ainsi constitués sont renouve-
lés par tiers tous les deux ans et par conséquent en totalité
tous les six ans. Lors de la première applicallpii de la loi,
c'est le sort qui a désigné les membres sortants peiuUpl
les quatre premières années; le renouvellement a ]ieo
maintenant par tour d'ancienneté, el les districts auxqaeb
appartiennent les députés dont le mandat est expiré, pro-
cèdent à de nouvelles élections.
Les parents ou alliés jusqu'au sixième degré ne peuvent
pas faire partie du même Conseil provincial.
Les fonctions de conseiller provincial sont gratuites et
ne donnent lieu à aucune indemnité pour les frais de dé-
placement et de séjour dans le lieu delà convocation.
Legouvernemenldissoutles Conseils provinciaux quand
bon lui semble, et ordonne qu'il soit procédé h de nouvel-
les élections ; il les convoque encore extraordinairemeot,
soit qu'il le juge convenable , soit que les Conseils le de-
mandent.
Chaque année, ils se réunissent dans le chef-lieu de la
province, sous la présidence du délégat ou d'une penkMUie
désignée par lui ou choisie parle Pape.
Les Conseillers délibèrent en assemblée^ au scrutin se-
cret et à la pluralité absolue des suffrages ; leurs séances
ne sont pas publiques; ils doivent prêter serment de ne
rien divulguer des questions traitées pendant leur réa<
nion. Les sessions annuelles ne peuvent pas durer plus de
quinze jours.
Chaque Conseil choisit dans son sein un secrétaire et
un sous-secrétaire.
Il examine et approuve les comptes-rendus de l'admi-
nistration de Tannée précédente , discute et approuve le
— 3C5 —
budget des recettes et des dépenses de Tannée suivante, et
en fait la répartition entre les différentes communes delà
proTince.
Le programme détaillé des travaux publics à la charge
delà province, pendant le courantdePannée, est présenté
auCooseil parles ingénieursprovinciaux.LeConseil, après
cXinnéii^ délibère sur ceux de ces travaux qui doivent être
exéeatéd, et en fixe la dépense. Il prescrit encore aux in-
gltiieurs de nouvelles études, pour les examiner ensuite et
statuer sur leur exécution.
Lis délibérations des Conseils sont soumises h l'examen
du chef de la province et de la congrégation gouvernative
qai émettent leur avisa la pluralité des voix. Leur déci-
sion est transmise à la secrélairerie d'Etat pour obtenir
l'approbation définitive du gouvernement.
Les Conseils provinciaux ne peuvent s'occuper que d'ob-
jets relatirs à Tadministralion intérieure des provinces.
tn cas de contravention k cette disposition, le président
de rassemblée peut la dissoudre immédiatement et ordon-
ner de nouvelles élections.
LVidministration des recettes et des dépenses de chaque
province est confiée spécialement et exclusivement à une
commission composée de trois membres nommés parle
OdMeil provincial, avec l'approbation de la congrégation
gomfternative.Ghaque année, cette commission est confir-
|f 'OU renouvelée, et chacun de ses membres peut être
'*■ Elle ne peut faire aucune dépense en dehors des limites
du budget approuvé par le Conseil provincial, ni pour
d*aQtres objets que ceux qui y ont été prévus. Les mandats
doivent être signés par deux des membres de la commis-
sion et exprimer l'article du budget auquel ils se rappor-
tent. II est défendu au comptable (payeur et receveur de
la province), sous la plus sévère responsabilité, d'acquitter
s
— 366 —
des mandats qui ne seraient pas revêtus de celte for-
malité.
Dans les cas d'urgence absolue , la commission peut ce-
pendant ordonner une dépense , mais il lui faut pour cela
le concours de la congrégation gouvernaiive,quî doit l'a-
voir expressément approuvée. Le mandat doit exprimer
alors l'urgence de la dépense, la résolution de la comoii»-
sion et Tapprobation de la congrégation gouvernative.
Tous les membres de la commission sont solidaîremeat
responsables des actes de leur administration.
L'exposé qui précède termine Tensemble du systime
d'organisation municipale dans les Etals romains.La lâche
que nous nous étions imposée paraîtrait donc devoir être
accomplie ; mais, à notre sens, des éludes statistiques
sont incomplètes lorsqu'elles se bornent à constater ce
qu'il y a de visible^ si Ton peut s'exprimer ainsi ^ dans
les institutions d'un peuple. En effet , se contenter de tra-
duire on de répéter ce que la loi établit, c'est là un rôle
facile et que tout le monde peut aborder ; mais la statisti-
que n'a pas uniquement pour but d'exposer ce que les
usages , les traditions , la législation , la volonté du sou-
verain ont établi ; il nous semble qu'elle doit embrasser
aussi tout ce qui concourt à donner la vie à ce qui est, à
en ralentir ou à en hâter le mouvement , à en démontrer
la tendance, en un mot, à en constater les effets et les con-
séquences. La première partie de notre travail a déter-
miné le point de départ de l'administration municipale
des Etats romains ; elle en a expliqué le mécanisme ; la
seconde doit en signaler les défauts , les résultats et en pé-
nétrer, s'il se peut , l'avenir.
L'institution municipale, entre toutes les institutîoiiSj,e8t
celle dont les effets s'infiltrent dans les masses de la ma-
nière la plus infinie; elle faildeTinlérélde chacun l'intérêt
d« tous » cTest en quelque sorte la base de l'existence des
hommes à l'état de société. On peut donc avancer que plus
— 367 —
celle base esl largemenl assise, plus les autres iosU-
Ulions qui viendront se grouper autour d'elle devront
Mr« libérales. £q effet, le bien de tous ne pouvant être
adoiinislré par tous à la fois, il faut nécessairement en
laisser la direction à ceux qui sont entourés de Testime^de
la* confiance générales, ou qui offrent des garanties par
leurs lumières , leur intelligence ou leur fortune. Dès oe
mmnenl Tinstitution municipale devient le principe de la
représentation, qui se développe à mesure que le cercle des
inlérèls s'agrandit. Le bien-être de la commune s'iden-
ttU§ avec celui de la province, la prospérité des provinces
Mostiiue celle de TEtat, elle législateur en combinant les
Csvoes,les ressources et les charges des unes et des autres»
lis fait concourir au bien général et en forme un ensemble
eompaci, homogène et dont toutes les parties doivent par*
tiiiement s'harmoniser. Ainsi les lois municipales corn-*
flMticentpar intéresser chacun à la chose publique, puis
seecessivement à tout ce qui peut tendre à Taméliorer et à
lâ perfectionner; et comme la prospérité publique dépend
DOD seulement du bien-être matériel, mais du progrès mo-
«al't la représentation nationale, en s*épurant ou en se
asodifiant à mesure que les questions grandissent , doit
CMoeturellementappelée à donner au pouvoir exécutif
lemèyen de protéger tousies intérétsetde faire participer
IMS les individus de la grande famille à la jouissance des
•vratages qui en découlent. Il esl donc certain que si les
kriS;, municipales sont conçues dans un esprit étroit et res«-
Uwit, que si l'administration communale n'est pasindé*
peDdaDte,quesile premier degré de la représentation na-
lidoale est vieieux dans le fond et par la forme , le prin-
cipe sera faussé, les bénéfices de l'institution seront an-
BoléSy lesconséquences nuisibles au lieu d'être profitables,
eirmslilution elle-même ne sera plus qu'un mensonge qoi
ne saurait satisfaire ni le peuple, ni même le gouverne*'
ment.
— 3G8 —
. Nous avons franchement donné, dans Teiposé du sys-
lème municipal des Elats romains , des éloges à tout ee
qui nous a paru en mériter ; nous serons aussi cooscieii-
cieux pour exprimer des pensées de blâme, dans l'exanieo
que nous allons faire de son application.
Les conditions d'âge, de position sociale pour dev^oir
membres des Conseils municipaux et des Conseils provio-
ciauxy nous semblent établies dans un esprit à la fois sageet
libéral. Il est peut-être k regretter cependant que Ton ail
Youlu faire de la class«% noble , dans les communes, uoe
catégorie distincte qui ne tend pas à moins qu'à tracer une
ligne de démarcation entre des citoyens appelés par loi
mêmes droits , dans les mêmes limites et avec des poa-
voirs semblables, â concourir à la conservation des mê-
mes intérêts, à la répartition des mêmes charges, à II
jouissance des mêmes avantages. Le principe du gouver-
nement temporel de Téglise est démocratique par Véï^
tion, quoique Fexercice du pouvoir soit absolu. Conssr*
ver ce principe dans une institution essentiellement popa-
laire et destinée à garantir les intérêts des communes,
ç^eAt été se montrer plus rationnel. Du moment oà.il
suffît de remplir la condition de propriétaire pour être
éligible, et où la qualité de noble ne constitue pas d'autre
droit que celui d'être compris dans une classe plutôt que
dans une autre, que signifie cette qualité, puisque toutes
les catégories sont appelées a Texercice égal des mêmes
pouvoirs? Donne t-elle plus d'influence ? Offre-t-elle plus
de garantie au gouvernement? Nous en doutons. Les Con-
seils communauxsont des assemblées primaires où Ton doit
être citoyen avant tout, et dans lequel l'intérêt de caste
doit complètement s'effacer devant l'intérêt commun.
La représentation au Conseil par des fondés de pouvoirs
p^\ïi être utile sous certains rapports , mais à combien
d'abus^ d'inconvénients ne peut-elle pas donner lieu ?
— 369 ~
L'adjonction d'un ou de deux députés ecclésiasliques aux
Conseils communaux s'explique d'elle-même dans un paya
oà les ëlablissements pieux sont considérables et les pro-
priétés de réglise importantes. Ils n'interviennent d'ail-
leurs que dans les questions où les biens administrés par
le clergé sont en cause. Cette mesure nous parait équitable,
car il faut querintéréi de tous soit garanti; mais leur
choix par Tévêque diocésain ne peut-il pas nuire à l'indé-
pen.dance de leurs votes ?
La Domination des magistrats de la commune , dans les
conditions tracées par la loi, nous paraît sagemeat con-
çae, de même que le mode de fixation du budget des re-
cetteiet des dépenses et Texamen public auquel il eslsou-
mi8.Iln'ya, dans ces dispositions, rien que de paternel; mais
poarquoi faut-il tempérer cet éloge ea démontrant que
ridit du 5juillet fausse complètement son principe par la
manière dont on procède aux élections? Dans Torigi ne,
c'est en effet le chef de la province qui a désigné les con-
seillers. A cette époque, le pays se remettait à peine des
agitations qu'il venait de traverser ; l'autorité, investie de
pleins pouvoirs, a dû uécessairement procéder au choix
des membres du Conseil , sinon arbitrairement , au moins
avec une sorte de méfiance , peut-être môme bien plutôt
en consultant son propre intérêt que l'intérêt direct des
commones: or, si jamais élection doit être populaire, doit
appeler le concours de tous les individus appartenant à
la tiême commune , c'est assurément celle des Conseils
mànicipaiix. Ce début dans une institution si utile , si
re'commandable, a vicié la loi dans son point de départ et
lola enlevé, suivant nous, son caractère , sa portée, son
esprit^ comme elle doit en amoindrir les résultats. Plus
tard les Conseils se sont renouvelés par eux-mêmes, sans
l'intervention des masses, qu'ils ne représentaient réelle-
ment pas; et il advient nécessairement que si, dèsi'origin^,
47
— 370 —
des Conseils ne se sont pas pénéirés de leur mission,
cens qui leur succéderont, choisis par eux dans le
même esprit, ne feront pas mieux, sMls ne font pis
encore. En vérité , on peut dire qu*ici le gouvernement
a donné d'une main pour reprendre de l'autre; maispoi^
qu'il ne voulait que céder à demi, mieux valait4I en-
core commencer par une élection régulière par tous lei
individus de la commune remplissant cerfaines condi-
tions déterminées d'âge , de capacité el[de fortune, sauf
à restreindre, comme on l'a fait ensuite, le droit d'élection
Bux Conseils eux-mêmes. Il y aurait eu au moins dans l'é-
lection un principe vraiment populaire qui aurait laisri
de profondes racines.
La création des Conseils provinciaux semblait destinie
è développer le principe de la représentation nationale,
dont l'application était vivement et depuis, long-temi»
réclamée parles populations des Etats romains.
L'institution , telle qu'elle est organisée par Tédit do
5 juillet 1831, porte évidemment le cachet de la répo-
gnance'avec laquelle elle a été accordée.
Les différents degrés d'élection par lesquels doivent
passer les députés , et le choix définitif que s'en est ré-
servé le souverain, suffisent pour démontrer combien on
est entré^timidement, sinon avec méfiance , dans la voie
des améliorations. Il est à remarquer d'abord que les élus
envoyés au chef-lieu des districts ne sont réellement que
les représentants du Conseil communal, qui lui-même n'est
pas l'expression du choix des habitants de la commune.
En second lieu, si la loi leur accorde la faculté de choisir
en dehors des listes communales, les candidats à la dépn-
tation des Conseils provinciaux, elle prescrit en même
temps que deux d'entre eux devront être pris parmi les
propriétaires les plus estimés du district. Or, ces proprié-
taires doivent être nécessairement portés sur les listes
— 371 -
de leur comumne, ^t dès lors celle dispo&ilioD, qui sem*
ble ao premier abord agrandir la sphère de rélectioD ,
est tout aussitôt paralysée par les limites qui lui sont Ira-
oées. La faculté laissée aux électeurs réuois au choMieu
du district est donc uo non-seos, pour ne rien dire de plus.
Noua avons fait observer, à propos des Conseils com-
monaux y qu'on avait établi, pour la noblesse, unecatégo-
lieapéciale; nous ne voyons pas que dans l'organisation
des Conseils provinciaux cotte classe soit plus particuliè-
remeot désignée que les autres. Le législateur, après une
concession purement nominale , sorte de dernier adieu
jeté aux usages anciens, a sans douie cru devoir reculer
devant le maintien d'un principe qui tend chaque jour à
s'effaeer dans les institutions nouvelles.
Noos ne nous arrêterons pas aux attribulions des Gon-*
teils provinciaux i elles ressemblent parfaitement à celles
de DOS Conseils généraux en France, avec cette différence
pourtant qu'il n'est pas permis aux assemblées des pro-
▼ioees pontiâcales d'émeltre des vœux sur des points
d'intérêt public général. La loi du moins ne consacre
pas cette faculté , et c'est ici le lieu de rappeler que lors de
ta première session des Conseils provinciaux, des adresses
ayant été votées au souverain pontife pour réclamer hum-
blement son indulgence en faveur des individus compro-
mis dans les troubles politiques qui cessaient à peine d*a-
gitar tout Tétai, cette infraction à la loi fut sévèrement
biftmée.
n est facile de voir, par tout ce qui précède, que Torga*
nisation des Conseils communaux et provinciaux n'a pas
répondu aux espérances qu'elle avait fait concevoir.
Noos avons démontré qua le principe de l'élection était
fanss^ ; que l'institution elle-même était viciée par la for-
me; que le gouvernement n'était pas naturellement porté
ken byoriser le développement.
-- 372 -
Nous pourrions ajouter que les exceptioDS dans son appli-
cation nuisent essentiellement à sa marche; que la capitale
des Etals estprirée de toute représentation, et que dès Ion
cesystème incomplet n'offre aucune chance de stabilité et
ne tend 9i rien moins qu'à dégoûter et à fatiguer les'populi-
tions, parce que les meilleures institutions dénatorées par
les restrictions doivent produire de mauvais résultafs. B
tel est, en effet,rétat des choses. Les Conseils s^assemblent^
examinent et discntentà peine, neprennent pourainKidfre
aucun intérêt h la chose publique , donnent leur vote avec
une véritable indifférence, et se retirent profondément
découragés.
Il 7 a pourtant dans ce système , tout imparfait qa'fl
est, un faitqu*il importe de ne pas perdre de vue. Il m
développe lentement à la vérité , mais il ne fait pu
moins entrer dans les mœurs et dans les habitudcfs di
peuple la conviction de la nécessité d'une représentation
nationale, et plus les obstacles surgiront autour de lui, pfor
le besoin de les surmonter travaillera les esprits. C'est
que le prindpe, presque étouffé , pour ainsi dire, dans le
cercle étroit où il se débat, est de ceux dont la vita-
lité résiste et tend incessamment à se produire. Il y a
chez les Italiens deux qualités essentielles pour que ce
principe soit en quelque sorte impérissable , c'est ^n
fervent amour du pays et une constance dans les idées
généreuses qui s^est rarement démentie. Il ne faut donc
tirer aucune conséquence fâcheuse deTlndifférence pré-
sente : dans les conditions actuelles il est impossible qu'il
en soit autrement , mais les circonstances changent et les
principes de droit , de justice et de vérité restent immua-
bles au milieu des intérêts des gouvernements et des pas-
sions humaines.
On assure que le travail de Torganisation municipale et
provinciale dont nous nous occupons est dû en grande
— 3T3 —
lartie' aaxcQnseils et à Tinflaence d'uQ ancien ministre de
Grosse à Rome, M. Bausen . qui à mis une grande perse-
réréàce à le faire adopter. Nous nous rendons parfaite- >
QDeDt compte des résistances qu'il a dA rencontrer , de la
dijtfcblté qu'il y avait pour lui h concilier les intérêts qui
Be.if'bQvaienten présence, et sous ce rapport nous nepou-
Vèoi* qu'applaudir i ses généreux efforts. Mais pêul-étre
tiV-i-H point assez fait la part des traditions , du carac-
ihiBides mœurs des habitants de ce pays. Au point de vue
prtkAen « l'édlt du ^juillet 1831 peut être bon et saiisfai-
shol/parce qu'en Prusse la loi est grave, sérieuse ei respec-
tée » mais au point de vue romain c'est simplement une
plie imitation de ce qui se pratique dans un élal voisin ,
èoiystéme bâtard, incomplet où Ton a voulu trop ména-
ger Taction d'un pouvoir absolu, supérieur à la loi, aux
d^enids de rexereice d'un droit naturel et reconnu de-
pôikdes siècles. C'est qu'à Rome, les exceptions et les
pntHéges dtent à la loi son prestige et sa force, et qu'on
s'babitoe trop facilement à ne la considérer que comme
Qi^é lettre morte.
Jtnmh/ie de notes siùiisiiques sur V Angleterre. — La
|Â>]i(MilhHi derAngleterre était en i82t de 21 millions d'a^
ites^Ute est aujourd'hui deS7 millions. On compte moins
Hommes que de femmes. La population agricole dimimie.
b^Sil ^ il y avait sur 100 indivic|us , 35 agriculteurs , et
^ %%il, 22 seulemenl.Les fabriques de tissus employaient
^ 18&1 y 800^000 ouvriers , les mines 194,000 et l'élabo-
^Uon des métaux 80,000.
L'émigration s'oppose à l'accroissement de la popula-
^H. Depuis 1825 jusqu'à 1842, il est sorti de la Grande-
^etagne 4 ,128,000 ouvriers , 505,000 pour les colonies de
Amérique du Nord , 498,000 pour les Etats-Unis, 114,000
i^^rrAustralie et la Nouvelle-Zélande , et 40,000 pour les
— 374 —
autres pays. L'émigration aéié plus forte en i8&2| el poar-
tant la misère ne diminue pas en Angleterre, sorionl eo
Irlande. Les sommes consacrées au soulagement des pao-
vres sont considérables.
La situation financière de TAngleterre n'a pas Tarie de*
puis quelques années : les recettes se sont accrues en pro-
portion des dépenses. En 1750 , le budget anglais était do
6^500,000 liv. et la dette ne dépassait pas 80 millions^ mais
elle s'éleva » en 1761 , à 150 millions, et la guerre avec la
colonies américaines la porta à 260 millions avec un 8e^
vice d'intérêt de 9,500,000 liv. Eu 1816, le chiffre delà
delte fondée et flottante était de 885 millions, et le senrice
des intérêts de 32,^50,000 livres.
Ainsi , en 66 ans, la dette s'est plus que décuplécOe 481li
à 18^34 , elle a été réduite d'environ 12 pour oiO. Mais (k-
puis 10 ans, elle a augmenté de nouveau; ce qui s'expUqoe
par l'indemnité accordée aux propriétaires d'esclaveset ptr
les déficits des budgets de 4839 à 1842. L'insuffisance, potf
ce dernier exercice, a été de plus de/i millions de liv. ster.
Au 5 janvier 1843, le grand-livre delà dette publiqoetB-
glaise renfermait 490^000 titulaires dont 300 étaient ioscrib
pour plus de 1,000 liv. sterl. de rente. Les reoettea del^o-
née 48A3, finissant au i*' Janvier, se sont éleféei i
56,945,043 liv. sterl., c'est-à-dire à plus de 5 millioni et
demi de plus qu'en 4 838.
{Voyez le cahier du X"* trime$i.iSk9 du Journal des inr
v<mw de la Soeiéié française de e$atiiiique univer9eUi']
— 375 -
TROISIÉIB PARTIE.
^•t
KTBAIT DES SÊ1NCE8 BELA SOOÊTÉ DE STATISTIQUE
DE lIAVStILLB , PENDANT L'àHRÊB 18b5.
Rem. — Avant de produire Textrait des séances de la
4Më« tenues en 48^5, nous croyons * devoir donner la
^^u rapport que nous avons lu dans la séance du 40
obre 1844, sur. notre double mission aux Congrès scien-
|Ms de Ntmes et de Milan. (Voyez page 369 , vol. 8 de
Iro Képertoire. )
foM la suite de ce rapport ;
\Simplieiano , paroisse, ne fut d'abord qu'une cha-
îjîfoDdée par St-AvBRoiSE , et dédiée à la B. Y. Elle
lîi ensuite le nom de S-Simpliciano parce que le saint
œ nom y fut enseveli. Les bénédictins l'agrandirent en
Mjet lui donnèrent la forme actuelle gothique, en une
ixè trois nefs.Depuis peu, Tarchitecte Aluisetti a resti-
i cet édifice le caractère primilif que des réparations
9à m 158S avaient singulièrement altéré. Dès lors ,
VQt lieu de grandes améliorations ; la voAte fut toute
— 376 —
ornée (Tarabesques. On voit en outre dans cette église des
peintures à la fresque , divers médaillons et les staloesde
St-CHARLBS et de Si-Ambroisb.
A droite de Téglise était un couvent parfaitement cods-
truit , et , à ce que Ton croit , par Bramantino ; il fut l«^
miné en 4 563 par Vincenzo Seregno. Il servit de logemnl
aux gardes d'honneur sous le règne de Napoléok, ètiélé,
par le gouvernement actuel , converti en une caserne le
cavalerie.
St-Sixte , succursale de Si-Georges au palais , fut foi-
dée par Désidêrius , Roi des Lombards , en*j770. Elle hl
réédifiée par le Cardinal Frédéric Borboméb. -
Ste-Sophie , église qui , avec le couvent y annexé , ap-
partenait d'abord aux Umiliati , puis aux Tea/m*. Si-
Charles y fonda une maison sous la protection deSte-So-
PHiE pour les orphelines de la pesta de 1576 , et, en i7H,
on y transféra les religieuses de la Visitation. L'église hl)
enni6, reconstruite ) suivant le plan de QuarartoOi
par les soins de la marquise Thérèse Modroiq ; la hgide
a été ainsi que d'autres parlies, assez bien restanréefir
Tarchitecte Moraglia , eu 1838. Le couvent, édifice grui-
diose , avec un vaste jardin , est aujourd'hui une maieoo
d'éducation.
S-Tommaso in terra inala , paroisse dont l'origine da
titre est inconnu. SI-Charles y établit un chapitre de cha-
noines ; elle fut plusieurs fois reconstruite et restaurée.
On y remarque quelques tableaux, notamment celui de
Si-Charles , par G. C. Procaccini.
S'Fincemo , oratoire annexé à la maison d'industrie de
si-Vincent.
S'Fito al pasquirolOf succursale de Ste-Marie des Ser-
vi ; elle est dite al pasquirolo , parce qu'elle se trouve
!l
- J77 -^
ftiioéosur une petite place qui était jadis un petit pré.
Elle est une bonne architecture du 47* siècle; on y voit
quelques peintures et tableaux de peintres estimés.
&-^fï/or^ a/ oor/)o, paroisse. Cette église était appelée
antrefois jPorziafia ^ parce qu'elle fut fondée en 114 par
PoBcio, fils du sénateur Oldano; elle fut dédiée à St-Vic-
TOK après que ce saint martyr y eut été enseveli en 303.
Uka la forme d'une croix latine à 3 nefs avec tambours
et arceaux soutenus par des piliel*s d'ordre corinthien et
qai aboutissent à la coupole. On voit partout des stucs et
peintures. Dans le 11' siècle^ les bénédictins y bâtirent un
monastère qui fut , en 4507, donné aux OUvetani^ les-
qoelg construisirent^ en 1576, l'église telle qu'elle est, sui-
vant le plan del'archit.ÂLESSi.Parmi les nombreuses pein-
torei qu'elle renferme , on en distingue de précieuses de
Daniel Grespi et des frères Procacgini. Le monastère qui
y était annexé sert aujourd'hui de caserne de cavalerie.
.S-Vittore alteatro, succursale de Sta-Maria tegreta,
I été appelée al teatro parce qu'elle fut érigée dès les pre-
oiers siècles près d*un antique théâtre romain ; recons-
raile en 4624^ suivant le dessin de F. Rigchini , elle est
'ordre corinthien.
Indépendamment de toutes ces paroisses , succursales,
ratpires , que renferme la ville de Milan, il en est encore
D dehors de cette cité dont plusieurs méritent une men-
on particulière. Ce sont :
Sia-Francesca Romana , construite en 46SI9 , et qui ,
omme paroisse^ fut desservie par les Âuguslins déchaus-
ift , au commencement de 1748. Digne d'attention est
autel, enrichi de lapis lazuli, ayant coûté 86,000 lires et
onstruii d'après le vœu de Guarles ni d'Espagne , deve-
nu ensuite Charles vi , empereur.
S/a-MaWa di Casoretio ,s\x(iG\XT^d\Q de la paroisse de
lurro, édifiée en 1440 , offre des restes du vieux style, et
48
— 378 —
n*cst pas|assez coonue. On y remarque Fiinago de Nolre-
Dame , une fresque de Borgognonb ou de son école, desx
tableaux de Pamfilo ; en dehors derëglise, sarlennr
du cdléde la route communale , est aussi une fresqse
léoDardienoe.
S-Gottardo , paroisse hors la porte Ticinàse, <r%fc
dans le siècle dernier , suivant le plan de Jh. GASTiQUOin,
prêtre et peintre, fut agrandie , restaurée en 1835 pff
Farchit. Cerbda , et ornée de stucs luisants elderitran
peints. On loue beaucoup un tableau d*un peintre ioeoi*
nu et deux bannières qui s'y trouvent.
S'Pietro in Sala , église très ancienne , hors la porto
Yercellina, fut réédifiée en HM. Dans Tannée 4831 oi
en reconstruisit le vaisseau , en style ionique.
La Trinita , église que Si-€harles fit édifier ; ellf Ml
dans le faubourg des Ortolani, et était autrefois jM
prévôté somptueuse des Umiliati.
S*Roceo y oratoire sous la paroisse de la Trinité ou Pot
voit trois fresques de Luim , mais en mauvais état
S/a-Mar/a alla Fontana , église bâtie, en 1507 , par le
vice-roi d*AiiBOiSE et ^d'autres seigneurs. En 45&7, bft
pères]'miniraes de St-FRAicçois de ÎPaule , qui y étaient al^
tachés , édifièrent Téglise actuelle sur l'oratoire , devenO-
souterrain. Elle fut érigée en paroisse en 4788. L'archflee'^
ture appartient à G. B. Gdidabohbarda. On y voit un bo^^
tableau de St-FRAifçois de Paulb, d'autres de Pécole <
MoRAzzoRS et un de Cobneliani , peintre du siècle der^
nier. Le couvent y annexé a été depuis 4807 occupé ]
une fabrique et ensuite par une grande fonderie de bvf^wnr -
Je suis loin d'avoir épuisé la série des édifices de I^
ville de Milan , bien que je vienne d^en donner
nomenclature assez étendue. Tous assurément ne sont ]
remarquables au même degré. J'ai insisté particnlidre
ment sur les principaux; et je dois en faire autant
— 379 —
ix doBl il me reste à parler. Je commeDcerai;par Tes-
•é des edifieeê publies , et cela sans iD*asireiDdre|pré-
lément à telle ou telle classification.
P$laiê de la €ite\ ou palais de la commune, auquel les
Kiens Milanais donnèrent lef nomade Brolêtto;^ es\ un
iite monument préseniant/dans deux fgrandes {cours à
iitigaes , des traces de Farcbitecture dite de Bramante.
LJL TiSGoiin le fit construire et le donna ensuite^an
lUe de GAftMAGiioLA. Ce palais est occupé'par le conseil
anidpal/la royale-délégation provinciale, les receveurs
s .communes , etc.
nJaii de t Archevêché. Il est attenant au DAme, avec
[IMlil communique par une voie souterraine. Don fait
K archevAques par les ducs Yisgonti'i il|fut réédifié ,
1A9A I par Tarchevéque AftciVBOLDi , et a conservéfle
ractère de cette époque , dans la cour , vers la place
ntana , excepté en un côté reconstruit par|,le cardinal
id. BoRaovfis, d'après le plan deFabio MAHGORB.Laoour
Chapitre est plus grandiose ; elle fut, par ordre de St-
l^pus, l'ouvrage de Pbllbgriki, qui Tentoura d'un vaste
Ptiqne , d'ordre dorique en dessous et ionique en des*
lu ai qui profita d'un espace resserré pour y faire une
ne écurie de forme décagone ; il commença aussi, vers
^||C6 Fontena , la façade qui fut terminée par PisavA-
m La porte qui s'y trouve est belle , elle se restreint en
fàiaiê de justice. Il fut édifié en 1605 , sous le goover-
qr VuiNTBs , par S. Sbibgno, ou Martin Bassi^ ou P. A.
MiAii II a tine belle oour avec deux ordres de. portiques
Hiàntour , et sur la porte est une terrasse où l'on an«
QOt e« public les arrêts du tribunal criminel qui siège
MMpalaîs.
IhM^du trUunal dvilJdt mauvais goût el d'un grand
MiJ^Ptetérieor » ce palais fat eonatruit par les soins du
— 380 —
général GiERia dans le siècle dernier. Il est occupé parle
tribunal civil et d'appel.
Palais royal ou de la Cour. C'est Tancien paTais doçtl,
de genre gothique ; il fut dans le siècle dernier restanréa
partie , et en partie reconstruit suivant la forme admb
par PiBBMARiNi. En entrantdu côté du Dôme, après leva»»,
tibule, on arrive au premier étage par un grand esocKer.
On remarque des ornements d' Albertolli et des peinWÂi
%la fresque de Martino Knoller et de Troballbri. ThÉ
salles furentpeintes supérieurement par Appiani qui se db-
tingoa surtout dans les fresques ayant pour sujet Tapo-
théose de Napoléon , soit dans la salle des princes, comim
dans celle du trône. Mais tandis que Appiani travailbk
dans la grande salle de représentation, il fut frappé d'aile
attaque d'apoplexie qui lui paralysa la main droite.
Dans le vaste salon décoré de stucs dorés , de statueset
de cariatides soutenant une galerie , là où figuraientM
fastes de Napoléon, figurent aujourd'hui les fastes de Ulr
iib-Thèrésb et de ses successeurs. La médaille à lafresqcM»
à la voûte , a été exécutée par François Hâtez , et seoie*
ment en 1837.
Le palais s'étend jusqu'à la rue Larga, où depuis peu
d'années la façade a été terminée par LGanomca.
Palais Marino. Ce fut vers le milieu du XVI* siècle qne
Thomas Mariito , chevalier génois, venu en 1525 à Hilnif
où il ne tarda pas à s'enrichir dans la ferme des gabelles
publiques , fit constrâlrte ce palais par Alessi , qui y dé^
ploya partout, à Tintérieur comme à l'extérieur^ tout to
luxe de l'architecture. Il devait y avoir quatre façades:
trois furent exécutées ; mais des circonstances ne pemri-
rent pas de faire la quatrième , laquelle étant édifiée, tm
même temps que Ton démolirait les maisons qui sont atte-
nantes à rédificCj; ferait de celui-ci peut-être le plus re-
marquable de.tous les palais de Milan , et il résulterait da
— 381 —
bel ordre de choses une place que réclame le théâtre de la
Soala.
Aajoardliai , le palais Marino appartient au gouverne-
iMit Le premier étage est destiné à Tusage de la Cour; le
reile est occupé par la Douane , les offices de la liquida-
^/de la trésorerie et de la caisse centrale.
/Usû du Gouvernement {di govemo). Il fut construit
Mcfraisetsuivantleplan deravocat J.-B. Diotti, vers la
tida siècle dernier. Il présente une grande conr carrée ,
cDoorée de portiques voûtés, soutenus par de doubles
odonoes d'ordre dorique et ayant une corniche appuyée
lir de belles cariatides. La façade, d'un style simple^ cr-
iée i son milieu de quatre colonnes grecques cannelées,
'seateDant une terrasse, fut reconstruite , en 4818, par
hrdriteole P. Gilardini. Ce palais, où est joint un élégant
Jinliii,etoù siège aujourd'hui le gouvernement delà Lom-
bardie^ était, sons le royaume d'Italie, occupé par les mi-
AbWes de l'intérieur et de la justice.
fàlaUde ia police {dipolizia).C'eBi l'ancien monastère
in'^Sle-llarguerite, lequel, fondé en 912, par Ghison,
Art reconstruit à la moderne par l'ingénieur Goisn, sous le
^«me d'Italie.
Jiiiaù des eonttru^tion* publiques. Non seulement il
tt dOQopé par la direction générale de ces constructions ,
^ Hiissi par l'imprimerie royale, à la place Ste-Marthe,
^9 Boas le royaume d'Italie, fut le collège des Pages et
*vi|e l'Institut géographique militaire.
^^iaie du Mont lombardo-vénitien. Il appartenait ja-
^'^ la famille Mabliâni. Il fut construit dans le XY* siè-
'« ^ieo de beaux ornements de terre cuite, comme à l'hd-
*t major. PiEBMARiNi, vers la fin du siècle dernier , le
^tistmisit tel qu'on le voit aujourd'hui II sert à la pré-
^^re du mont lombardo-vénitien , qui est chargé de
^^nei affaires publiques.
— 382 —
Palaii de la p^/e* La direction des postes s'y trouve;
mais il devient trop petit, eu égard à Textension cnrii-
eante des communications. Sa façade est'de Polak.
Palais de la loterie. Ce palais était le coaTent ie
l'église du jardin {^del giardino\ laquelle tire son
du jardin de la maison Torriani. Les pdres
observantins y furent placés en 1&56 , et les pères rélNi- '
mes en 160S.La direction de la loterie occupe aoJourd'U
ce vaste local , ayant vestibule de trois côtés, où I'od vd
Ifltfeule accourir tous les quinze jours pour assisterai li-
rage des cinq numéros.
Palais de la fabrique des tabacs , nitres , etc» C'Alit .
autrefois un couvent des carmes déchaussés. La façid«a
été construite par Tarchitecte Câhqnica.
Palais ou hôtel de la monnaie. Situé dsns la peUlsm
de St-Angelo ; il mérite d'être visité.
Palais du commandement militaire [eomando MtK-
tare). C'était jadis le palais Cusani^ grandiose, maâsd*oa
goût baroque dans les interminables tortuositésde ses or-
nements^ bien que le plan en soit digne d'éloges.La fitad*
vers le jardin est de Piermàrini.
Palais de la direction du génie. Autrefois conveotdes
capucins, ce palais a été reconstruit par PuRiuftin,ft a
la façade d'ordre ionique.
Palais de Brera. Ce fut en principe une maison di»
Vmiliati^ ordre particulier, après Tabolition duquel db
fut donnée par St-CHARUS aux jésuites, qui, en 4566,7
fondèrent le palais actuel destiné à l'instruction publiqnOi
bâti suivant le dessin de François Richini , et Fun des pla^
beaux palais, autant par sa grande étendue que par 1^
magoiCk^nce, et de sa cour entourée de vestibules à detfj
ordres, et de son double escalier , de ses corridors i dff.M^
gsileriesietc.
— 383 —
Loraqoe l'ordre des jésuites fut aboli » ce palais fut ter -
aine aux firais da public , et la porte que l'on y yoit avec
bai grandioses colonnes de granit , d'ordre doriqno , fut
^tée par Piermabhii. Au palais de Brera, orné de beau-
coup de beaux monuments, se trouvent un Gymnase, l'A-
Bidémiedes beaux arts, une galerie de tableaux, Fins-
titat des sciences, lettres et arts, la Bibliolhôque, le Gabi-'
Ml des médailles, TObsorvatoire astronomique et le Jardin
botanique.
Hlaù du Mont^de-pie't^. Cet édifice qui était un ancien
monastère, a été réduit par 'Pibrmàbiiii à la forme ac-
Mle.
Il me faut maintenant dire quelques mots d'une qua-
rantaiiiede palais particuliers parmi lesquels, comme par-
diloaox dont il vient d'être parlé , il en est peu qui pré-
aantant un extérieur grandiose. Mais tous , dans leur dis-
position intérieure, sont d'une magnificence plus ou moins
moarquable.
Pafaif Annoni. Il fut bâti en 1631 par Françoia Ricbi-
ivk vieux , sur un plan assez beau , mais avec des formes
trop rudes.
f^iaii Durini. Construit par le même architecte , il
offlroQD caractère semblable. On y voit intérieurement
Doebelle cour , entourée d*un vaste portique et de magni-
l^toea appartements.
fohiê TrivuM. Plus grand que beau, ce palais et celui
2^/K, grandiose surtout è l'intérieur, présentant de
'OQùes peintures de Lanzare , Tiepolo , etc. , datent de la
ttêinv époque.
^aktit Arûkinio. Récemment édifié par rarchitecte Bb-
^1 il a quatre façades , de très grands appartements ûé-*
'rta-vrecluxe, et un beau Jardin.
Valais Beeearia. L'un des mieux bfttis, il a été despre-
'{«rsque Ton a reconstruits au commencement du siècle
— 384 —
actuel y et cela d'après le dessio de rarohitecte Faiohi. La
façade es^t ornée de médaillons d'hommes illaslrea de Hi-
lan, parmi lesquels figure l'auteur du Traité deê déliitet
des peines^ ancien propriétaire de ce palais, 9Ù rësideai-
jourd'bui la Société d'encouragement des sciences , d«
lettres et des ans.
Dans le voisinage, se trouve le palais BêHotii^eontlM -
en 184 9 j, d'après le dessin fort gracieux de l'archiltoti
Crivelli.
Palais Bêlgioivso, F^it en 17?7 par PiEEHARUli,iliiL.
décoré intérieurement^ surtout dans la chapelle, desloo^
de Gbrli et d'ALBBRTOLLi^et,dansles salons» defresqoeid^
Martin Knoller.
Palais Besana. A ce palais, de construction modeitui^
d& à Tarchitecte Piuri, se trouve joint le petit palais codbih
sous le nom des Omenoni^ parce qu'il y a huit giganlM-^
ques cariatides de Léon Lëohi, qui les fit dans le XR*^
siècle.
Valais Borgazzi. Autrefois Soncino , ce palais a (A
construit en 1829, d*après le plan de l'architecte Cuirnu
Valais Borromée, On reconnaît son ancienneté à 11 '
. forme de sa porte et de sa cour gothique . Sous le porliqoe,
se trouvent encore des traces de précieuses peintures da
XIV*. siècle. La statue de cuivre, ayant la tête et les maios
de bronze, laquelle représentant St-CHARLBS se trouve sur
la place , est l'œuvre de Bussolacu 162&.
Valais Busca, jadis Serbelloni. Cousiruiif en 1794, ptf
l'architecte Simon Canioni, iL présente une majestueose
façade , et un vestibule grandiose entre lequel et la fpsr
de cour un passage a été heureusement établi, malgré uoe
tortuosité apparente de ce lieu. Ce palais a. de vastes ap-
partemenls ornés de peintures à la fresque de TrabbaiM
de Sabatelli et de Podbsti.
Valais Cagnola^ autrefois Brebbia. Edifié en 4825 jpar
—•385 -
cte Pbstagalli , il eât remarquable par une riche
une belle cour et la distribution commode de huit
ments.
ê Camozzi y jadis Bovara. Il a été construit dans
les proportions , vers la-fin du siècle dernier , par
icte F. SoAVB.
If Castelbario.Ce palais^ situé en face de celui de
est d*un style riche , quoique bizarre, surtout à la
ela façade principale encore inachevée. Le porti-
orné de six belles colonnes de marbre dit mae-
cchia. Les appartements sont magnifiques et em-
S beaucoup d'objets de prix. Au jardin se trouve
manège.
\$ Coêtigliani.U passe pour avoir été fait par Bra^
J fut reconstruit du côté du canal d'après le plan
hitecte Bbsia. La belle perspective du jardin est
I du chevalier Sangdirico.
i# Ciani. Il a été construit récemment d'après un
ttsin de l'architecte Casati. ^
îs d'Adda. Ëdifié par Tarchltecte ârgamini , il est
implicite telle que , sans son vaste front et sa cour
[ues, on ne se douterait pas que ce fût là une hat->
I de seigneur.
iê Dugnani. Il est grandiose*, a des formes colos-
lien que construit avec simplicité ; on y voit de
peintures de Tibpolo et d*autres, et il s'y trouve
es jardins assez étendus.
b Gavazzi. L'architecte Glbrichetti Ta construit
lent, suivant un riche dessin parfaitement exécuté.
le Greppi. Bâti en 1776 par Piermarini , il a une
)qr h angles droits avec colonnes d'ordre dorique
*anit roux , de beaux appartements et un grand
orichi de stucs dorés de 6. Albertolu et d'une
médaille à la fresque de Rnollbr, etc.
49
— 386 —
Palaiê Gropallo , jadis Pertusati. Sa façade interne a
^té exécutée d'après un élégant dessin do Cantonl II
forme un bel aspect dans les bosquets des jardins publies.
Palaiê Litta, li fut érigé par la famille Abbsb » suivant
un plan grandiose de François Rigbini. Il a une belle ooar
à double colonne d'ordre dorique « de majestueux veail*
bules , un magnifique escalier de marbre , de vastes ètri-
ches appartements , un grand jardin et un beau manège.
La façade très-riche de marbres et d'ornements , maisde
mauvais goût, fut faite , dans le siècle dernier , par no
architecte nommé Bolli.
Palais Mehi. On compte trois palais de ce nom , Km
sur le cours de la Porte Neuve , a été construit en 4 805 par
Joconde âlbertolli; c'est un modèle d'économie jointe i
la grandeur et à la magnificence. Il a d'élégants profila,
une belle corniche dorique et un solide balcon sur la
porte. — L'autre palais Melzi (rue de la Cavalchina) , ao-
quel se trouve joint un vaste et beau jardin « est âujoar-
d'hvi en reconstruction avec luxe par l'architecte Mou-
GLiA. — Le troisième palais du même nom (rue du Meal)
fut construit par l'ingénieur Bareggi. Les bas-reliefe,dt
Gaétan MoMTide Ravennes , représentent des faits de F.
Sforza. Dans l'oratoire , on voit une belle peinture lia
fresque de B. Luini.
Pa/at> Mussif autrefois Cicogna. Ce palais , coostroit
dans le XVI[*sjècle , a une façade toute de pierres fortes
et harmoniques. L'auteur en est inconnu.
Palais Origo , autrefois Rossi, Très élégant suivant le
dessin d'ÀNTOLim , ce palais est orné de plusieurs frag-
ments d'antiquités, et est remarquable par son jardin, H^
des plus beaux.
Palais Pallavicini, C'était jadis la maison Moriggif
construite par Piermarini. Su façade , suivant l'ordrede-
rique et ionique , est superbe.
^
— 387 —
Palais Paaalaequa. L'architecte Grivblli le construis
siteo 4831 , dans un style fort élégant^ tant à Tinlérieur
qu'au dehors où la cour est en partie recouverte de vi-
tt^espour servir deserre aux fleurs /pendant la sai^
^m de l'hiver. Â ce palais est joint un très beau jardin .
Palais Bensa , jadis ErbaA\ fut bâti par PELLecRiNf ;
ifti façade du dehors Jes fenêtres sont surmontées des
jkimtes des Césars y et celles du côté de la cour, de bustes
ié célèbres romains; il a été refaite la moderne par Mo-
Valais Ptfrego. On y voit une bonne collection de ta-
lAaux. Ce palais, où se trouve un manège très commo-
9 ^ a an vaste jardin , dansle goût des jardins anglais.
r J^àlais Vianca. Sa façade est de Tarchilecte âspari.
•Vie présente , dans des médaillons de Marcbbsi, des por-
'TÎliitsdesSFOfiZA. Dans une salle du rez de chaussée , on a
^Q^Qservé en bon état quinze portraits des Sforza , peints
^ la fresque par Luini,
'Palais Pùldi-Vezzoli , autrefois Vorta. Erigé dans le
SLVir siècle , il est Tun des plus grandioses palais de Mi-
^BÙk^Son intérieur a été terminé de nos jours par Cantoni.
Il » une façade majestueuse , qui date de 1600, une cour
bien belle , des appartements somptueux, un jardin élé-
ganL
Palais Raimondi. C'était autrefois la maison Aregi. Le
dessin, dû à P. Palagi , en est pittoresque. Il est divisé en
deux corps de bâtisse saillants^ avec portiques surmontés
d'otie terrasse et qui s'ouvrent sur la voie publique, mais
fermés , ainsi que la cour du milieu , par d'élégantes
barrières. La façade du côté du jardin, qui est vaste et
làlen distribué , est plus simple et suivant l'ordre co-
rinthien.
..Palais Rocoa-Saporiti, Construit, en 1812, par l'ingé-
iQiieiir GutsTi , ce palais a une forme majestueuse et tout
— 388 —
à fait Ibéàirale* Les bas-reliefs de la façade et quelques
statues sont de P. Maeghbsi. D'autres statues sont de 6
Rdsca.
Palaiê Samoyloffoxk Bigli.W offre de remarquable daas
soD bel escalier le seul travail que Milan possèdf i»
Vanvitelli ; on y admire aussi les appartementS| quisoot
décorés avec autant de goût que de magnificenée.
Palaiê Sormani.Céi^ii en principe la maison Maniit
puis ^ndreani. Sa façade du côté de la rue a été filita.,
dans le siècle dernier^ par Crocs ; elle est de mauyik
goût. Celle du côté du jardin est plus simple et dii6 à
Alfibri. Les appartements de ce palais sunt grandioses i
son jardin très vaste a été fait suivant le plan de PotÏACi..
Palais Soncino. Il présente dans la cour un monuoiMt
particulier, c'est-<à- dire une tour à six étages , avec ta^
casses accessibles et dont la hauteur est en mètres de U,
24, ayant à son sommet les colonnes avec ces mois;
plus ultra j armoiries de Cbarlbs v , en Thonneur de qui
cette tour fut érigée et disposée pour servir à des ilia-
minalions.
Palais Tarsis, Il est situé de manière que l'on ne petit
bien voir sa riche façade que Tarchîtecte L. ClericheUI
fit en 483Zi. Il est orné de statues de L. Marchbsi et de
Manfredini.
Palais Taverna, Il en est deux de ce nom , Vnn à la
rue de Bigli , offre sur la porte le caractère de Técole de
Bramante , et est orné dans la cour de peintures de Lumi;
On s'occupe actuellement de renouveler la façade dans le
même style , et suivant le dessin de feu Tarchitecte Bai.
— L'autre palais Taverna, rue du Mont, a une élégante
façade , qui fut exécutée , il y a peu d'années , d'a^èslè
dessin du professeur d'ornements, Ferdinand Albertolu* .
Palais TraversL Sa façade , du côté du jardin, fulëdi-*
fiée , dans le siècle dernier , par F. Soave. Celle du oMJ
— 389 —
ia irae , et qui est irès-richeen granit , marbre de Sal-
0 et pierres de Ylggiù , a été faite il y a peu d^années
r Gavonica. Les appartements sont meublés avec un
lod luxe. Dans l'oratoire, se trouve une belle mosaY-
^fi une très élégante serre pour les fleurs , de Tinved-
ode ClBrichbtti , et chauffée à la PfiRKiiis.
Palais Fiiconti. Construit vers la 6n du XV* siècle, il a
oBelle cour et une façade majestueuse, ornée des bustes
k'TncoNti , seigneurs de Milan.
foimi* Viêmara ou Bosii, Il fut donné , en 1456 , par
iBÇois Sforza , à Cosiho de Medidi, qui le fit embellir
rlliGHBLOZZO. Dans la cour, sont des restesde cette épo-
io; la porte est surtout très précieuse par la richesse
MS ornements et par la finesse du travail.
leo^avais à parler ici, en fait de monuments , que de
DX anciens, gothiques et du moyen âge. Mais entraîné
r ridée de présenter en un seul coup d'œil les édifices
1 attestent la tendance religieuse des Milanais à diver-
i époques , et les palais dont le nombre sert à donner
baesure des richesses de ce peuple , j'ai dû m'engager
is le récit des monuments plus ou moins modernes,
drtadt, je ne pousserai pas plus loin mes considérations
éiajet, afin d'éviter des redites, parce que devant passer
renie ce qui se rattache aux institutions, j'aurai encore
ijinaler des édifices remarquables de tous les temps.
fàkfriptiom , médailles, monnaies. C'est aussi en vue
prévenir des répétitions que je renvoie au chapitre des
litmions ce que j'aurais à raconter ici de ces différents
^ d*archéologie.
NtOAllISATION POLITIQOB ET ADHINISTEATIVE. — GOUV&T"
^^Mi^ Le royaume lombardo-vénitien , fondé en avril
S> a pour chef l'empereur d'Autriche , qui est repré-
té jpér un vice-roi résidant alternativement à. Milan et
^iitse , présidant le conseil de recensement et ayant
— 390 —
près de lui une chaoceUerie de cooseillers auliquea Les
grands dignitaires du royaume sont un majordome géoi-
ral , deux prêtres de la couronne, c'est-à-dire l'arche-
vêque de Milan et le patriarche de Venise , on grtod-
chambellan , un grand-écuyer , un grand -sénéchal^ qb
grand-échanson , un grand-maître des cérémonies, od ca-
pitaine de la garde noble.
Le Mincie sépare presque exactement la partie ▼eu»
tienne de celle de la Lombardie, qui est divisée en nenf
proviaces , subdivisées en 4 27 districts composés de 2S7S
communes.Ges provinces sont administrées^ quant à ce qû
regarde l'administration politique^ par un Conseil du gou-
vernement , composé en temps ordinaire d'un président
ayant le titre de gouverneur , d'un vice-président et de
neuf conseillers. A ce Conseil sont subordonnées la ces-
sure , Tadmiiiistration du recensement, des impositiois
directes , et la direction des gymnases, des écoles élemei-
talres , des lycées , des construclions publiques et les d^
légations provinciales. L'administration économique ap-
partient à une chambre des comptes, composée d'un pré-
sident et de six conseillers, et dépendante du Conseil aoli—
que ; elle a dans ses attributions les financ6S ^ les impoli-
tiens indirectes , les dépenses , etc., la préfecture du oioiil
lombardo-vénilien, la direction de la monnaie, celle de la
loterie, une intendance des finances pour chaque provin-
ce, la caisse centrale, l'inspection des fabriques de nitre ,
des poudres , tabacs , des bois, l'agence des sels, la direc-
tion des taxes et celle du timbre, l'imprimerie royale.
La direction générale de la police est chargée directe-
ment de défendre la sûreté publique et exerce sa juridic-
tion dans toute rétendue, de la province de la Lombar-
die. Elle a , à Milan , sous sa dépendance , quatre coia-
missaires supérieurs de police pour un même nombre
d'arrondissements.
— 391 —
La censure établie , du temps de Joseph II , abolie sous
la république cisalpine et rétablie ensuite sous diverses
déaominations , a pour but Texamen de tous les ouvrages
Ktfésà l'impression et se trouve sous la dépendance im-
iMiatedu gouvernement imp. et roy. Pour les journaux et
lai publications qui n^excèdeni pas une feuille d'impres-
non, il y a un office de censure près la direction générale
dëb police; dans les provinces , ce sont les délégations
ôkargées de l'action politico-administrative du gouverne-
ittèot, qui ré visent les compositions n'excédant pas trois
iamlles d'impression. Il faut Tapprobation de la cour au-
Ii(|aa de Tienne pour les ouvrages d'une plus grande im-
portance.
'EkU judiciaire. — Il y a à Milan quatre tribunaux et
ibepréture urbaine; on compte, en outre , pour la pro-
vince huit pi^tures rurales fixées au centre d'un nombre
semblable de districts. El d'abord un tribunal d^ appel
§Mral revoii et décide en seconde instance les causes
ciîiles et criminelles ; '^il lui en a été soumis, en une an-
née, terme moyen , 16,000 dont 2,000 civiles et 800 cri-
iniiielles ont été jugées et 1,700 ont donné lieu à des
déobions incidenies qui ont été résolues par décret. Ce
Ûibiinal en a près de lui un supérieur de finatice , étend sa
juridiction d^ns toute la Lombardie et a sous -sa dépen-
chnce directe, dans chaque chef-lieu des provinces, un tri-
iHmal de première instance qui exerce sa juridiction dans
'tt, aGTaires civiles, criminelles et de commerce. A Milan,
ii eatnii tribunal pour chaqueespèce de ces affaires. Ainsi,
■ '^n tribunal civil de première instance sont soumises
'^ Causes civiles, dont le chiffre n'a pas été moindre de
*iWO,en urteannée,sur lesquelles 1,300 jugements ont été
^'*oiioncés. Ce tribunal a pour attribut spécial la tutelle
'^ mineurs et des interdits.
A l'examen et au jugement d'un tribunal criminel de
— 392 -
première ^instance jsoni renvoyées toutes les actious qua-
lifiées par les lois, decrimeâel délits. En un an, on a compté
2,000 procédures sur lesquelles il a été pris &00 arrils
définitifs, 300 arrêts de désistement et l^SOO arrâts difers,
y compris ceux déposés aux archives , les déHoquants
étant inconnus. Les délits les plus fréquents sont 1m
vols.
Enfin un tribunal de commerce prononce en premiè-
re instance dans les affaires commerciales. Deux asses-
seurs et quatre substituis choisis dans le corps des
négociants prennent part aux jugements que rend ce
tribunal. En une année , il y en a eu 400 sur ii,OOD
affaires.
La préture urbaine a, comme les justices de pa|z,
pour attribution ^d'essayer la conciliation des partîe8.Elle
juge les causes qui ont pour objet des prétentions teH-
levant pas à plus de 250 lires , et des dettes pour loyers,
des refus de terminer la location, etc. Les punitions qu'elb
inflige sont les mômes que celles pour graves contrav^B-
tions de police non^.du ressort de l'autorité politique. SIb
a^ dansl'espace d'un'e année, jugé 600 causes civiles, 4iN
portant condamnation pour de graves contraventions, 200
douteuses par défaut de preuves, et 12 pour lesquelles les
prévenus ont été acquittés. Les prétures rurales exerceot
dans leur district respectif presque toutes les attributions
du tribunal civil de première instanc&et de la préture ur-
baine. Les prétures rurales ont ensemble jugé annuelle-
ment 500 causes civiles, 1^000 portant condamnation, 150
douteuses et 20 suivies d'acquittement sur des procès pour
de graves contraventions de police.
A Tarticle de la population/j'ai fait connaître le nombre
des avocats , des notaires , etc. Mais c'est ici le lieu de dire
que les notaires ont une chambre de discipline qui pré-
side aux examens des aspirants au notariat et veille à
— 3gs —
rvatïon de la discipline à laquelle la loi soumet les do-
•Cette chambre est composée de sept notaires au nom-
esquelsestle conservateur des archives nolariales,
des plus importantes institutions, due à MAaiE-THs-
iti 4771 .On y trouve réunis tous les actes des notaires
ftia fin du 13* siècle jusqu'à ce jour, et cela^ dans un
Pautant plus convenable, qu'il est isolé et conséquem-
moins exposé aux incendies.
pothiqnes (Conservations des )~ Cette institution
6 en 1806, et mise en activité en mars 1807, est pour
)a province de Milan. Son conservateur fournit un
ranement de 60,000 francs. Elle reçoit annuellement
OQ 6,500 notes ou demandes d'inscriptions, de trans-
ons,>de renouvellements, etc, et délivre près de 7,000
ieats, outre un grand nombre d'extraits et copies de
itea.
kTADMiifiSTRATiP. — Système munietpaL-^ Suivant le
»re des propriétaires, les conimunes, celles, par ex-
bt qui en ont plus de 300, peuvent avoir un conseil
osé de 30 membres , ou être représentées par une
iblée générale de notables appelés à discuter et à
raver la comptabilité. L'administration et la repré-
lioQ permanente appartiennent, dans les commu-
arales , à une députât! on de trois notables, et, dans
nés, à une congrégation municipale composée d'un
slat et de 'quatre assesseurs, et d'un conseil de 40
bres. Un délégué royal y assiste sans avoir voix
érative et seulement pour veiller au bon ordre et
que Ton ne s'y occupe pas d'objets autres que ceux
i Tordre du jour. Uilan, étant la résidence du gou-
sment, a un conseil de 60 membres dont les deux
pris parmi les principaux propriétaires, et les au-
)armi les industriels et les négociants; la congréga-
municipale composée de six assesseurs présidés
50
— 3»i —
par UD podestat^a dans ses attributions tout oeqaî coQCinie
le maintien des fabriques communales^desparoiapts, laiol-
de de ses employés, les logements et transports militiimi
les subsistances , les routes, Téclairage public, les iii4Wf
dies, les embellissements^etc; elle pourvoit anxdépeoiii
ordinaires et a celles pour objets d'utilité publique al
d*embellis8emeQt, au moyen de ses revenus partioiiiiail
et de ceux provenant de divers impôts. En I8ft3) les fi^
venus se sont élevés à 2,795,807 francs et les dépemeroBt
été de 2,6f 6^064 francs. Il y a eu donc un boni OQ W-
tant en caisse de 179y7Zi3 francs.
Co7tfri&u<ton#.— Indépendamment du montant deioallfi
dites indirectes et qui sont les droits sur la CQDSomfliall^
ceux des douanes^dessels et tabacs.du timbre, daapoiMl,
des eaux et des routes, de la loterie etc, le trésor pfrfoit
d'aprèsTétat constatant le revenu de 18&2, lasomHHldi
16^888,296 francs sur uu revenu de 124,297,641 éooa, vi-
leur établie de 20,476,981 perches métriques, pn (^
mille carrés, auxquels on a évalué l'étendue des proviS"
ces de Tétat c|e la Lombardie. D'après celte base, ohi(|oe
individu payé au gouvernement un peu plus de 7 fraqei*
Selon SPBiifGBi, sur 44,236,800 fr. que la monarcbîatii"
tricbiennea retirés en 4 841, dps droits sur les objets de oon-
sommation, les deux provinces d'Italie ont contribué fW
10,137,600 francs^ et d'après le même, ainsi que aaivant
l'encyclopédie nationale d'Âjitriche, les provinces de b
Lombardieet de Venise^ etla^asâeÂutricbe, formant seo-
iement un dixièmedu sol produit et un sixième delà pepii-
lation totale de TEmpire, figurent pour j>3/l&0, o'eat-i-dire
pour beaucoup plus d'un tiersdanslesenliersrevenusdeU
monarchie. On a calculé que la Lombardie, quant à 1*101-
positioh foncière, paye six fois plusque le Tyrol, ledoo-
ble de la basse Autriche et presque le triple de la Bohême.
Si Ton additionne toutes les charges, on voit que chaque
— 395 —
ildividu paye uo peu plus de 19 fraDCS. La dépense de
9^1 employés s'élève à 9,954^798 francs. Hais on ne doit
pas oublier que la Lombardie est la province la plus riche
dé kmonarchie.
.Jhuanein — Elles sont fondées sur le système prohibitif,
oa protecteur au plus haut degri^. Mais les dernières me-
mrM douanières font entrevoir que rAutriche a rinten-
Ifoii d'abandonner ce système qu'il n'a respecté jusqu'à ce
|éar que par rapport aui intérêts de l'industrie. Lia plus
fiatila partie du payement des droits d'entrée, se fait chex
iMreiSftTeurs placés aux limites, la plus grande partie a
Héift^uk douanes intérieures. Aux portes des communes
anloorées demurs^ on n'exige que le payement des objets
Mvmin aux droits de consommation. Le tarif est le mé-
■• pour toutes les provinces de la monarchie, à l'excep-
de la Hongrie, de la Transit vanie et de la Dalmatie.
I peines à infliger aux contrebandiers sont détermi-
par une loi.
..«Dans les communes non environnées de murailles, les
MdividuimaleSy del/i à60 ans, payent une imposition
personnelle de 2 francs è % francs 60 c. par tète.
. . Loiêriê. — C'est le seul des jeux de hasard , qui ait été
MOHervé. Jnsques en 1809, il ne s'effectuaii que 26 tira-
flM dans l'année. Aujourd'hui, il y en a un tous les jeu-
dis à 8 heures de relevée, et cela alternativement, à Mi-
labi à Bergame, à Brescia et à Mantoue. On compte dans
la pro.vlnee de Milan , kk bureaux de loterie dont 35 à Mi-
làD même et 4 dans ses faubourgs.
A «baque tirage, on distribue è cinq pauvres filles, 250
Hrae, c'est-à-dire que 50 lires sont données à Tune d'el-
les à chaque n° sortant.
Ia droit de papier timbré varie sui?ant la nature des
aoteiy la direction^ l'importance des sommes, etc*
Vadminiêtration deepoudreêet ialpétresa unefabrLqutv
— 396 —
la seule dans tout le royaume et qui« aitaé^ à LambfMai
à 3 milles de Milan, du côté de la porte orientale, a rafi
dans ces derniers temps beaucoup d'amélioratiooi.
Le sel, quanta sa consommation , a été éyalué à il li-
vres par personne, et consëquemment pour toole la
bardie à 35 millions de livres.
Une fabrique royale des tahaes existe à Hiiaii,
1802. Elle suffit pour tous les besoins des provÎDoes de h
Lombardie. On y compte ^70 ouvriers dont lIShomMf
et Sao femmes. On y fait annuellement kMfiW kilog. df
tabac à priser et 750,000 ii fumer. Les cigares que ^IW;
confectionne ne s'élèvent pas, pendant ce ieoaps, à OMiil
de 92 millions.
PoMtes. — L'administration des postes, organisée lit
française, sous le règne d'Italie, avait établi plusieurs ps-
lites bottes qui n'existent plus depuis 18t&. Ob ne coni|ili
plus qu'une botte aux lettres. Mais les indications leaplM
précises sont données sur les lieux des provenances et dai-
tinations, sur le temps probable de chaque distribntioi^
sur le temps de rigueur de la levée de la botte et les heu-
res de départ.
Les lettres n'ayant pas besoin d'être affranchies, isal
jetées dans la botte. Mais celles dont raffranchissementast
obligatoire, ainsi que celles que l'on tient à faire reoom-
n^ander^ sont portées à un bureau particulier. Celles char-
gées, c'est-è-dife contenant de l'argent, des effets de prix
etc. ^doivent être confiées au bureau des diligences.
Il est permis à chacun de refuser une ou plusieura let-
tres, en indiquant toutefois le motif du refus, et pourva
qu'elles n'aient pas été ouvertes ni lues. En cas de refos
d'une ou de plusieurs lettres, l'employé de la poste ne saurait
s'opposer à la remise de l'une de ces lettres ou de tellesan-
^res qu'ensuite le particulier consentirait de recevoir.
Je m'abstiens à dessein d'entrer dans les considérations
— 397 —
larlieulières qui se rattachent au trésor public. J'anraiâ
leaucoup trop à exposer, car indépendamment des détails
lonceroant les produits nets des administrations, etc.,
loiil je viens de parler, il y aurait lieu de signaler ceux de
lîTenes taxes, de la vérification des poids et mesures ,
Mrtaios droits, de péage, de navigation, etc., etc. Je me
soBteoterai de dire que le total général des receltes nettes
a été dans une période décennale, pour l'entière province
le Milan, de 20,165,4 39 francs, et pour la ville seulement
de'll|53S,728 francs. Les dépenses d'adminisiralion géné-
rale sesont élevées à 7,235,800 francs ponr la ville deMi-
lili et à 19,527,920 francs pour toute ia province.
En 4842, les recetiesordinairesetextraordinairesont été,
à Milan, de 2,795,807 fr.
et les dépenses ordinaires et extraoadin. 2,616,06!i fr.
Excédant des recettes, 179^743 fr.
Etat hbligibux.— En parlant delà population^ j'ai avancé
quelle était presque toute catholique, à Milan, et j'ai don-
né le chiffre des ecclésiastiques^ tant de cette viHe que des
autres partiea du Milanais.
Le diocèse de Milan, bien qu'ayant subi certaines réduo-
tionSi comprend 76^ paroisses dont plus de la moitié dans
les provinces voisines , de Come, de Pavie , de Berga-
me, de Lodi, et 5i!i dans le canton du Tesin. Ces parois-
ses sont desservies par 9,718 ecclésiastiques dont 668 pour
celles de Milan, que j'ai déjà dit être anjourd'hoi au nom-
bre de 94.
L'Archevêque de MiF^n a }a*juridiclion métropolitaine
sur tous les évoques de la Lombardieet les prêtres de la
couronne du gouvernement lombarde -vénitien.
On compte, en outre, 5 chapitres ayant If dignitaires,
55 chanoines titulaires, 12 chanoines honoraires, /i2 prê-
tres appartenant au chœur. En tout ISO ecclésiastiques.
~ 398 ~
Aulrefois» la ville de Hilaa avait un trte grâod nombre
de oommunaulés religieuses, et à l'époque même delà
révolution » on en comptait 32 d'hommes et 12 de tam-
mes. Aujourd'hui» en y comprenant la partie aiii8ae« Usa
est seulement» dans le diocise de Milan , 7 d'homiB^
et 8 de femmes. Celles-là comprennent 40& parsçinpi
dont 50 prêtres, 43 laïques et 14 novices. Les autres ssal
composées de i6S religieuses de chœur, 48 converses etSS
novices, total 230.
Le chapitre métropolitain ne mo ressentit poîDideseSBh
motions politiques^ lors de la république cisalpine. lUi,
en 1798, il fut supprhné par le Direç^pire eiécnti^ atM
biens furent adjugés au profit de la nation. NAVoUtoik
rétabliti en 1805 , et lé dota d'une somme annoeUsde
76,000 lires de Milan, non compris les revenus des dlài
particuliers du Chapitre.
Les Jours do fétes^ particulièrement celles UtargiqiMii
on appelle aux fonctions du chœur de la métropols^ ki
clercs du séminaire théologique qui compte 223 étndiaaiii
eny comprenant ceux qui appartiennent aux antres dio-
cèses de la Lombardie, et quelques uns de la Saisse. b
outre , un séminaire subsidiaire, à la Porte H uova de la
Cité, en a 86«
De la direction et de Tadministration centrale du sémi-
naire supérieur théologique, lequel a un revenu d'enviran
100,000 lires de Milan, dépendent le séminaire philoM-
phique de Monza qui compte 454 cleros, et le séminsire
gymnasial de St-Pierre martyr, paroisse de Seveso, oè
sont 235 clercs. L'Archevêque de Milan a , d'ailleurs, ud
séminaire gymnasial près. Pollegio, canton du Tesin, dans
Tune des trois vallées qui appartiennent à sa Juridictioo
spirituelle.
Je n'ai pas de renseignements à donner sur les autres
cultes. On n'a pas oublié que le chiffre des protestant» et
— 399 —
desItraélitM etl infinimeDi petit dans la province de Mi-
lan.
Btat miutairb^ -^ 8 régiments de ligne, aulricbiensy un
daetTalerie légère et no bataillon de chasseurs , sont de
INréttrence destinés à recevoir les conscrits du royaume
bnlNirdo-vénitien. Beaucoup de ces conscrits entrent
aMri dans l'armée de mer. La oonsoriptipn a lieu à l'âge de
M ans; elle oblige à servir pendant 8 années. Le noble est
admis comme cadet, et tous peuvent se faire remplacer.
Le contingent moyen de 1805 à 18ià,a été.chaque année,
pMrMilan,de802, et,de4830àf8^3,de471 1|2.
; Lors du couronnement de François 1", la congrégation
centrale lui fit don d'une garde composée de 60 Jeunes no-
Um, placés pris deTEmpereur, pour renlrelien de laquel-
le trois minimes furent ajoutés h l'impôt. L'Empereur lui*
mâme fooda, aux frais du pays, 12 places gratuites dans
Wia AoïKlémie militaire^ en faveur des jeunes gens, ne jou-
iiMnt pas du titre de noble. Déjà, on comptait 15 places
anmblables dans TAcsdémie militaire de Neustadt et du gé-
nfOiet cinq dans celle tbérésienne, destinée aux nobles.
La gendarmerie, organisée à la française, le 20 septem-
bra 1802, et enrégimentée par le gouvernement actuel, le
1^ novembre 1817, fait partie de Tarmée, et est chargée de
la sûreté publique en Lombardie et dans le Tyrol méridio-
nal. On n*y admet que les nationaux, âgés de 2li à 36 ans,
sachant lire et ayant, d'ailleurs, fait leurs preuves. La durée
da aarvioe est perpétuelle. Cependant, on peut conlrac-
tar-l'engagementde ne servir que pendant dix ans.
La garnison de Milan est forte de 12,357 militaires, à
laquelle il faut ajouter 108 gendarmes, 84 pompiers, 960
gardesde police, S39 gardes de finances, total iS,748 hom-
mes/nombre que j'ai déjà donné, on né Ta pas oublié, en
tQQcbaot les classes improductives, à Tarticle population .
Ift3 officiers et 11,372 soldats sont logés dans une
!'.'Ui.-:^Kw- ^1
— 400 —
douzaine de casernes el quatre loeaux spéolâiix. SSOofi*
ciers ou environ demeurent chez les particuliers. Ua oll-
cier supérieur et deux subalternes, divers médediis et
chirurgiens et 30 militaires servants, sont à l'h6piul aili-
taire. Il y a aussi deux officiers et des mUiiiaires
h rhôpital des convalescents, etc.» etc. Los cadets,
dans le chiffre des «oldats, sont an nombre de 70 et éloféi
comme je Texposarai plus loin.
Ajoutons que la province de Milan compte 740 girdes
communaux qui lui coûtent annuellement 6,789 lires.
Il y a aussi des gardes de nuit qui, payés par la ciiiN
provinciale de guerre, reçoivent ensemble environ l,01(
lires chaque mois.
Pour le corps des gardiens militaires de lapolioeom
dépensé, en iS/iâ, 810,604 lires.
iKSTiTunoNS.— Etablissements d'instrugtiok pobuqoi.-
Emeignemeni ecclétioiiîque . — Cet enseignement est
coDfiéi dans le diocèse de Milan, aux divers séminaires
placés sous la surveillance de rArchevéque de cette ville.
Le cours gymoasial se fait au séminaire de St-Pierre mt^
lyr, dans le district deBarlassina, et, pour les diocésains des
trois vallées suisses, au séminaire de Pollegio, dans la val-
lée Levantina, Pour le cours de philosophie , les élèves
passentau séminaire de Mooza, et le cours complet de théo-
logie est fait aux deux séminaires de Milan : le grand sé-
minaire et celui dit de la Canontca. Ce cours dure qoa-
tre ans, avec enseignements obligatoires et.libres.
La première année est destinéeè Tintroâuction àTétade
de récriture sainte, de Tbistoire ecclésiastique, de l'expiiez-
tion de l'ancien et du nouveau testament, et de la théolo-
gie morale.
Ce cours de théologie morale et de Texpllcation est con-
tinué, la seconde annëe^ et de plus a lieu un cours de théo-
logie dogmatique.
— dOl —
. JtelNiUtraiaiàaie awA^i op caoUo^ii» r«qB#îg9ement de
la Ihéologie dogmatique et moraJe^ et on y joint un cours
Afc fifiéilt^ecelë^iaatique^ poblio et {u*i vé.
.,. Pf |i# Jia quairièfi^e anuéej on compléta le coure de tbéo-
IggM mornie auquel on ajoute celui de i«ea(4obéiique, de la
Q^UgOgie méUiod iqua et patlora ku
. Im éittdea doel^oguas hébraïque ai grocf oe e| du cbani
•Mt facultatives/
. Il y a pour les étudiants en tbéologie, des leçons 4'ëlo-
qii0iaea pour les oxerear m style oratoire et 9t^% discours
4#J#4)baire.
^ y^ioi rétat numérique des professeurs des aémioafres
todioeèset et dea élèves qui , en iSlk, suivaient les diffé-
ipèpUcaiIce qui y étaient faits.
Directeurs. Professeurs. Elèves.
CîMn de tbéolggie
^.bHiUn. 7 10 S43Pen.dioo.
,4 23-extra-di.
.'f ■ . . 23 Suisses.
^. • 1 S Externes.
fipiira philosophi-
que à Moma. S 3 154 Pension .
GoMSgymnasialà
fll^Pierre martyr. 5 8 235 —
àPellegio. 1 2 &0
16 23 735
.JErnâignetnent universitaire, — Lycéee. — L'instruc.
lion pihilosopbique desiinée à Tendre les jeunes gens apte^
è4iilvr» les universités du royaume, est donnée à Milan
dans deux lycées présidés, Fun et l'autre, par un directeur
baoyoraire, assisté d'un corps de professeurs qui ensei-
gDuaoi en deox années Tiûstruction religleusci la physi-
que expérimentale et la mécanique. Ajoutons quelques
51
— 402 —
étades qui sont léonliatives: Thistolro naturelle, le Iaii|iie
et la lUtéralare allemande et le dessin.
Le lycée de St- Alexandre fut ouvert en 1840, on plvUt
furent alors transférées du palais Brera où elles étaient; àla
placeSt-Jean inGonca,lesécolesspé6iales« non senlemenUls
philosophie, de langue et de littérature grecques, de nia*
thématiques, de philosophie, de botanique, mais enears
d'économie politiqney d^éloquence et d^institutions civilsi.
Dans les premières années, le nombre des écoliers- et dei
auditeurs inscrits était de 227. On compte aujourd'hui so*
viron 550 écoliers efiectifs. Huit professeurs sont attachés k
ce lycée, ainsi que deux machinistes préparateurs et déii
jardiniers pour l'entretien du jardin botanique qui dépeaé
du palais Brêra. 1! y a, en outre, un cabinet de modéletip^
cialement choisis pour enseigner l'ornement et les pre-
miers éléments de Tarchitecture, — un muséum d'histoire
naturelle contenant une bonne collection d'objets des troii
règnes delà nature,— un cabinet jde physique remarqaa-
ble, riche de machines et d'instruments qui ont été classés
par le professeur actuel de physique, Al.HAJOGCHi,daos
Tordre suivant: 4* machines ayant rapport à la physique
générale i 2* machines et appareils pour la chimie géné-
rale; 3* pour la démonstration de la lumière, d'aprisles
loix générales du fluide lumineux et lesloix de la visioa;
4' pour les phénomènes du calorique; 5** pour l-éleotri-.
cité tant statique que dynamique .* 6* pour le magnétisme,
suit électro-magnétisme ou magnétisme ordinaire ; 7*poor
les fluides aériformes envisagés sous les rapports statique,
dynamique et chimique ; 8* pour la mécanique des li-
quides; 9<* pour la mécanique des solides; 40** machines
diverses.
Un observatoire météorologique muni d*un grand, téleseo
pe d'AMici,' d'un excellent cadran astronomique d'Auas,
d'un pluvimetre, d'un anemoscope, d'un anémomètre^est
~ 403 —
à la dit|K>8l(ioii des élèves du lycée de Sl-Aleiandre»
qoi collivent l'étude xie la physique el de la mëeanique.
HtjBdoi, en outre, encouragés par deux prix annuels.dont
l'on, de 132 lires, fondé par le professeur de physique
-Baocagri Barnabita, est destiné à Téludiaut qui a le mieux
INHé-Qoe question de physique, et Tautre , de 300 lires ,
Midé: par* Robbit Rou6iiR,pour celui des étudiants qoi a
Itmieux résolu onequestionde mécanique.
- Le lycée de Porta Nuova, dans le local du coljége Lon-
, futipstitué en 1812. Les écoles sont placées dans
vaate établissement; ramphithéâire de l'école dephy-
y est élégant, et le cabinet, bien disposé, estauffi-
i pour une instruction régulière. Ce èabinet vient d*èlre
I par les soins des professeurs Bblli et Maqbini.
Il est pourvu entre autres instruments précieux et nouveaux,
de Tappareil de Mbllomi pour étudier les phénomènes du
eslorique rayonnant; d'une machine électrique avec deux
, .diaques de cinq pieds ile diamètre, et d'un appareil pour la
télégraphie électro-magnétique , exécuté, en 1831, par le
professeur Ma0rihi, et encore le plus important qu'il y ait
en Italie.
, La dépense annuelle pour ces deux lycées est d'environ
MMMO lires.
Gmmoêiù — Sous ce titre on comprendra Milan, trois
■ieetituts , où , ainsi que dans deux collèges, on instruit les
jeanea gens dans les rudiments des lettres et des sciences,
pour les préparer aux études philosophiques. Ces tnsti-
tolasont, comme tous ceux de la Lombardie, sous la dé-
.pendanoe d'un directeur général. Chacun d'eux a, d'aii-
lèon ,' on vice-directeur , un préfet, un catéchiste, deux
professeurs d'humanité, quatre de grammaire el un sup-
pléant au préfet: deux de ces ginnasii que je traduis par
lewÊMi gpnnaêêi 9 bien qu'en français ce mot n'ait pas
la même signification , sont impériaux et l'autre est
— 404 —
commiifial . Dsds om deux là, €Bt un proton— r éê hp*
gw âHf mande, ontre C6ut qui vîaDoeftt d'étna déstguih;.
paDt tous les trois, les études durent six années, dtfill^ai^
trQ|NMir l'enseignement de la langu^ italteiioé et letin^ë
les 4eux dernières pour rhumaaiié <^ la thétorIqM, tSÊÊ'
que pour le style tant italien qae latin. Les étndeaUifl
religion, de la géographie, de Thistoire anoîenlie et modèw
ne, de rarilhnvétiqoe, de Talgèbre et de la Iftiigiié graaqiM
sont obligatoires. Les conrs de langue alleàiaiide aL<és •
dessin sont faouttalîfs. ' '
Des deux gymnases impéfiaui, Vwtk placé dans le {nMi
Bréra, comptait^ en 1843, 406 écoliers; l'antre aurlafti»
ce de St-Alexandre ^ en avait 426. La dépenae de PoMl
de l'autre n^est pas moindre annuellement de 17,000 -HéM^
à laquelle concourent 1^600 lires provenant d'an foiiN*
gué par J. ÂBCHIHBOLO.
Le gymnase communal, plaeé sur la place Ste^MiHllai
avait, en 4843, 383 étudiants et coûte k la comasimeptai
de 37,000 lires.
GolUge impMàlLongone.-^CecMéfit est appelé £eiifi-
ne du nom de son fondateur en 1613, et a reçu le titre dfia»^
perlai en 4820. Après avoir subi diverses modiBeatietts^ fia
été, en 1819, par résolution du souverain, destiné IM^
selgnemenl gymnasial, c'est-à-dire des humanités al à aa-
lui de la philosophie , avec dix places entièrement grîM^
tes et vingt mi-^ratuUes. C'était dansée coHége qui van-
nait d*étrc reconstruit et aggrandi au point de pouvoir eea*'
tenir 420 pensionnaires, et pourvu de toutca les commoA*
tés désirables; c'était, dis-je, dans ce collège que Poa Jetait
rouvrir après la tenue du Congrès , que les membrat Al
celui*^ se réunissaient pour prendre eu commua lalMS~
repas. .
CoiygeCalehi' TMffffi.-Ge collent fut, par suHe dWd^
cret defelmperenrUoreaLD, formé, enlTMideséléaMMs de
— 405 —
deux flfmrélMHëges tlont l^rafoocM, ao t6ft7, daD»i« nti*
90D de^.CACcm , |Mir les jésuites , tal^^svpf riinA lored»!»
sappreision de leur ordre et provHof remeet soiHemi fier
te geutemement, etl'autre foodé^ en 155S, pai» le eonrte
palaMi A; TiisMi, et dirigé irar les Bamebites, eut le me*-
mm Mtî. Bei^yi« litre de Cakhi^Tue^gi.
Bn 1895, il fut ordonné que l'enseignement gymeastel e€
celui des écoles élémentaires supérieures seraieol donode
daBoeerieoUége.
' lés revenus provenait de Yn ^collège Taeggi permet^-
^ae^tt^éiéferfnitultementball demi-pefislooneiresi-eloeui
<i«ii k l^*-colIége GalchI, font életer ainsi deux peoeicffk
\ 01 IS deml-pensiofioatres. Douse autres places gm»
vwmi ommrdées ouxfrais du collège de la auastalla«
farmi 180 pensionnaires dn collège Ga4ehl^Taeggi| H€
veçri^eot i'oDseigaemeoi gymnasial, et les autres rinatmo-
UonélénoDtaire. La dépensoque nèoessite annucUeaeDt
cetinatttut, s'élève à environ 153,000 Kves.
*^Jhiteque je viens de citer ïeColUgê de la GuaHmlla ,
Je Smal nmarqoer qu'il fut fondé , en 15S7 , par Lodieo
ToaiLLA, comtesse de la Guastalla, pour Téducation grsi^
4iiilede deflsoiseUea milanaises «ppartooant àdes fttfQil-
]ei«MUoS| peu fortunées. On on compte B6.aujoucd'4iut.
Jl4mieiealitfâge do dix aM^ elles lerminenileiirédaoaAiao
oovo^rf années^ et alors elles reçoivent un trousseau oofla»
yietol oat -droit à une dot de^^OOO ifreaiirilanaiaea.
lA^lépeasoannuelle dececoll^ estde-8i!i,000Hres;il
est administré par trois députés qui, okoisis le plus sou-
voBl parmi les nobles, sont chargés de la nomination des
poBsionnalrlM.
C€itég0 de JemoiieUesée Si-Philippe.'^ C.est un col-
lège qui, oufert en 1814, aux frais doTEtat, pour rinstroo-
lioB'dea demoiselles des olaesea distio($uéea, était ooF^li ^^
devait oooteoir cinquante pensionnaires, à laoomînaUoo
E
-406-
da Souverain etpoor chacune deaqaellaa, leeoUéga net- 1^
vailooe rente annuelle de 800 lires italietMiea. LeBiM«if"
portaient comoie conditions d'admissioni que lesdeoNk
les appartinssent à des parents qui eusaenl rend* d'to* '^
portants services dans la carrière des armes ou l'adairii*
iratlon civile, et qu'elles n'eussent pas moins deJmitM
et pas plus de douze. Elles sortaient, lenr èdocatfariital
finie, è Tâge de 16 ans.
Ce collège a été conservé avec Tëpithète d'iospérisLl
est représenté par on curateur, a, pour l'Instraetloni su
directrice, 10 maîtres, 8 institutrices, une mattrease élM
adjointe. L'enseignementcom^rend, outre le coaraéMn»
taire, leslaogues et littératures, italienne et française, iak»
gue allemande, rhistoire, la géographie» l'éconoBie di-
mastique, la morale, l'arithmétique supérieure, les .M:
ments des sciences naturelles, le dessin ornemental stè
figure, la musique vocale et instromentalei le danse etlw
les genres de travaux de femmes. -•
Les élèves y sont au nombre d'environ 80, et la dépca-
ee annuelle de ce collège n'est pas moindre de 147,01111-
res.
Ecole» puhliques élémêntairei êupériêure» ei infà^
eureê. — L'instruction élémentaire est.donnée gratailr
ment, h Milan, dans ces écoles qui dépendent d'an inspae-
teurdit urbain, parce que celles de la province dépea^t
d'un inspecteur provincial. Or, tuutes les écoles delaloa-
bardie sont sous la dépendance d'un inspecteur génériL
Il y a, à Milan, aux frais de l'Etat une école impéritle
et royale, supérieure de garçons, dite normale, laquelle
est divisée en quatre classes, et où les études sont termi-
nées en six ans. Elle a 1 directeur, 3 catéchistes, 14 maî-
tres, un adjoint et divers assistants gratuits.
On donne aux écoliers de la ire classe les prensiers prin-
cipes de la lecture, deréerilure et du calcul mental.
— 407 —
LMélèvttdtli teeoDde clttte m perfeçliiiiMiit dans la
palm^t apprauMnt réoritore, rarithmétiqae éerila appli-
iii« -aux poidset rneBures, el aax moDoaieSi le calcul déci-
ilal^' riolfoduoUoD d« la grammaire îtalieDDe et de l'or*
^4>a Maeignei dans la Iroiaiàme classe^ la belle lectore ,
iiÉf Italienae qoè lalioe, la calligraphie, rarithméliqne
ï'no ealcul des fractioDs, la grammaire italieDoe^récritiife
Mi la dictée, el la composition.
iTi^aat laqoatrlème classe, tre aDoée, on enseigne la belle
flcUiire, l'arithméiiqae sopérieure avec la règle de trois
li^iÉii- comptes d'intérêt, la composition de lettres et de
MlÉieay la géographie astronomique, physique et politi-
|ÉÉi le dessin linéaire pratique et les premières notions
l*«rehitectnre.
^-Dèiiala même classe, el la seconde année, on enseigne
*jfrttfainétique supérieure jasques h l'extraction des rad-
ie» carrées, la stéréométrie, la phyaique élémeotaire, l'In-
^ladootion- i rhistoire naturelle, la composition sur des
lillMa d'utilité pratique, etc. , la calligraphie, rarcbitec-
Dr» élémentaire et le dessin, sous tous les rapports, sous
ÉMi d« contour, des ombres et des couleurs, ,et autant
bi'feDre ornemental que de ceux géométrique, mécani-
f/t^ et d'architecture.
>Dmib toutes les classes, on enseigne la religion, depuis
É^U catéchisme jusques à l'explication de l'écriture
Atateelde Tévangile.
-^Vlea de MO garçons fréquentent chaque année l'école
Mpérialei'oyale élémentaire du degré supérieur. Ce nom*
mccoDsidérable d*écoliers devait nécessairement faire
ilablir des divisions de quelques classes, dans des salles
^parées et avec des maîtres particuliers.
Le directeur des écoles fait tous les ans un cours sèmes*
riei de méthode pour les jeunes aspirants h la carrière
— 668 —
de rttûseigaemeDfc 4lë«ieal*ire. £d 4^4, M 4^dBmftt|
s'étendent qu'aux trois: pr^jetoiières c^sse%^$JL jj|ij||||||
études dure quatre eus. Lapreraière est ouverte i,
s^ule et oomptsit, en 4 Si&, 86& écolî^s ;à!Mtff(|f^«| |||r
nefietivitéau Si-fspriU , .o «f
Les écoles élémeotairofli supéri^iireB pour^ bs AOunrt
an nombre de deux; Tune aux. frais ^lii trésgf,€AJi!i|M|
à ceux de la oommuoe. Elles soQVdmséefiiwi- trois, pljfm
elles études y sont terminées en (fuatre «oaéea» liflflik
gnement est le môme que celui dea éoolea do flinMl
&lais les filles sont, en outre, exercées, pendani^^M^Jf
de la semaine à d^s ouvragesde femme. . . .^^^
En 1843, 631 filles ont fréquenté l'école ÂfiW^nill«
royale élémentaire supérieure, et âS5 «elle de U.«Oi^
nMioe»
La dépense annuelle pour rentretieD des écoles 4f^
loentaires du degré supérieur » k Milan , est d'euÉhl!
30,000 lires.
•^n compte 1 S écoles élémentaires du degré iaIMM
sept de garçons ei six de filles, toutes k la cierge ij/fiM
commune. La durée du cours é]émAntaire«st de I iMi
et l'enseignement est le même q ue dans les deux . pifsiii-
res classes élémentairesi supérieures. Il y » pour ebai|M
cours un maîlre ou une maîtresse. JEn 184 &, 1892 gwgaii
et 4 299 filles étaient inscrits dans les écoles élémenlairu
du degré inférieur.
En un mot, toutes les écoles publiques commiMaleilOit
anjoard'hui fréquentées par 4,4H élèves des deux jeMi
et elles coûtent à la commune plus de 54,800 lires. -j .
•-•L'instruclioB éiémeotaire associée «une boM0 édo-
ea4ion civile et religieuse, est donnée è Ifilan dans quatre
— 409 —
olliges de foiidatioa pieuse. L'un d'eux, celui de Galchi-
rioggi dont il a été question déjà , est pour les garçons
iiiliS? reçoivent rinstruction élémentaire. Les trois au-
Mi 8ô«t pour les filles, et d'abord il y a celui dît de la
itniÉteUa dont il a été fait mention aussi.
Lé Bdoond collège de filles, annexé à un monastère, avec
WWre d'institut delà Yisîtation, fut fondé, en 1713, et a
l§* religieuses et 60 pensionnaires,
'^lè troisième institut d'éduca'lion féminine est Joint au
■ÉBaslère des Augustines. Fondé en 1835. il a à3 religîeo-
itt^ ]^rofe8ses« 11 converses et 23 pensionnaires.
ces collèges, les petites filles sont instruites dans
branches d'enseignement propre aux écoles éié-
ÉÉNHiiires supérieures de filles, et déplus on y apprend la
togne française , la géographie^ l'histoire, la musique et
I»^*ies8iii.
"-Mhizo écoles élémentaires de charité sont destinées à
4liÉtraction des pauvres filles. Trois maisons sont ouvertes
licette vue. Les filles peuvent y être divisées en cinq
les. À la première appartiennent hUO élèves qui, les
oéwiëériés, y viennent apprendre la religion, la lecture ,
'MriHire, le calcul, les travaux de femme, et le produit
lîlëttni ouvrages est réservé pour le soulagement de leurs
Killines. A la seconde catégorie, sont 5/iO filles qui vîen-
leni seulement, dans la journée, passer une heure à Té-
^ pour y apprendre à lire et à écrire. De la 3me catégo-
■ieBont inscrites 1,250 filles qui les jours de fêle, viennent
lAtidilièrements'exercerdanslesactes religieux. Sonteom-
iriiesdansla quatrième catégorie, 18 pauvres sourdes-mu-
itfëa; hislruites charitablement dans les travaux de fem-
BNHir, et les rudiments de la religion, de la lecture et del'é-
ritûre. A la cinquième catégorie, appartiennent 20 jeunes
«I^ODtaes des villages voisins, qui viennent s'instruire
fans les méthodes d'enseignement élémentaire, en vue de
levenir maîtresses des écoles de la campagne. 52
^
— 410 —
Od prépare une 4me école pour plus d'unaeealaîMde
Jeunes fille$. Dans quatre écoles de cbarité souteDuaipir
une institution pieuse, on instruit 318 petites filles ejlidaai
trois autres dues à la générosité de quatre damea» l'iiatrao-
tion dans les matières étémenlaires est donoée a pivaéi
950 filles.
Pour rinslruction gratuite des garçons da 1er ftfietdi^
tinés à des professions de la classe ouvrière, on • dea éco-
les nocturnes ou du soir, et d*autres analogaes poor)*
jour.
Les écoles du soir sontau nombre de qaaU:6»4»w lu
paroisses de Si-Alexandre, de S-Eiienne, de SUNturiffH
majeur et de St-François de Paule. Le ouré en tsltik.ik
recteur local et Tinstruction est confiée à des calértijw
et à des maîtres gratuits. La représentation générale de.M
écoles réside près d^un protecteur el d'un délégué de l'ir*
cbevéque.Elle8 s'ouvrent les jours de fdtes,à VA^e^Mmi
dusoir; Thiver elles sont fermées à huit beurea^ellesaslNl
saisonsà40.Dul5juinaul6aôut, ellessont suspendueat to
soirées étant trop courtes. On y reçoit tous les enfanta |MMh
vres qui ont accompli leur dixième année et u'ool'peiai
encoreatteint la lOme/^ils sont instruits suivant leur m-
pacité^ dans Tune des trois classes élémentaires, eillécpii
leur fournit les livres, lesplumes, l'encre et généralemeal
tout ce que réclame leur instruction.
•Le nombre des enfants instruits à c<fs écoles n'est ja-
mais moindre de AOO.
Pour les enfants qui ne peuvent fréquenter ces écide»,
il en est encore quelques unes qui se tiennent les joursda
fête. La plus ancienne est celle de Téglise métropolitaioaf
qui remonte au iSme siècle et qui doit à St.CHAiLBSSOa
organisation actuelle. Elle s'ouvre tous lesdiraancbesiuae
heure après midi, dans l'une des nefs du dôme et Ikfoot
instruits par des maîtres gratuits plus de 300 enfants.
— UH —
Une auireéoole existe aSt-Laareot, où, ainsi que daos
qaelqaes uns des quatorze oratoires^ rinstruction est don-
irieè environ &00 pauvres enfants des deux seies.
^^^Séll^ (tasile.-^ Sous le titre d'asitede chanté pour l'en-
IklMS» tm association pieuse a fondé, en 1836, à Milan ,
sépi asiles où sont reçus les enfants des deux sexes, de l*ftgo
Jkydèttzans et demi à six ans accomplis; ils sont gardés
de 8 heures du matin jusqu'au soir, reçoivent une veste
M- fttrtoitt uniforme et on leur distribue une soupe chaque
|MhP. L'éducation est dirigée sous le triple point de vue
iAbi développement physique, intellectuel et moraL Ne
«itt admis que les enfants de la classe indigente, et de pré-
f^lMieé les orphelins, ceux abandonnés et ceux dont les
IMftDts sont obligés de se séparer d*eux chaque jour pour
aKsr^il travail, hors dje leur domicile.
' 'VIos de 200 enfants légitimes ont été déjà retirés par
ièttrs' parents, de l'hospice , pour les faire élever dans les
Mltaset les rendre ainsi è la vie de famille.
''^Dbs sept asiles, Tun, h la rue Gorani, a 160 enfants, Tau-
tMH St-Prànçois de Paule, en a 150; un troisième k St-
G«lsa,encompte460;le^meàSt-Nazaire majeur, 450; le
5îtité^ dans le bourg de St-Calocera, 144; leOmedans le
tièùrg de Stella, 160; enfin, il en est un dans le bourg de
ia-fkfrCe Comasina, qui en a 170; en tout 1,094 enfants des
deax sexes.
Ces asiles sont dirigés gratuitement par sept prêtres ins-
péêteqrs, administrés par un même nombre de délégués
dé rassociatioo pieuse, assistés de la sollicitude maternelle
de 73 dames , confiés aux soins hygiéniques de SO mé-
dèeiils et recevant de cinq pharmaciens la fourniture des
médicaments néeessairea.
L^asaociation qui soutient ces asiles, se compose de 875
inembresqui souscrivent pour plus de 2,300 actions de 6
Kfescbacaoe» et^ en 8 années, S5 bienfaiteurs décédés ,
— 412 —
GDl légué à ces intéressants établissements 22S,000 Ifar^
qui leur procurent un revenu de 6,863 lires.
Les dépenses qu'ils ont nécessitées, en 1843, se sontéKe
rées à 54,488 lires. Elle a été pour chaque eofant, da vit
Tannée, de lires 32. 50, et, par jour, de 10 cenlimes eai^j.
ron.
La moyenne de la mortalité de ces enfants est de 2 à 3
pour 0|0 par année.
La direction et Tadministration centrale de cette ceavro
sont conOées à une commission composée de septfNHr-
sonnes dont cinq élues par les souscripteurs, une noqunfc
parle gouvernement et la septième par le cardinal-arebe-
véque. L'Archiduchesse vicè-reine est la suprême protfle-
trice de l'institution.
Celte commission dirige et administre une autre JDiiili*
tioaoon moins louable, ayant pour but de prendrelesw*
fants h leur sortie des asiles, pour continuer à les fbà'
trer des principes de la religion et de la morale, etpotr
venir en- aide aux écoles élémentaires, oà l'on nepwt
garder et instruire le» enfants pauvres que pendant pM
de temps , chaque jour.
Le premier établissement de ce genre est dû à M.J«D.
FALCiOLAqui par testament a légué, en 4840, iasomaede
42,084 lires afin que les pauvres enfants de Ste-Euphèmiei
qui auraient été élevés à Tasile St-Celse, fussent dans an
institut particulier, admis à recevoir riostruction élémeD-
taire, et mis, è'fâge de neuf ans, en apprentissage chez tels
ou tels artistes ou industriels, avec le consentement^ toute-
fois, des familles respectives.
Ouvert en 18/i2, cet institut compte aujourd'hui 27 et"
fants et peut en recevoir 36. Il a un revenu de 1683 ttres»
et chaque enrant coule annuellement k^ lires.
— Un antre bienfaiteur, dont le nom est inconnu, « fiiit
don, en i84&, de 40,000 lires de Milan , pour que lei
1
— 413 —
|Miuvr6f enfaDls sortis à l'Âge de sii: ans, de Tasile de
SUFraDçoisdePaule, fussent élevés, au point de vue de
rinsiructipn élémentaire, etc. , jusques 2i Tàge de neuf ans.
- iJniirueiion privée ei écoles ou établissements spéci-
emaSm — L'instruction privée est donnée, à Milan, par des
BwUres et. professeurs particuliers, k la charge des famil-
les respectives, et elle embrasse toutes sortes d'éludés.
4 Pour l'inatroction dans les sciences politiques et de lé-
gUalion, des professeurs donnent des leçons particulières
MKJeones gens qui se sont fait inscrire comme étudiants
ysrtiealiers aux universités impériales et royales devant
taïquelles ils doivent subir leurs examens.
'r'Poor le cours de philosophie, il y a aussi des professeurs
«Ides répétiteurs particuliers. Pour l'instruction technique
appliquée au commerce, à Tagronomie^ è la mécanique^
MS arts industriels, etc., des écoles et établissements sont
Maintenus aux frais des particuliers et on compte beau-
e^p de cours privés pour les arts figuratifs, la musique
veeele et instrumentale, la danse, la déclamation.
• lEB niettres enseignent particulièrement les études gym-
aesiales à plus de 450 écoliers.
^ -Foor oe genre d'instruction , il y a aussi quatre établis*
■•BMOts privilégiés où sont joints les cours élémentaires,
eli.iUiie quelques uns ceux de commerce. On y enseigne
déplus, la géographie, l'histoire, les langues allemande ,
baaçaise et anglaise , et dans l'institut de M. Bachbli, on
fait on bon cours d'histoire naturelle. Dans un autre éta-
UisBemenl dirigé par le docteur Gattanko, on fait un cours
d'agronomie, théorique et pratique, et un cour» dagricuU
tare^ et d'horticulture avec ferme modèle doit être ouvert à
rétablissement botanique des frères BuRD:ir.
L'enseignement des langues étrangères a lieu tant dans
les écoles élémentaires privées que daus diverses familles.
Pour IMostruction élémentaire privée, sont 457 écoles^ y
^ 414 —
compris quatre pensionnats de garçons et)l ooUé^de
filles. Les eufanis des deux sexes élevés dans ces éeolt|
étaient au nombre de plus de 5,000.
Pour rinstruclion de l^enfance» on vient encore fSf'màh
tuer une école privée avec les méthodes propres anx ée^
tes de ce genre; elle compte 120 élèves, ei le prodait-ii
est consacré aux asiles de charité.
Le nombre total des enfants des deux sexes, de 6 è il
ans, reconnus aptes à être admis dans les écoles éléOMa*
tairas, était, en 1843. de 16,501. Le chiffre des enfants aé»
mis à la même époque, dans les écoles, publiques et pii^
vées, n'était que de f 0,02i.
Tous les professeurs et maîtres privés doivent atair
fait les études prescrites par les règlements publics, a#h
fait preuve de leur capacité dans des examens, et obtps
du gouvernement un diplôme qui les autorise à exiioif |
leur profession ; quelques uns sont tenus de faire aneom
complet dMnstruction , d e philologie, de esthétique; d^,
très, de catéchétique et de méthode, et avoir exercé si
moins pendant un an dans quelque établissement dlas-
truclion publique.
Les professeurs des sciences légales et politiques dépit-
d^pt de l'école de droit de l'université i.et r. de Ptvis;
ceux de la philosophie, de la direction des Lycée»; ea«i
d'humanités, de la direction générale et des vices*dirêe-
teurs des gymnases; les maîtres de langues étraugèreaet
des éludes techniques, de la direction des écoles techniques;
et les maîtres élémentaires, de l'inspecteur en chef et de
rinspecteiv* urbain des écoles publiques élémentaires.
Dans le cours de renseignement, et pour ce qiû estdas
méthodes et du choix des livres, les maîtres particuliers
doivent se conformer aux règlements relatifs asx écdei
publiques.
Compagnie I»ei Ri des cadeU. -^ J'allais obblîer, ea
- 415 -
•U d'élablissemenU spéciaux , quelques écoles qui mé-
rileni d'être ooonues. Telle est d'abord celle ponri'éduca-
Ikli des cadets. Fondée par le gouvernement^ en 1838,
ells reçut le titre de compagnie i. et r. des cadets et fut
l^seéedans le local de St-Luo, bel édifice» qui déjà en 1801
•frit servi an collège des orphelins militaires. On y admet
liSMiiiiDts de 15 k 15 ans et ilsy restent jusqu'il rflge voulu
poor entrer au service militaire. Celte institution peut
MSfoir 160 élèves parmi lesquels 50 aux frais du trésor.
Ui jouissent du privilège de pouvoir compter les deux der-
nières années de leur éducation militaire, comme deux
années de service effectif. Les plus distingués qui sont,
dans l'institut, promus au grade de caporal, ou à celui de
Hr|Uit» conservent ces grades en entrant au service.
Toi^ i^a ans, le premier d'entre les élèves est proposé au
Gapaeil aulique de guerre pour le grade de second lieute-
. ta oours d'instruction est divisé en quatre classes et
oeeoseigne les langues Italienne et allemande, la calligra-
pàiOs le style épistolaire, le style propre de l'administra-
tion militaire , Tbistoire. universelle , celle de l'Empire
if Aolriche, l'algèbre, la géométrie théorique et pratique,
^.trigonométrie, la comptabilité militaire, le dessin topo-
grtpbiqtie» l'art de lever les plans et les cartes militaires ,
la théorie des fortifications , le règlement du service, les
maroices militaires, ceux de gymnastique, de voltige, de
ianae, d'escrime 11 y a pour ces enseignements neuf officiers
professeurs et trois maîtres, indépendamment des instruc-
tears d'armes. L'institut est dirigé par un capitaine-com-
mandant sous l'inspection d'un général.
Pour Hnstruction militaire, il s*y trouve une belle col-
lection de modèles d'artillerie, de ponts volanis et d'ou-
vrage* de fortifications ; il existe aus^i une salle d'armes ri-
chement pourvue. Pour l'instruction scientifique, il est un
— 416 —
cabinet de géologie, un recueil de dessins^ de cartesgéo-
graphiques et topogràphiques, une bibliothèque, une col-
lection de modèles de géométrie et de cosmographie. Ua
vaste ch^mp attenant à Tinstitut, sert aux exercices gym-
nastiques et militaires.
Ecole technique. — L'industrie proprement dite a auni
ses moyens dinstr action. Une école technique fut ouTérie,
en 1842, en faveur desjeunes gens qui se destinent aacoiiH
merce, à Tindustrie et qui ont suivi les cours des écoles
élémentaires supérieures, ou fréquenté les écoles gymni-
siales pendant trois ans et soutenu un examen surles élé-
ments du dessin^
La durée des études est de trois années* La premiers
est consacrée à renseignement de la i^eligion) de la gram-
maire iialienne, de la géographie des éléments des mathé-
matiques, de la zoologie, du dessin et de la calligraphie.'
La seconde année embrasse, outre Tinstruction réK-
gieuse, renseignement du'style italien, de la géographiti
dô la botanique, du dessin et delà calligraphie*
Dans la quatrième année, on termine Tenseignementde
la religion et du style italien, et les élèves sont instruits
sur la physique , la mlDéralogie , la chimie technique, la
science du commerce , la tenue des livres de comptesetla
correspondance mercantile. Ils reçoivent^ d'ailleurs, des
leçons libres de langue française et allemande.
Renseignement du style italien est entièrementappliqaé
aux usages de là' Vie'civile et du commerce, sans, toote-
foisj que la culture des lettres soit négligée; et même les
él èves sont formés à la déclamation.La géographie est elle
aussi appliquée à Tindostrie et au commerce. Aux mathé-
matiques, purement élémentaires, est joint un cours de
géométrie appliquée aux arts* Dans le cours de physique,
on fait une large part à ce qui regarde la physique mé-
canique. L'histoire naturelle est enseignée en vue de faire
- 417 —
iODnattre les divers usages auxquels les arts industriels
ont aervir les produits du règne animal. Le cours du des-
lin comprend rornementalion appliquée aux manufactures,
IQ dessin des fleurs et des machin<;set aussi aux décora-
rations d'architecture. La chimie technique doit être expo-
sée en vue de signaler les meilleurs procédés et méthodes
pQUr l'industrie qui a besoin de recourir à des combinai-
Boniobimiques.La science du commerce est enseignée sous
ktripport de présenter les meilleurs exemples pratiques
pavir diriger les opérations commerciales, et d'offrir les
notions indispensables sur le droit du commerce et du
ehaoge.
..Cette école compte environ 400 élever, 8 professeuri^
OQtre le directeur et Tassistant pour i*école de chimie tech-
nique* Les cours de chimie, de physique, d'histoire natu-
relle et de dessin, produisent annuellement un revenu
net de 1,800 lires, et la dépense annuelle pour les traite-
ments des professeurs est de 18,000 lires*.
InêtUui J. et B» vétérinaire,'-^ Comme .ét'^bljssement
spécial se rattachant ù rinslruction, Tinstitut vétérinaire
iDj^rile de fixer ici notre attention. Dès Tannée 1 i72^ l'im- '
pérairice Marib-Thêbèsb envoya h Lyon quelques jeun^Si.
Datttralistes pour y apprendre la 8cience.e,t Tart du vétéri-
naire.* De retour dans leur patrie, ils furent ^^hargés de ré-
pandre dans la Lombardie, les connaissances, qu'ils avaient
acquises et Tun d'eux eut mission d'aller à. Florence pour
ê'iostraire pratiquement dans les préparations anatorri-.
qu^ en cire et commencer le muséum d'anatooiie com* *
parée qui, en 1781, fut joint à l'université de Paviei Peu
d'années après, l'empereur Joseph 11. autorisa les profes-
senre iiOLPi et LucHiNi d'ouvrir dans le local du Lazaret,
QO cours public de médecine vétérinaire pour les maré-
chaux. Ce fut là le début de l'institut vétérinaire qui fut ,
en 1807, transféré à raiicien couvent de Sto-Francoise-
;)3
— 418 —
Romaine, hors la porte orientale, et fol organtéé d^nne
manière qui n'a pas cessé d^étre la mémo pendant 26 aw.
Mais, en 483/i, le gouvernement apporta dans cette ^•
ganisation des modifications qai la rendirent pins comjyHlÉi.
L'institution fut conSée à des docteurs en médecine ou M
chirurgie, ayant le titre de ^ooui/mf^# ; on augttenftt!
nombre des genres d'enseignement, et l'école fut consift
rée comme partie intégrante de l'université de Pavtew '
LMnstitul est présidé par un président directeur dllqtfèl
dépendent U professeurs, 3 répétiteurs, un mettre et détt
adjoints et les employés de l'administration. Les ptthh
seurs enseignent la physique, la chimie, l'histoire naHnil-
le, Tanatomie, la philosophie, la doctrine des barin» ém
bêtes à laine, l'histoire de la littérature vétérinaire, b (li-
thologie et la thérapeutique générales, la nosologie et la .
thérapeutique spéciales, la matière médicale, la doctriae
des épizooties, la clinique médicale, la théorie de la fer-
rure, la chirurgie théorico-pratique , la doctrine des opé-
rations, la clinique des maladies externes, et un matire-
maréchal enseigne la pratique delà ferrure.
Les écoliers sont classés par catégories « au nombre di
cinq: la première est celle des zooîairittes. N'y sont ad-
mis que ceux qui ont déjh obtenu un grade académique an
médecine ou en chirurgie , et, après avoir parcouru ea
deux années les branches de -la science, ils obiienoent on
diplôme par lequel Us sont reconnus aptes à exercer libre-
ment la médecine vétérinaire sur tous les animaux do-
mestiques, et peuvent aussi prétendre nux emplois de pro-
fesseurs ou de vétérinaires du gouvernement.
La seconde catégorie est celle des Ayppfalrlite«.Geùx-ci,
après' avoir terminé le cours des trois classes élémentai-
res, cl après trois années de pratique, passées chez on ma-
réchal, sont admis à suivre, dans l'instliot, un coors
triennal d'études et à s'instruire dans l'exercice de la mé*
(lecine vétérinaire des' chevaux.
— ai9 —
- h la Iroistèrae catégorie apparCieDoent les maréchaux^
fjfrrmnii. Après avoir appris à bien lire et écrire , et|avoir
pmmé pendaol trois ans chez aornaréchal, les élèves de eet- <
leittiléBarie élodient pendant uq an dans Tinstitul, et sonl
\ resooniiB aptes à exercer la profession de maré-
l^firrani.
'tméce\i9€S de la quatrième catégorie sont les bergère ,
ira ûhaêsemrê ei les inspeeteun de la viande au» abaiioire
^1» sarviœ sanitaire. Les ans et les autres n'ooi à
\ qa'ts» eoors de deux mola.
oioqiifènte catégorie est celle des étudiants qui aa-
; à l^exeroioe de la médecine et de la chirurgie ▼été'
Mir tous les animaux domestiques, à l'exeeptioii
d#iBha¥Éi. Après deux années d'étude dans Tinstitut, ils
liAiinaiit être admis aux emplois de vétérinaires commu-
QMS. Ce n^esi qu'après de rigoureux examens, qu'ils ob-
tleftoent le droit d'exercer.
* Mb d'exciter et de favoriser rinstruclion dans sesdi-
vir«08 branches , rinslilut possède une bibliothèque , un
èaKKiel de physique et de chimie, un cabinet d'aoatomie
IMAiiok^que, un jardin botanique, un arsenal de chirur-
gie )Bt de vastes infirmeries pour traiter et soigner lesani-
matiz domestiques. Le chiffre de ceux ci est annuellement
deels cent è sept cent, outre ceux que l'on conduit pour
Mre Tisités gratuitement.
Les animaux malades envoyés par des partieuliera ft
llattllnl pour y être traités, le sont au prix d'une taxe
Jemieliére d'une lire 75 centimes pour les gros aolmau ,
•I de 8S centimes pour les petits.
Men que d'ordinaire on n'envoie à l'institut que dea
animaux atteints de maladies très graves et invétérées,
oéimnoina la mortalité n'est chaque année que de S pour
La dépense que nécessite cet établissement est
_ 420 _
aonuaUement de 60,000 lireâ. Le nombre des élèTet «t 1
d'environ soixante. \i
On avait l'intention d'aggrandir le looal pour itiipwai |i
de nouvelles infirmeries et salles d'InstracUon; oe qAéék V
en traîner à une dépense de 500,000 lires. Mais une idM- i
tion extraordinaire de 10^000 lires vient d'être aeeoidii
par le gouvernement pour Tachàvement des oabinelsie
pbysiqiiei de chimie et d'anatomie.
BeaujoarU, — Une académie t. etr. dei beatufmi^m
Palnis-Bréra, fondée par MAUB^THÊiisB, futoaTeiitii
commencement de 1776 et n'a cessé d'être dansnaélit
florissant. Dès le débuts elle ne compta guéres que IMiM-
ves repartis en six écoles, savoir: 25 aux éléments d!a^
cbitecture; 17 à Tarchitecture $ 59 aux ornementa; Sftauç
éléments de figure ; 2 k l'école de sculpture et 39 à eella^
peinture. Il y avait six professeurs, un secrétaire et as
président d'honneur.
Par suite d'une nouvelle organisation, en 1M3, onai^
socia aux écoles existantes, celles de perspective» de ba-
vure et d'anatomie. Le nombre des professeurs fat aagr
monté, avec aggrégation d'un corps académique oompoii
des artistes et des amateurs des beaux-arts, les plus diSr
lingues de Milan, ainsi que de membres honoraires étran-
gers. En vue d'encourager et les jeunes élèves de i'A^îadé-
mie elles autres artistes nationaux, il fut foadé 6 grands
prix et 14 petits.
L'Académie reçut une allocatioii annuelle de 18,000 li-
res italiennes, indépendamment de 32,000 lires pour las
honoraires du secrétaire , de 8 professeurs , de 2 adjeiots
etd'un économe. Le nombre des élèves fut, sous le règae
d'iUlie, de 600 à 700.
Une nouvelle organisation, en 1838, compléta l'enseigl^
ment dans cette Académie qui, depuis lors, a embras-
sé Tarchi lecture^ la peinture et la sculpture^ à chacane des-
quelles on a joint les autres arts inférieurs.
- Ml —
Lad élèves pour l'arehilaeinre, commencent par enita-
di«r les éléments et insensiblement tout ce qui est du rési-
dé cet «rt^ pour pouvoir ensuite obtenir le grade dV**
i ingénieurs eux-méo|es qui sont sortis de l'ii-
■i^fnité » doivent suivre le cours d'architecture, dans
iMto son extension , s'ils ont l'intention d'exercer l'art de
PwÂitecte.
^' Gomme art accessoire à l'architecture et comme école
spieiale de décoration, il se fait un cours complet d'orne-
•iMnlSrappliqué à toutes les branches des beaux arts, ainsi
^ftfnx arts industriels.
-Quant aux arts du dessin» les élèves suivent d'abord les
PMOiorsprincipes, puis dessinent d'après la bosse, et pas-
SivilOBSuite à récole d'anatomie, eic. Ceux qui se vouent
ll-la^peiotnre, font un cours de perspective et apprennent
iipAÎodre ft l'huile, ou en copiant d'excellents tableaux «
OttMipeignant d'après nature ou en composant suivant
.iMr imagination.
>jLes élèves qui se destinent à la sculpture apprennent
Étffoniement et la figure, en imitant d'abord les meilleurs
iBfldêles, puis en fesant des figures d'après nature et enfin
Mi travaillant d'idée.
v'IL ya aussi des écoles spéciales pour la peinture du
payatfge et pour la gravure ; on fait chaque année un cours
pvblic de esthétique appliquée aux arts du dessin.
Eo iSih, le nombre des élèves inscrits à TAcadémie,
était de 1,008 ainsi repartis: &^i il l'école d'ornementa-
tk>n; 433 aux cours d'architecture: 131 aux éléments de
la- igure ; 55 à l'école de perspective; 110 h la peinture;
S&i la sculpture; S à la gravure; SI au paysage ; 39 àl'aii-
'atomiaet55 au cours de esthétique.
Las encouragements accordés par rXcadémie è ses pro*
près élèves, ainsi qu'aux autres artisteï^, consistent endos
prix, en des médailles d'honneur; elle ouvre tous les ans
de grandi cooooorsaoxqQelfl loal incités i6•arlilt6Sl^ll^
ooaux ei étrangers^ résidants dans la Monarohia. foar
cela, elle publie des programmes qui eoncêrnent les ou-
vrages d'invention en architeolure, en peinlure, en womip' -
(ure , en dessin de figures » en celui d'ornementation,. en
perspective, paysage, gravure, etcLes artiste» sortis
vainqueurs de la lutte, reçoivent, dans une séance aoknh-
nelletenueen présence des premières autorités, 8 méddi-
les d*or, de la valeur intrinsèque de 250 séquioa. Si U$
lauréats sont des nations ui et qu'ils n'aient point enoora
atteint Tâge de 25 ans, ils sont affranoJiisdQ aervieoafll^—
taire et remplacés pour eela à la charge des comnanen.
L*Aoadémie ouvre aussi,iloàs les ans, dés eonoonra df«Mi
moindre importance , en faveur de ses élèves , tant Ma-
tionaux qu'étrangers, accordeauxpluadistingoéa detmi^
daillea d'honneur d'argent. Ceux d'entre euK que le déflHii-
de oioyeds pécuniaires empêche de suivre toutes les études
obtiennent du gouveroement une pension, pendant train
ans, de 600 lires par an. Parmi ceux qui> pendant les trois
ana de peinture, de sculpture et d'architecture, ont <
les plus belles espérances, trois ( un pour cfaaqDO i
lité) reçoivent pendant trois ans, une pension annuelle de
2,&00 lires, outre une allocation de 1,800 lires pourfrab
de voyage, et cela afin qu'ils puissent passer à Rome lapt
le temps nécessaire pour se perfectionner dans leurs étu-
des respectives.
Il est encore un prix d'encouragement accordé eha^
que année h celui des élèves de l'Académie, qui a pré-
senté le meilleur ouvrage en un genre quelconque d'art^
déterminé préalablement par un programme de l'Acadé-
mie. Ce prix fondé par disposition testamentaire de QanQ^
Ti, orfèvre milanais, consiste en 300 lires de Milan» et en la
faculté pour le lauréat, de conserver la propriété de soa
ouvrage.
— 4»»^—
Par qm dispositioD testamentaire^ l'architecte chevalier
GâmmcA vieDt de léguer la somme capitale de /!iO,000 li-
i, -pour que les intérêts eq seient convertis en ofi
i<priz à accorder au meilleur ouvrage qui sera pré-
•Wté chaque année dans un concours extraordinaire d'ar*
cUteotare, oude peinture, ou de sculpture.
.im divers genres d'enseignement et la direction des,
élBdaa d'art sont confiés à un «orps académique composé
da 80 membres, c'est-à-dire d'un président, d'un sécrétai*
nfMnrpétuel^ de 6 conseillers extraordinaires choisis par-
ât Ict pins dignes promoteurs des beaux-arts, et de 22
eoBSeillers ordinaires parmi lesquels sont compris les 10
puafesMiirs. L'académie admet, du r<îste, en nombre in-
déterminé des membres honoraires, ainsi que des associés
prie parmi les artistes.
Leeorps académique s'assemble en séances mensuelles
•I extraordinaires. Ucboibii chaque année, dans son sein,
aHMide commissions permanentes, qu*il y a de principa-
léi branehes des beaux-arts, et élit des commiSHions ex-
traordinaires pour le Jugement des ouvrages envoyés aux
aaMoars»
Lea travaux et les études de ce corps, ainsi que Ta fort
Uaft dit l'un des écrivains les plus capables de l'appré-
alaTt tendent à maintenir dans le pays le goût des arts. Ce
earpe est consulté par le gouvernement dans toutes les
questions qui regardent les beaux-arts, procure l'acqui-
aitioiijdes meilleurs ouvrages anciens qui peuvent en-
riahir la galerie des tableaux, veille à la conservation des
maouments publics, reconnaît les objets d'art qui peuvent
litra exportés, ouvre chaque année une exposition publi-
que des beaux arts, favorise par sa correspondance avec
les artistes de tous les pays, la diffusion des connaissances
lès plus utiles à l'art, et utilise ainsi l'allocation de 8,000
lires que le gouvernemenl lui accorde chaque année.
~ Mi —
— Par ce que J*ai rapporté, à TarUole archéologie, de li
Tétai de rarchltecture dans la capitale da royaume' lom* |l
bardo-véniiien, on peut se persuader que c'est le uoao|0(
bien digne de fixer notre attention. lien est de même de
l^écoie lombarde de peinture, que l'on a soutenu jk'éin
pas assçz connue» ni appréciée comme elle le mérite. Lois
de moi, pounant, la prétention d'entrer ici dans le^Bon-
breux détails qui s*y rattachent , et bien que je pàsiède
des documents qui me permettraient de la présenter soii
un point de vue satisfaisant. Mais, je m'aperçois que noa
rapport est déjà très étendu, et que devant absolumaat
Taugmenter de quelques considérations , leur variété ae
saurait me soustraire au reproche de Ta voir rendu fas-
tidieux parla prolixité. Je passerai sous silence^ la des-
cription, rénumération même detous les tableaux et peia-
tures à la fresque, et cela^ avec d'autant plus de rai-
bon que j'ai parlé d*un grand nombre de productions ea
ce genre, dans la revue que j'ai faite des églises, monas-
tères et autres édifices publics. J'ajouterai seulement qu'il
est, à lUilan, des collections particulières plus on moins
intéressantes , et deux grandes colteciioiis dont jevaises-
sayer de donner une idée.
La galerie de$ tableaux^ au palais de Bréra, fut fondée,
en 4805, par le gouvernement d'Italie , au n\oyen d'une
partie de» .tableaux les plus précieux des églises et des
couvents supprimés, et en fesant successivement des ao-
, quisitions' particulières. Ou y trouve aujourd'hui disposés
convenableiHenidans 42 salles dont 5 grandes et sept pe-
tites, 70 peintnresà la fresque et 433 tableaux. Cette gale-
rie est sans contredit Tune des plus remarquables d'Italie;
Elle contourne les trois côtés supérieurs de la Cour de
Bréra^ est riche de peintures à la fresque des meilleurs
auteurs lombards, et plus parliculièi*eroent de Técole de
— /i25 —
Léonaed. On y voit le St-Sébasiien de Vincent Foppa; des
peintares de Marc d'OGGiono» de Bernardin Ldini, de Giu-
HBHzio; la vierge de Bbamanthio, etc. On remarque aussi :
'^ <£lao8 la ire salle , !• sacrifice tt Abraham de Jacques
lQKtàWtkÀ\ le St" Jérôme dam le désert deXizuNo Vbcbluo;
noù^Vierge avec S-Antoine de Yandtck; un beau tableau
de Garagq; la Vierge et les apôtrejs de Paris Bordone; du
-BiABie, d'autres tràvaux/nolamment le baptême du Christ;
là Sauveur de Guercino; V adultère d^ Augustin Caracci;
4a Canane'enne de Louis et la Samaritaine d'ARNiBAL ,
•ta
Dana la seconde salles la piété de Garofolo ; la Vierge
.êtVenfqnt Jésus de Binaldo de Mantoue;la piété Aq
KùrroRiTTo; le St-Roeh de Bassano; le St-Bénédit de
Pàliia jeune; V Assomption de Moroki; les quatre </oi?-
ieisrtdet église^ f adoration des Mages, les noces de Ca-
«ta, te festin dans la maison du Pharisien^ le petit tableau
des Maints Corneille, Antoine et Cyprien de Paul Ybronè-
as,' etc.
. Dana la troisième salle , des peintures de résurrection
dont cinq de Gertilb de Fabriano, trois grands tableaux
de NiGOLO FuLiGiNATB, divers de Charles Gbiyblli, une
Vierge avec t enfant Jésus de Giotto et un St-Jérome de
Thonnas Giomifo ; l'insigne prédication de St-Mare de
Girtilb BbllinI; trois tableaux d'André Montagna ; deux
d'Etienne de Ferrare , plusieurs de Crançois et de Bernar-
din Cotignola, dont sont deux FfVr^^^ avec. Jésus et des
Saints; le St-Vierre martyr de Ciha. de Gooégliano, et
Vannonciatiofl de Jean Samzio, père de Raphaël, etc.
Dans la 4* salle, notre dame de Jean Bellini ; deux sain-
tea de Gabrège; une adoration des Mages de Laurent
Costa; un St-Etienne de Garpaccio; la Vierge avec S^
François de Schidore; deux dessins au crayon de B^Luini;
et quatre peintures de Breughbl. .
o4
— 426 —
Dans la 5* salle^ outre un Bernardin Laniiioi dea œo?m
des écoles vénitienne, allemande et flamande.
Dans la 6% les meilleures copies de LÉiMiÀn», aie.
Dans la 7me, les œuvres de Giva, GaepacgiO| BAaanai^
HAnTBaNA, notamment les épautailUê de Jean Rahuil
Dans la 8nxe, les Si-Pierre et Paul de Go»o Bntti II
Si'Sébastien de Gioaeioif s.
Dans la 9me, leiVo^ ivre de Lumi, Voêeemption de M»-
11 TTO Â. B. ; eic.
Dans la lOme, an Si-Jean dam le désert de Gaipvd
Roussin; ie martyre de St-Vital par Frédéric BARocaa Jll
âmes du purgatoire el le St-Paul hermite de Salvator Be-
SA ; \t limbe des saints pères de Frédéric Zuccau; U Fwt-
ge avec t enfant Jésus et trois sainu de Piubb de Conv-
NA, la Cène du vénitien Bohifacb; le départ des Jsraéliiss
de G BÉRBDiT GastigHoni ; le départ de St-Vaul de BATfAn;
le erucifisf et un St-Jérome de Sublitbas; la sacrée femiUs
de Pompée BATTAKi,etc.
Dans la 4 4 me, le it-Jean-Bapiiste At'BoLTSiktw^i trali
œuvres d*André Saiaiio; ie martyre de Ste-Catherine
deGAUDBKnoFniAHi; la Samaritaine de IIicul-Abci,
la grande et vigoureuse fnae^ontf de Gaiusto de Lodi; la
piété dû LovAZ2o; Vapparilioti du Sauveur de G. FiN;
une sacrée famille d'AnDii de Milan i une Fierge une
t enfant iésus de Lbonaid; Vassomptien d'A. Boieoeneii;
la madone sur le trône , avec Jésus , Louis le tncre^ sa
femme et ses enfants, par Beirabdih ZÉMAxit
Dans la suivante , dite cabinet d' Appibr, les divera en-
vrages de cet artiste célèbre, son porirail» une peiaUnre
à la fresque, etc.
Suivent d*autres salles , plus particulièrement deaUnéei
à Texposition annuelle où Ton voit des modèles en plâtre
des meilleurs ouvrages de Tantiquité, etc.
— A la bibliothèque ambroistenne dont je parlerai plos
Mtti atl anûaxéeune galerie de iableaui, de desaiasi de
nodfetea , laquelle, la plas ancienoe el dae au génie gé-
nMeQX dé Frédéric BoaaoïiiB , a'eat aeorue de dons auc-
Abm laa gàleriea proprement ditea, aoni divera objeta ,
al aivlool d«ia bronseB dorés» qai peuveoi donner ane
Idia de la perfection à laquelle soni parrenua Tart du fon-
dMr» ceux du mouleur , du ciseleur et du doreur. Parmi
laa lableaus» sont k noter la Galaiée portée par des dau*
phiaflt V^f AuAMO ; la Vénuê qui se regarde, de Gubrciro;
la êmtréé famille, par BaoNaino ; le portrait de Bienve-
an GiLUai; un sauveur^ par Basaiti ; le portrait de ClÊi*
SIR XIII» par MÉUGS ; une joueuse d'insirumeniSt par
AmAHi ; quatre miniatures de Qigou ; divers portraita ;
IVitf entrant dans Tarche , par BaiacHBL; Tai/araliOfi clea
Mmges , par Luc de Leyde, etc.
Dana les deux salles qui conduisent aux galeriea et à
tfaatrca locaux, sont AOO portraits de peintres célèbres.
Oay admire TexceUente copie , par André BiakcbIi du c^-
noria de LtoifARB.
Oo fOlt dans la première galerie : Vexil d^Edipe, par G.
Boasi; Z)anta< au milieu des lions» par André MABTsaBA:
Ukmmdane sur le trAne entourée de saints « par A. Boaao-
moKB; une Yter^a et l'enfant Jésus, par Boltbafpio; la
Hêrgeallaiiantfj^r Marc d'OGaiONO;7^#UJ devant la Vkmg»
éêteine et douze étudeade tétas et de portraits, par Lnori;
la tranefiguraiion, par Lomazzo ; Saint Ambroise^ par
Gbbaho ; lea tourments de beaucoup de martyrs, par
Tamao de Varallo; Pannoneiaiion^ par Pàbiiigianuco ;
laniaHyrede St' Pierre, par Mobbtto; une bizarre compo*
ailioa dea iloif Magee, par A.Sghuvone; une ui^^a par
B. Scbidonb; une wieille entourée de volailles, par Rosa de
'nYo\ifJdêUêp0rte' au iépulcre^ par P. Babocoo; beau*
coup de tableaux de Brbugbel, parmi lesquels Daniel dans
— 4î^ —
la fosse aux lioDs; tineendiede Sodomo, eto; laconveniem
de Si'Eustaoh^, par Albert Durkr; uoa \Urge allouât^
par HAVMELiMK/le triomphe de David, p^r LucdaLefda^
qui l'a dessiné sur du verre avec la famée de chandelle»
On voit, dans la seconde galerie, d'admirable» peinUH
resde SAiizioetde RaphaAl ; 42 dessins de PeUegriaXh.
BALDo ; deux portraits au pastel et an crayon, par Lêor An}
un beau portrait de Beairiee d'Est 9 emprunté à Ynicr;
ainsi qu'une madone, avec Jésus bénissant un ddoeêik^
portrait du médecin Mare Antoine de la Tour^ par Bot--
TtAPno/ le portrait non achevé d'un duc de Milao ; me
petite tète de S/- Jean avec un agneau, une autre de 8l4^
rome^ Sîe-Anne tenant la Vierge au sein, le profil de la I-:
gurede St-}ean dans l'atUtude de firédioateur, par B.Ln-
ni; dix ouvrages deTiziAHO, et dont neuf donnés par 4e^
cardinal Frédebic, savoir: son propre portrait et ceint da.
son père, une Magdeleine pénitente , la madone avee le
divin enfant, Ste-Catherine et St-Jean^Baptistef mnê
autre avec Ste^Cécile^ Vadoration des Mages^ la nUss
dans le sépulcre, FEcce-Homo; la sacrée famille t-^^
milieu d*un groupe d'arbustes et entourée de saints, par
GioRGiORB ; un repos de la sacrée famille, par Jacqdbs
Bassano; une crèche, par P. Babocgi ; di versée études
de tètes par Gnido R£né ; etc.
Dans les salles des dessins , il en est beaucoup de
plusieurs auteurs célèbres, tels que Jules RohAiio , Po-
lydore de Gabayoggio , Borârboti, Albert Ddbe'i , Mortb-
6NA,GuEBCiNo, Luc Gambiaso, ies LuiNi, les GÂVPi,etc.
Enfin, on trouve placés dans les différentes salies, de boas
travaux de sculpture, des bustes, des bas-relléfs, des mo-
dèles adoptés par raacienne Académie , et beaucoup d'au-
tres curiosités.
-- La galerie archi piscopale était riche de plus de deox
ceait bons tableaux et de dessins, dont plusieurs ont été
nnsportéfl ao palais Dréra. Il en reste encore qui mériteat
l'être cités: tàne sacrée famille et trois portraits parXisu-
W; lé portrait authographe de Raphaël, exécuté au crayon
ioir; deux anjets de Ste^Roêatte par Albano ; une sacrée
mmille par Paul TfiaoïfBSE; un prophète Eliêée , David
Mimit la iéte de Golia^ et Judith par Gubrcivo ; une
aUMbnc de Lumi, trois dessins au crayon rouge par Gbsar
teSasIo; one «laflloiie avec l'enfant Jésus et Si-Jean-Bap*
Heie^ par Daniel Crispi ; le Cénacle et saintes Claire et
Catherine, par Marc d'OGOioNO ; le C krisi portant la croix
par MiGBfLAiiGB de Garavaggio; la lutte de fange et la
■eatrée famille par Horaizonb ; uu Jésus et une Gène , des*
ai» do 6addbiizio FeaRAai, etc. , etc.
Piriorai-Jo maintenant de quelques autres galeries par-
tkulièraa? Je pois à peine les cKer , bien qu'elles offrent
deo ritsbossea dont j'aurais du plaisir à faire Ténumération.
Contentons nous d'en signaler quelques unes.
- -^ A la maison de Gastelbarco, se trouvent distribués en
tS loeaiu:, plus de mille dessins de toutes les écoles , par-
asl loaqneb on distingue une sacrée famille, et un por-
trait de César Borgia, par Raphabl, etc.
— La galerie Borromée a plus de quaird cents tableaux
des meilleures écoles. Le plus remarquable en est on pe-
tit de Lbonabd ; on remarque aussi le portrait en profil de
oecnitid peintre, un autre attribué k B.Zinale ; une vier-
§e alUUiantei un portrait, par Boltraffio ; deux mado"
nos et un Sauveur^ par Avbroisb de Fossano y 24 tableaux
de B. LoiRi; une vierge avec des saints, par Gauderzio ;
oa portrait par Marc d*OGGiONo ; le voyage au calvaire ,
aveo. an très grand nombre défigures, par PiRTuaiccaio ; le
Sauveur de Sebastibr ; une madone avec un fond d'or ,
par Gentil de Fabriaro, etc.
— Le palais Litta, dont je vous ai déjk entretenu et qui ,
danale siècle passé, comptait deux riches galeries , en a
— 480 —
une aujourd'hui qui s^eoricbit chaque jour aapoiDtqa'ailt
sera évidemment bientôt une des meilleures. Oo y idmin
une madone avec (enfant J^jim, petit tableau bien eelNr-
vé de Léonard ; une figure en profil , par BoLnAvno; Ireb
petits tableaux et cinq peintures à la fresque sur d«»
Jeu profanes, par Ldini; un Sl-Pterrr^ parIkmcM>GmM)
Tassomplion de MABcd'OGQioHO ; une belle V^tcade Piv
MieuNiNO, et une autre de G.C.PaocAoufr; ApaUmU
JtfurjdeCoaRBeB; une Kéié, par MOBaaiO; Eliêaiêihé,
Hongrie^ par AfpiâNi, etc. etb.
-^Ala galerie Meizi, dans le nouveau palais decenov»
ont été réunis d'excellents tableaux parmi leaqnds es»
pas assez connus de BoroognonXi environ neuf de Clya
de SestOy douze de B. de LuiNi ; la paix de Consianéê^tm
J.Bossi; la Circoncisionj par BRAMAirrE ; quatre viMa,fsr
Ganalitto ; un tableau de Gorbegi; deux angos aenMMi
et une adoratim des bergêrty par Lêonam ; une vt^rfê'i
genoux devant f enfant Jésus ^ le plus bel ouvrage qui seit
à Milan, par Peruoino ; 8 portraits par Pxtito ; Bofiarle»
milieu des lions^ par Rubkns et BaiocHiL ; une maiom
de TvsiÀifo.
— Le comte Aechiiito possède une coHeotion asaei im-
portante pour qu'elle poisse former une galerie de tableau,
au palais Archinto. On peut citer de cette oolleotion 11
Vierge à genoux, St-Jnne.pavYina; une saerde fmmOh
et une nativité en détrempe, par Luini; une saerée famiUe
en paysage, par César de Sesto; une Ste-Caiherine, par Lis-
MARo; une madone de PaocAcaNo, et 8 paysages de Bass-
6BRI. ; un grand nombre de dessins, parmi lesquels plusiems
de Léonard et de Raphail , et quatre têtes au pastel psr
CORRÉGB.
— La maison Trivulzio a aussi des tableaux préeieai
et un grand nombre d'estampes de Léomard, de MAlinoii,
— 4SI —
i
' d6BOLTlAmo; uo Sauveur, par Marc d'OGGioNO; ud por-
%nAI, par Appiaui ; IwSffbihêei Its prophètes, parSANDEO
BOf IMJEUL OtC*
'•iKjk^La maison SoRMARii autrefois Amdrbahi, possède uae
'Mnirqaable crèche par Pbrugimo, uoa autre par Gav-
^; cinq tableaux ÎDacbeYés de Léorabp; deux gran-
ii par Gahaletto, etc.
* - 'i-^-Ali palais SBaBELLONi-BosGA , on disposait une galerie
pour 7 réunir beaucoup de tableaux et on y voit déjà un
pbrtrâh par Tibiauo, deux par Yblasqubz et des ouvrages
dêSAiTATOR RosA. Autour d'une salle, Julien Tbabaliœsi a
jMlit k la fresque avec supériorité Jwnaii quiinvoque la
rmime de la floite iroyenne. Dans les autres , Louis Sa-
minrsuia peint les noeei de Peiehé ^ et Podesti les aven-
làmdeeettegracieuse conception de la mythologie grecque.
-'.•^Dans la maison BologhinI, sont deux portraits de
BotortAfFio ; les quatre saitone, par Ba8SAH0| etc., eto.
«r- A la maison J. Bordini, est une cinquantaine de bons
-Mdeaox, parmi lesquels une Vihius tentée par lee Satyres ,
{NUr Licnno Pobdbkohb; une Bacchanale par Yamdtck;
un portrait d'enfant que Ton présume être de Léonard.
— ^ Les frères Bbocga sont depuis longues années posses-
BMTS d'un très beau tableau gravé par LoiiGHi^ et que Ton
attribue k Raphaël; il est connu sous ce nom : le sommeil
dé iésus. Les mêmes ont une copie du Cénacle- de Léo-
«ARDt exécuté par Luini« et beaucoup d'autres œuvres es-
dmées.
Sd un mot^il n*est peut-être pas une maison bourgeoise,
k Milan, qui ne possède quelque bon tableau antique et qui
ne dKircbek en acquérir quelque moderne. J'aurais donc
beaucoup trop k raconter, s'il me fallait exposer ici les col-
leelion.s plus ou moins précieuses des amateurs milanais,
parmi tes quelques uns en réunissant et en dirigeant chez
eux des amis, commeeux, des beaux -arts . forment en
— 132 —
quelque sorte de petites académies , et si. Ton cpDsidére
que beaucoup de riches, des daines même, se plaisent à
encourager et ^ exercer les beaux-arts , ceux-ci, ne pen-
vent que prospérer dans une ville comme celle de Milio.
Aussi, «)st-ii permisdesoutenir qu'ils y ont fait et contiDii^it
d'y faire de notables progrés. La sculpture y estsupériAS-
re, comme Tatlestect de grands et magnlQques monumenli,
de belles statues ou coUossales ou de petites dimeDsiou,
divers bas-reliefs, etc.
La peinture dans tous les genres, à rhuiJe» i la fresque,
sur rémaîl,la porcelaine, le verre, compte de dignes maî-
tres, parmi lesquels plusieurs excellent dans les paysages
en grand, la miniature, rornementation, etc.
C'est principalement alors que les travaux de tant d'ar*
listes estimables s<ont exposés au public que l'on peut cd
apprécier le mérite. Ces expositions commencèrent d'avoir
lieu, à Milan, par décret du vice-président de la répqUi-
que italienne « en 1803. Elles furent annuelles et d'abord
seulement pour les travaux qui avaient été couronnés,
pour ceux des élèves de l'Académie et ceux des pension-
naires du gouvernement à Rome. Aussi, leur nombre était-
il assez restreint, et ne s'élevalt-il guère qu'à 70. Mais en-
suite Texposition s'étant accrue des productions des artis-
tes de toute ritalie et de rétranger, elles furent au nom-
bre de 741, en 1834; de 603, en 1837; de 400^ en 1845, etc.
Conservaioire royal de musique. — Il a été fondé, en-
1808, aux frais de Tétat, pour l'éducation musicale des en-
fants des deux sexes destinés è suivre la carrière du théâtre*
DeSOenfantsdas deux sexes qui y sont admis, ik le sont
gratuitement, par le gouvernement ^ dont 46 garçons el8
filles. Les garçons sont reçus de 9 à 14 ans , les filles de 9
à 12, après avoir fait preuve d'aptitude dans un examen;
leur instruction dure pour celles-c) jusqu'à l'âge do'18 ans,
et pour les autres jusqu'à 20.
— 453 —
. L'enseignement musical est mélodramatiqne et dirisé
ail: trois degrés: l'un pour les principes élémentaires de la
nmique et do solfège; le second poorTétude do chant et de
la déclamation^ et pour apprendre à jouer de divers instru-
uiffDta; le troisième pour instruire les garçons dans l'étude
de la composition d*accord avec la musique instrumentale ,
«l.-lea élèves des deux sexes dans le chant scèoiquoi avec
aiioompagnement d'orchestre. Tous , d'ailleurs , reçoivent
des leçons dans les différentes branches de l'enseignemen,
dlénoientaire et les principes des belles-lettres , de la géo-
graphie et de rhistoire. Les uns et les autres apprennent à
danser, et les filles sont exercées dans les travaux de fém-
L'instruction musicale et celle littéraire sont confiées à
aa corps de 22 professeurs, dirigés par un mettre-censeur,
ataoos la surveillance d'un directeur honoraire, à la no-
mination du gouvernement. Les élèves des deux sexes
font, pendant Tannée, pre^ve de leur instruction musi-
cale dans des réunions publiques et des représentations
•cèoiques.
. L'institut est pourvu de toute espèce d'instruments et
d'une excellente bibliothèque de musique. Le comte B.
BotROMÉE a établi près du conservatoire une école privée
de chant choral, afin de favoriser le progrès de la musi-
que vocale. Il est à remarquer aussi qu'une autre école de
diaot choral ecclésiastique existe près de la chapelle de
la cathédrale, et qu'il en est de semblables^ tant pour les
hommes que pour les femmes, près des diverses confréHes
do St^Sacrement ainsi que près de quelques oratoires.
Eeole de danse.-— Elle fut établie , en 4814^ près les
théâtres imp. et roy. de Milan, pour procurer aux jeunes
artistes qui se destinent à l'art mimique et à la danse, une
instruction gratuite convenable. 20 filles et 14 garçons ont
55
pour cela deax matlresqui leur enseignent tous les princi-
pes, eliU reçoivent ensuite les leçons d'un maître ef d'une
mattresse dits de perfectionnement. Un inspecteur de Fé^
Gole est chargé de Tinstruction élémentaire.
Les élèves sont reçus depuis Page de 8 ans jusqu'à 41,
et même jusques à 14 pour les garçons. Ils peuvent rester
i Técole pendant 8 ans et doivent dans ce temps servir
au théâtre. Ils reçoivent pendant les trois premières ai-
nées de ce service, une solde proportionnée à l'imper»
tance de celui-ci. Puis | quand ils sont dans la classe été
bons artistes, ils ont des appointements fixes , c'est-i-dira
le traitement annuel deiii& lires, susceptible d'augmenta-
tion suivant le mérite particulier, et si, après les huit Éû*
nées de service, ils se montrent supérieurs, ils deviennent
Slèves-émérites pendant trois autres années, et leurs ap-
pointements sont augmentés. L'académie est placée soin
la direction des théâtres imp.et roy.qui sont chargés de
pourvoir à sa dépense annuelle.
Une école gratuite pour la déclamation dramatique est
soutenue depuis plusieurs années, à Milan, par la société
philodramatique. Les élèves sontinstruits dans cet art par
.un professeur spécial et, quand ils sortent de cette école,
ils sont attachés aux divers théâtres.
— Théâtres. — En les considérant au point de vue des
plaisirs qu'ils procurent, j'ai fait ressortir la tendance des
Milanais à les fréquenter. II paraît, si Ton Jette un coup
d'œil sur rhistoire,que cette tendance n'était pas moindre
autrefois, car les anciens avaient aussi leurs théâtres, mais
le plus souvent en plein air. Ce ne fut guère que dans le
46me siècle qu'il en fut construit plus particulièrement
de manière que acteurs et spectateurs fussent à couvert
dans des salles fermées, et ce fut vers l'automne de 1779
qu*eul lieu Touverture du fameux théâtre de la Scala dont
la construction commencée Tannée précédente, aux frais
— 435 —
du gouyeroemeni ei de particuliers , sur remplaoamant
où avail été démolie l'église deSle-Marie delà Scala, ve-
nait d'être terminée. En 1814 , la scéae fut notablement
prolongée i la faveur de la démolition, d'un monastère du
c6lé de St-Joseph. La salle'.du théâtre a une forme demi-
droulaire avec des côtés prolongés et très resserrés* Son
plua grand diamètre est de 22 m. 01 ; la longueur du par-
lée est de 24 m. S9, et de 29 m. ISi en y comprenant Ta-
Taol scène. La scène a la hauteur de m. 1&.87 ao-dessos
du plancher du théfttre,et celui-ci du parterre à la voûte a
19 on. 98. La longueur de tout Tédificeest d'environ 100
mètres et sa largeur de 5S.Cethéfttre,construitpar Pibbiu-
auiii est royal et Tun des plus grands et des mieui: conçus
q«e l'on connaisse. Il offre cinq rangs de loges dont 195
appartiennent à des particuliers et cinq sont réservées au
directeur. Dans chacune d'elles se trouvent un cabinet et
tous les agréments désirables. Le réduit présente de vas-
tes salles pour les décorations, l'école de danse, le trai-
teor/Ie pâtissier, le café et beaucoup d'autres services. Le
parterre dont la pente est très douce, peut servir aussi de
salle de danse ; on y compte 800 sièges placés sur le même
niveau. Ce théâtre peut contenir 3,600 spectateurs.
Uest un autre théâtre royal, \a canobbianafaïn&ï ap-
pelé parce qu'il fut érigé, en 1779» par P:iuimarini, sur l'em-
placement des anciennes écoles dites canobbiennes du nom
de l'Instituteur Canobbio. On a suivi, dans la construction,
le plan du théâtre de la Scala, mais dans de moindres
proportions, avec quatre rangs de loges, outre le paradis.
Trois d'entre eux appartiennent à des particuliers. Le
quatrième est pour le directeur. On compte au parterre
qui a 19 mètres ou environ de largeur, 450 sièges. La lon-
gueur totale de l'édifice est déplus de 65 mètres et sa lar-
geur de 32 «Ce théâtre peut contenir 2,200 spectateurs.
Il est permis d'avancer que dans l'un et l'autre de ces
— M6 -
tbéàlTM royaix , on a ru renattre la peintare seéniqtte ,
el à ce sujet, il y aarait à citer un gran d nombre d'escèl-
lents peintrei-décorateurs. Il y aurait aoasi beaoeoop I
raconter , s'il fallait passer en revue les chanteurs ei dan-
seurs de premier ordre qui ont figuré sur ces deux thél-
très.
L'année théâtrale, pour Tun etl'autref est divisée en trob
époques.- le carnaval, de Sl^Pierre au 20 mars ; le pria-
temps, de la seconde fdtedePaquesà la fin de Juin ; l'au-
tomne , du corn mencement de septembre k la fin de no-
vembre.
Opéra sérieux « représentations dramatiques, bals ont
lieu sur ces. deux scènes. Il y a ^0 choristes dont 26 bott-
mes et Ift femmes. L'orchestre se compose d'un chef, dt
â& violons^ de 8 violes, de 5 violoncelles, de 8 contre-bas-'
ses, de 3 flûtes, de i clarineltes, de trois haut-bois , de t
bassons, de U cornets de chasse, de trois trombones, d'an-
tantde trompettes droites , harpes et serpents, avec tym-
pan, tambour, tambourin, cymbales, triangles, chapeau-
chinois, etc.
Deux autres théâtres méritent ensuite d'être signalés:
Celui Carcano, ainsi appelé du nom de la famille GàRGaho
qui le fit construire en 1805, d'après le plan de l'architecte
Cakoriga. Il a une forme harmonieuse , présente quatre
rangs de loges , a trente sièges au parterre, et esl suscep-
tible de contenir 4 ,800. spectateurs. On y joue Topera, la
comédie, etc.
L'autre d'une forme élégante, érigé en 1812, suivant le
plan de Ganonica, par Charles Rs, est par cela même appe-
lé théâtre Re. lia été construit là ou était autrefois l'égliM
de St-Sauveur. L'opéra, la comédie y sont représentés.
Je ne dois pas passer sous silence le théâtre philodrama-
tique qu'une société de diUUanti fit bâtir en 1798 sur Iw
ruines de Téglise de St-Damien à la Scala, d'après te dessin
— 437 —
da Fma^k^^A»' Gamonica. Il a quatre raogsde loges cm-
certes, et contient entoat 875 personnes assises. On j joue
b coDédie tous les vendredi, et on y entre au moyen de
IMims distribués gratuitement par les membres de la so«
BnftDyOnjoue la comédie aussi, et on donne des spec-
tades équestres et de gymnastique dans d*autres Ibéâ-
traft tels que ceux de Lenlatio , Fiando diurne des
jordinê publics^ diurne de la Stadera^ idem de ta eem^
mfmderie, idem cireo Bbllâti et celui Frattini, théâtre de
Mrionoettes, plutôt fait pour amuser que pour instruire.
£iabliesements tcientifiquet. — Institut des seieneee^
i^lim et arts. — La pensée que Ton avait eue, en 1797,
d9! londer cet établissement , ne se réalisa que vers la fin
d«rannéel802. 11 fut composé de 60 membres et divisé en
trais seiciigns: celle des sciences physiques et mathémati-
queSy celle des sciences morales et politiques, celle de la
Gilérature et des beaux-arts. Son siège fut établi à Bolo-
gne dans les premières années; ce ne fut qu'au mois de
mai 1812, qu*it commença de s'assembler à Milan, mais à
de rares' intervalles ; il subit alors une nouvelle organi-
sation, ayant établi quatre sections: à Venise, k Bologne, à
Padoueetâ Vérone. Pendant i6 ans, n'ayant compté que
pea de membres, il fut dans un état languissant. En aoAt
1838, rappelé, pour ainsi dire, à la vie par une réorganisa-
lion, il fui composé 1° de h^ membres effectifs dont vingt
recevant chacun une pension annuelle de 1,200 Hres.2^
de 20 membres honoraires pris parmi les savants les plus
recommandables; 3"* d'asêocies correspondants en nom-:
bre indéterminé, choisis parmi les savants nationaux et
étrangers.
L'Institut a un président, un' vice-président, un secré-
taire et un vice-secrétaire. La durée de leurs fonctions est
de deux ans; ils sont rééligibles.
— 418 —
L'intlUat lient des sôaoeea ordinaire» et eitHiordiiiÉlrai, U
publiques et privées. Il s'y occilpe^rineipaleDieiil de k |ii
lecture des mémoires scientifiques ou littéraires de M In
propres membres, et même des personnes qui Inisoal L
étrangères quand il les a autorisées pour -cela. Il est eon* |t
suite parle gouvernement sur tons les objets scienHlqeei
et donne ses avis aux particuliers qui ont eu recours kssa
jugement.Touslesdeoxans,ilouvreun concours pubUcpe*
conférer 5 médailles d'or, 25 d*argent et des mentions ha-
norables à ceux qui ont fait progresser ragricnltiu)! ii
rinduslrie. Il accorde aussi des rteompenses à cens qri
ont bien résolu des questions scientifiques, et il est k nelir
que le marquis Ferho Sbgco Oomnbno, mort en 4(Mf» •
fondé un prix quinquennal en faveur de quiconque trrilt*
rait le mieux des questions scienti^ques d'une vtiiUé naliS'
nale incontestable. Les prix sont distribués en séance pi-'
biique et en présence des premières autorités.
L'Institut possède un cabinet technologique qui tousles
jeudis est ouvert au public. Il a , en outre , pour son i>ra-
pre usage, une bibliothèque composée d'ouvrages doiAili
fait Tacquisition ou qui lui ont été offerts à tlire d^hommi-
ge. II publie un recueil de ses actes, et en donne ntae
tous les mois un extrait dans un Jourual particulier,
La dépense annuelle que fait le gouvernement pour soa-
tenir rinstitut , est de 47,400 lires.
Observatoire Mironomique. — A Tépoque où lepaUi
Brera apparteuait au collège des Jésuites , quelqnes4ioi
d'entre eux avaient obtenu ^ dés Tannée 1760 , la facahi
de placer , en un appartement situé sur la partie la phs
élevée , quelques instruments pour observer le cours des
astres. Avec ces faibles moyens, deux pères parvinrent, las
premiers en Europe , à découvrir une nouvelle cooiiCs*
Cette circonstance leur valut le don d'importants instra-
ments , et pour que ceux-ci fussent bien employés , on it
— «9 —
raair^a Marseille, le père Lonlt LAGRAfies, versé dans
i>ftroBoime. Le mioialre impérial , comte de FikmiaW , eiï
rae de léconder cette nouvelle fondation , détacha de TU-
»iv«rifté du TèsÎD le eélèbre père Bosgotigh . pour lui
' les bnetioDS de directeur honoraire de TObser-
XVirdredes léaaites ayant été supprimé, en 1772,cet éta*
MaiMBeBt fut conservé par le gouvernement , et sous lé
fffMine d*Italie, en 4802, fut considéré comme une
dé^ndance de PUniversité de Pavie, Il y a aujourd'hui
m premier astronome directeur , un second astronome
id*on cours public d'astronomie, trois élèves pen-
; et un machiniste. Les astronomes et les élèves s'ap-
pHqnent aux observations et aux calculs astronomiques ,
km^ les observations météorologiques et magnétiques ,
eu
Les éphémérides astronomiques , publiées à Tobserva-
loira de Milan , datent de Tannée 1774. Elles ont renfermé
pmdaDt cinquante trois ans les précieux mémoires d*0«-
liAin ; elles continuent de paraître , sous la direction du
premier astronome Gailiici.
L'observatoire de Brera présente trois édifices distincts.
Le plus ancien a été érigé^ en 1766^ d'après le plan du père
BôscoviGiqui contribua à la dépense avec ses émoluments.
Ceat une tour carrée , entre laquelle est un octogone et
qaidans ses angles a quatre cabinets couverts de toits mo-
bjlee sous lesquels sont disposés 4 instruments fixes. Le toit
de la tour est accessible extérieurement et offre une espèce
de belvédère.
Le second édifice a été érigé , en 1831 , alors qu'il a
failli placer un arc méridien fait à Tlnstitut polytechnique
de Ylennèt
Le troisième édifice , récemment construit , est une tour
de forme quadrilataire en dehors et circulaire iotérieure^
ment. Moins élevée que les deux autres , et couverte d*un
— 440 —
toit mobile d'uD peu plus de cinq mètres et S|4 de diamè-
tre, elie contient un télescope à réflexion é constmit psrle
chevalier J.^Bte Amici.
Les observations météorologiques sont principalement
dirigées vers cétle partie qui se lie plus intimemeoliin
éludes astronomiques. Les instruments en usage , oslilé
placés , après 1835 , sur Fédifice où se trouve le eerde
méridien , à la hauteur de 4&7 mètres. 14 sur le nÎToavde
la mer adriatique. Il n'y a que le ptuvimètre qui soit A-
core sur Tantique observatoire où il fut mis en 1764»
Les observations magnétiques se font au moyen dedeax
appareils destinés h la recherche de la déclinaison et de h
force magnétique horizontale. L'un d'eux est un modMede
celui avec lequel deux élèves distingués de Gabss, le bt-
rob SiRTORius et le docteur Lissing, firent beaucoo{»'à1)b-
Nervations dans leur voyage en Italie. Un autre apparaît de
Gauss , est pour observer la force magnétique.
— Sous le titre de Court gratuité divers , je dois eo
mentionner ici quelques uns qui ne sauraient nous échap-
per. Tels sont ceux de cours publics et gratuits d'histoire
naturelle; de chimie industrielle et technique , auxqifcfh
il faut ajouter les conférences scientifiques des deux So-
ciétés d*encouragement.
Les leçons d'histoire naturelle sont faites trois fois la se-
maine dans le local du musée civique, par le directeur de
ce musée, M. Georges Jan , professeur de botanique de
l'Université de Parme. Plus de 30 écoliers ou auditenrsas-
sisient toujours à ce cours.
Celui de chimie industrielle, au sein de la Société JP en-
eouragement des arts et métiers^ a été fondé par le cod-
selUer Henri Milids qui, en l«43,^a^ît don de 42,000 lires
pour l'achat de tous les objets nécessaires au cieibinet de
chimie, et de kfiO^ lires dont le revenu est pour l'entretien
— 4il —
AiMoaMnet-Les fraiBd*MiU*«tUa do r^icole s'éliveut à
6500 lires dans Faonée. La dépaose pour rappropriation
dailocanx da Noole da la Sodéié d'anoonragemefit , a été
As SO^MO liras ou eoriron.
' ^oonrs qai embrasse aatant la chimie inorganique qae
IfMigpHiiqaa, estfoienaal. Les leçcms pubiiqaes ont été faites
|Mir la première fois I le 36 février 1844» par le profes-
HUr Antoine de Kiaiier . Elles onl lieu trois fois la semai-
M^j ¥era le soir. Les élèves inscrits et les auditeurs librea
dOj^saenl le nombre de 300. Les élèves les plus distingués
peqveni^ à la fin du cours, être admis aux opérations pra«
ti^tM dans le laboraUrfre de chimie , pourvu d'instru-
VNNDtsoboisis, etc.
^^tit aocMtè d'encoarageoient, dans Tintention» de favori-
fi#4irojours plus les améliorations de l'industrie natponalé,
f'Maoaié au cours de chimie industrielle d'autres oouqi
t^MeAKers, suivant la pratique des villes manufactu-
.Onèautra êoei^é éCene^uragtment %^ d'ailleurs, pen-
iittt plus de i7 ans, été favorable è la culture des sciences,
déa lettres et des art8.£lle fut fondée, le S novembre 1807,
itt voa d*eiieourager les étud^ utiles^ en offrant à ses pro-
fMa associés, pour les tenir au courant des progrès de la
asIeBOe, un cabinet de lecture, de doctes conférences et des
aKpériences scientifiques. Elle a procuré à A. Yolta, de
grande et dispendieux appareils pour exécuter les plus
importantes expériefnces de la pile électrique ; elle a pu-
Uté pendant quelques années , ses propres mémoires ,
•ona forme de Journal et aujourd'hui elle continue des'oc-
«•per d'études variées , étant divisée en trois sections :
FaMééconomique et littéraire, la seconde technique et la
iTdIsiéme médicale. Au moyen de cotisations annuelles .
alto ae fait vm revenu de pins de i\ ,000 Hres qni servent
kantrelenir son cabinet oà sont réunis les o«arages et
56
— &48 —
les jouraaiix tes plus estimés. Elle possède , au restei jone
bibliothèque de plus de 6,000 volumes.
— Uq oonrs public et gratuit, biea digne aussi d*èlfli
meotionDé^ est celui qui sefaità VEcole paléographique 4
diplomatique. Fondée , à Milan , en 1843, elle apprend à
connaître tout ce qui se rattache à la véritable interpi^
tation des actes et des écriiures de tout genre et de tentai
les époques, et cela pour faciliter les recherches de osu
qui se vouent aux études historiques et critiques, comme
de ceui qui sont employés aux archives publiques et pu^
ticulières.
II est à observer que Tétude paléographique et diplo-
matique fut autrefois cultivée pratiquement ,< k JHilaBi par
les congrégations religieuses , et spécialement par Tordra
des Bénédictins , par le collège des docteurs de la bildip*
thëque ambroisieone, par le collège des notaires p9Uici
et de doctes soutiens de la société palatine ; mais aprèa II
suppression de quelques-uns de ces corps, il n'y eut j^V
que quelques éruditsqui se consacrèrent à cette étude.
archivée. — C'est ici le lieu de Jeter un rapide eoop
d*œil sur les archives, à Milan ; lesquelles, bien que dé-
pouillées à diverses époques , par suite de Tinva^ioa
étrangère, ne contiennent pas moins des richesses. Yoioi
celles du gouvernement qui sont sous la surveilltoca
d'une direction générale.— Et d*abord, dans celles généra-
les de TEtat , sont conservés tous les actes du gouverae-
ment. Il en est de fort curieux et d'une importance ift-
contestée. — Dans celles Judiciaires, se trouvent leaio-
tesqui concernent la justice civile et criminelle jusqnesaa
Tannée 1818, époque à laquelle le défaut de place n'a ploi
permis d'y réunir les papiers des tribunaux.On y oooipta
3/i,000 volumineux cartons. — Aux archives QÎviqoai
se trouvent les actes d'intérêt civique Jusqu'à la vétotm
censuair^el758> et ceux indistinctement de radministra-
tion de la ville et de la province ou du département Jusquas
— 448 —
es 1803. Ptas tard, on n'y a déposé qjaa les aotes de là prè^
Ibctara d'Olooe et d« la délégation provinciale de Milan ,
ifttri que ceux des ingénieurs civils. Les cartons y sont
^ nombre de 4 5,000 et, parmi les documents les plus im*
portants^ on peut citer un registre en parchemin où aont
édiniUgnés sous forme authentique des titres relatifll a
ifeè concessions diverses faites aux Milanais* OopetHci-
fiiriiiss! les actes concernant la construction duDAme
temmencé en 1387, etc. , etc. -—Les archives diplAm»-
ilKfééB consistent dans la collection d'un grand nombre de
i^rohemios ( au nombre de 70,000 ) trouvés à la snpprea-
tàoh des congrégations, dens les paroisses , etc. —Les
•rÛiiirés du dépôt de la dette publique contiennent en
!i^,000 cartons, les actes de Tei-directioA générale de la
' dette publique ou palais du Mont de l'Etat, etc. — aux
tnrebivea des finances, on conserve tous lesactes relatiban
Ânanbes, à la comptabilité et au trésor public.On y comp-
te $6,000 cartons et 5,000 registres. — Aux archives dites
dà fond de religion, ont été déposés et sont renfermés en
45.000 cartons et registres, les actes provenant des diver-
'Às corporations religieuses supprimées , à Texception de
caftes de Mantoue et de Brescia.— Lesarchives de la guerre
ttooUennent, en 6,000 cartons et ^,000 registres,outrel6re-
dtiéil de tous les règlements militaires, les actes apparte-
fllsnt au comité de guerre de la république cisalpine et
Bèax des ministères successifs de la guerre, ains1,d*ailleor8 ,
qiioles actes du ministre des afi^aires étfimgèresde Tex-
royanmed'ltallé. —Aux archives notariales dontj'ai déjà
parlé, au chapitre de l'organisation politique et adminis-
4rative; se trouvent compris iS milliona ou environ d'ac-
tes en 78,000 cartons. Ëe chiffre des notaires, depuis la
formation du très ancien collège jusqu'à ce jour , est ,
soivaht les registres, de 32,000. On a noté parmi les ac-
tes les plus curienx celui du notaire ZuniGo, en août 4&73,
— kik —
où est tfiipulé rétablissemoDl d'uQa imprUnf rkit à j
Toutefois, soit dit en passant, eane fut pas li lapremiàf
imfirtfiierie dans cette ville, rintroduction de lu tj^Hfr
grapbie y ayant eu lieu dé|à disI'auQée Ui69l,.«|i|||^
temps qu'à Paris. , .
Enfin» il est à noter,; en fait d*arcbivea, <]ae 4Mlli||^
grand hôpital et de plusieurs institutioaa cbaiitablea Wff^
remplies de papiers et documents bistori(me& ferl reMgf
qqables.
SiHiikihéquâs. —Celle dite ambroisienne, di;t llQII|<^
St-ÀMBROisE, fut fondée et ouverte au public» en iClQS|rnir
te cardinal Frédéric Borbohêi, qui, au mayei» de. dép^
ses oonsîdérablesy se procura partout^ mais prUu^pfdf^
ment en Orient, des manuscrits, de% livres rares et dcn^e^k-
jets d'art de tout genre. A cette bibliothèque ié^h ai jfSfkh
once sous le double rapport des doeuments qui peojnil
oraeourir à raeoroiasemeni de la piété et de rértt4WN
dans le pays , Frédéric Borromêb associa ce qui dfn|^
encore lui donner la plus haute importance; ja veiix,|iir^
1er de trois collèges : de celui des docteurs, aa nomlH^éf
neuf, qui sont chargés de la direction scienttQqoe de l'élli-
Uissement, et dont Tan a le titre de Préfet^ tandis que IM-
mïnistration sous tous les autres rapportSj est conité^k
des ecclésiastiques, nommés pour cinq ans « parmi te-
quek en est un de la famille Borromée, et, à défaut j^to
plus ancien d'entre eux. Le second eollég» fut appelé Apr
Zîfc^FiMv comme étant pour renseignement de l'italien^ de
latin et du grec, et au 3me dit des élèvei^Jes aémineril-
tea les plus distingués étaient instruits dànelea langnss
étrangères. Ces deux, dernière coHégea n'ont exialé quedi
Yivant du fondateur de la bibliothèque ambroisieiiM deel
les richesses ont toujours été en nagmentant. On j eoop-
tait, vers le milieu du siàet# dernier , environ 85,000^ oo^
vrages imprimés ; chîSre qui s'est élené a a7,0Cf6 , as
— 445 —
109X19111 de çtrUioes acqaUiiioas §i sortoul de pIoiieHrs
«loua» hH maiHneriU y bodI «u nenibra de plos de
UMW.f recHeillia et. eoBserv4a es K^MO volumes, iad*«
Iif9fl4emineii4 d'une série tris conaidéreble de leliree de
SAjjCberiee eida Fridérco BoenovÊx^ei de copies réeentes
<JiPiiet»eeQdeey elo. Celte biblielMqM est, e« oolre, ea*
K^)e d'«M' belle eeileotioii de meonaiet netioiiftlee lè-
pres ft le nilie pev le coiaile JUeuis CASriOLimi,. et de
^kMimoiip der QkODOsîes spreoqoee^ remaioes, de difiérento
fAf»iel de diverses époques» Or ; trouve eossi beeuceo^
de tableaux^ de ffSviireset de dessins panai lesqMb
«Mte d'Aire cité< le carton origjlMl de IMcole tfàUièiies,
perBAjni:àBu
JIMhihiqw d4 Sr6^a.-Une bibliothèque éCail au palais
d4 Bféra alors quMl appartenait aux Jés^tes* Mais la bi«-
MioUidqueactvelleii'a été réeUemenrt fondée que pat tecos-
ealld'Slat de Uilanyquiaebeta du comte Charles Psamatiti,
eU'^rbc: de ^A^O^ A^O lîres^ 2/i,000 volumes qui fureai offsf ts
bi|lAaiaTHltaËsa,pour Tusage particulier de. rArsliidiic Faar
^iHàiiay alors gouverneur de Hllan« L'Impératrice acceptai
eé dooi mais ce fut pour en faire jouir le public, en joigneaU
eeavdiunes à ceux laissés par les jésaites«.En lT78yle
ApOivernsmenl consacra 60,oaO lires de Milan à Vaobal de
l&iOOO volumes qui avaient appartenu au célèbre méde*
ein 'ByuuiE» , et an fit la répartiilciii entre la bîMiotbèqae de
faYie et celte de Bréra.CeUe-ci a acquis tooieurs pl09d'«>
evollMmènt au moyen de ooiyveaax achats, dons et spé-
cialement de Tadjonctioa dés bibliothèques provenant des
oo^lKitatlons supprimées, et (ton exemplaire de^tous les
eiMPiriges qui s'impriment dans k royaume;
L'allocation annuelle de l^Qù lires en. faveur d* celte
bibKatbèqve, étant InsuffisntlSy a été aofuneiitée au moyen
de secours extraordinaires.
— tis-
on troQVd dans cette bibliothèqae, on très grand nom-
bre d'ouvrages précieux , de rares édhions aldines et
quelques manuscrits remarquables, parmi lesquels sortoil
un Z>afire, en parchemin, du XIT* siècle, etc., ete.La no»
bre des volumes y est aujourd'hui de plus de 188,0N»
sans compter ceux qui appartiennent h des bibllothèqia
particulières qui sont aussi dans le palais de Bréra, et M-
les que celles de Tlnstitut, de TÂcadémie des beanz-aifk
Ajoutons que deux grandes salles où l'on peut se proomsr
des ouvrages sur des sujets spéciaux, devaient être chauf-
fées à la Pbrkins afin de prévenir un incendie.
Un catalogue double fait avec beaucoup de soin, par bobi
d'auteurs et par ordre de matières, facilite siogulièremsat
les recherches. Comme on prend note de chaque lae-
teur et de l'ouvrage qui lui est remis, on a pu constate
le chiffre de 99,000 lecteurs, en 4S49, c'est-à-dire di
180 par jour. En 4835 , on en avait compté 33,095. llib
pour que ces chiffres donnassent^ une idée précise d'an
résultat quelconque, il eut été convenable de pouvoir eon-
natlre et comparer les espèces de lecteurs et de leetuiei
faites.
La bibliothèque de Bréra est ouverte tous les jours ,
ceux de fêtes exceptés, de 40 heures du matin à 5 henni
du soir.
Bibliothèque du cabinet des médaille». — Jointe il
cabinet numismatique dont il sera bientôt question , oetta
bibliothèque, riche et choisie, se compose de 12,000 V(r
lûmes classés dé la manière suivante :
jirchéologle^ comprenant , dans un sens plus étends ,
des œuvres sur l'art de faire les inscriptions, des traités de
céramographie^ de mythologie, etc., etc.
tHueéee d'antiquite'de tout genre, presque tousceuxqoi
ont été publiés.
Hiiioire ancienne^ classe où se trouve une collection
— W7 —
ehoîBie des pliis uUles éditions des aoteora classiques
grdeg et latins*
i^'^Biêtoiremodemê^ générale et parlioulière^ où sont joints
te-onvrages les plus importants de chronologie, de bio-
|ytt|ihiet etc.
^iJtumùmtUiquê ancienne et moderne^ c'est-^i-dire un
MimJl d'ouvrages généraux et de dissertations particulià-
rei qui traitent de, cette science.
nGéographiû et voyages des ardiéologues les plus distin-
ti: hmguiiHque , o'eat-à-dire une collection choisie de
-grammaires, de dictionnairesi de traiiési etc. » des langues
jyOrtes et Tifantes de PEurope et de toutes les autres par-
tfMdNi globe.
lÊLimoireê publiés par les corps savants, sur Tarchéolo-
^ en général, et la numismatique en particulier.
wMaHueeriis divers parmi lesquels sont quelques auto-
graphes d'hommes célèbres.
ilette bibliothèque est ouverte au publie, suivant les ré-
ffameiits prescrits dans les autres bibliothèques publi-
— rParmi Xei^bibliothèqueê appartenant à des particuliers,
il èa est quelques unes dignes d'être mentionnées. Celle
do^LiTTAest la plus considérable; elle contient 30,000
volâmes dont plusieurs fortrareâ; tels sont ceux, au nom-
bria de douze, ayant pour sujet des notions sur les familles
oMilesde Milan, et ceux, au nombre de neuf, qui renfer-
ment des notices de familles semblables d'autres villes
d'Italie ; tels aussi ceux in-folio, au nombre de 10 , pré-
sentant les dessinsdes édifices les pus célèbres de la ville
de Milan , recueillis par BiAfiCom et décrits et illustrés )i
la main.
La maison Boisovéë possède un bréviaire tout annoté
par Jérôme Savonarola dont elle a aussi quelques-uAs
- 418 -
dct 00 vragci It» plus rarM; tUeposfliâd,e* 6iitf%te<
meots hi&loriques de iU%7 à 1831 , et desoolet
raooeil cooitdérable de lettres de divers
de sa famille, et, de plus , des antograpbee Je
sur la guerre de SieDDe, du président AaBSi, de
IfoNTicucGoUy etc.) et d'autres 4)élèbre8
flse eufiside quelques souvertias , prfaoseï
tammeiit dé Fe]M>êric dé Prusse.
««^ Au pftlais teLÇfm8<> est uae bibltûdiè(|iiay
cipalemeut eu histoires italiennes, en traités sor raiti#
ttlaire , en éditions rares parmi lesquelles se
presque tous les ouvrages ^e Gicuoif» et en des
crila préeieuXpOny voit,enoutre, 68 poneflsiilllos|Mi
de gravures de toutes les écoles, une coîleetloa
Us et de bronzes antiques.
— La bibliothèque du marqoia Ajla Pûozomi
pas moins en rolamesi surtout quant sq nombre de MB
en langue espagnole. 3
~M. Gaétan Mnn s'est fait une bibllethèqee |iffHisl
et de près de30|000 volumes parmi lesquels sept dsiMi
éditions des XV* et XVI* siècles.
-^ La bibliothèque du comte Pompée Lira i'esipsrls
sur toutes celles d'Halle, quant à la coHedion des IvM
qui ont pour sujet Thistoire des villes et des Csoullssla»
lienaes, et surtout des bibgraphies des papes et des pds-
Ires. On y a réuni auSsi plus de 1,500 doeumeBis fi
sur l'architecture civile et militaire , sur Thydrat
etc.
— Un recueil d'un grand prix est celui que fit le ■s^
quis Bbcgâru , de toutes les éditions et traductions ési
œuvres de son père et des auteurs qui en discutèrent lu
doctrines ; recueil auquel a été Joint le manuscrit ém
délité #/ dei peinai, ainsi que la correspondance épido-
laire.
I
^
— 469 —
— À la bibliolhiqut Gastblbabco sont 10,000 volumes
diBtribuis , par matiôrei , en onze appartements, et dont
plaaieurs ont été bien conservés: par exemple, les œu-
vres de St-ANTOiNB, Venise 1474; un Saluste avec la ver-
sion espagnole de 1*Ibarà, et auquel on a joint une disser- '
talion sur la langua phénicienne ; un manuscrit très bien
copservé de Jocondb; le commentaire de Jean Simometta
snr les entreprises de François SroazA; autographe pré-
cieux avec des notes de l'auteur. Enfin, les manuscrits de
Pulblpbb, de Louis Sforza, de SI-Chables, de Marie Thb-
BEiBB.
7- La bibliothèque Teivulz^ fut fondée vers la fin du
ûàda dernier , par le marquis Alexandre Théodore Tri-
TVUiO| augmentée par l'abbé Charles , frère cadet de ce-
hi-oi, el considérablemeut enrichie par son arrière ne-
veOt Jesn Jacques dont le fils, le marquis Georges, la pos-
sède aujourd'hui et la rend toujours plus nombreuse et
importante^ par racquisiiion d'ouvrages nouveaux , au-
tiBt nationaux qu'étrangers , concernant principalement
Tarehéologieetles beaux-arls. Cette bibliothèque est com*
posée de 15,000 volumes parmi lesquels sont 2^000 ma-
BBicrits dont beaucoup d'autographes. Au nombre de
csQz-ci sont à noter : la chronique milanaise de Marc
Bbimozzo; un petit in 4* de Léonard de Vinci, contenant
diverses annotations écrites de droite à gauche comme
diBs le manuscrit de la bibliothèque ambroisienne , avec
beaucoup de dessios faits à la plume, de têtes humaines,
d'armes , de machines , d'èdiûces , de caricatures, etc.;
Orlando amoureux ^ ( manuscrit en parchemin assez
l>^Qet très bien conservé ) de Mathieu Maria Boiardo ;
BD manuscrit en papier, formant deux volumes in-folio
et contenant, de Jérôme Mobone, divers ouvrages en Ja-
^îaet des lettres sur les événements qui se sont succédés
dans le duché de Milan, et en Italie, de 1512 à 4515; un
— 450 —
livra écrit de (a propre main de Si-Ghables Bonoatt, sv
divers sojets ayant rapport à son diocèse; on manHerk
oD papier de St-André AvBLLmo et ayant pour titre liTÊU
très utile pour connaUre et acquérir la vraie Aaiaj-
lité.
La bibliothèque Trivulzio contient^ en ootre» ttBejgrni-
deet importanle collectfoo d'autographes de princeiM-
ciésiastjques et civits, et d'hommes illustres de diffémtai
époques. Parmi les manuscrits non autographes , il y 1
diverses bibles latines assez remarquables ^ et dont ÈoM
en parchemin I in>fo]io, avec miniatures et dorures ;«l
du fô"* siècle, etc. ; et^ de la même époque , en parchaBia
aussi, pn beau missel^ ambroisien , petit in-folio, qMii
offices et deux bréviaires augustxniens^ tous très rilÉei
de minialures.I! y a aussi la collection des manuscrits ifc fa
divine comédie Axi Dântb; les ruines de Gaspard Th
CORTI , manuscrit en parchemin de 4/i93, richement rdU^
avec une couverture de cuivre doré, marquée de pelilai
flammes d'émail. Les sonnets sont écrits en caraeténi
d'argent, et les arguments et les notes en caractères d*or.
On croit que c'est là l'exemplaire que Yisconti présenlâl
la duchesse Béatrix d'EsTE, épouse de Louis le MoRB. 0 €«t
encore un grand nombre de manuscrits qu'il serait trcf
long de signaler. Je me borne à noter celui rare, en pi*
pier-étoffe du XY* siècle, des œuvres en grec dé Gaudt;
eclui in-folio, de i 460^ contenant Tarchitecture d'Antoine
AviRLiNO, dit Philarette, dédiée à François Sforza, doc de
Milan , et divisée en 24 livres avec dessins. Enfin, parmi
les manuscrits orientaux, en est un très beau, indien-per-
san, enrichi de beaucoup de miniatures dont deux repré*
sentent les portraits des grands Mogols, ou empereurs
DuANGiR et ScHUH DiJAHN , SOU successeur. Une série de
diplômes en parchemin, de diverses époques, faitanile ï li
collection des manuscrits. Quant aux ouvrages imprimés,
— 451 —
HtîBMflk «to dlTtt qa« oeUe bibliothèque renferme toutes
IvhpMOiièree éditions des classiques grecs, latins et ita»-
■iMiPArai lesquels beaucoup d'exemplaires sont en par-
ftttmia» ^* t etc.
-r*-Jba MbUethèque-^AscnuiTit bien disposée Jane b pa-
liifiAi flièaie nom, contient des éditions très rares et une
«quantité d*ottvrag6s de législation et d'histoire ,
)|ae des ouvrages moderneSi notamment les voyn-*-
riié» 40 HuaioinT. On y trouve aussi on bon nombre
minoscrits d'un grand intérêt , et une vingtaine de
iBiaqiea contenant la correspondance des AacBciTt ; fa-
iÉU#^ a compté des prélats, des docteurs^ des dipid-
iiiiii mtfi
^SéAmei numismatique. -—En fait de richesses archéo-
IffifIfiM» dont j'ai déjâi exposé plus haut une certaine aé**
lie, on n'aura pas oublié qu*alors j'ai renvoyé au ohapi-
tii(:.4i!l iaHiiutionê , ce qui restait k dire à ce sujet
ISMMWDçons par le cabinet des médailles. On eut l'idée
8q/lis, fermer, en 1803, et ce (ut à l'occasion de la refonte
é|S>i6illes monnaies. Il fut alors décidé que l'on eonser-
liglil'Odles d'une certaine valeur, qui pourraient servir à
l%Jlafmatioii d*fiae collection spéciale. En 1807, on y joi-
nH)^ «t oeleau palais Bréra, deux collections particulièrest
Pupa de monnaies appartenant au marquis Jules BiocA-
t|ùi4.#t loutre de médailles , possédée par le Chanoine
PÉm. .En 4808, on fit l'acquisition de la collection du
prisée GoaiGLiANo-SoLuzzo , laquelle commencée par le
père Félix Garoivpci , et riche de plus de 5,000 médailles
g9lS0giies et romaines de toute espèce de métal et de mo-
dale, vint accrottre Timportance de la collection numis-
BaaMqvadelIitan; collection qui, par décret du 6 mai 4808,
fni reconnue : cabinet royal det médaillée et dei mon-
naiê9,e^ eut pour directeur M. Gà£tan Cattaneo. D'autres
benreuses occasions etde.<; .acnrivteUions faites par voie de
— 452 —
correspoadance^necoDtribuèreQtpas peu à donner anidi'
verses classifications des médailles, toute l'extension désira-
ble. A la première classe appartiennent les médaiUêB [
que» des peuples, des villes et des rois. Dans lai
sont les médaille» romaine» tant consalaires , on de fa-
milles, qu'impériales. Parmi celles-ci^ on distingue par-
ticolièrement une série de plus de 200 médailUme de bree-
ze dont la majeure partie provient de la collection Gaie-
njcl^ et une série, tout à fait séparée, At médaillée mifî-
^ue».
Mais une série de la plus grande utilité ponr Fétnde de
la numismatiquoi est celle des contrefaçon» de» méJkU-
le» grecques et romaines et des monnaie» du moyen*lgB,
de celles notamment très renommées de Beckbr, an nom-
bre déplus de 200, en plomb, tirées des coins gravés pir
le même Beckbr.
Pour faciliter Tétude de la science numismatiqoeiOBi
réuni dans ce cabinet , en diverses tablettes, 3,090 mh
freinte» des plus belles pierres gravées à la manière aali-'
que et à celle moderne.
A la classe des monnaie» du moyen^àge apparUes-
nent celles frappées particulièrement en Italie , depab
répoquede CHAKLBMAGNft, JMsque vers la fin dn XVPsiMe.
Le» monnaie» moderne» et ayant cour»^ de tons ta
Etats d'Europe, forment une antre classe. OnyaaioiK
une série assez importante de monnaie» étrangère».
Viennent ensuite les monnaie» ebsidionales^ ou de oé-
cessité, de diverses époques.
Enfin, les médaille» moderne» , du XV* siècle jusqu'il
nos jours.
Le nombre des médailles et des monnaies antiques il
modernes est aujourd'hui de 6/i,^9i comme on le voitei-
après :
— 458 —
{Médailles antiques.
Idem modernes. 16 \ i,9th
Monnaies.
757 )
«6 > ifi
1,141 ï
(MMainesantiqoes. 7,176 )
Idem modernes. t,S7l > lft,8SS
^Monnaies. 6,ld0
17,597 1
6.700 } 26,7
9,*2I I
le \Médailles antiques 17,597
^ Idem modernes. 6,700 } 26,718
e. «Monnaies.
nb I Médailles anliqaes. 328 )
I \ Idem modernes. 8&7 > 1,S27
0 (Monnaies. 52 '
Total. . . . fti,&9&
Si l'on jette un coap d'œil snr les eollections partioa-
., on s'aperçoit bientôt qu'elles ne sont pas moins
u Parmi les antiquités dont le musée Trivulzio se
ose, on a classé ainsi les suivantes : médaillée grée-
les peuples, des villes et des rois, de toute espace de
•
dailUê contulairei^ ainsi que des monnaies, presque
I d'argent, de familles romaines.
iailles impériaUê latines de tout métal, parmi les-
ils est vraiment remarquable la série de celles d'or ,
a G. PoupÊB à Ahdroniqok II , au nombre de plus
), très authentiques et parfaitement conservées.
wàaUê du moytn-àge , particulièrement de Milan .
nnaiêê eourantes d*Europe et des autres parties du
•
tailles moderneê de souverains et d'hommes illus-
^aux de diverses époques.
Utopie , au nombre de 10 dont un très beau de
FniiuuBaiA et un autre de Perigsiro.
— 454 —
Canufâi eipierrei gra9ée$y antiques et nodernes.
Enuxu», anliquas et modernes.
Ivoires de divers temps.
Verreê « au nombre desquels on f oit une belle lasis
STeo une inscription latine autour et on filet en relief, ipt*
lement de verre , dont on trouve la description et b li-
gure dans VhUtoire de tari de WlxcKBUiAiiif ( liv. I«cbapb
2. nuB.25.)
Bronzes antiques ^ parmi lesquels sont de très beau
travaux qui ont été décrits par divers auteurs.
Vases drargite dont un magnifique a été décrit par
WiNCKELMAirN^ qui en a donné aussi la. figure.
Fayenets diverses, antiques et de grandeur et d'impor-
tance différentes.
Travaux d'or et d'argent doré, exécutés au ciseau, ete.
Anneau» et eoUiers de plusieurs espèces de métaux.
SearaMes égyptiens, ainsi que d'autres pierres gravé»
orientales.
Uarbres anciens représentant des figures, et parmi Isi-
quels on distingue diverses statues^ainsi que quelques bat-
reliefs qui composaient le mausolée d'AzoNS/ Viscotm.
-^La collection de monnaies milanaises au musée Yn-
ai, fondée par le comte Pisata, comnience la série des enu
pereurs romains Asgadius, Honorids etc. et a été continué»
Sttceessivemeni jusque vers la fin du siècle dernier. Parmi
les pièces les plus rares dont cette collection est enrichis,
on voit un florin d'or de la première république de Mllas,
frappé vers l'an 1 S58 ; la belle série de florins d'or des Tis-
coNTi , depuis LcGHiMoJusqoesk Pbilippb Masie.
Les monnaies des SroazA font suite à celle des Tiscoim;
puis viennent celles de Tempereur Charles V et de SM
successeurs dans la domination de la Lombardie.
Enfin, il y a au musée-VaRai une belle série de médail-
les modernesi presque toutes d'argent, à partir de Timpé-
ratrice Marib Tutaftas , Jusques h l'Empereur régsist
— 455 —
FJttbmiKB l**. Il y a igaiemefti beaucoup de médailles
d'boiBmes iilii8lre9y partioulièremeDi de Milan.
Les moonaiee et les œédaUleaque possède aujourd'hoi
laeomle Ghariea Tatbrna, furent, en principe, recueillies
par son oncle Gostamzo. La série des monnaies milanai-
ioa s'éCère à plus de 300 pièces d*or, d'argent et de cuivre,
à partir de l'empereur Honoaiosen continuant jiisques au
taiu|» présent L'une des pièces très rares est l'écu d'or
frappé à Milan, de François i*', roi de France.
Les niédaines modernes, presque tontes de cuivre,
dans la même collection , sont au nombre de deux mille
on environ , et divisée en séries diverses, c'est-à-dire en
celles des papes, des souverains, des princes et des hom-
mes illustres, surtout d'Italie. La série de ceux-ci est ad-
ÉDlrablCjau point de vuede la conservation et delà rareté
d*UD grand nombre de médailles, la pluspart d'artistes cé-
lèbres du XV* siècle.
La série des monnaies et celle des médailles augmentent
chaque jour par les acquisitions que le comte TAvSaNA ne
esase de faire.
— La collection des monnaies de Milan, appartenant
aa comte Jean Mulazzaxi, commence de la paix de Gons-»
taace et suit, sans interruption, jusquesà notre époque.
On y a associé toutes les médailles de souverains et de
princes, qui peuvent servir à la plus grande illustration
de rhiloire des monnaies de Milan. Ce qui en augmente le
prix, c'est un catalogue qu'en a rédigé le propriétaire lui-
méoie qui a eu soin d'établir le poids et le titre de chaque
monnaie, d'or etd*argeut, et en a ainsi déterminé la valeur
intrinsèque, et en rapport avec tous les tarifs. C'est là évi-
domment un ouvrage qu'il serait très utile de publier pour
dissiper toute incertitude sur la valeur des monnaies mi-
lanaises au moyen-âge. Il est vrai que le comte Mulazzani
a parlé de ce travail, dans son mémoire publié, en 18A2,
sur la lire milanaise, dé 1354 à 1778.
— 6^6 —
— Le marquis Jules Begcabiil possède plus deS,000
•édailles el monnaies qu*il a lui-même recoèillieaavee
soin ; eolleclion qai commence de Tépoque de la révolo-
lîoo française, en 1789, josquesà la mort de Louis XVID ,
en 1824.
•—A la maison Litta est une collection de &&0 médallks
doni 8* d*or, 300 d'argent et 60 de cuivre. On y a joint
tout récemment quelques médailles russes d'une dimen-
sion extraordinaire et très rares.
— Le docteur Charles Yandoni possède aussi un cer-
tain nombre de médailles.
— Il y en a de même au séminaire, plusieurs réunies è
quelques objets d'antiquité.
— La collection de la maison Archinti renferme la série
complète des médailles de Louis XIY.
—Le comte sénateur Louis GASTiGUoifia légué à la viOa
de Milan une collection nombreuse et choisie de médaillei
nationales, quia été déposée ii la bibliothèque ambrolsien-
ne^ et à laquelle on en a joint une de monnaies grecques,
romaines et modernes, etc. , etc.
Toutes les collections publiques et privées que je viens
de passer en revue, attestent suffisammeiit que l'arcbéo"
logie compte de nombreux adeptes, à Milan. Il nepoa*
vait entrer dans ma pensée d'approfondir les objets si
considérables dentelles se composent. Dans un rapport
comme celni-ci, déjà fort étendu et que ]c ne suis pas prêt
de terminer , des détails , quoique fort intéressants , sur
chaque espèce de médailles et de monnaies^ par exemple,
seraient pour le moins superflus. Qu'il me soit permis,
toutefois, d*exbumer et de traduire presque littéralement
certains passages de l'ouvrage sur Milan et son territoire,
dont j'ai déjà parlé comme ayant été fait pour être offert
aux membres de la sixième session du Congrès d'Italie ;
ouvrage qui , pour mon exposé , m'a fourni et doit me
— Û57 ~
fèorair encore de documents précieux* L'emprunt que je
me plais à lui faire* ici , consiste en des fragments de ce
qui s*y trouve raconté sur les médailles nationales, o'est-à
dire sur celles qui regardent spécialement les événements
et les personnages de Milan.
£t.d*abord, je fais mention d'une médaille du prince Eu-
GnrE. de Savoie s. ce» gêner. gubem.mediolani^ au re-
vers de laquelle est écrit genio tufelari lialiœ, ao tour
<)*aD génie qui tient dans la main gauche une palme, dan»
la droite un faisceau de traits qu'il lance sur la France
symbolisée en un guerrier abaltu. Une femme représen-
tant, la ville de Milan , et avec la couronne ducale, rend
hommage à ce génie et lui présente les clefs. Dans Texer-
gue» on lit : Sahaud. libérât, Mediolan. retiUuto. duce
jtuTêliantOumexercitufugaio MDCOVI.
,., A l'occasion de la construction d'un pont sur le Mincio
près Mantoue , et du magasin des grains, il fut frappé a
l'hôtel des monnaies de Milan , une médaille en l'honneur
^e.MABiE Tbérbsb et de son mari, avec cette inscription :
jid annonce perpetuum usum, ann. MDCCLVl , apus
Mantuœ expletum.
bo lit sur une autre médaille frappée en l'honneur
de9 mêmes et en souvenir de l'écluse commencée & Go-
vernolo: Salubrati aérien navigationù et eommercii per-
petuitati prope Gubemium inchoat. ann. MDCCLVl.
Une médaille de 1770, pour rappeler un traité do com-
merce entre l'Allemagne et Tllalie, porte la tète voilée de
Marie TH£Rfi3B,au revers mutais commodis et le» figures
de la Lombardie et de TAutriche assises sur des balles
de marchandises et se donnant la main. En haut on voit
Mercure, et, dans le lointain , un fleuve et un port ; à
l'exergue: Pr ovine, German et ItaL commerciin junclœ
MDGGLXX.
Au sujet de l'université de Pavie et des écoles palatines
08
— 458 —
restaurées , il est deux médailles, dont une de 1770 tt-
présentBDt les attributs de toutes les 8oiences|, et l'autre
sur les revers de laquelle on voit rUniversité de Pafi6 et
oes mots : decori et ineremeniO'^Atkeneufn tiàinénit
êciefitiiê magiêtris operibus aueium IfDCCLXXII.
Une médaille ayant pour sujet là prison de Milan ,fe-
présente MAftiETnAtËsB et au revers, porte ces mots : M-
minibui opère pub. expiandit, ainsi qu*ufie justice dlMi-
tranl du doigt la maison de force et ayant à ses pieds tiD
criminel enchaîné.
De 1770, il est une médaille du sujet des deux malsoM
d'orphelins de Milan et de ttantoue, avec cette légondb :
dheipL et laborts tiraeinio.
A roceasion du mariage de rarchiduc pÈRDOtANn âVM
BÉiTBix d'Esté» il a été frappé une médaille portant In
portraits des deux époux , et, au révetv , Merôttfe qui
présente les armes d'Âutricbe et d'Esté, à un fléd Va, àtêe
cette insciriptloti : numina favent. Lors de la naissauoe
de lenr premier enfant, parut une autre médaille poltant
ces mots: spes ei pignus utrique .
Une médaille pour rappeler l'érection des archives é»-
tariales présente au revers une femme qui tient à la mlin
gauche un diplôme et montre de la droite les archives, la-
tour , on lit ; fortunis cioium êervandie , et au bas , ta-
bularium pub. 'îAediolani regio sumpiu .condOmu
MDCCLXXIII.
Il est une médaille an sujet de la réunion, en 1778, des
principautés de Gastiglîone, Hédule et Solferino.
11 en est une autre relative à la fondation de l'Ecole d'ac-
couchement , représentant 6. Luqné et portant ces mots
ariie obsikeiriciœ Uediol.et Mant. aperi. MDCCLXXIV.
Une médaille coocernant le jardin botanique montre un
Esculape à qui Flore présente des herbes qu'elle prend
dans une corbeille offerte par un génie. On y lit: Flora
insubrica horii botanùiMédioL ei Ticini UDQCLXXY .
— US9 —
ID6 médaille pour la société patriotique, TagricaU
i fe commorce , se voit cette inscription : Agricole
ei arîium ineremento toeieioi inaituia Mediotani
;lxxyii.
s médaille qui a pour sujet le canal de Paderno •
nie la rille de Milan et Mercure appuyé sur des
ktodtaes ; h la droite, no fleuve ; au fond, le lac de
; an tour, cette inscription : comeaiuum urhii in^
mi^, et à l'exergue , celle-ci : fâediolanum L'ario
umnotoAhduœeuripo navibuê aperto HDCGLXXVII.
rétablissement de Thôtel des monnaies donna lieu I
aédaille où est figurée une femme avec une balance,
fée sur une presse et \ aquelfe un jeune enfant pré-
un bassin plein de monnaies. On y fit: res monêiaria
luia\eondiiii no». legiluêoffleinisMDCCLXXyiH.
<e autre médaille porte la façade du palais royal et
inscription: regia Medtolani ampliaia inttrueia
faeieomata HDCGLXXVIll.
ÂserTatoire de Bréra est représenté sur une autre
lîlle. On Ht & Tetergue : tpeeula oêtr. medlol.
CLXXK.
mx médalllea qui étaient données en récompense,
celle du serment de Josbph II, ayant cette Insorip-
Langobard. fidês saorametiio firmafa dieWYjulii
ICLXXXVI , et une médaille où les mots maribus ei
îlitaii sont entourés d*une guirlande.
y aurait encore à citer d'autres médailles dont quel-
\ unes récentes sont remarquables par leurs inscrip-
I et réiégance numismatique.
• En fait d'antiques inscriptions, on peut dire que Mi-
en est assez pourvu, comme Tattestent environ 600
res milanaises , qui existent actuellement, ou ont été
alées par les écrivains quf les ont décrites de viiu. O9
— 460 —
en comple 120 au palals-ABCHiNTi » disposées conveosbU-
ment parmi des bustes, des bas-reliefs et des monuments
antiques de tout genre.
Userait trop long , neferais-je que les énamérer^de
parler de toute*s les pierres, portant des inscriptions on
représentant des figures, que Ton voit à Milan. Jo at.
contente de rapporter que beaucoup sont précienaat.
par lu rareté des marbres étrangers , et que de collas
qui donnent une idée des richesses archéologiques de
cette ville, sont k citer non seulement celles du palus
Arcuinti , mais encore celles du cercle de la société des
nobles; du jardin des comtes Câ^^tiglioni, à St-Ambroise; i,.
lamnisuu GiiiRLANDA , à celles Migbrta^ CiGiaii,BoRftOii|i^.
SBtBELLosi^etc; aux maisons curiales de St-SiMrLiciiii« de
St-NAZAitB, de St-EriENNE; au clocher de St-SATVBBtk
la place des marchands ; sous les portiques ( oh roe-
n'en compte pas moins de 70 ) de la bibliothèque aifr*:
broisienne; celles, au nombre de 60 , sous le porclkeda
la basilique arobroisienne; au magasin de Tacadémie àm
beaux-arts , etc. , etc.
— Je ne dois pas passer sous silence quelques aoi des
objets rares que Ton trouve à Milan, chez beaucoup d'a-
mateurs: il la maison Castklbabgo est une collection des
meilleures pièces instrumentales des différentes écoles,
et qui servent à la composition d*un grand orchestre; oo
y voit même des vases du Japon , un entier cabinet chi-
nois, etc.
— M. G.B. Brambilla^ à la maisonTBAVBRSi^ possède oo
grand écrin enrichi de cristaux, de peintures et de dorures;
un grand tapis chinois de satin céleste , orné de lettre»
d*or et de figures d^or et de soie; des vases étrusques et
du Japon ; un jeu de A9 cartes en miniature, sur un fond
d*or et d^argent » etc. , Jeu qui appartenait au duo Philippe
Marie ViSGONn.
_ ^61 —
•^ Le duo. Huber.i Viscoirri do. Modrone a an jeu io^
cooplel de taroUi eo mÎDiature fait par on eerlaio Maê-
tf^no^de Toftone, qui excellait eu ce genre.'
j.-'Avtft.mMsoD-BusGA est un jeu seinblable,n]àis Incomplet
(de 78 cartes)aveo des Bgures et des couleurs, représentant
daf'fDJetsde l'histoire romaine et de la mythologie. Au
qiptriàoie tarot on lit : senaiui vêneiuê, ei, au quatrième ,
owfo.aA. urbê eondita MLXX.
-^ Le marquis Trivulzi a un jeu de 440 cartes oà soiit
dai.pfirolei^t des figures allemandes.
->— On doit au chevalier Uboldo un arsenal composé de
plw.-d^.l, 000 pièces d*4rmes de différenies époques qu'il
a rangées en un ordre admirable. On y roit de riches «r-
mwniB|. une collection importante de boucliers, de casques,
d^lar^M: et longues épées , assez rares, dont les poignée»
d*amer,aoQt ornées de figures en creux et en relief ; enfin ^
quelques épées du XVI* siècle, enjolivées en or et en
ifpjnr, > la garde. Parmi les armes blanches et è feu des
tiaoïiis modernes, il en est de très belles qui ont été fa-
briquées en Turquie el en Perse.
.,^!U9 musée appartenant an chevalier Pelagio Pixiei,
peisirs de S. M. le Roi de Sardaigne , consiste en des mo-
niUB^aU^lenations et d'époques, diverses, et rangés dans
L'ordre qui suit: AntiquUéê égypt%enneê%^Tic\e\k%9 ool-
leetipn fiaite en Egypte par M. G. Niszou, achetée par Pa-<
LAn.ea 1828 et augmentée par lui au moyen de certaines
acquisitions non moins importantes. Cette collection com-
pijtt^d des •images, des emblèmes de divinités, de petites
statues, presque toutes en. bronze, de pharaons, de pré-
treSy.etc.; des scarabées et. ustensiles variée , des vases
faiièbres d'albâ^tre el de terre cuite, des bas-reliefs en
ter^Q puite, des momies humaines, des caisses et des sar-
copbagea.de. momies, et des cauettes funéraires en bois.
jànfiquii^ê e'iruiqueêt consistant en des sujets d'époques
et de matières dlvenes , prindpâleaietii en éèê eol-
lièrsd'or , pirfaileoietit ciselée, et en beratNittp de f^Êà
d'ergile peiots, parmi lesquels est une megDf ÔqM eôM||IÉ
trouvée dans ao tombeea, sar laq«elle <Mit été péliésiii
trois béros d'Atbèoes : Tliésëe, Ajas et Godres.
AntiquitéâgrecquêMétramameê^ o^est^ dir# derlMiM
cuites peintes^ des lampes^ etc. , de métal» des t>âtêim*^
autres ustensiles de sacrifice , des bouclée^ dashrtéelH^
des miroirs, etc. ■■■■{--
Ivoires : de petites statues, de petits coffres, tfle«, di4t*
vers ges»
Ferres antiques , parmi lesquels est um très |oli»ell*
poulette avec le génie de la chasse eo relief. ^ ■
ladépendamment de ces antiquités ^ ileaest
unes américsitteSi c^est-è-^ire des vases peMiti« dli
armures du moye»-Age, des armes antiques 9l
et parmi celles-ci quelques unes àfeo« - ^-
^ Le marquis Aui Possonh possède beâae^up <Fol#(to
d'Amérique, des tiss de la mer pacifique et de» ta^dripp*-
étoffés, ouvrages faits à la main, armes, alo«
-*-Iii9 noble AtezandreLrvTA a rapporté de lrè»))yMil-
aes* pnriosilés, die ses longs voyages en. Afrique^ ea OlfMt
aidsnsl'Amériquo méridiooalo. Ces evriosités sont) éÉMI
autres^ beaucoup de vases et de poleries d^tertv eéHét
trouvés daos des tomiwaui antiques da Péron, et qul^ Mm
antérieurs à la conquête de celui «ci, ressemblent siagè*^
liéremant à ceux des Etrusques et des Egyptiens'^Hf i
aussi des pierres dures> dont une très grosse, pat-fkttemMl
travaillées, bien que, oa ne Tigoore pas, les peoples ds
ces contrées, ne connussent pak le fer.
— £/fi musdum J^ histoire naturelle existe à Milan, de-
puis que le professeur JisN et J». GaierOFOiisearenteSfr
fondu leurs coUectioos d'objets d'histoire MCarolle elqni,
d'un commun accord, il eut été ooovesa entra eox, en
1882, qq'à la mortderoD, Taulra adqoérrclt l'entière pro-
priété du loal; œ qui arriva en 1817, époque où db Gi»-
ffffW^ éUot décédé^ le profeaieurJBANdeTiot proprié^
t^ de eeUe grande et riche colleoUoo qoli devait céder
flfj^^^à la vUle de Hilao , par reapeet pour son eollégoe
Ijf^pHSiopoaia qui eo avait exprimé le déair , daaa son
MV*^ en 7bre iSSS.Maia MUan fait an eeiBionnaire
Mjl^ viagère de 6,000 lires, par bd^ dont tioe partie k
H^rge delà manicipalilé , et qn peu plna de la moitié
iréniltei de dona faits voloolairemeni par de zélés citoyens
Mairoox de voir la ville enrichie d'un semblable trésof
foffwtifiqne.
.]jl.. le proCsssenrJiAii s'est engagé à demearer pendant
antre mois de l'année, dans le musée pour y donner trois
^.,lpi semaine des leçons d'histoire naturelle. Ledireo^
Mpif qui lui auocèdera sera, d*aprèa le règlement , tend
dp jf^râ'les leçons et de rester toute l'année au muaée. See
tmofaires seront de 2,400 lires»
^^J^nm»^ civique d'histoire naturelle» placé provisoire^*
^îptau local dit du Cappmno^ est aujourd'hui Pun dii
{due richesd'Itaiie, parce qu'au moyen d'une dotation att**
U|^f|lf dpA,500.lires et de quelques secours extraordlnai-
qm df la commune, il a vu s*aecrottre ses eolleetions ran-
gj^idans l'ordre suivant :
if^Ue^tian minéralogique. Elle est disposée suivant le
dfpfler système de BEoiieiriARt, et elle renferme dea
éel^^nUlloos de minéraux très rares tant sous le rapport
de leur forme cristalline que sous celui de leur provenance.
QflKEde la Sibérie, delà Suisse, du Tyrol , de lilalie en
général, méritent une mention particulière.
CollécH^nâ dérochée. Il en est deux principales, l'une
disposée mioéraJogiquement, Taulre par série géognosf-^
qieei^etauivani les lieux où elles' ont été recueillies, telles
tae do Milanais, de Vicentin , du Tyrol , du Fié-
t, de l'Italie méridionale et des environs de Paris.
— /i64 —
Fauiles. Le musée possédait des pièces d'âbilillu
vertébrés, k rétai fossile, et des modèles en plâtre de ceôx
des environs de Paris, lorsque Ton Jagea cbùVënable de
faire l'acquisition , peur les j placer, des modèles en ptt*
ire, par Kaup de Darmstadt. Parmi les fossiles des intar-
tébrés, on distingue la collection des coquilles des terraÙÎB
tertiaires, laquelle est très riche eti espèces etetiIndlVMii,
beaucoup de celles des terrains secondaires , et quélqtiès
îbsectes des marnes d*Aix et de la Croatie. Au mfliéïïdai
fossiles végétaux , on remarque les principaux genres 0I
beaucoup d'espèces de terrains carbonifères:. .' " '
Colléctio7i8 zooiogiques.W n'y avait que peù'ddpdiiix
de mammifères ; 00 en a acheté depuis peu que Poâ àilis-
tribuées en plus de cent genres. La collection des ofseank
comprend environ 1,200 espèces, la plupart ex^licieâ.
Gelie des reptiles en contient beaucoup de lltalie mèri^
nale.etde la Dalmatie, ainsi que quelques unsdé l'^fpfa,
recueillis par Roux. Celle des poissons est ^iusabdn^dÙké,
presque toussent conservés dans Talcool . Ce sonf en grnl
nombre des espèces de TEgypte, des Antilles et de la mé-
diterranée.
On a séparé les coquilles marines, de celles Onvialibs
et terrestres, toutes nombreuses et bien disposées. Il fA
en ouire une collection de genrt;s pour Tinstruction. Par-
mi les copieuses collections d'iosecteS; on distingue délie
des coléoptères, des lépidoptères, des dyptères et une col-
lection de genres Jl n'est presque pas question de crustacés
et d'araignées.
Il y a un assez bon nombre de polypes, pour qu'on puisse
se faire une idée de ces êtres.
Le musée possède, d'ailleurs, un herbier de 17,000 es-
pèces, dont plusieurs doubles, fait par le professeur Jbah,
et que Ton a revu cette année, maison y conserfant la dis-
position suivant le système de Linnéb, pour maintenir
— Û65 —
Poidiw d« caiàtogue publié par le même prDfe«sé«r dès
«**» Do oubiiiet de fossiles et de minéraux fut fondé , en
lâOB>pMir l'usage du conseil des mines et d'une école mi-
néraloglque que Ton méditait. Baoccni qui en fui le prc-
«lar.dlr^oiearf iai procura les collections les plus inipor-
milÉi,! Éoit qu'elles fussent son œuvre, ou a^Kiulsf's d'H-
pH^sesconseils.
..= >4»]ba eollectioo eryctonmique, distribut^e selon la mé-
ttf0to de WBRNERy appartenait au professeur Voigt. On y
telMIÉlft ensuite d'autres minéraux provenant d'acqui-
MAnoi éttéeessivos. — La collection géognosique fut dis-
IfllMiéè pftr le professeur MalacarIvë, d'après le système
4lltaoidtftli«0o yjoignit celle importante, formée parBHOc-
1fl^d*«iie partie des roches de Tltalie méridionale. — LacoU
%ÊK^\êt minéràlagiûo^tnéiallurgiqHe du comte Garburi,
til|IÉllM ep 48.4.2, contient beaucoup de minéraux rares de
FtillMiagne , de la Hongrie, de la Suisse, etc. , et divers
|Md«it8 des mines visitées par le comte Cabburi lui-même.
"^XaÊê eolléotiobs du comte Marzari Pkreati contiennent
les principales rocbes du Padotian , du Yicentin et d'une
yWlie du Bergamasque. -^Enfin^ il y a ddux coliecltons
4ë coquilles, Tune de coquilles fossiles, faite par âttofî-
tttt^ et l'autre de coquillef» vivantes.
Les pièces les plus importantes sont de grands mam-
itoifàres fossiles recueillis et décrits par Gortesi, parnii l<>s-
Ipiéis sont. deux dauphins: delphtnus Corten et delphi-
vèmi Brœchi y et deux baleines; balœnoptera Cortesi et
àalœnoptera Cuvieri.
- —-Au lycée deSt-Alexandreest joint nn cabinet miné-
ra^ogique formé , suivant rinlentlod àv M \rib TufiRfisE ,
|)^ le père Erhenegilbo Pino qui l'a dir<^ê jusques en
1825. Presque entièrement renouvelé, en 1838, il contieot
entre autres éobantilldns de minéraux, ceux de Perde l'île
39
«L.
— ft66 —
d'Elbe , de plomb de Sibérie , beaucoup de voiamineni
cristaux, etc. La collection zoologiqae a été depuis peade
temps presque entièrement renouvelée et suffit pour llai-
traction. Celle des oiseaux abonde principalement eaei-
péces indigènes*
— Le cabinet du lycée Je la porte Nuova s'enrichit de-
puis 1836, de collections propres à servir aussi è l'iusUiD-
Uon.
— Le comte Yitaljen Borbohée a formé, dans sa
un cabinet minéralogique, au moyen de quelques
sitions particulières et d'échantillons qu^il a lui-oiéaiere*
cueillis. On y voit les plus précieux minéraux d'Italie, aoe
riche collection de cristaux deFe1d«Spatb de Bavène, «M
belle collection aussi de roches faite par Bhbislak, ete.,
etc. Parmi les fossiles se trouvent le maxillaire supériav
bien conservé d'un éléphant , beaucoup de fossiles des
environs de Paris et de Kôpfnacb eides modèles en pUtNi
donnés par Cuvibr, de mammifères du terrain pàrbieB*
— M. CuRioifi possède une collection minérelogiqae
bien disposée, et une très riche de roches et de fossiles,
fruit de ses voyages et de ses éludes.
— Dans le collège du corps des cadets, le commaodaBt
DE Beichenac a, en vue de faire connaître k ses élèves les
matériaux les plus importants, ôommen^é depuis peu une
collection rainéralogico-technique , déjà digne d'ôtre vue,
à cause des échantillons choitiis qu'elle contient, des mi-
néraux et roches de la Carniole, de la Hongrie, du Baonat
et de la Bohême , ainsi que des environs de Hologne et de
beaucoup d'autres localités
— On trouve daos la pharmacie Cabiati^ de petites col-
lections miuéralogiques, ei les frères Villa qui s^appli-
quent à recueillir les objets d'histoire naturelle , en oat
réuni dMmportants avec un zèle soutenu.lispnl formé aoe
petite collection minéralogique et une de roches , dans
— 467 —
aquelle celles de la Lorabardie sont ratigëea par ordre~to-
Migrilphiqoe. On y a joint de nombreux fossiles très di-
gnes d'être examinés al'ientivement. Mai» les plus nom-
breux sont les Insectes et les coquilles. Les insectes sont
Anses suivant la méthode de Dêjean, et sont la plupart
IM coléoptères d'Europe. Leé coquilles sont séparées sui-
vant qu'elles sont terrestres, Quviatiles et maritimes, et
BOX terrestres se trouve associée une très intéressante col-
lection de coquilles anomales, classées d'une manière toute
plirtlcQliére.
. ^Le marquis Ala Pouzour possède une collection de
eôqoilles et de minéraux , presque tous dans des cadres
0l des cassettes.
"-^ M. ViscoNTi est aujourd'hui propriétaire d'une belle
cdlleetion de coquilles élégamment disposées suivant la
Oiélhode de Lamarck, et qui appartenait à (VI.Vallardi.
'— ^Une autre collection classée suivanlle môme système
esrk M.Marani.
•r*M. PoRBo en a une qui abonde en coquilles fluviatiles
et terrestres.
'^M. BASsien possède une de coléoptères d'Europe. *
<^M.Galiazz( de mâme , mais plus particulièrement
d'insectes du pays.
'—Peu t*abbé Maribtti avait réuni beaucoup d'insectes,
les principaux oiseaux chanteurs d'Europe, el^quelques
eni exotiques parmi lesquels est une première série de
coHbris, qui se trouvent aujourd'hui en la possession des
frères de cet abbé.
'•^D'autres collections, d'oiseaux principalement delà
Lombardie, sont aussi chez M. Vâssàli^ qui les à presque
tous recueillis lui-même et bien préparés, ayant eu soin
d'en rassembler do tout âge et de dlver?es livrées ; ce qui
n'est pas peu instructif.
-— Une collection particulièrement de petits oiseaux
- 468 —
(i* Europe, et d'oiseaux aquatiques, est cbeiM, MABStBân^
qai réunit d'importantes <lDnotatioD8orDitbolQgîqlle^»t■r
jeter quelque jour sur cette collection. . .
— La coUectioD que possède M. MfiiJi^i,qiioiqo6'4
mencée depnU peu, mérite d'être comptée parmi I
raarquables, à cause du choix des échantilloiM ^ de leii
élégante disposUion.
— II est encore d'autres collections hors ¥i lieu |Nirp|î
IrsqneHes doivent être citées surtout celles ct^ M. Tmvak
Véranoqni en a uneabondante de coquilles marioQmW^
reslres et fluviatiles, et une de fossiles des t^rriJbpsifOOB-
daires de la Lombardie.
ËTIBLISSRHKNTS DE BIENFAISANCE £T DE CSARlfi. -«-t jtf»
piiour.-- Il fut un temps où la charité chrétiem^eétaîtâ
enraciuée ù»n% toutes les classes, notamment chea lelli-
ches et les nobles, qu'il est permis de soutenir qaeMiUei»
le cédait à aucune autre ville,quant aux actes paUicsdo
bienfaisance. Alors, on parvint, au moyen de donseoMt
dér.iblesy à établir des monastères dont les religieux rsfi-
rc^nt la mission d'administrer les hôpitaux quel'oo foadft
ensuite successivement, au point qu'on en compta jnsqA
neuf/ indëpen'demment de beaucoup d'hospices^ Mais l68
malheurs des temps bouleversèrent cet ordre de eliOM,
elles pauvres malades furent privés de secours pendaai
longues anné<)s. Il existait pourtant encore six de ee8>
hôpitaux , mais dont l'administraiion n'était pas k l'abri
de reproches, lorsque François Sporza , ducde.MiiêO,
ayant conçu l'idée de concentrer les revenus de ces pelils
hôpitaux, en un seul , et de diminuer ainsi les dépenses ,
fit don d*un palais avec jardin, etc«, où, eu lii59, loîst
Blanche, son épouse, posèrent la première pierre du grand
hôpital, ou hôpital majeur. L'inscription porte: Fraimié'
eus Sfortia Dux iv. o. m. p. p. et ejus tàxor BUknca M»-^
ria vice cornes, qui situm œdedque dederunt , umm eum
niediolanemi populo hoc hospitah posuere HCGCGLVI.
— 409 —
G«l liâfÀUl fulcoDsirgJisuivfluHepUD d« rarcbiiactft
Ai|M«eAvsAt«io de FlorQJxce , dll Pbilarete, U8'ag|tld*«iia
* rentHQ^Q de 237 m. 9 sur 9538» divisi «a seul court
doM U nii ^9^ exécuié à qaltei ^^ueqoe lea quatre qui
aoMà droîw, di^oaca qui iodîqoti le paisago^ entre le eiyle
gothique et celui grec-romain. Cette partie offire. im carré
pi«rf»ili4iviaieD quatre grandsap|«rlejiient& formiHia deux
tH4A de 95 ïQètre»20;&ur 9.53^ et qui s'entra croisent vert
It qMlre. La circonférence est de 2193 màtre?. Au: milieu
dfl|9Qt^r espèce de creix «est uue coupole donnant du jour
ei deV«^ûrauxtalie3. Les portiquet eitérieurs«. ayant des
WQoeux t^ouiroés 9ur de petitesi coloonesi de pierre, éiaieni
famés par des grilles de fer ; ils furent ensuite muràu
Lèfbfenétre^de la façade^ partagées par une petite colonne
•QPfceimées. ie figures* De la porte, qui dans la partie. la
flnt- antique» di» ir'édiAce s'aperçoit tQujonre , on arrive i
l'aiM)r<9it dtt aa^ciere. ou ealles, lequel esi gjtrni du c4ié
4m mmt$f de Uts eu fer. ou pourrait«,au besoin, en mtlO^
euMfeaft milieu. Dans les, vides exittoat entte lea stUat^r
émk quatre cgu^ euteurées de portiquet k. oolonna de
fliarbre.*
U« U)gs que fit J. P. CUeuno, en i62l> permit^de charger
M>iua Uangoiib et François RiCHJon de. construire la cour
du milieu. D'une grandeur égale à celle des quatre court
précédentes , celle-ci a 73 mètres d'un côté et tô. Ul de
IV^rtre» sans compter le portique dont la largeur est de.
cinq mètres 65. Ce portique qui est double, entoure un
Ute vaste carré et on y compte de 19 à 24 arcades. Le
supérieur est d'ordre composé; l'intérieur d'ordre ioni-
que moderne. Les arcbivotles et corniches sont ornéet
dUtcabesques et défigures debout dans des nicbesispbé-
riquet , en pierre douce, exécutées sur le dessin de Com.
PaocAcavi*. Le portique supérieur a été muré en partie ,.
afin de gagner de l'espace. A l'inférieur sont 80 colonnes
— 470 —
de granit roux, et çù et \h des monumenls modernes de
médecins , etc. La façade a conservé Tancien style^ pria-
cipalement è ses belles fenêtres en terre cnite. An ni* '
Heu sont trois portes dont Pune , celle du centre, a oelta
inscription : 70A71. Petro Carcano XenodocKii alieriprê'
pe eonditorù
En 4779, le notaire J .Macchi, dont la vie s'était écoaMe,
comme s'il eut été dans un état de misère extrême, laissa
un héritage considérable , à la condition que l'édiSoe
serait entièrement achevé; ce qui fat exécuté par Tar-
chit'ecle Castèlli , mais d'une manière peu en harmonie
avec le reste de la construction parce qu'il répudia le style
antique.
Je passerai sous silence toutes les réformes que l'admi*
nislralion del'hôpitai majeur dût recevoir successivement,
depuis se fondation , comme ayant été réclamées par les
circbnstances. Je dirai seulement que, dès 1825^ l'admi-
nistration de cet hôpital a eu à sa charge les maisoni
charitables des enfants abandonnés et des accouchées,
celle des aliénés, et une espèce de dispensaire dit de SanU
Corona dont il sera bientôt question.
Ensuite des anriélioratioos introduites dans la discipHae
intérieure et Fadministration des fonds^ le revenu netda
grand hôpital^ en y comprenant celui de ses annexes, s'est
élevé, dans ces dernières années, à 1,681,312 lires, et,
malgré une si belle recette , ou a eu è constater chaque
année un déficit assez notable , attendu que les dépenses
dfs mnisoiis deà enfants abandonnés et des aliénés surpas-
sent de ^beaucoup Tactif provenant de leurs revenus par-
ticuliers, etc.
L'hôpital majeur est divisé en deux grandes parties pour
les deux sexes: Tune à droite pour les femmes, et l'antre
à gauche, pour les hommes. Il y a 38 salles qui peuvent
— 47« —
contenir 3,200 lits et où, terme moyen, sont constam-
ment 1,600 malades ou environ.
D*antre8 locaux dans une maison contigue avec l'iios-
picedes enfants abandonnés , et dite de St-ÀNToiRs, sont
^destinés à recevoir les varioleui et un grand nombre de
femmes atteintes de maladies chroniques. On a observé
qoB le nombre des femmes incurables est d'ordinaire d'un
liera plus élevé que celui des hommes.
Parmi les différentes salles derhôpital majeur, une est
pour les individus atteints de fièvres péiécbiales, et Tau-
Ire pour ceux affectés de rougeole ; trois sont destinées
aux galeux et aux teigneux ; trois sont consacrées aux per-
sonnes syphiliiiques, une pour jes hommes et deux pour
les femmes ( les femmes prostituées sont séparées ); deux
pour les enfants affectés de maladies internes et décolles du
ressort de la chirurgie; six pour les sujets en proie à des
affections chroniques incurables , quatre pour les fem-
mes et deux pour les hommes. Les autres salles servent aux
individus qui ont des maladies algues. Sans chercher
à passer ici en revue les différentes mesures sanitaires
prises pour mettre autant que possible la population à
l'abri des maladies contagieuses , je dois signaler com-
me précautions hygiéniques les plus utiles^ dans une
grande ville où le commerce impur n'est toujours que
trop fréquent , l'obligation où sont les filles publiques de
se présenter une fois la semaine à la direction générale
de la police, pour être visitées par un médeciD-cbirurgien
Celles qui offrt^nt des signes d'infection, sont envoyées
de suite au grand hôpital pour y être traitées aux frais de
'a municipalité.
Je ne crois pas devoir revenir sur ce que j'ai avancé,
qqani aux maladies qui régnent à Milan, sur la pellagre,
par exemple, et qui s'observent particulièrement k Thôpi-
tal majeur. Mais voici quel a éîc le mouvement des mahi-
des de celui-ci, de i^lk ^ 1843 inclusivement.
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— 473 —
Il résulte de ce tableau que la mortalité a été, terme
noyen, daus une période décenoale, de 13 1(3 pour cent ;
chiffre qui serait plus considérable que celui des autres
lApitaux, si Ton ne fesait attention qu^à Tbôpital majeur
m reçoit ungrand nombre de personnes atteintes de ma-
•dies incurables , non seulement de la ville, mais encore
le la cainpagne, et que, d'ailleurs, parmi les pauvres de
Milan , traités à domicile , beaucoup de ceux qui voient
l'aggraver leur étatmaladif sont envoyés au grand hôpital
su Too reçoit aussi des agonisants, des noyés, et même
Jiaaiiiorts^ tels que des suicidés, etc. En fesanx abstraction
ie. ces admissions qui n'ont pas lieu dans les autres
hdpitaux, on a calculé que la mortalité ordinaire serait
approximativement, dans celui-ci, entre le 6 1 [2 et le 8
pour cent: Mais une supputation plus exacte pourrait
Être faite: celle d'additionner les malades traités à domi-
cile^.avec ceux admis à Thôpital, et d*établir le cbiffre de-
là mortalité sur celui donné par la réunion des décè%des
usa ai des autres. A coup sftr, on verraTT'que la ni^ria-
iilé serait la même, si elle n'était moindre, que dans fbs
autres hôpitaux.
Le service médico-chirurgical est ainsi arrêté: 10 pre-
miers médecins et 5 de seconde classe sont attachés à
l'Mpital. L'un des premiers est chargé du traitement des
alignés, etuo autre de celui des malades de Ste-Catherine.
8 Cotres médecins font indistinctement le service à l'hô-
pital,, au dispensaire de Sie-Couronne ainsi qu'aux mai-
sons des aliénés et des enfants trouvés.
Il demeure constamment dans l'hôpital majeur deux mé-
decins pour visiter et admettre Tes malades qui se pré-
sentent sans signes d'aQection chronique ; donner les se
cpars extraordinaires à ceux qui en ont besoin ; porter
iocontinent remède dans les cas urgents , comme ceux
d'asphyxie , d'empoisonnement , etc. , sauf à réclamer
60
— 474 —
ensuite l'avis d^uD premier médecin ou d'un second;
tater la mort de cliaque individu et déterminer Thniet
laquelle il doit être transporté au dépôt.
Outre 12 médecins assistants , il y a un nombre klH-
terminé ( environ 30 ) de médecins praticiens, bm èoM-
pris dans Tordre de service, mais introduits en i8t8/(MMr
suppléer aux besoins extraordinaires du graod blfilll
et de Ste-Couronne.
Les salles de chirurgie sont desservies par & chii urglHi
ordinaires ; U vice-chirurgiens ; 6 chirurgiens «dJoisfeA
première classe; 6 de âeconde; 12 praticiens fixes, MM-
pendamment d'un nombre indéterminé de pralicleM^
n'entrent pas dans le règlement du service.
Tous les chirurgiens, à Texception de ceux ordinalrtl,
sont appelés, i tour de rôle, h monter la garde k niôpM
Il est à remarquer que les malades doivent être ponà
k la salle à laquelle appartient le chirurgien de garde»
Un médecin Hlirecteur a , dans ses attributions, hêf*
cipline et rëconemie intérieure, ainsi que la partie seilt*
tifique. Un. inspecteur et un vice-inspecteur veillent cii-
tinuellement à Tordre intérieur. Tous trois sont logétdaai
rétablissement.
Le service spirituel est confié à nn recteur et k aeaf
coadjuteurs d'office, qui dépendent du prévôt deSttRi-
ZAIBE.
La pharmacie a un chef, un sous chef et un nombre de
pharmaciens approuvés, qui varie suivant les besoins. Elle
fournit les remèdes aux malades du grand hôpital, de
Ste-Couronne , des maisons des enfants trouvés, des
accouchées et dos aliénés; ainsi qu*à ceux de la banlieue,
mais jusques h concurrence de 3,000 lires de Milatr.
Les médecins comme les chirurgiens ordinaires de Iliô-
piial , ou ceux qui en remplissent les fonctions, doivent
présenter, chaque mois, un rapport sur les maladies qvlls
— ^75 —
«HiHfiiléafti aSo que des discussions sur les cas de méde-
ifaMfl 01 de dbifurgie pratiques et sur des arguments de
iMrapeollqud spéciale d'uu inlëréi majeur, tourneati
'ffaiVAoiage de la scieoca. lisse réunissent sous la prési-
iipM du directeur.
..vOp^ûbserte chaque aunée, dans le grand hôpital, des
pi rare 11 de pathologie, et les jeunes médecins et diimr-
gHNMM livrent continuellement avec ardeur aux raeher-
;ij|lliM»iatomiques et à des préparations de pièces très Jm«
j^MlÉBles, en vue d-eorichir Thôpital d*un cahinet d'ana-
tppli» pathologique. Si le nombre n'en est point encore
fPMidéfable, elles sont du moins do nature à intéresser la
Hâterait à désirer que, ainsi que Ton en a eu Tidée, on
llfirvAt rhdpital d'une bibliothèque médico-^hirorgicale.
.. ladls,des cours de clinique médicale et chirurgicale,
4*aiiatomie, d'accouchement, etc, étalent faitb dans cet'hô-
jil|l^pa^de9 professeurs célèbres, tels que Palbtta, Pierre
IHpveATii Rasohi , «tc«, etc. Mais ces écoles furent suppri-
■IflMi «^ ^It), et réunies à rUniversIté de Wrie.
/ii^HiuUùn d£ Sainie Couronne. — Il vient d'en être
Ma'iiieniloa o^mme d'une annexe du' grand hôpital;
fl convient donc d'exposer Ici ce qui se rattache h ctt*^
10 JQdtUution. Elle fut d'abord, en <&97, une cungrégà-
iieit que Etienne deSsBEGNO, de l'ordre de St-Dominique
daVobaervance, forma sous le titre de Sainte Couronne en
mlpoire de celled'épines du Rédempteur. Cette congre-^
gatlon» soumise à certaines règles, devait fournir une foia
par semaine du pain et du vin à 12 pauvres de la cité| qui
06 mendieraient pas sur la voie publique. En 1499| Grégoi*
ra SriiiioTTA, successeur du précédent et du même ordre
fila lui» changea le genre de secours; ils consistèrent dès
lora'ancauxda la médecine etde la pharmacie, en faveur
Ja»p#iivraii^ soit dé la vîllé ov^ des faubourgs, qui auraient
— 476 —
delà répugDAnce à entrer àrbdpftal. Cafatlk un dispen-
saire qu'ensuite divers immeubles donnés par des bienfrf*
leurs particuliers, des legs, etc. , rendirent stable* Soo ei|l-
nisation subit successivement diverses modiâcatious, {ai-
ques en 178A, époque à laquelle il fut placé sous la pratcO"
lion du gouvernement qui, en 1786, en fit une dépeodaate
du grand hôpiial.mais en lui conservant les regîstresdeMi
revenu et certaines attributions spéciales. Il abandomn
alors la maison on il était, rueSt-Sépulcre, et dooi il avait
fait Tacquiiition en 4577; maison où on lisait cette iai^
cription iChristo RedempSori sacro nomine dicaîa ioeii*
fus hie pauperihus maximeque œgrotaniibus opporiim
'nbiidia liberaliter elargilur MDXL. Cependant ce fstll
la rc>i<i('nce des médecins et chirurgiens^ pendant deti
heures de la matinée; trois prêtres visiteurs devaient^
trouver pour se rendre auprès des malades qui auraim
besoin de leur ministère. -•>
Vers la même époque, les bienfaits de riostitutioa
répandirent panui beaucoup de xïlassesde la société^
n'avaient pu y participer jusques là. On augmenta/ n^
- 1790,' le personnel du service de santé. On nô'mma, en 1711. .
^six sages femmes, tes médecins et chirurgiens fiin(f||iâr|
chargés de soigner les prisonniers. î"; '
En 1796 , ce dispensaire, comme toutes les fondatioas
charitables , fut mis par le directoire exécutif, sous la dy^'
pendance d'une agence générale. Ses affaires fureatl^
suite traitées en commun avec celles du grand hôpitii.
Parmi les personnes qui pouvaient y être admises forent
compris les pauvres sourds>muels, les élèves de TAca-
démie royale de danse et les tilles recueillies et logées dans
deux établissements par une association religieuse.. Enfin,
en 1830, la pratique générale de la vaccination, à Milan, fol
confiée aux soins deschirurgiens de Sainte Couronne, dans
quatre paroisses pour chacun d'eux. Sont aujourd'hui
— 477 -^
attachés à cette înstitoUoD 12 médecios dont 6 de première
classe et 6 de secondé, ainsi que 8 suppléants ^ fesani
auaal et indistinctement le service à Thépltal; 6 cbirurgiens
ordinaires, 12 vice-chirurgiens et six sage-femmes. Les
médicaments sont dislribués à la pharmacie du ^ grand
bApilal, mais aux frais de l'institution de Ste-Couronne.
Lé mouvement des malades tr^iiés chez eux, à la charge
de cette institution , a été , dans la période décennale de
1884 k 18,43, de la manière suivante:
i
1635
lS36(n
1837
1838
1839
1840
18il
1842
M48
•1 t-
564
357
348
ât5
304
S57
267
320
349
285
à
Si
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s
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3
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S
f
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P4 13
pi: ^
E
4,Ù57
645
CO
22,5W
23,111
2i',652
357
^1,340
21,697
19,225
1,552
5/2
348
20 003
20,351
17,875
1,554
610
315
â<,009
21,324
18,825
1,558
637
304
i9fihù
19,94*
17,371
1.579
637
357
31,288
21,6i5
19.1flij
1,539
735
267
19,080
19,S47
16,960
1,413
654
320 '
«0,041
20,351
17,9£ii
1,404
«67
349
18,224
18,573
16,285
1,378
625
285
17,731
18,016
15,9U
1,264
491
3W
<i3 O
2.6BI
3 04|
3,031
3 25
3.43
3,43
3.35|
3,41
2,77
[0 Si/cette année, il n'y a pas de diflFérence dans la mortalité, mal-
i nnvasion'du choléra-morbusi^ c'est que d'après desdispositionspri-
W$il^ cholériques furent transportés dans des maisons de secours
on fÂiltés chez eux.
Maison des enfants trouvés. — En 787, Datbo, ar-
cliiprètre de Milan , fonda en faveur des enfants trou-
vés y un hospice là où se trouve actuellement le théâ-
tre Be. En 980 , Landolphb de Garcano le joignit au mo-
nastère des bénédictins qu'il avait établi près l'église de
St-GELSc. Eq 1168, les enfants trouvés furent retirés dans
— ws —
UB hôpital , edoî de Brolio , pour ies y-feiro allaiter et
lea faire paasar eosaite dans qd autre hôpital, caliii dt
St^CiLSB, qui leur fui exclusiYemoDt réserva, et 4i5M,
lorsque Thôpllal de Brolio ne fut que pour reeeymltim
ioBrines.
L'hOpital de St-GiLSs ayaot été vendu en 1671» lea:ff>
faots trouvés furent transportés i ThÔpiial majeur oil Ib
restèrent Jusqu'en 1780, époque à laquelle on lenr d^s*'
tina le local du monastère (qui venait d'être sopprinié')
de Stb-Càthibi!tb à la Ruota.
A diverses époques , de sages précautions hygiéniqui
ont été prises, pour prévenir les maladies contagieoses.
Gomme on s'aperçut , en 1619 , que beaucoup de noarri*
cesy ayant pris la syphilis de leurs nourrissons; l'avêiest
communiquée à leurs maris et à leurs enfants , il fut pre»-
crik que les contaminés seraient tous traités à l'hôpital-
Brolio V qu'un médecin et un chirurgien visiteraient lii:
naurrissons avant de les confier aux nourrices, et cell6l«
ci avant qu'ellea lès eussent reçus» et que l'on fit traiter
ceux qui présenteraient des^stgnes d'infection. Plus lard,
i fut encore décidé que Ton laverait avec du vinaigré' lé|'
mains de l'enfant qui serait reçfi à Thôpital de St-CEknâ
que ses vêtements fassent purifiés par la lessive , ea
brûlés.
Des naesures sont prises pour asanrer l'identité' des ea-»,
fants trouvés. Chacun d'eux, à son entrée à rhospice,eA
muni d'un bulletin où sont inscrits ses nom, prénoms,
âge, numéro d'ordre, etc. Ces renseignements sont|
du reste', conservés en doubles dans un registre ad Aae.
En outre .chaque enfant porte au cou, une médaHlesnr
laquelle sont gravés le numéro et l'année où la réceptionr
a eu lieu ; cette médaillé est arrêtée par un cordon de soie,
de telle manière qu'elle ne puisse être enlevée; elle reste
suspendue au cou, quand l'enfant est confié aux soins de
— 479 —
Mrticttliérs k qui d'aifleurs sost données toutes les indî-
AtioDS désirables sur soo compte, par uo livret dout il
M également porteur,
LiostftutioD pourvoit à la nourriture de 7,500 à 8,000
Hitiiits dont 250 sont élevés dans la maison oik ils de-
Moreni jusqu'à l'âge de 15 ans, époque à laquelle on
eor donne un tuteur. Les autres sont placés dans les cam*
l^igiiea , et fl est ordinaire que ceux-ci restent chez leurs
loorrioes. Les filles reçoivent, lors de leur mariage, une
loi de 85 lires 27^' et une couverture de lit. Celles qui
10 sont destinées à la profession de sage- femme, reçoi-
l^eatle double, et la même dot ainsi doublée, Test encore,
après cinq années de bons services.
Pour faire ressortir toute Timportance de l'établissement,
lioase désiré pouvoir reproduire un tableau qui a étédres-
lé- GOncernant le mouvement des enfants trouvés , mais
^ esttrop étendu I eu égard aux limites que Je me suis
imposées. Je vais du moins en retracer les principaux
ohiffres; ils suffiront , j'espère, pour donner une idée de
selle Importance. Du premier janvier 1836 au SI décem*
bre i8&5, il résulte de la réunion des totaux des enfants
existants au premier janvier de chaque einnéô , un total
gétiéral de 76,82 1 enfants dont 73,362 hors de la maison
et 3,459 dans la maison; de ceux-ci 977 étaient à la ma-
melle etS,S02 étaient sevrés. Il en est entré pendant cette
période décennale de2 à 3 mille par an, formant un total
de 89,316 dont, k la mamelle, 28,263 vivants et 530 morts,
et sevrés 623. Le mouvement de cette famille a été tel
qù^en ces dix années, on a fait nourrir et élever hors de
l'établissemeut 31^21^1 enfants dont 21,340 au lait, et
9,901 sevrés; et qu*il en a été rendu 19,788.
Dans la même jSériode, il en a été rendu 9,437 aux
parents, ou en moyenne 943 par an; on en a liceacié
3,802 que Tflge ou tout autre motif ne permettait plus iJë
— 680 — .
garder; il en est mort ^ y compris ceux qui soot entrés
morts ) 15,662 doni 7,909 hors de îa maison et 7,753 dans
la maison; de ceux-ci 7,325 étaient au lait et 426 étaient
sevrés. Le total des enfants restant au3i décembre de la
di&îéme année a été de 77,136 dont 73,773 hors TéU-
Llissement et 3,363 dans rétablissement^ parmi lesquels
960 au lait et 2,403 sevrés.
Il est à noter que chaque nourrice doit avoir deux nonr-
rissons. Mais si, ce qui arrive ordinairement^ le nombre
de ceux-ci excède celui des nourriceS; ils sont nourri
avec du iait de vache et c^est ce qui constitue l'allàitemeot
ariificiei
Ainsi donc, j^ai, eh pariant des enfants à la mamelle,
réuni ceux qui y étaient réellement et ceux soumis k l'al-
laitement artificiel. Mais pour plus de clarté, je ferai re-
marquer que la moyenne est chaque jour, pour le n<io|-
bre des nourrices de 30.60; pour les enfants allaités i
la mamelle de 61. 20; pour les enfants allaités artiBcielle-
ment, de 60.29.
Le tour dont il était déjà question en 1689, fût ouvert
au grand hôpital, en mai (781, fermé par décret de Josen
II et réouvert en janvier 1791.
A deux prêtres est confié le service spirituel de la mai-
son. Un médecin-directeur qui y est logé préside à la
discipline et À Tordre intérieur. Le service médical est,
du reste, fait par un premier médecin du grand hôpital *
aidé d'un médecin assistant et d'un chirurgien.
Hoipice et école (P accouchement, — Instituée en
1767, pour l'instruction des sages-femmes de la ville et
des communes, l'école d'accouchement se trouve dans le
même local que celui de Thospice des accouchées : celui
deSte-CATHERiNE. Elle est sous la direction dii proto mé-
decin ; la surveillance immédiate , pour ce qui est de la
discipline et de l'économie intérieure, est exercée par le
— m —
^fesseur de racole ; les médicaments et les vivres sont
irais par le grabd hôpital.
Il est facultatif aux élèves déloger dans rétablissemeot
d'assister aux leçons en qualité d'externes. Celles-là
ut au nombre de 74. Le cours complet consiste en 6
)i8 de théorie et en deux mois de pratique^ et embrasse
it oe qu'il faut savoirj excepté Tapplication des instru-.
)ois, pour assister les femmes en couche. Chaque année,
élèves sont reconnues aptes à exercer la profession de
;e*femme.
Les-femmes enceintes sont distinguées en celles mariées
celles secrètes. On reçoit les premières au 9* mois de
grossesse. Celles dites secrètes peuvent être payantes,
ni logées dans des locaux séparés et divisées en deux
Bases suivant le montant de la pension , qui est de 2
*M 88 par jour pour la première classe et de l lire 4&
>ar la seconde.
Les femmes enceintes et les accouchées qui se présen-
ml à rétablissement , y demeurent constamment dans
n entier incognito, et même celle qui voudrait cacher
9D nom à Tadministration , ne serait tenue que de Iq
)nsigner dans une feuille cachetée restant toujours près.'
'elle, pour que l'on puisse , au besoin, faire le certificat '
) décès.
Les femmes enceintes peuvent entrer à toute époque
ins la maison, couvertes d'un voile ou déguisées pour
ster inconnues, et en sortir desuite après leur accou-
«ment, avec la faculté d'emporter leur oouveau-né ou
^ le laisser dans l'hospice des enfants trouvés. Dans
cas*ci> celles qui payent doivent verser 12 lires 60, si
'es appartiennent à la 1* classC; et la moitié,si elles sont
^ la seconde. Celles qui n'ont pas de moyens sont tenues
' travailler sans rétribution au profit de l'établissement.
Deux vastes salles bien disposées sont destirées aux
• 61
^Ç-
— 48« —
accoQchements ordioaires ; il eal des chambras spécia-
les pour les accoucbemeDts .laborieux et les maladies qui
en sont la suite.
Les soios de la médecine et de la chirurgie h dotmer aai
femmes enceiDtes, à celles eo travail d'eufant etaaxae»
couchées , sout du ressort d'un professeur aidé d'un eU-
mrgien assistant. Le personnel de santé est complété pir
une première sage-femme et une sous-sage-femme. Il f
a , en outre, une surveillante des élèves, une des femsUB
enceintes et un Doini>re iiKiéierminé d'infirmières*
Pour rinstruction pratique supérieure de» aocoucheifs,
il fut décidé par la chancellerie aulique, en 1837, que 6
jeunes lauréats seraient admis pendant 6 mois ou un 0D
à suivre le professeur dans ses visitesietà Taseister difii
les accouchements..
Le professeur Félix de Biu qui eut Textrème obllgeaaoi
de nous faire visiter, au docteur Bertini et à moi» Féli-
blissement dans les moindres détails, a recueilli dès 410)
une quarantaine de bassins présentant de singuliers vkm
de conformation, tous d'un grand intérêt pour rari«:Cet
estimable professeur a Tinlention d'augmenter sa eollee-
tion déjà si utile.
Voici quel a été le mouvement des femmes eneeintoidt
183a à 1863.
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— 681 —
professeur de racole ; les médicaments et les vivres sonl
Dornis par le gran^ hôpital.
Il est facultatif aux élèves de loger daos rétabiissemeot
Ml' d'assister aux leçons en qualité d'externes. Celles-là
.oat au nombre de 74. Le cours complet consiste en 6
nois de théorie et en deux mois de pratique, et embrasse
OQt ce qu'il faut savoir^ excepté TappUcation des fostru-.
naots» pour assister les femmes en couche. Chaque ann^e,
M élèves sont reconnues aptes à exercer la profession de
taga-femme.
Las-femmes enceintes sont distinguées en celles mariées
si Galles secrètes. On reçoit les premières au 9* mois de
la grossesse. Celles dites secrètes peuvent être payantes,
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Dlaases suivant le montant de la pension , qui est de 2
liras 88 par jour pour la première classe et de ilire4&
poar la seconde.
Las femmes enceintes et les accouchées qui se présen-
leni à rétablissement, y demeurent constamment dans
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son nom à l'administration , ne serait tenue que de |q
consigner dans une feuille cachetée restant toujours près» «
d'elle, pour que l'on puisse , au besoin, faire le certificat '
de décès.
Les femmes enceintes peuvent entrer à toute époque
dans la maison, couvertes d'un voile ou déguisées pour
rester inconnues, et en sortir desuile après leur accou-
chement, avec la faculté d'emporter leur nouveau-né ou
de le laisser dans Thospice des enfants trouvés. Dans
ce cas-ci I celles qui payent doivent verser 12 lires 60, si
çlles appartiennent h la 1* classe, et la moitié, si elles $oot
de la seconde. Celles qui n'ont pas de moyens sont tenues
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— 485 ~
Le nombre des (iëcé.s'n6doii pas surprendre, si Ton
sonsidère que Ton reçoit dans cet hôpital d'autres ma-*
ades que des aliénés, et qu'indépendamment des aliénée
Mine reseouroe, y sont admis aussi des maniaques qui, pas
MiéE fortunés pour être reçus comme pensionnaires dans
uo aayle'pàrticulier, peuvent, néanmoins, payer Tune
des pensions établies pour trois classes, savoir: 3 lires 3f
pour la première classe ; une lire 77 pour la. seconde el
i.ii pour la troisième. Dans celle-ci, le traitement est
common h tous les aliénés. Dans les deux autres, les mala-
des sont traités d'une manière particulière.
-^Outré Tbospice de la Senavre, on compte à Milan qua-
tnsuiaisons particulières d'aliénés, fondées,après cet éta blis-
sement^par MM.GoLoifBO,Ro8si,DuFout et VIocMoiitbbiuiii.
300 aliénés sont répartis dans.ces maisons où le traitement
moral joue un grand rôle, et oii sont, du reste, réunis
tonales moyens curatifs désirables. Cependant, les résultais
q«i sont loin d'être èa raison directe de ces richesses ibé-
rapeutiques , auraient lieu de nous surprendroi sans cette
remarque que le plus souvent les aliénés appartenant à
des familles dans l'aisance, ne sont envoyés dans les mai-
sons de santé, qu'alors qu'ils ont été soumis sans succès
ches eux à tous les traitements imaginables.
Hôpital dit dei pàtb-bbnb psatelli. — En 458&, Tar-
chevèque G. Borroméb conçut l'idée de fonder cet bôpl*
tal^ dont en effet la première pierre fut posée en 4588.
Devant recevoir les convalescents provenant du grand
hôpital, il fut dédié k St-Jean Tévangéliste et confié aux
soins des frères hospitaliers de St-Jeao de Dieu. Son
nom fut, en 1631, changé en celui qu'il porte aujourd'hui,
et on décida que Ton y recevrait les fiévreux, au lieu des
convalescents. Reconstruit, en 1 822 ^ d'après le plan de
rarcbltecte Gilabdoni, il présente on grandiose vestibule
elau bas de l'escalier un grouppe de St-Jean de Dieu
— 486 —
représenté soulevant untnalade; ouvrage de P.lfAiCBtti.
Cet hOpHal peut contenir cent lits en trots infinueriai
dont une réservée anx prêtres. On y admei toiu lea hes^
mes malades, qaels qae soient leur pays» leorrelîgioiet
lear condition, à Texceptlon de ceux atteints de maladiai
chroniques, syphilitiques^ nâentales, ainsi que de là teigM
et de la gale. Les prêtres seuls, ayant des maladies ehro*-
niques , y sont reçus. Les secours de (a raédeeine jet di
la religion sont donnés par la coaimunautë, aidée de dnq
médecins dont un en chef, an seoond, deux adjôratseifas
visiteur. Les traitements chirurgicaux sont confiés à dsi
religieux de Tordre , reçus chirurgiens après avoir M
pour cela les études nécessaires à Tuniversité de P*doM.
Lamaiîson a unepharmacie,un vaste laixMratoire^ os os*
binet de physique muni des appareils ayant un rappMt
direct avec la chimie; une bibliothèque riche en ouvrapi
de chimie etc., et une collection de minéraux et da fiasi»-
les. II pourvoit aussi aux soins à donner aux maladaa d'aï
hOpftal semblable qui est A Padoue.
Le mouveanent de ceux de Thi^pita^, à Milan, a éitf tlaos
la période décennale de 18S4 è 48M, oamoM smt :
1
kxistaNts
AU
1" janvier
1
<
H
O
H
1
1
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•
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Il
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62
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62
1,399
4,46i
1,299
102
60
7.2*
1836
60
1 544
\fiOk
1,399
132
73
8.51
1887
7«
4,ûÛ3
1.475
1,261
13»
75
9.98
1888
75
1,391
1,413€
1,S02
96
fiS
6 90
1839
68
1,379
1,4i7
1,266
95
86
6.85
1840
86
1,291
1,."^77
1,191
113
74
8.67
1841
74
l,3ù8
1,417
1,216
119
87
8.82
18&2
87
4,276
1,363
1,183
98
82
7.46
t8&3
82
1,299
4,381
1,208
89
SU
6.84
— 487 —
L'étabiîssemeot a, terme moyen, un revenu annuel de
llO,9Si iireedont 88,435 pour frais d'administration, etc.,
al 73,796 pour le trailementet la nourriture des malades,
ainsi que pour l'entretien des religieux.
La pnéme corporation religieuse a acheté, en 1844 ,1a
maiion de Sle-Marie de Lorette, à la porte Vercellioa ,
poor y former un nouvel hôpital au moyen d'un fond
légoé pour cela par le marquis L. Yisgohti Castblli.
Hépiial dii dûê fatb-bbmb-sorellb. — Il fut fondé, en
i8SS| par la comtesse Laure Visgonti Cicbri, pour y traiter
loatesles maladies.excepté les contagieuses et celles du do-
maioede la chirurgie. Ouvert , en principe, dans le cou-
vant de St-Âmbroise ad Nemus, hors de la porte Tena-
glla, il fut ensuite transféré en un local convenable déjà
oommeocé, vers la porte Nuova, et dont la construction
Alt achevée par Tarchitecte Aluisktti. La façade est en-
ridiia d'ornemenls architectoniques de beau style.et d'ex-
eailante soalpture. On y a joint un oratoire public.
Cet hôpital peut contenir actuellement 41 lits dont 6
pour les maladies chroniques. En 1840, il a été livré aux
Boina des sœurs de St-Vincent de Paul. Les malades ne
BODi reçues qu'après avoir été visitées par un médecin-
direeteur qui loge dans la maison; il y aaussi un méde-
cin adjoint| et pour le service religieux 2 prêtres.
La revenu de cet hôpital qui, à l'époque de sa fonda-
tion* avait un capital de 50,000 lires légué par la fon-
datrice , est aujourd'hui, annuellement, de S0,000 lires,
aasoeptible de s'élever a 50,000 k la cessation de certaines
charges viagères, et bien que la construction de Tédifice
ait coûté un demi million.
Voici quel a été le mouvement des malades de cet hô-
pital depuis la fondation jusqu'en 1843:
— 488 —
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5 :
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1841
20
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208
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12
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228
21
41
7.90
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ûl
308
349
286
26
37
8.44
Maiion desant^. — Elle appartient à une société anonyme
d^actionnaireset aété fondée d'après le vœu d'un MitaDab,
Lé<>pold BBVAGifÂi <|uî laissa, dans cette vue, en 1830, tous
ses biens de la valeur de 50^000 lires ou environ. CefM
en septembre 1835, qu'elle fut ouverte, en face de i'égliie
de Sl-Angelo, dans Tun des quartiers lesplus.8alubresde
la cité. Elle ost divisée en deux parties pour les deui seiet
et peut contenir une soixantaine de malades. Ceox-cl y
sont adroit moyennant une pension qui varie de 3 à 6 lira
— 489 —
pM* jonr.Toutes les maladies y sont traitées, excepté celles
Bontagieuses, et les affections mentales. On y voit des
pajl>mets de bains et des chambres bien disposées pour
les accoachements secrets. Un médecin-directeur , ap-
prouvé par le gouvernement, surveille le service de santé
el to discipline de la maison, et il y a pour traiter les
malades un premier médecin, un cliirurgien-opérateur et
deux médecins-chirurgiens assistants.
La gestion économico-administrative est dévolue k trois
adminiatrateurs , nommés par la société des actionnai-
res k, qui le revenu des biens légués par Retagnâ est payé
par noe institution qui les administre.
Hôpital militaire. — En 1798 , lebeçiu monastère de
Si-Aa»aoiSB fut converti en un hôpital militaire, pour le-
qafi de bons règlements furent faits et auquel on attacha
dtsjpsédecins et chirurgiens d'une rare distinction.
Les aoldats qui tombaient malades étaient traités par
lies. chirurgiens majors de leurs régiments respectifs, pen-
dant 3 Jours ; et s'ils continuaient de Tétre après ce temps,
ils étaient envoyés à Thôpital militaire.
. En 1814, le gouvernement autrichien licencia les méde>
eiii9 et pharmaciens de l'hôpital et permit aux chirurgiens
majors, sils le jugeaient convenable, de continuer le ser-
vice dans les régiments.
Les emplois supérieurs de sauté sont donnés dans l'ar-
mée autrichienne^ à des ^édecins-chirurgiens pouvant ,
toutefois, exercer séparément la médecine ou la chirurgie
daoji les hôpitaux. , t ' .
Un médecin-directeur ej^ un médecin major ou princi-
pal, ont la surveillance de l'établissement et du personnel.
11 est ordinaire que l'on compte de 250 à 300 malades à
rtiôpital de * St-AMBRoist:. Pendant l'été et surtout à Tépo-
que des grandes manœuvres, ce nombre s'est élevé à 600
et même & 900; ce qui est i peine ce que l'hôpital peut
contenir. 62
— 490 —
Cloiêifiçaiion médicale. ^ A rarlîele populatkm fH
dit que ^oq avait à Milan 3(6 médecins, 70 chirorgiaai ,
155 accouefaeuses et 51 pharmacieDs. Je dois ajouter tt
qu'il y a 16 vélériDalres et que les pharmaciens pfjMt
une rétribution de /iO lires pour la visite faîte une Ml
l'an, de leur officine, par une commission spéciale. Mah
ils ne sont soumis à aucun autre impôt, tel que cèM- 4l
la patente, auquel sont tenus les pharmaciens françiff;
ce qui est une anomalie en considérant que les médaeioi
viennent d'en être affranchis
Lazaret. — Il fut commencé , en ifi88, au moyen' te
fonds laissés par le comte G. Brvilacqua au grand hôpilil
à qui il appartient Situé à la gauche de la porte Oriaa-
tale, il a une forme presque carrée, et une longwarél
S70 mètres sur une largeur de 359.34, en «zceptaiiljRlei^
tefois, le portique continu à voute, soutenu par de pélilai
colonnes et donnant accès à environ 288 petits étagai
placés aux quatre cotés et qui, en principe, étalent pov
l0ger séparément les pestiférés. Aujourd'hui ils
d'habitations particulières, et une petite chapelle
gone que St-GuARLES avait fait ériger au milieu de ee
ret, suivant le plan de PEixEGRim, c'est-à-dire ayant Ml
arceaux ouverts pour que l'on put voir de tous cotéali
célébration des offices divins , une petite chapelle, dls^,
a été murée et sert maintenant de grenier à foin.
Cimetiereê, — Au point de vue hygiénique, e*est id
le lieu de jeter un coup d'œil sur les champs de repoB
au nombre de six, en dehors des principales portes , ornés
de monuments remarquables. Ce fut une loi protectrie6
de la santé publique, celle du 41 octobre 1768 qui obli*
gea d'ensevelir les décédés en champs ouverts, hors la
ville, et d'exhumer pour les y faire transporter les restes
des morts rois dans les tombeaux des églises et des cou-
vents. La ville arrêta, en 1838, de construire un nouveaa
— m —
«MMlièr« pour t6«» les habitants, eicepté f>oar ceux qui
mwmîeDt dans le» maisons religieuses. Il n'a pas moins
dtcSiKOM mètrea» entouré de murs, avec portiques ouverts
Ipnaléfdeur 9 de» locaux pour le gardien elles nécrosoo-'
piQ% el804is le rapport architeclurai, il est bleu disposé ,
Hfaotuaeéglîse el un autel pour le sacrifice divin , eic.
êêmiéêéifdâ bienfaiêance. -*- Nombreuses et importan-
lMi, elles attestent rexcellenco du cœur milanais. On n'a
paftOttbIié 06 que j'ai raconté des salles d'asile ou des
ûÊileê'de eharit^ pour f enfance , et d'autres institutions
ekargiea de continuer réducaiion des pauvres enfants ,
è'jfMUt flCM*tié des salles d'asile. Il est deux autres asiles
danl^ un pour les orphelins , et l'autre^ pour les orphsli-*
HÊÊÊ^u» celui-là queSt-Jérome Miam fonda en 1533, et
onoflji- aux pères Somaschi et qui, à la- suppression de*
i>.fut laissé aux soins d'un directeur honoraire, sont
•les pauvre» orphelins nés à Milan ou dans l'ex-du-
dié, et figés de 7 ans au moins ; ils en sortent à 48 ans. Il y
eii4i*i»aittlanant 245 qui reçoivent une instruction élémen-
tail»otiSOBt mis^en apprentissage chez des maîtres exer-
9aBl^denr métiers difrérents< et au nombre de &4. Chaque
or|||Min< s'économise , sur ce qu'il gagne^ environ 200 1.
par«» qu'ttu» partie d» ses gains lui est réservée. Il re-^
{yÂi^eiaoutre? lires 25, par an, suivant Ilintention d*un
bitiifditdur. Il ooâteunelirei2 par jour. L'institut se sou-
tîeot du produit du travail des enfants et d'une allocation
aaauelle de 90,000 lires. On compte un malade surcinq
orphelins et la mortalité n'est que d'un et 7(9 sur 100.
Lo-maieon des orpheHneêa été fondée en 1575 par SI-
Chaklbs près le monastère l'Etoile dont elle conserve le-
nom* C'est on- grand édtice construit sur le plan de Fablo
B^iiMCMNNBy ayaet>une vaste cour eotouréede portiques i
ootoDoes deigrafiit.Ge local a été dernièrement aggrandi ;
AfiOi ovpfaelioes s^f trpwvetit , reoevent une instruction
— 4S2 ^
élémentaire et étant exercées dans les travaux de femmect
déménage. Entrée à l'âge de 7 à 12 ans/ chacune d'elles
reçoit à sa sortie le pécule résultant de son travail» e^ast-
à-dire 50 lires^ et une dot, si elle se marie, de 573 Iirai79
è 485. 54. Elle n*a coûté que 95 centimes par joar, en 4818,
ot toutes réunies ont alors gagné 16,000 lires. Les bian
appliqués il la maison, ont une valeur de3,60(>,000 lireii
Hospice des enfants abandonnés, — Il ne fanl pli
confondre cette maison avec celle des enfants tronvés.
Celle-ci n'ayant pu, en 1847, recevoir les enfants que II
cherié^des vivres avait fait abandonner à eux mémês, m
hospice fut ouvert pour eux prés la maison de St-TiiicoiT,
où depuis sont reçus ceux des deux sexes au dessôds dt
la pulxrié^ peuvent y rester jusques à Tâge de 18 aos,
y sont entretenus, nourris et instruits, et apprennent, lei
garçons un métier et les filles les travaux domestiques.
Leur nombre est de 120. En quittant Thospice ils reçoi-
vent une partie de ce qu'ils ont gagné.
— Un autre établissement tout récent promet beaucoup:
les enfants sortis de prison, y reçoivent à peu près les mê-
mes soins. Il est près la maison religieuse de St-Mare. .
Institution de la paix, ^~ Elle a été fondée , en 18il,
dans l'ex-couvent de la parx, poiif la correction des en-
fants dissolus. Ils y sont <admis depuis l'âge de 6 tas
jusques à 13 , y reçoivent une'.fnstruction élémentaire
et y apprennent tel ou tel métier.^ Partie de ce qu'ilsont
gagné leur tSt donnée en sortant; le reste sert à mainteair
rhûspice qui se soutient du reste desesi propres fonds ,
ainsi que du produit de souscriptions , de legs, etc. Le
nombre de ces enfants est de 60.
— Une autre institution de même genre, appelée palfl-
lani du nom d'une dame, Marie PATiLtARi^ qui Ta fondée^
en 18/i2 , est destinée à la correction des filles pauvres
qui n'ont pas une bonne conduite. Elles y sont mçves
— 493 —
entre la iOe et la l/ime Ronée de leur ftge^ pour y être eo-
tréteepes* élevées el inelriiiies suivant leur eondition.
JUffiêÇê d$$ jeunês filles en danger. — Ilest du k une
aasoelation religieuse qui Ta instilué vers 1836, etyfait
nourrir , entretenir , instruire dans la religion , la lee-
tnre, récriture, le calcul et les travaux de femme, les
jeones filles en danger, de TAge de 5 à 12 ans, pour en
8ortir*à 20 comme domestiques ou femmes de chambre^
•to. Si elles doivent se marier immédiatement, elles reçoi-
vent la dot de 200 lires, et de 400 seulement, si elles se
marient plus tard ; on leur donne aussi un trousseau et les
deux tiers du produit de leur travail. Il y en a aujour-
d'hui 80, et on y compte 14 institutrices et servantes.
— Un autre refuge à peu près semblable, a été fondé par
la même association, sous le titre de la bienheureuse
vierge des douleurs^ pour Jes pauvres filles repenties qui,
devant être nubUes sans avoir plus de 20 ans^ â leui; en-
trée dans la maison, y restent jusques à FAge de 26 ans.
BUes y sont au nombre de 25.
Institut des sourds-muets, — Il est soutenu par le
l^ouv^ernement pour l'instruction gratuite de 24 sourds-
muets du royaume lombardo-vénltieUi dont 46 garçons
ei 8 filles .Une autre place gratuite pour une sourde^muet-
te y est de fondation particulière. On y reçoit aussi une
trentaine d'élèves des deux sexes, moyennant une pen-
sion. Outre renseignement, élémentaire et grammatical ,
les garçons sont exercés: dans le dessin, les travaux du
tourneur et ceux de la gravure en bols, et on apprend aux
filles, toutes sortes de travaux de femme. La dépense est
cbaque année d^environ 52,000 lires.
Institut des aveugles, — Il a été établi, en 1840, près
de la maison d'industrie à St-MARCj pour y loger et ina*
tririre les enfants aveugles ( dont aujourd'hui, 16 garçons
et 6 filles); les conditions d'admission sont d'être pauvre.
— 404 ^
ftg^ de 7 k 45 ans. «i pouvant rester dans tiaslftttt JiuqiFà
18 ansi Staladnriftaiiasi iiBS^&utres-enfaDis aveugles» moyens
nmai une pen^oo^ annuelle dé SOû lires;
Montdmpiete\ — Il daie, à.MiJaD^ de Tanfiée i498>ril
est situé dans un antique menaatère réduit à la- fenna
aetaelle par Picrmarini. Âggrandi et enrichi par lesotor
oessione^de Marib ThAhèsb et de Joseph II; terme en 11M«.
par suite des. circonstances politiques; reouvert en^iaMr,
il subit une nouvelle^ organisation en iSlAr^- eutcoas
succursale pour la facilité des habitants; On puéta a^t
gages depuis 2 jusques à 350 lires , avec intérêt de U peur
0|0, outre les S pour 0(0 que réclament les dépeasesdfi
Tadminisiration. D'ordinaire à la fin de Tannév^ les oeii
df&ièmes des gages sont retirés par les déposants^ le reste
est vendu k Hencan pour faire rentrer au mont de- piélét
ceiqui lui est d& et .conserver pendant 3ana, an pjroikdlk
pnepriétaire desoiqets vendus^ rexeédentda vente.
L'instittttioa' a eu oiroolatioa tm. aapiiail anauci de
1,600,000 lires. Le nombre desL gages- est/aonéecommuM^
âft6^A0O<piftwr;lft nu»it'priacipal> évaktéasà: 4 >M0,CyM4iiiai,
et; pottp la sueciH'saie de 36^000^ évalués^ k 5iH),(h)ût limfct
Un directeur tionorabei présider aiD rnootide^piété; ikmk
assisté! d'iui.inspeQtefir'«9cnétaîrB q«îia uivoeriaui.afOirtMr'
dScMaployés sons see ordres»
Mais€mr€liffiemes^d*induêtri&€4rdBrieirùitéi — Ilea:
est deuxi: Pane dane le local de St^ViNCENiv fut foodéeeiii^
1784 sous le titra de maison de travail v0lofUair$'..'Bm'
4808, elle fut, par suite d!un décret qui prohibait la meoi^
dici té, convertie en.une maistm, (Cinduitriô pour leameoH'
diants et les ouvrierssanstrairaiL L'autre dite d<f>Sl-M*Mii
fui ou verte en'4 815, à causerdeVinsuffisanca deia^préeé*
deiite.dainsle local de ran£ien«oavent d&St-MAa€«Ilaiiscei^
laioi^soaiiogé^viéiuSiUniforarfmesl^etnoumaefKvlionaM
honmes néa»db MUailiOU j^inloUiés(de^iiiaiOariift.Qoils
— W5 —
de St-VîMeni reçoit de même 400 porMMmes entre petits
«nfiittts, vieillards el femmes invalides. Outre oes 700 pHf •*-
eoanas, «en coivple 5O0 paaTirea des denai seies» qai vîèta-
Mal efa8<i«e jonr travailler dans i*ttn et Tavlre asile, et
gagnent, les hommes, 40 centimes; les femmes, Zi % les
estais ftgisde 9 à 17 ans^ de(Mua& jusqaes à I5€entîiùe8.
Ajoutons environ 200 personnes qai se livrent ohex etles
k éas irBvaoK qui leur sont donnés par œs maison» où
lee^^coopalmis eossteteoi en manufactures de lin et de
coton, ainsi qu'en l'exereiœ de professions industriel-
les i oennae celles de oordoanier ; de cuisinier^ etc.
Les dons et les secours se sont élevés, en i842,k 23&,08S
liMS»et le produit net des travauK a été de 23,0àâ lires,
^fca^dépsase des700 pauvras reçus a été de 44,769 lires.
Dm reste, le produit du travsil suffit pour payer la moitié
desdépenses. Les deux maisons ont un directeur ueiquoi
llmédecias, i prêtres, six employés ettechésà la diree-
tiiM el 9 chargés de bien conduire les ouvriers. ^
Mmtêonê de$ meiifvi&/es.— Milan en a deux qui contiea*
netti 700 incurables des deux sexes et dont 300 traités auft
feaîsde ràdministration centrale des maisons charitables *
M de la commune de Magnago par les revenus provenant
d'à» legs, et les autres au moyen de pensions à la charge
des éommones. Ils sont placés dans des infirmeries sépa**
rées et il en est de particulières pour les enfants que l'en
i^'ettacbe èT fortifier par des travaux d'horticulture, etc.
Un directeur , 2 prêtres, 2 médecins et 2 chirurgiens ,
ainsi que les gens de service forment le personnel des em-
ployés de ces maisonsiquiont coûté, en 1842, 177,847 lires.
Hûipioe-Triculsio. — Institué par le prince T. Tai'*-
voLsio, il fut ouvert en 4771 , pour recevoir les vieillards
septuagénaires pauvres, les nourrir, les entretenir et con-
céder k ceux qui pourraient travailler^ la moitié du gain de
leur travail En 1842, il y en a eu 555 dont 258 hommes et
S97 femmes, parmi lesquels 97 sont morts.
— A96 —
Les dépenses pour leur entretien ne se sont élevées qu'à
i&3;SS8 lires, 6'est-à-dlre 89 centimes pour chacun d'eux
L'administration de cet hospice est confiée à an direc-
teur honoraire assisté de 2 prêtres , de 2 médecins et
chirurgiens et de 6 autres employés.
L'aciif a été , en 1843, de 5,572,5^2 lires, et le pastf
de 698,397.
Des legs ont été faits, dont Tan à l'hospice Trivulsid
pour le revenu en être affecté h une institution en faveur
det prêtres âges et qui auraient besoin de secours.
Collège des veuves. — Il fot institué', en 4631, par k
cardinal F. Borromêe, comme maison de retraite pourlw
veuves des familles nobles , ayant atteint la BOme année i
et qui, sans être soumises à faire des vœux, y sont logées
aéparémenc, y reçoivent une petite somme et les seoours
complets de la religion. Elles y sont an nombre de 18.
. Luoghipii eUmonieri. — Sous cette dénomination tsr
rènt réunies en une seule administration trente-nenf cou-
vres charitables, et cela à diverses époques, mais défini-
tivement en 4815 , et il en est résulté un revenu annoel ,
ep faveurdes pauvres, de 523,423 lires. Aujourd'hui cette
institution qui est gérée par un administrateur général ,
un adjoint , et 16 employés , possède 18,600,000 lires ,
qui produisent 620,000 lires dont !a distribution se fril
par les soins d'un conseil composé de six directeurs ho-
noraires. En 1842, 5,000 familles pauvres ont reçu par
semaine des aumônes de 92 centimes à 3 lires, 68, et 4lè
familles, de pauvres honteux de la cité, ont été secourues
par des sommes qui n*ont pas été moindres chaque mois
de 6 à 18 lires. Un grand nombre d'autres pauvres infir-
mes, etc. , de diverses paroisses ont aussi obtenu des se-
cours mensuels, et des pensions ont été faites à des veu-
ves, ainsi que pour Téducation de jeunes ecclésiastiques,
d'enfants nobles, 'etc. ;, suivant Tintention de testateurs.
— 497 —
«-fi est enoora beaucoup d'aotres ipstitations sembla-
«xquelles des legs , des dotations ont dooné nais*
fflttoo et qui , adminisirëes séparément , distribuent des
•aooara de toute espace. Telles sont principalement celles
fandées par 4a marquis Alexandre de Modrone, Girotti ,
CiàEeAMo, GiivELLi^ Brura, Galluni, Staqnou, Adda, Pu-
MCfiLU, PlROVAl^O, SCOTTI, RASCHISI.
>— Des êoeieteê de secours mutuels existent aussi. Et d*a-
bord| BOUS le rapport de ^importance, celle philarmoni"
fii0C|ity en i8/i3, a accordé à trois musiciens inGrmes des
IhéàtrM royaux, une pension individuelle de 650 lires;
à diaeoQ de 3 musiciens .plus quct septuagenairesi une
pemâan de 300 lires ; à 21 Teuves et à deux orphelins ,
MM pension de 600 lires, et pour secourir les malades
MO lires. Les revenus proviennent de legs et du produit
éê soirées musicales données en hiver. La société est sous
k paironage de 4 protecteurs, a un conseil de 10 membres
qu'elle choisit, un médecin honoraire, un notaire, etc.
L0ê ouvriers imprimeurs se sont aussi constitués en
•ociété de secours mutuels. Y sont admis les bons ou*
Triprs, âgés de moins de 35 ans, d^une moralité irrépro-
chsJ^le, etc ; ils payent un droit d'entrée de 6 lires, et une
•dlisation annuelle de 2à lires. Ils sont secourus s'ils tom-
beot malades ou n'ont pas de travail. Leur nombre est de
44^2. De 1.804 à 1863^ près de 800 malades , atteints de ma-
laJioa aiguës, ont été soignés, et leur rapport avec ceux
to aaottf a été d'un à 5. 152 ont été affectés de maladies
cbveniques et leur chiffre par rapport à ceux en santé a
été d'un à 45. La mortalité a été d'environ 3 pourOfO.
Lft aoolété compte des bienfaiteurs qui lui ont fait des
^gsoueédé la propriété littéraire de quelques ouvrages.
Elle est présidée *par un protecteur, assistée d'un chauce-
^Mr et de S médecins et chirurgiens gratuits^ et a un c^o-
a«il d'ailmiaif tration qu'elle choisit parmi ses memJbtes.
63
Les dépenses pour leo
1&3,S58 lires, e'dst-à-
L'edmÎDÎslratioD d
teor honoraire asr
chiroi^ienseide
L'actif a ét^
de 698,897.
Des legs
ponrlar'
deêprr
Co
.0 Vol
urd'hui
jciélé, prés
j>rolecleurs, ui
^ viur Tadminislratior
u chapeliers^ nombreux,
se secouraient au besoin, lor
.<« J'entre eux se constituèrent en so
■filions d'admission sont que Touvri
fi lires par semaine; qu'il ait unebonr
liliitf «ans reproche ; qu*il paye 7 lires,
lire par semaine. Les secours ont été doi
malades, à 6 ouvriers sans travail et à j
gers de passage à Milan.
La société qui ne comptait alors que
4 72 existant à l'époque de sa fondation, <
protecteur et a un conseil d'admioistrati
voie de scrutin, parmi ses membres.
Une société de secours pour les me
giensde Milan et delà Lombardie, a été
Jte Febrario, en 18^3, époque à laqu^
même, k Marseille, le comité médica
Rhône, qui a une caisse de secours en fa
et pharmaciens de ce département. Mais
naise a en vue aussi de secourir les v€
orphelins des gens de Tart. Les memb
un droit d'admission de 20 lires, ei
nuelle de 12 lires. Ils sont aujourd'h
plus de 200, et leur capital en juin 1
7,0^ lires ; il peui leur être accordé, ;
501 —
« , diflctiims qui oDt faii vatier
la Dtmfelle moanaie natlo-
élredes pins baaax.DaD»
ir 502 millions de lire*
^^ , eo 1807, décréla une
^ c/J Milan 'adeFranoe-C'élail
Vue de se prot >nglemps, puiaquil
feirl ^.^ bonifier dans la i '^^ ^^' "^^"«"«'"^
L c^ ^^^ ^"^ cérémonies «" près de 1^
cas a^ %e5c^^ A ' • raaie, c'est la
tir^Çi^ ^^ours pécuniaires. luai^,**
.ïnïin, iY c^^t ... *rt France ou
•^^ ^^t une associalion ancien.
^ . ^*feliUéremenl: celle des cuisi. '^^^ ***^'
$m «« Pour s'entre aider alors qa'ils soni ^ *'*"*^
\l^ ^'^par^/ie. - Elle a été fondée, en 1.. ''^''''*
0 0 ns 7 autres villes delà Lombardie, par It.. *
iC^^ T^^^^ssion centrale do bienfaisance qui radoi,
^fe ^^ ,^^ ^ consillué un fond de réserve de SOO,000 Hre^ ^"
0 ft^&V étendue ensuite dans trois autres villes, etc.
l^eS ^'^•posants ne peuvent pas verser à la fois moin»
«1^06 Vire^ oi plus de 75. Les intérêts, quand ils ne sont
^^s ^^^^^és y sont réglés h la 6n de chaque semestre et
t0ot^^ au capital inscritsur un livret délivré au déposant.
])eU% jours de la semaine sont consacrés au versement
des sommes, deux autres le sont à leur re8tituiioo,laqaelle,
. Qt^fois, n*a lieu que 45 jours après celui de la demanda
j0 la somme/ quand celle-ci dépasse 105 lires.
£n 1843, les dépôts se soutélevés à 22,320 qui ont don-
Aao total de 11,956,778 lires. Les sommes versées dans
la seule caissede Milan ont été de 8,1/^6,189 lires,
{.«actifau 31 décembre 1843, était de 13,03&,16/i lires
I le produit net, déduction faite de ce qui était dAaux
déposants, de 4,077,385 lires.
Pans les premiers quatre mois de 184/^, il a été fait
l3^2t nouveaux dépôts formant un total de90a, 100 lires^
heêouvriert attaches aux théâtres {.et r. ont. leor lo-
eiéié de secours soutenue au moyeu de legs , de reprjhaii
talions théâtrales gratuites, et d'une retenue de 3 pour 4(1
sur leurs salaires. Dans l'état de maladie et celui deviaib
lesse^ ils reçoivent des secours que l'on étend aux'yenM
et aux orphelins. Ils sont aujourd'hui au nombre dâ'III
dont 56 pensionnés. Cette société, présidée par le ànM^'
leur deA théâtres , a 4 protecteurs, un secrétaire 6i «t
conseil qu'elle élit pour l'administration intérieure.
Les ouvriers chapeliers^ nombreux, h Milan , depoil
longtemps se secouraient au besoin, lorsque, en 1823,1^
sieurs d'entre eux se constituèrent en société pour celLliit
conditions d'admission sont que l'ouvrier gagne au ttoiil
12 lires par semaine; qu'il ait une bonne santé et QOaflU^
ralité'sans reproche ; qu'il paye 7 lires, en entrant,.et daai
lire par semaine. Les secours ont été donnés, en 18(i3« àS|
malades, à 6 ouvriers sans travail et à 193 ouvriers étru-^ *
gers de passage à Milan. ^
La société qui ne comptait alors que 72 membres , nr
4 72 existant à l'époque de sa fondation, est présidée par w
protecteur et a un conseil d'administration qu'elle élit, pir
voie de scrutin, parmi ses membres.
Une société de secours pour les médecins et chirwt*
giens de Milan et de la Lom hardie, a été fondée par le dooL
Jte Ferrario, en 18/i3, époque à laquelle j'ai fondé moi-
môme, à Marseille, le comité médical des Bouches-doï-
Rhôue, qui a une caisse de secours en faveur des médei^ni
et pharmaciens de ce département. Mais l'insiiluiion mila*
naise a en vue aussi de secourir les veuves* et les jeooai
orphelins des gens de l'art. Les membres effectif payeit
un droit d'admission de 20 lires, et une cotisation aa-*
nuelie de 12 lires. Ils sont aujourd'hui au nombre de
pins de 200, et leur capital en juin iSkU, était déjàde
7,0i9<6 lires ; il peui leur être accordé, à titre de secoun,
— 699 —
dapais aeelire Jusqoes à 3 par jour, déduction faite db
moniaDt de là cotisation , et il n'est pas alloué plus da
l^MO lires par famille dans une année. Les secours sont
adjDpioisirés par un conseil de cinq personnes. La société
mr9Êk président, 2 vice*présidents et deux secrétaires.
' ItÊêjardifuers de Milan etde la province se soni réoiiiSy
m^M4t , en vue de se procurer réciproquement du tra-
vail at da sefortiâer dans la foi; ils payent 4 lires paraD
paor faire face aux cérémonies du^ culte, mais ne reçoi-
'WOlpas de secours pécuniaires.
•-'^B-Eafin, il est une association ancienne mais non enoora
UffjÊanaée régulièrement: celle ûes cuisiniers et deê do^
mmiiques pour s'entre aider alors qa'îls sont sans travaiL
*GmiiÊe jtépargne. — Elle a été fondée, en4823, àMi-
la» al. dans 7 autres villes de la Lombardie, par les soins
da la commission centrale do bienfaisance qui Tadminis-
tra at lui a constitué un fond de réserve de 300,000 lires.
Qla. s'est étendue ensuite dans trois autres villes, etc.
•Las déposants ne peuvent pas versera la fois moins
tfana lire^ ni plus de 75. Les intérêts, quand ils ne sont
paa 4 ratirés , sont réglés à la 6n de chaque semestre et
i^utés ancapital inscritsur un livret délivré au déposant
DjHix jours de la semaine sont consacrés au versement
d^aaommes, deux autres le sont à leur re8tituiion,laqnella,
toflafois, n'a lieu que 15 jours après celui de la demanda
da-ia Bommey quand celle-ci dépasse 105 lires.
.£n 1S43, les dépôts se soutélevés à 22,320 qui ont doo*
b4;00 total de 11,956,778 lires. Les sommes versées dans
la sanlecaissede Milan ont été de 8,l/i6,489 lires.
.L'tatifau 31 décembre 1843, était de 13,034,164 lires
al. la produit net , déduction faite de ce qui était dA aux
déposants, de 4 ,077,385 lires.
. Daaa.les premiers quatre mois de 1844, il a été fait
la^KM ttOQTaaux dépôts formant un total de90/i, 100 liras;
— 500 —
ce qui proQve Tétat prospère dès classes les motos ti-
sées et l'esprit de prévoyance qui se répand parmi etlek
Institutions politiques et pénitentiaires. — /Wm#«-*«
J'ai déjà parlé plus loin de la direction générale de laps-
lice; j*ai dit le nombre de gardes de police. J'afoatefai
que pour le maiotien du bon ordre, sont plaoés de dislaaee
en distance dans la cité, des gardiens ou planlofis, ariril
de bâtons, dans le jour, et de fusils pendant la nuil^
Maisons de détention^ etc. — Sons le titre de mastmi A
correction^ on a commencé, en 1762 , de bâtir k lliiiB^
5uivant le plan deF.CROCB, un grand édifiée enoofa4aa-
cbevé. On y renferme séparément les condamnés das'éna
sexes, pour dé simples délits, ou contra ventiema anima*
sures de police. Il y en a d^ordinaire 400, tous lenoa k des
traraux de manufacture de laine, de chanrre, etc<» Moitié
de leur gain est pour la maison, et moitié poar e«K*
* — Les prisons criminelles e^n palais de }ustio#8oiil as
nombre de 72, avec le chiffre ordinaire de 300 déteaai
dont quelques accusés, et des condamnés à six mois oa
un an de prison. Il.y a un 1** et un 2'* geôlier, 15 gardlaoi
et un corps de garde. Les dépenses, aux frais de l'étal, seal
évaluées à 2 lires par jour pour chaque personne.
— Les prisons de la prétùre urbaine» an nombMiâl
45, comptent ordinairement 160 détenus qui y sont gatrié»
par un !•% un 2* geôlier et 8 aides. Ici, comme dans les
précédentes, un préire, un médecin, un chipnrgieft prea-
nent soin de Tamè et du corps. Les accusés peuvent so
livrer à quelque travail ; ce \\viv est permis aussi aux eaa*
damnés, sous certaines règles, et cela à leur profil.
De 1839 h 1843, il a été prononcé 10 condamnatiMs si-
pitales dont 6 exécutées, fl y en a eu 3 dans la senla pr<h
vince de Milan.
lasTinmoNS gênêbales. -^ Monnaies. ^ La fabrfsation
des monnaies k Milan , remonte an tempfr4aél
Sllt %niA depuis hnrades modificalioM qui «ttl Uii vttller
•iisttldur vabitr. Les types de la nouvelle mottoaie &«Uo«
Mla de 1777 à 1807 passent pour être des plus beaiix«Da«t
celte përiode, il eo fut frappé pour 502 millions de lirei
Ml 9S5 itfilUons de francs. NibPOLÉONi en 1807, décréta «ne
Mbtemonoaie aotforKie , égale à'Celle de France. C'était
là an avantage dont on ne jouit pas longtemps, puiscfoUl
aedof^goèreplusde 7 ans. Mais la direelioti desmonoaies
M Ai frapper pour 1*03 millions de fraacs, ou près de Ift
■Jliillioaa par an. Atrjourd'boi la monnaie normale, c'est la>
lire autrichienne qui équivaut è 87 cei>^limes de Fraeee cm
Msoasde Milao. Du i^ janvier 1^15 au 31 décembre 4843»
H^M a été frappé 166,024,a9& ou pour 444,444 ,814 tranca,
(MI90|3M fr. par an). Huit balanciers dont un sert poor !•
.|Mrod«cUoa des polnçoost des matrioeSi des coioai des
médfHUeSy sont mus parla force liydraullque.
• 4l>)f|iûtel deamOBnates est j«rint toffiet central de ia-ga-^
MMMJaoùtBOtitrecottmieaet marquées les matières fabi»»
qiléaa d*or e4 d'argent, et où se trouve la machino pooc
ItAbrkatioQ des cachets à Tosage de I$i douane*
^êiâêH fm&êures. —Le service qui les a pour etiqeîesfc
iaoaUB local de la direction des monnides. Au sujet dei
p^Ms et mesures si variés partout» il y a eu toojeors^par
oola même, une coofusiou qui ne pouvait cesser qu'aveo
Vadoption du système décimal ; cequi eut lieu, enifill, Il
Miia». Hais ce système est loin d*étregénéralemeat stfhRL
Voiei te rapport d^ la valeur des poids et mesures d*àpffèa
ta ^aystème : quant aux mesure» de capacité' pour lac
graine^^Ui., la somme équivaut à 4 hectolitre 6S54;--« la
mÊggio ou muid, àl beclo*4623 ; — *le mmd deckarloa ,
èAbectoL2510.
Mesurée Ae capaoité pour les liquidée. -- Le ieeai
éqoivattt à 0^7870 de Utre. ^ U brenta ( 96 bacmi>^ à
Uillma,SifiU.
— 502 —
Mêêureê de pesanttur. — La petite livre équivaut k
0,3268 ùe kilo. — La grosse livre , à 0^7635 de kilo. — ^ la
poids, à 7,6251.— Le Rub, à 8 l&il. 1698. -- La ehafge^ k 76
ktl. 2517.
Mesures de longueur. — La brasse équivaut à 0,59iA^de
maire* • Le trabuceo ou la toise^ à 2 mètres 6111. — Li
tnille^ ^ 1784 mètres 8093.
Mesures de surface •-^ La brasse carrée équivaut à
0,3539 de;niètre carré. — La brassé d'asse ( pour boii di
coDStructioD), à 1 mètre carré /il 57. — La perche^ è6tt
mètres carré» 5179.
Mesures de solidité • -— La brasse euke équivaut 4
0,2106 de mètre cube.— Le carro ou la charretée ( oonaiiiK
tant en un parallelipipéde de la hauteur et de la largev
de4 brasses^ en ayant une de longueur, et servant à mesa^f :
rer le bois à brûler) équivaut à 3 mètres cubes 3602.
— Après ces divers sujets qui se rattachent au com^
meree et ce que j'ai dit des fleuves, rivières , ea9W¥t
de navigaiion, j^aborde de suite le sujet des raa^t qui.
jadis en mauvais état , dans un pays où récoalement
d'eaux abondantest les rendaient boueuses au point qii*M*
les étaient impraticables/ sont aujourd'hui assexbeUai
et nombreuses pour faciliter les communications avae
les grands centres de commerce. En 1843,rentretieD«daai
le Milanais, d'une vingtaine de routes royales, ayant a»-
semble une longueur de 354,537 mètres, a coûté 26(U6S
lires 42<'*% y compris 6,608 lires A/i'^'à la charge deaeaia^
munes. Il y a, en outre, la dépense pour rentrelien des
routes communales et qui a été de /i83,571 lires 48<^.
— Plusieurs projets de chemin de fer ont été ooaçai«.
Je n'ai à parler que du chemin de fer de Milan k Monaa,
le seul qui ait été jusqu'à ce jour mis en activité, et cela
depuis août 1840. Son parcours est de 13,000 mètrea at a
coûté 2,610,000 fr. Il à rendu par an environ SO&^SOO fr.
— 603 ^-
6l ht dépenses ont éié de 219,240 fr. Les départe ont
Ifeà k fois par jour, en hiver, et 8 fois en été. 18 omnibns
flOni placés sur divers points de la cité pour conduire les
voyageurs à la station,
' in aÎTENS DE COMMUNICATION ET DB CORBESPONDANCK. —Parmi
OM Hioyeus, Il y a à mentionner d*abord, au service de^ld
direction des postes, 3 courriers ( de Vienne^ Trieste ,
Yeolsa;) t malle-fOêUi ( de Mantoue, Lindau, , Arone ,
ChiaesOy Novare );'/i véloeifércê ( de Venise, Udine^Co-
MB»; Yaresè) ; 1 fourgon (de Trieste), qui partent tous les
Jours de midi à 6 heures du soir.
'Sous la «urveillance de la même direction sont 9 dili-
graœs en poste pour les destinations, aux époques de dé*
pairt et aux prix ci-après: i* Bergame ( tous les matins de
kotone heure et après midi: 5 lires) ; 2** Breieia, route de
Bergame (tous les matins de bonne heure: 10 lires); 3*
Crtmone { les mardi et vendredi au matin, les mercredi
•l^inianche la nuit, pour Lodi4 lires, —Crémone H); tf'
Ferone, route de Mantoue ( les mercredi et dimanche au
êeUr: Crémone 11 li.— Mantoue 20- Vérone 24); 5* Venise
•I OdineQes mardi et samedi au soir : Brescia 14 lires. —
YMlSie24.— Yicence30 lires SO^'^'—Padoue 35,*— Venise ftO*-
TMTise 43 — Udine 56 ) ; 6* Pavie ( tous les matins de
beia«e heure : 3 lires ) ; l"" Gênes ( tous les Jours, le ma-
tiD|éxbepté le lundi: Ti fr.Les marchandises sont expédiées
Im iBardî , Jeudi et samedi ) ; S"* Bologne ( les lundi , *
mercredi et vendredi au matin , pour Plaisance 12 f . — *-
Parme 23— Reggio 28 f. 80^^* -. Modeoe 83 f. ôO«" — Bo.
logne âO f . ). Cette diligence étant en rapport immédiat
avec? d'autres pour les états pontificaux^ la Toscane et le
royaume de Naples, on peut arrêter sa place à Milan mé-'
me pour beaucoup de villes principales d'Italie; 9* Turin
( les mardij jeudi et samedi au matin, pour Novare 7 f.SO
— Yéreelli 12 fr. — Turin 20. Les marchandises sont
«Xf édié«s les tèndi el reAdredl ). Cette dHig^oM eomi*
pMdBDt avee la Savoie, la Saisse, la Fraaee 9^Vhnifi$^
Mrep on peut y arrêter sa place pour plueieura graiidil
villes : Uarseille ilA francs, — Paris ik% --*• Lyon 88» etar
On trouve àusal dai» ane entreprise pertieoUàre 4e ^
locifères etdaofr des voitures ée retour, de facileeiMyeai
de transport pour diverses viUes d'Itali#.
De pareils moyens ont l|eo parêan , c*6s4-à-dUrosiV
h grand canal et les canaux de Pavie et delà Martesaoe^
oàdes baieauûfi'courriers font chaque jour d#a€oanMl
pour beaucoup de pays.
Oulre des voitures que Ton peut se proonrer pour It
ville et, la banlieue, au {H*ix da 40 à 30 f^ par jour* il J al
la disposition dû public^ pour Tintérteur de ia eité seile«'
ment , 5 stations do /!€0r0#, à la course ouàriMUreelè
(ftes prix modéMs».
Enin , 26 omnibuê parcourent la ville en divers aen
du matin au soir. On paye 30^"** la place dans chaeift
d*e«x.
•**ET4BUSS£HBIfTS OéltÊRAUX ^0 COMVBRCB et d*llf]>C9nMI*
Sans la crainte de devenir fastidieux par trop de détails,
l'ajouterais à ce que J*ai dit ^ ce sujet, des eonsidératieis
SIM* ceux réunis à la place dei^ marchands, sur la eha$nkM
de eommerce, par exemple, «te. Je me bornerai à faire re*
isarquer que les marchdl ^ournaliersse tiennent en dehors
des portes; que celui de la porte Ticinese est le plus grand.
81 Je passe de suite à toutes les autres questions qui se rat*
tachent au combiebcb et à Tîtidustrie, je dois égaleaieat
ppéveair àfie prolixité qui serait inévitable, sMI mefsUatt
donoer plus que des résultats généraux. A Milas le Iritt'*
eit des marchandises, indépendamment de mille bœùtsoQ
veaux et de 2^0ê0 chevaux, ne s*élève pesi raoiiisde
100,000 quintaux mitnqœs. La banque par ses rapport!
«vec tes principales places de l'Europe, par les facilités
— Û97 —A
qu'elle oflCre au commerce d'Importation e) d'eiporiatioa
eto, estl'aDe des plus Importantes. Milan exporte chaque
année 810,982 livres métriques de soie grôge,ei 1»U3,77^
de soie Siée; celte exportation est dans la seule Lom-
bardiede 7,000,000 délivres évaluées à 104,400,000 fr.
Le commerce des fromages et celui des grains y sont aussi
ifhs considérables; celui de marchandises de tout genre
n'y est pas moins remarquable , notamment celui des
plantes et des fleurs.
Objets de consommation,— Ceux introduits dans la cité
en 1843 ont été : 1 82,277 quintaux métriques de farine de
froment ; 30,000 de farines diverses ; 28,6/!t5 de riz; 3,861
de légumes secs; 230,513 de vin, demi vin, vinaigre,
bierre, etc; de 15,960 de raisin ; de 2,481 d'çau-dè-Tie ,
et d'autres liqueurs ; de 7,075 bœufs gras ; de 3,000 va-
ches, taureaux , bœufs; de 35,956 veaux ; de 11|&78
porca ; de 9,917 brebis, moutons, agneaux et chevreaux;
104 quintaux métriques de cervelles, tdtes et inteslina
d^animaux ; 597 dégraisse, lard, saucisses, jambons, outre
ce qui a été retiré des H ,478 porcs introduits; 1,980 de
poisson frais de toute qualité ; de 3,^42 de poissons salés,
secs et marines, ainsi que de crustacés ; 11,388 de fromages
etc.; 6,615 d*huile d'olives, 8,415 d'huile de lin, de noix
et d'autres; 1 1,621 de beurre ; 1,176 de noix; 29,l0l8om*
mes de lait ; 180,000 quintaux métriques de foin ; 60,000
de paille ; 80^000 de bois de construsiion ; 820,000 de
boisa brûler; 100,000 de charbon; 110,0^0 de chaux;
265,000 centaines de briques et tuiles.
Soeiilés d^ assurance et autres, —lien existe quatre
dont une d'assurance contre Tincendie, et trois diverses
soit pour rextraction du charbon fossile, soit pour des
fosses mobiles, soit enfin pour Téciaira^^e nu gaz.
Lindustrxe manufacturière a progressé depuis un de-
mi siècle, notamment dans les trente dernières années.
63 bis.
-. 498 — B
Let objets en toierie ^ont eslimés, et les étoffes fa-
çon de Damas, celles surtout avec or et argent pour or-
nements d'église et pour tapisseries, sont remarquables.
Les filatures de co/o/t, introduites depuis peu dans la
province de Milan, mais dont les plus importantes appar-
tiennent à des maisons de commerce de cette ville, soal
également en voie de progrès.
On peut eu dire autant de fabriques de lin^ d'étoffes,
de coton, d'étoffes mixtes, de filature de laine pour brode-
ries et tapis ; fabriques mises en activité et soutenues
dans les environs de Milan par les négociants de la citi.
Sont assez nombreuses les imprimeries et tintureries 8i|r
coton et toile, mais plus encore les fabriques de chapeaux
de feutre, celles d'umbrelles,de meubles.Il en est une qui,
fondée par Speluzzi , en 1837, mérite une nrienti on parti-
culière. Elle abonde en beaux meubles, en ouvrages de
laiton et d'écaillés de tortues^ en garnitures de bronze, en
lampes, etc. Les cari\>ssiers ont aussi droit à des éloges,
quant aux travaux de leur industrie, sûus le triple rap-
port do l'élégance, de la commodité et de la solidité. Il
est, toutefois, des marchandises susceptibles d'être per-
fectionnées: les chapeaux de soie, par exemple, pesaa-
raienl être comparés à ceux de France.
Avec les produits de ses manufâctures,le commerce mi-
lanais s'affranchit de ceux de l'étranger, excepté, pourtanfi
quant aux objets de luxe et de fantaisie.
Il est à noter que rindustrie a su tirer parti de la puis-
sance hydraulique, ù l'aide de la:]uelle sont mises en mOQ-
vement des scieries de bois et de marbre, des machiies
pour moudre les grains, pour couper, fendra les bois de
teinture, pour pulvériser les substances de couleur, végé-
tales et minérales. Une fabrique unique en son genre, est
celle établie par des suisses, MM.Mulleir etSxuTZ, pour la
confection de tours ei de machines parmi lesquelles U
— 499 — c
en est une pour battre le blë el le riz^ sans avoir besoin
de chevaux pour cela.
L'iodustrie milanaise , soit en ville ou dans ses envi-
roDSy prodQit beaucoup d^autres objets : de la bierre dans
46 fabriques, des chandelles stéarlques dans 2 fabriques ,
des bougies, deseaux minérales artificielles, des prépara*
tioos chimiques et pharmaceutiques , etc. On compte 2
raffineries de sucre occupant, chacune, de 70 à 80 ou-
vriers^ et où la vapeur est appliquée à la purification des
tiropSi etc. Pour la cuile, Ton se sert,dans Tuneide l'appa-
reil d'HowABD, et, dans l'autre^ de celui de Degramd.
Diverses fabriques de bronzesdorésdonnent des produits
d'an mérite peu ordinaire, et Torfèvrerie fut toujours pla-
cée au premier rang parmi les arts industriels à Milan. Un
Français y a introduit la fabrication de fort jolis petits palets
ou carreaux, pour pavés ; dans la campagne se trouvent
beaucoup de fours à brlqups. Il est une fabrique de por-
celaines oii Ion fait toutes sortes d'objets tant ordinaires
que de luxe, et de la (erraille imitant celle anglaise.
L*art de peindre les vitraux, était abandonné depuis deux
slàcles^lorsque Bbrtini de Milan, Ty a remis en vigueur^ en
1835,en embellissant le dômo de plusieurs de ses œuvres
en ce genre. Celte ville peut revendiquer encore deux
Milanais, comme inventeurs, Tun, Gatlinbtti , des. balan-
ces à ponl;rat]tre, Jle Console^ d'une nouvelle forme de
fusil. llest,d'ailleurs,d'âulres artistes qui se distinguent, les
uns par la fabrication d'instruments de chirurgie, d'autres
par la confection d'instruments de physique el de ma-
thématiques, ou de machines à l'usage des ouvriers, ainsi
que de machines h vapeur et hydrauliques.
Je donne le tableau de l'industrie privée en 1843, à
peu près celui dontj'ai parlé à rariiclepopulation,ausujet
des classes productives, comme no paraissant pas très
exact, mais le seul qui puisse me servir ici Je guide.
— 500 _D
En Tilld.
Dans le reste di
la provlaee.
4
142
1
Fabriques de filatare de sole et de mar-
chandUf s de soie. 45
Idem de colon et de laine. 2
« De lin, de chanvre filé et tollo. 39
• De couvertures de laine, tapis, etc. 3
» De tapisseries de papier, et de cartes
à jouer.
« De papier —
« De oronzes dorés. 8
€ De plaques de plomb I
« D'aiguilles, d'épinsles, de boutons. 57
e De chapeaux de feutre , étoffes ,
castors. 40
• De cire et de bougies* 6
« De fromages. •—
«De chandelles. 22
« De savon. 15
• De machines hydrauliques et 4 va-
peur. 22
« D*lnstruments de mathématiques etc. 14
• De porcelaines, terrailles, fayences. —
«I De Terres, crjstaux, miroirs. —
fl De peaux, cuirs, etc. ( Tanneries.) %ê
Marchands d'acier et d^autres métaux. 8
Distillateurs d'eau-de-vie et esprits. 14
Marchands de bois* 60
Commerçants de plumes. 47
Idem de porcelaines et cristaux. 4 4
Idem de vin et de vinaigre en gros. 22
e « en détail 361
Boutiques et débitants divers . 3S5
Aubergistes et traiteurs en grand. 20
Rôtisseurs. 68
Cafetiers. i|7
Charcutiers. 257
Orfèvres. 419
Graveurs sur cuivre, etc . 57
Tapissiers. 45
Carrossiers. 26
Négociants d'effets de commerce. 82
DébîUnts de sel et de tabacs. 163
Aides et ouvriers attachés à toutes ces
industries. 21274 23T75
48 ~
— U
4
I
2
92
4
844
25
ft
A
I
9
2
27.
8
6
8
13
46
364
544
54
88
42
744
36
3
9
66
585
Lecapitiil employé a été évalué à 132 millions pour la
ville età 30 pour le reste de la province.
— 501 — E
J'ai eneoreypour coqui est de riDdusirie.à parler de hn-
mmaïK. Or, il existe 40 imprimeries qui font aller prà<^
de 200 presses sans compter 36 presses de rimprimerie
'royale .où iDdépendammeot des employés do Tadminis^
tràtion IraTaillent 130 ouvriers , et sans compter aussi
beaucoup de cbalcograpbes.
Introduite» h Milan, en 1827, la lithographie y occupe
ISeUTriers et 12 presses. La chromolithographie, la liibos-
téréotypie et la chromoliihostérëotypie y ont élé introduites
aoaai aucoessivemènt. Les imprimeries de musique entre-
tiennent un commerce actff avec les provinces et Tétran-
ger; les relieurs et les cartonniers se montrent supérietM*s
dana leurs produits. Il n^y aurait que des éloges adonner,
si Je passais en revue leséditions qui sortent des presses
de Milan, et les ouvrages des lithographes, etc.
Journaux. — 21 journaux dont II en feuilles et 11 en
fascicules paraissent à Milan et peuvent être regardés
comme une branche dlndustrie qui fait vivre bien dei
personnes et qui met en mouvement un important capital.
jtuxétàbliisements publia dont je viens de tracer l'ex-
posé, il y a à ajouter celui connu sous le nom de bains de
Dian$ ou école de natation, fondé en 1841 par one^so-
dété d'actionnaires, supérieurement construit d'après
rarchitecte Pizzalà, et réunissant un beau salon pour fes-
tins, une salle d'escrime, un café avec billard, etc.
Dans un jardin se trouve un vaste bassin d'eau sans cesse
renouvelée par un canat intarisèable, bassin au tour du-
quel sont 84 cabinets h l'usage des baigneurs. Il y a aussi
ooe école de natation dirigée par de bons maîtres, et en*
flO| oo'peut s'y exercer, dans une enceinte adhae^ au tir
do pistolet et de la carabine. Le prjx d'entrée est d'une
lire, outre ce qu*il faut payer pour les divers exercices.
On voit par tout ce qui vient d'être exposé sur le cod -
merce et l'industrie que l'agriculture n'est pas la seule sur
laquelle les Milanais aient à fonder leurs espérances.
— 502 —F
Pour ce qui esl de ia législation^ je n^enlrep rendrai pas
de faire l'analyse des lois civiles^ criminelles, péDalesel
correctionnelles, ni de celles qui régissent le commerce.
Je ferai seulement remarquer que si les Milanais avaient
anciennement des lois et coutumes particulières, ilaont
dû se soumettre ensuite à celles des peuples qui les oat
envahi. Ils sont aujourd'hui, on le sait, sous la dominatioa
autrichienne, mais pourtant avec un système de législa-
tion modifié et tel que l'on a pu s*en faire une idée parce
qui a été rapporté delà forme du gouvernement actuel.
Agriculture, — Cet article^ seul, donnerait lieu à aa
très long rapport, et parce que dans chaque Et.it , Tagri-
cullure en est justement considérée comme l'une des ma-
melles, et parce qu'en Lombardie, elle y esl florissante,
non pas seulement à cause du climat, de la situation des
lieux, l'art :iyant infiniment fait pour atteindre la pet fection,
et les précieux résultats étant dûs en grande partie à noe
population agricole laborieuse qui ne compte pas moins
dans la province de 76,000 familles.
Dans le haut Milanais où l'arrosage est impossible, on
ciîltiye de préférence le mûrier, la vigne et les céréales;
^ et cela plus avec la bêche qu'avec la charrue. Tout y at-
teste que la main de l'homme sait suppléer au peu d'en-
grais et de pluie. On y cultive surtoui le fromeni ei le blé
de Turquie [zea maïs ) entre lequel on sème des haricots.
Mais c'est dans \^bns Milanais que l'on admiré les pro-
duits de diverses cultures, de celles de plusieurs espèces
de blé, du mais surtout ^donl la récolle dans tonte la pro-
vince est d'ordinaire par an de 600,000 à 630,000 mulds ),
du seigle^ de l'orge, du ravison, du lin, du chanvre. On y
voit de nombreuseset belles prairies ; les unes kmareite^
c'est-à-dire couvertes d'eau en hiver, par un procédé qui
résulte de la distribution des eaiix; les autres ^t//i/>/^f,
c'est a -dire ari osées seulement et) été. '
Après les prairies, les rizières sont ce qui est le pins
productif. Il laui voir avec quel soin on cultive le riz dont
on obtient ch<»qne année dans la province, de 105 à 110
mille mu ds qni s'y consomment.
Affermage, — Rarement les terrains du haut Milanais
sont affermés à prix d'argent. Alors, le fermier fait culti-
ver le fonds par des ménager8^{\\x\ ont des bêles de travail,
des instruments , etc., et par des paysans locataires^ non
pourvus de ces moyens. Il réalise les produits qu'il perçoit
en nature et paye au propriétaire de9è 1^ lires par per-
che, suivant la localité. La durée de la location est en gé-
néral d'un an, h dater du 11 9bre. — Dans un autre cas,
— 503 —G
Je ménager donne au propriétaire, pour prix du loyer ,
d^unèS et 1|S boisseaux de bli^par perche; mais il jouit
des autres produits ; seulement il est tenu de payer eu ar-
geol, de 40 à 47 lires, par perche de prairies simples qui
peavent lui être concédées, et d'observer certaines con-
ditions envers le propriétaire.
Dans le bas Milanais, les terres sont d*ordioaire affer-
mées, le 11 9bre,pour 9, 42 ou 15 ans,au prix qui varie de-
puisSjusquesà 12 lireSyparperche^et à certaines conditions,
Dotaromenlà celle que le locataire doit à ses périls et ris-
ques, améliorer et ne jamais détériorer le fonds. On a éva-
lué le bénéfice net que celui-ci procure au propriétaire, à
8 lires 58 par perche.
Le salaire des laboureurs et journaliers est par jour de
30 i AOsousde Milan, en été, et de 15 à 30 en hiver, outre
la nourriture, et de 3 lires et plus pour la récolle du riz^etc.
Insirumenln aratoires , etc. — Ce sont la charrue sans
rooes,des pioche« el bêches dont une de 50 centimètres de
longueur et de 4O de largeur, Therse avec des dents de
fer et traînée par un cheval, la petite faux recourbée
pour la moisson, les claies pour Téducaiion des vers à soie,
des rhars â 2 ou à 4 roues, traînés par des bœufs. On sème
k la main.
Engrais, — Les plus usités sont de nature mixte et
adoptés suivant la qualité des terres. Or celles-ci qui, en
général, sont assez nourries, réclament quelquefois un mé-
lange de terres calcaires, etc.
Irrigations. — J'ai déjà avancé que c'est ë elles, à une
iolélligenté distribi\lion des eaux que sont principalement
dûs les succès obtenus en agriculture.
Habitations, — Plus salubres dans le haut que dans le
bas milanais celles des agriculteurs sont partout bien cons-
truites, notamment au point de vue de la commodité.
Je ne reviendrai pas sur ce que i*ai raconté des bestiaux
è Part. Zoo/o^iV. Je ne finirai pas sans rapporter que la vl-
gne'produit d'ordinaire, dans la province ?ZiO,OOU brcntes
de vin^que celui-ci n est ni »ssez alcoolique ni assez abon-
dant pour servir à la distillation; que Ton est arriéré, dans
celle province, quant ^ Tœnoiogie, etc., etc.
Je m'arrête ici, Messieurs, bien que j'aie à peine effleuré
ce qui a trait à tous les sujets dont je devais moccuper.
Mais je crois en avoir dit a^^sez pour donner une idée de
l'état actuel de Milan et de la Lombardie , el pourfacili*
ter les recherches ï\ quiconque voudrait traiter à fond
l'histoire et la statistique de ce pays. Heureux si j*ai ainsi
justifié la confiance des corps savants qui m'ont délégué
— 5'Oft —H
près (lu 6me Congrès italien, réuni dans une ville qne je
connaissais déjà, mais que j'ai revue avec d'aatantpiiisde
plaisir,' qu'elle m'a offert à différents égards beaucoup
d'analogie avec Marseille, ma paf rie.II n*esi pas jusquea aaz
armoiries des doux villes* qui ne soient presque les mé*
mes. Celles de Milan cdosisienl en une croix rouge sot
un fond blanc, entourée de feuilles de palme et d'oUvier,
symboles de la guerre et de la paix.
Nota,— Ce rapport était Imprimé en partie dans le Répertoire à%$
travaux de la Société de statistique de Marseille, quand J'ai recule
volume contenant les actes du 6me Congrès d'Italie. En lisant, page
845, le procès verbal de la séance du 26 7bre, tenue par la secliM
de chirurgie Je n'ai pas été peu surpris de ne pas y trouver lesaiodi«
flcations que le rédacteur.run des secréuires, M.bEETÀiii, défait J
apporter, d'après quelques remarques que je lui avais faites et don
il avait pris l)oune note pour en profiter.
Je me léliciie donc d'avoir reproduit ici mes observations. Lt pê»
blic jugera si, comme celles du docteur pACANi.elles ne sont d'iuciue
importance, ainsi que Ta fait dire Bl. nsaTANi k M. le vîce-prt-
sident Rossi. Hé quoi , M. Rossi , si instruit et si poli, auraH
tenu un langage si peu modéré , dans* le sens de 11. tah
TANi 1 Non, ce que M Rossi a prétendu être de peu d'importanee,
c'est fa discussion fetnon les faits)quaRtà la priorité du procéderai*
ployé contre l'ascite; priorité que soutenait M.Pagani en faveur dtli
chirurgie italienne. Et puis,pourqiioi celte assertion que II le viee-
S résident n'avait pas cru opportun d'ouvrir la discussion sur cet ftUtt
['y a-t-il pas eu discussion ent^e M.PAGAm et moi qui avons praofé
que le procédé proposé dans le journal médical du P. Heivzi, a'eUJt
pas nouveau ? Au reste, le doct Redeschi cita ensuite uue obsem*
tion d'ascite, à l'appui du fait que i'avaia cenimaniqué.
Une autre erreur k relever est celte d'avoir écrit que l'ustion pat
la poudre è canon eut lieu h la nuque, tandis que ce fut au syncipiil.
Il y aurait d'autres remarques h faire ; j'ajouterai seulement que si
Ton ne s'était pas borné à donner k peine les titres de mes
observations, on aurait mis le lecteur li même Je les apprécier. C'est
sans doute par oubli que M. Bertani ne s'est pas servi des no-
tes qui devaient rendre son procè«-verbal plus clair. Aussi n'élève-
rai-je aucun doute sur la pureté de .«e» intentions, convaincu, d'all-
leurs,comme je le suis, qu'il est l'un des premiers sei9n%iati 4 recoo*
naître qu'une Société ayant en vue ié propagation des vérités utiles .
De saurait atteindre son but sans toute l'exactitude désirable dans
l'exposé de ses travaux.
Séance du 9 janvier IS/iS.
PRÉSIDENCE DE H.LOUBON.
Après la lecture et radopiion des procès-verbaux de
la séance ordinaire du 42 décembre de Tannée 1844 et
de la séance publique tenue le 29 du méime mois , Mon-
sieur LouRo?! , Président adresse des paroles de félici-
tations à Monsieur Viguier, membre actif nouvellement
— 505 —
élQi qui parait pour la première fois au sein de la Société.
H ViociBR répond que la haute faveur que la Sociélé lui
a accordée, en Tadmettant parmi les membres actifs, a exr
cité à un haut degré sa reconnaissance. Mais il craint que
la compagnie, en raccuelllant, n'9il pas comprisses inlér-
réts, puisqu'il n'a, ajoule-t-il modeslement, que du zèle à
lui offrir; un zèle, il est vrai, sur lequel elle peut compter.
Correspondance. — Lettre de iM. le Comte d'Hactpool,
Lieutenant général, commandant la 8* division militaire|j
qui exprime tous ses regrets de n'avoir pu, par des oc6a-
pations imprévues, assister, ainsi qu'il se Tétait promis , à
la dernière séance solennelle de la Société.
Lettre de M. le Préfet qui adresse ses excuses pour le
néme sujet.
Lettre de M. le Maire de Marseille qui fait savoir aussi
qu'il a fallu un moiif légitime comme celui d'une maladie
grave dont M"" sa mère a été atteinte , pour ne pas se
rendre è l'invitation, qu'il avait reçue d'honorer de sa pré-
cance notre séance publique.
. ' Lettre de M. Michel Erede qui adresse à titre d'hom-
mage un exemplaire de son journal intitulé: Bévue Ligw-
rg0ftn«'(dépôt dans la bibliothèque , et lettre de remer-
ctment/.
Lettre de M. Gregory, Correspondant, à Lyon^ qui fait
parvenir h la Société un exemplaire de l'ouvrage qu'il a
publié sur les Statuti de la Corse. M. Magnone est nom-
mé rapporteur de cet ouvrage..
Lettre de M. le Marquis deMu^TGRAND, Membre hono-
raire, qui ^ ayant fait pour le jour de notre séance publi-
que des dispositions qu*il lui était impossible de changer,
dit qu'il a éprouvé le regret le plus vif de n'avoir pu assis-
ter à celte séance.
Lettre de M. de Caumont qui , iuGniment reconnaissant
d'avoir été reçu Membre correspondant de la Société de
64
— 506 —
statistique, lui exprime sa gralimde et le désir de parti-
ciper à ses travaux autant que le permettront les spécia-
lités auxquelles il s'est livré.
Lettre de M. Viguieb qui remercie la Société de ravoir
reçu Membre actif, et promet de contribuer autant qu'il
dépendra de lui, à tout ce qui pourra tendre à la prospérité
de la compagnie.
Lettre de M. Portb qui adresse ses remerciements ponr
la distinction flatteuse qu'il a reçue à la dèi^nière séance pu-
blique, et qu*il regarde comme un grand encouragemest
Lettre de M. iUassb qui, en fesant réclamer la médaille
qui lui a été décernée récemment par la Société de tta«
tistique, lui témoigne toute sa reconnaissance.
Lettre de M. Barbaroux, Membre correspondant ,qqi|
Membre actif en 4827, étant venu de nouveau résidera
Marseille, désirerait redevenir Membre actif, ponr^ di^
il, assister aux intéressantes réunions de la Compagnie «I
y voir accueillir avec autant de bonté que d'indulgenes,
les fruits de ses veilles. La Société fesant droite la récla*
mation de M. Barbarodx, le fait^ aux termes du règlemeot,
inscrire sur le tableau des Membres actifs^.
Lettre de M. Gapplet d'Elbeuf qui , ayant pris connais-
sance, dans le tome 7 , page 97 du Répertoire de dos tra-
vaux, d'un rapport de M. Bouts sur un rapport fiait par
M. Capplbt lui même , adresse une courte réponse iiux ob-
servations critiques de M. le Rapporteur^ quant k ce qui
le concerne. Mais pour ce qui est du livre de M. YiRi*
tbinibr, objet du rapport, M. Capplbt promet i la Société
de lui en adresser un exemplaire, «afin, ajoute-t-il , que
t l'appréciant h sa juste valeur , elle puisse dire avec M.
« Bouis^ que l'auteur est un philantrope éclairé qui
« connaît parfaitement la matière dont il 9*occupe 0t
t qu'il a su y jeter de vives lumièreê. Je ferai remarquer
« que mes opinions sont à pu près les mêmes que celles
— 507 —
€ de M. ViNGTAiNiER sur les prisonniers. Je ne suis pas
« disposé en fareur de la flagellation , ni de la punition
€ par la guérite ; je n*ai rien indiqué pour les remplacer,
« parce que dans ma notice je rendais un compte rapide
« de l'ouvrage de AI. Vinotrinier; j'ai pensé que je n'étais
« pas tenu à détailler et à motiver les divers genres de
c punition auxquels je donnerais la préférence. Mais il
c est bien certain qu'il existe d'autres moyens. Il me suf-
« fira , je pense , de faire connaître ceux employés en
c Suisse et dont les résultats sont satisfaisants : la cellule
c convenablement disposée avec privation de jour, le ré-
c gime du pain et deTeau modifié. 11 faudra bien convenir
« qu'il ya une réforme à introduire pour les prisonniers,
« puis quMl est question d'un projet de loi qui a été adop-
# lé par la Chambre des Députés et qui ne Ta pas été par
« la Chambre des Pairsjaquelle a voulu prendre l'avis
« des Cours royales avant d'en commencer la discussion.»
il. Gàpplbt finit par dire qu'il désire la réformation de
la Joi| non sur le vagabondage , mais sur la répression de
la mendicité. Il regarde comme une grande dureté, la pu-
nition infligée è quiconque ne peut obtenir du travail et
n'a pas de moyens d'existence. Le reste de la lettre de
H. Capplbt apour but de remercier la Société de la men-
tion honorable qu'elle lui a accordée dans sa séance du
29 décembre dernier, et de promettre tous les renseigne-
ments désirables, afin de continuer à se rendre digne de
la bienveillance de ses collègues.
. Sont ensuite déposés sur le bureau les ouvrages sui-
vants qui lui ont été remis par M. Capplbt ;
— Notes sur les obélisques de Rome^ particulièrement
aor ceux de la villa Torlonia, sur le Luxor et autres.
— Essai sur les brevets d'invention obtenus par les
iodostriels de la Normandie depuis l'origine dé cette insti-
tution ; par MM. Giràrdin et Bàllin , in-8% Caen 1844.
— 508 —
*— Des fumiers considérés comme engrais, par Giraidir
( in-42 de 466 pages, 3° édition).
•— Mémoire sur la pomme de terre. Déiertnînation des
meilleures variétés à cultiver dans chaque espèce de
sol, analysé par MM. GinAnoiN et Dubreuil.
— Extrait d'un rapport sur une nouvelle machine , de
l'invention de M. Perrot de Rouen (in-8o de 7 pages).
— Notes sur deux sortes particulières de savon par M.
GiRARDIN.
— Régime des prisons des enfants ; par M. ViNCTBimot
(in -8° de 27 pages).
— Projet et modèle des statuts d'une Association decli»-
rité pour le soulagement de Tindigence et rextinctioo de
la mendicité.
-" Trois mémoires relatifs à des voyages entrepris pa^
M. Cappibt.
Sont encore déposés sur le bureau : !<> une brochurein-
titulée : Rapport sur les fouilles d'antiquités faites à
Aix enh^h^ e/ 1844, par M. Rouard , liibliothébaîre, Se-
crétaire de Ja Commission , Correspondant du ministère
de l'instruction publique , etc., (Aix 1844 in-8o de 68 pa-
ges avec planches). M. âudodard est chargé du rapport i
faire sur cette brochure.
2* Des systèmes de concessions des chemi^is de fsf^
datif leurs rapports avec les intérêts de l'Etat , par M*
Barbillon , Membre du Conseil municipal de Lyon et
Correspondant de notre Société ^in-8o do 64 pages). Un
exemplaire de ce travail a été adressé a chaéub des mem-
bres de la Compagnie.
3^ Les n*» de septembre ^ octobre et décembre du bulle-
tin d'agriculture publié par le Oomice de Busy.
4^ Les no 4 , 5 et 6 (octobre , novembre et décembre
iSUti) du journal des travaux de la Société française de
statistique universelle ,
— 509 -
M. Ghahbon communique è la Sociélé un tableau indi-
quant les opérations de la Caisse d^épargne de Marseille
et des Bouches-du-Rhône , du 1" janvier au 31 décembre
. L'ordre du jour appelle en premier lieu le compte-ren-
do , par M. Bbup , Trésorier , de sa gestion en 1844.
Immédiatement après ce rapport, on procède par voie
de scrutin h la nomination de trois auditeurs des comptes.
II en résulte que MM. de Montldisant, SAmT-FERRÉOL et
Bouts sont chargés d'apurer les comptes de M. le Trésorier.
L'ordre du jour amène en second lieu Télection des
fonctionnaires pour Tannée 18^5 , et tel a été le résultat
des Dominations faites au scrutin que le bureau pour cette
ebnée se trouve ainsi formé :
TPrésîdent, M. Miecb; Vice-président , M. Dieusbt; Se-
crétaire perpétuel , M. P. M. Roux ; Vice -Secrétaire, M.
TooLOUZAR ; 4*' annolateur, M. Feautrier; 2' annotateur,
M. Chavbon; 3* annotateur, M. Guindon ; Conservateur,
M; MoKFRAT ; Trésorier , M. Bedf.
^Membres reçus, -^ Les élections ainsi faites, M. P. M.
Boirx fait un rapport sur les travaux de M. Nugnbs, Vica-
CoDSul de Naples, à Gènes, candidat au titre de corres-
pondant. Les conclusions favorables de ce rapport étant
edibptées, on scrutine M. Nggnes qui obtient tous les suf-
frages et est proclamé membre correspondant.
Candidats proposés, -^ M. Mouan, sous-bibliothécaire
delà ville d'Atx; Membre de TAcadémie, etc., est propo-
sé pour le titré de correspondant et MM. Thibbaud et Gi-
BAUD^ docteurs en médecine, pour celui de membre actif.
Ces propositions faites par MM. Bbuf , Ghahbon et P. M.
Booi, sont prises en considération aux termes du règle-
ment et personne ne demandant la parole , la séance est
lavée.
— 510 ~
Séance du 6 Février \Bh5.
PafisiDBircK DB M. MiSGié
M. le Secrétaire lit et la Société adopte le procès verM
de la séance du 9 janvier. ^^ t.
Correspondance. — Lettre de M. Moreau de JoHicis, Cor-
respondant, à Paris , qui accuse réception et remerde k
Société de la médaille de vermeil qu'elle lui a décami,
nous annonce Tenvoi, par Tentremise de M. Je Maire de
Marseille, d'un volume in-f*, ayant pour objet la atatiili*-
que générale de la France, et nous transmet oaesM*
plaire des deux derniers annuaires du déparlem^ dl
Doubs, par M. Paul Laurbns, Chef de division à la
tare de ce département , qui a témoigné le désir de
appartenir comme correspondant. . La' demande de ai
titre, appuyée ^ar M. Mobeau de Jonnês, est priée H
considération aux termes du règlement. Le grand vdim»
de la statistique générale de la France étant parvea» i
la Société, est confié à M. Loubon, qui veut bien sechacgff
d'en faire une analyse très-détaillée.
Lettre de M. de Segur Ddpbtboii ^ Cofrespondast, i
Paris, qui accuse réception et remerde aussi notra So-
ciété delà médaille d'argent qu'elle Ini a accordée, et jpij
encouragé par cette marque d'intérêt à ;poursaiyr0 do
nouvelles recherches statistiques, promet de les comma-
niquer à notre compagnie dont le suffrage^ dit-il ,. est oa
de ceux qu'il ambitionne le plus de mériter.
Lettre de M. Guillort aine. Correspondant, è Angars i
qui exprime sa gratitude pour la médaille d'honiioer
qu'il a obtenue et qui donne l'assurance de ne rioa
négliger pour concourir , autant qu'il dépendra de luit
au but que se propose d'atteindre notre Société.
— 511 -
Lettre de M. Gxtasco , Correspondant , à Gènes, qui ti-
meigne égalen^enl sa gratitude pour la médaille de bronse
donisoB ouvrage sur la stalîslique de Gènes a été l'objet
eiqni semei entièrement à fa disposition de notre Société
de statistique pour la servir en (out ce dont elle croirait
devoir te charger.
LeKre de M. Achille Pbnot, Correspondant^ à Mulhouse,
qoi a4iC^M^ de môme ses sincères remerciements et Vex^
fressran de toute sa reconnaissance pour la n^édailleJe
hfmBté que lui ont valu ses recherches statistiques sur
ItflhQUse j et qui dit avoir été d'autant plus sensible à
•Étt^flatleuse distinction , qu'il Ta reçue delà Société de
iiUistique de Marseille, d'une ville où il a fait ses pre-
ttMfés études et dont par cela même il a conservé le
pit» agréable souvenir.
Lettre de M. Jules Làgardb , Correspondant, à Paris ,
^i adresse le volume, année 1845, du Caveau dont il
eiltnèmbre (dépôt dans la bibliothèque et lettre de re-
merciement).
' ^i^tre de MM.Ârmàeid et Michbl, à Marseille, qui, pleins
de gratitude pour la médaille de vermeil dont la Société
lie*a honorés^ donnent l'assurance que ce témoignage d'es-
liflitfaera pour eux un puissant motif d'encouragement
pour obtenir des progrès nouveaux dans l'iodustriesi imé*
iHilaante è laquelle ils se sont entièrement consacrés ,
<fii|li-àrc|ire le dével6|)'pemiettt de la richesse minérale de
bbt'reilépartement. " '
' ' Lettré de M. le Conàte de la Maisohfort, à Venise, qui
ayaiitreçude M.deFADQDEViLLB, consul de France, com-
BMHiieation d^un^circulaire ri'Iative' au nouveau plan de
recherches adopté par notre Société de statistique, offre
<]e «eus envoyer des notes sur l'Asie centrale, l'Iodo-
diine et l'Empire Birman. Il ajoute avoir adressé en 4840,
«we lettre h la Chambre de commerce de Marseille ,
— 512 —
coQtenaDt des réductions de droits de douaûedans les ports
deTEmpire, etc. etc. ; lettre qui , devant jeter qo grand
jour sur les notes qui pourront nous arriver ensuite, devrait
é(re consultée y si elle est parvenue à sa destinaiion.
M. MiBGE raconte que sur son invitation^ il a été fait,
mais sans succès, à la Chambre de commerce , des re-
cherches pour y retrouver ta lettre dont il s'agit ; à Tappoi
de cette assertion, il fait part d'une réponse de M. Bn-
TiADT , Secrétaire de la Chambre de commerce/ dontlts
recherches dans tous les dossiers, ont été infructueuses.
jM. MiEGB est d'avis de réclamer une copie de cette lettrée
M. de MAisoNFouret de lui répondre que son offre a été
accueillie avec un sentiment de vive recon naissance et qw
dans ses relations avec lui^ la Compagnie saura coDciliff
ce qui lui est du avec les devoirs qu'elle s'est imposés.
Adopté.
M. Bbuf communique une lettre qu'en sa qualité de Tré-
sorier , il a reçue de M. le Préfet, et qui concerne la comp-
tabilité.
Sont ensuite déposés sur le bureau : les n° 1 et 2 (3ma
année) do la Gazette de l'Association agricole deTurio.
Le n® 1 (année 1845) du Recueil d'actes et autres docQ^
ments administratifs de la Préfecture du département dtt
Bouches -du-Rhône.
Le prospectus d'un essai historique sur la vil le de Nuit?,
extrait de ses archives , etc., par M. Vienne , Membre opr-
respondanl.
Les 3ô premiers n° des annales de Livourne , publiées
par M. VivoLi , Membre correspoudant.
Une brochure in-/i*' db 23 pages, intitulée: considérations
sur les progrès de l'éducation des vers-a-soie , depuis le
commencement du siècle; par M. le comte deGASPARiii;
que noire collègue, M. Valz, dit ambitionner le litre de
membre correspondant de notre Société , et qu'il présente
— 513 —
coDséqaemnieat comme candidat. Celle proposillon est
prise eo considéralîon aux lermes du règlemeol.
Les extraits des arrêts de la Cour d'assises du départe-
ment des Bouches-dii-RhÔDe , pendant les 3* et 6* trimes-
tres de 1846. (Envoi de M. Porte , Membre correspon-
dant).
Les n"" 221 à 227 des documents sur le commerce exté-
rieur, publiés par le ministère de Tagricullure el du
commerce.
Le D"* de janvier 1865 du bulletin d'agriculture publié
par le Comice de Busy .
Dueourê. — La correspondance épuisée ; M. Loubon ,
Président sortant , ayant à procéder à rinstallation des
Dooveaux fonctionnaires, prononce un discours dans le-
quel apr<»s avoir avancé que les entreprises les plus utiles
avaienl besoin de subir les épreuves du temps , avant de
réaliser les espérapces quViles donnent d'abord, il jette
oû obup d'œil rétrospectif sur la Société de statistique de
Marseille pour montrer que grâce à la direction qui lui a
été imprimée et ainsi que Tattesle le Répertoire de ses
travaux, elle est parvenue insensiblement à produire quel-
que bien; mais il soulientque ses actes acquerront plus
d^iôiporlance , lorsqu'elle aura recueilli des documents
sor le commerce dans toutes les contrées, môme les plus
loiptaines. Conduit delà à parler de nos tentatives à cet
égard, suivant une proposition de notre honorable collé-
gooi M. MiÈGE , il fait entrevoir ce que Ton est en droit
d'attendre des efforts du nouveau Conseil d'administration
dont le zèle éclairé ne saurait ôtre moins actif que celui
dé l'ancien Conseil. C'est au conoours efficace de celui-ci
que M. LooBON rapporte ce qui a pu être exécuté de re-
marquable sous sa présidence. Puis , rappelant à propos ;
i la suite d'un exposé des excellentes vues de M. le Pré-
sident actuel , que son Vice-Président a si bien dirigé
65
— 514 —
dans le temp^ nos délibéralions , et a énoacé même des
idées analogues qui eurent la sympathie de lous^ M. Lou-
Boif se persuade que de cet accord doit résulter infailli-
bl^^raent une amélioration notable , surtout s'il s'éta-
blissait un jour, parmi nous, un centre commun de dé-
pouillement des matériaux statistiques dont nosarchives
et notre bibliothèque s'enrichissent chaque jour.
Ce discours écouté avec attention est applaudi et M*
LouBON cède immédiatement le fauteuil à son succesaeiv.
C'est avec une profonde reconnaissance que M. MiiM
dit prendre possession de ce fauteuil , sans se dissimBlir
toute rétendue des obligations qu'impose la présidence, «t
devant lesquelles il n*a pourtant point reculé, se sent»!
appuyé sur les conseils de l'honorable Vice- Président ,
M. DiEusET^ et sur le concours desautres membres du bu-
reau. Le règleipent devant être, à son avis, réligieuseiMAt
observé pour quo Tordre règne dans la Société, M. Uaâ^
prévient qu'il sera la base invariable de sa conduite ; cpa
du reste il apportera tout le zèle, tout le dévouement doot
il est capable pourTaccomplissement de ses devoirs. Pa^i
soutenant avec d'autres statisticiens^ que l'économie poli-
tique est fondée sur la statistique , il démontra que c'est
une haute mission que celle des sociétés de statistique^i^.
que la nôtre a bien compris, puisqu'elle s'est engagée aoa
seulement à continuer la Statistique du |départemeni des
Bouches-du-Rhône, mais encore à étendre se^ reeherciMS
aux pays étrangers avec lesquels Marseille est en rapport
d'affaires , ou peut s'en créer. Il fait voir ce qui a été déjà
exécuté pour remplir cette double tache, en jetant un
coup d*œil rapide sur les articles dont le Répertoire de
nos travaux se compose. Si ces travaux sont assez consi-
dérables, sans doute il reste encore beaucoup à faire i
mais avec un peu de bonne volonté et le sacrifice jonrna*
lier d'un instant prissur ses loisirs, on finira par posséder
— 515 --
sor chaque pays un corps auquel poissent s'adapter les
faits dltérieuremeot recueillis, et qui puissent êti*e con-
3ulté8a\rec fruit. Mais il faut que chaque membre apporte
toti tribut, et c'est à ceux qui , jeunes encore , ont été
admis dans la Société, qu'il appartient deréaliser cette
idée, de réunir en un seul faisceau les travaux de sta-
tistique SOI' notre déparlement et cent de statistique uni-
irèrselle. En un mot, M . Miegs fait un appel h tous ses
éilllègues dont-il réclame cette confiance qui, dit^il ^péut
encourager les efforts et récompenser son dévouement sur
lequel on doit compter.
M. le Président ne termine pas son discours sans payer
im JQSte tribut de gratitude à M. Lodboi^, Président sor-
tant, dont il loue à la fois le zèle, les lumières etles qualités
l^fsonnelles , et propose de lui voter des remerciements
et d'en consigner Fexpression au procés-verbal. M. Miboe
▼eut bien demander aussi la même expression pour M.
le Secrétaire perpétuel.
Ce discours est suivi de longs applaudissements.
Rapport. — L'ordre du jour appelle le rapport sur la
gestion de M. le Trésorier. Organe delà commission char-
gée de l'apurement des comptes, M. Bouis nous apprend
que les finances de la Société sont dans un état prospère
éi^qu'évideminent Un esprit d'ordre et de sagesse a pré-
sidé aux délibérations du Conseil d'administration comme
6ti peut dire aussf que tout atteste la bonne gestion de
M. le Trésorier.
Ce rapport est adopté et des remerciements sont votés
S'M. BEOPpour la manière distinguée dont il continue de
iremplir ses fonctions.
Commissions. — M . le Président invite tous les membres
de la Société à vouloir bien faire connaitre dans quelles
COftioriissions ils veulent être placés. Sur la remarque de
AT. ïè Secrétaire qu'il est difficile de réunir dans une
— 516 —
séance tous les membres pour qu'ils se cLissent ainsi qn'il
vient d'être proposé, il est décidé de faire passer une cir-
culaire à chacun d'eux avec un tableau des commissîoos
pour qu'ils aient ë se conformera l'invitation qui vient de
leur être faite.
M. le Président nomme ensuite membres de la commis-
sion chargée d'examiner le travail de M. Thiebâud , cao-
didat au titre de membre actif y MM. Toolouzan , Alluebt
et BiCAED, etMM. AuDOUAAD, Bouisel Loubon , pour exa-
miner le travail de M. Giraud, candidat au titre de mem-
bre actif.
M. le Président engage les membres qui ont de? rap-
ports à faire à vouloir bien ne pas différer de remplir
leur lâche.
Personne ensuite ne demandant la parole , la séance
est levée.
Séance du 6 mars 1845.
Présidekcb de m. Miègb.
M. le Secrétaire lit et la Société adopte le procès-verbal
de la séance du 6 février.
Correspondance, — Lettre de M. le doct. Joseph Vivou,
membre correspondant, à Livourne^ iqui remercie la So-
ciété et lui exprime sa vive reconnaissance de l'avoir as*
socié à ses travaux , accuse réception du diplôme qu'elle
lui a décerné , proteste de son zèle et promet la suite des
annales de Livoume qu'W publie et doni la Compagnie a
reçu les premiers volumes.
Lettre de M. C. Maxime Nugnes de S. Secondo, Con-
sul de Naples, à Gênes, qui annonce l'envoi delà première
— 517 —
partie d'an ouvrage dont il eslTautear et qui est iotitu-
li : histoire du royaume de Naples. (M. le Secrétaire
dit que cet ouvrage a'est point encore parvenu à la
Société;.
Lettre de M. B. Bertini , Président de la faculté de mé-
deeioede Turin, qui accuse réception du diplôme de mem-
bre correspondant que la Société lui a accordé, en témoi-
gne aa profonde reconnaissance , et donne ^assurance
qo'il fera son possible pour mériter de plus en plus celte
distinction.
Lettre de M. le doct. Yingtrinifr , médecin des prisons,
k Bouen , qui , ayant appris qu'il avait élé fait mention ,
dans notre Répertoire , d'un ouvrage qu'il a publié sous
le i\irê des prisons et dett prisonniers, ofifre un exemplaire
de cei ouvrage dont il n'a élé question dans notre Société
qu'à Toccasion d'une courte notice faite à ce sujet par M.
CiPPLBT, Correspondant à Elbeuf. Par cet envoi^M.YiiifG-
TimiBB à eu pour but de provoquer nos réflexions sur un
aojet resté encore aujourd'hui en question. (Rapporteur
m. Bouis).
Lettre de M. L. Bârthb , attaché a l'école royale d*arts
et métiers, à Aix, avec envoi d'un petit paquet de riz d'une
espèce qui , d'après M. BARTHBfils, Avocat, à la Nouvelle-
Orléans, peut devenir éminemment utile en Provence, en
ce qu*elle n^a pas besoin d'irrigation, pousse dans les terres
élevées et sableuses , bien qu*elle se plaise eu terres hu-
(.iîdes. H. le Secrétaire est chargé dans la lettre de remer-
IstfDent à adresser è M. Babthe père^ de lui exprimer qu'il
entêté à désirer que son envoi fut accompagné d'une no-
«tice sur ce riz , sa provenance , la manière de le cultiver ,
etc.; que si nous pouvions nous promettre ce travail , il
joiettrait notre commission d'agriculture à même de mieux
juger de l'espèce de riz dont il s'agit. En attendant ,
l'échantillon déposé sur le bureau , est distribué séance
— 518 ~
tenante entre tous les membres présents , notaroimtl
parmi ceux de la Commission d'agriculture ^ pour m
faire la culture dont les résultats seront ensuite rendus
publics.
M. BABTHBpère, en terminant sa lettre /dit que s&n fils
s'attendait à recevoir des nouvelles au sujet des vers-k-
soie qu*il nous fit parvenir , il y a environ an an. RépoaM
sera faite h M.Barthe que si la compagnie ne s'est pas €«-
pressée èi lui donner connaissance du rapport lu sur ceftt-
jet, c'est que les conclusions en sont peu favorables ; qie
si pourtant il y tient , il lui en sera délivré un extrait.
Lettre dé,!W. A. de la Costb, Conseiller d'Elat , Pr*l,
qui soumet à Texamen de la Société une série de quèsllMi
posées par M. le Ministre de la guerre , ài M. le sous ni-
tendant militaire d'Âix, et concernant la récolte des fotr-
rages'dans le département des Bouches du Rhône. M* Il
Préfet désire que la Société de statistique de MarseMBini
fournisse tous les renseignements désirables à ce sqj0l.
M. le Président fait remarquer que dans Tordre dis
choses , cette lettre sous la date du 4 7 février , reçue pcr
térieurement à la dernière séance ne pouvait être com-
muniquée que dans la séance de ce jour. De là, tlD
relard qu*il n'était pas seulement dans les convenanM
d'éviter, car nous ne saurions mettre trop d^empras-
sèment dans nos rapports avec l'autorité, mais qu'il hlfoft
prévenir dans l'intérêl du dépaVteinent des Boacfaes-dn-
Rhône et de la fille de Marseille, en ce sens qu'une promp-
te réponse peut exercer de Fhifluecce sur la décnion
du Ministre de la guerre, quant à la répartition des can-
tonnements de cavalerie; En conséquence, des copies dis
questions proposées ont été envoyées à chacun des iiieiir-
bres de la Commission d'agriculture avec invitation de
s'en occuper desuite. Le 26, cette commission a été réotrie
et les questions ont été successivement élaborées et asM
— 519 -
tAi|Mur qu'il lui fui possible de présenler sou rapport
aifOttrd'faui.
, JRapports. — Organe de cette commission , M. Nsgrk.
Ftfaiid a exprimé , par écrit, ii M. le Président le regret
qu'une indisposition ne lui permit pas d'assister à la ré-
uuios de ce £oir. Mais il a joint à sa missive le rapport
do»t il avait été chargé. Lecture en est faite immédiate-
taflMDt et la Société après avoir adopté ce rapport , dans
tout son contenu , arrête qu'une copie en sera transmise
èM. le Préfet, conformément à la demande de ce Magistrat.
—M. Allibbrt fait un rapport sur un travaildeM. Thib-
lADS proposé pour le titre de membre actif. Ce travail a
pour sujet la rénovation des anciens quartiers de Mar-
aeilto , comme moyeu de contribuer beaucoup à Tassai-
ntatemeDi de cette ville , et pour réaliser un but tout
mor^L À des rues étroite:», tortueuses et mal propres; à de
palit^aet vieilles habitations, il s'agirait de substituer des
raetiaKges , couvertes de grands immeubles bien aérés
et. éiaposés de manière i ce que de nombreuses familles,
ridheBet pauvres* pussent y loger convenablement. L'au-
teuVi qui a insisté sur kes avantages attachés h ce rappro-
chement, n'a pas eu le temps de joindre k son travail des
tableaux statistiques sur la population de la vieille ville ,
les maisons à y démolir , celles à édifier, les dépenses, eu
Ha mot, que nécessite l'exécution de son projet. Mais il a
promis de remplir celte. lacune. M. le Rapporteur fait
très-bien ressortir tout ce qu'offre de moral l'espèce
de) fusion proposée , dans les diverses conditions so-
ciales. Il pense que le Candidat en a puisé l'idée dans
ce^ qu'il a vu, pendant qu'il parcourait la carrière des
armea^ eu Italie, à Gènes^ h Turin, par exemple, où sout
do vastes palais qui renferment des personnes de toutes
les classes. « Aujourd'hui, dit M. le Rapporteur, où le
point de vue matériel des questions de travaux est celui
— 520 —
auquel les esprits s-ar réteot le plus souvent , on est hea-
•reux de rencontrer de pareils sentiments; ils mériieat
d'être proclamés ».
M. Allibert ne termine pas son rapport sans parier
des qualités personnelles du candidat qui , après avoir
servi honorablement dans les guerres de TEmpire , a em-
brassé la profession médicale qui lui a fourni de fréquentes
occasions de concourir au bien éire du pauvre; il a, da
reste, ^ait partie de diverses associations charitables, ainsi
que du Comité communal d'instruction primaire où Ton
a pu apprécier son caractère.
En sonséquence M. le Rapporteur conclut pour Tadmis-
sion de M. Thiebacd.
— L'ordre du jour amène en troisième lieu le rapport,
par M. AuDouAnn^ sur le travail présenté par M. le doctear
GiRAUD, à l'appui de sa candidature, et sous le titre modes-
te de quelque» mots sur le village de Peyrolles. Coortei
mais curieuse , pittoresque, et bien écrite , cette notiee t
paru d'une vérité incontestable à MM. Loubon et Boois,
membres de la commission qui a examiné ce travail, et
en particulier à M. le Rapporteur qui connaît parfaite-
ment la localité.
M. AuDOUARD a pensé ne pouvoir mieux faire pour que
la Société se péuétrât du mérite de ce travail , que de le
communiquer en entier. Il le lit, en effets et captive
par celte lecture l'attention de ses auditeurs dont les
applaudissements réitérés ont attesté le plaisir qu'elle
leur à fait éprouver.
— M. le^ecrélaire prend ensuite la parole pour rendre
compte des travaux de deux candidats au titre de Mem-
bre correspondant. Il parle d'abord de M. le. Comte de
Gasparin, Pair de France^ ancien Ministre, membre de
l'institut, etc., qui a rendu tant d'éminents services aox
sciences, et qui dans uu mémoire adressé à notre Société
- 521 —
a présenté des considérations remarquables sur les pro-
grès de réducalion des vers à soie depuis le commence-
ment du siècle. L^auteur Inont^e que la réforme moderne
« eu pourprincipal résultat d^arracher les méthodes d'é-
daoation des vers-à-soie à i^empire de la roulinepour les
faire entrer dans le domaine de rinteliigence aidée des
aeooars de la science. Il s'est attaché à faire avec impar-
tialité et en peu de mots la part de ceux qui ont coopéré à
la réforme séricicole , etc.Les conclusions du rapporteur
sont pour l'admission de l^t. Gàsparin.
— M. le Secrétaire fait un autre rapport sur l'annuaire
départemental du Doubs pour 1844 ei 1845, dont l'auteur,
M« Paul Laurens, chef de la 4'* division à la Préfecture de
ce département, nous a fait parvenir un exemplaire. Riche
de faits, cet annuaire se fait surtout remarquer perdes
documents statistiques complets sur les communes du
Doubs. 11 serait à désirer que l'on possédât des documents
semblables sur toutes les communes do France. Encon-
aéqoence M. le Rapporteur est d'avis que la Compagnie
a^aaaocie avec empressement les hommes qui se livrent
d'une manière aussi consciencieuse aux recherches sta-
• tiatiqoes locales. C'est dire que les conclusions du rappor-.
téar sont très-favorables à M. Lacrens..
Nomination de Membres. — MK.Tbiëbaud et Gibaup
sont admis par voie de scrutin, au nombre des membres
actifs.
M. le Comte de Gaspabin esl scrutiné aussi et proclamé
correspondant ^ ayant obtenu l'unanimité des suffrages.
M. Lâurbrs esl scrutiné ensuite et admis également
parmi les correspondants, ayant réuni tous les suffr^iges.
' Cofididatgproposes.'-MM. Miège, Loubok et P. M. Roox
proposent pour le titre de membre actif, MiVl. Bertbaut
Sébastien, Secrétaire de la Chambre de commerce et Mar-
QDis Joseph Angu<ite» avocat. Cette double proposition esi
66
— 522 —
prise en considération aux termes du règlement et H. k
Président nomme membres de la commission chargée
d'examiner le travail qui sera offert par M. Bbbtiaot,
MM. Fallot, Saint-Febréol et Vigdier. Il appelle e&soili
à rendre compte du tributque M. Marquis doit présester,
MH. ÂLLIBERT, BsUFetMoNFRAT.
On agite ensuite la question relative à la fixatioide
l'heure des séances, et on s'occupe d'un objet d'admiab*
tration intérieure.
Plus rien n'étant h Tordre du jour et personne neih
mandant la parole^ la séance est levée.
Séance du 3 avril 18/^5.
PRfiSlDBNCB DE M. MlB«B.
Le procès verbal de la séance du 6 mars est lu et i
té sans réclamation.
Correspondance. —Lettre de M. le Préfet des Bouehe»*
du-Rhône qui accuse réception el remercie la Société dt
statistique du travail qu'elle lui a adressé sur la récoltedai
fourrages dans le déparlement qu'il administre*
Lettre du même magistral qui , prié de faire parveoir
^ousson couvert deux médailles d'honneur décernéeti
des statisticiens résidant hors du département , répond
qu'il se chargera avec plaisir de ce soin et qu'il saisira
toujours avec empressement y l'occasion d'être agréable
aux iVlembres de la Société de statistique.
Letlre de M. le doct. Giraud Joseph, qui , ayant reçu
Tavis de son admission au sein de la Compagnie, en qua-
lité de Membre actif, s'empresse de la remercier deee
titre auquel il attache beaucoup de prix.
— 523 —
Lettre de II. R. Butoki, qal remercie aussi bieo siocà*-
remeDi la Société poor le titre de membre correspondant
qo*elIe loi a conféré , et qui promet de Taire tout ce qui
Mre en son pouvoir pour fournir des renseignements sur
TAeie centrale qu'il a eu occasion de parcourir et d'exa-
miner. En attendanl, il fait parvenir la première partie
d'un travail sur Erzeroum , lieu de sa résidence actuelle;
travail qu'il se propose de compléter incessamment.
Lettre de M. Maxime Nugnès de S. Seconde ^ vice-Gon«
sol deNapIes ^ à Gènes, qui exprime toute sa reconnais-
sance pour le diplôme de correspondant que notre Société
loi a conféré.
Lettre de M. Yallbt d'ârtois , Correspondant , ^ Aix ,
qui adresse un mémoire tendant à démontrer Vorigine des
météorei ig^iés, leur composition et la cause des phéno^
mènes qui accompagnent la chute de ceux connu* sous
lenom d'aérolithes, extrait d'un ouvrage manuscrit, etc.,
(U.yAiz est chargé du rapporta faire sur ce mémoire).
Sont. déposés sur le bureau par M. le Secrétaire :
1* Un exemplaire des programmes des prix proposés
pour l'année 1845, etc. , par la Sociéie d'encouragement
peur l'industrie nationale.
2® Les n* de novembre et décembre f298à255)des
dûcoments sur le commerce extérieur publiés par le Mi-^
DÎstère de Tagricullure et du commerce.
3' La continuation de la Gazette de l'Associalion agri-
cole deTurin(n.9à4â;.
4* Le^ n*" 7, 8 et 9 janvier, février et mars 1845j du jour-
nal des travaux de la Société française de statistique
ooiversella.
5* Un exemplaire d'un volume in-8% de 263 pages, Aix
4845, intitulé: Catalogue des plantes qui croissent na-
turellement aux environs de Marseille] par Louis Cas-
tagne, Membre de plusieurs sociétés savantes, etc. — (M.
YiGuiERest nommé rapporteur de cet ouvrage}.
_ 524 —
La correspondaDce épuisée, M. le Président adresse
des paroles de félicilaiioDS à MM. lesdoct. Giraod etTaii-
BAUD , membres actifs nouvellement élus. Il retrace lit
titres auxquels ils doivent d'avoir été nommés , et leordit
que la Société compte autant sur leur zèle que sur lenn
lumières pour contribuer à sa prospérité.
M. Thiëbaud répond qu'il est infiniment flatté de II
bonne opinion que l'on a conçue de lui ; qu'il aurait dé-
siré pouvoir produire plus qu'il n'a fait, mais que si des
malheurs survenus dans sa famille ne lui ont pas permis
de présenter à l'appui de sa candidature plus qu'un frag-
ment de travail, il s'empressera de compléter son œuvre
et fera, d'ailleurs, son possible pour se rendre digne de
plus en plus du titre qui lui a été décerné.
A son tour , M. Giraud témoigne combien il est sensiUe
aux paroles encourageantes que M. le Président lai a
adressées.Quand je m'examine, dit-il modestement, je vois
que la Société de statistique a été bien indulgente, eo
m^admeltant dans son sein. A défaut de connaissances^ je
réunirai mes efforts pour pouvoir , par mon zèle , mériter
le bienveillant accueil qu'elle me fait.
M. Beuf prend la parole pour dire quelques mots sur
une carte de la France en relief, et exprime le regret de
n'avoir pas eu le temps de faire, ainsi qu'il se l'était pro-
mis, un rapport à ce sujet.
Lectures.-- L'ordre du jour appelle , en premier lieu,
la lecture, par M. Miëgb, d'un résumé des renseignements
que M. J. J. ScHEULT, Agent consulaire de France à la Tri-
nité, lui avait adressés sur la statistique de cette île et sor
la situation du commerce français dans cette colonie an-
glaise. Celte lecture esi écoutée avec intérêt et vu l'impor-
tance des renseignements qui en sont l'objet , la Société
décide non seulement^ de leur donner de la publicité en
— 525 ~
laseooslgiiaot dans fton Répertoire, mais de les communi-
quera la Chambre de commerce de.notre ville. M. le Secré-
taire est chargé cooséquemmenl de transmeltre à cette
administration une copie de la notice sur l'îlede la Trinité.
M. Mîtes ayant en&uite fait parte la Compagnie de Tof-
fre que M. Scheult lui a faite, de fournir la statistique
complétede Ttle où il réside, et ayant fait espérer que cet
agék|t consulaire voudrait bien entretenir des relations
avec nous, la Société a accueilli avec empressement
cetteouvertureet a arrêté que M. le Secrétaire adresserait
k M. Sr.HBOLT un exemplaire du système qu'elle a adopté
poor les recherches à faire dans les pays étrangers et
poor la coordination des faits recueillis.
— L'ordre du jour amène en seeond lieu la lecture de
la 4** partie d'un mémoire de H. Deflt, Correspondant k
Home. Cette première partie intitulée : éiude êiatisiique
smr torganUation municipale des Etats romains , esi
ëeoutéeavec beaucoup d'attention, et des remerciements
flooi votés h l'auteur de ce travail.
Plus rien n'étant i l'ordre du jour et perscTnne ne de-
mandant la parole, la séance est levée.
Séance du S mai 4845.
En l'absence de M. le Présideni retenu chez lui pour
cause de maladie , M. Dibusbt, Vice-président , occupe le
fauteuil.
M. le Secrétaire lit et la Société adopte le procès-verbal
de la séance d'avril dernier.
Correépondance, —Lettre delà Chambre decommeree
de Marseille qui accuse réception de la notice que notre
Société lui a adressée sur l'île de la Trinité. Après avoir
— 52« —
exprimé ses remerctmeDls pour ce dooumeni qu'elle dit
avoir lu avec un vif intérêt, la Chambre témoigoe codi««
bien elle est satisfaite de voir que la Société de staUstiqiit
de Marseille s'attache à recueillir des renseignemenU a»
le commerce des nations étrangères , et soutieDi que c'est
là une voie qui peut-être féconde en résultat».
Lettre de M. A. Morbau de JoHsfis qui nous fait parvt*
nir, au nom de la Société d'émulation de Bresl, uoexm-
plaire de l'annuaire de Brest et du Jnistère, pour 4MS,
publié par cette Société.
Lettre de M. le Secrétaire général de la Société française
pour la conservation et la description des monumeato
historiques, qui annonce que Touverture du XIP Congril
archéologique aura lieu avec solennité le 3 juin, k VHÔtel
de Ville de Lille, et qui engage notre compagnie à délégiior
plusieurs de ses membres à ce Congrès. En coDséqoeooe
M. le Président invite les collègues qui seraient dans
l'intention d'assister k cette réunion , k vouloir bien M
faire inscrire pourêtre nommés les représentants de notre
Société. ' . ^
Lettre de l'Académie royale des scienees ^ lettres et
arts de Marseille qui annonçait que le dimanche U mai
dernier, elle tiendrait une séance publique. Notre hono-
norable président dit avoir nommé une députation nom-
breuse à l'occasion de cette solennité.
Lettre dé M. César Cantu, de Milan, qui nous apprend
que dans la partie documentale de son histoire UDÎverselle
se trouve un volume de géographie historique et $tatisti*
que qui vient de paraître , et dont il noiis promet l'envoi
d'un exero[>laire.
M. le Secrétaire lit le passage d'une lettre de M. Btoj«
VALzqui, chargé^ dans la dernière séancede rendre compte
d'un mémoire tendant à démontrer Torigine des météores
etc., par M. Vaixet d'Artois > fait valoir des motifs qui ae
— 527 -^
lui permettent t)as de remplir celte tdoho. Le phénomène
dont il s'agit étant telluriqtie, c'esl-ài^dirc do domaine des
sciences naturelles et delà géognosie dont M. Toulouzan
s'occupe particulièrement, M. le Pré.sidenl désigne cet
estimable collègue pour le rapport à faire* sur ie travail de
M, ValLbt d'Artois.
Soo4 ensuite déposés sur le bureau par M. le Secrétaire:
i*Un exemplaire du dernier compie-rendu de la banque
de Marseille (M. Loubon , Rapporteur).
. S* Plusieurs d° du Recueil d'actes et autres documents
administratifs du département des Bouches-du-Rhône.
3^ Quelques documents statistiques sur la Russie , con-
Éigoés dans le journal de St-Pétersbourg
4^ Le 4*' n° des annales commerciales de Marseille , pu-
bliées sous la direction de M. Marquis.
5*^ Les n*" 236 à %k^ des documents sur le commerce ex-
térieur publiés par ie ministère de Tagiiculture et du
oemmerce,
^ Un n° des annales provençales d'agriculture pratique»
contenant un mémoire sur rindustrie séricicole , par M.
Esg. Robert, Membre correspondant.
T*Lesn° 43 à 18 de la Gazette de l'Association agricole
de Turiué
8* La continuation des leçons sur TagricAilture par M.
le docL Bonnet , de Besançon , Membre correspondant.
9* Le programme des'questions qui seront soumises au
Congrès archéoIogique*et historique dans la session qui
s'ouvrira à Lille , le 3 juin 48^5.
10° Une brochure contenant plusieurs articles de mér
iéorologie, par M. le baron d'HoMBRES Firiias.
11"^ Une notice faisant connaître Fépoque de la fonda*
tion , le but et les moyens de la Société d'encouragement
pour rindustrie nationale.
'12''. Enfin , une brochure \vi\\\\x\kt\Ut\lité ei tracé d'un
— 528 —
ehemin de ferdeLyenà Genève^ Grenoble et Chamberf^
rapport , etc., par M. BAftRiLLON, Membre correspondait,
qui, iodépeDdammentde l'exemplaire destiné à laSociM,
a eu Fattenlion d'en adresser un pour chacun de M
membres.
Jtapports. — La correspondance épuisée , M. le Prési-
dent donne la parole à M. Viguier qui fait un rapport
sur le catalogue des plantes qui croissent naturellemeot
dans le territoire de Marseille et sur celui de ses enviroas^
offert en hommage à la Société de statistique de Marseille,
par l'auteur, M. Louis Castagne. Tout en reconnaissast
la bonté de cet ouvrage, M. le Rapporteur fait sentir qu'il
•ut été plus utile encore , sans quelques lacunes, mms
que. M. Castagne ne s^y est pas moins montré homme
d'un mérite stipérieur f>it digne de toute notre recoDuaie-
sance pour son importante communication.
— Après ce rapport é<;ouié avec beaucoup d'intérêt , V.
le Secrétaire en fait un sur les travaux de M. CésarCAii*
TU , proposé dans l'une des précédentes séances pour le
titre de correspondant , et dont il parle comme d'an his*
torien et d'un statisticien des ptus distingués; M. P. M. Roux
rappelle ce qu'a ditd'élogieuxau Congrès de Milan'.MCé-
sar Cantu, en rendant compte des publications de notre
compagnie, e# soutient que celle-ci ne peut que faire une
excellente acquisition , par l'admission du candidat.
-^ M. BARTHELbMT ost ousuite appelé iti faire , au nom de
la commission d'agriculture, un rapport sur les semailles
d'automne , M. Barthélémy se borne à dire que les semail-
les ont été faites sous des auspices trés-favorables, et que
contrairement a Tusage il ne pense pas qu'il y ait lieu i
faire un rapport par écrit, en ce sens qu'il n'y aurait riea
à ajouter de plus important h son rapport oral.
Lecture, — L'ordre du jour amène ensuite la leotore
d*un mémoire de M. Dkflt , Correspondant à Rome. Ce
— 529 —
méniAire ayant pour tilre : recettes et dépemes coin-
tnunalei dam les Etats romains , captive radenfion da
rasseocblëe. '
lifomination d'un correspondant. — On procède en-
soile k la nomination, par voie de scrutin, de M. César
Cahtu, pour^ membre correspondant , et il est proclamé
Itel j ayant réuni tous les suffrages.
' Candidat proposé, — MM. Dieuset , Ghambon , Fkad-
TRiBi et P. M. Bbux proposent pour être membre actif
de la Société , M. iVloRTEEuiL, Avocat, à Marseille^ auteur
da rhlsioire du droit bizantin. Celte proposition est prise
•o considération aux termes du règlement et personne
ne demandant la parole, la séance est levée.
Séance du 12 //«//i 1845.
Présidence DE M. Miègb.
Le procès verbal de la dernière séance est lu el adopté
sans réclamation.
Correspondance.-- Lettre de M. Michel Eredb qui
accuse réception du diplôme de membre correspondant
que la Société lui a décerné, exprime toute sa rccon-
liaissance etpromet do faire ce qui dépendra de lui pour
se rendre toujours digne du titre dont il a été honoré. M
Ebbde nous fait parvenir en môme temps les volumes 1 et
3 (3* année) de la revue ligurienne, journal des lettres,
sciences et arts^ Gènes 1845.
Lettre de M. Jean-Baptiste Bqbdf, ruede la darce, i7| qui
pour désinfecter les matières félidés , [i Taide du noir de
CoudouXy etc.^a un procédé dont, il y a quelques années,
notre compagnie avait chargé une commission de cons-
tater Tefficacité. M. BœuF rappelle que cette commission
s'est réunie chez lui dans le temps , a assisté à des expé-
riences connluantes et pris des notes pour la rédaction de
67
— 550 —
son rapport qu'elle n^a pourtant pas encori! fait. 'Aujour-
d'hui BJ. BœuF vient réclamer le témoignage des résolfafs
satisfaisants qu'elle a obtenus do ses épreures.
La Société fesant droit à cette réclamation, décide' que
xM. le Président écrira à MM. de Villenbctb, Jules BomiR
et Bartbelbmt > membres de la commission, qui n'atlii-
tent point à la séance de ce jour , de vouloir bien ne pas
différer davantage de produire le rapport demandé.
Sont déposés sur le bureau par H • le Secrétaire :
1° Les documents sur le commerce extérieur poUiéi
par M. le Ministre de Tagricnlture et du commerce, n*lM
à 248.
2* Un exemplaire du. procès verbal de la deniîért
séance publique de la Société royale de médecine dt
Toulouse.
3* Quelques n"" fesant suite h ceux précédemment reçQS,
delà Gazette de TAssociation agricole de Turin.
Rapportn. — L'ordre du jour appelleen premierlieale
rapport d'une commission spéciale sur un ouvrage manos*
crilde M. Bërteaut, candidat au titre de membre aetif.
Organe de la commission, M. Yiguier dit avant tout que
cet ouvrage devant être bientôt livré à rimpression,tt
chacun pouvant conséquemment alors y puiser lés ri-
chesses qu'il renferme, il a cru devoir se contenter d'en
donner une courte analyse. Le port de Marseille n'a pas
cessé d'être plusuu moins florissant , depuis plus de 20
siècles et nous*promet pour Tavenir une puissance com-
merciale plus grande encore; ce quMl devra en grande
partie à sa situation géographique. Des comparaisons sont
établies , pour montrer la supériorité de ce. port, entre
ceux de Bordeaux, de Dunkerque, de Nantes et du Havre,
et il est évident que Marseille est appelée à alimenter
pour moitié tout le transit français. Ajoutons que Ton a
— i>3l .—
faii rassortir Tavanlage de$^ éobanges spéciaux de la më-
diierranée contre lesproduiti de l'industrie française. Or,
par sa position, notre ville est destinée au rôle de grand
•nirepôt méditerranéen. Toqtes ces assertions sont cons-
tatées par des chiffres qui prouvent encore que le port
de Marseille fonctionne pour un cinquième dans la grande
navigation française et étrangère. M. ViGiiEa est entré
dans quelques détails pour corroborer les propositions
émises, et finit par citer les chapitres que M. Berteaut a
aupérieuremeni développés dans sou excellent travail ,
et dans lesquels il a signalé les grandes sources de pros-
périté que notre ville présente aux industriels disposés à
poivre la voie du progrès.
, Par tous ces motifs , M. le Rapporteur a conclu h l'ad-
mission du candidat.
— M. ÂLLiBERT prend ensuite la pargia pour rendre
compte, au nom d^une commission , du tribut offert par
M. Marquis^ proposé pour le titre de membre actif. Ce
tribut a pour objet une série d^arlicles d'éttides com-
merciales etdes tableaux statistiques des principales mar-
chandises importées en France par Marseille. M. le Rap-
porteur fait remarquer que les questions commerciales
ont été prises à un point de vue élevé et qu'il en résulte
cette vérité que l'activité matériellesi remarquable de no-
tre époque doit être attribée à la liberté du commerce, à la
substitution de celui-ci au monopole. L'auteur ne se dissi-
mule pourtant pas qu'il est des vices inhérents à ce régime
dé liberté, mais que le correctif en est dans la publicité ,
seule capable de fournir des données positives pour rendre
rationnelles les combinaisons commerciales y c'est ce que
fait le gouvernement par la publication annuelle du tableau
général du^ommerce de France; c'est ce que l'auteur a en
vue de faire aussi à l'égard de Marseille en particulier. M.
ALLiBiRTpasseensuitesuccessivementenrevue six articles:
— 512 —
l6 1*', relatif i Feiamen d'un tarif des douanes au sojot
du Drawback des savons; le 2* concerDant les droits d^QO'
troi; le y contenant des observations critiques snrk»
tableaux officiels du commerce de h\ France; le U* cous»»
cré à l'application de la vapeur au transport des mar-
chandises, etc.; le ^* sur la question des embarqueniftiito
simulés de blé à Nice ; le 6* enfin , ayant pour sojetle
projet de loi relatif au service des correspondances irsas-
atlanliques. Dans tous ces articles^ Tauteur a donné aie
hauie idée de son mérite, a bien fait connaître le but dn
commerce et les dÎTorses marches à suivre pour le guidtr
convenablemenL M. le Rapporteur a ajouté à son analjN
quelques mots sur les qualités personnolles qui dislio-
guent le candidat et a voté conséquemment pour sm
admission.
— M. le Secrétaire dit ensuite quelques mots d'un mé-
moire sur le régime saniiaire; mémoire que M. MiAQmi
lui a adressé aujourd'hui ménse pour appuyer aussi sa
candidature. Ce nouveau travail qui doit être consigné
dans les annales commerciales est palpitant d'intérêt, eo
ce qu'il traite d'un sujet à l'ordre du jour et qu'il se fait
remarquer par de§ considérations d'une haute impor-
tance.
Nomination de Membres actifs. — On procédé è la
nomination de deux Candidats par voie de scrutin , el il
en résulte que l'un el l'autre obtiennent l'unanimité des
suffrages. En conséquence M. le Président proclame mem-
bres actifs de la Société M. Beeteaut Sébastien , Secré-
taire de la Chambre de commerce et M. Marquis Jose|A
'Auguste, Avocat.
T- M. Saint-Fbrreol , en sa qualité de membre de la
commission spéciale chargée d'examiner leS mémoires
envoyés au concours fondé par M. de Beaujour , fait on
rapport verbal sur ce sujet, promettant bien d'en donner
— 533 —
un plus lard par écril bien circonstancié. 11 annonce que
le prix de 5^000 francs, a élé décerné au mémoire pré-
séolé par M. .Bbrteact.
Commission. — M. le secrétaire fait observer que le
moment est venu de nommer la commission qui doit exa-
miner le travail présenté par M. M ortreuil, avocat, can-
didat au titre de membre actif. M. le Président désigne
pour faire partie de cette commission MM. Allibert, Bouis
•t IIORFRAT.
Candidat proposé.^ Plusieurs membres, MM. Addou-
▲Ui BiUF, YiGDiBR et 6. Fallot proposent pour le titre de
membre actif, M. Boosqdet atné , négociant , etc. , à
Marseille.
Celte proposition est prise en considération aux termes
du règlement el personne ne demandant la parole, la
ftéance est levée.
Séance du 3 juillet \%hh.
pRÉSIDElfCB DE M. iVllEGB.
j Allocution de M, le Président, — M. le Président ou-
vre la séance par une allocution à MM. Berteaut et Mar-
quis , membres actifs nouvellement élus el qui siègent
^ourla première fois au sein de la Gompagnie.S'adressanl
d'abord h M. Berteaut, il le remercie de la communication
qn'il nous a faite de son ouvrage encore inédit sur le com-
merce de Marseille et qui vient d'obtenir le prix Félix
dé Bbaujodr. M. Miege n'a pas cru devoir retracer ce
qo'offre de remarquable, d'intéressant, ce travail pour ne
pas en atténuer Teffet, ni blesser la modestie de l'auteur.
Mais il parle du soin que M. Bbrteaut a mis à assigner au
pori de Marseille le rang qu'il occupe parmi les autres
- _ 534 --
ports de France et à faire ressortir les avanlaigaa que mb
commerce procure au pays. M; le Président est entréi
ce sujet dans quelques détails qui teadent à démoillnr
que le candidat a traité des questions importaDiea ivie
beaucoup d'à-propos et de manière à déceler ûfi fjfWÊi
patriotisme.
Parlant ensuite i M. Marquis, M. Miegs le félicite A-
voir en là pensée de publier un recueil qui plaçant i eM
du fait ses conséquences exactes , son appréciation rri*
sonnée, est vraiment capable de produire cette coinQii-
nautéd^opinions qui exerce une si grande inflaenéetar
les personnes appelées à décider drs intérêts les plus ai^
jeurs. Les annales commerciales dirigées par M. Habqcb
sont donc une œuvre non moins méritoire, non molos {Nh
triotique que celle de M. Berteaut ; c'est be qae sonti^Bt
M. le Président qui développe ensuite quelques eoiNM^
rations sur des articles dé ce répertoire. Âinsi^ parMBm-
ple, il repousse avecTauteur la liberté illimitée du com-
merce , préconisée par une nation rivale, et se déclare
partisan d'une liberté sagement réglementée, pour la-
quelle il ne doute pas qu'avec le temps Taction goover-
nementale ne se fasse sentir.
Après avoir dit ensuite quelques mots d'un mémoire
qaf> relatif à la dernière ordonnance sur lés quarantaitei,
avait été oflferi à la Société par le candidat , comme Ml^*^
supplémentaire , M. le Président finit par déclafer ifoe
la compagnie attache réellement un grand prix à raoqui-
silion des deux nouveaux récipiendaires.
Réponse de M. Berteaut. — M. Berteaut prenant la
parole, s'exprime à peu près en ces termes: Je vous remer-
cie pour ma part de la bonne opinion qua vous avez conçae
de moi , je tacherai de la justifier sinon par mon mérita,
du moins par mon zèle et mon assiduité; ce ne sera pis
par des idées originales ; j'apporterai mon modeste tribal
— 535 •-
M\ monument slalistîque. Pris à Timprovisie^ car je ne
èi^iitleBdais pas à être Tobj^i d^on discosrs , je ne puis me
MfMdre d^une cerlaîae émotion qui in*empécbe de yoos
MMi0igli«r, comme je le voudrais, toute ma gratitude;
^Aa* peut du moins servir à prouver combien je jsuis
sensible aux paroles flatteuses qui viennent de m*éire
•Missëes.
">]f; le Secrétaire lit et ia Société adopte le procès-ver-
tel de la séance du 12 juin.
''Corrêipondance.^M. Jacques Charles Pistobistti, né-
géeieat et Chancelier provisoire du Consulat de France
à Seossa, accuse réception du diplôme de correspondant
lE/ammoire société lui a décerné et promet de concourir
sèie à nos recherches statistiques^ en s' occupant
deia statistique générale de la régence de Tanis »
dsÎDoiDS de celle de la côte de cette régenœ et se ||r<opo8e
de noès faire parvenir par chapitre , dès qu'il le pourra ,
lee^ooiMiients à ce sujet. £n attendant , il nous adresse
«ba^eseription de la côte de Tunis, qui lui parait devoir
nous intéresser, en ce sens que cette côte ne se trduvç pas*
«Maiioenéedansle manuel du pilote de la médilerranée ,
]Nir 4U 8. Bauojn. C'est dans la langue italienne , sa (an--
gneeDaiernelle, que Tauteur a décidé d'écrire ses* travaux
MlOiiés i notre société.
Celui dont il s'agit actuellement est intitulé : descriziont
4éinà}grùflea délia 4!09ta délia Reggenza di Tûnie da tapo
ifâlm aiVisela di gerbi. {La Société charge sa commission
de eevtgatîon de Texamen et de la traduction de ce mé-
moire).
'At.-Pecrl Lavrbrs , chef de division à la Préfecture du
ftèfifes, annonce avoir reçu le diplôme de membre corres-
pondant que notre compagnie lui a accordé et assure qu'il
ne cÎM»erade redoubler de zèle et d'activité pour se ren-
dre de plus en plus digne de cette distinction.
^.v
— 586 —
Letlre de M. J. Porte, Gorrespondanti ii Aix^ qui adreiM
un exemplaire d'une notice dont il est Fauteur , ai ayant
pour objet la description d'u,ne partie de la montagne de
GouiRoif et de la petite église Ste-Aone qui y est située
(in-S**). Dépôt dans la bibliothèque et lettre de remerde-
ment.
Deux fabricants demandenlpar écrit que leurs établisse-
ments soient visités par la Société de statistique , pour
Toblention de Tune des récompenses qu'elle accorde aox
nouveaux genres d'industrie introduits h Marseille oa
dans le département des Bouches-du-Rhône. L'un de «s
fabricants, M. Jumblin , demeurant Cours du chapitre;
parle de sa fabrique à laminer le plomb, Pétain, le zineel
1& cuivre ( MM. Beuf, Matheron et Ville^veute, sont char-
gés du rapport à faire sur cette industrie). L'autre fabri-
cant iflA. Cbambon, rue Nationale, n* 50, assure avoirdoté
iMarseilIe de machines perfectionnées pour la fabrieation
du chocolat. (M^. Abadib , Loubon et Toulouzan sodI
nommés membres de la commission qui doit rendre
compte de ce mode de fabrication).
M. Bousquet, candidat au titre de membre actif, aytat
fait parvenir à Tappui de sa candidature un aperçu iU.
tàÙiqVff 4u département du Rhône, M. le Président charge
du rapport à faire sur ce travail MM. Girajdd, Hoinbosiv.
et TOULOUZAN.
Sont ensuite déposés sur le bureau: ^^^ le n. 160, lundi
9 juin, du journal de Lille , contenant des détails sur le
Congrès archéologique de Lille, et le compte rendu de
l'excursion faite à Tournai par ce Congrès.
S'' Le premier rapport sur les travaux du Comité mé-
dical des Bouches-du-Rhône, pendant Tannée 48A5-i8i(;
par M. P' M. Rooi, d. m. Secrétaire, etc.
3oLes n. 10 W et 12, (15* volume) du journal des
^
»
— 537 —
u
g travaux de la Société française de statistique universelle*
^ h"* Un exemplaire du compte rendu de la séance gêné-*
raie lenue le lundi de Pâques, 24 mars i 845, par le Comice
^agricole de Tarrondissement de Moissac.
* 5^ Len. 7, année 1845, du Recueil d^actes et autres do^
emnents administratifs du département des Bouches^du*
fibône.
•6"* Le n. de juin 1845 du bulletin d'agriculture publié
par le Comice de Busy.
.7* Lé 3*n., tome 1, des annales commerciales de
Marseille.
8^ quatre u"* de la Gazette de TAssociation agricole de
Turin.
9^ une brochure adressée à titre d'hommage par M. le
Baron d'HoMBRBS FiaMAS , et contenant quejques mots sur
les lions que Ton voit à la porte des églises, des notes de
physiologie végétale, des considérations sur le magné-
tisipe animal^ la météorologie, quelques détails sur Monza,
son école d'horticulture et lacouronnede fer, des' notes
sur la trombe de Celte, enfin deux rapports sur lëâ Con-
grès scientifiques de Lucqucs et de Milan.
40^irois notices, par M. L. Mouan, avocat, sous bit>ri-
oihécaire d'Aix/ Tune sur Pjbrre de quiquerau ral^AiiVËu,
la i^econde sur Jacques de la Roque ^ la 3"* enfin sur Pierre
PÉCORHIS.
Rapports. — L'ordre du jour appelle en premier lieu la
lactore d'un rapport fait par M. Louron , au nom d'une
coQimission spéciale , ayant pour objet Tinstitution à
Marseille d'une exposition périodique des produits des
manufactures, des fabriques^ etc., du département des
Bouches-du-Rhône.
Ce rapport écouté avec intérêt, est ensuite livré à la dis^
cussio'n, et de celle-ci à la quelle ont pris part MM. Aui'
BKRT, SaINT-FbRRÉOL, DR MONTLUlSANt , AUDOUARD , RlCABÛ ,
— 538 -
LoDBON, Barthélémy , il résulte ces modifications ou addi-
tions .indiquer le nombre des exposants à TexposilioQ
de Paris^ en \SU5 , et en particulier celui des expostota
marseillais admis à la même exposition ainsi qu'aux expo-
sitions des années antérieures; déduire de la comparaiflao
du nombre général au nombre parliculier des exposaali
et du nombre limité des produits exposés par leslla^
seillais, les conséquences qui militent en faveur de l'éta*
blissement d'une exposition à Marseille, et faire «néon
ressortir la nécessité de cet établissement, desinslrac-
tiens ministérielles qui excluent divers produits des expo-,
sitions générales; enfin modifier la phrase où l'oa M
peut-être trop sentir que la Société de slatistique a b
mérite d'avoir pris l'initiative dans cette question.
Sauf ces modifications^ le rapport mis aux yoixesl
adopté; et il est arrêté l*" qu'il en sera transmis une copie
au Conseil général du département,, au Conseil do 1"
arrondissement, au Conseil municipal de Marseille tt à
la Chambre de commerce de celte ville; ^° qu'une com-
mission spéciale composée de MM. de Montlcisant , Lo»-
BON, Bouis, DiEusET, Berteaut, Saint-Ferreol et ViGoin,
sera chargée de suivre la discussion du projet auprès de
ces diverses administrations.
—L'ordre du jour amène en second lieu, le rapport par
M. Bonis sur un ouvrage de M. Vingtrinier etqui apoor
titre des prisons et des prisonniers. Quoique très détaillée
et conséquemment assez longue , l'analyse qui a été faite
de cet ouvrage n'a pas moins été écoutée avec beaaeonp
d'attention. M. le Rapporteur l'a accompagnée decoBsi-
dérations critiques, tout en rendant justice an mérité et
aux louables intentions dont l'auteur a été ëvklenimeiit
animé en se livrant à cet important travail.
— Puis la parole est à M, Allibert qui , au nomd'ine
commission spéciale, fait un rapport sur on ouvrage ayant
— 539 —
puur sujet l'histoiFe du droit bysautin ou droit romaip
dans Tempire d^Orieui, depuis la morl de Justiisien jus-
qaes à la prise de Conslanlicople en 1453 ; par M. Mor*
TBEuiL, avocat, candidat au titre de membre actif.
L'auteur, dans l'élude du droit romain , ne s'est pas
borné, comme Tout fait en général ses devanciers, à quel-
qflies parties du Corpus juris; il a dirigé ses recherches sur
ûëlle législation^ dans tout le cours de Teropire d'Orient
pendant le règne de Justinibn^ et s'est attaché à examiner
~ld8 destinées et les transformations que subirent ensuite
hffedoctrines du droit après la naort de cePrinçe.
M. le Rapporteur, dans une courte mais savante ana-
lyse, fait ressortir les beautés dont cet ouvrage fourmille/
oilVlrage qui reclamait une bien grande patience, tant ce
^ sujet est dif6ci le et ingrat , et dans lequel pourtant une
foale de questions intéressantes ont été traitées avec un
rire talent et de manière à prouver que Tauteur est ex-
cellent bibliophile ; qu'il possède une vaste érudition et
cet esprit infatigable que réclament les immenses investi-
gatiotis. Tant de qualités ont fait conclure ,.à juste titre ,
è Padmîssîon de M. Mortheuil parmi les membres actifs.
Somination d'un membre actif, — Sous l'inflaencede
ce rapport si favorable, on procède par voie de scrutin à
la Domination de M. Mortredil qui ayant réuni l'unani-
mité des suffrages, est proclamé membre actif.
Candidat au titre de correitpondant. — M. Prosper
YyiKMi , Administrateur du Monl-de-piété et de la Caisse
d*épârgne d'Avignon, Secrétaire perpétuel de l'Académie
de cette ville et membre de plusieurs autres corps savants^
a l^oîgné lodésir d'appartenir à notre société de sta-
tistique, comme correspondant. Sa demande ayant été
appayéepar le Conseil d'administration, est prise en con-
sidération aux termes du règlement, et personne ne de-
mandant la parole^ la séance est levée.
— 540 --
, 3éan$e du 7 août \%kb.
PRÉSIDENCE DE M. MiEGE.
^
Lecture et adoption du procès-verbal de la séance du 3
juillet.
Correspondance, — Lettre de la famille Achard qui fait
pari de la perte qu'elle vient de faire en la personne de
leur parent , M. Jh. François Achard, sous-bibliothécaire
à iVlarseille , en retraite , ex-imprimeur et membre hoao-
raîre de notre Société , décédé à Toulon , Iç 1 S juillet der-
nier.
Lettre de M. le Maire de Marseille qui nous demande
l'état des consommations faites dans notre ville pendant
l'année i%kl\. MM, Faure du Rif et P. M. Roux sont chargés
de ce travail.
Lettre du même magistrat qui tient à recevoir aussi ud
état des salaires des professions principales à Marseille.
(Renvoi à la commission d'industrie).
Lettre de M. Pistoretti , Membre correspondant, i
Soussa, qui signale quelques rectifications à faire au mé-
moire qu'il a soumis dernièrement à la compagnie, elqoi a
pour objet la description hydrographique de la côte de
Tunis.
Lettre de M. Henry Guys, Consul de France, à Àlep,
qui nous prévient que s'il ne nous a pas encore fait par-
venir la statistique d'Alep , c'est qu'il n'a pu se décider ii
nous en envoyer des chapitres détachés , attendu qu'ils
ont des rapports entre eux^ et qu'il a pensé ae pouvoir
bU arrêter la rédaction qu'après avoir terminé tout l'on*
vrage. »„
Lettre de M. Rarraroux, Correspondant à 01Iiouies»(Iui,
à l'occasion d'une circulaire de M.le Ministre de rintérieur
a MM. les Préfets , concernant les usages locaux , propose
a la Société et de faire toutes les démarches convenables
- 541 —
pour que le Conseil général des Bouches-du-RhAne s'oc*
cupe de cette question , h la session qu'il est à la veille de
lenir, et de fournir à ce Conseil des renseignenienls utiles
quant an Recueil des usages dont il s*agit.
La Société prenant en considération la proposition de
Bl« Barbà ROUX charge une commission composée de MM.
MomTRBCiL, Allibert, J. Bonnet ; Viguibr et Bouis, de
présenter dans le plus bref délai un rapport è ce sujet.
Quelques n*" de la Gazette de l'Association agricole de
Torifi sont déposés sur le bureau par M. le Secrétaire qui
donne ensuite lecture d'une circulaire de la 43* session du
Congrès scienlifique.de France, à Reims, par le Comité
d'organisation de ce Congrès , lequel comité signale les
questions proposées pour chacune des sections , et invite
noire compagnie à se faire représenter à cette intéressante
réunion , par un ou plusieurs de ses membres.
Commission du Congrès scientifique de France, — Eu
conséquence M. le Président invile ceux de nos collègues
qui seraient dans Tintention de se rendre au Congrès com-
me délégués de la Société de statistique à vouloir bien se
faire connaître. Aucun des membres actifs n'ayant mani-
festé cette intention, M. le Secrétaire dit qu'il convien-
drait du moins d'entrelenir des relations avec M. de.CAU-
■onT j fondateur du Congrès , afin d'obtenir que celui-ci
86 réunisse à Marseille, en 1846. Plusieurs membres par-
lent dans le môme sens , et afin d'atteindre ce but, in-
aisteot pour qu'une commission soit spécialement char-
gée des démarches à faire à ce sujet.'Cette commission est
immédiatement nommée ; elle se compose de MM. de
HonTLUiSANT , BsRTEADT, LouBON et de M. le Secrétaire.
Délégation. — M. le Secrétaire ayant annoncé que M.
BnTiNi^ Membre correspondant , à Turin , désire repré-
senter notre Société au Congrès scientifique de Naples, et
que M.GuiLLORTainjé, Correspondant à Angers, serait bien
— 512 —
aise de siéger comme notre correspondant au Congrès de
Vignerons française Dijon ^ les délégations leur sont déli-
vrées séance tenante , dans les termes suivants :
La Société de statistique de Marseille qui déjà a été di-
gnement représentée aux Congrès scientifiques de Flo-
rence et de Milan , a délibéré , d ins la séance de ce jour,
de nommer pour son délégué h la session du Congrès scien-
tifique de Naples^ Tun de ses membres les plus distingués,
M. le Chevalier Bernardin Bkrtini, Professeur de la faculté
de médecine de Turin ^ membre de plusieurs corps sa-
vants et d'un grand nombre de «.'ongrès dans les actes
desquels son nom figure si honorablement.
La Société de statistique de Marseille dont les sympa-
thies pour les institutions utiles , comme celle du Congrès
de Vignerons français, se sont montrées alors quMI s'est
réuni en cette ville , a arrêté , après délibération y dans la
séance d'aujourd'hui, d'adhérer à la U* session de ceCon-
grès , laquelle s'ouvrira le 20 du courant, à Dijon, et de
s'y faire représenter par l'un de ses membres correspon-
dants les plus recomraandables , M. GuiLLORT aine, Pré-
sident de la Société industrielle d'Angers, membre de
plusieurs Sociétés scientifiques et d'utiiité générale, et qui,
fondateur lui-môme du Congrès de Vignerons français, eo
a été le digne Pré&ideni à toutes les sessions tenues jus-
ques à ce jour.
Allocution. -- La correspondance épuisée , M. le Pré-
sident adresse à M. Mortreiiil , Membre actif nouvelle-
ment élu^ une allocution dans laquelle il fait ressortir
l'esprit de recherches infatigables qu'exigeait l'étude du
droit romain; œuvre que M. MoRTREUiLa si bien exécutée.
Aussi, M. le Président lui dit qu'il éprouve une véritable
satisfaction à se rendre auprès de lui Tinterprètedes sen-
timents d'estime que son mérite nous a inspirés et qui se
sont manifestés par l'unanimité des suffrages.
— 543 —
Réponse de M. Mot treuil . — Daas sa réponse, Al . MoR-
rsEUiL prie la Société de pardonner Témotiou régitimequi
e domine, et tout en exprimant combien il est sensible aux
paroles flatteuses que M. le Président a bien voulu lui
idresser , dit qu^il ne saurait les prendre à la lettre, ne
pouvant que faire des protestations de zèle , et devant ,
i|otite-4-il modestement , se borner à jouer le rôle d*au-
jîieur.
Bapporls. — L'ordre du jour appelait le rapport d'pne
llommission chargée de constater les propriétés désinfec^
lantes du noir de Goudoux, d'après une demande spéciale
présentée, il y a long-temps à noire Société. M. Barthele*
■T qai fesail partie de cette commission , ne se souvient
pas qu'elle se soit réunie pour remplir sa tâche, mais il a
sra pouvoir nous donner, si non un rapport en forme
sur une opération a laquelle il n'a pas assisté pour
Dompte de la Société de statistique, du moins une relation
des résultats d'expériences de même nature opérées au
Dônft de l-Àcadémie de Marseille et aux quelles il a assisté
c0t)(Hne Commissaire délégué.
Ce rapport donne lieu à une légère discussion dont il
résulte que les résultats signalés peuvent être contestés et
que d'ailleurs il convient qu'un travail présenté^ d'après
l'intention de la Société de statistique , n'émane pas des
membres d'une commission d'une autre société. En con-
séquence^ on s'accorde à nommer une autre commission
pour le même objet. Elle se compose de MM. Audouard ,
MaTHERON et ViGUIER.
*- M. HoRNBOSTBL prend la parole pour faire un rap-
port sur un mémoire présenté par M. Bousquet , candidat
au lîlre de membre actif; mémoire ayant pour sujet des
considérations statistiques sur le département desBouches-
dii-Rfaône. Bien que ce travail soit loin d'être complet il
n'a pas moins exigé de nombreuses recherches , suivant
M. le Rapportenr qui le considère comme plein d'utiles
— 544 —
remarques quant à de grandes questions d'économie poli'
tique, et de nombreux détails sur Findustrie manufac^
turière. Toutefois, l'auteur lui parait n'avoir peut-être pas
rendu complète justice à Touvrier lyonnais qu'il nous
montre sous plus d'un jour, au moral comme^au physique.
Enfin, M. le Rapporteur vote pour l'admission du Candi-
dat dont le zèle et l'intelligente activité ne pourront que
nous aider utilement dans l'accomplissement de nos
travaux,
— M. le Secrétaire fait à son tour un rapport oral sur
les travaux de M. Prosper Ytârbn, Doct. médecin. Secré-
taire de ^Académie de Vaucluse et Administrateur de
plusieurs institutions de bienfaisance et d'utilité publique*
Cest surtout d'un travail sur la Caisse d'épargne et le
Mont de piété d'Avignon que parle le rapporteur comme
de deux institutions surles quelles le candidata présenté de
remarquables documents.
Nomination de Membres. — La société procède par
veie de scrutin , a l'élection d'abord de M* Bousquet qui,
ayant obtenu l'unanimité des suffrages , est proclamé
membre actif; ensuite dé M. Prosper Yvarbn qui, ayant
éjgalemenl réuni toutes les voix, est élu membre corres-
pondant.
Plus rien n'étant à l'ordre du jour et personne ne de-
mandant la parole, la séance est levée.
Séance du M septembre 1S45.
En l'absence de M. le Président, M. Dibosbt , Vice-prési-
dent^ occupe le fauteuil.
Le procès- verbal de la dernière s^éance est lu et adopté
sans réclamation.
— 545 ^
Correspondances — Lettre de M. le Maire de Marseille
qui , conformément à une demande de M. le Préfet des
BoacheS'du-Rhône, désire recevoir de noire Société, pour
être transmis à M. le Directeur des contributions indirec-
tes , des renseignements sur la consommation présumée du
sel dans chaque département. Ces renseignements consis-
tent à indiquer 4* la quantité qui se consomme réellement
aujourd'hui , ^° celle qui se consommerait si l'impôt était
réduit de 30 fr. à 40 fr. le quintal métrique. (M. le Prési-
dent nomme membre de la commission chargée de faire
un rapport h ce sujet , MM. Sàint-Ferrêol^ Viguier, Beup,
Marqcis et Barthélémy).
Lettre de M. le Préfet desBouches-du-Rbône qui nous
'communique une lettre de son collègue du département
de la Drôme^ pour demander des informations sur le nom-
bre des voyageurs qui du département des Bouches«du-
RhAne se dirigent sur Grenoble par la roule royale n* 96,
ainsi que la quantité des marchandises qui prennent la
même destination. M. le Préfet de notre département dé-
sire que la Société de statistique lui fournisse les rensei-
gnements qu'elle possède ou qu^elle pourrait se procurer
sur ce qui fait l'objet de la demande dont il s'agit. (MM. dé
ftlONTLUISANT, SaINT-FeRRÉOL, BeRTEAUT , GHAHBONet HoBN-
BOSTBL sont appelés à faire un rapport sur ce sujet).
Lettre de M. de la Coste , Pair de France , Préfet , qui,
après avoir accusé réception du procès-verbal de la der-
nière séance publique de la Société de statistique, s'expri-
me ainsi :
« H y a longtemps que j'applaudis aux efforts de celte
« compagnie et que j'ai à me louer de son concours.
« Paurai souvent sans doute encore a recourir à ses lu-
« miéres dans la solution des problèmes que présente l'ad-
« niinistration des Bouches-du-Rbônc. Mon intérêt se
« trouve donc d'accord avec mes dispositions naturelle^
69
— 546 —
• >
« quand il s^agit de lui faciliter les moyens d'alleiodre
« le bul qu'elle poursuit».
Lettre de MM. les Administrateurs de la Société de bien-
faisance de Marseille, avec envoi de deux exemplaires do
compte-rendu des travaux de celte société pendant les
exercices 1843 et 1844.
Lettre de M. Marcel de Serres , Membre correspondant
à Montpellier y qui adresse une note sur la marche des
dbnes auprès des côtes de la méditerranée. Le Conseil
d'administration a arrêté que cette note serait lue dans la
séance d'aujourd^hui.
Lettre de M. Capplet , Membre correspondant , à Èl-
beuf,qui fait parvenir un exemplaire du bulletfn de la
Société d'émulation de Rouen , pour Tannée 18/i/!i.
Lettre de M. Jean-Etienne Philibert , Yice-Gonsul de
France à Jaffa , qui remercie la Société de statistique de
l'avoir choisi pour son correspondant en Palestine, accuse
réception du diplôme qu'elle lui a décerné, et d'un exem-
plaire du nouveau système de recherches qu'elle a adop-
té. M.Philibert ajoute que, bien que'dans un pays'oiine
sont ni relevés de statistique^ ni documents, ni biblio-
thèques, aucune source enfin où l'on puisse puiser des ren-
seignements^ dans un pays où d'ailleurs le mauvais vouloir
et l'ignorance des autorités musulmanes s'opposent aux
recherches d'un économiste, etc. néanmoins, il fera ce qui
dépendra de lui pour rédiger et nous transmettre d'utiles
informations sur la Palestine.
Lettre de M. Porte, Membre correspondant, àAix,
qui adresse un extrait des arrêts de la Cour d'assises des
fiouches-du Rhône , pendant le 2* trimestre de 4845.
Lettre de M. le Maire de Marseille qui accuse récep-
tion et remercie d'un état que la Société de statistique lui
a adressé ; état ayant pour objet les prix des journées des
ouvriers , en 1864 , à Marseille.
— 547 —
Lettre du même magistrat qui , conformément à Por-
donnance royale du 27 juillet dernier sur les relations à
établir entre les Sociétés savantes du royaume, et d'a-
près une circulaire de M. le Ministre de Tinslruction pu-
blique , adressée à MM. les Préfets , demande à la Société
de statistique de Marèeilie , des renseignements qui la
concernent. Ces documents seront fournis et la réponse
à faire èM. le Maire étant pressante, le soin ai*^est confié
aa Conseil d'administration qui s'en occupera immédia-
tement , sauf À en donner connaissance à la Société, à la
réunion prochaine.
Sont ensuite déposés sur le bureau les brochures et ou-
vrages suivants :
4* un volume in-^"* de 200 pages , contenant des notices
sur les principales institutions du crédit agraire pour
servir de base à Télude de l'application de ce crédit en
Italie et particulièrement dans les étals sardes ; notices
recueillies par le Comte de Salhoor.
2" le 1" volume (3' année) de la revue ligurienne , jour-
nal des sciences, lettres et arts, publié à Gènes par M.
Michel Erbde, Membre correspondant.
S"" deux brochures, parM. d*Hombrbs-Firmas, Membre,
correspondant, sur diverses notices de météorologie,
d'agriculture, etc.
4° quelques n"" de la Gazette de TÂssociation agricole de
Turin.
5° Le n° 10 , année'^ 48^5 , du Recueil d'actes et autres
documents administratifs de la préfecture des Bouches-du
Rhône.
La correspondance étant épuisée , M. Dieusbt remplis-
sant les fonctions de Président, adresse une allocution à
M. Bousquet , Membre actif nouvellement élu : vous vous
êtes occupé, lui dit-il , et des ouvriers de Lyon sous les
rapports physique et moral, et principalement du com-
merce. La Société ne peut ques'applaudirde vous compter
— 548 —
au nombre de ses membres dansTespoir que vous voudrez
bien vous occuper également des industries marseillaises
et de tout ce qui peut y amener des améliorations.
M. BousQDBT remercie la Société du titre qu'elle lui a
décerné et que modestement il regarde comme une faveur^
promettant de le justifier au moins par son zèle , et de
s'efforcer , en un mot , de se rendre de plus en plus digne
des suffragéëqu'il a obtenus.
Communications, — L'ordre du jour appelle en pre-
mier lieu, la communication par M. le Secrétaire l"" d'ao
étal des prix des journées des ouvriers en 484^ , à
Marseille , dressé par la commission d'industrie , 2* d'un
état de consommation , à Marseille , en 184/i , dressé par
MM. Fadredu Rif et P. M. Boux. Ces états envoyés à M.
le Maire qui les avait demandés , obtiennent du reste la
sanction de la Société.
Lecture. — L'ordre du jour est ensuite la lecture d'un
mémoire intitulé: de la marche des dunes,'peir M. Maicbl
DE Serres , Membre correspondant à MontpeMiér. Cette
lecture écoutée avec intérêt est suivie de quelques remar-
ques à la suite des quelles il est décidé que le mémoirede
M. Marcel DE Serres sera consigné dans le répertoire de
nos travaux.
Plus rien n'étant a l'ordre du jour et personne ne de-
mandant la parole , la séance est levée.
Séance du 2 Octobre ^Si^.
PRfiSIDENCR DR M. MiEGE.
Xe procès verbal de la séance du 11 septembre est la
el adopté sans réclamation.
— 549 —
Correspondance. — Letlre de M. le- doct. Prosper
YvÀRCN qui remercie la société du titre de membre cor-
respondant qu'elle lui a décerné et qui promet de s'asso-
cier à nos travaux autant qu^l sera en lui. £n attendant
il fait parvenir une note statistique sur des renseigne-
ments puisés k diverses sources.
Letlre de M. Gâpplet, Membre correspondant, àËlbeuf,
qui adresse divers opuscules sur les salles d'asile , deux
annuaires de Tassociation normande, etc.
Lettre circulaire do M. le Président de la Société indus-
trielle de Mulhouse qui envoie quelques exemplaires du
tableau analytique du programme des prix proposés par
cette société dans son assemblée générale du 28 mai 1845 7
paur être décernés dans rassemblée générale de mai 18i6.
 ces exemplaires en étaient joints quelques iins du pro-
gramme détaillé. La société industrielle témoigne le dé-
sir q|ie les uns et les autres soient portés à la connais-
sance des industriels de notre ville; c'est ce que notre so-
ciété de statistique décide de faire par toufr les moyens
qui sont en son pouvoir.
Sont ensuite déposés sur le bureau par M. le Secrétaire
un n*" du recueil d'actes et autres documents administra-
tifs de la Préfecture des Bouchesdu-Rhône. — Le n** 36,
S* année, de la Gazelle de l'Association agricole de Turin.
— >Laconlioudtion des documents publiés par le Ministère
de l'agriculture et du commerce. — Une brochure sur le
système pénitentiaire, par M. le doct. Castelnàud de Nimes
et sur laquelle M. le Président charge M. Bouis de faire un
rapport. — Enfin une note sur plusieurs cas d'ergolisme
gangreneux y par M. le doct. Lbyràt-Përrotton , membre
correspondant^ à Lyon.
domination du Secrétaire de la 1 4"' session du Con-
gres scientifique de franco. — M. le Secrétaire commu-
nique ensuite l'arrêté de la 13"" session du Congrès
— 550 —
scientifique de France, pris dans la séance générale du 10
septembre 1 8û5; il est dit dans cet arrêté que la XIV* ses-
sion du Congrès scientifique de France s'ouvrira à Marseille
dul" au 10 septembre 18^6, él que M. P. M. Roux^doct. en
médecine , Secrétaire perpétuel de la société de statisti-
que et Membre de TAcadémie, remplira les fonctions de
Secrétaire général.
M. P. M. Roux fait remarquer que c'est une circonstance
heureuse et devant être féconde en résultats précieux pour
nous que la tenue d'un Congrès scientifique, à Marseille;
il lui semble que si nos sociétés savantes et les adminis-
trations publiques sont appelées à concourir autant qâ'il
sera en elles à rendre brillante cette solennité, c'est sur-
tout à la Société de statistique à se montrer, elle, dont no
grand nombre des membres auront h jouer la plupart
des rôles les plus importants.
Rapports. — L'ordre du jour appelle en premier lieu
la lecture déjà faite au Conseil d'administration du rap-
port, par M. P. M. Roux , sur des renseignements concer-
nant notre société , et demandés par M. le Maire de Mar-
seille , conformément à une circulaire adressée à M. le
Conseiller d'Etat , Préfet des Bouches-du-Rhône, par S.
£. M. le Ministre de l'instruction publique.
Ce rapport qui contient une analyse succincte de l'his-
toire de la Société de statistique, et qui , approuvé déjà
par le Conseil d'administration, a été transmis à H. le
Maire de Marseille, reçoit aujourd'hui la sanction delà
compagnie.
— L'ordre du jour appelait en second lieu deux rapporis
par M. Saint-Fërréol^ l'un sur la consommation du sel ,
etc*, l'autre sur le mouvement des voyageurs qui du
département des Bouches du-Rhône, se rendent à Grenoble
par la route royale n°96. Mais, M. Saint-Férréol ayant
— 551 ~
déclaré n'avoir pu s'occuper encore de ces deux travaux
qu'il promet pour la séance de novembre prochain, M. le
Président est d'avis, afin de remplir la séance d'anjour-
d*buiy que la note statistique envoyée par M.Prosper Yvà-
REN^ soit lue immédiatement, et donne pour cela la parole
' è M. le Secrétaire.
Lecture.— Celle notp est relative au produit des four-
rages dans l'arrondissement d'Avignon, et à l'influence que
leur haut prix et leur rareté ont exercée sur l'élève et
Fengrais des bestiaux. L'auteur y signale les causes qui
ont contribué à élever, à Avignon, le prix de la viande.
Ce travail donne lieu à une discussion légère dont il
rétuUe que M. YyaRen, pour le compléter, devrait nous
adresser un tableau de ce qui s'est passé depuis 1840,
époque à laquelle finit l'exposé du prix des fourrages
pendant onze années, etc.
Proposition d'admettre un Candidat, ajournée,--^ La
proposition de recevoir un nouveau membre correspon-
dant, devait être faite par M. Chambon qui n'assiste pas
à la séance ; présentée par un autre membre , elle
soulève des réclamations qui ne permettent de la pren-
dre en considération, s il y a lieu, qu'alors que M. Cham-
bon qui connaît bien le candidat , aura fourni tous les
renseignements désirables le concernant.
Personne ensuite ne demandant la parole^ la séance est
levée.
Séance du 6 novembre 184ô,
Présidence DK M. Miègb.
Lecture et adoption du procès verbal delà séance du
2 octobre.
— 552 -
Correspondance, — Lettre de M. Gaspàbin , Pair de
France y Membre de Tinstitut, qai accuse réception du
diplôme de membre correspondant que notre société loi
a décerné, exprime sa reconnaissance , adresse une notice
de ses travaux et promet de nous communiquer l'année
prochaine une notice sur le climat de la ville d'Orange^
fruit de plus de 30 années d'observations, qui ont pour
but de déterminer ce climat sous un grand nombre de
points de vue qui ont échappé à la plupart des observateurs'
Lettre de M. Hàrdouin qui annonce être rinventeur d'un
nouveau système de pompe propre à dessécher les tran^
chées, les marais, à renouveler les eaux telles que celles
du port d<e Marseille, et qui offre à notre compagnie de
lui soumettre son appareil et ses vues à ce sujet. M. le
Président nomme membres de la commission chargée
d'examiner ce système de pompe, MM. Saint-Ferréol»
D^ËBELING , BeIF , ViGUIER ET ToULOUZÀN.
Sont ensuite déposés sur le bureau par M. le Secrétaire:
4° Quelques n* de la Gazette de TAssociation agricole
de Turin.
S* Les n*" 1, 2 et 3 ( juillet , août et septembre) du jour-
nal des travaux de la Société française de statistique oai-
verselle.
3° Le n** 6 (11' volume) du bulletin monumental oo col-
lection de mémoires sur les monuments historiques de
France, etc. , dirigé par M. de Gaumont.
■4° Une brochure de sept pages, intitulée: maladies des
pommes de terre , publiée en français et en Allemand
par la Société industrielle de Mulhouse, dans le but de
donner aux agriculteurs des avis à ce sujet.
 cette brochure envoyée à notre Société de statistique
par M. Bonnet, D. M. membre correspondant, à Besançon»
— 553 —
éitiii jointe une affiche qu'an sa qualité de professeur
d'agriculture et de Président du Comice deBusy, M. Bonitbt
a engagé M. le Maire de Besançon à faire placarder en
ville, comme pouvant être utile par les conseils qu^elle
codtitfnt adressés aux cultivateurs , è Toccasion de la
maladie des pommas de terre.
' Rapports. — L'ordre du jour appelle en premier lieu
la lecture d^un rapport sur la consommation présumée
do sel dans le département des Bcucbes-du-Rhône, par
n. Saikt-Fbrrbol , au nom d'une commission spéciale,
pour répondre à des questions posées par Tautorilé ,
d'après le projet de réduire de «30 à 10 c. par kilo, l'im-
pdtdusel.
La société, après avoir entendu cet intéressant rapport
Ta adopté dans tout son contenu et a arrêté qu'il en sera
transmis une copie à M. le Conseiller, d^Eiat, Maire de la
Ville de Marseille , conformément a une demande de ce
magistrat.
M. SAiRT^FBRRfioL prend de nouveau la parole pour faire
mi rapport, au nom de la commis^sion chargée de déter-
miner le nombre de voyageurs, etc. , qui du département
des Boucbes-dtt-Rbône , se dirigent sur Grenoble par la
rente royale, 96. La commission, dit M. le Rapporteur,
i^eal livrée à blendes recherches après lesquelles elle a
reconnu Timpossibilité de faire une réponse satisfaisante.
Ni le Bureau des passeports à Marseille, ni l'Administration
des contributions indirectes chargée du mouvement des
voitures publiques ne possèdent des renseignements préois
ira^ujet des voyageurs qui parcourent la route royale
n"* 1)6. Il n'est pas plus permis d'apprécier le mouvement
deisnrarcbandises qui suivent la même roule. L'Adminis-
tration des douanes ne constatant que la circulation des
narehandises expédiées en transit ou avec jouissance
d'une prime de sortie, il resterait à constater le transport
70
— 554 ^
des marcbaniiâesqui en dehors de cette position» consti-
tuent la plus grande partie du mouvement, et ni les ponts
à bascnles de la Toirie, u\ les commissionnaires de roulage
ne sont en mesure d^éclaircir la question à ce sujet.
La solution de cette question, demandée par M. le Préfet
des Bouches-du-Rbône , d'après le vœu du Préfet de la
Drôme, ne pouvait évidemment reposer qge sur des con-
jectures; il a paru h la Commission que mieux valaii ne
pas recourir à celles-ci, et déclarer que faute davqir sous
, (a main les éléments indispensables , il n*a pas été donné
ià la Commission de résoudre les questions proposées. '
^ La Société a adopté ce rapport et a décidé d'en trans-
mettre une copie à M. le Pair de France, Préfet des Bou-
ches-du-Rhône , et de témoigner en même temps à ce
magistrat, le regret de ne pouvoir, cette fois , satisfaire
son attente. . /;
Lecture. — L'ordre du jour amène , en troisième lieu
la lecture par M. Viguier, d'un travail intitulé : jtiiuation
statistique des vignobles ^e France et de leur produit^
établie au 1" janvier 1865, sur les états des dix années
écoulées de 4 835 à iSko, année commune.
Après quelques considérations préliminaires sur rim-
portance d'un travail de ce genre , l'auteur trace un inté-
ressant tableau dont il résulte que la France, au V janvier
1835, possédait 2,144 ,600 hectares de terrains complantés
en vignes; qu'elle en avait, au 1'' janvier 1845, 2,362,865
hectares^ et que conséquemment les revenus du royau-
me, de 1835 à 4845, ont été augmentés de 450,745 hect.
Tous les vignobles des départements français produisent
( année commune ) 62^349,060 hectolitres de vin dont
47,93/1,685 hectolitres sont livrés au commerce et en par-
tie convertis en eau de vie ou en esprit à divers dégrès.
Les applaudissements qui ont suivi la lecture de M.
ViGuiER ont dû le persuader du plaisir qu'elle a fait à la
Société.
— 555 —
— La paroleest ensuila à M. le Docl. Giraud pour la lec-
turd d'un mémoire intitulé : de tinstructwn nécessaire
à la culture du dessin, de la peinture et de la sculpture.
L'auteur /ait sentir toui d'abord combien le dessin , la
peinture, la^culplore méritent d'êlre perfectionnés; qu'il
importe pour cela qu'au bon goût s'associent des
cdonaissances nombreuses et variées ; qu'il y ait alliance
heureuse de la science et du talent. Puis , il s'attache à
tracerla direction qu'il lui semble convenable de donner
au jeooe artiste. Il voudrait qu'il fut linguiste, littérateur,
bMtoHen^ poëte, musicien, matiiémalicieu, chimiste, versé
dans l'histoire natnrelle, et conséquemment, anatomiste ,
botaniste , minéralogiste , etc. Passant en revue tant da
connaissances pour montrer qu'elles sont indispensables
au peintre, etc., l'auteur^étaye de beaux exemples choisis
parmi les grands maîtres de l'art et ses citations prouvent
autant d'érudition , que la manière de soutenir la ^açon
de penser atteste le bon écrivain et le statisticien mu par
le désir de se rendre utile par de sages et lumineux
consefls.
Candidat proposé. — M. Toulodzan propose conformé-
ment à l'article 43 du règlement, pour membre corres-
pondant de la Société, M. Chahboyet fils , mécanicien , à
Nice. Celte proposition est prise en considération aux
larmes du règlement et personne ne demandant la parole,
M. le Président lève la séance.
Séance du U décembre 4 845.
PRfiSIDBtYCR DB M. MiEGB.
Le procès-verbal de la séance du 6 novembre est lu et
adopté sans réclamation. '
— 596 —
Correêpoiidance. — Lettre de M. le Maire le ttarseilk,
qui accuse fiiceplion et remercie notre Sociét^'îdu rapport
qu'elle a fait sur la cousommatioD du sel en celle ville.
« J'adresse ce rapport^ dit M. le Maire, i M. la Diree-
» leur des contributions indirec^tes du dêp^lemenides
» Bouches-du-Rhône. Ce fonctionnaire trouvera , dans €•:
n document iniéressant, les renseignements qu'il désirait
» Il verra, aussi^ corobiep votre Société apporte de soins
» et de lumière, dans Texamen des questions d'intérêt
» public qui luisent soumises. »
MM. Fortin Masson etCo/np., éditeurs de l'annuaire w
Sociétés scientifiques et littéraires de la France, publié
sous les auspices du ministère de Finslruction publiquOi
adresse à notre Soeiété une circulaire pour lui demander,
la note des modifications qu'aurait éprouvées son persoor
nel, et pour l'engager h souscrire collectivement è cetoo-
vrage , tout en sollicitant la souscription individuelle do
chacun de ses membres.
M. S. Bertbaut fait hommage h la Société du lome pre*
mier de Touvrage dont il est l'auteur et qui a pour titre :
Marseille et les inêéréis nationaux qui se rattachent a
son port.
Sont ensuite déposés sur le bureau les n"* 8, 9. et 10
(t. o™*) de la revue ligurienne; — deux n<* de la Gazetts
agricole de Turin; — les n<^ 26ô à 275 des documenis sur l6
commerce, publiés par le Ministre de l'agriculture et do
commerce/— une brochure intitulée: statistique spécial»
des maisons de répression,- ses conséquences, parle
doct. ViNQTRiMER. {M. lo doct. Thisbaud est chargé de faire
un rapport sur cette brochure).
Rapports. — L'ordre du jour appelle en premier lieu le
rapport d'une commission sur le système de pompe dont
— 557 —
il a été questi^ dans la dernière séance. M. Saikt-Ferréol
diC<fue Taut^r de ce système n'ayant pu faire preuve
d'idées bien arrêtées sur sa découverte , étant d'ailleurs à
rechercher encore des modifications dans son appareil qui
lai permettent d'atteindre le but qu'il s'est proposé , la
commission :i cru devoir suspendre son jugement à ce
sujet.
— M. MonrRAT, en sa qualité de conservateur de la
Société de statistique et aux termes de Fart. 8 du règle-
ment de celle-ci , fait un rapport sur la situation actuelle
da'cabinel. Les considérations auxquelles il se livre té-
moignent du désir qu'il a de pouvoir mettre bientôt de
l'ordre dans notre cabinet et de nous en présenter un in-
ventaire et une classification inélhodique. Il trace la mar-
che h suivre pour exécuter ce travail que quelques obs-
tacles rendent aujourd'hui très difficile pour ne pas dire
plus; il parle aussi de quelques dépenses quMl faudrait
faire pour disposer convenablement la salle de dépôt.
M. le Secrétaire, tout en applaudissant aux vues de M.
MoMTRAT , donne des explications qui tendent à faire mo-
difier quelques passages du rapport qui , pris à la lettre ,
pourraient faire supposer que la Société possède moins de
richesses , en fait d'ouvrages , d'objets d^art , etc., qu'elle
D'en a réellement. Il dit quecegjui s'est opposé le plus
jusqu'à présentée l'ordre si justement.réclamépar BIJ
HoRFRAT^) cest le manque d'un local où tout puisse être
bien approprié; mais il fait espérer que l'époque arrivera^
ib»iéùrtAt'où là compagnie obtiendra de l'administràftoii
municipale un semblable local.
Mr MïEGB fait aussi quelques remarques à ce sujet.
Lè^tùte. — Lé parolô est ensuite à M. Boosquet qui lit'
tfn travail' 'assez étendu mais plein dé détail^ précieux ail'*
triple point de vue agricole , industriel et commercial.'
Il b'agit dû noir animal , résidu des raffihériies de sucre ,
— 558 —
considéré comme engrais et à ce titre devtDU une bran-
che dlnd'jstrie d'une importance telle que la consomma-
tion de ce produit,surtoiH dans lesdép;uiementsde Tooesl
a toujours été sensiblement croissante; ce qui en a
fait hausser le prix d'une manière étoho^nte. Mais la
fraude est ensuite venue paralyser cet étald» choses, en
diminuant la confiance dans la bonté du prodMÎL, et des
entraves dans son importation ont été signalées. Pour eo
donner une idée , l'auteur a distribué ù tous les membres
présents une brochure sous ce titre: lUémoire pour filU.
Bousquet et Comp. de Marseille, servant de proltsta-
tion contre la saisie opérée par la douane de Nantes, d'ao
navire et de son chargement en noir animal, résidu do
raffineries de sucre (in-8^ de 39 pages / Marseille 18H).
La lecture de M. Bousquet a vivement intéresseras*
semblée <[ui a manifesté Tintention que cette production à
la fois historique et statistique fut consignée en entier
dans le Répertoire de nos travaux.
M. le Secrétaire rend compte de deux travaux pré-
sentés par M. Ghambovet fils , constructeur-mécanicien ,
candidat au titre de membre correspondant. Dans un
1*' mémoire intitulé : de tindustrie mécanique^ Tautear
prélude par des détails historiques qui donnent la mesure
(Li beaucoup d'érudition - il fait voir qu'une grande révo-
lution s'est opérée depuis quelques années dans Tindas-
trie métallurgique ; que c'est à dater de la paix générale
que des machines ont commencé, à s*établir parmi nous
et que dès lors la vapeur a rendu les phis grands services
à l'industrie. Puis il trace la statistique des machines à
vapeur fixes et locomotives en France, à partir de 4843,
et finit par l'exposé du nombre des machines à vapeur em-
ployées eo Provence, notamp[ient à Marseille, de 1840 à
4843 inclusivement.
M. Ghambovet n'a pas donné une idée moins avanta-
geuse de ses connaissances , en traitant dans un second
— 559 —
mëinoire da travail des enfants^ Il a eu priDOipalement
«n"Vue l'édocaUon et le travail des enfants des classes on*
vriëres. Bien qae ce sujet ail fixé déjà Tatieniion de beau-
eaop d'auteurs , M. Gbambovet a cru pouvoir y revenir ,
comme étant encore assez palpitant d*intérêt , et on peut
dire que loin d'ôire superflu ^ son exposé mérite d'être
«jouté aux productions de ce genre remarquables par
des réflexions lumineuses sous les rapports de la morale
el de l'avenir de l'humanité.
Par toutes ces considérations, M. le rapporteur conclut
à Tadmisslon du candidat.
Nomination dun candidat, — L'ordre du jour amène
en dernier lieu le scrutin de M. Chai^ibovet qui ayant ob-
tenu l'unanimité des suffrages , est proclamé membre
correspondant ^ par M. le Président.
Pins rien n'étant à l'ordre du jour et personne ne de-
mandant la parole , la séance est levée.
Séance du \ 8 décembre \SlxB.
Présidence de M. Miegb.
Le procès-verbal de la séance du 4 décembre est lu et
adopté sans réclamation.
Correspondance. — M. Guillory aine , membre cor-
respondant, h Angers , délégué par notre Société au Con-
grès dtss Vignerons de Dijon , adresse sur ce congrès un
rapport dont M. le Secrétaire fait lecture immédiatement
et qui captive l'attention de la compagnie.
Sont ensuite déposées sur le bureau plusieurs produc-
tions. D'abord le tome premier d'un ouvrage intitulé :
monographie de V amphithéâtre d'Arles , est adressé par
Tauteur M. Louis Jacqueuin, membre correspondant^ qui
_ Ô60 —
a promis Tenvoi du tome second, dès qu'il aura pdfo.Ofl
décide d'alleodre ce complément , avant de nommef
UD rapporteur de cet ouvrfge.
M. le Préfet adresse le n'' 15 , année 18/15 , du Recaeil
â'actef^qit à q très :d oc uments administra tifs de la préfectare
du département des Bouches-du-Khône^
La Société do St-J.ean François Régis de Marseille poar
les mariages civils et religieux des pauvres , fait parvenir
un (exemplaire de son compte - rendu arrêté au H mai
iSU'6. -^
Les n° 47 et kS de la Gazette de rAssociation agricole de
.V Turin nous sont également parvenus.
Renouvellement des fonotiomiaires,-^ L'ordre du jour
appelé en premier lieu le reiiou^ellemenl des fonctioa-
^'naires.
, Oi^.^' procède par voie de scrutin et il en résulte que le
bureau pour l'année 1846 est ainsi composé: > ^
Président, M. DiEUSET;vice Président, M. Bonis; Secré'
taire perpétuel, M. P. M. Roux; Vice secrétaire, M. Too-
louzàn ; Annotateur de la 1" classe, M. Chambon; Aodo-
tateur de la 2"* classe^ M. Feautbier ; Annotateur de la 3"'
classe , M. Allibërt; Conservateur Bibliothécaire, M. Moh-
fbat; Trésorier, M. Beuf.
Rapporté. — M. le Secrétaire prend la parole pour
faire un rapport sur les travaux de M. Joseph Bamchbro,
littérateur et statisticien , à Gènes, proposé pour le litre de
correspondant dans la séance de novembre dernier.
Nomination d'un correspondant. — Sous Pinfluence
de ce rapport qui donne une haute idée du mérite da
candidat , celui-ci est immédiatement scrutiué et réunit
tous tes suffrages. M. Banchero est proclamé membre cor-
respondant de la Société.
Plus rien n'étant à Tordre du jour et personne ne
demandant la parole , la séance est levée*
TABLEAU DES MEMBRES
BB
LA ^GClM DE STATISTIQUE
DE MARSEILLE ,
AwÊ ai aéceÊÊêbÊ*e ÉH4LS.
La Société dé statistique de Marseille se compose de
Membres honoraires, de Membres actifs et de Membres
corredpoDdants. Elle a , en outre » un GonseM d'adminis-
trafiOd composé de tous les fonctionnaires^ pris parmi
les Membres actifs.
MM. DiBUSET , % , Président; Bouis , Vice-Prési-
dent; P -M. Roux , Secrétaire perpétuel ; Toulousan,
Vice-Secrétaire; Â. Chambon^ Annotateur de la première
classe ; Fbautrieb, Annotateur de la deuxième classe ;
Allibbet , Annotateur de la troisième classe ; Monfrat,
CoDseryateur ; Bbuf , Trésorier.
— 562 —
jÊÊBMnnEH MmvoHAMmm».
Prësidenl d honneur , S. Â. R. le Princs de JOINVILLE.
{Nommé membre honoraire , en 1831, devenu Pré-
sideftt (f honneur le 3 aoûi 4843).
26 avril 1827.
MM. ROSTAND (Alexis) , 0. Ig, Président de la Caisse
d'épargne du déparlement des Boucfaes-da-Rh6ne ,
Membre du Conseil-général de ce dépariemenleldo
Comilé supérieur d*inslruction primaire, etc. , Boule-
vard du Muy, l\7,
3 mai <827.
Le Marquis de MONTGRÂND , 0. ^, Chevalier de
Tordre constanlinien des Deux-Siciles, Membre tito-
laire d«rAcadémie royale des sciences, belles-lettres
el arts et Membre honoraire de la Société royale de
médecine de Marseille , à sa campagne de St-Menet
près Marseille.
REGUIS (JeAiii-FRAifçois-FoRTUNÉ),O.H^, Président du
tribunal civil de Ire instance et de rAcadéfnie royala
des sciences^ belles lettres et arts, Administrateur de
la Caisse d'épargne du département des Bouches-da-
RhAne , Membre honoraire de la Société royale
de médecine de Marseille, ruo Chemin-ueuf delà
Magdelaine , 46.
— 563 —
7 juin 1827.
IH. AUBERT , ex-Direcleur du Musée et Membre de TÂca-
demie royale dés sciences, belles-leMres et arts de
Marseille, Boulevard des Parisiens , 60.
LAUTÂRD, %y Docteur en médecine , Secrétaire per-
pétuel de l'Académie royale des sciences , belles
letlrea et arts de Marseille , (classe des sciences) , et
Membre de plusieurs antrts sociétés savantes , rue
Grignan ,46.
2 novembre «1830.
Le baron DUPIN (Charles), C. |(, Membre de ia Cham-
bre des députés^ de. riDStitut royal de France , et
d'an grand nombre d'autres sociétés savantes, rae de
rUoiversiié , n. 40 , à Paris.
5m<ifl83t.
BEYNARD, C. H , Conseiller d'Etat , Maire de la ville
de Marseille, Député du département des Bouches-
du-HhÔDe> Membre du Conseil-général de ce dépar-
tement , eio.^ place Noailles^ (i9.
19 décembre 1833.
Max. CONSOLAT, 0. ^ , ex-Maire de la ville de Mar-
seille, Membre du Conseil municipal, Boulevard
Longchamp, 24.
9 janvier 4 83/i.
MIGNET,.!; , Conseiller d'état. Directeur Arcbivisle au
Ministère des affaires étrangères etc., à Paris.
4 septembre 1834.
MOREAU (César) , de Marseille , $ , Fondateur de la
Société française de statistique universelle, et de
l'Académie de Tlndustrie française , Membre d'autres
. sociétés savantes , place Vendôme , n*" 42.è Paris.
(Nommé membre correspondant, en \b30 , devenu
membre honoraire).
— 564 —
kt décembre X^Zk,
MM.LÂUHËNCË fJEAif), it, Membre de la chambre des
Dépulés, Directeur-général des contributions directes
etc. , à Paris.
Le baron TREZEL, $, Maréchal -de-camp , Gh«f d'é-
tat major général de Tarmée d'Afrique.
Le baron de Sl-JOSEPH, j^, maréchal-de-camp.
8 septembre 1836.
Di LA COSTE {A),0. jji, Conseiller d'Etat, Pair de
France , Préfet du département des Bouçhes-du-
Rhône , Membre de plusieurs corps savants, etc. , à
rhôtel de la Préfecture.
MERY (Louis , Bibliothécaire adjoint de la ville de Mar-
seille , vice- Président de l'Académie royale des
sciences , belles lettres et arts de Marseille , Inspec-
teur des monuments historiques des départeineots
des Bouches-du-Rhône et du Gard, correspondant
de la Société des sciences du départemetii do Yar ,
etc., au local de la bibliothèque. (^Fondateur, devenu
membre honoraire).
7 décembre <887.
SEBASTIAN! ( Vicomte Tiburce ), 0. § , Pair de Fran-
ce , Lieutenant-général , commandant la division mi-
litaire, à Paris.
DE xMAZEiXOD (Gharles-Josbph-Eugenb) , Evéque de
Marseille, Gommandeur de Tordre des SS. Maurice
et Lazare^ et Membre honoraire de la Société royale
de médecine de Marseille , au palais épiscopal,à
Marseille.
\Z janvier \%k%
DELORD (baron) G.fi.Pair de France, Lieutenant-géné-
ral^ aide de camp du Roi, Ghevalier de la couronne de
fer, membrede plusieurs corps savants, à Arbois(C7<?i'-
respondunt j en 1832 , devenu membre honoraire).
— 5(>5 —
5 janvier 4844
1 D'HAUTPOUL ( LE Comte ) , G. 0. , ^ Lieutenant Géné-
ral, commandant la 8e division militaire, rue de Lar-
méni, 19.
7 mari 1844.
AUTRAN (Pàdl) , Négociant, Membre du conseil muni-
cipal , de la Commission administrative du bureau
de bienfaisance, Tun des secrétaires de l'Académie
des sciences, belles lettfes et arts de Marseille, Mem-
bre correspondant dé T Académie des sciences de Lyon,
de la Société géographique de Paris, etc., rue Yentu-
re , 23. (^Membre actifs eftl836, devenu membre ho-
noraire).
GASSIER/Htacixthe-Yerin-Hippolitb), Docteur en mé-
decine, de Montpellier ,^ Membre titulaire de la So-
ciété royale de médecine deMarseille, Correspondant
du Comité médical des Bouches-du-Rhône, etc., Bou-
levard du Musée, 42. {Membre actif, en 1887, de-
venu membre honoraire).
JtrJEMÊMHJES AeVMWS.
15 mars 1827.
BËUF ( Jban-Fiànçois-Alban) , Commis au bureau de
la garantie des matières d'or et d'argent, Membre de
la Société de bienfaisance do Marseille , de la Société
française de statistique universetle, eto., me St-Fer-
réol, 48.
— 566 —
S avril 4827.
MM.AUDOUARD (Antoinb-Joseph) , Maître de pension ,
Membre de plusieurs sociétés savantes , rue du Petit
Ôl-6iniez ,2.
GIMON(Josbph-Jean-Baptiste-Mariu$), Homme de let-
tres, Chef du bureau de Tétat civil è Marseille, et
arbitre de commerce, boulevard des 3 journées, 1^.
49 avril iSn.
NEGREL-F£RÂUD (François) / Chef de division des
finances el des travaux publics à la préfecture des
Bouches- du-Rhône , Membre de FÂcadémie royale
des sciences, belles :lettres et arts de Marseille, etc.,
rue Nau, 9.
26 avril 4827.
ROUX ( Pierre-Martin ) , Docteur ed médecine , Mé-
decin de r Intendance sanitaire , Membre de PÂcadé-
mie royale des sciences, belles lettres el arts^ ancien
Présideni.dela Société royale de médecine et du Go-
mité médical des dispensaires de Marseille , Secré-
taire perpéiuei du Comité médical des Bouches-du-
Rhône, Président de la section des sciences médicales
de la 11""* session et de la 4 2** session du Congrès sci-
entifique de France, Secrétaire général de la 44"*
session de ce Congrès , Vice-président de la £"* ses-
sion du Congrès de Vignerons français, Titulaire de
l'institut d'Afrique, Correspondant de l'institut d'Ame'
rique, et de l'institut historique et géographique du
Brésil, des Académies royales de médecine de Paris ,
de Cadix, de Naples, de Barcelonne, etc. , et de beau-
coup d*autres sociétés médicalesi littéraires et d'uti-
lité publique / elc.^ rue desPetits-Pères , 15.
24ym7/eH827.
SAINT-FERRÉOL (Jean-Loois-Josbph), Liquidateur des
Douanes, boulevard long-champ, 60.
^ «67 -
2U janvier \Sn.
j^|M.BOUIS ( Jban^Jacqvbs) , Juge au tribunal cifil de pre-
mière inslance de Marseille, Secrétaire général ad-
joint delà 44** session du Congrès scientifique de
France, rue des Princes, ^0.
5 février 1829.
MONFRAY (Joseph-Marie-François-Simon}, Avocat, ex-
secrétaire des sociétés d'instruction et d'émulation
de la Tille d'Aix, rne de la Prison, 47.
5 mut 1834.
1>E VILLENEUVE ( Hipoltib-Bênoit ) , <|, Ingénieur
des mines, Membre de TAcadémie des sciences , bel-
les lettres et arts de Marseille , Correspondant dés
Sociétés polytechnique, d'industrie , etc. ,de Paris ,
boulevard des Parisiens, 6.
11 juf7/e*4834.
MATHËRON (Pbiuppb-Pibrrb-Eiiilb/ , Ingénieur civil ,
Membre de V Académie des sciences de Marseille et
de plusieurs autres borps savants, etc., Secrétaire de
)a section des sciences naturelles de la 14""* session
du Congrès scientifique de Franoe, boulevard Long-
Champ, 32.
6oe/oir^l834.
RICARD (Josbph*Cêsab- Paul) , Archiviste de la préfec-
ture du département des Bouches-du-Rhône, boule-
vard Chave, 53.
2 0etobre iSH.
ABADIE (PiBiAR) , Horloger-mécanicien , Vice-président
de TAlhénèe royal de Marseille, rue de la Canébière,
28.
DIEUSEt (J acqubs-Jban - Baptistb) , §^, ex-^Directeur des
contributions directes , ex*prèsident de rAcadémie
des sciences de Marseille, Membre de la société d'a-
griculture d'Ajaccio, etc., boulevard Chave, 48.
~ 568 -
U décembre 1834*
MM.LOUBON (Joseph François -LAUREfiT^ , $» Régent delà
banque, Ad]ok)l9u maire et Président du Gomiié
communal d'inslruclion primaire de JSIarseilIe^Gorres-
pondant de la Société polytecnique , Trésorier de
la IV session du Congrès scientifique de FraDce, etc.,
boulevard du Musée» 13 A.
iS décembre ^SSL
BARSOTTI ( T.) , Directeur de Técole spéciale gra-
tuite de musique et de chant de la ville de Marseille,
au Conservatoire.
D'EBELING f Alexandre) , Conseiller de cour de S, M.
l'Empereur de Russie, Commandeur db Tordre de St-
Stanislas, Chevalier des ordres de St- Vladimir et de
Ste-Anne, Consul-général de Russie , rue Masade , îi.
FALLÛT ( Frêdëric-Phiuppe-Gcstaye) , Chef du bureau
des livres à la Banque de Marseille et Chancelier du
Consulat de Suède, etc., rue Perier^ 46.
4 aoûi 1836.
BRUNE L (RÉNfi-AaiiANDj, $, Directeur de Tenregistre-
ment et des domaines du département des Bouches-
du-Rhône, Membre de la Société française de statis-
tique universelle , etc., rue Paradis^ 103.
5 octobre f83.6,
JACQUES (Louis), O.^ ^ , Chevalier de l'ordre royal de
Gustave Wasa de Suéde , Commiasaire^géoéral , chef
du service delà marine royale , à Marseille , Membre
de diverses sociétés savantes et agricoles , cours Bo-
naparte, B5.
22 décembre 1837.
FÂURE-DURIF (Marie-Françoi8-T^êoim>rb)^ Préposé en
ehef de l'Octroi de Marseille, boulevard du Muy, hl.
7 décembre 4837.
FEAUTRIBR ( iiAïf ) , Archiviste de la mairie de
— 569 ~
Marseille , et Secrétaire du Comité communal d'ins-
li-uclîon primaire, rue des Deux Empereurs, 48.
WM.HUGUET ( Simon -Théodore ) , ^ » Commissaire du
Roi près la monnaie de Marseille , à TBôlel des mon*
naies, rue des convalescents, 19.
3 mars 4838.
TOCCHY ( EspniT-BnuTL's) , Chimiste lUcinufaclurier ,
Membre de l'Académie royale des sciences, belles*
lelli-es et arts de Maraeille , correspondant de la So-
ciété asiatique de Péris , nie Sénac, 44.
i octobre 1839.
VALZ ( Jean-Fklix-Bbkjamin) , JjJ, Astronome , Direc-
teur de rObservatoii e royal de i\]arscille, Membre de
l'Institut et de plusieurs autres corps savants, rue
Montée des Accoules , 27.
1 mars 1839.
VINTRAS ( Alphonse-Alexakdub) , inspecteur des pos-
tes pour le département des EoucLes-du-Rliôue, bou^
levard du Musée, «8.
8flow/18;î9.
DE MO.NTLUISANT (CoAttLES-Ui:RENT-Jo«BPii), f , In-
génieur en chef , Directeur desponis-et-chaussées ,
Membre du comice agricole de Marseille et de la
3* session du Congrès de Vi^jnerons français, ru« des
Prîncis, M.
31 mai <840.
MIEGE ( Dominique^, 0, ^, (ioasul de première classe,
chargé de la direction de Tagence du ministère des
affaires étrangères, Membre de l'Académie des sci-
ences, belles-lettres el arts de Marseille , etc., mar-
ché des Capucins, 5.
GUINDOX (Fra>çois-Joskph) , Sous-Archiviste de la
mairie et Correspondant de 1 Académie des sciences
de Marseille, etc., rue Terrusse, 20.
72
— 570 —
MM.MOISSÂRD (Loms-JcsTs;^!! , Ingénieur de la ma-
rine royale, Membre du Comité de dirôction da
service des paquebots de la Méditerranée , rue Bre*
teuil ,29.
RIVIERE LA SOUCHERE (Joles-Henbi-Louis) , ex-élève
des Ecoles polytechnique et d'artillerie , Professeor
de chimie , Secrétaire de la section des sciences phy-
siques et mathématiques de la ii* session du Con-
grès scientifique de France, cours du Chapitre , 26.
V'avrii iSUi.
TOULOUZAN (Philippe-Auguste) , Employé à la préfec-
ture des Bouches-du -Rhône , Secrétaire de la sec-
tion des sciences naturelles de la 14* session du Con-
grès scientifique de France , rue Paradis , 1 58.
3 novembre 1842.
COSTE (^Pascal) , ^ , Architecte et professeur de des-
sin , Membre de l'Académie des sciences , belles-let-
tres et arts de Marseille, etc., rue de Rome, 32.
{Membre actif, en 1824, devenu correupondant, en
1839, redevenu membre actif),
2 novembre 48/i3.
AUBANEL (HoNORÉJ , Docteur en médecine. Médecin en
chef de Tasile des Aliénés de Marseille.
7 décembre 4843.
ALLIBERT (Hippolite) , Avocat , Membre du Comité
communal d'instruction primaire et du Comice agri-
cole de Marseille , Secrétaire de la section d'histoire
et d'archéologie de la ik* session du Congrès scientifi-
que de France , rue Thubaneau , 30.
ERMlRIOfle Chevalier), Consul général de Sardaigne
et de Lacques, cours Bonaparte , 111.
MAGNONE , Docteur en droit , Vice-Consul de Sardai-
gne , Membre de rAssocia(\ioo agricole de Turin, pla-
ce St-Ferréol, 11.
— 571 —
V' février ISUL
M'M.CHAMBON (Adolphe-Barthblemt) ^ Commis principal à
la Caisse d'épargne du département des Bouches du-
Rhône, rue de la Darce ,14.
9 mai 1864-
. HORNBOSTEL (Charles)^ Avocat . rue des Mini-
mes , 28.
i2 décembre iSUU.
VI6UIER (FsJ , Propriétaire , Chevalier de TOrdre de
St-Haxîmilien dé Bavière, Correspondant de Flnslitut
de France et de plusieurs autres corps savants, Se-
crétaire delà section d'agriculture de la 14* session
du Congre scientifiquedeFrance,pIacedesHommes,7.
6' mars 1846.
GIRAUD ( François-Joseph ) , Docteur en médecine y
Membre titulaire de la Société royale de médecine
et Médecin des prisons de Marseille, allées de Meil-
han,40.
THIEBAUD (Nicoias-Alphoksb) , Docteur en médecine.
Membre du Comité communal d'instruction primaire
et de la Commission de surveillance des prisons de
Marseille^ allées de Meilhan, 78.
12 juin 1845.
BERTEAUT (Sebastien) , Secrétaire de la éhaihbre de
commerce de Marseille,etc.
MARQUIS ( JosEPH-AcGOSTc ) , Avocat, etc. , cours du
Chapitre , 26.
i juillet iStiS.
MORTREUIL (Jean-Ansblmb-Bernard) , Avocat, Mem-
bre de la Commission de surveillance pour les pri-
sons et du Comité dé surveillance de l'asile des
Aliénés ; Secrétaire de la section d'archéologie et
d'histoire de la 14* session du Congrès dcientifique de
France , rue St-Pef réôl ,73.
— 572 —
7 août 18^5.
S^J M. BOUSQUET (Ca3iaiirGabriel) , Nëgociaul » boulevard
du Musée, 82.
I3wia«1827.
JULLir.N , ^ , de Paris, Directeur de la Bévue ency-
clopédique , Membre de plusieurs sociétés savantes ,
à Paris.
Mxjuin 1827.
60SQ (Louis-Charles); Naturaliste , el son frère
BOSQ ( P.rJ. ] , antiquaire , corresp. des Académies des
sciences de Marseille, d'Àix, de Toulon , & Auriol.
iUjuH/ei 1827,
PIERQUIN DE. GEMBLOUX, Docteur etiV médecine , Ins-
pecteur de rUniversilé do France, Membre d^on
grand nombre de sociétés savantes, à Bourges.
TAXIL| Docteur en médecine, Chirurgien en chef des
hospices civils de Toulon ^ Processeur d'accouche-
ment et Membre de plusieurs sociétés savantes t k
Toulon.
TRASTOUR, 0 ,§, Docteur en médecine, Chirurgien
principal d'armée en r^raite , tnenibre dç plusieurs
sociétés savantes, etc. ^ à l!ifarsei(le.
2 août 1827.
LIGNON , Pharmacien , Mon^bre du Comité médical des
Boucheji*du-Rbâne, àTarascop.
20 décembre 1827.
LÂRQÇHE , Docteur en médecine , Membre titulaire de
U Société de médecine^ etc., à Phîlade1p|iie.
20;V?nrt>rl8i8.
PECÇLl-ES (Albert)", Propriétaire ^ à flyères.
— 573 —
47 février 1828.
MM.QUINQUIN,Propriéiaire, à Avignon.
\Q avril MUi
SUEUR MERLIN ^J.-S.) , sous-cbef de division , chargé
de la topographie et de la statistique de Tadministra-
tion des Douanes , à Qaen /Calvados^.
!•' mat 4828.
JOUINE ("A.-B.-Etiennb)^ Avocat et'Avoué près le Tri-
bunal de prenaière instance , etc , a Digne.
REINAUD (JosBPfl-TocTssAiNT) , ^, Conservateur des
manuscrits orientaux de la bibliothèque du Roi, Mem-
bre de Pinstitut et du Conseil de la Société asiatique
de Paris I Correspondant de celles delà Grande-Bre-
tagne et d'Irlande , de Calcutta , Madras, etc., è Paris.
h** juillet i%n.
ABRAHAM deCopenhague , Littérateur danois, à Paris.
BALBI(ADtiiKN)^ ancien Professeur de physique, etc.,
i Milan.
D'ASPBLD , Auteur des mémoires sur le Duc de Ri-
cnBLfBir , à Paris.
REIFFEMBER6 (FiKnÊRic-AuGOSTB-FEBBiNARoTBOiiAS ,
baron de) . Chevalier de Tordre de Sl-Jean de Jéru-
salem^ Membre de plusieurs sociétés savantes, eic,
à Liège.
TAILLANDIER, Avocalà la Cour de cassation , etc., à
Paris.
7aou^4828.
BARBAROUX, Procureur-général, à Ule Bourbon.
FARNAUD (Pibrrb-Aiitoinb), |J|, Licencié en droit, etc«^
i Gap.
6 novembre 1828.
RIFAUP (J.- J.) , H , Homme de lettres , Membre de la
Société française de statistique universelle et de TA-
cadémie de Pindustrie française , en Russie^
^574 —
M M . ATTENOUX ( Aowjstb) , Négociât^, li Saflon.
DECOLLET , % «t<-chef de bureau de yente à la direc-
tion delà moonaid et des inéllafltes^, Ir Pénis.
FLOUR DE SArNT-^ENlS,Jîi , Soos-InSTp'etteur des
Douanes , à Bone (Afrique).
DEFAM» , CODseîller-d^Ettfl déVËtnpIredé Kiiâsie, à
Paris.
ROUARD (Etiënne-Antoinb-Èenoit) , lilembre de PAca-
démie des sciences / eCc, et Blbïiotliécaïre de la ville
d*Aix , Correspondant du ministère de l'Instruction
publique , de la SociAè des Antiquaires de France, de
^Académie des sciences de f urid , \ Aiz«*
^^ déeemirehi^.
Le comte PASTORET (Amédéb} G, * , Conseiller d'Etal
etc., \ Paris.
A février 1830.
iPREAtj^, 0 ^t Lieutenant-colonol d'artillerie <âe la
marine, Directeur du parc d'artillerie , à Rbclvefort.
4 mar« 4830.
DE CLINCHAMP (Victor} , Professeur des élèves de la
nlarine , etc., ii Paris.
QUILLET , Membre de TAcadépiie royale des sciences ,
k Bruxelles.
TIÊAROSI, é, Maire de Mirepoiz , tfembre de plusi-
eurs académies, & Mirepoix.
4«'aî?re7l830.
De là BOUISSE tiOCHEFORT, Correspondant de TAca-
déinié des sciences, belles lettres ei ârls de Mar-
seille et de plusieurs autres sociétés savantes , à
CaMèlnaUdàry.
— 673, ~
ir juillet iSZO.
VfU.DARTTEYCGHAALEs Joseph- VacroB}^j||r, Membre de
la Société bavreise^ de celle française de statistique
universelle et de celle académique de la Loire Infé-
rieure, employé au ministère de Tiotérieur, h Paris.
LEGHEVALIiîfi., Professeur de physique^ è Paris.
31 mar# 1834.
L'abbé BOUSQUET , Principal du collège de Tulles.
{Nomme membre aciiff, en i8%9 ^ devenu membre
correspondant . )
CLAPIER , Avocat-avoué^ à Toulon. ( Nommé membre
actif j en 1827 , devenu membre correfpondani, )
PHARâON ( J. ) , Professeur de langue arabe , ete., à
Alger, (^ Nomme membre actif en 1827, devenu
membre correspondant).
ROUX (Alexandre)^ Propriétaire, à Annoqay* (Jbf^m^re
actifs fin \%%1^ devenu correspondant -) ^
6 mai 18M.
MALO (Gharlbs) ^, Homme de lettres , ancien fonda*
teur et Directeur de la France Littéraire^, Membre
de plusieurs sociétés savantes, à Paris.
H juillet iSZi.
DE CHRISTOL ( Jules ) , Docteur es^sciidncep, Prdfes-
seur de géologie I ex- S^crétatine.de la SpçrîAlé'.d'hi^
toire naturelle de Montpellier, à Diiotu
4 aoiît 183A *
AUDOUIN DE GERQNVAL (Maorick-Ernest) , Homme
de lettres , Membre de la Spciété française de -statis-
tique universelle, de TAcadémie de l'industrie agri-
cole, manufacturière et commerciale, et deplusieurs
autres sociétés savantes, à Paris.
b octobre iS^^
DE BLOSSEVILLE (Ernest) , ancien Conseiller de pré-
fecture du département de Seine-el-Oise^, à Amfré-
villc la Campagne près le Neuf- Bourg. (Eure).
— 57C —
3 novembre 4831.
MA] SAINTE-CROIX (Félix Renopar^, Marquis de }$ , Hom-
me de lettres , ancien Officier de cavalerie ^ Membre
de plusifurs sociétés savantes , à Paris.
DËSMfCHËLS, ex-Recteur de PAcadémie, d'Âix.
FAiMIlN (Cèsab), f^ , GoQsal de France dans le royaume
do Portugal , Membre de la Société française de sta-
tistique universelle, etc., à Lisbonne.
* JORRY, $ , adjudant-général , Membre de la Société
française de stalisUque universelle, et de plusieurs
sociétés phiiantropiques, à Paris.
5 avril \%Z2.
PëNOT (Achille) Professeur de chimie, à Mulhouse.
6 septembre 1832.
BaRBAROUX, ex-juge de paix, è Aullioules. (/'o/^cfa-
teury devenu membre correspondant)
PORTE (Jeak-Baptiste-François), Membre de TAcadé*
mie des sciences, d'agriculture, etc., de la ville d'Aix
et de la Société phtlarmonique de Caen, etc., Corres-
pondant du ministère de Tiastructlon publique, pour
les travaux historiques, à Aix.
k octobre <832.
LEVRAT-PERROTON , Docteur en médecine, Médecin
de l'Hospice de PAntiquaille, Membre correspondant
de la Société royale de médecine de Marseille et de
plusieurs autres sociétés savantes, à Lyon.
6 décembre 1832.
MAGLIARI ( Pierre ), Secrétaire perpétuel de TAcadé-
niie royale de médecine dé Naples , et Membre Aè
plusieurs autres corps savants, h Naples.
V février \^Z^.
DE SAMUEL CAGNAZZI (L\iz) , Archidiacre , Mem-
bre de plusieurs académies , à Naples.
PETRONi (Ricuard) , Abbé et Statisticien , chargé par le
-^ 577 --
gouvernemeai d0 Naplesde la Direclion du recense-
ment, e4c« , i Nlpi«6.
id plecémbte \S37.
\M. ARMÂ.KD DËCORMIS (ëtiennb-Athakase-Pibrrb) , Mé-
decin de rhospicede Gotignacet des épidémies, Cor-
respondant du Conseil de salubrité du département
du Var , Membire des Sociétés de médeeiiie de iMar-
seitie et de Montpellier , àCotignac.
3 juillet \S3L
BLONDEL (Augâ;sot), Officier de gendarmerie , etc. / à
Ville-Franche (Aveyrou).
GOMMIER (Augustb) , Ingénieur en chef des ponts et
chaussées , à Âjaccio (Corse).
7 août 4814.
BWJCHER DB CREVE-CŒUR db PERTHES (Jacques),
%j Directeur des Douanes^ Chevalier de l'Ordre de
Malte.. Président delà Société royak d'émulation ,
Membre de plusieurs académies françaises et éiran-
gères , à Abbeviile.
BOYER DB FONSGOLOMBË , Naturaliste , Membre dé
l'Académie d'Aia, ei d^plusieurs autres corpssavants,
il Aix.
JAUFFRET fils , ex-membre du Conseil général du dé-
partement des Bo<uches*du-Rhône , etc. , h Aix.
^'C' MAGLOIRE NAYRAL; Jugede paix , Membre de plu-
sieurs sociétés académiques , à Castrets.
MILLENET , Littérateur, etc,^ à NapJe«.
QUBNIN (DeiiiNiQUB4sii>0fiB) , Docteur en Oiiédecine ,
luge d« paix, Meml)re du Conseil générAl du dépar-
«émeut des BDUcbes-du-Rhône , Correspondant de la
Société de médecine pratique de ^arfa, de l'Acadé-
mie d'Aix, de celle de Marseille /'d^ VAibifkée de
Vaucluse , des Sociétés d'agriculture de Lycw? et de
IQontpeUier , It Or|on.
73
— 578 —
4 septembre iSZlu
M.\). LAGARDE (ÂLBXANDBE JoLBs), Avocai-Avoué près la
Cour royale de Paris » ancien collaboratear de la
France liiieraire , Membre litnlaire du Caveaa, à
Paris.
"à octobre \SU.
CARPEGNA (comte Ph. de), ^, Lieutenant-GoloDel
d'artillerio , Directeur du Dépôt central de rarlille-
rie , etc., à Paris.
6 novembre 1836.
DËVERNON , Directeur des postes , Membre de la So-
ciété française de statistique universelle, à Valence.
REGNOLI (Gkorges), Docteur en médecine. Corres-
pondant des Académies de médecine de Paris et de
Kaples, des Sociétés médicales de Marseille, de LyoD,
de Florence , de Livourne, etc., et professeur de cli-
nique chirurgicale à l'université de Pise.
SOUMET (Alexandre) , Directeur de la bibliotbèqae
royale de Compiègne, Membre de l'Institut et de plu-
sieurs autres corps savants , à Paris.
U décembre 1834.
ARNAUD , t^ , Colonel du 65* régiment de ligne , à
Nancy.
MËL atiié , Trésorier de marine en retraite , Membre
de plusieurs sociétés littéraires et savantes, h Pézé-
nas (Hérault).
PIRONDI (Syrds) , Docteur en médecine , Vice-prési-
dent de la Société royale de médecine de Marseille ,
Secrétaire de la section des sciences médicales de la
4 4* session du Congrès scientifique de France, à
Marseille.
BOUX (Jbar-Nobl). Docteur en médeciae , Professeur
de pathologie externe à TEcole préparatoire de
médecine, correspondant de l'Académie royale de
- 579 -^
médecine de Paris, tUulaire de la Société royale de
médecine delVlarseille ei membre des Sociétés médi-
cales de Lyon , Bordeaux , etc., h Marseille.
IM.WILD, mécanicien, premier adjoint de la Mairie à
Montbéliard (Doubs).
Uarri7l835.
HOEFFT , Docteur en médecine , à Moscou.
4. yjim 1835.
VILLERMÊ(L. R.). 1^ , Docteur en médecine, Membre
de rinstilut , do TAcadémie royale de médecine de
France, de la Société royale de médecine de Mar-
seille et d*un grand nombre d'autres corps savants,
à Paris.
DELANOU (Jolis), Géologue, à Nonlroi (Dordogne).
BOB[QUëT(F.) , ancien Ingénieur en chef des ponts et
chaussées , etc., à Rennes (Ile-et-Vilaine).
20jWni835.
CHANTERAC (Loois -Chaules- Htpolite-Edouard , La
Gropte db), ex-ingénieur en chef du cadastre. (iVom-
me mernbre actifs en 4835, devenu membre corres-
pondant),
^ juillet \H3^.
COtMBES (JEAN-FÉuaTÉ-ANACHARSis), Avocat , créateur
et directeur de la caisse d'épargne de Castres , Fon-
dateur du premier Comice agricole du déparlement
du Tarn , Membre de la commission des prisons de
l'arrondissement de Castres, Secrétaire du Comité
supérieur d'instruction primaire , Président de la
commission d'examen pour la délivrance des brevets
de capacité dans cette ville, Membre correspondant
de la Société d'agriculture de la Haute-Garonne ,
à Castres (Tarn).
DUVERNOY, Employé à la recherclje des manuscrits
historiques des archivei^ de Besancon , Membre de
— 580 —
J' Académie des sciences, belles- lettres ei arts de cette
ville , eorrespood^iDi de la Société royale des anti-
quaires de France, à Montbélîard.
MM. FALLÛT (Samo£lFi£dbaic)^ ancien KotairOi ATOuè.
à Montbélîard^. -
OUSTALET, Doctenr en médecine, à Montbélîard.
VIGNE ( PisRiB) II, Doctenr en aiédeein«y oiédecîo
ordinaire des armées , médecin titulaire de l'hôpital
de Pbalsbourg ( Menrthe. )
V oeiohre iSZô.
PARTOUNEAUX , ex-sou$-préfet , à Paris. ( JNommé
membre actif ^ en 1834., devenu membre cetres-
pvndani.)
8 octobre 1835.
DUCASSE,^ , Docteur en chirurgie, Professeur de Téco-
Je de médecine el Secrétaire-général de la Société de
médecine de Toolouse , Membre correspondant de
rAcadémie royaio de médecine de Paris^ des sociétés
médicales de Lyon, de Marseille , Bordeaux, Tours ,
etc., à Toulouse.
MONTFALCON, ^ , Docteur en médecin'e, Membre de
plusieurs académies médicales et littéraires , h Lyoo.
PASSERINI, oaturali.«te,à Florence.
5 novembre 1835.
PISSIN-SICÂBD , Instituteur des soi^rds-muets , en
Corse.
47 décembre 1835, •
BËAUMONT (Félix ) , $ , ex-Membre du conseil-géné-
ral du départememl des Bouches- du-Bhône» etc. , à
Marseille.
S fi»ara1836.
AUBERT Nevcu^ Docteur en médecine, à Toulon.
7 a&rt7l896.
GAULARD , Professeur de physique , à Verdun.
— 581 -
MM.ME&EL (Charles* Jacques-François) , ancien iostitu*
idur^àMacseille.
2 juin 4836.
MALLET (Eoovard) , Docteur en droit, Tuu des r4^
dacieurs de la bikliothèque universelle , etc. , à
Genève.
VANDEAiUAELBN (PttiLiPPB) , CbevaUer d# l'ordre de
Lëopold , Géc^apbe, Fondateur. et propriétaire de
l'établissement géographique de Bruxelles, Membre
derAeadimie royale des sciences et belles-lettres de
eelle viU« , d'un grand nombre d'autres sociétés
littéraires et d'utilité publique, àBraxelles.
1 juillet A%U.
DEIASAUSSAYE ( L.) , Conservateur honoraire de la
bibliothèque et Secrétaire-général de la Société des
sciences de Blois ^ Membre de plusieurs autres So>
ciélés savantes^, à Biois.
ROZET , Capitaine au corps royal des ittgénienr» géo-
graphes^ Membre de la Société géologique de France,
à Paris.
f^ êct9bre AU^,
PASCAL y Docteur en Médecine, médecin' de l'hôpital
militaire d'Alger / Membre correspondant de la So-
ciété royale de médecine de Marseille et de plu-
* sieurs autre* Sodéfés- médicales et liHéraires, è
Alger,
BOUGÉ (Vieoin le de ) , Propri^aire, à Paris.
31 octobre k^Çi.
DURAND DE MODURANGE , Membre d» plusieurs so-
ciétés Uttérarire«, à Paris. {Nomme membre, aeiif ^
en 4835, devenu membre' ci»rrespendm%t).
JULLIANY (JuLBS^ , ^ , Négociant, Meraibre delà» cham-
bre de Comtnerce^ de TAcadémie royale de» sciences,
belles- lettres et arts de Marseille et de plusieurs
— 58-2 —
autres sociétés savantes , à Paris. ( Nofntné niemlm
actifs en 1827, devenu membre earrespandant),
3 novembre 4836.
MM. NANZIO ( Ferdinand de ] , Directear de Pécoie royale
▼élérinaire de Naples, Membre de plusieurs sociétés
scientifiques el vétérinaires , à Naples.
PAPETI de Marseille, Peintre , etc. , ^ Rome.
^1 décembre 1836.
BAUDENS (L.) 0. ^, Docteur en niédeeîoe, Chîrargieo.
major , Professeur d*anatomie et de chirorgie opéra-
toire, Membre des Sociétés de médecine de Marseille,
Lyon, Montpellier^ etc. , à Paris.
ULLOâ (le chevalier PIerre), Avocat, Juge au Tribunal
civil , Membre de l'Académie pontanieaoe , de celle
de Pise, et de presque toutes les sociétés économiques
du royaume de Naples, à Trapani.
\% janvier \S^1.
DOUILLIER, Imprimeur libraire, à Dijon.
41 wïaH837.
DELRE (Joseph), Statisticien, etc., à Naples.
SAUTER (Jean-François), 9 , Pasteur de l'Église refor-
mée, h Alger. (Nommé membre actifs en 1834, deve-
nu membre correspondant. )
Z]uUlet 4837.
FARIOLI ( Achille), Homme de lettres ,è Reggio-ModèDe.
7 décembre 1837.
JAGQUEMIN (L.^ pharmacien , Secrétaire spécial du
Comité médical des Rouches-du -Rhône , Membre de
plusieurs sociétés savantes, à Arle$.
MONTVALLON ( Louis HoNoat-JosEPHHiPOLitB-HiiA-
rion-Gasimir-deRarbigue, comte de). Secrétaire per-
pétuel de l'Acadcmie des sciences , agriculture , ans
et belles-lettres d'Aix, Membre d'un grand nombre
d'autres académies, è Aix*
— 583 —
19 décembre 4838.
. DECROZE( Josbpb), Avocat, à Paris. (Nommé mem^
bre actif, en iS6S, devenu correspondant. )
20 décembre 1838.
MÂRLOY (Glaiii-Paul-Jean-Bapti^tb), Docteur en mé-
decine f correspondant de la Société entomologique
de France et d'autres corps savanis, à Âuriol.
ik février \B3d.
LAMPATO (François) , Avocat aux conseils du Roi et
à la cour de cassation , Correspondant de la Société
des sciences morales y belles-lettres et arts de Seine-
el-Oise^et de celle d'agriculture , du Commerce , des
sciences et arts de la Marne, à Paris.
MORE AU DE JUlNNÈS (^Alexandre), §, Chef des tra-
vaux statistiques au ministère du Commerce, Membre
du conseil Àupérieur de santé , offlcier supérieur
d'état-major , Membre correspondant de l'Académie
des sciences , de l'inslitut de France , de la Société
centrale d'agriculture , des Académies de Stockholm,
Turin, Rruxellcs, Madrid^ Lyon, Dijon , Rouen , Bor-
deaux, Strasbourg, Nancy, Maçon , Tours, Marseille,
Liège, New- York, la Havane, et de plusieurs Sociétés
médicales, à Paris.
1 mans 1839'.
BIENaYMÉ (IrékéJules);, 01, Inspecteur-général des
finances, Membre de la Société philomatique de Paris,
à Paris.
3 ma H 837.
DËSËGUR DUPEYRON ,41 , Inspecteur-général des
Lazarets de France , Secrétaire du Conseil supérieur
de santé, Membre de plusieurs sociétés savanles, etc.,
è Paris.
ijuiliet\869.
CEVASCO (Jacques) , Trésorier du magistrat de santé
— 584 —
de Gènes, Membre de la Société d'encouragement
pour i'agricullure, les arts, les ffianutadures^ le cora*
merce du département de Savooet à Crénes.
MM. LAF0SSE-LE5CELLIÈRE (F. G. ) Professeur agrégé i
la faculté de médecine de MontpelKèr^ Masibre déplu-
sîeûrs sociétés médicales, à Montpellier^
S août 1839.
DE MOLEON; ancien élève deTécole poly technique, Di*
recieur-fondaleur de la Société polytechnique prati-
que, Membre de plusieurs corps savftwts etc., à Paris.
3 oetobreiSZ9.
JOURNÉ (^Jean ), Docteur en médecine , h Paris. (Mem-
bre actif, en 1838, devenu membre earrespôndànt. )
1 novembre \SS9.
DELEAÙ Jeune, (jl, Docteur en médecfitie , médecin de
l'hospice des orphelins pour le traitement des mala-
dies de Toreille , Membre de plusieurs académies et
sociétés scientifiques , h Paris.
LOMBARD , Docteur en médecine, Membre de plusieurs
Sociétés médicales, h Genève.
ROUX (François-Xavier ) , Docteur en médecine , ex-
chirurgien major de la marine , Membre des Sociétés
de médecine de Marseille et de Montpeltier, à Ey-
guières. {Membre actifs en 1838 , devenu fnembre
correspondant),
iS décembre i8S9.
DUPIERRIS (iVlARTiAL) , Docteur en médecine , Membre
de plusieurs sociétés médicales, collaborateur et
correspondant du Bulletin de thérapeutique , i la
Nouvelle-Orléans.
flEYWOOD (James) . Membre de la Société royale et
Vice-président de la Société de statistique de Lon-
. dre, Membre de celle de Manchester, k Acresfield ,
près de Manchester.
— 585 —
$ mare 1840. ■ -*
kt.ÂVENBL (PfBitRi*AiJGDSTB)yDocteur eb médecîvé, Mem-
. bre de rAcadémie des sciences et de la société libre
d'émulation de Rouen , de l'Association normande ,
du Cercle médical, de l'Athénée d6 médecine de Pa-^
ris , des sociétés des sciences et arts de Troie et de
Nancy, duGonsiRl de salubrité de la Soine*ioféfieure,
à Rouen.
GAPPLET (AvfiBÉË) , ancien maiiufacturim* , membre
de plusieurs sociétés d'utilité publique, à Elbeuf.
LBCOUPEUR, Docteur eo médecine, etc., à ftouen. '
MARCEL DB SERRES (^PnRiB-ToirssAiNT> , ^ , Conseiller
à la Cour royale , Professeur de minéralogie et de
géologie à la faculté des sciences, Membre d'un très
grand nombre de sociétés savante», nHlionales et
'm étrangères , à Montpellier.
Le baron L. A. d'HOMBRES-FIRUAS, H, Docteuf es-^
sciences , Correspondant de l'Institut et de la Société
royale et centrale d'agriculture , Membre de plu-
sieurs Académies nationales et étrangère», h Âlâis.
% octobre 18^0.
GARCIN de TASSY (Joseph-Héliodoke) , §, Professeur
à récole royale et spéciale des langues' orientales ,
Membre de Tlnstitul et des Sociétés asiatiques de
Paris, de Londres , de Calcutta, de Madras , de Bom-
bay , etc., ë Paris.
GODDE-LIANCOURT (Galistb-àdgustb) ,j|( , Fondateur
d'un grand nombre de sociétés humaines , elc, aux
Etats-Unis d'Amérique.
MERCIER (Albxandrb-Victor) , Rédacteur au ministère
dn l'iatérieur, Membre de la Soéiété de stsTUstique
de Paris, de l'Académie de l'Industrie , è Paris.
RHALLY (GseiiGBS- Alexandre/ , Chevalier dé b Croix
d'or de Tordre royal du Sawfeur , Président de la
74
— 586 —
Cour d'appel d'Athènes , ex-professeur de droit com-
mercial et Recteur de rUniversité Olhon , Mémfara
de la Société d'instruclion élémentaire , à AlhèoM.
\2 novembre 4840.
MM. MASSE (Etienne-Michel), Propriétaire, à La Ciotat.
7 janvier 4841.
BUSTAMENTË ( ANâSTASio, S. Ex. le général), ex pré-
sident de la République des Etals-Unis du Mexiqae,
à Mexico.
GELLY (Juan), Secrétaire de légation, h Monte- Video.
. GUST-LOFF, premier interprète delà surintendance
du commerce britannique en Chine , à Macao.
LARDEREL (le comte de), Président de la section tos-
cane de sauvetage , etc., à Livourne.
LETAMENDI (de), Consul - général d'Espagne, à
Mexico.
MARTORELLI ( Camille de ) , Chambellan du Pape ,
Membre de plusieurs académies, à Rome.
MIR (prince de) , à Paris.
POMPILIO, comte DECUPPIS, Professeur d'astrono-
mie et de géologie, membre de plusieurs académies,
à Rome.
PRIEUR-FENZY,, Banquier, etc., à Florence.
KRIESIS (Antoinb-G.), Ex-Minislre de la marine,
Membre de la Société archéologique , à Alhènei.
WALKER , D. M. et Chirurgien , à.Londres.
^mars iS^\,
DARMANTIER, Juge au Tribunal civil , Président de la
Société humaine , à Rayonne (Basses- Pyrénées}.
6mai\%Ui.
JANEZ (Don Augustin) , Secrétaire de l'Académie des
scieuces de Barcelonue , etc., à Barcelonne.
LLOBETT (Jose-AntV , IPrésidenl de l'Académie des
sciences , etc., à Barcelonne
— 587 -
M.VIENNÉ ( Hbiiri) , ei-Archîvîste de la ville de Toulon
et Biblîoihécaire-adjoÎDi, iMembre de la Société des
sciences , arts et belles-lettres y et da Gomiee agri-
cole de Toulon , de la Société d'agricnlture et de
commerce de Dragoignan i de U Société de la morale
chrétienne , de TAibénée des arts et du cateau do
Taris , elc, à la ville de NuiU.
iOjuiniStiï.
ASSENAT ( Jean-Bâptistb) , ex-pliarmaolen en èhef de
rhôpital civil et militaire d'Aix, Membre de la So-
ciété phrénologique de Paris et de la Société géolo-
gique de France, à Aix.
BORGHARD (MirBc) , Docteur en médecine , Secrétaire
adjointde la Société royale de médecine de Bordeaux
et membre de plusieurs autres corps savants , etc. , à
Bordeaux.
SAUVÉ f Saint*Gtr-Loois ) , Docteur en médecine,
Membre de la Société médicale de la Rochelle , de
celle de Marseille , de la Société des sciences du dé-
partement de la Gharente-lnférieure , de la Société
desiamis des arts, etc.^ à la Rochelle.
VALLET D'ARTOIS (^Jsan-Fr a reçois) , Propriétaire , an-
cien négociant , à Aix.
if^ieptembre ^Hii.
BBLLARDI (Louisj , Naturaliste , Membre de plusieurs
sociétés savantes, à Turin.
MAUNY de MORNAY , Inspecteur de l'agriculture dans
. le midi de la France, Membre de plusieurs corps
savants, a Paris.
U novembre 484^
GRBGORY (Jean-Gbarles), 0; Conseiller en la Cour
royale de Lyon , Vice-président de la Société litté-
raire, Président de la 5* section du 9' Congrès sciao-
ti6que de France , etc.. a Lyon.
— 588 —
a janvier \S(^2.
MM.6UEYMAHD(£]Iilb), Ingénieur en ehef des mines,
Docteur ès-sciences y Professeur de minéralogie il
de géologie , h Grenoble.
MÂ&GBLLIN (l'Abbé Joseph), Prétre-prédicaleor , Mem-
bre de la Société des sciences , agriculture et belles-
ieltresdu département de Tarn et Garonne, Corres-
pondant du ministère de l'instruction publique e(
Inspecteur des monuments historiques ^ Membre ti-
tulaire de rinstitut d'Afrique , à Montanban.
RIDOLPHl GOSIMO , Marquis , Vice-président de l'A-
cadémie impériale et royale des Georgoâres , Prési-
dent général du 3* Congrès scientifique italien; Di-
, . recteur propriétaire de rinslitut agricole de Melelo.
TARTINI (Febmn and) Chevalier , sur intendant géné-
ral de la communauté du grand Duché de Toscane,
Membre honoraire du conseil royal des jogéaieurs,
Secrétaire général du 3'* Congrès scientifique ita-
lien, etc., à Florence.
3 mars 1843.
ROBERT (Jean-Baptiste -Eugène), ^, Propriétaire agro-
nome ^ Secrétaire perpétuel de la Société centrale
d'agriculture des Basses-Âlpes ^ Membre de la So-
ciété séricicole de France , de la Société des progrès
agricoles , Correspondant de l'Académie de Marseille,
de la Chambre royale d'agriculture et de commerce
de Savoie, de la Société d'agriculture de la Dréme ,
de l'Aveyron, etc. , à Sainle Tulle , par Manosque
(Basses- Alpes).
!•' décembre 1842.
BONNET (Simon) , Docteur en médecine; Professeur
d'agronomie , Membre du Conseil municipal de
Besançon et de plusieurs Sociétés sarantes , à Be-
sançon.
~ 589 —
HH.CHAMOUSET (Tabbé) , Professeur de physique au
grand Séminaire de Ghambéry.( Savoie.)
EHRMANN (Chàbles- Henri) ^iH, Professeur dPanatomieel
d'adatomie-pathologique è la faculté de médecine de
Strasbourg,' Médecin accoucheur en chef de rhOpiial
civil y Directeur de l'école départementale du Bas-
Rhin et Membre de plusieurs sociétés savantes , à
Strasbourg.
GAYMARD (Paul), $$, Docteur en médecine , Président
dé la Société scientifique du Nord et membre de
plusieurs autres corps savants, à Paris.
ITIER, Inspecteur des Douanes , à Belléy , actuelt^meut
en mission dans la Guyane française.
RICHE (Michel) , Membre de la Société asiatique de
Paris, etc., au Montliban.
il juin 1843.
ROUDIN (Jn. m. F. J.) > ^ I Docteur en médecibé , Mé-
decin de Thôpital militaire de Versailles. ( Corres-
pondant^ en 1837, devenu membre actif eniih% re-
devenu correipondant),
6 juillet ISW.
MAURIN^ Prêtre aumônier du chapitre delà métropole,
Vice-Président de l'Académie des sciences ^ agricul-
ture , etc.. correspond Si nt du Ministère de l'instruc*
tion publique, ii Aix.
2 novembre 1843.
RARRILLON (François-Guillaume) , Négociant , Mem-
bre du Conseil municipal , à Lyon.
BOUCHEREAU (HbNRI-XAVIER-ANWE-CHARLOTTK; , ^i,
Conseiller de préfecture , Membre de' plusieurs
sociétés savantes, 2i Bordeaux.
BURGXJET /"Henri), Docteur en médecine. Secrétaire
de la Société Linnéenne et conservateur du cabinet
d'histoire naturelle de Bordeaux.
— 590 —
im.GUlLLORY aiDé . Président de la Société industrielle
d'Angers» et du Congrès de vignerons français^ Secré-
taire général de la 11* session et Tice-président de
la 12* session du Congrès scientifique de France,
Membre de plusieurs corps savants^ à Angers.
yAGNÉ^ rharmacien militaire , Secrétaire de la Société
des sciences et d'agriculture de Bochefort.
PUVIS M. A. ,g, Membre de l'institut, Président dt
la Société royale des sciences , à Bourg en Bresse.
{ ^janvier 4 844.
BERTONI (Raphaël) , Docteur on médecine, ^ Erzeroum.
BORRELY ("Pascal), Statisticien, à Palerme.
DEFLY f CoARLCs), Consul de France, à Rome.
DESCARNEAOX, Statisticien, à Bucharest.
FLURY (Htpoliti:;) , Consul de France dans le royau-
me de Vaîence.
6UYZ (Heney-Pierre-Mahie-François) , Consul de pre-
mière classe, Membre de Tlnslitut d'Afrique, de la
société orientale , h Alep.
HERSANT, Consul de France, aux Iles Baléares.
• PRASSACACHI, (Jean ), Docteur en médecine , à Sa-
Ionique.
PISTORETTI (Jacques Charles) , Négociant , è Soussa.
THORE , Docteur en médecine, à Paris.
V' février \%kk.
HYPOLITE DB Si-Cyr, Gérant du consulat de France ,
Chancelier royal, À Mobile,
^^ février \Uk.
NATTE , Correspondant de la Société française de sta-
tistique universelle, de l'Académie pontanienne, etc.,
à Alger. ( Aommé membre actifs en 1827 , devenu
correspondant , en 4836 , redevenu membre aeiif
en \Sii,paSiéde nouveau parmi les correspondants.
7 mars 1844.
AUGRAND, Consul de France, à Cadix.
— 591 —
MM .PHILIBERT , agent Consulaire de France , à Jaffa.
YIGENTE MANUEL de Gocioè, Président de rAeadémie
littéraire de. Saint-Jacques de Gompostille , ài la
Gorogne.
l«'aowM846.
FàYET , Professeur de mathématiques , è Golmar.
( Bas-Rhin).
12 décembre 1841.
BERTINI (BJ Président de la faculté de médecine de
Turin , Membre de plusieurs corps savants , 2i Turin.
CANÂLE(MiCHEL-JosEPH}y Avocat et historien , ^ Gènes.
DECAUMONT (Abcisse) , Fondateur du Gongrès sci-
entifique de France, Membre de Tinstitut et du Conseil
général de Tagricullure près le rainisire de Tagricul-
ture et du commerce , etc. , à Caen.
SANGUINETTI , Homme de lettres, à Livourne.
VIVOLI ( Josbpb) Auteur des annales de Livourne, etc.,
è Livourne*
% janvier \^^S,
NUGNÉS (Maxime de St-Seconde), vice Consul du Royau-
me des deux Siciles , à Livourne.
6 mars 1845.
GASPARIN (lE Comte de ) , Pair de France , ancien
Ministre , Membre de Tlnstitut, etc. , à Paris.
LAURENS (Paul ) , Chef de la 1** Division de la préfec-
ture du Doubs , à Besançon. •
15 mar# 18/^5.
ROUMIEU ( Ctpbibn ) , Avocat à la Cour royale d'Aix ,
{Correspondant , en 1836 , devenu membre actif
en 1842 , redevenu membre correspondant).
8 mai 1845.
CESAR CANTU ( le chevalier) , auteur de lOiîsleire
universelle , Membre de plusieurs coi^s javanis ,
à Milan.
— 592 —
laoûtiSiB.
MM. YVABEN (PtosPEt Joseph), Docteur en médecine, Se-
erélaire de FAcadémiedes scienced^ kAvignoti.
. 9i0 septembre ^Sàb.
BONNET ( Jdlbs } , Juge de paix^ Membre du Comice
agricole, à Aubagne, {membre actif en 4838 , deve-
nu correspondant).
4 décembre 1845.
CHAMBOYET Fils , Constructeur-mécanicien , etc. , k
Nice. •
AVIS.
Quelques membres honoraires et correspondants n'ool
point encore adressé à la Société de statistique de IVLarseille .
les documents biographiques qui les concernent. Chacun
d'eux est invité de nouveau à faire connaître : Ses nom et
prénoms; 2° son âge, le Heu de sa naissance et celui
de sa résidence; 3° son emploi ou sa profession et ses oc-
cupations habituelles ; t\° ses études prelim^inaires ; 5"
quelles sont les langues mortes ou vivantes qui lui sont
familières; 6** les pays dans lesquels il a voyage'; T
les sciences et les beaux-arts qu'il cultive; 8° lee so-
cie'tés savantes et d'utilité publique dont il est membre^
et la date de V admission dans chacune d^ elles; 9* le%
titres et époques des ouvrages publies; 10° s'il a obtenu
des récompenses et de quelle nature ; 1 1" s'il a fait des
découvertes et des perfectionnements ; 12® s'il i est Uvré
ou s'il se livre à l'enseignement public,
Aj^$^^' ^*' avis^relatife aux erreurs par omissiODs, changement de domicile
décès, etc., qu'on aurait à nous signaler dans le tableau des membres corres-
pondants, seront reçus avec reconnaissance*
P«ir pouvoir mettre de l'opdre dans la correspondance, et répondre promp-
tement aux personnes qui auraient des réclamations ou de» demandes ^ faire
à Ial5#eiété de statistique, cette Société tient il ce qu'oô l'adret te direetemeiM
à ton Secrétaire perpétuel, ruedei Petits-Pères, «5.
— 595 —
TABLE
DU TOME MEUVIEBIE.
If ÊTÉOROLOGUB. — Observationi météorologiques fai-
tes à l'observatoire royal de Uarêâille, pendant
tannée )845;par M.Vale 5
Botanique, : — Rapport^ par M. Vigdibi, eur le caia^
logue, par Mm Castagne, des plantes qui eroissifut *
dans le territoire de Marseille Si et 528
DisctiPTiON DU PATS. — Quelques mots sur Peyro l-
/(0i; par M .GiBAOD 36
Abcsêologib. — Colonne érigée à Marseille, en thon-
neur de Boi^AràMiR, V consul.. . . ^ . . • . • 45
Etat afil.. — Compte rendu de la société de Sx-
Fbançois Rsgu de Marseille, arrêté au 31 mai
1845 47
— Etat des ecnsommaiions à Marseille ^ en 4844; par
UM.Faure bu Rif etP. M. Roux. ...... 5/i
— Rapport sur la consommation présumée du sel
dans le département des Bouckes-du-Rhone ; par ^
M. St-Fe&abol 56 et 553
Agbicultubb. — Rapport sur les semailles d'autom-
ne, enib^k, au nom delà commission d^ agri-
culture; par M. Barthelemt 61
— Rappart sur let ^maiUes du printemps^ en
1845, au nom de la même commission 63
— Rapport eur les produits agricoles de 4865^ au
nom de la même commission 63
— Rapport ayant pour objet\des renseignements sur
la récolte et le service des fourrages^ dans le
département des Bouches-du-Rhône; parVL NÉ-
GBEL-FÉBAUD 66
73
— 594 —
P«gei.
iiiDOSTftiE. — Etai des pris dei journées des pu*
vriert en Id44i^ Maneitit; par M. P. M. Rous. 72
» Rapport ayani pourwjtt Finêiiiution, à Mar-
eeiile, d'une espoêifion périodique des produiU
des manufacture»^ dee foiriques, eU. ;par M* h
LousoR - ... 74 tf# 937
— Notice hiitotique et êtatistifuéêurte commerce
du noir animal^ rdMu de raffinerieg de- ewere^
depuie son origine juequ^à nae- j^mrsi par Mi
BocsQon • ,$t etSél
-* De (induitrie mécanique en générai et de eeUa
de province, en particulier;, par M. CiiAOTOf«pfiiB.< i27
CoMMiRcs— Statistique commerciale de VkarweiUa
en 4844 ^ •• .' M3
Statishqcb, pur }A^ J. Portb, va la ville w Mmm
BT Di soie VERRiTOitr, Comprenant «a» topegeaphia^ tA5
La configuration de son territoire fft9
Se« dtange . • ». f5t
Rivière duLaret canaux 451
Notice historique su^ la vitle de Berre. .••... 155
Seigneurs eico^seigneurs die Berre. . » . . • 90d
Notices (biographiques d- hommes^ distingués ée
Berre «♦
Description des églises de Berre M5
Caractère des habitants 124
Usages particuliers à la^heaHté^etc^ etFèiee de
Noël SM
Actions de grâces des enfanSe^ après leurprem^
ère communion* • • ÏM
QJ^arivaris ïf t
Qaramantran ^ » • • 982
Dialecte . • m
Etat de tagrieulture* i^ Bestiaus fl6
— 595 —
Pagot.
Salini , Uk
Emptojfiê êi oupriêrt dêê êaiin$dê Btrrè. . . S49
TabUau d^ perêonnel th U IhmaHê de Serré . • 950
FrûduUe du J#/ de ta même douane. --^Fubriquee
d9 produite çkimiquee 254
Mouline • ^ t5«
DietiUerieê . 953
Piehe 35^
Çhasee , . 256
Mdiiere et Poputaiion 960
TahUem do topopuUuion de Serre à dioeree$
e'poquee • 369
Impoêiiions 186
Ualodiee 967
Géologie • * . . . . 27^
Mammifèroi 987
Ornithologie %f
Ichthyologie ................. 99l
Mepiilee 994
Plantes marineê et du ierroir. . • 991
Note statistique sur le produit des fourrages^ eîe.à
jioignonet sur tinfluenee que leur pris et leur
rareté ont eue sur télèoe ei fangraie dee hee-
. tiausp;parU. P YvAium • • * 299 «1551
Situation statistique des vignobles de France, ete.
tnsV' janvier \Sh6, etû. ; par ta. TiGottR . . . 804
Du travail des enfants ; par M. Ghambotit, fils. . . 309
Rapport, par M. Bouis^ sur un ouvrage de M. Vim-
TftiHiu, fionoermant les prisons 390 et 538
Études statistiques sur F organisation municipale
des Etats romains • .... 4 •••...... 8il
j4nalifse de notes statistiques eur P Angleterre . . 373
Suite du rapport sur les oongtée de d/imes et de
— 596 —
Pagts.
M/fan; par H. P. M. Roux. Laquelle $uUê com'^
prend ladiêcrif tien ieiégUeet» »••••'•• 370
Edifiées publies. — Palais 579
Organisation politique et aiministràiive. Gou-
vernement •.•••.. S89
Direction générale ée la police • » 399
Censure, — Etat judiciaire ...•.•.•. S91
Tribunal de commerce. — Préiure urbaine. . . 392 .
Hypothèques — Système municipal ^. / 393.
Contributions 394
Douanes.— Loterie. -^Papier timbra, -^jidminie*
tration des poudres et salpêtres 395
Sel. — PiNffet, *..... 396
Statistique religieuse, . • • • . 397
Statistique militaire .. . . • 399
Enseignement ecclésiastique . 109
— universitaire. — Lycées 404
Gynnasii &03
Collèges. M4
Ecoles élémentaires , • . . . 606
SalUstf asile Ail
Ecoles privées f etc. M3
Compagnie des cadets., 41^
Eeole technique 416
Institut vétérinaire é • • 4^7
jéleadémiedes beawf^arts. . 420
Galerie de tableaux 42^
Conservatoire royal de musique. 432
Ecole de danse , 633
Théâtres 634
Institut des sciences^ lettres et arts 437
Observatoire astronomique ....*... |.« , 638
Cours gratuits d^histoire naturelle , de chimie. . 641
— 597 -
Pages.
Socièi^ê Jtencouragtment. .•*........• kh\
Ecole paléographiqutf etc. Archiva. . S . . . . iUl
Bihlioihèqueê ^ kkk
Cabinets numismaiiques et colkeîUmipariieuliè-
r€ê de médailtet etc 451
Muséum d'histoire nature tle* . « 462
Cabinets minéralogiques^ etc. ....... , . 465
HôpitauM. ^Grand hôpital. t . . • 468
ykauvement des malades de cet hôpital 173
Institution de Ste-Couronne. « . t . . *75
Mouvement des malades de eet te institution et
Maison des enfants trouvés. . • 677
Tour, hospice et école d^aceouehiment. 480
Mouvement des femmes enceintes ^^ • . • 483
Hospie$ des fous dit de la Senavre. . . • • • . • 483
Mouvement de cet hospice 484
Hôpital des WArE-BEn-vtLkrnLLi A8S
Mouvement de cet hôpital 4S6
Hôpital des TAn-MKHE-sofLiîtÂM 488
Mouvement de eet hôpital • . . • , . . 488
Hôpital militaire - 489
Classification médicale. Lazaret. Cimetières. . • 490
Sociétés de bienfaisance. — Maison des orphéons,
etc. 491
Hôpital des enfants abandonnés. 493
Institution de la paix. — IdemPatellani. • . . • 492
Refuge des jeunes filles eu danger 495
Institution des sourds-muets ^ idem des aveugles. 49S
Mont de piété. 494
Maisons religieuses dHndustrie et de retraite. . 494
Maison des incurables et hospice THvulsio . . . 495
Collège des veuves et ixo%^\ pu élimoniiri 496
— 591 —
Pages.
Société de ê$eour$ mmiuélê. «-> Ouvrière ùnpri*
meure . ... » ............... •'• HT
-^Ouvriers attache'euux ihéâtree. — Chapeliers.
— Me'deeine et ehirurgiene. . , . , • jf • . ,. M
— Jardinière ;•••.. (99
Caisse tf épargne. . , • • • .* IM
llfSTITCJTlOlf S POLITIQUES BT PtNimrTIÂlftBS. — Police»
— Maisone de détention. — Prisone etimiaeUae.
— Prisons de la préture urbaine.^ tM
InmTOTioiis GÉRÉiiALBs. — Monnaios. SN
Voids kt mesures. Sn
Routes.-— Chemins de fer. . ^ .... VA
MOTIN8 M COaVURlCàTlOl!! ET DB GOBlBStOKDAirCE.
— Courriers. — Maiie-posies. — Diligeneee^ete. —
Bdteaus courriers. — Fiaeres.-^Omnihue.... . . SM
ConiRCBBT iNBOSTRiB- — Banque. • M
Tableau de l'induitriem,ilanaise MIC
Imprimeries. Journaux. Bains '. . SOIE
Législation. Agriculture. . . * Wïf
Affermage .Salaire des ouvriers 9036
Instruments aratoires. Engrais. Irrigations. . 5MH
Nota. . . 5ÛIH
Extrait des séances de la Société de statietique de
Marseille, pendant tannée iSkS;par M. P. M.
Bocx nk
Remarque de M . C appblet A^Elbeuf , 506
Discours (/^M.Loubon 513
Discours de M. Miége • hlk
Rapport, par M. âllibeet* sur un travail de M.
TaiEEJLVTjCandidat au titre de membre actif] tra-
vail ayant pour sujet la rénovation deâ anciens
q%usrtiers\de Marseille Sf 9
Bapport,par M.A0DOUARD,fcir un travailconcernant
— 6d9 —
Pages
lê^tUiagede feyrolUt, présenté par M. GiRadd,
eandidai au tiire de membre aeiif 620
Jtappùri^ par M . P • M • Roux, sur tes iravàus de M.
h Comte de Gasparin et de H.LAvuKns,candidate
eu titre de eonrespondpnt i • • • S20
Admission de Mitf. Giradd et Inmam au nombre
desmemlres actifs et de MiVÎ. te Comte de Gas-
Msm et LAVfLE^Sf parmi les correspondants. • • • 521
Jtapporf, par M.P. M RoDX|f tir lés travaux de 11 .G^far
Carto, proposé pour le titre de membre eorres--
pondant. 5S8
Admission de M., César Cantu, au nombre des cor-
respondants. • • • • : 5i9
Rapport, par M.Viquieb, sur un ouvrage qui traite
da commerce de MareeitlCypar M. B^hnàvr, pro-
posé membre actif 530
Jtapportt pur M . Allibbit, sur divers articles ayant
tê commerce pour objet, présentés par M.Haaquis,
candidat au titre démembre actif. • 53t
Admission de MM. Bbrteaut et M abquis parms les
membrseactifs. .., ^ •. •
Rapport, par M* Alubebt, sur un ouvrage ayant
pour sujet V histoire du droit byzantin^ ^fP^^ P^^
fauteur j U. Hobtbkuil, proposé pour ie titre de
membre actif. 538
Receptiçn de M. lAourKEmi en' qualité de membre
actif , •"
Commission du Congres scientifique de France . . • • S4i
Rapportypar M. Hobmbostfx, sur la statistique du
département du Rhône présentée par M. Bous-
QUBT, candidat au titre de membre actif. . . . ihl
Rapport de M.P. M. Roux, sur lestravaux de M.P.
YrkwBtik, proposé pour le titre de membre corres^
pondant » ./. • S44
-* 600 -
Pages.,
Réception de M. BmsQVET , comme tnembre iUsiif
etdeVi.P.YfJLïiEfi^eommeeorrespondani. • . . 5U
Nominatiork du secrétaire de la XIF* teuton du
Congre's scientifique 549
^Extrait d'un rmppori, fait au nom de la société
de statistique t par M. P. M. Boux. sur des rensei^
nements demandés par le ministre de PinsiruC"
tion publique • 550
Lecture, par M. Giiadd , sur tinstructian niées-
saire au peintre, etc Si)
^ De tindustrie mécanique ^ et mémoire sur le tra-
vail des enfants; par M.GhàMBOvet/î&, candidat
au titre de correspondant • . •> 558
Nomination delà» Ghàvbotet fiJs, en qualité de
correspondant 554
Tableau des membres de la Société de siaiisiique,
auZ\ décembre i8k& 5€(
Avis et nota 592
PIN DB LA TABLR DBS MATIBBBS DU TOSI HSOVIÈMI.
Fautes essentielles à corriger daosqaelqaes exemplaires
du 9* volume.
Page 36, ligne 2 et 28 au lieu de Peyrolle, lis^z Peyrolles.
« 37 îd.elS idem idem,
c &20 3 aggrandir agrandir,
t 38a 4 foux foos.
« 543 32 supprimez les mois: des Bodches.